Clément Guillou Quatorze ans après, le cyclisme a vécu un nouveau « blitz » de San Remo. En 2001, les carabiniers avaient débarqué sur le Tour d'Italie, à l'initiative du parquet de Florence, pour prendre sur le fait de nombreux coureurs planquant des produits dopants dans leur chambre. Dimanche 22 mars, à l'arrivée de Milan-San Remo, les policiers accompagnaient des inspecteurs de l'Union cycliste internationale (UCI) pour saisir... des vélos. Forcément, il n'y avait qu'à se pencher.Trente-sept machines ont été étiquetées puis amenées sous une tente près du podium où l'Allemand John Degenkolb fêtait sa victoire. Là, les bicyclettes ont été démontées. Les fins limiers n'y cherchaient pas des produits : ils traquaient un moteur. Autre temps, autres mœurs ? Pas forcément. Il n'a toujours pas été prouvé que des cyclistes avaient cédé, à l'instar des amateurs de petite reine habitant dans des villes en pente, à la mode du vélo à assistance électrique. Seulement, ce qui pouvait passer pour une rumeur complètement fantaisiste il y a quelques années prend corps.« C'est une possibilité bien réelle»La Commission indépendante pour la réforme du cyclisme (CIRC), qui a réalisé une étude approfondie des us et coutumes du peloton depuis les années 1990, écrit dans son rapport rendu public le 9 mars :« Diverses tentatives d'infraction au règlement technique ont été rapportées à la commission, y compris l'utilisation de moteurs cachés dans les cadres. Ce problème en particulier est pris au sérieux, surtout par les meilleurs coureurs, et n'a pas été décrit comme un phénomène isolé. »Lire aussi : Dopage : ce que dit le rapport de la Commission sur la réforme du cyclismeL'ancien président de l'UCI, Pat McQuaid, n'a jamais vraiment pris au sérieux ces rumeurs. Son successeur, Brian Cookson, a à l'inverse donné jeudi une interview alarmiste au site spécialisé Cyclingtips.« Selon nos informations, c'est une possibilité bien réelle. Nous n'avons pas de preuve concrète mais nous sommes tout à fait au courant que ces produits existent, et que c'est possible. » Sur l'utilisation d'un tel système en course : « Il y a des rumeurs insistantes, mais nous n'avons aucune confirmation permettant de montrer du doigt un coureur, une performance, une course ni une équipe. »Trente-sept vélos de quatre équipes contrôlésLes journalistes présents à l'arrivée de Milan-San Remo ont toutefois relevé que les 37 vélos analysés – dont certains étaient des vélos de rechange, demandés expressément par les inspecteurs –, appartenaient à quatre équipes différentes. Trois parmi les plus riches du circuit, toutes équipées par le fabricant Specialized : Etixx-Quick Step, Astana et Tinkoff-Saxo. La quatrième était la formation Trek.Le leader de Trek est Fabian Cancellara, dont le nom est pour toujours associé à deux courses, le Tour des Flandres et Paris-Roubaix (trois victoires dans chacune), et une vidéo. Vue par 3,5 millions de personnes, elle associait ses accélérations victorieuses lors de son impérissable doublé en 2010 à l'utilisation d'un moteur dans le vélo. Avant de distancer ses adversaires sans effort apparent et sans se mettre en danseuse, il avait changé de vélo pour des raisons inconnues et demeurées jusqu'ici mystérieuses.Lire aussi : Cyclisme : Cancellara forfait au Tour des Flandres et à Paris-RoubaixEncore plus inacceptable que le dopageA l'époque, le peloton n'écartait pas l'hypothèse. Certains le disaient même ouvertement, au risque de décrédibiliser leur sport. Mais l'aide mécanique, dans la logique des coureurs, est encore plus inacceptable que l'aide médicale : elle n'implique même pas de s'entraîner. C'est ainsi qu'il faut comprendre les propos de Michael Rasmussen dans une émission néerlandaise consacrée au sujet en 2014. Expliquant qu'un homme s'était présenté dans sa boutique de vélos en Italie pour présenter un système d'aide mécanique, le Danois, qui ne lésinait pas sur le dopage sanguin, affirmait catégoriquement qu'il n'aurait jamais pu accepter ça :« Ça ne m'est jamais passé par la tête. Ce serait franchir une ligne rouge, pour moi. Dans ce cas, c'est un autre sport, on n'a qu'à monter sur des scooters. On change complètement de discipline. »Si un tel stratagème était mis au jour, l'équipe ne pourrait pas plaider l'ignorance comme dans les affaires de dopage : l'inclusion d'un moteur dans le cadre ne pourrait pas se faire sans l'aide du manager et du chef des mécaniciens. Un argument justement utilisé par ceux qui penchent pour l'hypothèse de la rumeur folle.Une partie du peloton, lui, y croit plus que jamais. Et l'UCI semble prendre enfin l'affaire au sérieux. Dans la dernière version de son règlement technique, mieux vaut tard que jamais (avril 2014), il est enfin clairement indiqué qu'il « est interdit d'ajouter un système mécanique ou électrique servant d'assistance au coureur ».Avec ces contrôles spectaculaires, déjà opérés après les deux dernières étapes de Paris-Nice, l'UCI espère surtout dissuader les audacieux. « Je crois que nous allons utiliser une approche fondée sur le renseignement, dit Cookson. Nous allons rester discrets pour ne pas avoir des interventions policières dans tous les sens. Mais le message envoyé aux équipes est clair : nous savons que cela est possible. » Les coureurs sont prévenus.Clément GuillouJournaliste au Monde Nils C. Ahl Prix Nobel de littérature 2011, le poète suédois Tomas Tranströmer est mort le 26 mars, a annoncé sa maison d’édition suédoise, Bonnier. Il avait 83 ans et était diminué depuis un accident vasculaire cérébral qui, en 1990, l’avait laissé aphasique. C’est ainsi son épouse qui avait prononcé le discours de réception de son prix Nobel. Mais cette incapacité n’empêchait pas sa voix de porter loin. « A travers ses images condensées, translucides, il nous donne un accès neuf à la réalité », avait expliqué le comité Nobel pour expliquer son choix.Né en 1931 à Stockholm, Tomas Tranströmer a raconté sa jeunesse, sa passion pour l’entomologie et ses résultats scolaires plutôt moyens dans Les souvenirs m’observent (Le Castor astral, 2004). A l’âge de 15 ans, il découvre la littérature et la poésie, écrit des textes modernistes, est fasciné par les poètes classiques, notamment latins. Rapidement, sa voix et sa langue s’affinent, se précisent. Il n’a que 23 ans lorsque paraît son premier recueil, 17 poèmes, en 1954. Il n’est encore alors qu’un étudiant de l’université de Stockholm, dont il sortira diplômé de psychologie, deux ans plus tard.Vertige de l’évidenceSes textes brillent par leur sobriété, la délicatesse de leurs perceptions et de leurs impressions intimes, leur richesse métaphorique. Le premier vers du poème inaugural de 17 poèmes est saisissant à cet égard, déjà cohérent avec toute l’œuvre à venir : « L’éveil est un saut en parachute hors du rêve. » Il est immédiatement remarqué. Le vertige de l’évidence, la densité complexe d’une énonciation a priori banale, l’originalité de l’image : tout est déjà là.Dans sa postface aux Œuvres complètes (1954-1996) publiées par Le Castor astral en 1996, le poète Renaud Ego dit très bien cette fausse simplicité, presque narrative, de Tomas Tranströmer : il fait l’expérience du « caractère instable de la matière, cet état dont la physique moderne nous a appris qu’il était l’essence ». Apparemment, le poème constate le réel, s’inscrit dans un mouvement énumératif qui dénote et qui recense. Pas à pas, mot à mot, ce qu’il est donné de voir, au poète comme au lecteur. En vérité, le procédé révèle en quelques lignes ce qui nous échappe, les blancs et les failles de l’observation, les profondeurs sous la surface.Un homme de tous les tempsPoète de notre temps, qui prend le train et le métro, dort parfois dans des chambres d’hôtel, regarde par la fenêtre, visite des églises, écoute de la musique, contemple la nature et voyage beaucoup, l’écrivain suédois est cependant un homme de tous les temps, du permanent dans ce qu’il a de changeant et de mouvant. Un voyant à l’articulation du temps qui passe et de celui qui demeure. Du moment, de l’histoire et de la mythologie à la fois.Exemple parmi des dizaines, cet « Oiseaux du matin » (Accords et traces, 1966), qui commence presque mine de rien – « Je réveille la voiture/au pare-brise saupoudré de farine » – avant de changer de cap, à mi-chemin, mais sur le même ton : « Par une porte dérobée dans le paysage/la pie arrive/noire et blanche. Oiseau de Hel. »L’ordinaire devient extraordinaire dans la langue du poète. Le singulier devient universel. Car Tomas Tranströmer donne constamment à saisir des perceptions et des situations singulières, individuelles. Avant l’irruption de métaphores aux héritages surréalistes, de béances métaphysiques, de silences et de vides éclatants. L’une de ses plus belles pièces des années 1960, « Solitude » (également dans Accords et traces), prend ainsi le prétexte d’un accident de la circulation (« C’est ici que je faillis périr un soir de février./La voiture sur le verglas glissait/du mauvais côté de la route ») pour précipiter le texte dans une saisissante inquiétude (« J’ai longtemps parcouru/les campagnes glacées de l’Östergötland./Et n’y ai vu âme qui vive »). Une inquiétude définitive (« Tout le monde fait la queue chez tout le monde »).Une renommée mondialeDans les années 1970, la langue de Tomas Tranströmer s’épanouira encore, accueillant de plus en plus souvent la prose et le verset. A cette époque, son ami, le poète américain Robert Bly, le traduit pour la première fois en anglais. Sa renommée devient mondiale.A la suite de son accident vasculaire cérébral de 1990, Tomas Tranströmer ralentit sa production. Les silences s’agrandissent, la lumière devient plus intense, parfois grave. Des premiers haïkus apparaissent dès Funeste gondole (1996), avant d’envahir ses derniers travaux, fulgurants : Poèmes courts (2002) et La Grande Enigme (2004).Admiré par le Russe Joseph Brodsky, le Chinois Bai Dao et de nombreux autres poètes, notamment de langue anglaise, sans compter son rayonnement dans les pays scandinaves, Tomas Tranströmer avait obtenu, grâce à son prix Nobel, la consécration internationale qu’il méritait.Lire : 24 heures avec le poète Tomas Tranströmer, Prix Nobel de littérature 2011Extrait "La Galerie"(…) Ce ne sont plus des masques mais des visages qui traversent le mur blanc de l’oubli pour respirer, pour poser une question. Je reste éveillé et je les vois se battre et disparaître et reparaître. Certains prêtent leurs traits à d’autres, ils changent de visage au plus profond de moi, là où la mémoire et l’oubli font leur maquignonnage. Ils traversent les retouches de l’oubli, le mur blanc, ils disparaissent et reparaissent. Il y a un deuil ici qu’on ne nomme pas ainsi. Bienvenue dans les vraies galeries ! Bienvenue dans les vraies galères ! Les vraies grilles ! Le jeune karatéka qui paralysa un homme continue à rêver d’argent vite gagné. Et cette femme ne cesse d’acheter des choses pour les jeter dans la gueule des grands vides qui rôdent autour d’elle. Monsieur X n’ose plus quitter son appartement. Une sombre clôture de personnages équivoques se dresse entre lui et l’horizon qui se retire toujours. Elle qui un jour s’enfuit de Carélie elle qui savait rire… (…)La Barrière de vérité, 1978, traduit du suédois par Jacques Outin, dans Anthologie, Le Castor astral, ou Œuvres complètes, Gallimard.Nils C. AhlJournaliste au Monde Hélène Sallon A la tribune du Conseil de sécurité des Nations unies, le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, a exhorté, vendredi 27 mars, la communauté internationale à inscrire la défense des minorités ethniques et religieuses au cœur de son intervention en Syrie et en Irak. « Nous faisons face à une entreprise barbare et systématique d’éradication ethnique et religieuse », a alerté le chef de la diplomatie française, selon qui les « communautés non musulmanes sont des cibles privilégiées ». « Chrétiens, yézidis, Turkmènes, Kurdes, Chabaks, tous sont menacés par ce triangle de l’horreur – l’exil forcé, l’asservissement, la mort. »Le chef de la diplomatie français a proposé l’élaboration d’une Charte d’action pour les minorités persécutées au Proche-Orient en quatre points. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a annoncé la mise sur pied d’un Groupe des Sages dès septembre pour travailler en ce sens. « On fait aujourd’hui le constat d’un risque pour ces communautés et de la transformation sociale du Moyen-Orient. La volonté est de réorienter l’action de la communauté internationale pour intégrer l’objectif du retour des minorités déplacées », explicite un diplomate français. Il y avait environ 1,4 million de chrétiens en 1987 en Irak, et il en reste environ 400 000 aujourd'hui. Paris a annoncé, le 21 mars, avoir accordé 1 500 visas d’asile à des réfugiés irakiens « ayant un lien fort avec la France », dont une majorité de chrétiens, depuis l’été 2014.Ce plan prévoit la mobilisation de quatre leviers :Humanitaire : réorienter les actions des agences de l’ONU pour permettre le retour des minorités, avec la mise en place d’un fonds spécifique d’aide au retour et à la reconstruction des habitations et des lieux de culte.Militaire : ajouter à la lutte antiterroriste menée par la coalition et les forces locales l’objectif de la préservation des minorités en Irak et en Syrie en permettant leur réintégration et leur réenracinement. « Aujourd’hui, on frappe selon les intérêts militaires. Il faut faire de la libération de leurs espaces de vie et du rétablissement d’une sécurité minimale dans ces zones le premier critère d’action », précise le même diplomate français.Politique : soutenir des Etats inclusifs. En Irak, la France appelle à soutenir la politique de réconciliation et de réintégration des communautés dans les forces locales promue par le premier ministre, Haïdar Al-Abadi. En Syrie, où elle dénonce l’instrumentalisation de la question des minorités par le président Bachar Al-Assad, la France appelle à soutenir une transition incluant des éléments du régime et de l’opposition.Lutte contre l’impunité : poursuivre les auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. M. Fabius a invité le Conseil de sécurité à saisir la Cour pénale internationale. Il a prôné l’inclusion de la notion de « génocide culturel » dans le champ des crimes contre l’humanité.« C’est un très bon geste du ministre des affaires étrangères français. Je compte beaucoup sur cette initiative pour avoir rapidement des actions concrètes mises en œuvre », a commenté, pour Le Monde, Monseigneur Yohanna Petros Mouché. L’archevêque syriaque catholique de Mossoul et Karakoch, en Irak, pointe les besoins énormes – humanitaires et ensuite pour la reconstruction – des 12 000 familles que compte son diocèse, soit 50 000 des 120 000 chrétiens d’Irak qui vivent aujourd’hui en exil.« Nos jeunes s’entraînent pour protéger nos villages quand ils seront libérés, mais on ne va pas les envoyer combattre l’Etat islamique. Nous avons besoin d’une armée bien formée pour nous protéger. Il faudra peut-être une force étrangère pour nous protéger un temps », a-t-il rappelé, disant craindre la disparition de l’Eglise syriaque irakienne, qui compte pour un tiers de la communauté syriaque mondiale.« Aujourd’hui, le discours est qu’il faut aller libérer Mossoul. Cela ne prend pas assez en compte la dimension humanitaire », ajoute Faraj Benoît Camurat, le président de Fraternité en Irak. « Si on libère la partie orientale de la plaine de Ninive, cela permettra de lutter contre la prédation de Daech [acronyme arabe de l’Etat islamique] dans cette zone où il y a beaucoup de lieux de mémoire chrétiens et yézidis. Ces zones pourront devenir des terres d’accueil pour les dizaines ou centaines de milliers de réfugiés qui vont vouloir fuir les combats quand on va reprendre Mossoul. »Hélène SallonMoyen-OrientSuivreAller sur la page de ce journaliste Morgane Tual Tout est parti de cette vidéo, montrant une figurine de Sangoku, le héros de la série Dragon Ball Z, prenant vie grâce à des hologrammes :Il n'en fallait pas plus pour susciter l'enthousiasme de la rédaction de Pixels, qui s'est empressée de faire passer cette information, primordiale, à ses lecteurs. En fouinant un peu, nous nous sommes rendu compte qu'à quelques clics de là se trouvait la recette qui avait permis cette petite prouesse visuelle. A notre grande surprise, cela ne semblait pas bien compliqué : une simple pyramide de plastique, accolée à une tablette. Nous avons donc pris la décision qui s'imposait : nous aussi, nous allions fabriquer un hologramme.Liste des ingrédients :Une tablette type iPadUne feuille de plastique transparente, assez rigide et brillanteUn cutterUn crayon à papierDu ruban adhésifPremière – et unique – difficulté : se souvenir de ses cours de géométrie pour dessiner, sur la feuille de plastique, un patron à découper afin de fabriquer la pyramide à ces dimensions : A noter que ces dimensions fonctionnent pour une tablette de type iPad, mais pas pour un smartphone par exemple. Selon la taille de votre appareil, il faudra donc adapter celle de la pyramide.A partir de là, deux écoles s'affrontent. Certains découperont les quatre triangles séparément, en les assemblant par la suite avec du ruban adhésif (solution un tantinet moins « pro » dans le rendu). D'autres préféreront la découper tout d'un bloc, comme nous, privilégiant l'art délicat du pliage. Une tasse de thé renversée plus tard (l'iPad va bien, il vous embrasse), la pyramide est prête à l'emploi. Reste ensuite à trouver l'animation à afficher sur la tablette, qui se reflétera sur les faces de notre pyramide pour créer l'hologramme. Rien de plus simple : il suffit de taper quelques combinaisons de mots-clés type « hologram » , « pyramid » et « holho » sur YouTube pour en dénicher quelques-unes. Elles affichent quatre côtés d'une animation, qui, une fois reflétés sur chaque face de la pyramide, donnent l'illusion de la 3D.Arrive alors le moment de vérité : nous posons la pyramide retournée au centre de la vidéo. Appuyons sur « play ». Et soudain, la magie opère. Quelques « oooh » et « aaah » plus tard, pensez à éteindre la lumière pour un meilleur rendu.Prévoyez quelques heures devant vous pour essayer toutes les vidéos que vous trouverez sur la Toile. Certaines proposent des animations inversées, il faut donc poser sa tablette au-dessus de la pyramide, comme c'est le cas dans la vidéo de Sangoku.Défi réussi ! A noter toutefois : le mot hologramme est ici un abus de langage. Au sens strict, la création d'un hologramme demande l'usage d'un faisceau laser, là où notre bricolage se contente de refléter de la lumière. Prochaine étape : réaliser soi-même les vidéos afin de pouvoir créer l'hologramme de son choix, à l'image de la figurine de Sangoku. Ce qui nécessite un tout autre type de compétences et l'usage de logiciels de modélisation et d'animation en 3D.Nos vidéos préférées :La méduseLe papillon qui change de couleurHastune Miku, la première pop star virtuelleCette compilation, qui mélange tête de mort, requin et feux d'artifice.Morgane TualJournaliste au Monde Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant) L'annonce est tombée par communiqué, vendredi 27 mars, juste avant le début du shabbat. Le gouvernement israélien a décidé de mettre fin à un gel de trois mois dans le versement des taxes qu'il perçoit au nom de l'Autorité palestinienne, en particulier les droits de douane.Au total, depuis le début du mois de janvier, c'est près de 340 millions d'euros qui manquaient dans les caisses palestiniennes. Ces fonds collectés par Israël pour le compte de l'Autorité depuis les accords d'Oslo de 1993, représentent près de la moitié du budget palestinien. Obligée de contracter des crédits auprès de banques commerciales, l'Autorité a aussi décidé pendant cette période de ne verser que 60 % des salaires à ses employés. Le risque d'une déstabilisation sociale de grande ampleur était à craindre en Cisjordanie.« Raisons humanitaires »Benyamin Nétanyahou a choisi de suivre les recommandations du ministère de la défense et du Shin Bet (le service de renseignement intérieur). Le communiqué justifie la fin du gel par des « raisons humanitaires et les intérêts d'Israël » dans le contexte actuel. Il mentionne aussi « la détérioration de la situation au Moyen-Orient », qui oblige à « agir de façon responsable ». Rien à voir, officiellement, avec les pressions internationales, en particulier européennes et américaines, qui se sont multipliées à ce sujet.A l'origine, cette mesure, qui avait déjà eu de nombreux précédents, a été conçue comme une punition contre l'Autorité palestinienne, après ses démarches dites « unilatérales ». En décembre, Mahmoud Abbas avait présenté au Conseil de sécurité des Nations unies, par l'intermédiaire de la Jordanie, une résolution fixant un terme à l'occupation israélienne de la Cisjordanie. L'Autorité palestinienne avait ensuite décidé de ratifier le traité de Rome, ouvrant la voie à une adhésion à la Cour pénale internationale. Cette adhésion, effective le 1er avril, permettra dès cette date de réclamer des poursuites contre Israël pour « crimes de guerre », commis par exemple lors du conflit de l'été 2014 dans la bande de Gaza.Lire nos explications : Pourquoi l'Autorité palestinienne veut rejoindre la Cour pénale internationaleCette décision de bonne volonté de la part du gouvernement israélien était attendue, après les élections législatives du 17 mars. Les déclarations incendiaires de M. Nétanyahou, le jour du vote, contre la mobilisation des Arabes israéliens, ainsi que la dégradation spectaculaire des relations avec l'administration américaine obligent le premier ministre à faire des gestes de modération. Ils ne changent rien au blocage complet entre Israéliens et Palestiniens, mais desserre un peu l'étau autour de Mahmoud Abbas. La constitution du nouveau gouvernement israélien – les négociations battent leur plein avec les partenaires de la droite nationaliste et religieuse – donnera un indice plus précis de la direction choisie par Benyamin Nétanyahou.Lire aussi l'entretien : Israël-Palestine : « On se dirige vers un seul Etat »Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant)ReporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Cazenave Les particuliers vont pouvoir changer de banque plus facilement. Certes, il va encore falloir patienter un peu, les mesures annoncées aujourd'hui par le Comité consultatif du secteur financier (CCSF) ne s'appliqueront pas avant l'automne 2016, mais elles vont dans le bon sens.Le schéma retenu est le suivant : le particulier remettra un RIB de son établissement à sa future banque, qui se chargera de réaliser toutes les opérations nécessaires au changement de domiciliation bancaire. La banque obtiendra tous les prélèvements et virements récurrents et informera les émetteurs (EDF, Caisse des allocations familiales, employeur…) des nouvelles coordonnées bancaires.De quoi faciliter la vie du consommateur qui aujourd'hui doit lister, à l'aide de ses relevés, l'ensemble des virements ou prélèvements pour les fournir à sa nouvelle banques qui prévient les organismes concernés. Le particulier doit aussi s'assurer, avant de clôturer son compte, que tous les chèques émis ont déjà été encaissés.Lire aussi : Changer de banque, le parcours du combattant Filet de sécuritéLe nouveau dispositif prévoit un filet de sécurité. « Si malgré tout une opération est débitée sur le compte clôt, le particulier en sera informé par SMS ou mail. Il devra alors se retourner vers son ancienne banque ou le créancier », précise Maxime Chipoy, de l'association de consommateurs UFC-Que Choisir.Mais l'avis du CCSF ne satisfait pas l'UFC-Que Choisir, qui plaidait pour une redirection automatique des opérations de l'ancien compte vers le nouveau, un peu à l'image de ce que fait la Poste lorsque l'on fait suivre son courrier à une nouvelle adresse.« Plusieurs questions restent en suspend. Ce service sera-t-il payant ? Pourquoi le compte ne banque précédente ne sera-t-il pas clôturé automatiquement ? », s'interroge Maxime Chipoy. Autant d'éléments qui devraient être précisés à l'avenir, le CCSF prévoyant encore plusieurs points d'étape avant la mise en place de ce service prévu « dans un délai de dix-huit mois ».Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) L’économie américaine aura connu une fin d’année 2014 moins dynamique que prévu. Le produit intérieur brut (PIB) a finalement progressé au quatrième trimestre de 2,2 % en rythme annualisé, soit 0,55 % en croissance cumulée, selon la troisième (et dernière) estimation du département du commerce.Il s’agit d’une déception dans la mesure où la plupart des économistes tablaient sur une hausse de 2,4 %. La croissance avait été de 2,7 % sur un an au troisième trimestre. Sur l’ensemble de 2014, la croissance américaine s’établit à 2,4 %. Il s’agit de la meilleure performance depuis 2010 et un léger mieux par rapport à 2013, année au cours de laquelle le PIB avait progressé de 2,2 %.Lire aussi :La croissance américaine du quatrième trimestre révisée à la baisseLe ralentissement enregistré fin 2014 devrait s’accentuer au premier trimestre de cette année. L’hiver rigoureux, qui s’est abattu sur le nord-est et le Midwest, couplé à l’envolée du dollar et au ralentissement de la demande mondiale, a amené la plupart des économistes à réviser à la baisse leurs prévisions de croissance. Morgan Stanley table sur une hausse du PIB de 0,9 %, Goldman Sachs prévoit 1,4 % et JP Morgan Chase anticipe 1,5 %.Les ménages augmentent leurs dépenses« Les données récentes sur l’économie américaine ont été décevantes. Les surprises à la baisse portent notamment sur un ralentissement de la production industrielle, des mises en chantier et des biens durables », remarque Kris Dawsey, économiste pour les Etats-Unis chez Goldman Sachs.Même si la conjoncture devrait repartir de l’avant dès le deuxième trimestre, des incertitudes demeurent. « La réactivité des dépenses des consommateurs à la baisse des prix de l’essence a été plus lente que ce que nous avons anticipé », souligne M. Dawsey, qui ajoute que cela fait peser « un risque croissant sur nos prévisions de croissance de 3 % » pour l’ensemble de 2015.Une prudence que partage la Réserve fédérale (Fed, banque centrale), qui, lors de son dernier Comité de politique monétaire, a ramené ses projections de croissance entre 2,3 % et 2,7 %, contre une fourchette de 2,6 % à 3 % auparavant.En attendant, c’est la consommation qui a porté la croissance au quatrième trimestre. Les dépenses des ménages, qui comptent pour 70 %, de l’activité ont augmenté de 4,4 % en rythme annualisé, soit la meilleure progression depuis 2006. Lors de la précédente estimation du Département du commerce, la hausse de la consommation avait été évaluée à 4,2 %.Lire aussi :Les Américains s’alarment d’un dollar fortRecul des profitsEn revanche, les profits des entreprises ont déçu. Les bénéfices avant impôt ont ainsi chuté de 1,4 % après avoir progressé de 3,1 % lors des trois mois précédents. Sur l’ensemble de l’année, le recul atteint 0,8 % – il s’agit de la première baisse depuis 2008. La décrue devrait se poursuivre en 2015. La hausse rapide du dollar et la faiblesse de la demande mondiale sont en train de fortement pénaliser les entreprises américaines exportatrices.Autre nouvelle décevante : le ralentissement de la croissance des investissements. Les dépenses en logiciels, en machines ou en recherche et développement ont certes progressé de 4,7 % entre octobre et décembre, mais c’est quasiment moitié moins que le rythme qui avait été atteint au troisième trimestre (8,9 %).L’impact monétaire et le ralentissement de l’économie mondiale pèsent également sur le commerce extérieur. Les importations augmentent plus vite (+10,1 %) que les exportations (+4,5 %), ce qui creuse le déficit commercial. La force du dollar devrait amplifier le phénomène dans les mois qui viennent, les entreprises américaines ayant de plus en plus de mal à vendre leurs produits en Europe ou en Asie. Le rythme de croissance devrait s’en ressentir.L’économie américaine fêtera en juin sa sixième année consécutive de croissance, soit 14 mois de plus que la moyenne des périodes de reprise depuis l’après-guerre. Le record a été atteint entre 1991 et 2001. Mais la grande différence avec cette époque, c’est le rythme : sur les cinq dernières années, la croissance moyenne a été de 2,2 % contre 3,4 % au cours des années 1990.Lire aussi :La Réserve fédérale ouvre la voie à une hausse des taux aux Etats-UnisStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.03.2015 à 14h45 • Mis à jour le 27.03.2015 à 16h31Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/03/27/les-medias-devraient-parler-plus-souvent-des-problemes-des-jeunes_4602317_4401467.html"data-title="« Les médias devraient parler plus souvent des problèmes des jeunes »"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2012/06/22/400x300/1723516_7_26d1_vue-de-la-cour-d-un-college-pres-de-rennes_15e5d6b759fad438fad40619a25a5f4c.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/03/27/les-medias-devraient-parler-plus-souvent-des-problemes-des-jeunes_4602317_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" « Monsieur, Monsieur, moi aussi j'aimerais être journaliste vous savez ! », s'enthousiasme Oumou, 14 ans, des tresses fines qui lui coulent sur les épaules. « Mais je veux pas écrire d'article. C'est long et je fais plein de fautes », lance-t-elle avec aplomb. C'est la récréation au collège Auguste-Renoir à Asnières-sur-Seine (92), et les trois camarades qui ont accompagné Oumou rigolent. « Ouais, mais les journalistes, ils en font plein aussi des fautes », glisse sa camarade. Oumou conteste d'un « tchip » sonore : « Mais non, ils ont des correcteurs, comme pour les écrivains. » « Pfff ! mais alors en vrai ils servent à quoi les journalistes ? », souffle une troisième les bras croisés.Pour répondre à cette question,  leur professeure d'histoire-géo, Marianne Chataigner, a invité l'auteur de ces lignes pour intervenir dans son cours, à l'occasion de la Semaine de la presse dans l'éducation, qui s'achève ce 27 mars. Initier à la « liberté d'expression », thème choisi cette année, c'est semer sur un terreau déjà très fertile au débat. « Moi, je sais ce que c'est que la liberté d'expression, Madame, c'est quand on peut dire tout ce qu'on pense », s'était empressée d'affirmer Sirine, sans prendre la peine de lever la main. Argument immédiatement battu en brèche par une autre élève : « Ouais, mais seulement si on touche pas à la liberté des autres… »Des réseaux sociaux pour sortir et s'informerCes élèves de troisième, nous les avions suivies le temps d'un reportage la semaine dernière, lors d'une sortie au Musée d'art et d'histoire du judaïsme. En ces lieux chargés d'histoire, l'atmosphère était calme.Lire : Au musée du judaïsme, les collégiens apprennent à « partager les souvenirs »Mais cette fois, alors que la pluie les chasse sous le préau de la cour, Oumou, Sirine, Andrea et Naelle, les quatre copines à la ville comme à l'école, sont d'humeur rieuse. L'information ? Elles ont l'habitude de s'en abreuver « le soir à 20 heures », quand l'absence de devoirs autorise de s'affaler devant la télévision, et « zapper sur France 2 ou TF1 ». Sur les quatre, seule Naelle lit la presse « de temps en temps » : Le Canard enchaîné, que ramène son père. Les articles sont « longs », mais les dessins « marrants ».Quand les infos tombent, c'est d'abord sur Internet. Pas les sites des médias traditionnels qui « déforment trop souvent les propos et font des polémiques pour rien… surtout concernant les stars », jure Andrea, mais sur les réseaux sociaux. Facebook et Instagram leur permettent de « suivre les One Direction et Justin Bieber ». Quant à Twitter, elles l'utilisent comme un site d'échange et de rencontres. Durant les week-ends et les vacances, quand elles s'ennuient à Asnières, l'application leur sert à organiser des rencards avec des jeunes inconnus de la capitale. « On chatte avec eux et on se retrouve au Trocadéro pour se balader ou déconner, explique Sirine. Ça nous donne une occasion d'aller à Paris. »  Un échalas brun passe, les cheveux détrempés par la pluie. « Hé, Sirine ! v'la le beau gosse ! », souffle Andrea. Gloussements.Journaliste, une chance ?Les médias qui « ne s'intéressent pas aux jeunes » ne les intéressent pas. « Ils devraient parler plus souvent des problèmes qui nous concernent, comme le harcèlement à l'école par exemple », remarque Oumou. C'est ce qu'elle dénoncera quand elle sera journaliste. « Il y en a trop ici. Beaucoup de petits se font insulter et taper dans les couloirs. L'année passée, une de nos amies s'est suicidée suite à un bizutage. Elle avait 14 ans. » Andrea poursuit : « Elle était timide et se tenait à l'écart. Un peu renfermée sur elle-même, mais on rigolait bien ensemble. Certains la traitaient de pute parce qu'elle faisait des couleurs et c'était pas encore la mode. Alors qu'aujourd'hui tout le monde en fait, même ceux qui la critiquaient. »Les yeux sont rivés sur les baskets, alors que la cloche retentit et les bruits de la cour s'amenuisent. « Vous trouvez que c'est une chance d'être journaliste ?, glisse Oumou. Parce que j'hésite encore beaucoup à m'orienter dans cette voie. Savoir si je dois faire un bac L, ES ou S… mais je suis nulle en math. » Les sourcils se froncent. « Parce que vous savez, ça va vite. L'année prochaine on sera en seconde et il faut choisir sa filière. Je ne peux pas me tromper. » On est bien sérieux quand on a 14 ans.Le silence s'installe sous le préau. « On va arriver en retard en cours », lance Naelle. « Pas grave, c'est techno », répondent les trois autres. Des talons claquent sur le sol. « Vous n'avez pas cours, les filles ? », tance la principale. « Ouuiii Madaaame ! » entonnent-elles de concert, avant de s'éclipser en faisant couiner leurs semelles dans les escaliers.Matteo Maillard width="314" height="157" alt="91 % des étudiants français déclarent dormir moins de huit heures." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/03/26/314x157/4602214_3_b74f_91-des-etudiants-francais-declarent-dormir-mo_720abaa6be2c30f91f7b90347885d6b0.jpg" Les étudiants ne dorment pas assez Un prof en forfait Premium avec sms illimités et garanti trois ans ? C'est ce que vous propose aujourd'hui Fabrice Erre dans une vente flash exceptionnelle. width="314" height="157" alt="L'inscription sur le site d'Admission post-bac (APB) est une étape cruciale pour l'orientation." src="http://s1.lemde.fr/image/2014/05/22/314x157/4423720_3_9c72_l-inscription-sur-le-site-d-admission-post-bac_d1407abaf53dff5e49ded74f5886a5bd.jpg" 48,5 % des lycéens comptent étudier à l'université Le magazine pour l'entrée sur le marché du travail des jeunes diplômés.Les deux dossiers de ce numéro:Les jeunes entrepreneurs des start-up aux coopératives introduisent de nouveaux codes pour réinventer le modèle économique.Candidats/Recruteurs: le new deal. width="314" height="157" alt="" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/03/25/314x157/4601251_3_d3b1_2015-02-24-8fe9978-9a38ffe73383439e8d0e86d8c5b7e_2edf8a3000e2f878f5ab9b1637fee36d.jpg" Pôle emploi lance la formation « massive » en ligne contre le chômage de masse 27.03.2015 à 13h53 Le Conseil des droits de l'homme de l'Organisation des Nations unies (ONU) a adopté, vendredi 27 mars, une résolution condamnant les « enlèvements systématiques » pratiqués par la Corée du Nord. La résolution, sponsorisée par le Japon, l'Union européenne et les Etats-Unis, a été adoptée avec 27 voix pour, 6 contre (dont la Chine et la Russie) et 14 abstentions.Elle note « l'importance de la question des enlèvements internationaux et du retour immédiat de toutes les personnes enlevées ». Elle dénonce « les enlèvements systématiques, le refus de rapatriement et la disparition forcée de personnes, y compris de ressortissants d'autres pays, qui s'inscrivent dans le cadre d'une politique de l'Etat à grande échelle ».Hung Sik Ri, le représentant nord-coréen, a balayé la résolution, fustigeant un « document de conspiration (…) plein de mensonges » qui a « pour but le renversement du système social » de son pays. Il a par la suite informé que l'enquête concernant l'enlèvement des Japonais est toujours en cours, mais qu'« il faudra un certain temps avant que nous ayons des résultats concrets ». Il a ajouté qu'« il n'y a pas eu d'enlèvements de personnes de nationalité autre » que japonaise.Etrangers de 12 nationalitésSelon un rapport publié en février 2014 par une commission d'enquête de l'ONU, plus de deux cent mille étrangers – en majorité des Sud-Coréens capturés pendant la guerre de 1950-1953, mais aussi des Japonais et des Chinois – ont été enlevés par le régime nord-coréen. Au total, des ressortissants d'au moins douze pays sont concernés.La Corée du Nord avait accepté à la fin de mai 2014 de rouvrir une enquête concernant le sort des Japonais kidnappés en pleine guerre froide, en échange de la levée de certaines sanctions par Tokyo, mais n'a toujours pas présenté les informations réclamées par le gouvernement japonais.Tokyo n'a jamais voulu classer l'affaire de ses ressortissants enlevés dans les années 1970-1980 pour former les espions nord-coréens à la langue japonaise et aux coutumes du pays. Au point que le Japon en fait une condition impérative à la normalisation des relations avec la Corée du Nord, avec laquelle il n'entretient pas de relations diplomatiques.La résolution adoptée vendredi condamne également « les violations persistantes, systématiques, généralisées et flagrantes des droits de l'homme » en Corée du Nord. Elle exhorte le gouvernement nord-coréen « à reconnaître » ces violations et « à prendre immédiatement des mesures » pour y mettre un terme. Frédéric Douet (professeur à l'Université de Bourgogne) 

Le Sénat vient d'adopter la proposition de loi relative à la protection de l'enfant, dont une des mesures assouplit les règles de calcul des droits de succession dus par les adoptés simples.

Pour rappel, l'adoption simple se caractérise par la juxtaposition de deux liens de filiation : l'un avec la famille d'origine, l'autre avec la famille adoptive. Cette forme d'adoption est utilisée fréquemment dans les familles recomposées. A l'inverse, lors d'une adoption plénière, l'adopté rompt définitivement ses liens avec sa famille d'origine pour être entièrement rattaché à sa famille adoptive.Le texte adopté par le Sénat prévoit que les droits de donation et de succession dûs par les adoptés simples mineurs lors du décès de l'adoptant soient les mêmes que ceux appliqués en ligne directe (abattement de 100 000 euros, tarifs progressif de 0 à 45 %). Mais il ne prévoit pas d'effet rétroactif de la mesure, ce qu'un amendement lors de l'examen par l'Assemblée nationale pourrait venir corriger.Ostracisme fiscalPar contre, rien n'est prévu pour les adoptés simples qui sont majeurs au moment du décès de l'adoptant. Leur situation continuerait donc d'être fiscalement compliquée : ils seraient toujours taxés à 60 % (après un abattement de 1 594 euros) à moins de prouver qu'ils ont reçu à titre principal de leur parent adoptif des secours et des soins non interrompus durant au moins cinq ans lorsqu'ils étaient mineurs, ou pendant 10 ans s'ils étaient mineurs puis majeurs (un enfant adopté à 16 ans par exemple).

Encore faut-il arriver à apporter la preuve de cette prise en charge. Comment imaginer qu'un enfant prenne la peine (et puisse même avoir cette idée) de conserver les justificatifs des dépenses consenties par sa famille adoptive ?
Une solution résoudrait toutes les difficultés des adoptés simples majeurs. Elle consisterait à leur faire profiter des mêmes droits fiscaux accordés à tous les autres enfants. Cela permettrait d'en finir avec l'ostracisme fiscal dont les adoptés simples sont victimes, ostracisme fiscal qui, il faut le rappeler, date d'une loi de 1930. La balle est dans le camp des députés.Retrouvez Frédéric Douet sur Twitter : @FiscalitorFrédéric Douet (professeur à l'Université de Bourgogne) Yohan Blavignat Les chômeurs souffrent plus de la solitude que les personnes âgées. Tel est le résultat d’une enquête de la Société Saint-Vincent-de-Paul, avec le soutien des Petits Frères des pauvres, de Caritas-France et de la Croix-Rouge, rendue publique mercredi 12 mars. Menée à Strasbourg depuis un an et demi et dirigée par le sociologue du CNRS Serge Paugam, cette étude met en lumière que les personnes sans diplômes, les ouvriers et les précaires sont les plus touchés par la solitude et la dépression.« On ne s’est pas contenté d’un sondage, mais nous avons réalisé une véritable enquête afin de mieux comprendre le phénomène de solitude », affirme le sociologue. Ainsi, à Strasbourg, les retraités sont trois fois plus nombreux à vivre seuls que les chômeurs (32 % contre 6,7 %) ; mais 45 % des personnes sans emploi déclarent souffrir de la solitude, contre seulement 12 % des retraités.Chômage : une bonne nouvelle à relativiser« Les personnes au chômage se sentent en décalage avec la norme de la société qui incite les gens à travailler. Ainsi, ils rompent progressivement le lien social avec leurs proches, avec les institutions et finissent par en souffrir », explique le chercheur. Les personnes les moins qualifiées, premières victimes du chômage, sont donc les premières touchées : près de 23 % d’entre elles disent se sentir seules. Cette étude, qui sera étendue à Bordeaux, Lille et Caen en septembre, a pour objectif d’apporter des réponses. Si on y ajoute Paris, où une enquête similaire avait été menée, l’échantillon total sera constitué de plus de 2 000 personnes. Grâce à ce travail, Bertrand Ousset, président de la Société Saint-Vincent-de-Paul, entend créer un « observatoire des liens sociaux ». Il serait financé par le gouvernement et aurait pour but « d’éclairer les politiques publiques » et de mettre à disposition des bénévoles « des moyens de compréhension de ce phénomène pour les aider à mieux cibler leurs actions et leur public ».Mais au-delà des individus, Serge Paugam espère que ce travail permettra aux collectivités territoriales « d’avoir une meilleure représentation des quartiers les plus touchés afin de les rapprocher et de créer du lien social entre ces différentes entités ». Tout un programme.Croissance, emploi : François Rebsamen pense que 2015 marquera « le tournant »Yohan Blavignat Luc Leroux (Marseille, correspondant) La construction et la gestion de l’incinérateur qui brûle les 410 000 tonnes annuelles de déchets ménagers de Marseille et de dix-sept autres communes de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM) sont bel et bien irrégulières. La cour administrative d’appel de Marseille a annulé, jeudi 12 mars, la délibération de MPM qui approuvait le montage mis en place en 2005, à savoir la délégation au groupement espagnol Urbaser-Valorga du service public de l’élimination des déchets par la construction et l’exploitation pour vingt-cinq ans d’un incinérateur doublé d’une ligne de méthanisation.Malgré de très vives oppositions et un long combat mené par la municipalité de Fos-sur-Mer et des associations de défense de l’environnement, cette usine a, en 2010, pris le relais de la décharge d’Entressen sur la plaine de la Crau. Longtemps considérée comme « la poubelle la plus vaste d’Europe », cette décharge a été fermée sous la pression des autorités européennes.C’est Jean-Claude Gaudin, maire (UMP) de Marseille, à l’époque président de MPM, qui avait fait le choix du site : un terrain appartenant au Port autonome de Marseille sur le territoire de Fos-sur-Mer, une commune de l’étang de Berre. Afin d’empêcher la mairie de Fos d’user de son droit de préemption en cas de cession du terrain entre le port et MPM, le choix était fait d’un bail à construction cédé ensuite à l’exploitant, la société Evéré, filiale d’Urbaser.La joie du maire de FosL’argumentaire est technique, mais l’effet est ravageur. Les juges estiment qu’en affectant un terrain appartenant au domaine privé du port – qui est un établissement public – au service public du traitement des déchets ménagers, le site tombe juridiquement dans le domaine public. Du coup, la cession du bail à construction à l’exploitant, l’hypothèque prise au profit du groupe de financeurs sont « incompatibles avec le principe d’inaliénabilité du domaine public », écrit la cour administrative d’appel.Cette décision provoque la joie du maire de Fos et des opposants à l’incinérateur qui avaient ferraillé contre les élus marseillais, en manifestant à de multiples reprises et en engageant pas moins d’une vingtaine de procès. « C’est la reconnaissance d’une honte, d’un déni de démocratie qui consistait à construire chez le voisin un incinérateur que les élus marseillais n’avaient pas le courage de construire chez eux », se félicite René Raimondi, maire (PS) de Fos-sur-Mer.Le président (UMP) de Marseille Provence Métropole, Guy Teissier va devoir trouver une solution à ce pataquès juridique. Depuis un jugement du tribunal administratif de Marseille rendu le 4 juillet 2014, dont le sens vient d’être confirmé par la cour d’appel, le trésorier-payeur général refuse, en l’absence de fondement juridique, de régler à Evéré la redevance d’exploitation (1,3 million d’euros par mois) et aux organismes prêteurs la redevance financière (2 millions d’euros par mois). Guy Teissier doit régulièrement soumettre au vote des conseillers un protocole transactionnel afin de payer les factures d’Evéré.SurcoûtsInitialement prévu à 283 millions d’euros, le coût de l’incinérateur de Fos risque par ailleurs de flamber. De très discrètes négociations sont conduites entre MPM et Evéré qui réclame, en raison de divers retards, de travaux non prévisibles et de surcoûts d’exploitation, une rallonge de 273 millions d’euros. Dans une expertise conduite à la demande d’un juge d’instruction marseillais qui s’était intéressé à l’environnement de ce marché public, un expert judiciaire disait « ne pas comprendre comment une société comme Evéré, filiale d’un grand groupe industriel a pu réaliser un tel montant de travaux supplémentaires sans avoir auparavant obtenu un accord formel de Marseille Provence Métropole ». Evéré n’a pas souhaité répondre à nos questions.La collectivité, qui avait demandé l’arbitrage du tribunal administratif sur ces éventuels surcoûts, s’apprêterait à passer un accord transactionnel avec l’exploitant et à en soumettre l’homologation au juge administratif. Un avenant au contrat de délégation de service public serait dans les tuyaux afin de remédier au déficit structurel d’exploitation. Le prédécesseur de Guy Teissier, le socialiste Eugène Caselli, avait indiqué que MPM ne paierait pas un euro de plus que la somme qu’arrêterait le tribunal.Fort de la décision de la cour administrative d’appel, le maire de Fos-sur-Mer propose la fermeture de l’incinérateur. « Cette usine qui a en partie été détruite par un incendie en novembre 2013 réclame de l’argent pour compenser ses surcoûts et veut voir sa redevance d’exploitation augmenter. Est-ce que ce n’est pas l’occasion d’en finir avec une erreur du passé ? », demande-t-il. En attendant une solution, l’incinérateur continuera néanmoins de fonctionner.Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde William AudureauOublié, Pythagore. Ringardisé, Hawking. Débutant, Einstein. Le plus grand scientifique de tous les temps est jaune, fainéant, et ne pense qu'à la bière, aux donuts et aux pizzas, qu'il s'amuse à manger par le ventre. Depuis début mars, le ventripotent héros des Simpson est pourtant crédité d'une prouesse scientifique inattendue : celle d'avoir deviné, dans un épisode de 1998, la masse du boson de Higgs, une particule élémentaire longtemps restée mystérieuse. Et ce avec plus d'une décennie d'avance sur l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN), qui n'est parvenue à mesurer sa masse qu'en 2012.Une formule incorrecteL'histoire est relatée le 1er mars par le quotidien britannique The Independent, qui pointe la première ligne d'une équation mathématique rédigée par le héros dans un épisode intitulé « La Dernière Invention de Homer » (The Wizard of Evergreen Terrace en anglais). Dans cet épisode, une opération rend Homer surdoué, après qu'on a retiré de sa boîte crânienne un crayon niché dans son cerveau depuis l'enfance. Interrogé et cité par le quotidien britannique, le journaliste et scientifique Simon Singh, spécialiste de la série, s'enflamme. « Cette équation prédit la masse du boson de Higgs. Si vous la calculez, vous obtenez une masse pour le boson de Higgs seulement légèrement supérieure à sa nano-masse réelle. C'est assez épatant que Homer effectue cette prédiction 14 ans avant sa découverte. »L'anecdote est vite reprise par de nombreux journaux. Un peu trop vite, probablement, car en réalité, la formule tracée par Homer n'invente ni ne prédit rien. Comme l'explique le mathématicien tchèque Lubos Motl Pilsen sur son blog, l'idée que Homer ait découvert l'existence du boson de Higgs en premier est « évidemment fausse »,  celle-ci ayant été théorisée trois décennies plus tôt, en 1964, par celui qui lui a donné son nom, Peter Higgs, ainsi, indépendamment, que par d'autres physiciens, dont François Englert, ce qui leur valut le prix Nobel en 2013. Ce qui était resté longtemps inconnu, c'est sa masse exacte, que l'on a longtemps supposée comprise entre 80 et 1 000 gigaélectronvolts (ou GeV). L'hypothèse selon laquelle Homer Simpson est tombé dessus est tout aussi hasardeuse. « La seule façon de la découvrir, c'est par une expérience scientifique et il faut un collisionneur pour cela », reprend Motl Pilsen. En l'occurrence, si l'on va au bout de la formule de Homer, celui-ci arrive à un résultat incorrect : 775 GeV, au lieu de 125.Dans un billet de blog de juin 2014 sur le même sujet, Simon Singh se montrait lui-même plus mesuré, évoquant seulement « une supposition pas mauvaise, surtout si l'on garde à l'esprit que Homer est un inventeur amateur. » Deux scénaristes sortis de Harvard En somme, point de découverte scientifique inattendue dans cette ligne d'équation. Mais le témoignage du bagage scientifique des deux scénaristes historiques de la série, Al Jean et David X. Cohen, deux anciens diplômés de Harvard, respectivement en mathématiques et en sciences informatiques.« En mathématiques, on cherche toujours à trouver la preuve parfaite, tandis que dans une comédie, on cherche toujours la blague parfaite. Dès le début j'ai trouvé que c'était deux processus identiques », expliquait l'an passé au micro de Simon Singh Al Jean, entré à Harvard à l'âge de 16 ans et aujourd'hui producteur exécutif de la série.Les Simpson et Futurama, l'autre série phare sur laquelle ont travaillé les deux hommes, sont ainsi remplis de clins d'œil scientifiques. Comme le relevait The Guardian en 2013, le premier épisode de la série en 1989 contient déjà des « blagues de matheux ». Et d'autres contiennent des allusions au dernier théorème de Fermat, célèbre dans le monde des mathématiciens.D'ailleurs, comme le relève Wiki Simpsons, la série fait d'autres références cachées au boson de Higgs. Par exemple dans un linéaire du supermarché de Springfield, sur une boîte de céréales jaunes, appelées « Frosted Higgs Bosons » (bosons de Higgs givrés).Un épisode riche en références scientifiquesDans « La Dernière Invention de Homer », le tableau sur lequel Homer Simpson aurait découvert la masse du boson de Higgs condense ainsi tout ce second degré de lecture. Le temps d'un épisode, le pataud papa de Bart est en effet exceptionnellement considéré comme un esprit brillant, l'occasion pour les scénaristes de le confronter à quelques-uns des plus grands défis scientifiques de l'époque. Homer réussit ainsi en un seul plan à surmonter tous les obstacles scientifiques qui bloquent le reste de la communauté. La première ligne, on l'a vu, tente ainsi de définir une masse crédible pour le boson de Higgs. Fort de leur bagage universitaire, les deux coscénaristes n'ont pas rempli le tableau de signes au hasard. David X. Cohen a contacté un ancien ami de son lycée, David Schiminovich, devenu astronome à l'université de Columbia, pour arriver à un résultat le moins fantaisiste possible, relève le Daily Mail.Dans la deuxième et la troisième ligne, Homer va toutefois plus loin. Il s'attaque frontalement au fameux théorème de Fermat, selon lequel xn + yn = znn'est possible que si et seulement si le nombre noté n est égal à 1 ou à 2. « Contre-exemple, il y a également égalité dans un certain cas si n=12 ! », lance Homer, contredisant l'un des plus célèbres théorèmes mathématiques, avec cet assommant « 3 987 puissance 12 plus 4 365 puissance 12 égale 4 472 puissance 12 ».Cette suite de chiffres n'est pas choisie au hasard, comme le montre le détail de l'équation :3987^12 + 4365^12 = 639766563496986126162362309531544878969871064472^12 = 63976656348486725806862358322168575784124416Lubos Motl Pilsen analyse :« Vous pouvez apercevoir que les dix premiers chiffres sont les mêmes – un nombre assez élevé, sur une calculatrice générique, pour vous duper et vous faire croire qu'ils sont exactement égaux. »Pierre de Fermat n'a pas à se retourner dans sa tombe : ce n'est donc qu'un piège de matheux facétieux.Du tore au donut et réciproquement Décryptée, la troisième ligne affirme de manière révolutionnaire que l'énergie de l'univers, notée Ω, serait au Big Bang (noté t0, c'est-à-dire temps zéro), supérieure à 1, contredisant de manière aussi gratuite que spectaculaire l'idée la plus communément admise par les scientifiques, à savoir que l'énergie de l'univers est à peu près constante (Ω≈1), de sa phase d'expansion à sa phase de contraction, du Big Bang au Big Crunch. Il s'agit toutefois d'une question qui continue d'agiter la communauté.Impossible pour autant d'arrêter le héros de Matt Groening, qui dans une dernière ligne délicieuse d'absurdité, note ce qui peut être aussi bien décrit comme un tore représentant un changement topologique dans l'espace-temps, ou la sucrerie préférée de Homer, un donut, en train d'être progressivement mangé.Du pouvoir de la VHS à celui d'InternetComme l'explique The Irish Times, ce genre de plaisanteries scientifiques s'explique aussi par l'époque à laquelle est née la série, « au même moment où les lecteurs-enregistreurs VHS se sont démocratisés, permettant aux spectateurs d'analyser les séries image par image ». Il a toutefois fallu attendre 2013 pour qu'un livre soit entièrement consacré aux facéties scientifiques des deux scénaristes des Simpson. Intitulé The Simpsons and their Mathematical Secrets, il a été rédigé par... Simon Singh, l'inévitable spécialiste du sujet, à l'origine de la « révélation » récente de The Independent .Ne restait plus qu'un mystère à lever. Pourquoi le quotidien britannique s'est-il emparé de ce fameux épisode le 1er mars, près de deux ans après que Singh a révélé l'anecdote dans son livre ? « Il parlait de son livre au festival de littérature de Bath, dont mon journal est partenaire, explique au Monde.fr Nick Clark, auteur de l'article en question. Pour être honnête, c'était juste une petite histoire qu'il m'a racontée après sa conférence, qui a semblé vivre ensuite sa propre vie en ligne. C'était un chouette sujet mais je n'aurais jamais pensé qu'il traverserait la Manche ! » C'était pourtant le véritable message du fameux épisode : ne sous-estimez jamais Homer Simpson. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444463', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });William AudureauJournaliste au Monde 12.03.2015 à 17h13 • Mis à jour le12.03.2015 à 18h04 | Gilles Paris (Washington, correspondant) La répétition a des vertus comiques qui s’arrêtent certainement aux grilles de la Maison Blanche. La presse américaine a en effet révélé mercredi 11 mars que deux responsables du Secret service, l’unité d’élite chargée notamment de la protection rapprochée du président, avaient été à l’origine d’un accident de circulation embarrassant. Sortant d’une petite fête organisée à l’occasion du départ du porte-parole du service, ils avaient en effet percuté le 4 mars avec un véhicule de fonction une barrière de sécurité à proximité de la résidence présidentielle. Circonstance aggravante racontée par le Washington Post à l’origine de la révélation, le chauffeur avait actionné les gyrophares de la voiture, pourtant réservés aux situations d’urgence.Un péché véniel, mais qui s’inscrit dans une série déjà riche d’incidents : recours en 2012 aux services de prostituées lors d’un déplacement au Venezuela, rapatriement d’officiers dont un avait été retrouvé ivre mort à son hôtel aux Pays-Bas en 2014, intrusion la même année d’un homme armé d’un couteau dans la Maison Blanche, puis présence d’un vigile armé aux côtés du président dans un ascenseur à Dallas, en violation des règles strictes qui régissent les déplacements présidentiels. Cette litanie avait précipité le départ, le 1er octobre, de la responsable du Secret service, Julia Pierson.Un ancien de l’institution, Joseph Clancy, responsable de la sécurité de Barack Obama pendant son premier mandat, avait été immédiatement nommé à sa tête pour assurer l’intérim. Puis l’administration avait annoncé en février qu’il remplacerait définitivement Mme Pierson. Un choix qui n’avait pas eu l’heur de plaire au président de la commission du Congrès qui a la charge de superviser le Secret service. Le républicain Jason Chaffetz (Utah) considère en effet que cette succession d’incidents témoigne d’une dérive profonde du Secret service à laquelle seule une personnalité extérieure sera capable de mettre fin.Gilles Paris (Washington, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sylvain Siclier Cas probablement unique dans la pop et le rock, la totalité des compositions des Beatles ont été reprises à un moment ou un autre, leurs succès comme leurs titres les moins connus. Versions fidèles aux originaux ou détournements, contemporaines de leurs créations par les « Fab Four » ou revues des décennies plus tard, que cela soit par les plus grandes vedettes comme par les plus obscures formations. En accompagnement de la diffusion des albums du groupe en kiosques avec la collection The Beatles et leur présentation hebdomadaire dans M, le magazine du Monde, nous vous proposons de découvrir quelques-unes de ces reprises.Lire aussi : Les Beatles « Magical Mystery Tour », tubes de couleurCette semaine : autour de l’album Magical Mystery Tour (novembre et décembre 1967). « Magical Mystery Tour » (Lennon-McCartney), par Ska Ska ClubDiffusé le 26 décembre 1967 par la BBC, le film musical des Beatles, Magical Mystery Tour, a donné lieu à deux disques distincts. Les Etats-Unis ont d’abord découvert six chansons utilisées dans le film sur la face A d’un album vinyle 33-tours sorti le 27 novembre 1967. Avec en face B cinq chansons publiées en single entre février et novembre. Au Royaume Uni, Magical Mystery Tour sort le 8 décembre 1967 sous la forme d’un double 45-tours EP (pour extended play, chaque face pouvant accueillir deux chansons contrairement au single qui ne met qu’une chanson par face) avec les six titres utilisés dans le film. Lesquels, dans l’album américain, suivent à peu près l’ordre du film quand le EP met la chanson-titre et le final (Your Mother Should Know) en face A, I Am The Walrus en face B, réunit les deux thèmes les plus rêveurs en face C et se termine par Blue Jay Way, composition de George Harrison (1943-2001), en face D. Depuis 1976, c’est la construction américaine en onze chansons qui est choisie lors des rééditions, dont la présente diffusée en kiosques pour la collection The Beatles. Notre sélection de reprises en suit l’ordre.Album ou EP, l’entrée dans le voyage en bus des Beatles débute par la chanson du générique Magical Mystery Tour. Avec son accroche initiale « Roll Up ! Roll Up for The Mystery Tour… », invitation à double sens, roll up étant l’équivalent de notre « en route » mais aussi le fait de rouler un joint, dont les fumées accompagneront le parcours psychédélique. De cette chanson enjouée, la reprise la plus connue est probablement celle du guitariste suédois de heavy metal Yngwie Malmsteen, dans un album hommage par différents représentants du genre Butchering the Beatles-A Headbashing Tribute (Restless Records, 2006). Le voyage se transformant en un déluge de notes lors du solo virtuose, on lui a préféré celui, certes à vive allure, mais fort dansant et sans paroles, du groupe japonais Ska Ska Club, qui en fit l’ouverture de son premier album Twelve Ways To Go, en 2001. « The Fool on The Hill » (Lennon-McCartney), sous le titre « En la Colina » par Caterina Valente et Edmundo Ros Aux scènes de comédie, dont la trame scénaristique tiendrait sur une feuille de papier à cigarette, le film Magical Mystery Tour ajoute des séquences musicales illustrées, l’équivalent des vidéo-clips des chaînes musicales des années 1980. Dans les premières minutes du film, l’on découvre ainsi Paul McCartney qui chante The Fool on The Hill, seul dans divers paysages, dont une colline boisée (the hill du titre de la chanson), ou gambadant sur une plage. La ballade, avec son ensemble de flûtes, son ambiance rêveuse, a plus particulièrement inspiré les interprètes féminines (Gal Costa, Rita Lee, Shirley Bassey, Petula Clark, Sarah Vaughan…). Parmi elles, la chanteuse Caterina Valente, née à Paris, à la carrière internationale (Italie, Brésil, Allemagne…) et à la discographie imposante de plus d’une cinquantaine d’albums depuis le milieu des années 1950 – elle enregistrait encore au début des années 2000 – dont plusieurs avec de swingantes formations orchestrales, dont celle du percussionniste, chef d’orchestre et compositeur Edmundo Ros (1910-2011). Et parmi ces disques, Nothing But Aces, publié en 1968 par la compagnie Decca dans sa collection destinée à valoriser l’enregistrement stéréophonie « phase 4 stereo ». Un disque notamment constitué de reprises dont La Bamba, Dream A Little Dream Of Me, immortalisé par Doris Day ou Dean Martin (1917-1995) et devenu ici Sueno Que Estoy Junto A Ti ou donc The Fool On The Hill, transformé en un plaisant En La Colina. « Flying » (Lennon-McCartney-Harrison-Starkey), par The Residents Deuxième séquence musicale du film, constituée de vues de paysages montagneux tournées depuis les airs, avec des effets de couleurs solarisées ou transformées et d’envols dans les nuages destinés à nous faire comprendre où habitent de facétieux magiciens, Flying est l’un des quatre instrumentaux des Beatles à avoir connu une publication officielle (les trois autres, après la séparation des Beatles, dans la collection Anthology, en 1995). Tout aussi rare est le crédit de compositeurs partagé par les quatre Beatles (Starkey étant le vrai nom du batteur Ringo Starr). Une bizarrerie dont le très bizarre groupe américain The Residents, actif depuis la fin des années 1960 sans que ses membres n’aient révélé leur identité, a donné sa version. Elle relève de la déconstruction chère à The Residents mais serait presque d’un abord aisé dans leur discographie plutôt expérimentale. A dénicher en face B du 45-tours The Beatles Play The Residents and The Residents Play The Beatles (Ralph Records, 1977). « Blue Jay Way » (Harrison), par Lord SitarDans Blue Jay Way, George Harrison (1943-2001), son auteur-compositeur, est le héros de la séquence musicale qui, dans le film, venait après celle d’I Am The Walrus. Parfois dédoublé, voire quadruplé, par des trucages images, il est assis en position du lotus, veste et pantalon orange, couleur importante de la culture indienne dans laquelle il a commencé à s’immerger, dans des volutes de fumées avec pour éclairages les phares du bus du Magical Mystery Tour. Les autres Beatles apparaissent à l’occasion, jouant au ballon dans un jardin ou maniant l’archet sur un violoncelle blanc. Musicalement on plane tout autant. Une ambiance partiellement conservée dans la version qu’en donne Lord Sitar, avec chœurs, tabla et sitar. Derrière ce pseudonyme, il y a le guitariste et arrangeur britannique Big Jim Sullivan (1941-2012), musicien de studio réputé (Tom Jones, Shirley Bassey, Dusty Springfield, Donovan, Johnny Hallyday, David Bowie, Serge Gainsbourg…) qui fut l’un des premiers à utiliser des pédales d’effets. Ami de George Harrsion, il a appris au début des années 1960 à jouer du sitar avec l’un des maîtres de l’instrument, Vilayat Khan (1928-2004). Sous son nom, il enregistre un premier album de reprises jouées au sitar, Sitar Beat (Mercury, 1967), dont Sunshine Superman (Donovan) et A Whiter Shade Of Pale (Procol Harum), et sous le nom de Lord Sitar, un disque éponyme, publié par Capitol en 1968, où l’on trouve cette version de Blue Jay Way mais aussi d’I Am The Walrus et Eleanor Rigby des Beatles. « Your Mother Should Know » (Lennon-McCartney), par Les Haricots rougesEn final du film, les Beatles, en smoking blanc, descendent un grand escalier avant de se retrouver au milieu d’une foule d’élégants et d’élégantes et de jeunes femmes en uniformes de la Royal Air Force. Un hommage visuel, réalisé avec les faibles moyens du bord, aux comédies musicales des années 1930 et 1940 du cinéaste et chorégraphe Busby Berkeley (1895-1976). On est certes loin des tourbillons et géométries de Berkeley mais la séquence fait son petit effet. Et puisque les Beatles évoquaient là une lointaine période, quoi de mieux que la reprise par une formation spécialisée dans le jazz New Orleans et dixieland, Les Haricots rouges. Le groupe, dont le personnel a changé au cours des ans, fêtait en 2013 son cinquantenaire. Leur version, avec force banjo et cornet, figurait sur un 45-tours publié en 1968, sur lequel on trouvait aussi une reprise de The Ballad of Bonnie and Clyde que venait d’enregistrer le chanteur et claviériste Georgie Fame. « I Am The Walrus » (Lennon-McCartney), par The Swingle SingersFaute d’accord avec les ayants droit des Beatles, Frank Zappa n’a pu inclure aux disques témoignages de son ultime tournée en 1988 (avec une imposante section de vents) sa version d’I Am The Walrus, pas plus que celles aux paroles détournées de Norwegian Wood, Strawberry Fields Forever et Lucy In The Sky With Diamonds. Dommage. Reste que cette chanson éminemment psychédélique (dont le film renforce les visions avec les Beatles déguisés en animaux, et notamment le morse, walrus, du titre) a connu de nombreuses versions. Que cela soit par les groupes Oasis, The Flaming Lips, Die Toten Hausen (punk allemand), le comédien Jim Carrey qui l’enregistre avec l’aide du producteur des Beatles George Martin, le guitariste flamenco et jazz-rock Al di Meola… Nous vous proposons la version a cappella par The Swingle Singers, enregistrée en 1999 pour leur album hommage aux Beatles Ticket To Ride - A Beatles Tribute (chez Swing). Le groupe, formé en 1962 par Ward Swingle (1927-2015), a d’abord connu le succès en France avec ses adaptations façon jazz de compositions du répertoire classique. La formation vocale, qui a connu de nombreux et réguliers changements de personnel et a pris ses quartiers à Londres au milieu des années 1970, toujours active, a aujourd’hui le statut d’une institution musicale. « Hello Goodbye » (Lennon-McCartney), par I Bit-NikLa plus récente reprise d’Hello Goodbye, chanson qui ouvrait la face B de l’album américain de Magical Mystery Tour, a été enregistrée par le groupe The Cure et figure dans l’album The Art of McCartney (novembre 2014), double CD hommage d’une multitude de vedettes pop et rock à l’auteur-compositeur, bassiste, claviériste et chanteur, que cela soit au sein des Beatles, de son deuxième groupe Wings ou dans sa carière en solo. Un ensemble plutôt freiné par une prudence plus que respectueuse à l’égard de son sujet. La plus ancienne version, si elle est de fait respectueuse, a pour elle la fraîcheur et les maladresses de ses interprètes I Bit-Nik, formation italienne originaire de Gênes, dont la carrière a duré de 1964 et 1968 et dont il reste quelques enregistrements publiés en 45-tours. Ainsi cet Hello Goodbye, dont le texte constitue pour l’essentiel en des variations sur « You say yes/I say no (…) You say goodbye/And I say hello » soit « Tu dis oui/Je dis non (…) Tu dis au revoir/Je dis hello » dont la version italienne se garde bien de compliquer le propos. « Strawberry Fields Forever » (Lennon-McCartney), par Todd RundgrenVioloncelles, trompettes, percussions, couches de guitares acoustiques et électriques, claviers etc. Cinq semaines de travail et d’enregistrements de fin novembre à fin décembre 1966. Strawberry Fields Forever est l’une des mini symphonies beatlesiennes les plus réputées. Publiée en face A d’un 45-tours en février 1967, elle aurait pu figurer sur le futur album Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band (juin 1967), tout comme sa copine de face B, Penny Lane, autre monument de la phase orchestralo-psychédélique. Difficile pour les repreneurs de s’y attaquer sans s’en tenir à l’arrangement et l’ambiance initiale. Parmi d’autres, Candy Flip, XTC et son double Colin’s Hermit (Dave Gregory, Andy Partridge), Tater Totz, projet parodique mené par Steve et Jeff McDonald du groupe Red Kross ou même Stardrive dans une approche minimaliste s’y tiennent.Alors à tout seigneur tout honneur, c’est par ce traitement que Todd Rundgren sera notre choix. En avril 1976, la face A de son album Faithful (Bearsville Records) est constituée de six reprises de chansons dont le guitariste, claviériste, chanteur, auteur-compositeur et producteur américain dit qu’elles ont constitué une partie de ses bases de musicien. Good Vibrations des Beach Boys, If Six Was Nine de Jimi Hendrix (1942-1970), Bob Dylan, les Yardbirds et deux fois les Beatles avec Rain et Strawberry Fields Forever. Elles sont jouées notes pour notes, dans l’exactitude des originaux, Rundgren approchant vocalement ses divers interprètes et prenant en charge toutes les parties de chœurs. Avec lui, le claviériste Roger Powell, le bassiste John Siegler et le batteur John Wilcox. Ils ont passé des heures en studio à décortiquer chaque passage, à trouver à partir de leurs instruments comment en imiter d’autres et la production de Rundgren consiste à retrouver le son d’origine. Un exercice de style revendiqué. « Penny Lane » (Lennon-McCartney), par Peter Breiner and His Chamber OrchestraL’autre mini symphonie beatlesienne de 1967, Penny Lane, avec son orchestration foisonnante, est donc tout aussi à prendre avec des pincettes en cas de reprises. Les quelques prétendants ont plutôt fait donner la grosse cavalerie (James Last, Paul Mauriat) et même Count Basie dans son Basie on the Beatles (1969) a eu du mal à la faire swinger. Et si l’option du dénuement est prise, elle ne convainc pas (Kenny Rankin). En revanche, tout se tient dans la version enregistrée par l’orchestre de chambre dirigée par le pianiste, chef d’orchestre et compositeur Peter Breiner, à qui l’on doit aussi un Elvis Presley façon musique baroque. Dans l’album Beatles Go Baroque (Naxos, 1993) Breiner réunit plusieurs chansons des Beatles dans le style de Haendel (1685-1759), Vivaldi (1678-1741), Jean-Sébastien Bach (1685-1750) et Corelli (1653-1713). Penny Lane fait partie de l’ensemble Haendel, avec She Loves You, Lady Madonna, Fool on The Hill et Honey Pie. « Baby You’re A Rich Man » (Lennon-McCartney), par Brian SandsDu peu que l’on connaisse des enregistrements et de la personne du multi-instrumentiste et chanteur Brian Sands (guitare, basse, flûte, percussions, guitare, batterie…), proche de la scène art-punk américaine de la fin des années 1970, il y a cet album Reheated Chocolate Tangos. Sorti en 1979 chez Bizart Records (une petite dizaine de productions entre 1979 et 1982), il présente six compositions de Sands et une reprise de Baby You’re A Rich Man qui figurait sur la face B du single des Beatles All You Need Is Love, sorti en juillet 1967. « All You Need Is Love » (Lennon-McCartney), par New MusikLe 25 juin 1967, 400 millions de téléspectateurs (estimation à l’époque) dans quatorze pays (Etats-Unis, Canada, Mexique, Australie, Japon, Royaume uni, Italie, Allemagne (de l’Ouest), France, espagne…) regardent « Our World », la première émission télévisée de divertissement diffusée en direct par satellite. Un programme de deux heures trente auquel participent des personnalités de la culture – dont Franco Zeffirelli, Picasso (1881-1973), Maria Callas (1923-1977), Leonard Bernstein (1918-1990)… – des scientifiques, des sportifs etc.. Pas de séquences pré-enregistrées, des présentations dans la langue de chaque pays, traduites simultanément, et un passage d’un pays à l’autre au gré de l’enchaînement des sujets (répétés en amont et obéissant à un minutage précis). Un exploit technique à vocation rassembleuse pour lequel le Royaume Uni a choisi d’être représenté par les Beatles. Qui ont commencé quelques jours plus tôt à travailler sur une nouvelle chanson, All You Need Is Love, dont le message tombe on ne peut mieux. La séquence Beatles permet de voir (en noir et blanc) le groupe en train de répéter puis d’interpréter le titre (avec une bande orchestrale en renfort) entouré d’anonymes et de célébrités.Devenue hymne depuis, All You Need Is Love est régulièrement invitée en final de célébrations en l’honneur d’une personnalité ou à vocation humanitaire, avec des vedettes bien obligées d’en redouter dans le sourire fraternel. A cet égard, l’assemblée autour de Luciano Pavarotti (1935-2007), en 2000, est un modèle. Auquel nous préférons, en conclusion de ce voyage magique, la (relative) sobriété new wave de la version de New Musik, formation britannique qui œuvra de 1977 à 1982. A trouver sur le troisième et dernier album du groupe Warp (Epic, 1982).    Sylvain SiclierJournaliste au service Culture du "Monde", rubrique Musiques (jazz, pop, rock, soul, chanson...) SuivreAller sur la page de ce journaliste Mathilde Damgé et Alice Fabre "Le salon de la femme, tout l'univers féminin en un seul salon". Mais c'est quoi un "univers féminin" au juste ?? http://t.co/hKYBWPk4aq— Balle de sexisme (@balledesexisme)require(["twitter/widgets"]);Le « Salon de la femme », qui ouvre ses portes ce week-end à Paris, fait scandale sur les réseaux sociaux mais, en réalité, il n'est pas nouveau : le Salon national de la femme a ouvert la voie en 2012 dans le Sud (Marseille et Avignon).Le Salon Madame, qui se tiendra à Strasbourg au même moment que le Salon de la femme, existe, lui, depuis deux ans (il a eu lieu à Vannes, à Metz, à Brest, à Quimper...).Le créneau est tellement pris d'assaut que les doublons sont déjà d'actualité : le Salon au féminin, qui investira l'hippodrome de Chantilly en juin, a un homonyme... musulman. Organisée pour la première fois cette année, cette variante de salon féminin défraye la chronique depuis deux mois. Elle a été repoussée au mois de septembre.Certains cherchent justement à se différencier, tout en profitant du même créneau : ainsi Happy Happening, qui veut « révéler l'héroïne qui est en vous », n'est « ni un salon ni un séminaire », mais un peu des deux.Le Salon de l'homme s'est lui tenu sans que son côté marketing provoque l'ombre d'un scandale, au prestigieux palais de Tokyo en décembre dernier. Plus de 10 millions de visiteursSi les organisateurs se spécialisent autant, c'est que les salons sont un marché gigantesque, gagnant aux deux bouts de la chaîne : du côté des exposants, et du côté des visiteurs.Les cinquante principaux sites d'exposition en France ont été passés au crible par l'Union nationale des métiers de l'événement (Unimev). Hors salons réservés aux professionnels, ces événements ont accueilli 10 766 044 visiteurs en 2013.2/3de la surface des sites d'exposition en France sont consacrés à une foire ou à un salon (le reste étant dévolu aux concerts, manifestations sportives, congrès d'entreprises, examens scolaires, etc.).Les événements à portée culturelle, axés sur un pays, une religion ou une spécificité régionale se multiplient : on trouve, pêle-mêle, un Salon de l'immobilier portugais (mais aussi espagnol, marocain, etc.), un salon des professionnels de la restauration italienne (« Parizza »), un Salon du mariage oriental et même un salon dédié à tout un continent, la Foire africaine.De la maison de poupée à la voyance Parmi toutes ces manifestations, les intérêts et les curiosités les plus originales se révèlent. Ainsi, de la mode du scrapbooking, loisir créatif consistant à coller des morceaux de photographies dans des décors dessinés, des maisons de poupée, des reptiles, des poissons d'aquarium ou encore de la voyance.Certains salons sont même entièrement dédiés à des marques, comme le Salon de la brick à Saint-Martin-des-Champs, en Bretagne, ou encore, non loin de là, le Salon du Playmobil à Morlaix.Dans ces nouvelles appétences, la nourriture reste reine : ainsi des gâteaux et autres gourmandises jusqu'au Rapid et Resto Show, « salon de la vente à emporter et de la restauration urbaine nomade », en passant par le Rhum Fest Paris.  Offre et demandeCertains salons jouent clairement la carte de l'offre professionnalisée, plus que festive, comme la Journées sur l'assistance médicale à la procréation, le Salon de l'éclairage public, ou le Salon de l'hygiène et de la buanderie).Même les absents ont leur salon : Funexpo, salon international des arts, techniques et équipements funéraires. Ces événements sont la plupart du temps réservés aux professionnels des secteurs concernés. 5,8 milliards d'eurosCe serait le montant des retombées économiques de ces manifestations en 2010, selon une étude de l'Office de justification des statistiques, organisme dévolu à l'évaluation du poids de ce marché des salons et des foires.La France se situerait au quatrième rang mondial pour l'accueil des entreprises exposantes dans les salons internationaux, derrière la Chine, les Etats-Unis et l'Allemagne.Alice FabreJournaliste au MondeMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.03.2015 à 16h32 • Mis à jour le12.03.2015 à 17h23 L'équipe britannique Sky a imposé sa domination sur Paris-Nice jeudi 12 mars à l'occasion de la quatrième étape, dont l'arrivée était située au sommet du col de la Croix-de-Chaubouret. L'Australien Richie Porte s'est imposé devant le Gallois Geraint Thomas, repoussant le champion du monde Michal Kwiatkowski (Etixx-Quick Step) à 8 secondes sur la ligne. Le Polonais, vainqueur du prologue dimanche, a néanmoins récupéré le maillot jaune avec 1 seconde d'avance sur Porte et 3 secondes sur Thomas.La Sky a parfaitement manœuvré tactiquement, essorant le peloton et se débarrassant notamment du maillot jaune Michael Matthews et du dernier meilleur grimpeur du Tour, Rafal Majka. Geraint Thomas a attaqué à 3 kilomètres de l'arrivée, forçant les rivaux de Porte à s'épuiser avant que l'Australien en personne ne revienne sur son coéquipier et l'emmène jusqu'à la ligne d'arrivée. Les deux coureurs n'ont pas disputé le sprint.« Deux journées pas faciles »Le premier Français, Tony Gallopin (Lotto-Soudal), s'est classé 7e de l'étape. Au classement général, seuls Kwiatkwoski, Porte et Thomas semblent en mesure de l'emporter, le 4e, Tejay van Garderen, étant relégué à 27 secondes. Le contre-la-montre du col d'Eze, dimanche, sur les hauteurs de Nice, sera à cet égard décisif.« Geraint et moi sommes en haut du classement général : c'est bien d'avoir deux cartes à jouer. J'aime l'ascension du col d'Eze, mais d'ici là il y a deux journées pas faciles », a déclaré Richie Porte, vainqueur de la course Paris-Nice en 2013, à France Télévisions après l'arrivée. Damien Leloup L'auteur britannique Terry Pratchett est mort à l'âge de 66 ans, a annoncé son éditeur. Il a écrit près de soixante-dix livres, dont la série à succès des Annales du Disque-Monde.Atteint d'une forme rare de la maladie d'Alzheimer, Terry Pratchett avait milité ces dernières années au sein de plusieurs associations pour le droit à mourir. Il est « mort à son domicile, son chat endormi sur son lit et entouré par sa famille », écrit son éditeur dans un communiqué.Terry Pratchett avait donné ces dernières années plusieurs conférences sur le droit à l'euthanasie et avait participé à une série d'émissions de la BBC sur la question, accompagnant notamment plusieurs personnes en Suisse qui souhaitaient mourir. Il avait découvert en 2007 qu'il était atteint d'atrophie corticale postérieure, une maladie neurodégénérative pour laquelle il n'existe aucun traitement curatif. Il avait alors décidé de faire ce qu'il appelait un « coming out » - révéler publiquement sa maladie - afin de sensibiliser le grand public. Le premier ministre britannique David Cameron a salué ce 12 mars la mémoire d'un homme « dont les livres ont enflammé l'imagination de millions de lecteurs et qui avait mené sans relâche campagne pour la reconnaissances de maladies dégénératives ».Le compte Twitter de Terry Pratchett a annoncé sa mort en empruntant la voix — tout en capitale — de la Mort, un personnage récurrent de ses romans :AT LAST, SIR TERRY, WE MUST WALK TOGETHER.— Terry Pratchett (@terryandrob)require(["twitter/widgets"]);Après avoir commencé sa carrière comme journaliste pour un quotidien local, Terry Pratchett avait travaillé plusieurs années comme responsable de la communication pour une centrale nucléaire. Passionné par les mots, les dictionnaires, les encyclopédies et l'écriture, cet admirateur de Tolkien — qu'il avait découvert très jeune presque par hasard — aurait pu être linguiste. Mais le lecteur compulsif, qui, adolescent, dévalisait les bouquinistes, est finalement devenu écrivain.Son premier roman, La Huitième Couleur (1983), connaît un succès correct. Terry Pratchett fait alors ses calculs, quitte son travail de communicant et devient écrivain à plein temps. Suivra au moins un roman chaque année, la plupart situés dans un même univers : le Disque-Monde. Ces romans de fantasy humoristiques connaissent gigantesque succès : au Royaume-Uni, il vendait environ 2,5 millions de livres chaque année - seule l'auteure de Harry Potter J. K. Rowling le dépassait dans les classements des meilleures ventes.Des romans traduits en plus de 35 languesLes Annales du Disque-Monde sont une série de romans qui mêlent humour et fantastique sur une planète portée dans l'espace par une tortue géante. Ces quarante romans, traduits dans plus de trente-cinq langues, se sont vendus à plus de quatre-vingts millions d'exemplaires.Cet univers délirant empreint de magie et de fantastique est en bonne partie centré sur la ville d'Ankh-Morpok, gigantesque capitale où il existe une guilde des voleurs — au motif que « puisqu'il y aura toujours du crime, autant qu'il soit organisé » —, une cité dirigée d'une main de fer par le Patricien, garant du principe démocratique « un homme, une voix : le patricien était l'homme, il avait la voix ».Hormis la Mort, les romans de Terry Pratchett font appel à des personnages récurrents : le mage Rincevent, l'orang-outan bibliothécaire de l'université de l'Invisible, où l'on apprend la magie, le commissaire Samuel Vimaire, la sorcière Mémé Ciredutemps… L'humour décalé de ces romans, qui fonctionnent comme des paraboles de notre monde, lui a valu d'excellentes critiques. Terry Pratchett avait été anobli par la reine d'Angleterre en 2008 en reconnaissance de l'ensemble de son œuvre.Lire aussi : Terry Pratchett, une icône de la « fantasy »Il est également l'auteur de plusieurs romans situés hors de cet univers, dont Nation, un hommage à Sa majesté des mouches, qu'il considérait comme son œuvre la plus aboutie. Il avait également collaboré avec son ami proche Neil Gaiman pour écrire Des bons présages, un roman racontant les aventures d'un ange et d'un démon vivant très heureux sur Terre et s'alliant pour faire échouer l'apocalypse.Son dernier livre, A Slip of the Keyboard (non encore traduit en français) rassemble un grand nombre de discours, articles et textes sur des thèmes allant de la protection des orangs-outans à la presse, en passant par sa propre maladie.Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.03.2015 à 15h52 • Mis à jour le12.03.2015 à 18h53 Le tribunal correctionnel de Paris a condamné jeudi 12 mars Jean-François Copé, Nathalie Kosciusko-Morizet et Alain Juppé à 1 000 euros d'amende chacun, avec sursis, pour avoir taxé publiquement Jean-Luc Mélenchon d'« accointances antisémites », en juin 2012. Ils sont également condamnés à 1 000 euros de dommages et intérêts chacun au titre du préjudice moral.A l'époque, Nathalie Kosciusko-Morizet, Alain Juppé et Jean-François Copé avaient successivement mis en cause l'ancien coprésident du Parti de gauche pour ses liens avec le compositeur grec Mikis Theodorakis, auteur de déclarations antisémites en 2003, en accusant les juifs d'être « à la racine du mal ».Le 15 juin 2011, M. Mélenchon avait décidé de relayer sur son blog un appel lancé par le compositeur contre le régime d'austérité imposé à la Grèce. Le 11 juin 2012, Mme Kosciusko-Morizet avait ainsi taxé, sur France 2, M. Mélenchon d'accueillir « sur son site, des gens qui font profession d'antisémitisme ». Le lendemain, au micro de France Inter, Alain Juppé l'avait accusé d'« entretenir des relations sulfureuses avec certaines personnalités (…) qui prônent l'antisémitisme ». M. Copé fermait le ban le surlendemain en reprochant au coprésident du Front de gauche de « [cautionner] des propos qui ne sont pas les nôtres », citant « l'antisémitisme ».M. Mélenchon a depuis nié avoir eu connaissance, à l'époque, des déclarations faites par M. Theodorakis en 2003. « Nous ne savions rien des propos qu'il a tenus au soir de sa vie concernant les Juifs », était-il alors inscrit sur la page d'accueil du site du Front de gauche.A la suite de cette affaire, Jean-Luc Mélenchon avait réclamé 1 000 euros de dommages et intérêts à Mme Kosciusko-Morizet et à M. Juppé, et 5 000 euros à M. Copé. Le parquet avait suggéré la relaxe, estimant que les propos visés ne dépassaient pas le cadre de la liberté d'expression.Lire le décryptage : L'UMP taxe le Front de gauche « d'antisémitisme »  pour gêner le PS 12.03.2015 à 15h21 • Mis à jour le12.03.2015 à 17h55 | Julien Guintard En 2009, son corps a été retrouvé sur une plage d’Irlande. On ne sait toujours pas qui est cet homme qui avait pris soin de ne jamais pouvoir être identifié. L’enquête est retracée dans un documentaire. Au matin du mardi 16 juin 2009, deux promeneurs découvrent le corps d’un homme sur la plage de Rosses Point près de Sligo, en Irlande. Ce n’est pas la première fois que l’Atlantique rejette un cadavre sur ces rivages, mais la police comprend rapidement qu’il s’agit d’un cas singulier. En cherchant à identifier la dépouille, les enquêteurs vont en effet parvenir à la conclusion que cet homme s’est non seulement suicidé, mais qu’il s’est donné beaucoup de mal pour disparaître dans l’anonymat le plus complet. Et jusqu’à présent, il y est parvenu.« Tout ce que l’on sait de lui se limite aux quatre journées précédant sa mort », résume l’inspecteur John O’Reilly de la police irlandaise dans un documentaire de 2013 consacré à l’affaire, et qui vient d’être mis en ligne.The Last Days of Peter Bergmann s’ouvre sur des images de caméra de surveillance. Un homme vêtu d’un trois-quart cuir arpente la gare routière de Derry, en Irlande du Nord. « Le vendredi 12 juin, Peter Bergmann a pris un bus en direction de Sligo. Il voulait vraiment venir à Sligo puisqu’il a interrogé le chauffeur pour être sûr de la destination, insiste le policier. En arrivant, il s’est enregistré au Sligo City Hotel sous le faux nom de Peter Bergmann, en donnant également une fausse adresse à Vienne, en Autriche. Il a réservé une chambre pour trois nuits et a payé en liquide. »A défaut de pouvoir l’identifier (toutes les étiquettes de ses vêtements avaient été retirées), les enquêteurs ont reconstitué les déambulations de Peter Bergmann dans cette petite ville irlandaise de 20 000 habitants. Plusieurs fois par jour, les caméras de surveillance enregistrent les allers et venues de l’homme. A chaque fois, il quitte son hôtel avec un sac en plastique violet rempli. Et il rentre sans rien tenir à la main. « Nous sommes arrivés à la conclusion qu’il a utilisé ce sac pour transporter ses effets personnels et s’en débarrasser petit à petit dans les environs de Sligo, explique John O’Reilly. Mais il s’est arrangé pour le faire hors des zones couvertes par les caméras de surveillance. »Dernières lettres à des prochesLe mystérieux Bergmann s’est également rendu au bureau de poste pour acheter des timbres et envoyer des courriers. « Cet homme devait avoir des proches, des amis ou de la famille, mais on ne sait pas à qui il a envoyé ces lettres », indique O’Reilly.« Cette histoire m’a tout de suite fasciné, confie le réalisateur irlandais Ciaran Cassidy dont le film a reçu plusieurs récompenses en 2014. Mais j’ai attendu que le dossier soit classé pour me lancer dans le film. J’ai laissé un message à l’inspecteur et il m’a rappelé dans la demi-heure. Il n’avait jamais vu un tel cas en trente ans. Il a vraiment essayé d’épuiser toutes les pistes : empreintes digitales, ADN, signalements à Interpol, appels à témoins. »Néanmoins, si une fiche d’identification a bel et bien été diffusée en Allemagne, les autorités judiciaires autrichiennes affirment n’avoir jamais reçu de demande officielle émanant de la police irlandaise. L’autopsie de Peter Bergmann a également soulevé beaucoup de questions. Bien que retrouvé sur le rivage, le corps ne portait pas les traces d’une noyade. L’examen approfondi a prouvé que Bergmann souffrait d’un cancer de la prostate très avancé, mais ses examens toxicologiques ont montré qu’il ne prenait aucun traitement antidouleur.La bande-annonce de The Last Days of Peter Bergmann, de Ciaran Cassidy (Fastnet Films) The Last Days of Peter Bergmann Trailer from Fastnet Films on Vimeo.Le dimanche 14 juin, Bergmann a demandé à un taxi de lui indiquer une plage tranquille dans les environs. Le chauffeur l’a conduit jusqu’à Rosses Point, à huit kilomètres du centre-ville. Après une très rapide inspection des lieux, il a regagné son hôtel avec le même taxi. Le lendemain, les caméras de l’hôtel montrent ce client ordinaire rendre une dernière fois sa clef vers 13 heures. On l’aperçoit déjeunant dans un centre commercial avant de prendre un aller simple vers la plage de Rosses Point. Là, de nombreux témoins se souviendront avoir croisé ou salué cet homme seul déambulant les pieds dans l’eau. « Etrangement, beaucoup de gens ont été marqués par sa présence ce jour-là, remarque Ciaran Cassidy. Une femme qui participait le soir même à un atelier d’écriture a écrit un court récit sur cet homme solitaire à la plage… »A ce jour, et malgré les avis de recherche diffusés en Europe, la véritable identité de Peter Bergmann demeure inconnue. Toutes les interprétations restent donc possibles. Pour Ciaran Cassidy, « Bergmann devait vouloir disparaître à tout jamais dans l’Atlantique, mais hélas pour lui, l’océan a rejeté son corps. Et désormais, il repose dans une tombe sans nom à Sligo.  » Personnes disparues : les chiffres d’InterpolL’organisation de coopération policière internationale (190 pays membres) émet deux types de notices. Les jaunes, pour aider à localiser des personnes disparues (7 342 en ce moment), et les noires pour les cadavres non identifiés (1 164). Néanmoins, dans le cas d’une disparition comme dans celui de la découverte d’un corps, rien n’oblige un État membre à demander l’ouverture d’une notice Interpol.Julien GuintardJournaliste au Monde 13.03.2015 à 17h45 Orange s'apprête à engager des négociations exclusives avec l'entreprise de téléphonie PCCW, à Hongkong, pour lui céder 49 % de ses parts de sa filiale Dailymotion, que le groupe de télécommunications français détient à 100 %, écrit le Wall Street Journal, vendredi 13 mars.La société hongkongaise aurait fait une offre valorisant Dailymotion à 264,5 millions de dollars, affirme le quotidien financier, selon qui les discussions pourraient durer quarante-cinq jours.Le groupe de télécommunications français cherche depuis de nombreux mois à se séparer de la plate-forme de vidéos en ligne ou à trouver un partenaire pour la développer. En novembre, le PDG d'Orange, Stéphane Richard, avait déjà rencontré Richard Li, le fils cadet de Li Ka-Shing, l'homme le plus riche d'Asie, qui détient notamment PCCW, sans qu'un accord se concrétise.En 2013, Arnaud Montebourg, alors ministre du redressement productif, s'était opposé au rachat par l'Américain Yahoo! du joyau du high-tech français.Lire : Dailymotion : Orange cherche de nouveau un investisseur 13.03.2015 à 16h27 • Mis à jour le13.03.2015 à 18h33 | Henri Seckel Open d'Australie, Roland-Garros, Wimbledon, US Open… Indian Wells ? Le tournoi qui s'est ouvert jeudi 12 mars dans le sud de la Californie appartient, certes, à la catégorie des Masters 1000(*), à savoir les neuf rendez-vous les plus prestigieux après les quatre levées du Grand Chelem. D'aucuns le considèrent pourtant comme un cinquième tournoi du Grand Chelem officieux.C'est qu'Indian Wells est un cas à part. Qui n'a pas le prestige de Roland-Garros, mais qui a accueilli l'an passé plus de spectateurs (431 527) que le tournoi parisien (428 751, chiffre de 2013). Qui n'a pas la tradition de Wimbledon, mais qui s'étale sur plus d'hectares que l'institution londonienne (22 contre 17 – et 8,6 à Roland-Garros). Qui possède plus de courts que l'Open d'Australie (29 contre 24), parmi lesquels le Stadium, dont l'architecture octogonale ne réjouit peut-être pas les esthètes, mais qui est la deuxième plus grande arène de tennis du monde (16 100 spectateurs), derrière le Stadium Arthur-Ashe (22 500), où se joue la finale de l'US Open.A Indian Wells, 23 des 29 courts sont éclairés, et tous disposent du « hawk-eye », la technologie permettant de vérifier qu'une balle a touché ou non la ligne, dont peuvent ainsi bénéficier les grands joueurs dans le Stadium comme les « petits » sur les courts annexes. Le vent souffle parfois si fort dans la région qu'il est arrivé, une année, que la pièce lancée en l'air par l'arbitre pour le tirage au sort ne retombe jamais sur le terrain. Mais globalement, les joueurs raffolent de ce tournoi au soleil – au sortir d'une tournée européenne en indoor – avec vue sur les somptueuses montagnes de Santa Rosa, et apprécient son atmosphère particulièrement décontractée.Il n'y avait guère que Goran Ivanisevic pour râler. « C'est bien pour les vacances, pas pour le tennis, disait le Croate à propos d'Indian Wells en 1992. J'aime ce pays, mais je n'aime pas cet endroit. Je vais au lit à 21 heures, et je me réveille à 7, comme un vieux. C'est un endroit magnifique, c'est paradisiaque, mais il y a beaucoup de vieux. J'ai essayé les restaurants : on voit un ou deux jeunes clients, tous les autres ont 100 ans, ou 150. A chaque fois j'ai l'impression que quelqu'un va mourir dans le restaurant. »« Où est-il écrit qu'il ne peut y avoir que quatre tournois du Grand Chelem ? »Le tournoi californien est, avec celui de Miami, qui lui succède immédiatement dans le calendrier, le seul Masters 1000 qui s'étale sur dix jours ; les autres ne durent qu'une semaine. Son tableau compte 96 joueurs, contre 56 pour la concurrence (voire 48 à Bercy), et il ne viendrait à l'idée d'aucun de zapper « IW » : 47 des 50 meilleurs mondiaux sont présents cette année (seuls manquent les Français Tsonga et Monfils, et l'Argentin Mayer, tous blessés).Ce taux de participation élevé s'explique peut-être par le montant de la dotation : 5 381 235 dollars (5 110 000 euros), dont 900 000 (855 000 euros) pour le vainqueur – montants valables également chez les dames. Ces chiffres restent assez loin de ceux des Grand Chelem – Roland-Garros, le moins généreux des quatre, offrait l'an dernier une dotation de 11 552 000 euros dont, 1 650 000 pour le vainqueur (idem chez les dames) – mais bien supérieurs à ceux des autres Masters 1000 – 3 288 530 euros, dont 628 100 pour le vainqueur, à Monte-Carlo ou Paris-Bercy. « Où est-il écrit qu'il ne peut y avoir que quatre tournois du Grand Chelem ? » a un jour demandé Ion Tiriac, directeur du Masters 1000 de Madrid. Si un cinquième devait voir le jour, Indian Wells ferait un excellent candidat, ne serait-ce que par sa position dans le calendrier, au cœur du long tunnel entre l'Open d'Australie (janvier) et Roland-Garros (mai-juin).Proche des « Grand Chelem » par certains aspects, plus proche des Masters 1000 par d'autres – les matchs se jouent en deux sets gagnants, par exemple –, Indian Wells ne vise pas ce statut à tout prix. « Nous pensons que quatre tournois du Grand Chelem, c'est suffisant, dit Raymond Moore, cofondateur du tournoi. Ils ont tous plus d'un siècle d'histoire, nous ne sommes pas dans cette catégorie [le tournoi est né en 1987, l'Open d'Australie, plus jeune Grand Chelem, en 1905]. On veut être le meilleur tournoi du monde en dehors des quatre tournois du Grand Chelem. »Pas sûr, de toute façon, qu'il soit bien nécessaire de monter un cinquième tournoi du Grand Chelem, c'est-à-dire un cinquième tournoi long de deux semaines, dans un calendrier déjà surchargé. Et si oui, pourquoi aux Etats-Unis, qui en abritent déjà un, et pourquoi sur surface dure, ce qui est déjà le cas de deux des quatre « Majeurs » ? Certaines voix d'amateurs du tennis préfèrent s'élever pour réclamer une autre petite révolution, en forme de retour aux sources de ce sport : la mise en place d'un Masters 1000 sur herbe.(*) Indian Wells (dur), Miami (dur), Monte-Carlo (terre battue), Madrid (terre battue), Rome (terre battue), Montréal/Toronto en alternance (dur), Cincinnati (dur), Shanghaï (dur), Paris-Bercy (dur, indoor)Henri Seckel 13.03.2015 à 14h57 • Mis à jour le13.03.2015 à 17h13 Quatre ans après le début du conflit en Syrie, près de treize mille personnes sont mortes sous la torture dans les prisons du régime de Bachar Al-Assad, estime vendredi 13 mars l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une organisation sise à Londres, qui dispose d'un large réseau de sources civiles, médicales et militaires à travers le pays.« L'OSDH a pu documenter 12 751 prisonniers morts sous la torture depuis le début de la révolte syrienne (...), dont 108 enfants. »A ce chiffre s'ajoutent les vingt mille personnes portées disparues dans les geôles du régime, précise l'OSDH.200 000 prisonniers passés par les prisons syriennesDepuis le début de la révolte, le 15 mars 2011, qui s'est transformée par la suite en une guerre civile sanglante, plus de deux cent mille personnes ont été détenues dans les prisons et les sièges des redoutables services de renseignement syriens. Parmi eux figurent de nombreux opposants politiques et défenseurs de droits humains, tels Abdel Aziz Al-Khayyer ou Mazen Darwish.Lire la lettre de Mazen Darwish publiée dans Le Monde (juillet 2013) : « Dans une guerre, il n’y a pas de vainqueur, que des perdants »Plusieurs organisations non gouvernementales ont déjà dénoncé le recours systématique à la torture par le régime de Bachar Al-Assad. Un rapport d'Amnesty International, publié à la veille du premier anniversaire du début de la révolte, détaillait trente et une méthodes de torture et autres mauvais traitements utilisés par les forces de sécurité syriennes et les milices (« chabbiha »). La même année, l'organisation Human Rights Watch publiait un rapport sur le recours systématique à la torture contre les opposants au régime de Bachar Al-Assad, intitulé « L'Archipel des tortures : arrestations arbitraires, tortures et disparitions forcées dans les prisons souterraines syriennes depuis mars 2011 ». Elle accusait aussi le régime de torturer des enfants dès 13 ans, rapportant des brûlures de cigarette, des coups, des électrocutions… Plusieurs organisations internationales ont aussi fait état de viols.lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x1en4hb"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x1en4hb", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Environ deux cent vingt mille personnes ont péri depuis le début du soulèvement contre le régime Al-Assad. Avec plus de trois millions de personnes ayant fui la guerre, les Syriens représentent aussi le plus important contingent de réfugiés dans le monde, selon le Haut-Commissariat pour les réfugiés des Nations unies (HCR). Avant l'éclatement du conflit, en 2011, la population du pays se situait autour de vingt millions d'habitants. Enfin, selon les Nations unies, plus de 12,2 millions de personnes en Syrie ont besoin d'une aide d'urgence.Lire l'éditorial (édition abonnés) : Syrie : un désastre sans précédent Alice Pfeiffer L’enfant terrible de la mode a grandi. Sa carrière rebelle est mise à l’honneur dans une exposition magistrale qui s’ouvrira début avril au Grand Palais. Retour sur la grammaire Gaultier, lettre par lettre, ou presque. A comme allié. C’est Francis Ménuge, juriste de formation et grand amour du couturier, qui poussera ce dernier à lancer sa marque. Il le suivra et l’accompagnera jusqu’à sa mort, du sida, en 1990.B comme boléro. Le boléro est une pièce récurrente de l’élégance Gaultier, qu’il décline pour les hommes et les femmes, détournant ainsi les anciens codes de la virilité. Son inspiration ? La tradition des matadors à laquelle il consacre une collection entière en 1985.C comme collaboration marketing. En 2012, le créateur imagine des bouteilles de Coca Light à l’étiquette ornée d’une illustration de corset ou de marinière, en référence à ses silhouettes devenues cultes.D comme denim. En utilisant du jean dans ses collections, il fait rentrer le tissu ouvrier dans le luxe par la grande porte. Il crée également une ligne denim en 1992, ne craignant pas de proposer des gammes abordables.E comme équitation. Entre 2003 et 2010, Gaultier reprend les rênes de la mode féminine chez Hermès. Fouet, cuir, bottes : les codes équestres de la maison sont les ingrédients rêvés pour un créateur friand de détournements provocateurs.F comme futuriste : « Steampunk » ou rétro futurisme, le fantasme de l’avenir habite le travail de Gaultier depuis toujours. Cette passion pour demain atteint son apogée quand il dessine les costumes du film de Luc Besson Le Cinquième Elément , en 1997. G comme genres. Précurseur de la tendance qui marie mode et genre, Gaultier s’amuse à brouiller, questionner et exacerber les stéréotypes sexués, notamment à travers l’ultra-théâtralisation de deux personnages : le marin (avec sa marinière et le parfum Le Mâle) et la femme en corset.Lire aussi : Jean Paul Gaultier, monument historiqueH comme héroïnes. De nombreuses figures féminines habitent les créations du couturier et accompagnent son parcours, le temps d’un show, d’un concert ou parfois d’une génération, comme cela a été le cas avec la top-modèle Farida Khelfa. Amoureux de la pop culture, Gaultier s’entiche aussi de la chanteuse transgenre Conchita Wurst (gagnante de l’Eurovision 2014) ou de la starlette de la téléréalité Nabilla, qu’il a fait défiler. I comme immaculée conception. Une mariée en blanc virginal, un bébé dans les bras, Kylie Minogue en Eve, entourée de serpents dans un univers cosigné avec duo de photographes Pierre & Gilles : la figure de pureté biblique est sans cesse détournée chez Gaultier.J comme jupe pour homme. En 1984, Gaultier fait défiler des hommes en jupe pour la présentation de sa collection Et Dieu créa l’homme. Le procédé fait sensation et met en lumière les tabous conservateurs qui entourent la mode masculine.L comme Loubavitch. En 1993, sa collection « Rabbi chic » fantasme un esprit ultraorthodoxe, en drapé noir, larges chapeaux et foulards religieux. Amoureux de l’uniforme en tout genre, le créateur continue de provoquer la tradition avec humour.M comme Madonna. Pour son « Blond Ambition Tour » en 1990, Gaultier habille la chanteuse de corsets sexy voire bondage. Ainsi, les deux stars renforcent mutuellement leur gloire internationale et promeuvent une féminité fièrement sexuelle, jamais soumise. N comme nudité. Naomi Campbell qui défile torse nu, les mains sur les seins, Gaultier qui remet le César du meilleur costume en slip : le public et l’intime se mêlent dans des shows teintés d’humour.O comme obus. Chez Gaultier, les seins sont coniques, périlleux : il transforme en arme de guerre redoutable cette partie du corps à la fois charnelle et maternelle.P comme Pierre & Gilles. En 1990, le duo de photographes réalise un portrait du couturier, marinière sur les épaules, bouquet de marguerites entre les doigts. L’image, qui symbolise l’autodérision, ADN de Gaultier, devient emblématique.T comme télévision. Gaultier ne craint jamais le populaire et coanime, avec Antoine de Caunes, l’émission tendance provocatrice « Eurotrash » sur la chaîne britannique Channel 4. On murmure que ces apparitions l’auraient privé du poste de créateur chez Dior.U comme underground. Au savoir-faire français de Gaultier vient se mêler un amour de l’underground musical anglais, qu’il cite souvent dans ses collections. Il a notamment rendu des hommages remarqués à Boy George et Amy Winehouse.V comme vinyle. Tantôt futuriste, tantôt bondage, ce textile technique ou réservé aux sex-shops a gagné ses lettres de noblesse en atterrissant dans les ateliers du couturier. Alice Pfeiffer Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) La rencontre avec le premier ministre grec, Alexis Tsipras, vendredi 13 mars au matin à Bruxelles, a été l’occasion pour le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, de dire qu’il faut qu’Athènes se consacre désormais pleinement au travail avec les représentants de ses créanciers (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Commission européenne et Mécanisme européen de stabilité). Et à la Commission on laisse entendre que, si les choses avancent suffisamment rapidement, Athènes pourrait toucher très vite une partie de la dernière tranche du deuxième plan d’aide international.Grèce : le budget de l’Etat reste excédentaire, mais de peu« La situation [financière] du pays est sérieuse, il faut que les trois ou quatre jours qui viennent soient des jours productifs. C’est aux Grecs de se mettre maintenant durement au travail », a expliqué une source européenne après l’entrevue.Un conseil européen des chefs d’Etat et de gouvernement a lieu le 19 mars à Bruxelles. Il pourrait être l’occasion, soluigne-t-on à Bruxelles, d’évoquer un premier versement de prêts, si toutefois, d’ici là, Athènes s’engage, de manière ferme et concrète, sur un paquet de réformes avec ses créanciers. La Grèce, dans le cadre de son deuxième plan d’aide, doit encore recevoir environ 7 milliards d’euros d’aide.Si Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe (ministres des finances de la zone euro), a déjà évoqué cette possibilité il y a une dizaine de jours, la position de la Commission risque d'alimenter les soupçons de complaisance chez les tenants de la fermeté. Berlin verrait d’un très mauvais œil cette possibilité de versements anticipés, pour parer à l’urgence financière grecque.Le ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble a d’ailleurs jugé qu'il ne pouvait « exclure » une sortie désordonnée de la Grèce de l'euro - un « Grexident » - si le gouvernement d'Alexis Tsipras ne parvenait pas à un accord avec ses créanciers internationaux.Le commissaire européen, Pierre Moscovici, a estimé, vendredi dans un entretien au journal allemand der Spiegel qu'une sortie de la Grèce de l'euro serait une « catastrophe » qui pourrait annoncer « le début de la fin » pour la zone euro.Le gouvernement grec accepte l’assistance de la CommissionPar ailleurs, selon une source européenne, M. Tsipras, qui a acté, jeudi, une collaboration avec l’OCDE sur ses projets de réformes, a également accepté de demander l’assistance technique de l’Union européenne : les équipes de ce que l’on appelle la « task force Grèce », constituée au sein de la Commission européenne, devraient reprendre leur travail.Depuis près de quatre ans, cette équipe d’une soixantaine de personnes (dont près d’une trentaine en Grèce) assiste, à la demande, les différents gouvernements grecs, pour les aider à mettre en place les réformes réclamées par les créanciers.Côté Commission, c’est le vice-président, Valdis Dombrovskis, qui devrait superviser les travaux de cette « task force ». Il devrait travailler en coordination avec des experts des autres directions de la Commission (marché intérieur, concurrence, immigration…).Les Grecs devraient, eux aussi, constituer leur propre « assistance technique » pour discuter avec les Européens. Et le « superviseur » de cette équipe pourrait être le ministre délégué aux affaires européennes, Nikolaos Chountis.Cela permet de montrer que les discussions entre Athènes et ses créanciers ne sont plus aussi unilatérales que par le passé.Pierre Moscovici, le commissaire à l’économie, restera, lui, chargé de la puissante direction générale « Ecfin » et donc des équipes de la Commission (une quinzaine de personnes), qui travaillent au sein du « Groupe de Bruxelles ».Yanis Varoufakis, le flamboyant ministre des finances grec, n’aurait donc pas part directement aux négociations. En tout cas, c’est ce que souhaiteraient les Européens.L’amnistie fiscale proposée par Athènes à l’étudeLes Grecs ont commencé, jeudi à Athènes, à travailler avec les représentants de l’ex-« troïka » des créanciers, désormais appelé « Groupe de Bruxelles ». Ce qui est considéré à Bruxelles comme un très bon signal.L’objectif de ces réunions est de faire un état des lieux de l’état des finances grecques, de l’état de trésorerie des différentes administrations. Et aussi d’étudier quelles réformes peuvent être mises en place rapidement.La grande inconnue de l’état réel des finances grecquesLe gouvernement d’Alexis Tsipras a annoncé qu’il voulait mettre sur les rails rapidement ses mesures d’aide humanitaire pour les foyers les plus en difficulté dans le pays (électricité gratuite, aide alimentaire, accès aux soins).Les créanciers veulent savoir avec quel argent ces mesures d’urgence peuvent être financées.Par ailleurs, ils discutent déjà, selon une source européenne, de la mesure proposée par le ministre des finances, Yanis Varoufakis, qui consiste à proposer aux citoyens grecs ayant des arriérés d’impôts, une sorte d’amnistie fiscale et un étalement de leurs paiements.Le but est de faire rentrer le plus vite possible quelques milliards d’euros dans les caisses de l’Etat. Les experts du « Groupe de Bruxelles » étudieraient notamment comment rendre cette mesure moins injuste pour tous les Grecs qui, eux, ont payé l’impôt.Recettes fiscales plus faibles que prévuSur les deux premiers mois de l'année, les recettes fiscales ont atteint 7,298 milliards d'euros, soit 13,8 % (ou 1,17 milliard d’euros) de moins qu'attendu, a précisé le ministère des finances.L'excédent de l'Etat central ressort à 1,243 milliard d'euros sur janvier-février, contre 1,411 milliard prévu, a-t-il ajouté dans un communiqué.Ce montant n'intègre pas les comptes de la Sécurité sociale grecques, ni ceux des collectivités locales, et il diffère des données que suivent les créanciers internationaux. Il traduit néanmoins une amélioration de la situation financière d'Athènes.Athènes veut se donner les moyens de faire face aux remboursements d’empruntsCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.03.2015 à 13h55 • Mis à jour le13.03.2015 à 18h37 | Soren Seelow L'essentielVendredi 9 janvier, Amedy Coulibaly prend d'assaut le magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes, à Paris, et tue quatre otages. Il est tué à son tour dans l'assaut des forces de l'ordre.Quatre proches du djihadiste sont mis en examen à la fin de janvier.Lundi 9 mars, quatre autres personnes de son entourage ont été placées en garde à vue, deux d'entre elles ont été mises en examen vendredi. Deux mois après les attentats en région parisienne, qui ont fait dix-sept morts, l'enquête se poursuit. Deux connaissances d'Amedy Coulibaly, le tueur de l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes, ont été mis en examen, vendredi 13 mars, pour « participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de commettre des crimes contre les personnes », a annoncé le parquet de Paris.Voir notre visuel interactif : Attentats de Paris : récit détaillé des trois jours qui ont changé la FranceAmar R., 33 ans, et Saïd M., 25 ans, qui étaient en contact régulier avec Amedy Coulibaly, se sont tous deux rencontrés le 9 janvier, jour où est mort le terroriste lors de l'assaut des forces de l'ordre, pour détruire la puce de leur téléphone portable.Mais à partir du numéro de ces puces et grâce au concours des opérateurs, les enquêteurs ont pu établir que les trois hommes avaient correspondu de façon intense au cours des mois qui ont précédé les attentats.Lire aussi : Amedy Coulibaly et ses « sous-traitants »Entre le mois de septembre et le 6 janvier, veille de l'attaque de Charlie Hebdo par les frères Kouachi, Amar R. a ainsi échangé plus de 600 SMS avec Amedy Coulibaly, qu'il a rencontré une dizaine de fois en région parisienne, notamment les 5 et 6 janvier. Amar R. et Saïd M. se sont aussi régulièrement rencontrés sur cette même période. L'ADN de Saïd M. a par ailleurs été découvert sur la lanière d'un taser retrouvé dans l'Hyper Cacher, un élément dont il a été incapable de s'expliquer durant sa garde à vue.Une rencontre en détention« En l'état actuel des investigations, rien ne permet d'affirmer qu'ils étaient au courant des projets de Coulibaly. Mais l'intensification de leurs échanges sur cette période, qui peut correspondre à la préparation des attentats, pose question. Le travail sur la téléphonie et l'ADN se poursuit », explique une source proche de l'enquête. Les enquêteurs s'intéressent également à plusieurs trajets effectués par les trois hommes dans les semaines qui ont précédé les attaques.Les deux suspects ont nié durant leur garde à vue avoir été au courant des projets d'Amedy Coulibaly ou même lui avoir fourni des armes. Ils affirment avoir détruit leur puce par « peur » d'être associé au preneur d'otage de l'Hyper Cacher. Amar R. a expliqué l'intensité de ses échanges téléphoniques par son « amitié » pour Coulibaly. Quant à Saïd M., il affirme avoir simplement été « en affaire » avec le tueur.Les deux hommes ont déjà été condamnés à plusieurs reprises pour des faits de droit commun. Amar R. a d'ailleurs rencontré Amedy Coulibaly à la maison d'arrêt de Villepinte où il était incarcéré entre février 2010 et juillet 2013. C'est également durant ce séjour en prison qu'il a fait la connaissance de Mickaël A., un proche de Coulibaly lui aussi mis en examen dans ce dossier pour détention et transport d'armes et participation à une association de malfaiteurs terroriste.Condamné à cinq reprises pour des faits de vol et de séquestration, Amar R. est actuellement détenu dans le cadre d'une demande d'extradition émanant des autorités judiciaires espagnoles pour des faits de trafic de stupéfiants et de détention d'armes. Saïd M. a lui été condamné à quatre reprises pour des faits de violences en réunion, tentative de vol aggravé ou vol.La piste des soutiens logistiques dont a pu bénéficier Amedy Coulibaly avait déjà permis aux enquêteurs d'interpeller quatre de ses relations fin janvier. Ce sont les seules personnes mises en examen jusqu'à présent dans l'enquête sur ces attentats, dont les trois auteurs sont morts. Lire : Préparation, traque, mise en scène : les révélations du « Monde » sur les attentats en région parisienneSoren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.03.2015 à 17h10 • Mis à jour le23.03.2015 à 17h26 lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2jhjv5"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2jhjv5", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Au moins douze personnes ont été tuées et trente blessées, lundi 23 mars, par des obus tirés par des rebelles sur des zones contrôlées par les forces gouvernementales à Alep, deuxième ville de Syrie, selon la télévision officielle, qui a ajouté que des enfants figuraient parmi les blessés, victimes d'« obus tirés par les terroristes sur la ville d'Alep ».L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a de son côté évoqué un bilan de treize morts, dont cinq enfants, et trente-trois blessés, ajoutant que ces chiffres devraient revus à la hausse en raison de la gravité des blessures de certaines victimes. Selon cette organisation non gouvernementale sise à Londres, qui dispose d'un large réseau de sources en Syrie, les roquettes ont touché plusieurs quartiers de la zone d'Alep contrôlée par le régime. La veille, au moins quatre personnes y avaient trouvé la mort dans des attaques similaires.« Course à l'abîme  »Ancien poumon économique de la Syrie, Alep, ravagée par les violences, est divisée entre un secteur ouest contrôlé par le régime et un secteur est contrôlé par les rebelles. L'organisation Human Rights Watch (HRW) avait déjà critiqué les attaques « aveugles » menées par des combattants de l'opposition contre des zones contrôlées par le gouvernement. « Nous assistons à une véritable course à l'abîme, avec des rebelles qui s'alignent sur la cruauté des forces gouvernementales », a dénoncé Nadim Houzy, directeur adjoint pour le Moyen-Orient à HRW.Lire (édition abonnés) : Ansar Al-Charia, AQMI, Etat islamique, une galaxie djihadiste en pleine émulationCinq enfants d'une même famille ont également été tués par un baril d'explosif largué par les forces du régime sur une ville de la province méridionale de Deraa, selon l'OSDH. Des organisations de défense des droits humains dénoncent régulièrement l'utilisation par le régime de barils d'explosif pour bombarder par hélicoptère des zones civiles dans les secteurs rebelles du pays, faisant des milliers de victimes civiles.Lire : Les Syriens ont perdu vingt ans d'espérance de vie en quatre années de guerrePlus de deux cent quinze mille personnes ont été tuées depuis quatre ans dans le conflit syrien, qui a commencé en mars 2011 comme un soulèvement populaire, réprimé par le régime, et s'est ensuite transformé en une guerre civile dévastatrice. Le confit est devenu plus complexe avec la montée en puissance des djihadistes, tels ceux de l'organisation Etat islamique.Cette dernière a revendiqué samedi 21 mars un double attentat à la bombe qui avait frappé la veille des Kurdes célébrant le Nouvel An à Hassaké (Nord) et qui a fait cinquante-quatre morts, dont vingt enfants, selon l'OSDH. 23.03.2015 à 16h32 Dans le domaine aérien, on pourrait appeler ça un atterrissage d'urgence. Une semaine après avoir annoncé en fanfare son projet de desservir les Etats-Unis à partir de 14 euros, la compagnie aérienne irlandaise Ryanair a fait volte-face, reconnaissant avoir fait une « erreur » en divulgant cette information.Dans un communiqué, le groupe a expliqué que « le conseil d'administration de Ryanair Holdings veut clarifier qu'il n'a pas envisagé ni approuvé de projet transatlantique et n'a pas l'intention de le faire ». Saint-Patrick et délai Interrogé par le New York Times, le PDG du groupe, Michael O'Leary, a déclaré que le groupe avait « merdé », confiant même qu'il s'agit en réalité du projet d'une autre compagnie aérienne concurrente.Il a également expliqué au quotidien américain que le délai entre la diffusion de l'information erronée et la rectification officielle était imputable à la Saint-Patrick, mardi 17 mars. Un jour férié en Irlande que n'a pas pu éviter la compagnie à bas coût, qui a dû attendre trois jours avant de démentir. Un délai « un peu lent », a reconnu le PDG.Michael O'Leary, se disant « surpris » par l'écho donné à cette annonce, a toutefois rappelé que la compagnie aérienne avait bien pour ambition de se lancer dans le vol transtalantique. Le groupe a ainsi diffusé un autre communiqué, expliquant que le projet était « sur la table », mais qu'il prendra « au moins quatre ou cinq ans » avant de trouver un modèle de développement. 23.03.2015 à 16h23 En février, pour le dixième mois consécutif, les retraits du Livret A ont été supérieurs aux dépôts. La décollecte nette atteint 970 millions d'euros, selon des données publiées lundi 23 mars par la Caisse des dépôts. A la fin des deux premiers mois de l'année, celle-ci s'élève à 1,83 milliard d'euros. En 2014, elle avait atteint 6,13 milliards.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1421862588659 .graphe").css("height", 300)$("#container_1421862588659 .title").empty()if ("Evolution de la collecte du Livret A"!= ""){Evolution de la collecte du Livret A")}$("#container_1421862588659 .subtitle").empty()if ("(en milliards d'euros)"!= ""){(en milliards d'euros)")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1421862588659 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Caisse des dépôts", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"Collecte " }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:true, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" milliards d'euros", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Collecte", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 16.5 ], [ "", 7.8 ], [ "", 17.38 ], [ "", 28.16 ], [ "", 12.14 ], [ "", -6.13 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1421862588659 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Dans le rouge depuis mai, ce placement est pénalisé par son taux jugé peu attractif par les épargnants. Il est actuellement à 1 %, son plus bas niveau historique. Il reste cependant nettement supérieur à ce qu'il devrait être, en théorie. En effet, si la formule permettant son calcul avait été appliquée à la lettre, son rendement aurait dû chuter à 0,25 % le 1er février en raison de la faiblesse de l'inflation.Lire nos explications : Les Français boudent le Livret AFinancer le logement socialCette situation profite pleinement aux concurrents du Livret A, à l'image de l'assurance-vie qui a enchaîné un treizième mois consécutif de collecte nette en janvier.Lire aussi : La désaffection pour le Livret A profite à l'assurance-vieEn ce qui concerne le Livret de développement durable, lui aussi rémunéré à 1 %, les retraits ont également été supérieurs aux dépôts en février, à hauteur de 230 millions d'euros, ce qui porte la décollecte nette à 430 millions d'euros au cours des deux premiers mois de l'année.Au total, 362,9 milliards d'euros étaient déposés fin février sur ces deux produits de placement dont les encours permettent notamment de financer le logement social en France.Lire aussi : Quel plan B face à la baisse du taux du Livret A ? William Audureau L'éditeur japonais Square Enix commercialise depuis vendredi Final Fantasy Type-0 HD, réédition d'un jeu de 2006 inédit jusqu'alors en Europe. Mais la principale raison d'acheter le titre, pour les fans, tient à la démo de Final Fantasy XV qu'il contient.Ce tronçon de jeu d'environ trois heures, entièrement jouable et intitulé Final Fantasy XV : Episode Duscae, préfigure ce que devrait être le prochain épisode canonique de la plus célèbre série de jeux de rôle japonais.Un monde ouvert à l'occidentaleDu scénario, cette démo ne dira pas grand chose. Les héros ne vont pas sauver le monde contre les forces du mal, mais trouver de l'argent pour payer la réparation de leur voiture. Un périple confondant de banalité, s'il ne leur fallait sur le chemin traverser une grotte obscure infestée de gobelins, apprendre à invoquer une divinité de la foudre et terrasser un béhémoth.La quête du héros, Noctis, et de ses trois amis, lancée sur le rythme mollasson d'une partie de chasse aux monstres guillerette entre lycéens émo-goths, prend de l'ampleur petit à petit. Dinosaures géants, paysages majestueux, envolées musicales lyriques et sorts mégalomaniaques annoncent d'ores et déjà le gigantisme de ce Final Fantasy XV.Autre information donnée par cette démo : l'éditeur japonais s'est mis à l'école occidentale. Les combats au tour par tour qui ont longtemps été la marque de la saga ont complètement disparu, de même que les environnements « en couloir » qui avaient tant fait hurler les joueurs de Final Fantasy XIII.Désormais, à la manière d'un Skyrim ou d'un Dragon Age Inquisition, deux jeux de rôle occidentaux, les héros explorent librement le monde en se rendant d'un point d'objectif à un autre, fauchant les créatures qu'ils rencontrent sans qu'aucun écran ou presque interrompe leur progression.La fin du tour par tourPrincipale réussite de cette démo, le système de combat réussit à insuffler la sophistication de la saga tout en épousant le rythme fluide et limpide d'une aventure en temps réel. Concrètement, attaquer ou défendre consiste désormais uniquement à maintenir un bouton ; le ballet des coups et des esquives est ainsi en grande partie automatisé, donnant aux joutes une épure nouvelle.L'épaisseur tactique, elle, vient de la jauge de points magiques qui se vide au fur et à mesure, d'un étonnant pouvoir de téléportation qui permet de se projeter au plus près ou au plus loin de l'action, et d'une demi-douzaine d'armes blanche que le joueur peut associer en amont à chaque type de situation (première attaque, enchaînement, exécution, etc.). Fluide et dynamique, le rendu évoque celui d'un jeu d'action.Dans ses moments sombres, le système de combat donne malgré tout un sentiment d'approximation, en raison d'une caméra désordonnée et de la difficulté de viser précisément les monstres. La difficulté toute relative de ces premières confrontations invite également un peu trop à se reposer sur les attaques automatiques. Techniquement inégalVisuellement, Final Fantasy XV sera également très attendu. Cet Episode Duscae oscille entre le bon et le moins bon. Si le détail des personnages principaux et l'échelle monumentale de certaines créatures impressionnent, il en va différemment de l'aspect vieillot de la végétation, ou de l'animation asthmatique du jeu, qui toussote dès que s'engage un peu d'action.Selon les développeurs, Final Fantasy XV est achevé aux deux tiers, et la version finale sera plus fluide et, évidemment, plus ouverte que ce premier amuse-bouche. Sa date de sortie n'est pas encore connue.William AudureauJournaliste au Monde Morgane Tual Si les chiffres distinguent clairement les résultats des principales formations politiques au premier tour des élections départementales, sur le plan de la communication, aucun parti n'endosse le rôle de grand perdant et chacun se félicite de ses réussites, plus ou moins flagrantes.Voir la situation de chaque parti à l'issue du premier tourL'UMP confortée dans sa stratégieSur le plan des chiffres, l'UMP est le vainqueur incontesté de ce premier tour. Nicolas Sarkozy n'a pas caché sa satisfaction lors de son discours au siège de l'UMP, dimanche 22 mars, après l'annonce des résultats.Lire : Pour Sarkozy, « l’alternance est en marche » après la victoire de l’UMP aux départementales« L'alternance est en marche et rien ne l'arrêtera ! », a-t-il déclaré, considérant que les chiffres de cette élection confortaient sa stratégie de rassemblement. Pas de triomphalisme néanmoins pour l'ancien chef de l'Etat, qui a souhaité se montrer mesuré face au « désarroi de nos compatriotes » avant de tendre la main aux électeurs de Marine Le Pen.Au FN, triomphalisme exacerbéMarine Le Pen n'a pas remporté son pari : le FN n'est pas devenu le premier parti de France.Lire : Un FN solide mais pas triomphantEt pourtant, depuis l'annonce des résultats, la présidente du Front national enchaîne les déclarations triomphantes, allant jusqu'à parler d'« exploit », dans son discours à l'issue des résultats dimanche soir.« C'est un vrai succès », a-t-elle déclaré lundi matin sur RMC, « le Front national est le seul parti qui augmente ses voix par rapport aux européennes ». Marine Le Pen évoque même des scores « spectaculaires » dans les villes FN. « Ça veut dire que le FN, l'essayer c'est l'adopter. » Pour elle, pas de doute : « Nous sommes les seuls gagnants du premier tour. »Le PS se satisfait d'avoir barré la route au FN« On fait mieux que résister » : voilà comment le PS analyse son score moyen au premier tour des départementales.Lire : Le PS minimise sa dérouteSi les mots sont du premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, d'autres ténors du parti les ont répétés ces dernières heures, à commencer par le premier ministre Manuel Valls, lundi matin sur RTL. « Le PS a mieux résisté que ce qui était prévu. (...) Le FN n'est ni la première, ni la deuxième force du pays. Le PS et ses alliés sont au-dessus du Front national, il faut aussi dire les choses clairement. »La grande victoire du PS semble donc être, selon ses représentants, d'avoir contribué à barrer la route au FN et d'avoir évité le désastre annoncé. Les socialistes rappellent qu'ils ont fait 10 points de plus qu'aux européennes et 5 points de mieux qu'aux municipales. De quoi se contenter de « scores honorables ».Chez les écologistes aussi, on minimiseAvec 2,02 % des voix, Europe Ecologie-Les Verts fait encore moins bien que les 2,31 % d'Eva Joly à la présidentielle de 2012.Lire : Les écologistes relégués au rang de figurantsEt pourtant, les chiffres revendiqués par les écologistes eux-mêmes semblent bien différents. Certains, comme le délégué aux élections David Cormand, évoquent même 10 % des voix dans les cantons « où nous étions présents ».L'opération pipotage du ministère de l'intérieur sur les 2% de #Eelv ne dissimule pas que nous sommes a 10% là ou nous étions présents.— David Cormand (@DavidCormand)require(["twitter/widgets"]);Le score attribué à EELV par le ministère de l'intérieur ne prend en effet en compte que les candidatures autonomes d'ELLV.  Ce faible score est renforcé par deux facteurs : la classification du ministère, qui range sous l'étiquette « divers gauche » les alliances entre les écologistes et le Front de gauche, ainsi que la faible présence – 950 cantons sur 2 054 – d'EELV pour ce scrutin. Une confusion qui permet aux écologistes de s'enorgueillir de chiffres bien plus avantageux.Morgane TualJournaliste au Monde 23.03.2015 à 14h26 • Mis à jour le23.03.2015 à 17h09 | Alexandre Pouchard Au lendemain du premier tour des élections départementales, lundi 23 mars, l'UMP paraît en bonne position pour emporter une large victoire. Le parti de droite et ses alliés sont en tête dans plus de 800 cantons sur 2 000 et en ballottage dans plus de 1 200.Le Front national a enregistré un score historique pour une élection locale, en parvenant à se maintenir en ballottage dans la moitié des cantons et à prendre la tête de plus de 350 d'entre eux. Le parti d'extrême droite, qui n'avait que 2 élus à l'issue des dernières cantonales, a même réussi à obtenir 8 conseillers départementaux dès le premier tour.La gauche, elle, est en ballottage dans un peu plus d'un millier de cantons, et arrive en tête dans plus de 500. En revanche, la formation au pouvoir a été éliminée dès le premier tour dans un quart des cantons (506 exactement)36 % Pour autant, l'étude des résultats des « blocs politiques » lors des trois dernières élections (municipales, européennes et premier tour des départementales) montre que la gauche, prise dans son ensemble, résiste face au bloc de droite, également pris dans son ensemble – ils remportent 36 % des suffrages exprimés chacun. Le bloc d'extrême droite se situe, lui, en troisième position à environ 25 % des voix – sauf lors des élections municipales où le FN ne présentait pas de candidats dans l'ensemble des 36 000 communes.Contourner les subtilités de l'étiquetageCe constat tend à accréditer l'analyse formulée par le Parti socialiste, pour qui l'éparpillement des voix de gauche renforce la victoire de la droite et de l'extrême droite, alors que des alliances entre partis de gauche permettraient tout au moins de limiter la défaite. Ce sera tout l'enjeu de cette semaine d'entre-deux-tours. #container_1427106894817{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427106894817{ height:500px; } #container_1427106894817 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427106894817 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427106894817 .subtitre{ display:block; }Les scores des blocs de gauche et de droite aux dernières électionsEn % des suffrages exprimés. Les scores des partis, notamment du Modem, peuvent varier en fonction des alliances choisies lors des élections.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427106894817", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.interieur.gouv.fr/Elections", "_blank" ); } } } }, colors:["#ff3232","#f19300","#0386c3","#285a82","#a2a9ae","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Ministère de l'intérieur", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Municipales 1er tour","Municipales 2d tour","Européennes","Départementales"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Gauche", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 38.79 ], [ "", 41.62 ], [ "", 34.04 ], [ "", 36.85 ] ], "color": "#ff3232" }, { "name": "Centre", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 0.97 ], [ "", 0.69 ], [ "", 9.94 ], [ "", 0.65 ] ], "color": "#f19300" }, { "name": "Droite", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 45.41 ], [ "", 44.95 ], [ "", 26.79 ], [ "", 35.91 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Extrême droite", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 4.88 ], [ "", 6.87 ], [ "", 24.87 ], [ "", 25.26 ] ], "color": "#285a82" }, { "name": "Divers", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 9.97 ], [ "", 5.87 ], [ "", 4.37 ], [ "", 1.34 ] ], "color": "#a2a9ae" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('http://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('http://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Cette étude du scrutin par blocs permet de contourner le problème des étiquetages des binômes qui se présentaient aux départementales. Comme nous l'avons expliqué avant l'élection, le nouveau mode de scrutin, qui amène à présenter deux candidats et non un seul comme auparavant, complique la donne. Par exemple, dans le scénario le plus simple, deux candidats PS conduisent à étiqueter le binôme en PS. Mais si l'un est PS et l'autre EELV, le binôme sera estampillé « union de la gauche ».Les scores de chaque parti sont ainsi « éclatés » sous différentes étiquettes (union de la droite/de la gauche, divers droite/gauche). D'où un comptage en « UMP et ses alliés », « PS et ses alliés... ». Le Front national, lui, n'avait pas conclu d'alliance pour ce premier tour : tous ses binômes étaient uniquement étiquetés FN et le score du parti seul est donc logiquement plus élevé que celui des autres.Lire : Départementales : le ministère de l'intérieur fait-il valser les étiquettes politiques ?L'UMP prédominant à droiteMais la lecture par bloc a l'inconvénient d'associer des partis qui, dans les faits, sont opposés, notamment au sein de la gauche, où le Front de gauche et les écologistes se démarquent de plus en plus nettement de la majorité socialiste. La décomposition des voix de gauche par partis ne permet pas de dégager une lecture claire, notamment en raison des stratégies d'alliances différentes lors des élections : #container_1427106802528{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427106802528{ height:500px; } #container_1427106802528 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427106802528 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427106802528 .subtitre{ display:block; }Les scores des partis de gauche lors des dernières électionsEn % des suffrages exprimés. Plusieurs partis, dont le PS et le PCF, se sont présentés aux européennes sous des listes d'union de la gauche et n'apparaissent donc pas en tant que tels.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427106802528", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.interieur.gouv.fr/Elections", "_blank" ); } } } }, colors:["#9c090f","#d40000","#c44545","#db4d4d","#80b904","#f96996","#e0809e","#cc6888"], credits:{ enabled:true, text:"Ministère de l'intérieur", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Municipales 1er tour","Municipales 2d tour","Européennes","Départementales"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Extrême gauche", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 0.6 ], [ "", 0.05 ], [ "", 1.6 ], [ "", 0.07 ] ], "color": "#9c090f" }, { "name": "Front de gauche", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 1.9 ], [ "", 0.93 ], [ "", 6.33 ], [ "", 4.73 ] ], "color": "#d40000" }, { "name": "Parti de gauche", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 0.32 ], [ "", 0.11 ], [ "", null ], [ "", 0.06 ] ], "color": "#c44545" }, { "name": "PCF", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 0.91 ], [ "", 0.8 ], [ "", null ], [ "", 1.3 ] ], "color": "#db4d4d" }, { "name": "EELV", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 1.16 ], [ "", 0.47 ], [ "", 8.95 ], [ "", 2.03 ] ], "color": "#80b904" }, { "name": "PS", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 6.62 ], [ "", 5.73 ], [ "", null ], [ "", 13.34 ] ], "color": "#f96996" }, { "name": "Union de la gauche", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 11.4 ], [ "", 21.88 ], [ "", 13.98 ], [ "", 8.2 ] ], "color": "#e0809e" }, { "name": "Divers gauche", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 15.88 ], [ "", 11.65 ], [ "", 3.18 ], [ "", 6.81 ] ], "color": "#cc6888" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('http://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('http://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Au sein de la droite, le poids de l'UMP reste très largement prédominant face à des partis comme l'UDI et Debout la République. #container_1427118320951{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427118320951{ height:500px; } #container_1427118320951 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427118320951 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427118320951 .subtitre{ display:block; }Les scores des partis de droite lors des dernières électionsEn % des suffrages exprimés. Certains partis, comme l'UDI, se sont présentés aux européennes sous des listes d'union de la gauche et n'apparaissent donc pas en tant que tels.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427118320951", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.interieur.gouv.fr/Elections", "_blank" ); } } } }, colors:["#5bc1f4","#2c59a8","#3d9fcc","#0386c3","#285a82","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Ministère de l'intérieur", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Municipales 1er tour","Municipales 2d tour","Européennes","Départementales"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "UDI", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 2.33 ], [ "", 1.32 ], [ "", null ], [ "", 1.3 ] ], "color": "#5bc1f4" }, { "name": "UMP", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 6.9 ], [ "", 7.24 ], [ "", 20.81 ], [ "", 6.51 ] ], "color": "#2c59a8" }, { "name": "Union de la droite", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 11.61 ], [ "", 19.72 ], [ "", null ], [ "", 20.94 ] ], "color": "#3d9fcc" }, { "name": "Divers droite", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 24.57 ], [ "", 16.67 ], [ "", 5.98 ], [ "", 6.76 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Debout la France", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 0.4 ] ], "color": "#285a82" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('http://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('http://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);A l'extrême droite, sans surprise, le Front national domine très largement le « bloc » d'extrême droite face à des partis comme la Ligue du Sud de Jacques Bompard, et se maintient aux alentours de 25 %, c'est-à-dire au même niveau que celui des élections européennes.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.03.2015 à 13h31 • Mis à jour le23.03.2015 à 13h51 L'ancien tennisman Bob Hewitt, légendaire joueur de double âgé de 75 ans, a été reconnu coupable, lundi, de deux viols et d'une agression sexuelle sur des adolescentes dont il était l'entraîneur dans les années 1980 et 1990.Plusieurs de ses victimes avaient témoigné, depuis le début de février, devant un tribunal de Johannesburg, en Afrique du Sud, pays dont l'ancien joueur, né en Australie, possède la nationalité à la suite de son mariage avec une Sud-Africaine en 1967, et où il a passé l'essentiel de son existence. Le juge de ce tribunal, Bert Bam, a conclu que les preuves à l'encontre de Bob Hewitt étaient « accablantes ».« Les trois plaignantes ont des droits, a déclaré le juge. Le temps n'efface pas les crimes. Un coupable ne doit pas rester impuni. La balance de la justice penche contre l'accusé. »Ejecté du « Hall of Fame »Selon le Boston Globe, qui avait révélé l'affaire en août 2011 à travers des témoignages de victimes, près d'une douzaine de femmes en Afrique du Sud et aux Etats-Unis l'ont accusé d'abus sexuels. Les trois femmes ayant témoigné à l'audience avaient 12 ou 13 ans lorsque Hewitt a abusé d'elles. Ce dernier avait plaidé non coupable, et il a été soutenu par son épouse pendant tout le procès.Bob Hewitt – aucun lien de parenté avec l'Australien Lleyton Hewitt, numéro 1 mondial au début des années 2000 – avait été un immense joueur de double. Il avait remporté neuf tournois du Grand Chelem, dont cinq fois Wimbledon (1962, 1964, 1967, 1972, 1978). Hewitt avait connu une honorable carrière en simple, mais n'avait jamais dépassé les demi-finales en Grand Chelem (à l'Open d'Australie), et le 6e rang mondial.En 1992, il avait eu droit à une plaque au « Hall of Fame », ce « Temple de la renommée » du tennis situé à Newport, aux Etats-Unis. La plaque avait été retirée en 2012, et toutes les mentions de son nom y avaient été effacées à cause du scandale. 11.03.2015 à 18h13 • Mis à jour le11.03.2015 à 18h50 Les députés français ont rejeté, mercredi 11 mars, par 89 voix contre 70, des amendements visant à légaliser le suicide médicalement assisté et l'euthanasie dans le cadre de l'examen de la proposition de loi sur la fin de vie.#findevie #directAN Les trois amendements visant à mettre en place une aide médicalisée active à mourir sont rejetés— François Béguin (@FrancoisBeguin) 11 Mars 2015Ces amendements, présentés par une partie des socialistes, les radicaux de gauche et les écologistes, avaient reçu un avis défavorable des deux rapporteurs de la proposition de loi, Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (UMP), ainsi que de la ministre de la santé, Marisol Touraine, cette dernière estimant qu'il ne faut « pas brusquer la société française ».Car la proposition de loi, elle, s'en tient à un « droit à la sédation profonde et continue » jusqu'au décès pour les malades incurables et dont le pronostic vital est engagé à court terme, ainsi qu'au caractère contraignant des « directives anticipées », par lesquelles chacun peut stipuler son refus d'un acharnement thérapeutique.Lire : Fin de vie : les députés ont commencé l’examen de la proposition Claeys-LeonettiCertains députés voulaient aller plus loinL'un des amendements déposé prévoyait ainsi que « toute personne majeure et capable, en phase avancée ou terminale d'une maladie incurable, provoquant une douleur physique ou une souffrance psychique insupportable, peut demander (...) à bénéficier d'une assistance médicalisée active à mourir ».A la fin janvier, une proposition de loi écologiste allant dans ce sens avait été rejetée, seuls les groupes écologiste et des radicaux de gauche ainsi que quelques élus PS votant pour.Lire notre décryptage : Fin de vie : les quatre points qui font débatAprès le rejet des amendements, le député PS Jean-Louis Touraine a déclaré au Monde que « les députés conservateurs ont refusé [une] avancée ». JL Touraine au "Monde": "Notre amendement est majoritaire parmi les députés de gauche. Les députés conservateurs ont refusé cette avancée"— François Béguin (@FrancoisBeguin) 11 Mars 2015Examen au Sénat en avril ou maiLes groupes UMP et UDI (centriste) ont également rejeté les amendements de même que la majorité du groupe socialiste et du groupe du Front de gauche.L'aile droitière de l'UMP continue à considérer la proposition de loi « inutile et dangereuse » mais devrait s'abstenir lors du vote sur l'ensemble du texte le 17 mars. Le Sénat devrait l'examiner en avril ou en mai.Lire notre éditorial (abonnés) : Loi sur la fin de vie : une sagesse salutaire 11.03.2015 à 17h59 • Mis à jour le11.03.2015 à 18h05 | Françoise Fressoz Le chômage va-t-il enfin baisser en France cette année ? François Rebsamen n’en prend pas formellement l’engagement mais il « l’espère » et le « pense ». Invité mercredi 11 mars de l’émission Questions d’info sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP, le ministre du travail estime que 2015 marquera « le tournant ».« J’espère qu’on va assister à une stabilisation puis à une régression » du chômage a-t-il indiqué en évoquant l’effet combiné du pacte de compétitivité, de la politique de l’emploi et des éléments extérieurs − baisse du prix du pétrole et de l’euro − qui favorisent la reprise. « ll semblerait que nous allons avoir un petit surcroît de croissance, j’espère qu’il va être encore plus important que prévu. J’espère qu’on aura plus de 1 % de croissance cette année » a-t-il précisé.Chômage : une bonne nouvelle à relativiserAlors que la gauche se présente divisée aux élections départementales, François Rebsamen a récusé l’idée d’un « tournant social » au lendemain du scrutin pour satisfaire les frondeurs. La politique mise en place est, dit-il, en train de « porter ses fruits ». « Il faut que nous amplifiions, que nous accélérions encore les réformes » a -t il ajouté en reconnaissant une impatience dont le président de la République est conscient « Il le rappelle tous les jours : il faut aller plus vite ».« Politiser le combat contre le FN »A l’unisson du premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, le ministre du travail, a qualifié de « suicidaires » les divisions de la gauche en jugeant que « si celle-ci se rassemblait, elle pourrait être en tête au premier tour de l’élection départementale. » Au lieu de quoi « la division voulue par le Front de gauche, les élus communistes et par des écologistes va entraîner la quasi-disparition d’élus communistes en France. »« Si le Front national devenait le premier parti aux élections départementales, cela affaiblirait le pays »Inquiet de la poussée du Front national, François Rebsamen s’est dit pleinement en phase avec la dramatisation opérée par le premier ministre, Manuel Valls, qui avait déclaré dimanche : « j’ai peur que mon pays se fracasse contre le FN ».« Le premier ministre s’est très bien exprimé. Il faut politiser » a-t-il réagi. « Demain, si le Front national devenait le premier parti aux élections départementales, cela affaiblirait le pays, cela remettrait en cause les politiques de solidarité dans les départements », a-t-il jugé en accusant l’UMP de s’être « elle-même affaiblie en abaissant les barrières idéologiques qui existaient entre l’UMP et le FN ». François Rebsamen a mis en cause la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy « marquée par l’influence néfaste de Monsieur Buisson ». « On a abaissé les murs, les défenses, les barrières idéologiques qui existaient. Ce faisant, on a facilité les transferts, » a-t-il accusé.Défendant depuis toujours la mise en place d’un scrutin proportionnel aux élections législatives afin de faciliter les coalitions de gouvernement, le ministre du travail a constaté que le scrutin majoritaire en vigueur risquait d’amplifier les gains du FN. Il n’a pas dévoilé l’état des discussions sur ce sujet avec le président de la République. « Je travaille sur mon secteur », a-t-il botté en touche.Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Emmanuelle Jardonnet Un chaton blanc orné d’un nœud rose au milieu d’un champ de ruines urbaines à Gaza. Par cette référence ironique à la culture Web et sa passion pour les chats, Banksy avait réussi, fin février, à attirer l’attention du monde entier sur la situation humanitaire de l’enclave palestinienne. Une intervention surprise qui a depuis également fait réagir la jeunesse gazaouie, a-t-on pu découvrir mardi 10 mars dans une vidéo mise en ligne par le Guardian.fr.En s’introduisant dans la Bande de Gaza pour y réaliser trois grands pochoirs – un mirador faisant office de manège pour les enfants, un penseur façon Rodin, mais coincé entre deux pans de murs, et un grand chaton blanc dessiné devant une « pelote » de ferraille rouillée –, le Britannique avait une nouvelle fois montré sa capacité à réinventer et tirer parti de la force de frappe du street art.Potentiel touristiqueCes peintures, relayées sur son site, s’accompagnaient d’un message explicite inscrit en lettres rouges sur un mur : « Si nous nous lavons les mains d'un conflit entre ceux qui ont le pouvoir et ceux qui ne l’ont pas, nous sommes du côté de ceux qui ont le pouvoir – nous ne sommes pas neutres. » L’ensemble était in fine présenté dans une courte vidéo à l’humour noir, montrant les ruines de Gaza comme un territoire à fort potentiel de développement économique et touristique : « Make this the Year YOU Discover a New Destination ».Depuis, la caisse de résonance d’Internet a si bien fonctionné qu’un collectif de jeunes adeptes de culture urbaine, les Gaza Parkour, s’est glissé dans la brèche pour enfoncer le clou, évoquer leur quotidien et rappeler que les jeunes de Gaza sont aussi portés par l’espoir et leurs rêves, avec une vidéo donnant la réplique à celle de Banksy.On y découvre les accrobates urbains (le parkour est une discipline qui a des adeptes partout dans le monde) déambuler au son de la rappeuse britannique d’origine palestinienne Shadia Mansour, et virevolter, sauter et plonger au milieu des restes de bâtiments ravagés par les bombes. Le groupe d’une dizaine de garçons, menés par un certain Abdallah Al-Qassab, poursuit avec la même ironie l’invitation de Banksy à découvrir le territoire, en se proposant de servir de « guides touristiques ».« Nous sommes ici et vivants »Filmant son entrée dans Gaza par un tunnel clandestin, Banksy invitait chacun à « sortir des sentiers battus du tourisme », et présentait l’enclave, non sans ironie, comme une sorte d’Eldorado : des « locaux qui aiment tellement » leur territoire « qu’ils ne le quittent plus (parce qu’ils n’en ont pas le droit) » ; un environnement « niché dans un cadre exclusif (bordés de murs sur trois côtés et un horizon de navires de guerre sur le dernier) », « gardé » par « des voisins amicaux (en 2014, l’opération Bordure protectrice a détruit 18 000 maisons) » ; « des opportunités de développement partout (le ciment est interdit à Gaza depuis les bombardements) » et « des chantiers de rénovation en perspective ».Les Gaza Parkour reprennent ce triste inventaire et la formule « Bienvenue à Gaza » pour encourager, eux aussi au second degré, les visiteurs potentiels. « Comme près de 50 % d’entre nous n’a pas de travail, nous avons beaucoup de temps pour vous montrer les environs », ironisent-ils. Eux s’attachent aux questions les plus pratiques de leur quotidien : logement, nourriture, électricité. « Je suis sûr que nous pouvons vous trouver un endroit pour dormir, même s’il y a près de 12 000 personnes à Gaza qui n’ont pas de maison » ; « Nous pouvons vous offrir du pain et de l’eau, mais en réalité, la majorité de l’eau, ici, n’est pas potable, et l’eau en bouteille est beaucoup trop chère », déclarent-ils, tandis qu’une légende à l’écran précise que « 90 % de l’eau de Gaza est non potable ». « L’électricité va et vient à Gaza, nous devons toujours être patients pour tout », expliquent-ils enfin. A l’écran, la légende précise : « La seule usine électrique de Gaza a fermé la semaine dernière. »Le groupe présente le port de Gaza comme un horizon porteur d’un ailleurs. « Beaucoup de gens viennent ici car la situation à Gaza est très difficile, et ils regardent la mer. Ils veulent sortir, ils veulent voir le monde. » Eux-mêmes disent vouloir « tout voir » : « Nous voulons faire beaucoup de choses, et nous rêvons beaucoup » – « Voir le monde restera un rêve jusqu’à ce que les frontières s’ouvrent », précise leur légende. « Même si ça se passe comme ça à Gaza, notre mental est très fort. Donc venez, découvrez-nous, et faites de Gaza votre destination », lancent encore les jeunes Palestiniens volants, dont les talents ne sont, par ailleurs, pas forcément appréciés par les tenants de l’ordre moral du Hamas.Emmanuelle JardonnetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.03.2015 à 16h20 • Mis à jour le11.03.2015 à 16h35 Le gouvernement saoudien a réagi mercredi 11 mars aux déclarations d'une ministre suédoise qui a critiqué la situation des droits de l'homme dans le royaume et a confirmé le rappel de son ambassadeur à Stockholm.Les déclarations de la ministre suédoise des affaires étrangères constituent « une ingérence flagrante dans les affaires intérieures du royaume » saoudien, a annoncé un porte-parole du ministère des affaires étrangères à Riyad, cité par l'agence officielle SPA.Les « méthodes moyenâgeuses » de la justice saoudienneMargot Wallström, qui revendique une « politique étrangère féministe », avait irrité Riyad début mars en dénonçant les « méthodes moyenâgeuses » de la justice saoudienne contre le blogueur Raef Badaoui, flagellé pour « insulte à l'islam ».Mardi, le premier ministre social-démocrate, Stefan Löfven, a annoncé que la Suède avait décidé de ne pas renouveler son accord de coopération militaire, signé avec l'Arabie saoudite en 2005. Jean-Michel Normand Jeremy Clarkson, présentateur de l’emblématique émission automobile de la BBC « Top Gear », vient d’être mis à pied après avoir frappé un producteur. Spécialiste des dérapages (verbaux ou sur route), l’homme reste très populaire outre-Manche. Lorsque les voyants d’alerte clignotent à bord d’une voiture, mieux vaut lever le pied, éviter le surrégime. Pour avoir ignoré cet élémentaire principe de prudence et passé outre les multiples mises en garde adressées par la BBC, Jeremy Clarkson vient de connaître une brutale sortie de route professionnelle.L’animateur-vedette de « Top Gear », l’émission de divertissement la plus populaire du Royaume-Uni (5 millions de personnes l’ont regardée dimanche dernier), a été suspendu de ses fonctions par la chaîne publique à la suite d’une « altercation » au cours de laquelle il aurait frappé l’un des producteurs de l’émission.Cette mise à l’écart, annoncée le 10 mars, ne l’a sans doute pas surpris. Dans The Sun (où il tenait une chronique), il écrivait en 2014 avoir reçu un « dernier avertissement » de la part de la BBC qui, selon lui, le menaçait de licenciement « s’il faisait la moindre remarque offensante, peu importe où et quand ». Les prochaines éditions des 15, 22 et 29 mars de cette émission − qui est aussi l’une des plus rentables pour la BBC (« Top Gear » assure être suivie par 350 millions de téléspectateurs dans 214 pays) − ont été annulées.« Top Gear », une émission adulée et atypiqueAu Royaume-Uni, Jeremy Clarkson est une sorte de beauf triomphant, adoré ou honni. Sa gloire est intimement liée à « Top Gear », un programme très différent des classiques émissions automobiles. Dans cette séquence née en 1977, mais relancée en 2002, les voitures qui sont présentées sont le plus souvent maltraitées, au sens propre.Destruction d’un Toyota Hilux dans « Top Gear »Une très potache course de véhicules d’aéroportUn hélicoptère se posant sur le toit d’une Skoda ou une Renault Twingo précipitée dans la mer depuis le quai d’un port. On a aussi vu un tatoueur tenter de réaliser une figure sur la peau d’un volontaire installé sur le siège arrière d’un 4 × 4 évoluant parmi les creux et les bosses… « Top Gear » – dont une adaptation française sera lancée le 18 mars sur RMC Découverte –, c’est surtout un ton. « Une émission dans laquelle les animateurs parlent comme s’ils étaient au pub, entre mecs. On cause bagnoles, nanas, on dit des gros mots », témoigne Sophie Richardson, trentenaire originaire du Yorkshire, mi-amusée, mi-atterrée par « ce programme qui se veut proche du peuple ».Les 400 coups de ClarksonCette formule visiblement appréciée par la gent masculine – de tout âge –, Jeremy Clarkson, 54 ans, l’a régulièrement épicée en se livrant à des dérapages qui lui ont permis de forger sa suflureuse réputation. Il lui est arrivé d’affirmer que les dirigeants de la marque coréenne Hyundai mangeaient des chiens et de considérer que tel ou tel modèle était à réserver aux homosexuels ou aux handicapés.Ces dernières années, il a traité l’ex-premier ministre Gordon Brown d’« idiot écossais borgne » et considéré qu’il fallait « exécuter sous les yeux de leurs familles » les grévistes du service public.Sa spécialité, toutefois, ce sont les blagues contre les étrangers ou les non-blancs. « La Clio V6 déserte le terrain de la mode, un peu comme les Français face aux Allemands » en 1940, a-t-il analysé un jour. Quant aux Mexicains, ils sont « fainéants et bons à rien ».Il lui est aussi arrivé de faire le salut nazi devant une BMW et, récemment, de fredonner une comptine se moquant des « nègres » ou, lors d’un tournage en Thaïlande, de désigner les Asiatiques de manière ouvertement raciste.L’an dernier, la Porsche qu’il conduisait en Argentine a été caillassée ; sa plaque d’immatriculation comportait, bien en évidence, une allusion à la guerre des Malouines. On ne compte plus les ambassades auxquelles la BBC a dû présenter ses excuses à la suite d’une sortie de Clarkson, par ailleurs partie prenante de la société qui produit l’émission.Repoussoir pour les uns, Clarkson n’en est pas moins un personnage très populaire. Mercredi 11 mars, plus de 400 000 internautes avaient signé une pétition en ligne contre sa mise à pied. Sentant peut-être que les choses allaient vraiment mal tourner, il avait tweeté, en février, « “Top Gear” cherche un présentateur : vieux, mal habillé et pinailleur mais capable d’arriver à l’heure au travail ». Dans le cas où il serait contraint de quitter ce programme, Jeremy Clarkson pourra se lancer dans une carrière politique. En 2013, il avait envisagé de se présenter dans quelques mois aux élections législatives dans la circonscription d’Ed Milliband, le leader du Parti travailliste.Bonus : une sortie de route (littérale) de Jeremy Clarkson Jean-Michel NormandJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Audrey Tonnelier Le plan Juncker devra compter avec la « French Tech » ! Voilà le message qu’Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, devrait faire passer à Jyrki Katainen lors de sa visite en France. Le Finlandais, vice-président de la Commission européenne, sera à Paris jeudi 11 mars, puis à Marseille le 12, dans le cadre d’un tour d’Europe destiné à mieux appréhender les projets des 28 destinés à entrer dans le plan de relance Juncker.Ce plan d’investissement à 315 milliards d’euros, lancé à l’automne 2014 par le président luxembourgeois de la Commission, Jean-Claude Juncker, vise à doper la croissance de la zone euro en relançant les investissements, notamment dans les infrastructures.Plan Juncker : les Etats européens se font tirer l’oreilleMais pas seulement ! Paris souhaite que, parmi les quelque 5 milliards d’euros qui doivent être investis directement en capital (prise de participation dans des entreprises), la majorité soit consacrée au capital-risque, ce segment du capital-investissement qui cible les PME innovantes. « Nous sommes capables de faire émerger des start-up mais pas de les transformer en leaders »« L’investissement en France, ce ne sont pas que les ponts, les routes et le TGV ! », martèle-t-on à Bercy. On rappelle que si la France est en pointe dans les premières étapes du financement des start-up (fonds d’amorçage), les possibilités se raréfient lorsqu’il s’agit de mettre des tickets plus importants : sur le Vieux Continent, 70 % des levées de fonds supérieures à 10 millions d’euros dans des start-up font intervenir des fonds américains.« Autrement dit, nous sommes capables de faire émerger des start-up mais pas de les transformer en leaders. Pour cela, nous avons besoin de fonds de capital-risque de très grande taille, de plus de 300 millions d’euros », indique-t-on dans l’entourage de M. Macron, où l’on souhaite reproduire le succès de « pépites » comme Criteo, BlaBlaCar ou autres Deezer, et surfer sur la campagne marketing « French Tech » lancée en 2014.« Guichet » hexagonalConcrètement, les fonds réunis dans le cadre du plan Juncker seront versés aux fonds privés de capital-risque, en fonction de leurs projets de financement de PME. Pour plus d’efficacité, le procédé le plus probable est que Bruxelles délègue à un « guichet » hexagonal (la Caisse de dépôts et consignations) le soin de sélectionner les projets.Le plan Juncker étant européen, il n’y a cependant ni enveloppe ni nombre de projets établis par pays. « Il n’y aura pas de liste validée par le gouvernement, on demande aux acteurs locaux de faire émerger des projets afin de les soumettre le plus rapidement possible à la Banque européenne d’investissement [BEI], afin d’engendrer une dynamique », explique le cabinet de M. Macron.En France, les deux plus importants fonds de financements de PME-ETI innovantes sont Idinvest et Partech. Pour l’heure, ceux-ci se disent plutôt attentistes, alors qu’on leur a beaucoup « promis » en matière de financement ces dernières années (PEA-PME, contrats d’assurance-vie Euro-Croissance, plans industriels…), jusqu’à présent sans beaucoup de résultats. « Nous ne pouvons que nous réjouir de cette initiative, d’autant qu’avec les signaux de frémissement de la conjoncture économique, le timing est le bon », indique Christophe Bavière, le président d’Idinvest.Nouer des accords européensAu-delà des projets franco-français, Paris tente de nouer des accords avec ses partenaires européens afin de défendre des dossiers communs. « Nous nous sommes entendus avec l’Italie lors du sommet du 24 février, afin de défendre une liste de projets communs », indique-t-on à Bercy. La France espère faire de même avec l’Allemagne, à l’occasion du conseil des ministres franco-allemands du 31 mars.M. Katainen doit se rendre jeudi au Numa, l’incubateur de start-up du Sentier à Paris, ainsi que dans les locaux de PriceMinister, le site fondé par Pierre Kosciusko-Morizet, tombé en 2010 dans l’escarcelle du japonais Rakuten mais qui emploie néanmoins 250 personnes à Paris. M. Katainen rencontrera aussi les représentants du patronat (Medef), des régions et MM. Sapin et Valls.La semaine dernière, la France s’est engagée (comme l’Allemagne et l’Italie) à apporter 8 milliards d’euros en cofinancement aux projets qui seront sélectionnés par le plan Juncker. Les fonds hexagonaux seront apportés par le biais de la BPI et la CDC.Les ministres des finances des Etats membres ont donné, mardi, leur aval au plan Juncker dans le cadre de la réunion Ecofin. Le Parlement européen doit se prononcer d’ici juin pour une mise en œuvre concrète, espère-t-on à Bercy, dès cet été.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.03.2015 à 15h16 • Mis à jour le11.03.2015 à 16h14 « Pas de changement, ni de ligne ni de premier ministre », en cas de défaite du Parti socialiste lors des élections départementales, a déclaré François Hollande dans un entretien à l'hebdomadaire Challenges paru mercredi 11 mars. Le chef de l'Etat n'exclut pas, en revanche, de remanier le gouvernement pour un élargissement de la majorité.« Pourquoi changerais-je de ligne politique, alors qu'elle est claire, qu'elle commence à porter ses fruits ? Les Français ne le comprendraient pas », a développé le chef de l'Etat, qui entend tenir « jusqu'à la victoire ».M. Hollande n'a ainsi pas exclu un élargissement de la majorité après ces élections, mais celui-ci « ne devra se faire que sur cette exigence impérieuse du combat contre le Front national ».Lire : Le FN, acteur incontournable des départementalesLe président de la République a concédé qu'il s'attendait à des élections départementales « difficiles, plus difficiles encore si l'on ne livre pas bataille ».Lire l'analyse : Départementales : le PS redoute une bérézina dès le premier tourCécile Duflot « comprendra »Le chef de l'Etat assure travailler « en confiance » avec son premier ministre. « Je ne doute pas de sa loyauté », « sa popularité me protège et me protégera », assure-t-il, alors que Manuel Valls a déclaré dimanche qu'il resterait « sans doute » à Matignon après les départementales.Cécile Duflot (EELV), qui a refusé d'intégrer le gouvernement de Manuel Valls en 2014, entraînant le départ des écologistes, « est intelligente, elle comprendra », même si elle « fait certes une fixation sur Valls », croit aussi savoir le chef de l'Etat.Lire aussi (édition abonnés) : Des Verts au gouvernement, mais à quel prix ? Quentin Moynet Le Paris-Saint-Germain se déplace ce soir sur la pelouse de Stamford Bridge pour affronter Chelsea en huitième de finale retour de la Ligue des champions. José Mourinho, lui, est déjà dans son match.Il a donné le coup d'envoi avec vingt-quatre heures d'avance. Mardi soir, en conférence de presse à Londres, José Mourinho a fait passer plusieurs messages à ses adversaires ainsi qu'à l'arbitre, le Néerlandais Bjorn Kuipers. Dans un style provocateur qu'on lui connaît bien, le Portugais s'est d'abord attardé sur les nombreuses fautes commises par les Parisiens lors du match aller, qui s'est conclu par un nul (1-1), en particulier celles sur Eden Hazard, joyau belge du club londonien.« Je m'attendais à plus de foot et moins d'agressivité »« J'ai été surpris de voir une équipe avec des joueurs fantastiques, qui a fait faute après faute, qui a stoppé Hazard avec des fautes à chaque fois. Même Zlatan taclait pour stopper les contre-attaques, a-t-il lâché. Une équipe anglaise ne devrait jamais être surprise par l'agressivité. On a joué cette saison en coupes contre des équipes de D2, D3 et même D4. Mais l'équipe la plus agressive a été le PSG. » Avant d'ajouter : « C'est une vraie surprise, parce qu'avec des joueurs de cette qualité, je m'attendais à plus de foot et moins d'agressivité. »Lire aussi : Avant Chelsea, le PSG verrouille sa com’Ce que José Mourinho oublie de préciser, c'est que les deux équipes ont chacune été sanctionnées vingt fois lors du match aller au Parc des Princes. Une rencontre globalement dominée par les Parisiens, sauf pour le Special One. « Est-ce que dominer c'est avoir des occasions ? Alors oui, Paris a eu plus d'occasions. Si c'est stopper l'adversaire en faisant faute après faute, ils ont dominé. Si c'est faire des passes sans déséquilibrer l'adversaire, oui. Donc ils ont dominé partout sauf pour le résultat », a-t-il ironisé, sans se départir de sa moue désabusée.« Juste une soirée de plus »José Mourinho avait un dernier message à transmettre. Si ce match revêt une importance capitale pour le PSG, ce n'est pas vraiment le cas pour Chelsea, vainqueur de la Ligue des champions en 2012 et habitué des grands rendez-vous européens. « Je ne peux pas dire que c'est une soirée spéciale, a assuré le Portugais. C'est juste une soirée de plus. Il y aura en face de bons joueurs, une bonne équipe, mais c'est ce qu'on fait saison après saison. »Provocateur et moqueur, José Mourinho a une fois de plus assuré le spectacle dans l'avant-match. Ni les joueurs parisiens ni leur entraîneur Laurent Blanc n'ont répondu à ces attaques. Ils en auront l'occasion sur la pelouse de Stamford Bridge.Quentin Moynet Nicolas SixLe S6 est l'héritier d'une lignée prestigieuse, la dynastie des Galaxy S, qui domine les ventes de smartphones depuis cinq ans aux côtés de l'iPhone. Le nouveau S6 est le plus brillant de sa lignée : il corrige toutes les erreurs de ses prédécesseurs. Plus esthétique, plus simple, plus puissant, il s'impose d'emblée comme l'un des meilleurs smartphones du marché. Un mobile « plaisir », dont le succès ne devrait connaître qu'un frein : son prix, plus élevé que jamais. Pour beaucoup de Français, ce rêve demeurera inaccessible.D'autres reproches peuvent lui être adressés. C'est un smartphone assez encombrant – pour le piloter d'une seule main, il faut avoir de très grands doigts ; c'est le cas de tous les smartphones à grand écran. Les matériaux du S6 paraissent également plus fragiles que les plastiques des modèles passés et la batterie est un peu moins endurante que celle du Galaxy S5, qui était excellente. Le S6 tiendra cependant facilement la charge d'une journée normale, sauf usage intense et prolongé. Dans ces conditions, la batterie cédera tard le soir, au même moment que celle de l'iPhone 6, son concurrent direct.Alors pourquoi choisir plutôt un S6 ? Eléments d'explications.Design : du fantasme pour tousN'ayons pas peur des mots, Samsung a opéré une transformation esthétique. Le Galaxy S5 était un mobile empâté de plastique, qui se perdait dans une imitation de cuir surpiqué sur sa face arrière et une parodie de métal chromé en guise de finitions ; des matériaux qui détonaient avec son prix de 700 euros. Le Galaxy S6 reprend tout à zéro. Le coup de crayon des designers est suffisamment sûr pour classer le Galaxy S6 parmi les plus beaux smartphones du moment. Son pourtour métallique est impeccable, ses boutons sont usinés avec soin et entièrement vêtu de verre réfléchissant, le S6 prend bien la lumière. De quoi entrouvrir la porte de l'univers du luxe. Samsung propose plusieurs variations de couleurs (blanche,  noire, or, bleu turquoise et émeraude), mais la finition la plus surprenante, baptisée « Edge », est une ode à la science-fiction. Ses bords d'écran recourbés semblent disparaître dans le décor. Un design radical : pour certains, c'est la première application désirable des fameux écrans pliables, qu'on nous promet depuis dix ans ; pour d'autres, c'est une bizarrerie stylistique qui trouble l'œil et qui dégage une impression de fragilité. Mais s'il vous attire, mieux vaut apprendre à connaître ce smarpthone très différent du S6 ordinaire. Son prix est 150 euros plus cher que le modèle de base. Son armature métallique est plus tranchante, et par conséquent, moins agréable en main. Mais les bords d'écran étant plus minces, le pouce parvient plus facilement en haut de l'écran. Sur certains sites Internet, quand les textes sont très proches du bord de l'écran, ils paraissent un peu déformés et gênent la lecture. Rien de rédhibitoire, mais il faudra du temps pour s'y habituer. A noter, l'écran Edge n'apporte aucun avantage pratique, contrairement aux annonces de Samsung. Le fabricant coréen vante la fonction « raccourci » et la fonction « affichage nocturne » mais aucune ne nous a convaincu. D'un glissement, on peut faire apparaître cinq contacts téléphoniques favoris. Mais cette fonction aurait été parfaitement compatible avec l'écran du S6 ordinaire. Samsung vante également la capacité de cet écran à afficher l'heure, ou les alertes importantes, pendant la nuit, sur ses bords incurvés. Mais la manœuvre demande une certaine dextérité…Robustesse : le plastique, c'était mieux ?Au premier coup d'œil, la surface en verre du Galaxy S6 paraît plus fragile que les plastiques du Galaxy S5. Une impression qu'il convient de nuancer.Résistance aux chocsQuand les mobiles chutent, ils tombent presque toujours sur sol plat : plancher, bitume, carrelage, etc. Voilà pourquoi tant de smartphones sont dotés d'un pourtour solide, destiné à absorber les chocs. Le pourtour métallique du Galaxy S6 protégera le mobile tout aussi bien que le pourtour plastique du S5, jusqu'à un mètre de hauteur. Au-delà, les mobiles ont toujours été menacés et leur écran survit rarement. En revanche, si le mobile chute sur un sol irrégulier, ou sur un angle, la façade arrière en verre du Galaxy S6 sera plus vulnérable que le dos en plastique du Galaxy S5…UsureLe verre Gorilla Glass qui recouvre la face et le dos du S6 est certes plus résistant aux éraflures que les plastiques du S5, beaucoup plus souples. Mais sur cette surface immaculée, la moindre rayure marque énormément. En outre, le métal extrêmement rigide qui entoure le S6 marque les coups. Bref, le Galaxy S6 montrera probablement plus rapidement des signes d'usure. Mieux vaudra lui offrir un étui protecteur.EtanchéitéLe Galaxy S5 était résistant à la pluie, et on pouvait le faire tomber dans un lavabo. A l'inverse, le Galaxy S6 ne survivrait pas à la moindre averse. Mais Samsung prépare une réponse à ce problème d'étanchéité : une version « active » du S6, étanche et renforcée. Elle sera probablement plus lourde et moins élégante, mais qu'importe : les consommateurs auront le choix.Photo : la nouvelle référenceEn matière d'images, le Galaxy S6 fait beaucoup mieux que ses prédécesseurs. Le Galaxy S6 capture des images aux couleurs très naturelles, un rien chaudes, très lumineuses, et qui ne sont presque jamais surexposées : les ciels bleus restent bien bleus. Par rapport à l'iPhone 6, la référence jusqu'à présent, la différence est subtile. Sur certaines images, les couleurs du Galaxy S6 sont plus justes, et l'ambiance lumineuse plus claire. La netteté des images du Galaxy S6 est aussi théoriquement meilleure, puisque l'iPhone embarque un capteur 8 megapixels, contre 16 sur le Samsung. Mais pour le percevoir, il faut regarder les clichés sur un ordinateur de bureau doté d'un grand écran. Sur une télévision HD, une tablette, ou même un ordinateur portable, on ne perçoit presque aucune différence.Avec le S6, les photos prises sous un éclairage faible demeurent excellentes, mais attention aux portraits de nuit. Plus l'éclairage artificiel est faible, plus le S6 utilise son « stabilisateur », qui compense les mouvements de la main du photographe. Mais si la personne photographiée bouge au même moment, son visage devient flou. Vidéo nette et audio équilibréeCôté vidéo, le S6 fait match nul avec l'iPhone 6. Ses images sont plus nettes que celles de l'iPhone, et son grand-angle permet de filmer les monuments sans reculer, ce dont l'iPhone est incapable. En termes de stabilisation d'images l'iPhone fait des miracles et ses vidéos sont d'une fluidité exceptionnelle ; le Samsung s'est amélioré sur ce plan, mais lorsque l'on marche, les images sautillent toujours un peu.La qualité audio du baladeur audio vidéo du Samsung est excellente lorsqu'on y branche un casque : le son est riche et équilibré. Si on le souhaite, on peut gonfler les basses, grâce à l'égaliseur audio intégré. En revanche, le haut-parleur du S6 est un peu juste. Il n'est pas stéréo, et il gomme totalement les basses. Le lecteur vidéo, lui, est loin de lire tous les formats vidéo existants.Écran : une finesse recordLa première fois qu'on allume le Galaxy S6, son écran saute aux yeux. Sur ce grand afficheur de 5,1 pouces, tout paraît exceptionnellement agréable à regarder : un film, quelques photos, une page Internet. L'écart avec la moyenne des smartphones est saisissant. Son contraste est parfait grâce à la technologie AMOLED, que Samsung maîtrise désormais parfaitement.Cet écran affiche des couleurs équilibrées, qui ne tirent plus vers le vert, comme les générations précédentes de Galaxy S. Il est extrêmement lumineux, et comme il est relativement peu réfléchissant, il reste lisible en plein soleil. Ses pixels sont d'une finesse record : 561 points par pouce carré (ppi) : quatre fois plus de pixels qu'un iPhone 6. Et si beaucoup de spécialistes de la vision prétendent que la différence est impossible à percevoir, toutes les personnes que nous avons interrogées perçoivent une différence lorsqu'on regarde l'écran à courte distance (20 cm).Simplicité : android enfin facileLa simplicité n'a jamais été le point fort des mobiles Samsung. Mais il semble que sur ce point également, le géant coréen ait entrepris sa mue. Le Galaxy S6 est nettement plus simple à utiliser que ses prédécesseurs. Le fond d'écran est plus doux, les icônes des applications se détachent sur une jolie ombre portée. Tout est fait pour susciter un sentiment de sérénité. Résultat, on trouve plus facilement ce que l'on cherche. Le menu des applications est dans le même esprit : leur nombre passe de 34 à 23 et les débutants y trouveront donc plus facilement ce qu'ils cherchent. Le Galaxy S6 embarque en outre une vingtaine d'applications supplémentaires, mais elles sont cachées dans des dossiers. Moins de boutons, moins d'options, moins d'écrans : Samsung a redessiné ses programmes. Les icônes, qui étaient souvent difficiles à comprendre, sont remplacées par des textes limpides. Ceux qui se demandent où sont passées les applications pointues qu'ils appréciaient sur le S5 – montage vidéo, composition musicale, assistant pour la voiture, etc. – ne mettront pas longtemps à les retrouver : elles sont simplement rangées dans le magasin d'applications de Samsung. Au passage, on gagne un peu de mémoire. Le S6 occupe 1 Go de moins que le Galaxy S5… mais toujours 3 Go de plus qu'un smartphone Android basique.Derrière toutes ces modifications, une seule philosophie : « less is more », « moins c'est plus ». Une idée populaire chez les ergonomes, selon laquelle moins de fonctions apportent davantage de sérénité, permettent de se concentrer sur l'essentiel, et au final, améliorent la rapidité et l'efficacité.Le Galaxy S6 est équipé de la toute dernière version d'Android : Lollipop. Samsung y a fait beaucoup de changements, et le résultat est étonnant : le S6 est nettement plus simple à utiliser qu'un smartphone équipé de la version basique du système d'exploitation. Le temps où Samsung compliquait Android semble bel et bien révolu. Exit l'application de SMS et l'appareil photo, le S6 n'emploie pas non plus le même répertoire ni le même clavier téléphonique. Le clavier du S6 offre une superbe expérience de frappe. Ses touches sont grosses et lisibles, et lorsqu'on tape sur une lettre, on ressent une vibration qui confirme la frappe : c'est très rassurant.Fonctions : monsieur plusLe Galaxy S6 demeure le smartphone des geeks et des grands curieux, c'est le champion toutes catégories du nombre de fonctions. Certaines sont très utiles, d'autres amusantes, et quelques-unes s'avèrent franchement superflues. Voici les fonctions les plus intéressantes :Le mode « économie d'énergie » : quand la batterie est dangereusement faible, on peut passer le smartphone en noir et blanc, et interdire l'usage de 95 % des fonctions. C'est efficace : on multiplie l'autonomie du smartphone par cinq.Le mode « multifenêtres » intéressera les professionnels. Il permet d'utiliser deux applications en même temps en divisant l'écran en deux. On peut ainsi faire des dizaines de copier-coller dans des conditions plus agréables.L' « IR blaster » est un émetteur infrarouge qui transforme le S6 en télécommande. Grâce à lui, on peut piloter tous les appareils télécommandables du salon.Le « lecteur d'empreintes digitales » permet de verrouiller le smartphone de façon bien plus sûre qu'avec un mot de passe. Le lecteur d'empreintes digitales du S6 est incomparablement meilleur que celui du S5. La fiabilité est bonne : l'empreinte est reconnue trois fois sur quatre. L'empreinte digitale peut aussi être utilisée pour déverrouiller l'accès à un dossier secret, où l'on peut stocker des fichiers et des applications.Le chargeur sans fil est agréable : il suffit de poser le téléphone dessus pour qu'il recharge. Mais attention, la base de chargement doit être posée bien à plat, et le smarpthone doit être posé bien au milieu. Sans quoi le chargement se montre capricieux. Dans son grand nettoyage, Samsung a conservé quelques fonctions ludiques. Les thèmes permettent de redécorer les menus du smartphone en profondeur. Les thèmes proposés plairont surtout aux jeunes, à l'image du thème « The Avengers » ou du thème « pink ».Tarif : cap sur le luxeLe tarif de base du Galaxy S6 n'a presque pas bougé : 710 euros. Mais Samsung propose désormais des options payantes qui font grimper la facture. Comptez ainsi 150 euros de plus pour le modèle Edge, 100 euros de plus pour sa version 64 Go, voire 200 euros pour 128 Go, soit 1 060 euros pour un Edge en version 128 Go ! Le seul psychologique du millier d'euros est franchi… comme chez Apple.La mémoire de 32 Go peut vous suffire, à moins que vous ne possédiez des centaines d'albums photo ou que vous comptiez filmer des heures de vidéo. Mais ce tour de passe-passe tarifaire est désagréable. On aurait aimé conserver la possibilité de rallonger la mémoire du S6 avec une carte mémoire : une carte de 32 Go coûte seulement 15 euros. Mais le constructeur ne le permet pas. Samsung se défend en soulignant la qualité de la mémoire du Galaxy S6, défendue par le site Internet GSM Arena : les transferts d'information sont dix fois plus rapides que depuis une carte mémoire classique. Mais pour la majorité d'entre nous, une carte mémoire aurait suffi, puisque pour stocker des films ou de la musique, une mémoire lente convient parfaitement.Cette augmentation tarifaire en cache d'ailleurs une autre : la batterie du S6 n'est plus amovible. Pour la changer, il faut faire intervenir un technicien. La durée de vie d'une telle batterie est estimée à deux ou trois ans, il faudra donc prévoir quelques dizaines d'euros d'intervention.La montée des prix peut paraître indécente, alors que l'on trouve des modèles agréables et polyvalents sous la barre des 200 euros. L'écart avec le Galaxy S5 justifie-t-il un quadruplement des tarifs ? Certainement pas. Mais l'achat d'un Galaxy S6 est tout sauf un acte rationnel ; c'est un achat plaisir destinée aux consommateurs qui peuvent y mettre le prix.Face à l'iPhone, son seul concurrentComment éviter la comparaison ? L'iPhone 6 et le Galaxy S6 partagent tant de choses… Samsung a clairement beaucoup emprunté à Apple. A commencer par son esprit : minimalisme, simplicité, matériaux nobles, finition léchée. Le S6 reprend même plusieurs détails esthétiques chers à la pomme. La grille du haut-parleur, les boutons de volume, le tiroir de la carte SIM, le chargeur de la batterie du S6 ressemblent à s'y méprendre à ceux de son concurrent. Heureusement, le design des deux mobiles est suffisamment différent pour qu'un œil averti ne les confonde pas. Le S6 ne se contente pas de singer Apple. Esthétiquement, la version « Edge » du S6 n'emprunte rien à personne. En outre, les nombreuses variantes esthétiques du S6 offrent des choix au consommateur. On y trouve plus facilement son compte que dans la gamme d'Apple. En outre, l'écran du S6 est objectivement meilleur que celui de l'iPhone 6. Pour finir, le Galaxy S6 conserve son statut de « Monsieur Plus ». Il offre des dizaines de fonctions et de réglages que les plus curieux d'entre nous exploreront avec gourmandise.L'iPhone, quant à lui, garde plusieurs avantages. Il est nettement plus confortable en main, grâce à son format plus menu et ses bords d'une extrême douceur. L'iPhone demeure également nettement plus simple à utiliser, même si l'écart s'est considérablement réduit. Un iPhone se pilote toujours avec moins de concentration qu'un Samsung. Enfin, des deux constructeurs, Samsung demeure celui qui a beaucoup copié sur son voisin. Certains consommateurs ne l'oublient pas.Nous n'avons fait qu'effleurer la comparaison entre l'iPhone 6 et le Galaxy S6. Mais une chose est certaine : Samsung n'a jamais été mieux armé pour luter contre son rival. La clientèle de la pomme demeurait en février 2015 la plus fidèle : 87 % des possesseurs d'iPhone prévoyaient d'investir dans un nouvel iPhone, selon l'étude menée aux Etats-Unis et en Europe par Kantar. Avec l'arrivée du Galaxy S6, gageons que la fidélité à Apple sera mise à rude épreuve. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444463', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Nicolas SixJournaliste au Monde Christophe-Cécil Garnier Pour Épinal, l'image est belle. Opposés aux Rapaces de Gap en finale de la Ligue Magnus, le championnat de France de hockey sur glace, les Spinaliens ont déjoué tous les pronostics. Peu de supporters vosgiens auraient pu imaginer à la fin de la saison dernière que leurs protégés, vêtus de leurs tuniques orange et noire, accéderaient au dernier stade de la compétition pour la première fois de leur histoire et de surcroit qu'ils mèneraient trois victoires à une avant le 5e match à Gap, mardi soir. Et aucun n'aurait pu prévoir que ce serait sous ces couleurs et ce nom : Gamyo Epinal.Au début de l'été dernier, le club s'appelait encore les Dauphins et évoluait naturellement en bleu ciel. Du moins jusqu'au 4 juillet, date à laquelle le club a annoncé lors de la soirée de présentation de la saison 2014-2015 l'arrivée comme sponsor numéro un du studio Gamyo. Une société de développement de jeux vidéo sur smartphones et tablettes créée en 2013 dans le sud-est de la France et qui appartient au groupe Maeva of America. L'entreprise n'est toutefois pas un partenaire comme les autres puisque celle-ci a apposé sa marque au nom de l'équipe. « Nous sommes la première équipe française à utiliser un naming commercial pour son club. C'est un partenariat sur le long terme qui nous permet d'avoir des ambitions réelles », déclarait alors fièrement Anthony Maurice, le manager général du désormais Gamyo Epinal. L'objectif affiché : obtenir un titre national dans les six prochaines années, avant la fin du partenariat.« Petit buzz marketing et médiatique »En France, la pratique du naming s'est presque essentiellement réduite à nommer les stades et enceintes sportives – comme la MMArena du Mans et l'Allianz Riviera de l'OGC Nice en football, ou encore la Park&Suites Arena montpelliéraine en rugby. Le Gamyo Epinal est donc aujourd'hui un des seuls club de sport collectif français à avoir changé son nom, son logo et ses couleurs pour un partenaire. Le club de football du Matra Racing, dans les années 1980 et l'Adecco Asvel en basket au début des années 2000 avaient aussi changé leur nom pour celui d'une entreprise, avant que cette dernière se désengage. Une telle manœuvre n'est d'ailleurs plus possible dans le milieu du ballon rond, où le règlement l'interdit, à l'inverse du hockey sur glace.De fait, sur un budget d'1,3 million d'euros, Gamyo Studio participe à hauteur de 5 à 10 % par saison. Soit environ 100 000 euros, le tiers du budget de sponsoring du club vosgien. Une fortune en comparaison de la somme moyenne qu'octroie un sponsor (5 000 euros). Ce qui explique le changement de nom pour son manager général : « On voulait trouver un moyen publicitaire qui corresponde au montant de l'apport, et au-delà du naming, on n'a pas trouvé mieux. On savait aussi qu'on réaliserait par là un petit buzz marketing et médiatique ».L'arrivée de Gamyo a notamment permis d'attirer des recrues prestigieuses, comme l'entraîneur Philippe Bozon, premier Français à avoir joué dans la Ligue nationale de hockey, le championnat nord-américain. « Cela nous a permis d'avoir une équipe capable de lutter pour le titre de champion de France », surenchérit Anthony Maurice.Un sacre national serait une première pour le club, créé il y a 109 ans, qui n'est plus qu'à une victoire de cet objectif après avoir battu trois fois les Rapaces de Gap (sur une série de sept matchs). Cette situation n'aurait d'ailleurs jamais pu se produire si la Ligue Magnus ne qualifiait pas les douze premiers du championnat pour un tour préliminaire de playoffs. Huitième de la saison régulière sur quatorze, le Gamyo a dû affronter de nombreux cadors – comme l'Étoile noire de Strasbourg, le club qui avait éliminé les Spinaliens la saison dernière, ou les Dragons de Rouen, favoris de cette édition. Des matchs remportés pour la plus grande joie de leurs supporters, essentiels lors de ces victoires. La patinoire de Poissompré, d'une capacité de 1 500 places, a une réputation de véritable enfer pour les visiteurs. Son taux de remplissage (96 %) est d'ailleurs le meilleur de tout le championnat cette saison. « On a eu peur quand le nom a changé »Et les travées n'ont pas été désertées, malgré le changement d'identité. « On était évidemment très content que quelqu'un apporte un soutien financier, explique Renate Zander, présidente des Crazy Boys, l'un des deux groupes de supporters. Mais on a été surpris, on a eu peur quand le nom a changé. » Si elle explique que de nombreux fans ont « eu du mal » au début de la saison avec le nom, elle concède que le sponsor aurait pu être plus handicapant. « On ne peut pas faire cela avec n'importe quelle marque. Gamyo ça marche bien pour les supporters car c'est relativement peu connu. On aurait eu une entreprise comme Nescafé, par exemple, ça aurait été beaucoup plus dur ».Du côté de la direction de Gamyo, on estime que tout a été pensé avec le club de hockey. « Ce n'est pas notre studio de jeux vidéo qui a décidé des couleurs et du logo, assure Romain Casolari, le dirigeant du groupe dont dépend Gamyo Studio, qui a rencontré de nombreux supporters – jusqu'à participer à la création d'un second club de fans, Génératyon Cannibales, qui avait disparu. Depuis, les récents résultats ont même formé un nouvel élan. « Je pense que les gens ont adhéré. J'ai vendu plus de maillots en trois semaines qu'en trois saisons ! », s'exclame Anthony Maurice.Le fait que les supporters aient finalement adhéré rapidement à ce changement d'identité s'explique par plusieurs éléments. Epinal a déjà changé de nom par le passé, se nommant tour à tour les « Écureuils », les « Renards » et enfin les « Dauphins ». Et le sport de glace bénéficie d'une « appropriation moins importante de l'environnement public et médiatique, relève Eric Ropert, le président de la Fédération française de hockey sur glace (FFHG). Si demain une marque voulait associer son nom à l'Olympique de Marseille et enlever le nom de la ville, il y aurait une levée de boucliers ». La conjoncture économique est également une explication. « On vient d'une situation dans les années 1990 qui était très complexe économiquement, rappelle le président de la FFHG, lorsque les clubs ne connaissaient qu'une succession de dépôts de bilan et de liquidations. On a même créé, avant la Fédération, une commission de contrôle et de gestion ! ».« Les partenariats sont des cycles »L'arrivée de partenaires comme Gamyo est donc bienvenue pour des clubs au budget moyen de 1,5 million d'euros. Certaines équipes possèdent déjà des partenariats, sans changer l'identité des équipes pour autant. Rouen, le club le plus fortuné de la Ligue Magnus, avec 2,7 millions d'euros de budget, est associé à la compagnie d'assurances Matmut, « qui est le plus gros partenaire du hockey français », précise Eric Ropert. « Eux ne se sont pas posés la question de placer leur marque. Et pourtant le montant qu'ils mettent est bien supérieur à celui de Gamyo à Epinal », poursuit le patron de la Fédération. Si la situation du hockey sur glace français s'améliore, certaines équipes commencent à rembourser leurs dettes. « C'est plus une question philosophique sur le long terme. Dans la construction d'un modèle économique, la marque est importante. Les partenariats sont des cycles. Est-ce que le jour où le partenaire se retire, cela aura un impact sur la longévité de la marque ? » , s'interroge Eric Ropert.« Contractuellement, il est écrit qu'au bout des six ans, la réflexion sera ouverte sur le fait de garder le nom “Gamyo”, répond le manager du club d'Epinal, Anthony Maurice, sachant bien que le sponsor a la possibilité de ne plus vouloir donner sa marque au club. Nous, on veut inscrire une identité autour de Gamyo et j'espère qu'eux aussi. Je pense qu'on est parti pour plus de six ans  »...  « à moins qu'une très grande marque, comme Redbull, arrive avec plus de moyens, estime Romain Casolari, de Gamyo. Mais c'est peu probable. Dans tous les cas, le club garderait la jouissance de la marque ». Et peut-être un premier titre...Christophe-Cécil GarnierJournaliste au Monde Claire Guillot Il y avait du surréalisme dans les photos du Belge Michel Vanden Eeckhoudt : dans ses images d’animaux à l’air étonnamment humain, comme dans ses photos d’humains qui semblaient débarquer d’une autre planète pour atterrir dans la rue à côté de nous. Le photographe est mort, samedi 28 mars, après une longue maladie.Né en 1947, d’une mère assistante sociale et d’un père docteur en sciences naturelles, Michel Vanden Eeckhoudt a collaboré régulièrement au journal Libération, et est devenu membre fondateur de l’agence Vu, dirigée par Christian Caujolle – il y est resté jusqu’à sa mort. Amoureux de l’argentique et du noir et blanc, Michel Vanden Eeckhoudt s’est fait une spécialité de faire surgir l’étrangeté et l’humour – très grinçant – dans tous les sujets traités.L’enfermement des hommes et des bêtesAprès un premier livre, Chroniques immi­grées, en col­la­bo­ra­tion avec Christian Carez (1978), il rencontre l’éditeur Robert Delpire en 1979, qui publiera un livre avec ses photos prises dans des zoos, Zoologies (1982), avec une préface de Claude Roy. Ni misérabiliste ni sentimental, le livre traite de front la question de l’enfermement, et met au même niveau les bêtes et les hommes, qui semblent malgré les clins d’œil pleins d’humour unis dans la même existence lugubre.Les cadrages lui permettent d’inattendus téléscopages, ses tirages très noirs, aux accents expressionnistes, font ressortir un œil, un bras, un pelage là où on ne l’attend pas. Il utilisera le même regard distancé et décalé pour traiter du monde du travail, jetant un œil critique sur l’aliénation des ouvriers face à leur outil de production – des images réunies dans le livre Les Travaux et les Jours, publié chez Actes Sud en 1996, et exposées à la Filature de Mulhouse en 1998.Michel Vanden Eeckhoudt s’est penché sur la Sicile, sur le fonctionnement de la justice en France ou sur la banlieue – il a fait partie de la commande collective Clichy sans clichés en 2006, sans cesser de s’intéresser aux animaux : un de ses livres (il en a publié douze) est même consacré uniquement aux canidés et à leur compagnonnage avec les humains (Chiens, Ed. Marval, 1997). Son travail, réuni dans un ouvrage de la collection Photopoche (numéro 110, 2006, Ed. Actes Sud), a aussi été exposé en majesté aux Rencontres d’Arles en 2013.Pour voir des images de Michel Vanden Eeckhoudt : la page de l’agence Vu qui rend hommage au photographe, ou celle de la galerie Camera Obscura qui le représente.Claire GuillotJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 31.03.2015 à 16h24 Deux ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende : c'est ce que préconise l'UMP à l'encontre de ceux qui pourraient « provoquer une personne à rechercher une maigreur excessive ». Dans cet amendement déposé dans le cadre du projet de loi santé, examiné à partir de mardi 31 mars à l'Assemblée nationale, l'UMP vise clairement les sites « pro-ana », faisant l'apologie de l'anorexie.Lire le décryptage : Que contient le projet de loi de santé ?Le PS a, de son côté, déposé un amendement dans le même sens, exigeant une punition d'un an d'emprisonnement et 10 000 euros d'amende. « La création d'un nouveau délit apparaît nécessaire car les dispositions du code pénal actuellement ne permettent pas de s'attaquer à l'action de ces sites », précise le texte.L'interdiction des sites « pro-ana » revient régulièrement dans le débat politique. En 2008, la députée UMP des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer avait présenté une proposition de loi dans ce sens. Malgré un premier passage réussi devant l'Assemblée nationale, le projet n'était jamais passé devant le Sénat.Un rapport critique l'interdictionLe texte prévoyait exactement les mêmes sanctions que l'amendement récemment déposé par l'UMP. Comme en 2008, le parti compte alourdir cette peine à trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende « lorsque cette recherche de maigreur excessive a provoqué la mort de la personne ».Pourtant, le rapport « Anamia » (pdf), publié en novembre 2013 par plusieurs organismes de recherche comme le CNRS, l'EHESS ou encore l'Institut Mines-Télécom, estimait que la censure de ces sites était contre-productive. Car ceux-ci offrent l'opportunité d'aller à la rencontre de ces personnes malades, sans les brusquer :« La présence de messages extrêmes ou dérangeants sur les sites Web ana-mia [en rapport avec l'anorexie et la boulimie] ne conduit pas inévitablement à une généralisation de positions “pro-ana” faisant l'apologie des troubles alimentaires. [...] En outre, l'entrée de nouveaux agents (possible à condition que les forums ne soient pas filtrés ni censurés) a plutôt un effet bénéfique, car elle ne radicalise pas les points de vue : le modèle montre que, en revanche, la fermeture des forums réduit la part du soutien dans les communautés, accentuant celle du conflit et conduisant à un scénario de radicalisation. »Lire : Ana, mia et les autres : bienvenue dans l’enfer des troubles du comportement alimentaire 31.03.2015 à 16h04 | Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) Le groupe allemand Bertelsmann, un des plus grands groupes médias du monde, voit dans la formation continue et le e-learning (apprentissage sur Internet) de fortes perspectives de croissance ces prochaines années. Le groupe multiplie actuellement les investissements dans ce secteur et espère engranger, grâce à ce nouveau segment d’activité, un chiffre d’affaires à long terme d’un milliard d’euros. Bertelsmann ambitionne, entre autres, de devenir un grand acteur mondial du e-learning, a annoncé le groupe, mardi 31 mars, lors de sa conférence de presse annuelle.« Partout dans le monde, on voit émerger un énorme besoin d’offre de formations de qualité. Grâce au numérique, la formation va devenir plus accessible, moins chère et plus individuelle », a expliqué Thomas Rabe, PDG de Bertelsmann mardi.Le groupe se concentre sur trois segments du marché, jugés particulièrement attractifs : le e-learning, ou la formation continue pour les entreprises et les utilisateurs finaux, la formation supérieure et les services liés à la formation, en lien avec les universités les plus prestigieuses du monde dans le domaine de la santé.Réseau mondial d’établissements d’enseignement« Ces trois segments promettent de forts taux de croissance. Ils sont fragmentés, avec de nombreuses petites et moyennes entreprises qui veulent croître et ont donc besoin de partenaires internationaux et financièrement solides comme Bertelsmann », a poursuivi M. Rabe.Au service de cette stratégie, Bertelsmann a réalisé ces six derniers mois d’importants investissements. Il a d’abord racheté, fin octobre 2014, le groupe Relias Learning, un des plus gros prestataires de formation du marché américain, avec un portefeuille de plus de 4 000 entreprises clientes et 2 millions d’utilisateurs privés. C’est le plus gros investissement du groupe allemand sur le marché américain depuis le rachat de Random House en 1998.Pour Bertelsmann, « Relias offre d’importantes perspectives de croissance parce qu’il est porté par cinq tendances de fond au plan mondial : la formation continue, la santé, la régulation, l’externalisation et la numérisation ».En février, le groupe allemand a annoncé la formation d’un réseau mondial d’établissements d’enseignement supérieur pour la médecine et les sciences humaines, nommé Arist. Mardi, Bertelsmann a annoncé en outre l’augmentation de sa participation dans Synergis Education, une entreprise américaine qui propose notamment aux universités des cursus entièrement en ligne.Les activités médias stagnent ou reculentLa formation doit devenir à long terme le troisième pilier d’activité du groupe, à côté des médias et de la prestation de services. Cette stratégie doit permettre à Bertelsmann de renforcer ses activités génératrices de croissance, alors que certaines de ses activités traditionnelles sont en stagnation ou en recul.C’est le cas de son groupe de presse Gruner + Jahr, qui enregistre une baisse de son chiffre d’affaires de 13,3 % sur un an, à 1,7 milliards d’euros, dû à la vente de certains actifs et au recul des ventes de magazines et de la publicité.Le groupe RTL a, lui, vu son chiffre d’affaire stagner, à 5,8 milliards d’euros (– 0,3 %) notamment à cause de la légère baisse du chiffre d’affaires de ses filiales françaises, la chaine M6 et la radio RTL.La branche édition reste cependant très solide : la filiale Penguin Random House, depuis 2013 le premier éditeur d’ouvrages d’intérêt général du monde, a vu son chiffre d’affaires bondir de 25,2 % en un an, grâce à de nombreux best-sellers en langue anglaise.Bertelsmann a réalisé en 2014 un chiffre d’affaires total de 16,7 milliards d’euros (+ 3,1 %), sa marge opérationnelle reste stable, à 14,2 %.Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)Journaliste au Monde 31.03.2015 à 15h54 • Mis à jour le31.03.2015 à 18h10 Les vœux des salariés des AIM se sont réalisés, 276 emplois sur 590 vont être sauvés. Les deux offres de reprise partielle sur les Abattoirs industriels de la Manche (AIM) ont été validées mardi après-midi par le tribunal de commerce de Coutances, selon l'avocate des salariés, citée par l'AFP.Le tribunal de commerce a validé l'offre de société par actions simplifiée majoritairement détenue par les salariés, qui va reprendre 206 emplois sur 357 à Sainte-Cécile (Manche), ainsi que l'offre d'une entreprise bretonne qui va reprendre 70 emplois sur 179 à Antrain (Ille-et-Vilaine), a annoncé Elise Brand.« On est optimistes », déclarait Laurent Beauvais, le président socialiste de la région Basse-Normandie à l'issue de l'audience à huis clos, alors qu'une centaine de salariés attendaient, devant le tribunal, d'être enfin fixés sur leur sort. M. Beauvais est partie prenante, aux côtés des salariés, au projet de reprise de l'abattoir de Sainte-Cécile (Manche), siège et abattoir principal des AIM.Placée le 6 janvier en redressement judiciaire, la société doit être prochainement liquidée. Après cinq audiences, deux projets de reprise partielle déposés puis retirés, une piste « sérieuse » pour un rachat partiel qui ne s'est jamais concrétisée et une aide de l'Etat arrivée à la dernière minute, les AIM étaient à bout de nerfs.« L'audience s'est extrêmement bien passée. Tout le monde a émis un avis favorable », a déclaré Serge Renaudin, un juge du tribunal de commerce de Dieppe, sollicité pour aider les salariés de Sainte-Cécile à monter leur projet de société par action simplifiée (SAS), qu'il doivent détenir majoritairement.Suppression d'au moins 300 emplois sur 590L'entreprise ne fait l'objet que de deux offres. L'une a été examinée par le tribunal de commerce de Coutances le 19 mars. Le breton Chapin-Monfort (holding Les Rosaires) propose de reprendre 70 des 179 salariés du site des AIM d'Antrain (Ille-et-Vilaine), un abattoir de bovins. Cette entreprise de viande propose en outre à 41 autres salariés des AIM des postes sur ses sites de Rennes.Lire : L’avenir est sombre pour les salariés des Abattoirs industriels de la MancheLa seconde offre est le projet de SAS détenue majoritairement par les salariés mais aussi par une société d'économie mixte (SEM) regroupant la région Basse-Normandie et le département de la Manche. Cette offre reprendrait 206 des 357 salariés de l'abattoir de porcs de Sainte-Cécile. En arrivant au tribunal, Elise Brand s'était dite « très confiante » que l'offre soit retenue. « Tous les salariés sont fatigués. On a terminé à 4 h 30 ce matin pour boucler le projet. C'est à la fois un moment de grand bonheur de présenter une offre portée par les salariés, mais c'est aussi un grand drame de savoir que dans le jugement il y aura des licenciements », avait-elle remarqué.L'ensemble des offres de reprise devrait se traduire par la suppression d'au moins 300 emplois sur 590. Le projet de SAS repose sur un prêt de 2,5 millions d'euros de l'Etat par l'entremise de la Banque publique d'investissement. La SEM a en outre mis 2 millions d'euros sur la table.En 2013, les Abattoirs industriels de la Manche avaient déjà fermé l’abattoir de Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir). Quelques mois plus tard, à la suite d’une intervention du gouvernement, dont celle de Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur et ancien député socialiste de la Manche, une SEM réunissant notamment le conseil général de la Manche, le conseil régional de Basse-Normandie, avait racheté les actifs immobiliers d’AIM pour un montant de l’ordre de 8 millions d’euros. Mais la bouffée d’oxygène n’aura duré que quelques mois. Anne Eveno Les ventes de tablettes s’essoufflent. Qu’à cela ne tienne, Microsoft a décidé de continuer à labourer ce marché. Mardi 31 mars, le groupe de Redmond a annoncé le lancement de Surface 3, dernière née d’une gamme, qui joue depuis deux ans la carte du « 2 en 1 », à savoir proposer un produit hybride, à la fois tablette et ordinateur ultraportable.Commercialisée à compter du 7 mai, la Surface 3 fonctionnera sous Windows 8.1 mais pourra être améliorée pour tourner sous Windows 10, lorsque le prochain système d’exploitation de Microsoft sera disponible. Vraisemblablement au cours de l’été. Contrairement à la gamme Surface Pro, lancée en mai 2014, plutôt destinée à un public professionnel, la Surface 3 est présentée comme un appareil taillé pour le grand public. « La Surface Pro 3 a trouvé sa place, notamment auprès des entreprises, mais avec la Surface 3 nous réinventons une tablette avec des fonctionnalités de PC », explique Agnès Van de Walle, directrice de la division Windows et Devices de Microsoft France.Lire aussi : Surface Pro 3 : la réponse de Microsoft au MacBook AirMoins puissante que Surface Pro 3, Surface 3 est également plus mince, plus légère et moins encombrante, car dotée d’un écran de 10,8 pouces (12 pouces pour la Surface Pro 3). Avec ses caractéristiques, le nouveau produit de Microsoft met résolument en avant son côté tablette, avec en particulier une autonomie de 10 heures (grâce à un processeur faible consommation Intel Atom).Creuser le sillon des tablettesCette volonté d’un positionnement plus tablette que PC se retrouve au moment de présenter la facture. L’entrée de gamme sera vendue 599 euros, montant auquel il faut néanmoins ajouter le coût d’un stylet et du rabat-clavier. « Au total, on est sur le prix d’une tablette alors que c’est un PC » argumente Mme Van de Walle.Grosso modo, en fonction des options choisies, il faudra débourser environ 800 euros pour acheter ce produit. Un positionnement assez comparable à celui de la concurrence sur ces « 2 en 1 », un segment de marché où 30 % des ventes se réalisent sur des produits vendus au-delà de ce prix.Si Microsoft a choisi de creuser le sillon des tablettes, c’est que lors du dernier trimestre de 2014 la gamme Surface a enfin rencontré le succès, et ce grâce à la Surface Pro 3. Lors de cette période, les ventes ont connu un bond sans précédent de 24 %, dépassant pour la première fois le milliard de dollars, à 1,1 milliard.Une performance d’autant plus encourageante que, sur ce même trimestre, les livraisons totales de tablettes et de « 2 en 1 » ont marqué un certain fléchissement.Selon le cabinet IDC, 76,1 millions de tablettes se sont vendues au dernier trimestre 2014, soit 3,2 % de moins que lors de la même période de 2013.CannibalisationCoincées d’un côté par les phablettes – appareils dont la taille d’écran est entre la tablette (minimum 7 pouces) et le smartphone (maximum 5,5 pouces) – et les PC portables de plus en plus fins, les tablettes semblent avoir mangé leur pain blanc.La firme IDC prévoit ainsi que la croissance des ventes de tablettes ne progressera que de 2,1 % cette année. Presque du surplace si l’on se rappelle qu’en 2013, année record, la croissance de ce marché avait été de 50 %.Dans ce contexte, IDC estime que le lancement de Windows 10 devrait jouer un rôle d’accélérateur pour les produits de la gamme Surface.Une prédiction favorable que l’on peut néanmoins nuancer par le risque de cannibalisation de ses propres produits que prend Microsoft : le modèle haut de gamme de sa Surface 3 viendra très directement menacer l’entrée de gamme de la Surface Pro 3.Ce phénomène est bien connu par Apple : l’iPhone est venu piétiner les plates-bandes de l’iPod. Mais Tim Cook, le patron d’Apple a souvent déclaré voir dans cette possible cannibalisation, « une énorme opportunité ». Un credo que, du côté du siège de Microsoft, on est prêt à reprendre.Anne EvenoJournaliste au Monde 31.03.2015 à 14h44 • Mis à jour le31.03.2015 à 16h50 | Cédric Pietralunga (envoyé spécial à Berlin) Après la compétitivité, l’investissement. Persuadé que la croissance et donc l’emploi ne repartiront pas en France sans une reprise de l’investissement, malgré les concessions faites par le gouvernement aux entreprises pour rétablir leurs marges (CICE, pacte de compétitivité, etc.), Emmanuel Macron a décidé d’accélérer et de faire de ce thème sa feuille de route pour les prochains mois.Première illustration avec l’annonce par le ministre de l’économie, lors d’une visite à Berlin, mardi 31 mars, à l’occasion du 17e conseil des ministres franco-allemand, du lancement d’un programme commun d’investissement avec l’Allemagne.« Les investissements et l’innovation sont décisifs si nous voulons que nos entreprises soient productives et que nos citoyens bénéficient d’un niveau de vie élevé », ont déclaré M. Macron et Sigmar Gabriel, son homologue allemand, lors de cette visite.« L’Europe souffre d’un retard d’investissement accumulé au cours des dernières années », estiment les deux ministres, pour qui ce programme « s’attaque à l’une des causes profondes de la croissance lente que l’Europe connaît actuellement ».M. Macron estime que le niveau des investissements en France est inférieur de 40 milliards d’euros par rapport à la période d’avant crise.S’intégrer dans le « plan Juncker »Concrètement, ce programme d’investissement, qui a vocation à s’intégrer dans le « plan Juncker » en cours de définition, doit s’articuler autour de neuf projets, portant sur la transition énergétique, le numérique et les PME innovantes.Lire aussi :Plan Juncker : les Etats européens se font tirer l’oreilleParmi les dossiers les plus avancés, la création d’un fonds de capital-risque européen doit permettre de palier « le manque de financement des jeunes entreprises innovantes ».« L’Allemagne et la France proposent d’abonder de 2,5 à 5 milliards d’euros le Fonds européen d’investissement [FEI] pour lui permettre de financer davantage les entreprises européennes en phase de développement et qui ne trouvent souvent de l’argent qu’aux États-Unis », explique-t-on dans l’entourage de M. Macron.De même, les deux pays envisagent de lancer rapidement un programme de modernisation des réseaux européens transfrontaliers de transport de gaz et d’électricité et proposent de créer un fonds pour « soutenir les efforts [des entreprises] en matière d’efficacité et de transition énergétique. »Un projet de création d’une zone frontière franco-allemande dotée d’un réseau à très haut débit est également annoncé, avec comme objectif d’en faire une région pilote pour « accompagner la numérisation dans des secteurs essentiels tels que l’éducation, la santé, les transports, l’énergie et l’administration publique ».« Mais le choix de cette zone n’a pas encore été arrêté », précise-t-on au cabinet de M. Macron.Promouvoir l’« industrie 4.0 »Enfin, différents dispositifs sont à l’étude pour aider les PME et les ETI à accélérer leurs investissements dans de nouvelles méthodes de production et s’engager dans ce que les Allemands appellent « l’industrie 4.0 », c’est-à-dire l’utilisation de technologies numériques dans le processus de fabrication, un secteur où Siemens est particulièrement présent.Lire aussi :L’Allemagne cherche à marier vieille industrie et jeunes poussesLa Banque européenne d’investissement (BEI) pourrait notamment être mobilisée pour « permettre un meilleur accès aux financements pour les biens matériels et immatériels ».Reste à savoir si cette liste d’initiatives ira au delà des déclarations d’intention, la plupart de ces mesures ayant vocation à s’intégrer au plan Juncker.« Il s’agit de propositions que la France et l’Allemagne veulent porter auprès de leurs voisins européens, explique-t-on dans l’entourage de M. Macron. Mais il faudra attendre cet été voire l’automne pour savoir ce qui est retenu par la Commission européenne et connaître le montant d’investissement finalement débloqué. »Cédric Pietralunga (envoyé spécial à Berlin)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Rey-Lefebvre et Frédéric Cazenave La maison de vacances est devenue un luxe que les Français n’ont plus les moyens – ou plus l’envie – de s’offrir. De Deauville, dans le Calvados, à Biarritz, dans les Pyrénées-Atlantiques, le nombre d’appartements achetés comme résidences secondaires sur le littoral atlantique et de la Manche a reculé de 7 % en 2014 (– 4 % pour les maisons). Et, sur les dix dernières années, les transactions ont chuté de 25 %, selon une étude publiée le 31 mars par les notaires de Bretagne, qui analyse ce marché immobilier dans une centaine de localités.Résultat de cette baisse structurelle, les stocks gonflent, les délais s’allongent. « A La Baule, un appartement avec vue sur mer met au moins huit mois à se vendre, alors qu’il y a quelques années l’affaire était pliée en deux mois », souligne Christophe Viguier, notaire dans la ville de Loire-Atlantique. Son confrère à Erquy (Côtes-d’Armor) abonde  : « Jamais je n’ai eu autant de biens à céder dans mon étude, se désespère Bernard Drouvin. Pourtant, les vendeurs revoient leurs prétentions. Récemment, une maison de quatre chambres est partie à 240 000 euros, soit 20  % au-dessous de son prix d’acquisition en 2006. » Car le corollaire à cette faiblesse de la demande est évidemment une accélération de la chute des prix.Lire aussi :Louer sa résidence, un jeu d’enfant aux règles sérieusesDes cotes en dents de scie Certes, ceux qui ont acheté il y a dix ans peuvent encore espérer réaliser des plus-values  : sur cette période, les prix des maisons progressent dans 90  % des localités étudiées, la palme revenant à Moliets-et-Maa (Landes), avec une hausse de 272  %. «  Mais, une fois déduits l’inflation, les intérêts d’emprunt et les taxes locales, la réalité est moins reluisante pour la majorité des biens », souligne Catherine Pailley-Créach, qui a réalisé l’étude. Sur cinq ans, la cote des maisons recule dans 40  % des villes. Six localités, dont L’Ile-d’Yeu (Vendée) et Saint-Lunaire (llle-et-Vilaine), enregistrent des chutes de plus de 30  %. Constat identique pour les appartements  : la moitié des villes est dans le rouge, avec parfois des reculs prononcés (– 25 %, par exemple, à Perros-Guirec, dans les Côtes-d’Armor). Cette tendance s’est accentuée en 2014. Les prix ont baissé dans plus de la moitié des villes du littoral, même si certaines localités semblent immunisées. Une décennie de hausse à Deauville (+ 179  % pour les maisons) ou à Arcachon, en Gironde (+ 122  %), n’a pas empêché une nouvelle flambée en 2014. « A Arcachon, dans le quartier de l’Aiguillon, une maison de 120 m2, sans jardin et avec seulement une petite vue, vient de se vendre 400 000 euros. Elle valait 35  % de moins il y a deux ans, raconte Véronique Ambal, directrice de l’agence Coullaud. Ici, beaucoup de Parisiens ou d’habitants de la région PACA achètent en prévision de leur retraite. »Loin du coup de cœur, un achat raisonnéD’autres régions résistent tant bien que mal. A Dinard et Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), les Parisiens, qui ne seront plus qu’à deux heures et quinze minutes de la cité corsaire en 2017, soutiennent les prix en bord de mer. Mais dès qu’on s’en éloigne, ne serait-ce que de 100 mètres, ils diminuent. « Bon nombre de biens achetés en 2006-2007 se vendent aujourd’hui à perte », remarque Jean-Michel Cordier, notaire à Saint-Malo. Et cette baisse n’est sûrement pas terminée, car la façon d’appréhender ce marché a évolué  : la résidence secondaire est devenue un achat raisonné. « Le coût de revient a remplacé le coup de cœur. Les acheteurs évaluent le montant des travaux et l’imputent sur le prix de vente », explique Xavier Chabran, notaire à Vannes.La maison de vacances à l’ancienne a vécu. L’exemple de ce couple de retraités de la banlieue parisienne illustre ce changement. Ils viennent de larguer, sans états d’âme, leur petite maison de ville à Marciac, dans le Gers  : « Nous en avons beaucoup profité, pendant quinze ans, nous y réfugiant dès que nous le pouvions, mais nous avons fait le tour de la région et du festival de jazz, chaque été, dont nous étions très fans. » Dans l’opération, ils ont tout juste récupéré leur mise de départ, travaux compris. Ils ont désormais envie de voyager en toute liberté. Leurs voisins, à Marciac, ont acheté la maison pour la louer à l’année. Voilà donc une résidence secondaire qui redevient principale.« Le long séjour d’été dans la maison de famille, c’est fini. Les jeunes aiment varier les destinations », observe Patrick Viceriat, sociologue spécialiste du tourisme.Les Français, qui raffolaient jusqu’ici des résidences secondaires – ils en possèdent environ 3,2 millions, 9  % du parc de logements –, seraient-ils en train de se débarrasser de cette passion devenue ruineuse ? Car ils n’y résident, en moyenne, que quarante-deux jours par an, pour un coût annuel allant de 5 000 à 10 000 euros, et qui ne peut qu’enfler, avec des impôts locaux en constante augmentation.« Le long séjour d’été dans la maison de famille, c’est fini. Les jeunes aiment varier les destinations – mer, montagne, ville, étranger… – rendues très accessibles grâce à Internet et au low cost, observe Patrick Viceriat, sociologue spécialiste du tourisme. Vingt millions de Français partent chaque année à l’étranger, pas forcément très loin et surtout en Europe, mais c’est deux fois plus qu’en 1995 », argumente-t-il.Ce désamour a pour conséquence la grave crise que traverse le marché des « maisons de campagne », comme les appellent les sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer), c’est-à-dire les biens autrefois à destination agricole acquis par des non-agriculteurs. « Jusqu’en 2007, environ 40 000 maisons de ce type changeaient chaque année de propriétaire. Elles étaient seulement 29 000 en 2013, relève Robert Levesque, responsable à la fédération nationale des Safer. Et leur prix moyen a chuté, dans la période, de 192 000 à 162 000 euros. Seules les zones d’emploi, près des agglomérations, ont, en 2013, connu une petite reprise du nombre de transactions  : ce sont en majorité des jeunes du département, qui installent leur domicile principal toujours plus loin des centres. »Les acquéreurs étrangers en retraitLa part des acquéreurs étrangers ne cesse, elle, de baisser, de 14,3  %, en 2004, à 6,3  %, en 2013. Ce sont en majorité des Anglais qui, au moment de la crise, avaient déserté le sol français mais, taux de change livre-euro aidant, y reviennent. Beaucoup de ventes se concluent d’ailleurs entre Britanniques.« Toutes les résidences secondaires qui ne sont pas facilement transformables en résidences principales ont du mal à se vendre », confirme Bernard Cadeau, président du réseau d’agences immobilières Orpi. Même dans les zones très chères, avec des biens dépassant le million d’euros, les acquéreurs négocient ferme « et ne veulent plus immobiliser des capitaux sans rentabilité  : ils envisagent la création d’un gîte, la location saisonnière, ce qui suppose des propriétés sans défaut, avec vue, calmes tout en étant bien desservies », explique Philippe Boulet, de l’agence Emile Garçin de Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône). La cote des maisons de vacances sur le littoral... ... et des appartementsSource : notaires de BretagneFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteIsabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 31.03.2015 à 14h05 • Mis à jour le31.03.2015 à 15h43 | Bertrand Bissuel Icade, l’une des plus grosses sociétés foncières de France, a lésé ses propres intérêts pour le plus grand bonheur d’un de ses actionnaires. Ce surprenant constat ressort d’un « rapport particulier » de la Cour des comptes, rendu public lundi 30 mars. Il porte sur la gestion et les comptes de cette filiale de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), entre 2006 et 2013. L’opération critiquée par la haute juridiction fait l’objet d’une enquête préliminaire ouverte en décembre 2014.Les faits incriminés, déjà évoqués par Mediapart, sont relativement anciens. Ils concernent la société Entrepôts et magasins généraux de Paris (EMGP), propriété d’Icade. En 2004, la foncière décide d’ouvrir le capital d’EMGP à City North, une entreprise détenue par des Irlandais. Premier impair : la Cour considère que le partenariat noué avec ces bailleurs de fonds était un peu aventureux. « Ni Icade ni la CDC n’ont apporté la preuve que les vérifications d’usage sur la qualité des investisseurs et leur solidité financière avaient bien été effectuées, regrette-t-elle. La structure sociale adoptée par ces derniers [un fonds commun de créances], sous la forme d’un trust de droit irlandais représenté par un “nominee”, ne garantissait (…) pas la transparence nécessaire. »Finalement, un protocole d’accord est conclu durant l’été 2004. City North prend le contrôle d’une partie du capital d’EMGP (un peu plus de 10 %) en acquérant des obligations reconvertibles en actions (ORA), pour 51 millions d’euros. Icade et sa maison-mère commettent alors un deuxième impair car le comité des engagements de la CDC n’a pas donné son imprimatur à l’opération alors que son feu vert était requis, déplore la Cour.« Instruction expresse écrite »Le pacte de 2004 prévoit une « promesse d’achat » (acquisition des ORA par Icade à la demande de City North) et une « promesse de vente » (vente des ORA par City North sur requête d’Icade). En avril 2006, la foncière envisage de faire jouer ce droit (qui expire le 31 mai de la même année), avant d’y renoncer. Un choix entériné par un conseil d’administration « en format très restreint », ce qui, là encore, est contraire aux procédures, tacle la Cour.Quelques mois plus tard, changement de pied : cette fois, Icade exprime son intention de racheter les ORA détenus par City North dans EMGP. « Cette orientation résultait d’une instruction écrite expresse du directeur général de la Caisse des dépôts », souligne la Cour : il s’agit en l’espèce de Francis Mayer, qui assiste au conseil d’administration d’Icade, en septembre 2006, au cours duquel la décision est prise d’acheter ces ORA, moyennant 135,2 millions d’euros. City North réalise ainsi « une plus-value » légèrement supérieure à 84 millions d’euros alors que celle-ci n’aurait été que de 10 millions si Icade avait fait jouer la « promesse de vente » en mai 2006, car la foncière aurait payé moins cher à ce moment-là.Pas de doute, pour la Cour : cette transaction cause un « préjudice financier pour Icade et pour ses actionnaires, au premier chef son actionnaire majoritaire, la CDC ». « Le fait qu’Icade ait pu, avec l’aval de la CDC, prendre des décisions mal justifiées et défavorables à son intérêt social et à celui de la Caisse, témoigne de défaillances dans la gouvernance en place, à l’époque des faits, tant au niveau d’Icade que de la CDC », grince la haute juridiction.Parmi les autres griefs formulés par la Cour figure le dédommagement accordé à Etienne Bertier lorsque celui-ci a quitté son poste de PDG d’Icade en 2007Dans sa réponse au rapport, la direction d’Icade indique qu’elle n’a pas exercé son droit d’option en mai 2006 parce qu’elle voulait éviter un possible contentieux avec City North. La foncière souhaitait également préserver les relations avec son partenaire, apprécié en interne, semble-t-il. Ces considérations sont « aptes à légitimer les décisions prises en 2006 », conclut la direction d’Icade. La Caisse ajoute, de son côté, que le rachat des ORA s’inscrivait dans « une politique plus générale privilégiant la sortie des actionnaires minoritaires potentiels de plusieurs filiales d’Icade ». Elle reconnaît cependant le bien-fondé de certaines critiques, comme la non-consultation de certaines instances.Parmi les autres griefs formulés par la Cour figure le dédommagement accordé à Etienne Bertier lorsque celui-ci a quitté son poste de PDG d’Icade en 2007. Le « protocole transactionnel » qu’il a signé à cette occasion comportait une « indemnité forfaitaire de 1,3 million d’euros, soit trois ans de salaire », contre les deux ans « seulement » actés au départ, en vertu d’une décision du conseil d’administration. « Les raisons qui ont conduit le comité des rémunérations [présidé par Edmond Alphandéry] à rehausser l’indemnité que le conseil avait prévue (…) sont assez difficiles à saisir », juge la Cour. Au 1,3 million d’euros s’ajoutent une fraction de treizième mois et de la rémunération variable de M. Bertier, en cas de dépassement de ses objectifs. Celui-ci a aussi bénéficié du « maintien de la totalité de ses stock-options » dans des conditions préférentielles, ce qui « démontre le caractère discrétionnaire de l’avantage accordé ».Nuances sur l’affaire de la SNIEn revanche, la Cour nuance son propos sur la cession, décidée fin 2008, de quelque 25 000 logements d’Icade à des organismes HLM. Dans un autre rapport rendu en 2013, que Le Monde avait révélé, la haute juridiction avait critiqué cette opération où se faisaient face deux filiales de la Caisse des dépôts : Icade, donc, en tant que vendeur, et la Société nationale immobilière (SNI), qui pilotait un consortium de bailleurs sociaux candidats au rachat des immeubles. La Cour trouvait cette situation malsaine car la CDC avait un pouvoir d’influence sur les deux parties et pouvait être tentée de peser dans le sens des intérêts d’Icade (vendre au meilleur prix).Aujourd’hui, les magistrats de la rue Cambon dressent des constats plus mesurés – en avril 2014, une étude avait déjà blanchi la SNI. La CDC « n’a pas prédéterminé le prix », concluent-ils. « Les négociations entre les parties ont été effectives, parfois dures, à la limite de la rupture (…). La présence de tiers rendait impossible la fixation d’un prix de convenance », poursuivent-ils. Mais cette transaction reste discutable, à leurs yeux, car elle a mobilisé des moyens financiers colossaux (« de l’ordre de 2 milliards d’euros en provenance du secteur du logement social ») qui n’ont pu être employés pour la construction d’habitations nouvelles. Elle a, de plus, profité – entre autres – aux actionnaires privés d’Icade puisqu’elle a permis d’accroître leurs dividendes.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 31.03.2015 à 13h33 • Mis à jour le31.03.2015 à 18h26 Le premier ministre irakien, Haider Al-Abadi, a affirmé mardi 31 mars que la ville de Tikrit avait été reprise aux djihadistes de l'Etat islamique (EI), un mois après le début de l'offensive contre le fief sunnite de l'ancien dictateur Saddam Hussein. Selon le gouverneur de la province de Salaheddine, dont Tikrit est le chef-lieu, le drapeau irakien flottait de nouveau sur le siège du gouvernement local, dans le centre-ville. Les djihadistes avaient concentré leur défense dans le centre, où vivaient encore 30 000 habitants, selon la Croix-Rouge.Cependant, le commandant militaire de l'opération « Salaheddine », Abdul-Wahab Al-Saadi, avait affirmé peu avant l'annonce du premier ministre que ses troupes entrées dans la ville par l'ouest combattaient encore à 300 mètres du centre. Tikrit était tombé aux mains de l'Etat islamique (EI) en juin 2014. Il s'agit de la plus vaste opération des forces irakiennes depuis lors. Les miliciens chiites suspendent leur participation à la batailleLa milice chiite Badr a affirmé que des membres des unités de mobilisation générale – UMG, des forces progouvernementales dominées par les milices chiites soutenues par l'Iran – avaient pris part aux combats aux côtés des unités de la police.Les UMG avaient pourtant indiqué s'être mises en retrait lorsque les forces de la coalition internationale menée par les Etats-Unis avaient lancé des frappes sur Tikrit le 25 mars, à la demande de Bagdad. Elles avaient notamment accusé Washington de chercher à leur voler cette victoire. Leur retrait était la condition fixée par les Etats-Unis pour répondre favorablement à la demande d'appui aérien des autorités irakiennes.Lire aussi (en édition abonnés) : A Tikrit, les milices chiites menacent la coalition Les Etats-Unis craignent le soutien massif apporté par l'Iran aux milices chiites irakiennes. Les généraux américains n'avaient pas caché leur inquiétude de voir les milices engagées à Tikrit, avec 20 000 volontaires chiites, mener la bataille avec le général iranien Ghassem Soleimani, le chef des forces d'élite Al-Qods, ses conseillers et des combattants.Les risques de tirs contre son camp et d'une confrontation avec ces forces ouvertement hostiles ont été avancés, tout comme les craintes d'exactions envers les populations sunnites. Le retrait des Iraniens avait été scellé lors d'une rencontre sécuritaire entre responsables américains et Ghassem Soleimani à Amman, en Jordanie. Les forces gouvernementales devaient jouer le premier rôle dans l'offensive. Les dernières frappes de la coalition dans le secteur de Tikrit ont eu lieu dimanche et lundi, selon le Pentagone.Lire aussi (en édition abonnés) : A Tikrit, l’Iran en première ligne contre l’Etat islamique Nicolas Chapuis Il faudra un peu plus qu'une discussion – même longue de deux heures et demie – pour combler le gouffre qui sépare aujourd'hui les socialistes et les écologistes. Au lendemain d'élections départementales catastrophiques pour la gauche, le PS et EELV ont voulu afficher, lundi 30 mars, leur intention commune de reconstruire leur relation. « Le dialogue est renoué », a estimé Jean-Christophe Cambadelis, qui avait convié à Solférino son homologue écologiste Emmanuelle Cosse, ainsi que les responsables des groupes parlementaires des deux camps.Mais le premier secrétaire du PS a aussi convenu que la discussion avait été « sans concession ». La dirigeante d'EELV avait expliqué, quelques instants plus tôt sur le perron du siège du parti socialiste, que la rencontre avait tourné autour d'une question : « Qu'est-ce qui doit être au cœur du nouvel acte du quinquennat de François Hollande ? » Alors que les appels à l'union de la gauche ont fait florès depuis dimanche soir, Mme Cosse a estimé que les injonctions ne suffiraient pas. « Le rassemblement ça se construit, avec du dialogue mais aussi avec des actes. Il faut un projet pour répondre aux angoisses des Français. »« On ne peut pas rester sans rien changer quand on a perdu quatre élections »Manuel Valls a pourtant réaffirmé à l'issue du second tour son intention de ne pas bouger de ligne. « On ne peut pas rester sans rien changer quand on a perdu quatre élections » lui a répondu Mme Cosse, en référence aux défaites aux municipales, aux européennes, aux sénatoriales et ce week-end aux départementales.Côté PS, pour tenter de retisser des liens, le premier secrétaire était venu avec la proposition de mettre en place quatre groupes de travail communs. EELV en a accepté le principe.Le premier portera sur l'évaluation de la situation économique, que les socialistes jugent en progrès, contrairement à leurs partenaires. Le deuxième s'intéressera aux questions écologiques pour faire le bilan des politiques menées jusque là, mais aussi des « ratés », selon les mots de Mme Cosse. Le troisième se penchera sur le Front national et la réflexion sur la rénovation des institutions. Mais c'est le quatrième groupe qui devrait focaliser toutes les attentions.Il sera chargé de discuter des questions électorales et de l'épineux problème des régionales à venir. Les socialistes espèrent a minima une alliance dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en PACA, où le FN semble en position de force. « Les départementales ont agi comme un révélateur pour la gauche, veut croire M. Cambadélis. Si on continue à se diviser on sera tous marginalisés par la droite et l'extrême droite. »Les Verts ont, eux, soigneusement évité d'entrer dans les détails. Tout comme sur la question de leur retour au gouvernement. Alors que les semaines prochaines s'annoncent tendues au niveau des négociations, les écologistes préfèrent dissimuler leur jeu le plus longtemps possible.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) Depuis qu’il a quitté ses fonctions de président de la Réserve fédérale américaine (Fed, banque centrale), en janvier 2014, Ben Bernanke est resté très discret. Celui qui a été l’un des décideurs les plus puissants de la planète pendant huit ans, a bien participé à quelques colloques ces derniers mois, mais jusqu’à présent sa parole se faisait rare, l’homme refusant systématiquement toute interview.Et quand il a eu à s’exprimer, ce n’était pas forcément de gaîté de cœur : il fut en effet amené à témoigner dans le procès AIG, dont les anciens dirigeants contestent la façon dont les autorités américaines ont organisé le sauvetage de l’assureur américain.Mais en 2015, M. Bernanke a décidé de se rattraper. Désormais chercheur invité au sein de la Brookings Institution, le prestigieux cercle de réflexion américain, l’ex-président de la Fed a en effet ouvert son blog, lundi 30 mars. « Quand j’étais à la Fed, j’ai observé à l’occasion que la politique monétaire, c’est 98 % de discours et seulement 2 % d’action », lance-t-il en préambule.Et si, pendant ses deux mandats, sa parole devait être pesée au trébuchet, M. Bernanke a retrouvé depuis une certaine liberté d’expression. « Maintenant que je suis redevenu un civil, je peux commenter les questions économiques et financières sans que mes mots soient étudiés au microscope par les observateurs de la Fed », écrit-il.PlaidoyerSon premier post peut paraître comme une forme d’autojustification de ses deux mandats à la tête de l’institution monétaire américaine. « Pourquoi les taux d’intérêt sont si bas ? », questionne-t-il en titre, soulignant que c’est le cas non seulement aux Etats-Unis, mais aussi en Europe ou au Japon.Il s’agit en fait d’un plaidoyer en faveur de la politique monétaire accommodante, qui vise à répondre aux critiques des épargnants pénalisés par le maintien de taux d’intérêts proches de zéro. M. Bernanke explique ainsi que, si la Fed avait augmenté de façon prématurée ses taux, cela aurait cassé la croissance, ce qui aurait eu un impact négatif sur les rendements du capital. Il ajoute que la Fed aurait été obligée de réduire à nouveau les taux pour tenter de relancer l’économie.Lire aussi :Aux Etats-Unis, la croissance ralentit, mais la Fed reste résolue à augmenter ses tauxLe nouveau blogueur promet également qu’il ne s’interdira pas de parler baseball, un sport dont il est un amateur éclairé.L’ex-président de la Fed, décidément très en verve actuellement, s’est par ailleurs mis à tweeter ; lundi, quelques heures seulement après son premier gazouillis, le compte @benbernanke comptait déjà près d’une dizaine de milliers d’abonnés.Son livre sur les causes de la crise financière de 2008 et la façon dont le gouvernement et les autorités monétaires l’ont gérée est aussi particulièrement attendu. L’ouvrage, édité par W.W. Norton, devrait être dans les librairies américaines cet automne.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Aude Lasjaunias Après leur victoire au second tour des élections départementales, dimanche 29 mars, l'UMP et ses alliés contrôlent 67 départements. Ils en ravissent 28 à la gauche, un nombre présenté comme historique par la droite. Est-ce réellement le cas ?Lire aussi : Départementales : la liste des départements qui ont basculé après le second tourplutôt vraiSur le papier, la phrase prononcée à l'envi, dimanche, par les ténors de l'UMP sur les plateaux des télévisions est vraie : la bascule est sans précédent. Mais il faut nuancer cette affirmation.Ces élections sont les premières depuis la réforme des collectivités territoriales, qui a introduit plusieurs modifications dans le scrutin : le nombre de cantons a été réduit et les conseillers départementaux, qui étaient auparavant renouvelés par moitié tous les trois ans, sont désormais tous élus en même temps. La durée de leur mandat, à savoir six ans, reste en revanche inchangée. C'est donc la première fois qu'un scrutin départemental se déroule dans tous les cantons en même temps.Regarder la vidéo : Comprendre le scrutin des départementales en 5 minutesMalgré ce changement qui amplifie mécaniquement le nombre de départements qui basculent, le triomphe de la droite est réel. L'UMP et ses alliés peuvent effectivement se targuer d'avoir raflé 28 départements à la majorité – un nombre record.Auparavant, la droite avait réussi à en glaner 13 à la gauche en 1982. Cette dernière lui en avait repris le même nombre en 1998 : #container_1427721578212{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427721578212{ height:500px; } #container_1427721578212 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427721578212 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427721578212 .subtitre{ display:block; }Les bascules politiques des départements, de 1979 à 2015La barre représente le nombre de bascule, les couleurs de quel côté elles s'opèrent(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427721578212", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.france-politique.fr/elections-cantonales/", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#ff3392","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Laurent de Boissieu pour France-politique.fr", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["1979","1982","1985","1988","1992","1994","1998","2001","2004","2008","2011","2015"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" départements", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Passe(nt) à droite", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 3 ], [ "", 13 ], [ "", 9 ], [ "", 1 ], [ "", 7 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 28 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Passe(nt) à gauche", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 8 ], [ "", 2 ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 2 ], [ "", 13 ], [ "", 5 ], [ "", 11 ], [ "", 8 ], [ "", 4 ], [ "", 1 ] ], "color": "#ff3392" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Mais même en comptant deux élections successives (puisque les cantons étaient renouvelés par moitié), on ne trouve aucun mouvement de bascule d'une telle ampleur.Au palmarès des départements qui ont le plus changé de nuance politique sur la période 1979-2015 figurent en première position l'Allier (qui a changé de bord politique en 1982, 1998, 2001, 2008 et 2015) et la Corse-du-Sud (en 1979, 1982, 1985, 2001 et 2004). Sur les 101 départements que compte la France, 57 ont connu au moins une alternance en trente-cinq ans.Aude LasjauniasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Dominique Gallois À la France les satellites militaires de reconnaissance optique, à l’Allemagne les drones de surveillance. Ainsi peut se résumer l’accord dans le secteur de la défense qui sera présenté, mardi 31 mars à Berlin, dans le cadre du conseil des ministres franco-allemand.Après des années d’hésitation, l’Allemagne a décidé de participer, à hauteur de 200 millions d’euros, à la construction du troisième satellite de la composante spatiale optique (CSO), un programme de satellite « espion » lancé par la France en 2010.Cette future constellation est appelée à succéder aux satellites Hélios dans le cadre du programme d’imagerie spatiale et de sécurité Musis. Le début du déploiement de cette constellation est prévu en 2017.Particularité de cet accord, l’Allemagne, bien qu’apportant les deux tiers de l’investissement, aura très peu, voire pas du tout de retombées industrielles, contrairement à ce qui est le cas habituellement dans ce type d’accord européen. Tous les satellites CSO sont fabriqués à Toulouse chez Airbus Defence and Space, Thales Alenia Space fournissant l’optique.La raison est simple : en matière d’observation, les choix technologiques ont été différents. Paris a privilégié l’optique alors que Berlin a développé un système satellitaire utilisant un radar, appelé SAR-Lupe. Les deux pays pourront échanger des capacités et des données fournies par les satellites CSO et SAR-Lupe.Première étude de faisabilitéOutre-Rhin, ce virement de cap vers une solution française a été difficile à négocier avec les industriels qui se sont sentis lésés. Les négociations ont d’ailleurs duré près de dix ans, ayant débuté en 2006.Toutefois, pour rééquilibrer l’accord, Berlin a obtenu d’être le principal acteur industriel dans un autre domaine, celui des drones de surveillance Male (Moyenne altitude longue endurance). Soutenu par trois pays, l’Allemagne, la France et l’Italie, et leurs industriels, Airbus Group, Dassault Aviation et Finmeccanica, ce projet, s’il aboutit, devrait voir le jour à l’horizon 2 025.En juin, à l’occasion du salon aéronautique du Bourget, les trois pays accorderont aux industriels 60 millions d’euros au total (20 millions par pays) pour une première étude de faisabilité. Cela reste un investissement très symbolique, comparé au coût de développement, estimé à plus d’un milliard d’euros. La question de son financement se posera alors.Côté Français, cette perspective n’est pas envisagée dans la loi de programmation militaire (2014-2019). Le livre blanc, qui définit l’évolution des armées, donne la priorité au recueil d’informations par satellites et non aux drones. Tout l’enjeu est de savoir si les Européens peuvent encore combler le retard pris dans les drones de surveillance, marché dominé par les Américains et les Israéliens.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.03.2015 à 16h38 | Samuel Laurent On a compté 278 triangulaires au second tour des élections départementales, un chiffre en très nette hausse : il n'y en avait que 5 lors des cantonales de 2011. Le FN participait à l'immense majorité d'entre elles – dans 273 cas –, dans des scrutins où s'affrontaient le Parti frontiste, l'UMP (ou des formations apparentées) et le PS.Une défaite du FN dans la grande majorité des cas268 à 5 Dans leur grande majorité, ces triangulaires n'ont pas profité au FN : le Parti frontiste en a perdu 268, et gagné seulement 5, dans les Bouches-du-Rhône, la Haute-Marne, la Marne, la Meuse et la Somme. Ces cinq victoires sont acquises en moyenne avec 39,58 % des voix pour le candidat du FN, dans un contexte de participation légèrement plus élevée que la moyenne nationale – autour de 54 %.Dans l'ensemble des cantons où il était présent, le FN obtient des scores moyens lors des triangulaires : 26,68 %, là où l'UMP affiche 35,4 % et le PS 37,5 %.Le Front national souvent troisième214 Triomphant au soir du premier tour, le parti de Marine Le Pen n'a pourtant pas toujours transformé l'essai. On le constate dans les triangulaires : le FN n'arrive en tête (et gagne) on l'a dit, que dans cinq cas, mais il n'est pas forcément bien placé par ailleurs. Il n'est second que dans 54 triangulaires, et se place troisième dans les 214 scrutins restants. #container_1427716622491{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427716622491{ height:500px; } #container_1427716622491 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427716622491 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427716622491 .subtitre{ display:block; }Performance du FN dans les triangulairesSur 273 triangulaires auxquel ses candidats participaient, le Fn est arrivé... (function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427716622491", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["En tête (victoire)","En deuxième position","En troisième position"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" triangulaires", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre d'élections", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 5 ], [ "", 54 ], [ "", 214 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Seul parti à perdre des voix dans l'entre-deux-toursLes triangulaires provoquent-elles un sursaut de participation ? En moyenne, on observe une hausse modérée de la participation de 4,29 % entre premier et second tour lorsque le second est une triangulaire comportant un binôme FN. #container_1427719427673{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427719427673{ height:500px; } #container_1427719427673 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427719427673 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427719427673 .subtitre{ display:block; }Gain de voix moyen entre les deux tours dans le cas d'une triangulaire avec le FN(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427719427673", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Communistes","Divers","Divers droite","Divers gauche","Front de gauche","Front national","Modem","Radicaux de gauche","PS","Union du centre","Union de la droite","UDI","Union de la gauche","UMP","EELV"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Hausse ou baisse du nombre de voix entre deux tours", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 26.1543760752 ], [ "", 19.3516082823 ], [ "", 18.8424498787 ], [ "", 22.0869594599 ], [ "", 8.3818393481 ], [ "", -2.8372409284 ], [ "", 8.0128205128 ], [ "", 33.7299808658 ], [ "", 26.4862259753 ], [ "", 23.7598849748 ], [ "", 20.2808271622 ], [ "", 24.795609168 ], [ "", 22.5923158307 ], [ "", 17.1173130768 ], [ "", 32.1225382932 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Quand ils sont opposés au FN lors de triangulaires, les binômes de gauche sont ceux qui remobilisent le plus leur électorat : 32 % de voix en plus pour les listes écologistes, 33 % pour les radicaux de gauche, 26 % pour le PS. En revanche, le Front de gauche ne peut compter que sur 8 % de voix supplémentaires. Quant à l'UMP, elle ne peut compter que sur 17,12 % de suffrages en plusLe FN est la seule formation qui perd légèrement des voix, en moyenne, entre les deux tours, dans le cas d'une triangulaire : -2,84%. Signe peut-être qu'une partie de son électorat de premier tour, qui veut envoyer un message, ne souhaite pas pour autant le voir emporter les élections.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.03.2015 à 15h15 • Mis à jour le30.03.2015 à 16h44 | Matthieu Goar Le troisième tour s'annonce très compliqué dans l'Essonne, département remporté par la droite dimanche. Dimanche, George Tron, maire de Draveil et élu sur son canton, avait annoncé qu'il briguerait bien la présidence du conseil départemental. Mais certains élus de son propre camp semblaient de plus en plus gênés par la candidature de l'ancien secrétaire d'Etat, dont le renvoi aux assises pour viol et agressions sexuelles doit être examiné, mercredi 2 avril, par la cour de cassation. « Nous aurons suffisamment de talents autour de la table pour trouver un président qui nous représente dignement », avait ainsi déclaré, vendredi 27 mars, sur France bleu François Durovray, maire UMP de Montgeron et candidat sur le canton de Vigneux-sur-Seine.Lundi matin, les quinze binômes de conseillers départementaux de droite se sont réunis pour se départager. Et la candidature de M. Tron a été rejetée par les autres élus de droite lors d'un vote lundi 30 mars. Les élus départementaux de la nouvelle majorité ont préféré apporter leur soutien par 15 voix contre douze à M. Durovray, proche de Nicolas Dupont-Aignan, président du parti Debout la France. M. Durovray devait donc être le candidat UMP à la présidence de l'Essonne lors du vote de l'ensemble des conseillers départementaux, jeudi.« Je n'ai strictement aucune amertume »M. Tron a d'abord semblé accepter sa défaite. « Certains ont sans doute été sensibles à ma situation personnelle », a soupiré auprès de l'AFP l'ancien secrétaire d'Etat de Nicolas Sarkozy, qui va contester mercredi devant la Cour de cassation son renvoi aux assises pour viols sur deux anciennes salariées de sa mairie de Draveil – une affaire qui le poursuit depuis 2011. « Je n'ai strictement aucune amertume, strictement aucun sentiment de revanche » après ce vote, a insisté M. Tron. « Ce que je veux, c'est sortir blanchi de cette affaire. »Lire nos explications : Georges Tron sous la menace d’un procès aux assises« En l'état, je serai candidat jeudi »Mais, contacté par Le Monde dans l'après-midi, M. Tronc a expliqué qu'il réfléchissait à maintenir sa candidature. « Je tiens à garder ma liberté de parole. Et ce n'est pas la voix de Debout la France, c'est-à-dire la voix de l'extrême droite qui va peser au sein de notre majorité. En l'état, je serai candidat, jeudi », déclare l'élu qui devrait faire une déclaration en fin de journée après avoir affiné sa position en contactant des amis.Si le maire de Draveil se lance, la bataille devrait être fratricide à droite. « J'ai dit à Georges Tron qu'il aurait toute sa place dans la nouvelle majorité », avait pour sa part assuré M. Durovray. A propos de la mise en examen de M. Tron, il estime que « le choix ne s'est pas fait là-dessus ».Le PS, qui avait annoncé dimanche qu'il tenterait de faire barrage à l'éventuelle candidature de M. Tron à la présidence du département, ne s'opposera pas à celle de M. Durovray. Le conseil général de l'Essonne était dirigé depuis 2011 par le socialiste Jérôme Guedj, qui devra céder son fauteuil malgré sa réélection dans le canton de Massy.Matthieu GoarJournaliste au Monde Véronique Malécot Alors que la flotte de la Volvo Ocean Race se rapprochait du cap Horn, dans la cinquième étape  du tour du monde à la voile et en équipage, le bateau chinois Dongfeng-Race-Team, skippé par le Français Charles Caudrelier, a cassé son mât, lundi 30 mars, peu après 5 heures (heure française).L'équipage est sain et sauf et se dirige vers Ushuaïa (Argentine), où l'attend son équipe technique. Le bateau devrait y arriver d'ici à vingt-quatre ou trente-six heures, soit mardi après midi heure française. « On allait moins vite. On était vraiment sur la réserve et on naviguait normalement. On était à un ris fractionné [voilure réduite] avec 25-30 nœuds de vent, ce qui tout a fait résonnable. D'un seul coup, bang ! », explique Charles Caudrelier joint par Inmarsat. « J'étais à l'intérieur. J'ai cru que c'était le safran qui avait cassé. Je suis sorti, et même sur le pont ils ne comprenaient pas très bien parce qu'il nous restait encore les voiles. Ils pensaient que c'était la tête de la grand voile qui avait cassé et qui s'était décrochée du mât. En fait non, c'est le mât qui était cassé. Il a cassé très haut », a-t-il ajouté.Le skippeur Charles Caudrelier n'estime pas avoir fait d'erreur, les conditions météorologiques n'avaient rien d'extrêmes : « C'étaient des conditions tout à fait raisonnables, surtout pour ces coins-là. Il n'y avait vraiment pas de quoi s'inquiéter pour le mât. »« Un démâtage heureux »Désormais, deux scénarios s'offrent désormais au skippeur : soit rejoindre Itajai par ses propres moyens et finir dernier de l'étape, soit abandonner et rejoindre le port brésilien au plus vite, réparer et être prêt pour la prochaine étape. « On ne va pas encore abandonner parce qu'on a toujours la solution, comme on l'avait fait avec Groupama de terminer sous gréement de fortune. Ça me paraît quand même compliqué pour être, ensuite à temps, au départ de la prochaine étape.  Mais l'objectif est de gagner deux points. Il y a quand même deux points à prendre entre une place de sixième et un abandon. Mais ça va être difficile. L'option B, c'est d'arriver à ramener le bateau à Itajai le vite possible et être prêt pour la prochaine étape. C'est mon objectif no 1 aujourd'hui. Il faut être à Itajai, prêt, pour regagner des points que l'on a perdus. »Charles Caudrelier estime que les prochains jours vont être durs pour l'équipage, mais note avoir eu de la chance dans son malheur : « On aurait pu casser en plein milieu du Pacifique, dans notre malheur on ne casse pas trop loin de la côte et on peut réagir vite. Il y a des démâtages plus malheureux. »Véronique MalécotJournaliste-cartographe au service Infographie. SuivreAller sur la page de ce journaliste Nicole Vulser Après les « années folles », le coup de frein violent. Le groupe de luxe italien Prada – sans doute l’un des plus créatifs en matière de design – a annoncé, lundi 30 mars, un recul de 28 % de son bénéfice net, à 451 millions d’euros au terme de son exercice annuel, clos fin janvier. Les ventes, elles aussi, affichent une baisse, de 1 %, à 3,55 milliards d’euros.En 2014, la rentabilité opérationnelle du groupe s’est également sérieusement érodée, mais, à 19,8 %, elle reste malgré tout au niveau très enviable.« Détérioration »Il faut se souvenir que, ces dernières années, la marque italienne, cotée en Bourse à Hongkong, avait publié des profits à la progression fulgurante (+ 72 % en 2011, + 45 % en 2012, avec une stabilisation, en 2013, à 627,8 millions d’euros). Les ventes avaient suivi cette même pente vertigineuse (+ 25 % en 2011, + 29 % en 2012 et + 9 % en 2013, à 3,58 milliards d’euros).Lire aussi :Le luxe reste extrêmement rentableMais alors que Prada semblait absolument imperméable à la crise et au ralentissement très violent de la demande en Chine, qui a déjà touché de plein fouet, depuis quelques années, la quasi-totalité de ses concurrents, le groupe italien en fait à son tour l’expérience.Lire aussi :Chanel va baisser ses prix en ChineLa direction du groupe a fait état, lundi, « d’une détérioration des ventes » en Asie-Pacifique – une région qui représente un gros tiers du chiffre d’affaires – au cours du second semestre. Elles s’y sont contractées de 5,5 % (– 6,5 % à taux de change constants), en raison, notamment, des événements de Hongkong et de Macau et du calendrier du Nouvel An Chinois, situé cette année en janvier.Lire aussi :« Révolution des parapluies » contre PékinEn revanche, le Japon affiche un beau rebond (+ 7,7 % à taux de change courants), comme le marché américain (+ 7,7 %), alors que les ventes en Europe, toujours touchées par la réduction du flot de touristes et la faiblesse de la demande domestique, ont légèrement baissé de 1 %. Toutefois, le dernier trimestre s’est avéré meilleur et « a permis un retour à la croissance » sur le Vieux Contient.Inventer un nouveau modèleLe groupe, codirigé par Miuccia Prada, la styliste, et son mari, Patrizio Bertelli, PDG, a bien été obligé de considérer que « 2014 est une année de transition ». Prada réalise désormais 83 % de ses ventes grâce à sa marque éponyme (qui affiche une baisse de 1,5 % de son chiffre d’affaires), le reste revenant aux trois filiales qui ont annoncé, elles, une hausse de leurs ventes, Miu Miu, Church’s et Car Shoe.Pour surfer sur la crise, Prada a multiplié, à une cadence effrénée, les ouvertures de magasins dans le monde entier (aujourd’hui, il en détient 594). Tout en poursuivant une forte hausse des prix de ses produits.Comme bon nombre de ses confrères, cette double recette ne suffit plus. M. Bertelli doit donc inventer un nouveau modèle de développement, plus pérenne, pour séduire la Bourse.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.03.2015 à 12h46 • Mis à jour le30.03.2015 à 15h24 | William AudureauLes quatre lettres de sang dégoulinent à l'écran. « Mort », tance Bloodborne, le jeu de rôle gothique et macabre sorti mercredi 25 mars. Avec ses joueurs présents sous forme de spectres, ses indices disséminés dans des stèles au sol et son cimetière qui sert de point d'accès au reste du monde, il est l'aboutissement d'une tendance commencée il y a quelques années, avec la fin de la période Wii : le grand retour à la mode de la mort dans les jeux vidéo.En 2010, Super Meat Boy imagine des trésors de sadisme moyenâgeux pour trucider le joueur, petit bout de viande juteux. Sorti en 2013, Rogue Legacy, un jeu de plate-forme à la difficulté impitoyable, introduit un système dans lequel le héros médiéval incarné par l'utilisateur passe définitivement de vie à trépas, remplacé à chaque nouvelle partie par son descendant direct. Quant au récent Bloodborne, il a été précédé par Dark Souls et Demon's Souls, jeux de rôle teintés de dark fantasy invitant immanquablement le joueur à mourir. Non pas définitivement, en vrai ; mais des centaines de fois, à l'écran.Dans le monde du jeu vidéo, cette approche impitoyable est symptomatique d'un média dans lequel la Faucheuse n'est pas synonyme de deuil et de détresse, mais bien plus sournoisement, de fonction ludique et de rigolard recommencement.La mort potache« La mort dans les jeux vidéo est diamétralement opposée à la mort métaphysique », résume d'emblée Mathieu Triclot, l'auteur de Philosophie du jeu vidéo. Elle est un accessoire dont s'amusent depuis longtemps les créateurs : preux chevalier qui explose en un tas d'os façon dessin animé dans Super Ghouls and Ghosts, vers de terre de combat qui laissent derrière eux une tombe dans Worms, ou traces de sang violettes qui dégoulinent et recouvrent l'écran dans Zombies Ate my Neighbors.Même dans le polémique Mortal Kombat, premier à introduire des « mises à mort » bien inquiétantes sur le papier, elles prennent la forme de gags visuels aussi sanglants que potaches, hommage à une longue tradition d'humour gore dont le cinéma bis se régale depuis des décennies. Et quand un jeu propose d'incarner la Faucheuse elle-même, comme le jeu d'aventure Grim Fandango à la fin des années 1990, c'est de manière décalée et spirituelle.Bref : manette en main, la mort irrite, ralentit ou amuse, mais ne fait pas peur. « Le personnage de jeu vidéo est increvable, au sens littéral : il a beau essayer, tout tenter, il ne peut pas crever, il ressuscite toujours », pointe le maître de conférence en philosophie.Le trépas, un modèle économiqueSi la Camarde virtuelle est à la fois si présente et si légère, c'est qu'elle est surtout liée à son modèle économique initial : lorsque les premiers jeux prenaient la forme de machines à sous, c'est au nombre de parties que se rémunéraient les gérants de salle d'arcade. Inimaginable de laisser un joueur passer une journée entière sur une borne d'arcade avec une seule pièce de 2 francs : il fallait le faire échouer rapidement, et recommencer encore, pour l'inviter à dépenser plus. Plus qu'une facétie de créateur, faire mourir le joueur était un impératif industriel… vital.« La mort permet de formuler de nouvelles hypothèses de jeu »C'est ainsi que sont apparues les « vies », inspirées des « extra balls » du flipper, envers du « game over » qui guette chaque partie. Dès le départ, la mort est purement fonctionnelle, et sa représentation, très abstraite : explosion, personnage qui tombe à terre, ou se ratatine, davantage que réaliste.« Le principe est de mourir pour revivre, c'est un cycle infini », observe Mathieu Triclot. Pour le concepteur, la mort devient dès lors un élément de la syntaxe du jeu. « Ce qui permet de créer de l'amusement, analyse Antonin Congy, enseignant en game design à l'Isart à Paris, c'est l'incertitude, la contingence sémiotique – que faut-il faire ? – ou la contingence performative – vais-je y arriver ? Ce qui est intéressant dans les meilleurs cas, comme Dark Souls, c'est que la mort n'est jamais une sanction injuste ou arbitraire. Elle permet de formuler de nouvelles hypothèses de jeu, de nouvelles stratégies, et de les expérimenter. » Sanction sans retourCette grammaire ludique a donné naissance à l'expression « die & retry » (« meurs et retente »), qui caractérise, avec un léger soupçon d'agacement, les jeux dont la progression est basée sur l'échec et la répétition – sans que jamais le deuil, le regret, l'absence ou la douleur y soit associés, ni même la seule sensation de l'irréversibilité. Diablo II, en 1996, a pourtant lancé une petite révolution en démocratisant le concept de « permadeath », de mort permanente. L'idée ? Dans le mode de difficulté extrême, le joueur perd définitivement le personnage qu'il a créé si celui-ci trépasse. « Le niveau de stress est alors beaucoup plus important, la partie gagne en intensité, et peut même paradoxalement amener le joueur à jouer moins bien », souligne Antonin Congy.L'idée est notamment répandue dans les jeux de stratégie au tour par tour, comme Fire Emblem, où la mort d'un personnage est définitive. « Mais le dispositif ludique permet de la contourner, nuance Mathieu Triclot. Qui n'a pas éteint sa console et relancé une partie plutôt que de laisser mourir un de ses personnages fétiches ? »Aeris, le trépas le plus célèbreParfois, pourtant, la mort est inévitable. D'une manière générale, quand il est question de disparition dans un jeu vidéo, c'est à travers celle d'un personnage secondaire, souvent par une scène cinématographique ; tandis que certaines aventures chorales inspirées des séries télé, comme Heavy Rain ou The Walking Dead, proposent différentes branches narratives dans lesquelles certains héros peuvent périr, en fonction des choix du joueur. Mais comme le relève Antonin Congy, « la mort est alors toujours la mort d'un autre ». « RIP NPC », pourrait-on lire sur les tombes virtuelles – « repose en paix, personnage non jouable ». Rares sont les cas où la disparition d'un personnage frappe le joueur à la fois au cœur et à la manette – deuil d'un personnage de fiction d'un côté, deuil de possibilités ludiques de l'autre. C'est toutefois le cas pour Aeris, un des deux personnages féminins de Final Fantasy VII (1997). Sa disparition reste de loin le trépas le plus célèbre de l'histoire du jeu vidéo, notamment parce que l'héroïne avait dans les combats un rôle bien particulier. « C'était la soigneuse dans le groupe, celle qui maintenait les autres en vie, et le scénario l'enlève. Ses fonctions narratives, symboliques et ludiquent constituaient une pelote, c'était très fort », analyse Mathieu Triclot.Aux frontières du jeu vidéoDepuis, plusieurs projets expérimentaux ou ambitieux ont tenté d'interroger les limites du média. Dans Lose/Lose (2009), si le joueur perd, le jeu efface un des fichiers de son ordinateur. Passage, un jeu indépendant de 2007 présenté par son auteur comme une vanité, permet de vivre la vie d'un personnage virtuel en cinq minutes, de sa naissance à son trépas. Le jeu de rôle Winter Voices, en 2010, se veut même la métaphore du deuil.Les jeux vidéo à grand budget ne sont pas en reste. Nier (2009) permet de sauver un personnage de la mort contre l'effacement de sa sauvegarde – au bout d'une cinquantaine d'heures de jeu. Lost Odyssey (2007) amène le joueur à prendre part à un rite funéraire solennel. Tandis qu'Epic Mickey (2010) campe une sorte de monde de l'au-delà amer et mélancolique, réservé aux personnages oubliés de Disney.Plus récemment, le studio Robot Loves Kitty a dévoilé Upsilon Circuit, un projet de jeu expérimental auquel le joueur ne peut prendre part qu'une seule fois dans sa vie. Sa cocréatrice, Alix Stolzer, explique la genèse du projet au Monde.fr :« L'idée nous est venue en regardant des gens jouer comme des casse-cous à des jeux où la mort est permanente. Si c'était votre unique vie, oublieriez-vous vraiment de vous soigner pour courir vers un cyclope de trois fois votre taille avec un stylo à la main ? (…) Nous n'avions pas vraiment prévu d'en faire une expérience, mais je me dis qu'à de nombreux égards nous sommes en train de repousser une limite et cela va probablement nous en apprendre beaucoup sur l'homme et les jeux vidéo. »Et si la mort, fonction ludique et tarte à la crème narrative, était tout simplement le grand autre du jeu vidéo : son point d'inversion, son inaccessible, son envers absolu ? Comme le relève encore Mathieu Triclot, le virtuel est un art du présent, pas du passé. Contrairement au cinéma ou à la photographie, il ne fige pas un moment et des visages.Pour beaucoup, le seul lointain ersatz de deuil que puissent connaître les joueurs tient à la tragédie d'une sauvegarde corrompue, synonyme de partie définitivement perdue, et à ses cinq phases : d'abord l'incrédulité, la colère, le refus, la résilience, puis la nouvelle partie. On a les petits drames qu'on peut. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444463', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });William AudureauJournaliste au Monde 30.03.2015 à 12h12 • Mis à jour le30.03.2015 à 12h43 Tiger Woods, qui fut numéro 1 mondial pendant six cent vingt-trois semaines cumulées, est sorti du top 100 pour la première fois depuis octobre 1996. Il est passé de la 96e à la 104e place dans le nouveau classement mondial, publié lundi 30 mars.>> Lire : Tiger Woods, la crise de la quarantaineL'Américain âgé de 39 ans, bardé de 14 titres en Grand Chelem, n'avait plus jamais quitté le club des cent premiers mondiaux depuis qu'il y était entré, en octobre 1996, après sa première victoire chez les professionnels, à Las Vegas. Il était alors âgé de 20 ans et à l'aube d'une carrière exceptionnelle.Douleurs au dosLa dernière fois que Woods a occupé le fauteuil de numéro 1 mondial remonte à mai 2014. Depuis, des douleurs récurrentes au dos, qui ont sapé l'efficacité de son swing, ont fait dérailler sa carrière. En janvier, Woods avait rapporté à l'Open de Phoenix une carte de 82, la pire de sa carrière professionnelle, commencée pendant l'été 1996. Il n'avait même pas pu passer le cut dans ce tournoi, à l'issue duquel il avait été éjecté du top 50 pour la première fois depuis plus de trois ans.Une énième douleur au dos l'a contraint au forfait pendant le premier tour de l'Open de Torrey Pines, au début de février. Il avait ensuite déclaré qu'il faisait une pause et qu'il ne reviendrait sur le green que quand il aurait retrouvé son jeu. 30.03.2015 à 11h24 • Mis à jour le30.03.2015 à 12h10 Le groupe britannique Kingfisher, numéro un européen des magasins de bricolage et déjà propriétaire de Castorama et de Brico Dépôt en France, a annoncé, lundi 30 mars, l’échec de son projet de rachat de Mr Bricolage.L’opération, d’un montant de 275 millions d’euros, n’a pu obtenir à temps les autorisations nécessaires des autorités de la concurrence et, surtout, elle était contestée par l’ANPF, un réseau de franchisés, qui est le premier actionnaire de Mr Bricolage.La majorité du conseil d’administration du groupe français avait exprimé, la semaine dernière, des réserves sur les cessions proposées par Kingfisher à l’Autorité de la concurrence. Selon une source au sein de l’un des deux groupes, cette denière – elle n’a pas officiellement rendu son verdict définitif – aurait exigé un certain nombre de « remèdes » pour limiter la domination du nouveau groupe, dont la vente de magasins.Une soixantaine auraient dû être vendus, concernant surtout les franchisés. Or sur les 797 magasins que compte Mr Bricolage en France, seuls 82 sont dits « intégrés », c’est-à-dire qu’ils appartiennent à la société, le reste étant exploité par des petits patrons qui adhèrent au groupe pour bénéficier de ses avantages.Jeudi 26 mars, Kingfisher avait fait savoir que « sans l’accord de Mr. Bricolage (…), il ne pouvait pas y avoir de feu vert des autorités de la concurrence à la finalisation de l’opération. » Vendredi, l’ANPF a en outre refusé toute prolongation des discussions au-delà du 31 mars.Lire aussi :Mr Bricolage sur le point de renoncer à se marier avec KingfisherDans son communiqué de lundi, le numéro un européen du bricolage et de l’aménagement intérieur annonce qu’« en conséquence la transaction ne sera pas menée à bien » et il redit envisager « toutes les options. » 28.03.2015 à 15h03 • Mis à jour le28.03.2015 à 15h52 La ville syrienne d'Idleb, située au nord-ouest du pays, est tombée samedi 28 mars aux mains de la branche locale d'Al-Qaida et de ses alliés, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Idleb devient ainsi la deuxième capitale provinciale, après Rakka, à échapper au contrôle du régime depuis le début du conflit, il y a quatre ans.Depuis le début de leur offensive mardi, le Front Al-Nosra – branche d'Al-Qaida en Syrie –, appuyé par Ahrar Al-Cham et d'autres groupes islamistes, avaient pris une vingtaine de barrages et de positions de l'armée syrienne et des milices loyalistes dans les environs de la ville, les forçant à se replier.Au cinquième jour des combats qui ont fait plus de 130 morts, Al-Nosra a annoncé sur Twitter la « libération » de la ville. Le groupe islamiste a mis en ligne des photos de combattants devant le gouvernorat d'Idleb, le siège régional de la police militaire, la mairie et la prison.150 raids aériens de l'armée« Il y a un groupe de soldats qui se battent encore dans le périmètre de sécurité de la ville, mais ils ne peuvent pas renverser la situation », a assuré Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, ONG basée en Grande-Bretagne et qui s'appuie sur un réseau de sources en Syrie. Selon lui, la rapide conquête de la ville, malgré 150 raids aériens de l'armée pendant quatre jours, s'explique par le fait que « près de 2 000 rebelles ont attaqué de tous les côtés, avec 40 transports de troupes ».En outre, il semble que le régime avait anticipé une défaite. « Il y a deux semaines, il avait commencé à transférer les bureaux administratifs d'Idleb vers Jisr Al-Choughour », une des deux dernières villes sous son contrôle dans la province d'Idleb, a-t-il dit.Frontalière de la Turquie, la province d'Idleb est en grande partie sous le contrôle du Front Al-Nosra. A l'instar de son rival djihadiste, le groupe Etat islamique (EI), qui a proclamé son « califat » à cheval sur la Syrie et l'Irak, Al-Nosra entend fonder son propre « émirat » en Syrie, selon des analystes. Dans la province, le régime ne contrôle plus désormais que les villes de Jisr Al-Choughour et Ariha, quelques petites localités, l'aéroport militaire d'Abou Douhour, ainsi que cinq bases militaires.Voir la vidéo : Comprendre ces huit guerres qui déchirent la Syrielmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2jhjv5"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2jhjv5", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });}); Yves Eudes Le piratage massif de dizaines de millions de comptes clients, dont fut victime la grande chaîne de magasin américaine Target fin 2013, continue à lui coûter cher. Target vient d’être condamnée par un juge du Minnesota à verser jusqu’à 10 millions de dollars à ses clients ayant subi un préjudice direct à la suite du vol de leurs données personnelles – à condition qu’ils puissent le prouver. Individuellement, chaque victime pourra toucher au maximum 10 000 dollars.Les pirates avaient réussi à utiliser frauduleusement de nombreux numéros de cartes bancaires volés dans les serveurs de Target, mais les clients lésés furent en général remboursés par les banques. Target avait dû leur payer les frais de surveillance des mouvements suspects sur les comptes piratés, et de mise en place de mesures techniques contre l’usurpation d’identité.Cette fois, le juge a également ordonné à Target de renforcer la sécurité de ses systèmes informatiques et de mieux former ses personnels.Comme toujours, les premiers bénéficiaires de cette action en justice collective seront les avocats, qui pourraient toucher des honoraires atteignant 6,75 millions de dollars.Yves EudesGrand reporterSuivreAller sur la page de ce journaliste Adrien Pécout Le rugby est un sport de déménageurs. Aujourd’hui, ce lieu commun vaut aussi bien pour la carrure herculéenne de joueurs que pour la propension des clubs à délocaliser certains de leurs matchs. Hôte de Toulouse, samedi 28 mars après-midi (à partir de 16 h 35), Toulon a choisi d’organiser ce choc au stade Vélodrome de Marseille. Et non pas dans sa traditionnelle enceinte varoise, au stade Mayol, à une soixantaine de kilomètres de là. Ce choc constituera la treizième délocalisation de la saison en vingt-et-une journées de championnat de France.A chaque fois, toujours la même logique : le temps d’un match, les clubs de rugby délaissent leurs stades traditionnels pour des enceintes qui promettent des affluences supérieures. En quête d’expansion, le rugby français se sent désormais trop à l’étroit dans ses propres stades et préfère plutôt investir ponctuellement des installations plus imposantes et en général dédiées au football. L’an passé, ce phénomène avait permis au Top 14 d’enregistrer une affluence moyenne de 13 000 spectateurs en saison régulière (contre 21 000 pour les footballeurs de Ligue 1).Champion de France en titre et actuel leader, Toulon avait « reçu » Clermont à l’Allianz Riviera de Nice, en novembre dernier. En mars, le Racing Métro 92 avait même déserté l’Ile-de-France pour « accueillir » Grenoble au stade Océane, nouveau stade du Havre. Et en tout début de saison, les Castrais avaient ouvert leur saison face au Stade français devant les estivants de passage à Béziers, au stade de la Méditerranée. Quant à l’Union Bordeaux-Bègles (UBB), elle migre de façon quasi systématique au stade Chaban-Delmas (Bordeaux) les soirs de match, loin des tribunes d’André-Moga (Bègles).Mourad Boudjellal, l’entreprenant président du Rugby club toulonnais (RCT), a une explication à cette bougeotte : « Quand on délocalise un match, on cherche d’abord à augmenter les recettes de billetterie. Et ceux qui vous diront le contraire sont des menteurs ! » Les chiffres parlent d’eux-mêmes. A Toulon, Mayol a une capacité de 15 000 spectateurs. Samedi, fraîchement rénové, le Vélodrome permettra au club varois d’en drainer plus de 63 000 à Marseille. Soit un nouveau record pour ce stade qui abrite tous les matchs des footballeurs de l’OM. Et tant pis si ce même record (62 832 spectateurs lors du match de football Marseille-Lyon, le 15 mars) risque de sauter dès le 5 avril pour un nouveau match de football, avec la venue du Paris-Saint-Germain.« Attirer un nouveau public »Pour Laurent Marti, président de l’UBB, outre l’augmentation des recettes de billetterie (30 000-40 000 euros pour un match à Bègles, contre 300 000 à Bordeaux), le second intérêt de ces « déloc’ » consiste ainsi à « attirer un nouveau public qui ne venait pas jusque-là à des matchs de rugby. » Au mois de novembre, l’UBB perdait face à Toulouse (20-21) devant 33 099 spectateurs. De quoi rendre jaloux - mis à part le score final - les footballeurs des Girondins de Bordeaux. Là encore, le calcul est vite : repaire habituel des footballeurs des Girondins de Bordeaux, le stade Chaban-Delmas et ses 34 000 places offrent davantage de possibilités que le vétuste André-Moga (9 000 places dont seulement 4 000 assises).« « Une délocalisation, ça permet de se sonder, de voir où l’on en est, estime Mourad Boudjellal. En tout cas, ce type de match contient toujours une prise de risque. » Plus le club se délocalise loin, plus ce risque existe. Au Havre, le Racing Métro 92 a ainsi affronté Grenoble dans un stade Océane clairsemé. Ce jour-là, la Ligue nationale de rugby (LNR) recensait à peine 13 476 spectateurs sur 25 000 possibles. Et que dire alors de Perpignan ? En fin de saison dernière, les Catalans avaient joué dans un stade olympique de Barcelone aux trois-quarts vides.En 2013-2014, vingt matchs délocalisés ont rythmé la saison précédente (Bordeaux-Bègles étant à l’origine de la majorité d’entre eux). Trop galvaudées, trop banalisées, les délocalisations ? En septembre 1998, le Stade français se démarquait pourtant par sa singularité lorsqu’il avait lancé cette tendance. A l’époque, au lieu de se contenter des travées de Jean-Bouin, le club parisien défie Castres au Parc des Princes. Malgré les sièges vides, Le Monde considère alors le « pari »comme « gagné » pour Max Guazzini, homme de radio alors président du Stade français : 18 000 spectateurs se déplacent dans cette enceinte à même d’en contenir près de 45 000 lorsque le PSG s’y produit.« Je rêve d’un match aux Etats-Unis »Le dirigeant stadiste visera ensuite plus haut. Au Stade de France, en octobre 2005, son club assommera le record d’affluence pour un simple match de championnat de France : 79 502 spectateurs assistent à la victoire parisienne (29-15) sur le Stade toulousain. Le succès donnera ensuite des idées à de nombreux dirigeants. Au point de démultiplier, ces dernières années, les délocalisations ponctuelles : Bourgoin-Jallieu au stade Gerland de Lyon ; le Stade toulousain au Stadium des footballeurs ; Toulon au Vélodrome, donc ; ou encore, Biarritz et Bayonne à Saint-Sébastien, et Perpignan au stade olympique de Barcelone, en Espagne...Ce week-end, Toulon-Toulouse constituera déjà le deuxième de la saison pour les Toulonnais. « En championnat, ça me semble suffisant, estime Mourad Boudjellal. Parce qu’aujourd’hui, peu d’équipes du Top 14 ont suffisamment d’attractivité pour attirer 60 000 personnes au stade : il y a Toulouse, Clermont et nous, mais bon, on ne va quand même pas jouer contre nous-mêmes... » A l’avenir, le président toulonnais aurait également un projet plus lointain : « Je rêve d’organiser un jour un match du championnat de France aux Etats-Unis, que ce soit à New York, Miami, San Francisco, Los Angeles, je ne sais pas encore... »Ce projet ne se ferait pas avant « trois saisons » et nécessiterait l’aval préalable de la LNR et de son président Paul Goze, qui en aurait déjà été informé. D’ici là, la Fédération française de rugby espère avoir commencé le chantier de son Grand Stade, dont on attend la livraison à l’horizon 2020. Prévu à Ris-Orangis (Essonne), l’enceinte devrait afficher une capacité d’« environ 80 000 spectateurs ». Soit la même que celle du Stade de France, mais uniquement pour des matchs de rugby. Et donc, qui sait, pour de nouvelles délocalisations...Adrien PécoutJournaliste au Monde 28.03.2015 à 11h43 • Mis à jour le28.03.2015 à 15h37 | Morgane TualIls sont une bonne quinzaine, sous le soleil de mars, à arpenter le parc des Tuileries, à Paris, le nez collé sur leur smartphone. « On droppe les clés au fur et à mesure et on y va ! » Par petits groupes de quatre ou cinq, ils avancent d'un pas décidé, sans regarder devant eux, s'arrêtent au bout de quelques mètres, tapotent sur leur téléphone, l'air concentré, avant de repartir. « Arnaud, pose ton R8 ! » Les promeneurs, interloqués, les regardent d'un drôle d'œil.Ce petit manège, c'est celui d'Ingress. Un jeu sur mobile massivement multijoueur qui prend appui sur le monde réel grâce à la géolocalisation. Dans ce « real world game » développé par une filiale de Google, 10 millions de joueurs, répartis dans deux équipes, s'affrontent dans une lutte territoriale mondiale commencée en novembre 2012. Samedi 28 mars, 3 500 joueurs européens ont prévu de se réunir à Hanovre, en Allemagne, pour un événement spécial qui se déroulera simultanément dans une douzaine de villes comme Kyoto (au Japon), Reykjavik (en Islande), Lima (au Pérou) ou encore Denver (dans le Colorado). Certains membres du groupe venus jouer aux Tuileries en feront partie, loin d'être effrayés par les huit heures de trajet qui s'annoncent. Un univers inquiétantLe jeu, disponible sur Android ou iOS, consiste à se déplacer, physiquement, d'un endroit à un autre. Objectif : conquérir, grâce à quelques manipulations, du territoire, qu'il faudra défendre face aux attaques de l'équipe adverse. Si le concept se résume assez rapidement, tout un univers a été inventé pour donner de la profondeur à ce jeu de géolocalisation. Sa présentation officielle plonge immédiatement le joueur dans une atmosphère inquiétante :« Une mystérieuse source d'énergie a été découverte et se répand dans le monde. L'origine et l'objectif de cette force sont inconnus, mais certains chercheurs pensent qu'elle influence notre façon de penser. Nous devons la contrôler ou c'est elle qui nous contrôlera. »A partir de là, deux choix s'offrent à vous : vous pouvez rejoindre la faction des « résistants » (les bleus), qui considèrent cette source d'énergie comme maléfique, ou celle des « éclairés » (les verts), qui veulent l'exploiter pour faire avancer l'humanité. Chaque équipe doit alors tout faire pour étendre son influence. Comment ? En reliant des « portails » entre eux, afin de créer des champs d'influence.« On est en train de se faire toutes les statues autour du bassin »Ces portails virtuels existent un peu partout dans le monde réel. Ils peuvent prendre la forme d'une statue, d'une fontaine, d'un bâtiment… La pyramide du Louvre en est un, tout comme le Taj Mahal ou le temple d'Abou Simbel. Mais aussi, sans doute, le monument aux morts de votre village, la sculpture bizarre qui orne le rond-point que vous prenez tous les jours, le calvaire qui trône au croisement de la rue. Il en existe plus de 3 millions à travers le monde. A elle seule, Paris en compte plusieurs milliers.Au parc des Tuileries, on en trouve plus d'une centaine. C'est pour eux que Claire, Yves, David, Arnaud, Véronique et une dizaine d'autres de l'équipe bleue se sont donnés rendez-vous ce mardi, à l'heure de la pause déjeuner. Objectif : « casser » les portails verts et se les approprier, afin qu'ils deviennent bleus. « On est en train de se faire toutes les statues autour du bassin », explique Arnaud, 35 ans.Consultant dans une société de services en informatique, il est venu jouer pendant sa pause déjeuner, sans quitter son costume, sa chemise à carreaux et ses belles chaussures. En coordination avec les autres, il s'approche de chaque portail, le renforce avec quelques tapotements, avant de passer au suivant. « On tourne le plus vite possible autour du bassin, jusqu'à ce qu'un vert vienne tout casser. Ça ne devrait pas tarder », prévient-il.« J'aime ce côté social »S'il est possible de jouer seul à Ingress, le jeu prend une tout autre dimension à plusieurs. Il est plus facile de casser des portails en menant des attaques coordonnées, mais surtout, il est possible de créer des « P8 », les portails les plus puissants et résistants du jeu, ce qui est infaisable pour un joueur solitaire. Jouer en équipe permet aussi de créer un maximum de champs en un temps record. Ce côté social est ce qui motive la plupart des joueurs rencontrés ce mardi aux Tuileries. Comme Véronique, une chargée de communication de 41 ans :« On a créé un bon groupe, on est devenus copains. Et plus si affinités ! On a vu des couples naître… J'ai rencontré des gens fabuleux que je n'aurais jamais croisés autrement, comme ce bibliothécaire de 60 ans. Ou ces gamins de 16 ans, très actifs quand il n'y a pas école. On les surnomme la team Minipouces. »Ce petit bout de femme à la longue chevelure brune a apporté, comme souvent, une bouteille de champagne et une série de gobelets. La plupart des membres du groupe se connaissent déjà, on rigole, on se tape la bise, les blagues fusent – souvent incompréhensibles pour les non-initiés. « J'aime ce côté social », enchérit Claire, 35 ans, responsable comptable. « Quand je vais dans une ville et que je ne connais personne, je rencontre des gens. Il suffit que je leur dise que j'arrive ! »2 000 kilomètres à pied en un anEn voyage, Ingress leur est aussi indispensable qu'un bon vieux guide écorné. « Ça permet de découvrir des lieux hors des grandes artères touristiques », explique cet informaticien de 30 ans qui, dans le jeu, se fait appeler Mirrdhyn. « On découvre des fontaines cachées dans de petites ruelles, du street art… A Melbourne, je suis même tombé sur une statue de Kylie Minogue affreuse ! » Quid du coût exorbitant d'une connexion Internet à l'étranger ? « Avant de partir, je regarde les sites des opérateurs locaux pour comparer les offres. En arrivant, j'achète une carte prépayée. »Autre qualité du jeu vantée par ses adeptes : sa dimension sportive. Yves, ingénieur en informatique de 56 ans, joue entre 3 et 4 heures par jour et parcourt quotidiennement 4 à 8 kilomètres, « avec une pointe le samedi à 22 kilomètres », tient-il à préciser. En un an, il a parcouru, à pied, pas moins de 2 000 kilomètres. De quoi se faire les mollets et entretenir la forme. Intégrer une communauté de joueurs n'est pas bien compliqué : dès votre inscription, vous êtes invités, via le chat interne du jeu, à rejoindre le groupe Google Plus de votre faction locale. C'est là que sont organisés grands et petits rassemblements. Il n'est pas rare que les débutants, surnommés les « padawan » en référence aux apprentis Jedi de Star Wars, soient pris en main par un joueur plus expérimenté, qui prendra le temps, sur le terrain, de leur expliquer les subtilités du jeu – pas toujours évidentes. Une coutume sympathique, mais pas totalement désintéressée : l'objectif est de « recruter », comme ils disent, afin de faire avancer la cause de l'équipe.« Leur style de jeu était trop intensif pour moi »Car pour certains, Ingress est une affaire sérieuse. Trop, selon certains joueurs comme Claire, qui en a fait les frais :« Au début, j'étais verte, car j'avais été recrutée par des amis verts. Mais le style de jeu de cette équipe était trop intensif pour moi, je n'arrivais pas à gérer. Ils me donnaient des ordres. Un jour, alors que je rentrais chez moi à métro, ils ont repéré des bleus très actifs sur mon chemin. Ils m'ont dit de descendre du métro et d'aller casser. J'ai finalement décidé de passer chez les bleus. Suite à ça, certains verts ont refusé de m'adresser la parole. »Ingress a tendance à rendre ses joueurs accros. « Je suis stupéfait du nombre de personnes qui se sont fait tatouer des symboles d'Ingress sur le corps », confie John Hanke, PDG de Niantic Labs, la filiale de Google à l'origine du jeu. « Des joueurs ont loué des avions, des hélicoptères et des bateaux pour atteindre des portails reculés dans des zones exotiques, de la Sibérie à l'Alaska en passant par l'Antarctique. Nous avons conçu Ingress pour motiver les joueurs à bouger et à explorer, mais ce qu'ils en ont fait est allé bien plus loin que ce que nous attendions. » L'idée d'Ingress a germé à l'époque où il travaillait sur Google Earth et Google Maps :« Je rêvais d'un jeu qui puisse me faire sortir de mon bureau. (...) Et, en tant que père, qui me donne une excuse pour jouer avec mes enfants au parc ou partir en balade avec eux. C'est ce rêve, combiné avec Google Maps et une dose de fiction inspirée par la série “Lost”, qui a mené à “Ingress”. »Avec 127 millions de kilomètres parcourus et 178 millions de portails visités, le pari est réussi. « Ça fait chaud au cœur de voir des gens en Israël et en Egypte jouer dans la même équipe. Des gens en Chine, en Corée et au Japon coopèrent tous ensemble », poursuit John Hanke.Partenariats commerciaux« Nous ne vendons pas et ne partageons pas les données des joueurs »Un déluge de bons sentiments qui ne doit pourtant pas faire oublier la réalité économique du jeu. L'application est gratuite, ne propose aucune option payante ni la moindre publicité. Alors comment Niantic Labs gagne-t-il de l'argent avec Ingress ? Tout d'abord, promet John Hanke, « nous ne vendons pas et ne partageons pas les données des joueurs hors de Niantic Labs. Et nous ne les utilisons pas dans d'autres projets de Google ».En revanche, Niantic noue des partenariats commerciaux avec des marques un peu partout à travers le monde. En décembre, plus de 20 000 agences Axa sont par exemple devenues des portails, et un bouclier Axa très puissant, permettant de protéger des portails, a été intégré dans le jeu. L'entreprise de location de voitures Zipcar offre des réductions tarifaires aux « agents » Ingress ainsi que des items virtuels. Le groupe Unibail-Rodamco a, de son côté, déployé des portails dans ses 18 centres commerciaux, parmi lesquels le Forum des Halles ou encore Parly 2. De plus, Ingress s'intègre parfaitement au système économique de Google : il faut disposer d'un compte Google pour s'inscrire et les joueurs échangent sur Google Plus, le réseau social que l'entreprise tente, avec difficulté, de populariser depuis 2011. Jusqu'à récemment, le jeu n'était disponible que pour les téléphones équipés d'Android, le système d'exploitation de Google. Mais depuis juillet 2014, il existe également sur iOS, ce qui a considérablement augmenté le nombre de joueurs. Aujourd'hui, à défaut d'utiliser les Google Glass – dont l'avenir est flou –, Niantic planche sur une adaptation du jeu pour montres connectées, qui « arrivera très vite », promet John Hanke.« Hier, il était dans le Morbihan, juste pour casser un de mes portails »En attendant, les joueurs des Tuileries se contentent de leurs traditionnels smartphones, malgré le soleil qui complique la lecture sur écran. La pause déjeuner est bien entamée, le bouchon du champagne apporté par Véronique saute. Les petits groupes continuent leur besogne, la zone est désormais totalement bleue. Aucun vert n'a, jusqu'ici, fait son apparition. Pas même Yoyo75, « un des gros casseurs de Paris », explique Gilles, 27 ans, surnommé « l'annuaire » par ses camarades, tant son érudition est grande lorsqu'il s'agit d'Ingress. « Mais heureusement, il n'est pas à Paris. Hier, il était à Orléans, mais aussi dans le Morbihan, juste pour casser un de mes portails ! Sachant que pour y arriver, il a dû prendre un canoë. » « On se fait attaquer ! »Soudain, tout autour du bassin, les joueurs s'agitent, et on entend, ici et là, des exclamations : « Yoyo, c'est Yoyo ! » « Ah ben il est là ! », confirme Gilles, les yeux rivés sur son téléphone, « on se fait attaquer ! ». En relevant la tête, on aperçoit l'agent vert redouté qui se dirige, d'un pas sûr, vers les joueurs bleus, mais surtout vers leurs portails. Grand et élégant dans son long manteau, ce trentenaire, précédé par sa réputation, aime entretenir le mystère qui l'entoure. « C'est quand même un affrontement. Tout dépend de la façon dont tu joues : en mode guerrier ou amical. »D'où vient-il ? Etait-il au travail, a-t-il interrompu son activité pour venir casser les portails bleus ? « Dès qu'il voit un P8, il vient le casser ! », assure un bleu. Lui esquive les questions en souriant. « Je n'étais pas très loin », répond-il, laconique. Etait-il vraiment dans le Morbihan et à Orléans la veille ? A-t-il vraiment pris un canoë pour casser un portail ? « Oui », se contente-t-il de répondre, refusant de donner plus de détails « devant les bleus ». Mythes et rumeurs circulent autour de sa personne. « Je ne sais pas si c'est vrai, mais il paraît qu'il s'est pris une prune car il roulait trop vite à vélo pour dégommer un portail », souffle un joueur. Une autre glisse que les verts « l'appellent le Kraken ».L'entente est cordiale. Pas farouches, les bleus lui servent un gobelet de champagne. Tous en cercle, un verre à la main, le téléphone dans l'autre, aucun ne décolle de son écran. Immobiles et silencieux, ils se livrent une guerre sans merci à l'intérieur du jeu, Yoyo attaquant, les bleus défendant. Les verts sont-ils l'équipe de tyrans qu'on dénonce ? « On dit la même chose des bleus ! », répond-il sans s'interrompre. « C'est quand même un affrontement. Tout dépend de la façon dont tu joues : en mode guerrier ou en mode amical », poursuit-il, sans préciser laquelle des deux il a choisi d'adopter. Avant de disparaître en courant.La pause déjeuner touche à sa fin. Le groupe commence à se disperser, les quelques bleus restants cherchent à réparer les dégâts commis par Yoyo, avant de retourner à leur quotidien. Pour quelques heures seulement. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444463', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Morgane TualJournaliste au Monde Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) Depuis 1953, tromper son conjoint était passible de prison en Corée du Sud. Un délit aboli par la cour constitutionnelle, malgré les réticences de la société. La deuxième tentative aura été la bonne. Le site canadien de rencontres pour personnes mariées Ashley Madison a relancé, le 11 mars, son activité en Corée du Sud sans susciter l'opposition de la Commission sur les communications. En avril 2014, l'organisme l'avait interdit, car il faisait l'apologie des relations extraconjugales. A l'époque, l'adultère était encore un crime dans ce pays. Depuis le 26 février, ce n'est plus le cas. Ainsi en a décidé la Cour constitutionnelle, qui a jugé contraire à la Constitution l'article 241 du code pénal, un texte de 1953 qui menaçait les coupables d'infidélité de peines pouvant aller jusqu'à deux ans de prison.C'était la cinquième fois depuis 1990 que la Cour devait se prononcer sur cette question. La dernière affaire, qui datait de 2008, avait été fortement médiatisée, car la saisie de la Cour émanait d'une actrice, Ok So-ri, condamnée à huit mois de prison avec sursis pour avoir eu une aventure avec un chanteur.Son mari, le présentateur de radio Park Chul, avait tout fait pour qu'elle soit condamnée à la peine maximale. Les tribunaux ne l'avaient pas suivi, mais les avocats de Mme Ok avaient déploré les dérives de la loi, devenue l'« outil de vengeance d'un époux et non plus un moyen de reconstruire un mariage ». De fait, ces dernières années, des conjoints utilisaient parfois abusivement l'article 241 pour obtenir plus d'avantages en cas de divorce. Certaines personnes ont fait aussi l'objet de chantage.53 % des Coréens ­s'opposent à la décisionEn 2008, Mme Ok avait saisi la Cour constitutionnelle en estimant que la loi « enfreignait sérieusement le droit constitutionnel à une vie privée et le choix de son partenaire sexuel ». Sa demande avait été rejetée car « la société pouvait être menacée en cas de changement de loi » et que « deux ans de prison n'étaient pas trop en comparaison de la responsabilité des époux ». Sept ans plus tard, la cour a donné raison à Mme Ok, tout en observant que « les législations anti-adultère […] ne reflétaient plus la manière de penser de la population ». La reconnaissance de culpabilité d'adultère est passée de plus de 60 % dans les années 1980 à moins de 1 % aujourd'hui. Et ce même si 40 % des hommes et 6,5 % des femmes reconnaissaient, selon un sondage réalisé début 2015 par l'Institut coréen de promotion des femmes, avoir eu des relations extraconjugales.En Corée du Sud, nombreux sont ceux qui pensent que la décision de la Cour constitutionnelle a été longue à venir. Elle paraît pourtant en avance sur une société, où les mœurs n'ont pas évolué aussi vite que l'économie. Un sondage réalisé entre le 3 et le 6 mars par Gallup Korea révèle que 53 % des Coréens du Sud ­s'opposent à la décision prise. Cette proportion atteint 63 % chez les femmes. à l'origine, le texte répondait à une volonté de protéger les Sud-Coréennes à une époque où elles n'avaient guère de droits et n'étaient pas indépendantes financièrement.Une « poussée de la débauche »En cas d'adultère du mari, si elles demandaient le divorce, elles pouvaient se retrouver complètement démunies, voire exclues de leurs familles, car de telles séparations étaient (et restent) mal vues en Corée du Sud. Deux des neuf juges de la Cour constitutionnelle se sont opposés à l'abrogation, estimant nécessaire de protéger l'institution du mariage. Pour eux, l'adultère menace « l'ordre social » et la décriminalisation pourrait se traduire par une « poussée de la débauche ».Des positions conservatrices toujours très ancrées. Favorable à l'article 241, Sungkyunk­wan, une organisation confucianiste – une doctrine ayant profondément marqué la société coréenne –, a, comme d'autres ­mouvements religieux, qualifié de « déplorable » le choix de la Cour. Plusieurs organismes de lutte contre les violences faites aux femmes ont certes accepté la décision, mais ont appelé à punir sévèrement au civil les époux « responsables d'avoir porté atteinte à l'institution du mariage ».Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Les Décodeurs Les élections départementales, qui remplacent cette année les anciennes cantonales, ont apporté dès le premier tour leur lot de nouveautés et de surprises, à la fois au niveau du mode de scrutin et des nouveaux équilibres politiques.Nous avons listé les principaux enjeux, avant le second tour de dimanche 29 mars, qui se déroulera dans 1 905 cantons, puisque 149 binômes de conseillers départementaux ont déjà été élus au premier tour.Retrouvez tous les résultats par départementLes enseignements du premier tourLa surprise du taux de participationElection considérée comme « mineure », mode de scrutin peu lisible, défiance vis-à-vis de la politique... plusieurs éléments laissaient présager une participation très faible. Pourtant, le 22 mars, le taux d'abstention s'est élevé à 49,83 %, selon le ministère de l'intérieur, soit nettement moins que les européennes de 2014 (57,6 %) et que les élections cantonales de 2011 (55,7 %), même s'il reste élevé. Reste à savoir si ce relatif sursaut citoyen se maintiendra au second tour.Voir la vidéo : Pourquoi l’abstention est-elle moins élevée que prévu ?Un imbroglio dans les étiquetages politiquesLe mode de scrutin inauguré lors des départementales oblige les candidats à se présenter par binôme composé d'un homme et d'une femme, qui peuvent, par le jeu des alliances politiques, ne pas être issus d'un même parti. Le ministère de l'intérieur a donc procédé à des étiquetages généraux « divers gauche/droite » ou « union de la gauche/droite » pour ces binômes mixtes (UMP-UDI ou Front de gauche-EELV par exemple). Après le second tour, dans les conseils départementaux, chaque élu retrouvera son étiquette partisane, rendant plus lisible les résultats pour les formations politiques.Lire : « Divers gauche » ou « union de la gauche », le flou des étiquetages agace les partisUne poussée inédite de l'extrême droiteLe Front national, qui présentait des candidats dans presque tous les cantons, s'est targué d'être le « premier parti de France » à l'issue du scrutin. Cette poussée politique est notable tant dans leurs bastions traditionnels (nord-est de la France, pourtour méditerranéen) que dans les marges de la région parisienne et les territoires ruraux partout en France.Voir la vidéo : Score du FN aux départementales : « Plus grave qu'un 21 Avril bis »Contrairement aux partis de droite et de gauche, dont l'étiquetage était « dilué » par les systèmes d'alliances, le Front national se présentait le plus souvent en binômes homogènes, ce qui renforçait encore leur visibilité. Néanmoins, lorsqu'on s'intéresse à chacun des candidats pris individuellement, le Front national reste le premier parti en termes de voix, même si l'UMP s'en sort mieux en performance moyenne là où il présentait des candidats.Lire : Départementales : qui a vraiment gagné le premier tour ?De nombreuses triangulaires et des configurations inéditesLa grande nouveauté du scrutin 2015, directement liée à la présence du Front national au second tour dans plus de 1 100 cantons (sur 2054 au total), est le grand nombre de triangulaires : 278 cantons. A titre de comparaison, en 2011, on n'en comptait qu'une cinquantaine, alors que l'élection portait sur la moitié des cantons.Par ailleurs, le FN fait voler en éclat le classique modèle bipartisan droite-gauche. De très nombreux duels opposeront la gauche à l'extrême droite, ou même la droite à l'extrême droite, comme on peut le constater dans la carte ci-dessous, qui répertorie toutes les configurations canton par canton :LES ENJEUX DU SECOND TOURFront républicain ou « ni-ni »Face au Front national, le Parti socialiste est resté sur la position classique du « front républicain » au second tour : se désister et appeler à voter pour la droite pour « faire barrage » à l'extrême droite.A droite, la réciproque n'est pas vraie. Le président de l'UMP, Nicolas Sarkozy s'est clairement positionné dès le soir du premier tour en faveur du « ni-ni » : pas d'alliance avec le FN, mais pas avec la gauche non plus. Un choix critiqué à l'intérieur de son propre parti, notamment par Alain Juppé, et au niveau de ses alliés de l'UDI.Lire : PS, UMP, UDI : les consignes de vote face au FN et Le « ni-ni » de l’UMP n’enchante pas son alliée l’UDIMais les consignes de vote des Etats-majors des partis ont-ils une véritable portée sur le terrain ? A gauche, plusieurs binômes socialistes ont bravé la consigne de désistement pour se maintenir au second tour. A droite au contraire, 4 binômes UMP se sont désistés en dépit du mot d'ordre de « ni-ni ». Autre inconnue : les électeurs suivront-ils les orientations du parti pour lequel ils ont voté au premier tour ?Le Front national espère arriver en tête dans le département du Vaucluse, le Pas-de-Calais ou le Gard.La gauche à la peinePénalisée par son éparpillement en différentes formations le 22 mars, la gauche a tenté durant tout l'entre-deux-tours, d'appeler à l'union, en multipliant meetings ou distributions de tracts communs entre PS, PC et EELV. Toutefois, le Parti socialiste estime qu'au moins une vingtaine de départements seront perdus sur les 61 jusqu'à présent détenus par la gauche.Lire : Départementales : la gauche pénalisée par son éparpillementL'analyse (en édition abonnés): L’impossible équation de l’union de la gauche et l'entretien : « 2015 va être une année terrible pour la gauche »La droite anticipe une large victoireLes formations de droite, UMP en tête, comptent, comme au premier tour, sur le vote sanction pour remporter près d'une vingtaine de départements, dont des fiefs historiques du Parti socialiste, comme les Bouches-du-Rhône et le Nord, le département communiste du Val-de-Marne, ou l'Essonne, département du premier ministre Manuel Valls.Lire : Pour Sarkozy, « l’alternance est en marche » après la victoire de l’UMP aux départementalesUn « troisième tour » dans les conseils générauxDimanche soir, on connaîtra le nombre d'élus de chaque parti dans les cantons, et le rapport de force politique national entre les partis, mais la véritable couleur politique de chaque département ne se décidera en réalité que le jeudi 2 avril, jour où tous les conseillers départementaux éliront leur président. Il sera alors intéressant de suivre les tractations et les éventuels jeux d'alliances avec le Front national.Lire : Les trois dates auxquelles se jouent les élections départementalesLes DécodeursJournaliste au Monde 28.03.2015 à 06h01 • Mis à jour le28.03.2015 à 16h19 | Corine Lesnes Après 24 jours d'audience, et une vingtaine d'heures de délibération les jurés de la Cour supérieure de San Francisco ont décidé qu'Ellen Pao, associée chez Kleiner Perkins Caufield and Byers, l'une des principales firmes américaines de capital-risque, n'avait pas été victime de discrimination sexuelle lorsqu'elle s'est vue refuser une promotion, puis a été licenciée en 2012.Le verdict a représenté une déception pour les féministes, qui avaient fait du procès un emblème du sexisme de la Silicon Valley. Mais Ellen Pao qui, au fil des audiences, s'était posée en porte-drapeau de la cause des minorités dans la high-tech, a estimé que son histoire avait été entendue : « Si j'ai contribué à aplanir le terrain pour les femmes et les minorités dans le capital-risque, a-t-elle estimé, la bataille en valait la peine. »Les jurés – six hommes et six femmes – n'ont pas adhéré à la lecture sexiste de la plainte de Mme Pao, 45 ans, la fille d'immigrants chinois, diplômée d'ingénierie et titulaire d'un MBA de Harvard. Celle-ci avait décrit comment, chez Kleiner Perkins, les femmes étaient reléguées en bout de table dans les réunions, exclues de certains événements avec les clients, et comment elle avait été ignorée au profit de collègues masculins lorsqu'il s'était agi de promotion.Le jury ne s'est pas estimé comptable des préjugés sexistes. Il a considéré qu'Ellen Pao n'était elle-même pas exempte d'ambiguïtés. L'avocate de Kleiner Perkins, Lynne Hermle, a stigmatisé l'« esprit de vengeance » de l'ex-associée, notant qu'elle n'avait porté ses accusations qu'après avoir été écartée des promotions au poste de « senior partner ». Elle a affirmé que Mme Pao surestimait beaucoup ses capacités et que les femmes représentent 20 % chez Kleiner Perkins, soit trois fois plus que la moyenne dans le secteur du capital-risque. Un rattrapage qui ne trompe pas, a rétorqué l'avocate de la plaignante, Therese Lawless. Avant 2011, il n'y avait eu qu'une seule femme promue au rang de « partenaire senior » dans la compagnie en 42 ans d'existence.Procès emblématiqueLe procès a divisé la Silicon Valley. Certains, dont nombre de femmes, ont estimé que Mme Pao avait commis la faute numéro un dans sa position : sortir avec un de ses collègues, marié qui plus est. L'ex-associée, qui est aujourd'hui la PDG par interim du site participatif Reddit, n'a pas nié qu'elle avait eu une brève liaison avec ce cadre, qui, a-t-elle affirmé, lui avait annoncé avoir quitté son épouse (il a été ensuite congédié pour avoir poursuivi une autre employée).Mme Pao s'est, elle, mariée ensuite à un manager de hedge fund new-yorkais, Buddy Fletcher, un Afro-Américain dont la personnalité – et la déroute financière – ont plané au-dessus des audiences. Fletcher n'a pas hésité en 2011 à poursuivre pour discrimination raciale la copropriété du Dakota, l'un des immeubles-symbole de New York (et ex-résidence de John Lennon), affirmant qu'elle lui avait refusé l'achat d'un appartement.Ellen Pao semble en tout cas avoir fait école. Deux nouvelles plaintes ont été enregistrées contre des entreprises de la tech, impliquant deux autres femmes d'origine asiatique. Une ancienne manager de Facebook, Chia Hong, a porté plainte pour discrimination sexuelle et raciale. Mais c'est surtout le cas de l'ancienne ingénieur en logiciels de Twitter Tina Huang qui paraît prometteur aux féministes. Dans sa plainte, Mme Huang affirme que l'approche de la compagnie créée de fait « un plafond de verre » auquel se heurtent les femmes. En effet, il n'existe ni critères publics de promotion ni publicité autour des postes disponibles ou politique de recrutement interne explicite. Chez Twitter, seuls 10 % des postes techniques sont occupés par des femmes (contre une moyenne de 20 % dans les firmes technologiques). Selon la plainte, sept seulement des 164 ingénieurs de haut niveau étaient des femmes en 2014, lorsqu'elle a quitté l'entreprise après cinq ans. Twitter a démenti l'avoir licenciée lorsqu'elle s'est plainte au PDG Dick Costolo.Une anecdote a montré la sensibilité qui entoure actuellement le sujet des femmes dans la tech. Intervenant mi-mars au forum South by Southwest d'Austin, en compagnie de Megan Smith, la responsable des technologies de l'administration Obama, le PDG de Google, Eric Schmidt, a été pris à partie par une femme qui se trouvait dans l'assistance. « Etant donné que les recherches sur les préjugés inconscients ont révélé que les femmes sont beaucoup plus souvent interrompues que les hommes, je me demande si vous êtes conscient du nombre de fois où vous avez interrompu Megan », a-t-elle lancé. Les applaudissements ont été nourris. Et la séquence a vite pris rang de morceau d'anthologie sur les réseaux sociaux quand l'identité de la redresseuse de torts a été connue. C'était Judith Williams, la responsable du programme de sensibilisation aux préjugés chez... Google.Corine LesnesCorrespondante du Monde aux Etats-Unis basée à San FranciscoSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.03.2015 à 01h47 • Mis à jour le28.03.2015 à 16h07 | Corine Lesnes La high-tech fera-t-elle plier l'Indiana ? Quelques heures après la promulgation par le gouverneur de l'Indiana d'une loi qui ouvre la voie à une légalisation de la discrimination contre les homosexuels, les PDG de plusieurs des géants de l'Internet ont annoncé des mesures de représailles contre cet Etat du Midwest.Le républicain Mike Pence, régulièrement cité parmi les présidentiables conservateurs, a signé jeudi 26 mars ce texte appelé « Loi de restauration de la liberté de religion ». La législation autorise les entreprises ou leurs patrons à invoquer leurs croyances religieuses dans l'exercice de leurs activités. «De nombreux croyants estiment que leur liberté religieuse est menacée par les actions du gouvernement », a justifié le gouverneur, lors d'une cérémonie de signature fermée à la presse. Selon les opposants, le texte – volontairement vague – pourrait permettre aux établissements de refuser de servir les couples homosexuels sans craindre de poursuites judiciaires.Le PDG de Salesforce, Marc Benioff, connu pour son engagement humanitaire, a immédiatement réagi en suspendant tous les événements ou programmes qui « nécessitent un voyage » des employés de la firme de logiciels dans l'Indiana. Il a menacé l'Etat de « sanctions progressives » si la loi n'était pas amendée. Salesforce emploie de 2 000 à 3 000 personnes dans l'Indiana. Sa filiale de marketing numérique ExactTarget y avait organisé l'an dernier une conférence qui avait attiré plus de 10 000 personnes. L'événement sera déplacé à New York, a précisé M. Benioff. « Nous ne pouvons pas amener nos employés et nos clients dans une situation où ils pourraient être victimes de discrimination », a-t-il indiqué dans une interview à Re/code.Un précédent en ArizonaLe PDG de Yelp, Jeremy Stoppelman, a publié de son côté une « lettre ouverte aux Etats qui examinent une loi discriminatoire », annonçant que sa compagnie limiterait ses opérations dans l'Indiana. Il y explique qu'il était déjà intervenu l'an dernier lors de l'adoption d'une loi similaire (la loi SB 1062) dans l'Arizona – non sans succès, puisque la gouverneure républicaine Jan Brewer y avait opposé son veto. « Il est impensable que Yelp pourrait créer, maintenir ou étendre une présence significative dans un quelconque Etat qui encourage la discrimination », écrit-il.Lire : En Arizona, les gays privés de gâteau de mariage ?L'annonce de Yelp, publiée sur Twitter, a été relayée par Tim Cook, le PDG d'Apple. « Dans le monde entier, nous nous efforçons de traiter les clients de la même façon, quelle que soit leur origine, leur religion et quelle que soit la personne qu'ils aiment », a-t-il écrit. En 2014, après la controverse en Arizona, Tim Cook avait choisi de parler publiquement de son homosexualité.Around the world, we strive to treat every customer the same — regardless of where they come from, how they worship or who they love.— Tim Cook (@tim_cook)require(["twitter/widgets"]);Lire aussi : « Fier d'être gay », le patron d'Apple révèle son homosexualitéLe maire de San Francisco, le démocrate Edwin Lee, a aussi réagi, en suspendant les déplacements de membres de l'administration municipale dans l'Indiana. « Les contribuables de San Francisco n'ont pas l'intention de subventionner une telle forme de discrimination, sanctionnée par la loi, contre les homosexuels et transexuels », a-t-il fait savoir.Cette même législation est à l'examen dans une vingtaine d'Etats, à l'initiative de groupes conservateurs, au nom de défense de la liberté religieuse. Selon Human Rights Campaign, l'association de défense de la communauté gay et transexuelle, quelque 85 projets de loi qui pénalisent les homosexuels d'une manière ou d'une autre ont été présentés dans 28 Etats depuis le début de l'année. Le mouvement conservateur se prépare, il est vrai, à la campagne des primaires républicaines pour l'élection présidentielle de 2016.Corine LesnesCorrespondante du Monde aux Etats-Unis basée à San FranciscoSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Chastand Ils étaient 7 000, selon la police, venus de toute la France. Les mécontents du régime social des indépendants (RSI), surtout des petits commerçants, ont défilé au cœur de Paris avec grand fracas, lundi 9 mars, pour protester contre les ratés de ce système de sécurité sociale qui assure plus de six millions de personnes. Depuis sa création en 2006, le RSI rencontre de graves difficultés de gestion, notamment dans ses appels à cotisation, régulièrement erronés, ou dans le calcul des retraites.La manifestation, entre le Sénat et l’Assemblée nationale, organisée par plusieurs collectifs de petits patrons créés sur Internet, a débordé les syndicats patronaux, qui ont refusé de s’associer à la protestation. Pascal Geay, leader du collectif Sauvons nos entreprises, et ancien dirigeant d’une PME à La Rochelle, a d’ailleurs fait huer la Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises (CGPME) et l’Union professionnelle artisanale (UPA), en les accusant d’inertie.Contre « les taxes »Il a demandé sous les applaudissements « un moratoire » contre le RSI, qui consisterait en une « suspension » des cotisations, le temps qu’une « enquête » soit menée et que les « responsables » soient « attrapés et mis en prison ».Dans le cortège, les slogans allaient toutefois bien au-delà des simples ratés de gestion du RSI. La plupart des manifestants étaient là pour protester contre « les taxes » et le rôle de l’Etat en général. « L’artisanat, première pute de France », proclamait une affiche. « RSI proxénète », « Plus besoin de sexe, l’Etat m’encule tous les jours », était-il écrit sur d’autres. Dans une ambiance relativement tendue et chaotique, les manifestants ont hurlé « RSI, assassins » et chanté La Marseillaise.La métaphore sexuelle a décidément du succès #rsi http://t.co/7H9D4wWoS4— jbchastand (@JB Chastand)require(["twitter/widgets"]);« Un mec au RSA touche plus que moi, je n’ai même pas les moyens de me verser un salaire », explique Emmanuel Brigand, restaurateur de 37 ans, venu de Bourgogne. Sur sa pancarte en forme de cercueil, il est écrit « Nous ne sommes pas les putes de l’Etat ». « Ras-le-bol du RSI, ras-le-bol de payer toutes ces taxes », abonde Chantal, conductrice de train touristique au Tréport (Seine-Maritime). « Cela me rappelle la belle époque du CDCA », a célébré un des orateurs à la tribune, en hommage à ce syndicat poujadiste de « défense » des commerçants et artisans qui avait mené un combat d’ampleur contre la Sécurité sociale dans les années 1990."Un mec au RSA touche + que moi" E Brigand, restaurateur bourguignon http://t.co/X8DGcCIyea— jbchastand (@JB Chastand)require(["twitter/widgets"]);Le Front national a officiellement soutenu la manifestation, Marine Le Pen appuyant « très fermement les indépendants dans leur demande d’un allégement de la fiscalité et de la bureaucratie ». Marion Maréchal Le Pen et Gilbert Collard, les deux députés FN, ont d’ailleurs fait une brève apparition en début de cortège. Alors que M. Geay avait assuré vendredi qu’il leur laisserait prendre la parole, il est revenu sur sa décision au cours du week-end en raison de divergences de vues entre organisateurs. « On a décidé de pas donner la parole aux politiques sinon ça allait partir en couille », a-t-il expliqué.Vendredi, Pascal Geay se réjouissait de la présence du #fn. Ajd il dit qu'il leur a demandé de ne pas s'exprimer http://t.co/HLNA8w33mx— jbchastand (@JB Chastand)require(["twitter/widgets"]);M. Collard et Mme Maréchal-Le Pen ont reçu un accueil mitigé, certains manifestants dénonçant la « récupération ». Ils ont quitté la manifestation avant même son départ. « On n’a jamais demandé à prendre la parole et on n’avait aucune intention de la faire, on n’a donc été empêché de rien du tout », affirme cependant Gilbert Collard, auprès du Monde. Le leader de Debout la République, Nicolas Dupont-Aignan, a lui défilé avec les indépendants, l’écharpe tricolore en bandoulière. Tout comme Daniel Fasquelle, député UMP du Pas-de-Calais ou Alexandre Rassaërt, maire UMP de Gisors (Eure). « Il ne faut pas abandonner ce sujet au FN », ont-ils assuré, à l’unisson.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.03.2015 à 16h56 • Mis à jour le09.03.2015 à 18h06 | Cécile Prudhomme L’année 2014 a été rude pour Auchan en France. Mais aussi en Italie. Et cela se ressent dans les résultats du distributeur, présentés lundi 9 mars. Le bénéfice net part du groupe recule de 25,2 % à taux de change constant, à 574 millions d’euros. Sur le territoire national, le chiffre d’affaires a baissé de 2,2 %, principalement du fait de la baisse des prix, tant dans les hypermarchés que dans les supermarchés. En Europe occidentale, hors France, ses ventes ont baissé de 6 %, tirées vers le bas par l’Italie.Le chiffre d’affaires total d’Auchan (hors taxes), réalisé pour 63,2 % à l’international et 43,8 % en dehors de la zone euro, est toutefois en hausse : + 14,7 % à taux de change constant, à 53,45 milliards d’euros. Le groupe a été tiré par ses activités en Chine et les bonnes performances en Europe centrale et de l’Est, même s’il a dû faire face à l’effondrement du rouble russe et de la hryvnia ukrainienne.La lecture des comptes 2014 est rendue complexe par la consolidation, pour la première fois, à 100 % de la holding Sun Art Retail Group, qui gère les activités du groupe en Chine et à Taïwan (auparavant à 51 %). Ceci fait suite à la renégociation du pacte d’actionnaire en 2013 entre Auchan et son associé taïwanais Ruentex. Le français détient 36 % de la structure capitalistique et 51 % des droits de vote.« Une dynamique qui s’amplifie »En ce qui concerne le marché français, Vincent Mignot, le directeur général des hypermarchés France, s’est toutefois voulu rassurant pour 2015. « Actuellement, notre chiffre d’affaires progresse de 1 % en comparable, hors essence, et nous sommes sur une dynamique qui s’amplifie, a-t-il indiqué. Ce qui est important pour nous, surtout, c’est qu’il y ait de plus en plus de clients qui rentrent dans nos magasins. »Casino a souffert de la guerre des prix en FranceEn 2014, Auchan a développé sa stratégie de partenariats pour peser sur les conditions tarifaires d’achats de produits, avec Système U en France, SISA en Italie, puis avec le groupe Metro à l’international. En 2015, Auchan a signé un partenariat sur les marques propres pour adhérer à la centrale d’achat espagnole Euromadi.Les discussions se poursuivent pour approfondir le partenariat avec Système U, comme annoncé le 12 février. « Sur des axes majeurs : les achats, la convergence des politiques commerciales [super, hyper, drive], l’efficacité opérationnelle [logistique et système d’information], et pourquoi pas des changements d’enseigne, mais nous ne confirmons rien aujourd’hui, a indiqué Jean-Denis Deweine, le directeur des achats. Nos équipes travaillent pour déposer un dossier à la Commission européenne à la mi-mars. » Celle-ci pourrait décider de renvoyer le dossier en France à l’Autorité de la concurrence.Auchan et Système U font un pas de plus vers un mariageDévelopper des produits en marques propresParmi les axes stratégiques, le groupe compte, sur le modèle de Decathlon, concevoir et développer des produits en marques propres dans sept univers du domaine non alimentaire, d’ici à 2017, et les implanter dans les différents pays où il est présent.L’ambition est, à terme, de ne plus proposer que sa marque propre dans certains univers : In Extenso (textile), Baby (univers bébé), Qilive (équipement de la maison), Cosmia (parfumerie), Actuel (Maison), Cup’s (sport-loisirs), Airport (voyage).Ainsi, Qilive, déjà lancée dans 10 pays et comportant plus de 1 000 produits, va entrer en Chine cette année. Cosmia, qui a démarré en Espagne et s’étend en Italie et au Portugal, devrait arriver en France prochainement.Cécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Euzen A l'approche des élections départementales des 22 et 29 mars, les électeurs, comme les candidats, sont dans le flou : le redécoupage des cantons va modifier le rapport de force entre les partis, le mode de scrutin a évolué, et même les compétences des conseils généraux restent à définir dans le cadre de la loi NOTRe, après les élections…Lire : Cinq choses à savoir sur les élections départementalesJusque-là, les conseils départementaux étaient dotés des compétences importantes. Ils étaient ainsi chargés de la gestion de la construction, de l'entretien et de l'équipement des collèges, des transports routiers non urbains et scolaires, de la création et de la gestion de bibliothèques et de musées, de la protection du patrimoine. Ils peuvent également accorder des aides au développement économique.Lire : Le puzzle des départementalesMais leur compétence principale est d'assurer la solidarité en aidant notamment les plus fragiles et les personnes âgées. La loi du 27 janvier 2014 désigne en effet les départements comme « chefs de file » dans le domaine de l'action sociale, qui représente près de 50 % de leurs dépenses. Ils gèrent notamment le revenu de solidarité active (RSA) et l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) versée aux personnes âgées en perte d'autonomie. Ils s'occupent de la protection maternelle et infantile (PMI), du soutien aux familles en difficulté, des services d'adoption, de l'hébergement et de l'insertion sociale des personnes handicapées, ou encore de la création et la gestion de maisons de retraite. « Le projet de loi NOTRe ne remet pas en cause ces compétences », assure la ministre de la décentralisation, Marylise Lebranchu.Suivre : les élections départementales dans le Val-de-MarneL'exemple du canton de Choisy-le-RoiSur ces thématiques sociales, les candidats aux départementales prennent des positions très tranchées. En témoigne les programmes des différentes formations politiques dans le Val-de-Marne, fief communiste qui pourrait basculer à droite.Dans ce département, le Conseil général s'est donné pour mission de « défendre et développer les solidarités face à la crise », fin 2014. Dans son programme,  le président du Conseil, le communiste Christian Favier, candidat dans le canton de Champigny-sur-Marne 1 en binôme avec Jeannick Le Lagadec (Parti de gauche), annonce vouloir « poursuivre l'ensemble des politiques de solidarité menées par le département ». Il craint qu'un basculement à droite et à l'extrême droite ne remette « en cause toutes les politiques solidaires » menées jusque-là.Parmi celles-ci, il cite la carte Améthyste, qui permet la gratuité des transports publics pour les plus de 60 ans non imposables, l'aide financière aux familles pour l'accès aux restaurants scolaires des collégiens ou les investissements en matière de logement social « pour tous » : 30 millions d'euros investis pour la création et la rénovation du logement social, 220 millions pour le renouvellement urbain, ou l'aide de milliers de familles en difficultés pour payer leur loyer ou leurs factures d'énergie et d'eau grâce au Fonds de solidarité habitat (FSH). Il entend, en plus, développer les places en crèche, créér de nouveaux établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, renforcer les équipes d'éducateurs de rue…Pour l'UMP du Val-de-Marne, qui fait alliance dans la plupart des cantons du département avec l'UDI, il faut réduire certaines de ces dépenses. Dans le contexte financier « inquiétant pour les territoires et leurs habitants », marqué par la baisse des dotations de l'Etat aux collectivités territoriales, il est nécessaire de « maîtriser les dépenses de fonctionnement, de moins recourir à l'emprunt et de privilégier l'investissement », déclarait le président du groupe UMP au conseil général, Olivier Capitano, en décembre 2014. Aujourd'hui candidat dans le canton de Maisons-Alfort, Olivier Capitanio estime qu'« il faut arrêter de construire du logement social dans les villes qui sont au-delà de 40 % - 50 % et réorienter les crédits vers la réhabilitation ».« Préférence étrangère »Le Front national du Val-de-Marne est plus radical. Il veut que ces dépenses soient largement réduites, en rognant notamment sur les aides accordées « aux étrangers », déplorant, comme il l'avait fait pour les municipales, une « préférence étrangère » dans l'attribution de ces aides – concept largement relayé au Front national et régulièrement invalidé par les médias.Selon Dominique Joly, secrétaire départemental du FN dans le Val-de-Marne et candidat dans le canton de Choisy-le-Roi, cette pratique qui privilégierait les étrangers « au détriment des Français » serait « organisée de façon éhontée » par le département et « ses complices UMP ». Il cite les camps de Roms et leur relogement « prioritaire » dans le parc social, ou le chèque solidarité mis en place par le conseil général du Val-de-Marne pour toute personne non imposable vivant dans le département qui serait, dit-il, distribué pour 40 % à des étrangers.Le FN du Val-de-Marne demande donc qu'il  soit mis fin à ce « chèque solidarité  » ainsi qu'à plusieurs autres aides sociales : l'accueil au-delà du quota imposé par l'Etat des mineurs isolés étrangers, le village d'accueil des Roms mené à Orly, la semaine de solidarité internationale ou encore le soutien aux associations menant des projets humanitaires internationaux…Ce concept n'est pas nouveau. Le Front national l'utilise depuis plusieurs années. Il a pourtant été plusieurs fois décrypté par les médias pour montrer qu'il repose sur de fausses assertions. Marine Le Pen l'a par exemple évoqué en 2013, et Jean-Marie Le Pen en 2005 pour justifier une réforme du droit du sol, ou en 2010 pour dénoncer « la politique sarkozyenne de discrimination positive ».Nicolas Sarkozy se rendra, lundi 9 mars, à Saint-Maur-des-Fossés pour soutenir les candidats de la droite et du centre aux élections départementales. Peut-être prendra-t-il lui aussi part à ces débats sur les aides allouées aux étrangers, comme il a pu le faire sur le financement des soins aux immigrés en situation irrégulière.Lire : Les erreurs de Nicolas Sarkozy sur l'aide médicale d'EtatPhilippe EuzenJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Clément Guillou Président de l'Union cycliste internationale (UCI) depuis septembre 2013, le Britannique Brian Cookson avait chargé la Commision indépendante de réforme du cyclisme (CIRC) d'enquêter sur la gestion de ses prédécesseurs et de faire un état des lieux du dopage dans sa discipline. Lundi 9 mars, il a rendu public le rapport de ladite commission. Fort des conclusions de la CIRC, Brian Cookson demande désormais au Néerlandais Hein Verbruggen – qui dirigea la Fédération pendant les années Arsmtrong – de démissionner de son poste de président honoraire de l'UCI et estime que certains conflits d'intérêts révélés par le rapport doivent être traités en justice.>> Lire aussi : Ce que dit le rapport de la Commission indépendante de réforme du cyclismeLe Monde : quel sentiment vous laisse le rapport de la Commission indépendante de réforme du cyclisme CIRC ?Brian Cookson : il y a une part d'interprétation car il y a des contributions très différentes. Par exemple, un témoin dit que 90 % du peloton se dope encore, un autre que cela concerne 20 % des coureurs. J'aime à croire que le deuxième chiffre est le bon. Je suis convaincu que le dopage est beaucoup moins présent qu'il y a quelques années, mais je suis conscient que le problème est toujours endémique. Le passeport biologique a été un grand pas en avant mais des problèmes demeurent et il faut s'y attaquer. La présidence de l'UCI et sa façon de gérer ont changé, les choses se font désormais dans la transparence. Nous ne mettrons plus d'œillères sur le problème du dopage, nous ne protégerons plus la réputation du cyclisme pour des raisons économiques au lieu de protéger les coureurs propres. Ils sont notre priorité. Je veux qu'ils puissent amener leurs enfants sur les courses sans avoir à leur mentir. Je veux que des coureurs puissent gagner les plus grandes courses sans vivre dans la paranoïa toute leur vie.>> Lire aussi : Dopage : Ferrari et Fuentes toujours présents dans le pelotonHein Verbruggen, président de l'UCI de 1991 à 2005 et accusé dans le rapport d'avoir protégé Lance Armstrong, est toujours président honoraire de l'UCI. L'ampleur de la collusion dans le rapport Vrijman [commandé en 2005 par l'UCI après les révélations de L'Equipe sur la prise d'EPO par Lance Armstrong lors du Tour de France 1999] est l'élément le plus choquant du rapport, pour moi. Je suis très préoccupé par ce que j'ai lu des agissements de Hein et je vais lui écrire afin qu'il reconsidère sa position de président honoraire, qui lui a été attribuée par le congrès de l'UCI lorsqu'il a quitté la présidence en 2005. Hein n'a pas fait que des mauvaises choses à l'UCI, loin de là, mais clairement, comme le montre le rapport, il a toujours cherché à protéger la réputation du sport et ses intérêts plutôt que son intégrité. Et ce furent de graves erreurs de jugement.C'est le congrès de l'UCI qui lui a donné ce poste, il est possible qu'il le lui retire lors du prochain congrès en septembre. Mais il serait mieux pour le cyclisme que Hein démissionne. Il a la possibilité de le faire. C'est ce que je lui dirai par courrier. Quant à Pat McQuaid [président de l'UCI de 2005 à 2013], il n'a pas de rôle à l'UCI, il n'en a pas à ma connaissance dans l'organisation de courses ou dans une équipe. Mais la lecture de sa conduite passée est aussi très perturbante.Souhaitez-vous, comme le président de l'agence antidopage américaine Travis Tygart, que les anciens présidents de l'UCI soient poursuivis devant la justice ?Je n'écarte rien. Je pense que les actions révélées dans ce rapport sont très préoccupantes et constituent clairement des conflits d'intérêts. Il se pourrait bien que l'UCI ou d'autres agences prennent des mesures disciplinaires. Il se pourrait aussi que certains éléments doivent être transmis aux autorités extrasportives. Je ne veux pas citer de noms mais il y a des choses dans ce rapport qui vont au-delà des compétences des autorités sportives.« Mettre en place un système pour les lanceurs d'alerte » Parmi les témoins ayant accepté d'être identifiés par la CIRC, le seul coureur en activité est le vainqueur du Tour 2013, Chris Froome. Même s'il y en a sûrement d'autres parmi les 39 témoins ayant souhaité conserver l'anonymat, n'est-ce pas décevant ?Ça l'est. Mais il y a sûrement une explication au fait que beaucoup de coureurs n'étaient pas à l'aise avec le fait de parler à la commission. J'aimerais leur donner l'opportunité de dresser un portrait plus exact de l'état du peloton aujourd'hui. Peut-être pourrons-nous le faire dans ces prochains mois. Si les coureurs veulent vraiment évoluer dans un peloton propre, ils doivent aussi prendre leurs responsabilités, comme tous les autres acteurs du cyclisme.Nous ne disposons pas encore du mécanisme adéquat pour que des coureurs, des dirigeants d'équipe en activité puissent nous donner des informations. L'UCI a ouvert, et a toujours, une ligne téléphonique d'assistance contre le dopage, qui n'est pas utilisée. Donc nous allons mettre en place un système pour les lanceurs d'alerte, qui sera accessible et attractif. Il faudrait qu'il ne soit pas situé ici au siège de l'UCI mais dans une organisation strictement indépendante, chez un cabinet d'avocats par exemple.L'une des recommandations du rapport est de faire davantage de contrôles nocturnes, comme l'Agence mondiale antidopage (AMA) le permet en cas de « suspicions sérieuses et spécifiques ». Y êtes-vous favorable ?La CADF [Fondation antidopage du cyclisme, indépendante de l'UCI, chargée de la lutte contre le dopage] devrait y jeter un œil. Le code mondial antidopage en donne la possibilité. Ce serait sans aucun doute une mesure très impopulaire auprès des coureurs – je trouve qu'ils se rendent déjà très disponibles –, mais s'il y a une faille que les gens exploitent il faut y regarder de plus près. Personne dans le peloton ne devrait être surpris si quelqu'un tape à sa porte au milieu de la nuit dans les prochains mois. Ce n'est pas vraiment la méthode vers laquelle nous voulons tendre mais nous en avons le droit.Nous avons aussi la possibilité de faire des tests rétroactifs et nous allons le faire. Donc le message que j'envoie à ceux qui veulent tricher est celui-ci : nous vous trouverons, un jour, et nous nous occuperons de votre cas. Pour l'instant, vous passez peut-être entre les mailles du filet mais dans quelque temps, un nouveau test existera, nous analyserons vos échantillons une deuxième fois et vous serez pris.Lire aussi : Tour de France : comment les coureurs contournent les contrôlesUsage détourné des corticoïdes : « S'adapter à cette situation »La commission recommande de ne pas transmettre immédiatement aux coureurs les évolutions de leur passeport biologique, car certains adaptent leurs pratiques dopantes afin que leurs valeurs sanguines restent toujours stables. Souhaitez-vous appliquer cette recommandation ?Tout à fait. La CADF doit regarder de très près les informations qu'elle partage avec les coureurs et leurs équipes. D'un autre côté, j'ai vu que certaines équipes aimeraient disposer des valeurs du passeport biologique afin de savoir quel coureur elles peuvent accueillir dans leur équipe et de quel coureur elles ne veulent pas. Donc tout cela doit être analysé pour déterminer comment, avec qui et quelles informations doivent être échangées.Le détournement de l'utilisation des corticoïdes à l'aide d'AUT [autorisations d'usage thérapeutique] de complaisance est un autre élément inquiétant du rapport. Les AUT sont autorisées par le code de l'AMA mais il y a peut-être des circonstances particulières dans le vélo qu'il faut regarder de près. Nous allons discuter avec l'AMA de la manière de s'adapter à cette situation. Je suis très, très attentif à ce que nous travaillions avec elle sur toutes ces questions, protégés par la force du code mondial antidopage.Le rapport parle aussi d'un dopage endémique chez les amateurs, de pratiques dopantes chez les jeunes…Je ne sais pas si endémique est le mot juste, mais c'est tout aussi inquiétant. Et je pense qu'il est vrai que des cyclistes amateurs, des « hommes d'affaires d'une cinquantaine d'années » comme le dit le rapport, se dopent pour disputer des cyclosportives. J'ai un message à leur faire passer : mais vous croyez tromper qui ? Achetez-vous une vie ! Vous vous dopez pour battre vos copains dans une course amateur, les gars. J'étais tout aussi frappé de lire que des coureurs de moins de 16 ans étaient dopés. Franchement, si c'est le cas, c'est de la maltraitance sur mineur. Ces gens-là devraient avoir honte et être poursuivis en justice.« Nous allons demander accès à certains témoignages »La commission cite des conduites dopantes d'équipes ou de coureurs mais ne donne jamais de noms. Y avez-vous eu accès ?Nous n'avons pas eu accès aux documents confidentiels. Nous allons demander à la commission si nous pouvons consulter les témoignages sur certains éléments précis du rapport. Nous discuterons avec ses membres de ce que nous pouvons révéler et de ce dont nous pourrons nous servir à l'avenir.La commission écrit notamment qu'une équipe, qui n'est pas de niveau World Tour, a mis en place récemment un programme de dopage organisé à l'aide d'un ou une nutritionniste. Allez-vous enquêter sur cette équipe ou transmettre son nom à la CADF afin qu'elle cible particulièrement ses coureurs ?Cela m'intéresse et c'est l'un des éléments sur lesquels je vais demander davantage de détails à la CIRC, qui a choisi de tenir secret le nom de l'équipe. Et j'en référerai à la CADF. Il y a d'autres informations du rapport qui soulèvent des questions et je sais que quand les noms ne sont pas cités, les gens font inévitablement des rapprochements. Mais il ne faut pas tirer de conclusions hâtives, il faut prendre le temps d'analyser tous les éléments rationnellement.Clément GuillouJournaliste au Monde 09.03.2015 à 16h17 • Mis à jour le09.03.2015 à 16h52 | Anne Eveno La difficulté que rencontrent les Etats à taxer les entreprises du numérique fait consensus. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et la Commission européenne planchent chacune de leur côté pour corriger les failles du système fiscal européen et international. Mais le chantier est colossal, comme l’affirme le document réalisé par dix économistes à la demande de France Stratégie, un organisme placé auprès de Matignon, et remis lundi 9 mars à Axelle Lemaire, la secrétaire d’Etat au numérique.Issus des écoles d’économie de Paris et de Toulouse et de l’institut Mines-Télécom, ces économistes ont élaboré une sorte de boîte à idées, à la disposition du gouvernement. Ils lui suggèrent trois leviers possibles, à défaut de pouvoir obtenir rapidement une modification de la fiscalité des bénéfices des entreprises au niveau mondial.Modifier la fiscalité des bénéfices prendrait trop de temps« L’imposition du profit des entreprises réalisé au niveau national repose sur la présence d’un établissement stable (…). Ce critère, fondé sur la présence physique, n’est pas adapté à l’économie du numérique. Dès lors, une modification des règles de répartition du bénéfice mondial entre les différentes localisations doit être envisagée », écrivent les auteurs du rapport.Mais c’est pour souligner aussitôt qu’« une telle modification de la fiscalité des bénéfices passe par une refonte globale des conventions fiscales internationales, quelque 140 traités bilatéraux en ce qui concerne la France ». Par conséquent, « il ne peut donc s’agir que d’un objectif de long terme », relèvent-ils.Les experts sollicités par France Stratégie sont convaincus que la meilleure taxation serait celle qui serait assise sur les bénéfices. Mais ils reconnaissent aussi qu’une harmonisation européenne prendrait trop de temps.Bruxelles détaille son « agenda numérique »Jouer sur les revenus publicitaires, l’activité de la plate-forme ou l’origine des revenusMême si une première mesure a vu le jour au 1er janvier, avec l’application en Europe de la TVA dans le pays du client d’un bien ou d’un service acheté sur Internet et non plus dans le pays du vendeur, la France entend aller plus loin et plus vite.Alors que Bercy expertise déjà l’idée – portée par la ministre de la culture, Fleur Pellerin – d’une taxe assise sur la bande passante, le gouvernement va pouvoir puiser dans la boîte à idées fournie par les économistes.La taxe Internet qui oppose Paris et BruxellesCeux-ci défendent trois pistes principales, applicables à court terme :- instaurer une taxe sur les revenus publicitaires des entreprises, lesquels seraient appréhendés comme une approximation des profits générés dans un pays donné.- À défaut, mettre en place une taxe unitaire, fondée sur l’activité de la plate-forme, mesurée par le nombre d’utilisateurs sur le territoire (annonceurs ou internautes) ou par le flux de données échangées.- Différencier le taux d’imposition en fonction de l’origine des revenus. Il s’agirait d’appliquer « un taux plus faible pour les revenus produits par le simple accès au site [vente, recettes publicitaires liées à un mot-clé de recherche] que pour ceux générés grâce à des données stockées [revente de données sur les recherches à des tiers, stockage de données de vente pour une tarification ou une publicité ciblée] ».Lire aussi : Le Royaume-Uni veut instituer une « taxe Google »Créer des outils pour mieux mesurer l’activité de plates-formesCes propositions se heurtent à au moins deux obstacles : le manque de données relatives à ces entreprises ; et le risque que, ainsi taxées, elles tentent de compenser l’impact de ces impositions en collectant de manière plus intensive des données, en instaurant des services payants ou en excluant des utilisateurs.Sur le premier point, le rapport préconise la création d’un nouvel appareil statistique.Il s’agirait de doter la puissance publique des moyens de mesurer les activités des entreprises visées, « en particulier en ce qui concerne les flux de données [flux aux points d’interconnexion des principaux acteurs, données collectées auprès des utilisateurs] et les flux monétaires [commerce électronique, revenus publicitaires, données douanières…] ».Sur le second sujet, les économistes suggèrent de fixer le taux de la taxe à un « niveau assez faible », non précisé, et de mettre en place « un seuil en deçà duquel l’entreprise ne serait pas taxée ».Dans l’entourage d’Axelle Lemaire, ce rapport est salué car « il permet d’éviter la petite musique du “on ne peut rien faire” ». Le gouvernement français devrait soumettre ces pistes de réflexion à ses partenaires européens.Anne EvenoJournaliste au Monde Yves Eudes Pour les Américains séjournant à l'étranger, la mondialisation des réseaux sociaux n'a pas que des avantages. Ainsi, Ryan Pate, 30 ans, originaire de Floride, a découvert à ses dépens que la liberté d'expression sur Facebook, garantie par le premier amendement de la Constitution américaine, n'est pas reconnue dans les Emirats arabes unis (EAU), même quand ce droit est exercé sur le territoire des Etats-Unis.Ryan Pate travaillait depuis 2012 comme mécanicien d'hélicoptère pour la société émiratie Global Aerospace Logistics (GAL), sise à Abou Dhabi. Fin 2014, il rentre chez lui en Floride pour se fiancer, et aussi pour se faire soigner, car il souffre du dos. Son médecin lui recommande de se reposer pendant quelque temps, et de rester aux Etats-Unis pour des examens complémentaires. Il prévient son employeur, mais celui-ci refuse de rallonger son congé et exige qu'il soit examiné par un médecin émirati. Puis, craignant sans doute que son employé ne revienne plus à Abou Dhabi, GAL cesse de lui verser son salaire.Furieux, Ryan Pate publie sur sa page Facebook un message violent à l'encontre de son entreprise. Il l'accuse de l'avoir « poignardé dans le dos », insulte les habitants de l'émirat et déconseille aux mécaniciens occidentaux d'aller travailler là-bas. Puis il décide de démissionner et de se réinstaller aux Etats-Unis.Dix jours de prisonMi-février, il retourne à Abou Dhabi dans l'intention de résilier son contrat de travail, de toucher son salaire impayé et de s'occuper de son déménagement, mais rien ne se passe comme prévu : à son arrivée, il est convoqué au commissariat de police. Là, les policiers lui montrent des copies de ses messages Facebook, l'informent qu'il a enfreint plusieurs lois sur la diffamation et l'obligent à signer des documents en arabe qu'il ne comprend pas. Il est alors accusé d'avoir insulté l'islam, les Emirats, la société GAL et ses directeurs. Il est aussitôt envoyé en prison.Depuis 2012, les EAU se sont dotés de lois très sévères pour réprimer la diffusion sur Internet de messages insultants, critiques ou moqueurs à l'égard d'une personne ou d'une organisation. L'affaire Ryan Pate montre qu'ils entendent les appliquer quel que soit le lieu où l'infraction a été commise, ce qui revient à s'attribuer de facto une compétence universelle sur le contenu des réseaux sociaux américains, dès lors que la victime présumée est un de leurs ressortissants.Depuis la Floride, la fiancée de Ryan Pate a lancé sur Internet un appel aux dons, pour payer les frais d'avocat, qui sont élevés. Elle s'est aussi adressée au représentant de sa circonscription au Congrès de Washington, David Jolly. Celui-ci a contacté le département d'Etat et le ministère de la justice des Emirats pour tenter de faire annuler la procédure, en vain. Le représentant se dit « très perturbé par le fait que M. Pate soit soumis à des poursuites judiciaires pour une action tout à fait légale, accomplie dans son propre pays ». De surcroît, l'affaire s'est produite sur Facebook, perçu par les Américains comme un réseau 100 % national, soumis en priorité aux lois américaines.Après dix jours de prison, Ryan Pate a été libéré sous caution, mais il n'a pas le droit de quitter Abou Dhabi. Contacté par le journal de Floride The Tampa Tribune, il semble dépassé par les évènements : « Je voudrais m'excuser pour tous ceux que j'ai entraînés dans cette affaire… Je me suis laissé déborder par mes émotions. Je ne pouvais pas imaginer qu'un message publié sur Facebook alors que j'étais aux Etats-Unis pourrait m'envoyer en prison au Moyen-Orient. » Son procès est prévu pour le 17 mars. Le procureur a abandonné les deux inculpations les plus inquiétantes – insulte à l'islam et aux Emirats –, mais il risque quand même jusqu'à cinq ans de prison et 50 000 dollars d'amende.Yves EudesGrand reporterSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.03.2015 à 15h04 • Mis à jour le09.03.2015 à 16h25 La mairie de Paris a annoncé lundi la création d'un dispositif baptisé « Multiloc », dont la vocation sera de « capter » les logements vacants du parc immobilier parisien pour les louer à des ménages de la classe moyenne.Le dispositif, qui s'appuiera sur les agences immobilières du secteur privé, prévoit de favoriser la remise sur le marché de logements vacants, en offrant des aides financières et des garanties aux propriétaires, en échange de loyers inférieurs de 20 % au loyer médian constaté dans le quartier, a expliqué la maire de Paris, Anne Hidalgo (PS), au cours d'une conférence de presse à l'Hôtel de Ville.Lire aussi : L’intérêt partagé de la location solidaireLes « loyers médians » de référence seront ceux définis par l'arrêté préfectoral en attente de parution sur l'encadrement des loyers. L'édile parisienne a dit son espoir que cet arrêté promis par le gouvernement pour la fin 2014 soit publié dans les prochaines semaines.Prime d'entrée « C'est le sujet numéro un que j'évoquerai avec le nouveau préfet de région [Jean-François Carenco] », a souligné Mme Hidalgo, réaffirmant son attachement à cette mesure promise par François Hollande.Les bénéficiaires du dispositif Multiloc seront les ménages ne dépassant pas les plafonds retenus pour le logement intermédiaire, soit par exemple 74 000 euros annuels pour un couple avec un enfant.En contrepartie de leur effort, les propriétaires recevront « une prime d'entrée dans le dispositif » de 2 000 euros ; un soutien à la réalisation d'éventuels travaux pouvant aller jusqu'à 10 000 euros pour les logements vacants depuis plus de six mois ; une prise en charge de la cotisation à la garantie des risques locatifs, et une gestion locative professionnelle.Les agences recevront quant à elle 1 000 euros pour chaque logement pris en gestion (1 200 euros pour les logements vacants depuis plus de six mois).Un coût de 3 millions d'eurosUne enveloppe de 3 millions d'euros sera provisionnée dans le budget supplémentaire 2015 de la ville, voté en juillet. Un opérateur sera désigné « à l'automne », dans le cadre d'un marché public, a précisé l'adjoint d'Anne Hidalgo chargé du logement, Ian Brossat (PCF).Cet opérateur sera « chargé de la prospection des logements, de la présentation du dispositif aux propriétaires bailleurs et de l'orientation des logements vers l'un des professionnels de l'immobilier (type agence immobilière ou gestionnaire de biens), signataires d'une convention de partenariat avec la collectivité parisienne », selon une délibération soumise au vote des conseillers de Paris la semaine prochaine.Lire aussi (édition abonnés) : Ces villes minées par les logements vacants 09.03.2015 à 13h47 • Mis à jour le09.03.2015 à 17h44 L’avenir de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) continue de susciter l’interrogation. La ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a précisé, lundi 9 mars sur BFM-TV, que la fermeture de la plus ancienne centrale française se fera lorsque l’EPR de Flamanville (Manche) sera ouvert. Un chantier qui ne cesse d’accuser des retards, son ouverture ayant été repoussée par EDF à 2017.Lire aussi : Pourquoi la centrale nucléaire de Fessenheim est-elle ciblée ?Jusqu’à présent, François Hollande avait toujours affirmé que la centrale alsacienne cesserait de fonctionner d'ici fin 2016, conformément à l'un des engagements pris pendant sa campagne électorale. Mais, depuis cette prise de position en septembre 2012, des membres du gouvernement avaient indiqué que d’autres sites nucléaires seraient susceptibles de fermer à la place.« Vieilles chaudières atomiques »Les antinucléaires réclament pourtant sans relâche la fermeture de Fessenheim au plus vite, inquiets du manque de sécurité de la centrale, en service depuis 1977. Samedi 7 mars, des manifestations ont à nouveau été organisées à proximité du site, alors qu’un incident a conduit EDF à arrêter de manière inopinée les deux unités de production de la centrale.EDF avait expliqué avoir identifié un « défaut d'étanchéité sur une tuyauterie située hors de la zone nucléaire », sans « conséquence sur la sûreté des installations, l'environnement et la sécurité du personnel ».Lire aussi : Dans la centrale nucléaire de Fessenheim, des incidents à répétition« Il est temps d'arrêter cet acharnement sur ces vieilles chaudières atomiques à bout de souffle et de plus en plus dangereuses », ont réagi samedi les organisations anti-Fessenheim dans un communiqué, demandant que cet « énième arrêt simultané des réacteurs soit enfin transformé en arrêt définitif ».Lundi, des militants de l’organisation écologiste Greenpeace ont déployé devant l’Assemblée nationale deux larges banderoles rappelant au président Hollande ses engagements de réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité de 75 à 50 % d’ici 2025.#action #TransitionEnergetique toujours en place ! 50% de nucléaire en 2025 pour laisser la place aux ENR ! pic.twitter.com/m2Oqg7nXIZ— Greenpeace France (@greenpeacefr) 9 Mars 2015 Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Le ministre des finances néerlandais, Jeroen Dijsselbloem, s’est déclaré officiellement candidat à un deuxième mandat à la tête de l’Eurogroupe, l’instance qui réunit les ministres des finances de la zone euro, lundi 9 mars, dans le journal néerlandais Volkskrant.Le seul candidat déclaré jusqu’à présent était le ministre espagnol de l’économie, Luis de Guindos. Ce dernier a reçu le soutien de la chancelière allemande, Angela Merkel, en août 2014. Le renouvellement n’a lieu qu’en juillet.Art du compromisM. Dijsselbloem avait succédé à Jean-Claude Juncker à la tête de l’Eurogroupe début 2013. Ce social-démocrate avait été choisi notamment parce qu’il sait se montrer ferme, tout en privilégiant l’écoute et l’art du compromis.Il a d’ailleurs plutôt bien géré ces dernières semaines le dossier grec : il a su faire le grand écart entre les plus apposés au premier ministre grec, Alexis Tsipras (c’est-à-dire les Allemands et les Espagnols), et à son ministre des finances, YanisVaroufakis.Lire aussi : Jeroen Dijsselbloem, l’inconnu réputé fin négociateurJean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.03.2015 à 18h12 • Mis à jour le06.03.2015 à 18h24 | Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) Le premier ministre des Pays-Bas, Mark Rutte, a déclaré, jeudi 5 mars, qu’il préférait voir des combattants néerlandais qui auraient rejoint des groupes terroristes mourir au combat plutôt que revenir au pays pour y commettre des attentats. « Si le choix se pose en ces termes, je le fais. Beaucoup de citoyens pensent comme moi », a indiqué le chef du gouvernement de coalition libéral-travailliste. Il s’exprimait à la télévision lors d’un débat préélectoral pour les élections à la Première chambre, le Sénat néerlandais, le 11 mars.M. Rutte affrontait notamment, sur cette question, le chef du parti centriste et proeuropéen D66. Le leader de cette formation, Alexander Pechtold, s’est demandé si un premier ministre pouvait s’exprimer de cette manière, quitte à heurter les familles, les enfants ou des proches des personnes concernées. De 150 à 200 Néerlandais seraient partis pour la Syrie et l’Irak. « Dans un Etat de droit, il faut souhaiter qu’ils soient jugés par un tribunal, pas qu’ils meurent dans le désert », a estimé M. Pechtold.« Mon devoir est de protéger mon pays »« Ceux qui sont là-bas apprennent à tuer, à fabriquer des bombes. S’ils voyagent et adhèrent à une organisation criminelle, ils savent ce qu’ils font. Il est crucial d’éviter qu’ils reviennent pour commettre des attentats. Mon devoir est de protéger mon pays », a répondu le dirigeant libéral.« Geert Wilders est absent ce soir mais sa pensée est présente », a répliqué M. Pechtold, dont le parti est donné comme l’un des deux grands favoris pour le scrutin provincial qui aura lieu mercredi 11 mars. L’autre est le Parti pour la liberté (PVV) de M. Wilders, qui fait traditionnellement de la lutte contre l’islam et l’immigration le principal thème de ses campagnes.Une fois élus, les dirigeants des provinces choisiront les membres de la Première Chambre, le Sénat, où la coalition actuelle n’a pas la majorité. Elle y détient 30 sièges sur 75, ce qui la force à chercher l’appui de partis d’opposition – dont D66 – pour faire adopter certains de ses projets. La situation de M. Rutte devrait s’aggraver, compte tenu de l’apparente impopularité des deux formations au pouvoir.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Clément Guillou Ce n'est pas qu'il y ait grand-chose à voir à Koursk, ville industrielle à la frontière russo-ukrainienne, mais les basketteuses de Bourges y retourneraient volontiers. Vendredi soir (20 h 30), elles affrontent en quarts de finale retour de l'Euroligue le nouveau ténor du basket féminin européen, financé par le géant de la sidérurgie Metalloinvest. Si elles s'imposent après la défaite du match aller (76-62), les coéquipières de Céline Dumerc disputeront un match d'appui le 11 mars en Russie.Koursk est connu pour deux évènements tragiques ayant paradoxalement eu lieu en dehors de cette ville de plus de 400 000 habitants : la bataille de Koursk, plus grande bataille de chars de l'histoire, entre les forces allemandes et soviétiques à l'été 1943, dont le centre névralgique était situé à une centaine de kilomètres au sud-est de la ville ; le naufrage du sous-marin Koursk, qui devait son nom à la bataille et a sombré en 2000, emportant 118 hommes d'équipages dans les profondeurs de la mer de Barents.Il faudra un paquet de victoires en Euroligue pour que le Dynamo Koursk efface ces funestes références dans l'imaginaire russe, mais il s'en donne les moyens. Le club a intégré le championnat russe en 1999 mais est déjà nanti d'une victoire en Eurocoupe – la deuxième compétition européenne – obtenue en 2013. L'effectif a été entièrement remodelé à l'intersaison, arrachant à Galatasaray sa meneuse Isil Alben et aux rivales d'Ekaterinbourg la Lettonne Anete Jekabsone. Deux championnes olympiques américaines et certaines des meilleures joueuses russes complètent cet effectif pléthorique.Avion privé contre train couchette« Elles ont une grande salle de 3 500 places souvent comble et un groupe de supporteurs pour animer les rencontres. La salle est neuve, elles sont dans de très bonnes conditions », témoigne l'internationale française Sandrine Gruda, qui joue depuis sept ans à Ekaterinbourg, club de l'Oural champion d'Europe en 2013.Pour venir affronter Bourges au Prado (agrandi à 5 000 places à la fin de l'année), le Dynamo Koursk a pris un avion privé qui l'a posé à Châteauroux (Indre). Les Berruyères, pour se rendre dans le sud-ouest de la Russie, ont avalé 22 heures de transport. Bus, avion, et pour finir huit heures d'un train-couchette qui n'offrait pas le confort du TGV. Pour l'avion, explique l'entraîneuse Valérie Garnier, « le club s'est renseigné mais les tarifs sont exorbitants ». Depuis que ses joueuses sont rentrées dans le Cher mercredi soir, la priorité a été la récupération. Une question dont n'a pas eu à se soucier l'entraîneur letton de Koursk, grosse différence entre le petit poucet de la compétition, 2,7 millions d'euros de budget, et l'un des clubs les plus riches du continent. Valérie Garnier :« C'est un club doté d'un budget énorme, qui fait venir des joueuses en les attirant avec de gros salaires, parfois de 500 000 euros annuels. »Minerai de ferCes dernières années, les clubs russes et turcs dominent l'Euroligue aux dépens de ceux d'Europe de l'Ouest, même si les clubs espagnols et Bourges – présent au Final Four ces deux dernières années – résistent. Ce nouvel équilibre doit beaucoup aux fortunes des groupes sidérurgiques russes, comme le football russe a été redevable du secteur énergétique la décennie passée.L'UMMC, deuxième producteur de cuivre en Russie, finance Ekaterinbourg. Metalloinvest, cinquième producteur mondial de minerai de fer, est un sponsor majeur du Dynamo Koursk. Le groupe soutient aussi le Zenith Saint-Pétersbourg, leader du championnat russe de football, et le Lokomotiv Belgorod, champion d'Europe de volley-ball masculin la saison dernière. A Koursk et Belgorod, l'entreprise n'a pas investi par simple amour du sport : la région abrite le plus grand gisement de minerai de fer de l'ex-URSS. Pour s'assurer les bonnes grâces du gouvernement local, Metalloinvest finance aussi une multitude de projets socio-culturels, à hauteur de 8 millions d'euros en 2014.On ne parierait donc pas sur la présence à Bourges, ce vendredi soir, de l'homme à qui le Dynamo Koursk doit sa belle équipe : Alicher Ousmanov, actionnaire majoritaire de Metalloinvest, 71e fortune mondiale selon Forbes et deuxième actionnaire du club de football d'Arsenal.Clément GuillouJournaliste au Monde 06.03.2015 à 16h53 • Mis à jour le06.03.2015 à 16h54 | Matthieu Goar Petit à petit, Jean-François Copé réapparaît. Surtout pour dire qu’il ne veut pas réapparaître tout de suite. Vendredi 6 mars, l’ancien président de l’UMP, a activé un nouveau blog où il confie d’abord ses doutes passés. « En juin 2014, je me suis demandé si je devais tout arrêter. Renoncer face à la violence des attaques, l’ampleur des calomnies. Bien sûr, j’avais parfois été caricatural. Mais là, j’étais tellement caricaturé, sali. À quoi bon continuer ? En avais-je l’envie, la capacité, la force même ? », s’interroge l’ancien chef de la rue de Vaugirard poussé à la démission après les révélations sur l’affaire Bygmalion.Et visiblement, le maire de Meaux a quand même décidé de continuer sa vie politique, mais de façon différente. « Je me suis astreint à une discipline : du silence, du travail, du terrain. Plus de politique politicienne. Plus de médias. Du fond. Prendre le temps », explique celui qui avait promis, dans un livre écrit en 2006 d’arrêter la langue de bois.M. Copé aurait mûri cette réflexion en parcourant cette « France dite ’périphérique’, (…) si belle, mais parfois délaissée où les Français qui y vivent se sentent souvent tenus à l’écart ». Celui qui a toujours rêvé de devenir président de la République confie qu’il croit de moins en moins à « l’homme providentiel » mais veut dialoguer avec les internautes et « plus tard, une fois cette réflexion achevée, viendra à nouveau, le temps de l’action ».Une actualité judiciaireLe député de Seine-et-Marne doit réunir son club de réflexion, Génération France, le 25 mars et il continue à participer aux bureaux politiques de son parti. Mais son actualité est aussi judiciaire car l’ancien président de l’UMP a été mis en examen, le mardi 3 février 2015, pour « abus de confiance » dans l’enquête sur les pénalités infligées à Nicolas Sarkozy et payées par l’UMP après le rejet des comptes de la campagne présidentielle de 2012.Ce n’est pas la première fois que M. Copé explique son envie de prendre du recul. « J’ai décidé de prendre du recul par rapport à la scène médiatique. Je préfère poursuivre mon engagement politique de façon différente, en consacrant davantage de temps à l’écoute et à la réflexion, tout particulièrement dans les mois qui viennent », avait-il écrit à Benoist Apparu, député (UMP) de la Marne dans une lettre datée du 2 septembre 2014. Bygmalion : de nouveaux éléments fragilisent la défense de CopéMatthieu GoarJournaliste au Monde 06.03.2015 à 16h25 • Mis à jour le06.03.2015 à 18h30 Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a adressé une « mise en demeure » à la station de radio RMC et à la chaîne de télévision BFMTV à la suite d'une interview diffusée le 16 février par les deux médias de l'ancien ministre Roland Dumas par le journaliste Jean-Jacques Bourdin. « Le premier ministre est-il sous influence juive ? », lui avait demandé l'animateur.« Je peux le penser », lui avait alors répondu l'ancien président du Conseil constitutionnel. « Il a des alliances personnelles qui font qu'il a des préjugés. Chacun sait qu'il est marié avec quelqu'un, quelqu'un de très bien d'ailleurs, qui a de l'influence sur lui », avait-il déclaré, évoquant, sans la nommer, l'épouse du premier ministre, Anne Gravoin. Le CSA avait annoncé le jour même qu'il « instruisait un dossier » sur cette affaire.Lire aussi (édition abonnés) : Le CSA saisi après les propos de Roland DumasUn avertissement sans sanctionPour l'autorité publique indépendante de l'audiovisuel, « la formulation même » de la question du journaliste était « de nature à banaliser et à propager des comportements discriminatoires ». Une mise en demeure du CSA n'a qu'une valeur d'avertissement et n'entraîne pas de sanction, sauf en cas de récidive.Au cours d'un échange de deux minutes, Jean-Jacques Bourdin était revenu à la charge à plusieurs reprises après l'évocation, une première fois, par l'ex-ministre des affaires étrangères des « alliances personnelles » de Manuel Valls « qui font qu'il a des préjugés ».Lire le portrait (édition abonnés) : La rengaine de Roland DumasDans un communiqué, BFMTV et RMC disent regretter cette décision, « les deux chaînes veillent au quotidien à ne pas encourager les comportements discriminatoires et à promouvoir les valeurs de la République ». « En outre, BFMTV et RMC alertent sur les risques que ces sanctions font peser sur la liberté d'informer en France. En effet, elles pourraient conduire, demain, les seuls médias régulés par le CSA, et leurs journalistes, à systématiquement s'autocensurer dans leur mission d'information, notamment lorsqu'ils exercent leur “droit de suite” pour obtenir d'un invité une clarification de ses propos. »Le journaliste Jean-Jacques Bourdin a également réagi à la décision :Je suis sanctionné pour avoir fait mon métier. On ne me fera pas taire. Je continuerai à aller chercher la vérité. Réveillons nous.— Jean-Jacques Bourdin (@JJBourdin_RMC)require(["twitter/widgets"]);La déclaration de M. Dumas avait suscité un tollé, le premier ministre s'était refusé à répondre « d'un point de vue personnel », tout en dénonçant « les propos d'un homme [Roland Dumas] dont on connaît le passé et qui ne font pas honneur à la République depuis bien longtemps ». Stéphane Lauer (New York, correspondant) Contre vents et marées, la situation de l’emploi aux États-Unis continue de s’améliorer. L’économie américaine a créé 295 000 emplois en février, ramenant le taux de chômage à 5,5 %, selon les statistiques publiées, vendredi 6 mars, par le Département du travail. Les tempêtes de neige, qui se sont abattues ces dernières semaines sur le nord-est et le Midwest, n’ont pas réussi à entamer la dynamique du marché du travail.Au contraire, le nombre d’emplois créés en février se situe au-dessus de la moyenne des douze derniers mois, qui était de plus de 260 000, et au-delà des prévisions des économistes, qui tablaient sur 235 000 et un taux de chômage de 5,6 %, soit 0,1 point de moins qu’en janvier. Le taux de chômage est désormais à son plus bas niveau depuis sept ans.Malgré la révision à la baisse des chiffres de janvier (18 000 créations d’emploi de moins que ce qui avait été anticipé dans un premier temps), le marché du travail reste solide. En 2014, l’économie américaine a créé 3,1 millions d’emplois, soit le meilleur chiffre en quinze ans.Depuis douze mois consécutifs, le nombre d’emplois créés dépasse les 200 000. Il faut remonter à 1995 pour retrouver une série plus longue à un tel rythme. Elle avait alors duré 19 mois.Le rebond du marché de l’emploi semble profiter à toutes les catégories de travailleurs. Lorsqu’on regarde le taux de chômage élargi, le « U6 » dans le jargon du Département du travail, qui prend notamment en compte le nombre de temps partiels subis, la décrue est également spectaculaire : le taux est tombé en février à 11 %, soit 0,3 point de moins que le mois précédent.PAS DE RÉPERCUSSIONS SUR LES SALAIRESEn revanche, du côté de la progression des salaires, on ne voit toujours rien venir. Le salaire moyen horaire dans le secteur privé a augmenté de 2 % en février par rapport à la même période de l’année précédente. Il s’agit d’un recul par rapport à janvier où la hausse sur un an avait été de 2,2 %.Février retrouve donc un rythme identique à celui des quatre dernières années, encore loin de celui qui avait caractérisé la période de croissance avant la crise de 2008 au cours de laquelle les salaires progressaient de 3 % chaque année.L’économie américaine se trouve donc toujours dans une situation étrange où elle s’approche d’une situation de plein-emploi, au regard de la faiblesse du taux de chômage, sans provoquer de tension sur le marché du travail entre l’offre et la demande, qui devrait théoriquement pousser les salaires à la hausse.En fait, cette situation s’explique par la répartition par secteur d’activité des créations d’emploi. La restauration et les bars restent le plus gros pourvoyeur de jobs, avec 59 000 créés en février. Or, il s’agit des domaines où les entreprises payent le plus mal. À noter tout de même la bonne tenue des recrutements dans le secteur des services aux entreprises. Malgré tout, l’industrie a déçu avec seulement 8 000 créations d’emploi.Les annonces récentes de Walmart, plus gros employeur américain, qui va augmenter un demi-million de salariés, devrait créer un effet d’entraînement chez ses concurrents. Les effets de ce mouvement devraient commencer à se voir dans les prochains mois.Wal-Mart augmente le salaire d’un demi-million d’employésINTERROGATIONS SUR LE CALENDRIER DU RELÈVEMENT DES TAUXAutre signe de persistance d’une certaine fragilité du marché de l’emploi aux États-Unis : le taux de participation, c’est-à-dire la proportion de la population qui a un emploi ou qui en cherche effectivement un, a une nouvelle fois baissé en février, à 62,8 %, soit 0,1 point de moins qu’en janvier. Il faut remonter aux années 1970 pour retrouver un niveau aussi bas.C’est ce que résumait Janet Yellen, la présidente de la Réserve fédérale (Fed), lors de son audition la semaine dernière devant le Congrès : « La situation de l’emploi aux États-Unis s’est améliorée sous plusieurs aspects », a-t-elle souligné, tout en déplorant la faiblesse du taux de participation par rapport aux attentes de la Fed et en insistant sur la croissance des salaires, qui reste « molle, suggérant que des faiblesses cycliques persistent ».Est-ce que les chiffres publiés vendredi seront suffisants pour faire évoluer le discours de la Fed sur l’imminence d’un relèvement des taux d’intérêt ? Le dilemme auquel est confrontée Janet Yellen est résumé dans la publication de ces statistiques, remarque Gregory Daco, analyste chez Oxford Economics, spécialisé sur les États-Unis : « emploi solide, mais salaires stagnants ».« La rigidité des salaires nominaux est un facteur fondamental, qui restreint le rebond des salaires dans cette période post-récession, explique-t-il. Cependant, la dynamique du marché du travail devrait soutenir une accélération progressive de la croissance des salaires au cours de 2015 ». Ce qui, selon lui, ouvrirait la voie à un relèvement des taux en septembre.La Fed se veut encore « patiente » avant de relever les taux D’ici là, une première étape est fixée les 17 et 18 mars, date de la prochaine réunion du Comité de politique monétaire de la Fed et peut-être l’occasion de préparer les esprits à une telle évolution.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.03.2015 à 15h30 Le président russe, Vladimir Poutine, a annoncé, vendredi 6 mars, réduire son salaire, ainsi que ceux de plusieurs hauts responsables russes. Du 1er mars au 31 décembre 2015, les salaires du président russe, du premier ministre, Dmitri Medvedev, du procureur général, Iouri Tchaïka, et du président du comité d'enquête, Alexandre Bastrykine, subiront une baisse de 10 %, selon un décret signé vendredi 6 mars par M. Poutine.Cette réduction s'applique également aux salaires des personnes employées par l'administration présidentielle et le cabinet du gouvernement, d'après un deuxième décret signé vendredi par le président.En avril 2014, le salaire de M. Poutine avait tripléElle s'applique aussi aux députés russes, a déclaré Iouri Chouvalov, porte-parole de la Douma, la chambre basse du Parlement russe, qui précisé que « les députés ont appuyé cette proposition ».En avril 2014, un décret du Kremlin avait triplé le salaire de M. Poutine, qui revendique un mode de vie ascétique et était en 2013 moins bien payé que ses ministres.Depuis plusieurs mois, la Russie est touchée par une grave crise économique, provoquée par les sanctions occidentales liées au conflit ukrainien et la chute des prix du pétrole ; des facteurs qui ont fait perdre à la monnaie russe presque la moitié de sa valeur l'an dernier.Lire (édition abonnés) : Début de panique à Moscou 06.03.2015 à 13h20 • Mis à jour le06.03.2015 à 13h22 La centrale nucléaire de Saint-Alban, en Isère, a été survolée par un ou plusieurs drones, jeudi 5 mars dans la soirée, ont rapporté la gendarmerie et le parquet de Vienne, confirmant une information du Dauphiné libéré. Un premier survol a eu lieu vers 21 heures et trois autres entre 22 heures et 23 heures. Un hélicoptère de la gendarmerie a été dépêché sur place pour tenter d'intercepter le drone ou son pilote, sans succès.La brigade de recherche de la compagnie de gendarmerie de Vienne et la brigade des transports aériens ont été saisies de l'enquête. Il n'y a « aucun élément permettant d'orienter les recherches en l'état », a précisé Matthieu Bourrette, procureur de la République à Vienne.La centrale de Saint-Alban avait déjà été survolée par un drone début novembre 2014. La direction de la centrale avait déposé plainte.Lire le post de blog : 5 questions sur les survols de drones Sylvia Zappi Quel est le budget décent pour un célibataire ou un couple avec deux enfants permettant une participation à la vie sociale dans la France de 2015 ? C’est à cette question de fond que s’est attelé pour la première fois l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES). Dans une étude qui doit être rendue publique vendredi 6 mars, l’organisme indépendant s’est penché sur les besoins incontournables au quotidien, et la distance avec le réel du quotidien des Français. Il faut ainsi entre 1 424 euros et 3 515 euros selon la composition du ménage et son type de logement (social ou privé). Bien loin des minima sociaux. La méthode est nouvelle : des chercheurs français ont réuni 200 ménages vivant dans deux villes moyennes (Tours et Dijon), de tous niveaux sociaux, pour leur demander pour chaque situation sociale quel serait le budget en deçà duquel on ne vit pas décemment. Ils ont ainsi évalué le « panier de biens et de services » nécessaire dans tous les domaines : logement, transports, alimentation, vie sociale, habillement, équipement, hygiène, santé, garde d’enfants… Faut-il disposer d’une chambre pour les enfants de sexe différents, d’une voiture ? Quels soins sont incontournables pour participer à la vie sociale ? Partir en vacances une semaine par an, inviter des amis, prendre un repas à l’extérieur, est-ce indispensable ?L’ONPES évalue ainsi le budget de référence d’un couple avec deux enfants logeant dans le parc social à 3 284 euros, celui d’une famille monoparentale logée dans le privé à 2 830 euros. Un retraité devra disposer d’au moins 1 816 euros s’il habite le privé, plus qu’un célibataire dans le même cas (1 571). Les résultats surprenants de l’étude qualitative sont corroborés par les études plus classiques de l’Insee ou celle du ministère des affaires sociales. Mais au lieu de dessiner la France des pauvres, elle met en lumière celle qui a peur de tomber dans la pauvreté. Qui, sans dans le besoin, s’astreint à des restrictions dues à la crise. Logiquement, ce sont les familles monoparentales - des femmes seules avec enfants - et les retraités qui sont le plus touchés par ces économies forcées : les premières sont à 55 % en situation de pauvreté et à 40 % avec des moyens insuffisants pour vivre décemment. Les personnes retraitées vivant seules sont dans une situation également inquiétante, avec des taux de 14 % et 45 %. Les autres catégories ne sont cependant pas florissantes. « Ceux qui se serrent la ceinture représentent près de 40 % de la population », précise Didier Gelot, secrétaire général de l’organisme C’est dans le détail des tableaux de l’étude que se nichent les enseignements les plus précieux sur les économies forcées réalisées par les différents ménages. Si on savait que ce sont les budgets loisir, santé, et vie sociale qui sont les premiers amputés, les résultats diffèrent selon la composition de la famille. Les familles monoparentales rognent pour moitié sur leurs besoins en matière de soins, et dépensent près de trois fois moins que ce dont elles auraient besoin en frais de garde d’enfants et de cantine scolaire. Les retraités, eux, font aussi des économies sur le poste santé, plus encore quand ils sont en couple ; ils dépensent proportionnellement plus en habillement. Les couples actifs avec ou sans enfant ont des dépenses en transports deux fois supérieures aux budgets de référence.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claire Guélaud La baisse des prix du pétrole risque de compliquer la donne en Amérique latine, région qui a connu en 2014 sa plus faible croissance (1-1,5 %) des cinq dernières années et dont la reprise n’est guère assurée en 2015 (les prévisions variant de - 0,2 % pour Natixis à + 2,3 % pour Coface). Les pays exportateurs nets d’or noir, à l’image du Venezuela et de l’Équateur, souffrent déjà de la dégringolade spectaculaire des prix, tandis que d’autres y voient un facteur de soutien à la consommation et de diminution des coûts de production. Revue de détail des gagnants et des perdants, sachant qu’en moyenne, Euler Hermes évalue à - 0,4 point de PIB l’impact de la chute des cours sur l’activité.Ceux qui y gagnent : l’Amérique centrale et les pays du Cône sud hors Argentine Importateurs nets de pétrole, les pays d’Amérique centrale seront les principaux bénéficiaires de la baisse des prix. Selon une note de blog de deux économistes du Fonds Monétaire International (FMI), Robert Rennhack et Fabian Valencia, de nombreux pays s’adaptent bien au nouvel environnement mondial et en profitent pour réduire les coûts de l’énergie domestique. « Ceci a augmenté le revenu disponible des consommateurs et des entreprises via des coûts de transport et d’énergie meilleur marché. Une politique qui soutient la croissance et réduit les pressions inflationnistes », observent-ils en citant notamment le cas de la Barbade, du Costa Rica et du Guatemala.Au Chili, l’activité ralentit depuis la fin 2013 en raison de la baisse des prix du cuivre dont ce pays est le premier producteur au monde, mais aussi, observe Patricia Krause (Coface), du fait d’une contraction de l’investissement (de l’ordre de 10 % en glissement annuel) et du mauvais moral des chefs d’entreprise pour cause de hausse des impôts. La chute des cours de l’or noir pourrait donner de l’air à l’économie chilienne qui croîtrait d’environ 3 % en 2015, soit nettement moins que dans les années 2004-2013 (+ 4,7 % en moyenne).De même, analyse Daniela Ordoñez (Euler Hermès), les effets bénéfiques de la baisse du prix du pétrole pourraient permettre au Paraguay et, « dans une moindre mesure », à l’Uruguay, de compenser en partie l’impact négatif sur leur économie de la chute des prix agricoles et du ralentissement chinois.Les « ni ni » (ni gagnants ni perdants) : Brésil, Argentine, Pérou et Bolivie A court terme, l’impact de la baisse des prix du pétrole est modeste mais positif au Brésil, en Argentine, au Pérou et en Bolivie dont la balance commerciale s’améliore. A moyen terme, toutefois, les projets d’investissements énergétiques de Buenos Aires et de Brasilia pourraient se trouver sinon compromis, du moins nettement ralentis si les prix de l’or noir devaient rester durablement bas. Or la compagnie brésilienne Petrobras, plongée en plein scandale de corruption, représente, à elle seule 10 % n de l’investissement au Brésil.Ceux qui vont affronter des temps difficiles : Mexique, Colombie, Trinidad et Tobago Bien qu’ils soient producteurs de pétrole, le Mexique et la Colombie - deux économies parmi les plus robustes d’Amérique Latine - ont une production relativement diversifiée et bénéficient de la confiance des investisseurs et des marchés financiers. Trinidad et Tobago affiche un surplus courant de 10 % du PIB et les trois pays ont, selon Coface, accumulé ces dernières années de substantielles réserves. Autant d’éléments qui devraient les aider à faire face à la baisse des prix de l’or noir qui amputera leur croissance de moins de 1,5 point de PIB.Les grands perdants : le Venezuela et l’Équateur La baisse des prix de l’or noir (57,8 % entre le 20 juin 2014 et le 28 janvier 2015 en dollars, selon Coface) est un coup dur pour le Venezuela qui détient les plus importantes réserves prouvées de pétrole au monde. L’or noir représente 95 % de ses exportations et la moitié de ses rentrées budgétaires. Le pays est déjà en pleine crise : l’inflation y a dépassé 60 % en 2014, il manque de réserves et affronte des pénuries de toute nature. La récession continuerait en 2015. Elle serait de l’ordre de 7,5 % au moins, selon Euler Hermès.L’Équateur, dont les fondamentaux économiques et financiers sont plutôt sains, est probablement le deuxième pays latino-américain le plus affecté par la baisse des prix du pétrole, car celui-ci représente la moitié de ses exportations. La perte de revenus pétroliers va creuser le déficit budgétaire et pourrait menacer les projets d’investissement dans la santé et l’éducation. Le gouvernement vient d’annoncer des coupes budgétaires et il a emprunté 7,5 milliards de dollars US à la Chine, observe d’ailleurs l’économiste de Coface.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.03.2015 à 17h20 • Mis à jour le04.03.2015 à 18h04 « Moi, ma priorité, c'est ma carrière. (…) L'équipe de France, c'est une super expérience, mais ça n'a jamais été ma priorité. »Cette fois, on ne pourra pas reprocher à Joakim Noah de louvoyer. Dans un entretien paru mercredi dans L'Equipe, le pivot des Chicago Bulls semble préparer le terrain à une nouvelle absence en équipe de France de basket durant l'Euro (4-20 septembre), dont les phases finales auront lieu à Lille.Les joueurs NBA ont quelque chose d'une malédiction pour l'équipe de France de basket. Physiques de titan, expérience du plus haut niveau, capacité à emballer un match, mais aussi présence intermittente qui rend illusoire la constitution d'un groupe sur la durée. Chaque année, l'encadrement des Bleus tente de convaincre ses « Américains » de participer aux compétitions internationales. Mais se heurtent à quatre types d'obstacles :Ceux qui cherchent un contrat en NBALa majorité des onze Français évoluant en NBA ne sont pas des joueurs majeurs dans leur club ni dans la Ligue nord-américaine : leur situation est précaire. Lorsqu'ils arrivent en dernière année de contrat, ils sont en situation de « free agent ». Ils préfèrent alors rester aux Etats-Unis pour convaincre leur franchise de les garder et par peur de se blesser. L'été suivant, rebelote : ils peuvent être tenus de participer à des camps d'entraînement l'été pour se faire remarquer ou pour convaincre leur club de les garder. En 2014, Ronny Turiaf, en fin de contrat avec les Clippers de Los Angeles, avait assumé de ne pas participer à la Coupe du monde, expliquant :« Je souhaite recentrer mes objectifs, prendre ma carrière pleinement en mains et prendre soin de mon corps et de moi cet été. »Comme Kevin Séraphin l'expliquait en 2013 : « Ils ne te disent pas vraiment les trucs, mais on te le fait comprendre. » Ce à quoi Vincent Collet avait répondu : « Séraphin dit qu'il ne vient pas parce qu'il veut travailler. Comme si nous, on ne travaillait pas. » La Fédération française doit en outre prendre elle-même en charge l'assurance de ces joueurs, pour les protéger en cas de blessure.Ceux qui sont un peu blessésLes franchises NBA sont particulièrement chatouilleuses sur l'outil de travail de joueurs payés plus d'un million d'euros par an. Les stages de préparation de l'équipe de France sont souvent perturbés par les allers-retours aux Etats-Unis de joueurs à qui les employeurs demandent de revenir passer des examens, leur confiance en la médecine française étant souvent très relative. Cela a souvent été le cas de Tony Parker. Un genou qui couine, comme Ronny Turiaf en 2010, ou un doigt qui menace de casser, comme Tony Parker en 2006, sont généralement des raisons suffisantes pour que l'employeur américain demande au joueur de ne pas disputer de matchs internationaux. Souvent avec l'assentiment de la Fédération, qui sait qu'elle ne reverra jamais son joueur si la blessure empire pendant la compétition estivale.Ceux qui sont retenus par leur employeurEn NBA, les San Antonio Spurs et leur entraîneur Gregg Popovich se singularisent par leur intérêt pour le basket international. Ils n'ont pas l'impression que leur joueur perd son temps lorsqu'il dispute une compétition internationale, ce qui a souvent aidé Tony Parker à se libérer l'été et a, à l'inverse, contribué à la fidélité du Français envers la franchise texane.D'autres équipes, comme les Chicago Bulls ou les Dallas Mavericks (par lesquels sont passés cinq joueurs français) refusent souvent de libérer leurs joueurs par crainte d'une blessure et par désintérêt pour ce basket différent. En 2009, Joakim Noah avait disputé quelques matchs de préparation avant de rentrer en Illinois à contrecœur. Cette attitude est de moins en moins fréquente de la part des franchises NBA, davantage tournées vers l'étranger aujourd'hui qu'il y a dix ans. Ceux qui n'ont pas vraiment de raisonsJoakim Noah assume, notamment dans ses interviews à la presse américaine, être davantage un « citoyen du monde » qu'un joueur de l'équipe de France. Une position iconoclaste qui lui vaut un certain désamour en France, où le joueur de 30 ans n'a jamais vécu, mais qui a l'avantage d'être sincère.Certains internationaux en puissance ont parfois trouvé des excuses peu convaincantes. Ainsi d'Alexis Ajinça qui, en 2014, a refusé la sélection en raison de l'accouchement de sa femme prévu pendant la compétition bien que la Fédération lui ait proposé « des aménagements possibles ». En 2013, le pivot des Indiana Pacers, Ian Mahinmi, a décliné en protestant contre un présumé manque de communication de la part du staff de l'équipe de France. 04.03.2015 à 17h05 • Mis à jour le04.03.2015 à 17h10 La gendarmerie bloquait, mercredi 4 mars dans le centre ville de Gaillac (Tarn), quelques 200 manifestants qui cherchaient à former un « convoi alimentaire » vers le site du projet de retenue d'eau de Sivens. Ces manifestants, opposés au projet, souhaitaient approvisionner en vivres leurs camarades, une quarantaine de zadistes, qui subissent depuis lundi le blocus d'une centaine d'agriculteurs favorables au projet.Pour beaucoup de membres du syndicat majoritaire FNSEA, ces agriculteurs entendent mettre la pression sur les zadistes et sur l'Etat jusqu'à la réunion du conseil général du Tarn, vendredi à Albi, qui aura pour ordre du jour les alternatives au projet initial de barrage.Les sympathisants des zadistes se sont réunis en début d'après-midi sur la grande place de Gaillac, ville située à une vingtaine de kilomètres de Sivens. Les gendarmes qui les ont laissé pénétrer la place de la République ont ensuite fermé toutes les issues pour empêcher les manifestants de partir en convoi avec leurs cageots de victuailles vers la ZAD (« zone à défendre »).Eviter tout contact entre pro et antibarrageLe préfet du Tarn, Thierry Gentilhomme, avait averti dès mardi que son objectif était « d'éviter absolument un contact » entre pro et antibarrage. Une source préfectorale avait rappelé avec force mercredi que l'administation jugeait « hors de question que le convoi ait accès à la ZAD ».« Des poireaux, pas des fachos », scandaient à Gaillac les pro-zadistes, constatant qu'ils étaient confinés sur la place.A plusieurs reprises, des manifestants tentant de forcer le passage ont été repoussés à l'aide de boucliers par des gendarmes en tenue d'intervention. A 15 h 30, ces frictions avaient donné lieu à des échauffourées, mais sans véritable affrontement. Des discussions étaient en cours peu avant 16 heures entre la mairie de Gaillac, les manifestants et les responsables des forces de l'ordre, pour qu'un camion de la mairie prenne en charge le ravitaillement destiné aux zadistes et l'emporte jusqu'à Sivens.Lire aussi : Face-à-face tendu entre anti et pro-barrage à Sivens 04.03.2015 à 16h07 • Mis à jour le04.03.2015 à 17h12 Le tribunal de grande instance de Paris a interdit, mercredi 4 mars, la commercialisation du DVD du spectacle de Dieudonné Le Mur, dont la représentation avait déjà été interdite, a-t-on appris auprès de l'avocat de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra).Saisi par la celle-ci, le tribunal a jugé certains passages du DVD constitutifs de provocation à la haine et à la violence, d'apologie et contestation de crimes contre l'humanité et d'apologie des délits de crimes de collaboration avec l'ennemi. Le tribunal a ordonné le retrait du DVD de la vente et l'interdiction de sa commercialisation, des mesures rares. Dieudonné et les productions de la Plume ont en outre été condamnés à verser solidairement 5 000 euros de dommages et intérêts à la Licra et 2 500 euros pour les frais de justice.Lire aussi : Dieudonné : les principaux procès perdus depuis 2007En janvier 2014, plusieurs arrêtés avaient été pris dans plusieurs villes de France pour interdire les représentations de ce spectacle. Dieudonné les avait contestés devant la justice administrative, jusqu'au Conseil d'Etat, qui avait confirmé la validité des arrêtés.Deux jugements en attenteL'humoriste s'était ensuite engagé à ne pas reprendre les passages attentatoires à la dignité humaine et de nature à provoquer à la haine et à la discrimination raciale, mais le Conseil d'Etat avait de nouveau validé l'interdiction d'une autre représentation. Il n'a depuis plus joué ce spectacle, mais le DVD a été mis en vente sur son site en juillet.Par ailleurs, le 18 mars, le tribunal correctionnel de Paris rendra son jugement concernant les poursuites engagées contre Dieudonné pour apologie du terrorisme pour son message sur Facebook « Je me sens Charlie Coulibaly », posté le 11 janvier, alors que des millions de personnes défilaient en France afin de rendre hommage aux 17 victimes des attentats ayant visé Charlie Hebdo, des policiers et des juifs. Dieudonné attend enfin un jugement pour ses propos sur le journaliste de France inter Patrick Cohen, qui doit être rendu le 19 mars.Célèbre pour sa « quenelle », geste interprété comme un salut nazi inversé par des associations mais qu'il présente comme une manifestation « antisystème », Dieudonné a déjà été condamné à sept reprises pour injure ou provocation antisémite. 04.03.2015 à 15h27 La Cour de cassation a confirmé mercredi 4 mars les demandes d'extradition du Kazakh Moukhtar Abliazov, prisonnier détenu en France et réclamé par la Russie et l'Ukraine. Cet ancien oligarque est soupçonné d'avoir détourné plusieurs milliards d'euros lors d'opérations dans ces deux pays. La Cour de cassation accrédite ainsi la décision de la cour d'appel de Lyon, qui avait validé le 24 octobre l'extradition du ressortissant kazakh. Le gouvernement français devra désormais décider ou non de cette extradition, par un décret qui pourra être contesté devant le Conseil d'Etat.Lire (édition abonnés) : Le Kazakh aux deux visagesDétenu depuis le 1er août 2013 à la maison d'arrêt d'Aix-Luynes (Bouches-du-Rhône), Moukhtar Abliazov est suspecté d'escroquerie à grande échelle au détriment de la banque kazakhe BTA, qu'il dirigeait et dont il fut l'actionnaire majoritaire entre 2005 et 2009, avant sa nationalisation. Le préjudice total s'élèverait à près 4,4 milliards d'euros, selon la BTA. La banque a notamment déposé 11 plaintes devant la Haute Cour de justice d'Angleterre, qui lui a donné raison sur certains points. Une part de ces activités frauduleuses auraient été commises en Russie et en Ukraine, par le biais d'entreprises offshore, installées notamment aux Seychelles.M. Abliazov avait fui son pays en 2009, pour se réfugier dans un premier temps en Grande-Bretagne, où il a obtenu l'asile politique. En 2012, l'opposant a quitté l'île, où il avait été condamné à vingt-deux mois de prison pour outrage à magistrat. Le ressortissant kazakh a finalement été arrêté le 31 juillet 2013, dans les Alpes-Maritimes. 04.03.2015 à 15h09 • Mis à jour le04.03.2015 à 16h53 | Alice Pfeiffer Au moment où Marilyn Manson signe son retour avec un nouvel album, ses descendants spirituels assurent la relève dans le monde de la mode. Du noir, du noir et encore du noir. Du cuir à toutes les sauces, des cols roulés cloutés, des chaussures plateforme… La collection monochrome d’Alexander Wang s’inspire librement de la mode gothique, et en particulier de sa résurgence auprès d’ados à l’humeur mortifère dans les années 1990. Ainsi, dans sa livrée automne-hiver 2015-2016, le créateur américain multiplie les références victoriennes et punks, à la croisée des univers de Morticia Addams (la mère de la famille Addams), de Marilyn Manson et du groupe Kiss.Depuis sa collaboration avec H&M l’an dernier (un astucieux mélange de tuniques sombres et de claquettes de piscine), le style Wang est même rebaptisé « health goth ». Le terme désigne l’alliance entre une imagerie sépulcrale et les codes esthétiques du fitness. Ce « gothique sain » suscite l’enthousiasme des blogueurs spécialisés dans la mode. « On peut être fasciné à la fois par la décomposition des corps et par nos abdos fessiers », exulte l’un d’eux. S’exprimant dans les coulisses de son dernier défilé, Wang a estimé que la tendance « health goth » reflète notre rapport actuel au vêtement. « Je n’aime pas le sport mais j’aime porter des tenues de sport », a-t-il résumé en une phrase. La formule pourrait tout aussi bien s’appliquer au gothique.A chacun sa touche de noirceurQu’il soit opportuniste ou bien dans l’air du temps, une chose est sûre, ce retour du gothique répond à la perpétuelle quête de renouvellement de la mode. Et le plus souvent, il s’exprime par petites touches, presque homéopathiques. Chez Giles Deacon, le rouge à lèvres sombre utilisé dans son dernier défilé apporte relief et romantisme à son excentricité britannique. Réputé pour ses lignes sportswear passéistes, le Chypriote Nasir Mazhar a, lui, choisi d’injecter de la noirceur dans ses pièces pour leur donner une nouvelle maturité… et sans doute une nouvelle valeur marchande, cette couleur ayant souvent la faveur des consommatrices.Dans les années 1990, la griffe japonaise Comme des Garçons avait multiplié les références sombres mais c’est le Californien Rick Owens qui a introduit le gothique dans la mode urbaine des années 2000. Du noir, oui, mais sur de la fourrure et porté avec des baskets ; du cuir, d’accord, mais du cuir rare et sur la poitrine quasi-absente d’une jeune femme androgyne. Plus récemment, la marque américaine Hood By Air, soutenue par le groupe LVMH, a confronté les genres de manière plus brutale. « Je mélange des références rock et électro sombres avec du streetwear, des choses très blanches et d’autres très noires », explique son fondateur, Shayne Oliver. Un style intimement lié au « ghetto ghotik », mouvement né des soirées underground new-yorkaises des années 2010, où cohabitaient culture métal et hip-hop. Ainsi, les collections de Hood By Air mêlent pantalons baggy, tee-shirts extra-larges et longs manteaux de cuir. Déstructurées, les coupes évoquent un désir de remise en cause des codes sociaux. « Mes vêtements cherchent à brouiller les frontières entre les genres et à proposer une élégance plus métissée », ajoute-t-il.De son côté, le Belge Glenn Martens, récemment nommé directeur artistique de la maison Y/Project, fait preuve d’une rigueur futuriste, façon Matrix, le film de Larry et Andy Wachowski. Le créateur raconte que, pendant son adolescence, il a été marqué par le riche patrimoine gothique de Bruges, sa ville natale : « Les colliers ras-de-cou, les chaussures plateforme et les pantalons extralarges faisaient partie du paysage dans lequel j’ai grandi, au même titre que les cathédrales gothiques. »Un mariage paradoxal avec le monde du profitAssurément, la réappropriation de cette contre-culture par le milieu de la mode grand public écrase tout son message. Le gothique revendique en effet un esprit libertaire et anti-capitaliste. Une des illustrations les plus frappantes, quasi ironique, de ce dévoiement est sans doute la collection du rappeur Kanye West pour Adidas. Quelques minutes après sa présentation à New York, celle-ci était déjà qualifiée de « Mall Goth », une contraction des termes « centre commercial » et « gothique »…Alice Pfeiffer 04.03.2015 à 13h30 • Mis à jour le04.03.2015 à 13h47 Pékin attend plus de garanties d'Oslo. La déchéance du président controversé du comité Nobel de la paix, Thorbjørn Jagland, n'améliorera pas les relations sino-norvégiennes, a averti Pékin mercredi 4 mars. Lire notre éclairage : Dans les coulisses du prix Nobel de la paixA la tête du comité depuis 2009, le Norvégien de 64 ans a été mercredi rétrogradé au rang de simple membre du comité alors qu'il souhaitait ouvertement être reconduit. M. Jagland s'était attiré les foudres de la Chine en 2010 avec la remise du prix Nobel de la paix au militant des droits de l'homme Liu Xiaobo, emprisonné pour « subversion ».La Chine attend des gestes de la NorvègeLes positions de la Chine sur le prix Nobel et ses relations bilatérales avec Oslo « ne sont pas sujettes à changement », a souligné mercredi Mme Hua Chunying, porte-parole du ministère des affaires étrangères. La Chine maintient qu'il appartient à la Norvège de faire des gestes pour normaliser leurs relations. Mme Hua s'est par ailleurs refusée à dire si le départ de M. Jagland avait fait l'objet de discussions entre les deux pays.Alors même que le gouvernement norvégien fait valoir qu'il n'exerce aucun contrôle sur les décisions du comité Nobel, la Norvège a subi nombre de représailles. Les autorités chinoises ont bloqué des cargaisons entières de saumon norvégien et les citoyens norvégiens sont exclus du dispositif chinois de visas de transit de soixante-douze heures. Anthony Hernandez C'est un trophée que les Bleues n'ont pas encore à leur tableau de chasse. Du 4 au 11 mars, l'équipe de France féminine de football tentera de remporter sa première Algarve Cup. Si la liste des vainqueurs (Norvège, Suède, Chine, Etats-Unis et Allemagne) de ce tournoi amical annuel, organisé depuis 1994, laisse augurer du prestige de la compétition, il vaudrait cependant peut-être mieux pour les Française qu'elles évitent d'ajouter leur nom au palmarès cette année. En cinq éditions organisées en année de Coupe du monde (1995, 1999, 2003, 2007 et 2011), aucune sélection n'a réussi le doublé Algarve Cup et Mondial.>> Lire : Mondial 2015, un groupe prenable pour les BleuesEn présence du Brésil, des Etats-Unis (détenteurs du record de victoires avec neuf trophées), de l'Allemagne, du Japon ou de la Suède, une place parmi les quatre premiers serait tout de même un signal fort quant à la qualité des footballeuses tricolores. La compétition se déroule en trois groupes de quatre : la France est dans la poule C avec le Japon, champion du monde en titre, le Danemark et le Portugal, qu'elle affronte ce soir à 19 heures. Selon un système un peu complexe, les deux meilleurs premiers se rencontrent en finale. Les autres disputent ensuite des matches de classement de la 3e à la 12e place.Née trois ans après l'organisation de la première Coupe du monde féminine, en 1991, l'Algarve Cup n'a pas d'équivalent dans le football masculin. Ce sont les fédérations suédoise, norvégienne et danoise qui sont les instigatrices du tournoi. « Les Nordiques voulaient une compétition pour préparer dans de bonnes conditions leur saison, qui est décalée par rapport au reste de l'Europe à cause du climat. Au fur et à mesure des éditions et des équipes invitées, la renommée de ce rendez-vous a grandi », explique Sonia Bompastor (200-2013), ex-internationale française aux cent cinquante-six sélections. Pour l'actuelle directrice de la formation féminine de l'Olympique lyonnais, l'Algarve Cup est la compétition idéale pour se jauger entre équipes nationales de haut niveau. « Dans l'esprit des joueuses, ce tournoi arrive juste après la Coupe du monde, l'Euro et les Jeux olympiques. De plus, c'est une belle répétition en année de Mondial. Avec des matches rapprochés, tous les deux jours, qui sont l'occasion de faire des tests et d'essayer de jeunes joueuses », livre-t-elle.LE MONDIAL EN VUEAprès leur entrée dans la compétition mercredi face au Portugal, leur troisième match face au Japon, champion du monde en titre, lundi 9 mars, les joueuses de Philippe Bergeroo termineront la compétition le 11 mars avec une quatrième rencontre en une semaine face au Danemark. « Le rythme est intense et sollicite les organismes. Il est nécessaire d'avoir un groupe étoffé en nombre et en qualité pour y briller. A mon époque, notre effectif ne l'était pas assez. Cette année, le sélectionneur dispose d'un groupe élargi », estime Sonia Bompastor.Disputée dans la douceur de la célèbre région touristique portugaise, dans le sud du pays, la compétition présente des attraits indéniables qui permettent d'oublier ce rythme de jeu un peu fou. « L'environnement est très agréable, les paysages paradisiaques et les hôtels dans lesquels logent les équipes sont le long des plages... Le contexte est parfait », décrit Sonia Bompastor. Pour certaines des vingt-trois joueuses sélectionnées par Philippe Bergeroo, le tournoi n'aura rien d'un camp de vacances : les derniers tickets pour la Coupe du monde, organisée au Canada du 6 juin au 5 juillet, restent à prendre.Anthony HernandezJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.03.2015 à 16h43 Redescendu d'un stage d'altitude en Afrique du Sud, Yohann Diniz a amélioré dimanche 8 mars dans les rues d'Arles (Bouches-du-Rhône), lors des Championnats de France, le record du monde du 20 km marche en 1 heure 17 minutes 2 secondes. Déjà détenteur du record planétaire du 50 km (3 h 32 min 33 sec) depuis 2014, le Rémois a dépossédé de l'ancienne marque le Russe Vladimir Kanaykine (1 h 17 min 16 sec en septembre 2007).Le triple champion d'Europe du 50 km avait séjourné depuis début janvier plusieurs semaines, en deux sessions, à Potchefstroom (Afrique du Sud). « On est à 1 400 m, il fait chaud et les conditions d'entraînement sont idéales. Les bienfaits sont souvent là pour moi, au niveau cardio-pulmonaire », a rappelé Diniz.  « BOOSTÉ » PAR PRAGUEIl a également insisté sur la motivation procurée par les succès des Français aux Championnats d'Europe en salle :  « Il n'y a pas de marche à Prague, mais on est une vraie équipe. Je voulais aussi apporter ma performance, qu'on parle d'Arles, des Championnats de France. Je me suis senti boosté par le triplé sur 60 m haies et la victoire de Renaud [Lavillenie]. » « Maintenant une semaine importante m'attend sur le registre de la récupération avant le 20 km [dimanche 15 mars] à Lugano », a poursuivi Diniz. Il pourra effectivement tirer des enseignements précieux en vue du doublé 20-50 km cet été aux Mondiaux de Pékin, où les deux épreuves sont programmés à six jours d'intervalle, les 23 et 30 août. Lors des Jeux 2008 dans la capitale chinoise, Diniz avait abandonné sur la plus longue distance.Lors des Mondiaux de Moscou en août 2013, le marcheur, au bord de l'abandon, avait terminé dans l'anonymat d'une dixième place sur 50 km. Mais c'est bien dans la capitale russe qu'il avait entrevu la lumière et qu'il s'était séparé de Pascal Chirat, son entraîneur. Diniz avait donc remis les choses à plat et retrouvé un entraîneur dans son club de Reims, Gilles Rocca.Il a aussi travaillé avec Loïc Jeanson pour apprendre « le relâchement et la fluidité » en piscine.  Le Champenois parcourt en effet une dizaine de kilomètres dans l'eau par semaine, une activité qu'il avait découverte par obligation, pour continuer à s'entraîner après une fissure d'un calcanéum (os sous le talon) en février 2014. Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) L’excédent commercial de la Chine a atteint un niveau record en février 2015, sous l’effet de l’amélioration de la demande de ses grands partenaires et de la chute du prix du pétrole, mais aussi du ralentissement de la consommation nationale.Le surplus du commerce extérieur de « l’atelier du monde » a atteint 60,6 milliards de dollars (55,8 milliards d’euros) au deuxième mois de l’année, selon les données publiées, dimanche 8 mars, par les douanes chinoises.Les exportations de la Chine ont bondi de 48,9 % en février par rapport au même mois l’année précédente, pour atteindre 169 milliards de dollars, et ce alors qu’elles avaient subi une contraction de 3,2 % en janvier.Effet de calendrierCette progression est d’abord liée au calendrier. Le Nouvel An lunaire tombait le 19 février cette année, de sorte que les usines chinoises ont fortement travaillé en amont de la semaine de congés, pendant laquelle l’économie tourne au ralenti, tandis que cette fête avait eu lieu à la fin du mois de janvier l’an dernier.Même malgré cet effet de base, les ventes de la Chine au reste du monde enregistrent une réelle progression : elles gagnent 15 % sur les mois de janvier et février cumulés. La reprise en Amérique est une source de demande majeure, les livraisons de la Chine vers les Etats-Unis progressant de 21 % sur les deux premiers mois de l’année. Elles gagnent 13 % à destination de l’Europe.« Les exportations continuent d’apporter un soutien bienvenu à la croissance, à l’heure où la demande intérieure est morose », constate Louis Kuijs, économiste de la Royal Bank of Scotland sur la Chine, dans une note rédigée dimanche.Car les importations de la Chine baissent de 20,5 % en février sur un an, confirmant la tendance, après les 19,9 % de chute relevés en janvier. La baisse du cours du baril de pétrole ces derniers mois est un facteur explicatif important, mais il n’est pas le seul.Demance intérieure affaiblieLa demande intérieure chinoise est réellement affectée par le ralentissement de la croissance. Après avoir constaté une progression de 7,4 % du produit intérieur brut (PIB) de la deuxième économie de la planète sur l’ensemble de l’année 2014, en deçà de l’objectif établi, les dirigeants chinois ont annoncé, jeudi 5 mars, qu’ils visaient environ 7 % de croissance pour l’économie chinoise en 2015.Parmi les objectifs présentés lors de la session annuelle de l’Assemblée nationale populaire, actuellement en cours, le premier ministre, Li Keqiang, a également précisé que la Chine tablait sur une croissance de 6 % de son commerce extérieur cette année.L’objectif d’une progression de 7 % du volume cumulé des importations et exportations n’avait pas été atteint en 2014, les échanges de la Chine avec le reste du monde ne gagnant que 3,4 % sur l’ensemble de l’année.Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.03.2015 à 12h38 • Mis à jour le08.03.2015 à 16h53 Dix-huit hommes ont été arrêtés dimanche 8 mars en Inde dans l'enquête sur le lynchage d'un violeur présumé, a annoncé un haut responsable policier. La victime, Syed Farid Khan, 35 ans, avait été interpellée le 24 février pour le viol d'une jeune femme de 19 ans.Jeudi, des milliers de personnes avaient investi la prison dans laquelle il se trouvait pour se saisir de lui. La foule avait ensuite paradé dans les rues de Dimapur (nord-est) en l'exhibant nu avant de le tuer à coups de bâton et de le pendre à une tour d'horloge.Lire : En Inde, une femme « condamnée » à un viol collectif« Nous avons arrêté dix-huit personnes pour des faits d'émeute et de réunion illégale », a déclaré Wabang Jamir, inspecteur général de la police. « Nous essayons de savoir si, en plus de participer aux émeutes, elles ont été directement impliquées dans le lynchage », a-t-il ajouté. D'autres arrestations devraient avoir lieu.Tensions entre communautésPrésenté initialement comme un immigré du Bangladesh, l'homme était en réalité originaire de l'Etat indien de l'Assam et parlait bengali. Les populations autochtones du Nagaland, notamment la principale tribu des Nagas, accusent régulièrement les musulmans originaires de l'Assam et les immigrés venus du Bangladesh voisin de s'installer illégalement sur leurs terres et de s'approprier leurs ressources. Les Nagas ont par le passé mené des campagnes hostiles aux immigrés d'origine bangladaise, les accusant de séduire leurs filles afin d'obtenir un statut légal.Le frère de Khan, qui vit dans l'Etat voisin d'Assam, a accusé samedi la police indienne de l'avoir accusé de viol pour des raisons ethniques.Par ailleurs, la question du viol en Inde est sensible depuis le meurtre fin 2012 d'une étudiante à New Dehli, victime d'un viol en réunion, événement qui avait suscité une émotion dans le monde entier. Un tribunal indien a interdit mercredi un documentaire montrant l'un des condamnés à mort pour ce viol en réunion dénoncer le comportement de sa victime.Lire : A New Delhi, le viol de trop 07.03.2015 à 22h24 • Mis à jour le07.03.2015 à 22h31  Trois jours après sa défaite en quart de finale de Coupe de France face au Paris Saint-Germain au Parc des Princes (0-2), l'AS Monaco  a retrouvé le chemin du succès en s'imposant avec autorité sur les terres d'Evian-Thonon-Gaillard (3-1), samedi 7 mars, pour le compte de la 28e journée de Ligue 1. Des buts signés Martial (19e), Abdallah (36e, contre son camp) et Touré (60e) ont permis au club de la Principauté de l'emporter, la réduction de l'écart par Sougou (78e) se révélant anecdotique.Avec cete victoire, Monaco consolide sa quatrième place et reste en course pour le podium. Caen, de son côté, a vu sa série de sept rencontres sans défaite s'interrompre face à Bordeaux (1-2). Les Normands ont cédé dans les dernières minutes sur un penalty transformé par Rolan, auteur d'un doublé.Dans les autres rencontres, Reims s'est offert un bol d'air en dominant Nantes (3-1), Bastia a battu Nice réduit à neuf (2-1), alors que Rennes a encore un peu plus désespéré  la lanterne rouge, Metz (1-0). 07.03.2015 à 19h14 • Mis à jour le07.03.2015 à 19h28  Le Paris Saint-Germain a pris provisoirement la première place de la Ligue 1 en battant Lens 4-1 au Parc des Princes, samedi 7 mars lors de la 28e journée, en attendant le match de Lyon à Montpellier dimanche soir. Le PSG compte désormais deux points d'avance sur l'OL, qui doit l'emporter dimanche pour reprendre la tête.Le club de la capitale, où des titulaires étaient laissés au repos en prévision du huitième de finale retour de Ligue des champions mercredi 11 mars à Chelsea (aller: 1-1), s'est imposé grâce à des buts de David Luiz (43e), Zlatan Ibrahimovic (60e sur pénalty),  Blaise Matuidi (80e) et Javier Pastore (82e), alors que Yoann Touzghar avait réduit le score (68e). 07.03.2015 à 16h22 • Mis à jour le 07.03.2015 à 16h22Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/etudes-superieures/article/2015/03/07/le-concours-supplementaire-de-professeurs-des-ecoles-fait-le-plein_4588620_4401467.html"data-title="Le concours exceptionnel de professeurs des écoles fait le plein"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2014/09/09/400x300/4484321_7_0886_dans-une-classe-de-primaire-en-2013_0758a8a1fc472a62b6820e1a2a11bbf8.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/etudes-superieures/article/2015/03/07/le-concours-supplementaire-de-professeurs-des-ecoles-fait-le-plein_4588620_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Plus de onze mille. C'est le nombre d'étudiants inscrits au concours supplémentaire de professeur des écoles créé, à titre exceptionnel cette année, dans l'académie de Créteil, avec 500 postes à pourvoir en réponse à la pénurie d'enseignants chronique en Seine-Saint-Denis. Un chiffre qui a surpris et réjoui au ministère de l'éducation. Comment expliquer un tel engouement ? Ceux qui le présentent doivent-ils s'inquiéter de leurs chances de réussite, puisqu'ils seront 23 candidats pour chaque poste, contre 8 en moyenne par poste l'an dernier dans l'ensemble des académies, selon les chiffres du ministère ?Le grand nombre d'inscrits s'explique par le fait qu'il s'agit d'un « concours bis », qui aura lieu après les épreuves habituelles des concours de professeurs des écoles, organisés dans chaque académie. Alors qu'on ne peut normalement passer le concours que dans une seule académie, le concours exceptionnel de Créteil est ouvert aux étudiants de la France entière, y compris ceux déjà inscrits dans une autre académie. Il constitue donc une chance de repêchage pour les candidats qui échoueraient dans leur académie de « premier choix ».« Ne pas s'arrêter là »« L'objectif est de desserrer la règle du concours académique unique, qui conduit chaque année à passer à côté de très bons candidats qui n'ont pas été retenus parce qu'ils ont passé le concours dans une académie très sélective alors qu'ils auraient été bienvenus dans une autre académie », précise ainsi le ministère.Cette particularité du concours, avec de nombreux candidats déjà inscrits dans d'autres académies, laisse augurer qu'un bon nombre d'entre eux choisiront finalement leur académie de premier choix s'ils y sont retenus. Le concours de Créteil s'annonce ainsi moins sélectif que le ratio nombre de candidats/nombre de places pourrait le laisser penser. Saluant l'engouement pour ce concours, un collectif de parents d'élèves de Saint-Denis, intitulé Le Ministère des bonnets d'âne, estime qu'il montre « l'ineptie de l'organisation d'un concours unique par académie ». Il appelle le ministère à « ne pas s'arrêter là » et à créer « soit un concours national, soit des concours désynchronisés [permettant aux candidats de se présenter dans plusieurs académies], soit le regroupement des académies franciliennes ». Pour mémoire, l'instauration de ce concours fait partie des neuf mesures annoncées en novembre par la ministre de l'éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, lorsque les problèmes de remplacements d'enseignants absents sont devenus particulièrement aigus.A lire : Neuf mesures pour les écoles de Seine-Saint-DenisClaire Ané width="314" height="157" alt="Un amphithéâtre de l'université Bordeaux-III, en 2007." src="http://s2.lemde.fr/image/2014/01/30/314x157/4357518_3_b8de_un-amphitheatre-de-l-universite-bo_8028e867ebfd79a408cce1893920a9fd.jpg" Coût des études : les écarts se creusent et menacent le système Contrairement à une idée reçue, le taux de chômage dans les technologies de l'information est proche de la moyenne nationale : 10 % au quatrième trimestre 2014. width="314" height="157" alt="Des étudiants à Strasbourg, en janvier 2013. " src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/27/314x157/4564250_3_13d1_des-etudiants-a-strasbourg-en-janvier-2013_7093b3e3a366b9a31be8acd3e160b326.jpg" A HEC Paris, les départementales ne déplacent pas les foules Jeudi 5 mars, étudiants et professeurs se sont rassemblés devant le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche pour afficher leurs revendications. width="314" height="157" alt="Une étude de l'OCDE auprès d'élèves de 15 ans estime qu'une pratique modérée des jeux vidéo a des effets positifs sur la scolarité. " src="http://s1.lemde.fr/image/2015/03/06/314x157/4588847_3_17f7_une-etude-de-l-ocde-aupres-d-eleves-de-15-ans_5358a9fd40649a8324ce2f9660beb0c9.jpg" Jouer (avec modération) aux jeux vidéo ne nuit pas à la scolarité 07.03.2015 à 15h29 • Mis à jour le07.03.2015 à 16h35 Les deux amis Nicolas Mahut et Julien Benneteau ont apporté avec beaucoup d'autorité le troisième point à la France en Allemagne, qualifiant les Bleus pour les quarts de finale du groupe mondial de la Coupe Davis, samedi 7 mars, à Francfort.Le double français n'a pas fait durer le suspense bien longtemps, en maîtrisant avec aplomb la paire allemande Andre Begemann-Benjamin Becker en trois sets 6-4, 6-3, 6-2 et seulement 1 h 49 de jeu.Les Bleus se déplaceront au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis du 17 au 19 juillet pour les quarts. Le Royaume-Uni menait 2-0 à l'issue des deux premiers simples.Aucune lueur d'espoir pour l'AllemagneCinq mois après sa défaite en finale face à la Suisse, la France a parfaitement rebondi, alors même qu'elle était privée de Jo-Wilfried Tsonga, n° 13 mondial, en convalescence après une blessure à un bras, et Richard Gasquet (n° 25), touché au dos. Promu leader de cette équipe, Gilles Simon (n° 14) a bien lancé les Bleus en battant vendredi le jeune Jan-Lennard Struff en cinq sets (10-8 au 5e). Et Gaël Monfils (n° 19) a enchaîné facilement en trois sets face au n° 1 allemand, Philipp Kohlschreiber.Les Allemands imaginaient encore pouvoir renverser la situation, comme la France avait su le faire contre eux l'an passé en quarts de finale à Nancy, en s'imposant 3-2 après avoir été menée 2-0. Mais Mahut, impeccable pour sa première sélection à 33 ans, et Benneteau ne leur ont jamais laissé la moindre lueur d'espoir.Lire : Dans la tête du capitaine, Arnaud Clément 01.03.2015 à 17h25 L'Italo-Suédois Staffan de Mistura, médiateur de l'Organisation des Nationes unies (ONU) pour la Syrie, espérait obtenir un cessez-le-feu pour permettre au moins provisoirement à Alep d'échapper aux combats ravageurs dont elle est le théâtre depuis maintenant plusieurs années. Le président Bachar Al-Assad s'était dit favorable à une trêve de six semaines. Les forces de l'opposition militaire et politique de la province du nord de la Syrie en ont décidé autrement, en refusant dimanche 1er mars le plan qu'il proposait.Regarder : Syrie : Alep avant et après les bombardements« Nous refusons de rencontrer M. Staffan de Mistura si ce n'est pas sur la base d'une solution globale du drame syrien, qui passe par le départ de [Bachar Al-]Assad et de son état-major et le jugement des criminels de guerre », explique dans un communiqué la commission des forces de la révolution d'Alep, un groupe réunissant opposants et membres de la société civile d'Alep, constitué samedi à Kilis, en Turquie, en présence du chef de l'opposition en exil Khaled Hoja, « pour annoncer sa position sur l'initiative de M. de Mistura ».Départ de Bachar Al-Assad exigéElle estime que les idées du diplomate italo-suédois, en poste depuis l'été et arrivé samedi à Damas pour travailler à un accord sur une trêve à Alep, ne « constituent pas une solution à la crise humanitaire » du peuple syrien. L'opposition fustige aussi les récentes déclarations du médiateur de l'ONU, qui avait affirmé le 13 février à Vienne que le président de la Syrie « faisait partie de la solution ». Selon elle, ses propositions « vont à l'encontre des résolutions internationales stipulant un pouvoir exécutif intérimaire avec des compétences complètes et le départ du régime Al-Assad », une allusion à la déclaration de Genève de l'été 2012.Lire la tribune des ministres des affaires étrangères français et britannique (édition abonnés) : Le maître de Damas ne peut pas être l’avenir de la SyrieAlors que le gel localisé des combats est l'idée phare de M. de Mistura depuis sa nomination, la commission assure que « la Syrie et son peuple sont un et indivisible » et que « le sang de nos frères à Deraa [sud], dans la Ghouta [province de Damas] et à Homs [centre] ainsi que les autres provinces syriennes n'est pas moins important que notre sang à Alep ».Après un arrêt des combats à Alep, l'ONU espérait étendre cette trêve locale à d'autres zones et encourager ainsi un règlement politique du conflit qui a fait plus de 220 000 morts en quatre ans et poussé à la fuite plus de la moitié de la population.Lire le reportage (édition abonnés) : A Alep, l'enfer venu du ciel Pauline Croquet Les fans assidus de la saga des « Chevaliers du zodiaque » n'apprendront pas grand-chose ici. Mais cette série animée, diffusée à partir de 1988 en France, a laissé des souvenirs plus ou moins brumeux à toute la génération « Club Dorothée ». Le nouveau film adapté de Saint Seiya : La Légende du sanctuaire, sorti mercredi 25 février dans les salles françaises, s'adresse aussi à ces nostalgiques. Voici cinq petites choses pour vous aider à vous repérer dans cette adaptation assez controversée. Lire : « Les Chevaliers du zodiaque : la légende du sanctuaire » : les héros de notre enfance passés à la moulinette numériqueLa bénédiction du créateurMasami Kurumada, l'auteur du manga originel Les Chevaliers du zodiaque, a participé à la production de ce remake. C'est même lui qui aurait choisi le titre. « Sans entrer dans les détails, le film s'est fait avec le soutien de maître Kurumada pour chaque étape créative », explique la production. Au moment de la sortie japonaise de La Légende du sanctuaire, Kurumada a d'ailleurs fêté ses quarante ans de carrière. Pourtant, la présence au générique du père de Seiya n'est pas forcément un gage de qualité pour les fans. Ceux-ci attribuent la réussite de la série au dessinateur d'animation Shingo Araki, mort en 2011.« Speed-dating »Certains spectateurs auront l'impression de croiser dans La Légende du sanctuaire plus de personnages qu'un auto-stoppeur sur une aire d'autoroute en plein été. La raison de ce speed-dating est simple : le film condense plus de mille huit cents minutes de série (73 épisodes) résumées en une heure et demie de film. Le remake adapte en 3D l'arc narratif des premiers chapitres de la saga, sur le sanctuaire et les douze maisons. Du coup, les combats originaux sont abrégés, les dialogues aussi. La notion d'effort, de courage, âme des mangas nekketsu comme Seiya, est effleurée, renforçant le côté « passage de grade les doigts dans le nez ». Et si le film a écrémé le casting original, une vingtaine de personnages complexes demeurent représentés en 3D. « L'exercice consistait à restituer dans la durée d'un film l'essence du volet des douze temples », défend Keiichi Sato, le réalisateur.Des héros adolescentsLorsqu'ils ne revêtent pas leurs armures, dans La Légende du sanctuaire, Seiya et ses comparses arborent baggy, piercings, mais aussi des traits plus juvéniles. La réalisation leur confère aussi un humour un peu cabotin et bêta, comme s'en sont étonnés certains fans. De l'anime original on garde pourtant le souvenir de héros balèzes, de musculatures impressionnantes et adultes sous des débardeurs blancs. Mais aussi des dialogues plutôt mûrs, même après avoir passé la censure et les propos édulcorés de la version française. Il n'en reste pas moins que les chevaliers de bronze, personnages centraux de la saga, sont bien des adolescents âgés de 13 à 15 ans. L'âge des chevaliers les plus accomplis, les « saints » d'or, varie lui entre 20 et 28 ans. Exception faite du chevalier de la Balance, qui pèse dans la moyenne d'âge, avec ses vénérables 261 ans. La Grèce, trop antique ?En dehors des nombreuses références à la mythologie, une partie de l'histoire des chevaliers du zodiaque se déroulait dans les montagnes du nord d'Athènes, dans le sanctuaire, le lieu sacré où Athéna et ses chevaliers vivent. Avec une architecture inspirée de l'Acropole, et des éléments directement tirés de la Grèce antique. Un décor qu'il sera difficile de retrouver dans la nouvelle adaptation. Si la disposition des éléments du sanctuaire varie grandement entre le manga et les séries dérivées, elle conservait au moins son atmosphère. Ici, les spectateurs auront du mal à sentir les inspirations méditerranéennes : le sanctuaire flotte désormais dans les airs.Des libertés dans les référencesLes spectateurs seront peut-être étonnés de voir Mu, le chevalier du Bélier, porter des lunettes. Il est vrai que ce personnage serein et pacifiste, originaire des montagnes du Tibet, est aussi l'un des plus sages. « Pour aider à la compréhension des nombreux personnages, nous avons recouru à des astuces. Nous avons donné des lunettes à Mu pour montrer qu'il a une grande intelligence, que c'est un cérébral. Ces ajouts sont en fait des indices », explique Keiichi Sato. Un détail auquel avait également recouru Jonathan Liebesman pour son reboot des Tortues Ninjas en 2014. Donatello, la tortue violette et intello de la bande, chausse des binocles rafistolés.Le réalisateur a également pris de nombreuses libertés avec le script original. Par exemple, le chevalier du Cancer est par nature un vrai et cruel vilain. Non pas un ténor qui semble tout droit sorti d'un film de Baz Luhrmann. Keiichi Sato a expliqué vouloir piquer la curiosité des spectateurs. Beaucoup de fans se sont dits déçus par le film et ce en dépit des quelques clins d'œil qui leur sont adressés : Shiryu, le chevalier du Dragon, qui tombe son armure pour combattre torse nu ou encore un démarrage du film quasi identique au tout premier épisode de la série.Pauline CroquetJournaliste au Monde Julien Bouissou (New Delhi, correspondance) Neuf mois après son arrivée au pouvoir, le gouvernement indien a dévoilé, samedi 28 février, sa politique économique pour l'année fiscale 2015-2016, se terminant le 31 mars. En annonçant, devant le Parlement, une diminution de la taxe sur les entreprises d'ici aux cinq prochaines années, et une augmentation des dépenses dans les programmes sociaux ainsi que la création d'une couverture sociale universelle, le ministre de l'économie et des finances, Arun Jaitley, a repoussé l'objectif de réduction du déficit budgétaire. Ce dernier sera maintenu à 4,1 % du produit intérieur brut (PIB) pour l'année fiscale 2015-2016, avant d'être ramené à 3 % d'ici à trois ans.Le budget de cette année est tourné vers le « Make in India ». Ce programme, lancé en 2014 par le premier ministre indien, a pour ambition de faire décoller l'industrie manufacturière. Celle-ci plafonne à 10 % des exportations du pays depuis cinq ans et ne représente que 17 % de son PIB. Or il y a urgence à absorber les 10 à 15 millions de nouveaux actifs qui rentrent chaque année sur le marché du travail. Le secteur des services informatiques, même s'il devrait dégager 119 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2014-2015, n'emploie que 3,5 millions d'Indiens. Pour relancer la croissance manufacturière, le gouvernement veut s'attaquer, une nouvelle fois, aux goulots d'étranglement de l'économie indienne, à savoir les nombreuses réglementations et le manque d'infrastructures dans l'énergie et les transports.Mais, cette fois, il a décidé d'adopter une nouvelle méthode. Au paradigme des « partenariats public-privé », mis en œuvre par le précédent gouvernement et qui ont échoué à produire les résultats escomptés, le nouveau ministre de l'économie et des finances mise sur le « plug and play ». Les concessions seront attribuées seulement après que les projets d'infrastructure auront reçu toutes les autorisations nécessaires à leur démarrage. Les projets bloqués, en attente d'une autorisation du gouvernement, représentent actuellement 7 % du PIB et détournent les investisseurs de ce secteur. L'Etat va également contribuer, à hauteur de 3 milliards d'euros, à des fonds privés d'investissement dans les infrastructures, misant sur un effet d'entraînement.UNE SÉCURITÉ SOCIALE UNIVERSELLEDeuxième frein au décollage industriel : le manque de main-d'œuvre qualifiée. Le rapport économique annuel, publié le 27 février par le conseiller économique en chef du premier ministre, Arvind Subramanian, rappelle que seulement 2 % de la main-d'œuvre indienne ont reçu une formation. Si l'employabilité des ouvriers ne s'améliore pas pour répondre aux besoins de l'industrie, l'opportunité du dividende démographique risque de se transformer en un handicap pour l'Inde. Une « mission nationale pour la formation » va donc bientôt être créée.Faute d'être parvenu à réformer en profondeur le code du travail et offrir ainsi à tous les ouvriers une meilleure sécurité de l'emploi, le gouvernement propose de généraliser une sécurité sociale universelle. Parmi les mesures annoncées, une assurance accident qui, moyennant une cotisation annuelle de 12 roupies (17 centimes d'euro), offrira un remboursement allant jusqu'à 200 000 roupies (2 900 euros). Mais les modalités de sa mise en œuvre n'ont pas été précisées. Les experts craignent la multiplication de fausses factures médicales dans un secteur de la santé gangrené par la corruption. Le gouvernement prévoit enfin de renforcer le système de cotisation retraite avec un abondement allant jusqu'à 50 % pour les plus faibles revenus.Contrairement aux années précédentes, peu d'annonces ont été dévoilées concernant le secteur agricole. Or sa croissance devrait diminuer cette année, en raison d'une mauvaise mousson. Le plan national de garantie de l'emploi rural (NREG), qui offre cent jours de travail aux familles habitant dans les campagnes, va être renforcé. Le gouvernement veut améliorer l'aide sociale aux plus démunis en privilégiant les transferts directs d'argent sur les comptes des bénéficiaires plutôt qu'en subventionnant l'accès à des services de santé ou à des produits comme le gaz, le kérosène ou les denrées alimentaires de base.Encore faut-il que les Indiens vivant sous le seuil de pauvreté aient accès à un compte bancaire et surtout qu'ils puissent s'en servir. M. Jaitley a annoncé que les 120 000 bureaux de poste du pays pourraient désormais offrir des services bancaires. Le potentiel de croissance de l'Inde réside enfin dans l'économie informelle qui emploie près de 90 % de la population active. Le gouvernement a annoncé la création d'une banque pour alimenter les organismes de microfinance et ainsi venir en aide aux entrepreneurs du secteur informel.INDICATEURS ÉCONOMIQUES AU VERTLa présentation du budget bénéficiait, cette année, d'un contexte favorable. Tous les indicateurs économiques sont au vert : l'inflation a chuté, les comptes courants sont revenus à l'équilibre, et le déficit commercial s'est réduit grâce à une baisse de la facture énergétique. L'Inde table sur une croissance d'au moins 8,1 % pour l'année 2015-2016. Ces chiffres sont toutefois à prendre avec précaution. Un changement de calculs statistiques, qui a laissé perplexes les économistes et même le gouverneur de la banque centrale, a conduit le gouvernement à réviser, en début d'année, la croissance de l'année 2013-2014 à 6,9 %, au lieu des 4,7 % annoncés précédemment.Lire aussi : L’Inde baisse ses taux pour essayer de relancer la croissanceSi la croissance indienne en 2015-2016 pourrait être l'une des plus élevées du monde, comme l'a déclaré M. Jaitley, elle repose en grande partie sur l'optimisme des milieux d'affaires, qui se traduit déjà par une hausse des investissements. Le budget a été bien accueilli par les milieux d'affaires. La Confederation of Indian Industry (CII) — l'équivalent du Medef en Inde — le juge « pragmatique et tourné vers l'avenir », et l'indice de la Bourse de Bombay a terminé la journée en hausse. Pour le Parti du Congrès, dans l'opposition, le budget est, par contre, destiné « aux industriels et aux entreprises » et « oublie la vaste majorité de la population, en particulier les pauvres ».Julien Bouissou (New Delhi, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 01.03.2015 à 10h43 • Mis à jour le01.03.2015 à 11h53 Qui a dit que les Européens étaient mal lotis en matière de jeux vidéo ? Sur les 122 adaptations de l'anime d'Akira Toriyama, nombreuses sont celles qui auraient surpris les fans. La chasse aux chauves-sourisLa toute première adaptation en jeu vidéo de l'histoire ? Dragon Ball : Dai hikyou (« La grande région inexplorée »), un titre sorti dès 1986 sur une console japonaise distribuée en petites quantités en France, la Super Cassette Vision. Ici, foin de tournois d'arts martiaux ! Une balade à dos de nuage magique, à taper oiseaux, insectes et chauves-souris avec le bâton et les boules de feu du héros, à la manière d'un jeu de tir de la toute fin des années 1970.Le faux titreLes Américains ont découvert « Dragon Ball » à partir du milieu des années 1990, plusieurs années après la France. Lorsque en 1988 sort en France Dragon Ball : Shenron no nazo (« L'énigme de Shenron »), celui-ci est entièrement traduit, jusqu'à son titre, qui devient Dragon Ball : L'Appel du dragon, et fièrement vendu comme une adaptation du déjà célèbre anime. Mais aux Etats-Unis, où celui-ci restera inconnu jusqu'au milieu des années 1990, toute référence extérieure au manga est supprimée. Le jeu est rebaptisé Dragon Power, la tête du personnage modifiée, et, sur sa jaquette très kitsch, le produit est présenté comme un jeu de kung-fu générique.Le logiciel d'animationQui a dit que les jeux vidéo « Dragon Ball Z » ne donnaient que dans les combats violents et abrutissants ? En 1996, alors que la diffusion de l'anime vient de s'achever au Japon, Bandai lance un jeu créatif permettant d'animer soi-même ses épisodes, à partir d'une sorte de Photoshop pour apprenti mangaka. Le jeu restera méconnu, et, pour cause, il est sorti sur la Pippin, une console de jeu développée par Apple qui connut un cinglant échec commercial.La manette à lancer des boules de feuEn 2006, Nintendo révolutionne l'approche du jeu vidéo avec la Wii, première console grand public qui prend en compte la reconnaissance de mouvements. Mais en décembre, la semaine même de sa sortie au Japon, Bandai tente de court-circuiter l'éditeur de Mario avec, dans la série des jeux « Let's TV Play », Dragon Ball Z: Battle Taikan Kamehameha (« Kamehameha, la sensation du combat »), une petite machine de jeu tout intégré qui se branche à la télé et permet de manipuler son personnage en agitant un capteur attaché aux doigts. En situation, cela donne ceci : 01.03.2015 à 02h14 • Mis à jour le01.03.2015 à 11h54 Nouvel épisode des tensions diplomatiques entre le Venezuela et les Etats-Unis. Nicolas Maduro, le président du Venezuela, a annoncé, samedi 28 février, que les citoyens américains désireux de se rendre dans son pays auraient désormais besoin d'un visa.Cette décision, annoncée dans un discours public, a été prise « pour protéger [le] pays », a affirmé M. Maduro, après la capture d'un pilote américain d'origine latino-américaine soupçonné de s'être livré à des activités d'espionnage.En décembre, les Etats-Unis avaient imposé des sanctions, en particulier des restrictions en matière d'octroi de visa, et, dans certains cas, des gels d'avoirs, à des responsables vénézuéliens accusés de violations des droits de l'homme et de corruption.GEORGE W. BUSH ET DICK CHENEY INTERDITS DE TERRITOIRESamedi, M. Maduro a annoncé des sanctions diplomatiques visant certains responsables américains. « Un ensemble de dirigeants politiques des Etats-Unis qui ont violé les droits de l'homme en bombardant » des pays comme la Syrie, l'Irak et l'Afghanistan « ne pourront pas, parce qu'ils sont des terroristes, entrer au Venezuela », a-t-il averti. A cet égard, il a cité George W. Bush, l'ancien vice-président Dick Cheney ainsi que Bob Menendez et Marco Rubio, deux membres du Congrès américain.Nicolas Maduro a en outre exigé que soit revu à la baisse, conformément à la Convention de Vienne, le nombre de diplomates américains en poste dans la capitale du Venezuela Les Etats-Unis « ont cent fonctionnaires [à Caracas], nous en avons dix-sept [à Washington]. Etablissons l'égalité entre les Etats », a-t-il déclaré. Lire aussi : Au Venezuela, la stratégie de la tension du président Maduro Gilles Paris (Washington, correspondant) Il est le républicain du moment. Probable candidat à l’investiture pour l’élection présidentielle de 2016, le gouverneur du Wisconsin, Scott Walker, est arrivé à une flatteuse deuxième place, derrière le sénateur libertarien du Kentucky, Rand Paul, dans la consultation (straw vote) organisée en marge de la réunion annuelle du Conservative Political Action Conference (CPAC) qui s’est achevée samedi 28 février à Washington. Elu en 2010 et réélu en 2014, le seul gouverneur de l’histoire des Etats-Unis à avoir réchappé, en 2012, à un vote de défiance (recall) organisé après une offensive en règle contre les syndicats de fonctionnaires de son Etat n’avait rien à redouter devant cet auditoire, et surtout pas les interrogations que ses dernières interventions ont alimentées.En visite à Londres le 11 février, Scott Walker, chrétien évangélique, a ainsi refusé de répondre à une question sur la théorie de l’évolution. Présent quelques jours plus tard au côté de l’ancien maire de New York Rudolph Giuliani, il est resté coi lorsque ce dernier a assuré que le président Barack Obama n’était pas un patriote, une affirmation dont s’est même indigné l’ancien adversaire républicain de ce dernier à l’élection de 2008, John McCain, pourtant impitoyable sur la politique étrangère du président.Prudence préférable ?Enfin, interrogé le 21 février par un journaliste du Washington Post sur la question de savoir si M. Obama était chrétien, le gouverneur a affirmé n’en rien savoir parce qu’il ne lui avait « jamais posé la question », en dépit des multiples commentaires publics du président sur sa foi, habituels dans la culture politique américaine. Cette stratégie a incité le chroniqueur politique du quotidien de la capitale fédérale Dana Milbank à imaginer une série hilarante de questions incongrues concernant cette fois-ci le gouverneur (« Hait-il l’Amérique ? », « Est-il un Frère musulman ? ») auxquelles un Scott Walker de fiction répondait très évasivement comme il avait pu le faire les jours précédents.La prudence excessive manifestée par ce dernier n’est peut-être pas inutile. Le 26 février devant le CPAC, M. Walker a voulu convaincre de sa capacité à lutter contre l’Etat islamique en cas d’élection à la fonction suprême en mettant bravement en avant ses états de service contre… les syndicalistes du Wisconsin : « Si j’ai pu me mesurer à 100 000 manifestants, je peux en faire autant dans le monde entier », a-t-il affirmé crânement. Un raccourci qui a été diversement apprécié et que sa porte-parole a tenté d’expliquer en assurant qu’il ne visait qu’à témoigner de la capacité du gouverneur à faire face dans l’adversité.Gilles Paris (Washington, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cyril Ouzoulias et Mattea Battaglia Farida Belghoul, partie en croisade en 2013-2014 contre l’enseignement d’une supposée « théorie du genre » en milieu scolaire, a été mise en examen pour complicité de diffamation envers un fonctionnaire public. Elle avait été convoquée mardi 3 mars par un juge du tribunal de Tours, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte après une campagne de calomnie lancée contre une professeure des écoles de Joué-les-Tours (Indre-et-Loire), en mars 2014. Dans ce type de dossier, en cas de plainte avec constitution de partie civile pour diffamation envers un fonctionnaire public, la mise en examen est systématique.L’affaire remonte au 29 mars 2014. Céline (son prénom a été changé), une enseignante de maternelle de Joué-lès-Tours découvre une vidéo de dix minutes, mise en ligne sur le site du collectif des Journées de retrait de l’école (JRE) qui l’accuse d’« attentat à la pudeur » sur un garçonnet de 3 ans.Dalila Hassan, qui se présente comme « responsable de la JRE 37 300 », y livre un récit accablant : un garçon « a expliqué que la maîtresse avait baissé son pantalon, qu’il y avait aussi (…) une petite fille à qui on a baissé le pantalon et (…) que la maîtresse a demandé à la petite fille de toucher ses parties génitales et au petit garçon de toucher les parties génitales de la petite fille et ensuite de se faire des bisous ». Elle dit se faire l’écho des craintes d’une mère tchétchène. A la fin de la vidéo, un slogan : « Vaincre ou mourir. »Le temps d’un week-end, 54 000 personnes visionnent la vidéo. YouTube la retire le 31 mars, elle réapparaît le 9 avril. Le nom de Céline n’y est pas livré, mais celui de son école, ce qui rend l’enseignante identifiable.Lire aussi (abonnés) : « Théorie du genre » : enquête sur la folle rumeur de Joué-lès-Tours« On a sans doute atteint l’apogée de la campagne de calomnie, avec des attaques personnelles, qui ont ciblé une école en particulier », estime à l’époque l’inspecteur d’académie d’Indre-et-Loire, Antoine Destrés. L’institutrice, la directrice de l’établissement ainsi que le rectorat de l’académie de Tours-Orléans avaient alors porté plainte pour diffamation contre les JRE.« La famille tchétchène, dont le fils était en classe à la Blotterie, n’a jamais porté plainte, tient à rappeler Patrick Bourbon, porte-parole du réseau Education sans frontière (RESF) en Indre-et-Loire. On l’avait cotoyée en parrainant ses enfants quand sa demande d’asile avait été rejetée, puis on l’avait perdue de vue, explique l’ancien instituteur. Mais on ignore comment Farida Belghoul est entrée en contact avec elle ».Un an presque jour pour jour après cet épisode, le calme semble revenu au sein du groupe scolaire de la Blotterie, où « Céline » (son identité a été modifiée à sa demande), l’enseignante incriminée, a enseigné six années. « Après une période de latence où il a fallu renouer la relation avec certains parents, on a retrouvé un bon climat », témoigne Paul Agard, porte-parole du syndicat SNUipp-FSU et professeur en élémentaire. Un collègue de « Céline », même si l’enseignante chevronnée était, elle, en charge d’enfants de maternelle. Depuis, celle-ci a demandé - et obtenu - sa mutation dans une autre banlieue de Tours, « sans qu’il n’y ait nécessairement de lien avec l’affaire », veut croire Paul Agard.C’est que l’épisode a constitué un « vrai traumatisme » pour la communauté éducative, reconnaît Antoine Destrés, l’inspecteur d’académie d’Indre-et-Loire. « Depuis, l’atmosphère s’est rassérénée, comme si ces accusations, auxquelles nous n’avons jamais accordé le moindre crédit, avaient constitué le paroxysme de la campagne des JRE », ces « Journées de retrait de l’école » orchestrées par Mme Belghoul et qui, au moins à trois reprises entre janvier et mars 2014, avaient poussé des familles, ciblées dans la communauté musulmane, à ne pas amener leurs enfants en classe. Entre 70 et 100 écoles et établissements avaient été concernés, à chaque nouvel appel diffusé sur les réseaux sociaux.Enseignante, Farida Belghoul a été sanctionnée le 30 octobre 2014 d’un blâme pour avoir notamment critiqué la ministre de l’éducation. Le 26 août, sur le site jre2014.fr, un article publié sous le titre « Belkcacem versus Belghoul », elle avait comparé la nomination de la ministre « chouchoute du lobby trans, bi et cie » à « une déclaration de guerre aux familles de France ».L’opposante aux « ABCD de l’égalité » Farida Belghoul sanctionnée par l’éducation nationaleCette ancienne figure de proue de la jeunesse immigrée, était partie en guerre contre les « ABCD de l’égalité », un dispositif de lutte contre les inégalités filles-garçons expérimenté dans quelque 600 classes, avant d’être interrompu avant l’été 2014. Un nouveau « plan d’action pour l’égalité entre filles et garçons » a été divulgué, mardi 25 novembre 2014, par la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem. Une centaine de « pistes pédagogiques » ont été rendues publiques, avec la volonté manifeste de rendre le sujet de l’égalité entre les sexes consensuel, en tout cas de dédramatiser au maximum l’enjeu après des mois de crispations.Un plan pour l’égalité filles-garçons sans mauvais « genre »Si les « JRE » n’ont eu qu’un impact circonscrit, la campagne de calomnie a, elle, touché sa cible. C’est ce que confirme le rapport d’évaluation des inspections générale, divulgué le 30 juin, qui consacre 7 pages (sur 40) à l’impact de ce mouvement de contestation. Un « phénomène inédit, d’une réelle violence symbolique pour les enseignants et souvent générateur de doutes », écrivent les inspecteurs. Et d’ajouter que « les enseignants ne souhaitent pas prendre le risque d’induire des conflits de valeurs chez les enfants dont elles/ils savent la fragilité et qu’elles/ils respectent ».Lire aussi : Les anti-gender tentent de mettre un pied dans l’écoleFarida Belghoul n’est pas tout à fait novice sur la scène publique. C’est en 1984, lors de la deuxième Marche des beurs, qu’elle est sortie de l’anonymat. Un an après la Marche pour l’égalité, le 1er décembre 1984, une cinquantaine de jeunes issus de l’immigration arrivaient en cyclomoteur à Paris avec le slogan : « La France, c’est comme une mobylette, pour avancer il lui faut du mélange. » Parmi eux, Farida Belghoul, 26 ans, fille d’un éboueur algérien et d’une femme de ménage.Titulaire d’une maîtrise d’économie, la jeune femme milite un temps. Puis s’efface du devant de la scène. Elle se marie, opère un virage religieux vers le soufisme, commence à enseigner, se désole du niveau des élèves en banlieue… En 2007, elle retire ses enfants de l’école pour leur faire cours à son domicile, à Bezons (Val-d’Oise). En 2013, elle réapparaît sur Internet.Farida Belghoul s’affiche notamment aux côtés de l’essayiste d’extrême droite Alain Soral, avec qui elle se serait brouillée récemment mais qui n’en relaie par moins, sur le site de son réseau Egalité et Réconciliation, le lancement des « ABCD de la complémentarité », sortes d’anti ABCD de l’égalité. Ce programme d’actions reposerait sur des ateliers de lecture proposés aux enfants. De « saines » lectures : Frérot et sœurette, Raiponce, La gardeuse d’oies, La jouvencelle au roseau, Le prince grenouille…Lire aussi : Farida Belghoul, de l'extrême gauche anti-raciste à la croisade anti-genreCyril OuzouliasJournaliste au MondeMattea BattagliaJournaliste au Monde Olivier Faye   Doullens (Somme), envoyé spécialMarine Le Pen assure avoir « très envie » de se présenter aux régionales en décembre. Au détour d'un déplacement en Picardie dans le cadre de la campagne pour les élections départementales des 22 et 29 mars, la présidente du Front national est revenue sur sa possible candidature aux régionales, en décembre, dans la nouvelle région Nord-Pas-de Calais-Picardie.« J'ai très envie de partir à cette bataille, a assuré Mme Le Pen, jeudi 5 mars, à Doullens (Somme). Je suis attachée aux habitants de cette région. Je suis une battante, et quand on est une battante on a toujours envie de partir à la bataille. » Les chances de victoire du FN dans cette région, où il devra notamment affronter l'UMP Xavier Bertrand, sont grandes.La présidentielle reste la prioritéLa présidente du FN a néanmoins précisé que son choix n'était pas encore arrêté. « Cette décision engage l'ensemble du mouvement car ces élections interfèrent avec la campagne présidentielle en terme de calendrier », explique-t-elle. Les têtes de liste du Front national pour ce scrutin seront investies fin avril par le bureau politique du mouvement, date à laquelle Mme Le Pen devrait faire part de sa décision.La gestion de la région pourrait être compliquée en raison de la fusion opérée entre Nord-Pas-de-Calais et Picardie dans le cadre de la réforme territoriale, explique-t-on au FN. Une donnée qui n'incite pas à se lancer dans la bataille à tout juste 18 mois de l'élection présidentielle, véritable priorité de Marine Le Pen.« Le FN est devenu le parti du prolétariat du secteur privé » Olivier Faye 05.03.2015 à 16h53 Après les survols de centrales nucléaires par des drones, en 2014, le gouvernement avait commandé au secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) un rapport pour proposer des mesures techniques et légales d'encadrement de ces objets volants.Selon les informations de La Croix, certaines des préconisations contenues dans ce rapport, remis à Manuel Valls en janvier, doivent être expérimentées d'ici à la fin du mois de mars, alors que de nombreux survols illégaux de Paris par des drones ont été signalés ces dernières semaines.Lire : Le survol de Paris par des drones embarrasse les autoritésElles concerneront aussi bien des outils de détection que de neutralisation – « brouillage, leurres, canons à eau, lasers », détaille La Croix. L'utilisation de la plupart de ces outils de neutralisation pose des questions complexes en zones urbaines, où le brouillage pourrait avoir des effets de bord inattendus sur d'autres appareils électroniques, et où l'usage d'armes, quelles qu'elles soient, pourrait s'avérer risqué. Blocage géographiqueDe leur côté, les constructeurs de drones ont accepté, depuis plusieurs mois, le principe de l'intégration de « zones interdites » directement dans le logiciel de gestion de leurs appareils. Les appareils équipés d'un GPS refuseraient ainsi de décoller dans les zones géographiques où il est interdit de les faire voler – agglomérations, environs d'installations stratégiques dont le survol est prohibé... Ces mesures techniques, demandée par plusieurs gouvernement dans le monde, semblent faire l'objet d'un consensus. Un appel à projets est en cours en France sur ce sujet.Malgré tout, certains états souhaitent aller plus loin. La chambre des Lords britannique a demandé la création d'un fichier recensant les propriétaires de drones, sur le modèle des registres des armes à feu. La chambre haute du Parlement souhaite également que tous les vols de drones puissent être tracés et enregistrés dans une base de donnée publique.Il n'est cependant pas certain que tous les pays de l'Union européenne souhaitent aller aussi loin dans l'encadrement de cette pratique, qui reste majoritairement un loisir. La France préférerait d'ailleurs passer par un accord européen sur le sujet plutôt que de légiférer nationalement – la SGDSN doit organiser fin mai à Paris un séminaire international consacré à la législation sur les drones.Lire aussi : Les drones à Paris, une pratique illégale... mais banale Patrick Roger   Nommé mercredi 4 mars en conseil des ministres au secrétariat général du gouvernement, où il succède à Serge Lasvignes, qui va prendre la présidence du Centre Pompidou, Marc Guillaume va être remplacé au secrétariat général du Conseil constitutionnel par Laurent Vallée.Sa succession, qui devrait être annoncée dans les prochains jours, a été réglée de concert par le président de la République, François Hollande, le premier ministre, Manuel Valls, et le président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré, dont le mandat s’achèvera en mars 2016.Laurent Vallée, 44 ans, maître des requêtes au Conseil d’Etat, a rejoint le groupe Canal+ en mars 2013 au poste de secrétaire général. Enarque, issu de la promotion Cyrano de Bergerac (1997-1999), il a été directeur des affaires civiles et du sceau au ministère de la justice à partir de 2010. Il est également membre du conseil d’administration de la Ligue de football professionnel.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Damien Leloup Le système d'exploitation libre et gratuit Ubuntu dispose depuis quelques temps d'une version adaptée aux téléphones mobiles. Nous avons testé l'Aquaris E4.5 Ubuntu edition, le premier modèle grand public et bon marché équipé de ce système d'exploitation, conçu par l'espagnol BQ. Vendu 169 euros, ce téléphone est disponible pour l'instant uniquement lors de ventes éclair.Pour ce prix, il ne faut évidemment pas s'attendre à des capacités techniques hors norme : l'Aquaris est un smartphone élémentaire. Il n'est pas compatible 4G et dispose d'une mémoire de 8 gigaoctets uniquement (mais extensible avec une carte SD). Son appareil photo 5 mégapixels pêche en faible luminosité, et si l'écran propose un affichage très correct, son interface tactile n'est pas toujours très réactive. La batterie est elle aussi dans la norme : elle tient une journée en utilisation classique. Par rapport à d'autres téléphones dans la même gamme de prix, c'est donc surtout son système d'exploitation qui peut faire la différence.Ubuntu, du PC de bureau au mobileLa version mobile d'Ubuntu, baptisée « Touch », reprend les mêmes parti pris que sa « grande sœur » – plus spécifiquement, Unity, l'interface proposée par défaut sur les versions d'Ubuntu pour PC. Unity, ce sont des choix assez radicaux : pas de bureau comme sur Windows, une barre latérale rassemblant les programmes courants, et une interface de recherche aboutie et très utilisée. La transition sur téléphone reprend ce concept : contrairement à Android ou IOS, Ubuntu mobile n'a pas d'écran d'accueil rassemblant les applications. Les logiciels fréquemment utilisés sont rassemblés dans une barre latérale, que l'on fait apparaître en glissant le doigt sur le bord de l'écran. Peu intuitif, le système reste efficace : on a rapidement accès aux applications, mais leur organisation demande un peu d'exploration dans les menus.En lieu et place de page d'accueil, Ubuntu mobile propose une sorte de série de pages, assez simple à organiser, où l'on peut afficher différents services : endroits intéressants à proximité, musique, actualités... Le principal défaut du système est qu'il ralentit la navigation. Son avantage : il permet de configurer comme on le souhaite ce qui s'affiche, et offre beaucoup plus d'espace que les classiques « widgets » des téléphones Apple et Google. Autre choix radical, l'Aquaris E4.5 ne comporte aucun bouton physique, et Ubuntu mobile ne propose pas non plus de boutons virtuels. L'intégralité de la navigation se fait donc sans bouton « arrière », comme sur la quasi-totalité des autres système d'exploitation. Très perturbant pour les habitués d'Android ou d'iOS, ce mode de navigation reste difficile à appréhender – là où Ubuntu propose sur PC une interface très simple, la version mobile offre plusieurs types de menus, selon que l'on fait glisser son doigt depuis le bas, le haut ou le côté de l'écran. Il faut quelques jours pour s'y habituer, et ce même si vous connaissez déjà bien Ubuntu.Le magasin d'applications d'Ubuntu Touch est encore lacunaire – la plupart des classiques sont disponibles, de Twitter au jeu Cut the rope, mais certaines grandes applications sont encore manquantes, comme Whatsapp. Pour beaucoup de services, il faudra utiliser l'interface Web, dans le navigateur d'Ubuntu, qui est assez classique mais fonctionnel – les applications Web conçues en Javascript et HTML 5 fonctionnent parfaitement – en attendant que les éditeurs créent des versions Ubuntu de leurs logiciels. Bon point, la configuration initiale du téléphone est simple et rapide – quelques minutes à peine.Malgré le long historique d'Ubuntu sur PC, cette version mobile reste encore « en cours de développement ». Les mises à jour sont très régulières, mais le système d'exploitation souffre encore de bugs gênants. Lors de notre test, plusieurs applications ont « planté » à différents moments, notamment lorsque plusieurs applications tournaient simultanément.L'avis de Pixels On a aimé :Retrouver Ubuntu et l'esthétique d'UnityLes multiples options de personnalisationLes mises à jour fréquentesOn a moins aimé :La complexité de l'interfaceLes bugs trop courantsOn a très envie d'aimer ce premier Ubuntu Phone grand public – l'arrivée sur mobile de la version la plus populaire de Linux est un événement, dans un paysage où seul Firefox OS offrait jusqu'à présent une alternative sérieuse à iOS et Android. Malheureusement, les choix radicaux de l'interface rendent ce modèle assez difficile à conseiller pour des utilisateurs peu « bricoleurs », et pour les plus avertis, le manque de puissance de l'Aquaris 4.5 pourra être un frein important.C'est plutôt pour vous si :Vous adorez Ubuntu et attachez de l'importance au fait d'utiliser un logiciel vraiment « libre »Vous utilisez peu d'applications différentesVous cherchez un téléphone bon marchéCa n'est pas pour vous si :Vous cherchez un téléphone très simple d'utilisationVous êtes accro à des applications spécifiques qui ne figurent pas encore dans le magasinVous cherchez un téléphone puissant, vous jouez beaucoup sur mobileDamien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.03.2015 à 16h24 • Mis à jour le05.03.2015 à 18h16 | Pascale Krémer « Certains jeunes photographient comme ils respirent », estime Thu Trinh-Bouvier, spécialiste de la communication digitale, qui décrypte le phénomène du « Parlimage ». Les adolescents ont développé un langage qui leur est propre et qui présente l’avantage de les rendre incompréhensibles des adultes. Ils communiquent en images. Dans Parlez-vous Pic speech ? (Editions Kawa), publié fin janvier, Thu Trinh-Bouvier, spécialiste de la communication digitale, responsable nouveaux média chez Vivendi, décrypte ce phénomène, offrant un précieux sous-titrage aux parents.Vous expliquez que les jeunes gens nés depuis 1995, donc avec Internet, et connectés en permanence via leur téléphone portable, ont développé une nouvelle langue. En quoi consiste-t-elle ?Les ados manient désormais une langue particulière que j’appelle le pic speech (pour picture speech), un langage des images au sens large, qu’on pourrait aussi appeler « Parlimage ». C’est un mélange d’écrit et d’images. Ils échangent des textos bourrés de signes cabalistiques, les émoticônes, qui symbolisent visuellement leurs émotions. Mais aussi des photos avec texte et dessins associés, parfois tracés au doigt sur l’écran tactile. Ou encore des vidéos très courtes et des gifs, ces images animées. Tout cela grâce à Snapchat, Instagram ou Vine, les applications de leurs téléphones mobiles.Le smartphone, dont ils sont massivement équipés, est devenu pour eux l’équivalent du stylo. Leur activité préférée, après l’échange de SMS, consiste à prendre des photos et à les partager. C’est une déferlante. Ils délaissent Facebook au profit des réseaux sociaux et messageries instantanées dédiés à l’échange de ces images. La messagerie instantanée Snapchat est leur temple, celui de la culture LOL : ils s’y mettent en scène, manient l’humour potache, tout est permis. Certains ados envoient des dizaines de Snapchat par jour. Ils photographient et postent tout, tout le temps, comme ils respirent. Ils sortent de chez eux, photographient leurs pieds qui marchent dans la rue. Et postent : « Je vais m’acheter un croissant et je te retrouve après. » Sur le réseau social Instagram, ils se mettent davantage en valeur à travers des selfies retouchés à l’aide de filtres. C’est la vitrine léchée d’un monde joyeux et esthétisant. C’est également le lieu des déclarations d’amitié et d’amour. Et dans leurs textos, ils placent toujours des émoticônes, tirés de bibliothèques toujours plus étoffées. Ces petits dessins fournissent une clé de lecture du message, ils l’enveloppent, lui donnent de l’affect. Un SMS sans émoticône est perçu comme violent, comme s’il y avait une tension, que la personne était contrariée. Si jamais, en plus, il y a un point à la fin de la phrase, c’est que le problème est grave !  Pourquoi ce recours massif aux images dans l’expression des ados ?Il y a bien sûr la facilité de l’outil, le smartphone, qu’ils ont toujours à la main, qui renferme tout leur univers et qui permet de prendre des photos. Cette génération baigne, depuis sa naissance, dans la culture de l’image. Elle a pu photographier très facilement dès son plus jeune âge. C’est donc devenu un mode d’expression spontané, naturel, massif, qui structure son rapport au monde.Certains ados prennent même des photos qui ne sont pas destinées à être montrées mais nourrissent leur dialogue intérieur, comme ils écriraient un journal intime. Pour eux, l’image est ce qu’il y a de plus approprié pour exprimer un état émotionnel. Et elle intensifie le rapport aux autres. Nous, nous passions des heures au téléphone en rentrant du lycée, eux gardent le lien en envoyant des photos. Une façon de prendre la parole à la première personne, de signifier leur présence à l’autre.C’est pour eux le mode d’expression le plus efficace parce qu’ils ont cette culture commune. La teneur émotionnelle du message sera immédiatement comprise par le destinataire. Les ados n’écrivent jamais « J’ai passé mon aprem à faire du volley avec les copains », ils envoient un selfie d’eux au milieu de ces copains et du terrain. C’est plus facile et plus ludique. C’est de l’image conversationnelle qui est là avant tout pour entretenir le lien et susciter une réaction. Dans un second temps seulement, elle joue sa fonction de garant du souvenir.Est-ce que le « pic speech », comme le « verlan » d’antan, permet de se distinguer des aînés ?Oui, bien-sûr, les ados ont inventé une langue qui leur est propre, qui leur permet d’échapper au contrôle des adultes et d’affirmer leur appartenance à un groupe. Sur Facebook, où ils savent que les adultes vont, ils mettent peu de photos en ligne ou alors uniquement pour leur groupe d’amis. S’ils se déplacent vers Snapchat ou Instagram, c’est bien parce que c’est là que se trouve leur territoire, leur bulle. Ils sont par exemple passés maîtres dans l’art de conserver (« screener ») les images éphémères.Les parents ne comprennent rien à cette culture LOL, à ces messages remplis d’émoticônes. C’est un langage plus complexe qu’il n’y paraît, avec énormément de règles implicites, qui nécessite un apprentissage et évolue du collège au lycée. Il est aussi bien plus créatif qu’on le pense. Sur Snapchat, certains ados sont capables de raconter une histoire à travers une succession de photos, comme dans un diaporama. Quand ils parlent, quand ils écrivent, les profs, les parents leur disent « On ne dit pas ça, on n’écrit pas ça ». Là, ils ont une page blanche, un espace de liberté, qui plus est de dimension mondiale. Parlez-vous Pic speech ?, de Thu Trinh-Bouvier, éditions Kawa, 2015, 138 pages, 29 euros.Pascale KrémerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.03.2015 à 16h01 • Mis à jour le05.03.2015 à 18h30 | Jean-Jacques Larrochelle Un frisson semble agiter la bordure sud-est de Paris Rive Gauche. Cosignées par les agences Hamonic et Masson et Comte et Vollenweider, deux hautes tours, revêtues de reflets mordorés, pointent depuis peu leur silhouette déhanchée au-dessus de l'inflexible rectitude de l'avenue de France dans le 13e arrondissement, axe majeur de la plus vaste opération d’aménagement de la capitale depuis les travaux du célèbre baron Haussmann durant la seconde moitié du XIXe siècle. Large de 40 mètres, longue de 1 750 mètres, mais prolongée au nord-ouest, côté gare d'Austerlitz, par l'avenue Pierre-Mendès-France, la nouvelle grande avenue, ouverte intégralement à la circulation depuis 2012, ne nous avait pas habitués à pareille fraîcheur.Les façades de cette longue faille urbaine parallèle au cours de la Seine, qui ouvre en son cœur sur la vaste esplanade de la Bibliothèque nationale de France (BNF), offre pour l'heure au piéton un alignement de façades glacées tiré au cordeau que ponctuent quelques mastodontes institutionnels : Réseau Ferré de France, Accenture, Banque Populaire Rives de Paris, Caisse nationale des caisses d'épargne, ministère chargé des sports… et des commerces du même gabarit. Peu d’originalité, donc, et autant de logements. Qu'un semblant de fantaisie vienne contrarier ce que les architectes Gaëlle Hamonic et Jean-Christophe Masson nomment la « rigidité formelle » de l'avenue de France était pour le moins bienvenu. « Superposer des maisons »Travaillé comme un bâtiment unique, le projet Home – c'est son nom – concilie un double univers d'habitation. Les deux tours, respectivement de 16 et 13 étages, qui constituent l'ensemble se partagent entre logements sociaux et en accession. D'un côté, une tour feuilletée dont le pourtour de chaque étage déploie des balcons filants aux dimensions variables, filtrés en partie par des écrans vitrés orangés ; de l'autre, une tour en gradins dont la torsion offre à chaque niveau une ouverture à la lumière et, accessoirement, limite avec bonheur le sentiment de vertige pour ceux des futurs résidents qui y sont sensibles. Ces particularités constructives servies par de généreux volumes habitables donnent, en outre, un réel caractère d'unicité à chacun des 188 logements du programme. Dans un même esprit, sur le site Villiot-Râpée, dans le 12e arrondissement, Hamonic et Masson avaient déjà voulu, disent-ils, « superposer des maisons ».La singularité de Home ne tient pas seulement à sa physionomie formelle. Plutôt que de dissocier l'accès à ces deux programmes de logements directement depuis la rue, avec le risque d'une distinction ségrégative, les architectes ont choisi d'implanter une double entrée commune, de part et d'autre de l'arrière du bâtiment, qui ensuite distribue séparément l'une et l'autre des cages d'ascenseurs. On déplorera seulement que les commerces qui seront implantés à terme au rez-de-chaussée soient, comme partout ailleurs dans le secteur Paris Rive Gauche, réservés aux seules grandes surfaces.Diversité socialeSitué place Farhat-Hached, une parcelle stratégique très ouverte sur le panorama urbain alentour, le projet Home est le premier immeuble d’habitation haut de 50 mètres construit à Paris depuis les années 1970. L'époque avait notamment vu naître le quartier des Olympiades tout proche, repérable grâce à ses longues barres et surtout à ses huit tours de 104 mètres et de 36 étages posées en surplomb d'anciennes emprises ferroviaires. N’en déplaise aux légitimes contempteurs des grands ensembles, la dalle, devenue le lieu de vie et d'activité d'une importante communauté d'origine asiatique, mais pas seulement, déploie une intense et plutôt heureuse diversité sociale. Le projet Home a pu voir le jour grâce à une décision du Conseil de Paris, en novembre 2011, permettant de réviser le règlement d’urbanisme pour le secteur Masséna-Bruneseau conçu par l’Atelier Lion Associés, à la jonction entre les limites de Paris et d'Ivry-sur-Seine. Ce « déplafonnement » (la hauteur maximale autorisée à Paris est généralement de 37 mètres) va permettre à la ville d’y construire non seulement des tours d’habitation de 50 mètres, mais aussi des immeubles de bureaux pouvant s'élever jusqu’à 180 mètres.Acceptation de la hauteur à ParisDans quelques mois, au même endroit, tout aussi haute que le projet Home, la tour M6B2, dite « tour de la biodiversité », réalisée par l'architecte Edouard François, va définitivement faire surgir de terre ses touffes végétales. En attendant qu’au printemps 2016, débutent les travaux de la tour Duo, signée par Jean Nouvel, dont le plus haut élément doit culminer à 180 mètres. L’enquête publique préalable à la délivrance de son permis de construire s’achève le 20 mars. Déjà, les opposants fourbissent leurs armes.Samedi 7 mars à l'école d'architecture Paris-Val de Seine, elle aussi voisine, l’association Monts14 organise une réunion publique concernant « ses impacts fâcheux sur le grand paysage ». Comme pour la tour Triangle dans le 15e arrondissement, l'acceptation de la hauteur à Paris risque d'encore connaître ses limites.La mairie de Paris invite les promoteurs de la tour Triangle à amender leur projetJean-Jacques LarrochelleJournaliste au "Monde"SuivreAller sur la page de ce journaliste Clément Guillou et Rémi Dupré Yoann Seddik est abonné depuis deux ans au Parc des Princes. Le jeune homme de 27 ans n'a pas vu la dernière demi-heure du match PSG-Monaco (2-0) mercredi soir en quarts de finale de la Coupe de France. Il a été expulsé pour avoir critiqué la politique de son club. Il ne devrait pas non plus vivre la fin de saison à domicile du PSG, encore en lice dans quatre compétitions. Coupe de France : le PSG fait le plein de confianceSelon plusieurs témoins, son tort est d'avoir été à l'origine d'un chant critiquant la hausse du prix des abonnements pour la saison prochaine. Selon un salarié du Paris-Saint-Germain, il s'est rendu coupable d'insultes envers le président du club, Nasser Al-Khelaïfi. Contacté par Le Monde, Yoann Seddik dément avoir proféré des insultes. Peu avant l'heure de jeu, il a lancé un chant contestant cette augmentation :« Abonnements trop chers, supporteurs en colère ! »Yoann Seddik dit avoir l'intention de contester la décision du club à son encontre avec l'aide d'un avocat : « Ils m'ont dit que j'allais recevoir un courrier ou un e-mail disant qu'ils allaient mettre fin à mon abonnement et m'interdire de Parc des Princes pendant trois ans. »L'épisode est susceptible de raviver les tensions entre les supporteurs de longue date du PSG, qui dénoncent des atteintes à la liberté d'expression et une sélection du public par l'argent, et la direction du club, soucieuse d'éviter le retour de l'ambiance tendue qui régnait au Parc des Princes jusqu'en 2010.Le PSG et ses Ultras résistantsLe match PSG-Monaco était le premier organisé au Parc des Princes depuis le lancement de la campagne d'abonnements pour la saison 2015-2016, marquée par un changement de règles : en sus de l'augmentation des places, variable selon les tribunes, les abonnés devront payer 35 euros pour assister à un éventuel quart de finale de Coupe d'Europe et 45 euros en cas de demi-finale. La saison prochaine, il faudra débourser entre 450 et 2 800 euros pour assister à toutes les rencontres du PSG, soit 5 % d'augmentation en moyenne et une hausse d'environ 100 % en quatre ans. Pour justifier cette augmentation, le double champion de France en titre met en avant une amélioration du confort du Parc des Princes.Yoann Seddik, dit « Casquette » – il ne la quitte jamais – est abonné depuis deux ans. Depuis le début de la saison, c'est ce gérant d'une brasserie dans le Xe arrondissement de Paris, petite barbe et veste aux couleurs du PSG, qui tente de coordonner les chants au centre de la partie haute de la tribune Boulogne. Un rôle de leader de tribune qu'il assume sans porte-voix ni micro, ce matériel étant interdit au Parc des Princes.« “Casquette” a brandi sa carte d'abonnement et le chant a été repris par une bonne centaine de personnes », raconte Adrien Chantegrelet, abonné à cinq rangs de là et journaliste de profession.« Quatre stewards ont descendu les marches, ont échangé quelques secondes avec lui et l'ont escorté en dehors de la tribune. Il ne s'est pas débattu. Ils l'ont raccompagné ensuite dans la tribune pour qu'il reprenne ses affaires et quitte le stade. »Un autre témoin de la scène, Bastien – qui ne souhaite pas donner son nom de famille par peur de représailles du PSG – affirme que deux à trois cents personnes ont repris le chant. « Enfin, on pouvait contester quelque chose, ça faisait plaisir. Mais, dès que les chants sont devenus trop bruyants, au bout d'une minute environ, les stewards sont arrivés. Ça va refroidir pas mal de personnes. »D'autres supporteurs, installés dans le virage d'en face, affirment que le même chant a été entonné dans leur tribune Auteuil mais de manière moins importante. Les stewards ne sont pas intervenus.Au sein du club, on distingue deux événements lors du match d'hier : « Une personne a été contrôlée puis expulsée du stade car elle insultait notre président et le club, avec des “Nasser, enculé”. La personne s'est positionnée comme un capo, c'est-à-dire un leader de tribune, pour créer un mouvement de foule. C'était un abonné du club. Il y a eu par ailleurs une fronde faible et pas du tout contagieuse contre la hausse des abonnements. Elle a concerné une dizaine de personnes. Cela a duré à peine une minute. »Le règlement intérieur du Parc des Princes (document PDF) interdit l'accès aux personnes « ayant un comportement violent, raciste ou injurieux avéré ». Il est également interdit de se tenir debout dans les tribunes.Clément GuillouJournaliste au MondeRémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.03.2015 à 13h57 • Mis à jour le05.03.2015 à 14h56 Les députés allemands ont adopté jeudi 5 mars une loi plafonnant les hausses de loyer qui doit enrayer l'envolée des prix locatifs dans certaines agglomérations allemandes. Dans les villes comme Munich, Hambourg et Berlin, les hausses de loyers, qui peuvent aller jusqu'à 30 % ou 40 % entre deux locations, font que les classes moyennes sont repoussées à la périphérie.Le texte prévoit qu'en cas de mise en location d'un bien, le loyer n'excède pas 10 % du « loyer moyen d'usage » dans la ville ou le quartier concerné. La disposition s'appliquera à certaines villes ou zones densément peuplées préalablement définies par les Etats régionaux, et ne concernera pas la mise en location de logements neufs ou rénovés de fond en comble. La loi doit « contribuer à ce que les loyers restent abordables aussi pour des gens qui gagnent normalement leur vie », avait promis en la présentant le ministre de la justice et de la protection des consommateurs, Heiko Maas, à l'origine du texte.« PAS D'EFFET DU TOUT »Le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD – Sozialdemokratische Partei Deutschlands), dont est issu M. Maas et qui gouverne depuis décembre 2013 avec les conservateurs d'Angela Merkel, avait fait de ce thème une promesse de campagne pour les législatives de 2013. « C'est une journée à marquer d'une pierre blanche pour les locataires en Allemagne », a jugé dans un communiqué jeudi l'association de protection des locataires Mieterbund, appelant les Etats régionaux, les Länder, à adopter rapidement une liste fournie de localités où la loi s'appliquera.Mais « les nombreuses exceptions et limites posées à la loi jettent une ombre », a tempéré le président de l'association, Lukas Siebenkotten. Renate Künast, figure de proue du parti d'opposition écologiste, a estimé que le nouveau dispositif avait « plus de trous qu'un fromage » et n'aurait « pas beaucoup, voire pas d'effet du tout ».Un autre volet de la loi concerne le recours aux agents immobiliers. Ils devront à l'avenir être rémunérés par les propriétaires en quête d'un locataire, et non plus par ce dernier. Les agents immobiliers, qui craignent que les propriétaires n'aient plus recours à leurs services, dénoncent une disposition anticonstitutionnelle. Ils mettent en garde contre le risque que les propriétaires répercutent de toute façon ces frais supplémentaires sur les locataires. Alexandre Piquard RT @JulienChieze: @JVCom @Gamekult @gamergen_com @Gameblog on a pas tous le même maillot, mais on a la même passion 💝 pic.twitter.com/yHUoBTtOPI— J.A.M. (@Le_J_A_M) March 13, 2015Tout a commencé par une photo bien banale en apparence : elle montre une tablée de six jeunes gens prenant la pose dans un restaurant japonais. Pourtant, le casting de cette image postée le 13 mars 2015 sur Twitter a déclenché une guéguerre dans le milieu du jeu vidéo : les personnages sont des journalistes de sites français spécialisés, dînant ensemble lors d’un voyage au Japon payé par Sony en compagnie d’un responsable des relations presse de cet éditeur de jeux. Le cliché a ravivé un débat sur l’indépendance des médias consacrés aux jeux vidéo, latent dans le milieu depuis plusieurs années.« Moi, ce qui me gave le plus dans ce genre d’histoire, c’est le repas de famille avec le RP de Sony, dénonce un des nombreux internautes qui ont commenté la photo sur les forums de Gamekult.fr, l’un des sites représentés dans le voyage incriminé, avec Jeuxvideo.com, Gamergen et Gameblog. Tu picoles avec le mec qui te vend un produit et qui en espère un bon retour dans ton papier. » Pour d’autres lecteurs, les journalistes ne devraient pas accepter un déplacement payé par une grande entreprise du jeu vidéo, même si cela permet de produire des articles de qualité.Gamekult cultive plutôt une image d’indépendance dans le secteur. Devant la polémique, son rédacteur en chef, Thomas Cusseau, alias « Yukishiro », a décidé de ne pas rester silencieux : « Au risque que certains tombent de l’armoire, lorsque Gamekult est invité à essayer un jeu au cours d’un événement presse (ou d’un voyage, dans le cas où le studio/la démo est à l’étranger/en province), le journaliste est défrayé de ses frais de transport et de nourriture par son hôte, l’éditeur », explique-t-il sur le site. Un peu incrédule, il met les lecteurs en garde contre la nostalgie – factice – d’un « Gamekult qui ne vendait pas ses fesses ». Les usages seraient en effet les mêmes depuis le lancement du média en 2001.« Ce n’est pas sniffer de la cocaïne »« Cela revient à interviewer un écrivain pour la sortie de son bouquin, ou un réalisateur au moment de l’arrivée de son film », ajoute le rédacteur en chef, citant la littérature et le cinéma, domaines soumis où les lancements d’œuvres sont très contraints. Pour lui, les sites français cherchent à « développer du contenu intéressant » malgré le fait que de nombreux grands éditeurs de jeux soient américains ou japonais. « Bouffer au restau avec la délégation française après une journée de boulot, ce n’est pas non plus sniffer de la cocaïne sur le ventre d’une strip-teaseuse après 11 heures de ski nautique aux frais de l’éditeur », justifie Yukishiro.L’opération transparence aurait pu s’arrêter là si le rédacteur en chef de Gamekult n’avait ajouté dans son texte cette confidence prémonitoire, à propos d’un autre personnage présent sur la photo, Julien Chièze, rédacteur en chef du site concurrent Gameblog : « Pour être totalement transparent avec vous et au risque de réveiller je ne sais quelle “rivalité” factice (et débile), sachez que je “déconseille” aux membres de la rédaction depuis un an d’être pris en photo avec Julien Chièze et de participer aux contenus de Gameblog, quels qu’ils soient, ou de parler de Gameblog sur les réseaux sociaux. » Pour se justifier, le responsable de Gamekult affirme ne pas avoir « le moindre problème personnel » avec M. Chièze mais agir simplement en raison de sa « réputation ». Il invoque l’image de Gamekult et son besoin de « différenciation » éditoriale.L’attaque fait allusion à une rivalité sourde au sein de la presse dédiée aux jeux vidéo : Gamekult s’affiche plutôt comme un site avec du recul par rapport aux éditeurs, capable par exemple de mettre des notes basses à des jeux importants. Selon ses soutiens, Gameblog serait lui plus intégré dans le milieu. Ou verserait même dans le mélange des genres, comme lorsque Julien Chièze a lancé une petite agence de communication et d’événementiel en marge de son activité de rédacteur en chef. Un débat ancienDe nouveau taclée, la rédaction de Gameblog a sans surprise riposté lundi par un long article : « Les propos de Yukishiro sont directement assimilables à de la discrimination », y dénoncent les rédacteurs. Les journalistes pointent aussi les critiques incessantes – un « torrent de vomi » – dont Julien Chièze, qui se met régulièrement en avant sur les réseaux sociaux ou des vidéos, fait l’objet dans un forum de Gamekult. Ils déplorent « la radicalisation de Gamekult dans le but de satisfaire sa frange la plus dure » de son lectorat. Et disent avoir toujours agi en toute transparence. En guise de taquet final : le texte moque le fait que le rédacteur en chef de Gamekult a modifié lundi son premier article pour effacer les références à Julien Chièze…L’affrontement peut passer pour une petite querelle intestine entre deux sites concurrents, mais il réveille un débat qui traverse le milieu, notamment depuis le « Doritosgate », fin 2012 : à l’époque, la photo d’un journaliste posant entre des chips Doritos et une affiche du jeu vidéo Halo 4, lors d’un salon professionnel, avait cristallisé les critiques visant l’influence des annonceurs et des éditeurs sur les médias, comme l’a raconté Arrêt sur images (ASI).Au cours du débat qui a suivi, les rédacteurs en chef de Gamekult et de Gameblog s’affrontaient déjà, dans une émission d’ASI, à laquelle participait aussi un chroniqueur de Jeuxvideo.com, site depuis racheté par le groupe Webedia. Parmi les enjeux pointés par la profession : faut-il accepter les tests de jeux vidéo réalisés dans les conditions imposées par l’éditeur (temps limité, matériel dernier cri, etc.) ? Peut-on prendre le risque de se voir supprimer un budget publicitaire en donnant une mauvaise note à un jeu ?if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1426603193571 .graphe").css("height", 450)$("#container_1426603193571 .title").empty()if ("Audience des sites français de jeux vidéo"!= ""){Audience des sites français de jeux vidéo")}$("#container_1426603193571 .subtitle").empty()if (""!= ""){")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1426603193571 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "spline", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Mediametrie-Netratings", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"Milliers de visiteurs uniques" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:0, max:6000, endOnTick:true, startOnTick:true, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"datetime", categories:null, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value:%b %Y}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "%b %Y"},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Jeuxvideo.com", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 1388534400000, 4859 ], [ 1391212800000, 4698 ], [ 1393632000000, 4732 ], [ 1396310400000, 4368 ], [ 1398902400000, 4756 ], [ 1401580800000, 4716 ], [ 1404172800000, 4121 ], [ 1406851200000, 4012 ], [ 1409529600000, 3852 ], [ 1412121600000, 4104 ], [ 1414800000000, 4163 ], [ 1417392000000, 4159 ], [ 1420070400000, 4016 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Gamekult", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 1388534400000, 815 ], [ 1391212800000, 889 ], [ 1393632000000, 798 ], [ 1396310400000, 641 ], [ 1398902400000, 891 ], [ 1401580800000, 736 ], [ 1404172800000, 749 ], [ 1406851200000, 796 ], [ 1409529600000, 616 ], [ 1412121600000, 616 ], [ 1414800000000, 704 ], [ 1417392000000, 942 ], [ 1420070400000, 849 ] ], "color": "#FFc832" }, { "name": "Jeuxvideo.fr", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 1388534400000, 1375 ], [ 1391212800000, 1237 ], [ 1393632000000, 1116 ], [ 1396310400000, 995 ], [ 1398902400000, 1113 ], [ 1401580800000, 995 ], [ 1404172800000, 863 ], [ 1406851200000, 734 ], [ 1409529600000, 697 ], [ 1412121600000, 820 ], [ 1414800000000, 836 ], [ 1417392000000, 814 ], [ 1420070400000, 689 ] ], "color": "#ff3232" }, { "name": "Gameblog", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 1388534400000, 359 ], [ 1391212800000, 363 ], [ 1393632000000, 354 ], [ 1396310400000, 273 ], [ 1398902400000, null ], [ 1401580800000, 315 ], [ 1404172800000, 528 ], [ 1406851200000, 841 ], [ 1409529600000, 626 ], [ 1412121600000, 693 ], [ 1414800000000, 683 ], [ 1417392000000, 648 ], [ 1420070400000, 587 ] ], "color": "#F19300" }]})});var chart = $('#container_1426603193571 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}« Dictature du pire »« Vu les difficultés financières actuelles des sites de jeux vidéo, imaginer pouvoir se rendre à ces événements à l’étranger par nos propres moyens serait utopique », explique l’équipe de Gameblog dans son billet de lundi. En effet, pour s’en sortir, les sites ont deux options : soit créer des contenus qui attirent un maximum de lecteurs, afin d’attirer davantage de publicité. Ou de miser davantage sur la qualité et la communauté de lecteurs, dans l’espoir de réussir un jour à tirer des revenus d’offres payantes, à l’image du site Mediapart, dans le domaine de l’investigation.En attendant de trouver des solutions économiques pour leurs médias, Gameblog en appelle à une trêve, avec cette invitation : « Posons les armes, apaisons le climat, et ne plions jamais devant la dictature du pire qu’Internet a engendré. » Un programme ambitieux.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Jacqué « La mariée est plutôt belle… » Sûr que de nombreux candidats se bousculeront au portillon pour prendre en main les destinées de la RATP, après l’annonce, mardi 17 mars, du départ du PDG du groupe public, qui rejoindra la direction générale de GDF Suez le 1er mai.Il est vrai qu’entre 2006 et 2015, Pierre Mongin a su développer l’entreprise publique. Sur ces neuf années, le chiffre d’affaires du transporteur est passé de 3,5 à 5,2 milliards d’euros avec un résultat bénéficiaire de près de 300 millions d’euros… La part de l’activité hors Ile-de-France – via la filiale RATP Dev – tutoie désormais le milliard d’euros de chiffre d’affaires, avec une rentabilité supérieure à celle générée en région parisienne.Si les voyageurs de la ligne A du RER se plaignent encore de la régularité des trains, les autres voyageurs apparaissent plus satisfaits, et notamment ceux de la ligne du RER B, qui a fait l’objet d’importants investissements. D’ailleurs, en 2014, la RATP a encaissé 10 millions d’euros de bonus de la part du Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF), le « donneur d’ordre » de la RATP et désormais responsable du développement du réseau et du renouvellement du matériel.Habileté politiqueMais la force du bilan de M. Mongin, c’est le relatif calme social, favorisé par l’« alarme sociale » installée par ses prédécesseurs. Il a par ailleurs mené de manière douce l’automatisation de la ligne 1 du métro. Enfin, il a su gagner la confiance des syndicats grâce à son habileté politique. C’est M. Mongin qui était à la manœuvre tant à Paris qu’à Bruxelles pour repousser la date de l’ouverture à la concurrence du système de transport francilien.La loi relative à l’organisation et à la régulation des transports ferroviaires, votée en 2009, a non seulement confié à la RATP la propriété de l’infrastructure que l’entreprise publique opère aujourd’hui, mais elle a aussi abouti à repousser à 2024 la date de l’ouverture à la concurrence pour la gestion des lignes de bus en Ile-de-France, celle des lignes de tramway à 2029 et celle des lignes de métro à 2039… « Demain », affirme M. Mongin. « Aux calendes grecques », s’indigne un concurrent.Beaucoup de projets à menerReste que si l’entreprise est en ordre de marche, le successeur de M. Mongin aura beaucoup de projets à mener. Le premier est la signature du prochain contrat RATP-STIF qui fixera les développements du système d’ici à 2021-2022. Notamment, il devra préparer le plan « Bus 2025 » : un réseau de cars électriques ou fonctionnant au gaz naturel pour véhicules (GNV).De même, il devra accélérer la présence de l’entreprise à l’international, pour conforter les revenus hors Ile-de-France de la société. Enfin, il devra préparer les appels d’offres du Grand Paris, les cinq nouvelles lignes de transports créées d’ici à 2025. Si ces nouvelles lignes reviendront de droit au gestionnaire d’infrastructure RATP, leur gestion sera confiée par appel d’offres. Et tous les grands acteurs français (Keolis, Transdev) et mondiaux (MTR, Aviva, etc.) viendront défier la RATP sur son sol.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Aurélie Collas « La refonte de la carte scolaire sera notre fil conducteur. » Depuis les attentats de janvier et la « grande mobilisation de l’école pour les valeurs de la République » qui en a découlé, Najat Vallaud-Belkacem n’omet jamais dans ses discours d’affirmer son ambition de revoir la politique d’affectation des élèves dans les établissements scolaires.Evaluation des élèves : la ministre à l’heure du choixC’est la nouvelle « priorité » de la ministre de l’éducation nationale. Son levier majeur pour favoriser la mixité et lutter contre ce que le premier ministre, Manuel Valls, a appelé « l’apartheid territorial, social, ethnique » à l’œuvre dans les quartiers populaires. Alors que, jusqu’à présent, la gauche s’est montrée frileuse sur ce thème, assiste-t-on à une prise de conscience, une volonté réelle de rouvrir le dossier, aussi sensible soit-il ?Derrière la rhétorique, force est de constater que la prudence reste de mise. Et rien ne dit que d’ici à la fin du quinquennat, le stade des bonnes intentions ne sera dépassé. Deux mesures sont mises sur la table depuis le 6 mars, jour du comité interministériel sur l’égalité et la citoyenneté. La première concerne le lycée : il s’agit d’éviter que les familles ne contournent la carte scolaire en utilisant le jeu des options. La seconde vise à redéfinir les secteurs de recrutement des collèges, afin de garantir plus de mixité.Education prioritaire : le plan à hauts risques de Najat Vallaud-BelkacemLe constat de départ est le suivant : tous les lycées ne proposent pas les mêmes options, qu’il s’agisse des enseignements d’exploration en seconde, des langues vivantes ou des options (latin, grec, arts, sports…). En développant ces enseignements en ligne, la ministre souhaite en donner l’accès à tous les élèves, et éviter que certains ne demandent un établissement plus attractif au prétexte de vouloir suivre une option qui n’existerait pas dans le lycée dont ils dépendent. « Le ministère a décidé, avec le CNED [Centre national d’enseignement à distance] de développer les enseignements optionnels accessibles en ligne pour mettre fin au contournement de la carte scolaire », avait déjà annoncé Najat Vallaud-Belkacem, le 6 mars. Cette mesure sera « préfigurée dans trois académies à la rentrée 2015, avant d’être généralisée », précise-t-on Rue de Grenelle.« Le ministère a décidé, avec le CNED [centre national d’enseignement à distance] de développer les enseignements optionnels accessibles en ligne pour mettre fin au contournement de la carte scolaire » (Najat Vallaud-Belkacem, le 6 mars)En réalité, voilà déjà plusieurs années qu’on ne peut plus, dans la majorité des cas, déroger au système au motif d’une initiation au chinois ou de l’étude du russe en langue vivante 3. « Dans beaucoup d’académies, les options ne sont pas prises en compte dans Affelnet », le système d’affectation des élèves au lycée, confirme Philippe Tournier, secrétaire général du SNPDEN, le principal syndicat des chefs d’établissement. Affelnet prend en compte d’autres critères – le domicile, les résultats scolaires, le statut de boursier… –, qui varient d’une académie à l’autre et auxquels correspond un certain nombre de points.Seul moyen, souvent, de déroger à ces critères : les sections spéciales – européennes, internationales, sport, musique… On y entre souvent sur dossier et à partir d’une audition ou d’un test. « Ces sections introduisent une sélection et contribuent à la ségrégation des lycées », souligne Julien Grenet, chercheur à l’école d’économie de Paris et auteur d’une étude sur Affelnet. Or, le ministère n’entend pas les supprimer, en tout cas pas au lycée. La réforme annoncée, « donnerait aux élèves la même possibilité de faire une option sur tout le territoire, mais jouerait de façon marginale sur la mixité sociale des lycées », conclut le chercheur.Un secteur, un collègeAu collège, les élèves sont affectés en fonction des secteurs de recrutement des établissements. Des dérogations sont possibles, dans la limite des places disponibles. Moins de 10 % des demandes obtiennent satisfaction, en dépit de l’assouplissement de la carte scolaire lancée en 2007.Aujourd’hui, la règle du « un secteur, un collège » prévaut. L’objectif de secteurs élargis à plusieurs collèges est double : donner aux familles une certaine liberté de choix (elles pourront choisir entre deux ou trois collèges) ; et rendre les secteurs plus mixtes, puisque englobant des quartiers aux caractéristiques sociales variées (périurbains, pavillonnaires, d’habitat social, etc.).Mais pour l’affectation des élèves au sein d’un secteur élargi, le ministère renvoie la balle aux acteurs locaux – conseils généraux, chefs d’établissement, directions académiques… A eux de déterminer qui ira où, et sur quels critères. Or, rien ne dit que ceux-ci oseront s’aventurer sur ce terrain glissant et que les élus prendront le risque de se mettre à dos une partie de leur électorat. D’ailleurs, l’incitation à élargir les secteurs existe dans la loi depuis 2013, et personne, jusqu’à présent, ne s’en est emparé. Françoise Cartron, sénatrice (PS) de Gironde à l’origine de cette idée, veut croire que le redécoupage des secteurs sera « l’un des chantiers des futurs conseils généraux, une fois les élections départementales passées ».Reste aussi la question des collèges privés. « Seront-ils intégrés dans la réflexion ? Se verront-ils imposer des contraintes de mixité ?, s’interroge Philippe Tournier, du SNPDEN. Si tel n’est pas le cas, les familles qui ne sont pas d’accord avec l’affectation de leur enfant pourront toujours quitter le public et se tourner vers le privé, et la mesure risque d’être un coup d’épée dans l’eau. »Des ZEP aux « REP », la future carte de l’éducation prioritaire inquièteAurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.03.2015 à 17h18 • Mis à jour le17.03.2015 à 18h12 Alors qu’il préparait sa tournée européenne, Asaf Avidan, rock star israélienne (35 ans), a été suivi à Tel-Aviv par la journaliste du Monde Stéphanie Binet. Au cours d’entretiens, dans le contexte de la campagne électorale pour le renouvellement du Parlement israélien, la Knesset, il a notamment déclaré : « Je ne me considère pas comme israélien » et « ce qui nous maintient ensemble [les Israéliens], c’est notre peur. C’est ça Israël : nous sommes le peuple traqué. Cela occupe toutes nos conversations. Voilà pourquoi je ne veux plus vivre ici ».  A propos de l’incitation du premier ministre de son pays, Benyamin Nétanyahou à ce que les juifs de France émigrent en Israël, Asaf Avidan a parlé d’« opportunisme électoral ». Ces propos ont été repris par la presse et les médias israéliens ainsi que sur Internet. L’artiste précise ici son point de vue.Asaf Avidan, rockeur traqué, de la crête aux pieds« Ces six dernières années, chaque fois que j’ai donné une interview à la presse étrangère, j’ai essayé d’être raisonnable et pondéré dans mes propos. Je n’apprécie pas les personnes qui utilisent l’appétit de la presse étrangère pour les déclarations percutantes contre Israël comme moyen d’attirer l’attention. Je n’ai aucun problème avec les opinions personnelles de chacun, mais je sais que la presse aime à les exagérer, à s’en saisir pour ensuite les déshabiller et les exhiber, et cela me paraît mesquin. Il me semble que cela dégrade l’important, qui est la création et l’art. Et c’est la seule chose que je te tente de présenter. Par conséquent, dans chaque entretien que j’ai donné, depuis le début, j’ai toujours dit… Je ne suis pas « un artiste israélien »… je suis « un artiste d’Israël ». Je n’essaye pas de représenter Israël. Je ne suis pas un politicien. Je ne suis pas un diplomate. Et, en tant que fils de diplomates, je n’ai jamais souhaité en être un. « Je n’ai su faire le récit que de moi-même » (vers issu d’un poème de Rachel Blaustein [Poétesse de langue hébraïque, 1890-1931]). Et tout en sachant combien cela sonne narcissique, c’est la seule chose qui m’intéresse. Cette interminable introspection. Ces questionnements, qui suis-je, que suis-je, quels sont mes sentiments et émotions, quelles sont mes pensées… C’est l’essence de ma création.Frontières imaginairesDonc, quand quelqu’un me demande si je suis israélien… je dois être complètement honnête et dire que cela ne m’intéresse pas. Au fond, ce ne sont que des frontières imaginaires que nous avons dessinées. Ce n’est pas que je ne crois pas en un pays en tant qu’unité socio-politique qui a besoin d’exister. Je ne veux pas remonter le temps à l’ère des royaumes ou à l’époque des conflits perpétuels entre tribus. Le pays a une importance. Et je ne fuis pas les droits et les devoirs que le pays spécifique où je suis né m’a donnés.Simplement, je ne me définis pas comme israélien. Parce que c’est une déclaration sans substance. Il y a tellement de types de personnes, de couleurs, d’opinions, de personnalités, de cultures à l’intérieur de ce pays, qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire que je ne sois pas israélien. Je suis un être humain. Homo sapiens. Je suis d’« Israël ». Et je n’ai jamais dissimulé ce fait. Je n’ai pas changé mon nom ou caché mon identité. Même dans les situations où ce n’était pas toujours plaisant. C’est là d’où je viens. Pour le meilleur et pour le pire. Mais le fait que je sois né là ne veut pas dire que je dois y mourir. Ne me force pas à y passer chaque instant de ma vie, ne me force pas à avoir chaque respiration que j’ai sur cette planète à l’intérieur d’une seule et même partie de la Terre aux frontières imaginaires. Je veux vivre un peu en Italie. Pourquoi ? En quoi cela vous concerne ? Parce qu’il y a là-bas de bons mets et de bons vins. Et d’immenses plaines qui coûtent le prix d’une boîte de chaussures à Tel Aviv. Et parce qu’il y a là-bas du calme.J’ai travaillé dur ces dernières années, j’ai économisé chaque shekel, dollar ou euro qu’il m’est resté après avoir payé mes impôts (impôts israéliens d’ailleurs) et, au bout du compte, j’en suis venu à pouvoir acheter une maison. J’aurais pu acheter un trois pièces à Jérusalem ou à Tel-Aviv, mais j’ai décidé de ne pas le faire. Certaines personnes auraient choisi d’acheter une propriété à Berlin, d’autres auraient emménagé à la campagne, j’ai décidé autrement.Je veux construire un studio d’enregistrement au milieu de nulle part et créer en paix. Attaquez-moi en justice ! En quoi cela vous concerne où je dors quand je ne suis pas en tournée ? De toute façon, les 80 % du temps je dors dans de mauvais hôtels sur différents continents. En quoi cela vous blesse ? Les quelques jours de vacances que j’ai dans l’année, j’ai envie de me retrouver dans la nature, avec arbres et ciel à perte de vue, avec de la bonne nourriture et de bons vins et une nouvelle langue à apprendre… c’est ce que je ressens… Je ne quitte pas le pays. Je ne change pas ma citoyenneté ou bien mon lieu de résidence, et je continue de payer mes impôts en Israël. Je continuerai de venir en Israël autant qu’avant. Rien n’a changé.Bref… Pour vous tous qui avez déjà jeté mon album par la fenêtre, vous êtes cabrés et avez pointé du doigt furieusement des cartes, vous n’avez pas à me reprendre dans votre cœur ou à me remettre sur votre étagère. Si cela suffit à vous faire passer de l’appréciation à la haine, alors peut-être qu’il en est mieux ainsi. »Par Asaf Avidan, rockeur Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Après l’annonce, au début du mois, de la création d’une commission du Parlement grec sur les réparations allemandes de la seconde guerre mondiale, la présidente de la Vouli, Zoé Konstantopoulou, a confirmé, mardi 17 mars, la constitution d’une commission d’audit sur la dette grecque.« L’objectif est de déterminer l’éventuel caractère odieux, illégal ou illégitime des dettes publiques contractées par le gouvernement grec », a précisé Mme Konstantopoulou lors d’une conférence de presse, faisant allusion à plusieurs affaires de corruption et à l’opacité qui entoure l’achat d’armes par son pays.L’incorruptible de la Vouli, figure de Syriza« Le peuple a le droit de demander que la partie de la dette qui est illégale – si cela est avéré à l’issue de la commission – soit effacée », a-t-elle ajouté. L’article 7 du règlement adopté en mai 2013 par l’Union européenne (UE) prévoit en effet qu’« un Etat membre faisant l’objet d’un programme d’ajustement macroéconomique réalise un audit complet de ses finances publiques afin, notamment, d’évaluer les raisons qui ont entraîné l’accumulation de niveaux d’endettement excessifs ainsi que de déceler toute éventuelle irrégularité » (Règlement UE 472/2013 du 21 mai 2013« relatif au renforcement de la surveillance économique et budgétaire des Etats membres de la zone euro »).Une annonce explosiveMais l’annonce de la création de cette commission est explosive alors que le gouvernement grec, qui a longtemps souhaité un effacement d’un pan de la dette, semble s’être rendu, ces dernières semaines, aux arguments de ses créanciers et ne parle plus désormais que de rééchelonnement.Début mars, le ministre grec des finances, Yanis Varoufakis, a pris acte du refus de ses interlocuteurs européens d’entendre parler d’une décote de la dette (un effacement pur et simple). « Une décote est un gros mot. Je l’ai compris, a expliqué M. Varoufakis. Il y a des solutions plus intelligentes. Nous pourrions reconvertir une partie des crédits que nous avons reçus du fonds de sauvetage européen [FESF] en obligations. Le coupon et les remboursements seraient ainsi indexés sur l’évolution de notre produit intérieur brut [PIB].Formellement la nouvelle commission d’audit devrait commencer ses travaux le 3 avril et présenter ses premières conclusions en juin. Soit au moment précis où l’accord conclu le 20 février entre la Grèce et ses créanciers arrivera à échéance, et où le moment d’ouvrir un nouveau chapitre de la renégociation de la dette sera venu.Cette commission parlementaire sera composée en partie de scientifiques et de juristes grecs mais aussi d’une dizaine de spécialistes de l’audit de renommée internationale.« Une dette illégitime viole les traités »« Nous allons étudier dans le détail la constitution de la dette ces dernières années, depuis le début de l’action de la “troïka” [les bailleurs de fonds du pays – Banque centrale européenne, Commission de Bruxelles et Fonds monétaire international] mais aussi revenir sur la période antérieure à 2010 », avance le belge Eric Toussaint, du Comité pour l’abolition de la dette du Tiers-Monde (CADTM). ce dernier a été choisi par Mme Konstantopoulou pour diriger techniquement les travaux de la commission sur l’audit. « Une dette illégitime viole les traités ou les conventions internationales mais aussi les droits humains fondamentaux et c’est ce que nous allons nous attacher à déceler », ajoute M. Toussaint.Pour un véritable audit de la dette grecqueUne fois les résultats de cette commission connus, et pour peu qu’ils concluent à l’illégitimité d’une partie de la dette grecque, rien n’obligera cependant les créanciers du pays à accepter le principe d’un effacement pur et simple de leurs créances. Mais « le gouvernement grec pourra alors prendre la décision souveraine de ne pas payer », assure M. Toussaint. « Notre commission a pour but de donner des arguments solides et scientifiques pour soutenir, ensuite, une décision politique qui appartient au gouvernement grec », ajoute-t-il.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat et Cédric Pietralunga Pierre Mongin, PDG de la RATP depuis 2006, quitte la régie des transports parisiens pour GDF Suez, a annoncé, mercredi 17 mars, le groupe d'énergie et de services dans un communiqué, confirmant une information donnée un peu plus tôt par Les Echos. M. Mongin rejoindra GDF Suez le 1er mai en tant que directeur général adjoint et sera nommé secrétaire général le 1er juillet, où il remplacera Alain Chaigneau.Agé de 60 ans, ancien élève de l'Ecole nationale d'administration, diplômé de la fameuse promotion Voltaire (celle de François Hollande), Pierre Mongin avait été reconduit à la tête de la RATP en juillet 2014 pour un mandat de cinq ans.Pour le PDG de GDF Suez, Gérard Mestrallet, « le parcours de Pierre Mongin, qui a piloté avec succès la réorganisation en profondeur de la RATP au cours des neuf dernières années, apportera une contribution précieuse à la transformation du groupe ». Il juge que le nouveau dirigeant pourra « faire bénéficier GDF Suez de sa grande expérience industrielle au contact des territoires. »BOULEVERSEMENTS IMPORTANTSM. Mongin connaît bien M. Mestrallet, puisqu'il était représentant de l'Etat au sein du conseil d'administration de GDF Suez, un groupe à la veille de bouleversements importants. Le patron de GDF Suez a confié à Isabelle Kocher, devenue fin 2014 directrice générale déléguée chargée des opérations de GDF Suez, une mission de réorganisation complète, en Europe et dans le monde.Face aux difficultés dans la production d'électricité sur le Vieux Continent, le groupe se tourne de plus en plus vers les pays émergents du Moyen-Orient, d'Asie-Pacifique et d'Amérique latine en forte croissance, comme le prouve la préparation d'une importante opération de croissance en Amérique latine. Mme Kocher – appelée à succéder à M. Mestrallet en mai 2016 – doit lui présenter des propositions courant 2015 pour améliorer l'efficacité du groupe et accélérer sa mutation.Le niveau de la rémunération a sans doute aussi joué dans le choix de M. Mongin. A la RATP, il percevait une rémunération fixe de 300 000 euros bruts par an et sa part variable pouvait aller jusqu'à 100 000 euros. Les salaires des hauts dirigeants de GDF Suez sont supérieurs.VOLONTÉ DE PARTIR DANS LE PRIVÉPour ceux qui connaissent M. Mongin, ce départ précipité de la RATP n'est pas une surprise. Ce préfet, qui a dirigé le cabinet de Dominique de Villepin au ministère de l'intérieur puis à Matignon (2004-2006), a certes fait toute sa carrière dans la haute administration. Mais il rêvait depuis longtemps de partir dans le privé.En quittant Matignon en 2006, il avait remplacé Anne-Marie Idrac – nommée à la tête de la SNCF en cours de mandat – à la présidence de la régie. Puis il avait assuré un « quinquennat » complet (2009-2014) avant d'être reconduit pour cinq ans en juillet. Mais dès 2012, il avait postulé pour succéder à Jean-François Roverato, patron du numéro 3 français du BTP Eiffage.M. Mongin a attendu la présentation des comptes 2014 de la RATP, lundi 16 mars, avant d'officialiser son départ. Il part sur de bons résultats, notamment à l'international. Le groupe a enregistré une croissance de 3,4 % de chiffre d'affaires, qui a atteint 5,3 milliards d'euros, dont 914 millions d'euros pour ses filiales comme RATP Dev, Systra, OpenTour...« Clairement, la progression d'activité du groupe, une fois de plus, est tirée par nos filiales », s'était-il félicité lors d'une conférence de presse, où il a prédit une performance au moins aussi bonne en 2015. Son successeur devra notamment préparer la régie à l'arrivée de la concurrence et conforter sa position dans les futurs transports du Grand Paris.Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.03.2015 à 16h43 • Mis à jour le17.03.2015 à 17h45 Sept cent cinquante vols intérieurs et européens sur les 1 400 prévus, mercredi 18 mars, par la compagnie allemande Lufthansa sont annulés en raison d'une grève des pilotes. Près de 80 000 passagers devraient être affectés, principalement au départ ou à destination de Francfort, dans l'ouest, et de Munich, dans le sud. Les filiales Germanwings, Swiss et Austrian Airlines ne sont pas concernées par cette mobilisation. Dans un premier temps, le groupe avait indiqué que Germanwings allait également faire l'objet de ce débrayage, prévu de 0 h 01 à 23 h 59.Cette date marque ainsi le douzième mouvement de cessation de travail des personnels navigants techniques (PNT) depuis le mois d'avril 2014. La dernière journée de grève remonte au 4 décembre. Le syndicat de pilotes, Cockpit, s'oppose au projet de la direction de mettre en place de nouvelles conditions de fin de carrière pour ces derniers. Ils entendent garder la possibilité de prendre une préretraite à 55 ans avec 60 % de leur salaire avant d'atteindre l'âge officiel, soit 65 ans. Les PNT s'inquiètent aussi de la volonté de Lufthansa de se développer davantage dans le low-cost face à une concurrence accrue.Lire nos explications : Lufthansa : les raisons du conflitLa compagnie tente à chaque fois de limiter au maximum l'impact des mouvements sociaux sur ses clients, en ayant recours par exemple aux services de responsables sachant piloter et en organisant en amont des modes de transport alternatifs pour ses passagers. Selon son porte-parole, 20 000 textos et 7 000 mails ont été envoyés pour informer les passagers du mouvement social de mercredi. Les grèves à répétition ont coûté au groupe 232 millions d'euros en 2014. 17.03.2015 à 16h19 • Mis à jour le17.03.2015 à 16h37 Poursuivi pour « provocation à la haine raciale », l'ancien porte-parole du groupuscule d'extrême droite Génération identitaire, Damien Rieu – un pseudonyme – a été relaxé, mardi 17 mars, par le tribunal correctionnel de Lyon.Le jeune homme de 25 ans avait fait l'objet d'une plainte déposée par SOS-Racisme pour des propos tenus dans un reportage diffusé fin javier 2013 sur la chaîne de télévision locale TLM. Ce dernier avait pour sujet les maraudes organisées par son mouvement pour venir en aide aux sans-abri perçus par ses membres comme des « Français de souche ». Il y avait alors déclaré que ces derniers « ne peuvent accéder aux centres d'hébergement et ont des problèmes de logement. C'est le facteur immigration qui est responsable de cette situation. »Lire aussi (édition abonnés) : Les « identitaires » se mobilisent pour moderniser la lutte des races« Pas l'angle initial de notre poursuite »Le directeur de la rédaction de TLM au moment des faits, Jean-Pierre Vacher, avait lui aussi été renvoyé devant la justice. Il a également fait l'objet d'une relaxe. « Les propos incriminés n'excèdent pas les limites du débat public dans une société démocratique », a estimé le tribunal dans son délibéré. L'avocat de SOS-Racisme, Matthieu Debiesse, a fait part de sa « déception » après l'énoncé du jugement. « La provocation à la haine raciale n'était pas notre angle initial de poursuite, nous avions privilégié la discrimination pour les faits mêmes de la maraude. Le parquet et l'instruction ont réorienté les poursuites. Je le regrette un petit peu. »Le parquet avait requis lors de l'audience le 20 janvier six mois avec sursis à l'encontre du militant identitaire et s'en était remis à l'appréciation du tribunal concernant le responsable de TLM. Actuellement, Damien Rieu occupe la fonction de directeur adjoint de la communication de la mairie (FN) de Beaucaire dans le Gard.Lire aussi l'enquête (édition abonnés) : Comment les identitaires cherchent à peser sur la ligne du FN Quentin Moynet L'équation est simple. Si elle encaisse moins de trois buts contre Arsenal mardi au stade Louis-II (à suivre en direct à partir de 20h45), l'AS Monaco sera qualifiée pour les quarts de finale de la Ligue des champions. Vainqueurs surprise du huitième de finale aller à l'Emirates Stadium en Angleterre (3-1), les Monégasques sont en position idéale pour intégrer le Top 8 européen pour la première fois depuis 2004 et leur finale perdue contre le FC Porto de José Mourinho.Pourtant, sur le Rocher, le mot d'ordre est la prudence. « On a un avantage de deux buts à la mi-temps de notre opposition, mais rien n'est fait, prévient Leonardo Jardim, méfiant. Arsenal est une super-équipe qui, avec certitude, va nous donner beaucoup de difficulté. Ce sera certainement le match le plus compliqué pour nous cette saison. »L'entraîneur portugais de l'ASM a certainement vu le Real Madrid, facile vainqueur de Schalke 04 à l'aller en Allemagne (2-0), frôler la catastrophe au stade Santiago Bernabeu, le 10 mars, en concédant une improbable défaite (4-3). Il se souvient probablement aussi de la frayeur vécue par le Bayern Munich il y a deux ans, au même stade de la compétition. Après avoir gagné (3-1) à Arsenal, précisément, les Munichois avaient failli passer à la trappe en s'inclinant 2-0 devant leur public. Un score qui ravirait toutefois les Monégasques qui se souviendront sans doute que, cette saison-là, les Bavarois étaient allés au bout.« Nous sommes ici pour cela, assure Arsène Wenger, de retour sur le Rocher où il a entraîné le club de la Principauté entre 1987 et 1994. L'entraîneur français d'Arsenal ne manquera pas d'utiliser ce match à Munich pour motiver ses troupes : « Monaco est dans une position favorable, mais nous avons l'expérience, la volonté. Il faut croire que l'on est capable de le faire. Il faut donner le maximum de nous-mêmes. Le football ne peut se prédire. Mais je peux prédire que nous avons l'envie. On sait que tout peut arriver, même positivement. Si on n'y croyait pas, on ne serait pas venu. »« Jouer comme s'ils avaient perdu à l'aller »Fort de son avantage de deux buts au coup d'envoi, Monaco pourrait être tenté de gérer en s'appuyant sur une défense qui a fait merveille à l'Emirates. « Monaco est solide, avec un très bon gardien [Subasic], mais tout va très vite, explique au Monde l'entraîneur de Montpellier, Rolland Courbis. Si Arsenal ouvre le score... Il faudrait que les Monégasques jouent ce match comme s'ils avaient perdu 2-1 à l'aller, avec un but à remonter. La pire des choses, ce serait de perdre en ayant des regrets. »« Il faudra bien défendre, mais on ne pourra pas le faire tout le temps », confirme le défenseur portugais Ricardo Carvalho du haut de ses 87 matches de Ligue des champions. « Il ne faudra pas reculer ou montrer qu'on a peur d'eux, poursuit Nabil Dirar. On a nos armes. On sait bien jouer le contre. » Jouer pour ne pas paniquer, c'est le message qu'a transmis Jardim à ses joueurs. « On va aborder ce match de la même manière que les autres matches en Ligue des champions, où nous avons été plus réguliers qu'en championnat cette saison, explique-t-il. Nous ne penserons pas au résultat mais à notre jeu. Il faudra être aussi performant qu'à l'aller. »Monaco peut se rassurer en regardant les statistiques en coupe d'Europe. Depuis l'instauration de la règle du but à l'extérieur en 1969, seules trois équipes se sont qualifiées après avoir perdu 3-1 à domicile, et jamais en Ligue des champions. L'ASM a ainsi 98,2 % de chance de disputer les quarts de finale. « Je ne pense pas que Monaco va se faire éliminer. Trois buts c'est beaucoup, même si Arsenal a un gros potentiel offensif, souffle Rolland Courbis avant d'ironiser sur la défense des Gunners. Surtout, je ne vois pas Monaco ne pas marquer avec Mertesacker en face... Celui qui met une pièce sur Arsenal, il faudra me le présenter. » Lire aussi : Ligue des champions : la jeunesse triomphante de l'AS MonacoQuentin Moynet 17.03.2015 à 15h01 • Mis à jour le17.03.2015 à 16h05 La banque britannique HSBC a entamé les démarches pour clore les comptes détenus à Jersey par les clients qui ne résident pas dans l'île anglo-normande autonome, considérée comme un paradis fiscal. La décision de l'établissement financier a donc été justifiée par la volonté de limiter l'utilisation de ces comptes à des fins répréhensibles : « Echapper à l'impôt ou blanchir de l'argent. »« La délinquance financière devient plus sophistiquée, aussi disposer d'informations précises et actualisées sur les clients, comme leur identité et leur adresse, nous aide-t-il à surveiller les transactions face à toute activité frauduleuse potentielle », a détaillé des représentants de la banque, joint par l'Agence France-Presse.Affaire « SwissLeaks »HSBC est sous pression depuis sa mise en cause dans un scandale d'évasion fiscale à grande échelle transitant par la Suisse, baptisé « SwissLeaks » et révélé par plusieurs journaux internationaux dont Le Monde. L'établissement financier est accusé d'avoir fait passer dans la Confédération quelque 180 milliards d'euros de riches clients entre novembre 2006 et mars 2007, afin de leur éviter d'avoir à payer des impôts dans leurs pays respectifs.Lire aussi le compte rendu : « SwissLeaks » : le dossier d’instruction vertigineux contre HSBCCette affaire a conduit les autorités britanniques à renforcer leurs contrôles sur les détenteurs de comptes dans les îles anglo-normandes. Plusieurs banques procèdent actuellement à de telles vérifications, précise la BBC. En France, le parquet national financier a requis la semaine dernière le renvoi en correctionnelle de la filiale suisse de HSBC. Des enquêtes ont été ouvertes dans plusieurs autres Etats, dont la Suisse, la Belgique et le Brésil.Voir aussi notre visuel interactif : SwissLeaks, tout savoir sur ce système international de fraude fiscaleVoir la vidéo : « Comprendre la fraude fiscale de HSBC en 3 minutes » Isabelle Rey-Lefebvre Le moral est (un peu) meilleur, les intentions d’achat augmentent, le passage « à l’acte » aussi, de même que les demandes de crédits… Les signes d’un retour des acheteurs sur le marché de l’immobilier se multiplient.La Caisse d’épargne a ainsi annoncé, lundi le 16 mars, un bond de 25 % de sa production de crédits immobiliers au cours du mois de janvier, comparé à la même période de 2014, soit 2 000 prêts accordés de plus.Cela confirme les anticipations du Crédit foncier (filiale de la BPCE) qui, le 4 février, anticipait 130 milliards d’euros de crédits à l’habitat distribués en 2015, contre 119 milliards en 2014, accompagnant un redressement des ventes dans l’ancien : 740 000 transactions attendues cette année, contre 705 000 en 2014.Le site Logic-Immo qui, depuis cinq ans observe trois fois par an le moral des acheteurs, constate pour sa part, dans son étude publiée mardi 17 mars, qu’« il y a une embellie dans les intentions d’achat ». « Une tendance amorcée en octobre 2014 et qui s’amplifie en ce début d’année », comme le relève Stéphanie Pécault, la responsable des études.Face à 2 millions de vendeurs, les acheteurs restent toutefois encore moins nombreux : 2,5 millions de personnes envisagent une acquisition, loin des 3 millions de 2011 et 2013, selon les estimations de Logic-Immo, qui capte 60 % des annonces de vente.Mais 72 % du panel de 1 300 acheteurs dits « actifs », scrutés par le site, estiment que c’est le moment d’acheter, contre 59 % un an plus tôt.Le « prêt à habiter », une nouvelle tendance ?Pour 78 % d’entre eux, les taux de crédits sont attractifs et surtout ils sont moins nombreux à estimer qu’il est difficile d’obtenir un prêt : 36 % contre 50 % un an plus tôt.Autre signe tangible, 61 % des candidats à l’achat sont confiants sur l’aboutissement de leur projet, contre 56 % en 2013, même si 60 % estiment que les prix élevés sont encore un frein, une proportion en chute toutefois de dix points comparée à 2013. « On a senti, en 2012 et 2013, un réel agacement des acheteurs face aux prétentions de prix des vendeurs, ce sentiment s’estompe aujourd’hui », analyse Stéphanie Pécault.D’ailleurs, aux yeux de 48 % de ces acquéreurs potentiels, les prix vont stagner en 2015, tandis que 43 % pronostiquent une baisse, un rapport inverse à celui observé en 2014.Une révolution en rupture avec les années passées se dessine donc : les acheteurs, de plus en plus exigeants sur la qualité des biens, ne veulent pas entreprendre de travaux : 52 % se déclarent réticents à acquérir un bien nécessitant une rénovation, redoutant que le coût final dépasse le budget prévu ; et 44 % refusent de vivre au milieu d’un chantier, quand 40 % disent qu’ils n’ont pas de temps à consacrer à une rénovation.Le « prêt à habiter » serait-il une nouvelle tendance ? Cela ne fait pas les affaires des artisans du bâtiment qui eux, ne voient toujours aucune reprise à l’horizon.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laetitia Van Eeckhout Alors que des pics d’émissions de particules fines se multiplient un peu partout en France depuis le début du mois et ont encore touché, lundi 16 mars, Paris, le Calvados, l’Isère, la Savoie, la Seine-Maritime et la Bourgogne, une commission d’enquête, mise en place par le Sénat, va se pencher sur le coût économique et financier de la pollution de l’air. Elle doit débuter ses travaux jeudi.Créée sur proposition de Leila Aïchi, sénatrice EELV de Paris, et présidée par Jean-François Husson, sénateur UMP de Meurthe-et-Moselle, cette commission ambitionne de dresser un « constat objectif » sur la question de la pollution atmosphérique, première préoccupation environnementale des Français selon un sondage Eurobaromètre publié en septembre 2014 par la Commission européenne.Outre M. Husson et Mme Aïchi, ainsi que six vice-présidents représentant chacun des groupes politiques, la structure sera aussi ouverte à la participation du public. Une première pour ce type de commission. Tout individu intéressé pourra ainsi déposer des questions sur le site de la commission, sur Facebook ou sur Twitter (@compollution), afin qu’elles soient soumises aux personnes auditionnées. ONG, scientifiques, experts économiques, élus, mais aussi de grands groupes industriels (chimie, auto, aviation, industrie pétrolière, etc.) seront également entendus jusque fin juin.Dommages sanitaires« Plus personne ne conteste le préjudice sanitaire de la pollution de l’air, mais la question de son coût économique et financier est moins souvent posée. Pourtant, il y a un vrai enjeu économique », explique Leila Aïchi. Et de souligner : « Il ne s’agit pas de faire de l’écologie punitive mais de réaliser un diagnostic objectif qui nous permettre d’avancer. »Jusqu’alors les travaux qui se sont intéressés aux coûts de pollution de l’air ont pris en compte les seuls dommages sanitaires (décès prématurés, hospitalisations, bronchites chroniques, journées d’activité restreinte…). Une étude de la Commission des comptes de l’économie et de l’environnement, publiée en juillet 2012, évaluait « a minima » ce coût sanitaire pour la France métropolitaine entre 20 et 30 milliards d’euros par an. Déjà alarmants, ces chiffres n’épuisaient cependant pas le sujet.Coûts environnementauxAu-delà de l’aspect sanitaire, se pose aussi la question des coûts environnementaux liés aux dommages aux écosystèmes ou sur les bâtiments et les structures. La commission d’enquête du Sénat entend ainsi établir une évaluation de l’ensemble des coûts économiques pour l’Etat, les collectivités, les entreprises, les industries et la société. L’étude tiendra compte de tous les polluants de l’air, extérieur comme intérieur.« Il y aura certainement des choses qui dérangeront. Mais une telle évaluation chiffrée est nécessaire si l’on veut corriger les travers d’un système et diminuer les risques », relève Jean-François Husson. L’idée est de regarder comment on peut corriger les excès, inverser la tendance. » La Commission d’enquête, qui se déplacera aussi en région, remettra ses travaux mi-juillet.Laetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.03.2015 à 13h57 • Mis à jour le17.03.2015 à 14h03 L'athlète russe Andrei Ruzavin, spécialiste du 20 km marche, a été suspendu trente mois par la Fédération russe d'athlétisme à la suite d'anomalies hématologiques constatées dans son passeport biologique.>> Lire : le rude hiver de l'athlétisme russeLa suspension d'Andrei Ruzavin, 28 ans et ancien champion de Russie du 20 km marche, est effective depuis le 9 octobre 2014, précise un rapport publié mardi sur le site officiel de la fédération.Tous ses résultats enregistrés entre le 18 décembre 2011 et le 18 février 2012, ainsi qu'entre le 13 septembre 2013 et le 13 novembre 2013, sont par ailleurs effacés, explique la fédération russe.C'est justement le 18 février 2012 que Ruzavin avait réalisé le meilleur chrono de sa carrière (1 h 17 min 47 s), tout proche du record du monde d'alors que détenait son compatriote Vladimir Kanaykin (1 h 17 min 16 s). 22.03.2015 à 22h16 • Mis à jour le22.03.2015 à 22h54 | Gilles Rof (La Valette (Var) envoyé spécial) Au Vox, à La Valette-du-Var, les affiches annoncent la venue prochaine du groupe métal Moonspell et de sa tournée « Road to extinction ». Quand, sur le coup de 19 heures, Frédéric Boccaletti entre dans cette salle située dans une des nombreuses zones industrielles qui bordent l’agglomération toulonnaise, il est plutôt persuadé d’être en route vers le succès.Le responsable de la fédération FN dans le Var évoque immédiatement les bonnes nouvelles qu’il vient de recevoir. « A Fréjus, on pourrait avoir deux élus dès le 1er tour, assure-t-il, en saluant les militants présents. Et à Draguignan, qui est loin de nous être favorables, on est en tête dans tous les cantons. »A 20 heures, le coup de froid des estimations nationales plombe l’ambiance. « Les sondages nous plaçaient à 30 % et là, nous sommes à 24 %… Forcément, on est déçus, lance Michel Raynaud, secrétaire fédéral adjoint. Heureusement, dans le Var, c’est beaucoup mieux. » L’annonce de la victoire au premier tour des candidats FN, Julie Lechanteux et Richard Sert, dans le canton de Fréjus – ville dont le maire est David Rachline – avec 51,17 % des votants (et 25,5 % des inscrits), vient confirmer ses pronostics. « On double déjà notre score », lâche une militante, faisant référence au seul conseiller général que le FN avait jusqu’alors.Elections départementales : la droite en tête devant le FN, qui fait le meilleur score de son histoire « Le Front national, l’essayer, c’est l’adopter », assure Marc-Etienne Lansalde, maire frontiste de Cogolin, qui annonce fièrement que dans sa ville, le binôme FN a récolté 53 % des voix. « On va faire un très beau score, complète Frédéric Boccaletti. Nous sommes en tête à la moyenne départementale et présents au deuxième tour dans les 22 cantons restants. Dimanche prochain, nous pouvons en gagner cinq ou six, même si l’UMP a déjà commencé à négocier avec ses amis socialistes et verts. »Remporter le département ? Malgré la satisfaction de résultats inédits, le leitmotiv de la campagne FN ne semble plus à l’ordre du jour même si M. Boccaletti assure que « le Front a encore un réservoir de voix ».Un FN solide mais pas triomphant« Le FN est souvent en tête, mais seulement aux alentours de 40 %, explique Mireille Peirano, première secrétaire du PS dans le Var. Et comme nous allons appeler clairement à voter contre lui, cela sera dur pour lui d’avoir plus d’élus. Le Var devrait rester à l’UMP. »Dans la journée, le sénateur et maire de Toulon, Hubert Falco, patron de la droite varoise, s’était fait discret. A la mairie, les premières estimations l’ont sûrement rassuré. « Nous sommes largement en tête dans tous les cantons de la ville et même sur l’ensemble du territoire de l’agglomération de Toulon Provence Méditerranée, assure le patron de la droite varoise. On nous prédisait un raz-de-marée mais la digue Falco a tenu ! Et vous verrez que dimanche prochain, le FN ne gagnera pas plus de cantons ici que dans d’autres départements. »Comme prévu, la gauche, qui comptait dix sortants, ne garde plus beaucoup d’espoir pour le deuxième tour. Le binôme d’union de la gauche, réunissant une frondeuse socialiste et un communiste, dans le canton de la Seyne Nord pourrait être le seul à décrocher une victoire.Gilles Rof (La Valette (Var) envoyé spécial)Journaliste au Monde Service politique « Un score honorable. » L’adjectif qualificatif utilisé par le premier ministre Manuel Valls, peu après 20 heures, pour qualifier le résultat du PS lors du premier tour des élections départementales, dimanche 22 mars, ne trompe personne : les socialistes encaissent là une cuisante défaite, sans doute l’une des plus sérieuses de leur histoire électorale, même s’il faudra attendre le soir du deuxième tour, dimanche 29 mars, pour mesurer l’exacte étendue des dégâts. Selon Jean-Marie Le Guen, ministre des relations avec le Parlement, la gauche serait absente « dans 500 cantons » au second tour.Selon la totalisation nationale en voix établie peu avant 21 heures par le ministère de l’Intérieur, le PS recueille en effet 12,16 % des suffrages (1 486 396 voix), les listes d’union de la gauche 7,93 % (968 748 voix) et le PRG 0,39 % (48 021 voix). Soit un total de 20,48 %, en dehors du résultat des candidats divers gauche, qui représente 7,25 % (886 660 voix).Suivre les résultats en directDifficile, dans la traditionnelle bataille d’interprétation des résultats qui s’est ouverte dès 20 heures, d’expliquer sérieusement que les socialistes ont résisté à la droite. L’UMP recueille en effet 6,45 % (788 918 voix), l’UDI 1,56 % (190 978 voix) et les listes d’union de la droite 19,84 % (2 424 913 voix). Un total de 27,85 %, donc, sans tenir compte des candidats divers droite, qui totalisent 8,41 % (1 028 475 voix).Si une incertitude régnait encore dimanche quant à l’identité de la formation, Front national ou Parti socialiste, qui occuperait la deuxième place à l’issue du scrutin, ce qui permettait aux ténors de la Rue de Solférino déployés sur les plateaux de télévision d’insister sur ce point, et donc de relativiser l’ampleur de la déroute, celle-ci devrait, dimanche prochain, se révéler cruelle. Les responsables de l’exécutif et du parti ont donc persévéré dans leurs efforts de mobilisation en vue de cet entre-deux tours.Etonnement de certains cadres« Tous les républicains font face à leurs responsabilités », a ainsi indiqué M. Valls, manière de dramatiser encore un peu et de poursuivre la campagne de mise sous tension face au FN qui a été celle du chef de gouvernement dans cette campagne. « J’appelle chacun à adopter une position claire et à faire voter pour le candidat républicain de gauche, ou de droite quand il fait face seul à l’extrême droite », a poursuivi le chef du gouvernement.« Là où la gauche ne peut concourir, j’appelle au désistement républicain et je demande la réciproque », a martelé, en écho, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, qui a appelé « les électeurs de gauche à se mobiliser pour le second tour, il s’agit de construire ensemble les digues pour la défense de la solidarité face à la droite et pour la défense de la République face à l’extrême droite dans chaque département. C’est une cause d’intérêt général ». Si la demande à peu de chances d’être entendue, on estime à Solférino que l’UMP va être gênée sur le sujet toute la semaine.Rue de Solferino, où aucune soirée électorale n’avait été organisée, l’ambiance était studieuse. Les premières estimations ont provoqué l’étonnement de certains cadres qui voyaient l’extrême droite beaucoup plus haut. S’attendant à une claque électorale, les socialistes affectent de se montrer quasiment satisfaits de ce score, qui les place pourtant en troisième position (sans compter les divers gauche). « On fait mieux que résister », estime M. Cambadélis. Au rayon des satisfactions, les socialistes retiennent qu’ils ont fait 10 points de plus qu’aux européennes et 5 points de mieux qu’aux municipales.« La sanction n’est pas là »Lors de la réunion du bureau national, peu avant 19 heures, Jean-Christophe Cambadélis a pris la parole, estimant que la « carte électorale du tripartisme » était en train de se mettre en place. Le premier secrétaire du PS a eu au téléphone la plupart des dirigeants des autres partis de gauche pour les appeler au rassemblement en vue du second tour. En privé, les responsables du PS pointent le faible score de la gauche radicale et des écologistes. « C’est la bérézina pour eux, l’échec du soit disant effet Syriza », explique un pilier du parti.En revanche, la droite a elle atteint ses objectifs et semble en mesure d’inverser la proportion de départements jusque-là par la gauche. « Ils sont quand même perplexes face à notre résistance », veut croire un cadre du PS qui veut croire que « la sanction n’est pas là ». Pour l’heure, les socialistes, déjà frappés par un plan social d’importance avec la déroute encaissée aux municipales de mars 2014 et soucieux de limiter celui qui s’annonce avec ces départementales, font front commun. Y compris les frondeurs, comme le député des Français de l’étranger Pouria Amirshahi : « Un seul mot d’ordre : mobilisation de tous pour le second tour. Un avertissement très fort a été donné au premier tour. Il faut maintenant que les électeurs et les électrices de gauche se mobilisent pour garder des politiques progressistes dans leur département et éviter la présence massive d’élus FN. On tirera les bilans au second tour. » Mais pas sûr que cette bonne tenue résiste à une élimination des socialistes au-delà du seuil acceptable par l’appareil.Départementales : nationaliser le scrutin est un « choix périlleux »Le premier ministre Manuel Valls a ainsi insisté sur le fait que « l’extrême droite, même si elle est trop haute, n’est pas la première formation politique de France ». Et de rappeler : « Je m’en félicite parce que je me suis personnellement engagé. » Reste que le débat sur l’efficacité de la stratégie adoptée par le chef du gouvernement, et au-delà sur la ligne de l’exécutif, en cas de défaite cinglante confirmée dimanche 29 mars, devrait évidemment s’ouvrir promptement.Service politiqueJournaliste au Monde Jean-Claude Pomonti De ce qui était un entrepôt britannique sur le déclin, Lee Kuan Yew, mort dans la nuit de dimanche 22 à lundi 23 mars à Singapour, a fait de cette cité-Etat un centre régional à la fois financier, de services et de haute technologie. Il en a fait un hypermarché hors taxes où les élites d’Asie du Sud-Est font encore leurs emplettes et qui a longtemps mérité le détour aux yeux de gens aisés venus du monde entier.Gérée telle une multinationale, réglementée jusque dans le moindre détail et guettée par l’ennui, l’île-Etat a l’allure d’une cité-jardin à l’abri des embouteillages et de la pollution qui fait rêver les visiteurs, en particulier ceux venus des grandes métropoles d’Asie. Lee Kuan Yew fut, avant tout, un bâtisseur sans grande considération pour ceux qui ne pensaient pas comme lui, surtout ceux qui ont tenté de se placer en travers de son chemin.Parmi les fondateurs du Parti d’action du peupleNé à Singapour le 16 septembre 1923 dans une famille chinoise – son prénom signifie « gloire, honneur » –, le jeune Lee est contraint d’interrompre ses études en raison de la Seconde Guerre mondiale. A la fin de l’occupation japonaise, il part s’inscrire à la prestigieuse London School of Economics, puis à Cambridge et enfin à Middle Temple, où il fait partie d’un groupe d’étudiants réclamant la fin de la domination britannique. Après de brillantes études et armé d’un bagage universitaire qui l’aidera à devenir, plus tard, l’un des analystes les plus écoutés d’Asie, il regagne Singapour pour s’y inscrire au barreau.C’est ainsi qu’il devient le conseiller juridique de plusieurs syndicats crypto-communistes et participe activement, en novembre 1954, à la fondation du PAP, le Parti d’action du peuple, formation qui préconise alors l’union entre Singapour et la Malaisie dans le cadre d’une fédération réunissant également les possessions britanniques sur l’île de Bornéo, les futurs Etats malaisiens du Sarawak et du Sabah (se jugeant apparemment trop vulnérable, le sultanat de Brunei refusera d’entrer dans ce jeu). Persuadé que Singapour est alors trop petite pour constituer une entité indépendante viable, Lee Kuan Yew compte s’appuyer sur les populations chinoises (les trois quarts de Singapour, le tiers de la Malaisie) pour se faire entendre.Aux élections de 1955, il figure parmi les trois membres élus du PAP, dont il est le sécrétaire général. En 1959, toujours dans le cadre de l’autonomie interne, le PAP remporte une large victoire et Lee Kuan Yew prend la tête du gouvernement local. Dans la foulée, il parvient à convaincre Tunku Abdul Rahman, premier ministre d’une Malaisie indépendante depuis 1957, de la formation d’une fédération de Malaysia. La gauche du PAP quitte le mouvement pour former un Front socialiste (Barisan Sosialis) mais Lee Kuan Yew continue de gouverner en s’appuyant sur l’ancienne opposition de droite, et la Malaysia est proclamée en 1963, malgré l’opposition de l’Indonésie. Dans la foulée, Lee emporte sa deuxième victoire électorale à Singapour.Sans arrière-pays, Singapour contraint à l’excellenceLa Malaysia fait long feu. Les incursions du PAP en Malaisie péninsulaire, où il courtise les Chinois du cru, et le discours très direct de Lee inquiètent Kuala Lumpur. Le divorce est officiellement prononcé en 1965 et Singapour, sans arrière-pays, doit s’accommoder d’une indépendance dans la solitude. Cette contrainte, paradoxalement, donnera vite à Lee Kuan Yew l’occasion de donner sa vraie mesure : pour survivre, Singapour doit obtenir le prix d’excellence tout en contribuant à la stabilisation de son environnement régional. Les moyens sont la discipline, l’autorité, la compétence. Le guide ne peut s’encombrer des réserves de certains sur son projet. Il y a encore moins d’espace pour une opposition.Sur le plan intérieur, le prestige de Lee Kuan Yew, un boom produit par une gestion rigoureuse et un système légal très contraignant font du PAP un parti dominant et sans grande tolérance à l’égard de ses adversaires. Sur le plan extérieur, d’une importance cruciale compte tenu de la vulnérabilité de l’île-Etat, Lee Kuan Yew réoriente sa diplomatie. Membre fondateur mais peu enthousiaste, en 1967, de l’Asean – il craint alors que le poids de l’Indonésie soit écrasant –, Lee découvre vite les avantages de cette Association des nations de l’Asie du Sud-Est : aplanir les conflits régionaux, définir un espace entre la Chine et les Etats-Unis, faire passer le message de celui dont la stature dépasse largement les frontières de Singapour.Trente et un ans au gouvernementLe gouvernement singapourien, avec sa réserve croissante de cerveaux, donne donc une impulsion à l’Asean, mais dans les coulisses plutôt que sur le devant de la scène. Pendant ses trente et une années passées à la tête du gouvernement (1959-1990), Lee favorise également l’intégration des économies régionales ou, plus justement, leur interdépendance avec, par exemple, la constitution de « triangles de croissance », le premier étant formé par Singapour, l’Etat malaisien voisin de Johore et l’île indonésienne de Batam. Dans le monde mélanésien, Singapour, l’un des quatre premiers « tigres » de l’Asie, devient ainsi un centre de services et une place financière indispensables.C’est à Singapour qu’est conçue, en janvier 1992, l’AFTA (Asean Free Trade Area), la zone de libre-échange de l’Asean. C’est également Singapour qui propose, en 1994, l’amorce d’un dialogue euro-asiatique qui prendra forme, deux années plus tard, avec la tenue à Bangkok d’un premier sommet entre l’Union européenne et dix Etats d’Asie orientale. L’île-Etat est également le principal avocat de ces « valeurs asiatiques » – discipline, démocratie consensuelle – que l’on entend opposer aux valeurs universelles et, en particulier, à la « démocratie de type occidental ».Anticipation et jugements brutauxLee Kuan Yew a, pour lui, un sens inné de l’anticipation. Il se fait rapidement une idée très réaliste du cadre géopolitique au cœur duquel il se sent placé. La brutalité de ses jugements ne lui fait pas que des amis. Le Congrès philippin apprécie peu qu’il vienne à Manille lui expliquer que, faute de placer la discipline avant les libertés, les Philippines ne se développeront pas. Londres exprime ses préoccupations quand, en 1992, à l’université de Hongkong, Lee Kuan Yew suggère que le projet d’introduire davantage de démocratie dans la colonie britannique, à la veille de sa rétrocession à la Chine, pourrait faire partie d’un complot occidental contre Pékin.Après avoir confié, en 1990, la direction du gouvernement à Goh Chok Tong, de dix-huit ans son cadet, Lee Kuan Yew demeura « senior minister » au sein du cabinet et, jusqu’en 1992, secrétaire général du PAP. Sacrifiant au paternalisme en vigueur, c’est le propre fils de Lee senior, Lee Hsien Loong, qui devient premier ministre en 2004. Il l’est encore aujourd’hui. Resté longtemps autorité morale de Singapour, le père aura continué durant des années à faire figure de patriarche à la mode néo-confucéenne. Après un sensible déclin électoral du PAP aux législatives de 2011, il finira cependant par se retirer des affaires et renoncer à ses fonctions de « ministre mentor », estimant, selon ses propres mots, qu’il était temps de « rompre avec le passé ». Peu avant, la mort de son épouse Kwa Geok Choo avec laquelle il avait vécu soixante-trois ans l’avait affecté au point qu’il avait confié dans un récent livre se « sentir de plus en plus faible » et souhaiter « mourir rapidement ».Jean-Claude Pomonti Alexandre Lemarié « L’alternance est en marche et rien ne l’arrêtera ! » Nicolas Sarkozy n’a pas caché sa satisfaction lors de son intervention au siège de l’UMP, dimanche 22 mars, à la suite des premiers résultats du premier tour des élections départementales, qui donnent son parti en tête. Sans vouloir en faire une victoire personnelle, le président du parti de droite estime que ce succès conforte sa stratégie de rassemblement. « Je continuerai à faire de l’unité et du rassemblement de notre famille politique notre priorité », a-t-il déclaré, car, selon lui, « cette unité est la condition préalable aux yeux des Français pour incarner l’alternative républicaine qu’ils attendent avec impatience ».Elections départementales : la droite en tête devant le FN, qui fait le meilleur score de son histoireL’ancien chef de l’Etat s’est posé en force d’alternance, sans vouloir faire preuve de triomphalisme : « Il faut entendre le désarroi de nos compatriotes et y apporter des réponses claires et rapides. (…) Voter pour les candidats de la droite et du centre est la seule façon de préparer l’alternance », a-t-il dit, en soulignant qu’il a « conscience de la responsabilité qui pèse » sur sa formation.Le numéro un de l’UMP a de nouveau tendu la main aux électeurs de Marine Le Pen, qu’il a tenté de séduire pendant toute la campagne : « A tous ceux qui ont fait le choix de voter pour le FN, nous entendons leurs exaspérations. Mais ce parti n’apportera aucune réponse aux difficultés des Français au contraire, il les aggravera. » Avant de réaffirmer que son parti ne nouera « aucun accord local ou national » avec le parti d’extrême droite. Quant aux duels PS-FN au second tour, M. Sarkozy a réaffirmé la ligne officielle de son parti du « ni-ni », en affirmant que l’UMP « n’appellera à voter ni pour le Front national, avec qui [il n’a] rien en commun, ni pour le PS, dont [il] ne partage pas les choix ». Les soutiens du patron de l’UMP estiment que ce succès renforce leur candidat dans la perspective de la primaire à droite pour la présidentielle. « Pour Nicolas Sarkozy, c’est formidable ! », s’emballe le sénateur sarkozyste Pierre Charon. « C’est incontestablement une victoire pour lui car c’est la première étape de la reconstruction qu’il porte », renchérit Laurent Wauquiez, le secrétaire général de l’UMP.Pour ses partisans, réunis dimanche soir au siège de l’UMP, cette victoire valide la ligne à droite toute du président de l’UMP : « Le choix de Nicolas Sarkozy de ne pas se compromettre avec le FN tout en ayant des propositions fortes a payé », affirme M. Wauquiez. « Cela montre qu’une droite offensive, qui répond à la colère des Français, peut l’emporter », abonde un sarkozyste du premier cercle. Tous pensent que cette validation d’une ligne de droite décomplexée signe, à l’inverse, « une défaite » pour Alain Juppé, qui a multiplié les mises en garde contre une UMP « à droite toute » pendant la campagne. « Cette victoire donne raison à la stratégie de Nicolas Sarkozy et donne tort à tous ses concurrents », juge M. Charon.» Suivre les résultats en directAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Abel Mestre Dans un entretien exclusif au Monde, la présidente du Front national estime que le score de son parti au premier tour des élections départementales, dimanche 22 mars, est un « exploit ».Un FN solide mais pas triomphantCes résultats sont-ils un coup d’arrêt pour vous ?Je suis toujours restée prudente sur les sondages. Les élections locales sont liées à l’implantation. Et nous avons un déficit d’implantation, alors que nous sommes confrontés à des candidats qui sont souvent des sortants. J’ai toujours dit que réussir à faire le score des européennes [25 %] était un triomphe, et on dépasse ce score ce soir.C’est un très grand exploit et la confirmation de la fin d’un Front national capable de faire de bons scores aux élections nationales et qui avait du mal aux élections locales. C’est terminé. L’implantation locale des municipales a permis les résultats de ce soir. Et les résultats de ce soir feront ceux des régionales.Vous n’arrivez pas à déloger Nicolas Sarkozy du rôle de principal opposant…Cette lecture nationale n’a pas de sens. Celui que l’on a délogé, c’est le PS. On l’a délogé de mille cantons !Vous payez votre politique d’isolement. Quand il y a une dynamique d’alliance comme avec l’UMP et l’UDI, cela permet d’engranger plus de voix… Il y a surtout une dynamique de sortants. On passe de zéro implantation locale, avec un seul élu, à de nombreux seconds tours, c’est spectaculaire ! Que notre score rassure tout le monde, cela montre que notre normalisation est arrivée à un tel point que certains soufflent quand on fait 27 %.Votre dynamique semble tout de même enrayée…Pas du tout ! On fait plus qu’aux européennes ! Aux européennes, on a des têtes d’affiche qui tirent les listes. Là, l’immense majorité de nos candidats sont des inconnus. Et on arrive à consolider un vote national à la proportionnelle. Je n’ai aucune raison d’être déçue ce soir. Aucune. Les candidats vont être hypermotivés sur le terrain, ça va donner envie aux gens de s’investir, de s’implanter…Que vous-a-t-il manqué pour ne pas prendre le leadership à droite ?La notoriété des candidats. On a rattrapé une implantation locale inexistante. Mais regardez nos scores dans les villes frontistes. C’est impressionnant. Cela prouve que quand on est implanté, ça marche.Les résultats du PS sont une défaite pour Manuel Valls ?Le parti au pouvoir éliminé de la moitié dès le premier tour ! C’est une défaite personnelle. Il aurait un minimum de sens des responsabilités, il en tirerait les conclusions. Mais lui, il appelle à voter pour l’UMP ! Quand on est socialiste, c’est quand même particulier.Aujourd’hui, votre adversaire principal, c’est Manuel Valls ou Nicolas Sarkozy ?Je ne considère pas Manuel Valls comme mon adversaire principal. Mon adversaire principal, c’est un candidat à la présidentielle. C’est Hollande et Sarkozy.Abel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.03.2015 à 20h28 • Mis à jour le22.03.2015 à 22h16 | Alexandre Lemarié Ce soir, le premier parti de France n'est pas le Front national, comme annoncé ces dernières semaines, mais bien l'UMP de Nicolas Sarkozy. Selon les estimations de plusieurs instituts de sondage, le bloc UMP-UDI se situe entre 29,2 % et 32 %, l'installant comme la première force d'opposition au pouvoir.« L'alternance est en marche, rien ne l'arrêtera », a aussitôt réagi Nicolas Sarkozy quelques minutes après 20 heures. Pour le président de l'UMP, qui voit dans cette première place une validation de sa stratégie dure de campagne, « les conditions d'un basculement massif » à droite sont « réunies (…) dans un grand nombre de départements ». « Nous sommes le premier parti de France et incarnons l'alternance, se félicite Gérald Darmanin, secrétaire général adjoint de l'UMP en charge des élections. Cette victoire assez large de l'UMP montre que nos électeurs recommencent à nous faire confiance et que nous n'avons pas été submergés par la vague FN comme certains le prédisaient. » « Ce succès montre que l'UMP et l'UDI sont les seuls à incarner l'alternance au gouvernement », renchérit le porte-parole de l'UMP, Sébastien Huyghe.Suivre les résultats en directLes ténors de l'UMP y voient une défaite majeure pour l'exécutif, mais aussi une victoire personnelle pour leur chef Nicolas Sarkozy. « C'est une bérézina pour le PS », résume M. Darmanin. « En adressant un carton rouge à la politique de François Hollande, les Français montrent qu'il veulent l'alternance », selon M. Huyghe. « C'est une belle vague bleue et une formidable victoire pour Nicolas Sarkozy. La victoire lui revient car il a réussi à rassembler le parti et à le mettre en ordre de marche pour cette élection », ajoute le sénateur Pierre Charon, proche de l'ancien chef de l'Etat.« Il faut relativiser le scrutin »Cette victoire électorale ne peut que renforcer le président de l'UMP pour son premier test électoral depuis son élection à la tête du parti. « Nicolas Sarkozy a été capable de rassembler le parti et d'être un bon chef d'orchestre pour cette campagne », estime le porte-parole du parti. « Nicolas Sarkozy est le président d'un parti victorieux donc c'est toujours bon à prendre pour lui », observe M. Darmanin, avant de souligner que ce résultat ne donne pas un avantage définitif à l'ancien chef de l'Etat pour la présidentielle de 2017 : « Il faut relativiser car le scrutin d'aujourd'hui rassemble seulement près de 45 % des votants, alors qu'une présidentielle réunit près de 80 % des Français. »Mais le résultat du premier tour conforte logiquement Nicolas Sarkozy. « Ce premier tour montre la profonde aspiration des Français à un changement clair qui commence par les départements », a-t-il déclaré dimanche soir.Alors que, dès l'annonce des résultats, Manuel Valls a appelé « tous les républicains à faire barrage à l'extrême droite » au second tour dimanche prochain, Nicolas Sarkozy a répondu que côté UMP, « il n'y aura[it] aucun accord local ou national avec les dirigeants du FN », mais l'ancien président de la République a répété que son parti appliquerait la règle du « ni ni » en cas de duel PS-FN.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Service politique Marine Le Pen n’aura pas remporté son pari. Non, au soir du premier tour des élections départementales, le Front national ne s’installe pas comme le premier parti de France. Avec un score situé entre 23 % et 26 % des suffrages exprimés, selon les premières estimations, le parti d’extrême droite se classe troisième au niveau national, derrière les blocs UMP-UDI et PS-PRG, qui totalisent respectivement autour de 38 % et 27 % des voix.Elections départementales : la droite en tête devant le FN, qui fait le meilleur score de son histoireCes résultats sont donc loin de l’objectif – non avoué mais qui courait au sein du parti d’extrême droite – d’atteindre la barre des 30 % et d’être « le premier parti de France », que Mme Le Pen revendiquait depuis les élections européennes de mai 2014, où elle avait rassemblé un peu moins de 25 % des voix.Toutefois, la présidente du parti n’a pas hésité à parler d’« exploit », en commentant les résultats dans la soirée. « Le FN réussit l’exploit de dépasser son score des européennes. Ce vote qui s’enracine montre que les Français veulent retrouver leur liberté et ont compris qu’une autre politique est possible », a-t-elle déclaré depuis le siège du parti à Nanterre.Se retrouvant derrière l’UMP, Mme Le Pen ne parvient pas à prendre le leadership de l’opposition au Parti socialiste. Surtout, elle perd son duel à distance avec Nicolas Sarkozy et son parti, qu’elle donnait pour mort politiquement il y a encore quelques jours. Elle ne pourra pas donc inverser le rapport de forces au sein de la droite. Mme Le Pen comptait, en effet, sur la pole position pour devenir une force d’attraction pour des élus UMP de terrains déboussolés et qui souhaiteraient garder leurs sièges.« La hausse de la participation montre que le FN est le seul à ramener les Français aux urnes », a malgré tout lancé Marine Le Pen, estimant que ces résultats étaient « un désaveu cinglant pour le premier ministre qui a cru pouvoir prendre la tête d’une campagne contre le peuple ». « Manuel Valls doit démissionner compte tenu du faible résultat du PS », a-t-elle encore ajouté.Nombreuses triangulairesCependant, il ne faut pas faire de ces résultats une défaite pour les frontistes. Loin de là. Avec un seul sortant, le FN va voir considérablement augmenter son nombre de conseillers départementaux. Cela va lui faciliter son travail de maillage territorial et favoriser son implantation dans les territoires. Il confirme sa place de troisième parti de France dans le paysage politique français et serait en position de se maintenir dans de nombreuses triangulaires, réalisant le meilleur score de son histoire à une élection locale. Pour Marine Le Pen, « ces nombreux seconds tours constituent une opportunité unique d’imposer un vrai changement » et de « briser le bipartisme ».Dans le détail, son parti renforce son implantation dans les territoires qui l’avaient vu remporter des mairies lors des élections municipales. Ainsi, à Béziers (Hérault), les listes investies par le FN et le maire de la ville, Robert Ménard, obtiendraient entre 45 % et 50 % des voix. Sur l’un des trois cantons, le FN serait même proche d’être élu dès le premier tour. Dans le Var, il confirme également sa poussée : le leader local et candidat à la présidence du conseil départemental, Frédéric Boccaletti, parle de possible élection dès le premier tour dans le canton de Fréjus, dirigé par un maire frontiste, David Rachline.Dans le Var, l’UMP et le FN à couteaux tirésA Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), où le maire Steve Briois avait été élu dès le premier tour des municipales, il réalise également des scores très importants. Outre cet enracinement, le FN serait en passe de conquérir de nouveaux bastions, notamment dans l’Aisne et la Somme.Service politiqueJournaliste au Monde Service politique Une France bleu horizon. La très nette victoire de l’UMP, à en juger par la tendance nationale que dessinent les estimations des instituts de sondage, constitue le principal enseignement du premier tour des élections départementales, qui s’est achevé à 20 heures dimanche 22 mars. Des estimations qui confirment également l’installation et l’enracinement du Front national, qui, s’il échoue à s’installer dans la position du « premier parti de France » qu’ambitionnait d’occuper Marine Le Pen, fait le meilleur score de son histoire dans des élections locales, avec environ 26 % des votes.Selon le ministère de l’intérieur, sur la base de 85 % des votes dépouillés, la droite a remporté 98 cantons dès le premier tour, la gauche 25, et le Front national 3. Le ministère a également établi à la même heure le taux de participation à 51, 27 %. Sur cette même évaluation, le ministère affirme que le bloc droite obtient environ 36,5 % des voix, le bloc gauche 35,1 % et le FN 25,8 % des voix. L'abstention s'élevait à 48,93 %, selon le ministère.Peu après la divulgation des premières estimations, Nicolas Sarlozy s’est félicité que, dans un grand nombre de départements, « les conditions d’un basculement massif en faveur de la droite et du centre sont réunies ». Le président de l’UMP a appelé à la mobilisation pour le second tour, le 29 mars, afin de « conforter la dynamique » en faveur de la droite.Lire aussi : L’UMP se réjouit d’une victoire « assez large »Le patron de l’UMP a confirmé qu’il n’y aurait « aucun accord national ou local avec les dirigeants du FN ». Et de préciser la consigne : « Dans les cantons dans lesquels nos candidats ne sont pas présents au second tour, l’UMP n’appellera à voter ni pour le FN, avec qui nous n’avons rien en commun, ni pour le PS, dont nous ne partageons pas les choix. »Le chef de l’UMP s’est adressé aux électeurs qui se sont tournés vers le parti d’extrême droite : « Aux électeurs du FN, je dis que nous entendons leur exaspération. Mais ce parti, qui a le même programme que l’extrême gauche, qui s’est félicité de l’élection de l’extrême gauche en Grèce, n’apportera aucune solution aux Français. » Suivre en direct les résultats des élections départementalesPour les responsables de la droite, cette victoire électorale ne peut que renforcer le président de l’UMP pour son premier test électoral depuis son élection à la tête du parti. « Nicolas Sarkozy a été capable de rassembler le parti et d’être un bon chef d’orchestre pour cette campagne », estime le porte-parole du parti. « Nicolas Sarkozy est le président d’un parti victorieux, donc c’est toujours bon à prendre pour lui », observe M. Darmanin, avant de souligner que ce résultat ne donne pas un avantage définitif à l’ancien chef de l’Etat pour 2017 : « Il faut relativiser, car le scrutin d’aujourd’hui rassemble seulement près de 45 % des votants, alors qu’une présidentielle réunit près de 80 % des Français. »« Ce n’est pas l’énorme défaite »Sans surprise, le Parti socialiste, n’arrive que troisième, avec environ 21 % des votes selon le ministère de l’intérieur à 22 heures. « Ce n’est pas l’énorme défaite, pas si catastrophique », assurait-on contre toute évidence rue de Solférino, en argumentant que ce résultat, qui confirmait l’installation du tripartisme, « incitait au rassemblement de la gauche dès le premier tour ». « Le bloc de gauche résiste mieux que prévu », voulait croire Carlos Da Silva, porte-parole du PS et proche du premier ministre. « Il va falloir que les autres partis de gauche comprennent qu’on est entré dans une phase de tripartisme, et donc qu’il faut se rassembler. Dans beaucoup d’endroits, si vous additionnez les scores de la gauche, on aurait été largement en tête. »Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement, a affirmé que les candidats de gauche seraient absents dans 500 cantons au second tour des élections départementales.Dès 20 h 6, Manuel Valls a été le premier à commenter les résultats, et à se « féliciter » de voir que « le Front national n’est pas la première force politique de France ». Le premier ministre, très impliqué dans la campagne, a rappelé que « rien n’est joué » avant le second tour, soulignant que le bloc de gauche est « à peu près équivalent à celui de droite », soit un « score honorable ».Selon nos informations, le premier ministre estime que sa stratégie pendant la campagne est un succès : le FN, dont il n’a cessé de pointer le « danger » ces dernières semaines, n’est pas ce soir le premier parti de France. Le score plus bas que prévu du parti d’extrême droite valide donc en creux son discours.Le Front national, donné à 24,5 % par CSA et à 23 % par Ipsos, n’empoche pas le triomphe annoncé par Marine Le Pen, mais s’enracine. Marine Le Pen a pris la parole pour se réjouir de « l’exploit » réalisé par le Front national, qui est parvenu à « dépasser son score des européennes ». « Ce vote qui s’enracine montre que les Français veulent retrouver leur liberté et ont compris qu’une autre politique est possible », a affirmé la dirigeante du FN, lors d’une déclaration au siège de son parti. Marine Le Pen a affirmé que « le nombre impressionnant de seconds tours auxquels seront présents des candidats FN et l’éviction des candidats PS de mille cantons montrent notre succès ».Lire aussi l’analyse : Un FN solide mais pas triomphantLe Front de gauche et ses alliés recueilleraient pour leur part 9,7 % des suffrages, selon CSA, et 7,5 %, selon Ipsos.Service politiqueJournaliste au Monde Gilles Rof (Var, envoyé spécial) La rencontre était fortuite, mais elle a été électrique. Résumé parfait de la tension qui règne dans le Var entre l’UMP – 30 ans de règne à la tête du département –, et le Front national, challenger ambitieux. Comme un symbole, ce dimanche de premier tour des départementales a commencé par un bref coup de chaud entre Frédéric Boccaletti, leader FN et candidat affirmé à la présidence du conseil départemental, et le maire UMP de Six-Fours-les-Plages, Jean-Sébastien Vialatte, venu soutenir son binôme.A 10 heures, dans le petit bureau de vote des Playes, école maternelle entourée d’un océan de lotissements, il n’a pas fallu plus de cinq minutes à M. Vialatte pour faire enrager celui qu’il a battu aux municipales en mars 2014. Une allusion au « passé judiciaire de M. Boccaletti », à l’attention d’un journaliste, et voilà le leader frontiste exaspéré, promettant lui aussi de « sortir les casseroles ». « Le FN veut faire de Six-Fours un laboratoire ? Cela fait vingt ans que j’entends ça, et vingt ans que je suis élu, poursuit M. Vialatte, pas mécontent d’avoir irrité son adversaire. Pendant les campagnes, ma ville a droit à la visite de toute la famille Le Pen… Cette fois encore c’était Jean-Marie, Marine et Marion. »Frédéric Boccaletti, « grand mamamouchi » FN du VarQuelques minutes plus tard, calmé, Frédéric Boccaletti jugeait l’attitude de son rival municipal comme « la preuve que l’UMP du Var est très inquiète devant la poussée du FN… Je vois surtout que j’ai un accueil encore plus chaleureux que d’habitude dans les bureaux de vote. On peut avoir une très belle surprise dès ce premier tour. » Le leader frontiste voit ses troupes « présentes dans 20 des 23 cantons » dimanche 29 mars.« Grande désespérance »Dans le canton de Toulon 4, près des plages du Mourillon, c’est la 1re adjointe d’Hubert Falco, le sénateur (UMP, Var) et maire de la ville, qui fait la tournée des bureaux. La députée UMP Geneviève Levy est au premier rang pour entendre les électeurs, perdus, se plaindre du redécoupage et de la « panique que cela provoque ». « Si on voulait pousser certains indécis à ne pas aller voter, on n’aurait pas fait autrement… », peste-t-elle. Candidate remplaçante sur le canton de Toulon 1, Mme Levy se dit « sereine face au FN ».« Nous avons quand même été élus au premier tour il y a à peine un an », se rassure-t-elle tout en reconnaissant qu’elle a senti ces dernières semaines « une grande désespérance chez les électeurs qui pourrait les pousser vers le Front »… « Ce serait quand même un comble à Toulon, où on a déjà payé pour voir ce que le FN peut faire quand il est au pouvoir », conclut Geneviève Levy. A côté d’elle, sur la table du bureau de vote, aucun bulletin ne porte le logo du PS ou de l’UMP. La droite s’affiche « majorité départementale ». Les socialistes, eux, ont laissé le canton aux écologistes.A Roquebrune-sur-Argens, Luc Jousse préside le bureau de vote numéro 1. Dans ce canton, les autres partis ont laissé UMP et FN seuls en duel dès le premier tour. M. Jousse, démissionnaire de l’UMP en janvier, a clairement fait campagne pour les candidats du Rassemblement Bleu Marine. « Je soutiens mon adjoint aux sports qui est remplaçant sur cette liste, assure le maire, qui aura, mi-avril, deux rendez-vous avec la justice pour provocation à la haine raciale et détournement de fonds publics. S’il avait été sur une liste de gauche, j’aurais fait la même chose. »Sur ce canton, l’UMP a investi François Cavallier et Josette Mimouni. Cette dernière, élue d’opposition à M. Jousse à Roquebrune, est celle par qui les problèmes judiciaires du maire sont arrivés. A la tête d’une association de défense des contribuables, elle a dénoncé des irrégularités dans la gestion de la ville. « Au-delà du duel FN-UMP que vous trouvez partout dans ce département, il y a ici aussi une confrontation entre personnes », note cette retraitée qui se présente comme une « citoyenne sans étiquette ». « Nous avons fait campagne en dénonçant l’affairisme, et il est étonnant de voir le manque de cohérence du Front national qui donne des leçons de probité mais accepte le soutien de M. Jousse. »Gilles Rof (Var, envoyé spécial)Journaliste au Monde 22.03.2015 à 19h24 • Mis à jour le22.03.2015 à 21h29 | Lucie Soullier (Calvados, envoyée spéciale) « Ah bon ? Y a une marée spectaculaire ? » Assise sur le sable de Deauville, dans le Calvados, Olivia est au courant des élections départementales, mais pas de la grande marée qui a agité tout le week-end la mer qui lui fait face. Pour autant, elle n'a pas voté dimanche 22 mars. Inscrite sur les listes électorales de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) alors qu'elle vit désormais à Pontoise (Val-d'Oise), elle n'allait « de toute façon » pas déposer son bulletin elle-même. Et elle a oublié de faire une procuration. Alors « autant profiter de l'air marin ».Les téléphones viennent de sonner pour alerter sur une participation faible mais meilleure qu'en 2011 : 18,02 % à la mi-journée. Il est à peine midi, pourtant Paul-Alexis Thiebot range déjà les jouets de plage de ses deux enfants. Pas question pour lui d'être en retard pour aller voter à Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine.Exactement ce qu'avait prévu Nathalie. Voir la grande marée au Havre, samedi, et repartir de Deauville dimanche avant 13 heures pour arriver à temps : « C'était le plan. » Mais, à l'heure dite, elle n'a pas encore déjeuné et sa fille de 3 ans vient d'attraper le pompon sur le manège de la digue. C'est reparti pour un tour pour la fillette. Nathalie, elle, ratera le sien. Pour la première fois, l'élection « se fera sans [elle] ». Car pour tenter d'éviter les bouchons elle repartira finalement vers 18 heures. A la même heure, son bureau de vote de Condé-Sainte-Libiaire (Seine-et-Marne) fermera ses portes.Lire : Un premier tour à quatre inconnues« Un dernier petit tour sur la plage »Au port voisin, les trois isoloirs du bureau de vote no 1 sont vides. Sur les 4 010 inscrits de Trouville-sur-Mer, 28,15 % se sont déplacés avant 14 heures. Ils étaient autant aux élections européennes de 2014 à la même heure (28,11 %)… Mais 8 % de plus aux cantonales de 2008 (36,34 %).Le contraste est saisissant avec les terrasses des restaurants. « C'est un très bon week-end », sourit Marie-Thérèse Gibourdel, derrière le comptoir du salon de thé de son fils. La grande marée a attiré les touristes, « presque autant qu'une bonne météo ». Le marché aux poissons a lui aussi rempli ses tables. Céline Averty et Eric Charbonnier sont venus des Yvelines pour y partager une douzaine d'huîtres. Avant d'aller voter ? « C'est prévu », promet l'enseignante. Le couple est confiant. Leur bureau ferme à 20 heures, alors ils ont encore le temps de se mettre en route. Une fois la dernière huître avalée ? « Euh non, on va faire un dernier petit tour sur la plage avant. » Sur la promenade, ils sont loin d'être seuls à retarder l'heure du départ.À Trouville-sur-Mer, contraste entre le bureau de vote No1 et le marché aux poissons juste en face. #Dep2015 http://t.co/RpRcg2kGne— Lucie Soullier (@LucieSoullier)require(["twitter/widgets"]);Le patron d'un stand de poissons, lui, « n'aura pas le temps » d'aller voter avant 18 heures. « On ira demain », lance-t-il, avouant ne pas se sentir très concerné. « Mais ne dites pas mon nom, ça pourrait être mauvais pour les affaires. » Sur la promenade Savignac de Trouville-sur-Mer, deux couples profitent d'un rayon de soleil pour acheter des glaces. « Je vous dis qu'on ne va jamais rentrer avant ce soir, prédit l'une des jeunes femmes. On va finir au casino. »Lucie Soullier (Calvados, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bertrand Bissuel Il a l’impression de s’être cogné contre un mur. D’avoir été tenu à la lisière d’un tout petit monde qui ne voulait pas de lui. Il y a une douzaine d’années, Frédéric Puig a souhaité changer de métier. Son ambition : devenir greffier d’un tribunal de commerce. Il en avait côtoyé régulièrement dans son activité de responsable juridique à la chambre des métiers de Bourg-en-Bresse. « La profession m’intéressait », explique-t-il.Dès le départ, il a dû batailler. D’abord pour être dispensé de l’examen d’entrée, ce qui était normal, à ses yeux, compte tenu de son expérience et de son bagage universitaire – un DEA en droit privé. Le tribunal administratif lui a donné gain de cause, après moult péripéties. Ensuite, il a toqué à la porte de plusieurs greffiers. Certains n’avaient besoin de personne. D’autres l’ont éconduit car ils comptaient, à terme, intégrer un de leurs enfants ou deux nièces. Au bout du compte, rien : « J’ai essuyé des fins de non-recevoir. »Frédéric Puig en déduit que l’accès à cette profession est « fermé » à double tour. Ou plutôt strictement corseté par une règle qui remonte à la Restauration : le droit de présentation. Inscrit dans l’article 91 de la loi du 28 avril 1816, elle permet à plusieurs catégories de professionnels du droit, parmi lesquels les greffiers de commerce, de soumettre le nom de leur successeur à l’agrément du garde des sceaux. Généralement, la chancellerie entérine la suggestion qui lui est faite.7 noms de famille pour 21 greffes... sur 134 en FranceFrédéric Puig trouve cette disposition contraire à la Constitution, parce qu’elle viole, selon lui, le principe d’égale admissibilité aux « dignités, places et emplois publics » énoncé par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Il a d’ailleurs soumis au Conseil constitutionnel une question prioritaire de constitutionnalité (QPC). La haute juridiction doit se prononcer vendredi 27 mars. Un recours strictement identique avait été engagé, il y a quelques mois, au sujet des notaires, qui jouissent eux aussi du droit de présentation ; le Conseil avait jugé ce mécanisme conforme à la Constitution.Sa décision sera-t-elle la même s’agissant des greffiers ? Nombreux, en tout cas, sont ceux qui militent pour faire table rase de cette pratique, synonyme à leurs yeux de cooptation. Dans un rapport remis en décembre 2014, la députée PS Cécile Untermaier a préconisé un changement de ces « règles d’installation » qui produisent des « effets malthusiens » car les professions concernées auraient tendance à se replier sur elles-mêmes. A l’appui de son propos, elle cite des extraits d’un autre rapport, remis en mars 2013 par l’Inspection générale des finances (IGF), d’après lequel l’organisation des greffiers de tribunaux de commerce « est marquée par le poids des familles qui organisent la transmission des structures entre parents et enfants, sans réelle possibilité de refus de l’administration ». Ainsi, les greffes de Nanterre et de Bobigny, « parmi les plus importants de France », se caractérisent « par l’association d’un greffier et de deux ou trois de ses enfants ». L’IGF ne le précise pas mais il s’agit, en l’espèce, des Doucède, également présents dans les greffes de Nevers, Troyes et Toulon. « Sept noms de familles sont associés à 21 greffes sur les 134 que compte le pays », ajoute l’IGF.« Il n’y a aucune raison de maintenir le système actuel dont on peut dire sans exagération qu’il est à la fois anachronique et opaque »Quelques-uns sont dans la profession depuis des lustres. Ainsi des Bahans, à Bordeaux : leur ancêtre, Michel Sanfourche-Laroze, avait été désigné greffier en 1777. Une « situation unique » en France, souligne Me Jean-Marc Bahans ; autrement dit, n’en faisons pas une généralité. A ceux qui s’élèvent contre le pouvoir des « sept familles », un greffier de l’Est de la France objecte : « Ce qu’il faut retenir, c’est la qualité des gens. » Dans ce milieu, certifie-t-il, il y a des « pointures » et les enfants Doucède « ne sont pas des fils à papas mais d’excellents professionnels ».C’est très possible, mais l’argument ne suffit pas à dissiper toutes les critiques. Dans une note diffusée en 2013, le Club des juristes qualifie de « dynastique » le monde des greffiers de commerce. Et de conclure par cette sentence cruelle : « Il n’y a aucune raison de maintenir le système actuel dont on peut dire sans exagération qu’il est à la fois anachronique et opaque. » Un tissu d’« injures » et d’« absurdités juridiques », tacle un greffier. Comment peut-on parler d’opacité alors que la profession est étroitement contrôlée ?, plaide un autre.Ainsi va la vie pour les quelque 236 personnes – des hommes, en très nette majorité – qui exercent cette mission en France. Le public ignore tout ou presque de leur travail et les rares fois où l’on parle d’elles, c’est pour en dire du mal, bien souvent. La commission Attali, dans son rapport rendu en 2008, avait donné le ton : « L’existence même de greffes privés près les tribunaux de commerce constitue une étrangeté », même une « anomalie », qui doit être supprimée.« Sans cela, un monde de bandits »En dehors des vieilles règles de désignation, ce qui insupporte chez ces professionnels, c’est leur statut et leur modèle économique très particuliers. Comme les notaires, les huissiers et les commissaires-priseurs judiciaires, les greffiers de commerce sont des officiers publics et ministériels qui assurent une délégation de service public dans un cadre libéral (excepté en Alsace-Moselle et dans les outre-mer où ce sont des fonctionnaires d’Etat).Leurs attributions se situent schématiquement sur deux plans. D’abord, ils assistent les juges consulaires, conservent les actes et archives de la juridiction, authentifient et délivrent des copies des décisions rendues par celle-ci. En outre, ils tiennent le registre du commerce et des sociétés. Une prérogative très importante, qui leur donne un rôle d’officier d’état civil du monde des affaires : lorsqu’une entreprise voit le jour, elle doit se déclarer auprès du greffe, qui vérifie les informations communiquées ; à partir de ces données sont notamment établis les extraits Kbis – la carte d’identité des entreprises qui recèle divers renseignements (noms des dirigeants, adresse, existence éventuelle d’un redressement judiciaire…). Cette masse gigantesque de données peut ensuite être consultée, moyennant rémunération, par le biais d’Infogreffe, un groupement d’intérêt économique fondé par les greffiers de commerce il y a presque trente ans.Cette fonction-là de recueil et de diffusion d’informations est cruciale pour la vie économique : « Sans ça, nous serions dans un monde de bandits », résume un greffier. Elle permet aussi à ces professionnels d’empocher de jolies sommes. D’après l’IGF, leur revenu net mensuel médian en 2010 s’élevait à 29 177 euros. Une bonne partie de leur chiffre d’affaires provient d’Infogreffe : « 23 % par greffe » en 2013, peut-on lire dans un avis de l’Autorité de la concurrence publié en janvier. Avec des écarts assez importants d’une juridiction à une autre (13 % à Montauban, 40 % à Evry).Durant la période 2010-2012, le « taux de rentabilité moyen » est estimé à 45 % par l’Insee, un ratio très élevéCertains chiffres sont sujets à caution, met en garde Me Philippe Bobet, le président du Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce (CNGTC). D’après lui, le rapport de l’IGF « n’est pas clair sur sa méthode » quand il calcule le revenu net mensuel médian : « Les régimes fiscaux sont complexes et varient fortement en fonction de la structure d’exercice. Obtenir un chiffre global fiable me paraît être un numéro d’équilibriste sans filet. » Me Bobet tient aussi à rappeler l’ampleur des investissements de sa profession pour se moderniser. Et la qualité du service, nettement supérieure à celle des greffes fonctionnarisés en Alsace-Moselle et, surtout, dans les outre-mer, où les dysfonctionnements sont légion. Le président du CNGTC évoque des concessions sur les tarifs en 2013 : baisse de la rémunération sur l’immatriculation d’une société commerciale et gratuité s’agissant des auto-entrepreneurs, réduction des tarifs pratiqués sur la transmission de certains documents, etc. Il reconnaît cependant que lui et ses pairs gagnent bien leur vie.Une bonne partie du « problème » vient de là. La commission Attali a éreinté les greffes, les décrivant comme de « véritables rentes (…) qui réalisent le plus souvent des marges considérables sans lien avec l’activité concurrentielle normale ». L’Autorité de la concurrence a qualifié d’« injustifié » leur niveau de profitabilité. Durant la période 2010-2012, le « taux de rentabilité moyen » est estimé à 45 % par l’Insee, soit un ratio plus élevé que pour les huissiers, commissaires-priseurs, notaires, administrateurs judiciaires et mandataires judiciaires – qui sont déjà eux-mêmes bien portants. Les hauts fonctionnaires ont une formule très parlante : le service rendu aux usagers est « surrémunéré », écrivent-ils dans l’étude d’impact réalisée pour le projet de loi Macron, qui cherche précisément à réformer les professions réglementées.Le texte, qui va être examiné en séance par les sénateurs à partir du 7 avril, chamboule pas mal de choses pour les greffiers. Leurs règles tarifaires, mais aussi leurs conditions d’installation : à l’avenir, ils seront recrutés par concours. En outre, la diffusion des données du registre des commerces et des sociétés (RCS) va être revue de fond en comble et les greffiers craignent d’y laisser des plumes en termes de chiffres d’affaires. Ils espèrent que la discussion au Palais du Luxembourg permettra de corriger le tir.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Florence de Changy (Hong Kong, correspondance) Le tournage de films étrangers en France était jusqu’à présent un « produit de luxe ». Il est en passe de devenir plus accessible. Grâce à une nouvelle tranche de crédit d’impôt, qui entrera en vigueur au 1er janvier 2016, les tournages pourront récupérer l’équivalent de 30 % des dépenses faites pendant le tournage dans l’Hexagone (contre 20 % actuellement). Le plafond est en outre passé de 20 à 30 millions d’euros et le dispositif est désormais ouvert aux films dont le budget total est inférieur à 1 million d’euros, sous réserve que 50 % de ce budget soit tourné en France.Même si Londres s’est immédiatement aligné sur les conditions françaises, mais sans plafond et en s’engageant à reverser le crédit d’impôts en 28 jours – un défi « impossible » à relever par Bercy pour le moment –, la France se présente ainsi désormais comme l’un des meilleurs rapports qualité-prix au monde pour venir y « faire du cinéma ». D’autant qu’il faut ajouter à ces nouvelles incitations fiscales, la dépréciation de l’euro.Cela a d’ailleurs été le message des représentants français du secteur dès l’ouverture de Filmart, le plus grand salon asiatique du film, qui s’est tenu à Hong Kong du 23 au 26 mars. « A ce tarif-là, certains studios américains pourraient envisager la traversée ! », entend-on dire en coulisses.Les tournages étrangers (cinéma et autres productions audiovisuelles) pèsent environ 300 millions d’euros en France, soit 15 % de l’ensemble de la production cinématographique nationale, et 15 % seulement de ce que représentent les tournages étrangers en Angleterre.« Eviter que le tournage aille ailleurs »Ce sont néanmoins les tournages étrangers qui soutiennent la croissance constante du secteur et les milliers d’emplois en jeu. Pour la première fois, en février, le box-office chinois a devancé celui des Etats-Unis (avec 650 millions de dollars contre 640 pour les Etats-Unis).C’est donc notamment en participant à l’essor de la production audiovisuelle chinoise que la France pourra continuer de développer sa propre industrie. En Ile-de-France, principale destination des tournages, 120 000 emplois (20 000 permanents et 100 000 intermittents) sont directement liés à ce secteur.« Le crédit d’impôt ne va pas, en soi, susciter le tournage d’un film en France. Dans certains cas, il va éviter que le tournage n’aille ailleurs », relève Yve Cresson, de Bayoo TV, l’un des pionniers de la production exécutive en France pour des équipes chinoises.La France, et l’Ile-de-France en particulier sont de longue date des destinations prisées des réalisateurs du monde entier. Le Château de Versailles, à lui seul, a reçu 130 jours de tournage étranger en 2014. « On va en France pour la France », confirme-t-on chez Emperor Motion Pictures, grand producteur et distributeur hongkongais. Sous-entendu « pas pour faire des économies ». Jusqu’à présent…Un autre atout de la France est son savoir-faire technique (décorateurs, cadreurs, étalonneurs…). « Les talents français sont connus pour être de grands techniciens doublés d’une belle intelligence artistique », affirme Olivier-René Veillon, directeur général de la commission du film d’Ile-de-France et porte-étendard de la récente offensive commerciale française.Exercice laborieuxMais malgré ces atouts et la nouvelle conjoncture favorable, la partie est loin d’être gagnée. Même si le cadre s’est allégé, l’exercice reste laborieux pour les équipes étrangères. « Je ne cesse d’être sollicitée par des confrères qui voudraient eux aussi venir tourner à Paris parce qu’ils sont fascinés mais ils ne savent pas à qui s’adresser. Le crédit d’impôt c’est important mais il faudrait simplifier les démarches et créer plus d’interface pour les producteurs ou réalisateurs chinois comme moi », témoigne Xin Wang, actrice principale et productrice de la mini-série « Ex Model », qui, avec deux saisons, a atteint 75 millions de vues sur le site Youku, le géant chinois de contenu vidéo en ligne.Certains, par ailleurs, optent pour le tournage clandestin : nombre de « petites prises » se font sans autorisation par souci d’efficacité. Au regard des Chinois, la France et les Français sont d’une lenteur déconcertante. Les horaires de travail sont un autre sujet de tensions.Pourtant, avec l’émergence des nouveaux médias en ligne, la production audiovisuelle asiatique vit un « bouleversement majeur dont la France a tout intérêt à se rendre compte », selon René-Olivier Veillon. Le trio « BAT » (Baidu, Alibaba et Tencent), les trois plus grosses plateformes de commerce en ligne, sont en train de faire un pari stratégique sur les contenus originaux.La demande pour du « contenu original », qui était déjà immense dans cette partie du monde, semble désormais illimitée. A bon entendeur…Florence de Changy (Hong Kong, correspondance)Journaliste, corrrespondante à Hong KongSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.03.2015 à 17h06 • Mis à jour le26.03.2015 à 17h52 | Marie Pellefigue Le premier trimestre touche à sa fin, et de nombreux propriétaires profitent de la période pour effectuer leur régularisation de charges pour l'année passée. Or, les charges locatives sont une des principales sources de conflits entre locataires et bailleurs. Marche à suivre pour appliquer les bonnes règles.A quoi correspondent les charges ?Les charges de copropriété couvrent les dépenses de fonctionnement et d'entretien (travaux de réparation sur canalisation, changement des boîtes aux lettres…) de l'immeuble. Chaque propriétaire paie une quote-part des charges de l'immeuble, dépendante de la taille du logement. Les bailleurs qui louent leur logement peuvent récupérer une partie de ces charges auprès de leurs locataires. Pour éviter de leur demander une somme importante en une seule fois, les propriétaires prélèvent chaque mois, en plus du loyer, une « provision pour charges ». La régularisation des charges doit être réalisée une fois par an.Toutes les charges ne sont pas récupérables« Le propriétaire peut récupérer les charges qui correspondent à des services fournis au locataire, mais pas celles liées à l'entretien du bâtiment », précise Frédéric Blanc, juriste spécialisé en logement pour l'association UFC-Que Choisir. A titre d'exemple, les charges récupérables intègrent les frais d'électricité de la cage d'escalier et de l'ascenseur, la fourniture d'eau froide et chaude, la réparation des fuites sur joints dans les parties communes, les frais du personnel d'entretien… Une liste précise est disponible en annexe du décret n° 87-713 du 26 août 1987.Vérifier le détailCertains syndics de copropriété envoient aux propriétaires un décompte annuel de charges, qui détaille chaque poste de dépense, en précisant la répartition entre propriétaire et locataire. Si ce n'est pas le cas, c'est au propriétaire de le fournir au locataire qui en fait la demande.Mieux vaut vérifier à qui incombe le paiement sachant que certains cas donnent lieu à des situations absurdes. Un exemple : les frais de désinsectisation de l'immeuble doivent être payés par le locataire, ceux de dératisation par le propriétaire… Il faut aussi être vigilant aux montants réclamés. « Si les locataires ont un doute sur le total des charges, ils peuvent demander de consulter les factures à leur propriétaire, ce dernier doit les tenir à leur disposition pendant 6 mois », explique Yannick Billoux, directeur de l'Agence départementale d'information sur le logement (Adil) de la Gironde.Payer le reliquatSi le locataire a versé davantage que ce qu'il doit, son propriétaire doit le rembourser, soit par l'envoi d'un chèque, soit en accordant un rabais sur le loyer du mois suivant. Si le locataire n'a pas assez payé et que les sommes sont importantes (à partir de 10 % du montant du loyer), « la loi Alur autorise désormais le locataire à étaler le paiement des reliquats de charges sur 12 mois », explique Frédéric Blanc. Dans ce cas, le locataire doit envoyer une lettre à son propriétaire et lui indiquer le montant du paiement mensuel.La période de régularisationLe bailleur est tenu de régulariser les charges une fois par an. S'il ne l'a pas fait, il ne peut désormais que faire valoir celles des trois années précédentes au maximum. Pour vérifier qu'il n'a pas versé trop de provisions, le locataire est aussi en droit d'exiger cette régularisation. Il suffit d'adresser une demande au bailleur par courrier, en réclamant le récapitulatif détaillé des charges des années précédentes.Que faire en cas de litige ?Si le bailleur ne répond pas aux demandes, ou n'envoie pas de récapitulatif détaillé, il faut à nouveau envoyer une demande, avec accusé de réception cette fois. Sans réponse de sa part, la solution ultime consiste à lancer une action au greffe du tribunal d'instance du domicile. Les requêtes de moins de 4 000 euros bénéficient d'une procédure simplifiée, plus rapide, et ne requièrent pas la présence d'un avocat.Certaines associations (Adil, CLCV, UFC-Que Choisir, UNPI, etc.) peuvent épauler les locataires comme les propriétaires et proposer des solutions pour éviter de passer par la case justice. A défaut d'entente, elles aideront le particulier à constituer un dossier complet.Lire aussi : Caution abusive… paroles de locataires désabusésLe règlement du litige est laissé à la libre appréciation du juge, mais comme la loi impose au bailleur de fournir un récapitulatif détaillé, ce dernier sera condamné s'il ne l'a pas fait. Le juge peut imposer au bailleur de fournir ces documents à son locataire, voire de lui demander de rembourser le trop-plein de charges payées. Il peut aussi décider d'exonérer le locataire du paiement des arriérés de charges.Marie Pellefigue 26.03.2015 à 17h01 | Rémi Dupré Les Bleus avaient achevé 2014 par une victoire à l'arraché (1-0) contre la Suède, en amical, le 18 novembre au Stade-Vélodrome de Marseille. Alors que l'année écoulée fut celle de la reconquête à tout point de vue (quarts de finale du Mondial face au futur lauréat allemand, un bilan de 10 victoires, 4 nuls, une défaite pour 34 buts inscrits et 7 encaissés), ils déboucheront un cru 2015 qu'ils espèrent tout aussi capiteux que le précédent avec une rencontre préparatoire de prestige face au Brésil, jeudi 26 mars, au Stade de France. A quinze mois de l'Euro 2016, organisé dans l'Hexagone, les Tricolores vont poursuivre leur traversée du long tunnel de matchs amicaux qui les conduira jusqu'à la prochaine grande compétition. Lire aussi : France-Brésil : un cauchemar brésilien, par Sérgio RodriguesPour leur première sortie de l'année, les protégés de Didier Deschamps défient des Auriverde, 6es au classement FIFA, et en quête de rédemption depuis leur déroute (7-1) en demi-finales de « leur » Mondial face à l'Allemagne. La réception d'une Seleçao au bilan flatteur (6 victoires en 6 matchs, 14 buts inscrits, un seul encaissé) depuis l'avènement du nouveau sélectionneur Carlos Dunga représente un test de choix pour l'équipe de France (8e au classement FIFA), privée de plusieurs titulaires, comme son gardien et capitaine Hugo Lloris, son prodigieux milieu Paul Pogba, le Parisien Yohan Cabaye et le défenseur latéral Mathieu Debuchy, forfaits en raison de blessures.La formation aux cinq titres mondiaux reste, elle, sur un large succès (3-0) contre les Tricolores, pulvérisés en juin 2013 à Porto Alegre, à l'issue d'une tournée sud-américaine qui avait ulcéré Didier Deschamps. « Le Brésil nous est supérieur. Il y a du chemin à faire », avait notamment lâché le Bayonnais après cette débâcle. Emmenés par leur nouveau capitaine Neymar (7 buts inscrits en 6 matchs sous l'ère Dunga), les Auriverde tenteront d'oublier leur dernière défaite (1-0) en date à Saint-Denis, en février 2011. Même si celle subie (3-0) dans l'antre dionysien, en finale du Mondial 1998, restera indélébile. Lire aussi : France-Brésil : la rédemption de la Seleçao passe par ParisAu quartier général des Bleus, à Clairefontaine (Yvelines), Didier Deschamps a assuré qu'il souhaitait « gagner » ces deux prochaines rencontres préparatoires programmées contre la Seleçao puis face au Danemark (28e au classement FIFA, et qui compte dans ses rangs 6 pensionnaires de la Ligue 1), dimanche 29 mars, à Saint-Etienne :« Nous avons un match prestigieux, symbolique, face à cette équipe du Brésil qui est vraiment très très performante depuis sa prise en main par Dunga au sortir de la Coupe du monde, a rappelé le technicien. Elle marque beaucoup de buts et en prend très peu, un seul sur les six derniers matchs. Je crois qu'il reste huit ou neuf joueurs des 23 qui étaient au Mondial. Le Danemark, dans un autre registre, ce n'est pas facile non plus. »Un calendrier fourni Didier Deschamps a surtout manifesté sa volonté de « donner du temps de jeu, d'essayer de nouvelles associations, d'incorporer de nouveaux joueurs, de tenter un nouveau système ». Confronté à de nombreuses absences, le patron des Bleus pourrait ainsi ménager ses titulaires à Geoffroy-Guichard, une fois l'obstacle brésilien franchi. Le néophyte Nabil Fekir (Olympique lyonnais), Kurt Zouma (Chelsea) et les revenants Benoît Trémoulinas (FC Séville) et Geoffrey Kondogbia (AS Monaco) pourraient profiter de ce roulement.« Au niveau international et surtout en sélection, l'intensité est plus forte, ça va plus vite, les défenseurs sont meilleurs, les duels sont plus âpres, a déclaré le patron des Tricolores à destination des nouveaux “entrants”. Cela ne se maîtrise pas du jour au lendemain. Plus les joueurs sont habitués à cette exigence au quotidien et plus ils franchiront rapidement les paliers. »Plus globalement, ce duel de gala face aux Auriverde ouvre une année 2015 très chargée pour les hommes de Didier Deschamps. Censés monter en puissance jusqu'au prochain Euro, les Tricolores disposent déjà d'un calendrier très fourni de onze matchs amicaux. « Sparring-partner » des formations engagées dans le groupe I des éliminatoires au tournoi continental, l'équipe de France affrontera notamment le Portugal (7e au classement FIFA) de Cristiano Ronaldo, le 4 septembre, et une poignée de sélections « mineures » comme l'Albanie et l'Arménie.Un programme qui ressemble fort à celui de Laurent BlancElle défiera par ailleurs des nations de premier rang comme la Belgique (4e) d'Eden Hazard, le 7 juin à Saint-Denis, et l'Allemagne (1re), championne du monde en titre, le 13 novembre, lors d'une rencontre aux allures de revanche du quart de finale perdu (1-0) par les Tricolores, le 4 juillet 2014, au stade Maracana de Rio. Quatre jours après leur joute face aux joueurs du sélectionneur Joachim Löw, les Bleus se rendront à Wembley (Londres) pour affronter des Three Lions (17es) en pleine reconstruction. « C'est intéressant d'avoir cette adversité en face de nous, on va être dans la difficulté. Dans l'optique de l'Euro 2016, c'est une bonne chose d'affronter les meilleurs », a analysé le patron des Tricolores avant le match face aux Auriverde.   En tablant sur ces rencontres prestigieuses contre le Brésil, l'Allemagne et l'Angleterre, Didier Deschamps avance dans les pas de son prédécesseur Laurent Blanc (2010-2012), qui avait, lui aussi, opté pour ces trois « sparring-partners » avant l'Euro 2012. Le « Président » avait battu ces formations tenantes (à l'époque), à elles trois, de neuf titres planétaires. Il avait ainsi étiré sa série d'invincibilité à 21 matchs consécutifs sans défaite jusqu'à l'entame du tournoi co-organisé par la Pologne et l'Ukraine. Ses protégés étaient ensuite tombés (2-0) en quarts de finale de l'épreuve contre l'Espagne, championne d'Europe en titre et future lauréate.Dans l'esprit de Didier Deschamps, qui a, lui aussi, traversé un long tunnel de 18 matchs amicaux avant le Mondial 1998 lorsqu'il était capitaine des Bleus, 2015 doit être l'année de la confirmation voire de l'élévation. Elle doit permettre à ses joueurs, très sollicités en club, de peaufiner leurs automatismes avant d'aborder la dernière ligne droite. Pour l'instant, la Fédération française de football (FFF) n'a programmé qu'une seule rencontre préparatoire en 2016 : un déplacement aux Pays-Bas (troisièmes du dernier Mondial), calé le 25 mars, soit deux mois et demi avant l'ouverture du prochain tournoi continental (le 10 juin). Sur la route de l'Euro, les Tricolores devront donc faire preuve d'une concentration optimale pour éviter les nombreuses chausse-trapes. Lire aussi : France-Brésil... raconté par Pélé, Platini, Fontaine, Falcao, Leonardo, Petit...Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.03.2015 à 16h16 • Mis à jour le26.03.2015 à 16h40 Une information judiciaire contre X a été ouverte en mars 2014 pour des faits présumés de « favoritisme, complicité et recel de favoritisme » portant sur un marché de 39,8 millions d'euros, passé en 2008, pour la reconstruction et l'entretien du collège Pompidou de Courbevoie, a-t-on appris jeudi 26 mars auprès du procureur de la République.Elle faisait suite à un signalement de la chambre régionale des comptes (CRC) d'Ile-de-France adressé au parquet de Nanterre, et dont l'existence a été révélée mardi par le site d'information Mediapart, s'appuyant sur une « note confidentielle ».Le signalement du procureur financier de la CRC avait également été transmis aux juges parisiens chargés de l'affaire Balkany, selon une source judiciaire. A l'époque, l'épouse et première adjointe du maire de Levallois-Perret, Patrick Balkany – actuellement mise en examen à Paris pour « blanchiment de fraude fiscale » dans une autre enquête – était la vice-présidente du département chargée des affaires scolaires.Lire : Tout comprendre à l’affaire Balkany« Un moyen de contourner les règles de la commande publique »Le 16 février 2007, le conseil général, alors présidé par Nicolas Sarkozy,  avait voté le principe du recours à un Partenariat public privé (PPP) pour cette opération. Or, selon la note citée par Mediapart : « Le recours à ce montage complexe n'était pas fondé et n'a été qu'un moyen de contourner les règles de la commande publique auxquelles aurait dû être soumise cette opération. »Ce choix du PPP « n'était guidé que par l'intention de confier des prestations à des entreprises que [Mme Isabelle Balkany] connaissait, en échappant aux contraintes du code des marchés publics », poursuit la note reprise par le site d'information.A ce jour, Mme Balkany « n'a jamais été questionnée ni convoquée » dans le cadre de ce dossier « vide de toute consistance sur le fond » et « au surplus prescrit selon l'analyse même de la CRC », a réagi son avocat, Grégoire Lafarge. « La question d'une éventuelle prescription des faits devra être examinée dans le cadre des investigations », a précisé le procureur de Nanterre, Catherine Denis.« Le département ne s'est pas totalement donné les moyens de conduire une procédure de dialogue compétitif, complètement traçable et transparente, de nature à donner toute garantie de respect de l'égalité de traitement entre les candidats », écrivait la CRC dans son rapport définitif de mai 2008 sur ce contrat de partenariat.Le rapport estimait en outre que l'évaluation préalable au recours à ce montage, menée en 2006, n'avait « pas démontré totalement la complexité de l'opération ni les avantages que présentait ce contrat », jugé « onéreux ». La CRC avait évalué à 18 % la différence de coûts du projet sur quinze ans, soit 5,7 millions d'euros, « par rapport à un projet équivalent qui aurait été conduit dans le cadre d'une maîtrise d'ouvrage publique ».Lire aussi : Bygmalion : enquête pour détournement de fonds publics à Levallois-Perret Guy Dutheil Le crash volontaire de l'Airbus A320 de la Germanwings, qui a fait 150 victimes mardi 24 mars, pose des questions sur le suivi psychologique des pilotes.Chez Air France, ce suivi se fait en plusieurs étapes. Tout d'abord, explique Eric Prévot, commandant de bord pour Air France sur Boeing 777, « il y a une sélection à l'embauche qui s'attache à évaluer les comportements en groupe des pilotes ». En pratique, les pilotes sont réunis par groupe de six pour tester « leurs facultés cognitives et psychologiques, leur esprit d'équipe », poursuit M. Prévot. Cette phase permet de « valider qu'il n'y a pas de contre-indications à l'exercice des responsabilités de la fonction de commandant de bord ». De fait, tout pilote recruté par Air France est un futur commandant de bord.Outre cette « détection à la sélection », tous les pilotes doivent honorer chaque année cinq rendez-vous obligatoires pour avoir le droit de voler pour la compagnie aérienne. Ils doivent se soumettre à une visite médicale effectuée par le Centre d'expertise médicale des personnels navigants, une autorité médicale indépendante qui délivre, ou non, un certificat d'aptitude physique et mentale.Simulateur de vol et rendez-vousChaque année, les pilotes doivent aussi passer une visite pour le compte de la médecine du travail. Elle vérifie notamment que les navigants supportent bien physiquement et psychologiquement les décalages horaires et les nombreuses semaines loin de leurs domiciles et de leurs familles.Une autre étape importante consiste en quatre séances de simulateur de vol. A cette occasion, des situations complexes, avec de forts facteurs de stress, sont proposées aux pilotes. Lors de ces séances, « on ne peut pas faire illusion sur son état psychologique », signale le commandant de bord. « C'est un instant de vérité ! » Chez Air France, les pilotes sont rassemblés par groupe de 80 autour d'un chef pilote qui peut arrêter à tout moment un pilote s'il ne le juge plus apte à piloter.Enfin, les navigants ont, chaque année, rendez-vous avec la direction des opérations aériennes de la compagnie. L'occasion là aussi pour un pilote d'exposer d'éventuels problèmes psychologiques ou personnels. Selon M. Prévot : « Si un pilote manque l'un de ces cinq rendez-vous, il ne vole plus pour Air France. »Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Martin Untersinger lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2kng01"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2kng01", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});L'Airbus A320 de la Germanwings aurait dû atterrir à Düsseldorf, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le mardi 24 mars. Il s'est écrasé moins de trois quarts d'heure après son décollage de Barcelone, en Espagne.Voici, minute par minute, le déroulé de ce vol sur la foi des enregistrements sonores du cockpit rendus publics par le procureur de Marseille, des informations du Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA) et du site FlightRadar.10 heures : L'Airbus A320-211, opérant le vol 4U9525 de la compagnie Germanwings, décolle de l'aéroport de Barcelone, en Espagne, à destination de Düsseldorf.Entre 10 heures et 10 h 20 : Pendant les vingt premières minutes de vol, « il ne se passe rien d'anormal », a rapporté Brice Robin, le procureur de Marseille lors d'une conférence de presse, jeudi 26 mars. L'avion entretient jusqu'ici un contact normal avec le contrôle aérien français, selon le BEA.D'après les enregistrements de la cabine issus de l'une des deux boîtes noires, le comportement et les échanges entre le pilote et le copilote sont normaux depuis le début du vol. Leur discussion est même « joviale », a précisé le procureur de Marseille.10 h 27 : L'avion atteint une altitude de croisière de 38 000 pieds, au large de Toulon (Var).Avant 10 h 31 : Le commandant entame le briefing, c'est-à-dire le passage en revue de la fin du trajet du vol et des différentes procédures à suivre en vue de l'atterrissage à l'aéroport de Düsseldorf. Les réponses du copilote sont « laconiques », selon le procureur de Marseille.10 h 30 : Pour la dernière fois, l'A320 entre en contact avec le contrôle aérien au sol. L'un des deux pilotes indique « Direct IRMAR merci 18G ».Il montre ainsi qu'il a pris bonne note de l'ordre que vient de lui donner le contrôleur aérien de se diriger directement vers le point de passage « IRMAR » et le remercie en rappelant l'indicatif radio de l'appareil : il s'agit d'une communication normale.Entre le briefing et 10 h 31 : Le pilote quitte son poste, vraisemblablement pour se rendre aux toilettes. Il demande au copilote de prendre les commandes, selon le procureur de Marseille.10 h 31 : L'Airbus amorce sa descente, alors que le copilote est seul dans le cockpit. Selon le procureur de Marseille, le copilote a volontairement pressé « un bouton, pour une raison que nous ignorons totalement mais qui peut s'analyser comme une volonté de détruire cet avion ».>> Lire aussi : Seul dans le cockpit, le copilote a actionné les commandes pour faire descendre l'A320Entre le départ du commandant de bord et le crash : Le pilote, de retour des toilettes, demande à plusieurs reprises l’ouverture de la porte du cockpit selon la procédure habituelle, en tapant un code et en se signalant par visiophone. Sans succès. Il tape ensuite sur la porte de la cabine, de plus en plus fortement. Le copilote ne répond pas, « volontairement », selon le procureur.Le contrôle au sol puis la tour de contrôle de Marseille tentent à de multiples reprises de contacter l’avion par radio. La tour demande également de passer le transpondeur de l'avion en mode alerte, ce qui lui aurait permis d'être prioritaire sur les autres aéronefs en cas d'atterrissage d'urgence, puis aux avions alentours de servir de relais radio. Le copilote ne réagit pas.10 h 35 : La Direction générale de l'aviation civile (DGAC), conformément aux procédures et en constatant la descente et le silence radio de l'appareil, donne l'alerte. Ce type d'alerte, dite « DETRESFA », s'accompagne du décollage d'avions de chasse pour tenter de rejoindre, en vol, l'Airbus A320. Dans les secondes qui précèdent le crash : Les coups sur la porte du cockpit, blindée, se font de plus en plus violents, pour « défoncer la porte » selon le procureur. Les alarmes avertissant de l'approche du sol se font entendre, ainsi que des cris de passagers. Jusqu’à cet instant « la respiration du copilote, qui reste silencieux, est normale ».10 h 40 m 47 s : L'Airbus A320 est pour la dernière fois détecté par un radar français, à une altitude quasi identique à celle où a été retrouvée l'épave.lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2kix6p"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2kix6p", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.03.2015 à 12h58 • Mis à jour le26.03.2015 à 16h44 lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2kng01"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2kng01", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Deux jours après le crash de l'Airbus A320 de la compagnie aérienne Germanwings, le procureur général de Marseille, Brice Robin, a tenu une conférence de presse, jeudi 26 mars, lors de laquelle il a révélé le contenu de la boîte noire de l'avion qui a été récupérée.Selon les premières conclusions de l'enquête, le copilote – et non le pilote comme nous l'avions indiqué dans un premier temps par erreur – a actionné les commandes pour faire descendre l'appareil : une action qui, selon M. Robin, « ne peut être que volontaire ». Lufthansa, maison-mère de la compagnie Germanwings, a indiqué qu'elle n'avait, pour l'heure, « pas le moindre indice » sur ses motivations.Le copilote seul dans la cabine de pilotageLes vingt premières minutes de l'enregistrement ne révèlent rien de particulier. Ont seulement été captées des conversations anodines entre le pilote et le copilote.Au bout d'un moment, « on entend le commandant de bord demander au copilote de prendre les commandes » de l'appareil, pour, probablement « assouvir ses besoins naturels », raconte Brice Robin. Suivent le bruit d'un siège qui recule et celui d'une porte qui se ferme. Le copilote, Andreas Lubitz, âgé de 28 ans, se retrouve alors seul dans la cabine de pilotage.Embauché en septembre 2013 par la Germanwings, il est le moins expérimenté des deux (il comptait 630 heures de vol, contre plus de 6 000 heures pour son collègue). Lire : Que sait-on d'Andreas Lubitz, le copilote de l'A320 de Germanwings ?C'était donc lui qui était aux commandes de l'avion lorsque ce dernier a percuté le massif de l'Estrop, entre Digne-les-Bains et Barcelonnette. A ce moment-là, le commandant de bord se trouvait hors du cockpit – et non le copilote comme nous l'avions écrit dans un premier temps sur la foi d'une source haut placée.Voir notre synthèse : Crash de la Germanwings : le commandant de bord était coincé à l'extérieur du cockpit avant l'accidentUne « action volontaire » pour amorcer la descenteSelon le procureur, c'est à ce moment-là, lorsque le copilote est seul dans le cockpit, « qu'il manipule les boutons du “flight monitoring system” pour actionner la descente de l'appareil », continue le procureur, précisant que « l'action ne peut être que volontaire ».Plusieurs appels du commandant, depuis l'extérieur de la cabine, ont été enregistrés par le CVR. L'homme s'identifie, notamment via la caméra de surveillance située sur le côté de la porte. Le copilote, alors aux commandes de l'avion, ne répond pas.Des bruits de respiration jusqu'à l'impactLa tour de contrôle de l'aéroport de Marseille a lancé de nombreux appels à l'appareil, lui réclamant notamment d'émettre un code de détresse. La tour demande également à d'autres avions de faire un relais radio pour contacter l'Airbus. Aucune réponse.« On entend un bruit de respiration humaine à l'intérieur de la cabine jusqu'à l'impact final », précise le procureur, ce qui indique que le copilote était vivant tout au long de la descente de l'avion. Le procureur ajoute :« Aucun message de détresse ou d'urgence n'a été reçu par les contrôleurs aériens et aucune réponse n'a été apportée à l'ensemble des appels des différents contrôleurs aériens. L'interprétation la plus plausible pour nous est que le copilote, par une abstention volontaire, a refusé d'ouvrir la porte de la cabine de pilotage au commandant de bord et a actionné le bouton commandant la perte d'altitude. »Lire : Les cinq étapes du suivi psychologique des pilotes d'Air FranceEntre-temps, l'A320 est passé de quelque 12 000 mètres d'altitude à 2 000 mètres, la hauteur de la montagne contre laquelle il finit par s'abîmer. Des alarmes se déclenchent alors pour signifier à l'équipage la proximité du sol. « Là, on entend des coups cherchant à défoncer la porte. »« Juste avant l'impact final, on entend le bruit de ce qui est probablement un premier impact sur un talus », précise le procureur. L'avion glissera ensuite le long de ce talus pour aller percuter la montagne à 700 km/h. « Une volonté de détruire l'avion »Cette attitude « peut être analysée comme une volonté de détruire cet avion ». Pour le moment, impossible de se prononcer sur les raisons du comportement du copilote. Le procureur a reconnu que l'hypothèse d'une volonté de se suicider de la part du copilote est « légitime ».lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2knf0r"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2knf0r", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });}); 26.03.2015 à 12h12 • Mis à jour le 26.03.2015 à 12h31Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/bac-lycee/article/2015/03/26/48-5-des-lyceens-comptent-etudier-a-l-universite_4601248_4401467.html"data-title="APB 2015 : les filières universitaires attirent toujours plus de lycéens"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2014/05/22/400x300/4423720_7_fb07_l-inscription-sur-le-site-d-admission-post-bac_00287bfd82de401e13ac3bdd1eaac308.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/bac-lycee/article/2015/03/26/48-5-des-lyceens-comptent-etudier-a-l-universite_4601248_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Comment les lycéens s'orientent-ils dans l'enseignement supérieur ? A l'issue de la première phase d'expression des vœux sur la plate-forme informatique Admission post-bac (APB) 2015, qui s'est achevée le 20 mars, voici les données communiquées par le ministère de l'éducation nationale :Un nombre de vœux peu élevé. Les candidats ont exprimé en moyenne 6,6 vœux d'orientation, sur un maximum de 36 autorisés.A lire également : Admission post-bac : « C'est déjà compliqué d'avoir une idée, alors plusieurs… »Les filières universitaires plébisicitées. Elles séduisent 6,5 % plus de candidats qu'en 2014 et 19,7 % de plus qu'en 2013. Si elles ne font l'objet d'un premier vœu que dans 48,5 % des cas, ce nombre se porte à 65 % lorsque les candidats sont issus d'un baccalauréat général. A noter que ces chiffres n'ont pas de caractère définitif : les candidats ont en effet jusqu'au 31 mai pour modifier l'ordre de leurs vœux.Concernant les quatre mentions de première année de licence demandées, on peut dénoter une certaine stabilité : 17,3 % demandent la première année commune aux études de santé (Paces), 12,1 % en droit, 10,7 % en sciences et technologies des activités physiques et sportives (Staps) et 7,7 % en psychologie.Les élèves qui préparent un bac professionnel plébiscitent eux à 82 % les sections de techniciens supérieurs (STS). Parmi ceux qui préparent un bac technologique, ils ont été 2 % de plus que l'an dernier à choisir un IUT. La plate-forme toujours plus utilisée. 788 000 candidats ont formulé au moins un vœu d'orientation en vue de poursuivre une scolarité dans l'enseignement supérieur. Une augmentation de 20,6 % des inscriptions en cinq ans, et de 3,3 % par rapport à 2014, qui découle notamment de la hausse du nombre d'établissements proposés sur APB. Parmi les candidats, 76 % sont en classe de terminale et 14 % des étudiants en réorientation.Prochaine étape-clé à inscrire en rouge dans son agenda : le 2 avril. C'est la date à laquelle les choix des futurs bacheliers devront avoir été validés et leurs dossiers de candidature complétés puis envoyés aux établissements convoités. Quant à l'ordre des choix d'orientation, il sera possible de le modifier sur la plate-forme APB jusqu'au 31 mai.Lire : APB 2015 : tout ce qu'il ne faut pas oublier avant le 2 avril width="314" height="157" alt="Semestriel Le Monde-Campus, mars 2015." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/03/25/314x157/4601282_3_d478_semestriel-le-monde-campus-mars-2015_f62f1dd351d2c0c6a5e1b23ce3917943.jpg" Le Monde Campus : du flux, du « faire » et de l'emploi Des formations à la recherche d'emploi seront proposées sur Internet aux volontaires à partir du 7 avril. width="314" height="157" alt="APB" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/03/25/314x157/4600642_3_929d_apb_1d984a4358ed030ab635d1ab359e23e5.png" APB 2015 : tout ce qu'il ne faut pas oublier avant le 2 avril Avec l’arrivée des premiers rayons de soleil printaniers, une explosion de couleurs fait battre la grisaille hivernale en retraite : les fleurs envahissent les parterres, des arcs-en-ciel s’égayent entre deux giboulées… Saurez-vous démêler le vrai du faux de notre palette de questions ? width="314" height="157" alt="Né début septembre, le collectif Génération Précaire milite en faveur de la réforme du statut de stagiaire. " src="http://s1.lemde.fr/image/2005/11/23/314x157/713549_3_7e00_ne-debut-septembre-le-collectif-generation-pre.jpg" Etudiants stagiaires, vous avez fait l'expérience d'un « stage photocopies ». Racontez-nous… Julien Bouissou (New Delhi, correspondance) Les autorités de Delhi ont décidé de frapper fort contre les géants des véhicules de tourisme avec chauffeurs (VTC), pour les contraindre à respecter la loi. Le gouvernement régional de l’Etat de Delhi a envoyé, mercredi 25 mars, une requête au ministère indien des télécommunications pour bloquer leurs applications mobiles permettant aux utilisateurs de commander des véhicules.Cela fait déjà plusieurs mois que les autorités jouent, malgré elles, au jeu du chat et de la souris avec les chauffeurs de VTC pour les empêcher de transporter des clients en toute illégalité. En décembre 2014, elles ont suspendu leurs licences après qu’un chauffeur d’Uber ait été accusé de viol sur une passagère. Ce dernier avait été recruté par l’entreprise américaine, alors qu’il circulait avec un faux permis de conduire et avait été impliqué dans une autre affaire de viol trois ans plus tôt.Voir la vidéo : Un chauffeur d’Uber arrêté pour viol en IndePour obtenir la nouvelle licence, les sociétés doivent disposer d’une flotte de 200 véhicules, d’un bureau physique et d’un centre d’appels ouvert vingt-quatre heures sur vingt-quatre à Delhi. Chaque véhicule doit désormais être équipé d’un GPS et d’un bouton d’alerte. En décembre 2014, la police avait dû attendre que le siège d’Uber aux Etats-Unis veuille bien leur divulguer des détails sur l’identité du chauffeur accusé de viol, ce qui avait ralenti l’enquête.Des voitures méconnaissablesDans la foulée, d’autres villes ont décidé d’interdire les VTC en attendant de reformuler les règles de licence. Ces nouvelles réglementations vont à rebours du modèle économique d’Uber qui ne possède que très peu de bureaux en Inde et ne possède pas sa propre flotte de véhicules.En janvier, les VTC ont cependant vite repris du service à Delhi aussitôt après avoir déposé une nouvelle demande de licence, qui ne leur a toujours pas été délivrée. Les autorités tentent donc désespérément de mettre la main sur les chauffeurs … qui leur échappent. Les voitures sont méconnaissables, et le seul stratagème trouvé par les fonctionnaires du département chargé des transports consiste à se faire passer pour des clients, et appeler un par un les chauffeurs de VTC pour confisquer leur véhicule. Problème : il y a des milliers de VTC à Delhi. Et, depuis quelques mois, les chauffeurs vont moins volontiers chercher des clients dans le quartier où se trouve le bureau du département des transports.Pour les autorités de Delhi, il y a urgence à agir car les VTC se développent rapidement. Le potentiel du marché Indien est compris entre 8 et 10 milliards de dollars (jusqu’à 9 milliards d’euros) selon Ola, le leader du secteur. La croissance rapide de l’urbanisation, avec des villes qui devraient accueillir près de 300 millions d’habitants supplémentaires au cours des trente prochaines années, conjuguée à l’absence de transports publics, laisse peu de doutes sur la taille future de ce secteur.Les compétitifs rickshawsL’entreprise Indienne Ola, domine le marché en gérant près de 100 000 véhicules dans 85 villes. L’entreprise est valorisée à 1 milliard de dollars et a levé des fonds auprès de la banque Japonaise Softbank, entre autres, pour accélérer son développement. En janvier, ses revenus augmentaient de 40 % chaque mois. Ola a racheté son concurrent TaxiForSure pour 200 millions de dollars en janvier. Uber, qui n’est présent que dans onze villes, a répliqué en cédant des actions de sa filiale en Inde à l’un des plus puissants groupes indiens de communication, qui publie le Times of India, le quotidien anglais le plus diffusé dans le monde, pour gagner une meilleure visibilité.Les VTC se livrent une rude concurrence qui s’est traduite par une baisse des tarifs en début d’année. Il n’y a désormais que les rickshaws, les trois-roues à moteur, qui soient plus compétitifs. Mais sous une température de 45 degrés, et en plein embouteillage, les clients résistent difficilement aux VTC avec climatisation. Ils économisent surtout de la sueur en évitant les négociations sur le prix de la course avec des chauffeurs de trois-roues qui refusent souvent de se soumettre au compteur. Mais New Delhi est le royaume des rickshaws.Le nouveau gouvernement, qui a déclaré la guerre aux VTC, a été élu grâce à la mobilisation de ces petits conducteurs de triporteurs. Ola a trouvé la parade : elle s’en est fait des alliés en leur proposant désormais les mêmes services de réservation, par smartphone, qu’à ses autres chauffeurs.Julien Bouissou (New Delhi, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) L’indice Nasdaq a dépassé, lundi 2 mars, les 5 000 points pour la première fois depuis quinze ans. La dernière fois que cet indice avait franchi ce cap, c’était en pleine bulle Internet, le 27 mars 2000.Mais comparaison n’est pas raison. Même si certains s’inquiètent de la valorisation de certains titres cotés sur le Nasdaq, la situation de 2015 diffère sur bien des points de celle d’il y a quinze ans.Un indice qui a beaucoup évoluéD’abord, le Nasdaq n’a plus tout à fait le même profil. La part des entreprises du secteur de la high-tech s’est considérablement réduite. Le secteur représentait 57 % de l’indice à la fin de 1999 contre seulement 43 % aujourd’hui. La baisse est notamment spectaculaire dans le domaine du software, qui pesait en 2000 un quart de l’indice. En 2015, seules 10 % des entreprises appartiennent à ce secteur.Le Nasdaq a longtemps été surnommé l’indice du secteur technologique. Mais aujourd’hui, il est surtout le baromètre des valeurs de croissance.D’autre part, un certain toilettage a été effectué : le Nasdaq ne compte plus que 2 568 sociétés contre 4 715 en 1999. En revanche, la capitalisation moyenne a plus que doublé (1,16 contre 2,95 milliards de dollars).On pourrait imaginer que c’est l’éclatement de la bulle de 2000 qui a emporté avec elle la plupart des sociétés qui ont disparu depuis. En fait, c’est surtout la concentration qui explique la réduction du nombre d’entreprises cotées.Les fusions-acquisitions sont à l’origine de plus de 53 % du phénomène, alors que les faillites ne représentent qu’un peu plus de 17 %, selon les données publiées par le Nasdaq.Des « têtes d’affiche » différentesPar ailleurs, les champions d’hier ne sont pas nécessairement ceux d’aujourd’hui. Dans les dix premières capitalisations Worldcom (5e) ou Sun Microsystem (8e) étaient en bonne place. Le premier a sombré corps et biens lors d’une faillite retentissante en 2002, tandis que le second s’est fait racheter par Oracle en 2009.Microsoft a perdu sa première place au bénéfice d’Apple. Mais en quinze ans le recul de la capitalisation du groupe fondé par Bill Gates est spectaculaire : elle a chuté de 243 milliards de dollars, soit 40 % à 363 milliards de dollars !Ce qui permet a Apple de faire désormais largement la course en tête avec une capitalisation de 755 milliards.Des niveaux de valorisation plus « normaux »Reste la question qui taraude beaucoup d’observateurs : ce franchissement des 5 000 points ne signifie-t-il pas que la bulle spéculative est de retour ?En fait, lorsqu’on regarde les niveaux de valorisation des sociétés qui composent le Nasdaq, ils n’ont plus grand-chose à voir avec ce qu’ils étaient il y a quinze ans. Le ratio cours sur bénéfice (le price-to-earnings ratio, ou PER) était en moyenne de 152 à la fin de 1999, il n’est aujourd’hui que de 26, selon les données de FactSet. Par exemple, Yahoo était valorisé 787 fois ses profits contre 36 fois actuellement. Apple 37 contre 17 aujourd’hui.Le grand décalage des marchésStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.03.2015 à 16h52 • Mis à jour le02.03.2015 à 18h38 L'un des deux patrons de la banque allemande Deutsche Bank, Jürgen Fitschen, sera jugé à partir du 28 avril pour « faux témoignage », a annoncé lundi 2 mars le tribunal de grande instance de Munich.Ce responsable et quatre anciens dirigeants de la première banque allemande, Rolf Breuer, Josef Ackermann, Clemens Börsig et un ex-membre du directoire sont soupçonnés d'avoir tenté de tromper la justice lors du procès « Kirch », précise le tribunal dans un communiqué. Jürgen Fitschen est suspecté de ne pas avoir corrigé certaines déclarations « manifestement fausses » des autres accusés, afin notamment « de ne pas torpiller » la stratégie de défense de la banque, selon le parquet. Ce dernier avait déjà annoncé en septembre son intention de les poursuivre et le tribunal a décidé d'avaliser cette procédure.La Deutsche bank n'a pas réagi à ces annonces, lundi. La Deutsche Bank accusée d'avoir « coulé » un empire médiatiqueDans ce procès, l'ancien magnat des médias Leo Kirch (mort en 2011) réclamait 3,3 milliards d'euros de dommages et intérêts à la Deutsche Bank, la jugeant responsable de la faillite de son empire médiatique en 2002.Il reprochait à l'ex-PDG de la banque Rolf Breuer d'avoir émis, lors d'une émission de télévision sur Bloomberg TV, des doutes sur la capacité de son groupe à honorer ses dettes. Peu de temps après cette intervention, l'empire Kirch s'effondrait. « Rolf m'a tué », avait alors affirmé Leo Kirch.Le procès, qui avait commencé en 2008, avait vu défiler à la barre de nombreuses personnalités mondaines. A la mi-février 2014, la Deutsche Bank avait finalement annoncé, après plus de dix ans de bataille judiciaire, qu'elle allait verser environ un milliard d'euros, intérêts compris, aux ayants droit de Leo Kirch pour solder cette affaire.Lire : La réputation de la Deutsche Bank un peu plus ternie par l'affaire Leo Kirch  Sylvain Siclier Producteur de jazz, cofondateur ou fondateur des compagnies phonographiques Riverside, Milestone et Landmark, auteur de notes de pochettes de disques réputées pour leur écriture, dédicataire d’une composition du pianiste Bill Evans (1929-1980) Re: Person I Knew, anagramme de son nom, Orrin Keepnews est mort, dimanche 1er mars, à son domicile d’El Cerrito (Californie), près de San Francisco. Il était âgé de 91 ans. Son fils, Peter, journaliste au New York Times, a transmis la nouvelle à la presse sans précision sur les causes de la mort de son père.Né le 2 mars 1923, dans le quartier du Bronx, à New York, Orrin Keepnews, après avoir servi de 1943 à fin 1945 comme opérateur de radar dans l’armée de l’air, a fait ses débuts chez l’éditeur Simon & Schuster où il était chargé de lire les manuscrits. En 1948, il rejoint, en parallèle à cet emploi, son ami Bill Grauer (1923-1963) au sein de la petite équipe de The Record Changer, magazine spécialisé dans le jazz, fondé en 1942 et qui s’arrêta en 1957.Création de Riverside en 1953En 1952, Keepnews et Grauer sont chargés d’exploiter le fonds de catalogue d’un label spécialisé en blues et en jazz des années 1920 et 1930, Paramount Records. Cette expérience les mènera à créer leur propre marque, Riverside Records. D’abord dans la suite de ce travail de réédition, Riverside publie son premier album de jazz « contemporain » et le premier du pianiste Randy Weston, Cole Porter in a Modern Mood, enregistré en avril 1954.Au sein du label, Keepnews est plus particulièrement chargé de la direction artistique, de la production des séances et de la ligne éditoriale et Bill Grauer du suivi commercial et du fonctionnement financier de la société. Après Randy Weston, qui enregistre plusieurs albums pour Riverside, c’est un autre pianiste, Thelonious Monk (1917-1982) qui va rejoindre en 1955 le label pour l’album Plays Duke Ellington, thématique suggérée par Keepnews. Monk restera au sein de Riverside jusqu’à l’automne 1962, enregistrant une vingtaine d’albums, dont des rencontres avec les saxophonistes Sonny Rollins (dans Brilliant Corners, 1957), John Coltrane (1926-1967) et Gerry Mulligan (1927-1996).Fondation de Milestone en 1968Le troisième pianiste, emblème de Riverside, est Bill Evans, qui y signe son premier album en leader, New Jazz Conceptions, sorti fin 1956. Fidèle à la compagnie qui lui a permis de prendre son envol et à Keepnews avec qui il entretient des liens amicaux, Bill Evans enregistrera pour Riverside Records jusqu’à la fermeture du label, peu après la mort de Bill Grauer en 1963, et sera l’un des artistes phares de Milestone Records que Keepnews a fondé en 1968 avec le pianiste et arrangeur Dick Katz (1924-2009).« Re: Person I Knew », composée par Bill Evans en hommage à Orrin Keepnews, interprétée ici au Village Vanguard, à New York, en janvier 1974, avec le contrebassiste Eddie Gomez et le batteur Marty Morrell.Riverside Records, devenu une référence comme Blue Note, va produire près de 400 enregistrements, la plupart supervisés par Keepnews, dont plusieurs du trompettiste Chet Baker (1929-1988), des saxophonistes Sonny Rollins (Freedom Suite, 1958) et Cannonball Adderley (1928-1975), une quinzaine du guitariste Wes Montgomery (1923-1968) dont Fusion ! Wes Montgomery with Strings (1963). Outre Evans et Rollins, qui retrouvent alors Keepnews, Milestone Records va devenir la maison de disques régulière des saxophonistes Joe Henderson (1937-2001) et Lee Konitz ou du pianiste McCoy Tyner, qui y grave dans les années 1970 certains de ses meilleurs disques.Un Grammy Awards en 1999Si le label était toujours en activité jusqu’au début des années 2000, Orrin Keepnews y sera moins actif à partir du milieu des années 1970, chargé de la division jazz de Fantasy Records, grosse structure qui s’appuie sur le succès du groupe rock Creedence Clearwater Revival et construite au cours des ans par l’acquisition de plusieurs labels indépendants, dont l’un des joyaux de la soul, Stax Records.En 1985, Keepnews va fonder Landmark Records. Moins identifiée que Riverside et Milestone, la compagnie phonographique produit une cinquantaine d’albums sous la direction de Keepnews, notamment pour le saxophoniste Bobby Hutcherson et le pianiste Mulgrew Miller (1955-2013). Keepnews quittera sa dernière création en 1993, restant actif dans le milieu du jazz comme consultant ou concepteur pour des rééditions d’albums historiques. Il avait ainsi reçu en 1999 un Grammy Awards pour The Duke Ellington Centennial Edition : The Complete RCA Victor Recordings (1927-1973). En 2007, une collection de rééditions de ses productions les plus notables avait vu le jour sous le titre The Keepnews Collection.Sylvain SiclierJournaliste au service Culture du "Monde", rubrique Musiques (jazz, pop, rock, soul, chanson...) SuivreAller sur la page de ce journaliste 02.03.2015 à 15h32 • Mis à jour le02.03.2015 à 17h48 | Gabriel Coutagne et Claire Guillot La conséquence de débats internes ? Ou un plan com’ très mal maîtrisé ? Le World Press Photo donne l’impression d’un immense cafouillage depuis la remise d’un prix à un sujet du photographe italien Giovanni Troilo sur Charleroi. Après avoir mené l’enquête autour du sujet polémique, où certaines images ont été mises en scène, l’organisation a d’abord confirmé l’attribution de la récompense au photographe dans un communiqué, le 1er mars, avant d’en publier un autre le lendemain assurant que ses intentions avaient été comprises… à l’envers.Le World Press Photo répond à la ville de Charleroi« Une incompréhension a dominé les discussions sur Internet, donnant à croire que le concours du World Press Photo semblerait approuver la mise en scène des images. Nous aimerions clarifier les choses et préciser que le communiqué avait l’ambition de souligner exactement le contraire ». En effet, de nombreuses figures du photojournalisme s’étaient élevées contre une phrase du communiqué indiquant que les photographes concourant au World Press n’étaient pas autorisés à mettre en scène « des choses qui ne seraient pas arrivées autrement ».Le World Press Photo brise le tabou de la mise en scèneIl n’est pas sûr que le communiqué fasse taire les polémiques : l’organisation réitère son soutien au travail du photographe, qui n’a jamais caché que certaines images avaient été réalisées après l’événement décrit, ou avec l’aide d’un éclairage sophistiqué.Du côté de la mairie de Charleroi, la réaction du World Press Photo n’a suscité aucun étonnement. « Mais M. Paul Magnette [maire de Charleroi] s’estime heureux d’avoir soulevé ce débat. Ce qui importe maintenant, c’est que les professionnels s’emparent de la question », souligne-t-on cependant dans l’entourage du bourgmestre.Le World Press Photo en a profité pour préciser une nouvelle fois les conditions de réalisation d’une image, dans laquelle le photographe avait fait poser son cousin forniquant dans une voiture : « Le cousin avait donné la permission au photographe de le suivre cette nuit-là, de l’observer et de le photographier en train d’avoir des relations sexuelles avec une fille en public. Que le photographe ait été ou non présent, le cousin avait prévu de faire l’amour dans sa voiture ».En 2015, le World Press Photo en quête de « subtilité »Gabriel CoutagneJournaliste (service photo)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterClaire GuillotJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.03.2015 à 15h05 • Mis à jour le02.03.2015 à 18h16 | Jérôme Porier Les acheteurs étrangers sont de retour dans la capitale. En 2014, ils ont représenté 8,3 % des biens achetés dans Paris, contre 6,3 % en 2010, selon les notaires d'Ile-de-France. Depuis quatre ans, leur part progresse régulièrement, à tel point qu'elle a retrouvé, et même dépassé, son niveau d'avant la crise (8,1 % en 2008).Sans surprise, ce sont les quartiers huppés du centre qui les attirent le plus. La part d'acheteurs étrangers atteint 18 % dans le 7e arrondissement, devant le 4e (16,3 %), le 1er (14,6 %), le 6e et le 8e (13,1 %). En revanche, les arrondissements plus populaires du 9e (6,3 %) et du 12e (6,2 %) sont délaissés par cette clientèle.LES ITALIENS EN FORCE En 2014, les Italiens ont constitué 16,6 % des acheteurs étrangers dans la capitale, de loin la nationalité la plus représentée, devant les Britanniques (6,7 %). « Ils achètent généralement un studio ou un deux-pièces dans un quartier touristique pour s'en servir comme pied-à-terre ou pour réaliser un investissement locatif », explique Ludovic Paillat, de l'agence ERA-TLI.Tandis que les acheteurs du Moyen Orient, d'Afrique et d'Extrême-Orient restent focalisés sur le triangle d'or parisien (entre l'Etoile et l'Opéra), « les européens et les américains préfèrent la Rive gauche, Saint Germain-des-Prés, les abords du Champs de Mars… », précise Charles-Marie Jottras, président de Daniel Féau.« LE MOMENT D'ACHETER »Comme nombre de ses confrères, ce spécialiste de l'immobilier de luxe évoque le retour en force des acheteurs américains depuis un an, une clientèle qui s'était beaucoup raréfiée depuis l'élection de François Hollande en 2012. En 2014, ils représentaient 6,5 % des acheteurs étrangers, devant les Chinois (6 %) et les Allemands (5,4 %).Pour Laurent Demeure, président de Coldwell Banker France, l'origine de ce revirement est simple : « La chute de l'euro face au dollar augmente mécaniquement leur pouvoir d'achat de 30 % à 35 %, dit-il. Comme il y a beaucoup de choix et que les taux sont au plus bas, c'est le moment d'acheter en France pour les Américains ! »En banlieue, la part des acheteurs étrangers progresse aussi. En quatre ans, elle est passée de 6,9 % à 11 % en petite couronne, et de 4,9 % à 7,2 % en grande couronne. Mais les origines des acheteurs n'ont rien à voir avec celles observées dans Paris intra-muros. En proche banlieue, 22,8 % des acheteurs étrangers sont chinois, et 27 % sont portugais en grande banlieue.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.03.2015 à 13h39 • Mis à jour le02.03.2015 à 14h42 | Alexis Delcambre Face à l’érosion de ses ventes (- 8,2 % en 2014) et à une mutation numérique à accélérer, Le Parisien a opté pour un renouvellement de son équipe dirigeante. Celui-ci touche notamment la direction des rédactions, où Stéphane Albouy, jusqu’ici rédacteur en chef, succède à Thierry Borsa.Directeur des rédactions depuis 2010, M. Borsa était en sursis depuis plusieurs mois. A l’automne, selon Presse News, la direction du groupe Amaury avait mandaté un cabinet de recrutement pour lui trouver un successeur. Elle s’est finalement rabattue sur une solution interne. M. Borsa s’était notamment trouvé en conflit avec ses équipes pour avoir tenté de fusionner plusieurs services dans un grand pôle « actualité ».Au-delà de ce remplacement, les cadres du groupe — Eric Herteloup, Frédéric Allary, Eric Leclerc, Julie Costes —, voient leurs responsabilités élargies ou leurs titres reformulés, pour mieux intégrer la dimension numérique.RETOUR À L’ÉQUILIBREEn termes de projet, Le Parisien promet de « renforcer son traitement de la politique, de l’économie et des sujets de société » et met en avant la création d’une « cellule data-journalisme » et le lancement du « Parisien TV », son offre vidéo.L’information locale sera proposée avec un système d’abonnement « au compteur », soit cinq articles gratuits par semaine et un abonnement à 2,99 euros par mois. Cette nouvelle offre sera proposée à partir du 11 mars sous le label « Le Parisien Ma ville ». Le Parisien cherche ainsi à accroître son nombre d’abonnés numériques, qui n’est que de 6 000 pour le moment.Malgré la forte baisse de ses ventes (- 8,2 %, à 229 637 exemplaires en moyenne par jour, pour Le Parisien, et - 7,9 %, à 148 220 exemplaires, pour Aujourd’hui en France), le quatrième quotidien français affirme avoir « quasiment atteint l’équilibre » financier en 2014 — le fruit d’une politique d’économies internes.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.03.2015 à 12h54 • Mis à jour le02.03.2015 à 18h52 | Maryline Baumard Au pays de l’égalité républicaine, la discrimination finit par se voir. En tout cas, l’organisme France Stratégie, officiant auprès du premier ministre, l’a repérée dans son dernier travail intitulé « Jeunes issus de l’immigration : quels obstacles à leur insertion économique ? » « Une fois les effets de l’origine sociale des parents, du niveau de diplôme et du lieu de résidence neutralisés, le risque de chômage persiste pour les descendants d’immigrés », conclut l’étude. Le message est clair : à diplôme égal et même s’il habite en centre-ville, un enfant d’immigré connaît davantage de difficultés à trouver un emploi que ses camarades qui ont des parents nés en France.L’étude a été réalisée en vue du comité interministériel sur la citoyenneté et l’égalité réuni le 6 mars à Matignon (France Stratégie avancera ses propositions la veille). Elle analyse plus finement cette discrimination et montre que « la probabilité pour les jeunes descendant d’immigrés africains d’avoir un emploi stable, cinq ans après la fin de leurs études, est un tiers plus faible que pour les natifs ou les enfants aux ascendants d’Europe du Sud ».« La langue de l’école »Cette discrimination à l’embauche ne s’explique pas seulement par du racisme, mais aussi par le fait que ces jeunes dont les parents ne sont pas nés en France sont moins souvent diplômés – ou titulaires de diplômes moins prisés – que les autres. L’étude rappelle ainsi qu’« être descendant d’immigré africain – hors Maghreb – réduit d’un quart la chance d’être salarié de la fonction publique d’Etat ». Or ces recrutements procèdent d’un concours anonyme (hors les oraux) ; la couleur de la peau ne joue donc aucun rôle dans la principale phase de sélection.Ainsi, au cœur du sujet, il y a plutôt l’école française, qui n’offre pas les conditions optimales à des enfants dont la langue parlée à la maison n’est pas forcément le français. « Les inégalités se creusent dès la maternelle et compromettent l’accès aux filières les plus favorables à la poursuite d’études supérieures », précise l’étude, qui ne part pas de données nouvelles mais compile une importante masse de résultats sur le sujet.Les jeunes issus de l’immigration sont donc d’emblée dans une situation plus compliquée que ceux qui manient la « langue de l’école » le jour, les soirées, les week-ends et les vacances. Le rapport ne le note pas, mais toutes les études sur l’entrée dans la lecture montrent que si un enfant ne possède pas un vocabulaire suffisant, il sera handicapé en termes de compréhension ; que s’il n’a pas fréquenté assez souvent les mots et la littérature jeunesse, joué avec les mots, il n’aura pas la conscience phonologique nécessaire pour comprendre le principe de la lecture qui ne va pas de soi.Délicate remédiationDe plus, l’école française est ainsi faite qu’un retard durant le cycle des apprentissages fondamentaux est très difficile à rattraper, comme le montrent les études de Bruno Suchaut pour l’Institut de recherche sur l’éducation (Iredu). France Stratégie rappelle aussi la forte concentration dans certaines écoles des enfants d’immigrés, ce qui rend le travail de remédiation des enseignants quasi impossible.Ces conditions initiales conduisent à une différence de niveau manifeste à 15 ans, c’est-à-dire à l’approche de la fin de la scolarité obligatoire. « D’après les tests PISA, rappelle France Stratégie, ces jeunes sont deux fois plus susceptibles de figurer parmi les élèves en difficulté. » A partir de là, les conséquences s’enchaînent mécaniquement au point que 40 % d’entre eux sortent sans diplôme ou avec un niveau inférieur au bac, alors qu’ils représentent un cinquième d’une classe d’âge.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sarah Belouezzane (à Barcelone) Pas de grande conférence de presse pour Sony cette année au Mobile World Congress, la grand-messe de la téléphonie mobile, qui se tient à Barcelone, du 2 au 5 mars. Le géant japonais, qui a récemment décidé d'accentuer la restructuration de sa filiale de mobiles (suppression de 30 % des effectifs), lourdement déficitaire (1,2 milliard de dollars au dernier trimestre 2014), a préféré une petite présentation de produits discrète, devant la presse et les analystes, directement sur son stand lundi matin.Kazuo Hirai, le PDG du groupe et Hiroki Totoki, le nouveau président de la division mobile, ont tout de même fait le déplacement et prononcé quelques mots pour l’occasion.Ils venaient lancer le Sony M4 Aqua, un smartphone milieu de gamme étanche, vendu 299 euros. Le fabricant japonais a par ailleurs présenté la tablette Z4, dernière née de sa gamme d’ardoises électroniques.Défini comme un smartphone ultra-performant, mais accessible, le M4 Aqua vient positionner le constructeur nippon, plutôt habitué du haut de gamme, sur le marché du milieu de gamme. Un segment qui est en forte croissance, notamment en France.Il faut dire que l’arrivée de Free Mobile et de ses forfaits moins chers, en janvier 2012, a restructuré le marché : de plus en plus de consommateurs optent pour un forfait « sim only », c’est-à-dire sans mobile subventionné. Ils sont aujourd’hui 50 % à acheter leur terminal multimédia directement eux-mêmes sur internet ou en distribution.Les constructeurs chinois, comme Wiko, ont bien profité de ce phénomène. Et des groupes comme Microsoft ou Sony aujourd’hui, essaient aussi d’en tirer profit.L’irrésistible ascension des smartphones chinois« Avec un écran de 5 pouces de diagonale et 13 mégapixels de caméra, le M4 reprend le design d’une catégorie haut de gamme », décrit David Mignot, président de la filiale française de Sony Mobile. « Aujourd’hui nous couvrons toute la gamme », explique le responsable. PARTENARIATS AVEC LES DISTRIBUTEURSJusqu’alors, Sony misait principalement sur le premium, et tentait de concurrencer Apple et Samsung. Un segment sur lequel la marque japonaise s’est bien positionnée en France. « Nous sommes troisièmes et nous connaissons une croissance supérieure à celle du reste du marché », explique M. Mignot.Aujourd’hui le constructeur espère faire de même sur le milieu de gamme et profiter de ce marché en pleine croissance en tissant par exemple des partenariats avec les distributeurs, comme Boulanger ou Fnac.« Nous misions sur le haut de gamme avant et étions surtout en rapport avec les opérateurs, mais désormais nous avons un portefeuille plus élargi et allons beaucoup plus nous positionner auprès des distributeurs », explique M. Mignot.Ces grandes enseignes seront aussi, selon le responsable, des partenaires clefs pour la distribution des objets connectés. « Nous montons ces partenariats pour que les enseignes vendent des smartphones mais aussi qu’elles utilisent leur savoir-faire et la proximité qu’elles ont avec leurs clients pour vendre tout l’écosystème des objets connectés, montres, bracelets… », déclare le responsable.En France, Sony revendique actuellement la première place sur le marché des montres connectées avec 30 % de part de marché. Mais l’Apple watch devrait arriver la semaine prochaine…Samsung joue sa place sur le marché des smartphones haut de gamme avec le Galaxy S6Sarah Belouezzane (à Barcelone)Journaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.03.2015 à 17h07 • Mis à jour le24.03.2015 à 17h39 Quelques heures après le crash, mardi 24 mars, d'un Airbus A320 de la compagnie Germanwings dans les Alpes-de-Haute-Provence, de nombreux enquêteurs ont été dépêchés sur place pour comprendre ce qui a pu conduire au drame. Dans le même temps, une enquête a été ouverte par le pôle « accident collectif » du parquet de Marseille qui s'est saisi de l'enquête. Selon les premières informations communiquées par le président de la République, François Hollande, il y aurait peu d'espoir que l'une des 150 personnes à bord ait survécu.Suivez la situation en direct : Crash d'un Airbus A320Lire aussi : Ce que l'on sait du crash de l'Airbus A320Les gendarmes spécialisés dans les accidents aériens de la section de recherche de Vélizy-Villacoublay devaient arriver sur les lieux dans l'après-midi. L'avion s'est écrasé dans un massif de moyenne montagne, dont l'altitude est comprise entre 2 000 et 2 500 mètres. « Ce n'est accessible que par les airs, il y a très peu de chemins, c'est très compliqué de progresser à pied », a expliqué le lieutenant-colonel de gendarmerie Jean-Paul Bloin présent à Seyne-les-Alpes, une commune voisine du site du crash où une chapelle ardente et un PC opérationnel ont été installés. « Les hélicoptères ne peuvent pas se poser, nous allons recourir à la technique du treuillage », a-t-il ajouté, précisant : « Rien n'a encore été touché tant que les enquêteurs ne sont pas là. »L'avion s'est écrasé sur une zone d'un hectare environ, à flanc de pente. « Il y a beaucoup de débris éparpillés, ce sera extrêmement compliqué pour relever les éléments et opérer », a ajouté le militaire, évoquant aussi la présence de « quelques gros débris, peut-être une demi-douzaine ». Des équipes du BEA, d'Airbus et de la LufthansaSept hélicoptères, deux Puma de la gendarmerie et cinq Dragon de la sécurité civile, ont été dépêchés sur la zone de l'accident, où un coordinateur aérien devrait être installé pour coordonner les moyens aéroportés. Par ailleurs, 360 sapeurs-pompiers des départements des Alpes-de-Haute-Provence, des Hautes-Alpes, du Vaucluse, du Var, des Bouches-du-Rhône et des Alpes-Maritimes, ainsi que du bataillon des marins-pompiers de Marseille, ont été envoyés en renfort. Des moyens logistiques et de désincarcération ont été également envoyés, notamment de l'éclairage pour pouvoir poursuivre les opérations durant la nuit.Une équipe du Bureau d'enquête et d'analyse (BEA), l'autorité française responsable des enquêtes de sécurité dans l'aviation civile, a été envoyée sur place et devrait être rejointe rapidement par une équipe de son homologue allemand. Soixante-sept Allemands étaient en effet à bord de l'appareil.De son côté, Airbus a annoncé qu'il allait envoyer une équipe d'experts sur le site de l'accident pour apporter assistance aux enquêteurs. « En ligne avec l'annexe 13 de l'OACI (Organisation de l'aviation civile internationale), une équipe de conseillers techniques va être déployée pour apporter assistance au BEA français chargé de l'enquête » de sécurité, indique l'avionneur européen dans un communiqué. Une équipe de la Lufthansa est également en route.lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2kfpeu"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2kfpeu", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });}); Eric Nunès Les propos de Nicolas Sarkozy réaffirmant, mardi 24 mars sur RTL, sa position en faveur de l'interdiction des menus de substitution dans les cantines solaires, sont loin de faire l'unanimité parmi les élus UMP ou UDI. Plusieurs présidents de conseils généraux de droite se disent « abasourdis ». Chargés de la restauration scolaire dans les collèges, aucun patron des exécutifs départementaux interrogés par Lemonde.fr n'envisage de suivre la recommandation de l'ancien président de la République. Selon le chef de l'UMP, la mesure viserait à répondre aux « tensions entre les communautés ».>> Lire aussi : Laïcité à l’école : du vivre-ensemble à l’exclusion« La question ne se pose même pas », tranche François Goulard, le président UMP du conseil général du Morbihan. « Servir un repas a un enfant, quelle que soit son origine, c'est juste de l'humanité et du bon sens », poursuit-il.Idem dans la Haute-Marne, où le FN a dépassé les 35 % lors du premier tour des départementales, dimanche 22 mars. « La polémique n'a pas lieu d'être et elle ne ramènera pas les électeurs frontistes vers l'UMP », estime Bruno Sido, le président UMP du conseil général et candidat à sa succession. « Ici, les gens votent Marine Le Pen sans croire à ses promesses de campagne. Les candidats frontistes tutoient les 40 % sans faire campagne. Personne ne les connaît, ils ont juste un tract et une affiche et remportent des sièges. Doit-on proposer un repas sans porc dans les cantines ? Mais personne ne pose cette question ! Nous respectons tout le monde et nous proposerons des repas pour que chacun puisse manger. Il n'y a pas de débat. »La corde de l'exclusionSelon M. Sido, le président de l'UMP ferait fausse route en jouant sur la corde de l'exclusion pour attirer les électeurs du FN : « Le vote Front national est un vote de protestation, il ne s'agit pas d'un vote raciste. Ici, les gens me parlent de chômage pour les uns, de la peur de perdre leur emploi pour les autres. » « Lancer ce sujet en pleine campagne départementale est une connerie », s'exaspère Christian Namy, le président UDI du conseil général de la Meuse. Hors de question pour lui de revoir la politique de son exécutif et de ne pas proposer aux collégiens juifs ou musulmans une alternative au porc. « Le tutoiement de Nicolas Sarkozy avec Patrick Buisson [ex-conseiller d'extrême droite de l'ancien président] a déjà été un désastre, déplore-t-il. Il n'est pas possible de vouloir profiter de tout pour en tirer un avantage politique. »Pour François Goulard, observateur expérimenté des stratégies politiciennes, Nicolas Sarkozy s'applique à « nationaliser » un scrutin local pour que la victoire « le replace comme leader de l'UMP ». Au-delà de la posture, la suppression des repas différenciés dans les départements UMP à l'issue des élections départementales est « impensable », estime-t-il.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Abel Mestre Marine Le Pen a tenu à répondre à Nicolas Sarkozy lors d’une conférence de presse, mardi 24 mars à Melun. Le président de l’UMP est un « homme du passé », a-t-elle jugé après que celui-ci, un peu plus tôt dans la journée, a déclaré devant les députés UMP qu’il fallait « attaquer brutalement le FN », ajoutant que c’était « une question de vie ou de mort ». Pour la présidente du Front national, cette sortie prouve la fébrilité dans l’ancien président de la République. « La campagne se tend et l’hystérie de Valls doit être contagieuse : elle vient de toucher Nicolas Sarkozy », a-t-elle estimé, parlant d’une « guerre » contre le FN menée par Manuel Valls et Nicolas Sarkozy. « C’est une question de vie ou de mort politique : la survivance d’un système que nous combattons sans violence, sans outrance, juste avec l’absolue fermeté de nos convictions », a-t-elle ajouté.« Petites manœuvres »« Nous sommes dans des débats politiques, a poursuivi Mme Le Pen. Il est malheureux de voir cette outrance et cette dérive d’un ancien président et d’un premier ministre qui jettent leur force brutale contre des Français. Nous, on se bat projet contre projet. On veut convaincre, ils cherchent à intimider. » Et de poursuivre : « Le barrage UMPS se remet en place. Mais ça fait remonter le niveau de l’eau, les barrages. »Lire aussi :Ces élus UMP qui n’écoutent pas les consignes de SarkozyMme Le Pen a aussi vertement critiqué la consigne du « ni PS ni FN » défendue par M. Sarkozy avant le second tour des départementales, dimanche 29 mars. « Le “ni-ni” s’est déjà effondré. Nicolas Sarkozy menace d’exclusion ceux qui appelleraient à voter pour un binôme FN. Mais pour ceux qui appellent à voter PS, il n’y a pas d’exclusion », a-t-elle continué, dénonçant des « petites manœuvres politiciennes d’appareil que les Français veulent renvoyer aux poubelles de la politique ».Lire aussi :Le « ni-ni » de l’UMP n’enchante pas son alliée l’UDIAbel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.03.2015 à 15h16 • Mis à jour le24.03.2015 à 18h23 | Guy Dutheil et Martin Untersinger A 10 heures précises, ce mardi 24 mars 2015, l'Airbus A320-211 immatriculé D-AIPX de la compagnie Germanwings a quitté les pistes de l'aéroport international El-Prat de Barcelone, en Espagne, à destination de Düsseldorf, en Allemagne. Quelques heures auparavant, il avait fait le trajet en sens inverse : il avait décollé de l'aéroport de Düsseldorf à 7 heures et une minute et avait atterri dans la capitale catalane peu avant 9 heures.Les données recueillies par un réseau de récepteurs radio amateurs puis agrégées par Flightradar permettent d'avoir un aperçu de son vol. Après son décollage de l'aéroport de Barcelone, l'avion a survolé la mer Méditerranée, gagnant peu à peu de l'altitude. Il atteint 30 000 pieds (9 km) à 10 h 17 au milieu du golfe du Lion, puis 38 000 pieds (11,5 km) à 10 h 27, au large de Toulon (Var). Sa vitesse était stable, autour de 470 nœuds (870 km/h). Des altitudes et une vitesse qui n'étaient pas anormales pour un vol moyen-courrier.Suivez l'évolution de la situation en direct : Crash d'un Airbus A320« Perte radio »Selon les informations obtenues par Le Monde, c'est l'ingénieur de permanence de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) qui a déclenché l'alerte. A 10 h 30, l'ingénieur a informé sa hiérarchie « d'une perte radio avec l'avion ».En pratique, un avion doit se connecter à intervalles réguliers par radio avec les contrôleurs au sol. Cette fois, l'A320 de la Germanwings n'a plus répondu aux multiples appels. Outre le défaut de communications par radio avec l'équipage de la Germanwings, l'ingénieur de permanence a aussi constaté que l'appareil ne suivait pas sa route et perdait de l'altitude. « C'est donc la conjonction entre la perte de contact radio et la mise en descente de l'appareil qui a conduit le contrôleur aérien a déclencher la phase de détresse, la Détresse FA », ajoute encore la DGAC.Immédiatement, pour prévenir notamment tout acte de terrorisme, un avion de chasse de l'armée de l'air est allé au contact de l'appareil ainsi qu'un hélicoptère de la gendarmerie.En regardant les données de Flightradar, on voit qu'entre 10 h 31 et 10 h 32, alors qu'il commence à survoler les contreforts des Alpes, l'Airbus entame une forte descente. Cette dernière est régulière : il ne s'agit pas d'une chute à pic. Pour une raison encore inconnue, il descend à environ 1 kilomètre par minute, à vitesse constante jusqu'à 10 h 41, au moment où les radars amateurs perdent sa trace. La compagnie Germanwings affirme pour sa part que la chute a duré huit minutes, et qu'elle a perdu le contact à 10 h 53.UPDATE #Germanwings #4U9525 had a linear descent around -3,000ft/min http://t.co/wFg8KTSve2 http://t.co/WJ7xIxubXz— AirLive.net (@airlivenet)require(["twitter/widgets"]);L'un des A320 les plus âgés en circulationLa veille, lundi 23 mars, un autre avion de la compagnie Germanwings avait assuré la liaison entre Barcelone et Düsseldorf en suivant exactement le même chemin. Il avait survolé sans encombre l'endroit où l'Airbus A320 s'est écrasé, avant de se poser, à midi, à Düsseldorf.Lire : L’A320, le best-seller d’AirbusL'A320, fabriqué par Airbus, est un modèle d'avion extrêmement répandu, notamment pour les vols moyen et court-courriers. Le modèle qui s'est écrasé faisait partie des Airbus A320 les plus âgés encore en circulation : construit en 1990, il avait été mis en service en 1991 par la compagnie allemande Lufthansa. Les premiers modèles de ce type d'A320 ont été mis en service à la toute fin des années 1980. Le D-AIPX avait effectué 46 700 décollages pour un total de 58 300 heures de vol, a précisé Airbus dans un communiqué.Utilisé par Germanwings, filiale de Lufthansa, pendant un an (entre juillet 2003 et juillet 2004) il avait repris sa place dans la flotte Lufthansa, et avait même reçu un nom, « Mannheim ». L'avion avait recommencé à voler sous les couleurs de Germanwings depuis la fin du mois de janvier.lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2kfpeu"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2kfpeu", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Yohan Blavignat Selon les dernières informations de Météo France, les conditions météo étaient « particulièrement calmes au moment du crash » de l’airbus A320 de la compagnie allemande Germanwings, mardi 24 mars aux alentours de 11 heures. L’avion s’est écrasé dans le massif des Trois-Evêchés, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Les hélicoptères de la gendarmerie ont repéré l’appareil au sud de la commune de Méolans-Revel, à 12 kilomètres de Barcelonnette.Lire aussi : Crash de l’Airbus A320 de Germanwings : ce que l’on saitLe temps était alors sec et le ciel totalement dégagé durant toute la matinée avec un vent faible, voire nul. Météo France ajoute que « des nuages dangereux comme des cumulonimbus n’étaient pas présents ».Des crêtes de plus de 2 500 mètres d’altitudePourtant, sur la commune de Méolans-Revel, la pluie a fait son apparition ce matin avec un vent à 7 km/h, selon le site de Météo France. Les seules zones concernées par des pluies et des orages étaient le golfe du Lion et la Méditerranée que l’avion avait survolés en début de matinée.Non loin de cette commune se trouve le plus haut sommet du massif, la tête de l’Estrop, à 2 961 mètres d’altitude, situé à l’extrémité sud-ouest des Trois-Evêchés, entre Digne-les-Bains, Gap et Barcelonnette. En bordure de la zone des Alpes, l’altitude des crêtes est supérieure à 2 500 mètres. A l’inverse, les montagnes au sud et à l’ouest de ce sommet dépassent rarement les 2 000 mètres. Ce massif est prisé des amateurs de sports d’hiver avec trois stations – Val d’Allos, Pra Loup et Saint-Jean Montclar – et de canyonisme avec deux descentes exceptionnelles et de haut niveau, Male Vesse et Bussing.lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2kfpeu"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2kfpeu", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });}); Yohan Blavignat Guy Dutheil L’A320, qui s'est écrasé mardi 24 mars dans les Alpes de Haute-Provence avec 150 personnes à son bord, était un avion de la compagnie allemande Germanwings. Cet appareil, qui est le grand succès commercial d’Airbus, a permis à l’avionneur européen de passer devant Boeing au moins sur le segment d’activité court et moyen-courrier.Depuis son entrée en service en 1988, l’A320 − et plus largement la famille A320, qui comprend aussi l’A319 et l’A321 − est le best-seller d’Airbus. L’avionneur en a déjà livré 6 194 et il en a encore 5 085 dans ses carnets de commandes. En pratique, un A320 décolle dans le monde toutes les deux secondes.Suivez la situation en direct : Crash d'un Airbus A320Le succès de cet avion va de pair avec la montée en puissance des compagnies low cost, des Ryanair et autres EasyJet en Europe ou AirAsia et Lion Air en Asie. Pour preuve, il y a tout juste deux ans, la compagnie à bas coût indonésienne Lion Air a commandé 230 modèles A320. Une commande évaluée à 24 milliards de dollars (21,9 milliards d’euros). Le plus gros contrat de l’histoire d’Airbus. Et ce n’était pas une première pour Lion Air. Un an plus tôt, en février 2012, elle avait déjà passé commande de 230 Boeing 737, le rival de l’A320. Cette fois le contrat était valorisé 22,4 milliards de dollars.Hausse de la cadence de productionLa demande est telle que Boeing et Airbus sont obligés de hausser régulièrement leurs cadences de production. Fin février, à Munich, à l’occasion de la présentation de ses résultats annuels, Tom Enders, président du groupe Airbus, a indiqué que dès le premier trimestre 2017, cinquante A320 sortiront chaque mois des chaînes de l’avionneur contre 42 aujourd’hui.Même réaction pour Boeing. L’américain, qui sort de ses chaînes 42 avions 737 chaque mois, a fait savoir qu’il allait en produire 47 par mois en 2017 avant de monter à 52 exemplaires mensuels en 2018.Les deux constructeurs profitent aussi de la concurrence entre les low cost et les compagnies régulières. Pour contrer Ryanair et EasyJet, Lufthansa avait aussi commandé, au début 2013, 102 Airbus pour 9 milliards de dollars.Lire aussi : Crash d'un A320 : Germanwings, la filiale « low cost » de LufthansaGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.03.2015 à 14h43 • Mis à jour le24.03.2015 à 15h21 | Clément Guillou Le témoignage de Lance Armstrong devant la Commission indépendante pour la réforme du cyclisme (CIRC) n'est pas de nature à justifier une réduction de sa suspension, explique au Monde le directeur général de l'Agence mondiale antidopage (AMA), David Howman. L'ex-septuple vainqueur du Tour de France, déchu pour dopage en 2012 suite à l'enquête de l'Agence américaine antidopage (Usada), est suspendu à vie de toute compétition sportive. Dans l'espoir de voir sa suspension réduite et de pouvoir participer notamment à des courses de triathlon, le Texan avait accepté de témoigner en Suisse devant la CIRC dont le rapport a été publié par l'Union cycliste internationale (UCI) le 9 mars.Depuis la publication du rapport, Lance Armstrong aurait rencontré Travis Tygart, le directeur de l'Usada et responsable de sa chute, comme le rapportent plusieurs médias américains. C'est en effet à l'Usada qu'appartient le pouvoir de modifier la sanction.« Son témoignage ne valait pas grand-chose »Interrogé mardi 24 mars en marge d'une réunion à Lausanne, David Howman, assure :« La CIRC n'a pas recommandé à l'AMA de réduire sa suspension. Il n'a donné aucune information, à quiconque, de nature à provoquer une réévaluation de sa suspension. Son témoignage ne valait pas grand-chose. »Après la publication dudit rapport, le président de l'UCI, Brian Cookson, s'était déjà montré réservé sur l'hypothèse d'une remise de peine pour Lance Armstrong, renvoyant la balle à l'Usada. « Je n'ai aucune envie d'être le président qui a laissé Armstrong s'en tirer », avait indiqué le Britannique à quelques journalistes.La commission avait pointé dans son rapport la « différence frappante » entre la suspension à vie imposée à Armstrong et celle de six mois réservée à ses anciens coéquipiers, ainsi récompensés pour avoir dit ce qu'ils savaient. C'est d'ailleurs avec cet appât d'une réduction de suspension que la CIRC avait convaincu le Texan de venir s'exprimer devant elle, à deux reprises.Il n'est pas sûr que l'ancien coureur, aujourd'hui âgé de 43 ans, ait encore des éléments à révéler sur le dopage dans le peloton et ses relations avec l'UCI, tant les deux sujets ont été examinés de près dans les enquêtes de l'Usada et de la CIRC.Lance Armstrong pourrait cependant, selon le Daily Mail, participer à une opération caritative en faveur de la lutte contre la leucémie durant le prochain Tour de France, en roulant un jour avant la course. Une hypothèse qui inquiète l'UCI et que ne souhaitent pas commenter les organisateurs du Tour.Clément GuillouJournaliste au Monde Guy Dutheil L'A320 qui s'est écrasé mardi 24 mars dans les Alpes de Haute-Provence avec 150 personnes à son bord était un avion de la compagnie allemande Germanwings.Suivez la situation en direct : Crash d'un Airbus A320Germanwings est la filiale à bas coûts de la compagnie allemande Lufthansa. L'équivalent de Transavia France, la petite low-cost d'Air France. Lancée en 2002, Germanwings opère une flotte composée de soixante-seize Airbus de la famille A320 (A319, A320 et A321). Une flotte assez récente puisque la moyenne d'âge des avions est de moins de 14 ans.Toutefois, l'appareil qui s'est écrasé, mardi 24 mars, était plus ancien. Il était entré en service à la fin de l'année 1990 bien avant que Germanwings ne soit créée. Pour la low cost, il s'agit du premier crash de sa jeune histoire, mais du troisième pour la maison-mère Lufthansa. Elle a notamment perdu un Airbus A320 qui s'est écrasé en 1993 en Pologne.En 2012, Lufthansa avait cependant reconnu que l'un de ses avions Germanwings avait frôlé l'accident fin 2010, en raison de problèmes d'intoxication par des vapeurs d'essence ayant quasiment fait perdre connaissance à l'un des pilotes. Le capitaine, muni d'un masque à oxygène, avait finalement fait atterrir l'avion à l'aéroport de Cologne.BUT DÉFENSIFA l'origine, le lancement de Germanwings avait un but défensif pour Lufthansa. Avec sa filiale à bas coût, la compagnie allemande voulait contrer l'expansion des low-costs, notamment EasyJet et Ryanair. Au fur et à mesure des années, les low-costs sont parvenues à capter un peu plus de 40 % du trafic court et moyen courrier en Europe. Principalement au détriment des compagnies régulières.Aujourd'hui, toutes les grandes compagnies sont flanquées d'une filiale à bas coûts. Air France-KLM opère Transavia et le groupe IAG, maison-mère de British Airways, détient Vueling. Il y a deux ans, Lufthansa a décidé de pousser le développement de sa filiale à bas coûts en lui confiant quasiment tous ses vols court et moyen courrier. Un modèle déjà utilisé par British Airways. Alors que Lufthansa a fait de l'aéroport de Francfort, son hub, Germanwings est elle basée principalement sur l'aéroport de Cologne.L'accident de l'A320 de la Germanwings pourrait remettre en cause la stratégie de développement dans le low-cost choisie par Lufthansa. Après Germanwings, spécialisée dans les vols court et moyen courrier, la compagnie allemande avait créé une autre filiale, Eurowings, qui serait elle intégralement consacrée aux destinations long-courrier à bas coûts.lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2kg3zp"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2kg3zp", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Guy Dutheil L'Airbus A 320 qui s'est écrasé mardi 24 mars dans la région dans les Alpes-de-Haute-Provence, avec 150 personnes à son bord, était un appareil de la compagnie Germanwings, filale low-cost de la Lufthansa. Les causes de la tragédie ne sont pas connues pour l'heure. Nous republions ici notre article de janvier sur le poids grandissant du low-cost dans le secteur aérien en Europe.L'essor des compagnies aériennes low cost au détriment des compagnies « historiques » ne se dément pas en Europe :  les passagers des compagnies européennes classiques privilégient toujours un peu plus les transporteurs à bas coûts. Bilan de l'année 2014.Un rapport de un à deux pour la croissanceSi l'on regarde la croissance du trafic passageren 2014, la palme revient à un représentant des compagnies traditionnelles : IAG, maison mère de Bristish Airways totalise 15 % de passagers en plus, soit 77,3 millions au total. Ce bond s'explique par l'intégration des résultats de Vueling, sa filiale espagnole à bas coûts.Chez les acteurs du low cost, easyJet, la plus rentable des compagnies européennes, devance, avec une hausse de 6,5 % du trafic passager (à 65,3 millions), sa rivale irlandaise Ryanair : cette dernière a vu son trafic passager progresser de 6 %, à 86,4 millions de personnes, confortant ainsi la place de leader européen qu'elle détient depuis 2010. Si l'on compare les taux de croissance des deux principaux acteurs du low cost aérien et ceux affichés par l'ensemble des compagnies classiques (Air France, Lufthansa et autres British Airways), on voit que la hausse moyenne enregistrée par ces dernières n'est que de 2,7 %.Lire aussi : Ryanair et easyJet : des compagnies low cost championnes d'Europe des bénéficesUn podium inchangéLa compagnie allemande Lufthansa approche les 107 millions de passagers transportés au total quand on englobe ses différentes marques (Lufthansa, Germanwings, Swiss, Austrian). Elle conserve ainsi son rang de numéro un européenne. Mais elle le doit à ses lignes long-courriers, car, pour les seuls vols intra-européens, elle totalise un peu plus de 79,2 millions de passagers. Soit moins que Ryanair : la compagnie à bas coût revendique 86,4 millions de passagers.Air France-KLM conserve de justesse sa troisième place. Le groupe, présidé par Alexandre de Juniac, a réuni 77,4 millions de passagers au total, soit une très légère hausse de 0,5 %.Une offre low cost qui n'est « pas encore stabilisée »Le poids pris par les compagnies à bas coûts Ryanair et d'easyJet ne devrait pas se réduire avant un petit moment : au moins dans les quatre ou cinq prochaines années, indique-t-on chez les compagnies régulières. Le temps pour les Transavia, Vueling ou Germanwings, filiale low cost de Lufthansa, de monter en puissance. « L'offre low cost n'est pas encore stabilisée. Elle va continuer à croître », signale un cadre dirigeant d'une compagnie classique. À l'en croire, « Il y a en Europe un vrai potentiel notamment vers les villes de taille moyenne ».Air France bousculé en Europe et en AsieAir France ne totalise que 52,7 millions de passagers sur les liaisons intra-européennes, soit un recul de 35 000 passagers. La faute, pour partie, à la grève des pilotes, lors de la deuxième semaine de septembre.Plus encore que le conflit avec ses navigants, Air France-KLM souffre de l'impact de la restructuration de son réseau domestique : face à la concurrence de plus en plus dure des compagnies à bas coûts, Air France-KLM a engagé une politique sinon de fermetures de lignes en tout cas de réduction du nombre des fréquences de certaines dessertes.La seule « vraie satisfaction » pour le groupe est Transavia, sa filiale low cost. L'an dernier, elle aura transporté 9,9 millions de passagers, soit une progression de 11,4 %.Lire aussi : Les bénéfices d'Air France s'effilochentMis à mal par les low cost en Europe, Air France-KLM est aussi bousculé par la montée en puissance des compagnies du Golfe sur ses lignes long-courriers. Notamment en Asie. Alors que les Emirates, Qatar Airways et autres Etihad, qui achètent des avions neufs à tour de bras, font le plein de passagers en Asie, le remplissage des appareils d'Air France-KLM a stagné d'une année sur l'autre.Il y a là-bas « une explosion du trafic mais qui profite totalement aux compagnies du Golfe. Ce sont elles qui poussent le trafic » à la hausse, fait-on valoir du côté du groupe franco-néerlandais. Cette concurrence acharnée a pour conséquence « une pression sur les prix ». Au point que chez Air France-KLM, on redoute de ne « pouvoir maintenir les lignes déficitaires. »Il reste qu'en France, Air France peut encore voir venir. La compagnie présidée par Frédéric Gagey y détient 77 % de part de marché.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.03.2015 à 12h44 • Mis à jour le24.03.2015 à 13h02 La milice chiite houthiste et ses alliés sont engagés dans des combats contre des tribus et des partisans du chef de l'Etat dans plusieurs régions du Yémen. Des violences qui ont fait trente morts depuis lundi soir, selon des sources concordantes mardi 24 mars.Aidés de forces militaires fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, les houthistes, qui cherchent à étendre leur influence après s'être emparés de la capitale, Sanaa, combattent des tribus sunnites favorables au président Abd Rabbo Mansour Hadi dans la province d'Al-Baïda (Centre), ont indiqué des sources tribales. Neuf combattants tribaux et quinze miliciens houthistes ont été tués, selon ces sources.Lire : Quelles sont les forces qui s'affrontent au Yémen ?Plus au nord, dans la province de Marib, à l'est de Sanaa, des tribus sunnites ont repoussé lundi soir un convoi de houthistes au prix de violents combats, qui ont fait « des dizaines de morts », selon des sources tribales. Il n'était pas possible de confirmer ce bilan de source indépendante.Cinq personnes ont été tuées ou blessées mardi à Taëz, dans le Sud-Ouest, par des miliciens chiites qui ont ouvert le feu sur une manifestation hostile à leur présence dans la ville, selon des sources médicales et des responsables. Les manifestants protestaient pour la troisième journée consécutive contre la milice chiite, qui s'est emparée ce week-end de l'aéroport et d'un campement des forces spéciales à Taëz.Lire (édition abonnés) : Au Yémen, les houthistes s’emparent de TaëzLes houthistes visent AdenProches de l'Iran chiite, les houthistes contrôlent le nord du Yémen et, depuis février, la totalité de Sanaa. Le sud du pays est dominé par les partisans de M. Hadi, qui s'est réfugié à Aden après sa fuite de Sanaa. Les belligérants continuaient mardi de mobiliser leurs troupes, malgré les appels internationaux à la désescalade et la mise en garde de l'Organisation des Nations unies contre une guerre civile dans ce pays pauvre de la péninsule Arabique. Les houthistes ont envoyé des renforts vers le sud, avec comme objectif Aden, deuxième ville du pays, mais leur progression se heurte à la résistance de tribus et de forces loyales à M. Hadi, ainsi que de séparatistes sudistes, selon des sources sécuritaires.Face à la mobilisation décrétée par les miliciens chiites houthistes pour s'emparer du sud du Yémen, les forces loyales au président, réfugié dans cette région, peinent à s'organiser. L'opération de recrutement de forces pro-Hadi, qui vise les jeunes des provinces du Sud, a du succès, comme en témoignent les attroupement de candidats dépenaillés autour des centres de recrutement d'Aden. Mais l'enregistrement se fait au compte-gouttes et dans le chaos, selon des correspondants de l'Agence France-Presse.M. Hadi, appuyé par l'Arabie saoudite, sunnite, passe une partie du temps à recevoir des tribus du Sud et d'autres régions, dont il cherche à s'assurer le soutien. La donne tribale est essentielle pour qui entend contrôler le Yémen. Mathilde Damgé Les Décodeurs ont un an ! Un an que la rubrique du Monde.fr existe pour tirer le vrai du faux, mettre en contexte, exploiter des données pour venir éclairer une information, etc. L'occasion de passer au crible trois idées reçues... sur les Décodeurs. Les Décodeurs attaquent toujours la gauche/droiteC'est fauxNous avons refait les comptes un an après le lancement (le détail des comptes est consultable dans ce tableau) et ils ne varient pas tellement de ceux que nous avions faits il y a un an : la parité est respectée. Entre le 10 mars 2013 et aujourd'hui, nous avons fait 55 articles de vérification de propos tenus par des membres du PS, autant pour l'UMP.Nous avons par ailleurs écrit 13 articles de « fact-checking » sur le FN, 5 sur les Verts, 4 sur la gauche radicale et 1 sur le centre. La forte proportion de papiers consacrés à des propos d'extrême droite s'explique en partie par l'actualité politique (la forte montée du parti frontiste aux élections européennes et municipales) et par l'omniprésence de ses représentants dans les médias.En termes de méthodologie, nous avons toutefois décidé, contrairement à l'an dernier, d'exclure les « non-encartés », comme les organisations patronales (le Medef par exemple) ou syndicales. En effet, nous avons commencé à vérifier les assertions de personnalités (d'Eric Zemmour, de Michel Onfray, des blogs de libéraux...) et il serait problématique de les affilier à un parti dont ils ne se réclament pas ou qui ne les a pas adoubées.Revoir le visuel interactif : 40 légendes urbaines, idées reçues et canulars décodésPar ailleurs, ce comptage ne tient pas compte du blog Lui Président, qui vérifie la tenue, ou pas, des engagements du candidat François Hollande. Ce blog, créé par trois anciens de l'Ecole de journalisme de Lille (ESJ), dont le Décodeur Maxime Vaudano, est en partie animé par des élèves de l'école.Revoir le visuel interactif : Après deux ans de mandat, le bilan des promesses de François Hollande Les Décodeurs sont une armée de l'ombreC'est un peu vraiIl arrive souvent que nous signions nos articles « Les Décodeurs ». C'est un choix assumé, qui reflète un travail collaboratif, réunissant des compétences d'enquête, de rédaction et de mise en forme. Travail qui peut être réalisé dans une temporalité « rapide », comme dans le cas des « nanographix »,  ou travail de plus longue haleine, comme notre récit interactif sur les attentats des Kouachi et de Coulibaly.Les internautes sont nombreux à s'interroger sur l'identité des journalistes derrière l'écran, aussi nous avons parfois jugé utile de mentionner les noms des Décodeurs qui interviennent sur un « live », où nous nous appliquons à faire du décryptage en direct, comme dans le cas de l'intervention de François Hollande sur France Inter, en début d'année.En réalité, nous travaillons de plus en plus avec les différents services du journal, ce qui explique que cette démarche collaborative se retrouve dans l'absence de signature individuelle. Par ailleurs, une partie de l'équipe est tournante : un infographiste et un rédacteur au moins changent régulièrement – ces postes accueillent des personnes du journal sur un rythme de rotation. Les postes fixes sont actuellement ceux du responsable, Samuel Laurent, des rédacteurs Mathilde Damgé et Alexandre Pouchard, du datajournaliste Maxime Vaudano, de l'infographiste Jérémie Baruch et des éditeurs/« social media editor » (SME) Anne-Aël Durand et Madjid Zerrouky, qui se partagent le poste à tour de rôle. Un second datajournaliste doit nous rejoindre sous peu.Dans le journal, nous formons nos collègues à certains outils (le « live », l'infographie, la cartographie...) et nos pratiques de décryptage et d'articles « pédagos » se généralisent dans les services. Les Décodeurs ne sont pas des spécialistesC'est un peu vraiAu niveau technique, nous essayons d'acquérir au fur et à mesure des compétences techniques nous permettant d'être autonomes dans le traitement des données et nous développons des outils en interne pour optimiser notre travail de datavisualisation.Le travail et l'équipe des Décodeurs évoluent sans cesse. Notre charte et nos engagements demeurent. Pour nous, rien n'est trop complexe pour être expliqué simplement... même le projet de loi de finances ou les emprunts toxiques.Nous sommes des « couteaux suisses » et intervenons sur tous les sujets, de la politique au sport, en passant par la santé et l'économie. Une curiosité qui nous a entraînés à nous intéresser aux exceptions dont bénéficie la Guyane, à la perception des couleurs par l'œil humain ou encore aux trois royaumes de Wallis-et-Futuna.Ce qui ne nous empêche pas par ailleurs d'avoir des appétences sur certains sujets : l'immigration, la régulation bancaire, le traité transatlantique, les réseaux islamistes... et bien sûr les données, l'accès que nous pouvons y avoir et les astuces pour présenter l'histoire qu'elles racontent.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Benoît Floc'h L’arme du crime est une revue, la scène, Internet. Dans le premier numéro de l’année de la revue de sociologie Sociétés, Manuel Quinon et Arnaud Saint-Martin publient, sous le pseudonyme Jean-Pierre Tremblay, un article consacré à l’Autolib’, le service parisien de voitures en libre-service. Ce texte, fondé sur « une enquête de terrain approfondie, elle-même couplée à une phénoménologie herméneutique consistante », entend montrer que la voiture de Bolloré est « un indicateur privilégié d’une dynamique macrosociale sous-jacente : soit le passage d’une épistémê “moderne” à une épistémê “postmoderne” ». La formulation est savante. Il n’empêche : l’article est un faux grossier. Un canular.L’Autolib’, révélatrice de la sociologie postmoderneC’est aussi une bombe atomique lâchée sur un bout de territoire de la sociologie. Dans un texte posté sur Internet le 7 mars, après que Sociétés est sortie, les deux farceurs vendent la mèche. Leur but est de « secouer la sociologie de sa torpeur », en démontant de l’intérieur « la fumisterie de ce que nous appellerons le “maffesolisme” – c’est-à-dire, bien au-delà de la seule personnalité de Michel Maffesoli, le fondateur et directeur de la revue Sociétés, une certaine “sociologie interprétative/postmoderne” à vocation académique ». Ils s’en prennent également à « ces revues en toc sans éthique » qui « publient n’importe quoi ». Plus largement, le propos est de dénoncer la « junk science », non rigoureuse, désinvolte, voire bidonnée. Quant à Jean-Pierre Tremblay, il n’existe pas.« Données indigentes »Dans leur texte, ils décrivent longuement la manière dont ils s’y sont pris, s’étonnant encore que cette « somme de sottises » ait trouvé place dans « une revue qui (pro) clame sa scientificité ». D’« enquête de terrain », Jean-Pierre Tremblay ne produit pas. « Disons-le tout net, écrivent ceux qui ont tenu la plume à sa place : non, nous ne sommes jamais montés dans une Autolib’, et n’avons jamais “éprouvé” une seule seconde son pilotage. Les seules données que nous avons utilisées sont indigentes. »L’absence de transport par voie terrestre n’empêche pas les transports verbeux : « A quatre, les voyageurs seront serrés, et tant mieux, écrit Jean-Pierre Tremblay. Les corps se toucheront en une étreinte passagère, ils feront corps dans cette réplique de l’œuf primordial détaché de la matrice (la borne de rechargement électrique), connectée/à reconnecter. » L’intrépide M. Tremblay montre que l’Autolib’annonce « une nouvelle technosocialité », et s’inspire d’un modèle maternel : « Ainsi la masculinité effacée, corrigée, détournée même de l’Autolib’peut-elle (enfin !) laisser place à une maternité oblongue — non plus le phallus et l’énergie séminale de la voiture de sport, mais l’utérus accueillant de l’abri-à-Autolib’. »Manuel Quinon et Arnaud Saint-Martin ont amadoué les membres de la revue de Michel Maffesoli en utilisant toutes les ficelles possibles. Comme pour tout pastiche, il s’agit de faire « à la manière de » : « le texte était gavé de toutes les références bibliographiques qui flattent l’idéologie spontanée du maffesolisme », indiquent-ils. Dans la même veine, les auteurs ne lésinent ni sur la mythologie ni sur les « mystérieux oxymores dispensés par le professeur ». Ce qui ne les empêche pas d’agrémenter leur texte de « jeux de mots navrants et sans aucun sens » et de photos « grotesques ».« Le texte n’a suscité aucune évaluation, aucun avis, s’étranglent les auteurs. Sociétés est une passoire. »« Le texte n’a suscité aucune évaluation, aucun avis, s’étranglent les auteurs. Sociétés est une passoire. » Pourtant, reconnaît Michel Maffesoli, professeur de l’université Paris-Descartes à la retraite, ce sont bien « deux professeurs d’université » qui ont relu le texte. « L’un d’eux a émis un avis négatif, confie-t-il au Monde. Le second a considéré, par pure négligence, que s’il s’agissait d’un galimatias, le sujet n’était pas inintéressant et pouvait passer. C’est une négligence coupable. Cela montre que je n’ai pas été assez vigilant. C’est donc un autre collègue qui prendra dorénavant la main sur la revue. Et je présenterai un petit mot d’excuse dans le prochain numéro. Pour le reste, je suis serein. »Le reste, c’est évidemment la charge lancée contre la « sociologie post-moderne ». Publier une étude sans enquête ni preuve visait, dans l’esprit des auteurs, à dénoncer « la méthode pour le moins cavalière avec laquelle M. Maffesoli et ses élèves collectent les faits, méthode dont nous nous sommes largement inspirés pour rédiger notre canular ». L’idée que l’on puisse tirer des conclusions générales à partir du vécu d’une seule personne, épinglent MM. Quinon et Saint-Martin, « heurte tous les préceptes des sciences humaines et sociales – à moins d’admettre, comme semble le faire M. Maffesoli et certains de ses épigones, que ces dernières ne se distinguent en rien des conversations du café du commerce autour d’un Ricard ».M. Maffesoli rejette ces accusations. « Depuis la thèse [d’Elizabeth] Teissier, toutes les occasions sont bonnes pour m’attaquer, soupire le professeur. Il s’agit de collègues qui se vengent par jalousie, parce que je suis invité partout, parce que je suis publié et traduit… » La thèse en question a été soutenue en 2001 sous la direction de Michel Maffesoli par l’astrologue médiatique Elizabeth Teissier. Elle avait provoqué une vive polémique dans le milieu universitaire.« Zorro de la sociologie »L’un des membres de la revue, Stéphane Hugon, considère, lui, qu’Arnaud Saint-Martin cherche surtout « un poste ». « A 40 ans, il n’est toujours pas maître de conférences, glisse-t-il. C’est le nœud de l’affaire. Il cherche un poste, une légitimité. L’autorité, c’est le pouvoir de dire : il ne l’a pas aujourd’hui. C’est pour cela qu’il se montre en Zorro de la sociologie… »Assertion qui fait rire Arnaud Saint-Martin : « Je suis chercheur au CNRS !, réagit-il. J’ai déjà un poste en CDI et je ne cherche pas à devenir maître de conférences. L’enjeu n’est pas celui-là. Il est de montrer l’inanité d’un discours qui a une audience, dans les médias notamment, mais aucune base scientifique. C’est de l’usurpation : il s’agit de faire passer de la mauvaise philosophie pour de la sociologie… J’espère que nous aurons provoqué un débat salutaire sur la scientificité de la sociologie, une discipline encore considérée comme pas sérieuse par certains. »Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste William Audureau et Benjamin BenoitOù sont les femmes, les Noirs, ou encore les gays dans les jeux vidéo ? La question était sur les lèvres de plusieurs intervenants de la Game Developers Conference (GDC) de San Francisco. Cet événement annuel d'une semaine s'est déroulé du 2 au 6 mars en Californie et a permis à 26 000 professionnels de s'interroger sur l'évolution de leur industrie.Les femmes vues comme des objets sexuelsPremier combat récurrent des développeurs et développeuses de jeux vidéo : la représentation des femmes. Selon une étude réalisée au printemps 2014 sur un échantillon de 1 583 collégiens et lycéens et présentée à la GDC, 78 % des garçons et des 70 % filles interrogés ne choisissent pas leurs jeux en fonction du sexe du héros, contrairement à un argument régulièrement repris par l'industrie pour justifier le peu de personnages féminins. « En tant que développeurs, de manière compréhensible, nous avons peur que nos jeux ne se vendent pas. Cette perspective est terrifiante. Mais il se peut que nous attribuions à tort le succès des jeux déjà sortis à des critères qui n'importent pas réellement aux yeux des enfants qui y jouent », a notamment pointé Ashly Burch, actrice et scénariste pour plusieurs jeux vidéo, co-auteure de l'étude avec l'enseignante Rosalind Wiseman.approfondir : Dans les jeux vidéo, « l'habitude est de concevoir des héros masculins »Toujours selon la même étude, même si, spontanément, la plupart des garçons et filles préfèrent incarner un personnage de leur sexe – phénomène plus marqué chez les collégiens et les lycéennes –, ils estiment que les jeux vidéo gagneraient à offrir plus de choix. 86 % des garçons lycéens souhaiteraient même davantage d'héroïnes, et garçons et filles s'accordent à dire que les femmes sont trop souvent traitées en objets sexuels dans les jeux. Un simulateur de coming outSan Francisco est une place forte de l'industrie du jeu vidéo, mais aussi de la communauté militante LGBT – la plupart des jeux publiés ces derniers mois évoquant les questions de genre et de diversité ont été conçus en Californie, plus rarement en Europe, et quasiment jamais au Japon. Le concours annuel du meilleur jeu indépendant, qui se déroule durant la GDC, abordait aussi à sa manière la thématique, rarement évoquée dans les jeux, de l'orientation sexuelle. C'est ce que fait Coming Out Simulator, sélectionné dans les finalistes de la compétition, un jeu textuel plaçant le joueur dans la peau d'un jeune bisexuel confronté à des parents peu tolérants. L'exemple n'est pas isolé : l'étrange Plug And Play, publié ce 5 mars, aborde la notion d'amour et de connexion, physique et mentale, sans distinction de sexe ni de genre.« En tant qu'homme blanc hétéro, je suis dans la majorité, et je reconnais que je n'ai pas toujours été le plus sensible à ce que peut être le monde pour d'autres. Je n'ai jamais été familier du coming out, car je n'ai jamais eu à m'y intéresser. Mais [Coming Out Simulator] a changé ça, et m'a aidé à rejeter l'homophobie informelle avec laquelle j'ai grandi », a témoigné Joe Donnel, un contributeur exceptionnel au site spécialisé Kotaku, dans une tribune publiée durant le salon et intitulée « Comment un jeu m'a aidé à rejeter l'homophobie ».Les Noirs sous-représentésDerek Manns et Dennis Mathews, deux concepteurs de jeux vidéo mobiles, ont par ailleurs attiré l'attention sur la sous-représentation des créateurs noirs dans l'industrie (seulement 2,5 % des effectifs globaux, selon l'International Games Developers Association, ou IGDA), et ses conséquences en matière de création. Avant d'élargir et de rappeler que « la diversité inclut les femmes, les transsexuels, l'accessibilité et les handicaps ».Il a fallu attendre 1999 pour qu'apparaisse le premier héros de jeu vidéo noir, le personnage de comics Shadowman, et les deux plus célèbres sont aujourd'hui Carl « CJ » Johnson et Franklin, deux jeunes apprentis gangsters dans GTA San Andreas et GTA V. « Les développeurs perpétuent des stéréotypes parce qu'ils n'ont souvent aucun collègue de couleur pour leur en faire prendre conscience », a pointé Mathews, cité dans un compte rendu de Polygon, avant de rappeler la création en 2014 de la première association de développeurs noirs, Black in Gaming.A noter qu'à l'exception de la série Prince of Persia, à l'abandon depuis quelques années, et des jeux sportifs, qui offrent souvent la possibilité de créer un athlète de manière très libre, les jeux permettant d'incarner un personnage d'origine arabe sont encore plus rares, même s'il n'en a pas été question à la GDC.Une évolution générale perceptibleCes prises de position marquées s'inscrivent dans un courant plus général de remise en question des stéréotypes dans les jeux vidéo, initié au début des années 2010 avec notamment les travaux de la vidéobloggeuse Anita Sarkeesian sur les clichés sur les femmes. Il s'est concrétisé ces deux dernières années par la multiplication de jeux cherchant à mettre en avant la diversité dans les jeux vidéo, notamment sur la scène indépendante. Gone Home, jeu d'exploration à la narration silencieuse, fait vivre en différé une romance lesbienne. Récemment, un jeu vidéo comme To The Moon a exploré l'univers de l'autisme.Les minorités sont moins visibles dans les jeux vidéo à gros budgets, même si plusieurs projets ont fait un pas en direction d'une meilleure représentation. Freedom Cry, une extension payante d'Assassin Creed IV : Black Flag sortie fin 2013, permet d'incarner pour la première fois dans la série un héros noir, Adewalé, un ancien esclave. Dans la deuxième saison de l'adaptation de The Walking Dead, distribuée en mars 2014, le joueur rencontre et tue accidentellement un jeune homme dont il rencontrera le compagnon plus tard.La compagnie Bioware laisse par ailleurs régulièrement le choix d'orientation sexuelle de ses personnages, notamment dans les séries Mass Effect et Dragon Age. Dans le dernier épisode, sorti fin 2014, le joueur peut nouer une relation amoureuse avec un personnage féminin lesbien à l'unique condition d'incarner lui-même une femme, et met par ailleurs en scène un personnage transexuel sans que celui-ci ait une fonction comique ni critique.Le spectre du « GamerGate »Néanmoins, les minorités restent largement sous-représentées dans les jeux vidéo. Sur les 52 jeux différents qui composent le top 100 des meilleures ventes d'Amazon France en 2014 – le plus détaillé parmi les classements publics – 50 % des titres imposaient de jouer un personnage masculin, contre seulement 4 % d'héroïnes. Et encore, de Bayonetta à Lara Croft, celles-ci sont le plus souvent sursexuées.La moitié impose également un personnage principal blanc au joueur, et seuls une dizaine laissent à l'utilisateur la possibilité de choisir sa couleur de peau. Les jeux vidéo s'intéressent, en revanche, rarement à l'orientation sexuelle de leur protagoniste : celle-ci n'est pas précisée dans trois quart des cas. Mais quand elle l'est, c'est quasi exclusivement pour mettre en scène des personnages hétérosexuels (85 %), ou dont la préférence est laissée à la discrétion des joueurs (15 %). Les jeux les plus vendus proposent majoritairement d'incarner des hommes blancs hétérosexuels, comme dans Call of Duty, Advanced Warfare, Assassin's Creed Unity ou encore Watch_Dogs. Succès surprise de l'année en France, Tomodachi Life oblige le joueur à tricher avec le genre de son personnage s'il souhaite entretenir une relation amoureuse homosexuelle. Nintendo s'en était excusé au printemps, mais avait refusé de procéder à un changement, estimant que son jeu devait être considéré comme « un autre monde ludique, non une simulation de la vraie vie ».Les prises de position des conférenciers de la GDC sont aussi une réaction au GamerGate, ce mouvement de contestation en ligne protéiforme apparu à la fin de l'été 2014, et régulièrement accusé par les militants féministes et LGBT de harcèlement en ligne et de mysogynie. La Game Developers Conference appartient au même groupe que Gamasutra, le site spécialisé qui avait suscité la colère de milliers d'internautes en publiant une tribune annonçant que le temps du joueur de jeu vidéo traditionnel, homme, blanc et hétéro, était révolu.Lire : Derrière le #GamerGate, une nébuleuse antiféministe //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444463', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Benjamin BenoitJournaliste au MondeWilliam AudureauJournaliste au Monde Dominique Gallois Le grand soir n’aura pas lieu. Pas de nationalisation, de reprise en main des concessions d’autoroutes ou de baisse des tarifs des péages. Au contraire, ce sont des conclusions sans surprise, évoquées depuis plusieurs semaines, que remet au gouvernement le groupe de travail sur les concessions autoroutières, mardi 10 mars. Cela va d’un rééquilibrage des contrats en partageant les bénéfices de la concession, à la modulation des tarifs des péages pour le covoiturage ou pour les jeunes, avec pour priorité la mise en œuvre sans délai du plan de relance autoroutier.Le gouvernement n’a pas fixé de date pour arrêter sa décision, mais devrait rendre ses conclusions dans les prochaines semaines, après les élections départementales, indique-t-on de sources parlementaires.Faut-il en finir avec les péages d’autoroutes ?Composé de quinze parlementaires de la majorité et de l’opposition, ce groupe a été instauré en janvier par le premier ministre, Manuel Valls, pour aider le gouvernement à formuler des propositions en matière de péage. Et, surtout, pour l’aider à sortir de l’affrontement avec les sociétés d’autoroutes déclenchées à l’automne après les propos virulents de parlementaires et de ministres, comme Ségolène Royal, dénonçant les surprofits des compagnies d’autoroutes et demandant la gratuité le week-end. Des déclarations qui reposaient sur des analyses de la Cour des comptes et de l’Autorité de la concurrence. Des données contestées alors par les sociétés d’autoroutes.Autoroutes : Royal plaide pour un gel des tarifs des péages en 2015Au terme de cinq séances de travail, les parlementaires ont estimé que les deux scénarios sur lesquels le gouvernement leur avait demandé de réfléchir, la résiliation des concessions ou de la renégociation des contrats, « ne peuvent apporter de réponse satisfaisante aux questions soulevées ».Le groupe de travail recommande donc « une démarche en deux temps », à court et moyen terme. Dans l’immédiat, il veut « privilégier le plan de relance des autoroutes, rechercher une meilleure régulation du secteur et une plus grande implication du Parlement ».Les parlementaires demandent de mettre en œuvre « sans délai » le plan de relance de 3,2 milliards d’euros, négociés entre l’Etat et les sociétés d’autoroutes. Celui-ci comporte une série de travaux, sans financement budgétaire et sans hausse de tarifs. Mais en contrepartie, les sociétés d’autoroutes ont obtenu un allongement de deux ans en moyenne de la durée de leur concession.Créer 15 000 emploisAlors que 30 000 emplois ont été perdus dans les travaux publics depuis 2007, le plan de relance devrait permettre de créer 15 000 emplois, rappelle le groupe de travail. Ce dernier attend des concessionnaires un effort significatif « pour réduire le plus possible l’allongement envisagé des concessions » et le groupe souhaite aussi « une accélération de la chronique des travaux ». Le plan de relance doit être « exemplaire en termes de travaux et de passation de marché ».Tout en reconnaissant « l’extrême rigidité des contrats de concession », les parlementaires estiment que l’Etat ne doit « pas s’interdire de négocier contractuellement des avancées ». Cela passe par un rééquilibrage des contrats avec une contribution « significative » au financement des infrastructures et également par un « partage des fruits de la concession ». En cas de trafic plus important que prévu, la durée de la concession serait raccourcie au profit de l’Etat ou bien les tarifs de péage seraient revus à la baisse au bénéfice des automobilistes.Tout d’abord, les parlementaires sont favorables à la reprise des augmentations des péages prévues dans les contrats pour 2015. La première hausse de 0,57 % avait été gelée fin janvier par Manuel Valls, le temps de trouver une solution au conflit. Compte tenu des deux mois nécessités par le groupe de travail pour produire ses orientations, « une absence de compensation du gel pourrait être consentie pour cette période ».Autoroutes : Manuel Valls décrète le gel des péagesLe groupe de travail propose que cette reprise « soit concomitante à la mise en œuvre de premières mesures en faveur d’une mobilité plus écologique ». Cela se traduirait par une modulation des tarifs favorables aux véhicules sobres, peu polluant, au covoiturage ou aux jeunes.Enfin, députés et sénateurs demandent à ce que le plan de relance soit transmis au Parlement après l’aboutissement des négociations entre l’Etat et les sociétés d’autoroutes afin d’en assurer le suivi. Ils souhaitent, par exemple, qu’à l’avenir « tout allongement d’une concession d’autoroute soit soumis au Parlement ».À moyen et plus long terme, le groupe veut redonner à l’Etat les moyens de peser dans le rapport de force avec les concessionnaires « pour conduire une politique de mobilité mieux adaptée aux enjeux actuels ». Cela passerait par une renégociation des contrats historiques et par une réflexion de fonds pour anticiper le futur.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.03.2015 à 17h11 • Mis à jour le10.03.2015 à 18h28 | Florent Bouteiller et Anthony Hernandez Camille Muffat, Florence Arthaud et Alexis Vastine sont morts avec sept autres personnes dans un accident d'hélicoptère, lundi 9 mars, à Villa Castelli en Argentine. Ces anciens champions participaient au tournage d'une émission de télé-réalité d'aventure, « Dropped », qui devait être diffusée sur TF1. Avant eux, de nombreux sportifs avaient déjà cédé aux sirènes de la télé-réalité, de l'ancien gardien de but de l'équipe de France Pascal Olmeta (« La Ferme célébrités »),  en passant par le tennisman Henri Leconte (« La Ferme célébrités »), le coureur cycliste Richard Virenque (« Je suis une célébrité, sortez-moi de là »), ou le handballeur Jackson Richardson (« Pékin Express », « Splash, le grand plongeon »).C'est aussi le cas de la judoka Frédérique Jossinet, vice-championne olympique en 2004 et de la triple vice-championne du monde de patinage artistique Surya Bonaly, qui ont participé respectivement à « Koh-Lanta » et à « La Ferme célébrités » en 2010. Elles expliquent au Monde les raisons de leur participation à ces émissions. Mais, prévient la judoka, « les sportifs sont tous différents et ils participent à des émissions de télé-réalité pour des raisons différentes. Donc on ne peut pas tous les mettre dans le même panier. » Frédérique Jossinet : « “Koh-Lanta” a eu un impact sur ma carrière de sportive »L'aspect financier« En 2010, j'ai été approchée par les productions. J'ai mis six mois à dire oui car j'étais en pleine préparation pour les Championnats du monde de judo. A vrai dire, avant de commencer l'émission, je n'avais aucune idée de tout le côté financier qu'il y avait derrière. D'autant que les sportifs sollicités étaient tous à des montants différents. Je sais, par exemple, qu'un sportif de notre équipe était là pour zéro euro, juste parce qu'il avait envie de participer à cette émission. D'autres ont touché 140 000 où 150 000 euros à ce que je sais.Ce qui est sûr, c'est que nous avions tous des contrats différents. Par exemple, moi, j'avais la chance d'être accompagnée d'un avocat. J'ai donc pu exiger que les images tournées soient diffusées dans un ordre chronologique par exemple. »La notoriété« On ne va pas se voiler la face. Plein de sportifs participent à ces émissions pour gagner en notoriété et préparer l'avenir. “Koh-Lanta”, c'était 12 millions de téléspectateurs tous les vendredis soir pendant les grandes vacances. C'est dire l'impact d'un tel programme…J'ai participé à cette émission avant tout pour l'excitation du jeu. Personnellement, je pratiquais un sport qui n'était pas si mal reconnu. Après les Jeux d'Athènes en 2004, j'étais connue parce que j'étais la seule judoka à avoir ramené une médaille [d'argent]. Mais quand je suis sortie de “Koh-Lanta”, ça n'a pas du tout été la même chose. Je ne pouvais plus sortir de chez moi. Ça a eu aussi un impact sur ma carrière sportive car après “Koh-Lanta”, les gens qui m'avaient vue me suivaient et dès qu'on parlait de judo, automatiquement on parlait de moi. »La recherche d'adrénaline« Quand on nous propose de tels projets, forcément ça nous attire car il y a un côté découverte, défi et adrénaline qui est grisant. Personnellement, j'ai vécu une très belle expérience en faisant “Koh-Lanta” en 2011. Je ne regrette pas du tout. » Surya Bonaly : « Avec “La Ferme célébrités”, j'ai été reconnue pour autre chose »Sortir de son quotidien de sportif« En tant que sportive, on essaie de faire des choses différentes après notre carrière. Quand on est dans des sports aussi exigeants que la natation, le patinage artistique, on sort rarement de la piscine ou de la patinoire. On s'entraîne huit heures par jour, ce n'est pas vraiment une vie agréable... Donc quand on nous donne l'opportunité de faire quelque chose d'exceptionnel, c'est attrayant. On gagne un peu de sous, on est reconnu par le grand public pour autre chose. Mon expérience à “La Ferme célébrités” en Afrique du Sud en 2010 a été positive. Je suis restée moi-même. J'étais dans un cadre magnifique, exceptionnel, dans un environnement que j'affectionne, avec les animaux. »Savoir dire non« Il faut aussi savoir rester lucide... En novembre, on m'a proposé une émission américaine, qui ressemble un peu à “The Amazing Race”. On se rend dans plein de pays pour faire des choses incroyables. Il fallait nager, faire du karaté... C'était en dehors de mes possibilités. J'ai dit non. Il ne fallait pas se blesser, se faire mal. Je suis suffisamment passée à la télé pour ne pas avoir à faire ce genre d'émission par désir d'exister médiatiquement. Pour certains sportifs, c'est vrai que ça peut être un booster. »Florent BouteillerSpécialiste judoSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAnthony HernandezJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Emmanuelle Jardonnet C’est l’histoire d’un tableau vendu moins de 5 000 euros en Grande-Bretagne, puis revendu quelques mois plus tard près de... 5 millions d’euros aux Etats-Unis. Comme le rapporte, samedi 7 mars, le New York Times, ce tableau appartenait à la vicomtesse Hambleden, qui avait souhaité s’en dessaisir, comme d’une multitude d’autres œuvres et meubles anciens hérités de la famille de son défunt mari, lorsqu’elle a décidé de déménager et de quitter leur manoir historique du village d’Hambleden, près de Londres. La vente s’est tenue chez Christie’s en 2013, et parmi les quelque 300 objets dispersés, se trouvait un croquis à l’huile copiant Salisbury Cathedral from the Meadows, tableau bien connu du peintre britannique John Constable (1776-1837), qui se trouve dans les collections de la Tate.La toile a été achetée 4 800 euros par un marchand d’art, mû par un pressentiment, attiré par cette toile très sombre. Il savait que des couches de peinture avaient été ajoutées à certains tableaux de Constable au XIXe siècle, quelques décennies après la mort du peintre, afin de les adapter au goût de l’époque, avec un rendu plus fini. Après avoir fait nettoyer la surface de la toile, l’acquéreur est ainsi allé la montrer à une spécialiste du peintre, Anne Lyles, ancienne curatrice à la Tate Britain, qui y a reconnu la patte de Constable – dans « la façon d’appliquer la peinture, la texture du ciel et l’expression de la lumière et des ombres », a-t-elle détaillé au New York Times. Authentifiée par l’experte, la toile a ensuite été revendue 4,8 millions d’euros chez Sotheby’s, à New York, en janvier.Une peinture « médiocre » et « grossière »Ce réexamen de l’œuvre, et la brusque réévaluation de sa valeur attire une nouvelle fois l’attention sur la question très épineuse de l’authentification tardive des œuvres d’art. La maison Christie’s avait-elle mal fait son travail lors de la vente Hambleden ? Elle a en tout cas depuis contacté un autre spécialiste de Constable, l’historien d’art Conal Shields, qui conteste l’analyse d’Anne Lyles: lui ne voit « aucun signe de la main de Constable dans l’œuvre ». Pire, la peinture est, selon lui, carrément « médiocre » et « grossière ».Le changement de statut de l’œuvre a par ailleurs quelque peu contrarié Lady Hambleden, 84 ans, qui a l’impression d’avoir été prise « pour une idiote ». La vicomtesse ne souhaite malgré tout pas engager de poursuites pour une œuvre qu’elle n’aimait pas – et que sa belle-mère avait conservée dans un placard pendant soixante ans –, même si elle n’exclut pas que ses enfants choisissent, eux, de le faire.Est-ce que ce genre d’attaque aurait des chances d’aboutir ? Le New York Times rappelle le cas de d’un tableau vendu en 2006 par Sotheby’s comme une copie du tableau Les Tricheurs du Caravage. La maison de ventes a été poursuivie par l’ancien propriétaire lorsqu’un expert a établi par la suite qu’il s’agissait en fait d’un tableau du peintre. Là encore, la réévaluation avait été faite après un nettoyage et une restauration de la peinture. Mais en janvier, la cour a tranché en faveur de Sotheby’s, estimant que la maison de vente n’avait pas commis de négligence lors de son examen de l’œuvre et sa mise à prix.Emmanuelle JardonnetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gilles Paris (Washington, correspondant) La missive prétend « enrichir la connaissance » de ses destinataires en matière d’organisation institutionnelle américaine, mais elle constitue en fait un geste de défiance sans guère de précédent vis-à-vis du président démocrate Barack Obama et n’a pas fini de faire des remous. Alors que des négociations difficiles sont en cours sur la question du programme nucléaire iranien, quarante-sept sénateurs républicains ont fait paraître lundi 9 mars une lettre ouverte à l’attention des « leaders de la République islamique d’Iran » dans laquelle ils affirment que le Congrès des États-Unis sera en mesure de bloquer un accord s’il le juge non satisfaisant. Sous prétexte de rappeler la durée des mandats américains, la missive précise que le président quittera la Maison Blanche en janvier 2017, mais que la majorité des signataires seront, eux, toujours en fonction.« Coalition improbable »Survenant moins d’une semaine après le discours très alarmiste prononcé devant ce même Congrès par le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, le 3 mars, l’initiative a été lancée par un jeune sénateur de l’Arkansas, Tom Cotton, élu en novembre. Elle a provoqué une vive réaction de la Maison-Blanche. M. Obama a moqué une « coalition improbable », les membres du Congrès faisant à cette occasion « cause commune » avec les radicaux iraniens également opposés, pour des raisons diamétralement opposées, aux négociations en cours. Le porte-parole de la Maison Blanche Josh Earnest a jugé que cette lettre visait à affaiblir le président dans sa capacité à conduire la politique étrangère du pays, comme le prévoit la Constitution.Mais les critiques les plus virulentes sont venues du vice-président Joe Biden, ancien membre éminent de la commission des affaires étrangères du Sénat dont l’actuel président, le républicain Bob Corker, n’a pas paraphé le document. « Au cours de mes trente-six années passées au Sénat des Etats-Unis, je n’ai pas le souvenir d’un autre exemple dans lequel des sénateurs s’adressent directement à un pays étranger pour lui signifier que le président n’a pas l’autorité constitutionnelle pour conclure un accord avec lui », a assuré M. Biden, par ailleurs président en titre du Sénat, jugeant le message des sénateurs républicains « faux et dangereux ».Gilles Paris (Washington, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Catherine Rollot Débranchés, les portables, tablettes, ordinateurs… Pour répondre au malaise généré par une connexion permanente, centres de thalasso et hôtels spa ont ajouté le sevrage numérique à leur menu. Avant de plonger dans l’inconnu, son réflexe a été de lire un dernier mail. Un geste dérisoire puisqu’il ne pourrait pas y répondre. Puis, il a déposé ses armes numériques dans un délicat pochon orné d’un ruban bleu. A l’accueil du très chic Vichy Spa Hôtel Les Célestins, dans l’Allier, le personnel a consigné le précieux paquet dans le coffre-fort de l’établissement.A côté des bijoux, montres de luxe et liquidités entreposés par la clientèle fortunée, le trésor d’Eric Chesnel – un ordinateur portable et un smartphone somme toute banal –, 48 ans, n’avait rien d’extravagant. Pourtant c’était bien le poison de ses journées et d’une partie de ses nuits que ce cadre dirigeant venait de faire mettre sous clé. Lui, le candidat volontaire à une diète numérique.Prendre du recul par rapport à une « addiction » aux mails qui brouille les frontières entre sa vie professionnelle et sa vie privée, c’est l’objectif d’Eric Chesnel. Une addiction qui le fait se coucher le soir et se lever le matin avec cette même compagne électronique. Qui détourne son attention de sa femme et ses deux adolescentes, le rend irritable, perturbe son sommeil, met une pression involontaire sur ses collaborateurs… « Quand je dois gérer mes 150 mails quotidiens, je me plains, mais quand je n’en reçois pas, je suis en manque », raconte Eric au premier soir de sa « digital detox », apparemment ravi d’avoir reçu en « cadeau de Noël », de la part de sa femme et de ses enfants, ce séjour à Vichy.En moyenne, un cadre reçoit au bureau 50 mails par jour. 70 % des Français vérifient leur messagerie toutes les cinq minutes, 78 % se connectent avant de dormir, à peine moins dès le réveil…Pendant quatre jours, plus de wifi ni d’écrans, même pas celui d’une télévision remplacée par une chaîne hi-fi dans la chambre. Au programme : ambiance zen, sophrologie, coaching psycho comportemental, activité physique. Le tout complété par des messages et des menus diététiques. Dans le minibar, les sodas caféinés ont même laissé la place à l’eau minérale et au jus de fruits bio.Les professionnels du tourisme l’ont bien compris : en matière d’hyperconnexion, le terreau est fertile tant les sollicitations numériques dévorent le quotidien. En moyenne, un cadre reçoit au bureau 50 mails par jour. 70 % des Français vérifient leur messagerie toutes les cinq minutes, 78 % se connectent avant de dormir, à peine moins dès le réveil… Une frénésie qui suscite de plus en plus l’envie de débrancher.L’hôtel spa vichyssois a été le premier en France à se positionner sur ce créneau du sevrage technologique. Il s’adresse clairement une clientèle d’actifs aisés qui veulent se déconnecter et apprendre à mieux réguler l’usage de leurs joujoux numériques.Depuis quelques mois, le phénomène de la parenthèse « off » est devenu tendance dans l’argumentaire touristique. Près de Bordeaux, le Château La Gravière, une maison d’hôte, invite à laisser tomber les appareils électroniques « pour ralentir, revenir à l’essentiel ». En Bretagne, Relax Océane propose des stages pour se reconnecter avec « dame nature et l’air iodé » à grands coups de yoga, de méditation, et loin de son smartphone. En plein cœur de la capitale, l’offre « digital detox » lancée par l’hôtel de luxe Westin Paris-Vendôme a déjà séduit une petite poignée de clients, qui décompresse loin des pixels. En mars 2015, les grands thermes de Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées) lanceront à leur tour une formule « mains libres ». « Quand nous avons constaté que même nos curistes, la plupart dans la soixantaine, se trimbalent avec leurs tablettes et s’assurent que le wifi est disponible partout, nous nous sommes dit qu’il y avait quelque chose à proposer autour de la déconnexion », reconnaît Marie-Hélène Blanque, sa directrice générale, qui espère attirer une clientèle plus jeune.Yohann Rippe a ouvert il y a un an le blog Detox digitale, consacré à ce phénomène né au cœur de la Silicon Valley, là où, comble de l’ironie, les enfants des cadres d’Apple ou de Google fréquentent des écoles qui apprennent à vivre sans ordinateur ni télévision. Aux Etats-Unis, hôtels et compagnies de voyages ont flairé le filon commercial. Moyennant plusieurs centaines de dollars, des campements vintage ou centres de cure, « où le réseau ne passe pas », fleurissent pour permettre un break aux surconnectés. « En France, le marché n’a pas encore explosé car les usagers en sont encore à la prise de conscience du trop-plein », assure le jeune homme, consultant marketing.« Aujourd’hui, on parle plus de déconnexion que l’on se déconnecte vraiment. Et les pauses totales de plusieurs jours restent rares », analyse Francis Jauréguiberry, sociologue, spécialiste des usages des technologies, et professeur à l’université de Pau. Il a coordonné une vaste étude menée pendant quatre ans par une vingtaine de chercheurs, sur les pratiques de déconnexion d’un panel de cadres, d’universitaires, d’étudiants et de voyageurs. Des pratiques de l’« Homo connexus français », il sait tout.Se ménager des mises à distanceEt notamment les petits arrangements pour se ménager des mises à distance et éviter l’overdose. Le téléphone portable sur silencieux ou au fond du sac pour ne pas avoir les appels entrants, l’oubli de l’ordinateur au bureau, la pause café sans le smartphone ou encore le challenge de ne pas relever ses mails le temps d’un week-end. Le droit de débrancher reste pourtant un privilège. Un tiers des cadres ne se l’accorde pas y compris en dehors des heures de travail. « Dans un contexte de fort chômage, la crainte de rater des opportunités, d’être dépassé, joue en faveur d’une dépendance à la technologie », remarque Rémy Oudghiri, directeur du département Tendances et Prospective chez Ipsos Public Affairs et auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet.Cet automne, Frédérique Delavaud, chef d’entreprise épuisée nerveusement, s’est accordé « le luxe » de trois jours de cure à Vichy. En sortant de sa bulle sans ondes, la première chose qu’elle a faite, avoue-t-elle, a été de rebrancher son téléphone. Bien que ce « moment zen de bien-être » lui a permis de prendre conscience qu’elle peut se mettre sur « off ».Quatre cent cinquante mails attendaient Eric Chesnel, à son retour de cure. Désormais, ses messages ne le suivent plus à la maison : il a coupé la synchronisation entre sa tablette numérique personnelle et son ordinateur de bureau. Le smartphone autrefois en alerte permanente, et qui faisait office de montre, a disparu de la table de chevet. A la place, il a investi dans un bon vieux réveil.Une parenthèse sans smartphone à ParisCatherine RollotJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Catherine Rollot Seymour+ est le royaume du lâcher-prise. Dans cet espace détente du 10e  arrondissement parisien, téléphone et Internet sont proscrits pour une vraie pause de l’esprit. Création artistique, ode au silence, bulle antistress ? A peine franchi le seuil, le blanc des murs et du sol vous happent dans une atmosphère cotonneuse. Tout de suite, vos pas se font plus lents, votre voix baisse d’un ton, bienvenue chez Seymour +, un nouvel espace parisien situé dans le quartier Magenta (10e arrondissement) qui propose un parcours propice au lâcher-prise.Pendant quelques minutes ou trois heures, le matin ou le soir, le visiteur est invité à laisser de côté téléphone, tablette, ordinateur mais aussi lecture de livres et de magazine. « Laisser surfer votre esprit autant que vous surfez sur Internet », invite Melissa Unger, une Franco-Américaine de 47 ans née à New York et installée à Paris, il y a une dizaine d’années. Cette « super geek », comme elle se définit, longue silhouette blonde énergique, a conçu, avec l’aide d’un philanthrope qui veut rester anonyme, un endroit où déconnexion rime avec créativité. « Juste soi-même, un crayon et un papier », et cinq univers à expérimenter entre jeu de piste et parcours créatif. Dans le « selfie maton », une cabine à l’allure de boule à facettes disco, l’urbain stressé peut s’isoler avec du papier et des crayons pour dessiner son autoportrait. Dans la salle de projection, il est invité à se pelotonner dans des chaises recouvertes de peau de mouton, face à un écran blanc, en silence. Au sous-sol, sur du sable, une rangée de pupitres engage à écrire une missive que Seymour se chargera de poster. Plus loin, comme dans un carrosse, des bergères à dôme tendues de velours anthracite attendent le candidat à la rêverie. A moins que celui-ci ne préfère méditer dans le jardin d’hiver, au milieu des plantes vertes et des feuilles mortes.Inauguré début janvier, Seymour + (du prénom du père de Melissa Unger) est un ovni à mi-chemin entre galerie d’art et loft new-yorkais. Certains y verront juste un bel endroit, d’autres un sas de décompression ou un écrin favorable à la méditation. « Je ne suis ni un gourou, ni une technophobe », précise celle qui, dans une autre vie, a assisté des stars de cinéma (De Niro, Day-Lewis), travaillé dans la communication et tenu une galerie d’art. « Je crée les conditions pour que les gens puissent se recentrer sur eux-mêmes. Grâce à cette pause, ils peuvent aussi accéder à des pensées, des images et des émotions enfouies, et nourrir des projets personnels ou créatifs. Si, pendant qu’ils sont ici, ils imaginent une application pour mobile, eh bien tant mieux pour eux », s’amuse Melissa Unger, qui s’est donné un an pour voir si le concept trouve son public.Seymour +, 41, bd Magenta, Paris 10e . Tél. 01-40-03-81-68. 7 € la visite, 50 € les 10 visites. Ouvert au public du mardi au vendredi, de 8 h à 11 h et de 17 h à 20 h, et les samedis et dimanche, de 10 à 18 h.Catherine RollotJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Normand Citroën, qui va modifier sa stratégie de dénomination, n’est pas la seule marque confrontée à l’exercice ô combien périlleux consistant à baptiser un modèle. Après Peugeot et Mercedes, c’est au tour de Citroën de s’engager dans un changement de dénomination de ses modèles. « Cela fait partie d’une étude que nous avons lancée. Il est pertinent de nous poser cette question » a indiqué Linda Jackson, directrice de la marque, lors du Salon de Genève qui fermera ses portes le 15 mars. Pour la firme aux chevrons, il s’agirait d’un nouveau retour aux sources.En 2000, elle avait inauguré avec la C5 une nouvelle politique consistant à donner, en fonction de sa place dans la gamme, un numéro à chaque modèle précédé du C de Citroën comme ce fut le cas jusque dans les années 1930. Citroën n’est pas un cas isolé. Ce revirement reflète les contraintes croissantes que rencontrent les constructeurs automobiles lorsqu’il s’agit de donner un nom à une voiture.Un foisonnement complexeLa principale difficulté à laquelle se heurtent les marques est de donner de la lisibilité à un modèle qui s’inscrit dans une gamme qui en compte plusieurs dizaines. Avec la multiplication des « silhouettes » (berline classique, coupé quatre-portes, monospace, break, SUV, crossover, coupé-cabriolet…) le marché automobile s’est considérablement fragmenté. En particulier chez les marques « premium » (BMW, Mercedes, Audi, Land Rover, Lexus…) qui comptent jusqu’à trente modèles différents alors que les généralistes (Citroën, Peugeot, Renault, Ford, Opel) tournent autour de vingt. Or, ce sont les modèles « de niche » et les SUV qui sont les plus rentables. Lorsque la hiérarchie des modèles était parfaitement établie, les appellations échelonnées (R4, R5, R12 chez Renault, Série 1, 2 ou 3 chez BMW) fonctionnaient sans difficulté. L’avantage était de situer clairement, avec un chiffre et/ou une lettre, la position d’un véhicule dans sa famille de produits mais la multiplication des modèles et l’extension des catégories a brouillé les cartes. Aujourd’hui, par exemple, BMW est contraint de rallonger le nom de baptême de certains modèles (Série5 Gran Turismo, Série 2 Gran Tourer…).Fin 2014, Mercedes a levé le voile sur la réorganisation de sa stratégie d’appellation, devenue incompréhensible. Désormais, à côté des berlines (Classe A à Classe S), les coupés quatre-portes s’appellent CL et les SUV sont dénommés GL alors que les roadsters sont regroupés sous la bannière SL. Pas sûr que cette remise en ordre apparaisse beaucoup plus claire pour les néophytes…De son côté, Peugeot a décidé de maintenir le « 0 » central pour ses modèles classiques mais d’inclure un double « 0 » pour ses SUV (3008, 4008) tout en prenant la décision de s’en tenir une fois pour toutes au chiffre 8 en fin de dénomination. Dans le cas de Citroën, l’abandon de la norme allant de la C1 à la C5 se justifie par l’obligation de prendre de l’autonomie par rapport à la gamme DS, désormais indépendante, mais qui reste structurée par des chiffres (DS3, DS4, DS5, DS6).Des dénominations trop « froides »Nées avec l’automobile, les dénominations utilisant des chiffres ou associant lettres et chiffres sont supposées suggérer un contenu « technologique » et indiquer la hiérarchie des modèles dans la gamme. Elles sont, aussi, plus faciles à retenir et sont exportables à travers le monde entier. Or, ces deux logiques s’inscrivent à contre-courant d’autres contraintes, surtout pour ce qui concerne les marques généralistes. A commencer par la nécessité de rendre l’objet-automobile plus chaleureux et plus facilement appropriable. Ainsi, il ne fait pas de doute que la dénomination en C choisie depuis quinze ans par Citroën a contribué à affadir cette marque.Il est intéressant de remarquer que ce constructeur a tenté d’échapper au strict ordonnancement des chiffres et des lettres qu’il s’était imposé en optant pour des « appendices » davantage porteurs de sens (Picasso, Cactus). La réflexion engagée par Citroën sur son identité – une marque accessible mais créative, moins chic que DS et moins classique que Peugeot – s’accorde donc mal avec le maintien d’une dénomination arithmétique. L’autre difficulté qui préside au choix d’une appellation est le fait que la stricte hiérarchie des modèles, battue en brèche, est largement obsolète. Le succès des petites voitures chics (Mini, Audi A1, Mercedes Classe A….) et des SUV confirme que les grands modèles ne sont plus considérés comme les plus huppés. Le « downsizing » (opter pour des modèles moins encombrants mais tout aussi performants et presque aussi chers…) concerne aussi le segment des véhicules premium voire luxueux.La Lexus IS-F ou l’Audi e-Tron... Des « couacs »L’objectif premier d’un nom de voiture est de porter un message mais aussi d’être facilement retenu dans un univers automobile qui n’a jamais été aussi foisonnant. En l’espèce, les noms propres ou communs (Picasso, Focus, Astra) ou formés artificiellement (Twingo, Qashqai) partent avec un handicap. Imposer un nouveau nom est terriblement long. C’est pourquoi Volkswagen n’abandonnerait pour rien au monde ses appellations-vedettes Golf, Passat ou Polo. Quant au récent Captur de Renault qui a réalisé 180 000 ventes dans le monde en 2014 – une belle performance commerciale – il souffre encore d’un manque de notoriété patent. Le Kadjar, dernier SUV du losange, aura du pain sur la planche pour se construire une notoriété.Lorsque l’on choisit le nom d’une voiture, on peut faire des mécontents. Citroën a reçu des critiques après avoir obtenu de la famille de l’artiste le droit d’utiliser l’appellation Picasso. Renault a été poursuivi en justice pour avoir choisi les prénoms Megane ou Zoé pour baptiser ses modèles mais a été autorisé à le faire par la justice. Il existe une autre risque ; celui de la gaffe. Un patronyme agréable à l’oreille voire percutant peut se découvrir une signification imprévue, et guère flatteuse, dans une autre langue.Force est de reconnaître que les années passent et que les exemples perdurent. Il y eut autrefois la Toyota MR-2 ou la Mazda Laputa ; on a connu plus récemment le Renault Koleos (qui désigne, en grec ancien, l’appareil génital mâle d’un animal), la Lexus IS-F ou l’Audi e-Tron... Des « couacs » plus ou moins assumés par les marques mais qui font tache compte tenu des sommes que facturent les sociétés de conseil spécialisées dans l’élaboration d’un nom.Jean-Michel NormandJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.03.2015 à 15h20 • Mis à jour le10.03.2015 à 15h50 Le chef de la diplomatie polonaise, Grzegorz Schetyna, a critiqué mardi 10 mars la vente à la Russie, en plein conflit avec l'Ukraine, de filets de camouflage suisses. « Il faut en parler. Il faut blâmer » ce genre de transactions, a déclaré le ministre à la radio Zet, comme le font « les médias en soulignant que par les livraisons de ce genre d'équipement militaire [les Suisses] facilitent aux forces armées russes leurs actions agressives ».La presse helvétique a révélé lundi la signature d'un contrat record de 91 millions de francs suisses (85 millions d'euros), malgré les sanctions internationales contre Moscou pour son rôle dans le conflit ukrainien. Cette vente a été confirmée par le gouvernement suisse.Vente recordCes filets sont fabriqués en tissu indétectable aux capteurs infrarouge et aux radars. Un premier lot de ce contrat d'une valeur de 54 millions de francs suisses est parti le 16 octobre 2014 et un second, pour 37 millions, le 12 décembre. Jamais la Suisse n'avait vendu autant de matériel militaire à une société russe, selon la presse helvétique.« L'Union européenne reste unie quant aux sanctions décidées envers la Russie » après l'annexion de la Crimée et le conflit dans l'est de l'Ukraine. « Il est important de garder cette unité », a ajouté le ministre. 21.03.2015 à 18h20 • Mis à jour le21.03.2015 à 18h54 Claude Puel a joué un vilain tour à son ancien club. L'entraîneur s'est imposé avec l'OGC Nice sur la pelouse de l'Olympique lyonnais(2-1), samedi, lors de la 30e journée de Ligue 1. Une performance qui fait chuter l'OL de son trône de leader du championnat. Les Lyonnais sont dépassés par le Paris-Saint-Germain, vainqueur vendredi de Lorient (3-1) au Parc de Princes, qui possède désormais un point d'avance sur son...dauphin. lire aussi : Revivez le match minute par minuteLa victoire de Nice (12e) à Gerland est une grosse surprise car les Niçois, sans victoire depuis sept matches, semblaient en grande difficulté depuis plusieurs semaines.Ce sont pourtant eux qui ont ouvert la marque sur une superbe bicyclette du Brésilien Carlos Eduardo (23e). Lyon, qui a souffert des absences de Lacazette et Umtiti et a été handicapé par la nouvelle sortie sur blessure de Gourcuff, a réagi en deuxième période avec un penalty provoqué par Fekir et transformé par Gonalons (57e).Le Niçois Palun, expulsé sur le coup, on pouvait penser que l'OL allait finir par l'emporter. Mais au contraire, c'est Nice qui a fait la différence en fin de match sur un nouveau penalty, inscrit par Eysseric (86e).Claude Puel ne cachait pas sa joie après la rencontre : « Je suis très heureux pour mes joueurs. C'était un beau match et une belle réaction [...] Cela va retarder l'Olympique lyonnais pour le titre. J'étais content de cela, car cela voulait dire que nous aurions fait un bon résultat à Lyon mais tout ce qui m'intéresse c'est l'OGC Nice pour qu'il s'exprime à son niveau avec un effectif de qualité. Malgré des absences et beaucoup de petits problèmes, il faut s'inscrire dans la durée ».Hubert Fournier, l'entraîneur lyonnais, lui, ne cachait pas non plus...sa déception :« Le groupe est déçu de la performance et du résultat, surtout sur la dernière demi-heure où nous avons fait preuve de manque de maturité collective. [...] Nous avons affiché pas mal d'insuffisance. Cela permettra d'acquérir l'expérience qui nous a manqué ce soir. Ce sont trois points de perdus et à cette période de la saison, on ne peut pas se dire qu'on va se rattraper plus tard. Ce soir, il manquait quelques joueurs importants dans l'effectif ».Assuré de garder la tête du championnat à l'issue de cette journée, c'est la première fois depuis le début de la saison que le PSG est aux commandes de la Ligue 1. L'Olympique de Marseille, 3e, qui jouera à Lens, dimanche à 21h00, compte en effet quatre points de retard sur Paris, qui en totalise 59. Lire aussi : Ligue 1 : le PSG leader grâce à un triplé d'Ibrahimovic 21.03.2015 à 17h20 • Mis à jour le21.03.2015 à 17h33 Le XV du Trèfle a fait un pas important vers la victoire finale dans le Tournoi des six nations après sa large victoire à Murrayfielf, face à l'Ecosse (40-10). Les Irlandais peuvent encore être dépassés par l'Angleterre si le XV de la Rose s'impose largement face à l'équipe de France lors de l'ultime match du tournoi à Twickenham. Le XV de France, qui ne peut plus gagner le Tournoi après deux défaites, sera donc l'arbitre pour désigner le vainqueur 2015. Lire aussi : le XV de France rêve de terminer le Tournoi sur un exploit en AngleterreL'Irlande est le tenant du titre. Les Gallois pensaient lui avoir volé la couronne en écrasant un peu plus tôt l'Italie à Rome sur le score fleuve de 61 à 20. Mais les Gallois, qui n'ont connu qu'une défaite sont devancés à la différence de points par les Irlandais.Les Ecossais terminent eux dernier du Tournoi avec six défaites en autant de rencontres. Lire aussi notre grand format : On a retrouvé… Didier Codorniou 21.03.2015 à 15h08 Les minima sociaux pour les familles monoparentales et nombreuses à faibles revenus seront « nettement » revalorisés à compter du 1er avril, a annoncé samedi 21 mars le gouvernement.Selon un décret publié samedi au Journal officiel, les taux de calcul de l'allocation de soutien familial (ASF), pour les parents isolés, et du complément familial majoré (CF), pour les familles nombreuses modestes, sont tous deux augmentés.Lire aussi : Les minima sociaux sont loin des critères d’« une vie décente »En conséquence, l'ASF, qui concerne près de 740 000 enfants, sera relevée à 99,75 euros par mois et par enfant au 1er avril, soit une augmentation de 4,75 euros par mois par rapport à 2014 et 57 euros sur l'ensemble de l'année, précise le ministère des affaires sociales.« Améliorer le pouvoir d'achat de ceux qui en ont le plus besoin »Le CF, touché par environ 400 000 familles, passera à 203,50 euros par mois pour les familles vivant en dessous du seuil de pauvreté, soit une hausse de 18,50 euros par mois et 222 euros sur l'année.Dans un communiqué, la ministre des affaires sociales et de la santé, Marisol Touraine, et la secrétaire d'Etat à la famille, Laurence Rossignol, saluent une « mesure de justice sociale pour améliorer le pouvoir d'achat de ceux qui en ont le plus besoin ».Ces revalorisations s'inscrivent dans le cadre du plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté lancé en 2013 par le gouvernement, dont le premier ministre, Manuel Valls, avait présenté en mars la feuille de route pour la période 2015-2017, avec pour principale mesure une nouvelle prime d'activité pour les travailleurs à revenus modestes. 21.03.2015 à 11h56 • Mis à jour le21.03.2015 à 14h50 | Christine Rousseau Rezane raconte le quotidien de la ville de Rakka, prise en 2013 par les dijihadistes, et son arrivée en France comme réfugiée (samedi 21 mars à 20 h 30 sur France 24)Se soumettre ou partir ? Rezane n’a pas eu le choix. Arrêtée en 2011 par la police de Bachar Al-Assad pour avoir distribué des tracts, la jeune militante s’est prise à espérer lorsque, en 2013, sa ville tomba aux mains des troupes rebelles. « Rakka [centre] aurait pu être le visage de la nouvelle Syrie, dit-elle aujourd’hui désabusée, mais la mauvaise gestion a permis l’arrivée de l’Etat islamique [EI]. » Loin de se résigner, la jeune femme a décidé de filmer en caméra cachée le quotidien de cette ville « marginalisée par les médias », devenue la capitale du califat autoproclamé de l’EI.Sitôt diffusées partout dans le monde, ses images lui ont valu, ainsi qu’à ses proches, d’être menacée. Après avoir reçu de l’EI des photos de décapitations, Rezane a donc choisi de se réfugier à Paris, où Claire Billet et Lyana Saleh l’ont retrouvée et suivi durant ces premières semaines d’exil. Esseulée dans un pays dont elle ne connaît ni la langue ni les codes, loin de sa famille partie en Turquie, et de sa terre natale dont l’ultime lien est ce passeport qu’elle confie à regret à l’agent de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (« maintenant, je suis sans rien, sans chez moi, sans papiers ») Rezane – de son vrai nom Haya El-Ali – se raconte au fil de ses déambulations solitaires, entrecoupées de démarches, de rencontres avec des journalistes où inlassablement elle dépeint la mainmise de l’EI sur Rakka. « Ils sont en train de construire leur assise populaire. Même ceux qui sont contre Daech changent de bord. »Ne pas oublierAussi désemparée soit-elle, « la Rebelle », contrairement à Mohamed, autre réfugié syrien originaire de Rakka torturé par les djihadistes, qui l’invite à oublier, ne veut effacer de sa mémoire les jeunes de Rakka qu’elle a filmés manifestant sous le regard des hommes armés de l’EI pour protéger une église ; ni cette petite fille qui réclamait le retour de son père emprisonné depuis un mois ou encore ces femmes criant dans les rues : « On ne veut pas d’un islam injuste ! Ce n’est pas notre islam ! »Ne pas oublier, au-delà de l’exil, cette solitude qui nimbe ce – trop – court documentaire aussi édifiant qu’émouvant. Et enveloppe de mélancolie une jeune femme dont les beaux yeux verts rehaussés de noir disent autant que ses mots, poignants, sa détermination à repartir n’importe quand.La Rebelle de Rakka, de Claire Billet et Lyana Saleh (Fr., 2015, 26 min). Samedi 21 mars à 20 h 30 sur France 24.Christine RousseauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.03.2015 à 10h58 • Mis à jour le21.03.2015 à 12h48 « La corruption pue, la société corrompue pue », a lancé samedi 21 mars le pape François aux habitants du quartier défavorisé de Scampia à Naples, en avertissant que « tous, nous avons la possibilité d'être corrompus et de glisser vers la délinquance ».Le pape a lancé cet appel très ferme, en évitant de parler directement de mafia dans ce quartier emblématique des grands problèmes sociaux de Naples :« Ceux qui prennent la voie du mal volent un morceau d'espérance à eux-mêmes, à la société, à tant de gens honnêtes, à la bonne réputation de la ville, à son économie »Lire aussi, en édition abonnés : Le pape François dans l’ex-enfer de GomorraAppel à se convertir « à l'amour et à la justice »« Comme un animal mort pue, la corruption pue, la société corrompue pue, et un chrétien qui fait entrer en lui la corruption pue », a-t-il martelé sur la place Jean Paul II du quartier, où le pape polonais s'était rendu en 1990. « La vie à Naples n'a jamais été facile, mais elle n'est jamais triste, sa grande ressource est la joie », a tempéré François, chaleureusement applaudi par la foule.Assis sur un podium au milieu de centaines d'enfants, le pape a fustigé « ceux qui prennent la voie du mal (et) volent un morceau d'espérance à eux-mêmes, à la société, à la bonne réputation de la ville, à son économie ». Le pape a ensuite célébré une messe devant quelque 100 000 fidèles, sur la place du Plebiscito. Il a dénoncé le trafic de drogue et a appelé les mafieux de la Camorra, sans toutefois les citer, à « se convertir à l'amour et à la justice » :« Il est toujours possible de retourner à une vie honnête. Ces sont des mères en larmes qui le demandent dans les églises de Naples. »Il a exhorté Naples à vivre un nouveau « printemps » pour « un avenir meilleur », « sans se réfugier dans le passé ».Les mesures de sécurité sont drastiques, d'autant que le pape devait circuler en voiture sur un total de 25 km. Selon la presse locale, 3 000 agents des forces de l'ordre, dont des tireurs d'élite sur les toits, sont déployés. 21.03.2015 à 10h17 • Mis à jour le21.03.2015 à 11h13 | Audrey Tonnelier Le paradoxe a de quoi faire sursauter. A deux jours du premier tour des élections départementales, la situation économique de la France et le pouvoir d’achat continuent de figurer au premier rang des inquiétudes des Français. Ceux-ci ont bien du mal à croire à l’optimisme affiché par François Hollande quand il parle de reprise. Et si plusieurs indicateurs (consommation des ménages, moral des patrons, etc.) virent progressivement au vert, l’économie hexagonale semble encore loin d’un franc redémarrage.Et pourtant. Selon les chiffres publiés vendredi 20 mars par le ministère du travail, l’indice du salaire mensuel de base du secteur privé a augmenté de 1,4 % en 2014. Et ce, alors que l’inflation (hors tabac) a été nulle entre décembre 2013 et décembre 2014, précise le ministère. En 2013, le salaire de base avait progressé de 1,6 %, avec une inflation à + 0,6 %. En réel, la hausse de pouvoir d’achat n’avait donc atteint que 1 %.Inflation en France : « une situation presque inédite en soixante ans »Autrement dit, le salaire moyen progresse de plus en plus vite en France, en dépit d’une conjoncture morose. Pour la troisième année consécutive, l’économie française a détruit des postes : 74 000 postes (– 0,5 %) dans le secteur marchand en 2014. Quant au taux de chômage, il dépassait encore 10 % de la population active en fin d’année…Comment expliquer cette situation ?« Cela tient d’abord à un effet de composition : dans de nombreuses entreprises, la hausse des salaires est au moins indexée sur celle de l’inflation », explique Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Or, les prévisions d’inflation pour l’année écoulée étaient plutôt légèrement positives. « Dans les PME, le salaire est l’une des principales sources de motivation des collaborateurs », ajoute François Asselin, le patron de la CGPME. Le smic est aussi un facteur de soutien – ou de rigidité, selon le point de vue – salarial : il sert, comme l’inflation, de base pour les hausses de salaires. « Dans les PME, on a tendance à prendre l’évolution du smic et à dire “on ne va pas donner moins” », confirme M. Asselin.Autre explication : la progression chiffrée par le ministère est une moyenne. « Elle cache des disparités énormes entre les plus bas et les plus hauts salaires. Or, ce sont généralement ces derniers qui augmentent le plus vite, car ils disposent d’un pouvoir de négociation accru sur le marché du travail », souligne M. Heyer. Un élément de nature à faire progresser le salaire moyen, même en période de chômage de masse…Faut-il y voir un signe positif pour la consommation en France ?« Stricto sensu, si le salaire augmente plus vite que l’inflation, le pouvoir d’achat augmente », confirme Eric Heyer. Mais là encore, la hausse annoncée vendredi est une moyenne. Les Français, dont les salaires sont les plus élevés, sont aussi ceux qui épargnent le plus. Le taux d’épargne dans l’Hexagone a atteint 15,8 % au troisième trimestre 2014, mais il s’échelonne de « 0 à 2 % pour les deux premiers déciles [les 20 % de salaires les plus bas] jusqu’à 37 % dans le dernier décile », précise l’économiste de l’OFCE. Concentrée sur les plus hauts revenus, la hausse du pouvoir d’achat est donc moins susceptible de doper la consommation hexagonale.Cette hausse des salaires va-t-elle pénaliser la compétitivité des entreprises françaises ?Oui, dans la mesure où cette progression est supérieure à celle de la productivité. « Entre 2000 et 2007, la progression réelle des salaires – corrigée de l’inflation – a évolué de pair avec la productivité. Mais depuis 2008, les gains de productivité ralentissent nettement », avertit Denis Ferrand, directeur général de l’institut de conjoncture COE-Rexecode. La productivité horaire a crû de 3 % en France depuis 2008, alors que le salaire par tête dans le secteur marchand s’est apprécié de 10 %, soulignait en 2014 une note du Conseil d’analyse économique.Pourquoi l’économie française tourne toujours au ralentiComparée à ses voisins européens, la France présente donc une « inertie en termes d’ajustements des salaires », souligne M. Ferrand. En Espagne, les salaires ont reculé au cœur de la crise, chutant de 12 % entre 2010 et 2012. En Allemagne, ils ont rebondi à partir de 2009 quand le pays a constaté des hausses de productivité. Rien de tel en France, où le salaire réel moyen n’a jamais reculé.Conséquence : « Les hausses de salaires pèsent mécaniquement sur les marges des entreprises », souligne M. Asselin. Ces dernières portent pourtant encore les stigmates de la crise : elles sont passées de 37,7 % au premier trimestre 2009 à 35,8 % au troisième 2014, selon l’Institut national des statistiques et des études économiques (derniers chiffres disponibles).Au Medef, on rappelle régulièrement qu’« il serait plus pertinent de privilégier la création d’emplois ou l’investissement, dans le cadre du pacte de responsabilité, par exemple, plutôt que la hausse des salaires ».Reste que la progression des salaires constatée en 2014 reste inférieure à sa moyenne de long terme. « Elle atteignait 2,5 % dans la décennie 2000-2010 », note M. Ferrand. De quoi expliquer le décalage entre la progression constatée et le ressenti des Français.Quelle tendance pour 2015 ?Cette faible progression des salaires devrait se poursuivre. Même si la croissance française accélère (1 % attendu cette année contre 0,4 % en 2014), « les gains de productivité vont rester faibles, et donc les possibilités de distribuer des augmentations de salaires aussi », résume M. Ferrand. De plus, comme l’inflation a été nulle sur l’année 2014, les chefs d’entreprise risquent de serrer davantage la vis en 2015. « Tant que le pays connaîtra un chômage de masse, il semble difficile d’envisager une accélération franche de la hausse des salaires », conclut M. Ferrand. Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel Jets de pierres, voitures brûlées, affrontements avec la police… Mercredi 18 mars, Francfort, la capitale financière de l’Allemagne a été le théâtre de heurts entre manifestants anti-austérité (près de 6 000) et forces de l’ordre, mobilisées en nombre pour l’occasion.La manifestation était organisée à l’appel de Blockupy, alliance de divers mouvements anticapitalistes, comme Attac, de syndicats et de partis politiques venus de toute l’Europe, en particulier de Grèce et d’Espagne. Leur objectif : protester contre la politique de la Banque centrale européenne (BCE), qui inaugurait ce jour-là son nouveau siège. « Nous désirons une autre Europe », scandaient les manifestants.Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-5509b3e0609e9'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 9\r\n \r\n \r\nPoubelles et voitures incendi\u00e9es. Jets de pav\u00e9s contre la mairie de la ville. Jets de pierres contre les policiers aux abords du vieil op\u00e9ra. ... De premiers incidents ont eu lieu dans la nuit de mardi \u00e0 mercredi, puis mercredi en d\u00e9but de matin\u00e9e.\r\nCr\u00e9dits : Michael Probst \/ AP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Poubelles et voitures incendi\u00e9es. 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Les organisateurs attendent au moins 10 000 manifestants.\r\nCr\u00e9dits : KAI PFAFFENBACH \/ REUTERS\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"La manifestation est organis\u00e9e \u00e0 l\u2019appel de Blockupy, alliance de diff\u00e9rents mouvements de protestation, syndicats et partis politiques. 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Pas toujours. Voici pourquoi.La BCE est-elle responsable des politiques d’austérité en Europe ?Pas vraiment. Et dans tous les cas, bien moins que ne le disent les manifestants de Blockupy. « La BCE est un membre crucial de l’ignoble “troïka” [la Commission européenne, la BCE et le Fonds monétaire international (FMI), les bailleurs de fonds des pays en difficulté], qui, avec le Conseil de l’Union européenne [UE] ont promu l’austérité et les privatisations, avec comme conséquences un appauvrissement et une précarisation d’une grande partie de la population en Europe », peut-on lire sur le site du mouvement.C’est oublier que la BCE, indépendante des gouvernements, n’est pas responsable de la politique budgétaire des Etats membres. Elle ne s’occupe en effet que du volet monétaire : elle régule la quantité de monnaie en circulation, le loyer de l’argent – c’est-à-dire le coût du crédit, aujourd’hui au plus bas. Gendarme bancaire depuis novembre 2014, elle vérifie aussi que les plus gros établissements européens sont assez solides pour bien financer l’économie et font ce qu’il faut pour le rester.Les politiques budgétaires, c’est-à-dire le choix de couper dans les dépenses publiques ou non, d’augmenter les impôts ou non, relèvent des gouvernements, dans le cadre qu’ils ont choisi de respecter ensemble pour construire la zone euro. Comme par exemple, la cible de 3 % du produit intérieur brut (PIB) pour le déficit budgétaire, censée éviter que les dérives des finances publiques d’un Etat n’entraîne tous les autres dans la tourmente.En d’autres termes, si la France, la Belgique, l’Espagne ou encore l’Italie ont pris des mesures de rigueur pendant la crise, c’est parce que leur gouvernement l’a choisi. En grande partie sous la pression des marchés financiers, et souvent de Bruxelles, certes. Mais pas parce que la BCE le leur a demandé.Le cas des pays entrés sous assistance internationale entre 2010 et 2013 – la Grèce, l’Irlande, le Portugal et Chypre (l’Espagne a seulement reçu une aide pour ses banques) – est différent. Les politiques de rigueur y ont en partie été dictées par la troïka, dont la BCE faisait partie.Mais faire porter le seul chapeau à la BCE est réducteur. D’abord, parce que ses experts étaient en retrait au regard de ceux du FMI et de Bruxelles, bien plus en première ligne. De fait, en 2012, le FMI lui-même a fait son mea culpa, en reconnaissant qu’il avait sous-estimé l’impact récessif des mesures demandées à Athènes.De plus, lorsque la crise des dettes battait son plein, que les spéculateurs attaquaient la Grèce ou le Portugal, la BCE ne s’est pas contentée d’assister aux revues de la troïka, passive. Elle a déployé une série d’armes inédites, telles que son programme de rachats de dettes publiques (OMT), qui a mis un terme au risque d’explosion de la zone euro.Aurait-elle pu en faire plus ? Peut-être. Reste que pendant la crise, aucune institution ni gouvernement ne s’est autant relevé les manches pour sauver la monnaie unique.Exerce-t-elle un chantage aux réformes sur la Grèce ?Le 4 février, la BCE a fermé l’un de ses guichets de refinancement aux banques grecques, en refusant les obligations souveraines et les dettes garanties par Athènes qu’elle acceptait jusque-là de prendre en garantie (les « collatéraux »). Beaucoup ont qualifié cette décision de « coup d’Etat financier ». Les « maîtres non élus de Francfort » auraient ainsi voulu mettre les Grecs au pied du mur, afin de les contraindre à mettre en œuvre les réformes réclamées par la troïka.Ce n’est pas tout à fait exact. C’est d’abord sur les partenaires européens d’Athènes que la BCE a voulu mettre la pression. Sa crainte était que ceux-ci tardent à se mettre d’accord, fassent traîner les négociations en longueur, en lui laissant la responsabilité de financer toute seule la Grèce. Or, cela ne relève pas de sa mission. Accorder un régime de faveur à un pays en particulier est interdit par ses statuts – ceux-ci sont définis, faut-il le rappeler, par les Etats membres eux-mêmes.Si elle acceptait, avant le 4 février, de prendre les bons du Trésor grecs en garantie, pourtant classés en catégorie « spéculative » par les agences de notation, c’était uniquement parce que le plan d’aide en vigueur jusque-là lui garantissait que le pays ne risquait pas de faire défaut. Et donc, qu’elle n’essuierait jamais de pertes. « Son rôle n’est pas de prendre tous les risques à la place des investisseurs privés : on le lui reprocherait », remarque Eric Dor, économiste à l’IÉSEG (école de management).En somme, là aussi, la BCE est un peu trop facilement pointée du doigt. Si Athènes et les autres capitales européennes ne parviennent pas à s’entendre sur l’aménagement de l’aide à la Grèce, au risque que celle-ci finisse par sortie de la zone euro, ce n’est pas de son fait. Mais bien de celui de Berlin, d’Athènes, de Paris, de Bruxelles…Abuse-t-elle de son pouvoir ?Depuis la crise, la BCE a vu ses pouvoirs se renforcer considérablement. Il lui est parfois arrivé de sortir de son rôle purement monétaire pour envoyer un message politique aux Etats. Le sujet est sensible. Explosif, même, car en théorie, l’institution agit en toute indépendance des gouvernements.« En vérité, la position de la BCE est délicate », explique Alan Lemangnen, chez Natixis. « Elle est le reflet des défaillances de la zone euro elle-même : cela met tout le monde un peu mal à l’aise », ajoute Eric Dor.Le 19 novembre 2010, Jean-Claude Trichet, à l’époque président de la BCE, avait envoyé une lettre au ministre irlandais des finances, Brian Lenihan. Dévoilée il y a peu, celle-ci a fait scandale dans l’île verte. Le Français menaçait de couper les liquidités d’urgence, indispensables à la survie des banques irlandaises, si Dublin n’entrait pas sous un plan de sauvetage européen. Ce que le gouvernement irlandais fit presque aussitôt… Le même bras de fer s’est rejoué en 2013 avec Chypre.La BCE abuse-t-elle donc de sa position pour dicter sa loi aux Etats ? Peut-être. Mais il faut rappeler que si elle s’est permis de faire des recommandations pendant la crise, c’est aussi parce qu’il fallait bien que quelqu’un le fasse. On a tendance à l’oublier, mais les investisseurs ne faisaient alors plus confiance aux pays périphériques et pariaient sur l’explosion de la monnaie unique. Il était urgent de redresser les déficits – ou d’en montrer la volonté – pour éteindre l’incendie.Puisque les Etats européens étaient incapables de parler d’une seule voix, la BCE a retroussé ses manches. « Elle a comblé, parfois avec maladresse, le vide politique européen », reconnaît un diplomate.Est-elle responsable du chômage élevé au sud de la zone euro ?« La BCE a empiré la situation en Italie (…), elle est responsable du chômage élevé », a dénoncé, mercredi 18 février à Francfort, Eleonora Forenza, une députée européenne communiste italienne venue défiler. Là encore, l’institution fait un bouc émissaire bien facile.Si le chômage a bondi dans le sud de la zone euro, c’est d’abord du fait de la violente récession qui a explosé en 2009, suite à la crise financière de 2008. Celle-ci, faut-il le rappeler, est née de l’énorme bulle des crédits immobiliers – les fameux « subprimes » – qui a éclaté aux Etats-Unis en 2007. Cette envolée du nombre de demandeurs d’emploi est aussi le résultat de choix économiques pas toujours pertinents faits par certains pays européens dans les années 2000, comme la spécialisation excessive de l’Espagne dans l’immobilier.Enfin, si la reprise européenne est aujourd’hui moins vigoureuse que celle observée aux Royaume-Uni ou aux Etats-Unis, c’est aussi le résultat des errements de la gouvernance économique de la zone euro, bien trop focalisée sur la seule question des finances publiques.Or, ces errements sont moins le fait de Mario Draghi, le président de la BCE, que de celui de la Commission européenne et des Etats eux-mêmes.La nouvelle tour de la BCE a-t-elle coûté trop cher ?A l’origine, la construction du nouveau siège devait coûter 850 millions d’euros. Mais finalement, la note s’est élevée à 1,2 milliard. Les coûts ont dérapé. Motif ? L’envolée des prix des matériaux de construction. Mais aussi la gestion du chantier parfois chaotique, et pas toujours bien maîtrisée. Résultat, les travaux ont pris trois ans de retard.Malgré ces dérapages, la BCE a entièrement financé l’addition sur ses fonds propres. Le coût total, de 1,2 milliard d’euros, représente un peu moins que les bénéfices réalisés en 2013 (1,4 milliard d’euros), notamment grâce aux intérêts touchés sur les titres que la Banque centrale détient en réserve. Surtout, posséder ces locaux permettra de réaliser des économies à moyen terme. Une opération gagnante, donc.Cet argument a un peu de mal à passer dans les pays mis sous tutelle de la troïka et auprès des militants de Blockupy. Ils estiment que la banque centrale ne s’est pas appliquée à elle-même la rigueur réclamée à Dublin, Athènes ou Lisbonne.Peut-on améliorer le fonctionnement de l’institution ?Bien sûr. Née en 1999, la BCE est une institution jeune : son homologue suédoise a été créée en 1668 ! À bien des égards, elle cherche encore ses marques, et la liste des pistes qui permettraient d’améliorer son fonctionnement est longue.Certains économistes estiment qu’il faudrait commencer par revoir son mandat. Aujourd’hui, celui-ci est d’assurer la stabilité des prix, avec une cible d’inflation de 2 % sur le moyen terme.D’autres banques centrales, comme celle des Etats-Unis, ont également pour mission de veiller au plein-emploi. Pourquoi ne pas confier cette tâche à la BCE ?Mais, là encore, se concentrer uniquement sur l’institut monétaire serait une erreur. Aujourd’hui, la BCE est la seule institution véritablement transnationale en zone euro, et c’est bien là le problème. Elle n’a pas d’équivalent côté budgétaire, ni politique.Entre le « semestre européen », le « two-pack », le « six-pack », les gouvernances européennes sont aujourd’hui si bureaucratiques et complexes que plus personne n’y comprend rien, y compris les « experts » et les gouvernements eux-mêmes…En d’autres termes, la BCE concentre aujourd’hui des critiques et des reproches qui devraient en vérité s’adresser à l’ensemble des institutions européennes, qu’il faudrait revoir en profondeur. Une tâche immense, à laquelle les Etats n’ont pas tous envie de se confronter. Pour eux aussi, pointer du doigt Francfort est souvent plus simple que prendre leurs responsabilités…Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nathalie Cheysson-Kaplan Plus d'un an après l'adoption de la loi du 20 janvier 2014 sur la réforme des retraites, le décret précisant une des mesures présentées comme majeure par le gouvernement vient d'être publié. Il s'agit de permettre aux jeunes de valider pour leur retraite leurs périodes de stage en entreprise, moyennant une opération appelée « rachat de trimestres ».Si les petits boulots d'étudiants comptent pour la retraite, ce n'est pas toujours le cas des stages. En fait, tout va dépendre de la rémunération du stagiaire. Si le stage est supérieur à deux mois, le stagiaire a le droit à une indemnité minimum de 3,30 euros de l'heure, soit 495 euros pour un temps plein (sur la base de 150 heures par mois). Mais à ce niveau, cette indemnité, exonérée de cotisations sociales, ne permet pas de se constituer des droits pour la retraite. Les stagiaires doivent être payés au-delà de ce montant pour cotiser pour leur retraite.Racheter les trimestres de stageOr, pour valider un trimestre, il faut cotiser au moins à hauteur de 1 441,50 euros : le stagiaire devra donc gagner 975,50 euros (pour 150 heures) minimum par mois pendant trois mois pour valider au moins un trimestre.D'où l'idée du gouvernement de permettre aux stagiaires n'atteignant pas de tels niveaux de rémunération de valider ces périodes rétroactivement. Pour cela, ils devront racheter ces trimestres de stage, moyennant le versement d'une cotisation fixée à 380 euros par trimestre – ils peuvent étaler leurs versements sur 12 ou 24 mensualités. Un montant entièrement à leur charge, l'entreprise n'ayant rien à débourser. Les trimestres ainsi rachetés permettront d'atteindre plus rapidement le nombre de trimestres requis pour obtenir le taux plein (172 trimestres pour les générations nées à partir de 1973).Concrètement, cette possibilité n'est ouverte que pour les stages obligatoires, c'est-à-dire ceux accomplis dans le cadre d'un cursus scolaire ou universitaire d'une durée minimum de deux mois, ayant donné lieu à la signature d'une convention de stage entre l'école ou l'université, l'étudiant et l'établissement d'accueil. Elle concerne aussi bien les stages en entreprise proprement dits que ceux effectués au sein de tout autre établissement : administration publique, association...InconvénientsLe nombre de trimestres rachetables est limité à deux, chaque période de stage de deux mois minimum permettant de valider un trimestre. Les trimestres validés par ce biais viennent en déduction des quatre trimestres d'années d'études supérieures que les jeunes peuvent également racheter à un tarif préférentiel dans les dix années suivants la fin de leurs études. En clair, les jeunes qui rachètent deux trimestres de stage ne peuvent racheter que deux trimestres d'années d'études à un tarif préférentiel. Enfin, seuls les stages débutant après la publication du décret, soit à compter du 16 mars 2015, peuvent être pris en comptePrincipal inconvénient de ce dispositif ? La demande doit être présentée au plus tard dans les deux ans suivant la fin du stage. Soit à environ une quarantaine d'année de l'âge du départ en retraite... Les jeunes qui voudraient profiter du dispositif le feront donc sans aucune visibilité sur ce que cette opération leur rapportera tant le système a de chance de changer d'ici leurs vieux jours. Il se peut même que cela ne leur serve à rien s'ils partent en retraite à l'âge du taux plein, car à cet âge ils auront automatiquement le droit à une retraite à taux plein sans que l'on tienne compte de leur durée d'assurance.Nathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde 18.03.2015 à 16h01 • Mis à jour le18.03.2015 à 18h19 Quelque 4 500 victimes françaises des implants mammaires Poly Implant Prothèse (PIP) vont recevoir une indemnisation de la part d'Allianz, l'assureur de l'ex-fabricant varois au cœur d'un scandale sanitaire. « Comme nous l'avions anticipé, la couverture assurantielle demeure insuffisante pour apporter une réponse à la hauteur des préjudices subis », souligne la compagnie dans un communiqué diffusé mercredi 18 mars.Lire aussi : Les grandes dates du scandale des implants PIPUn dispositif de dédommagement avait été ouvert, fin janvier, par Allianz France à la suite d'une décision judiciaire l'obligeant à verser une compensation aux porteuses de prothèses mammaires, sur la base d'un plafond de garantie contractuelle de 3 millions d'euros.Plus de 15 000 connexions ont été enregistrées sur le site Internet ouvert pour l'occasion et plus de 2 500 appels ont été reçus sur le numéro vert mis à disposition. En fin de compte, 4 489 victimes ont été reconnues éligibles à ce dispositif d'indemnisation. 654 euros en moyenne« Le montant de la garantie d'assurance restant disponible pour les indemniser est de 2 937 667 euros (...), déduction faite du montant de 62 333 euros au titre des indemnités qu'Allianz IARD a déjà dû régler suite à des décisions de justice antérieures à la mise en place du dispositif », détaille l'assureur. Les premières propositions d'indemnisation ont été envoyées lundi. Leur montant varie en fonction du préjudice subi, pour une moyenne de 654 euros.« Cette situation, liée à l'ampleur du scandale PIP, est susceptible de se présenter à nouveau pour d'autres risques sanitaires portant sur des produits médicaux, prévient Allianz. Il est donc nécessaire que l'ensemble des acteurs (les pouvoirs publics, les professionnels de la santé, les fabricants de dispositifs médicaux, les assureurs) nourrissent une réflexion commune pour éviter qu'une telle affaire ne se répète. »Lire aussi en édition abonnés notre sélection d'archives sur ce sujet : Prothèses PIP : un scandale mondial Nathaniel Herzberg Le titre sonne comme un appel à cliquer sorti du site BuzzFeed : « Les 15 espèces animales qui ont le moins de chances de survivre. » C’est pourtant de la très sérieuse revue scientifique Current Biology qu’il s’agit. Dans son numéro du 16 mars, elle publie le compte rendu d’une étude internationale, coordonnée par l’université du sud Danemark, qui classe les animaux menacés en fonction de leurs chances de survie. Avec, tout en bas de l’échelle, quinze espèces presque condamnées, parmi lesquelles une salamandre, plusieurs grenouilles, des rongeurs et des oiseaux marins.Il y a urgence, rappellent les scientifiques. Si de tout temps, la nature a vu des espèces disparaître tandis que de nouvelles apparaissaient, une histoire bien moins ordinaire semble avoir commencé au XXe siècle. « Le rythme de disparition est dix fois supérieur à la normale, assure la zoologue Dalia Amor Conde, première signataire de l’article. Si nous ne faisons rien, nous allons vers une sixième extinction massive. »Liste des 841 espèces les plus en dangerEncore faut-il savoir ce que nous pouvons faire. Qui sauver et à quel prix ? L’équipe – constituée de chercheurs danois, anglais, américains et australiens – s’est appuyée sur la liste de 841 mammifères, reptiles, oiseaux et amphibiens les plus menacés, établie par l’ONG Alliance for Zero Extinction. Ce rassemblement d’organisations de protection animale a croisé l’ensemble des espèces inscrites sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) avec celles qui se trouvent concentrées sur un seul et unique territoire.Les scientifiques ont alors construit un « indice de chance de conservation », censé mesurer la possibilité de réussir une opération de protection. Pour cela, plusieurs critères ont été pris en compte : un premier groupe de données attachées à la protection des habitats sauvages, rassemblant les dangers de fragmentation desdits territoires, les risques d’urbanisation, la stabilité politique de la région, les mesures de protection déjà prises ou encore le coût estimé des actions à entreprendre ; et un second groupe qui évalue les possibilités d’établir des colonies en captivité : coût, mais aussi capacités d’expertise existant dans les zoos.Mobiliser 1,2 milliard d’euros par anLes ordinateurs des scientifiques ont tourné et rendu leur verdict. Ils ont d’abord livré un chiffre global : pour sauver les 841 espèces, il faudrait mobiliser 1,3 milliard de dollars par an (1,2 milliard d’euros), pendant vingt ans. Beaucoup d’argent, diront les uns, surtout qu’il s’agit de pays pauvres. Pas grand-chose, à l’échelle mondiale, compte tenu de l’enjeu, diront les autres. « A lui seul, ce chiffre est intéressant, estime Florian Kirchner, chargé du programme espèces à l’UICN France. Ça peut sembler colossal, mais si on le compare par exemple aux budgets militaires, comme le font les auteurs de l’étude, ou à d’autres grands projets, c’est très relatif. Une espèce qui disparaît ne réapparaît jamais. » « Nous considérons que la diversité est essentielle et nous aimerions tout préserver, précise Dalia Conde. Mais nous sommes aussi réalistes et nous ne pouvons pas rester les bras croisés et laisser tout perdre. »Amphibiens ou rongeurs mal connus et isolésEt l’étude, à cet égard, se révèle riche d’enseignements. Tout d’abord chez les fameuses quinze espèces les plus menacées : des amphibiens, rongeurs et oiseaux marins tout à la fois mal connus, isolés et soumis à toutes sortes de pressions. Y retrouver l’alouette de Ash ou le rat grimpeur du Chiapas n’étonnera personne : difficile, de fait, de conduire un plan de protection cohérent en Somalie ou dans une des régions les plus agitées du Mexique.La présence de six amphibiens parmi les quinze espèces ne surprendra pas davantage les spécialistes. « Ils font face à une véritable crise, massive et accélérée, insiste Dalia Conde. Leur rythme de disparition est 45 fois supérieur à la normale. Un tiers des espèces sont menacées. Ces animaux ne sont pas charismatiques, n’intéressent pas le grand public, et ne permettent donc pas de lever des fonds pour les protéger, à l’inverse des grands mammifères. »La France, dans le top 10 des pays avec le plus d’espèces menacéesLa liste des quinze cache une autre particularité. Ventilée par pays, elle place, en tête du classement, à égalité avec le Brésil… la France. Une position que cette dernière doit à trois espèces d’oiseaux des îles : l’Albatros d’Amsterdam (archipel de Saint-Paul et Nouvelle-Amsterdam, terres australes françaises), le monarque de Tahiti et le pétrel de Bourbon (île de la Réunion), tous installés dans l’hémisphère sud. « C’est une particularité française qui nous vaut d’être toujours dans le top 10 des pays qui comptent le plus d’espèces menacées, commente Florian Kirchner, de l’UICN. D’une part l’Hexagone abrite une faune très variée, donc potentiellement beaucoup d’espèces susceptibles d’être en danger. D’autre part, la France est présente dans les trois grands océans, avec de nombreuses îles, qui abritent des espèces à 100 % endémiques, que l’on ne trouve donc nulle part ailleurs et qui sont très affectées par les changements des zones littorales. »Lire : En France, une biodiversité sous haute pressionLes trois espèces font néanmoins l’objet de plans d’action. Avec un peu plus de cinquante individus reproducteurs recensés, l’immense albatros d’Amsterdam reste en grand danger ; il y a quelques années, la population était tombée à quinze couples. De même, le monarque de Tahiti fait l’objet de mesures de protection. Quant à l’étrange pétrel de Bourbon, il fait lui aussi l’objet d’un programme de sauvetage. « Mais c’est très fragile, souligne Frédéric Julliard, chercheur en écologie de la conservation au Muséum national d’histoire naturelle. On le connaît très mal. On n’arrive à le voir que la nuit, lorsque attiré par les projecteurs, il se pose sur les terrains de football. On sait qu’il niche en montagne et qu’il est la cible des chats et des rats, mais peu d’autre chose. Alors comment faire ? Eradiquer les rats et les chats deLa Réunion ? »39 % des animaux peuvent survivreA l’autre extrémité du spectre, 39 % des animaux parmi les 841 espèces les plus menacées présentent une opportunité élevée de survie. « Ça nous donne l’espoir de pouvoir sauver un grand nombre d’espèces en danger, à condition d’agir immédiatement », souligne l’Anglais John Fa, de l’Imperial College de Londres, autre auteur de l’article. En effet, figurer dans cette catégorie signifie qu’il est plus facile d’agir, pas que le danger est moins grand. Ainsi, la pipistrelle commune aurait pu figurer dans ce groupe en 2009, lorsque la sonnette d’alarme a été tirée par les zoologues australiens, assurent les chercheurs. Le gouvernement de l’île a tergiversé : le petit animal a été déclaré éteint en octobre 2012.Alors que faire ? Faire porter l’effort sur le top 15 ou, au contraire, accepter que quelques espèces disparaissent mais agir pour sauver le plus grand nombre ? « C’est évidemment aux responsables politiques de choisir, estime Dalia Conde. Nous leur apportons un outil pour les éclairer. Un outil qui ne prend pas en compte les aspects culturels, l’attachement à certains animaux. Mais qui doit les obliger à faire ce qui est le plus urgent : décider. » Et à titre personnel ? La scientifique hésite… « Il faut prendre une décision rationnelle. Et s’assurer qu’en tout état de cause, on disposera de tissus dans les biobanques et de spécimens dans les musées afin de continuer à les étudier. » Une façon de répondre. Voici la liste des 15 espèces les plus mal classées :Amphibiens : la lyciandre de Beydaglari (une salamandre de Turquie), la bokermannohyla izecksohni, l’hypsiboas dulcimer et la physalaemus soaresi (trois grenouilles brésiliennes), la pseudophilautus zorro (grenouille du Sri Lanka), l’allobates juanii (grenouille de Colombie).Oiseaux : l’alouette de Ash (Somalie), le monarque de Tahiti, le pétrel de Madère, le pétrel de Bourbon (île de la Réunion), le nésospize de Wilkins (archipel Tristan da Cunha, Royaume-Uni, Atlantique Sud), l’albatros d’Amsterdam (île d’Amsterdam, terres australes, France).Mammifères : lophuromys eisentrauti (rat du Cameroun), rat grimpeur du Chiapas (Mexique), geomys tropicalis (gaufre mexicain).Nathaniel HerzbergJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste AFPAu nord de Conakry, en République de Guinée, plusieurs dizaines de milliers de personnes vivent de la récolte du sel. Peu à peu, certains abandonnent les techniques traditionnelles, épuisantes physiquement et nuisibles pour l'environnement, pour se tourner vers le sel solaire. Depuis plusieurs années, des sauniers français de Charente-Maritime viennent partager leur savoir-faire avec les producteurs locaux.S'abonner dès 1 €RéagirClasserEmailFacebookTwitterGoogle +LinkedinPinterestPartagerrequire(['lmd.afrique.toolbar'], function (toolbar) { toolbar.init('.js-toolbar');}); Attaque du Bardo : premières images de l'évacuation du musée Attaque à Tunis : témoignage d'une journaliste sur place Le premier ministre tunisien : « Notre pays est en danger » 18.03.2015 à 14h49 • Mis à jour le18.03.2015 à 16h11 | Philippe Jacqué Opel se retire du marché russe. La filiale européenne du constructeur américain General Motors (GM) l’a annoncé mercredi 18 mars, ajoutant qu’elle va également fermer, d’ici à la fin de l’année, son usine de Saint-Pétersbourg qui emploi un millier de salariés.Les perspectives sur le marché russe « ne sont pas bonnes, non seulement à court terme mais aussi à moyen et long terme », a justifié le patron de Opel, Karl-Thomas Neumann, dans une interview au journal allemand Handelsblatt. Les ventes de la filiale de GM se sont effondrées de 86 % en février par rapport au même mois de 2014. Depuis le 1er janvier, la chute s’établit à 82 % (sur un an) pour un marché qui est globalement en repli de 32 % ; cette année, la marque a écoulé 1 900 véhicules, contre plus de 10 000 un an plus tôt…Opel a expliqué dans un communiqué que la décision se traduirait par une charge de 600 millions de dollars (565 millions d’euros) dans les comptes de GM, une nouvelle perte qui vient s’ajouter à celles enregistrées par le géant américain en 2014, qui atteignaient 1,2 milliard d’euros…Une Bérézina pour tout le secteurCe sont les marques Opel et Chevrolet qui vont se retirer du marché russe, complètement pour la première et à l’exception de certains modèles ciblés pour la deuxième. Le partenariat avec le russe GAZ pour la fabrication de Chevrolet sera aussi stoppé. A l’avenir GM veut « se concentrer sur le segment premium du marché russe », à savoir les marques Cadillac et une poignée d’« icônes américaines » de Chevrolet.Le constructeur américain n’est pas le seul à subir une telle bérézina en Russie… C’est que le marché est habitué aux soubresauts depuis le début des années 2000. En 2005, le marché qui était en train d’exploser, avait déjà connu un important trou d’air. En 2012, alors que le pays affichait 2,9 millions d’immatriculations, les analystes prédisaient que la Russie allait dépasser, en 2015, le marché allemand, où il s’immatricule 3,2 millions de voitures. A cette date, les constructeurs envisageaient 3,5 millions de ventes à l’horizon 2015.Las, la crise en Ukraine et la chute du prix du pétrole, l’une des principales ressources en devises du pays, ont plongé l’économie russe dans le chaos. Le secteur automobile a été l’un des premiers à souffrir de l’inflation galopante du rouble. Après une baisse de 5 % des ventes en 2013 à 2,8 millions d’unités, le marché s’est encore contracté de 10 % en 2014, à 2,5 millions d’unités.Réduire l’exposition à un marché sinistréDans ce contexte, tous les constructeurs réduisent leur exposition au marché. L’alliance Renault-Nissan (dont les ventes ont chuté de 25 % en deux mois), qui détient AvtoVAZ, le constructeur de Lada, a décidé de suspendre la production quelques semaines sur ses sites le temps d’écouler les stocks. De plus, le groupe poursuit la restructuration à marche forcée de sa filiale russe avec le départ programmé de 1 100 cadres en 2015.Volkswagen (– 27 %) a aussi mis entre parenthèses la production et tente de conserver sa part de marché, en baissant ses ventes dans les limites du marché. PSA et Mitsubishi font également tourner leur usine de Kaluga au ralenti et revoient le prix de leurs véhicules au jour le jour selon l’évolution quotidienne du rouble. Lors des résultats annuels de PSA, Carlos Tavares, le président du directoire du groupe avait rappelé son ambition de diviser par deux ses pertes opérationnelles sur place malgré la chute du marché. Sur deux mois, les ventes du constructeur français se sont effondrées de 80 %…Hyunday-KIA à l’offensiveFord (– 70 %) ou Toyota (– 27 %) font le gros dos. « Nous cherchons à maintenir notre performance malgré l’effondrement du marché, explique Didier Leroy, chargé de la zone pour Toyota. Nous allons poursuivre les investissements dans notre usine de Saint-Pétersbourg en 2015 afin de préparer le lancement de notre Rav4, un SUV, en 2016 ». Ford a également annoncé la multiplication de nouveaux modèles pour sauvegarder son ancrage russe.Le plus offensif reste le groupe Hyundai-Kia. Depuis le début de l’année, les deux marques ont multiplié les rabais et ramasser pas moins de 7 points de parts de marché. Depuis le début de l’année, le groupe sud-coréen détient 20,1 % du marché, contre 13,1 % sur la même période de 2014. Malgré l’inflation, les ventes de Hyundai ont augmenté de 4 %, tandis que Kia reculait de 2,4 % pour un marché en chute de 38 %… Autres groupes en progression, à rebours du marché : Mercedes et BMW ; les deux marques consolident leur position.Désormais, pour 2015, Opel attend un marché russe à 1,5 million d’unités, moitié moins qu’en 2012… « Il est très volatil. Il peut baisser énormément très vite et remonter également rapidement… En gros, il ne faut pas quitter le pays dans la tempête. Il faut faire le gros dos et être prêt quand il redémarrera », rappelle un spécialiste du pays.Automobile : le réveil de l’EuropePhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anthony Hernandez Sur les 11 joueurs qui ont participé, mardi soir, à la qualification de l'AS Monaco pour les quarts de finale de la Ligue des champions après la défaite concédée face à Arsenal (2-0) au stade Louis-II, trois jouaient encore en Ligue 2 il y a deux ans : l'héroïque gardien croate Daniel Subasic, le buteur (au match aller, remporté 3-1) belge Ferreira-Carasco et son compatriote et valeureux joueur de couloir Nabil Dirar.Si on ajoute l'Italien Andrea Raggi et l'Argentin Lucas Ocampos (prêté à l'OM depuis le 31 janvier) et les joueurs formés au club, Layvin Kurzawa et Valère Germain, ils sont sept à avoir participé à l'aventure européenne après avoir traîné leurs crampons sur les terrains de la deuxième division dans les rangs de l'ASM. Lire aussi : Ligue des champions : Monaco rejoint le PSG en quartsCar certains l'ont peut-être oublié mais le club de la principauté avait été relégué en Ligue 2 à l'issue d'une catastrophique saison 2010-2011. En décembre 2011, l'ASM ne digère pas sa relégation et occupe même la dernière place de l'antichambre de l'élite du football français. Arrive alors l'homme providentiel, l'oligarque russe Dimitri Rybolovlev. Il rachète 66 % des parts de l'ASM et prend le contrôle de son conseil d'aministration. >> Lire : La principauté de RybolovlevDurant le mercato d'hiver, Monaco se déchaîne et enregistre l'arrivée de dix joueurs pour un total record pour la Ligue 2 de 18 millions d'euros. Et dans cette liste d'emplettes longue comme le bras, des joueurs font encore le bonheur du club trois ans après : le gardien croate Daniel Subasic et le Belgo-Marocain Nabil Dirar.Le redressement sportif s'opère et à l'issue d'une première saison en Ligue 2, conclue à la 8e place, deux autres joueurs arrivent sur le Rocher : l'Italien Andrea Raggi et l'Argentin Lucas Ocampos débarquent à leur tour. A ces quatre recrues estampillées « Ligue 2 », on peut ajouter le jeune Belge Yannick Ferreira-Carasco, qui s'il est arrivé en 2010 à l'âge de 16 ans à Monaco, a débuté en professionnel lors du premier match de la saison 2012-2013 contre le FC Tours. Le changement de stratégie opéré par le patron de Monaco sous la pression combinée du fair-play financier et de son divorce très onéreux a conduit à vendre les vedettes Falcao et Rodriguez et permis à ces sept « ex » de la Ligue 2 de participer pleinement au bon parcours de Monaco en Ligue des champions. Subasic, Dirar et Ferreira-Carasco ont joué les huit rencontres tandis que Raggi a seulement manqué l'affrontement aller face à Arsenal à cause d'une blessure. Un huitième de finale auquel Ocampos, désormais joueur marseillais, n'a bien entendu pas pris part mais qui n'efface pas son but inscrit en six matchs de Ligue des champions avant son départ. Les joueurs formés au club ont eux aussi apporté leur pierre à l'édifice avec six matchs pour Kurzawa et deux matchs pour Germain.Daniel Subasic, un rempart qui n'en a pas l'airA chaque début de saison, le Croate de 30 ans est censé prendre place sur le banc des remplaçants. A chaque fois, on lui oppose la concurrence d'un  gardien supposé plus fort : de l'Italien Flavio Roma à l'Argentin Sergio Romero en passant par le Néerlandais Maarten Stekelenburg. Finalement, Subasic s'impose et brille. Il est l'un des principaux artisans de l'extrême solidité de la défense monégasque. Mardi face à Arsenal, il a multiplié les arrêts dont un phénoménal sur une déviation d'Olivier Giroud à bout portant à la 83e minute de jeu.Nabil Dirar, un homme clé de JardimArrivé en janvier 2012 pour 7,5 millions d'euros en provenance de Bruges, l'ailier belgo-marocain, en plus de l'animation offensive, est chargé de défendre son couloir. Il ne ménage pas ses efforts et les kilomètres. Malgré quelques blessures, il a participé aux huit rencontres européennes et a délivré une passe décisive.Yannick Ferreira-Carasco, le dribbleurSon cas est un peu particulier puisqu'il est arrivé de Belgique avant l'arrivée du nouveau propriétaire, à l'âge de 16 ans. Mais avant de montrer son talent à l'élite du football français puis européen, le jeune joueur offensif de 21 ans s'est formé lors des rudes joutes de Ligue 2. En 2012-2013, il dispute 27 matchs pour 6 buts et 6 passes décisives. En Ligue des champions, son rôle a été déterminant, notamment lorsque l'on rappelle qu'il est l'auteur du troisième but monégasque lors du huitième de finale aller à l'Emirates (3-1).  Andrea Raggi, la science défensiveCe défenseur italien a été recruté en 2012. Second couteau en Italie, Raggi s'adapte parfaitement à la Ligue 2 et dispute 35 rencontres, principalement au poste de latéral droit. La saison dernière, il fait face à la concurrence de Fabinho mais joue tout de même 28 rencontres de Ligue 1. En 2014-2015, le nouvel entraîneur Jardim le replace avec succès au centre de la défense. Avant une blessure au genou face à Lyon le 1er février, Andrea Raggi était l'un des piliers de la défense dont il avait joué tous les matchs européens.  Lucas Ocampos, le joueur le plus cher de l'histoire de la Ligue 2Le transfert du désormais ancien Monégasque reste le record de Ligue 2 avec une somme de 11,5 millions d'euros déboursée en 2012. Avant son prêt, assorti d'une option d'achat, l'ailier argentin avait participé aux six matchs de poules de Monaco et même inscrit un but contre le Bayer Leverkusen. Anthony HernandezJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.03.2015 à 14h02 • Mis à jour le18.03.2015 à 16h21 | Adrien Pécout La Ligue de football professionnel (LFP) a décidé de frapper fort contre les matchs truqués. Mardi 17 mars, sa commission de discipline a décidé de rétrograder d'une division, la saison prochaine, le club du Nîmes olympique, actuel 8e de Ligue 2, pour avoir tenté d'arranger quatre matchs l'an dernier. Leurs dirigeants au moment des faits, Serge Kasparian (alors actionnaire majoritaire) et Jean-Marc Conrad (alors président), ont respectivement été condamnés à dix et sept ans d'interdiction de licence officielle.Dans un entretien au Monde, le président de la LFP, Frédéric Thiriez, réagit pour la première fois et annonce les mesures qu'il souhaite prendre pour combattre le « poison mortel » des matchs truqués.Que pensez-vous des sanctions prises par la commission de discipline de la Ligue à l'encontre de Nîmes et de ses anciens dirigeants ?Frédéric Thiriez : d'abord et avant tout, on peut dire que la justice sportive, ça marche. C'est une première satisfaction. Je veux insister sur ceci parce qu'en un délai record de trois mois, notre instructeur, M. Jaspart, l'ancien instructeur patron du 36, quai des Orfèvres – c'est quand même quelqu'un – a auditionné 137 personnes, puis la commission de discipline elle-même a auditionné hier et avant-hier 40 personnes. Personne ne s'est plaint, notamment par les avocats, du déroulement de ces procédures qui ont été menées, je crois, dans le respect des règles.Ensuite, sur le fond des sanctions, comprenez-moi, je ne vais pas vous donner une opinion parce que cette décision est susceptible d'appel, d'ailleurs je crois que Nîmes a déjà annoncé qu'il ferait appel. En faisant des commentaires, on pourrait comprendre que je veux influence la commission d'appel, ce que je n'ai pas le droit de faire.Je veux juste rappeler ce que j'avais dit au début de cette affaire : j'avais réclamé une instruction disciplinaire rapide et des sanctions exemplaires. Les matchs arrangés, c'est un poison mortel pour le football. La simple tentative d'arrangement ou de corruption est aussi condamnable que la corruption elle-même. J'avais réclamé des sanctions exemplaires, je pense qu'elles ont été prises. Maintenant, la commission d'appel tranchera.Le président actuel de Nîmes, Christian Perdrier, estime cette rétrogradation « injuste »...Le football est un Etat de droit. Nous ne sommes pas au Far West, il y a des instances, avec une commission de discipline, une commission d'appel puis éventuellement des recours devant les tribunaux. Je n'en veux absolument pas au président de Nîmes de critiquer la décision. Vous savez, chez nous, les avocats, on a une formule qui résume bien cette situation : après un verdict, on a vingt-quatre heures pour maudire son juge et quarante-huit heures pour faire appel.Dans le cas de Nîmes, pourquoi parler uniquement de « tentatives » de matchs truqués ?Déjà, je répète qu'ici la tentative est aussi punissable que la commission de l'acte lui-même, c'est comme en droit pénal. Ensuite, la commission l'explique très bien dans ses considérants, il y a eu quatre tentatives avérées de corruption sur quatre matchs. Ces tentatives, dit la commission, n'ont pas été acceptées par ceux qui ont été approchés, et c'est tant mieux. Il n'y a donc pas eu de matchs arrangés, mais uniquement des tentatives de matchs arrangés.L'ancien président de Caen, Jean-François Fortin, a été disculpé alors que des écoutes téléphoniques avaient fait état de conversations avec Jean-Marc Conrad...Moi, je ne me fonde pas sur Le Canard enchaîné [qui avait révélé ces écoutes en novembre dernier], je me fonde sur une instruction disciplinaire. Les responsabilités de chacun ont été mesurées, pesées et sanctionnées. La commission  a estimé au vu des explications qui lui ont été apportées par l’ensemble des protagonistes que Jean-François Fortin avait clairement refusé un arrangement. D’autres ont eu un comportement moins clair que Jean-François Fortin et ils ont été sanctionnés par des peines, certes plus légères que celles des deux principaux acteurs.Quelles mesures envisagez-vous de prendre pour éviter une nouvelle affaire ?Une fois que les sanctions ont été prises, moi je veux me tourner vers l’avenir. Je vais proposer à notre prochain conseil d’administration de la Ligue, le 16 avril, trois idées concrètes pour éviter que des choses comme ça puissent se reproduire.La première, ce serait d’introduire dans nos règlements sportifs une obligation de dénoncer la corruption ou les tentatives de corruption. Cette obligation vaudrait pour tout dirigeant, arbitre, acteur du jeu, ou qui que ce soit. Aujourd’hui, curieusement, ce n’est pas encore le cas. Or, on l’a constaté dans cette affaire de Nîmes, beaucoup d'acteurs qui avaient été approchés  n’ont rien signalé à la Ligue. Cette décision pourrait entrer en vigueur dès la saison prochaine. Les sanctions iraient de l’avertisssment jusqu'à la radiation du club, conformément aux règlements de la Ligue.Et la deuxième mesure ?Deuxièmement, je voudrais renforcer le système de veille. Dans le cas de Caen-Nîmes, c’est la Ligue a qui a donné l’alerte. Nous avons des gens qui regardent les matchs. Ils ont remarqué que ce match ne se déroulait pas normalement et ont immédiatement demandé dans la nuit un rapport spécifique aux délégués de la Ligue sur ce match. Ce système de veille centralisée existe déjà au siège de la Ligue, à Paris, mais je voudrais maintenant le renforcer pour tous les matchs sensibles qui peuvent prêter à confusion, notamment en fin de championnat, où certains clubs peuvent avoir intérêt à tel ou tel résultat.Quant à la troisième idée ?La dernière mesure qui va de soi, c’est la prévention. Il faut lancer une sensibilisation de tous les acteurs du jeu, peut-être par une plaquette ou des conférences dans les clubs pros, pour les sensibiliser aux dangers de ce type de pratique.Adrien PécoutJournaliste au Monde 18.03.2015 à 13h15 • Mis à jour le18.03.2015 à 13h55 | Catherine Pacary Le Conseil de Paris vient d'adopter, mercredi 18 mars, à l'unanimité, le vœu présenté par Yves Contassot, conseiller de Paris écologiste et du 13e arrondissement, sur le projet d'extension du site de Roland-Garros, situé en bordure sud du Bois-de-Boulogne, à Paris (16e). A savoir : « Qu'une étude complémentaire soit réalisée, par un organisme indépendant et non par la Fédération française de tennis, qu'un débat soit organisé et qu'il y ait un nouveau vote au Conseil de Paris. » Ainsi, comme le précise le communiqué diffusé dans la foulée, aucune décision concernant l'extension sur le jardin des Serres d'Auteuil ne pourra être prise avant qu'une étude complémentaire soit menée, afin de répondre précisément aux recommandations du rapport du Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD). « Pour que la transparence soit totale, le cahier des charges de cette étude sera discuté par les présidents de groupe et ses conclusions seront ensuite discutées en Conseil de Paris. Enfin, nous pourrons discuter sereinement des alternatives qui s'offrent à nous », se félicite David Belliard, coprésident du Groupe écologiste de paris (GEP).« Rien n'est encore tranché »En attendant, aucun avis favorable ne sera donné à la demande de la Fédération française de tennis (FFT) d'implanter un court dans le jardin classé des Serres d'Auteuil. « Contrairement à ce que la FFT affirme, rien n'est encore tranché », confie au Monde Yves Contassot. « La FFT est enfermée dans une stratégie de fuite en avant et refuse de voir qu'une meilleure solution s'offre à elle. C'est pourtant elle qui avait imaginé le projet de couverture de l'A 13 lors de la candidature de Paris à l'accueil des Jeux olympiques 2012 », rappelle l'élu.Après cinq années de rebondissements, on entre donc dans la dernière phase de jeu avant la délivrance du permis de construire pour un des deux projets en lice. Le premier, présenté par la FFT et défendu par la Maire de Paris, Anne Hidalgo, prévoit de construire un nouveau court de près de 5 000 places dans le jardin voisin des serres d'Auteuil, ce qui nécessiterait, entre autres, le déménagement d'un tiers d'entre elles mais laisserait intactes les serres historiques construites en 1898 par l'architecte Jean-Camille Formigé. Mercredi 4 mars, ce projet a reçu le soutien inattendu du premier ministre Manuel Valls, qui a « confirmé le plein soutien du gouvernement à tous les volets de ce projet et son attachement à ce qu'il puisse aboutir dans les meilleurs délais ».Cette mise au point est venue en réaction à l'appui apporté par la ministre de l'environnement Ségolène Royal au second projet, dit alternatif. Présenté par un collectif d'associations de défense du patrimoine et de l'environnement (France Nature Environnement en tête), il prévoit de couvrir partiellement le début de l'autoroute A13, qui passe en bordure de Roland-Garros, afin d'y installer des courts annexes, ce qui permettrait de donner plus d'espace à l'actuel cours numéro 1, qui ne serait alors pas détruit (contrairement à ce que prévoit le premier projet). La ministre de l'environnement a reçu, mi-février, les conclusions du rapport qu'elle avait commandé sur le sujet. Rédigé par le CGEDD, le texte concluait « à la faisabilité technique de la couverture de l'autoroute » et indiquait qu'« aucun obstacle juridique ne s'oppose à la réalisation du projet alternatif ».LES JO 2024 menacés ?Mais le temps presse. Aux dires de la FFT et de l'Hôtel de ville, ce n'est plus simplement, comme en 2013, la pérennité du Tournoi de tennis à Paris qui est en jeu. Aujourd'hui, c'est la candidature de Paris aux JO de 2024 qui serait menacée. Le projet « alternatif » ne pourrait pas, en effet, être terminé avant 2026. Lire : Roland-Garros sera-t-il prêt pour les Jeux olympiques de 2024 ?« Un faux argument », estime Agnès Popelin, administratrice de FNE et présidente du Collectif Auteuil les Princes. Alors que la France va accueillir la Conférence internationale sur le climat en décembre, la présidente de l'association voit au contraire dans ce second projet la possibilité de donner une image positive de la capitale, plus verte et moins bétonnée.Tous les espoirs des défenseurs des jardins des Serres d'Auteuil reposent désormais sur la ministre de l'environnement et sur sa capacité à « tenir bon face aux pressions », celles de la FFT et du premier ministre, par ailleurs fou de tennis. Le sursis obtenu mercredi 18 mars au Conseil de Paris doit être mis à profit. Ils appellent à une manifestation samedi 21 mars au Serres d'Auteuil. Le mot d'ordre ? « Concilier enfin développement du tournoi et préservation de notre patrimoine végétal, extension du stade et réparation écologique », répond Agnès Popelin. Les écologistes ont réaffirmé, mercredi, leur participation au rassemblement. Catherine PacaryJournaliste au Monde 18.03.2015 à 12h37 | Bertrand Bissuel Le financement des lieux de culte devrait être rendu plus transparent, grâce à une « meilleure traçabilité » des flux d’argent ayant permis la construction d’édifices religieux. C’est l’une des principales recommandations du « rapport d’information » adopté à l’unanimité, mardi 17 mars, par la délégation sénatoriale aux collectivités territoriales – un organe dans lequel siègent des élus issus de tous les groupes. Coordonné par Hervé Maurey (UDI-UC, Eure), ce rapport entend « relayer une demande des élus locaux », qui sont nombreux à réclamer un contrôle renforcé.Une telle préconisation vaut pour toutes les confessions, précise M. Maurey, mais elle concerne, au premier chef, l’islam, « la deuxième religion du pays », qui reste confronté à « un retard historique en matière d’immobilier cultuel », selon l’une des personnalités auditionnées dans le cadre de la réalisation du rapport.Etant « en phase de rattrapage », les musulmans veulent édifier des mosquées, en particulier « dans les zones urbanisées et dans les grandes métropoles » où les besoins s’avèrent les plus importants, ce qui n’est pas forcément regardé d’un œil favorable par tous les riverains. Pour contribuer à « l’apaisement dans le déploiement de certains projets », il conviendrait donc de faire la lumière sur les sommes d’argent qu’ils ont mobilisées : le rapport suggère d’obliger les maîtres d’ouvrage à « produire un plan de financement avec un contrôle de l’origine des fonds par un commissaire aux comptes ».Dons des fidèles« Nous n’avons aucune information (…) sur la manière dont les lieux de culte sont financés, en premier lieu les mosquées », déclare M. Maurey, dans un entretien à Libération de mercredi. Or, ajoute-t-il, « nous avons besoin de savoir si certains doutes sont fondés ou non », en faisant une allusion – très vague – à des interrogations de Tracfin, la cellule anti-blanchiment de Bercy. Le rapport, de son côté, relève la difficulté à « identifier précisément l’origine des fonds des porteurs de projets (…), notamment lorsqu’il s’agit d’espèces ».En revanche, M. Maurey ne souhaite pas, à ce stade, que la France s’inspire de l’Autriche, qui vient d’interdire les financements étrangers pour édifier des mosquées. Lors d’un déplacement à Strasbourg, le 3 mars, Manuel Valls avait déclaré que « des solutions existent en France lorsque des responsables cultuels cherchent un soutien et des moyens pour construire un lieu de culte ou un centre culturel ». « Je souhaite que ce réflexe consistant à demander le soutien d’Etats étrangers se perde », avait-il ajouté.Le rapport de M. Maurey tord le cou à une idée très répandue : les subsides accordés par des pays tiers « vers des lieux de culte musulmans en France ne représentent qu’une part minoritaire du financement total des cultes, assurés en majorité par les dons des fidèles ». En règle générale, l’argent octroyé par ces Etats porte « sur des projets d’envergure mais (…) ponctuels » et les flux sont déclarés à l’administration. Parmi les principaux bailleurs de fonds figure l’Algérie dont les aides financières en faveur des musulmans de France ont atteint 1,8 million d’euros en 2013. Le Maroc, lui, a versé « environ 4 millions d’euros » dont grosso modo un tiers pour la construction et la rénovation de mosquées (Saint-Etienne, Strasbourg, Blois, Evry…). L’Arabie Saoudite a également mis la main à la poche pour celle de Mantes-la-Jolie (Yvelines).Mais l’essentiel du financement des lieux de prière provient de donateurs privés (particuliers, organisations non gouvernementales), de l’entraide entre associations, de prêts et du soutien apporté par les fédérations musulmanes, énumère M. Maurey.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.03.2015 à 16h42 L'Ukraine tente d'obtenir de ses créanciers l'effacement d'une partie de sa dette. Mais les discussions s'annoncent « compliquées », a annoncé, vendredi 20 mars, la ministre des finances, Natalie Jaresko.Depuis le 12 mars, Kiev a engagé des négociations avec ses bailleurs privés et publics avec l'objectif de dégager 15 milliards de dollars (14 milliards d'euros) d'allègement dans le cadre d'un plan d'aide international de 40 milliards de dollars (envrion 37 milliards d'euros) sur quatre ans.« Cette restructuration va requérir un mélange d'extension de maturité, de réduction du coupon [les intérêts] et du [montant] principal », a expliqué la ministre au centre de recherches Council on Foreign Relations, à New York.Mme Jaresko dit ne pas connaître dans le détail l'identité des détenteurs de la dette ukrainienne, échangeable sur les marchés, et notamment des 3 milliards de dollars (2,8 milliards d'euros) prêtés par Moscou à Kiev en 2013, et qui  doivent être remboursés d'ici à la fin de l'année.Des incertitudesAffaiblie économiquement par le conflit dans l'Est, l'Ukraine devrait voir sa dette publique flamber à 94 % de son produit intérieur brut en 2015, contre 40,6 % en 2013. Selon Mme Jaresko, Kiev et ses créanciers ont intérêt à ce que le pays revienne sur une trajectoire « viable » et « soit en position de rembourser sa dette ». « Nous n'y sommes pas encore », a-t-elle reconnu, ajoutant que les discussions devront être achevées d'ici à mai.Lire aussi (édition abonnés) : L’économie ukrainienne au bord de l’effondrementLe Fonds monétaire international (FMI), qui contribue à hauteur de 17,5 milliards de dollars (16 milliards d'euros) au plan d'aide, craint que certains bailleurs du pays rechignent à accepter des pertes. Ces derniers « ont naturellement feint d'être surpris », mais « jusqu'à maintenant, nous avons à peu près le sentiment que tout le monde nous soutient », a assuré la ministre.Le conflit dans l'est du pays fait peser de nombreuses incertitudes sur l'issue des discussions et sur le scénario du FMI d'un retour à la croissance dès 2016 et pour Mme Jaresko :« Il y a beaucoup de pièces du puzzle qui ne sont pas prévisibles (...). C'est difficile de prédire si nous serons proches de ces prévisions s'il y a un choc extérieur ou si le cessez-le-feu ne tient pas. » 20.03.2015 à 15h08 • Mis à jour le20.03.2015 à 16h19 | Pascale Krémer Clés, téléphone, lunettes… Une enquête Ipsos fait le point sur une activité quotidienne et stressante : chercher ses affaires. Evidemment, les fabricants d’accessoires connectés ont tout intérêt à rappeler aux Français qu’ils sont d’incorrigibles étourdis ou de grands désordonnés. La société Wistiki, par exemple, promeut ces petits rectangles de plastique intelligents qui permettent de géolocaliser, à partir d’un smartphone, les affaires sur lesquelles ils ont été préalablement accrochés.C’est à sa demande que l’Institut de sondages Ipsos a publié mercredi 18 mars une étude (réalisée auprès d’un millier d’internautes à la mi-mars) dépeignant le très banal, perpétuel et inégal combat mené contre les objets qui disparaissent comme par magie.Jusqu’à deux heures trente de recherche chaque moisRemuer ciel et terre pour retrouver portable, clés, télécommande, parapluie et autres lunettes est le lot commun des Français : 86 % des personnes interrogées déclarent s’adonner régulièrement à cette quête peu philosophique. La moitié d’entre eux estime même y consacrer de trente minutes à deux heure trente chaque mois. Une perte de temps qui, ramenée à l’échelle d’une vie, équivaut à deux mois pleins, insiste-t-on chez Wistiki. Ce gros milliers d’heures gâchées représente un vrai coût, pour l’économie française (11,5 milliards d’euros, au taux horaire du smic) comme pour le porte-monnaie de l’étourdi. Près d’un tiers des sondés ont déjà racheté des biens sur lesquels ils n’avaient pu remettre la main.Une source d’anxiétéPour 53 % des personnes interrogées, rechercher des affaires n’est pas qu’une occasion de tout ranger enfin, de repenser son organisation défaillante, de pester contre soi-même, le sort qui s’acharne, ou d’accuser injustement l’entourage. C’est une source d’anxiété, surtout chez les femmes. Une raison à cela : la peur du retard qui pourrait être occasionné par la perte. Les trop fréquents « Tu n’aurais pas vu mes lunettes ? » ne vont pas, par ailleurs, sans susciter quelques agacements au sein des couples : 38 % des femmes ayant participé à l’étude ont déjà reproché son étourderie à leur conjoint.Le hit-parade des objets perdusClés, téléphone et vêtements : voilà les trois types d’objets qui nous échappent le plus fréquemment. Côté vêtements, ce sont les gants, bonnets et écharpes, sournoisement petits, donc aisément oubliés sur une table de café ou un siège de cinéma, qui obtiennent la palme.La SNCF confirme cette tendance répandue à laisser une part de soi partout où l’on passe : en février, vient-elle de rendre public, 3 978 objets orphelins ont été retrouvés dans les trains et gares. Par ordre d’importance quantitative : des sacs, appareils numériques, vêtements, portefeuilles et pièces d’identité, clés et lunettes. Et des dizaines de doudous, dont la photo est désormais mise en ligne sur le site de la compagnie.Pascale KrémerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.03.2015 à 13h27 • Mis à jour le20.03.2015 à 16h40 François Hollande prend les choses en main. Le chef de l’Etat a annoncé vendredi 20 mars que des décisions concernant la circulation alternée à Paris seraient prises « dès la fin de l’après-midi ».Le président répond ainsi à la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui, plus tôt dans la journée, avait réitéré sa demande de mise en place de la circulation alternée pour samedi, en raison de la persistance du pic de pollution aux particules fines PM10. Ses requêtes ont jusqu’ici été refusées.Je demande à l’État de prendre les mesures d’urgence prévues par la réglementation, avec la mise en place samedi de la circulation alternée— Anne_Hidalgo (@Anne Hidalgo)require(["twitter/widgets"]);La maire de Paris a aussi demandé à l’Etat de mettre en place le contournement de l’Ile-de-France par les poids lourds en transit, déclarant que « la santé des Parisiens ne se négocie pas ».« Pas respectueux et pas raisonnable » pour RoyalLes déclarations du chef de l’Etat interviennent alors que le ton est monté entre Mme Hidalgo et les élus franciliens d’une part et la ministre de l’écologie Ségolène Royal d’autre part.Mme Royal a tenté de justifier le refus de mettre en place la circulation alternée, estimant sur LCP qu’« il ne faut pas prendre de décision intempestive ». Elle a également défendu sur Twitter le bien-fondé de cette décision, en commentant des articles de presse consacrés à se sujet. La ministre a notamment estimé qu’« imposer du jour au lendemain à la banlieue la circulation alternée » n’était « pas respectueux » et « pas raisonnable ».@libe imposer du jour au lendemain à la banlieue la circul alternée : pas respectueux. Demander d'abord aux parisiens de prendre transports.— RoyalSegolene (@Ségolène Royal)require(["twitter/widgets"]);Mme Royal a toutefois précisé, sur son compte Twitter, vendredi en début d’après-midi, que « si le pic de pollution continue », la circulation alternée sera organisée lundi.Si le pic de pollution continue la circulation alternée sera préparée et organisée en respect des conditions d'organisation pour lundi.— RoyalSegolene (@Ségolène Royal)require(["twitter/widgets"]);Ces déclarations, loin d’éteindre les critiques, n’ont fait qu’en susciter de nouvelles de la part des élus parisiens, écologistes et socialistes.Vendredi, des membres du Front de gauche et d’Europe écologie-Les Verts (EELV), dont sa secrétaire nationale, Emmanuelle Cosse, se sont ainsi rassemblés devant le ministère de l’écologie pour « demander des mesures d’urgence contre le pic de pollution ». L'adjoint aux transports de la mairie de Paris Christophe Najdovski, le député Denis Baupin et Mme Cosse – tous écologistes – ont été reçus par Ségolène Royal.Rassemblés devant le ministère de l'écologie pour demander des mesures d'urgence contre le pic de pollution http://t.co/oxR47DJ68P— emmacosse (@Emmanuelle Cosse)require(["twitter/widgets"]);Lire aussi : Lutte contre la pollution : pas de circulation alternée à Paris vendredi« Inconscience écologique »L’ancienne ministre Cécile Duflot a déclaré sur Europe 1 vendredi matin que ce refus de l’Etat d’accepter la demande de la mairie de Paris est « une erreur, incompréhensible et consternante ». Pour la députée EELV de Paris, « c’est de l’inconscience écologique ». Elle s’est également dite « surprise » par les dernières décisions de Ségolène Royal. « Il y a ceux qui ont compris et ceux qui n’ont pas compris la gravité de la situation », a-t-elle ajouté.Une critique que n’a pas laissé passer Ségolène Royal, qui lui a répondu sur Twitter.@CecileDuflot @Europe1 qu'est ce qui a été fait de concret dans la circonscription où elle est élue pour le transport propre tous les jours?— RoyalSegolene (@Ségolène Royal)require(["twitter/widgets"]);@leLab_E1 ce qu'il faut à Paris et grandes villes c'est 1 vraie politique du transport propre pour ts les jours.Pas des décisions punitives.— RoyalSegolene (@Ségolène Royal)require(["twitter/widgets"]);Plusieurs élus parisiens de gauche avaient également fustigé la décision de ne pas mettre en place la circulation alternée et l’attitude de Mme Royal. « On étouffe et la ministre regarde ailleurs… », a ainsi réagi Christophe Najdovski, maire adjoint EELV de Paris chargé des transports, des déplacements et de l’espace public, sur Twitter.Comme ça le gvt refuse application réglementation & mise en place circulation alternée demain. On étouffe et la ministre regarde ailleurs...— C_Najdovski (@Christophe Najdovski)require(["twitter/widgets"]);L’adjoint au maire chargé des sports et du tourisme, Jean-François Martins (groupe radical de gauche, centre et indépendants), ainsi que le maire PS du 10e arrondissement de Paris, Rémi Féraud, ont également interpellé directement la ministre."Hey madame la Ministre y'a un pic de pollution à Paris" - "On verra plus tard là je m'occupe de faire jouer au tennis au Parc des Princes"— jfmartins (@J-Francois Martins)require(["twitter/widgets"]); 20.03.2015 à 12h28 • Mis à jour le20.03.2015 à 14h11 L’économie française a beau peiner à repartir, le taux de chômage a beau rester à des niveaux élevés, les destructions d’emplois ont beau rester fortes, les salaires, eux, malgré tout, restent dynamiques.Le salaire mensuel de base (SMB) – qui correspond grosso modo à la première ligne de la feuille de paye – a ainsi progressé de 1,4 % sur un an en 2014 dans les entreprises de dix salariés ou plus (hors agriculture et emplois publics), selon les chiffres publiés, vendredi 20 mars, par la Dares, le service des statistiques du ministère du travail.Comme l’inflation a été nulle (0 %) entre décembre 2013 et décembre 2014, la progression du pouvoir d’achat est donc de 1,4 %.Inflation en France : « une situation presque inédite en soixante ans »En 2013, le salaire de base avait progressé de 1,6 % (avec une inflation à + 0,6 %) après + 2,1 % en 2012 (avec un indice des prix en hausse de 1,2 %) et + 2,3 % en 2011 (pour un coût de la vie à + 2,4 %).En 2014, la croissance en France a été limitée à un modeste + 0,4 %. Ni plus ni moins qu’en 2012 et qu’en 2013. L’économie française a détruit 74 000 postes (– 0,5 %) dans le secteur marchand l’an passé et le taux de chômage dépassait encore 10 % de la population active en fin d’année.Pour 2015, le gouvernement table sur une progression de 1 % du produit intérieur brut. Les économistes de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ont, quant à eux, revu à la hausse leurs prévisions, confortant les espoirs gouvernementaux d’une reprise légèrement plus robuste que prévu. Ils tablent sur + 1,1 % en 2015, soit 0,3 point de mieux que dans leurs estimations de novembre 2014.Pourquoi l’économie française tourne toujours au ralenti 20.03.2015 à 11h11 • Mis à jour le20.03.2015 à 12h23 | Guy Dutheil Airbus pourra-t-il échapper encore longtemps à la mise en chantier d’un A380 Neo, une nouvelle version, allongée, remotorisée, moins gourmande en carburant, de son gros-porteur, entré en service voici sept ans, mais dont les ventes ne sont pas aussi satisfaisantes que cela ? Pas sûr, tant la pression de certains de ses clients augmente pour obtenir la sortie d’un tel appareil.Tim Clark, le PDG d’Emirates, le réclame régulièrement. Le patron de la compagnie de Dubaï a de nouveau sollicité l’avionneur européen, dans un entretien au Financial Times, le 17 mars. Il attend d’Airbus un « business plan » pour un A380 Neo avant la fin mars.Airbus peut difficilement faire la sourde oreille. Emirates n’est pas un client comme un autre. A elle seule, la compagnie du Golfe a rempli près de la moitié (44 %) du carnet de commandes d’A380. Au total, Emirates est le client de 140 des 317 appareils commandés au total auprès d’Airbus.Avant de prendre une décision, le constructeur de l’appareil s’emploie à calmer le jeu avec Emirates. « Il s’agit d’une discussion avec un client et pas d’un conflit », fait savoir la direction du groupe. Et d’ajouter : « notre client exprime un besoin et nous regardons ce qu’il est possible de faire. »Passer de 525 à 800 passagersEn pratique, Airbus ne veut pas se précipiter. A Toulouse, au siège de l’avionneur, l’heure n’est plus aux investissements d’importance mais à la rentabilité des programmes déjà lancés. Car la mise en œuvre d’un A380 Neo coûterait cher. Pour l’avionneur, la facture serait de 1,5 milliard à 2 milliards d’euros. Ce dernier a d’ailleurs fait savoir qu’un Neo coûterait 10 % du prix du programme initial.Airbus a aussi d’autant moins envie de remettre la main à la poche que le programme A380 arrive enfin à l’équilibre en 2015, plus de sept ans après son entrée en service.Avant de débourser une telle somme, le groupe réfléchit donc à toutes les possibilités d’amélioration des capacités de l’A380 actuel. Celle qui a sa préférence consisterait à optimiser la cabine à deux ponts de l’appareil. Cela permettrait de transporter plus de passagers et donc de faire gagner de l’argent aux compagnies.Une des solutions imaginées est de placer les classes Première et Affaires sur le pont supérieur, le pont inférieur étant alors réservé aux passagers de la classe économique. De la sorte, fait savoir Airbus, les compagnies pourraient disposer tout à la fois d’un plus grand nombre de sièges « économiques » et « business » dans l’avion.Agencé en trois classes, Première, Affaires et Economique, un A380 peut emporter aujourd’hui 525 passagers. Avec une cabine intégralement dédiée à la classe économique, l’avion pourrait transporter jusqu’à 800 passagers.Prendre une décision « avant 2017 »En outre, la production d’un A380 Neo ne relève pas de la seule décision d’Airbus. Pour faire voler l’avion, il lui faut des moteurs. Des deux motoristes qui équipent l’avion géant – Engine Alliance et Rolls Royce – seul le second serait prêt à se lancer dans l’aventure Neo.Toutefois, le motoriste britannique, comme Airbus, veut la garantie d’un certain carnet de commandes avant de s’engager. En clair, les deux sociétés voudraient que les futures compagnies clientes signent pour « 200 à 300 avions ».Le Neo offrirait aussi beaucoup d’avantages pour Airbus. Il lui permettrait de faire perdurer le programme A380, l’avion préféré des passagers, et de conserver « l’outil industriel ». Aujourd’hui, indique l’avionneur européen « nous n’avons plus que quatre ans et demi de production d’A380 devant nous ». Pour poursuivre, sans rupture, avec la production d’un A380 Neo, « Airbus doit prendre sa décision avant 2017 ». De telle sorte, le nouvel « avion pourrait entrer en service en 2020 ».Si Airbus choisit le Neo, les commerciaux de l’avionneur devraient rapidement débuter leur « Authorization to offer » (ATO). C’est une étape incontournable avant le démarrage de tout nouveau programme ; elle permet aux constructeurs de faire le tour des compagnies aériennes pour tester leur appétence pour un nouvel avion.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Vaillant Le récent regain de médiatisation de L’Amour et les forêts (Gallimard, 2014), sixième ouvrage d’Eric Reinhardt, récompensé récemment par plusieurs prix et vendu à plus de 100 000 exemplaires, s’accompagne aussi d’une polémique. Le problème vient des premiers chapitres du roman, dans lesquels l’auteur, en son nom propre, raconte une rencontre avec une femme, fan de Cendrillon (Stock, 2007), le quatrième livre de l’auteur, paru en 2008. L’écrivain et son admiratrice se rencontrent au café Nemours, à Paris, et la jeune femme confie ses malheurs : adultère, internement au sein d’une institution psychiatrique et tentative de suicide.Lire aussi :La nouvelle Cendrillon d’Eric ReinhardtProblème : cette histoire ne serait pas seulement fictionnelle. En 2007, après la parution de Cendrillon, une femme contacte réellement Eric Reinhardt pour lui communiquer son émotion à la lecture du roman. Après un échange de mails, l’écrivain et sa lectrice se rencontrent à Paris, au printemps 2008. Elle lui raconte sa vie et rédige La Jetée, un récit de 44 pages relatant ses problèmes personnels, qu’elle envoie à l’écrivain en avril 2009.Attaques d’« une grande violence »En juin 2014, le site Internet de Gallimard annonce la publication de L’Amour et les forêts. La jeune femme reconnaît des élements de sa vie personnelle dans le résumé de l’ouvrage évoquant le parcours de l’héroïne, Bénédicte Ombredanne. Elle s’en inquiète auprès d’Eric Reinhardt, qui concède s’être inspiré de ce qu’a vécu sa lectrice. Plusieurs passages de L’Amour et les forêts sont issus de La Jetée ou de courriels échangés entre l’écrivain et la jeune femme. En janvier, l’avocate de cette dernière adresse une mise en demeure à Gallimard, éditeur du roman. Elle estime que la reproduction à l’identique des mots de sa cliente constitue une atteinte à la vie privée autant que des actes de contrefaçon.Du côté de Gallimard, en revanche, on assure que le personnage du roman, Bénédicte Ombredanne, n'est que pure fiction. Contacté par Le Monde mercredi 25 mars, Eric Reinhardt n’a pas souhaité réagir à chaud à des attaques qu’il qualifie par texto « d’une grande violence ». « Je récuse catégoriquement les accusations calomnieuses de contrefaçon, et me défendrai le moment venu », ajoute le romancier.Matthieu Vaillant 25.03.2015 à 16h41 • Mis à jour le25.03.2015 à 18h02 | Anne-Aël Durand et Madjid Zerrouky Comme chaque accident d'avion, le crash de l'Airbus A320 de Germanwings, survenu mardi 24 mars dans les Alpes-de-Haute-Provence, relance les craintes sur la sécurité aérienne. La mort simultanée de 150 personnes a causé une vive émotion, particulièrement en Allemagne et en Espagne, pays d'origine de la plupart des victimes, accompagnée d'interrogations sur les causes du drame.Lire : Nationalités des victimes, boîtes noires... ce que l'on sait du crash de l'A320Dix fois plus de trafic, deux fois moins de mortsPourtant, malgré des accidents et des disparitions d'avions qui ont marqué les esprits durant l'année 2014, la sécurité aérienne a fait de grands progrès ces dernières années. Depuis 1970, les trajets en avion se sont démocratisés, notamment avec l'essor du low cost : le trafic aérien mondial a été multiplié par dix, passant de 300 millions à plus de 3 milliards de passagers transportés par an.Sur la même période, le nombre de morts dans des accidents aériens a tendance à baisser. Alors qu'en 1970, 2 250 personnes ont été tuées en avion dans le monde, on ne comptait que 1 328 victimes en 2014, et seulement 453 en 2013, année la plus sûre, selon le bureau d'archives des accidents d'avion.La probabilité pour chaque passager de mourir au cours d'un trajet en avion est donc passée d'un sur 138 000 en 1970 à un sur 2 349 000 en 2014. #container_1427281541078{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427281541078{ height:500px; } #container_1427281541078 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427281541078 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427281541078 .subtitre{ display:block; }Toujours plus de passagers transportés mais moins de mortsComparaison entre le trafic aérien mondial (en millions de passagers) et le nombre de morts dans des accidents d'avion depuis 1970(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Plus sûr que le rail ou la routeLe nombre de morts par accident d'avion est sans commune mesure avec le nombre de tués sur les routes, qui est estimé à 1,24 million de personnes par an, selon l'Organisation mondiale de la santé. Une étude réalisée en Europe, qui compare le nombre de morts par kilomètre parcouru, montre que l'avion est le moyen de transport le plus sûr, suivi de près par le train. Parmi les véhicules de transport routier, les deux-roues sont de loin les plus dangereux.L'erreur humaine, la plus meurtrièreHormis l'année 2014, la plus meurtrière en dix ans, le nombre des victimes est en baisse depuis le début des années 1970 (3 311 morts en 1972), quelles que soient les raisons. #container_1427283659087{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427283659087{ height:500px; } #container_1427283659087 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427283659087 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427283659087 .subtitre{ display:block; }Principales origines des accidents aériens mortels depuis 1970Nombre de victimes et causes(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} 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async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);L'origine humaine reste le premier facteur d'accident. Depuis 1970, 40 000 personnes ont péri dans des crashs causés par des erreurs de pilotage ou par des défaillances dues aux équipes de maintenance au sol. L'année où les défaillances humaines ont causé le plus de morts est 1985 : le 12 août, le vol Japan Airlines JA8119 s'est écrasé sur une montagne japonaise après une erreur de maintenance, faisant 520 morts.Mais même ce facteur est en baisse constante depuis quarante-cinq ans, tout comme celui du nombre de victimes liées à des vices de fabrication des appareils. Les avions sont de plus en plus fiables.L'exception ukrainienneLe nombre de victimes de catastrophes provoquées par des actes terroristes, des détournements de vol et des actions armées, proche de zéro depuis les attentats du 11 septembre 2001, a brusquement bondi en 2014 : 354 personnes (civils ou militaires à bord d'avions de transport) ont perdu la vie au-dessus d'une seule région – l'est de l'Ukraine – et pour une même raison, des tirs venus du sol en lien avec le conflit qui oppose forces ukrainiennes et séparatistes prorusses. C'est ce qui s'est produit pour le vol MH17 de la Malaysia Airlines, abattu par un missile sol-air le 17 juillet 2014 avec 298 personnes à son bord.Anne-Aël DurandJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteMadjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.03.2015 à 16h08 | Benjamin Benoit Imaginez. Vous, citoyen lambda américain, êtes contacté par les services de renseignement pour un travail. Vous avez accès à des bribes de conversations captées par la NSA, l'agence de sécurité américaine. A chaque lecture, on vous donne le choix : ce que vous avez sous les yeux doit-il être transmis aux autorités ? Saurez-vous déceler les menaces sérieuses ? Ce sont les questions posées par le jeu TouchTone, sur iOS.« Dénoncez ce que vous résolvez »TouchTone mélange puzzles et jeux narratifs. On y aborde en filigrane de nombreux thèmes d'actualité : la paranoïa, le terrorisme, les écoutes, mais aussi la misogynie dans l'industrie du jeu. « Plus je faisais des recherches sur Snowden et la NSA, plus je me disais qu'il fallait que je fasse quelque chose. Je n'ai pas pu m'empêcher d'y jeter d'autres bribes d'actualités », explique Mike Boxleiter, designer du jeu, au site The Verge.Le joueur est confronté à des choix moraux, en plus d'adopter une posture voyeuriste sur les « dossiers » qu'il gère. Le jeu présente une agence de surveillance prête à tout, rude, exagérément patriote et qui vous force souvent la main. Vous voulez infiltrer les données d'un entrepreneur iranien de la Silicon Valley ? Pas de problème, « le boulot est déjà à moitié fait ». TouchTone est passé d'un projet de niche à un jeu bien complexe et politisé. Mike Boxleiter et Greg Wohlend, concepteurs d'un premier jeu qui avait fait un flop commercial, ont voulu passer à autre chose en participant à une Game Jam – concours mondial où on doit concevoir un jeu en un week-end. Ils en ont tiré le cœur de TouchTone, encore sans scénario et sans propos. Il aura fallu deux ans pour concevoir le reste, non sans crainte : Apple n'était pas prompt à mettre en valeur les applications autour de la politique, mais TouchTone n'a reçu aucun traitement de défaveur de la part de l'éditeur.Simple... comme un Rubik's cubeConcrètement, le principe du jeu est simple : pour intercepter des conversations et des mails, il faut progresser dans un réseau qui rappelle les cartes d'un Super Mario. Chaque niveau correspond à un puzzle. Des signaux de différentes couleurs sont à reconnecter en utilisant des miroirs et autres éléments qui les dupliqueront. On ne peut pas changer la position de l'émetteur ou du récepteur du signal, mais on peut déplacer les éléments censés le dévier, sur un plan quadrillé, exactement comme dans un Rubik's cube : tout se déplace en même temps sur la même ligne ou sur la même colonne.Le jeu devient rapidement compliqué, intègre des éléments supplémentaires et agrandit rapidement le nombre de signaux à relier et la taille du terrain. Il faut savoir raisonner sur plusieurs plans et anticiper ses mouvements. Le jeu ressemble aux phases de puzzles de Watch_Dogs, avec qui il partage les mêmes problématiques. Ce dernier de TouchTone, qui rappelle aussi Papers, Please, est un excellent simulateur de poste-frontière entre deux pays pseudo-soviétiques.Lire aussi : Watch Dogs, les nouveaux chiens de garde Les ventes du jeu, disponible pour trois euros sur iOS, sont assez modestes en France. Le site spécialisé App Annie le situe dans le top 500 des ventes au 21 mars dans l'Hexagone. En revanche, il était le même jour le sixième jeu de puzzle du marché américain et y rentrait dans le top 100 général. Une différence logique, pour un jeu non-traduit et fortement scénarisé.Benjamin BenoitJournaliste au Monde 25.03.2015 à 15h54 | Anthony Hernandez La onzième édition de la Coupe du monde de cricket se déroule du 14 février au 29 mars en Australie et en Nouvelle-Zélande. L'Inde (double championne du monde en 1983 et en 2011) et l'Australie (quadruple vainqueur en 1987, en 1999, en 2003 et en 2007) s'affrontent jeudi 26 mars en demi-finale à partir de 4 h 30, heure française. Au Sydney Cricket Ground, les Australiens partent logiquement favoris, mais ils devront se méfier d'une équipe indienne, tenante du titre (l'événement a lieu tous les quatre ans), que l'on n'attendait pas à ce niveau cette fois-ci.En poule, c'est pourtant l'Inde qui a terminé invaincue, en dominant notamment l'Afrique du Sud, les Indes occidentales ou encore le rival du Pakistan, une rencontre au sommet suivie par plus de un milliard de téléspectateurs. En quarts de finale, les Indiens ont sorti le Bangladesh. L'Australie s'est, elle, inclinée une fois en poule face aux Néo-Zélandais avant de remporter ses quatre autres rencontres. En quarts, le Pakistan n'a pas résisté au pays coorganisateur.Avant de disputer une nouvelle finale face à la Nouvelle-Zélande, ces deux nations majeures du cricket aux styles opposés devront s'affronter rudement. Deux joueurs de l'équipe de France, l'un d'origine indienne, l'autre d'origine australienne, livrent leur analyse sur ces crickets respectifs. Arun Ayyavooraju est depuis deux ans le capitaine de l'équipe de France de cricket. Né à Karaikal, sur le territoire de Pondichéry, en Inde, le jeune homme est français de naissance grâce à son grand-père, combattant pour l'armée française lors de la première guerre mondiale. Il est arrivé à l'âge de 10 ans en France mais a fait ses débuts de joueur de cricket en Inde.Le cricket en Inde, c'est comme le foot au Brésil« Même si le hockey sur gazon a le statut officiel de sport national, le cricket est largement devant. On joue dans la rue, de partout, selon les moyens dont on dispose, du plus pauvre au plus riche. Certains fabriquent les balles avec du plastique ou du caoutchouc, d'autres confectionnent eux-mêmes leur batte. Cela a un côté très artisanal parfois. J'ai commencé à jouer là-bas, à l'âge de 5 ou 6 ans.« Il faut savoir qu'aujourd'hui la Fédération indienne dirige le cricket mondial. Le marché indien génère je crois 70 % des revenus du cricket dans le monde. Forcément, cela se retranscrit dans la prise de décisions. Grâce à l'Indian Premier League (IPL), championnat de franchise créé en 2008, les infrastructures se sont améliorées. Tous les meilleurs joueurs du monde viennent disputer la saison en IPL, parfois pour des sommes folles.« En Australie, 75 % des spectateurs dans les stades pour les matchs de l'Inde sont Indiens. Ils viennent d'Inde mais aussi de la diaspora. Contre l'Australie en demi-finale, certains prédisent que 70 % du public sera indien. »Les Indiens préfèrent la batte et les lancers à effet« Historiquement, l'Inde a toujours été forte à la batte. Les points faibles se situaient plus sur le lancer et la chasse (les joueurs chargés de récupérer la balle lorsqu'elle est frappée par le batteur). Les Indiens ont progressé à la chasse et sont désormais parmi les meilleurs.« Avant la Coupe du monde, les lanceurs de l'équipe d'Inde étaient très moyens. Les pronostiqueurs ne voyaient même pas l'Inde en demi-finale. Il faut savoir que les terrains sont plus durs en Australie qu'en Asie. La balle rebondit plus et favorise donc les lancers rapides. Les lanceurs indiens et asiatiques sont des lanceurs à effet, plus techniques. Or, à la surprise générale, les lanceurs indiens ont tout de même excellé depuis le début de la compétition. »Deux joueurs à surveiller : Mahendra Singh Dhoni et Virat Kohli « Dhoni est le capitaine, gardien de guichet (le joueur situé derrière le batteur adverse lors d'un lancer de son équipe) et batteur. Il est originaire d'un petit village à côté de Ranchi, capitale de l'Etat de Jharkhand. Il était déjà capitaine de l'équipe lors du dernier succès indien, à la Coupe du monde 2011, à domicile. Dhoni a gagné en tant que capitaine toutes les compétitions possibles. C'est l'un des sportifs les mieux payés au monde (22e au classement Forbes des sportifs les mieux payés au monde, 30 millions de dollars de revenus). Il dispute l'IPL sous les couleurs de Chennai Super Kings. « Kohli est le vice-capitaine, originaire de New Dehli. C'est le meilleur batteur de l'équipe. Il joue aussi pour la franchise IPL des Royal Challengers Bangalore. A seulement 26 ans, il est parti pour battre tous les records à la batte à la fin de sa carrière. » Robin Murphy, 23 ans, joue en équipe de France depuis 2010. Il est né à Vaison-la-Romaine, d'un père australien et d'une mère anglaise. Ancien joueur de l'équipe de Catus (près de Toulouse), il est sur le point de rejoindre le Paris université club en avril.Le cricket, c'est le sport d'été australien« Il existe une culture sportive énorme en Australie, une culture de l'extérieur, des barbecues. Le cricket est donc au sens pur le sport d'été des Australiens. Des sports comme le rugby à treize, le rugby à quinze ou le foot australien sont également populaires. Mais le rugby à treize est plus localisé à Sydney et dans ses environs, le foot australien est très implanté à Melbourne... La pratique du cricket est intégrée dans le système scolaire. On commence à l'école et on joue jusqu'au lycée. « Le plus haut niveau du cricket australien est celui des Etats. En général, la porte d'entrée vers l'équipe nationale, c'est le championnat fédéral. Une fois que tu es sous contrat avec la sélection, tu n'as plus vraiment le temps de jouer pour un club ou un Etat.« Depuis 2011, l'Australie a imité l'Inde en créant un championnat de franchises, la Big Bash League. Il y a huit équipes, dont deux à Melbourne et deux à Sydney. Des joueurs étrangers y participent de novembre à janvier. » Un cricket très professionnel« On a coutume de dire que les joueurs pakistanais ou indiens sont des talents naturels, alors que les joueurs australiens sont plus décrits comme des joueurs confirmés, travailleurs, physiques et mentalement forts. Ce sont de vrais professionnels qui maîtrisent leur sujet. Les lanceurs sont des lanceurs rapides, qui n'hésitent pas à intimider l'adversaire. »Deux joueurs à surveiller : Mitchell Johnson et David Warner« Johnson est un lanceur rapide, gaucher. Il terrorise tous les batteurs. Sa vitesse de lancer est impressionnante, entre 150 et 160 km/h. Il emploie souvent une technique d'intimidation en visant la tête du batteur grâce au rebond. Les joueurs appréhendent de jouer contre lui, même s'ils n'osent l'avouer. Depuis deux ans, tout lui réussit. « Warner est un batteur qui a brisé tous les cadres conventionnels. Il n'est pas passé par le championnat des Etats. Il est un peu sorti de nulle part. Le sélectionneur l'a appelé lors d'un match de Twenty20 (version la plus courte du cricket) contre l'Afrique du Sud en 2008. Personne ne le connaissait, et il est désormais l'un des meilleurs batteurs mondiaux. Il est très costaud, très déterminé et se fait un malin plaisir de provoquer ses adversaires, parfois même en les insultant. »Anthony HernandezJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elisa Perrigueur Le parquet de Nice, saisi par la municipalité, a suspendu par décision de justice la célébration d'un mariage civil qui devait se tenir lundi 23 mars entre une femme de 21 ans et un homme de 27 ans, tous deux de confession musulmane. Le maire UMP de la ville des Alpes-Maritimes, Christian Estrosi, dit avoir eu un « doute légitime sur la sincérité de l'union à célébrer ».Quels motifs une mairie peut-elle invoquer pour demander la suspension d'une union ? Les maires de France ont la possibilité de surseoir à une union dans certains cas. En l'occurrence, la mairie s'appuie sur l'article 175-2 du code civil. Selon ce texte : « Lorsqu'il existe des indices sérieux laissant présumer (...) que le mariage envisagé est susceptible d'être annulé (...), l'officier de l'état civil peut saisir sans délai le procureur de la République. Il en informe les intéressés ».Me Laurence Mayer, spécialiste en droit des familles, détaille : « Selon cet article, une suspension peut-être prononcée lorsque le mariage est susceptible d'être annulé en raison d'un manque de consentement de l'une des deux parties. Mais il peut également être utilisé lorsque la sincérité du mariage est mise en doute, par exemple lorsqu'il y a un soupçon de faux mariage, ou de mariage blanc ».A Nice, Christian Estrosi a saisi le parquet pour l'informer de sa volonté de suspendre l'union émettant des « doutes sur la sincérité », sans toutefois évoquer la question du consentement.Lundi, le procureur a répondu favorablement à la demande de l'édile, en mettant le mariage en sursis et en procédant à une enquête. Cette investigation doit en somme permettre de vérifier la « réelle intention matrimoniale » des futurs époux, « c'est-à-dire leur volonté de vivre en couple, de fonder un foyer... etc », précise Me Mayer.Lire : La mairie de Nice s'est opposée au mariage civil d'un couple musulmanQuels « indices » mettent en doute cette union selon la mairie ?Le « doute sur la sincérité » de l'union a été mis en avant pour l'invocation de cet article 175-2. Christian Estrosi évoque des soupçons de radicalisme pour motiver cette suspension. L'adjoint de territoire délégué à l'Etat civil, Auguste Vérola, détaillait mardi sur France Bleu : « Il y avait des soupçons de djihadisme. On pense que l'un ou l'autre des époux souhaite partir faire le djihad à l'étranger, en Syrie ou ailleurs ». La mairie de Nice met en avant deux éléments :Le jeune homme avait été condamné le 21 janvier 2015 par le tribunal correctionnel de Nice à six mois de prison avec sursis pour l'agression d'un boulanger qu'il accusait de pas être un « bon musulman », ce dernier vendant du porc dans son commerce. Il avait agi avec deux autres hommes et faisait l'objet d'une fiche d'individu à surveiller à la Direction générale de la sécurité intérieure, susceptible d'être candidat au djihad.La cellule locale « de lutte, d'écoute et d'action contre les dérives fondamentalistes », mise en place par la ville en octobre 2014, avait, ces derniers mois, constaté que la jeune femme était « impliquée dans un phénomène de radicalisation ».Toutefois, de tels arguments n'avaient jamais été utilisés pour un sursis, dont les contours d'application restent relativement flous. Selon Me Laurence Mayer, avocate spécialisée, « les faits justifient ce sursis, il faut vérifier que l'institution matrimoniale ne soit pas détournée à d'autres fins que l'union. Le procureur, qui aurait pu s'y opposer, a lui-même accepté le sursis». Quelle est la suite de la procédure ?D'après l'article 175-2, « la durée du sursis décidé par le procureur de la République ne peut excéder un mois renouvelable une fois par décision spécialement motivée », l'enquête de la justice devra donc être menée dans ces délais. Le couple peut contester ce sursis devant le tribunal de grande instance. A l'issue de l'investigation, le procureur doit faire savoir s'il s'oppose ou non à la célébration du mariage.Lire aussi : Non, on ne peut pas priver de nationalité « toute personne qui part faire le djihad »Elisa PerrigueurJournaliste au Monde 25.03.2015 à 15h17 • Mis à jour le25.03.2015 à 18h54 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Bruxelles dévoile ses ambitions en matière de numérique. Mercredi 25 mars, le vice-président de la commission européenne en charge du numérique, Andrus Ansip, a présenté les grandes orientations de l’institution communautaire en la matière.Le numérique fait partie des priorités du président Jean-Claude Juncker, entré en fonction en novembre dernier. Parmi les principaux chantiers : une réforme du copyright, la question de la régulation des plates-formes ou la lutte contre le « géoblocking ». Le but étant de créer un vrai marché intérieur du numérique alors qu’aujourd’hui, il est morcelé entre autant d’États membres.« Les gens doivent pouvoir être capables, en ligne, de traverser les frontières aussi facilement qu’ils le font dans la vie réelle. Les sociétés du numérique doivent être aidées afin que leur marché soit aux dimensions de l’Union et non limité à son marché national » a déclaré M. Ansip, mercredi. Le commissaire est originaire d’Estonie, un des pays considérés comme les plus connectés au monde.Territorialité des droitsConcernant la réforme du copyright, l’idée est de permettre qu’un bien culturel en ligne (film, vidéo, etc.) puisse être consommé (acheté au besoin), quel que soit le pays de localisation de l’internaute. Actuellement, les abonnements à de la vidéo à la demande ne sont le plus souvent pas « exportables » : même s’il paie son abonnement, un client ne peut consommer que s’il se trouve dans le pays où il a acheté son service. En cause, le modèle économique du cinéma et d’une partie de l’audiovisuel : la territorialité des droits. Les droits de diffusion d’un film sont achetés pays par pays.Pour remédier à cette situation, certains, à la Commission, plaidaient, ces dernières semaines, pour une remise à plat complète de ces droits. Au Parlement européen, l’unique députée du Parti pirate, Julia Reda, a publié un rapport remarqué, en février, prônant la création de licences universelles.Mais Les associations d’ayants-droits, notamment en France, sont montées au créneau avec constance, ces dernières semaines, pour dénoncer des changements qui mettraient à mal de manière irrémédiable, le modèle économique notamment du cinéma.Il semble qu’ils aient été en partie entendus : attachée à prendre en compte la rémunération des auteurs et des éditeurs, la commission ne prévoit pas de légiférer avant l’automne prochain (et non avant l’été comme prévu initialement).Consultation publiqueBruxelles veut aussi s’attaquer au « géoblocking », le fait que certains services ou produits en ligne puissent être achetés depuis certains pays et pas d’autres. Ou que le prix des biens, sur un même site, diffère considérablement selon le pays de l’acheteur. Ainsi des locations de voiture, en Belgique, par exemple, dont le prix peut varier du simple au double, selon la localisation du loueur au moment où il effectue sa transaction. C’est un sujet plutôt consensuel mais qui nécessite pas mal d’ingénierie réglementaire.Autre gros projet, plus polémique, lui, la « régulation des plates-formes ». C’est-à-dire, même si ce n’est pas évoqué frontalement par la commission, la régulation des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon), ces quatre géants du web américain dont les chiffres d’affaires cumulés sont supérieurs au PIB du Danemark…La question est, entre autres, de savoir s’il faut considérer ces géants de l’internet uniquement au travers du prisme de la concurrence (comment mieux les réguler pour faire en sorte de corriger ce que d’aucuns pointent comme des distorsions, voire des abus). Ou alors estimer que ces groupes, devenus presque aussi puissants que des États, doivent désormais être considérés comme des sociétés faisant peser un risque systémique aux économies (comme les banques).La commission devrait lancer une consultation publique sur le sujet dans les semaines qui viennent. Dans l’institution, les avis sont partagés : il y a les tenants du laissez faire (Irlande, Danemark, Pays-Bas, Royaume-Uni) et les autres – France, Allemagne, Italie, Espagne, attachés à une meilleure répartition des profits entre les géants du net et les autres acteurs du numérique), et qui ne voudraient pas que le débat soit enterré.La décision finale – réguler ou pas les plates-formes dépendra aussi des conclusions de l’enquête que la commission mène depuis maintenant cinq ans sur Google pour abus de position dominante. Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.03.2015 à 14h12 • Mis à jour le25.03.2015 à 18h42 Les obsèques de la nageuse Camille Muffat et du boxeur Alexis Vastine ont eu lieu mercredi 25 mars, respectivement à Nice et à Pont-Audemer, les villes natales des deux champions, morts à 25 et 28 ans dans un accident d'hélicoptère, le lundi 9 mars, en Argentine.Le nageur d'Antibes Alain Bernard, qui participait lui aussi au tournage de l'émission de télé-réalité « Dropped » en Argentine, durant lequel l'accident a eu lieu, est venu rendre un dernier hommage à Camille Muffat à l'église Saint-Jean-Baptiste-Le Vœu, à Nice, tout comme Coralie Balmy ou Laure Manaudou. Ses proches camarades d'entraînement, Yannick Agnel et Charlotte Bonnet, et son ex-entraineur Fabrice Pellerin étaient également présents.« Heureuse et sereine »Le cercueil blanc de Camille Muffat a été porté dans l'église sous les applaudissements de quelque deux cents Niçois présents devant l'édifice. Lors de la messe, retransmise par haut-parleurs, Guy Muffat a évoqué « le sourire discret et le regard brillant » de sa fille, rappelant qu'il avait regretté qu'elle arrête la natation de haute compétition, avant de découvrir que Camille était « heureuse et sereine ».Charlotte Bonnet, son amie intime et espoir de la natation française, a parlé avec une immense tristesse de sa « grande sœur ». « Tu avais de grands projets, tu as marqué ma vie à jamais, je t'aime. »Son agente, Sophie Kamoun, s'est souvenue de sa dernière rencontre avec la jeune femme, deux jours avant son départ pour l'Argentine : un dîner joyeux au restaurant avec foie gras, chablis et multiples desserts. « Tu n'avais que 25 ans et une envie folle de dévorer la vie », a-t-elle dit.Pensée pour les victimes du crash de l'Airbus A320Les amis de la nageuse, qui rêvait de rencontrer l'acteur belge François Damiens, ont voulu lui faire un dernier cadeau. Le comédien lui a adressé un message dans une courte vidéo, conclue par un « rire de psychopathe » qui amusait beaucoup Camille Muffat.Le député et maire de Nice, Christian Estrosi, a aussi prononcé un hommage, avant les obsèques célébrées dans l'intimité familiale. Le père François-Régis Jamain, qui célébrait la messe, a aussi eu une pensée pour les cent cinquante victimes de l'Airbus A320 qui s'est écrasé mardi dans le sud des Alpes françaises, non loin de Nice.Les dépouilles des huit Français morts en Argentine, dont la navigatrice Florence Arthaud, avaient été rapatriées dimanche à Paris. Ils ont été tués le 9 mars dans l'accident de deux hélicoptères affrétés pour le tournage de l'émission de télé-réalité « Dropped », qui sont entrés en collision et se sont écrasés peu après leur décollage.300 PERSONNES POUR RENDRE HOMMAGE À ALEXIS VASTINE Un vibrant hommage a également été rendu à Alexis Vastine à Pont-Audemer (Eure). Accueilli sous les applaudissements d'environ 300 personnes, le cercueil du médaillé de bronze aux Jeux olympiques de Pékin en 2008 a été porté jusque dans l'église Saint-Ouen par des boxeurs et des militaires, la famille Vastine suivant le catafalque.De nombreuses personnalités et sportifs avaient fait le déplacement, comme le judoka Teddy Riner, des membres de l'équipe de France de boxe vêtus de leur survêtement blanc à liserets bleu, et des boxeurs de clubs locaux en t-shirts noir à l'effigie du champion. L'ancien footballeur Sylvain Wiltord, qui avait participé au tournage de l'émission, était également présent, et visiblement très ému. Le secrétaire d'Etat aux Sports, Thierry Braillard, accompagnée par l'ancienne ministre des Sports Valérie Fourneyron, représentait le gouvernement.Retransmise sur grand écran pour la foule restée à l'extérieur de l'église, la cérémonie a débuté avec la diffusion de la chanson « La belle vie » interprétée par Sacha Distel. Pour participer à l'hommage à leur manière, les commerçants du centre-ville avaient baissé leur rideau et apposé des affichettes avec la photo d'Alexis Vastine. Guy Dutheil   Après les sondes Pitot, qui avaient été mises en cause dans l’accident de l’Airbus A330 du vol Air France Rio-Paris, le 31 mai 2009, au-dessus de l’Atlantique, des Airbus auraient à nouveau été victimes de phénomènes de givrage de sondes à la fin de l’année 2014. Cette fois, ce sont les sondes d’incidence, celles qui mesurent l’écoulement des filets d’air sur les ailes qui sont en cause, et non plus les sondes Pitot, qui enregistrent la vitesse de l’avion.A la fin 2014, selon nos informations, Airbus a émis les bulletins d’alerte opérationnelle (OEB) 48 et 49 après deux problèmes de givrages des sondes d’incidence, qui ont affecté un A321 de la Lufthansa et un autre Airbus d’une compagnie asiatique. Des alertes destinées aux personnels de maintenance. L’avionneur européen a aussi envoyé, simultanément, un « flight operation transmission », un bulletin d’alerte destiné cette fois aux personnels navigants. Airbus tient à rappeler que c’est la première fois qu’un tel incident survenait alors que l’A320 est entré en service en 1988, il y a plus de vingt-cinq ans.Le 5 novembre, un Airbus A321 de la Lufthansa qui effectuait la liaison entre Bilbao (Espagne) et Munich s’est mis brutalement en piqué alors qu’il venait tout juste d’atteindre son altitude de croisière quelques minutes après son décollage. En pratique, les sondes ont givré lors de la montée de l’appareil et sont restées bloquées lorsque l’avion a atteint son altitude de croisière. Ce givrage des sondes a trompé les automatismes de l’Airbus qui se sont immédiatement déclenchés pour faire piquer l’avion et lui éviter de décrocher.Débrancher les procédures automatiquesLes procédures automatiques de l’Airbus, trompées par les informations erronées qui leur parvenaient des sondes, croyaient que l’avion était toujours en phase de montée. Les pilotes de la Lufthansa ont eu toutes les peines du monde à récupérer les commandes de l’appareil. Il leur a fallu débrancher les procédures automatiques pour continuer leur route en pilotage manuel.Selon Airbus, les OEB émis après les deux incidents sont des « retours d’information ». « A chaque fois qu’il y a un problème, nous partageons l’information avec toutes les compagnies aériennes qui ont des Airbus dans leur flotte », fait savoir l’avionneur européen. Selon lui, plusieurs dizaines d’OEB sont émis par Airbus chaque année.Toutefois, si un givrage des sondes pouvait expliquer, en partie, la descente soudaine et assez rapide de l’Airbus de la Germanwings (environ 3 000 pieds par minute, soit 1 000 mètres), cela ne dit rien sur le silence radio de plus de huit minutes qui a été observé par l’avion jusqu’à son crash dans les Alpes-de-Haute-Provence.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste William Audureau« C'était l'année 1986 / Il était un adolescent comme les autres / Rêvant de ses héros et amoureux d'une fille / Mais par une nuit d'orage le long d'une côte déchiquetée / Une voiture rouge mystérieuse vint vers lui / Sa puissance allumant ses yeux rouge sang. »Tous les jeux vidéo n'ont pas l'honneur d'une chanson qui leur est dédiée. Mais l'antique jeu de voiture de Sega, OutRun, a tout simplement un album entier à son nom, dont est tiré cet extrait. Signé du DJ Kavinsky, l'une de ses pistes a même servi d'introduction musicale au film Drive.Vingt-neuf ans après sa première apparition dans les salles d'arcade, l'inusable jeu de conduite de Sega a été réédité le 11 mars dernier sur Nintendo 3DS, dans une version relief remasterisée, 3D OutRun, plus fluide et enrichie de sauvegardes et de pistes audio inédites. Plus besoin d'aligner les pièces sur le bord de la borne pour faire une partie, le jeu est disponible au téléchargement pour 6 euros. Mais son influence dépasse désormais le cadre du jeu.Roger Moore et Lamborghini CountachA ses débuts, Yu Suzuki, surdoué de la programmation, est davantage versé dans les prouesses informatiques et les belles cylindrées que les jeux vidéo. Son premier jeu phare, Space Harrier, campe déjà un affichage en simili-3D. Mais c'est avec Hang-on, jeu de moto musclé, qu'il impose une première fois son style, avant de lui donner un an plus tard une suite spirituelle, OutRun.Suzuki s'inspire d'un de ses films fétiches, L'Equipée du Cannonball (1981), road-movie viril sur les routes de l'Amérique, avec une Lamborghini Countach à l'affiche et Roger Moore en guest star.Alerté de la relative monotonie des paysages américains, Yu Suzuki s'envole pour un road trip initiatique à travers l'Europe. De Francfort, il rejoint Rome, en passant par la Suisse et la Riviera, au volant d'une BMW. Celle-ci plafonne à 200 km : pas assez rapide pour cet amateur de vitesse. A Monaco, il tombe sur une Ferrari Testarossa. Coup de foudre : avec ou sans l'autorisation de la compagnie italienne, ce sera la voiture au cœur de son jeu.A la tête d'une équipe d'une demi-douzaine de personnes, Yu Suzuki développe ainsi son projet le plus personnel : davantage qu'un jeu de course, un jeu de conduite, véloce, exotique et ensoleillé, sur les routes colorées de l'Europe du Sud, comme il l'explique au site américain Nowgamer :« Le concept d'“OutRun”, ce n'était pas de se tirer la bourre comme des malades juste pour finir premier. C'était de promener une jolie femme assise à vos côtés et de conduire dans une voiture de luxe, une seule main sur le volant, finissant premier loin devant – et avec du temps devant vous. »Vitesse ahurissante pour l'époque, décors variés et ambiance estivale, sentiment de liberté sur les routes à embranchements, et technicité grâce à ses deux vitesses entre lesquelles jongler : à sa sortie, le jeu de Sega s'impose comme une révolution technique à de nombreux égards. Environ 20 000 bornes de jeux – à près de 2 000 dollars l'unité – sont vendues en 1986, plus grand succès en arcade cette année-là.Une certaine idée de la séductionAu-delà de ses innovations, OutRun est aussi un jeu qui émancipe le joueur des mondes imaginaires qui ont longtemps constitué l'unique horizon du jeu vidéo. Pour la première fois, un programme donne à voir non pas une compétition entre deux hommes, mais l'expression fantasmée d'une longue séance de séduction qui n'aurait que le volant pour langage et que la vitesse comme vérité.Dans l'imaginaire collectif masculin des années 1980, le jeu de Yu Suzuki précède de quelques mois la lecture de Fluide glacial et de Manara : il est l'un des points de passage d'une masculinité balbutiante et maladroite, invention sociale d'une identité et de codes auxquels s'accrocher.Le site indépendant Rock, Paper, Shotgun, dans une chronique bravache de 2014, questionnait la représentation genrée d'une de ses suites, le jeu OutRun 2006, construite sur le même modèle que l'original :« Non seulement il met en scène deux objets de désir : une Ferrari – une vraie Ferrari – et une blonde canon, mais il représente l'ego précaire d'un jeune homme qui commence seulement à réaliser qu'il lui faudrait bien devenir quelque chose pour valoir l'honneur d'un rendez-vous galant. »La vidéoblogueuse canado-américaine Anita Sarkeesian, dans son émission en ligne « Tropes vs Women in video games » (« les clichés contre les femmes dans les jeux vidéo »), fait du jeu le premier d'une longue série d'exemples d'objectivisation sexuelle de la femme dans les jeux. Sa blonde rentre, dénonce-t-elle, dans « le sous-ensemble des personnages féminins insignifiants non jouables, dont la sexualité ou la victimisation est exploitée dans le but d'insuffler un côté nerveux, graveleux ou osé à des mondes de jeux ».Plus conciliante, la journaliste de Rock, Paper, Shotgun, Cara Ellison, décrit avec amusement « un monde imaginaire dans lequel les femmes ne sont pas des gens, mais des algorithmes dont les zones érogènes fonctionnent comme des points de passage sur un tarmac. »  « La nature simpliste du tout, reprend-elle, confond deux des aspects les plus anxiogènes de la masculinité : gagner et coucher (…). Si j'étais un gars, je suspecte que ce serait parfois sympa de ne pas être jugé à l'aune de l'un ou l'autre de ces standards. »Une place dans la culture popDifficile pourtant d'appliquer au jeu de 1986 les grilles de lecture d'aujourd'hui. Pour toute une génération de joueurs, il incarne bien plus qu'une simple représentation des rapports hommes-femmes : il est un condensé de l'esprit des années 1980. Un mélange de couleurs flashy et de sons électriques, un culte discret de la performance, le fantasme de la « cool attitude » et des ciels bleus à la Sega… bref, une capsule temporelle qui résiste au frein à main à l'analyse sociale.Dans la culture populaire, son influence est sortie de sa décennie. GTA lui a emprunté l'idée de prendre le volant en écoutant la musique de son choix ; le récent Forza Motorsport Horizon  2 a donné à ses équipées automobiles transalpines la puissance de la modernité ; tandis que Kavisky n'a rien oublié de sa puissance évocatrice au moment de signer « Nightcall », le morceau de l'album OutRun ayant fini au générique de Drive.Comme le DJ français le révélait dans un entretien à Vice, le réalisateur Nicolas Winding Refn l'aurait entendu lorsqu'il était lui-même en train de descendre Sunset Boulevard, au volant de sa voiture. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444463', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });William AudureauJournaliste au Monde 15.03.2015 à 15h00 • Mis à jour le15.03.2015 à 15h24 L'Australien Richie Porte (Sky) a enlevé pour la deuxième fois Paris-Nice, dimanche 15 mars, après sa victoire dans la 7e étape, un contre-la-montre de 9,6 kilomètres sur les pentes du col d'Eze.Porte, déjà vainqueur en 2013, a battu le champion du monde, le Polonais Michal Kwiatkowski, deuxième à 30 secondes, tout comme le Slovène Simon Spilak et le Portugais Rui Costa, classés dans cet ordre.Gallopin craqueLe Français Tony Gallopin, porteur du maillot jaune, a lâché plus d'une minute et demie à Porte et a pris la sixième place du classement final.Dans la dernière étape, Porte a repoussé Spilak à 13 secondes, et Costa, à 24 secondes. L'Allemand Tony Martin, trois fois champion du monde du contre-la-montre, s'est classé quatrième de ce « chrono » disputé sous la pluie.Porte, qui est âgé de 30 ans et vit pendant la saison européenne à Monaco, a signé le deuxième succès australien dans la « course au soleil ». Vainqueur jeudi au col de la Croix-de-Chaubouret, la seule arrivée au sommet de la semaine, Porte a été en difficulté dans l'avant-dernière étape quand il a chuté dans la descente vers Nice.Porte récidive après 2013S'il a cédé une minute à Gallopin, vainqueur sur la Promenade des Anglais, l'Australien originaire de Tasmanie a rétabli la situation au col d'Eze, un contre-la-montre qu'il avait déjà enlevé en 2013.« C'est une terrible désillusion », a commenté Gallopin, qui pensait être en mesure de devenir le premier Français vainqueur de Paris-Nice depuis Laurent Jalabert en 1997 : « Je ne cherche pas d'excuses, j'étais dans un mauvais jour. » 15.03.2015 à 12h11 • Mis à jour le15.03.2015 à 12h17 Les Voix de Gaou dans le Var, le Festival du film asiatique de Deauville, les Muzik'elles dans le Val-de-Marne… Une centaine de festivals à travers la France ont été supprimés ou annulés en 2015, en raison principalement des coupes budgétaires pratiquées par les collectivités locales ou régionales, selon Le Parisien du dimanche 15 mars.« En supprimant sa dotation aux collectivités locales, l'Etat les oblige à faire des choix drastiques », relève le quotidien, qui consacre sa « une » et deux pages au phénomène. Les autres causes conduisant à ces suppressions sont la chute de la fréquentation et l'inflation des cachets.Le journal se base sur le décompte réalisé par une médiatrice culturelle du Nord. Depuis le début de l'année, Emeline Jersol tient un registre des « festivals, structures et associations supprimés-annulés » à travers une carte interactive qu'elle a baptisée « Cartocrise – culture française tu te meurs ».A l'heure actuelle, la carte comprend 143 points, correspondant à la fois aux festivals annulés ou supprimés et aux structures fermées dans le domaine de la musique, du théâtre, de la danse, des arts plastiques, des arts de la rue, de la littérature ou d'autres domaines.Voir en plein écranLe tournant des municipalesCes suppressions ou annulations résultent surtout de suppressions de subventions publiques, en particulier municipales après l'arrivée de nouvelles équipes à la tête des communes, à la suite des élections de mars 2014, selon Le Parisien.« Un nouveau maire, c'est une nouveau réseau. “Je te sabre parce que tu as soutenu l'autre” », explique dans Le Parisien Emmanuel Négrier, chercheur au CNRS et auteur du livre Festivals de musiques : un monde en mutation.Dans le même quotidien, le directeur du festival de rock de Belfort, les Eurockéennes (plus de 100 000 personnes attendues pour l'édition 2015), Jean-Paul Roland, estime que « même les gros festivals sont menacés » à cause de la baisse des subventions publiques et aussi de la réorganisation des régions. 15.03.2015 à 08h54 • Mis à jour le15.03.2015 à 13h55 L'Hyper Cacher de la porte de Vincennes, à Paris, théâtre d'une prise d'otages meurtrière le 9 janvier, a rouvert dimanche 15 mars pour prouver que « les Français de confession juive ont plus que jamais leur place dans leur pays », a déclaré la direction du magasin. Le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, était sur place en début de matinée :« J'ai souhaité, au moment où cette épicerie rouvre courageusement avec la volonté aussi d'envoyer le signal que la vie est plus forte, être au côté des représentants de la communauté, de ceux qui tiennent ce commerce, des élus, pour dire que nous sommes debout et déterminés à continuer à vivre librement dans notre pays. »Les employés traumatisésLe supermarché de la porte de Vincennes rouvre avec une nouvelle équipe recrutée « sur la base du volontariat ». Tous les salariés présents le jour de l'acte terroriste sont actuellement en arrêt de longue durée, en raison du traumatisme subi, y compris Lassana Bathily, le jeune Malien naturalisé français pour son courage. Le 9 janvier, à la veille du shabbat, Amedy Coulibaly avait pris une vingtaine de personne en otage dans ce magasin casher de l'Est parisien, tuant quatre hommes de confession juive : Yohan Cohen, 20 ans ; Yoav Hattab, 21 ans ; François-Michel Saada, 63 ans ; et Philippe Braham, 45 ans. Le preneur d'otages avait lui-même ensuite été abattu dans l'assaut de la police.Le récit (édition abonnés) : Dans le huis clos de l’Hyper Cacher de la porte de VincennesEn tout, pendant trois jours, les attentats parisiens ont fait 17 morts, en plus des trois tueurs, Amedy Coulibaly et les frères Kouachi, assaillants de Charlie Hebdo eux aussi tués par les forces de l'ordre. Ces attaques visant les valeurs de la République, la liberté d'expression et la communauté juive avaient suscité une forte émotion en France et dans le monde.Lire l'analyse (édition abonnés) : Après « Charlie », le couvre-feu émotionnel 15.03.2015 à 01h36 • Mis à jour le15.03.2015 à 12h07 Au moins 49 personnes ont été tuées (17 hommes, 24 femmes et 8 enfants) samedi 14 mars lorsqu'un autocar a quitté la route et est tombé dans un précipice dans l'Etat de Santa Catarina, dans le sud du Brésil, selon un porte-parole du gouvernement régional. Dix autres personnes blessées sont hospitalisées. Le véhicule, qui appartenait à une entreprise de tourisme, effectuait un trajet entre Uniao de Vitoria, dans l'Etat voisin du Parana, et Guaratuba, sur la côte atlantique du Parana. Il devait transporter 50 personnes, selon la liste officielle, mais le bilan provisoire des secours montre que les occupants étaient plus nombreux. Aucune information ne signalait la présence d'étrangers parmi les occupants de l'autocar.Une chute de 400 mètresSelon des informations de presse, le conducteur de l'autocar aurait perdu le contrôle de son véhicule dans un virage en descente de cette route connue comme très dangereuse. L'accident s'est produit dans une région montagneuse, non loin de la ville de Campo Alegre, à 250 kilomètres de Florianopolis, la capitale de l'Etat. L'autocar a quitté la route et a fait une chute de 400 mètres dans un précipice dans la sierra Dona Francisca, une zone touristique réputée.Les opérations de secours sont compliquées par l'obscurité — l'accident est survenu de nuit — et par la nature du terrain, a souligné le porte-parole des autorités locales. Des ambulances, un hélicoptère, 40 hommes de la police militaire, 30 pompiers et une trentaine d'autres personnes, membres des services de santé et policiers civils, ont été rapidement déployés sur les lieux. « Il y a des gens dans la montagne, dans l'autocar, coincés dans la carcasse. Les chances que nous trouvions encore quelqu'un en vie sont minimes », a déclaré le colonel Nelson Coelho, de la police de l'Etat de Santa Catarina.Les accidents, fréquents sur cette route comportant de nombreux virages et considérée comme très dangereuse, ont déjà fait 66 morts au cours des cinq dernières années, selon le quotidien O Estado. 14.03.2015 à 22h32 Les syndicats représentatifs d'Air France ont annoncé samedi leur intention de boycotter la réunion « stratégique et sociale » convoquée lundi 16 mars au matin par la direction pour lancer la renégociation des accords d'entreprise. Dans un communiqué commun, les organisations représentatives de la compagnie, issues des élections professionnelles de la semaine dernière, disent « décliner l'invitation d'Alexandre de Juniac », PDG du groupe aérien.« La CFE-CGC, l'UNAC-CGC, FO, le SNPNC FO, la CFDT, l'UNSA Aérien, l'UNSA PNC, la CGT, le SNPL et le SPAF, réunis vendredi, considèrent que les multiples déclarations médiatiques d'Alexandre de Juniac, président de la holding Air France/KLM, compromettent le dialogue social au sein de la compagnie Air France », écrivent-ils dans un communiqué.Ils dénoncent la « méthode » du patron, qui a annoncé cette réunion « à la place du président d'Air France, par voie de presse et pendant le scrutin des élections professionnelles de la compagnie ». En outre, ils estiment que la rencontre, fixée « quelques heures avant le comité de nomination qui examinera son renouvellement à la tête de la holding », « répond à des enjeux qui ne sont pas ceux de la compagnie Air France et de ses salariés ».Lancer le plan PerformAlexandre de Juniac veut lancer la renégociation des accords d'entreprise. « L'objectif est de parvenir à signer les premiers accords vers la fin de l'été, en septembre, pour une mise en oeuvre sur les années suivantes », a-t-il expliqué.La direction entend remettre à plat les accords d'entreprise, catégorie de personnels par catégorie, en vue d'appliquer le plan Perform, plan stratégique qui prend le relais du plan de restructuration Transform (2012-2014) et prévoit des efforts supplémentaires en terme de productivité. 14.03.2015 à 20h15 • Mis à jour le14.03.2015 à 21h12 Une planche originale de l'album d'Astérix Les Lauriers de César a été vendue 150 000 euros samedi 14 mars au profit des familles des victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo. Le dessinateur Albert Uderzo doit dédicacer spécialement cette planche extraite du 18e album des Aventures d'Astérix le Gaulois, édité en 1971, pour l'acquéreur. Christie's, la maison de vente, a promis de ne pas prélever de commission.Deux jours après l'attentat contre Charlie Hebdo, le cocréateur d'Astérix avec René Goscinny avait repris son crayon et dédié un croquis de l'irréductible petit Gaulois aux morts de Charlie Hebdo. « Moi aussi je suis un Charlie », lançait le Gaulois au casque ailé en envoyant dans les airs, d'un coup de poing, non pas un soldat romain mais un personnage portant des babouches.« Charlie Hebdo et Astérix, ça n'a rien à voir évidemment. Je ne vais pas changer ma casaque d'épaule. Je veux simplement marquer mon amitié pour ces dessinateurs qui ont payé (leurs idées) de leur vie », avait-il ajouté.Des ventes recordsDurant la vente de samedi, entièrement consacrée à la bande dessinée, certaines planches originales ont trouvé preneur pour des montants inédits. Un « record mondial » a été établi pour une planche originale de La Marque jaune de la série Blake et Mortimer, du belge Edgar P. Jacobs (1904-1987), vendue 205 500 euros, selon Christie's. Un autre record a été atteint pour une planche de la La Foire aux immortels du dessinateur et scénariste Enki Bilal adjugée à 115.500 euros.Enfin une gouache réalisée par Jean Giraud pour la couverture de l'album Le Cheval de fer de la série Blueberry, a trouvé preneur à 109 500 euros, là aussi un record. Christies a réalisé un chiffre de ventes global de plus de 5 millions d'euros au cours de cette cession. 14.03.2015 à 18h21 Des salafistes, des hooligans et des associations anti-racistes ont manifesté samedi 14 mars à Wuppertal, dans l'ouest de l'Allemagne sous haute protection policière. Mille agents et des canons à eau ont été déployés pour encadrer les trois rassemblements distincts.Près de 400 personnes de la mouvance salafiste étaient attendues dans les rues de cette ville de Rhénanie du nord-Westphalie, proche de Düsseldorf, mais « l'affluence a été nettement moins importante », selon la police. La mobilisation du mouvement anti-islam Pegida de la région a également plus réduite que prévu. En revanche, la manifestation organisée à l'appel d'associations pour la tolérance et contre le racisme a rassemblé 700 personnes en début d'après-midi, soit le double de ce qui était attendu, ont estimé les forces de l'ordre.Hooligans versus « police de la charia »Les trois rassemblements n'ont pas été autorisés à défiler en raison du comportement violent de certains manifestants. En octobre, dans la ville voisine de Cologne, quarante-quatre policiers avaient été blessés dans des affrontements avec des hooligans qui avaient lancé des slogans anti-immigrés. Une poignée de salafistes avait également « patrouillé » dans les rues de Wuppertal (ouest) l'été dernier, se revendiquant d'une « police de la charia ». A plusieurs reprises ils avaient enjoint aux clients de discothèques à ne pas boire de l'alcool ou à ne pas écouter de la musique. L'affaire avait fait grand bruit, faisant réagir la chancelière Angela Merkel qui avait rappelé que personne n'était autorisé à se substituer à la police. Depuis, cette « police de la charia » n'a jamais refait parler d'elle.Lire : Allemagne : levée de boucliers contre la propagande islamiste 14.03.2015 à 17h40 • Mis à jour le14.03.2015 à 18h18 Le XV d'Irlande ne réalisera pas le Grand Chelem dans le Tournoi des six nations après s'être incliné à Cardiff face au pays de Galles (23-16), samedi lors de la 4e journée.Certes, il peut encore, tout comme le XV du Poireau, remporter le Tournoi et s'offrir un premier doublé depuis 1948-1949. Mais il doit s'agir d'une bien maigre consolation pour les Irlandais, qui entendaient bien décrocher au Millennium leur 11e victoire d'affilée, une première, pour voler vers leur premier Grand Chelem depuis 2009 et conforter leur statut de meilleure équipe de l'hémisphère Nord à six mois de la Coupe du monde en Angleterre (18 septembre-31 octobre). Défense de fer des GalloisCette pancarte ne se trouve pas fondamentalement écornée après cette défaite, la première depuis plus d'un an (10-13 en Angleterre le 22 février 2014). Mais le jeu pragmatique et guère flamboyant déployé depuis le début du Tournoi par les joueurs de Joe Schmidt a montré certaines limites face à la défense héroïque du XV du Poireau, réduit à 14 à deux reprises (cartons jaunes pour Warburton, 28e, et Davies, 78e).Menés à la pause (15-9) par quatre pénalités de Leigh Halfpenny (2e, 6e, 10e, 13e) et un drop de Dan Biggar, le XV du Trèfle, seule équipe encore invaincue avant samedi, a ensuite été distancé sur un essai de Scott Williams (62e). Un essai de pénalité (69e) les a ramenés à sept points du XV du Poireau, qui a arraché deux ballons cruciaux à cinq mètres de sa ligne dans les dernières minutes pour finalement l'emporter.Les Irlandais ont ainsi cruellement manqué d'imagination pour franchir le rideau défensif gallois, par exemple pendant ces quasi 10 minutes passées à camper dans les 22 mètres adverses en début de seconde période. Bilan : ballon perdu après une phase de 32 puis 13 temps de jeu.Sexton maladroitCette prestation a finalement été dans le sillage de celle de leur ouvreur Jonathan Sexton, maladroit dans le jeu et au pied avec, notamment, deux échecs face aux poteaux, un renvoi en touche (12e) ou encore un coup de pied directement en touche (44e). Mais le XV du Trèfle a d'abord péché en touche (quatre ballons perdus sur ses propres lancers) et dans le combat, au sol et dans les airs, l'un de ses points forts, au cours d'une première période largement dominée par les Gallois.L'Irlande, tenante du titre, peut encore remporter le Tournoi, comme le pays de Galles et l'Angleterre, qui accueille l'Ecosse en fin d'après-midi. Voir le classement du Tournoi des six nations 14.03.2015 à 16h45 • Mis à jour le14.03.2015 à 16h51 Samedi, lors de la 20e journée du Top 14, Toulouse s'est imposé face à Montpellier (18-13). Vincent Clerc a inscrit les deux essais toulousains de la rencontre (59e et 65e) tandis que l'essai héraultais est à mettre au crédit de Nagusa (69e).La veille, Clermont, vainqueur sur sa pelouse face à l'Union Bordeaux-Bègles (31-23), en ouverture, avait conservé sa place de leader du championnat, malgré un match très poussif. TOULOUSE-MONTPELLIER : 18-13Les Toulousains ont lutté jusqu'au bout pour remporter une victoire 18 à 13 face à Montpellier. C'est grâce à un doublé de Vincent Clerc que les joueurs de Guy Novès ont assuré l'essentiel. Le Fidjien Nagusa, sorti sur blessure, a été l'auteur du seul essai des Héraultais, qui décrochent tout de même le bonus défensif. Toulouse s'empare de la 5e place du classement avant le match d'Oyonnax à La Rochelle. A noter que l'ouvreur de Montpellier François Trinh-Duc a fait son grand retour sur les terrains de Top 14, cinq mois après sa fracture du tibia. Rentré temporairement à la 3e minute pour remplacer Ben Lucas, sorti après un coup sur un plaquage du deuxième ligne toulousain Iosefa Tekori, Trinh-Duc est ressorti à la 7e minute. Il est revenu pour remplacer Lucas Dupont à la 61e minute.Le demi d'ouverture international aux 49 sélections s'était fracturé le tibia le 11 octobre face à Oyonnax en championnat. Cette blessure l'avait privé de la tournée d'automne alors qu'il venait de faire son retour dans le groupe France. La Coupe du monde « reste mon objectif », a-t-il confié vendredi.CLERMONT-BORDEAUX-BÈGLES : 31-23 Bordeaux n'a pas réussi son pari de récupérer des points à l'extérieur en repartant sans un bonus défensif, et reste à 45 points, alors que le leader Clermont en décompte désormais 61. Brouillons lors de la première période, Clermont et Bordeaux-Bègles ont aligné les en-avants et les échappées de ballon dans les 22 mètres adverses. Le Girondin Spence a inscrit un essai tout comme le Clermontois Ulugia. Les nombreuses fautes bordelaises ont permis aux Clermontois de creuser l'écart et de l'emporter 31-23. LES AUTRES MATCHS : 18 h 30 : Bayonne-Castres ; Brive-Racing ; Stade Français-Grenoble ; La Rochelle-Oyonnax20 h 45 : Lyon-Toulon 14.03.2015 à 14h34 • Mis à jour le14.03.2015 à 15h11 Le Français Alexis Pinturault a remporté, samedi 14 mars, le slalom géant de la Coupe du monde de ski à Kranjska Gora (Slovénie), battant au finish l'Autrichien Marcel Hirscher.C'est la deuxième victoire en Coupe du monde du skieur de Courchevel cette saison, après le super combiné de Kitzbühel en janvier, et la neuvième de sa carrière. Le Français Thomas Fanara complète le podium à 93/100e.Pinturault, médaillé de bronze aux Mondiaux de Beaver Creek aux Etats-Unis, a construit sa victoire en remportant de façon spectaculaire la première manche. Il a réalisé le deuxième temps de la seconde manche pour finalement devancer de 68/100e Hirscher.L'Américain Ted Ligety, qui seul avant samedi avait partagé les victoires en géant avec Hirscher cette saison, est relégué en 4e position, à 1 s 88. L'Allemand Felix Neureuther est 5e à 1 s 98. A une épreuve de la fin de la Coupe du monde de géant, Ligety abandonne la deuxième place à Pinturault, et surtout la victoire finale à Hirscher. L'Autrichien compte 640 points et ne peut plus être rejoint.Petit globe pour Hirscher Il s'agit pour le skieur de Salzbourg de son quatrième petit globe - deux en slalom et désormais deux en géant. A 26 ans, il est aussi en position idéale pour remporter son quatrième grand globe d'affilée, une performance encore jamais réalisée.Avant les finales de Méribel, Hirscher devance de 124 points le Norvégien Kjetil Jansrud. Ce spécialiste des épreuves de vitesse avait fait le pari de s'aligner samedi au géant, mais il n'a pu obtenir mieux qu'une 23e place. Les chances de Jansrud de coiffer Hirscher au poteau paraissent d'autant plus minces que l'Autrichien est le grand favori du slalom organisé dimanche à Kranjska Gora.La course s'est déroulée dans d'excellentes conditions, avec une neige jugée très rapide par les concurrents sur cette piste située aux confins de la Slovénie, de l'Autriche et de l'Italie. 14.03.2015 à 13h22 • Mis à jour le14.03.2015 à 14h07 Le concert « Sur la route des Enfoirés » au profit des Restos du cœur, diffusé après la polémique sur la chanson controversée de Jean-Jacques Goldman « Toute la vie », a réalisé vendredi 13 mars au soir sur TF1 un score d'audience important mais en baisse par rapport à l'an dernier.Lire : Les Enfoirés sont-ils réacs ? Goldman répondAvec 10,8 millions de téléspectateurs, soit 48 % de part d'audience, la 26e édition de ce show télévisé, qui réalise chaque année des records d'audience, a fait moins bien que l'édition 2014, qui avait réuni 12,2 millions de téléspectateurs (52,2 % de parts d'audience).Avec les performances de 34 artistes comme Jean-Louis Aubert ou Zazie, TF1 signe tout de même sa meilleure audience depuis le début de l'année, a indiqué la chaîne.Une chanson qualifiée de réactionnaireFin février, le très consensuel Jean-Jacques Goldman, soutenu par d'autres artistes, a dû monter au créneau pour défendre la nouvelle chanson des Enfoirés, taxée d'« anti-jeunes » voire de « réactionnaire » sur les réseaux sociaux, la ministre de la culture, Fleur Pellerin, allant jusqu'à évoquer « une maladresse ».En 2014, Les Enfoirés ont rapporté aux Restos du cœur, l'association créée par Coluche, près de 23 millions d'euros, soit 12,5 % d'un budget déficitaire de 7 millions, après avoir servi 130 millions de repas à un million de personnes. Le budget 2015 prévoit un déficit de 10 millions d'euros.Lire le décryptage : Combien rapportent Les Enfoirés ? 14.03.2015 à 10h54 • Mis à jour le14.03.2015 à 16h21 | Olivier Clairouin (Austin, envoyé spécial) C'est un poulet géant crachant des flammes dans Gears of Wars 3. Un chapeau abandonné dans une poubelle de L.A. Noire. Un acrostiche livrant la clef de l'histoire dans Dead Space. Eux, ce sont les easter eggs (« œufs de Pâques » en anglais), ces choses cachées par les programmeurs dans les jeux vidéo et que les joueurs les plus endurcis peuvent chercher pendant des jours.A quoi servent ces éléments placés là dans l'espoir que les utilisateurs les trouvent, ce qui peut parfois prendre plusieurs décennies ? D'où vient cette tradition ? Ce sont les questions auxquelles ont souhaité répondre les frères Myllyrinne lors de leur conférence donnée vendredi 13 mars au festival South by Southwest (SXSW) à Austin, grand-messe américaine des nouvelles technologies et tendances émergentes du web. Un héritage punkLes débats sont encore vifs sur les origines exactes de la pratique mais l'un des premiers easter eggs reconnus s’était dissimulé dans le jeu Atari Adventure, paru en 1979. Un enchaînement sophistiqué de séquences permet en effet d'accéder à un écran créditant le programmeur Warren Robinett.Pourquoi s’être autant compliqué la vie ? La frustration. Celle de ne pas pouvoir parapher officiellement une œuvre dont il était fier, son employeur interdisant aux développeurs de signer leurs jeux de peur qu'ils gagnent en notoriété et se fassent débaucher par un concurrent. Une auto-célébration du programmeur que l'on trouve encore dans les jeux actuels, comme ici dans Serious Sam 3 : BFE, sorti en novembre 2011:« C'est une manière de se rebeller contre l'ordre établi », estime Matias Myllyrinne, patron de Remedy Entertainment (studio finlandais à l’origine notamment de Max Payne 1 et 2 et d’Alan Wake). « D'une certaine façon, les easter eggs sont les héritiers de l'esprit punk rock des années 70 », ajoute son frère Juuso, directeur stratégique numérique du réseau publicitaire TBWA.Nés de cette volonté de reconnaissance originelle, les easter eggs se sont cependant diversifiés depuis. Il y a les blagues potaches - « celles que l'on fait à trois heures du matin après avoir travaillé comme un fou en buvant des RedBull » s'amuse Juuso - comme une chambre secrète dans Half Life (voir la vidéo ci-dessous) ; les mèmes et références aux autres jeux, comme « Dopefish » ; les sanctuaires pour rendre hommage à des personnes disparues, comme cet autel dédié à Lincoln dans Fallout 3 ; ou encore les bugs, comme cette capacité de Tiger Woods à marcher sur l'eau.Si les easter eggs se sont ainsi multipliés d'une décennie à l'autre, c'est parce qu'ils sont le reflet de leur époque vidéoludique, estiment les deux frères. C'est par exemple dans la seconde moitié des années 1980, au lendemain du crash de l'industrie du jeu vidéo de 1983, que se sont structurées les grandes marques comme Nintendo et qu'ont éclôt en parallèle des easter eggs iconiques faisant partie intégrante de la culture populaire comme le célèbre Konami Code, aujourd'hui caché dans plusieurs centaines de jeux vidéo.« Un clin d’œil en direction des fans »Les easter eggs rendent ainsi tangible le lien habituellement invisible qui se tisse entre les développeurs de l'ombre et le joueur anonyme. « C'est un clin d'oeil en direction des fans », explique Matias, les easter eggs ne se découvrant le plus souvent pas par hasard mais après avoir passé de longues heures à scruter les niveaux d'un jeu. « C'est un message qui dit en substance : "Merci d'avoir passé autant de temps sur le jeu, maintenant voilà ton poulet géant qui crache du feu". »Mais la blague va parfois trop loin. En 2009, un mini-programme pour adultes dissimulé dans le jeu Grand Theft Auto: San Andreas et surnommé « Hot Coffee » aura ainsi coûté à TakeTwo Interactive, l'entreprise éditrice du jeu, la bagatelle de 20 millions de dollars au terme d'une action de groupe.Faut-il pour cette raison craindre une disparition des easter eggs ? Aucune chance, estime les frères Myllyrinne. D'abord parce que la culture vidéo-ludique tend à s'affranchir du monopole américain pour se tourner vers d'autres régions du monde comme la Chine (la plus grande entreprise du secteur au niveau mondial, Tencent, est chinoise) ou d'autres pays comme la Biélorussie (où a été créé World of Tanks).Ensuite parce que les easter eggs ont depuis longtemps déjà infiltré les autres couches de la culture populaire. Sinon comment expliquer que l'on puisse jouer à une sorte de Flight Simulator depuis un tableur Excel ou que Google multiplie les blagues et références dans un bon nombre de ses produits ? Olivier Clairouin (Austin, envoyé spécial)JournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Jacquin La loi du 1er octobre 2014 qui organise la concurrence entre les taxis et les services de voiture de transport avec chauffeur (VTC) risque une censure partielle. Le Conseil constitutionnel va devoir se prononcer dans les prochaines semaines sur la conformité à la Constitution de deux de ses dispositions contestées par la filiale française du groupe californien Uber. La Cour de cassation en a décidé ainsi par deux arrêts du vendredi 13 mars.Le premier article soumis aux sages concerne l’interdiction faite aux VTC d’utiliser la géolocalisation pour permettre aux clients de visualiser sur leur smartphone la disponibilité des véhicules à proximité. Le législateur a voté cette disposition pour mieux garantir aux taxis qu’ils conservent le monopole de la maraude, c’est-à-dire la possibilité d’être hélé par un client dans la rue ou à une borne, sans réservation préalable. Or l’application mobile proposée par Uber permet au client de voir, avant même de décider de réserver, si un VTC est disponible et le temps estimé qu’il mettrait à venir le chercher.La Cour de cassation s’interroge sur la conformité aux « exigences constitutionnelles » et le « caractère proportionné » de cette interdiction qui rompt l’égalité entre les VTC et les taxis sur le marché de la réservation où ils sont censés être en libre concurrence.Uber : « Les batailles juridiques seront sans fin »UberPop toujours illégalL’autre article contesté de la loi Thévenoud concerne le mode de tarification des VTC. La loi leur impose de pratiquer des prix forfaitaires fixés avant la course. Or, Uber a mis au point pour ses chauffeurs un système de prix qui peut dépendre de la distance parcourue et du temps passé. Cela se rapproche du système horokilométrique propre aux taxis. Là encore, la Cour de cassation s’interroge si cette exception au principe constitutionnel de liberté d’entreprendre est « proportionnée ».Ces deux questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) soulevées par Uber avaient été jugées pertinentes par le tribunal de commerce de Paris dans une décision du 12 décembre et transmise à la Cour de cassation. Mais elles ne concernent pas l’objet principal de la procédure qui portait sur une demande d’interdiction d’UberPop. Ce service qui permet à des particuliers de s’improviser taxis dans les rues des grandes villes reste considéré comme illégal par le gouvernement.Premières interpellations en France de chauffeurs du service UberPopJean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Christine Legrand (Buenos-Aires, correspondante) La réputation du Chili, modèle de transparence en Amérique latine, est remise en cause par des scandales de corruption qui ébranlent le monde politique et bouleversent l’opinion publique. Pour combattre ce fléau, la présidente socialiste Michelle Bachelet a créé, le 10 mars, un conseil d’experts chargé d’élaborer des normes contre la corruption, les conflits d’intérêt et le trafic d’influence.Cette initiative intervient alors que le fils de Mme Bachelet, Sebastian Davalos, 36 ans, a dû renoncer, à la mi-février, à son poste non rémunéré de directeur du département socioculturel de la présidence de la République, à la suite d’une affaire de trafic d’influence, et au milieu du plus grave scandale financier de l’histoire du pays, le « Pentagate ». Il concerne le principal holding chilien, Penta, qui a des intérêts dans l’immobilier, la finance, les assurances, la santé et l’éducation.Penta était né dans la foulée des privatisations d’entreprises publiques sous la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990). Le groupe est accusé de fraude fiscale et de financement de campagnes électorales avec des fausses factures pour 4 millions de dollars. Une centaine de personnes sont impliquées, dont des chefs d’entreprise et des figures du parti Union démocrate indépendante (UDI, droite).Le 7 mars, le juge Juan Manuel Escobar a placé en prison préventive, pour au moins une semaine, cinq responsables de Penta, dont les deux fondateurs et propriétaires du groupe, Carlos Delano et Carlos Lavin, ainsi que Pablo Wagner, ancien sous-secrétaire au ministère des mines du président Sebastian Piñera (2010-2013). Ils se disent tous innocents. Le président de l’UDI, député Ernesto Silva, et le sénateur Ivan Moreira ont néanmoins démissionné, mercredi 11 mars. « Nous regrettons ce qui s’est passé et nous présentons nos excuses aux citoyens pour l’attitude individuelle de certains de nos militants », a indiqué un communiqué de l’UDI.Déballage inéditAbasourdis, les Chiliens assistent à un déballage inédit avec un défilé de personnalités citées à comparaître devant la justice. « Le Pentagate a surpris les Chiliens et a causé un grand impact, qui aura probablement des répercussions sur notre système politique », estime Roberto Mendez, président de l’institut de sondages Adimark. Comme en Argentine et au Brésil, les Chiliens exigent davantage de transparence.« Les cas dont nous prenons connaissance depuis un certain temps dans les domaines des affaires ou de la politique, ainsi que dans la relation entre ces deux mondes, ont provoqué une inquiétude fondée et surtout un malaise dans la société », a reconnu la présidente Bachelet. « Comme mère et présidente, ces moments ont été difficiles et douloureux », a-t-elle admis. Pendant la campagne électorale de 2013, son fils aîné Sebastian Davalos avait sollicité un crédit de 10 millions de dollars pour une entreprise dont son épouse détient 50 % des actions et dont il est le gérant chargé des projets. Cette somme lui a été accordée par la Banque du Chili au lendemain de l’élection de sa mère à la présidence de la République.Le nouveau conseil anticorruption sera composé de 16 experts, juristes, économistes ou politologues, de différentes tendances politiques. Il devra présenter à la présidente, dont la popularité a subi une forte chute, un plan pour séparer les affaires et la politique, dans un délai de 45 jours.Christine Legrand (Buenos-Aires, correspondante)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) C’est un enjeu planétaire qui occupe du 14 au 18 mars la troisième conférence onusienne sur la prévention des catastrophes. Organisée à Sendai, ville du nord-est du Japon durement affectée par le séisme et le tsunami de mars 2011, la rencontre doit permettre d’adopter un nouveau cadre sur la prévention des risques naturels, considérée par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, comme « l’affaire de chacun ». Selon le rapport onusien sur la réduction des risques (GAR15) rendu public le 4 mars, l’impact économique des catastrophes naturelles évoluerait entre 250 et 200 milliards de dollars (entre 238 et 190 milliards d’euros) par an. Ce sont 42 millions d’années de vie qui ont été perdues chaque année entre 1980 et 2012 en raison des désastres naturels. Et la situation s’aggrave.Intervenant à l’ouverture de la rencontre, samedi 14 mars, le premier ministre japonais, Shinzo Abe, a qualifié d’« effort d’assistance mutuelle » la lutte pour la prévention des catastrophes. Il a annoncé une initiative pour la réduction des risques naturels, dotée de 4 milliards de dollars d’aide pour les quatre prochaines années. La conférence de Sendai est la troisième du genre. Toutes ont été organisées au Japon, à Yokohama en 1994, puis à Kobe en 2005, quelques semaines après le tsunami de l’océan Indien de décembre 2004. « La première rencontre était très scientifique, rappelle Margareta Wahlström, représentante spéciale de l’ONU pour la prévention des catastrophes. Celle de Kobe fut l’occasion de sensibiliser les politiques. » Elle avait permis l’adoption du cadre d’action de Hyogo (HFA) pour identifier les actions nécessaires et inciter les gouvernements à agir pour la prévention. Depuis 2007, précise le GAR15, plus de 120 pays ont accompli des réformes dans ce sens.« Base d’informations »A Sendai, il s’agit d’aller encore plus loin. Les catastrophes surviennent plus fréquemment et font plus de dégâts, notamment dans des zones insulaires ou d’urbanisation rapide. Environ 70 pays seraient particulièrement exposés. « On estime que plus de 70 % des catastrophes dites naturelles sont liées au dérèglement climatique, a rappelé dans son intervention le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, qui présidera en décembre à Paris la Conférence mondiale sur le changement climatique (COP 21). C’est deux fois plus qu’il y a vingt ans, et ce sera encore d’avantage à l’avenir. » M. Fabius attend des résultats concrets de la conférence nippone car « le succès de Sendai est la clef pour celui de la COP 21 ».Les organisateurs attendent des gouvernements des objectifs chiffrés pour réduire les dégâts et le nombre de victimes, et une réflexion sur les moyens d’impliquer davantage le secteur privé. Les représentants de plus de 160 pays réfléchissent aussi aux impératifs de reconstruction et à la mise en place d’un système global, baptisé « Alerte catastrophe climatique », permettant d’informer chacun de l’arrivée d’une catastrophe et de l’endroit où il est possible de se réfugier. « La base d’informations existe, estime Annick Girardin, secrétaire d’Etat française chargée du développement, qui travaille sur ce projet. Il faut la partager. »Dans ces domaines, le Japon fait figure de pionnier. L’Archipel a développé un important système d’alerte aux séismes et tsunamis notamment, qui envoie des messages sur tous les téléphones portables en cas de danger. Comme l’a souligné M. Abe, la reconstruction du Tohoku, le nord-est dévasté en 2011, se fait selon l’idée de « reconstruire mieux ».La question des financements va également animer les débats. D’après le GAR15, 6 milliards de dollars investis annuellement pourraient réduire les dégâts de 360 milliards de dollars en quinze ans. Mais, souligne Mme Wahlström, « dépenser pour la prévention passe moins bien dans les opinions que dépenser pour la reconstruction ».Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Catherine Pacary Le Grand Prix de Melbourne, qui se joue dimanche en Australie, marque le début de la nouvelle saison de formule 1. Le champion du monde en titre, Lewis Hamilton, qui a réalisé samedi le meilleur temps des qualifications, partira en pole position, à côté de son coéquipier allemand NIco Rosberg. Avant ce premier Grand Prix,  interrogations récurrentes, rumeurs et coups de théâtre ont bercé la période de repos. Premiers tours de chauffe de la saison en dix informations.Une saison 2015 pas courue d'avance Certes, les essais d'hiver, à Jerez, puis sur le circuit de Montmelo, près de Barcelone (27 février-1er mars), ont fait apparaître une suprématie des moteurs Mercedes, écurie double championne du monde en titre, pilote (Lewis Hamilton) et constructeur. Le vice-champion du monde Nico Rosberg et le Britannique y ont réussi les deux meilleurs temps cumulés, devant les deux Williams à moteur... Mercedes, de Valtteri Bottas et de Felipe Massa. La tendance s'est confirmée lors du prologue de Melbourne, vendredi 13 mars, Nico Rosberg signant les meilleurs temps des deux séances d'essais libres, soit une seconde de mieux que son coéquipier. L'objectif de Mercedes est simple : rejoindre Renault et obtenir un second titre constructeur d'affilée.Rien n'est toutefois acquis, même pour les flèches d'or. Au premier rang des autres prétendants au titre, Ferrari, qui a débauché Sebastian Vettel et tout changé pour s'adapter au quadruple champion du monde. La Scuderia roule pour gagner. Vendredi, devant un public australien tout acquis, l'écart entre les deux pilotes Mercedes et ceux de Ferrari (Vettel et Kimi Räikkönen) n'était que de six dixièmes en deuxième séance. Chez McLaren, l'excitation du retour des moteurs Honda a été éclipsée par la sortie de piste a priori bénigne de Fernando Alonso, dimanche 21 février. Forfait pour le Grand Prix de rentrée, il est remplacé par Kevin Magnussen. Dans le camp Renault, Red Bull Racing mise sur l'Australien Daniel Ricciardo, trois fois victorieux en 2014, même s'il a relativement déçu, vendredi, en réalisant le 10e chrono en première séance.Post-scriptum : quant à la domination des pilotes, accusée de tuer le suspense dans l'œuf, les cinq titres d'affilée de Michael Schumacher (de 2000 à 2004) sur Ferrari n'ont pas empêché le public de s'enflammer. De même, la décennie suivante, sous l'ère Sebastian Vettel, vainqueur quatre fois de suite (2010 à 2013) à bord de sa Red Bull-Renault...Hamilton-Rosberg, rivalement vôtre  Et si la saison de F1 se limitait à une simple rivalité de coéquipiers, sous-entendu chez Mercedes ? Loin d'être un moins-disant, cet affrontement sportif s'annonce passionnant. Lewis Hamilton et Nico Rosberg, c'est un peu Roger Federer et Rafael Nadal — dixit le vice champion du monde — ou Tony Curtis et Roger Moore. Le brun aux origines modestes, phénomène du volant depuis son plus jeune âge, poussé par un père qui n'a pas compté les sacrifices pour la réussite de son fils, déjà sacré deux fois (2008-2014) ; le riche blond qui a grandi à Monaco, d'un père pilote, Keke Rosberg (titre mondial en 1982) ; le champion du monde de F1 en titre et son dauphin.Lire aussi : Lewis Hamilton, champion du monde de F1Et : Nico Rosberg revient dans la course au titreCette rage de gagner est-elle présente chez Nico Rosberg ? « Quand je viens sur un circuit et que je vois les voitures rouler (...), je me dis : “C'est de la folie !” », confiait le Monégasque d'adoption dans un entretien à L'Equipe Magazine du 7 mars. Bientôt trentenaire, le 27 juin, et père pour la première fois en août, Nico Rosberg se trouve chanceux. Chanceux d'avoir si rapidement accepté sa défaite à Abou Dhabi l'été dernier, et par là même la perte du titre. Même les provocations verbales de son ami d'enfance Lewis ne l'ont pas fait réagir plus que ça, après l'accrochage d'août 2014 à Spa-Francorchamps, en Belgique. « J'ai encore l'impression que ça va être très serré entre Lewis et moi, et tant mieux, a déclaré, vendredi 13, Nico Rosberg à l'issue des essais. C'est un grand pilote, donc je n'ai pas le droit de me rater dans mes réglages. » A suivre.La F1 cherche sa nouvelle star Avec Sebastian Vettel, quatre fois champion du monde de 2010 à 2013, la F1 croyait enfin tenir le successeur dans le cœur des spectateurs de Michael Schumacher, disparu des paddocks après son dramatique accident... de ski, à Méribel, en décembre 2013. Mais « Baby Schumi » n'est pas Schumi.Lire aussi : Un an après, le flou persiste sur l’état de santé de Michael SchumacherMais un pilote allemand ne remplace pas forcément un pilote allemand, et « Baby Schumi » n'est pas Schumi. En 2014, le passage de Vettel chez Ferrari s'est conclu par une 5e place. Rien de très motivant. Au point que le Grand Prix d'Allemagne a, un temps, été remis en cause, Nürburgring, dont c'était le « tour » d'accueillir la compétition — en alternance avec Hockenheim — arguant d'une baisse d'intérêt du public et d'un manque d'argent. Avoir, côté constructeur, Mercedes en super favori et, chez les pilotes, Sébastien Vettel, difficile toutefois de faire plus belle affiche allemande ! « Nürburgring est inscrit à l'agenda de la FIA, non ? », a succintement répondu Jean Todt, patron de la Fédération internationale de l'automobile, contacté début mars. Avec Sébastien Vettel encore, l'on pensait avoir rencontré le recordman de la précocité : né le 3 juillet 1987, plus jeune pilote à mener une course (au Japon), plus jeune vainqueur d'une course (à Monza, il a rejoint Toro Rosso en 2008), plus jeune poleman de l'histoire... C'était sans compter sur l'apparition en 2015 du « pilote mineur » Max Verstappen. A seulement 17 ans et 166 jours, le Néerlandais prend d'ores et déjà le titre, dimanche sur la grille de départ au volant d'une Toro Rosso, de plus jeune pilote de l'histoire de la F1. Un titre qu'il devrait conserver puisque, à partir de 2016, il faudra être âgé de 18 ans pour obtenir sa Super Licence. « Je pense que mon fils fera une bien meilleure carrière que moi », a assuré son père, Jos Verstappen, lui-même ancien pilote de F1 — deux places sur le podium en 107 Grands Prix. Lire la rencontre avec : Max Verstappen, le pilote sans permisL'inconnue Alonso Fernando Alonso a eu l'honneur de mettre sur le circuit la première McLaren-Honda depuis 1992, lors des essais à Jeres, en Espagne. Certes, des observateurs avaient alors noté les débuts difficiles de la MP4-30. En douze journées d'essai, elle avait roulé trois fois moins (380 tours) que Mercedes-AMG (1 300 tours). Avant dimanche 21 février, jour où le pilote espagnol est héliporté du circuit de Catalunya, à Montmelo, près de Barcelone, après une sortie de piste qui reste inexpliquée. L'enquête commandée par la FIA est en cours. Hospitalisé trois jours, Fernando Alonso a été déclaré forfait d'abord pour les essais puis pour le GP de Melbourne.Lire aussi : Alonso forfait pour l'ouverture de la saisonSelon le quotidien El Pais du 5 mars, le pilote McLaren pensait être en 1995 et avoir 13 ans quand il s'est réveillé à l'hôpital. « Je suis Fernando. Je cours en karting et je veux être un pilote de formule 1 », aurait-il dit aux médecins. Il est toutefois annoncé pour le GP de Malaisie. Un défi de plus pour le pilote de 33 ans, qui, malgré tout son talent et son travail acharné, a quitté en 2014 Ferrari après cinq saisons sans titre et pris le risque de retourner chez McLaren, où son premier passage, en 2007, face au débutant Lewis Hamilton, avait tourné court.L'inconnue française Côté français, Alain Prost conjugue depuis longtemps son impressionnant palmarès au passé : 106 podiums pour 199 Grands Prix courus, 4 fois champion du monde, en 1985, 1986, 1989 et 1993. Depuis, le dernier Français à avoir remporté un GP est Olivier Panis, à Monaco, en 1996. Aujourd'hui, côté pilote, les espoirs tricolores reposent sur les épaules du seul Franco-Suisse Romain Grosjean, qui rêve d'une première victoire. Alors qu'il avait terminé septième du Championnat du monde en 2013, le pilote Lotus a vécu une saison 2014 désastreuse, principalement pour des raisons techniques : 14e du championnat, avec 8 points. Depuis, son écurie a changé de motoriste, troquant ses Renault pour des Mercedes, les meilleurs du plateau. Du coup, « l'humeur est bien meilleure, et les objectifs plus élevés ». « Le premier, c'est d'être dans les points, a expliqué Romain Grosjean, la veille des qualifications de samedi, puis le Top 5, puis le podium. Il faut prendre les choses étape par étape, c'est le meilleur moyen d'y arriver. » Une ambition qui va être suivie et commentée de près par un autre Français, Jean Alesi. A 50 ans, l''ancien pilote de la Scuderia fait en effet ses débuts de consultant dans « Formule One », le magazine dédié de Canal +, diffusé en clair à 18 heures.Côté motoriste, Renault possède déjà un palmarès envié de double champion du monde constructeur d'affilée (2005 et 2006), avec Fernando Alonso au volant. Et rappelons que le quadruple champion du monde Sebastien Vettel pilotait une Red Bull à moteur Renault (2010-2013). Mais aujourd'hui, la marque au losange doit faire ses preuves. Le changement de moteur sur la Red Bull de Daniel Ricciardo, vendredi 13 mars sur le circuit d'Albert Park, a privé le pilote australien de sa deuxième séance d'essais à domicile.Une femme pilote, avec une femme Elle ne sera pas sur la grille de départ dimanche, et pour cause : il n'y a que des hommes. Vous allez néanmoins entendre parler d'elle : Susie Wolff, seule femme, cette saison, à piloter une formule 1, avec le statut de pilote d'essai officielle, par ailleurs épouse de Toto Wolff, le patron de Mercedes-AMG. C'est néanmoins une autre écurie qui lui a donné sa chance, une autre femme, Claire Williams, la fille de sir Franck. L'été dernier, Susie Wolff n'était que « pilote développement ». Le 20 février, l'Ecossaise de 32 ans a découvert la nouvelle FW37 (à moteur Mercedes) sur le circuit de Catalogne, près de Barcelone. Elle a fait son travail en bouclant 86 tours, soit plus d'une distance de course. Le petit accrochage avec la Sauber pilotée par Nasr n'a pas entamé son enthousiasme « Ce sont des choses qui peuvent arriver, a-t-elle déclaré à l'AFP, vous devez l'accepter et continuer à avancer. » Sa prochaine sortie est programmée vendredi 8 mai, lors des premiers essais libres du Grand Prix d'Espagne, puis lors des essais privés de la semaine suivante, après la course. Ses deux autres sorties officielles auront lieu la semaine après le GP d'Autriche, sur le circuit de Spielberg, en essais privés, puis lors de la première séance d'essais libres du GP de Grande-Bretagne, au début de juillet sur le circuit de Silverstone.(Manor) Marussia ressuscitée 2014, octobre noir : Jules Bianchi est victime d'un grave accident au GP du Japon et Marussia dépose son bilan sans avoir pu courir les trois dernières courses de la saison. L'on croit Marussia perdue. Jusqu'à ce que surgisse Stephen Fitzpatrick, « entrepreneur de l'année 2014 » au Royaume-Uni en raison du succès météorique de sa société de distribution d'énergie, Ovo Energy. Sur les cendres de l'ex-Virgin F1 et de l'ex-Marussia F1 renaît Manor Marussia. « J'ai longtemps eu l'ambition de posséder une écurie de F1 (...). Je ne m'attendais pas à ce que cela arrive dès 2015 », explique simplement l'industriel, qui tient à préciser qu'il est conscient des défis à relever et de la masse d'argent à investir. Après le départ du pilote Britannique Max Chilton (pour devenir le 9e et dernier pilote de Nissan lors des prochaines Vingt-Quatre Heures du Mans), l'équipe annonce l'arrivée de Will Stevens (23 ans), avant même qu'il ait sa super licence, et de l'Espagnol Roberto Merhi. A 23 ans, venu de la formule 3, ce dernier fait ici ses débuts en GP. Manor Marussia a une saison pour faire ses preuves, alors que Haas F1 Team doit effectuer son entrée en F1 en 2016.3 pilotes pour 2 baquets chez Sauber Tout avait pourtant bien commencé. A l'issue des essais de la mi-février, près de Barcelone, le moteur Ferrari permettait au débutant (en GP) brésilien Nasr de boucler 159 tours au volant de sa monoplace, vendredi 27 février, soit plus que Nico Rosberg au volant de sa Mercedes (148 tours) pourtant considéré comme le stakhanoviste en ce domaine. Jusqu'à ce que le pilote d'essais 2014 Robert Van der Garde ne saisisse la justice, au début de mars, assurant qu'un volant de titulaire lui revenait de droit. La Cour suprême de Victoria lui a donné raison, jusqu'à débouter Sauber de son appel, le 11 mars. Il y a désormais trois pilotes, Marcus Ericsson, Felipe Nasr et Robert Van der Garde, pour deux volants. Gageons que Monisha Kaltenborn, qui était avocate avant de prendre les commandes de l'écurie suisse, trouvera un terrain d'entente.Lire aussi : Formule 1 : 3 pilotes pour 2 volants chez SauberRéglementation : après la révolution, l'évolution Chaque saison débute d'ordinaire par une énumération de nouvelles règles. Pas cette année. Après la révolution de 2014, les évolutions de 2015 se font à la marge. Rappelons, côté motorisation, la fin, il y a un an, des moteurs V8 atmosphériques, remplacés par des V6 hybrides turbo — marquant le retour du turbo en F1 — avec système de récupération d'énergie cinétique au freinage désormais couplé à une récupération de l'énergie thermique des échappements. Moins bruyants, au désespoir des fans purs et durs, ces moteurs ont été également bridés côté arrivée d'essence, ce qui a permis une baisse de 35 % de la consommation. Une motorisation reconduite, même si le dernier Salon de Genève (5-15 mars) a bruissé des rumeurs d'insatisfaction d'un certain Bernie Ecclestone et d'autres patrons de teams, favorables à une augmentation de la propulsion à 1 000 chevaux, en 2016 ou 2017. Autre évolution reconduite en 2015, afin d'éviter un sacre prématuré, comme Sebastian Vettel en 2011 et en 2013, les points du dernier Grand Prix, celui d'Abou Dhabi, sont doublés, passant de 25 à 50. Côté nouveautés, les pilotes n'ont droit qu'à quatre moteurs pour la saison, au lieu de cinq.Une crise financière, mais pas une crise de popularité La formule 1 est en crise. C'est ce qu'affirmait Bernie Ecclestone, patron de Formula One Management (FOM, la direction de la formule 1), il y a un mois. Même si le même Bernie, âgé tout de même de 84 ans, limitait cette crise à deux écuries quinze jours plus tard. Trop chère — Niki Lauda fixe le ticket d'entrée à une centaine de millions —, la F1 traverse effectivement une crise financière. La disparition de l'écurie Caterham en 2014 et le repêchage in extremis de Marussia l'attestent. Un sauvetage bienvenu, qui permet de conserver un plateau suffisamment important pour susciter l'intérêt. Conscient de cet enjeu, Jean Todt, président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA) s'est d'ailleurs dit prêt, dans le New York Times du 6 mars, à ouvrir la porte à de nouvelles écuries et à « lancer un nouvel appel d'offres afin d'avoir une ou deux équipes supplémentaires ».La baisse d'audience en revanche se discute. Si l'on parle d'audiences télévisées, la perte de 25 millions de téléspectateurs (− 5,6 %), annoncée par Forbes au début de janvier, est relative, la formule 1 restant, avec 425 millions de téléspectateurs, le sport le plus regardé. Par ailleurs, cette diminution s'explique et se compense, comme l'a souligné Bernie Ecclestone dans Forbes. Depuis trois ans, de nombreux droits de retransmission sont en effet passés de chaînes publiques vers de chaînes à péage — ainsi, en France, Canal+ a ravi à TF1 l'exclusivité des droits —, ce qui induit une baisse quantitative des téléspectateurs, mais non qualitative. Pour faire simple, le téléspectateur qui paye pour voir de la F1 est plus motivé, plus attentif. Et ce « spectateur mobilisé », selon les termes de l'enquête, réjouit les annonceurs ; ainsi que les instances de la F1, qui récoltent des financements plus importants provenant de chaînes plus engagées, financièrement, et donc plus enclines à valoriser les courses : plus d'heures de retransmission, de meilleure qualité, avec moins d'interruptions publicitaires.La saison en chiffres 13-15 mars, Grand Prix de Melbourne. Le 13 mars à 2 h 30 et 6 h 30, le 14 à 4 heures, trois séances de qualifications de 7 à 8 heures, Grand Prix dimanche 15 à 7 heures.58 tours de 5,303 km, soit 307,574 km, avec les avantages (ambiance) et les inconvénients (piste étroite et bossée) inhérents à ce type de circuit, semi-permanent et situé en ville. 1'24''125. Record du tour établi par Michael Schumacher en 2004.1996. Premier Grand Prix d'Australie à Melbourne-Albert Park.99 dollars (91 euros). Prix d'accès pour la journée de dimanche (GP), gratuit pour les moins de 12 ans. Des tarifs calqués sur ceux de Sylverstone (Royaume-Uni) abaissés pour cette nouvelle saison. Plus largement : de 30 dollars (27,50 euros) par personne l'après-midi de jeudi à 370 dollars (340 euros) le pass 4 jours pour une famille. Plus de détails sur www.grandprix.com 10 écuries. Mercedes, Red Bull, Williams, Ferrari, Mclaren, Force India, Lotus, Toro Rosso, Sauber et Manor Marussia.20 Grands Prix. Australie (15 mars), Malaisie (29 mars), Chine (12 avril), Bahrein (19 avril), Espagne (10 mai), Monaco (24 mai), Canada (7 juin), Autriche (21 juin), Grande-Bretagne (5 juillet), Allemagne (19 juillet), Hongrie (26 juillet), Belgique (23 août), Italie (6 septembre), Singapour (20 septembre), Japon (27 septembre), Russie (11 octobre), Etats-Unis (25 octobre), Mexique (1er novembre), Brésil (15 novembre), Abou Dhabi (29 novembre). Le détail sur www.fia.comCatherine PacaryJournaliste au Monde Morgane Tual« C'est un premier pas vers l'élimination des mots de passe. » C'est ainsi que Dylan Casey, un responsable de Yahoo!, a présenté, dimanche 15 mars, un nouveau système d'authentification, à l'occasion du festival SXSW. L'idée : transmettre un code simple et éphémère par SMS à l'utilisateur chaque fois qu'il souhaitera se connecter à Yahoo!. Ce qui lui évitera d'avoir à se souvenir d'un mot de passe complexe, qui lui sert souvent à se connecter à d'autres services.Découvrir les meilleurs moments du festival SXSW avec notre visuel interactifDeux jours plus tard, c'est Microsoft qui annonçait sur son site la naissance de Windows Hello pour le futur Windows 10, un dispositif permettant de dévérouiller son ordinateur ou son téléphone grâce à la reconnaissance faciale, de l'iris ou des empreintes digitales.Le mot de passe serait-il donc en train de disparaître ? Bill Gates l'avait déjà annoncé en 2004, lors de la conférence RSA Security :« Il ne fait aucun doute qu'avec le temps, les gens se reposeront de moins en moins sur les mots de passe. Les gens utilisent le même mot de passe sur différents systèmes, [...] mais ils ne sont pas à la hauteur si vous voulez vraiment sécuriser quelque chose. »« Ma vie numérique a été détruite »Quand leur utilisation s'est démocratisée, les usages informatiques étaient loin d'être les mêmes. Les mots de passe servaient généralement à s'identifier sur une machine unique, qui n'était reliée à aucun réseau. On ne les utilisait pas non plus pour se connecter à différents services, de sa messagerie aux réseaux sociaux, en passant par sa banque ou son téléphone. Si quelqu'un réussissait à pirater un mot de passe, les conséquences étaient rarement dramatiques car les données auxquelles il donnait accès étaient très limitées.La situation s'est renversée avec le développement d'Internet et les failles sont rapidement apparues : en plus de choisir des mots de passe trop faibles, les internautes ont tendance à utiliser tout le temps le même pour se connecter à différents services. Et lorsque ce n'est pas le cas, il suffit que l'un soit piraté pour que les autres soient corrompus.Lire : Comment choisir un bon mot de passe ?C'est ce qui est arrivé au journaliste de Wired Mat Honan, qui raconte dans un article comment sa « vie numérique tout entière a été détruite », après que des pirates ont réussi à obtenir son mot de passe Apple. Son compte Google a été supprimé, des messages racistes et homophobes ont été publiés sur son compte Twitter, et toutes les données de son iPhone, iPad et iMac ont été effacées.Si l'on ajoute à ces dangers la contrainte de se souvenir au quotidien de plusieurs codes, et le désagréable, et récurrent, oubli qui en résulte, le mot de passe apparaît de plus en plus dépassé. L'hypothèse de sa disparition revient régulièrement et fait souvent l'objet de moqueries : plus de dix ans après la prédiction de Bill Gates et malgré ses défauts, le mot de passe tient toujours bon. Néanmoins, son déclin vient de subir un gros coup d'accélérateur, poussé par des leaders du secteur, bien décidés à en finir les fameux avec « 123456 », « azerty » et autres « password ».Une bague GoogleCes dernières années, les utilisateurs de téléphones se sont par exemple habitués à de nouvelles façons de déverrouiller leur terminal. Android a ainsi introduit un système de motif simple (ou non) à dessiner du bout du doigt pour remplacer le code à quatre chiffres. LG, de son côté, a déployé le « knock code », une série de tapotements qui peut s'effectuer n'importe où sur la surface de l'écran.Si ces gadgets empoussièrent le bon vieux PIN, il n'en reste pas moins qu'ils demeurent vulnérables aux mêmes failles : un coup d'œil derrière l'épaule suffit pour mémoriser le code et accéder au téléphone. De plus, tout comme « 0000 » et « 1234 » faisaient partie des codes pin les plus utilisés, certains motifs et « knock codes » sont également plus fréquemment utilisés, et donc piratables, que d'autres.« Nous pensons que les mot de passe ne sont plus suffisants pour la sécurité de nos utilisateurs »C'est pourquoi les entreprises du numérique planchent sur une révision complète des systèmes d'authentification, qui ne se baseront plus seulement sur la mémoire de l'utilisateur. C'est notamment le cas de Google. « Comme beaucoup dans cette industrie, nous pensons que les mots de passe [...] ne sont plus suffisants pour la sécurité de nos utilisateurs », annonçait son vice-président de la sécurité, Eric Grosse, dans un article de recherche publié en 2013. On y apprenait notamment que Google, qui incite ses utilisateurs à activer la « double authentification », dans laquelle le mot de passe est complété par un code envoyé par SMS, réfléchissait à un projet de bague contenant une petite clé USB pouvant servir à se connecter à un ordinateur et à des services en ligne.Ces clés de sécurité « physiques » font partie des pistes les plus sérieuses actuellement explorées pour remplacer le mot de passe. Ainsi, c'est l'objet, que l'utilisateur est seul à posséder, qui permet de l'authentifier. Le smartphone, qui ne quitte plus l'utilisateur, apparaît naturellement comme l'outil idéal pour développer ce type de dispositif. L'application Knock permet par exemple de déverrouiller son Mac avec un simple « toc toc » sur son iPhone. L'écueil est qu'il suffit de subtiliser cette clé physique afin de se faire passer pour l'utilisateur.Le corps, « un mot de passe absolu »Pour s'assurer que la personne qui tente de se connecter à un service est bien celle qu'elle prétend être, les entreprises se tournent vers une nouvelle « clé », difficile à voler ou à copier : le corps. Apple permet déjà d'accéder à son iPhone grâce à l'empreinte digitale. « Un mot de passe absolu », peut-on lire sur le site du constructeur. Samsung a aussi adopté la même technologie avec son Galaxy S5, permettant également de se connecter de cette façon à son compte Paypal. Et Windows 10 s'apprête à intégrer, en complément, la reconnaissance faciale et de l'iris. Afin de développer ces différentes techniques, les grands groupes du secteur se sont réunis dans l'alliance FIDO, dont la mission est de « changer la nature de l'authentification en ligne », selon son site Internet. Fondée en 2012, elle entend donc très clairement signer l'arrêt de mort des mots de passe traditionnels en créant un nouveau standard utilisable par tous. Google, Microsoft, Paypal, Samsung mais aussi Bank of America, Mastercard ou encore Visa y participent, pour « définir des mécanismes ouverts, évolutifs et interopérables ». Avec un absent notable : Apple, qui a développé de son côté son propre système d'authentification par empreinte digitale, loin d'être ouvert, comme à l'habitude de l'entreprise.Empreintes digitales piratéesL'idée fondatrice de l'alliance FIDO est de pouvoir se connecter instantanément à plusieurs services en ligne grâce à une authentification unique. Celle-ci peut se faire par empreinte digitale, reconnaissance faciale ou de l'iris, à partir, par exemple, d'un simple smartphone. Pour protéger les données personnelles des utilisateurs, pas question, bien entendu, d'envoyer l'empreinte digitale aux différents services. C'est pourquoi FIDO se fonde sur le protocole « zero-knowledge proof » : le smartphone indiquera aux services en ligne que l'authentification a fonctionné, sans avoir à fournir d'informations sur l'utilisateur. C'est sur les standards de cette alliance que se basent Windows Hello et le Galaxy S5.Toutefois, en plus des inquiétudes légitimes relatives au devenir de ces données très personnelles, l'authentification biométrique s'avère loin d'être infaillible. Un simple moulage du doigt de l'utilisateur permet par exemple de tromper le Galaxy S5. Idem pour l'iPhone 5S, berné par un autre procédé. Quant à la reconnaissance de l'iris, elle a elle aussi été mise en cause par le célèbre Chaos Computer Club qui, avec une simple photographie, a réussi à tromper le dispositif.Et que se passe-t-il si nos identifiants biométriques sont ainsi piratés ? Alors qu'un mot de passe volé peut facilement être remplacé, il n'en va pas de même avec l'index ou l'iris... Le piratage de nos identités pourrait alors prendre une tout autre dimension. De quoi faire passer la mésaventure de Mat Honan pour une petite promenade de santé. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444463', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Morgane TualJournaliste au Monde 19.03.2015 à 17h43 • Mis à jour le19.03.2015 à 18h19 | Emmanuelle Jardonnet Est-ce une action préméditée, un malin pied de nez improvisé ou un acte manqué ? Les photos publiées par la ministre de la culture sur ses comptes Instagram et Twitter dans la soirée du lundi 16 mars, lors de l’inauguration de l’exposition « Bonnard. Peindre l’Arcadie », au Musée d’Orsay, ont en tout cas fait voler en éclat une petite exception culturelle.Superbe exposition Bonnard au @MuseeOrsay (en avance sur la #MuseumWeek) http://t.co/vLQ2x298dO— fleurpellerin (@Fleur Pellerin)require(["twitter/widgets"]);Bonnard vivant à OrsayLes visiteurs étaient, jusqu’ici, confrontés à deux injonctions contradictoires au Musée d’Orsay : il leur était formellement interdit d’y prendre des photos des œuvres, alors même que depuis l’été, la charte « Tous photographes » était censée être respectée par toutes les institutions muséales nationales.Ce texte, qui vise à favoriser, tout en l’encadrant, « la pratique photographique et filmique dans les musées et les monuments », est une réponse du ministère face aux utilisateurs des réseaux sociaux. En acceptant cet appétit pour le partage de photos, les musées sont en retour censés bénéficier d’une publicité mondiale et gratuite. Or, le Musée d’Orsay faisait jusqu’ici exception, étant la seule grande institution muséale à refuser d’appliquer la charte.« Aucun privilège ! »Les photographies y sont en effet proscrites depuis six ans. De 2009 à 2011, de grands travaux avaient conduit l’institution parisienne à prendre cette décision pour faciliter la circulation des visiteurs dans des espaces amputés d’un tiers. Puis l’interdiction avait continué à être appliquée « par confort », avait récemment expliqué au Monde le musée .Ce soir d’inauguration, Fleur Pellerin a donc reproduit un geste qu’elle effectue chaque jour : poster des photos de ses activités ministérielles… mais en bravant les panneaux d’interdiction de photographier omniprésents dans le musée. Une liberté qui n’aura pas échappé aux plus observateurs de ses « followers » (quelque 220 000 internautes la suivent sur Twitter, près de 3 000 sur Instagram). Et notamment Bernard Hasquenoph, qui tient le blog « Louvre pour tous », poil à gratter des institutions muséales où il milite depuis longtemps pour la liberté de prendre des photos dans les musées.Prise en porte-à-faux, la ministre a répondu par tweets à l’accusation de « passe-droit » en rappelant l’existence de la charte « Tous photographes », publiée par le ministère de la culture en juillet 2014, juste avant sa nomination (qui date de la fin août) :@louvrepourtous @MuseeOrsay aucun privilège ! Je ne fais qu'appliquer la charte "Tous photographes" du @MinistereCC http://t.co/y4k1h6J0xm— fleurpellerin (@Fleur Pellerin)require(["twitter/widgets"]);L’initiative, calculée ou inopinée, et le choix de la ministre de placer la charte au-dessus de la réglementation du musée, auront en tout cas été décisifs. Dès mercredi matin, une note interne était diffusée « à la demande de la ministre de la culture et de la communication » : « Le président des musées d'Orsay et de l'Orangerie [Guy Cogeval] a pris la décision de lever l’interdiction de photographier dans les espaces des deux musées. Cette décision est applicable immédiatement. »Celle-ci reste assortie de certaines conditions : « L’usage du flash, des “perches à selfies” et des trépieds reste cependant proscrit. Des restrictions peuvent aussi être prévues dans les expositions temporaires à la demande des prêteurs. Une modification du règlement de visite en ce sens sera présentée aux prochains comité technique et conseil d’administration. Des réunions d'information à l'intention des équipes postées seront organisées rapidement à ce sujet, pour une bonne application de la charte “Tous photographes”. »« On a gagné », lançait dans la foulée Bernard Hasquenoph sur son compte Facebook. « Merci à Instagram », répliquait également sur le réseau social André Gunthert, enseignant-chercheur à l’EHESS (Ecole des hautes études en sciences sociales) et spécialiste de la photographie et de l’histoire visuelle.Lire également : La « perche à selfie » bannie du château de VersaillesEmmanuelle JardonnetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.03.2015 à 17h27 A l'occasion des élections départementales des 22 et 29 mars, Le Monde vous propose d'obtenir les résultats du scrutin dans votre département  directement sur Twitter. Pour cela, rien de plus simple. Les personnes disposant d'un compte Twitter doivent adresser, à partir de jeudi 19 mars à 19 heures, un tweet à @lemonde_pol, le compte Twitter de notre rubrique Politique.Le tweet doit contenir le numéro du département qui vous intéresse précédé d'un croisillon (#). Par exemple, si vous souhaitez recevoir les résultats dans le Nord, écrivez à le @lemonde_pol   sur Twitter « résultats #59 » comme ci-dessous : Lorsque les résultats définitifs dans ce département seront disponibles, un tweet vous sera envoyé pour vous l'indiquer. Un seul tweet suffit pour être alerté au premier et au second tour.Ces mêmes informations seront publiées sur notre site, au fur et à mesure des soirées et nuits électorales. Vous pourrez les consulter sur notre portail des départements.Vous pouvez également vous inscrire à d'autres alertes du Monde.fr par mail. Guy Dutheil La réaction n’a pas tardé. Au lendemain de l’attentat terroriste, qui a coûté la vie, mercredi 18 mars, à 21 personnes, dont 20 étrangers, dans l’attaque du musée du Bardo à Tunis, les croisiéristes ont commencé de se détourner de la Tunisie.Deux compagnies italiennes, MSC Croisières et Costa Croisières, ont annoncé, jeudi 19 mars, qu’elles suspendaient leurs escales dans la capitale tunisienne. Les deux avaient chacune un paquebot à Tunis avec trois milles passagers à bord. Neuf touristes passagers de MSC Croisières et trois de Costa Croisières ont été tués lors de l’attaque.Comme souvent lors de ce type d’événement, ce sont les croisiéristes qui ont réagi le plus rapidement. Il est plus facile de dérouter un paquebot que de déplacer un centre de vacances. « C’est la force de la croisière que de pouvoir repositionner relativement facilement un bateau », explique Antoine Lacarrière, directeur général de Croisières de France, le numéro trois du secteur.Cette manœuvre est finalement assez commune. « Régulièrement », les compagnies modifient leurs escales pour éviter des « météos défavorables, des grèves de dockers, des problèmes de congestion portuaires ou politiques », admet encore le directeur général de Croisières de France. Vingt-quatre heures après l’attentat, la direction de cette société, n’avait toutefois pas encore pris la décision d’annuler, au moins temporairement, ses escales tunisiennes.Suspension des excursionsSi les croisiéristes peuvent faire face rapidement aux événements, les tour-opérateurs n’ont pas la même souplesse. Mais, du côté du Club Med, par exemple, on assure que la situation des vacanciers du village de Djerba la Douce est « calme et sereine ». Il est trop tôt, semble-t-il, pour dénombrer des annulations de réservations.Pour ne pas effrayer les touristes, René-Marc Chikli, président du syndicat des entreprises du tour-operating (SETO), s’emploie à calmer le jeu. Seule décision pratique de ces entreprises sur le terrain à ce stade : elles ont suspendu les excursions. A en croire M. Chikli, il n’y a pas encore d’annulations en nombre des réservations de séjours vers la Tunisie.Les futurs touristes, souligne-t-il, n’y auraient pas intérêt. Pour l’instant, les tour-opérateurs « maintiennent les conditions générales de vente (CGV), précise le patron du SETO. On va souffrir pendant un temps, mais le pire serait que les tour-opérateurs se retirent de la destination. » Selon lui, tout dépendra en fait « du dispositif antiterroriste » mis en place par les autorités tunisiennes pour « rassurer les marchés ».Ces mesures seront-elles suffisantes pour restaurer ou maintenir « le capital confiance » des touristes ? « Nous verrons cela dans la semaine avec les clients, car la prise de décision se fera dans les jours à venir », relève M. Chikli, qui rappelle qu’en pratique, comme à l’habitude, les vacanciers « qui renonceraient à partir devront payer les frais d’annulation. »Fortes baisses de fréquentation après 2011Au Club Med, on rappelle néanmoins qu’à la suite du printemps arabe, en 2011, des destinations comme l’Egypte ou la Tunisie ont accusé « une baisse de fréquentation de 30 % ». Et cet effet est durable, puisque, quatre ans plus tard, ces destinations « n’ont pas retrouvé leur niveau d’avant » les révolutions arabes, pointe la direction du Club.La baisse a été encore plus prononcée pour la Tunisie. En cinq ans, cette destination a perdu 50 % de vacanciers français : en 2010, 1,4 million de touristes venus de l’Hexagone se rendaient en Tunisie ; en 2014, ils n’étaient plus que 700 000. Les Français continuent de bouder Carthage et Djerba, alors que le nombre de touristes venus d’Allemagne et du Royaume-Uni a retrouvé son niveau d’avant les printemps arabes.Pourtant, chez Air France, on fait savoir que l’offre de vols à destination de la Tunisie est équivalente à celle qui existait avant la révolution de Jasmin. La compagnie française bénéficie du retrait de British Airways, qui ne dessert plus la Tunisie depuis 2011. La présence du groupe Air France est même à la hausse avec le renfort de sa compagnie à bas coûts, Transavia, qui assure des liaisons vers Djerba, Monastir et Tunis.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.03.2015 à 16h35 • Mis à jour le19.03.2015 à 18h25 | Laurence Girard Les abeilles ont dû danser une folle farandole dans leurs ruches, jeudi 19 mars. Le jour même, l’Assemblée nationale a voté l’interdiction, à compter de janvier 2016, des produits phytosanitaires de la famille des néonicotinoïdes, accusés de décimer les colonies de ces insectes hyménoptères. Les députés ont voté, contre l’avis du gouvernement, un amendement déposé par les députés Gérard Bapt (Parti socialiste, Haute-Garonne) et Delphine Batho (PS, Deux-Sèvres).Il s’agit d’une victoire pour l’Union nationale de l’apiculture française (UNAF), qui demandait une telle mesure. Cette organisation se bat depuis des années face à l’épidémie de mortalité qui s’abat sur les abeilles.Jeudi, elle jetait, justement, un coup de projecteur sur la situation très difficile de l’apiculture française. La production nationale de miel, est tombée, à un plus bas historique en 2014, à 10 000 tonnes. A comparer aux 32 000 tonnes qui coulaient encore des ruches en 1995 ou aux 20 000 tonnes en 2011.En parallèle, les importations n’ont cessé de progresser, dépassant les 30 000 tonnes en 2014. Car les Français restent de grands amateurs de miel. Et manifestent ainsi leur intérêt pour cette pratique délicate de l’élevage des abeilles.Le nombre d’apiculteurs a d’ailleurs repassé à la hausse le seuil des 70 000 en 2014, un niveau qu’il avait franchi à la baisse en 2011. Le nombre de ruches augmente également et approche 1,3 million.En 2014, à l’exception de l’Ouest et de la Bretagne, relativement épargnés, les autres régions de France ont vu leur récolte aumputée de 50 % à 80 %. Les conditions météorologiques particulièrement défavorables expliquent en partie cette piètre performance. De même que les attaques du frelon asiatique, qui touche désormais les trois-quarts du territoire. Mais aussi l’usage de certains insecticides.« Double discours du gouvernement »L’UNAF demande au ministère de l’agriculture une mise en place de mesures d’aides exceptionnelles pour faire face à cette situation difficile pour les apiculteurs. L’organisme s’interroge d’ailleurs sur ce qu’elle qualifie de « double discours du gouvernement ».En février 2013, le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll avait présenté son Plan de développement durable de l’apiculture. Alors que 30 % des ruches périssent chaque année en France, sans que des maladies ne l’expliquent, l’UNAF avait salué le signal positif qu’avait envoyé le ministre dès 2012 : il avait alors retiré l’autorisation d’usage du Cruiser sur le colza. Puis lancé au niveau européen une procédure pour réévaluer les impacts de trois insecticides néonicotinoïdes. Ce qui a conduit, en 2013, à leur interdiction pour deux ans.Mais, depuis, d’autres signaux moins positifs ont été émis. L’usage des produits phytosanitaires a continué à progresser en France. Et les néonicotinoïdes restent utilisés dans les champs.Puis, lorsque le Sénat a dû se prononcer, en février, sur une proposition de loi déposée par le sénateur écologiste Joël Labbé (Morbihan) et le député Germinal Peiro (PS, Dordogne), demandant au gouvernement d’agir au niveau européen pour interdire les insecticides néonicotinoïdes, ce dernier l’a rejetée. Les élus PS se sont désolidarisés à la demande du gouvernement.Enfin, le frelon asiatique reste classé en danger sanitaire de catégorie 2, privant les apiculteurs de moyens pour lutter contre ce fléau.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.03.2015 à 15h57 • Mis à jour le19.03.2015 à 17h00 Ces dernières années, les ONG et l’Union européenne avaient remporté des batailles contre la peine de mort dans des pays comme le Pakistan et la Jordanie. Mais les moratoires, instaurés par ces deux pays pour répondre aux pressions et incitations internationales, ont été levés fin 2014-début 2015. Le bilan 2015 pourrait s’alourdir avec la vague d’exécutions en Indonésie, en Arabie saoudite, tandis que plusieurs Etats américains tentent de revenir des méthodes d’exécution abandonnées.Au Pakistan, 8 000 condamnés dans le couloir de la mortIl a fallu attendre seulement sept jours après la levée du moratoire, le 10 mars, pour assister à nouveau à des pendaisons au Pakistan. Le 17 mars, 12 condamnés ont été exécutés. C’est le plus important nombre d’exécutions en une seule journée depuis 2008. La décision de lever le moratoire a été prise après l’attaque sanglante, menée par les talibans pakistanais le 16 décembre, contre une école de Peshawar, qui avait fait 153 morts. A la suite de cet attentat, le plus grave dans l’histoire du pays, Islamabad avait décidé, en décembre 2014, de lever partiellement le moratoire afin d’exécuter 24 prisonniers condamnés pour terrorisme. « La remise en place de la peine de mort sert à contenter l’opinion publique, mais cette vengeance n’est pas une mesure efficace pour lutter contre le terrorisme », affirme Anne Denis, responsable du programme de lutte contre la peine de mort d’Amnesty International France. La question est, désormais, de savoir si les 8 000 condamnés à mort qui n’avaient pas été exécutés en raison du moratoire, vont subir le même sort.En Jordanie, fin du moratoire sur fond de lutte contre l’EIAprès huit années sans exécution, le royaume hachémite a pendu onze hommes pour meurtres en décembre 2014. Selon des sources judiciaires, 122 personnes ont été condamnées à mort en Jordanie depuis le moratoire informel qui existe depuis 2006. D’autre part, la menace de l’Etat islamique (EI) a conduit à une accélération des exécutions de condamnés à mort. Après l’assassinat du pilote jordanien Moaz Al-Kassasbeh, brûlé vif par l’organisation djihadiste le 3 février, deux djihadistes irakiens ont ainsi été pendus. Le grand imam de l’université Al-Azhar, l’Egyptien Ahmed Al-Tayeb, dirigeant de la plus prestigieuse institution de l’islam sunnite, avait appelé à « tuer, crucifier ou amputer les mains et les pieds des terroristes » de l’EI.En Indonésie, le peloton d’exécution dans les affaires de stupéfiants Le Français Serge Atlaoui, condamné à mort en 2007 pour avoir travaillé dans un laboratoire de production d’ecstasy, se trouve parmi un groupe d’étrangers en attente d’exécution pour trafic de drogue. Ils risquent d’être fusillés dans les semaines ou les mois qui viennent, après le rejet récent de leur demande de grâce par le président Joko Widodo, élu en octobre 2014. En janvier, six autres étrangers, condamnés également à la peine capitale pour trafic de drogue, ont été exécutés par fusillade. Au total, les autorités indonésiennes ont affirmé, en décembre 2014, qu’elles exécuteraient 64 condamnés à mort. Cette nouvelle politique semble être le fait d’une volonté du président de se légitimer auprès des forces de sécurité et de l’opinion.Indonésie : Serge Atlaoui, condamné à mort, espère la révision de sa peineEn Arabie saoudite, augmentation vertigineuse des décapitations Depuis le début de l’année, le royaume saoudien a mené 44 exécutions, selon Amnesty International. L’organisation signale que « c’est exactement quatre fois plus que le nombre de personnes mises à mort dans le royaume au cours de la même période l’an dernier [11]. La décapitation publique est la méthode d’exécution la plus commune. » La moitié des exécutions ont été prononcées pour trafic de drogue. Cette recrudescence contredit les déclarations des autorités saoudiennes devant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, selon lesquelles la peine de mort n’est imposée que pour les crimes les plus graves.Aux Etats-Unis, retour aux méthodes du passéEn Amérique, la chambre à gaz et le peloton d’exécution semblaient faire partie de l’histoire. Mais plusieurs Etats comme l’Utah et l’Oklahoma veulent remettre en place ces techniques d’exécution controversées. Ces deux Etats ont présenté des projets de loi autorisant le recours à ces méthodes, en raison des nombreux échecs rencontrés lors d’injections létales ces derniers mois. Un des derniers cas plus connus est celui de l’exécution controversée de Clayton Lockett, en avril 2014 en Oklahoma, qui a agonisé longuement, faute de préparation et de personnel expérimenté.Lire aussi : Aux Etats-Unis, le drame d’une nouvelle exécution ratéeAndres Quintero 19.03.2015 à 15h42 • Mis à jour le19.03.2015 à 16h28 | William Audureau « C'est de la brutalité policière, merde ! Je connais mes droits ! » Brix est face contre terre, la joue pressée contre les mégots qui jonchent le macadam, les deux bras croisés dans le dos. Au-dessus de lui, Mendoza, officier de police américano-cubain aux méthodes brutales. La scène se déroule dans une allée sombre des bas-fonds de Miami, ou plus exactement la transposition de la ville et de ses trafics dans Battlefield Hardline, le jeu vidéo d'action de Visceral Games disponible depuis le jeudi 19 mars 2015 sur la plupart des consoles du marché.Jouer un policier à l'écran ? Rien de bien neuf pour les habitués de la manette : de Max Payne à L.A. Noire en passant par Virtua Cop, les agents de l'ordre sont une des figures les plus récurrentes du monde du jeu vidéo, aux côtés des zombies, des soldats, des aliens et des ninjas. Mais à la différence de ses prédécesseurs et contrairement à ce que sa jaquette bling-bling laisse entrevoir, Battlefield Hardline ne met pas en scène une opposition entre de gentils policiers et de méchants voyous. Il préfère plutôt interroger la connivence entre les deux milieux, leur porosité, leur opposition.« L'élément déclencheur, ça a été Ferguson », raconte la Française Yara Khoury, productrice du jeu au sein du studio américain Visceral Games. La ville du Missouri est devenue le symbole à la fois de la violence et du racisme policiers aux Etats-Unis, après qu'un Noir de 18 ans a été abattu par un policier blanc le 9 août 2014, entraînant d'importantes manifestations. « Quand les émeutes ont éclaté, notre première réaction, ça a été “oh merde”. Et on s'est demandé comment gérer ça de manière professionnelle, sensible, tout en restant amusants », poursuit la productrice. Lire : Ferguson : quelles suites après la mise hors de cause du policier qui a abattu un adolescent noir ?Une dimension éthique inéditeQuand les événements ont lieu, le jeu est déjà en projet depuis deux ans et demi. Son thème est à l'époque celui d'un jeu d'action mâtiné d'infiltration, avec un mode de narration issu des séries télé, que ce soit pour son cadre (la Floride) ou pour son scénario (une enquête au sein d'une filière de stupéfiants). La production de Visceral Games veut s'inspirer des films de Michael Mann (Heat, Miami Vice, Collateral), ainsi que de séries comme Justified.Son approche se veut alors réaliste : le joueur débute avec un Taser, et il peut choisir de tuer ses ennemis ou de sortir son insigne et de les menotter. La moindre interpellation qui dérape s'avère mortelle. Une sorte de jeu de rôle, à qui il manque encore une dimension éthique.« Avant Ferguson, le jeu prévoyait encore la possibilité d'abattre les délinquants qui lèvent les mains. On s'est posé la question : veut-on vraiment laisser au joueur le choix de tuer quelqu'un qui se rend ? », explique Yara Khoury. Après les événements, l'équipe a donc procédé à quelques modifications.Désormais, un délinquant qui se rend ne craint plus pour sa vie. Mieux, le joueur marque des points lorsqu'il interpelle des suspects sans faire usage de son arme, et reçoit même une récompense virtuelle lorsqu'il procède à dix arrestations « propres ». Loin des blockbusters récents Assassin's Creed Unity, Far Cry 4 ou encore The Order 1886, les assassinats ne rapportent aucun points. Et chaque fusillade représente déjà un petit échec, celui d'avoir perdu le contrôle de la situation.Diversité raciale et ethniquePar ailleurs, les ennemis ne sont plus seulement des cibles anonymes, comme dans n'importe quel jeu de tir bas du front. Ils ont des visages variés, sont parfois agressifs, parfois effrayés ; certains semblent reconnaître le héros, et réciproquement. Dans la banlieue pauvre où commence le jeu, policiers et dealers sont les deux fils d'une même maille, celle d'un tissu urbain alternatif, avec ses codes, ses familiarités, ses tensions et ses dérapages.« On a mis énormément d'efforts à restituer le paysage socio-économique de cette partie de Miami, explique Yara Khoury, avec sa diversité raciale, ethnique, etc. ». Les personnages rencontrés par le héros, Mendoza, sont ainsi habités par un instinct de survie : vindicatifs lorsque la situation les y invite, implorants quand leur vie est en danger. « Hé, j'ai les mains levées ! », entend-on souvent dans la bouche des suspects interpellés, tragique évocation du slogan « Hands up ! Don't shoot ! » scandé par les manifestants à Ferguson et dans de nombreuses villes américaines ces derniers mois.Lire aussi (éditions abonnés) : Ferguson ou le malaise des Noirs américainsCette dimension éthique est concentrée dans les premiers chapitres – souvent réalisés en dernier dans un jeu vidéo. La suite du jeu se montre plus générique, même si le titre valorise toujours les arrestations propres. « Nous faisons des œuvres de divertissement, on peut les associer à des séries télé, mais nous avons aussi une responsabilité morale », veut croire la productrice du jeu.William AudureauJournaliste au Monde 19.03.2015 à 15h17 • Mis à jour le19.03.2015 à 16h09 Les Etats-Unis ont menacé de suspendre leur collaboration avec les services allemands en matière d'antiterrorisme si le pays accueillait le lanceur d'alerte Edward Snowden, révèle Glenn Greenwald, auteur des premiers articles sur le système de surveillance de masse de la NSA.D'après M. Greenwald, le vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel, lui a expliqué que son gouvernement avait reçu un avertissement très clair de la part des Etats-Unis : en cas d'accueil d'Edward Snowden, « ils nous ont dit qu'ils cesseraient de nous alerter sur les menaces d'attentats qu'ils détectaient », a dit Sigmar Gabriel.En Allemagne, où les documents Snowden ont notamment révélé le fait que le téléphone portable de la chancelière Merkel avait été mis sur écoute par les services américains, un mouvement en faveur de l'asile pour le lanceur d'alerte a donné lieu à plusieurs manifestations. Edward Snowden est toujours en Russie, où il bénéficie pour la deuxième anne consécutive d'un permis de séjour. Les pays européens avaient tous refusé de l'accueillir. Après avoir passé près d'un mois dans l'aéroport de Moscou, Edward Snowden, a finalement obtenu l'autorisation de rester en Russie. 19.03.2015 à 14h38 • Mis à jour le19.03.2015 à 15h55 La Sierra Leone a annoncé jeudi 19 mars un confinement de trois jours pour quelque 2,5 millions d'habitants de la région de la capitale, Freetown, et du nord du pays. Cette mesure est destinée à endiguer l'épidémie d'Ebola.« Le confinement durera du 27 au 29 mars et sera similaire à celui de septembre » – qui avait été imposé dans tout le pays –, a déclaré à la presse le chef du Centre national de lutte contre Ebola (NERC), Palo Conteh. Les autorités du pays estiment que des cas non signalés ou enregistrés pourront ainsi être découverts.Lire aussi notre reportage lors du confinement de septembre (édition abonnés) : Le jour où Freetown s’est figée dans le silence et l'analyse vidéo : Quel bilan pour les mesures de confinement en Sierra Leone ?Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-550ae3d935e3c'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 10\r\n \r\n \r\nDu vendredi 19 au dimanche 22 septembre, un couvre-feu de trois jours a \u00e9t\u00e9 instaur\u00e9 par le gouvernement de la Sierre Leone, pour tenter d'enrayer l'\u00e9pid\u00e9mie du virus Ebola et informer la population des risques. Seuls les v\u00e9hicules utilitaires et d'urgence \u00e9taient autoris\u00e9s \u00e0 circuler.\r\nCr\u00e9dits : AP\/Michael Duff\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\nLe bilan du virus Ebola approche les 2 800 morts\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Du vendredi 19 au dimanche 22 septembre, un couvre-feu de trois jours a \u00e9t\u00e9 instaur\u00e9 par le gouvernement de la Sierre Leone, pour tenter d'enrayer l'\u00e9pid\u00e9mie du virus Ebola et informer la population des risques. 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Mais aussi parce que la journ\u00e9e de formation des volontaires \u00e9tait tr\u00e8s sommaire.\r\nCr\u00e9dits : AP\/Michael Duff\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\nEn Sierra Leone, avec les patrouilles de volontaires anti-Ebola\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Vendredi, l'op\u00e9ration avait d\u00e9marr\u00e9 difficilement, notamment parce que le mat\u00e9riel \u00e9tait insuffisant. 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Des équipes interrogeront les habitants sur la présence de malades et leur rappelleront les dangers des pratiques funéraires rituelles impliquant le toucher du corps, particulièrement contagieux dans le cas de morts d'Ebola.Bilan sous-évaluéLa Sierra Leone compte le plus grand nombre de cas identifiés du virus en Afrique de l'Ouest – environ 12 000, soit pratiquement la moitié des quelque 25 000 recensés –, pour respectivement près de 3 700 et 10 200 morts. De l'aveu même de l'Organisation mondiale de la santé, ce bilan est sous-évalué.Cette épidémie, la plus grave depuis l'identification d'Ebola en Afrique centrale en 1976, est partie en décembre 2013 du sud de la Guinée avant de se propager au Liberia et à la Sierra Leone voisins.Voir notre visuel interactif : Le virus Ebola en 30 questions 29.03.2015 à 16h32 • Mis à jour le29.03.2015 à 18h41 | Rémi Dupré C'est l'un des paradoxes de cette équipe de France concassée (3-1) en match amical par une sélection brésilienne en quête de rédemption, jeudi 26 mars, à Saint-Denis. Si sa charnière centrale composée des jeunes Mamadou Sakho et Raphaël Varane affiche une moyenne d'âges particulièrement basse (23 ans), ses deux défenseurs latéraux Bacary Sagna (32 ans) et Patrice Evra (qui fêtera ses 34 ans en mai) font figure de patriarches fourbus. C'est peu dire que leur médiocre prestation a jeté une lumière crue sur leur incurie et, plus globalement, sur les faiblesses des Bleus dans ce secteur du jeu.Lire aussi : France-Brésil : « coup d'arrêt » pour les BleusSur le flanc droit, Bacary Sagna conservera un goût amer de sa 46e sortie sous le maillot tricolore. Désarçonné par les arabesques du capitaine de la Seleçao, Neymar, le natif de Sens (Yonne) – présent en équipe de France depuis huit ans et l'ère Domenech – a par ailleurs justifié sa réputation de piètre centreur, tout en faisant preuve d'un flagrant manque de rigueur. Titulaire en raison du forfait pour blessure du no 1 au poste Mathieu Debuchy (29 ans, 26 sélections), le latéral aux tresses mordorées est peu utilisé à Manchester City par son entraîneur Manuel Pellegrini. Depuis son arrivée chez les Citizens, à l'été 2014, l'ex-arrière de l'AJ Auxerre (2004-2007) et d'Arsenal (2007-2014) n'a disputé qu'une quinzaine de rencontres toutes compétitions confondues et manque donc cruellement de rythme.Manque de concurrence à droite depuis SagnolDimanche, à Saint-Etienne, Didier Deschamps a décidé de titulariser Christophe Jallet (32 ans en octobre, sept sélections) à la place de Sagna lors du match préparatoire à l'Euro 2016 contre le Danemark. Solide avec l'Olympique lyonnais, l'ex-joueur du Paris-Saint-Germain (2009-2014) ne totalise toutefois que sept sélections et fait figure actuellement de no 3 au poste avec les Tricolores. Malgré ses indéniables qualités, l'ancien Lorientais n'apparaît guère comme une solution à long terme sur le flanc droit. Il reflète surtout la pénurie de joueurs, voire le manque de concurrence à ce poste depuis la retraite de Willy Sagnol au sortir de l'Euro 2008. A noter que Lilian Thuram, intraitable sur ce côté lors des sacres au Mondial 1998 et à l'Euro 2000, évoluait alors comme défenseur central avec son club de Parme. Lors de ses cinq dernières années avec les Bleus (2002-2004 et 2005-2008), « Tutu » avait d'ailleurs déserté son couloir pour s'installer comme stoppeur.Derrière Debuchy, Sagna et Jallet, le Lillois Sébastien Corchia, 24 ans, pourrait représenter une alternative à droite aux yeux de Didier Deschamps. Car le sélectionneur ne peut guère s'appuyer sur le latéral de Sunderland Anthony Réveillère (35 ans, 20 sélections), qui n'a plus évolué sous le maillot tricolore depuis 2013, ni sur le Marseillais Rod Fanni (33 ans, 5 sélections), qui évolue en charnière centrale avec son club.L'indéboulonnable EvraSur le flanc gauche des Tricolores, le vétéran Patrice Evra (65 sélections depuis 2004) n'a pas livré une prestation plus reluisante que celle réalisée par Sagna face au Brésil. Brillant et titulaire avec la Juventus Turin, qu'il a ralliée au sortir d'un tournoi planétaire 2014 réussi, l'ex-leader des mutins de Knysna lors du Mondial 2010 en Afrique du Sud fait pourtant office d'indéboulonnable cadre, faute de recours à ce poste et tant sa parole semble porter dans le vestiaire. « Patrice a le rôle peut-être le plus important dans le groupe, estimait l'attaquant Loïc Rémy lors du Mondial brésilien. Il a un rôle de grand frère. Il parle énormément. »De fait, l'ex-défenseur de Manchester United (2006-2014) est le leader de l'ombre des Tricolores, une sorte de patron officieux depuis que le brassard de capitaine a échu au discret et policé gardien Hugo Lloris, passé maître dans l'art d'aligner sur un ton monocorde les platitudes en conférence de presse.Au Brésil, Patrice Evra s'était réconcilié avec les journalistes en charge du suivi des Bleus sans se départir de sa faconde corrosive. « Si un journaliste me pique, je sais comment lui répondre. Je n'’ai pas envie de donner à manger à certains. Je n’'ai jamais senti que je n'’étais pas à ma place parmi les Bleus, avait-il déclaré lors d'une conférence de presse d'anthologie. Tout va très vite. Je sais qu’'au moindre faux-pas, vous serez capables de ressortir les guillotines. »Même s'il a reconnu qu'il ne confierait « jamais » le capitanat à « Patrice », Didier Deschamps continue à accorder sa confiance à celui qui fut son protégé à l'AS Monaco (2002-2005). Si ses jambes le portent jusqu'à l'Euro 2016 (il aura alors 35 ans), le natif de Dakar (Sénégal) devrait disputer en France sa cinquième compétition internationale consécutive après l'Euro 2008, le Mondial 2010, l'Euro 2012, et la Coupe du monde au Brésil. Son ancien rival de Manchester City Gaël Clichy (20 sélections) semble hors jeu depuis que Didier Deschamps l'a exclu de sa liste des 23 joueurs convoqués pour le Mondial au Brésil. Latéral de formation mais evoluant en charnière centrale avec le FC Barcelone, le Français Jérémy Mathieu (31 ans, 4 sélections) n'apparaît pas, non plus, comme une solution de rechange à gauche.Chantier de tailleLors du Mondial brésilien, la doublure d'Evra était le jeune Lucas Digne (21 ans, 8 sélections). Le latéral du PSG a intégré le wagon tricolore en mars 2014, mais il pâtit actuellement de son manque de temps de jeu en club. Eclipsé par l'inamovible Maxwell (34 ans en août), l'ancien lillois n'a été titularisé qu'à onze reprises cette saison en Ligue 1 et son horizon paraît bouché, tant son concurrent brésilien semble intouchable (il a prolongé son contrat jusqu'en 2016). « Au jeu vidéo FIFA, je prends de temps en temps le PSG et c'est sûr que je me fais un peu jouer quand même », glissait-il au Monde, hilare, avant le Mondial au Brésil.Légèrement blessé, Evra laissera sa place à Benoît Trémoulinas (29 ans, deux sélections) dimanche, contre le Danemark. Le joueur du FC Séville signe son retour en équipe de France alors qu'il n'avait plus évolué depuis juin 2013 sous le maillot bleu. Bon centreur, vif et à l'aise techniquement, l'ancien bordelais (2007-2013) présente un profil assimilable à celui de son lointain prédécesseur en club et chez les Tricolores Bixente Lizarazu. Titularisé à Geoffroy-Guichard, il retrouvera un public stéphanois qui a particulièrement apprécié son passage probant chez les Verts (en 2014).Outre Trémoulinas, le Monégasque Layvin Kurzawa (22 ans, 2 sélections dont une titularisation contre la Suède en novembre 2014) pourrait à moyen terme devenir un sérieux candidat sur le flanc gauche de la défense tricolore. Encore en période d'apprentissage avec son club, ce pur produit de l'ASM s'apprête notamment à disputer les quarts de finale de Ligue des champions contre la Juve de son compatriote Evra. Talentueux, le jeune homme a vu toutefois sa réputation ternie par son mauvais comportement lors du barrage qualificatif à l'Euro 2015 perdu (4-1), à l'automne 2014 par l'équipe de France Espoirs contre la Suède. Buteur, il n'avait pas hésité à chambrer les Scandinaves, avant que ses adversaires le raillent une fois leur succès acquis.Conscient des faiblesses de sa sélection sur les ailes, Didier Deschamps est confronté à un chantier de taille à quinze mois de  l'Euro 2016. Au-delà des choix à faire et des réglages à effectuer, il devra trouver une relève crédible dans les couloirs, en songeant à voir plus loin. C'est-à-dire à l'horizon du Mondial 2018, organisé en Russie. Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.03.2015 à 14h07 • Mis à jour le29.03.2015 à 14h59 | Francine Aizicovici Chez Goodyear Amiens Nord, dont le site est fermé depuis 14 mois, les résultats des élections professionnelles montrent que la CGT reste ultra majoritaire parmi les 800 salariés actuellement en congé de reclassement (leur licenciement interviendra à l’issue de cette période). Selon les données publiées samedi 28 mars par la CGT, celle-ci obtient 97 % des voix dans le 1er collège, celui des ouvriers.Ce taux « montre bien à la direction que la lutte de la CGT est validée par la totalité des salariés et que malgré l'acharnement et les intimidations qu'elle fait subir aux élus, les salariés sont toujours présents et solidaires », se félicite Mickaël Wamen, le secrétaire de la CGT à Amiens Nord. Son syndicat obtient 85 % des voix chez les employés-techniciens-agents de maîtrise et près de 50 % chez les cadres, le reste allant à la CGC. La participation a été de 90 %, selon la CGT.Refus d’une prolongation de trois moisM. Wamen se dit « fier » de ces scores, qui constituent « un soutien massif  au travail des militants » dans cette période où ils sont très sollicités par les salariés, dont bon nombre n'ont pas encore trouvé de solution d'emploi et s'inquiètent.Le bilan de la cellule de reclassement confiée au cabinet Sodie (groupe Alpha) est en effet bien maigre : sur un effectif initial de 1143 salariés licenciés, 800 avaient adhéré au congé de reclassement, et parmi ces derniers, seuls 118 ont retrouvé un contrat de travail. Il s'agit de contrats à durée déterminée ou à durée indéterminée, la direction n'indiquant pas la répartition. 53 anciens salariés ont créé une entreprise.Au final, Goodyear considère que 54,71 % des personnels concernés disposent d’« une solution ». Mais ce taux inclut 267 personnes en formation longue, 98 départs en retraite.La période est critique pour ceux qui n’ont pas trouvé d’emploi et dont le congé de reclassement se termine en mai ou juin, selon les cas, après la prolongation de 3 mois financée par l’État. Ceux-là ont demandé à Goodyear une nouvelle prolongation de 3 mois, prévue dans le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE).Mais, selon la CGT, 500 salariés viennent de recevoir un refus de la part de la direction, au motif qu'ils n'entraient pas dans « les critères » inscrits dans le PSE. La décision de prolonger ou non le congé de 3 mois devait être discutée en comité de suivi du PSE, ce qui n'a pas été fait, selon la CGT. La direction dément cette affirmation.« Des dizaines d’appels désespérés »« Nous recevons des dizaines d'appels de salariés désespérés, nous craignons des passages à l'acte au vu de cette lettre brutale » qui leur a été adressée, alerte M. Wamen, qui a sollicité une « réunion d'urgence » avec la direction régionale du travail et de l'emploi (Direccte) d'Amiens. Celle-ci devrait se tenir en début de cette semaine.En revanche, le syndicat n'a reçu aucune réponse de la part d'Emmanuel Macron, ministre de l'économie, auquel il a adressé une lettre ouverte le 24 mars. La CGT lui demande d'organiser  « une table-ronde » pour présenter un projet de scop de pneumatiques agricoles, qui doit être finalisé dans quelques semaines. Environ 300 salariés se seraient déjà dit prêts à y participer.Selon le syndicaliste, il s'agit d'un projet différent du premier que la CGT a présenté voici deux ans, que la direction avait rapidement rejeté. Cette dernière n’a pas souhaité faire de commentaires.Problème : après avoir démantelé la partie pneus tourisme du site, Goodyear est sur le point de faire de même sur la partie pneus agricoles que la CGT voudrait récupérer pour la scop. « Nous avons demandé un moratoire de six mois pour avoir le temps de peaufiner notre projet, indique M. Wamen. Mais la direction veut démanteler le site au plus vite. Est-ce que le gouvernement nous accompagne dans cette solution industrielle « made in France » ou préfère-t-il une friche industrielle et des centaines de salariés à Pôle emploi ? »Sollicité, le cabinet de M. Macron n’a pas répondu.Lire aussi :Un nouvel imbroglio juridique dans l’affaire de la (non) vente de l’usine Goodyear d’Amiens-Nord à TitanFrancine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.03.2015 à 13h02 • Mis à jour le29.03.2015 à 17h43 | Lucie Soullier (Envoyée spéciale à hénin-Beaumont) Hénin-Beaumont s’est réveillée une heure plus tôt pour le deuxième tour des élections départementales. A l’heure d’été, mais sous la pluie. Au bureau de vote no 12, on tente d’oublier le temps maussade et le sommeil perdu. Pour tromper le ciel, un soleil a même été peint au fond de la cour de l’école Jean-Jacques-Rousseau.[Vue de bureau de vote] Qui a dit qu'il n'y avait pas de soleil dans le Pas-de-Calais ? #Dep2015 #HeninBeaumont pic.twitter.com/5VmjlMPLvk— Lucie Soullier (@LucieSoullier) 29 Mars 2015Il est à peine 8 h 30, et une dizaine d’électeurs matinaux a déjà choisi entre les deux bulletins, Parti socialiste (PS) ou Front national (FN), présentés devant un collage enfantin sur les fonds marins. « C’est calme », constate Valérie, l’assesseuse de gauche. « Ne t’inquiète pas, à 11 heures, il y aura de l’animation », s’amuse la secrétaire. C’est l’heure qu’a choisie Marine Le Pen, la présidente du Front national, pour venir voter parmi les 1 293 inscrits de ce bureau. Au premier tour, le binôme de son parti a devancé de près de 16 points celui des socialistes dans le canton d’Hénin-Beaumont 1.Lire aussi le reportage : Dans le Pas-de-Calais, « on est passés de Jean Jaurès à Jean-Marie » « Les journalistes, c’est derrière les barrières »Plus de deux heures avant son arrivée, la chaîne d’information en continu BFM-TV installe déjà son antenne. La candidate frontiste du canton voisin d’Hénin-Beaumont 2, Aurélia Beigneux, préside le bureau de l’école Jean-Jacques-Rousseau. Elle sait déjà qu’elle va devoir contenir les photographes : « Les journalistes, c’est derrière les barrières ! » Une électrice acquiesce. Elle rappelle qu’au dépouillement du premier tour, à la salle des fêtes d’Hénin-Beaumont, « on était écrasés par les caméras ». Pour le moment, les cinq isoloirs n’ont pas encore été remplis par plus de deux personnes à la fois.Les conversations de la petite équipe sont entrecoupées par les mêmes gestes répétés à chaque nouvel entrant. « Bonjour ! Numéro 858. A voté. Merci ! Bon dimanche ! » Dounyazade, l’assesseuse de droite, distribue des tartelettes aux fruits. Et sa consœur de gauche profite d’un des nombreux moments de calme pour annoncer qu’elle va être « à nouveau tata ».Enfin, peu avant 10 heures, la queue s’allonge. Cinq personnes attendent derrière un homme qui s’est trompé de case d’émargement. « Il faut le mettre au procès-verbal, si jamais ils contestent. » La présidente veut être irréprochable. En attendant, une électrice attend patiemment que l’on trouve son nom. La semaine dernière, elle n’a pas pu voter. Arrivée à 18 heures dans une autre école de la ville où elle avait l’habitude de voter, elle a appris qu’elle avait changé de bureau de vote. Trop tard.Les Femen, moustachues et seins nus  Les isoloirs commencent à se remplir par séries de cinq. Sans compter les chiens et les enfants qui s’y succèdent, ou ceux qui tentent de l’éviter. « Ah non, monsieur, il faut passer par l’isoloir ! » La présidente tente de garder un semblant d’organisation alors que photographes et caméramans se placent pour capturer le moment qui les a réunis. Il reste trente minutes avant l’arrivée de Marine Le Pen, et de l’autre côté de la salle le journaliste de BFM fait les cent pas en récitant son texte.Mais ce sont d’autres pas qui font courir les journalistes hors de la salle. Ceux de la marche militaire des Femen, dont le chant « Marine, nous voilà ! » est accompagné du bruit de leurs bottes. Moustachues et seins nus, les six jeunes femmes tiennent des pancartes « Je suis fasciste », copiées sur celles brandies après l’attentat contre Charlie hebdo.« Elles vont attraper la crève », s’inquiète Valérie, alors que la marche des Femen s’éloigne déjà. Le bureau no 12 peut reprendre la sienne, pour quelques minutes seulement avant l’arrivée de celle qui a transformé l’école Jean-Jacques-Rousseau en salle de presse.« La voilà ! » 10 h 59. Un couple entre, sans savoir qu’il précède de quelques secondes l’arrivée de Marine Le Pen. Ils voteront face à une dizaine de journalistes, qui les observent déposer leur bulletin.« La voilà ! » Le signal est donné : les caméras se tournent vers l’entrée. La présidente du Front national entre, accompagnée de Steeve Briois, le maire frontiste d’Hénin-Beaumont. Marine Le Pen, no 554, vote au son des clics des photographes. La scène a duré à peine deux minutes, temps d’isoloir compris. Les journalistes et les politiques sont déjà sortis, laissant un homme à l’air perdu, enveloppe à la main, debout à côté des isoloirs.Le bureau de vote no 12 d’Hénin-Beaumont peut reprendre une activité normale. Et Monique, voter sans photographe : « Une bonne chose de faite ! » Lucie Soullier (Envoyée spéciale à hénin-Beaumont)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.03.2015 à 09h37 • Mis à jour le29.03.2015 à 18h50 | Julien Lemaignen Le second tour des élections départementales, qui verront l’élection de 1905 binômes de conseillers départementaux (149 ont été élus dès le premier tour), aura lieu dimanche 29 mars. A mi-parcours, les partis peuvent se faire une idée plus précise et peaufiner leurs ambitions.Parti socialiste : limiter la débâcleNe se faisant plus d’illusion sur la possibilité d’emporter le moindre département, le PS cherche à limiter la casse. Il devrait considérer avoir limité la débâcle s’il perdait au maximum 20 départements, sur les 51 qu’il contrôle aujourd’hui. Le seuil d’une véritable bérézina est fixé autour de 30 départements perdus.Lire la synthèse : La déroute annoncée du PSLe Nord, vieux bastion socialiste, est d’ores et déjà perdu. Au premier tour, le PS s’est fait éliminer dans 27 des 41 cantons et l’UMP pense au final remporter de 23 à 26 cantons.A l’inverse, dans les Pyrénées-Orientales, le PS conserve un mince espoir. La pression que le FN exerce sur la droite pourrait permettre à la gauche de sauver sa présidence de département face au bloc UMP-UDI.En fonction des résultats locaux, le PS pourra ou non maintenir sa stratégie de communication adoptée dès le soir du premier tour. L’interprétation hautement tactique, étayée notamment par un score frontiste moins élevé que celui prévu par les sondages, est toutefois déjà contestée par une partie des socialistes eux-mêmes.Avant le second tour, les appels au rassemblement de la gauche se sont multipliés pour contenir la poussée de la droite. Mais cette union semble plutôt dictée par les circonstances. Limiter les dégâts mettrait l’exécutif en position favorable pour appeler à se rassembler autour d’une ligne sociale-libérale que Manuel Valls n’entend pas modifier, face aux frondeurs de la majorité, aux communistes et à une partie des écologistes qui appellent à une inflexion.Lire aussi :Départementales : à gauche, une union dictée par les circonstances  UMP : inverser le rapport de forces Dès le début de la campagne, le principal parti d’opposition a affiché comme objectif d’inverser le rapport de forces actuel, qui est de 40 exécutifs départementaux détenus par la droite contre 61 par la gauche. La débandade du PS a occulté le résultat déjà enregistré par l’UMP dimanche 22 mars. Ce sont jusqu’à 24 départements qui sont susceptibles de basculer à droite.Outre sa victoire assurée dans le Nord contre le PS, le parti de Nicolas Sarkozy peut espérer d’autres succès symboliques, notamment dans les Côtes-d’Armor, terre traditionnellement ancrée à gauche où PS, UMP et FN ont obtenu autour de 18 % au premier tour. Dans les Bouches-du-Rhône, l’UMP a également une occasion historique de mettre un terme à la mainmise de l’ex-socialiste Jean-Noël Guérini. L’alliance UMP-UDI peut aussi espérer remporter la Corrèze, présidée par François Hollande de 2008 à 2012, ou l’Essonne, terre d’élection de Manuel Valls.Enfin, le succès attendu de la droite devrait permettre à l’ex-chef de l’Etat de légitimer la ligne droitière qu’il a imprimée à son parti, et le conforter avant la primaire à droite en 2016 face aux tenants d’un rapprochement avec le centre.Lire la synthèse : La victoire n’est pas le seul défi pour l’UMP Front national : s’implanter à défaut de gagnerDiriger un département serait une première historique pour le FN. Le parti espère même en emporter deux, l’Aisne et le Vaucluse. Dans l’Aisne, il est arrivé en tête dimanche avec 38,7 % des voix, a gagné un canton dès le premier tour et se maintient dans tous les autres. Dans le Vaucluse, le parti d’extrême droite a obtenu 37,4 % des voix. A l’inverse, dans le Var, malgré un score de 38,9 % des voix, le FN devrait être devancé par l’UMP au second tour.L’autre enjeu pour le parti frontiste est de poursuivre son implantation locale. Outre le Sud-Est et le Nord-Est, où il est désormais bien installé, le FN pourrait consolider sa percée dans le Grand Ouest. Le parti a connu, au premier tour, une forte poussée dans l’Orne, le Calvados, l’Eure-et-Loir, la Sarthe et le Maine-et-Loire. En Ille-et-Vilaine, dans une région longtemps ancrée à gauche et jusqu’alors véritable « terre de mission » pour le parti lepéniste, il a obtenu 18,39 % des voix et peut jouer le rôle d’arbitre dans six cantons.A l’échelle nationale, Le FN escompte aussi ravir à l’UMP le label de principal opposant à la majorité socialiste. Même si, avec 25 % des suffrages, son parti est arrivé deuxième derrière l’alliance UMP-UDI au premier tour, Marine Le Pen avait déjà fait du FN le « premier parti de France » dimanche soir.Lire la synthèse : Le FN, acteur incontournable des départementales Les écologistes effacés, le PCF bousculéAvec 2 % des suffrages exprimés au premier tour, Europe écologie-Les Verts, qui comptait une quarantaine d’élus dans les conseils généraux, ne peut pas espérer grand-chose du second. Entre candidature autonome, alliances avec le Front de gauche ou avec le PS, les stratégies locales ont fait écho aux divergences sur la ligne politique, entre le soutien à Manuel Valls et la dissidence. Ce débat continuera donc d’agiter le parti dans les semaines à venir, notamment dans l’hypothèse d’une entrée d’écologistes au gouvernement.Le PCF, de son côté, ambitionne de conserver ses deux conseils départementaux. Mais le résultat apparaît incertain, tant dans le Val-de-Marne que dans l’Allier, où les triangulaires pourraient jouer un rôle décisif.Lire la synthèse : L’alliance à risque du Front de gauche et d’EELVLe poids des 278 triangulairesLes résultats du premier tour rendaient possibles la tenue de 328 triangulaires au second. Retraits et désistements obligent, seules 278 devraient avoir lieu. Nicolas Sarkozy prône le « ni-ni » (ni Parti socialiste ni Front national) lors des duels gauche-FN et appelle tous les candidats UMP à se maintenir lors des triangulaires. Ses alliés de l’UDI ont également décidé de se maintenir, mais appellent à faire « barrage à l’extrême droite » en cas de duel FN-PS. Refuser de choisir au second tour entre PS et FN est « une faute morale », s’est insurgé le premier ministre Manuel Valls.Soucieux de ne pas faire élire le FN, plusieurs candidats UMP ont décidé de ne pas suivre la consigne édictée par M. Sarkozy. Dans l’Aisne notamment, trois binômes UMP se sont retirés, et quatre binômes PS ont fait de même. Il n’y aura donc plus qu’une triangulaire alors que huit étaient possibles.Marine Le Pen, qui campe – comme l’UMP – sur une stratégie de « ni droite ni gauche », ne veut pas faire de cadeaux à la droite. Pas question donc, de favoriser l’élection de conseillers UMP. Le FN n’a donc décidé aucun retrait, sauf à Bollène, dans le Vaucluse, au nom d’une stratégie toute locale qui vise autant à faire perdre la gauche qu’à tendre la main aux électeurs de la Ligue du Sud, le parti nationaliste concurrent de Jacques Bompard.Julien LemaignenJournaliste au Monde 29.03.2015 à 06h36 • Mis à jour le29.03.2015 à 12h43 Pas de changement de ligne mais de légères réorientations. Manuel Valls affirme que « le remaniement n'est pas l'urgence », au Journal du dimanche, lors de son voyage pour son dernier meeting dans le cadre des élections départementales dans le Gard.Lire : Tout ce qu'il faut savoir avant le deuxième tour des départementalesLe premier ministre estime ainsi que les socialistes ont plutôt bien résisté et qu'ils ont même réalisé une « performance » au premier tour. « Il n'y aura pas de zigzag. Le cap sera maintenu », s'est-il confié au JDD, dimanche 29 mars. « Le gouvernement ne change pas. Peut-on s'ouvrir à d'autres et notamment aux écologistes ? C'est à eux d'en décider », a précisé le premier ministre.Pour lui, « la division est mortelle, on l'a vu dans plusieurs départements. L'expérience de Grenoble n'a pas fonctionné, l'idée d'un Podemos [le parti antilibéral espagnol] à la française n'a pas marché. Il faut préparer le rassemblement des régionales, c'est le travail des partis » a-t-il observé. 29.03.2015 à 01h08 • Mis à jour le29.03.2015 à 11h22 Plusieurs entreprises au Brésil font l'objet d'une enquête sur un probable réseau de corruption qui aurait détourné du fisc quelque 5,9 milliards de dollars, selon la police, alors qu'un autre scandale, autour du géant pétrolier Petrobras, secoue déjà le pays.Lire : Comprendre le scandale Petrobras qui secoue le BrésilL'opération « Zelotes » (« fausse jalousie »), menée par la police fédérale, se concentre sur le Conseil administratif de recours fiscaux (CARF), un organisme qui dépend du ministère du budget, chargé de juger en dernière instance les sanctions imposées par le fisc.Pots-de-vin de grandes entreprisesCertains fonctionnaires du CARF auraient accepté ou sollicité des pots-de-vin de grandes entreprises, qui devaient verser des amendes de millions de dollars au fisc, en échange d'une décision favorable leur permettant d'éviter tout ou partie de la sanction.« L'enquête, démarrée en 2013, a montré que l'organisation agissait à l'intérieur [du CARF] pour promouvoir des intérêts privés, en cherchant à influencer et corrompre des fonctionnaires avec l'objectif d'obtenir l'annulation ou la diminution des amendes pour infraction imposées par le fisc », a expliqué la police dans un communiqué.Le montant ainsi détourné pourrait avoisiner les 19 milliards de reais (5,4 milliards d'euros au change actuel). La police a d'ores et déjà identifié près de 6 milliards de reais (1,7 milliard d'euros) de fonds déviés.Un scandale « aussi grand » que PetrobrasCompte tenu de l'importance des montants et du nombre d'entreprises impliquées, ce nouveau scandale de corruption pourrait être « aussi grand » que celui qui fait actuellement l'objet d'une enquête chez le groupe public Petrobras, a estimé le directeur de la Lutte contre le crime organisée de la police fédérale, Oslain Campos Santana.La nouvelle enquête implique aussi différents cabinets de conseil et d'avocats, notamment à Brasilia et Sao Paulo. « Le réseau utilisait des entreprises tierces pour cacher ses actions, et le flux d'argent qui était blanchi revenait comme patrimoine apparemment licite pour ces entreprises », a précisé la police.Ces révélations sont faites moins de deux semaines après de vastes manifestations, qui ont mobilisé plus de 1,7 million de Brésiliens le 15 mars, pour protester contre le scandale Petrobras et la gestion de la présidente de gauche, Dilma Rousseff.Lire aussi : Raz de marée au Brésil contre Dilma Rousseff 28.03.2015 à 22h36 • Mis à jour le29.03.2015 à 10h43 L'acteur britannique Roger Moore s'est défendu de tout racisme, samedi 28 mars, réagissant à la polémique provoquée par ses propos parus dans l'hebdomadaire Paris Match, sur le prochain interprète de James Bond qui pourrait être l'acteur anglais noir Idris Elba.Lire aussi le post de blog : Bientôt un James Bond noir ?An interview I gave to Paris Match implies I said something racist about Idris Elba. That is simply untrue. #Lost in translation.— Sir Roger Moore (@sirrogermoore)require(["twitter/widgets"]);(Traduction : « Une interview que j'ai accordée à Paris Match laisse entendre que j'ai dit quelque chose de raciste sur Idris Elba. C'est simplement faux #Perdu dans la traduction. »)Lors de cet entretien, le comédien anobli de 87 ans s'exprimait sur les différents acteurs qui ont endossé, comme lui, le costume du célèbre agent de Sa Majesté et sur le fait qu'Idris Elba, révélé dans les séries The Wire et Luther,  puisse être le prochain.« Bien que James [Bond] ait été joué par un Ecossais, un Gallois, un Irlandais, je pense qu'il doit être Anglais-Anglais. C'est néanmoins une idée intéressante, mais irréaliste, réagissait-il alors. Il y a des années, j'ai dit que Cuba Gooding Jr [un acteur afro-américain] ferait un excellent Bond, mais c'était une plaisanterie ! »« Qu'est-ce qu'un Anglais ? »Ses propos ont enflammé instantanément les réseaux sociaux et les commentaires allaient bon train samedi :Also, Idris Elba was born in London, England, which sounds pretty English. I'm not even a Bond fan, but shut up Roger Moore.— April Hubbel (@apriljhk)require(["twitter/widgets"]);(Traduction : « Bien qu'Idris Elba soit né à Londres, Angleterre, ce qui semble plutôt anglais. Je ne suis même pas un fan de Bond, mais taisez-vous Roger Moore »)Dear Roger Moore , What's an English English man?— Mena (@menamwale)require(["twitter/widgets"]);(Traduction : « Cher Roger Moore. Qu'est-ce qu'un Anglais ? »)Appel à la mesureContacté par l'Agence France-Presse, le responsable des pages « Culture » de Paris Match, Benjamin Locoge, a assuré, « enregistrement de la conversation à l'appui, que les propos de Roger Moore avaient été fidèlement retranscrits ».Selon lui, « Roger Moore sous-entend que ce serait compliqué d'avoir un James Bond noir dans le sens où on ne peut imaginer un général De Gaulle joué par un acteur noir et James Brown par un blanc ». Et ce dernier d'appeler à la mesure les internautes.Roger Moore a incarné James Bond à sept reprises entre 1973 (Vivre et laisser mourir) et 1985 (Dangereusement vôtre). Le nom de l'acteur Idris Elba, 42 ans, est cité depuis plusieurs années pour incarner au cinéma 007. Il est pressenti pour succéder à Daniel Craig, actuel titulaire du rôle. Julie Bienvenu A une semaine du premier tour des départementales, l’IFOP a publié, dimanche 15 mars, un sondage pour Europe 1 et Le Figaro, plaçant « droite et FN au coude-à-coude » dans les intentions de vote.Pour ce sondage, l’IFOP a mis en place une méthode spécifique adaptée aux élections départementales : présenter à son panel de personnes interrogées l’« offre réelle » à laquelle elles seront confrontées dans les urnes le 22 mars et non plus les principales étiquettes politiques nationales.L’objectif est d’éviter, par exemple, qu’un électeur déclare voter pour le PS alors que le parti n’a pas de candidat dans son canton. « Nous avons sélectionné 205 cantons – soit un canton sur 10 – représentatifs géographiquement, mais aussi en matière de configuration politique – partis réellement en présence et noms des candidats, car la notoriété est un enjeu important dans les élections locales », explique Jérôme Fourquet, directeur du département opinion et stratégies d’entreprise à l’IFOP.Départementales : les sondages font-ils le jeu du FN ?Cette méthodologie avait déjà été utilisée pour les élections européennes de mai 2014. Mais l’échelle était différente car il y avait alors 8 grandes circonscriptions, alors que l’on compte 2 054 cantons pour ces départementales. Cette technique permet d’évaluer le poids réel des partis qui n’ont pas de candidats dans tous les cantons. « C’est notamment le cas pour Europe Ecologie-Les Verts, parti qui est aujourd’hui systématiquement proposé au panel d’électeurs alors qu’il n’est présent que dans 15 % des cantons, selon les chiffres du ministère de l’intérieur », souligne M. Fourquet.« Les scores de ce sondage sont proches de ce qui a été publié jusque-là avec 29 % pour l’UMP-UDI et 30 % pour le FN, rappelle M. Fourquet. On est dans la marge d’erreur, on ne peut pas désigner de vainqueur. Le vrai enjeu sera donc sur les 5 % étiquetés “divers droite”, dont certains le sont réellement alors que d’autres (qu’on estime à 40 %) ont l’appui de l’UMP, ce qui pourrait placer le FN ou l’UMP en tête au soir du premier tour. »Lire aussi : Départementales : le ministère de l’intérieur fait-il valser les étiquettes politiques ?Julie BienvenuJournaliste au Monde 16.03.2015 à 17h18 • Mis à jour le16.03.2015 à 17h28 | François Béguin et Laetitia Clavreul Dimanche 15 mars, les personnels de santé défilaient contre le projet de loi santé porté par Marisol Touraine. A la veille du début de l'examen du texte en commission des affaires sociales, à l'Assemblée nationale, François Béguin et Laetitia Clavreul, journalistes au service société du Monde, ont répondu à vos questions. Lire notre entretien avec Marisol Touraine : « Le tiers payant sera étendu à tous les Français de manière progressive »AS : Pourquoi les médecins seraient-ils à la merci des mutuelles ?Le tiers payant, qui devrait être généralisé d'ici la fin 2017, repose sur une dispense d'avance de frais. Le médecin ne percevra plus directement les honoraires de la part de ses patients mais de la part de la sécurité sociale et des complémentaires de santé. Les médecins craignent donc que cela ne donne à terme le pouvoir aux mutuelles d'influencer leurs prescriptions. Carlos P. : Est-ce que la solution ne serait pas de combiner la carte vitale avec la carte bancaire, et de créer des contrats entre les banques et l'Etat sur le remboursement des soins ?La carte à débit différé est la seule solution de dispense d'avance de frais proposée par plusieurs syndicats de médecins libéraux, dont la CSMF, qui est majoritaire. Le système fait appel aux banques, qui ne préleveraient le compte du montant de la consultation qu'une fois le remboursement de la Sécu et des complémentaires effectué.Cela fait des mois que les syndicats font cette proposition, mais jusque-là le ministère n'a pas donné suite à cette idée, qui ne fait pas appel à la solidarité nationale mais à des acteurs privés.Nanou_golf : Pour quelles raisons ne parle-t-on pas des pharmaciens, chez qui le remboursement par la sécurité sociale et les mutuelles semble bien fonctionner ?Les pharmaciens ont mis en place un système pour recouvrir le montant qu'ils avancent avant que la Sécurité sociale et les complémentaires ne les remboursent. Mais tout cela prend du temps et des moyens. C'est d'ailleurs ce que redoutent les médecins, qui bien souvent, n'ont pas de personnel.Il faut par ailleurs savoir que traditionnellement, les pouvoir publics ont plus de facilité à faire passer leurs réformes chez les autres professions que les médecins. Par exemple, en ce qui concerne la liberté d'installation, des restrictions ont été apportées pour les pharmaciens et plus récemment pour les infirmières, alors qu'il n'en est pas question pour les médecins.Visiteur : Les médecins vont continuer leur grève ? Jean-Paul Ortiz, le président de la CSMF, a d'ores et déjà annoncé que les médecins restaient « mobilisés » pour « continuer la bataille au niveau parlementaire » (le texte arrive en commission à l'assemblée mardi 17 mars et sera débattu dans l'hémicycle à partir du 31 mars).Par ailleurs, plusieurs syndicats continuent d'appeler leurs adhérents à faire la grève des télétransmissions des feuilles de soins électroniques. Une grève commencée le 5 janvier, sans que le mouvement ait un impact décisif sur l'assurance-maladie.Pierre : Les personnels hospitaliers défendent-ils le projet alors que les libéraux sont contre ?Grosso modo, il y a effectivement un mécontentement face au projet de loi chez les professions de santé libérales, et de la satisfaction du côté du monde hospitalier public. D'ailleurs, deux jours avant la manifestation, les principales intersyndicales de médecins hospitaliers ont soutenu le projet de loi. « Les intersyndicales de praticiens hospitaliers sont favorables à une loi de santé nécessaire pour l'hôpital et la santé publique », ont-elles indiqué dans un communiqué commun diffusé vendredi 13 mars.Moz : Y'a-t-il selon vous un lien entre rejet du tiers payant et pratique des dépassements d'honoraires ?Il n'y a pas de lien direct, mais selon la Mutualité française, qui défend le tiers payant généralisé, si les patients sont dispensés d'avancer le montant de leur consultation, cela rendra visible davantage ce qui est facturé en dépassements d'honoraires.Pierre: En dehors de la généralisation du tiers payant, quels sont les autres changements prévus par cette loi ? Le tiers payant fait partie du volet du texte qui consiste à faciliter l'accès aux soins des Français. Une autre partie importante de la loi porte sur la prévention. Il y a là toute une série de mesures comme la mise en place du paquet neutre de cigarettes, des sanctions (amendes et peines de prison) pour incitation à l'ivresse des mineurs, un logo sur les aliments pour lutter contre l'obésité, etc.Le texte prévoit aussi la mise en place du testing, qui permettra à des structures de s'assurer qu'aucune discrimination de soins n'est pratiquée (par exemple à l'encontre des patients bénéficiaires de la CMU), grâce à des appels anonymes. Les médecins sont de longue date opposés à de telles enquêtes. Est aussi prévue dans le projet de loi l'autorisation des actions de groupe dans le domaine de la santé. Les class-actions permettraient à des patients, comme les victimes du Mediator par exemple, de se regrouper pour aller en justice, par le biais d'une association d'usagers.Il y enfin aussi plusieurs mesures pour améliorer le parcours de soins des patients ou reconnaître les missions de service public hospitalier. En bref, c'est une loi un peu fourre-tout, qui mêle les questions de prévention et celles d'organisation des soins.Pierre : Y aura t-il des lits supprimés à l'hôpital?La loi n'aborde pas ce point. En revanche, la question est posée dans le cadre du plan d'économies de 10 milliards d'euros, dont 3 milliards à l'hôpital, imposé au secteur de la santé d'ici 2017. Marisol Touraine a assuré, dimanche 8 mars, que le gouvernement n'envisageait pas de supprimer des postes à l'hôpital.Moz : L'opposition de la droite parlementaire n'est pas très vive sur le projet de loi. Doit-on vraiment s'attendre à une bataille d'amendements ?L'opposition s'est montrée hostile à la loi, et particulièrement à la généralisation du tiers payant. Le président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, ainsi que Bruno Le Maire, ont ainsi dénoncé le risque de « fonctionnarisation » des médecins que fait selon eux courir la loi.Selon le rapporteur Olivier Véran, 1 300 amendements, de gauche comme de droite, ont été déposés avant le début de la commission des affaires sociales.On sait d'ores et déjà que l'UMP a déposé des amendements visant à limiter l'impact du paquet de cigarettes neutre, qui selon Marisol Touraine doit faire son apparition chez les buralistes « sans doute » à la mi-2016.Bortolotti : Le gouvernement a-t-il pris en compte la perte de près de 10.000 médecins généralistes libéraux dans les cinq ans qui viennent, et comment va-t-il y remédier ?La ministre annonce vouloir mettre le médecin généraliste au cœur du système de santé avec sa loi, mais le principal syndicat de généralistes, MG France, estime que concrètement ce n'est pas le cas. Pour rassurer, Marisol Touraine assure qu'après le vote de la loi sera organisée une concertation sur « les conditions d'exercice et l'avenir de la profession de médecin ».Laetitia ClavreulJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre Le départ prochain de Patricia Lévy, directrice de la régie publicitaire des Échos, a été annoncé aux personnels par un courriel de la direction du quotidien, lundi 16 mars, selon nos informations.Ce départ intervient trois jours après une « grève des tweets » par laquelle la rédaction des Échos entendait protester contre les intrusions publicitaires dans les espaces éditoriaux - mais il n’y a officiellement aucun lien entre ces deux événements.Grève des tweets aux « Échos »« C’est la vie d’une entreprise, a déclaré au Monde Francis Morel, PDG du groupe. Nous avons fait un constat commun qui nous a amenés à nous séparer. »M. Morel reprendra directement la gestion de la régie Echosmédias (Les Échos, Enjeux Les Échos, Série limitée, Capital Finance, Radio Classique, Connaissance des Arts, Classica et Les Échos Events), comme il le faisait avant l’arrivée de Mme Lévy. Patricia Lévy avait rejoint les Echosmédias en septembre 2013. Elle était auparavant directrice générale de SFR Régie.La Société des journalistes des Échos, elle, connecte ce départ aux débats qu’elle a menés ces derniers mois sur les formats publicitaires. Outre le tweet à tonalité commerciale du 4 mars, la rédaction des Échos estime que la régie publicitaire a eu tendance à multiplier les initiatives mettant en péril, selon elle, la crédibilité des contenus.La régie publicitaire avait également été épinglée - parmi d’autres services - par un audit sur la qualité de vie au travail, réalisé en novembre 2014.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.03.2015 à 16h55 • Mis à jour le16.03.2015 à 17h23 | François Bougon Le numéro un russe Vladimir Poutine est apparu lundi 16 mars en public, mettant fin à une absence de dix jours qui a nourri d’innombrables rumeurs sur son état de santé, voire la possibilité d’un coup d’Etat. Le même jour, la Crimée a commencé à célébrer son retour dans le giron russe un an jour pour jour après le référendum controversé qui a entériné son annexion par la Russie et a été condamné par les pays occidentaux. Pour la journaliste et réalisatrice russe Tania Rakhmanova, qui a publié Au cœur du pouvoir russe. Enquête sur l’empire Poutine (La Découverte, 2015, nouvelle édition augmentée et actualisée, 11 €), cette « disparition » pourrait s’expliquer par la volonté de Vladimir Poutine de « détourner l’attention » peu après les interrogations et doutes soulevés par l’assassinat de l’opposant Boris Nemtsov.L’absence de Vladimir Poutine pendant dix jours a suscité toutes sortes de rumeurs, y compris celle d’un coup d’Etat. Qu’est-ce que cela dit du « système Poutine » ?Tania Rakhmanova : Comme le disait l’ancienne secrétaire d’Etat américaine Madeleine Albright, « On reste ce qu’on est ». Vladimir Poutine est un ancien officier du KGB, il en a appris les méthodes. Il cherchait à détourner l’attention, car il était de plus en plus question de sujets graves comme l’assassinat de l’opposant Boris Nemtsov, l’arrestation des assassins présumés, des doutes et des accusations de torture sur le principal suspect. Il disparaît et pendant une semaine, on ne parle que de ça. C’était aussi l’occasion de tester l’attitude des gens, voir ceux qui ont parlé d’une maladie grave, ceux qui ont souhaité qu’il ne revienne plus. La Crimée a été annexée il y a un an... Vladimir Poutine cherche-t-il à reconstituer l’Union soviétique ?C’est une question largement débattue en France. Ma réponse est non. D’une part, parce que Vladimir Poutine n’a pas de moyens et, d’autre part, parce que les dirigeants des anciennes républiques de l’Union soviétique devenues indépendantes, qui sont en grande partie des dictatures – qu’on qualifie parfois de « démocratures » car elles ont l’apparence de démocratie – ne veulent pas perdre leur pouvoir. Vladimir Poutine a deux objectifs : flatter le populisme et s’opposer à un éventuel élargissement de l’OTAN, même si cette peur peut être imaginaire. Même si Vladimir Poutine préparait cette opération depuis longtemps, il a été irrité par la position occidentale sur l’Ukraine, la considérant comme une trahison, ce qui l’a poussé à cette « Blitzkrieg ».Peut-on parler d’un retour de la guerre froide ?La critique des valeurs occidentales est une idée répandue en Russie. Est-ce une nouvelle guerre froide ? La guerre froide était un affrontement entre deux idéologies, mais le nationalisme russe n’est pas une idéologie. Il y a cependant en Russie une interrogation : pourquoi l’Occident devrait-il nous imposer ses valeurs ?Comment Vladimir Poutine a « commencé le travail » en CriméeLe pacte social de Poutine – la prospérité en échange de l’apathie politique – peut-il être mis à bas par la crise économique provoquée par la chute du cours du pétrole ?Oui. Il y avait un pacte, mais il n’existe plus. En Russie circule une expression : « C’est la télé qui est en guerre avec le frigo ». Cela veut dire que la propagande officielle cherche à lutter contre la réalité économique. La propagande télévisée est très puissante, la télévision, y compris les chaînes régionales, appartiennent totalement au pouvoir. Du coup, c’est la pensée unique. Et artistiquement, c’est une télévision très professionnelle, ce n’est pas une propagande à l’ancienne, c’est très sophistiqué, il y a des débats, mais tous les participants disent la même chose.Une « télé Poutine », au service du maître de la propagandeFrançois BougonChef adjoint au service InternationalSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Benjamin BenoitOri and The Blind Forest est beaucoup de choses. Un excellent jeu vidéo, une belle manière de raconter une histoire, une aventure sensible et fascinante à regarder. Sous son apparence enfantine et féerique, il demande une capacité d'adaptation, un peu de réflexion et quelques prises de risque. Il est disponible sur Xbox One et PC pour une vingtaine d'euros.Qu'est-ce ?Ori est un jeu d'exploration en deux dimensions, vu de côté. Le héros, Ori, doit raviver l'esprit de la forêt en atteignant divers points d'un environnement très vaste. Un genre d'exploration qui rappelle les séries « Metroid » et « Castlevania », dont les mécaniques de jeu sont semblables. La progression est balisée par l'acquisition de pouvoirs, par exemple un double saut. Très fréquemment, des objets hors de portée apparaissent : il faut revenir plus tard avec de nouveaux pouvoirs afin d'y accéder. Le jeu indique fréquemment quel est le prochain repère à atteindre, une carte aide à se situer, et, en plus d'une route plus intuitive qu'il ne paraît, il n'y a toujours qu'une voie réellement disponible en fonction de votre collection de pouvoirs.Des objets divers sont disséminés sur la carte, permettant d'améliorer sa santé, ses compétences et son « esprit » (une unité nécessaire pour déverrouiller des portails et pour sauvegarder). Ils nécessitent toujours de l'adresse, souvent des allers-retours. Tout le sel d'Ori réside dans cet environnement fabuleux et dans la résolution d'énigmes, pas toujours évidentes pour les non-habitués au jeu vidéo. Manette en mainsL'introduction d'Ori mêle jeu et dessin animé, dans une séquence crève-cœur. La créature Ori, croisement entre chat, lapin et farfadet, est recueillie par un être qui évoque le Totoro de Hayao Miyazaki. Une amitié se noue entre les deux, mais la tragédie frappe trop rapidement et sépare les deux amis. Ori se retrouve seul, confronté à une grande quête initiatique. Un périple mâtiné de deuil et de féerie, dans une forêt animiste, périlleuse mais enchanteresse.Mettons l'emphase sur cet aspect du jeu : sans exégaration aucune, le jeu est sublime. Ori met en scène des décors superbes, l'animation est très travaillée — malgré quelques rares ralentissements —, et les détails foisonnants, quelque part entre fantasy et légendes nordiques, où les dieux côtoient les arbres de vie.Ori est lui-même un être agile et très maniable, dont les nombreuses exclamations font fondre. Dans les faits, la progression est guidée, intuitive, mais ralentie par des mécaniques de jeu qu'il faut bien maîtriser. Les sauvegardes automatiques sont très rares. Il faut dépenser un « point d'âme » pour conserver sa progression, un réflexe qu'on a rarement. C'est un jeu dans lequel on meurt donc souvent, en ne repartant que du dernier « lien d'âme » effectué.Il faut aussi développer ses compétences grâce à des points durement gagnés en dénichant des objets cachés ou en éliminant des ennemis. D'ailleurs, Ori se bat d'une manière particulière : une fée l'accompagne, qui commente ses déplacements ; elle sert aussi d'arme principale. Une pression sur la bonne touche et l'ennemi le plus proche reçoit une taillade céleste. Il faut souvent marteler ce bouton tout en évitant les projectiles, pas toujours lisibles. Progresser dans Ori est une belle récompense en soi, c'est aussi la promesse de découvrir des environnements variés : lagons, glaciers, lave… La poursuite d'une grande tradition de niveaux élémentaires dans le jeu vidéo.Les trois arbres à gravir, véritables « donjons », sont des petits amas d'énigmes en espace clos. Ce parcours géant est parfaitement articulé et sans aucun temps de chargement : on sait toujours où il faut aller, on comprend toujours rapidement ce qui nous est demandé, c'est l'exécution qui fait défaut — une certaine agilité et une bonne coordination sont souvent requises.Il sera régulièrement question de projectiles, de déviations, de faire les choses dans le bon ordre. Rien de bien compliqué dans l'absolu, même si on perd rapidement de la vie. Comptez un peu moins de dix heures pour finir le jeu, un peu plus si vous comptez le faire à fond. Attention : après le générique de fin, toute sortie est définitive, on ne peut plus revenir sur sa partie.Enfin, signalons que la bande-son de Gareth Coker complète une direction artistique très marquée. Emouvante, pas toujours très subtile, mais qui fait parfaitement le travail : accompagner et faire ressentir. L'avis de PixelsOn a aimé…l'épatante beauté du jeu ;les émotions qu'il procure ;sa difficulté-surprise ;sa constance.On a moins aimé…des partis pris de jeu qui peuvent rebuter des joueurs moins expérimentés.C'est plutôt pour vous si : vous avez besoin d'un anxiolytique rapide et efficace, ou simplement de penser à autre chose ;vous aimez les jeux à ambiance ;vous aimez les bons jeux, tout simplement.Ce n'est pas pour vous si : vous détestez les univers à la studio Ghibli (et vous n'avez pas de cœur) ;vous avez un trop petit écran ;vous n'appréciez pas de recommencer souvent certaines séquences.Notre note : Cinq esprits de la forêt sur six. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444463', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Benjamin BenoitJournaliste au Monde Guy Dutheil La direction d’Air France doit affronter la mauvaise humeur des syndicats. Dans un communiqué commun, samedi 14 mars, toutes les organisations syndicales de la compagnie aérienne ont annoncé le boycott du rendez-vous, prévu lundi 16 mars, avec Alexandre de Juniac, PDG d’Air France-KLM, et la direction d’Air France.Cette réunion, baptisée « Sociale et stratégique », était organisée pour « lancer la discussion sur “Perform 2020” », le nouveau plan de restructuration et de relance de la compagnie, qui doit succéder à « Transform 2015 ».Cette politique de la chaise vide est un « événement assez exceptionnel chez Air France », relève le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL). Elle marque, en tout cas, un sérieux rafraîchissement entre M. de Juniac et les organisations syndicales de la compagnie, qui lui reprochent, pêle-mêle, certains de ses propos et ses projets… Quand ils n’indiquent pas, à l’instar du puissant SNPL, qu’ils sont plutôt hostiles à la reconduction du PDG, ce syndicat prônant la nomination « d’un véritable capitaine d’industrie. » S’il est en colère, le SNPL ne coupe toutefois pas totalement les ponts. Il est prêt à se réunir à nouveau avec la direction « dans les semaines qui viennent ». Même si aucune date n’est « prévue pour l’instant ».Des propos jugés « déroutants »Selon les syndicats, c’est M. de Juniac qui serait responsable de ce rendez-vous manqué. Et ils sont furieux : « la CFE-CGC, l’Union des navigants de l’aviation civile [UNAC-CGC], Force ouvrière, le Syndicat national du personnel navigant commercial [SNPNC-FO], la CFDT, l’UNSA aérien, l’UNSA PNC, la CGT, le SNPL et le Syndicat des pilotes d’Air France [SPAF], considèrent que les multiples déclarations médiatiques d’Alexandre de Juniac, président de la holding Air France-KLM, compromettent le dialogue social au sein de la compagnie Air France ».Les organisations syndicales reprochent notamment au PDG ses déclarations contre les acquis sociaux, jeudi 5 mars, lors des Entretiens de Royaumont. Il s’agit d’un forum, présidé par le député Jérôme Chartier (UMP, Val-d’Oise), qui s’est fixé pour objectif de donner « l’opportunité aux hommes et aux femmes du monde politique, économique, culturel… de débattre, en toute liberté de parole, toutes opinions confondues, à huis clos ».La vidéo de l’intervention de M. de Juniac « tourne énormément parmi les salariés d’Air France », signale Jean-Marc Quattrochi, délégué de l’UNAC, le syndicat des hôtesses et des stewards. A l’en croire, les personnels s’inquiètent de « l’expression particulière » et des « propos déroutants » tenus par le PDG. Au micro, ce dernier semble dénoncer des « acquis sociaux intangibles et irréversibles » en France. Avant d’ajouter qu’Air France est « une compagnie qui a les coûts de personnels les plus élevés » du secteur.Perte de confianceOutre la teneur de ces propos, les syndicats pointent aussi la date retenue par la direction – le 16 mars – pour son rendez-vous avec les représentants des salariés. « Le calendrier n’est pas le plus propice au débat », pointe M. Quattrochi.Motif ? Cette réunion est jugée trop proche de celle, prévue mercredi 18 mars, de la commission des nominations qui doit proposer le renouvellement du mandat de PDG de M. de Juniac. Cette première étape sera suivie, selon nos informations, de la tenue, vendredi 20 mars, du conseil d’administration d’Air France-KLM qui devra avaliser cette proposition. Le patron d’Air France-KLM doit être officiellement renouvelé dans ses fonctions le 25 mai à l’occasion de l’assemblée générale des actionnaires de la compagnie franco-néerlandaise.Or, très remonté contre la direction, le SNPL n’est pas un chaud partisan de la reconduction de M. de Juniac. « Ce dont on a besoin c’est d’un véritable capitaine d’industrie. Aujourd’hui, nous ne l’avons pas ! », déplore Philippe Evain, le président du SNPL. Le syndicat majoritaire chez les pilotes (65 % des voix) affirme avoir perdu confiance en la direction. Et M. Evain d’affirmer : « Le 10 décembre 2014, j’ai signé avec M. de Juniac l’accord sur Transavia France [filiale low cost d’Air France] en échange d’un retrait du projet Transavia Europe. Le lendemain sur Europe 1, il annonçait que le projet Transavia Europe revenait sur la table ». Un message entendu par la direction qui affirme aujourd’hui, que « le projet Transavia Europe est retiré ».« Aucune manœuvre » syndicaleCertains, en interne, veulent voir aussi derrière ce mouvement d’humeur syndical, une manière de « second tour » des élections professionnelles, organisées jeudi 12 mars. Le scrutin a illustré un recul des syndicats revendicatifs – la CGT et le SNPL – au profit d’organisations plus consensuelles, comme le CFE-CGC. L’heure est donc au partage des présidences des différents comités d’entreprise de la compagnie ; aux alliances, aux combinaisons déplorent certains.A Air France, le Syndicat national des pilotes de ligne perd de sa superbe« Je n’ai senti aucune manœuvre », se défend M. Evain qui n’accorde « aucun crédit » à ces accusations. Plutôt que ces manœuvres d’appareils, le syndicat dit avoir pour objectif la relance de la compagnie. Mais pas à n’importe quel prix. « La réduction des coûts par la baisse des salaires, c’est injuste et inutile pour sauver l’entreprise », prévient le SNPL. A la place, « il nous faut un plan industriel », réclame le syndicat, qui ne veut plus « des plans qui se succèdent sans être accompagnés d’un projet d’envergure qui nous remette sur la route. »Nouvelles réductions des effectifsPas sûr qu’il obtienne satisfaction. Après « Transform 2015 », qui prévoyait 20 % d’efficacité économique supplémentaire, à travers 2 milliards d’euros d’économies pour toute la compagnie, son successeur, Perform 2020, prétend faire du « sur-mesure ».A l’avenir la direction pourrait encore tailler dans les effectifs. Notamment dans les bases et les escales de provinces. Les 800 suppressions de postes, annoncées en janvier, ne seraient « qu’une mesure d’urgence » pendant la période de « transition » entre la fin de Transform 2015 et le début de Perform 2020.Air France veut encore réduire ses coûts et nouer des alliances en AsieEn revanche, Air France devrait recruter pour développer ses « clusters » – ses secteurs en forme. C’est notamment le cas de la maintenance. Déjà numéro deux mondial dans ce domaine, derrière Lufthansa, Air France-KLM veut encore accélérer. A cet effet, plusieurs dizaines de salariés seront recrutés, principalement par des redéploiements et des transferts en interne. Air France construit par ailleurs une énorme usine, baptisée Helios, à Roissy pour réparer les moteurs. Après avoir décroché le contrat d’entretien des moteurs des Boeing 777 d’Air China (pour un milliards d’euros), la filiale maintenance d’Air France-KLM doit, selon nos informations, annoncer dans les prochaines semaines deux accords de même importance avec les compagnies Gulf Air et Alitalia.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.03.2015 à 15h54 | Gaëlle Dupont Les mannequins trop maigres seront-ils bientôt interdits de podiums et bannis des magazines ? C’est ce que souhaite le rapporteur (PS, Isère) du projet de loi sur la santé, Olivier Véran, qui a déposé deux amendements destinés à combattre la course à la minceur extrême chez les jeunes filles en particulier. La ministre de la santé, Marisol Touraine, a d’ores et déjà annoncé son soutien à cette initiative. Les amendements ont donc de bonnes chances d’être adoptés lors du débat en commission des affaires sociales, qui a lieu du mardi 17 au jeudi 19 mars. La ministre ne s’est cependant pas prononcée sur le détail des dispositions, qui sont donc susceptibles d’évoluer.« Il faut donner un coup d’arrêt à l’idée que pour être belle une femme doit quasiment disparaître », explique M. Véran. Première proposition : interdire aux agences de mannequinat de recourir à des jeunes femmes dont l’indice de masse corporelle (IMC) est inférieur à 18 (par exemple 55 kg pour 1,75 m), ce qui signale un état de dénutrition. « L’Espagne ou l’Italie, qui ont un rôle important dans la mode, l’ont fait », précise M. Véran. La sanction pourrait aller jusqu’à six mois de prison et 75 000 euros d’amende. Mais qui empêchera les candidates de se faire établir des certificats médicaux de complaisance ? « Comme toute loi, celle-ci pourrait être contournée, cela ne doit pas empêcher de légiférer », répond le député, lui-même médecin.Des gages de bonne volontéLes magazines féminins sont régulièrement accusés de donner une image irréaliste des corps féminins en choisissant des mannequins très maigres. Certains donnent des gages de bonne volonté, en consacrant quelques numéros sporadiques à la mode « spécial rondes ». Mais un rapide feuilletage de quelques titres sur papier glacé permet de mesurer une domination persistante des mannequins filiformes. Ceci alors que l’IMC moyen des Françaises est de 23 et les tailles commerciales les plus fréquentes le 40 et le 42. Mais elles sont nombreuses à se juger en surpoids : l’IMC « idéal » pour les femmes est estimé à 19,5 selon une étude de l’Institut national d’études démographiques publiée en 2009.De plus, les magazines féminins suscitent et entretiennent ce désir de minceur en amaigrissant leurs mannequins grâce aux logiciels de retouches photographiques. La délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale, qui a inspiré les amendements de M. Véran, souhaitait également que ce point soit traité par la loi, soit en imposant la mention « silhouette retouchée » sur les photos, soit en punissant ces retouches d’amendes. « On voit trop de jeunes filles qui s’affament pour ressembler à des images qui ne sont que des images, pas des femmes réelles, justifie la députée (PS) de l’Essonne Maud Olivier. C’est une atteinte au psychisme. » M. Véran n’a cependant pas repris cette idée. L’amendement sera néanmoins présenté par la députée.L’éternelle retouche des photos du corps fémininDeuxième proposition du rapporteur : créer un délit « d’apologie de l’anorexie », qui vise notamment les sites Internet, forums, ou blogs « pro ana » (raccourci de pro anorexia) faisant la promotion de l’extrême maigreur et donnant des conseils pour y parvenir. Mme Olivier cite l’exemple du « thigh gap » (espace entre les cuisses), un critère de beauté populaire qui ne peut être atteint qu’en s’amaigrissant fortement. « Il faut arrêter cette promotion de normes qui ne sont pas des normes de santé », affirme la députée.Faut-il pour cela interdire de nouveaux sites, au mépris des libertés sur Internet ? « J’entends cette objection, répond M. Véran. Mais 30 000 à 40 000 personnes souffrent d’anorexie en France, en majorité des adolescentes. L’enjeu est important et je suis prêt à défendre ma position. » Gaëlle Dupontjournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.03.2015 à 15h14 • Mis à jour le16.03.2015 à 15h41 | Yann Bouchez Un travail de fourmi. Environ cent huit heures d'audition, réparties sur un peu plus de deux mois. Voilà ce à quoi s'est astreint François Jaspart, chargé par la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) de rédiger un rapport d'instruction sur l'affaire des matchs présumés truqués en Ligue 2 à la fin de la saison 2013-2014, au centre de laquelle figure le Nîmes olympique.L'ex-patron de la police judiciaire de Paris a auditionné 137 témoins, acteurs plus ou moins directs des sept dernières rencontres du club gardois lors de la saison 2013-2014. La plupart des auditions ont été menées en face-à-face, au siège parisien de la LFP, ou à Caen, Nîmes, Istres et Angers. Une poignée de témoins ont été entendus par Skype ou par téléphone. Le match en retard Caen-Nîmes, du 13 mai 2014, a fait l'objet d'une expertise vidéo.Tout ce travail, résumé dans un document de 50 pages, a été porté à la connaissance des membres de la commission de discipline, présidée par Sébastien Deneux. Celle-ci doit se prononcer, au plus tard le 23 mars, sur d'éventuelles sanctions. Des décisions qui pourraient être communiquées dès mardi 17 mars. Lire l'article : le club de Nîmes rattrapé par ses matchs truquésLa commission va en effet à nouveau auditionner à Paris des dizaines d'acteurs de cette affaire lundi 16 et mardi 17 mars. Pour la LFP, il s'agit aussi de se montrer ferme face à d'éventuelles dérives, qui ont conduit à la mise en examen de six personnes pour corruption active ou passive dans le cadre de manifestation sportive pouvant donner lieu à des paris sportifs, dont les présidents de Nîmes et de Caen, Jean-Marc Conrad et Jean-François Fortin.En plus d'un travail de fourmi, M. Jaspart a dû faire preuve d'un certain talent d'équilibriste : parler avec les témoins sans mentionner trop clairement les écoutes téléphoniques issues de l'instruction judiciaire, et auxquelles il est difficile de croire qu'il n'a pas eu accès — la LFP s'est portée partie civile dans l'affaire des matchs présumés truqués.Les dirigeants de la LFP veulent afficher leur désapprobation d'éventuelles pratiques illicites. « Si ces soupçons sont avérés, il s'agit d'une affaire extrêmement grave pour le football dans son ensemble, pour la LFP, organisatrice du championnat, et pour moi-même, à titre personnel, car j'ai toujours placé l'éthique et l'intégrité du football au cœur de mon action », avait ainsi prévenu son président, Frédéric Thiriez, à la fin de novembre 2014, lorsque fut annoncée l'ouverture d'une instruction judiciaire.La LFP veut communiquer sur le sujet, sans en avoir l'air. Le rapport de M. Jaspart a ainsi fuité dans les colonnes de L'Equipe, le 5 mars. Et si, de source proche de la LFP, on assure que la Ligue n'est pour rien dans cette divulgation, le simple fait que le document ait été remis à tous les clubs et les personnes convoquées montre au moins que la fuite d'un tel rapport n'inquiétait pas vraiment en haut lieu.Mais, au-delà de la stratégie de communication, que révèle ledit rapport ? Le Monde, qui a eu accès au document, revient sur les principaux points. Un texte qui, malgré le travail de M. Jaspart, rappelle d'abord ce que Le Monde racontait en janvier, à savoir que cette affaire ressemble à celle de Pieds nickelés du football, du côté de Nîmes, confrontés à la difficile tâche d'arranger des matchs.Lire l'article : Football : ce que révèlent les écoutes sur les matchs présumés truqués de Ligue 2 1. La défense parfois compliquée de Jean-Marc ConradL'ancien président du Nîmes olympique a été plus bavard que lors de sa garde à vue devant les policiers du service central des courses et jeux, puis face au juge d'instruction, en novembre 2014. Jean-Marc Conrad avait alors refusé de parler aux policiers, avant de fournir des réponses très brèves au juge d'instruction.Accompagné de son avocat, Me Michael Corbier, Jean-Marc Conrad a cette fois accepté de répondre aux instructeurs. En conservant la même ligne que devant le juge d'instruction, à savoir qu'il n'a tenté d'arranger aucune rencontre, « sous quelque forme que ce soit ». « Je n'ai jamais eu de connivence avec Serge Kasparian pour arranger les matchs, assure-t-il. D'ailleurs, je ne pense pas qu'on puisse arranger des matchs avec des présidents et des entraîneurs. Les joueurs ont des primes. » Et il n'hésite pas à enfoncer Serge Kasparian au passage : « Je pense qu'à un moment il se pensait président par procuration avec ses amis Franck Toutoundjian et Michel Moulin. »A la veille du match face à Bastia, en avril 2014, et après avoir dîné avec son homologue corse, Antoine Emmanuelli, dans un restaurant du vieux-port, Jean-Marc Conrad reconnaît avoir parlé au téléphone avec Serge Kasparian. Que se sont-ils dit ? Selon les écoutes téléphoniques de l'instruction judiciaire, M. Conrad a tenu ces propos : « C'est compliqué… On a bien discuté, mais ils ont eu des problèmes avec la brigade des jeux sur des paris… »Mais Me Corbier a beau jeu de faire remarquer à l'instructeur qu'il n'est pas possible pour son client de parler des éléments des écoutes téléphoniques, « dans la mesure où celles-ci sont concernées par l'instruction judiciaire, les déclarations de M. Jean-Marc Conrad à ce sujet devant êtres réservées au juge ».M. Conrad réfute par ailleurs que Michel Moulin, mis en examen pour avoir contacté l'entraîneur de Dijon avant Dijon-Nîmes, ait été son « conseiller officieux » : « Nous étions concurrents dans nos vies professionnelles [les deux travaillaient dans la presse immobilière]. Il est en revanche très ami avec Serge Kasparian. » Il nie par ailleurs avoir donné quelque ordre que ce soit à Franck Toutoundjian, lui aussi mis en examen : « M. Franck Toutoundjian ment. Je ne l'ai jamais mandaté pour quoi que ce soit. »Lire l'article : Itinéraire d’un président déchuLà où la défense de M. Conrad devient plus périlleuse, c'est lorsqu'il lui est demandé pourquoi il a appelé le responsable de la sécurité du club de Caen, Kaddour Mokeddel, alias « Pilou », avant le match du 13 mai 2014. Selon plusieurs des membres du staff du club normand, Pilou leur aurait dit que M. Conrad voulait arranger le match, pour obtenir un nul. Ce que conteste M. Mokeddel lui-même, qui a déclaré aux instructeurs que M. Conrad voulait plutôt « tâter le terrain ».Jean-Marc Conrad explique de son côté qu'il a joint Kaddour Mokeddel pour avoir le numéro de Jean-François Fortin, le président de Caen. Dans le rapport, les instructeurs ne masquent pas leur étonnement, visible à travers la ponctuation : « En ce qui concerne M. Jean-François Fortin, il [Jean-Marc Conrad] avait un numéro de téléphone mais ne savait pas s'il était toujours valable !!! Pour l'information de la commission, M. Jean-François Fortin répond toujours au même numéro. »Enfin, concernant sa conversation avec l'ex-président caennais, M. Fortin, durant laquelle les deux hommes évoquent l'éventualité d'un match nul, M. Conrad nie tout caractère sérieux : « Nous nous sommes chambrés, sur le ton de la boutade, sur le fait qu'un match nul pouvait suffire mais que nous voulions tous les deux gagner. Nous avons toutefois parlé d'autres choses. » 2. Caen-Nîmes : Une expertise (très) succinctement résuméeLe rapport d'instruction mentionne, aux points 2.4.3 et 2.4.4, une expertise confiée à la société Novalimit et menée par Pierre Sallet pour analyser le match Caen-Nimes du 13 mai 2014. Cette expertise a été demandée par la LFP. Le nom de M. Sallet évoquera forcément quelque chose à ceux qui ont suivi l'affaire des paris suspects sur le match de handball entre Montpellier et Cesson-Rennes, le 12 mai 2012 : c'est le même homme qui avait rendu une expertise sur cette rencontre. « Il est à noter que cette société avait réalisé une expertise similaire à la demande de la Fédération française de handball à la suite du match Montpellier-Cesson qui avait fait l'objet de paris suspects, souligne le rapport de M. Jaspart. L'instance judiciaire est en cours… » Mais François Jaspart oublie de souligner que l'expertise de M. Sallet dans l'affaire des paris suspects a été annulée, le 3 décembre 2013, par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Montpellier. Lui avait notamment été reproché le fait de ne pas avoir informé de sa collaboration « pleine et entière » avec la Ligue nationale de handball, partie civile dans l'affaire.Comment M. Sallet a-t-il travaillé sur le match Caen-Nîmes ? combien de temps a-t-il passé à analyser les vidéos de la rencontre pour tirer ses conclusions ? Le rapport ne répond pas à toutes ces questions. Peut-être par manque d'espace : une seule des 50 pages du rapport est consacrée à résumer l'expertise.Les conclusions de l'expertise, elles, sont claires : « L'ensemble des éléments scientifiques présentés et étudiés dans le cadre de ce rapport d'expertise montre une carence volontaire significative du niveau de jeu des équipes du Stade Malherbe Caen et du Nîmes olympique sur le match de Ligue 2 du 13 mai 2014 qui les oppose. Nos conclusions vont clairement dans le sens d'une entente avant le début du match entre ces deux équipes. »Ce type d'expertise reste néanmoins très contesté. Car comment prouver de manière « scientifique », juste en regardant le match, que certains footballeurs n'ont pas complètement joué le jeu ? De source proche de la LFP, on répond que là n'était pas l'objectif de cette expertise, qui aurait plus été un moyen de « délier les langues » des joueurs et dirigeants interrogés, en leur livrant les conclusions de l'expert, pour les faire réagir dessus.3. Des joueurs qui nient avoir levé le piedParmi les dizaines de joueurs auditionnés par François Jaspart, tous nient avoir « levé le pied » lors d'une rencontre. Les auditions de certains footballeurs semblent parfois avoir été faites dans la langue de La Palice. Ainsi du témoignage de Nicolas Seube, défenseur caennais, qui, selon les instructeurs, « reconnaît avoir commis une faute technique en ratant un dégagement du pied gauche », une erreur qui a abouti à l'égalisation nîmoise.Comment explique-t-il son ratage, alors qu'il précise qu'il sait normalement jouer du pied droit comme du gauche ? « Je loupe mon dégagement », répond-il à l'instructeur, qui note : « Il s'est pris la tête dans les deux mains après le but. » Plus logique que de sourire en levant les bras au ciel, il faut en convenir. Les témoignages des joueurs caennais et nîmois n'ont en tout cas pas donné lieu à de plus grandes révélations.Le témoignage de Cyril Jeunechamp n'a pas apporté de preuve sérieuse de corruption. Le défenseur d'Istres avait été contacté par téléphone par Abdelnasser Ouadah, un ancien joueur professionnel avec qui il gardait des relations régulières, deux jours avant un match contre Nîmes. Selon M. Jeunechamp, M. Ouadah lui aurait dit que « les nouveaux actionnaires du Nîmes olympique avaient pensé à me recruter pour mettre en place leur projet. Je ne pouvais pas lui donner de réponse dans l'immédiat, car je voulais savoir si Istres allait se maintenir en Ligue 2. Il n'a pas insisté. »Et Cyril Jeunechamp ajoute : « Connaissant bien Nasser, je ne pense pas qu'il m'a précisé l'éventuelle demande de Nîmes pour me faire comprendre qu'il fallait lever le pied. » Tant mieux, car M. Jeunechamp, coutumier des coups de sang et des cartons rouges au cours de sa carrière, ajoute : « J'ai effectivement précisé au président [d'Istres, Henry Cremadès] que si M. Abdelnasser Ouadah m'avait clairement proposé de “lever le pied”, je lui aurais cassé la gueule. » On peut le croire sur parole : à la fin de 2012, le défenseur a frappé au visage un journaliste de L'Equipe dont un article lui avait déplu, ce qui lui a valu une longue suspension.Le témoignage d'Abdelnasser Ouadah, « qualifié de “moulin à paroles”, ce qui a été constaté par l'instructeur », n'a pas livré de révélation fracassante, loin de là. M. Ouadah nie avoir incité M. Jeunechamp à lever le pied et dit l'avoir appelé « en toute amitié ».Le football amateur serait plus corrompu que le football professionnel, voilà ce que laissent penser les auditions, si l'on en croit les personnes interrogées. « Au cours du recueil des témoignages, notent les instructeurs, certains témoins ont déclaré, en précisant qu'ils ne désiraient pas que cela soit mentionné dans la retranscription écrite, qu'ils avaient été contactés pour “arranger” un match, mais en précisant que cette pratique existait surtout dans le football amateur. »Surtout, le rapport souligne dans ses conclusions, avec une certaine franchise, que « la majorité des témoins sont apparus “sur la réserve” et avoir menti [sic] “par oubli” ou “par omission” », notamment concernant les consignes des entraîneurs lors de Caen-Nîmes. Les voix/es du vestiaire restent impénétrables.Yann BouchezJournaliste au service SportSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.03.2015 à 14h25 • Mis à jour le16.03.2015 à 16h36 | Marlène Duretz Carnets et albums de coloriage ne sont plus réservés aux plus petits. Les adultes en quête de sérénité s’en accaparent sans rougir. Régressif, le coloriage pour adultes ? Cette technique antistress continue de faire ses preuves et des émules chez les grands enfants qui ne quittent plus leurs crayons de couleur. Les ouvrages estampillés « Bien-être par l’expression artistique », « Antistress » ou « Art-thérapie » se bousculent sur les rayons des librairies et les présentoirs de presse pour répondre à une demande toujours croissante en France.« Pour oublier après quelques coups de crayon tous les petits soucis du quotidien », les éditions Marabout proposent plusieurs ouvrages, de divers formats, à destination des adultes las des sudokus, mots fléchés et énième partie de Candy Crush.Les petits derniers de Marabout livrent aux crayons experts et pointilleux des mandalas, des animaux familiers ou fantastiques et un Paris secret dans une version « 20 cartes postales détachables à colorier »… et à partager. Idéal pour délier les nerfs en pelote et colorer les échanges épistolaires.Paris secret de Zoé de Las Cases, Mandalas de Jenean Morrison, Animaux fantastiques de Millie Marotta et A chacun son chat de Mesdemoiselles. 10,90 euros aux éditions Marabout.Marlène DuretzJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.03.2015 à 17h33 • Mis à jour le 03.03.2015 à 17h33Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/03/03/7-000-euros-pour-un-mois-de-cdd-comme-apprenti-pdg_4586574_4401467.html"data-title="7 000 euros pour un mois de CDD comme apprenti PDG"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/03/400x300/4586707_7_b4e5_les-finalistes-2014-de-1job2boss-chazene_0941cc653fc5ca3b155a249b5dab5b00.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/03/03/7-000-euros-pour-un-mois-de-cdd-comme-apprenti-pdg_4586574_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" C'est une offre d'emploi qui ne ressemble à aucune autre : un CDD d'un mois pour être le bras droit du président du groupe Adecco en France, rémunéré 7 000 euros brut, destiné à faire vivre une expérience « hors du commun » à un étudiant ou jeune diplômé. Diffusée mardi 3 mars, l'annonce pour ce poste d'« assistant exécutif » invite à postuler, en précisant son niveau d'études (le bac suffit), et en joignant son CV au format PDF et/ou vidéo, ainsi qu'une lettre de motivation.La gagnante de la première édition de « 1job2boss », l'an passé, détaille dans un entretien au site Melty les différentes étapes de son recrutement : Chanèze Aoura, alors étudiante de 22 ans à l'école de commerce Grenoble EM, a passé des tests d'anglais et de logique, une journée d'épreuves avec 19 autres jeunes présélectionnés, et enfin un entretien devant un jury pour départager les cinq finalistes.Comment l'a-t-elle emporté ? « C'est ma personnalité qui a fait la différence, mon aisance à l'oral et ma culture générale », a-t-elle expliqué au Figaro.fr. Ce CDD d'un mois, organisé en août dernier, a été pour elle une « expérience exceptionnelle », avec parmi les temps forts l'université d'été du Medef ou une rencontre à Rome avec le board international de l'entreprise. Elle a beaucoup apprécié d'être sollicitée et écoutée par le président d'Adecco France, Alain Dehaze.Cette initiative est déclinée dans 30 pays : chacun des dirigeants de l'entreprise au niveau national y recrute un « apprenti », avant la désignation, fin août, d'un CEO for one month (« PDG pour un mois »), qui remportera 15 000 euros. Adecco prévoit également un « street day », le 26 mars, pour conseiller les jeunes dans leur recherche d'emploi.A lire aussi : Un concours étudiant pour exercer ses talents d'orateur width="314" height="157" alt="Le PLF sévit parmi les étudiants de l'ABD" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/03/03/314x157/4586744_3_c8a4_le-plf-sevit-parmi-les-etudiants-de-l-abd_b732d1d109c200e0838f39c6249428b3.png" Bienvenue au PLF, le parti des étudiants qui hibernent Selon le ministère de l’éducation et de l’enseignement supérieur, l’Etat dépense plus d’argent pour ses étudiants que la moyenne des pays de l’OCDE. width="314" height="157" alt="Le concours Passerelle est le seul concours commun d’admissions parallèles en France à proposer de participer gratuitement à des Journées de présentation et d’entraînement." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/03/03/314x157/4586696_3_c61b_le-concours-passerelle-est-le-seul-concours_18ae3d25986aba93b650f8b1fa2862d7.jpg" Admissions parallèles, quand passer les épreuves ? Mode de sélection, élitisme, mixité sociale... L’esprit de cette spécialité française, née au XVIIe siècle, évolue lentement. width="314" height="157" alt="Histoire-géo, la discipline préférée des Français ?" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/03/03/314x157/4586429_3_1e95_histoire-geo-la-discipline-preferee-des-fra_4e32d9923aa0697c57786c0a2c2d5f3b.jpg" L’histoire-géo, discipline préférée des Français à l’école, vraiment ? Emmanuelle Jardonnet Ces dernières semaines, une série de censures émanant de centres d’art ont pu mettre en lumière des tentatives d’évitement de sujets sensibles. Dans chacun des cas, des œuvres engagées et dérangeantes, tirant leur force plastique de leur capacité à questionner la société, ont été écartées avant même d’être présentées au public, car susceptibles de provoquer des tensions, alors même qu’elles avaient toutes préalablement été sélectionnées par ces mêmes structures. Retour sur trois exemples où les structures muséales ont préféré déprogrammer des œuvres plutôt que de risquer un éventuel débat.Le retrait de « Sleep (Al Naim) » de Mounir Fatmi à la Villa Tamaris : un cas de censure préventive pour parer à des « incompréhensions » Le Monde Afrique révélait, le 23 février, que la Villa Tamaris, centre d’art de La-Seyne-sur-Mer (Var), avait décidé de ne pas exposer une œuvre de l’artiste marocain Mounir Fatmi, qu’elle avait pourtant retenue pour son exposition « C’est la nuit ! », programmée pour le mois de juin.Entre novembre 2014, moment où la Villa Tamaris a contacté l’artiste, et le 10 février, jour où le centre d’art décide de renoncer à sa vidéo, il y avait eu la tuerie de Charlie Hebdo. Or, Sleep (Al Naim) (2005-2015), longue vidéo inspirée du film d’Andy Warhol Sleep, représente un dormeur modélisé d’après les traits de l’écrivain Salman Rushdie. Depuis qu’une fatwa de mort a été lancée contre lui, en 1989, l’auteur des Versets sataniques (1988), traqué et vivant sous haute protection, est devenu tant une cible des islamistes qu’un symbole de la lutte pour la liberté d’expression et contre l’extrémisme.« Dans le contexte actuel, [la présence de cette œuvre serait] susceptible de susciter des incompréhensions et des manipulations qui nous entraîneraient dans des polémiques stériles et dangereuses », a écrit le directeur du centre d’art à l’artiste, cité par Télérama, pour expliquer sa décision. Pour Robert Bonnacorsi, l’exposition se veut hors de tout débat : « C’est une dérive poétique autour de la nuit sans lien avec l’actualité. »« Je me demande aussi ce qu’on va finir par montrer dans les Centres d’art si l’on écarte les artistes qui travaillent sur le corps, sur la politique, sur la société ou sur la religion, privant ainsi le public de sujets essentiels à la compréhension de notre monde », a déclaré Mounir Farmi à l’hebdomadaire. A travers cette censure, l’artiste est troublé d’être, en tant que victime, celui que l’on pointe du doigt, le coupable : « J’ai eu le sentiment d'être poussé à me demander si je ne l'avais pas cherché. »A lire : L’artiste marocain Mounir Fatmi censuré sur la Côte d’AzurLe fiasco de l’exposition « Femina » à Clichy-La Garenne : l’autocensure face à des risques d’incidents Le 24 janvier, lors du vernissage de l’exposition « Femina ou la réappropriation des modèles », au Pavillon Vendôme, le centre d’art contemporain municipal de Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine), qui rassemblait des œuvres de dix-huit femmes artistes de tous horizons, une installation avait déjà été démontée : Silence, de Zoulikha Bouabdellah.Cette œuvre, l’une des plus souvent exposées de l’artiste franco-algérienne depuis sa création, en 2008, consiste en plusieurs rangées de tapis de prière tricolores, découpés en leur centre en forme de cercle, où est posée, à chaque fois, une paire d’escarpins. Comme le rapportait alors Le Monde, une pancarte indiquait que l’artiste et une des commissaires de l’exposition avaient « choisi » de retirer l’œuvre « afin d’éviter toute polémique et récupération ». Mais l’artiste Orlan, bientôt suivie par d’autres artistes et les commissaires, a révélé que la mairie (PS) de Clichy avait en réalité « cédé [aux] pressions ». A l’origine, des « mises en garde émanant de représentants d’une fédération de citoyens clichois de confession musulmane sur “d’éventuels incidents irresponsables” non maîtrisables ». Ainsi, comme l’a déclaré Orlan, « cet acte d’autocensure masqu[ait] une censure plus grave. »Dans une lettre ouverte au maire de la ville, les artistes ont demandé à celui-ci de choisir : « soit assumer la présentation de la pièce Silence, soit décider de la fermeture de l’exposition, privant de son accès les Clichois et l’ensemble du public ». En l’absence de réponses claires et de « soutien » de la part de la municipalité, artistes et organisatrices ont décidé de renoncer à sa tenue le 1er février, soit une semaine après son ouverture.« Silence n’est pas une œuvre provocante, et encore moins une œuvre “blasphématoire”. Silence ne tape pas sur l’islam, bien au contraire : elle montre que des femmes musulmanes peuvent aussi être féministes. Je suis de culture musulmane et je n’aime pas que l’on dénature cette religion dans un sens ou dans l’autre. C’est dans cette ignorance que réside le blasphème », s’était expliquée l’artiste auprès du Monde. Réagissant pas le biais d’un communiqué, le maire, Gilles Catoire, menaçait de porter plainte pour diffamation contre qui associerait son nom à l’affaire.A lire : A Clichy, l’œuvre « Silence » fait du bruit et A Clichy-la-Garenne, l’exposition « Femina » mise à nu par ses artistes mêmesAu musée Jumex, à Mexico, une autocensure radicale dans un contexte de violences sociales L’annulation d’une exposition entière par crainte de la controverse : un tel cas d’autocensure est rarissime au Mexique. L’artiste autrichien Hermann Nitsch vient d’en faire les frais, alors que le Musée Jumex (prononcer houmex) devait lui consacrer une exposition à Mexico à partir du 27 février, rapporte le New York Times.Ce tout jeune musée, qui avait ouvert ses portes en novembre 2013, explique en effet avoir anticipé la polémique que pouvait déclencher les œuvres dérangeantes de l’artiste dans un pays traumatisé par les bains de sang causés par les gangs et la corruption de la police. Evoquant « la situation politique et sociale du Mexique actuel », le directeur de la fondation Jumex, Patrick Charpenel, faisait en particulier allusion à la découverte des corps calcinés de 43 étudiants dans l’Etat de Guerrero, en octobre 2014, dont l’identification a bouleversé le pays. Disparus fin septembre 2014, ces contestataires avaient été livrés par la police à des tueurs à gage.Hermann Nitsch, qui utilise des viscères d’animaux et élabore des rituels lors desquels il « crucifie » des participants dans des happenings sanglants depuis plus de cinquante ans, a pour sa part l’habitude des controverses. Pourtant, à 76 ans, le cofondateur du mouvement des Actionnistes viennois, a été surpris d’être, pour la première fois de sa vie, déprogrammé par une institution.La fondation Jumex, qui a favorisé l’émergence de la scène artistique mexicaine, par des bourses, du mécénat et des workshops, présente dans son musée la plus grande collection d’art contemporain privée d’Amerique latine, avec 2 800 œuvres. Il s’agit de la collection d’Eugenio Lopez Martin, héritier du groupe Jumex, qui a fait fortune dans les jus de fruit. Alors même que le groupe s’efforce de s’intégrer dans le circuit international, son abrupte décision est jugée embarrassante dans le milieu artistique, qui estime qu’elle porte atteinte à la crédibilité du musée. « C’est une affaire sérieuse », a déclaré au quotidien américain Rina Carvajal, ancienne conservateur en chef du Miami Art Central, une autre institution privée : « Ils ont invité un artiste très important, ont préparé l’exposition, l’ont annoncée, puis l’ont annulée. Ce n’est pas professionnel. (…) Qui veut travailler avec un musée qui annule à la dernière minute ? » Le musée a pris sa décision trois semaines avant la date de l’inauguration, alors que les vidéos et peintures de l’artiste ralliaient le Mexique par bateau.Pour Patricia Martin, l’ancienne directrice de la collection Jumex, qui a participé à la création du musée, dire que les Mexicains ne sont pas prêts pour le travail de Nitsch, alors que chaque année, la violence fait des dizaines de milliers de morts dans le pays, est « ridicule », rapporte encore le New York Times. Au contraire, selon elle, l’exposition aurait pu permettre aux Mexicains d’aborder leur sanglante réalité en ouvrant « un débat très porteur ».Emmanuelle JardonnetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.03.2015 à 16h34 • Mis à jour le03.03.2015 à 18h32 C'est la première fois dans l'histoire de ce prix décerné depuis 1901 qu'un président souhaitant être reconduit est écarté. Thorbjørn Jagland, président du Comité Nobel de la paix, qui attribue chaque année le prix du même nom, n'a pas été reconduit dans ses fonctions, mardi 3 mars. L'ancien président, en poste depuis 2009, a été rétrogradé par son comité, composé de quatre autres personnes, au rang de simple membre. Thorbjørn Jagland sera remplacé par la vice-présidente Kaci Kullman Five. Cette dernière a refusé de se prononcer sur les raisons pour lesquelles son prédécesseur n'avait pas été reconduit, alors qu'il disait publiquement le souhaiter. « Il y a un large consensus au sein du comité pour dire que Thorbjørn Jagland a été un bon président pendant six ans », a simplement indiqué Mme Kullman Five.Le comité est composé de cinq membres nommés par le Parlement norvégien. Le basculement de la majorité politique de la chambre à droite en 2013 a rendu possible le changement de direction actuel.Une présidence jalonnée de polémiquesPlusieurs prix décernés sous la présidence de M. Jagland avaient suscité la polémique, notamment ceux remis au président américain Barack Obama en 2009, au dissident chinois Liu Xiaobo en 2010 ou encore à l'Union européenne en 2012. Voir : Prix Nobel : le choix de l'UE, un coup de force des europhiles norvégiensLe prix Nobel de la paix récompense chaque année « la personnalité ou la communauté ayant le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion et à la propagation des progrès pour la paix », selon le vœu du chimiste suédois Alfred Nobel, fondateur de cette récompense.Voir : Dans les coulisses du prix Nobel de la paix Anthony Hernandez A Dresde, capitale du land de Saxe, le Borussia Dortmund s'attend à une soirée mouvementée en huitième de finale du Pokal, la Coupe d'Allemagne de football. Ancien club phare de la République démocratique allemande (RDA) avec huit titres de champion et sept coupes nationales entre 1953 et 1990 – seul le Dynamo Berlin a fait mieux –, le Dynamo Dresde reste une redoutable équipe de coupe même s'il a perdu de son éclat avec la réunification.Descendus en troisième division à la fin de la saison dernière, après trois ans dans l'antichambre de la Bundesliga, les Saxons se sont offert les millionnaires de Schalke 04 au premier tour de la compétition, en août 2014 (2-1). Au deuxième tour, en octobre, Dresde a battu Bochum, pensionnaire de deuxième division (2-1, après prolongations). De quoi fêter dignement son retour en Coupe d'Allemagne après avoir été exclu de la compétition en 2013-2014 à cause des débordements répétés d'une frange extrême de ses supporteurs.Club de la « police du peuple »Le Dynamo a été créé en 1950 sous l'appelation SG Deutsche Volkspolizei Dresden : le club de la police officielle et des fameux « VoPos » (ses officiers). Pour effacer ce lourd héritage, il a été renommé SG Dynamo Dresde en 2007. En 1991, en compagnie du Hansa Rostock, il est l'un des deux seuls clubs est-allemands à être intégrés au championnat de première division. Il s'y maintient quatre saisons avant de sombrer jusqu'au quatrième niveau allemand. Toujours mieux que son voisin et rival du Lokomotiv Leipzig, qui connaît l'humiliation d'un nouveau départ du onzième échelon en 2004 après des déboires financiers.  >> Lire : Leipzig, la ville où le football fait le grand écartDésormais joueur de Darmstadt (en Hesse), le défenseur français Romain Brégerie a évolué trois saisons à Dresde entre 2011 et 2014. Capitaine lors de sa dernière année, le Bordelais a été marqué par l'engouement suscité par ce club. « C'est un club hors du commun. Le soutien de la ville envers le Dynamo est exceptionnel des tout petits jusqu'aux mamies et aux papys. On est supporteurs de génération en génération », raconte-t-il.A 28 ans, le joueur, passé notamment par Metz et Châteauroux, décrit un club où le poids de l'histoire se fait sentir : « Il y a un musée dédié au club dans le stade. Un salarié est spécialement chargé de la partie historique. Une fois, alors que l'équipe traversait une mauvaise passe, on a eu le droit à deux heures de films et de diapos destinées à nous rappeler l'identité du Dynamo, celle d'un club de travailleurs. » Dans son enceinte du Stadion Dresden, le Dynamo joue devant une moyenne de presque 25 000 spectateurs, avec des pointes à près de 30 000 billets vendus lors des affiches de Coupe d'Allemagne. Face au Borussia, le Dynamo jouera à guichets fermés. « Le Dynamo est un club populaire, qui ressemble par cette ferveur à l'OM. Il y a beaucoup d'attentes et forcément, avec la relégation, les choses se sont mal passées », explique le Lyonnais Mickaël Poté, international béninois et joueur du Dynamo Dresde de 2011 à 2014.Climat de violenceCet incroyable soutien populaire peut en effet vite se retourner contre ses propres joueurs. Lors du dernier match face à l'Arminia Bielefeld en mai 2014, synonyme de relégation (défaite 3-2), des supporteurs déploient une banderole digne d'un mauvais Far West : « Vous avez une heure pour quitter la ville ». Les joueurs sont escortés par la police à la sortie du stade. Ces dernières années, avant l'exclusion du club lors de la Coupe d'Allemagne 2013-2014, les incidents impliquant certains hooligans du Dynamo s'étaient multipliés. En 2011, lors d'un match de Coupe, déjà face au Borussia, des fans mettent le feu aux toilettes du WestfalenStadion de Dortmund avant, l'année suivante, de semer le désordre dans les rues d'Hanovre à plus de 400 excités. Les deux anciens joueurs français ne s'attardent pas trop sur cet aspect sulfureux. « J'avais entendu parler du problème des supporteurs avant d'arriver et au début de mon passage au Dynamo. Je n'ai jamais ressenti cela personnellement. Cela reste un mystère pour moi. D'ailleurs le club a toujours mené une action contre le racisme », raconte Romain Brégerie. Pour Mickaël Poté, ce n'est pas à Dresde directement qu'il a éprouvé un malaise. « Ma femme et mes enfants n'ont jamais eu de problème. Dans la ville, je n'ai jamais ressenti de violence, dans les environs si, notamment lors d'un match à Chemnitz [à 60 km à l'ouest de Dresde] », se souvient-il. Lorqu'on lui parle du mouvement Pegida, qui rassemble tous les lundis dans la ville depuis octobre 2014, des islamophobes et des extrêmistes, le joueur désormais exilé à Nicosie laisse transparaître son agacement : « J'en ai entendu parlé et ça m'a touché et énervé. Je suis parti à temps... »>> Lire aussi : A Dresde, berceau du mouvement Pegida contre « l'islamisation de l'Europe » Alors qu'à une centaine de kilomètres de Dresde se construit depuis 2009 l'ambitieux projet aux forts accents de marketing du RB Leipzig, entité fondée à partir du néant par la multinationale de la boisson énergisante Red Bull, le Dynamo Dresde tente malgré ce climat de violence de maintenir vaille que vaille son identité de club populaire et historique. Huitième de la troisième division après 27 journées, une nouvelle performance en Coupe face à un grand d'Allemagne offrirait certainement un supplément d'âme bienvenu dans la rude course à l'accession en deuxième division.Anthony HernandezJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.03.2015 à 16h26 • Mis à jour le03.03.2015 à 16h30 | Sarah Belouezzane Les Français ne connaissent pas vraiment la marque, du moins pas dans les smartphones. Pour eux, comme pour la plupart des consommateurs occidentaux, Lenovo ne fait que des ordinateurs personnels. Pourtant le groupe chinois n’est rien moins, aujourd’hui, que le quatrième constructeur mondial de téléphones mobiles, selon le cabinet d’études Gartner, et il est devenu le numéro 3 mondial sur le créneau des seuls smartphones, avec l’acquisition de Motorola, réalisée fin 2014. Mais encore très très loin de l’américain Apple et du sud-coréen Samsung. Au Mobile World Congress, à Barcelone, l’un des grands rendez-vous mondiaux de la « planète mobile », la présence du champion asiatique, dont les smartphones sont disponibles dans la plupart des marchés européens, sur internet, est discrète. Pas de conférence de presse en grande pompe, comme son grand rival Huawei, mais un stand dans le hall 3, l’un plus prestigieux du salon malgré tout. Cette année, Lenovo est venu présenter un hybride entre le smartphone et l’appareil photo : le « vibe shot », vendu 349 dollars.COHABITATION, SELON LES MARCHÉSComme son concurrent Huawei, Lenovo ambitionne de conquérir le monde avec ses smartphones. Pour y arriver, le groupe a finalisé, en octobre 2014, le rachat de l’activité mobiles de Motorola, l’ex-star déchue des téléphones portables.Passée entre les mains de Google, avant de venir enrichir le portefeuille de produits de Lenovo, Motorola a parcouru un long chemin semé d’embûches et de smartphones lancés sans succès. La marque a eu le temps de se faire oublier du grand public.Mais Colin Giles, responsable des ventes de smartphone de Lenovo au niveau mondial, considère qu’il s’agit tout de même d’un atout considérable pour le fabricant chinois. Motorola n’est-il pas le nouveau fabricant du Nexus de Google, succédant ainsi à HTC, Samsung et LG ? Le choix du moteur de recherche est toujours interprété comme un signe de confiance en la qualité du constructeur.« Certes, il y a des efforts à faire pour rafraîchir l’image de la marque, mais Motorola est connue dans le monde et beaucoup en Chine », souligne M. Giles.Le responsable explique qu’au départ les deux marques cohabiteront, Motorola étant considéré comme plus premium et Lenovo plus agressif sur les prix. Pour autant, il est possible que, sur certains marchés, le groupe soit contraint de choisir afin de coller aux aspirations des consommateurs, mais aussi de profiter de la complémentarité géographique.« La marque Lenovo est en croissance en Chine, en Asie en général, en Afrique et en Amérique latine. Alors que Motorola est plus connu dans les pays occidentaux, concède M. Giles, Motorola est une marque plus haut de gamme et apporte de l’innovation, Lenovo, elle, a plus un esprit start-up, est agile, elle amène une autre manière de penser. Nous allons voir comment ça s’intercale. Là où le marché est très subventionné, ce sera Motorola, là où il repose plus sur la distribution et l’achat nu, ce sera Lenovo. Dans les grands marchés, nous garderons sûrement les deux ». Cela devrait être notamment le cas en Inde et en Chine, précise le responsable.NOUVELLE MARQUE POUR LE MARCHÉ CHINOISPour s’assurer une force de frappe mondiale plus importante, le groupe cherche à trouver le plus de synergies possibles entre les deux marques. « Les équipes de R&D ne seront pas fusionnées mais elles vont travailler en coordination profitant chacune du savoir faire de l’autre », explique M. Giles. L’américaine va par exemple bénéficier de l’expertise de la chinoise dans la logistique et la chaîne d’approvisionnement.Sur le marché chinois plus spécifiquement, Lenovo sait qu’il n’est pas seul. Il a en face de lui des marques comme Huawei, mais aussi et surtout Xiaomi. Ce dernier, véritable sensation nationale, lance plusieurs smartphones par an. Avec à chaque mois le même succès.Pour lutter contre ce concurrent d’un nouveau genre, chouchou des adolescents, Lenovo a annoncé, à l’automne 2014, l’arrivée d’une nouvelle marque dans son portefeuille : Shenqi, magique en anglais. « Shenqi sera agile, réagira vite aux demandes des consommateurs et sera basée sur un modèle centré autour du e-commerce et d’internet », explique M. Giles.Le groupe veut ainsi se lancer sur la même voie que Xiaomi qui arrive même à vendre ses smartphones sur Twitter. « En Chine, il y a tellement de compétition, qu’il faut savoir être prêt à bouger sans arrêt », insiste M. Giles.En attendant le groupe a lancé Motorola dans l’empire du milieu il y a quatre semaines et a déjà commercialisé deux smartphones, qui se sont « vendus bien mieux que ce à quoi on s’attendait », conclut M. Giles.Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.03.2015 à 15h31 La Confédération générale du travail (CGT), premier syndicat à la Société nationale des chemins de fer (SNCF), a appellé les cheminots à la grève mardi 10 mars pour réaffirmer son hostilité à la réforme ferroviaire engagée depuis le 1er janvier par le groupe. Ce jour-là, le comité central de l'entreprise doit être consulté sur la mise en œuvre de la réforme.Le préavis de grève couvre la période du lundi 9 mars 19 heures au mercredi 11, à 8 heures. Contrairement à la grève d'une douzaine de jours au mois de juin, ce mouvement n'est cette fois pas reconductible.Lire : La SNCF pourrait supprimer 10 000 emplois d’ici à 2020 Alexis Delcambre Premiers grincements de dents à l’Agence France-Presse (AFP), trois jours après l’annonce erronée de la mort de Martin Bouygues. Mardi 3 mars, le syndicat SNJ-CGT a publié un communiqué offensif pour pointer ce qu’il estime être les causes structurelles de cette erreur, au delà des manquements individuels.Depuis samedi, la direction de l’agence s’est attachée à communiquer abondamment. Elle a d’abord annulé l’ensemble de ses dépêches sur le sujet - un geste rare. L’AFP et son PDG, Emmanuel Hoog, ont présenté leurs excuses, tandis que la directrice de l’information, Michèle Léridon - dont M. Hoog a refusé, samedi, la démission -, s’attachait à exposer les erreurs ayant conduit à cet accident.Lundi, la conférence de rédaction matinale a été intégralement consacrée à un débriefing des événements de samedi. La direction a reçu tous les protagonistes pour entendre leurs versions et aboutir à un récit détaillé. « C’est une instruction rédactionnelle », a expliqué Mme Léridon, sans cacher l’hypothèse de « sanctions ».Mais désormais, une partie de la rédaction trouve que la direction de l’agence en fait trop. « Nous ne voulons pas être dans une logique de bouc émissaire, s’inquiète un journaliste. Cet épisode appelle une réflexion collective sur la rapidité, les sources et l’aspect collectif du travail, plutôt que de cibler deux individus. » « Prisonniers de vos sources »Au sein de la rédaction, des journalistes s’affichent « solidaires » du journaliste du bureau de Rennes qui a subi le quiproquo avec le maire de Saint-Denis-sur-Sarthon (Orne) et de la rédactrice en chef adjointe qui a validé la dépêche. « Ce sont tous deux des professionnels estimés », dit-on. Qui auraient certes commis des erreurs de jugement, mais dans le contexte d’un improbable enchaînement de circonstances : une rumeur qui remonte accidentellement jusqu’à Paris ; un quiproquo téléphonique…Pour le SNJ-CGT la cause est entendue : l’origine de ces « erreurs humaines » est à rechercher dans « la désorganisation de la rédaction mise en place par la direction depuis plusieurs années ». Le syndicat pointe même une forme d’hypocrisie de la direction, sur la tension entre fiabilité et rapidité. Ainsi, le 8 janvier, au lendemain de l’attaque terroriste contre Charlie Hebdo, Emmanuel Hoog serait intervenu en conférence de rédaction pour déplorer que les noms des victimes aient été donnés trop tardivement par rapport à d’autres médias. « Ne soyez pas prisonniers de vos sources », aurait notamment recommandé le PDG.« Depuis samedi, il y a eu une pression de Hoog pour sur-réagir, estime un journaliste. Peut-être parce que cette affaire peut lui porter préjudice, alors que la campagne pour la présidence de France Télévisions bat son plein. » Le nom du PDG de l’AFP est en effet régulièrement cité parmi les postulants à la succession de Rémy Pflimlin, sur laquelle le CSA doit se pencher au mois d’avril.Pour M. Hoog, la séquence est amère. Le 19 janvier, à l’occasion des 70 ans de l’AFP, il accueillait François Hollande et le tout-Paris des médias au Palais Brongniart. Dans un discours qui se voulait un éloge du journalisme, prononcé devant les survivants de la rédaction de Charlie Hebdo, le président dénonçait un « temps médiatique réduit parfois à l’immédiateté » et soulignait l’importance de « dire juste » avant celle de « dire vite ».Des zones d’ombre persistantesL’origine de la rumeur qui a conduit l’AFP à annoncer par erreur la mort de Martin Bouygues reste mystérieuse. Dans une note interne retraçant les événements de samedi, l’agence fait état d’une rumeur partie de « la commune de La Roche Mabile sur la mort de Martin Bouygues qui y possède une maison ». Problème : selon le groupe Bouygues et la mairie de La Roche Mabile, ce n’est pas le cas. « Martin Bouygues n’a aucune attache dans l’Orne », a indiqué au Monde le porte-parole du groupe de BTP.Autre zone d’ombre : la nature précise du dialogue entre un journaliste de l’agence et le maire de la commune de Saint-Denis-sur-Sarthon. Selon l’agence, le journaliste a bien demandé au maire s’il pouvait lui confirmer la mort de Martin Bouygues, et ce dernier a répondu clairement par l’affirmative. Le maire conteste cette version et assure que le nom de « Bouygues » n’a pas été prononcé.Enfin, une inconnue subsiste sur l’intensité des efforts prodigués par l’AFP pour recouper l’information. Selon l’agence, plusieurs contacts politiques et économiques n’ont rien donné et les porte-parole du groupe Bouygues n’ont pas répondu au téléphone. Ceux-ci assurent avoir retourné l’appel dans la demi-heure, mais que la dépêche était déjà partie.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Adrien Pécout Eux aussi, ils existent. Les supporteurs de Pro D2 ont des revendications, et ils les font entendre. Leur mot d'ordre ? Empêcher à tout prix le projet de la Ligue nationale de rugby (LNR), qui envisage d'organiser le championnat de deuxième division la saison prochaine en pleine semaine, le jeudi et le vendredi, au lieu des week-ends.Ce créneau serait idéal pour les chaînes de télévision désireuses d'éviter la concurrence du Top 14, le championnat de première division. Mais d'un autre côté, il compliquerait la vie de milliers de supporteurs. Certains d'entre eux ont déjà lancé une pétition pour exprimer leur opposition au projet de la LNR, qui prendra sa décision « dans les prochaines semaines », comme l'a annoncé son comité directeur, mardi 3 mars, à Paris.L'idée de cette pétition revient aux Ultras Sapiac, un groupe de 270 supporteurs de l'US Montauban (Tarn-et-Garonne) qui a su collecter plus de 7 000 signatures en provenance de toute la France. Jean-Marie Soula en est le coprésident :« Ce que les membres de la Ligue oublient, c’est qu'à côté des matchs, il y a toute une organisation : en dehors de leur travail, des bénévoles viennent deux ou trois heures à l'avance pour préparer la rencontre, les enfants des écoles de rugby viennent également pour faire les ramasseurs de balles. Mais qu’est-ce que vont en faire leurs parents, si les matchs se terminent le jeudi à 23 heures ? »Et de poursuivre, pour le moins alarmiste :« A terme, la Pro D2 risque de mourir. On risque d'avoir moins d’abonnements, moins d’entrées au stade, moins de recettes à la boutique du club, et moins d'ambiance dans le stade… Si on joue en semaine, les supporteurs qui viennent des différentes villes de notre département ne pourront même pas aller voir nos matchs à domicile. Et je ne parle pas des matchs à l'extérieur ! Nous, les ultras de Montauban, on arrive parfois à se déplacer à quatre bus, mais là, si on joue le jeudi et le vendredi, ce serait fini. »Cette saison, les soirs de match à domicile, l'US Montauban accueille entre 4 600 et 7 500 spectateurs sur 12 000 possibles. Une affluence qui place le stade Sapiac dans la fourchette haute du championnat en compagnie de Pau, Perpignan et Agen, le trio de tête parmi les seize pensionnaires de Pro D2.  A l'évidence, ces affluences ne suffisent pas à la Ligue nationale de rugby. A terme, la LNR souhaiterait principalement augmenter les audiences télés de la Pro D2, qui peinent parfois à atteindre la barre des 100 000 télespectateurs suivant les matchs et les diffuseurs (France 3 Région, Sport+, Eurosport). Ces audiences, la Ligue souhaiterait à l'avenir les améliorer en organisant la Pro D2 sur un créneau différent que celui du Top 14, programmé le week-end. D'où cette possibilité du jeudi et du vendredi pour attirer un diffuseur unique, voire augmenter le montant annuel des droits télés que rapporte la Pro D2, pour l'instant à peine supérieur au million d'euros.Alain Carré, président du club de Colomiers, est l'un des trois dirigeants de Pro D2 présents au comité directeur de la Ligue : « Les clubs ont été consultés, on les a interrogés, une majorité de présidents s'est jusque-là prononcée de manière favorable. De mon point de vue, je pense que ce serait une bonne chose de trouver ce nouveau créneau pour donner une identité à la Pro D2. Ce n’est pas uniquement financier, c’est une question d’exposition. »  Plusieurs points resteraient à trancherCinq chaînes se seraient déjà manifestées pour répondre à la consultation lancée par la Ligue le 18 décembre 2014, en marge de l'appel d'offres concernant le Top 14. Plusieurs points resteraient à trancher : la répartition des matchs entre et le jeudi et le vendredi, l'horaire des rencontres, la présence ou non d'un multiplex permettant un tour d'horizon dans tous les stades ou encore la création d'un magazine d'information sur la Pro D2…« Aujourd'hui, tout est traité entre deux parties, la LNR et la télé, mais nous, on veut faire comprendre qu’il y a une troisième partie et qu’on aimerait bien être consultés, ajoute Jean-Marie Soula, qui souhaite faire entendre la voix des supporteurs. S'il n'y avait pas eu une fuite dans un article du Midi olympique, on nous aurait mis devant le fait accompli pour la saison prochaine. Et puis point barre, “débrouillez-vous”. »Quelques années plus tôt, dès la saison 2004-2005, plusieurs amateurs de football avaient fondé le collectif SOS Ligue 2 - toujours actif - pour lutter également contre la programmation des matchs le vendredi. En vain, jusque-là. Même si quelques-unes de leurs rencontres ont lieu le samedi, les footballeurs de deuxième division française disputent l'essentiel des matchs le vendredi, et certains le lundi. Marc Baget, troisième-ligne de l'AS Béziers, se déclare en tout cas favorable « à un changement de calendrier le jeudi et le vendredi » pour la Pro D2 de rugby :« A partir du moment où on est professionnel, on peut jouer aussi bien le jeudi que le dimanche. Et surtout si le fait d'être vus à la télévision permet aux joueurs d'avoir plus facilement des sponsors personnels. Pour l'instant, pour les joueurs de Pro D2, c'est quasiment le néant. Moi, je suis sous contrat avec Adidas, mais je suis l'un des rares à avoir ce genre de contrat dans mon équipe.»Lentement mais sûrement, depuis 1995, la professionnalisation du rugby fait son œuvre. Même en deuxième division.Nous sommes en place à Carcassonne, nous sommes dimanche et nous ne voudrons jamais jouer en semaine! @AllezSapiac http://t.co/iK6HD3Hnhb— Ultras Sapiac (@UltrasSapiac)require(["twitter/widgets"]);Adrien PécoutJournaliste au Monde 07.03.2015 à 16h22 • Mis à jour le 07.03.2015 à 16h22Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/etudes-superieures/article/2015/03/07/le-concours-supplementaire-de-professeurs-des-ecoles-fait-le-plein_4588620_4401467.html"data-title="Le concours exceptionnel de professeurs des écoles fait le plein"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2014/09/09/400x300/4484321_7_0886_dans-une-classe-de-primaire-en-2013_0758a8a1fc472a62b6820e1a2a11bbf8.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/etudes-superieures/article/2015/03/07/le-concours-supplementaire-de-professeurs-des-ecoles-fait-le-plein_4588620_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Plus de onze mille. C'est le nombre d'étudiants inscrits au concours supplémentaire de professeur des écoles créé, à titre exceptionnel cette année, dans l'académie de Créteil, avec 500 postes à pourvoir en réponse à la pénurie d'enseignants chronique en Seine-Saint-Denis. Un chiffre qui a surpris et réjoui au ministère de l'éducation. Comment expliquer un tel engouement ? Ceux qui le présentent doivent-ils s'inquiéter de leurs chances de réussite, puisqu'ils seront 23 candidats pour chaque poste, contre 8 en moyenne par poste l'an dernier dans l'ensemble des académies, selon les chiffres du ministère ?Le grand nombre d'inscrits s'explique par le fait qu'il s'agit d'un « concours bis », qui aura lieu après les épreuves habituelles des concours de professeurs des écoles, organisés dans chaque académie. Alors qu'on ne peut normalement passer le concours que dans une seule académie, le concours exceptionnel de Créteil est ouvert aux étudiants de la France entière, y compris ceux déjà inscrits dans une autre académie. Il constitue donc une chance de repêchage pour les candidats qui échoueraient dans leur académie de « premier choix ».« Ne pas s'arrêter là »« L'objectif est de desserrer la règle du concours académique unique, qui conduit chaque année à passer à côté de très bons candidats qui n'ont pas été retenus parce qu'ils ont passé le concours dans une académie très sélective alors qu'ils auraient été bienvenus dans une autre académie », précise ainsi le ministère.Cette particularité du concours, avec de nombreux candidats déjà inscrits dans d'autres académies, laisse augurer qu'un bon nombre d'entre eux choisiront finalement leur académie de premier choix s'ils y sont retenus. Le concours de Créteil s'annonce ainsi moins sélectif que le ratio nombre de candidats/nombre de places pourrait le laisser penser. Saluant l'engouement pour ce concours, un collectif de parents d'élèves de Saint-Denis, intitulé Le Ministère des bonnets d'âne, estime qu'il montre « l'ineptie de l'organisation d'un concours unique par académie ». Il appelle le ministère à « ne pas s'arrêter là » et à créer « soit un concours national, soit des concours désynchronisés [permettant aux candidats de se présenter dans plusieurs académies], soit le regroupement des académies franciliennes ». Pour mémoire, l'instauration de ce concours fait partie des neuf mesures annoncées en novembre par la ministre de l'éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, lorsque les problèmes de remplacements d'enseignants absents sont devenus particulièrement aigus.A lire : Neuf mesures pour les écoles de Seine-Saint-DenisClaire Ané width="314" height="157" alt="Un amphithéâtre de l'université Bordeaux-III, en 2007." src="http://s2.lemde.fr/image/2014/01/30/314x157/4357518_3_b8de_un-amphitheatre-de-l-universite-bo_8028e867ebfd79a408cce1893920a9fd.jpg" Coût des études : les écarts se creusent et menacent le système Contrairement à une idée reçue, le taux de chômage dans les technologies de l'information est proche de la moyenne nationale : 10 % au quatrième trimestre 2014. width="314" height="157" alt="Des étudiants à Strasbourg, en janvier 2013. " src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/27/314x157/4564250_3_13d1_des-etudiants-a-strasbourg-en-janvier-2013_7093b3e3a366b9a31be8acd3e160b326.jpg" A HEC Paris, les départementales ne déplacent pas les foules Jeudi 5 mars, étudiants et professeurs se sont rassemblés devant le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche pour afficher leurs revendications. width="314" height="157" alt="Une étude de l'OCDE auprès d'élèves de 15 ans estime qu'une pratique modérée des jeux vidéo a des effets positifs sur la scolarité. " src="http://s1.lemde.fr/image/2015/03/06/314x157/4588847_3_17f7_une-etude-de-l-ocde-aupres-d-eleves-de-15-ans_5358a9fd40649a8324ce2f9660beb0c9.jpg" Jouer (avec modération) aux jeux vidéo ne nuit pas à la scolarité 07.03.2015 à 15h29 • Mis à jour le07.03.2015 à 16h35 Les deux amis Nicolas Mahut et Julien Benneteau ont apporté avec beaucoup d'autorité le troisième point à la France en Allemagne, qualifiant les Bleus pour les quarts de finale du groupe mondial de la Coupe Davis, samedi 7 mars, à Francfort.Le double français n'a pas fait durer le suspense bien longtemps, en maîtrisant avec aplomb la paire allemande Andre Begemann-Benjamin Becker en trois sets 6-4, 6-3, 6-2 et seulement 1 h 49 de jeu.Les Bleus se déplaceront au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis du 17 au 19 juillet pour les quarts. Le Royaume-Uni menait 2-0 à l'issue des deux premiers simples.Aucune lueur d'espoir pour l'AllemagneCinq mois après sa défaite en finale face à la Suisse, la France a parfaitement rebondi, alors même qu'elle était privée de Jo-Wilfried Tsonga, n° 13 mondial, en convalescence après une blessure à un bras, et Richard Gasquet (n° 25), touché au dos. Promu leader de cette équipe, Gilles Simon (n° 14) a bien lancé les Bleus en battant vendredi le jeune Jan-Lennard Struff en cinq sets (10-8 au 5e). Et Gaël Monfils (n° 19) a enchaîné facilement en trois sets face au n° 1 allemand, Philipp Kohlschreiber.Les Allemands imaginaient encore pouvoir renverser la situation, comme la France avait su le faire contre eux l'an passé en quarts de finale à Nancy, en s'imposant 3-2 après avoir été menée 2-0. Mais Mahut, impeccable pour sa première sélection à 33 ans, et Benneteau ne leur ont jamais laissé la moindre lueur d'espoir.Lire : Dans la tête du capitaine, Arnaud Clément 07.03.2015 à 11h24 • Mis à jour le07.03.2015 à 16h51 A l’approche de la journée internationale du droit des femmes, dimanche 8 mars, l’association SOS homophobie publie une enquête sur la visibilité des homosexuelles et sur les victimes de lesbophobie. Le constat est amer : 59 % des quelque 7 000 femmes ayant répondu au questionnaire, majoritairement âgées de moins de 30 ans, avouent avoir subi au moins un acte lesbophobe au cours des deux dernières années.Parmi elles, 8 % disent même en vivre régulièrement. Le rapport montre que la lesbophobie, qui se manifeste le plus souvent dans l’espace public (47 %) et en famille (14 %), prend des formes diverses : refus de promotion, insultes, moqueries, agressions dans la rue, rejet des proches, expulsions d’une équipe sportive, etc.Par peur de ces « réactions hostiles », les lesbiennes tendent donc à se rendre « invisibles » dans la société, quitte à ne pas dénoncer les violences, physiques ou psychologiques, qu’elles subissent. La préface de l’enquête précise qu’en 2013, « l’association a reçu 3 517 témoignages dont seulement 329 relatant des faits lesbophobes ». Lancée en avril 2013, l’enquête a dû se diffuser sur les médias LGBT, sur Internet ou lors d’événements communautaires comme l’Eurolesbopride pour recueillir plus de témoignages.La loi du silence prévautL’étude mentionne que 18 % des répondantes disent « ne jamais manifester d’affection à leur partenaire en public ». Vanessa et Ingrid sont dans cette retenue au quotidien. En couple depuis quatre ans, les deux jeunes femmes ne parlent de leur homosexualité qu’à de très rares amis. Au travail ou dans leurs familles, la loi du silence prévaut. « On n’ose pas se montrer en public à cause du regard des gens. Nous habitons dans une petite ville et beaucoup n’aiment pas voir deux filles se tenir la main ou s’embrasser. Parfois, j’aurais préféré ne pas aimer les filles », assure Vanessa. Et Ingrid d’ajouter, dépitée : « On préfère se cacher plutôt que d’attirer l’attention sur nous. C’est bête mais c’est comme ça. »L’enquête de l’association SOS homophobie a également pour but de savoir si les femmes sont victimes parce qu’elles sont visibles ou, au contraire, si elles se cachent en raison du rejet dont elles font l’objet. Le résultat est sans appel selon l’association : « Les enquêtées les moins visibles vivent moins de lesbophobie. »Malgré l’adoption, certes dans la douleur, du mariage pour tous en mai 2013, la société française ne semble toujours pas prête à accepter les différences. « Face à ces constats, SOS homophobie ne conseillera pas de vivre cachées pour être heureuses », conclut l’étude. L’association appelle donc les pouvoirs publics à renforcer « les moyens financiers, judiciaires et humains pour lutter contre les discriminations et les violences dont souffrent les femmes ». Mais Vanessa n’en voit pas l’utilité. « Nous ne voulons pas être une catégorie à part dans la société en bénéficiant de mesures spéciales. A l’avenir, nous n’aurons peut-être plus besoin d’être cachées pour vivre heureuses », conclut-elle avec conviction.Yohan Blavignat Henri Seckel On n'ira quand même pas jusqu'à parler de « l'enfer du sud », ne serait-ce que parce qu'on est en Toscane, et que la Toscane ne peut en aucun cas évoquer l'enfer. Mais les Strade Bianche, « c'est notre petit Paris-Roubaix à nous », lance Pier Begonzi, rédacteur en chef de La Gazzetta dello Sport, dont le propriétaire – RCS, le ASO italien – organise cette course que certains amateurs de cyclisme jugent plus excitante que la « Reine des classiques ».Samedi 7 mars, les 158 courageux partants n'auront pas de secteurs pavés à se mettre sous la roue, mais des « strade bianche », donc, à savoir des « routes blanches » typiques de la région toscane – on en trouve aussi en Ombrie et dans les Marches – faites de poussière et de cailloux plus ou moins gros, où l'on ne s'aventurerait pas autrement qu'en VTT. Le parcours, qui sillonne les monts du Chianti, varie légèrement d'une année à l'autre, au gré des découvertes. « C'est un peu la même histoire que sur Paris-Roubaix, compare Pier Bergonzi. L'organisateur est toujours à la recherche de nouveaux endroits, mais ce n'est pas évident de retrouver les strade bianche, certaines ont été recouvertes de macadam. »Près d'un quart de la course – 45 km sur 200, répartis en dix secteurs d'une longueur de 1 à 11 km – se déroule sur ces chemins dépourvus d'asphalte et particulièrement glissants, qui ont, en plus, la bonne idée de n'être quasiment jamais plats, et d'offrir ainsi des descentes spectaculaires qui sont autant d'invitations à se vautrer. « L'an dernier dans une descente, se rappelle le Français Warren Barguil, 8e pour sa première participation en 2014, je faisais attention parce que je sentais vraiment que ça glissait, on était en file indienne et là, Riccardo Zoidl [un coureur autrichien], je pense qu'il avait oublié que c'était les Strade Bianche, il m'a doublé dans la descente, et dans le virage, il est tombé, il s'est cassé la clavicule. »En 2010, la 7e étape du Tour d'Italie avait emprunté une partie de ces routes, et la pluie s'en était mêlée, catastrophique pour les coureurs, idéale pour le spectacle. Pas question de se lancer à l'assaut de ces sentiers précaires avec des pneus habituels : « On a des pneumatiques “spécial pavés” qui ont une meilleure accroche, et une solidité aux petits silex qui pourraient se mettre dans le boyau, explique Warren Barguil. Ils sont moins gonflés que pour une course normale, mais il faut pas être trop sous-gonflé non plus, parce qu'il y a aussi des parties bitumées. »Sous ses airs de course à l'ancienne, l'épreuve est en fait toute jeune, puisqu'elle fut créée en 2007, dix ans après l'Eroica, dont RCS et La Gazzetta se sont inspirés. L'Eroica ? Une course pour amateurs, à laquelle participent des milliers de cyclistes armés de maillots en laine et de vélos à l'ancienne - aucun véhicule fabriqué après 1987 n'est autorisé. « La Gazzetta a eu l'idée de faire faire cette course par des professionnels, raconte Pier Bergonzi. On a contacté les organisateurs de l'Eroica amateurs, mais ça n'était pas possible d'avoir un accord avec eux, alors on l'a appelée “Strade Bianche”. » Une bonne partie du peloton ne vient pas à bout de cette course éreintante – la première année, il y avait eu 71 abandons sur 113 participants, 39 sur 140 l'an dernier
 –, et ceux qui l'achèvent en sortent rincés, même si le niveau de difficulté n'atteint pas encore celui de Paris-Roubaix.« Ce n'est pas une course pour tout le monde, explique Pier Bergonzi. Les coureurs qui visent les grands Tours, comme Froome ou Contador, ne sont pas au départ parce que c'est dangereux. » Vincenzo Nibali, lui, sera bien là cette année, probablement plus pour une mise en jambe avant Tirreno-Adriatico (11-17 mars) que pour la gagne. Le dernier Maillot jaune du Tour n'a de toute façon pas le profil d'un vainqueur des Strade Bianche, lesquels s'offrent plutôt aux purs coureurs de classiques. Les noms des lauréats – Fabian Cancellara (2008, 2012), Philippe Gilbert (2011), ou encore le champion du monde en titre, Michal Kwiatkowski (2014) – disent d'ailleurs à eux seuls la dimension que cette jeune course a déjà prise. Le triomphe de l'Italien Moreno Moser – neveu du grand Francesco, ancien triple vainqueur de Paris-Roubaix – en 2013, a contribué à la petite légende de l'épreuve, et lui a définitivement attiré la sympathie des Italiens, grands passionnés de cyclisme, déjà nombreux sur les portions caillouteuses – notamment les dernières, les plus pentues – et dans la via Santa Caterina, le mur final et ses passages à 15% qui mène à l'arrivée, sur la somptueuse Piazza del Campo de Sienne.« C'est pas une course normale, avec juste une route une arrivée. Les Strade Bianche, c'est mythique. Je pense que ça peut vraiment devenir un monument du cyclisme », s'enflamme Warren Barguil. « J'aimerais bien, mais c'est trop tôt pour le dire, tempère Pier Bergonzi. Les grandes classiques comme Paris-Roubaix ou Milan-San Remo ont plus d'un siècle d'existence. Mais cette course a tout – l'organisateur, les très bons coureurs, le cadre – pour intégrer le World Tour [le circuit de courses les plus prestigieuses] et devenir l'une des plus intéressantes de la saison. »En ce samedi ensoleillé, sur les routes de Toscane, le peloton va avaler de la poussière toute la journée. Et ça va être magnifique. Départ à 10h30. A Suivre à partir de 13h40 sur BeIn Sports 3.Henri Seckel Olivier Faye (Angers (Maine-et-Loire) envoyé spécial) Pierre Laurent le reconnaît volontiers : « Les gens voient la différence de tonalité entre Jean-Luc Mélenchon et moi. » Cette semaine, le secrétaire national du PCF a pourtant usé de certains accents que n’aurait pas reniés son partenaire du Front de gauche. Fait rare le concernant, tant l’équanimité de son caractère ne l’y prédispose pas, le sénateur de Paris a poussé un « coup de gueule », lundi 2 mars, sur la manière dont se déroule la campagne des élections départementales. M. Laurent a reproché au gouvernement de ne pas assez communiquer sur les enjeux du scrutin des 22 et 29 mars, et aux médias de faire peu de cas de ses candidats sur leurs antennes. Une critique d’ordinaire plutôt formulée par M. Mélenchon.Le secrétaire national du PCF a également fait du Front national un point de fixation de la campagne de son parti pour les élections départementales. Une pratique, là encore, que ne renierait pas le fondateur du Parti de gauche. « Matin et soir le poison de la haine, du racisme, de la division et de la séparation des Français est distillé sans réaction. Au déni démocratique s’ajoute l’irresponsabilité politique », a dénoncé M. Laurent. Les communistes ont dressé une liste non exhaustive des candidats frontistes coupables de dérapages, racistes notamment, sur les réseaux sociaux.22,6 % de salariés et d’employés chez les candidats FNEn déplacement à Angers (Maine-et-Loire), vendredi 6 janvier, dans le cadre d’un tour de France engagé depuis six mois, le chef de file du Parti communiste a de nouveau placé le Front national au cœur de son propos. « Il y a un discours de promotion, de banalisation du Front national de la part de responsables politiques qui le mettent au centre du jeu, estime-t-il. Nicolas Sarkozy a fait beaucoup pour sa banalisation et certains à gauche ont cru pouvoir l’utiliser comme un repoussoir utile. Ils jouent avec le feu, ils entretiennent une situation périlleuse pour la démocratie, un jeu à trois qui occulte nos candidats. » L’enjeu est de taille pour le Front de gauche, qui voit depuis des années le FN lui tailler des croupières.Pierre Laurent est attablé face à des salariés de Thyssenkrupp, une entreprise de fabrication d’ascenseurs où un plan social menace 258 emplois. L’édition du jour de Ouest-France trône au milieu de la table. Un article y détaille le profil des candidats aux élections départementales : 22,6 % de ceux portant les couleurs du FN au niveau national émargent parmi les employés et les ouvriers ; seuls 13,7 % des candidats du Front de gauche appartiennent à la même catégorie. Une situation révélatrice du glissement d’une partie de l’électorat populaire vers l’extrême droite.« C’est une farce, mais ça prend »« Les gens ont l’impression que toutes les solutions ont été épuisées. L’extrême droite parle comme eux, on sait que c’est une farce, mais ça prend », déplore Odile Coquereau, candidate pour le Front de gauche dans le canton d’Angers-6. Cette ancienne salariée de Technicolor a perdu son emploi suite à la fermeture du site angevin du groupe, fin 2012. L’usine, un emblème de la ville, avait été ouverte en 1957. « Chez Bull, ils ont perdu des emplois, et HP a fermé son usine aussi », raconte Mme Coquereau.Le grand Ouest, et le Maine-et-Loire en particulier, ont beau avoir été longtemps épargnés par le chômage, la situation s’est dégradée ces dernières années. Dans le département, le taux de chômage a grimpé à 9,3 % en 2014, contre 5,8 % en 2008.Le FN sur une courbe ascendanteLe Front national, qui sera présent dans tous les cantons du département, prospère sur ce terreau malgré la tradition démocrate-chrétienne de la région. A Angers, Odile Coquereau va affronter un frontiste tout juste démissionnaire de la CFTC (Confédération française des travailleurs chrétiens), un syndicat qui n’accepte pas l’engagement politique de ses membres, en particulier à l’extrême droite.« Ils suivent une courbe ascendante, reconnaît Laurent Girard, candidat Front de gauche sur le canton de Chemillé. C’est troublant pour les ouvriers, car le discours du FN remet en cause l’austérité. Mais quand on voit son programme, il ne remet pas en cause le système libéral pour autant. Les meilleurs défenseurs des ouvriers, c’est nous. »Présent dans 1517 cantons, soit les trois quarts du territoire, le Front de gauche va tenter de faire mentir des sondages qui lui sont défavorables. « Les Français ont le sentiment d’être méprisés, pas écoutés, et ça provoque de l’écœurement. Mais ils sont disponibles pour un débat d’une autre nature, veut croire Pierre Laurent. Je n’ai pas poussé un coup de gueule pour qu’on parle du FN mais pour que l’on parle de nous. »Olivier Faye (Angers (Maine-et-Loire) envoyé spécial) 06.03.2015 à 23h21 • Mis à jour le07.03.2015 à 11h12 L'Olympique de Marseille (OM) a fait une véritable démonstration de force face à Toulouse, vendredi 6 mars, en s'imposant 6 à 1 lors de la 28e journée de Ligue 1.Les hommes de Marcelo Bielsa ont frappé fort très rapidement dans le match, en menant 2-0 dès la 6e minute de jeu (Batshuayi 2e, Aloe 6e). Toulouse a tenté de réagir mais a manqué trop d'occasions. Et Marseille a enfoncé le TFC avant la pause en ajoutant deux autres buts (Moubandje contre son camp 20e min, Batshuayi 44e min). Ce dernier confirme ainsi les espoirs nés de son doublé à Saint-Etienne il y a deux semaines avant une prestation entachée d'un penalty manqué face à Caen.GIGNAC MEILLEUR BUTEUR DE L1Entré à l'heure de jeu, Ben Yedder a réduit le score pour Toulouse (76e min), mais les Marseillais ont repris leur marche en avant dans la foulée (Ayew 78e min), avant que Gignac ne parachève le festival offensif de l'OM (89e min), devenant ainsi le meilleur buteur de Ligue 1 en activité avec 97 réalisations, juste devant Djibril Cissé (96). Ce succès va être précieux pour Marseille avant de recevoir Lyon puis le PSG. Grâce à une meilleure différence de buts, les Marseillais reprennent la deuxième place du classement devant les Parisiens qui reçoivent Lens samedi après-midi. Les Toulousains, qui restent au 18e rang, devront se relever après cette claque pour conserver leur place dans l'élite du football français. 27.06.2015 à 15h29 Le gouvernement koweïtien a déclaré samedi 27 juin jour de deuil national et placé les forces de sécurité en alerte. Au lendemain de l’attentat-suicide contre une mosquée chiite qui a coûté la vie à au moins 26 personnes à Koweït City, l’autorité des mosquées a indiqué que les « martyrs » seraient inhumés dans le cimetière chiite, à l’ouest de la capitale, à 16 heures.Lire aussi :Au Koweït, l’Etat islamique s’attaque à l’un des plus vieux lieux de culte chiitesElle a ajouté que la population pourrait présenter ses condoléances pendant trois jours dans la Grande Mosquée, le plus grand lieu de culte sunnite du pays, en geste de solidarité avec la communauté chiite qui représente un tiers de la population.Le ministère de l’Intérieur a indiqué que 227 personnes avaient également été blessées dans l’attaque à la bombe revendiquée par le groupe djihadiste Etat islamique (EI), l’une des pires à toucher le petit émirat pétrolier, et la première à y viser une mosquée. Le kamikaze a pris pour cible la mosquée Al-Imam Al-Sadeq pendant la prière hebdomadaire, au deuxième vendredi du mois sacré du ramadan.« Allumer le feu de la haine »Dans un communiqué, l’EI précise que le kamikaze, Abou Souleiman Al-Muwahed, a frappé « un temple des déviants [“rawafidh”] » — terme par lequel le groupe djihadiste désigne les musulmans chiites.Lire aussi :Saint-Quentin-Fallavier, Sousse, Kobané, Koweït, Somalie : vague d’attaques djihadistes« En ce jour noir (…) le Koweït a été réveillé par un attentat dont le principal but est de menacer l’unité nationale et la structure sociale du pays », écrit le quotidien Al-Qabas. Le journal Al-Anbaa prête également au kamikaze la volonté « d’allumer le feu de la haine entre les Koweïtiens », tandis que le quotidien libéral Al-Jardia appelle à ne pas « tomber dans le piège des criminels qui cherchent à diviser notre société ».L’émir, le gouvernement, le Parlement, les partis politiques et les dignitaires religieux avaient estimé dès vendredi que cette attaque visait à attiser les dissensions confessionnelles. Des suspects ont été arrêtés vendredi pour être interrogés, a indiqué le ministère de l’intérieur, sans donner plus de détails.lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2vjbl6"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2vjbl6", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });}); 27.06.2015 à 13h42 • Mis à jour le27.06.2015 à 17h22 | Yves-Michel Riols (Vienne, envoyé spécial) A l’approche de la date butoir du 30 juin pour parvenir à un accord sur le nucléaire iranien, le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, est arrivé à Vienne, vendredi 26 juin dans la soirée, où il doit être rejoint, samedi, par Laurent Fabius, le chef de la diplomatie française, et son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif. « Sur les sujets majeurs, il y a encore des désaccords importants », a souligné, vendredi, un diplomate occidental. Etat des lieux des trois principaux blocages à surmonter pour arriver à un accord.Les inspectionsLes modalités du régime d’inspections pour s’assurer que l’Iran tient ses engagements constituent le « verrou » de tout futur accord, insiste une source diplomatique. Les Occidentaux veulent que les observateurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’instance de l’ONU qui sera chargée de vérifier l’application d’un accord, puissent avoir accès à tous les sites, y compris militaires. Ce cas de figure est rare mais l’AIEA a déjà conduit de telles missions, notamment au Japon et en Afrique du sud.Le Guide suprême iranien, Ali Khamenei, a rejeté à plusieurs reprises de telles demandes, jugeant qu’elles allaient au-delà du protocole additionnel de l’AIEA que l’Iran s’est engagé à ratifier lors de l’accord-cadre de Lausanne, conclu le 2 avril, qui a fixé les principaux paramètres d’un compromis final entre Téhéran et les pays du « P 5+1 », regroupant les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et l’Allemagne. Ce protocole permet des inspections renforcées sur l’ensemble des lieux où il y a une suspicion d’activité nucléaire. « L’AIEA n’ira pas de façon routinière sur tous les sites militaires mais seulement dans les endroits où il y a des raisons de penser qu’il se passe des choses qui ont besoin d’être relevées », juge une source influente.Pour surmonter ce blocage, les diplomates tentent de négocier, à Vienne, les termes d’un « accès réglementé » aux sites iraniens. Il s’agit, précise un proche du dossier, de définir le périmètre d’action de l’AIEA et la durée du préavis à fournir aux autorités iraniennes avant de se rendre sur un site. « Il faut pouvoir mener des inspections ad hoc dans tous les domaines qui ne sont pas couverts par le protocole additionnel », insiste une source bien informée. Autrement dit, avoir accès à l’ensemble des endroits où sont conduites des recherches nucléaires même s’il n’y a pas d’activité nucléaire à proprement dit sur ces sites. Il est important, note cette source, de définir les mécanismes d’intervention de l’AIEA dans le cadre d’un accord « pour éviter que l’agence ne soit obligée, à l’avenir, de négocier, pied à pied, avec l’Iran chacune de ses missions ».Les sanctionsLa levée des sanctions internationales qui pénalisent durement l’économie iranienne est l’objectif prioritaire de Téhéran. C’est leur impact qui a poussé les Iraniens à reprendre les négociations en 2013, estiment les Occidentaux. « A ce stade, les attentes des uns ne correspondent pas à la disponibilité des autres », observe sobrement un diplomate.En d’autres termes, les pays du « P 5+1 » excluent toute levée immédiate des sanctions en cas d’accord, comme le demande régulièrement le Guide suprême iranien. « Il y aura un séquençage assez fin entre le retrait de certaines sanctions en fonction des gestes de l’Iran », souligne un expert. Parmi ces gestes, dit-il, figurent la mise en œuvre des inspections dans le cadre du protocole additionnel, l’aménagement de la centrale à eau lourde d’Arak, pour s’assurer qu’elle ne puisse pas produire du plutonium de qualité militaire, et des garanties sur les activités menées à Natanz, le plus important site d’enrichissement d’uranium, un combustible indispensable à la fabrication d’une bombe atomique.Même s’il y a un accord, les sanctions ne pourront pas commencer à être levées avant la fin 2015, précise cette source. Auparavant, l’AIEA devra certifier que l’Iran joue le jeu, ce qui prendra plusieurs mois. De plus, tout accord devra être approuvé par le Parlement iranien et sera également soumis à l’approbation du Congrès américain.La dimension militaireC’est l’un des points les plus délicats de la négociation. En novembre 2011, l’AIEA a demandé à l’Iran de fournir des explications sur onze points ayant trait à la possible dimension militaire – dite PDM – du programme nucléaire iranien au début des années 2000. Il s’agit, pour les pays du « P 5+1 » de faire toute la lumière sur les activités de militarisation menées dans le passé par l’Iran. A ce jour, Téhéran n’a répondu qu’à deux des onze points. D’où la demande récurrente de l’AIEA de pouvoir se rendre sur la base militaire de Parchin où l’Iran est soupçonné d’avoir effectué des recherches sur des détonateurs pouvant servir à une bombe nucléaire.Un accord final, souligne un proche du dossier, devra autoriser l’accès « aux personnes, aux sites et aux documents » relatifs à cette possible dimension militaire. « La vérification sur la PDM est désagréable pour les Iraniens car cela consiste à venir renifler chez eux, relève un diplomate occidental. On ne demande pas aux Iraniens de se confesser, mais si on veut coopérer à l’avenir, il faut savoir ce qui a été fait. »Yves-Michel Riols (Vienne, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.06.2015 à 12h10 Les paiements en espèces au-delà de 1 000 euros seront interdits à partir du 1er septembre, selon un décret publié samedi 27 juin dans le Journal officiel (JO). Jusqu’à présent, les consommateurs pouvaient payer leurs achats en espèces ou au moyen de monnaie électronique jusqu’à 3 000 euros, lorsque le débiteur était résident en France.En Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française et dans les îles Wallis-et-Futuna, le seuil passe de 358 000 francs CFP à 119 300 francs CFP.Cette disposition est destinée à renforcer la lutte contre les circuits financiers illicites qui ont recours à des moyens de paiement anonymes, précise le JO. Elle concerne les consommateurs, les commerçants et les entreprises.Au début du mois de juin, le ministre des finances, Michel Sapin, avait annoncé des mesures pour développer l’usage des cartes bancaires et des nouveaux moyens de paiement. Le gouvernement veut ainsi inciter les commerçants à accepter ce type de règlement pour des petites sommes. Elise Vincent et Alexandre Piquard Deux affaires très médiatiques concernant des enquêtes pour favoritisme dans le secteur audiovisuel pourraient-elles être annulées ? C’est ce qu’espèrent les défenseurs des personnalités visées : Patrick de Carolis, l’ancien président de France Télévisions, et Mathieu Gallet, actuel président de Radio France, visé pour son mandat à la tête de l’Institut national de l’audiovisuel (INA). Les deux ne sont pas du tout dans la même situation – le premier est mis en examen, l’autre ne se voit pour l’instant concerné qu’à travers une enquête préliminaire.Mais les deux ont repéré un argument juridique qui, selon leurs avocats, rendrait impossible de les inquiéter pour favoritisme. En cause : les règles particulières auxquelles sont soumis l’INA et France Télévisions en matière de marchés publics.M. de Carolis a été mis en examen, en avril 2014, dans le volet « France Télévisions » du dossier Bygmalion, qui concerne par ailleurs le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2012. L’enquête porte sur différents contrats signés par le groupe public d’audiovisuel, en particulier ceux conclus à partir de fin 2008 avec Bygmalion.Ces contrats avaient notamment pour but de veiller à la réputation du groupe sur Internet, gérer le courrier des téléspectateurs, etc. Or Bastien Millot, le fondateur de Bygmalion, avait été jusqu’en 2008 directeur délégué de la stratégie à France Télévisions auprès de M. de Carolis, avant de quitter l’entreprise. Il a été mis en examen pour recel de favoritisme. Camille Pascal, ancien secrétaire général de France Télévisions, est également mis en examen dans ce dossier pour favoritisme.Les révélations du « Canard enchaîné »M. Gallet est lui concerné par une enquête préliminaire conduite depuis le 8 juin sous l’autorité du parquet de Créteil (Val-de-Marne). Il n’est pas visé en tant que tel, mais les soupçons de « favoritisme » portent sur « des contrats passés entre 2010 et 2014 » à l’INA, alors qu’il était président. L’enquête fait suite à un signalement de la ministre de la culture, Fleur Pellerin. Au mois de mai, Le Canard enchaîné avait évoqué les prestations demandées à six cabinets de consultants (Balises, Euro RSCG, OpinionWay, Roland Berger, Bernard Spitz Conseil et Chrysalis), pour un montant total de plus d’un million d’euros, sans respecter les procédures de mises en concurrence, ce que M. Gallet avait contesté dans un communiqué.Outre le débat sur les faits, le raisonnement juridique de défense est le suivant : France Télévisions est une société de droit privé et l’INA, un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC). Ces deux structures ne dépendent donc pas, statutairement, du code des marchés publics (CMP) mais d’un autre texte : une ordonnance du 6 juin 2005. Celle-ci fixe, comme le CMP, les consignes de mise en concurrence en fonction des montants des contrats. Mais elle est d’une nature juridique différente du CMP : ne pas respecter l’ordonnance ne pourrait être puni pénalement, selon les avocats concernés.Lire aussi :France Télévisions : l’enquête Bygmalion s’élargitDemande d’annulationLes conseillers de MM. Gallet et de Carolis ciblent en particulier le délit de favoritisme. Celui-ci ne pourrait s’appliquer car, selon une lecture littérale du code pénal, il ne permet de condamner à deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende que les atteintes aux règles des « marchés publics et délégations de service public ». Un argument qui s’appuie sur un arrêt de la cour d’appel de Paris du 26 novembre 2012 : « La violation des règles applicables aux marchés soumis à cette ordonnance n’est pas pénalement sanctionnée et ne peut notamment pas être poursuivie sur le fondement d’une quelconque autre infraction de favoritisme », avait écrit la cour.Sur cette base, Patrick de Carolis, représenté par les avocats Michel Beaussier et Anastasia Pitchouguina, a contesté, avec MM. Pascal et Millot, sa mise en examen, demandant son annulation. Une audience a eu lieu devant la chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris. La décision est attendue jeudi 2 juillet.Du côté de Mathieu Gallet et de son entourage, personne ne s’exprime, faisant valoir que l’enquête préliminaire est en cours et qu’il n’est pas dit qu’elle débouche sur l’ouverture d’une information judiciaire. Mais les conseils de l’ancien président de l’INA ont bien en tête, eux aussi, l’arrêt du 26 novembre 2012.Les trois principes fondamentauxToutefois, tous les experts ne sont pas de l’avis des défenseurs de MM. Gallet et de Carolis. Pour Sébastien Palmier, avocat spécialiste du droit public et des marchés publics, les entreprises qui dépendent de l’ordonnance de 2005 ne peuvent s’exonérer des trois principes fondamentaux de la commande publique qui ont valeur « constitutionnelle » : « La liberté d’accès au marché, l’égalité des candidats et la preuve de la mise en concurrence. »L’avocat rappelle par ailleurs que deux arrêts de la cour d’appel de Saint-Denis de La Réunion de février et juin 2012 ont abouti à des conclusions inverses à celle avancée par les conseils de MM. Gallet et de Carolis. « Il existe certes un débat sur ce qu’il faut entendre par “marché public” mais la question n’est pas aussi tranchée qu’on souhaiterait le faire croire. La plus grande prudence est de mise en l’absence de décision de la Cour de cassation », souligne-t-il.Enfin, d’ici avril 2016, le ministère de l’économie doit transposer plusieurs directives européennes sur la question des marchés publics. Dans ce cadre, Bercy a pour projet de réunir dans un seul et même texte les règles relatives aux marchés publics et aux partenariats public-privé. Ce qui reviendrait à supprimer la distinction sur laquelle s’appuient aujourd’hui les avocats de MM. Gallet et de Carolis. Un texte « très attendu » par l’ensemble des acteurs du secteur, souligne Me Palmier, mais qui n’aurait pas de portée rétroactive, estime un avocat de la défense.Le débat pourrait être tranché bientôt en droit, mais ces dossiers sont aussi très politiques : Patrick de Carolis, nommé sous Jacques Chirac, travaillait avec M. Millot, proche de M. Copé, et M. Pascal, proche de Nicolas Sarkozy. Mathieu Gallet a lui travaillé dans des gouvernements de droite mais a été le premier président nommé par le CSA d’Olivier Schrameck, aux pouvoirs renforcés par M. Hollande. Tous vont scruter la décision qui va être rendue dans le dossier Bygmalion-France Télévisions, le 2 juillet.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterElise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.06.2015 à 11h22 • Mis à jour le27.06.2015 à 13h50 Après plusieurs dizaines d’heures de combats, les combattants des unités de protection du peuple kurde (YPG), principale force kurde syrienne, ont chassé de la ville kurde de Kobané les djihadistes de l’Etat islamique (EI).« Les combattants kurdes ont repris le contrôle de certains points dont l’EI s’était emparé », a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Le militant kurde Roudi Mohammad a indiqué que « les YPG ont repris le contrôle de toute la ville », faisant état de nombreux morts dans les rangs de l’EI. « Les YPG ont fait exploser un lycée, dernier endroit où des combattants de l’EI s’étaient retranchés », a précisé l’OSDH, organisation sise en Grande-Bretagne.Au moins 200 civils tuésAu moins 200 civils ont été tuées par l’EI à Kobané depuis le début, jeudi, de l’attaque surprise sur la ville, indique l’OSDH. L’attaque inattendue de l’EI est, selon des analystes, une « vengeance » et une « opération de diversion » de la part des djihadistes qui ont subi une série de défaites ces derniers jours face aux YPG dans le nord de la Syrie.Selon l’OSDH, « les YPG et les assayech [la police kurde] ratissent la ville à la recherche de djihadistes qui se seraient cachés » après leur retraite. Après avoir pris aux djihadistes Tall Abyad, ville frontalière de la Turquie, les forces kurdes se trouvent en effet à seulement 56 km au nord de Rakka, principal fief de l’EI en Syrie.Lire aussi :A Kobané, la vengeance des djihadistes Julia Pascual Il y aura un char lesbien à la Marche des fiertés, samedi 27 juin. Un seul. Et il s’en est fallu de peu pour qu’il n’y en ait aucun. A chaque édition de la Gay Pride pourtant, une quarantaine d’engins défilent à Paris, véritables porte-étendards d’associations, de bars ou de discothèques.Lire aussi :Gay pride : deux ans après le mariage pour tous, les militants peinent à se remobiliser« Ça faisait trois ans que le collectif Gouines comme un camion défilait avec un char mais, cette année, elles ont annoncé qu’elles faisaient une pause, raconte Amandine Miguel, porte-parole de l’inter-LGBT (lesbiennes, gays, trans et bisexuels), qui organise la Gay Pride. On a donc monté un char réunissant des associations lesbiennes, le lesbotruck ». « C’est important, explique-elle. C’est un tremplin revendicatif pour la PMA [procréation médicalement assistée], la reconnaissance de la filiation pour la mère qui n’a pas porté l’enfant, la lutte contre la lesbophobie… »« On est un peu la dernière roue du carrosse »Autant de causes qui émergent difficilement : « Le fait que le président de la République n’ait pas tenu sa promesse sur l’ouverture de la PMA aux couples de femmes, ça dit beaucoup sur l’invisibilité des lesbiennes », regrette la responsable, qui est justement chargée de la « visibilité lesbienne », une délégation créée il y a deux ans au sein de l’inter-LGBT. Signe que le sujet a été pris en compte. Mais tardivement. « On est des femmes et on est des lesbiennes, on est un peu la dernière roue du carrosse », analyse durement Rag Lafon. Celle qui a lancé le site d’information culturelle Barbi(e) turix et organise Wet for me, « l’une des plus grandes soirées lesbiennes en Europe », essaye de faire bouger les lignes à travers « des événements festifs et grand public ».Lire aussi :Enterrée par la gauche, la PMA est de retourRien d’évident à cela. Car aujourd’hui, les lieux de sortie estampillés « filles » sont beaucoup plus rares que leurs équivalents gays. On ne décompte qu’une petite poignée d’établissements à Paris. « Quand on se découvre lesbienne, c’est un peu troublant de ne pas savoir où aller. Il y a beaucoup de jeunes qui se sentent seules », remarque Clémence, Parisienne de 30 ans. Même si, pour sa part, elle « n’aime pas traîner dans le milieu lesbien ». « Je ne veux pas que ma sexualité soit forcément mon point d’accroche dans la vie », explique-t-elle.Aurélie, trentenaire aussi, abonde dans ce sens. Si ce soir elle est installée à la terrasse du Bar’ouf, bar lesbien du 3e arrondissement ouvert il y a moins d’un an, c’est parce qu’elle traverse un épisode houleux dans son couple et que « ça permet de rencontrer des gens ». Autrement, assure t-elle, « j’aimerais être invisible ».« Un effacement des relations amoureuses entre les femmes »Cette discrétion dans l’espace public s’expliquerait beaucoup « par peur des réactions d’hostilité », analyse Stéphanie Arc dans son ouvrage Identités lesbiennes, en finir avec les idées reçues (éditions Le Cavalier Bleu, février 2015). Une crainte qui pousserait les lesbiennes à échanger « moins de gestes de tendresse que les hommes » gays en public.Les propriétaires du Bar’ouf, Anne et Marie, ont conscience de ces réticences : « On a voulu faire un lieu ouvert, sans rideaux, avec des portes-fenêtres et une terrasse, expliquent les deux quinquagénaires. Parce qu’on a passé l’âge de se cacher. Bien sûr, on s’est demandé si les filles oseraient s’installer à la terrasse. Mais ça a marché. Il y a quelques années, ça n’aurait pas été possible ».Si les bars lesbiens ne se multiplient pas, c’est aussi pour une raison très banale. Les femmes ont toujours moins occupé l’espace public que les hommes : « Elles sortent moins, elles boivent moins, elles sont moins rentables pour le commerce », poursuivent Anne et Marie. Une observation que corrobore la sociologue Natacha Chetcuti-Osorovitz : « On recoupe ici les inégalités économiques entre les hommes et les femmes. S’y ajoute une logique de territoire : la sociabilité lesbienne s’est beaucoup moins développée dans les lieux commerciaux que dans le militantisme et de façon informelle », au sein d’associations, de réseaux d’amitiés, sur les blogs…Leur invisibilité est en outre accentuée par ce que Stéphanie Arc nomme « un effacement des relations amoureuses entre les femmes ». Au cours de l’histoire, « la loi comme la religion se sont toujours montrées beaucoup plus virulentes à l’égard de l’homosexualité masculine ». Mais les lesbiennes ont davantage fait l’objet d’une occultation : « À travers la condescendance ou la dénégation, en considérant que l’amour lesbien était une amitié amoureuse et quelque chose de pas sérieux ».Une visibilité en progressionPour toutes ces raisons, d’aucuns ont pu considérer qu’il y avait moins de lesbiennes que de gays. Or, rien n’est moins sûr. D’après la dernière enquête disponible sur le sujet (Contexte de la sexualité en France, Ined/Inserm, 2006), 4 % de femmes déclaraient avoir eu des rapports homosexuels au cours de l’année, contre 4,1 % des hommes. « La part des femmes a augmenté dans le temps, c’est le signe d’une libération, analyse Stéphanie Arc. Avant, elles déclaraient davantage avoir eu des attirances pour quelqu’un du même sexe ».Les lignes bougent inéluctablement. « La visibilité des lesbiennes progresse, reprend Stéphanie Arc. Elles sont représentées aujourd’hui dans des séries françaises comme ’Plus belle la vie’ ou ’Fais pas ci, fais pas ça’, mais aussi dans des séries anglaises ou américaines comme ’Orange is the new black’. On le voit également à travers des films, le succès de la romancière britannique Sarah Waters ou le coming-out de célébrités, surtout aux États-Unis ».En France, rares encore sont les personnalités publiques à oser le coming out. Océane Rosemarie en a tiré parti, à travers son one-woman show « La lesbienne invisible ». « Quand j’ai écrit mon spectacle, plusieurs producteurs m’ont dissuadée de mettre le mot lesbienne dans le titre. En fait, ça a attiré du public parce que, justement, personne n’ose en parler. J’ai eu des salles pleines pendant plus de quatre ans ». La comédienne s’interroge cependant : « Je pense que j’ai été médiatisée parce que j’ai un personnage doux, souriant, en creux. Je n’aurais pas eu la même presse si j’avais eu de la moustache et les cheveux courts. Ça révèle une ambivalence. On est prêt à donner la parole aux lesbiennes, mais il faut qu’elles soient dans une norme hétéro ».Julia PascualJournaliste au Monde 27.06.2015 à 10h20 • Mis à jour le27.06.2015 à 14h56 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Cela devait être le menu de l’Eurogroupe « de la dernière chance », samedi 27 juin, à Bruxelles. Mais après l’annonce choc du premier ministre grec, Alexis Tsipras, vendredi soir, la proposition d’accord des créanciers d’Athènes – Banque centrale et Commission européennes, Fonds monétaire international (FMI) – sera finalement soumise au vote populaire grec, avant d’avoir pu être examinée par les 19 ministres des finances de la zone euro.Lire aussi :Tsipras va soumettre le plan d’aide à la Grèce à référendumAvant le début de la réunion, le président de l’Eurogroupe, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, a fait part de sa déception :#Grèce: le gouvernement Grec a fermé une porte qui était encore ouverte, nous sommes très négat. surpris par leur décision, #Dijsselbloem— c_ducourtieux (@Cécile Ducourtieux)require(["twitter/widgets"]);Le ministre allemand des finances, Wolfgang Schaüble, a lui estimé que le gouvernement grec avait « mis fin unilatéralement aux négociations » avec ses créanciers, et qu’il n’y a, « pour le moment », « plus de base pour des négociations ». Le point sur ce que contient la proposition d’accord des financiers.Un objectif d’équilibre budgétaireLes créanciers demandent à Athènes de dégager un surplus primaire (hors charge de la dette) de 1 % du produit intérieur brut (PIB) du pays en 2015, 2 % en 2016, 3 % en 2017 et 3,5 % en 2018. Cette cible détermine la marge de manœuvre budgétaire du gouvernement Tsipras. Les créanciers estiment avoir fait une concession majeure avec ces objectifs. De fait, début 2015, ils n’étaient prêts à dégager de nouvelles aides pour la Grèce qu’à condition qu’elle dégage un surplus primaire de 3,5 %  dès 2015… Athènes, ces derniers jours, avait fait savoir que cette nouvelle cible budgétaire (1 %, 2 %, etc.) lui convenait.Un volet réformes, avec un calendrier d’applicationsLes créanciers d’Athènes proposent, pour application au 1er juillet, une réforme de la TVA, avec un objectif de rentrées fiscales équivalant à 1 % du PIB. Il s’agit d’introduire trois niveaux de taux, un à 6 % pour les médicaments, les livres et les places de spectacle, un à 13 % pour l’électricité, l’eau et l’alimentation, et un à 23 % pour la restauration et l’hôtellerie. Athènes devrait aussi mettre sur les rails une réforme des retraites, avec comme objectif une réduction des dépenses publiques de 1 % du PIB dès 2016. Applicable également au 1er juillet, cette réforme comporte des mesures significatives, comme la limitation des départs en préretraites, ou la suppression progressive d’une prime (EKAS) pour les petites retraites, d’ici à décembre 2019.Ces deux réformes étaient les plus contestées par le gouvernement Tsipras : il en avait accepté le principe, voire la nécessité, selon de multiples sources côté créanciers, mais refusait le calendrier du 1er juillet et plaidait pour une mise en place à l’automne. De leur côté, les créanciers ont fait des concessions, acceptant que l’électricité reste taxée à 13 % (ils voulaient 23 %) et que la prime EKAS ne soit supprimée qu’à fin 2019. Selon nos informations, ils étaient aussi prêts à accepter une TVA à 13 % pour l’hôtellerie/restauration, au lieu de 23 %.Lire aussi :« Coup de force » contre le tourisme grecUn volet financierDevait également être mis sur la table de l’Eurogroupe, samedi, un « package » financier, avec une extension de l’actuel plan d’aide financière à la Grèce de cinq mois (jusqu’à novembre) et des prêts pour un total de 15,5 milliards d’euros. Il s’agit d’un recyclage des prêts encore à verser à la Grèce par le FMI (3,5 milliards d’euros), plus 3,3 milliards d’euros liés aux profits réalisés par la BCE sur les obligations grecques en 2014 et en 2015. Et 8,7 milliards d’euros provenant d’une enveloppe de 10,9 milliards d’euros destinée initialement à recapitaliser les banques grecques en cas de coup dur.Ces sommes ne serviraient, vu les montants, qu’à rembourser les échéances dues par la Grèce, dans les mois qui viennent, au FMI (1,6 milliard le 30 juin, puis 1,5 milliard en septembre, et à la BCE, près de 8 milliards cet été). Vendredi, le gouvernement Tsipras avait fait savoir que cette offre était insuffisante. Il réclamait une extension du deuxième plan d’aide de neuf mois au lieu de cinq, avec une enveloppe d’argent plus conséquente.La restructuration de la detteLes créanciers ne proposaient pas officiellement à Athènes que soit restructurée l’énorme dette du pays (322 milliards d’euros, 177 % du PIB). Mais selon nos informations, certains, parmi les plus compréhensifs à l’égard d’Athènes (la France, la Commission européenne), plaidaient pour que soit proposée à Tsipras, en échange de ces réformes et de ce « package financier », une promesse écrite de renégocier les termes du remboursement de la dette dans les mois qui viennent. Pour en rallonger les maturités et peut-être, en abaisser le taux. Ce compromis ne faisait cependant pas l’unanimité chez les créanciers, beaucoup refusant d’aller plus loin qu’un engagement de l’Eurogroupe de novembre 2012, selon lequel la dette serait renégociée quand la Grèce aura rempli tous ses engagements vis-à-vis de ses partenaires…Lire aussi :Tsipras répond par un référendum à « l’ultimatum » européenCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Soren Seelow Marié depuis dix ans, père de trois enfants, Yassin Salhi, le principal suspect de l’attentat contre une usine Seveso de l’Isère et de la décapitation de son employeur, vendredi 26 juin, était connu des services de renseignement depuis 2004. Dix ans d’une surveillance en pointillé, finalement abandonnée, qui souligne la difficulté pour l’antiterrorisme de jauger la dangerosité de certains individus fréquentant les milieux salafistes.Né le 25 mars 1980 à Pontarlier (Doubs) d’un père d’origine algérienne qui décédera pendant de son adolescence et d’une mère d’origine marocaine, Yassin Salhi passe une partie de sa jeunesse dans cette bourgade nichée sur les hauteurs du Jura. Le président de la mosquée de la ville se souvient de lui comme d’un « gamin calme et agréable ».Lire aussi :Suspect, victimes, motivations : ce que l’on sait sur l’attentat en IsèreMais, au milieu des années 2000, le jeune homme fait la connaissance d’un Pontissalien bien moins calme : Frédéric Jean Salvi, surnommé « Ali », un converti radicalisé lors d’un séjour à la prison de Besançon, connu des services pour ses prêches virulents et son prosélytisme agressif. « Yassin était seul, c’était probablement la cible idéale pour les radicaux, qui choisissent leurs proies », explique le responsable de la mosquée.Surveillance discrèteAujourd’hui âgé de 36 ans, Frédéric Jean Salvi est soupçonné par les autorités indonésiennes d’avoir préparé avec des militants d’Al-Qaida des attentats à Djakarta. En 2010, la police indonésienne avait interpellé cinq personnes sur l’île de Java et mis la main sur une voiture remplie d’explosifs lui appartenant. Le Français était parvenu à échapper au coup de filet et est toujours recherché par Interpol.C’est à son contact que Yassin Salhi semble s’être radicalisé dans la région de Pontarlier. C’est également en raison de ses relations avec cet individu – identifié dès le milieu des années 2000 par les autorités françaises comme un « militant intégriste » – que le jeune homme est repéré à partir de 2004 par les services de renseignement. Il fera l’objet en 2006 d’une fiche « S », pour « Sûreté de l’Etat », qui implique une surveillance discrète.Faute d’éléments permettant d’établir sa dangerosité, sa fiche avait été désactivée en 2008. Cette même année, la création par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), issue de la fusion des RG et de la DST, avait engendré un couac mémorable sur fond de guerre des polices : la fiche « S » de Mohamed Merah s’était tout bonnement volatilisée.Forsane AlizzaCe loupé ne semble pas être à l’origine de la désactivation de la fiche de Yassin Salhi. Selon le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, le jeune homme « faisait l’objet d’une attention » en raison de ses liens avec la mouvance salafiste, mais sa surveillance s’était interrompue, car il « n’était pas connu pour être en lien avec des acteurs terroristes ». Yassin Salhi réapparaît pourtant avec insistance sur les radars. Trois ans plus tard, en 2011, il est signalé en raison de ses relations « avec un individu qui apparaît de façon périphérique dans l’entourage du groupe Forsane Alizza », explique une source proche des services de renseignement. Ce groupuscule salafiste, dont quatorze membres ont été jugés du 8 au 23 juin 2015, avait tissé un réseau de « lieutenants » régionaux, particulièrement actif dans la région lyonnaise, et était soupçonné de préparer des attentats avant sa dissolution en 2012. Mais le rapport entre Yassin Salhi et Forsane Alizza semble alors lointain. La surveillance du jeune homme n’est pas réactivée.Lire aussi :« La France est le pays le plus visé par le djihadisme »En 2013, les renseignements territoriaux du Doubs le signalent de nouveau comme fréquentant assidûment un groupe de salafistes aux abords de la mosquée de Besançon. Le jeune homme porte alors la djellaba et la barbe. Le salafisme, qui prône une lecture fondamentaliste de l’islam mais n’appelle pas dans sa version quiétiste à la violence, est autorisé en France, au même titre que les lectures rigoristes de toutes les religions. Cette information fait l’objet d’une simple note. Son profil paraît d’autant moins inquiétant que Yassin Salhi est inconnu des services de police.« Réunions de barbus hebdomadaires »L’année suivante, un voisin d’immeuble du jeune homme, qui a emménagé avec femme et enfants dans le quartier de Planoise, à Besançon, appelle la gendarmerie pour signaler un comportement suspect. Yassin Salhi organiserait des « réunions de barbus hebdomadaires » dans son appartement, où il serait parfois question de « djihad ». Il disparaîtrait en outre régulièrement pour des périodes de plusieurs mois, sans qu’on sache où. Le jeune homme se serait par ailleurs rasé la barbe du jour au lendemain. Un changement soudain, en apparence anodin, qui rappelle la Taqiya, une technique de dissimulation encouragée par les islamistes.Le Service central du renseignement territorial (SCRT) rédige une note au printemps 2014 reproduisant les déclarations du voisin et projette de le rencontrer. Selon une source proche des services de renseignement, ce dernier aurait refusé de répondre à l’invitation des policiers, qui n’ont semble-t-il pas jugé utile d’insister. Faute d’informations complémentaires, le dossier est transmis à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), qui dispose d’outils d’investigation plus intrusifs. Cette dernière aurait adressé au printemps 2015 une réquisition aux opérateurs pour récupérer sa ligne téléphonique, sans succès. « Il n’avait aucun abonnement à son nom », affirme la même source.Cette curiosité aurait pu alerter les services. Les candidats au djihad sont réputés prudents dans leur usage des télécoms. Il semble au contraire que l’absence d’éléments d’information probants les ait incités à relâcher leur attention. « Soit il a floué tout le monde pendant dix ans, soit c’est le climat actuel qui l’a incité à passer soudainement à l’acte, s’interroge une source proche de l’enquête. C’est toute la difficulté qu’il y a à distinguer un simple salafiste d’un terroriste en puissance. »Logistique rudimentaireL’enquête qui vient de débuter permettra d’en savoir davantage sur le processus qui a débouché sur un attentat suicide contre une usine Seveso et la décapitation barbare d’un chef d’entreprise de la région lyonnaise. Plusieurs éléments plaident en faveur d’une opération artisanale. En l’état actuel des investigations, la logistique employée par le suspect paraît rudimentaire : un véhicule de travail et un couteau. Aucune arme à feu n’a été employée, à la différence des derniers attentats commis en France. Les cibles - son employeur et l’usine qu’il avait l’habitude de livrer - semblent également étayer la piste d’une attaque peu préparée.Mais la concomittence d’un attentat de grande ampleur en Tunisie, qui a fait au moins 38 morts sur une plage près de Sousse vendredi, et les relations nourries depuis une décennies par Yassin Salhi avec la mouvance salafiste ne permettent pas d’écarter la piste d’un attentat conçu avec l’aide de complices. La question qui obsède les enquêteurs est désormais de comprendre comment ils ont pu passer à côté du processus qui a fait basculer un fondamentaliste vaguement surveillé depuis dix ans dans la barbarie.En emménageant à Saint-Priest, dans un petit immeuble social de la banlieue lyonnaise, fin 2014, ce père de famille, employé d’une société de transport, s’est certes éloigné des cercles fondamentalistes du Doubs. Mais les services de renseignement s’interrogent a posteriori sur l’incidence des liens qu’il avait pu nouer préalablement avec la mouvance radicale lyonnaise.Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anthony Hernandez (Montréal, envoyé spécial) Elle semble porter toute la détresse du monde sur ses épaules. La tête baissée, Claire Lavogez tente d’abord de répondre aux questions des journalistes au sous-sol du vieux Stade olympique de Montréal, vendredi 26 juin. Puis renonce, submergée par la déception. La milieu de terrain de 21 ans fond en larmes, réconfortée par son aînée Gaëtane Thiney, qui explique : « Claire, c’est la guerrière. A son âge, il faut avoir du cran pour prendre ses responsabilités lors des tirs au but. »Quelques minutes plus tôt, sur le chemin des vestiaires aux allures de chemin de croix, c’est le sélectionneur Philippe Bergeroo qui entourait de son 1,91 m la malheureuse, auteure du cinquième tir au but arrêté. A l’issue d’un match épique et d’une nette domination contre l’Allemagne (1-1, 5 tirs au but à 4), les Bleues sont encore une fois éliminées de manière prématurée d’un Mondial, cette fois-ci en quarts de finale.Lire aussi :Mondial de football : le cauchemar allemand des BleuesLes vingt-trois Bleues sont arrivées au Canada avec l’ambition de décrocher un podium. Au fil du tournoi, malgré le faux pas contre la Colombie, elles ont même entretenu le fol espoir d’un premier titre historique. Car, contrairement aux hommes, éliminés au même stade de la compétition et face au même adversaire l’an passé lors du Mondial brésilien (1-0), les Tricolores avaient les capacités d’aller très loin.Sorties en demi-finale de la Coupe du monde 2011 et des JO 2012, déjà tombées lors des tirs au but en quart lors de l’Euro 2013, les footballeuses françaises se sont battues pendant 120 minutes pour contenir leur redoutable adversaire.Une opposition difficile qui était aussi attendue par la Mannschaft. « Qui a dit que nous étions les meilleures ? », avait ainsi questionné la veillela malicieuse sélectionneuse allemande, Silvia Neid. Un pressentiment qui sera confirmé lors du match : rarement ses joueuses auront été ainsi bousculées. Le sort de leur équipe a d’ailleurs reposé dans les mains de la gardienne Nadine Angerer, désignée meilleure joueuse de la rencontre, dernier rempart de la citadelle assiégée.« C’est cruel et injuste de par la qualité de jeu affichée. On a tellement progressé quand on pense qu’il y a seulement quatre ans, et même deux ans, il n’y avait pas photo avec l’Allemagne »Encore qualifiée à cinq minutes de la fin de la rencontre, grâce à l’ouverture du score de Louisa Necib (64e), l’équipe de France a longtemps tenu sa qualification, avant qu’un cruel penalty, pour une faute de main litigieuse d’Amel Majri, ne remette les Allemandes dans le match (85e).Lorsque, au bout des prolongations (116e), seule à trois mètres de la cage allemande, la remplaçante Gaëtane Thiney ratait l’immanquable, le scénario cauchemardesque a pris corps. Devant 25 000 spectateurs, dont une bonne partie de supporteurs français, Montréal prenait des airs de Séville 1982, lorsque les Bleus de Michel Platini s’inclinaient en demi-finale face à l’Allemagne au terme d’un match dramatique.Après le match, les yeux rougis, l’ancienne internationale Brigitte Henriques, secrétaire générale chargée du développement du football féminin auprès de la Fédération française de football, n’en revenait toujours pas : « Nous sommes dépités. Encore une fois, cela ne passe pas… » A ses côtés, le président Noël Le Graët ne refoulait pas la déception mais saluait la performance de ses joueuses. « C’est cruel et injuste de par la qualité de jeu affichée. On a tellement progressé quand on pense qu’il y a seulement quatre ans, et même deux ans, il n’y avait pas photo avec l’Allemagne, a défendu le Breton. Ce Mondial ne peut faire que du bien au football féminin. »Malgré la tristesse et la frustration, les joueuses d’expérience ont immédiatement adopté un discours remobilisateur. Surclassée par l’Allemagne à l’Euro 2009 (5-1), battue en poule du Mondial 2011 (4-2), l’équipe de France a désormais franchi un cap. « J’ai dit à l’équipe que l’on pouvait être fières de nous. La meilleure équipe est éliminée, mais elle a tout donné », a tenu à souligner la capitaine, Wendie Renard.Les JO pour rebondirSi le sport de haut niveau ne retient souvent que le résultat, le football féminin français a tout de même définitivement conquis les cœurs et montré par la même occasion qu’il n’avait plus grand-chose à envier aux nations dominantes. Dès l’année prochaine, les Bleues ont l’occasion de rebondir. Qualifiées pour les JO de Rio, grâce à leur place de quart-de-finalistes mondiales, elles y disputeront le deuxième tournoi olympique de leur histoire. « Il faut se servir de ces moments-là et aller chercher une médaille au Brésil. Les hommes aussi ont connu des échecs avant de devenir champions du monde en 1998 », remarque la défenseure Jessica Houara-d’Hommeaux.Grâce à de très bonnes audiences sur la chaîne de la TNT W9, jusqu’à 2,8 millions en huitième de finale, certainement un autre record battu vendredi soir, l’équipe de France espère avoir séduit et rallié les médias à la cause du football féminin. Dans quatre ans, le Mondial 2019, attribué le 19 mars à la France, pourrait bien ressembler à une consécration. « J’ai demandé aux filles de la dignité et de rebondir. Je pense qu’on va y arriver. Il y a onze joueuses de ce groupe qui seront là à la Coupe du monde 2019 », a promis le sélectionneur Philippe Bergeroo, présent dans le staff des Bleus lors de l’unique sacre mondial, en 1998.Lire aussi :Mondial : Amandine Henry, la force bleueAnthony Hernandez (Montréal, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.06.2015 à 17h20 • Mis à jour le12.06.2015 à 18h13 | Clément Guillou Michael Young, Delaney Rudd ou Ricardo Greer : longtemps, la Pro A n’a parlé qu’Américain. Les managers des clubs français savaient que quelques bonnes pioches américaines étaient essentielles pour viser le titre, les joueurs français servant essentiellement à peupler le banc. Le championnat de France en était d’autant moins attractif, ces joueurs étant tous inconnus du grand public.La donne est peut-être en train de changer : pour la première fois depuis 2003 et le sacre du Pau-Orthez de Laurent Foirest et Cyril Julian, une équipe à ossature tricolore va remporter le titre de champion de France de Pro A. #container_14333350265{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14333350265{ height:450px; } #container_14333350265 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14333350265 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14333350265 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14333350265 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les joueurs français de plus en plus présents dans les effectifs des finalistes de Pro ANombre de joueurs Français dans le cinq majeur des finalistes, en saison régulière et en play-offsSource : LNB(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14333350265", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#f19300","#608a32","#f9c87a","#a7bf8d","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Français dans le cinq majeur du finaliste" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: 6, startOnTick: 1, endOnTick:true, reversed:"", plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Nancy 2008","Roanne 2008","Orléans 2009","Asvel 2009","Le Mans 2010","Cholet 2010","Nancy 2011","Cholet 2011","Chalon sur Saône 2012","Le Mans 2012","Strasbourg 2013","Nanterre 2013","Limoges 2014","Strasbourg 2014","Strasbourg 2015","Limoges 2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 15 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Saison régulière", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 1 ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 0 ], [ "", 2 ], [ "", 0.1 ], [ "", 0.1 ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 2 ], [ "", 2 ], [ "", 3 ], [ "", 3 ], [ "", 4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Play-offs", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 1 ], [ "", 3 ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 0.1 ], [ "", 0.1 ], [ "", 3 ], [ "", 1 ], [ "", 2 ], [ "", 2 ], [ "", 2 ], [ "", 2 ], [ "", 3 ], [ "", 2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " Français dans le cinq majeur", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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Pour preuve, sept des 24 Bleus pré-sélectionnés pour l’Euro 2015 seront sur le parquet ce vendredi soir lors du premier match de la finale, en Alsace.Côté strasbourgeois : Antoine Diot, Ali Traoré et Jérémy Leloup. Côté limougeaud : Adrien Moerman, Mickaël Gelabale, Nobel Boungou-Colo et Léo Westermann. « C’est la carte de visite de la ligue française, c’est très important », se réjouit le président de la Ligue nationale de basket (LNB), Alain Béral, réélu cette semaine pour un deuxième mandat de quatre ans.Le niveau des joueurs français en Pro A a donné envie à la LNB d’organiser cette année l’élection d’un seul MVP (meilleur joueur) du championnat, mettant ainsi fin au double trophée du meilleur étranger et meilleur français. Résultat : trois Français ont terminé dans les quatre premiers d’une élection remportée par Adrien Moerman.L’aboutissement de la règle des « joueurs formés localement »Aux yeux d’Alain Béral, le fait que le joueur majeur des deux finalistes – Antoine Diot et Adrien Moerman – soit Français est l’aboutissement de la règle dite des JFL, pour « joueurs formés localement » : depuis 2010, chaque équipe de Pro A n’a le droit qu’à cinq joueurs « étrangers », c’est-à-dire non formés en France. Les cinq, six ou sept autres joueurs de l’équipe doivent être JFL, et donc français dans plus de 90 % des cas.De nombreux présidents de club et agents de joueurs dénoncent cette « préférence nationale » qui a eu pour effet, selon eux, de gonfler les salaires des joueurs français. Une procédure est même en cours devant la Commission européenne, et pourrait conduire à la réduction des quotas de JFL, malgré le soutien du gouvernement français.Les bons JFL étant rares, ils sont chers. A niveau équivalent, un Français est payé parfois moitié plus qu’un Américain. Ce qui explique que les petits budgets du championnat préfèrent puiser dans l’inépuisable réservoir de joueurs américains bon marché en espérant tirer le gros lot que mettre en péril leur équilibre financier en misant sur les Français. C’est ainsi que fonctionnent Nanterre ou Dijon, et ça marche parfois.Lire aussi :Basket : Nanterre ou le miracle permanentPour Limoges et Strasbourg, attirer des joueurs français exilés ou demandés à l’étranger, comme Diot, Moerman ou Westermann, est le fruit d’une vraie politique qui semble porter ses fruits sur la durée, puisque les deux clubs se retrouvent en finale comme l’an dernier (victoire du CSP Limoges).Un choix aussi marketingLe portefeuille limougeaud, deuxième budget de Pro A juste derrière l’Asvel (7,2 millions d’euros), aide un peu, tout comme sa présence en Euroligue. A Strasbourg, où la bourse est un peu plus serrée, on compte sur le CV et le talent de formateur de l’entraîneur, Vincent Collet : évoluer en club sous les ordres du sélectionneur national n’est pas une mauvaise idée pour jouer avec les Bleus, ont semblé penser Antoine Diot, Ali Traoré ou Alexis Ajinça ces dernières années. Autant d’internationaux qui, après une saison difficile, ont choisi de se relancer auprès d’un entraîneur qui leur fait confiance.Alain Béral assure que la SIG et le CSP y ont aussi vu un avantage marketing :« Ils se sont aperçus que ça marchait bien en terme de communication et de pubic. On parle souvent de la contrainte des JFL, mais là, c’est un vrai choix : Strasbourg et Limoges ne sont pas obligés d’avoir autant de joueurs français.Quand on fait du spectacle de sport, c’est mieux si le public s’identifie facilement aux gens qui font le spectacle, en l’occurrence les basketteurs. Il est plus facile de s’identifier au gamin qu’on a croisé sur les parquets en Espoirs qu’à quelques mercenaires de passage, même si les spectateurs ont pu s’identifier par le passé à des Américains mythiques quand ils sont restés longtemps dans un club. »Enfin, former une ossature de JFL permet, en cours de saison, de signer un joueur étranger pour ajuster son effectif, les bons étrangers étant plus nombreux que les bons Français. C’est ainsi que Strasbourg a recruté le shooteur serbe Tadija Dragicevic en septembre et Limoges le meneur américain Pooh Jeter en mars, deux joueurs qui devraient jouer un rôle décisif dans cette finale.Cette euphorie française devrait connaître un léger répit l’an prochain, après l’Euro à domicile et avec le départ attendu de ces piliers. Il sera alors temps de constater que cette évolution est aussi, en creux, la preuve de l’affaiblissement du niveau des étrangers de Pro A. Sur les dix derniers MVP étrangers du championnat, sept ont quitté le championnat la saison suivante.La finale de Pro A, mode d’emploiLimoges-Strasbourg, c’est la revanche de la finale de la saison passée. À l’époque, Limoges s’était imposée sans aucun suspense, trois manches à zéro. La lutte risque d’être plus serrée cette année et pourrait bien se jouer en cinq manches, avec un match décisif au Rhénus, la salle de Strasbourg, le 23 juin.Strasbourg a fini premier de la saison régulière et Limoges troisième, mais la densité de l’effectif limougeaud leur a permis d’écarter très facilement Le Havre et Nancy lors des tours précédents.Le programme :Strasbourg-Limoges, vendredi 12 juin à 20h50Strasbourg-Limoges, dimanche 14 juin à 17h00Limoges-Strasbourg, jeudi 18 juin à 20h50Limoges-Strasbourg, samedi 20 juin à 20h50 (si besoin)Strasbourg-Limoges, mardi 23 juin à 20h50 (si besoin)Clément GuillouJournaliste au Monde Alexandre Piquard « Je n’ai pas participé à la campagne de Delphine Ernotte, même si je suis très content de son élection », déclare David Kessler, directeur général d’Orange Studio, parfois présenté comme un soutien actif de la nouvelle présidente de France Télévisions. Bien connu du milieu des médias et classé à gauche, le nom de cet ancien conseiller culture de l’Elysée a été cité plusieurs fois dans des articles sur la candidature de la directrice exécutive d’Orange France. Fait nouveau : il est aussi visé indirectement dans l’une des deux plaintes déposées cette semaine à la suite de la nomination opérée par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA).Lire : Deux plaintes et deux recours contre la nomination de Delphine ErnotteLa nomination d’Olivier SchrameckLa démarche engagée par le syndicat SNPCA-CGC met en avant la notion de trafic d’influence : le plaignant se pose des « questions » sur un éventuel « renvoi d’ascenseur » entre Olivier Schrameck, le président du CSA, et David Kessler, qui était conseiller culture de François Hollande à l’époque de la nomination du dirigeant du régulateur de l’audiovisuel, début 2013. Selon ce raisonnement, le conseiller aurait fait nommer le président du CSA qui aurait ensuite porté sa candidate à la tête de France Télévisions.Certains ont en outre rappelé que David Kessler était entre 1995 et 2002 conseiller culture à Matignon sous Lionel Jospin, quand le directeur de cabinet était Olivier Schrameck (à l’époque, François Hollande était premier secrétaire du Parti socialiste et Manuel Valls conseiller en communication du premier ministre).M. Kessler rejette l’accusation de trafic d’influence : « Quand on connaît la machine d’Etat, on sait que ce n’est pas le conseiller culture du président de la République qui choisit le président du CSA, argue-t-il. Le président peut solliciter l’avis du ministre de la culture, du premier ministre et, à l’Elysée, de son directeur de cabinet et du secrétaire général. Au final, c’est le choix du président de la République », ajoute le conseiller, qui précise avoir donné son avis sur plusieurs noms.Les relations avec Delphine ErnottePar ailleurs, M. Kessler assure qu’au moment de la nomination de M. Schrameck au CSA, il n’avait jamais rencontré Mme Ernotte, « sauf une fois, quelques minutes, sur le parvis de l’Hôtel de ville de Paris, à l’occasion de la Nuit Blanche », dont Les Inrockuptibles, journal qu’il dirigeait, était partenaire.Mme Ernotte n’aurait pas non plus participé au recrutement de M. Kessler à Orange, en novembre 2014, assure ce dernier, précisant que la filiale cinéma, dont il est directeur général, ne dépend pas d’Orange France, que dirige Mme Ernotte. Egalement connecté à droite, M. Kessler cite trois personnes ayant parrainé son arrivée chez l’opérateur : Pierre Louette, un « ami » ; Christine Albanel, ancienne ministre (UMP) de la culture et présidente d’Orange studio ; et Stéphane Richard, le PDG du groupe.M. Kessler raconte avoir rencontré Delphine Ernotte pour la première fois en décembre 2014 et avoir, en fin d’entretien, évoqué les échos la présentant comme candidate à France Télévisions. Cette dernière n’a pas démenti, sans vraiment confirmer non plus, raconte-t-il.Au sujet de France Télévisions, M. Kessler explique avoir ensuite revu Mme Ernotte, « une fois, environ une heure », mais il précise avoir eu le même genre d’entretien avec la plupart des candidats de premier plan à la présidence de France Télévisions.Lire : La nomination de Delphine Ernotte fait toujours grincer des dentsLa campagne pour la présidence de France Télévisions« A quelques personnes qui me demandaient mon avis sur la campagne, j’ai dit que je trouvais que Mme Ernotte était une candidate crédible. J’aurais peut-être dû me taire… », ajoute celui qui a également été directeur général du CSA, directeur du Centre national du cinéma et de France Culture et conseiller du président de France Télévisions Marc Tessier…Pendant la campagne, il assure n’avoir appelé aucun membre du CSA, sauf Sylvie Pierre-Brossolette, une fois : c’était pour « prendre de ses nouvelles », après qu’elle a été critiquée, début novembre, lors de la fuite dans la presse de son prérapport sévère sur le bilan du président de France Télévisions Rémy Pflimlin, précise-t-il, comme il l’avait déjà dit au JDD. M. Kessler a enfin confié avoir déjeuné avec Olivier Schrameck, en décembre. A l’époque, le nom de Delphine Ernotte avait déjà fait l’objet de quelques mentions dans la presse. « Lors du déjeuner, nous avons dû parler quelques secondes de France Télévisions, mais pas de Delphine Ernotte », assure-t-il. Sur les deux plaintes déposées, il revient maintenant aux parquets de déterminer s’ils souhaitent ouvrir une enquête.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Martin Untersinger « Sa me gave la ptn [putain] internet qui rame [sic] » constate, frustré, « Dean » sur Twitter, vendredi 12 juin en milieu de matinée. L’agacement est moindre mais le désarroi partagé du côté de Nathalie, qui trouve que « le Web semble lent aujourd’hui ». Pour de nombreux internautes, en France et dans le monde entier, Internet a effectivement eu, parfois, des petits ratés.Le web semble lent aujourd'hui. Chez vous aussi ?— nrosenberg (@Nathalie Rosenberg)require(["twitter/widgets"]);Pour les résoudre, il était inutile de faire le siège du standard téléphonique de son fournisseur d’accès. En effet, le problème est venu d’un opérateur de télécommunications installé à l’autre bout du monde, en Malaisie.Pour comprendre, il faut savoir que pour assurer la bonne transmission des données sur Internet, tous les opérateurs qui le composent s’échangent en permanence une sorte de « carte d’Internet ». Le réseau est en effet vaste, de nouveaux acteurs s’y greffent tous les jours, certains disparaissent et il faut, pour transmettre efficacement une donnée d’un point A à un point B, que cette « carte d’Internet » soit parfaitement à jour.Régulièrement, les grands opérateurs de réseau annoncent à tous les autres, par le biais d’un langage spécial, de nouveaux chemins possibles pour les données. Tous les opérateurs mettent à jour leur « carte », au cas où ils devraient, dans le futur, y envoyer des données.Ils ont fait fausse routeC’est ce qu’a fait Telekom Malaysia, vendredi 12 juin : il a annoncé un très grand nombre de nouvelles routes, mais erronées. Si Telekom Malaysia n’est pas un poids lourd des réseaux à l’échelle mondiale, l’opérateur Level3 lui, est un mastodonte. Et ce dernier a repris pour argent comptant la mise à jour faussée de la « carte » que lui a transmis Telekom Malaysia.Mal mettre à jour cette « carte », c’est comme interchanger tous les panneaux d’autoroute. En l’occurrence, Telekom Malaysia s’est présentée à Level3 comme un point de passage obligé pour accéder à une grande partie d’Internet. Et Level3 a passé le mot. Sauf que Telekom Malaysia est de taille modeste et ne pouvait absorber correctement les très grandes quantités de données qui lui sont parvenues à la suite de son erreur. Résultat : ce goulot d’étranglement a perturbé le trafic d’Internet à l’échelle mondiale.Heureusement, la force d’Internet, c’est sa résilience. La « carte » a été remise à jour et les choses semblent êtres revenues à la normale depuis la fin de matinée. Ni Level3, ni Telekom Malaysia n’ont pour le moment réagi. Le dernier tweet de l’opérateur asiatique souhaitait à ses abonnés un « joyeux vendredi ». Raté.Goooood morning Malaysia! http://t.co/DMiGfnUW3e— TMCorp (@Telekom Malaysia)require(["twitter/widgets"]); Le site du « Monde » vraisemblablement affectéVous avez peut-être eu des difficultés à vous connecter au Monde.fr vendredi matin. Ces problèmes ont, selon toute vraisemblance, été causés par la panne d’Internet décrite ci-dessus. Nos équipes techniques n’ont en effet constaté aucun dysfonctionnement sur nos systèmes et plateformes en interne, alors que plusieurs décrochages d’audience avaient lieu, plus particulièrement entre 10 h 45 et 12 h 15. Une hypothèse renforcée par le fait que tout soit rentré dans l’ordre après coup, sans intervention particulière de notre part.Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anthony Hernandez Samedi, les téléspectateurs français seront face à un choix cornélien : suivre la deuxième période du match amical Albanie-France diffusé sur TF1 ou bien la première mi-temps de la rencontre du Mondial féminin 2015 entre les Bleues et la Colombie, retransmise sur W9. Initialement programmé à 20 h 45, le match des hommes a été avancé à 18 heures par l’UEFA, suite à une demande de la Fédération française de football (FFF), qui voulait éviter le télescopage avec la finale du Top 14 diffusée samedi à 21 heures (Stade français-Clermont). Le match des féminines débutera, lui, à 19 heures.De quoi déclencher l’ire du directeur général de W9, Jérôme Fouqueray, envers la FFF. L’homme de médias s’est adressé au président de la FFF, Noël Le Graët, par le biais d’une missive acerbe. « A quatre ans de l’organisation de la prochaine Coupe du monde féminine en France, que vous avez vous-même initiée et soutenue, je ne peux que déplorer le peu d’attention et le message négatif qui est ainsi envoyé au sport féminin et regrette une nouvelle fois cette programmation incompréhensible pour tous les supporteurs de cette équipe », dénonce M. Fouqueray.La programmation des matches des équipes de France de samedi est incompréhensible: les hommes 18h Albanie/Fra & les femmes 19h Fra/Colombie— jeromefouqueray (@Jérôme FOUQUERAY)require(["twitter/widgets"]);La chaîne de la TNT, qui appartient au groupe M6, avait acquis en grande pompe l’intégralité des droits de la compétition – pour environ 800 000 euros – en décembre, coiffant au poteau les chaînes gratuites du groupe Canal +, D8 et D17.Depuis le Mondial 2011 en Allemagne, le football féminin est une valeur sûre de l’audimat sur la TNT. La demi-finale entre la France et les Etats-Unis avait ainsi attiré 2,3 millions de fans sur D8, soit 16,7 % de l’ensemble du public. Ce score est longtemps resté le record jusqu’au match France-Espagne du Mondial masculin de handball en début d’année.Pour les amoureux du football féminin, la pilule est d’autant plus dure à avaler qu’Albanie-France n’est pas un rendez-vous décisif. Déjà qualifiée pour l’Euro 2016, qu’elle organise du 10 juin au 10 juillet, l’équipe de France masculine dispute tout de même pour du beurre des matchs contre les équipes du groupe I : Serbie, Arménie, Danemark, Portugal et donc Albanie. Ainsi, la rencontre de Tirana ne revêt qu’un faible intérêt.La FFF voulait un match à 17 heuresLa FFF a-t-elle sacrifié son équipe de France féminine au bénéfice de son équipe de France masculine ? « Nous sommes conscients de cette problématique depuis un moment. Le 9 avril, la FFF a envoyé un courrier à l’UEFA pour décaler le match des hommes en raison de la finale du Top 14. Mais nous souhaitions que l’horaire de la rencontre soit 17 heures, pas 18 heures, précise-t-on à la FFF. Malheureusement, l’UEFA seule centralise les droits télévisés et maîtrise le calendrier et les horaires de ses compétitions. Ce n’est pas dans l’intérêt de la FFF que de ne pas donner le maximum d’exposition à son équipe féminine. »Si l’on donne volontiers crédit à l’instance dirigeante du football français quant à sa bonne foi sur ce sujet, il est possible de pointer un manque d’anticipation. Ne valait-il mieux pas laisser en concurrence les Bleus avec les rugbymen plutôt que de demander un changement d’horaire et risquer une décision unilatérale de l’UEFA ? Sonia Bompastor, ancienne internationale aux 156 sélections, regrette cet état de fait tout en minimisant les conséquences : « Oui, cela risque d’être dommageable pour l’audience de France-Colombie mais on peut se rassurer en se disant que ce n’est pas une rencontre décisive. Sur les matchs à élimination directe, il n’y aura pas de problèmes. » Lors du premier match de la compétition, les Bleues avaient attiré une belle audience pour un mardi à 19 heures : 1,45 million de téléspectateurs pour une part d’audience de 7,3 %. Pour continuer sur cette lancée, W9 doit prier pour que les Françaises brillent au Canada. En cas de première finale historique le 5 juillet à Vancouver, la chaîne de la TNT pourrait même battre des records.Anthony HernandezJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.06.2015 à 15h12 • Mis à jour le12.06.2015 à 17h31 | Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) La Cour constitutionnelle belge a adopté, jeudi 11 juin, un arrêt qualifié d’« historique », qui annule une loi de juillet 2013 sur la conservation des données liées à des communications électroniques et téléphoniques. Pour les juges belges, ces dispositions, discriminatoires et contraires aux principes d’égalité, violent la vie privée des citoyens et le secret de certaines professions.La loi, adoptée par le gouvernement belge et entrée en vigueur depuis l’automne dernier, obligeait les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) et les opérateurs de téléphonie – mobile et fixe – à conserver durant douze mois toutes les métadonnées (origine et destination des courriels, date et identité des sites visités, localisation et identification des appareils, etc.). L’obligation ne s’appliquait pas, en revanche, au contenu des communications.Les opérateurs avaient dû constituer des services spéciaux, chargés de répondre aux demandes de la police, des parquets ou des juges d’instruction. La sûreté de l’Etat et les services de renseignement militaires pouvaient également réclamer des informations.Directive européenne trop largeLe texte transposait en fait – en étendant son champ d’action – une directive européenne de 2006, cassée par la Cour de justice de Luxembourg, qui avait estimé que ces dispositions axées sur la lutte antiterroriste bafouaient les droits à la protection de la vie privée et à la protection des données, « sans limitation au strict nécessaire ». Les juges de Luxembourg avaient surtout mis en évidence le manque de garanties quant à l’encadrement de l’accès aux données.C’est en se fondant notamment sur cet arrêt de la Cour européenne que la Ligue des droits de l’homme belge et l’Ordre des barreaux francophones et germanophone de Belgique ont introduit un recours. Les avocats insistaient sur la mise en cause de leur secret professionnel, à la base de leurs relations avec leurs clients.Les juges constitutionnels ont donné raison aux plaignants, en relevant notamment que le texte du gouvernement ne liait pas la conservation des donnés à une quelconque menace pour la sécurité publique.Comparaison avec la loi sur le renseignement françaiseLe président de la Ligue des droits de l’homme, Me Alexis Deswaef, a dit espérer que cet arrêt aura l’effet d’un « électrochoc » pour le gouvernement. Son confrère Jean-François Henrotte, représentant des barreaux, souligne, dans le quotidien Le Soir, que « la plupart des Etats européens ont abandonné la mise en place de législations de ce type ». Toutefois, « on observe l’effet inverse en France, avec l’adoption d’une loi sur le renseignement, mais il faut replacer tout cela dans le contexte des récents attentats », nuance l’avocat.Lire aussi :Après un débat focalisé sur le terrorisme, le Sénat vote largement la loi sur le renseignementDu côté de la police et de la justice, les réactions de dépit sont nombreuses. Les spécialistes prédisent des enquêtes plus longues et plus complexes. Philippe Van Linthout, coprésident de l’Association des juges d’instruction, estime que les garanties offertes par la loi pour éviter les abus étaient suffisantes et pouvaient entraîner des sanctions.L’arrêt a visiblement eu l’effet d’une douche froide pour le gouvernement du libéral Charles Michel. Les ministres de la justice, de l’agenda numérique et de la vie privée promettaient d’examiner attentivement la décision de la Cour avant de proposer, le cas échéant, un nouveau texte, négocié dans le cadre du Parlement du Benelux.Lire aussi :Le Conseil constitutionnel se prononcera sur l’accès administratif aux données de connexionJean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.06.2015 à 15h07 • Mis à jour le12.06.2015 à 17h01 | Elise Vincent La nouvelle de l’interpellation, le 3 juin, d’une avocate prometteuse du barreau de Paris, s’est répandue comme une traînée de poudre dans le petit milieu des pénalistes parisiens. Qui aurait cru que la jeune femme de 31 ans, bosseuse passionnée, collaboratrice impliquée, se retrouve ainsi incarcérée à la maison d’arrêt de Versailles, parce que soupçonnée d’avoir joué un rôle dans l’évasion ratée d’une prison belge de son client, un gros caïd ?Le placement en détention de la jeune avocate et son extradition programmée vers la Belgique sont une situation relativement exceptionnelle. Une extradition confirmée, jeudi 11 juin, par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles. Le cas est tellement rare que le bâtonnier de Paris, Pierre-Olivier Sur, très ennuyé, envoie sa position par SMS aux journalistes qui en font la demande : « J’ai demandé des informations complètes sur les conditions de la mise en cause de cette avocate pour réagir immédiatement, afin de la soutenir si elle était abusivement poursuivie, ou de prendre toutes les mesures disciplinaires qui s’imposeraient si elle n’avait pas respecté les exigences de ses obligations déontologiques. »Le club des femmes pénalistes a, lui, glissé un message de soutien plus direct sur sa page Facebook : « Nos pensées vont vers notre jeune consœur, présumée innocente, incarcérée sur mandat d’arrêt européen. Sans connaître le fond du dossier, on ne peut malgré tout que s’interroger sur le bien-fondé du choix d’une procédure si violente à l’égard de quelqu’un présentant toutes les garanties de représentation. » Une opinion partagée, en privé, par bon nombre des confrères de sa génération qui débutent et courent également les prisons pour se faire leur clientèle : « Ça pourrait nous arriver à tous », glisse l’un d’eux.Un rendez-vous tardif au parloirC’est pourtant bien la jeune avocate que les policiers de l’Office central de lutte contre le crime organisé (Oclco) ont arrêtée, le 3 juin, ainsi que trois autres personnes – l’une d’elles a été remise en liberté depuis –, dans le cadre d’un mandat d’arrêt européen émis par un juge belge. On lui reproche d’avoir eu rendez-vous, un dimanche d’avril 2014, à une heure tardive (vers 20 heures), au parloir de la prison de Saint-Gilles, en Belgique, trois jours avant l’extradition prévue vers la France de son client : Mohamed Benabdelhak, dit le « Bombé ». Un délinquant aguerri originaire d’une cité du plateau de Creil (Oise), passé à la postérité pour une spectaculaire évasion, en 2008. Un commando armé de kalachnikovs avait attaqué le fourgon de gendarmerie qui le conduisait devant un juge d’instruction de Beauvais. S’en étaient suivis six ans de cavale.Or ce dimanche 13 avril 2014, à l’heure du rendez-vous de la jeune avocate dans l’enceinte de Saint-Gilles, quatre individus équipés de brassards « police » sont installés au volant d’une camionnette et d’un véhicule avec gyrophare. Ils se présentent à l’entrée de la prison belge en espérant obtenir l’ouverture des portes. En vain. Les véhicules font alors une violente marche arrière pour fracturer l’entrée. Armés de fusils d’assaut, les visages dissimulés, les quatre hommes s’introduisent jusque dans la salle des visiteurs avant d’être bloqués par un sas et le déclenchement de l’alarme.La fuite du véhicule est tout aussi spectaculaire. Une course-poursuite s’engage avec les forces de l’ordre sur le périphérique bruxellois. Les malfaiteurs tirent sur la police, plusieurs balles touchent les voitures d’autres automobilistes, mais la fusillade ne fait aucune victime. Autant dire que les autorités belges avaient à cœur de mettre la main sur d’éventuels complices. Un an de coopération entre l’Oclco et les policiers belges aura été nécessaire.« Elle a été piégée »La jeune femme était-elle au courant de ce qui se tramait ? S’est-elle rendue à dessein au parloir, dans une zone d’où il est plus facile de s’échapper ? Ou son envie de montrer son implication à un gros client potentiel a-elle endormi sa méfiance ? A-t-elle été manipulée par son « apporteur d’affaires », un voyou français dont elle a été très proche, ami revendiqué du « Bombé », et interpellé en même temps qu’elle ? Me David Marais, son avocat, répète à l’envi : « Ma consœur est innocente, le dossier le démontrera. Elle a été piégée. Je veux qu’elle puisse revenir la tête haute, sans avoir à baisser les yeux devant les confrères au palais. » L’un des avocats de longue date de Mohamed Benabdelhak, Hugues Vigier, lui, rappelle que son client a toujours farouchement nié que la tentative d’évasion le visait, même si les enquêteurs sont persuadés du contraire. Peu de temps après les faits, les policiers avaient retrouvé un téléphone caché dans sa cellule. Le contenu des SMS échangés « ne laissait aucun doute », selon eux, sur son envie de retrouver l’air libre. Me Vigier se dit par ailleurs sceptique sur les mauvaises intentions prêtées à sa consœur par la justice belge : « Si elle avait vraiment su que quelque chose se préparait en se rendant au parloir, cela signifie qu’elle avait la certitude d’avoir des ennuis ! »La jeune avocate parisienne a accepté, jeudi 11 juin, d’être extradée vers la Belgique. Seul son « apporteur d’affaires » a réclamé pour l’instant l’annulation de l’extradition. Selon son avocat, Me Hervé Denis, il « nie toute implication » dans la tentative d’évasion et doit encore être jugé, en octobre, dans une autre affaire par la cour d’appel de Paris. Une stratégie inverse à celle de la jeune femme qui espère, elle, être entendue le plus vite possible par la justice belge afin de « lever tous les malentendus ».Elise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat Une ombre plane sur le rachat du pôle énergie d’Alstom par General Electric (GE) : l’échec de l’acquisition d’Honeywell International, en 2001, par le conglomérat américain pour 42 milliards de dollars (37,5 milliards d’euros). La Commission européenne s’y était opposée au nom de la concurrence. Les acteurs ont changé. L’emblématique patron de GE Jack Welch et l’intraitable commissaire à la concurrence Mario Monti ont été remplacés par Jeff Immelt et Margrethe Vestager. Mais c’est toujours pour les mêmes raisons que Bruxelles menace cette opération à 12,3 milliards d’euros.Comme elle l’a fait en avril pour le géant de l’internet Google et le groupe gazier russe Gazprom, Mme Vestager s’apprête à adresser à Alstom et GE une « communication de griefs ». Autrement dit, un acte d’accusation indiquant tous les points sur lesquels le groupe de Belfort et le conglomérat de Fairfield (Connecticut) pourraient se rendre coupables d’abus de position dominante.En cas de fusion, note-t-on à la Commission, il n’y aura plus en Europe que deux acteurs majeurs sur le marché de la fabrication et de l’entretien des turbines à gaz de haute puissance pour centrales électriques : GE et l’allemand Siemens. Une telle concentration risque, selon elle, de freiner l’innovation et d’entraîner une augmentation des prix. Au niveau mondial, seul Mitsubishi Hitachi Power Systems pourra résister à ces deux concurrents. Car actuellement, l’américain détient environ 50% du marché, contre 23 % pour Siemens, 13% pour le groupe japonais, 7% pour Alstom et 3% pour l’italien Ansaldo Energia, dont 40% ont été cédés à Shanghai Electric.Lire aussi :General Electric-Alstom : les points de blocage de BruxellesAlstom tente de dédramatiserCette perspective d’un durcissement européen a fait plonger l’action d’Alstom de 7 % en séance, jeudi, à la Bourse de Paris. Selon de nombreux experts, le groupe n’a plus la taille critique ni la surface financière pour résister seul sur le marché de l’énergie. Il vend dix fois moins de turbines à gaz que GE, et il n’avait guère d’autre solution que de passer dans son giron. L’avenir d’Alstom ne pouvait plus s’écrire seul, avait plaidé son PDG, Patrick Kron, lors de l’annonce de l’opération en avril 2014.Chez Alstom, on tente de dédramatiser. « Une communication de griefs est une étape normale dans une procédure d’examen d’une concentration et ne préjuge pas de son issue, a indiqué le groupe vendredi 12 juin. Cela permettra à GE et à Alstom de répondre aux questions spécifiques soulevées par l’équipe en charge de cette procédure. » Les dirigeants d’Alstom estiment que cette opération aura un « impact positif pour l’Europe, y compris sur le futur environnement concurrentiel. »En l’état actuel du dossier, ce n’est pas l’avis des autorités de la concurrence à Bruxelles. Une « communication des griefs » intervient en effet quand de sérieux doutes pèsent sur une fusion au regard des lois antitrust. Et c’est bien le cas aujourd’hui. Mme Vestager avait ouvert une enquête approfondie, le 23 février, puis fixé la date butoir du 21 août pour accepter ou refuser l’opération. Malgré les informations jusqu’à présent communiquées par les deux entreprises à Bruxelles, et une rencontre entre M. Immelt et Mme Vestager le 5 mai, la commissaire à la concurrence reste visiblement dubitative.GE joue grosLe point dur des discussions porte sur le marché de la maintenance de la « base installée », les centrales en exploitation. Selon M. Immelt, l’acquisition d’Alstom Power permettra de l’accroître de 50 %, soit 500 gigawatts de capacités supplémentaires. Or cette activité de services très rentable est, selon lui, « au cœur de notre avantage compétitif, au cœur des synergies » attendues de l’opération dans les cinq ans, que GE a récemment réévaluée à 3 milliards de dollars.S’il est prêt à faire des concessions, M. Immelt n’acceptera « rien qui impacte ses revenus », a -t-il prévenu, le 20 mai, devant un parterre d’investisseurs réunis en Floride. Jusqu’à présent, il s’est donc refusé à céder une partie de la maintenance des turbines à gaz, évoquant seulement la vente de brevets.Lire aussi :Alstom : General Electric prêt à des concessions limitéesLe dossier est suivi de près par le gouvernement français. Mme Vestager doit participer, lundi 15 juin, avec le ministre de l’économie, à une conférence-débat sur l’Europe organisée à l’université Paris Dauphine. Ils devraient trouver du temps pour aborder le dossier Alstom-General Electric. En 2014, Emmanuel Macron avait défendu l’opération et l’option GE quand Siemens avait fait une contre-offre.La pression monte sur Alstom et GE, une communication des griefs étant souvent le prélude à un veto de la Commission. Le géant américain, qui se désengage des activités financières (banque, prêts…), joue gros. Il a choisi de se recentrer sur l’industrie. L’acquisition d’Alstom Power – la plus importante de son histoire plus que centenaire – est un élément clé de cette stratégie. Ses dirigeants, comme ceux d’Alstom, se disent toujours confiants dans la perspective de conclure la transaction au second semestre. Ils devront pour cela faire plus de concessions s’ils veulent la mener à bien. Et ne pas rééditer le désastre de 2001.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.06.2015 à 13h24 | Martin Untersinger Il avait été prévu initialement dans le texte par les députés socialistes, puis avait été écarté, sur proposition du gouvernement, avant d’être réintroduit dans le texte par les sénateurs. Les députés viennent finalement de rejeter le blocage administratif des sites de prostitution.Les députés, qui examinaient en seconde lecture à l’Assemblée nationale la proposition de loi sur la prostitution, ont adopté en ce sens un amendement du député écologiste Sergio Coronado (Français de l’étranger). Cet amendement a également supprimé de l’article 1 la possibilité de faire retirer de tels sites des moteurs de recherche.Initialement limité aux sites pédopornographiques depuis la loi Loppsi 2 de 2011, le blocage administratif des sites Web, c’est-à-dire sans l’intervention d’un juge, avait été élargi à ceux qui provoquent ou font l’apologie d’actes de terrorisme par la loi contre le terrorisme, en novembre 2014. Les premiers sites ont été bloqués à la mi-mars.Lire : Premiers cas de sites bloqués en France pour apologie du terrorismeLe blocage administratif est régulièrement critiqué. Pour son inefficacité, d’abord, puisqu’il est facilement contournable. Pour ses effets techniques collatéraux, ensuite, qui peuvent conduire à bloquer des sites tiers. Et pour l’absence de juge dans la procédure, que l’association de défense des libertés numériques la Quadrature du Net considère comme une « censure extrajudiciaire », dans un communiqué du 12 juin.Lire : L'impossible et controversé blocage des sites Internet djihadistesMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Florian ReynaudDepuis le 11 juin, les traditionnels soldes de Steam, la plus grande plateforme de distribution de jeux vidéo pour PC, sont ouverts. De très nombreux titres sont vendus avec des rabais parfois importants - mais pour les joueurs qui ne disposent pas d'un ordinateur équipé d'une carte graphique récente, difficile d'en profiter.Acheter Day Z en promotion a peu d'intérêt si c'est pour regarder les zombies avancer à l'allure d'un tracteur dans Farming Simulator. Pour les joueurs vraiment fauchés qui veulent profiter des soldes, nous avons sélectionné des jeux à des prix intéressants qui ne mettrons pas à genoux les ordinateurs modestes.Faster Than LightA 5 euros jusqu'à la fin des soldes, ce rogue-like indépendant prenant et difficile est un achat incontournable. Faster Than Light vous met aux commandes d'un vaisseau explorant des galaxies générées aléatoirement en 2D. Votre but est de traverser une dizaine de cartes en améliorant au maximum votre vaisseau afin d'affronter un traditionnel boss de fin de partie. Il faudra sortir de ce périple avec un vaisseau en un seul morceau et un équipage sain et sauf. Jeu de stratégie aisé à prendre en main, FTL reste dur, très dur. Les premières parties en niveau de difficulté facile se solderont logiquement par un game over brutal. Si vous perdez, pas de point de contrôle ou de deuxième vie, il faut tout recommencer. La tension provoquée par un début d'incendie dans son vaisseau n'a alors d'égal que le plaisir de mettre hors d'état de nuire l'armement d'un corsaire ennemi.Au fil des victoires, le jeu s'enrichit et de nouvelles races d'aliens peuvent apporter des bonus différents au vaisseau. Chaque nouvelle partie est l'occasion de tester de nouvelles combinaisons d'armements et autant de stratégies alternatives. Faster Than Light est soldé à -50% jusqu'au 22 juin. Mount & Blade: WarbandLes chevaliers ! Les tournois ! La bagarre ! Warband est le volet le plus célèbre de la saga de jeux de rôle Mount & Blade. Le joueur incarne un guerrier qui doit se faire un nom et recruter une armée pour prendre la tête du Royaume. Le monde est entièrement ouvert et propose de se balader de village en village, de ville en forteresse, pour accomplir des quêtes et s'attirer les faveurs des nobles de la région. Dans Mount & Blade: Warband, votre principal objectif sera de faire gagner des niveaux à votre personnage et de gagner de l'argent pour recruter des compagnons. Une fois que son armée atteint une taille respectable, le joueur pourra s'embarquer dans les conflits politiques entre factions, se battre pour un seigneur et même tenter de conquérir le royaume. Mount & Blade est un jeu parfois difficile mais toujours riche, dont la durée de vie n'a rien à envier aux jeux de rôle des gros studios. De plus, le soft s'est attiré une petite communauté de passionnés qui ont développé une foule de mods qui plongent le jeu dans les univers de Star Wars ou ajoutent des éléments comme des armes, des tactiques, etc.Les graphismes du jeu étaient déjà datés lors de sa sortie en 2010. Les déplacements sur la carte sont peu variés et sommaires. La modélisation des décors et personnages ne relève pas toujours le niveau. Il n'y a que sur le champ de bataille que l'on se surprendra à admirer le reflet d'un coucher de soleil sur son armure, alors que l'on charge l'armée adverse l'épée en main. Dans l'ensemble, les graphismes faiblards permettent à Mount & Blade: Warband de fonctionner sans ralentissements. Il est vendu moins de 7 euros jusqu'à la fin des soldes. Pour les plus motivés, le pack Full Collection, qui contient tous les jeux de la saga est soldé à -50 % jusqu'au 22 juin. Grand Theft Auto collectionOn ne présente plus la série de Rockstar Games. Les jeux d'action en monde ouvert intemporels et même les premiers volets des années 2000 se jouent avec plaisir. Le pack soldé (pour l'instant à -40%) sur Steam comprend cinq épisodes, de GTA III à GTA IV. Si ce dernier est très gourmand en ressources et aura peu de chances de fonctionner sur un ordinateur un peu faible, les quatre autres jeux du pack ne demandent pas de grosse configuration. On retrouve avec plaisir le Liberty City sombre de GTA III, premier jeu de la série en 3D. S'il a bien vieilli, l'épisode Vice City n'a toujours pas perdu de son charme. La playlist années 80 et les couchers de soleil sur les plages de Miami en font un des titres les plus séduisants de la saga, avec une ambiance toujours aussi marquante.Quant à San Andreas, son gigantisme et sa richesse n'impressionnent plus autant aujourd'hui, mais il reste le jeu le plus solide de la saga pour ceux qui ne disposent pas d'un ordinateur de compétition. Le pack est à 12,49 euros (-75 %) jusqu'au 22 juin.BullyTitre Rockstar Games sorti en 2008 sur PC (deux ans plus tôt sur Playstation 2), Bully ne place pas le joueur dans la peau d'un gangster mais d'une terreur de cour d'école. Le héros est un jeune adolescent retors envoyé contre son gré à l'internat. Le jeu reprend les codes des Grand Theft Auto (monde ouvert avec missions et quêtes annexes, actions immorales) et les applique au milieu scolaire.Bully offre une histoire divertissante et souvent drôle, avec des missions bien pensées. La carte est plus grande qu'on ne l'imagine, et l'univers et l'ambiance du jeu sont soignées. Le portage de la Playstation 2 au PC ne s'est pas fait sans quelques maladresses, mais à 2,49 euros, difficile de chipoter. Metal Slug 3L'une des franchises d'arcade les plus jouissives de l'histoire, portée sur PC. Metal Slug 3 est un jeu d'action en 2D proposant au joueur de d'avancer dans chaque niveau en décimant des soldats nazis, des aliens et des zombies au cours d'une histoire délirante. Dur, nerveux, les graphismes regorgent de détails servant l'humour rarement fin de la série. Le jeu propose le traditionnel mode arcade, une sélection des missions et un mode en coopération. Metal Slug 3 est soldé à 3,49 euros.Borderlands 2Relativement récent, avec sa sortie en 2012, mais magnanime envers les configurations un peu anciennes avec ses graphismes de dessin animé, ce jeu de tir à la première personne est un grand classique de l'humour absurde et du jeu à plusieurs. Dans un futur post-apocalyptique qui emprunte beaucoup aux westerns spaghetti, le joueur affronte une ribambelle d'ennemis tous plus fous les uns que les autres, à l'aide d'armes déjantées. Long et riche, le jeu est à moitié prix, à 9,99 euros, durant les soldes - trois euros de plus vous permettront de débloquer une dizaine d'extensions, dont le délirant Tiny Tina's Assault on Dragon Keep. Age of Empires 2 HDLe titre phare de Microsoft sorti en 1999 a été remasterisé dans une version HD en 2013. Age of Empires 2 reste un jeu de stratégie en temps réel indémodable. Le principe est très simple: vous devrez choisir votre civilisation, rassembler des ressources et faire la guerre (ou des alliances) avec les autres nations. Age of Empires 2 HD est soldé à 6,79 euros jusqu'au 22 juin.Splinter CellSorti en 2003, le premier volet de la saga Splinter Cell s'est imposé à l'époque comme un des meilleurs jeux d'infiltration. Face à l'action déjantée des Metal Gear Solid, Splinter Cell propose un jeu lent et réaliste ou les erreurs pardonnent rarement. Incarnant l'agent secret Sam Fisher, le joueur doit constamment jouer avec l'obscurité et le champ de vision des ennemis pour ne pas être repéré. Les armes sont limitées, les munitions rationnées et il faut penser à l'avance chaque itinéraire pour se rendre du point A au point B.Les graphismes étaient très beaux pour l'époque mais n'ont pas forcément bien vieilli. Les jeux d'ombres et de lumières impressionants à la sortie du jeu ne font plus le même effet. En conséquence, il fonctionnera sans aucun ralentissement sur la plupart des ordinateurs. Splinter Cell est vendu à 2,99 euros. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444461', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Florian ReynaudJournaliste au Monde Mathilde Gracia Au sommet de la chaîne de volcans, à 1 465 mètres d’altitude, quatre petites cheminées aspirent l’air ambiant, sur la terrasse de l’observatoire du Puy-de-Dôme. « C’est ici que nous prélevons l’air pour le faire entrer dans le laboratoire », explique Karine Sellegri, directrice de recherche au laboratoire de météorologie physique du CNRS. Un peu plus loin, sur la plate-forme de vingt mètres carrés balayée par le vent, Laurent Deguillaume, physicien adjoint à l’observatoire, montre l’« aspirateur à nuages » : un petit cylindre qui pompe l’air au travers d’une fente pour recueillir l’eau de la nuée. « Nous devons activer le moteur nous-mêmes quand il y a du brouillard et avec un équipement stérilisé, raconte-t-il. Ici, nous sommes à 40 % du temps dans les nuages. »Les stratus et autres cumulus, l’observatoire les étudie depuis plus de vingt ans. Labellisé GAW (Global Atmosphere Watch) au mois de mai, il est le premier site en France à recevoir cette distinction de l’ONU. Ses mesures font désormais partie d’un réseau mondial de trente stations d’observation scientifique qui analysent les évolutions climatiques pour l’Organisation météorologique mondiale. Grâce à son altitude et sa situation géographique, le lieu permet d’observer plus de 70 paramètres météorologiques (vent, température, humidité, pression…) loin des sources de pollution locale.A six mois de la conférence de l’ONU sur les changements climatiques, qui se tiendra en décembre à Paris, ces scientifiques cherchent à mettre au point un modèle de prédiction qui prendrait en compte les interactions des nuages dans le réchauffement climatique, « l’une des sources d’incertitude les plus élevées dans les prévisions du GIEC [groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat] », indique Karine Sellegri.Moins de pluie et un effet refroidissantDans la basse atmosphère, le nuage a essentiellement un effet refroidissant puisqu’il réfléchit les rayons du Soleil et les empêche ainsi d’atteindre la surface de la Terre. Mais les aérosols – aussi appelés particules – issus de l’activité humaine et rejetés dans l’air interagissent directement dans son milieu et transforment ses propriétés. Pour les scientifiques, il est difficile d’évaluer si cette pollution de l’air participe ou minimise le réchauffement de la planète. Les effets sont si nombreux que leurs conséquences à grande échelle sont complexes.« Toutes les particules ne sont pas nocives pour l’environnement », précise Karine Sellegri. Les particules les plus grandes, présentes naturellement dans l’environnement, sont mêmes indispensables pour qu’un nuage se forme : elles permettent à l’eau de se condenser et ainsi de former les gouttes qui le constituent. Pour étudier ce procédé, Karine Sellegri dispose d’une machine capable de stimuler la création d’un nuage à partir des particules.Mais les particules les plus fines, qui proviennent en grande partie de l’activité humaine, et notamment du trafic routier, de l’agriculture ou du chauffage, bouleversent cet équilibre. En entrant en contact avec le nuage, elles fractionnent les gouttes qui le constituent en multiples gouttelettes. Ce nouveau nuage, plus blanc et plus réfléchissant, empêche encore davantage le rayonnement solaire d’atteindre la Terre. « Ces transformations amplifient l’effet refroidissant, mais ça signifie aussi moins de pluie », expose Karine Sellegri.Les bactéries du nuageLes aérosols interagissent également avec les bactéries présentes dans les nuages, des micro-organismes qui viennent de l’eau, des plantes ou encore des lacs et qui sont transportés dans l’atmosphère. Sur la terrasse de l’observatoire du Puy-de-Dôme, c’est « l’aspirateur à nuages » qui est chargé de les attraper. Pour la petite fiole de 80 millilitres d’eau récupérée ce jour-là, il a fallu aspirer 200 mètres cubes d’air. C’est dans cette eau que se trouvent les bactéries.« Elles ont des effets sur la chimie et la physique du nuage », explique Laurent Deguillaume. Certaines « mangent » des particules comme celle de carbone, « ce qui semble être plutôt favorable au climat, mais nous en savons encore très peu sur ces mécanismes », ajoute le scientifique. Les bactéries aident aussi à former la pluie en favorisant la transformation des gouttes d’eau en cristaux. « Tous ces effets se combinent et se compensent, expose Karine Sellegri. Nous devons réussir à les insérer dans des modèles à grande échelle. »Mathilde Gracia 13.06.2015 à 11h50 • Mis à jour le13.06.2015 à 16h31 | Catherine Pacary (Le Mans, envoyée spéciale) Du jamais-vu depuis 1972. François Hollande est le premier président de la République en exercice depuis quarante-trois ans et Georges Pompidou à assister au départ des 24 Heures du Mans. Le rendez-vous est fixé à 15 heures pour le top départ de la plus grande course d'endurance au monde. Plus de 250 000 spectateurs sont attendus ce week-end autour du mythique Circuit des 24 Heures, long de 13,629 km et dont la fameuse ligne droite des Hunaudières est utilisée, le reste de l'année, par les conducteurs de tous les jours.Une visite plus mouvementée que prévue puisque le chef de l’Etat s’est vu copieusement sifflé par une partie des spectateurs, lorsque, accompagné des ministres de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, et de l'agriculture, Stéphane Le Foll, il remontait la longue ligne droite des stands.Quelques minutes plus tôt, M. Hollande avait expliqué les raisons de sa visite au micro de BFM TV : « Que le président de la République vienne pour un évènement comme les 24H, c’est, je crois, une belle reconnaissance de cet évènement qui est mondial. (…) Moi aussi j’ai 24 heures tous les jours à vivre, et donc j’essaye d’utiliser mon temps le mieux possible, pas pour mon plaisir mais pour les Français », a-t-il précisé dans une référence à peine voilée au déplacement controversé de Manuel Valls, le 6 juin, pour aller assister à la finale de la Ligue des champions à Berlin.Lire aussi :Voyage à Berlin : Valls reconnaît une erreur de communication, mais « aucune faute »Le chef de l’Etat a également tenu à préciser que ce n’était pas un déplacement d’une éventuelle « précampagne présidentielle ». « C'est pas la saison, il n'y a pas de campagne qui soit prévue », a-t-il déclaré.Sur le circuit, il fut accueilli sur le « pitwark », l’allée des paddocks, par le président de la Fédération internationale de l’automobile, Jean Todt, et par Pierre Fillon, qui dirige l’Automobile Club de l’Ouest (AC0) et qui est accessoirement le frère de l’ancien premier ministre François Fillon. Avec M. Todt, François Hollande a parlé sécurité routière, le seul sujet automobile qui passionne désormais l’ex-patron de la Scuderia Ferrari ; avec M. Fillon, il devait faire un tour de circuit.Le président s'est ensuite rendu dans le stand Alpine, alors que le retour de la célèbre voiture de Renault est périodiquement annoncé. Alpine a d’ailleurs engagé cette année une voiture équipée de moteur Nissan (numéro 36), avec un équipage 100 % français : Neslon Panciatici, Paul Loup Chatin et Vincent Capillaire. La venue de François Hollande a, en tout cas, quelque peu modifié l’ambiance des à-côtés de la course : beaucoup plus d’embouteillages qu’à l’ordinaire, un ballet d’hélicoptères encore plus intense que les autres années, des sacs fouillés méticuleusement, plus d’hommes en costume noir, lunettes et oreillettes...Pas de quoi, malgré tout, perturber les badauds qui défilent sous les gradins principaux. Les passionnés cherchent leur écurie préférée ou leur pilote favori. Très prisée, Porsche, 16 fois victorieux au Mans mais qui a échoué à l’emporter en 2014, compte bien cette fois l’emporter. Jeudi et vendredi, ses trois 919 Hybride, pilotées par Neel Jani, Romain Dumas et Marc Lieb, ont en effet réalisé les trois meilleures performances des séances qualificatives.Stars de cinémaSur la grille de départ, derrière les trois Porsche, les trois Audi – la marque allemande domine la course depuis quinze ans. Puis Toyota va s’aligner aux 7e et 8e places. Les spectateurs – dont certains ont retenu leur place depuis la veille – observent depuis les gradins ou au bord du circuit, les mécanos, pour lesquels chaque geste est chronométré ainsi que les pilotes, de plus en plus concentrés à mesure que l’heure du départ approche. Cet engouement populaire pour les 24 Heures du Mans s’explique par une particularité de la course, celle d’aligner trois types de véhicules, de puissances et caractéristiques différentes, en même temps : les LMP1 (pour Le Mans Prototype), les LMP2 et les LM GTE (Grand tourisme pro, pour professionnel, et Am, pour amateur). C’est aussi grâce à cette dernière catégorie que Le Mans a construit sa légende. Car cela permet – idée géniale – de faire courir des stars, amoureux de la vitesse.C’est ainsi qu’en 1969, Steve McQueen, après avoir tourné Virages, se prend de passion pour Le Mans, s’investissant au point de réaliser un documentaire sur la course. Un autre acteur américain ne cache pas sa passion automobile : Paul Newman court au Mans en 1979, à 54 ans. Juste avant le Français Jean-Louis Trintignan.Cette année, c’est l’acteur américain Patrick Dempsey, le docteur Sheperd de Grey’s Anatomy qui, pour sa quatrième participation aux 24 Heures, espère bien un podium. Une ambition réaliste après sa quatrième place de l’an dernier.Catherine Pacary (Le Mans, envoyée spéciale)Journaliste au Monde Florence Evin Vendredi 12 juin, à deux heures du matin, la vieille ville de Sana’a, capitale du Yémen, inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco, en 1986, a été touchée par un bombardement. «Plusieurs habitations et bâtiments historiques ont été détruits», indique l’Unesco. Le complexe de maisons traditionnelles du quartier d’Al-Qasimi, qui jouxte un jardin urbain (Miqshama), près du canal de Sailah, figure parmi les destructions. Selon Saba, l’agence de presse yéménite, ce raid aérien saoudien a fait six morts et de nombreux blessés.« Je suis profondément affectée par les pertes en vies humaines et les dommages causés à l’un des plus anciens joyaux du paysage urbain islamique, indique Irina Bokova, directrice générale de l’Unesco. Je suis choquée par les images de ces magnifiques maisons-tours aux nombreux étages et aux jardins paisibles en ruine. Cette destruction va encore détériorer la situation humanitaire. Aussi, j’appelle une nouvelle fois toutes les parties à respecter et protéger le patrimoine culturel au Yémen. Ce patrimoine porte en lui l’âme du peuple yéménite. C’est un symbole de son histoire millénaire en matière de connaissance, qui appartient à l’humanité toute entière », a-t-elle ajouté. Depuis la fin mars, l’Arabie saoudite bombarde les rebelles houthis chiites présentés par Riyad comme des soutiens de l’Iran, où qu’ils soient. Sans se soucier de la valeur historique, patrimoniale et millénaire des sites visés. Début juin, c’est le barrage de Marib, l’ancienne capitale de la légendaire reine de Saba, datant du premier millénaire avant notre ère -le plus grand barrage de l’antiquité déployé sur 600 mètres, dont les vannes sont fortifiées sur 100 mètres de long et 20 mètres de haut, qui était bombardé; une destruction qui faisait suite à celle du musée de Dhamar et ses quelque 12000 pièces archéologiques. La forteresse médiévale d’Al-Qahira surplombant Taez, la troisème ville du pays, a été bombardée comme le palais de Wadhi Dhar, situé au sud de Sanaa.Maisons-tours exceptionnellesLa capitale Sana’a n’est pas épargnée. Depuis le début du conflit, plusieurs habitations se sont effondrées dans les explosions. Selon l’Unesco, mardi 9 juin, le complexe historique d’Al-Owrdhi, datant de l’ère ottomane, situé à l’extérieur des murs de la vieille ville, a été sérieusement endommagé. « Les bâtiments résidentiels historiques, les monuments, musées, sites archéologiques et lieux de culte n’ont pas été épargnés. La valeur historique de ces sites a subi des dégâts irréparables quand elle n’a pas été totalement détruite » , précise l’organisation onusienne.Lire aussi :Au Yémen, les frappes aériennes saoudiennes endommagent un patrimoine millénaireSana’a, qui est habitée depuis plus de 2500 ans, témoigne de la richesse et de la beauté de la civilisation islamique : les maisons-tours, souvent d’une dizaine d’étages, en pisé ou en briques cuites, décorées de frises géométriques en blanc de chaux sont typiques au Yémen. Serrés les uns aux autres, ces gratte-ciel de terre, propriétés d’une seule famille - le dernier étage étant le lieu de réunion des hommes- sont époustouflants.Aux premiers siècles de notre ère, Sana’a est le carrefour des routes du commerce terrestre vers la Mésopotamie et la Méditerranée, notamment celui de l’encens, très prisé à Rome, qui fait sa fortune. Durant les premières années de l’Hégire, aux VIIe et VIIIe siècles, dans le sillage de la prédication de Mahomet, la cité est un centre important de la propagation de l’islam. Sa grande mosquée, avec celles de Médine et de La Mecque en Arabie saoudite, seraient les tout premiers lieux de culte islamique édifiés. Avec ses 106 mosquées, ses 11 hamams et ses 6500 maisons datant d’avant le onzième siècle, Sanaa demeure un témoignage unique, par son ampleur et son homogénéité, remarquablement conservé de cette architecture monumentale de brique, souvent cuite au soleil. D’autant que les reconstructions du seizième siècle sous les Ottomans ont respecté les traditions médiévales.Florence EvinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.06.2015 à 09h56 • Mis à jour le13.06.2015 à 16h26 Le quartier général de la police de Dallas (Texas) a été attaqué samedi 13 juin par un assaillant qui a tiré sur des policiers sans les blesser, avant de s’enfuir en banlieue, a annoncé David Brown le chef de la police locale. Un suspect était toujours encerclé par les forces de l’ordre samedi matin (14 h 45 heure de Paris), après qu’elles ont réussi à immobiliser son véhicule. Des tireurs d’élite ont indiqué l’avoir touché, sans savoir s’il était mort ou seulement blessé.L’assaillant a également déposé au moins deux bombes artisanales autour du quartier général de la police, dont l’une a explosé quand un robot, manipulé par des artificiers, a bougé le sac dans lequel elle était cachée. Aucun policier n’a été blessé dans la fusillade ou par l’explosion mais les photos publiées par la police de Dallas montrent que plusieurs véhicules ont été abîmés par l’explosion. De nombreux impacts de balles ont été relevés sur les fenêtres du quartier général et au moins une voiture de police.Assaut sur le QG de la policeTout a commencé vers 00 h 30 heure locale (7 h 30 à Paris), lorsque des coups de feu ont été tirés depuis un fourgon blindé en direction du quartier général de la police de Dallas. Dans une série de vidéos diffusées sur les réseaux sociaux après le début de la fusillade, on peut voir un policier approcher du fourgon blindé avec une lampe torche avant de repartir en courant lorsqu’il réalise qu’il est en danger. Deux véhicules de police s’approchent. Des coups de feu sont tirés depuis le fourgon en direction des véhicules dont les occupants ripostent.Dallas police officer running for his life after realizing the threat was the armored van! http://t.co/TRjePXFZJS— germanito006 (@Germanito006)require(["twitter/widgets"]);Le fourgon se met alors en marche et va percuter un véhicule de police à l’arrêt, déclenchant une nouvelle fusillade à l’issue de laquelle le fourgon blindé prend la fuite avant d’être bloqué à une dizaine de kilomètres dans la banlieue sud de Dallas à proximité d’une voie rapide. Plus tard dans la matinée, la police a indiqué avoir immobilisé le fourgon blindé.Armored van lured police, fired upon, and rammed police http://t.co/luf2U1SMje— madwho12 (@Madhu)require(["twitter/widgets"]);Pas un acte de terrorismeLa police de Dallas a réussi à entrer en contact avec une personne à l’intérieur du véhicule qui a donné son identité aux policiers : il s’appelle James Boulware, un habitant de la ville de Paris au Texas. Il leur a exposé une longue série de griefs, notamment à l’encontre de la police. Il a déjà été arrêté en 2013 après avoir menacé des membres de sa famille et se serait vu retirer la garde d’un enfant.« Le suspect a dit à notre négociateur que nous lui avons pris son enfant et que nous l’avons accusé d’être un terroriste, et qu’il va tous nous faire sauter, et ensuite il a coupé la communication », a expliqué le chef de la police. Il a précisé qu’il ne s’agissait pas d’un acte de terrorisme. Jean-Michel Bezat Une ombre plane sur le rachat du pôle énergie d’Alstom par General Electric (GE) : l’échec de l’acquisition d’Honeywell International, en 2001, par le conglomérat américain pour 42 milliards de dollars (37,5 milliards d’euros). La Commission européenne s’y était opposée au nom de la concurrence. Les acteurs ont changé. L’emblématique patron de GE Jack Welch et l’intraitable commissaire à la concurrence Mario Monti ont été remplacés par Jeff Immelt et Margrethe Vestager. Mais c’est toujours pour les mêmes raisons que Bruxelles menace cette opération à 12,3 milliards d’euros.Comme elle l’a fait en avril pour Google et le russe Gazprom, Mme Vestager a adressé à Alstom et à GE, vendredi 12 juin, une « communication de griefs ». Autrement dit, un acte indiquant tous les points sur lesquels le conglomérat de Fairfield (Connecticut) pourrait se rendre coupable d’abus de position dominante. L’envoi de ce document est « une étape normale dans la deuxième phase de l’enquête et ne préjuge en rien du résultat de cette enquête », a prévenu la Commission.Lire aussi :General Electric-Alstom : les points de blocage de BruxellesPlus tôt vendredi, le groupe français avait indiqué que « cela permettra à GE et à Alstom de répondre aux questions spécifiques soulevées par l’équipe en charge de cette procédure ». Cité par l’AFP, un porte-parole de l’entreprise américaine expliquait le même jour : « Nous continuons de travailler constructivement avec la Commission, y compris en explorant de potentiels remèdes qui régleraient ses inquiétudes et préserveraient l’aspect économique de la transaction. »Les dirigeants d’Alstom estiment que cette acquisition par GE aura un « impact positif pour l’Europe, y compris sur le futur environnement concurrentiel ». En l’état actuel de l’opération, ce n’est pas l’avis des autorités de la concurrence. Une « communication des griefs » intervient quand de sérieux doutes pèsent sur une fusion au regard des lois antitrust. Et c’est bien le cas aujourd’hui. Mme Vestager avait ouvert une enquête approfondie, le 23 février, puis fixé la date butoir du 21 août pour accepter ou refuser le mariage. Malgré les informations communiquées jusqu’à présent par les deux entreprises à Bruxelles, et une rencontre entre M. Immelt et Mme Vestager le 5 mai, la commissaire à la concurrence reste dubitative.En cas de fusion, note-t-on à la Commission, il n’y aura plus en Europe que deux acteurs majeurs sur le marché de la fabrication et de l’entretien des turbines à gaz de haute puissance pour centrales électriques : GE et l’allemand Siemens. Une telle concentration risque, selon elle, de freiner l’innovation et d’entraîner une augmentation des prix. Au niveau mondial, seul Mitsubishi Hitachi Power Systems peut espérer résister à ces deux concurrents. L’américain détient environ 50 % du marché, contre 23 % pour Siemens, 13 % pour la coentreprise japonaise, 7 % pour Alstom et 3 % pour l’italien Ansaldo Energia.Enjeu considérableCette perspective d’un durcissement européen a fait plonger l’action d’Alstom de 7 % en séance, jeudi, à la Bourse de Paris, avant qu’elle ne se reprenne vendredi. De nombreux experts jugent que le français n’a plus la taille critique ni la surface financière pour résister seul sur le marché de l’énergie. Il vend dix fois moins de turbines à gaz que GE, et il n’avait guère d’autre solution que de passer dans son giron.Le point dur des discussions porte sur le marché de la maintenance de la « base installée », les centrales en exploitation, puisque le marché européen des nouvelles turbines est atone. Jusqu’où ses dirigeants sont-ils prêts à aller dans les concessions ? Le 20 mai, en Floride, M. Immelt avait prévenu qu’il n’accepterait « rien qui impacte ses revenus ». L’enjeu est considérable pour le géant américain.L’acquisition d’Alstom Power lui permettra d’accroître de 50 % ce marché des services aux turbines à gaz, soit 500 gigawatts de capacités supplémentaires dans son portefeuille, a récemment indiqué M. Immelt. Ce qui explique qu’il a jusqu’à présent refusé d’en céder une partie, se contentant d’évoquer la vente de brevets. Car cette activité de services très rentable est, selon lui, « au cœur de notre avantage compétitif, au cœur des synergies » attendues de l’opération Alstom dans les cinq ans. Des économies potentielles que GE a récemment réévaluées à 3 milliards de dollars (contre 1,4 milliard en 2014).Lire aussi :Alstom : General Electric prêt à des concessions face à BruxellesLe dossier est suivi de près par le gouvernement. Mme Vestager doit participer, lundi 15 juin, avec le ministre de l’économie, à une conférence-débat sur l’Europe organisée à l’université Paris-Dauphine. Ils devraient trouver du temps pour aborder le dossier Alstom-GE. En 2014, Emmanuel Macron avait défendu l’opération et l’option GE quand Siemens avait fait une contre-offre. De son côté, la ministre de l’écologie et de l’énergie, Ségolène Royal, doit s’entretenir mardi avec la commissaire européenne.La pression monte sur Alstom et GE, une communication des griefs étant le prélude à un veto de la Commission si les entreprises ne se plient pas aux exigences bruxelloises. L’américain joue gros au moment où il se désengage des activités financières (banque, prêts…). Il a choisi de se recentrer sur l’industrie. L’acquisition d’Alstom Power est un élément-clé de cette stratégie. Ses dirigeants, comme ceux d’Alstom, se disent toujours confiants dans la perspective de conclure la transaction au second semestre. Ils devront pour cela faire plus de concessions. Et ne pas rééditer le désastre de 2001.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.06.2015 à 07h00 • Mis à jour le13.06.2015 à 07h06 Cheveux crépus et peau caramel, une figure locale des droits des Noirs dans l'Etat américain de Washington était, vendredi 12 juin, au coeur d'une polémique pour s'être fait passer pour noire, une supercherie dénoncée par ses parents blancs.« Etes-vous noire ? », demande un journaliste de la chaîne KXLY de la ville de Spokane à Rachel Dolezal, 37 ans, sur une vidéo diffusée en boucle dans les médias. La jeune femme, cheveux châtains crépus et yeux clairs, hésite longuement avant de répondre : « je ne comprends pas votre question ». Mme Dolezal était vendredi dans le collimateur des autorités et des médias après la révélation, par ses propres parents, des vraies origines blanches de cette jeune femme, figure militante locale, qui occupe depuis un an un poste de médiateur indépendant pour la police de la ville de Spokane et préside le chapitre local de la NAACP, la grande organisation pour les droits des Noirs vieille de 106 ans.Dénoncée par ses parentsCes postes ne demandent pas à leurs récipiendaires d'être noirs, même si cela est important en terme de diversité mais, selon le quotidien local Coeur d'Alene Press, Mme Dolezal a rempli un formulaire de la ville en indiquant être en partie noire, blanche et de sang indien. Jeudi, la ville de Spokane a indiqué dans un communiqué « prendre très au sérieux les inquiétudes » concernant sa médiatrice de la police et enquêter pour voir si les règlements de la ville ont été violés. La NAACP de son côté a affirmé vendredi que « la conférence de la NAACP de l'Alaska, Oregon et Etat de Washington soutient le bilan militant de Mme Dolezal », en précisant que la « race n'est pas un critère pour avoir des responsabilités » dans l'organisation. Elle ajoute que sa présidente locale est « depuis longtemps en conflit judiciaire avec sa famille. Nous respectons son droit à l'intimité ».Les soupçons ont éclaté au grand jour après que les propres parents - blancs - de la jeune femme, originaires du Montana et clairement identifiés sur son certificat de naissance, eurent affirmé à Coeur d'Alene Press que leur fille biologique était blanche, photos d'enfance à l'appui. Dans de multiples images publiées dans les médias, on y voit une adolescente blonde et à la peau pâle, avec des tâches de rousseur, et toujours blonde le jour de son mariage à un homme noir, dont elle a ensuite divorcé.NAACP chapter president #RachelDolezal 'disguised' herself as black for years: report http://t.co/lf6S5AZ1J2 http://t.co/DElVoUAGqQ— thehill (@The Hill)require(["twitter/widgets"]);Des photos ou films récents de Mme Dolezal lors de réunions ou d'interviews la montrent avec un casque de cheveux crépus et la peau plus sombre. Interrogés vendredi sur CNN, Lawrence et Ruthanne Dolezal ont indiqué qu'ils ne « comprenaient pas » pourquoi leur fille, qu'ils n'ont pas vue depuis des années, prétendait être noire. Ils ont néanmoins assuré qu'elle avait « toujours été intéressée par les questions d'ethnicité et (de) diversité » alors que la famille elle-même était interraciale, le couple ayant adopté quatre enfants noirs, beaucoup plus jeunes que leur fille aînée. La supercherie qui « nous attriste et nous blesse » aurait commencé graduellement à partir de 2007 mais « elle n'a jamais revendiqué être noire ou biraciale en notre présence », selon le couple.Rachel Dolezal enseigne à temps partiel les études africaines à l'Eastern Washington University. Elle est aussi titulaire d'un master en arts de la Howard University, université noire historique de la capitale fédérale Washington. 13.06.2015 à 05h24 Le bilan des décès dus au syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) en Corée du Sud s’est alourdi à 14, et 12 nouveaux cas de contamination ont été détectés, ont annoncé les autorités samedi 13 juin.Lire (en édition abonnés) :La Corée du Sud touchée par un coronavirusUne femme âgée de 68 ans est décédée après avoir contracté le virus dans un hôpital de Pyeongtaek, à 65 kilomètres au sud de Séoul, selon le ministère de la santé. Les 14 victimes souffraient déjà d’autres maladies avant de contracter le virus, ont précisé les autorités. La dernière victime souffrait d’hypertension et d’hypothyroïdie.Taux de mortalité de 35 %Au total, 138 personnes ont été infectées par ce virus depuis le premier diagnostic réalisé le 20 mai sur un homme revenant d’Arabie saoudite et d’autres pays du Golfe. On compte parmi les nouveaux cas un ambulancier tombé malade après avoir transféré une femme contaminée le 7 juin au centre médical Samsung à Séoul, où elle est morte trois jours après.Parmi les 133 malades dont les déplacements ont été identifiés, 60 ont contracté la maladie au centre médical Samsung, un des plus grands hôpitaux de la capitale. Cinq autres malades sont encore interrogés pour essayer de déterminer leurs allées et venues et identifier les personnes qu’ils ont côtoyées.Il n’existe aucun vaccin ou traitement pour ce virus, qui présente un taux de mortalité d’environ 35 %, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En Arabie saoudite, plus de 950 personnes ont été contaminées depuis 2012 et 412 sont décédées.Lire : Que sait-on sur le MERS-Coronavirus ? 13.06.2015 à 03h52 • Mis à jour le13.06.2015 à 06h08 YouTube, la filiale de vidéo en ligne de Google, prépare un nouveau produit s'adressant spécifiquement aux joueurs de jeux vidéo, et se profilant comme un concurrent pour la société Twitch, rachetée l'an dernier par Amazon.Lire : La plate-forme de vidéos Twitch expliquée à mes grands-parents« Cet été, nous lancerons YouTube Gaming, une application et un site internet tout nouveaux pour rester connecté aux jeux (...) avec des vidéos, des retransmissions en direct, et la plus grande communauté de joueurs sur la toile, tout au même endroit », a annoncé vendredi 12 juin Alan Joyce, gestionnaire de produit chez YouTube, sur le site de la société.Un premier aperçu au salon de l’E3« D'’Asteroids’ à ’Zelda’, plus de 25 000 jeux auront chacun leur propre page » avec des vidéos et des diffusions de parties en streaming (flux direct en ligne sans téléchargement préalable) spécifiques à chaque titre, promet-il notamment. En prélude au lancement de YouTube Gaming, il va y avoir « dans les prochaines semaines » de nouveaux outils facilitant la retransmission d'une partie en cours sur YouTube, entre autres en permettant au joueur de la convertir automatiquement en une vidéo YouTube.Cela s'attaque clairement au coeur d'activité de Twitch, qui propose aussi beaucoup de retransmissions en streaming de parties, de compétitions ou d'événements liés aux jeux vidéo, et se présente comme « la première plateforme de vidéo sociale et communauté pour les joueurs de jeux vidéo » dans le monde avec plus de 100 millions de visiteurs revendiqués par mois.Twitch, basée en Californie, avait été rachetée l'an dernier par Amazon pour 970 millions de dollars. Le géant de la distribution en ligne avait justement soufflé la société à Google, qui d'après les médias s'était aussi mis sur les rangs pour l'acquisition. La date exacte de lancement de YouTube Gaming, qui commencera par les Etats-Unis et le Royaume-Uni n'est pas précisée, mais Alan Joyce promet un premier aperçu la semaine prochaine au salon des jeux vidéo E3 à Los Angeles. 13.06.2015 à 00h44 La libération d’Albert Woodfox, emprisonné à l’isolement depuis 43 ans, un record aux Etats-Unis, a été retardée sur décision de la justice américaine, vendredi 12 juin. Le Parquet avait fait appel mardi de la libération ordonnée la veille de cet ancien militant du mouvement noir Black Panthers, aujourd’hui âgé de 68 ans. Il devra rester en prison jusqu’à un nouveau procès, a décidé la Cour d’appel fédérale.Lire notre note de blog : Un prisonnier américain va sortir de prison après 43 ans en isolementBien que sa condamnation, pour un meurtre qu’il a toujours nié, ait été cassée à deux reprises, Albert Woodfox a passé plus de quatre décennies à l’isolement, où il avait été placé en 1972, à la suite d’une émeute au célèbre pénitencier d’Angola (Louisiane, sud), au cours de laquelle un gardien blanc avait été tué.« Un nouveau procès ne peut plus être fiable »« Avec tous les témoins clés aujourd’hui décédés, un nouveau procès ne peut plus être fiable », ont estimé les avocats du détenu dans un communiqué, espérant sa libération prochaine. Il n’y a pas de raisons pour que M. Woodfox, « un vieil homme à la santé défaillante », soit emprisonné à l’isolement, ont-ils ajouté.Les défenseurs des droits de l’Homme estiment que cette longue détention illustre les défaillances du système judiciaire dans le pays, mais selon les responsables de la prison, M. Woodfox est « trop dangereux » pour être sorti de l’isolement.La veuve du gardien tué en 1972, Teenie Rogers, a elle-même pris la défense d’Albert Woodfox réclamant que la Louisiane « cesse de se comporter comme s’il y avait des preuves » contre lui, dans un communiqué publié jeudi. « Le juge a déjà dit que c’était terminé. Il faut que ça se termine, pour nous tous », a-t-elle ajouté réclamant à la Cour d’appel fédérale de rejeter la demande d’un nouveau procès.80 000 prisonniers en isolement aux USAM. Woodfox est le dernier des dits « Angola 3 » qui avaient été placés à l’isolement après le décès du gardien. L’un de ces détenus Herman Wallace est mort d’un cancer en 2013, quelques mois seulement après avoir été libéré. Robert King a été libéré en 2001. Les trois hommes étaient d’anciens militants des Black Panthers, mouvement radical de lutte contre les discriminations raciales dans les années 60 et 70 aux Etats-Unis.La détention à l’isolement, qui revient à être seul dans une cellule étroite 23 heures sur 24, est le lot de quelque 80 000 prisonniers aux Etats-Unis, et nombre d’entre eux sont emprisonnés ainsi durant plusieurs années. Des recherches ont montré que priver un individu de stimulation visuelle, d’interactions, de lumière naturelle ou d’activité physique peut modifier la structure de son cerveau en l’espace de quelques jours. 23.06.2015 à 17h46 • Mis à jour le23.06.2015 à 18h03 | Dominique Gallois La frégate mutimissions (FREMM) Normandie, initialement destinée à la Marine nationale, a vécu. Rebaptisée « Tahya Misr » – soit « Longue vie à l’Égypte » – elle a pris, mardi 23 juin en fin d’après-midi à Lorient (Morbihan), les couleurs égyptiennes en présence des ministres de la défense des deux pays, Jean-Yves Le Drian et Sedki Sobhi.Ce navire quittera dans un mois le chantier naval de DCNS pour rejoindre Le Caire et participer aux cérémonies d’élargissement du Canal de Suez, prévues le 6 août. Le bâtiment fait partie du contrat, incluant 24 Rafale, signé en février par le président Sissi.Le maréchal égyptien était venu à Paris, à l’automne 2014, pour acquérir des avions de combat et des navires de guerre. Au départ, il souhaitait acheter deux FREMM, avant de revoir à la baisse ses prétentions. Un impératif toutefois : il voulait aller vite. C’est pourquoi, sachant qu’il faut cinq années entre la commande et la livraison d’un tel bateau, la France avait décidé d’en prélever un sur son contingent.Lire aussi :La vente du Rafale au Caire bouclée en un temps recordTravaux d’adaptation en quatre mois« Tout a été fait rapidement et de la manière la plus simple possible pour livrer le navire à temps », explique Hervé Boy, directeur du marketing de DCNS. La frégate n’a pas été modifiée, seuls des brouilleurs ont été retirés, ainsi que les systèmes de communication adaptés à l’OTAN et à la France. « Il a fallu mettre le bateau au standard égyptien et former l’équipage », raconte M. Boy.Dès février, 131 marins sont arrivés à Lorient pour se former. Vu les délais très brefs, le personnel sélectionné avait déjà de solides compétences. Cette première phase de formation, assurée par Navfco (filiale de Défense Conseil International, DCI), a permis de prendre en main le bâtiment. Elle doit être suivie à l’automne d’une autre à Alexandrie, plus approfondie, pour l’utilisation des armements.« DCNS a pris l’engagement d’exécuter en quatre mois les travaux d’adaptation, tout en accélérant les cadences de production des frégates suivantes afin que les capacités opérationnelles de la marine française ne pâtissent pas de cette réattribution », a rappelé Hervé Guillou, le PDG du groupe.En effet, Paris a maintenu l’engagement, pris dans la loi de programmation militaire 2014-2019, de livrer six FREMM à vocation anti sous-marine à la marine française. Deux ont déjà été livrées, l’Aquitaine puis la Provence, la semaine dernière. Il en reste quatre à produire, qui sont à différents stades de fabrication à Lorient.Nouveau bâtiment pour l’exportationConçue spécialement pour répondre aux besoins de la marine française, qui voulait un bâtiment sophistiqué et nécessitant peu de marins à bord, la FREMM a du mal à s’exporter. La frégate Tahya Misr est ainsi la deuxième seulement à avoir été vendue hors de France, après celle destinée au Maroc.Cette frégate pourrait toutefois intéresser le Canada ou l’Arabie Saoudite. Le groupe d’armement naval étudie un bâtiment de taille intermédiaire (FTI) destiné avant tout à l’international. Son gabarit de 4 000 tonnes répondrait mieux aux besoins que les 6 000 tonnes de la FREMM.Grâce à la trésorerie générée par le contrat égyptien, ce programme vient d’être lancé avec deux ans d’avance sur le calendrier initial. La France s’est engagée à acheter les cinq premiers bâtiments. Le marché visé est estimé à une cinquantaine de bâtiments entre 2025 et 2035. Il s’annonce aussi très concurrentiel.Lire aussi :Le budget militaire conforte les chantiers navals de DCNSDominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 23.06.2015 à 16h36 • Mis à jour le23.06.2015 à 18h28 | Brigitte Salino Une nouvelle pensionnaire entre à la Comédie-Française : Rebecca Marder. Elle a tout juste 20 ans (depuis le 15 avril), et elle a commencé à tourner dès son plus son âge. A 5 ans, elle joue aux côtés de Louis Garrel, Jane Birkin et Annie Girardot dans Ceci est mon corps, de Rodolphe Marconi (sorti en 2001). A 11 ans, elle est la fille de Sandrine Bonnaire dans Demandez la permission aux enfants, une comédie d’Eric Civanyan (sortie en 2007).Deux ans plus tard, la voilà fille de Gad Elmaleh dans La Rafle, de Roselyne Bosch. Prix jeune espoir féminin au festival de fiction TV de la Rochelle pour son rôle-titre dans Emma, d’Alain Tasma (en 2011), Rebecca Marder a également joué dans Deux, un téléfilm d’Arte réalisé par Anne Villacèque d’après le roman d’Irène Némirovsky (2015).« Le plus beau jour de ma vie »Formée au conservatoire d’art dramatique du 13e arrondissement de Paris, Rebecca Marder a commencé des études de lettres et de cinéma, qu’elle a interrompues pour intégrer l’école du Théâtre national de Strasbourg, en septembre 2014. Eric Ruf, l’administrateur général de la Comédie-Française, qui cherchait une toute jeune comédienne, l’a choisie à l’issue d’une audition collective.Lire aussi :Eric Ruf invite le rock et les maîtres au FrançaisRebecca Marder a signé son contrat vendredi 19 juin. La veille, elle avait quitté Strasbourg, où elle n’aura été élève que dix mois. Pour fêter son engagement, ses amis de promotion de l’école du TNS sont venus jouer sous ses fenêtres, en fanfare (chacun, dans l’école, apprend un instrument). « C’était le plus beau jour de ma vie », dit Rebecca Marder, qui est la deuxième pensionnaire, après Dominique Blanc, engagée par Eric Ruf.Lire aussi :Dominique Blanc, une actrice rare, entre à la Comédie-FrançaiseDès le lundi 22 juin, la benjamine de la troupe a commencé à répéter. Pour ses débuts à la Comédie-Française, elle jouera Lucietta, dans Les Rustres, de Carlo Goldoni, mis en scène par Jean-Louis Benoît au Théâtre du Vieux-Colombier, du 25 novembre 2015 au 10 janvier 2016.Brigitte SalinoJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 23.06.2015 à 16h15 • Mis à jour le23.06.2015 à 17h31 Ce n’est que l’une des conséquences dramatiques du conflit sur les populations civiles yéménites. Depuis les premiers bombardements aériens menés par la coalition conduite par l’Arabie saoudite pour tenter de freiner l’avancée de la rébellion chiite houthiste, en mars, plus de 3 000 cas de dengue ont été signalés, notamment dans le sud du pays, a indiqué mardi 23 juin l’Organisation mondiale de la santé (OMS).« Plus de 3 000 cas suspects de dengue ont été signalés […] mais les chiffres devraient être largement supérieurs, a précisé un porte-parole de l’organisation, Christian Lindmeier. Certaines ONG parlent de 6 000 cas, le double des chiffres officiels. Des centaines de cas sont attendus dans les prochaines semaines à Aden », le principal port du pays.Lire aussi :Au Yémen, « c’est une guerre contre les civils »Une crise sanitaire majeureCette maladie virale, véhiculée par les moustiques, est endémique au Yémen entre avril et août, mais les chiffres sont bien plus élevés cette année en raison du conflit, affirme l’OMS.Le Yémen est depuis 2014 le théâtre d’un violent affrontement entre les rebelles houthistes, proches de l’Iran et qui se sont emparés d’une partie du pays, et les partisans du président légitime en exil, Abd Rabo Mansour Hadi, soutenus par Riyad. Une quarantaine de personnes ont été tuées en vingt-quatre heures dans des combats à Aden et Dhaleh, dans le sud du pays, ont indiqué mardi 23 juin un responsable local et une source médicale. Au total, ce sont plus de 2 600 personnes qui ont été tuées depuis mars, selon l’ONU. Près de 80 % des Yéménites ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence.Lire aussi :L’Etat islamique perturbe les négociations de paix au YémenLes raids aériens menés depuis mars ont endommagé des infrastructures de santé, et le manque d’eau et d’hygiène favorise la propagation de la dengue. Les principaux symptômes de cette maladie sont une forte fièvre, des douleurs articulaires sévères, des vomissements et une défaillance du système circulatoire. Elle peut évoluer vers une forme hémorragique, avec un taux de mortalité de plus de 20 %.Selon l’OMS, outre l’épidémie de dengue, c’est une crise sanitaire majeure qui est en cours au Yémen. « Les hôpitaux ont été détruits, le personnel médical tué et les graves pénuries de nourriture, de matériel médical et de carburant provoquent des souffrances à grande échelle », dénonce l’organisation.lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2ruazd"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2ruazd", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });}); Florian Reynaud La responsabilité des sites d’information vis-à-vis des commentaires publiés par leurs lecteurs est un débat juridique très sensible. La Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a estimé dans un arrêt publié le 16 juin qu’un portail d’actualité estonien était directement responsable des commentaires injurieux laissés sous un article.Pourquoi la Grande Chambre a rendu cet arrêtDepuis 2006, le site d’information estonien Delfi est engagé dans une bataille juridique autour des commentaires de ses internautes. Le portail d’actualité a publié à l’époque un article concernant les mésaventures d’une compagnie de ferries. Comme sur la plupart des sites d’information, les articles de Delfi sont suivis des commentaires des internautes, et certains d’entre eux étaient injurieux envers l’entreprise citée. Ces commentaires n’ont alors été retirés du site que six semaines plus tard, sur demande de l’entreprise, qui a ensuite poursuivi Delfi en justice, considérant le portail comme responsable des commentaires injurieux.Delfi a été condamné en 2008 à 320 euros de dommages et intérêts par un tribunal estonien. Le portail est allé devant la Cour d’Etat, qui a rejeté son recours en 2009. Il s’est alors tourné vers la CEDH, arguant que sa liberté d’expression avait été attaquée de manière disproportionnée. En 2013, la CEDH a donné raison aux autorités estoniennes et a argué que le portail Delfi aurait dû s’attendre à des commentaires illicites sous l’article incriminé et se préparer à les modérer. Elle a ajouté qu’il était trop compliqué pour l’entreprise de ferries d’identifier et de poursuivre en justice les auteurs des commentaires, et qu’il était donc normal de poursuivre directement Delfi. Cette décision a finalement été appuyée par la Grande Chambre de la CEDH, dernière instance devant laquelle un appel était possible, le 16 juin.Ce que dit la loi françaiseEn France, les sites d’information ne peuvent être tenus responsables des commentaires de leurs lecteurs que dans certains cas de figure. Si les propos sont modérés avant publication (« modération a priori »), le site devient éditeur des commentaires et est donc responsable des contenus illicites qui peuvent être publiés.Dans le cas où la modération se fait après publication des commentaires (« modération a posteriori »), le site doit également mettre en place un système permettant à ses lecteurs de signaler tout commentaire illicite. Enfin, un site d’information est tenu de modérer « promptement » tout contenu « manifestement illicite » qui lui est signalé par un tiers. Si une entreprise demande la suppression d’un commentaire diffamatoire sur un site et que cette demande n’est pas respectée dans les 24 à 48 heures, le site pourra être tenu pour responsable et poursuivi en justice.Ce que change cet arrêtL’arrêt de la Grande Chambre de la CEDH va à l’encontre du système français. Le site disposait d’un système de modération a posteriori et donnait la possibilité aux internautes de signaler tout contenu illicite. Il lui est reproché de ne pas avoir pris de mesures adéquates pour supprimer les commentaires injurieux avant leur signalement par l’entreprise concernée, comme l’indique le communiqué de presse de la CEDH.« La Grande Chambre considère qu’il n’est pas disproportionné que Delfi ait été obligé de retirer de son site, sans délai, les commentaires clairement illicites, même en l’absence de notification des victimes alléguées ou de tiers, dont l’aptitude à surveiller l’Internet est à l’évidence plus limitée que celle d’un grand portail d’actualités en ligne commercial tel que Delfi. »C’est la première affaire de ce genre traitée par la Cour, et comme toute décision de justice européenne, elle pourra faire jurisprudence et être interprétée dans d’autres affaires. Cependant, cet arrêt très précis n’est que le premier et ne concerne, en l’espèce, que le portail d’actualité de Delfi. Il ne s’impose donc pas en tant que tel en droit français.Florian ReynaudJournaliste au Monde 23.06.2015 à 14h14 • Mis à jour le23.06.2015 à 14h30 La mission de la sonde Rosetta, qui a permis l’atterrissage sur la comète « Tchouri » du robot Philae, sera prolongée jusqu’à la fin de septembre 2016, a annoncé officiellement mardi 23 juin l’Agence spatiale européenne (ESA).La mission était initialement financée jusqu’à la fin de décembre 2015. Mais depuis plusieurs semaines, un allongement semblait acquis. Une décision « fantastique pour la science ! », a réagi Matt Taylor, scientifique de la mission Rosetta, cité dans un communiqué.« Nous pourrons observer le déclin de l’activité de la comète alors que nous nous éloignerons de nouveau du Soleil, et nous aurons la possibilité de voler plus près de la comète afin de recueillir plus de données encore. »C’est en effet cet alléchant programme qui attendra la sonde Rosetta au terme de sa mission. Elle devrait en effet se poser sur la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, actuellement à 295 millions de kilomètres de la Terre, explique l’ESA dans un communiqué. A ce stade, alors que la comète s’éloignera de nouveau du Soleil, il n’y aura plus assez d’énergie solaire pour faire fonctionner correctement les instruments de Rosetta.Lire aussi :Rosetta a trouvé de l’azote dans « Tchouri »6,5 milliards de kilomètresLe 12 novembre 2014, Rosetta entrait dans l’histoire en déposant en douceur le robot Philae sur la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, connue sous le nom de « Tchouri ». Pour parvenir à cet exploit, il aura fallu plus de vingt ans, le lancement officiel de la mission Rosetta par l’Agence spatiale européenne (ESA) ayant eu lieu en novembre 1993. En tout, Rosetta (qui tire son nom de la pierre de Rosette ayant servi à déchiffrer les hiéroglyphes au XIXe siècle) aura parcouru 6,5 milliards de kilomètres. Un voyage interplanétaire sous l’œil de plus de cinq cents scientifiques et ingénieurs, qui ont participé à cette mission avec pour ambition de poser Philae sur « Tchouri », composée de glace et de poussières, et de comprendre la façon dont la vie a émergé sur la Terre.Rosetta a d’ailleurs apporté de nombreux résultats et soulevé de nombreuses questions sur la nature de la comète. Le couple reconstitué récemment avec le réveil de Philae après des mois d’« endormissement » faute de soleil pour recharger ses batteries pourrait permettre de répondre à certaines d’entre elles.Lire aussi :Après sept mois de torpeur sur « Tchouri », le robot Philae s’éveille enfin 23.06.2015 à 13h48 • Mis à jour le23.06.2015 à 15h36 | Matteo Maillard Dans l’épreuve du bac 2015 d’histoire-géographie des séries littéraire et économique et sociale (L et ES), la première erreur recensée ne sera pas le fait d’un élève, mais de professeurs. Plus précisément, celle des membres de la Commission d’élaboration des sujets soumis jeudi 18 juin à plusieurs dizaines de milliers de candidats.Lire aussi :Bac ES et L 2015 : les sujets d’histoire-géographie En cause, la légende de la photo proposée dans l’étude critique de documents, qui porte sur « Les Chemins de la puissance : les Etats-Unis et le monde à la fin des années 1960 ». Le cliché est décrit comme « pris par l’Américain Neil Armstrong, commandant de la mission de la NASA Apollo 11 (nuit du 20 au 21 juillet 1969) » ; il date en réalité de la dernière mission lunaire américaine, Apollo 17, en décembre 1972. Ce n’est d’ailleurs pas Buzz Aldrin qui salue le drapeau américain, mais Eugene Cernan, a pointé Loïc Langlois. C’est ce professeur d’histoire-géographie au lycée Pasteur de Neuilly qui a découvert l’erreur avant d’en faire part à des collègues enseignants membres de l’association Les clionautes. Sur l’image en noir et blanc du polycopié, difficile d’apercevoir les indices différenciant les deux missions spatiales. Si les spécialistes distingueront les évolutions de la combinaison, seuls ceux possédant un œil avisé apercevront que derrière l’astronaute un véhicule lunaire Rover pointe une de ses roues. Or, cet appareil n’existait pas en 1969.Une petite erreur pour le ministère, une grande pour les professeursSi l’erreur peut sembler minime, pour Bruno Modica, le président des Clionautes, c’est une faute « humiliante pour la profession et dangereuse pour les élèves : à aucun moment de la chaîne d’élaboration des sujets, on a pris le temps de vérifier les sources et l’exactitude des faits historiques ; ce qui est pourtant le cœur de notre métier ».Au ministère de l’éducation nationale, on reconnaît l’erreur, tout en estimant qu’elle « ne pénalise pas les élèves, car elle ne nuit pas à la compréhension du sujet ». Un argument que réfute le professeur au lycée Henri-IV de Béziers : « Nous ne pouvons pas demander aux élèves de contextualiser précisément une situation historique, comme c’est le cas pour cet exercice, quand on ne donne pas soi-même des documents qui correspondent à l’événement concerné. » Un point de vue que soutient André Gunthert, enseignant-chercheur qui occupe la chaire d’histoire visuelle à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). Selon lui, le choix d’une image de salut au drapeau américain, associée à la question de la représentation de la puissance, provoque « un contresens ». Cela « suggère que les examinateurs, plutôt que de proposer une véritable analyse documentaire, ont procédé à une lecture métaphorique de l’image, en souhaitant que les candidats reproduisent le même exercice », argumente-t-il sur son blog.D’autres erreurs dans l’épreuveBruno Modica est d’autant plus échaudé que le texte de présentation du deuxième document du corpus comporte lui aussi des erreurs. La chanson antimilitariste I Feel Like I’m Fixing' to Die, du groupe Country Joe and the Fish, n’est pas « interprétée pour la première fois » à Woodstock en août 1969 : sa première diffusion, sur 45 tours, remonte à 1965, avant une réédition sur un 33 tours très populaire en 1967, suivie de nombreuses interprétations sur scène précédant le mythique festival de Woodstock.Enfin, la légende précise que la chanson a été « interdite aux Etats-Unis » ; ce que conteste vigoureusement Bruno Modica dans son article, précisant que les interdictions de chansons sont « rarissimes » et que, tout au plus, celle-ci a « occasionné des réticences ».Rarissime, ce type d’erreur l’est aussi, assure le ministère. Ce que confirme Bruno Modica : « C’est la première fois que je vois ça au bac en trente-trois ans de carrière ! », tempête l’enseignant, qui demande « de repenser la chaîne d’élaboration et de validations des sujets du bac », jugée trop obscure, « afin d’éviter qu’une telle bourde ne se reproduise ».Que se passe-t-il lorsqu’il y a une erreur dans un sujet du bac ?Si l’erreur est remarquée par un élève ou un professeur durant l’épreuve, le surveillant doit immédiatement la signaler à la cellule de veille académique. Celle-ci fera alors remonter l’information jusqu’au ministère de l’éducation nationale. Si l’erreur nuit à la compréhension du sujet, un rectificatif sera rédigé en urgence et distribué à tous les surveillants de l’épreuve, qui en feront part aux candidats.Dans le cas où une erreur est décelée après la fin de l’examen, le ministère envoie des rectificatifs de corrigés aux enseignants correcteurs qui devront veiller, lors de leur notation, que les candidats ne soient pas pénalisés par une information erronée dans un sujet ou par la mauvaise formulation d’un énoncé.Matteo MaillardJournaliste au Monde Daniel AndreyevD'un simple bouton, le joueur allume le crématorium où est déposée la dépouille encore souriante du Joker. Ce corps qui prend feu, telle est la première scène de Batman : Arkham Knight, qui donne le ton d'une aventure encore plus lugubre qu'avant. Les Arkham sont avant tout des jeux d'aventure pas si éloignés de Zelda où, au lieu de parler à des fées et de récupérer des cartes et des boussoles, on interroge des malfrats en les menaçant de mort. Seulement, cette fois-ci, toute la détermination du héros ne va peut-être pas suffire.Dernière partie d'une trilogie conçue par Rocksteady, Arkham Knight remet le chevalier masqué dans un contexte de guérilla urbaine. En cette nuit d'Halloween, Scarecrow menace Gotham et toute la ville a été évacuée. Tous les ennemis jurés de Batman se sont une nouvelle fois unis pour lui faire passer le goût de la justice. Double-Face, le Pingouin, Harley Quinn et beaucoup d'autres, assez mineurs comme The Man-bat, profitent de la panique générale pour mettre la ville à sac. Aidé de ses quelques alliés, Nightwing, Robin, Catwoman, Oracle et des derniers policiers pas encore véreux menés par James Gordon, Batman sillonne Gotham pour rétablir un semblant de paix civile. Et dans ce fantasme morbide de ville infestée, les seules traces d'humour sont, comme d'habitude, les menaces de Batman aux malfrats qu'il interroge : « Sais-tu combien il me reste d'os à briser dans ton corps ? »Dans ses grandes lignes, Batman reprend les mécaniques d'un Zelda mâtiné d'Assassin's Creed. C'est le troisième jeu de la série, le quatrième si l'on inclut Arkham Origins réalisé par WB Montréal, et son approche de l'aventure tient presque de la routine. C'est le même jeu, toujours en un peu plus grand, toujours avec un peu plus de « bat-choses » à faire. Dans cette formule rodée, ce n'est pas la variété qui manque, Rocksteady n'ayant pas oublié que Batman est aussi surnommé le « plus grand détective du monde ». Il est rare de voir un jeu proposer autant de situations différentes tout en restant harmonieux. De fait, entre l'analyse des données, les séquences de scans de preuve, et les inspections de caméra de surveillance, Arkham Knight est indéniablement « le meilleur simulateur de Batman ».Le grand retour de la batmobile Les bases fondamentales sont respectées : on peut toujours se jeter d'un immeuble pour faire atterrir, dans un élégant ralenti, sa botte de combat sur la mâchoire d'un punk. Mais ce qui frappe toujours autant, au moins autant qu'un coup de pied en pleine face, c'est cette sensation de liberté dans un monde ouvert. On plane au-dessus d'un Gotham où les bâtiments ont été pensés comme un casse-tête. A nouveau, on s'y faufile comme un ninja caché dans l'ombre. Les phases d'infiltration sont encore plus réussies qu'avant, offrant à chaque fois plus de combinaisons et de possibilités pour vaincre une garnison d'ennemis. Et puis il y a le combat lui-même. Il s'agit toujours de cette espèce de chorégraphie donnant lieu à un flow hypnotique. Les icônes avertissant des attaques ennemies restent la seule concession comic book dans ce monde qui se prend très au sérieux.Batman : Arkham Knight se devait de proposer enfin la Batmobile, l'ultime gadget qui manquait à la panoplie mythique du héros dans le monde des Arkham. Elle se conduit avec facilité, insensible aux sorties de piste, et se transforme en une sorte de bat-tank dès qu'il s'agit d'affronter les drones des super-vilains. Elle vient instantanément, pourvu que l'on se trouve sur une route. Le studio Rocksteady est si fier de son automobile qu'elle devient un élément fondamental du jeu, jusqu'à l'absurde. Même le Riddler a pris soin de faire des énigmes dédiées à la Batmobile. Il faut voir le nombre absurde d'ascenseurs à la taille du véhicule qu'il a fait construire dans tout Gotham, juste pour ses casse-tête. Il n'est pas rare d'avoir à utiliser sa voiture par télécommande pour atteindre des positions aberrantes, uniquement parce que le jeu exige de faire passer Batman par là. Cette forme de justification matraquée avec régularité donne un petit goût amer à la conduite, surtout quand on sait que rien ne vaut un survol de Gotham d'un coup de grappin. C'est aussi tellement plus rapide.Le plus étonnant, c'est que l'histoire soit tout juste passable. Au-delà de la menace du Scarecrow apparaît un nouveau super-vilain inédit, le fameux Arkham Knight, dont l'identité est maladroitement suggérée. Quand le masque tombe, on est déçu, comme avec la dernière partie de l'aventure, un long tunnel de duels de tanks et de combats de boss pas franchement originaux. C'est aussi pour compenser ce suspense d'opérette que l'aventure a été variée. En plus de Scarecrow et de l'Arkham Knight, il faut mettre un certain nombre de némésis au cachot avant que de pouvoir raccrocher les crampons, à la levée du jour.Un Batman prêt à tuerMais plus que ses rebondissements complètement téléphonés et archi-prévisibles – sauf pour le héros devenu anormalement peu perspicace – c'est la conjoncture dans laquelle est plongé Batman qui est passionnante. Mort depuis un an dans les événements d'Arkham City, le Joker voit son spectre planer sur le chevalier noir. Cet ultime volet s'interroge sur ce lien indissociable et gênant qu'ils partagent tous les deux, par-delà la mort. Dans cette ambiance très « mâle alpha » oppressante et complètement tarée où Batman dérouille complètement, tous ses camarades de combat en pâtissent, en premier lieu les femmes, plus victimes que jamais. Ce Batman est très différent des autres, piochant un peu au hasard dans la mythologie des années 1990 pour se composer un personnage différent. C'est la méthode Christopher Nolan pour en faire quelqu'un d'encore plus sombre, plus violent, à l'image de notre époque. Le bat-char d'assaut qui déchire la ville avec ses canons en est l'image la plus frappante. Il est difficilement crédible que Batman n'envoie pas ses adversaires à la morgue quand il leur roule dessus. Ou bien c'est un effet secondaire de la folie vers laquelle il tend un peu plus à chaque épreuve. Le jeu se défend quand même mollement d'avoir transformé son emblème en assassin...Un des sentiments qui se dégagent d'Arkham Knight est celui d'un baroud d'honneur où Rocksteady a raclé les fonds de tiroirs de la batmanophilie. Avant, les jeux vidéo de super-héros n'avaient pas besoin d'être bons pour se vendre. Il leur suffisait d'exister. Aujourd'hui, c'est le contraire : Batman donne tout. On a rarement vu un héros aussi acculé et malmené depuis le Solid Snake vieux et mourant de Metal Gear Solid 4. Rarement un jeu n'a autant mérité son Pegi 18 – déconseillé aux mineurs – pour les aventures d'un super-héros grand public. Tout ceci ne fait qu'intensifier ce sens de la finalité, le thème le plus marquant de cette interminable nuit d'Halloween, ce sentiment que rien ne sera plus jamais comme avant.L'avis de Pixels Au-delà de la succession de ses combats implacables, de ses enquêtes policières réjouissantes et de ses quelques imperfections telles que la Batmobile parfois lourdingue et ses puzzles lumineux un peu ridicules, c'est le discours d'Arkham Knight qui est le plus intéressant. C'est un cas rare d'un héros aux prises avec son démon qui le hante. Porté par un comédien au firmament de son talent, il nous propose ici un méta-discours, une autocritique et une métaphore beaucoup plus aboutis que ne l'ont été ceux de Dark Knight Rises au cinéma. C'est dans ces quelques moments, dans ces superbes rues poisseuses de Gotham que l'on se rend compte que le jeu vidéo de super-héros peut s'élever au-delà de sa pure mécanique formelle et du plaisir réservé aux fans. Sous le bruit des émeutes, Arkham Knight n'est pas seulement un jeu, c'est le point final d'un manifeste.C'est plutôt pour vous si :vous narrez votre vie dans votre tête comme Batman ;les ambiances sombres et glauques vous plaisent ;vous avez toujours rêvé d'avoir la batmobile dans Grand Theft Auto.Ca n'est pas pour vous si :la violence vous fait horreur et les clowns vous font peur ;vous n'aimez pas prendre la voiture pour vous déplacer en ville ;vous êtes nostalgique d'un Batman plus léger. La note de Pixels : 616 Batarangs sur 700 //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444461', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Daniel Andreyev 23.06.2015 à 12h24 • Mis à jour le23.06.2015 à 14h53 Plusieurs perquisitions ont eu lieu, mardi 23 juin, à la mairie de Nice et dans des annexes, dans le cadre de l’enquête ouverte sur d’éventuelles irrégularités financières autour du partenariat public-privé (PPP) de l’Allianz Riviera, le grand stade de la ville. « La police judiciaire, sur réquisition du parquet national financier, opère actuellement des saisies de documents, liées au partenariat public privé du grand stade de Nice », a confirmé la ville de Nice dans un communiqué.Selon France 3 Côte d'Azur, des perquisitions sont également en cours en région parisienne sur ce dossier du stade de l’Allianz Riviera, inauguré en 2013 et retenu pour accueillir l’Euro de football en 2016. Une enquête préliminaire a été ouverte en janvier après un rapport de la chambre régionale des comptes (CRC) de Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA). La CRC avait expliqué que l’attribution du PPP de l’Allianz Riviera soulevait « des interrogations ».« Cet acte de procédure s’inscrit dans le droit fil de l’enquête instruite par le procureur du parquet national financier, saisi par la chambre régionale des comptes et le maire de Nice », souligne de son côté la mairie de Nice, rappelant qu’elle avait également saisi le parquet à la suite du rapport de la CRC. « Afin de faciliter la tâche des enquêteurs, le maire de Nice a demandé à ses services de se mettre totalement à leur disposition afin de garantir toute la transparence dans ce dossier, est-il ajouté dans le communiqué de la mairie. Si une infraction était relevée de la part d’une des entreprises soumissionnaire ou d’un agent de nos collectivités, ce qui n’est pas le cas à ce jour, la Ville de Nice se constituerait partie civile. »Rapport de la CRC-PACAL’Allianz Riviera, inauguré en 2013, est géré par une filiale du groupe Vinci. Construit dans la plaine du Var par Vinci et des entreprises locales, le stade a coûté 243 millions d’euros, dont 69 millions de subventions publiques, et le mode de financement public-privé engage la ville à verser pendant une période de vingt-sept ans une redevance de 8 millions d’euros, à charge pour le concessionnaire d’assurer l’entretien et la maintenance du stade.Le rapport de la chambre régionale des comptes de PACA, que Mediapart s’est procuré et dont la présentation est prévue le 25 juin, affirme que le PPP « ne répondait pas aux critères légaux », notamment parce qu’il « ne constitue pas un équipement nécessaire à un service public relevant de la responsabilité de la commune ».Les magistrats financiers estiment que le stade Allianz Riviera aura coûté globalement à la ville « près de 400 millions d’euros net sur la durée du contrat ». « La commune assume de nombreux risques et a pris en charge des dépenses indues » ajoutent-ils. Les conditions d’attribution du marché sont également visées. « Le concurrent le moins cher au stade des offres initiales [Bouygues] a fortement augmenté son prix au moment de l’offre finale », détaille le rapport, dont les auteurs se montrent sceptiques quant à « l’explication fournie par la commune en cours d’instruction, selon laquelle ce candidat se serait “trompé dans son prix” ». Marie-Aude Roux On se souvient encore de la stupeur générale : Daniel Harding, « baby chef » de 22 ans, haut comme trois pommes ouvrant le Festival d’Aix-en-Provence avec le Don Giovanni, de Mozart en 1998. Une direction pressée, démoniaque, et presque comminatoire du chef-d’œuvre mozartien alors mis en scène par Peter Brook. Le jeune homme partageait l’affiche avec son mentor, le grand Claudio Abbado, alors patron de la Philharmonie de Berlin, lequel avait offert avec élégance la première à celui qui était encore son assistant.Le chef d’orchestre britannique, né à Oxford le 31 août 1975, a aujourd’hui 39 ans. Il vient d’être nommé, jeudi 11 juin, pour trois ans à la tête de l’Orchestre de Paris, deuxième Britannique à assumer ce poste de directeur musical après Sir Georg Solti (de 1972 à 1975). Il succédera à l’Estonien Paavo Järvi à l’automne 2016. Celui-ci, en poste à Paris depuis 2010, avait annoncé son départ pour l’Orchestre de la NHK à Tokyo (Japon), au terme d’un mandat parisien de seize ans, dès août 2014. Deux mois plus tôt, le 7 mai, les retrouvailles de Daniel Harding avec l’Orchestre de Paris après quinze ans de divorce (sa première expérience en 1997 reste, selon lui, l’une des plus pires de sa carrière), avait été très d’autant plus remarquée que les spéculations allaient bon train quant à la succession de Paavo Järvi.Expériences précocesBlondinet mince et fluet, Daniel Harding a toujours été un jeune homme pressé, qui a multiplié les expériences au berceau – Le Pierrot lunaire, de Schoenberg, dirigé à 13 ans avec un ensemble de fortune. Il a aussi, jeune assistant à l’Orchestre de Birmingham, remplacé au pied levé le chef titulaire, Simon Rattle, dans la Deuxième Symphonie, de Brahms, en décembre 1995 au Théâtre du Châtelet. Avant de devenir en 1996 le plus jeune chef de l’histoire des BBC Proms. Nommé à l’Orchestre symphonique de Trondheim (1997 à 2000), puis à la Deutsche Kammerphilharmonie de Brême (1999 à 2003), il décroche, en 2003, le Mahler Chamber Orchestra fondé par Claudio Abbado (jusqu’en 2008). Depuis 2006, il occupait le poste de chef principal de l’Orchestre symphonique de la Radio suédoise et celui de premier chef invité à l’Orchestre symphonique de Londres (LSO) depuis 2007. L’Orchestre de Paris devrait être un nouveau tournant dans sa carrière.Francophone et amoureux de la France, Daniel Harding, outre le Don Giovanni qui fit en deux ans le tour du monde en 80 représentations et lui valut un contrat chez Virgin Classics (aujourd’hui Erato), a également dirigé à Aix des productions aussi différentes que Le Tour d’écrou, de Britten (2001), Eugène Onéguine, de Tchaïkovski (2002), et la reprise, en 2004, de La Traviata, avant d’enchaîner coup sur coup trois Mozart – le Cosi fan tutte, de Patrice Chéreau (2005), La Flûte enchantée (2006) et Les Noces de Figaro (2007), avec des fortunes diverses. C’est au violoniste et chef d’orchestre baroqueux allemand Thomas Engelbrock (57 ans), qu’a été confié le poste d’assistant. Ce récipiendaire du prix Herbert von Karajan en mars 2015 est le chef principal de l’Orchestre symphonique de la NDR à Hambourg, et le fondateur du chœur et de l’ensemble baroque Balthasar-Neumann. Une orientation importante pour la phalange parisienne installée depuis le début de l’année comme résident principal de la Philharmonie de Paris : « ces deux grands chefs, aux programmes innovants, conjugueront leurs talents pour écrire une nouvelle page de l’histoire de l’Orchestre de Paris », souligne à ce propos le directeur général de l’Orchestre de Paris, Bruno Hamard. Daniel Harding, quant à lui, se félicite de la situation géographique de la nouvelle salle symphonique parisienne, « une chance de montrer que la musique classique appartient à tout le monde », a-t-il confié dans un entretien, paru le 10 juin dans le Times.Marie-Aude RouxJournaliste au Monde 11.06.2015 à 17h24 • Mis à jour le11.06.2015 à 17h25 | Philippe Ricard Ancien administrateur du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) Kemal Dervis fut ministre de l’économie de la Turquie entre 2001 et 2002. Il est toujours membre du Parti républicain des peuples (CHP), le parti social-démocrate et laïc arrivé en deuxième position lors des élections législatives du 7 juin, avec 132 élus sur 550, contre 258 au parti du président Recep Tayyip Erdogan (AKP).En quoi les élections du 7 juin marquent-elles un tournant pour la Turquie ?C’est la première fois que le gouvernement de l’AKP est en recul, passant de 49 % à 41 % des suffrages depuis les précédentes législatives. La formation perd sa majorité absolue. Même si elle reste puissante, il s’agit d’une défaite pour elle et pour Erdogan. L’autre nouveauté concerne la poussée du Parti démocratique des peuples (HDP), qui recueille 13 % des voix et disposera de 80 députés. C’est une formation d’origine kurde, rattachée au mouvement des sociaux-démocrates sur le plan européen, qui a su attirer au-delà de son fief géographique.Comment expliquez-vous cette percée ?Le parti s’est transformé pour devenir un vrai parti républicain d’envergure nationale. Il ne faut pas le réduire à sa dimension identitaire, car s’il s’était agi d’une formation prokurde sectaire, un tel succès n’aurait pas été possible. D’ailleurs, un tiers de ses candidats ne sont pas kurdes, et la formation a recueilli des voix aussi dans les régions non-kurdes. Elle porte un message de paix et d’unité, plutôt que de séparatisme, et défend les minorités en général, qu’elles soient ethniques, religieuses ou sociales. Elle défend, en particulier, les droits des homosexuels. La population turque est très diverse, et peut se reconnaître dans cette formation.Quelle coalition voyez-vous émerger après le scrutin ?Difficile de se prononcer. Quoi qu’il en soit, il est urgent de former un gouvernement, car la situation est très tendue sur le plan sécuritaire et économique. Les investisseurs ont besoin d’être rassurés. Nous accueillons deux millions de réfugiés en raison de la guerre en Syrie. La frontière est poreuse, et l’on peut imaginer que certains individus, ou groupes proches de l’Etat islamique, ne nous veuillent pas que du bien. On ne peut exclure le déclenchement de certaines violences. Ce scrutin peut-il faire évoluer la politique étrangère turque, plutôt ambiguë à l’égard de l’expansion de l’Etat islamique en Syrie et en Irak ?Le poids du HDP va désormais jouer un rôle dans le débat sur la sécurité et la politique extérieure. Ce parti a profité de l’engagement des Kurdes dans la bataille de Kobané contre l’EI, que le gouvernement turc a soutenu du bout des lèvres. Une partie de la communauté kurde s’est sentie trahie par le Parti pour la justice et le développement [AKP, le parti d’Erdogan], au point de ne plus voter pour elle. Sur le plan interne, les négociations de paix avec les Kurdes vont connaître un nouvel élan : elles pourraient avoir lieu dans le cadre parlementaire, pour préciser la réforme de la Constitution afin de reconnaître certains droits. Ce sera plus facile que de négocier par le truchement d’un prisonnier retenu sur une île [Abdullah Öcalan].Croyez-vous à la possibilité de nouvelles élections en cas de blocage ?Non, cette élection a été vraiment démocratique, et l’on doit en féliciter le gouvernement et l’AKP. Le scrutin indique clairement que le pays ne veut pas du modèle autoritaire proposé par M. Erdogan. Il va falloir apprendre à gérer la diversité issue des urnes. Mais ses résultats sont salués dans le pays et dans le monde. Il serait donc souhaitable qu’un gouvernement sorte de ce Parlement.Quel peut-être l’impact du scrutin sur les négociations avec l’Union européenne, aujourd’hui dans l’impasse ?Le processus doit être relancé. Les conservateurs européens doivent de nouveau tendre la main à la Turquie, dont le gouvernement doit lui aussi se réengager dans le processus. Il nous faut trouver la voie d’une destinée commune avec les pays de l’Union européenne, même si cela ne se fera pas de la même façon qu’entre la France et l’Allemagne, au sein de l’Union monétaire et de l’espace Schengen. On pourrait réfléchir à un statut comparable à celui que le Royaume-Uni cherche à préciser avant son référendum sur le maintien, ou pas, dans l’UE.Philippe RicardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.06.2015 à 16h54 • Mis à jour le11.06.2015 à 17h26 | Jean-Michel Bezat Que de bonnes fées se penchent sur le sort d’Areva, en grande difficulté financière et en manque d’argent frais ! Philippe Varin a confirmé devant la Commission des affaires économique de l’Assemblée nationale, mercredi 10 juin, que le capital d’Areva sera « ouvert » et que les besoins de financement du groupe qu’il préside atteignent 6 à 7 milliards d’euros. Or la cession d’Areva NP (réacteurs et services) à EDF, la vente d’autres actifs jugés non stratégiques et le plan d’économies d’un milliard d’euros d’ici à 2017 (avec 6 000 suppressions d’emplois) ne suffiront pas à y répondre.Lire aussi :L’Etat se penche sur la refonte de la filière nucléaireLe gouvernement a indiqué qu’une fois signé l’accord avec EDF, l’Etat recapitalisera l’entreprise « à la hauteur nécessaire ». Il le fera par la vente de participations dans d’autres entreprises publiques, a récemment annoncé le ministre des finances, Michel Sapin, « sans aller chercher l’argent des contribuables, sans dépense budgétaire ». Mais d’autres acteurs devraient intervenir dans le cadre de ce plan de sauvetage.Lire aussi :Areva-EDF : Philippe Varin pose ses conditionsMitsubishi « ravi » d’entrer au capital d’ArevaLes milieux d’affaires évoquaient depuis quelques semaines l’arrivée de Mitsubishi Heavy Industries (MHI). Son PDG a confirmé jeudi cette hypothèse, dans un entretien au quotidien japonais Asahi, se disant « ravi » par la perspective d’entrer au capital d’Areva.« Nous serons sûrement consultés [par Areva]. Compte tenu de notre longue relation, si notre coopération est sollicitée, nous étudierons sérieusement la question », a déclaré Shunichi Miyanaga, tout en ajoutant que le gouvernement français doit d’abord donner son feu vert et qu’« il n’y a pour le moment aucune discussion concrète ». Depuis 2007, Areva et MHI sont partenaires d’une coentreprise qui a conçu et qui produit l’Atmea, un réacteur de moyenne puissance de 1 100 mégawatts (MW) plus adapté à certains marchés que le puissant EPR (1 650 MW) d’Areva. Les deux groupes, associés à Engie (ex-GDF Suez), en livreront quatre exemplaires à la Turquie.Lire aussi :Nouvelle incertitude sur l’EPR de FlamanvilleUn meilleur accès au marché chinoisPar ailleurs, M. Varin évoque depuis des mois l’entrée de capitaux chinois dans son groupe. Il l’a confirmé, mercredi, devant les députés, en leur indiquant que cela faisait partie des « options » possibles, tout comme une prise de participation de leur part au niveau d’Areva NP devenue filiale d’EDF.On ignore s’il s’agira des groupes d’électricité comme la Compagnie nucléaire nationale chinoise (CNNC) et la China General Nuclear Power Corporation (CGN) – déjà partenaires d’EDF et d’Areva au Royaume Uni –, d’un fabriquant d’équipements électriques comme Dongfang, ou du fonds souverain China Investments Corporation (CIC), qui s’était intéressé à Areva dès 2009. Le gouvernement français souhaiterait, en contrepartie, un meilleur accès de la filière nucléaire française au marché chinois, devenu le premier au monde.Fin 2010, à la faveur d’une recapitalisation précédente de 900 millions d’euros, le fonds souverain Koweïtien KIA avait pris 4,8 % du capital d’Areva pour 600 millions d’euros. A l’époque, le groupe nucléaire, encore légèrement profitable, était valorisé 11,4 milliards d’euros.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.06.2015 à 16h23 Twitter multiplie les gestes de bonne volonté. Le réseau social a annoncé mercredi 10 juin la possibilité pour chacun d’importer et exporter des listes de comptes bloqués. Par exemple, une femme qui reçoit des insultes sexistes peut bloquer des dizaines de comptes injurieux et partager cette liste avec ses abonnées. N’importe quel utilisateur peut accéder à la liste des comptes qu’il bloque, exporter tout ou partie de cette liste ou en importer une autre sur la page dédiée. L’option n’est pour l’instant accessible qu’à un petit nombre de membres et sera par la suite élargie à tous les inscrits.Cette fonctionnalité existait déjà de manière un peu artisanale. Par exemple, les débats autour du mouvement lié au jeu vidéo GamerGate ont donné naissance à des outils pour bloquer automatiquement les comptes pro- ou anti-GamerGate. Twitter a de son côté multiplié les tentatives pour simplifier les procédures de signalement de comptes abusifs.Twitter est critiqué depuis plusieurs années pour les failles de sa modération qui peine à empêcher et punir le harcèlement sur le réseau social. Le PDG lui-même, Dick Costolo, avait reconnu les faiblesses de l’entreprise dans ce domaine.Lire : Le patron de Twitter reconnaît sa « nullité » dans la lutte contre le harcèlement 11.06.2015 à 15h52 • Mis à jour le11.06.2015 à 17h29 Le musicien et compositeur américain Ornette Coleman, légende du jazz, est mort jeudi 11 juin au matin, à l’âge de 85 ans. D’après sa famille, citée par le New York Times, il a succombé à une crise cardiaque.Né à Fort Worth, au Texas, ce précurseur du free jazz est mort à New York, où il a fait l’essentiel de sa carrière.Son album de 1959, The Shape of Jazz to Come, est considéré comme l’un des premiers albums avant-gardistes de l’histoire du jazz.  11.06.2015 à 15h44 | Florian Reynaud Le forum américain Reddit a provoqué l’ire de certains de ses utilisateurs. L’administration du site a annoncé, mercredi 10 juin, la suppression de cinq portions de son site (appelées « subreddits », c’est-à-dire des sous-forums) ; ils ont été bannis pour avoir enfreint les règles du site sur le harcèlement. Sont notamment concernés des subreddits propageant du contenu haineux sur les personnes en surpoids, les Noirs et les personnes transgenres. « Nous voulons nous impliquer le moins possible dans les interactions [sur Reddit] mais interviendrons si nécessaire pour protéger la vie privée, la liberté d’expression, et empêcher le harcèlement », indique le communiqué.Lire : Chatons, sexe, géopolitique : le « site de buzz » Reddit lève 50 millions de dollarsUn site très controverséSur la plupart des subreddits, il règne une ambiance bon enfant, à peine entachée par quelques débats sulfureux comme Internet sait les provoquer. Mais l’histoire de Reddit est jalonnée par la construction de communautés haineuses et la mise en circulation de contenus abusifs. Entre la diffusion des photos volées de célébrités (dont beaucoup n’ont pas été supprimées) et le harcèlement misogyne, transphobe, raciste, et même la diffusion contenus pédopornographiques, le forum a une sale réputation et peine à s’en défaire. Il est aujourd’hui un des points de rassemblement des militants du GamerGate, le mouvement qui a conduit au harcèlement de nombreuses femmes et personnes transgenres dans le milieu du jeu vidéo.Lire : Derrière le #GamerGate, une nébuleuse antiféministeAprès la diffusion de photos volées de nombreuses personnalités sur son site l’été dernier, et la démission de son PDG à l’automne, Reddit a infléchi sa politique. Durant le mois de mai, les administrateurs ont changé les règles du site pour mieux lutter contre le harcèlement. Les modérateurs répondront plus rapidement et plus efficacement aux signalements des utilisateurs. La diffusion sans consentement de photos et de vidéos pornographiques (aussi appelée « revenge porn ») a été interdite en février. En réalité ces changements reposent majoritairement sur les signalements et les plaintes des internautes, et non sur la recherche active de contenus abusifs par les équipes du site.Des groupes hostiles à la PDGLa décision de l’équipe de modération a ulcéré certains internautes, qui estiment que l’administration de Reddit censure ceux qui s’opposent à ce qu’ils perçoivent comme une forme de bien-pensance féministe, antiraciste, instaurée par ceux qu’ils appellent les « Social Justice Warriors » (« guerriers de la justice sociale »). Chaque déclaration de la PDG Ellen Pao sur le forum est immédiatement attaquée par ces membres et catégorisé comme négatif : sur Reddit, les utilisateurs peuvent voter pour ou contre chaque publication afin d’attribuer un score à ce contenu, qui en détermine la visibilité.Sur Reddit comme sur d’autres forums, Ellen Pao est parfois le sujet de propos très violents. La jeune PDG intérimaire a récemment perdu un procès contre son ancien employeur qu’elle attaquait pour discrimination sexuelle. Un procès jalonné par les commentaires sexistes à son encontre, mis en ligne par les utilisateurs de Reddit. Une pétition signée par 1 500 personnes demande aujourd’hui sa démission.Lire aussi :La culture macho de la Silicon Valley en procèsCertains utilisateurs estiment même que Reddit pourrait perdre de très nombreux membres en continuant de censurer sur des critères qu’ils estiment flous. D’autres internautes se disent fatigués de l’ambiance qui règne sur le forum et des guerres qui s’y tiennent. « Quelle source alternative de vidéos, débats, actualités me conseillez-vous en remplacement ? », demande un utilisateur.Florian ReynaudJournaliste au Monde 11.06.2015 à 14h47 • Mis à jour le11.06.2015 à 15h23 Nouveau revers pour le régime de Bachar Al-Assad. Des insurgés se sont emparés, jeudi 11 juin, d’une grande partie d’une base aérienne militaire de de la province de Soueida, dans le sud du pays, au surlendemain de la prise d’un autre site militaire. Le Front sud « procède actuellement à une opération de ratissage contre les forces » qui restent dans le secteur, a déclaré à l'AFP le porte-parole de cette alliance qui regroupe plusieurs mouvement non islamistes opposés au gouvernement de Damas.Contrairement à l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) qui a confirmé la progression des rebelles, la télévision d'Etat a qualifié de « totalement infondées » les informations sur « l'occupation » de l'aéroport d'al-Thala. Le gouverneur de Soueida a également démenti, accusant les médias de diffuser des « tromperies ».La progression du Front sud dans la base aérienne intervient au lendemain de la prise par l'Alliance (regroupement de forces rebelles modérées et islamistes) de la Brigade 52, dans la province voisine de Deraa.  Les rebelles d’un côté, l’organisation EI de l’autreDepuis la fin mars, les forces fidèles à Bachar Al-Assad ont subi d’autres revers importants : une alliance incluant le groupe terroriste Front Al-Nosra a conquis la quasi-totalité de la province d’Idlib, dans le Nord-Ouest, et les soldats de l’organisation Etat islamique (EI) ont pris la ville de Palmyre, à 240 km au nord-est de Damas.A la frontière libanaise, dans l’ouest du pays, les forces gouvernementales syriennes appuyées par des miliciens chiites du Hezbollah libanais ont en revanche marqué des points ces dernières semaines, notamment dans les monts Kalamoun.Lire aussi :En Libye, trouver un accord politique pour barrer la route à l’Etat islamiqueLa région de Soueida est sous le contrôle du régime syrien, et la majorité de ses habitants sont druzes. Appartenant à minorité musulmane hétérodoxe, ces derniers représentent environ 3 % de la population. La communauté est divisée, certains de ses membres combattant du côté du régime, tandis que d'autres ont exprimé leur sympathie pour l'opposition 30.06.2015 à 18h11 Annoncé au début de juin, le service de streaming musical d’Apple, Apple Music, a ouvert ce 30 juin. Disponible dans une centaine de pays, le service revendique une « touche humaine » en plus des recommandations établies par des algorithmes. Apple music utilisera cependant lui aussi des suggestions automatisées, et proposera à ses utilisateurs un questionnaire sur leurs goûts musicaux.Apple Music comprend également une radio, Beats One, qui sera animée par plusieurs DJ connus recrutés par Apple — l’entreprise a pour l’occasion débauché l’animateur-star de la BBC, Zane Lowe.Lire aussi :Musique en ligne : à la recherche de la playlist parfaiteEnfin, Apple affirme que son service permettra aux artistes de communiquer d’une nouvelle manière avec leurs fans, grâce à l’intégration de réseaux sociaux directement dans l’application. Apple a cependant peu détaillé ce système, alors que ses principaux concurrents ont également mis en place des fonctionnalités permettant aux artistes d’échanger avec leurs fans. Avant même son lancement, le service a cependant connu sa première polémique : la chanteuse Taylor Swift a dénoncé les conditions de rémunération proposées aux artistes. Apple a finalement fait volte-face sur sa politique de ne pas rémunérer les artistes durant les trois mois d’essai offerts à ses clients.Lire aussi :Taylor Swift s’est réconciliée avec AppleConcernant son catalogue, Apple affiche « plusieurs dizaines de millions » de morceaux. Le service sera disponible pour 10 euros par mois, ou 15 pour un compte familial (jusqu’à six personnes) — des prix comparables ou inférieurs à ceux de ses principaux concurrents. Changement notable par rapport aux pratiques habituelles d’Apple, l’application sera également disponible sous Windows et, surtout, sur les téléphones de son concurrent Android cet automne. Anthony Hernandez Les Bleues n’ont pas encore réussi à renverser l’ordre mondial du football féminin. Si la révolution a été proche vendredi au Stade olympique de Montréal, l’équipe d’Allemagne a finalement préservé sa toute-puissance en éliminant les footballeuses françaises aux tirs au but, au bout du suspense (1-1, 5 t.a.b. à 4). De leur côté, les Américaines, vedettes du soccer dans un pays où ce sport est largement plus féminin qu’ailleurs, n’ont ni tremblé ni brillé pour sortir la Chine en quart de finale (1-0).Lire aussi :Mondial : l’amère défaite des BleuesMercredi, à 1 heure du matin (19 heures, heure locale), les sélections d’Allemagne et des États-Unis se retrouvent donc en demi-finale d’un tournoi qu’elles ont déjà remporté chacune deux fois. C’était en 1991 et en 1999 pour les Américaines, également quadruples championnes olympiques (1996, 2004, 2008 et 2012). A défaut d’une victoire à domicile en 2011, les Allemandes, octuples championnes d’Europe, s’étaient, elles, imposées en 2003 et en 2007.Les Etats-Unis mènent 2-1 en Coupe du mondeLa dernière confrontation en Coupe du monde entre les deux équipes remonte à 2003 lors d’une demi-finale jouée à Portland (Etats-Unis). Les Allemandes, futures championnes du monde, l’avaient emporté 3-0. Quatre ans auparavant, toujours aux Etats-Unis, les Américaines s’étaient imposées 3-2 en quart de finale. En 1991, lors du premier Mondial de l’histoire du football féminin, les Etats-Unis avaient surclassé l’Allemagne 5 à 2. Depuis le début de la compétition, ces deux équipes n’ont pas particulièrement impressionné les observateurs. Un jugement peut-être sévère qui doit certainement à leur réputation et à leur potentiel. La Mannschaft est, en effet, la meilleure attaque du Mondial, avec 20 buts marqués. Un chiffre flatteur à nuancer, puisque 10 réalisations ont été inscrites lors du premier match face aux Ivoiriennes. La Franco-Allemande Celia Sasic, auteure du penalty égalisateur face à la France, est, de son côté, la meilleure buteuse de la compétition avec six buts.Lire aussi :Football : onze raisons de suivre le Mondial fémininLes Etats-Unis possèdent, eux, la défense la plus hermétique de la Coupe du monde. Seules les Australiennes ont marqué un but à la fantasque Hope Solo, dernier rempart (presque) infranchissable. Grâce à onze arrêts, la gardienne de but aux 175 sélections affiche un taux d’arrêt de 91,7 %. La confrontation avec son homologue Nadine Angerer, irréprochable face à la France en quart et présentée souvent comme la meilleure au monde, risque d’être une des clés de la rencontre. A l’exception peut-être du huitième de finale face à la Suède (4-1), la sélection allemande de Silvia Neid a été parfois loin de sa réputation. Accrochées par la Norvège en poule (1-1), les Allemandes ont été dominées comme jamais par les Françaises. Bousculées, parfois même dépassées, elles sont parvenues au mental et à l’expérience à arracher leur qualification.Un public américainTenues en échec par la Suède (0-0), difficiles vainqueurs du Nigeria et de la Chine, longtemps embêtées par la Colombie (2-0 en supériorité numérique), les Américaines sont certes solides mais ne développent pas un jeu offensif impressionnant. La vedette Amy Wambach (un seul but face au Nigeria) alterne entre le banc de touche et des prestations mitigées. Mais l’expérimentée attaquante de 35 ans, qui n’a jamais remporté la compétition, sera certainement des plus motivées.Portés par les excellentes milieux de terrain Megan Rapinoe (2 buts) et Carli Lloyd (2 buts), les Etats-Unis ont aussi d’autres atouts. A commencer par l’appui du public, qui devrait être en grande partie aux couleurs de la bannière étoilée. Lors des deux matchs des Bleues à Montréal, il n’était déjà pas rare de voir des jeunes spectatrices et des familles vêtues de maillots américains. Il n’est pas difficile d’imaginer que l’ambiance tricolore fera place à la ferveur sportive et à la passion américaine pour le soccer.Anthony HernandezJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Nunès « Scandaleux », « mascarade », « hypocrisie » : à trois jours du rendu des copies du bac 2015, les professeurs de physique-chimie chargés de corriger cette épreuve sont en colère. Ils dénoncent un barème de notation qui a été largement modifié après les premières corrections. « Il a été caviardé », résume Guillaume Minier, représentant de l’Union des professeurs de physique et de chimie (UPPC).Comme d’habitude, une fois les épreuves écrites du baccalauréat terminées, un échantillon de copies a été remis à quelques correcteurs pour une première évaluation. Riche de ses premiers enseignements, l’inspection académique a donné des consignes de correction aux commissions d’entente, chargées d’harmoniser, au niveau national, les évaluations. Mais cette année, les professeurs qui étaient repartis chez eux avec des copies à corriger sous le bras ont reçu, le 26 juin, des barèmes très différents, qui les ont contraints à modifier les notes attribuées aux premières copies (voir les consignes au bas de cet article).Lire aussi :Vie et mort d’une copie de bacDes copies surévaluéesL’effet a été automatique. « En surévaluant le nombre de points accordés à des questions simples et en réduisant ceux accordés aux plus complexes, nous augmentons en moyenne de 3 points la note de chaque copie », estime un correcteur dans le Sud-Ouest, qui ne peut témoigner en son nom car il est soumis au devoir de réserve. « Comment ne pas se sentir dévalorisé dans son travail de correction lorsqu’on doit attribuer 2 points à l’emploi d’une simple formule, et 0,5, voire 0,25 point, à une question nécessitant beaucoup de temps, de la réflexion et une prise de risque ! » s’indigne l’UPPC dans une lettre ouverte à l’inspection générale de l’éducation nationale.La modification du barème, comme les choix des sujets de l’épreuve du bac S de physique-chimie sont qualifiés de « fiasco magistral » par les professeurs. « Il n’est quasiment pas tenu compte des connaissances du socle terminal, ni du travail de l’élève durant son année de terminale S… mais uniquement du fait que l’élève sache lire et recopier des documents donnés, ce qui est à la portée d’un enfant de cours préparatoire », critique un professeur chargé de la correction dans l’académie de Rennes.En modifiant le comptage des points, un plus grand nombre de lycéens décrocheront le bac, « mais on désavantage les élèves qui ont bien travaillé », regrette Guillaume Minier. Sans compter que le décalage entre le programme et les exercices du bac risque de décourager les futurs élèves de terminale : « Le raisonnement à la rentrée prochaine sera certainement : “ça ne sert à rien de suivre le cours ou de réviser, tu vas être interrogé sur des choses que tu n’auras pas vues en classe !” indique son courrier.Réforme du lycée contestéeSelon les professeurs, le niveau des lycéens en physique n’est pas plus catastrophique que les années précédentes. Les causes du décrochage en physique-chimie sont « un secret de polichinelle… les bases de la discipline ont été laminées par la dernière réforme du lycée ».Cette réforme, lancée en 2008 par le ministre de l’éducation Xavier Darcos et conduite en 2010 par son successeur, Luc Chatel, est un « échec », selon l’UPPC, qui continue de réclamer la publication de son rapport d’évaluation. Une heure trente de cours a ainsi été perdue chaque semaine en physique-chimie.Pour remettre les lycéens d’équerre avec cette matière et d’éviter tout « triturage » du barème afin de se prémunir d’une hécatombe le jour du baccalauréat, « il est nécessaire de revoir les programmes et d’adapter les sujets et les temps de cours éliminés par la réforme doivent être réintégrés » avance M. Minier. Le ministère, sollicité à plusieurs reprises mardi 30 juin par Le Monde. fr, n’a pas souhaité réagir dans l’immédiat.Rectificatif publié par LeMondefrEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marianne Boyer et Claudia Patricolo Claudia PatricoloMarianne BoyerJournaliste au Monde 30.06.2015 à 16h35 • Mis à jour le30.06.2015 à 18h17 Quarante départements ont été placés en vigilance orange par Météo France mardi 30 juin, alors qu’une vague de chaleur exceptionnelle a commencé à gagner une partie du Sud-Ouest, du Centre, du Centre-Est et de l’Ile-de-France. Elle devrait ensuite se déplacer vers le Nord et l’Est. Les températures maximales dépasseront souvent les 35 °C à 37 °C, avec des pics à 40 °C atteints et parfois dépassés dans le Sud-Ouest et ce, au moins jusqu’à samedi. Les minimales seront aussi élevées, entre 19 °C et 23 °C.Les départements concernés depuis lundi étaient :ceux des régions Bourgogne, Ile-de-France et Limousin, ainsi que l’Ain, l’Allier, le Cher, la Dordogne, l’Indre, la Loire, le Loiret, le Lot, le département de Lot-et-Garonne, le Puy-de-Dôme et le Rhône.Ont été ajoutés mardi :les quatre départements de Franche-Comté, ainsi que l’Aisne, l’Aube, la Marne, la Haute-Marne, e département de Meurthe-et-Moselle, la Meuse, le Nord, les Vosges, le Cantal et la Haute-Loire.Cesser toute activité et se rafraîchir Les personnes les plus vulnérables – personnes âgées, nourrissons, personnes atteintes de maladies chroniques –, sont les plus à risque, notamment en raison de déshydratations possibles. Les personnes en bonne santé, en particulier celles qui travaillent à l’extérieur et sont exposées à la chaleur, ou les sportifs ne sont pas non plus à l’abri.Il faut surveiller les symptômes tels que les crampes musculaires au niveau des bras ou des jambes, les étourdissements, signes d’épuisement, et les insomnies inhabituelles. Ces signes impliquent de cesser toute activité, de se rafraîchir, de boire de l’eau ou des jus de fruit. Le gouvernement a mis en ligne un site pour sensibiliser la population à ces risques.Marisol Touraine, la ministre de la santé, a dit qu’il n’y avait pas « d’éléments de tension identifiés pour l’instant » et « pas d’inquiétude particulière », et a ajouté que la situation peut évoluer, car « les fortes chaleurs vont durer au moins jusqu’à la fin de semaine ». Les grandes villes qui ont, comme l’Etat, des plans précis en cas de canicule depuis l’épisode meurtrier de 2003, activent peu à peu leur dispositif.En août 2003, une canicule avait frappé la France et le reste de l’Europe, tuant près de 70 000 personnes, dont près de 15 000 en France, 8 000 en Italie et 7 000 en Allemagne. Cette semaine, des températures allant de 30 °C à plus de 40 °C sont attendues du Portugal au Royaume-Uni, en passant l’Espagne, l’Italie ou la Belgique. Dans le nord du continent, la Suède, le Danemark, la Norvège et la Finlande, où les températures sont habituellement de 15 °C à 20 °C en cette saison, ne seront pas totalement épargnés, avec 25 °C à 30 °C attendus dans les jours à venir.Lire aussi : Les étés caniculaires vont devenir la norme Risques d’incendie et pollutionAu-delà de cet épisode, un autre danger guette. En 2003, la sécheresse liée à la canicule avait entraîné de nombreux incendies en France, en Espagne et au Portugal. Dans ce dernier pays, 40 % des forêts avaient alors brûlé.La pollution devrait augmenter en même temps que le thermomètre : un épisode de pollution à l’ozone était attendu les 30 juin et 1er juillet en région parisienne, où il a été recommandé aux automobilistes de différer leurs déplacements ou de réduire leur vitesse. Si les températures se maintiennent et que les concentrations d’ozone dépassent 240g/m3 pendant deux jours, la phase d’alerte, qui prévoit notamment l’annulation de manifestations sportives ou culturelles de masse ou des limitations de la vitesse, pourrait être enclenchée.Au niveau de la planète, l’année 2015 pourrait être la plus chaude depuis le début des relevés de température, en 1880, selon l’Agence océanique et atmosphérique américaine. Simon Roger Attendue par toute la communauté internationale depuis plusieurs semaines, la contribution de la Chine pour réduire ses émissions de CO2 a pris la forme d’un communiqué, diffusé mardi 30 juin pendant la visite à l’Elysée de Li Keqiang, le premier ministre chinois. A cinq mois de la 21e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP21), qui débute le 30 novembre à Paris, le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre depuis 2006 – il représente à lui seul 25 % du total mondial – se fixe pour objectif d’« atteindre le pic de ses émissions de CO2 autour de 2030 tout en s’efforçant de l’atteindre au plus tôt ».Pékin entend aussi « baisser l’intensité carbone [émissions de CO2 par unité de produit intérieur brut] de 60 % à 65 % par rapport à 2005 » et « porter la part des énergies non fossiles dans la consommation énergétique primaire à environ 20 % ». « La Chine déploie le maximum d’efforts pour lutter contre les changements climatiques » et « assume sa responsabilité pour participer en profondeur à la gouvernance mondiale et promouvoir le développement partagé de l’humanité », soutient Li Keqiang, cité dans le communiqué.François Hollande a « salué » cette annonce, estimant qu'elle « confirmait l'engagement de la Chine à construire une “civilisation écologique” », selon l'entourage du président français. Il a par ailleurs « remercié [Li Keqiang] d'avoir veillé à ce que cette annonce intervienne depuis Paris, en signe de soutien et de confiance dans le succès de la COP21 », a-t-on précisé de même source.Continuité de l’accord sino-américainCette feuille de route, qui évoque également un effort de la Chine pour augmenter son stock forestier d’environ 4,5 milliards de mètres cubes par rapport à 2005 (les arbres sont des capteurs de CO2), s’inscrit dans la continuité de l’accord sino-américain scellé en novembre 2014. Barack Obama et Xi Jinping, les présidents des deux pays émettant le plus de gaz à effet de serre, avaient alors annoncé leur intention de réduire significativement les émissions polluantes de leur pays respectif.La Chine s’était déjà engagée à atteindre le pic de ses émissions d’ici à 2030 et à faire passer à 20 % à la même date la part d’énergies renouvelables dans sa production énergétique, contre moins de 10 % en 2013 ; les Etats-Unis s’étaient orientés pour leur part vers une réduction de 26 à 28 % de leurs émissions de gaz à effet de serre par rapport à leur niveau de 2005. Considérés pendant longtemps comme deux freins majeurs à l’avancée des négociations multilatérales sur le climat, les deux acteurs appuyaient tout à coup sur la pédale d’accélérateur.Lire aussi :Accord décisif sur le climat entre la Chine et les Etats-UnisTransformation du modèle économique chinoisL’annonce de cette contribution nationale confirme la transformation en cours du modèle économique chinois. En dépit d’un taux de croissance de l’ordre de 7 %, bien supérieur à celui de la plupart des pays industrialisés, la Chine se retrouve aujourd’hui confrontée à une baisse de sa consommation de charbon. Dans un rapport de la London School of Economics publié le 8 juin pendant la session de travail, à Bonn, de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), les économistes Nicholas Stern et Fergus Green constatent que la consommation chinoise de charbon, qui augmentait à un rythme de 9 à 10 % par an entre 2000 et 2010, a chuté de 3 % en 2014 et poursuit sur cette lancée au premier trimestre 2015.Un « maximum structurel » a été atteint par la Chine selon ces deux experts, qui estiment que le recours au charbon va se stabiliser dans les cinq prochaines années, au profit d’un recours grandissant au gaz naturel dans les secteurs de l’électricité et de l’industrie.Le pic d’émissions de gaz à effet de serre de la première puissance d’Asie pourrait donc avoir lieu bien avant 2025. L’enjeu pour le gouvernement chinois est d’être capable ensuite d’enclencher un déclin rapide et continu de ses émissions. « La question de savoir si le monde pourra tenir cette trajectoire [de 2° C] dans la décennie ou au-delà, à partir de 2020, dépend de manière significative de la capacité de la Chine à réduire ses émissions à un rythme soutenu après son pic », estiment Nicholas Stern et Fergus Green. L’objectif des 2 °C dépend aussi « des actions des autres pays dans les vingt ans à venir, et des actions mondiales menées au cours des décennies suivantes », ajoutent tout de même les deux économistes. Sur les 195 parties signataires de la CCNUCC, seule une quarantaine, Chine comprise, ont jusqu’ici officialisé leur contribution. Plusieurs grands Etats manquent encore à l’appel, l’Inde, le Brésil ou l’Australie notamment.Lire aussi :Tout comprendre aux négociations climatiquesPréoccupation socialeUn autre objectif difficile à tenir sera d’inclure au bouquet énergétique chinois 20 % d’énergie renouvelable à l’horizon 2030, comme Pékin s’y engage dans le scénario dévoilé à Paris. Devenu depuis 2013 le premier investisseur dans les énergies renouvelables, ce pays continent devra développer des politiques publiques incitatives pour espérer étendre ses capacités électriques dans le secteur du solaire, de l’éolien ou de la biomasse.« La Chine est très engagée sur le climat, assure Laurent Fabius, qui s’est rendu sur place à la mi-mai. Le climat est d’abord un problème pour les Chinois eux-mêmes. » Au-delà des impératifs diplomatiques imposés par la préparation de la COP 21, dont la France assurera la présidence, le ministre des affaires étrangères a conscience de la préoccupation sociale que représentent en Chine les émissions de gaz à effet de serre. La pollution de l’air provoquée par la combustion d’énergies fossiles est un fléau national et un terrain de mobilisation de la société civile. Selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) émanant d’une étude scientifique publiée le 16 juin, plus de deux millions de morts pourraient être évités chaque année dans le monde si les normes de pollution de l’air préconisées par l’OMS étaient respectées, surtout en Chine et en Inde.Lire aussi :La Chine veut rester maître de la guerre contre le smogSimon RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Suc Bernard Cazeneuve veut centraliser, sous sa coupe, les services luttant contre la menace djihadiste. Le ministère de l’intérieur doit annoncer mardi 30 juin, selon nos informations, la création d’un état-major opérationnel de prévention du terrorisme rattaché au cabinet du ministre. Cette organisation se déclinera sur plusieurs échelons – départemental et national – et comprendra des représentants de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), de la police judiciaire, de la sécurité publique, de la préfecture de police de Paris et de la gendarmerie.Originalité : les représentants des différents services devraient être pris parmi les patrons et les commissaires, mais aussi parmi les officiers afin de rester en prise directe avec le terrain. Le ministre a voulu ce dispositif pour éviter le problème de la concurrence entre les services et améliorer la circulation de l’information. « Sur les 4 000 individus suivis pour radicalisation ou terrorisme, il ne doit plus y avoir de loupé. Nous devons savoir, sur chaque suspect, ce qui a été fait à son sujet dans le passé et quel service travaille désormais sur lui », précise-t-on place Beauvau.Lire aussi :Attentat en Isère : ouverture d’une information judiciaireCette mission était jusqu’alors dévolue à l’unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat), rattachée au cabinet du directeur général de la police nationale. L’Uclat devrait continuer à exister, mais le ministre de l’intérieur prend les choses en mains.À la tête du Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (majoritaire chez les officiers), Jean-Marc Bailleul soupire : « La création de cet état-major confirme ce qu’on dit depuis sept ans maintenant. On juxtapose des services supposés lutter contre le terrorisme. Ce n’était pas la façon optimale d’obtenir des résultats. » Philippe Capon, le patron de l’UNSA-Police, se félicite de ce que le ministère cherche à « créer de la fluidité entre les services ».Les attentats qui ont frappé la France depuis le début de l’année ont mis en lumière la difficulté à faire travailler les services en commun. Un temps suivi, Saïd Kouachi, l’un des deux tueurs de Charlie Hebdo, était sorti des radars en déménageant de Paris à Reims, passant de la compétence de la Direction du renseignement de la préfecture de police de Paris (DRPP) à celle de la DGSI qui, débordée par la vague de candidats au djihad pour la Syrie, avait négligé cet individu d’apparence très calme. Yassin Salhi, l’auteur présumé de l’attentat de Saint-Quentin-Fallavier (Isère), a été fiché entre 2006 et 2008 par les Renseignements généraux (RG) comme s’étant radicalisé dans sa ville natale de Pontarlier (Doubs). Mais en 2008, après la suppression des Renseignements généraux, Salhi n’avait pas retenu l’attention de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), supposé prendre la relève des RG.Lire aussi :Le regroupement des islamistes en prison jugé « potentiellement dangereux »Partant du constat qu’à partir du moment où il a tapé du poing sur la table, dans les heures qui ont suivi la tuerie de Charlie Hebdo, les uns et les autres se sont, d’après diverses sources, mis à plutôt bien travailler ensemble, Bernard Cazeneuve a donc décidé de placer directement sous son autorité les différents services chargés de la lutte contre le terrorisme.Lors d’une ultime réunion de calage lundi après-midi, il a rappelé l’objectif de son nouvel état-major : « Je veux que tous les gens [des services] se parlent ! » Cette prise en mains est aussi un risque politique : en cas de raté ou de mauvaise circulation de l’information, le ministre de l’intérieur sera désormais en première ligne.Matthieu SucJournaliste au Monde 30.06.2015 à 14h12 • Mis à jour le30.06.2015 à 18h30 Les marins de la société coopérative et participative (SCOP) SeaFrance, qui exploite la compagnie MyFerryLink, ont bloqué, mardi 30 juin en début d’après-midi, l’accès au tunnel sous la Manche, arrêtant la circulation des trains jusqu’à 17 heures, heure de sa reprise, selon Eurostar et Eurotunnel.Dans la matinée, après avoir enflammé un tas de pneus sur les voies à environ 300 mètres de l’entrée du tunnel, une trentaine de marins ont tenté de démonter les rails. Ils ont quitté les lieux à 17 heures.Eurostar a tout de même recommandé aux usagers des navettes de ferroutage entre les terminaux de Coquelles (Pas-de-Calais) et de Folkestone (Angleterre) « de reporter leur voyage ». L’entreprise ferroviaire a également annoncé qu’elle porterait plainte « pour mise en danger de la vie d’autrui » après l’intrusion des marins en colère sur un site sensible. Le gouvernement, par la voix d’Alain Vidalies, le secrétaire d’Etat chargé des transports, a critiqué « un mode de protestation qui n’est pas acceptable ».Selon la société P&O Ferries, qui effectue des transports à travers la Manche, la situation était particulièrement tendue à Douvres, côté anglais, où de nombreux passagers devaient être redirigés vers d’autres destinations que Calais, dont le port est bloqué, comme le port de Dunkerque. La Fédération nationale des transports routiers (FNTR) a qualifié la situation de « chaotique », pesant « lourdement sur l'activité des entreprises de transport routier ».La SCOP « ne lâchera pas les bateaux » Ce blocage est dû aux derniers événements du complexe dossier MyFerryLink. Lundi après-midi, la justice commerciale n’a pas accepté de proroger les contrats d’affrètement des navires liant Eurotunnel à la SCOP SeaFrance, qui exploite les trois navires de la flotte de MyFerryLink entre Calais et Douvres.A partir du 2 juillet, le groupe danois DFDS peut donc théoriquement exploiter le Berlioz et le Rodin, car-ferries qui effectuent quotidiennement pour le compte de MyFerryLink la courte liaison entre les deux plus importants ports d’Europe en nombre de passagers. Cette location comporte une option d’achat en 2017. Mais quelques heures après la décision de justice, la SCOP SeaFrance avait fait savoir lundi à l’Agence France-Presse « qu’elle ne lâcherait pas les bateaux » à DFDS, qui espère que le groupe Eurotunnel reviendra sur sa décision de louer les navires.DFDS avait annoncé garder 202 des quelque 600 employés de la SCOP SeaFrance dans son projet de reprise de deux des trois bateaux. Le troisième, employant 120 personnes, serait conservé par Eurotunnel pour le transport de fret. Lire aussi :Le dossier Eurotunnel se dénoue dans le drame 28.06.2015 à 17h19 • Mis à jour le28.06.2015 à 17h50 Gaz lacrymogènes, canons à eau et même balles en caoutchouc : la police anti-émeutes turque a violemment réprimé dimanche 28 juin la Gay Pride, qui rassemblait des milliers de manifestants pacifiques dans le centre d’Istanbul.Lorsque des manifestants portant des drapeaux arc-en-ciel ont scandé des slogans dénonçant « le fascisme » du gouvernement du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, la police, présente en nombre à l’entrée de la grande artère piétonne d’Istiklal, a chargé la foule.Plusieurs manifestants ont publié des photos et des vidéos des heurts sur les réseaux sociaux.Mis Sokak'a polis saldırısı http://t.co/oPqcyCRRl9— fundaeryigit (@Funda Eryiğit)require(["twitter/widgets"]);Des journalistes agressésAvant le lancement de la marche, de nombreux policiers en tenue ont fermé l’accès à la place Taksim, sur laquelle s’ouvre la rue d’Istiklal, centre de la contestation contre le pouvoir islamo-conservateur de l’été 2013. Depuis, tout rassemblement est interdit sur la place et ses abords. Au moins cinq manifestants ont été interpellés par la police.Un groupe de civils, apparemment des nationalistes et islamistes qui s’étaient réunis près d’Istiklal, là où devait avoir lieu la marche, ont attaqué les journalistes couvrant l’événement, blessant légèrement plusieurs d’entre eux, dont un photographe de l’AFP. La police n’a pas bronché à cette agression, selon les témoins et les médias. Une vidéaste de l’AFP a, quant à elle, été brutalisée par la police alors qu’elle filmait son intervention musclée.Jusqu’ici, les 12 marches des fiertés déjà organisées les années précédentes s’étaient déroulées sans incidents graves en Turquie, où l’homophobie reste répandue.Lire :Une Gay Pride dans la violence à Kiev 28.06.2015 à 15h10 Le député du Loiret Olivier Carré (Les Républicains) a été élu dimanche 28 juin maire d’Orléans, lors d’un conseil municipal extraordinaire, en remplacement de Serge Grouard, qui avait annoncé sa démission lundi pour raisons de santé.Conseiller municipal depuis 2001, Olivier Carré, jusqu’alors premier adjoint, a obtenu 45 voix sur 54 (9 bulletins blancs). Le nouveau maire a aussitôt remercié son prédécesseur, dont il a salué le sérieux de la gestion « sans peser ni sur l’impôt ni sur la dette ».Olivier Carré, né à Orléans, est un ancien chef d’entreprise, bien implanté localement : son grand-oncle, Roger Secrétain, fut maire de la ville de 1959 à 1971 ; son oncle, Antoine Carré, a été député et vice-président du conseil général, et son père a dirigé le quotidien local La République du Centre. Marié et père de 5 enfants, Olivier Carré, 54 ans, est par ailleurs député de la première circonscription du Loiret, où il a été élu pour la première fois en 2007.Son prédécesseur, Serge Grouard, 56 ans, a été le premier maire d’Orléans à se faire élire à trois reprises, depuis 2001. Opposant interne à Nicolas Sarkozy, il s’était publiquement prononcé contre son retour à la tête de l’UMP. Philippe Bernard (Londres, correspondant) Dans un pays traumatisé par l’attentat de Sousse où au moins 15 touristes britanniques ont trouvé la mort, l’information « exclusive » du tabloïd The Sun est presque passée inaperçue. Le journal, connu pour ses manchettes tapageuses, les femmes à la poitrine nue de sa page 3 et son populisme, affirme avoir aidé à déjouer un attentat de l’Etat islamique (EI) qui devait viser l’un des défilés militaires organisés samedi 27 juin à l’occasion de l’« Armed Forces Day », la journée consacrée depuis 2009 à la célébration des forces armées britanniques.Lire aussi :Attentat de Sousse : la majorité des victimes sont britanniquesDans son édition datée de samedi matin, le quotidien racontait que l’un de ses journalistes d’investigation s’était fait recruter sur Internet par l’Etat islamique pour commettre un attentat-suicide à la bombe et avait reçu des instructions pour fabriquer un engin explosif, avant de tout dévoiler à Scotland Yard. L’affaire en dit probablement aussi long sur les méthodes d’un certain journalisme britannique (l’attentat prétendument déjoué est censé avoir été préparé par le reporter lui-même) que sur les méthodes de recrutement des islamistes.« Frapper durement les mécréants »La police a refusé de confirmer ces informations, mais elle a affirmé qu’« il est toujours très utile que des journalistes partagent avec nous des informations qui peuvent repérer une activité terroriste ou criminelle, comme l’a fait “The Sun” dans ce cas ». Dans un communiqué publié quelques heures avant les défilés du Jour des forces armées, Scotland Yard a « encouragé le public à assister normalement aux célébrations », assurant que la police « réactualisait constamment les mesures de sécurité s’agissant de manifestations publiques, prenant en comte les renseignements spécifiques et la menace globale ». Des parades rassemblant des milliers de spectateurs ont effectivement eu lieu comme prévu, samedi, dans de nombreuses villes britanniques.The Sun raconte que son journaliste, se présentant comme un candidat au djihad, a pris contact par le biais d’une messagerie cryptée avec Junaid Hussein, un Britannique qui dirige depuis Rakka (Syrie), fief de l’EI, le groupe CyberCaliphate, qui s’est fait connaître par ses cyberattaques contre les médias occidentaux.Lire aussi :« Tenir bon » face à « l’horreur islamiste » : la presse internationale se réveille avec la nauséeCe dernier aurait, selon le journal, encouragé son collaborateur à fabriquer un engin explosif pour commettre un attentat visant le défilé militaire prévu pour l’« Armed Forces Day » à Merton, un quartier du sud-ouest de Londres. Ce lieu aurait été choisi car il s’agissait de la parade la plus proche du lieu où, en 2013, le soldat britannique Lee Rigby a été sauvagement assassiné par deux islamistes, et parce que des soldats ayant servi en Irak et en Afghanistan étaient censés y défiler. « Ça sera énorme. Nous allons frapper durement les mécréants, inch Allah », aurait promis le commanditaire au reporter qualifié de « frère ». « Ils pensent pouvoir tuer des musulmans en Irak et en Afghanistan puis rentrer chez eux et vivre en sécurité. Nous les frapperons (…). Par Allah, tu ne seras pas gaspillé, frère. »Cocotte-minute et mort-aux-ratsJunaid Hussein aurait adressé au journaliste une liste des objets à acheter pour confectionner l’explosif à placer dans une cocotte-minute, ainsi que des conseils pour se les procurer sans attirer l’attention. Il aurait ensuite communiqué un manuel de montage de neuf pages rédigé en anglais. Les conseils auraient inclus des précisions rapportées minutieusement par le Sun, comme l’utilisation de mort-aux-rats destinée à aggraver les souffrances des victimes. Ou l’utilisation d’un sac à dos, comme lors des attentats contre le métro de Londres en 2005. Le prétendu candidat au martyre aurait enfin reçu l’ordre de laisser une vidéo de lui à diffuser après l’attentat, comprenant un serment d’allégeance à l’EI, des conseils aux « frères » vivant en Occident et un message aux non-croyants.Junaid Hussein est un Britannique originaire de Birmingham qui a fait parler de lui en 2011 lorsque, alors âgé de 17 ans et sous le pseudonyme de « Trick », il a publié en ligne des éléments du carnet d’adresses de l’ex-premier ministre Tony Blair, se revendiquant de l’idéologie libertaire du groupe de pirates Team Poison. Après avoir purgé six mois de prison pour ce délit, il a quitté le Royaume-Uni pour la Syrie en 2013.Depuis lors, sous le nom de Abou Hussein Al-Britani, il dirigerait le CyberCaliphate, groupe de hackers se réclamant de l’EI qui, depuis le début de 2015, a revendiqué le piratage du compte Twitter du commandement militaire américain au Moyen-Orient, puis de celui du magazine américain Newsweek, et, début avril, de la chaîne francophone TV5 Monde. Il aurait été en contact avec l’un des auteurs de l’attaque, en mai, près de Dallas (Texas), visant un lieu d’exposition où avait lieu un concours de caricatures de Mahomet.Lire aussi :TV5 Monde : un pirate peut en cacher un autrePhilippe Bernard (Londres, correspondant)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter William Audureau Il est vert avec des grands yeux, babille en battant des pieds dans le vide, et ses nouvelles aventures – Yoshi's Woolly World – sont sorties ce vendredi 26 juin sur Wii U, accompagnées d'une irrésistible peluche interactive. Rien ne semblait prédestiner le destrier ovipare vert de Mario à atterrir au cœur de très sérieux débats sur la question du genre et des représentations des minorités dans les jeux vidéo. Et pourtant, Yoshi s'est retrouvé le 22 juin dernier l'un des personnages centraux d'un improbable décompte des héros de jeux vidéo mâles et femelles.« Nous sommes bien conscients que le genre de Yoshi a fait l'objet de discussions et de débats, mais Nintendo utilise un pronom masculin quand elle se réfère à Yoshi. Donc dans le cas de notre étude, “Yoshi's Woolly World” (qui semble un régal !) est classé dans les jeux où le héros est masculin. »La remarque est signée d'Anita Sarkeesian, célèbre militante et blogueuse féministe ayant fait du jeu vidéo son terrain d'étude, dans une analyse quantitative de la part de héros masculins et féminins dans les titres présentés au dernier E3, le Salon annuel du jeu vidéo qui s'est tenu cette année du 16 au 18 juin à Los Angeles.Yoshi, « personnage masculin imposé »Sur un total de 76 jeux comptabilisés (ceux ayant eu droit à une bande-annonce complète lors d'une des conférences, soit approximativement un quart du total des jeux présents à l'E3), Mme Sarkeesian relève ainsi que 46 % laissent le choix du sexe du héros, 9 % imposent une femme et 32 % un homme. Dont Yoshi, donc, étrangement exclu de la catégorie « Ne s'applique pas ». Qu'a donc le sexe de ce personnage de si spécial, pour qu'il fasse ainsi « l'objet de discussions et de débats » ? De prime abord, l'animal fantastique bipède créé par Nintendo appartient au sexe des anges. Ses parties génitales ne sont pas apparentes, sa sexualité jamais évoquée dans le moindre jeu, et avec sa bouille éberluée et ses grands yeux affectueux, il semble davantage appartenir au registre de la peluche virtuelle asexuée que du fauve reproducteur. Seulement, un détail cloche : dans chaque jeu où il apparaît, Yoshi pond des œufs.Une question qui divise InternetMâle ou femelle ? La question apparaît au moins dès la fin des années 1990 sur des forums de jeux vidéo, comme ici sur un site de fans de Nintendo, traitée sous la forme d'un débat contradictoire, sur un ton faussement docte et ouvertement décalé. Elle reviendra dès lors très régulièrement. Rien que sur Yahoo! Answers, la plateforme de questions-réponses collaborative du moteur de recherche américain, la question a été posée plus d'une trentaine de fois depuis 2007. L'encyclopédie collaborative de fans Mariowiki consacre une section entière aux principales thèses concernant sa biologie reproductive. Tandis que sur l'incorrigible Reddit, le forum anglophone géant où règne le second degré, un schéma corporel hypothétique de Yoshi circule pour expliquer sa constitution.Il y a les tenants du chromosome XX ; Yoshi pond des œufs, s'exprime d'une voix aiguë. De l'autre, les partisans de sa masculinité ; Nintendo of America le désigne par « il », Yoshi est un prénom japonais masculin, et il existe bien des espèces chez qui c'est l'incubation qui incombe au mâle, comme chez les hippocampes. Une troisième voie existe aussi : Yoshi fait partie d'une espèce hermaphrodite, comme les escargots, ou asexuée, comme les vers de terre.Le « couple romantique » de Yoshi avec BirdoLa question, longtemps posée sur le ton badin d'une plaisanterie incongrue, se double pourtant d'enjeux sociétaux bien réels. Dès 2000, le site Transsexual.org souligne qu'un autre personnage étrange de Nintendo, Birdo, peut être considéré comme le premier représentant transgenre du média, en se référant à la notice américaine du jeu Super Mario Bros. 2 (dans lequel il est appelé Ostro). « Il [Birdo] pense qu'il est une fille et il crache des œufs par la bouche. Il préfère qu'on l'appelle “Birdetta”. » Et de relever que dans le manuel de Mario Tennis, en 2000, une image « montre Birdo et Yoshi, le pote dinosaure préféré de Mario, dans ce qui ressemble à un couple romantique ! ». De la blague potache à la question de l'inclusionLa décennie suivante, marquée par la démocratisation d'Internet et l'émergence de nouvelles revendications de la part des minorités sexuelles, exigeant non plus seulement la tolérance mais une représentation inclusive, modifie le prisme à travers lequel sont étudiés les héros de jeu vidéo. Birdo, premier personnage présumé transgenre, mais traité sous forme humoristique, cède la place à une nouvelle vague de figures à l'identité sexuelle trouble et abordées de manière réaliste et positive, comme Ashley dans Mass Effect 3, ou plus ouvertement Cremisius Aclassi dans Dragon Age: Inquisition. De son côté, Lara Croft, la première héroïne de jeu vidéo réaliste à avoir atteint le niveau de notoriété d'un Mario ou d'un Pac-Man, n'est plus l'héroïne hypersexuée de ses débuts en 1996, quand ses seins étaient constitués de deux polyèdres insolents et qu'un patch non-officiel permettait de la voir nue. Avec le reboot de la série en 2013, elle devient une étudiante malmenée par les événements, et qui bascule dans un rôle de survivante prête à tuer après avoir assisté à une tentative de viol – ce qui a provoqué des débats ulcérés autour de la représentation des femmes comme objet sexuel dans les jeux vidéo.La dérision du « patriarcat »Lorsqu'à son tour Yoshi est cité en juin 2015 parmi les exemples de personnages « masculins » relevés par la féministe Anita Sarkeesian, le contexte a changé : il n'est plus question, en réalité, de savoir si le petit dinosaure vert est un garçon ou une fille – et s'il s'agit d'ailleurs d'un dinosaure ou d'un dragon. Ce qui se joue désormais, c'est la blessure à vif au sein de la vaste et hétéroclite communauté des joueurs, entre les nostalgiques d'un discours sur le jeu vidéo apolitique et les tenants d'une grille d'analyse fondée sur la question du genre et désormais de plus en plus systématisée.@femfreq Meet Yoshi, the new face of patriarchy, there is your "scientists" of gender studies http://t.co/tgQxG3JN3L— Mug33k (@Mug33k)require(["twitter/widgets"]);« Je vous présente Yoshi, le nouveau visage du patriarcat ! Et voilà les “scientifiques” des études de genre. »Ironie du sort, la question du sexe de Yoshi est l'un des rares débats qu'aient pu partager les tenants et les opposants à la généralisation de la critique sociale dans les jeux vidéo. Certes, dans un registre potache et léger pour les uns, et dans le cadre bien plus sérieux d'une veille sur la représentation des minorités pour les autres. C'est également le point de non-retour entre ces deux approches : Nintendo se refusant à alimenter ces querelles, les dernières descriptions de Yoshi et Birdo dans des jeux-musées comme Super Smash Bros. évacuent à grand coup de balai toute référence à leur genre ou leur sexualité, pour ne conserver que leur capacité à projeter des œufs. La question du sexe de Yoshi reste jusqu'à présent comme celle du sexe des anges : irrésolue.Nintendo fait l'autrucheShigeru Miyamoto, le créateur de Mario, a partagé il y a quelques années l'un des premiers croquis préparatoires. On y voit une bête fantastique proche des Chocobo de la série Final Fantasy et des oiseaux-chevaux de Nausicä de la Vallée du vent. La question de leur sexe n'affleure nulle part : pour le designer industriel de formation, seule compte leur fonction, celle d'un destrier capable de transporter Mario. Trois décennies plus tard, Yoshi est devenu un personnage qui, dans la culture populaire, pose des questions qui dépassent le rôle de simple entertainer auquel aspire Nintendo. Dès qu'il est question de son dinosaure, le constructeur japonais fait l'autruche.Mais à défaut de pouvoir trancher sur son genre, il est une évidence que sa nouvelle peluche interactive entièrement en laine ne fait que conforter : le petit ovipare vert fait craquer tout le monde.YOSHI WOOLY WORLD SEX ME— implying (@panchimorko)require(["twitter/widgets"]);Yoshi Wooly World, fais-moi l'amour ! //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444461', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });William AudureauJournaliste au Monde Marie Charrel L’essentielLe gouvernement Tsipras a annoncé vendredi soir son intention d’organiser un référendum, le 5 juillet, sur le plan d’aide à la Grèce.Cette annonce a déclenché la rupture lors de l’Eurogroupe de samedi de ses négociations avec ses créanciers.Les économistes sont nombreux à penser que l’instauration d’un contrôle des capitaux pour enrayer la fuite des dépôts sera inévitable si le ton monte encore entre Athènes et ses bailleurs de fonds.Plus de 80 milliards d’euros ont quitté la Grèce depuis 2010. Le ministre des finances grec, Yanis Varoufakis, a démenti, dimanche 28 juin, des propos que la BBC lui attribuait sur la mise en place de mesures de contrôle des capitaux et la fermeture des banques du pays lundi. Pourtant, les économistes sont nombreux à penser qu’une telle mesure sera difficile à éviter si le ton monte encore entre la Grèce et ses créanciers.Capital controls within a monetary union are a contradiction in terms. The Greek government opposes the very concept.— yanisvaroufakis (@Yanis Varoufakis)require(["twitter/widgets"]);D’abord, parce que la fuite des dépôts se poursuit. Depuis 2010, plus de 80 milliards d’euros ont quitté le pays, et le mouvement s’est encore accéléré après l’annonce d’un référendum vendredi par le premier ministre Alexis Tspiras, appelant les Grecs à se prononcer pour ou contre la poursuite du plan d’aide européen et des réformes.Lire aussi :Crise grecque : l’Eurogroupe passe au « plan B »Dimanche, la Banque centrale européenne (BCE) a déclaré qu’elle maintenait ses financements d’urgence – les ELA, « aide de liquidités d’urgence » – à leur niveau actuel. Jusqu’ici, elle les avait régulièrement augmentées pour que celles-ci couvrent la fuite des capitaux…Ensuite, parce qu’il est désormais certain que le pays ne sera pas en mesure de verser les 1,6 milliard d’euros qu’il doit rembourser au Fonds monétaire international (FMI) le 30 juin. Mais cet « accident de paiement » ne devrait pas avoir, en soi, de conséquences dramatiques. Et il est probable que la Banque centrale européenne (BCE) attende le résultat du référendum du 5 juillet avant de décider si elle poursuit ou non ses aides.Si, comme les sondages l’indiquent pour l’instant, les Grecs votent majoritairement « oui » aux réformes proposées par les créanciers du pays, la BCE maintiendra sans doute ses ELA. Mais la question du contrôle des capitaux resterait néanmoins omniprésente jusqu’à ce qu’un accord soit signé, et que le pays reçoive une nouvelle aide financière.Si, en revanche, les Grecs votent massivement non et rejettent les réformes, l’institut de Francfort devra en tirer les conséquences, en réduisant, voire en coupant les ELA. L’instauration d’un contrôle des capitaux serait dès lors difficile à éviter.A quoi sert le contrôle des capitaux ?En cas de crise financière sévère, le contrôle des capitaux s’impose comme un mal nécessaire. Instauré en Malaisie et Thaïlande pendant la crise asiatique des années 1990, en Argentine quand le pays a fait faillite en 2001, en Islande en 2008 ou encore à Chypre en 2013, il vise d’abord à stopper les sorties d’argent du pays et le « bank run » : la panique bancaire.Des retraits excessifs des banques peuvent en effet mettre en danger la solvabilité de celles-ci, voire les pousser vers la faillite. Dès lors, l’économie du pays est privée de liquidités et ne peut plus fonctionner… Il devient dès lors vital de « fermer » les frontières financières du pays, en instaurant des contrôles.Lire aussi :Quel est l’état des banques grecques ?Comment fonctionne-t-il ?Les cas islandais et surtout chypriote, en 2008 et 2013, l’ont rappelé : l’instauration du contrôle des capitaux peut se faire rapidement. Il suffit parfois d’un week-end. Dans certains cas, les établissements bancaires sont fermés pendant un à plusieurs jours. A Chypre, exemple extrême, les banques avaient même baissé leurs rideaux pendant douze jours !Lire aussi :Contrôle des capitaux : le précédent chypriote« Lorsqu’elles ont rouvert, les retraits de billets étaient limités à 300 euros par personne, par jour et par banque », rappelle Eric Dor, économiste à l’école de management IESEG. Les paiements et virements à l’étranger étaient plafonnés à 5 000 euros par mois, par personne et par banque. Les voyageurs n’avaient plus le droit de quitter le pays avec des billets en euros ou en devises étrangères pour une valeur dépassant 1 000 euros.Enfin, les entreprises devaient obtenir une autorisation administrative pour tout virement à l’étranger dépassant les 5 000 euros : il fallait notamment prouver que ces paiements étaient nécessaires pour les activités normales de l’entreprise. « Jusqu’à 200 000 euros, il fallait même l’autorisation d’un comité de la banque centrale », ajoute M. Dor.Quelles conséquences cela aurait-il pour les Grecs ?Les modalités d’un contrôle des capitaux en Grèce pourraient ressembler à celles instaurées à Chypre, avec tout de même de sérieuses nuances. « Aujourd’hui, seuls 15 % des dépôts grecs sont détenus par des résidents étrangers, contre 40 % à Chypre avant mars 2013 », explique Jennifer McKeown, chez Capital Economiques, dans une note sur le sujet.Pour que le contrôle soit utile, le gouvernement grec pourrait alors être tenté de cibler les grandes entreprises. « L’ennui, c’est que ces dernières ont déjà déplacé leur argent », souligne Mme McKeown.Le plus efficace serait donc de cibler les petites transactions et retraits aux distributeurs. Ce qui affecterait durement les Grecs dans leur quotidien. Tout comme les petites entreprises, à qui les fournisseurs exigent bien souvent des paiements en espèces, avant la livraison… Douloureux. Pour certaines, ce serait même le coup de grâce.Cela explique d’ailleurs pourquoi le gouvernement s’est jusque-là montré très réticent à l’instauration du contrôle des capitaux. Il affecterait en premier lieu les classes moyennes et populaires, au cœur de son électorat.Quels scénarios pour la suite ?La durée du contrôle des capitaux dépendrait bien sûr de la suite des négociations entre Athènes et ses partenaires. Mais dans tous les cas une telle mesure est délicate à lever rapidement. A Chypre, elle a duré deux ans. Et l’Islande vient seulement de réduire partiellement les barrières, près de sept ans après leur instauration…En 2013, les autorités islandaises avaient d’ailleurs averti Chypre : plus il dure, plus le contrôle des capitaux constitue un handicap pour la reprise. « Il décourage les investisseurs étrangers, qui veulent éviter que leurs fonds se retrouvent bloqués dans le pays », explique M. Dor. Or, l’économie grecque ne pourra pas se passer d’investissements étrangers pour se relever.Reste une question clé : le contrôle des capitaux conduira-t-il au « Grexit », une sortie de la Grèce de la zone euro ? Cela dépendra de l’évolution des négociations, de la signature ou non d’un nouvel accord, et de l’étendue du défaut de paiement grec envers ses créanciers.Lire aussi :Grèce : un défaut de paiement conduirait-il automatiquement au « Grexit » ?Dans le pire des scénarios, celui où la Grèce ferait défaut auprès de la BCE et du FMI sans qu’aucun accord ne soit en vue, le pays, privé de liquidités, serait contraint d’imprimer une ou plusieurs monnaies parallèles, ne serait-ce que pour pouvoir continuer à payer les fonctionnaires et verser les retraites. Certains économistes estiment que cela équivaudra de facto à un Grexit. D’autres jugent qu’il n’est pas impossible que la Grèce conserve la monnaie unique, malgré l’existence d’une monnaie parallèle.Lire aussi :Réformes ou sortie de l’euro : comprendre la situation de la GrèceMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Annick Cojean Juchés sur de hauts tabourets à la terrasse du café Apolonio, samedi 27 juin dans un quartier élégant d’Athènes, trois hommes discutent. Ils sont comme chez eux dans ce lieu où ils se retrouvent quatre ou cinq fois par semaine, pour boire un café frappé et parler de la vie, souvent de politique, avant de repartir chacun à son travail, dans son propre univers. Car en dehors de ces rendez-vous, ces trois hommes, dont le style de vie et les moyens sont manifestement différents, ne se fréquentent pas. « On est comme ça nous les Grecs. On adore parler politique en plein air. Comme à l’agora de l’Antiquité », lance l’un d’eux.Fotis P. a la soixantaine, une chaîne en or autour du cou, une chemise Lacoste rose, un pantalon blanc accordé à ses mocassins souples et sa crinière soignée. Il tire, l’air blasé, sur un énorme cigare. Il posséde un magazine de mode et un petit quotidien. Ilias L., 50 ans, affiche un air joyeux, juvénile, dans son polo bleu ciel et son jean foncé. Il est fonctionnaire à la région et gagne, dit-il très simplement, 600 euros par mois. Stefanos M., 40 ans, barbe et cheveux finement taillés et lunettes de soleil à la mode, est lui procureur, passionné par le droit, et garde un air un tantinet suffisant.Tous les trois ont à portée de main un téléphone portable qu’ils consultent fréquemment tandis qu’un komboloï trône sur la table. Et ce samedi 27 juin, comme dans tous les cafés du pays, le coup d’éclat provoqué par le premier ministre, Alexis Tsipras, annonçant un référendum sur les propositions de l’Europe, est au cœur de leur discussion. Récit.Lire aussi :Référendum en Grèce : Tsipras appelle à voter « non », la crainte d’un « Grexit » s’accentue« Fotis : Cela m’a stupéfié ! J’attendais des élections générales, mais certainement pas un référendum. Quelle absurdité ! Si on vote non, on se coupe de l’Europe. Et si c’est oui, comment Tsipras fera-t-il pour appliquer un plan auquel il ne croit pas ? On nage en plein délire !Ilias : Délire ? C’est au contraire du pragmatisme. Et Tsipras a raison. C’est au peuple, et à lui seul, de prendre ses responsabilités et de décider pour son avenir. On allait dans le mur ! Les propositions de la troïka signaient la mort de la Grèce. Celles de notre gouvernement étaient elles-mêmes dangereuses. Il faut quitter l’euro. D’urgence !Fotis : Tu es fou ! Quitter l’euro condamne la Grèce.Stefanos : Moi je suis choqué. En janvier on a élu un type pour qu’il prenne des décisions. Et voilà qu’il se décharge ? Il veut rester premier ministre, mais il nous file la responsabilité de décider à sa place, après cinq mois de négociations lamentables qui ont mis l’économie par terre ?… Ce type est un lâche.Ilias : C’est tout le contraire ! Tsipras est le grand leader qui va réveiller toute l’Europe.Stefanos : Je ne suis même pas sûr qu’il ait bien analysé la question constitutionnelle que pose son référendum-coup d’éclat. Car notre Constitution n’autorise pas son usage pour des décisions financières.Ilias : Oh ça va ! Il y a eu des tas de choses anticonstitutionnelles depuis cinq ans et personne ne moufte. Nos politiques sont à plat ventre devant Merkel et Schäuble.Lire aussi :Crise grecque : l’Eurogroupe passe au « plan B »Fotis : Trop facile d’accuser toujours le reste de l’Europe. Les vrais coupables, ce sont les Grecs. Ça fait des années qu’ils choisissent des hommes politiques désastreux.Ilias : Mais c’est l’Europe qui nous écrase ! Et la France me déçoit. J’espérais vraiment plus de solidarité de sa part. C’est le seul pays dans les années 80 à avoir soutenu l’entrée de la Grèce en Europe pour des raisons culturelles. Elle se fout bien de la culture aujourd’hui.Fotis : C’était une autre époque. La France d’aujourd’hui a ses propres problèmes de dette et de chômage.Illias : Eh bien si c’est chacun pour soi, ne parlons plus d’union ! Cela me dégoûte que l’économie prime sur tout.Stefanos : Cette Europe-là n’est pas idéale, mais on devrait quand même parvenir à un accord. Il faut des concessions et pas cette réaction immature d’un premier ministre qui cherche la gloire du martyr. On donne encore l’image du mauvais payeur qui espère échapper à ses dettes.Fotis : Pitoyable ! Je t’assure Ilias, ce référendum est une catastrophe qui va nous diviser. On continuera à boire un café ensemble, mais il ne faudra pas attendre longtemps pour que tu me traites de collabo et que je te traite de rouge !Ilias : Arrête ! La Grèce a changé. On a une vraie maturité pour décider de notre sort.Stefanos : Maturité ? Tu plaisantes ? Ça ne peut pas s’appliquer à Tsipras et son tour de passe-passe. Et je trouve affolant que 51 % de la population d’un pays puisse imposer son avis aux autres 49 % sur un sujet aussi grave. Quand on engage l’avenir de plusieurs générations, il faudrait une majorité de 80 %. » Fotis, l’homme au cigare, triturant toujours son téléphone, navigue sur Facebook. Les réseaux sociaux grecs se sont en effet enflammés, ils explosent de commentaires, d’invectives, de tracts et de caricatures. Les mots « humiliation » et « dignité » reviennent le plus souvent. Et celui de « colère ».« Fotis : Je viens de voir qu’un mouvement s’organisait pour inciter les gens à ne pas voter au référendum. Car s’il y a moins de 40 % de votants, le scrutin ne sera pas valable.Ilias : Un boycott ? Mais ce serait honteux ! C’est un sursaut qu’il faut ! Notre premier ministre a réveillé les Grecs qui en avaient besoin.Fotis : J’ai plutôt l’impression qu’il fait un chantage aux créanciers européens. Si ça marche et qu’ils reculent, je trouverais ça minable.Stefanos : Quand je pense qu’en 2011, Tsipras critiquait le référendum proposé par Papandreou sur le même sujet en parlant de jeu dangereux et de faillite…Lire aussi :A l’automne 2011, Georges Papandréou, déjà, choisissait la voie référendaireIlias : La situation d’aujourd’hui n’a rien à voir ! On est mûrs je vous dis !Fotis : C’est ça, cette maturité qui nous pousse au chaos… Ce n’est pas croyable cette propension qu’ont les Grecs à s’accrocher à leurs fantasmes en refusant la réalité. Moi je voterai oui à ce référendum. Sans le moindre doute.Illias : Et moi je voterai non. Il me reste à convaincre ma mère de 85 ans qui s’obstine à croire en l’Europe. Ça m’énerve. Et toi, Stefanos ?Stefanos : Le secret du vote est protégé, non ?Illias : Tu me fais rire ! Les Grecs ne sont jamais d’accord. Trois personnes, quinze opinions ! »Avant de les quitter, on leur demande s’ils ont couru retirer de l’argent à la banque. Illias brandit tout de suite un ticket issu d’un distributeur de billets : « Voyez ! Sur mon salaire de 600 euros, je viens d’en retirer 180. Cela me suffit pour plusieurs jours. Pas de panique ! » Stefanos, qui n’a pas dit pas le montant de son salaire, avoue être allé prendre 600 euros, « le maximum autorisé ». Quant à Fotis, il pousse un soupir fataliste en écrasant son cigare : « Je n’ai pas bougé. Avoir quelques billets dans la poche ne changerait rien sur le fond. Si on retourne à la drachme, on est tout simplement foutu. » Ilias lève alors les yeux au ciel et éclate de rire : « Allons ! Pour vivre en Grèce, pas besoin de beaucoup d’argent. On boit un café à une terrasse pour 1,30 euro. Puis l’on monte dans un tram avec 30 centimes et l’on peut passer gratuitement la journée à la plage. Alors… »Annick CojeanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.06.2015 à 11h28 • Mis à jour le28.06.2015 à 11h53 « On ne peut pas s’habituer à la violence, à la barbarie, à la mort. » Invité du « Grand Rendez-vous » Europe 1, i-Télé, Le Monde, dimanche 28 juin, le premier ministre, Manuel Valls, est revenu sur l’attaque à Saint-Quentin-Fallavier, dans l’Isère, vendredi.Indiquant que l’enquête était en cours, M. Valls n’a pas souhaité donner de précisions sur d’éventuels complices de Yassin Salhi ou sur la façon dont le suspect a pu être formé.Lire aussi :Yassin Salhi, la surveillance en pointillés d’un salafiste trop discretLe premier ministre a rendu hommage à la victime, comme à celles des attentats de Sousse, en Tunisie, et du Koweït, qui ont eu lieu le même jour. « Le combat contre le terrorisme n’a pas de frontières. » Il n’est d’ailleurs pas seulement mené en France, a-t-il précisé, faisant référence à l’intervention française au Mali ou à la participation à la coalition internationale en Irak.« Guerre de civilisations »« Il faut s’attendre à une volonté de la part des organisations terroristes de s’attaquer au monde, et donc à la France. »Selon Manuel Valls, la menace terroriste sous laquelle vit la France s’inscrit désormais dans la durée. Une guerre longue s’annonce donc selon lui contre « Daech [acronyme arabe de l’Etat islamique, employé par le gouvernement], son idéologie totalitaire et ses succursales qui cherchent à imposer partout sa logique ».Lire aussi :Editorial : unité face aux barbaresIl ne s’agit pas de défendre les valeurs « occidentales » mais les valeurs « humanistes », a insisté le premier ministre, rappelant que les premières victimes du terrorisme islamiste dans le monde étaient les musulmans. « La bataille se situe aussi au sein de l’islam entre un islam humaniste et un islamisme obscurantiste. »« Nous ne pouvons pas perdre cette guerre, qui est une guerre de civilisations. »Comment la mener ? Avec des moyens humains notamment, a souligné M. Valls en défendant les actions gouvernementales, chiffres à l’appui : deux lois antiterroristes depuis 2012 ; 30 000 policiers, gendarmes et militaires chargés de la protection de 5 000 lieux sensibles ; 1 830 postes supplémentaires en cours de création dont 930 affectés au renseignement…« Le terrorisme cherche à diviser »Mais la France « n’a jamais fait face à une telle menace », estime le premier ministre. Car l’ennemi est également à l’intérieur, a-t-il répété, évoquant les personnes « connues pour être en lien avec des filières djihadistes », les départs en Syrie et les retours sur le territoire. « Un phénomène incroyablement puissant. »Lire aussi :L’Etat reste mal armé contre le risque terroristeInterpellé sur la possibilité d’une nouvelle attaque en France, le premier ministre a regretté de ne pouvoir promettre « des résultats immédiats, même s’il y en a », évoquant six attentats évités en France depuis 2013.« Le terrorisme cherche à diviser », a prévenu M. Valls. Appelant à « l’unité et au rassemblement », il a salué « le sang-froid » et la réaction des Français, à l’occasion de la manifestation du 11 janvier, mais « encore hier » à Saint-Quentin-Fallavier.« Notre force c’est la démocratie, l’Etat de droit, l’unité. » Laetitia Van Eeckhout Alors que Paris s’apprête à devenir une « zone à basse émission », dont seront progressivement exclus les véhicules polluants, Bruxelles choisit de bannir la voiture dans son centre. Dimanche 28 juin, de la place de Brouckère à la place Fontainas, les boulevards et rues adjacentes seront définitivement fermés à la circulation. En plus des 28 hectares de la zone dite Unesco autour de la Grand-Place, piétonnière de longue date, 22 hectares supplémentaires seront débarrassés des voitures. La capitale belge disposera de la plus grande zone piétonne d’Europe.« Nous voulons rendre la ville aux habitants et aux passants, rendre le cœur historique de Bruxelles plus attrayant et plus accessible à tous, affirme Yvan Mayeur, son bourgmestre socialiste, qui, à peine entré en fonction en janvier 2014, lançait ce projet. Aujourd’hui la ville est congestionnée par le trafic routier. Bouchés tout le temps, les boulevards du centre sont bruyants, polluants et dangereux. Il n’y a même plus d’heures de pointe et pour 40 % il s’agit d’un trafic de transit. » Ancien président du Centre public d’action sociale, M. Mayeur a pu observer la progression « importante » des pathologies liées à la mauvaise qualité de l’air.Comme Paris ou Grenoble, avec une concentration moyenne de particules fines PM 10 de 27 microgrammes par mètre cube (µg/m³), le centre de Bruxelles ne respecte pas le seuil de pollution admis par admis par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à savoir 20 µg/m3. « Il nous faut maintenant poser un acte fort et renverser la logique qui consiste à dégager de la place pour fluidifier le trafic. Et replacer la voiture à sa place en dissuadant son utilisation et en favorisant les mobilités douces », insiste Yvan Mayeur.Modification du plan de circulationLa création de cette zone piétonne va de pair avec une profonde modification du plan de circulation au sein du Pentagone, le quartier centre de la ville. Quelque 1 000 nouveaux panneaux de signalisation routière devaient être découverts dans la nuit de samedi à dimanche. Dans tout le Pentagone, la vitesse sera désormais limitée à 30 km/h. Plusieurs rues vont changer de sens et une boucle dite « de desserte » entourant l’espace piétonnier va être aménagée pour permettre d’accéder aux parkings à proximité de la zone. Sur cette boucle, la circulation se fera majoritairement sur une seule voie, et à sens unique, pour empêcher le trafic de transit. Et 3 km de pistes cyclables vont être aménagés dans l’aire piétonne et aux alentours.Au sein même de la zone piétonne, qui sera cernée de bornes automatiques, toutes les places de stationnement en surface disparaîtront. Seuls les résidents disposant d’un parking privé pourront entrer dans la zone avec leur voiture. Les taxis pourront eux y pénétrer, en roulant au pas, pour débarquer ou embarquer un client, mais ils ne pourront plus y stationner et attendre d’être hélé, ni y transiter. Quand aux commerçants, cafetiers et restaurateurs, ils devront désormais se faire livrer entre 4 heures et 11 heures du matin.Si la création de cette zone piétonne – votée à l’unanimité par le conseil municipal – remporte une large adhésion, sa mise en œuvre fait grincer quelques dents. Le mouvement citoyen « PicNic the Street », né en 2012 précisément pour réclamer l’aménagement piéton du centre-ville, n’a ainsi pas baissé la garde et continue de se mobiliser pour réclamer un « piétonnier intelligent ».« La boucle de desserte risque de créer un mini-ring où les voitures seront prioritaires. Elle viendra juste suppléer à la fermeture des boulevards sans pour autant réduire la pression automobile. Et pourquoi créer des parkings supplémentaires, alors que l’offre existante de stationnement hors voiries est loin d’être saturée ? », interpelle Joost Vandenbroele, un des initiateurs de « PicNic the Street ».Parkings contestésQuatre nouveaux parkings autour de la zone piétonne sont en effet en projet. « Les parkings existants sont mal répartis entre les quartiers autour de la zone piétonne, ce qui peut être pénalisant pour les habitants, défend Els Ampe, élue chargée de la mobilité et des travaux publics à Bruxelles, qui insiste sur la volonté de la ville d’amener la circulation le plus rapidement possible vers un parking public. Nous travaillons pour cela à la mise en place de panneaux de télé-jalonnement dynamiques [panneaux indiquant les places de parking proches encore disponibles]. »Des arguments qui ne convainquent pas Arnaud Pinxteren, député au parlement bruxellois et président du parti d’opposition Ecolo Bruxelles. « 600 places de stationnements en surface sont supprimées mais 1 600 nouvelles places de parking vont être créées, où est la logique ? Rien ne vient justifier cette augmentation de capacité alors qu’on connaît le caractère “d’aspirateur à voitures” des parkings, relève celui-ci. Oui à la création de la zone piétonne ! Mais ce plan piétonnier ne cherche pas à réduire le trafic, simplement à le canaliser. »Au sein du cabinet du bourgmestre, on tient à souligner que le nouveau plan de circulation entre en fonction pour une phase de test de huit mois et pourra donc être ajusté. Les travaux d’aménagement définitifs de toute la zone ne débuteront en effet qu’en avril 2016 pour se terminer en octobre 2018.Laetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Raphaëlle Besse Desmoulières C’est une surprise de taille. Un mois après avoir affirmé le contraire, Pierre Laurent a décidé de se présenter aux régionales en Ile-de-France. Le secrétaire national du Parti communiste l’annonce dans une interview au Parisien le 28 juin. « Les communistes m’ont désigné comme leur chef de file car nous estimons possible de construire un projet “l’Ile-de-France en commun”, à l’image de ce qui s’est fait à Barcelone, avec une liste faisant converger des forces politiques et citoyennes », explique-t-il.Depuis plusieurs semaines, le Parti communiste maintenait le suspens sur ses intentions en Ile-de-France. Alors que les autres partis à gauche commençaient à se mettre en ordre de marche, le PCF était à la traîne.Le 24 mai, M. Laurent avait annoncé qu’il ne se représenterait pas. « J’ai deux mandats actuellement, sénateur et conseiller régional, je vais me consacrer à mon mandat de sénateur », avait-il fait valoir. Plusieurs noms avaient alors circulé dont celui du maire de Montreuil, Patrice Bessac. Mais les décisions tardaient à être prises. En parallèle, le PCF a longtemps espéré convaincre Europe Ecologie-Les Verts de partir ensemble. En vain, leur tête de liste en Ile-de-France et patronne nationale, Emmanuelle Cosse, n’étant pas intéressée.« Ne brûlons pas les étapes »En 2010, M. Laurent avait déjà été tête de liste en Ile-de-France et avait récolté 5,84 % des voix. Début juin, il était donné à 7 % des intentions de vote dans un sondage IFOP. Le patron des communistes assure qu’il quittera son mandat au palais du Luxembourg s’il est élu à la tête de la région. Il ajoute que cette démarche s’adresse « à l’ensemble du Front de gauche et à toutes les forces disponibles » et met en avant le souhait des communistes de voir cette liste « portée par un duo paritaire avec Clémentine Autain ». Cette dernière étant la porte-parole d’Ensemble, la troisième force du Front de gauche, ce ticket permet à M. Laurent de ne pas présenter un affichage uniquement communiste. Son but, précise-t-il, est également de s’adresser aux écologistes et aux socialistes qui ne se reconnaissent plus dans la politique gouvernementale. Une assemblée régionale, le 6 juillet, sera « ouverte à tous ceux qui veulent construire cette force ».Pas sûr que le Parti de gauche (PG) se retrouve dans la démarche de M. Laurent, avec qui les relations sont déjà compliquées au conseil régional d’Ile-de-France, qui voit cohabiter deux groupes Front de gauche à la suite du refus du PG en 2010 de participer à l’exécutif. Samedi, c’est Eric Coquerel, coordinateur politique du PG, qui a été désigné par sa formation comme chef de file pour les régionales.Le tacle de MélenchonInterrogé sur les ambitions présidentielles de Jean-Luc Mélenchon, le secrétaire national du PCF juge « qu’il faut d’abord faire une percée dans les 13 régions ». « Ma candidature en Ile-de-France, je la place au service de cette avancée, ajoute-t-il. Ne brûlons pas les étapes si nous voulons aller avec succès vers des constructions nouvelles en 2017. » La réponse de M. Mélenchon ne s’est pas fait attendre. L’ancien candidat à la présidentielle a confié au Journal du dimanche la façon dont il envisage 2017. Au programme : l’écosocialisme, des assemblées citoyennes et la VIe République. « Il y a plusieurs possibilités dont celle où je suis candidat sans rien demander à personne », glisse-t-il. Avant de tacler Pierre Laurent sur sa candidature aux régionales : « Il est déjà président du Parti de la gauche européenne, du PCF et sénateur. Il n’a pas compris que si Podemos existe, c’est en réaction au fait qu’en Espagne l’autre gauche était trop sous l’emprise des communistes. » Les hostilités ne font que commencer.Lire aussi :Jean-Luc Mélenchon : « Je dois travailler comme si je devais être candidat en 2017 »Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.06.2015 à 05h29 • Mis à jour le28.06.2015 à 10h30 Le Japon, champion du monde en titre, jouera les demi-finales de la Coupe du Monde féminine de football face à l’Angleterre, après les victoires des deux équipes, respectivement face à l’Australie et au Canada, samedi 27 juin.Les Anglaises ont donc mis fin au parcours des Canadiennes, hôtes de la compétition, qui étaient pourtant soutenues par près de 55 000 spectateurs à Vancouver. Les buts anglais ont été inscrits par Taylor (11e) et Bronze (14e). Le Canada a réduit le score par sa star Christine Sinclair (42e).L’Angleterre est la seule équipe sortie deuxième de sa poule à figurer dans le dernier carré du tournoi. Dans la poule F, les Anglaises avaient en effet fini derrière la France, éliminée vendredi en quart de finale par l’Allemagne.Lire :Mondial de football : le cauchemar allemand des BleuesPremière demi-finale mardiLes Japonaises, sacrées en 2011 à Francfort, continuent également leur route. Face à de solides Australiennes, elles ont nettement dominé mais ont tardé à trouver l’ouverture. Ce n’est qu’à la 87e minute qu’Iwabuchi a profité d’un mauvais renvoi de la défense adverse pour tromper Williams.Depuis le début du tournoi, le Japon a remporté tous ses matches par un but d’écart. Les joueuses de Norio Sasaki défendent bien et leur jeu collectif est au-dessus de la moyenne, mais elles ne sont pas très tranchantes face au but. Elles n’ont cadré que trois de leurs 14 frappes.Japon et Angleterre s’affronteront pour une place en finale mercredi à Edmonton. Mardi, la première demi-finale mettra aux prises l’Allemagne et les Etats-Unis à Montréal, les deux premières équipes au classement FIFA. 09.06.2015 à 17h23 • Mis à jour le09.06.2015 à 17h31 | Laura Wojcik Les résultats d’admission dans le supérieur sont tombés ce lundi 8 juin sur le site Admission post-bac (APB 2015). Si vous avez obtenu une réponse favorable à un vœu qui vous convient toujours, vous n’avez qu’à dire « oui » d’ici au 13 juin, et passer votre chemin. Pour tous les autres, les jours et semaines à venir s’annoncent cruciales. Et ce n’est pas parce que vous serez en plein bac qu’il faudra oublier les démarches à entreprendre, sur APB et ailleurs. Pas de panique : Le Monde. fr Campus vous propose, avec l’aide d’une conseillère d’éducation, ce guide de toutes les options qui restent à votre disposition pour trouver la formation qui vous convient le mieux pour la rentrée prochaine.1. Attendre que des places se libèrentPour tous ceux qui sont placés sur liste d’attente, tout n’est pas perdu. Il est possible de recevoir de nouvelles propositions d’affectation lors de la 2e vague (du 25 au 30 juin) et de la 3e vague d’admission (du 14 au 19 juillet) sur APB. Bonne nouvelle, si l’on en croit les chiffres d’APB 2014 transmis par le ministère de l’éducation nationale : à l’issue des trois phases d’admission, 94 % des élèves avaient reçu une proposition correspondant à un de leurs cinq premiers vœux.Des formations très sélectives peuvent avoir des places vacantes après les résultats des concours des IEP, qui tomberont cette année le 26 juin pour Sciences Po Paris et « fin juin » pour les IEP du concours commun.Les situations se débloquent surtout après la seconde vague d’admission, rappelle Joanna Kaczynska, conseillère d’orientation psychologue au centre d’information et d’orientation Médiacom de Paris : « Ceux qui échoueront au bac devront redoubler. De nombreuses places se libéreront donc à partir de l’annonce des résultats, le 7 juillet. »2. Attendre la procédure complémentaireLa procédure complémentaire, ouverte du 26 juin au 15 septembre, est la seule piste pour les élèves n’ayant reçu aucune réponse positive ou satisfaisante, ou qui n’auraient pas respecté les délais d’inscription et de réponse lors des précédentes phases. A savoir : si vous démissionnez d’une formation sélective qui vous avait accepté, vous ne serez autorisé à briguer qu’une filière non sélective lors de la procédure complémentaire.La procédure complémentaire donne accès à toutes les formations qui n’ont pas fait le plein, ce qui, bien entendu, n’est pas le cas de toutes. Des places se libèrent chaque jour, et sont rapidement prises d’assaut. « Il faut être très réactif pour pouvoir candidater au bon moment » conseille Joanna Kaczynska. Quitte à se connecter plusieurs fois par jour sur le portail APB. « Pour les filières sélectives, les demandes sont examinées en détail mais votre réactivité demeure primordiale » ajoute la conseillère d’orientation.Les résultats des concours des IEP jouent aussi beaucoup pour cette voie d’admission à la fin du mois de juin. Joanna Kaczynska note quelques tendances ces dernières années : « Les places vacantes ne concernent presque jamais les DUT et les BTS, encore moins à Paris. Les formations qui se libèrent sont généralement dans des établissements privés. » Tout dépend de l’offre et de la demande dans la formation visée : « On peut noter quelques places vacantes dans les classes préparatoires physique-chimie sciences de l’ingénieur (PCSI) ou en écoles d’ingénieur publiques, mais très peu en prépas aux écoles de commerce. Cela s’explique par la désaffection pour le scientifique ces dernières années. »3. Le dispositif « bacheliers méritants »Ceux qui n’ont pas obtenu leur premier choix de filière sélective sur APB et ceux qui avaient sélectionné en premier vœu une filière non sélective (quelle que soit la réponse obtenue) pourront bénéficier du dispositif dédié aux bacheliers dits « méritants ». Seule condition : faire partie des 10 % d’élèves qui obtiendront les meilleurs résultats au bac de leur série dans leur lycée (qu’il s’agisse d’un bac général, technologique ou professionnel). Il n’est pas pour autant nécessaire d’exceller pour faire partie de ces 10 % : un quart des « bacheliers méritants » qui ont profité de cette procédure en 2014 avaient obtenu une mention assez bien ou pas de mention du tout.Pour en bénéficier, le lycéen ne peut que bien réviser son bac pour être dans le peloton de tête de son établissement. C’est le rectorat qui le contactera si c’est le cas. Plus de 5 900 élèves ont été recontactés l’an passé via cette procédure, mais seuls 223 ont accepté une nouvelle offre d’affectation. Les résultats sont espérés meilleurs cette année, car un plus grand nombre d’options leur sera proposé : outre les DUT, BTS, classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) accessibles l’an dernier, les instituts d’études politiques de province (IEP), quelques écoles d’ingénieurs (réseau INSA, Polytech), et des écoles de commerce post-bac proposeront des places.Lire aussi :223 « bacheliers méritants » rattrapés dans leur orientation en 2014 : pourquoi si peu ?Joanna Kaczynska ne considère néanmoins pas cette procédure comme une véritable stratégie à privilégier en cas de déception sur APB : « On en parle aux élèves, mais c’est très incertain puisque cela dépend des résultats du bac. Et comme les choix APB ne peuvent plus être modifiés après le 30 mai, on peut juste conseiller aux lycéens de ne pas se censurer dans leurs vœux en amont. »4. S’inscrire dans un établissement qui ne figure pas sur le portail APBAutre solution : envisager une formation dont l’admission ne dépend pas de la procédure APB. Certaines sont encore ouvertes aux inscriptions, mais toutes ne se valent pas. « Ce n’est jamais une voie que l’on conseille en premier lieu. Ce sont souvent les familles qui évoquent le sujet » explique la conseillère d’orientation. Le coût peut être un frein, car ces formations sont souvent privées. C’est notamment le cas pour certaines écoles de commerce.L’orientation vers ces établissements doit être déterminée au cas par cas. En fonction des moyens financiers des parents, mais aussi des réseaux professionnels dont leurs enfants peuvent bénéficier pour compenser un diplôme d’une école peu compétitive : « C’est très dangereux pour ceux qui n’ont que très peu de contacts de s’engager dans de telles écoles » met en garde Joanna Kaczynska. Même chose à l’étranger où des universités peu reconnues acceptent des étudiants français au dernier moment : « La formation ne se fera pas forcément dans de bonnes conditions » prévient la conseillère d’orientation.5. Mûrir son projet professionnel autrementPartir à l’étranger n’est pas pour autant une alternative à proscrire. Pas forcément pour faire des études, mais surtout pour apprendre à être autonome, explique Joanna Kaczynska : « Souvent en sortant du bac on manque de maturité, donc s’extraire de son cocon familial et être confronté à un nouvel environnement peut faire beaucoup avancer. » L’expatriation permet aussi d’ajouter une ou plusieurs langues sur son CV et de faire valoir une expérience d’ouverture originale. Mais attention pour débuter des études supérieures en France à votre retour, il faudra s’inscrire sur APB, qui accordera la priorité aux élèves passant le bac la même année.Laura WojcikJournaliste au Monde 09.06.2015 à 16h07 • Mis à jour le09.06.2015 à 17h02 | Stéphane Lauer (New York, correspondant) et Philippe Ridet (Rome, correspondant) La frontière recule encore. Il y a six ans, Sergio Marchionne, le directeur général du groupe automobile Fiat, prophétisait qu’un constructeur ne pourrait à l’avenir survivre sans produire au moins 6 millions de véhicules par an. Un objectif désormais fixé en 2018 depuis le mariage entre la firme de Turin et Chrysler, l’américain de Détroit. Né de cette union Fiat Chrysler Automobile (FCA) reste un nain au pays des géants. Ses 4,7 millions de modèles vendus dans le monde en 2014 pèsent moins de 10 % en termes de part de marché. Un chiffre à comparer avec les 10,2 millions de véhicules écoulés par Toyota, les 10,1 de Volkswagen, les 9,9 de General Motors ou les 8,4 de Renault Nissan.10 millions, c’est désormais la nouvelle frontière de FCA. Celle à partir de laquelle un constructeur parvient à augmenter sa marge, notamment dans les pays émergents, réduire les risques financiers à l’occasion de la sortie d’un nouveau modèle et financer la recherche technologique. Présentant, le 26 avril les chiffres trimestriels, M. Marchionne avait dénoncé « une industrie automobile droguée par un recours extrême aux investissements au point que, très souvent, un produit en fin de cycle n’est pas parvenu à rémunérer le capital investi pour qu’il voie le jour ».Une manœuvre culottéeAprès avoir rationalisé les lignes de montages sur lesquels s’élaborent désormais plusieurs modèles différents, mis en commun des technologies avec des concurrents comme c’est le cas en Pologne où sont produites – sur la même plateforme – aussi bien la Ford Ka que le Fiat 500, l’homme à l’éternel pull en cachemire noir, envisage une manœuvre culottée pour une grenouille : absorber un bœuf.Lire aussi :Fiat : Groupe automobile cherche GPSSelon le Wall Street Journal du mardi 9 juin, M. Marchionne – qui bénéficie de la confiance totale de ses actionnaires représentés par John Elkann, chef de file de la famille Agnelli et président de la holding financière Exor – s’apprêterait à fondre sur General Motors avec le soutien de hedge funds. « Nous n’avons aucune restriction, aucune barrière, l’objectif est d’économiser le plus d’argent possible dans le développement de nouveaux modèles. En fait, nous discutons tout le temps entre nous mais il n’y a rien de concret pour le moment. Mais c’est techniquement faisable », expliquait-il en mars au salon de l’automobile de Genève.Mais pour être grosse, la proie n’en est pas moins digérable. L’actionnariat de la firme américaine est moins ferme que celui de ses concurrents, comme Ford par exemple, où la famille fondatrice oriente encore les décisions stratégiques. De plus M. Marchione s’est montré imaginatif dans les montages financiers, comme il l’a démontré avec la prise de contrôle de Chrysler grâce à une aide, remboursée depuis, du gouvernement américain et la bienveillance des syndicats. Enfin Exor, dont M. Marchionne est aussi vice-président, dispose d’assez de liquidités pour rendre ses arguments persuasifs.Les contre-arguments ne manquent pasToutefois, les contre-arguments ne manquent pas. Les deux entreprises avaient tenté un mariage en 2000, qui s’était très mal terminé cinq ans plus tard, obligeant GM à payer un dédit de 2 milliards de dollars pour se tirer de ce mauvais pas. Renault-Nissan avait tenté également une approche en 2006, mais les dirigeants de GM avaient conclu que le jeu n’en valait pas la chandelle. Enfin en 2008 des discussions avaient eu lieu dans le cadre du sauvetage par le gouvernement américain de Chrysler et GM pour voir si des choses pouvaient être faites en commun. Mais, là encore, elles n’avaient abouti à rien de concret.Par ailleurs, le différentiel de rentabilité avec FCA a de quoi faire réfléchir avant un éventuel rapprochement : aux Etats-Unis, GM est deux fois plus rentable que son concurrent et son PDG, Mary Barra a toujours dit qu’elle voulait se concentrer sur le renforcement de son groupe en améliorant la rentabilité du capital investi, sans se laisser distraire par une fusion avec un autre constructeur. « Nous avons nos propres plans et nous entendons les poursuivre seul », a-t-elle fait savoir à M.Marchione.Mais selon le quotidien La Repubblica du 8 juin, la démonstration d’intérêt pour GM pourrait être un leurre afin de dissimuler une négociation avec Volkswagen ou le constructeur de voitures propres Tesla.A l’occasion de l’assemblée générale des actionnaires de GM, qui se tenait mardi à Detroit, la patronne du groupe, Mary Barra, a réaffirmé que son groupe n’avait pas besoin d’une fusion, soulignant qu’il avait « l’échelle suffisante », avec 10 millions de véhicules vendus, pour se développer seul et que le groupe avait déjà « mis à profit les opportunités de bénéficier de partenariats ». GM travaille ainsi avec Ford dans les transmissions et avec Honda sur les piles à hydrogène.John Elkann, l’héritier légitimeParadoxe : Si FCA veut grandir, John Elkann cherche à diluer la part de l’industrie automobile, trop dépendante de la conjoncture, dans le portefeuille d’Exor. Alors que Ferrari devrait bientôt être côtée en bourse, Exor qui contrôle FCA, CNH (camions et machines agricoles), Ferrari, le club de football la Juventus de Turin, la totalité du quotidien La Stampa et 20 % du Corriere Della Sera, a cédé ses participations dans SGS, leader mondial de la certification, pour 2 milliards d’euros au groupe Lambert, et celles qu’elle détenait dans le colosse immobilier Cushman & Wakefield pour 1,2 milliard d’euros.La holding financière des Agnelli a lancé son dévolu sur la société de réassurance américaine basée aux Bermudes, PartnerRe, dont elle détient déjà 9,9 % du capital. D’abord amicale, l’offre publique d’achat pour un montant de 6,8 milliards d’euros (financé par deux milliards de fonds propres) est devenue plus agressive, à mesure que le refus de la direction de l’entreprise américaine, qui préfère étudier une fusion avec Axis, se renforçait. Pour les contourner, John Elkann a décidé de s’adresser directement aux actionnaires privilégiés du réassureur pour vanter les mérites de son offre et dénoncer un conflit d’intérêt entre l’actuel PDG de PartnerRe et Axis.S’il parvenait à ses fins, le discret et encore jeune John Elkann (39 ans), dont certains ne donnait pas cher de son avenir lors qu’il reçut l’empire des mains de « l’Avvocato » Gianni Agnelli en 1997, démontrerait alors que, s’il n’a pas la flamboyance de son grand-père, il n’en est pas moins l’héritier légitime. Un requin se cacherait sous son air poupin de gendre idéal. Et la Repubblica de conclure : « Le nouvel âge d’or des Agnelli commence ».Lire aussi :Sergio Marchionne, « casseur » de codesPhilippe Ridet (Rome, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Piquard La Confédération générale des cadres (CGC) des médias a annoncé mardi 9 juin avoir déposé une plainte à Paris et un recours au Conseil d’Etat contre la nomination par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) de Delphine Ernotte à la tête de France Télévisions. Cette démarche s’ajoute à la plainte de Didier Quillot, ancien candidat à la présidence de France Télévisions et ancien cadre de Lagardère active.Une requête en annulationLa requête en « annulation » au Conseil d’Etat, déposée lundi, « s’appuie, notamment, sur le manque d’impartialité du CSA et l’opacité de la procédure de nomination », explique dans un communiqué le SNPCA-CGC, syndicat minoritaire à France Télévisions. « La loi prévoit que la décision doit être suffisamment motivée. Ce n’est pas le cas. Le CSA s’est contenté de généralités », estime l’avocat du syndicat, Me Pierre-Olivier Lambert, contacté par l’Agence France-Presse. Le CSA a publié sur son site « la décision de nomination motivée » de Delphine Ernotte, ancienne directrice exécutive d’Orange France.Une plainte du SNPCA-CGCLa plainte, qui doit être déposée, se fonde, elle, sur « des soupçons d’abus d’autorité et de manquements à l’obligation de probité du CSA dans la procédure de nomination » et « vise, en particulier, le délit de trafic d’influence », ajoute le syndicat.Le code pénal définit ainsi le trafic d’influence :« Le fait, par quiconque, de solliciter ou d’agréer, à tout moment, directement ou indirectement, des offres, des promesses, des dons, des présents ou des avantages quelconques, pour lui-même ou pour autrui, pour abuser ou avoir abusé de son influence réelle ou supposée en vue de faire obtenir d’une autorité ou d’une administration publique des distinctions, des emplois, des marchés ou toute autre décision favorable. »L’une des membres du CSA, Sylvie Pierre-Brossolette, se voit notamment reprocher, dans un article de Mediapart, d’avoir organisé un rendez-vous entre la candidate Delphine Ernotte et François Pinault, réputé proche de François Hollande. Un homme d’affaires qu’avait également rencontré Didier Quillot, un autre candidat.Une plainte de Didier QuillotMardi 2 juin, une première plainte a été déposée par Didier Quillot. Sa démarche suit ce raisonnement : l’ouverture, par le parquet, d’une enquête préliminaire est le seul moyen d’avoir des preuves d’une éventuelle infraction, la demande d’enquête parlementaire sur la nomination de Mme Ernotte ayant été rejetée.Sa plainte se fonde sur la notion d’« abus d’autorité », ainsi définie par le code pénal : « Le fait, par une personne dépositaire de l’autorité publique, agissant dans l’exercice de ses fonctions, de prendre des mesures destinées à faire échec à l’exécution de la loi. »La loi de novembre 2013 sur l’indépendance de l’audiovisuel public a confié au CSA la mission de désigner le patron de France Télévisions de façon « impartiale, transparente et indépendante », explique-t-on dans l’entourage de Didier Quillot. Donc si jamais des manœuvres avaient fait échec au respect de ces conditions, il pourrait s’agir d’un abus d’autorité. L’entourage de M. Quillot souligne au passage que le CSA a, dans un communiqué de la semaine dernière, envisagé des changements de procédure, et y voit une validation de sa démarche.De plus, M. Quillot a pris soin, avant de déposer sa plainte, d’avoir « tourné la page » et annoncé ses nouvelles activités : il a cofondé Reboot Media, un groupe qui ambitionne de peser dans le domaine de la presse sportive, comme l’a expliqué Le Figaro. Son avocat assure qu’il agit moins en tant que victime directe qu’en tant que citoyen.La défense du Conseil supérieur de l’audiovisuel« On a pu lire que la procédure au terme de laquelle [Delphine Ernotte] a été désignée aurait été l’objet de pressions. Chacun d’entre nous affirme n’en avoir subi aucune », ont déclaré dans un communiqué commun les huit membres du CSA, le 4 juin :« Nous réaffirmons ici solennellement que le délibéré s’est déroulé dans la plus totale indépendance et la plus stricte impartialité, au terme d’une procédure qui a respecté le principe d’égalité entre les candidats et dont chaque étape a été débattue et collégialement acceptée par le Conseil. »Le scrutin pour la présidence de France Télévisions avait divisé le collège en deux blocs au second tour et suscité des dissensions en interne.Lire aussi : La nomination de Mme Ernotte fait toujours grincer des dentsLes membres du CSA se sont en revanche dits « ouverts à toute modification allant dans le sens d’un renforcement de la publicité des procédures de nomination ». Cette procédure a été fixée par le collège du CSA à partir de la loi de 2013 par laquelle la majorité du président, François Hollande, lui a redonné le pouvoir de désigner les dirigeants d’audiovisuel public. Le CSA a notamment envisagé de publier le nom de tous les candidats ou seulement de ceux qu’il choisirait d’auditionner, ou encore d’ouvrir les auditions des candidats au public.Lire aussi : Les premiers pas de Delphine Ernotte à France TélévisionsAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Franck Nouchi Roberto Rossellini, Jacques Rivette, François Truffaut, Jean-Luc Godard, Alain Resnais, André Téchiné, Chantal Akerman : la liste – non exhaustive – des cinéastes dont Jean Gruault fut le scénariste dit à elle seule l’importance de cet homme pour le cinéma français de la seconde moitié du XXe siècle. Egalement auteur dramatique, romancier, acteur de théâtre et librettiste d’opéra, Jean Gruault, qui est mort mardi 9 juin à l’âge de 90 ans, aimait citer Audiberti pour différencier « l’écrivant » de « l’écrivain ». Pour lui, disait-il, « l’auteur de théâtre – et, a fortiori, celui de scénario – ne peut être un écrivain, dans la mesure où il ne s’intéresse pas exclusivement à la langue, puisqu’il est obligé de raconter une histoire, d’affirmer des intentions ». Il n’empêche : Gruault fut un immense scénariste. Sans lui, des films comme Jules et Jim, Les Carabiniers, Suzanne Simonin, la Religieuse de Diderot, Les Deux Anglaises et le continent, Mon Oncle d’Amérique, tant d’autres encore, n’auraient pas eu la même saveur.Il était né un 3 août 1924, à Fontenay-sous-Bois. On retrouve sa trace à la fin des années 1940, aux côtés des animateurs des ciné-clubs du Quartier latin et du Studio Parnasse. Il y a là quelques cinéphiles dont en entendra très vite parler : Maurice Schérer (qui deviendra Eric Rohmer), mais aussi Jacques Rivette, Jean-Luc Godard, Claude Chabrol, François Truffaut, Suzanne Schiffman, André Labarthe, Jean Douchet, Claude de Givray… Plus tard, on dira même que la Nouvelle Vague est née quelque part entre ces salles de cinéma du cinquième arrondissement parisien.Premier scénario pour Rivette en 1958A l’aventure des Cahiers du cinéma, Jean Gruault préfère jouer au théâtre, par exemple dans La Mouche bleue, de Marcel Aymé ou encore La Logeuse, de Jacques Audiberti.Premier scénario, premier coup de maître en 1958 avec Paris nous appartient, de Jacques Rivette. Ensuite, tout va très vite. Sur la recommandation de Truffaut, Gruault devient l’assistant de Roberto Rossellini avec lequel il travaillera sur Vanina Vanini. Cinq ans plus tard, en 1966, il coécrira pour le père du néoréalisme italien le scénario de La Prise du pouvoir par Louis XIV.1962, c’est l’année de Jules et Jim. Sept ans auparavant, ainsi qu’il le raconte dans Le Plaisir des yeux (Petite bibliothèque des Cahiers du cinéma), François Truffaut avait eu un véritable « coup de foudre » à la lecture du roman d’Henri-Pierre Roché. Pour l’aider à l’adapter au cinéma, un soir, Truffaut était venu chercher Gruault à la sortie du théâtre où il jouait dans une pièce d’Audiberti.Longue collaboration avec TruffautDans François Truffaut au travail (Editions Les Cahiers du cinéma), Carole Le Berre décrit bien la manière dont ces deux-là travaillèrent ensemble : « Inaugurant une méthode de collaboration qu’ils répéteront par la suite, Truffaut lui remet alors un exemplaire annoté où il a souligné ou marqué d’une croix les passages qui lui plaisent. Gruault rédige une première tentative d’adaptation, assez longue, dont Truffaut se sert comme point de départ pour la remanier, la réduire, inventer quelques raccourcis plus visuels, découvrir où il souhaite aller… » Bientôt, colle et ciseaux obligent, on ne comptera plus les versions du scénario.C’est le début d’une longue collaboration entre les deux hommes : L’Enfant sauvage tout d’abord, puis, toujours d’après Henri-Pierre Roché, Les Deux Anglaises et le continent, L’Histoire d’Adèle H. et La Chambre verte. A propos des Deux Anglaises, le 27 février 1968, Truffaut adresse une lettre à Gruault : « Mon cher Jean, Lucette va te remettre les carnets d’Henri-Pierre Roché. J’espère qu’ils te passionneront autant que moi. Je te demande pourtant de garder le secret absolu sur cette lecture qui doit rester absolument confidentielle… »Avec Godard, Gruault ne travailla que sur Les Carabiniers (1963).Alors en pleine disgrâce en Italie, Rossellini avait voulu monter une pièce antimilitariste de Benjamino Joppolo, I Carabinieri. Scandale. Fiasco. Pourtant, Gruault avait demandé à Rossellini de bien vouloir, devant micro, résumer cette pièce pour Jean-Luc Godard qui voulait l’adapter au cinéma. Ces vingt minutes d’enregistrement valent à Rossellini d’être crédité au générique du film comme coscénariste, aux côtés de Gruault et de Godard…Impossible d’évoquer la carrière de scénariste de Gruault sans mentionner son travail sur Suzanne Simonin, la Religieuse de Diderot de Jacques Rivette (1967). Censure, scandale – Godard qui traite Malraux de « ministre de la Kultur » – et grand succès.Trois scénarios pour Alain ResnaisImpossible également de ne pas mentionner les trois scénarios que Gruault écrivit pour Alain Resnais : Mon Oncle d’Amérique, La Vie est un roman, L’Amour à mort. Comme John Ford, Alain Resnais composait une biographie détaillée de ses personnages. « Gruault, racontait-il, adorait écrire ces biographies. Plus le rôle était petit, plus la biographie s’étendait. Quand on m’attribue ces biographies, on peut m’attribuer le fait de les avoir demandées, mais c’est à Gruault que revient le charme de tout ce qu’il a écrit ainsi ».Le charme, la langue, le goût de raconter des histoires. On pourrait consacrer des pages et des pages à tous les films dont Gruault écrivit le scénario. On pourrait raconter également tous les projets qu’il eut, en particulier avec Truffaut, et qui ne virent pas le jour : La Belle Epoque mais aussi Marguerite et Julien.En fouillant dans les archives du Monde, on retrouve la trace d’une pièce de théâtre qu’il avait écrite, La Guerre des paysans. Montée au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis en 1967, inspirée de Michael Kolhhaas, de Heinrich von Kleist, elle décrit l’aventure d’un marchand de chevaux qui, pour se faire rendre justice, est entraîné à devenir le chef d’une bande de paysans. « Il n’y a pas, disait au Monde Jean Gruault, les “bons” et les “méchants” : il y a des hommes qui agissent en fonction d’un certain nombre de critères liés à une certaine époque ».Lui qui passa trois ans au séminaire d’Angers écrivit d’autres pièces, parmi lesquelles Un petit Jésus et Crucifixion dans un boudoir turc (montée en 1987 au Petit Odéon à Paris). Souvent, il s’amusait à extraire des répliques de ses pièces pour les replacer dans les films sur lesquels il travaillait. On trouve de ces « importations » dans La Vie est un roman ou encore dans L’Amour à mort. Dans Paris nous appartient, il y a cette réplique en forme d’allusion à Brasillach, extraite de Crucifixion : « Le meilleur moyen pour un jeune écrivain de se faire connaître, c’est de se faire fusiller… »Franck NouchiJournaliste au Monde Florian Reynaud C’est fini. Le 5 juin, le forum Reddit a mis un terme à une curieuse expérience lancée comme une blague de 1er avril. Pendant deux mois, des milliers d’internautes se sont rassemblés autour d’un bouton placé sur le site, accolé d’un compte à rebours de soixante secondes. A chaque fois qu’un utilisateur appuyait sur le bouton, le décompte recommençait. Les internautes obtenaient pour seule contrepartie un point de couleur, différente selon le temps affiché sur le compteur au moment où ils avaient cliqué. A la fin de l’expérience, plus d’un million d’internautes avaient appuyé sur « le bouton ».Durant toute son existence, les utilisateurs du site se sont écharpés sur ce mystérieux bouton, lancé sans aucune explication. Faut-il laisser le compte à rebours s’achever, ou au contraire appuyer régulièrement pour faire vivre l’expérience ? « Ce n’est pas à nous de vous dire quoi faire désormais. C’est votre choix », expliquaient les administrateurs du forum le 1er avril.Comme l’indique la date du lancement, le bouton n’était au final qu’une simple blague. Une fois le compteur arrivé à zéro celui-ci redémarrait comme si rien ne s’était passé. L’expérience était surtout un moyen de laisser la communauté s’emparer d’un événement anodin pour en faire un sujet de blagues, de créativité et de discussions.Un grand jeu de rôleEt l’expérience n’a pas déçu. Des clans d’internautes inspirés par l’heroic fantasy se sont créés au fur et à mesure que le bouton gagnait en popularité. Les « Followers Of The Shade » estimaient que le bouton avait semé la discorde sur Reddit et s’étaient donné pour tâche de ne jamais cliquer dessus. Parmi eux, certains estimaient que ne pas appuyer sur le bouton leur apporterait une récompense le jour ou le compteur s’arrêtera. A l’inverse, les « Chevaliers du bouton » avaient pour objectif de ne jamais laisser le compteur atteindre le zéro. Parmi eux, les membres de la « Garde rouge » ont été distingués par un marqueur rouge à côté leur pseudonyme, signifiant qu’ils ont appuyé sur le bouton moins de dix secondes avant la fin du compte à rebours.Certains ont créé de nombreux programmes et outils en ligne pour suivre l’utilisation du bouton et dresser des statistiques. Certains sont même allés jusqu’à calculer la date à laquelle le compteur arriverait à zéro en s’appuyant sur les données du forum.Un esprit bon enfantLundi 8 juin, l’entreprise a célébré la créativité de la communauté de Reddit dans un post de blog sur le bouton. « Nous avons tenté d’interférer le moins possible. La communauté de r/thebutton a immédiatement commencé à créer un folklore détaillé avec une myriade de religions, de factions, toutes issues du simple fait de presser ou non un bouton », explique Josh Wardle, sur le blog de l’entreprise.Reddit a également mis en avant les histoires humaines qui ont eu lieu au sein de la communauté. Deux internautes ont raconté sur le forum que le bouton leur avait permis d’arrêter de boire. Un autre utilisateur aurait choisi de faire son coming-out sur r/thebutton.Le forum n’a pas toujours brillé pour cette ambiance bon enfant et généreuse. Il est aussi célèbre pour avoir été un des premiers lieux de diffusion des photos volées de célébrités nues en août 2014, ainsi que pour ses très nombreux problèmes de harcèlement. Reddit héberge encore des communautés misogynes, racistes, homophobes, qui ternissent sa réputation. Le changement de direction de l’entreprise à l’automne dernier a impulsé de nouvelles politiques de modération. Le « bouton » a montré pendant deux mois le meilleur visage de la communauté, un événement bienvenu à deux semaines du dixième anniversaire de Reddit.Florian ReynaudJournaliste au Monde Cédric Pietralunga La nouvelle agite depuis deux jours le milieu des tintinophiles. Poursuivie en justice par les héritiers de Hergé pour avoir reproduit sans autorisation des vignettes tirées des albums de Tintin, l’association néerlandaise Herge Genootschap, un club de 680 Bataves passionnés par les aventures du reporter à la houppette, a été relaxée fin mai par la Cour d’appel de La Haye, a révélé dimanche 6 juin le quotidien NRC Handelsblad.La justice néerlandaise estime que Moulinsart SA, la société chargée de l’exploitation commerciale de l’œuvre de Hergé, ne peut pas réclamer de droits pour l’utilisation d’extraits d’albums de Tintin… parce qu’elle n’est pas autorisée à le faire.Selon un contrat signé par Hergé en 1942, présenté à l’audience par l’association de tintinophiles, c’est en effet l’éditeur français Casterman qui possède les droits sur les albums signés par le plus célèbre des Belges.La politique de Moulinsart SA remise en cause« Il est apparu d’un document de 1942 (…) que Moulinsart n’est pas celui qui peut décider de qui peut publier des images tirées des albums et ne dispose donc pas des droits d’auteurs pertinents dans cette affaire », ont indiqué les juges de la Cour d’appel de La Haye dans leur décision, citée par l’AFP. Dirigée par Nick Rodwell, le second mari de Fanny Vlamynck, la veuve de Hergé, Moulinsart SA réclamait 35 000 euros par publication à l’association Hergé Genootschap, qui édite trois fois par an un magazine intitulé Duizend Bommen, uniquement destiné à ses membres.Pour spectaculaire qu’il soit, difficile d’estimer la portée de ce jugement. Selon certains, c’est toute la politique de Moulinsart SA qui pourrait être remise en cause. Depuis le milieu des années 1990, M. Rodwell surveille de manière très scrupuleuse l’utilisation de l’œuvre de Hergé, estimant que le personnage de Tintin risquait d’être galvaudé à force d’être reproduit un peu partout.Moulinsart SA n’octroie ainsi plus aucune licence depuis 1999 et gère en direct avec des entreprises partenaires la fabrication de produits dérivés (figurines, vêtements, jouets, vaisselle, etc.). De même, M. Rodwell exige que toute reproduction d’un dessin de Hergé, dans un livre ou dans la presse, soit au préalable autorisée par ses équipes, situées à Bruxelles.Distinction entre droit de publication et droit de reproductionNéanmoins, la décision de la Cour de La Haye ne devrait pas rompre les digues érigées par les ayants droit du célèbre auteur : si ce n’est pas Moulinsart qui détient les droits, c’est en effet Casterman. Or, l’éditeur historique n’a aucune raison de se fâcher avec Nick Rodwell et sa femme, aujourd’hui âgée de 80 ans, même si leurs relations ont pu être parfois tendues : Tintin reste l’un des best-sellers de Casterman et assure encore 15 % de son chiffre d’affaires. C’est également une vitrine prestigieuse pour la filiale de Gallimard, dirigée depuis 2013 par Benoît Mouchart, l’ancien directeur artistique du Festival d’Angoulême.Tout juste, espèrent les tintinophiles, l’éditeur sera-t-il plus conciliant à autoriser des reproductions dans des publications rendant hommage à l’œuvre phare de Hergé, dont l’aura ne faiblit pas alors que le dernier album paru, Tintin et les Picaros, date de 1976 et que l’auteur est décédé en 1983 !Lire aussi :Une couverture de Tintin vendue 2,5 millions d’eurosPar ailleurs, rien ne dit que le jugement néerlandais puisse être transposé dans d’autres pays. Selon le contrat signé par Georges Rémi, alias Hergé, le 9 avril 1942, qui a été publié par le site spécialisé Actua BD, seul le « droit de publication » a été concédé à Casterman, moyennant une « redevance de 10 % du prix de vente » sur chaque album écoulé.« Or, certaines législations distinguent droit de publication et droit de reproduction, explique un bon connaisseur du dossier. Publier des vignettes de Tintin sans demander l’autorisation à ses ayants droit reste donc risqué. »« Il faut être très prudent avec cette décision de justice, abonde Benoît Peeters, conseiller éditorial chez Casterman et spécialiste reconnu de l’oeuvre de Hergé. D’abord elle ne concerne que les Pays-Bas et ne fera pas nécessairement jurisprudence ailleurs. Ensuite, elle s’appuie sur un contrat de 1942 qui a très certainement connu de nombreux avenants ensuite, signés entre Casterman et Hergé, et que l’on ne connaît pas. »Interrogé par Le Monde, Nick Rodwell s’est pour l’instant refusé à tout commentaire, indiquant simplement que le dossier est « dans les mains des avocats ».Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.06.2015 à 14h40 • Mis à jour le09.06.2015 à 14h44 | Damien Leloup C’était quasiment une nouvelle révolution (sexuelle). Lundi 8 juin, un événement sans précédent s’est produit lors de la traditionnelle présentation d’Apple à la « Worldwide Developers Conference » de l’entreprise, grand-messe huilée de deux heures et demie durant laquelle a été présenté Apple Music, le service de musique en streaming.Sur l’écran géant, devant le gratin des développeurs Apple et les journalistes – sans oublier des centaines de milliers d’internautes, des gens nus sont apparus à l’écran. Bien sûr, les personnes en question étaient floutées. Apple ne badine pas avec le respect des bonnes mœurs : sur toutes ses plateformes, les applications à contenu pornographique sont interdites, et les nus sont proscrits – l’application du tabloïd britannique The Sun, avec sa célèbre playmate dénudée en page 3, avait été refusée par le magasin d’applications d’Apple. Même les nus généralement considérés comme « artistiques » ne sont pas à l’abri : parmi d’autres, le jeu vidéo Papers, Please en a récemment fait les frais.Mais Apple est allé plus loin durant sa conférence que la simple présence de joyeux cyclistes nudistes – sommairement décrits comme « l’équipe marketing d’Apple portant sa tenue habituelle du ‘vendredi sans le bas’». Le producteur Jimmy Iovine, qui présentait Apple Music, a même fait… une blague grivoise. Alors qu’il expliquait que les algorithmes seuls sont incapables de composer des playlists adaptées à ce que vous ressentez à un moment précis, il a pris l’exemple suivant :« La seule question qui compte lorsque vous écoutez une playlist, c’est ‘quelle va être la prochaine chanson ?’ (…) Imaginez : vous vivez un moment spécial (…) vous faites de l’exercice, par exemple, ou n’importe quel autre moment spécial (…) et votre cœur bat très fort, et la chanson suivante arrive et là BIIIIP, ça vous bloque. »Quelques rires nerveux ont parcouru l’assistance. Sur Twitter, l’incrédulité le disputait au malaise.Is Jimmy Iovine giving us the sex talk? #WWDC— MrBrendanJay (@Brendan Jay Sullivan)require(["twitter/widgets"]);#SpecialMomentWhen you get a "buzzkill" song during that #SpecialMoment— moiseschiu (@Moisés Chiullan)require(["twitter/widgets"]);Jimmy Iovine roundabout talking about sex at #WWDC15 is both hysterical and awkward. Well-intentioned though #humantouch— JulianaJai (@Juliana Jai Bolden)require(["twitter/widgets"]);Pourtant, durant cette conférence, Apple a aussi su se fixer des limites. Comme cette censure, pas bien méchante, à peine un petit arrangement avec la réalité en fait, au tout début de la présentation. Tim Cook, le PDG d’Apple, racontait une anecdote tirée de l’actualité récente : Brandon Moss, le joueur de l’équipe de baseball des Cleveland Indians, avait frappé quelques jours auparavant le centième home run de sa carrière. Une étape importante pour tout joueur professionnel, notait Tim Cook, qui comprenait que le joueur ait voulu conserver ladite balle en souvenir. Manque de chance, cette dernière avait été récupérée par son équipe, qui avait décidé de lui demander une rançon en échange : une imposante liste remplie de produits Apple, affichée à l’écran. « Une vraie liste des courses pour Apple Store », a rigolé le PDG. Ou presque : la lise comportait un élément qu’on ne trouve pas en vente dans les magasins à la pomme : « un tonneau de 225 litres de lubrifiant ». Une blague de vestiaire qu’Apple a donc purement et simplement supprimée de la « liste des courses » – ce qui a permis à Tim Cook d’affirmer qu’Apple avait offert l’intégralité de la liste à l’équipe.@CaseyNewton Apple shopped #Windians ransom note, modding Zeps request to be more family friendly. #WWDC15 http://t.co/53QglKS7H8— andrewcmartin (@Andrew Martin)require(["twitter/widgets"]);Tout n’a donc pas changé dans le rapport d’Apple au sexe et à la nudité, loin de là. Mais cette conférence a marqué une évolution – encore timide – dans le rapport de l’entreprise à tout ce qui touche, de près ou de loin, au sexe : l’une des nouveautés d’IOS 9, le système d’exploitation des iPhones, sera l’ajout d’un outil de suivi des menstruations dans l’application Healthkit. Une fonctionnalité basique, qui concerne potentiellement la moitié de l’humanité, et qui est proposée par de très nombreuses applications sur l’App Store. Mais jusqu’à présent, elle n’existait pas dans Healthkit, qui permet pourtant de suivre quantité de données de santé, comme la glycémie, le rythme cardiaque, la tension ou même le sommeil…L’attitude d’Apple par rapport à la sexualité est – souvent – incompréhensible. L’entreprise allie une politique extrêmement pudibonde, qui aboutit à des censures absurdes, tout en optant pour des pratiques… très progressistes sur la sexualité. Tim Cook est l’un des tout premiers PDG de grande entreprise américaine à avoir revendiqué ouvertement son homosexualité ; l’entreprise s’est engagée en faveur du droit au mariage pour les couples de même sexe, et a été récompensée pour sa politique de ressources humaines en matière de lutte contre les discriminations. Les cyniques pourront se consoler en se disant qu’il vaut mieux cela que l’inverse.Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.06.2015 à 13h00 • Mis à jour le09.06.2015 à 14h05 Eiffage va réorganiser son activité métal en France en fermant deux usines dans l'Est et en supprimant 239 postes, a annoncé mardi 9 juin le groupe de BTP. Plus tôt, le syndicat majoritaire du groupe, la CFDT, avait indiqué dans un communiqué que la plan de sauvegarde de l'emploi annoncé le 4 juin en comité central d'entreprise d'Eiffage construction métallique, « concern[ait] 268 salariés (sur 1 100 environ) ».« Ils ferment l'usine de Maizières-les-Metz (Moselle), entre Nancy et Metz, l'usine d'Etupes (Doubs), qui est à côté de Sochaux », et « en grande partie » celle de Martot (Eure), a précisé Bruno Duvernet, délégué central CFDT. Le groupe de BTP a confirmé que le plan de sauvegarde prévoit bien la fermeture des deux usines. L'usine normande de Martot est la plus touchée, avec 98 postes supprimés, devant celles de Maizières-sur-Metz (78 postes supprimés), de Fos-sur-Mer (33) et d'Etupes (30), selon un porte-parole de l'entreprise.Pour éviter de recourir à des licenciements, la direction « a proposé près de 400 postes au titre de reclassement ». « On n'est pas sûr du licenciement mais sûr des suppressions de postes », fait-elle valoir, rappelant qu'il s'agit d'un « projet » en « phase de discussion et de négociation ».« Inquiétudes »Confronté à un ralentissement de l'activité du métal en France, Eiffage veut « faire fabriquer toutes les petites pièces qui n'ont pas de valeur ajoutée en Pologne », où le coût de la main-d'œuvre est moins élevé, assure M. Duvernet. En revanche, « toutes les fabrications de structures qui sont un peu compliquées, ils les garderaient sur Lauterbourg » (Bas-Rhin), à la frontière allemande, où Eiffage est implanté. Les salariés des usines de Maizières et d'Etupes se verraient pour certains proposer des postes là-bas, mais il n'y a « pas beaucoup de gens qui vont accepter de faire 300 km » pour conserver leur emploi, a relevé le délégué CFDT.La première réunion de négociation avec les organisations syndicales est prévue vendredi, a indiqué le groupe de BTP et de concessions. Elle portera notamment sur les mesures d'accompagnement. L'entreprise devrait proposer aux personnes touchées par le plan social « des formations, des mutations et des facilités pour partir en retraite », ainsi que des reclassements dans les autres entreprises du groupe Eiffage (TP, Construction, etc.), selon M. Duvernet.Les syndicats CFDT et CGT appellent les salariés à se rassembler mercredi devant le siège d'Eiffage, à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine), où se tiendra un comité de groupe, pour « faire part de leur mécontentement et de leurs inquiétudes ». En 2014, le chiffre d'affaires de l'activité métal d'Eiffage a baissé de 2,2 %, pour s'établir à 894 millions d'euros. Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) Les électeurs luxembourgeois sont convoqués aux urnes, dimanche 7 juin, pour un triple référendum. Ils doivent d’abord se prononcer sur l’octroi du droit vote aux étrangers pour les élections législatives, à condition qu’ils résident dans le pays depuis 10 ans et aient déjà pris part aux élections communales ou européennes. La deuxième question porte sur l’octroi du droit de vote à partir de 16 ans. La troisième vise à interdire la présence d’un élu, de manière continue, au gouvernement durant plus de 10 ans.Après avoir réformé la loi luxembourgeoise sur l’interruption volontaire de grossesse, autorisé le mariage pour tous et l’adoption par des couples homosexuels, le gouvernement libérale-socialiste-écologiste dirigée par Xavier Bettel – qui vient lui-même d’épouser son compagnon – franchit donc un nouveau cap de ce qu’il décrit comme « le renouveau démocratique » du petit Etat réputé conservateur.« Il est important d’évoluer et de s’adapter à son époque », explique au Monde le premier ministre, qui dit vouloir un « Luxembourg moderne et reconnu comme tel ». Qui entend également souligner que son action ne se limite aux questions sociétales : « En l’espace de 18 mois, j’ai remis en ordre des finances publiques qui connaissaient un dérapage de 13 milliards. »Les sondages, généralement très incertains au Grand-Duché, semblaient prédire un triple « non », dont M. Bettel affirme ne pas s’inquiéter. « Les électeurs auront tranché et ce ne sera en tout cas pas un vote pour ou contre moi ». Les trois formations au pouvoir ont toutefois prôné le trois fois « oui », tandis que l’opposition chrétienne sociale de l’ex-premier ministre Jean-Claude Juncker et le parti populiste ADR défendaient le triple « non ».Combler un « déficit démocratique »Interrogé vendredi 5 juin sur les sentiments personnels de M. Juncker, devenu président de la Commission européenne, à l’égard de cette consultation, un porte-parole a soigneusement évité de répondre. Même si la limitation des mandats ministériels à 10 ans vise clairement le prédécesseur de M. Bettel, qui a été en poste durant 19 ans… L’actuel chef du gouvernement luxembourgeois dit ne viser personne, mais estime que « la participation politique ne peut devenir un métier, sous peine de faire en sorte que, pour rester populaire, il vaille mieux ne rien faire ».La question du vote des étrangers a été la plus sensible dans un pays qui compte quelque 46 % de résidents non Luxembourgeois (dont 7 % de non Européens). M. Bettel affirme vouloir combler un « déficit démocratique » en leur octroyant le droit de participer à tous les scrutins. « Le vote est un facteur d’intégration et il ne faut pas confondre citoyenneté et nationalité », explique-t-il.Les Luxembourgeois n’ont connu que quatre référendums en l’espace d’un siècle. Le dernier datait de 2005, lorsqu’ils ont approuvé le projet de Traité constitutionnel européen, finalement abandonné en raison de l’opposition des électeurs français et néerlandais.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.06.2015 à 17h05 • Mis à jour le06.06.2015 à 17h06 | Hélène Sallon « La situation humanitaire en Irak est proche de la catastrophe », avertit Philippe Heffinck, représentant du Fonds des Nations unies pour l’enfance – Unicef en Irak. Les combats qui opposent les forces irakiennes à l’Etat islamique (EI) autour de Ramadi, dans la province de l’Anbar, ont accentué la crise humanitaire que traverse l’Irak depuis la prise de Mossoul, le 10 juin 2014. Les quelque 150 000 habitants qui ont fui les combats dans la ville et dans les environs sont venus grossir les rangs des déplacés. Plus de 2,3 millions d’Irakiens sont aujourd’hui déplacés à l’intérieur du pays ou réfugiés à l’étranger. « On s’attend à un million supplémentaire de déplacés principalement depuis les provinces de l’Anbar, Salaheddine et Diyala », prédit M. Heffinck.Les retours dans les zones libérées se font au compte-gouttes. Les déplacés, pour la plupart installés dans des camps ou dans des logements de fortune, sous des températures qui atteignent désormais 45 °C certains jours, manquent de tout : nourriture, eau, produits d’hygiène. L’assistance humanitaire a été réduite face à la baisse du budget des agences des Nations unies, qui s’ajoute à la crise financière à laquelle font face les autorités irakiennes. Leurs ressources financières ont été amputées par la chute des revenus du pétrole. Les autorités de Bagdad sont confrontées à la difficulté de payer les salaires des fonctionnaires et aux énormes dépenses engendrées par la guerre. Le FMI a donné, vendredi, son vert à un plan d’aide de 833 millions de dollars qui doit maintenant être approuvé, en juillet, par les Etats membres de l’institution.Quatre cent quarante millions d’euros nécessairesJeudi 4 juin, les Nations unies ont lancé devant le Parlement européen, à Bruxelles, un appel pour rassembler 500 millions de dollars (440 millions d’euros) d’aide humanitaire pour le plan de réponse humanitaire pour l’Irak pour les six mois à venir. Plus de 8 millions de personnes ont besoin d’aide vitale – abris, nourriture, eau –, et ce nombre pourrait atteindre les 10 millions d’ici à la fin de l’année, selon l’ONU, qui décrit « des exécutions de masse, des viols systématiques et des actes de violence effroyables » commis contre la population par les djihadistes. Quatre millions quatre cent mille personnes souffrent de pénurie alimentaire dans des zones agricoles traditionnelles, notamment dans plusieurs régions céréalières passées sous le contrôle de l’EI.« C’est le minimum, les besoins de survie. C’est moins de la moitié du précédent appel de 2,2 milliards de dollars », pointe M. Heffinck. « Les partenaires humanitaires ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour aider la population, mais plus de 50 % de l’opération sera fermée ou réduite si nous ne recevons immédiatement de l’argent », a souligné Lise Grande, coordinatrice aux Nations unies de l’aide humanitaire pour l’Irak. La Commission européenne a annoncé le déblocage de 25 millions d’euros d’aide supplémentaire, portant à 63 millions d’euros sa contribution pour 2015.« Le manque de fonds est tellement grave que 77 cliniques près du front ont été obligées de fermer, et que les rations alimentaires ont été réduites pour plus d’un million de personnes », affirme l’ONU. « Trois millions d’enfants ne vont plus à l’école alors que l’accès à l’école primaire était généralisé avant la guerre. Or l’école est la meilleure stratégie de protection contre le travail des enfants et les abus », pointe M. Heffinck de l’Unicef. De nombreux enfants, traumatisés par la guerre, ont besoin d’assistance. « Si la bataille de Mossoul éclate, il faudra un appel spécial pour Mossoul », prédit le responsable de l’Unicef.Guerre de l’eauLa situation humanitaire pourrait encore s’aggraver pour les populations de l’Anbar avec la guerre de l’eau qu’a engagée l’Etat islamique. Mercredi 3 juin, le groupe a partiellement fermé les vannes d’un barrage sur l’Euphrate. L’opération vise à faire baisser les eaux du fleuve et à leur offrir une plus grande liberté de mouvement pour attaquer les forces gouvernementales sur la rive sud dans la région de Ramadi. A terme, elle menace de priver d’eau les provinces méridionales de l’Irak, où le niveau de l’eau a baissé de façon inquiétante.« Daech [acronyme arabe de l’EI] mène désormais une sale guerre de l’eau, a dénoncé Sabah Karhout, le chef du conseil provincial d’Al-Anbar. Couper l’eau est le pire crime qu’il puisse commettre. Cela va forcer les enfants, les femmes et les personnes âgées à fuir, ce qui lui permettra de lancer des attaques. »Hélène SallonMoyen-OrientSuivreAller sur la page de ce journaliste Anthony Hernandez À partir du samedi 6 juin au Canada, pour la première fois de l’histoire du Mondial féminin de football qui se jouait à 16 équipes, 24 nations vont s’affronter pour succéder au Japon, tenant du titre depuis le tournoi 2011 en Allemagne. Le 5 juillet à Vancouver, les Françaises tenteront de disputer leur première finale dans une grande compétition. Quatrièmes de la dernière Coupe du monde et des Jeux olympiques 2012, les Bleues ont les moyens de concurrencer les États-Unis, l’Allemagne ou le Canada, qui ouvre la compétition face à la Chine samedi. Le Monde vous donne onze raisons de suivre cette Coupe du monde pas comme les autres.1. Parce que vous n’y verrez pas Sepp Blatter et son acolyte Jérôme ValckeEn cette période agitée, le football féminin apparaît plus que jamais comme la vitrine morale du football mondial, encore loin des sommes folles d’argent et des turpitudes associées. Le 6 juin, le secrétaire général de la FIFA, le Français Jérôme Valcke, devait assister au match d’ouverture du Mondial féminin entre le pays hôte, le Canada, et la Chine. Empêtré dans les accusations de corruption touchant la puissante fédération, il ne fera finalement pas le déplacement : « En raison de la situation actuelle, le secrétaire général de la FIFA Jérôme Valcke n’assistera pas, contrairement à ce qui était prévu, à l’ouverture de la Coupe du monde féminine de la FIFA 2015 au Canada. »Pas certain que le football féminin le regrette vraiment. D’ailleurs, le simple fait qu’il n’était pas prévu que la FIFA soit représentée par son omnipotent président démissionnaire montre le déséquilibre de traitement entre footballeurs et footballeuses. Au début du mois de mai, lors d’un entretien accordé à la BBC, Joseph Blatter se défaussait sans vergogne sur les joueuses : « Le football féminin traîne un peu derrière le soccer masculin. Le football féminin doit trouver les moyens de mieux se vendre. C’est aux joueuses de montrer que cet événement a de la valeur, car il sera télévisé de la même façon que l’est la Coupe du monde des hommes. »2. Parce que les Bleues, contrairement aux Bleus, ont une vraie chance Certes, le palmarès international de l’équipe de France féminine est encore vierge mais la montée en puissance des Françaises n’est plus à contester, comme en atteste son classement FIFA (3e). Encore complètement et injustement boudées il y a quatre ans, les Bleues ont émergé dans l’opinion à l’occasion d’un superbe parcours au Mondial 2011 en Allemagne. Un an après une compétition catastrophique des hommes en Afrique du Sud, les Tricolores avaient échoué en demi-finales face aux États-Unis mais conquis les cœurs. Pendant longtemps, les Françaises ont d’ailleurs détenu avec ce match le record d’audience de la TNT (2,33 millions de téléspectateurs), seulement battu en janvier dernier par les handballeurs face à l’Espagne au Mondial qatari (3,27 millions).Depuis, l’équipe de France a terminé quatrième des JO 2012, a battu en amical les plus grandes nations telles que les États-Unis, l’Allemagne, le Japon ou la Suède. Au Canada, dans le groupe F (Angleterre, Colombie et Mexique), Wendie Renard et ses coéquipières auront une réelle opportunité de devenir championnes du monde même si elles risquent de retrouver l’Allemagne en quarts de finale et les États-Unis en demi-finales. 3. Parce que la prochaine édition aura lieu... en France en 2019Vous ne pouvez d’ailleurs pas l’ignorer puisque le président de la Fédération française de football en personne Noël Le Graët s’est chargé de promouvoir l’information, avec un sens du timing discutable. Lors du congrès de la FIFA, à Zurich la semaine passée, il a avoué avec un aplomb déconcertant avoir voté pour Sepp Blatter en remerciement de l’attribution du Mondial féminin 2019 à la France.Lire : la France accueillera le Mondial féminin en 2019Quoi qu’il en soit, alors que le football féminin ne cesse de se développer dans l’Hexagone par ses résultats et son nombre de licenciées en augmentation (85 000 licenciées, 100 000 espérées en 2016), le rendez-vous promet d’être une belle fête un peu plus de vingt ans après la Coupe du monde 1998 remportée à domicile par Aimé Jacquet et ses hommes.4. Parce que les footballeuses sont des sacrées buteuses En janvier 2015, et ce pour la première fois depuis 2009 et l’instauration du Prix Puskas célébrant le plus beau but de l’année, une femme a été sélectionnée parmi les dix plus belles réalisations de l’année. L’Irlandaise Stephanie Roche s’est illustrée par un contrôle parfait du pied droit, un dribble aérien par-dessus son adversaire et une reprise de volée du gauche à l’entrée de la surface de réparation. Si le Colombien James Rodriguez a été primé par le vote des internautes, Roche a tout de même terminé à la troisième position.Lire : la footballeuse Stéphanie Roche a-t-elle marqué le plus beau but de l’année ?Au-delà de l’anecdote, cet événement montre une indéniable qualité de jeu des footballeuses et un intérêt croissant de la part du public qui a voté en nombre pour le but de l’ancienne joueuse d’Albi (Tarn). Au Canada, des joueuses comme les Américaines Amy Wambach et Alex Morgan, la Suédoise Lotta Schelin, la Norvégienne Ada Hegerberg, la Canadienne Christine Sinclair ou la Française Eugénie Le Sommer feront tout pour offrir des buts spectaculaires au public.5. Parce qu’au foot féminin, il y a aussi des « bad girls »Plus précisément, une bad girl, l’Américaine Hope Solo, au palmarès long comme le bras (deux Jeux olympiques notamment) et aux nombreuses péripéties. La meilleure gardienne de but du Mondial 2011 a eu vie personnelle agitée. Au côté de son mari et joueur de football américain Jerramy Stevens, arrêté pour conduite en état d’ivresse le 19 janvier dernier à Manhattan Beach (Californie), la grande brune au caractère bien trempé s’est montrée « casse-pieds » selon la propre terminologie de la police.Suspendue deux matchs par la Fédération américaine, Hope Solo s’est excusée avec une formule pleine de bon sens : « C’était idiot et on aurait dû appeler un taxi. » En juin 2014, elle avait été cette fois arrêtée pour violences volontaires après une altercation avec sa sœur et son neveu. Heureusement pour elle, sa famille avait finalement changé sa version des faits et ne s’était pas présentée au tribunal. Hope Solo est une véritable vedette aux Etats-Unis. Après le Mondial 2011, elle avait participé à l’émission « Dancing with the stars », fait la couverture de grands magazines dont certaines à moitié nue et publié une autobiographie à succès, Solo : A memoir of Hope, classée directement troisième dans la liste des best-sellers du New York Times, un record pour un livre de soccer. 6. Parce que les footballeuses ne se roulent pas dans l’herbeSi vous éternuez et que vos yeux se mettent à pleurer à proximité des vertes pelouses, le Mondial canadien est fait pour vous. Au plus grand malheur des joueuses, la compétition se déroulera en grande partie sur des pelouses en synthétique. Sur les six stades retenus pour la Coupe du monde, quatre en sont équipés : le stade olympique de Montréal, le BC Place Stadium de Vancouver, l’Investors Group Field de Winnipeg et le TD Place Stadium d’Ottawa.Lire : des footballeuses retirent leur plainte contre la FIFAMalgré une fronde menée par des footballeuses emblématiques, comme la buteuse américaine Amy Wambach ou l’Allemande Nadine Angerer, la FIFA n’a pas cédé un pouce de terrain. Dans un pays où les conditions climatiques peuvent être difficiles, il était compliqué d’envisager la pose de gazon naturel. Et comme il n’y avait qu’un candidat au moment du choix de l’organisateur…7. Parce que Jean-Michel Aulas ne va pas se priver de tweeterAdepte compulsif de Twitter, le président de l’Olympique lyonnais risque d’être très présent pendant la compétition sur le réseau social. Au sein de l’effectif des 23 Bleues, pas moins de dix joueuses lyonnaises sont présentes dont des indiscutables titulaires, comme la capitaine Wendie Renard, la gardienne Sarah Bouhaddi, la milieu de terrain Louisa Necib ou encore l’attaquante Eugénie Le Sommer…Plus fort, juste avant le tournoi, Jean-Michel Aulas a annoncé la venue à l’OL la saison prochaine de deux autres internationales, la Guingampaise Griedge Mbock (transfert record de 100 000 euros pour le championnat de France féminin) et la Montpelliéraine Claire Lavogez. Voilà de quoi alimenter le goût de la provocation et de la communication du président du club nonuple champion de France de foot féminin, série en cours.8. Parce que les tenantes du titre sont... japonaisesAlors que chez les hommes, le trophée se partage depuis 1930 entre les équipes européennes et sud-américaines, le Mondial féminin est un peu plus ouvert géographiquement. En six éditions depuis la première en 1991, quatre nations se sont imposées, dont les États-Unis et le Japon, un moment historique pour le football asiatique en 2011. Les Japonaises avaient battu en finale les Américaines au terme d’un beau match : 2-2 après prolongations et une victoire aux tirs au but (3-1). 9. Parce qu’on peut être championne et revendiquer son homosexualité Alors que l’on compte sur les doigts d’une main les joueurs qui, dans un milieu très conservateur, ont eu le courage de dire leur homosexualité, et souvent après la fin de leur carrière, plusieurs footballeuses de renom assument sans problèmes leur sexualité. On peut en citer trois : les vedettes américaines Amy Wambach et Megan Rapinoe, passée par Lyon, ou encore l’excellente gardienne allemande Nadine Angerer. Si les mentalités sont plus avancées que chez leurs homologues masculins, en particulier dans les pays scandinaves, en Amérique du Nord ou en Allemagne, le tabou n’est pas complètement levé dans certaines sélections.Lire : Megan Rapinoe en vedette américaine10. Parce que les Bleues peuvent déjà se qualifier pour les JO 2016Pas de tournois préliminaires pour les équipes européennes en vue des Jeux olympiques 2016 de Rio de Janeiro (Brésil). Si elles veulent briller à nouveau comme en 2012 à Londres, où elles n’avaient cédé qu’en demi-finales, les Françaises doivent terminer parmi les trois meilleures nations du Vieux Continent lors du Mondial 2015. Il y a sept adversaires européens au Canada dont la Suisse, l’Espagne, l’Angleterre, la Norvège, la Suède, les Pays-Bas et la redoutable Allemagne.11. Parce que c’est une invitation au voyageLes courageux et courageuses qui iront supporter les meilleures joueuses auront la chance unique d’emprunter le Canadien Pacifique, l’une des lignes ferroviaires les plus spectaculaires au monde, longue de 4 600 km. Ce train inauguré en 1885 relie Toronto, situé sur la côte est, et Vancouver, ville bordée par l’océan Pacifique à l’ouest de cet immense pays. Pratique, en plus des paysages de forêts et de lacs, les voyageurs ont la chance de traverser des villes hôtes de la compétition : Winnipeg et Edmonton. Bref, le Mondial 2015 est une belle occasion de concilier amour du foot et tourisme.Anthony HernandezJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Benoît Vitkine (Kiev, envoyé spécial)   Incertaine jusqu’au tout dernier moment, la deuxième Gay Pride de l’histoire ukrainienne s’est tenue, samedi 6 juin à Kiev. Elle s’est achevée dans la violence.Les organisateurs de la « marche de l’égalité » avaient multiplié les précautions, et tenu secret jusqu’au dernier instant le lieu du rassemblement. Environ 200 personnes – plus que lors de l’édition 2013 – y ont participé, marchant quelques centaines de mètres le long des rives du Dniepr, dans le quartier excentré d’Obolon, protégées par un déploiement policier extrêmement imposant.Plusieurs diplomates européens étaient présents, ainsi que deux députés du parti du président, Petro Porochenko. En plus des drapeaux arc-en-ciel et des pancartes réclamant « l’égalité », quelques tambours avaient été sortis pour tenter de donner à l’événement un air festif, malgré les insultes et les menaces lancées par des contre-manifestants d’extrême droite. Comme en réponse au slogan nationaliste « L’Ukraine au-dessus de tout », les marcheurs ont scandé « Les droits de l’homme au-dessus de tout ».Des groupes d’extrême droite interpellésSeul incident notable pendant le défilé, un policier a été atteint par une bombe artisanale, laissant derrière lui une large flaque de sang. Mais les organisateurs avaient apparemment négligé un point : le moment de la dispersion du rassemblement. Celui-ci s’est vite mué en une course-poursuite effrénée entre policiers, contre-manifestants masqués et décidés à en découdre, et manifestants pris au piège dans le dédale des cours du quartier. On a pu voir des groupes de manifestants apeurés tenter d’arrêter des véhicules en pleine rue pour échapper aux coups, d’autres essayer d’échapper discrètement à la nasse.Une trentaine de membres de groupes d’extrême droite ont été interpellés, parfois violemment. Plusieurs blessés ont été emmenés à l’hôpital, dont au moins deux membres des forces de l’ordre.Les groupes d’extrême droite avaient très ouvertement fait part de leur intention d’empêcher la tenue du défilé. Dmitro Iaroch, dirigeant du parti ultranationaliste Pravy Sektor, avait notamment expliqué que malgré la mobilisation de nombre de ses membres sur le front, son groupe et d’autres groupes seraient bien présents. « Les représentants du mouvement politique et militaire Pravy Sektor seront obligés d’empêcher la réalisation de ces projets destructeurs des valeurs familiales, de la morale et de l’image traditionnelle des êtres humains », écrivait-il sur Facebook.« Tout ça sert les ennemis du pays, expliquait avant le début de la marche un jeune homme au look de skinhead mais venu, assurait-il, en « simple voisin ». « Comment vont réagir les gens des régions du Sud et de l’Est, où il y a encore des tensions, en voyant cette horreur ? L’Ukraine est un pays traditionaliste, et on veut nous pousser dans les bras de l’Europe décadente. » « Les autorités font le minimum »Avant de faire l’essentiel pour que les violences restent limitées, les autorités avaient de leur côté tout fait pour décourager les organisateurs. Vitali Klitschko, l’ancien boxeur devenu maire de Kiev, a laissé planer jusqu’au dernier jour la menace d’une interdiction, et sans cesse repoussé les réunions consacrées à la sécurité de l’événement. Il a aussi exhorté les organisateurs à reporter la marche « en raison de la guerre qui continue dans l’est de l’Ukraine ». En 2014, il la qualifiait d’« événement de divertissement ».C’est finalement le président Porochenko qui a paru trancher, vendredi lors d’une conférence de presse. Précisant que lui-même ne participerait pas à l’événement, le président a estimé qu’il ne voyait « aucune raison d’y faire obstruction, s’agissant d’un droit constitutionnel de chaque citoyen ukrainien ».Lire aussi notre entretien (abonnés) :Petro Porochenko : « Les accords de Minsk sont notre seule solution »Une interdiction paraissait également difficile à assumer vis-à-vis des partenaires européens de l’Ukraine. La garantie d’un traitement équitable des personnes homosexuelles sur leur lieu de travail fait par exemple partie des mesures réclamées par l’UE à Kiev avant de lui accorder un régime d’exemption de visa. Mais la loi antidiscrimination votée par le Parlement en 2014 ne fait aucune mention de l’orientation sexuelle.« Les autorités font le minimum, regrettait dans le défilé Anna Chariguina, un membre du Forum LGBT. Nous aussi, nous étions sur Maïdan, nous espérions que la démocratisation s’accompagnerait de plus de tolérance. Mais le climat est encore menaçant pour ceux d’entre nous qui osent afficher ouvertement leur sexualité. La guerre a radicalisé les esprits et mis sous le tapis ces sujets-là. »Benoît Vitkine (Kiev, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.06.2015 à 11h27 • Mis à jour le06.06.2015 à 11h50 Nouveau coup dur financier pour Buenos Aires. Le juge américain Thomas Griesa a condamné, vendredi 5 juin, les autorités argentines à rembourser 5,2 milliards de dollars (soit 4,6 milliards d’euros) à plusieurs de ses créanciers. Le magistrat new-yorkais a fait droit aux 36 plaintes réunissant au total près de 500 bailleurs, qui demandaient à être payés de manière prioritaire.Cette somme s’ajoute à celle dont le pays doit s’acquitter auprès de plusieurs fonds d’investissements spéculatifs, dits « vautours » (hedge funds). En 2012, NML et Aurelius avaient en effet obtenu de la justice que Buenos Aires leur verse 1,33 milliard de dollars (1,19 milliard d’euros) – plus intérêts – au titre des obligations de dette achetées avant que le pays ne fasse faillite.Après la banqueroute en 2001, 93 % des bailleurs ont accepté des restructurations de la dette du pays, d’abord en 2005 puis en 2010. L’Argentine aimerait rembourser en priorité ces créanciers conciliants, mais la justice américaine l’oblige à rembourser avant toute chose les « fonds vautours ». Le pays est depuis en conflit ouvert avec eux. Ceux-là, tout comme les 500 plaignants qui ont obtenu gain de cause vendredi, font partie des 7 % de créanciers qui ont refusé tout accord.Lire : La probable faillite de l'Argentine expliquée en quatre questions 06.06.2015 à 09h37 • Mis à jour le06.06.2015 à 10h36 | Adrien Pécout Sale semaine pour les rois. Après l’abdication de Joseph Blatter à la tête de la FIFA, la chute de Rafael Nadal à Roland-Garros, c’est le Rugby club toulonnais (RCT) qui a rendu les armes. L’ogre du rugby français ne défendra pas son titre, samedi 13 juin. Les triples champions d’Europe en titre ont fini par perdre. C’est arrivé dans « l e nouveau stade de Bordeaux » (qui cherche encore son nom), vendredi 5 juin, en demi-finales du championnat de France, face au Stade français (33-16).Depuis 2011, Toulon et ses vedettes avaient enchaîné toutes les finales possibles : en Top 14 (défaites en 2012 et 2013, victoire en 2014), Challenge européen (défaite en 2012) et Coupe d’Europe (triplé inédit en 2013, 2014, 2015), la dernière en date, remportée il y a tout juste un mois, comme en 2013, face à Clermont qui était opposé samedi à Toulouse dans l’autre demi-finale du championnat.« La fin d’une époque », a commenté coach Bernard Laporte, toujours dans la nuance. Candidat déclaré à la présidence de la Fédération française de rugby, en 2016, l’ancien sélectionneur du XV de France accomplira la saison prochaine son ultime année sur le banc varois. Et déjà, le manageur doit dire adieu à quelques-uns de ses grognards. A Bordeaux, plusieurs trentenaires ont disputé le dernier match d’une longue carrière : le deuxième-ligne sud-africain Bakkies Botha, son acolyte néo-zélandais Ali Williams mais aussi le pilier droit et capitaine Carl Hayman, ex-All Black.« Journée très éprouvante »Tous portaient, vendredi soir, un brassard noir en hommage à leur ex-coéquipier néo-zélandais (2008-2009), Jerry Collins, mort le matin même, à 34 ans, avec sa femme dans un accident de voiture près de Béziers. « Cela a été une journée très éprouvante, quand tu te lèves à 8 heures le matin et que tu vois tout le monde pleurer… J’ai dit à certains : “Si vous ne voulez pas jouer, ne jouez pas.” On est au-delà du sport. Moi, je comprendrais », a expliqué Bernard Laporte après le match. Chris Masoe a un temps hésité. A la fois cousin et témoin de mariage de Jerry Collins, le troisième-ligne de Toulon a quand même décidé de jouer tout en arborant une coiffure peroxydée similaire à celle qu’avait Jerry Collins.Abattus par la douleur, les joueurs de Toulon l’ont aussi été par une très bonne équipe du Stade français et son remarquable buteur sud-africain, Morné Steyn, auteur de 18 points. Classé seulement 4e de la saison régulière, tombeur du Racing-Métro il y a une semaine en barrages, le club de la capitale a su enrayer la mécanique de Toulon, qui, de son côté, avait bouclé en tête ses 26 journées de championnat. En première période, mention spéciale à la « chistera » du capitaine Sergio Parisse : son ingénieuse passe dans le dos a permis à Raphaël Lakafia d’inscrire le premier des trois essais parisiens, en réponse à celui de Drew Mitchell pour Toulon en tout début de match.Sur la feuille, le match semblait pourtant déséquilibré, en faveur du RCT. D’un côté, le Rugby club toulonnais : quatre boucliers de Brennus (1931, 1987, 1992 et 2014) mais l’effectif le plus impressionnant du championnat. De l’autre, le Stade français : un club en perte de vitesse ces dernières années et dont l’armoire à trophées s’empoussière, ses treize titres de champions de France s’étalant de 1893 à 2007.Mais cette saison, il était dit que le Stade français serait la bête noire du RCT. Lors de leurs deux confrontations avant la demi-finale, le club parisien s’était imposé à chaque fois : une victoire dans le Var à l’aller (28-24), puis une autre à Paris, encore plus large (30-6). Un match à l’issue duquel Mathieu Bastareaud s’était comparé à un « zombie » qui aurait atteint le point de « rupture ». Vendredi, il n’était pas le seul « zombie » sur le terrain.Adrien PécoutJournaliste au Monde 04.06.2015 à 17h28 • Mis à jour le04.06.2015 à 18h47 | Laura Wojcik « Tout le monde tchipe dans la classe, même les plus sages », assure Marie, élève de la 5e D du collège Montesquieu d’Evry (Essonne). Comme ses camarades, elle s’étonne que cette onomatopée soit interdite dans le lycée professionnel voisin, Charles Baudelaire. Une mesure pourtant en place depuis six ans, et révélée par le journal Le Parisien le 2 juin. Ce quotidien consacre un long article au phénomène, qui tendrait à se répandre dans les collèges et lycées.Ces élèves de 5e ne contestent pas l’essor du tchip. Même Sarah, la première de la classe, et son petit frère de deux ans le pratiquent. De quoi s’agit-il exactement ? Un susurrement de bouche, en plus sophistiqué puisqu’il engage à la fois un rapide mouvement de langue et une succion des lèvres. Ce petit bruit est apparu sur le continent africain, avant de se propager dans les Caraïbes, aux Etats-Unis et en Europe dans la « majorité des cultures noires », rappelle un court-métrage pédagogique diffusé sur Arte. Les huit élèves de 5e, pour beaucoup originaires de pays d’Afrique francophone, l’entendent régulièrement à la maison ou dans la rue. C’est surtout un rituel féminin.« Pour nous, ce n’est rien »« Le tchip ça veut dire plein de choses », insistent les élèves, sans s’accorder sur une définition. La ministre de la justice, Christiane Taubira, l’avait qualifié de « concentré de dédain » dans une interview à iTélé en février, après avoir tchipé Marine Le Pen. Il y a le tchip d’agacement, cousin du « pff ». Marie propose une démonstration, avec ce qu’elle a sous la main : « Là, si je fais tomber ma pince à épiler, je vais tchiper en la ramassant, parce que ça me saoûle. » Il peut jouer les prolongations : « Il faut être bien énervé pour faire un tchip long », précise la collégienne.Aucun d’entre eux ne considère le tchip comme une insulte. « Pour nous ce n’est rien, tu ne contrôles même pas quand tu le fais », explique Moustapha. Marie renchérit : « C’est devenu une habitude. » D’ailleurs, les collégiens ont entendu quelques profs tchiper aussi, mais ont du mal à s’accorder sur qui.Sarah la bonne élève se souvient très bien qu’en CM1, sur son carnet, son instituteur s’était plaint de ses « bruits de bouche». L’expression fait rire ses camarades. « Si ça se trouve, ils ne connaissent même pas le tchip », glisse Marie. Mathilde Levesque, professeure de français au lycée Voillaume d’Aulnay Sous Bois et auteur du livre LOL est aussi un palindrome, journal d'une prof au bord de la crise (de rire) (First), l’analyse pourtant finement : « Ce n’est en général pas du mépris ou une agression, parce que ça nous est rarement adressé. L’élève le fait sans nous regarder. Ça ne s’inscrit plus dans un rapport frontal. C’est ce qui vient quand il n’y a plus de mots. Je considère ça comme un signe d’abandon. » Rarement confrontée à des tchips en classe, Mathilde Levesque ne les tolère pas. « Il me semble que c’est normal et indiscutable », avance-t-elle. Mais « je ne punis pas parce que je ne vois pas ça comme une insulte, en tout cas pas quand on ne me regarde pas dans les yeux ».« Le tchip c’est trop familier »Comment cela se passe-t-il pour les élèves du lycée Baudelaire d’Evry, formellement interdits de tchip depuis six ans ? « Dès qu’ils tchipent on les reprend et on leur explique pourquoi », indique la proviseure, Catherine Kapfer. « Les parents d’élèves acceptent pleinement cette règle », assure la chef d’établissement. Mme Kapfer considère que cette attitude n’a pas sa place dans un lycée qui prépare ses élèves à une entrée imminente dans le monde du travail.Les quelques élèves de première de bac pro esthétique assises devant le lycée se souviennent à peine de la mise en place de l’interdiction. « C’est une blague ? » lâche Emma, une brune aux yeux bleus, tandis que les autres rient. Seule Elise se souvient de la vidéo qu’on leur a passée en début de seconde pour leur expliquer la mesure. Sarah, en terminale de bac pro accueil, comprend l’interdiction, même si un tchip lui échappe parfois : « C’est comme l’habillement, il faut faire attention à ce qui n’est pas professionnel. Le tchip c’est très familier. » Même avis pour Deniz, en terminale de CAP esthétique : « C’est normal, c’est du respect. »La proviseure invoque aussi la bataille pour le « bien vivre ensemble » qu’elle mène au lycée avec son adjoint Eric Dogo, d’origine béninoise. Dans un « Plaidoyer contre l’apartheid scolaire » sur le site enseignant Café Pédagogique.net, il expliquait : « En bac pro Accueil, j’ai quasiment 100 % de filles noires [...]. Or cette non mixité est extrêmement grave. Cela induit un comportement et nourrit des stéréotypes chez ces élèves que l’on regroupe, convaincus qu’ils ne sont pas dans la norme». L’interdiction du tchip participait ainsi, pour lui, de la volonté de « permettre à ces jeunes d’acquérir d’autres codes, notamment ceux du monde du travail ».Mme Kapfer s’inquiète de la soudaine médiatisation de cette mesure ancienne : « Je ne veux pas que des familles soient stigmatisées à cause de cette interdiction. On respecte beaucoup trop les élèves pour cela. » La question est glissante. Jusqu’où demander aux lycéens de laisser certains de leurs codes à la maison pour mieux se fondre dans l’univers exigeant de l’école ? A partir de quel moment touche-t-on à leur identité ? Une tribune des journalistes Emeline Amétis et Vincent Manilève publiée par Slate mercredi 3 juin s’inquiète de l’« acculturation pure et simple » qu’entraînerait l’interdiction du tchip.Avec d’autres mots, les élèves de la 5e D du collège Montesquieu revendiquent dans l’onomatopée décriée quelque chose de culturel, même si des élèves de toutes origines se la sont appropriée : « En nous l’interdisant c’est un peu comme si on nous enlevait une partie de nous », lâche Martia.Laura WojcikJournaliste au Monde 04.06.2015 à 16h46 • Mis à jour le04.06.2015 à 17h08 Xavier Bertrand, François Fillon, Alain Juppé et Bruno Le Maire ne relâchent pas leur surveillance sur Nicolas Sarkozy en vue de la primaire de droite en 2016. Dans un courrier daté du 4 juin, les candidats déclarés ou pressentis ont ainsi écrit au président du parti Les Républicains qu’il était « urgent de préciser les modalités d’organisation » de cette primaire.Lire aussi :Sarkozy met les Républicains en ordre de bataille pour 2017Selon eux, cela pourrait être fait dès le 9 juin, lors du prochain bureau politique, qui « devrait être l’occasion de constituer formellement le comité d’organisation » de cette primaire de la droite et du centre. Celle-ci se déroulera le 20 novembre 2016, avec éventuel second tour le 27.« Un important travail »Anticipant les critiques possibles – « Nous sommes tous d’accord pour considérer que le temps du débat politique pour la primaire n’est pas venu » –, les quatre élus soulignent toutefois qu’il « est urgent de préciser les modalités d’organisation de la primaire, qui nécessiteront un important travail ».Il s’agit également pour les auteurs de la lettre de « déterminer les principes d’organisation et de fonctionnement » du comité dirigé par Thierry Solère, député de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) et bras droit de Bruno Le Maire, « afin qu’il puisse se mettre au travail sans attendre, dans les conditions d’indépendance requises ». La lettre à Nicolas Sarkozy William Audureau Il est le père de Donkey Kong, Mario, The Legend of Zelda, celui qui a eu droit aux surnoms les plus flatteurs, comme le « Spielberg », le « Walt Disney » ou encore le « Mozart » du jeu vidéo.Shigeru Miyamoto, 62 ans, donnera sa première conférence ouverte au grand public le vendredi 3 juillet prochain au parc des expositions Paris-Nord de Villepinte, en banlieue parisienne, à l’occasion de la seizième édition de la Japan Expo, un salon annuel dédié à la culture japonaise.« C’est un des événements les plus importants qu’il nous ait été donné de monter, exulte Thomas Sirdey, coorganisateur du salon. Nous avons une liste de rêve des personnalités à inviter, et en jeux vidéo, monsieur Miyamoto était le numéro 1. »Alors que Super Mario Bros. fêtera ses 30 ans en septembre, son cocréateur tiendra conférence pendant une heure trente sur la scène principale de la Japan Expo. Les organisateurs espéraient pouvoir l’inviter depuis plusieurs années, mais avaient essuyé plusieurs refus polis de Nintendo lors de leurs premières tentatives. Shigeru Miyamoto avait finalement convenu de rencontrer les joueurs français à l’édition 2014 de la Japan Expo, mais il avait dû annuler sa venue pour rester au chevet de son père, mourant.William AudureauJournaliste au Monde Rémi Barroux « Et surtout, la santé ! » La formule de rigueur au moment des vœux prend ici tout son sens, et même une valeur statistique : l’indice « Better Life » (« Vivre mieux »), lancé en 2011 par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), a été actualisé, mardi 2 juin.La santé arrive en effet en tête des priorités sélectionnées par les utilisateurs de l’outil interactif pour évaluer le bien-être, parmi onze sujets : logement, revenu, emploi, sécurité, santé, éducation, environnement, engagement civique, liens sociaux, équilibre vie privée-travail, « satisfaction à l’égard de la vie ».« Vision personnelle »Par son côté évolutif et le nombre de critères pris en compte, cet indicateur de l’OCDE diffère de l’Indice de développement humain (IDH) du Programme des Nations unies pour le développement, qui mesure à parts égales trois dimensions : la santé, l’éducation et le niveau de vie. L’IDH prend en compte l’ensemble des pays des Nations unies, alors que l’OCDE documente avant tout ses 34 pays membres, auxquels sont ajoutés le Brésil et la Russie.Pour chaque pays, la vision personnelle du bien-être des utilisateurs est agrégée avec des statistiques économiques et sociales officielles. Ainsi pour le logement, trois critères sont utilisés pour chaque pays : le nombre de chambres par personne, la qualité du logement évaluée par la présence ou non de toilettes et le pourcentage du revenu consacré au logement. Il en est ainsi pour chacun des indicateurs.L’originalité du « Better Life » de l’OCDE réside dans l’intervention des citoyens. Depuis son lancement, plus de six millions de personnes de 211 pays ont visité le site, et 92 000 d’entre elles ont partagé leurs visions personnelles.L’emploi au Cap vert et l’éducation en PalestineQuel critère prédomine pour définir la qualité de vie ? « La santé devient de plus en plus importante, en Europe en particulier. Dans le reste du monde, l’éducation est très souvent mise en avant », explique Romina Boarini, responsable de la mesure du bien-être à l’OCDE.Une ambiguïté demeure. Quand une personne met en avant un critère plutôt qu’un autre pour évaluer le bien-être, la sécurité par exemple, cela indique l’importance qu’il lui confère sans que l’on sache s’il en est satisfait ou si, au contraire, il souhaite une amélioration dans ce domaine. « L’indicateur donne des informations sur ce qui compte pour les personnes afin de vivre mieux, analyse Romina Boarini. On voit ainsi que la question du revenu compte moins dans les pays riches que dans les pays pauvres. »Au niveau mondial, plus exactement dans les pays de l’OCDE, le « vivre mieux » se définit ainsi : santé (10,47 %), satisfaction de vie (10,44 %), éducation (10,05 %), sécurité (9,45 %), équilibre travail-vie personnelle (9,29 %), environnement (9,26 %), logement (8,94 %), emploi (8,90 %), revenu (8,70 %), liens sociaux (8,14 %) et engagement civique (6,88 %).En France, la santé arrive en tête, suivie de la satisfaction à l’égard de la vie et de l’éducation. Le tiercé est identique en Italie, mais l’éducation arrive en deuxième position. Au Mexique, en revanche, cette dernière arrive en tête, suivie de la santé. Au Japon, c’est la sécurité qui monte sur la plus haute marche du podium, escortée de l’éducation et de la santé.Mais, le nombre d’intervenants dans chaque contrée et leur représentativité (âge, sexe ou niveau social) ne permet pas toujours de valider la définition du bien-être. « Il faut considérer qu’en dessous d’un échantillon de 1 000 personnes, l’indicateur ne signifie pas grand-chose », reconnaît Mme Boarini. Il est néanmoins amusant de constater que l’environnement arrive en tête des critères en Papouasie-Nouvelle Guinée ou en Guyane française, que l’emploi est premier au Cap vert ou au Swaziland, ou que la question de l’éducation domine en Palestine. Ce, même si chacun de ces pays ne dispose que d’une dizaine de réponses.« Mesurer l’impact d’une politique avant de la mettre en œuvre »La mesure du bien-être est récente. En 2009, le Prix Nobel américain Joseph Stiglitz et l’économiste français Jean-Paul Fitoussi remettaient au président de la république, Nicolas Sarkozy, un rapport établissant que la croissance d’un pays se mesurait aussi au bien-être et au progrès social.« La mesure du progrès avance et des pays se posent la question d’intégrer le bien-être dans leurs statistiques ou, comme en Grande-Bretagne, de pouvoir mesurer le bénéfice et l’impact d’une politique pour les gens, avant de la mettre en œuvre », explique la responsable de l’indice « Better Life » à l’OCDE, conçu il y a quatre ans.En France, le Parlement a adopté en avril, à l’initiative de la députée d’Europe Ecologie-Les Verts (Essonne) Eva Sas, une loi visant à la prise en compte des nouveaux indicateurs de richesse dans la définition des politiques publiques. Elle suggère qu’au moment de la discussion du projet de loi de finances, chaque année, de nouveaux indicateurs, « au même niveau de visibilité que le PIB », soient pris en compte, couvrant en particulier l’environnement, « notamment la lutte contre le dérèglement climatique et la préservation de la biodiversité », ou encore l’emploi et les inégalités de revenus.Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Florian Reynaud Le site d’hébergement d’images américain Imgur fait face à une bronca de ses utilisateurs. Imgur, qui est aussi un réseau social, compte une communauté très active qui publie et commente au quotidien les derniers GIF (graphic interchange format) de Game of Thrones aussi bien que des photos de nu. L’ambiance s’est refroidie depuis quelques jours à cause d’un changement de modération du site. Des utilisateurs ont vu leurs commentaires censurés au prétexte qu’ils contenaient des images dites « NSFW » (Not Safe for Work, c’est-à-dire « ne pas ouvrir au bureau »). Les photos sanglantes ou pornographiques sont ainsi retirées des fils de discussion du site, au grand dam des utilisateurs habituels. Ces derniers ont immédiatement inondé le site d’images de protestation et de liens NSFW pour contester les nouvelles règles.Le 2 juin, l’équipe du site a finalement publié un post de blog pour répondre aux inquiétudes de la communauté. « Nous avons toujours eu des règles concernant le NSFW sur Imgur, elles étaient simplement moins visibles et nous n’avions pas les ressources pour les appliquer correctement jusqu’à maintenant », explique Sarah Schaaf, responsable de la communauté d’Imgur. La cofondatrice du site révèle qu’auparavant les contenus modérés étaient purement et simplement supprimés, alors qu’ils sont aujourd’hui indiqués comme censurés par l’équipe de modération.Elle ajoute que seuls les contenus signalés par d’autres utilisateurs sont modérés. « Imgur ne va pas chercher et modérer des contenus qui n’ont pas été signalés. Nous sommes très attachés à la liberté d’expression », affirme Sarah Schaaf. De nombreux utilisateurs n’ont pas été convaincus par ces explications et affirment que les utilisateurs se modéraient déjà entre eux. « Les contenus NSFW dans les commentaires sont déjà tagués comme tels par les utilisateurs afin que l’internaute clique dessus en connaissance de cause », s’agace un membre de la communauté sur Reddit.Moins de porno pour vendre des publicitésImgur est très lié au réseau social Reddit. Toutes les images partagées sur ce dernier y sont hébergées, et les utilisateurs sont souvent les mêmes. L’entreprise Reddit a même investi (en partenariat avec un fonds d’investissement) 40 millions de dollars dans Imgur en avril 2014. Et aujourd’hui, il est probablement temps pour l’hébergeur d’images de prendre son envol commercial. Le scandale de la modération est tombé peu de temps après la publication d’une nouvelle application Android et l’introduction de publicités natives sur le site. En un an, Reddit a connu un phénomène similaire et a développé de nouveaux produits tout en lançant une bataille contre le harcèlement et les comportements abusifs sur son site.Florian ReynaudJournaliste au Monde 04.06.2015 à 15h44 • Mis à jour le04.06.2015 à 16h25 Aucune date n’a pour le moment été fixée, mais la privatisation totale de Royal Mail, la Poste britannique, sera bientôt effective. George Osborne, le ministre conservateur des finances, a annoncé jeudi 4 juin au Parlement que le gouvernement allait se désengager complètement de l’entreprise postale pour réduire la dette publique. Une majorité du capital de Royal Mail avait déjà été cotée à la Bourse de Londres en octobre 2013.« J’annonce aujourd’hui que le gouvernement va vendre les 30 % qui lui restent dans Royal Mail. C’est la meilleure chose à faire pour Royal Mail, ainsi que pour les entreprises et les familles qui en dépendent – et bien sûr aussi pour le contribuable », a-t-il expliqué devant les députés. Avec une action à 5,26 livres (environ 7 euros) mercredi soir, la vente pourrait rapporter jusqu’à 1,5 milliard de livres (un peu plus de 2 milliards d’euros).M. Osborne a également annoncé d’autres mesures économiques dans les ministères pour réduire le déficit public, qui a atteint 5,2 % lors de l’année budgétaire 2014-2015. Le gouvernement a promis de parvenir à l’équilibre budgétaire dès l’année 2018-2019. Ces nouvelles mesures devraient permettre de réduire la dette de 4,5 milliards de livres (6,17 milliards d’euros).Lire aussi : Avec Royal Mail Londres renoue avec les privatisations 04.06.2015 à 15h02 • Mis à jour le04.06.2015 à 17h10 Dans une lettre à plusieurs députés rendue publique jeudi 4 juin, François Hollande a annoncé le prochain dépôt d’un projet de loi constitutionnelle permettant la ratification de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires.La Charte, signée en 1992 par les Etats membres du Conseil de l’Europe, fait obligation aux Etats signataires de reconnaître les langues régionales et minoritaires en tant qu’expressions de la richesse culturelle.Sa ratification, sans cesse repoussée depuis vingt-trois ans et promise par François Hollande durant la campagne présidentielle, doit être expressément autorisée par la Constitution, car celle-ci proclame notamment que « la langue de la République est le français ». Pour cette révision de la Constitution, « la voie du Congrès me paraît la plus appropriée », écrit le chef de l’Etat dans ce courrier envoyé notamment au président de la commission des lois de l’Assemblée nationale, Jean-Jacques Urvoas (Parti socialiste), et révélé par le quotidien Le Télégramme.Pas de référendumDans cette lettre datée du 1er juin, François Hollande écarte ainsi le recours au référendum, qui aurait été obligatoire pour faire aboutir une proposition de loi constitutionnelle de Jean-Jacques Urvoas autorisant la ratification de la Charte, votée le 28 janvier 2014 par les députés à une large majorité (361 voix pour, 149 contre, 19 abstentions).En effet, si une révision constitutionnelle est proposée par des parlementaires, elle doit obligatoirement être approuvée par référendum après avoir été adoptée par les deux assemblées. En revanche, si elle est proposée par le gouvernement, le président de la République peut décider que l’adoption finale sera votée, à la majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés, par l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en congrès à Versailles.François Hollande explique avoir demandé à la ministre de la justice, Christiane Taubira, de préparer le texte, dont il souhaite « qu’il soit inscrit à l’ordre du jour du Parlement dans les meilleurs délais ».« Une fenêtre de tir pour la fin de l’année 2015 »Le président de la commission des lois de l’Assemblée nationale et député du Finistère, Jean-Jacques Urvoas, est un fervent défenseur de ce qu’il appelle « l’épanouissement de la langue régionale ». « Je pousse, je pousse, j’essaie, j’écris, j’alerte », a-t-il déclaré jeudi matin sur France Bleu.Selon lui, il y a « une fenêtre de tir pour la fin de l’année 2015, puisqu’il y a plusieurs projets de constitutionnels qui cheminent ». Il évoque notamment « la modification du Conseil supérieur de la magistrature » ou « la réduction du nombre de parlementaires », deux dossiers qui pourraient, selon lui, justifier la convocation du Congrès. Par ailleurs, M. Urvoas balaie toute visée électoraliste dans cette décision du président de la République à quelques mois des régionales.Le député écologiste Paul Molac (apparenté Union démocratique bretonne), qui copréside avec Armand Jung (PS) le groupe d’études sur les langues régionales de l’Assemblée nationale, s’est félicité après ce « pas supplémentaire », qui était « nécessaire » et va, selon lui, permettre aux candidats aux élections régionales de décembre 2015 de se positionner.« Je ne peux que me réjouir de ces informations qui émanent directement du président de la République », a renchéri M. Jung, député du Bas-Rhin, sur son site Internet.De son côté, Victorin Lurel, député PS de Guadeloupe, qui avait déposé en 2008 une proposition de loi en ce sens, estime que « chaque citoyen doit pouvoir pratiquer la langue ou les langues de sa culture, de ses aïeux, de son terroir (…) Cette reconnaissance de notre diversité culturelle (…) est aujourd’hui le plus sûr moyen de favoriser l’égalité, de préserver l’identité républicaine et de garantir notre unité nationale ».Jean-Luc Mélenchon, le leader du Parti de gauche, a en revanche déclaré qu’il « s’oppos[ait] absolument à la ratification de cette Charte », qui « menace l’égalité entre les citoyens et l’unité et l’indivisibilité de la République ». M. Mélenchon a également exigé « la tenue d’un référendum », malgré la voie choisie par François Hollande qui exclut ce recours. 04.06.2015 à 14h33 • Mis à jour le04.06.2015 à 15h49 | Stéphane Lauer (New York, correspondant) Dans les mois qui ont suivi le déclenchement de la crise financière, la justice américaine était-elle vraiment préoccupée à traquer les responsabilités des banques dans la catastrophe ? Pas vraiment, si l’on en juge par une série de documents exhumés grâce au Freedom of Information Act, une loi qui oblige les agences fédérales américaines à transmettre leurs documents à quiconque en fait la demande.La scène se passe au début de 2010, un peu plus d’un an après la chute de Lehman Brothers et l’effondrement du système des crédits hypothécaires américain. Plusieurs responsables de Goldman Sachs sont convoqués au département de la justice, à Washington. On aurait pu s’attendre à ce que Lanny A. Breuer, l’adjoint au ministre chargé de la division criminelle, qui mène la réunion, questionne les banquiers sur leurs pratiques en matière de subprimes. Mais ce jour-là, autour de la table, on discuta terrorisme, lutte contre le blanchiment d’argent sale, et de la crise il ne fut point question.On peut bien sûr se dire qu’au cours de cette période, toutes les réunions n’avaient pas à porter systématiquement sur le rôle qu’ont joué les grandes banques de Wall Street dans le déclenchement de la crise.Le problème, c’est que les recherches faites dans le cadre du Freedom of Information Act indiquent qu’il n’y a pas eu d’autres réunions programmées, ni avec Goldman Sachs, ni avec aucune autre grande banque, comme l’a révélé, mercredi 3 juin, le New York Times.550 millions de dollars pour éviter des poursuites pénalesCette révélation est gênante pour M. Breuer à qui il était déjà reproché le fait de n’avoir poursuivi aucun banquier au cours de son mandat, qui s’est achevé début 2013. D’autres s’en sont, il est vrai, chargés. Un mois après la fameuse réunion, la Securities and Exchange Commission (SEC), elle, ne se privait pas de déclencher une procédure contre Goldman Sachs, justement.La banque est alors accusée par le gendarme américain des marchés financiers d’avoir trompé les investisseurs lors de la vente de titres adossés à des crédits hypothécaires à risque, au moment de l’effondrement du marché immobilier aux Etats-Unis en 2007. Cette accusation obligera par la suite Goldman Sachs à négocier un accord avec les autorités, en payant 550 millions de dollars pour éviter des poursuites pénales.Dans la foulée de la procédure entamée par la SEC, une sous-commission du Sénat ne se faisait pas prier, non plus, pour organiser une audition sur les activités de Goldman pendant la crise. Comment se fait-il que ce sujet n’ait pas été évoqué par les services de M. Breuer ? Toujours est-il qu’en août 2012, le ministère de la justice, suite aux auditions de la sous-commission du Sénat, concluait que les investigations menées n’avaient pas réussi à apporter la preuve que Goldman Sachs devait être poursuivi.Cette décision fut critiquée un peu plus tard, en janvier 2013, dans un documentaire télévisé intitulé « Les intouchables », diffusé sur PBS. En réponse à ces critiques sur le manque de vigilance de M. Breuer à l’égard de Goldman Sachs, ce dernier fit parvenir aux producteurs un communiqué dans lequel il affirmait : « Nous avons regardé très attentivement chez Goldman Sachs, pendant des années et nous avons fait preuve de ténacité. »Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Véronique Lorelle «  La plus petite des grands couturiers  », comme on l'avait surnommée après-guerre, vient de disparaître à l'âge de 105 ans, à Paris. Mme Carven avait connu et rivalisé à sa façon avec Christian Dior, Pierre Balmain, puis un peu plus tard, Hubert de Givenchy et Yves Saint Laurent. « J'étais une petite femme parmi de grands hommes, ils m'ont adoptée car j'avais créé un style facile – déjà les prémisses du prêt à porter– ; je ne les gênais pas du tout car je travaillais pour les jeunes femmes de mon époque », avait-t-elle modestement expliqué à l'été 2010.Mme Carven, de son vrai nom Carmen de Tommaso, est née le 31 août 1909, à Châtellerault, dans la Vienne. Elle a su s'imposer après la Seconde Guerre mondiale avec une mode séduisante et facile à vivre, illustrée par la jupe « sans histoire » ou le tailleur « sans souci ». Les cotonnades qu'elle utilise à ses débuts – une étoffe alsacienne aux rayures vertes et blanches ou un vichy rose, au hasard des restrictions de tissu (les tickets de rationnement sont encore en vigueur) – vont rendre son style immédiatement reconnaissable. Cette allure fraîche et désinvolte contribue à l'image « Mademoiselle de Paris ».Une vie à embellir les femmes« Si j'avais été une grande et belle fille, je n'aurais jamais créé ma maison de couture ! », se plaisait-elle à raconter. « Vous êtes parvenue non seulement à ce que la mode descende dans la rue mais également à ce que la mode française s'épanouisse et rayonne dans le monde », avait souligné le ministre de la culture Frédéric Mitterrand en lui remettant, le 16 novembre 2010, le titre de commandeur dans l'ordre de la Légion d'Honneur. « Cette grande dame a habillé ma mère », avait-t-il aussi confié ; « c'est au point qu'elle fait un peu partie de la famille ».Mme Carven, qui a toujours fait son « possible pour embellir les femmes », avait pris sa retraite en 1993 à l'âge de 84 ans.Véronique LorelleRédactrice Design, Mode de VieSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) Une opération antiterroriste menée en Belgique lundi 8 juin a débouché sur 16 arrestations dans le milieu des combattants islamistes tchétchènes. Le parquet fédéral a indiqué que 21 perquisitions avaient été menées, au cours desquelles de nombreuses saisies auraient été opérées. Les plans d’un attentat qui devait être commis dans le pays ont été trouvés, a affirmé le parquet.Les services antiterroristes, aidés par leurs homologues américains, ont apparemment suivi la piste d’un jeune combattant rentré récemment de Syrie, où il a été blessé. Il aurait mis les enquêteurs sur la piste de deux groupes belges proches du Front Al-Nosra, un mouvement salafiste lié à Al-Qaida. Les deux cellules ont multiplié les contacts sur les réseaux sociaux au cours des derniers mois. Les autorités n’ont, à ce stade, pas fourni de détails sur l’identité des personnes appréhendées et leurs projets.Effectifs supplémentairesDans un communiqué publié lundi après-midi, le premier ministre, Charles Michel, a souligné « le travail acharné » de la police et de la justice qui, dit-il, a permis d’arrêter « des personnes qui représentent une véritable menace pour nos concitoyens ». Le ministre de l’intérieur, Jan Jambon, a annoncé des effectifs et des moyens supplémentaires pour les services antiterroristes. Ce sont « des investissements absolument nécessaires », a-t-il indiqué.La mobilisation des forces de sécurité est très intense depuis l’attentat contre le Musée juif de Belgique, à Bruxelles, en mai 2014. En janvier, les forces spéciales ont mené un assaut contre la cache d’un groupe djihadiste, à Verviers, dans l’est du pays. Deux occupants avaient été abattus.L’armée a été appelée à la rescousse pour protéger une série de sites sensibles et des bâtiments officiels, belges et européens. En 2014, le Belgique a traité 195 affaires liées au terrorisme. Et, selon le procureur fédéral Frédéric Van Leeuw, ce nombre devrait croître cette année. Le parquet fédéral délivre notamment un mandat d’arrêt international pour toute personne localisée en Syrie.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.06.2015 à 15h07 • Mis à jour le08.06.2015 à 16h19 « Nous devons augmenter massivement la pression », a plaidé la centrale salariale Vereinte Dienstleistungsgewerkschaft (VerDi, littéralement « syndicat unifié des services »). Après plusieurs semaines de conflit avec leur direction, les postiers allemands ont lancé une grève illimitée, lundi 8 juin.VerDi réclame pour 140 000 employés une réduction du temps de travail hebdomadaire à 36 heures, au lieu de 38,5 heures, à salaire identique. Le syndicat s’oppose aussi à la volonté de la direction de la Deutsche Post de rattacher certains des collaborateurs à un autre accord salarial, celui du secteur de la logistique, moins avantageux que l’actuel. Malgré six tables rondes de négociations, les dirigeants de l’entreprise ont « ignoré » les revendications, a fait valoir la centrale.Lire aussi :L’Allemagne veut stopper la « surenchère » syndicaleLes livraisons de lettres et colis avaient déjà été perturbées à plusieurs reprises ces dernières semaines, lors d’opérations de cessation de travail dites d’« avertissement ». Au début d’avril, avant le long week-end de Pâques, quelque 10 000 postiers avaient participé à un mouvement de grève sur l’ensemble du pays. Près de 10 % du trafic postal avait été retardé, selon Deutsche Post. Jérémie Baruch, Samuel Laurent et Maxime Vaudano Qui se souvient encore qu’au début de son quinquennat, François Hollande avait fait signer à ses ministres une charte de déontologie, comportant les règles à observer, notamment en matière de déplacements ? Peut-être pas Manuel Valls. Le premier ministre doit en effet répondre à une polémique, après un déplacement, samedi 6 juin à Berlin, pour assister à la finale de la coupe d’Europe de football, entre les clubs italien de la Juventus de Turin et espagnol du FC Barcelone.1. Les faitsManuel Valls a en réalité effectué plusieurs déplacements en avion ce week-end :Un voyage aller à Poitiers pour le congrès du PS vendrediUn retour à Paris en Falcon samedi.Un voyage Paris-Berlin pour assister au match samedi soir, toujours en Falcon, avant un retour à Paris le même soir.Un nouveau déplacement de Paris à Poitiers dimanche pour retourner au congrès PS, avant de revenir dans la capitale à temps pour assister à la finale du tournoi de tennis de Roland-Garros.2. Qui a payé ?Selon Matignon, le déplacement à Berlin aurait été pris en charge par l’Etat, puisqu’il s’agissait, toujours selon M. Valls et son entourage, d’une visite « officielle » à l’invitation de l’UEFA, au cours de laquelle M. Valls devait rencontrer les dirigeants du football européen pour une réunion au sujet de l’Euro 2016, qui se déroulera en France. Patrick Kanner, ministre des sports, n’était pas convié à cette réunion, confirment ses services.Toujours selon Matignon, le Parti socialiste aurait pris à sa charge le déplacement à Poitiers du samedi.Dimanche, M. Valls, de retour de Berlin, a de nouveau effectué un aller-retour à Poitiers, avant de revenir à Paris pour assister à la finale du tournoi de tennis de Roland-Garros. Là encore, le PS aurait payé ce nouveau déplacement.3. La règleEn 2012, dans la « charte de déontologie » signée par les ministres, ceux-ci étaient encouragés à « privilégier le train pour les déplacements d’une durée inférieure à trois heures ». Ce qui n’est pas le cas de Berlin, qui se trouve à presque huit heures par voie ferroviaire. En revanche, c’est bien celui de Poitiers, qui se trouve à moins de deux heures de Paris en TGV.Mais un point est à prendre en compte : la sécurité du premier ministre et sa capacité à réagir rapidement en cas d’urgence, deux éléments qui justifient que président et premier ministre puissent utiliser des avions à la place de trains. Le principe des déplacements en train est en outre caduc depuis les attentats de janvier.Reste que, depuis 2011, l’usage, formalisé par Nicolas Sarkozy après plusieurs scandales impliquant ministres et avions de la flotte gouvernementale, veut que dans le cas où il effectue un déplacement d’ordre privé, le premier ministre doit rembourser à l’Etat l’équivalent d’un billet d’avion en classe affaires. Mais il ne rembourse pas (et le PS non plus lorsque c’est lui qui paye) les salaires des personnels de sécurité qui l’entourent lors d’un déplacement. Un autre paragraphe de la « charte de déontologie » de 2012 peut également s’appliquer : « Seules les dépenses directement liées à l'exercice des fonctions sont prises en charge par l'Etat », précise le document.La question peut se poser ici : assister à une finale de coupe d’Europe peut-il être considéré comme faisant partie des fonctions d’un premier ministre ? Manuel Valls argue que oui, car il était invité par le président de l’UEFA, Michel Platini, où il devait le rencontrer « puisque dans un an nous accueillons l’Euro de football » en France. Mais ce déplacement n’était pas inscrit à son agenda de la semaine, qui s’arrêtait au vendredi 5 juin. En outre, l’organisation de la coupe d’Europe est-elle si urgente qu’il faille un déplacement primo ministériel en plein week-end ? 4. Combien coûte un tel déplacement ?On peut estimer le coût d’un voyage en Falcon de l’escadron de transport, d’entraînement et de calibration (ETEC, nouvellement Escadron de transport 60) : selon Europe 1, la facture (hors coût du personnel de sécurité) est d’environ 4 700 euros l’heure de vol. Un Paris-Berlin, qui représente environ quatre heures aller-retour, s’élève donc à 18 800 euros au total.Qu’il s’agisse d’un ministre ou, a fortiori, d’un premier ministre ou du chef de l’Etat, il existe également des frais incompressibles en cas de déplacement : sécurité, personnel d’accompagnement, etc.Si on conserve la règle en place depuis 2011 et qu’on estime qu’il s’agissait ici d’un déplacement d’ordre privé, il faut surtout regarder l’équivalence sur un vol commercial, que le premier ministre aurait, théoriquement à rembourser. Si M. Valls avait voulu effectuer un aller-retour à Berlin en classe affaires, cela lui aurait coûté environ 700 euros en utilisant la compagnie allemande Lufthansa. On ignore encore combien le PS devra rembourser au gouvernement en guise de prise en charge des déplacements à Poitiers du premier ministre.5. Comment se défend Manuel Valls ?Le premier ministre a eu plusieurs réponses face à la polémique, qui a grandi tout au long du week-end.Dans un premier temps, M. Valls a mis en avant un déplacement dans le cadre de ses fonctions, pour évoquer l’organisation de l'Euro 2016 : « Je vais à Berlin à l'invitation de Michel Platini qui est le président de l'UEFA. Nous aurons une rencontre – puisque dans un an nous accueillons l'Euro de football (...) –, je rencontrerai les dirigeants de l'UEFA. » Avant d’ajouter : « Et j'assisterai à un beau match de football. » Quant aux moyens, il a répondu : « Je suis premier ministre. Je me déplace avec les moyens que vous connaissez. N'essayez pas de créer de faux débats. »Puis, dimanche après-midi, il a expliqué, sur BFMTV : « Je travaille beaucoup, je m'engage beaucoup. Et puis de temps en temps, il y a aussi un moment de détente, même s'il y a de la tension et de la passion dans le sport. » Une explication qui risque de ne pas suffire. Et cela est d’autant plus compliqué que le PS n’a jamais été avare de critiques concernant l’usage intensif des avions présidentiels par Nicolas Sarkozy. Le parti n’était pas non plus avare de moqueries quand le même Nicolas Sarkozy facturait 3 200 euros à son parti un déplacement entre Paris et Le Havre... en avion..@jccambadelis est arrivé à Poitiers pour le #CongresPS en train.. pas comme certains qui s'offrent des jets à 3200€! http://t.co/SptdK6587d— partisocialiste (@Parti socialiste)require(["twitter/widgets"]);Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterJérémie Baruch(data)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.06.2015 à 14h56 • Mis à jour le08.06.2015 à 15h11 Horst Brandstätter, patron de la marque de jouets Playmobil, célèbre pour ses figurines en plastique, est mort mercredi 3 juin à l’âge de 81 ans. « La famille Playmobil perd non seulement son chef, son propriétaire et son patriarche, mais le secteur du jouet en Allemagne perd aussi l’une de ses personnalités les plus marquantes », a expliqué dans un communiqué la société qui chapeaute la marque Playmobil.Né le 27 juin 1933 à Zirndorf, petite ville bavaroise située non loin de Nuremberg, où se trouve toujours le siège de son groupe, Horst Brandstätter était entré en 1952 dans la société de jouets datant de 1908, alors dirigée par ses deux oncles.Premier fabricant de jouets allemandLe jeune homme, qui a suivi une formation de créateur de moules, a connu le succès dès la fin des années 1950, en lançant le Hula-Hoop, un cerceau en plastique à faire tourner autour de la taille. L’entrepreneur, qui a fait le pari de créer des jouets en plastique plutôt qu’en métal, met sur le marché le premier Playmobil en 1974.Pour faire face à la crise pétrolière des années 1970, qui a entraîné une hausse du coût du plastique, il a demandé à son concepteur de moules de créer un système de jeu extensible nécessitant un minimum de matières premières. Des contraintes dont a accouché la célèbre figure de 7,5 centimètres de hauteur, dont les trois modèles d’origine (indien, chevalier et ouvrier) ont très vite fait un tabac.C’est grâce à Playmobil, qui a fêté l’an dernier ses 40 ans, que le groupe est devenu le premier fabricant de jouets allemand. En 2014, son chiffre d’affaires a atteint 595 millions d’euros. Le patron de Playmobil avait préparé sa succession dès les années 1990, en créant une fondation qui doit désormais administrer la société selon ses volontés. 08.06.2015 à 14h01 • Mis à jour le08.06.2015 à 18h34 | Matteo Maillard (propos recueillis) À l’approche du bac 2015 ou de vos examens, vous avez l’impression que vos cours, durement appris tout au long de l’année, s’évaporent et que votre cerveau flanche ? Pascale Toscani, maître de conférences en psychologie cognitive à l’université catholique de l’Ouest (Angers) et responsable du Groupe de recherche en neurosciences et éducation (Grene), vous explique les bonnes pratiques issues des neurosciences pour mémoriser ses cours, maximiser ses capacités et ménager son cerveau lors de vos révisions comme le jour J.Quelle est la meilleure façon d’assimiler un cours ? Faire des fiches ? Mémoriser en récitant ? Réécrire le cours ? Faire des schémas ?Chacun doit trouver sa technique, mais pour cela, il faut se tester. Certains aiment s’entendre réciter, d’autres ont besoin de lire, de voir des schémas, des images, d’autres ont besoin de catégoriser l’information sous forme de blocs logiques, d’autres encore ont besoin de bouger pour mémoriser, se voir dans un espace… Il faut essayer toutes les techniques. Une manière très efficace d’assimiler un cours est à la fois d’en avoir une trace écrite, mais aussi de faire des cartes d’organisations d’idées : sur une feuille, sous forme de dessins, de mots, on organise toute l’information avec des liens dans une logique qui est la sienne. En somme, l’idéal est d’avoir l’information sous forme de mots et de schémas.Afin de stimuler la mémoire, faut-il privilégier une révision régulière ou travailler d’un bloc ?Une révision régulière est recommandée. Il faut laisser au cerveau le temps de faire des liens avec toutes les autres informations que nous avons dans notre cerveau, et pour cela, il a besoin de temps. La répétition favorise la mémorisation.Cette répétition doit-elle être réalisée en groupe ou individuellement ?L’idéal est de faire les deux. Travailler en groupe est très efficace, parce que cela permet d’entendre des façons de réfléchir, de penser, de mémoriser, très différentes des siennes, et on apprend beaucoup de cela. Se questionner mutuellement, se donner des « petits trucs », permet de stimuler son attention, sa motivation, et donc… sa mémoire. Travailler en groupe peut être très stimulant, mais le temps de l’assimilation personnelle est important aussi. Chacun son cerveau, chacun sa façon d’apprendre.D’une manière générale, comment maximiser ses capacités de mémorisation ?Il est essentiel de dormir suffisamment longtemps, pour laisser à son cerveau le temps d’assimiler toutes les informations intégrées dans la journée.Il faut comprendre que le cerveau mémorise mieux ce qui est compris. Dans une journée, il emmagasine énormément d’informations, que nous devrons oublier pour être performant. Il est nécessaire de savoir dire ce que l’on a compris, plutôt que de répéter quelque chose que l’on ne comprend pas. Mémorisation et compréhension ne vont pas forcément de pair. Plus on fait l’effort de se rappeler souvent l’essentiel d’une information, plus on a de chance de s’en souvenir !Combien d’heures faut-il dormir durant les révisions pour s’assurer une mémorisation optimale ? Il est important d’effectuer 5 cycles de sommeil au minimum, ce qui équivaut à 7 h 30 de sommeil. Le cerveau a besoin de temps de sommeil paradoxal, temps où le cerveau traite l’information de manière très efficace, d’à peu près deux heures par nuit. Dormir peu empêche la mémoire d’être efficace. S’empêcher de dormir pour réviser n’est en général pas efficace. Le cerveau aussi a besoin d’un temps de repos.Est-il préférable de réviser le matin, le soir ou la nuit ?En période d’examens, en général, on révise toute la journée. La notion de temps est très importante pour le cerveau. Réviser longtemps sans coupure peut être inefficace. Le cerveau s’épuise. Il est donc important de faire des pauses régulièrement. Toutes les heures au minimum, et souffler quelques minutes, pour respirer, faire quelques mouvements, chanter, crier même !Quelles bonnes pratiques adopter avant le coucher ?Ne pas boire de boissons qui contiennent de la caféine, aérer sa chambre, faire quelques mouvements, faire des exercices de respiration, éviter les sollicitations de l’écran. Réviser avant de dormir semble être plus efficace pour l’assimilation des informations, mais tout réviser avant de dormir n’a pas de sens. Une astuce ? Relire seulement des résumés, des synthèses, avant de dormir.Ne faut-il pas privilégier une activité divertissante avant de dormir pour « se vider la tête » ?Cela dépend de chacun. Si on a l’impression du travail bien accompli dans la journée, en fonction de ce qui était prévu comme révision, le divertissement est intéressant, il fait office de récompense. Si l’on est d’un naturel anxieux, il peut être important de relire ses cours, mais juste relire, sans effort de mémorisation. Le travail se fera tout seul.Notre alimentation a-t-elle une influence sur nos capacités cognitives ?Oui, bien sûr ! Lorsque le corps se développe, il a particulièrement besoin de glucose, de bons gras (certains poissons, les noix), et d’omégas. Certains aliments consommés de manière trop fréquente ont un effet sur les neurones. Par exemple, l’alimentation très grasse, très sucrée, est à proscrire.Comment répartir les repas et quels aliments ingérer pour assurer un bon fonctionnement du cerveau ?Surtout, il ne faut jamais commencer une journée sans petit-déjeuner solide. Et le cerveau a besoin d’une alimentation la plus variée possible. L’hygiène de vie est indispensable pour favoriser le fonctionnement du cerveau. C’est-à-dire qu’il faut manger varié, et surtout, avoir une activité physique régulière.Le jour J, quelle attitude adopter pour que nos facultés cognitives fonctionnent de façon optimale ?Il est important de gérer son stress et ses émotions lors de l’examen. C’est facile à dire, c’est vrai… mais comment faire ? Quelques trucs : gérer sa respiration, la ressentir, se remémorer une blague, se parler de façon positive, surtout si les effets du stress se ressentent physiquement : transpiration, maux de ventre, palpitations, envier d’uriner. Se rassurer aussi en se disant que ces phénomènes sont normaux, il s’agit de manifestations biologiques du stress.Durant l’examen, comment ne pas fatiguer son cerveau ni sa mémoire ?Lorsque nous sommes en situation d’examen, le cerveau se fatigue forcément. Il aura besoin d’être « reboosté », pour cela il faut boire de l’eau, beaucoup, et manger de temps en temps.Certains jeunes consomment des produits visant à doper leurs performances : ritaline, amphétamines, MDMA, cocaïne, anxiolytiques, vitamines. Quelle est l’efficacité de ces produits concernant nos capacités cognitives ?Chacun réagit différemment à ce genre de produits. C’est une des raisons pour lesquelles il faut les éviter. Les réactions pourraient ne pas être ce que l’on imagine. Personne ne peut dire qu’il y a des effets positifs à la consommation de ces produits pour des examens. Ceux qui sont prescrits par des médecins le sont pour une raison médicale bien précise, propre à chaque personne. Dans tous les cas, l’automédication est à éviter.Matteo Maillard (propos recueillis)Journaliste au Monde 08.06.2015 à 13h16 • Mis à jour le08.06.2015 à 16h17 La mixité sociale dans les quartiers les plus modestes peut-elle passer par l’ouverture à l’international ? C’est, en tout cas, l’ambition affichée par le rectorat de Créteil et la région Ile-de-France avec la création d’un lycée international public, désormais annoncée pour la rentrée 2016.L’innovation est de taille dans un département de Seine-Saint-Denis souvent réduit à ses banlieues déshéritées et ses élèves en échec scolaire. La diversité y sera assurée par le brassage des élèves de la banlieue est de Paris avec des enfants d’expatriés beaucoup plus habitués à ce type d’établissement. Une mixité qui manque généralement dans ce type d’établissement prestigieux, à l’instar du lycée international de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines).Sections américaine, arabe, brésilienne et chinoiseLe nouvel établissement sera situé à la frontière entre la Seine-Saint-Denis (Noisy-le-Grand) et le Val-de-Marne (Bry-sur-Marne), et jouxtera le collège international de Noisy-le-Grand, qui a ouvert en septembre ; 795 élèves, dont 150 internes, y seront accueillis parmi ceux qui auront fait parvenir un dossier d’inscription au rectorat de Créteil d’ici mars prochain. Ce lycée proposera une offre qui tranche avec les habituelles filières anglais, allemand et espagnol. Les élèves pourront ainsi s’inscrire dans quatre sections internationales : américaine, arabe, brésilienne et chinoise. Une section hispano-américaine (Mexique) et une section indienne, avec enseignement de l’anglais et du tamoul, pourraient venir s’ajouter à ces programmes dans le futur.Ce nouveau lycée, qui représente un investissement de 53 millions d’euros pour la région Ile-de-France, peine à se concrétiser : en 2008, les pouvoirs publics repoussaient déjà la date d’ouverture de l’établissement, à l’époque espérée pour la rentrée 2014. 08.06.2015 à 12h27 • Mis à jour le08.06.2015 à 15h25 | Sarah Belouezzane C’était une promesse, faite aux salariés lors de l’annonce de la cession de l’équipementier Alcatel-Lucent à son concurrent Nokia en avril dernier. Et Emmanuel Macron l’a tenue. Lundi 8 juin, le ministre de l’économie s’est rendu à Lannion, sur l’un des sites emblématiques de recherche et développement d’Alcatel. Un centre célèbre pour ses équipes de recherches, spécialisées notamment dans la 4G, le très haut débit mobile.Lire aussi :Nokia, un industriel adepte des nouveaux départs radicauxLoïc Le Grouïec, président d'Alcatel-Lucent international, a profité de la visite du ministre pour annoncer l’ouverture prochaine d’un Bell Lab, l’un de ces laboratoires de recherches mythiques dans lesquels ont exercé nombre de Prix Nobel. Pour l’instant, la date d’ouverture ainsi que le nombre de chercheurs attachés à l’institution n’ont pas encore été précisés. Alcatel devrait donner plus de détails dans les mois qui viennent.Lire aussi :Fusion Alcatel-Lucent - Nokia : la grogne des actionnairesRassurer les syndicatsL’autre but de la visite : rassurer des syndicats encore inquiets en dépit des promesses de maintien de l’emploi faites conjointement par les directions de Nokia et celles d’Alcatel lors de l’annonce de la cession. Les deux groupes ont promis qu’aucun poste ne serait supprimé en France pendant deux ans, à compter de la clôture de l’opération (premier semestre 2016). Ils ont par ailleurs, garanti l’embauche de 500 nouveaux chercheurs en France. L’Hexagone devenant ainsi le centre de pilotage des « capacités d’innovations » du groupe dans le monde.Lire aussi :Le rachat d’Alcatel par Nokia « va renforcer l’emploi en France »Des conditions qui avaient permis aux deux protagonistes de l’opération d’obtenir le blanc-seing d’un gouvernement dont la volonté était de voir émerger un « Airbus des télécoms ». « Dans les conditions de concurrence de plus en plus féroces que connaît le marché actuel, Alcatel n’a pas les moyens de survivre seul, il n’a pas la taille critique », indiquait-on encore récemment à Bercy.Le ministre a donc profité de sa visite pour rappeler les promesses faites par les dirigeants de Nokia. Il a ainsi rappelé que le site serait toujours au cœur de la R&D du groupe. Y seront notamment concentrées, les activités de recherche autour de la 5G et de la cybersécurité.Lire aussi :Nokia s’engage à maintenir les emplois chez Alcatel en France durant deux ansSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.06.2015 à 11h49 • Mis à jour le08.06.2015 à 16h56 | Martine Valo A l’occasion de la journée mondiale de l’océan, le 8 juin, la Commission océanographique intergouvernementale de l’Unesco et la Plateforme océan et climat organisent à Paris des rencontres sur les relations étroites qui unissent milieu marin et climat, à l’approche de la conférence de l’ONU sur les changements climatiques (COP21). Entretien avec Françoise Gaill, directrice de recherches au CNRS et présidente du conseil stratégique de la flotte océanographique de recherche française.Vous coordonnez le comité scientifique de la Plateforme océan et climat. Pouvez-vous nous présenter cette nouvelle initiative ?Françoise Gaill : Il s’agit d’une alliance née de la volonté d’instituts de recherche et d’ONG d’œuvrer ensemble pour que la question de l’océan soit intégrée dans les négociations internationales sur le climat. Aujourd’hui nous sommes une soixantaine : des fondations comme Tara, l’Expédition 7e Continent, Pew, Surfrider, des aquariums, la Fondation Albert-Ier-de-Monaco, des regroupements d’entreprises comme Armateurs de France, des élus du littoral… Bref, des acteurs de la société civile étonnés de constater que le milieu marin est à peine mentionné dans les textes sur lesquels les États sont censés s’engager dans le cadre de la Conférence climat de Paris, la COP21. Cela paraît incroyable quand on pense à quel point il est essentiel pour le climat !Lire aussi :Tout comprendre aux négociations climatiquesVotre plateforme doit lancer, lundi, un solennel « Appel de l’océan pour le climat ». Qu’en attendez-vous ?A chaque COP, il y a une rencontre consacrée à l’océan, mais ce sont les ONG qui l’organisent. Cette fois, nous voulons obtenir du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) qu’il consacre un rapport spécifique sur cette question. C’est l’Institut Prince-Albert-Ier-de-Monaco qui va porter cette demande. Cela va nous permettre d’imaginer des solutions pour l’avenir. Jusqu’à présent, les gouvernements ne s’y sont pas intéressés parce qu’ils ne voient que le court terme. Et pourtant, l’océan est l’élément qui pourrait faire consensus dans la population mondiale ! Pays développés ou pas, il est notre patrimoine commun.N’est-ce pas trop tard pour trouver place dans la COP21 ?Non, il est temps d’attirer l’attention : nous prenons date pour l’avenir. Nous voulons expliquer quel est le rôle de l’océan dans la régulation du climat, et inversement, en quoi le réchauffement va avoir un impact déterminant sur l’écosystème marin. Pour faire passer ce message auprès de tous les publics – et fournir en particulier aux négociateurs politiques des éléments techniques –, nous avons produit des fiches scientifiques sur des thèmes comme l’oxygène, le gaz carbonique, l’acidification, le réchauffement, et sur les risques qui se dessinent pour la biodiversité, la montée du niveau de l’eau, l’Arctique… En quoi l’océan régit-il le climat de notre planète ?L’océan, c’est 90 % de notre eau, il faut déjà qu’on réalise cela. Les fleuves ne représentent guère que 5 % du total. Il est la source principale des précipitations.C’est lui ensuite qui absorbe la chaleur avec le plus d’efficacité. L’augmentation de la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère génère un excédent d’énergie que le milieu marin stocke à plus de 90 %. Jusqu’à quand pourra-t-il continuer à jouer ce rôle ? Nous l’ignorons, car nous ne savons pas précisément comment fonctionne ce mécanisme d’échange avec l’atmosphère, c’est un phénomène que l’on constate.La chaleur emmagasinée génère une dilatation de l’océan, de façon non-homogène, qui provoque l’élévation du niveau de la mer. Celle-ci sera d’autant plus importante que le réchauffement va faire fondre les glaces. On attend une montée des eaux de 25 centimètres dans le meilleur des cas, voire 98 cm d’ici la fin du siècle dans le pire des cas. C’est énorme. Les conséquences pour les populations littorales vont être considérables. En outre, sans cet effet de l’océan, il serait impossible de contenir le réchauffement sur terre en deçà des fameux 2 degrés.Lire aussi :Réchauffement : le seuil limite des 2 °C est trop élevéLes océans absorbent également le gaz carbonique…L’océan constitue aussi une formidable pompe qui absorbe près de 30 % des émissions de dioxyde de carbone dues aux activités humaines. Il en contient 50 fois plus que l’atmosphère. Il est de ce point de vue plus performant que les forêts. Pas si on rapporte la comparaison au mètre carré, mais cela s’avère exact si l’on tient compte de l’immensité de l’océan qui couvre 71 % de la planète. Voilà qui peut faire prendre conscience de son rôle fondamental. Or là encore, on ne sait pas jusqu’à quand il va pouvoir stocker toujours plus de CO2, car cela provoque une acidification de l’écosystème, avec des conséquences fortes sur la biodiversité.Lire aussi :Le réchauffement climatique va bouleverser la biodiversité marineDéjà 25 % des coraux sont affectés et un rapport scientifique du WWF estime que 50 % d’entre eux pourraient disparaître d’ici la fin du siècle. Ce point est en débat. Il ne s’agit de toute façon que du sommet de l’iceberg : toute la chaîne trophique – des bactéries aux mammifères marins – va être touchée par le changement climatique, les espèces proches de la surface en premier. Or elles sont un maillon essentiel qui conditionne tout le reste, en particulier la production d’oxygène.Est-ce qu’on observe déjà des effets sur l’oxygène ?L’écosystème planctonique nous fournit de l’oxygène en transformant le gaz carbonique selon le principe de la photosynthèse. Cependant, la situation des eaux côtières apparaît préoccupante. Dans les années 1990, on avait repéré des morts massives de poissons, de crabes… On s’est aperçu que ces hécatombes se produisaient après avoir traversé des zones anoxiques – par manque d’oxygène, donc. On a commencé à les cartographier. Il en existe des naturelles, mais de nouvelles zones sans vie apparaissent le long des côtes, dans le Golfe du Mexique par exemple. Et elles semblent bien liées aux rejets émanant des activités humaines, à l’augmentation de la température aussi. Il va falloir étudier ça de plus près : l’acidification est passée dans les mœurs des scientifiques, mais pas encore la désoxygénation.Quel paramètre pourrait avoir l’effet le plus important ?Pour moi, c’est la température. Mais il y a aussi la question des courants océaniques. En circulant des tropiques jusqu’aux pôles, en redescendant vers le fond, ils brassent d’énormes masses d’eau et les renouvellent dans toutes leurs composantes. Ce phénomène est lié à la différence de températures entre les stocks d’eau. S’il s’arrêtait pour cause de réchauffement généralisé, on serait vraiment mal. Il n’y aura plus de poissons. Est-on capable d’anticiper la façon dont toutes ces tendances vont se manifester ?Non. On peut imaginer les conséquences de l’augmentation de la température, du CO2, de l’acidification, mais on ne sait pas ce qu’engendreront leurs effets combinés. Vraiment pas. Pour les espèces, c’est pareil, on ne connaît pas leur capacité d’adaptation face aux stress cumulés.On pourrait ajouter que le bétonnage des côtes rend difficile l’adaptation au changement. Il n’y a plus de mangrove qui filtre l’eau dans les pays tropicaux, même plus de sable sur les plages pour ralentir la houle… Tout cela pourrait modifier soit la condensation sur le fond de certains polluants, soit leur remise en suspension, l’évaporation dans l’atmosphère…Que pensez-vous de la résolution adoptée par les Nations unies le 3 juin et qui vise, à terme, à donner à la haute mer un statut juridique pour la conservation de sa biodiversité ?J’en suis ravie, c’est très important. Avec cette avancée à l’ONU, les Etats vont être amenés à travailler et réfléchir sur ces espaces maritimes lointains, qui ne sont pas protégés par une juridiction. Jusqu’à présent, seules les ONG poussaient ce dossier. Comment allons-nous partager les ressources génétiques de la haute mer ? Les scientifiques sont partagés, entre règles contraignantes et liberté de la recherche.D’ailleurs, faut-il partager l’océan entre nations ? La question est ouverte. On a commencé par étendre les zones économiques exclusives et on continue à réfléchir en termes de territoire. Je pense qu’il faut changer de paradigme.Martine Valojournaliste PlanèteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.06.2015 à 18h06 Des adolescentes israéliennes se mobilisent sur les réseaux sociaux pour obtenir le droit de porter, comme les garçons, le short au lycée dans un pays exposé à de grosses chaleurs. Les adolescentes des écoles laïques d’Israël – où les températures atteignaient récemment les 45 °C – disent que leurs professeurs justifient l’interdit par la nécessité de les préserver des regards masculins. « Pourquoi une femme doit-elle subir des commentaires sexistes et machistes parce qu’il fait chaud ? », s’indigne l’une d’elles sur sa page Facebook.L’étendue de la protestation reste à déterminer. Mais le sujet apparaît assez sérieux pour faire la « une » du journal Haaretz et pour que les députés s’en saisissent. « On dit aux filles de ne pas venir en short parce que les garçons nous regardent. Nous sommes les victimes et c’est nous qui nous retrouvons sur le banc des accusées », dit une jeune fille de 14 ans citée par Haaretz. Les lycéennes qui osent défier les règlements risquent une interdiction de passer un examen, une confiscation de leur téléphone portable et une convocation des parents, précise le quotidien.Lettre ouverte au ministre de l’éducationLes lycéennes ont envoyé une lettre ouverte à Naftali Bennett, ministre de l’éducation et chef du Foyer juif, un parti religieux nationaliste. « On rapporte que de nombreuses jeunes filles dans tout le pays ont subi des discriminations dans des établissements scolaires à propos du code vestimentaire, dit cette lettre. Nous sommes dans un système éducatif supposé égalitaire, c’est pourquoi nous vous demandons d’intervenir et de soutenir la lutte en vue d’une uniformisation du code vestimentaire pour les garçons et les filles. »Le bureau de Naftali Bennett a décliné tout commentaire. Les protestataires appellent sur une page Facebook en hébreu à « donner à l’école une leçon sur l’égalité » et manifester le 16 juin devant le Parlement, à Jérusalem. Les députés discuteront de la question, mercredi 3 juin, à la suite d’une motion d’urgence déposée par la députée Michal Biran, de l’Union sioniste, le principal parti d’opposition de gauche. 01.06.2015 à 17h58 | Amandine Réaux Invité de la matinale de France Inter, lundi 1er juin, Henri Guaino, député UMP des Yvelines, a assuré que la justice française n’était pas tenue de suivre les décisions de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Il faisait référence à la gestation pour autrui (GPA), que l’UMP refuse de légaliser.Ce qu’il a dit : “On ne doit pas inscrire les enfants nés à l’étranger d’une GPA à l’état civil. (…) On trouve normal de détourner, de frauder à ce point la loi (…) La justice n’est pas obligée, quand ça va tellement à l’encontre de la loi française, de se coucher de cette façon [devant la Cour européenne des Droits de l’Homme].”Pourquoi c’est juridiquement fauxOpposant de longue date au mariage gay et à la gestation pour autrui (GPA), Henri Guaino laisse ici son indignation prendre le pas sur le droit.1. Un droit selon la Cour européenne des droits de l’hommeRappelons le contexte : la gestation pour autrui est interdite par la loi française, mais autorisée dans certains pays – dans certains Etats des Etats-Unis par exemple. Des parents français font donc appel à des mères porteuses dans l’un des pays où la pratique est légale. Les enfants issus de cette GPA sont ensuite adoptés légalement, dans ce même pays, par les parents « contractants ». Mais à leur retour en France, quel statut leur donner ?D’instance juridique en instance juridique, deux dossiers, ceux des époux Mennesson et Labassée, ont fini par atterrir devant la Cour européenne des droits de l’homme, dont le rôle est de faire appliquer les principes de la Convention européenne des droits de l’homme aux pays signataires – au nombre de 47, dont la France.Tous les pays signataires de la CEDH s’engagent à respecter les décisions de cette juridiction, qui peut être saisie en dernière instance sur de nombreuses questions. Et la France a été condamnée le 26 juin 2014 pour avoir refusé de transcrire à l’état civil les actes de naissance des jumelles Valentina et Fiorella Mennesson et de Juliette Labassée, toutes les trois nées de mère porteuse aux Etats-Unis, respectivement en 2000 et 2001. L’Etat a dû verser aux enfants requérants, 5 000 euros chacune pour dommage moral, et aux parents 15 000 euros pour les frais de justiceLire aussi :Comment la France évolue sur la gestation pour autruiDepuis, la Cour de cassation, plus haute instance juridique française, qui refusait jusqu’alors l’inscription à l’état civil d’enfants nés par GPA à l’étranger, a également changé de version, et recommande désormais leur inscription sous certaines conditions.2. Un bras de fer resterait possible, mais sans garantieLa CEDH n’a certes pas le pouvoir de modifier directement la loi des pays signataires. La condamnation n’oblige donc pas Paris à autoriser la GPA sur son sol. Mais ces pays sont dans l’obligation, théorique du moins, d’appliquer les arrêts qu’elle prononce. La France est donc tenue de reconnaître la filiation de tous les enfants nés à l’étranger d’une mère porteuse, et de permettre leur inscription à l’état civil.En assurant que la France peut, si elle le souhaite, ne pas respecter l’avis de la CEDH, Henri Guaino fait donc mine d’ignorer le droit. En France, une décision de la CEDH doit entraîner une modification de la législation nationale ou des pratiques juridiques en la matière.On peut certes rappeler aussi que, si en théorie, le non-respect des principes de la Cour européenne des Droits de l’Homme peut entraîner une exclusion de l’institution, dans la pratique, une telle sanction n’a jamais été prononcée. On peut donc imaginer – ce que fait peut-être Henri Guaino – qu’un Etat se lance dans un “bras de fer” en ignorant sciemment l’avis de la CEDH. Néanmoins, il ne s’agit là que d’une hypothèse, qui impliquerait que la France dénonce le rôle d’institution judiciaire supranationale de la CEDH qu’elle a contribué à mettre en place.Amandine RéauxJournaliste au Monde Gilles Paris (Washington, correspondant) Atteint par la limite d’âge, Lindsey Graham avait annoncé le 28 mai son départ du corps des réservistes de l’armée de l’air américaine, où il avait obtenu le grade de colonel. Le 1er juin, le sénateur de Caroline du Sud a déclaré sa candidature à l’investiture républicaine pour la présidentielle de 2016, comptant sur ses états de service au sein de la prestigieuse commission des affaires étrangères du Sénat pour se démarquer de rivaux généralement novices en diplomatie. Pendant la campagne, Lindsey Graham devrait profiter du chaos moyen-oriental et des défis russes et chinois adressés à Washington, en Ukraine comme dans les eaux du Pacifique, pour faire valoir sa conception musclée et bottée de l’engagement américain.Né en 1955 au sein d’une famille très modeste de Caroline du Sud, Lindsey Graham a partagé sa vie entre l’armée et la carrière politique, quittant l’une pour l’autre et accumulant les victoires électorales comme les avancements. Sénateur de son Etat en 1992, il a été élu à la Chambre des représentants deux ans plus tard, avant d’accéder au Sénat en 2002, au fauteuil abandonné par la grande figure ségrégationniste sudiste Strom Thurmond.Sens tactique et liberté d’espritAu Sénat, cet homme qui avait perdu très tôt ses parents s’est trouvé sur le tard un mentor en la personne de John McCain, héros du Vietnam et franc-tireur républicain invétéré. Lindsey Graham avait épaulé le sénateur de l’Arizona pendant sa campagne présidentielle de 2008 livrée face au futur vainqueur Barack Obama. Nul doute que l’actuel président de la commission des forces armées du Sénat, omniprésent dans les médias, lui rendra la pareille dans les mois à venir. Ils s’annoncent difficiles, compte tenu de la notoriété relative du sénateur de Caroline du Sud, souvent enfermé dans son domaine de compétence.Comme John McCain, Lindsey Graham possède un sens tactique qu’il peut conjuguer avec une certaine liberté d’esprit. Il a ainsi soutenu les deux femmes proposées par M. Obama pour occuper des sièges de juge à la Cour suprême, Sonia Sotomayor et Elena Kagan, en 2009 et en 2010. Mais il a contribué également au blocage de la nomination de la proche du président, Susan Rice, au poste de secrétaire d’Etat, fin 2012, et soumis à la torture son ancien pair Chuck Hagel, devenu secrétaire à la défense, en 2013, au terme d’une procédure éprouvante.La disponibilité de Lindsey Graham pour des compromis ponctuels avec le camp démocrate, notamment sur le dossier de l’immigration, lui a valu régulièrement l’ire des Tea Party, l’aile droite du Parti républicain. Mais ces derniers ont été incapables de lui opposer un concurrent sérieux lors de sa deuxième réélection de novembre, obtenue comme à la parade.Gilles Paris (Washington, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Aude Lasjaunias Le Noma, du chef danois René Redzepi, va-t-il décrocher une cinquième couronne ? Le « World’s Fifty Best Restaurants » doit dévoiler, lundi 1er juin, son palmarès 2015 des meilleures tables mondiales. En treize ans, ce classement a su s’imposer comme une référence pour la gastronomie, en dépit de critiques récurrentes venues notamment de France.Les origines de la listePrésenté par ses organisateurs comme un « baromètre annuel du goût gastronomique », ce palmarès a été inauguré en 2002 dans le magazine britannique Restaurant. Comme le racontait au Monde en 2012, Joe Warwick, qui participa à son lancement et qui collabore aujourd’hui au Guardian, la revue était à la recherche d’une idée originale susceptible d’intéresser d’autres médias.Le principe était simple : un classement réalisé par des professionnels – chefs, restaurateurs, critiques gastronomiques – pour des professionnels. Premier lauréat : l’établissement américain The French Laundry de Thomas Keller, à Washington. La liste s’est ainsi immédiatement démarquée de ses concurrents et a été portée aux nues par la presse anglo-saxonne.Lire : "50 Best" : Les cuisines de l'anti-MichelinLes critères de sélectionSeulement voilà, ses critères de sélections obscurs l’ont instantanément exposé aux critiques. Pour parer à celles-ci, l’organisation du prix a établi une charte spécifiant les paramètres de vote. Le monde se voit ainsi divisé en 27 régions représentées par autant d’académies. Chacune d’entre elles est chapeautée par un président, chargé de recruter un collège électoral de 35 personnes : « auteurs et commentateurs gastronomiques, chefs de cuisine, restaurateurs et “gastronomes” réputés », détaille le site du 50 World’s Best. Au moins 30 % du panel de votants est renouvelé chaque année.Les membres du jury – 972 individus au total – doivent désigner sept établissements, dont nécessairement trois sont situés hors de la région qu’ils représentent. Aucune liste de noms ne leur est fournie au préalable, de même qu’aucune notice précisant les critères à privilégier. En d’autres termes, ils élaborent la sélection de leur choix, par ordre de préférence personnelle sur la base de leurs meilleures expériences au cours des dix-huit derniers mois. Ce dispositif assure, selon les organisateurs du prix, un palmarès aussi varié et ouvert que possible.Les critiquesMais cette liste n’est pas du goût de tout le monde. Malgré les ajustements opérés par le « 50 World’s Best », le classement reste des plus controversés. Selon ses détracteurs, il serait aux mains de l’industrie agroalimentaire et sa méthodologie serait plus que contestable.C’est notamment le cas en France où les tables des chefs tricolores sont souvent absentes du top 10. L’an passé, le restaurant Mirazur à Menton, meilleur établissement hexagonal, se hissait à la onzième place. Parmi les autres tables primées figuraient L’Arpège d’Alain Passard à Paris (25e place), Le Chateaubriand (27e place), l’Atelier Saint-Germain de Joël Robuchon (31e place), et L’Astrance du chef Pascal Barbot (38e place). #container_14331692326{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14331692326{ height:500px; } #container_14331692326 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14331692326 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14331692326 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14331692326 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le sommet du classement des 50 meilleurs restaurants entre 2002 et 2014L'Espagne est le pays qui a placé le plus d'établissements dans le haut du classement depuis sa création.Source : World's Best Restaurants(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Dans une pétition en ligne, intitulée « Occupy 50 » et lancée quelques jours avant l’annonce des lauréats 2015, elles ont dénoncé un palmarès « opaque, sexiste et complaisant, qui fait primer le nationalisme culinaire sur la qualité des mets et la notoriété des chefs sur la satisfaction des clients ». Leur texte a reçu le soutien de plusieurs chefs de renom dont le triple étoilé Georges Blanc, ou encore Thierry Marx et Joël Robuchon.Dès 2010, François-Régis Gaudry, journaliste culinaire à L’Express et ex-juré, avait affirmé dans une lettre ouverte aux organisateurs du « 50 Best » :« Comment expliquer que vous recrutiez parmi les membres du jury, sans aucun critère objectif, de nombreux chefs, qui se trouvent non seulement dans la position inconfortable d’être juges et parties, mais qui en plus sont susceptibles d’encourager les mêmes obédiences toquées ? »Si la charte du classement interdit formellement à tout juré de voter « pour un restaurant qu’il possède ou dans lequel il a des intérêts financiers », le processus de composition d’un jury anonyme par cooptation crée des situations dans lesquelles des établissements récompensés peuvent être tenus par des membres du collège électoral.Autre grief récurrent : l’absence de vérification. Si le règlement 2015 précise que les votants doivent fournir des preuves de leur visite dans les restaurants soutenus, plusieurs anciens membres du jury avaient précédemment dénoncé l’absence de tout contrôle. Ce fut le cas, l’an dernier, de Franck Pinay-Rabaroust, rédacteur en chef de Atabula.com.Dans un édito à charge publié sur son site, il déplorait aussi « l’absence de réunion, de débat, de partage comme dans tout jury qui se respecte ».« Bien plus grave, c’est ce sentiment diffus d’être pris pour un simple prête-nom anonyme, une machine à vote aléatoire dont nul ne sait comment il est ensuite traité par ceux qui, dans leur coin, vont compulser les résultats à leur sauce. »Reste que les critiques les plus virulents de ce classement s’accordent toutefois sur son intérêt : sortir la cuisine de son carcan, comme le concède Franck Pinay-Rabaroust. « Il oblige à réfléchir dans une dimension mondiale et pas franco-française (…) Il y a une autre gastronomie qui émerge. »Aude LasjauniasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 01.06.2015 à 16h17 • Mis à jour le01.06.2015 à 16h54 La consommation des ménages américains, qui est traditionnellement le principal moteur de l’activité économique aux Etats-Unis, reste décevante. Malgré la baisse des prix du pétrole, et donc des carburants, et en dépit d’une légère progression des revenus, elle ne redémarre pas vraiment.Ainsi, en avril, les dépenses faites par les Américains ont baissé d’un peu moins de 0,1 %, alors que les analystes tablaient sur une hausse de 0,2 %.Le chiffre du mois précédent a toutefois été révisé en hausse à + 0,5 %. Sur l’ensemble du premier trimestre, la consommation progresse donc de 1,8 %. Mais elle avait crû de 4,4 % au dernier trimestre de 2014.Augmentation des revenusLes revenus, eux, ont augmenté plus que prévu, gagnant 0,4 % en avril après être restés stables en mars. Les analystes misaient sur une hausse de 0,3 %. Le revenu disponible des ménages a également progressé de 0,4 % en avril.Dans le même temps, le taux d'épargne est toutefois remonté à 5,6 % en avril, proche de son plus haut niveau depuis deux ans, qui était de 5,7 % en février. Ce qui traduit une certaine frilosité.« Ces chiffres nous rappellent que même si les revenus augmentent, les ménages sont réticents à accélérer leurs dépenses », selon Paul Ashworth, économiste en chef pour Capital Economics, cité par l’AFP. Nombre d’Américains cherchent encore avant tout à alléger le fardeau de leur dette.Lire aussi :L’Amérique s’interroge sur la faiblesse de la reprise« Clairement, la consommation est à peine relancée. Mais le délai de réaction est long entre le déclin des prix de l'essence et la réponse du côté de la consommation », affirme Ian Shepherdson de Pantheon Macroeconomics, expliquant que ce délai est « typiquement de six à sept mois ». Les prix de l'essence avaient commencé à baisser à l'été 2014.Quant à savoir si la tendance va s’inverser, difficile de le savoir : si l’université du Michigan a constaté, en mai, une baisse sensible du moral des ménages, l’indice concurrent du Conference Board indique au contraire une légère remontée. Jérôme Fenoglio //sas_manager.render(21483); ADVERT_AD(['50270/464684', 21483, '', 'pave_haut', '']);les derniers articles de la thématique Conversation avec Emmanuel Macron Un nouveau spectacle de Benjamin Millepied au Monde Festival 2015 Le Monde Festival, aussi sur le site du Mondetous les articles de la thématique C’était il y a quelques mois, en septembre 2014. Le Monde organisait son premier festival. Un festival de débats intellectuels avec une centaine de personnalités venues du monde entier réunies à l’Opéra Bastille et au Palais Garnier ; mais aussi un spectacle dans la grande salle de l’Opéra Bastille, mis en scène par Robert Carsen, avec des dizaines de talentueux artistes venus du monde entier. Vous avez été nombreux, près de 14 000, à vivre ces journées, à applaudir à ce spectacle, à écouter tel spécialiste, à dialoguer avec lui. A partager des émotions.Pas question d’en rester là. Ce festival, nous voulons l’installer dans le paysage français et international. Parce que Le Monde doit être au cœur du débat d’idées et du champ de la culture. De toutes les cultures. Cette double mission fait partie de notre histoire. Et c’est donc avec plaisir et fierté que nous vous présentons aujourd’hui la deuxième édition du Monde Festival. Elle aura lieu le week-end des 25, 26 et 27 septembre sous un titre qui sonne comme une utopie et qui se projette dans le futur : « Changer le monde ».Pour que vous puissiez prendre la mesure de l’événement, y assister surtout, nous lançons aujourd’hui, sur notre site Lemonde.fr, un outil qui est le laboratoire de ce festival. Cette « chaîne festival » sera vivante, donc enrichie quotidiennement. Vous y trouverez bien sûr les intitulés des débats et les noms des invités. Et bien d’autres choses encore – enquêtes, analyses, vidéos, espace de réservation des places, etc.D’une année l’autre, la philosophie du festival du Monde est la même. Les débats auront lieu, comme en 2014, dans trois salles des prestigieux Opéra Bastille et Palais-Garnier. Jamais cette aventure n’aurait du reste pu voir le jour sans la générosité du président de l’Opéra national de Paris, Stéphane Lissner, qui y a cru dès le début. Celle aussi du chorégraphe Benjamin Millepied, invité l’an dernier aux débats et qui, cette année, présentera à Garnier, le 26 septembre, dans le cadre du festival, sa première création en tant que directeur de la danse au sein de l’Opéra de Paris.Mais un festival doit évoluer, grandir. Nous avons le plaisir d’être accueillis dans un nouveau lieu, et pas n’importe lequel : le Théâtre des Bouffes du Nord (Paris 10e), relancé par le metteur en scène Peter Brook en 1974, piloté depuis 2010 par le tandem Olivier Mantei et Olivier Poubelle. Depuis des années, Le Monde salue les créations de ce théâtre au charme fou et à la programmation novatrice. Durant deux journées, les samedi 26 et dimanche 27 septembre, un film et le nouveau spectacle de Peter Brook, Battlefield, seront donc présentés aux « Bouffes ».Autre nouveauté, l’ouverture du festival se fera cette année dès le vendredi 25 septembre, au cinéma Gaumont Opéra (Paris 9e), où vous pourrez découvrir en avant-première un film dont le titre et l’auteur seront dévoilés dans les semaines qui viennent. Un festival ne peut se faire sans le soutien financier de partenaires. Ceux qui étaient à nos côtés lors de la première édition sont toujours de l’aventure, à savoir EDF, la MGEN, Orange et L’Oréal, et nous les remercions.En avant-goût de l’édition 2015, nous avons demandé à deux invités de partager avec vous leur vision du monde. D’un côté, Evgeny Morozov, qui pense le monde de demain à partir de l’invasion technologique et numérique. De l’autre, l’écrivain et musicologue Alessandro Baricco s’interroge sur le devenir et le pouvoir de la culture dans un monde qui sera dominé par Les Barbares (Gallimard), pour reprendre le titre de son fameux essai traduit en français en 2014.Changer le monde : à la fois une injonction et une utopie. De quoi largement débattre. Et en attendant de vous retrouver nombreux à Paris fin septembre, bonne lecture sur les différents supports du Monde, papier et numériques.Jérôme Fenoglio 01.06.2015 à 15h23 • Mis à jour le01.06.2015 à 15h33Du 1er au 7 juin, ce Festival du design va permettre aux Franciliens de faire de nombreuses découvertes sur le thème des « expériences ».Par Véronique Lorelle D’Hermès Sèvres aux Galeries Lafayette Maison & Gourmet, des galeries aux musées en passant par les boutiques de mobilier : une centaine de manifestations est prévue dans 90 lieux parisiens, pour les D’Days, du lundi 1er au dimanche 7 juin. Ce Festival du design, qui souffle en 2015 ses quinze bougies, se déroule cette année sur le thème des « Expériences ». Cas exceptionnel, s’il en est : il est permis de voir, mais aussi de respirer et parfois de toucher les objets… Le public est même encouragé à mettre à l’épreuve chacun de ses sens, notamment avec ces « Cabines d’essayage » aménagées aux Ateliers de Paris par de jeunes designers en résidence dans ce même lieu (30, rue du Faubourg Saint-Antoine).Les D’Days sont aussi l’occasion de pousser les portes des magasins, pour découvrir — outre les collections printanières de meubles — des œuvres de l’artiste plasticien Etienne Rey, invité chez Roche Bobois, une installation du designer Ora-ïto chez Cassina, ou un parcours dédié à l’expérience vapeur, par le collectif Krux Amsterdam chez Boffi. Ils sont tous trois installés boulevard Saint-Germain-des-Prés, de même que Knoll qui célèbre, lui, le centenaire de l’éclectique designer Harry Bertoia (1915-1978), à travers une rétrospective de son œuvre. Nombre de musées parisiens se sont mobilisés, des Arts décoratifs jusqu’au Musée Eugène Delacroix, du Musée Cognacq-Jay à Carnavalet, où la plasticienne et designer Nathalie Auzépy propose, en collaboration avec la société technologies Dalcans, une déambulation sonore et interactive.Une vente aux enchères exceptionnelleParmi les lieux polyvalents, la Galerie Joseph abrite cinq expositions dédiées aux sens, dans trois de ses espaces du Marais, où elle a donné carte blanche à des étudiants des grandes écoles d’art ou de design. Elle accueillera aussi, en clôture du festival, le dimanche 7 juin à 17 heures, une exceptionnelle vente aux enchères. Cent cinquante créations et installations présentées durant la semaine par les différents partenaires des D’Days passeront sous le marteau, grâce à la maison de ventes Doré & Giraud Sélection Enchères. Ce rendez-vous est ouvert à tous, public de collectionneurs et curieux avertis.Pour vous aider à battre agréablement le pavé parisien, M Le magazine du Monde vous propose quatre parcours thématiques.Le parcours initiatiqueD’Days aux Puces Balade entre des objets chinés et des pièces de design contemporain. De quoi appréhender l’importance des réminiscences, des permanences et des occurrences, le temps d’un week-end dans l’espace des marchés Paul Bert, Serpette, Dauphine… Cette exposition suit quatre axes de réflexion : métamorphose de la forme, de l’unique au multiple, l’utile et l’inutile, art ou ornement ?Puces de Paris/Saint-Ouen. Rue des Rosiers, Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Vendredi de 12 h-23 h, dimanche jusqu’à 19 h.Sharing Thailand Découverte du design thaïlandais d’hier et d’aujourd’hui. En interaction avec son environnement, celui-ci marie culture traditionnelle et innovations, matériaux locaux et problématiques contemporaines. Après Paris, cette exposition inédite voyagera jusqu’en Thaïlande.Espaces Commines, 17 rue Commines, Paris 3e. Du mardi au dimanche de 10 h à 19 h 30.Think about the future Découverte de sensations futuristes, grâce aux étudiants de la Strate-Ecole de design, basée à Sèvres (Hauts-de-Seine). Plusieurs projets prospectifs issus des nouvelles technologies permettent des expériences promettant d’être magiques, étonnantes et utiles.Bastille design Center, 74 boulevard Richard Lenoir, Paris 11e. Du mardi au samedi de 10 h à 20h, le dimanche jusqu’à 19 h.Bâtiments autonomes modulaires Entre Lego et jeux de construction géants, visite d’un module en taille réelle créé par l’Agence Biotopes Architecture & Design, sous le nom de « BAM System ». Ces bâtiments sont passifs, fabriqués par découpe numérique et faciles à assembler.Pavillon de l’Arsenal, 21 boulevard Morland, Paris 4e. Du mardi au samedi de 9 h à 19 h.Le parcours sensorielExpérience vapeur chez Boffi Pour la marque Boffi, simultanément dans ses magasins Cuisine et Bains, le collectif Krux Amsterdam a imaginé un bain de vapeur ! Voile caressant les contours d’un meuble, nuage parfumé s’échappant d’objets mystérieux ou brouillard épais enveloppant le promeneur : voilà de quoi se laisser désorienter, en toute complicité.Boffi, 243 boulevard Saint-Germain, Paris 7e. Du mardi au samedi de 10 h à 19 h, le dimanche de 12 h à 19 h. 12 rue de la Chaise, Paris 7e. Du mardi au samedi de 10 h 30 à 19 h. Dimanche de 12 h à 19 h.Expérience sonore par Pierre Charrié Pierre Charrié use des électroaimants pour leur capacité à diffuser du son sans haut-parleur en faisant résonner une surface à la manière d’un instrument de musique. L’exposition, au sein du Musée des arts décoratifs, se présente sous la forme d’un parcours sonore au milieu des pièces historiques avec lesquelles s’établit un dialogue (en musique) !Musée des arts décoratifs, 107 rue de Rivoli, Paris 1er. Du mardi au dimanche de 11 h-18 h.Expérience Food à Parsons Paris En attendant le lancement du MA (Master) en stratégies Food Design en juillet 2016, Parsons Paris Gallery propose une série d’événements centrés sur la nourriture. Elle s’inspire du travail de la jeune artiste irlandaise Fiona Hallinan et de son Salon de la Pieuvre : une installation autour d’expériences partagées de nourriture et de la façon dont on peut, en changeant seulement le service et la présentation, encourager les échanges humains.Parsons Paris Gallery, 45 rue Saint-Roch, Paris 1er. Du mardi au vendredi de 12 h à 18 h.Expérience tactile Tout commence par un cabinet de curiosités : chacun peut saisir les objets avant de les activer dans l’une des cabines, offrant différents types d’expérimentations mises au point avec plusieurs écoles de design, dont la Haute école des arts du Rhin. Le public appréhende l’objet sur un mode plus sensoriel, dans une relation privilégiée, intime.Galerie Joseph, 7 rue Froissard, Paris 3e. Du mardi au vendredi de 12 h à 20 h.Expérience visuelle Lumière enveloppante, directionnelle, amicale, sensuelle, technique, froide, colorée, indirecte, unique ou composée… L’Ecole Bleue, qui forme depuis vingt ans des designers de produits qui construisent et éclairent nos cadres de vie, présente le travail de ses étudiants en quatrième année. Une exposition qui invite à ressentir la lumière.Galerie Nikki Diana Marquardt, 10 rue de Turenne, Paris 4e. Du mardi au samedi de 10 h à 20 h, le dimanche jusqu’à 18 h.Le parcours muséalCité des sciences et de l’industrie : « Equation(s) design » L’Observeur du design, prix français de design organisé par l’Agence pour la promotion de la création industrielle (APCI), s’expose sur le thème « équation(s) design ». Les objets sont présentés en un parcours qui traverse dix moments importants de la conception d’un produit.Cité des sciences et de l’industrie, 30 avenue Corentin Cariou, Paris 19e. Du mardi au samedi de 10 h à 18 h, dimanche jusqu’à 19 h.La Gaîté Lyrique : « Oracles du design » De Ron Arad aux 5.5 Designers, de Matali Crasset à Tom Dixon : les créations les plus significatives des trente dernières années, avec le regard aiguisé de la tendanceuse Lidewij Edelkoort, qui a puisé dans la collection design du Centre national des arts plastiques.Gaîté Lyrique, 3 rue Papin, Paris 3e. Du mercredi au samedi de 14 h à 20 h, mardi jusqu’à 22 h, dimanche de 12 h à 18 h.La Maison du Danemark : « Meubles pour le peuple » De 1942 à 1967, le groupement coopératif danois FDB a produit une série de meubles peu coûteux, fonctionnels, qui auront une grande importance dans l’expansion et la réputation du design de ce petit pays. Objets vintages convoités, plusieurs modèles sont réédités depuis 2013. Et mis en vente à l’occasion de l’exposition parisienne.Maison du Danemark, 142 avenue des Champs-Elysées, Paris 8e. Du mardi au samedi de 12 h à 20 h, dimanche jusqu’à 19 h.Musée des arts décoratifs : Fien Muller et Hannes Van Severen Plusieurs expositions attendent le visiteur, dont « Design Da Gema », un manifeste de David Elila sur les problématiques sociales de son pays, le Brésil. Et une collection d’une trentaine d’objets du duo d’artistes Fien Muller et Hannes Van Severen. Ils associent dans un même objet plusieurs fonctions, s’écartant des chemins balisés. Les objets sont à la fois colorés et naïfs, visuels et architecturaux, spatiaux et poétiques…Musée des arts décoratifs, 107 rue de Rivoli, Paris 1er. Du mardi au dimanche de 11 h à 18 h.Bruno Moinard, de la peinture au designer Une toile se poursuit sur le sol pour devenir tapis, comme si la peinture avait coulé du cadre pour envahir l’espace. Canapé, table basse, tabouret, méridienne et lanterne sont réunis en un tableau oriental dont les couleurs font écho avec la palette chromatique d’Eugène Delacroix. A travers cette balade dans l’un des plus beaux ateliers de Paris, Bruno Moinard donne une autre vision du peintre et rend hommage à cette passion pour l’aquarelle qui est la sienne.Musée Eugène Delacroix, 6 rue de Furstenberg, Paris 6e. Du mercredi au dimanche de 9 h 30 à 19 h, le mardi jusqu’à 21 h.Le parcours germanopratinA l’occasion d’Art Saint-Germain-des-Prés (du 28 mai à la fin du mois de juin, dont 4 jours de happenings et de vernissages), soixante galeries présentent des expositions majeures. Saint-Germain-des-Prés, haut lieu des arts premiers, traditionnellement tourné vers l’art moderne et contemporain, est aussi l’épicentre du design et des arts décoratifs. Voici un parcours germanopratin spécial design.Ouvert dimanche 31 mai de 11 h à 19 h.Galerie Kreo : Exposition de Jaime Hayon L’adresse incontournable du design international participe pour la première fois à Arts Saint-Germain-des-Prés, avec une collection du designer espagnol Jaime Hayon, qui utilise l’univers sportif comme source de création. Ce dernier combine aux formes, couleurs et motifs tirés du sport des matériaux les plus nobles, tels que la céramique, le bois, le marbre, le verre soufflé et le cuir.31 Rue Dauphine, Paris 6e. Du mardi au samedi de 11 h à 19 h.Galerie Maria Wettergren : exposition de Rasmus Fenhann Beauté épurée, dimension spirituelle et ébénisterie délicate. Les douze nouvelles œuvres spécialement réalisées par le Danois Rasmus Fenhann pour la galerie parisienne, intitulée « Japonométrie », font la synthèse entre esprit japonais et beauté mathématique !18 rue Guénégaud, Paris 6e. Du mardi au samedi de 11 h à 19 h.Galerie Béatrice Saint Laurent (BSL) : exposition « Identity » Béatrice Saint Laurent aime « provoquer une émotion en introduisant l’inattendu au cœur du fonctionnel », comme l’écrit l’historienne Anne Bony, dans la préface du catalogue de l’exposition « Identity ». On y trouve beaucoup de sensualité, depuis les porcelaines transformées en un minéral organique et doux du Hollandais Djim Berger jusqu’aux étagères à illusion d’optique de Charles Kalpakian, en passant par les calligraphies de verre lumineuses d’Ayala Serfaty.10 rue Bonaparte, Paris 6e. Du mardi au samedi de 11 h à 19 h.Galerie Yves et Victor Gastou : exposition « La différence » Yves et Victor Gastou, galeriste de père en fils, s’amusent sur le thème de « La différence » à confronter le classique et le plastique. Les créations néoclassiques d’André Arbus et Gilbert Poillerat côtoient le mobilier ludique et spatial des designers des années 1970, comme Ado Chale, Paul Evans et Pierre Sabatier. Les deux galeristes exposent également un design contemporain épuré, avec Emmanuel Babled et Gerard Kuijpers.12 rue Bonaparte, Paris 6e. Du mardi au samedi de 11 h à 19 h.Galerie Pascal Cuisinier : une installation fifties Pascal Cuisinier présente une nouvelle installation de pièces design de la première moitié des années 1950. Riche en innovations technique et esthétique, cette période qui voit apparaître les premiers piétements tubulaires en métal, les mousses de latex, les ressorts plats et les sangles élastiques pour les assises, les aplats de stratifié noir ou gris pour le mobilier, et le métal laqué et piétement en contrepoids pour les luminaires, notamment ceux de Pierre Guariche et Robert Mathieu.13 rue de Seine, Paris 6e. Du mardi au samedi de 10 h à 19 h.French Arts Factory : « Brillance et transparence » Véronique et Gérard Moulin viennent de s’installer, il y a un mois, pour défendre les artistes de la matière dans l’art contemporain : céramistes, verriers, sculpteurs carton, liciers, calligraphes… L’exposition « Brillance et Transparence » met en scène le travail de Valérie Colas des Francs, qui s’inspire de la lumière émanant de la marqueterie de paille, celui d’Adrian Colin, qui souffle et sculpte le verre, et celui de Junior Fritz Jacquet, qui sculpte le papier avec délicatesse.19 rue de Seine, Paris 6e. Du mardi au vendredi de 11 h 30 à 19 h 30. Samedi, dimanche et jours fériés de 14 h à 19 h 30. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/361904', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); }); 01.06.2015 à 15h04 • Mis à jour le01.06.2015 à 16h40 | Jean-Michel Bezat Les consommateurs n’échapperont sans doute pas à une nouvelle augmentation des tarifs réglementés de l’électricité cet été, mais le gouvernement n’en a pas arrêté le niveau. Le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, aurait réclamé une hausse de 2,5 % par an sur trois ans, à compter de cette année, selon Le Journal du Dimanche.« EDF n’a fait aucune demande chiffrée », indique une source proche de l’entreprise, même si, depuis son arrivée à la présidence du groupe d’électricité fin 2014, M. Lévy réclame une hausse et une visibilité sur les tarifs. Plusieurs sources indiquent qu’il n’y a pour l’heure « pas d’accord » sur ce montant.Lire aussi :EDF : « Il faudra, indiscutablement, de nouveaux réacteurs nucléaires »Lors de l’assemblée générale des actionnaires, le 19 mai, le patron d’EDF avait de nouveau réclamé un « rattrapage tarifaire » pour permettre au géant de l’énergie de « couvrir ses coûts ». Il juge que la situation financière de l’entreprise est « délicate » au moment où elle va devoir « faire face à des investissements essentiels dans les prochaines années ». EDF doit construire deux réacteurs EPR de troisième génération au Royaume-Uni, mais aussi moderniser les réseaux électriques et financer le « grand carénage », la modernisation et l’amélioration de la sûreté des 58 réacteurs nucléaires français d’ici à 2025, pour un montant estimé à 55 milliards d’euros.Longtemps très modérée, la hausse des tarifs a commencé à être significative en 2010. Les prix ont augmenté de 2,5 % au 1er novembre 2014, après le gel par l’Etat de la hausse de 5 % initialement promise par le gouvernement Ayrault et la définition d’un nouveau mode de calcul.Cette nouvelle formule, intégrant davantage les prix de gros, très bas actuellement, et censée protéger le consommateur, comptait pour 1,6 %, les 0,9 % restant correspondant au rattrapage tarifaire sur 2012-2013 imposé par le Conseil d’Etat.ContrepartieCette insistance de M. Lévy sur les tarifs s’inscrit dans un contexte qui n’est pas si rose pour son groupe. Certes, EDF a dégagé un résultat net de 3,7 milliards d’euros en 2014, mais il traîne une dette nette de 34,2 milliards d’euros.Son patron répète aussi que le cash-flow libre est négatif. Une situation inacceptable sur le long terme, selon M. Lévy, qui a appelé à la « vigilance ».A cette dimension financière s’ajoute une donnée industrielle : l’« opération Areva NP ». Un coût supplémentaire pour EDF. Au départ, l’électricien n’avait aucun projet de reprise de l’activité réacteurs et services (ex-Framatome) du groupe nucléaire en très grande difficulté, qui n’est pas dans son cœur de métier.Pressé par l’Etat actionnaire, il a fait récemment une offre de l’ordre de 2 milliards d’euros. Mais il ne fait guère de doute qu’au nom de la défense des intérêts de son entreprise, M. Lévy a peu ou prou demandé une contrepartie, en l’occurrence une augmentation significative des tarifs.Lire aussi :EDF pose ses conditions au rachat des réacteurs d’ArevaCette relance du débat sur les tarifs de l’électricité ne tombe pas par hasard. Elle survient à la veille d’une réunion sur la réorganisation de la filière nucléaire française, mercredi 3 juin, à l’Elysée autour du chef de l’Etat, en présence du premier ministre et des ministres concernés (économie, énergie, finances, affaires étrangères).Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Li Hejun était le deuxième homme le plus riche de Chine. Jusqu'à ce que les actions de sa société de panneaux solaires, Hanergy, s'effondrent en bourse en l'espace de quelques minutes. A l’heure du petit déjeuner, mercredi 20 mai, l’homme d’affaires Li Hejun était le deuxième homme le plus riche de Chine. Il avait même occupé le premier rang, un peu plus tôt cette année, à la suite de la fulgurante ascension des actions du groupe Hanergy, dont il est le fondateur. Ce matin-là, au réveil, la valeur de ses actions s’élevait à 28 milliards d’euros. Las, à 10 h 17, un premier ordre de vente important sur le marché de Hongkong est venu perturber sa rapide marche en avant.Plusieurs investisseurs ayant programmé par ordinateur de se séparer de leurs actions Hanergy en cas de chute du cours ont amplifié automatiquement ce mouvement. En quelques secondes, la valorisation du groupe spécialisé dans les panneaux solaires avait déjà baissé d’un quart. A 10 h 40, ses actions valaient 47 % de moins qu’à l’ouverture de la séance et sa cotation était suspendue par le régulateur. M. Li Hejun, qui détient les trois quarts du capital de son empire, venait de perdre presque 13 milliards d’euros en vingt-trois minutes.Une absence préjudiciableEn cette même matinée, Li Hejun avait décidé de sécher l’assemblée générale des actionnaires. Mal lui en a pris : cette absence a nourri les rumeurs qui circulaient déjà sur une enquête visant les pratiques du groupe, en pleine campagne nationale anticorruption. En fait, M. Li préférait s’exprimer à Pékin à l’occasion de l’ouverture d’un centre d’exposition sur les énergies renouvelables financé par ses soins.Lire aussi : Pékin, champion contesté de l'énergie solaireIssu de la minorité hakka, dans l’industrieuse province du Guangdong, cet homme de 48 ans n’a rien d’une superstar en Chine, à la différence de personnages tels que Jack Ma, le fondateur du géant du commerce en ligne Alibaba. Avant ses récents déboires, ni sa success-story ni sa vie personnelle n’ont suscité de réel intérêt dans l’opinion. Comme quantité de petits entrepreneurs de la région, il s’est d’abord lancé, en 1994, à l’heure des réformes économiques, dans la fabrication de produits électroniques, avant de miser sur les énergies dites durables.Dans un premier temps, ce fut l’hydroélectrique. A partir de l’an 2000, il a remporté les contrats de construction d’une série de barrages dans le sud-ouest de la Chine. Jusqu’à faire bâtir, en 2010, en s’appuyant sur d’onéreux prêts, l’importante retenue de Jinanqiao, sur le haut Yangzi. A l'époque, il l’avait emporté contre une série d’entreprises d’Etat, montrant qu’il avait su établir les bonnes connexions au sein du pouvoir. Il se tournait déjà, alors, vers le solaire, en misant sur les panneaux flexibles et à « couches minces » de silicium. Le reste est une histoire de spéculation à la chinoise.La bulle spéculative des énergies renouvelablesLe gouvernement a autorisé en novembre 2014 les investisseurs de Chine continentale, dont les flux de capitaux demeurent strictement contrôlés, à investir dans certaines valeurs cotées sur la plateforme ouverte qu’est Hongkong. Une vague de fonds a afflué, se nichant notamment dans les énergies renouvelables et créant une bulle spéculative, dont Hanergy a bénéficié. De sorte que, même après sa récente déconvenue, Li Hejun dispose aujourd’hui d’un pécule trois fois supérieur à ce qu’il était il y a un an. Avant de chuter de près de moitié en moins d’une demi-heure, ses actions avaient auparavant bondi de 664 % en douze mois.Lire aussi (édition abonnés) : Chine : Les « Assemblées », rendez-vous des milliardairesHarold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 01.06.2015 à 14h03 La liste noire de personnalités publiée par Moscou a provoqué l’ire de Bruxelles. Mais le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a dénoncé lundi 1er juin « l’absurdité » de l’indignation des pays de l’Union européenne (UE), concernant ces personnalités européennes interdites d’entrer en RussieCes interdictions visaient des personnalités qui « ont soutenu activement un coup d’Etat » en Ukraine, a rappelé le chef de la diplomatie russe lors d’une conférence de presse. Au total, 89 noms, dont ceux d’anciens chefs de gouvernement, des hauts responsables de la défense et de parlementaires, critiques de la politique de la Russie, figurent sur cette liste que Moscou a transmise vendredi à des ambassades.Lire aussi :Moscou a émis une « liste noire » de personnalités politiques de l’UE interdites sur le sol russeL’Union européenne ainsi que plusieurs de ses pays membres comme l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et la Grande-Bretagne ont vertement critiqué depuis cette liste dressée en réponse aux sanctions adoptées par les Vingt-Huit contre des responsables et sociétés russes en raison de leur rôle présumé dans le conflit ukrainien. L’UE, par la voix d’un de ses porte-parole, a dénoncé samedi la mesure prise par Moscou, la qualifiant de « totalement arbitraire et injustifiée ».Le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, a menacé lundi d’annuler une visite parlementaire prévue le 18 juin à Moscou si le chef de file des députés socialistes à l’Assemblée, Bruno Le Roux, dont le nom figure sur la liste, se voyait refuser l’entrée sur le territoire russe.« Mesures proportionnées »Moscou n’avait pas rendu publique l’existence de cette liste avant que les personnes concernées et les diplomaties européennes n’en dévoilent le contenu. « Nous n’avons pas voulu suivre le mauvais exemple de l’UE et entreprendre une campagne retentissante en dévoilant ces noms, comme l’a fait Bruxelles », a expliqué M. Lavrov, soulignant que Moscou ne cherchait pas « à provoquer le scandale ».M. Lavrov a estimé que les mesures décrétées par Moscou étaient « proportionnées et même de moindre mesure par rapport aux sanctions unilatérales de l’UE ». « Ces sanctions concernent des personnalités qui ont activement soutenu un coup d’Etat, à la suite duquel les Russes en Ukraine ont subi des persécutions et des discriminations », a-t-il argué.Lire aussi :L’Europe dénonce la « liste noire » de Poutine 05.06.2015 à 16h35 • Mis à jour le05.06.2015 à 16h50 | Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) La filiale suisse de HSBC Private Banking tente de négocier une transaction avec la justice belge, comme elle l’a fait en Suisse, où elle a décroché un accord avec le procureur général de Genève et accepté une « contribution volontaire » de 40 millions de francs suisses (38 millions d’euros) pour éviter un long procès.Lire aussi :HSBC paye cher pour s’épargner un procès en SuisseEn Belgique, le parquet de Bruxelles devrait rencontrer les avocats de la banque dans les semaines à venir, indiquaient vendredi 5 juin au matin deux quotidiens économiques, De Tijd et L’Echo.Quelque 3 000 Belges fortunés possédaient 4 616 comptes chez HSBC, pour un total de 5,54 milliards d’euros, comme l’avait révélé, en février, l’enquête de l’International Consortium for Investigative Journalism (ICIJ, ou Consortium international pour le journalisme d’investigation, dont fait partie Le Monde). Ils bénéficiaient, comme de nombreux autres clients, des mécanismes de fraude et de blanchiment à grande échelle mis au point par la filiale helvétique.540 millions d’eurosLa banque tente désormais d’obtenir un règlement à l’amiable qui éviterait les poursuites en échange du versement d’une importante somme d’argent. Ni le ministère public ni les avocats ne font de commentaires à ce stade.Parallèlement, les autorités belges ont lancé, en novembre 2014, des poursuites contre les citoyens belges qui ont éludé l’impôt. Les services fiscaux leur ont déjà réclamé 540 millions d’euros et un juge d’instruction a notamment retenu les charges de fraude grave organisée, de blanchiment d’argent et de participation à une organisation criminelle. Le directeur juridique de la banque aurait admis une partie de ces accusations.HSBC a toutefois remporté une manche en Belgique, après avoir contesté l’exploitation des données, issues d’un dossier dérobé, ce qui, selon elle, viole le droit à un procès équitable. Une instance, la chambre des mises en accusation, avait estimé que les informations étaient bel et bien utilisables mais la Cour de cassation a conclu, la semaine dernière, que ce tribunal n’avait pas suffisamment motivé son arrêt. Le débat reprendra à l’automne.En Suisse, le ministère public a estimé qu’il serait difficile de mettre en évidence des actes de blanchiment international, de nombreux comptes d’anciens clients ayant été clôturés. Et HSBC a accepté le versement d’autres montants pour « les actes illégaux commis en son sein par le passé », ont ajouté les magistrats.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.06.2015 à 15h48 • Mis à jour le05.06.2015 à 16h08 | Stéphane Lauer (New York, correspondant) Alors que le sentiment sur la solidité de l’économie américaine est entré dans une période de doute, les chiffres de l’emploi, publiés vendredi 5 juin, ont quelque peu rassuré. Le département du travail a annoncé la création de 280 000 emplois au mois de mai, un chiffre supérieur aux 220 000 attendus par les économistes.Toutefois, le taux de chômage a légèrement remonté de 0,1 point pour s’établir à 5,5 %, d’un accroissement du nombre de chercheurs d’emploi.Il s’agit d’un certain soulagement après le ralentissement économique constaté au premier trimestre au cours duquel le produit intérieur brut (PIB) a reculé de 0,7 %.Lire aussi :La croissance américaine flanche une nouvelle foisLa Réserve fédérale ( la banque centrale, appelée communément « Fed ») estime qu’il s’agit d’un passage à vide temporaire, mais un certain nombre de statistiques sur l’évolution de la production industrielle, la consommation, le commerce extérieur ou le moral des ménages laissent craindre que le flottement ne se prolonge durant le deuxième trimestre.« Il y a plus de questions à cet instant de 2015 qu’il y en avait en 2014 à la même époque », a avoué, jeudi, Daniel Tarullo, membre du conseil des gouverneurs de la Fed, lors d’une conférence à New York. « L’économie américaine a perdu de sa dynamique », ajoutait-il.Lire aussi :L’Amérique s’interroge sur la faiblesse de la repriseDes chiffres meilleurs que prévuIl est vrai que si les chiffres du marché du travail, publiés vendredi, sont meilleurs que prévu, le rythme moyen de créations d’emploi a nettement décéléré, à 202 000 par mois contre 260 000 en 2014.Par ailleurs, les deux principaux points noirs de la situation américaine ne sont toujours pas résolus. Le taux de participation – la part de la population en âge de travailler qui occupe un emploi ou qui en recherche effectivement un – reste à ses plus bas historiques à 62,9 %, malgré une remontée de 0,1 point en mai, .Par ailleurs, la progression des salaires reste toujours aussi timide. Le salaire horaire moyen a progressé de 0,3 % par rapport à avril et de 2,3 % par rapport au même mois de 2014.Malgré cette légère amélioration, il n’y a pas de quoi parler de pression sur les employeurs, qui seraient incités à augmenter les salaires faute de ne pas pouvoir trouver la main-d’œuvre dont ils ont besoin. Signe que le marché du travail n’est pas complètement rétabliAppels à la prudence sur une hausse de tauxDans ces conditions, il semble peu probable que les chiffres de l’emploi, publiés vendredi, soient de nature à inciter la Fed à relever ses taux dès la semaine prochaine, à l’occasion de la réunion de son Comité de politique monétaire.« Je pense qu’il est très difficile de dire que l’on va normaliser les taux d’intérêt juste au moment où l’économie semble un peu plus faible », a déclaré James Bullard, le président de la Fed de Saint-Louis (Missouri).De la même façon, Lael Brainard, membre du Conseil des gouverneurs de la banque centrale, a appelé à la prudence, mardi, dans l’attente d’une « clarification de la dynamique de l’économie américaine », qui est confrontée à « des vents contraire venus de l’étranger », a-t-elle déclaré au Centre des études stratégiques et internationales (CSIS) de Washington.Lael Brainard a ajouté que, si le marché de l’emploi et l’interprétation des chiffres de l’inflation continuaient à s’améliorer, une remontée des taux pourrait être envisageable d’ici à la fin de l’année.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.06.2015 à 15h16 • Mis à jour le05.06.2015 à 18h43 La Norvège a entériné, vendredi 5 juin, la décision de retirer son fonds souverain, le plus gros au monde, du charbon. A l'unanimité, le Parlement norvégien a décidé que le fonds de près de 7 000 milliards de couronnes (793 milliards d'euros), qui contrôle 1,3 % de la capitalisation boursière mondiale, devrait se désengager des entreprises minières ou des groupes d'énergie pour lesquels le charbon représente plus de 30 % de l'activité ou du chiffre d'affaires.Lire la chronique :Coup de grisou sur le charbonLa décision de retrait, qui fait suite à un compromis trouvé au sein de la commission des finances le 27 mai, devrait concerner entre cinquante et soixante-quinze entreprises internationales, représentant des participations comprises entre 35 et 40 milliards de couronnes (entre 4 et 4,5 milliards d’euros), selon les calculs du ministère des finances.Mais, selon les défenseurs de l'environnement, l'impact pourrait être encore plus important, certaines estimations faisant état de cent vingt-deux entreprises représentant 67,2 milliards de couronnes (7,6 milliards d’euros).Trente-cinq groupes américains affectésLe nom des entreprises dont le fonds — investi dans plus de neuf mille sociétés — est appelé à se retirer d'ici au 1er janvier 2016 n'a pas été officiellement fourni.Mais, selon une étude réalisée par un trio d'organisations non gouvernementales, la mesure affectera trente-cinq groupes américains, dont Duke Energy, une douzaine de chinois, huit japonais, les géants allemands EON et RWE, le britannique SSE, l'indien Reliance Power, l'italien Enel, l'espagnol Endesa, le portugais EDP, le sud-africain Sasol, le sud-coréen Korea Electric Power, le suédois Vattenfall ou encore le danois Dong.Etant donné la taille gigantesque du fonds norvégien, il s'agit d'une victoire importante pour la campagne internationale qui prône une sortie du charbon, énergie fossile particulièrement polluante, à quelques mois de la conférence internationale sur le climat qui se tiendra à Paris en décembre.Lire aussi :La campagne de « désinvestissement » des énergies fossiles gagne l’Europe 05.06.2015 à 13h55 Le parquet de Grenoble a demandé au juge d’instruction enquêtant sur les accusations de pédophilie contre l’ancien directeur d’école de Villefontaine, dans l’Isère, de se saisir de nouveaux faits portant sur 50 enfants, vendredi 5 juin. L’ancien instituteur, âgé de 45 ans, est déjà mis en examen pour des viols sur 11 enfants.Entendu cette semaine par les gendarmes, l’homme a refusé de s’expliquer sur ces nouveaux cas, expliquant qu’il était fatigué. « Comme il refusait de s’expliquer, nous avons saisi le juge de l’ensemble des faits », a indiqué le procureur de Grenoble, Jean-Yves Coquillat.Ces nouveaux faits ont eu lieu dans les différentes villes où l’enseignant avait été affecté, à Villefontaine et Saint-Clair-de-la-Tour en Isère, mais aussi dans le Rhône. Une plainte pour agression sexuelle, déposée en octobre 2001 par les parents d’une fille de 4 ans et classée sans suite, a notamment été jointe au dossier. La fillette avait alors accusé son instituteur de lui avoir touché les fesses ; ce que l’intéressé contestait.Pas d’interdiction d’entrer en contact avec des enfantsLa justice soupçonne l’ancien directeur d’école d’avoir imposé « par surprise » des fellations à plusieurs de ses élèves dans le cadre de ce qu’il appelait « un atelier du goût », durant lequel les enfants, les yeux bandés, devaient identifier des « choses » que l’enseignant leur faisait goûter.Lire : L’école embarrassée par des soupçons de pédophilieEn juin 2008, il avait été condamné par le tribunal correctionnel de Bourgoin-Jallieu à six mois de prison avec sursis et à une obligation de soins pendant deux ans pour avoir téléchargé des images pédopornographiques. Mais cette condamnation n’avait pas été assortie d’une interdiction d’entrer en contact avec des enfants, ni signalée à son administration, alors même qu’elle figurait sur son casier judiciaire.Au début de mai, les ministres de l’éducation nationale et de la justice ont annoncé qu’une loi obligerait prochainement les services judiciaires à signaler à l’administration les condamnations prononcées contre des fonctionnaires exerçant au contact de mineurs, notamment en matière sexuelle.Lire aussi :Pédophilie à l’école  : vers des signalements systématiques 05.06.2015 à 13h01 • Mis à jour le05.06.2015 à 14h24 Une pétition lancée le 19 mai dénonçant la pénurie des vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite, et l’administration aux nourrissons d’un vaccin alternatif hexavalent (contre six maladies) a recueilli plus de 500 000 signatures en moins d’un mois. Signe de l’inquiétude que suscite encore en France la « vaccination inutile ».Lire aussi :De la pénurie à la controverse, le point sur la vaccination en FranceSi de nombreux vaccins existent et permettent de réduire très significativement l’apparition de certaines maladies, seuls trois sont obligatoires et exigés par les collectivités et les écoles pour l’accueil des enfants. Les autres sont seulement « recommandés », parfois seulement à certaines catégories de population.Le calendrier vaccinal qui détaille les vaccins et leur mode d’administration est régulièrement mis à jour.Les vaccins obligatoiresEn France, pour l’ensemble de la population, la vaccination est impérative contre un nombre limité de maladies :diphtérie et tétanos : la primovaccination, c’est-à-dire la première administration d’un vaccin, qui intervient pour les enfants âgés de 2 à 4 mois, ainsi que le premier rappel à 11 mois, sont obligatoires. Les rappels sont ensuite recommandés à 6 ans, entre 11 et 13 ans, à 25 ans puis tous les dix ans ;poliomyélite (ou « polio ») : la primovaccination et les rappels sont obligatoires jusqu’à l’âge de 13 ans.La vaccination contre la fièvre jaune est en outre obligatoire pour toutes les personnes de plus de 12 mois résidant en Guyane française.Les autres vaccins ne sont pas obligatoires, hormis pour certains profils, comme les professionnels de santé ou les services de secours.Les vaccins recommandés à tous les enfantsLes injections contre la diphtérie, le tétanos et la polio sont généralement réalisées en même temps. Jusqu’en 2008, un vaccin trivalent (« DTP ») existait sur le marché français, mais il n’est plus commercialisé sur décision de l’ancienne Afssaps (devenue Agence nationale de sécurité du médicament). Le DTP est désormais combiné à d’autres souches vaccinales qui protègent contre d’autres maladies. On parle alors de vaccin :tétravalent (contre quatre maladies), s’il inclut les trois précédentes et la coqueluche (Tétravac de Sanofi, Infanrix-Tetra de GSK) ;pentavalent (contre cinq maladies), qui protège en plus de l’haemophilus influenzae de type B (Pentavax, InfanrixQuinta) ;hexavalent (contre six maladies), qui associe également l’hépatite B (Infanrix Hexa).C’est désormais le vaccin hexavalent qui est officiellement recommandé en France. Mais pour les enfants plus âgés ou les adultes, qui n’ont reçu que des vaccins tétravalents ou pentavalents, des rattrapages sont possibles uniquement pour la maladie manquante.D’autres maladies peuvent également être évitées par des vaccins recommandés à tous les enfants :la rougeole, les oreillons et la rubéole : le vaccin trivalent « ROR » contre ces trois infections virales très contagieuses se fait en deux injections, à 12 mois et entre 16 et 18 mois. (Priorix, M-M-RVaxPro) ;la tuberculose : le « BCG » a longtemps été obligatoire à l’entrée en collectivité. Ce n’est plus le cas depuis 2007. Ce vaccin reste toutefois fortement recommandé pour les enfants nés dans des pays de forte endémie de tuberculose ou résidant en Guyane et à Mayotte, mais aussi en Ile-de-France, en raison de la concentration de populations venant de pays où la tuberculose est encore très présente (Afrique, Asie) ;les infections à pneumocoque : deux injections à 2, 4 et 11 mois (Péninvact, Ménomune) ;les infections à méningocoque de type C : une injection à 12 mois, rattrapage jusqu’à 24 ans (Prevenar). Les vaccins recommandés aux personnes à risqueContre certaines maladies, il n’est pas nécessaire de vacciner l’ensemble de la population, mais seulement les publics qui sont particulièrement exposés ou pour qui développer l’affection aurait de graves conséquences :le papillomavirus, qui augmente le risque de cancer du col de l’utérus. Deux injections espacées de six mois sont recommandées pour les jeunes filles de 11 à 14 ans (ou trois injections en rattrapage entre 15 et 19 ans) ;la grippe saisonnière : pour les femmes enceintes, les personnes âgées de plus de 65 ans, atteintes de maladies cardiaques et respiratoires ou obèses. Une injection par an ;la varicelle : pour les adolescents de 12 à 18 ans, les femmes en âge de procréer mais non enceintes, les professionnels de santé et de la petite enfance. Deux doses espacées de quelques semaines ;l’hépatite A : pour les personnes malades du foie et leur entourage, ainsi que les personnes atteintes de mucoviscidose. Une injection et un rappel six à douze mois plus tard ;la leptospirose, maladie propagée par les rongeurs : pour les personnes travaillant dans les égouts, stations d’épuration, eaux douces ;la rage : pour les personnels des laboratoires, des services vétérinaires, des fourrières, ainsi que les taxidermistes, les garde-chasse, les équarrisseurs ou les spécialistes des chauves-souris.La plupart des vaccins obligatoires ou recommandés sont remboursés par la sécurité sociale sur la base de 65 % du coût. Certains, comme le ROR le sont à 100 % pour les moins de 18 ans.Le ministère de la santé donne également des conseils de vaccinations spécifiques lorsque l’on se rend à l’étranger, selon les zones visitées : fièvre jaune, paludisme, choléra… Ces derniers ne sont cependant pas remboursés par la sécurité sociale. Benoît Floc'h Il faut réformer l’Ecole polytechnique, rapidement, et en profondeur. Tel est le message d’un rapport qui vient d’être rendu au ministre de la défense, et que Le Monde s’est procuré. Il avait été commandé par le gouvernement fin 2014, pour « déterminer si le modèle actuel de l’école lui permet de répondre aux exigences internationales, et de concilier formation des futurs agents de l’État et des entrepreneurs privés » selon La Croix.Lire notre compte-rendu complet du rapport :Les propositions-chocs pour réveiller PolytechniqueLes mesures que propose l’auteur, Bernard Attali, conseiller maître honoraire à la Cour des comptes et président d’honneur d’Air France, risquent de faire du bruit dans la communauté polytechnicienne.Parmi celles-ci :Regrouper l’école d’ingénieurs militaire avec d’autres écoles scientifiques de l’université Paris-Saclay. L’idée est de constituer « un ensemble à même d’affronter la compétition internationale », de rivaliser avec l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, l’américaine Stanford ou l’institut israélien Technion.Créer un accès après le baccalauréat, alors que l’on entre aujourd’hui à Polytechnique après deux années de prépa. Cela déboucherait sur un diplôme de niveau licence et permettrait à l’école d’être compétitive sur le post-bac.Supprimer le classement de sortie. La sélection des 70 polytechniciens est fondée sur le classement de sortie des élèves en fin de troisième année qui permet d’intégrer les grands corps de l’Etat (Mines, Ponts et Chaussées…). Une méthode « surannée », indique le rapport. Il propose donc de la remplacer par un recrutement sur dossier et entretien de motivation, « à l’instar de ce qui est pratiqué par le secteur privé ».Supprimer la solde des élèves, qui s’élève actuellement autour de 900 euros, en instaurant un système de bourses sociales. « Le contribuable finance déjà des études coûteuses à des catégories pour la plupart aisées de la population, quel sens y a-t-il à leur verser en sus un traitement ? »Vendre la Maison des Polytechniciens située au cœur de Paris, dans le 7e arrondissement.Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense, doit s’exprimer samedi 6 juin sur le texte et ces propositions de réforme.Ces dernières années, Polytechnique et l’Etat ont été mis en cause à plusieurs reprises : gestion épinglée par la Cour des comptes, problème lancinant de la « pantoufle », manque de stratégie. Le rapport du député François Cornut-Gentille (Les Républicains, Haute-Marne), en septembre 2014 dénonçait déjà « l’inertie » et « la désinvolture » de l’Etat.Lire aussi :L’Ecole polytechnique, ce concentré d’inégalitésBenoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.06.2015 à 11h32 • Mis à jour le05.06.2015 à 14h17 Twitter a bloqué l’accès de son API, son interface de programmation, à Politwoops, un site qui répertorie les tweets supprimés d’hommes et femmes politiques américains. Le site n’a donc plus la possibilité de tracer les tweets effacés depuis le 15 mai. A l’appui de cette décision, Twitter avance auprès du magazine Gawker que son entreprise protège la vie privée de tous ses utilisateurs, simples anonymes ou personnalités publiques. « Préserver des tweets supprimés viole notre accord de développeur », ajoute le porte-parole du réseau social cité par Gawker.Christopher Gates, le président de la fondation Sunlight – organisation qui prône la transparence politique et a créé Politwoops – estime que la décision de Twitter « rappelle qu’Internet n’est pas vraiment un espace public ». Il souligne dans sa note de blog que le site avait été créé parce que « ce que [les] élus disent est de notoriété publique, et Twitter est une partie de plus en plus importante de la façon dont [les] élus communiquent avec le public ».Aux Etats-Unis, Politiwoops s’est par exemple illustré pour avoir exhumé des tweets autour de la libération controversée du sergent Bergdahl. En France, ce type de démarche a permis aussi de mettre au jour le brin de ménage fait par le premier ministre Manuel Valls sur son compte Twitter en août 2014.Politwoops rendait accessible de façon indifférenciée les tweets supprimés pour une faute d’orthographe comme ceux effacés pour des raisons plus embarrassantes.D’autres sites homonymes européens, pour autant à dissocier de la fondation Sunlight, ne semblent pas avoir été touchés. Le site Politwoops reste actif ; cependant, il ne permet d’accéder qu’aux tweets conservés entre 2012 – sa date de création – et cette rupture. 22.06.2015 à 16h04 • Mis à jour le22.06.2015 à 18h00 | Jean-Pierre Stroobants (Luxembourg, Envoyé spécial) Les ministres des affaires étrangères de l’Union européenne ont décidé, lundi 22 juin au matin, à Luxembourg, de lancer la première phase de l’opération Eunavfor Med, destinée à démanteler les réseaux de passeurs opérant à partir de la Libye. « Notre cible, ce ne seront pas les migrants, mais bien ceux qui gagnent de l’argent à leur détriment », a insisté la haute représentante Federica Mogherini. Les Européens veulent souligner le fait que cette opération militaire n’est qu’un volet d’une « Stratégie pour la migration » élaborée récemment par la Commission de Bruxelles. Elle vise aussi, dans un scénario idéal, à œuvrer sur les causes des migrations, dans les pays d’origine et les pays de transit, insiste Mme Mogherini. Et à répartir les demandeurs d’asile et les réfugiés entre les Vingt-Huit, ce qui doit faire l’objet d’une nouvelle discussion au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement, jeudi et vendredi, à Bruxelles.Lire aussi :En Libye, après le sud saharien, la menace djihadiste gagne le littoralLa phase 1 de l’opération européenne vise officiellement à collecter des renseignements précis sur les passeurs, leur stratégie, leurs moyens et leur « modèle économique ». « Nous savons déjà beaucoup de choses sur les réseaux, mais pas assez pour atteindre toutes nos cibles », précise un diplomate européen.Eunavfor Med sera menée en liaison avec l’OTAN – qui poursuit en Méditerranée sa mission antiterroriste Active Endeavour, lancée en 2001 – et diverses agences onusiennes, l’agence européenne Frontex, etc. Une collaboration avec l’Union africaine et divers pays arabes est également évoquée, selon les modalités qui ne sont pas précisées à ce stade.Lire (en édition abonnés) : Le concept stratégique de l'OTAN à l'épreuve du réelCommandée depuis un quartier général européen établi à Rome, l’opération impliquera, dans un premier temps, une douzaine d’Etats membres de l’Union, « du Nord et du Sud ». Une dizaine fournit des équipements pour le lancement – dans quelques jours – de l’opération. Elle comportera initialement cinq navires de guerre, trois avions de reconnaissance et de patrouille, trois hélicoptères, deux sous-marins et deux drones. Le bateau de commandement sera italien mais ne transportera pas d’avions de combat. « Du moins au début ; pour la suite, on verra », précise une source diplomatique.Deux navires ont subi des tirs récemmentLe lancement de l’opération se fera « dans un environnement complexe », commente la même source, qui indique que deux navires marchands croisant au large des côtes libyennes ont subi des tirs récemment, à partir du sol et des airs. Des trafiquants ont, d’autre part, menacé des embarcations venues au secours de migrants.Les responsables d’Eunavfor Med estiment qu’elle sera totalement opérationnelle dans un mois. La suite ? Un passage éventuel à la phase 2. A savoir des interceptions en haute mer, puis dans les eaux libyennes, en cas de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU et d’un accord des autorités libyennes. Cela supposerait une nouvelle décision du Conseil. Comme pour un éventuel passage à la phase 3, visant à mettre hors service les embarcations des passeurs, en Libye.A ce stade, les responsables européens préfèrent éviter les questions sur ces évolutions possibles. Et ils nient farouchement vouloir s’impliquer dans une opération antiterroriste, même si une partie importante de la côte libyenne est sous le contrôle de l’Etat islamique. « Nous procéderons à une première évaluation dans un mois et nous étudierons ensuite la mise en œuvre éventuelle des étapes 2 et 3 », déclare une source militaire, qui affirme que la réflexion sur la suite de l’opération n’est pas encore engagée.Jean-Pierre Stroobants (Luxembourg, Envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.06.2015 à 15h18 • Mis à jour le22.06.2015 à 15h28 | Véronique Malécot Au terme de la neuvième étape et avant la même la régate in-port de samedi, le bateau émirati Abu Dhabi Ocean Racing est déclaré vainqueur de la douzième édition de la Volvo Ocean Race, la course au tour du monde en équipages. Malgré une 5e place dans la neuvième étape entre Lorient et Göteborg, Abu Dhabi Ocean Racing, skippé par le Britannique Ian Walker, ne peut plus être rejoint au classement général avec 27 points. Il succède ainsi au Français Franck Cammas et Groupama IV au palmarès de l’épreuve.Lire aussi :Voile: à Lorient, au cœur de la « Sailing Valley »La victoire d’Abu Dhabi Ocean Racing est le fruit de la régularité. Parti le 6 octobre dernier d’Alicante, le bateau émirati, favori de l’épreuve, est resté aux avant-postes durant les neuf mois de régate. Totalisant sept podiums en neuf étapes et deux victoires d’étape, Abu Dhabi Ocean Racing termine ce tour du monde avec cinq points d’avance au classement général sur son dauphin, le bateau néerlandais Team Brunel, skippé par Bouwe Bekking, et neuf points d’avance sur le 3e, Dongfeng Race Team, emmené par Charles Caudrelier. Abu Dhabi Ocean Racing est aussi en position de remporter le classement des courses in-port, dont la dernière aura lieu samedi et devrait départager Team Alvimedica et Mapfre pour la 5e place au général.« On a pris les meilleurs »Ce résultat couronne un travail de plusieurs années qui a vraiment commencé lors de la campagne pour la Volvo Ocean Race 2011-2012. Cette année-là, Abu Dhabi Ocean Racing, déjà skippé par Ian Walker, avait démâté lors de la première étape et n’avait fini qu’à la 5e place. En 2015, le scénario a été tout autre et le skipper britannique, double médaillé d’argent olympique (en 470 en 1996 et en Star en 2000), mène les Emirats arabes unis à leur première victoire dans la Volvo Ocean Race. C’est également la première victoire pour Ian Walker en trois participations à la course.Pour bâtir ce succès, Ian Walker a regroupé des marins très expérimentés, qui totalisent à eux seuls 29 participations à la Volvo Ocean Race. « La différence ne pouvait venir des bateaux, il fallait donc qu’elle vienne des hommes, a expliqué le skipper. Nous avons choisi les meilleurs marins, mais aussi les meilleurs pour l’équipe à terre qui a fait un très gros travail. »Lire aussi :Voile : Samantha Davies dévoile les secrets de son exploit dans la Volvo Ocean RaceLa neuvième étape, partie le 16 juin de Lorient, a été remportée à Göteborg, en Suède, par l’équipage turco-americain Team Alvimedica, skippé par l’Américain Charlie Enright. C’est la première victoire d’étape pour cet équipage, qui est le plus jeune de l’édition (32,5 ans de moyenne d’âge). « Nous sommes vraiment contents, c’est un grand résultat pour nous. Nous avons montré que nous pouvions être compétitifs » a déclaré Charlie Enrignt à l’arrivée. Team Alvimedica a franchi la ligne, ce lundi, à 12 h 26 min et 52 s après avoir mené la flotte la majeure partie de l’étape et surtout depuis le pit-stop à La Haye. Le bateau n’a jamais pu être rejoint par ses poursuivants.Team Brunel finit 2e devant le bateau espagnol Mapfre, skippé par Xabi Fernandez. Dongfeng Race Team se classe 4e de l’étape, arrivant moins de trois minutes après Mapfre. Les deux derniers équipages en course, Team Vestas Wind et Team SCA, sont encore en mer et devraient arriver dans l’après-midi.Véronique MalécotJournaliste-cartographe au service Infographie. SuivreAller sur la page de ce journaliste 22.06.2015 à 12h25 • Mis à jour le22.06.2015 à 14h49 Narendra Modi a gagné son pari : remettre le yoga au goût du jour, rappeler au monde entier l’origine indienne de cette discipline et flatter ainsi la fibre patriotique de ses concitoyens. Le premier ministre de l’Inde a donné dans le spectaculaire pour la première journée mondiale du yoga organisée au solstice d’été, dimanche 21 juin. A l’aube, il a réussi à rassembler une foule immense sur Rajpath, l’avenue de New Delhi reliant le siège de la présidence, Rashtrapati Bhavan, à l’arc de triomphe d’India Gate. Près de 36 000 tapis multicolores avaient été déroulés sur l’asphalte, et même si c’est quelque peu contraints et forcés que ministres, parlementaires et fonctionnaires de la capitale sont venus participer à l’événement, deux records dignes de figurer au Guinness ont bel et bien été battus : celui du plus grand cours de yoga jamais dispensé dans le monde et celui du plus cosmopolite, avec 84 nationalités représentées.Peu après le lever du soleil, Narendra Modi est arrivé habillé de blanc, le cou ceint d’une écharpe aux couleurs du drapeau indien. Avant de retirer ses lunettes et d’accomplir lui-même, durant une bonne demi-heure, plusieurs postures physiques (les asanas) et exercices de respiration (les pranayamas), il a prononcé un discours rapide lui donnant l’occasion de se féliciter du soutien de l’ONU dans cette affaire. C’est à la tribune des Nations unies qu’il avait en effet demandé l’instauration de cette journée mondiale du yoga, en septembre 2014, et il n’a fallu que trois mois à l’assemblée générale, à New York, pour donner son assentiment. Pour M. Modi, qui le pratique au quotidien depuis de longues années, le yoga va bien au-delà d’un exercice physique. C’est une activité, a-t-il dit, porteuse de « bien-être pour l’humanité », qui peut aider à instaurer « un monde sans tension » et à répandre sur la planète « un message d’amour et de bienveillance ». « Nous ne faisons pas que célébrer une journée. Nous entraînons l’esprit humain à ouvrir une nouvelle ère de paix », a-t-il déclaré dimanche. Message reçu : dans toutes les grandes métropoles du sous-continent, mais également du glacier de Siachen, au Cachemire, à la mer de Chine, en passant par la plage de Bondi, à Sydney, les bords de la Tamise, à Londres, ou la Tour Eiffel, des centaines de milliers de gens ont médité dans la pose du lotus, après avoir pris les positions du chien, du cobra ou du chameau.
« Opération de communication »En Inde, les tentatives de récupération politique ont fait un flop. Dans l’opposition, le parti du Congrès a boudé la séance, dénonçant « une opération de communication » destinée à redresser la cote de popularité d’un premier ministre au maigre bilan, un an après son accession au pouvoir. La formation dirigée par la famille Gandhi a notamment fait remarquer que le ministère du yoga, mis en place en tant que tel à l’automne dernier, a vu son budget communication passer de 9 à 44 millions d’euros en un an. Dans le registre religieux, la journée mondiale du yoga n’a pas provoqué de frictions particulières. Si certains membres de la communauté musulmane ont refusé d’y participer, c’est pour ne pas avoir à chanter des om, le mantra considéré par les hindous comme le son de la vibration de l’univers. Quant aux éléments les plus radicaux du Bharatia Janata Party (BJP), le parti majoritaire, qui estimaient que les opposants au yoga devaient « se noyer en mer ou quitter l’Inde », ils n’ont pas reçu beaucoup d’écho et le gouvernement Modi a pris ses distances avec eux.Lire aussi :Le yoga, nouvelle arme du « soft power » indienIntérim. 22.06.2015 à 11h44 • Mis à jour le22.06.2015 à 13h01 Pour les Jeux olympiques 2020, le bowling sera en concurrence avec sept autres candidats : le duo baseball masculin/softball féminin, le karaté, le squash, l’escalade, le surf, le roller et le wushu, un art martial chinois. Tous ces sports feront l’objet d’un processus de sélection supplémentaire pendant les deux prochains mois, notamment par le biais d’auditions des fédérations concernées, début août à Tokyo.La liste définitive choisie par le comité d’organisation de Tokyo 2020 sera ensuite soumise au Comité international olympique (CIO) avant le 30 septembre 2015. La décision finale sera prise par les membres du CIO lors de sa 129e session qui se tiendra à Rio en août 2016.Le sumo recalé« La ou les épreuve(s) supplémentaire(s) bénéficieront aux Jeux par leur popularité auprès des Japonais et de nouveaux publics à travers le monde, en accord avec la vision de Tokyo 2020 », a précisé Fujio Mitaraï, le président de la commission chargée de l’ajout des épreuves. « La promotion du mouvement olympique et de ses valeurs, notamment au sein de la jeunesse, fait partie des critères [de sélection] », a ajouté le dirigeant, en citant notamment le bowling et le surf.Vingt-six candidatures de fédérations internationales avaient été préalablement retenues lors d’un premier processus de sélection le 12 juin par le comité d’organisation de Tokyo 2020. Parmi les sports rejetés figurent le sumo – le sport de lutte traditionnel au Japon qui avait postulé, pays hôte oblige –, le polo ou encore le bridge. A l’inverse, le baseball, extrêmement populaire au Japon et déjà au programme des JO 2008 à Pékin, a été présélectionné.Aux JO de Rio en 2016, grâce à ce même procédé, le golf et le rugby à sept sont déjà assurés de faire leur entrée au programme. 22.06.2015 à 11h24 • Mis à jour le22.06.2015 à 15h40 | Séverin Graveleau « Non au travail le dimanche ». C’est sur un ton bien ironique que Le Snes-FSU, syndicat majoritaire dans le second degré, a commenté sur Twitter la « grosse fatigue » du ministère le 21 juin. Ce dernier avait publié dans la journée au Journal officiel (JO) un arrêté modifiant les horaires du lycée afin d’y intégrer le nouvel enseignement moral et civique qui entrera en vigueur à la rentrée 2015. Mais surprise : la philosophie et l’histoire-géographie ont disparu de certaines séries.Grosse fatigue au ministère qui publie des grilles horaires lycée en oubliant histoire géo et philo ... Non au travail du dimanche :-)— SNESFSU (@SNES-FSU)require(["twitter/widgets"]);Pas moins de huit heures de philosophie manquent en terminale littéraire, quatre heures en série économique et sociale et deux heures et demie d’histoire-géographie en première scientifique. À son habitude, la sphère Twitter s’est rapidement emparée de la bourde.L'Education nationale oublie la philo en section L dans ses nouveaux horaires de lycée. Décidément les socialistes n'aiment pas les Lumières— michelonfray (@Michel ONFRAY)require(["twitter/widgets"]);Vous avez publié un machin appelé #college2016 qui doit être une erreur également. À corriger (supprimer) aussi. https://t.co/Rkbajh1Xk8— lemyo (@ylm)require(["twitter/widgets"]);Le ministère de l’éducation nationale, qui a fait l’objet de nombreuses critiques sur les projets de programme présentés par le Conseil supérieur des programmes en mai, s’est empressé de préciser que ces enseignements ne disparaissent bien entendu pas. « Le texte validé par le ministère n’est pas le même que celui publié au JO », précisait-on dans l’entourage de la ministre, lundi matin, alors que l’erreur n’est toujours pas corrigée. « Une erreur matérielle lors de la recomposition du texte » serait à l’origine de la gaffe indique Florence Robine, directrice générale de l’enseignement scolaire. La direction de l’information légale et administrative (Dila), chargée de la publication du JO, évoque pour sa part une « erreur de manipulation ». Elle précise que les rectificatifs de cet arrêté seront publiés dans le JO du 23 juin.De quoi donner du grain à moudre aux organisations syndicales qui avaient demandé au début du mois le report d’un an de la mise en place de cette « morale laïque » voulue par l’ancien ministre de l’éducation Vincent Peillon.Séverin GraveleauJournaliste au Monde 26.06.2015 à 16h23 • Mis à jour le26.06.2015 à 18h12 C’est une décision historique. La Cour suprême a légalisé, vendredi 26 juin, le mariage homosexuel dans l’ensemble des Etats-Unis. Deux ans seulement après avoir décrété que le mariage n’était pas réservé aux couples hétérosexuels, la Haute Cour a jugé, par cinq voix contre quatre, que les 14 Etats américains qui refusent aujourd’hui d’unir deux personnes de même sexe devaient non seulement les marier, mais aussi reconnaître leur mariage lorsqu’il a été célébré ailleurs.Au nom de l’égalité de tous devant la loi, « le 14e Amendement requiert d’un Etat qu’il célèbre un mariage entre deux personnes de même sexe », a écrit le juge Anthony Kennedy, s’exprimant au nom de la majorité de la Cour suprême. « Le droit au mariage est fondamental », a-t-il souligné. Il a aussi écrit, dans le dernier paragraphe de la décision rendue par la plus haute juridiction des Etats-Unis :Aucune union n’est plus profonde que le mariage, car le mariage incarne les plus hauts idéaux de l’amour, la fidélité, la dévotion, le sacrifice et la famille. En formant une union maritale, deux personnes deviennent quelque chose de plus grand que ce qu’elles étaient auparavant. Le mariage incarne un amour qui peut perdurer malgré la mort. Ce serait ne pas comprendre ces hommes et ces femmes que de dire qu’ils manquent de respect à l’idée du mariage. Leur plaidoyer consiste à dire que justement ils le respectent, le respectent si profondément qu’ils cherchent eux-mêmes s’accomplir grâce à lui. Ils demandent une dignité égale aux yeux de la loi. La Constitution leur donne ce droit.Lire aussi :La Cour suprême étudie la légalité du mariage gay aux Etats-Unis« Un grand pas vers l’égalité »Le juge conservateur a ajouté son vote à celui des quatre juges progressistes de la Haute Cour pour permettre aux gays et lesbiennes de se marier aux quatre coins des Etats-Unis. Le président de la Haute Cour, John Roberts, s’y est opposé, ainsi que les trois autres juges conservateurs. Les homosexuels avaient jusqu’ici le droit de se marier dans trente-six Etats du pays et dans le district de Columbia, où se trouve Washington.Sur son compte Twitter, le président Barack Obama a salué à l’annonce de cette décision « un grand pas vers l’égalité ».Today is a big step in our march toward equality. Gay and lesbian couples now have the right to marry, just like anyone else. #LoveWins— POTUS (@President Obama)require(["twitter/widgets"]);« C’est une victoire pour les alliés, les amis et les soutiens du mariage gay qui ont passé des années, voire des décennies, à travailler et prier pour que le changement intervienne. Et cette décision est une victoire pour l’Amérique », a déclaré plus tard le président américain depuis les jardins de la Maison Blanche.Des partisans du mariage homosexuel se sont réunis devant la Cour suprême à Washington, et dans d’autres villes du pays, pour célébrer cette décision. Sur Twitter, c’est avec le mot clé #LoveWins (L’amour l’emporte) que les internautes saluent cette avancée.love is love #LoveWins http://t.co/DwPVD2MIa8— mukesxbox (@kaitlyn)require(["twitter/widgets"]);Retweet to spread the word. #LoveWins http://t.co/JJ5iCP4ZWn— BarackObama (@Barack Obama)require(["twitter/widgets"]);  SSM Decision William Audureau Quelques heures après l’attaque contre une usine de Saint-Quentin-Fallavier, en Isère, et la mort d’au moins une personne, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a donné quelques informations sur l’identité du principal suspect.Selon les enquêteurs, il s’agit de Yassin Salhi, un habitant de Saint-Priest, près de Lyon. D’après nos informations, il est né en mars 1980, et est donc âgé de 35 ans. Il n’avait pas de casier judiciaire, mais il avait fait l’objet d’une « fiche S » en 2006.Etablies par les services de renseignement, ces fiches servent à répertorier les personnes suspectées de radicalisation. La fiche n’avait pas été renouvelée en 2008, a expliqué Bernard Cazeneuve, selon qui « [M. Salhi] faisait l’objet d’une attention » pour ses liens avec la mouvance salafiste, mais « n’était pas connu pour être en lien avec des acteurs terroristes ».Yassin Sahli a fait l'objet d'une fiche S, inactive depuis 2008. Il a aussi fait l'objet d'une note des Renseignements en 2011, sans fiche— soren_seelow (@Soren Seelow)require(["twitter/widgets"]);A Saint-Priest, devant l’immeuble où vivait Yassin Salhi et sa famille, les voisins sont choqués. « Ça n’est pas l’islam ! Ça n’est pas l’islam ! », s’emporte une voisine au bord des larmes. « Ils venaient d’arriver il y a moins de six mois, personne ne les connaît vraiment », explique au Monde un habitant de l’immeuble contigu. « C’était du bonjour au revoir, surtout avec la femme, lui on ne le voyait pas, il partait au boulot et rentrait tard. Des gens discrets, on les connaît de vue. Leurs enfants jouaient avec les nôtres, des gens banals… qui aurait cru ? » dit une habitante de l’immeuble, qui souhaite rester anonyme.D’autres riverains ne peuvent croire que ce voisin « sans histoires », « très gentil », avec « des enfants très bien éduqués », puisse être l’auteur de l’attentat.Yassin Salhi, blessé à la tête, a été arrêté sur le site de l’usine, après avoir été « neutralisé » par un pompier, dont le ministre a loué le « courage » et le « sang-froid ». Yassin Salhi avait dans un premier temps refusé de donner son identité. William AudureauJournaliste au Monde Rémi Dupré   « Mon nouveau mandat n’a pas le soutien de tout le monde du foot. C’est pourquoi j’en appelle à l’organisation d’un congrès exceptionnel pour procéder à l’élection de mon successeur. » Le 2 juin, le Suisse Joseph Blatter avait provoqué un séisme en annonçant son abdication prochaine. Tout juste réélu pour un cinquième mandat, le président de la Fédération internationale de football (FIFA) avait indiqué qu’il quitterait ses fonctions au lendemain d’un nouveau scrutin, organisé entre décembre 2015 et mars 2016. La date de l’élection sera connue à l’issue du prochain comité exécutif de la FIFA, le 20 juillet. Lire aussi :FIFA : la chute de Joseph BlatterMais trois semaines après sa déclaration, le dirigeant de 79 ans entretient volontairement le flou sur sa situation et ses intentions. Et joue sur les mots. Le 25 juin, le patron du foot mondial, en poste depuis 1998, a effectué l’une de ses premières sorties publiques depuis l’annonce de son retrait. A Zurich, il a rencontré les équipes en charge de la construction du nouveau musée de la FIFA, qui doit ouvrir ses portes en 2016. « Je n’ai pas démissionné, mais plutôt remis mon mandat à disposition lors d’un congrès extraordinaire », a assuré l’Helvète devant un public acquis à sa cause. Des propos relayés par le journal suisse Blick et confirmés par un porte-parole de la FIFA. « Nous pouvons confirmer que le président a été correctement cité », a déclaré ce représentant de la Fédération internationale.« Je ne suis mûr ni pour le musée ni pour être une statue de cire »« Cela fait du bien d’être là, a souri le patriarche durant ce déplacement à Zurich, où est établi le siège de la FIFA, actuellement ébranlée par une litanie de scandales de corruption. Seul celui qui connaît le passé peut comprendre le présent et dessiner l’avenir. En d’autres mots, seul celui qui vient du bas peut connaître toutes les dimensions de notre sport. » « Ce musée me tient à cœur, mais pas de malentendu : je ne suis mûr ni pour le musée ni pour être une statue de cire », a poursuivi le Suisse, dont la défense est désormais assurée par l’Américain Richard Cullen, ex-procureur fédéral de Virginie et proche du patron du FBI, qui enquête actuellement sur la FIFA.Cette sortie équivoque du Valaisan intervient dix jours après les confidences de son ex-conseiller Klaus Stöhlker à la chaîne britannique Sky News. Selon ce « spin doctor », le septuagénaire aurait reçu des messages de soutien de Fédérations africaines et asiatiques. « Il y a des gens qui lui demandent de ne pas démissionner, avait glissé Klaus Stöhlker, dont le contrat avec la FIFA a expiré à la fin du mois de mai. Blatter est l’homme qui a fait la FIFA ces quarante dernières années. Si aucun candidat compétent n’émerge, ce sera difficile pour lui de démissionner. A partir du moment où il n’y a pas un candidat convaincant pour le remplacer, avec le même niveau linguistique, de qualifications, de contacts et de connaissance du football, cela reste ouvert pour qu’il se représente. »« Il va partir. Un nouveau président doit être élu »Sondée par Le Monde, une source très proche du président de la FIFA balaye cette possibilité d’un revers de main : « Il va partir. Un nouveau président doit être élu. Ce communicant a une très mauvaise réputation et il essaye d’attirer l’attention sur lui. » « Ce n’est pas crédible qu’il se maintienne au pouvoir », confirme un responsable de l’Union des associations européennes de football (UEFA), dont le président, le Français Michel Platini, hésite à se présenter à la succession de son ancien allié.« Blatter est un mort vivant. Mais il continue à endommager la FIFA et le football, à cause de son ego débordant, tant qu’il reste à la barre, confie le patron d’une fédération européenne. Nous ne pouvons pas avancer tant qu’il est là. Il sert son propre agenda et il ne faut rien attendre de bon pour la FIFA. Lui et Valcke (le secrétaire général français de la FIFA) sont responsables des affaires et autres allégations de corrupion. Blatter donne l’impression de préparer le terrain pour son successeur, celui qu’il aura choisi. Sa crédibilité est en dessous de zéro et il doit partir maintenant ! » Le 11 juin, le parlement européen a, lui aussi, réclamé le départ immédiat de « Sepp » Blatter, se prononçant pour la nomination d’un « président provisoire ».Alors que Michel Platini pèse le pour et le contre avant d’officialiser sa décision, d’ici la fin du mois d’août, plusieurs personnalités se sont lancées dans la course à la succession du Valaisan. Battu (133 voix contre 73) par le président sortant de la FIFA, le 29 mai, le prince jordanien Ali bin al-Hussein a présenté à nouveau sa candidature. L’ex-légende brésilienne Zico, l’ancien international français David Ginola et Musa Hassan Bility, patron de la Fédération libérienne depuis 2010, aspirent également à prendre les commandes du gouvernement du foot mondial.Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pierre Breteau et Alexandre Pouchard Une usine de gaz industriels de Saint-Quentin-Fallavier (Isère), Air Products, a été visée vendredi 26 juin par un attentat. Au moins une personne a été tuée, deux autres ont été blessées et un suspect a été arrêté peu après. Le président de la République, François Hollande, s’est exprimé depuis Bruxelles avant de rentrer à Paris pour un conseil de défense à l’Elysée, et le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, s’est rendu sur les lieux. Le point sur les informations connues et celles encore en suspens.» Suivez la situation en direct Ce que l’on sait :Que s’est-il passé ? Un homme a décapité son employeur, gérant d’une entreprise de transports, avant de mettre sa tête sur un grillage, la recouvrir d’un drapeau portant des inscriptions en arabe et de pénétrer sur le site de l’usine de la société américaine Air Products, pour lequel il disposait d’une autorisation.Les images de vidéosurveillance, dont le contenu a été dévoilé par une source proche de l’enquête à l’Agence-France Presse, montrent qu’il a précipité sa camionnette contre des bouteilles de gaz, provoquant une explosion, avant d’aller manipuler d’autres bouteilles.La carte du lieu de l’attentat en IsèreVendredi 26 juin, un attentat a eu lieu à l’usine Air Products de Saint-Quentin-Fallavier en Isère. L’explosion a fait au moins deux blessés et un corps décapité a été retrouvé à proximité du site. Qui est en garde à vue ?Vendredi soir à 18 heures, quatre personnes étaient en garde à vue : Yassin Salhi, sa femme et sa sœur interpellés au domicile du couple ainsi qu’une autre personne que les enquêteurs soupçonnent d’avoir effecté des repérages. Néanmoins la police indique que l’« on est à peu près sûr que Yassin est entré dans l'usine seul, qu'il n'y a pas de deuxième assaillant ». Comment le suspect a-t-il été interpellé? Les pompiers, arrivés rapidement, sont tombés nez-à-nez avec l’individu qui criait « Allah Akbar », mais sont parvenus à le ceinturer et le maîtriser en attendant l’arrivée des gendarmes. Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a rendu hommage au pompier « qui, avec beaucoup de courage et de sang-froid, a procédé à la mise hors d’état de nuire ». Qui est le principal suspect ? Yassin Salhi, né en mars 1980, avait fait l’objet d’une « fiche S » en 2006 à la Direction de la surveillance du territoire « pour radicalisation », fiche « qui n’a pas été renouvelée en 2008 », a rapporté Bernard Cazeneuve. Une fiche S (pour « sûreté de l’Etat ») regroupe les déplacements d’une personne susceptible de préparer des actions nuisibles contre la France.L’auteur présumé de l’attentat aurait été en lien avec la mouvance salafiste, mais il n’a pas été identifié par les services comme ayant participé à des actions terroristes. Contrairement à d’autres individus surveillés, il ne disposait pas d’un casier judiciaire, a expliqué le ministre de l’intérieur. Qui était la victime ? La victime décapitée de l'attentat de Saint-Quentin-Fallavier a été identifiée, annonce l'Agence France-Presse qui cite une source proche du dossier. Il s’agit d’un chef d'entreprise du Rhône, gérant d’une entreprise de transports qui employait le principal suspect. Ce que l’on ignore :Un ou deux assaillants ? Yassin Salhi a été interpellé, mais les auteurs étaient peut-être deux, a indiqué François Hollande. Un autre suspect a été arrêté en début d’après-midi, soupçonné d’avoir « fait des repérages sur le site » avant l’attaque — sans que l’on sache s’il y a participé. Que disent les inscriptions sur le drapeau ?Le texte qui y figure « n’a pas encore été traduit », a affirmé Bernard Cazeneuve, et est encore en cours d’analyse. Pourquoi cette entreprise a-t-elle été ciblée ?Les motivations des auteurs de l’attaque sont pour l’instant inconnues. L’usine d’Air Products, un des principaux producteurs mondiaux de gaz industriels (oxygène, hydrogène, etc.), était classée site Seveso, c’est-à-dire présentant des risques industriels, mais de « seuil bas », au danger limité.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Le premier ministre Alexis Tsipras a déclaré, vendredi 26 juin en début d’après-midi, qu’il refuse « chantage et ultimatums ». Le gouvernement grec a décidé de ne pas accepter en l’état le dernier plan de renflouement, proposé au pays par ses créanciers, en échange de réformes et coupes budgétaires.« La proposition soumise par les institutions au gouvernement grec consiste à lui demander de légiférer sur des mesures profondément récessionnistes comme condition d’un financement pour cinq mois, ce qui est jugé inapproprié », a justifié auprès de l’agence de presse Reuters un responsable grec sous le sceau de l’anonymat. En outre, « le gouvernement ne dispose pas du mandat populaire ni de l’autorité morale pour souscrire à un nouveau plan d’aide. »Un peu plus tôt, les créanciers de la Grèce avaient fait savoir qu’une nouvelle proposition, « argent frais contre réformes », avait été faite, la veille, au gouvernement grec. Celle-ci devrait être mise sur la table de l’Eurogroupe, la réunion des 19 ministres des finances de la zone euro, prévu à partir de 14 heures, samedi 27 juin.Lire aussi :Grèce : l’accord suspendu à un nouvel EurogroupeIl faut trouver un accord avant le 30 juin pour éviter le défaut de paiement de la Grèce vis-à-vis du Fonds monétaire international (FMI), un événement aux conséquences redoutables.Les créanciers (FMI, Banque centrale européenne, Commission européenne) proposent donc aux Grecs – en échange d’une liste de réformes structurelles, avec un calendrier de mise en place – un « package financier », passant par une extension de l’actuel plan d’aide de cinq mois (jusqu’à novembre 2015) et des prêts d’un montant total de 15,5 milliards d’euros.Cet argent n’est pas du tout « neuf » : il s’agit d’un recyclage des prêts encore à verser à la Grèce par le FMI (3,5 milliards d’euros), plus 3,3 milliards d’euros liés aux profits réalisés par la BCE sur les obligations grecques en 2014 et en 2015. Et 8,7 milliards d’euros provenant d’une enveloppe de 10,9 milliards, destinée initialement à recapitaliser les banques grecques en cas de coup dur.Les « institutions » ont, en outre, rejeté la proposition d’Athènes de transférer la dette grecque détenue par la Banque centrale européenne (BCE) vers le Mécanisme européen de stabilité (MES), selon la source officielle grecque, citée par Reuters.Pas d’accord à ce stadeLa chancelière allemande, Angela Merkel a déclaré qu’elle et le président français, François Hollande ont exhorté Alexis Tsipras à accepter la « généreuse proposition » des institutions et que c’est désormais à la Grèce de faire un pas en direction de ses partenaires de la zone euro.Cette proposition n’a toutefois pas été validée par l’ensemble des ministres des finances de la zone euro, dont certains étaient plus partisans d’une extension courte.Par ailleurs, si les Grecs peuvent être enclins à accepter cette proposition, compte tenu de l’état des finances du pays, encore faut-il, pour qu’ils puissent en bénéficier, qu’ils acceptent la liste des réformes structurelles qui l’accompagne, et l’agenda de leur mise en place qui y est associé.Or, sur ce plan-là, il n’y avait toujours pas d’accord vendredi. M. Tsipras dit bien vouloir faire une réforme de la TVA et des retraites, mais il assure qu’il ne peut pas mettre en place ces réformes dès le 1er juillet 2015, comme le demandent les créanciers.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.06.2015 à 13h07 • Mis à jour le26.06.2015 à 13h30 | Guy Dutheil La direction d’Air France fait à nouveau pression sur les syndicats pour obtenir « des efforts importants de compétitivité ». Faute d’y parvenir, elle réfléchit à un nouveau plan social, qui pourrait entraîner 3 000 suppressions de postes parmi les personnels au sol et 300 chez les pilotes. La compagnie aérienne envisage également d’importantes fermetures de lignes, accompagnées par la sortie de la flotte de 15 à 20 avions.Lire aussi :Air France envisage plus de 3 000 suppressions de postes supplémentairesCombien de plans sociaux Air France a-t-elle engagé ces dernières années ?Depuis l’arrivée aux commandes d’Alexandre de Juniac, à l’automne 2011, trois vagues de départs volontaires se sont succédé.Elles sont intervenues dans le cadre du plan Transform 2015, qui prévoyait de dégager 20 % de rentabilité supplémentaire et de réaliser 2 milliards d’euros d’économies, avec pour principal objectif la réduction de la dette.M. Juniac a annoncé cette année le plan Perform 2020. Devant prendre effet début 2016, il a pour but de ramener Air France à la rentabilité.Combien d’emplois la compagnie a-t-elle supprimé ?Depuis la mise en œuvre en 2012 du plan Transform, 9 000 postes environ ont été supprimés, dont 5 122 pour la seule année 2012. La dernière vague de départs, annoncée en janvier, concerne 800 salariés, dont 500 parmi les personnels au sol et 300 au sein des hôtesses et stewards de la compagnie.Lire aussi :Nouvelles mesures d’économies chez Air FrancePourquoi Air France enchaîne-t-elle ainsi les plans d’économies ?Aujourd’hui, la compagnie est confrontée à une accélération de la baisse de la recette par passager sur son activité long-courrier.Cette dernière, qui était l’une des rares activités du groupe encore bénéficiaires, avec la maintenance, est passée dans le rouge en 2014.Et la crise s’aggrave. Alors que la baisse de la recette par passager était de 3 % à 4 % depuis le début de 2014, elle est montée à 7 % en avril.Lire aussi :Alexandre de Juniac est reconduit, Air France-KLM reste à redresserAlexandre de Juniac, PDG d’Air France-KLM a invoqué des problèmes de surcapacités pour expliquer ce recul, notamment sur les liaisons avec l’Asie.Air France, comme les autres compagnies régulières (principalement européennes), souffre aussi de la concurrence des grandes compagnies du golfe, les Emirates, Etihad et autre Qatar Airways, qui bénéficient de subventions dénoncées notamment par les compagnies américaines.Lire aussi :Des émirats à la conquête du cielPar ailleurs, Air France n’arrive pas à se défaire du poids d’une dette abyssale, qui entrave son développement, l’empêchant de moderniser sa flotte et surtout d’acheter une compagnie, dans le low cost notamment.Après avoir culminé à 6,5 milliards d’euros, la dette de la compagnie franco-néerlandaise était encore de 4,9 milliards d’euros à fin mars.Lire aussi :Alexandre de Juniac est reconduit, Air France-KLM reste à redresserGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurence Girard L’avenir de l’usine Findus de Boulogne-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais, inquiète les 200 salariés de l’entreprise. Alors qu’un comité central d’entreprise est programmé jeudi 4 juin, ils sont plus que jamais mobilisés pour ce site qui fabrique les poissons surgelés pour la marque Croustibat et a bénéficié d’un investissement de 10 millions d’euros entre 2012 et 2014.Les syndicats avaient déjà tiré la sonnette d’alarme début mai. Au moment où a été confirmé le départ précipité du patron Europe du Sud (France, Belgique, Espagne) de l’entreprise, Matthieu Lambeaux. Ce départ intervenait peu de temps après l’annonce de la vente, par le fonds d’investissement Permira de la société Iglo – leader des surgelés en Europe – à la société Nomad.Or, Nomad, créée il y a un an par deux entrepreneurs américains, et cotée à New York, est engagée dans une politique d’acquisitions dans l’agroalimentaire. La société a déboursé 2,6 milliards d’euros pour s’emparer d’Iglo. Et, à cette occasion, ses dirigeants ont indiqué qu’ils étaient disposés à faire d’autres achats, en particulier dans les surgelés pour conforter leurs positions. Or, Findus France leur apporterait un atout maître, en tant que leader du marché des surgelés.Désengagement des investisseursLes syndicats ont immédiatement réagi en évoquant une possible cession de Findus Europe du Sud à Nomad. D’autant que, selon eux, James Hill, le PDG de Findus, n’a jamais caché être favorable à cette option. Ils rappellent que ce dernier avait été l’artisan de la cession de Findus Italie au fonds Permira, lorsqu’il travaillait pour Unilever.En outre, le fonds d’investissement Lion Capital, qui s’était offert Findus France, Royaume-Uni et Scandinavie il y a sept ans, a tenté désespérément, en 2011, écrasé par la dette, de se séparer d’une ou plusieurs de ses entités. Sans succès, faute d’obtenir le prix souhaité. Résultat, en 2012, les principaux créanciers, la banque JPMorgan et son fonds spéculatif High Bridge, ont pris le contrôle, Lion Capital restant au capital. Mais, depuis lors, tous ces acteurs cherchent une porte de sortie.La visite de James Hill à l’usine de Boulogne-sur-Mer, le 7 mai, n’a pas rassuré les salariés sur le sort du site. Ils ont donc décidé de se mobiliser et d’en appeler aux pouvoirs publics. Une démarche qu’ils avaient déjà entreprise en 2011, en pleine campagne électorale pour la présidentielle, lorsque Lion Capital avait souhaité se désengager. François Hollande s’était déplacé en mars 2012.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.06.2015 à 15h24 • Mis à jour le02.06.2015 à 15h35 Poster des « rumeurs » anonymes de 140 caractères ou des « preuves », qui ne s’affichent que 10 secondes, lire celles postées par vos contacts ou celles, anonymes, postées à leur sujet... C’est ce que propose l’application Gossip (potin en anglais), dont deux syndicats lycéens réclament ce mardi 2 juin l'interdiction. « L'objectif de cette plateforme n'est pas de jouer mais bien de nuire aux autres» , dénonce dans un communiqué la FIDL. Pour sa présidente, Zoïa Guschlbauer, cette appli « encourage le harcèlement », phénomène déjà « très grave et répandu» dans les établissements scolaires. « Dans mon lycée, Jacques-Prévert, à Boulogne-Billancourt, les élèves s'invectivent et s'accusent mutuellement d'avoir posté des ragots», explique Eliott Nouaille, président du Syndicat général des lycéens.Leur demande d’interdiction de ces deux syndicats intervient après que l’application se soit attiré un rapide succès - sa fondatrice revendique 10 000 télécgargements par jour depuis son lancement début mai -, et de violentes critiques. « C’est super-lâche ! On ne sait pas d’où ça vient, il n’y a pas de limites. Une personne très sensible peut être perdue, bouleversée, et ça peut être tragique », a témoigné un élève de terminale au Collège épiscopal Saint-Etienne, à Strasbourg, dans le quotidien gratuit 20 minutes. « Ca a créé une ambiance horrible dans le lycée. Tout le monde cherche à savoir qui a écrit quoi », a renchéri une de ses camarades, qui a fait l’objets de posts malveillants.L’application n’est d’ailleurs plus accessible. Quand on tente de la télécharger, le message suivant s’affiche : « Suite aux nombreuses réactions suscitées par Gossip, nous avons pris la décision de mettre l'application hors service quelques jours, le temps de mettre en place un système de modération plus élaboré ». Avec en signature la mention « Sans rancune ». Sa créatrice, Cindy Mouly, s’est expliqué dans un entretien avec Madame Figaro : « Je voulais que ma cible soit des 20-35 ans actifs, je ne m'attendais pas à ce que des collégiens se ruent sur Gossip. J'ai été un peu naïve. Il y a eu une erreur sur iTunes qui a permis aux internautes de s'inscrire dès l'âge de 12 ans. » Aux Etats-Unis, des applications de ce type existent depuis quelques mois: Secret, Yik Yak ou encore Whisper (chuchotement). La première, qui avait connu un succès fulgurant à son lancement début 2014, a mis la clé sous la porte en avril, après avoir vu fondre le nombre de ses abonnés. Joël Morio Qui n’a pas pesté devant son poste en regrettant qu’il n’y ait « rien à la télé ce soir » ? Qui ne s’est pas senti perdu dans l’offre pléthorique de programmes pour finir par sélectionner une émission au hasard ? Pour aider le téléspectateur à s’y retrouver, France Télévisions a lancé mardi 2 juin Zoom, une application gratuite destinée à ceux qui « aiment la télé, mais vivent la diffusion linéaire comme une contrainte » ; ces téléspectateurs « qui n’ont pas le temps de tout regarder, qui ont du mal à choisir parmi les centaines de chaînes et les millions de vidéos, et qui ne veulent que le meilleur ».Des playlists thématiquesEn tapotant sur l’écran de son smartphone l’utilisateur peut indiquer ses centres d’intérêt (info, sport, culture, art de vivre, jeux…), puis composer ce qui ressemble au programme de sa « chaîne idéale » avec les émissions vedettes du service public (« Le plus grand cabaret du monde », « Des racines et des ailes », « C dans l’air »…). Il peut aussi préciser celles qu’il « ne veut surtout pas voir ». On lui propose ensuite une liste de « playlists » thématique. Grâce à un algorithme, cette sélection s’affine au fur et à mesure de ses visionnages. Il peut « aider » le programme de calcul en marquant les vidéos qu’il aime et celle qu’il n’aime pas. Le mobinaute peut aussi indiquer le temps dont il dispose pour visionner des vidéos. L’offre proposée s’adapte à ce temps disponible.« Le temps de la recommandation »L’application Zoom est née de deux convictions a indiqué Bruno Patino, directeur général délégué aux programmes, aux antennes et aux développements numériques de France Télévisions : « C’est le temps du mobile et c’est le temps de la recommandation. » Téléchargeable dans un premier temps uniquement sur les iPhone (la version pour les smartphones Android est prévue pour la fin de l’année), cette application s’adresse en priorité aux plus jeunes qui consomment différemment la télévision. « C’est dans notre mission de permettre d’offrir nos contenus à tous les citoyens quels que soient les écrans », a insisté Rémy Pfimlin, président de France Télévisions jusqu’à la fin août.Bientôt un mode hors connexionLa mise au point de cette application a mobilisé 25 personnes depuis janvier 2014. Au total, le groupe aura investi 1,4 million d’euros pour la développer. De nouvelles fonctionnalités comme le mode hors connexion, permettant de visionner des vidéos même sans accès à l’Internet. Une version adaptée aux ordinateurs devrait être disponible à l’automne, l’application sera ensuite optimisée pour les tablettes.Lire aussi :France Télévisions : les premiers pas de Delphine ErnotteJoël MorioJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter David Larousserie Facebook a décidé d’installer une équipe de recherche permanente à Paris dans le domaine de l’intelligence artificielle. Six personnes viennent d’être recrutées et six autres devraient suivre d’ici la fin de l’année. « Nous serons ici 25 à 30 personnes dans quelques années, plus des doctorants et post-docs », indique Yann LeCun, directeur de l’unité de recherche. Son équipe compte aujourd’hui 45 membres, répartis entre le siège de Facebook à Menlo Park (Californie) et New York, où le chercheur est également professeur.Un déménagement, toujours à Paris, est d’ailleurs envisagé pour accompagner la croissance du groupe de recherche.Ce centre, baptisé Facebook Artifical Intelligence Research (FAIR), constitue le troisième pilier de la R&D futuriste de l’entreprise, avec les interfaces naturelles et la connectivité planétaire.Les premières reposent sur la réalité virtuelle autour du casque créé par la société Oculus VR, rachetée par le géant américain en 2014. Un premier modèle devrait sortir au premier trimestre 2016 pour « favoriser les interactions sociales virtuelles », explique Mike Schroepfer le directeur technique de Facebook.Le second pilier vise à connecter le plus de monde possible à Internet grâce à des satellites ou des avions solaires planant en permanence dans le ciel.Outils pour la reconnaissance de la voix, des images, la traduction automatiqueYann LeCun a été lui-même recruté par Facebook, fin 2013, pour développer les techniques d’intelligence artificielle dont il a été l’un des pionniers, le « deep learning » (ou « apprentissage statistique profond »).Ces concepts servent dans des programmes de reconnaissance vocale, de reconnaissance d’images, de classification d’objets divers, mais aussi de traduction automatique, prédiction des effets de médicaments…Ces programmes apprennent, grâce à des banques de données connues, à classer des objets (sons, images, vidéos…) inconnus. Parfois appelés réseaux de neurones, par analogie avec le fonctionnement cérébral, ils adaptent leurs centaines de millions de paramètres pour produire la meilleure réponse possible.Yann LeCun a été parmi ceux qui ont amélioré l’efficacité de ces calculs dans les années 1990 et permis leur déploiement récent. Formé en France à l’Esiee et l’université Pierre-et-Marie-Curie, il a ensuite travaillé dans les laboratoires de recherche de l’entreprise américaine AT&T.Les géants du web intéressésLes assistants numériques vocaux installés sur les smartphones des Apple, Microsoft ou Google (et son système Android) sont les exemples les plus frappants et connus de l’efficacité de ces techniques en fort développement depuis seulement quelques années.Dans Nature du 27 mai, Yann LeCun et deux autres pionniers du domaine (Yoshua Bengio et Geoffrey Hinton), en retracent d’ailleurs les succès et détaillent les défis à venir. Signe de l’intérêt des géants du web pour ces techniques, Geoffrey Hinton travaille pour un concurrent de Facebook : Google.« L’intelligence artificielle doit permettre de trier toute l’information dont un utilisateur dispose afin d’améliorer les interactions sociales », estime Mike Schroepfer.Améliorer l’apprentissage non superviséDans cette quête, le monde académique a du mal à rivaliser avec ces entreprises. Des chercheurs du CNRS, de l’Inria ou d’universités sont parmi les dernières recrues des équipes FAIR. Tout comme d’autres sont attirés chez Microsoft, Xerox ou le japonais NEC. Or, plusieurs de ces jeunes chercheurs étaient aussi visés par des établissements de recherche français.Yann LeCun estime que la France (notamment Paris) offre une concentration rare de talents et de cultures variés, en mathématiques et informatique, les deux disciplines reines du deep learning. « Nous n’avons pas de mal à les convaincre de nous rejoindre. Ils travailleront avec les meilleurs, sur des projets ambitieux et auront les moyens techniques nécessaires », souligne-t-il, restant silencieux sur les salaires.« Nous les incitons en outre à collaborer avec d’autres équipes et publier leurs résultats de recherche ». Des partenariats devraient notamment se conclure avec l’Inria.Prochain objectif : l’apprentissage non superviséParmi les défis, le chercheur parie que la compréhension du langage naturel sera techniquement possible pour un téléphone relié à des serveurs puissants dans deux ou trois ans. A l’exception peut-être des traits d’humour.L’un des défis futurs sera aussi d’améliorer l’apprentissage non supervisé, c’est-à-dire ne reposant pas sur des banques de données connues. « Nous découvrons le monde en l’observant, pas en nous indiquant le nom de tel ou tel objet », rappellent en conclusion les auteurs de l’article de Nature.L’installation de cette équipe permanente de recherche en France ne suffira cependant pas à compenser l’écart avec le Royaume-Uni et l’Allemagne. Selon le cabinet EY, notre pays comptait en 2014, 27 centres de recherche et développement (et 40 en 2013), contre respectivement 72 et 47 pour nos voisins.David LarousserieJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.06.2015 à 14h11 • Mis à jour le02.06.2015 à 15h45 | Dominique Gallois (à Mérignac (Gironde)) Dassault n’a pas tiré un trait sur la possibilité de vendre plus que 36 Rafale à l’Inde. Ces avions, qui viendraient s’ajouter ainsi à la première commande, seraient fabriqués sur le territoire indien. « On verra dans un second temps, quand les 36 seront signés, comment on abordera la suite des événements », a déclaré le PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier, mardi 2 juin, en marge de la présentation du nouvel avion d’affaires Falcon 5X aux clients et prospects, à Mérignac (Gironde).« Les besoins de l’armée de l’air indienne dépassent, et de loin, le nombre des 36 », a souligné M. Trappier, alors que le ministre indien de la défense a déclaré ce week-end que New Delhi n’a pas l’intention d’acheter plus que 36 avions de combat en raison du coût jugé élevé de ces appareils. « Nous sommes en négociation », a ajouté M. Trappier, rappelant que des propos inverses ont été tenus quelques jours plus tôt par les autorités indiennes.Lire aussi :Rafale : l’Inde commande 36 RafalePour le PDG de Dassault Aviation, cette extension de l’accord se fera dans le cadre de la mise en place du programme « Make in India » (« Fabriquez en Inde ») lancé par le gouvernement indien. Mais, contrairement au premier projet qui avait été élaboré avec les Indiens et portait sur l’acquisition de 126 avions au total, dont 108 fabriqués en Inde, les conditions de la fabrication de Rafale en Inde ne seraient plus les mêmes.Dassault espère conclure rapidement les négociationsDassault Aviation aurait le leadership dans le choix de ses sous-traitants et l’industriel indien Hindustan Aeronautics Limited (HAL) ne serait plus co-traitant mais pourrait n’être que sous-traitant du groupe français.C’est cette coproduction qui avait notamment contribué à bloquer le projet initial : l’Inde réclamait des garanties en cas d’accident de l’avion de combat, qui peut transporter des ogives nucléaires, ce à quoi s’opposaient Dassault et ses partenaires français, faisant valoir qu’ils ne pouvaient contrôler seuls la chaîne d’assemblage en Inde, mise en place avec HAL.Lire aussi :Le Rafale remporte « son premier contrat à l'export », se félicite François HollandeEn attendant, M. Trappier se félicite d’avoir vendu 36 Rafale : « Je ne suis pas déçu de passer de 126 à 36, mais plutôt content de passer de 18 à 36 fabriqués en France », a-t-il assuré.Quant à savoir quand ce premier contrat sera conclu, le PDG de Dassault Aviation a dit espérer conclure rapidement. « Mais “vite” en Inde n’a pas le même sens que “vite” en Egypte », a-t-il relevé, faisant référence à l’allure à laquelle avait été conclue la vente de 24 Rafale à l’Egypte : trois mois, alors que les discussions avec l’Inde ont débuté en 2012.Lire aussi :Dassault, la recette Falcon à l’ombre des RafaleDominique Gallois (à Mérignac (Gironde))Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste François Simon Méthode opaque, chefs juges et parties… Comme chaque année, le palmarès gastronomique de la revue « Restaurant » suscite la controverse. Chaque année, il faudra se faire à ce faux tremblement de terre que constitue le classement des 50 meilleurs restaurants au monde réalisé par la revue britannique Restaurant. Cette année, à Londres, il reconduit le prix du « meilleur restaurant du monde » à El Celler de Can Roca, des frères Roca, situé à Gérone (nord-est de l’Espagne). Les trois frères (Joan qui dirige les cuisines, Jordi le pâtissier et Josep le chef sommelier) conservent leur titre de 2013, succédant à Noma, restaurant danois récompensé en 2010, 2011 et 2012.Lire aussi :« 50 Best » : la recette des Oscars de la cuisineDerrière, voici Massimo Bottura, de Modène (Italie) et son Osteria Francescana, puis Noma en troisième place devançant une irruption prévisible, celle du restaurant Central, à Lima (Pérou). Ensuite sont honorées les tables de Eleven Madison Park (à New York, Etats-Unis, 5e), Mugaritz à San Sébastien (Espagne, 6e), devançant Heston Bluementhal (à Londres, Angleterre, 7e), Narisawa (à Tokyo, Japon, 8e) et DOM, à Sao Paulo (Brésil, 9e).Premier français à la onzième placeLes Français, traditionnels battus de ce classement réalisé par 972 votants répartis sur 27 zones géographiques, apparaissent à la onzième place avec le Mirazur (à Menton), puis l’Arpège, d’Alain Passard (à Paris, 12e). Le Châteaubriand, à Paris, figure à la 21e place, devançant l’Astrance (Paris, 36e) et le Plaza Athénée (47e). A noter, la présence de Paul Pairet, et de son restaurant l’Ultraviolet de Shanghaï, s’inscrivant à la 24e place.Dans la suite du classement, on notera le recul de Septime (57e), à Paris, qui perd cinq places, l’Atelier Joel Robuchon, à Paris, qui soudainement recule de 32 places (le voici 63e). Alain Ducasse et son Louis XV de Monte Carlo se retrouve au 82e rang (une perte de 26 places) alors qu’apparaît (allez savoir pourquoi), la Maison Troisgros à Roanne (78e).Assez sidérant également, l’étrange absence de l’Epicure, d’Eric Frechon, au Bristol à Paris, de Yannick Alleno, de Guy Savoy, de Michel Bras, à Laguiole et encore plus ubuesque, de Pierre Gagnaire, à Paris.Comparaisons impossiblesComme chaque année, ces résultats vont être considérés comme tels alors que la méthode d’enquête reste singulièrement fumeuse (les votants se présentent-ils au restaurant ? Règlent-ils leur addition ?). De surcroît alors que des pays comme le Japon (étonnamment sous-représenté) ont la sagesse de classer les restaurants en fonction de leur nature (udon, ramen, sushis teppanyaki, soba…) ce classement se risque dans un rangement qui dépasse l’entendement. Comment peut-on comparer des tables aussi dissemblables alors que même en France, il serait honnêtement bien périlleux de décréter qui est le meilleur : une crêperie, un bar à vin, un bistrot, une table régionale, une pizzeria, un sushi bar, un couscous, un phô vietnamien ?La contestation de ce classement tend également à devenir un rituel puisque cette année est apparu un mouvement baptisé « Occupy 50 Best » initié par Zoe Reyners et Hind Meddeb. Leur pétition a réuni plus de 390 signatures, dont celles de Joel Robuchon, Thierry Marx, Georges Blanc, en dénonçant ce classement « opaque, sexiste et complaisant », qui fait « primer le nationalisme culinaire sur la qualité des mets et la notoriété des chefs sur la satisfaction des clients, voire leur santé ».Comme bon nombre d’observateurs, ce mouvement qui lui aussi tire quelques ficelles, s’étonne de la surreprésentation des pays partenaires (Singapour, Pérou), de l’autopromotion de certains chefs (juge et partie)… Bref, dans une croisade digne de l’UEFA contre la FIFA dans le football, il demande aux sponsors de « cesser de financer » ce classement.François Simon Florian Reynaud Les communautés drag-queens et transgenres sont toujours en froid avec Facebook. Elles ont manifesté lundi 1er juin devant le siège de l’entreprise pour protester contre sa politique imposant d’utiliser son nom authentique sur le réseau social. Un petit groupe de personnes s’est rassemblé à Menlo Park, en Californie, derrière le slogan #MyNameIs (« Mon Nom Est »), repris sur les réseaux sociaux. #MyNameIs protest begins!!! Une photo publiée par Ray RedSpider (@rayredspider) le 1 Juin 2015 à 9h26 PDT(« Facebook m’a livré à mon agresseur »)« Des internautes utilisent encore le signalement de comptes utilisant un faux nom pour cibler et harceler les gens qui leur sont insupportables pour une quelconque raison », a affirmé Sister Roma, l’une des leaders du mouvement, au site spécialisé Re/Code. Beaucoup de drag-queens veulent pouvoir utiliser leur nom de scène sur Facebook, mais l’obligation d’utiliser son patronyme à l’état civil est un frein pour les personnes transgenres qui n’ont pas officiellement changé de nom. Un site appuyant la campagne #MyNameIs argue également que les victimes de violences sexuelles et domestiques ou les victimes de harcèlement en général sont souvent contraintes de prendre un nom d’emprunt pour utiliser les réseaux sociaux.Drag king says Facebook name policy targets black community, who have non-European names. #MyNameIs #CallMeCaitlyn http://t.co/addlt040Tj— FitzTheReporter (@Joe Fitz Rodriguez)require(["twitter/widgets"]);Facebook a réagi dans la journée de lundi et a publié un communiqué explicitant les règles mises en cause par les manifestants. « Demander aux gens d’utiliser leur nom authentique nous aide à protéger la communauté d’interactions dangereuses, comme un ex-copain abusif qui se ferait passer pour un ami afin de harceler son ex-petite amie, ou un lycéen harceleur utilisant un faux nom pour répandre des commentaires haineux à propos d’un camarade de classe gay », affirment Justin Osofsky et Monika Bickert, deux hauts cadres de Facebook. « Lorsque nous parlons de “nom authentique”, il ne s’agit pas nécessairement du nom légal », concluent-ils. Le communiqué est un appel du pied aux manifestants.Une première escarmouche en septembreCette bataille dure depuis plusieurs années. En septembre déjà, les mêmes communautés avaient manifesté devant Facebook pour critiquer la désactivation de nombreux comptes. Le directeur du produit (CPO) Chris Cox s’était excusé auprès des communautés touchées par les suppressions de compte, expliquant que des utilisateurs malveillants avaient signalé en masse les comptes de personnes transgenres.L’entreprise avait alors assuré que la politique de Facebook n’oblige en rien les utilisateurs à s’inscrire sous leur nom légal, mais qu’ils doivent utiliser un nom « authentique ». « L’esprit de notre politique est que chacun utilise sur Facebook le nom qu’il utilise dans la vraie vie. Pour Sister Roma, ce nom est Sister Roma », avait ajouté Chris Cox. Pourtant, quelques semaines plus tard les désactivations de compte se poursuivaient, et Sister Roma demandait à nouveau la suppression de la possibilité de signaler un compte pour utilisation d’un faux nom.  « Je pense que le signalement d’un utilisateur devrait se fonder sur son comportement, pas sur son identité », avait proposé la militante.Florian ReynaudJournaliste au Monde 02.06.2015 à 12h17 • Mis à jour le02.06.2015 à 12h51   #container_1433239519242{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1433239519242{ height:350px; } #container_1433239519242 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1433239519242 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1433239519242 .subtitre{ display:block; }Évolution des taux des crédits immobiliersDonnées au 1er trimestre(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1433239519242", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "area", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Observatoire crédit logement / CSA", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} %" }, min:0, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#d0d4d9", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"top", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"datetime", categories:null, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value:%Y}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#d0d4d9", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "top", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "%Y" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Taux des crédits immobiliers", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 978307200000, 5.62 ], [ 1009843200000, 5.08 ], [ 1041379200000, 4.56 ], [ 1072915200000, 4.08 ], [ 1104537600000, 3.63 ], [ 1136073600000, 3.5 ], [ 1167609600000, 3.96 ], [ 1199145600000, 4.67 ], [ 1230768000000, 4.52 ], [ 1262304000000, 3.61 ], [ 1293840000000, 3.58 ], [ 1325376000000, 3.9 ], [ 1356998400000, 3.07 ], [ 1388534400000, 3.02 ], [ 1420070400000, 2.11 ], [ 1420070400000, 2.02 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);La baisse des taux d’intérêt des crédits immobiliers s’est poursuivie au mois de mai, en dépit de la remontée du taux d’emprunt de la France sur le marché obligataire, selon l’étude publiée mardi 2 juin par l’observatoire Crédit logement-CSA.Les taux se sont établis à 2,01 % en moyenne le mois dernier, contre 2,03  % en avril. La sensible remontée, ces dernières semaines sur le marché obligataire, du taux d’emprunt à 10 ans de la France (ou OAT – obligations assimilables du Trésor), a suscité quelques inquiétudes.Référence pour les emprunts à taux fixe des particuliers, il pouvait en effet préfigurer une hausse des taux de crédit immobilier, qui évoluent à des niveaux historiquement bas après une baisse continue depuis septembre.Lire aussi :Crédit immobilier : la baisse des taux s’achèveMais pour les courtiers en crédit, les taux devraient rester à des niveaux historiquement bas jusqu’à la fin de l’année, et les quelques remontées observées ici ou là relèvent de « correctifs ponctuels » des politiques commerciales menées par les banques. Emmanuelle Jardonnet Ce Banksy-là, garé devant l’hôtel Drouot, à Paris (9e), était atypique en tous points : par son âge, sa taille, son style et son histoire. La maison Digard proposait aux enchères, lundi 1er juin, une fresque monumentale de près de 10 x 2,5 mètres, réalisée sur un semi-remorque par l’artiste phare de l’art urbain, en 1998. Une époque où l’on ne parlait pas encore de street art, et où le Britannique était un graffeur de Bristol connu des seuls initiés. Nulle trace ici de pochoir, hormis pour son logo de signature : Banksy, qui allait se convertir à cette technique dans la foulée, peignait alors encore à la bombe aérosol.« Mieux vaut ne pas trop compter sur le silence des majorités… Le silence est une chose fragile… Il suffit d’un son et c’est parti. » Cette inscription, en anglais et en capitales, encadre la fresque en haut et en bas. L’ensemble dépeint l’esprit des rave parties, ces fêtes sauvages qui étaient alors à leur apogée, comme une opération militaire. Les personnages, habillés en soldats, prennent d’assaut un site depuis la mer, de nuit, sur des canots gonflables remplis de sound systems. La moitié droite est occupée par le mot stealth (discrétion), graffé par Inkie, autre figure du graffiti à Bristol. La composition se termine par un personnage accroupi, tenant un mégaphone. Sans reconnaître le style graphique de Banksy, on retrouve ici son sens de l’humour, du détournement contestataire et de la mise en scène.Performance en public« Chaque année, nous réalisions des décors pour le festival de Glastonbury sous forme de performances », explique Inkie, venu à Paris pour revoir l’œuvre et assister à la vente. Cette année-là, Banksy avait recherché un camion pour support, lors de ce grand festival de musique et d’arts du spectacle. L’édition 1998 a pour têtes d’affiche Pulp et Blur et a aussi été particulièrement pluvieuse. C’est devant des festivaliers les pieds dans la boue que les deux amis ont œuvré. Le mystérieux Banksy, l’homme qui a réussi à garder son identité secrète au fil des années, s’était donc produit en public trois jours durant ? « Il préférait se cacher le visage pour travailler », nuance Nathan Welland, le propriétaire du camion, qui a lui aussi fait le déplacement à Paris.Ce grand gaillard blond est alors une connaissance de Banksy, et il a accepté que son camion serve de toile contre un dédommagement de l’équivalent de 300 euros. Le véhicule lui sert à l’époque autant de domicile que d’outil de travail : le circassien s’est reconverti en loueur de chapiteau, sillonnant le pays de fêtes en festivals.Mobile homeL’année suivante, Banksy réitère l’expérience sur l’autre face du camion à l’occasion d’un autre festival. La nouvelle fresque, Fungle Junk, a aujourd’hui disparu. Lorsque Nathan Welland a arrêté la vie itinérante, en 2004, sa remorque s’est muée en mobile home, posé dans la campagne du Norfolk. En 2008, la peinture s’abîme, or Banksy est devenu une star dont les œuvres s’arrachent. Décision est prise de découper les parois pour les vendre. Sans certificat d’authentification. Cet épisode, personne n’est très enclin à l’évoquer aujourd’hui. Visiblement en mauvais état de conservation, Fungle Junk a été scindé en plusieurs morceaux, dont deux ont alors été vendus par une galerie pour près de 140 000 euros. En parallèle, une vente aux enchères a été organisée pour la première fresque, présentée sous le nom de Fragile Silence. Mais sans certificat, la vente a tourné court.Sept années plus tard, et après une reprise du dialogue, Banksy a accepté de délivrer le précieux certificat Pest Control – son service d’authentification officiel. Et pour cette vente sous de meilleurs auspices, à Paris, l’œuvre a pris un nouveau nom : « Silent Majority ». « Il a choisi de nous le délivrer, car il aime cette pièce. Et il a considéré qu’il s’agissait d’une commande du festival », et non pas d’une œuvre réalisée pour la rue, confie Nathan Welland.Happy endAvant la vente, le doute s’insinue : cette œuvre est-elle réellement « vendable » ? Les grandes pièces ont en effet tendance à partir moins facilement que les petites ; or celle-ci est hors norme. Un galeriste présent à la vente est resté pour le moins dubitatif quant à l’intérêt et à la qualité de l’œuvre, se demandant qui pourrait être intéressé.La fresque est finalement adjugée à 500 000 euros, ce qui devrait permettre à Nathan Welland de réaliser son rêve : « Acheter une vraie maison. » A l’issue de la vente, le quarantenaire est attendu avec sa femme et leurs quatre enfants par les caméras de la télévision britannique pour commenter ce happy end.L’opération est également un succès pour la commissaire-priseuse, Marielle Digard : « 500 000 euros, c’est le prix intermédiaire entre l’estimation basse, 400 000, et la haute, 600 000. Deux collectionneurs représentés par téléphone se sont battus pour l’obtenir. » Banksy et Inkie doivent toucher environ 1 % de la vente au titre du droit de suite. L’acquéreur devra pour sa part débourser 625 400 euros au total, avec les frais.Lundi soir, après avoir stationné pendant trois jours devant Drouot, le semi-remorque a pris le chemin d’un entrepôt, en attendant de livrer son œuvre monumentale. Alors que certains se demandent si Banksy n’aurait pas lui-même orchestré cet achat, Marielle Digard a précisé que le camion prendrait la direction du « nord de l’Europe ». L’acquéreur est un collectionneur d’art contemporain et d’art urbain, qui destine son achat à un usage privé, assure la commissaire-priseuse.Quelques moments forts de la vente d’art urbainHormis Silent Majority, grande curiosité de la vente de la maison Digard, à Drouot, quelques œuvres sont sorties du lot, lundi 1er juin.Banksy encore : Une autre œuvre signée Banksy s’est particulièrement bien vendue. Flying Copper (flic volant), parti à 145 000 au marteau (185 020 € avec les frais), a en effet réalisé la deuxième meilleure vente de l’après-midi. Il s’agit d’une peinture double face sur carton représentant un policier en arme, ailé, et le visage remplacé par un smiley. L’œuvre certifiée, qui faisait partie d’une installation de l’artiste à Londres en 2003, était à l’origine suspendue. Elle aurait été acquise par un collectionneur américain. Quatre sérigraphies de l’artiste : Radar Rat, Stop and Search, Very Little Helps et Flag on Formica – Silver ont respectivement été adjugées à 37 000 (le double de l’estimation basse), 17 500, 14 000 et 13 500 euros.Un record pour un Futura 2000 : Us Map (1984), de l’Américain Futura 2000, figure historique du graffiti new-yorkais, a été adjugé à 42 000 euros (plus de 53 500 avec frais) : « C’est un record en France, et peut-être même à l’étranger », a confié Marielle Digard, la commissaire-priseuse, à l’issue de la vente, précisant qu’elle a été acquise par un collectionneur étranger.Un carnet de notes très convoité : Un insolite petit lot, « Book #1 », a créé la surprise. Présenté avec une estimation de 1 500-2 000 euros, ce carnet du graffeur new-yorkais REVZ remontant à 1993 et rassemblant notes, poèmes et croquis, est parti à 8 200 euros au marteau (plus de 10 400 euros au final, avec frais). « Cela montre que les collectionneurs s’intéressent de plus en plus à ce type de documents », analyse Marielle Digard.Emmanuelle JardonnetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marlène Duretz Dans l’ombre du scandale de la FIFA, un autre séisme ébranle le milieu du ballon rond : le leader mondial des vignettes autocollantes publie son premier album consacré au football féminin. Le panini se mange. La vignette Panini, elle, se collectionne avec ferveur depuis 1976. Pas l'ombre d'un short féminin, toutefois, dans la collection Sports. Sur le terrain de la vignette, seules la reine des neiges, Violetta ou les princesses Disney font un carton. C'était sans compter un album pour la 7e Coupe du monde de football féminin de la FIFA, qui se déroule du 6 juin au 5 juillet dans six villes hôtes canadiennes. « Les fans du football féminin vont se régaler », assure le groupe Panini qui avait fait un premier essai remarqué sur le seul marché allemand, lors de la Coupe du Monde 2011.Disponibles dans 25 pays, les 56 pages de cet album collector renferment 478 vignettes, dont 29 spéciales. Album et pochettes de cinq stickers sont commercialisés en France depuis le 7 mai et le sont désormais aussi en ligne sur le site paninistore.frAlbum Panini Coupe du monde féminine de la FIFA, Canada 2015, vendu seul à 2,50 €, le starter-pack (album et 5 pochettes), à 3,90 €. La pochette de 5 vignettes, 0,60 €.Les filles aux manettesLes footballeuses seront également de la partie sur les PC et consoles de jeu, à partir du 22 septembre. EA Sports, l'éditeur du jeu vidéo de simulation de football FIFA, vient d'annoncer que sa version 2016 comportera douze équipes nationales féminines. Une nouvelle qui a entraîné nombre de messages sexistes sur les réseaux sociaux.Marlène DuretzJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bertrand Bissuel Et un bug de plus. Les statistiques du chômage pour le mois de mai, rendues publiques mercredi 24 juin, ont encore progressé. De combien ? La réponse est tout sauf évidente car la collecte des données a été affectée par un « événement inhabituel » qui amène Pôle emploi et le ministère du travail à divulguer plusieurs chiffres. Cet épisode, qui complique la lecture des statistiques, survient presque deux ans après l’incident qui s’était produit en août 2013 : à l’époque, l’opérateur de télécommunication SFR avait commis un énorme « loupé » dans la relance par SMS des chômeurs, qui avait entraîné une forte hausse des sorties des listes de Pôle emploi.Cette fois, le pépin est différent : le nombre de personnes qui sont sorties des listings de Pôle emploi pour ne pas avoir mis à jour leur dossier a diminué dans des proportions atypiques. « Si les comportements d’actualisation des demandeurs d’emploi avaient été identiques à ceux habituellement observés », le nombre de chômeurs sans aucune activité (catégorie A) se serait accru de 7 000 à 10 000 en métropole au mois de mai, indique le ministre du travail, François Rebsamen, dans un communiqué de presse (contre +26 200 en avril). Si cette opération de correction n’est pas faite, la hausse s’avère plus importante : +16 200, ce qui porte le total à un peu plus de 3, 552 millions de personnes, un nouveau record. En tenant compte des demandeurs d’emploi ayant exercé une activité occasionnelle (catégories B et C), l’augmentation est estimée dans une fourchette comprise entre 32 000 et 42 000 (+69 600 si aucun redressement n’est effectué, soit un total de 5,414 personnes dans l’Hexagone et de près de 5,718 millions en incluant les outre-mer).Redressement de l’intérimDans son communiqué, M. Rebsamen met en avant « la tendance mieux orientée de l’économie et l’amélioration progressive de l’emploi ». Il se fonde notamment sur les déclarations d’embauche de plus d’un mois, qui « ont progressé de 1,3 % » au cours des trois derniers mois, et sur le redressement de l’intérim.  La diffusion de ces chiffres intervient alors même que de nombreux économistes s’attendent, pour les tout prochains mois, à un recul du chômage. Il s’amorcerait, selon les dernières prévisions de l’Unedic, « à partir du milieu de 2015 ». Mais pas au point d’effacer la hausse du premier semestre : le nombre de chômeurs resterait légèrement supérieur, en fin d’année, à son niveau de janvier (+ 12 000). En revanche, il devrait diminuer l’an prochain (- 68 000). Toutefois, ces évolutions positives comportent une grosse zone d’ombre : l’amplification du sous-emploi puisque le nombre de chômeurs exerçant une activité occasionnelle (catégories B et C) poursuivrait sa progression (+ 134 000 en 2015 ; + 38 000 en 2016). Au total, le taux de chômage (au sens du Bureau international du travail), qui atteignait 10 % en métropole au premier trimestre, redescendrait à 9,9 % fin décembre, et à 9,7 % fin 2016, d’après l’Unedic.« Nous nous attendons à une amélioration au second semestre », renchérit Bruno Ducoudré, en se prévalant de la dernière prévision de l’OFCE, diffusée en avril. Plusieurs facteurs contribuent à soutenir la croissance : dépréciation de l’euro qui favorise les exportations tricolores, baisse du prix du pétrole, allègement des prélèvements sur les entreprises (CICE, Pacte de responsabilité), etc. Dans ce contexte, le chômage pourrait baisser à 9,8 % de la population active, en fin d’année, selon l’OFCE.L’Insee, de son côté, se montre un peu plus prudent. Il table sur un accroissement de « l’emploi total » (secteur marchand, non marchand, indépendants…) de 114 000 postes, en 2015, avec une net accroissement au second semestre (+71 000). Cette embellie devrait suffire pour stabiliser le taux de chômage à 10,4 % sur l’ensemble du territoire (outre-mer compris). « Le chômage pourrait même baisser si le découragement des chômeurs seniors [perdurait] », ajoute l’Insee.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.06.2015 à 17h36 • Mis à jour le24.06.2015 à 18h39 Les candidats au bac 2015 des trois séries générales S, ES et L, et de la série technologique STMG, passaient ou passent, ce mercredi 24 juin, leurs dernières épreuves écrites, dans des matières aussi variées que les sciences de la vie et de la terre (SVT), les sciences de l’ingénieur (SI), les maths (pour la série ES et une partie des candidats de L), ou encore les arts, le latin ou le grec.Retrouvez en un clic, ci-dessous, l’intégralité des sujets qui leur ont été soumis dans chacune de ces séries et selon la spécialité choisie, au format PDF, tels que transmis par le ministère de l’éducation nationale.Des corrigés réalisés par des professeurs seront mis en ligne en fin de journée, en partenariat avec digiSchool.Bac S 2015 – épreuves de SVT, sciences de l’ingénieur (SI) et écologie, agronomie et territoires :Lire aussi :Bac S 2015 : les sujets de biologie (SVT), sciences de l’ingénieur (SI) et d’écologie Bac ES 2015 – épreuve de mathématiques :Lire aussi :Bac ES 2015 : l’intégralité des sujets de maths Bac L 2015 – épreuves de mathématiques, latin, grec et arts :Lire aussi :Bac L 2015 : l’intégralité des sujets de spécialité (maths, latin, arts) Bac STMG 2015 – épreuve d’économie et droit :Lire aussi :Bac STMG 2015 : les corrigés des sujets d’économie et de droit David Revault d'Allonnes « Ne pas avoir d’état d’âme sur le sujet », sans pour autant calquer les méthodes et comportements de services de renseignement français sur ceux de leurs homologues américains, car ce ne sont « ni nos valeurs, ni nos méthodes » : c’est le discours qu’a tenu François Hollande, mercredi 24 juin en fin de matinée, aux parlementaires reçus à l’Elysée. Le chef de l’Etat avait décidé dans la matinée de recevoir en urgence une délégation de parlementaires, dont les présidents des deux assemblées, Gérard Larcher et Claude Bartolone, après les révélations de Mediapart et de Libération sur l’espionnage de trois présidents français, dont lui-même, par les services de renseignement américains. Et ce, le jour même du vote définitif par l’Assemblée nationale du projet de loi sur le renseignement.« Inacceptable ! » Le président a rappelé, en introduction comme en conclusion de cette réunion qui s’est tenue après un conseil de défense consacré à ce dossier et un conseil des ministres, « la nécessité de condamner ces pratiques », utilisant à nouveau les mots employés lors du communiqué de presse diffusé par l’Elysée. Le chef de l’Etat s’est félicité du consensus transpartisan qui s’est manifesté sur le sujet. Lui-même cible de l’espionnage américain, comme Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy avait depuis plusieurs semaines prôné une stratégie d’opposition frontale et radicale sur tous les sujets, y compris les moins clivants, comme la loi de programmation militaire (LPM). Mais l’ancien président, comme son entourage, se trouvait ce mercredi sur la même longueur d’ondes que son successeur.« Il faut de l’unité et du rassemblement sur ce sujet, au-delà des clivages politiques », a exhorté M. Hollande, qui a précisé qu’il évoquerait le sujet au conseil européen, jeudi à Bruxelles, mais également directement avec Barack Obama, dans les prochains jours. « Ce qu’on peut demander à un pays ami, c’est la garantie que ces pratiques ont cessé », a redit le président, qui avait déjà reçu une telle promesse de son homologue américain lors de son voyage d’Etat à Washington en février 2014. M. Hollande souhaite néanmoins éviter toute manifestation d’angélisme : « Rien n’est plus important que la protection de nos intérêts », a-t-il martelé, insistant donc sur la nécessité de « ne pas avoir d’état d’âme sur le sujet » et précisant que la coopération entre services de renseignement français et américains allait « se poursuivre ».Lire aussi :« La vie politique française est l’objet d’une attention constante des Etats-Unis »Lire aussi :Le spectaculaire retour sur scène de WikiLeaksDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Jégo (Istanbul, correspondante) Il fut le premier photographe à se rendre sur les lieux de l’explosion du réacteur de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en avril 1986. L’Ukrainien Igor Kostin est mort le 9 juin 2015 dans un accident de voiture à Kiev, à l’âge de 78 ans. L'annonce a été faite par son épouse, Alla, le 24 juin.A l’occasion de sa mort, nous republions ici le portrait paru en 2006 dans « Le Monde ». De son séjour à Tchernobyl, Igor Kostin a gardé des problèmes de santé, de fréquents accès de déprime et « un goût de plomb entre les dents » dont il ne parvient pas à se débarrasser. Premier photographe à se rendre sur les lieux de l'explosion du réacteur numéro 4 de la centrale nucléaire, le 26 avril 1986, il a ensuite passé deux mois aux côtés des « liquidateurs », ces hommes envoyés de toute l'URSS pour nettoyer le périmètre irradié. Des années après, le reporter, dont les clichés ont été publiés dans le monde entier, ne s'est jamais remis de ce qu'il a vu. Sa colère est intacte. Tout y passe : le cynisme des autorités, leur indifférence, l'amnésie de l'opinion.Le 26 avril 1986 à l'aube, Igor est réveillé par le téléphone. Un ami lui propose de l'emmener en hélicoptère à la centrale nucléaire de Tchernobyl où, selon la rumeur, un incendie s'est déclaré. Sur place, rien ne laisse supposer la gravité de l'accident. Collé au hublot, Igor, alors photographe pour l'agence Novosti, traque l'image.La photo, c'est sa passion, une toquade venue sur le tard, une sorte de deuxième vie pour ce gamin né en Moldavie avant la seconde guerre mondiale et qui connut la faim sous l'occupation. Sa survie, il la doit au fait d'avoir mâché le cuir des bottes allemandes, enduit de graisse de poisson. Sa mère en faisait de la soupe, un brouet « abominable ». « Nous serions morts sans cela », dit-il. Après la guerre, il n'a pour horizon que le foot, la rapine et les bagarres de rue. Mais, bientôt, à force de volonté, il se hisse au rang de « constructeur en chef ». Son salaire est garanti, ses vacances le sont aussi, mais il s'ennuie. Il va tout lâcher pour une idée fixe : devenir photographe.Lueur rougeâtre Le voilà, donc, dans cet hélicoptère qui survole la centrale, et la photo qu'il doit faire s'impose. Le toit du réacteur n° 4 - une dalle de béton armé de 3 000 tonnes - « a été retourné comme une crêpe ». Au fond du trou béant, brille une lueur rougeâtre : le coeur du réacteur en fusion. En bon professionnel soucieux d'« éviter les reflets », Igor ouvre le hublot et prend des photos. « Une bouffée d'air chaud remplit la cabine de l'hélicoptère. Aussitôt, j'ai envie de racler le fond de ma gorge. » Très vite, son appareil s'enraye. Au développement, un seul cliché sera utilisable. Les autres, attaqués par la radioactivité, seront noirs, comme si la pellicule avait été exposée en pleine lumière.Transmise à l'agence Novosti, l'unique photo de la centrale dévastée ne sera pas publiée. On est en URSS et, officiellement, il ne s'est rien passé à Tchernobyl. Les autorités vont mettre trois jours à reconnaître « un accident », dix jours à donner l'ordre d'évacuation des civils. C'est par La Voix de l'Amérique, radio honnie du pouvoir soviétique, qu'Igor apprend qu'« une catastrophe nucléaire majeure » vient de se produire.Aux premières heures du drame, 800 000 « liquidateurs » - ouvriers, paysans, soldats, pompiers - sont réquisitionnés à travers toute l'URSS pour décontaminer. Savent-ils ce qui les attend ? Munis de protections dérisoires, ils se mettent à l'ouvrage, enhardis par les promesses de primes, d'appartements ou de démobilisation anticipée. Mineurs chargés de creuser un tunnel sous le réacteur, soldats qui déblaient les poussières radioactives, ouvriers invités à plonger dans la réserve d'eau lourde de la centrale pour tenter de la vidanger : Igor les a, pour la plupart, côtoyés. « Grâce à eux, le pire a été évité, ils se sont sacrifiés », dit-il, la voix brouillée. Il raconte comment, occupés à ramasser le graphite sur le toit du réacteur n° 3, au plus près du feu nucléaire, ils trichaient régulièrement sur les doses absorbées par leurs organismes.Il se remémore leurs conversations d'alors, « pleines des voitures et des maisons » qu'ils pensaient pouvoir acheter. Neuf mois plus tard, le photographe et les liquidateurs irradiés se retrouvent côte à côte à l'hôpital n° 6 de Moscou, un établissement militaire « fermé ». « La radioactivité les rongeait de l'intérieur. Ils souffraient tant qu'ils se cramponnaient aux barreaux métalliques. La chair de leurs mains y restait collée. Parler de tout cela me rend malade », raconte Igor. Longtemps après, une chose est sûre : l'indifférence envers ces « robots biologiques », comme Igor les appelle, est totale. « Qui a jamais téléphoné à Vania, Piétia ou Volodia pour leur demander comment ils allaient ? Au contraire, on les a laissés tomber. Leurs pensions ont été réduites et le peu qu'ils perçoivent suffit à peine à couvrir leurs besoins en médicaments », déplore Igor. Combien sont morts ? Combien sont malades ? Nul ne le sait précisément, aucune étude épidémiologique sérieuse n'a été menée. Après l'explosion de Tchernobyl, celle de l'URSS, survenue cinq ans plus tard, les a éparpillés de l'Ukraine au Kazakhstan en passant par la Russie. Le contact a été rompu.A Kiev, où vit Igor, Tchernobyl est rarement évoqué. « Aucun journaliste ukrainien n'a cherché à me rencontrer », constate le photographe, sanglé dans un costume impeccable. Il avait tenté de publier un livre de ses photos, mais la censure s'en était mêlée. La récente publication de son ouvrage en Europe lui met du baume au coeur. Des entretiens sur le sujet, ce géant de 1,98 mètre ressort épuisé.Bien que malade de Tchernobyl, il ne perd pas une occasion d'y retourner. Située à une centaine de kilomètres de son domicile de Kiev, la « zone », comme on dit ici, l'attire. Depuis l'évacuation de ses habitants (environ 120 000 personnes), le périmètre interdit a été envahi par les herbes folles et les animaux sauvages. Ces dernières années, des centaines de « samosiolki » (littéralement « ceux qui se sont installés ») sont revenus y habiter, coupés de tout, subsistant des produits de la chasse et de leurs potagers. Igor aime leur rendre visite. Il ne manque pas une occasion de saluer son copain Serioja, un ancien liquidateur devenu responsable du périmètre irradié. Dans la « zone », Igor se sent chez lui : « Là-bas, tout le monde me connaît, même les chiens. »Marie Jégo (Istanbul, correspondante)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.06.2015 à 16h34 • Mis à jour le24.06.2015 à 18h56 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Encore une journée marathon, mercredi 24 juin, à Bruxelles pour tenter d’obtenir, aux forceps, un accord « réformes contre argent frais » pour la Grèce. Le premier ministre de la gauche radicale Alexis Tsipras a de nouveau pris l’avion, en fin de matinée, pour rencontrer le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, celui de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI).Tout le monde a désormais bien en tête le calendrier : le 30 juin à minuit heure de Washington, c’est-à-dire le 1er juillet à 6 heures du matin, heure de Bruxelles, si le FMI n’a pas reçu le remboursement de 1,6 milliard d’euros que lui doit la Grèce, celle-ci sera en défaut de paiement. Une première pour un pays développé.Mercredi 24 juin, le but de la nouvelle réunion au sommet est donc de tenter d’aplanir les dernières – et nombreuses – dissensions sur le programme de réformes présenté par Athènes, pour préparer le terrain avant un Eurogroupe (réunion des ministres des finances de la zone euro), un peu plus tard en soirée.Mais M. Tsipras devait aussi évoquer à cette occasion la question de la renégociation de la dette publique : les Grecs, qui jugent celle-ci insoutenable (environ 322 milliards d’euros, soit 177 % du PIB), veulent que les créanciers s’engagent, par écrit, à entamer une négociation sur son allégement – en allongeant sa maturité ou en abaissant les taux d’intérêts.Lire aussi :Grèce : les points de blocage à lever avant un accordManque de volonté politiqueDepuis quelques semaines, selon nos informations, les négociations entre Athènes et ses créanciers portent sur les engagements pris par ces derniers en 2012 : ils avaient promis de rouvrir des discussions pour abaisser le ratio dette/PIB si le budget grec devenait excédentaire, avant charge de la dette. Les Grecs veulent aujourd’hui faire apparaître à nouveau ces engagements dans un futur accord. Ils ont en effet le sentiment de s’être « fait avoir » en 2014.Quand Athènes avait annoncé, l’an dernier, avoir dégagé pour la première fois en dix ans un surplus primaire de 1,5 milliard d’euros en 2013 (avant service de la dette), les créanciers avaient répondu au gouvernement de l’époque – dirigé par le premier ministre de centre-droit Antonis Samaras – qu’il devait d’abord terminer la « cinquième revue » du deuxième plan d’aide, c’est-à-dire s’entendre sur une liste de réformes contre le déboursement futur de 7,2 milliards d’euros de prêts restant à verser.Aujourd’hui, on en est toujours là. Et l’appétit des créanciers – hormis le FMI – pour une telle négociation est très faible, voire nul. La volonté politique de s’engager au-delà des déclarations de 2012 manque, même si certains assurent qu’« il faut laisser des perspectives » à Athènes.Lire aussi :Grèce : Tsipras attaque le FMI, qui reste ouvert à un allégement de la dettePosition beaucoup plus raide du FMILe FMI, qui, depuis des années, prône une réduction de la dette grecque, a semble-t-il fini par comprendre « que les Européens ne veulent pas en entendre parler », indique une source proche du dossier. C’est ce qui expliquerait que l’institution a adopté une position beaucoup plus « raide » vis-à-vis du gouvernement grec sur les réformes à mettre en place et les économies à réaliser. « Du coup, le FMI insiste pour que les réformes structurelles grecques soient les plus radicales possibles. Au motif que plus elles iront loin en termes de réduction du déficit public, plus la dette sera soutenable à moyen terme », avance cette même source.Cela ne facilite pas la tâche de M. Tsipras. Ce dernier vient en effet de faire de grosses concessions, en proposant une liste de réformes censées économiser 8 milliards d’euros au budget de l’Etat grec en 2015 et 2016 (l’équivalent de 1,5 % du PIB en 2015 et de 2,87 % en 2016). Et il souhaiterait donc obtenir un geste en échange. D’autant qu’il est pressé par son parti, Syriza d’obtenir en compensation cet allégement de la dette.Lire aussi :M. Tsipras face à une majorité divisée sur l’accord qui se dessineSi les créanciers d’Athènes font un geste, ce sera peut-être au Conseil européen du 25 et 26 juin à Bruxelles. La Grèce n’est théoriquement pas au menu. Mais si l’Eurogroupe n’en a pas fini la veille, tout le monde s’attend à ce qu’un mini-sommet informel de la zone euro se tienne en marge de ce rendez-vous des 28 Etats membres de l’Union.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.06.2015 à 16h26 • Mis à jour le24.06.2015 à 17h40 | Kozi Pastakia Une jeune femme qui se fraie un chemin dans un sport d’hommes. Mélissa Mayeux n’a que 16 ans mais elle est devenue, dimanche 21 juin, la première joueuse de l’histoire de la Ligue majeure de baseball (MLB) à être présélectionnée pour jouer dans le championnat le plus relevé du monde.La Française, qui évolue au poste de « shortstop » (arrêt-court, en français), participera au MLB European Elite Camp 2015, du 3 au 20 août, à Hoofddorp, près d’Amsterdam, aux Pays-Bas. Trois autres joueurs de baseball français, Nolan Soliveres, Ernest Martinez et Frédéric Walter, ont également été sélectionnés pour participer à ce camp de prestige où les cinquante meilleurs talents d’Europe sont réunis chaque année. Ils y seront observés attentivement par les recruteurs de la MLB et auront ainsi une chance d’être signé par l’une des trente franchises du championnat professionnel nord-américain.Melissa Mayeux is 1st female baseball player added to MLB's international registration list. http://t.co/HydhiKPxsl http://t.co/lDJPB2TFpV— MLB (@MLB)require(["twitter/widgets"]);En dix ans d’existence de ce stage de détection, seuls deux joueurs européens ont finalement été retenus pour évoluer en Major League Baseball, l’Italien Alex Liddi (Mariners de Seattle) et l’Americano-Allemand Don Lutz (Reds de Cincinnati).Par le passé, cinq Français ont signé des contrats professionnels avec des clubs américains. Cependant, ils évoluaient dans des équipes mineures.Un talent précoceEn Europe, la pratique du baseball est encore peu développée. La Fédération française de baseball et de softball, créée en 1924, compte tout de même aujourd’hui deux cents clubs et 11 200 licenciés. Mélissa Mayeux, elle, a fait ses classes aux Cougars de Montigny-le-Bretonneux (Yvelines) jusqu’à ses 15 ans.« Mélissa a toujours été très assidue, très sérieuse et très motivée. Elle arrivait à cacher ses blessures, car elle avait toujours envie de jouer », décrit Jean-François Duchossoy, directeur sportif des équipes jeunes à Montigny-le-Bretonneux et qui a vu grandir la jeune pépite française.Mélissa Mayeux a rejoint le club francilien à 4 ans, dans le sillage de son grand frère Dylan. A 18 ans, il passe actuellement un brevet d’Etat pour devenir entraîneur au sein de ces mêmes Cougars. « Mélissa s’est très vite adaptée à ce sport. Elle est capable de jouer à n’importe quel poste. À la fin, je n’avais plus rien à lui apprendre. C’est elle qui tirait l’équipe vers le haut », ajoute Jean-François Duchossoy. Il est vrai que la gamine collectionne les trophées dans toutes les catégories de jeunes avec son club. « Lors de son premier titre, la coupe était aussi grande qu’elle », plaisante M. Duchossoy.Depuis deux ans, Mélissa Mayeux évolue au pôle France Baseball situé à Toulouse. Elle est la première joueuse à y être admise. « L’an dernier, elle a été championne de Division 2 avec l’équipe fédérale. C’est la première fois qu’une femme jouait à ce niveau, indique François Collet, responsable de la communication à la Fédération française de baseball et de softball (FFBS). C’est une joueuse qui casse les barrières les unes après les autres. »PionnièreEn France, la réglementation établissait auparavant que les compétitions pouvaient être mixtes jusqu’à l’âge de 15 ans. Passé ce cap, les garçons continuaient en baseball, quand les filles se tournaient vers la pratique du « softball » (version du baseball destinée aux femmes). Depuis la rentrée 2014, les compétitions sont mixtes en U 18 ainsi qu’en seniors mais uniquement au niveau régional. Mélissa Mayeux, elle, a obtenu des dérogations pour continuer dans le baseball et peut toujours croiser la batte avec les garçons. « Au niveau national, elle est la seule à évoluer en baseball et est devenue la première femme à avoir disputé une compétition dans cette discipline, précise François Collet. Mélissa est aussi forte que les jeunes hommes de sa catégorie d’âge. »« Elle dégage une puissance impressionnante sur le terrain et c’est également une très bonne lanceuse », complète Jean-François Duchossoy. Mélissa Mayeux signera-t-elle cet été dans l’une des trente franchises de la MLB ? C’est possible, mais très peu probable, car ce genre de signature se produit généralement plus tard, à la majorité. « Je souhaite vraiment continuer à jouer au baseball en France jusqu’à mes 18 ans, déclare d’ailleurs Mélissa Mayeux, interviewée sur le site de la MLB. Ensuite, je pourrais rejoindre une université ou avoir d’autres possibilités à l’étranger. »Si elle ne signe pas directement avec une franchise en août, la Française gardera toujours ses chances pour rejoindre la MLB. La jeune joueuse pourra entrer dans le système américain et rejoindre un collège ou une université pour ensuite être « draftée » (choisie) par l’une des équipes du championnat nord-américain.En tout cas, Mélissa Mayeux aura un été chargé. Elle deviendra la première joueuse à disputer le Championnat d’Europe de baseball U 18 (République tchèque, du 13 au 19 juillet), aux côtés de coéquipiers masculins. Puis, elle rejoindra les filles de l’équipe de France de softball pour le Championnat d’Europe seniors, aux Pays-Bas du 19 au 25 juillet, avant de participer au stage de présélection de la Major League Baseball.Kozi PastakiaJournaliste au Monde 24.06.2015 à 15h59 • Mis à jour le24.06.2015 à 18h59 Au lendemain de « scènes de chaos totalement inacceptables », selon les mots de David Cameron, le premier ministre britannique a insisté, mercredi 24 juin, sur la nécessité de travailler de façon plus étroite avec la France sur la question des migrants qui cherchent à traverser la Manche. Mardi, des migrants ont profité d’une action des marins de MyFerryLink, filiale d’Eurotunnel, en grève, qui a provoqué une suspension du trafic dans le tunnel sous la Manche, pour tenter de monter dans des camions à l’arrêt. Ces images ont circulé en boucle sur les écrans de télévision britanniques.Devant la Chambre des communes, M. Cameron a tenté d’apaiser les tensions entre la France et la Grande-Bretagne. « Nous devons travailler de façon très étroite avec les Français, a déclaré le premier ministre. Il est vain de tenter de se rejeter la faute l’un sur l’autre. C’est un partenariat solide et nous devrions le conserver en l’état. »Lire aussi :Grève des marins de MyFerryLink : le trafic des Eurostar de nouveau normalEnviron 3 000 migrants se trouvent à Calais, en France, dans l’espoir de réussir à gagner l’Angleterre, selon le dernier décompte de la préfecture du Pas-de-Calais. Natacha Bouchart, sénatrice-maire (Les Républicains) de Calais, a jugé insuffisante la contribution de la Grande-Bretagne à la sécurité du port et prône une réforme de la politique sociale du pays, qui en fait un pôle d’attraction pour les migrants.Davantage de personnel et de clôturesM. Cameron a rappelé que Londres a déjà investi 12 millions de livres (17 millions d’euros) dans le renforcement des mesures de sécurité frontalières, et assuré qu’il était prêt à « faire davantage ». Le gouvernement britannique envisage notamment de déployer plus de personnel ainsi que des équipes cynophiles du côté français de la frontière. Une réflexion est également en cours sur la mise en place de clôtures autour du port de Calais, de l’Eurostar et de l’entrée du tunnel.En outre, M. Cameron a insisté sur la nécessité de s’attaquer aux sources de l’immigration clandestine. Pour ce faire, le gouvernement britannique a annoncé la mise en place d’un groupe de travail composé d’environ 90 fonctionnaires, issus entre autres de la police des frontières et de la magistrature, pour lutter contre les réseaux criminels de passeurs de migrants en mer Méditerranée. Ce groupe sera en partie sis en Sicile et à La Haye avec Europol, l’agence européenne de lutte contre la criminalité organisée, et des effectifs présents au Royaume-Uni pourront être déployés en fonction des besoins. Cette force aura notamment pour mission de réunir des « renseignements » pour combattre les passeurs et identifier les « flux financiers » qui nourrissent le trafic, a précisé le secrétaire d’Etat à l’immigration.Lire aussi :Un radeau de la Méduse contemporain  24.06.2015 à 15h35 • Mis à jour le24.06.2015 à 18h15 La « diplomatie économique » prônée par les autorités françaises semble porter ses fruits. A l’issue de la première réunion d’une « commission conjointe franco-saoudienne », Laurent Fabius, ministre français des affaires étrangères, et Mohamed Ben Salman, ministre saoudien de la défense, ont annoncé mercredi 24 juin à Paris, l'achat par Riyad de 23 hélicoptères Airbus H 145, pour une valeur d'environ 500 millions d'euros.Selon M. Fabius, vingt projets représentant « plusieurs dizaines de milliards d'euros s'ils sont intégralement menés à bien » sont par ailleurs actuellement en discussion entre les deux pays.Relations au beau fixeLes deux pays vont par ailleurs étudier la faisabilité de la construction de deux réacteurs pressurisés européens (EPR) en Arabie saoudite. « Nous allons également signer un accord sur la formation à la sûreté nucléaire et un autre sur le traitement des déchets nucléaires », a ensuite ajouté M. Fabius, lors d’un point presse.Le chef de la diplomatie française a aussi annoncé un « engagement » de Riyad sur l’acquisition de patrouilleurs rapides pour sa marine. « Cela représente à la fois beaucoup de créations d’emplois et plusieurs centaines de millions d’euros », a souligné M. Fabius. La partie saoudienne a toutefois expliqué discuter toujours le prix de ces navires.Lire aussi :Succès diplomatique et commercial de Paris en Arabie saouditeLa visite de François Hollande en Arabie saoudite, traditionnelle alliée des Etats-Unis, le 5 mai, avait abouti à la perspective de 20 gros contrats pour des entreprises françaises dans la plus importante monarchie de la région. Lors de ce voyage, M. Hollande avait été l’invité d’honneur d’un sommet extraordinaire du Conseil de coopération du Golfe — une première pour un président français. Les relations entre Riyad et Paris sont au beau fixe, en particulier depuis la fin d’août 2013 lorsque la France militait pour une opération militaire contre le régime syrien de Bachar Al-Assad — une intervention finalement annulée après un recul du président américain, Barack Obama.Le « bilan épouvantable » en matière de droits de l’hommeParis affiche par ailleurs une position ferme dans le dossier du nucléaire iranien, particulièrement appréciée par les pétromonarchies du Golfe.Lire aussi :François (Hollande) d’ArabieLa France assume ce « partenariat stratégique » avec les monarchies du Golfe, dont l’Arabie saoudite, malgré les critiques des organisations non gouvernementales. Au début de mai, Amnesty International évoquait le « bilan épouvantable » de l’Arabie saoudite en matière de droits de l’homme.Le cas emblématique du blogueur saoudien Raef Badaoui, condamné à dix ans de prison et 1 000 coups de fouets pour « insulte à l’islam », est souvent mis en avant par les ONG, tout comme le nombre d’exécutions (plus de cent depuis le début de l’année) dans le royaume.Lire aussi l'éditorial :La France, l’Arabie saoudite et le supplice de Raef Badaoui Luc Leroux (Marseille, correspondant) Ultimes cartouches avant un éventuel renvoi devant le tribunal correctionnel de Marseille ? Jean-Noël Guérini, ancien président (ex-PS) du conseil général des Bouches-du-Rhône, a demandé, mercredi 24 juin, à la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence d’annuler une partie d’un des deux dossiers judiciaires dans lesquels il est mis en examen, notamment pour association de malfaiteurs. Ses avocats, Mes Dominique Mattéi et Martin Reynaud, souhaitent faire reconnaître « le défaut d’impartialité et de neutralité des juges d’instruction », dont ils dénoncent également un « manque de loyauté ».Mis en examen le 8 septembre 2011 pour complicité d’obstacle à la manifestation de la vérité, prise illégale d’intérêt, trafic d’influence et association de malfaiteurs, Jean-Noël Guérini a été interrogé à trois reprises et confronté avec son directeur de cabinet, soupçonné d’avoir, en novembre 2009, fait détruire les ordinateurs de la présidence avant une perquisition.Lire aussi :Au PS des Bouches-du-Rhône, les anti-Guérini demandent des comptesDans cette instruction au long cours, son dernier interrogatoire, le 13 février 2014, fait office de récapitulatif des charges pesant sur le sénateur des Bouches-du-Rhône. Il lui est notamment reproché d’avoir toléré les immixtions de son frère Alexandre Guérini, chef d’entreprises spécialisées dans le traitement des déchets ménagers, dans la gestion et les marchés publics du département et de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole, alors dirigée par le socialiste Eugène Caselli.Droit de préemptionEn onze pages, les juges d’instruction Charles Duchaine et Pierre Philipon résument les éléments leur permettant de penser que Jean-Noël Guérini aurait usé du droit de préemption de sa collectivité — au titre de la protection de l’environnement — sur un terrain de La Ciotat (Bouches-du-Rhône) dans le seul but de constituer une réserve foncière au bénéfice de son frère. Celui-ci décrochera plus tard le marché d’exploitation d’un centre d’enfouissement des déchets sur la surface préemptée. Ou encore en faisant désigner par Agglopole Provence un avocat afin de servir, non pas les intérêts de la collectivité qui le recrute, mais ceux d’Alexandre Guérini, en conflit avec cette communauté d’agglomération de Salon-de-Provence sur l’exploitation d’une décharge.Le ton de cet ultime interrogatoire traduit une forte tension et se termine par « une petite déclaration » de Jean-Noël Guérini : « J’observe, cher Monsieur le juge que loin d’instruire à charge et à décharge, vous m’avez posé des questions très longues et que vous me jugez déjà, ce qui n’est pas votre rôle. » Ailleurs, l’élu répond : « Je ne vous autorise pas, avec tout le respect que je vous dois, à dire que je mens. » Les juges se montrent offensifs : « Vous prétendez n’avoir rien à vous reprocher, alors pourquoi esquivez-vous toutes nos questions, soit en répondant à côté, soit en prétendant ne pas vous souvenir des choses ? »Les relations entre Jean-Noël Guérini et les juges ont, tout au long de l’instruction, été conflictuelles. Au point qu’une mainlevée de l’immunité parlementaire de Jean-Noël Guérini avait été accordée, le 15 mars 20012, par le Sénat pour « le contraindre par un mandat d’amener à assister aux actes d’instruction programmés ». En février 2012, M. Guérini avait claqué la porte du bureau des juges au prétexte que la presse avait été informée de sa confrontation avec son ex-directeur de cabinet.Dans leur requête en annulation, les avocats relèvent qu’à neuf reprises les juges ont asséné à leur client : « Vous mentez » ou « Vous ne dites pas la vérité »… Ils observent aussi que des pièces du second dossier judiciaire impliquant l’élu ont été versées dans la procédure. « C’est clairement une violation du droit à une procédure équitable », selon Me Mattéi.Régulière et loyaleLe parquet général de la cour d’appel d’Aix-en-Provence estime, lui, que la procédure est régulière et loyale. Dans un réquisitoire écrit, la procureure générale Nadine Perrin remarque que si les juges poussent Jean-Noël Guérini dans ses retranchements en mettant en cause sa version des faits et en lui soumettant des éléments objectifs, « cette attitude n’est nullement le reflet d’une partialité. Elle n’est que l’exercice légitime de la fonction qui leur impose d’instruire à charge et à décharge. Il serait au contraire parfaitement défavorable au mis en examen de ne poser que des questions lui laissant croire que ses explications sont et donc seront par la suite devant le tribunal, admises sans contestation ».La décision sera rendue le 16 septembre. Une semaine plus tôt, la chambre de l’instruction se sera prononcée sur les nullités de procédure soulevées dans le second dossier. Dans cette affaire, M. Guérini est mis en examen aux côtés de vingt-sept autres personnes, membres présumés du milieu marseillais et financiers occultes. Une affaire « au caractère mafieux », ont écrit les juges. Si M. Guérini venait à être renvoyé devant le tribunal correctionnel, il ne comparaîtrait pas avant 2016, le parquet semblant souhaiter que les deux dossiers soient jugés dans un seul et même procès.Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde 10.06.2015 à 17h46 • Mis à jour le10.06.2015 à 18h47 L’armée tunisienne a secouru, mercredi 10 juin, 356 personnes au large de la ville de Ben Guerdane, au sud du pays, a indiqué un responsable du Croissant-Rouge.Les migrants, parmi lesquels figurent des Soudanais, des Marocains, des Egyptiens, des Maliens, des Syriens et des Pakistanais, tentaient de rejoindre l’Italie depuis la Libye à bord d’une embarcation de fortune. A la suite d’une panne, ils ont dérivé au large de la Tunisie, a expliqué le responsable de la Croix-Rouge.Lire aussi :La Libye, plaque tournante de l’émigration dans le nord de l’AfriqueQuatre migrants, dont une femme enceinte, ont été transférés à l’hôpital. Selon la même source, 38 femmes et 7 enfants se trouvaient dans l’embarcation.Lire aussi :Naufrages en Méditerranée : Frontex et sa mission « Triton » mises en cause« On ne sait pas pour le moment où on va les héberger », a déclaré le Croissant-Rouge. Les rescapés de ce type d’incident sont pris en charge par cette association qui, par manque de moyens, doit parfois compter sur la générosité de riverains pour obtenir de la nourriture et des vêtements.Une traversée risquéeLes autorités tunisiennes font face à un flux de migrants africains fuyant la Libye et tentant de rallier l’Europe. Plus de 300 migrants africains ont été secourus en avril au large de Zarzis, à 50 kilomètres de Ben Guerdane, et 169 autres courant mars, selon le Croissant-Rouge.En 2015, plus de 100 000 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe via la Méditerranée, selon les chiffres annoncés mardi par le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR). Environ 54 000 personnes sont arrivées en Italie et 48 000 en Grèce.Lire aussi :Migrants : l’échec des Européens, pas de l’EuropeOr la traversée de la Méditerranée, à bord bien souvent de navires vétustes et surchargés, se révèle meurtrière. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), environ 1 770 hommes, femmes et enfants sont morts ou disparus cette année en tentant la traversée de la Méditerranée depuis le nord de l’Afrique et le Proche-Orient. 10.06.2015 à 17h04 • Mis à jour le10.06.2015 à 17h54 Le piratage des photos privées de célébrités qui a fait grand bruit l’été dernier serait-il l’œuvre d’une seule personne ? En tout cas, de nouveaux éléments tendent à écarter la piste d’une action malveillante collective, une des hypothèses avancées à l’époque. Un document du FBI, jusqu’ici confidentiel, révèle qu’un raid a été mené en octobre dernier dans la maison d’un homme à Chicago, d’où serait venu le piratage.Les enquêteurs ont en effet tracé une adresse IP (Internet Protocol, l’adresse d’une machine sur le réseau) pointant vers cette maison. Elle aurait été utilisée pour accéder à 572 comptes iCloud, le service de stockage de fichiers d’Apple, pas moins de 3 263 fois entre 2013 et 2014. Une partie de ces comptes appartenait aux célébrités victimes de la fuite de ces photos. Le document précise que cette adresse IP est aussi à l’origine d’environ 5 000 tentatives de réinitialisation des mots de passe de près de 2 000 comptes iCloud.Lors de ce raid, plusieurs ordinateurs, un téléphone, des disques durs et autres équipements électroniques ont été saisis. En revanche, le rapport ne fait état d’aucune arrestation, ni d’aucune charge retenue à l’encontre de l’occupant de la maison.« Privée d’accès à ses comptes »Le document apporte quelques éléments sur le déroulement du piratage. Une célébrité, désignée par les initiales A.S., a ainsi déclaré au FBI s’être « retrouvée privée d’accès à ses comptes » quelques mois avant la fuite, peut-on lire dans le rapport. « Toutes les photos volées ont été prises avec son iPhone et envoyées à son petit ami. » Une autre célébrité, A.H., avait « envoyé quelques-unes des photos volées à son fiancé, mais d’autres n’ont jamais quitté son téléphone ».Le mois dernier, le Chicago Sun-Times évoquait un autre lieu ciblé par le FBI, un appartement de Chicago, dont l’adresse IP aurait été utilisée pour accéder à 330 comptes iCloud, selon un rapport de la cour fédérale.L’affaire avait éclaté le 31 août 2014, quand des clichés volés de plusieurs célébrités américaines nues, comme l’actrice Jennifer Lawrence ou le mannequin Kate Upton, avaient été diffusés sur le Web. Apple avait alors reconnu que ces comptes avaient été hackés, mais avait toutefois nié toute faille issue de son système.De nombreux services utilisent cependant des systèmes d’alerte lorsqu’une même adresse tente de se connecter à un grand nombre de comptes – système qui n’était, semble-t-il, pas en place sur les sauvegardes iCloud. Apple a annoncé cette semaine, lors de sa conférence annuelle pour développeurs, que l’entreprise allait mettre en place un système de double authentification pour ces sauvegardes – un système de protection qui combine un mot de passe à un code de confirmation envoyé par SMS.Lire le décryptage : Comment des photos de célébrités peuvent être piratées 10.06.2015 à 16h01 • Mis à jour le10.06.2015 à 16h28 Le Vatican s’organise face à la multiplication des affaires de pédophilie qui gangrènent l’Eglise catholique depuis de nombreuses années. Le pape François a donné son feu vert, mercredi 10 juin, à la création d’une instance judiciaire à l’intérieur de la Congrégation pour la doctrine de la foi chargée de juger les évêques dans le cas où ils auraient couvert des abus sexuels commis par des prêtres dans leur diocèse.Lire : Le pape durcit les sanctions pénales contre la pédophilie au VaticanUn secrétaire spécialement nommé par le pape aura la responsabilité de cette nouvelle section. Son personnel « pourra aussi être employé pour les procès pénaux dans des cas d’abus de mineurs et d’adultes vulnérables [handicapés] de la part du clergé », a précisé le communiqué.Les associations d’anciennes victimes de prêtres pédophiles réclamaient cela depuis longtemps. Désormais, le fait pour un évêque d’avoir couvert les abus sur mineurs par des prêtres de son diocèse est un délit reconnu et puni par le Vatican.La commission pontificale de protection des mineurs et le « C9 », le groupe de cardinaux conseillers du pape, avaient recommandé cette mesure. Les plaintes seront reçues et transmises par les trois ministères du Vatican compétents pour les évêques à travers le monde : les congrégations pour les évêques, pour l’évangélisation des peuples et pour les Eglises orientales.Lire aussi :L'Eglise catholique américaine a versé 120 millions aux victimes de pédophilie 10.06.2015 à 15h18 • Mis à jour le10.06.2015 à 17h13 | Christophe Châtelot Cecil Rhodes, fondateur de la Rhodésie (aujourd’hui le Zimbabwe) en rêvait : construire un continuum économique et politique en Afrique « du Cap au Caire ». Un siècle et quelques années plus tard, à Charm el-Cheikh (en Egypte), vingt-six dirigeants de pays d’Afrique ont, mercredi 10 juin, posé les bases d’un vaste marché unique courant de l’Afrique du Sud au Caire. Ce n’est plus, là, le mythe impérial d’un colonialiste anglais qui voulait relier, à la fin du XIXème siècle, toutes les colonies de son pays, mais un projet porté par les Africains eux-mêmes, auxquels il reste nombre d’obstacles à surmonter avant d’accomplir ce rêve.Lire aussi :Le difficile chemin qui mène à la zone de libre-échange africaineSur le papier, ce projet, né après cinq ans de négociations, est séduisant. Par la fusion de trois organisations régionales – le Marché commun des états d’Afrique australe et de l’est (Comesa), la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) – la nouvelle Zone tripartite de libre-échange (TFTA) réunit 625 millions d’habitants, répartis dans 26 des 54 pays africains, cumulant un PIB de 1 000 milliards de dollars (884 milliards d’euros).Cette « Tripartite » pourra compter sur la puissance des trois locomotives économiques d’Afrique de l’Est et du Nord : l’Egypte, le Kenya et l’Afrique du Sud. Les promoteurs de ce projet – notamment l’Egypte, le Kenya et Maurice, les plus actifs lors des négociations – visent un triple objectif : libérer les échanges, développer les infrastructures et conduire des politiques industrielles communes.Nouveaux marchés« La volonté des dirigeants africains d’accélérer le processus d’intégration régionale par le biais du commerce signifie qu’ils ne veulent pas rater la période de changement que le continent connaît ces dernières années », explique Henri-Bernard Solignac-Lecomte, chef de l’Unité Europe, Moyen-Orient et Afrique au Centre de développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).La croissance économique moyenne de l’Afrique – qui dépasse les 5 % par an depuis quinze ans, très supérieure aux taux des années 1980 – et la forte vitalité démographique génèrent en effet de nouveaux marchés de consommation.Les pays africains entendent profiter de ce gâteau, ne pas le laisser exclusivement à l’appétit des exportateurs ou investisseurs originaires des économies développées ou émergentes de plus en plus présentes sur le continent.« Le lancement de la Tripartite est un message fort montrant que l’Afrique travaille à son intégration économique et à créer un environnement favorable au commerce et à l’investissement », s’était félicité le gouvernement sud-africain, quelques jours avant la signature de Charm el-Cheikh.Les statistiques économiques montrent en effet le retard de l’Afrique, peu compétitive, dont la part dans les échanges mondiaux s’élève seulement à 2 % et portent essentiellement sur des matières premières brutes. Ce que les économistes appellent « la faible participation de l’Afrique aux chaînes de valeur mondiales ».Ce phénomène apparaît également au regard de l’activité intérieure africaine. En effet, seuls 12 % des échanges commerciaux ont lieu entre pays de ce continent, contre 55 % en Asie et 70 % en Europe.Lire aussi :L’Afrique attend encore ses « trente glorieuses »Obstacles non tarifairesIl y a plusieurs raisons à cela. D’une part, les économies africaines – où 80 % de la main-d’œuvre travaille dans l’agriculture et le secteur informel – pâtissent d’une faible complémentarité entre elles. Elles sont ainsi contraintes d’importer les produits introuvables sur le continent.D’autre part, l’Afrique est handicapée par « l’épaisseur de ses frontières intérieures qui alourdissent les coûts commerciaux », rappelle Henri-Bernard Solignac-Lecomte. « Cette épaisseur » se mesure notamment par le nombre de documents qu’il faut produire pour l’importation et l’exportation – sept à huit papiers de douane en moyenne en Afrique, contre quatre ou cinq en Europe –, les délais et les coûts de franchissement des frontières.Dans un premier temps, la « Tripartite » devra donc identifier les obstacles non tarifaires au commerce et les éliminer. Il faudra ensuite faire preuve d’une volonté politique forte pour mettre en œuvre ces mesures destinées à faciliter la circulation des marchandises entre les pays avec un niveau de taxe inférieur à celui appliqué aux produits hors zone tripartite.Lire aussi :Le difficile chemin qui mène à la zone de libre-échange africaine« Ce qui veut dire, concrètement lutter contre les problèmes de corruption dans les douanes, ce qui ne sera pas facile », s’inquiète un opérateur local. Le calendrier de démantèlement des barrières douanières n’a d’ailleurs pas encore été fixé.Christophe ChâtelotJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cédric Pietralunga Patatras ! Alors que le tribunal de commerce de Marseille devait, mercredi 10 juin, désigner un repreneur pour la SNCM, les juges consulaires ont finalement décidé de tout reprendre à zéro et de lancer un nouvel appel à candidatures, a-t-on appris de source syndicale. Les juges consulaires ont fixé au 25 septembre la date de la prochaine audience, lors de laquelle ils examineront d’hypothétiques nouvelles offres.Cette décision est une victoire pour les syndicats. Ceux-ci dénonçaient « l’inanité » des offres déposées par les trois repreneurs encore en lice, Daniel Berrebi, un armateur franco-tunisien, Christian Garin, l’ex-président du port de Marseille, et Patrick Rocca, un entrepreneur corse, anticipant notamment une hémorragie sociale programmée : seuls 780 à 900 salariés, sur les 2 000 de la compagnie en CDI, auraient été repris selon l’offre retenue.Pour faire pression sur le tribunal, les syndicats de la compagnie, placée en redressement judiciaire le 28 novembre 2014, avaient déposé un préavis de grève reconductible à compter du 11 juin, « selon la décision que prendra le tribunal de commerce », indiquait un courrier de la CGT adressé il y a quelques jours à la direction de la SNCM.« Le tribunal a rejeté les pressions inadmissibles exercées sur lui », s’est réjoui Maurice Perrin, délégué CFE-CGC de la compagnie, à l’annonce de la décision des juges consulaires.Lire aussi :SNCM : pas sûr que l’heure de la reprise ait sonnéLa Méridionale prête à jouer le rôle de « facilitateur »Le report a été décidé alors que la Commission européenne avait demandé à ce que le choix du repreneur soit fait avant le début de la saison d'été pour que cesse la distorsion de concurrence créée par le versement de subventions qu'elle juge illégales.Bruxelles avait indiqué que le remboursement de 440 millions d'euros d'aides d'Etat versées dans le passé ne serait pas exigné si une décision rapide était prise.Lire aussi :SNCM : Bruxelles hausse le ton contre ParisLa décision du tribunal est également une victoire pour le groupe STEF, un géant européen de la logistique. Dans une note de six pages, sans en-tête et sans signature, adressée le 1er juin au tribunal, ce spécialiste du transport frigorifique avait plaidé pour un renvoi de la décision « à fin septembre », estimant qu’« un choix précipité sans la moindre adhésion du personnel ne peut que déboucher sur un conflit majeur, avec blocage total de l’approvisionnement de la Corse ».Déjà propriétaire de La Méridionale, la compagnie co-délégataire avec la SNCM du service public de desserte maritime de la Corse, STEF se disait dans ce courrier prêt à jouer le rôle de « facilitateur », afin de « monter un tour de table » pour sauver la compagnie.Sans s’engager, le groupe dirigé par Francis Lemor évoquait un projet reprenant six navires et 800 salariés, pour un prix entre 15 et 20 millions d’euros, soit peu ou prou ce qui est proposé par les autres candidats.« La SNCM devra faire face le moment venu »Principal actionnaire de la SNCM, avec 66 % du capital, aux côtés de l’Etat (25 %) et des salariés (9 %), le groupe Transdev a indiqué, dans un communiqué publié après la décision du tribunal, qu’il « prend acte de cette décision qui malheureusement repousse une nouvelle fois les échéances auxquelles la SNCM devra inévitablement faire face le moment venu ».« Transdev s’étonne de ce que de nouvelles offres de reprise aient été formulées à quelques jours du délibéré du tribunal de commerce sur le plan de cession, alors même qu’elles auraient pu l’être dans le cadre de l’appel à candidatures organisé par les administrateurs judiciaires depuis le mois de décembre dernier », poursuit le communiqué.Enfin, le groupe de transports publics, filiale à parité de Veolia et de la Caisse des dépôts, rappelle que « quelle que soit la solution in fine retenue (…), il n’apportera aucune contribution supplémentaire au financement de la SNCM et n’ira pas au-delà des engagements pris à ce jour quant à l’abandon de ses créances et au financement de la restructuration sociale ».Lire aussi :SNCM : Transdev accepte de financer le plan socialCédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Brice Pedroletti (Pékin, correspondant) L’opposante birmane et prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi est arrivée mercredi 10 juin à Pékin pour sa première visite en Chine, qui s’achèvera dimanche. Sa visite était attendue, son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND) ayant envoyé plusieurs délégations en Chine en 2013. Pour certains, cet accueil s’explique par la frustration des dirigeants chinois envers le gouvernement birman et sa gestion chaotique du conflit avec la guérilla Kokang, en raison des incursions aériennes et des tirs d’obus de l’armée birmane en territoire chinois malgré les avertissements de Pékin. Pour Yun Sun, chercheuse associée du programme Asie de l’Est au Stimson Center, un think tank spécialisé dans les questions de sécurité globale basé à Washington, Aung San Suu Kyi « a besoin de montrer qu’elle est capable de travailler avec la Chine ».Comment interpréter la visite d’Aung San Suu Kyi ? Est-ce une manière pour Pékin de « punir » l’actuel gouvernement birman après les récentes tensions entre les deux pays ?Cela supposerait qu’Aung San Suu Kyi adopte une politique radicalement différente vis-à-vis des minorités ethniques à la frontière, ce qui reste à voir. Même sans prendre en compte l’instabilité à la frontière, la Chine et Aung San Suu Kyi ont suffisamment de bonnes raisons pour établir un contact direct et participer à une rencontre. Aung San Suu Kyi a besoin de montrer qu’elle est capable de travailler avec la Chine, et la Chine, en anticipation d’une victoire de la LND aux élections en fin d’année, a aussi besoin de construire une bonne relation avec elle.Quels sont les avantages pour Pékin d’organiser une rencontre au plus haut niveau, c’est-à-dire avec le président Xi Jinping ou le premier ministre Li Keqiang ?Etant une des personnalités politiques les plus influentes aujourd’hui dans son pays, Aung San Suu Kyi aura un rôle important à jouer dans les relations futures entre la Chine et le Myanmar [nom officiel de la Birmanie]. Cette seule raison légitime l’intérêt que Pékin affiche pour l’accueillir. La visite d’Aung San Suu Kyi sera médiatisée et est destinée à montrer que les deux côtés sont capables d’une bonne entente et de travailler ensemble.Aung San Suu Kyi n’est-elle pas considérée par la Chine comme une icône délicate, dans un pays où un autre prix Nobel de la paix, le dissident Liu Xiaobo, purge une longue peine de prison, tandis que sa femme est retenue prisonnière à son domicile ?Je suppose que pour que cette visite se concrétise, la Chine et Aung San Suu Kyi sont parvenues à un consensus sur les questions politiquement sensibles. Je ne pense pas qu’Aung San Suu Kyi va beaucoup s’exprimer sur les affaires de politique intérieure chinoise, y compris les questions de Liu Xiaobo et du dalaï-lama, tous deux lauréats comme elle du Prix Nobel de la paix. Si elle veut avoir la stature politique que les gens attendent d’elle, elle va sans doute traiter ces questions de manière très prudente.Brice Pedroletti (Pékin, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Paul Benkimoun et Moina Fauchier-Delavigne Une jeune femme est devenue la première au monde à avoir un bébé après la restauration de sa fertilité grâce à la transplantation de ses propres tissus ovariens, prélevés et congelés avant la puberté, a annoncé une équipe médicale à Bruxelles, mercredi 10 juin.Le cas de cette femme de 27 ans – qui veut conserver l’anonymat – est décrit dans un article mis en ligne mardi 9 juin sur le site de la revue spécialisée Human Reproduction, mensuel de la Société européenne de reproduction humaine et d'embryologie (ESHRE). Elle a donné naissance à un garçon en bonne santé en novembre 2014.Dans le monde, on compte au moins trente-cinq naissances après ce type d'autogreffes de tissus, prélevés chez des femmes adultes, mais aucune à la suite de prélèvements avant la puberté. Aussi la capacité de tissus ovariens immatures à produire des ovocytes fonctionnels restait-elle à prouver, souligne l'équipe médicale emmenée par le docteur Isabelle Demeestere, gynécologue à l'hôpital Erasme de Bruxelles. Greffe de moelle osseuseLa patiente, née en République du Congo, souffrait d’une grave maladie génétique du sang, une anémie falciforme ou drépanocytose, diagnostiquée alors qu'elle avait 5 ans. Après son émigration en Belgique, les médecins ont décidé que sa maladie était si sévère qu'elle devait être traitée avec une greffe de moelle osseuse, son frère pouvant être donneur.Afin d'éviter un rejet de la greffe de moelle, la procédure requiert un traitement préalable consistant habituellement en une chimiothérapie ou une radiothérapie, qui peuvent détruire de façon permanente le fonctionnement des ovaires. Dans plus de 80 % des cas ces traitments entrainent une sous-fertilité et une insuffisance ovarienne prématurée, autrement dit une situation équivalente à celle qu’induit la ménopause.C'est pourquoi, avant de lui administrer la chimiothérapie, quand elle avait 13 ans et 11 mois, les médecins belges lui ont enlevé l'ovaire droit et en ont congelé des fragments. Elle n'avait pas encore eu ses règles, en dépit de premiers signes de puberté, comme un développement de la poitrine.La greffe de moelle a réussi, même si la patiente avait dû continuer les médicaments immunosuppresseurs durant les dix-huit mois qui ont suivi en raison d'une réaction du greffon contre l'hôte. L'ovaire laissé en place étant défaillant, quand elle a eu 15 ans, un traitement hormonal substitutif lui a été prescrit.Une autogreffe dix ans aprèsDix ans plus tard, elle a exprimé le désir d'avoir un enfant. Pour restaurer sa fertilité, les médecins ont alors décongelé une partie des tissus ovariens et lui en ont réimplanté quatre fragments sur l'ovaire gauche, laissé en place, et onze autres dans d'autres endroits de son corps. Les tissus greffés ont commencé à produire des ovocytes matures au bout de cinq mois, puis elle est devenue enceinte naturellement.Le docteur Isabelle Demeestere, qui a mené le traitement, estime qu’alors qu’il y a de plus en plus de personnes qui survivent à des maladies du sang (ou hémopathies) diagnostiquées pendant l’enfance, cela pourrait aider de nombreuses jeunes femmes.« Cependant, le succès d’un tel traitement doit encore être étudié avec des filles prépubères, alors que notre patiente avait déjà des signes de puberté », explique-t-elle. De plus, elle estime qu'en raison du risque de réintroduire des cellules tumorales lors de la greffe — ce qui n’était pas le cas chez cette patiente —, une congélation préservatrice de tissus ovariens devrait être uniquement réservée aux patientes qui ont un fort risque d'altération de la fertilité.« C’est une nouvelle très encourageante, se réjouit le docteur Sohie Mirallié (serice de médecine et biologie de la reproduction, CHU de Nantes). Nous savions que chez la souris, le tissu ovarien prépubère conservé par congélation pouvait ensuite retrouver ses fonctions, donc il n’y avait pas de raison a priori qu’il en aille autrement chez la femme. Encore fallait-il le démontrer. A présent quand nous proposerons ce type de solution pour des jeunes filles, nous pourrons faire état de ce succès. »Pour le docteur Mirallié, la prochaine étape, encore lointaine, sera de parvenir à la maturation in vitro d’ovocytes pour réaliser ensuite une fécondation in vitro sans risque de réimplanter des cellules tumorales.Moina Fauchier-DelavigneJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPaul BenkimounJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Kozi Pastakia Le Paris-Saint-Germain (PSG) est à nouveau épinglé dans le traitement de certains de ses supporteurs. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a publié, mercredi 10 juin, un communiqué officiel pour signifier une nouvelle mise en demeure à l’encontre du club de football de la capitale. Il s’agit de la deuxième procédure de ce type en deux ans.Lire aussi :Un nouveau fichier de supporteurs sur mesure pour le PSGLa Commission, chargée de sanctionner les manquements à la loi informatique et libertés, reproche aux dirigeants du club francilien de ne pas s’être « borné à gérer la liste des interdits de stade à l’intérieur du cadre légal, mais d’avoir décidé d’exclure les personnes faisant l’objet de ces mesures, après l’expiration de celles-ci, pendant une durée au moins équivalente ».Pas de sanctions pour l’instantLa CNIL pointe notamment l’interdiction de stades de certains supporteurs parisiens, ainsi que la conservation de données personnelles au-delà du délai de l’interdiction. Or, seuls le préfet ou le juge peuvent prendre, ou étendre, des mesures d’interdiction de stade.Dans son communiqué, la CNIL rappelle que cette mise en demeure n’est pas synonyme de sanction. « Aucune suite ne sera donnée à cette procédure si la société [le PSG] se conforme à la loi dans le délai imparti d’un mois », peut-on lire. Dans le cas contraire, l’organisme de défense des libertés individuelles et publiques pourrait nommer un rapporteur qui sera chargé de proposer une sanction à l’égard du champion de France en titre.En janvier 2014, la CNIL avait autorisé le club dirigé par Nasser Al-Khelaïfi à créer un fichier afin de lister les supporteurs interdits de stade par les autorités selon des motifs bien précis comme « l’existence d’un impayé, le non-respect des règles de billetterie, l’activité commerciale dans l’enceinte sportive en violation des conditions générales de ventes, etc. », précise le communiqué.Lire aussi :Le Conseil d’Etat suspend le fichage des supporteurs parisiensKozi PastakiaJournaliste au Monde 10.06.2015 à 11h55 • Mis à jour le10.06.2015 à 15h06 L’intervention de Michel Platini arrêtera-t-elle la polémique qui déferle sur le premier ministre depuis qu’il est allé assister à Berlin à la finale de la Ligue des champions, samedi soir dernier ? Après trois jours d’une communication maladroite pour justifier l’escapade de Manuel Valls, en jet privé et aux frais de l’Etat, le président de l’UEFA a confirmé mercredi 10 juin la version de Matignon : il a bien rencontré Manuel Valls en tête à tête à Berlin ce week-end.Venu à Paris à l’occasion de l’ouverture de la billetterie de l’Euro 2016, Michel Platini a assuré avoir « promis » à Manuel Valls qu’il l’inviterait « si le FC Barcelone était en finale ». « Dès la qualification acquise pour Barcelone, j’ai tenu parole et je l’ai invité, et il m’a dit qu’il viendrait », a-t-il expliqué avant d’ajouter :« La semaine précédant la finale, le cabinet du premier ministre a contacté mon bureau pour dire que M. Valls souhaitait me rencontrer en tête à tête avant le match. Il nous a été précisé que le premier ministre avait l’intention d’évoquer deux types de sujets : un certain nombre de points en discussion entre le gouvernement français et l’UEFA sur l’organisation de l’Euro et la situation du football international après la crise de la FIFA. C’est ce qui s’est passé. »Lire aussi :L’après-Poitiers difficile de Manuel VallsLa « footboulette » de Valls à la « une » de la presse depuis trois jours« La grosse gaffe », « footboulette » ou « écart aérien », le voyage de Manuel Valls en Allemagne fait la « une » de la presse depuis trois jours, reléguant au second plan les mesures annoncées mardi 9 juin par le premier ministre pour les petites et moyennes entreprises (PME). La révélation de la présence des deux enfants de Manuel Valls dans le Falcon gouvernemental menant le premier ministre à la finale de la Ligue des champions a continué de nourrir la polémique.Ce déplacement contesté fragilise le locataire de Matignon, déjà critiqué par la gauche pour sa politique économique et sa gestion des migrants. Une polémique qui « ne concerne pas l’UEFA », a déclaré Michel Platini, qui a refusé d’intervenir davantage dans une polémique « franco-française ». Michel Platini n’a pas davantage souhaité commenter le scandale de corruption qui touche la Fédération internationale de football (FIFA). « Ce n’est ni le moment ni le lieu pour répondre sur la FIFA. Je répondrai un jour. » En début de semaine, l’Argentin Diego Maradona avait demandé au président de l’UEFA « de s’expliquer sur les 187 matchs qu’il a arrangés ».Lire aussi :La démission de Sepp Blatter ne changera pas le clientélisme de la FIFA Jean-Michel Bezat Jusqu’à présent discrètes, les tensions entre Areva et EDF sur la restructuration de la filière nucléaire sont apparues au grand jour, mercredi 10 juin, lors de l’audition du président du groupe nucléaire, Philippe Varin, devant la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale. « Je vois trois conditions au succès [de la reprise par EDF de la majorité d’Areva NP] : une négociation équitable avec EDF sur la valorisation d’Areva NP [activité de conception-construction des réacteurs] ; une négociation équitable sur les contrats concernant les activités de retraitement et de conversion ; des solutions à trouver sur le partage du risque du chantier finlandais, épée de Damoclès qui pèse depuis 2003 sur le groupe et qui compromet tout scénario d’avenir », a déclaré Philippe Varin.Lire aussi :Négociation difficile entre EDF et ArevaL’Elysée avait annoncé, le 3 juin, qu’Areva NP passerait sous le contrôle du groupe d’électricité. EDF avait déposé, le 22 mai, une offre « indicative » de rachat de cette activité qui pèse près de 40 % (3,1 milliards d’euros) du chiffre d’affaires d’Areva. Cette offre était, selon plusieurs sources, d’un peu plus de 2 milliards d’euros alors que la valorisation d’Areva NP est inscrite pour 2,7 milliards dans les comptes du groupe.Ce n’est pas tout. Philippe Varin a également évoqué le chantier de l’EPR finlandais d’Olkiluoto, qui a multiplié retards et surcoûts depuis son lancement en 2005 : son coût est désormais évalué à plus de 8 milliards d’euros, pour une centrale vendue 3 milliards clés en main en 2003. Il a réclamé un « partage équitable du risque » avec EDF.Lire aussi :EDF va épauler Areva en FinlandeDes « risques opérationnels et financiers »Le son de cloche est un peu différent chez l’électricien. Son PDG, Jean-Bernard Lévy, a prévenu qu’il refusait d’exposer son groupe « aux risques liés au passé d’Areva, notamment en Finlande », et il se bat pour éviter que la facture ne soit trop lourde. M. Lévy rappelle que c’est « à la demande du gouvernement » qu’il a fait une offre de rachat d’Areva NP – un scénario qui n’était pas dans sa stratégie au moment où il a pris les commandes d’EDF, fin novembre 2014.Cette opération risque, en effet, d’avoir un impact négatif sur la situation financière d’EDF, qui a décaissé 4 milliards d’euros de plus qu’il n’a encaissé en 2014, selon M. Lévy, et qui traîne une lourde dette (34,2 milliards). « Elle pourrait augmenter le profil de risque et peser sur ses ratios de crédit », vient d’avertir Moody’s.Si l’agence de notation ne conteste pas « la logique stratégique et industrielle derrière le projet de recomposition de l’industrie nucléaire française », elle en souligne les « risques opérationnels et financiers ». En avril, elle avait justifié la baisse de la note d’EDF de « Aa3 » à « A1 » (assortie d’une perspective négative) par son exposition croissante aux prix de marché liée à la fin des tarifs réglementés pour les industriels en 2015.Avoir « une existence pérenne »Lors de son audition, Philippe Varin a également jugé que le niveau de coopération entre Areva et EDF devait changer radicalement pour aboutir à un accord entre les deux groupes d’ici un mois, comme le gouvernement l’a demandé aux dirigeants des deux entreprises.Au lendemain de la décision de l’Etat de céder Areva NP à EDF, Philippe Knoche, directeur général d’Areva, avait réuni ses cadres pour leur dire, selon Le Figaro, qu’il se plierait évidemment à l’arbitrage du président de la République. Mais il avait souligné l’importance des accords commerciaux avec EDF (dans le recyclage et la conversion d’uranium) et d’une bonne valorisation d’Areva NP.EDF, qui a diversifié ses fournisseurs ses dernières années (équipement, combustible…), notamment au profit du russe Rosatom, doit renforcer sa place de premier client d’Areva.Les dirigeants d’Areva n’ont jamais caché que, au terme de cette opération industrielle, le « nouvel Areva » – recentré sur l’extraction, la conversion et l’enrichissement de l’uranium, ainsi que sur le traitement-recyclage des combustibles brûlés dans les centrales – devait avoir « une existence pérenne ».Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.06.2015 à 11h26 • Mis à jour le10.06.2015 à 16h05 Au moins trois hommes ont tenté d’attaquer le site touristique de Karnak, à Louxor, dans le sud de l’Egypte, mercredi 10 juin. L’assaut a blessé deux civils et deux policiers. Aucun touriste n’a été touché.Les versions diffèrent quant à la façon dont les terroristes sont parvenus à rejoindre le vaste parking qui fait face au temple de Karnak, l’un des plus célèbres sites de l’Egypte pharaonique. Il apparait toutefois désormais comme certain que c’est au poste de contrôle de ce parking que les événements se sont déroulés. Dans la matinée, trois hommes s’y sont présentés, en voiture, mais « un policier en civil, suspicieux, les a forcés à s'arrêter », explique le ministère du tourisme dans un communiqué. L'un des assaillants s'est « échappé du véhicule et a fait exploser la bombe qu'il portait sur lui ».La police a alors ouvert le feu sur deux autres hommes, dont au moins un était muni d’un fusil d’assaut. L’un a été tué ; l’autre est grièvement blessé à la tête. Le policier qui a arrêté le véhicule a lui été légèrement blessé, tout comme un de ses collègues et deux civils égyptiens. Les touristes qui se trouvaient dans le temple y ont été immédiatement consignés par la police, qui a sécurisé les lieux. Le ministère de l’intérieur égyptien n’évoquait cependant pas d’attentat-suicide dans son premier communiqué.Les cibles des attentats étaient jusqu’à présent des policiersC’est la deuxième fois que Louxor est visé par un attentat : en 1997, 62 personnes, dont 58 touristes étrangers, avaient été tuées au temple d’Hatchepsout par des militants du groupe islamiste armé Gama’a Al-Islamiya.L’Egypte est le théâtre de violences quasi quotidiennes depuis que le président Mohamed Morsi, membre des Frères musulmans, a été renversé par l’armée, en juillet 2013, les attaques islamistes répondant à la répression des forces de sécurité. Mais, jusqu’alors, les cibles de ces attaques étaient exclusivement les forces de sécurité, en dehors d’un attentat-suicide ayant tué trois touristes sud-coréens et le chauffeur de leur bus en février 2014 au poste-frontière de Taba, dans le Sinaï.Lire aussi : En Egypte, les étrangers ne sont plus épargnés par la violence Benoît Floc'h Plus des deux tiers des élèves de classe préparatoire aux grandes écoles de commerce souhaitent quitter la France une fois leurs études achevées. C’est ce que révèle le baromètre 2015 de l’Edhec, dont Le Monde a eu connaissance, consacré aux rêves de ces jeunes souvent présentés comme les futures élites du pays.« Sept élèves sur dix, c’est énorme, constate Manuelle Malot, qui dirige les études de l’école de gestion sur l’entrée dans la vie active des nouvelles générations. J’espère que cela ne sera pas la réalité. Mais ceux de l’an dernier exprimaient déjà le même état d’esprit. C’est donc une tendance lourde. » L’Edhec a demandé en mai à 2 250 élèves de deuxième année de prépa économique pourquoi ils souhaitaient partir. L’ouverture d’esprit le dispute à l’inquiétude : 95 % déclarent « une attirance particulière pour le pays » envisagé, et 80 % pensent que « les opportunités professionnelles seront plus intéressantes qu’en France ».Cette nouvelle étude vient relancer une potentielle « fuite des cerveaux » qui agite le débat public depuis de nombreux mois. Fin 2013, selon une étude Harris interactive, 55 % des étudiants des meilleures grandes écoles du pays se disaient décidés à quitter le pays, et 24 % l’envisageaient. En janvier 2015, le baromètre Deloitte montrait que la part des diplômés de grande école qui situaient leur avenir professionnel à l’étranger avait progressé de 9 points en un an (de 31 % à 40 %). « Il existe un risque d’exil des talents », prévenait alors Jean-Marc Mickeler, directeur des ressources humaines de Deloitte. L’enquête indiquait que les candidats à l’expatriation craignaient de « ne pas trouver d’emploi en France ».« On exporte une défiance »« Ces chiffres sont très inquiétants, estime Eric Woerth, délégué général des Républicains, chargé du projet du mouvement. Ils montrent que les jeunes Français n’ont plus vraiment confiance dans notre pays. Alors que la France dispose d’un potentiel pour attirer les jeunes venus de l’étranger, on exporte les nôtres. Et on exporte une défiance. »Mais une fois leurs études terminées, vont-ils vraiment sauter le pas ? La moyenne des diplômés de grandes écoles qui s’insèrent à l’étranger est de 23 % pour les manageurs et de 11 % pour les ingénieurs. A l’Edhec, le taux est de 44 %. Ils n’étaient que 18 % en 1999. Mais quinze ans plus tard, la moitié de la promo 1999 travaille à l’étranger… Chercheur au Laboratoire interdisciplinaire d’évaluation des politiques publiques (Liepp, Sciences Po), Pierre-Henri Bono a étudié le comportement des polytechniciens sur cinquante ans : en 2013, 15 % des polytechniciens âgés de 25 à 60 ans travaillaient à l’étranger. Ils étaient moins de 1 % en 1960.Le phénomène s’accélère. Mais il demeure limité, assurent M. Bono et Etienne Wasmer, codirecteur du Liepp. Les deux économistes indiquent que le taux d’émigration des Français ayant un diplôme du supérieur s’élève à 4,5 %, un taux « très faible » par rapport aux autres pays. Et ces départs « sont largement compensés par l’immigration », précisent-ils. Le solde migratoire demeure donc « positif » et « largement bénéficiaire à la France ».« Le seul argument qui porte, c’est l’entourage »« Il est plutôt rassurant que ces jeunes aient envie d’avoir une expérience à l’étranger. Certains reviennent avec une expérience inégalée dont bénéficiera le pays », estime M. Wasmer. « La mondialisation des échanges est une réalité, rappelle Sandrine Javelaud pour le Medef. Cela multiplie les opportunités de développer ses compétences et son employabilité. »La part des ingénieurs expatriés n’envisageant pas de revenir est passée de 33 % en 2005 à 38 % en 2013« La part des élèves de prépa qui veulent partir est très impressionnante, reconnaît Mme Malot, mais il ne faut pas s’en émouvoir. Il faut s’émouvoir de ceux qui ne reviendront pas. » Là est l’enjeu, en effet. Mais sur ce point les données manquent. Selon l’association professionnelle Ingénieurs et scientifiques de France, la part des ingénieurs expatriés n’envisageant pas de revenir est passée de 33 % en 2005 à 38 % en 2013. Le baromètre Deloitte confirme l’attraction exercée par l’expatriation : sur 500 jeunes de 18 à 34 ans déjà installés à l’étranger, 65 % déclarent que là est désormais leur avenir. « La tentation de l’étranger peut être dangereuse, analysait M. Mickeler en janvier. Car, plus on est diplômé, plus on a des revenus élevés, et plus le retour en France devient compliqué. Le seul argument qui porte, c’est l’entourage. »Le Medef estime qu’il faut « rendre les conditions du retour optimales, ce qui passe par la fiscalité ou l’accompagnement des projets ». « Il faut travailler ce sujet, recommande également Mme Malot, car je ne suis pas persuadée qu’ils vont revenir… Ceci dit, deux tiers de nos diplômés qui partent à l’étranger travaillent pour des entreprises françaises. »Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 21.06.2015 à 15h03 • Mis à jour le21.06.2015 à 15h04 | Patricia Jolly Avec un père ancien tour manager du groupe Noir Désir, Charlie Dalin a pris le goût d’un certain nomadisme, qu’il a choisi d’exercer sur la mer.La quatrième et dernière étape de la 46e Solitaire du Figaro – qui démarre, dimanche 21 juin, à 17 heures, de Torbay dans le sud de l’Angleterre pour rallier Dieppe en un parcours réduit de 600 à 470 milles en raison d’une météo adverse – a ramené le skipper havrais de 31 ans, 2e au classement général provisoire, à vingt-deux minutes de Yann Eliès (Groupe Quéguiner-Leucémie espoir), sur le lieu de ses folkloriques débuts de coureur au large.« Pour moi, tout a commencé à l’été 2002, juste en face d’ici, à Brixton », a confié Charlie Dalin au Monde avant de reprendre la barre de son Skipper Macif 2015 pour la joute finale. Admis à l’école d’architecture navale de Southampton grâce à une sérieuse motivation, et en dépit d’un anglais plus qu’hésitant, le bachelier de 18 ans s’était – à l’époque – résolu à améliorer son niveau de communication avec les autochtones en campant tout l’été sur l’île de Wight et en cherchant des embarquements pour des régates locales.« J’avais fait de l’Optimist dès l’âge de 6 ans, et je commençais à bien tourner en 420 quand j’ai eu mon bac, même si je n’avais jamais rien gagné, raconte-t-il. Je voulais vraiment faire de la voile mais ça augurait d’une vie un peu précaire, j’ai donc cherché un cursus lié à cette pratique qui me permettrait de vivre tout en comprenant et en optimisant les bateaux sur lesquels je rêvais de naviguer. »Il rencontre un « bobby » retraitéA son arrivée en terre britannique, Charlie s’en va traîner sur les pontons et rencontre un « bobby » en retraite qui l’adopte pour une régate, le soir même. Le courant passe. L’ancien policier le rappelle le lendemain. « J’ai juste capté que quelqu’un était malade et qu’il cherchait un remplaçant. Il m’a montré le matériel de sécurité et une carte marine et, alors que je pensais partir pour trois heures, je me suis retrouvé trois jours en mer pour une course en double de 100 milles entre Cowes et Brixton », s’amuse l’homme qui rêve aujourd’hui de Vendée Globe (tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance).Charlie Dalin quitte Southampton quatre ans plus tard, son diplôme d’ingénierie navale en poche et de nombreux milles nautiques au compteur. Pour pouvoir financer ses projets personnels de « voileux », il passe un an à Stockholm (Suède) à faire l’interface entre les architectes du projet Ericsson pour l’édition 2008-2009 de la Volvo Ocean Race (course autour du monde en équipage avec escales) et le chantier qui se trouve à Valence (Espagne). Puis il rejoint un chantier naval en Thaïlande, avant de mettre le cap sur Sydney (Australie) où il participe à la construction d’un maxi-trimaran.Deuxième à la Mini-Transat 2009Sa première course en solo est la Mini-Transat 2009 sur un Pogo 2 [bateau de série de 6,50 m], baptisé Cherche Sponsor Charlie Dalin.com. « Je dévorais Voiles et Voiliers auquel mes grands-parents m’avaient abonné quand j’étais petit, explique-t-il, et j’étais attiré par le large, mais je voulais vérifier si j’étais vraiment fait pour ça, et la 'Mini' était la solution la moins coûteuse ». Il remporte la première étape et termine deuxième au classement général, rassurant au passage sur ses qualités de gestionnaire le banquier qui lui avait consenti un découvert de 25 000 euros sans frais. « J’avais bouclé mon projet en dépensant seulement 19 000 et j’ai revendu mon bateau quelques semaines plus tard au salon nautique, ce qui m’a permis de rembourser », dit-il.Alors qu’il cherche en vain un partenaire pour participer à la Route du Rhum, en Class 40 (monocoque de 13,20 m) cette fois, il est embauché pour six mois par le bureau d’études qui travaille à l’optimisation du monocoque de 60 pieds (18,24 m) Brit Air d’Armel Le Cléac’h à Port-La-Forêt (Finistère). Fin 2010, la petite compagnie d’aviation se retire du milieu de la voile mais Charlie Dalin est contacté par Keopsys, une entreprise costarmoricaine de consulting en ingénierie qui l’a repéré sur la Mini-Transat. Ils embarquent ensemble pour deux saisons de Figaro 2, ces monotypes de 10,10 m qui servent depuis 2003 de support à la prestigieuse Solitaire du Figaro.23e position pour sa première Solitaire du FigaroSa candidature au Pôle d’entraînement Finistère Course au Large est accepté en 2011. Il commence à s’entraîner à Port-La-Forêt avec l’élite des Figaristes, et sa fierté en prend un coup. « J’ai un peu ramassé les bouées la première année », souffle-t-il. Il termine sa première Solitaire du Figaro en 23e position, à Dieppe, à l’endroit même où la course s’achèvera en milieu de semaine. « J’avais enfin mon premier vrai sponsor, explique-t-il, mais j’étais paralysé par la pression et je perdais mon feeling sur l’eau. Je passais mon temps à essayer d’analyser, de comprendre pour pallier mon manque d’expérience ».L’année 2012 sert d’accélérateur à son apprentissage. Vieux briscard de la classe Figaro, Gildas Morvan l’embarque à bord de son Cercle Vert sur lequel ils remportent, en avril, la Transat AG2R entre Concarneau et Saint-Barthélémy (Antilles). Fin juin, Charlie Dalin se classe 14e de la Solitaire du Figaro. « J’étais dans les dix premiers à chaque début d’étape, se souvient-il, et je maîtrisais de mieux en mieux le bateau, mais je m’écroulais en général dès la première nuit ». Son sponsor jette l’éponge et le jeune skipper entame la saison 2013 sur le circuit M34 (monotypes de 10,34 m) sous la houlette de Nicolas Troussel, vainqueur des éditions 2006 et 2008 de la Solitaire du Figaro. L’équipage termine 3e du Tour de France à la voile.« Skipper à fort potentiel »« J’étais régleur de spi [voile d’avant] et chargé des performances du bateau, explique Charlie Dalin. Ça m’a permis de combler mes lacunes en matière de placement, de ralliement, de navigation au contact. On était huit à bord avec chacun une spécialité et on apprenait beaucoup les uns des autres ». La même année, il gagne la mythique course anglaise du Fastnet -entre Cowes et Plymouth et passant par le célèbre phare éponyme de mer d’Irlande- dans la série Figaro 2 avec une équipière britannique. Décidément, ce support est fait pour lui. Un démâtage la première nuit de la Transat AG2R qu’il dispute à nouveau avec Gildas Morvan au printemps 2014 lui donne « la hargne ». « J’ai remis mon propre Figaro à l’eau dès le surlendemain pour m’entraîner, dit-il. Et j’ai terminé 3e de la Solitaire fin juin. » C’est à cette progression qu’il doit son admission dans la sélection Macif qui retient chaque année depuis 2008 et pour deux saisons un skipper à fort potentiel ayant déjà participé à la Solitaire du Figaro.« Cette saison, j’ai l’impression d’avoir à nouveau passé un palier, se réjouit Charlie Dalin, qui a terminé 2e de la Solo Basse-Normandie, à 18 secondes de Yann Eliès, puis encore 2e à 33 secondes du même adversaire, mercredi 17 juin, à Torbay. Je finirai par le battre. Pendant les trois premières étapes de cette Solitaire, j’ai réussi tout faire. A naviguer tout en m’alimentant bien et en me ménageant des plages de repos… Depuis l’an dernier, j’ai pris un préparateur mental qui m’aide à transformer la pression en énergie positive. »Dalin et Eliès se connaissent bien. Le premier a fait partie de l’équipe de routage du second sur le MOD 70 Paprec (multicoque de 21,20 m) lors de la Route du rhum de novembre 2014.« Je ne suis pas en excès de confiance, mais la route est longue et il peut encore se passer énormément de choses sur cette solitaire », espère Dalin, qui n’a pas oublié qu’en 2003, Armel Le Cléac’h avait ravi la victoire finale à Alain Gautier pour 13 secondes. « Je m’attendais à les retrouver, lui et Xavier Macaire [3e au classement général provisoire sur Skipper Hérault] sur mon chemin car ils sont impressionnants depuis le début de saison, note Yann Eliès. Mais Charlie manque peut-être encore un peu de maturité et de maîtrise du support quand il n’y a pas de vent. »Vainqueur des éditions 2012 et 2013, Yann Eliès vit, à 41 ans, une saison de rêve sur Figaro 2. Premier de la Solo Basse-Normandie et de la Solo Maître Coq, et troisième de la Solo Concarneau, il est monté sur le podium des trois premières étapes de cette Solitaire 2015 (2e, 3e et 1er). « Ça a l’air simple, mais ça ne l’est pas, dit-il de cette course qu’il dispute pour la seizième fois. Je ne maîtrise que d’un cheveu à chaque fois. Ce qui me sauve, c’est que j’arrive à prendre ça comme un jeu et que je me fais plaisir. »Lire :Yann Eliès s’impose dans la troisième étape de la Solitaire du « Figaro »Etapes :Bordeaux (Pauillac) – Sanxenxo (Espagne) : Départ le 31 mai, 461 milles nautiques (853 km)Sanxenxo (Espagne) – La Cornouaille via l’Ile d’Yeu : Départ le 7 juin, 522 milles nautiques (966 km)La Cornouaille – Fastnet Rock – Torbay (Irlande) : Départ le 14 juin, 602 milles nautiques (1 115 km)Torbay (Irlande) – Dieppe : Départ le 21 juin, 470 milles nautiques (1 111 km)Classement général provisoire après trois étapes sur quatre : 1er : Yann Eliès (Groupe Quéguiner-Leucémie Espoir) ; 2e : Charlie Dalin (Skipper Macif 2015) ; 3e : Xavier Macaire (Skipper Hérault)  Patricia JollyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 21.06.2015 à 08h06 • Mis à jour le21.06.2015 à 09h43 Le Premier ministre indien Narendra Modi lui-même s’est livré en public à des exercices de yoga, à l'occasion de la première journée internationale du yoga, qui a réuni des dizaines de milliers de personnes à New Delhi le dimanche 21 juin.Avant de prendre la tête d’une manifestation qui a réuni plus de 35 000 personnes, celui qui veut renforcer la place du yoga comme élément central de la culture indienne a déclaré : « le yoga, c'est plus que de l'exercice physique. Nous ne faisons pas que célébrer une journée. Nous entraînons l'esprit humain à ouvrir une nouvelle ère de paix ». Tout de blanc vêtu, à l'exception d'une écharpe aux couleurs du drapeau national, il s’est félicité de l’adoption par l'ONU de son idée d'une journée internationale du yoga. Puis il est ensuite descendu de la scène, a retiré ses lunettes, et pris part à la session géante, sur un tapis, parmi la foule, alors qu'il n'était censé que prononcer un discours.Des manifestations similaires, bien que de moindre ampleur, étaient prévues dans d'autres pays, notamment en Grande-Bretagne sur les bords de la Tamise.Le chef de l'exécutif indien – un végétarien strict pratiquant le yoga quotidiennement – a fait de cette Journée internationale un moment fort du programme politique de son gouvernement nationaliste hindou, 13 mois après son arrivée au pouvoir.La star Amitabh Bachchan réquisitionnéePour cette journée, écoles, casernes et prisons avaient été encouragées à mettre sur pied leur session. La superstar de Bollywood Amitabh Bachchan a aussi été enrôlée dans cette promotion et de nombreux fonctionnaires avec de l'embonpoint ont été incités à pratiquer quelques postures pour s'assouplir. Le Premier ministre a même crée un ministère à part entière pour la promotion du yoga, de l'Ayrveda et des autres pratiques traditionnelles indiennes.Cependant, les préparatifs de cette Journée ont suscité la polémique au sein des minorités religieuses en Inde qui accusent le gouvernement de pousser son programme pro-hindou dans un pays séculaire. Des groupes musulmans ont critiqué le fait que le chant « Om » émis pendant la pratique du yoga, ainsi que certains positions – comme la « salutation au soleil » –, ont des connotations hindouistes et s'opposent à l'islam. A Paris aussi, des milliers de personnes se sont installées pour une session de yoga dimanche matin, sous la tour Eiffel. Comme à Bangkok, Séoul et Pékin. 21.06.2015 à 03h46 Le ministre belge des affaires étrangères, Didier Reynders, a annoncé samedi 20 juin le « déblocage », partiel dans un premier temps, des comptes des ambassades russes en Belgique qui avaient été gelés en application d'une décision de justice, suscitant la colère de Vladimir Poutine.Lire (en édition abonnés) :Affaire Ioukos : le gel des avoirs complique encore les relations avec MoscouLe ministre s'exprimait devant des journalistes belges l'accompagnant en déplacement officiel en Chine avec le roi Philippe. Ses propos ont été confirmés à l'AFP par un porte-parole de son ministère, Henrik Van de Velde. Le déblocage concerne dans un premier temps les comptes détenus par l'ambassade de Russie et les représentations permanentes russes auprès de l'UE et de l'Otan dans la banque ING, a dit M. Van de Velde.Les menaces de Moscou« Une solution a été trouvée pour débloquer en priorité ces comptes-là, qui sont les comptes de fonctionnement des ambassades, et le reste va suivre », a affirmé le porte-parole, citant les mots du ministre devant la presse à sa descente d'avion à Wuhan (Chine). Le ministère belge des affaires étrangères, a-t-il souligné, a « joué les rôles de bons offices entre les cabinets d'huissiers de justice [qui avaient exécuté la décision de gel] et les créditeurs », actionnaires de l'ex-groupe pétrolier Ioukos, réclamant cette saisine d'avoirs du gouvernement russe.La Cour d'arbitrage de La Haye avait condamné la Russie en 2014 à verser une indemnité de 50 milliards de dollars (37 milliards d'euros) aux actionnaires de Ioukos, groupe démantelé après l'arrestation en 2003 de l'oligarque et opposant au Kremlin Mikhaïl Khodorkovski. Les autorités russes n'ayant pas respecté cette injonction, les actionnaires avaient obtenu en compensation de faire geler des actifs russes notamment en Belgique et en France.Depuis 48 heures, Moscou émettait de vives protestations, menaçant les gouvernements français et belges d'appliquer des mesures identiques sur le territoire russe. « Nous allons défendre nos intérêts par voie de justice. Notre position est claire : la Russie ne reconnaît pas l'autorité de ce tribunal », avait déclaré vendredi le président russe Vladimir Poutine en allusion à la Cour de La Haye. 20.06.2015 à 23h37 • Mis à jour le20.06.2015 à 23h39  Limoges, tenant du titre, a décroché samedi 20 juin sa onzième couronne de champion de France de basket-ball, en remportant le match quatrième match de la finale de Pro A contre Strasbourg (82-75), dans sa salle surchauffée de Beaublanc.Après s'être imposé lors du duel inaugural puis avoir perdu le deuxième en Alsace, le Cercle Saint-Pierre (CSP) a gagné les deux rencontres disputées à domicile. Cette nouvelle victoire lui permet de remporter la finale 3-1 et de réaliser le premier doublé en Championnat de France depuis celui de Pau-Orthez en 2003 et 2004.Limoges est le deuxième club le plus titré en ProA derrière Villeurbanne (17 sacres). Malgré des péripéties vécues lors de la phase régulière, le CSP a sauvé sa saison en décrochant ce deuxième titre d'affilée grâce à un parcours quasiment parfait (1 seule défaite) en phase finale. Erreurs de casting, résultats en dents de scie, changement d'entraîneur début avril, l'équipe limousine avait traversé des moments de crise. Décevante dans les autres compétitions et seulement troisième de la phase régulière, loin derrière le leader strasbourgeois à qui tout réussissait, elle a su se remobiliser au bon moment.troisième défaite en finale pour strasbourgLe club strasbourgeois, qui avait survolé la première phase (30 victoires, 4 défaites) et décroché deux trophées domestiques (Leaders Cup, Coupe de France), subit sa troisième défaite d'affilée en finale de ProA après celles de 2014 contre Limoges (déjà) et Nanterre un an auparavant. Surclassé jeudi à Beaublanc (59-71), Strasbourg a résisté jusqu'à ce que Limoges n'enflamme le dernier quart-temps grâce à un festival de son meneur américano-ukrainien Eugene Jeter (11 points, 21 au total). Nobel Boungou-Colo, adroit derrière l'arc et auteur de 17 points au total, avait déjà fait chavirer les tribunes (58-58) avant que son coéquipier Fréjus Zerbo, essentiel dans ce match (16 pts), ne redonne l'avantage aux siens (60-58).Les supporteurs limougeauds ont poussé leur équipe et obtenu la délivrance dans ce match haletant sur un tir primé de Jeter (69-63) à 2 minutes 43 secondes de la fin. L'ancien joueur de NBA, recruté fin mars, récidivait par un tir extérieur (71-63). Limoges n'allait plus lâcher l'avantage en imposant une défense agressive qui avait raison de Strasbourg.  20.06.2015 à 22h09 • Mis à jour le20.06.2015 à 22h44 A l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, Philippe Leclerc, représentant en France du Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) a appelé Paris à améliorer les conditions permettant l'accueil des réfugiés. « La France doit prendre sa part, sa juste part pour une admission digne des réfugiés, en particulier les Syriens », a-t-il ainsi déclaré lors de la présentation à Lyon du rapport annuel de l'association Forum-Réfugiés-Cosi sur l'asile en France et en Europe.M. Leclerc pour le HCR a toutefois accordé un satisfecit à la France pour son projet de réforme du droit d'asile présentée mercredi et dont le vote n'est pas attendu avant fin juillet. « Nous sommes en faveur d'une réforme qui fasse la promotion d'une procédure de droit d'asile efficace et juste », a-t-il déclaré. Il a souhaité que la France puisse « enfin rejouer son rôle de protection des populations réfugiées » en octroyant les budgets nécessaires « à la mise en oeuvre des objectifs contenus dans la loi ».Lire aussi :Le plan timide du gouvernement face au drame des migrants« Proportionnellement à sa population, la France accueille beaucoup moins que la Suède, l'Italie ou l'Allemagne (...) la France prend sa part mais pas assez », a estimé Jean-François Ploquin, directeur général de l'association humanitaire basée à Lyon. Les puissances européennes cherchent depuis plusieurs semaines à s’unir pour établir une stratégie de régulation de l’afflux migratoire qui touche l’Europe depuis le début de l’année et peinent à s’accorder sur la répartition de l’accueil des demandeurs d’asile.Lire aussi :France, Italie et Allemagne cherchent un consensus sur la répartition des migrantsExplosion des demandes des Syriens, Soudanais et UkrainiensDepuis 2012, la France a accordé 3 450 visas à des réfugiés syriens, dont près de 500 en 2014, selon des chiffres du ministère de l'intérieur. Quelles que soient les nationalités, un total de 45 454 dossiers de première demande d'asile ont été enregistrés en 2014 par les services de l'État, 2,2 % de moins qu'en 2013. « Le nombre de premières demandes est à un niveau constaté au début des années 2000 (47 291 en 2001), loin des records de certaines années (61 422 en 1989 ; 52 204 en 2003 », relève Forum-Réfugiés dans son rapport.Lire aussi :A la frontière franco-italienne, l’incessant va-et-vient des migrants refoulésEn dépit d'une baisse de 4,6 %, soit 3 782 personnes, les ressortissants de République démocratique du Congo restent les premiers demandeurs d'asile en France, suivis par les Chinois, selon les données de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) reprises dans le rapport. Les Syriens (+ 136 %, soit 2 072 personnes) et les Soudanais (+139,4 %, soit 1 793) enregistrent une très forte hausse du nombre de demandes d'asile entre 2013 et 2014, de même que les Ukrainiens dont les dossiers ont explosé en un an (de 84 à 1 009, soit une hausse de 1 101,2 %).Lire aussi : De l'Erythrée à la France, trois migrants racontent leur parcours du combattant Florian Reynaud Après un combat très médiatique, Taylor Swift a définitivement fait la paix avec Apple. La chanteuse a annoncé jeudi 25 juin que son dernier album 1989 sera disponible sur le service de streaming Apple Music qui doit être lancé le 30 juin. « Après les événements de cette semaine, j’ai décidé de mettre 1989 sur Apple Music… et avec joie », a-t-elle tweeté dans l’après-midi.This is simply the first time it's felt right in my gut to stream my album. Thank you, Apple, for your change of heart.— taylorswift13 (@Taylor Swift)require(["twitter/widgets"]);La dispute entre la star de la pop et l’entreprise milliardaire était symbolique des conflits entre artistes et services de streaming musical. Apple Music ne devait initialement verser aucune commission aux artistes et maisons de disques sur les trois premiers mois gratuits offerts aux utilisateurs du service.Menace de boycottTaylor Swift avait décidé de ne pas mettre en écoute son dernier album, un des plus vendus au monde depuis sa sortie à la fin de 2014. La star de la pop s’est régulièrement montrée critique contre le streaming qu’elle a accusé de dévaloriser la musique, allant jusqu’à publier une lettre ouverte à Apple, sur son blog. « Nous ne vous demandons pas des iPhone gratuits. Ne nous demandez pas de vous fournir notre musique gratuitement », écrivait-elle. Taylor Swift avait, cependant, été, elle aussi, la cible de critiques de photographes, l’accusant d’imposer des conditions de droits d’auteur draconiennes lors de ses concerts.La marque avait immédiatement réagi en annonçant revenir sur sa décision de ne pas payer les artistes pendant les trois mois gratuits. « Nous t’entendons, Taylor Swift, et nous entendons les artistes indépendants. Amicalement, Apple », avait alors tweeté Eddy Cue, cadre d’Apple et un des créateurs d’iTunes, le magasin de musique dématérialisé de l’entreprise.Florian ReynaudJournaliste au Monde Adéa Guillot (Athènes, correspondance) La question de la fiscalité est au cœur des blocages entre la Grèce et ses créanciers – Fonds monétaire international (FMI), Commission européenne, Banque centrale européenne. Ces derniers veulent notamment une forte augmentation des taux de TVA. Le gouvernement d’Alexis Tsipras a présenté un plan renforçant la collecte de l’impôt et proposé la création de nouvelles taxes – notamment sur les entreprises affichant un bénéfice supérieur à 500 000 euros –, ce dont le FMI ne veut pas entendre parler.Lire aussi :Grèce : l’Eurogroupe s’achève une nouvelle fois sans accordLa directrice générale du FMI, Christine Lagarde, interrogée mercredi 24 juin dans le magazine Challenges, a assuré que l’« on ne peut pas bâtir un programme sur la seule promesse d’une meilleure collecte des impôts, comme nous l’avons entendu pendant cinq ans, avec très peu de résultats ».A défaut de croire la Grèce capable d’arriver à aller chercher de l’argent dans les poches des entreprises ou des fraudeurs, les créanciers insistent donc sur des coupes dans les dépenses, mais aussi sur une nouvelle hausse de la TVA, une taxe indirecte sur les produits de consommation courante, impossible à contourner. Le gouvernement grec résiste, estimant que ponctionner les plus pauvres a été largement fait ces dernières années.Voici un tour d’horizon des principales mesures fiscales, hausse d’impôts ou création d’outils pour améliorer la collecte, de ces cinq dernières années. La plupart ont été mises en place dans le cadre des mémorandums, ces accords-cadres introduisant en droit grec les mesures exigées par les créanciers en échange de 240 milliards d’euros de prêts.La TVA a été augmentée de façon continue En 2009, au moment où la crise explose, il existe en Grèce trois taux de TVA à 4,5 %, 9 % et 19 %. Entre janvier et mai 2010, ces taux passent à 5 %, 10 % et 21 %. Et les taxes indirectes sur l’essence l’alcool et les cigarettes augmentent de 10 %.En mai 2010, dans le cadre du premier mémorandum, les taux de TVA sont relevés à 6,5 %, 13 % et 23 % et les taxes sur l’alcool, l’essence et les cigarettes de 10 %.De nombreux produits (médicaments, électricité, etc..) ont changé de tranches de TVA, passant de 6,5 % à 13 %. Aujourd’hui, les créanciers souhaiteraient réduire à deux taux seulement (13 % et 23 %) le régime de la TVA et faire basculer la nourriture (lait, huile, pâtes, etc.) de 13 % à 23 %.Le gouvernement grec refuse notamment de faire passer l’électricité au taux de 23 %. Une hausse totale de 14 points en moins de trois ans lui semble trop lourde pour les foyers les plus vulnérables.La pression fiscale s’est globalement accrueEn février 2012 le deuxième mémorandum a abaissé le seuil de non-imposition de 12 500 euros à 8 500 euros. Il sera relevé en 2014 à 9 500 euros.Le principe d’un impôt foncier unifié (l’ENFIA) a été adopté. Il a commencé à être prélevé en 2014.De nombreuses taxes d’urgences (impôts de solidarité, taxe sur la propriété) ont également été mises en place, prélevées via les factures d’électricité.Devant cette hausse brutale de la pression fiscale, de nombreux Grecs ont cessé de payer leurs factures d’électricité et se sont retrouvés privés de courant.En novembre 2012, un nouveau renforcement de la pression fiscale est survenu, mais surtout de nouvelles coupes dans les retraites et les salaires ont été pratiquées.Résultat : de nombreux Grecs ont commencé à ne plus pouvoir faire face et la collecte des recettes fiscales a reculé.En 2014, le gouvernement conservateur a réfléchi à adopter une loi permettant l’échelonnement en 100 mensualités des dettes fiscales des particuliers et entreprises grecques. Il s’est heurté à l’opposition frontale des créanciers.Une mesure similaire a été adoptée par le gouvernement Syriza d’Alexis Tsipras le 23 mars.Des mesures ont été prises pour améliorer la collecte de l’impôt et lutter contre la fraude Un secrétariat général indépendant des recettes fiscales a été créé en novembre 2012, sur l’insistance de la troïka des créanciers. Avec comme mandat, la supervision des services de contrôle de l’administration fiscale (SDOE).A son programme figurait notamment la nécessité de réussir à imposer le règlement par carte bancaire chez les commerçants, à relier les caisses enregistreuses des magasins aux ministères des finances et à organiser le recoupement des données bancaires et fiscales pour contrôler l’adéquation entre patrimoine et déclaration fiscale.Sur ces trois objectifs, seul le troisième est vraiment atteint à ce jour.Quel est l’état des rentrées de recettes fiscales ?Sur les quatre premiers mois de l’année, l’Etat grec accuse une baisse des recettes fiscales. Au total, 12,221 milliards d’euros ont été collectés sur la période, soit 884 millions de moins qu’espérés.Selon le ministère des finances, les impôts directs ont souffert d’une baisse de 11,4 % et s’élèvent à 4,869 milliards d’euros, alors que les impôts indirects ont diminué de 3,4 % par rapport aux recettes attendues.La TVA a particulièrement du mal à rentrer, ainsi que les impôts sur les revenus des particuliers et des entreprises. Même si des problèmes réels de fraude existent en Grèce, cette baisse est avant tout due à la contraction de l’économie.Le gouvernement Tsipras veut convaincre les créanciers de sa volonté de lutter contre la fraude et l’évasion fiscale. Son argument principal : nous sommes un parti neuf, pour la première fois au pouvoir et ne sommes donc pas liés par les vices de corruption et de clientélisme qui immobilisaient nos prédécesseurs.C’est précisément de cette volonté que doutent aujourd’hui les créanciers.Lire aussi :La Grèce en panne de recettes fiscalesAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 25.06.2015 à 17h59 | Clément Guillou Ils ne sont plus que seize, ils seront bientôt douze. La liste des Bleus pour l’Euro de basket-ball en France, où ils tenteront de défendre leur titre au mois de septembre, a été annoncée mercredi 24 juin par le sélectionneur Vincent Collet, et contient peu de surprises. Fabien Causeur, Kim Tillie et Mamadou Jaiteh devraient quitter le groupe avant l’Euro, rejoint par un quatrième homme sur un poste extérieur.Les 16 pré-sélectionnés pour l'EuroMeneurs : Thomas Heurtel (1,90 m, 26 ans, Efes Istanbul, 37 sélections), Tony Parker (1,85 m, 33 ans, San Antonio Spurs, 149) Meneurs-arrières : Antoine Diot (1,90 m, 26 ans, Strasbourg, 59 sélections), Fabien Causeur (1,95 m, 28 ans, Vitoria, 29), Nando de Colo (1,95 m, 28 ans, CSKA Moscou, 111), Evan Fournier (1,99 m, 22 ans, Orlando Magic, 21) Arrières-ailiers : Nicolas Batum (2,03 m, 26 ans, Charlotte Hornets, 96), Mickaël Gelabale (2 m, 32 ans, Limoges, 123), Charles Kahudi (1,99 m, 28 ans, Le Mans, 62) Ailiers-forts : Boris Diaw (2,03 m, 33 ans, San Antonio Spurs, 192), Florent Pietrus (2 m, 34 ans, Nancy, 194), Kim Tillie (2,11 m, 26 ans, Vitoria, 15) Ailiers-forts - pivots : Mouhammadou Jaiteh (2,08 m, 21 ans, Nanterre, 0), Joffrey Lauvergne (2,09 m, 23 ans, Denver Nuggets, 37) Pivots : Alexis Ajinca (2,15 m, 27 ans, New Orleans Pelicans, 28), Rudy Gobert (2,17 m, 23 ans, Utah Jazz, 21)Les explications de Vincent Collet :L’absence de Kevin Séraphin et d’Ian Mahinmi, pivots NBA« Le critère décisif, c’est la complémentarité du secteur, avec l’aspect offensif pour Alexis Ajinça et très défensif pour Rudy Gobert. On souhaitait déjà les installer au poste de pivot de façon à ce qu’un excès de concurrence ne nuise pas à la cohésion de l’équipe. On a moins de temps que d’habitude cette année pour se préparer, donc il me semblait important que ces joueurs, qui sont encore jeunes, bénéficient d’un certain crédit. On s’est aperçu sur toutes les campagnes précédentes que l’effort de sélection coûte souvent en termes de cohésion et de travail collectif. »L’absence d’Edwin Jackson« Edwin Jackson [joueur de Barcelone, qui a annoncé dans la foulée sa retraite internationale à seulement 25 ans] souffre du fait qu’il ait très peu joué dans cette deuxième partie de saison. C’est un des choix les plus délicats que l’on ait eu à faire. »La présence de tous les joueurs NBA...« Même si ce sont des joueurs NBA, comme tout le monde, ils ont des rêves. Le fait de disputer un Euro sur son territoire, c’est quelque chose qui n’est parfois pas possible dans une carrière, puisque le dernier, c’était en 1999. C’est une opportunité à saisir. L’autre aspect, ce sont les résultats. Les joueurs qui prennent des médailles se disent que c’est peut-être bien de venir parce qu’il y en a une autre à prendre... alors qu’on en est loin. »... sauf Joakim Noah « Je préfère ne plus en parler. Pour moi, la page est tournée pour l’instant. Je suis très content avec la sélection telle qu’elle est là. Ce qui était important, c’était qu’il y ait une réponse ferme et définitive dans les délais. Patrick [Beesley, le directeur technique national]l’a obtenue, voilà. C’est tout. »L’importance de la préparation« Pour moi, la préparation est vraiment essentielle. Sur ces cinq dernières années, la préparation la plus compliquée que l’on ait eue, c’était avant les Jeux de Londres, en 2012. Nicolas Batum n’avait pas fait un entraînement collectif avant qu’on pose les pieds en Angleterre, et Tony Parker non plus. Ça m’a marqué. A l’inverse, en 2011, on a fait une préparation exemplaire, et le championnat d’Europe l’était également. Je suis donc convaincu que la qualité de notre préparation va beaucoup induire le résultat qu’on obtiendra. »Le championnat d’Europe « Pour parvenir à remporter ce titre à domicile [ce qui n’a pas été fait depuis l’Allemagne, en 1993], il faudra être meilleur sans doute qu’en 2013. L’Euro qui précède les Jeux olympiques est toujours plus fort que celui qui leur succède. L’objectif numéro un, c’est de se qualifier pour les JO de Rio, et pour y parvenir, il faut au moins accéder aux quarts de finale pour espérer disputer le tournoi préolympique. Il y aura donc une pression terrible en huitièmes de finale, et notre adversaire sera forcément un gros. Si on est capable de franchir ce tour, une autre compétition commencera, avec un peu moins de pression. »Et comment va Vincent Collet, au fait ?« Aujourd’hui, je suis dans un état catastrophique. Dans trois semaines, il sera bien meilleur, j’espère, après mes vacances. Mais aujourd’hui, je suis cuit et c’est normal. J’ai vécu beaucoup d’émotions jusqu’à samedi dernier [sur le banc de Strasbourg, finaliste malheureux de Pro A], donc il est clair que je ne suis pas dans le meilleur état. Mais c’est comme ça tous les ans. Je me connais, je sais que l’objectif qui est devant moi est excitant et m’aide à vouloir avancer. C’est un énorme privilège de pouvoir coacher cette équipe qui, de toute façon, va être belle et dans un contexte unique. »Le programme de l’équipe de FranceLa préparation des Bleus débutera le 20 juillet à l’Insep, à Paris. Du 1er au 30 août, les joueurs de l’équipe de France se déplaceront dans plusieurs villes du pays pour s’entraîner et disputer des matches amicaux. Ils iront aussi en Finlande, en Serbie et en Allemagne pour affronter ces équipes nationales.Les autres adversaires des Bleus en match amical seront la Russie, l’Ukraine, la Géorgie et la Belgique. L’Euro aura ensuite lieu du 5 au 30 septembre à Montpellier, où la France disputera ses matches de poule (Finlande, Bosnie-Herzégovine, Pologne, Russie, Israël) puis à Lille, où aura lieu la phase finale.Clément GuillouJournaliste au Monde 25.06.2015 à 17h54 Par six voix contre trois, la Cour suprême des Etats-Unis a validé jeudi 25 juin l’une des principales dispositions fiscales du Patient Protection and Affordable Care Act, la loi dite ACA ou « Obamacare » sur l’assurance-maladie. Votée en 2010, c’est l’une des réformes phares de la présidence de Barack Obama.Lire aussi :La réforme de la santé de Barack Obama suspendue à quatre motsLa question posée par le cas « King v. Burwell » était de savoir si au moins 6,4 millions de personnes qui ont souscrit à une assurance-maladie via le site Internet du gouvernement Obama ont droit ou non à un abattement fiscal, qui représente 272 dollars (243 euros) par mois en moyenne. La Cour suprême a confirmé que ces aides fiscales contestées étaient conformes à la Constitution américaine.« Le Congrès a adopté l’Affordable Care Act pour améliorer le marché de l’assurance santé, pas pour le détruire », a écrit John Roberts, le président de la Cour, dans les attendus du jugement. M. Roberts, tout comme le juge Anthony Kennedy, pourtant considérés comme conservateurs, ont joint leurs voix à celles de leurs collègues libéraux.BREAKING: Supreme Court will not take away health care from millions of Americans http://t.co/tjSDpZY9Y3 http://t.co/l9UvWkOcw2— thinkprogress (@ThinkProgress)require(["twitter/widgets"]);Deuxième rejet de la Cour en trois ansLa Cour suprême avait accepté en novembre 2014 dernier de statuer sur ce cas, provoquant un tollé chez les partisans de la réforme d’Obama qui craignaient que la décision de la justice mette en péril la mise en application du texte, déjà minée par des problèmes techniques. La Maison Blanche avait reproché « une tentative partisane de saper l’Affordable Care Act ».Le président Barack Obama avait défendu mardi 23 juin devant une association médicale catholique à Washington sa réforme du système de santé, assurant qu’elle faisait désormais partie du paysage aux Etats-Unis. Avec 16 millions de personnes qui ont bénéficié de la réforme depuis son adoption en 2010 et entrée en vigueur le 1er janvier 2014, « ce dont on parle n’est plus simplement une loi », a affirmé M. Obama."The Affordable Care Act is here to stay," says @POTUS in Rose Garden statement following #KingvBurwell ruling. http://t.co/zgiMSFfGgg— tamarakeithNPR (@Tamara Keith)require(["twitter/widgets"]);« L’Affordable Care Act est là pour rester. »Jeudi, le président des Etats-Unis a réagi quelques minutes après que la Cour suprême a rendu public sa décision. « Il y a cinq ans (...), nous avons enfin déclaré qu’aux Etats-Unis, l’assurance maladie n’était plus un privilége pour quelques uns mais un droit pour tous. »C’est la deuxième fois en trois ans que la plus haute instance judiciaire des Etats-Unis rejette ainsi un recours intenté contre le texte, qui doit permettre à quelque 50 millions d’Américains qui en sont dépourvus d’accéder à une couverture santé. Cette décision est donc considérée comme une victoire de l’administration Obama. 25.06.2015 à 17h32 • Mis à jour le25.06.2015 à 17h52 | Pierre Breteau Le New York Times révélait mercredi qu’Apple prévoyait de rémunérer les ayants droit à hauteur de 0,2 cents de dollars la chanson diffusée en ligne sur son service « Music » (soit 0,17 centimes d’euros), ce qui est dans les clous des autres offres, comme celles du Français Deezer ou du Suédois Spotify.Lire aussi :Streaming musical : Taylor Swift fait plier AppleRémunéré à l’écouteAujourd’hui, chaque chanson jouée en flux sur une plateforme en ligne a un prix. Ce prix est la part de cette chanson dans toutes les chansons jouées, divisée par les revenus qui proviennent des abonnements ou de la publicité.Dans un exemple fictif, si une plateforme musicale sert 100 000 chansons en un mois aux internautes et en tire 10 000 euros, chaque chanson jouée aurait une valeur théorique de 10 000 divisé par 100 000, soit dix centimes d’euro. De ces dix centimes, la plateforme de « streaming » garde 30 % et reverse les 70 % restants aux ayants droit – Apple promet entre 71,5 % et 73 %.Les ayants droit, autrement dit, les maisons de disques et les producteurs, gardent ensuite 90 % des sept centimes versés par la plateforme de « streaming ». Ils reversent en moyenne les 10 % aux artistes, selon les chiffres de l’Adami (qui milite pour une répartition favorable aux artistes).Gratuit contre payantDans la réalité cette fois, les ayants droit touchent en moyenne 0,0001 euros par écoute gratuite (financée par la publicité) et entre 0,002 et 0,004 euros en flux payant, financé par les abonnements. « Les artistes ne touchent pas assez dans le cadre d’une écoute gratuite », reconnait Simon Baldeyrou, directeur général délégué du groupe Deezer. Ces écoutes, financées par la publicité, sont un produit d’appel pour « vendre » un abonnement payant, indique-t-il. Chez le Français Deezer, qui reverse donc 70 % de son chiffre d’affaires aux ayants droit, et jusqu’à « 150 % pendant les deux premières années » à partir de 2009, on estime que les revenus pour les artistes sont corrects dans le cadre d’une écoute payante.La répartition des revenus« Nous sommes les victimes collatérales » du débat sur les revenus des artistes, déplore-t-on chez Deezer. En effet, une fois les sommes versés aux ayants droit, donc les maisons de disques, les plateformes n’ont plus la main, et ce sont les contrats qui lient producteurs et artistes qui déterminent la part des producteurs et des artistes.Si l’Adami dénonce « des contrats d’un autre temps », les producteurs répondent qu’« ils prennent tous les risques » et que « pour neuf productions sur dix », il n’y a pas de profits.En 2014, les revenus issus du « streaming » sont « majoritaires » à 55 % dans les revenus numériques (et en hausse de 34 %, là où le téléchargement baisse de 14 %), même si selon le Syndicat national de l’édition phonographique, la majorité des revenus proviennent toujours « du bon vieux CD ou du vinyle ».Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.06.2015 à 17h11 • Mis à jour le25.06.2015 à 18h17 « Les institutions et la Grèce continuent à travailler. ». Le refrain, cette fois prononcé par Alexander Stubb, ministre des finances finlandais, à la fin de l’Eurogroupe, jeudi 25 juin au soir, commence à être connu dans le dossier grec. C’est sensiblement ce qui se répète depuis le début de la semaine, au fil des négociations entre le gouvernement d’Athènes et ses créanciers au sujet du renflouement de la dette du pays.Lire aussi :Nouvelle journée de négociations au forceps sur la GrèceJeudi soir, les ministres des finances des pays de la zone euro se sont donc quittés sans accord, comme la veille. « L'Eurogroupe se réunira plus tard, mais pas aujourd'hui », a précisé M. Stubb.Eurogroupe fini pour aujourd'hui, confirme le ministre des finances finlandais https://t.co/SIEhgLdcc8— jbchastand (@JB Chastand)require(["twitter/widgets"]);« La discussion continue aujourd'hui, demain, avec comme objectif d'arriver à la convergence », a déclaré pour sa part le ministre grec Yanis Varoufakis.L’objectif de la réunion, qui a duré trois heures, était d’examiner les propositions de réformes présentées par Athènes, mais également les perspectives de prêts que pourraient consentir les créanciers. L’Eurogroupe devait aussi se prononcer sur l’extension du deuxième plan d’aide et le montant qui lui serait alloué.lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2v4b8w"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2v4b8w", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Entre pessimisme et optimismeMalgré les signes d’optimisme envoyés depuis le début de la semaine par les différents protagonistes, les discussions restent houleuses. La Grèce et ses créanciers sont « encore plus éloignés » qu’avant avait estimé, à son arrivée à la réunion, Wolfgang Schäuble, ministre des finances allemand. « D'après ce que j'ai entendu aujourd'hui, nous n'avons pas encore fait les progrès nécessaires », a également déclaré la chancelière Angela Merkel à son arrivée à un sommet européen, qui se tenait juste après l’Eurogroupe.Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, continuait, lui, d’afficher son traditionnel optimisme :« L'histoire européenne est pleine de désaccords, de négociations et de compromis (...) Je suis confiant que nous allons atteindre un compromis qui aidera la zone euro et la Grèce à dépasser la crise. »Lire aussi :Grèce : quel avenir pour le gouvernement Tsipras ?« Un “happy end” est en vue »M. Tsipras avait refusé dans la matinée de donner son accord à de nouvelles propositions des créanciers, lors d'une rencontre avec le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, et le président de la BCE, Mario Draghi. « Il y a encore des écarts qui demeurent », a confirmé le président français, François Hollande, jugeant toutefois que les deux parties n'étaient « pas loin d'un accord ».Les négociations pourraient durer, mais « un “happy end” est en vue », a pour sa part assuré le président du Conseil européen, Donald Tusk.Selon plusieurs sources européennes, le travail se poursuivra à présent uniquement avec les institutions créancières : la Commission européenne, le Fonds monétaire international et la Banque centrale européenne. La date de la prochaine réunion n’est pas encore connue, mais, selon plusieurs sources, elle pourrait se tenir samedi. Seule certitude : la date-butoir d’un remboursement au Fonds monétaire international, qui alimente les craintes d’un défaut de paiement du pays est, elle toujours fixée au 30 juin.Lire le reportage :Grèce : « Un accord, c’est ce qui sera le moins douloureux pour nous » Alexis Delcambre L’Etat va mettre la main à la poche pour aider Radio France à sortir de l’ornière. Selon nos informations, l’entreprise publique va recevoir 80 millions d’euros de financement exceptionnel, afin de faire face aux besoins de trésorerie engendrés par l’interminable chantier de réhabilitation de la Maison de la radio.Lire aussi :L’interminable chantier de la Maison de la radioCette somme, dont le montant a été annoncé, mardi 23 juin, en conseil d’administration, sera versée sous deux formes différentes. Cinquante-cinq millions d’euros seront apportés aux fonds propres de l’entreprise sous forme d’une dotation en capital, sous l’égide de l’Agence des participations de l’Etat (APE). Répartis sur trois exercices budgétaires (de 2016 à 2018), 25 autres millions d’euros seront issus de la contribution à l’audiovisuel public (la « redevance »), au titre de l’investissement.Un geste de l’Etat était attendu et avait été promis par la ministre de la culture, Fleur Pellerin, lors de la longue grève qui a paralysé Radio France, en avril. « J’ai proposé une intervention au capital de l’entreprise, pour l’accompagner dans cette période difficile », avait-elle déclaré dans un entretien au Monde. Son montant et ses modalités restaient à définir, dans un contexte où chaque euro d’argent public compte et où il est par ailleurs demandé à l’entreprise de se réformer.Lire aussi :Fleur Pellerin : « Il faut renouer les fils du dialogue » à Radio FranceUn chantier à plus de 100 millions d’eurosAu ministère, on explique que les formes d’intervention retenues – une dotation en capital et un budget d’investissement – permettent de bien distinguer cet apport exceptionnel de ce qui relève du fonctionnement courant de l’entreprise. Cet apport ne sera par ailleurs pas le seul : Radio France a soumis une demande de prêt à trois banques et recherche 90 millions d’euros pour subvenir à ses besoins de trésorerie. Mais pour obtenir l’accord des banques, elle doit d’abord finaliser son contrat d’objectif et de moyens (COM), dont la conclusion n’est pas attendue avant septembre.L’apport de l’Etat, ainsi que cet emprunt, sont censés permettre à l’entreprise de répondre aux besoins de financement supplémentaires liés au chantier, évalués à ce stade entre 100 et 110 millions d’euros. Mais cette estimation laisse un angle mort : le sort d’une partie des studios, dits « studios moyens ». Des études doivent être menées pour déterminer comment mener leur réhabilitation.L’aide apportée par l’Etat lève une partie des incertitudes financières pesant sur Radio France. Mais elle ne résout pas la « question stratégique » qui doit être au cœur du COM, pointe-t-on au ministère. Ni la question des 44 millions d’euros d’économies, dont 24 sur la masse salariale, que l’entreprise doit dégager dans le cadre du COM.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Catherine Pacary Audrey Cordon est devenue championne de France du contre-la-montre en devançant Aude Biannic et Pauline Ferrand-Prévot, la tenante du titre, au terme des 27 kilomètres de course, jeudi 25 juin à Chantonnay, en Vendée. A 25 ans, la native de Pontivy, en Bretagne, n’avait échoué que de deux secondes en 2014 au Futuroscope, près de Poitiers. Le chrono a aussi rassuré Pauline Ferrand-Prévôt sur sa condition. La championne du monde effectuait son retour à la compétition après plus de deux semaines sans vélo en raison d’une sciatique. « Un podium, c’est satisfaisant, a-t-elle déclaré. Je n’ai repris les entraînements que lundi… » Malgré leurs performances, ces jeunes cyclistes ont dû partager la vedette avec une concurrente beaucoup moins bien placée, Jeannie Longo, qui, à 56 ans, disputait ses 36es championnats de France. Championne olympique, 13 fois championne du monde, 59 fois championne de France, la cycliste de tous les records espérait figurer dans le top 10. Sa 13e place, à plus de deux minutes d’Audrey Cordon, soit toutefois une place de mieux que l’an dernier, est toutefois plus qu’honorable. D’autant qu’elle s’est très peu préparée.Lire aussi :Jeannie Longo, Alain Bernard et Philippe Candeloro, les autres participants à l'émission « Dropped »Il s’agissait en effet de sa première participation à une course d’importance depuis le drame survenu en mars lors du tournage de « Dropped », une émission de téléréalité de TF1, lorsque le crash d’un hélicoptère a tué dix personnes, dont trois sportifs, la navigatrice Florence Arthaud, la nageuse Camille Muffat et le boxeur Alexis Vastine. « En pédalant aujourd’hui, je revoyais ces images de bonheur à Ushuaia quand nous étions encore tous ensemble, a-t-elle expliqué à l’arrivée. Je me suis vraiment battue pour mes chers disparus. »« J’ai été sonnée »« J’ai mis un moment avant de m’en remettre, confiait Jeannie Longo au Parisien le matin même. J’ai été sonnée par ce qui est arrivé. » « Avec tout ça, j’ai commencé la saison très mollement. J’ai fait quelques courses pour me faire plaisir. » Le plaisir de faire du vélo, c’est cela qui pousse la championne à continuer, encore et encore. Pour ne pas décevoir son public également, qui la supporte toujours. Une longévité qui en énerve plus d’un. « Je sais que les gens de la Fédération aimeraient ne plus me voir », ajoute lucidement Jeannie Longo. Lors du contre-la-montre, la FFC aurait même tenté de la déstabiliser : « Les commissaires ont voulu me priver de suiveur, expliquant à tort que mon mari n’avait pas le droit de prendre place dernière moi. J’ai dû appeler mon avocate. C’est grave car la Fédération m’a menti. »Les instances ne sont pas les seules à s’agacer. « Il y a aussi des filles qui vont penser que je me fais encore remarquer. » Participer une fois encore aux championnats de France (elle n’en a raté que deux, en 1990 et en 1991), c’est aussi une façon de répondre aux attaques, parfois virulentes, de ses cadettes.« Elles sont jalouses, c’est tout »En septembre 2014, l’une d’entre elles, Pauline Ferrand-Prévôt, forte de son tout nouveau titre de championne du monde sur route, n’avait pas mâché ses mots alors qu’elle était l’invitée de L’Equipe : « [Jeannie Longo] s’est accaparé les médias mais ne nous a jamais transmis son savoir, n’a jamais fait un pas vers nous. Un SMS, ça ne coûte rien… C’est sa gueule d’abord et les autres passent après. La seule fois qu’elle m'a félicitée, c’était devant une caméra. »Lire aussi :Pauline Ferrand-Prévot : « Ma mère ne voulait pas que je fasse du vélo »« Elles sont jalouses, c’est tout », rétorque aujourd’hui la « préretraitée », comme elle se définit, qui n’envisage pas pour autant de mettre fin à sa carrière. « Arrêter, ce serait donner raison à mes détracteurs ! » Quant à sa participation aux Championnats de France 2016 : « Je n’ai plus envie de courir sous le crachin. Ces derniers jours, j’ai regardé la météo de Louis [Bodin, présentateur de « Dropped »  et de TF1]. Quand j’ai vu qu’il ferait beau à Chantonnay, j’ai décidé de venir, a-t-elle raconté. Je suis logée dans un chouette gîte, entourée de vaches. Je suis bien… » En attendant, comme l’an dernier, elle ne participera sans doute pas à la course en ligne samedi 27 juin, s’estimant « incapable de réagir aux accélérations ».Catherine PacaryJournaliste au Monde 25.06.2015 à 16h14 • Mis à jour le25.06.2015 à 17h21 | Morgane Le Cam « Taxi en grève ». Jeudi 25 juin, sur la place Denfert-Rochereau, à Paris (14e), les chauffeurs de taxi mobilisés portaient tous le même brassard jaune enroulé autour du bras. Un brassard symbolisant le « ras-le-bol » d’une profession qui se sent menacée par un concurrent qu’elle considère comme un « clandestin déloyal » : Uber.Depuis quelques mois, le service de transport avec chauffeur (VTC) s’est engagé dans un bras de fer avec l’Etat, autour de son application mobile UberPop qui met en relation des passagers et des conducteurs particuliers.Pour que soit interdite l’application, une quarantaine de chauffeurs a bloqué les différentes artères permettant d’accéder à la place Denfert-Rochereau. « UberPop est en train de casser le marché et de voler notre métier. Nous sommes au bord du gouffre, c’est notre survie qui est en jeu », lance un chauffeur adossé à son taxi.Comme lui, Maamar, chauffeur de taxi indépendant depuis deux ans, craint pour son avenir : « J’ai acheté ma licence 235 000 euros, j’ai pris un crédit sur dix ans pour ça. Depuis qu’Uber est arrivé, mon chiffre d’affaires coule. Je regrette d’être entré dans ce métier », confie l’ancien conseiller de vente.Lire aussi :Taxis contre Uber : où sont les chiffres ?« Cela nous a forcés à nous moderniser »Là est l’un des principaux griefs des taxis à l’encontre d’UberPop : comme le service n’est pas composé de chauffeurs professionnels, il n’est pas soumis à la règle des licences, passe-droit indispensable à tout chauffeur de taxi pour rouler en règle. Ces derniers considèrent donc la concurrence d’UberPop comme déloyale.« Ils font du racolage alors que c’est interdit, souligne Amar. Il y a deux semaines, je me suis battu avec un chauffeur, devant le parc floral de Vincennes. Il y avait beaucoup de monde, les taxis étaient pris d’assaut, donc les VTC récupéraient les clients. Mais ils n’ont pas le droit de faire ça ! »Autour des voitures immobilisées, un passant engage la discussion avec un taxi. « Si les gens sont en colère contre vous, c’est peut-être parce qu’il y a un problème, non ? », suggère-t-il poliment. Immédiatement, le chauffeur s’empresse de défendre la qualité du service qu’il rend à ses clients. « Nous sommes 17 700 à Paris. Il y a peut-être une cinquantaine de chauffeurs qui font mal leur travail », relativise un autre.Pour mettre des images sur ces mots, quelques-uns de ses collègues entament la visite de leur taxi G7. Les voitures sont propres, munies d’un dispositif de carte bancaire et mettent à la disposition des clients des bouteilles d’eau, des confiseries et des dépliants touristiques. « La seule chose positive avec l’arrivée d’Uber est que cela nous a forcés à nous moderniser », reconnaît un chauffeur.« Nous reviendrons demain »Si l’ambiance de la Place Denfert-Rochereau était plutôt calme, à l’autre bout de Paris, les choses ont dégénéré. Dans le 16e arrondissement, alors que des centaines de taxis bloquaient la Porte Maillot, des incidents sont venus perturber la manifestation. Deux voitures ont notamment été retournées.Plus tard dans la matinée, plusieurs individus sont entrés en conflit avec les CRS présents sur place. « Il faut les encercler ! », a-t-on entendu parmi la petite troupe qui s’était formée autour de la ligne de policiers tenant en main des bombes lacrymogènes.Quelques minutes plus tard, la petite foule s’écartait, la gorge prise et les mains sur les yeux. « Cela fait plusieurs fois depuis ce matin, affirme un manifestant. Mais nous resterons là jusqu'à ce soir et nous reviendrons demain. » Morgane Le Cam Samuel Laurent Véhicules « caillassés », retournés, vandalisés, bagarres, embuscades pour « coincer » des chauffeurs UberPop… depuis quelques jours, la grogne des artisans taxis contre la montée en puissance des VTC (véhicules de tourisme avec chauffeur) et de la société américaine Uber prend de l’ampleur. Elle s’est concrétisée jeudi 25 juin lors de plusieurs mouvements de blocage dans toute la France, parfois violents.Quelles sont exactement les revendications des taxis, et que valent leurs arguments ? Explications.1. Qu’est-ce qui distingue un taxi d’un VTC ou d’un Uber ?La société américaine Uber met en relation, à travers une application sur smartphone, des clients désireux de se déplacer avec des chauffeurs… qui ne sont pas des taxis. Avec son service, elle s’est mis à dos tous les chauffeurs de taxi de la planète.Les premiers concurrents des taxis sont les VTC, une activité réglementée avec des chauffeurs qui ont suivi 250 heures de formation et ont carte professionnelle délivrée par la préfecture. Uber et de très nombreuses autres sociétés (Chauffeur privé, LeCab, AlloCab, etc.) proposent ce service. Par ailleurs, UberPop, qui cristallise aujourd’hui la colère, est un service où monsieur Toulemonde peut proposer ses services avec sa voiture pour arpenter les villes en taxi amateur.Lire : Pourquoi Uber dérange-t-il autant ?Dans les deux cas, le client, qui a trouvé son chauffeur grâce à la géolocalisation, se fait conduire sur la base d’un tarif établi en fonction de la gamme du véhicule et des heures de prise en charge, ou de l’encombrement du trafic.Autant de différence avec les taxis, dont le système de réservation est différent, qui ont une obligation légale de calculer les prix en fonction de la distance parcourue ou du temps passé, selon un barème officiel établi par arrêté préfectoral.Les taxis ont obtenu certaines concessions des autorités françaises pour limiter la concurrence des VTC. Un VTC est ainsi obligé d’être commandé à l’avance, et ne peut pas « marauder » en attendant qu’un client lui fasse signe dans la rue, ce qui reste l’apanage des taxis, comme l’a confirmé le Conseil constitutionnel en mai. Les taxis sont également les seuls à pouvoir disposer de stations dans les grandes villes.Le développement d’Uber s’explique néanmoins précisément parce que les options de l’application facilitent la prise en charge par un chauffeur VTC (commande sur son mobile, paiement par carte bancaire directement dans l’application, notation des chauffeurs, etc.).Lire :Dans le coffre des VTC, toute une économie2. Contre qui les taxis s’énervent-ils ?C’est UberPop qui a déclenché la colère des taxis, qui reprochent notamment aux chauffeurs d’être des amateurs dont les véhicules ne sont pas sûrs. Ces derniers répondent qu’ils ont une formation obligatoire assurée par Uber, et qu’ils ont bien souvent un statut, celui d’autoentrepreneur, et paient donc à ce titre des impôts et des taxes.Lire : La guerre en ligne entre taxis et chauffeurs UberPopOfficiellement, le service UberPop est pourtant interdit en France depuis le 1er janvier. En réponse aux manifestations du 25 juin, Bernard Cazeneuve a même demandé qu’un arrêté préfectoral soit pris pour interdire UberPop à Paris.Lire :Uber : « Les batailles juridiques seront sans fin »Mais Uber a déposé des recours devant le Conseil constitutionnel, qui sont toujours en cours d’examen. En attendant, les chauffeurs UberPop continuent de prendre des passagers, au grand dam des taxis et du ministère de l’intérieur, qui promet désormais de « hausser le ton » et de contrôler plus fortement cette activité, difficile toutefois à suivre à la trace, les véhicules étant totalement banalisés.Les taxis, dans leurs actions les plus violentes, et notamment des guets-apens contre les chauffeurs UberPop, disent faire le travail de la police en empêchant ce service illégal de perdurer.3. Pourquoi les taxis paient-ils leur licence aussi cher ?Parmi les arguments des taxis autour de la « concurrence déloyale » du VTC, il y a la question des licences.Les taxis sont une profession réglementée : on ne peut l’exercer sans obtenir un certificat de capacité professionnelle, délivré par les préfectures après un examen et des heures de formation. Le véhicule doit également comporter certains équipements obligatoires (taximètre, dispositif lumineux sur le toit).Mais surtout, la profession de taxi est soumise, depuis bien longtemps, à un numerus clausus : la préfecture ne délivre qu’au compte-gouttes les licences permettant d’effectuer ce métier. Si la situation a changé à force de rapports dénonçant cet état de fait – souhaité au départ par les organisations de taxis afin de limiter la concurrence et donc les baisses de tarifs – les délais restent longs pour quelqu’un qui veut faire ce métier et obtenir une autorisation par les voies normales.La pratique est donc désormais celle du rachat d’une licence existante à un autre chauffeur qui s’en sépare. Or, ces licences peuvent coûter très cher : sur ce forum de chauffeurs, en Ile-de-France, les prix oscillent entre 100 000 euros pour une ville de banlieue et 200 000 euros, voire plus, pour Paris.L’investissement de départ est donc important. D’autant plus qu’il y a eu durant des années une spéculation sur ces licences, dont les prix ont grimpé. Un VTC, pour sa part, n’a pas cet investissement de départ à réaliser pour se lancer, un véhicule suffit.4. Et le transport médical ?Les taxis profitaient depuis longtemps d’un marché intéressant, qui pouvait représenter la majeure partie de l’activité du secteur : le transport de malades assis sur prescription médicale. L’Assurance-maladie rembourse en effet dans bien des cas des déplacements de patients dont l’état le justifie.Mais depuis quelques années, cette activité – qui a parfois donné lieu à des abus – diminue, les médecins, poussés par l’Assurance-maladie à faire des économies, prescrivant moins ces transports, qui ne sont dès lors plus remboursés pour les patients. Une perte substantielle de clients pour les taxis.5. Que fait l’Etat ?L’Etat oscille entre deux positions parfois contradictoires : d’un côté, la volonté de déréglementer un peu le secteur des taxis, congestionné, et posant de ce fait de réels soucis, notamment à Paris, où il y a une réelle pénurie de taxis ; et de l’autre, le souci de ménager les chauffeurs de taxis.Lire aussi :Guerre des taxis : cow-boys contre monopoleC’est l’éphémère ministre Thomas Thévenoud qui a été chargé d’une médiation entre taxis et VTC, imposant notamment un délai minimum de 15 minutes entre réservation et prise en charge par un VTC. Mais le conseil d’Etat a annulé cette disposition, suscitant la colère des taxis.Parallèlement, le Conseil constitutionnel, lui, a mis fin au monopole de la tarification horokilométrique, que peuvent désormais adopter aussi les VTC. En revanche, les taxis ont obtenu l’interdiction pour les services de VTC d’afficher une géolocalisation des véhicules disponibles sur leurs applications mobiles.Concernant UberPop, la loi l’interdit, mais il faudra attendre la réponse du Conseil constitutionnel, saisi sur ce point, pour savoir si cette interdiction perdurera.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 15.06.2015 à 17h23 • Mis à jour le15.06.2015 à 18h00 | Jean-Michel Bezat Les syndicats ont annoncé, lundi 15 juin, qu’Areva allait procéder à des licenciements secs dans le cadre de son plan de sauvetage, contrairement à l’engagement pris récemment par le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, qui s’est aussi engagé sur le maintien de tous les sites industriels en France.Le groupe nucléaire – en très grande difficulté industrielle et financière après une perte de 4,8 milliards d’euros en 2014 – a annoncé, début mai, la suppression de 5 000 à 6 000 postes au niveau mondial d’ici à fin 2017 (dont 3 000 à 4 000 en France) sur un total de 44 000 salariés, dont 28 500 dans l’Hexagone.« Lors des réunions des 9 et 10 juin sur la mise en place du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) sur le groupe, la direction des ressources humaines a confirmé que des mesures de licenciements secs étaient en cours sur au moins une société du groupe », écrivent la CFDT, la CGT, la CFE-CGC, FO et l’Unsa dans un communiqué commun publié lundi.Les organisations syndicales indiquent qu’elles ont « rappelé les engagements publics des ministères et même de la présidence de la République. » Mais « rien n’y a fait, la direction persiste et signe : les procédures se poursuivront », ajoute l’intersyndicale.Lire aussi :Areva va supprimer entre 5 000 et 6 000 emplois dans le monde50 salariés concernésCe sont les activités dans les énergies renouvelables qui sont concernées : 27 salariés travaillant sur les projets de biomasse-torréfaction en Aquitaine et moins de 10 salariés dans le solaire à concentration, deux secteurs dont Areva a décidé de se désengager après avoir sorti l’éolien du périmètre de l’entreprise dans le cadre d’une coentreprise créée avec l’espagnol Gamesa. Dans les établissements concernés, notent les syndicats, il y a moins de 50 salariés, donc pas de comité d’entreprise, ce qui permettra des procédures moins complexes.La direction, qui estime à 50 le nombre de salariés concernés, a confirmé qu’une procédure sociale a été lancée. « Areva fera tout pour éviter les départs contraints et le plan sera conduit de manière exemplaire en faisant des propositions de reclassement au sein du groupe à tous les salariés concernés », a-t-elle précisé.Pour Jean-Pierre Bachmann, ‎coordinateur CFDT du groupe, « la direction n’a pas tenu son engagement de surseoir à toute suppression d’emplois » tant que les conditions du rapprochement Areva-EDF ne sont pas précisées. Et elle n’a même pas engagé les négociations sur les départs volontaires, qui ne débuteront que début juillet, regrette-t-il.Un comité de groupe France d'Areva doit se tenir, le 19 juin, pour informer les salariés après l’annonce, le 3 juin par l’Elysée, de la reprise par EDF de la division réacteurs et services (Areva NP). Elle portera, selon la direction, sur « la refondation de la filière nucléaire et son impact pour Areva ».Lire aussi :Areva-EDF : Philippe Varin pose ses conditionsJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.06.2015 à 17h06 • Mis à jour le15.06.2015 à 17h41 L’Italie hausse le ton face à la France, lundi 15 juin, qui nie catégoriquement avoir bloqué sa frontière à Vintimille, où près de deux cents migrants campent sur des rochers dans l’espoir de gagner le nord de l’Europe, dernier épisode d’une crise européenne sans solution apparente.Samedi soir, des migrants venus majoritairement d’Afrique avaient été repoussés par la police italienne vers Vintimille, à 5 km du poste-frontière. Refoulés aux frontières, ces personnes, dont des femmes et des enfants, demandent à passer en France pour « aller dans d’autres pays », a expliqué l’un d’eux, Brahim, 20 ans, originaire du Darfour.Lire aussi :Les migrants s’imposent à l’agenda français et européenGuerre de motsCes migrants sont « un coup de poing dans la figure » de l’Europe, a commenté le ministre de l’intérieur italien, Angelino Alfano, insistant sur la nécessité d’une réponse de l’Union européenne à cette crise, la veille d’une réunion avec ses homologues européens au Luxembourg. Pour le premier ministre italien, Matteo Renzi, « les réponses de l’Europe n’ont pas été suffisamment bonnes jusqu’à maintenant ».Côté français, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a répondu que la frontière franco-italienne n’était pas « bloquée » à Vintimille, mais que la France faisait respecter les règles européennes prévoyant que soient « réadmis » en Italie les migrants enregistrés dans ce pays :« Que se passe-t-il à Vintimille ? Il y a la nécessité de faire respecter les règles de Schengen et de Dublin. Quelles sont ces règles ? Lorsque des migrants arrivent en France, qu’ils sont passés par l’Italie et qu’ils ont été enregistrés en Italie, le droit européen implique qu’ils soient réadmis en Italie. »Afin d’apaiser les tensions, le Commissaire européen chargés des migrations, le Grec Dimitris Avramopoulos, a prévu de rencontrer mardi, en amont du conseil, les ministres français, allemand et italien de l’intérieur. Le président du conseil italien abordera aussi le problème avec ses homologues britannique et français cette semaine à Milan. Il a également expliqué qu’il s’entretiendrait avec le chef de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et la chancelière allemande, Angela Merkel. Claire Guélaud Les tenants de la théorie du « ruissellement », selon laquelle les revenus des plus riches contribueraient à l’activité économique générale, ont du souci à se faire : des économistes du Fonds monétaire international (FMI) contestent ouvertement cette approche. Et surtout, dans une étude sur les causes et les conséquences des inégalités, présentée lundi 15 juin, ils prouvent l’existence d’une relation inversement proportionnelle entre les revenus détenus par les 20 % les plus aisés et la croissance.Lorsque la part de gâteau des 20 % les plus aisés s’accroît de 1 %, le produit intérieur brut (PIB) progresse moins (- 0,08 point) dans les cinq années qui suivent. Cela laisse penser que les avantages des plus riches ne ruissellent pas vers le bas. En revanche, une augmentation du même montant de la part des revenus détenue par les 20 % les plus pauvres est associée à une croissance plus forte de 0,38 point.Cette corrélation positive entre parts de revenus et croissance vaut aussi pour la classe moyenne. Les auteurs de ce travail, qui n’engage pas officiellement le FMI, en tirent la conclusion que les dirigeants politiques doivent faire porter leurs efforts sur les plus pauvres et sur la classe moyenne pour réduire les inégalités.L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) était parvenue aux mêmes conclusions en 2014. L’étude du FMI est toutefois plus large puisqu’elle porte sur un échantillon d’une centaine de pays : économies avancées, émergents et pays en développement.Lire aussi :On n’en a pas fini avec les inégalitésLien entre assouplissement du marché du travail et inégalitésSes auteurs font observer que la globalisation financière et les progrès technologiques sont associés, partout, à une augmentation de la part des revenus détenue par les 10 % les plus riches, désormais neuf fois plus importante que celle détenue par les 10 % les plus pauvres.Ces effets ont été amplifiés par la crise. Dans les pays émergents et en développement, toutefois, l’augmentation des inégalités s’explique d’abord par le fait que les classes moyennes supérieures ont rejoint les classes supérieures, comme en Chine et en Afrique du sud.Autre découverte intéressante : l’assouplissement du marché du travail va de pair avec une inégalité croissante et avec l’enrichissement des 10 % les plus aisés. Les auteurs en concluent que la flexibilité du marché du travail bénéfice aux riches et réduit le pouvoir de négociation des travailleurs pauvres.Une autre étude du FMI, prochainement publiée, montre que, dans les économies avancées, le décrochage du salaire minimum par rapport au salaire médian va de pair avec une hausse des inégalités et que la diminution du taux de syndicalisation est fortement corrélée à la hausse des revenus des plus riches.En l’absence d’effets de ruissellement, les auteurs plaident logiquement pour une fiscalité plus redistributive, via des impôts sur la richesse et la propriété, et plus progressive sur les revenus.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.06.2015 à 16h39 • Mis à jour le15.06.2015 à 17h26 | Kozi Pastakia Le FC Barcelone joue la stabilité ; la Juventus Turin se renforce ; l’AC Milan se reconstruit et les clubs français restent discrets… Le mercato estival, qui a débuté le 9 juin, est pour l’instant très calme. Revue de détails des principaux changements dans les clubs européens.André Ayew va découvrir la Premier LeagueAprès dix saisons passées avec l’Olympique de Marseille (dont deux prêts à Lorient et Arles-Avignon), André Ayew (25 ans) s’est engagé avec le club gallois de Swansea City. Il signe un contrat de quatre ans et portera le numéro 10 chez les « Swans ». L’international ghanéen y retrouve un autre joueur passé par le Championnat de France Bafétimbi Gomis, qui a joué à Lyon et Saint-Etienne.Le choix sportif d’André Ayew peut paraître étrange sachant que Swansea a terminé huitième du dernier exercice du Championnat anglais. L’ancien joueur de l’OM était annoncé avec insistance du côté de l’Italie et notamment à l’AS Roma de Rudi Garcia, qui pouvait lui permettre de jouer la Ligue des champions. « J’ai réalisé que mon désir de jouer en Premier League et mon envie de progresser en tant que joueur faisaient de Swansea la meilleure solution pour moi », a justifié Ayew sur le site du club après l’officialisation de sa signature.Sami Khedira file à la Juventus Turin Comme Ayew, Sami Khedira était lui aussi en fin de contrat avec son club du Real Madrid. Le milieu de terrain allemand quitte la capitale espagnole pour rejoindre l’Italie. Le joueur de 28 ans a été très peu utilisé cette année avec seulement 11 matchs de Liga disputés avec le maillot madrilène. Sami Khedira s’engage pour les quatre prochaines saisons avec la Juventus Turin, vainqueur du Championnat d’Italie et finaliste de la Ligue des champions 2015, qui a officialisé le transfert mardi 9 juin.Selon la presse transalpine, l’international allemand (55 sélections) touchera un salaire annuel de 4 millions d’euros. A 28 ans, Sami Khedira est sur le point de découvrir son troisième championnat après l’Allemagne (2005-2010) et l’Espagne (2010-2015).Daniel Alves et Luis Enrique restent au BarçaLes bonnes nouvelles s’enchaînent en Catalogne. Après avoir officialisé lundi le recrutement du défenseur central Aleix Vidal, le FC Barcelone a annoncé mardi les prolongations de contrat pour le latéral droit Daniel Alves et l’entraîneur ibérique Luis Enrique jusqu’en juin 2017.Partira, partira pas ? Lors d’une conférence de presse surréaliste à la fin du mois de mai, Daniel Alves (32 ans) avait laissé entendre qu’il allait quitter le FC Barcelone en fin de saison lorsque son contrat arriverait à échéance : « Je n’ai pas l’impression que l’on m’accorde la valeur que je mérite. Je ne supporte pas que l’on sous-estime tout ce que j’ai fait pour ce club et ce qu’aucun autre joueur n’a fait à mon poste. » Le Brésilien avait tout de même reconnu qu’une prolongation avec les « Blaugrana » était possible, mais sous certaines conditions. Daniel Alves et les dirigeants du club catalan sont finalement parvenus à un accord mardi et le joueur évoluera au FC Barcelone jusqu’en 2017. Il a expliqué en conférence de presse, mercredi, que son coéquipier Lionel Messi l’avait convaincu de poursuivre son aventure avec Barcelone. Une aventure qui a débuté en 2008. Grand artisan du triplé (Ligue des champions, Championnat d’Espagne et Coupe du Roi) glané par les Catalans cette saison, Luis Enrique avait lui aussi laisser planer le doute quant à son avenir au FC Barcelone. Le coach espagnol de 45 ans vient donc de prolonger son bail de douze mois, puisque celui-ci courait initialement jusqu’en 2016. Mais l’avenir de Luis Enrique sur le banc des champions d’Espagne pourrait être remis en question après les élections à la présidence du club, programmées en juillet, et qui pourrait résulter en la victoire d’un autre candidat que le président sortant, Josep Maria Bartomeu.Anelka et Lucio, destination l’Inde L’étonnante Indian Super League, champion de football indien, va être renouvelé pour une deuxième saison, entre octobre et décembre 2015. Nicolas Anelka (36 ans) va rempiler avec le Mumbai FC où il avait inscrit deux buts en sept matchs lors du précédent exercice.Un champion du monde brésilien va lui aussi poser ses valises en Inde. Lucio, 37 ans, qui a notamment joué au Bayern Munich, à l’Inter Milan et à la Juventus Turin s’est engagé avec la franchise du FC Goa. Le défenseur « auriverde » y retrouvera quelques brésiliens, comme Elinton Andrade et Reinaldo, ainsi que l’entraîneur et candidat au poste de président de la FIFA, Zico.AC Milan : un « intériste » sur le bancLa nouvelle n’a pas ravi les supporteurs milanistes. Sinisa Mihajlovic devrait être en tout état de cause le prochain technicien de l’AC Milan, en remplacement de Filippo Inzaghi, ex-star milanaise aux résultants plus que décevants cette année avec une dixième place au classement. Ce n’est pas le palmarès mitigé du Serbe en tant qu’entraîneur qui est en cause. Mais bien son passé de joueur de l’Inter Milan, le grand rival du club de la capitale lombarde. Mihajlovic avait d’ailleurs affirmé en 2010 que « jamais [il] ne pourrait entraîner le Milan ». De quoi énerver les tifosi.Par ailleurs, le Milan bruisse d’une rumeur insistante sur l’éventuelle venue de Zlatan Ibrahimovic. L’attaquant parisien n’a jamais caché son amour pour le club « rossonero » – il y a joué entre 2010 et 2012 – avec qui il a été sacré champion d’Italie en 2011.Kozi PastakiaJournaliste au Monde Philippe Bernard (Londres, correspondant) Une polémique sur l’efficacité du dispositif de lutte contre la radicalisation des jeunes musulmans et sur le rôle des mosquées s’est développée après l’annonce, lundi 15 juin, de la mort en Irak de Talha Asmal, un jeune Britannique de 17 ans lors d’une attaque-suicide perpétrée par l’Etat islamique (EI). Présenté par les médias comme le plus jeune kamikaze britannique, Talha Asmal a été reconnu par ses parents sur des photos diffusées sur un compte Twitter lié à l’EI.Le jeune homme, dont le nom de guerre, « Abou Youssouf Al-Britani », rappelait l’origine britannique, a été identifié par l’EI comme l’un des quatre conducteurs de voitures piégées lancées, samedi, contre des positions de l’armée irakienne à Hadjaj, au nord de Bagdad. Ces attentats, perpétrés par des kamikazes allemand, anglais, koweïtien et palestinien selon l’EI, ont fait 11 morts au sein des forces armées irakiennes.Non confirmée officiellement, la mort de Talha Asmal suscite une émotion considérable à Dewsbury (West Yorkshire, nord de l’Angleterre), ville où avait vécu Mohammed Sidique Khan, le cerveau des attentats de Londres qui avait fait 52 morts en 2005. Les parents du jeune homme le présentent comme « un adolescent aimant, gentil, prévenant et affable » et se disent « anéantis et le cœur brisé par la tragédie innommable » de sa mort.L’une des photos diffusées par l’EI montre Talha Asmal, barbu et souriant, posant près d’un 4×4, levant l’index, signe de reconnaissance des militants de l’organisation. Il avait quitté sa famille le 31 mars avec son ami et voisin Hassan Munshi pour gagner la Syrie via la Turquie.« Plan de lutte plus énergique »Sa famille accuse les dirigeants de l’EI, « trop lâches pour faire eux-mêmes leur sale boulot », d’avoir profité de « son innocence et de sa vulnérabilité » pour l’envoyer à la mort. La directrice de l’établissement scolaire qu’il fréquentait a décrit le jeune kamikaze comme « un adolescent ordinaire » et « un élève consciencieux qui n’avait jamais attiré l’attention sur lui ».Qari Asim, l’imam de la mosquée Makkah Masjid de Dewsbury, estime que les responsables de l’EI se comportent comme « des prédateurs sexuels » qui « ciblent des jeunes vulnérables et leur lavent le cerveau ». Il affirme que « la radicalisation n’a pas lieu dans les mosquées » mais sur les réseaux sociaux. « Nous avons échoué, ajoute Farouk Younous, imam de la mosquée Zakaria, à la BBC. Pas seulement les familles, mais le conseil municipal, la police, le quartier… »Yvette Cooper, ministre de l’intérieur du cabinet fantôme travailliste, a accusé le gouvernement Cameron d’avoir « totalement échoué » à traiter le problème et réclamé « un plan de lutte plus énergique basé sur l’action locale ». Mais Lord Carlile, ancien contrôleur indépendant des lois sur le terrorisme, a critiqué cette approche et réclamé des mesures permettant l’accès aux données de communication, afin de prévenir la radicalisation islamique.Ancien député labour de Dewsbury, Chahid Malik a, lui, mis en cause les mosquées elles-mêmes, les appelant à « confronter franchement cette idéologie démoniaque ». « Les moquées doivent enseigner aux enfants ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas dans l’idéologie de l’Etat islamique, a-t-il déclaré. L’itinéraire et la mort de Talha Asmal doivent sonner l’alarme. »Philippe Bernard (Londres, correspondant)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pierre Breteau Pour avoir voulu pimenter une partie d’airsoft en fabriquant des fumigènes « maison », trois adolescents de 14 à 16 ans sont morts samedi 13 juin à Bas-en-Basset, en Haute-Loire. Ils auraient manipulé plusieurs produits chimiques, dont de l’acétone et de l’acide chlorhydrique, produisant un mélange très instable qui a causé une forte explosion.La Fédération des jeux de rôles grandeur nature (FédéGN), qui regroupe une soixantaine d’associations, notamment d’airsoft, a tenu aussitôt à rappeler dans un communiqué que « la fabrication des fumigènes artisanaux est dangereuse et interdite ». Elle « recommande l’utilisation de fumigènes achetés dans le commerce », utilisés dans des conditions idéales de ventilation, donc à l’extérieur.Qu’est-ce que l’airsoft ?L’airsoft est une pratique proche du paintball, où s’opposent des joueurs équipés de répliques d’armes. La différence majeure avec le paintball réside dans le fait que ces armes factices tirent des billes en plastique (le plus souvent biodégradables) et non pas des billes de peinture.Le jeu repose sur le fair-play : une fois touché le joueur se déclare blessé ou mort. Les équipes d’« airsofteurs » s’affrontent après avoir défini un scénario et doivent remplir des objectifs. Certains pratiquants, selon le scénario choisi, s’habillent avec des vêtements militaires, mais il n’y a pas de règle en la matière.Combien compte-t-on de joueurs en France ?L’airsoft est encadré par la Fédération des jeux de rôle grandeur nature, qui entend « préserver [le] caractère ludique et social, la notion d’incarnation de personnages par les joueurs ». Elle cherche à promouvoir les bonnes pratiques et le partage d’expérience.Sans décompte précis des pratiquants, la FédéGN – qui a l’agrément du ministère des sports, de la jeunesse, de l’éducation populaire – indique que 4 000 personnes ont souscrit une assurance par son biais pour la pratique de l’airsoft. De son côté, l’association « fédération française d’airsoft » (FFA) – qui ne dispose pas de l’agrément – évoque quelque 40 000 pratiquants réguliers en France.Quelles sont les règles de sécurité ?L’association fédération française d’airsoft propose un rappel légal sur son site et indique que le jeu se pratique sur des terrains privés avec l’autorisation du propriétaire. « Pour des raisons évidentes de sécurité », le jeu ne peut pas se pratiquer sur la voie publique.Si les répliques d’armes utilisées ont une puissance plafonnée par la loi qui les classe dans la catégorie des jouets, la FédéGN rappelle que les joueurs doivent porter des lunettes de protection oculaire.Que dit la réglementation en matière de répliques d’armes ?En France, les répliques d’armes utilisées pour l’airsoft ne doivent pas dépasser 2 joules d’« énergie à la sortie du canon » pour ne pas être considérées comme de vraies armes (décret nº 95-589 relatif à l’application du décret fixant le régime des matériels de guerre, armes et munitions). La vente de ces répliques est interdite aux mineurs si leur puissance est comprise entre 0,08 et 2 joules.Les mineurs peuvent néanmoins jouer avec des airsofts de faible puissance, et qui ne sont pas des répliques d’armes ; des « transparents », selon le vocabulaire du jeu. Or, de nombreux adolescents aimeraient pouvoir accéder aux répliques plus puissantes, ce que les associations ne peuvent pas légalement permettre, et qui conduit les mineurs à jouer sans encadrement. Une situation que Stéphane Gesquiere déplore : « Nous avons alerté l’Etat après la mise en place d’une nouvelle législation en 2010, puis à nouveau en 2012 et 2013. »D’où vient l’airsoft ?Le Japon fait figure de pionnier en matière d’airsoft. Après la défaite de 1945, la nouvelle constitution et les lois votées ont cherché à limiter la détention d’armes sur l’archipel. Les collectionneurs ont commencé à fabriquer des maquettes, mais il faut attendre les années 1970 et 1980 pour voir apparaître un système efficace de compression de l’air. Dès les années 1980, la pratique se développe au Japon et en Occident.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maryline Baumard Deux enseignants ont accepté de donner leur méthode et leurs trucs imparables pour faire la différence. Laissons-leur la parole, à l’approche du bac 2015. « La bonne copie répète efficacement, l’excellente copie démontre »« Chaque élève de terminale connaît l'art de la bonne copie : questionnement clair, argumentation logique, exemples expliqués, un ou deux schémas légendés, un croquis structuré, le tout lisible et propre, et en bon français, s'il vous plaît.STYLE ET MAÎTRISE DU FONDMais une excellente copie ? Elle s'en différencie, à chaque phrase, par le style comme par la maîtrise du fond. Idées et exemples n'y sont utilisés qu'une fois, les personnages et les faits sont replacés précisément dans leur contexte, les notions reliées à leur concepteur…Si la bonne copie répète efficacement, l'excellente copie démontre. Elle s'appuie sur des faits précis et les confronte à des points de vue ou des espaces différents.Par exemple, dans une bonne copie, les Etats-Unis sont qualifiés en 1991 de vainqueurs de la guerre froide et de gendarmes du monde, ce qu'ils restent malgré une tentation isolationniste ancienne. Une excellente copie ajoute que cette tentation s'accompagne paradoxalement d'une crainte du déclin.Elle le prouve en décrivant la polémique intellectuelle qui voit s'opposer en 1990 l'historien britannique Paul Kennedy, qui pense ce déclin inévitable, et le géopoliticien américain Joseph Nye, pour qui on ne peut plus définir la puissance seulement par la projection militaire ou la production économique, mais aussi par la capacité d'influence (soft power).RÉDIGÉE POUR CONVAINCRE UNE LECTEUR EXTÉRIEURUne excellente copie est une bonne copie qui confronte les concepts, cite des savants, se sert de citations non tronquées pour répondre au sujet posé. Face à des documents, elle ne se contente pas d'expliquer ce qu'ils avancent, mais se demande aussi ce qu'ils ne montrent pas.Une excellente copie est rédigée pour convaincre un lecteur extérieur de sa maîtrise du verbe et des idées, en réponse à une question rarement surprenante, et non pour prouver à un professeur que l'on a seulement bien appris son cours. »Hugo Billard, professeur d'histoire-géographie au lycée militaire de Saint-Cyr-l'Ecole (Yvelines)   « Stabilisez l’aiguille du compteur au-dessus de 15, et pourquoi pas 18 ? »« Imaginez un compteur dans l'esprit du correcteur : un arc de cercle gradué de 1 à 20, parcouru par une aiguille qui oscille selon la satisfaction qu'il éprouve en lisant votre copie. Supposez que rapidement installée dans la partie de droite, l'aiguille se stabilise au-dessus de 15, et pourquoi pas vers 18. Que se sera-t-il passé ?INTRODUCTIONDans l'introduction, vous m'aurez montré que vous avez bien saisi le sujet, en le reformulant par une question qui pourrait commencer par « autrement dit ». C'est essentiel. Vous aurez ensuite pris un peu de distance, en indiquant le domaine ou le contexte dans lequel la question se pose. Ou pourquoi on se la pose. Puis vous aurez écrit une série de trois à cinq nouvelles questions qui détaillent l'interrogation initiale. Je comprends que c'est votre plan.DÉVELOPPEMENTChacun de vos paragraphes commence par une des questions de votre liste, ou bien par une affirmation présentée comme hypothèse. Je comprends bien le contenu et l'enchaînement de votre développement : vous faites une objection et, en y répondant, vous précisez ce que vous écriviez précédemment, ou bien vous prenez un exemple qui vous sert de point de départ pour une minidiscussion, ou encore vous partez d'une formule de philosophe (une citation), que vous dépliez comme une petite explication de texte, pour insérer une théorie apprise en classe qui vient éclairer le point où vous en êtes. L'aiguille du compteur est vraiment du bon côté.Combien de parties dans votre devoir ? Entre trois et cinq. De toute façon, il n'y a pas de norme absolue, ce sont de grandes étapes centrées sur les questions que vous avez rangées dans l'ordre le plus logique et le plus convaincant pour parvenir à la position que vous avez décidé de défendre.CONCLUSIONJ'en suis dans ma lecture au premier tiers de votre dernière partie. J'ai une idée de ce que vous allez conclure. Tant mieux, c'est bon signe. Pour la conclusion, vous répondez sobrement à la question initiale.Toutes les fautes ont été corrigées, le vocabulaire philosophique est bien maîtrisé ; le sujet est saisi sans erreur ; la pensée est logique et claire. Peut-être la position que je défendrais moi-même ne serait-elle pas la vôtre, mais peu importe. Il y a des philosophies dans la philosophie, et celle que vous avez pratiquée se tient bien. » Jean-Jacques Guinchard, professeur de philosophie au lycée Van-Gogh d'Ermont (Val-d'Oise)Cet article est une version actualisée d’un texte publié à l’occasion du baccalauréat 2014.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Paul Benkimoun A-t-on bien tiré les leçons du scandale du Mediator ? La question peut être posée à la lecture d’un avis de la commission de la transparence de la Haute Autorité de santé (HAS) daté du 29 avril. Il demande le déremboursement des médicaments contre l’hypertension artérielle (HTA) à base d’olmésartan, en raison d’effets indésirables intestinaux graves… mais seulement dans un an. Une recommandation censée donner aux patients « le temps nécessaire aux éventuelles modifications thérapeutiques ». On peut se demander si elle ne satisfera pas davantage les industriels qui fabriquent ces molécules, les laboratoires Menarini et Daiichi Sankyo France.La commission de la transparence est chargée d’évaluer le service médical rendu (SMR) par un médicament ayant reçu une autorisation de mise sur le marché (AMM) et l’amélioration du service médical rendu (ASMR) – ce qu’il apporte par rapport aux traitements existants dans les mêmes indications. Son avis est déterminant pour le remboursement d’un médicament. Concernant l’olmésartan, son jugement est sans équivoque : « Le service médical rendu (…) est insuffisant au regard des alternatives disponibles pour justifier sa prise en charge par la solidarité nationale. »Des risques d’entéropathieEn effet, «  l’efficacité de l’olmésartan a été démontrée uniquement en termes de réduction importante des chiffres tensionnels », mais non « en termes de morbi-mortalité » [état pathologique et mortalité liés à la HTA]. Or, ajoute l’avis, « chez la majorité des patients présentant une hypertension artérielle, les besoins thérapeutiques sont couverts par l’utilisation d’autres antihypertenseurs » de la famille des sartans.A cela s’ajoute un problème majeur. « L’olmésartan peut entraîner des entéropathies [maladies de l’intestin] graves se traduisant par une diarrhée chronique sévère avec perte de poids importante pouvant entraîner une hospitalisation prolongée. » Une étude de la Caisse nationale d’assurance-maladie des travailleurs salariés, réalisée à l’automne 2013 à la demande de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), constatait que les entéropathies n’étaient pas observées chez les consommateurs d’autres sartans.Les premières alertes sur l’olmésartan furent données en août 2012 par une publication aux Etats-Unis des chercheurs de la Mayo Clinic qui déclencha une réaction de l’agence américaine responsable de la pharmacovigilance. Ainsi, la Food and Drug Administration émit, le 3 juillet 2013, une communication publique sur le risque d’entéropathie.En février 2013, quatre cas graves d’entéropathie chez des utilisateurs de l’omésartan avaient été notifiés par le Centre régional de pharmacovigilance de Bordeaux. Les deux laboratoires concernés ont par ailleurs fait état de 724 cas d’entéropathie sous olmésartan dans le monde entre mai 2002 et février 2014. Le maintien sur le marché de l’olmésartan apparaît donc discutable. Un sujet que la commission d’autorisation de mise sur le marché aurait pu traiter avec plus de célérité.La commission de la transparence recommande le déremboursement des spécialités contenant de l’olmésartan et suggère au ministère de la santé, décisionnaire en dernière instance, que cette mesure ne prenne effet que dans un an. Interrogé par Le Monde, l’un des responsables de l’évaluation des médicaments à la Haute Autorité de santé justifie ce choix dans le souci d’« organiser au mieux la prise en charge des patients en cours de traitement et d’éviter que les patients arrêtent de leur propre chef leur traitement antihypertenseur sans encadrement médical ».Soulignant que le résumé des caractéristiques du produit de l’olmésartan a été modifié pour faire état de cet effet indésirable très rare (moins d’un cas sur 10 000 patients exposés au médicament) mais grave (pouvant nécessiter une hospitalisation) et que les professionnels de santé y ont été sensibilisés par l’ANSM à plusieurs reprises, la HAS justifie ce « temps d’adaptation ».Effectivement, le 15 juillet 2014, l’ANSM a rendu publique une information sur « le risque d’entéropathies graves chez certains patients traités par l’olmésartan ». Parallèlement, en accord avec l’ANSM, les deux laboratoires concernés adressaient une lettre aux professionnels de santé pour rappeler le risque de survenue de cet effet indésirable. On peut dès lors s’étonner de la proposition de différer le déremboursement du produit, qui conduirait automatiquement à en faire chuter la prescription.« La commission d’AMM de l’ANSM est empêtrée dans ses procédures, la commission de la transparence laisse à l’olmésartan un délai de grâce incompréhensible d’un an. Pourquoi ne pas demander aux patients d’aller voir leur médecin rapidement pour changer de sartan plutôt qu’attendre ? », fulmine le professeur ­Mathieu Molimard (université de Bordeaux), président du Collège national de pharmacologie médicale. A la ministre de la santé de trancher.Paul BenkimounJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant) Les actions de l’armée israélienne dans la bande de Gaza, pendant l’opération « Bordure protectrice » de l’été 2014, ont été « légitimes » et « légales ». C’est elle qui l’affirme. A l’approche de la publication d’un rapport de la commission d’enquête du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, qui s’annonce très critique, l’Etat hébreu a choisi de rendre public sa propre version des événements, dimanche 14 juin. Sans surprise, elle disculpe les forces armées des accusations d’usage disproportionné de la force et met en accusation le Hamas pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Le Mouvement de la résistance islamique, qui dirige le territoire depuis 2007, a lancé au total près de 4 500 roquettes pendant l’opération, dont 4 000 ont visé des zones d’habitation civiles.Ce rapport « est particulièrement important parce que l’Etat d’Israël se trouve sous une attaque sans précédent de délégitimation », a réagi le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, dimanche, estimant que ses conclusions démontraient que l’armée avait respecté le droit humanitaire international. « Qui veut savoir la vérité » doit lire cette somme de plusieurs centaines de pages, a assuré le chef du gouvernement. La dimension à la fois juridique et politique du texte est importante, car Israël doit se défendre sur plusieurs fronts. Sa réputation sur la scène internationale est très entamée, alors que les appels au boycottage se multiplient pour dénoncer l’occupation.En outre, la responsabilité pénale de ses dirigeants pourrait être mise en cause. L’Autorité palestinienne a saisi la Cour pénale internationale (CPI), dont elle est officiellement devenue membre le 1er avril, sur des allégations de crimes de guerre commis par l’armée israélienne à Gaza.L’opération « Bordure protectrice » a duré 51 joursLe rapport revient sur les origines du conflit. Le 7 juillet 2014, l’aviation israélienne a débuté les bombardements sur la bande de Gaza, visant officiellement les infrastructures terroristes, en réponse à l’intensification des tirs de roquettes. Le 17 juillet a débuté l’opération terrestre à l’intérieur de la bande, dans la zone frontalière, après l’échec de tentatives de cessez-le-feu. Les soldats se sont retirés le 5 août, après avoir détruit 32 tunnels d’attaque vers Israël, dont 14 étaient achevés. Un cessez-le-feu a finalement été conclu le 26 août. L’opération Bordure protectrice a duré cinquante et un jours. Dans de nombreuses circonstances, les combattants du Hamas se sont déguisés en civils palestiniens et même en soldats israéliens, assurent les auteurs du rapport. Comme les hauts gradés l’avaient affirmé au cours de l’été, il est aussi rappelé que ces combattants ont utilisé des bâtiments civils comme bases de tir ou de refuge. Des munitions ont été entreposées dans des écoles, des tunnels creusés au milieu de zones d’habitation. Le rapport rappelle que la Banque d’Israël a chiffré à 3,5 milliards de shekels (812 millions d’euros) l’ampleur des dégâts infligés côté israélien, auxquels s’ajoute le traumatisme psychologique pour 38 % des enfants vivant à proximité de la bande de Gaza, en raison des roquettes et des alertes quotidiennes.Lire aussi :La dérive morale de l’armée israélienne à GazaLe rapport tente aussi de répondre aux accusations sur l’effacement assumé de la distinction entre civils et combattants, en violation des Conventions de Genève. Des accusations formulées par de nombreuses ONG mais aussi par ses propres soldats, qui ont témoigné anonymement auprès de Breaking the Silence, une association d’anciens combattants. « Quand le combat est confiné à un environnement urbain – et particulièrement dans une zone densément peuplée –, les dommages aux civils et aux structures civiles peuvent être inévitables », reconnaît le rapport, tout en précisant qu’Israël respectait scrupuleusement le droit humanitaire international.Le texte met en exergue les procédures par lesquelles l’armée israélienne enquête sur les allégations de crimes ou de graves manquements déontologiques. Au total, le MAG, le bureau du procureur général militaire, a ouvert 13 enquêtes criminelles sans attendre de vérifications préliminaires. A celles-ci s’ajoutent sept autres enquêtes, diligentées après ce processus de vérification. Une nouvelle fois, la responsabilité de l’ennemi serait engagée exclusivement. Selon le rapport, le Hamas aurait forcé des civils à demeurer dans des zones civiles, pour servir de bouclier humain, ne pouvant donc répondre aux alertes préventives de l’armée.Lire aussi :« J’ai visé des cibles civiles, parfois juste pour le plaisir »« Cette exploitation d’environnements civils – qui souvent constituait des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité – a posé des défis significatifs, en termes opérationnels, juridiques et éthiques, aux forces armées » souligne le rapport. Selon les estimations de l’armée, au moins 44 % des victimes palestiniennes (2 125 morts) ont été identifiés comme étant membres de la branche armée du Hamas ou d’autres organisations, comme le Jihad islamique. Israël se félicite donc du très faible nombre de victimes civiles, au vu des conditions extrêmement difficiles sur le terrain, dans cet affrontement de type asymétrique. « Ce qui a pu souvent apparaître à des parties extérieures comme des dommages indiscriminés causés aux civils ou à des objectifs purement civils était en réalité des attaques légitimes contre des cibles militaires qui n’avaient de civile que l’apparence, alors qu’elles s’inscrivaient en réalité dans les opérations militaires de ces organisations terroristes », est-il écrit.Publication imminente du rapport de l’ONUEntre Israël et les Nations unies, la tension monte. Il y a quelques jours, Makarim Wibisono, le rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’homme dans les Territoires, n’a pas été autorisé par les autorités à se rendre en Israël et dans les territoires palestiniens pour rédiger un rapport, qui doit être présenté lors de l’Assemblée générale des Nations unies fin septembre. Mais c’est surtout la publication imminente du rapport de la commission d’enquête du Conseil des droits de l’homme de l’ONU qui suscite l’émoi, côté israélien.Dès sa formation après la guerre, Israël a accusé la commission de partialité et d’hostilité à son encontre. Le professeur de droit canadien William Schabas, qui la présidait, a été contraint à la démission début février : il a été établi qu’il avait conseillé ponctuellement l’Organisation pour la libération de la Palestine (OLP). Les Israéliens ont utilisé ce conflit d’intérêt pour considérer par avance le rapport de la commission comme nul et non avenu. « Cette organisation a adopté plus de décisions contre Israël que contre la Syrie, l’Iran et la Corée du Nord réunis », a affirmé, dimanche, M. Nétanyahou.Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant)ReporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laura Buratti Paralysés par le stress, épuisés par les révisions, nombreux sont les lycéens (et parents) tentés d’aller chercher à la pharmacie ce qui leur manque pour réussir le bac, session 2015. Memoboost, Ritaline ou Xanax sonnent comme des noms de potion magique aux oreilles des plus anxieux.Emmanuelle Peyret, psychiatre addictologue à l’hôpital Robert-Debré et spécialiste des adolescents, fait le tri pour nous dans la jungle des médicaments et autres produits dopants ou antistress « spécial examens ».LES DOPANTS1. Les compléments alimentaires Les compléments alimentaires type Memoboost, Cogni’sciences ou Lecitone Genius contiennent (en vrac) des omégas 3, des vitamines (E, B6, B9…), des extraits de plantes ou de poissons, censés améliorer la mémoire et la concentration. L’avis d’Emmanuelle Peyret est plus nuancé :« Ils ont surtout un effet placebo. Par contre, pourquoi pas prendre de la vitamine D ou du fer ? La plupart des gens en manquent. Ce sont des précurseurs des neuromédiateurs, essentiels au bon fonctionnement du cerveau. Et si on respecte les doses, cela reste inoffensif. » 2. La nicotine« Si seulement j’avais eu des patchs pendant mes études de médecine… Pour les fumeurs, la nicotine est un psychostimulant très efficace. Mais attention : le monoxyde de carbone contenu dans les cigarettes asphyxie le cerveau. En période d’examens, il faut essayer de ne pas augmenter sa consommation, pour ne pas augmenter l’apport en monoxyde, mais sans se priver non plus pour limiter le stress. C’est pourquoi, en période d’examens, les substituts nicotiniques (gommes, patchs) ou les vapoteuses sont d’excellentes solutions. » 3. La caféine On en trouve sans surprise dans le café, mais aussi dans les boissons énergisantes type Redbull ou Dark Dog et dans le Guronsan, un traitement d’appoint de la fatigue.« Attention à la surdose de caféine ! Boire café sur café ou consommer plusieurs de ces produits dans la même journée peut être dangereux. Pour ce qui est des boissons énergisantes, on n’a pas beaucoup de recul du point de vue scientifique. Une canette, ça va. Plus, c’est très mauvais. Cela peut causer un surplus de stress et des problèmes cardiaques, même chez les sujets jeunes. » 4. Les régulateurs du comportement Les médicaments tels que la Ritaline, le Concerta ou le Quasym contiennent un dérivé des amphétamines et sont habituellement prescrits dans le traitement de l’hyperactivité et de la narcolepsie. Mais pour ceux qui ne souffrent pas de ces pathologies, ces médicaments ont un effet excitant, très prisé des étudiants.« Ces médicaments s’obtiennent en détournant des ordonnances, avec tous les risques d’interactions et de surdosage que cela entraîne. Attention, ce n’est pas anodin ! »En effet, ils peuvent entraîner des risques « neuropsychiatriques, cérébraux et cardiovasculaires, avec un effet possible sur la croissance et la maturation sexuelle », alerte l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). 5. Les drogues Les amphétamines (MDMA ou ecstasy) ou la cocaïne sont plus couramment utilisées pour faire la fête. Mais elles sont également prisées de certains étudiants pour diminuer la sensation de fatigue, augmenter la concentration et stimuler la vigilance en période d’examens.« Les drogues sont dopantes mais elles déséquilibrent le système dopaminergique, c’est-à-dire le circuit du plaisir et de la récompense. En prise occasionnelle, pour les examens par exemple, elles peuvent provoquer des troubles de l’humeur, graves mais heureusement réversibles. Sauf que rien ne garantit que la prise restera occasionnelle. Certains peuvent prendre de la drogue une fois et ne plus jamais y retoucher, d’autres non. Il est impossible de savoir à l’avance si on ne va pas devenir dépendant. » LES ANTISTRESSEn règle générale, les antistress sont mauvais pour la mémoire. Prendre du café toute la journée pour tenir le coup et un somnifère le soir pour réussir à dormir a pour effet de saturer le cerveau et de faire disparaître la mémoire immédiate. 1. Les médicaments bêtabloquantsLes médicaments comme l’Inderal, l’Avlocardyl ou le Syprol contiennent du propranolol, une molécule habituellement utilisée dans le traitement des pathologies cardiaques, mais qui a également des effets anxiolytiques (antistress).« Les bêtabloquants sont très efficaces, à l’oral ou en cas d’angoisse de la feuille blanche, pour supprimer les manifestations du stress : palpitations, mains moites, transpiration excessive. Il n’y a quasiment pas d’effets secondaires. Par mesure de précaution tout de même, mieux vaut en tester les effets avant les examens. »2. Le cannabis et l’alcool« Le cannabis est très mauvais pour la mémoire, il englue les circuits neuronaux. De plus, il renforce l’état émotionnel et psychique du moment, ce qui peut mener à un “badtrip” [état passager de délire, d’hallucinations et d’angoisse lié à la prise de drogue]. L’alcool, c’est pire, cela fait littéralement exploser les neurones. D’où le mal de tête le lendemain. »3. Les anxiolytiques Les anxiolytiques les plus connus sont le Valium, le Xanax, le Témesta ou encore le Tranxène. Ils contiennent des benzodiazépines, qui régulent les émotions, détendent et provoquent un sentiment de calme et de bien-être.« Ils sont à éviter, car ils diminuent la mémoire. Si on ne peut pas faire autrement, il faut les tester bien en amont des examens et toujours sur prescription de son médecin. »Pour conclure, il n’existe (hélas) pas de pilule miracle pour réussir ses examens. S’il n’y avait qu’un conseil à vous donner, c’est celui-ci : « Rien ne vaut une bonne hygiène de vie, bien manger, bien dormir. Et, pourquoi pas, s’essayer à la méditation ou à la relaxation. Cela me paraît moins risqué », précise Emmanuelle Peyret.Cet article est une version actualisée d’un texte paru à l’occasion du baccalauréat 2014.Laura Buratti Jean-Michel Normand Face aux disparités entre les chiffres sous-évalués des constructeurs et la consommation réelle de carburant, de nouvelles procédures de tests, harmonisées au niveau européen, seront mises en place à partir de 2017. Sérieusement, qui se fie encore aux données de consommation fournies par les constructeurs automobiles ? Personne. D’après les revues spécialisées, qui mesurent quotidiennement le véritable appétit des nouveaux modèles, l’écart entre les chiffres officiels et ce qui se passe dans la vraie vie n’a cessé de s’élargir au point de représenter, aujourd’hui, un véritable gouffre. Dans son dernier numéro daté de juillet, L’Automobile magazine estime que le différentiel est compris entre 30 et 60 %. Aussi, pour tenter de réduire, si ce n’est résorber, cet énorme décalage, un nouveau cycle d’homologation européen devrait voir le jour en 2017.L’actuel cycle, appelé New European Driving Cycle (NEDC) date de 1990, une époque où l’électronique n’était pas aussi omniprésente dans les systèmes d’injection. Il est en outre étrangement conçu, prévoyant de n’utiliser le moteur qu’à 35 % de ses capacités. Pour obtenir les mêmes résultats que les constructeurs, souligne Christophe Congrega dans L’Automobile Magazine, « il faut rouler à allure parfaitement constante sur le dernier rapport, aux alentours de 75 km/h, à la limite du sous-régime », et se contenter de « micro-accélérations ».Une évaluation réaliste des émissions polluantesEn 2017 devrait entrer en vigueur le World Light-vehicle Test Cycle (WLTC) dont l’objectif sera de gagner en réalisme. Y compris pour ce qui concerne les émissions, parfois notoirement sous-évaluées, de certains gaz (Nox pour les diesel) et autres polluants (particules fines pour les moteurs essence à injection directe, par exemple). La mécanique sera sollicitée autour de 60 % de ses capacités et la pression sur la pédale d’accélérateur ne s’effectuera plus comme si un œuf avait été placé en dessous. En complément, il est même prévu un « super-test » beaucoup plus sévère ; le RDE (Real Driving Emission), qui sollicitera pratiquement l’intégralité du couple moteur disponible. Les constructeurs bénéficieront toutefois d’une marge de tolérance (assez large) afin de pouvoir satisfaire aux normes d’émissions. Globalement, le WLTC de 2017 devrait déboucher sur des niveaux de consommation supérieurs d’environ un tiers à ce qu’ils sont aujourd’hui. Ce qui laisse présager d’âpres négociations entre les constructeurs et les autorités européennes autour de la reformulation des objectifs de consommation pour les années à avenir. En espérant qu’enfin le seul CO2 ne sera plus l’alpha et l’oméga des normes antipollution qui gagneraient à être élargies à d’autres items telles – on y revient – les particules et les Nox.Jean-Michel NormandJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.06.2015 à 17h05 • Mis à jour le14.06.2015 à 17h18 L’Espagnol Rafael Nadal, numéro 10 mondial, a dominé le Serbe Viktor Troicki en deux sets (7-6, 6-3) dimanche en finale à Stuttgart pour s’offrir son premier titre sur gazon depuis son triomphe à Wimbledon en 2010.Nadal, tête de série numéro 1, a décroché son 2e trophée de la saison, après celui de Buenos Aires en mars, onze jours après son élimination en quarts de finale à Roland Garros face au Serbe Novak Djokovic.« Je suis vraiment heureux. Cette victoire est très importante pour ma confiance. Ce fut une semaine fabuleuse », a déclaré Nadal au micro de la chaine allemande SWR, après son 3e succès à Stuttgart après ceux de 2005 et 2007 lorsque le tournoi était disputé sur terre battue.Concentré, appliqué et agressifTout comme la veille contre le Français Gael Monfils, Nadal s’est montré concentré, appliqué et agressif en fond de court pour conserver son invincibilité en 5 duels avec Troicki. S’appuyant sur une excellente première balle de service (77 %), Nadal a répondu coup pour coup au Serbe, faisant la différence au tie-break conclu sur son 9e ace (7/3) pour empocher la première manche.Il a ensuite saisi la première occasion de prendre le service du 29e joueur mondial pour mener 3-1 dans la seconde manche, un avantage qu’il conservait jusqu’au bout pour conclure le duel en moins de 90 minutes.A 29 ans, l’ex-numéro 1 mondial enregistre la 66e victoire de sa carrière pour conforter sa 5e place au classement historique du nombre de tournois remportés sous l’ère Open. Marie Maurisse (Genève, correspondance) Le vote est sans appel : avec plus de 70 % de « non » selon les résultats partiels, les Suisses s’opposent en bloc à l’introduction d’un impôt national sur les successions. Le référendum, lancé par une coalition de gauche composée notamment du Parti socialiste et des Verts, proposait d’imposer à hauteur de 20 % les successions supérieures à deux millions de francs, soit 1,9 million d’euros.Taux très faiblesUn tiers des fonds récoltés aurait contribué à financer le système des retraites. Mais l’idée n’a pas séduit les électeurs, qui ont préféré maintenir en l’état la situation actuelle. En Suisse, les successions sont imposées différemment dans chaque canton : en Valais par exemple, au cœur des Alpes, les héritiers directs n’en paient aucun contrairement au canton de Vaud, dans la région de Lausanne. Les taux sont cependant très faibles, en comparaison internationale.Mais en supprimant ces différences au sein même de la Suisse, la gauche entendait lutter contre la concurrence fiscale et mieux répartir les richesses dans le pays. La droite, au contraire, craignait qu’un taux fédéral unique ne crèe un handicap pour les PME, moteurs de croissance.« Un poison pour nos entreprises »« De nouvelles charges et une insécurité juridique accrue auraient été une forme de poison pour nos entreprises », a rappelé l’organisation patronale Economiesuisse. Dans le camp d’en face, la députée socialiste Jacqueline Badran se désole : « La population pense que les personnes très riches sont utiles à la société », dit-elle au journal 24 Heures.Pour le quotidien romand Le Temps, « il faut voir dans le net échec de dimanche un sentiment de lassitude de la part de l’électorat, que la gauche a trop fréquemment convoqué aux urnes pour de nouveaux impôts ou des contraintes économiques jugées inopportunes, tout particulièrement dans le contexte difficile provoqué par l’abandon du taux plancher en début d’année ».La hausse du franc suisse qui en a découlé a récemment poussé le ministère de l’Économie à revoir ses prévisions à la baisse avec +0,9 % de croissance du PIB en 2015.Marie Maurisse (Genève, correspondance)Journaliste au Monde 14.06.2015 à 15h09 L'Espagnol Jorge Lorenzo (Yamaha) a remporté, dimanche 14 juin, le Grand Prix de Catalogne de MotoGP juste devant l'Italien Valentino Rossi, qui conserve la tête du Championnat du monde et creuse l'écart sur le double champion en titre Marc Marquez, encore parti à la faute.Avec cette quatrième victoire consécutive, Lorenzo revient à un point au classement derrière son équipier Rossi, deuxième dimanche devant l'Espagnol Dani Pedrosa (Honda). Marquez (Honda) a pour sa part été contraint à l'abandon après une nouvelle sortie de piste, sa troisième en sept courses cette saison. 14.06.2015 à 14h57 • Mis à jour le14.06.2015 à 16h34 La ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a annoncé, dimanche 14 juin sur France 3, l’interdiction de la vente en libre-service dans les jardineries du désherbant vedette de Monsanto, le Roundup, afin de lutter contre les effets néfastes des pesticides.« La France doit être à l’offensive sur l’arrêt des pesticides, a déclaré la ministre. Elle doit être aussi à l’offensive sur l’arrêt des pesticides dans les jardins », a-t-elle dit.Le Roundup avait été remis au centre de l’actualité après le classement en mars du glyphosate, son principe actif, comme cancérogène « probable chez l’homme », même si les « preuves sont limitées », par le Centre international de recherche sur le cancer.Lire aussi :Le désherbant Roundup classé cancérogèneAlerte sur le glyphosateCette annonce intervient alors que l’association de consommateurs CLCV avait interpellé en début de semaine les agences sanitaires françaises et européennes et le ministre de l’agriculture sur le glyphosate, demandant notamment qu’il ne soit plus vendu en libre-service aux jardiniers amateurs.Dans la foulée, Ségolène Royal et le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, avaient indiqué dans un communiqué jeudi qu’à compter du 1er janvier 2018, l’accès aux produits phytosanitaires pour les jardiniers amateurs ne pourra se faire que « par l’intermédiaire d’un vendeur certifié ».« L’acheteur amateur bénéficiera ainsi d’un conseil renforcé systématique lors de la vente de ces produits avec une information sur les interdictions à venir et les alternatives », selon ce communiqué.Lire aussi :La Colombie bannit l’épandage de glyphosate 14.06.2015 à 12h18 • Mis à jour le14.06.2015 à 14h48 L'éviction de Jean-Marie Le Pen consacrée par la décision du Front national de supprimer la présidence d'honneur du parti, ne doit pas aller jusqu'à « l'humiliation de l'exclusion », a déclaré Marion Maréchal-Le Pen, lors du Grand Jury Europe 1-Le Monde-iTELE, dimanche 14 juin.« On en était arrivé à un tel degré de conflit, d'incompréhension et de rupture de dialogue que ça paraissait extrêmement compliqué que Jean-Marie Le Pen puisse être présent dans les instances exécutives », a justifié Marion Maréchal-Le Pen. La députée du Vaucluse a expliqué être « allée dans le sens de Marine Le Pen (...) après avoir hésité et réfléchi longuement, même si je crois malheureusement que nous n'avions plus d'autre choix vu aujourd'hui l'ampleur du conflit ».« Ce que je regrette, c'est qu'on en soit arrivé là », a-t-elle poursuivi, soulignant que Jean-Marie Le Pen avait consenti un « geste fort » en retirant à son profit sa candidature aux régionales, en Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA). « Je pense qu'il y a eu peut-être des opportunités ratées de permettre une désescalade. C'était une concession importante pour lui qui est restée sans suite, malheureusement », a déploré Marion Maréchal-Le Pen.L'élue rejette l'hypothèse d'une exclusion pure et simple, parfois évoquée. « Ce serait à mon avis un signal extrêmement négatif. Déjà, c'est allé très fort et très loin », a-t-elle conclu.Jean-Marie Le Pen « n'est pas d'extrême droite »Pour Marion Maréchal-Le Pen, Jean-Marie Le Pen « n'est pas d'extrême droite ». « Si le Front national était un parti d'extrême droite, je n'y serais pas, comme Marine Le Pen n'y serait pas. L'extrême droite répond à une définition précise : l'antiparlementarisme, l'autoritarisme et la doctrine basée sur la race. Ce sont des critères de science politique et objectivement le Front national ne répond pas à ces critères ».Par ailleurs, elle a indiqué qu'elle ne s’exprimerait pas lors du vote sur la réforme des statuts du FN, soumis aux adhérents en juillet. « Je pense que je vais garder mon vote secret. J'hésite encore ». « Dans ces statuts, il y a beaucoup de choses. Il n'y a pas uniquement la suppresion de la présidence d'honneur » assurée par Jean-Marie Le Pen, a-t-elle ajouté.« Il y a des choses très positives dans ces statuts, il y a une modernisation, et c'est vrai que du coup, beaucoup de gens risquent de se prononcer exclusivement là-dessus [la suppression de la présidence d'honneur] au détriment du reste des statuts », a-t-elle développé. 14.06.2015 à 09h39 • Mis à jour le14.06.2015 à 11h05 | Véronique Malécot (Lorient, envoyée spéciale) Une nouvelle page de la Volvo Ocean Race - course à la voile, autour du monde, en équipage et avec escales - a été écrite, jeudi 11 juin, à Lorient avec la victoire de l’équipage 100 % féminin, Team SCA dans la 8e étape. C’est la troisième fois dans l’histoire de cette course, qu’un exploit du genre se produit. Cela faisait douze ans qu’il n’y avait pas eu d’équipage féminin engagé dans cette course. Le dernier était celui de Lisa Charles-Mc Donald sur Amer Sport Too en 2002. Et la dernière fois qu’un équipage féminin a gagné une étape remonte à vingt-cinq ans.Les onze navigatrices (plus une media-women), emmenées par la Britannique Samantha Davies, qui s’est fait connaître avec son tour du monde en solitaire dans le Vendée Globe de 2008, ont franchi la ligne d’arrivée à 4 h 11 minutes après trois jours, 13 heures et 11 minutes de course depuis Lisbonne au Portugal, devant les six équipages masculins de l’épreuve.Avant la régate côtière de dimanche, Samantha Davies, skipper de Team SCA, revient pour Le Monde sur cette victoire mais aussi sur les deux ans de préparation qui lui ont permis, à elle et à son équipage, d’atteindre ce niveau et de continuer à progresser au fil des étapes.Il ne reste plus qu’une étape dans cette édition, entre Lorient et Göteborg en Suède, quel est votre sentiment sur cette année et même ces deux années écoulées ?Cela fait deux ans et demi qu’on travaille. On est le premier équipage féminin depuis douze ans. C’était très dur au départ de trouver un équipage qui avait le potentiel d’être performant sur cette course. Nos entraîneurs ont beaucoup cherché mais ils savaient qu’ils avaient le temps de trouver, et de nous entraîner. Ils n’ont pas cherché seulement des expertes de la course au large, ils cherchaient des filles qui avaient le potentiel.Ce n’est pas facile, surtout si on ajoute le fait qu’on est mentalement et physiquement fatiguées, et qu’on est mal nourries. Il y a aussi la pression et l’intensité de la course. Tout cela amplifie chaque émotion et mon rôle en tant que skipper est de bien gérer çaIl y a eu près d’une centaine de curriculum vitae puis une quarantaine de filles sont venues naviguer sur le bateau pour n’en sélectionner que quinze au final. Beaucoup de concurrentes venaient de la voile olympique, des petits bateaux, et il a fallu apprendre à naviguer sur un gros bateau. Trois filles à bord ont déjà participé la Volvo en 2002, Carolijn Brouwer, Abby Ehler, Liz Wardley. Mais là, ce n’est plus la même course, le niveau est plus élevé, c’est beaucoup plus intense, beaucoup plus professionnel qu’à cette époque. Il nous manquait l’expérience de cette course en particulier. Cela ne s’apprend pas dans les livres ! On savait qu’on partait de beaucoup plus loin que tous les autres équipages même si on avait le temps de s’entraîner. Ce tour du monde était du coup une grande découverte. Avait-on le niveau par rapport aux autres ? On n’en avait aucune idée.Vous avez progressé tout au long de la course, étape par étape. Et là vous remportez l’étape à Lorient. Comment analysez-vous cette victoire ?Même si cela ne voit pas dans les résultats, on a progressé à chaque étape, on a appris à croire en nous. C’est dur d’être en permanence derrière, de suivre. Au fur et à mesure on restait un peu plus longtemps avec les autres bateaux, on arrivait à tenir, et c’était ça qui était bien. On avait l’impression de monter une marche à chaque fois. Mais c’était frustrant que notre progression ne se voit pas au classement. Et là, enfin, on le montre et avec le style ! Nous avons obtenu notre victoire en naviguant bien, pas sur un coup de chance. Je suis fière de la façon dont nous avons gagné cette étape. Nous avons eu les félicitations de tous les autres équipages, ils ont reconnu que nous avons navigué parfaitement. Et ça, c’est la meilleure critique, surtout venant de nos concurrents qui sont les héros de la voile. C’est merveilleux.Quels sont vos objectifs pour la fin de la course ?La Suède c’est la maison de la SCA, c’est un peu la maison de notre bateau. Cela nous tient à cœur de le ramener en tête ou bien placé. On veut être fières à l’arrivée. La dernière étape est celle qui reste dans les mémoires donc, si on peut faire un bon résultat c’est bien. Notre principal objectif est surtout de garder notre podium des in-port [régate côtière]. Pour le moment, on est troisième. Il en reste deux et nous les abordons très sérieusement.Comment s’est déroulée la vie à bord pendant les huit mois de régate ?Ce n’est pas facile, surtout si on ajoute le fait qu’on est mentalement et physiquement fatiguées, et qu’on est mal nourries. Il y a aussi la pression et l’intensité de la course. Tout cela amplifie chaque émotion et mon rôle en tant que skipper est de bien gérer tout ça. Je suis très fière parce qu’on est quinze filles pour douze places à bord [13 navigatrices et deux ‘media-women’qui se relaient] et on est les mêmes qu’au début. Aucune de nous n’a dû quitter l’aventure, il n’y a eu aucune bagarre entre nous. On a très bien géré l’esprit d’équipe.J’essaie d’écouter tout le monde, de prendre tous les avis avant de prendre les décisions. Maintenant je connais les points forts et les faiblesses de toutes mes équipières et je sais qui je dois écouter, dans quelle situation. On se soutient. Nous sommes très soudées, on finit comme une famille. Il y a un lien quasiment incassable entre nous et j’en suis très fière.Le grand public vous connaît pour ta quatrième place dans le Vendée Globe 2008. Tu es plus habituée des courses en solitaire. Comment a-tu géré ton rôle de skipper ?Au départ je ne voulais pas être skipper car je me rendais compte de l’immensité de la tâche. Mais j’ai été très soutenue par l’encadrement, les entraîneurs et même la DRH de SCA. J’ai été aussi soutenue par les filles, qui ont toléré mes erreurs. Elles m’ont conseillé, elles m’ont fait confiance. C’est génial ce soutien. On fonçait toujours plus fortes ensembles malgré les erreurs et c’est une des qualités de mon équipage.Je souhaite qu’il y est un prochain équipage féminin dans la Volvo. Qu’on arrive à garder l’expérience acquise dans la voile océanique. J’espère que nos résultats aideront à développer cette discipline pour les équipages féminins.Véronique Malécot (Lorient, envoyée spéciale)Journaliste-cartographe au service Infographie. SuivreAller sur la page de ce journaliste 14.06.2015 à 08h40 • Mis à jour le14.06.2015 à 10h13 Le prélèvement des impôts à la source sera « pleinement appliqué en 2018 », déclare dimanche François Hollande dans un entretien à Sud-Ouest Dimanche. François Hollande, qui dit n'avoir pris « aucune décision » quant à une éventuelle candidature pour la présidentielle de 2017, avait promis avant son élection en 2012 une grande réforme fiscale dont le prélèvement à la source pourrait être un instrument. Le ministre des finances, Michel Sapin, avait déjà indiqué que la réforme visant à mettre en place ce système serait engagée en 2016, mais que le dispositif ne serait pas totalement opérationnel avant 2018.Engagée dès 2016« C'est une réforme qui est à la fois attendue par les Français et souhaitable pour l'Etat », déclare François Hollande dimanche dans Sud Ouest. « Elle doit donc être bien menée pour être bien mise en œuvre, étape par étape. Et ça ne peut pas se faire en moins de trois ans. Ce sera donc engagé dès 2016 pour être pleinement appliqué en 2018 », ajoute-t-il.Faisant valoir qu'il s'agit d'une réforme « attendue par les Français et souhaitable pour l'État », le chef de l'État souligne que le prélèvement à la source ne doit « pas compliquer la vie des entreprises et encore moins solliciter le contribuable ». Cette réforme, selon lui, « doit donc être bien menée pour être bien mise en œuvre, étape par étape, et ça ne peut pas se faire en moins de trois ans ».Le président assure que le projet préparé par le gouvernement « garantira que nul n'ait à perdre quoi que ce soit. Ni les Français, ni l'Etat. » Les Français paient en année N les impôts sur les revenus perçus en année N-1 et le gouvernement doit trouver le moyen de ne pas prélever les impôts de deux années en même temps.Quant à la fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG, une promesse de campagne, le président Hollande élude la question. « La priorité, c'est la baisse des impôts des Français », souligne-t-il, réaffirmant que « dès cette année, plus de neuf millions de ménages vont voir diminuer leur impôt sur le revenu ».« Si nous voulons qu'il y ait demain de nouvelles réductions de prélèvements, il nous faut plus de croissance, plus d'emplois, plus d'investissements. C'est la raison pour laquelle la politique du gouvernement consiste à encourager la production, pour permettre plus de redistribution », ajoute-t-il.Tacle à MontebourgSur la proposition de son ancien ministre du redressement productif Arnaud Montebourg d'une « stratégie européenne de baisse d'impôt en faveur des ménages », François Hollande réplique : « Dois-je rappeler que notre déficit public atteint encore 4 % du PIB ? » « Les Français ont parfaitement compris que les déficits d'aujourd'hui peuvent être les impôts de demain. Moins il y aura de déficit, moins il y aura d'impôts demain », fait-il valoir.Il indique dimanche que le Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), dont une partie de la gauche réclame qu'il soit réorienté, sera évalué, avec un bilan avec les partenaires sociaux, « à la fin de l'année ». « Tout doit être fait pour stimuler l'emploi et l'investissement. Les entreprises ont besoin de stabilité et de visibilité », dit-il. "La perspective doit être le basculement du CICE en baisse pérenne de charges sociales. Amandine Réaux L’Afrique, continent misogyne où les femmes n’ont pas accès aux postes politiques ? Les femmes sont de mieux en mieux représentées dans les instances politiques en Afrique, d’après l’indice de l’égalité du genre en Afrique 2015, publié par la Banque africaine de développement (BAD).Une tendance confirmée par un document de l’Union interparlementaire, « Women in parliaments, 20 years in review », qui répertorie la présence de femmes au Parlement (Chambre basse ou unique) en 1995 et en 2015.L’Afrique dans la moyenne mondialeSur les 42 pays d’Afrique pour lesquels les données étaient disponibles, les femmes constituent en moyenne 22 % des parlements en 2015, contre 8 % en 1995. Au total, 19 pays africains dépassent désormais la moyenne mondiale (22,4 %). À titre de comparaison, la France compte 26 % de députées, l’Allemagne 36 % et les États-Unis, 19 %. #container_14341199510{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14341199510{ height:850px; } #container_14341199510 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14341199510 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14341199510 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14341199510 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution de la représentation des femmes au Parlement entre 1995 et 2015(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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D’autres encore prévoient le respect de la parité sur les listes électorales (République démocratique du Congo, Angola).C’est dans ces pays que l’on a observé la plus forte hausse : près de 19 points en moyenne, allant de trois points de plus pour le Swaziland (où les quotas de 30 % ne sont pas respectés, avec seulement 6,2 % de femmes), à 59 points supplémentaires pour le Rwanda. Ce dernier se classe d’ailleurs depuis 2013 au premier rang mondial en termes de parité au Parlement, avec 64 % de femmes.Une croissance plus faible dans les pays sans quotaLes assemblées des 22 autres pays dans lesquels il n’y a pas de quota se sont également féminisées, mais l’augmentation est moindre : + 10 points en moyenne. Pour les 12 pays dans lesquels d’autres formes de quotas existent (aux élections locales ou au sein des partis politiques), on observe une hausse de 12 points, contre six points dans les pays où aucune forme de quota n’a été mise en place.Cette première carte montre le pourcentage de femmes au Parlement en 1995.Cette deuxième carte montre la situation en 2015, précisant si des quotas ont été mis en place ou non.Comme le rapporte Gretchen Bauer, l’instauration de quotas permet une meilleure reconnaissance des femmes au sein des sociétés africaines. Au Rwanda et en Tanzanie, la présence de femmes au Parlement a favorisé la défense et l’adoption de nouvelles lois sur les violences faites aux femmes, sur la famille ou sur les droits fonciers. Même si, comme partout où les quotas existent, les femmes risquent d’être reléguées au rang de parlementaires de seconde classe.Amandine RéauxJournaliste au Monde 29.06.2015 à 17h21 • Mis à jour le29.06.2015 à 17h40 | Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Angela Merkel n’avait plus eu recours à sa phrase fétiche depuis plusieurs semaines. Lundi, elle l’a répétée à trois reprises : « Si l’euro échoue, l’Europe échoue » a-t-elle dit. D’abord devant 600 invités réunis lundi matin à l’occasion des 70 ans de la CDU, puis lors de la conférence tenue dans l’après-midi aux côtés de Sigmar Gabriel (président du parti social-démocrate) à l’issue d’une réunion de crise tenue avec les dirigeants de la majorité mais aussi de l’opposition.Lire aussi :Pour Angela Merkel, c’est aux Grecs de trouver le moyen de sortir de la criseLes deux dirigeants ont tenu à mettre les Grecs en garde, tout en prenant soin de ne pas insulter l’avenir. La mise en garde : le référendum de dimanche est décisif pour le maintien de la Grèce dans la zone euro. Sigmar Gabriel, le vice-chancelier, a même été plus clair qu’Angela Merkel. Selon lui, la question posée est « oui ou non au maintien dans la zone euro ». Une formule qu’Angela Merkel, qui connaît la sensibilité des Grecs – un peuple qu’elle a qualifié de « fier » – a pris soin de ne pas employer.« Solidarité et efforts vont de pair »L’avenir : quelle que soit l’issue du référendum, les responsables européens sont prêts à « négocier ». Mais pas avant. « Une négociation avant le référendum n’a pas de sens » a indiqué dans la matinée Volker Kauder, président du groupe CDU au Bundestag. A Berlin, on dit qu’Angela Merkel n’était déjà pas favorable au sommet extraordinaire convoqué lundi 22 juin par Donald Tusk et qui, de fait, n’a pas servi à grand-chose. Elle est donc très « prudente » face à l’organisation d’un nouveau sommet européen cette semaine. Si elle veut bien négocier, l’Allemagne n’est pas prête à céder grand-chose. « La position ne changera pas : solidarité et efforts vont de pair », a indiqué Angela Merkel, qui a déploré que « la volonté de compromis [n’était] pas du côté grec » et que, dans une négociation, « personne ne peut obtenir 100 % ».Lire aussi :Pour Juncker, « un non des Grecs au référendum serait un non à l’Europe »Sigmar Gabriel a eu des mots très durs contre le gouvernement grec, estimant qu’Alexis Tsipras veut « politiquement, idéologiquement une autre zone euro ». Il a estimé que les Européens avaient déjà fait des propositions « généreuses » à la Grèce. Pas question d’aide « sans condition », a affirmé le vice-chancelier. A lire entre les lignes, il semble donc que l’Allemagne considère que l’Union européenne a davantage à perdre en faisant des concessions importantes à Athènes, pour maintenir la Grèce dans la zone euro, qu’à se montrer ferme face à M.Tsipras.Pas de voyage à Athènes pour Angela MerkelUn « Grexit » (la possibilité que la Grèce quitte l’Eurozone) ne serait donc pas forcément une catastrophe pour la zone euro. Sigmar Gabriel l’a d’ailleurs dit : « La zone euro demande plus d’engagements à ses membres et non pas moins d’engagements ». Pas question donc de céder face à Alexis Tsipras. Maintenant que le référendum est lancé, les Allemands espèrent manifestement que le oui va l’emporter, ce qui contraindrait Alexis Tsipras à démissionner.Mais, mieux que quiconque, Angela Merkel sait qu’elle n’a surtout pas intérêt à le dire ni même à le sous-entendre, car cela aurait un effet contre-productif. Interrogée sur un éventuel voyage à Athènes cette semaine, Angela Merkel a reconnu que, grâce aux « moyens de communication modernes », cela ne lui paraissait pas « utile ».Lire aussi :Comment la Grèce et la zone euro font face à l’urgenceFrédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Rémi Dupré Le 2 juin, en plein scandale de corruption, le Suisse Joseph Blatter, président de la Fédération internationale de football (FIFA) depuis 1998, annonçait à la surprise générale, quelques jours après sa réélection pour un cinquième mandat, qu’il démissionnait de son poste. Depuis, il a fait machine arrière et semble désormais prêt à se représenter à l’occasion d’un congrès électoral extraordinaire, qui devrait avoir lieu entre décembre 2015 et mars 2016.Lire aussi :FIFA : en fait, Blatter n’a « pas démissionné »Après le prince jordanien Ali Ben Al-Hussein, la légende brésilienne Zico et l’ancien Bleu David Ginola, le Libérien Musa Hassan Bility, 48 ans, se lance dans la course à la succession de Blatter. Patron de la Fédération du Liberia depuis 2010, il explique au Monde pourquoi il souhaite devenir le premier président africain de la FIFA.Pourquoi êtes-vous candidat à la succession de Joseph Blatter ?Je me présente à l’élection présidentielle à la FIFA car je crois que notre organisation a besoin d’un leader qui représentera les vues et les aspirations de l’ensemble de ses membres (209). Un leader qui s’investira pleinement dans la réforme immédiate de la FIFA afin qu’elle soit à nouveau crédible et qu’elle regagne la confiance du monde. Je pense être ce leader.Quand avez-vous commencé à y songer ? J’ai bien sûr toujours nourri l’ambition de devenir un jour président de la FIFA. Mais ma décision découle de l’annonce de la démission prochaine du président Blatter.La Confédération africaine de football (CAF) n’a pas présenté de candidat depuis le scrutin de 2002 et la défaite de son président Issa Hayatou face à Joseph Blatter. Dans quelle mesure est-ce important que la CAF ait un représentant lors de la prochaine élection ?En tant que Confédération la plus large du monde (54 pays membres, contre 53 pour l’Union des associations européennes), la CAF doit absolument montrer la voie en trouvant, dans ses rangs, le nouveau président de la FIFA. Et c’est pourquoi je me présente. Nos valeurs ne doivent pas faire de notre continent celui qui apprend toujours en suivant. Nous pouvons, nous aussi, diriger la FIFA, et c’est le moment opportun pour le faire. Je suis persuadé que nous obtiendrons le soutien de l’Europe, de l’Asie, des Amériques, ainsi que de toutes les autres confédérations.La CAF sera-t-elle unie derrière vous ?Bien sûr. Pourquoi ne le serait-elle pas ? Si je me fie aux conversations que j’ai eues avec beaucoup de mes homologues, partout sur le continent, nous sommes pleinement soutenus. J’ai absolument besoin du soutien du président Issa Hayatou. Je n’ai aucune raison de penser qu’il fera autrement.Quelles sont vos principales propositions ?Nous devons étendre le processus de décision à la FIFA en incluant les associations membres pour choisir les pays hôtes des Coupes du monde, et en réévaluant les critères d’adhésion. Il faut aussi améliorer nos programmes de développement et enlever ce bouchon qui rend plus difficile l’accès des associations membres à ces fonds. Nous devons aussi regarder l’Europe d’une manière particulière. En tant que leader du foot mondial, la FIFA peut tout apprendre de l’Europe, qui accroîtra les capacités financières des autres confédérations et particulièrement dans les domaines de la commercialisation. Car, en fin de compte, ce n’est pas l’argent que la FIFA donne aux membres qui les rendra financièrement indépendants. C’est seulement la base de leur donner ce dont ils ont besoin au départ pour devenir viables. Pour résumer, la FIFA doit avoir un style européen dans le domaine de la commercialisation pour servir les autres confédérations. Et seule l’Europe peut être leader dans ce domaine. Nous essaierons de travailler avec l’Europe pour rendre cela possible. Par conséquent, je pense qu’un partenariat avec l’Europe refaçonnera le monde du football.Que pensez-vous de vos adversaires, notamment le prince Ali et Zico ? Je n’ai rien contre mes challengers. Je pense que nos plates-formes programmatiques donneront un aperçu de ce que sera la nouvelle FIFA, que nous appelons tous de nos vœux. Je ne suis pas juge. Ce sont les associations membres qui rendront leur jugement à la fin.Accepterez-vous de débattre avec vos adversaires ?Oui. Je pense que c’est très important qu’il y ait un débat. Le monde entier a besoin de prendre connaissance de nos points de vue, directement à travers nous, pas par l’intermédiaire d’experts qui les coucheraient sur le papier. Je veux profiter de cette occasion de défier les autres candidats lors d’au moins trois débats, ce qui offrira au monde la chance de nous voir exprimer nos points de vue. C’est crucial si nous prévoyons de réformer la FIFA. Cela pourrait être le début d’une nouvelle forme d’ouverture qui pourrait changer le regard du monde sur la FIFA.Comment avez-vous réagi à la démission de Joseph Blatter ?J’ai d’abord été triste. Car, quoi qu’il arrive désormais, le président Blatter a beaucoup fait pour le football. Mais je pense que sa décision est le reflet d’un grand leadership. En fin de compte, quelqu’un devait en payer le prix, et lui, en tant que leader, est effectivement cette personne. A ce stade, je crois qu’il a fait preuve d’une grande force morale et a montré son leadership pour sauver la FIFA d’une possible implosion. Pour cela, nous devons lui témoigner notre gratitude. Malgré tout, aujourd’hui, je pense que le président Blatter laisse une FIFA forte et viable. Nous ne devrions pas laisser les scandales de ces derniers mois ternir l’image d’un homme qui a tant fait pour le football. Le faire, c’est s’aliéner un tiers du congrès de la FIFA. En décidant de démissionner, je pense qu’il a sauvé la FIFA, et nous devons le louer pour cela.Quel regard portez-vous sur le processus de réforme de la gouvernance de la FIFA lancé, le 2 juin, par Joseph Blatter ? Je n’ai pas eu la chance d’en prendre connaissance dans le détail, donc je ne peux pas le commenter. Mais je crois qu’actuellement toute forme de réforme doit incorporer les vues et intérêts de tous les membres. Elle doit être en phase avec les pratiques courantes. Il n’y a pas de solution de rechange.Est-ce problématique que Joseph Blatter n’ait pas préparé sa succession ces dernières années ?Je crois qu’on désigne son successeur lorsqu’on a prévu de lâcher les rênes. Je pense qu’il l’aurait fait après son élection [le 29 mai], car c’était son dernier mandat [le cinquième]. J’ai le souvenir d’en avoir discuté avec lui avant.Quel bilan dressez-vous de la présidence Blatter ?Je pense que nous avons fait beaucoup de chemin avec lui. Mais on doit faire beaucoup plus aujourd’hui. La FIFA est plus forte et plus grande maintenant. Nous devons la rendre plus transparente afin de regagner la confiance du monde.Comment restaurer la confiance alors que les soupçons de corruption émaillent l’attribution des Mondiaux 2018 et 2022, respectivement à la Russie et au Qatar ?Nous devons ouvrir notre porte et assumer plus clairement nos responsabilités. Nous devons enquêter sur toutes les allégations de malversations, dans le respect du cadre juridique, ainsi que sur tous les événements passés à la FIFA, et pas seulement sur l’attribution des Mondiaux 2018 et 2022. Nous devons permettre aux autorités judiciaires d’avoir accès à nos documents pour que leurs enquêtes suivent leur cours.La FIFA doit-elle organiser un nouveau vote d’attribution des Mondiaux 2018 et 2022 si des preuves de malversations sont établies ?Oui. S’il est établi que des malversations de toute sorte ont été commises, la bonne chose à faire est de revenir complètement sur le processus d’attribution.Le rapport d’enquête de Michael J. Garcia sur ces attributions doit-il être publié avant le prochain scrutin ?Oui. Je pense que pour le bien de la FIFA le monde doit savoir ce qu’il y a dans ce rapport. Nous devons prendre des mesures s’il le faut.Ce sont les 209 membres du congrès de la FIFA qui désigneront le pays hôte du Mondial 2026. Pensez-vous que ce nouveau processus permettra réellement d’endiguer la corruption ?Je crois que nous devons différer ce vote en l’absence d’une réforme institutionnelle acceptable qui donne à ce processus de la crédibilité. Nous devons en premier lieu voter pour réformer ce processus électoral. C’est ce qui est préférable à la suite des allégations qui s’accumulent à propos des votes précédents.S’il se présentait, Michel Platini, le président de l’Union des associations européennes de football (UEFA), serait-il un bon candidat ?Musa Hassan Bility est le meilleur candidat.Qu’attendez-vous du prochain congrès de la FIFA ?Le prochain congrès doit élire le nouveau président de la FIFA. J’espère que ce sera moi.Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.06.2015 à 16h36 • Mis à jour le29.06.2015 à 18h41 Météo France a placé vingt-six départements en vigilance orange à partir de mardi 30 juin, 14 heures, en raison d’un « épisode caniculaire précoce et durable ». Le thermomètre promet de flirter avec les 40 °C dans le Sud-Ouest, d’où partira cette canicule (terme utilisé lorsque des températures très élevées, jour et nuit, durent pendant trois jours d’affilée), qui s’étendra progressivement à l’ensemble du pays.Les départements concernés sont ceux des régions Bourgogne, Ile-de-France et Limousin, ainsi que l’Ain, l’Allier, le Cher, la Dordogne, l’Indre, la Loire, le Loiret, le Lot, Lot-et-Garonne, le Puy-de-Dôme et le Rhône.Les températures maximales seront souvent au-delà de 35 degrés : 37°C à Lyon, plus de 38°C à Paris tandis que les 40°C seront atteints et parfois dépassés dans le sud-ouest.Pour faire face à cette chaleur, le gouvernement, qui a tenu une réunion interministérielle, souhaite s’assurer que « tout est bien en place et que tous les ministères sont bien mobilisés ». Ségolène Royal a promis une « mobilisation » des espaces publics climatisés afin de soulager les personnes touchées. Elle a évoqué « les galeries commerciales, les cinémas, les bibliothèques (…) dans toutes les communes ».Certaines villes ont aussi invité les personnes âgées ou vulnérables à s'inscrire, par téléphone ou internet, sur le « registre canicule » de la commune pour qu'elles puissent être suivies par téléphone et bénéficier de visites à domicile. Un numéro spécial, 0800 06 66 66, a été mis en place entre 9 heures et 19 heures. « Il faut aller jusqu’à s’envelopper dans des serviettes éponges mouillées »La ministre a appelé à être « très vigilant, car la canicule va durer jusqu’à la mi-juillet, même s’il peut y avoir de fortes variations de températures ».« Il faut se mouiller les cheveux, la tête, le corps. Dans les précédents plans canicule, on a recommandé de boire beaucoup, mais pour faire baisser la température des personnes vulnérables, enfants et personnes âgées, il faut aller jusqu’à s’envelopper dans des serviettes éponges mouillées et se placer dans un courant d’air, c’est vraiment ce qui permet d’anticiper les accidents. »Interrogée sur la canicule de 2003, qui avait été à l’origine de près de vingt mille morts, et dont la gestion par le gouvernement avait été critiquée, Mme Royal a répondu :« Je ne crois pas que la canicule puisse avoir les mêmes conséquences que celle de 2003, car il n’y avait pas à l’époque une telle mobilisation. »Depuis 2003, un « plan national canicule » est activé chaque année, du 1er juin au 31 août, afin d’anticiper l’arrivée d’une éventuelle canicule. Son niveau 1 correspond à l’activation d’une veille saisonnière, avec la mise en œuvre d’un dispositif d’information préventive. Selon Matignon, plusieurs préfets de département devraient décider « à partir de demain » [mardi] de passer au niveau supérieur.La France ne sera pas le seul pays touché en Europe : en Espagne et au Portugal, des températures allant jusqu’à 44 °C sont attendues dans le Sud, où les régions ont été placées en état d’alerte pour « risque extrême » ou « important ». La Belgique et l’Angleterre seront également affectées, tandis que les autres pays européens prévoient des températures plus élevées mais pas caniculaires. 29.06.2015 à 16h31 • Mis à jour le29.06.2015 à 16h47 Yannick Agnel ne défendra pas son titre du 200 mètres nage libre lors des Championnats du monde de Kazan, du 2 au 9 août. Le nageur français de 23 ans, par ailleurs champion olympique de la discipline, a annoncé lundi qu'il mettait un terme à sa saison en raison d'une pleurésie (inflammation de la plèvre) l'ayant privé d'entraînement au cours du mois de juin, et qu'il ne serait donc pas du voyage en Russie. L'élève de Lionel Horter au Mulhouse Olympic Natation reprendra l'entraînement mi-août, en vue des Jeux de Rio en 2016.« Je suis forcément déçu de ne pas pouvoir défendre mon titre mondial après un bon début de saison, d'autant plus que le stage à Font-Romeu (en mai) s'était passé idéalement, explique Agnel dans un communiqué. Les Jeux olympiques restent malgré tout mon objectif prioritaie et je souhaite mettre toutes les chances de mon côté pour réussir à Rio. Pour cela, je sais qu'il vaut mieux jouer la prudence dans la mesure où j'ai déjà eu une pneumopathie en 2011. Je préfère récupérer totalement, plutôt que dépenser une énergie considérable à préparer des Championnats du monde dans des conditions qui sont loin d'être optimales. »Revoyez son 200 mètres victorieux à Barcelone aux Mondiaux de 2013......et celui de Londres aux Jeux olympiques de 2012. 29.06.2015 à 16h25 Israël a donné, lundi 29 juin, son accord à la construction d'une « barrière de sécurité » de 30 kilomètres le long de sa frontière avec la Jordanie, le quatrième « mur » érigé par l'Etat hébreu pour empêcher l'entrée de migrants clandestins ou d'assaillants sur son sol.« Le cabinet restreint de sécurité a accepté la proposition du premier ministre, Benyamin Nétanyahou, de lancer la construction » de cette barrière « le long de la frontière orientale d'Israël » près d'Eilat, qui fait face à Aqaba, côté jordanien, relate un communiqué du bureau de M. Nétanyahou.Lire l'analyse :En Israël, encore une occasion ratée ?« Empêcher l'entrée de migrants illégaux et de différents mouvements terroristes »L'Etat hébreu a informé le royaume hachémite de ce projet d'ériger une barrière, sur le sol israélien, précise le communiqué, qui assure que « la barrière n'empiétera, d'aucune manière, sur la souveraineté de la Jordanie et sur ses intérêts nationaux ».Cette « barrière » est dans le prolongement de celle érigée à la frontière avec l'Egypte pour « empêcher l'entrée de migrants illégaux et de différents mouvements terroristes en Israël », a expliqué le premier ministre israélien devant un comité parlementaire lundi.Lire aussi :En Israël, le déni des clandestins « infiltrés »Israël a également installé une barrière de fils barbelés le long de la ligne de démarcation sur le plateau du Golan, dont il occupe une partie, pour tenter d'éviter un débordement de la guerre civile qui fait rage depuis plus de quatre ans en Syrie.Israël est aussi à l’origine de la construction du mur de béton qui s'étend sur plusieurs centaines de kilomètres et enserre la Cisjordanie occupée, qu'il découpe également pour séparer les colonies israéliennes des zones dont la gestion est laissée aux Palestiniens. 29.06.2015 à 16h07 Jean-Michel Aphatie interviendra comme éditorialiste politique sur BFM-TV à partir de la rentrée prochaine, a fait savoir lundi 29 juin la chaîne d’information en continu.Lire aussi :La télé recrute ses têtes d’affiche pour la rentréeAgé de 56 ans, le journaliste a quitté vendredi dernier son poste de chroniqueur au « Grand Journal » de Canal+, qu’il occupait depuis neuf ans. Il débutera sur BFM-TV la semaine du 24 août.Jean-Michel Aphatie, qui vient également de quitter RTL, où il menait l’interview politique du matin depuis douze ans, coanimera en outre « Europe 1 Midi » à partir de septembre.Lire aussi :Jean-Michel Aphatie, premier transfert du mercato Morgane Tual Déferlante de drapeaux arc-en-ciel sur la Toile en ce week-end qui suivait l’annonce, vendredi 26 juin, par la Cour suprême américaine de la légalisation du mariage homosexuel dans l’ensemble des Etats-Unis. Les internautes ont massivement salué la décision et les géants du Web ont fortement participé à cette célébration, à grand renfort de gadgets multicolores, alors que de nombreuses Gay Prides se déroulaient aux quatre coins du monde. Facebook a, par exemple, mis à disposition de ses utilisateurs un filtre arc-en-ciel à apposer sur leurs photos de profil, et que Mark Zuckerberg lui-même a utilisé.(function(d, s, id) { var js, fjs = d.getElementsByTagName(s)[0]; if (d.getElementById(id)) return; js = d.createElement(s); js.id = id; js.src = "//connect.facebook.net/fr_FR/sdk.js#xfbml=1&version=v2.3"; fjs.parentNode.insertBefore(js, fjs);}(document, 'script', 'facebook-jssdk'));Created with facebook.com/celebratepridePosted by Mark Zuckerberg on vendredi 26 juin 2015Twitter a de son côté ajouté une icône de cœur arc-en-ciel aux 7 millions de tweets qui ont affiché le hashtag #LoveWins (« L’amour gagne »), lancé par le président Barack Obama.Today is a big step in our march toward equality. Gay and lesbian couples now have the right to marry, just like anyone else. #LoveWins— POTUS (@President Obama)require(["twitter/widgets"]);(« Cette journée représente un grand pas vers l’égalité. Les couples gays et lesbiens ont désormais le droit de se marier, comme tous les autres. »)Google n’était pas en reste, qui affichait un logo spécial quand les utilisateurs effectuaient des requêtes telles que « gay marriage » dans son moteur de recherche. Son service de vidéos, YouTube, a publié une vidéo compilant des coming-out pour « célébrer les nombreuses personnes et communautés qui ont inspiré le changement », peut-on lire dans le texte de présentation.D’autres services comme Uber, Snapchat ou Vimeo ont également salué la décision de la Cour suprême sur leurs sites et applications respectifs. Tout comme Tim Cook, le patron d’Apple, qui avait révélé en octobre dernier son homosexualité.Today marks a victory for equality, perseverance and love.— tim_cook (@Tim Cook)require(["twitter/widgets"]);(« Ce jour marque la victoire pour l’égalité, la persévérance et l’amour. »)Lire aussi :Mariage homosexuel : histoire du basculement américainLe mariage homosexuel, bon pour les affairesCe soutien unanime de la Silicon Valley au mariage homosexuel n’est pas nouveau. En 2008 déjà, la proposition 8, qui visait à l’interdire en Californie, avait été fortement contestée chez les géants du Web. Google avait par exemple exprimé publiquement son opposition dans un billet de blog :« Nous ne prenons généralement pas position sur les questions qui ne relèvent pas de notre domaine, notamment sur les questions sociales (…). Néanmoins (…), les effets discriminatoires et effrayants de cette proposition pour nombre de nos employés nous poussent à nous opposer publiquement à la proposition 8. (…) Nous ne devrions pas supprimer le droit fondamental de quiconque, quelle que soit sa sexualité, d’épouser la personne qu’il aime. »C’est dire si le sujet est sensible dans la Silicon Valley, quelques années plus tard, en 2014, le tout nouveau directeur général de Mozilla Brenden Eich était poussé à la démission, rattrapé par une veille histoire : un don de 1 000 dollars effectué à l’époque pour soutenir cette proposition 8.Plus largement, pas moins de 273 entreprises américaines, parmi lesquelles Apple, Google, Facebook, Amazon, Microsoft et Twitter, avaient signé ensemble en 2013 un document en faveur du mariage entre personnes de même sexe, transmis à la Cour suprême américaine. Le texte expliquait que les différences de législations à ce sujet aux Etats-Unis étaient mauvaises pour leurs affaires et « nous forcent à traiter nos salariés légalement mariés différemment des autres, alors que notre succès dépend du bien-être et du moral de tous les employés ». Les entreprises arguaient également que ces différences les poussaient à effectuer des acrobaties administratives pour assurer une égalité de traitement entre les salariés.Un positionnement qui serait, avant tout, « une question d’image de marque », selon Jane Schacter, professeure de droit à Stanford, interviewée à l’époque par le magazine américain Wired. Pour elle, ce positionnement est un bon coup de marketing à destination de leur public cible, afin de lui dire : « Nous sommes le futur, nous représentons ce qui avance, pas ce qui vient du passé. »Fausse noteQuoi qu’il en soit, les entreprises de la Silicon Valley défilent chaque année à la Gay Pride de San Francisco. En 2013, Mark Zuckerberg y avait pris part, avec 700 salariés de l’entreprise. L’édition de dimanche n’a pas dérogé à l’usage, mais une fausse note est venue ternir la journée pour le premier réseau social du monde.Voir le diaporama : la Gay Pride à travers le monde« Honte à Facebook », pouvait-on lire sur plusieurs pancartes du défilé. Dans le cortège, des membres du mouvement #MyNameIs, notamment composé de drag-queens et de personnes transgenres, sont venus protester contre la politique du « vrai nom » mise en place par Facebook, comme ils le font depuis plusieurs mois. Ils souhaitent pouvoir utiliser le nom qu’ils choisissent sur le réseau social, notamment après une transition, mais Facebook leur impose, comme à tous ses utilisateurs, d’utiliser leur patronyme à l’état civil. Plusieurs manifestations ont déjà eu lieu devant les bureaux de Facebook pour dénoncer cette situation.« Des internautes utilisent encore le signalement de comptes utilisant un faux nom pour cibler et harceler des gens qui leur sont insupportables pour une quelconque raison », affirmait au début du mois Sister Roma, l’une des leaders du mouvement, au site spécialisé Re/Code. Mauvais timing : vendredi, alors que la Cour suprême légalisait le mariage homosexuel, le compte d’une ancienne employée de Facebook transgenre a été bloqué pour avoir utilisé un pseudonyme. « Mon nom est suffisamment réel pour travailler chez Facebook, mais pas pour être utilisé sur le site », s’indigne-t-elle sur la plate-forme Medium. Le nom qu’elle a choisi sur Facebook il y a six ans, alors qu’elle commençait sa transition, est celui que tout son entourage utilise — et celui qu’elle portait sur son badge lorsqu’elle travaillait pour le réseau social. « En nous forçant à changer nos noms sur le site, Facebook change le nom qu’on nous donne dans la vraie vie — que cela nous plaise ou non », dénonce-t-elle.Enfin, certains internautes ont dénoncé l’ambivalence de l’entreprise, qui défend publiquement les droits des lesbiennes, gays, bisexuels et trans (LGBT), mais laisse prospérer des discours homophobes sur sa plate-forme.¯\_(ツ)_/¯ http://t.co/ZVGY9Zd7wd— zefede (@Fred)require(["twitter/widgets"]);Pourtant, ses « standards de communauté », les règles qui régissent les contenus publiés sur le site, sont clairs :« Facebook supprime tout discours incitant à la haine, ce qui comprend tout contenu qui attaque directement des personnes en raison de leur race, leur ethnicité, leur origine nationale, leur religion, leur orientation sexuelle, leur sexe ou leur identité sexuelle, leur infirmité ou leur état de santé. Les organisations et personnes incitant à la haine de ces groupes protégés n’ont pas le droit de présence sur Facebook. »Morgane TualJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.06.2015 à 15h06 • Mis à jour le29.06.2015 à 18h15 | Claudine Wéry (Nouméa, correspondante) Le Sénat se penche, lundi 29 juin en fin d’après-midi, sur une modification de la loi organique de l’accord de Nouméa, consacrée au corps électoral du référendum d’autodétermination, prévu en Nouvelle-Calédonie au plus tard pour 2018. Sur le Caillou, jadis seule colonie de peuplement de l’empire français avec l’Algérie, le périmètre du corps électoral est une question à haute tension, en partie à la source des affrontements entre Kanaks et Caldoches des années 1980.Bien que le territoire soit en paix depuis les accords de Matignon (1988), le sujet demeure explosif et provoque régulièrement des étincelles. Les dernières en date ont jailli le 26 mars, lorsque les élus non indépendantistes du Congrès (29 sur 54) sont parvenus à mettre en sourdine leurs habituelles querelles pour s’opposer en bloc à un avant-projet de loi du gouvernement.Traitant de l’automaticité de l’inscription sur la liste référendaire, le texte prévoyait d’en faire bénéficier les personnes ayant le statut civil coutumier – dont ne relèvent que des Kanaks – et celles ayant déjà participé au référendum sur l’accord de Nouméa en 1998. Tous les autres électeurs devaient faire de fastidieuses démarches pour prouver qu’ils étaient arrivés en Nouvelle-Calédonie avant décembre 2014, comme le prévoit l’accord de Nouméa.Lire aussi :A Nouméa, Hollande choisit la prudenceAbasourdie, la droite ne comprend pas que Paris n’ait pas aussi prévu l’inscription automatique de tous les natifs du pays. En conseil des ministres, le texte est pourtant adopté tel quel le 8 avril. Les partis les plus droitiers, proches du parti Les Républicains (LR), dénoncent « le trucage des listes par l’Etat socialiste, qui prépare une marche forcée vers l’indépendance ».« Il ne nous reste plus que la rue »Les esprits s’échauffent et le 24 avril, au premier jour d’une visite officielle prévue de longue date, le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, est accueilli à Nouméa par 8 000 manifestants, bleu-blanc-rouge de pied en cap, qui fustigent « le largage programmé de la Nouvelle-Calédonie ». « Il ne nous reste plus que la rue », va même jusqu’à déclarer le sénateur (LR) Pierre Frogier, tandis que le député UDI Philippe Gomès prône, lui, la discussion.Lire aussi :La Nouvelle-Calédonie peine à sortir de la crise politiqueSurpris par l’ampleur de la manifestation et la violence de certains slogans, Claude Bartolone comprend que la situation peut vite dégénérer et somme, entre quat’z-yeux, M. Frogier, de baisser d’un ton. Il propose la tenue rapide à Matignon d’un comité extraordinaire des signataires de l’accord de Nouméa, entièrement dévolu au corps électoral. Bien qu’à Nouméa cette rencontre se prépare dans la discorde, non-indépendantistes et indépendantistes parviennent contre toute attente à s’entendre le 5 juin, après un marathon de négociations et un discours offensif de Manuel Valls exhortant les partenaires calédoniens à aboutir.« L’esprit des accords de Matignon »« On a fait une avancée substantielle sur un sujet essentiel », estime Philippe Gomès, tandis que l’indépendantiste Gérard Reignier, secrétaire général de l’Union calédonienne (UC, parti du Front de libération nationale kanak et socialiste) note que « les partenaires ont décidé de cheminer ensemble même si ça peut encore bloquer ». Manuel Valls, qui a promis de s’engager « personnellement » dans le dossier calédonien, se félicite que « l’esprit des accords de Matignon souffle encore ».Outre le corps électoral référendaire, les dirigeants calédoniens ont réussi à arrêter une méthode de travail et un calendrier sur les critères d’inscription sur les listes des élections provinciales, au centre d’empoignades depuis 1998. Lundi au Sénat, des amendements prévoiront donc l’inscription automatique pour le référendum des natifs, sous certaines conditions, ainsi qu’une réorganisation des commissions administratives, chargées de la mise à jour des listes, afin que leurs décisions ne soient plus contestables. « On a un bon sentiment, le Sénat n’a a priori rien touché à ce qu’on a décidé début juin à Matignon », se réjouit Grégoire Bernut, chef du groupe Rassemblement-UMP au Congrès.Claudine Wéry (Nouméa, correspondante)Journaliste au Monde 16.06.2015 à 18h16 • Mis à jour le16.06.2015 à 18h26 Le « capitaliste-aventurier » n’est plus. Surnommé « Capitaine Kirk » par les journaux américains, le milliardaire californien Kirk Kerkorian est mort lundi 15 juin à l’âge de 98 ans.Souvent comparé à Howard Hughes, Kirk Kerkorian était le principal actionnaire du groupe MGM Resorts International, dont il contrôlait 19 % du capital. Cet ancien magnat d’Hollywood était classé en 393e position dans le classement des milliardaires établi par le magazine américain Fortune, avec une fortune personnelle évaluée à 4 milliards de dollars.Lire le portrait : « Capitaine Kirk », le capitaliste-aventurierArchétype du joueur de poker avec des mises de centaines de millions de dollars, cet amoureux du risque avait monté une compagnie d’avions privés avant de faire fortune dans la ville du jeu, Las Vegas, qui lui donnera son surnom de « roi de Las Vegas ».Incarnation du rêve américainKirk Kerkorian, qui avait transformé son prénom de Kerkor, était une incarnation vivante du rêve américain. Fils d’immigrés arméniens qui cultivaient des fruits en Californie, il était né à Fresno le 6 juin 1917. Elève plutôt turbulent, il fut chassé de plusieurs écoles avant de multiplier les petits boulots pendant la Grande Dépression pour aider sa famille à survivre. Il fut même boxeur, avant de devenir pilote de la Royal Air Force pendant la seconde guerre mondiale, et de lancer sa compagnie aérienne.Kirk Kerkorian avait deux autres passions : le cinéma et les voitures. C’est ainsi qu’il acquit dès 1969 les mythiques studios hollywoodiens Metro Goldwyn Mayer (MGM), qu’il revendit et racheta deux fois. Parallèlement, en 1990 il se lançait dans l’automobile en montant au capital du constructeur américain Chrysler, dont il devint l’actionnaire principal. Il lança en 1995 sur le groupe une offre publique d’achat hostile, qui provoqua une levée de boucliers, et échoua. En 2005, il acquit 10 % de General Motors et demanda sans succès des changements au sein du géant de Detroit. Il finit par jeter l’éponge en 2006. 16.06.2015 à 17h05 • Mis à jour le16.06.2015 à 18h06 | Catherine Pacary Des bassins bondés, une propreté qui laisse à désirer, des horaires capricieux, une grève tournante débutée le 23 février 2014… Paris connaît de grandes difficultés dans la gestion de ses piscines municipales. Pis, à en croire l’association Nageurs citoyens, une piscine parisienne sur quatre était fermée en mai. Une situation ingérable, surtout lorsque l’on sait que Paris ne dispose que de trente-neuf piscines, pour une fréquentation annuelle de 7 millions de visiteurs, soit 190 000 baigneurs potentiels par établissement…Pour mettre fin à cette crise, Jean-François Martins, adjoint aux sports d’Anne Hidalgo, a annoncé, lundi, les cent quatre mesures de son plan quinquennal « Nager à Paris », pour un coût de 150 millions d’euros.Un projet ambitieux, avec la construction de trois nouvelles piscines : deux bassins dans le 20e, sur le terrain d’éducation physique Davout ; deux bassins dans le centre Elisabeth, porte d’Orléans (14e) ; deux bassins porte de Saint-Ouen (17e et 18e) ; et l’ouverture au public le week-end, après rénovation, de la piscine du Racing, rue d’Eblé, dans le 7e.Bain nordiquePlus original, Jean-François Martins a lancé un appel à projet pour la réalisation d’une piscine découverte, ouverte toute l’année, près du parc André-Citroën, dans le 15e. Dans la même idée de bain nordique à la française, le bassin extérieur de la Butte-aux-Cailles (13e) resterait ouvert dès l’automne 2015.Toujours pour élargir l’offre, deux baignades estivales seraient créées, l’une sur une barge du bassin de la Villette (19e), à l’été 2017, et l’autre dans le parc Daumesnil (12e,). Dans le sud-ouest de la capitale, une baignade écologique est à l’étude près de l’héliport.A ces créations s’ajoute la rénovation de six piscines particulièrement en mauvais état, pour 44 millions d’euros : piscine et bains douches de Saint-Merri (4e) ; les piscines et bains douches Blomet et les piscines Emile-Antoine et Morlon, dans le 15e ; celle – classée – des Amiraux, dans le 18e ; et la Georges-Vallerey, dans le 20e.Chaque rénovation devrait permettre de réduire en moyenne de 20 % la consommation énergétique, mais aussi de généraliser dès cette année certaines innovations environnementales comme la récupération de la chaleur, sur le modèle du centre aquatique Val-d’Europe (Seine-et-Marne).Le projet a comme objectif de répondre à la demande croissante et diversifiée des scolaires, des associations sportives et des habitants — apprentissage de la natation, sport de compétition ou d’entretien, activités de loisirs ou de détente. Si les infrastructures sont importantes, encore faut-il définir leur utilisation.Priorité à l’enfance« On a un taux de “savoir-nager” de 75 % à Paris, et de 54 % en province, rappelle Jean-François Martins. Mais ce chiffre révèle de fortes disparités géographiques et sociales. Or, dans ce domaine, le nombre de piscines n’est pas prédictif. » En résumé, la Mairie de Paris veut développer une dimension pédagogique à son plan de rénovation. Pour permettre à tous les petits Parisiens d’apprendre à nager, l’idée est d’étendre les horaires d’ouverture l’été, le soir, à l’heure du déjeuner, et de proposer plus d’activités éducatives, à pratiquer en famille. « L’idée est d’offrir à ceux qui ne partent pas à la mer un complément de natation pendant les vacances », complète encore l’adjoint aux sports.Parallèlement, à la fin du primaire, un « passeport natation à Paris » doit permettre de détecter les enfants qui ne savent pas ou peu nager afin de leur offrir un « soutien aquatique » spécifique.Si tous les investissements ont déjà été votés au Conseil de Paris en décembre 2014, le contenu du projet doit néanmoins encore y être débattu les 29 et 30 juin.Catherine PacaryJournaliste au Monde 16.06.2015 à 16h36 • Mis à jour le16.06.2015 à 17h22 Les chauffeurs de taxi parisiens poursuivent leur fronde contre Uber. Trois jours après l’opération d’une cinquantaine d’entre eux contre des chauffeurs UberPOP — de simples particuliers proposant leurs services à prix cassés —, plus d’une centaine de taxis ont convergé vers la capitale, mardi 16 juin, venus des aéroports parisiens en opération escargot. Ils entendaient dénoncer la concurrence de l’application UberPOP et des voitures de transport avec chauffeur (VTC).Le syndicat SUD-Taxis, à l’origine de ce rassemblement, a dénombré « deux cents à trois cents » véhicules au départ de Roissy – Charles-de-Gaulle, contre une centaine selon des observateurs. A Orly, une trentaine de chauffeurs ont empêché la prise en charge de passagers par leurs confrères. Enfin, d’autres taxis se sont réunis porte Maillot et ont pris le périphérique en direction de l’est de Paris, pour converger avec leurs collègues vers Bastille.Lire (édition abonnés) :Saint-Uber et Saint-Fiacre« On demande à l’Etat que les lois soient appliquées pour les VTC, notamment sur le retour à la base et la géolocalisation », a confié le secrétaire général de SUD-Taxis, Mahecor Diouf. Demandant à être reçu par le premier ministre, il s’est insurgé contre les VTC attendant dans les aéroports sans réservation, une pratique réservée aux chauffeurs de taxi.« Pas dans un cadre légal »Les chauffeurs de taxi dénoncent la concurrence des VTC depuis des mois, mais leur colère a encore grandi avec le lancement en France d’UberPOP, un service permettant à des particuliers de proposer leurs services à prix cassés. Les taxis ont lancé une bataille sociale, médiatique et judiciaire contre ce service, que le gouvernement lui-même considère comme illégal. « Plus de 420 procédures (…) ont été engagées depuis le 1er janvier par le gouvernement » à l’encontre des VTC qui utilisent l’application UberPOP, a rapporté Alain Vidalies, secrétaire d’Etat chargé des transports, mardi à l’Assemblée nationale.Lire aussi :La stratégie de hors-la-loi de UberFace à la colère des taxis, le président de la fédération des VTC, Benjamin Cardoso, a rappelé que « ce ne sont pas les VTC qui doivent être ciblées aujourd’hui, mais véritablement UberPOP, qui est à l’origine du problème des taxis ». Jugeant « inacceptable que les VTC soient de nouveau visées par des manifestations » à cause d’un service — UberPOP — qui « ternit leur image », il a martelé « qu’UberPOP n’est pas dans un cadre légal ».De son côté, le géant américain Uber compte bien faire reconnaître la légalité d’UberPOP et a soulevé à ce propos une question prioritaire de constitutionnalité (QPC).Lire le reportage :Ils sont devenus chauffeurs pour UberPop Anne Eveno Stéphane Richard, le PDG d’Orange, et Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, ne sont pas toujours sur la même longueur d’ondes. La preuve en a été donnée, mardi 16 juin, par le patron de l’opérateur de télécommunications, dont l’Etat est actionnaire à hauteur de 24,9 %. Intervenant lors d’un colloque prospectif sur les marchés du numérique, organisé à Paris par l’Idate, M. Richard a estimé « que la taille du marché français plaide plutôt pour un marché à trois opérateurs convergents ».Ce propos était une réponse à M. Macron, qui, le 22 mai dans un entretien aux Echos, avait jugé que ce sujet de la consolidation dans l’Hexagone n’était plus d’actualité : « En France, le secteur a atteint un point d’équilibre », avait assuré le ministre, rompant ainsi avec le discours tenu par son prédécesseur, Arnaud Montebourg.Actuellement, la France compte quatre opérateurs : Bouygues Telecom, Free, Numericable-SFR et Orange. Mais, régulièrement, les marchés bruissent de rumeurs quant au sort réservé à Bouygues Telecom, qui serait le plus fragilisé de ces acteurs à la suite de l’arrivée de Free, en 2012 et de la guerre des prix qu’elle a entraînée.« L’heure n’est pas à la concentration entre opérateurs, mais à l’investissement. La concentration, c’est moins d’équipements, moins de réseaux et moins d’emplois », considère M. Macron.Lire aussi :Télécommunications : M. Macron ne veut pas moins d’opérateurs en France« La constitution de grands groupes européens a du sens »Tout en reconnaissant que « le passage de quatre à trois opérateurs pourrait prendre du temps, voire ne jamais arriver », M. Richard ne peut s’empêcher de noter que dans « les grands marchés hors d’Europe, il y a beaucoup moins d’acteurs pour des marchés plus gros ».D’autre part, en Europe, ces derniers mois, un certain nombre d’opérations de fusion-acquisition se sont produites. Certaines ont conduit à une réduction du nombre d’acteurs en présence sur le marché des mobiles, d’autres à des mariages entre opérateurs mobiles et fixes.« Pourquoi diable cette logique n’aurait-elle pas lieu en France ? », s’interroge donc le PDG d’Orange. Elle a déjà commencé d’une certaine manière avec le rachat, en 2014, de SFR par le câblo-opérateur Numericable.Lire aussi :Mariages tous azimuts dans les télécoms européensQuant à la probabilité de voir des mariages transfrontaliers se produire, M. Richard estime que, dans la perspective d’un marché unique du numérique, « la constitution de grands groupes européens a du sens » et qu’« Orange est l’un des acteurs crédibles dans une stratégie paneuropéenne ». On prête d’ailleurs régulièrement à l’opérateur historique l’intention de se rapprocher de Telecom Italia.Lire aussi :Vivendi et Orange lorgnent Telecom ItaliaInvestissements en baisseA défaut de se marier, certains opérateurs de ce grand jeu de Monopoly imaginent d’autres schémas, comme des échanges d’actifs. C’est le cas par exemple des discussions en cours entre le britannique Vodafone et l’américain Liberty Global.Lire aussi :Vodafone et Liberty Global étudient des échanges d’actifsM. Richard a par ailleurs indiqué, mardi, qu’il était en désaccord avec M. Macron quand celui-ci considère que la concentration est l’ennemie de l’investissement. A l’appui de sa thèse, le PDG d’Orange indique qu’aux Etats-Unis, marché très concentré, les investissements ont crû de plus de 50 % entre 2006 et 2013, alors que les investissements des sept principaux opérateurs européens ont baissé de 7 % sur la même période.En France, depuis l’entrée de Free, en 2012, sur le marché des mobiles, les investissements (hors achats de fréquences) des opérateurs se sont inscrits en baisse, respectivement à 7,2 milliards d’euros et 6,9 milliards d’euros en 2013 et 2014, selon les chiffres publiés par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), le gendarme des télécoms.Anne EvenoJournaliste au Monde Maxime Vaudano, Alexandre Pouchard et Pierre Breteau La présidente du Front national, Marine Le Pen, a annoncé mardi 16 juin être parvenue à former un groupe au Parlement européen avec d’autres formations nationalistes et europhobes.Une nouvelle étape dans un feuilleton débuté en mai 2014 lors des élections européennes et jalonné de rebondissements.Acte I : le bon score du FN aux élections européennesLe soir du 25 mai 2014, Marine Le Pen claironne que le Front national est « le premier parti de France ». La formation d’extrême droite vient d’arriver en tête aux élections européennes avec près de 25 % des voix et 23 élus, devant l’UMP (20 élus) et le PS (13), sur les 74 sièges que compte la France.Découvrir : Qui sont les 74 nouveaux eurodéputés français ?Il manque alors deux élus au Front national pour qu’il atteigne le seuil permettant de former un groupe au Parlement européen (25 élus). D’autres formations nationalistes ont réalisé des poussées en Europe, comme le parti europhobe britannique UKIP (24 élus), la Ligue du Nord en Italie (5), le Parti pour la liberté néerlandais (PVV, 3 élus) ou encore le Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ, 4 élus).Acte II : les frontistes doublésUn temps courtisés par Marine Le Pen, le UKIP britannique et son chef Nigel Farage refusent de faire alliance avec le FN, dont ils estiment que l’antisémitisme reste « inscrit dans l’ADN ». Rassemblant les Italiens du mouvement 5 étoiles de Bepe Grillo et une transfuge du FN (Joëlle Bergeron), M. Farage double sa rivale française et parvient en juin 2014 à constituer un groupe europhobe plus modéré : l’Europe de la liberté et de la démocratie directe (ELDD).Les quatre alliés du FN (la Ligue du Nord, le PVV, le FPÖ et le Vlaams Belang belge) ne suffisent pas pour créer un second groupe europhobe autour de Marine Le Pen, qui doit compter des membres dans au moins sept pays.Quelles conditions pour former un groupe au Parlement européen ?Le règlement du Parlement européen propose aux députés de « s'organiser en groupes par affinités politiques ». Dans le cas où les membres du groupe nient avoir des des affinités, le Parlement peut apprécier si le groupe a été constitué selon la règle.Chaque groupe doit avoir au moins 25 membres de plusieurs nationalités différentes, et « est composé de députés élus dans au moins un quart des Etats membres », soit sept pays, indique le règlement du Parlement.Acte III : la revanche manquéeEn octobre 2014, l’alliance hétéroclite de Nigel Farage vole en éclat avec le départ de l’écologiste lettone Iveta Grigule pour rejoindre six mois plus tard le groupe libéral de l’Alliance des démocrates et libéraux pour l’Europe. Puisque le groupe ne rassemble que les députés élus dans six pays, le groupe ELDD est obligé de se dissoudre. Marine Le Pen y voit l’opportunité de récupérer certains de ses anciens membres pour constituer enfin son groupe.Mais Nigel Farage l’emporte encore face à la Française, en ralliant quelques jours plus tard le député polonais d’extrême droite Robert Iwaszkiewicz, issu du Congrès de la nouvelle droite (KNP, aux positions négationnistes), ce qui lui permet de reconstituer le groupe ELDD et de couper de nouveau l’herbe sous le pied du FN.Acte IV : le FN rallie des élus et constitue un groupe, sans Jean-Marie Le PenNouveau revirement le 16 juin 2015 : le Front national dépose une demande de constitution de groupe auprès de la présidence du Parlement européen. Selon les informations du Monde, Marine Le Pen a réussi à convaincre deux élus du parti polonais KNP et une élue britannique, Janice Atkinson, exclue du UKIP en mars après que son assistant a été accusé de fausses factures.Avec ces trois eurodéputés de plus, le parti d’extrême droite français a désormais assez d’élus (36) et surtout suffisamment de nationalités représentées (7) pour constituer son groupe. Baptisé « Europe des nations et des libertés », il sera coprésidé par Marine Le Pen et le néerlandais Marcel de Graaff, issu du Part de la liberté de son allié Geert Wilders.Dans ce groupe ne siégeront toutefois ni l’ancien président du FN, Jean-Marie Le Pen, ni l’eurodéputé Bruno Gollnisch, dont les propos racistes et polémiques ont pu heurter des alliés européens potentiels du parti.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Nunès « Quel gâchis ! Un mois de scolarité perdu pour organiser le bac », lance, dépité, Pierre C., père d’un élève de seconde d’un lycée de Carrières-sur-Seine (Yvelines). C’est en effet bien en amont des épreuves écrites du bac 2015, qui débutent mercredi 17 juin, que de nombreux lycées ont fermé des classes et mis en congés leurs élèves. Et les collèges ne sont pas épargnés par le mouvement. Plusieurs dizaines de parents d’élèves, et de nombreux enseignants, ont répondu à l’appel à témoignages du Monde.fr, s’inquiétant de la suppression de nombreuses heures de cours et d’un système à bout de souffle.Lire aussi le décryptage :Pourquoi le mois de juin est celui de l’école buissonnièreOfficiellement fixée au samedi 4 juillet, la fin officieuse de l’année scolaire intervient parfois dès la fin du mois d’avril. « Un voyage de classe mi-mai, le conseil de classe autour de la Pentecôte, l’année scolaire s’est terminée à Pâques pour mon fils, qui est en classe de troisième. Pourquoi ne pas avoir fait ce voyage en juin ? Pourquoi organiser les conseils de classe pendant les heures de cours et faire sauter encore des heures de travail scolaire ? », interroge Brice D., un père parisien. Même constat pour Natella B., à Saint-Denis de la Réunion : « Avec un voyage scolaire en Afrique du Sud, les profs non remplacés, la notation des élèves terminée… la scolarité a pris fin mi-mai. »Options passées en maiEnseignants et parents d’élèves s’accordent pour constater que de nombreuses heures d’enseignement disparaissent dès le retour des vacances de printemps : « La professeur de français s’est occupée d’une rencontre théâtre avec d’autres établissements et ses cours n’ont plus été assurés », rapporte Gérard B. de La Roche-sur-Yon.Les témoignages d’année scolaire écourtée proviennent des quatre coins de la métropole et des DOM-TOM : Roxane J, lycéenne à Lyon, est en vacances depuis le 10 juin. Le fils de Marie V., à Montpellier, n’a eu que deux jours de cours en plus : « C’est une vraie hypocrisie d’annoncer un calendrier officiel des cours jusqu’à début juillet. »Les témoignages de membres du corps enseignant recueillis vont dans le même sens. Concernant les nombreux cours annulés dès le mois de mai, « les options diverses que peuvent choisir les élèves au baccalauréat sont souvent évaluées sous forme d’oraux. Compte tenu du calendrier très contraint du mois de juin, et pour étaler la charge de travail tant des candidats que des professeurs-examinateurs, les lycéens sont donc évalués au mois de mai. D’une part, les élèves sont convoqués une, voire plusieurs fois durant le mois, sur leur temps de cours. D’autre part, des professeurs sont convoqués pour ces oraux et ne peuvent donc pas assurer leur enseignement dans leur lycée d’origine, générant mécaniquement des trous dans les emplois du temps des élèves », explique Frédéric X, professeur.« Un demi-trimestre en moins »En plus des examens à faire passer aux lycéens, « j’ai été convoqué trois jours pour corriger le concours de professeurs des écoles et encore trois jours pour corriger le BTS, et ce dès le 11 mai », illustre encore Nathalie M., professeur de lettres à Marseille. Les enseignants ont le devoir de répondre à ces convocations de leur rectorat, mais leur non-remplacement transforme en gruyère l’emploi du temps des lycéens.Les conseils de classe chronophages et souvent précoces, noircissent encore le tableau. « Dans mon établissement, ils se sont tenus la première semaine de juin. Il n’y avait quasiment plus d’évaluation depuis la semaine précédente. Donc la fin effective de l’année en seconde, c’était le 22 mai. C’est-à-dire six semaines avant la date officielle du 4 juillet. Un demi-trimestre en moins… » décompte Jean S., professeur.« Il faut être prudent dans la critique, met cependant en garde France I., professeur de philosophie à Reims,  je crains qu’en réalité, ce qui est en jeu soit la disparition du baccalauréat comme examen national, et son remplacement par un contrôle continu organisé pendant l’année scolaire. »Le maintien du baccalauréat, vieux de plus de deux siècles, mais qui coûte 1,5 milliard à l’Etat, est en effet source de débat chaque année. Il est devenu un examen banalisé où les taux de réussite dépassent les 90 % dans les séries générales. Et c’est désormais le calendrier de l’Admission post-bac (APB) qui rythme les priorités des lycéens.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jérôme Porier Mesure phare de la loi ALUR, l’encadrement des loyers entrera en vigueur le 1er août à Paris. Le décret en précisant les conditions d’application a été publié le 12 juin au Journal officiel, et l’Observatoire des loyers de l’agglomération parisienne (OLAP) annoncera d’ici à la fin du mois les loyers médians dans les quatre-vingts quartiers qu’il répertorie dans la capitale, ce qui permettra au préfet d’Ile-de-France de fixer les loyers de référence dans ces zones.Ce dispositif concerne les nouveaux contrats de location et les renouvellements de baux « express », c’est-à-dire réalisés en cours de bail à l’initiative du bailleur, qui souhaite généralement augmenter le loyer (il a l’obligation d’en avertir le locataire au moins six mois avant l’échéance du contrat). A priori, les renouvellements tacites, pour lesquels ni le bailleur ni les locataires ne se manifestent, ne devraient pas être concernés.A partir du 1er août, quelle sera la marche à suivre pour un locataire souhaitant contester le montant de son loyer ? S’il s’agit d’un nouveau contrat de bail, il dispose de trois mois après la signature pour se manifester si le montant est supérieur au niveau du loyer de référence majoré (loyer de référence + 20 %).Lire aussi :A qui va profiter l’encadrement des loyers parisiens ?Commission départementale de conciliationDans le cas du renouvellement d’un bail en cours, Michel Fréchet, président de la Confédération générale du logement (CGL), conseille de ne pas se précipiter. « Si le locataire conteste immédiatement l’augmentation du loyer, explique-t-il, il court le risque de voir son propriétaire chercher un prétexte pour mettre fin au bail. » En cas de renouvellement, mieux vaut donc laisser passer un délai supérieur à six mois avant d’agir.Passée cette période, le locataire doit contacter son propriétaire pour lui indiquer que l’augmentation en question est illégale au regard de la nouvelle loi sur l’encadrement des loyers à Paris. Si ce dernier campe sur ses positions, le locataire a la possibilité de saisir la commission départementale de conciliation.Lire aussi :A Paris, 15 % des studios affichent des loyers abusifsCelle-ci peut être contactée par lettre recommandée avec accusé de réception précisant les noms et adresses du locataire et du bailleur, l’objet du litige, une copie du contrat de bail, les éléments de référence et tous les documents utiles pour étayer le dossier (état des lieux, mails, courriers, plans…). La démarche est gratuite et la commission dispose de deux mois pour rendre son avis.« Attention, cet avis n’est pas contraignant, mais la saisine de la commission constitue une étape indispensable avant de porter le litige devant le tribunal d’instance », précise David Rodrigues, juriste à la CLCV. Si le désaccord persiste, la seule solution pour le locataire est de saisir le juge, qui déterminera, le cas échéant, la diminution du loyer.« Caractéristiques particulières »Pour certains logements présentant des caractéristiques particulières (par exemple, un emplacement privilégié, une vue magnifique, une grande terrasse…), un complément de loyer peut être accepté au-delà du loyer de référence majoré. Mais le bailleur doit être en mesure de justifier cette dérogation dans le contrat de bail.S’il estime ces justifications insuffisantes, le locataire peut contester le complément de loyer. « Comme le décret publié le 12 juin ne précise pas exactement ce qui est considéré comme des caractéristiques exceptionnelles, le risque d’une multiplication des contentieux est réel », affirme M. Fréchet. Une perspective qui risque d’entraîner un engorgement de la commission départementale de conciliation dans les prochains mois.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.06.2015 à 14h22 • Mis à jour le16.06.2015 à 14h56 La Haute Cour criminelle du Bahreïn a condamné, mardi 16 juin, le leader de l’opposition, Cheikh Ali Salman, pour « incitation publique à la haine, acte troublant l’ordre public, incitation à enfreindre la loi et injure aux institutions publiques ». Il a été cependant été acquitté de la charge la plus lourde, celle d’incitation à un changement de régime par la force.Le parti Al-Wefaq (« l’entente ») à majorité chiite a réagi sur son site après la condamnation de son chef de file :« Ce verdict redonne un nouveau souffle à la crise et offre une plus grande légitimité à la mobilisation. Le peuple n’a pas d’autre choix que de poursuivre son mouvement populaire pacifique (…). Le peuple ne rentrera pas à la maison et ne renoncera pas à ses exigences. »« Prisonnier de conscience »Agé de 49 ans, l’opposant avait été arrêté le 28 décembre 2014, accusé d’être l’organisateur des manifestations qui avaient eu lieu en novembre après les élections. Amnesty International a appelé lundi à la libération de Salman, « prisonnier de conscience » n’ayant pas bénéficié d’un procès équitable selon le groupe de défense des droits de l’homme.Le royaume à majorité chiite dirigé par la dynastie sunnite des Al-Khalifa est secoué par des troubles sporadiques depuis des manifestations massives conduites en 2011. Les autorités ont réprimé ces manifestations, et affirment avoir mené d’importantes réformes politiques et amélioré le contrôle de l’action des forces de sécurité. Kozi Pastakia Des cheveux colorés, un physique imposant et une joie de vivre communicative. Isabelle Yacoubou, pivot de l’équipe de France féminine de basket-ball, ne passe pas inaperçue sur le parquet. « C’est une joueuse qui attire l’attention et qui a besoin d’attention, révèle Pierre Vincent, sélectionneur des Bleues de 2008 à 2013. Isabelle peut avoir ses moments où elle s’isole mais elle partage beaucoup avec les autres. Elle aime le contact. »Pendant un match, la no 4 des Bleues se transforme en « showwoman ». Le sourire aux lèvres, Isabelle Yacoubou harangue la foule, communique avec elle, tape dans ses mains, saute partout comme une véritable pile électrique. Son enthousiasme, elle le partage également lorsque le coup sifflet final est donné à l’image de cette chanson de Céline Dion, Pour que tu m’aimes encore, interprétée avec ses coéquipières Jennifer Digbeu et Sandrine Gruda, après leur victoire en demi-finale face à la Russie (81-64) lors des Jeux olympiques de Londres.Mais outre son enthousiasme et ses facéties, Isabelle Yacoubou est surtout une athlète au physique impressionnant (1,90 m pour 100 kg). La jeune femme de 29 ans est parfois surnommée « Baby Shaq » en référence au basketteur américain Shaquille O’Neil dont elle partage le poste. Un surnom qu’elle semble assumer et dont elle s’amuse puisque son pseudonyme sur Twitter est «@shaqoubou ».« Isa est une joueuse dominante, juge Edwige Lawson-Wade, qui l’a côtoyée chez les Bleues entre 2007 et 2013. Je ne connais que très peu de joueuses au monde capables d’arrêter Isabelle Yacoubou. Elle sait se servir de son physique et possède une bonne finition au panier. Elle peut vous mettre 20 points en quinze minutes. » « Elle est capable de smasher, elle est très mobile et très adroite », complète Pierre Vincent.La baroudeuseNée au Bénin, Isabelle Yacoubou rejoint la France à l’âge de 15 ans après la mort de son père. La jeune femme est naturalisée peu de temps après avoir posé ses valises à Tarbes. Une ville dont elle porte les couleurs avec le club local, le Tarbes Gespe Bigorre, durant cinq saisons (de 2005 à 2010) avec un titre de champion national à la clé. La basketteuse atterrit ensuite en Italie où elle jouera pour le club du Famila Schio avant de passer par l’Espagne, la Russie, la Turquie et la Chine, soit cinq pays et cinq championnats différents en cinq ans. Son aventure en Chine se termine de façon rocambolesque : il ne reste plus que quelques secondes à jouer dans une rencontre de championnat, à la mi-décembre. L’équipe d’Isabelle Yacoubou, le Heilongjang Chenneng, mène de deux points. La Franco-Béninoise est sur le banc quand le pivot adverse reçoit la balle, la contrôle et prend un shoot qui rentre. Les arbitres valident le panier, ce qui signifie donc une égalité et une prolongation. Mais l’équipe d’Heilongjang conteste, estimant que la séquence est impossible à réaliser dans le temps restant à jouer (0,6 s). Les joueuses protestent et refusent de jouer la prolongation. La sanction tombe : le club d’Heilongjang Chenneng est exclu du championnat, le coach suspendu pour deux saisons et les joueuses chinoises envoyées dans un camp militaire.Grâce à son statut d’étrangère, Isabelle Yacoubou a été priée de plier bagages. Elle revient en Europe et rebondit au Famila Schio où elle remporte le championnat d’Italie. « Mes coéquipières en Chine ont pu rentrer chez elles à la fin du mois de janvier, raconte Isabelle Yacoubou dans un billet sur le Huffington Post. Elles ont repris l’entraînement pour jouer la deuxième division (…). On s’envoie des photos de temps en temps et j’ai le coach par mail. Elles ne semblent pas trop traumatisées par cette expérience. »Objectif Rio 2016Sa saison en club terminée, Isabelle Yacoubou est de retour chez les Bleues. Le pivot avait fait l’impasse, avec l’aval du staff tricolore, sur le Mondial 2014 en Turquie afin de se reposer, après une longue saison, et consacrer du temps à sa famille. Avec « les Braqueuses », surnom de l’équipe de France, Isabelle Yacoubou vise un nouveau sacre au championnat d’Europe qui se joue actuellement en Hongrie et en Roumanie (du 11 au 28 juin).Une compétition dans laquelle les Françaises ont pris l’habitude de briller. Sacrées championnes d’Europe en 2009, elles terminent sur la troisième marche du podium en 2011 et échouent en finale lors de l’édition 2013 à un petit point de l’Espagne (69-70). A 29 ans, Isabelle Yacoubou (119 sélections) est désormais un pilier de l’équipe de France.En mai dernier, elle passe la barre des 1 000 points inscrits avec la sélection nationale et est l’une des cinq rescapées du groupe de 2009 avec Anaël Lardy, Endy Miyem, Sandrine Gruda et Céline Dumerc. « Isabelle peut apporter au groupe toute son expérience, considère Edwige Lawson-Wade. Elle a joué avec et contre de grandes joueuses, elle a beaucoup voyagé et remporté de nombreux titres. »Un avis partagé par l’ancien sélectionneur des Bleues : « Isabelle sait comment réagir lorsque son équipe est malmenée, indique Pierre Vincent. C’est une qualité importante pour encadrer les jeunes joueuses. » Il ajoute quand même un bémol à la fougue de « Baby Shaq » : « Elle est excitée par la compétition mais elle doit parfois un peu mieux maîtriser ses émotions, indique-t-il. Il faut garder son contrôle, comme le fait Sandrine Gruda. Pour moi, c’est le feu et la glace. »Pour l’heure, l’équipe de France féminine est bien lancée dans cet Euro 2015. Les Bleues viennent de finir le premier tour sur un sans-faute avec quatre victoires consécutives sur l’Ukraine, la République tchèque, la Roumanie et le Monténégro. Un titre de champion d’Europe est également synonyme de qualification directe pour les Jeux olympiques de Rio, l’été prochain. Les équipes classées entre la 2e et la 5e place passeront, elles, par un tournoi pré-olympique. Lire aussi :Sandrine Gruda, la stakhanoviste des Bleues Encadré :Palmarès d’Isabelle Yacoubou avec l’équipe de France :– médaille de bronze lors de l’Euro des 20 ans et moins, en 2006 ;– première sélection avec l’équipe de France A, le 11 août 2007 ;– championne d’Europe, en 2009 ;– absente du Mondial 2010 ;– médaille de bronze à l’Euro 2011 ;– médaille d’argent aux Jeux olympiques de Londres, en 2012 ;– médaille d’argent à l’Euro 2013 ;– absente du Mondial 2014.Kozi PastakiaJournaliste au Monde Frédéric Cazenave L’essor du marché de la location automobile s’accompagne d’un nombre massif et régulier de plaintes de consommateurs, selon l’UFC-Que choisir, qui a décidé de se pencher sur ce secteur et publie mardi 16 juin une étude « Location de voiture : tarifs et pratiques toujours aussi peu louables ! »Principale source de litige : la restitution du véhicule, avec des états des lieux non contradictoires, l’absence d’envoi de devis en cas de réparations ou des prélèvements directs grâce au dépôt de garantie.« Ce dépôt de garantie est le nœud du problème, car en raison du montant qu’il est possible de prélever, 1 500 euros en moyenne, les loueurs font fi des droits de leurs clients. Bien souvent, ils n’envoient même pas de devis et mettent le particulier devant le fait accompli. Ce dernier n’a que très peu de solutions de recours », déplore Maxime Chipoy, responsable des études au sein de l’association. Pour éviter de telle pratique, l’UFC-Que choisir demande le plafonnement des dépôts de garantie au double du montant de la location.Options et surchargesAutre point critiqué par l’association : les options et surcharges pratiquées par les loueurs, qui peuvent considérablement alourdir la facture d’une location automobile. « Les conditions tarifaires d’Avis en comptent 30, celles de Hertz 37… et celles d’Europcar, pas moins de 54 ! Et ce, sans compter les assurances facultatives… », peut-on lire dans l’étude, qui pointe notamment la facturation du second conducteur, et les frais de dossier pour amendes.La première option, qui coûte de 7 à 9 euros par jour, est non seulement injustifiée, mais aussi dangereuse, selon l’UFC-Que choisir, car cela incite à ne pas céder le volant. Quant au deuxième exemple, sachez qu’en cas d’amende, vous devrez payer de 19 à 35 euros de frais de dossier... pour une opération en grande partie automatisée. « Au grand maximum, cela coûte moins de 5 euros au loueur », précise Maxime Chipoy.L’étude s’est aussi penchée sur les pratiques tarifaires selon le pays d’origine du consommateur. L’été dernier, la Commission européenne avait noté l’existence de discriminations liées à l’origine nationale des candidats à la location. Ces pratiques n’ont plus lieu en Europe, affirme l’association, qui a effectué une batterie de simulations… sans toutefois disparaître totalement. Trois compagnies (Hertz, Avis, Budget) font ainsi payer leurs clients nord-américains en moyenne 13 % de moins que les européens pour une location en Europe, souligne l’étude.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Hélène Sallon A Paris, mardi 2 juin, le premier ministre irakien Haider Al-Abadi a présenté un plan de reconquête de la province d’Al-Anbar faisant la part belle à la mobilisation des forces sunnites. Un projet qui a été salué comme un « bon plan, militairement et politiquement » par le secrétaire d’Etat américain adjoint Antony Blinken.Face aux exhortations de la coalition internationale contre l’Etat islamique (EI) à mettre en œuvre une politique de réconciliation et d’inclusion envers la communauté sunnite, marginalisée en Irak, M. Abadi a défendu son bilan : 5 000 combattants sunnites intégrés aux unités de la mobilisation populaire et des réformes en débat. Mais il peine encore à convaincre la communauté sunnite.Jamal Al-Dhari, l’un des dirigeants sunnites de la tribu Zoba – l’une des branches de la grande confédération tribale des Chammar – et fondateur de l’organisation Peace Ambassadors for Iraq (PAFI), de passage à Paris, a plaidé devant la presse pour une véritable réconciliation politique entre chiites et sunnites.Quelle est la situation en Irak aujourd’hui ?Il y a un réel problème avec deux projets idéologiques en confrontation : le projet de l’Etat islamique et celui, plus ancien, porté par l’Iran et les milices chiites.Quand le projet islamique djihadiste est apparu en Afghanistan dans les années 1980, aucun Irakien n’y participait. Les Irakiens combattaient le guide de la révolution islamique en Iran, l’ayatollah Ruhollah Khomeini, dont l’idéologie ne s’est développée en Irak que plus tardivement. Le djihadisme n’est apparu dans le pays qu’après 2003 et la guerre idéologique lancée par le président américain George W. Bush sans l’aval des Nations unies. Bush a amené cette idéologie en Irak en marginalisant la communauté sunnite et en ne faisant rien pour sécuriser les frontières et empêcher l’afflux de djihadistes étrangers. Al-Qaida est apparu avec à sa tête Abou Moussab Al-Zarkaoui, qui n’est pas irakien.Après 2006, les tribus sunnites ont défendu l’Irak en combattant Al-Qaida. George W. Bush nous avait promis de trouver une solution pour améliorer le système politique mais il n’a pas tenu ses promesses. La situation a empiré. En 2013, l’Etat islamique est apparu. Les sunnites sont descendus dans les rues et ont fait des sit-in pour demander à être traités comme des humains. Nous avons des dizaines de milliers d’hommes et de femmes en prison. Le premier ministre d’alors, Nouri Al-Maliki, ne s’est pas préoccupé d’eux. Il les a au contraire attaqués, tués et mis en prison. Au lieu de poursuivre Maliki, la communauté internationale l’a soutenu. Pendant ce temps-là, on a évolué vers la proclamation du califat de l’Etat islamique en Irak. On voit bien que les choses vont de mal en pis dans le pays et que le traitement préconisé est mauvais.Quel est l’ancrage de l’Etat islamique au sein de la communauté sunnite ?L’Etat islamique s’est développé sur la souffrance des gens. Récemment, il a réussi à prendre rapidement la province d’Al-Anbar et les populations qui ont fui vers la capitale Bagdad n’ont pas été autorisées à entrer. Elles doivent dormir dans les rues. Logiquement, ces gens-là retournent vers Daech. Si l’on veut se débarrasser des terroristes, on ne doit pas leur offrir ces milliers de combattants potentiels. Les exactions des milices chiites envers la population sunnite ajoutent à cela. Les attaques de la coalition poussent aussi les populations dans les bras de Daech : elles viennent en appui des milices chiites qui ensuite brûlent et pillent les biens des sunnites. Les 2 000 missiles antichars livrés lundi par le président américain Barack Obama sont allés directement aux milices.Or, la conférence de Paris [réunie le 2 juin 2015] ne s’est pas intéressée à cette souffrance de la population sunnite, mais seulement à l’EI. On ne peut pas détruire l’EI sans inclure le peuple irakien dans le processus. Nous nous débarrasserons peut-être de Daech, mais un groupe encore plus sophistiqué apparaîtra ensuite.Qu’en est-il des réformes promises par le gouvernement Abadi en faveur d’une meilleure intégration de la communauté sunnite ?M. Abadi a été soutenu par la communauté internationale et les sunnites l’ont rejoint sur la base d’un accord pour libérer les prisonniers et réviser les lois préjudiciables aux sunnites. Nous n’avons pas vu de changement depuis. M. Abadi n’a jamais libéré de prisonniers et il ne le fera pas. Au contraire, il a passé une nouvelle loi qui fixe un délai de six mois avant la libération d’un condamné ayant purgé sa peine. M. Abadi ne contrôle rien. Ce sont les milices chiites, l’ancien premier ministre Maliki et l’Iran qui contrôlent tout. Le problème, ce n’est pas lui mais le système.Certains représentants sunnites, comme le conseil provincial, ont pourtant appelé les milices chiites à l’aide dans la province d’Al-Anbar ?Oui, la même chose est arrivée à Tikrit où le conseil provincial a demandé l’aide des milices chiites. Mais une fois les milices entrées, le conseil lui-même est parti et les habitants de Tikrit ne sont toujours pas rentrés chez eux. Ces représentants politiques sunnites n’ont pas de pouvoir. Ils ne cherchent que leur profit personnel. Les populations sunnites peuvent chasser Daech elles-mêmes.Appelez-vous à ce que la coalition arme directement les forces sunnites ?Le Congrès américain s’est prononcé en ce sens. Ce soutien est souhaitable si seulement il y a une solution politique, car le problème, ce n’est pas les armes, qui ne manquent pas en Irak. Ce qui manque, c’est la volonté. Les sunnites ne veulent pas se battre. Ils l’ont fait en 2006, ils ne vont pas essayer une seconde fois.Quelle solution politique préconisez-vous ?Nous avons besoin d’une véritable réconciliation et de changer les lois. Les gens doivent s’asseoir ensemble pour trouver une solution réelle. Seulement après cela, nous pourrons nous débarrasser de Daech. Le problème, c’est que l’EI utilise les sunnites, qui sont prisonniers de l’organisation. Beaucoup de chiites sont également contre ce qui se passe actuellement en Irak car ils sont nombreux à être tués chaque jour. Nous avons besoin d’un soutien international pour parvenir à une réconciliation entre sunnites et chiites.Hélène SallonMoyen-OrientSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.06.2015 à 16h59 • Mis à jour le03.06.2015 à 17h12 | Maxime Vaudano et Amandine Réaux Dans le cadre de la loi sur la transition énergétique, la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a annoncé, mardi 2 juin, la mise en place de pastilles pour favoriser les automobiles moins polluantes. A partir de janvier 2016, les maires pourront décider d’introduire des mesures avantageuses pour les véhicules classés dans les meilleures catégories.Lire aussi :Pollution de l’air : le retour de la pastille vertePourquoi introduire ces vignettes ? Quel autocollant sera apposé à votre pare-brise et quel en sera le fonctionnement ? Réponses :Quelle pastille pour quel type de véhicule ?Les véhicules seront classés en sept catégories, et les autocollants attribués en fonction du dioxyde d’azote et des particules fines qu’ils rejettent.Suis-je obligé de me procurer une vignette ?Non, la pastille sera facultative. Le certificat, à commander sur Internet, sera gratuit dans les six mois après la mise en place de la mesure, puis sera facturé 5 euros pour un achat après cette période. Il est peu probable que les propriétaires de véhicules polluants se procurent une vignette qui ne pourra que leur restreindre l’accès à certaines zones.En revanche, les véhicules propres auront tout intérêt à arborer un macaron bleu, vert ou jaune, en l’absence duquel ils ne pourront pas bénéficier des avantages mis en place dans la commune.A quels avantages ou restrictions serai-je soumis ?Chaque maire décidera de la signification des pastilles dans sa commune. Seront probablement avantagées les trois premières catégories de véhicules (bleu, vert et jaune). Elles pourraient bénéficier d’un coût moindre des places de stationnement, voire d’une gratuité pour les véhicules électriques, et d’un accès à des voies réservées.A Paris, les véhicules propres devraient pouvoir sortir du garage librement lors des jours de circulation alternée. En revanche, l’accès aux zones de circulation restreinte pourrait être interdit aux véhicules les plus polluants.Mais toutes les villes n’adopteront pas ce type de mesures restrictives ou avantageuses. Si Grenoble a annoncé qu’elle mettrait en place le dispositif, Clermont-Ferrand ou Aix-en-Provence y sont opposées.Quel est l’objectif du gouvernement ?Améliorer la qualité de l’air en limitant la circulation de manière plus fine. En ville, la pollution atmosphérique, notamment celle liée aux particules fines, provient largement du trafic routier, comme le souligne ce rapport. Un accès restreint aux seuls véhicules propres dans certaines zones pourrait stopper l’augmentation des maladies respiratoires et cardio-vasculaires, liées à la pollution. Les vignettes ont déjà été adoptées dans plusieurs pays européens, mais avec moins de déclinaisons (trois vignettes seulement en Allemagne par exemple).Est-ce le retour de la « pastille verte » ?Le principe est semblable. Mise en place en 1998 par la ministre de l’écologie de l’époque Dominique Voynet (gouvernement Jospin), la pastille verte récompensait les véhicules dont le moteur était équipé d’un catalyseur, ainsi que les voitures électriques ou hybrides et fonctionnant au gaz naturel (GN) ou au gaz de pétrole liquéfié (GPL). Seuls ces véhicules étaient autorisés à rouler librement en cas de pic de pollution. Les autres étaient soumis à la circulation alternée, en fonction du numéro de leur plaque d’immatriculation (pair ou impair).Mais avec le renouvellement du parc automobile, 80 % à 90 % des voitures particulières ont fini par posséder l’autocollant, avec notamment la généralisation des pots catalytiques. Les préfectures ont alors cessé de le distribuer en 2003.Selon la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, le nouveau dispositif sera « plus efficace », grâce à une classification en sept catégories, avec des critères bien plus sévères que ceux de la pastille verte. Les différentes couleurs devraient permettre aux contrôles d’identifier « plus facilement » les véhicules les moins polluants.Amandine RéauxJournaliste au MondeMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.06.2015 à 14h24 • Mis à jour le03.06.2015 à 15h51 Les autorités ukrainiennes accusent les rebelles prorusses d’avoir attaqué mercredi, malgré la trêve en vigueur, les positions ukrainiennes dans l’est de l’Ukraine.« Depuis ce matin, Maryinka et Gueorguiivka », localités sous contrôle des forces ukrainiennes à environ 30 km du fief rebelle de Donetsk, « sont visées par d’intenses tirs », a indiqué le chef de la police de la région de Donetsk, loyal à Kiev. La ville de Maryinka est située à 15 km à l’ouest de capitale économique du Donbass, bastion des séparatistes. « L’ennemi tire sur Maryinka à l’aide de [camions lance-roquettes] Grad, et aussi avec des chars », a-t-il précisé. Selon un chef militaire rebelle, une quinzaine de combattants et de civils auraient été tués du côté des séparatistes.« A 3 heures, l’ennemi a commencé un bombardement massif de nos positions près de Maryinka et de Krasnogorivka (…). Il a utilisé des chars et de l’artillerie », a déclaré le porte-parole de l’armée ukrainienne. Plus de dix chars et jusqu’à mille hommes ont été envoyés contre les forces ukrainiennes.Il a ajouté que les postes de contrôle de Gueorguiivka et de Kourakhove (à environ 40 km de Donetsk) étaient fermés à la circulation en raison de ces tirs. Un porte-parole militaire ukrainien, Léonid Matioukhine, a confirmé que le poste de contrôle de Kourakhove était bien fermé mercredi.Le conflit entre l’armée ukrainienne et les rebelles a fait plus de 6 400 morts depuis son déclenchement en avril 2014. Kiev et l’Occident reprochent au Kremlin de soutenir et d’armer les séparatistes prorusses, ce que Moscou nie catégoriquement.Un nouveau cessez-le-feu est entré en vigueur le 15 février après la signature des accords de paix de Minsk 2, mais il reste très fragile et des combats se poursuivent dans plusieurs zones de l’Est rebelle. Mardi, une réunion à Minsk destinée à faire avancer les accords de paix a été reportée à une date ultérieure, Kiev accusant la Russie d’avoir « sapé » les pourparlers. 03.06.2015 à 12h52 • Mis à jour le03.06.2015 à 13h25 Le Conseil de sécurité des Nations unies a appuyé, mardi 2 juin, l’appel du secrétaire général Ban Ki-moon à l’instauration d’une nouvelle pause humanitaire au Yémen. Le pays est engagé dans un conflit qui oppose les forces gouvernementales, soutenues par une coalition menée par l’Arabie saoudite, à la rébellion chiite houthiste, appuyée par l’Iran. Selon l’ONU, les combats ont déjà fait près de 2 000 morts et poussé plus de 545 000 personnes à fuir leur foyer. En mai, une trêve de cinq jours a permis aux organisations humanitaires d’acheminer de l’aide aux populations civiles.Les quinze membres du Conseil de sécurité ont aussi demandé à ce que des pourparlers de paix se tiennent le plus rapidement possible. Ils se sont dit « profondément déçus » que les discussions prévues à Genève la semaine dernière aient été reportées, en raison de « conditions préalables » posées par les belligérants.Lire aussi :Refusons la méthode de Riyad et ouvrons un dialogue avec toutes les composantes yéménitesRaids intensifs sur la capitale SanaaDe nouvelles consultations pourraient être organisées autour du 10 juin à Genève. Le gouvernement yéménite souhaite qu’elles portent sur la mise en œuvre de la résolution 2216, adoptée en avril par le Conseil de sécurité de l’ONU. Ce texte avait imposé des sanctions aux Houthis et à leurs alliés et les avait sommés de se retirer des territoires conquis depuis l’année dernière, y compris de la capitale Sanaa.En vue de cette conférence de paix, les Etats-Unis ont engagé des contacts diplomatiques avec ces rebelles. Anne Patterson, la haute diplomate américaine pour le Proche-Orient, a rencontré à Oman différentes parties impliquées dans le conflit, « dont des représentants des Houthis », pour les convaincre de participer aux discussions, a indiqué mardi 2 juin le département d’Etat.Lire aussi :La guerre au Yémen ravive le malaise des chiites d’Arabie SaouditeLes raids de la coalition arabe sous commandement saoudien se poursuivaient mercredi 3 juin à travers le pays. La capitale Sanaa a été secouée par des dizaines d’explosions, dans la nuit et tôt le matin. Les avions de la coalition ont notamment visé le complexe militaire du 22-Mai, tenu par les rebelles chiites et transformé en dépôt d’armes et de munitions. Des habitants des quartiers voisins se sont dits terrifiés par l’intensité des frappes qui ont tué trois personnes. lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2ruazd"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2ruazd", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });}); Frédéric Cazenave Entre le chômage, la précarité croissante, et le poids des dépenses contraintes dans le budget des ménages, les raisons expliquant les difficultés financières des Français sont légion. Mais cette situation ne se limite pas aux seuls aléas conjoncturels, pointe une étude* publiée le 2 juin par la chaire Banques populaires vulnérabilité financière et microfinance de l'école Audencia Nantes.« Cette vulnérabilité financière s'explique aussi par une culture économique déficiente et par des comportements – sous-épargne, suremprunt, mauvaise planification – qui peuvent conduire à des situations compliquées, ou à les aggraver », explique Nils Poussielgues, chargé d'études à la chaire.L'an dernier, la chaire avait axé son enquête sur la seule connaissance financière des Français. Le résultat (mauvais) ne s'est guère amélioré au vu des quelques questions posées cette année.Inquiétant« C'est d'autant plus inquiétant que cette fois le questionnaire était réalisé par internet, les sondés avaient donc le temps de répondre. Or cette culture économique de base est essentielle pour ensuite gérer correctement son budget », souligne Nils Poussielgues.Un exemple avec cette question : « Imaginons que vous avez 100 euros (sans frais) sur un compte épargne rémunéré 2 % par an. Si vous ne faites aucun versement ni retrait d'argent, combien aurez-vous au bout d'un an, une fois les intérêts versés ? » Plus d'un quart des sondés ont coché la mauvaise réponse. Un taux d'échec qui grimpe à 45 %, lorsqu'il faut calculer sur une période 5 ans.Facile ? D'autres questions étaient un peu plus alambiquées. Vous pouvez vous y frotter ci-dessous.Cette année l'enquête s'est donc aussi attachée à étudier d'autres facteurs menant à cette vulnérabilité financière, comme la façon dont les Français gèrent leur budget. A les entendre tout irait pour le mieux. La majorité des personnes interrogées déclarent avoir un comportement budgétaire vertueux, disent anticiper leurs dépenses. Mais lorsque l'étude entre dans le détail, c'est une autre histoire : seuls 4 sondés sur 10 savent précisément évaluer leurs entrées et sorties d'argent et 20 % déclarent préférer dépenser leur argent à l'instant “t” plutôt que d'économiser.Difficulté à épargner« Surestimer ses compétences, ne pas bien comprendre les conséquences de ses actes, notamment en matière de crédits, sont autant d'écueils surtout lorsque les foyers ont des contraintes financières fortes », note Nils Poussielgues. Or ce sondage montre justement la grande difficulté qu'ont les Français à épargner (seulement 40 % des sondés ont pu économiser au cours de l'année écoulée) et le faible niveau de leur réserve en cas de coup dur. Ainsi, 53 % expliquent qu'ils ne pourront maintenir leur niveau de dépenses plus de six mois s'ils perdent leur emploi et 18 % fixent cette échéance à un mois. Pas étonnant alors que 58 % des personnes interrogées disent qu'il leur arrive d'être inquiets lorsqu'elles pensent à leur situation financière.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.06.2015 à 10h52 • Mis à jour le03.06.2015 à 10h55 Dix jours après le renvoi de l'Italien Carlo Ancelotti, sacrifié au terme d'une saison décevante, le Real Madrid a annoncé, mercredi 3 juin, la nomination de son successeur. L'entraîneur espagnol Rafael Benitez lui succède pour trois saisons, avec la lourde tâche de faire aussi bien que l'Italien, victorieux de la Ligue des champions l'an dernier.« Le Real Madrid présentera ce mercredi 3 juin “Rafa” Benítez comme nouvel entraîneur de l'équipe première pour les trois prochaines saisons », a fait savoir le club dans un communiqué, précisant que cette présentation aurait lieu à partir de 13 heures au stade Santiago-Bernabeu.C'est un retour aux origines pour Benitez. Le technicien, né à Madrid il y a cinquante-cinq ans, a évolué en tant que joueur avec la réserve du club merengue (1974-1981), le Real Madrid Castilla, dont il a également été l'entraîneur (1993-1995). Il a aussi été brièvement l'adjoint de Vicente del Bosque sur le banc de l'équipe première lors de la saison 1993-1994, avant de connaître le succès à Valence (2001-2004) puis à Liverpool (2004-2010), avec notamment une Ligue des champions conquise en 2005.Echec à NaplesMais celui qui vient d'achever sur une note négative son expérience de deux ans à Naples (5e place en Serie A) va devoir démontrer qu'il garde en lui l'ADN du Real et qu'il saura résister à la pression de ce club ultra exposé médiatiquement.Benitez devient ainsi le 10e entraîneur à occuper le banc du Real Madrid en douze années de présidence de Florentino Perez, réparties en deux mandats (2000–2006 et depuis 2009).Assumer la succession d'un Carlo Ancelotti très apprécié des joueurs et du public s'annonce difficile : Rafael Benitez va devoir convaincre le stade Santiago-Bernabeu et s'attacher à démentir sa réputation d'entraîneur plutôt défensif.Benitez a pour lui une culture tactique reconnue, un palmarès solide et il a remporté des titres dans tous les clubs où il est passé depuis quinze ans. Mais il a connu des expériences assez mitigées depuis son départ de Liverpool, comme à l'Inter Milan (2010) où à Chelsea (2012-2013) malgré une victoire en Europa League 2013. 07.06.2015 à 16h50 Première banque privée allemande, la Deutsche Bank a annoncé dimanche 7 juin la démission de ses deux copatrons, Anshu Jain et Jürgen Fitschen, ébranlés par une pluie de scandales dans le monde entier et des résultats médiocres.L'Indo-Britannique Anshu Jain et l'Allemand Jürgen Fitschen étaient à la tête du groupe bancaire de Francfort depuis mai 2012 et leur contrat courait jusque fin mars 2017. Ils avaient essuyé un feu nourri de critiques de la part de plusieurs actionnaires lors de la dernière assemblée générale du groupe en mai et n'avaient recueilli que 60 % des soutiens lors du vote de confiance.Les deux hommes seront remplacés à partir de mai 2016 par le Britannique John Cryan. Ex-directeur financier de la banque helvétique UBS de 2008 à 2011 et membre du conseil de surveillance de Deutsche Bank depuis 2013, il assurera seul la fonction de président-directeur général (PDG).Amende, affaire russe et rivales ango-saxonnesCette décision intervient alors que la Deutsche Bank est aux prises avec quelque 6 000 litiges. Le groupe vient de recevoir une nouvelle amende de 2,5 milliards de dollars (2,25 milliards d'euros) dans une affaire de manipulation de taux.Lire :Banques : la facture pour « mauvaise conduite » s’alourditMi-mai, la banque avait par ailleurs confirmé l'ouverture d'une enquête interne au sein de sa division d'investissements en Russie, la presse allemande parlant alors de possibles actes de blanchiment d'argent.Pour ne rien arranger, en dépit d'efforts importants pour réduire ses coûts et se diversifier, la banque reste distancée par ses rivales anglo-saxonnes et vient de lancer une nouvelle stratégie, qui passe entre autres par une réduction drastique de la voilure dans la banque de détail.Lire aussi :Deutsche Bank change de taille, pas de modèle Julia Pascual La jeune femme étouffe un sanglot : « Mon enfant de sept ans et demi a découvert l'islam à travers les attaques contre Charlie Hebdo. Je lui ai dit que c'était des terroristes. Mais il est revenu de l'école en me disant : “maman, ces gens-là, ce sont des musulmans. Est ce qu'on est des terroristes ?” C'est blessant. Je voulais d'abord préparer mon fils à faire le bien, à être un homme, avant de le préparer à être musulman. » Nawel se rassied, le regard tourné vers celui qui l'a invitée à s'exprimer, Bernard Cazeneuve. Samedi 6 juin, dans un salon chic du ministère de l’intérieur, place Beauvau, une trentaine d'auditeurs et lecteurs de médias confessionnels (Radio Orient, BeurFM, Atlas Info, France Maghreb 2, Oumma, SaphirNews...) étaient réunis dans la soirée face au ministre des cultes pour un échange autour de l'islam.Cette « discussion » aux accents d'opération de communication s'est tenue avant la réunion qui doit inaugurer, lundi 15 juin, l'instance de dialogue entre les Français de confession musulmane et l'Etat. Sa création avait été annoncée fin février, dans le contexte post-attentats de janvier. Cette nouvelle structure, qui doit permettre d'aborder des thèmes tels que la formation des imams, l'abattage rituel, le financement des mosquées ou encore la place des écoles confessionnelles, se réunira deux fois par an auprès du Premier ministre. Elle « ne prendra pas de délibération, ce sera un lieu d'échange », a prévenu M. Cazeneuve face à une assemblée très participante et avide de réponses.« On ne bâtit rien en se cristallisant sur les critiques »Auparavant, le ministre avait déjà rencontré des représentants du culte musulman, notamment à Bordeaux (25 février) et Avignon (13 mars). Il avait également appelé les préfets à « faire remonter » les sujets de préoccupations des acteurs locaux du culte. Samedi soir, à Paris, il s'agissait pour M. Cazeneuve de clôturer cette consultation en se montrant en prise directe avec les fidèles.Parmi les présents, on dénombrait presque autant de femmes que d'hommes, des gérants de société, un cadre informatique, une comédienne, un avocat, une femme au foyer... qui pour beaucoup assument des responsabilités associatives. « Nous avons choisi des gens plutôt de la classe moyenne qui s'intéressent à l'islam de France », expliquait la veille, au Monde, Saïd Branine, directeur du site Oumma.com.Sans surprise, dans les questions et interventions adressées au ministre, le manque de crédibilité du Conseil française du culte musulman (CFCM) a encore une fois été pointé du doigt. « Les problèmes sont identifiés depuis longtemps et, en cinq mandats, le CFCM n'en a résolu aucun », a ainsi regretté un musulman de l'Essonne. « J'espère qu'il y aura des hommes et des femmes nouveaux », a fait valoir un autre participant.Le CFCM, installé par Nicolas Sarkozy en 2003, a été jugé samedi responsable de nombreux maux, notamment sur la formation des imams : « Si on avait coupé l'herbe sous le pied des imams autoproclamés, on n'en serait pas arrivé à cet extrémisme » [les attentats de janvier], a assuré un participant.M. Cazeneuve a tenté de défendre une position « pragmatique » : « Le CFCM a fait de son mieux et il ne peut pas être comptable de notre incapacité collective. On ne bâtit rien en se cristallisant sur les critiques. » Si l'identité des quelque 150 membres de la nouvelle instance de dialogue n'est pas encore connue, une quarantaine d’entre eux devraient être issus du CFCM et de ses antennes régionales (les CRCM). L'enjeu de la nouvelle structure est donc de réussir à promouvoir aussi et à leurs côtés des acteurs de terrain. Le ministre des cultes a tenté d'anticiper les déceptions en évoquant « une composition qui n'est certainement pas parfaite mais qui va évoluer », tout en gommant l'image d'une démarche jacobine : « Je ne nomme pas de représentants et les préfets n'ont pas été mandatés par mes soins pour choisir les membres de l'instance de dialogue. »Refus de « raviver les tensions »Il a surtout insisté sur sa volonté d'« apaiser, rassembler » et de « créer une République inclusive de tous ses enfants » tandis que des inquiétudes autour de l'« islamophobie rampante » et la responsabilité des médias dans la stigmatisation des musulmans ont été exprimées à de nombreuses reprises. « J'ai organisé un iftar [repas qui rompt le jeûne pendant le Ramadan] et j'ai été accusée d'enfreindre la laïcité alors que je suis la première à chercher les œufs à Pâques et à participer au repas de Noël », a illustré Khadija Gamraoui, première adjointe chargée des cultes à Carrières-sous-Poissy (Yvelines). Une mère de famille voilée s'est émue d'être « mise de côté lors des sorties de classe alors que pour faire des gâteaux, on est les premières à être sollicitées ». « La laïcité ne peut pas être une valeur qu'on préempte à l'encontre des musulmans, a insisté M. Cazeneuve. Les menus de substitution, ça n'a rien à voir avec la laïcité. Interdire l'accès aux plages à des femmes voilées, ça n'est pas la laïcité. » Même sur le port du voile à l'université – à propos duquel la secrétaire d'Etat aux droits des femmes s'était prononcée favorable à une interdiction – le ministre des cultes a estimé qu'il n'y avait pas matière à débat, refusant de « raviver les tensions ».« C'est une belle main tendue aux musulmans » jugeait, à l'issue de la rencontre, Hasnia, directrice d'une résidence hôtelière parisienne. « Les gens sont ressortis globalement satisfaits, confirme Hanan Ben Rhouma, rédactrice en chef de Saphir News. Même si on n'est pas dupe sur sa stratégie de communication, on sent le ministre bien plus à l'écoute que ses prédécesseurs et les musulmans ont besoin de ne pas se sentir comme des parias. » Julia PascualJournaliste au Monde Rémi Dupré A un an de l’Euro 2016, organisé en France, le défenseur du Real Madrid Raphaël Varane affronte en match amical, dimanche 7 juin au Stade de France, la Belgique du prodige Eden Hazard, 2e au classement FIFA. L’occasion pour le joueur de 22 ans d’évoquer son avenir avec les Merengue et les Bleus.«  Notre bilan n’est pas positif  », estimait votre entraîneur Carlo Ancelotti avant d’être remercié et remplacé par Rafael Benitez…C’est vrai qu’on n’a pas remporté de titre cette saison alors que le club a un énorme palmarès et des exigences toujours très élevées. D’où une pression par rapport au fait de gagner des titres. Ces dernières années, la Ligue des champions était l’objectif prioritaire car cela faisait un moment qu’ils attendaient cette fameuse « decima ». L’objectif a été atteint (en mai 2014). On peut aussi faire une saison correcte mais ne pas gagner de titre. Le président Florentino Pérez veut « un nouvel élan ». Ce n’est pas à nous, joueurs, de débattre là-dessus. Ce sont des décisions prises au sein du club.Qu'a-t-il manqué, cette saison, au Real Madrid en Liga et en Ligue des champions face au Barça ?Il n’a pas manqué grand-chose. Le Barça a réussi à être régulier sur la saison en Liga. Nous avons très très bien démarré avec une série de vingt-deux victoires (de septembre 2014 à janvier). On a fait un très bon début de saison. Mais c’est vrai qu’on a été moins bien sur l’année 2015. On a perdu des points sur des matchs importants. On n’a pas réussi à maintenir notre niveau. Tout se joue en fin de saison. Ce n’est pas là où on a été à notre meilleur niveau.Cette saison, on trouvait trois (le Real, le Barça et le Bayern Munich) des cinq équipes les plus riches d’Europe en demi-finales de la Ligue des champions. Cette compétition est-elle fermée ?Dans le dernier carré, on retrouve les meilleures équipes, qui réussissent à être performantes chaque année et à attirer les meilleurs joueurs. C’est le très haut niveau. Après, il y a un tirage au sort. Elles peuvent se rencontrer avant. Ce n’est donc pas prévisible. On l’a vu, certains clubs avec des budgets moins importants, comme Monaco (éliminé en quarts de finale par la Juve), peuvent aussi faire de très bons parcours.Le Real Madrid est le club le plus riche du monde (avec 549 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014) depuis une décennie. Comment l’expliquez-vous ?Tout part de la bonne relation avec les supporteurs. Le Real est un club admiré, respecté. Il est suivi et développe son image dans le monde entier. Il y a des fans des Merengue et un engouement impressionnant partout dans le monde. C’est un club doté d’un très beau stade, qui a des infrastructures impressionnantes et qui sait faire partager son histoire.Vous attendez-vous à vivre des saisons européennes plus compliquées avec le Real Madrid du fait de la hausse significative des droits télévisés en Premier League qui va bénéficier aux clubs anglais ?L’augmentation des droits télé va ajouter davantage de compétitivité. Mais je ne pense pas que cela va provoquer un bouleversement au niveau européen. Le retour en force des « Big Four » (Manchester United, Chelsea, Liverpool, Arsenal) de la Premier League en Ligue des champions peut arriver. Mais il n’y a pas d’élément qui nous permette aujourd’hui de l’affirmer.Quels rapports entretenez-vous avec les médias ? Faut-il se protéger ou à l’inverse savoir se livrer quand il le faut ?Chacun a sa gestion, voit comment il fonctionne. Pour moi, c’est normal et important de communiquer avec la presse. Ne serait-ce pour qu’elle nous connaisse, qu’elle sache qui on est, qu'elle découvre notre personnalité. Et aussi pour avoir une connexion avec notre public. C’est à travers les médias qu’on communique avec les gens qui nous suivent. Il faut toujours faire attention. Parfois, nos propos ne sont pas compris comme on le voudrait que ce soit de manière volontaire ou non. La presse, cela fait partie de notre travail. Il faut savoir ne pas trop en faire, et surtout essayer de faire les choses de manière bien carrée afin de bien se faire comprendre par les gens qui nous suivent.Est-ce important d’entretenir son image, via notamment les réseaux sociaux?C’est bien de montrer l’envers du décor à ceux qui nous suivent. Qu’ils puissent voir plus de choses qu’on ne voit pas forcément à la télévision. Qu’ils puissent découvrir de façon ponctuelle des facettes de notre personnalité, des bouts de notre vie. J’essaye de garder une vie privée, c’est important, mais j’essaye de partager un maximum de choses avec les gens qui me suivent.Les jeunes internationaux sont-ils plus attachés à leur club qu’à leur sélection ?Pourquoi devrait-on préférer son club à sa sélection ? Il n’y a pas à privilégier l’un ou l’autre. C’est toujours plaisant de venir à Clairefontaine. Quand on a des saisons chargées, ce changement d’environnement fait du bien. On se rend compte qu’on a de la chance d’être là.Avez-vous la sensation d’incarner, plus que d’autres, cette équipe de France qui a su reconquérir l’opinion en novembre 2013, lors du barrage contre l’Ukraine, avant de confirmer lors du Mondial au Brésil ?C’est un fait. On fait partie de cette génération qui a réussi à se qualifier pour le Mondial 2014 de cette manière, à recréer cet engouement. On n’était pas favoris, c’est le moins qu’on puisse dire. J’ai connu un peu l’équipe de France avant ces moments-là et après. Le regard des gens a totalement changé. Je suis bien placé pour en parler. J’ai un souvenir de mon premier match contre la Géorgie [en mars 2013]. C’était un rêve de gosse. Mais il y a eu beaucoup de sifflets et peu d’encouragements. Ce sont des choses qui marquent.Après le quart de finale du Mondial perdu contre l’Allemagne (1-0), les télévisions ont repassé en boucle votre duel perdu face à Hummels sur le but allemand et les larmes d’Antoine Griezmann. Ce jour-là, en a-t-on trop fait sur le manque d’expérience des Bleus ?Je suis souvent confronté à cette question sur le manque d’expérience. Je comprends que l’expérience soit très importante. Mais il ne faut pas tout mettre sur le compte de l’expérience ou de la jeunesse. Il y a des choses qu’on réussit à 20 ans et qu’on ne réussira pas à 30 ans. Ou inversement. On donne l’impression qu’on ne fait aucune erreur à 30 ans parce qu’on est un joueur expérimenté, que tout est parfait. Et qu’à 20 ans on ne fait que des erreurs. Il ne faut pas être trop catégorique. C’est une question d’équilibre.En avez-vous assez qu’on vous qualifie constamment de « surdoué », de « nouveau Beckenbauer » ?En début de carrière, quand on entend « c’est le nouveau Untel », « c’est le futur Untel », oui, c’est plaisant. C’est flatteur, ça ne prédit que de belles choses. Mais c’est vrai qu’à la longue, bon… Je suis comme je suis. Je n’aime pas trop les comparaisons. Parfois, j’ai l’impression de ne pas jouer au présent mais de jouer au futur. Je suis joueur, là, maintenant. C’est bien de se projeter, mais il faut voir aussi le présent.Après la Belgique vous affronterez le Portugal (en septembre), l’Angleterre (en novembre), les Pays-Bas (en mars 2016), que des grandes nations du football…Cela permet d’accumuler un peu d’expérience et de vécu ensemble. On a vu qu’il y avait beaucoup d’intensité lors des matchs amicaux face à de bonnes nations. Ce sont de bons tests. On a déjà joué contre de très bonnes équipes européennes, comme l’Espagne ou le Portugal. On a vu qu’on arrivait à rivaliser, même s’il nous reste une bonne marge de progression.Après les sacres de 1984 et de 1998, les Bleus auront-ils l’obligation de remporter l’Euro 2016 à la maison ?Non. Mais quand on se lance dans une compétition, le but, c’est de la remporter. Ce tournoi aura lieu en France. Mais s’il était organisé ailleurs, ce serait pareil. L’objectif, ce serait de le gagner.Le public français entretient un rapport équivoque avec sa sélection.Il y a une remise en cause quasiment à chaque match. Ce n’est jamais facile de prolonger un élan positif comme celui-ci. Réaliser un bon Euro, ça signifierait l’entretenir. Mais, à tout moment, de mauvaises performances peuvent casser cette dynamique.En mars, la défaite (3-1) contre le Brésil a-t-elle été une piqûre de rappel pour les Bleus ?On a joué contre l’une des meilleures nations du monde. Cela serait presque bizarre de tout gagner facilement. C’est normal dans un parcours comme celui-ci, avant une grande compétition, d’être face à la difficulté. Si on gagnait tous nos matchs 10-0, on n’arriverait peut-être pas bien préparés à l’Euro. Il vaut mieux souffrir maintenant qu’à l’Euro.Le contrat de Didier Deschamps a été prolongé jusqu’en 2018 et au Mondial en Russie. Est-ce une bonne décision ?Oui. Il a fait du bon travail depuis qu’il est à la tête de la sélection. C’est un coach qui fait progresser les joueurs, leur apporte son expérience. Pour lui, c’est bien de pouvoir continuer à travailler en confiance avec le président de la fédération. C’est un avantage pour nous d’avoir une stabilité, une continuité. On connaît son mode de fonctionnement, ses attentes. On sait à quoi s’attendre quand c’est lui qui dirige nos séances d’entraînement et qui prépare nos matchs. Son niveau d’exigence est maximal.En sélection, vous avez porté pour la première fois le brassard à seulement 21 ans. Aspirez-vous à devenir à terme capitaine des Bleus ?C’est dans ma personnalité : j’aime bien avoir des responsabilités, donner l’exemple à mes coéquipiers. Donc pourquoi pas y aspirer un jour ? Si cela arrive, tant mieux. Mais je ne me dis pas : « Un jour, je le serai ». Ou bien : « Il faut que je devienne capitaine à tel âge. »Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.06.2015 à 10h46 • Mis à jour le07.06.2015 à 12h38 Jamais personne n’avait réussi à s’en échapper. L’évasion de deux détenus de la prison de Dannemora donnait lieu, dimanche 7 juin, à une vaste chasse à l’homme aux abords de ce village du comté de Clinton, dans l’Etat de New York. Plus de 200 policiers soutenus par des unités spécialisées, notamment des troupes d'élite SWAT (Special Weapons And Tactics), et des hélicoptères se sont lancés à leur poursuite. Des officiers lourdement armés ont également mis en place des barrages sur des axes routiers.Both Richard Matt (l) & David Sweat (r) are dangerous. If located do not approach them. Contact 911 or 518-563-3761. http://t.co/2WQgfNMtTm— NYGovCuomo (@Andrew Cuomo)require(["twitter/widgets"]);Considérés comme dangereux, les fugitifs étaient placés dans les quartiers de très haute sécurité de l’établissement. David Sweat, 34 ans, était incarcéré pour le meurtre d'un shérif adjoint après avoir été condamné à la perpétuité. Richard Matt, 48 ans, effectuait une peine de 25 ans de prison pour avoir enlevé un homme et l'avoir battu à mort. « Ce ne sont pas des gens avec lesquels on plaisante », a résumé le gouverneur de l'Etat de New York, Andrew Cuomo.« Passez une bonne journée »Ils se sont échappés en forant des trous dans les murs de leurs cellules, dans la nuit de jeudi à vendredi. Les deux hommes avaient fait croire aux geôliers qu'ils étaient couchés dans leur lit grâce à un rembourrage fait de vêtements. L'alerte n'a été donnée qu'à l'aube lorsque les gardiens ont découvert la supercherie. David Sweat et Richard Matt leur avaient laissé un mot : « Passez une bonne journée. »We toured the route within Clinton Correctional Facility that 2 inmates used to escape. Pics: https://t.co/Z1v5la9M5S http://t.co/09dMyZVqq7— NYGovCuomo (@Andrew Cuomo)require(["twitter/widgets"]);Le gouverneur de l'Etat de New York a bouleversé son programme pour se rendre à la prison et a emprunté le parcours supposé des deux fugitifs, postant des images sur Twitter. « Par définition, il s'agit d'un acte extraordinaire », a précisé le démocrate, rappelant que c’est la première fois depuis l’ouverture de l’établissement, en 1845, qu’un détenu des quartiers de très haute sécurité se soustrait au contrôle des autorités pénitentiaires. Pour l’heure, l’enquête interne n'a pu établir si les deux hommes avaient bénéficié d'aides ou de complicités pour leur évasion. La prison de Dannemora accueille quelque 3 000 écroués, tous masculins. 07.06.2015 à 06h36 • Mis à jour le07.06.2015 à 09h36 Nouvelle flambée de violence au Mexique. A la veille d'un scrutin législatif et local dimanche 7 juin, des affrontements entre membres de milices d'autodéfense ont fait samedi au moins dix morts dans le sud du pays, a annoncé la commission des droits de l'Homme de l'Etat du Guerrero.Le président de la commission des droits de l'Homme de cet Etat, Ramon Navarrete, a indiqué que des membres de son agence avait dénombré dix corps, et qu'ils vérifiaient la possibilité que trois autres personnes aient été tuées. « Nous attendons le décompte total des victimes », a-t-il précisé aux journalistes. Huit corps, dont l'un sur les lieux de la fusillade, les sept autres devant des habitations proches, ont été vus par un journaliste de l'AFP à Xolapa, dans l'Etat du Guerrero.Dispute pour le contrôle d’un territoireL'affrontement a eu lieu entre factions rivales « d'une même milice d'autodéfense », baptisée Front Uni Pour la Sécurité et le Développement de l'Etat de Guerrero (FUSDEG), a indiqué dans un communiqué le gouvernement de l'Etat de Guerrero.La fusillade aurait éclaté « vraisemblablement pour une dispute autour du contrôle d'un territoire », selon la même source. Les échanges de tirs se sont produits dans une maison qui servait de poste de commandement à l'entrée de ce village d'environ 500 habitants, situé au nord d'Acapulco. Pas lié aux électionsLes milices d'autodéfense sont autorisées dans les communautés indigènes de l'Etat du Guerrero où elles peuvent assurer l'ordre public. La fusillade s'est déroulée malgré le déploiement de militaires et policiers dans les Etats de Guerrero et Oaxaca pour assurer le bon déroulement des élections.L'affrontement ne serait toutefois pas lié à la tenue ce dimanche des élections législatives et locales, au cours desquelles 500 députés, neuf gouverneurs et 900 conseils municipaux seront élus.Le FUSDEG est un groupe d'autodéfense constitué il y a deux ans par des civils exaspérés par les vols, enlèvements et extorsions que leur faisaient subir des groupes criminels. Le Guerrero est l'un des Etats les plus violents du pays. Différents cartels de narcotrafiquants se disputent le contrôle des routes de la drogue tandis que des milices d'autodéfense tentent de protéger les communautés.Lire (édition abonnés) :Les Mexicains se rendent aux urnes en pleine guerre des cartels  07.06.2015 à 04h48 • Mis à jour le07.06.2015 à 14h15 | Marie Jégo (Istanbul, correspondante)   Les élections législatives de dimanche 7 juin sont déterminantes pour l’avenir du président islamo-conservateur, Recep Tayyip Erdogan, 61 ans, aux manettes du pays depuis douze ans. Elu en août 2014 à cette fonction essentiellement honorifique en Turquie, M. Erdogan rappelle souvent qu’il parle « au nom du peuple ». Se sentant investi d’une mission, il veut faire basculer le pays d’un système parlementaire vers un régime présidentiel fort.Si son Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) rafle les deux tiers (367) des 550 sièges de députés au Parlement, il pourra modifier la Constitution et élargir ses pouvoirs. Avec 330 sièges, la convocation d’un référendum sera possible. A 229 sièges, il devra dire adieu à son projet d’hyper-présidence. Baisse de popularitéL’AKP, qui a remporté haut la main tous les scrutins depuis 2002, est assuré de rester le premier parti de Turquie. Mais sa popularité n’est plus ce qu’elle était. Selon les derniers sondages, les islamo-conservateurs sont crédités de 40 à 42 % des intentions de vote, un sérieux recul par rapport aux 49 % obtenus aux législatives de 2011.Selon une enquête publiée en mars par l’institut de sondages Gezici, 77 % des Turcs sont hostiles au régime présidentiel. Les électeurs de l’AKP ne sont pas les derniers, 64 % d’entre eux se disent opposés au projet caressé par leur chef. Plus largement, 72 % des personnes interrogées mettent en avant sa fibre autoritaire pour justifier leurs craintes.Une petite formation, le Parti démocratique du peuple (HDP, gauche, pro-kurde) pourrait faire perdre à l’AKP la majorité absolue au Parlement. Lors des élections précédentes, les islamo-conservateurs avaient bénéficié des deux tiers des voix de l’électorat kurde au sud-est du pays. La montée en popularité du HDP risque de changer la donne. Pour jouer les trouble-fête à l’Assemblée, le HDP doit franchir le seuil de 10 % des suffrages. En cas d’échec, toutes les voix recueillies par ce parti iront à l’AKP, selon le système proportionnel en vigueur en Turquie.Marie Jégo (Istanbul, correspondante)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.06.2015 à 22h16 • Mis à jour le06.06.2015 à 22h18 Deux jeunes gypaètes barbus, des vautours considérés comme les plus grands rapaces d'Europe, ont été lâchés samedi dans les Alpes du sud, une opération qui a mis un terme dans ce massif à un programme international de réintroduction démarré en 1986.Menée par la Fondation pour la sauvegarde des vautours, l'opération a eu lieu en Italie, en présence de plusieurs dizaines de curieux et de passionnés, sur la commune d'Entracque, dans le Piémont, dans le parc naturel Alpi Marittime qui jouxte celui du Mercantour, en France.Deux poussins mâles âgés de trois mois et pesant 6 kilos chacun, arrivés vendredi après un voyage de 48 heures, du zoo d'Ostrava, en République tchèque, ont été acheminés à dos d'homme jusqu'à leur nid, situé sur un piton rocheux difficile d'accès à plus de 1 500 m d'altitude.Disposant d'eau et de nourriture, les bébés, nommés Roman et Herculis, vont être observés pendant deux mois encore par les ornithologues, qui vont s'assurer qu'ils s'adaptent correctement à leur nouvel environnement. Les deux poussins ont été prénommés ainsi en référence à des quartiers de Monaco, à la demande du la Fondation Prince Albert II de Monaco qui finance depuis 2008, à hauteur de 25 000 euros par an, la réintroduction de cette espèce dans le parc du Mercantour et chez son homologue transalpin.Priorité à la CorseAu total, 38 zoos et 5 centres d'élevage en Europe participent à ce programme qui aura permis, en l'espace de trois décennies, de réintroduire 235 gypaètes barbus dans les Alpes françaises, suisses, autrichiennes ou italiennes, ainsi qu'en Andalousie et dans les Cévennes. Victime des chasseurs et des empoisonnements accidentels, le gypaète barbu avait disparu du massif alpin en 1913. En Europe, l'espèce n'avait réussi à se maintenir qu'en Crète, dans les Pyrénées ainsi qu'en Corse.« La croissance démographique de la population des gypaètes, même si elle est lente car seul un petit survit chaque année au sein de chaque couple, est aujourd'hui très satisfaisante dans les Alpes, avec 33 couples qui s'y reproduisent », s'est félicité José Tavares, directeur de la Fondation pour la sauvegarde des vautours.« Même s'il n'est pas impossible que nous assurions de nouveaux lâchers dans les Alpes à l'avenir si le besoin s'en fait sentir, la priorité est désormais de se concentrer sur la réintroduction de l'espèce en Corse, où elle est en voie d'extinction, ainsi que dans les Cévennes pour faire la jonction entre la population alpine et la population pyrénéenne, et à plus long terme dans les Balkans », a-t-il ajouté. Denis Cosnard Fin de partie pour la SCOP SeaFrance. Cette société coopérative et participative qui exploite pour le compte d’Eurotunnel trois ferries faisant la navette entre Calais, en France, et Douvres, en Angleterre, s’apprête à fermer. Une audience est prévue le jeudi 11 juin pour placer l’entreprise en redressement judiciaire, indiquent des sources concordantes, confirmant la date donnée par la Lettre de l’Expansion. A terme, une liquidation judiciaire semble très probable. Près de 600 emplois directs sont menacés.Compte tenu de perspectives d’activité très assombries et de l’incroyable guerre entre ses dirigeants, l’entreprise qui exploite les ferries sous la marque MyFerryLink avait déjà obtenu le 10 avril de bénéficier d’une procédure de sauvegarde judiciaire. Les dettes avaient ainsi été temporairement gelées, et deux administrateurs judiciaires avaient été nommés, dans l’espoir de trouver une issue positive à la crise.Lire aussi :MyFerryLink lâché par EurotunnelFin du contrat EurotunnelUn espoir aujourd’hui réduit à néant. Fin mai, Eurotunnel, l’unique client de SeaFrance, a en effet décidé de mettre fin à son contrat à compter du 2 juillet. La raison ? Jacques Gounon, le PDG de l’opérateur du tunnel sous la Manche, se prépare à se désengager du secteur maritime. Il redoute que, même si elle n’y est pas parvenue jusqu’à présent, l’autorité britannique de la concurrence n’interdise un jour ou l’autre à Eurotunnel d’être présent à la fois sous l’eau et sur l’eau. Plutôt que de vivre sous cette menace, le PDG a choisi de mettre en vente les trois ferries dont il est propriétaire et de ne pas renouveler le contrat passé avec la SCOP qui les arme.Lire aussi :SeaFrance : 600 emplois menacés par la fin du contrat avec EurotunnelA ses yeux, l’existence de ce contrat tend à compliquer la vente des navires, en raison de la très violente bataille entre les ex-syndicalistes de choc qui tiennent le conseil de surveillance de la SCOP SeaFrance et ses dirigeants opérationnels. « Le bazar chez SeaFrance fait peur aux candidats, et aucun n’est prêt à reprendre les ferries s’ils restent exploités par avec la SCOP », confie un proche du dossier.Pour la SCOP, la fin de ce contrat clé constitue quasiment un avis de décès. C’est la raison pour laquelle les administrateurs judiciaires demandent à présent la conversion de la sauvegarde en redressement judiciaire.Une nouvelle SCOP ?Plusieurs pistes ont été étudiées ces dernières semaines pour que les 600 salariés ne perdent pas tous leur emploi. Le conseil de surveillance de SeaFrance a tenté de mettre au point un montage permettant à la SCOP de racheter les bateaux d’Eurotunnel. Visiblement sans succès. Philippe Caniot, un novice en matière maritime que le conseil de surveillance avait bombardé président du directoire en avril avec pour mission de trouver des partenaires financiers, a d’ailleurs tout récemment démissionné. Il ne sera pas resté deux mois à la barre.Des réflexions sont aussi en cours en vue de créer une nouvelle SCOP, en écartant au passage les anciens syndicalistes accusés par les commandants des ferries et l’encadrement d’être à l’origine de la crise. Mais les chances de succès paraissent minimes.A Calais, la fin annoncée de la SCOP SeaFrance a un air de déjà-vu. En janvier 2012, une première société SeaFrance, qui exploitait les mêmes ferries, avait déjà été liquidée en justice. Elle appartenait alors à la SNCF. L’entreprise ferroviaire nationale avait laissé sa filiale maritime passer en partie sous la coupe des syndicalistes locaux, et dériver mortellement.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.06.2015 à 18h42 | Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) Les électeurs luxembourgeois sont convoqués aux urnes, dimanche 7 juin, pour un triple référendum. Ils doivent d’abord se prononcer sur l’octroi du droit vote aux étrangers pour les élections législatives, à condition qu’ils résident dans le pays depuis 10 ans et aient déjà pris part aux élections communales ou européennes. La deuxième question porte sur l’octroi du droit de vote à partir de 16 ans. La troisième vise à interdire la présence d’un élu, de manière continue, au gouvernement durant plus de 10 ans.Après avoir réformé la loi luxembourgeoise sur l’interruption volontaire de grossesse, autorisé le mariage pour tous et l’adoption par des couples homosexuels, le gouvernement libérale-socialiste-écologiste dirigée par Xavier Bettel – qui vient lui-même d’épouser son compagnon – franchit donc un nouveau cap de ce qu’il décrit comme « le renouveau démocratique » du petit Etat réputé conservateur.« Il est important d’évoluer et de s’adapter à son époque », explique au Monde le premier ministre, qui dit vouloir un « Luxembourg moderne et reconnu comme tel ». Qui entend également souligner que son action ne se limite aux questions sociétales : « En l’espace de 18 mois, j’ai remis en ordre des finances publiques qui connaissaient un dérapage de 13 milliards. »Les sondages, généralement très incertains au Grand-Duché, semblaient prédire un triple « non », dont M. Bettel affirme ne pas s’inquiéter. « Les électeurs auront tranché et ce ne sera en tout cas pas un vote pour ou contre moi ». Les trois formations au pouvoir ont toutefois prôné le trois fois « oui », tandis que l’opposition chrétienne sociale de l’ex-premier ministre Jean-Claude Juncker et le parti populiste ADR défendaient le triple « non ».Combler un « déficit démocratique »Interrogé vendredi 5 juin sur les sentiments personnels de M. Juncker, devenu président de la Commission européenne, à l’égard de cette consultation, un porte-parole a soigneusement évité de répondre. Même si la limitation des mandats ministériels à 10 ans vise clairement le prédécesseur de M. Bettel, qui a été en poste durant 19 ans… L’actuel chef du gouvernement luxembourgeois dit ne viser personne, mais estime que « la participation politique ne peut devenir un métier, sous peine de faire en sorte que, pour rester populaire, il vaille mieux ne rien faire ».La question du vote des étrangers a été la plus sensible dans un pays qui compte quelque 46 % de résidents non Luxembourgeois (dont 7 % de non Européens). M. Bettel affirme vouloir combler un « déficit démocratique » en leur octroyant le droit de participer à tous les scrutins. « Le vote est un facteur d’intégration et il ne faut pas confondre citoyenneté et nationalité », explique-t-il.Les Luxembourgeois n’ont connu que quatre référendums en l’espace d’un siècle. Le dernier datait de 2005, lorsqu’ils ont approuvé le projet de Traité constitutionnel européen, finalement abandonné en raison de l’opposition des électeurs français et néerlandais.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.12.2015 à 20h55 Le nouveau « Star Wars » a passé dimanche la barre du milliard de dollars de recettes mondiales douze jours après sa sortie, a indiqué Disney, en enregistrant une recette de 286,8 millions de dollars dans le monde pour son second week-end.Les recettes du septième épisode de la saga intersidérale se partagent équitablement entre l’Amérique du nord (545 millions de dollars) et le reste du monde (546 millions de dollars). Le film est sorti ce week-end en Grèce et en Inde. Il est désormais visible à travers le monde entier à l’exception de la Chine, où sa sortie est attendue le 9 janvier, selon Disney.Lire aussi :« Star Wars », bien parti pour enchaîner les records au box-office nord-américainIl a aussi contribué à un record de recettes des salles nord-américaines, tous films confondus, pour un week-end de Noël, avec des rentrées de 300 millions de dollars, a souligné l’analyste de la société Rentrak Paul Dergarabedian. Le film a également battu le record de recettes en Amérique du nord pour un week-end, avec une recette de 313 millions de dollars. Au niveau mondial en revanche, le film de J. J. Abrams a échoué à battre le record pour un premier week-end, toujours détenu par Jurassic World.Le Réveil de la Force est en lice pour devenir le film le plus rentable de l’histoire et donc détrôner les deux longs-métrages du réalisateur James Cameron, Avatar (2,79 milliards de dollars de recettes) et Titanic (2,19 milliards).Disney, qui a racheté Lucasfilm, la société de George Lucas, pour quatre milliards de dollars en 2012, récolte les fruits de son investissement. Il a en projet trois autres films sur l’odyssée des Jedi et des forces maléfiques du Premier Ordre, sans compter les milliards attendus des ventes de produits dérivés.Lire aussi :« Star Wars » bat son deuxième record au box-office nord-américain, mais reste derrière « Jurassic World » 27.12.2015 à 15h18 • Mis à jour le27.12.2015 à 20h36 L’armée irakienne a annoncé dimanche 27 décembre avoir pris le contrôle du siège du gouvernement provincial de Ramadi, dernier bastion de l’organisation djihadiste Etat islamique (EI), à une centaine de kilomètres à l’ouest de Bagdad.Selon Sabah Al-Numan, porte-parole des forces d’élite antiterroristes, tous les combattants de l’EI ont quitté le complexe gouvernemental encerclé et « il n’y a pas de résistance ». Il précise cependant que la zone doit être nettoyée des mines et pièges explosifs de l’EI avant l’entrée des troupes irakiennes. « Nos forces vont pénétrer le complexe dans les heures qui viennent », a-t-il fait savoir. « Contrôler ce complexe signifie qu’ils ont été vaincus », a expliqué Sabah Al-Numan.« La prochaine étape est de nettoyer les poches qui pourraient encore exister ici et là dans la ville. »Le contrôle de ce bâtiment est capital pour la reprise totale de la ville, où seraient retranchés environ quatre cents djihadistes. Aidées par les raids aériens de la coalition internationale menée par les États-Unis, les forces d’élite antiterroristes et l’armée irakiennes avaient pénétré relativement facilement mardi dans le centre de Ramadi.Leur avancée avait cependant été ralentie ces derniers jours par les engins explosifs, les snipers et les attaques-suicides djihadistes, et ils progressaient très lentement vers le siège du gouvernement provincial. Ils s’en sont rapprochés dimanche.Lire aussi :Le territoire de l’organisation Etat islamique a-t-il vraiment « rétréci de 14 % » ?Absence des milices chiites dans les combats Après la libération de Tikrit, au nord de Bagdad, en avril, la reconquête de Ramadi, à 130 kilomètres à l’ouest de la capitale, serait une nouvelle victoire pour les forces armées et le premier ministre, Haïder Al-Abadi, la première sans la participation des milices chiites soutenues par l’Iran, qui ne prennent pas part à la bataille pour éviter d’alimenter le ressentiment des habitants de cette région majoritairement sunnite.Interrogé par Le Monde, Patrick Martin, de l’Institute for the Study of War, estime cependant que « la perte de Ramadi ne sera pas un coup décisif pour l’Etat islamique », qui a contrôlé jusqu’à un tiers de l’Irak :« La ville lui servait surtout à maintenir les forces irakiennes occupées loin d’autres zones plus stratégiques, comme Mossoul et le nord de l’Irak. »Lire aussi :Le chef de l’EI sort de son silence pour appeler au soulèvement en Arabie saoudite et menacer Israël 27.12.2015 à 11h40 • Mis à jour le27.12.2015 à 14h21 Le premier ministre britannique, David Cameron a annoncé, dimanche 26 décembre, le déploiement de troupes supplémentaires pour venir en aide aux populations affectées par les inondations de ces derniers jours.M. Cameron a également promis que l’ensemble du dispositif anti-inondations, critiqué ces dernières semaines, serait réévalué :« Les barrières anti-inondations, permanentes comme provisoires, ont joué un rôle clef, mais il est clair que dans certains cas, elles ont été dépassées, et nous devons voir s’il faut faire quelque chose de plus. »Dans le Yorkshire, les Pennines et le Lancashire, dans le nord de l’ile, des villes et des villages ont été totalement submergés. Des centaines de personnes ont dû être évacuées devant la montée des eaux. A Calder Valley, un des endroits les plus touchés, un habitant a dit qu’il s’agissait « de la pire inondation » dont il pouvait se souvenir, selon le Guardian.Une trentaine d’alertes ont été lancées pour signaler des risques d’inondations potentiellement mortelles, dimanche. L’armée a été déployée dans les zones touchées.Un logement sur cinq menacé par les inondations La ministre de l’environnement, Elizabeth Truss, a reconnu que les mesures de protection contre les inondations s’étaient révélées « inefficaces » face à des pluies « sans précédent. Chaque fleuve était à un niveau record ». « Il pourrait y avoir encore aujourd’hui en vingt-quatre heures l’équivalent d’un mois de précipitations », avait mis en garde, samedi, le secrétaire d’Etat à l’environnement, Rory Stewart.En Grande-Bretagne, près d’un logement sur cinq est menacé par les inondations, selon l’Association des experts immobiliers.Le nord-ouest de l’Angleterre avait déjà été affecté au début de décembre par d’importantes inondations qui avaient causé des centaines de millions d’euros de dégâts, suscitant, déjà, un débat sur l’efficacité des dispositifs anti-inondations. 27.12.2015 à 11h08 • Mis à jour le27.12.2015 à 11h43 C’est une histoire qui deviendrait presque banale aux Etats-Unis, et particulièrement dans la ville de Chicago, si elle n’était pas aussi tragique. L’incident a eu lieu aux alentours de 4 heures du matin, samedi 26 décembre, après un appel à la police pour une histoire de violence familiale.Selon la version de la police, des officiers arrivent à un domicile du West Side de Chicago. Ils sont alors confrontés à « un individu combatif ». Il s’agit de Quintonio LeGrier, 19 ans, étudiant à l’université de Northern Illinois, de retour chez son père pour les fêtes. Il avait en sa possession une batte de base-ball en métal.Les policiers tirent alors à plusieurs reprises, touchant mortellement le jeune homme, mais aussi Bettie Jones, 55 ans, mère de cinq enfants, qui se trouvait derrière la porte de la maison. La police a confirmé qu’elle avait été « accidentellement touchée et tragiquement tuée ». Des proches ont confié que Quintonio Legrier était le fils du propriétaire de la maison, Antonio LeGrier, où habitait Mme Jones. Antonio LeGrier, qui a appelé la police, a rapporté au Chicago Sun-Times que son fils était « un peu agité » et qu’il était quelque peu instable, après avoir passé sa jeunesse dans des foyers d’accueil. « Est-ce qu’il méritait pour autant d’être tué ? Je ne pense pas », a-t-il ajouté. Interrogée par la chaîne américaine WLS-TV, la mère du jeune homme a dit que son fils souffrait « de troubles mentaux ». Une enquête a été ouverte par les autorités de Chicago.Lire aussi :De Ferguson à Baltimore, l’indispensable examen de conscience américain Démission et enquête interneLa police de Chicago est à nouveau mise en cause pour ses méthodes brutales presque un mois après la publication d’une vidéo montrant la mort de Laquan McDonald, un Afro-Américain de 17 ans, tué en 2014 de seize balles par un policier qui a été reconnu coupable de meurtre.L’ensemble du département de police de la ville fait depuis l’objet d’une enquête fédérale sur son usage de la « force létale » et sur le respect de la discipline dans ses rangs. Le chef de la police, Garry McCarthy, a démissionné, et l’avenir du maire, Rahm Emanuel, un ancien directeur de cabinet du président Barack Obama, est incertain.Le Washington Post a recensé chaque incident mortel impliquant un officier de police aux Etats-Unis en 2015 :Il en ressort que 965 personnes ont été tuées par des policiers, entre le 1er janvier et le 24 décembre.La « grande majorité » d’entre elles étaient soit « armées », « suicidaires ou avec des troubles mentaux » ou « avaient essayé de s’échapper », selon le Washington Post. Le type d’incident « qui a été à l’origine de nombreuses manifestations aux Etats-Unis - le plus souvent, un policier blanc qui tue un homme noir non armé - représente moins de 4 % de l’ensemble des incidents mortels recensés ». Lire aussi :Brandon Smith, le dynamiteur de la police de Chicago 27.12.2015 à 10h17 • Mis à jour le27.12.2015 à 10h42 L’annonce, historique, avait été faite fin octobre. Elle entrera en vigueur au début de l’année. La Chine a officiellement mis fin à la politique de l’enfant unique avec la promulgation de la loi autorisant tous les couples à avoir un deuxième enfant. La loi entrera en vigueur le 1er janvier, a annoncé l’agence Chine nouvelle. Tous les couples mariés seront alors autorisés à avoir un deuxième enfant, mais des limitations sur les naissances additionnelles existeront toujours.Les Chinois, préoccupés par leur nombre qu’ils voient comme un poids autant que comme un élément de puissance, ont reconnu au strict contrôle des naissances, mis en place en 1979, d’avoir accéléré la transition démographique à un moment où l’Etat engagea des réformes économiques.Lire aussi :La fin de l’enfant unique en Chine : une décision qui s’imposaitFécondité et déséquilibresToutefois, le planning familial est rapidement devenu synonyme de violente intrusion de l’Etat dans la vie la plus intime des citoyens. Obsédés par des statistiques déterminantes pour leurs carrières, ses centaines de milliers de fonctionnaires accordaient des permis et infligeaient des amendes, mais ont usé également de méthodes controversées comme la stérilisation forcée et l’avortement tardif.Parfois présentée comme un cadeau du pouvoir politique relâchant son contrôle sur la vie privée des citoyens, la fin de l’enfant unique est en réalité un impératif économique et social pour le pays.Ces évolutions sont destinées à corriger l’inquiétant déséquilibre hommes-femmes (116/100 au sein d’une même génération) du pays et à enrayer le vieillissement de la population.L’indice de fécondité y est aujourd’hui à 1,7 enfant par femme, en deçà du seuil de renouvellement des générations et bien plus bas que d’autres puissances émergentes, à commencer par l’Inde concurrente, actuellement à 2,5 enfants par femme en âge de procréer, chiffre qui représente également la moyenne mondiale.Lire l'entretien :Fin de l’enfant unique en Chine : « Il est peu probable que la fécondité remonte » 27.12.2015 à 07h38 • Mis à jour le27.12.2015 à 09h36 | Maïa Mazaurette Chaque dimanche matin, dans La Matinale du « Monde », la chroniqueuse Maïa Mazaurette vous parle de la sexualité sous toutes ses facettes. Les Suisses sont-ils zoophiles ? Il y a exactement un mois, le New York Post se fendait d’un article alarmiste sur 105 cas de maltraitance de chevaux répertoriés en 2014 chez nos amis helvètes. 105 cas, dont 10 % concernaient la maltraitance sexuelle. Vous noterez qu’un des chevaux s’est fait violer une demi-fois (sans doute parce qu’il l’avait bien cherché, avec sa croupe aguicheuse).Le même article mentionne le chiffre de dix mille Suisses « prédisposés » à la zoophilie, interrogeant le bon sens le plus élémentaire : comment fait-on pour être « prédisposé » à apprécier la compagnie animale ? Faut-il grandir dans une ferme ? Peut-on être végétarien ? Ou « vegan » ? (Petit calcul en passant : dix mille zoophiles potentiels sur plus de huit millions d’habitants, ça nous donne du 0,125 % − sachant que la dernière grande enquête sur les fantasmes, qui nous vient de l’Université de Montréal, a trouvé 3 % de femmes et 2,2 % d’hommes motivés par du sexe avec un animal, cette projection sur la population suisse est finalement assez basse).Quoi qu’il en soit, selon le quotidien Le Temps, il n’y a pas eu la moindre dénonciation pour zoophilie en 2014. Tant mieux pour les chevaux (il semble que les chiens soient préférés, comme partenaires), tant mieux pour les adeptes des chevaux (un côlon perforé est vite arrivé, ces bêtes sont affreusement dangereuses), et tant pis pour la savoureuse anecdote.Par ailleurs, avant de nous moquer de la paille dans l’œil suisse, penchons-nous sur notre poutre collective : si la zoophilie recule dans les enquêtes depuis que les enquêtes existent, on pourrait parfaitement arguer qu’elle s’est en fait déplacée. Stylisée. Il suffit de mettre les pieds dans notre vocabulaire pour constater que les noms d’oiseaux s’appliquent de manière privilégiée à nos sexualités – pour décrire nos parties intimes autant que nos pratiques. La position préférée des Français porte le nom d’une chienne. Simple coïncidence ? Allons donc.Sextoys et moulagesCar il n’y a pas que le poids des mots dans cette histoire, il y a le choc des objets. Le sextoy le plus célèbre s’appelle le Rabbit (lapin, en anglais). Depuis, c’est un bestiaire entier qui est entré dans nos sexshops : des costumes de chat, des plugs en forme de queue de cochon, des masques de renard, des harnais d’équitation, et bien sûr la gamme infinie des vibromasseurs évoquant des dauphins, des chiens, des poulpes, des chenilles, et même ce monstrueux canard « de bain » qui passait pour le nec plus ultra de la sophistication dans les années 90. But de l’opération, dans l’esprit malade des designers ? Rendre ces sextoys, destinés aux débutants (et même plus spécifiquement, aux débutantes), aussi rigolos que possible. Déjà parce qu’ils finiront souvent en cadeaux pour les enterrements de vie de jeune fille. Mais aussi pour ne pas décontenancer les utilisatrices (lesquelles font bien les timides, sachant que les outils sexuels existent depuis au moins trente mille ans).Mais attention, on ne parle pas ici que des sextoys « gags » avec des couleurs pastel et des formes simplement « inspirées » par la nature. Il existe aussi toute une gamme de dildos animaliers réalistes, pour s’approcher au mieux des sensations ressenties avec une bête. Vous trouverez ainsi des reproductions en silicone de pénis canins (différentes races disponibles, du grand danois au berger allemand… pas de Saint-Bernard des Alpes, bizarrement), mais aussi de pénis équins, moulés sur de vrais étalons (comme quoi, les zoophiles potentiels suisses feraient mieux de consulter Internet). Pour les plus aventureux des lecteurs, on recommandera aussi les versions hyène, orque, dauphin, renard, loup. Allô ? Vous êtes encore là ?…Parce qu’autant vous prévenir, ça ne va pas s’arranger. Dernière curiosité en date, pour celles et ceux parmi vous qui ont l’estomac bien accroché : l’œil de chèvre chinois (il était temps que je vous en parle, l’année de la chèvre étant presque terminée). Il s’agit d’une paupière séchée que les partenaires en manque de sensations étranges enfileront autour du pénis de monsieur (après l’avoir assouplie cinq minutes dans de l’eau chaude), et dont les longs cils titilleront les parties génitales de la personne réceptionnant ledit pénis. Est-ce de la zoophilie ? Pas plus que de porter un slip en cuir, ou de s’allonger sur une peau de vache.Car au-delà encore de ces formes de zoophilie « soft » se trouve le fétichisme, à peine planqué, en embuscade. Comment expliquer notre obsession pour la fourrure, à une époque où on éradique le poil ? Pourquoi aime-t-on autant les matières nobles, chaudes, qui sentent la bête ? Comment la plume chatouilleuse a- t-elle trouvé sa place au bout de plumeaux érotiques, de cravaches… ou sur la moitié des costumes de danseuses burlesques ? Comment se fait-il que quand trois sœurs françaises tentent de rendre le préservatif chic en y imprimant des motifs… deux modèles sur quatre soient inspirés par des animaux (paon et libellule) ? Ce double standard interpelle, forcément : on a la vanne facile envers la communauté « furry » (ou envers les palefreniers suisses), on se rigole des sextoys « ludiques », l’idée de faire l’amour avec des animaux est une source infinie de plaisanteries… mais il serait temps de se demander ce qui parmi nos très quotidiennes habitudes de citoyens responsables, nous rapproche de la bête. (Réponse rapide : 98 % de notre ADN, si on parle de singes ; et 80 % de similitudes avec une souris.)Les animaux sont ignorants, donc bienheureuxIl se trouve que les animaux continuent de hanter notre imaginaire érotique. A tort ou à raison, ils sont la chair. Ils sont incarnés, dépositaires d’une sexualité irrésistible et naturelle – et ça nous fascine. Alors que nous passons notre temps à nous perdre entre questionnements intérieurs, culture écrasante, poids des complexes, culpabilité, entre nos désirs et ceux de nos partenaires… les animaux apparaissent comme des êtres sexués ignorants, donc bienheureux. Comme si en nous rapprochant, même cosmétiquement, de leur esthétique ou carrément de leur sexe, nous pourrions nous reconnecter avec nos pulsions les plus fondamentales : ne prendre que le plaisir, sans la cérébralité. Se laisser aller à nos désirs les plus débridés, sans peur des conséquences.Ce que nous projetons sur les animaux relève d’un âge d’or sexuel qui n’aurait pas été corrompu par la civilisation, et qu’il faudrait retrouver à tout prix. Et tant pis si les bêtes connaissent le viol, le meurtre post-coïtal, et à peu près tout ce que nous considérons comme des perversions. Quand on dit : « Quand je vois les hommes, je préfère mon chien », on idéalise sérieusement les chiens… Alors revenons à nos Suisses. Sont-ils zoophiles ? En l’absence de preuves, on va se calmer tout de suite. Sont-ils un peu cochons sur les bords ? Pas plus que les Français ou les Belges : c’est-à-dire avec modération – partageant avec nous tous ce rêve d’une animalité qui soudain, rendrait la sexualité innocente. Touchant, non ?Maïa MazauretteJournaliste au Monde Pascale Krémer Norman « fait des vidéos » Thavaud, pas loin de 7 millions d’abonnés sur YouTube, est sorti cette année de son écran d’ordinateur pour venir se frotter au public. Il raconte le parcours qui l’a mené de sa chambre d’ado au Palace, où il se produit jusqu’en janvier.Je ne serais pas arrivé là si…… je n’avais pas rencontré le producteur et metteur en scène Kader Aoun, grâce à un ami commun. Il m’a demandé si cela m’amusait d’essayer la scène. Evidemment, le one-man-show, c’était un rêve de gosse. Mais j’avais l’impression que c’était réservé à des Jamel Debbouze, des Gad Elmaleh. Est-ce que moi, le youtubeur, le gars qui fait des vidéos sur Internet, j’étais marrant, en vrai, devant les gens ? Débarquer dans le milieu du stand-up avec la carte Kader Aoun m’a apporté une crédibilité. Tout le monde sait qu’il a travaillé avec Jamel Debbouze, Omar et Fred, Eric et Ramzy… Il m’a nourri, il m’a ouvert au stand-up américain. C’est devenu un ami et un mentor.Avant de démarrer le spectacle « Norman sur scène », il y a un peu plus d’un an, vous aviez déjà six millions d’abonnés à votre chaîne YouTube. Aviez-vous réellement besoin de gagner en crédibilité en tant qu’humoriste ?Il y a tellement d’a priori sur les youtubeurs ! Celui qui réussit est un guignol d’Internet, un humoriste pour élèves de CE1. Oui, ce sont les enfants qui sont les plus actifs dans les commentaires. Ils n’ont un peu que ça à faire. Mais, selon les statistiques, mon public, à 60 %, est composé de jeunes de 18-34 ans. Kader Aoun m’a aidé à contrer cette image « Club Dorothée », il m’a aussi épaulé dans l’écriture, pour éviter les vannes en carton-pâte. Dans le spectacle, il y a ce moment, chez l’épicier : ma sœur m’appelle au téléphone et je n’ose pas lui répondre « Je suis chez l’Arabe » parce qu’il est à côté de moi. C’est du vécu, mais pour le restituer la mécanique est délicate.Passer des sketchs vidéo sur Internet à la scène a-t-il été un énorme travail ?J’étais le deuxième plus gros youtubeur de France, je suis reparti de zéro. Derrière mon petit micro, à lancer des vannes dans une salle parisienne de 70 places. En sous-sol. Il m’est arrivé de jouer devant dix personnes : un type bourré, trois autres qui ne parlaient pas français, et une petite bande au fond qui rigolait en boucle sur l’avant-dernière blague sans écouter la suite… Je me suis entraîné pendant deux ans, mais on a la fibre du travail dans la famille. Tout le cliché des corons. Mes deux grands-pères étaient mineurs. Ma mère était professeure d’histoire et dirigeait un collège, son travail importait plus que tout. Et moi, quand il est question de mes vidéos, je vire un peu dictateur. Donc la scène, c’est totalement douloureux. Excitant et traumatisant. On est « bad », on a envie de vomir, on ne respire pas, on ne digère pas. Comme pour un marathon, il faut une condition physique, une hygiène de vie, arrêter de manger trois heures avant, organiser toute sa journée pour être au top à ce moment précis.Vous avez découvert le contact direct avec le public…Internet, c’est abstrait. Je ne savais pas si j’avais une place dans la tête des gens ou si c’était éphémère. Oui, on m’arrêtait dans la rue pour me demander si le chat dans mes vidéos était bien mon vrai chat (non, non, je le loue…), ou pour me dire que j’ai l’air plus grand sur le Web. Maintenant, les rires, je les prends en plein visage. La phrase nulle sur « tout l’amour qu’on reçoit sur scène », en fait, elle est vraie. C’est comme un anniversaire, tous les amis sont venus te montrer qu’ils t’aiment. Sauf que là, ils sont trois mille. Il ne faut pas le dire si on n’est pas Céline Dion, ça fait pitié, mais parfois tout ça me donne envie de pleurer sur scène. A Bruxelles, il y avait 5 300 personnes qui avaient pris sur leurs économies, qui étaient sorties de chez elles en famille, en me faisant confiance. C’est plus fort qu’un clic Internet. C’est magique. Je me sens pousser des ailes.Avez-vous toujours eu le goût du spectacle ?Mon père était à la tête d’un centre d’animation culturelle, à Lens. Alors moi, le fils du « dirlo », j’avais accès à tout. J’ai fait claquettes, peinture sur soie, théâtre, saxophone, guitare, batterie… Dès que ça devenait compliqué, j’abandonnais.Comment en êtes-vous venu à penser que raconter votre quotidien en vous filmant vous-même dans votre chambre pouvait intéresser les autres ? Après le décès de ma mère − j’avais 15 ans −, on s’est installés à Paris. J’ai atterri au lycée Saint-Sulpice [6e arrondissement] pour l’option cinéma, venant de ma cambrousse, avec mes fringues d’ado, parmi les bourgeois en Dior, les filles qui sortaient avec des gars de 35 ans. Le jour où j’ai ouvert ma bouche, après deux mois d’analyse de la situation, c’était pour faire des blagues. Là, j’ai rencontré Hugo Dessioux [désormais connu sous le nom d’Hugo tout seul, sur YouTube]. Il venait du « 9-3 », il avait des parents gauchos, on s’est trouvés. Comme on s’ennuyait, on a commencé à filmer nos délires avec l’ordinateur. On s’appelait Le Velcrou, on avait une dizaine de milliers de vues à chaque fois, sur Dailymotion. J’ai fait la fac de cinéma pour avoir des conventions de stage. Il m’a fallu cinq ans pour la licence parce que j’ai passé deux années sur World of Warcraft, un jeu de rôle multijoueurs en ligne. Je n’avais aucune vie sexuelle mais je m’étais choisi un superbe avatar féminin.Et c’est en 2010 que vous démarrez sur la plate-forme de partage vidéo YouTube. J’ai fait tout seul une vidéo sur mon club de ping-pong. Et là, ma vie a changé. L’explosion, un truc de malade mental, des centaines de milliers de vues ! J’en ai fait d’autres. Du coup, un jour, YouTube m’a appelé. Est-ce que vous voulez gagner votre vie avec des vidéos ? Un petit mec tout seul avec des bouts de ficelle dans sa chambre de HLM à Montreuil pouvait gagner sa vie ! J’ai arrêté les petits boulots. Le train passait, je suis monté dedans, il ne s’est jamais arrêté.L’effet magique d’Internet ?Internet, c’est ma vie, je me suis construit dessus. Bien l’utiliser, c’est une des facettes de mon métier, avec les réseaux sociaux comme démultiplicateurs. Cela a remplacé la télé que plus personne ne regarde. Quand je suis invité dans une émission, je me sens mal à l’aise, bridé. Il n’y a pas la liberté d’expression totale d’Internet.200 000 spectateurs pour « Norman sur scène », bientôt 7 millions d’abonnés à votre chaîne YouTube, un milliard de « vues » pour vos vidéos… A 28 ans, n’est-ce pas dangereusement grisant ?Il m’a fallu le public de Bruxelles pour réaliser le phénomène. Mais attention, sur Internet, si les gens sentent que tu n’es plus normal, que tu prends la grosse tête, ça ne leur plaît pas. Alors quand je me plains, je redescends vite. Les youtubeurs sont les artistes les plus proches de leurs fans. Avec les commentaires de nos vidéos et les réseaux sociaux, on est connectés à eux. Ils sont dans notre poche. Je me réveille, je tweete, ils ont mon intimité. Il n’y a presque plus de barrière entre vie privée et publique. Je suis né là-dedans.Dans votre famille, on comprend votre métier ? Cela a mis du temps. Ma grand-mère, je lui ai fait un petit « check » depuis le canapé de Michel Drucker. Là, je suis entré dans son univers. Même chose pour mon père avec « Le Grand Journal » de Canal+. Il a arrêté de me demander « Quand est-ce que tu travailles ? » depuis que je l’aide à payer sa voiture.Le soir des attentats à Paris vous avez été très présent sur Twitter. Vous vous sentiez impliqué ?J’étais sur la scène du Palace au moment où tous ces gens étaient pris en otage. Le Bataclan, on me l’avait proposé, cela aurait pu être moi. Au Palace, on est restés enfermés dans la loge du fond jusqu’à 3 heures du matin. J’ai retweeté un maximum de messages « #portesouvertes », parce que 4 millions de personnes me suivent sur Twitter. Je pouvais me rendre utile… Quand j’ai repris le spectacle, dix jours après, j’avais les mains moites. Entre deux personnages, je vérifiais que la porte ne s’ouvrait pas. Et je sentais de la terreur dans les rires. Tous ces gens qui sont morts me ressemblaient. J’ai essayé de faire une vidéo, mais je n’y arrive pas. C’est la parole d’un mec écorché.Votre popularité chez les jeunes vous confère-t-elle une responsabilité ? Oui, complètement. Quand je fais une vidéo sur l’alcool, je répète toutes les secondes qu’il faut boire le moins possible. Mais je suis juste un youtubeur qui fait des vannes sur les toilettes. Et Internet n’est pas un média très politisé. Si je ne suis pas neutre, c’est le chaos dans les commentaires. Déjà, c’est violent quand on parle de chatons… Je me dis que tout ça est un peu lâche, j’y pense de plus en plus, alors je laisse des choses au montage. Dans un de mes derniers podcasts, où je teste des jeux vidéo avec des enfants, un gamin de 7 ans dit « Je suis pas Marine Le Pen », après avoir confié que son amoureuse est martiniquaise. Un autre regrette que François Hollande envoie la guerre en Syrie au lieu d’envoyer la paix. Surtout, je pense qu’il faudrait laisser les jeunes voter sur Internet. On sait que cela arrivera un jour, alors pourquoi pas maintenant ?« Norman sur scène », au Palace jusqu’au 17 janvier 2016. Puis en tournée dans toute la France, en Belgique et en Suisse, jusqu’en mai 2016.Pascale KrémerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.12.2015 à 05h38 • Mis à jour le27.12.2015 à 11h45 La décision de maintenir la déchéance de nationalité dans le projet de loi constitutionnelle voulu par François Hollande risque de laisser des traces durables à gauche.De nombreux responsables politiques, à commencer par la ministre de la justice Christiane Taubira, ont été surpris de découvrir que cette mesure - l’extension de la déchéance de nationalité aux binationaux nés en France - avait été sauvée à la dernière minute.Dans un entretien au Journal du dimanche, le premier ministre Manuel Valls justifie à nouveau cette décision et s’en prend à ceux, dans son propre camp, qui l’ont ouvertement critiquée. « La détermination est totale, nous irons jusqu’au bout », dit-il. « Que ceux qui critiquent cette décision se rendent compte », ajoute-t-il, en référence à la menace de nouveaux attentats qui se manifeste « quotidiennement » :« Une partie de la gauche s’égare au nom de grandes valeurs en oubliant le contexte, notre état de guerre, et le discours du président devant le Congrès. »Lire l'éditorial du "Monde" :Déchéance de nationalité, la double faute de François HollandeHamon : « Une transhumance politique et intellectuelle qui déboussole » Parmi ceux qui ont critiqué cette mesure, Anne Hidalgo, la maire de Paris, Cécile Duflot, pour qui « l’impudicité » de la formule du premier ministre « dit tout de la gravité de ce qui se passe », ou Martine Aubry, la maire de Lille, pour qui elle représente « une rupture d’égalité » et sera « totalement inefficace, car les terroristes n’en ont rien à faire ».« C’est tout simplement inacceptable comme réforme », confiait au Monde Olivier Faure, député de Seine-et-Marne et porte-parole du PS. « C’est une mesure inefficace contre le terrorisme, ça n’a donc qu’une valeur symbolique et le symbole qui est derrière, c’est la remise en cause du droit du sol », ajoutait François Lamy, député de l’Essonne et conseiller de Martine Aubry, qui votera contre. L’ancien leader écologiste Daniel Cohn-Bendit n’a pas hésité à parler d’« une erreur morale, une faute terrible ».Dimanche, deux nouveaux opposants ont fait entendre leurs voix dans le JDD :L’ex-ministre Benoît Hamon, qui évoque une « transhumance politique et intellectuelle qui déboussole ».L’ex-député socialiste Julien Dray qui « ne [s]’explique pas la décision du président » tout en estimant que « cette mesure [lui] semble ouvrir une polémique et des divisions inutiles dans le moment actuel ».« On va avoir tous les indignés habituels… »Le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis est resté plutôt silencieux lors de ce vigoureux débat interne. C’est Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, qui a été dépêché pour faire le service après-vente sur les plateaux. Il se voulait « confiant » sur le vote de la mesure, balayant les hésitations : « On va avoir tous les indignés habituels… »Le Lab a diffusé un document, envoyé par le groupe PS à l’Assemblée nationale, présenté comme un argumentaire pour « resituer le contexte et la portée des mesures » contestées. On peut notamment y lire, à propos de l’extension de la déchéance de nationalité :« La communauté nationale est ouverte à ceux qui adhèrent à ses valeurs. Ceux qui les rejettent violemment s’en excluent d’eux-mêmes »[…] Par ailleurs, dans tous les cas, la déchéance n’est pas dépourvue d’effets concrets en privant l’intéressé des droits qui s’attachent à la qualité de Français : notamment droits politiques et accès à certaines fonctions. »La réforme constitutionnelle sera examinée début février à l’Assemblée. Pour qu’elle soit votée par une majorité des trois cinquièmes du Parlement, M. Hollande va devoir faire les comptes et espérer que la droite collabore. Car le chef de l’Etat risque de perdre le soutien d’une bonne partie de sa majorité et il n’a pas grand-chose à attendre de ses partenaires de gauche.Lire aussi :La déchéance de nationalité heurte la gauche 12.12.2015 à 17h51 • Mis à jour le12.12.2015 à 18h34 Les Niçois ont été ralentis par Reims samedi lors de la 18e journée de Ligue 1. Malgré l’ouverture du score de Valère Germain, Nice a concédé le match nul (1-1). La veille, Caen a arraché un point à Rennes. À 20 heures, Lille reçoit Lorient et Toulouse est en déplacement à Nantes.Reims-Nice : 1-1C’est un penalty sur une faute de main du jeune Vincent Koziello, 20 ans, qui a permis à Reims d’égaliser samedi face à Nice. Le Brésilien Diego (78e) a donc répliqué à l’ouverture du score de Valère Germain (6e). Les Niçois de Claude Puel ont contrôlé la majeure partie du match mais échouent à se rapprocher du podium. Avec 26 points, Nice est 5e à 4 points de Caen. Les Rémois sont eux 12es avec 21 points.Rennes-Caen : 1-1Le Stade Rennais est encore passé à côté d’une occasion de s’imposer à domicile en match avancé de la 18e journée. Contre Caen, vendredi, les hommes de Philippe Montanier ont dû se contenter du nul (1-1) au Roazhon Park. En supériorité numérique après l’expulsion d’Imorou (36e), les Rouge et Noir ont ouvert le score par Quintero à la 62e minute. Les Normands ont égalisé à la 79e grâce à Ben Youssef. Rennes n’a plus gagné à domicile en championnat depuis le 28 août contre Toulouse (3-1). Les Bretons sont 9es, avec six points de retard sur Caen, troisième. 12.12.2015 à 17h34 Dix triangulaires, deux duels et une quadrangulaire sont au programme du second tour des élections régionales, dimanche 13 décembre. Au vu des différents sondages publiés dans la semaine, la partie s’annonce très serrée dans de nombreuses régions.Lire aussi :Elections régionales : sondages, rapports de force et alliances… le point avant le deuxième tourXavier Bertrand légèrement devant en Nord-Pas-de-Calais-PicardieDans la grande région du Nord, trois sondages donnent une légère avance à Xavier Bertrand (Les Républicains) face à la candidate du Front national, Marine Le Pen. M. Bertand profite notamment du « barrage républicain » et du désistement du socialiste Pierre de Saintignon.Selon une étude TNS Sofres publiée mercredi 9 décembre, M. Bertrand obtiendrait 53 % des intentions de vote contre 47 % pour Mme Le Pen. D’après l’institut, 77 % des personnes interrogées dans la région ayant voté pour une liste de gauche au premier tour déposeront un bulletin Xavier Bertrand dimanche.D’après un sondage Odoxa publié jeudi, le candidat des Républicains obtiendrait 52 % des voix contre 48 % pour son adversaire. Enfin, BVA donnait vendredi Xavier Bertrand en tête (53 %) devant Marine Le Pen (47 %).Lire aussi :Elections régionales : dans le Nord, Les Républicains à la pêche aux électeurs de gauche et aux abstentionnistesEn Ile-de-France, Claude Bartolone et Valérie Pécresse au coude à coudeEn Ile-de-France, la bataille du second tour s’annonce encore plus serrée. Dans un sondage Elabe, publié mercredi, le candidat socialiste est donné vainqueur avec 41,5 % des intentions de vote contre 41 % pour Valérie Pécresse (Les Républicains) et 17,5 % pour Wallerand de Saint-Just (FN). M. Bartolone bénéficierait au second tour d’un bon report des voix des électeurs du Front de gauche (77 %) et d’Europe Ecologie-Les Verts (72 %) au premier tour.Dans une étude Odoxa, le rapport de force s’inverse. Mme Pécresse arriverait en tête avec 42 % des voix contre 40 % pour M. Bartolone. Le candidat d’extrême droite M. de Saint-Just serait à 18 %.Lire aussi :Fin de campagne tendue en Ile-de-FranceEn Provence-Alpes-Côte d’Azur, Christian Estrosi devancerait Marion Maréchal-Le PenPas moins de quatre sondages ont été réalisés en Provence-Alpes-Côte d’Azur, où s’affrontent en duel Marion Maréchal-Le Pen (FN) et Christian Estrosi (Les Républicains). Tous donnent vainqueur M. Estrosi. Mercredi, l’institut Odoxa a publié un sondage selon lequel ce dernier, avec 52 % des intentions de vote, devancerait d’une courte tête Mme Maréchal-Le Pen (48 %).D’après une étude de Harris interactive, publiée jeudi, M. Estrosi gagnerait également de peu face à Mme Maréchal-Le Pen, avec 51 % contre 49 %. Même score dans un sondage BVA, publié vendredi.Enfin, dans une étude réalisée par TNS Sofres, Christian Estrosi l’emporterait avec une marge assez importante face à son adversaire, avec 54 % des intentions de vote contre 46 %.Lire aussi :Dilemme à gauche en PACA : « Voter Estrosi, je ne peux pas »Philippe Richert favori face à Florian Philippot dans le Grand EstUn seul sondage de l’institut Elabe a été publié, jeudi, en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, qui donne Philippe Richert (Les Républicains) vainqueur avec 43 % des intentions de vote contre 41 % pour Florian Philippot (FN).Le candidat des Républicains ne pâtirait donc pas du maintien au second tour du socialiste Philippe Masseret, qui obtiendrait 16 % des voix. Selon l’institut, les électeurs du candidat socialiste au premier tour seraient 46 % à voter pour M. Richert, dimanche.Lire aussi :Elections régionales : dans le Grand Est, l’ex-PS Masseret a résisté à la pression de ses colistiersEn Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, Carole Delga gagnerait assez largementArrivée deuxième du premier tour, la socialiste Carole Delga profiterait de la fusion avec les listes Front de gauche et Europe-Ecologie-Les-Verts (EELV) pour remporter ces élections régionales, d’après une étude d’opinion publiée vendredi par l’IFOP.La liste Delga recueillerait 43 % des intentions de vote, devant celle de Louis Aliot (35 %) et celle de Dominique Reynié (Les Républicains-UDI-Modem), qui rassemble 22 % des intentions de vote.Lire aussi :Elections régionales : la gauche de la gauche se range derrière le Parti socialisteEgalité parfaite en Normandie entre le socialiste Nicolas Mayer-Rossignol et le centriste Hervé Morin Les listes de droite et de gauche pourraient se retrouver au coude-à-coude dimanche lors du second tour des élections régionales en Normandie, avec chacune 36 % des intentions de vote, devant la liste Front national (28 %), selon un sondage BVA paru vendredi.L’institut explique la remontée de la liste de la gauche unie par la fusion avec les listes du Front de gauche et d’EELV. Ainsi 72 % des électeurs Front de gauche au premier tour déclarent avoir l’intention de voter en faveur de la liste de gauche au second tour, tout comme 62 % des électeurs ayant voté pour EELV au premier tour.Lire aussi :En Normandie, la droite et la gauche sont au coude-à-coudeLe second tour s’annonce serré en Auvergne-Rhône-Alpes entre Laurent Wauquiez et Jean-Jack QueyranneLa liste de droite emmenée par Laurent Wauquiez compterait un point d’avance sur celle dirigée par le socialiste Jean-Jack Queyranne (38 % contre 37 %) en vue du second tour, dimanche, selon un sondage publié jeudi par l’IFOP pour Le Progrès.Lire aussi :Un élu FN de Clermont-Ferrand suspendu pour avoir appelé à voter WauquiezLe score de la liste Front national, conduite par Christophe Boudot, devrait s’élever à 25 %. Mais d’après l’institut, l’écart entre les deux listes n’est pas significatif, puisqu’il est inférieur à la marge d’erreur, qui est de trois points. L’issue de ce scrutin, comme des douze autres, reste donc très incertaine. 12.12.2015 à 16h28 • Mis à jour le12.12.2015 à 17h57 L’ex-capitaine de l’équipe de France de tennis Arnaud Clément n’aurait pas dû sélectionner Jo-Wilfried Tsonga pour la finale de la Coupe Davis 2014, perdue contre la Suisse, affirme le joueur dans un entretien accordé à Tennis Magazine.« Est-ce qu’on a le droit de s’écarter de soi-même d’une sélection nationale ? C’est une question presque plus philosophique que sportive. C’est une très lourde décision, en tout cas. Mais qui, au final, n’était la mienne. C’était une décision de capitaine », estime Tsonga, blessé à l’époque à l’avant-bras droit.Après la défaite inaugurale du Manceau contre Stan Wawrinka à Villeneuve-d’Ascq, Gaël Monfils avait égalisé en battant Roger Federer. Prévu pour disputer le double le samedi aux côtés de Richard Gasquet, Tsonga, trop diminué, n’avait pu jouer. Le duo Benneteau-Gasquet, formé dans l’urgence, s’était incliné contre Federer et Wawrinka, avant que Federer ne donne le point de la victoire à son équipe le dernier jour en dominant Gasquet lors du troisième simple.« Très content que Yannick soit là »« Je ne me reproche qu’à moi-même de ne pas avoir eu la lucidité de m’écarter de moi-même (…) C’est ma faute et je me le reproche, mais j’aurais aimé que quelqu’un du staff ait plus de recul que moi. Qu’il ait cette lucidité que je n’ai pas eue », explique le 10e joueur mondial, qui ne tarit pas d’éloges sur Yannick Noah, de retour à la tête de l’équipe de France en septembre après l’éviction de Clément. « Je suis très content que Yannick soit là. Car jusque-là, celui qui a fait le mieux ce job de capitaine, c’est lui », dit le Manceau au sujet de son nouveau capitaine, qui a guidé deux fois les Bleus vers le Saladier d’argent (1991, 1996).A la question « Noah vous aurait-il sélectionné contre la Suisse s’il avait été à la place de Clément », Tsonga répond : « Il ne m’aurait pas sélectionné, non… » « Avec Yannick, soit tu es prêt, soit tu ne l’es pas. Il n’y a pas de juste milieu, pas de compromis. » 12.12.2015 à 16h04 • Mis à jour le12.12.2015 à 17h07 | Pierre Le Hir « Un accord différencié, juste, durable, dynamique, équilibré et juridiquement contraignant. » C’est en ces termes que le président de la COP21, Laurent Fabius, a présenté l’accord universel sur le climat qui devait être adopté par consensus, samedi 12 décembre après-midi, par les cent quatre-vingt-quinze Etats parties à la conférence. « Le texte, a-t-il ajouté, constitue le meilleur équilibre possible, un équilibre à la fois puissant et délicat, qui permettra à chaque délégation de rentrer chez elle la tête haute, avec des acquis importants. » Décryptage des points essentiels.Lire aussi :COP21 : un texte d’accord « historique » suspendu à l’approbation de 195 paysEn dessous de 2 °C, si possible de 1,5 °CL’accord est plus ambitieux que l’objectif initial de la COP21, qui visait à contenir le réchauffement sous le seuil des 2 °C. Il prévoit de le maintenir « bien en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels » et de « poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5 °C ». Et ce « en reconnaissant que cela réduirait significativement les risques et impacts du changement climatique. »La mention du seuil de 1,5 °C était une revendication portée par les petits Etats insulaires menacés de submersion par la montée des mers. Elle a surtout une portée symbolique et politique, rester sous le plafond de 1,5 °C étant irréaliste en l’état actuel des émissions mondiales de gaz à effet de serre.Lire aussi :COP21 : la bataille du 1,5°C est-elle le signe d’une prise de conscience ?Ce volontarisme est contrebalancé par la faiblesse de l’objectif à long terme de réduction des émissions mondiales. Il est seulement prévu de viser « un pic des émissions mondiales de gaz à effet de serre dès que possible ». Des versions antérieures retenaient un objectif de baisse de 40 % à 70 %, ou même de 70 % à 95 %, d’ici à 2050. Ces mentions, jugées trop contraignantes par certains pays, ont été gommées. A plus long terme, « dans la seconde moitié du siècle », l’objectif est de parvenir à « un équilibre » entre les émissions d’origine anthropique et leur retrait de l’atmosphère par des puits de carbone (océans, forêts ou, sans que le texte le formule explicitement, enfouissement du CO2).Rappelons que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) juge nécessaire de baisser de 40 % à 70 % les émissions mondiales d’ici à 2050, pour éviter un emballement climatique incontrôlable.« Sur la base de l’équité »La différenciation des efforts qui doivent être demandés aux différents pays, en fonction de leur responsabilité historique dans le changement climatique et de leur niveau de richesse — ou de pauvreté — a, cette fois encore, cristallisé l’opposition entre Nord et Sud. Le texte rappelle le principe des « responsabilités communes mais différenciées » inscrit dans la Convention onusienne sur le climat de 1992.Il pose que les efforts doivent être accomplis « sur la base de l’équité », et acte que « les pays développés doivent continuer à prendre la tête » des efforts de réduction d’émissions. Les pays en développement, eux, doivent « continuer à renforcer leurs efforts d’atténuation  (...) à la lumière des différents contextes nationaux », formulation qui prend donc en compte leur niveau de développement. Enfin, l’accord souligne qu’« un soutien doit être apporté aux pays en développement » par les nations économiquement plus avancées.100 milliards de dollars, « un plancher »Pour solder leur « dette climatique », les pays du Nord ont promis à ceux du Sud, en 2009, de mobiliser en leur faveur 100 milliards de dollars [91 milliards d’euros] par an, d’ici à 2020. Les nations pauvres veulent davantage, après 2020, pour faire face aux impacts du dérèglement climatique, sécheresses, inondations, cyclones et montée des mers.Le texte entrouvre une porte, en faisant de ces 100 milliards « un plancher », qui est donc appelé à être relevé. De plus, « un nouvel objectif collectif chiffré » d’aide financière devra être avancé « avant 2025 ». C’est une nette avancée, même si elle laissera les pays pauvres sur leur faim.Pas de compensation pour les pertes et dommagesSur ce sujet très sensible pour les pays les plus menacés par le dérèglement climatique, l’accord reconnaît « l’importance de prévenir, minimiser et aborder les pertes et dommages associés aux effets négatifs du changement climatique, incluant les événements extrêmes [inondation, cyclone...] et les événements à évolution lente [montée des eaux...], ainsi que le rôle, pour un développement durable, de la réduction du risque des pertes et dommages ».Mais il se contente, de façon très générale, de mentionner que les parties « devraient renforcer l’entente, l’action et le soutien » sur cette question. Il exclut toute « responsabilité ou compensation » des pays du Nord pour les préjudices subis par les pays en développement.Des engagements revus tous les cinq ansC’est un point essentiel de l’accord. Les « contributions prévues déterminées au niveau national » annoncées par les Etats, c’est-à-dire leurs promesses de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, sont aujourd’hui nettement insuffisantes pour contenir le réchauffement à un maximum de 2 °C, et a fortiori de 1,5 °C. A ce jour, cent quatre-vingt-six pays, sur cent quatre-vingt-quinze, ont remis leurs contributions qui, additionnées, mettent la planète sur une trajectoire de réchauffement d’environ 3 °C. Ces engagements seront annexés à l’accord, mais ils n’en font pas partie stricto sensu. Etant volontaires, ils n’ont pas de valeur contraignante.Lire aussi :Accord ou pas, les émissions mondiales de CO2 vont continuer à croîtreLe texte prévoit un mécanisme de révision de ces contributions tous les cinq ans, donc théoriquement à partir de 2025, l’accord global devant entrer en vigueur en 2020. Un « dialogue facilitateur » entre les parties signataires doit être engagé dès 2018 sur ce sujet.Pour les ONG, le rendez-vous de 2025 est beaucoup trop tardif. L’Union européenne, les Etats-Unis, le Brésil et quelque quatre-vingts pays en développement, réunis au sein d’une Coalition pour une haute ambition, qui s’est constituée durant la COP, envisageaient de prendre les devants en s’engageant à une première révision avant 2020.Possibilité de retraitL’accord, pour entrer en vigueur en 2020, devra avoir été ratifié, accepté ou approuvé par au moins cinquante-cinq pays représentant au moins 55 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Mais, « à tout moment après un délai de trois ans à partir de l’entrée en vigueur de l’accord », tout pays pourra s’en retirer, sur simple notification.Pierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.12.2015 à 15h21 • Mis à jour le12.12.2015 à 15h59 | Rémi Dupré Il sera dans son jardin. Samedi 12 décembre, Gianni Infantino, 45 ans, sera seul en scène, officiant comme maître de cérémonie lors du tirage au sort de l’Euro 2016, à partir de 18 heures, au Palais des congrès à Paris. Habituellement chargé de superviser cet exercice chaque saison pour la Ligue des champions et la Ligue Europa, le secrétaire général de l’Union des associations européennes de football (UEFA) bénéficiera d’une tribune médiatique privilégiée. Car son patron, Michel Platini, a vu sa suspension de quatre-vingt-dix jours confirmée, la veille, par le tribunal arbitral du sport (TAS), et sera donc absent lors du tirage au sort.Lire aussi :Euro 2016 : cinq questions sur un tirage au sortDepuis le 26 octobre, le Suisse est officiellement le candidat suppléant de l’ex-numéro 10 des Bleus à la présidence de la Fédération internationale de football (FIFA), dont l’élection est prévue le 26 février. Vendredi 11 décembre, le natif de Brigue (canton du Valais ) n’a pas commenté la décision du TAS lors d’une conférence de presse organisée après la réunion du comité exécutif de l’UEFA. « Nous espérons, nous souhaitons même que cette affaire se règle rapidement. Michel Platini a le droit de se défendre, il a le droit à un nouveau procès. [...] Il n’y a rien qui change. Je suis candidat jusqu’au bout», a-t-il déclaré, alors que sa tournée électorale s’est poursuivie cette semaine avec un déplacement au Sénégal.Patron de l’administration de la Confédération européenne et bras droit de Michel Platini depuis octobre 2009, ce polyglotte (il parle couramment cinq langues, dont le français) passe pour un homme d’appareil, qui a patiemment gravi les échelons depuis son arrivée à l’UEFA, en 2000. « Infantino a la crédibilité qui colle au rôle », assurait au Monde, à la fin d’octobre, l’Italien Giancarlo Abete, troisième vice-président de l’UEFA. D’autres observateurs voient pourtant d’un mauvais œil la désignation de ce juriste ambitieux comme « plan B » en cas de disqualification de Platini. « Il a une ambition démesurée, obsédante, persifle un habitué de la confédération. Il tuerait sa grand-mère. C’est un autocrate détesté par le staff de l’UEFA, qui rêve de s’en débarrasser. Nul doute qu’il va faire cette campagne à fond si Platini ne revient pas. »« Il a dû trépigner de bonheur comme Iznogoud »« C’est Brutus qui veut assassiner politiquement Michel Platini, ajoute un autre observateur avisé de l’UEFA. Il est dans une situation idéale. S’il est intelligent, et qu’il n’est pas étouffé par son ego, il jouera sa carte perso en faisant en sorte que le Sheikh Salman [président de la Confédération asiatique] soit élu président de la FIFA. Il visera alors la succession de Platini à l’UEFA. Quand il a appris la décision du TAS, il a dû trépigner de bonheur dans son bureau durant vingt minutes comme Iznogoud. Il a l’avantage, actuellement, de ne pas avoir à s’exposer. »Professeur de droit et membre de l’équipe de défense de Michel Platini, Thomas Clay ne doute pas, inversement, de la loyauté de Gianni Infantino envers le patron de l’UEFA : « Je crois que M. Infantino a dit à plusieurs reprises qu’il se retirerait à partir du moment où M. Platini serait autorisé à se présenter. C’est un remplaçant non pas au sens du football mais plutôt au sens du rugby. C’est-à-dire qu’il rentre mais il peut aussi ressortir. »Le 15 octobre, Gianni Infantino avait appelé les « différentes juridictions » à prendre une décision définitive sur le cas Platini d’ici à la « mi-novembre ». Entre-temps, l’unité de façade de la Confédération a explosé, et la Fédération anglaise a suspendu son soutien à Michel Platini. « Le choix d’Infantino,c’est un compromis boiteux, du soap opera, une farce », pouffait alors un observateur avisé.« Si je suis élu, je mènerai ce changement, en partenariat avec tous ceux qui souhaitent voir une FIFA capable de diriger le sport le plus populaire au monde avec dignité et respect », avait déclaré Gianni Infantino, le 26 octobre, sans mentionner son supérieur hiérarchique.Lire aussi :Euro 2016 : comment le tableau final favorise la France, par Julien Guyon, mathématicienRémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.12.2015 à 14h26 • Mis à jour le12.12.2015 à 15h27 L’assaut donné vendredi 11 décembre par des talibans à Kaboul, en Afghanistan, est « une attaque contre l’Espagne », a déclaré samedi le gouvernement espagnol. Menée dans le quartier diplomatique de Kaboul, cette attaque a entraîné la mort d’au moins quatre policiers afghans et de deux Espagnols.« Nous sommes face à une attaque terroriste au cours de laquelle sont décédés deux citoyens espagnols et qui a fortement porté atteinte à nos intérêts. C’est par conséquent une attaque contre l’Espagne et contre sa collaboration au renforcement de la démocratie en Afghanistan », explique le gouvernement dans un communiqué.Les talibans ont revendiqué cette attaque, déclarant qu’elle visait une maison d’hôtes fréquentée par des étrangers. Ils n’ont pas mentionné l’ambassade d’Espagne, proche des lieux de l’assaut.Tous les assaillants tuésAprès des heures de siège, « les forces de sécurité afghanes ont tué tous les assaillants impliqués dans l’attaque terroriste à Kaboul », a écrit dans un message posté sur Twitter, samedi au petit matin, le porte-parole du ministère de l’intérieur afghan.Cette attaque, après plusieurs mois d’un calme relatif à Kaboul, a eu lieu alors que le président afghan, Ashraf Ghani, revenait d’une conférence régionale à Islamabad, qui visait à relancer des pourparlers de paix avec les talibans. Elle suit aussi la meurtrière attaque à l’aéroport de Kandahar, dans le sud du pays, où une cinquantaine de civils et de membres des forces de sécurité ont été tués mardi soir.Lire aussi :L’OTAN se retire, l’armée afghane livrée à elle-même 12.12.2015 à 12h29 • Mis à jour le12.12.2015 à 13h52 | Julien Guyon (Polytechnicien, docteur en mathématiques appliquées, professeur associé aux départements de mathématiques de l’Université de Columbia et de NYU) Julien Guyon est polytechnicien, docteur en mathématiques appliquées de l’École des ponts, analyste quantitatif, professeur associé aux départements de mathématiques de l’Université de Columbia et de NYU, et amateur de football. Alors que le tirage au sort de la compétition il démontre scientifiquement, pour « Le Monde », comment les Bleus partent avec un avantage sur leurs adversaires.Lire aussi :Euro 2016 : cinq questions sur un tirage au sortEn décidant d’étendre l’Euro à 24 équipes, contre 16 auparavant, l’UEFA a permis à des nations de participer pour la première fois au grand rendez-vous du football européen, telles que l’Islande, l’Irlande du Nord, le Pays de Galles ou l’Albanie.Elle s’est aussi compliqué la tâche : bâtir un tournoi à 16 équipes, ou bien à 8 équipes (comme c’était le cas avant 1996), est extrêmement facile, mais définir des règles équitables pour un tournoi à 24 équipes n’est pas chose aisée.La raison pour laquelle les tournois à 8 ou 16 équipes (ou 32 équipes, comme à la Coupe du monde) sont si faciles à organiser tient au fait que le nombre d’équipes, N, est une puissance de 2 : 2, 4, 8, 16, 32, 64, etc.Les puissances de 2 sont les amies des organisateurs de tournois. Un schéma classique, adopté par la FIFA pour la Coupe du monde et par l’UEFA pour l’Euro et pour les compétitions européennes (Ligue des champions, Ligue Europa), consiste en une première phase où les N équipes sont réparties dans des groupes qui jouent chacun un mini-championnat, puis une seconde phase où les équipes qui ont obtenu les meilleurs résultats en phase de groupes jouent des matchs à élimination directe, sur le mode des tournois de tennis (une finale, précédée de 2 demi-finales, précédées de 4 quarts de finale, etc.), alors que les autres équipes sont éliminées de la compétition.Le nombre d’équipes qualifiées pour la phase à élimination directe doit nécessairement être une puissance de 2. Si le nombre total d’équipes N est lui-même une puissance de 2, il suffit par exemple de repartir les N équipes en N/4 groupes de 4 équipes.Lire aussi :Euro 2016 : « L’UEFA paie une grande partie des coûts et partage les revenus »Les 2 premiers de chaque groupe sont alors qualifiés pour la phase à élimination directe. Lorsque N = 16, ce sont donc 4 groupes de 4, et la phase à élimination directe débute par les quarts de finale. C’était le cas des Euros de 1996 à 2012. Lorsque N = 32, ce sont 8 groupes de 4, et la phase à élimination directe débute par les huitièmes de finale. C’est le cas de la Coupe du monde depuis 1998 (à l’époque c’était déjà la France qui accueillait la nouvelle formule d’un tournoi) et c’est aussi le format actuel de la Ligue des champions.Pas raisonnablePourquoi des groupes de 4, et pas des groupes de 2 ou des groupes de 8 ? Un groupe de 2, c’est simplement un tour supplémentaire dans la phase à élimination directe, donc sans intérêt pour une phase de groupes. Dans chaque groupe, chaque équipe joue une fois contre toutes les autres équipes du groupe, soit 6 matchs par groupe pour des groupes de 4 (3 journées avec 2 matchs par journée), et 28 matchs par groupe pour des groupes de 8 (7 journées, avec 4 matchs par journée). Dans le cas des groupes de 8, il faudrait donc organiser (N/8)*28 matchs de groupe (soit 112 matchs si N = 32), c’est-à-dire nettement plus que dans le cas des groupes de 4 ((N/4)*6, soit 48 matchs si N = 32), et la compétition devrait s’étaler sur deux fois plus de temps.Les groupes contenant un nombre impair d’équipes sont incommodes : il y a toujours une équipe au repos lorsque les autres jouent, ce qui a pour effet mécanique d’allonger la durée du tournoi.Le problème, c’est que les puissances de 2 croissent vite, et que passer directement d’un Euro à 16 équipes à un Euro à 32 équipes ne semble pas sportivement raisonnable. L’International Rugby Board a choisi de retenir 20 équipes pour sa Coupe du monde, soit 4 groupes de 5 équipes, avec les 2 premiers de chaque groupe qualifiés pour la phase à élimination directe. Or, les groupes contenant un nombre impair d’équipes sont incommodes : il y a toujours une équipe au repos lorsque les autres jouent, ce qui a pour effet mécanique d’allonger la durée du tournoi et a un impact négatif sur la lisibilité de la compétition et sur son équité, puisque les équipes ne bénéficient pas toutes du même temps de repos entre deux matchs. Un choix plus judicieux est celui de l’UEFA, qui fut aussi celui de la FIFA pour la Coupe du monde entre 1982 et 1994 : 24 équipes. Avec 24 équipes, on peut qualifier jusqu’à 16 équipes pour la phase à élimination directe. Pour ce faire la solution la plus simple, c’est d’avoir un nombre de groupes qui est une puissance de 2, c’est-à-dire 2 groupes de 12, ou 4 groupes de 6, ou 8 groupes de 3, et de qualifier les 8 meilleurs de chaque groupe de 12, ou les 4 meilleurs de chaque groupe de 6, ou les 2 meilleurs de chaque groupe de 3. Oublions les groupes de 3, pour la raison évoquée plus haut — on veut un nombre pair d’équipes par groupe.Le problème des groupes de 6, c’est que chaque groupe de 6 nécessiterait d’organiser 15 matches (5 journées, avec 3 matchs par journée), soit un total de 60 matchs pour la seule phase de groupes (4 groupes de 6, et 15 matchs par groupe) ! À raison de 3 matchs par jour tous les jours, la phase de groupes durerait 3 semaines à elle seule, et l’Euro à 24 équipes durerait plus longtemps que la Coupe du monde à 32 équipes ! Ne parlons pas des groupes de 12, qui nécessiteraient d’organiser 132 matchs lors de la phase de groupes (2 groupes de 12, et 66 matchs par groupe).La solution bancale de l’UEFAReste donc une solution, un peu bancale, celle qu’a choisie l’UEFA : 6 groupes de 4 équipes, soit 36 matchs lors de la phase de groupes (6 matchs par groupe), au lieu de 60 dans le cas de 4 groupes de 6. En vue des huitièmes de finale (16 équipes), on devrait alors idéalement qualifier 16/6 équipes par groupe, ce qui, les lois des mathématiques étant ce qu’elles sont, est impossible. Si on qualifiait 2 équipes par groupe, on n’obtiendrait que 12 équipes, et si on en qualifiait 3 par groupe, on obtiendrait 18 équipes, soit 2 de trop. D’où la solution retenue par l’UEFA : qualifier les 6 vainqueurs de groupe, les 6 deuxièmes de groupe, et les 4 meilleurs troisièmes de groupe, c’est-à-dire les 4 ayant obtenu le plus grand nombre de points dans leur groupe (séparés à la différence de buts et au nombre de buts marqués s’il le faut en cas d’égalité de points).Pourquoi est-ce bancal ? Car avec une telle formule, comment définir un tableau final équilibré et équitable pour les huitièmes, quarts, et demi-finales ? Les huitièmes de finale regroupent 6 vainqueurs de groupes, 6 deuxièmes de groupe, et 4 troisièmes de groupe. Il est naturel de récompenser les vainqueurs de groupe en leur opposant des troisièmes de groupe en huitièmes de finale. Or il n’y a que 4 troisièmes de groupe pour 6 vainqueurs de groupe. Il a été arbitrairement décidé que les quatre heureux élus seront les vainqueurs des groupes A, B, C et D — donc automatiquement la France, si elle gagne le groupe A (une première manière de protéger les Bleus).Double handicapLes vainqueurs des groupes E et F, tant pis pour eux, devront en découdre avec des deuxièmes de groupe, des équipes a priori plus fortes. Il a été décidé que ces 2 malheureux deuxièmes de groupes seront ceux issus des groupes D et E. Conclusion : les équipes du groupe E partent avec un double handicap, celui d’avoir un parcours plus compliqué sur le papier lors de la seconde phase, vainqueur du groupe comme deuxième du groupe. Mieux vaut donc éviter d’être tiré dans le groupe E. Mieux vaut également éviter d’être tiré dans les groupes D et F.Restent donc 4 deuxièmes de groupe (ceux des groupes A, B, C et F), heureux de se rencontrer entre eux en huitièmes de finale et d’éviter des vainqueurs de groupes. Dont la France donc, si elle ne termine que deuxième du groupe A : c’est la deuxième manière de protéger les Bleus. Mais les déséquilibres ne s’arrêtent pas là : en établissant le tableau de la deuxième phase, les organisateurs décident également comment les vainqueurs des huitièmes de finale seront appariés pour former les quarts de finale, et comment les vainqueurs des quarts de finale seront appariés pour former les demi-finales.Dans un souci d’équité, on s’attendrait à ce que les vainqueurs des groupes E et F, défavorisés sur le papier en huitièmes de finale, s’ils se qualifient pour les quarts de finale, y rencontrent des deuxièmes de groupes. Or ce n’est pas le cas : le vainqueur du groupe E, s’il se qualifie pour les quarts de finale en battant le 2e du groupe D, devra probablement rencontrer le vainqueur du groupe C en quarts de finale.BizarrerieDans le même temps, la France, si elle termine en tête du groupe A, et si elle se qualifie pour les quarts de finale en battant un troisième de groupe, sera certaine d’y affronter un deuxième de groupe (le vainqueur du huitième de finale B2-F2), et ne pourra rencontrer un autre vainqueur de groupe qu’en demi-finale au plus tôt. Voilà donc le troisième moyen de protéger la bande à Deschamps. De l’art d’exploiter le caractère bancal du système à 6 groupes.La France, si elle termine en tête du groupe A, et si elle se qualifie pour les quarts de finale en battant un troisième de groupe, sera certaine d’y affronter un deuxième de groupe et ne pourra rencontrer un autre vainqueur de groupe qu’en demi-finale au plus tôt.Une autre bizarrerie concerne le groupe F : son vainqueur rencontrera un deuxième de groupe en huitième de finale… et le deuxième du groupe F aussi ! Dans ce cas, est-il vraiment si intéressant de terminer en tête du groupe F ? Comme, de plus, les résultats finaux des groupes A, B, C et D seront connus lorsque les équipes du groupe F joueront leur dernier match de poule le 22 juin à 18 heures, on peut très bien imaginer qu’à l’entame de ce dernier match, une ou des équipes du groupe F préfèrent ne pas gagner ou même perdre pour éviter de finir en tête du groupe F.En fonction des résultats des autres groupes, elles pourraient en effet préférer terminer deuxième et rencontrer le 2e du groupe B puis vraisemblablement le vainqueur du groupe A en huitième puis en quart de finale, plutôt que de terminer première et de rencontrer le deuxième du groupe E (qui sera connu plus tard ce même 22 juin) puis vraisemblablement le vainqueur du groupe B. Afin d’éviter ce problème, il aurait été préférable que les vainqueurs des groupes E et F rencontrent des troisièmes de groupe en huitième de finale, ce qui sur le papier constitue une incitation forte à gagner le groupe.Une solution plus équitable est possibleOn pourrait cependant créer une phase à élimination directe plus équitable tout en conservant ce système à 6 groupes de 4. Par exemple, on classerait, en fonction des points obtenus en phase de groupe, non seulement les troisièmes de groupe, mais aussi les 6 vainqueurs de groupe, de 1 (le meilleur) à 6 (le plus faible), et les 6 deuxièmes de groupe, de 7 à 12. Les 4 meilleurs troisièmes de groupe compléteraient la liste, de 13 à 16. On construirait alors un tableau final équilibré de la manière classique, avec des huitièmes de finale 1-16, 2-15, 3-14, 4-13, 5-12, 6-11, 7-10 et 8-9, puis des quarts de finale où le vainqueur de 1-16 rencontrerait celui de 8-9, le vainqueur de 2-15 rencontrerait celui de 7-10, etc.Cependant, dans une telle formule, deux équipes issues d’un même groupe pourraient se rencontrer en huitième ou en quart de finale, ce que le système de l’UEFA interdit. Un autre inconvénient de cette formule est que, contrairement au système actuel, une équipe ne pourrait pas savoir à l’avance dans quels stades successifs elle jouera la phase à élimination directe si elle termine à l’une des deux premières places du groupe, ce qui aurait un impact sur la logistique, la commercialisation des billets et la répartition des matchs entre différents télédiffuseurs.Notons enfin une dernière étrangeté, relative au calendrier de l’Euro. Le groupe A, celui de la France, sera le premier à conclure sa phase de groupes le dimanche 19 juin. Cependant, si la France gagne son groupe, elle jouerait le dernier quart de finale, le dimanche 3 juillet, et la dernière demi-finale, le jeudi 7 juillet, soit à peine 3 jours avant la finale du dimanche 10 juillet. Elle aurait donc un jour de repos de moins que son adversaire en demi-finale et en finale. Si le tableau final favorise les Bleus, le calendrier du tournoi pourrait bien être une épine dans leur pied.Julien Guyon (Polytechnicien, docteur en mathématiques appliquées, professeur associé aux départements de mathématiques de l’Université de Columbia et de NYU) 13.12.2015 à 15h58 • Mis à jour le13.12.2015 à 16h59 | Yann Bouchez Deux victoires pour un clin d’œil à l’actualité, en ce dimanche d’élections régionales. Les championnats d’Europe de cross-country, organisés ce dimanche à Hyères, dans le Var, ont résonné comme une ode aux bienfaits de l’immigration avec la victoire de la Néerlandaise Sifan Hassan chez les femmes et celle du Turc Ali Kaya chez les hommes.A 22 ans, Sifan Hassan, championne d’Europe du 1 500 m et médaillée de bronze sur la même distance aux Mondiaux de Pékin cet été, a d’abord dominé la course féminine. A coups d’accélérations sous les pins et dans les buttes artificielles construites pour l’occasion tout au long du parcours, elle a rapidement dynamité le peloton, déposant ses adversaires après seulement une dizaine de minutes d’effort. L’écart sur la concurrence a tué tout suspense. La Britannique Kate Avery et la Norvégienne Karoline Grovdal complètent le podium. La première Française, Clémence Calvin, s’est classée septième, et les Bleues ont remporté la médaille d’argent par équipes, derrière la Grande-Bretagne.Née à Adama, en Ethiopie, arrivée à l’âge de quinze ans aux Pays-Bas comme réfugiée, Sifan Hassan a acquis la nationalité néerlandaise à la fin de l’année 2013. Depuis, elle est devenue l’une des principales pourvoyeuses de médailles pour son pays d’adoption, aux côtés, notamment, de la sprinteuse Dafne Schippers.Dossards « I run clean »Chez les messieurs, l’Espagnol Alemayu Bezabeh et le Turc Ali Kaya, échappés pendant une grande partie de la course, se sont disputé la victoire dans les derniers kilomètres, et c’est le Turc qui a largué son adversaire. Ali Kaya, né au Kenya, s’appelait encore Stanley Kiprotich Mukche avant sa naturalisation, en 2013. Après avoir grandi en Ethiopie, Bezabeh est arrivé en Espagne en 2004 et a d’abord dormi dans les rues de Madrid avant de vivre de l’athlétisme et d’être naturalisé en 2008. Comme chez les femmes, les crossmen français remportent une médaille d’argent par équipe, derrière l’Espagne. Quatrième l’an dernier aux championnats d’Europe de Samokov, Florian Carvalho, 6e, termine à nouveau meilleur Français.Mais à regarder de plus près la course masculine à Hyères, il y eut un autre clin d’œil à l’actualité, un brin moins plaisant celui-là. Alors que l’IAAF, la fédération internationale d’athlétisme, est empêtrée dans les scandales de dopage et de corruption, que la fédération russe, suspendue jusqu’à nouvel ordre de compétition, ne pouvait pas envoyer d’athlètes, tous les coureurs se sont élancés avec un dossard affichant l’inscription « I run clean » - « Je cours propre ». Une belle opération de communication.Mais l’habit ne fait pas le moine, et le dossard plein de bonnes intentions n’est pas une assurance tous risques. Ainsi, voir Bezabeh courir avec un dossard affichant « I run clean » a pu laisser circonspects ceux qui ont gardé un peu de mémoire. Car Bezabeh, champion d’Europe de cross-country en 2013, avait été suspendu deux ans pour une affaire de dopage, en 2011. Il a purgé sa suspension et a désormais le droit de courir. Ali Kaya n’a jusqu’à présent pas connu ce genre de turpitudes. Mais ses deux pays d’origine et d’adoption, le Kenya et la Turquie, sont régulièrement pointés dans des affaires de dopage. De quoi rendre prudent à l’heure de commenter les podiums seniors de ces championnats.L’événement aura, en tout cas, été un bon coup de publicité pour une discipline peu médiatisée. Jusqu’à présent, jamais un championnat européen de cross-country ne s’était tenu en France. Pour la première fois depuis très longtemps, une compétition était retransmise sur France 3. Difficile de trouver à quand remontait la dernière diffusion en France d’un championnat de cross-country, sur une grande chaîne. « C’était lors des Mondiaux de cross à Mombasa, au Kenya », répond Bernard Faure, consultant pour France Télévisions depuis 1987 et bible vivante de l’athlétisme. Présent aux côtés de Patrick Montel, il déplore, cependant, le peu de public au bord de l’hippodrome : « Tu vas voir n’importe quel match de rugby en Fédérale 2 (l’équivalent de la Quatrième Division), tu trouveras plus de spectateurs qu’ici. » Bernard Amselem, le président de la Fédération française d’athlétisme, annonce que l’événement a attiré « 7 000 spectateurs », un chiffre confirmé par les organisateurs, mais qui surprend vu l’impression visuelle laissée aux abords des labours. « A Samokov, en Bulgarie, l’an dernier, il y avait trois pelés et un tondu, mais ici cela a été une réussite », assure-t-il.Parent pauvre de l’athlétisme françaisPourtant, malgré la température douce et l’absence de pluie, les centaines – ou milliers – de spectateurs ne se bousculaient pas aux abords du parcours ou dans les petites tribunes de l’hippodrome. La faute aux élections régionales ? Peu probable dans une région, où, comme ailleurs, près d’un électeur sur deux s’est abstenu de voter lors du premier tour, le 6 décembre. La participation, en hausse, pour le second tour, n’a pas fondamentalement changé la donne.Les difficultés du cross à susciter un engouement en France ne datent pas d’hier. Patrick Montel ne se souvient plus exactement de la date, mais il évoque un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître : « Avant, on avait un partenariat pour diffuser les grands cross nationaux. Un jour, un mec de France Télé a regardé les parts d’audience du cross de la RATP [l’une des principales compétitions nationales de l’époque] et il a vu les résultats : zéro pour cent. Il a dit : “On ne diffusera plus de cross nationaux en France.” »Au-delà de la faiblesse de la couverture médiatique, le choix de la ville de Hyères illustre les difficultés que rencontre le cross-country, parent pauvre de l’athlétisme français. A la fin de 2014, la ville de Paray-le-Monial (Saône-et-Loire) a dû renoncer à organiser les championnats d’Europe 2015 de cross-country, faute d’arriver à boucler un budget de 800 000 euros. La ville varoise a, par la suite, été choisie.Loin de ces préoccupations, Bernard Amsalem était tout sourire, dimanche. Echarpe rouge et costume bleu sombre, il est allé féliciter tous les médaillés tricolores. A domicile, l’équipe de France réalise une bien meilleure performance que, lors des derniers championnats d’Europe, à Samokov, en 2014, où le bilan avait été famélique. En Bulgarie, les Bleus n’avaient glané qu’une seule médaille, l’argent par équipes chez les juniors féminines. A Hyères, en ajoutant les catégories juniors et Espoirs, les Français ont remporté cinq médailles par équipes et une breloque individuelle, avec le junior Fabien Palcau, deuxième. « Six médailles, c’est les meilleurs résultats lors de championnats d’Europe de cross (comme en 2008 à Bruxelles) », a souligné M. Amsalem, ajoutant : « Le cross est bien vivant en France. Nous allons réfléchir à la stratégie pour que le cross, ancienne discipline, récupère ses lettres de noblesse. »« On était à la maison, ils ont rempli le contrat, il y a eu ce dépassement de soi et cet état d’esprit collectif », s’est félicité Ghani Yalouz, le directeur technique national. Florian Carvalho a résumé : « C’est une très bonne publicité pour les jeunes qui nous regardent. Enfin on montre notre sport à la télévision. » L’occasion se faisant très rare ces dernières années, il n’allait pas bouder son plaisir.Yann BouchezJournaliste au service SportSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar « Alors, ça se passe bien, cet oral de rattrapage ? », lance l’un des assesseurs venu prendre son tour de garde au bureau no 191 de l’hôtel de ville de Metz (Moselle). Après les résultats du premier tour des élections régionales, dimanche 6 décembre, où le candidat Front national, Florian Philippot, est arrivé largement en tête, avec 36,06 % des suffrages, le Grand Est va vivre dans l’expectative jusqu’à 20 heures dimanche soir. En Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, le second tour se résume à deux questions pour les électeurs : le frontiste est-il en mesure de gagner cette élection ? faut-il alors voter utile pour lui faire barrage ? Un dilemme particulièrement compliqué pour les sympathisants de gauche, puisque le candidat socialiste, Jean-Pierre Masseret, a décidé de maintenir sa liste, contrairement à ses homologues des régions Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Povence-Alpes-Côte d’Azur.Lire aussi :Jean-Pierre Masseret, le marathonien de la politique« Obligée de voter de façon utile »En face de la cathédrale de Metz et de sa grande roue dressée pour les fêtes de fin d’année, les bureaux no 191 et 192 de l’hôtel de ville de Metz ont vu M. Masseret arriver en tête du premier tour (30,40 % et 32,50 %). Une percée rose dans une région qui a largement penché à droite et à l’extrême droite. Malgré ses 16,11 % au premier tour sur l’ensemble de la région et les consignes de retrait, venues de la Rue de Solférino, M. Masseret s’est maintenu. « S’il l’emporte ici, le FN pourra remercier M. Masseret, mais aussi M. Hollande et sa politique, qui ressemble de plus en plus à celle de la droite », estime Jamila, qui avait tout de même voté pour le PS avant de reporter son choix au second tour sur le candidat de la droite et du centre, Philippe Richert. Un choix contraint, décidé pour faire barrage : « Même si je commence à en avoir un peu marre que mon choix soit dicté par le score du FN. »Lire aussi :Dans le Grand Est, les rebelles au front républicain font de la résistanceMême analyse et même attitude pour Josyane, sympathisante socialiste au premier tour qui ne comprend pas ce système électoral. « Tant que le vote blanc n’est pas pris en compte, je me sens obligée de voter de façon utile pour empêcher l’arrivée du FN », explique-t-elle, avant de critiquer la prime de 25 % de sièges, attribuée au parti arrivé en première position : « Les gens votent en fonction des enjeux nationaux, alors que c’est une élection locale. S’il n’y avait pas cette prime, les autres partis pourraient faire des alliances pour gouverner la région ensemble, ce serait plus logique. » Une grande partie des électeurs socialistes du premier tour, rencontrés dimanche matin, a ainsi choisi de voter contre le FN.La mobilisation des abstentionnistesUne impression qui confirme la dernière enquête d’opinions. Selon l’unique sondage de l’entre-deux-tours dans la région, M. Masseret recueillerait 16 % des intentions de vote. Un score qui serait équivalent à celui du premier tour. Comme il bénéficiera du report des voix d’une partie des listes écologistes et de l’extrême gauche, le président du conseil régional de Lorraine devrait donc perdre certains de ses électeurs du premier tour en cours de route. « Pas la peine de tergiverser. Masseret n’a aucune chance, sauf celle d’avoir quelques sièges au conseil régional pour six ans. Je dois voter contre mes convictions, car cette région a trop souffert des extrêmes pendant les guerres », confie Robert.Ce n’est pas le cas de Jean-Philippe. Lui a glissé un bulletin socialiste. « La droite n’a fait aucun signe d’ouverture vers les autres partis à cause des ordres venus de Paris. Le vote FN est un coup de semonce, mais j’ai l’impression qu’ils ne l’entendent pas », analyse cet homme convaincu en 2007 par l’idée de François Bayrou de gouverner de façon transpartisane. L’élection dans le Grand Est, où M. Richert a dix points de retard sur le FN, se jouera sur la façon dont les voix se reporteront, mais aussi sur la mobilisation des abstentionnistes. Dans le bureau de vote no 191, la participation était en hausse de 3,5 points à midi. Les assesseurs confient qu’ils voient des gens différents de la semaine dernière. Comme Nicolas, absent de l’isoloir le jour du premier tour : « Nous sommes en train de nous enfoncer, notamment au niveau de l’emploi. De quoi aurions-nous l’air en Europe avec une région gouvernée par le FN ? » Les régionales en Alsace - Champagne-Ardenne - LorraineMatthieu GoarJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.12.2015 à 13h16 • Mis à jour le13.12.2015 à 14h12 Le champion NBA en titre Golden State a concédé sa première défaite de la saison 2015-2016 après 24 victoires consécutives, samedi à Milwaukee 108 à 95.Golden State avait remporté ses 28 derniers matches de saison régulière, si l’on inclut les quatre derniers succès de la fin de saison 2014-2015, soit la deuxième plus longue série d’invincibilité de l’histoire de la NBA.Les Warriors ne s’étaient plus inclinés en saison régulière depuis le 7 avril 2015 lorsqu’ils avaient été battus à La Nouvelle-Orléans 103 à 100. La franchise d’Oakland a chuté à la surprise générale face à une équipe qui ne joue pas les premiers rôles dans la conférence Est avec seulement dix victoires en 25 matches.Mais Stephen Curry, le meilleur joueur de la saison 2014-2015, et ses coéquipiers ont payé la débauche d’énergie des derniers jours. Ils ont disputé six matches de suite à l’extérieur depuis le 30 novembre et ont eu besoin de deux prolongations la veille à Boston pour venir à bout des Celtics et préserver leur invincibilité.Les Bucks, briseurs de rêveContre les Bucks, les Warriors ont toujours couru après le score : ils étaient menés de onze points à la pause (59-48), mais Curry avait ramené son équipe à un point dans le troisième quart-temps (80-79). Mais contrairement à leur habitude, les Warriors n’ont, cette fois, pas réussi à déborder leurs adversaires qui, soutenus par leur public, ont repris le large dans la dernière période.Greg Monroe a fini la rencontre avec 28 points, tout comme Curry, mais le meilleur marqueur de NBA a manqué d’adresse (10 sur 21 au tir, en particulier à trois points 2 sur 8).Ironie de la soirée, Milwaukee avait déjà stoppé la plus longue série de victoires de l’histoire, celle des Los Angeles Lakers qui avait enchaîné 33 succès lors de la saison 1971-1972 avant de mordre la poussière face aux Bucks emmenés alors par Oscar Peterson et Kareem Abdul-Jabbar. Anne Michel L’offensive contre l’Etat islamique se poursuit et s’organise. Après avoir demandé aux banques de renforcer leur vigilance face aux flux financiers illicites, le gouvernement met en garde les antiquaires et les professionnels de l’art, contre le trafic de biens culturels (œuvres d’art, livres, manuscrits…) en provenance de Syrie et d’Irak.Selon nos informations, le ministre des finances, Michel Sapin, a écrit, le 13 novembre, aux deux grandes fédérations d’antiquaires et de marchands d’art, afin de rappeler ces professions à leurs obligations de vigilance, face au commerce d’œuvres d’art pillées par l’organisation terroriste, dont l’origine pourrait être maquillée.Cet avertissement vise à empêcher la revente, sur le territoire européen, des biens pillés par l’Etat islamique en Syrie – à Palmyre, à Alep ainsi que sur d’autres sites antiques du Nord du pays – et en Irak – dans le musée de Mossoul et sur les sites de Ninive, Nimroud ou encore Hatra, capitales de la Mésopotamie. Le marché européen des antiquités s’organise notamment autour de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni et, hors Union européenne, de la Suisse.Or, rappelle Bercy aux fédérations concernées (le Syndicat national des antiquaires et négociants en objets d’art et tableaux anciens et modernes, ainsi que celui du commerce de l’antiquité, de l’occasion et des galeries d’art), « le commerce de certaines œuvres d’art d’origine syrienne ou irakienne est interdit », « en vertu des règlements européens de 2003 et de 2012 ».Ces textes dressent la liste précise des objets interdits, tels que des objets archéologiques de plus de cent ans, provenant de fouilles ou de collections de musée, des éléments issus de monuments historiques ou religieux de plus de cent ans, des livres ou manuscrits de plus de cent ans, etc.Résolution du 12 février du Conseil de sécurité de l’ONUL’initiative des pouvoirs publics français s’inscrit dans le cadre de la résolution anti-Daech, adoptée le 12 février par le Conseil de sécurité des Nations unies, pour renforcer les obligations pesant sur les Etats en matière de lutte contre le terrorisme et ses sources de financement.Comme le commerce de pétrole ou celui d’autres ressources naturelles (gaz, coton…), comme le trafic d’armes et d’être humains, le pillage archéologique et la contrebande de biens culturels antiques font partie des sources de financement de l’Etat islamique et d’autres organisations terroristes, à l’exemple du Front Al-Nosra, filiale d’Al-Qaida en Syrie. Or, il s’agit d’un commerce particulièrement difficile à contrôler, qui s’appuie sur des réseaux mafieux pour alimenter le marché noir mondial, chemine notamment à travers la Jordanie, la Turquie et le Liban et transite par des ports francs, ces zones portuaires dédiées au commerce, échappant au contrôle des douanes (Le Monde du 9 décembre).Rappel aux professionnels de l’art et blanchimentPour Bercy, la lettre aux antiquaires est aussi l’occasion de rappeler à l’ordre les professionnels de l’art, quant à leurs devoirs en matière de lutte contre le blanchiment.De fait, s’ils sont soumis exactement comme les banques, les compagnies d’assurances, les cabinets d’avocats ou les experts-comptables à l’obligation de déclarer toute opération suspecte à Tracfin – la cellule antiblanchiment française, rattachée au ministère des finances –, ces vendeurs d’art ne contribuent quasiment pas, aujourd’hui, au flux des déclarations de soupçon.Au total, relève-t-on chez Tracfin, sur les 38 500 déclarations de soupçon, reçues par ses services en 2014, moins d’une centaine émane des commissaires-priseurs et des antiquaires… « Je tiens à souligner l’importance qui s’attache au respect de l’obligation de déclaration de soupçon en matière de commerce d’antiquités et d’œuvres d’art […] qui est un instrument efficace de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme », insiste Michel Sapin dans sa lettre.Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste François Bougon La « diplomatie musicale » de Kim Jong-un à Pékin a tourné court. Moranbong, le groupe pop féminin de Corée du Nord au style moderne créé en 2012 sous l’égide du dictateur, devait se produire au Centre national des arts, situé près de la place Tiananmen, en plein cœur de la capitale chinoise, de samedi 12 décembre à lundi, en compagnie d’un chœur de l’armée nord-coréenne.Les médias officiels des deux pays étaient enthousiastes, la présence du groupe était censée illustrer les bonnes relations entre les deux alliés, après une période de froid due aux ambitions nucléaires de Pyongyang. L’arrivée à Pékin mercredi de ces jeunes femmes en uniforme, peu loquaces mais tout sourire, avait suscité une frénésie médiatique, à la fois en Chine mais aussi à l’étranger.Mais, contre toute attente, les jeunes chanteuses et musiciennes, qui font sensation sur scène avec leurs minijupes tout en chantant à la fois des hymnes révolutionnaires mais aussi « Rocky » ou « My Way », sont reparties à Pyongyang samedi, toujours vêtus d’habits militaires, mais le visage fermé, avant le premier concert. Sans aucune explication. Alors que sur le site de microblog Weibo, le Twitter chinois, et sur les sites chinois, le terme « Moranbong » (« Colline des pivoines » en coréen) était soumis à la censure, l’agence sud-coréenne Yonhap attribuait cette défection à la décision de Pékin de n’envoyer au spectacle qu’un officiel de rang inférieur.Selon l’agence sud-coréenne, citant une source chinoise proche de l’affaire, les Chinois n’ont guère apprécié les déclarations récentes de Kim Jong-un selon lequel son pays détenait désormais la bombe H. Dans une courte dépêche, l’agence officielle chinoise Chine Nouvelle a évoqué un problème de « communication au niveau opérationnel ».Lire aussi :La Corée du Nord affirme posséder la bombe HFrançois BougonChef adjoint au service InternationalSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.12.2015 à 10h22 • Mis à jour le13.12.2015 à 10h29 « Bonjour, par précaution, nous vous prévenons que votre compte Twitter fait partie d’un petit groupe de comptes qui pourraient avoir été visés par des acteurs financés par un Etat. » Ainsi commence le message reçu, vendredi 11 décembre, par quelques utilisateurs du réseau social Twitter. Dans ce petit texte, l’entreprise leur signale que ces « acteurs (possiblement associés à un gouvernement), pourraient avoir tenté d’obtenir des informations comme des adresses e-mail, des adresses IP et/ou des numéros de téléphone ».Twitter just emailed me . "..your Twitter account .. may have been targeted by state-sponsored actors" https://t.co/0t6V8lRHgG— Anne_Roth (@Anne Roth)require(["twitter/widgets"]);Twitter souligne n’avoir « aucune preuve » que des informations ont bien été dérobées, et ne cite aucun Etat potentiellement impliqué, mais promet d’enquêter sur l’affaire.Spécialistes de la sécurité informatiqueAu moins une dizaine d’utilisateurs ont reçu simultanément ce message. Selon les sites spécialisés The Verge et Motherboard, il s’agit de militants, de chercheurs ou de professionnels qui s’intéressent aux questions de sécurité informatique et de protection des données personnelles. Certains sont liés au TOR Project, l’organisation derrière TOR, ce réseau d’anonymisation de la navigation sur Internet qui inquiète les responsables politiques. Twitter conseille d’ailleurs aux utilisateurs concernés d’utiliser… TOR, pour « protéger votre identité en ligne ».C’est la première fois que Twitter envoie ce type de message à ses utilisateurs. En octobre, Facebook avait annoncé qu’il préviendrait les siens si un Etat tentait de s’infiltrer dans leur compte. Le service de courriels de Google, Gmail, le fait déjà depuis 2012. Mais contrairement à ces deux entreprises, Twitter n’avait jamais annoncé publiquement la mise en place d’un tel dispositif. Sarah Belouezzane Noël aura une saveur particulière pour les utilisateurs de streaming. Mercredi 23 décembre, ils ont appris l’arrivée du catalogue entier des Beatles sur leurs plateformes d’écoutes musicale en ligne. Le 24 décembre à minuit une, les fans du groupe de Liverpool auront accès aux 13 albums studio remastérisés de la formation de John Lennon et Paul McCartney ainsi qu’à quatre compilations.Lire aussi :Le streaming confirme son essor face au téléchargementUniversal Music, le distributeur des « Fab Four », a signé avec les neuf plus importantes plateformes de streaming : le suédois Spotify, le français Deezer, mais aussi les services des géants californiens comme Google Play, Amazon Prime et Apple Music. Les moins connus comme Slacker, Groove de Microsoft, Rhapsody et bien sûr Tidal, le service du rappeur Jay Z, auront eux aussi droit à la totalité de la musique des quatre Britanniques. Ont tout de même été exclus des sites comme Pandora et Rdio qui relèvent davantage de la Web radio que de la plateforme de streaming.Les non abonnés peuvent se réjouir : il ne sera pas nécessaire de payer pour avoir accès à Yesterday ou à I am the Walrus. En version gratuite, l’écoute, entrecoupée de publicité, se fera comme pour n’importe quel autre artiste.Dans la foulée d’AC/DCC’est à grand renfort de flocons de neige et avec une belle photo du groupe qu’on dirait tirée du Bal des vampires de Roman Polanski que le site officiel des Beatles a annoncé la nouvelle aux fans. « Ecoutez leur musique dès que la première minute de la veille de Noël sonnera », pouvait-on y lire. Il faut dire que la nouvelle a son importance. Les Beatles étaient le dernier groupe de cette envergure à être absent des services de streaming. Il était certes possible d’écouter quelques-uns de leurs titres, au gré des sorties de compilations rock et autres patchworks inventés par les maisons de disque. Quelque 1,1 million de personnes suivaient même leur page officielle sur Spotify, mais impossible de choisir le titre ou l’album à écouter.Preuve que les quatre garçons de Liverpool étaient presque les derniers : même le groupe australien AC/DC, qui s’y refusait depuis des années et qui n’a intégré iTunes, la plateforme de téléchargement en ligne d’Apple, qu’en 2012, a mis à disposition son catalogue en streaming en juin.5 % des Français possèdent un abonnementL’arrivée de ces deux mastodontes la même année envoie un signal clair : le streaming est devenu un mode de consommation de la musique avec lequel il faut composer. Il sera peut-être même bientôt, selon certains observateurs, le seul mode d’écoute de musique.Lire aussi :Deezer reporte son introduction en Bourse« Ça prouve que le streaming est en train de devenir un vecteur fondamental de monétisation de la musique. Les représentants des Beatles ont réalisé que c’était le nouveau modèle et qu’ils ne pouvaient pas ne pas y être », s’enthousiasme Pascal Nègre, président d’Universal Music France. Le haut responsable rappelle que dans l’Hexagone, 5 % de la population dispose d’un abonnement à une plateforme de streaming. En Suède, 90 % des revenus du secteur de la musique proviennent de l’écoute de musique sans téléchargement.De fait, 2015 a vu le nombre d’utilisateurs des plateformes comme Deezer et Spotify croître de façon significative : les deux sites comptent respectivement 75 et 14 millions d’utilisateurs actifs (abonnés et surfeurs gratuits compris). Selon le Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP), 41 millions de personnes dans le monde disposent d’un abonnement à un site de streaming. Les revenus tirés de l’écoute de musique en ligne sans téléchargement ont atteint 1,1 milliard de dollars (1 milliard d’euros) en 2014, soit 23 % du chiffre d’affaires de la musique dématérialisée.« Révolution en marche »« Le fait que les Beatles arrivent sur toutes les plateformes à la fois, et pas en exclusivité sur une seule, est un signal que l’engouement, déjà massif, va s’accroître », juge pour sa part Simon Dyson, du cabinet d’analyse Ovum. « Ils ne vont pas forcément faire croître tant que cela les bases d’abonnés, qui ne viennent pas pour un seul artiste, fût-il les Beatles, mais ils donnent un signal fort au marché », poursuit l’expert.Lire aussi :Le groupe Coldplay s’ouvre à Spotify et au streamingN’en déplaise aux derniers résistants, comme le groupe de rock Radiohead ou la chanteuse pop Taylor Swift, qui refusent de mettre à disposition leurs albums les plus récents sur toutes les plateformes. Comme beaucoup d’autres, ces deux artistes estiment que ce mode de diffusion, rémunéré au nombre d’écoutes, n’est pas assez rentable pour les musiciens.Pou les observateurs, la chose est entendue : « L’arrivée des Beatles risque d’accroître la pression sur les quelques artistes qui résistent encore à la révolution en marche », insiste M. Dyson. Reste à savoir combien de temps mettront les récalcitrants à céder.Lire aussi :Sony prêt à vendre le catalogue des BeatlesSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Jacqué C’est un véritable feu d’artifice. Lundi 21 et mercredi 23 décembre, l’équipementier français Valeo a annoncé coup sur coup le rachat de deux entreprises allemandes de taille intermédiaire : Peiker et Spheros. Chaque société compte environ un millier d’employés et réalise 310 millions d’euros de chiffre d’affaires pour le premier et 250 millions d’euros pour le second.Lire aussi :Europe, Chine, Etats-Unis : les trois bases de rebond pour les équipementiers automobiles françaisDe quoi renforcer progressivement Valeo, qui a réalisé, en 2014, quelque 12,7 milliards de chiffre d’affaires avec ses quatre grands pôles : aide à la conduite, climatisation/chauffage, phare et systèmes de moteurs. A l’horizon 2020, le groupe français vise 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires.« Ces deux opérations relativement modestes sont concomitantes, mais elles n’ont pas été lancées en même temps, confie au Monde Jacques Aschenbroich, le PDG de Valeo. Elles correspondent cependant à notre stratégie : nous renforcer dans nos principaux pôles de développement avec des leaders mondiaux dans leur spécialité, dotés d’un très haut niveau technologique, et ce dans des domaines en forte croissance. Ces deux sociétés connaissent des taux de croissance plus forts que le nôtre, qui est de 8 %. »La télématique, un marché en pleine croissanceGrâce à Peiker, une entreprise de taille intermédiaire (ETI) spécialisée notamment sur la voiture connectée, Valeo devient tout simplement le numéro 2 mondial des équipementiers sur ce créneau, derrière le coréen LG, mais devant l’allemand Continental et l’américain Harman. « Nous travaillions avec Peiker depuis un an, et la famille nous a proposé de racheter l’entreprise », explique M. Aschenbroich. L’occasion était trop belle, ce qui explique un prix d’achat relativement onéreux, à 8,7 fois l’excédent brut d’exploitation (ebitda), même si le groupe ne révèle pas le montant de la transaction.Lire aussi :L’opération de séduction de Valeo auprès des jeunes ingénieursLe marché de la télématique, spécialité de Peiker, croît chaque année de 10 % avec la généralisation de la connectivité dans l’habitacle. De même, la société travaille avec l’ensemble des constructeurs haut de gamme allemands, ce qui permet à Valeo de renforcer sa place auprès de ces clients aussi exigeants que rentables. De fait, la marge opérationnelle de l’ETI allemande est plus importante que Valeo, qui s’établissait en moyenne à 7,2 % l’an dernier et à près de 15 % pour les systèmes d’aide à la conduite. « Cette acquisition aura un effet positif sur les comptes du groupe dès 2016 », précise le patron du groupe français.Grâce à Spheros, Valeo va également renforcer sa division systèmes thermiques (climatisation et chauffage) tout en prenant une plus grande place sur le marché des autobus et autocars. « Nous avons racheté cette société au fonds Deutsche Beteiligungs. Elle complète ainsi notre offre de solutions thermiques avec de nombreuses synergies possibles », indique Jacques Aschenbroich.« Nous suivons notre plan de route »Spheros achète de nombreux composants pour réaliser ses systèmes thermiques. Or, Valeo en produit un grand nombre pour ses propres systèmes destinés aux voitures. De même, si Spheros est présent auprès de tous les grands producteurs de bus, sur tous les grands continents, il est plus discret en Chine, où Valeo dispose d’une très forte implantation industrielle et commerciale.Enfin, la société allemande dispose d’une très grande proximité avec les gestionnaires de flottes de bus et les grands opérateurs. « C’est un champ d’ouverture très important pour nous, précise Jacques Aschenbroich. Au-delà de nos liens traditionnels avec les constructeurs, nous allons nous rapprocher des grands loueurs et gestionnaires de flottes pour écouler nos produits. »Est-ce, dès lors, fini des emplettes de Valeo ? « Nous nous étions fixé plusieurs objectifs : renforcer nos principaux métiers et nos principales bases en Allemagne et en Asie, assure le dirigeant. Avec ces deux acquisitions, ainsi que celle du japonais Niles, en 2011, nous suivons notre plan de route. Ce n’est pas pour autant terminé. Nous avons pris des parts dans un fonds d’investissement franco-sino-américain, Cathay Capital, afin de prendre des participations dans des start-up. Notre objectif est de comprendre comment ce monde fonctionne. Ensuite, nous verrons. » Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.12.2015 à 16h26 • Mis à jour le23.12.2015 à 16h47 Il l’avait déjà annoncé dimanche à l’annonce des résultats des législatives et le répète trois jours plus tard : le secrétaire général des socialistes espagnols, Pedro Sanchez, a déclaré mercredi 23 décembre que son parti, le PSOE, voterait contre un gouvernement à la tête duquel se maintiendrait Mariano Rajoy, le leader du Parti populaire (PP). M. Rajoy ne pourra donc même pas compter sur l’abstention des socialistes lors du vote d’investiture à la chambre — qui doit se jouer à la majorité simple.Lire aussi :Espagne : après l’élection, les « leçons de morale »A l’issue d’une rencontre avec Mariano Rajoy, il a déclaré « nous disons non à Rajoy et à sa politique », se prononçant pour la formation d’un « gouvernement de changement », mais aussi pour que soient évitées de nouvelles élections. Il a reproché à M. Rajoy d’avoir gouverné depuis 2011 « seul contre tous » et d’avoir « confondu majorité absolue et absolutisme ». Il y a encore quelques jours, il était traité par ce dernier de « misérable ».Avant le début de l’entretien entre MM. Rajoy et Sanchez, Ciudadanos, la formation de centre droit arrivée quatrième lors des législatives, avait appelé à la conclusion d’un accord à trois, avec le Parti populaire de M. Rajoy et le PSOE, en vue de constituer une coalition de gouvernement. Pour M. Sanchez, les possibilités d’un tel accord avec le PP sont « nulles ».Les socialistes à la tête de la chambre des députés ?Cependant, s’il exclut explicitement que M. Rajoy soit à la tête de l’exécutif, M. Sanchez ne ferme pas la porte à la formation d’un gouvernement par le parti conservateur, vainqueur des élections, avec 123 députés mais sans majorité absolue.Il a par ailleurs jugé « légitime » que son parti, « seconde force du pays », obtienne la présidence de la chambre des députés, signe que la rencontre de mercredi n’est que le début de longues négociations entre tous les partis.Dimanche dernier, les conservateurs, arrivés en tête des législatives, n’ont obtenu que 28,7 % des voix, loin de la majorité absolue. Le PSOE, arrivé deuxième, rassemble lui 22 % des voix et obtient 90 sièges, talonné par le nouveau parti de gauche radicale, Podemos, qui a recueilli 20,6 % des suffrages et occupe 69 sièges. Les centristes de Ciudadanos, avec 13,93 % des voix, ont 40 députés. Pour se maintenir au pouvoir, le PP devra donc parvenir à nouer des alliances, mais ses chances de parvenir à former un gouvernement, déjà faibles, semblent encore s’amenuiser. Louis Imbert Le « califat » de l’organisation Etat islamique (EI) « a rétréci de 14 % en 2015 ». Ce chiffre, publié lundi 21 décembre par IHS Jane’s, un éditeur et un centre d’analyse londonien spécialisé dans les questions de défense, a été largement diffusé depuis. Quelles sont les bases de cette estimation ? Reflète-t-elle exactement la réalité sur le terrain ? Décryptage.Pourquoi 14 % précisément ?Le chiffre de 14 % est trop précis. Toutes les cartes représentant le territoire que contrôle l’Etat islamique sont approximatives. Elles recouvrent en partie des zones désertiques, sur lesquelles les djihadistes ont plus ou moins sécurisé leur accès à des axes routiers et tiennent des villes et des zones d’exploitation de ressources naturelles. Hors de l’asphalte, il n’y a parfois rien à défendre, ou pas de combattants.IHS estime que « la zone contrôlée par l’EI s’est réduite de 12 800 km² entre le 1er janvier et le 14 décembre 2015 », le groupe « contrôlant aujourd’hui 78 000 km² ». Il s’agit d’un ordre de grandeur, qui ne peut être pris à la lettre.C’est ce qui explique en partie la distinction, également insatisfaisante mais qui a le mérite de la mesure, entre zones contrôlées par l’EI et zones sous son influence que pratiquent notamment les cartographes de l’Institute for the study of war, un centre d’analyse américain qui fait référence.Lire aussi :Finances de l’EI : la guerre secrèteDes pertes en zones kurdes, en périphérie du « califat »Ce chiffre est également utilisé pour illustrer un recul territorial de l’Etat islamique, alors que les forces irakiennes ont lancé mardi leur assaut contre la ville de Ramadi, prise par l’EI en mai 2015 en même temps que l’oasis syrienne de Palmyre.Dans le détail, l’EI a bien perdu du terrain en 2015, mais peu, et d’abord dans des zones à majorité de peuplement kurde, où l’organisation ne pouvait s’appuyer sur un fort soutien populaire. Elle y a été repoussée par les forces kurdes, appuyées par des bombardements de la coalition américaine créée en septembre 2014. En février, l’organisation a dû mettre un terme à son assaut à Kobané, et elle a perdu le contrôle de Tal-Abyad à l’été. Ces deux villes contrôlent un large pan de la frontière entre la Syrie et la Turquie. Leur perte a limité les activités de contrebande de l’EI et gêné le passage de ses volontaires internationaux.En novembre, l’EI a perdu, de nouveau face aux Kurdes, la ville de Sinjar dans le nord de l’Irak. Cette perte lui rend difficile l’accès à une route qui relie par le nord sa « capitale » syrienne, Rakka, à la deuxième ville d’Irak, Mossoul, sous son contrôle depuis juin 2014 et la proclamation du califat.Lire aussi :Comment l’Etat islamique a organisé son « califat »Une bonne résistance dans les zones sunnites d’IrakDans le cœur de son territoire, les régions sunnites irakiennes, l’EI a perdu le contrôle de Tikrit, l’ancien fief de Saddam Hussein, en avril. Il s’agissait de sa première défaite dans le pays, infligée par les forces de sécurité irakiennes, les milices chiites appuyées par l’Iran et quelques combattants sunnites.L’armée irakienne, lente à se réformer après avoir été débordée par l’EI à l’été 2014, a longtemps tardé à lancer l’assaut contre Ramadi, capitale de la province de l’Anbar. Elle a pénétré le centre-ville mardi 22 décembre avec l’appui de bombardements de la coalition. La prise de la totalité de la ville, possible avant la fin de l’année, serait une deuxième victoire, mais elle ne signifierait pas la reprise de la province insurgée contre le gouvernement de Bagdad.Partout ailleurs, l’EI a montré une remarquable capacité à résister dans ses fiefs, ainsi qu’à redistribuer ses forces sur un vaste territoire.Extension à l’internationalCe « rétrécissement » au Proche-Orient est par ailleurs compensé par une extension de la « marque » EI dans des réseaux djihadistes sur les autres continents, sans déboucher sur un contrôle effectif de territoire.L’EI envoie des cadres irakiens en Libye, recrute et réussit des attentats en Tunisie, a reçu l’allégeance du mouvement nigérian Boko Haram et celle de l’insurrection active dans le Sinaï égyptien. L’organisation développe des branches en Afghanistan, au Pakistan, au Yémen, et jusqu’en Arabie saoudite. Il est également présent en Malaisie et au Bangladesh à travers des filiales. Et il frappe « l’ennemi lointain » en Occident, avec les attentats du 13 novembre à Paris.Louis ImbertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphanie Marteau, Soren Seelow et Simon Piel Les circonstances de l’assaut mené le 18 novembre à Saint-Denis par le RAID contre le coordinateur présumé des attentats de Paris, Abdelhamid Abaaoud, et ses complices se précisent. Si beaucoup de questions demeurent, de nombreux documents auxquels Le Monde a eu accès affinent le scénario d’une opération qui s’est déroulée avec une rare violence et dans une extrême confusion.Les scènes décrites par les enquêteurs de la police judiciaire venus opérer les premières constatations en témoignent. La chaussée est jonchée de débris. Du verre et du bois provenant des fenêtres de l’immeuble de Saint-Denis où a eu lieu l’assaut. De nombreux écrous, probablement contenus dans une ceinture d’explosifs actionnée par l’un des hommes retranchés. Mais aussi plusieurs bouts de corps. Ici, « une tête humaine à laquelle demeure attaché un morceau de colonne vertébrale ». Là, « une partie de visage » sur la peau duquel apparaît une barbe naissante. Plus loin, une dent humaine, un trousseau de clés, un livre en langue arabe et un clavier d’ordinateur brisé.Aucune arme de guerre ne sera retrouvée, contrairement à ce qu’avait pu laisser penser le récit du patron du RAID. Le tir « nourri » évoqué par le RAID se heurte à une constatation imparable : seul un Browning semi-automatique a été retrouvé dans les décombres le 20 novembre, sans chargeur mais avec une munition. Sur le pistolet, la police retrouve une empreinte d’Abdelhamid Abaaoud. C’est à ce jour la seule arme des terroristes découverte.L’essentiel des munitions ont en réalité été tirées par les policiers d’élite. Dès le lendemain de l’assaut, la police judiciaire fait un premier décompte des munitions saisies. Ils recensent plus de 1 500 étuis percutés et 4 étuis percutés de grenade, provenant « vraisemblablement, selon les techniciens du laboratoire central de la préfecture de Paris, des tirs effectués par les effectifs de la police du RAID ».Compte-rendu très succinctAutant de précisions qui ne figurent pas dans le compte-rendu très succinct fait par le patron du RAID aux magistrats antiterroristes et dont Le Monde a pu prendre connaissance. A sa lecture, aucune réponse n’est apportée aux questions soulevées sur la stratégie d’opérer des « tirs de saturation » pour empêcher un éventuel kamikaze d’approcher.Aucune mention non plus des raisons pour lesquelles les explosifs disposés par le RAID sur la porte de l’appartement n’ont pas fonctionné. Aucune précision sur les échanges que des hommes du RAID ont eus avec Hasna Aït Boulahcen lorsqu’elle a demandé à deux reprises de pouvoir sortir.Rien sur le moment où l’un des terroristes a déclenché sa ceinture d’explosifs. Rien enfin sur le fait qu’un seul pistolet automatique ait pu à lui seul donner le sentiment aux équipes du RAID d’être visées par « un feu nourri ». Ni la direction du RAID ni la direction générale de la police nationale n’ont souhaité répondre à nos questions.Les précisions apportées par un témoignage ainsi que plusieurs éléments de téléphonie avaient laissé entendre que des personnes – dont Abdelhamid Abaoud – armées de kalachnikov et d’explosifs s’étaient réfugiées dans un appartement à Saint-Denis. Hasna Aït Boulahcen avait ainsi confié que « des voisins voulaient sympathiser mais (qu’) ils n’ont pas voulu car ils préparaient leurs bombes, ils ne voulaient pas être dérangés ». Elle-même aurait dit avoir « joué avec la kalach ».« C’est dans cet état d’esprit qu’arrive le RAID sur place », explique-t-on au ministère de l’intérieur pour justifier ce déluge de feu. « D’un point de vue opérationnel, l’intervention est une réussite » ajoute-t-on. Un projet d’attentat à la Défense a en effet été empêché.Stéphanie MarteauSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSoren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter William Audureau Où que le jeu vidéo passe, quelle que soit l’époque, la question de sa violence lui revient au visage. Hier, une chronique de la journaliste franco-libanaise Nadia Khouri-Dagher a suscité de nombreuses réactions. Elle s’y interrogeait, sur la foi de jaquettes des années 2000, sur l’existence, « en Occident, des jeux vidéo et des films qui donnent le goût de tuer ». Un peu plus tôt dans le mois, Nicolas Sarkozy avait fustigé « les jeux vidéo d’une violence inouïe qui sont dans tous les cadeaux de Noël donnés ». En début d’année, le criminologue Alain Bauer avait affirmé que « la plupart des jeunes qui partent pour faire le djihad se sont entraînés sur le jeu vidéo Call of Duty », avant d’être contredit par sa source.En 1993 déjà, un article du Figaro attribuait la prise d’otages de la maternelle de Neuilly aux aventures de Mario dans Super Mario Bros. « Comme dans Supermario 2 [sic], l’acteur se protège dans son parcours par des “vies” – celles des enfants – des “superpouvoirs” – ceux procurés par ses explosifs – et cherche à gagner des pièces d’or. » Fossé générationnelPourquoi cette obsession pour le jeu vidéo ? Les explications sont probablement plus complexes qu’elles n’y paraissent au premier abord. Passons, tout d’abord, sur le fossé générationnel qui sépare ceux qui jouent de ceux qui ne jouent pas. Il n’est pas anodin que les principales charges contre la supposée violence de ces produits émanent de ceux qui ne les utilisent pas.Dans la très grande majorité des cas, un joueur sait que la pratique à laquelle il s’adonne relève du jeu, d’une suspension de la réalité régie par des règles conscientes. Il sait aussi à quel point l’enrobage visuel, fût-il photoréaliste, n’est jamais qu’un voile décoratif habillant des activités vieilles comme les châteaux de sable (Minecraft), les batailles de pistolet à eau (Splatoon), ou plus prosaïquement les jeux de guerre d’enfants (Call of Duty).Et quand un jeu vidéo de tir réaliste fait écho de manière trop troublante à la réalité, il arrive que les joueurs eux-mêmes suspendent leur pratique, comme certains ont déclaré l’avoir fait après les attentats du 13 novembre.Discours pacifisteLe problème est qu’entre ce que le jeu vidéo montre à un observateur extérieur, et ce qu’il réserve à son pratiquant se dresse un obstacle majeur : le jeu lui-même. Contrairement à un film, il ne se déroule pas automatiquement. Il requiert de son utilisateur une dextérité qui fait de lui, d’emblée, un média élitiste.Par ailleurs, si une course ou un match de foot virtuel peuvent durer quelques minutes, terminer un jeu narratif demandera parfois plusieurs dizaines voire une centaine d’heures. Le tout dans des univers souvent en trois dimensions, nécessitant la maîtrise de contrôles complexes. Bref, on peut bien moquer ceux qui parlent du jeu vidéo sans connaître : l’art de la manette ne se laisse pas approcher si facilement.L’industrie du jeu vidéo elle-même n’est pas claire vis-à-vis de ce qu’elle vend. La série Metal Gear Solid est hantée par le pacifisme de son auteur, Hideo Kojima, mais pour quiconque ne prend pas la manette, elle ne donne à voir que des univers militaristes gris ou kakis.Plus récemment, Battlefield Hardline montre fièrement un policier armé d’un revolver sur la couverture, alors que le jeu, influencé par les événements de Ferguson, est l’un des premiers à donner le choix entre abattre un truand ou l’arrêter sans bavure.L’un des cas les plus fameux reste néanmoins Spec Ops : The Line, vendu comme un énième jeu d’action militaire à la Call of Duty, alors que le titre, très engagé, met en scène l’horreur et les traumatismes de la guerre.En somme, non seulement jeux vidéo ne rime pas avec violence, mais le discours pacifiste y a également voix, fût-ce de manière couverte. Et c’est sans doute là l’extrême ambiguïté de cette industrie.Elle s’exaspère des amalgames dont elle se dit l’éternelle victime et, dans le même temps, continue de donner à voir dans les publicités et les jaquettes des univers militaristes et violents, alors que les jeux eux-mêmes sont parfois très mesurés.Inventivité qui ne peut pas être gomméeCette violence, l’industrie en a fait un argument commercial recherché. Le Monde pointait déjà, en février, la propension de l’industrie, ces dernières années, à l’hyperviolence et au sadisme gratuit dans quelques superproductions très ciblées, comme Call of Duty et Assassin’s Creed.Mais une signalétique existe, le PEGI, et ces titres sont officiellement déconseillés aux moins de 18 ans. Juger un jeu vidéo sur sa jaquette, c’est aussi prendre en compte les contre-indications quand elles existent.Réduire cette filière à ces titres a d’autant moins de sens que sa production n’a jamais été aussi variée, et cette inventivité ne peut être simplement gommée. 2015 a été marquée par le succès commercial et critique de jeux de tir non-violents (Splatoon, de Nintendo, remplace les fusillades par des batailles de peinture), d’aventures tendres et humaines (Life is Strange, douce fable sur l’adolescence et la résilience), ou tout simplement de jeux de « football-voitures » ludiques, régressifs et inoffensifs (comme Rocket League). Ils sont l’autre face du jeu vidéo, celle dont on oublie souvent de parler.Lire aussi :Quels jeux vidéo offrir (et à qui) à Noël ?En somme, le jeu vidéo n’a pas à être l’éternel bouc émissaire du moindre drame. Sa reconnaissance artistique est en bonne voie, à l’image des BAFTA anglais qui lui consacrent plusieurs catégories. Cela ne signifie pas non plus qu’il soit interdit d’interroger ses excès. Mais il importe de saisir la complexité et la richesse de cette industrie, afin qu’amalgames faciles et réflexes de chapelle ne ressurgissent pas à chaque occasion.Comme le cinéma, il a ses œuvres plus violentes que d’autres. Au contraire du septième art, cela ne lui est pas encore pardonné. Ce n’est probablement qu’une question de temps. A charge aussi à nous, médias d’information, de montrer la pluralité et l’inventivité de l’une des filières créatives les plus influentes de ces dernières décennies, et soulever la question de son rôle en des termes nouveaux et plus pertinents.William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 23.12.2015 à 14h00 • Mis à jour le23.12.2015 à 14h02 | Violaine Morin Une grande partie des migrants afghans qui occupaient, depuis des mois, la place Raoul-Follereau, le long du canal Saint-Marin dans le 10e arrondissement de Paris et, depuis le 19 décembre, pour certains d’entre eux, la place de la République, ont été évacués, mercredi 23 décembre dans la matinée, vers des centres d’hébergement d’urgence. En tout, 350 d’entre eux vont être répartis dans 59 lieux, à Paris et en Ile-de-France.Mercredi à 8 h 15, place Raoul-Follereau, les services de propreté de la mairie passent un jet d’eau sous les arcades. D’habitude à cette heure, les quelque 150 Afghans qui dormaient là sortaient à peine de leurs sacs de couchage posés sur le sol. « Ils ont été pris en charge pour être logés », répondent les policiers lorsqu’on leur demande où sont passées ces personnes.Place de la République, la même opération est en cours. Vers 8 h 30, un dernier bus quitte la place : « C’est au moins le sixième », font remarquer deux jeunes femmes, qui se présentent comme « investies dans la cause des réfugiés du quartier ». Depuis le 19 décembre, une petite centaine d’Afghans avaient posé leurs couvertures sur la place, pour que les Parisiens et leurs élus les voient : demandeurs d’asile pour la plupart, ils ont théoriquement le droit d’être hébergés.Lire aussi :Les migrants afghans s’installent à République pour être plus visiblesEnviron 50 personnes non prises en charge Par les vitres, les hommes font des signes à ceux qui n’ont pas pu monter. Il reste environ 50 migrants, la mine fatiguée, plutôt calmes, entourés de quelques dizaines de gendarmes. Selon une source de la préfecture de police présente sur place, ce dernier groupe est arrivé « plus tard », vers 8 h 15. Il n’y a plus de place pour eux dans les hébergements prévus par la préfecture d’Ile-de-France, qui dirige l’opération. Un autre policier confirme que la région a pris en charge plus de monde que ceux qui dormaient sur la place, qui n’étaient qu’une centaine.Izad, demandeur d’asile qui vit en France depuis quinze mois, explique en français que ceux qui sont encore là « ont entendu parler » de l’opération et sont venus au petit matin, dans l’espoir d’être, eux aussi, logés. A quelques mètres de là, les agents de propreté de la ville de Paris nettoient le campement : cartons, couvertures et matelas sont entassés pour être jetés.Si l’opération s’est déroulée dans le calme, avec la présence de traducteurs de la ville de Paris et de l’association Emmaüs pour expliquer aux migrants son déroulement, certains Afghans encore présents refusent de se disperser. Les gendarmes les encerclent autour de la sortie du métro, au centre de la place. Une fois à l’intérieur, la situation se tend légèrement. « Ils ne veulent pas partir, ils veulent être logés ! », explique une habitante. La vingtaine d’hommes restants finira par monter dans la ligne 5, « vers la gare de l’Est », selon les quelques habitants qui les entourent. Logement pendant « maximum un mois »Plus tard dans la matinée, la mairie de Paris confirme que la prise en charge des 350 Afghans est « l’aboutissement d’un long processus », sans lien direct avec leur démarche d’aller dormir sur la place de la République. Selon la préfecture d’Ile-de-France, ils seront logés « temporairement », pendant « maximum un mois ».Tout dépendra ensuite de leur situation : ceux qui demandent l’asile en France devraient être logés par les centres d’accueil des demandeurs d’asile (CADA). « Une solution pour ceux qui, en attente du statut de réfugié, ont droit à un logement », selon la mairie. Ceux qui sont « en transit » vers une autre destination, devront reprendre leur route ou trouver d’autres solutions. La mairie affirme vouloir leur permettre de « se poser un peu ». data-ui="carousel" data-module="portfolio" data-wrapper=".gallery" data-interval="false" data-is-atom tabindex="10"> data-slide-title="" data-slide-description="Chaque nuit, depuis des mois, 150 réfugiés afghans dorment sous les arcades du square Raoul Follereau, dans le 10e arrondissement." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Ce campement a longtemps été toléré par les résidents, peu enclins à « chasser des migrants ». Mais, devant l'ampleur pris par le problème, le ton est monté récemment." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="La très grande majorité des 150 Afghans ont demandé refuge, ou sont en attente de l’enregistrement de leur dossier. Dehors, au vent et à la pluie. Oubliés." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Sur les smartphones, les photos circulent : les réfugiés regardent en silence des images de leurs familles restées en Afghanistan ." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Un des migrants travaille ses cours de français à la nuit tombée." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Chaque matin, les migrants portent leur baluchon après une nuit difficile. Les journées se succèdent et n’en finissent pas. « On va à la mosquée faire nos cinq prières, puis à la distribution de repas gare de l’Est, et ensuite on revient là. »" data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Les migrants confectionnent une banderole pour prendre part à la manifestation du 19 décembre." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Les migrants savent que le pays auquel il ont choisi de demander protection s’est engagé à héberger les demandeurs d’asile. La mort d’un des leurs, dans la rue, une semaine auparavant, les a motivés à se faire entendre." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="La manifestation de soutien aux migrants a réuni un millier de personnes dans les rues de la capitale. Une partie des 150 Afghans ont décidé de jouer la visibilité." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Arrivés place de la République, les migrants se sont installés pour la nuit, dans l'espoir de faire réagir les autorités pour obtenir hébergement et statut légal." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Place de la République, les CRS sont venus poser des conditions : dormir « oui », monter une tente « non », ignorant que cette centaine d’homme dort sans toit depuis des mois." data-slide-item-lie="" Précedent1/11SuivantChaque nuit, depuis des mois, 150 réfugiés afghans dorment sous les arcades du square Raoul Follereau, dans le 10e arrondissement.Ferdi Limani pour Le Monde› Accéder au portfoliorequire(['lmd/ui/carousel', 'lmd/module/portfolio']);Violaine Morin 23.12.2015 à 13h41 • Mis à jour le23.12.2015 à 14h34 « Monsieur le Président, notre mère a souffert tout au long de sa vie de couple, victime de l’emprise de notre père, homme violent, tyrannique, pervers et incestueux », écrivent les filles de Jacqueline Sauvage, Sylvie, Carole et Fabienne, dans leur recours adressé à François Hollande mardi 22 décembre.Elles demandent au président de gracier leur mère, âgée de 66 ans, condamnée en appel au début de décembre à dix ans de réclusion pour avoir tué son mari de trois coups de fusil dans le dos. Le meurtre a eu lieu en 2012, après des années d’enfer conjugal au cours desquelles l’ex-victime n’avait jamais porté plainte.Les manifestations de soutien envers Jacqueline Sauvage se sont multipliées après cette décision judiciaire controversée. Plus de cent soixante-cinq mille personnes ont signé la pétition relayant la demande de grâce. Le journal Libération a pris position, s’adressant directement à François Hollande en « une » de son numéro du 23 décembre et en invoquant la légitime défense.« Elle était en danger de mort depuis quarante-sept ans, quotidiennement frappée et menacée, comme ses enfants », argue le comité de soutien à Jacqueline Sauvage, qui regroupe une centaine d’artistes, et dont le texte a été joint à la demande de grâce. Une trentaine de parlementaires ont également exigé, à l’initiative de la députée du parti Les Républicains Valérie Boyer, un geste de clémence de François Hollande, estimant qu’« avant d’être “criminelle” Jacqueline Sauvage est une victime ».Ses proches rappellent le cas d’Alexandra Lange, qui avait quant à elle bénéficié d’un acquittement en 2012 dans une affaire semblable. Pourquoi le contexte du meurtre est-il particulier ? Jacqueline Sauvage a reconnu s’être munie d’un fusil après avoir été battue une énième fois, le 10 septembre 2012. Elle raconte être descendue de la chambre où elle avait reçu les coups et avoir tiré sur son mari, assis de dos sur leur terrasse.« Fracassée pendant quarante-sept ans, psychologiquement et physiquement, elle présentait les syndromes post-traumatiques des femmes battues, a plaidé l’avocate de la défense, Me Tomasini. Elle savait mieux que quiconque qu’il pouvait, ce soir-là, passer à l’acte et mettre à exécution les menaces de mort qu’il avait proférées toute sa vie. »Ses filles, dont deux ont également été violées par leur père, ont témoigné du calvaire de leur mère, qui a connu son mari alors qu’elle était encore adolescente.L’association Osez le féminisme ! a qualifié la condamnation prononcée par la cour d’assises de Loir-et-Cher le 3 décembre de « déni de liberté ». « A quand la reconnaissance des phénomènes d’emprise, des syndromes post-traumatiques des femmes battues ? », ont demandé ses représentants, exigeant « que soit étudié l’élargissement de la présomption de légitime défense aux femmes victimes de violences, comme c’est le cas au Canada depuis 1990 ».Pourquoi exiger la grâce ? En droit français, la légitime défense, qui suppose la proportionnalité de la riposte et la concomitance de l’acte et de l’agression, ne peut pas être retenue ici. L’avocate de la défense, qui avait demandé aux jurés de « prendre la mesure des conséquences irréversibles des violences faites aux femmes » et de prononcer la relaxe, n’a pas été écoutée.Après une condamnation en appel aux assises, le pourvoi en cassation constitue le dernier recours. Or, il porte uniquement sur l’application du droit et n’évalue pas la culpabilité de l’accusé. Dans ce cas, la grâce présidentielle, prévue par l’article 17 de la Constitution, pourrait réduire ou mettre fin à la peine. 23.12.2015 à 12h10 • Mis à jour le23.12.2015 à 13h52 Une jeune Française convertie à l’islam et son compagnon de 35 ans ont été arrêtés lundi soir à Montpellier. Le couple a aussitôt été transféré à Paris où leur garde à vue dans le cadre d’une enquête antiterroriste se prolonge depuis, a-t-on appris mercredi 23 décembre de source judiciaire. En matière de terrorisme, une garde à vue peut durer jusqu’à quatre-vingt-seize heures.Les deux personnes avaient été placés une première fois en garde à vue la semaine dernière pour apologie de terrorisme dans une enquête menée localement, selon cette source, qui confirmait une information du Midi libre. Le journal rapporte qu’après une trentaine d’heures, le couple est remis en liberté mais aussitôt assigné à résidence, et leur jeune enfant leur est retiré.Puis dès le 17 décembre, le parquet antiterroriste de Paris a décidé d’ouvrir une enquête de son côté, a précisé la source judiciaire. « C’est la première fois depuis l’entrée en vigueur de l’état d’urgence qu’une enquête menée en Languedoc-Roussillon est ainsi transmise à C1, nom de code des magistrats antiterroristes parisiens », note le quotidien.Un faux ventre de femme enceinteSelon une source proche du dossier, lors de la perquisition, les enquêteurs ont saisi un faux ventre de femme enceinte, qui se sangle sur le torse et avait été évidé et recouvert d’une couche de papier aluminium dont, selon Le Midi libre, la finalité pourrait être d’échapper à des détections.Le journal rapporte la justification peu convaincante de la jeune femme. Elle a expliqué vouloir « commettre des vols à l’étalage au Polygone [le plus grand centre commercial de la région] » mais elle n’avait aucun besoin de voler, ayant fait récemment un héritage très important.INFO MDI LIBRE - Les policiers de la SDAT ont-ils découvert une kamikaze à #Montpellier ? https://t.co/aQ6XipiWlt— Midilibre (@Midi Libre)require(["twitter/widgets"]);Aucun explosif n’a été retrouvé mais l’analyse des ordinateurs utilisés par le couple a permis d’établir qu’avaient été consultées des photos de djihadistes, ou effectuées des recherches sur la fabrication d’engins explosifs, selon la source proche du dossier.Selon Le Midi libre, « elle racontait à ses proches qu’elle voulait gagner la Syrie pour y mourir en martyr, et avait convaincu son mari de l’y accompagner ».Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé, le 22 décembre, qu’un nouveau projet d’attentat, visant des représentants de la force publique dans la région d’Orléans avait été déjoué la semaine dernière par la DGSI, ce qui porterait à dix le nombre de projets contrecarrés en deux ans, selon le ministère. Laura Buratti Interactive, participative et résolument tournée vers le numérique. Tel est le profil de l’université de demain, selon le Louvain Learning Lab, groupe de réflexion belge intégré à l’Université catholique de Louvain, pionnier en Europe en matière de pédagogie universitaire. Pour fêter ses 20 ans, il a invité étudiants, enseignants et personnels administratifs à imaginer l’université en 2035. Nous avons sélectionné dix idées, réalistes, étonnantes ou utopiques, parmi la centaine déposée sur le site 2035idees.1) Rendre les cours magistraux interactifs grâce au numériqueTrop longs, trop théoriques, Martin (seul le prénom des contributeurs est indiqué sur le site) pense que les cours magistraux ne sont pas très attractifs. Il propose que les professeurs interrogent les étudiants pendant le cours grâce à une application smartphone, sous forme de quiz. Le cours serait ainsi plus interactif et l’enseignant pourrait évaluer en direct les points de son cours à éclaircir, en fonction des scores de ses étudiants.Retrouver la proposition originale : Idée #812) Entreprendre pour financer ses étudesStéphanie propose d’intégrer directement dans la formation un projet d’entreprise, de recherche appliquée ou d’entreprenariat social. Application pratique et directe du cours, ce projet permettrait également aux étudiants de mettre un pied dans le monde de l’entreprise et même obtenir un revenu si ce projet est réalisé et commercialisé.Retrouver la proposition originale : Idée #573) Intégrer des Moocs (cours gratuits en ligne) dans les formations existantesLes Moocs – pour « Massive online open courses » (cours en ligne ouverts à tous) – sont aujourd’hui très appréciés par les étudiants, en complément de leur formation ou comme loisir. Martin propose que l’université leur consacre des crédits ECTS, ces points permettant de valider un diplôme, comme s’ils étaient une matière à part entière, en complément des cours traditionnels.Retrouver la proposition originale : Idée #62Lire aussi :MOOC : « La France a rattrapé son retard »4) Déconstruire la semaine de cours traditionnelleJean-Luc est parti d’un constat : il n’y a que dans l’enseignement que les jours et les semaines sont rythmés par des événements répétitifs. Dans le monde du travail, les employés se consacrent plutôt à une tâche pendant une période donnée, avant de passer à une autre, en bénéficiant de l’expérience acquise dans le projet précédent. Il propose donc de la même façon de concentrer les cours sur un petit nombre de matières, en petits groupes. Les étudiants pourraient alors se consacrer à quelques matières à la fois, en étant mieux accompagnés et évalués par projet.Retrouver la proposition originale : Idée #615) Ne pas chercher, simplement trouverCharles a inventé la « non-recherche » pendant un doctorat : faire une thèse de trois ans consacrée à faire de petites trouvailles concrètes et non de grandes recherches théoriques. Au lieu d’une soutenance à la fin, il propose une exposition de prototypes. Et pourquoi pas de fabriquer les meilleures trouvailles dans des fablabs.Retrouver la proposition originale : Idée #446) Faire des cours plus courtsOn le sait, la concentration diminue fortement après 30 minutes. Concevoir des cours de 30 à 45 minutes, plutôt que 2 heures, c’est plus de productivité, moins d’ennui, plus de concentration pour les étudiants et moins de fatigue pour le professeur, d’après Vincent.Retrouver la proposition originale : Idée #327) Tirer les enseignants au sort dans la populationDans l’Antiquité grecque, le tirage au sort était la règle pour désigner les membres de certaines institutions exécutives et juridiques. Alexandre part du principe que tout le monde dispose de connaissances à partager et propose donc d’appliquer la même méthode pour choisir les enseignants. Ils seraient tirés au sort dans la population pour un an seulement, afin de rester motivés, pourraient bénéficier d’une formation avant de proposer un cours dans leur domaine de prédilection.Retrouver la proposition originale : Idée #58) Créer des espaces de relaxation au sein de la fac40 % des étudiants disent avoir du mal à gérer leur stress d’après une étude parue début décembre. Aurélien imagine une université conçue pour aider les étudiants à rester zen : sièges relaxants, phéromones antistress, luminothérapie… Pour concevoir ces dispositifs, il propose même une collaboration entre étudiants en design et en architecture.Retrouver la proposition originale : Idée #12Lire aussi :Manuel de survie antistress à l’usage des étudiants9) Créer un camping des recalésRassembler créatifs et pédagogues du monde entier plusieurs mois par an pour venir en aide aux étudiants en difficulté lors d’un camping numérique, c’est l’idée plutôt originale de Michaël. Au programme : révisions par de multiples canaux d’apprentissage, espaces de détente, lieu de rencontre avec des professionnels, coaching personnalisé, yoga et cocktails d’été.Retrouver la proposition originale : Idée #8310) Constituer des classes intergénérationnellesPour Olivier, les étudiants de 2035 auront entre 7 et 77 ans, ce qui permettra de profiter des expériences et visions de chacun, en mélangeant disciplines et classes d’âge. La fac deviendrait un lieu où les différentes générations pourraient communiquer et mieux se comprendre.Retrouver la proposition originale : Idée #66Laura BurattiJournaliste au Monde Service politique Christiane Taubira peut-elle encore rester au gouvernement ? La ministre de la justice a dû une nouvelle fois avaler son chapeau, mercredi 23 décembre, en apprenant que François Hollande entendait malgré tout maintenir l’extension de la déchéance de nationalité dans la Constitution.Lors d’une conférence de presse à l’issue du conseil des ministres, le premier ministre, Manuel Valls, a pourtant assuré que Mme Taubira défendra ce texte devant les élus :« C’est son rôle au sein du gouvernement comme garde des sceaux, nous défendrons ensemble ce texte devant le Parlement. »Mme Taubira, elle-même présente à cette conférence de presse, a déclaré :« La parole première est celle du président de la République. Elle a été prononcée au congrès à Versailles. La parole dernière est celle du président de la République, elle a été prononcée ce matin en conseil des ministres et c’est le point final. »« La seule fois où je me suis exprimée sur la déchéance de nationalité (…), je n’ai pas hésité à dire que ceux qui retournent leurs armes contre leurs compatriotes s’excluent eux-mêmes de la communauté nationale. »Lire aussi :Réforme constitutionnelle  : Hollande maintient la déchéance de nationalitéUne déclaration désavouéeEn voyage officiel en Algérie, dimanche 20 et lundi 21 décembre, Mme Taubira avait pourtant cru la disposition définitivement écartée. Elle l’avait indiqué à la radio algérienne Chaîne 3, qui a diffusé son intervention mardi 22 décembre. La garde des sceaux évoquait « un sujet qui va s’éteindre » : « Je vous indique par exemple que le projet de révision constitutionnelle qui sera présenté en conseil des ministres mercredi ne retient pas cette disposition », avait déclaré la ministre. Elle avait d’ailleurs estimé, à titre personnel, que cette réforme « posait un problème de fond sur le principe fondamental qu’est le droit du sol », auquel elle est « profondément attachée ».Elle a appris en revenant à Paris que la question n’était pas définitivement tranchée, et que les derniers arbitrages devaient avoir lieu mardi dans la nuit – des arbitrages auxquels elle n’était pas conviée. Ce nouveau désaveu est aujourd’hui un casus belli.Depuis des mois, Christiane Taubira s’inquiète de la dérive du gouvernement auquel elle appartient ; elle a failli une première fois claquer la porte quand sa réforme du droit des mineurs a été reportée sine die. Elle a obtenu qu’elle soit inscrite au calendrier parlementaire en 2016 – et n’est plus bien certaine aujourd’hui que ce soit encore le cas.Les limites de son influenceLa position de la ministre était ainsi devenue très inconfortable : devenue une sorte d’alibi au gouvernement pour rassurer un électorat de gauche décontenancé par le virage sécuritaire du chef de l’Etat, elle avait pour consigne de se taire – elle n’avait le droit que de s’exprimer sur les victimes des attentats. Elle espérait en coulisse se faire entendre pour contenir ce qui lui apparaissait comme des excès des ministres de la défense et de l’intérieur. Le maintien de la déchéance de nationalité signe clairement les limites de son influence.Christiane Taubira est devenue une sorte d’alibi au gouvernement pour rassurer un électorat de gauche décontenancé par le virage sécuritaire du chef de l’Etat.La crise remonte au discours du président de la République, le 16 novembre, devant le Congrès réuni à Versailles. La plupart des ministres ont appris en même temps que les Français que le chef de l’Etat entendait inscrire l’état d’urgence et la déchéance de nationalité dans la Constitution : aucune réunion interministérielle n’avait évoqué la question auparavant. Marisol Touraine, la ministre des affaires sociales, et Laurence Rossignol, secrétaire d’Etat à la famille, ont demandé à Christiane Taubira si elle était au courant, elle a bien dû avouer que non.Le mardi suivant, le 1er décembre, les ministres rencontrent le groupe socialiste, qui ne réagit pas réellement. Pascal Cherki, le député de Paris d’ordinaire très vif, fait part de ses réserves, mais les parlementaires sont encore sous le choc des attentats. François Hollande convoque alors quelques-uns de ses ministres, samedi 28 novembre, à une réunion consacrée à la révision de la Constitution. Il y a là Marc Guillaume, le secrétaire général du gouvernement, Manuel Valls, Bernard Cazeneuve, le ministre de l’intérieur, Christiane Taubira et le président.Marc Guillaume, conseiller d’Etat et ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel, explique qu’il a discrètement sondé ces deux institutions et qu’il existe un risque sérieux que la déchéance de nationalité ne soit pas constitutionnelle : il est donc impérieux de réviser la loi suprême. Cazeneuve, Valls et Hollande tombent tous les trois d’accord, et se félicitent sans fard de couper l’herbe sous le pied de la droite, qui va s’enferrer dans le piège tendu par le gouvernement.Fort mal à l’aiseChristiane Taubira est fort mal à l’aise. Elle estimait déjà que soumettre au Conseil d’Etat la proposition de Laurent Wauquiez (Les Républicains), qui visait à créer des camps d’internement pour les suspects, était déjà une façon de la légitimer, et essaie ce samedi de convaincre le président, en quatre points.Elle a dit à François Hollande qu’elle avait relu son discours du Congrès, et qu’il n’avait en réalité pas annoncé formellement qu’il allait inscrire la déchéance dans la Constitution : il était donc encore temps de s’abstenir. Elle a ensuite rappelé que la déchéance de nationalité n’avait aucune efficacité ni contre des kamikazes ni contre des jeunes qui brûlent leur passeport avant de partir en Syrie.La ministre a rappelé que la déchéance de nationalité n’avait aucune efficacité ni contre des kamikazes ni contre des jeunes qui brûlent leur passeport avant de partir en Syrie.En revanche, et c’était son troisième point, la ministre a rappelé que la déchéance avait une charge symbolique très lourde. La gauche a toujours été contre, et même tout récemment, le 4 décembre 2014, lors de la discussion à l’Assemblée de la proposition de loi de Philippe Meunier (Les Républicains), qui visait à déchoir les individus portant les armes contre la police ou l’armée. « Dans quelle situation tu vas placer les députés de la majorité ? », a demandé Mme Taubira, avant de souligner que la déchéance de nationalité portait atteinte au droit du sol, une vraie valeur pour la gauche.La ministre a été la dernière à parler, Bernard Cazeneuve a échangé une plaisanterie avec elle en partant, il a été cependant décidé d’envoyer le projet de révision au Conseil d’Etat, qui a donné un avis favorable. Paradoxalement, les jours suivants, tant le premier ministre que le ministre de l’intérieur ont semblé avoir des doutes, et Christiane Taubira est partie en Algérie avec le sentiment que l’affaire était enterrée. La ministre doit partir une petite semaine en vacances en Guyane. Et ne manquera de réfléchir à son très proche avenir, si le gouvernement lui en laisse le choix.Lire aussi :Faut-il constitutionnaliser l’état d’urgence ? 10 tribunes pour y réfléchirService politiqueJournaliste au Monde David Revault d'Allonnes L’extension de la déchéance de nationalité pour les binationaux nés Français reconnus coupables de faits de terrorisme figure bien dans le « projet de loi constitutionnelle de protection de la Nation », présenté, mercredi 23 décembre au conseil des ministres.Plusieurs rumeurs et informations de presse, voire déclarations de ministre, avaient pourtant laissé entendre que le gouvernement se préparait à reculer sur cette disposition symbolique et controversée, annoncée par François Hollande dans son discours de « guerre », prononcé devant le Congrès réuni à Versailles le 16 novembre.Après le conseil des ministres, le premier ministre Manuel Valls a justifié ces mesures, promettant que l’état d’urgence tel qu’il est envisagé par l’exécutif « n’est pas un régime d’opacité » et que son inscription dans la Constitution permettra d’éviter « toute dérive partisane ». Quant à la déchéance de nationalité, c’est « une mesure hautement symbolique » que M. Hollande s’est engagé à prendre devant le Parlement, et dont « l’efficacité n’est pas l’enjeu premier ». L’ensemble de ces mesures seront débattues devant l’Assemblée à partir du 3 février.Que dit le projet de loi sur le déclenchement de l’État d’urgence ?C’est l’article 1 du projet de réforme constitutionnelle qui porte sur l’état d’urgence. Il suit l’avis du Conseil d’Etat d’adapter ce régime datant de 1955 et de le constitutionnaliser afin d’éviter toute mise en défaut, notamment par le biais d’une QPC.« Quand on a un régime dérogatoire et d’exception, dans une démocratie, on respecte la hiérarchie des normes. Les régimes d’exception doivent donc être inscrits dans la Constitution », indique-t-on à Matignon.Le gouvernement propose de constitutionnaliser ces conditions de déclenchement de l’État d’urgence, qui doivent rester exceptionnelles et bien encadrées. « Il ne s’agit absolument pas de dériver vers l’état d’urgence permanent », poursuit la même source. Il suit l’avis du Conseil d’Etat, peu favorable à un dispositif de sortie progressive de l’état d’urgence.Lire aussi :Réforme constitutionnelle  : Hollande maintient la déchéance de nationalitéQuand la déchéance pour les binationaux nés Français s’appliquera-t-elle ?L’article 2 inscrit la déchéance de nationalité pour les binationaux nés Français dans la révision de la Constitution. Celle-ci ne sera possible qu’en cas de « crime terroriste », et non de délit, après une « décision de justice exécutoire ».Là encore, l’exécutif suit l’avis du Conseil d’Etat, qui ne s’était pas opposé à une mesure avant tout symbolique. « Mais les symboles, dans la République, ça compte, explique Matignon. C’est une sanction lourde que la nation a légitimement le droit d’infliger à des gens qui commettent des actes terroristes, qui ont trahi et renié la nation. Celle-ci a le droit de se défendre. »Et ce conseiller, par avance, de contester l’argument d’une citoyenneté de seconde zone :« Il ne s’agit pas de créer deux catégories de Français. La rupture d’égalité existe déjà entre les binationaux, ceux nés étrangers qui peuvent être déchus, et ceux nés Français qui ne pouvaient l’être. »Lire aussi :Fiche S, déchéance de nationalité, expulsions : 11 propositions « sécuritaires » passées au criblePourquoi Hollande a-t-il choisi de maintenir la mesure sur la déchéance, très critiquée ? « Le président et le premier ministre étaient fermement décidés à tenir bon par rapport à l’engagement fixé dans son discours au Congrès », explique-t-on à l’Elysée. « L’enjeu était le respect de la parole politique du président », confirme-t-on à Matignon.C’est ce paramètre qui, dans la délicate équation politique posée par cette question, a primé. Bien davantage que les remous qu’elle ne manquera pas, à gauche, de susciter.L’objectif politique de la manœuvre est bien sûr d’offrir l’image, via cette proposition mais également celle de la constitutionnalisation de l’état d’urgence, d’un incontestable durcissement sécuritaire après les 130 morts du 13 novembre. Et, aussi, celle d’un exécutif ouvert à toutes propositions et prêt à réellement appliquer le principe de l’union sacrée post attentats.Lire aussi :Christiane Taubira plus fragilisée que jamaisDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Hélène Sallon Dans l’esprit d’Abou Bakr Al-Baghdadi et de ses condisciples au sein de l’organisation Etat islamique (EI), le califat était bien plus qu’un fantasme. Lorsqu’ils ont proclamé, le 28 juin 2014, le califat sur les territoires conquis en Syrie et en Irak, les djihadistes avaient déjà conçu un véritable projet étatique et imaginé une rigoureuse administration pour imposer dans la durée leur idéologie totalitaire à un territoire et sa population. Le succès de cette entreprise a fait mentir les pays occidentaux et arabes qui ont voulu voir dans l’EI un simple avorton d’Al-Qaida, voué à l’échec. « Si une équipe de jeunes met un maillot des Lakers, cela ne fait pas d’elle Kobe Bryant », star américaine de basket-ball, avait raillé Barack Obama, en septembre 2014.En novembre 2015, le président américain était forcé d’admettre son erreur. Le groupe djihadiste contrôle toujours un tiers de la Syrie et de l’Irak et une population de près de 10 millions d’habitants. Il a mis la main sur une manne financière et des ressources naturelles qui en font la plus riche organisation terroriste au monde. Il a attiré près de 30 000 djihadistes étrangers sur son territoire, obtenu l’allégeance de groupes djihadistes dans une dizaine de pays, et revendiqué la paternité de nombreux attentats à l’étranger, dont les attaques de Paris, qui ont fait 130 morts, le 13 novembre.Dès les premiers mois du califat autoproclamé, l’EI a mis en œuvre un projet étatique, pensé dans les moindres détails, comme le révèle un document interne de 24 pages, en dix chapitres, destiné à la formation des cadres administratifs, que s’est procuré le chercheur Aymenn Jawad Al-Tamimi, et qui a été publié par le Guardian le 7 décembre. Certainement écrit entre juillet et octobre 2014 par un certain Abou Abdallah Al-Masri, « Principes administratifs gouvernant l’Etat islamique » est le dernier document obtenu par le chercheur britannique auprès d’un homme d’affaires commerçant avec l’EI. En un an et demi, ce spécialiste de la Syrie et de l’Irak a collecté sur les réseaux sociaux et auprès de sources indirectes plus de 300 documents produits par l’organisation, les a traduits en anglais et publié sur son blog.Directives administratives et religieuses, annonces publiques, extraits de livres de comptes… Le penchant bureaucratique de l’EI offre un précieux matériau d’étude. « Les documents de ce type offrent une fenêtre sur l’organisation interne de l’EI au-delà de la propagande ininterrompue que le groupe diffuse. Quand on dit par exemple que l’EI fournit des services, sur la base de photos et de vidéos, cela permet d’expliquer de quoi il retourne », commente Aymenn Al-Tamimi.Lire aussi :Finances de l’EI : la guerre secrèteUne solide administrationSur le plan idéologique, l’Etat islamique se pose en héritier d’une tradition : celle du djihad (« guerre sainte ») théorisé par l’Egyptien Sayyid Qutb en 1964 dans son ouvrage Jalons et depuis porté en Afghanistan, en Irak ou en Tchétchénie ; et celle du califat ottoman démantelé en 1924 et restauré – selon l’organisation – non pas en 2014 mais dès 2006 avec la création par Abou Moussab Al-Zarkaoui de l’Etat islamique en Irak (EII). L’avènement du califat d’Abou Bakr Al-Baghdadi – qui a pris le titre de calife Ibrahim – est présenté comme la réponse à l’échec du mouvement djihadiste, et notamment de l’EII, à s’implanter, du fait, dit le texte, d’un manque d’ancrage local et de la propagande de l’Amérique et de ses alliés qui a réussi à le faire passer pour « un projet hypocrite ». L’ambition du califat, assène le texte, ne doit donc pas s’arrêter à la « guerre sainte » mais s’atteler à unifier la communauté des croyants (« oumma ») sous une seule identité musulmane et une même bannière. Il doit être un « système englobant » destiné à changer la société et à éduquer les générations futures selon les lois coraniques, pour leur permettre de se soustraire à la dépendance, jugée néfaste, de l’Occident, du nationalisme arabe et du tribalisme.De ce constat découle la mise en place d’une solide administration destinée à ancrer l’EI sur un territoire – par l’exploitation rationalisée et économe de ses richesses – et au sein de la population – par l’éducation, l’intégration entre « immigrés » et « locaux » et la propagande, qui se voit accorder une place centrale et est placée sous l’autorité directe de la direction de l’EI. Dans les faits, ce projet étatique s’est traduit par la mise sur pied d’une administration centrale composée de 16 ministères, reproduite dans chacune des provinces de l’EI sous l’autorité d’un émir. Ses principes généraux se sont vus déclinés en milliers de règles et règlements régissant tout, des domaines militaire, économique et politique, à l’organisation sociale et culturelle.Un plan qui n’a pas été suivi à la lettreMais, souligne Aymenn Al-Tamimi, se pose constamment la question de l’écart entre la théorie et la pratique, l’adaptation de ces principes à une réalité et à un contexte en constante évolution. En dépit de son rejet des affiliations tribales, l’organisation a ainsi été obligée d’accepter la persistance des solidarités tribales en ouvrant un département spécialisé. La distinction entre espaces syrien et irakien reste, dans une grande mesure, une réalité en dépit de l’abolition par l’EI des frontières dessinées par l’accord Sykes-Picot en 1916. Les relations avec les pays étrangers qui respectent les musulmans, ainsi que la souveraineté et les frontières du califat, promues dans cette déclaration, restent pour le moins théoriques.Sur le plan militaire, le document décrit par le menu quelle doit être l’organisation de la formation des combattants locaux et étrangers – militaire, mais aussi religieuse et linguistique –, et ce dès le plus jeune âge avec des camps pour enfants, pour promouvoir la mixité et l’ascension méritocratique. « En pratique, cette organisation a été instaurée. Il y a même eu des efforts pour démanteler les bataillons de combattants étrangers composés d’une seule ethnie ou nationalité, comme celui du bataillon des Libyens Al-Battar Al-Libi, mais des preuves anecdotiques semblent indiquer que la distinction entre immigrés et locaux persiste, et que les immigrés sont perçus comme une classe privilégiée », indique Aymenn Al-Tamimi.Les ressources naturelles, clé de la survie du califatL’autre aspect fondamental mis en exergue dans ce document est la gestion des ressources naturelles, considérée comme la clé de l’indépendance et de la survie du califat. Le document prévoit l’appropriation des ressources jugées primordiales et la centralisation de leur gestion : pétrole, gaz, or, eau, antiquités, moyens de production militaire et alimentaire et routes d’approvisionnement. Cela est confirmé, dans la pratique, par les divers documents auxquels a eu accès Aymenn Al-Tamimi, qui révèlent que l’Etat islamique a placé des spécialistes lui ayant fait allégeance à la tête des installations énergétiques ou du trafic d’antiquités notamment. Les fonctionnaires et personnels spécialisés qui étaient employés par les Etats syrien et irakien ont été maintenus à leurs postes, comme le prône ce texte. Mais, note Aymenn Al-Tamimi, beaucoup sont partis et ceux qui sont restés ont dû payer environ 2 500 dollars pour obtenir une carte de repentance, renouvelable chaque année pour environ 200 dollars.A côté de cette gestion centralisée des ressources jugées primordiales, le document vante les mérites de la décentralisation, de la liberté d’entreprise et d’investissement et des échanges avec l’extérieur sans intermédiaires. « Un certain degré de pragmatisme existe sur le plan économique, car l’EI a compris que le maintien d’un flux de devises avec l’extérieur est essentiel à sa survie financière », note M. Tamimi. La décentralisation administrative s’applique dans une large mesure. La liberté d’entreprise et d’investir existe, mais elle a un prix : un contrôle étroit et l’imposition d’importantes taxes aux commerçants et sur les échanges. L’augmentation des taxes sur les commerces de Mossoul, à l’automne, a forcé de nombreux marchands et restaurateurs à fermer boutiques.Lire aussi :Que sait-on de la production de pétrole contrôlée par l’EI et de ses destinations ?Une police brutaleCe que ce document ne dit pas, c’est que l’imposition du califat et de son administration sur les populations s’est faite davantage par la coercition que par l’adhésion. Une police (« hisba ») traque ceux qui enfreignent les règles morales de l’Etat islamique et impose amendes et châtiments (« houdoud ») cruels. Ceux qui ont refusé de rester vivre au sein du califat ou de continuer à y exercer ont vu leurs biens confisqués. « Il y a beaucoup à dire sur la continuité entre la brutalité de l’Etat islamique et celle de l’EII pendant la guerre d’Irak de 2006. La structure étatique imaginée par l’EI est seulement plus sophistiquée et parvient à mieux réprimer toute dissension interne », estime Aymenn Al-Tamimi.« Les documents internes révèlent un renforcement du contrôle, notamment sur l’accès à Internet. Il y a une inquiétude croissante au sein de l’EI à maintenir une structure sécuritaire rigide pour prévenir une révolte interne. Certains documents, à l’instar de l’amnistie générale décrétée pour les déserteurs en octobre, suggèrent des problèmes de cohésion militaire », ajoute le chercheur. Les habitants souhaitant se déplacer hors du territoire de l’EI doivent demander une autorisation à l’administration et donner des gages de retour.Une économie de prédationLes documents ainsi que les témoignages de personnes vivant ou ayant vécu sous le califat autoproclamé confirment que l’Etat islamique est bien loin de l’image d’Etat-providence pour l’oumma qu’il souhaitait incarner, et plus proche d’une économie de guerre en quête de la moindre ressource pour survivre. Les services publics tournent au ralenti faute de personnel et de moyens – notamment de médicaments pour les services de santé –, beaucoup d’écoles ont été fermées, les prix comme les taxes ne cessent d’augmenter, les salaires ont été baissés de moitié dans certaines villes.L’équilibre financier du califat repose, pour une grande part, sur l’extorsion des populations, sous couvert de taxes. Un extrait du livre de comptes de la province de Deir ez-Zor, daté de janvier 2015 et publié par le chercheur britannique, révèle que les recettes mensuelles de la province se composent aux deux tiers des revenus de ces taxes et confiscations. Les dépenses sont, elles, consacrées pour plus des quatre cinquièmes aux soldes des combattants, au fonctionnement des bases militaires, aux pensions pour les familles de « martyrs », au fonctionnement de la police et des médias.Hélène SallonMoyen-OrientSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Simon Auffret et Madjid Zerrouky Ayant pris la tête du premier tour des élections régionales avec 40,55 % des voix, Marion Maréchal-Le Pen pourrait devenir la plus jeune présidente d’un conseil régional, à seulement 26 ans, le 13 décembre. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, région dirigée par Michel Vauzelle (Parti socialiste) depuis 1998, la tête de liste du Front national a devancé de près de 14 points son principal adversaire issu des Républicains, Christian Estrosi – crédité de 26,48 % des suffrages exprimés.Nous avons confronté les 92 propositions que liste le projet de Marion Maréchal-Le Pen – ainsi que ceux de Marine Le Pen dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie et de Florian Phillipot en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine – aux compétences des Conseils régionaux. Parmi elles, 43 sont compatibles avec le fonctionnement de l’institution régionale, 26 seront difficiles à mettre en œuvre, et trois promesses semblent impossibles à appliquer.Le projet de la députée frontiste est principalement orienté vers un « patriotisme économique régional ». Une politique qui passe par l’attribution des aides du conseil régional à des critères sociaux – comme l’emploi d’un apprenti pour « favoriser les entreprises locales face aux grands groupes » – ou environnementaux – en exigeant une empreinte carbone faible, ce qui privilégie les entreprises du territoire.Des promesses applicablesMarion Maréchal-Le Pen est la tête de liste ayant délivré le programme le plus volumineux des trois régions que nous avons pu vérifier, en mettant l’accent sur les thèmes identitaires du Front national, immigration et questions sécuritaires en premier lieu. Mettre en place d’un « grand projet de spectacle historique régional inspiré du succès du parc du Puy-du-Fou », jouer de l’arme des subventions au monde associatif en supprimant celles « versées aux associations communautaristes », empêcher tout financement du planning familial par le conseil régional : les exemples de ce type de propositions sont nombreux.Ces mesures côtoient, autre exemple, le projet d’abandon du programme « MED CAP accueil » permettant à des étudiants étrangers – originaires du Maroc, d’Algérie, ou des Territoires palestiniens – de venir, pour une période donnée, dans une université de la région. L’utilisation possible pour le conseil régional du référendum local, sur des « grandes questions » concernant l’action de la région, est évoquée.Le projet du Front national en PACA propose par ailleurs un prêt à taux zéro pour « la rénovation énergétique des bâtiments » ou le retour de la gratuité des cartes grises pour les véhicules électriques, abolie par la majorité précédente.Des promesses difficiles à tenirPlusieurs promesses, parfois communes aux trois programmes du Front national que nous avons pu vérifier, semblent plus compliquées à mettre en œuvre par un conseil régional.Les nombreuses propositions de Marion Maréchal-Le Pen concernant le fonctionnement du système ferroviaire en région PACA vont dépendre en grande partie de la négociation d’un nouveau contrat « SNCF-Région » signé avec l’entreprise publique gestionnaire des voies ferrées, et prévu pour 2016 : rien ne peut donc être garanti pour l’instant. L’instauration d’une police régionale des transports n’est, elle, pas du ressort du conseil régional, mais des services de la préfecture.Le « refus des exigences religieuses dans les cantines » est une autre promesse difficilement applicable, sauf dans les lycées, placés sous la responsabilité directe de la Région.Des promesses impossibles à appliquerDes promesses du projet de Marion Maréchal-Le Pen sont impossibles à appliquer en cas d’accès à la présidence de la région PACA : le soutien au circuit court « à travers les cantines de nos lycées » déroge par exemple à la législation européenne portant sur la concurrence. La promesse avait également été formulée par Emmanuelle Cosse, tête de liste d’Europe Ecologie les Verts (EELV) en Ile-de-France.L’opposition à « l’implantation d’éoliennes défigurant nos paysages » paraît, elle aussi, difficile à faire respecter. La conception d’un schéma régional éolien, en collaboration avec les services de la préfecture, contraint les régions à développer cette ressource renouvelable. L’objectif de production électrique est de 545 MW d’électricité produite par l’éolien à l’horizon 2020 pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.Les 92 promesses contenues dans le programme de Marion Maréchal-Le Pen :#pacafn #repeint{ display: flex; flex-flow: row column;}#pacafn #fnregion { flex-wrap: wrap; display: flex;}#pacafn .verdict { color: white; padding: 3px; float: right; margin:0 0 5px 5px!important;}#pacafn .promesse { /* border-top-color: #16212c!important; */ padding: 8px 1% 8px 1%; margin: 0px 0 10px; border: solid #eef1f5; border-width: 4px 1px 1px; cursor: pointer; float: left; box-sizing:border-box; position: relative;}#pacafn .promesse p { margin: 0;}#pacafn .promesse p.intitule{ padding-bottom:22px;}#pacafn .promesse p.ensavoirplus { color: white; padding: 3px; text-align: center; margin: 0; display:block; text-align: right; width:100%; position:absolute; right:0; bottom:0;}#pacafn .promesse p.ensavoirplus img { width:17px; border:0;}#pacafn .promesse:hover { background: rgba(40, 190, 170, 0.4); -webkit-transition: background 200ms ease-out 0s; -moz-transition: background 200ms ease-out 0s; -o-transition: background 200ms ease-out 0s; transition: background 200ms ease-out 0s;}#pacafn .promesse:hover .ensavoirplus { opacity: 1; color: black; -webkit-transition: color 200ms ease-out 0s; -moz-transition: color 200ms ease-out 0s; -o-transition: color 200ms ease-out 0s; transition: color 200ms ease-out 0s;}#pacafn .promesse.deplie { width: 98%; background: rgba(40, 190, 170,0.4);} p { font-weight: bold;}#pacafn .promesse .deroule { height: 0; overflow: hidden; -webkit-transition: height 1200ms linear 0s; -moz-transition: height 1200ms linear 0s; -o-transition: height 1200ms linear 0s; transition: height 1200ms linear 0s; clear:left; width:100%;}#pacafn .promesse.deplie p.ensavoirplus{ display:none;}#pacafn .promesse.deplie .deroule { height: inherit; }#pacafn .filtres{border-top-color: #16212c!important; padding: 8px 1% 8px 1%; margin: 0px 0 10px; border: solid #eef1f5; background:#eef1f5; border-width: 4px 1px 1px;}#pacafn .checkboxes label { white-space:nowrap; cursor:pointer;}#pacafn .checkboxes label span{ white-space:normal;}#pacafn .selectThematiques, .checkboxes p{ text-align: center; width:100%;}#pacafn .checkboxes p{ margin:4px 0;}#pacafn .selectThematiques{ margin:10px 0 14px 0;}#pacafn .resetFiltres { clear:left; float:left; width:100%; text-align: center; display: none; margin-bottom: 10px;}#pacafn .resetFiltres span{ background: #93a09e; color: white; border-radius: 6px; padding: 0px 5px; cursor: pointer;}#pacafn .resetFiltres span:hover{ background: #000;}#pacafn .bilan{ background: rgba(255,255,255,0.8); clear: left; float: left; width: 100%; padding:10px 0 10px 0; border: 0px; margin-bottom: 0!important; } #pacafn .bilan p{ text-align: center; } div { padding:2px 0; display:inline-block; text-align: center; color: white; font-weight: bold; height: 24px; vertical-align: top; } #pacafn .bilan span:not(:last-child){ padding-right: 8px; }@media only screen and (min-width: 526px) { #pacafn .promesse { width: 49%; margin: 0px 1% 10px 0; } #pacafn .promesse.deplie { width: 99%; }} require(["jquery", "jquery-ui/core"], function($, jqueryUICore) { var donneesProgramme = [{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Nous stopperons l’inflation perpétuelle de la dette [...] par le non-remplacement des départs à la retraite","application":"Applicable","detailapplication":"Mme Le Pen reprend ici une préconisation de la Cour des comptes (p. 152) dans son rapport sur les finances publiques locales, publié en octobre 2015. 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chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Soutien à la rénovation du patrimoine bâti à dimension culturelle ou historique aux côtés des collectivités ou de particuliers","application":"Applicable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Développement d’une application smartphone de géolocalisation à vocation culturelle et touristique permettant à tout moment de découvrir les trésors historiques, architecturaux, et naturels qui nous entourent","application":"Applicable","detailapplication":"Plusieurs régions développent déjà leurs applications, de transport notamment. ","liens":"http://www.paysdelaloire.fr/actualites/applications-mobiles/"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Label régional « patrimoine Provence-Alpes-Côte d’Azur » pluridisciplinaire pouvant être décerné à des artisans, cuisiniers, artistes, etc. portant à travers leur action le patrimoine régional","application":"Applicable","detailapplication":"Dans la région Languedoc-Roussillon, le label Sud de France est soutenu par le conseil régional.","liens":"http://www.tourisme-suddefrance-pro.com/web/guest/presentation-du-label"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Soutien à la création culturelle enracinée à travers les subventions accordées par la région","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent dans l'attribution de subventions aux associations culturelles.","liens":"http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/approfondissements/repartition-competences-entre-collectivites-territoriales-etat.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Grand projet de spectacle historique régional inspiré du succès du parc du Puy-du-Fou","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent dans l'attribution de subventions aux associations culturelles.","liens":"http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/approfondissements/repartition-competences-entre-collectivites-territoriales-etat.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Création d’un observatoire régional des cultures et traditions de PACA (provençale, alpine, dauphinoise, nissarde) impliquant acteurs associatifs et institutionnels","application":"Applicable","detailapplication":"Un observatoire de la langue et de la culture provencale existe déjà dans la région, mais n'englobe pas toutes les cultures du territoire. ","liens":"http://observatoire-provence.com/"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Vice-présidence à l’identité coordonnant toutes les actions visant à la préservation, la promotion, et la transmission","application":"Applicable","detailapplication":"La création des vice-présidences est à la charge du président du conseil régional.","liens":"http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006070633&idArticle=LEGIARTI000006392178&dateTexte=&categorieLien=cid"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Ecologie","proposition":"Retour à la gratuité des cartes grises pour les véhicules électriques, abolie par la majorité PS-EELV","application":"Applicable","detailapplication":"Effectivement, jusqu'en 2010, l'immatriculation des véhicules propres – dont électriques – était gratuite.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Ecologie","proposition":"Prêt à taux zéro pour la rénovation énergétique des bâtiments","application":"Applicable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Ecologie","proposition":"Abandon progressif des sacs plastique sur toute la bande littorale au profit de cabas en tissu ou de sacs en papier biodégradables (comme c’est le cas en Corse)","application":"Applicable","detailapplication":"La loi NOTRe attribue au conseil régional la possibilité d'effectuer des référendums sur des sujets compris dans ses compétences. La constitution d'un plan régional de gestion des déchets pourrait donner au conseil régional la possibilité d'une telle mesure, en collaboration avec les enseignes de la grande distribution. Le cas Corse est différent, le statut d'assemblée régionale de l'institution régionale de l'ile ne possède pas les mêmes compétences.","liens":"http://www.legifrance.gouv.fr/eli/loi/2015/8/7/RDFX1412429L/jo/texte|http://www.novethic.fr/empreinte-terre/dechets/isr-rse/la-corse-bannit-les-sacs-plastiques-38121.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Maintien d’instituts de formation professionnelle et de centres de formation d’apprentis sur l’ensemble des territoires contre la tendance au regroupement actuellement à l’œuvre","application":"Applicable","detailapplication":"La gestion de la formation professionnelle est une compétence du conseil régional.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Mise en place de projets alimentaires territoriaux en partenariat avec les collectivités locales, les coopératives, et les producteurs afin d’encourager le recours aux circuits courts et de maintenir une activité économique de proximité, durable, et portée par la population","application":"Applicable","detailapplication":"L'article 39 de la loi pour l'avenir de l'agriculture demande la mise en place d'un plan alimentaire territorial (PAT) résultant d'une collaboration entre les différentes collectivités. Ses enjeux au niveau national sont semblables à ceux proposés par Mme Le Pen.","liens":"http://agriculture.gouv.fr/telecharger/56046?token=d5e0a24b62273ac02c8ad4c3eff10361"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Bourse au mérite régionale venant compenser la diminution de moitié de celle-ci par le gouvernement socialiste","application":"Applicable","detailapplication":"La gestion des lycées et de l'enseignement supérieur est à la charge de la région. ","liens":"http://www.regionpaca.fr/se-former/vie-lyceenne-et-apprentie/developper-des-dispositifs-en-faveur-des-jeunes.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Suppression du programme « MED CAP accueil » et réaffectation des économies réalisées à la nouvelle bourse régionale","application":"Applicable","detailapplication":"Le programme MED CAP accueil permet à des étudiants de régions partenaires de la région PACA – wilaya d’Alger (Algérie), région de Tanger-Tétouan (Maroc), gouvernorats de Khan-Younis, de Ramallah et d’Hébron (Territoires palestiniens), notamment – de venir étudier pour une période donnée en France. Le montant de la bourse accordée est de 600 € par mois et par étudiant.","liens":"http://www.regionpaca.fr/uploads/media/MED_CAP_ACCUEIL_2014-2015.pdf"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Concours annuel pour l’obtention d’une bourse de 50 000 € pour un projet porté par des jeunes de 16 à 25 ans (culture, sport, entreprise, innovation scientifique)","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent dans l'attribution de subventions.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Lycée des métiers de la mer offrant une formation jusqu’à la licence professionnelle","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent en matière d'enseignement supérieur.","liens":"http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/tableau_repartition_competences_valideCILapublier.pdf#page=2"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Effort accru sur l’information auprès des lycées situés en zones littorales et auprès des usagers des plages pendant les périodes estivales","application":"Applicable","detailapplication":"La gestion des lycées et de l'enseignement supérieur est à la charge de la région. ","liens":"http://www.regionpaca.fr/se-former/vie-lyceenne-et-apprentie/developper-des-dispositifs-en-faveur-des-jeunes.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Développement de filières de formation sanitaire et sociale dans les montagnes et zones rurales afin de favoriser le maintien à domicile des personnes âgées ou handicapées","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent en matière d'enseignement supérieur. Les filières de formation dans ce domaine sont plus nombreuses sur le littoral.","liens":"http://www.regionpaca.fr/uploads/media/SITES_FORMATION_SASO2014.pdf"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Soutien aux entreprises faisant face à des difficultés de trésorerie passagères : prêt au taux de l’inflation sur 6 à 24 mois","application":"Applicable","detailapplication":"Avec Initiative France, la région PACA a pu accorder 1 778 prêts d'honneur à des entreprises de son territoire.","liens":"http://www.regionpaca.fr/economie-emploi/pme-et-createurs-dentreprise/createurs-dentreprises.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Fonds d’amorçage pour les entreprises innovantes dont le siège social est en PACA : prise de participation pour une durée maximale de 2 ans","application":"Applicable","detailapplication":"La prise de participation au capital d'une entreprise est possible, notamment celles dont l'objet social est la production d'énergies renouvelables par des installations situées sur leur territoire, selon le code général des collectivité territoriales.","liens":"http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006070633&idArticle=LEGIARTI000006392287&dateTexte=&categorieLien=cid"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Plate-forme de financement participatif : mise en relation des TPE/PME-PMI locales et des particuliers ou d’autres entreprises","application":"Applicable","detailapplication":"Par un dispositif d'aide directe ou indirecte, la région peut soutenir la création d'une plateforme de financement participatif.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Multiplication des partenariats entre recherche publique et recherche privée afin de favoriser l’industrialisation des nouveaux savoir-faire et des nouveaux brevets","application":"Applicable","detailapplication":"Les partenariats publics-privés sont possibles pour le conseil régional, qui est cependant la collectivité à utiliser le moins ce dispositif, selon la Cour des comptes.","liens":"https://www.ccomptes.fr/content/download/79160/1980604/version/1/file/125-RPA2015-partenariats-public-prive.pdf#page=9"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Proposition de conventions de partenariat public/privé afin de mutualiser les moyens pour un moindre coût et plus d’efficacité","application":"Applicable","detailapplication":"Deux fonds d'investissements pour l'innovation des entreprises – PACA Investissement et Jeremie (Joint European Resources for Micro to Medium-sized) – font appel à un partenariat public-privé dans la région.","liens":"http://www.regionpaca.fr/economie-emploi/innovation-et-recherche/strategie-regionale-dinnovation-sri.html?jumpurl=uploads%2Fmedia%2FSRI_0314.pdf&juSecure=1&mimeType=application%2Fpdf&locationData=18717%3Att_news%3A34026&juHash=34a15e826ffd5e441b839d0ac2017c815c68e012"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Soutien au maintien des commerces de proximité à travers l’action du fonds de partenariat des entreprises","application":"Applicable","detailapplication":"Le Fonds PACA Emergence, destiné à l'aide au développement des PME et TPE, est le dispositif régional se rapprochant le plus de cette proposition. Mais il n'est pas fait particulièrement mention des commerces de proximité.","liens":"http://www.pacaemergence.com/o/qui-sommes-nous"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Sport","proposition":"Grand prix de formule E (électrique) pour prolonger la saison touristique et promouvoir ce sport mécanique novateur","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent dans l'attribution de subventions aux associations sportives.","liens":"http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/approfondissements/repartition-competences-entre-collectivites-territoriales-etat.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Sport","proposition":"Centres de préparation sportive, de rééducation, de reconversion pour bénéficier de débouchés économiques liés aux grands clubs professionnels de PACA et à notre environnement naturel unique","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent dans l'attribution de subventions aux associations sportives.","liens":"http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/approfondissements/repartition-competences-entre-collectivites-territoriales-etat.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Evaluation de la qualité de service par une autorité indépendante de la SNCF","application":"Applicable","detailapplication":"Allocation d'un budget à la charge du conseil régional.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Développement des transports maritimes et fluviaux de proximité en s’appuyant sur les expériences menées à Toulon et à Marseille","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est responsable des ports fluviaux. L'installation de ces lignes devra se faire en collaboration avec les communes concernées.","liens":"http://www.collectivites-locales.gouv.fr/competences-des-collectivites-territoriales-matiere-transports"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Etude de la réouverture du tunnel-canal du Rove permettant de relier à nouveau le port de Marseille et le Rhône","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent dans la création de canaux fluviaux. Le projet devra se faire en collaboration avec les communes concernées.","liens":"http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/tableau_repartition_competences_valideCILapublier.pdf#page=6"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Titre de transport combiné permettant d’emprunter l’ensemble des transports régionaux avec un seul ticket pour se rendre d’un point à un autre","application":"Applicable","detailapplication":"Plusieurs régions ont mis en place ce type de dispositif, dont la Bretagne et la région Auvergne-Rhône-Alpes.","liens":"http://www.rhonealpes.fr/TPL_CODE/TPL_ADM/IDA/6-transports/18-les-aides-de-la-region-rhone-alpes.htm|http://www.star.fr/fr/titres-et-tarifs/carte-korrigo/la-carte-bretonne-des-deplacements.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport|Education","proposition":"Prêt à taux zéro pour le permis de conduire des 18-25 résidant en zone de revitalisation rurale","application":"Applicable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Soutien à l’accessibilité des sites culturels pour les personnes à mobilité réduite","application":"Déjà en place","detailapplication":"Au niveau national, la loi accessibilité encourage l'adaptation des batiments publics existants aux personnes en situation de handicap.","liens":"http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Accessibilite-des-batiments,867-.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Valorisation des traditions et des savoir-faire de nos territoires à travers la communication (institutionnelle, publicitaire, touristique, en particulier à l’international) de la région","application":"Déjà en place","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Ecologie","proposition":"Plan d’urgence pour la filière bois visant l’accroissement de la mobilisation du bois régional (en particulier le bois énergie), la préservation de l’approvisionnement des petites et moyennes chaufferies, et la modernisation de l’outil de sciage","application":"Déjà en place","detailapplication":"La région propose déjà un panel d'aides destinées aux entreprises de la filière","liens":"http://www.regionpaca.fr/uploads/media/DISPOSITIF_FORET_2011.pdf"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Modification de la fonction, la mission, et la composition de l’observatoire régional des métiers désormais chargé d’élaborer chaque année une cartographie des métiers en tension et de produire des rapports prospectifs permettant d’anticiper au maximum les évolutions","application":"Déjà en place","detailapplication":"La mission de l'Observatoire régional emploi-formation (OREF) est définié au niveau national et constitue à « contribuer à l’observation, l’analyse et la prospective sur les évolutions de l’emploi, des compétences, des qualifications, de la formation et de la relation emploi-formation, ainsi que sur les évolutions des besoins et attentes des publics, et ce en prenant en compte les mutations économiques, démographiques et sociales ». Chaque année, plusieurs publications retracent un tableau de bord de la sectorisation de l'emploi sur le territoire.","liens":"http://www.orm-paca.org/IMG/pdf/ra2014_vf-2.pdf#page=3"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Santé","proposition":"Juste répartition des efforts sur tout le territoire dans le cadre de l’Agence régionale de santé pour lutter contre les déserts médicaux","application":"Déjà en place","detailapplication":"Répercution d'une législation nationale dans le cadre du pacte territoire santé, lancé par la ministre de la santé, Marisol Touraine.","liens":"http://www.sante.gouv.fr/le-pacte-territoire-sante-pour-lutter-contre-les-deserts-medicaux,12793.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Social","proposition":"Fin des zones blanches, réduction de la fracture numérique et développement du télétravail dans les territoires alpins","application":"Déjà en place","detailapplication":"Au niveau national, le plan numérique 2012-2020 vise à développer la présence du numérique sur le territoire français.","liens":"http://www.economie.gouv.fr/files/files/import/2011_france_numerique_consultation/2011_plan_france_numerique2020.pdf"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Accessibilité des gares aux personnes à mobilité réduite et aux poussettes","application":"Déjà en place","detailapplication":"Au niveau national, la loi accessibilité encourage l'adaptation des batiments publics existants aux personnes en situation de handicap.","liens":"http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Accessibilite-des-batiments,867-.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Lignes de bus alternatives dans les secteurs mal desservis par les trains ou à certains horaires","application":"Déjà en place","detailapplication":"Des lignes express régionales existent déjà en complément du réseau ferré et le réseau peut être étendu.","liens":"http://www.info-ler.fr/fr"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Doublement du budget dévolu au soutien aux entreprises grâce aux économies réalisées et aux réaffectations budgétaires","application":"Difficile","detailapplication":"Techniquement possible si le budget nécessaire est dégagé.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Suppression des subventions versées aux associations communautaristes ou aux organismes d’aide à l’immigration clandestine et redéploiement des sommes ainsi économisées","application":"Difficile","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Priorité aux artistes de PACA dans l’action du Fonds régional d’art contemporain (FRAC) afin de favoriser la création","application":"Difficile","detailapplication":"Le conseil d’administration du fonds régional d'art contemporain (FRAC) est composé de huit membres fondateurs (quatre élus régionaux et quatre représentants de l’Etat, sept membres associés reconnus pour leurs compétences dans le domaine des arts plastiques et de sept membres partenaires. Les décisions sur les orientations stratégiques de la structure se feront donc en collaboration avec ces acteurs.","liens":"http://www.fracpaca.org/le-frac-l-equipe"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Exportation et diffusion dans l’ensemble de la région des créations culturelles telles que celles de la Villa Arson (06), de l’Opéra de Nice ou encore des ballets de Marseille ainsi que des expositions du FRAC ou du Mamac de Nice","application":"Difficile","detailapplication":"","liens":"http://www.fracpaca.org/le-frac-l-equipe|http://www.opera-nice.org/documents/Saison_15-16.pdf|"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Affirmation de nos traditions populaires et de notre héritage civilisationnel notamment en installant des crèches dans l’ensemble des bâtiments de la région en période de Noël","application":"Difficile","detailapplication":"Le débat autour de la présence de crèches dans les batiments publics a donné lieu à des décisions de justice diverses : le conseil départemental de Vendée a dû enlever l'installation de son siège, en 2014. La même année, la mairie de Béziers a vu la justice lui accorder le droit d'installer une crèche dans son hall d'entrée. Le conseil régional est soumis à la même législation.","liens":"http://lemonde.fr/societe/article/2014/12/20/le-debat-autour-des-creches-de-noel-dans-les-batiments-publics-relance-par-le-tribunal-de-montpellier_4544209_3224.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Ecologie","proposition":"Soutien à l’installation de pompes à eaux noires dans les ports de la région","application":"Difficile","detailapplication":"Le conseil régional n'est responsable que des ports fluviaux. Les ports maritimes sont à la charge des départements et des communes, sauf s'ils ont été rachetés par l'Etat.","liens":"http://www.collectivites-locales.gouv.fr/competences-des-collectivites-territoriales-matiere-transports"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Refus des exigences religieuses dans les cantines qui ne sont que l’avant-garde d’autres revendications","application":"Difficile","detailapplication":"L'interdiction des plats de substitutions n'est possible - pour le conseil régional - uniquement dans les lycées.","liens":"http://lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/10/28/debat-regional-dans-le-nord-pas-de-calais-picardie-qui-dit-vrai-qui-dit-faux_4798514_4355770.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Faire face au chômage en réorganisant la formation professionnelle en fonction de la demande réelle des entreprises et du monde du travail","application":"Difficile","detailapplication":"Le conseil régional est responsable de la formation professionnelle sur son territoire.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Sport","proposition":"Subventions aux associations sportives soumises au bon comportement pour en finir avec la racaille qui pollue le sport amateur","application":"Difficile","detailapplication":"Les compétences en matière de culture, de sport, de tourisme, de promotion des langues régionales et d'éducation populaire sont partagées entre les communes, les départements, les régions. Le conseil régional décide de l'allocation de subventions aux associations sportives en assemblée régionale. ","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Renégociation du contrat SNCF-région avec des clauses très fermes en matière de ponctualité, de qualité de service, de propreté, et de sécurité lors de la nouvelle convention en 2016","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, au cours de l'année 2016. Signé pour une période de dix ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional.","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Introduction de critères de sécurisation dans le nouveau contrat SNCF-région en imposant notamment la présence de contrôleurs dans les trains sur certaines lignes et à certains horaires","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, en 2016. Signé pour une période de dix ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional.","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Nouveau contrat limité dans le temps (3 ans) pour une réévaluation rapide et la prise en compte de l’ouverture prochaine à la concurrence","application":"Difficile","detailapplication":"La loi sur la solidarité et renouvellement urbains (SRU), en 2000, a transféré la compétence de la gestion des lignes ferroviaires aux conseils régionaux, en ne fixant pas de durée obligatoire pour la convention signée entre la région et la SNCF pour l'exploitation et la maintenance des lignes. Au minimum, ces conventions ont duré cinq ans.","liens":"http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/094000560.pdf#page=18"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Représentants des usagers associés à la préparation de la nouvelle convention pour coller au plus près des problèmes et des préoccupations","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, lors de l'année 2016. Signé pour une période de dix ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional.","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Aggravation des pénalités payées par la SNCF lorsque les dysfonctionnements interviennent aux heures de pointe","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, lors de l'année 2016. Signé pour une période de dix ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional.","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Décentralisation d’une partie de la maintenance et de la gestion dans les Alpes-Maritimes pour plus d’efficacité","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, lors de l'année 2016. Signé pour une période de dix ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional.","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Augmentation des rames aux heures de pointe pour prendre en compte la réalité du flux de passagers","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, lors de l'année 2016. Signé pour une période de dix ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional.","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Trajets plus courts sur certains segments avec un système de navette permettant d’augmenter la fréquence des trains","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, lors de l'année 2016. Signé pour une période de dix ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional. http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Police régionale des transports pilotant l’ensemble de la sécurité sur le réseau ferré de PACA","application":"Difficile","detailapplication":"Seule la région Ile-de-France dispose aujourd’hui d’un tel service de police des transports. Il est géré par une sous-direction régionale qui dépend elle-même de la préfecture de police de Paris – une institution unique en France, qui ne dépend pas de la région mais du ministère de l’intérieur. Il faudrait donc une modification de la loi (à laquelle le gouvernement n’a jamais dit qu’il était prêt) pour faire de même avec les autres régions.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Soutien à des projets prioritaires d’infrastructures routières permettant le désenclavement, le contournement de villes ou le désengorgement de certains secteurs (contournement de Manosque, liaison Est-Ouest à Avignon...)","application":"Difficile","detailapplication":"Le conseil régional est désormais responsable de l'élaboration d'un schéma régional définissant notamment les priorités d'action en ce qui concerne les infrastructure routières. Mais l'Etat, les communes et les départements se partagent la responsabilité et la maintenance de la majorité du réseau routier. Toute décision doit donc se faire en collaboration avec les autres institutions. Plusieurs aménagements sont également définis dans les contrats de plan Etat-région (CPER).","liens":"http://www.fnepaca.fr/download.php?file=file/actions/transports/ressources_documentaires/200611_region_paca_schema_regional_des_transports.pdf#page=95|http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/tableau_repartition_competences_valideCILapublier.pdf#page=8"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Davantage de rames TER pouvant accueillir des vélos pour favoriser les modes de transport respectueux de l’environnement","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, lors de l'année 2016. Signé pour une période de 10 ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional.\thttp://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Abandon de la LGV PACA irréaliste, coûteuse, et déjà dépassée","application":"Difficile","detailapplication":"Le projet, débuté dans les années 1990, est divisé en trois phases – priorité 1, priorité 2, ambition – dont la première a été validée par le secrétaire d'Etat chargé des transports, Frédéric Cuvilier, en 2014. Un engagement fort semble donc être pris sur la phase 1 – nœuds ferroviaire marseillais et azuréen – qu'il paraît donc difficile d'abandonner.","liens":"http://www.lgvpaca.fr.prod1.rff.lbn.fr/pages/une-ligne-nouvelle-realiser-par-etapes|http://www.lignenouvelle-provencecotedazur.fr/sites/lgvpaca.fr/files/20140507_-_decision_ministerielle_ln_pca_-_prefet.pdf"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Etude d’une ligne Nice-Turin pouvant permettre demain de rejoindre Lyon et même Paris","application":"Difficile","detailapplication":"La ligne reliant Nice à Turin est régie par une convention internationale signée entre la France et l'Italie en 1970. Le CPER signé par le conseil régional en 2015 fait état de 29 millions d'euros consacrés au développement de la ligne. ","liens":"http://www.senat.fr/questions/base/2015/qSEQ150114600.html|http://www.lesechos.fr/08/11/2012/LesEchos/21308-028-ECH_menaces-sur-la-ligne-ferroviaire-nice-tende-turin.htm"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Guichet automatique SNCF en gare de Vintimille (Italie)","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, lors de l'année 2016. Signé pour une période de dix ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional.","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Réouverture de la ligne maritime Toulon-Rome (Civita Vecchia) et réflexion sur le développement d’« autoroutes de la mer » avec l’Italie","application":"Difficile","detailapplication":"La création de lignes maritimes ne fait pas partie des compétences du conseil régional.","liens":"http://www.collectivites-locales.gouv.fr/competences-des-collectivites-territoriales-matiere-transports"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Achèvement de l’A51 Sisteron-Grenoble par une deux fois deux voies plus adaptée au territoire et moins coûteuse, et réalisation du contournement de Manosque","application":"Difficile","detailapplication":"Le conseil régional est désormais responsable de l'élaboration d'un schéma régional définissant notamment les priorités d'action en ce qui concerne les infrastructure routières. Mais l'Etat, les communes et les départements se partagent la responsabilité et la maintenance de la majorité du réseau routier. Toute décision doit donc se faire en collaboration avec les autres institutions. Plusieurs aménagements sont également définis dans les CPER.","liens":"http://www.fnepaca.fr/download.php?file=file/actions/transports/ressources_documentaires/200611_region_paca_schema_regional_des_transports.pdf#page=95|http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/tableau_repartition_competences_valideCILapublier.pdf#page=8"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Utilisation de la nouvelle compétence en matière de route pour développer un réseau de fibres optiques enterrées et le relouer ensuite aux opérateurs télécoms","application":"Difficile","detailapplication":"Le conseil régional est désormais responsable de l'élaboration d'un schéma régional définissant notamment les priorités d'action en ce qui concerne les infrastructure routières. Mais l'état, les communes et les départements se partagent la responsabilité et la maintenance de la majorité du réseau routier. Toute décision doit donc se faire en collaboration avec les autres institutions. Plusieurs aménagements sont également définis dans les CPER.","liens":"http://www.fnepaca.fr/download.php?file=file/actions/transports/ressources_documentaires/200611_region_paca_schema_regional_des_transports.pdf#page=95|http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/tableau_repartition_competences_valideCILapublier.pdf#page=8"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Agriculture","proposition":"Le soutien à la pêche, l’agriculture et l’élevage raisonnés ainsi qu’aux circuits courts à travers les cantines de nos lycées et les projets alimentaires territoriaux","application":"Impossible","detailapplication":"« Afin de favoriser le tissu économique local, le bon sens commanderait de faire profiter en priorité (et pourquoi pas même en exclusivité ?) les entreprises de PACA des marchés publics passés par la région. Pourtant, l’Union européenne nous l’interdit ! » Les règles de la concurrence au niveau européen interdisent en effet de privilégier des fournisseurs locaux dans le cadre d'un appel d'offre public. Mme Le Pen propose de contourner cette législation en imposant un bilan carbone réduit - favorable aux fournisseurs les plus proches.","liens":"http://lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/12/04/regionales-2015-huit-promesses-de-campagne-qu-il-ne-faut-pas-croire_4825009_4355770.html#huit-anchor-8-100-de-bio-et-loca"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Ecologie","proposition":"Refus de l’implantation d’éoliennes défigurant nos paysages","application":"Impossible","detailapplication":"L'installation et l'exploitation de sources d'énergie renouvelables est possible pour chaque collectivité territoriale (commune, département, région) si celle-ci s'engage à racheter l'électricité produite par ces équipements. Le conseil régional ne peut s'opposer à une construction engagée par une autre collectivité. De plus, la loi Grenelle II a demandé aux territoires régionaux de concevoir un schéma régional éolien. En PACA, c'est la préfecture – par l'intermédiaire de la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal) – qui a constitué ce document, fixant l'objectif éolien de la région à 545 MW en 2010. La capacité était de 45 MW en 2011.","liens":"http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006070633&idArticle=LEGIARTI000006390407&dateTexte=&categorieLien=cid|http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexteArticle.do?idArticle=JORFARTI000022471073&cidTexte=JORFTEXT000022470434|http://www.paca.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/sre_cle09ad1f.pdf"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Santé","proposition":"Soutien à l’installation de médecins et dentistes itinérants dans les zones éloignées des grandes villes","application":"Impossible","detailapplication":"Si le soutien par subvention est possible, la mise en place d'un tel dispositif doit s'effectuer dans le cadre d'une dérogation au code de la santé publique, dérogation qui ne peux être autorisée que par les conseils départementaux.","liens":"http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000006913081&cidTexte=LEGITEXT000006072665&dateTexte="},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Véritable choc de simplification : audit complet des dispositifs préexistants, fusion et mutualisation, suppression des dispositifs inefficaces","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Mise en place d’un agenda culturel cohérent afin d’éviter au maximum le chevauchement des événements","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Développement du mécénat culturel pour sortir du « tout-subvention » (plate-forme internet de financement participatif, « club des mécènes », etc.)","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Ecologie","proposition":"Objectif 50 % minimum de produits locaux dans les cantines de nos lycées en nous appuyant sur les normes environnementales (bilan carbone) et sociales (réduction du nombre d’intermédiaires) dans les appels d’offres","application":"Invérifiable","detailapplication":"Utilisation détournée de la législation interdisant une préférence par nationalité ou territoire dans l'accord des marchés publics.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Viager économique pour favoriser la transmission des entreprises mais aussi des compétences","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Accompagnement de secteurs d’avenir comme la filière bois ou le démantèlement de navires dans les Bouches-du-Rhône (Fos) ou le Var (la-Seyne-sur-Mer)","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Accent sur le développement des services à la personne et de l’aide à domicile, emplois non délocalisables par essence","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Patriotisme économique régional à travers les normes environnementales et sociales intégrées dans les appels d’offres des marchés publics de la région","application":"Invérifiable","detailapplication":"Détournement de la législation interdisant une préférence par nationalité ou territoire dans l'accord des marchés publics.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Accent sur la croissance bleue et verte : recherche, pêche et agriculture raisonnées, métiers de la mer, agrotourisme et pescatourisme, énergie solaire, biomasse, micro-algues, thalassothermie, etc","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Recherche","proposition":"Les nouvelles technologies comme moteur de développement économique et d’emploi, notamment avec une véritable ambition pour le retour du cinéma en PACA","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Recherche","proposition":"Etude d’un redéploiement et d’une requalification du site de Sophia-Antipolis (06) pour en faire la Silicon Valley française qu’il devrait être depuis longtemps","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Social","proposition":"Lutte contre l’urbanisation anarchique, l’étalement urbain et la bétonnisation en particulier en zone inondable. 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En 2010, la formation alors dirigée par Martine Aubry s’était engagée à metter en oeuvre vingt-cinq propositions dans le cadre d’un « contrat socialiste » pour les régions. A la veille du nouveau scrutin régional, nous avons vérifié la réalisation de ces promesses en partenariat avec neuf écoles de journalisme dans le cadre de l’opération « Bilan des sortants ».Lire :Elections régionales 2015 : le président de votre région a-t-il tenu ses promesses ?En engageant ses candidats sur le logement, l’emploi ou la santé, le PS se présentait en 2010 comme un « bouclier social » ou un « amortisseur de crise », marquant ses distances avec le gouvernement de droite de François Fillon. Force est constater que peu de ces marqueurs de gauche ont finalement été respectés dans l’ensemble des régions socialistes.Tantôt remisées au placard car trop « gadget » (le « cartable numérique », le « pack autonomie »), tantôt abandonnées à cause des circonstances (la « bonne gestion » budgétaire), beaucoup de ces promesses sont finalement aujourd’hui devenues invérifiables, car elles relevaient davantage à l’époque du concept vague que de la mesure précise. Ainsi en est-il des « contrats d’accès à la qualification » (CAQ) ou des « contrats d’appui et de développement » (CAD), jamais clairement définis pendant la campagne, et mis en oeuvre de façon très disparate dans les différentes régions.Ce qui tendrait à sauver le bilan du « contrat socialiste » pour les régions de 2010 est finalement l’arrivée au pouvoir de François Hollande en 2012, qui a concrétisé au niveau national plusieurs des mesures promises par son parti à l’échelle régionale. C’est le cas des contrats pour lutter contre les déserts médicaux, de la règle des « trois tiers » pour favoriser les logements à loyers modestes ou du droit au retour en formation pour les jeunes sans qualification..bilandessortants_ps .btn_bleu { background-color: #0386c3; background-image: -webkit-linear-gradient(top, #0386c3, #02608c); background-image: linear-gradient(to bottom, #0386c3, #02608c); border-color: #333; color: #fff; padding: 8px 12px; font-size: 1.7rem; vertical-align: middle; border: 1px solid #ccc; border-radius: 4px; box-shadow: inset 0 1px 0 rgba(255, 255, 255, 0.2), 0 1px 2px rgba(0, 0, 0, 0.05); cursor: pointer; font-weight: bold; display: inline-block;}.bilandessortants_ps .btn_bleu:hover,.bilandessortants_ps .btn_bleu:focus,.bilandessortants_ps .btn_bleu[disabled] { color: #fff; background-color: #026b9C; text-decoration: none; background-position: 0 -15px; transition: background-position 0.1s linear;}.bilandessortants_ps span.questionmark { display: inline-block; margin: 0!important; overflow: hidden; background: white; color: #0386c3; border-radius: 90px; text-align: center; vertical-align: middle; width: 24px;}.bilandessortants_ps .boite_deroule { border: 1px solid #eef1f5; background-color: #fafbfc; padding: 16px!important; margin-top: 10px; display: none; clear: left;}.bilandessortants_ps .boite_deroule p { margin: 15px 0;}.bilandessortants_ps .boite_deroule ul li,.bilandessortants_ps .boite_deroule ul li p { margin: 0 0 0px 10px;}200 000 contrats de continuité professionnelle en six ans« La formation pour rebondir professionnellement plutôt que le chômage : il sera proposé aux salariés victimes ou menacés de licenciement une formation qualifiante et, le cas échéant, un complément de revenu en liaison avec les partenaires sociaux et l'Etat. »Engagement tenu… par le gouvernementCe que le PS proposait pour ses régions, c'est le gouvernement (UMP) de François Fillon qui l'a mis en place en créant en juillet 2011 les contrats de sécurisation professionnelle (CSP). Ces contrats de 12 à 15 mois permettent aux salariés licenciés de bénéficier d'une allocation et d'une formation dans le but de retrouver un emploi.Les conseils régionaux pouvaient toutefois compléter ces dispositifs avec des « pactes régionaux de continuité professionnelle » — par exemple pour financer des formations à l'issue de la période couverte par le CSP. Signés par les régions, les partenaires sociaux et l'Etat en 2009, ces pactes ont été renouvelés en 2011 — et de la volonté politique des conseils régionaux dépendait l'effort consenti pour les salariés. Ainsi, la région Nord-Pas-de-Calais de Daniel Percheron a-t-elle accompagné 19 700 salariés sur la période 2011-2015, quand le Centre de François Bonneau en aidait un peu plus de 10 000. Mais la plupart des régions socialistes n'ayant pas suivi, il est fort improbable que 200 000 contrats de ce type aient été signés — bien qu'aucun bilan national n'ait été établi.Signe de ce bilan en demi-teinte : le PS a repris dans son programme 2015 l'idée d'une « garantie formation professionnelle » pour tous les salariés en cours de reconversion.Voir le détail, région par région +Nord-Pas-de-Calais : tenu (19 700 salariés formés dans le cadre du pacte régional de continuité professionnelle sur 2011-2015, 24 688 sur 2009-2015)Centre : tenu (52 conventions de pactes de continuité professionnelle, soit 10 350 personnes aidées entre 2011 et 2014)Aquitaine : ?PACA : ?Midi-Pyrénées : ?Poitou-Charentes : ?Franche-Comté : ?Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Lorraine : ?Picardie : ?Bretagne : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?Ile-de-France : ?Pays de la Loire : ?Rhône-Alpes : ?Créer une mission régionale de lutte contre les discriminations dans chaque régionCette mission sera chargée de « prévenir les discriminations (accords avec les entreprises et les bailleurs) et de les combattre, grâce à un soutien juridique proposé en lien avec les communes, les missions locales, les partenaires sociaux et la Halde. »Engagement globalement non tenuLa promesse était symbolique, mais elle était censée attester de l'engagement du PS en faveur de la lutte contre les discriminations. Finalement, seules trois des 19 régions dirigées par les socialistes ont mis en place une mission régionale consacrée à cette question : l'Auvergne de René Souchon en 2010, la région PACA de Michel Vauzelle en 2012 et l'Aquitaine d'Alain Rousset, qui s'en était déjà dotée dès 2007. La plupart des autres régions se sont contentées d'actions de « sensibilisation », de chartes ou de « plans d'action » pour lutter contre les discriminations. Voir le détail, région par région +PACA : tenu (mission créée en 2012)Auvergne : tenu (mission créée en 2010 et appel à projets annuel pour la lutte contre les discriminations)Aquitaine : déjà tenu (une commission régionale existait déjà depuis 2007, son pouvoir a été renforcé en 2011)Nord-Pas-de-Calais : inachevé (un référent discriminations à l'Union régionale des centres sociaux depuis 2015)Ile-de-France : non tenu (pas de mission, mais une formation-action gratuite ouverte à tous les Franciliens)Lorraine : non tenu (pas de mission à part entière, mais plusieurs en faveur de la lutte contre les discriminations sont en œuvre)Midi-Pyrénées : non tenu (pas de mission)Poitou-Charentes : non tenu (pas de mission créée, mais des initiatives soutenues)Haute-Normandie : non tenu (les missions locales ont été sensibilisées)Franche-Comté : non tenuCentre : non tenu (pas de mission, mais un plan d'action de lutte contre les discriminations liées à l'origine en formation initiale)Pays de la Loire : non tenu (pas de mission, mais un fonds régional de luttre contre les discriminations)Picardie : non tenu (pas de mission)Bretagne : non tenu (un guide et un réseau en constitution, mais pas de mission)Basse-Normandie : non tenu (pas de mission)Champagne-Ardenne : non tenuBourgogne : non tenuLimousin : non tenuRhône-Alpes : non tenu (mais une charte de lutte contre les discriminations)100 000 entreprises nouvelles grâce aux aides des régions« Nos régions amplifieront leurs aides à la création d'entreprise pour permettre notamment aux jeunes de créer leur emploi et d'être accompagnés. »Engagement invérifiableIl s'agit de l'une de ces promesses qui font mouche pendant une campagne électorale, sans guère engager leur auteur. Comment, en effet, déterminer combien d'entreprises ont été créées en six ans uniquement grâce à l'appui des régions ? Si les programmes régionaux de création d'entreprise sont nombreux, il est difficile de vérifier leur efficacité, sauf à croire sur parole les exécutifs sortants, qui se prévalent ici de 50 000 entreprises soutenues (dans l'Ile-de-France de Jean-Paul Huchon) ou là de 120 000 entreprises créées (en Nord-Pas-de-Calais de Daniel Percheron). En outre, même de bons chiffres peuvent masquer des réalités contrastées, comme une forte proportion d'autoentreprises (plus de la moitié des créations dans la région nordiste) ou des entreprises peu durables.Voir le détail, région par région +Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Poitou-Charentes : ?Rhône-Alpes : ?Midi-Pyrénées : ?Aquitaine : ?Lorraine : ?Nord-Pas-de-Calais : ?PACA : ?Ile-de-France : ? (la région affirme soutenir tous les ans 10 000 entreprises, soit 50 000 en 5 ans)Franche-Comté : ?Centre : ?Pays de la Loire : ?Picardie : ?Bretagne : ?Basse-Normandie : non tenu (pas de mission)Champagne-Ardenne : non tenuBourgogne : non tenuLimousin : non tenuAides régionales sous condition« Soumettre le versement des aides régionales à des clauses strictes qui imposeront le remboursement en cas de non-respect des engagements pris en matière d'emploi ; critères sociaux et environnementaux pour ces aides. »Engagement partiellement tenuSeules cinq régions socialistes ont, à notre connaissance, mis en oeuvre ce principe de conditionnement impératif des aides régionales pour « permettre la relocalisation des activités de production » (sans pour autant le généraliser) : la Haute-Normandie, la Picardie, le Limousin, Champagne-Ardenne et Nord-Pas-de-Calais peuvent désormais contraindre les entreprises qui perçoivent certaines aides et subventions à les rembourser si certains critères environnementaux ou sociaux ne sont pas respectés.Un principe repris récemment par le gouvernement socialiste dans la loi Florange, qui a rendu possible un remboursement partiel ou total des aides perçues par les entreprises qui ne respectent pas l'obligation de recherche d'un repreneur en cas de fermeture d'un site industriel. Voir le détail, région par région +Haute-Normandie : tenu (contrats d'objectifs avec engagements sur le maintien des investissements)Nord-Pas-de-Calais : tenu (une commission de suivi créée et neuf entreprises contraintes de rembourser leurs subventions)Picardie : tenu (une commission d'audit peut contraindre les entreprises à rembourser les aides)Limousin : tenu (le dispositif pour le maintien de l'emploi impose un remboursement en cas de non-respect des clauses)Champagne-Ardenne : tenu (le remboursement des aides aux SCOP est demandé en cas de non-respect des clauses)Rhône-Alpes : non tenuLorraine : non tenu (des clauses sociales pour l'attribution de marchés et de certaines subventions, mais aucune clause environnementale ; en outre, pas de remboursement prévu)PACA : non tenu (pas de critère social ou environnemental dans le guide des demandes d'aide ou de subvention)Ile-de-France : non tenu (des critères sociaux et environnementaux pour certaines aides, mais pas de remboursement)Franche-Comté : non tenu (seulement des conditions pour les aides liées aux apprentis)Midi-Pyrénées : ?Poitou-Charentes : ?Aquitaine : ?Centre : ?Basse-Normandie : ?Pays de la Loire : ?Bretagne : ?Auvergne : ?Bourgogne : ?50 000 contrats d'appui et de développement (CAD) pour les jeunes entreprisesEngagement peu tenuLe PS entendait mettre en place des « fonds de capital développement » et des « aides à la gestion et à l'exportation » pour aider les PME à « passer le cap des cinq ans ». Toutefois, le terme « contrat d'appui et de développement » ne correspondant alors à aucun dispositif particulier, il est difficile de vérifier dans quelles régions l'esprit de la promesse socialiste a été respecté.Seule la Picardie a formellement créé un CAD sous ce nom en 2012, signant depuis quelque 1 000 contrats avec les entreprises picardes. La région Nord-Pas-de-Calais, la Bourgogne et Champagne-Ardenne ont quant à elles mis sur pied des « contrats de développement » aux contours similaires, quand Midi-Pyrénées optait pour un « contrat d'appui ». Un maquis de dispositifs d'aide aux jeunes entreprises existant dans les autres régions, il est difficile d'aboutir à un total de contrats signés dans l'ensemble des régions socialistes, mais il est très improbable qu'il atteigne 50 000.Voir le détail, région par région +Nord-Pas-de-Calais : tenu (178 PME aidées par les contrats de développement)Picardie : tenu (1 000 contrats signés depuis 2012 pour soutenir des entreprises sous la forme d'aides)Champagne-Ardenne : tenu (un contrat de développement mis en place)Auvergne : tenu (un contrat de développement mis en place)Limousin : ? (de nombreuses aides, mais pas de CAD à proprement parler)Bourgogne : ? (de nombreuses aides, mais pas de CAD à proprement parler)Franche-Comté : ?Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Rhône-Alpes : ?Lorraine : ?PACA : ?Aquitaine : ?Midi-Pyrénées : tenu (mise en place d'un contrat d'appui)Ile-de-France : ?Poitou-Charentes : ?Centre : ?Pays de la Loire : ?Bretagne : ?Chaque région sera dotée d'un fonds régional d'investissement pour les PME« Ces fonds pourront prendre des participations pour soutenir et développer les entreprises et réindustrialiser les sites. »Engagement majoritairement tenuQuasi toutes les régions gérées par le PS ont créé au cours de la mandature (quand ce n'était pas déjà le cas) des fonds d'investissement, souvent avec l'appui de BPIFrance ou de la Banque européenne d'investissement. Ces fonds disposent toutefois de marges de manœuvre limitées, souvent quelques dizaines de millions d'euros d'investissements, et prennent rarement des participations pour « réindustrialiser » les sites. Certaines régions ont choisi de se concentrer sur l'économie verte (Centre), les investissements énergétiques sobres (Nord-Pas-de-Calais) ou les énergies renouvelables (Aquitaine). Voir le détail, région par région +Picardie : déjà tenu (actionnaire de Picardie Investissement, créé en 1985)Champagne-Ardenne : déjà tenu (déjà plusieurs fonds depuis 2000)Franche-Comté : tenu (participation de 3 millions au fonds interrégional Rhin-Rhône)PACA : tenu (un fonds d'investissements de 19,5 millions, dont la moitié de la région, créé en 2011)Aquitaine : tenu (déjà un fonds depuis 1998, et un nouveau consacré aux énergies renouvelables lancé en 2015)Ile-de-France : tenu (fonds régional de co-investissement créé en 2011)Auvergne : tenu (un fonds d'investissement a soutenu 530 entreprises depuis 2012)Poitou-Charentes : tenu (fonds de co-investissement créé en 2010)Pays de la Loire : tenu (participation au fonds Grand Ouest Capital Amorçage)Basse-Normandie : tenu (participation au fonds Grand Ouest Capital Amorçage)Limousin : tenu (un fonds de co-investissement créé en 2011 avec 15 millions de la région)Bourgogne : tenu (participation de 3 millions au fonds interrégional Rhin-Rhône et fonds régional d'innovation)Haute-Normandie : tenu (plusieurs fonds mis en place pour la création, le développement et la transmission des entreprises et l'investissement)Centre : inachevé (un fonds d'investissement pour l'économie verte de 300 millions mis en place avec la BEI en 2012)Bretagne : inachevé (un fonds de co-investissement de 10 millions en cours de création, et participation au fonds Grand Ouest Capital Amorçage)Midi-Pyrénées : inachevé (participation depuis 1999 au fonds Sud-Ouest Capital-Risque Innovation, partagé avec la région Aquitaine)Nord-Pas-de-Calais : inachevé (un fonds pour le climat de 2,5 millions d'euros mis en place en 2012, et un nouveau annoncé fin 2015)Lorraine : ?Rhône-Alpes : ?Fonds de recherche-innovation pour soutenir les entreprises qui investissent dans l'avenir et dans la mutation écologique de nos industries et de nos entreprises« Cette mesure concernera surtout la croissance écologique pour accélérer la mutation écologique de nos industries et de nos entreprises. »Engagement plutôt tenuLa plupart des régions se sont dotées de fonds destinés à investir dans la recherche et l'innovation, parfois en partenariat avec BPIFrance (la Banque publique d'investissement) pour constituer un fonds régional d'investissement (FRI). Voir le détail, région par région +Poitou-Charentes : tenu (la région et la BPI ont lancé le fonds régional pour l'innovation en juillet 2015).Rhône-Alpes : inachevé (un fonds créé en 2011 a été doté de 30 millions d'euros, dont 9 millions apportés par la région, sans cibler spécifiquement l'innovation)Lorraine : déjà tenu (existait depuis 2006)Nord-Pas-de-Calais : tenu (un fonds de 2,5 millions d'euros mis en place en 2012, et un nouveau annoncé à la fin de 2015)PACA : tenu (un fonds a été mis en place en 2014)Aquitaine : tenu (un fonds est chargé de la question)Franche-Comté : déjà tenu (en 2006)Ile-de-France : déjà tenu (une aide à l'innovation responsable depuis 2009)Centre : tenu (souscription au fonds commun de placement Emergence Innovation 1)Pays de la Loire : inachevé (un fonds de 20 millions d'euros cofinancé par l'Etat et la région)Picardie : déjà tenu (fonds Freme créé en 2009)Bretagne :  ?Midi-Pyrénées :  ?Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Bourgogne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Auvergne : ?300 000 contrats d'accès à la qualification par anIl s'agit d'une « formation pour les jeunes sortis du système scolaire sans qualification. »Engagement inégalement tenuPeu de régions socialistes ont mis en place des dispositifs de formation spécifiquement tournés vers les jeunes sans diplôme. C'est notamment le cas en Nord-Pas-de-Calais, en PACA ou en Ile-de-France.Dans les autres régions, les carences doivent être palliées par le « droit au retour en formation » mis en place au niveau national par le gouvernement Valls en 2014 pour les jeunes de 16 à 25 ans sans qualification. Il s'agit d'un accompagnement et d'un droit à une durée complémentaire de formation qualifiante (à l'école, en alternance ou comme stagiaire de la formation continue).Signe que le PS ne juge pas son bilan suffisant, le parti a repris dans son programme 2015 l'idée d'une « garantie formation professionnelle » pour tous les jeunes sortis du système scolaire sans qualification. Voir le détail, région par région +Nord-Pas-de-Calais : tenu (39 500 certifications dans le cadre de deux plans régionaux)PACA : tenu (12 450 jeunes bénéficiaires de ces contrats entre la mi-2012 et la fin de 2014)Ile-de-France : tenu (le dispositif « avenir jeunes » a bénéficié à 9 192 jeunes en 2012)Poitou-Charentes : déjà tenu (un dispositif créé en 2007, qui bénéficiait à 457 jeunes en 2012)Franche-Comté : inachevé (1 450 contrats de professionnalisation signés)Centre : inachevé (aide réorientée après trois ans en 2012)Aquitaine : inachevé (un « chèque régional : qualification jeunes » a été mis en place, pas de chiffres néanmoins)Bretagne : tenu (plusieurs dispositifs, dont 1 600 contrats d'accès à la qualification en 2013)Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Rhône-Alpes : ?Poitou-Charentes : ?Lorraine : ?Pays de la Loire : ?Picardie : ?Bourgogne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Auvergne : ?3 % du budget des régions consacrés à la recherche et à l'innovationEngagement inégalement tenuLes promesses budgétaires sont toujours difficiles à évaluer, car l'affectation des dépenses à tel ou tel poste budgétaire relève souvent de la manœuvre politique. Ainsi, quand certaines régions mettent fièrement en avant leur budget recherche et innovation, d'autres le dispersent dans diverses catégories, compliquant la vérification.Sur les 10 régions socialistes où celle-ci est possible, la promesse est tenue dans la majorité des cas. Voir le détail, région par région +Lorraine : tenu (3 % du budget)Aquitaine : tenu (10 % du budget)Bretagne : tenu (3,06 % du budget)Poitou-Charentes : tenu (3,3 % du budget)Centre : tenu (3,21 % en 2015)Pays de la Loire : tenu (3,38 % du budget)Nord-Pas-de-Calais : tenu (4,4 % du budget)PACA : non tenu (moins de 3 % du budget)Franche-Comté : non tenu (moins de 1 % du budget)Rhône-Alpes : non tenu (entre 2,6 et 2,5 % sur la mandature)Midi-Pyrénées : ?Basse-Normandie : ?Ile-de-France : ?Picardie : ?Haute-Normandie : ?Bourgogne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Auvergne : ?Gratuité des fournitures scolaires pour les lycéens et les apprentis sous condition de ressources« Les coûts liés à la scolarité ne doivent plus être un frein à l'accès au savoir. Les familles seront aidées sur la base d'une liste type définie avec les associations de parents d'élèves, sous condition de ressources. »Engagement non tenuAucune région socialiste n'a mis en place la gratuité complète des fournitures. La plupart se sont contentées d'aides financières ou de réductions, le plus souvent pour les manuels scolaires. Voir le détail, région par région +Rhône-Alpes : non tenu (quelques réductions sur les fournitures et manuels avec la carte M'ra)Lorraine : non tenu (seulement des bons d'achat de livres entre 40 et 100 euros avec la carte multipasse)Nord-Pas-de-Calais : non tenu (pas de gratuité mais deux dispositifs d'aide pour les lycéens et les apprentis)PACA : non tenu (fonds régional d'acquisition du premier équipement individuel pour certaines formations, mais pas pour les lycées)Aquitaine : non tenu (aide financière de 90 à 615 euros selon les filières)Ile-de-France : non tenu (aide à l'équipement et gratuité des manuels scolaires, mais pas de gratuité des fournitures)Franche-Comté : non tenu (gratuité des manuels et subvention au premier équipement des lycéens et apprentis, mais pas de gratuité des fournitures)Centre : non tenu (chèque au premier équipement, mais pas de gratuité)Pays de la Loire : non tenu (gratuité des manuels, mais pas des fournitures)Picardie : non tenu (carte « Cursus » pour manuels, dictionnaires et œuvres à étudier, mais pas pour les fournitures ou calculatrices)Haute-Normandie : non tenu (crédits utilisables par lycéens et apprentis pour des fournitures, des livres ou des places culturelles, mais pas de gratuité)Midi-Pyrénées : non tenu (seulement une gratuité pour les manuels scolaires)Poitou-Charentes : non tenu (participation au financement du premier équipement professionnel des apprentis, pas de gratuité des fournitures)Bretagne : non tenu (seulement un chèque livre de 60 euros aux lycéens)Basse-Normandie : ?Bourgogne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Auvergne : ?Droit à un séjour linguistique de 7 jours pour chaque lycéen« Concrètement, la région participera au financement de séjours scolaires en aidant les familles (sous condition de ressources). »Engagement non tenuSeules deux régions socialistes ont mis en place ce droit : la Haute-Normandie (avec des stages d'immersion en langues étrangères pour les classes de seconde) et le Centre (séjour d'une semaine pour chaque lycéen). Toutes les autres se sont contentées de bourses de mobilité ou d'aides ponctuelles au voyage, rarement généralisées à l'ensemble des jeunes. Voir le détail, région par région +Haute-Normandie : tenu (la région propose chaque année à plusieurs centaines de jeunes de seconde une semaine d'immersion totale en langues anglaise, allemande ou espagnole)Centre : tenu (avec le dispositif « Trans'Europe Centre », qui prend en charge une semaine à l'étranger pour les lycéens, sauf pour les repas)Rhône-Alpes : non tenu (la bourse Explo'ra Sup fournit une aide financière aux séjours à l'étranger, dans le cadre d'études ou d'un stage)Nord-Pas-de-Calais : non tenu (un système de bourses aide ponctuellement lycéens, apprentis et étudiants à partir à l'étranger).PACA : non tenu (programmes et bourses de mobilité, mais pas de « droit »)Picardie : non tenu (le programme « Phileas » finance une partie des frais de séjour, et participe aussi aux frais de voyage dans la limite de 150 à 300 euros)Ile-de-France : non tenu (un voyage linguistique de deux semaines offert aux seuls étudiants en première année de BTS titulaires d'un bac professionnel)Lorraine : non tenuAquitaine : non tenuMidi-Pyrénées : non tenuBretagne : non tenuFranche-Comté : non tenu (dispositifs et bourses aidant au voyage, mais pas de « droit »)Poitou-Charentes : non tenuPays de la Loire : non tenuBasse-Normandie : ?Bourgogne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Auvergne : ?Passe contraception« Sous le contrôle d'un médecin ou d'une infirmière scolaire, ce passe permettra à toutes les jeunes filles inscrites dans un lycée ou un établissement de formation relevant des conseils régionaux d'avoir accès gratuitement à une consultation médicale, à tous les modes de contraception et, si nécessaire, à des analyses médicales. »Engagement partiellement tenuCette mesure, lancée en 2009 en Poitou-Charentes, a été reprise dans le « contrat socialiste » par toutes les autres équipes socialistes. Il a été globalement tenu, dans 12 des 19 régions dirigées par le PS. Voir le détail, région par région +Poitou-Charentes : déjà tenu (passe mis en place dès 2009)Rhône-Alpes : tenu (passe créé en 2011)PACA : tenu (un chéquier à destination des moins de 26 ans permet l'accès gratuit à des prestations de prévention et de contraception)Ile-de-France : tenu (6 coupons pour diverses prestations de prévention et de contraception pendant six mois)Pays de la Loire : tenu (chéquier de 7 coupons pour diverses prestations de prévention et de contraception)Haute-Normandie : tenu (création d'un Passe Région-Santé, qui inclut la contraception)Aquitaine : tenu (à disposition des jeunes âgés de 16 à 25 ans pour une durée de deux ans)Bourgogne : tenu (passe mis en place en 2014)Champagne-Ardenne : tenu (passe mis en place en 2012)Limousin : tenu (passe mis en place en 2014)Franche-Comté : non tenu (un passe en Haute-Saône mis en place par le conseil général et l'Agence régionale de santé, qui ne dépend pas de la région)Picardie : non tenu (dispositif abandonné)Nord-Pas-de-Calais : non tenu (projet abandonné)Bretagne : non tenuCentre : non tenuMidi-Pyrénées : non tenu (seulement des séances d'information sur la contraception)Lorraine : non tenu (pas de gratuité, mais la région soutient des organismes intervenant pour la santé, notamment sur la thématique de la contraception)Basse-Normandie : non tenuAuvergne : non tenuPlafonner le coût des abonnements intrarégionaux domicile-travail avec un objectif de 1 euro par trajet« Concrètement, les régions socialistes accompagneront les plans de déplacement d'entreprise avec pour objectif que le coût des transports collectifs intrarégionaux à la charge des salariés ne dépasse pas 1 euro par trajet ou 50 % du coût  global pour les transports interrégionaux. »Engagement peu tenuC'est la région qui décide du coût des TER  : la promesse était donc tout à fait réalisable.On se demande s'il faut prendre en compte le remboursement de la moitié de l'abonnement par l'employeur (prime transport). Pourtant, seuls les Pays de la Loire et Poitou-Charentes ont instauré un tel plafonnement à 1 euro (en prenant en compte le remboursement obligatoire de 50 % des frais des transports par les employeurs). Sans instaurer de plafonnement en tant que tel, Jean-Paul Huchon est arrivé au même résultat en « dézonant » le passe Navigo en Ile-de-France. Voir le détail, région par région +Pays de la Loire : tenu (abonnements plafonnés à 1 euro par trajet après déduction de la prime transport)Poitou-Charentes : tenu (le passe mobilité plafonne le coût de l'abonnement travail-domicile à 80 euros par mois, l'employeur étant obligé de prendre en charge la moitié de cette somme, chaque trajet revient à 1 euro)Ile-de-France : tenu (le passe Navigo dézoné depuis la rentrée 2015 revient à 1,60 euro par trajet, donc 0,80 euro après déduction de la prime transport)Midi-Pyrénées : non tenu (testé sur un trajet Montauban-Toulouse)Rhône Alpes : non tenu (les abonnements domicile-travail reviennent à au moins 1,45 euro par trajet après déduction de la prime transport, et sont limités aux trajets de 75 kilomètres)Lorraine : non tenu (certains abonnements coûtent plus de 2 euros par trajet après déduction de la prime transport)Nord-Pas-de-Calais : non tenu (certains abonnements coûtent plus de 1 euro par trajet après déduction de la prime transport)PACA : non tenu (certains abonnements coûtent plus de 1 euros par trajet même après après déduction de la prime transport)Centre : non tenu (abonnements plafonnés à 1,87 euro par trajet après déduction de la prime transport)Picardie : non tenu (un abonnement Abancourt-Beauvais revient à 1,10 euro par trajet après déduction de la prime transport)Bretagne : inachevé (des aides sont en place mais le tarif moyen reste supérieur à 1 euro)Aquitaine : non tenu (malgré la mise en place d'une carte de réduction, un trajet domicile-travail coûte toujours plus de 1 euro).Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Franche-Comté : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?30 % de rames nouvelles et 50 % de voyageurs en plus grâce à un investissement de 15 milliards d'euros en six ans dans les transports collectifs régionaux« Nous investirons également pour le confort, pour développer de nouvelles lignes, moderniser les gares et les infrastructures, offrir de nouveaux services (billet unique avec les transports urbains) et soutenir le fret. Nous prolongerons ainsi la rénovation des transports régionaux (TER, STIF…) qui étaient dans un état déplorable lorsque l'Etat nous en a transféré la responsabilité. »Engagement invérifiableContactée par Le Monde, la SNCF n'a pas été en mesure de nous fournir des chiffres nationaux pour la période 2010-2015. La plupart de ceux qui nous ont été fournis l'ont été par les régions directement. Voir le détail, région par région +Haute-Normandie : tenu (dix nouvelles rames Régiolis commandées, 400 millions d'euros consacrés à la rénovation du parc TER)Poitou-Charentes : inachevé (25 % des rames en cours de renouvellement et 30 % de voyageurs supplémentaires)Midi-Pyrénées : inachevé (26,4 % de rames nouvelles en 2015 et 25 % de voyageurs supplémentaires)Rhône-Alpes : non tenu (20 % de trains supplémentaires entre 2007 et 2014)Nord-Pas-de-Calais : tenu (le seuil de 30 % sera atteint à la livraison des 13 dernières rames commandées)Ile-de-France : inachevé (80 % des rames de train sont neuves, récentes ou rénovées ; investissements dans les métros et les tramways).Franche-Comté : non tenu (30 % de voyageurs supplémentaires)Pays de la Loire : inachevé (17 % de rames supplémentaires, 6 % de voyageurs supplémentaires)Bretagne : inachevé, la région a mis en service 17 nouvelles rames (augmentation de 20 % du trafic seulement).Picardie : ?Basse-Normandie : ?Picardie : ?Centre : ?PACA : ?Lorraine : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?Réduction de la pollution carbone« Réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre des régions d'ici à 2016 pour atteindre 30 % en 2020 sur des activités dépendant des conseils régionaux ou soutenues par eux »Engagement invérifiableLes rapports sur les émissions de gaz à effet de serre des régions sont très rares – à plus forte raison si on s'intéresse à la période récente. Quant aux données spécifiques sur les émissions liées aux activités dépendant des conseils régionaux ou soutenues par eux, elles n'existent pas. On aurait pu attendre des régions socialistes la commande de tels rapports pour vérifier la réalisation de leur promesse, mais ça n'a pas été le cas.Augmentation de 50 % des budgets consacrés au développement des énergies renouvelablesEngagement invérifiableComme indiqué plus haut, les promesses budgétaires sont toujours difficiles à évaluer, car l'affectation des dépenses à tel ou tel poste budgétaire relève souvent de la manœuvre politique (et la thématique « développement des énergies renouvelables » n'est pas toujours détaillée dans les budgets).Toutefois nos calculs suggèrent que trois régions socialistes ont tenu cette promesse, certaines l'ayant engagée sans pour autant y parvenir. Voir le détail, région par région +Franche-Comté : tenu (70 % d'augmentation)Pays de la Loire : tenu (66 % d'augmentation)Centre : tenu (200 % d'augmentation)Poitou-Charentes : inachevé (33 % d'augmentation)Bretagne : inachevé (augmentation de 32 %)Midi-Pyrénées : non tenu (10 % de baisse)Rhône-Alpes : non tenu (le budget énergie et climat a baissé de 24,4 à 16 millions d'euros entre 2010 et 2015).PACA : non tenu (baisse du budget du programme AGIR entre les périodes 2007-2010 et 2011-2014)Ile-de-France : non tenu (baisse de 22 à 21 millions d'euros)Lorraine : ?Aquitaine : ?Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Nord-Pas-de-Calais : ? (pas de poste spécifique dans le budget)Picardie : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?Généralisation des écobâtiments« Tous les bâtiments relevant de la région, et d'abord les lycées, seront progressivement rénovés pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre et répondre aux critères écologiques les plus stricts. »Engagement inégalement tenuCette promesse a été rapidement devancée par la loi Grenelle 2 de juillet 2010, qui impose la généralisation des constructions de batiments à basse consommation pour 2012, et de bâtiments à énergie positive pour 2020. La rapidité de la mise en œuvre de ces objectifs dépendait toutefois des efforts des conseils régionaux. Voir le détail, région par région +Lorraine : tenu (un prêt à taux zéro et des aides aux particuliers mis en place)PACA : tenu (accompagnement technique et financier aux projets luttant contre le changement climatique)Franche-Comté : tenu (plan signé en 2013, avec un dispositif dédié)Centre : tenu (plates-formes locales de rénovation énergétiques de l'habitat dans plusieurs agglomérations)Pays de la Loire : tenu (normes de basse consommation imposées pour toute construction de bâtiments neufs)Rhône-Alpes : non tenu (quelques appels à manifestation d'intérêt dans le domaine, mais pas de généralisation)Picardie : non tenu (identification d'entreprises et de structures qui favorisent l'écoconstruction)Ile-de-France : ?Nord-Pas-de-Calais : ?Aquitaine : ?Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Midi-Pyrénées :  ?Bretagne : ?Poitou-Charentes : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?Règle des trois tiers dans les programmes immobiliers soutenus par les régions« Un tiers de logements sociaux, un tiers de logements à loyers modérés, un tiers de logements au prix du marché. »Promesse invérifiableIl n'a pas été possible de vérifier si certaines régions socialistes avaient fait respecter ces obligations, mais, quoi qu'il en soit, toutes ne l'ont pas fait. Dans le Nord-Pas-de-Calais, par exemple, le président, Daniel Percheron, a expliqué aux étudiants de l'ESJ Lille qui l'ont interrogé que cette promesse se situait « en dehors du champ de compétence des régions ».En effet, la région est la seule collectivité qui n'a pas de compétence obligatoire sur le logement, même si, dans les faits, un certain nombre de régions interviennent en soutien des collectivités au moyen d'aides financières. Théoriquement rien ne les empêcherait alors de poser des conditions, comme la règle des trois tiers, pour leurs financements.Au niveau national, une circulaire de 2013 oblige de toute façon l'association Foncière logement, garante pour les bailleurs sociaux de la diversité en zone urbaine, de respecter cette règle des trois tiers.Faire baisser les charges de chauffage« Concrètement, nous subventionnerons et nous signerons avec les bailleurs sociaux et les propriétaires des contrats d'objectif visant à mieux isoler les logements, à améliorer le rendement énergétique, à diminuer les consommations d'eau, pour réduire les charges des locataires. »Engagement plutôt tenuLes régions socialistes ont globalement toutes lancé ce dispositif d'aide aux bailleurs et aux propriétaires pour mieux isoler les logements. Ce sont 12 des 15 régions que nous avons pu vérifier qui sont concernées, à des degrés divers.Signe que le PS ne juge pas son bilan suffisant, le parti a repris dans son programme 2015 l'idée d'« aides financières pour l'amélioration thermique et écologique des bâtiments ». Voir le détail, région par région +Rhône-Alpes : tenu (supervision d'une aide d'Etat pour la réhabilitation énergétique de 12 000 logements défavorisés)Franche-Comté : tenu (dispositif Effilogis)Ile-de-France : tenu (aides aux particuliers, aux copropriétés et aux bailleurs sociaux)Centre : tenu (plusieurs milliers de logements rénovés et lancement du plan Isolaris)Pays de la Loire : tenu (aide régionale aux travaux de réhabilitation énergétique pour les particuliers et soutien aux bailleurs sociaux)Picardie : tenu (« passe rénovation »)Bretagne : inachevé (création d'un fonds régional de maîtrise de l'énergie pour les particuliers, et soutien aux investissements des programmes de réhabilitation énergétique pour le parc de logement social)Lorraine : inachevé (le conseil général participe seulement à la subvention de travaux d'isolation)Nord-Pas-de-Calais : inachevé (pas de contrats d'objectifs, mais un plan pour financer la réhabilitation énergétique et environnementale de 100 000 logements)Aquitaine : inachevé (diverses aides, mais pas d'accord avec les bailleurs sociaux)Poitou-Charentes : inachevé (aides aux particuliers, mais pas aux bailleurs)Midi-Pyrénées : inachevé (mise en place du programme « Habiter mieux »)PACA : ?Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?Lutte contre les déserts médicaux« Concrètement, les régions signeront dès 2010 des "contrats contre les déserts médicaux" avec les communes et les praticiens qui feront le choix d'exercer dans des zones peu médicalisées, et elles favoriseront le regroupement en maisons médicales et la constitution de réseaux de soins assurant une offre médicale complète et les missions de prévention. »Engagement tenu… par le gouvernementAucun contrat de ce type n'a été signé avec les conseils régionaux socialistes. C'est une législation nationale, soutenue en 2013 par la ministre de la santé, Marisol Touraine, qui a abouti à la signature de contrats de praticien territorial de médecine générale, pour inciter les jeunes médecins à s'installer dans les déserts médicaux. La répartition des contrats par région est fixée par décret, avec l'intervention des agences régionales de santé (ARS).Toutefois on peut noter que l'Ile-de-France est allée plus loin que ce dispositif, en proposant une aide financière supplémentaire, jusqu'à 1 000 euros, pour les étudiants qui s'installeront dans un désert médical. En outre, certaines régions ont mis en place des maisons de santé (que le PS promet dans son programme 2015 de généraliser).  require(['jquery'], function($) { $(".clic_deroule").click(function() { deroule = $(this).parent().children(".boite_deroule"); if(deroule.hasClass("deplie")) { deroule.slideUp(400); deroule.removeClass("deplie") } else{ deroule.slideDown(400); deroule.addClass("deplie") } }) });.bilandessortants_ps .btn_bleu { background-color: #0386c3; background-image: -webkit-linear-gradient(top, #0386c3, #02608c); background-image: linear-gradient(to bottom, #0386c3, #02608c); border-color: #333; color: #fff; padding: 8px 12px; font-size: 1.7rem; vertical-align: middle; border: 1px solid #ccc; border-radius: 4px; box-shadow: inset 0 1px 0 rgba(255, 255, 255, 0.2), 0 1px 2px rgba(0, 0, 0, 0.05); cursor: pointer; font-weight: bold; display: inline-block;}.bilandessortants_ps .btn_bleu:hover,.bilandessortants_ps .btn_bleu:focus,.bilandessortants_ps .btn_bleu[disabled] { color: #fff; 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ce qui permet de maintenir la dette à un niveau faible – et en diminution)PACA : non tenu (la région a baissé ses investissements et augmenté ses dépenses de fonctionnement, par ailleurs sa capacité à se désendetter s'est dégradée)Champagne-Ardenne : tenu (la région est dans une phase de désendettement et a défini les transports comme objectif principal)Limousin : tenu (le fait que la région consacre chaque année 15 millions d'euros à son désendettement nuit finalement à sa capacité d'investir).Bretagne : non tenu (la région a vu sa dette augmenter depuis 2009, passant de 209 euros à 285 euros en 2015 ; ce qui dégrade sa capacité à se désendetter)Nord-Pas-de-Calais : non tenu (la dette est passée de 352 euros par habitant à 491 euros par habitant entre 2009 et 2014)Bourgogne : non tenu (la dette bourguignonne a augmenté de 30 % depuis 2009, passant de 375 millions d'euros à 492, et ce essentiellement pour combler ses besoins d'investissement) ?Un « pack pour l'autonomie des jeunes » pour l'accès au logement, à la santé ou au permis de conduireEngagement inégalement tenuDans aucune région les exécutifs socialistes n'ont pas tenu leur promesse d'accorder « dès la rentrée 2010 […] aux jeunes qui sortent du lycée et aux apprentis qui ont fini leur apprentissage un "pack" pour les aider à entrer dans la vie ». Toutefois, beaucoup ont mis en place séparemment les mesures qui devaient figurer dans ce « pack » au cours de la mandature. Voir le détail, région par région +Aquitaine :  tenu (caution logement, aide à la mobilité et au permis)Bretagne : tenu (plusieurs dispositifs mis en place)Centre : tenu (aide de 200 à 400 euros pour passer le permis, financement de la mutuelle et diverses aides pour le logement)Ile-de-France : tenu (aides à la santé, au logement et au permis de conduire)Midi-Pyrénées : tenu (en additionnant les différentes aides, ainsi que le « passe mutuelle », le dispositif existe en Midi-Pyrénées mais n'est pas un « pack » unique)Haute-Normandie : inachevé (aide au permis de conduire par les Missions locales)Poitou-Charentes : inachevé (caution pour le logement, aides au permis mais pas d'aides santé)Lorraine : inachevé (le dispositif « Loj'Toît » accompagne les jeunes en recherche de logement, mais aucun dispositif pour la santé et le permis)PACA : inachevé (un fonds régional de soutien au logement des jeunes, des engagements sur la santé, mais pas le permis)Rhone-Alpes : ?Nord-Pas-de-Calais : ?Franche-Comté : ?Picardie : ?Basse-Normandie : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?Le « cartable numérique » pour les lycéens et les apprentisEngagement peu tenu« Accès à un « cartable numérique » pour les lycéens et les apprentis permettant de se connecter, depuis le domicile ou l'établissement, à des espaces d'échange avec leur classe et leurs professeurs, à un agenda partagé, à des informations concernant l'orientation, à des bibliothèques numériques et à des contenus culturels en téléchargement libre ou à tarifs réduits. Une aide sera prévue pour les lycéens d'origine modeste pour accéder aux matériels et aux liaisons internet nécessaires. »Inégalement mis en place dans les régions, parfois déjà mis en œuvre par les conseil généraux (comme dans les Landes), cette mesure est celle qui a le plus suscité de jeux de mots dans les esprits des conseils régionaux : LOL (pour Lycée OnLine) en Poitou-Charentes, ToutaTICE en Bretagne ou encore Lycorhn en Haute-Normandie. Voir le détail, région par région +Bretagne : tenu (portail « Toutatice »)Lorraine : tenu (un espace numérique de travail mis en place dans tout le secondaire)Poitou-Charentes : tenu (avec le dispositif LOL)Ile-de-France : déjà tenu (l'espace numérique de travail Lilie existait depuis 2009)Haute-Normandie : inachevé (dispositif « Lycorhn » avec messagerie, agenda et forums, mais ni bibliothèque numérique, ni contenus culturels, ni coupons de tarifs réduits)PACA : non tenu (seulement un catalogue de ressources en ligne)Basse-Normandie : ?Midi-Pyrénées : ?Aquitaine : ?Rhone-Alpes : ?Nord-Pas-de-Calais : ?Centre : ?Pays de la Loire : ?Picardie : ?Franche-Comté : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?Développer l'équipement informatique des lycées et des centres de formation professionnelle et généraliser les laboratoires de langues dans les établissementsEngagement inégalement tenuLa gestion des lycées fait partie des compétences phare de la région ; si l'équipement informatique des lycées s'est développé partout où l'on a trouvé des données, l'installation de laboratoires de langues semble avoir été moins prioritaire. Voir le détail, région par région +PACA : tenu (moins de 3 élèves par ordinateur à la rentrée 2013)Lorraine : tenu (financement de la région pour les serveurs d'établissements et les équipements en poste de travail)Midi-Pyrénées : tenu (la région a dépensé 1,2 million d'euros pour équiper les lycées en labos de langues)Bretagne : inachevé (13 millions d'euros pour le parc informatique breton, mais pas de généralisation des labos de langues)Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Poitou-Charentes : ?Aquitaine :  ?Rhone-Alpes : ?Nord-Pas-de-Calais : ?Franche-Comté : ?Ile-de-France : ?Picardie : ?Centre : ?Pays de la Loire : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?Accompagner les agriculteurs face à la mutation de leur métier« Les régions favoriseront le développement d'une agriculture durable favorisant les circuits courts, la production locale, les filières de qualité, les AOC, les AMAP, ainsi que l'agriculture biologique. »Engagement tenuAide aux associations pour le maintien d'une agriculture paysanne (AMAP), à la reconversion biologique ou à la vente directe, les exécutifs socialistes ont joué le jeu et ont créé une série d'aides pour la reconversion du monde agricole dans presque toutes les régions dont la présidence était assurée par un(e) socialiste.Voir le détail, région par région +Haute-Normandie : tenu (plusieurs aides de soutien aux investissements et à l'installation)Poitou-Charentes : tenu (1 500 aides à la construction ou modernisation de bâtiments d'élevage et développement des circuits courts)Midi-Pyrénées : tenu (aide à l'installation des jeunes agriculteurs)Lorraine : tenu (plusieurs dispositifs soutenus par le conseil régional depuis 2012)PACA : tenu (subventions à la recherche et l'expérimentation pour l'agriculture durable)Centre : tenu (aides jusqu'à cinq ans et 15 000 euros pour les exploitations bio)Picardie : tenu (série de mesures favorisant la fourniture des cantines par l'agriculture de proximité et/ou bio)Bretagne : tenu (dispositif « pass bio » accompagnant la conversion d'exploitations s'orientant vers les systèmes d'agriculture biologique et herbager)Pays de la Loire : tenu (la région a créé différentes aides, soit pécuniaires, soit techniques pour la conversion au bio, la protection des races menacées)Aquitaine : tenu (la région a créé un série d'aides pour la reconversion et le maintien en agriculture biologique : en amont, aussi bien d'un point de vue technique que pécuniaire)Franche-Comté : ?Ile-de-France : ?Nord-Pas-de-Calais : ?Rhone-Alpes : ?Basse-Normandie : ?Bourgogne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Auvergne : ?Consultez notre bilan des promesses des sortants, région par régionLire aussi le making of : Comment nous avons vérifié un millier de promesses électoralesLes DécodeursJournaliste au MondePierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.12.2015 à 17h12 • Mis à jour le11.12.2015 à 17h22 | Isabelle Regnier La rumeur enflait depuis quelques jours. Un communiqué de presse l’a confirmée ce vendredi 11 décembre : Frédéric Bonnaud succède à Serge Toubiana au poste de directeur de la Cinémathèque française. Il prendra ses fonctions le 1er  février 2016. Choisi par le président de l’institution, Constantin Costa-Gavras, ce journaliste de 48 ans, qui a commencé sa carrière comme assistant de programmation cinéma au Musée du Jeu de paume, a vu sa candidature approuvée à l’unanimité par le conseil d’administration et par la ministre de la culture, Fleur Pellerin. Elle l’a emporté sur celles de Marc Nicolas, le directeur général de la Femis, avec qui il fut un temps en ballottage, d’Edouard Waintrop, l’actuel délégué général de la Quinzaine des réalisateurs, et de François Aymé, le président de l’AFCAE (Association française des cinémas art et essai).Directeur de la rédaction de l’hebdomadaire culturel Les Inrockuptibles depuis 2013, où il fut longtemps critique de cinéma, animateur de débats sur Mediapart et coauteur de l’émission « Personne ne bouge ! » sur Arte, Frédéric Bonnaud a fait une bonne partie de sa carrière à la radio comme chroniqueur et producteur (sur France Inter, Europe 1, Le Mouv’). Dans une déclaration faite après l’annonce de sa nomination, il s’est dit attaché à la « mission de service public » de la Cinémathèque et à son « devoir de transmission ». Il a rendu hommage à l’œuvre accomplie par son prédécesseur : « Je suis heureux et fier de succéder à Serge Toubiana au poste de directeur général. En douze ans, sous sa direction, la Cinémathèque est devenue un véritable musée moderne du cinéma, qui assume pleinement ses missions de conservation et de diffusion du patrimoine cinématographique. En duo avec notre président, Costa-Gavras, j’aurai à cœur de poursuivre l’œuvre déjà accomplie et d’ouvrir en grand la Cinémathèque à des publics toujours plus divers. »Développer le mécénat privéLe nouveau directeur hérite en effet d’une institution florissante. Nommé en 2003, après plusieurs années de crise, marquées par une gestion calamiteuse, au moment où le temple de la cinéphilie parisienne s’installait dans ses locaux de Bercy, Serge Toubiana a fait fructifier l’héritage d’Henri Langlois en l’accompagnant dans une nouvelle ère. Et le succès fut au rendez-vous : une fréquentation soutenue dans les salles (216 000 visiteurs par an en 2014), et de grandes et belles expositions (sur les réalisateurs Renoir, Kubrick, Burton, Demy, Pasolini, Scorsese…) qui ont contribué à redéfinir l’identité du lieu. Il est en outre l’artisan d’une pacification des rapports, historiquement exécrables, entre l’institution et le ministère de la culture.La confiance que Serge Toubiana a su établir avec la tutelle, en imposant notamment des règles statutaires de transparence à tous les échelons, s’est traduite par une constance, depuis 2010, de la subvention publique (20 millions d’euros), sur laquelle repose 75 % du budget de la maison. Cette manne est toutefois appelée à se réduire légèrement en 2016. Dans ce contexte, le nouveau directeur aura à charge de développer le mécénat privé, mais aussi de trouver de nouveaux moteurs pour la fréquentation. En 2014, les expositions et le musée n’ont pas réuni plus de 130 000 visiteurs, alors que deux ans plus tôt, l’exposition « Tim Burton », par l’effet d’une recette que personne n’a encore su reproduire, en rassemblait à elle seule 352 000. Sur un plan plus théorique, il lui reviendra de réfléchir aux missions de la Cinémathèque dans le cadre de la cinéphilie d’aujourd’hui, totalement éclatée, qui se forge largement sur Internet.Aux Inrockuptibles, c’est Pierre Siankowski, âgé de 39 ans, ancien rédacteur en chef au magazine, qui l’avait quitté pour rejoindre Canal+, qui prendra la succession de Frédéric Bonnaud en janvier 2016, a annoncé la société éditrice du magazine culturel, Les Nouvelles Editions Indépendantes.Isabelle RegnierIsabelle RegnierJournaliste culture, critique de cinémaSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.12.2015 à 16h21 • Mis à jour le11.12.2015 à 16h47 Le mauvais score de la droite au premier tour des élections régionales — elle est arrivée en tête dans quatre des treize régions — a mis en lumière, une fois encore, ses divisions. Pour les tenants d’une ligne modérée, c’est la position droitière portée par Nicolas Sarkozy qui est responsable de cet échec. Dans les régions, des têtes de liste Les Républicains (LR) refusent de s’afficher aux côtés de l’ancien président dans leurs meetings de l’entre-deux-tours.Comment réconcilier ces différents courants, ou en tout cas trancher en faveur de l’un ou de l’autre ? Comment cesser d’étaler ces divisions ? Certains évoquent aujourd’hui la possibilité d’avancer la date de la primaire pour la présidentielle de 2017, prévue les 20 et 27 novembre 2016. « S’il y a une possibilité d’avancer [le calendrier de la primaire], et que cette position est consensuelle, je crois que c’est un débat qui mérite d’être posé », a confirmé, jeudi 10 décembre, Christian Jacob, président du groupe LR à l’Assemblée nationale. Lire aussi :Les Républicains, un parti coupé en deux face au FNUn conseil national en févrierInterrogé par Le Figaro, vendredi 11 décembre, Nicolas Sarkozy n’a pas exclu cette possibilité, tout en rappelant que le calendrier relevait de la haute autorité des primaires, une commission indépendante, présidée par la juriste Anne Levade, et chargée de veiller au respect des règles de l’élection. « Les premiers mois de 2016 doivent être absolument consacrés à poursuivre la construction du projet des Républicains pour l’alternance, explique le président du parti. Qui a demandé que le parti ait un projet, alors que tant de voix s’élevaient pour dire qu’il n’en avait pas besoin ? » Le président de LR annonce la tenue d’un conseil national au début de février « pour que chacun dise le plus librement, le plus fortement et le plus sereinement possible ce que doit être la ligne de ce projet. »Eric Ciotti, député LR des Alpes-Maritimes, appartenant au camp des « droitiers », prépare selon L’Opinion une initiative afin de promouvoir dès la semaine prochaine une accélération du calendrier de la primaire :« La primaire est une obligation. Sa logique, c’est de pousser chacun à se distinguer. Je n’imagine pas que l’on vive dans ce climat pendant un an. Il faut au plus vite purger ce débat et l’organiser avant l’été. »Lire aussi :La ligne droitière de Nicolas Sarkozy de plus en plus contestée« Tôt et bien, ce n’est pas inintéressant »Une discussion sur la ligne politique du parti, c’est aussi le souhait d’Alain Juppé, principal concurrent de l’ancien chef de l’Etat pour la primaire. « Après le deuxième tour [des régionales], il va falloir que nous ouvrions un débat sur la situation actuelle qui fait que — soyons lucides — nous ne sommes pas audibles », a-t-il dit en début de semaine, sans préciser s’il souhaitait avancer la date de la primaire. « Je préfère tard mais bien plutôt que tôt et mal, a précisé à L’Opinion Gilles Boyer, son conseiller politique, à propos de l’organisation de la primaire. Mais tôt et bien, ce n’est pas inintéressant. »François Fillon a lui aussi insisté sur la nécessité d’une primaire « organisée dans des conditions exemplaires », disant ne pas savoir si le parti était « capable » de le faire dans un délai plus court que prévu. Non, a répondu Thierry Solère, président de la commission d’organisation de la primaire, jeudi sur Europe 1 :« Le plus important c’est qu’on fasse une belle primaire largement ouverte, qui permettra à chaque Français d’aller voter avec dix mille bureaux de vote sur le territoire national. J’ai besoin de ces dix mois pour l’organiser. On s’est mis d’accord sur un calendrier. On peut avancer à condition de se donner des moyens logistiques considérables. Pour régler la question du leadership, il faut que la primaire soit incontestée, et donc organisée dans des conditions de température et de pression parfaites. » Une « réponse d’appareil »Bruno Le Maire, député de l’Eure et autre candidat déclaré à la primaire — dont Thierry Solère est un soutien —, est lui clairement opposé à un changement de calendrier. Selon son entourage :« C’est une réponse d’appareil à un problème politique. En plus, le but de la primaire est de donner de l’élan à celui qui sera notre candidat pour la présidentielle : faire une primaire en juin, juste avant l’été, n’est pas stratégique. Et cela veut dire qu’entre le conseil national mi-février et l’élection, nous n’aurons que trois mois pour débattre des projets et choisir ce candidat ? »Les opposants à Nicolas Sarkozy, qui souhaitent un scrutin le plus ouvert possible, lui avaient reproché de vouloir une primaire ouverte seulement aux militants LR, qui lui sont plus favorables. Une primaire « anticipée » ne favoriserait pas, selon eux, une large participation.Autre acteur, jusqu’ici, de la bataille pour le leadership à droite, Xavier Bertrand, tête de liste LR en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, a lui laissé entendre cette semaine qu’il pourrait retirer sa candidature à la primaire s’il l’emporte face à la présidente du Front national (FN), Marine Le Pen, lors du second tour des régionales, dimanche. Changement d’avis sincère ou calcul politique stratégique à quelques jours du scrutin ? « La primaire n’est plus ma priorité, a-t-il en tout cas répété à plusieurs reprises sur RTL. Je m’engage pour la région pour six ans. »Lire aussi :La droite se découvre mortelle 11.12.2015 à 15h43 • Mis à jour le11.12.2015 à 16h50 | Audrey Garric et Pierre Le Hir Va-t-on parvenir à un accord universel contre le réchauffement de la planète ? La présentation du texte final, reportée à l’issue d’une nouvelle nuit d’âpres négociations, au cours de laquelle plusieurs pays ont campé sur leurs positions, est attendue samedi 12 décembre à 9 heures, avant une adoption par les 195 pays à 14 heures. Quel est l’objectif de cet accord ? Pourquoi est-il crucial ? Que contiendra-t-il ? Retour sur les enjeux, attentes et résultats à venir de cette conférence mondiale.Qu’est-ce que la COP21 ?Quels sont ses objectifs ?Quels sont les enjeux du réchauffement climatique ?Où en est-on des accords et désaccords sur le texte ?Quelles sont les lignes de fracture entre les 195 pays ?Que va-t-il se passer après la COP21 ? Qu’est-ce que la COP21 ?La COP21 est la 21e Conférence des parties (en anglais « Conference of the Parties », COP) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC ou UNFCCC en anglais). Cette convention universelle, principal traité international sur le climat, reconnaît l’existence d’un changement climatique d’origine humaine et donne aux pays industrialisés le primat de la responsabilité pour lutter contre ce phénomène. Elle a été adoptée au cours du Sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992, et ratifiée par 195 Etats (auxquels il faut ajouter l’Union européenne), parties prenantes à la Convention.Depuis la conférence de Berlin (COP1) en 1995, la Conférence des parties, qui constitue l’organe suprême de la convention, se réunit chaque année lors d’un sommet mondial, dans une ville différente, où sont prises des décisions pour respecter les objectifs de lutte contre le changement climatique. Les décisions ne peuvent être prises qu’à l’unanimité des parties ou par consensus.Lire : Les négociations climatiques internationales en 10 datesLa 21e de ces COP se tient au Bourget (Seine-Saint-Denis) depuis le 29 novembre et jusqu’au 11 décembre. Elle réunit plus de 40 000 participants, entre les délégations des 195 Etats, la société civile – les entreprises, les ONG, les scientifiques, les collectivités territoriales, les populations autochtones, les syndicats – et les médias du monde entier.Quels sont ses objectifs ?L’objectif d’origine de la COP21 est de conclure le premier accord universel et contraignant, applicable à partir de 2020 aux 195 pays, pour limiter la hausse des températures mondiales sous 2 °C par rapport à l’ère pré-industrielle. La dernière version du projet d’accord, jeudi soir, mentionnait un objectif plus ambitieux, mais irréaliste en l’état actuel de l’engagement des pays : « bien en dessous » de 2 °C, pour si possible « limiter l’augmentation de la température à 1,5 °C ».Lire aussi :COP21 : la bataille du 1,5°C est-elle le signe d’une prise de conscience ?Jusqu’à présent, l’effort pour réduire les émissions de gaz à effet de serre – principalement dues à la combustion de charbon, pétrole et gaz – a reposé sur les épaules des pays développés. En 1997, lors de la COP3 au Japon, a été signé le protocole de Kyoto, qui ne s’est appliqué qu’à 55 pays industrialisés, considérés comme historiquement responsables du réchauffement. Le protocole, entré en vigueur en 2005, visait à baisser d’au moins 5 % leurs émissions de six gaz à effet de serre, entre 2008 et 2012, par rapport au niveau de 1990. Si certains Etats ont respecté leurs engagements (comme l’Union européenne), les gros pollueurs n’ont pas tous rempli leurs objectifs : les Etats-Unis n’ont jamais ratifié le protocole, le Canada, l’Australie, la Russie et le Japon ont fini par s’en retirer et la Chine, devenue le premier émetteur de gaz à effet de serre, ne figure pas dans la liste des pays concernés. Après l’échec de la COP15 à Copenhague, en 2009, qui n’est pas parvenu à accoucher d’un accord international, le protocole de Kyoto est relancé pour une deuxième période, entre 2012 et 2020. Mais seule une poignée d’Etats s’engage à de nouveaux objectifs. Aujourd’hui obsolète, le protocole de Kyoto doit être remplacé par un accord de Paris à partir de 2020.Lire aussi :Une faille du protocole de Kyoto a aggravé le réchauffement climatiqueQuels sont les enjeux du réchauffement climatique ?Les conclusions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sont sans appel  : la température moyenne à la surface de la Terre a déjà augmenté de 0,85 °C depuis 1880, sous l’effet des gaz à effet de serre dus aux activités humaines. Et selon le Met Office, le service météorologique britannique, 2015 devrait être la première année dont la température aura franchi le cap de 1 °C de réchauffement par rapport à la période pré-industrielle. Le mouvement s’accélère. Les trois dernières décennies sont « probablement » les plus chaudes depuis au moins 1  400 ans, et quatorze des quinze premières années du XXIe siècle sont les plus chaudes jamais enregistrées. Le thermomètre mondial pourrait s’élever de près de 5 °C d’ici à la fin du siècle.Lire aussi :Le réchauffement climatique en 10 questionsLa hausse des températures n’est pas la seule conséquence du changement climatique. Les modèles climatiques du GIEC prévoient également, dans le pire scénario, une élévation du niveau de la mer de près de 1 mètre d’ici à 2100. Dans le même temps, la banquise arctique devrait continuer à se rétracter, les glaciers à reculer, les mers à s’acidifier et les événements extrêmes (sécheresses, canicules, pluies diluviennes, cyclones, etc.) seront plus intenses et/ou fréquents. Les extrêmes climatiques affecteront toutes les espèces, à commencer par les humains. Le GIEC évoque des rendements agricoles en baisse et des pénuries d’eau, affectant la sécurité alimentaire et la santé. Selon la Banque mondiale, plus de 100 millions de personnes supplémentaires pourraient tomber sous le seuil de pauvreté à l’horizon 2030. Le changement climatique devrait également provoquer une augmentation des déplacements de populations – près de 250 millions de personnes pourraient être déplacées d’ici 2050 – et pourrait accroître indirectement les risques de conflits violents. Les pays les plus menacés sont également les plus pauvres, principalement en Afrique et en Asie.Où en est-on des accords et désaccords sur le texte ?Plusieurs moutures du projet d’accord ont été produites au fil des négociations. Elles se sont allégées, passant de 55 à 29 pages. Elles ont aussi été « nettoyées » des innombrables crochets – de plus de 1 400 à seulement 48 dans le dernier texte – marquant les points encore en discussion. Le texte présenté dans la soirée du jeudi 10 décembre est normalement l’ultime brouillon avant le document qui sera soumis, si tout va bien samedi, à l’approbation finale par les représentants des 195 pays. S’il entérine des compromis sur certains sujets, il laisse encore ouvertes des questions cruciales. Sur l’ambition, le texte actuel va plus loin que l’objectif initial de la COP21, qui visait à contenir le réchauffement sous le seuil de 2 °C, par rapport au niveau préindustriel. Il prévoit de le maintenir « bien en-dessous de 2 °C » et de « poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5 °C », en reconnaissant que « cela réduirait significativement les risques et les impacts du changement climatique ». Ce volontarisme est contrebalancé par la faiblesse de l’objectif à long terme de réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Le texte vise simplement « un pic des émissions dès que possible » en mentionnant que les pays en développement mettront plus longtemps à atteindre ce pic –, ainsi que « la neutralité des émissions dans la seconde moitié du siècle ». Le GIEC, lui, chiffre entre 40 et 70 % la baisse des émissions nécessaire d’ici à 2050.Les engagements actuels pris par les Etats pour réduire leurs émissions de rejets carbonés ne sont pas en phase avec l’objectif central de l’accord, puisqu’ils mettent la planète sur une trajectoire de réchauffement d’environ 3 °C. Ces engagements ne figurent pas dans l’accord lui-même. Le principe d’une révision tous les cinq ans a été retenu.Lire aussi :Accord ou pas, les émissions mondiales de CO2 vont continuer à croîtreSur la différenciation Nord/Sud, au cœur des débats, les arbitrages restent à faire. Le texte provisoire souligne néanmoins que « les pays développés devraient continuer à prendre la tête » des efforts de réduction d’émissions, et que les efforts doivent être accomplis « sur la base de l’équité ». Sera-t-il tenu compte, dans les efforts demandés au pays du Sud, de leurs « niveaux de développement », comme le prévoit une option ? Leurs engagements seront-ils conditionnés à l’importance de l’aide qu’ils recevront, comme l’envisage une autre option ?Sur les financements, enfin, le texte précise que l’enveloppe de 100 milliards de dollars (91 milliards d’euros) par an que les pays riches se sont engagés à mobiliser, d’ici à 2020, en faveur des pays en développement, constitue « un plancher ». Des « objectifs quantifiés » d’aide financière devront être établis périodiquement pour la période post-2020. C’est une nette avancée par rapport aux versions antérieures. Mais une série de crochets, donc de variantes, entretient toujours le flou sur ces financements, qualifiés, au choix, de « nouveaux », « additionnels », « adéquats », « prévisibles », « accessibles », « durables » ou « croissants ».Lire aussi :COP21 : le projet d’accord en 7 points clésQuelles sont les lignes de fracture entre les 195 pays ?Les conférences mondiales sur le climat sont depuis le début marquées par une fracture entre les pays du Nord et ceux du Sud. La Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 1992 impose ainsi aux pays de « préserver le système climatique dans l’intérêt des générations présentes et futures, sur la base de l’équité et en fonction de leurs responsabilités communes mais différenciées ». Lire aussi :Nord-Sud, l’axe-clé des négociations sur le climatLes pays du Sud estiment que ceux du Nord, à l’origine de la plus grande partie des émissions cumulées de gaz à effet de serre, ont une « dette écologique » et doivent donc accomplir des efforts plus importants dans la lutte contre le changement climatique. Ils avancent également leur droit à un développement économique et leurs moyens plus réduits pour faire face aux effets du dérèglement climatique. Les pays industrialisés, eux, considèrent que la division entre pays développés et émergents n’est plus de mise, la Chine étant devenue le premier « pollueur » du monde et l’Inde le troisième. Jeudi soir, un jour avant la clôture de la COP21, les Etats-Unis et l’Union européenne poussaient ainsi pour une nouvelle répartition de l’effort financier, avec face à eux des pays comme l’Inde, le Brésil et la Chine. La position des pays du Sud est défendue par le groupe « G77 + la Chine », qui regroupe 134 pays, soit 80 % de la population mondiale. Du fait de sa très grande diversité, cette « superstructure » abrite de nombreux ­ensembles régionaux ou thématiques, qui peuvent défendre des positions différentes voire contradictoires. Le groupe Afrique s’arc-boute sur l’adaptation et le financement, l’Alliance des petits Etats insulaires, très vulnérable à la montée des eaux, défend le seuil de 1,5 °C de réchauffement, tandis que le groupe des pays arabes ne veut pas exclure les énergies fossiles ni entendre parler de prix sur le carbone.Lire aussi :La carte du monde redessiné par les négociations climatiquesQue va-t-il se passer après la COP21 ? Sauf nouveau report, le président de la COP21, Laurent Fabius, espère faire adopter l’accord de Paris samedi à 14 heures. Le texte soumis aux délégués des 195 pays réunis au Bourget ne fera pas l’objet d’un vote formel, mais d’une décision par consensus. Si aucune délégation ne manifeste son objection, l’accord sera donc validé.Lire aussi :Au Bourget, qui ne dit mot consentSi un accord est scellé à Paris, tout ne sera pas réglé. La signature ne devrait intervenir que début 2016, lors d’une cérémonie organisée par le secrétariat général de l’ONU. L’accord n’entrera ensuite pas en vigueur avant le 1er janvier 2020. A condition, stipule le texte mis sur la table jeudi soir, qu’au moins 55 % des parties (sur les 196 membres de la CCNUCC) représentant, selon des options encore ouvertes, au moins 55 % ou au moins 70 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, l’aient « ratifié », « accepté » ou « approuvé ». Les trois formulations se côtoient. D’ici là, le protocole de Kyoto continuera de s’appliquer.Pour le climat, le prochain grand rendez-vous diplomatique sera la COP22, du 7 au 18 novembre 2016 à Marrakech, au Maroc. Son programme n’est pas encore fixé puisqu’il dépendra de l’issue de la COP21.Audrey GarricChef adjointe du service Planète/Sciences du MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Faustine Vincent (Envoyée spéciale à Nangis et Meaux) De Nangis, petite commune rurale de Seine-et-Marne, ce que ses habitants connaissent le mieux, c’est sans doute la gare. Chaque matin, c’est la même bataille pour trouver une place sur le parking, devenu bien trop petit, puis un siège pendant le trajet jusqu’à Paris, en espérant que le train fonctionne. En un demi-siècle, cette « ville à la campagne, à 45 minutes de la capitale, à prix accessible », comme la décrivent les agents immobiliers, a vu sa population tripler pour atteindre aujourd’hui un peu plus de 8 000 habitants. Parfois, la cohabitation avec les nouveaux venus est difficile. Est-ce pour cela que cette ville de tradition communiste s’est réveillée lundi avec un score de 41,15 % pour le FN ? Entre autres.Lire aussi :Les calculs de Hollande face au désastre des régionalesLes Nangissiens au chômage (8 % selon les dernières données disponibles de l’Insee) se plaignent de ne trouver aucun travail dans le secteur, frappé par la désindustrialisation, et pâtissant de la baisse des dotations de l’Etat. « Le seul moyen, c’est de faire deux à trois heures de transport par jour pour aller à Paris », râle Eric, en recherche depuis six ans. Les retraités se sentent eux aussi malmenés. Beaucoup peinent à joindre les deux bouts et accusent les politiques de « donner trop à certains et pas assez à ceux qui le méritent ». De son côté, Claude*, agriculteur « installé depuis quatre générations » dans le coin, n’a pas de mots assez durs contre la « faune » du quartier HLM de la commune, qui viendrait perturber la tranquillité des habitants.La France des périphéries est ici, dans ce département aux deux-tiers rural, grand comme la moitié de l’Ile-de-France, et dominé par un immense sentiment d’abandon. Dimanche dernier, la Seine-et-Marne a donné 30,9 % de ses suffrages au Front national, un record en Ile-de-France, où le parti de Marine Le Pen a été contenu à 18 %. C’est 17 points de plus qu’aux élections régionales de 2010, et presque trois fois plus en nombre de voix. L’abstention, de 55 %, ne semble pas directement en cause : en 2010, elle était plus importante encore (58 %).« Ras-le-bol général »Sur place, personne n’est surpris par de tels scores, d’autant que le FN avait entamé sa percée dès les années 1990 dans l’est du département, la partie la plus rurale. Vingt-cinq ans plus tard, élus locaux comme habitants pointent le « ras-le-bol général » pour expliquer sa progression. À l’image de ces trois femmes, venues faire leur marché à Nangis en ce mercredi matin. Il y a la mère, Nicole, la fille, Virginie, et sa belle-mère, Martine. Cette dernière est la plus volubile. Et la plus remontée. « Moi je n’ai pas à m’en cacher, j’ai voté Le Pen [Wallerand de Saint-Just, candidat du FN en Ile-de-France] au premier tour et je vais recommencer, parce qu’il y en a marre des injustices ! » Handicapée après un accident, Martine vivote avec 500 euros par mois et s’indigne que la mairie lui ait refusé un bon alimentaire. « Il faut s’appeler Mohamed pour avoir quelque chose », soutient-elle, appelant à faire « un bon balayage ».Sa belle-fille, qui ne parvient pas à retrouver du travail dans les environs, a voté FN pour la première fois dimanche dernier. « J’ai vu ce qui s’est passé avec Sarkozy, puis Hollande, et tout ce qui se passe en France en ce moment, avec les attentats, l’immigration, etc. J’en ai marre », dit-elle posément. À ses côtés, sa mère ne se dépare pas de son sourire puis confie : « Vous savez, on est d’une famille communiste. Je suis née à Verdun. Mon père était résistant, il a été fait prisonnier. Moi je n’ai pas voté FN, j’aurais peur que Marine [Le Pen] devienne comme son père, et qu’on ait une guerre civile. » Elle a voté pour Les Républicains au premier tour, même si « ce n’est pas (sa) tasse de thé non plus ». Toutes trois avaient voté François Hollande en 2012. « Moi je vote pas, ça sert à rien »A la Mare aux curées, le quartier HLM de la ville, le parti communiste a transformé la maison de quartier en permanence politique provisoire. Après le premier tour, la grande affiche en carton du Front de Gauche qui trônait à l’entrée a été rangée. La mairie appelle désormais à voter Claude Bartolone, tête de liste PS en Ile-de-France. Quelques jeunes passent devant le local sans jeter un regard. « Moi je vote pas, ça sert à rien », glisse l’un d’eux avant de s’esquiver.À l’intérieur, la photocopieuse marche à plein régime. « On imprime 3 800 tracts pour le second tour », explique Claude Godart, trésorier du PC de Nangis, devant les piles qui s’étalent sur la table. Dans le quartier, l’abstention a atteint 77 %. « On essaye d’inciter les jeunes à voter mais c’est très difficile, soupire le vieux militant. Dès que la discussion devient politique, ils restent sur leurs difficultés, sachant qu’on ne peut pas les aider beaucoup. Ils nous le reprochent. » À Nangis, c’est surtout l’abstention qui a profité au FN, dont le nombre de voix est assez constant – autour de 900 à chaque élection depuis 2002. Le maire-sénateur, Michel Billout, compte d’ailleurs « travailler avec la majorité d’abstentionnistes pour leur redonner confiance en la politique », mais a renoncé à tenter d’inverser le vote des électeurs frontistes.Lire aussi :Elections régionales : gauche et droite rechignent à se remettre en cause face au FNAu pied d’un immeuble, une jeune femme vêtue d’une abaya noire presse son fils. Accaparée par le quotidien, Stéphanie* a « oublié » de voter au premier tour. Mais elle compte bien se rattraper dimanche prochain. « C’est normal, tant qu’on a le droit de vote, il faut le faire ! ». Depuis les attentats, la jeune musulmane a senti des regards différents sur elle, qui porte le voile depuis ses 19 ans. « Je comprends que ça fasse peur mais il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac ». Avec le score du FN, elle se pose « plein de questions ». Elle prend sa respiration, et se lance, un peu fébrile : « Je suis 100 % Française. Si Marine Le Pen arrive au pouvoir, est-ce qu’elle peut m’expulser quand même ? »Le FN s’implante dans les zones urbainesLa nouveauté, en Seine-et-Marne, c’est l’implantation importante du FN dans les zones urbaines, et plus seulement dans les territoires ruraux. À Chelles, Melun ou Meaux, le parti d’extrême droite a dépassé les 25 %, contre moins de 14 % en 2010.A Meaux, la ville de Jean-François Copé, l’ancien président de l’UMP, le FN arrive en deuxième position (26 %) derrière la droite (32 %). Béatrice Roullaud, qui a mené la campagne localement pour le FN, se targue d’avoir fait du « bon travail » en multipliant le tract et le porte-à-porte, et d’avoir capté une partie de l’électorat de gauche comme de droite. Elle vante surtout l’aspect « visionnaire » de « Marine », à laquelle les événements récents auraient « donné raison ».Dans son bureau à Meaux, où trône un portrait de Charles de Gaulle au milieu de centaines de boîtes de petites voitures, le bras droit de M. Copé, Jean-François Parigi (LR), tente lui aussi une explication. « En milieu urbain, c’est le vote traditionnellement à gauche qui s’est tourné vers le FN ». Lors des élections départementales en mars dernier, le PS avait été éliminé dès le premier tour, largement distancé par le parti de Marine Le Pen. Mais, au-delà, « le vote d’extrême droite en Seine-et-Marne est surtout le reflet de ce qu’on voit dans le reste du pays. C’est une accumulation ». L’adjoint au maire l’assure : non, à Meaux, le FN n’a quasiment pas fait campagne. La tête entre les mains, M. Parigi soupire : « Il n’a même pas besoin de le faire. C’est ça qui est grave ».Sentiment d’impuissanceLes élus locaux, qu’ils soient de droite ou de gauche, avouent tous leur sentiment d’impuissance face au « rouleau compresseur idéologique » du Front national. Et reconnaissent, à mi-mot, le désaveu de la classe politique que représente ce vote, conjugué à une forte abstention. Les arguments de campagne à l’échelle régionale ne trouvent plus d’écho. « Je ne suis jamais interpellé sur un point de contenu du programme de Valérie Pécresse, se désole Jean-Louis Thiériot, conseiller départemental LR. On a le sentiment d’un refus d’écouter et d’un désir de chamboule-tout ».Tout chambouler, c’est bien ce qu’espère faire Frédérique*. Cette « vieille Meldoise » apprêtée, qui se dit « Gauloise » et a toujours voté pour la droite républicaine, a glissé un bulletin Front national pour la première fois dimanche dernier. « Avec les attentats, j’ai eu un éclair de lucidité, dit-elle. Alors je vote Marine, parce que c’est une femme de caractère. Et après, on verra ce que ça donne ». Comme si tout cela était un grand coup de poker.*Les prénoms ont été changésFaustine Vincent (Envoyée spéciale à Nangis et Meaux)Journaliste au Monde 11.12.2015 à 14h42 • Mis à jour le11.12.2015 à 15h22 Le nom, le sexe, la ville, mais aussi les « j’aime »… une entreprise travaillant pour le compte de la campagne de Ted Cruz, l’un des candidats à l’investiture républicaine pour la présidentielle américaine, a collecté, à leur insu, des données Facebook de plusieurs dizaines de millions d’internautes américains, à des fins de marketing électoral.Le quotidien The Guardian, qui révèle l’existence de ce vaste système de collecte, explique comment Cambridge Analytica, une société sise en Grande-Bretagne, et son entreprise mère, Strategic Communications Laboratories (SCL), ont collecté ces données sous couvert de recherches scientifiques.Pour lancer la collecte, les sociétés ont utilisé Mechanical Turk, la plate-forme d’Amazon qui met en relation des entreprises et des travailleurs indépendants. Ce service est principalement utilisé par des entreprises cherchant des employés temporaires à bas coûts pour effectuer des tâches répétitives en ligne.SCL y proposait de rémunérer 1 dollar les personnes qui acceptaient de répondre à un questionnaire, présenté comme un test de personnalité pour des recherches scientifiques « anonymes ». En réalité, il était demandé aux répondants de se connecter à Facebook. Le « test » téléchargeait alors, à l’insu de l’utilisateur, toute une batterie d’informations personnelles, sur les participants mais aussi sur leurs amis Facebook.40 millions de profils détaillésCouplées au test de personnalité, ces données ont permis à l’entreprise d’élaborer une gigantesque base de données, profils psychologiques inclus, de millions d’électeurs américains – l’une des personnes impliquées dans ce programme s’est vantée sur le réseau social LinkedIn de détenir les profils de plus de 40 millions d’Américains.Interrogé par le Guardian, un porte-parole de Ted Cruz a confirmé l’existence d’un contrat entre Cambridge Analytica et la campagne du sénateur américain, mais a affirmé qu’à sa connaissance « toutes les informations utilisées [avaient] été collectées légalement, éthiquement et avec l’accord des utilisateurs inscrits sur Facebook ». Plusieurs utilisateurs de Mechanical Turk avaient cependant dénoncé le test psychologique mis en ligne par SCL, expliquant que l’outil tentait de télécharger des données personnelles sans en avertir l’utilisateur. Mathilde Damgé Ce sont des chiffres qui ont animé les réseaux sociaux : le véritable vainqueur du premier tour des élections régionales, dimanche 6 décembre, serait… l’abstention. Un constat imparable, qui permet à certains de relativiser la montée du Front national, même si cette lecture est contestable.Comme après chaque élection ou presque, nombreux sont ceux qui assurent qu’il est urgent de trouver une solution pour réduire l’abstention et faire revenir aux urnes les électeurs, notamment les jeunes (les 18-34 ans), qui sont plus de deux tiers à ne pas voter. Mais les solutions proposées sont souvent difficilement applicables. Passage en revue.Lire les témoignages :« Voter ne sert à rien » : les abstentionnistes expliquent leur choixCompter les votes blancs : compliquéD’après les comptes du ministère de l’intérieur, les votes blancs (un bulletin vierge ou une enveloppe vide) représentent 1,2 % des inscrits et 2,41 % des votants au premier tour des régionales. Les bulletins déchirés ou annotés sont considérés comme « nuls » et comptabilisés à part (1,58 % des votants dimanche dernier) depuis le 1er avril 2014, alors que blancs et nuls n’étaient, auparavant, pas distingués.Les parlementaires entendaient, grâce à la loi qui a instauré cette comptabilisation des votes blancs, lutter contre le développement de l’abstention, voire « dégonfler les votes pour les extrêmes, l’électeur disposant d’une voix nouvelle pour faire entendre son insatisfaction à l’égard de l’offre politique et pour appeler au renouvellement de celle-ci ».Toutefois, cette loi ne va pas très loin : les votes blancs ne sont pas comptabilisés dans les suffrages exprimés (donc ceux qui comptent). En clair, les votes blancs restent une indication, comme l’abstention, mais n’ont aucune conséquence sur le résultat du vote.Ce qui évite de modifier les seuils pour atteindre la majorité absolue ou pour se maintenir au second tour. Une présidentielle (élection à la majorité absolue des suffrages exprimés) deviendrait par exemple très difficile à remporter, car le candidat arrivé en tête au second tour devrait alors rassembler plus de suffrages que son adversaire et les bulletins blancs réunis.Mais cette loi décourage aussi peut-être certains électeurs qui voudraient voir le résultat de leur vote blanc parmi ceux affichés au sortir d’une élection.Forcer les gens à voter : pas de résultat fiableDans certains pays, le vote est obligatoire, sous peine d’amende. Ce système est lié à la théorie de l’électorat-fonction, selon laquelle le droit de vote n’est pas seulement un droit, qu’il est possible ou non d’exercer, mais une véritable fonction que la nation confie aux citoyens.Grâce à cette obligation, les pays concernés affichent un taux de participation supérieur à la moyenne européenne. #container_14497371540{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14497371540{ height:500px; } #container_14497371540 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14497371540 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14497371540 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14497371540 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Une forte obligation de voter n'entraîne pas forcément une forte participationPlus l'obligation (suivi des électeurs, montant de l'amende) est forte, plus la couleur est foncée.Source : Parlement européenrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = ["A Chypre, l'abstention est passible d'une amende de 342 euros et d'une peine allant jusqu'à 6 mois de prison ferme mais cette loi n'est pas appliquée.","En Grèce, le vote est obligatoire, mais les abstentionnistes ne paient pas d'amende. Ils ont cependant moins de chance d’obtenir un emploi administratif, un permis de conduire ou un passeport.","Au Luxembourg, tout électeur qui se trouve dans l'impossibilité de prendre part à un scrutin communal, législatif ou européen doit faire connaître ses motifs d'abstention au procureur d'Etat du tribunal d'arrondissement compétent. Une première abstention non justifiée peut être punie d’une amende de 100 à 250 euros. En cas de récidive dans les 5 ans de la condamnation, l’amende est alourdie, de 500 à 1 000 euros.","En Autriche, l'article 13 de la constitution du land du Vorarlberg prévoit que le droit de vote s'accompagne de l'obligation de prendre part à toutes les consultations électorales. Le maire établit une liste des abstentionnistes et les invite à justifier leur abstention dans les huit jours qui suivent le vote. Les électeurs qui n'ont pas voté et qui n'ont pas présenté d'excuse valable doivent payer une amende, dont le montant varie selon la nature les élections : 400 euros pour les élections municipales et 700 euros pour les autres élections.", "En Belgique, l’abstention est constitutive d’une infraction, qui, sans excuse valable, s’accompagne d’une sanction pénale (amende de 30 à 60 euros la première fois et de 150 euros si récidive). Outre la sanction pénale, l’abstention est sanctionnée aussi par des mesures administratives. 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D’ailleurs, elle est même parfois contre-productive : hors d’Europe, en Australie, certains activistes vont jusqu’à refuser de payer leur amende, refusant que la démocratie participative se résume à une contrainte.Lire : Le vote obligatoire changerait-il quelque chose ?L’obligation de vote existe en France pour les « grands électeurs », les électeurs sénatoriaux (députés, conseillers régionaux, généraux, maires et délégués des communes) étant tenus de participer aux opérations électorales. Faute de quoi, ils sont condamnés à une amende de 100 euros, en application de l’article 318 du code électoral. Aux dernières élections, ils sont à peine 1 % à s’être abstenus.Faciliter la procuration : déjà faitLe gouvernement a voulu simplifier le vote par procuration en 2013, avec la possibilité de télécharger la procuration avant de se présenter au guichet d’un commissariat de police ou de gendarmerie, ou encore au tribunal d’instance.La possibilité d’établir sa procuration auprès des services communaux n’a par contre pas été retenue.Quoi qu’il en soit, pour Baptiste Coulmont, sociologue, maître de conférences à l’université Paris-VIII, « donner une procuration à quelqu’un, c’est dire je suis satisfait de l’offre électorale, c’est le signe d’une surmobilisation électorale. La procuration facilite le vote de ceux qui sont déjà électoralement mobilisés, mais pas le vote des abstentionnistes ».Même argument pour le vote par correspondance, qui a été supprimé en France en 1975. Il est en vigueur en Grande-Bretagne, mais aussi en Espagne et en Allemagne où les frais de port sont pris en charge par l’Etat.Voter par anticipation : une question de citoyennetéLe citoyen danois empêché de voter le jour du scrutin peut s’exprimer jusqu’à trois semaines avant. Le lieu du scrutin dépend de la nature de l’empêchement : prison, maison de retraite, monastère… ou à domicile quand les personnes ne peuvent se déplacer.Outre le fait que cette mesure ne vise pas la majorité de la population, son succès est dépendant de la culture politique et citoyenne du pays. Au Danemark, la participation est habituellement élevée, s’établissant en moyenne à 85 % alors qu’elle ne fait que décroître en France.Selon une étude réalisée en 2002, 98 % des Danois estiment qu’il est important qu’une très grande majorité d’électeurs exercent leur droit de vote afin de préserver la démocratie, 96 % sont d’accord pour dire que toute personne qui croit en la démocratie a l’obligation de voter et 92 % ressentent une forte obligation de voter.Rendre le vote électronique : problème de secret et de vérifiabilitéEn 2007, 83 villes françaises avaient adopté des machines à voter électroniques (Brest, Mulhouse, Le Havre, Courbevoie, Nevers…) pour un million et demi d’électeurs, soit 3 % du corps électoral. Cependant, à la suite de plusieurs problèmes techniques et juridiques, un moratoire a été instauré, interdisant l’adoption de ce système par de nouvelles communes.Selon un sondage réalisé à la fin d’octobre par Harris Interactive pour le quotidien Le Parisien, 58 % des abstentionnistes lors des précédents scrutins déclarent que s’ils pouvaient voter par Internet, ils le feraient. Et ce nombre grimpe à 79 % chez les 18-25 ans.Mais pour Véronique Cortier, chercheuse au laboratoire lorrain en recherche informatique et ses applications, qui travaille au développement de Belenios, un logiciel de vote par Internet, le vote informatique risque d’être bloqué par l’absence de deux éléments essentiels de tout scrutin politique : « Le secret du vote, qui interdit de pouvoir établir un lien entre un votant et son bulletin, et la vérifiabilité, qui assure au votant que son bulletin a bel et bien été pris en compte pendant le dépouillement. »Autre test : à l’occasion des élections législatives de 2012 et consulaires de 2014, les Français résidant à l’étranger ont pu voter par Internet. Un votant sur deux s’est exprimé en ligne lors de ces législatives, mais sans effet notable sur le taux de participation, contrairement à ce qui était espéré.En Europe, le vote électronique stagne ou recule (sauf en Estonie, pays qui investit beaucoup dans les services électroniques mis à la disposition de ses citoyens), notamment en raison d’un manque de fiabilité des machines à voter. Aux Etats-Unis, où ces machines sont assez communes, plusieurs cas de machines défectueuses avaient défrayé la chronique, En 2012, on a ainsi pu voir une machine à voter choisir l’adversaire du candidat choisi.Mutualiser les votes : une question de culture politiqueAutre possibilité pour mobiliser l’électorat, le faire voter pour plusieurs scrutins en même temps. Un mode opératoire qui est d’ailleurs facilité par le vote électronique ; certains Etats américains font voter leurs citoyens pour une dizaine de scrutins en même temps.Dans une étude publiée en juin 2014, le Cevipof, le centre de recherche de Sciences Po, montre que l’organisation concomitante d’autres élections a renforcé très nettement la participation au scrutin européen. « La Belgique, l’Irlande, la Grèce et la Lituanie sont concernées, mais aussi l’Allemagne, qui a organisé des élections dans dix de ses Länder, ou encore, bien que de façon moins nette, le Royaume-Uni, qui organisait des élections locales le 22 mai. »Mais il n’est pas garanti que ce mode opératoire fonctionne en France, où le citoyen n’est pas habitué à voter pour plusieurs scrutins à la fois. Le ministère de l’intérieur l’affirmait ainsi dans une réponse à un sénateur : « Le regroupement des élections cantonales avec d’autres élections locales (…) n’a aucun impact sur l’évolution du taux d’abstention. Pour les quatre élections cantonales organisées concomitamment avec des élections régionales ou municipales, la moyenne est de 34,9 % (…). Pour les autres élections cantonales (moins celles de 1988), la moyenne est de 34,7 %. »Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.12.2015 à 15h43 • Mis à jour le31.12.2015 à 15h51 | Rémi Barroux La Guinée a été officiellement déclarée hors épidémie Ebola le 29 décembre 2015, après deux années de combat contre un virus qui aura fait 2 536 morts dans le pays. Au total, près de 11 000 personnes ont péri dans les Etats d’Afrique de l’ouest tels que le Liberia et le Sierra Leone lors de la pandémie. Le docteur Sakoba Keita, responsable de la coordination nationale de lutte contre Ebola en Guinée, l’affirme : « Nous avons payé un lourd tribut, mais nous avons aussi tiré des enseignements ».La Guinée vient d’être déclarée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sortie de l’épidémie d’Ebola. Quel est votre sentiment ?Il y a un grand soulagement. Nous avons fêté la fin de l’épidémie, mercredi soir et dans la nuit, par un grand concert avec les tous les artistes guinéens et de nombreux musiciens de Côte d’Ivoire et du Mali sur l’esplanade du Palais du peuple à Conakry, avec 200 000 jeunes. Un peu plus tôt dans la journée, nous avions organisé une cérémonie de remerciement de tous les acteurs qui ont participé à la riposte ces deux dernières années, en présence du chef de l’Etat. Y ont pris la parole les représentants des organisations des personnes guéries, de l’OMS, l’ambassadeur de France notamment. Nous avons gagné une bataille mais, sur le plan pratique, la lutte doit continuer pour éviter toute nouvelle flambée épidémique, pour qu’Ebola ne revienne jamais.Lire aussi :Point de départ de l’épidémie en 2013, la Guinée a officiellement vaincu EbolaQuelles sont les mesures que vous préconisez pour empêcher une nouvelle épidémie ?Nous avons élaboré un plan de suivi avec les différents acteurs, à destination en premier lieu des personnes guéries. La vaccination systématique de ceux qui ont été en contact avec les malades va être poursuivie. 6 900 personnes ont déjà été vaccinées et nous allons en traiter encore quelque 5 000. On sait que le virus peut persister 9 à 12 mois dans certains liquides, dont le sperme, chez ceux qui ont été malades. Il faut donc continuer le traitement. J’ai vu aussi avec l’OMS à Genève comment élaborer un programme de suivi sanitaire des personnes guéries, de tous leurs contacts. L’Inserm [Institut national de la santé et de la recherche médicale] va aussi suivre pendant cinq ans les éventuelles complications en matière de santé de cette population touchée.Lire aussi :Ebola : les survivants confrontés à de graves séquellesC’est la première fois qu’Ebola tue autant de monde, dans les trois pays, mais aussi qu’il y a autant de survivants. Que faites-vous pour leur réinsertion ?Nous comptons, en Guinée, 1 268 survivants et 6 230 orphelins. Un programme de suivi pour la réinsertion des anciens malades est en place. Il doit aussi permettre d’identifier et de lutter contre les éventuelles stigmatisations. Pour les nombreux enfants qui ont perdu leurs parents, un programme de l’Unicef [l’agence des Nations unies pour la protection de l’enfance et de la famille], avec de nombreuses organisations non gouvernementales nationales et le ministère de l’action sociale, doit permettre leur suivi, notamment sur le plan scolaire. La FAO [l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture] a financé un fonds d’aide pour l’agriculture, durement éprouvée par les conséquences de l’épidémie, à hauteur de 5 millions de dollars (4,6 millions d’euros).Lire aussi :L’espoir d’un traitement efficace contre EbolaQu’avez-vous appris de ces deux années d’épidémie et de lutte ?Ce que la Guinée a compris d’abord, c’est que notre système de santé était très faible, que l’on manquait de personnels hautement qualifiés pour faire face à la maladie, que la logistique n’était pas là. Nous avons identifié les faiblesses dans tous les secteurs et nous avons établi une feuille de route pour les corriger. Nous avons dorénavant plus de 2 000 personnels qualifiés pour la détection des maladies épidémiques. Nous disposons aussi de huit laboratoires sur le terrain pour permettre des analyses rapides. Et nous construisons vingt-et-un centres de traitement épidémoliogiques qui doivent là aussi faciliter une riposte rapide. Quatre maladies sont visées par ces réponses d’urgence, les fièvres jaune et Ebola, le choléra, la méningite et la rougeole.Lire aussi :La Sierra Leone chante « Ebola bye bye »Allez-vous garder les moyens que l’aide internationale vous a apportés ?Les 455 véhicules reçus, en particulier des ambulances, vont rester. Mais les cinq hélicoptères vont sûrement repartir. Nous allons garder aussi les nombreuses tenues de protection, les médicaments. Au niveau informatique, les préfectures et sous-préfectures vont être équipées avec un système de gestion de données. Les 30 600 villages guinéens, comme les 410 centres de santé vont aussi bénéficier de téléphones qui leur permettront d’être alertés au moyen de SMS sur les moindres cas épidémiques. En moins de 48 heures, des équipes d’intervention rapide doivent pouvoir agir.Le budget consacré à la santé était faible en Guinée. Allez-vous l’augmenter ?Il représentait un peu plus de 2,5 % du PIB. L’assemblée vient de décider de le porter à 5,6 % en 2016, puis le plus vite possible à 7 % et plus. Il y a unanimité politique sur ce point, d’autant que l’on sait et que l’on a vu que la question de la santé influe directement sur les autres secteurs, économie, agriculture…Le combat contre Ebola a été long et une partie de la population est restée réticente aux messages des autorités et des organisations internationales. Pensez-vous que cela a évolué ?Il y a eu deux moments durant ces deux années de lutte. Au début, nous avons constaté les réticences, le déni, voire la résistance des populations face aux discours, aux messages et aux mesures de traitement de l’épidémie. Puis la population a adhéré, parce que nous avons ouvert les oreilles aux plaintes et réclamations. Par exemple, nous avons installé des forages dans des villages où il n’y avait pas d’eau, alors que dans le même temps nous demandions aux habitants d’adopter des mesures d’hygiène importantes. Maintenant, la population est consciente que nous venons les aider.Les conflits observés au début avec les médecins traditionnels, les guérisseurs, ont-ils été réglés ?J’ai mené aux débuts de l’épidémie une lutte farouche avec la médecine traditionnelle. Après la mort de dix-huit guérisseurs tués par Ebola, alors qu’ils prétendaient pouvoir soigner avec leurs moyens traditionnels, nous avons pu travailler avec eux. On les a tranformés en agent de communication. Nous avons eu la même problématique avec les imams. Une quinzaine sont morts et leur discours de dénégation de la maladie a changé.On sait que la réponse internationale a été longue à se mettre en place. Mais le chef de l’Etat guinéen a aussi longtemps minoré l’importance de l’épidémie…Il y a eu, au début, une erreur d’appréciation de part et d’autre, au niveau national et international. Nous avions espéré que l’épidémie serait jugulée avant l’été 2014. Il y avait une baisse mais avec la circulation de malades avec la Sierra Leone et le Liberia, elle a repris de plus belle. Les cris d’alarme de MSF [Médecins sans frontières] puis de l’OMS [l’Organisation mondiale de la santé] ont joué un grand rôle, et les autorités guinéennes, qui voyaient par ailleurs l’économie s’effondrer, ont compris que la situation était très grave. Si nous avions pris au printemps 2014 les mesures adoptées en 2015, la propagation du virus n’aurait pas eu lieu comme cela a été le cas.Lire aussi :Ebola est de retour au Liberia, plus de trois mois après le dernier cas connuLa communauté internationale a aussi tiré les leçons de l’épidémie. Il y a une restructuration en cours au niveau de l’OMS, de ses bureaux régionaux et la mise en place de nouveaux mécanismes. La réponse a été beaucoup trop longue à arriver et l’année 2014 a quasiment été perdue. Les moyens logistiques sont arrivés tardivement, les ambulances manquaient. Au début, les malades mourraient pendant le transport, on a même perdu un échantillon de sang avec le virus pendant un transport, en mai 2014, que nous n’avons jamais retrouvé. Tout ceci doit appartenir au passé. Nous avons payé un lourd tribut mais nous avons aussi tiré des enseignements.Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 31.12.2015 à 15h19 • Mis à jour le31.12.2015 à 18h31 | Adrien Pécout (Poiseux, envoyé spécial) Devant le buste de Marianne, des sacs et des sacs. Dans la salle du conseil municipal, certains des 337 habitants de Poiseux (Nièvre) ont entreposé de vieilles couvertures ou des vêtements chauds pour les 22 migrants érythréens, éthiopiens, soudanais et afghans qui logent dans le village depuis la mi-novembre.Mais, dans cette commune où le Front national vient d’obtenir 49,04 % des voix au second tour des élections régionales, il faut croire que l’accueil des réfugiés fait aussi quelques mécontents : le maire (divers), Jean-Louis Fity, en est déjà à sa quatrième plainte contre X pour menaces de mort.« Des gens plus bêtes que méchants », suppose-t-il, lui reprochent d’avoir autorisé l’accueil des réfugiés. Ou plutôt : d’avoir simplement mis en application une convention passée entre la préfecture de la Nièvre et la Régie autonome des transports parisiens (RATP) pour que celle-ci mette à disposition son centre de vacances et contribue à désengorger la « jungle » de Calais (Pas-de-Calais).Lire aussi :Réfugiés : l’Europe passe à côté de l’HistoireSur la table, M. le maire vide « ses archives ». En date du 25 novembre, les menaces ont pris la forme d’une sinistre lettre anonyme : « On te donne jusqu’au 30 novembre pour renvoyer tes amis parasites hors de la ville – à défaut tu seras éliminé le premier pour haute trahison ainsi que tes vermines terroriste ». Dans cet envoi à l’orthographe incertaine, un photomontage représente vingt-trois cartouches : la première porte le nom de Jean-Louis Fity, par ailleurs qualifié de « salaud de français collabo »…En guise de signature ? Un simple « on ». « Ce que je reproche à la personne qui a écrit cette lettre, souligne l’homme de 58 ans, c’est qu’elle ne soit pas venue directement à la mairie. Au lieu de jouer à ce jeu malsain, qu’on vienne me voir, qu’on m’engueule si on a besoin de m’engueuler. Je suis ouvert à toutes les discussions, mais je pense que cette personne n’a pas assez de cran pour ça… »Croix mortuairesPeu enclin aux lamentations ou aux commentaires sur son orientation politique, M. Fity fait face. Plutôt que de réclamer une protection personnelle, ce sylviculteur arpente chaque jour la forêt domaniale des Bertranges sans se soucier de ce qu’il s’efforce de considérer comme des « bagatelles ». Au point d’avoir laissé intactes ces trois croix mortuaires retrouvées, inscrites au feutre noir, sur la roue de secours de son 4 x 4. Une grande (pour lui ?), puis une moyenne (pour Maryvonne, son épouse ?) et une petite (pour Maxime, son fils ?).A peine le temps de parcourir quelques mètres sur la route départementale, et voilà M. Fity à son domicile : là encore, huit autres croix barrent les portes et les volets rouges de la maison. « Les croix, ça voudrait dire qu’il faut réserver nos places au fond du cimetière, et moi j’ai pas trop envie, je tiens à ma vie », insiste Maxime, 11 ans, d’une voix timide. Les inscriptions datent du 17 décembre. Elles restent, à ce jour, la dernière menace dont a fait l’objet la famille du maire.Chez lui, le collégien confie « sa peur » : « Maintenant, quand je suis tout seul et que j’entends des voitures ralentir près de la maison, je téléphone à mes parents ou à mon cousin. » Maryvonne Fity, elle, a parfois des envies d’« île déserte ». Mais à la différence de son mari, cette conductrice de bus scolaires a déjà pris soin d’effacer les croix noires qui avaient été tracées à l’arrière de son véhicule professionnel : une voiture de neuf places pour convoyer les enfants du bourg jusqu’à l’école de Guérigny, le village limitrophe.« Des gens comme ça »Dans la rue principale de Poiseux, où un panneau indique Nevers à 19 kilomètres, réaction unanime parmi les villageois rencontrés : tous disent leur incompréhension. « Je trouve ça lamentable », souffle Christophe, 49 ans, devant le comptoir de l’Auberge de la poste, près de la place de l’église et de son sapin de Noël. Actuellement au chômage, « Tophe » déplore le sort réservé à ce maire qu’il estime « super sympa, serviable ». Dans une maison voisine, Michel, un retraité, met toutefois peu de temps à s’emporter contre la présence de réfugiés : « Je ne suis pas d’accord pour qu’il y ait des gens comme ça qui intègrent notre petite commune, logés, chauffés, éclairés, nourris, alors que nous on a travaillé toute notre vie pour toucher des salaires ou des retraites un petit peu de misère », lâche cet électeur frontiste. Tout en reconnaissant, lui aussi, que les migrants n’ont causé « aucun problème particulier » depuis leur arrivée.Ceux-ci se contentent pour l’heure de tours de vélo dans les environs. Tous attendent qu’aboutissent leurs demandes d’asile et que commencent leurs cours de français. Leur placement a été fixé jusqu’au 31 mars. « Ensuite j’aimerais bien rester en France pour y poursuivre mes études d’ingénierie civile », répond en anglais Gebre, un Erythréen à qui l’on semble apprendre les démêlés actuels du maire de Poiseux.Adrien Pécout (Poiseux, envoyé spécial)Journaliste au Monde 31.12.2015 à 14h13 • Mis à jour le31.12.2015 à 14h16 L’Etat français a récupéré 2,6 milliards d’euros en 2015 grâce à la régularisation des dossiers de personnes détenant un compte bancaire non déclaré à l’étranger, a confirmé le ministère des finances après que le quotidien Les Echos a dévoilé l’information, mercredi.Après avoir récupéré la somme de 1,9 milliard en 2014, les services du ministère des finances a traité « plus de 8 800 nouveaux dossiers en 2015 », précise une source citée par Reuters. C’était le rendement attendu pour cette année, du fait de la régularisation des comptes à l’étranger.« Nous en sommes à un peu moins de 45 000 dossiers reçus »Dans son projet de loi de finances pour 2016, le ministère avait tablé sur 2,4 milliards d’euros de recettes grâce aux régularisations des repentis fiscaux.  « Le renforcement des moyens que nous y consacrons y a contribué », a indiqué le ministre Michel Sapin aux Echos. Depuis le 1er juin, devant l’afflux des demandes, sept pôles interrégionaux ont été créés pour renforcer le Service de traitement des déclarations rectificatives (STDR). Ils sont situés à Paris, Vanves, Saint-Germain-en-Laye, Strasbourg, Bordeaux, Lyon et Marseille.« Nous en sommes à un peu moins de 45 000 dossiers reçus », depuis la création du STDR en 2013. Au total, un peu moins de 12 000 dossiers représentant un peu plus de 15 milliards d’euros d’avoirs détenus à l’étranger ont été traités, ce qui fait une moyenne de l’ordre de 800 000 euros par dossier. « En 2016, nous anticipons encore 2,4 milliards d’euros de rendement », a précisé à Reuters M. Sapin.« Cet argent qui rentre, c’est une question de justice. C’est aussi un financement significatif qui permet de baisser l’impôt des contribuables à revenus modestes ou moyens. »Lire aussi :Petit mode d’emploi pour les repentis fiscaux 31.12.2015 à 12h01 • Mis à jour le31.12.2015 à 16h11 | Cyril Bensimon (Bangui, envoyé spécial) data-ui="carousel" data-module="portfolio" data-wrapper=".gallery" data-interval="false" data-is-atom tabindex="10"> data-slide-title="" data-slide-description="L’événement, plusieurs fois repoussé, était très attendu et il a attiré les foules. Les électeurs se pressaient mercredi devant l’école Koudoukou du quartier musulman PK5, à Bangui." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Après les problèmes logistiques rencontrés lors du référendum constitutionnel du 13 décembre, de nouvelles équipes d’agents électoraux ont été formées pour ce scrutin." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="A l’école Koudoukou, un agent électoral vérifie les papiers de chaque électeur." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Les Centrafricains devaient choisir parmi une trentaine de candidats à la magistrature suprême. Un scrutin très ouvert." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Lors du référendum du 13 décembre, l’école Gbaya Dombia, à Bangui, avait été attaquée. Des affrontements entre milices rivales dans le fief de la communauté musulmane de Bangui avaient fait cinq morts." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Mercredi, des soldats de la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies en Centrafrique (Minusca) ont été déployés pour assurer la sécurité à l’école Gbaya Dombia. Selon Parfait Onanga-Anyanga, le chef de la Minusca, le scrutin s’est déroulé dans le calme sur l’ensemble du territoire." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Pour l’heure, les leaders des deux factions armées (ex-Séléka et anti-balaka), rongées par des divisions internes, ont choisi de se ranger derrière des candidats dans l’espoir de faire valoir leurs revendications, de se donner un avenir politique et, peut-être, d’échapper à la justice." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Le défi logistique de l’élection présidentielle dans un pays plus grand que la France mais où les routes goudronnées manquent cruellement a été rempli, selon des sources diplomatiques." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="« Moins de dix bureaux de vote [sur près de cinq mille sept cents] n’ont pas ouvert », estimait mercredi soir une observatrice étrangère. A l’école Begoua de Bangui, le vote s’est déroulé sans anicroche." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Seul problème, d’après une source à l’Autorité nationale des élections, le scrutin législatif n’a pas pu se tenir « dans au moins trente circonscriptions sur cent quarante »." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Certains bulletins ne sont pas arrivés à temps, ont été mal aiguillés, y compris à Bangui, ou comportaient des erreurs d’impression. Des législatives partielles sont à prévoir pour rattraper ces défaillances dans l’organisation." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Le décompte a commencé dans la nuit à l’école Saint-François de Bangui. Les résultats ne devraient pas être connus avant une semaine." data-slide-item-lie="" Précedent1/12SuivantL’événement, plusieurs fois repoussé, était très attendu et il a attiré les foules. Les électeurs se pressaient mercredi devant l’école Koudoukou du quartier musulman PK5, à Bangui.WILLIAM DANIELS/PANOS POUR "LE MONDE"› Accéder au portfoliorequire(['lmd/ui/carousel', 'lmd/module/portfolio']);Pas question de rater un événement si longuement attendu, alors on se presse en rangs serrés. On se bouscule gentiment avec le vain espoir d’accélérer la cadence et d’accéder enfin à l’entrée de la salle de classe. Il y a quelques éclats de voix, mais aucune animosité.Dès 5 heures du matin, mercredi 30 décembre, des files compactes se sont formées à Bangui devant les écoles transformées en centres de vote. « C’est un moment crucial pour tourner la page de la crise que connaît notre pays. Comme tout le monde, je suis déterminé à remplir mon devoir de citoyen », s’enthousiasme Armel Ndaïnga, impatient d’élire un nouveau président de la République centrafricaine (RCA) et un nouveau député de sa circonscription.Dans la cour du lycée scientifique du quartier de Boy-Rabé, Michel Ndotar a pris un peu d’avance sur son comparse et montre, satisfait, son doigt trempé d’encre indélébile, censé empêcher les votes multiples. « S’il fallait attendre jusqu’à la fin de la journée, je l’aurais fait, jure-t-il. Compte tenu des problèmes que nous avons vécus, il nous faut un nouveau président qui peut rétablir la sécurité. La transition a trop duré, et le peuple souffre. »Qui, parmi les trente candidats à l’élection présidentielle, est cette personnalité à même de sortir la Centrafrique de l’abîme dans lequel elle s’est enfoncée depuis trois ans ? « Non, ça, je ne vous le dirai pas. C’est mon secret », s’esclaffe Michel Ndotar, avant de filer sous le regard de casques bleus égyptiens. Dans tous les bureaux de vote de Bangui, dont une bonne partie a ouvert avec du retard, la mobilisation était flagrante. Tirer un trait sur leur passéA Begoua, un quartier qui a, lui aussi, connu son lot de violences commises tant par les ex-rebelles de la Séléka, qui ont occupé le pouvoir de mars 2013 à janvier 2014, que par leurs ennemis, les milices anti-balaka, Lucie Mbadifeïna lâche : « Ça fait un bout de temps que le pays est dans le chaos. Depuis plus de vingt ans et les premières mutineries, nous sommes dans la souffrance. Nous avons besoin d’un dirigeant capable de prendre de vraies décisions et de nous offrir un avenir. » Selon les premiers retours, la participation en province serait également forte. Elle atteste, s’il en était besoin, de l’espoir des Centrafricains de tirer un trait sur leur passé tourmenté.L’autre « succès » de cette journée d’élections, selon les termes du chef de la mission des Nations unies en RCA (la Minusca), Parfait Onanga-Anyanga, est le calme qui a prévalu sur l’ensemble du territoire. Le 13 décembre, lors du référendum constitutionnel, des affrontements entre milices rivales dans le fief de la communauté musulmane de Bangui avaient fait cinq morts. Mercredi, un seul incident notable a été signalé dans le nord-ouest du pays, près de Paoua, où un homme a été blessé par balle pour des raisons encore inconnues.Par précaution, la plupart des commerces du centre-ville de la capitale ont tiré leur rideau dans l’après-midi. Ces derniers jours, les patrouilles de blindés de la Minusca ont été renforcées. Les soldats français de « Sangaris », qui se sont aussi déployés dans deux zones sensibles – Kaga-Bandoro, le quartier général des ex-Séléka, et Bossangoa, le bastion originel des milices anti-balaka –, se sont faits moins discrets. Les forces internationales ont pour mission de dissuader les groupes armés de perturber ces élections reportées depuis mars 2014.Défi logistiqueLes forces de l’ordre centrafricaines ont également été mises à contribution. Goguenard et un peu las de cette journée d’attente devant l’entrée d’un bureau de vote, un gendarme répondant au nom d’Ampoule Griller avait tout le temps de solliciter « un petit quelque chose » auprès des visiteurs. Pour l’heure, les leaders des deux factions armées, rongées par des divisions internes et qui ont perdu de leur influence sur ceux qu’elles affirment vouloir protéger, ont choisi de se ranger derrière des candidats à la magistrature suprême dans l’espoir de faire valoir leurs revendications, de se donner un avenir politique et, peut-être, d’échapper à la justice.Le défi logistique de l’élection présidentielle, dans un pays plus grand que la France, mais où les routes goudronnées sont souvent un lointain souvenir, a été rempli, selon des sources diplomatiques. « Moins de dix bureaux de vote [sur près de 5 700] n’ont pas ouvert », estimait mercredi soir une observatrice étrangère. En revanche, d’après une source à l’Autorité nationale des élections, le scrutin législatif n’a pas pu se tenir « dans au moins 30 circonscriptions sur 140 ». Les bulletins ne sont pas arrivés à temps, ont été mal aiguillés, y compris à Bangui, ou comportaient des erreurs d’impression. Des législatives partielles sont à prévoir pour rattraper ces défaillances dans l’organisation.Autre dysfonctionnement plus grave, dans la quasi-totalité des bureaux visités par Le Monde à Bangui, un nombre substantiel d’électeurs ont pu voter alors que leur nom ne figurait pas sur les listes. De quoi ouvrir la voie à des recours en annulation et des contestations de la part des perdants à cette élection présidentielle organisée dans la douleur, dont le résultat du premier tour n’est pas attendu avant au moins une semaine.Cyril Bensimon (Bangui, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 31.12.2015 à 10h44 • Mis à jour le31.12.2015 à 13h30 | Antoine Albertini (Ajaccio - envoyé spécial) La Corse n’est que paradoxe. Au terme d’une année marquée, sur le plan national, par la double série d’attaques terroristes de Paris, en janvier et novembre, 2015 aura marqué dans l’île un véritable tournant sur les fronts de la délinquance, de la criminalité et des attentats, comme en témoignent les chiffres rendus publics par le ministère de l’intérieur mercredi 30 décembre 2015, en marge de la visite-éclair de Bernard Cazeneuve à Ajaccio.Pour la première fois en trente-neuf ans – depuis la création du Front de libération nationale corse (FLNC) – le nombre des attentats s’établit ainsi sous la barre de la dizaine :Deux tentatives et cinq plasticages « seulement » ont été enregistrés en 2015, et aucun de ces faits, selon la Place Beauvau, « n’a donné lieu à revendication ni n’a revêtu de caractère terroriste ».Cette franche décrue se double d’une nette baisse du nombre d’homicides commis en Corse, au plus bas depuis 2007 :Neuf pour l’année 2015 contre treize en 2014 et, en moyenne, vingt-quatre par an depuis 1988. Affinée, la statistique montre que deux de ces assassinats peuvent être attribués à des règlements de comptes dans le milieu, contre six en 2014.Enfin, les vols à main armée se sont effondrés de 66,7 %. Douze braquages et trois tentatives ont été recensés, soit le tiers des faits de même nature commis en 2014 (48) et le niveau le plus bas enregistré depuis quinze ans dans l’île : en 2000, 111 attaques avaient été comptabilisées.Lire aussi :A Ajaccio, Cazeneuve tempère les propos de VallsDépôt des armesCes résultats, « excellents », selon Bernard Cazeneuve, ne s’expliquent pas seulement par une activité subitement redoublée des services de sécurité : avec le dépôt des armes du FLNC en juin 2014, la réorientation de la stratégie de l’Etat en matière de lutte contre le crime organisé a permis de libérer des moyens humains et matériels jusque-là souvent monopolisés par les impératifs de la lutte antiterroriste.« Notre action et celles des collègues policiers a contribué à sortir les clandestins du jeu en multipliant les interpellations, analysait, mercredi, un gendarme à Ajaccio. Mais si les plasticages ont pratiquement cessé, il ne faut pas se mentir, c’est parce que le FLNC a déposé les armes il y a un an et demi : mécaniquement, nous avons plus de temps et plus d’effectifs pour nous consacrer à la délinquance et la criminalité de droit commun. »L’effort, promet Nicolas Lerner, le coordonnateur des services de sécurité en Corse, se poursuivra « dans un certain nombre de domaines, comme la lutte contre le trafic de stupéfiants, le contrôle de la commande publique, la spéculation immobilière et le blanchiment de capitaux sales ».Certains membres des forces de l’ordre, relativisent toutefois la portée de ce bilan. « Pour les réglos [les règlements de comptes liés au grand banditisme], explique un policier, le combat s’est interrompu faute de combattants : pas mal de gros voyous ont été assassinés. Mais ça peut reprendre d’un jour à l’autre, le temps que les équipes se reconstituent ou que de nouvelles fassent leur apparition. »Lire aussi :A Ajaccio, Cazeneuve tempère les propos de VallsAntoine Albertini (Ajaccio - envoyé spécial)Journaliste au Monde Florian Reynaud A un an de l’élection présidentielle américaine, c’est une affaire sensible sur laquelle peuvent se jeter les équipes de campagne. Selon un chercheur américain en sécurité informatique et le site spécialisé CSO, une faille de sécurité a temporairement laissé en libre accès sur Internet une base de données contenant le registre de 191 millions d’électeurs américains.Il faut en effet s’inscrire et fournir certaines informations pour voter dans chaque Etat, et selon le chercheur Chris Vickery, chaque électeur était identifié par son nom, son sexe, son adresse e-mail, son domicile, sa date de naissance, mais aussi son numéro de téléphone, toutes les élections auxquelles il a participé depuis 2000, et certains numéros d’identifiants. Le chercheur à l’origine de la découverte assure que près de 300 gigabits de données étaient accessibles.La base de données peut également révéler les appartenances politiques de millions d’Américains, sans pour autant révéler le vote qui reste secret. Selon les Etats, il faut en effet déclarer une affiliation politique si l’on souhaite voter aux élections primaires de certains partis. Ainsi, le fichier d’un électeur contient plusieurs affiliations déclarées pour voter par exemple aux primaires démocrate ou républicaine.Des données qui valent de l’or et des votesDans de nombreux Etats, les registres d’électeurs sont publics, mais y accéder peut se révéler fastidieux, voire très cher. Les partis politiques ont très vite su mettre à profit l’informatique et Internet pour tenter de compiler ces données et les utiliser dans le cadre des campagnes électorales. Une application pour trouver les démocrates dans son voisinage avait ainsi été développée en 2012 lors de la campagne de Barack Obama.Toutes ces données sont aussi rassemblées par des entreprises qui peuvent par exemple vendre des outils d’analyse de données ou mettre à disposition des registres pour les partis politiques. Certains Etats interdisent en revanche l’usage commercial des registres.L’origine de cette fuite d’informations est encore inconnue, et les autorités californiennes ont indiqué qu’elles allaient enquêter. Mais CSO et Chris Vickery affirment que la base de données semble avoir été compilée par une entreprise spécialisée dans l’analyse politique et électorale. Les fichiers contiennent selon eux un champ dédié aux prédictions électorales.« Des grosses sociétés d’analyse du vote vont donner à chaque électeur un score selon leur probabilité d’aller voter, de soutenir un parti politique donné, et même des questions plus précises sur les causes qu’ils sont les plus susceptibles de défendre », explique à CSO Maclen Zilber, un consultant pour la société Shallman Communications.Florian ReynaudJournaliste au Monde Laura Buratti Quelques mois après la rentrée, de nombreux étudiants s’aperçoivent qu’ils se sont trompés de voie et que la réalité ne correspond pas à leurs attentes. La meilleure solution reste alors de se réorienter au plus tôt et si possible sans perdre son année, grâce aux rentrées décalées.Dédramatiser et ne pas abandonner« A 18-20 ans, on a la vie devant soi, on a le temps, rappelle Anne Strazielle, infirmière à l’université de Bordeaux qui reçoit de nombreux étudiants déboussolés en début d’année. L’échec, ce n’est pas si grave, il faut simplement prendre le temps de bien redéfinir son projet. »Après avoir pris un peu de recul, on peut commencer à se renseigner sur les autres formations. Mais attention, il faut résister à la tentation de tout laisser tomber. « Il faut continuer à aller en cours et passer tous ses examens, conseille-t-elle. Même si ce n’est pas passionnant, cela fait un meilleur effet sur le CV. Et qui sait, vous décrocherez peut-être quelques unités d’enseignement [UE] qui pourront vous servir plus tard. »Faire le point avec un conseiller d’orientationComment savoir si vos doutes ou vos difficultés sont passagers, dus à des difficultés d’adaptation par exemple ou révélateurs d’une vraie erreur d’orientation ? « Un entretien avec un conseiller permet de faire la part des choses », assure Béatrice Langlois, conseillère d’orientation-psychologue au centre d’information et d’orientation (CIO) Médiacom.Les conseillers d’orientation peuvent également vous aider à faire le tri entre vos différentes idées… ou à en trouver une, si vous en manquez. « Je demande souvent aux étudiants : “Si vous deviez passer 3 heures dans une bibliothèque, vers quel rayon auriez-vous envie d’aller ? Que liriez-vous pendant tout ce temps ?” Cela les aide à cerner leurs centres d’intérêt plus facilement qu’en se demandant “Qu’est-ce que je veux faire plus tard ?” », explique Michèle Janiszewski, chargée d’orientation et d’insertion à l’Espace avenir de l’université de Strasbourg.Il faut agir le plus tôt possible, les dossiers pour intégrer les rentrées décalées sont à rendre en général courant janvier, pour commencer les cours en février-mars. Pour avoir un rendez-vous avec un conseiller, vous pouvez vous rendre dans un service commun universitaire d’information et d’orientation (SCUIO), présent dans la plupart des universités. Des conseillers d’orientation sont également présents dans les CIO, installés dans la plupart des grandes villes ainsi qu’au CIO des enseignements supérieurs à Paris.Se renseigner sur les formationsUne fois que vous avez une idée, même vague, de ce que vous aimeriez faire et de la formation pour y parvenir, penchez-vous sérieusement sur le programme, souvent disponible sur le site Internet de l’établissement. Le sujet des cours vous intéresse-il ? Le rythme et le volume des cours vous paraissent-ils adaptés ?« De plus, pour éviter les mauvaises surprises, il faut absolument s’assurer que le diplôme en question est certifié et à quel niveau », avertit Béatrice Langlois. Les diplômes peuvent être gradés (au niveau européen), visés (par l’Etat) ou juste certifiés (par l’école). Attention à ces derniers, ils ne sont reconnus qu’au sein de l’établissement qui les délivre et peuvent vous empêcher par la suite d’obtenir une passerelle.« Cela ne veut pas dire pour autant que c’est un mauvais diplôme, nuance Béatrice Langlois. S’il y a beaucoup de stages et une bonne insertion professionnelle à la sortie par exemple, pourquoi pas ? » Dans tous les cas, mieux vaut savoir où on met les pieds. Pour y voir plus clair, consultez le dossier sur la reconnaissance des diplômes de l’Onisep (Office national d’information sur les enseignements et les professions).Les écoles ont l’obligation d’afficher le label de leurs diplômes. Si vous ne trouvez pas l’information sur le site de l’école, n’hésitez pas à les appeler directement. Sinon, des dossiers « École de commerce » et « École d’ingénieurs » sont édités et mis à jour tous les ans par l’Onisep, à consulter gratuitement dans tous les CIO ou à acheter en ligne.Intégrer une rentrée décaléeUne fois que vous avez choisi une filière et l’établissement qui vous plaît, encore faut-il savoir s’il est possible de la rejoindre en rentrée décalée. Le CIO des enseignements supérieurs a établi une liste des universités qui offrent cette possibilité, mais seulement pour l’Ile-de-France. Il n’existe pas d’annuaire pour les autres facs de France, il faut se renseigner directement auprès des établissements.Lire aussi :Erreur d’orientation à la fac : il est encore temps de changerPour se réorienter dans un IUT, l’Espace avenir de l’université de Strasbourg a édité un guide 2015-2016 accessible en ligne.En ce qui concerne les écoles de commerce ou d’ingénieur, c’est plus compliqué. Le plus sûr est d’appeler directement les écoles pour vous renseigner. Il n’existe pas de liste des écoles qui proposent des rentrées décalées pour la bonne raison qu’elles attendent souvent de connaître le nombre de demandes pour décider de compléter une promotion ou d’ouvrir une nouvelle classe. De plus, les informations sur leurs sites Internet respectifs ne sont pas toujours mises à jour et donc peu fiables. Mieux vaut donc les contacter directement.Pour ne pas perdre son annéePour ceux qui s’y sont pris trop tard ou qui ont encore besoin de temps pour réfléchir à leur réorientation, il existe des astuces pour mettre à profit l’année et rester actif. « Partir à l’étranger, au pair par exemple, faire un service civique ou un service volontaire européen sont de bons moyens de finir l’année et de faire le point », conseille Michèle Janiszewski. L’année de césure permet quant à elle de suspendre ses études pour une période de six mois à un an tout en gardant son statut d’étudiant. Un bon moyen de s’ouvrir à d’autres expériences avant d’aborder la rentrée 2016 du bon pied.Lire aussi :Ni « truc de hippie » ni « glande » : l’année de césure expliquée en BDLaura BurattiJournaliste au Monde 30.12.2015 à 16h28 • Mis à jour le30.12.2015 à 17h35 La maire de Paris et l’avocat jugent la déchéance de nationalité inutile et inefficace et lui préfèrent l’indignité nationale qu’ils estiment plus égalitaire.Les attaques terroristes de janvier et novembre 2015 ont trouvé les Français unis pour réprouver le fanatisme totalitaire qui les frappait, et dans le même temps elles les ont vus rassemblés autour des valeurs fondamentales de la République. Chacun a pu sentir le prix de la liberté, de l’égalité et de la fraternité qui sont, bien davantage que des valeurs abstraites, l’oxygène que nous respirons et l’horizon auquel nous aspirons. Et cette prise de conscience commune a été la pierre angulaire de notre victoire face au terrorisme. Là où ceux qui nous détestent nous espéraient divisés, ils nous ont trouvés unis ; là où ils nous espéraient perdus, ils nous ont trouvés déterminés ; là enfin où ils nous espéraient faibles, ils nous ont trouvés forts.Tout l’enjeu pour nous est aujourd’hui de donner à cette magnifique réaction intuitive de la société française la postérité et la pérennité qu’elle mérite. Et si une révision constitutionnelle doit être conduite, c’est d’abord pour servir fidèlement l’unité et la cohésion dont nos concitoyens ont fait preuve dans les jours qui ont suivi les attentats.Chacun peut en effet comprendre et accepter que la liberté doive faire quelques concessions à la sécurité qui la rend praticable. Et, de la même manière, chacun peut se résoudre à lutter ardemment contre les forces qui se sont vouées à notre destruction. Chacun enfin peut entendre qu’il lui faille renoncer à certaines de ses espérances pour consolider le bien commun quand il est si directement menacé.Tous ces efforts ont été demandés aux Français et ils les ont faits sans tergiverser et sans polémiquer. Cette unité, notre bien le plus précieux, rend ô combien légitimes les alertes qui se multiplient aujourd’hui face à la perspective d’une extension de la déchéance de nationalité.Ces expressions à la fois sincères et raisonnées émanent de l’ensemble du champ politique et de la société civile. Bien loin des simples pétitions de principe qui, ignorant tout, n’engagent à rien, elles se fondent à la fois sur l’esprit de notre droit et sur l’état de notre société. Toujours elles font valoir l’inanité théorique, l’inefficacité pratique et les effets sociaux délétères d’une mesure trop mal née pour espérer bien vivre.Elles doivent donc être entendues par l’exécutif comme un rappel à la fois à nos idéaux et à notre réalité. Personne ne s’égare en dénonçant la remise en cause d’une partie du droit de la nationalité dont est porteuse une mesure qui fait des binationaux non des citoyens à part entière mais des citoyens entièrement à part. Et personne ne se trompe en prenant la défense des millions de binationaux concrètement ciblés par cette mesure, d’autant plus brutale et injuste qu’elle est érigée en symbole par ses défenseurs. Or la fonction de tout symbole est de réunir et de ne jamais diviser.Déni ou reniementBeaucoup a été écrit sur l’inutilité d’une disposition que peu de responsables parmi les forces de sécurité demandent et qui, en dernier ressort, ne concernera pas grand monde. Et beaucoup a été écrit également sur les risques de discorde dont est porteuse une mesure qui établira de façon inéluctable une séparation de fait entre les citoyens nés français. Cette inefficacité et cette discorde, personne ne les désire aussi ardemment que les terroristes eux-mêmes, dont un des buts de guerre est de nous faire renoncer à ce que nous sommes.Faire la guerre au terrorisme, c’est donc récuser toute altération profonde de ce que nous sommes – et l’extension de la déchéance de nationalité aux binationaux nés français est bien, en théorie comme en pratique, ce déni ou ce reniement qui conduit la République à espérer survivre en cessant d’être elle-même.C’est la raison pour laquelle, avec un pragmatisme loyal à nos idéaux, nous proposons de substituer à une mesure inégalitaire de déchéance de la nationalité une mesure égalitaire d’indignité nationale pour tous ceux, quel que soit leur statut dans la nationalité, qui prennent les armes contre leur pays et leurs concitoyens. Il s’agirait d’ôter aux terroristes tous leurs droits civiques, leur passeport, et de leur interdire la fonction publique.Benjamin Franklin ne se trompait pas en prévenant ses contemporains qu’un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux. Quant à nous, nous ne renonçons pas à défendre l’une et l’autre d’un même cœur, puisqu’elles sont concrètement indissociables. C’est la raison pour laquelle nous demandons d’abord au président de la République de donner davantage de moyens aux forces de l’ordre qui nous permettent de vivre en liberté et en sécurité – mais également de renoncer à prendre le risque de la discorde pour s’assurer, en même temps que la sécurité et la liberté, la concorde à laquelle elles concourent.Anne Hidalgo est maire de Paris et Jean-Pierre Mignard est avocat 30.12.2015 à 15h40 • Mis à jour le30.12.2015 à 15h46 Les négociations entre l’opposition et le régime syriens, qui doivent commencer au début de 2016, s’annoncent compliquées. Mercredi 30 décembre, les autorités syriennes ont arrêté deux dissidents ayant participé, il y a quelques semaines à Riyad, à une réunion des principaux mouvements de l’opposition politique et armée.Ahmed Al-Asraoui et Mounir Al-Bitar, deux figures du Comité de coordination nationale pour les forces du changement démocratique (CCND), principal bloc d’opposants de l’intérieur, « ont été arrêtés par les autorités syriennes à la frontière avec le Liban », a affirmé Yehia Aziz, son secrétaire général.Une centaine de représentants des principaux courants d’opposition et des groupes armés avaient annoncé, le 10 décembre en Arabie saoudite, leur accord pour des négociations avec le régime de Damas, en réclamant toutefois le départ du président Bachar Al-Assad au début d’une éventuelle période de transition.Les Nations unies, qui ont adopté le 18 décembre une résolution pour un plan de paix en Syrie, espèrent que les pourparlers pourront s’ouvrir le 25 janvier à Genève. Waël Al-Halki, le premier ministre de la Syrie, a répété mercredi que le régime était prêt à y prendre part, même si le pouvoir a précisé plus tôt qu’il attendait de savoir quels groupes de l’opposition y participeraient.Lire aussi :Syrie : ce que contient l’accord de l’ONUUne mesure qui « ruine » la résolution de l’ONULes deux figures de l’opposition arrêtées font partie de la Haute Commission de l’opposition, une instance formée à l’issue de la conférence de Riyad pour préparer ces négociations.Selon M. Aziz, elles étaient en route pour l’Arabie saoudite, où elles devaient assister à une nouvelle réunion de la Haute Commission, et ont été transférées vers « un lieu inconnu » après leur interpellation. Il a dénoncé ces arrestations ; il estime que « l’on n’a pas recours à de tels procédés lorsque l’on souhaite une solution politique » au conflit.« Cette mesure abusive va à l’encontre des efforts politiques de la communauté internationale et ruine la résolution du Conseil de sécurité [de l’Organisation des Nations unies] pour une solution politique négociée », a ajouté dans un communiqué le CCND, qui exige la « libération immédiate » d’Ahmed Al-Asraoui et de Mounir Al-Bitar.Ces arrestations ont eu lieu moins d’une semaine après la mort de Zahrane Allouche dans un raid aérien revendiqué par le régime. Il était le chef du puissant groupe rebelle islamiste Djaïch Al-Islam, qui avait également participé à la réunion de Riyad. Violaine Morin L’année 2015 bat des records de chaleur partout dans le monde. Après un mois de décembre particulièrement clément, les stations de sport d’hiver françaises peinent à entretenir leurs pistes de ski. Dans toute la chaîne des Alpes, les conditions d’enneigement sont décrites comme « difficiles » par les professionnels du secteur.Devant cette situation, certains expérimentent des mesures inédites. La commune de Saint-Martin-de-Belleville, en Savoie, qui regroupe les stations de Val Thorens et des Menuires, a demandé aux habitants de la région de ne pas se rendre sur les pistes, la semaine du dimanche 27 décembre au vendredi 1er janvier 2016. Et ce, afin de « laisser » le peu de neige existant aux touristes.Lire aussi :La nature déboussolée par un hiver si douxLa station de Sainte-Foy-Tarentaise, en Savoie, a de son côté pris une disposition controversée pour assurer le confort des skieurs : près de 100 tonnes de neige ont été héliportées et déposées sur une piste rouge en plusieurs allers-retours, rapporte France Bleu Pays de Savoie. En l’absence de neige, la solution la plus répandue reste cependant de « fabriquer » de la neige de culture, un processus qui réclame des températures basses et un peu d’humidité : dans les périodes de grand beau temps, comme au cours de ce mois de décembre, même cette neige fabriquée est compromise.À l’Alpe d’Huez (Isère), où 50 % des pistes sont ouvertes, un responsable de la société d’exploitation du domaine skiable, la SATA, affirme que la nature du métier a changé : « Autrefois, les pistes étaient sculptées dans une neige très abondante », explique-t-il. « Aujourd’hui, c’est nous qui les fabriquons, avec une matière bien moindre. » Cette année à l’Alpe d’Huez, il est tombé 60 cm de neige en novembre, 1 centimètre en décembre.Des vacanciers « quand même » au rendez-vousPourtant, malgré le faible enneigement, la fréquentation des stations de sports d’hiver est à peu près stable pour la semaine du jour de l’An, traditionnellement plus forte que la précédente, celle de Noël. Dominique Vassal, responsable commercial à l’office du tourisme de l’Alpe d’Huez, parle d’un remplissage de 60 % des capacités d’hébergement, « à peu près 5 % de moins que l’année dernière ». Dans l’ensemble, les vacanciers ont peu annulé leurs séjours.Même constat à Méribel (Savoie), où le taux de remplissage de la station est « d’environ 70 à 75 % », un chiffre satisfaisant pour cette période de l’année. Eric Bouchet, directeur de Méribel Tourisme, explique que les réservations hôtelières ne préjugent pas d’une baisse éventuelle de chiffre d’affaires pour le domaine skiable : « Les charges sont plus importantes en cas de faible enneigement, comme cette année, puisque la société d’exploitation des pistes est obligée de renforcer ses équipes. » Mais si les vacanciers sont peu nombreux à annuler leurs séjours cette saison, ils pourront décider, l’année prochaine, de reporter leur venue : « Souvent, le faible enneigement se traduit à la saison suivante. » précise Eric Bouchet. « Les skieurs venus à Noël choisiront par exemple de reporter leurs vacances au ski au cœur de la saison, en février. »Diversification des activitésDans l’ensemble, les années où « la neige est moins bonne », les vacanciers se reportent sur les commerces, les restaurants, ce qui diminue l’impact du manque de neige en termes d’emploi. Les stations de basse altitude souffrent moins, paradoxalement, des hivers trop doux car leur activité est plus diversifiée, les années « sans neige » y étant plus fréquentes. À Villard-de-Lans (Isère), la responsable du service commercial de l’office du Tourisme, Françoise Trian, constate que l’enneigement n’a pas d’incidence sur les réservations de logements de vacances. « Dans une station village comme la nôtre, les gens viennent autant pour le ski que pour la patinoire, la piscine, la randonnée… »Mais alors que seules 8 des 50 pistes de la station sont ouvertes, l’impact sur l’emploi saisonnier est bien réel. Didier Beuque, directeur de la station de Villard-de-Lans, explique qu’entre 20 et 25 saisonniers n’ont pas encore repris le travail. Ils sont cependant protégés par une convention collective, qui leur assure une embauche « dans tous les cas le 9 janvier » La semaine dernière, la CGT a écrit aux préfets concernés pour préconiser « la mise en œuvre de l’activité partielle » et « la bonne application de la convention collective » du secteur. Celle-ci impose aux employeurs de fixer, dans les contrats de travail, une date-butoir à laquelle le saisonnier sera embauché quoi qu’il advienne, même si l’activité est fortement réduite ou nulle. A Villard-de-Lans, cette date est fixée au 9 janvier.Lire aussi :Climat chaud, froid ou tempéré : ces cartes vous disent où habiter en FranceViolaine Morin Lucile Wassermann L’enquête sur les attentats de Paris et de Saint-Denis du 13 novembre a mis à jour une coordination en temps réel des attaques, depuis la Belgique, selon les informations révélées par Le Monde. La question du rôle joué par Abou Mohammed Al-Adnani, porte-parole de l’organisation Etat islamique (EI), dans les opérations extérieures du mouvement djihadiste se pose à nouveau. Ce dernier serait le véritable cerveau des attaques du 13 novembre, selon une thèse avancée par le spécialiste du terrorisme Alain Bauer au lendemain des attentats. Une théorie reprise par le New York Times ultérieurement.Pour le quotidien américain, les attentats récemment revendiqués par l’EI en Egypte, au Liban puis en France, témoignent d’un changement de stratégie du mouvement terroriste. Bien coordonnées, ces attaques seraient « dirigées depuis la Syrie ». Le véritable instigateur de ces opérations ne serait autre qu’Abou Mohamed Al-Adnani, sans qu’on sache s’il joue un rôle de donneur d’ordres ou de planificateur.L’homme fait désormais partie des terroristes les plus recherchés par les Etats-Unis. En août 2014, il avait été désigné par le département d’Etat comme « terroriste mondial » et figure depuis sur la liste officielle américaine antiterroriste « Rewards for Justice », qui promet la somme de 5 millions de dollars (4,6 millions d’euros) pour tout renseignement permettant sa capture. Le 14 décembre, CNN l’a désigné comme le responsable le plus recherché par les Etats-Unis au sein du mouvement djihadiste, devant même Abou Bakr Al-Baghdadi, chef de l’EI et calife autoproclamé.Lire aussi :Attentats de Paris : les commandos étaient coordonnés en temps réel de BelgiqueUne personnalité d’« ermite soufi »Le 29 juin 2014, c’est bien la voix d’Abou Mohamed Al-Adnani qui avait proclamé le califat et le nouveau nom de l’organisation, qui n’entendait plus se limiter à l’Irak et à la Syrie : « Lors d’une réunion, la choura [assemblée] de l’Etat islamique a décidé d’annoncer l’établissement du califat islamique. » Depuis, ses nombreux enregistrements audio rythment les déclarations du « califat ». Le 22 septembre 2014, Al-Adnani avait ainsi publié un message radiodiffusé de 42 minutes dans lequel il encourageait les attaques en Occident :« Si vous pouvez tuer un incroyant américain ou européen – en particulier les méchants et sales Français – ou un Australien ou un Canadien ou tout incroyant (…), dont les citoyens de pays qui sont entrés dans une coalition contre l’Etat islamique, alors comptez sur Allah et tuez-le de n’importe quelle manière. »Pour David Thomson, journaliste à RFI et spécialiste du djihadisme, ce message est le premier appel explicite de l’EI au djihad contre la France.Dès lors, bien connu des services de renseignements américains et européens, Abou Mohammed Al-Adnani pourrait être aujourd’hui à la tête d’un véritable département en charge des « opérations extérieures » de l’EI. Le New York Times révèle ainsi que de nombreux activistes étrangers travailleraient sous la direction de cet homme, figure de longue date de la mouvance djihadiste.Né en 1977 en Syrie, Al-Adnani n’était a priori pas destiné à devenir l’orateur consacré du mouvement djihadiste. De son vrai nom Taha Fallaha, ce jeune Syrien avait, selon ses proches interrogés par le journal britannique en arabe Al-Araby Al-Jadid, la personnalité introvertie d’un « ermite soufi ». Ouvrier dans le bâtiment dans la bourgade de Binnish, au milieu de la province d’Idlib, il disparaît en 1998. Son entourage le croit alors mort.Lire aussi :Attentats de Paris : l’assaut du Bataclan, raconté heure par heure« L’un des premiers combattants étrangers »On perd sa trace jusqu’en 2003, date à laquelle il réapparaît en Irak, peu après l’invasion américaine. Selon le département d’Etat, Al-Adnani est « l’un des premiers combattants étrangers à s’opposer aux forces de la coalition en Irak », dès la mi-2003. Il prête à cette époque allégeance à celui que l’on considère comme le véritable fondateur et maître à penser de l’EI, Abou Moussab Al-Zarkaoui, ancien leader de ce qui était alors la branche irakienne d’Al-Qaida, tué dans un raid aérien américain en juin 2006.En 2005, Al-Adnani est capturé par les forces américaines dans la province d’Al-Anbar, l’un des bastions de l’insurrection sunnite, sous le faux nom de Yasser Khalaf Nazal Al-Rawi. Lors de son incarcération, il est détenu dans le tristement célèbre camp Bucca, une prison gérée par l’armée américaine dans le sud de l’Irak, par laquelle sont passés plusieurs futurs hauts dirigeants de l’EI.Comme beaucoup d’autres djihadistes, c’est ici qu’Al-Adnani a rencontré l’homme qu’il présentera quelques années plus tard comme le nouveau « calife » des musulmans, Abou Bakr Al-Baghdadi.Lire aussi :Origine, puissance, financement : les clefs pour comprendre l’Etat islamiqueRelâché en 2010, Abou Mohamed Al-Adnani rentre alors en Syrie. Il réapparaît dans son village natal. Le changement est brutal pour son entourage qui le croyait mort : vêtu à l’afghane et ne s’exprimant plus qu’en arabe littéraire, Taha Fallaha n’existe plus que sous son nom djihadiste d’Abou Mohammed Al-Adnani. Il répand alors l’idéologie d’Al-Qaida dans sa région d’origine.La Syrie ne va pas tarder à être ébranlée par un soulèvement populaire contre le régime de Bachar Al-Assad, qui éclate en mars 2011 dans la foulée des révolutions arabes. L’activiste en profite pour renouer avec ses anciens compagnons d’armes irakiens.Une « biographie » d’Abou Mohamed Al-Adnani à des fins de propagande a été publiée le 1er novembre 2014 sur Internet par un membre de l’EI. Elle dresse un portrait bien éloigné de celui peint par ses proches. Décrit comme un homme instruit ayant grandi dans l’amour de la religion, il serait un fin connaisseur du Coran et du droit islamique. Al-Adnani aurait ainsi été un enseignant, permettant « l’éducation et l’enseignement des moudjahidine ».Auteur de nombreux textes et poèmes religieux, il est désigné dans ce document comme un « cheikh », titre réservé aux érudits dans l’islam. Si aucune allusion n’est faite à un rôle supposé dans les opérations extérieures du groupuscule, cette biographie partisane fait bien état de son statut de porte-parole officiel de l’EI.Lire aussi :De Molenbeek à Paris, sur les traces des terroristes du 13 novembreLucile WassermannJournaliste au Monde Angela Bolis Dans les jardins, les champs et les forêts, cette fin du mois de décembre a des airs de printemps. Il n’est pas rare de croiser, en région parisienne, des cognassiers du Japon, des forsythias ou des pruniers pourpres en fleurs, et dans le sud, des amandiers ou des mimosas aux efflorescences tout aussi précoces. Autant de signes d’un cycle de la nature perturbé, alors que se clôt une année 2015 qui bat de nouveaux records de température.Noël a été le second le plus chaud, derrière 1997, depuis le début des relevés météorologiques en 1880, avec presque 11 °C de moyenne en France le 25 décembre.Sur les mois de janvier à novembre, l’année qui s’achève est aussi en tête des années les plus chaudes, devant 2014, 2010, 2013, 2005 et 2009 – quatorze des quinze années les plus chaudes se situant au XXIe siècle. En cause, un épisode El Niño particulièrement puissant, un phénomène océanique et atmosphérique dont l’effet s’ajoute à la tendance lourde du réchauffement dû aux émissions humaines de gaz à effet de serre.Lire aussi :L’année 2015 a établi un record planétaire de chaleur« Il ne faudrait pas que cette douceur dure quinze jours de plus »Sensible à cette élévation du mercure, la végétation ne s’est pas encore entièrement plongée dans sa phase de dormance caractéristique de la saison hivernale. En Alsace, un jardinier amateur raconte à l’Agence France-Presse avoir récolté, le 23 décembre, un kilo d’asperges fraîches, presque quatre mois avant la saison habituelle, et tout aussi goûteuses qu’au printemps.Dans le Lot-et-Garonne, les salades ont un mois d’avance. En banlieue parisienne, on trouve dans les jardins des framboises mûres. Et en Dordogne, les « fraises du Périgord » rougissent sous des serres ouvertes, sans protections thermiques, alors que ces fruits estivaux – mara des bois, charlotte, cirafines – cessent habituellement leur cycle de production mi-novembre.« Pour l’instant, il n’y a rien de dramatique, mais il ne faudrait pas que cette douceur dure quinze jours de plus », estime Charlie Gautier, producteur de pommes dans la Sarthe, et vice-président de la Fédération nationale des producteurs de fruits.Car les arbres fruitiers ont besoin de froid pour développer leurs fruits, une période de dormance qui nécessite environ 800 heures de basses températures pour les abricotiers et les pêchers, ou 1 200 à 1 500 heures pour les pommiers, selon M. Gautier. Il ne faudrait pas non plus que les fruitiers, réchauffés, bourgeonnent trop tôt, auquel cas les gelées plus tardives risqueraient de réduire à néant toute promesse de fruits.Lire aussi :Pourquoi fait-il si doux pour un mois de décembre ? Un risque d’épuisementDans les forêts aussi, les montées de sève, très sensibles aux températures, sont au rendez-vous. D’éventuelles fleurs, tuées par le gel, y auraient moins de conséquences : « 2016 serait une année sans graines, note Régis Alain, responsable forêt de l’ONF (Office national des forêts) à Fontainebleau (Seine-et-Marne). Mais en forêt, on est sur des cycles longs, donc ce ne serait pas trop gênant. » Il y a peu de risques que les feuilles sortent dès aujourd’hui, les jours étant trop courts. Mais si la douceur de l’hiver se maintient, elles pourraient se déployer trop tôt, dès février ou mars, et seraient alors exposées aux températures négatives, qui les feraient tomber. « Les arbres devraient alors faire une seconde poussée de feuilles, sans l’avantage de leur fonction chlorophyllique, ce qui est très énergivore et augmenterait leur mortalité, par épuisement », explique Régis Alain. Autre risque de cette douceur hivernale : les larves d’insectes, habituellement tuées par le froid, survivent davantage et dévorent les pousses et les jeunes arbres.A l’image de la flore, les insectes aussi sont quelque peu déboussolés. Les abeilles par exemple, habituellement en hivernage en cette saison, sortent de leurs ruches, volent, butinent les quelques fleurs qui poussent encore. Celles du romarin par exemple, observe Henri Clément, porte-parole de l’Union nationale de l’apiculture française. L’arbrisseau aromatique n’a pas cessé de fleurir dans la garrigue proche de Montpellier où il a des ruches. Mais ses fleurs sont pauvres en nectar, et trop rares pour soutenir l’activité des colonies. De plus, « la floraison est étalée sur presque toute l’année, au lieu d’être intense au bon moment, quand les butineuses sortent au printemps », s’inquiète-t-il.Christian Pons, un autre apiculteur près de Montpellier, craint de son côté la multiplication d’un parasite redouté des colonies d’abeille, le varroa, qui se fixe sur leurs larves, et pourra continuer à prospérer cet hiver. Car les reines n’ont quasiment pas cessé de pondre, au lieu de se reposer et de reprendre leur ponte en février ou mars. « Les colonies s’épuisent, elles maintiennent leur activité et se multiplient alors que le froid peut encore frapper et qu’il n’y a pas assez de nectar pour les nourrir, elles consomment leurs réserves… Nous devons être très vigilants à leur apporter des compléments pour éviter qu’elles ne meurent de faim », explique encore Henri Clément. En somme, les abeilles, dont la population s’effondre déjà à un rythme effréné dans le monde, se trouvent perturbées, et finalement fragilisées par ce réchauffement.Lire aussi :Les questions (pas si bêtes) que vous vous posez sur la température en hiverLire aussi :Ségolène Royal au secours des abeillesAngela BolisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.12.2015 à 12h48 • Mis à jour le30.12.2015 à 15h40 La police turque a annoncé, mercredi 30 décembre, l’arrestation de deux hommes à Ankara, soupçonnés d’être membres de l’organisation Etat islamique (EI) et d’avoir prévu de commettre un attentat pendant les célébrations du Nouvel An dans un centre commercial de la capitale turque.« Une veste explosive prête à être utilisée et un sac à dos rempli d’explosif et renforcé par des billes et des tiges d’acier ont été saisis » par la police lors de l’opération, précise un communiqué du gouvernorat d’Ankara. Selon plusieurs chaînes de télévision turques, les deux suspects étaient pris en filature depuis un certain temps par la police spéciale, qui a décidé de les arrêter mercredi.En octobre, un attentat tuait 103 personnesLa Turquie est en état d’alerte depuis l’attentat-suicide qui a fait 103 morts et plus de 500 blessés devant la gare centrale d’Ankara, le 10 octobre. La Turquie avait présenté l’EI comme le suspect numéro un de cet attentat, le plus meurtrier de l’histoire du pays. Depuis, les arrestations se sont multipliées dans les milieux djihadistes en Turquie.Ces arrestations interviennent dans un contexte de renforcement des mesures de sécurité face à des menaces terroristes dans d’autres pays, notamment en Belgique, Autriche où à Moscou. 28.12.2015 à 15h37 | François Bougon Le 1er janvier 2016, la Chine abandonne officiellement la politique de l’enfant unique. La mise en place en 1979 de la politique de l’enfant unique, trois ans après la mort de Mao et au moment où Deng Xiaoping lançait sa politique de réformes et d’ouverture, s’expliquait par des raisons économiques. Tout comme son abandon, près de quarante ans plus tard, dans une Chine grisonnante et en quête d’un nouveau modèle de développement qui donne une part plus importante à la consommation.Nous republions ici une interview réalisée fin octobre – lorsque le gouvernement chinois avait annoncé ce changement historique – avec Isabelle Attané. Démographe et sinologue à l’Institut national des études démographiques (INED), auteur de La Chine à bout de souffle (éd. Fayard, sortie en janvier), elle estime que l’autorisation accordée à tous les couples d’avoir deux enfants ne devrait pas permettre d’assister à une remontée de la fécondité.Pourquoi cette politique de l’enfant unique avait-elle été mise en place ?La Chine appliquait depuis 1971 une politique de contrôle des naissances, à la fois à la campagne (trois enfants maximum) et en ville (deux enfants maximum). Elle a été très efficace en termes de baisse de la fécondité dans les années 1970, mais elle était moins stricte. Deng Xiaoping, en arrivant au pouvoir en 1978, a lancé les réformes. Et la politique de l’enfant unique mise en place un an plus tard visait à permettre de soutenir cet objectif d’accélérer le développement du pays. L’argument était donc économique.Comment a-t-elle évolué ?Finalement, cette politique de l’enfant unique n’a concerné qu’une fraction de la population. Dans les années 2000, ce n’était plus qu’un tiers, car elle ne concernait plus que les grandes villes.Dès le début, en 1979, il était possible pour les couples composés de deux enfants uniques de faire deux enfants. A la fin de l’année 2013, après le troisième plénum, cette possibilité a été élargie aux couples dont l’un des deux conjoints seulement était enfant unique. Avec l’autorisation pour tous les couples d’avoir deux enfants, on assiste à un nouvel assouplissement du contrôle des naissances.Comment expliquer cette décision de l’abandonner ? Est-ce historique ?Oui. Il faut cependant se souvenir que, lors de sa mise en œuvre en 1979, il avait été expliqué que la politique de l’enfant unique était censée ne durer que trente ans, donc qu’elle serait provisoire. A partir des années 2000, la Chine a commencé à vieillir à un rythme soutenu. La communauté des démographes chinois et d’autres secteurs de la population ont prôné l’abandon de cette politique qui n’avait plus lieu d’être pour différentes raisons.En premier lieu, parce que la Chine va se retrouver avec une structure de population qui va commencer à devenir défavorable à son économie. Entre les années 1980 et la fin des années 2000, le pays a bénéficié d’une structure démographique extrêmement favorable : la part d’actifs, en gros les adultes – nous, les démographes, considérons que c’est la population âgée de 15 à 59 ans – était exceptionnellement élevée. Elle a atteint jusqu’à 70 % de la population totale. Mais, depuis le début des années 2008, cette part commence à diminuer. Le nombre de personnes âgées va augmenter et, en raison de la baisse de la natalité, la population adulte va diminuer.L’assouplissement de 2013 a-t-il eu un impact ?Il ne s’est pas traduit par une remontée de la natalité. Aujourd’hui, ils autorisent tous les couples à avoir deux enfants. S’ils ont pris cette décision, c’est aussi pour répondre à la contestation croissante vis-à-vis de la politique de l’enfant unique, et je ne suis pas sûr qu’elle ait un impact significatif. Il est assez peu probable que cela permette d’une part à la fécondité de remonter significativement et d’autre part de lutter contre l’élimination des petites filles. Avoir un enfant coûte cher. Il y a très peu de structures d’accueil, et quand elles existent, elles sont chères, tout comme le système de santé ou l’université… Les études supérieures coûtent très cher également. Pour les familles, c’est un budget considérable.François BougonChef adjoint au service InternationalSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.12.2015 à 13h33 • Mis à jour le28.12.2015 à 13h35 | Séverin Graveleau « On voit l’échéance se rapprocher, on se rend dans une multitude de salons d’orientation, on en parle à tout le monde. Mais rien n’y fait, on est perdu ». C’était il y a trois ans mais Antoine de Montebello se souvient du « stress d’APB » comme si c’était hier. Bon élève en terminale, il se rappelle avoir eu l’impression « d’être incapable de se repérer parmi la multitude d’offres » dans l’enseignement supérieur.Il imaginait alors vaguement « vouloir travailler dans l‘audiovisuel », une option dévalorisée dans le lycée privé catholique parisien dans lequel il terminait sa scolarité, autant que l’idée d’intégrer une école (privée) de commerce post-bac, l’Iéseg à Paris, absente du portail APB. Il y est aujourd’hui un étudiant épanoui en troisième année. « Il ne faut se fermer aucune possibilité, et tout envisager sans trop écouter les recommandations des uns et des autres. Et en cas de doute, demander l’aide de professionnels de l’orientation », conseille-t-il aujourd’hui.C’est ce qu’il a fait, en février 2013, en allant, comme le font chaque année des dizaines d’autres élèves anxieux, frapper à la porte du Centre d’orientation et d’examen psychologique (Corep) de Paris. Quelques semaines ou juste avant le 20 mars, date limite pour inscrire ses vœux dans le portail Admission Post-Bac (APB), de nombreux élèves de terminale qui avaient repoussé l’heure du choix pour moins stresser « veulent nous rencontrer, être conseillés, mais nous n’avons souvent plus de places, et c’est la panique ! », commente Sophie de Branche, la directrice du centre.Le business de l’orientation a de beaux jours devant luiCette association à but non lucratif propose, entre autres, des tests d’aptitudes, de personnalités et d’intérêts professionnels aux élèves en mal d’orientation. De quoi « les aider à se connaître », explique-t-elle, et à faire des choix « cohérents par rapport à leurs goûts, aspirations et réalités scolaires » dans le logiciel APB, ou en dehors pour les formations qui y échappent encore. « On les amène à se poser des questions très loin du traditionnel ‘quel métier t’intéresse ?’, explique-t-elle. Suis-je capable d’être assis toute la journée dans un bureau ? Ai-je plutôt besoin d’être dehors ? De rencontrer des gens ? De les aider ? Sur quoi suis-je en mesure de passer des heures et des heures sans m’ennuyer ? etc. ». Il leur en coûtera 290 euros pour 4 h 30 de soutien, un tarif tout de même inférieur à ce que proposent la majorité des centres privés d’orientation.Le business de l’angoisse APB a de l’avenir devant lui. Et pour cause, l’orientation scolaire et son cortège de questionnements existentiels pour les élèves, ainsi que le passage du « être orienté » à « s’orienter », sont relativement récents. « Avant les années 1960, la question ne se posait même pas », commente Jérôme Martin, enseignant d’histoire en Seine-Saint-Denis et historien de l’orientation. Le fils du boucher reprenait la boucherie, celui du paysan la ferme, l’enfant du notaire son étude. Mais l’objectif d’amener 80 % d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat est passé par là. La crise économique et les évolutions technologiques aussi. Les métiers « à vie » ne sont plus d’actualité, les professions changent, évoluent, disparaissent, le numérique bouleverse tout. Et l’enseignement supérieur doit suivre.Les élèves ont l’impression « de ne pas avoir droit à l’erreur »« Ce qui est nouveau, c’est ce caractère massif, à la fois du nombre de nouveaux étudiants et de filières mises en place pour les accueillir », analyse Jérôme Martin. Le lycéen, désormais habitué depuis la classe de troisième à une « négociation continue avec ses enseignants, sa famille, et son établissement » pour déterminer son orientation, doit pour la première fois faire des choix de manière autonome, dont il devra porter la responsabilité, « sans négociation en tant que telle ». Les enseignants, « limités dans la connaissance des formations du supérieur », concède Jérôme Martin, peuvent certes « donner des conseils généraux », mais ils ne seront jamais aussi précis que ceux des conseillers d’orientation psychologues (Copsy) « trop peu nombreux » dans les établissements. Les élèves de terminale ont l’impression tenace « de ne pas avoir le droit à l’erreur, de rentrer dans un tube professionnel », décrit la sociologue Sophie Orange, chercheuse au Centre nantais de sociologie (Cens) et spécialiste des parcours d’orientation. Elle parle d’une persistance, dans les têtes, d’un « schéma ONISEP », du nom de l’éditeur public d’information sur les formations et métiers, alors que la vision de l’enseignement supérieur qu’ont les lycéens est partielle. Classe préparatoire, BTS, université, grandes écoles, etc. : qu’importent la documentation et la masse d’informations accessibles, « chaque élève se projette mécaniquement dans un espace bien précis », et ne voit pas le reste, estime la sociologue. En cause, entre autres, l’origine sociale de l’élève et les représentations de ses parents.Le pédopsychiatre et spécialiste de l’adolescence Patrice Huerre va plus loin en pointant du doigt le « paradoxe » d’une société qui vit dans le présent et n’aime pas l’incertitude, qui « invite les jeunes à dire tout de suite ce qu’ils veulent faire plus tard ». Même s’il n’est aujourd’hui plus concevable « de penser qu’un choix ponctuel va organiser toute sa vie professionnelle ». Situation anxiogène par excellence. Avec une erreur, récurrente selon lui : celle de « gaver » d’informations un jeune qui ne sait pas « ce qu’il veut faire » alors même qu’il a peut-être simplement trop d’idées en tête ou de centres d’intérêt. « Il a alors besoin qu’on l’aide à élaguer sa curiosité, et donc ses doutes, plutôt que d’en ajouter », dit Patrice Huerre.Et le plaisir d’apprendre dans tout ça ?Il faut avant tout « dé-dra-ma-ti-ser ce choix qui n’engage pas pour toute la vie ! », insiste le pédopsychiatre, comme tous les spécialistes interrogés avant lui. Et s’orienter vers une formation « suffisamment générale » qui servira de socle de connaissances pour la suite. « Les relations extérieures, la maturation, les rencontres et les univers variés, les stages, voire les multiples passerelles entre les filières », permettront « d’affiner » ses choix par la suite. La directrice du Corep, Sophie de Branche, rappelle pour sa part aux « retardataires » qu’ils ont jusqu’au mois de mai pour hiérarchiser leurs vœux APB : « qu’ils n’hésitent pas à en rentrer le maximum, aussi cohérents que possible, avant la fin des inscriptions de mars. Ils pourront toujours les organiser différemment après ».Et le plaisir d’apprendre dans tout ça ? « Les élèves occultent trop souvent cet aspect », analyse Nathalie Sutour, conseillère d’orientation psychologue (Copsy) depuis dix-huit ans à Bondy. Selon elle, « entretenus tout au long de leur scolarité sur la question de savoir quel métier ils veulent faire », c’est pourtant bien une filière d’étude que les lycéens doivent choisir en fin de compte. La première question à se poser est alors plus simple qu’on pourrait le penser : de quelles études ai-je envie l’an prochain, dans quelle discipline vais-je pouvoir prendre du plaisir à apprendre ?Séverin GraveleauJournaliste au Monde Alain Beuve-Méry Dans le secteur de la bande dessinée, il y a les années avec et les années sans Astérix. Lorsque paraît un album du héros le plus lucratif du 9e art, il occupe naturellement la première place des ventes, et 2015 n’échappe pas à la règle. Sorti le 22 octobre chez Hachette, le premier groupe d’édition en France, le 36e opus des aventures du petit Gaulois, Le Papyrus de César, devrait se vendre à plus de 2 millions d’exemplaires.Mais Astérix reste une exception dans un marché qui s’assagit. Selon le rapport annuel de l’Association des critiques et journalistes de bande dessinée (ACBD), publié lundi 28 décembre, le nombre d’albums sortis en langue française a reculé de près de 3 % par rapport à 2014 : 5 255 ouvrages, dont 3 924 nouveautés stricto sensu, ont été publiés. Il s’agit seulement de la deuxième baisse observée en dix-sept ans, la première depuis 2013, selon le rapport de Gilles Ratier, le secrétaire général de l’association.Certes, la production ne descend pas en deçà des 5 000 titres et reste dix fois supérieure à ce qu’elle était il y a vingt ans. Mais il faut intégrer la publication abondante des mangas et des comics, qui ont su conquérir un public fidèle d’amateurs en France. Hors Japon, la France reste au coude-à-coude avec l’Allemagne, la première terre d’élection des séries asiatiques.Lire aussi :Corto Maltese, Astérix, Millenium... Les héros de l’édition ne meurent (plus) jamais88 titres à plus de 50 000 exemplairesDe fait, la production française se répartit en deux fois deux flux. D’un côté, les mangas et la BD traditionnelle franco-belge font presque jeu égal, avec respectivement 1 585 et 1 531 nouveautés ; de l’autre, les comics (BD américaines) et les romans graphiques atteignent 419 et 388 titres.Sur les neuf premiers mois de l’année, les ventes ont progressé de 3,5 %, soit un point de plus qu’en 2014. La sortie de poids lourds à l’automne, comme Astérix, mais aussi Titeuf, Le Chat, ou la relance de Corto Maltese, devraient confirmer et amplifier cette tendance.Comme dans les autres industries culturelles (avec le phénomène Star Wars pour le cinéma), quelques titres réalisent l’essentiel du chiffre d’affaires dans ce secteur. Ainsi, 88 titres ont été imprimés à plus de 50 000 exemplaires lors de leur sortie, des tirages qui font rêver en littérature classique.Lire aussi :Le marché de la BD, de la niche ignorée aux ventes mondialesCette concentration sur des best-sellers n’empêche pas l’émergence de jolies performances, comme celles réalisées par les deux tomes de L’Arabe du futur, un roman graphique et autobiographique de Riad Sattouf aux éditions Allary. Mais aussi le succès de la série Les Vieux Fourneaux, de Paul Cauuet et Wilfrid Lupano, chez Dargaud, dont le troisième volume vient de paraître. Véritable phénomène de BD, la sympathie dont jouit cette série auprès d’un public à chaque fois plus large, qui raconte sur un ton humoristique l’histoire de vieux anarchistes antisystème, traduit, à n’en pas douter, un certain air du temps.Un empire du papierLa baisse de la production reflète une certaine maturité du marché, qui demeure dominé par trois grands groupes. Média-Participations (Dargaud, Blake et Mortimer, Kana, Urban Comics, Dupuis, Marsu et Lombard), mais aussi Delcourt (qui détient aussi Soleil et Tonkam), et enfin Glénat (avec Vent d’Ouest et ses déclinaisons mangas, comics et Disney), totalisent ensemble 35,2 % de la production, selon le rapport de l’ACBD. Juste après on trouve trois grands groupes : Panini, Hachette – qui détient les éditions Albert René et Pika – et Madrigall, propriétaire de Casterman et de Futuropolis. Au total, ce sont 15 groupes qui dominent le secteur et réalisent près de 70 % de la production.En France, comme d’ailleurs pour l’instant à l’étranger, la bande dessinée demeure un empire du papier. Même s’il progresse de 1 %, le marché de la bande dessinée numérique reste marginal. Les ventes continuent cependant de se développer régulièrement depuis cinq ans, en particulier dans le domaine du manga. Dans l’Hexagone, la plate-forme Izneo est leader du marché, avec un catalogue de 14 000 albums, couvrant 90 % des sorties, mais « le passage à la bande dessinée digitale a toujours du mal à trouver ses marques », estime M. Ratier.Lire aussi :Les services de lecture par abonnement d’Izneo, Youscribe et Youboox jugés légaux en FranceAlain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.12.2015 à 11h17 • Mis à jour le28.12.2015 à 16h59 | Patrick Roger La décision de François Hollande d’étendre la déchéance de nationalité à tous les binationaux, y compris ceux nés en France, ne cesse de creuser une véritable fracture à gauche. Y compris dans des cercles proches du président de la République, pour lesquels cette mesure va à l’encontre de toutes leurs valeurs.Comme l’a rappelé l’avocat Jean-Pierre Mignard, ami de longue date de M. Hollande et président de la Haute Autorité éthique du PS, « la déchéance de la nationalité française a une longue et mauvaise histoire ». « La déchéance de nationalité pour les binationaux nés en France : rétablissement régressif des Français de souche, et du droit du sang », a-t-il ajouté sur Twitter.La #decheance de nationalite pour les binationaux nes en France: rétablissement régressif des Français de souche, et du droit du sang.— jpmignard (@Jean-Pierre Mignard)require(["twitter/widgets"]);Fait rare, l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault a réagi, dimanche 27 décembre, aux propos de son successeur, Manuel Valls, qui, dans le Journal du dimanche, affirmait que « la détermination est totale, [qu’ils] iron[t] jusqu’au bout, et que chacun à gauche en soit bien convaincu ». A l’appui de ses propos, le premier ministre citait l’historien Pierre Nora : « La France est en péril de paix. » « Si la France est en “péril de paix” alors ne la divisons pas davantage ! Egalité de tous les Français devant la loi », lui a répondu son prédécesseur à Matignon, sur son compte Twitter.Si la France est "en péril de paix", alors ne la divisons pas davantage! #égalitédetouslesFrançaisdevantlaloi #decheancedenationalite— jeanmarcayrault (@Jean-Marc Ayrault)require(["twitter/widgets"]);Proche du chef de l’Etat, avec qui il s’entretient régulièrement, l’ancien cofondateur de SOS-Racisme, Julien Dray, avoue également, dans un entretien au JDD, ne pas s’expliquer la décision de M. Hollande. « Cette mesure me semble ouvrir une polémique et des divisions inutiles dans le moment actuel, estime-t-il. On a choisi de garder la cohérence au prix du risque d’une rupture avec la gauche militante. On doit faire autrement. »« Rupture », « schisme »… C’est ce terme qu’emploie l’ancien ministre de l’éducation nationale, Benoît Hamon, dans le même journal. « Avec la déchéance de nationalité inscrite dans la Constitution, ce n’est plus la protection de la nation qui est en jeu », estime le député des Yvelines. Et l’ancien ministre de lancer une charge lourde contre le président de la République : « Commencer le quinquennat par la promesse du droit de vote aux étrangers lors des élections locales et le terminer sur la déchéance de nationalité des binationaux, une telle transhumance politique et intellectuelle déboussole. Cette décision va provoquer un schisme au sein du peuple de gauche mais aussi dans la communauté nationale, prévient-il. Je connais les enjeux politiques du pouvoir. Mais la fin ne justifie pas les moyens ! » M. Hamon annonce qu’il votera contre cette proposition : « C’est une question de valeur et de conscience. »« Soyez maudits »Sur son blog, le cofondateur du Parti du gauche Jean-Luc Mélenchon assure, lui, « davantage que [par] l’indignation ou le dégoût », être saisi par la « nausée », « la nausée absolue ». « Cette fois-ci, c’est la fois de trop, s’insurge l’ancien candidat à l’élection présidentielle. Ils auront tout démoli. (…) Soyez maudits pour cette ignominie sans précédent. »Tandis que M. Hollande observe pour l’instant le silence – il s’exprimera le 31 décembre à 20 heures pour présenter ses vœux aux Français –, M. Valls a réagi à cette vague de contestation – dès mercredi, d’autres personnalités de gauche s’étaient déjà exprimées, comme la maire de Paris, Anne Hidalgo, ou la députée écologiste Cécile Duflot (Le Monde du 25 décembre). « Une partie de la gauche s’égare au nom de grandes valeurs en oubliant le contexte, notre état de guerre, et le discours du président devant le Congrès », a balayé le premier ministre dans le JDD.Ce commentaire de M. Valls a déclenché une nouvelle rafale de réactions sur les réseaux sociaux. A commencer par celle de la maire de Lille, Martine Aubry, qui écrit : « Je défends des valeurs républicaines et de gauche. C’est le propre de la politique et j’en suis fière ! »Je défends des valeurs républicaines et de gauche: c'est le propre de la politique et j'en suis fière !— MartineAubry (@Martine Aubry)require(["twitter/widgets"]);Proche de cette dernière, l’ancien ministre de la ville, François Lamy, député de l’Essonne, revendique qu’« on ne s’égare jamais en défendant ses valeurs, c’est même l’inverse ».D’autres voix se sont élevées à la suite de ces propos. Pierre-Alain Muet, député (PS) du Rhône, a répondu à M. Valls que « c’est en oubliant ses valeurs qu’on s’égare ». Pour Bruno Julliard, premier adjoint (PS) de la maire de Paris, « mieux vaut défendre de “grandes valeurs” que s’égarer dans de petites manœuvres irresponsables ». Enfin, Christian Paul, député (PS) de la Nièvre et chef de file des « frondeurs », se dit convaincu que « ceux qui oublient leurs valeurs perdront leur honneur ».« Un vase qui vient de déborder »Dans Libération, lundi 28 décembre, le président de SOS-Racisme, Dominique Sopo, s’est adressé à son tour au président de la République. « Contre l’idéal républicain, contre votre parti et contre votre parcours, vous avez décidé de faire figurer cette annonce indigne dans un projet de loi portant réforme de la Constitution. “Vous n’avez pas honte ?”, serais-je tenté de vous demander alors que vous venez d’offrir le troisième tour des élections régionales au FN », écrit-il.Rarement la déchirure au sein de la gauche aura paru aussi profonde. Dans un billet publié sur son blog, intitulé « Enfin pouvoir me regarder dans la glace en me rasant », Jean-Marie Darmian, vice-président du conseil départemental de la Gironde et adhérent du PS depuis quarante ans, a annoncé qu’il se mettait en congé de son parti. « Je ne supporte plus les gouttes successives accumulées ces derniers temps dans un vase qui vient de déborder. Le liquide ressemble à de la ciguë pour ma conscience », déplore-t-il.Le malaise et l’indignation vont désormais bien au-delà des déclarations des dirigeants politiques. Ils traversent l’ensemble des sphères militantes, associatives et des simples citoyens. Le choix de M. Hollande sème un trouble profond dans le « peuple de gauche », voire un véritable rejet. Au risque de provoquer une rupture irréversible.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Antoine Albertini (Ajaccio, envoyé spécial) Sur les dents après quarante-huit heures de débordements, les services de police croyaient à une bombe artisanale. Mais le sac poubelle abandonné près d’un restaurant marocain à Ajaccio ne contenait que des ordures, qui se sont répandues sur le sol lorsque les démineurs du commissariat de la ville ont fait exploser le « colis suspect », dimanche 27 décembre au soir. L’épisode en dit long sur la tension, palpable, qui règne depuis l’agression de sapeurs-pompiers dans le quartier populaire des Jardins de l’Empereur à Ajaccio, dans la nuit de Noël, et les manifestations de xénophobie qui ont suivi.Dimanche, deux hommes âgés de 19 et 20 ans ont été placés en garde à vue pour des faits précédant le guet-apens organisé contre les pompiers. Connus des services de police pour des faits mineurs mais répétés, tous deux sont soupçonnés d’avoir scié un arbre dans une cour d’école puis avoir tenté de l’incendier l’après-midi du 24 décembre. « Un équipage de police-secours et un agent municipal dépêchés sur les lieux ont été caillassés à cette occasion. L’un des jeunes hommes avait déjà été déféré au parquet d’Ajaccio il y a quinze jours pour d’autres infractions et remis en liberté sous contrôle judiciaire », explique, au Monde, Eric Bouillard, procureur de la République à Ajaccio.Ces derniers faits n’ont été révélés que dimanche. C’est bien l’agression de sapeurs-pompiers dans le quartier des Jardins de l’Empereur sur les hauteurs d’Ajaccio, dans la nuit du 24 au 25 décembre, qui a tout déclenché. Appelé sur place pour un feu, un équipage du service d’incendie et de secours de la Corse-du-Sud, constitué de trois hommes et d’une jeune femme, tombe dans une embuscade soigneusement préparée par une « au moins une dizaine d’individus » : le véhicule est la cible de jets de pierre, les sapeurs-pompiers agressés à coups de battes de base-ball et, d’après les témoignages, de clubs de golf. S’ils ont rapidement réussi à regagner leur camion-incendie et à rejoindre la caserne, deux d’entre eux ont tout de même été blessés.Expédition punitiveDans une île où le corps des sapeurs-pompiers est une véritable institution et jouit d’une image extrêmement positive, l’émotion est immédiate. Dès le lendemain, environ 600 personnes se rassemblent spontanément devant les grilles de la préfecture de région, en plein cœur d’Ajaccio. Mais quelques heures plus tard, l’initiative se mue en expédition punitive lorsque 200 à 300 personnes prennent la décision de se rendre aux Jardins de l’Empereur pour « retrouver les agresseurs » des sapeurs-pompiers. En réalité, pour se livrer à un défoulement xénophobe au cri de « Arabi fora » (« Les Arabes dehors », en corse). Sur la vidéo tournée par un habitant du quartier et postée sur les réseaux sociaux, une marée humaine avance vers le quartier populaire en lançant des slogans haineux, dont le leitmotiv « On est chez nous ».Sur place, une salle de prière est mise à sac, des exemplaires du Coran sont détériorés et certains partiellement brûlés, le rideau de fer d’un snack oriental voisin est endommagé, plusieurs véhicules dégradés. Les habitants se calfeutrent par crainte de heurts plus graves, que la mise en place d’un dispositif de sécurité permet d’éviter in extremis. De fait, les seules échauffourées opposent des manifestants, entre partisans d’une présence purement symbolique au pied des immeubles du quartier et excités qui rêvent d’en découdre. Les deux camps tentent de se mettre d’accord à coups de poing. Bilan : un policier qui s’interpose a le nez fracturé.Réaction politique unanimeLa réaction des responsables politiques de l’île, elle, est unanime. Parce qu’ils savent que leur récente accession au pouvoir régional focalise sur eux toute l’attention médiatique, Jean-Guy Talamoni et Gilles Simeoni, respectivement président de l’Assemblée et du Conseil exécutif de Corse, ont fermement condamné l’attaque contre les pompiers autant que le saccage du lieu de culte musulman : « Ce genre de comportement est totalement étranger à ce que nous portons en tant que nationalistes corses », a avancé le premier, tandis que le second a dénoncé « des actes racistes complètement contraires à la Corse que nous voulons ». Dans un communiqué, le 25 décembre, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a « condamné avec la plus grande fermeté l’agression dont ont été victimes (…) des sapeurs-pompiers et policiers » autant que les « exactions intolérables, aux relents de racisme et de xénophobie », commises dans le lieu de culte musulman.Lundi 28 décembre, MM. Talamoni et Simeoni devaient se rendre à la caserne des pompiers d’Ajaccio avant de visiter un quartier désormais placé sous haute surveillance : l’accès principal y est interdit par un barre-pont, sorte de grille amovible déployée par un blindé léger de la gendarmerie nationale, derrière laquelle CRS et gardes mobiles en tenues antiémeute préviennent tout accès de violence. Au total, entre 250 et 300 membres des forces de l’ordre sont mobilisés et une interdiction de manifester dans les environs du dimanche 27 décembre et jusqu’au 4 janvier a été prise par le préfet de région, Christophe Mirmand. En dépit de cette mesure rendue possible par l’état d’urgence, certains manifestants ne désarment pas : dimanche, ils étaient encore 200 à se réunir aux abords du quartier des Jardins de l’Empereur.Si la plupart d’entre eux nient contre l’évidence le moindre penchant xénophobe, d’autres n’hésitent pas à justifier leur « action » en invoquant, pêle-mêle, d’improbables références à l’organisation Etat islamique, aux attentats du 13 novembre à Paris, à la situation des « banlieues françaises » et expriment, pour certains, un racisme décomplexé. « Les Arabes ne veulent pas s’intégrer, ils seront toujours étrangers sur notre terre chrétienne », assurait, dimanche, un quinquagénaire qui refusait de donner son nom « aux médias qui nous traitent de racistes alors que nous voulons simplement protéger notre terre de la ghettoïsation française ». Avec d’autres, il a promis de revenir sur place « le temps qu’il faudra ». Dans quel but ? « Montrer que nous existons. » Un objectif, hélas, déjà largement atteint.Lire aussi :Les responsables musulmans condamnent des « actes inqualifiables et intolérables »Antoine Albertini (Ajaccio, envoyé spécial)Journaliste au Monde 28.12.2015 à 10h11 • Mis à jour le28.12.2015 à 10h16 La Guadeloupe accueillera bien le premier tour de la Coupe Davis de tennis entre la France et le Canada début mars, épilogue de négociations qui lui permettront de faire financer par l’Etat une partie de la rénovation du vélodrome de Baie-Mahault, devant accueillir l’épreuve. « La Coupe Davis aura bien lieu à Baie-Mahault », a fait savoir dimanche soir le secrétaire d’Etat aux sports Thierry Braillard, très engagé avec son ministre de tutelle Patrick Kanner dans les négociations qui ont permis d’aboutir à cet accord.Le nouveau président de la région Guadeloupe, Ary Chalus (DVG), avait exprimé vendredi des réticences face au coût de l’événement, qu’il évaluait à 4,5 millions d’euros, bien au-delà du million et demi – dont 1 million à la charge de la région – estimé par la Fédération française de tennis (FFT).Les patrons de la FFT ont eu le week-end pour revoir leur copie et réévaluer « à la marge » le cahier des charges, selon M. Braillard. Parallèlement, MM. Braillard et Kanner ont assuré au nouveau président de région, soucieux en début de mandat de préserver les finances publiques, de l’aide ponctuelle de l’Etat pour la rénovation du vélodrome Amédée-Détraux de Baie-Mahault, une aide à « dissocier, selon Thierry Braillard, de l’organisation de la Coupe Davis ».Une première outre-merLundi, lors de sa conférence de presse, Ary Chalus devrait donc confirmer la tenue de la rencontre prévue entre le 4 et le 6 mars, une première pour l’équipe de France de tennis qui n’a encore jamais joué outre-mer.Cet accord mettra également fin aux velléités de la Martinique, également candidate à l’origine, qui était revenue en lice samedi, le président de la Ligue de tennis de Martinique Germain Soumbo estimant qu’il « serait regrettable que le premier tour de la Coupe Davis se passe hors des Antilles ».L’option guadeloupéenne est restée toutefois privilégiée tout le week-end par le ministre Kanner. « Pour moi, la compétition doit avoir lieu en Guadeloupe. Trouvons un bon accord », a-t-il ainsi plaidé samedi au micro de RTL.La FFT avait décidé le 4 décembre de confier à la Guadeloupe l’organisation du match France-Canada du 4 au 6 mars aux dépens de trois autres villes candidates : Rouen (Seine-Maritime), Albertville (Savoie) et Fort-de-France (Martinique).Les hommes du capitaine Yannick Noah souhaitaient recevoir le Canada sur terre battue et en plein air pour limiter l’impact du « frappeur » Raonic, 14e mondial, plus à l’aise sur surface rapide. 09.12.2015 à 17h20 | Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant) Même quand il ne parle pas, Donald Trump suscite des polémiques. Le feuilleton du jour en Israël a été la confirmation de la visite du magnat dans le pays, le 28 décembre. A cette occasion, il rencontrera le premier ministre, Benyamin Nétanyahou. Celui-ci reçoit très fréquemment des élus américains de rang bien inférieur au sien, notamment des membres du Congrès, républicains et démocrates. Mais les propos récents de Donald Trump sur les musulmans, dont il veut empêcher la venue aux Etats-Unis, donne à cette rencontre une tonalité sulfureuse. Sur Twitter, Donald Trump a précisé en revanche qu’il ne comptait pas se rendre en Jordanie à cette occasion.Dans l’entourage de M. Nétanyahou, on explique que la rencontre a été décidée il y a déjà deux semaines de cela, avant les déclarations incendiaires du magnat provocateur. M. Nétanyahou serait prêt à rencontrer tout candidat à l’investiture, républicain ou démocrate, qui en ferait la demande. Mais le point le plus sensible de ce voyage est l’hypothèse d’une visite sur l’esplanade des Mosquées (mont du Temple pour les juifs).Craintes sur le statu quoSelon le Jerusalem Post, l’équipe de campagne de Donald Trump envisagerait cette idée, qui pourrait pourtant être exclue pour des raisons sécuritaires évidentes. L’esplanade a connu tout au long du mois de septembre des affrontements réguliers entre les forces israéliennes et des émeutiers retranchés dans la mosquée al-Aqsa, troisième lieu saint de l’islam.Du côté palestinien, on estime que le gouvernement israélien, sous la pression de l’extrême droite, veut remettre en cause le statu quo qui régit l’accès aux lieux depuis des décennies. En vertu de ce statu quo, seuls les musulmans sont autorisés à y prier. Toutes les autres visites sont encadrées et limitées à certains jours et créneaux horaires. La charge émotionnelle et religieuse de l’esplanade est connue de tous. La seconde Intifada avait débuté en 2000 lorsqu’Ariel Sharon, alors leader du Likoud, s’était rendu sur place.Lire aussi :Israël rejette l’idée française d’une mission de l’ONU sur l’esplanade des MosquéesDans le milieu politique, la visite annoncée de Donald Trump a été très commentée. « Il est embarrassant que Nétanyahou soit prêt à légitimer Trump comme un candidat raisonnable méritant une rencontre avec un chef d’Etat », a réagi Zehava Gal-On, chef du parti Meretz (gauche).M. Trump n’a pas manifesté l’intention de se rendre à la Knesset, mais il n’aurait pas été accueilli chaleureusement. Une pétition a été lancée parmi les députés pour demander au premier ministre de ne pas rencontrer le magnat. Elle a recueilli pour l’heure 37 signataires sur 120. « Si ça ne dépendait que de moi, a écrit sur Twitter le travailliste Omer Bar-Lev, ce raciste de Donald Trump ne serait pas le bienvenu à la Knesset ». Le député arabe Ahmed Tibi (Liste jointe) a aussi demandé l’interdiction d’entrée au Parlement au « néo-nazi Trump ».Boycott des produits TrumpDu côté de l’Organisation pour la libération de la Palestine (OLP), on établit un parallèle entre les déclarations incendiaires de Donald Trump au sujet des musulmans et la politique de M. Nétanyahou. « Il est clair que Nétanyahou ne cherche pas la paix, mais le clash des civilisations, en tenant des propos islamophobes et en essayant de transformer un conflit politique en conflit religieux, assure au Monde un cadre de l’OLP. Idéologiquement, ils sont très proches. » L’OLP envisage d’appeler à un boycott du groupe Trump.Une idée qui a déjà fait son chemin ailleurs. Aux Emirats arabes unis, Landmark Group, un des plus grands groupes de distribution du Moyen-Orient, a annoncé qu’il retirait de ses rayons les produits fabriqués par le conglomérat de Donald Trump. Landmark et DT Home Marks International LLC ont un contrat exclusif depuis février pour vendre les produits de la collection « Trump Home » (miroirs, lampes…) dans leurs magasins au Koweït, aux EAU, en Arabie saoudite et au Qatar.Lire aussi :Musulmans américains : comment Donald Trump déforme la réalitéPiotr Smolar (Jérusalem, correspondant)ReporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurent Borredon Ils étaient dix, issus des quartiers populaires de Strasbourg : le Neuhof, la Meinau. Dix jeunes hommes, plus ou moins copains, avec des parcours différents, mais un point commun : un bar à chicha de Kehl, en Allemagne, juste de l’autre côté du Rhin. En 2013, en quelques mois, ils se sont montés la tête pour partir en Syrie. Ils ont vite déchanté, selon eux, et sont revenus en France après quelques semaines.Sauf un : Foued Mohamed-Aggad. Lui a fini par revenir, mais bien plus tard, pour participer à l’attaque du Bataclan, le 13 novembre, aux côtés de deux autres vétérans du djihad en Syrie, Samy Amimour et Omar Ismaël Mostefaï. Les policiers sont enfin parvenus à l’identifier ces derniers jours.Lire aussi :Qui était Foued Mohamed-Aggad, le dernier kamikaze du Bataclan identifié ?Le Monde a reconstitué une partie du départ et du séjour en Syrie de la «  bande des Strasbourgeois  », à partir des déclarations aux policiers et aux magistrats de deux d’entre eux, mais également de leur recruteur, Mourad Fares, interpellé en Turquie en août 2014 et remis à la France. Les sept Strasbourgeois de retour ont, eux, été mis en examen, en mai 2014, pour «  association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste  » et placés en détention provisoire. Parmi eux, le frère du kamikaze du Bataclan, Karim Mohamed-Aggad.La préparationR. et M. sont collègues, éducateurs au centre socioculturel du Neuhof. Début 2013, ils caressent un rêve, assurent-ils : devenir professeur de sport, et partir vivre à Dubaï. Mais un week-end à Lyon fait basculer leur destin. M. explique :«  C’était un week-end fin mai 2013, (…) je savais que Karim et R. devaient aller sur Lyon pour rencontrer Mourad et moi je me suis dit que cela me ferait du bien d’aller avec eux. Je voulais aller voir les bars à chicha et passer un peu de bon temps. La rencontre s’est faite chez Mourad qui était seul. »«  Mourad de Lyon  », c’est Mourad Fares, très actif sur les réseaux sociaux, et considéré aujourd’hui comme l’un des principaux recruteurs de djihadistes français en 2013-2014. «  Le déclic ça a été quand Mourad de Lyon a dit à Karim et R. que tout se passait bien en Syrie, que ceux qui voulaient venir aider humanitairement pouvaient le faire sans soucis, ils pouvaient également sortir et rentrer du pays sans problème. (…) Il disait qu’il connaissait des gens là-bas et que tout se passait bien  », a détaillé M. aux policiers.Il assure ne pas avoir été très à l’aise :«  Moi je n’ai pas beaucoup parlé avec eux, je me rappelle que Mourad me dévisageait sans cesse, il n’aimait pas beaucoup mon style. Lui et ses amis étaient habillés en kamis avec une longue barbe, genre extrémistes. Je veux vous dire que mes deux amis avaient un peu changé depuis qu’ils connaissaient Mourad dans le sens où ils avaient une autre vision au sujet de la Syrie. Par exemple, ils disaient que ce n’était pas normal ce qu’il se passait là-bas. »Devant la juge d’instruction, M. a précisé le déroulement du week-end de «  recrutement  » :« Là nous nous sommes assis dans le salon et Mourad nous a interrogés l’un après l’autre sur ce que nous faisions et sur les projets que nous avions pour notre existence. Il a fait le tour de nous cinq et chacun a répondu plus ou moins sur ce qu’il faisait dans la vie de tous les jours. Après cela il n’a plus été question de projets, chacun a vaqué à ses occupations dans l’appartement, on a mangé, on a dormi. (…) Mais les autres sont restés à discuter dans le salon jusque très tard dans la nuit. Je suis allé plusieurs fois demander de parler moins fort car devant conduire le lendemain je souhaitais me reposer. »Jusqu’à l’automne, le sujet reste en veille. M. passe son concours d’éducateur sportif. Mais entre-temps, Mourad Fares a lui-même rejoint la Syrie, et il reste en contact avec ses amis de Strasbourg, les relance. «  A partir du moment où j’ai compris qu’on pouvait partir là-bas sans problème pour pouvoir rejoindre des camps humanitaires et revenir, j’ai décidé d’aller les aider  », explique M.Le projet se noue au fur et à mesure des soirées entre copains : «  Avec mes potes, (…) on se voyait de temps en temps à Kehl dans un bar à chicha. Nous avons mis au point notre départ. R. et moi on partait en premier et on attendait les autres dans un hôtel en Turquie. On avait réservé l’hôtel avec le billet d’avion. Il me semble qu’il y avait A. et Karim qui venaient le lendemain, puis les quatre de la Meinau (…) qui devaient arriver ensuite. Et les derniers arrivaient le jour d’après entre le 13 et le 16 décembre.  » Parmi ces derniers, Foued Mohamed-Aggad. Chaque groupe choisit un aéroport différent pour rejoindre la Turquie : Francfort, Stuttgart, etc. Cela n’empêche pas l’un d’eux, compagnon de voyage de Foued, d’être rattrapé par sa famille à Francfort, et de renoncer au projet. Foued et un autre homme, H., ratent leur avion, et doivent modifier leurs plans. R. aux policiers :«  Nous avons décidé d’aller en Syrie pour voir comment cela se passait vraiment. Nous en avions marre d’écouter les dires des uns et des autres, de voir des vidéos et nous avons décidé d’aller sur place en immersion pour nous faire notre propre idée. Tout le monde était d’accord et personne n’a été forcé à quoi que ce soit. Nous étions dix à vouloir partir en Syrie. Au départ, on voulait voir ce qui se passait et surtout faire de l’humanitaire. Personnellement, je savais quand même que c’était dangereux, que c’était pas le monde des Bisounours, et qu’il faudrait sans doute prendre les armes pour se défendre contre l’armée de Bachar.  »La frontièreM. et R. atterrissent à Antalya, sur la côte méditerranéenne, comme des milliers de touristes souhaitant visiter le sud de la Turquie. Ils filent immédiatement à 130 km de là, plus à l’est, dans la petite ville d’Alanya. Pendant quatre jours, ils voient tous leurs amis les rejoindre. Manquent Foued et H. Tous prennent quand même le taxi jusqu’à Hatay, à une quarantaine de kilomètres de la Syrie.«  On a pris un hôtel dans la ville même près d’un centre commercial (…) Dès que Foued et H. sont arrivés en début de soirée, je précise que nous sommes arrivés en fin d’après-midi, R. a appelé son contact pour nous faire passer la frontière  », détaille M. aux policiers. Le «  contact  », c’est Mourad Fares. Il fournit le numéro d’un passeur.Vient la courte attente, comme le décrit M. :«  On s’est posé au bar de l’hôtel pour fumer une “chicha”. On a attendu environ une heure, une heure et demie. Il est arrivé seul dans une mini-camionnette de 9 places et on est tous monté dedans avec nos bagages. Le chauffeur était un Turc qui parlait arabe, seul H. parlait avec lui. Il nous a fait passer la frontière syrienne.  »La suite se déroule à pied :«  Il s’est arrêté devant une maison. On a marché encore cinq minutes à pied dans un champ, il faisait nuit noire. On a dû sauter une rivière. Il nous a laissés seuls pendant deux minutes, ensuite il s’est dirigé vers des soldats turcs, j’en suis sûr à cent pour cent, il parlait avec eux, puis il est revenu nous chercher, et les soldats turcs nous ont laissés passer. Tout cela s’est passé en plein champ.  »L’arrivéeLe groupe est accueilli par un francophone, probablement un Belge. Ils partent en camionnette. Au bout d’une heure, ils sont déposés dans un hangar. Là, des hommes cagoulés, selon les témoignages des mis en examen, prennent leur argent, leurs papiers, et tout le reste de leurs affaires. Puis ils sont interrogés, un à un :«  Ils veulent savoir pourquoi on est venu, quels sont nos objectifs, est-ce qu’on a un contact sur place. En fait, ils nous donnent une feuille écrite en arabe. Le Belge et H. ont traduit la feuille, les questions étaient “quel est votre groupe sanguin, nom, prénom. Est-ce que je veux combattre, est-ce que je veux me faire exploser” ?.  »R. détaille la suite :«  On est allé dans une grande villa à côté du hangar. Nous étions tous les dix ensemble. (…) Il y avait d’autres étrangers avec nous. J’ai vu des Australiens, des Indonésiens, des Ouzbeks, des Russes, des Anglais, des Kosovars, des Américains. Il y avait également d’autres Français. Il y avait vraiment de toutes les nationalités. Nous devions être environ 150 dans cette villa. Elle était grande mais sans plus. C’est surtout que nous étions nombreux à dormir dans chaque pièce. Il y avait pleins de matelas au sol.  »Quand Mourad Fares passe les voir, après quelques jours, il est lui-même «  impressionné  », dit-il au juge d’instruction : «  Il y avait près de 200 nouveaux arrivants.  » Il lui faut «  un quart d’heure de recherche  » pour trouver le «  groupe des Strasbourgeois  ». Il leur prête son téléphone pour qu’ils puissent téléphoner à leur famille.«  Nous sommes restés une semaine dans cette villa », poursuit R.« Il n’y avait pas vraiment de programme particulier. Nous faisions bien évidemment les cinq prières quotidiennes (…) Il n’y avait pas non plus de formation militaire à ce moment-là. On discutait avec les gens sur place. Au bout d’une semaine on nous a tous envoyés dans un camp d’entraînement, les 150. On nous avait parlé d’un entraînement sportif, d’ailleurs au début c’était plutôt ça. Pendant trois ou quatre jours, on a fait que des entraînements sportifs. On courait. Il y avait des parcours de santé. Puis petit à petit l’entraînement est devenu plus militaire. Ils ont commencé par des cours théoriques sur l’armement, principalement sur la kalachnikov, les RPG et les grenades à mains. Tous ces cours étaient en arabe. J’avais beaucoup de mal à comprendre. Je savais de quoi ils parlaient, c’est tout.  »Pour la suite, les versions divergent. M. assure qu’il a immédiatement été séparé du groupe, car il a refusé d’emblée de rejoindre l’organisation Etat islamique (EI), et qu’il n’a revu ses compagnons qu’occasionnellement. Les Strasbourgeois sont transbahutés des environs d’Alep à Rakka, la capitale syrienne de l’EI, puis dans une ville de l’est du pays. «  On n’était pas dans la même maison, on nous laissait nous voir à de rares occasions. On sortait en cachette, on se retrouvait en ville, jamais le groupe au complet.  » M. jure avoir été emprisonné, torturé et il a même porté plainte, à son retour en France, pour «  enlèvement, séquestration accompagnée de violences et traitements inhumains et dégradants  ».Deux frères, Mourad et Yassine Boudjellal, sont tués alors qu’ils tiennent un check-point. Les autres choisissent, au fur et à mesure, de rentrer en France. Sauf Foued. Dans le téléphone portable de son frère, les policiers découvrent une photo de lui avec le bandeau noir et blanc de l’EI. Quant à M., il se pose des questions sur le jeune homme, qui est un peu un satellite, arrivé là par le biais de son frère Karim :«  J’avais un doute par rapport à la naïveté de Foued. Au départ je pense qu’il voulait faire de l’humanitaire, mais par la suite par son discours c’était plus le même.  »«  Avez-vous vu vos amis avec des armes ?, lui demande le policier.- J’ai entendu parler qu’ils avaient pris les armes, mais je ne l’ai pas vu. Une fois, j’ai vu un groupe avec des armes, mais ils avaient des cagoules, je sais pas si c’était mes potes.- Vos amis vous ont-ils dit s’ils avaient combattu ?- Non, mais je suis sûr que certains ont combattu.- Qui ?- R., Foued, Karim, car j’avais vu un gars encagoulé qui semblait lui ressembler, il avait la même démarche. C’est plus de la déduction par rapport à ce qu’ils disaient.  »Mercredi 9 décembre, l’avocate de Karim Mohamed-Aggad a assuré à BFM-TV que Foued « avait déclaré à sa mère ou à son frère qu’il voulait être kamikaze mais qu’il se destinait à l’Irak. Donc jamais personne n’a imaginé un seul instant qu’il puisse revenir en France, ça n’était pas du tout officiel et programmé  ». Lire aussi :Attentats du 13 novembre : le point sur les identifications, les arrestations et l’enquêteLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.12.2015 à 16h19 • Mis à jour le09.12.2015 à 17h06 | Manon Rescan Le 22 janvier 2015, quinze jours après la fusillade à Charlie Hebdo, et alors que la minute de silence avait été sporadiquement contestée par des élèves dans les collèges et les lycées, Najat Vallaud-Belkacem présentait la « Grande Mobilisation de l’école pour les valeurs de la République ». Une série de onze grands axes de mesures pour replacer la laïcité au centre des programmes scolaires, développer la citoyenneté et combattre les inégalités.Enseignement de la laïcité, réserve citoyenne, signalement des élèves radicalisés… les mesures se sont additionnées, recouvrant parfois des chantiers déjà en cours, mais la mise en place de certaines d’entre elles patine encore.Le plan de formation continue pour les enseignants sur les questions de laïcité Le ministère de l’éducation nationale assure que les 1 000 premiers formateurs ont été formés au printemps, lors de huit séminaires interacadémiques. Ceux-ci ont été à leur tour chargés de former des collègues de leur académie, avec l’objectif d’atteindre les 300 000 enseignants touchés d’ici à la fin de l’année 2015, soit moins d’un sur deux. « L’objectif sera atteint », assure le ministère, sans donner plus de détails. Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUipp-FSU, principal syndicat d’enseignants des écoles primaires, est plus sceptique. « On est au milieu du gué », résume-t-il. « Les cadres intermédiaires de l’éducation nationale ont été formés, mais pour ce qui est des enseignants, si quelques-uns ont eu une courte formation sur des mercredis après-midi, la majorité n’a rien eu. »Des outils pédagogiques ont été mis à la disposition des enseignants : un module d’autoformation en ligne et des « livrets laïcité », d’une trentaine de pages, distribués à l’automne aux chefs d’établissement pour accompagner les équipes éducatives.Lire aussi :A l’école, « il faut rappeler que la laïcité est un combat qui rassemble »Mise en place d’un parcours citoyen d’enseignement moral et civique (EMC) et de cours d’éducation aux médias et à l’informationL’enseignement de la morale civique et laïque s’est installé dans les emplois du temps des élèves à la rentrée, avec un programme qui s’échelonne du CP à la Terminale, qui a pour ambition, lit-on sur le site du ministère, de :« Transmettre un socle de valeurs communes : la dignité, la liberté, l’égalité, la solidarité, la laïcité, l’esprit de justice, le respect de la personne, l’égalité entre les femmes et les hommes, la tolérance et l’absence de toute forme de discrimination. Il doit développer le sens moral et l’esprit critique et permettre à l’élève d’apprendre à adopter un comportement réfléchi. Il prépare à l’exercice de la citoyenneté et sensibilise à la responsabilité individuelle et collective. »Des enseignants ont toutefois regretté d’avoir vu les programmes d’EMC n’être diffusés que très tard en fin d’année scolaire dernière, limitant leur capacité à s’approprier ces nouveaux enseignements avant la rentrée.Lire aussi :Dans une classe de 4e : « La laïcité, ça rend libre de quoi  ? »Première journée de la laïcitéLe 9 décembre marque la première « journée de la laïcité », et fait partie des « rites républicains » que le gouvernement souhaitait voir établir après les attentats de janvier. Le choix de cette date marque le 110e anniversaire de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat, adoptée le 9 décembre 1905.Lire aussi :Après les attentats, l’école exalte la laïcitéEvaluation des candidats aux concours de l’enseignement sur leur capacité à faire partager les valeurs de la RépubliqueLes questions de la laïcité ou encore de la transmission des valeurs de la République font partie des thèmes qui peuvent être abordés avec les candidats à l’oral dans les épreuves du premier comme du second degré. D’après des témoignages recueillis par Le Monde, la place des questions sur ce domaine varie selon les candidats, les jurys et les académies. A noter que l’ECM fait partie des domaines d’enseignement que les candidats aux concours du premier degré peuvent choisir de mettre en avant lors de leur oral.Formation renforcée des chefs d’établissement à la détection des signes précurseurs des pratiques de repli et de radicalisation« La formation des référents radicalisation se poursuit », indique le ministère, ajoutant que « chaque académie organise également des formations en direction de ses personnels ». Une fiche « prévention de la radicalisation » est également mise à disposition des enseignants.Création d’une « réserve citoyenne » de l’éducation nationaleCette initiative devait permettre à tout citoyen de s’engager bénévolement auprès des enseignants pour « transmettre et faire vivre les valeurs de la République » en intervenant en classe. Elle avait suscité un véritable engouement, le ministère de l’éducation nationale ayant recensé à la rentrée 4 660 pré-inscriptions de réservistes depuis le mois de janvier. Les enseignants devaient ensuite pouvoir puiser dans cette réserve pour des interventions en classe.Des réunions de rencontre avec les réservistes ont eu lieu dans certaines académies mais « pour le moment on ne sent pas du tout une dynamique », confie Moïse Kissous, éditeur parisien qui fait partie de cette réserve. Il a monté le « collectif de la réserve citoyenne » afin de mutualiser des outils entre réservistes mais, affirme-t-il, « parmi les gens que je connais, personne n’a encore été invité dans des classes ». Et de s’interroger sur la qualité de la communication au sujet de la réserve auprès des enseignants.De son côté, le ministère affirme avoir envoyé un courriel à l’ensemble des enseignants le 1er décembre pour « mieux faire connaître la réserve et inciter les personnels à y recourir » mais ne pas avoir de « remontées sur les interventions en classe ». Sébastien Sirh confirme le « peu d’engouement » du côté des enseignants. Il l’explique de deux manières : le « peu d’informations » adressées dans les écoles au sujet de la réserve et l’habitude, antérieure, qu’ont les enseignants de « faire appel à des grands témoins pour venir dans leurs classes », sans avoir à faire appel à ce dispositif.Lire aussi :De la Réserve citoyenne à la « garde nationale »Manon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.12.2015 à 15h52 • Mis à jour le09.12.2015 à 17h45 | Angela Bolis Voici le nouveau texte soumis aux 196 Parties https://t.co/IsSqZtmPE8 #COP21 https://t.co/qXzmK2bnjw— COP21 (@COP21 - Paris 2015)require(["twitter/widgets"]);Des progrès, mais un énorme travail reste à accomplir. A deux jours de la clôture de la conférence mondiale sur le climat, Laurent Fabius, le président de la COP21, a présenté, mercredi 9 décembre à 15 heures, une nouvelle version du projet d’accord aux ministres et négociateurs. Un texte qui, a-t-il souligné, présente « une cartographie des progrès réalisés et des points de convergence qui restent à construire ». Par rapport au document de 48 pages adopté samedi, le texte a été réduit à 29 pages, et trois quarts des passages entre crochets – les formulations qui restaient à trancher – ont été supprimés.Des compromis ont émergé sur le renforcement de l’adaptation aux impacts du changement climatique, sur la question des pertes et des dommages ou encore sur la transparence du suivi des actions climatiques, selon Laurent Fabius. Du côté des divergences, les ministres et négociateurs doivent encore régler les épineuses questions de la différenciation des efforts entre pays riches et pays plus pauvres, du financement de la lutte contre le changement climatique et du « niveau d’ambition de l’accord ».#COP21 Analyse quantitative du nouveau draft, par @ParisAgreement : 366 crochets, 47 options, 29 pages. Gros sprint final pour les ministres— sfoucart (@Stéphane Foucart)require(["twitter/widgets"]);Sur ce dernier point crucial, dans l’article 2 qui doit définir la limite de réchauffement à ne pas dépasser, trois options restent notamment ouvertes : « maintenir le réchauffement climatique sous 2 °C par rapport à l’ère pré-industrielle ; bien au-dessous de 2 °C [et augmenter [rapidement] les efforts pour limiter la hausse de la température à 1,5 °C] ; sous 1,5 °C. » Ce seuil divise profondément les 195 pays : les Etats les plus vulnérables au changement climatique, mais aussi de gros émetteurs tels que l’Australie et le Canada, soutiennent une limitation du réchauffement à 1,5 °C.Lire aussi :COP21 : l’effroyable casse-tête des « options » et des « crochets »Une longue nuit de négociations « Nous avons progressé mais il reste encore pas mal de travail » avant d’aboutir à un « accord juridiquement contraignant, ambitieux, équilibré et durable », a souligné le président de la COP. Après avoir remis le texte aux ministres et facilitateurs, il les a invités à démarrer sans plus attendre les consultations, avant une réunion vers 20 heures du Comité de Paris – l’instance créée par la présidence française pour évaluer quotidiennement l’état d’avancée des discussions. « Il faut nous préparer à avancer cette nuit et demain en vue de l’adoption d’un accord dans les délais fixés », a-t-il conclu.La version finale de l’accord est censée être rendue dès jeudi. Il faudra ensuite en assurer la traduction et la validation juridique pour adoption le vendredi 11 décembre à 18 heures. Un rythme à marche forcée, dont certaines ONG se sont inquiétées, comme le WWF, qui craint que « des sujets fondamentaux disparaissent » dans ce sprint final.Quatre groupes de travail« Les trois points qu’il reste à trancher doivent absolument être dans l’accord. Il faut que les clauses de révision à la hausse des objectifs de réduction des émissions prennent effet dès 2020. Que les modalités de financement soient claires sur la part de prêts et la part de dons. Et qu’il y ait la parité entre les sommes consacrées à l’adaptation et à l’atténuation », a réagi Nicolas Hulot, l’envoyé spécial de François Hollande pour la protection de la planète.« Si le brouillon n’est pas amélioré, l’accord restera sans vie. Un tel accord est inadmissible pour nous », estime de son côté Célia Gautier, du Réseau Action Climat. D’après elle, « les mécanismes de révision [des engagements de réduction des émissions] semblent extrêmement flous et tardifs, les financements climatiques encore incertains, et au point mort après 2020, et le cap de long terme de l’accord diverge entre la vision des pays vulnérables et celle des pays industrialisés et pétroliers. » « On est très loin du compte, alors qu’il ne reste que 24 heures, a également regretté Jean-François Julliard, de Greenpeace. Sur les principaux points, les options et de crochets sont toujours là. »Gros tohu-bohu, entrée salle de négo #COP21 Toutes les ONG se sont retrouvées pour dénoncer un texte peu ambitieux. https://t.co/HwSVOEn38v— remibx (@Rémi Barroux)require(["twitter/widgets"]);Pour tenter de résoudre les lignes de fracture qui demeurent, le Comité de Paris, a entamé dès dimanche un intense labeur diplomatique. Quatre groupes de travail se sont articulés autour des grands chapitres de l’accord. D’abord, les « moyens de mise en œuvre », centrés sur les questions de financement, de transfert de technologies et de renforcement de compétences. Ensuite, la « différenciation », référence à la responsabilité historique des pays développés dans les émissions de gaz à effet de serre. Mais aussi l’« ambition » de l’accord, son objectif de long terme et ses mécanismes de révision. Et enfin, les actions pré-2020, date prévue d’entrée en vigueur de ce régime climatique universel espéré à Paris.Lire aussi :Pour la deuxième semaine de la COP21, la France change de méthodeAngela BolisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin et Laurent Borredon Le gouvernement continue d’explorer de nouvelles voies pour développer l’arsenal sécuritaire à sa disposition. Parallèlement à la consultation du conseil d’Etat sur son projet de réforme constitutionnelle, le gouvernement de Manuel Valls sollicite l’avis de la haute juridiction sur certaines des mesures complémentaires destinées à renforcer les moyens de la police dans la lutte antiterroriste.De façon explicite, le ministère de l’intérieur demande ainsi au Conseil d’Etat si la loi peut permettre l’internement administratif des personnes qui font l’objet d’une fiche « S » (pour prévenir des menaces à la sécurité publique ou à la sûreté de l’Etat), mais qui n’ont jamais été condamnées. Place Beauvau, on assure pourtant ne pas être à l’origine de cette proposition « formulée par un membre de l’opposition dans la foulée des attentats ».François Hollande, dans son discours au Congrès le lundi 16 novembre, avait indiqué que dans « un esprit d’unité nationale » le gouvernement saisirait le conseil d’Etat pour vérifier la conformité de propositions venues d’autres horizons. « Cet avis sera rendu public et j’en tirerai toutes les conséquences », avait affirmé le président de la République.« La loi peut-elle autoriser une privation de liberté des intéressés à titre préventif et prévoir leur rétention dans des centres prévus à cet effet ? », interroge ainsi le texte révélé par le site Lundi Matin, qui confirme les informations publiées samedi par Le Monde (« A Beauvau, certains voudraient interner les fichés S »). Une telle mesure irait ainsi plus loin que le camp des Etats-Unis à Guantanamo, qui ne concerne pas les citoyens américains.Lire aussi :Fiche S, déchéance de nationalité, expulsions : 11 propositions « sécuritaires » passées au crible20 000 fiches « S »Pour justifier une telle demande, le texte explique qu’il s’agit « d’accroître la surveillance d’individus connus des services de police pour leur radicalisation et présentant des indices de dangerosité, en particulier les personnes faisant l’objet d’une fiche S ». Quelque 20 000 personnes font en France l’objet d’une fiche S, dont 10 500 pour des raisons liées à une radicalisation islamiste.Au cas où le Conseil d’Etat rechignerait à valider une telle demande, le ministère de l’intérieur propose deux autres pistes de privation de liberté extrajudiciaire. Placer sous rétention administrative des personnes ayant déjà été condamnées à un emprisonnement pour des faits de terrorisme mais qui ont purgé leur peine.Ou à défaut, prévoir la possibilité de placer ces personnes sous surveillance avec un bracelet électronique ou de les assigner à résidence.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : qu’est-ce qu’une « fiche S » ?Jean-Baptiste JacquinJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Lucile Wassermann La France n’est définitivement pas la destination rêvée des réfugiés syriens. A peine 0,4 % des personnes interrogées aux portes de la Grèce par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) souhaitent se rendre dans l’Hexagone.Convoitée par 50 % des personnes interrogées, l’Allemagne arrive sans grande surprise à la première place des pays où ces dernières souhaitent poser leurs bagages.Le HCR a publié mardi 8 décembre une étude inédite sur le profil des réfugiés syriens arrivés en Grèce. Les employés de l’organisme ont pu réaliser 1 245 interviews de ces personnes arrivées sur la péninsule et ses îles entre avril et septembre. Cette étude met en lumière une partie de la réalité de ces migrants. Car, précise le rapport, même si le nombre d’entretiens se veut significatif, il n’en est toutefois pas représentatif des 263 000 Syriens arrivés en Grèce au cours de cette période.Les Syriens interrogés sont pour 81 % d’entre eux des hommes. Deux tiers avaient entre 18 et 35 ans au moment des entretiens. Originaires pour la plupart de Damas ou d’Alep, ces réfugiés déclarent être pour la grande majorité d’origine arabe (86 %) ou kurde (12 %). Questionnées enfin sur leur religion, deux personnes sur trois indiquent être de confession musulmane sunnite.Après l’Allemagne, la Suède et le Danemark sont les deux destinations privilégiées, avec 13 % et 5 % respectivement des réfugiés désirant s’y rendre. Ils sont 57 % à déclarer choisir leur destination en fonction des opportunités d’embauche ; 53 % citent les droits et les aides auxquels ils auront accès et 34 % évoquent la présence de proches dans leur pays de destination.Lire aussi :Migrants : l’Europe menace d’exclure la Grèce de l’espace SchengenRéalités difficilesCôté profil professionnel, le HCR souligne qu’une grande partie des Syriens interrogés ont fait des études. Plus de quatre personnes sur cinq déclarent ainsi avoir un niveau d’éducation équivalent à celui du secondaire ou du supérieur. Si le statut d’étudiant s’avère être le plus fréquemment indiqué (16 %), les métiers recensés sont très divers : charpentiers, électriciens, ingénieurs, architectes, professeurs ou encore médecins. Aucun profil type ne sort véritablement de l’étude réalisée.Certains chiffres confirment l’existence de réalités plus difficiles. Si beaucoup de mineurs non accompagnés ne souhaitent pas être identifiés comme tels, 7 % se sont tout de même déclarés de cette manière aux enquêteurs. D’autre part, 6 % de l’ensemble des interviewés ont indiqué avoir été victimes de tortures en Syrie. Une personne sur cinq déclare quant à elle avoir été séparée d’au moins un membre de sa famille et n’avoir à ce jour aucune information sur sa situation actuelle.Six pour cent de l’ensemble des interviewés ont indiqué avoir été victimes de tortures en Syrie.Contrairement à certaines idées reçues, ces entretiens révèlent que deux tiers des réfugiés interrogés sont partis de Syrie cette année. Les autres affirment avoir d’abord séjourné dans des pays comme la Turquie, en tête, ou encore le Liban. Parmi ceux-là, seuls 3 % déclarent avoir vécu dans des camps de réfugiés avant de partir pour la Grèce. Les autres étant pour la plupart hébergés par leurs propres moyens. Très peu d’entre eux ont réussi à obtenir les papiers nécessaires pour se trouver en situation régulière dans ces pays.Lire aussi :En Turquie, dans la petite Syrie d’Izmir, l’économie parallèle des réfugiésSelon l’étude, 58 % des personnes interrogées déclarent être parties vers la Grèce en raison du manque d’opportunités professionnelles en Turquie, au Liban, en Egypte, en Irak ou en Jordanie. Près de la moitié pointent également une assistance financière insuffisante. Une personne sur cinq signale des problèmes de sécurité. Pour Diane Goodman, chef adjointe du bureau Europe du HCR, cette étude montre « qu’il pourrait y avoir des voies d’entrées légales en Europe, à travers le regroupement familial, les visas étudiants ou de travail. Cela serait beaucoup plus sûr, mieux régulé infiniment plus humain ».Lucile WassermannJournaliste au Monde 09.12.2015 à 14h55 • Mis à jour le09.12.2015 à 16h05 Vladimir Poutine ou le mouvement Black Lives Matter, qui milite pour un meilleur traitement des Afro-Américains, étaient dans la liste resserrée du magasine américain Time. C’est finalement la chancelière allemande, Angela Merkel, qui a été nommée personnalité de l’année 2015.Saluée pour sa capacité à « faire face » aux défis qui se sont présentés à l’Europe tout au long de l’année, elle devient la dixième femme à recevoir cette distinction depuis la création du prix, en 1927.Expliquant le choix du magasine, la directrice de publication de Time, Nancy Gibbs, a mis en avant l’attitude d’Angela Merkel pendant la crise économique et politique en Grèce, sa réponse face à l’afflux de migrants en Europe ou sa réponse face à la menace de l’organisation djihadiste Etat islamique.Etonnamment, le chef de l’EI, Abou Bakr Al-Baghdadi, faisait également partie des nominés, arrivant en 2e position, mais « 2015 a été une année au cours de laquelle il a perdu du terrain », a estimé Nancy Gibbs, qui tient à rappeler qu’Adolf Hitler avait été nommé personnalité de l’année.« Rien n’est impossible. Nous avons désigné de grands méchants par le passé. »Le top 5 a été révélé dans l’émission Today sur NBC :Angela Merkel, chancelière allemandeAbou Bakr Al-Baghdadi, chef de l’organisation Etat islamiqueDonald Trump, candidat à la primaire républicaine aux Etats-UnisLes militants du mouvement américain Black Lives MatterHassan Rohani, président iranienLire notre enquête :En difficulté, Angela Merkel ne vacille pas Martin Untersinger et Morgane Tual Qui est vraiment Satoshi Nakamoto, le créateur anonyme du bitcoin connu uniquement sous ce pseudonyme ? Deux médias américains affirment, mardi 8 décembre, avoir découvert la personne derrière ce nom d’emprunt. Une question qui taraude depuis des années des dizaines de journalistes et d’aficionados de la monnaie électronique à travers le monde.Le site spécialisé Wired a ouvert le bal, en publiant une enquête qui pointe vers un ingénieur Australien de 44 ans, Craig Steven Wright. Deux heures plus tard, un autre site spécialisé, Gizmodo, mettait lui aussi en ligne un très long article, qui aboutit à la même conclusion : M. Wright, universitaire et entrepreneur australien, est a minima impliqué de très près dans la création de cette monnaie électronique anonyme.Courriels et billets de blogLes deux sites se basent sur un ensemble de documents, présentés comme appartenant à M. Wright, qui leur ont été transmis par une source anonyme se disant proche de Craig Steven Wright. Dans un courriel du 8 janvier 2014 destiné à des collègues, l’Australien utilise l’adresse satoshi@visitomail.com, un compte qui avait auparavant été utilisé, selon Gizmodo, par Satoshi Nakamoto pour communiquer avec les premiers utilisateurs et développeurs du bitcoin. Un autre e-mail, resté au statut de brouillon, est d’ailleurs signé Satoshi Nakamoto.Wired révèle la transcription d’une réunion avec ses avocats, au cours de laquelle M. Wright aurait lancé : « j’ai fait de mon mieux pour cacher le fait que je gère bitcoin depuis 2009. Mais avec tout ça je pense que la moitié de la planète va finir par le savoir ». Wired s’appuie sur un autre email, envoyé à un collègue le 6 mars 2014. Ce jour-là, le magazine Newsweek avait publié un article clamant, à tort, avoir identifié Satoshi Nakamoto comme étant un ingénieur californien connu sous le nom de Dorian. « Je ne viens pas des putain d’Etats-Unis ! Je ne m’appelle pas non plus Dorien ! » (sic), peut-on lire dans le mail cité par Wired. « On ne m’a pas trouvé et je ne veux pas l’être. »Le magazine s’appuie aussi sur des billets publiés par M. Wright sur son blog, avant le lancement du bitcoin, où il évoque à plusieurs reprises la création d’une monnaie virtuelle. Dans une note publiée le 10 janvier 2009, et depuis effacée, on peut lire : « la bêta de bitcoin sera en ligne demain ».Enfin, les deux médias s’intéressent à un accord passé entre Craig Steven Wright et David Kleiman, un proche décédé en 2013 et soupçonné d’être lui aussi impliqué de près dans la création du bitcoin. Dans ce document, David Kleiman accepte de prendre le contrôle d’un fonds baptisé « Tulip Trust », doté d’1,1 million de bitcoins – une fortune équivalente à celle attribuée à Satoshi Nakamoto. « Aucun autre que Nakamoto n’est connu pour avoir amassé un tel magot de bitcoins, et seul Nakamoto peut avoir généré autant de bitcoins si tôt dans son histoire », assure Wired.PerquisitionLe profil de cet ingénieur alimente aussi l’idée qu’il serait l’inventeur du bitcoin. Créateur de plusieurs entreprises, dont certaines liées au bitcoin, il disposerait d’au moins 60 millions de dollars dans cette monnaie, selon Wired. Décrit comme un programmeur brillant, ancien participant de la mailing-list Cypherpunks consacrée au chiffrement, fan de culture japonaise, et habitué des problèmes avec le fisc, il aurait aussi construit, avec son entreprise Tulip Trading, deux superordinateurs parmi les plus puissants du monde, liés à ses projets relatifs au bitcoin. Quelques heures seulement après la publication de ces articles, la police australienne a mené une perquisition dans une maison appartenant à Craig Steven Wright, dans la banlieue de Sydney. Mais la police a affirmé, dans un communiqué, que « cette question n’a rien à voir avec les récents articles de presse relatifs à la monnaie virtuelle bitcoin », précisant qu’elle « assistait le fisc australien ». Selon une journaliste de l’agence Reuters, la police aurait aussi perquisitionné les bureaux de Craig Steven Wright. Son compte Twitter a été fermé après la publication des deux articles.Ce n’est pas la première fois que des médias affirment – jusqu’à présent à tort – avoir découvert l’identité de Satoshi Nakamoto. Outre Newsweek, des publications comme le New York Times, le New Yorker et Fast Company ont aussi mené des enquêtes aboutissant à d’autres personnes. C’est pourquoi Gizmodo et Wired restent prudents, admettant que les documents reçus pourraient être des faux. « Malgré ce trésor massif de preuves, nous ne pouvons toujours pas dire avec une certitude absolue que le mystère est levé », souligne Wired. « Tout cela pourrait être un hoax élaboré – peut-être même par Wright lui-même », poursuit le magazine, qui se demande également si Wright pourrait être à l’origine de ces fuites, afin de « se dévoiler petit à petit comme le créateur du bitcoin ».Lire (édition abonnés) : La révolution cachée du bitcoinMorgane TualJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.12.2015 à 16h17 • Mis à jour le06.12.2015 à 16h18 Marseille s’en est remis à Rémy Cabella et à un but entaché d’une erreur d’arbitrage pour arracher un nul (2-2) contre Montpellier, étalant une nouvelle fois son incapacité à gagner à domicile, dimanche pour la 17e journée du Championnat de France.L’OM a eu chaud mais a aussi eu les ressources pour préserver l’essentiel et s’éviter un quatrième revers au Vélodrome où il ne parvient plus à s’imposer depuis le 13 septembre et un succès contre Bastia (4-1). Il n’a plus perdu depuis quatre matches mais il glisse néanmoins d’un rang à la 9e place.Lire aussi :Ligue 1 : Lille renverse Caen, Monaco gagne à BastiaPour Montpellier, le point est bon à prendre même si l’issue aurait pu être tout autre après avoir été en tête au tableau d’affichage par deux fois. Néanmoins, l’opération survie se poursuit tant bien que mal puisqu’il se hisse à la 15e place, avec un point d’avance sur le 18e Bastia. Un classement qui changera inévitablement en début de soirée après le match entre Bordeaux (17e) et Guingamp (16e).Ninga, nouvelle starEn attendant, les Héraultais ont pu compter sur une nouvelle excellente performance de leur pépite tchadienne Casimir Ninga, auteur de son deuxième doublé dans la semaine (après Lyon) qui a encore fait valoir sa vitesse et sa précision devant le but. A la 32e minute il a ouvert le score en profitant d’un caviar de Boudebouz à la passe décisive, puis il a redonné l’avantage aux siens en battant Mandanda après une erreur de Rekik (56e).Pour survivre, Marseille a lui pu compter sur... un ancien Montpelliérain, Rémy Cabella qui fut du titre de champion de France en 2012. Face à ses anciens partenaires, le milieu offensif a été très motivé et celui qui a créé du danger. Son égalisation, opportuniste après un cafouillage, l’a récompensé (48e).Enfin, dans un Vélodrome plus clairsemé que d’habitude, l’OM a eu le sort avec lui. Car c’est bien une erreur de jugement de l’arbitre, qui n’a pas vu le ballon sortir des limites du terrain avant le centre de Nkoudou, qui rend valide la reprise victorieuse de Sarr (72e).Le programme dominical se poursuit à 16h00 GMT avec Bordeaux-Guingamp et à 20h00 GMT avec l’affiche Saint-Etienne-Rennes. 06.12.2015 à 14h10 Décevant mercredi puis magistral le week-end : vainqueur du sprint samedi, Martin Fourcade a étalé sa force pour clôturer la première étape de la Coupe du monde de biathlon dimanche avec une victoire impressionnante dans la poursuite d’Östersund (Suède).Un drapeau tricolore dans la main droite, un grand sourire sur le visage: Martin Fourcade a frappé fort en réalisant le doublé sprint/poursuite à Östersund.Le voici déjà nanti du dossard jaune de leader du général de la Coupe du monde, avec deux petits points d’avance sur le Patriarche norvégien Ole Einar Bjoerndalen (41 ans). Finalement, les années se suivent et se ressemblent pour le double champion olympique.L’an passé, après une individuelle totalement manquée (81e), il avait également réalisé le doublé en Suède. Cette année, il a déçu dans l’individuelle (21e) mercredi avant d’exploser les compteurs le week-end. Mais la différence est notable, tout de même, entre le Fourcade de fin 2014 et celui de la nouvelle saison. Quelle aisance sur les skis ! Quelle marge quasiment insurmontable pour ses adversaires !Loin devant les autresLe quadruple tenant du gros Globe a pu faire ce qu’il voulait cet été dans sa préparation, contrairement à sa situation en 2014, fortement perturbée par une mononucléose.On ne jurera pas encore que le biathlète - qui s’est essayé à une épreuve de Coupe du monde de ski de fond la semaine passée (22e) - ait retrouvé le niveau stratosphérique qui pouvait être le sien sur les spatules en 2013. Mais ses adversaires, déjà, grimacent. Et ce n’est pas qu’une image.« J’ai pu gérer mon tir, et aussi faire la course sur les skis comme je le souhaitais. Le risque c’était de perdre le fil et de faire n’importe quoi. Finalement, le bilan est très bon », a confié Fourcade au micro de L’Equipe 21.Sur la ligne d’arrivée, le Français a pu regarder tranquillement arriver ses adversaires un à un, à commencer par son dauphin allemand Arnd Peiffer, avant de tomber dans les bras de Quentin Fillon-Maillet, formidable 3e de la poursuite.Le jeune tricolore, 23 ans, est la révélation de ce premier rendez-vous de la saison. Quatrième de l’individuelle et du sprint, il décroche dimanche le 2e podium de sa carrière. Il a surtout affiché une constance dans l’excellence qui lui permet de prendre date avec l’avenir.Les autres Français se sont montrés solides dans la poursuite, avec un tir groupé dans le Top 30: Simon Fourcade a effectué une très belle remontée de la 49e à la 14e place (avec un sans faute au tir), Simon Desthieux est 21e et Jean-Guillaume Béatrix 28e.Pour Fourcade, le seul point noir de l’expédition suédoise est son inconstance au tir: cinq fautes rédhibitoires mercredi, deux autres samedi et trois encore dimanche. « Le seul bémol c’est le tir où j’aurais aimé être plus constant », a reconnu Fourcade.Ce que souligne également son entraîneur au tir Sigfried Mazet: « Aujourd’hui il y a de bonnes conditions de tirs et trois fautes c’est trois fautes de trop. C’est une bonne course et un bon résultat mais la manière n’est pas tout à fait comme on le souhaite », a-t-il analysé sur l’Equipe 21. A Fourcade de rectifier le tir, dès la semaine prochaine pour le prochain rendez-vous à Hochfilzen en Autriche. 06.12.2015 à 10h25 • Mis à jour le06.12.2015 à 10h27 Europe 1 Live par Europe1fr 06.12.2015 à 07h38 | Julien Neuville Depuis quelques mois, de petits hôtels fleurissent dans Paris. Des lieux cosy, à l’atmosphère intime et soignée… et aux tarifs abordables.Pendant longtemps, pour séjourner à Paris, il fallait choisir entre la chaîne d’hôtels standardisée et sans âme ou le palace hors de prix… Depuis peu, le touriste a le choix. Voici cinq endroits charmants, branchés, où l’on vient aussi bien pour dormir que pour dîner ou boire un verre. Parisiens, ne pas s’abstenir…JOUER AU BARMAN À L’HOTEL PROVIDENCE Si ce n’est pour la petite réception à gauche du bar (et le nom du lieu), impossible de deviner que le Providence est un hôtel. Les « parties communes » – comme on dit dans le jargon hôtelier – du rez-de-chaussée ont une vie propre. Le midi et le soir, on se presse au restaurant, sur la petite terrasse dans la salle aux lumières tamisées. La carte apparaît rudimentaire jusqu’à ce que le serveur aiguille vers l’ardoise des plats du jour (suprême de volaille, homard, etc). Dans la journée ou pour un dernier verre, le canapé à l’abri des regards, au coin du feu, attise les convoitises des habitués. Les plus chanceux prendront l’ascenseur vers une des 18 chambres de l’hôtel qui toutes racontent une histoire différente, avec tapisserie en velours imprimé, mobilier chiné et douce moquette. En clin d’œil aux propriétaires du lieu – notamment Pierre Moussié, l’homme derrière la Brasserie Barbès et le Mansart – un petit bar trône à quelques pas du lit, avec shaker, agrumes, mignonnettes et recettes de cocktails.Hôtel Providence, 90 Rue René-Boulanger 75010 Paris. Chambre double à partir de 190 € la nuit.DORMIR SOUS LES TOITS AU GRAND HÔTEL PIGALLE Ils ont monté un petit empire « nocturne », avec l’Experimental Cocktail Club, le Prescription Cocktail Club, le Fish Club, le Beef Club, le Ballroom… Voici que le trio de l’Experimental Group se met à l’hôtellerie, dans un des quartiers les plus vivants de la ville, Pigalle. A l’entrée, une salle emplie de lumière longeant un long bar en bois sombre. On y déguste du vin italien, ou on y dîne chaleureusement. À l’étage, 37 chambres, « à l’ambiance Grand Budapest Hôtel », annoncent les fondateurs, en référence au film de Wes Anderson. Finalement, le lieu est moins extravagant qu’on ne l’imagine. Les lignes sont propres et directes, les couleurs apaisantes, c’est relativement petit mais tout est là. A privilégier : les chambres « sous les toits » qui ont tout le charme d’un petit nid haussmannien, la décoration en plus.Grand Hôtel Pigalle, 29 Rue Victor-Massé 75009 Paris. Chambre double à partir de 150 € la nuit.DÎNER BRANCHÉ À L’HÔTEL BACHAUMONT Difficile d’imaginer qu’en lieu et place de cet hôtel de luxe, s’élevait il y a encore quelque temps… une clinique. Dans le quartier de Montorgueil, tout près des Halles, le patron, Samy Marciano, a su faire du Bachaumont un lieu feutré et impeccable. Au rez-de-chaussée, le restaurant et le bar sont pilotés par l’équipe de l’Experimental Cocktail Group, dont l’expertise se fait sentir. Pour le meilleur. Certains soirs, on y croise davantage de Parisiens que de touristes ! « Beaucoup de clients du restaurant ne savent même pas qu’on peut dormir ici », confiait Samy Marciano. La réception est dissimulée au bout d’un long couloir et mène à de belles chambres spacieuses et confortables, où rien ne dépasse.Hotel Bachaumont, 18 rue Bachaumont 75002 Paris. Chambre double à partir de 280 € la nuit.CONNAÎTRE (ENFIN) LE GRAND AMOUR Avec le succès de l’Hôtel Amour dans le 9e arrondissement, qui, après presque dix ans, ne désemplit toujours pas, André Saraiva, Thierry Costes et Emmanuelle Delavenne ouvrent un nouvel endroit. Depuis quelques jours, on se précipite rue de la Fidélité, dans le 10e arrondissement voisin pour filer… le Grand Amour. Dans cet immense immeuble, en plus des 42 chambres au prix plus que raisonnable (cette semaine, la petite chambre pour deux est à partir de 80 € la nuit), un spa, un café avec barista, une brasserie ouverte 24h/24 inspirée, dit-on, de l’iconique restaurant La Coupole, et un bar, qui, lui, puise dans l’esprit du Bar Hemingway de l’hôtel Ritz. Deux monuments de la nuit parisienne. Comme une signature, on retrouve à travers tout l’hôtel la moquette-tapis de Pierre Frey et ses motifs phalliques.Hôtel Grand Amour, 18 rue de la Fidélité 75010 Paris. Chambre double à partir de 110 € la nuit.SE SENTIR CHEZ SOI À L’HÔTEL PIGALLE Au Pigalle, on se sent… chez soi. Au-dessus de la tête de lit, des cadres posés ici et là avec anciennes affiches ou dessins d’artistes, quelques livres maladroitement empilés sur les tables à côté de bibelots et souvenirs. Une atmosphère si personnelle qu’on se croirait davantage dans la chambre d’amis d’un artiste photographe ou d’un réalisateur, que dans un hôtel. Face au lit, un beau meuble propose le nécessaire pour une soirée réussie : tourne-disque vintage, jolis verres à cocktails et bouteilles de spiritueux (la mort du frigo minibar semble annoncée, et tant mieux !). Au rez-de-chaussée, comme une grande salle à manger, on s’attable devant les plats préparés par Camille Fourmont du tout proche restaurant « Buvette ».Hôtel Pigalle, 9, rue Frochot 75009 Paris. Chambre double à partir de 213 € la nuit.Julien NeuvilleJournaliste au Monde 06.12.2015 à 07h36 | Maïa Mazaurette Les banquiers ont-ils une sexualité comptable ? Ce serait cohérent. Ce serait prévisible. Ce serait n’importe quoi. Pourtant, lorsqu’il s’agit de juger les sexes à la gueule, nous déchargeons nos a priori à la hache, grandement aidés par une pop culture qui ne fait pas dans le détail : les couples installés ? Anesthésiés par la routine. Les jeunes ? Tous des pervers (ma bonne dame). Les artistes ? Subversifs sous la couette.D’où l’idée de pratiques réservées à des groupes bien précis : les orgies en costume pour l’élite (merci Eyes Wide Shut), les sextoys pour les femmes célibataires (merci Sex & The City), et les moutons seront bien gardés. Comme s’il existait une continuité des identités privées et publiques, et comme si nous étions des livres ouverts. (Erotiques, les livres.)Mais si c’était l’inverse ? Si la sexualité nous permettait justement de contrebalancer notre quotidien, métro-boulot-rodéo sexuel ?Prenons un exemple archi-attendu – et je présente mes excuses par avance parce que vous allez rouler des yeux comme des toupies mais, que voulez-vous, on n’échappe pas au contexte culturel. Quelle catégorie de la population rêve de cuir depuis la vague 50 nuances de Grey ? (Vous m’avez vue venir à dix kilomètres, je sais, je sais.) Les mères au foyer. Elles représentent un peu moins d’un tiers du lectorat, une part de marché monstrueuse quand on se représente les 125 millions d’exemplaires vendus (en alignant tous ces volumes sur la tranche, vous couvrez la distance Paris-Jérusalem). L’auteure, E.L. James, est elle-même une quinquagénaire mère de deux enfants. L’identification avec les personnages principaux – une jeune femme, un jeune homme – aurait pourtant dû destiner ces romans à un public de vingtenaires et trentenaires… Lesquels sont bien plus occupés par le dernier bulldozer à sabre-laser turgescent (pardon, par le dernier Star Wars). Tiens donc, que s’est-il passé pour que les mamans-gâteaux jouent les mères fouettardes – avec le mari, pas avec la progéniture ?Pochettes-surprisesPour continuer dans la même lignée : à quoi ressemble la sexualité des hommes de pouvoir ? Sont-ils aussi dominateurs (et adeptes de l’orgasme du nombril) que Christian Grey ? Bof. Les professions supérieures et libérales ne sont pas les plus détendues du boxer : ce sont les artisans et les commerçants qui ont le plus de partenaires (étude Ifop parue en 2014), qui ont le plus recours à la prostitution et à l’infidélité, qui expérimentent le plus les pratiques anales, homosexuelles ou de sexe en groupe (goodbye, Eyes Wide Shut). Etre riche ou éduqué ne garantit pas une vie sexuelle riche ou subversive (goodbye, Sex & The City).Quant à l’idée d’hommes dominants reproduisant au lit la domination professionnelle, elle est régulièrement mise à mal dans vos magazines people favoris : on se rappelle le banquier Edouard Stern, retrouvé il y a dix ans en Suisse, habillé d’une combinaison en latex et attaché (et accessoirement, criblé de balles). Quant à David Carradine, le petit scarabée de la série Kung Fu, il se serait étranglé tout seul, en 2009, pendant une séance de masturbation (n’essayez pas la suffocation sans surveillance de votre maîtresse attitrée : si même les moines Shaolin trouvent le moyen d’y laisser leur peau, vous n’avez aucune chance).Autre exemple de notre manie de ne jamais se coucher là où on nous attend : plus de la moitié des femmes rêvent de soumission sexuelle (étude de l’université de Montréal, 2014). 30 % ont des fantasmes de viol. Elles sont pourtant les plus exposées aux abus : ne serait-il pas logique de leur attribuer des fantasmes rassurants, fleur bleue, aux protagonistes bien coiffés ? Des fantasmes maternant ? Apparemment, non. Nos partenaires sont des pochettes-surprises.Et, il est important de parler de surprise. Déjà parce qu’on ignore encore pourquoi tel enfant deviendra fétichiste du talon aiguille, et tel autre adepte du missionnaire le samedi soir dans le noir (même si on subodore qu’une confusion des messages de peur, de honte et d’excitation sexuelle ferait partie de l’explication). Surprise encore, parce qu’il serait absurde de tirer des conclusions systématiques des exemples ci-dessus : d’affirmer, par exemple, que tous les prêtres sont pédophiles, ou que toutes les prostituées aspirent à la chasteté.On touche cependant à un aspect crucial de notre sexualité : elle fait partie des (trop) rares éléments de notre vie que nous pouvons contrôler, fût-ce sous forme d’une perte de contrôle. On pourrait citer comme autre exemple d’activité compensatoire, ô combien liée au désir, la nourriture. Quand la vie nous blesse, on mange. Quand les supermarchés regorgent d’options ultra-caloriques, on valorise les corps très minces.L’intime n’est pas mortMais la sexualité a un énorme « avantage » sur la nourriture : elle est rarement conviviale (échangistes, ce paragraphe ne vous concerne pas). Grâce à son statut de parenthèse le plus souvent nocturne, le plus souvent planquée, elle permet de libérer plus efficacement nos frustrations – nous y sommes, idéalement, libres. (J’ai dit idéalement.) Ce qui pourrait expliquer pourquoi ce sont les cordonniers les plus mal chaussés, et les homophobes les plus refoulés. Des pratiques-cocon quand le monde extérieur est hostile, des fantasmes hard pour les mères de famille, le fouet pour les patrons. Non que la sexualité soit forcément contre-intuitive, mais elle permet à ceux qui le souhaitent de rétablir une harmonie : un simple moyen d’arriver à une moyenne. L’occasion de souffler un peu, d’endosser un autre rôle social, de révéler le revers de sa médaille. Si on s’endort après le sexe, c’est sans doute aussi qu’on s’y repose (n’écoutez pas ces hypocrites qui prétendent qu’on y épuise ses calories, ma cellulite prouve complètement le contraire).Du coup, la prochaine fois que vous imaginerez la vie sexuelle de votre charcutier (chacun son truc pour s’occuper dans la file d’attente), ne partez pas du principe que toutes les vannes sur le cochon sont bonnes à prendre. Au sens littéral du terme : entre vie publique et confidences sur l’oreiller, c’est souvent le jour et la nuit.Le bouillonnement des fantasmes collectifs et individuels demeure hors de notre portée, même en posant gentiment la question (car nous mentons comme des arracheurs de dents – aux scientifiques, aux partenaires, et surtout à nous-mêmes). Vous ne saurez jamais si votre charcutier garde son tablier au lit, et tant mieux : l’intime n’est pas mort, ni le mystère, ni l’imagination.Quoi qu’en disent les adeptes de la panique morale, le concept de vie privée se porte comme un charme. Nous sommes pudiques, fluctuants, bourrés de contradictions. Par extension, nous sommes désirables : sans cette distance, qui voudrait se rapprocher de nous ? Si nous avions les clefs, voudrions-nous observer par le trou de la serrure ? Longue vie aux mères fouettardes – et aux charcutiers végétariens.Maïa MazauretteJournaliste au Monde Annick Cojean (propos recueillis par) « Je ne serais pas arrivée là si… … Si on ne m’avait pas aimée, c’est la base de tout. Si la grande comédienne Hélène Duc ne m’avait pas recueillie, comme si j’étais son enfant, et tenue à bout de bras. C’était la première fois que l’on m’aimait ainsi. Et c’était me mettre au monde une deuxième fois. J’ai débarqué chez elle un matin de 1943. J’avais 16 ans. Je sortais de la prison de Fresnes, j’étais seule et paumée. Ma mère, qui était engagée dans la Résistance, m’avait toujours dit d’aller chez Hélène s’il arrivait quelque chose. Elle avait été mon professeur de Français à Bergerac, et déjà, elle m’avait prise en tendresse, moi qui ne parlais guère et que ma mère n’aimait pas. Alors ce matin-là, j’ai couru chez elle dans ma robe bleu marine et mes souliers en raphia. Et elle m’a ouvert les bras.Votre mère et votre sœur avaient été déportées à Ravensbrück.Je ne le savais pas encore. Ma mère avait été arrêtée puis emprisonnée à Périgueux et Charlotte et moi avions sauté dans un train vers Paris. Mais nous avions été suivies. Et alors que ma sœur s’apprêtait à traverser la place de la Madeleine pour me rejoindre dans un bistrot, une grosse Citroën a pilé net devant elle, et trois hommes l’ont saisie et jetée dans la voiture. Je suis sortie comme une fusée et j’ai tambouriné sur la vitre. Charlotte a dû dire : c’est ma sœur. Et j’ai été embarquée par la Gestapo. Avant d’arriver au siège, Avenue Foch, j’ai échangé discrètement mon sac avec le sien. Je me doutais bien qu’elle transportait des papiers compromettants. Puis, en attendant d’être interrogée, j’ai demandé à aller aux toilettes et je les ai fait disparaître dans la cuvette des WC. Cela n’a servi à rien. Au petit matin, on était toutes les deux transférées à la prison de Fresnes. Je n’en suis sortie que parce que j’étais très jeune et pas juive.Cette expérience de la prison a été décisive ?Ô combien ! J’avais déjà un tempérament mutique, mais après la prison, je ne voulais plus parler. J’y avais connu l’insulte, le mépris, les humiliations. Comme ce moment si blessant où l’on nous obligeait à sortir nues de la douche. Mortifiée, je serrais ma robe contre moi. A 16 ans, c’est insupportable. Je pense qu’il y a très peu de gens à m’avoir vue toute nue depuis cet épisode. Je ne pouvais plus.Hélène Duc a donc joué le rôle d’une mère ?C’est MA mère ! L’autre n’a fait que me mettre au monde une première fois. Je ne vais jamais aux enterrements, mais je suis allée à celui d’Hélène. Elle m’a empêchée de mourir. Regardée, considérée, reconstruite. C’est Hélène qui a fait ce que je suis.L’autre ne vous regardait pas ?Elle ne m’aimait pas. Elle m’a dit un jour que j’étais le fruit d’un viol. J’étais encore très jeune et ignorante, j’ai donc désespérément cherché quel pouvait être cet arbre au nom étrange qui donnait des fruits. Elle m’a aussi dit que j’étais un enfant trouvé.Quelle cruauté !Oui. Elle avait la haine. La hargne. C’est traumatisant et ça vous bloque une vie ! Sans doute étais-je, en effet, le fruit d’un viol par son mari. Donc extraordinairement mal venue. Je n’étais qu’un mauvais souvenir. En revanche, elle aimait ma sœur.Comment a-t-elle réagi quand elle vous a vue devenir célèbre, adulée par le public ? Vous savez ce qu’elle m’a dit ? Qu’elle aurait pu faire une plus belle carrière que moi car elle chantait infiniment mieux. C’est drôle, hein ? Elle n’a pas accepté que je réussisse. Je ne le méritais pas. Je ne méritais rien.Est-ce que cela a pu vous servir d’aiguillon ?Oh pas du tout ! Une gêne, une douleur, ça oui ! Une douleur toujours présente, même si je garde pour elle une immense admiration. C’était une femme engagée, intelligente, courageuse, belle. Elle a défilé en 36 avec Blum. Elle s’est lancée dans la Résistance et quand elle a été arrêtée, elle a été amenée huit jours de suite au peloton d’exécution, avec « en joue » et jamais « feu ». Et elle n’a pas parlé. Et puis elle est entrée dans l’armée et elle a fait l’Indochine. C’était un héros. Pas une mère. Mais je l’ai aimée. Maintenant non. Je la comprends, je la respecte, mais je ne l’aime plus.Peintres, écrivains, philosophes… Des gens peu ordinaires se sont vite trouvés sur votre chemin.Oui, j’ai été aimée, beaucoup, beaucoup. Etrangement.Pourquoi étrangement ?Parce que je ne comprends toujours pas pourquoi. J’étais encore une gamine quand Hélène qui était pensionnaire de l’Odéon m’a fait rencontrer des gens que je regardais avec des yeux écarquillés. Et Merleau-Ponty s’est subitement entiché du petit truc sauvage que j’étais. Sartre, Simone de Beauvoir, Boris Vian, Queneau, Camus… Pourquoi donc ? Je me le demande toujours, j’étais une enfant, un champ à semer et labourer. Je ne disais pas un mot et j’écoutais, j’écoutais. Sartre m’a écrit très tôt plusieurs chansons. Un jour, il a débarqué avec un texte qui s’appelait : Ne faîtes pas suer le marin. Alors, avec cette incroyable insolence de la jeunesse, j’ai dit : « Mais c’est beaucoup trop long ! » Il était sidéré : « Dites donc, Gréco, vous me demandez de couper mon texte ? » J’ai dit : « Bien sûr ! Je ne peux pas chanter une chanson de cinq minutes ! » Et il a ri. J’avais un rapport naturel avec des gens que je ne savais pas alors être des génies. J’étais juste contente qu’on m’aime. Mais ça ne m’a pas donné pour autant confiance en moi. Je ne suis jamais sûre de plaire ni d’être à la hauteur. Je fais des efforts désespérés, ça ne marche pas. Pourtant il serait temps !De quoi êtes-vous le plus fière ?De mon travail. Je considère avoir fait tout ce que je pouvais pour que ce soit beau. Avec rigueur, exigence, amour. Je suis une servante de la poésie et des beaux textes, extrêmement pointilleuse sur la qualité. J’ai fait des choix difficiles, jamais commerciaux. Et je suis restée libre ! Incorruptible ! Imputrescible !Et combative.Oui, ça fait 88 ans que je suis en guerre. Tant de choses me déplaisent dans notre société. Mais je me suis détournée de la politique.Vous votez ?Bien sûr ! Demandez au chat s’il veut du lait ! A gauche. Je ne peux pas m’en empêcher. Je n’ai jamais compris les valeurs de la droite. En revanche, oui, j’adhérais aux valeurs de ce qui était la vraie gauche.Vous en parlez à l’imparfait.Oui. Car avant, il y avait un idéal. Des valeurs humaines et de la générosité. Des élans du cœur et de l’esprit. On était fier d’appartenir à une certaine famille. Mais il n’y a plus de famille. C’est l’argent qui gouverne.Où étiez-vous le vendredi 13 novembre, jour des attentats ?A la maison. Je devais partir le surlendemain chanter à Berlin. Tout le monde m’a appelée : « Tu ne vas pas quand même ne pas partir ? » Mais comment donc ? Bien sûr que j’irai à Berlin. Je suis plus décidée que jamais à monter sur scène. Pas question de céder quoi que soit !Mais qu’avez-vous ressenti au fond de vous ? Cela m’a fait mal au corps, mal au cœur, mal à la tête, mal à la raison. Je ne vais pas bien du tout. Je ne dors pas. Ce sentiment de s’enfoncer dans une période de barbarie est terriblement angoissant. On recule à toutes pompes. Vers la non-culture. Le non-espoir. Quelle folie ! Tuer des jeunes gens qui écoutent de la musique ! Et se faire exploser au nom de la haine ! C’est aberrant.Cela vous donne envie de faire passer des messages lorsque vous êtes en scène ?J’ai toujours parlé ! Toujours défendu la liberté du corps et la liberté d’aimer qui on veut. Toujours manifesté pour la liberté de penser et de s’exprimer. Toujours dénoncé les rapports de classe. J’ai chanté en Espagne sous Franco et au Chili sous Pinochet. Des gens après le spectacle me remerciaient d’être venue alors que je ne faisais que mon devoir. Il faut parler et aller là où ça va mal.La condition des femmes vous a toujours tenu à cœur.C’est viscéral. J’ai un élan, une admiration, une inquiétude et un amour infini pour les femmes. Cela n’a fait que se fortifier au fil des ans. J’aime leur courage, leur intégrité. Et je suis révoltée qu’on leur manque tellement de respect. Totale solidarité.Quel conseil donnez-vous aux jeunes femmes artistes qui viennent vous voir ?Apprenez à dire non. C’est la première des choses. Refusez les coucheries, les conneries, les compromissions. Refusez les textes dégueulasses d’un producteur qui ne songe qu’à vous baiser sur un coin de bureau. Car il y a des choses inadmissibles dans ces métiers. Refusez l’humiliation. Restez dignes. Les femmes sont des hommes bien.En concert les 7 décembre à Paris au Chatelet, le 18 à la Cigale, le 19 au Théâtre des Champs Elysées. En tournée dès janvier dans toute la France. Parution d’un coffret de 13 CD, 300 titres de 1951 à 2013 (Universal)Annick Cojean (propos recueillis par)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.12.2015 à 04h39 • Mis à jour le06.12.2015 à 16h14 Une phrase d’un rapport de 23 pages datant de 1998 pourrait peut-être sauver Michel Platini, le président de l’Union des associations européennes de football (UEFA), soupçonné d’avoir bénéficié en février 2011 d’un « paiement déloyal » de 2 millions de francs suisses (1,8 million d’euros) en tant que « conseiller technique » de Joseph Blatter, président de la Fédération internationale de football (FIFA), entre 1998 et 2002.Lire aussi :Le déjeuner à l’Elysée qui a conduit le Mondial au QatarLe rapport évoqué par le Journal du dimanche est un « mémo » rédigé pour préparer le comité exécutif de l’UEFA du 12 novembre 1998. Il prouve que tout le bureau exécutif de l’UEFA, dont trois membres de la FIFA, savait que le salaire de Platini à la Fédération internationale était d’un million de francs suisses annuels. Dans une page, intitulée « Key issue: role of Michel Platini », la rémunération du Français est clairement évoquée : « On entend parler d’un salaire d’un million de francs suisses », indique la note.« Aucun caractère occulte »« Cette pièce vient démontrer, contrairement à la thèse sur laquelle repose toute l’accusation, que le contrat de Michel Platini avec la FIFA n’avait aucun caractère occulte, et que de nombreuses personnes, y compris à l’UEFA et à la FIFA, en avaient connaissance dès 1998 », analyse Me Thibaud D’Alès, un des avocats de Michel Platini, interrogé par le JDD.Lire aussi :Michel Platini sera entendu par la Commission d’éthique de la FIFAMichel Platini, candidat à la présidence de la FIFA, devrait être entendu par la chambre de jugement de la commission d’éthique de la fédération « fort probablement entre le 16 et le 18 décembre », a rapporté, vendredi 4 décembre, une source proche de la FIFA.Dans l’attente du jugement sur le fondLe 24 novembre, l’avocat de Michel Platini annonçait que la chambre d’instruction de la commission d’éthique de la FIFA avait requis une radiation à vie contre son client. Platini comme Blatter ont été suspendus le 8 octobre pour quatre-vingt-dix jours à titre provisoire dans l’attente du jugement sur le fond.Dans le même temps, Platini a fait appel, le 20 novembre, de cette suspension provisoire devant le tribunal arbitral des sports (TAS), qui siège à Lausanne. Selon une autre source proche du dossier, la décision du TAS devrait être rendue « dans les prochains jours ». Les avocats de Blatter n’ont pas dit s’ils avaient fait appel devant le TAS. Anne-Aël Durand La générosité des Français sera-t-elle au rendez-vous du 29e Téléthon, qui se déroule vendredi 4 et samedi 5 décembre ? L’an dernier, l’opération avait permis de récolter plus de 92 millions d’euros de dons, après 82 millions promis, soit une hausse de 4 millions d’euros par rapport à l’année précédente.Ces résultats positifs rompent avec une dégringolade quasi-continue des sommes récoltées depuis le milieu des années 2000. Un fléchissement sans doute dû à la crise et partiellement alimenté par la polémique lancée par Pierre Bergé sur le Téléthon. #container_14492477885{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14492477885{ height:500px; } #container_14492477885 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14492477885 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14492477885 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14492477885 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Téléthon : un léger rebond de la solidaritéAprès une baisse quasi continue depuis les années 2000, les dons sont repartis la hausserequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES 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Il s’agit, dans l’ordre de :l’AFM-Téléthon ;les Restos du cœur ;la Croix-rouge ;le Secours catholique ;Médecins sans frontières.La popularité de l’AFM explique en partie l’engouement des Français pour l’aide à la recherche médicale, deuxième secteur à bénéficier de leur générosité, après l’aide sociale. D’autres grands organismes se partagent cette manne : la Ligue contre le cancer (7e), l’Institut Pasteur (14e), l’Institut Marie-Curie (18e)... #container_14492482350{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14492482350{ height:500px; } #container_14492482350 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14492482350 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14492482350 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14492482350 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La recherche médicale attire les donateursAprès l'aide sociale, l'aide à la recherche médicale (Telethon en tête) est le deuxième secteur à bénéficier des dons des FrançaisSource : Recherches & solidaritésrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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Contrôlés à la frontière austro-hongroiseL’enquête a permis de démontrer que Salah Abdeslam s’était rendu en Hongrie à deux reprises au mois de septembre. Le 9 septembre, il a été contrôlé à la frontière austro-hongroise alors qu’il se trouvait à bord d’une Mercedes avec ces deux hommes munis de faux papiers.Selon les autorités belges, l’une des fausses identités a été utilisée pour louer une maison dans la ville belge d’Auvelais, qui a fait l’objet d’une perquisition le 26 novembre. L’autre carte d’identité a été utilisée quatre jours après les attentats du 13 novembre pour transférer 750 euros, via une agence Western Union à Bruxelles, au bénéfice de Hasna Aït Boulahcen, tuée dans un raid de la police à Saint-Denis le 18 novembre.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : le point sur les identifications, les arrestations et l’enquête 04.12.2015 à 16h57 • Mis à jour le04.12.2015 à 17h53 | Stéphane Lauer (New York, correspondant) Rien ne semble plus pouvoir arrêter le compte à rebours vers une hausse des taux d’intérêt de la Réserve fédérale américaine (Fed) le 16 décembre. La publication, vendredi 4 décembre, de bons chiffres de l’emploi sont en effet de nature à conforter le jugement de la banque centrale sur la solidité de l’économie américaine et sa capacité à encaisser un resserrement monétaire, le premier depuis 2006.Lire aussi :L’économie américaine a progressé plus que prévu au troisième trimestreL’économie américaine a ainsi créé 211 000 emplois en novembre, a indiqué le département du travail, et le taux de chômage reste inchangé à 5 %, soit deux fois moins qu’au pic de la crise financière. La dynamique globale est encourageante. Les chiffres des mois d’octobre et de septembre ont ainsi été sensiblement révisés à la hausse avec respectivement 298 000 créations d’emploi (contre 271 000 annoncées initialement) et 145 000 (contre 137 000).« Une douce musique aux oreilles de la Fed »Des chiffres qui sont « plus que suffisants pour donner le feu vert à une hausse des taux en décembre », estiment les économistes de BNP Paribas. Ils constituent « une douce musique aux oreilles de la Fed, qui a indiqué être pratiquement certaine de relever ses taux un peu plus tard ce mois-ci et ces chiffres éliminent tout doute », renchérit Joseph Lake, de l’Economist Intelligence Unit.Dans un discours prononcé mercredi devant The Economic Club of Washington, la présidente de la Fed, Janet Yellen, a déclaré qu’augmenter les taux constituerait « un témoignage du chemin parcouru par notre économie pour se remettre des effets de la crise financière et de la grande dépression. […] C’est un jour que nous sommes tous impatients de connaître », a-t-elle ajouté.Lire aussi :La BCE et la FED empruntent des chemins différentsLa bonne surprise en novembre est venue du secteur de la construction, qui, avec 46 000 créations d’emploi, n’avait jamais autant embauché depuis janvier 2014. La distribution a également apporté sa contribution avec 31 000 embauches, même si le rythme s’est légèrement ralenti par rapport aux mois précédents.Quelques bémolsBien que le tableau général soit positif, quelques bémols persistent ici et là. C’est le cas de l’évolution des salaires, qui n’ont augmenté que de 0,2 % en novembre, soit un ralentissement par rapport à octobre, au cours duquel la progression avait été de 0,4 %. La progression du salaire horaire moyen sur un an n’est plus que de 2,3 % contre 2,5 %. Les pressions inflationnistes susceptibles d’inciter les employeurs à relever les rémunérations du fait d’une pénurie de main-d’œuvre, malgré la bassesse du taux de chômage, restent donc encore très timides. Dans le même temps, la durée hebdomadaire moyenne de travail a diminué à 34,5 heures contre 34,6 heures.Autre déception : le taux de chômage « élargi », qui prend notamment en compte les salariés à temps partiel qui cherchent un poste à plein temps. Cet indicateur suivi de très près par la Fed pour mesurer la solidité réelle du marché du travail, est reparti à la hausse à 9,9 % soit 0,1 point de plus qu’en octobre. Ainsi 319 000 salariés supplémentaires se sont retrouvés à temps partiel contre leur gré. Un niveau qui n’avait plus été atteint depuis septembre 2012.Lire aussi :La Fed ouvre la voie à une hausse des taux en décembreEn revanche, le taux de participation, c’est-à-dire la proportion d’Américains en âge de travailler qui occupe un emploi ou qui est réellement à la recherche d’un poste, a légèrement remonté à 62,5 % contre 62,4 % le mois précédent. Malgré tout, ce chiffre reste le plus bas depuis la fin des années 1970, et le fait que 94,4 millions d’Américains soient exclus de façon volontaire ou involontaire du marché du travail n’est pas une bonne nouvelle.Question de rythmeMalgré cela, la hausse imminente des taux d’intérêt semble désormais acquise. Les traders sur les marchés à terme estiment à 79 % la probabilité que la Fed agisse à l’issue de sa réunion des 15 et 16 décembre, selon les données compilées par le cabinet CME Group. Reste la question du rythme auquel la Fed va procéder au resserrement monétaire dans les prochains mois. « Si la croissance des salaires ne parvient pas à accélérer, ou si le cycle de hausse des taux aux Etats-Unis est de nature à déclencher davantage d’instabilité dans les marchés émergents, alors la Fed pourrait agir plus lentement », estime M. Lake.Les chiffres médiocres du secteur manufacturier publiés en début de semaine sont également de nature à peser sur le rythme de la hausse des taux. Ainsi, l’indice ISM, qui traduit le sentiment des directeurs d’achats sur la conjoncture, a reculé pour le cinquième mois consécutif et, pour la première fois depuis 2012, il est passé sous la barre des 50, ce qui indique que l’industrie américaine n’est plus en expansion.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.12.2015 à 16h26 « C’est un match bling-bling », a reconnu Claude Puel. Son équipe de Nice, l’une des plus spectaculaires de Ligue 1, rêve de renverser l’intouchable PSG sous les coups de génie de Hatem Ben Arfa, vendredi en ouverture de la 17e journée.Le leader invaincu a calé mardi à Angers (0-0) avec son troisième nul de la saison, son premier match en championnat sans marquer de but. Parallèlement, Nice signait le même résultat à Lorient, dans le droit fil d’une saison paradoxale. Car le Gym (5e du classement) s’illustre par une étonnante faiblesse contre les « petits » (revers contre Guingamp, Gazélec Ajaccio, Nantes et Toulouse le week-end dernier), combinée à une insolente réussite face aux « gros », les Bordeaux (6-1), Saint-Etienne (4-1), Marseille (1-0) et Lyon (3-0).L’atout Ben ArfaAlors, la réception des triples champions de France en titre est attendue avec gourmandise du côté de l’Allianz Riviera. « Pour Lorient, je ne sais pas, mais pour le PSG, on y sera, même sur une jambe, c’est un match bling-bling », avait lancé Claude Puel à l’issue de la défaite à Toulouse. Dans une série de matches rapprochés, l’entraîneur a pris le risque de se désarmer à Lorient, où il a ménagé sept joueurs, dont Ben Arfa, faute « d’autres solutions » dans un effectif amoindri.Et c’est avec bonheur qu’il a retrouvé HBA « tout sourire » à l’entraînement mercredi après une grippe tenace et une otite. « Il toussait beaucoup. Il a fini cramé à Toulouse. On verra pour vendredi », a-t-il commenté. L’artiste de 28 ans, longtemps au chômage technique, a ébloui de sa classe ses retrouvailles avec la Ligue 1 à la suite d’une expérience anglaise en demi-teinte, au point de retrouver l’équipe de France après trois ans d’absence lors du dernier rassemblement, honorant ainsi ses 14e et 15e sélections contre l’Allemagne (2-0) et l’Angleterre (0-2).Auteur de sept buts et deux passes décisives, positionné en meneur de jeu au sein d’un milieu en losange (4-4-2) ou en attaquant à côté de Valère Germain (6 buts) dans un 3-5-2, le natif de Clamart semble transcender la formation de L1 la plus juvénile. Pour Mathieu Bodmer, « Hatem commence tous ses matches avec l’envie de faire un coup ». Le capitaine azuréen et ancien Parisien note même que son coéquipier « a toujours été présent devant le PSG » : HBA a affronté cinq fois le club de la capitale sous les couleurs de Lyon et Marseille, avec trois buts à son actif.Invaincu en Ligue 1 depuis le 15 marsMais c’était avant. Avant le règne sans partage des hommes de Laurent Blanc. De même, la dernière victoire niçoise contre Paris (2-1 en décembre 2012), qui avait alors convoqué un parfum de crise autour de Carlo Ancelotti, relève de la préhistoire. Quelques Niçois osent rêver d’un exploit devant un adversaire invaincu en championnat depuis le 15 mars. « Vouloir se lâcher devant un tel adversaire qui a encore élevé son niveau de jeu, c’est une chose, y parvenir, c’en est une autre », assure Bodmer.Claude Puel, élogieux sur le PSG en tant qu’« exemple pour la L1 » et modèle pour sa formation, s’appuiera sur son désormais fameux trio du milieu Koziello-Mendy-Seri, formé de petits gabarits, qui se place juste derrière son pendant parisien Verratti-Motta-Matuidi en termes statistiques.Idem pour l’attaque (30 buts), la deuxième du championnat derrière les 37 du PSG. Puel apprécie aussi la volonté de produire du jeu chez Blanc, et Bodmer prévient : « On ne refusera pas le jeu, on ne sait pas faire. » « Ce serait suicidaire », ajoute son entraîneur. Martine Valo L’océan aura finalement occupé une place importante lors de la première semaine de la conférence mondiale sur le climat (COP21), même s’il n’est pas inscrit au cœur même des négociations sur le climat. Pourquoi devrait-il y figurer ? Parce qu’il fournit des services fondamentaux à la vie sur terre : de l’oxygène et des protéines, essentielles pour de nombreuses populations côtières… Mais surtout parce que l’immensité marine qui couvre 71 % de la surface du globe absorbe plus de 25 % du CO2 et 93 % de l’excès de chaleur causé par l’emballement des activités humaines.Ces chiffres éloquents ont été martelés avant et pendant la COP21. Le 2 décembre, dans la zone bleue sous l’égide des Nations unies, une session était consacrée à l’univers marin. Dans l’espace Générations climat, ce thème était en vedette au stand de l’Unesco. Coprésidée par l’ex-président du Costa Rica, José Maria Figueres, et l’ancien ministre britannique, David Miliband, la Commission océan global, un club de personnalités politiques en lutte contre la surpêche et l’absence de règles en haute mer, lui a dédié la journée du vendredi 4 décembre.Acidification, réchauffement, montée des eauxLa veille, c’était la Plateforme océan et climat qui jouait les maîtresses de cérémonie en réunissant des scientifiques et des représentants de la jeunesse mobilisés en faveur de ce grand régulateur du climat. Les maux principaux dont souffre l’immensité océanique ont été plus d’une fois exposés : diminution de l’oxygène, réchauffement, acidification, tandis que sur les littoraux les hommes sont confrontés à la montée des eaux, à la pollution et à la diminution des ressources halieutiques.Lire aussi :Les grandes questions oubliées de la COP21A chaque fois, Ségolène Royal est venue saluer la détermination de la société civile qui a grandement aidé à la prise de conscience des décideurs politiques vis-à-vis de l’océan. Cette ouverture d’esprit n’avait rien d’acquis il y a quelques mois encore. Mais il est temps que cela change, à en croire la ministre française de l’écologie. « L’océan n’a pas d’élus pour le représenter, on n’y fait pas campagne électorale : il n’y a pas de main à serrer ! a-t-elle lancé avec fougue. Sous prétexte que cet espace n’est pas habité, certains industriels se permettent d’envoyer leurs pollutions sous la surface, c’est inadmissible ! »Dans son élan, Ségolène Royal a annoncé qu’à sa demande, le Coréen Hoesung Lee, président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), avait accepté le principe de préparer un rapport spécial sur les interactivités entre océan et climat. Pour les experts, la ministre semble triompher un peu vite. En avril 2016, à Nairobi, le GIEC devrait retenir deux, voire trois nouveaux thèmes de travail, mais a déjà reçu une bonne vingtaine de propositions émanant de nombreux pays. L’océan se retrouvera en compétition avec des sujets comme la désertification, poussée par l’Algérie et les pays arabes, ou l’agriculture et la sécurité alimentaire, soutenues par les Etats-Unis.« Ne décevez pas les peuples des océans »« L’océan n’a pas d’élus pour le représenter, on n’y fait pas campagne électorale : il n’y a pas de main à serrer ! lance Ségolène Royal. Sous prétexte que cet espace n’est pas habité, certains industriels se permettent d’envoyer leurs pollutions sous la surface, c’est inadmissible ! »La Principauté de Monaco a été la première à porter cette demande d’un travail spécifique du GIEC. Elle a ensuite été rejointe par le gouvernement français, la Commission océan global, l’Institut de recherche politique sur le développement durable et des relations internationales (Iddri) et Tara Expéditions. Le 29 novembre, le prince Albert II a signé « Because the ocean » au pavillon provisoire de Tara, sous le pont Alexandre-III, à Paris, en compagnie d’une dizaine de ministres, dont Ségolène Royal et Catherine McKenna, ministre de l’environnement du Canada. Cet appel est destiné à obtenir ce travail spécifique du GIEC ainsi que la création d’un groupe de travail sous l’égide de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) dès 2016. Vendredi 4 décembre, cinq Etats supplémentaires – l’Espagne, le Maroc, Madagascar, les Pays-Bas et les Seychelles – en plus des dix premiers signataires, ont apposé leur nom au bas de ce texte.Lire aussi :Comment la COP21 peut s’inspirer des peuples du PacifiqueA la COP21, les défenseurs de l’univers marin ont le sourire : leur dossier avance. Sur leur lancée, les membres de la Plateforme océan et climat espèrent à présent obtenir qu’une partie du Fonds vert pour le climat et plus généralement des mesures d’adaptation soient dirigées vers les populations du littoral, les premières touchées par la dégradation du milieu naturel et la montée des eaux. « Ne décevez pas les peuples des océans », enjoint Yeb Saño. Cet ancien vice-ministre des Philippines est venu à pied depuis Rome pour plaider la cause des îliens et poser ses chaussures à côté de celles du pape, place de la République.Parti d’un petit noyau de scientifiques et de militants d’ONG il y a dix-huit mois, la Plateforme compte aujourd’hui 65 membres, dont des acteurs économiques. Pas sûr que tous continuent à partager le même intérêt pour la sauvegarde de l’océan, une fois passé le temps fort de la COP21. Mardi, à la tribune, un représentant d’un gros armateur français évoquait le « charbon propre » comme l’une des solutions permettant de réduire les importantes émissions de gaz à effet de serre du transport maritime… Un secteur exempté de toute contrainte dans ce domaine jusqu’à présent.Martine Valojournaliste PlanèteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nathalie Guibert Chaque jour désormais, les avions de chasse français mènent des frappes contre l’organisation Etat islamique (EI), en Irak et en Syrie. Toutes ne sont pas rendues publiques. Selon les informations du Monde, Rafale et Mirage 2000 ont largué 680 bombes depuis le début de l’opération « Chammal » en septembre 2014, l’essentiel depuis 2015. Ce chiffre n’est pas communiqué officiellement. Ni celui du bilan humain des bombardements, que l’on peut estimer à un millier de combattants de l’EI. Le tableau officiel, au 3 décembre, donne « 2 500 sorties aériennes, 321 frappes et 580 objectifs détruits ».Au plan militaire, la France apparaît depuis quatorze mois comme un petit actionnaire de la lutte contre EI, avec 5 % des bombardements d’une coalition internationale dominée à 80 % par les Etats-Unis, alors même qu’elle mène une campagne encore plus massive qu’elle ne le dit. « On tire en ce moment beaucoup plus qu’en Libye en 2011, même si on a moins d’avions », souligne un expert de l’armée de l’air. L’Elysée a indiqué vendredi 4 à l’occasion de la visite du président Hollande sur le Charles de Gaulle que cette contribution française était montée à 20% grâce aux chasseurs embarqués sur le porte-avions, sur les dix derniers jours.« Le but de guerre français, c’est Rakka »Le ministère de la défense vient, selon nos informations, de commander en urgence des munitions aux industriels américains qui les fabriquent – quelques centaines de bombes guidées GBU.Après les attentats du 13 novembre à Paris, le Pentagone a livré des dossiers d’objectifs clés en main, permettant d’assurer « l’intensification » des frappes promise par François Hollande. Pour la première fois, le 15 novembre, on a ainsi chargé non plus deux, mais quatre bombes GBU-12, la munition guidée de 250 kg la plus utilisée, sur les Mirage 2000. Le porte-avions Charles-de-Gaulle a fait passer ponctuellement le nombre de chasseurs engagés de 12 à 38. « Il y avait une claire volonté de rétorsion [après les attentats] », indique-t-on à l’Elysée. Rakka, le fief de l’EI en Syrie, d’où partent des combattants susceptibles d’attaquer la France, est la priorité du moment. « Le but de guerre français, c’est Rakka », souligne la même source. Les 15, 16 et 17 novembre ont ainsi été lancés des raids massifs, dix avions sur Rakka, une soixantaine de bombes larguées. Parce que l’armée tire davantage en zone urbaine qu’en 2011, elle emploie aussi des munitions toujours plus précises – comme l’a révélé le blog « Le Mamouth », une bombe ne contenant que 13 kg de charge explosive, la BLU-126, a été tirée pour la première fois d’un Rafale en octobre.En Libye début 2011, les chefs militaires avaient dit qu’ils pouvaient tenir six mois au rythme demandé. Les Etats-Unis avaient été sollicités pour renforcer les stocks de munitions de l’OTAN. Pour le moment, l’opération « Chammal » tient, mais « il est certain qu’on n’est plus dimensionné pour une campagne d’appui à une opération au sol », estime le député (LR) Nicolas Dhuicq, qui va publier dans quelques jours avec Nicolas Bays (socialiste) un rapport sur la mauvaise gestion de la filière des munitions françaises.Lire notre enquête :Les non-dits de l’opération « Chammal » en Irak et en SyrieNathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.12.2015 à 14h52 • Mis à jour le04.12.2015 à 14h54 | Philippe Jacqué Ils ont osé. Vendredi 4 décembre, les députés ont voté, contre l’avis du gouvernement et d’une partie du groupe socialiste, un amendement écologiste alignant d’ici à 2017 la fiscalité de l’essence sur celle du diesel dans les flottes d’entreprises.Si cet amendement, adopté dans le cadre de l’examen du projet de loi de finance rectificative, est confirmé au Sénat, et non modifié en commission mixte paritaire, c’est un nouveau coup dur pour le diesel. Après l’augmentation d’un centime d’euro du litre de diesel et celle de la taxe carbone, qui vont pousser vers le haut le prix de ce carburant, ce changement pourrait avoir un effet important sur la part de marché des véhicules essence.De quel avantage fiscal parle-t-on ?A l’heure actuelle, les gestionnaires de flottes de véhicules d’entreprise peuvent déduire 80 % de la TVA acquittée pour l’achat d’une voiture diesel. En revanche, l’essence ne bénéficie pas de cet avantage. Cet avantage a eu un effet radical : 96 % des véhicules d’entreprise fonctionnent au diesel. Et comme il s’en vend 700 000 chaque année, les constructeurs sont quasiment sûrs d’écouler ce type de véhicules.Quel peut être l’effet de cette mesure ?Les entreprises ne vont pas se ruer d’un coup sur les véhicules essence. Le diesel conserve une qualité intrinsèque liée à sa consommation plus sobre. Quand on conduit plus de 20 000 km par an, il reste bien plus avantageux que l’essence. Par ailleurs, l’ensemble des véhicules utilitaires légers fonctionnent au diesel, ce qui va limiter l’impact de cette modification fiscale.Cela dit, cette évolution est réclamée depuis plusieurs années par les professionnels. « En autorisant les entreprises à déduire la TVA sur l’essence comme sur le diesel, on va pouvoir leur donner le choix de la motorisation des véhicules, notamment en fonction de leur utilisation. Rien que pour cela, c’est sain », explique Bernard Fourniou, le président de l’Observatoire du véhicule d’entreprise (OVE).« Aujourd’hui, poursuit-il, la moyenne de roulage d’un véhicule de fonction est de 30 000 km par an. C’est une distance qui justifie pleinement le diesel. En revanche, certains collaborateurs de société roulent bien moins, et exclusivement en milieu urbain, ce qui justifierait des véhicules essence, souvent moins chers à l’achat. »Quel coût pourrait avoir cette nouvelle exemption fiscale ?Pour les comptes de l’Etat, la modification du régime de déduction de TVA pourrait coûter de 15 à 20 millions d’euros. Aux yeux de l’OVE, il s’agit simplement d’un transfert de charge. Au passage, le gouvernement devra faire une croix sur la TVA acquittée par les sociétés pour les rares véhicules essence en circulation.Quelle sera, à terme, la part du diesel dans les ventes de véhicules ?Le gouvernement n’était pas favorable à la mesure. Le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, s’y est opposé car « notre industrie automobile est plus concentrée sur les véhicules diesel que sur les véhicules essence » et que le projet de budget 2016 a déjà donné un « signal assez fort » sur le rapprochement des fiscalités diesel/essence avec les modifications de prix au litre. « Aller plus vite et plus loin serait déstabilisant », a jugé M. Eckert.Même raisonnement du député socialiste du Doubs, Frédéric Barbier, dont le département abrite des usines PSA, pour qui « cet alignement des régimes de TVA pourrait conduire à une déstabilisation radicale du marché, ravageuse pour les constructeurs français ». M. Barbier aurait souhaité un alignement progressif sur cinq ans.Jusqu’à présent, les constructeurs français, historiquement en pointe sur cette motorisation, prévoyaient une part de marché du diesel, en France, autour de 50 % à l’horizon 2020. Cependant, « tout s’accélère », reconnaît Christian Chapelle, le patron des moteurs chez PSA. Et cela pourrait déséquilibrer les comptes du groupe, les véhicules essence offrant des marges un peu moins confortables.Sur les onze premiers mois de l’année, la part du diesel dans les ventes de véhicules neufs en France est de 58 %, et de 54 % pour le seul mois de novembre. C’est très loin du pic de 2008, quand 77,3 % des véhicules écoulés fonctionnaient au diesel.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Angela Bolis La France sera-t-elle le prochain Etat à passer devant les tribunaux pour politique climatique négligente ? Après le cas des Pays-Bas, condamnés en juin à réduire davantage leurs émissions de gaz à effet de serre, c’est au tour de l’association « Notre affaire à tous » d’emprunter la voie judiciaire pour tenter de contraindre Paris à prendre des engagements de réduction de ses émissions plus ambitieux, et des mesures plus efficaces contre le dérèglement climatique.Premier pas de cette procédure, l’association a envoyé, jeudi 3 décembre, une réclamation à l’Etat français pour lui demander de « remédier au préjudice » que constitue le changement climatique pour les populations présentes et futures. A défaut d’une réponse positive dans les deux mois, elle portera plainte au tribunal administratif. La toute jeune association, créée cet été pour une meilleure reconnaissance des droits de l’environnement, est composée d’un noyau d’une dizaine de militants, pour la plupart juristes, certains issus de l’ONG End Ecocide on Earth, et de certains membres d’Europe Ecologie-Les Verts – dont son porte-parole Julien Bayou. « En France, c’est une première, souligne sa présidente, Marie Toussaint. Pour nous citoyens, le droit est une arme, et peut faire surgir des choses surprenantes. »Surprenantes, comme par exemple le verdict sans précédent qu’a prononcé le tribunal de La Haye en juin, en condamnant l’Etat néerlandais à réduire ses émissions de 25 % d’ici à 2020 par rapport à 1990. Les juges, donnant raison à l’ONG Urgenda qui a mené l’opération, ont estimé que l’effort actuel était insuffisant au regard de la contribution des Pays-Bas au réchauffement planétaire. Et qu’il était du devoir du gouvernement de protéger sa population contre les impacts attendus du dérèglement climatique. Cette opération a inspiré, depuis, de nombreuses initiatives, par exemple en Belgique, où l’association Klimaatzaak (Action pour le climat) a engagé un procès similaire contre les autorités en avril.Lire aussi :Aux Pays-Bas, le premier jalon historique d’une justice climatiqueUn vrai-faux procès contre MonsantoSigne de l’essor des mouvements en faveur d’une justice environnementale, l’annonce de « Notre affaire à tous » est survenue presque simultanément avec celle, jeudi après-midi, de la fondation Tribunal Monsanto. Celle-ci a donné le coup d’envoi de son opération de vrai-faux procès contre la multinationale agrochimique, lors d’une conférence de presse sur le site Place to Be.La fondation, qui a lancé « la plus grande plateforme de crowdfunding jamais réalisée » pour récolter un million d’euros, est composée d’ONG et de personnalités comme la militante écologiste indienne Vandana Shiva, l’ancienne ministre de l’environnement Corine Lepage, l’ancien rapporteur de l’ONU sur le droit à l’alimentation Olivier de Schutter, le professeur Gilles-Eric Séralini, ou encore Marie-Monique Robin, auteure de l’enquête Le Monde selon Monsanto.Même s’il n’est pas reconnu, le procès, qui aura lieu à La Haye en octobre 2016, se déroulera « avec une vraie procédure judiciaire, de vrais juges, de vrais avocats, de vrais témoins », a affirmé Marie-Monique Robin. « On veut faire de ce procès un exemple, pour montrer comment des grandes entreprises, uniquement mues par le profit, mettent en danger la santé des populations et la sécurité climatique, a-t-elle expliqué. La COP21 a exclu l’agriculture de ses négociations, alors que celle-ci est un puissant levier de réduction des émissions, en se convertissant à l’agroécologie. » En France, selon l’INRA, l’Institut national de la recherche agronomique, l’agriculture, élevage et consommation d’énergie comprise, pèse pour environ 20 % des émissions de gaz à effet de serre (2010). Et Monsanto – créateur de l’agent orange, du Roundup, géant des OGM, condamné notamment pour des contaminations aux PCB, ou plus récemment pour l’intoxication d’un agriculteur français… – est devenu un symbole : celui d’une multinationale qui « veut étendre son esclavagisme à toute vie sur Terre », a lancé Vandana Shiva.Lire aussi :Roundup, l’herbicide qui sème la discordeFoison d’initiativesLe tribunal Monsanto entend s’appuyer sur le statut de Rome à l’origine de la création de la Cour pénale internationale (CPI) compétente pour juger les auteurs présumés de crimes de génocide, crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crime d’agression. Il donnera l’occasion de voir s’il est nécessaire de réformer ce droit, plaident ses instigateurs. L’une d’entre eux, Valérie Cabanes, juriste et porte-parole d’End Ecocides in Europe, milite ainsi pour amender le statut de Rome et y intégrer un cinquième crime, celui d’écocide. Ecocide, comme « tuer notre maison commune, la nature », explique-t-elle. « Il faut qu’un Etat porte ce projet à la CPI, et que deux tiers de ses 123 Etats parties le votent. Il y a des chances que ça marche, estime-t-elle. Car il y a bien autant de pays du Sud très exposés au changement climatique et à la prédation des multinationales. »Déclaration des droits et devoirs de l’humanité, qui doit être remise par François Hollande aux Nations unies à la fin de la COP21 ; rapport sur la reconnaissance des écocides, rédigé par le professeur Laurent Neyret en partenariat avec Le Monde et remis au ministère de la justice ; adoption des « principes d’Oslo » sur les obligations des Etats ou entreprises face au changement climatique ; appel à la création d’un traité international contraignant pouvant obliger les Etats à respecter leurs engagements contre le changement climatique… Les initiatives en faveur de l’épanouissement d’une justice environnementale foisonnent. « Peut-être la révolution viendra-t-elle des juges », s’interrogeait Yann Aguila, président de la commission environnement du Club des juristes, jeudi, lors des trois heures de tables rondes sur le sujet à Place to B.Lire aussi :Sur la piste des mafias du crime écologiqueEncore faudra-t-il parvenir à faire évoluer un droit encore naissant. « Un droit à l’environnement sain, nécessaire à la préservation de l’espèce humaine », estime Valérie Cabanes. Un droit qui intégrerait, notamment, le concept d’interdépendance de l’homme et de la nature, ou celui de « communs » : non plus un bien, soumis à la propriété, mais une « chose », que nul ne peut s’approprier. Et qui prendrait en compte, enfin, la notion de générations futures, et celle « d’anticipation », estime Mireille Delmas Marty, professeure de droit international au Collège de France. « Car, en matière climatique, ne pas agir avant, c’est agir trop tard ».Angela BolisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Catherine Pacary C’est l’histoire d’un « come-back » attendu. Renault a annoncé, jeudi 3 décembre, par la voix de son PDG, Carlos Ghosn, son retour au plus haut niveau en rachetant Lotus, l’écurie qu’il avait vendue, entre 2009 et 2010, à Genii Capital.La marque française a une longue histoire en formule 1, avec notamment deux titres constructeurs (2005-2006) et cinq couronnes mondiales glanées en huit saisons comme motoriste. Ses pilotes ? De Jacques Villeneuve à Fernando Alonso ou Sebastian Vettel, mais aussi Michael Schumacher, Damon Hill.1978-1979 : première victoire en Grand Prix de Renault constructeur. Après une première saison partielle, Jean-Pierre Jabouille marque les premiers points de Renault F1 – et d’un moteur turbo – au Grand Prix des Etats-Unis, en arrivant 4e. Après avoir gagné les 24 Heures du Mans, l’écurie décide de se concentrer sur la F1 et aligne la saison suivante une seconde monoplace, conduite par René Arnoux. Les duels avec Ferrari sont mythiques. Côté résultats, Jean-Pierre Jabouille signe la première pole position en Afrique du Sud et remporte son premier Grand Prix en France, sur le circuit de Dijon. 1985 : premier départ, partiel. Renault se retire de son activité de constructeur mais reste motoriste de Lotus – déjà –, Ligier et Tyrrell. Sur les circuits, le Brésilien Ayrton Senna signe 8 poles positions pour 2 victoires. En coulisses, dans les bureaux d’étude de Viry-Châtillon (Essonne), les ingénieurs planchent sur le V10 du futur, la nouvelle réglementation imposant des moteurs atmosphériques. En 1988, fin prêt, Renault s’associe avec l’écurie Williams.1991-1997 : premier retour, et re-départ. Nigel Mansell, arrivé en 1990 avec de grandes ambitions, offre en 1992 à Renault son premier titre dès le mois d’août. Alain Prost rejoint Williams en 1993 et gagne le titre mondial avant de prendre sa retraite. Parallèlement, Renault s’engage en 1995 avec le team Benetton. Aux manettes, Michael Schumacher, qui remporte le titre des pilotes en 1995, avant Damon Hill en 1996 et Jacques Villeneuve en 1997. Avec les deux écuries, Renault aligne six titres entre 1992 et 1997, et gagne 74 % des Grands Prix entre 1995 et 1997. Difficile de faire mieux. Renault se retire de la formule 1, mais Williams, Benetton et BAR continuent d’utiliser ses moteurs sous les appellations Supertec, Mecachrome et Playlife.2001-2007 : deuxième retour du motoriste. Renault rachète la team Benetton pour devenir une écurie à part entière dès 2002. Les doubles titres de champion du monde constructeurs 2005 et 2006 couronnent le moteur turbo, grâce à Fernando Alonso et Giancarlo Fisichella, qui mettent fin à six années de la suprématie Ferrari-Schumacher (de 1999 à 2004). Malgré le règlement de 2006 qui impose le passage du moteur V10 au V8, l’écurie remporte encore une fois les deux titres. 2007-2013 : la domination Red Bull-Vettel. Un partenariat est conclu avec Red Bull Racing (RBR). Parvenus au top, les deux pilotes Sebastian Vettel et Mark Webber se battent pour le titre en 2010 : Vettel devient le plus jeune champion du monde de l’histoire de la F1 ; RBR gagne le titre constructeurs. En 2011, Renault redevenu simple motoriste, l’écurie est rebaptisée Lotus Renault GP. Sebastian Vettel conquiert encore un second titre – à quatre Grands Prix de la fin de la saison ! – et devient, en 2012, le plus jeune triple champion du monde. Les quatre écuries du Losange finissent dans les dix premiers du championnat constructeur avec 9 victoires, la saison la plus performante de Renault à ce jour. En 2013, dernière saison du moteur V8 RS27, Sebastian Vettel devient quadruple champion du monde. Avec cinq couronnes mondiales glanées en huit saisons, Renault s’affirme ainsi comme le motoriste le plus titré de l’ère des moteurs V8. 2014-2015. La main passe. Après le passage forcé au moteur hybride, beaucoup plus coûteux, Renault motoriste n’excelle plus. Le duo Mercedes-Lewis Hamilton en revanche maîtrise parfaitement et rafle tous les titres. A la fin de 2015, il faut choisir entre abandonner la F1 ou redevenir une écurie à part entière, en rachetant la Britannique Lotus, en péril financier. Le PDG, Carlos Ghosn, annonce sa décision le 3 décembre. « Après analyse détaillée, j’ai pris ma décision, dit-il : Renault sera présent en formule 1 dès 2016. » Lire aussi :Cyril Abiteboul (Renault) : « La F1 est une terre de chantage absolu »20 mars 2016. Premier Grand Prix en Australie de Renault « écurie historique », un titre accordé par le promoteur de la F1, Bernie Ecclestone, à un cercle fermé d’écurie (Williams, McLaren, Mercedes, Ferrari et Red Bull), qui permet de bénéficier de meilleures primes. Restent quelques interrogations, parmi lesquelles : qui sera au volant ?Catherine PacaryJournaliste au Monde Pierre Breteau Et si la France avait gardé ses 22 régions métropolitaines, sans les fusionner pour en former 13 nouvelles, quels auraient été les résultats du premier tour des élections régionales du 6 décembre ?Lire : Régionales 2015 : commune par commune, la liste qui est arrivée en têteEn analysant les résultats commune par commune, le résultat serait resté favorable, voire aurait été plus favorable encore au Front national, qui se serait placé en tête dans 11 régions sur 22 (contre 6 sur 13 dimanche). En revanche il y a quelques différences notables :Dans la nouvelle région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées – où le FN est arrivé en tête dimanche –, la position de chaque parti n’aurait pas changé en Languedoc-Roussillon, mais les Midi-Pyrénéens se seraient différenciés de leurs voisins, en plaçant en tête la liste d’union de la gauche.En Normandie : La Haute-Normandie se serait détachée de sa voisine en plaçant en tête le FN. En Basse-Normandie, c’est l’union de la droite qui serait arrivée en tête dimanche dernier. Les deux régions réunies ont placé la droite en tête.#infog_dcdr { margin: 0; padding: 0; width: 100%;}.region { stroke: #fff; cursor: pointer;}.ui-widget-content { border: 2px solid #ccd0d3!important; background: #ffffff!important; color: #222222;}.ui-tooltip { border-radius: 4px; padding: 8px; position: absolute; z-index: 9999; max-width: 350px; -webkit-box-shadow: none!important; box-shadow: none!important;}.montooltip p:before { color: #a2a9ae; content: '› '; font-family: arial; display: inline-block; font-size: inherit; left: 0; position: relative; width: 9px; font-weight: normal;} #legende { padding: 8px; } div{ float:left; clear:left; width:100%; border-bottom: 1px solid #ccc; padding: 2px 0; } .souslegende ul{ margin:0; } .premier li{ border-top-width:0!important; }li.key { border-top-width: 15px; border-top-style: solid; border-top-color:transparent; font-size: .75em; width: calc(1*(100% - 250px)/4); padding-left: 0; padding-right: 0; float:left; list-style:none!important; 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Dans la configuration actuelle (Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes), c’est la gauche qui est en tête.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles Paris (Washington, correspondant) Donald Trump a toujours fonctionné à l’instinct. Pour ses affaires immobilières par le passé comme aujourd’hui pour sa campagne à l’investiture républicaine en vue de la présidentielle de 2016. Moquant en permanence ses adversaires dont les discours sont selon lui formatés par des équipes de consultants, le magnat de l’immobilier a d’ailleurs rompu avec son conseiller politique, Roger Stone, en août, après un accrochage avec une journaliste vedette de la chaîne conservatrice Fox News, Megyn Kelly.Nombreux étaient ceux qui pensaient alors que s’attaquer à une journaliste réputée allait précipiter la chute du milliardaire dans les intentions de vote. Il n’en a rien été, malgré un bref « trou d’air ».Un mois plus tôt, des propos désobligeants tenus à l’encontre du sénateur John McCain, héros de la guerre du Vietnam et critiqué par M. Trump pour avoir été fait prisonnier, avaient déjà montré que les polémiques servaient le candidat républicain. #container_1449590960035{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1449590960035{ height:500px; } #container_1449590960035 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1449590960035 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1449590960035 .subtitre{ display:block; }Baromètre RealClearPoliticsLe site RealClearPolitics calcule la moyenne de tous les sondages mesurant les intentions de vote pour l'investiture républicaine dans la perspective de la présidentielle de 2016(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1449590960035", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.realclearpolitics.com/epolls/2016/president/us/2016_republican_presidential_nomination-3823.html", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#35c21f","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"RealClearPolitics", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"Intentions de vote (en %)" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:true, startOnTick:true, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["16/06/15","07/07/15","17/07/15","08/08/15","26/08/15","18/09/15","26/09/15","05/11/15","22/11/15","05/12/15"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:-45 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Donald Trump", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 4 ], [ "", 6.5 ], [ "", 15 ], [ "", 24.3 ], [ "", 22 ], [ "", 30 ], [ "", 24 ], [ "", 24.6 ], [ "", 27.5 ], [ "", 30.8 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Lire aussi :Transgressif, Donald Trump demeure en tête des sondagesDiscours musclé visant l’immigration illégaleSa poussée dans les sondages nationaux compilés par le site RealClearPolitics a reposé dans un premier temps, en juillet et en août, sur un discours musclé visant l’immigration illégale.Expulsion de 11 millions de clandestins, construction d’un « mur » sur la frontière avec le Mexique qu’il se fait fort de faire financer par les autorités mexicaines : les propositions de M. Trump sont critiquées, débattues, lui assurant une couverture médiatique sans comparaison avec celle de ses rivaux républicains. Les premiers débats organisés le 6 août et le 16 septembre enregistrent des records d’audience, dont le magnat de l’immobilier s’attribue à juste titre la paternité.C’est à partir de la deuxième moitié du mois de septembre que M. Trump commence à imposer un nouveau thème, la relation des Etats-Unis avec l’islam.Il est tout d’abord critiqué pour n’avoir pas corrigé un de ses supporteurs, qui affirme le 17 septembre que le président Barack Obama, de confession protestante, est musulman.Le 30 septembre, il assure contre toute évidence que l’administration américaine veut accueillir plus de 200 000 réfugiés syriens (10 000 en vérité), qu’il promet de chasser compte tenu du risque d’infiltration parmi eux de djihadistes liés à l’organisation Etat islamique (EI).Coïncidant avec la présentation d’un programme fiscal qui ne suscite pas le même engouement que le thème de l’immigration, cette évocation de l’islam n’empêche pas dans un premier temps un effritement des intentions de vote au profit de M. Trump et une stagnation à un niveau cependant élevé pendant le mois d’octobre. Elle trouve en revanche un nouvel écho après les attentats de Paris, le 13 novembre. Le magnat de l’immobilier évoque alors des mesures telles que la fermeture de mosquées ou le fichage des musulmans.Vivement critiquées par les démocrates mais aussi par certains rivaux républicains, ces mesures alimentent une nouvelle poussée dans les sondages. L’absence d’expérience du milliardaire dans un contexte de dramatisation de la lutte contre l’EI est manifestement compensée par la popularité de formules à l’emporte-pièce. L’attentat de San Bernardino, le 2 décembre, est accompagné par une nouvelle progression, selon RealClearPolitics, qui permet à M. Trump de renouer avec les sommets enregistrés début septembre.En proposant le blocage total de l’entrée de musulmans aux Etats-Unis jusqu’à nouvel ordre (une proposition extrême impossible à mettre en place), M. Trump s’installe une nouvelle fois au cœur des débats, jouant de la dégradation de l’image de la religion musulmane dans la société américaine.L’homme d’affaires peut se féliciter d’un autre chiffre que celui de ses intentions de vote, qui mesurent cependant plus une popularité que de véritables stocks de bulletins de vote. Selon le Washington Post, il n’a déboursé jusqu’à présent que 217 000 dollars en dépenses de publicité, au lieu de 28,9 millions pour Jeb Bush, qui stagne avec seulement 5 % des intentions de vote. Cinq fois moins que le milliardaire.Gilles Paris (Washington, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Mathilde Damgé Comment votent les femmes ? Si celles-ci ont longtemps été considérées comme plus à droite que les hommes (entre 10 et 13 points de moins à gauche de 1946 à 1973, puis de 5 à 9 points jusqu’en 1981), elles ont en revanche aussi été longtemps moins sensibles aux arguments de l’extrême droite jusqu’à cette élection.En 1993, les écarts constatés par Janine Mossuz-Lavau dans son ouvrage Le Vote des femmes en France montraient un vote féminin moindre pour le FN : 10 % contre 15 % pour les hommes.Lire : Comment votent les femmes ?En 2012, selon une étude de l’institut de sondage CSA, le vote féminin n’est plus différent du vote moyen, il est même supérieur : 18 % pour Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle, contre 17,9 % pour l’ensemble.Une progression du vote frontiste chez les femmesAu niveau local, l’augmentation du crédit que le parti frontiste gagne chez les femmes est impressionnante : aux dernières régionales, en 2010, les femmes n’auraient voté pour le FN qu’à 10 % (contre 13 % pour les hommes), selon les 2 000 personnes interrogées entre les deux tours par CSA.Cinq ans plus tard, les chiffres sont multipliés par 2 pour les élections départementales. En mars dernier, au second tour, les femmes déclaraient à Opinion Way à 20 % avoir donné leur voix au FN, contre 23 % chez les hommes.Quelques mois plus tard, elles sont cette fois 28 % à déclarer à Opinion Way, qui se base sur un échantillon de 8 000 personnes interrogées le jour du premier tour (dimanche 6 décembre), vouloir voter pour le FN dans les régions. Un chiffre qui pourrait être encore plus important si un sondage était réalisé dans l’entre-deux tours car le choix est moindre. Lire aussi :Elections régionales : le FN en tête des intentions de vote au premier tour dans 6 régionsMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.12.2015 à 17h34 • Mis à jour le08.12.2015 à 17h47 Deux chambres et deux adoptions de budget, mardi 8 décembre : le Sénat, à majorité de droite, a adopté le budget 2016 ; l’Assemblée nationale a quant à elle adopté, en première lecture, le budget rectificatif 2015.Le Sénat adopte le budget 2016 après de profondes modifications La chambre haute a adopté le budget 2016 par 182 voix contre 157, après l’avoir profondément modifié contre l’avis du gouvernement. Le texte doit à présent faire l’objet d’une commission mixte paritaire, 7 députés et 7 sénateurs, chargée de trouver une version commune aux deux chambres. En cas d’échec, probable, c’est l’Assemblée nationale, où la gauche est majoritaire, qui aura le dernier mot.« Pour que la croissance redémarre maintenant, pour que le déficit baisse comme la dette, il faut accélérer les réformes », a plaidé le rapporteur général Albéric de Montgolfier (Les Républicains) avant d’énumérer les changements apportés par sa majorité : allégement des prélèvements obligatoires de 1,75 milliard d’euros ; réduction de l’impôt sur le revenu pour 5 millions de contribuables ; prolongation du suramortissement Macron pour les entreprises ; suppression de diverses taxes pour les agriculteurs.« Le collectif budgétaire voté par l’Assemblée nationale reprend nombre de nos propositions, a-t-il ajouté en citant les investissements des collectivités territoriales dans le haut débit ou la fiscalité énergétique. Preuve que le Sénat a souvent raison et que le gouvernement est forcé de le reconnaître. »Mais pour le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, les mesures proposées par le Sénat entraînent une dégradation des comptes de 4 milliards dans la partie recettes du budget, et une amélioration de 4 milliards dans la partie dépenses.Dans cette partie, « vous voulez supprimer des postes de fonctionnaires », a-t-il lancé. « Mais lesquels voulez-vous supprimer ? Des postes de policiers, de militaires, de personnel soignant, d’enseignants ? Dites-le, a-t-il lancé à l’adresse de la droite. Comme l’an passé, la majorité sénatoriale brouille les pistes de ce qui serait son budget alternatif. »Les députés adoptent, en première lecture, le budget rectificatif 2015 Du côté de l’Assemblée nationale, c’est le budget rectificatif 2015 qui a été adopté, en première lecture, par 296 voix contre 246. Ce texte hétéroclite est porteur notamment de mesures sur la fiscalité écologique, sur fond de COP21, mais aussi pour l’agriculture.Une large majorité des socialistes et radicaux de gauche ainsi que la moitié des écologistes ont apporté leurs suffrages à ce texte, qui fait aussi office de « voiture-balai » budgétaire. Onze « frondeurs » PS se sont abstenus, comme 6 écologistes.Les Républicains et l’UDI, qui ont reconnu quelques « avancées » sur l’agriculture ou les emplois à domicile, ont voté contre en raison notamment d’une poursuite des hausses d’impôts. Contre aussi, le Front de gauche a jugé que ce budget n’est « pas à la hauteur » des défis sociaux et écologiques.Lire aussi :Budget : des ajustements de fin d’année d’une ampleur inédite 08.12.2015 à 16h41 • Mis à jour le08.12.2015 à 18h46 Le vent d’insoumission a soufflé en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine. Dans cette région, le candidat socialiste Jean-Pierre Masseret a refusé d’obéir aux consignes nationales de retrait, malgré sa troisième place au premier tour, et décidé de maintenir sa liste, qu’il a déposée dès lundi.Mais la fronde qui a gagné certains de ses colistiers n’a finalement pas eu raison de sa candidature, après plusieurs heures d’incertitude. Anne-Pernelle Richardot, tête de liste dans le Bas-Rhin, a annoncé, mardi 8 décembre peu après 18 heures, qu’elle n’avait recueilli que 71 signatures de désistement sur les 189 membres de la liste, et ne peut donc pas demander son invalidation, appelant Jean-Pierre Masseret à renoncer à se maintenir au second tour.Selon l’article L. 352 du code électoral, si la majorité des membres signaient une déclaration de retrait, la liste serait, de fait, invalidée.Depuis mardi, cette conseillère régionale sortante appelait un à un les colistiers pour leur demander de ses désister :« Si on se maintient alors on donne cette région à Florian Philippot [le candidat FN]. Et je n’arrive pas à m’y résoudre. Je me suis engagée pour défendre des valeurs et le front républicain en fait partie. »Lire aussi :Dans le Grand Est, les rebelles au front républicain font de la résistance« Personne ne peut comprendre qu’on puisse favoriser la victoire de Philippot » Le maire socialiste de Verdun, Samuel Hazard, présent sur la liste, avait fait savoir dès lundi qu’il voterait pour le candidat d’union de la droite, Philippe Richert, arrivé deuxième (25,83 %). L’ex-ministre et ancienne eurodéputée Catherine Trautmann, candidate dans le Bas-Rhin, s’était aussi prononcée pour le retrait, de même que le président du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, Mathieu Klein.Lundi soir au « 20 Heures » de TF1, le premier ministre, Manuel Valls, a appelé les électeurs du Grand Est à voter pour M. Richert, le mieux placé pour battre le Front national (FN). En parallèle, le Parti socialiste (PS) et le premier ministre font pression sur les candidats et les électeurs socialistes pour les convaincre de faire barrage au FN. « Personne ne peut comprendre qu’on puisse favoriser la victoire de Philippot », a répété le premier ministre mardi devant les députés PS.Une position contestée dans le parti par le chef de file des députés frondeurs, Christian Paul, et la majorité des têtes de liste PS de la région, ainsi que par des premiers fédéraux du parti, qui ont majoritairement donné raison à M. Masseret lors d’un vote interne (treize voix pour le maintien et sept voix contre). « Dimanche prochain je vote Masseret! », a de même clamé l’eurodéputé PS Edouard Martin, qui juge « suicidaire » de se priver d’élus de gauche dans la future assemblée.En réaction, le PS a décidé de ne pas attribuer à la liste l’étiquette socialiste, et des membres de sa liste tentent de l’invalider en récoltant une majorité de désistements avant 18 heures. « Sur moi, ça sera sans effet. Sur les colistiers, ça pourrait produire un effet. On attend 18 heures, voilà, on est sûr de rien encore », a-t-il déclaré à la mi-journée. M. Masseret a d’ores et déjà prévu de s’exprimer sur la validation ou non de sa liste à 19 heures.Lire aussi :Jean-Pierre Masseret, le marathonien de la politiqueElections régionales : la carte des résultatsCliquez sur les régions pour accéder aux résultats détaillés du premier tour des élections régionales 2015 ou utilisez le moteur de recherche pour découvrir comment les électeurs ont voté au premier tour des élections régionales 2015 dans votre commune. Samuel Laurent Près de la moitié des Français en âge de voter ont choisi de ne pas le faire dimanche 6 décembre : 49,91 % se sont abstenus. Les abstentionnistes représentent à peine 77 199 personnes de moins que les 22,018 millions de personnes qui se sont déplacées pour voter.Après que le Front national a réalisé des scores très élevés au premier tour, c’est vers eux que les regards se sont tournés. Culpabilisés, accusés de « faire le jeu du FN », ils sont aussi ceux que courtisent les différentes formations politiques pour engranger de nouvelles voix au second tour.Les abstentionnistes ne voteraient pas différemment des votantsDe manière plus générale, les abstentionnistes sont l’objet de nombre d’idées reçues, et le véhicule des espoirs des uns et des autres, qui se convainquent qu’ils auraient pu changer la face du scrutin. Or ce n’est pas du tout démontré. L’institut Ifop avait réalisé un sondage, au lendemain des européennes 2014, à partir d’un échantillon de 1 638 abstentionnistes à qui on demandait ce qu’ils voteraient s’ils y étaient obligés.24 % disaient qu’ils auraient alors voté pour le FN,22 % d’entre eux répondaient l’UMP,14 % le PS (et le PRG).Or les résultats électoraux des européennes donnaient :le FN à 24,8 %,l’UMP à 20,8 %,le PS et alliés à 13,98 %. #container_14495722152{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14495722152{ height:500px; } #container_14495722152 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14495722152 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14495722152 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14495722152 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Vote réel et vote hypothétique des abstentionnistes aux Europénnes 2014Selon une étude Ifop réalisée à partir d'un échantillon de 1 600 abstentionnistes. require(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14495722152", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["FDG","PS/PRG","EELV","UDI/MoDem","UMP","FN"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Vote réel", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 6.33 ], [ "", 13.98 ], [ "", 8.95 ], [ "", 9.94 ], [ "", 20.8 ], [ "", 24.86 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Vote supposé abstentionnistes", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 7.5 ], [ "", 14 ], [ "", 11 ], [ "", 10 ], [ "", 22 ], [ "", 24 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});En clair, le vote qu’auraient choisi les abstentionnistes est, à quelques points près, similaire au vote des « votants » sur ce scrutin,.Une autre étude du même institut, en 2011, montrait les mêmes résultats, concluant que « les abstentionnistes ne se distinguent pas réellement du reste de la population », même si on trouve un « profil sociodémographique des abstentionnistes assez marqué : l’abstention est principalement le fait des jeunes générations, alors que les Français plus âgés continuent à voter par civisme ».Il faut cependant distinguer l’abstention d’avant-premier tour de celle qui a cours au second. En effet, l’entre-deux-tours est une période durant laquelle les partis en lice cherchent à mobiliser leurs électorats, et on peut donc observer un différentiel d’abstention selon la tendance partisane. Ainsi, la perspective d’une bascule FN de sa région peut motiver des abstentionnistes, quand à l’inverse le FN aura plus de mal à trouver des réserves de voix.Elections régionales : la carte des résultatsCliquez sur les régions pour accéder aux résultats détaillés du premier tour des élections régionales 2015 ou utilisez le moteur de recherche pour découvrir comment les électeurs ont voté au premier tour des élections régionales 2015 dans votre commune.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.12.2015 à 16h10 • Mis à jour le08.12.2015 à 17h53 Donald Trump, qui défend « l’arrêt total et complet de l’entrée des musulmans aux Etats-Unis », jusqu’à nouvel ordre, a enfoncé le clou, mardi 8 décembre, face aux critiques dont il a fait l’objet. Le favori à l’investiture républicaine s’est comparé au président Franklin Roosevelt – « qui est respecté par tout le monde » malgré le fait qu’il ait créé des camps d’internement pour les Nippo-Américains et les sympathisants fascistes et nazis pendant la seconde guerre mondiale.Lors d’une interview téléphonique pour l’émission « Good Morning America » sur ABC, il a déclaré qu’interdire l’entrée du territoire américain aux musulmans était justifié, « le temps que les élus comprennent la situation », parce que les Etats-Unis sont en guerre contre les extrémistes islamiques, citant la tuerie de San Bernadino et les attentats de Paris et de Saint-Denis.« Nous sommes en guerre. Nous avons un président qui refuse de l’admettre. »Sur Fox News, il a précisé sa pensée : s’il est élu, les membres de l’armée américaine de confession musulmane seront autorisés à rentrer aux Etats-Unis, mais il faudra les surveiller. L’interdiction d’entrée concernera les immigrés, mais aussi les visiteurs et les touristes musulmans, d’après ses explications.C’est « un déséquilibré »Comme c’est le cas depuis qu’il s’est lancé dans la course à l’investiture républicaine, Donald Trump a provoqué la colère et l’incompréhension chez ses adversaires, dans les médias et dans son propre camp. Parmi ses concurrents, Jeb Bush a critiqué « un déséquilibré. Ces propositions “politiques” ne sont pas sérieuses ». « C’est condamnable, c’est un préjugé, et cela nous divise. Donald Trump ne comprend rien. Cela affaiblit notre sécurité », a ajouté la favorite démocrate, Hillary Clinton.Selon Josh Earnest, porte-parole de la Maison Blanche, Donald Trump « cherche à exploiter une part d’ombre (…) et à jouer avec les peurs des gens » pour relancer sa campagne. Même l’ancien vice-président Dick Cheney a jugé que l’idée allait « à l’encontre de tout ce que nous défendons et de tout ce en quoi nous croyons ».Outre-Atlantique, le premier ministre britannique David Cameron dénoncé des propos qu’il juge « clivants, inutiles et tout bonnement mauvais ».Interrogés par le Washington Post, des constitutionnalistes ont affirmé qu’une telle proposition ne pourrait jamais être mise en pratique car elle va notamment à l’encontre de traités internationaux signés par les Etats-Unis.Mais comme c’est le cas depuis qu’il s’est lancé dans la course à l’investiture républicaine, Donald Trump provoque… et reste en tête des sondages d’intention de vote. D’ailleurs, cette nouvelle proposition a été accueillie par des applaudissements lorsque le candidat l’a dévoilée durant un meeting en Caroline du Sud, lundi. Lire aussi :Ces Américains qui s’enflamment pour Donald Trump Martine Valo Ce 8 décembre, la COP21 fait une petite place aux femmes au Bourget. Du côté de l’espace Générations climat, plusieurs ONG internationales leur consacrent des conférences. Dans la zone officielle, une réunion « Genre et solutions pour la justice climatique » est au programme sous l’égide des Nations unies. Une autre encore s’intitule « Femmes et énergies durables » au pavillon du Maroc. De son côté, la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a invité plusieurs interlocutrices à venir s’exprimer au pavillon français sur un thème approchant. Mary Robinson, l’ancienne présidente d’Irlande, était de ce panel.Lire aussi :COP21 : compte à rebours pour un accordDepuis dix jours déjà, cette dernière participe aux négociations sur l’accord de Paris, dans l’enceinte de la COP, en Seine-Saint-Denis. Lundi 7 décembre, elle a rejoint, dans la capitale, la réunion de WECAN, le Réseau d’action des femmes de la terre et du climat. Et elle ne mâche pas ses mots. « J’ai l’impression d’être au Bourget depuis un mois », glisse-t-elle, façon de dire que les pourparlers n’avançaient pas assez vite à son gré. « S’il y avait plus de dirigeantes politiques, on n’en serait pas là », a encore lancé l’ancienne présidente, sûre de son effet devant une salle comble et très majoritairement féminine.« Nous allons sacrifier nos enfants »Pourquoi aborder la question du réchauffement – de l’avenir de la planète donc – du point de vue des femmes ? « Parce que ce sont elles qui s’occupent des enfants, de l’école, qui peuvent faire passer les messages, faire admettre que nous surconsommons, surgaspillons », affirme Mary Robinson, qui a été nommée envoyée spéciale pour le climat en 2014 par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et qui a créé sa fondation Climate Justice. « Après Paris, nous n’allons pas cesser d’agir car nous savons que sinon, nous allons sacrifier nos enfants et nos petits-enfants, poursuit-elle. Nous devons changer, replanter des arbres, permettre à la Terre-Mère de respirer ! »Lire aussi :Le prochain génocide sera écologiqueUn peu plus tard à la tribune, une toute petite femme venue d’Equateur, Patricia Gualinga, le visage peint à la façon de sa communauté Sarayaku d’Amazonie, a confié qu’elle n’aurait jamais imaginé entendre une ancienne présidente d’Irlande pendre la défense de la « Terre-Mère ». C’était pourtant le ton de cette journée où il a été beaucoup question de droits de la nature et de « génocides climatiques ».Lire aussi :Cette funeste conférence climatique ne changera rien« La COP21 n’apportera pas toutes les solutions, a prévenu Osprey Orielle Lake, co-fondatrice de WECAN. On en est déjà à reporter bien des sujets à la COP22 [qui se tiendra à Marrakech fin 2016]… Les femmes souffrent de manière disproportionnée du changement climatique, alors elles doivent s’engager maintenant contre la déforestation, pour faire cesser les industries d’extraction et trouver une myriade de réponses au quotidien pour avancer. » Les témoignages étaient nombreux et disparates. L’émotion, palpable, a servi de fil conducteur à la rencontre. Beaucoup d’intervenantes ont eu un mot pour leurs enfants, la gorge parfois nouée en évoquant leur inquiétude quant à leur avenir.Lire aussi :Les femmes, oubliées des crises humanitairesOriginaire de Géorgie, Nino Gamisonia a montré comment des équipements alimentés par l’énergie solaire – chauffe-eau, séchoirs à fruits – rendaient à la fois les paysannes d’Abkhazie plus autonomes et diminuaient leur consommation de bois dont la combustion est néfaste pour leur santé et celle de leurs jeunes enfants, les plus présents dans les maisons. Dans un autre registre, Mary Louise Malig, analyste politique et écrivain philippine, a relaté son engagement contre l’injustice des décisions de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui veut appliquer les mêmes règles aux familles de paysans qui peinent à survivre et aux multinationales de l’agroalimentaire.« Nous perdons notre hiver »Les femmes des pays développés ont elles aussi témoigné de leurs actions avec ferveur. L’Australienne Natalie Isaacs, par exemple, a lancé une campagne de sensibilisation pour inciter chacun et chacune à tailler dans le vif de sa consommation, en particulier énergétique. « Je l’ai appelé 1 million de femmes, parce qu’au début on n’était vraiment pas nombreuses et parce que l’objectif est de réduire nos émissions d’un million de tonnes de CO2 », sourit-elle. Son mouvement est à présent l’un des plus importants à agir sur le thème du climat en Australie.Cependant, les mots les plus forts venaient des représentantes des peuples indigènes. « Nous perdons notre hiver », a déploré Josefina Skerk, jeune Samie venue de Suède. Amérindiennes du Nord de l’Alberta au Canada, de l’Alaska, des Etats-Unis, femmes Sapara et Sarayaku d’Amérique du Sud, toutes ont concentré leurs griefs sur les compagnies pétrolières et minières qui polluent leurs territoires, au nom de leurs familles, des rivières, des rennes, des caribous, des bisons, des rats musqués et des poissons, tous menacés.Lire aussi :En Colombie, le combat des Indiens Wayuu contre la mine de charbon géantePour la plupart, leurs témoignages mêlent étroitement atteintes envers l’environnement et racisme ancestral à leur égard. Et toutes ont rappelé des prophéties anciennes. « Rien de ce qui arrive ne nous surprend : cela fait cinq cents ans que nous disons qu’il faut respecter la terre, pas seulement pour nous sauver nous, martèle Casey Camp-Horinek, porte-parole des Ponca, qui vivent dans l’Etat américain de l’Oklahoma. Nos peuples seront les premiers à disparaître, mais tous les êtres humains seront touchés aussi. Si nous ne réagissons pas, nous allons tous nous éteindre ». Et toutes ces représentantes des populations autochtones ont conclu les unes après les autres que la COP de Paris manquait de la spiritualité nécessaire pour parvenir à « changer le système plutôt que le climat ».Martine Valojournaliste PlanèteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Simon Piel et Olivier Faye Selon les informations du Monde, la chambre criminelle de la Cour de cassation a rejeté, le 24 novembre, la requête en suspicion légitime déposée début octobre par le Front national visant à dessaisir la juridiction chargée de l’enquête sur son financement. Elle a considéré qu’il « n’existe pas en l’espèce de motifs de renvoi pour cause de suspicion légitime ».Dans sa requête, le parti frontiste expliquait que « l’impartialité » de la juridiction d’instruction du tribunal de grande instance de Paris, saisie de l’enquête, n’était pas garantie. Il dénonçait pêle-mêle le rôle du parquet, de la presse ou les questions des juges.Les juges reprochent notamment à la société Riwal d’avoir consenti au FN ainsi qu’à Jeanne, le microparti de la présidente du Front national, des « dons déguisés » par le biais d’achats de matériels, de prêts dépréciés sans justification, de mise à disposition de locaux et de salariés ou d’emplois présumés fictifs.Riwal a par ailleurs fourni des kits de campagne aux candidats frontistes aux élections législatives de 2012 qui auraient été surfacturés. Pour les magistrats, le but du système était d’obtenir le remboursement par l’Etat de dépenses de campagne artificiellement surévaluées.Lire nos explications : Comprendre l'affaire qui menace Marine Le Pen et le FNUn contexte particulierA ce jour plusieurs mises en examen sont intervenues, parmi lesquelles celles de Jean-François Jalkh, vice-président du Front national, Wallerand de Saint Just, trésorier du FN ou encore Frédéric Chatillon, fondateur de la société Riwal.La procédure initiée devant la Cour de cassation avait permis à la présidente du Front national, Marine Le Pen, de refuser de se rendre à deux reprises à la convocation des magistrats qui enquêtent sur les finances de son parti, le 13 octobre d’abord, puis le 9 novembre. « La moindre des choses, c’est d’avoir une réponse à cette requête », expliquait-elle au Monde. Sollicités par Le Monde, la présidente du FN et son avocat n’ont pas réagi à la décision rendue par la Cour de cassation. Cette dernière s’inscrit dans un contexte particulier, puisque le parti d’extrême droite vient d’arriver en tête du premier tour des élections régionales, dimanche 6 décembre. Le Front national pourrait emporter pour la première fois de son histoire plusieurs régions à l’issue du second tour, dimanche. Mme Le Pen va notamment affronter dans un duel Xavier Bertrand (Les Républicains) en Nord-Pas-de-Calais-Picardie.Lire aussi :Elections régionales : ce qu’il faut retenir d’un premier tour dominé par le FNOlivier FayeSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Aurélie Collas Un engagement en passe d’être tenu. C’est le message qu’a voulu faire passer Najat Vallaud-Belkacem, mardi 1er décembre, en présentant les résultats de la politique de la gauche depuis le début du quinquennat. Le nombre de jeunes décrocheurs est en baisse, s’est félicitée la ministre de l’éducation nationale, un an après le lancement de l’initiative « Tous mobilisés pour vaincre le décrochage scolaire », en novembre 2014.Pour étayer ses résultats, la ministre a utilisé deux indicateurs. Le premier mesure le nombre d’élèves qui quittent chaque année le système scolaire sans diplôme (ou seulement avec le brevet). En 2010, ils étaient 136 000 jeunes dans ce cas. En 2014, selon les derniers chiffres disponibles, ils étaient 110 000. Soit une baisse d’environ 20 %.Il reste encore du chemin à parcourir pour atteindre l’objectif que s’était fixé François Hollande lors de l’élection présidentielle de 2012. Le candidat PS s’était engagé à diviser par deux le nombre de décrocheurs, donc à parvenir à 67 500 d’ici à 2017 (quand on en comptait, en 2012, entre 135 000 et 140 000 par an). La ministre se veut optimiste : l’engagement présidentiel est « à notre portée », a-t-elle estimé dans un entretien donné mardi au journal 20 Minutes.Plutôt une stagnationAutre indicateur, européen cette fois, le nombre de jeunes de 18 à 24 ans qui sont sans diplôme et qui ne sont pas en formation. En France, ces jeunes sont aujourd’hui 494 000, contre 620 000 il y a cinq ans. « Nous venons d’atteindre l’objectif que nous avait fixé l’Europe pour 2020, de passer sous la barre des 10 % de jeunes sans diplôme puisqu’on est désormais à 9 % », s’est félicitée la ministre dans 20 Minutes.A y regarder de plus près, on constate que dès 2013, le gouvernement pouvait se prévaloir d’avoir atteint l’objectif des 10 %, fixé en 2010 par l’Union européenne dans le cadre de sa stratégie « Europe 2020 ». En 2013, la proportion de jeunes de 18 à 24 ans sans diplôme était alors de 9,7 % (soit environ 500 000 jeunes), contre 11,6 % en 2012.Comment expliquer cette baisse entre 2012 et 2013 ? Dans une note parue en mars, la DEPP, le service statistique du ministère de l’éducation nationale, invitait à lire ces chiffres avec prudence, en raison d’une « rupture de série dans l’enquête Emploi en 2013 » qui compromet la comparaison de 2013 avec les précédentes années. « Ainsi, précisait la DEPP, une partie, voire la totalité de la baisse de près de 2 points enregistrée entre 2012 et 2013 pourrait être due au changement de l’enquête, sans qu’il soit possible de l’évaluer. »Si l’on regarde une période plus longue, on s’aperçoit que les quinze dernières années ont plutôt été marquées par une stagnation du nombre de décrocheurs (13,3 % en 2000, 12,2 % en 2005, 12,6 % en 2010…), après la forte décrue observée entre 1982 (34,7 %) et 2002 (13,7 %), effet de la généralisation de l’enseignement secondaire.Des fonds supplémentairesIl n’en reste pas moins que de nombreuses actions ont été menées, ces dernières années, pour lutter plus efficacement contre le décrochage. En 2011, sous l’impulsion de Luc Chatel, ministre de l’éducation de Nicolas Sarkozy, un « système interministériel d’échanges d’informations » a été mis au point pour mieux repérer les décrocheurs à partir des données collectées par différents acteurs (éducation nationale, centres de formation des apprentis, missions locales, centres d’information et d’orientation, etc.).En 2013, un autre dispositif est lancé pour recenser les places disponibles dans les trois voies de formation – général, technologique et professionnel –, et proposer une solution à chaque décrocheur, jusqu’à l’instauration, en 2014, d’un « droit au retour en formation » pour les jeunes de 16 à 25 ans sortis du système scolaire sans diplôme.Le plan de Najat Vallaud-Belkacem lancé en novembre 2014 a permis de rajouter des fonds supplémentaires (50 millions d’euros de plus par an à partir de 2015), à la lutte contre le décrochage. Parmi les nouvelles mesures de ce plan, un numéro vert, des référents « décrochage » dans les établissements, un plan de formation pour les enseignants ou encore de nouveaux micro-lycées, structures spécifiques d’accueil des décrocheurs.Lire aussi :La réforme du collège fait déjà des remousAurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Faustine Vincent Marine Le Pen a pris ses distances, lundi 30 novembre, avec Marion Maréchal Le Pen, en raison de la proposition contreversée de la candidate Front national (FN) à la tête de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) de supprimer les subventions régionales au Planning familial, qui selon sa nièce véhicule « une banalisation de l’avortement ».Estimant sur BFM-TV que c’est « une bonne chose » que le Planning familial distribue des contraceptions « à des jeunes filles qui n’osent pas passer par leurs parents », la présidente du FN a appelé à « orienter le Planning familial » en lui demandant « d’aider aussi des jeunes femmes qui, peut-être, ont envie de conserver leur enfant. C’est le rôle de la région, aussi, que de créer une ligne budgétaire pour les jeunes mères qui sont en difficultés. Je préfère donner cette possibilité au Planning familial, en ce qui me concerne, plutôt que de supprimer les subventions », a-t-elle ajouté.Le 27 novembre, elle s’était déjà montrée critique envers la proposition de Marion Maréchal-Le Pen, affirmant que la suppression des aides n’était « pas dans les projets du Front national » et que les subventions étant « très dérisoires par rapport au budget d’une région », ce n’était pas un élément essentiel ».Le vice-président du FN et candidat dans la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Louis Aliot, a, en revanche, soutenu la proposition de Marion Maréchal-Le Pen. « Il y a des comportements et des publicités évidemment qui ne méritent pas à mon avis qu’elles soient financées par l’argent du contribuable. Dans certains domaines on est allé beaucoup trop loin. Les régions ne sont pas obligées de subventionner ces choses-là », a-t-il déclaré le 20 novembre lors d’un débat organisé par La Manif pour tous.Si elle était appliquée, cette initiative serait sans précédent. En 1995, lorsque le conseil général du Nord était passé à droite, il avait supprimé 70 % des subventions, entraînant la fermeture pendant quatre ans des centres de l’association, mais sans aller aussi loin. Marion Maréchal-Le Pen, donnée favorite du scrutin, aurait-elle le droit de supprimer ces subventions ? Que pèsent les régions dans le financement des centres du Planning familial ?Lire aussi :Marion Maréchal-Le Pen et Florian Philippot, la concurrence de deux forces ascendantes au FNPlus de 220 000 euros en PACAEn PACA, les subventions du conseil régional pour financer les cinq associations départementales du Planning familial s’élèvent à 223 000 euros pour 2015, sur un budget de 2,1 milliards d’euros. Le Planning familial des Bouches-du-Rhône, le plus important de la région, en absorbe la plus grande part, à hauteur de 170 000 euros, soit 14 % de son budget total.Dans les murs de l’association, on s’inquiète d’une victoire du FN dans la région et on fait déjà les comptes. « On emploie trente salariés, dont vingt en équivalent temps plein. L’année dernière, on a déjà eu trois départs non remplacés. Si les subventions du conseil régional sont supprimées, cela fera environ cinq postes en moins. Nos actions en pâtiront », assure Claire Ricciardi, directrice adjointe du Planning familial des Bouches-du-Rhône.Cette perspective est d’autant plus inquiétante, selon elle, que la région PACA détient le record du nombre d’avortements de mineures avec 15,3 IVG pour 1 000 jeunes filles contre 11,3 en France métropolitaine. Pour autant, « la région ne finance pas les avortements, mais ce qui est lié à la prévention, l’éducation à la sexualité et la sensibilisation aux différentes méthodes de contraception, rappelle Gaëlle Lenfant, vice-présidente (socialiste) de la région PACA. La réalité est plus compliquée que ce que dit le FN ». Lire aussi :Les approximations de Marion Maréchal-Le Pen en région PACAFinancements multiplesEn cas de suppression des subventions régionales, les associations départementales du Planning familial pourraient toutefois compter sur leurs nombreuses autres sources de revenus. À commencer par l’Etat, leur principal contributeur, obligé d’en financer une partie depuis la loi de Neuwirth en 1967 autorisant la contraception. En 2014, la subvention nationale était de 2,7 millions d’euros, soit 8 euros l’heure de permanence.Les départements participent également au financement du Planning Familial, que ce soit pour son fonctionnement ou pour soutenir des actions en particulier. Pour l’association des Bouches-du-Rhône, l’aide du département représente par exemple 22 % de son budget. Les régions peuvent aussi participer, mais rien ne les y oblige. Si elle était élue, Marion Maréchal-Le Pen pourrait donc supprimer les subventions régionales en toute légalité.Morcellement des aides et des politiques menéesOutre l’Etat, les départements et les régions, d’autres types de financements peuvent s’ajouter à la liste. Le Planning familial des Bouches-du-Rhône compte ainsi pas moins de six sources différentes de revenus : l’Etat par l’intermédiaire de différentes structures dont les Agences régionales de santé, le conseil départemental, le conseil régional, le contrat urbain de cohésion sociale, les villes et des activités propres de l’association.Aux yeux de Véronique Séhier, coprésidente du Planning familial, cette diversité des financements, souvent complexes, n’est pas forcément un atout. « Les aides sont complètement morcelées. Comme il n’y a pas de norme, chacun fait comme il veut. » Les financements sont, par conséquent, très variables d’une région à l’autre.Plus préoccupant, selon Véronique Séhier, cette fragmentation des aides signifie qu’« avec les mêmes lois, on a des effets différents d’un territoire à l’autre car les élus locaux n’ont pas les mêmes priorités. C’est vrai notamment pour l’éducation à la sexualité ou le centre de planification », assure-t-elle.Car, au-delà de l’aspect technique de la question des financements, c’est la vision même de la famille et de la sexualité qui est en jeu. « Aujourd’hui on a une approche moralisatrice de ces questions, regrette la coprésidente du Planning familial. Oui, la sexualité est politique. » C’est bien pour cela que Marion Maréchal-Le Pen entend s’en mêler.Faustine VincentJournaliste au Monde 01.12.2015 à 16h34 • Mis à jour le01.12.2015 à 17h29 | Hélène Bekmezian L’Assemblée nationale a décidé, mardi 1er décembre, de la création d’une mission d’information « portant sur les moyens dont bénéficie l’organisation terroriste Daech [Etat islamique] ». Sur proposition du président de l’Assemblée, Claude Bartolone (PS), la conférence des présidents du Palais-Bourbon a voté la création de cet organe de travail parlementaire mais n’a pas accédé à la demande de la droite qui, elle, souhaitait une commission d’enquête.Cette mission sera présidée par Jean-Frédéric Poisson (Les Républicains) et le rapporteur sera le socialiste Kader Arif. En outre, trente députés la composeront, répartis entre les groupes à la proportionnelle.« Les travaux des commissions d’enquête étant limités dans le temps, la mission d’information se révèle être le format le plus adapté pour élargir le champ d’investigation, notamment dans la durée », explique la présidence dans un communiqué. A la différence des missions d’information, les commissions d’enquête ne peuvent en effet pas durer plus de six mois.Prérogatives d’une commission d’enquêteMoins d’une semaine après les attentats, le président du groupe Les Républicains (LR), Christian Jacob, soutenu par Nicolas Sarkozy, avait évoqué l’idée d’une commission d’enquête « sur les conditions dans lesquelles ont pu se réaliser les attentats » du 13 novembre. Mais cela s’annonçait compliqué dans la mesure où une commission d’enquête ne peut couvrir le même champ qu’une enquête judiciaire. La droite s’était donc rabattue sur la demande de commission d’enquête sur le financement de Daech, faite au mois de mai par M. Poisson et soutenue par 146 députés. Malgré la création d’une mission d’information sur le même sujet, M. Jacob a fait savoir que la proposition de résolution de M. Poisson serait tout de même débattue en séance, jeudi, lors de la « niche » parlementaire réservée au groupe LR.Et ce, même si la conférence des présidents a donné son accord de principe pour que la nouvelle mission d’information ait les mêmes prérogatives qu’une commission d’enquête, à savoir : des auditions réalisées sous serment et la possibilité d’effectuer des contrôles sur pièces et sur place.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 01.12.2015 à 16h29 • Mis à jour le01.12.2015 à 16h37 | Florian Reynaud Le fabricant leader d’ordinateurs et d’outils informatiques pour enfants VTech a été victime d’un important piratage informatique à la mi-novembre, qui a abouti à un vol massif de données. De nombreuses zones d’ombre persistent.Lire aussi :Les jouets VTech victimes d’un piratageCe qui a été cibléLe piratage a été signalé par le site spécialisé Motherboard, qui dit avoir été contacté par le hackeur. C’est le système baptisé « Learning Lodge », ou « Explora Park » dans sa version française, qui a été visé, une « plate-forme qui permet aux consommateurs de télécharger des contenus pour certains jouets VTech », explique l’entreprise, qui aurait pris connaissance de l’attaque le 24 novembre. « Le 14 novembre 2015, une personne non autorisée a eu accès à notre base de données liée à notre plate-forme de téléchargement Learning Lodge/Explora Park », a confirmé le fabricant dans un communiqué le 27 novembre.Ce qui a été voléLe hackeur assure n’avoir pas rendu publiques toutes ces données et n’a communiqué que des échantillons à Motherboard à des fins de crédibilité. Il a confié au site avoir récupéré un certain nombre de données personnelles, concernant 4,8 millions de parents et plus de 200 000 enfants. S’agissant des adultes, les noms, adresses électroniques, mots de passe et adresses postales ont été volés, ainsi que les prénoms, date de naissance et sexe des enfants concernés.Dans son communiqué envoyé aux clients le 27 novembre, VTech écrit pourtant qu’aucune « adresse personnelle » n’a été dérobée. Troy Hunt, expert en sécurité informatique chez Microsoft, a aidé Motherboard à authentifier les données volées et il assure au Monde que les adresses postales de 4,8 millions d’adultes ont bel et bien été extraites des serveurs de VTech. L’entreprise assure par ailleurs qu’aucune information bancaire n’a été dérobée.Des données sensibles protégées mais déchiffrablesEn ce qui concerne les mots de passe, ils ont été dérobés mais ils étaient protégés par un chiffrement que Troy Hunt juge « faible ». Plus grave, l’expert affirme que les questions secrètes et leurs réponses, qui permettent facilement de se connecter à un compte, étaient « en clair » - non chiffrées - dans les documents présentés par le hackeur.Enfin, Motherboard affirme que le pirate s’est aussi emparé des données d’un service nommé « Kid Connect », un outil de discussion instantanée entre l’enfant utilisant une tablette VTech et ses parents. Kid Connect encourage les utilisateurs à prendre une photo de profil pour les discussions. Selon Motherboard, près de 190 gigaoctets de photos ont été volés, aussi bien d’enfants que d’adultes, ainsi que des historiques de conversation remontant jusqu’à la fin 2014, et quelques enregistrements sonores. Pour chaque individu, il était possible de rassembler les données volées et de relier parents et enfants. Au moment de la publication, VTech n’a pas été en mesure de répondre aux sollicitations du Monde sur ces informations.Ce qu’on sait sur les auteurs du piratageLe journaliste de Motherboard ayant le premier révélé le piratage n’a été contacté que par un seul individu. Selon Troy Hunt, les failles utilisées pour entrer dans le système de VTech n’avaient rien de sophistiqué. « Ce serait très simple pour une seule personne de réaliser ce piratage », estime-t-il, jugeant très insuffisantes les protections de Learning Lodge.Les hackeurs découvrent régulièrement des failles d’importance variable dans la sécurité des services Web, ils sont généralement encouragés à les communiquer discrètement aux entreprises concernées. L’auteur de l’attaque contre VTech « semblait clairement ne pas vouloir dévoiler ces informations de façon éthique et privée au fabricant », analyse Troy Hunt.Lire aussi :Le business des « zero day », ces failles inconnues des fabricants de logicielL’expert en sécurité écarte cependant l’hypothèse d’une tentative de chantage contre le fabricant. En effet, VTech a officiellement annoncé avoir appris la faille le 24 novembre après avoir été contacté par un journaliste. Or, « il n’est pas rare que les entreprises expliquent publiquement avoir été victimes de chantage », dit Troy Hunt.Combien de clients français sont touchés ?VTech France n’a pas communiqué sur le nombre de comptes français dont les données ont été volées. Un courriel a été envoyé à tous les membres d’Explora Park assurant qu’aucune information de paiement n’avait été volée.Dans son communiqué, l’entreprise répond par un laconique :« Notre base de données comporte des informations sur des consommateurs vivant aux USA, au Canada, au Royaume-Uni, en Irlande, en France, en Allemagne, en Espagne, en Belgique, aux Pays-Bas, au Danemark, au Luxembourg, en Amérique latine, à Hongkong, en Chine, en Australie et en Nouvelle-Zélande. »Florian ReynaudJournaliste au Monde François Béguin Les députés ont adopté mardi 1er décembre en deuxième lecture, avec une majorité un peu plus serrée que la première lecture en avril, le projet de loi santé qui prévoit notamment la généralisation – controversée – du tiers payant pour la médecine de ville. Cet engagement de campagne de François Hollande est toujours rejeté vigoureusement par une majorité des syndicats de médecins libéraux.Qu’est-ce que cela va changer pour les patients ? A terme, il n’y aura plus à débourser d’argent pour régler sa consultation chez le médecin. Comme chez le pharmacien, il devrait suffire de présenter sa carte Vitale et le cas échéant une carte de mutuelle à jour. Seuls les dépassements d’honoraires pratiqués par certains médecins installés en secteur 2 resteront à la charge du patient.A quelle date le dispositif doit-il entrer en vigueur ?Cette dispense d’avance de frais devrait être généralisée en deux temps. Au 1er janvier 2017, les médecins seront tenus de faire bénéficier tous les patients pris en charge à 100 % par l’Assurance-maladie, c’est-à-dire les femmes enceintes et les personnes en affection de longue durée (cancer, diabète de type 1 et 2, Alzheimer…) ou en maladie professionnelle ; soit environ 15 millions de personnes.Tous les autres patients auront le droit de bénéficier de cette dispense d’avance de frais « avant la fin de l’année 2017 », a annoncé la ministre de la santé, Marisol Touraine, dans un entretien au Monde en mars. Aujourd’hui, le tiers payant s’applique principalement aux personnes bénéficiant de la couverture maladie universelle complémentaire, de l’aide médicale de l’Etat ou encore de l’aide pour une complémentaire santé.Lire aussi :Tiers payant généralisé : les raisons du blocageComment seront récupérées les franchises à la charge des patients ? Certains aspects du dispositif ne sont toujours pas connus, notamment la façon dont l’Assurance-maladie récupérera les franchises de 50 centimes par boîte de médicament et le forfait de 1 euro par consultation. Un prélèvement direct du montant de ces franchises sur le compte en banque des assurés sociaux est à l’étude.Lire aussi :Le casse-tête des franchises médicalesEt comment seront payés les médecins ?Initialement prévu pour le 30 octobre, le rapport détaillant la façon de parvenir à un guichet unique de paiement des médecins pratiquant le tiers payant n’a toujours pas été publié par l’Assurance-maladie et les complémentaires santé. Le projet de loi santé prévoit désormais que ce rapport devra être remis « au plus tard » un mois après la promulgation de la loi, soit d’ici la fin janvier 2016.Qu’est-ce que cela va changer pour les médecins ? Les syndicats de médecins libéraux redoutent que ce système soit chronophage pour eux, notamment en raison du très grand nombre de complémentaires santé auprès desquelles ils devraient se tourner en cas d’impayés.Ils craignent également de perdre leur liberté de prescription dans la mesure où l’Assurance-maladie et les complémentaires santé pourraient un jour être amenées à conditionner leurs versements au respect de certaines pratiques. D’où les craintes répétées d’une « étatisation » et d’une « privatisation » de la médecine libérale.La généralisation du tiers payant pourrait-elle être remise en cause ? La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), majoritaire chez les médecins libéraux, a appelé ses adhérents à la « désobéissance civile » et à ne pas appliquer ce tiers payant généralisé. D’autres praticiens menacent de se déconventionner quand le projet de loi santé sera définitivement adopté. Marisol Touraine n’a pas encore précisé si les médecins qui refusent d’appliquer le tiers payant généralisé seront sanctionnés.Quant à la droite, elle reste floue sur ses intentions. Dans l’hypothèse d’une alternance en 2017, reviendrait-elle sur une mesure qui bénéficie d’un fort soutien populaire ? Un sondage Odoxa pour Les Echos indiquait le 19 novembre que sept Français sur dix approuvent désormais la généralisation du tiers payant – soit dix points de plus en six mois.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Adrien de Tricornot « La génération de la crise ne sera pas celle de la guerre ! » : dans un manifeste lancé mardi 1er décembre, douze organisations de jeunes appellent à une autre réponse aux attentats du 13 novembre. Refusant un « état d’urgence permanent » et la rhétorique guerrière, ils entendent « renforcer la démocratie » pour lutter contre le fanatisme et la violence.« L’Etat de droit n’est pas désarmé face au terrorisme. Il est indispensable de revoir les moyens humains et les missions des services de renseignement, de police et de justice. Mais ces mesures ne nécessitent en aucune façon de remettre en cause les libertés individuelles et collectives. Elles doivent s’accompagner, au contraire, de plus de libertés, de démocratie et de solidarité. Pour lutter contre le terrorisme, la responsabilité de notre génération est de construire la paix et la justice en France et partout dans le monde », font valoir les signataires.Inquiets des risques de dérapageBien que d’horizons divers, ceux-ci sont tous marqués à gauche : le syndicat étudiant UNEF, l’organisation lycéenne UNL, les Jeunes CGT, des associations comme la Maison des potes, la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), le Mouvement rural de jeunesse chrétienne (MRJC), le DIDF-jeunes (travailleurs jeunes issus de l’immigration turque et kurde), tout comme les jeunes radicaux de gauche (JRG), les jeunes écologistes, communistes (JC), le Parti de gauche ou le mouvement Ensemble.Réunis mardi dans un café parisien, les représentants de ces mouvements s’inquiètent de la révision programmée de la Constitution, des risques de dérapages liés à la surcharge d’activité policière alors que les moyens manquent, et de l’usage non contrôlé des procédures dérogatoires que permet l’état d’urgence. Et de citer la mise en garde à vue, dimanche, de manifestants pacifiques ayant participé à la chaîne humaine place de la République pour le climat, alors qu’ils « ne feraient pas de mal à une mouche ».« Peur de la paranoïa ambiante »« Nous réfutons l’alternative fermée : soit une société sécuritaire et du repli sur soi, soit le terrorisme », martèle le président de l’UNEF, William Martinet, qui a dénoncé dans une récente tribune la logique de la « guerre contre le terrorisme ». « Beaucoup de jeunes sont morts dans ces attentats, mais les politiques n’écoutent pas la jeunesse. Nous proposons un pacte de cohésion sociale, fondé sur nos valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité », poursuit le président du premier syndicat étudiant : ne pas seulement investir dans la sécurité, mais aussi dans les services publics éducatifs, et dans la politique de l’emploi ; lutter contre les discriminations, notamment par l’instauration du « récépissé de contrôle d’identité », évitant la répétition stigmatisante de ces demandes policières.« Les jeunes n’ont pas peur du prochain attentat, mais de la paranoïa ambiante, des jugements dans la société. Il faut mener le débat avec eux pour comprendre et agir, et trouver des réponses ensemble », soutient Samya Mokhtar, présidente de l’UNL.Leur texte met aussi en garde contre une politique étrangère qui reproduirait « les interventions militaires américaines désastreuses de l’après-11-Septembre ». « Nous défendons la diplomatie et non pas les bombardements aléatoires : une action de la communauté internationale et une coalition avec tous ceux qui peuvent agir en faveur d’une solution politique et de reconstruction avec les peuples concernés », précise Nordine Idir, secrétaire général des Jeunesses communistes.Adrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julien Bouissou (Dharnai (Inde), envoyé spécial) Sunil Sharma se souvient de ce mois de mars 2014 comme d’un « tournant » dans sa vie. Ce mois-là, les 2 500 habitants de Dharnai, un village situé dans le Bihar, l’un des Etats les plus pauvres d’Inde, redécouvrent enfin l’électricité après trente-trois ans plongés dans le noir. L’explosion d’un transformateur en 1981, et l’arrivée au pouvoir d’un parti politique loin de leur être favorable, avaient anéanti chez eux tout espoir de retrouver la lumière une fois la nuit tombée. Jusqu’à ce qu’une équipe de Greenpeace leur rende visite.L’ONG, qui milite pour l’utilisation des énergies renouvelables, veut montrer qu’en Inde, un village peut s’éclairer en se passant du charbon ou du nucléaire. Près de 400 000 d’euros sont investis dans un réseau d’une capacité de 100 kW et des dizaines de séminaires sont organisés pour aider les villageois à entretenir leur propre réseau. « Grâce à l’électricité, on a pu conserver les médicaments dans des réfrigérateurs, les enfants ont commencé à étudier tard le soir et les lampadaires solaires nous permettent d’éviter les serpents et les scorpions sur la route », se félicite Sunil Sharma.PiratageDepuis un an, ce chef du conseil du village vit jour et nuit avec une clé suspendue au fil sacré que tous les membres de haute caste comme lui portent autour du torse. Elle lui donne accès au centre qui gère le réseau photovoltaïque, protégé par des caméras de surveillance. « Les villageois des alentours nous envient, confie Sunil Sharma avec une pointe de fierté, et il a fallu prendre des mesures de sécurité. »Inauguré en mars 2014 par Greenpeace, habitants formés à la maintenance des batteries, etc #Jourdeclimat https://t.co/SWqHxirNji— jubouissou (@julien bouissou)require(["twitter/widgets"]);Près de 300 millions d’Indiens vivent encore sans accès à l’électricité et le gouvernement a promis de multiplier par 25 la capacité de production d’énergie solaire d’ici à 2022 pour atteindre les 100 MW. Un objectif jugé ambitieux par de nombreux experts.Près de 300 millions d’Indiens vivent encore sans accès à l’électricité et le gouvernement a promis de multiplier par 25 la capacité de production d’énergie solaire d’ici à 2022A Dharnai, les lampes à kérosène sont aujourd’hui rangées au placard. Un petit atelier de farine à blé a ouvert ses portes. « Et grâce à l’électricité, les machines peuvent faire le travail à notre place », s’émerveille Lal Mohan Sinha, un octogénaire qui a appris par cœur les prospectus donnés par Greenpeace pour les réciter aux villageois. Au grand bonheur des commerçants du village, les échoppes peuvent rester ouvertes jusque tard la nuit. Pour 1 à 2 euros par mois, chaque foyer qui le souhaite peut utiliser une prise et quelques ampoules.Mais pour les habitants qui rêvent de regarder la télévision et d’utiliser des fers à repasser comme en ville, ça ne suffit pas. « Les foyers ont commencé à pirater le réseau solaire pour avoir accès à davantage d‘électricité alors que tout le monde paie le même forfait chaque mois, il n’y a pas de compteur individuel », regrette Sunil Sharma. Sur les 450 foyers qui étaient raccordés au réseau photovoltaïque en 2014, ils ne sont plus aujourd’hui que 250.« Vraie électricité »Les habitants ont profité de la visite du dirigeant du Bihar, Nitish Kumar, venu voir de près à quoi ressemblait le si célèbre premier village solaire d’Inde, pour lui faire part de leurs problèmes. « On lui a dit que nous voulions de la vraie électricité, se souvient Sunil Sharma, pas de la fausse électricité qui fonctionne avec des panneaux solaires et qui ne sert qu’à recharger les téléphones portables. » Placé devant le fait accompli et entouré par les caméras de télévisions, le dirigeant politique a promis de leur venir en aide. Le village est désormais raccordé au réseau électrique alimenté par des centrales thermiques à charbon qui tournent à plein régime.La lumière d'avant et l'électricité d'aujourd'hui #jourdeclimat https://t.co/W5sfwVbGhc— jubouissou (@julien bouissou)require(["twitter/widgets"]);En devenant le premier village entièrement solaire d’Inde, Dharnai a donc gagné une renommée qui lui a permis d’être raccordé au réseau national. Les habitants passent allègrement du courant « Nitish », du nom du dirigeant du Bihar, alimenté par les centrales à charbon, au courant « Greenpeace » qui fonctionne au solaire. « C’est une situation avantageuse, témoigne Ashok Kumar, un agriculteur qui possède des panneaux solaires sur son toit. Avec le réseau Nitish on peut utiliser les biens d’électroménager mais il y a beaucoup de coupures de courant, donc on utilise aussi le réseau Greenpeace pour s’assurer le minimum, à savoir l’éclairage et le téléphone portable. »Julien Bouissou (Dharnai (Inde), envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laura Buratti Humour 2.0 et message de prévention : Jimmy fait l’con, célèbre YouTubeur au million d’abonnés, démonte dans une vidéo les préjugés autour du VIH, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, mardi 1er décembre. « Cliché n° 3 : la pilule contraceptive vous protège contre le sida. Mais oui, évidemment, et elle vous protège aussi des balles. Mireille, il est où ton gilet pare-balles ? Pas besoin, je prends la pilule ! » Moins de 24 heures après sa mise en ligne, elle totalisait déjà plus de 350 000 vues.Le style est résolument dans la mouvance des célèbres YouTubeurs comme Norman ou Cyprien, mais le fond est solide. Les chiffres chocs assénés entre les blagues potaches font rire et réfléchir. « C’est un jeune qui parle aux jeunes, avec un ton qui leur plaît », explique Francis Gionti, du Sidaction. L’association a demandé à Jimmy d’être le parrain de la troisième édition de son concours « VIH pocket films ». Il met au défi les 15-25 ans de réaliser un film de 3 minutes maximum qui traite des enjeux actuels de la lutte contre le sida. « Le concours est un prétexte pour pousser les jeunes à se documenter eux-mêmes, à s’approprier l’information », indique Francis Gionti.Le message n’est pas inutile : 39 % des étudiants reconnaissent manquer d’informations sur les infections sexuellement transmissibles, d’après la dernière étude de La Mutuelle des étudiants réalisée en 2014. Malgré près de trente ans de prévention, les jeunes ne sont pas épargnés par les nouvelles contaminations. Chaque année, 12 % des Français qui découvrent leur séropositivité ont entre 15 et 24 ans, selon l’Institut de veille sanitaire. « Surtout, c’est un chiffre qui ne baisse pas avec les années et qui explose même chez les jeunes homosexuels », alerte Francis Gionti.Lire aussi :En France, le sida progresse fortement chez les jeunes hommes homosexuelsC’est Jimmy qui remettra le prix du jury et un prix des internautes aux lauréats, en mars 2016. A la clé pour les réalisateurs en herbe : un drone, un smartphone, une tablette, ou encore… leur taille en préservatifs. A signaler, l’excellente vidéo intitulée Le premier achat, réalisée par les élèves de mise à niveau en arts appliqués du lycée Charles-de-Gaulle de Chaumont (Haute-Marne), qui met en scène (et en chorégraphie) un jeune qui achète sa première boîte de préservatifs : « Ne te laisse pas impressionner par une boîte en carton. Protège-toi ! »Laura BurattiJournaliste au Monde 01.12.2015 à 15h03 | Johan Deschamps Comme chaque année à la même période, les banques et les sociétés de gestion jouent des coudes pour placer leurs fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI), en mettant en avant l’économie d’impôt que génère ce produit. Si les particuliers courent après la carotte fiscale sans toujours mesurer les risques de ce placement, les établissements financiers s’assurent, eux, de confortables frais de gestion pour les six à dix années à venir.Les FCPI ont été créés en 1997 dans le but d’aider les entreprises moyennes, cotées ou non, à trouver des financements pour se développer. Toutes les sociétés ne sont pas concernées. Pour être « éligibles », elles doivent avoir leur siège social dans un état membre de la communauté européenne, employer moins de 2 000 salariés, être soumises à l’impôt sur les sociétés et surtout être labellisées « entreprise innovante » par BPI France.Toutefois, pour obtenir ce précieux sésame, nul besoin de lancer un produit révolutionnaire ou de multiplier les brevets. Le label peut être accordé si l’entreprise montre que sa production peut « générer un potentiel économique » et, surtout, si ses dépenses de recherche et développement (R&D) représentent au moins 15 % de ses charges.Des avantages fiscaux qui ne sont pas gratuitsGrâce à ce vivier d’entreprises, les banques et maisons de gestion proposent chaque année de nouveaux fonds (le site de l’autorité des marchés financiers répertorie les conditions particulières des 378 FCPI), afin de permettre aux particuliers de diversifier leur patrimoine et de réaliser une économie d’impôts.Celle-ci représente 18 % du montant investi, plafonné à 12 000 euros pour une personne seule (le double pour un couple). Concrètement cela revient à une réduction d’impôt maximale de 2 160 euros pour un célibataire (4 320 euros pour un couple). Et pour les fortunés assujettis à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), les FCPI dédiés permettent une réduction de 50 % du montant investi au capital des PME, elle-même limitée à 18 000 euros. Autre avantage, il n’y a pas d’impôt sur la plus-value éventuelle.Évidemment de tels avantages fiscaux ne sont pas gratuits et les contraintes qui entourent ces produits peuvent se révéler très lourdes.Pour garder l’avantage fiscal, les titres doivent être conservés au minimum cinq ans. Mais dans les faits, il est très difficile de vendre des parts de FCPI tant que le fonds n’a pas été liquidé. Certains excluent, en effet, la sortie anticipée quand d’autres l’encadrent dans le temps tout en prévoyant des frais de cession élevés.La perte peut dépasser l’économie d’impôtL’investisseur d’un FCPI se retrouve donc bloqué pendant huit ans en moyenne et parfois beaucoup plus longtemps, lorsque des fonds peinent à liquider leurs positions (c’est le cas par exemple du FCPI Allianz Innovation 2, commercialisé en 2000 pour une période initiale de sept ans et qui n’est toujours pas fermé, avec, au compteur, une perte latente de 41 %). Or durant cette période, chaque année, les sommes investies dans un FCPI se voient amputer de 4 % en moyenne de frais de gestion. Du coup, l’avantage fiscal peut paraître bien maigre au regard de la période d’immobilisation du capital, d’autant qu’au final il n’y a aucune garantie de performance.De plus, si à l’échéance, le FCPI enregistre une moins-value de plus de 18 %, la perte dépassera l’économie d’impôt réalisée. Et à moins de 4 % de performance, en intégrant le gain fiscal, vous auriez obtenu plus en plaçant votre épargne sur un produit sans risque offrant un maigre 2 % (sur une période de dix ans).Des scénarios qui ne doivent pas être exclus. Le magazine Le particulier a recensé les performances de 86 FCPI qui ont été liquidées. Si certains affichent des performances éclatantes, à peine plus d’un sur trois a réellement rapporté plus de 4 % sur la durée. La grande majorité des fonds sont dans le rouge, et 34 d’entre eux ont perdu de 18 % à 98 %.Lire aussi :Investir dans une PME : un cadeau fiscal tout relatifJohan DeschampsJournaliste au Monde 01.12.2015 à 14h57 • Mis à jour le01.12.2015 à 16h41 La cour d’appel de Paris a condamné mardi 1er décembre l’ex-patron Denis Gautier-Sauvagnac à deux ans de prison avec sursis et à 100 000 euros d’amende au procès en appel de « la caisse noire » de la puissante Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM). L’avocat général avait requis trois ans de prison, dont un ferme, et 375 000 euros d’amende à son encontre.Les autres condamnations. La cour a par ailleurs condamné l’ancien délégué général de l’UIMM Dominique de Calan à 50 000 euros d’amende, l’ex-chef comptable Dominique Renaud à 5 000 euros d’amende et l’UIMM, en tant que personne morale, à 30 000 euros d’amende.Les réquisitions. Comme pour Denis Gautier-Sauvagnac, l’avocat général avait requis à leur encontre la même peine qu’en première instance, soit un an avec sursis et 150 000 euros d’amende pour Dominique de Calan, huit mois avec sursis pour Dominique Renaud et 150 000 euros d’amende pour l’UIMM.Les faits reprochés. Il était reproché à Denis Gautier-Sauvagnac d’avoir retiré entre 2000 et 2007 quelque 19 millions d’euros en liquide des caisses de « l’entraide professionnelle » de l’UIMM (EPIM), une structure destinée à apporter « un appui moral et matériel » à ses adhérents subissant un conflit du travail. Une partie de ces fonds a été utilisée pour rémunérer des salariés non déclarés. Une autre a servi à des compléments de salaire ou de retraite également non déclarés et on n’a retrouvé aucune trace des 14 millions d’euros restant, avait rappelé l’avocat général.Lire aussi : le compte rendu du procès en première instance Philippe Euzen Les voyageurs sortent du RER D, franchissent les barrières de chantier éventrées et se dispersent dans les rues jouxtant la gare de Garges-Sarcelles (Val-d’Oise). Un flot continu se dirige vers les bus, croise sans le remarquer un militant Les Républicains (LR) qui distribue des tracts pour l’élection régionale en Ile-de-France. « Cela ne les intéresse pas. De toute façon, beaucoup ne votent pas », se lamente Philippe.Ce 13 novembre, le sentiment que la mobilisation va être faible lors de l’élection des 6 et 13 décembre se fait déjà ressentir. Les attentats, qui auront lieu quelques heures plus tard, au Stade de France, à Saint-Denis, et à Paris ne feront que le renforcer dans la totalité de ce département extrêmement hétérogène.Mo-bi-li-ser. Tel aura donc été le mot jusqu’à la veille du scrutin. Tant à gauche qu’à droite. Avec, pour chaque camp, quelques prismes géographiques.Lire aussi : Régionales en Ile-de-France : les clés du scrutinDeux zones opposéesCar le Val-d’Oise constitue « une petite France », comme l’explique le chef de file de la liste socialiste dans le département, Rachid Temal. Deux zones opposées géographiquement, socialement et politiquement, séparées par une multitude de villes résidentielles.Au nord et à l’ouest du département, à la lisière de l’Oise et de l’Eure, on trouve des communes comme Le Plessis-Luzarches, Epinay-Champlâtreux ou Le Plessis-Gassot, situées dans ou à proximité de deux parcs naturels. Ici, sur le plan politique, le vote est fortement ancré à droite et la mobilisation électorale plus élevée que la moyenne.À l’inverse, Sarcelles, Villiers-le-Bel et Garges-lès-Gonesse, dans le sud du département, constituent un ensemble de villes populaires à proximité de la Seine-Saint-Denis où la participation électorale est toujours faible, voire très faible lors des élections comme les régionales. Et là, l’enjeu est de taille pour la gauche : ces villes représentent un réservoir important de voix, mais celui-ci est très difficile de mobiliser.Le Parti socialiste (PS) est donc très actif dans ces communes – « mais pas exclusivement », tiennent à préciser ses militants –, tandis que la droite privilégie les villes plus cossues du centre et de l’ouest du département. #container_14492384789{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14492384789{ height:500px; } #container_14492384789 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14492384789 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14492384789 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14492384789 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Participation aux élections régionales et présidentielles dans le Val d'OiseLa différence de participation entre les communes est plus importante pour les régionalesSource : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14492384789", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: 100, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Régionales 2004","Régionales 2010","Présidentielle 2007","Présidentielle 2012"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Sarcelles", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 53.82 ], [ "", 33.4 ], [ "", 81.81 ], [ "", 76.44 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Garges-lès-Gonesse", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 56.58 ], [ "", 34.43 ], [ "", 82.8 ], [ "", 76.79 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Villiers-le-Bel", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 55.73 ], [ "", 35.67 ], [ "", 81.76 ], [ "", 72.08 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Le Plessis-Luzarches", "color": "#F19300", "data": [ [ "", 74.49 ], [ "", 76.42 ], [ "", 91 ], [ "", 92.31 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Epinay-Champlâtreux", "color": "#28beaa", "data": [ [ "", 76.36 ], [ "", 66.67 ], [ "", 97.87 ], [ "", 85.11 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Le Plessis-Gassot", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 68.97 ], [ "", 63.83 ], [ "", 84.48 ], [ "", 92.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});« On part de loin »« Ici [à Villiers-le-Bel] on part de très loin. On a une abstention de plus en plus importante », explique Ali Soumaré, conseiller régional socialiste et ancien « porte-parole » des familles et des quartiers lors des émeutes de Villiers-le-Bel, en novembre 2007. Youssef, militant PS, confirme la grande difficulté de mobiliser les habitants, malgré un sursaut lors de l’élection présidentielle de 2012. « Cette année-là, ils nous écoutaient beaucoup, il y avait un réel engouement. »Mais, depuis, beaucoup ont été déçus par François Hollande. Dans le quartier de la ZAC, d’où étaient parties les émeutes, s’est développée l’impression que rien ne change, que la gauche et la droite « c’est pareil ».Lire aussi : Régionales 2015 : on a vérifié le bilan de Jean-Paul Huchon en Ile-de-FranceLes socialistes font donc, tous les jours, « de la pédagogie » sur les marchés et en porte-à-porte, répétant : « S’ils vont voter, ils voteront pour nous ! » Ils expliquent dans les quartiers ce que les décisions prises par le conseil régional sortant ont pu avoir comme impact positif sur le quotidien, comme, par exemple, la mise en place du tarif unique dans les transports, « que Valérie Pécresse veut supprimer ». Et ils présentent certaines de leurs propositions en matière d’emploi qui pourraient bénéficier à ces habitants.Lire aussi :Ile-de-France : une région-capitale dynamique jusqu’à présent favorable à la gaucheUn contexte « qui démobilise »A priori, l’élection pourrait paraître plus aisée pour Les Républicains. D’autant que, selon le politologue Jean-Yves Dormagen, les électeurs de la majorité ont « tendance à plus s’abstenir que ceux des partis d’opposition ». Pour autant, depuis les attentats du 13 novembre, à droite, on s’inquiète aussi du comportement des potentiels électeurs. « L’intérêt de la campagne est plus difficile à faire sentir, explique la cheffe de file LR dans le département, Stéphanie Von Euw. Elle est noyée dans un contexte qui les démobilise. »Dès lors, pour les militants des Républicains, l’objectif principal est également de mobiliser les troupes, sans pour autant changer le fond de la campagne – « la sécurité faisait déjà partie intégrante de nos propositions » –, assure un cadre de la campagne de Valérie Pécresse.Depuis, ils mènent des actions, tous les jours, sur les marchés et devant les gares des villes remportées lors des dernières municipales : dans le Vexin, à Ermont, Eaubonne, Franconville, Pontoise ou Argenteuil. Quitte à assumer cette « logique de sectorisation », qui consiste à privilégier certaines villes par rapport à d’autres, selon leur potentiel électoral.Les jeunes républicains du #Valdoise en nb ce soir à la gare d'Ermont Eaubonne. Chapeau! #JaiChoisiValerie https://t.co/Zr7ZAZTkJU— sve83 (@Stéphanie Von Euw)require(["twitter/widgets"]);Pour s’organiser au mieux, les militants LR s’appuient sur les maires portant l’étiquette du parti, chargés d’organiser la campagne sur leur commune, et, en parallèle, sur un logiciel (Federavox), qui leur permet de savoir, à partir de données socio-économiques et électorales, dans quels quartiers se trouvent leurs « réserves d’abstentionnistes ». « Cela nous permet d’avoir une campagne très efficace, et de ne pas aller dans les quartiers inutiles », explique Stéphanie Von Euw. Des citoyens « plus attentifs »Depuis la reprise de la campagne, deux semaines après les attentats du 13 novembre, les socialistes de Villiers-le-Bel sortent tous les jours pour distribuer la lettre du candidat régional, Claude Bartolone, dans laquelle ce dernier réagit aux attentats. « Les dimanches 6 et 13 décembre, votez […] et faites de votre bulletin un bouclier contre la terreur et un glaive pour la liberté », écrit-il.Lundi 30 novembre, le candidat du Front national pour l’Ile-de-France, Wallerand de Saint-Just, accompagné de sa tête de liste départementale, Jean-Michel Dubois, a une nouvelle fois accusé ses opposants de gauche dans la région, Emmanuelle Cosse (EELV) et Claude Bartolone, d’avoir une « responsabilité à l’égard des victimes des attentats ». Il est crédité de 21 % des intentions de vote pour le premier tour en Ile-de-France et ce sont ses sympathisants qui sont, pour l’instant, les plus nombreux à être sûrs d’aller voter et à être sûrs de leur choix de vote.Lire aussi :Elections régionales : le FN en tête des intentions de vote au premier tour dans 6 régionsMoins d’une semaine avant le premier tour de l’élection, Ali Soumaré croit voir néanmoins du positif dans l’évolution de la campagne. Les personnes qu’il rencontre, assure-t-il, sont « au courant et plus attentifs ». L’ancien maire de la ville Didier Vaillant pense même qu’il commence à y avoir une prise de conscience face au FN qui va favoriser la participation.Lire aussi :Régionales : le Front de gauche espère séduire les déçus du PS en Ile-de-FrancePhilippe EuzenJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.12.2015 à 15h01 • Mis à jour le05.12.2015 à 15h26 Martin Fourcade a remporté samedi le sprint d’Östersund (Suède), première étape de la Coupe du monde 2015-2016 de biathlon, signant ainsi la 40e victoire de sa carrière. Malgré deux fautes au tir, le double champion olympique a été très impressionnant sur les skis pour prendre sa revanche après une décevante 21e place mercredi lors de l’individuelle. Fourcade, qui a participé la semaine passée à une épreuve de Coupe du monde de ski de fond, a survolé sur la neige tous ses concurrents pour creuser des écarts très impressionnants.Malgré une faute de moins, l’Allemand Arnd Peiffer termine 2e à plus de 50 secondes. La légende norvégienne Ole Einar Bjoerndalen, vainqueur de l’individuelle mercredi, prend la 3e place à 55 secondes (deux fautes). Et les autres Norvégiens Johannes Thingnes Boe et Emil Hegle Svendsen terminent à plus d’une minute et dix secondes, avec également deux fautes comme le Français.Par la même occasion, Martin Fourcade s’offre un énorme avantage en vue de la poursuite dimanche. « C’est une bonne dynamique, ça fait du bien de démontrer qu’on est en forme », s’est réjoui Martin Fourcade au micro de l’Equipe21. « Je ne suis pas satisfait du tir, mais je ne vais pas cracher dans la soupe car le ski était bien », a-t-il analysé.Un autre Français, Quentin Fillon-Maillet, a de nouveau signé une remarquable performance en prenant la 4e place du sprint, la même position que lors de l’individuelle de mercredi. Rémi Dupré, Alexandre Lemarié et Stéphane Mandard Au crépuscule de sa longue carrière, Joseph Blatter, 79 ans dont dix-sept passés à la tête de la Fédération internationale de football (FIFA), a décidé de régler ses comptes avec son ancien protégé, Michel Platini. Et même si le Suisse a déclaré, mercredi 25 novembre, sur la chaîne helvète RTS, que le Français est « un homme honnête », l’amabilité s’apparente plutôt à un baiser de la mort. Sous le coup d’une suspension provisoire de 90 jours, le patron du foot mondial et celui de l’Union des associations européennes de football (UEFA) risquent tous deux une radiation à vie, selon les réquisitions de la chambre d’investigation du comité d’éthique de la FIFA. Le dirigeant de la puissante confédération du Vieux Continent devrait être entendu « entre le 16 et le 18 décembre » par la chambre de jugement dudit comité d’éthique. En cause, les 2 millions de francs suisses (1,8 million d’euros) versés, en février 2011, par Blatter à Platini pour des travaux réalisés par ce dernier, alors qu’il était son conseiller technique entre 1998 et 2002. Le ministère public de la Confédération helvétique a ouvert une enquête pénale contre le septuagénaire pour « paiement déloyal […] au préjudice de la FIFA ».Lire aussi :Michel Platini sera entendu par la Commission d’éthique de la FIFAAu bord du précipice, le Suisse a commencé à déterrer des dossiers explosifs, désireux de barrer la route à celui qui, malgré le gel temporaire de sa candidature, souhaite toujours lui succéder lors de l’élection à la présidence de la FIFA, programmée pour le 26 février 2016. Fin octobre, dans des interviews à l’agence russe Tass et au journal anglais The Financial Times, Joseph Blatter a allumé la mèche, revenant en long et en large sur les dessous du vote d’attribution des Mondiaux 2018 et 2022, respectivement à la Russie et au Qatar, organisé le 2 décembre 2010.Selon le patriarche du foot mondial, « il y avait un arrangement diplomatique » pour que le Mondial 2022 revienne aux Etats-Unis. Mais à la surprise générale, c’est le petit émirat du golfe Arabo-Persique qui a emporté la mise par 14 voix contre 8. Les conditions d’attribution de la Coupe du monde au Qatar font, cinq ans plus tard, l’objet d’une enquête de la justice suisse, qui a relevé « plus de 120 transactions financières suspectes ». Pour Blatter, ce « gentleman’s agreement a été remis en cause par l’interférence gouvernementale de M. Sarkozy, président français, avec la contribution de l’un de ses compatriotes, qui ne l’a jamais nié, et qui a amené d’autres votants avec lui ».Lire aussi :L’éthique de Michel Platini à l’épreuve de celle de la FIFA« Une semaine avant le vote, j’ai reçu un appel téléphonique de Michel Platini et il m’a dit : “Je ne suis plus ton plan, car le chef de l’Etat m’a dit que nous devrions prendre en compte la situation de la France.” Et il m’a dit que cela concernerait plus d’un vote, car il y avait un groupe de votants avec lui », a détaillé le président démissionnaire de la FIFA, qui estime que « quatre suffrages européens se sont finalement écartés des Etats-Unis ». Selon nos informations, outre l’ex-numéro 10 des Bleus, qui a rendu public son vote dès 2011, trois dirigeants de l’UEFA auraient effectivement voté pour l’émirat : le Chypriote Marios Lefkaritis, le Belge Michel D’Hooghe et l’Espagnol Angel Maria Villar, patron du comité de candidature ibérique (Espagne et Portugal) pour le Mondial 2018. Lefkaritis, D’Hooghe et Villar ont été interrogés par la police suisse dans le cadre de l’enquête sur l’attribution du Mondial 2022 au Qatar. L’Espagnol, qui est à la fois vice-président de l’UEFA et de la FIFA, a été sanctionné le 13 novembre d’une amende 25 000 francs suisses et d’un avertissement pour ne pas avoir pleinement collaboré avec l’ancien procureur américain Michael Garcia lors de son enquête sur le vote du 2 décembre 2010.OmertaPour de nombreux observateurs, les saillies de Blatter découlent d’une volonté de « détruire l’image de Platini et faire un maximum de dégâts ». « Il ne souhaite pas que Platini lui succède et n’a jamais supporté que la Coupe du monde revienne au Qatar », insiste un ex-membre du comité exécutif de la FIFA. « Blatter raconte des conneries, affirme son ancien conseiller Guido Tognoni. C’est un mauvais perdant. Ce sont quatorze adultes qui ont voté pour le Qatar. Pourquoi n’accuser que Platini ? Comme si Sarkozy avait plus d’influence que Blatter. » Sollicité par Le Monde, l’ancien chef de l’Etat n’a pas souhaité réagir, nous renvoyant à ses déclarations, le 29 octobre, sur l’antenne de BFM-TV. « Voilà encore un autre qui me prête beaucoup de pouvoir, avait ricané, ce jour-là, le chef du parti Les Républicains. C’était sans doute une allusion qui fait écho à sa très grande amitié pour Michel Platini. »Selon Joseph Blatter, c’est un déjeuner organisé à l’Elysée, le 23 novembre 2010, qui « a complètement changé la donne ». « Tout allait bien jusqu’au moment où Sarkozy a tenu une réunion avec le prince héritier du Qatar, qui est aujourd’hui émir [Tamim Ben Hamad Al-Thani, au pouvoir depuis 2013]. Et au déjeuner qui a suivi avec M. Platini, il a dit que ce serait bien d’aller au Qatar. » Cinq ans après, l’omerta règne autour de ce fameux déjeuner à l’Elysée, orchestré par Nicolas Sarkozy, alors « très proche de la famille royale du Qatar et du prince Tamim », selon un diplomate. Ce mardi 23 novembre 2010, le prince héritier du Qatar, le cheikh Hamad ben Jassem, premier ministre et ministre des affaires étrangères de l’émirat, et Platini sont effectivement à la table du président de la République. Pour quelles raisons ?« Blatter ne sait pas tout mais, sur le fond, ce qu’il dit est vrai : Michel Platini a joué un rôle important pour renverser la vapeur contre les Etats-Unis. Il y a eu un revirement soudain après ce déjeuner du 23 novembre 2010, constate un proche du dossier. Sarkozy a fait changer d’avis Platini. »Selon nos informations, la cellule diplomatique de l’Elysée n’a pas été « concernée » par l’organisation de cette rencontre. « C’était Sophie Dion, la conseillère sports de Nicolas Sarkozy, qui était compétente en la matière », souffle un proche de l’ex-chef de l’Etat. « Quel déjeuner ? Je n’y étais pas », assure toutefois au Monde celle qui a été élue députée (Les Républicains) de la Haute-Savoie en 2012. Pourtant, selon les archives officielles de l’Elysée, Mme Dion était bien mentionnée comme présente au déjeuner du 23 novembre 2010. Elle qui est vice-présidente du groupe d’amitié France-Qatar à l’Assemblée nationale et dont la chaire sur « L’éthique et la sécurité dans le sport » à l’université Paris-1 Panthéon-Sorbonne est financée par le Centre international pour la sécurité dans le sport (ICSS), une fondation de droit qatarien, approvisionnée par l’émirat.Selon les mêmes archives de l’Elysée, Claude Guéant, alors secrétaire général de l’Elysée, faisait aussi partie des convives. Contacté par Le Monde, Claude Guéant fait la même réponse que Sophie Dion : « Ce déjeuner ne me dit rien. Je n’en ai aucun souvenir. Je n’y étais pas, je ne peux pas vous dire. » Le comité d’organisation qatari du Mondial 2022 n’a pas répondu aux sollicitations du Monde.« Un revirement soudain »Une circulaire du 7 juillet 2010 signée par l’ex-secrétaire général français de la FIFA, Jérôme Valcke (également suspendu 90 jours depuis le 8 octobre), invitait les candidats à l’organisation des Mondiaux 2018 et 2022 à « s’abstenir d’essayer d’influencer les membres du comité exécutif de la FIFA ». Michel Platini, lui, aurait « informé tout de suite » Blatter de la présence des dignitaires qataris à ce déjeuner, « dans un souci de transparence et par respect », comme l’affirmait le maître de la FIFA en mai 2014. Soit plus d’un an avant que l’Helvète n’accuse, dans les colonnes du journal allemand Welt am Sonntag, Nicolas Sarkozy d’avoir « essayé d’influencer le vote de [son] représentant ». L’ancien chef de l’Etat, qui n’a jamais caché sa passion pour le football et le PSG en particulier, avait contribué à la victoire étriquée de la France (7 voix à 6) face à la Turquie en rencontrant à Genève les membres du comité exécutif de l’UEFA le 28 mai 2010, en marge du vote d’attribution de l’Euro 2016. A-t-il demandé de son côté à Michel Platini d’apporter son suffrage à l’émirat, partenaire économique et diplomatique important de la France ? « Jamais personne ne m’a dit pour qui je devais voter », avait insisté, en juin 2014, dans les colonnes de L’Equipe, l’ex-sélectionneur des Bleus. Il reconnaissait toutefois avoir « senti qu’il y avait un message subliminal » de la part de Nicolas Sarkozy lorsqu’il s’était « retrouvé avec des Qatariens ». Lire aussi :FIFA : le clan Platini dénonce « une chasse à l’homme »A plusieurs reprises, Platini a affirmé, goguenard, avoir été « surpris » en découvrant la présence du prince héritier du Qatar et de son premier ministre le 23 novembre 2010, au déjeuner de l’Elysée. Selon plusieurs sources, le président de l’UEFA pensait pourtant à l’origine y rencontrer l’émir du Qatar, le cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani. Au pouvoir de 1995 à 2013, l’émir « venait régulièrement en France pour s’entretenir avec le président de la République à propos de la coopération politique et économique entre nos deux pays », confie un ancien collaborateur de l’ex-chef de l’Etat. Avant de se rendre au déjeuner, l’ancien capitaine des Bleus n’aurait d’ailleurs pas caché en privé qu’il allait déjeuner « avec Sarko et le cheikh » Hamad.Selon un fin connaisseur des arcanes du foot mondial, le patron de la Confédération européenne aurait ensuite « tenté de noyer le poisson avec des versions à géométrie variable », assurant a posteriori qu’il pensait déjeuner en tête à tête avec M. Sarkozy. Contactés par Le Monde, les conseillers juridiques de M. Platini ont fait savoir par la voix de Thomas Clay que « ce déjeuner n’est pas [leur] préoccupation dans le contexte de la procédure devant le TAS [Tribunal arbitral du sport] ». Saisi par les avocats du patron de l’UEFA pour contester la supension provisoire de 90 jours, le TAS doit rendre son jugement dans les prochains jours. « Les hauts dirigeants qataris connaissent Platini depuis plusieurs années et ce bien avant l’attribution du Mondial 2022. Tout ceci s’est donc opéré dans la continuité d’une relation professionnelle et amicale ancienne et assumée », assure un dirigeant influent du foot français. Plus concrètement, le vote de Platini a-t-il été téléguidé par l’Elysée ? « Platini est bien entouré, et il n’agit pas en franc-tireur, surtout sur un dossier de cette importance », observe l’homme d’affaires Luc Dayan qui, en 2006, avait vainement « travaillé sur le dossier du rachat du Paris-Saint-Germain avec des investisseurs qataris comme actionnaires de référence. » « On n’a pas forcé la main à Michel », balaye un ancien dirigeant du PSG.Après son vote en faveur du Qatar, Platini avait plaidé pour un tournoi organisé en hiver – en raison des fortes chaleurs estivales qui règnent dans l’émirat – et élargi aux autres monarchies du Golfe. En privé, il assure avoir été convaincu par le dossier technique présenté par l’émirat et le souci d’offrir ce Mondial à une région qui ne l’avait jamais reçu. « Blatter ne sait pas tout mais, sur le fond, ce qu’il dit est vrai : Michel Platini a joué un rôle important pour renverser la vapeur contre les Etats-Unis. Il y a eu un revirement soudain après ce déjeuner du 23 novembre 2010, constate un proche du dossier. Sarkozy a fait changer d’avis Platini. » « On ne sait rien de ce déjeuner d’il y a cinq ans, on ne s’en occupe pas », insiste Thomas Clay, professeur de droit à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et membre de l’équipe de défense de Michel Platini.« Conflit d’intérêts »Il faut dire que le patron de l’UEFA était initialement loin d’être séduit par le dossier de candidature du Qatar. Au printemps 2010, il effectue un voyage en Corée du Sud afin de rencontrer Chung Mong-joon, vice-président de la FIFA de 1994 à 2011 et dont le pays postule également à l’organisation du Mondial 2022. Candidat à la succession de Blatter mais suspendu six ans, le 8 octobre, par le comité d’éthique de la Fédération internationale, l’héritier de l’empire industriel Hyundai a nourri d’énormes espoirs après la visite de son hôte de marque. Mais, à l’été 2010, « Platoche » rencontre Sunil Gulati, le président de la Fédération des Etats-Unis (USSF), à Nyon (Suisse), où siège l’UEFA. Le patron du foot européen lui aurait proposé un deal : en échange du retrait de la candidature américaine pour l’attribution du Mondial 2018, l’ex-meneur de jeu des Bleus aurait promis de soutenir le dossier de l’USSF pour l’édition 2022. Stratégiquement, le président de l’UEFA souhaite alors laisser la voie libre aux candidatures européennes pour le tournoi de 2018. Le 24 septembre 2015, lors d’un entretien à l’agence américaine Associated Press, Michel Platini a d’ailleurs reconnu avoir « peut-être » promis son vote aux Etats-Unis.Pensant être assuré du soutien de Platini, Sunil Gulati officialise, en octobre 2010, le forfait des Etats-Unis pour le Mondial 2018 et confirme la candidature pour la Coupe du monde 2022. Mais le fameux déjeuner à l’Elysée semble avoir changé la donne. Peu avant le vote du 2 décembre 2010, le patron de l’UEFA refuse de recevoir l’ex-président américain Bill Clinton, patron honoraire du comité de candidature des Etats-Unis, alors que ce dernier occupe le même hôtel que lui. Excédé par la volte-face de Platini, Sunil Gulati n’a jamais caché, en privé, son sentiment d’avoir été trahi. « Je ne lui pardonnerai jamais », murmure-t-il après le vote de 2010. Contacté par Le Monde, il n’a pas souhaité faire de commentaire.Cinq ans après, et indépendamment des saillies de Blatter, le déjeuner du 23 novembre 2010 continue à alimenter les soupçons de collusions d’intérêts. Sept mois après avoir obtenu l’organisation de la Coupe du monde 2022, le Qatar réussissait un nouveau joli coup en achetant le PSG. En juin 2011, le fonds Qatar Sports Investments (QSI) acquiert le club de la capitale si cher à Nicolas Sarkozy pour 76 millions d’euros, réglés en une seule fois. Depuis 2006, le PSG était la propriété du fonds américain Colony Capital, dont le représentant en France est l’homme d’affaires Sébastien Bazin, ami intime de l’ex-chef de l’Etat depuis mai 1993 et la prise d’otages dans une école maternelle de Neuilly-sur-Seine. Maire de la commune, Sarkozy mène les négociations avec le forcené « Human Bomb », lesté de deux kilos de dynamite, pour libérer les 21 otages, dont la fille de Bazin.Supporteur historique du PSG, proche de l’ex-président du club Michel Denisot (1991-1998) et habitué de la tribune présidentielle du Parc des Princes, Nicolas Sarkozy connaît parfaitement les vicissitudes de son équipe de cœur en novembre 2010. Traînant des pertes de 20 millions d’euros depuis plusieurs saisons, tout juste capable de payer ses joueurs, le PSG de Colony Capital est en proie à l’instabilité sportive (il flirte avec la relégation au printemps 2008) et confronté aux rixes entre les supporteurs des kops Auteuil et Boulogne. Après la mort de deux supporteurs parisiens (en 2006 et 2010) lors d’échauffourées, le président du club, Robin Leproux, met en place un plan de sécurité drastique pour pacifier le Parc.Dans ce contexte agité, Nicolas Sarkozy a-t-il joué le rôle d’intermédiaire entre Sébastien Bazin et les dignitaires qataris ? « Le deal de Sarko, c’était la vente du PSG en échange du vote pour le Qatar. Il y a eu un conflit d’intérêts avec Platini et Sarkozy », affirme un connaisseur du dossier. Contacté par Le Monde, l’avocat de Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog, n’a pas répondu à nos sollicitations. « Il y avait un contact direct entre les Qataris et l’ancien président de la République. Cela a permis d’accélérer les choses. Sarkozy a bien aidé le PSG à s’en sortir. Cela a bien profité au club et cela a permis à l’actionnaire Colony Capital de boucler plus rapidement l’affaire, confirme un ex-cadre du PSG. Il n’y avait pas d’urgence pour les Qataris. L’urgence était du côté de Colony et du PSG. La survie du club était en jeu. » « Tout le monde savait que le PSG était dans une situation catastrophique au moment de la candidature qatarie pour l’attribution du Mondial 2022 », développe Luc Dayan, qui avait perdu son procès en mai 2011 contre Colony Capital, et qui dénonce le « coup de Trafalgar dont avait profité Bazin en 2006 pour mettre la main sur le PSG ». « Il fallait faire quelque chose pour “ressortir” Colony du PSG sans que des comptes soient demandés à son représentant, poursuit M. Dayan. Que Nicolas Sarkozy s’implique “politiquement”, c’est dans la logique de ce qui se passe en France depuis longtemps dans le domaine du football. Sébastien Bazin et Nicolas Sarkozy se connaissent de longue date et ne s’en sont jamais cachés. » Selon plusieurs sources, Sébastien Bazin aurait fait une apparition lors du fameux déjeuner du 23 novembre 2010. Lui a toujours démenti. « Sébastien Bazin était, ce jour-là, en Asie pour un voyage d’affaires. On a consulté son agenda », assure son entourage après que Le Monde a tenté de contacter l’homme d’affaires. « Il n’y était sûrement pas, affirme l’un de ses proches. S’il y était et mentait, il prendrait de gros risques. »« Le choix de Platini a été évident et assumé sans réserve d’ailleurs ! Il y a eu évidemment concomitance entre l’arrivée de QSI au PSG, l’émergence de BeIn Sport et le vote solidaire européen pour Qatar 2022. Mais est-ce répréhensible ? »Cinq ans après, une dernière interrogation plane toujours sur le déjeuner du 23 novembre : a-t-il été question, entre le plat de résistance et le dessert, de la création à venir de la chaîne de télévision BeIN Sports, filiale du groupe qatari Al-Jazira, lancée en juin 2012 pour l’Euro et dirigée alors par Nasser Al-Khelaïfi, l’actuel président du PSG et lui aussi proche de Nicolas Sarkozy ? Dès le 23 juin 2011, la chaîne Al-Jazira Sport, présidée par M. Al-Khelaïfi, avait participé à l’appel d’offres sur les droits télévisés de la Ligue 1 pour la période 2012-2016, dépensant 90 millions d’euros afin de diffuser deux matchs par journée. « Tout le monde savait que Nicolas Sarkozy avait une dent contre Canal + qui, par ailleurs, tentait discrètement de se rapprocher d’Al-Jazira Sport, avec laquelle les synergies “business” étaient réelles, glisse un proche du dossier. En agissant ainsi, il se faisait un petit plaisir en mettant BeIN dans les pattes de Canal+, avec les conséquences que l’on a pu constater par la suite. »L’UEFA avait-elle également un intérêt à voir cette nouvelle chaîne sportive éclore pour faire monter les droits en jouant la concurrence ? « Voter pour le Qatar, c’était également l’intérêt de l’UEFA au niveau des appels d’offres pour les droits télé sur lesquels BeIN s’est rapidement positionnée, analyse Luc Dayan. Le choix de Platini a été évident et assumé sans réserve d’ailleurs ! Il y a eu évidemment concomitance entre l’arrivée de QSI au PSG, l’émergence de BeIn Sport et le vote solidaire européen pour Qatar 2022. Mais est-ce répréhensible ? » Depuis, BeIN Sports s’est offert l’intégralité des 51 matchs de l’Euro 2016 organisé en France contre 60 millions d’euros. Dès sa naissance, la chaîne payante avait également acquis les droits de l’Euro 2012 en Ukraine et en Pologne.« Il y a eu une tentative d’influence de l’ancien chef de l’Etat pour favoriser la victoire du Qatar lors du processus d’attribution du Mondial 2022 »Autres éléments susceptibles d’alimenter les soupçons de collusion : l’embauche du fils de Michel Platini, Laurent, par QSI un an après le fameux déjeuner, puis sa promotion, en février 2012, comme directeur général de Burrda Sport, l’équipementier sportif de l’émirat. Ancien directeur juridique du PSG sous l’ère Colony Capital, le jeune homme de 36 ans a assuré, en juin dans les colonnes du Parisien, s’être rapproché de Nasser Al-Khelaïfi par l’intermédiaire de Sébastien Bazin et en dehors de toute intervention de son père. « Michel éprouve des regrets par rapport à l’embauche de son fils, murmure un proche du président de l’UEFA. Il estime que c’était une connerie. Aujourd’hui, il lui conseillerait de ne pas prendre le job. » « Rachat du PSG, vote de Platini et de l’Europe pour le Qatar, BeIN, embauche de Laurent Platini par QSI : tout se tient », lâche, perfide, un proche du dossier.« Mélange des genres malsain »Sur l’échiquier politique français, on grince des dents à l’évocation du déjeuner du 23 novembre 2010. « Je pense que Platini a pris sa décision seul, comme un grand garçon. Même s’il n’était pas dupe en venant à ce déjeuner entre quatre z’yeux. Mais je fais partie des gens qui pensent qu’il y a eu une tentative d’influence de l’ancien chef de l’Etat pour favoriser la victoire du Qatar lors du processus d’attribution du Mondial 2022, affirme Alexis Bachelay, député (PS) des Hauts-de-Seine et membre du groupe d’amitié France-Qatar à l’Assemblée nationale. Quand on connaît les rapports proches qu’avaient Sarkozy et l’ancien émir du Qatar, le fait que Sarkozy ait fait voter (en 2008) une convention fiscale avantageuse pour le Qatar (exempté de l’impôt de solidarité sur la fortune) en France, qu’il continue à faire des conférences bien rémunérées à Doha… Objectivement, on peut tout imaginer par rapport à ce déjeuner. Il y a des coïncidences troublantes en termes de dates. Il y a un mélange des genres malsain. » Pour Claude Guéant, le gouvernement Sarkozy « n’avait aucun intérêt dans cette affaire du Mondial. » « La question de fond, c’est : y a-t-il eu un “donnant-donnant” avec le soutien de la France à la candidature du Qatar pour le Mondial 2022 ou bien une mise en résonance d’une stratégie commune et concertée dans le domaine du sport et des médias entre le Qatar et la France sous Nicolas Sarkozy ? », s’interroge, à voix haute, Luc Dayan.Le discours tenu par l’ex-chef de l’Etat, le 11 décembre 2012 à la tribune des Doha Goals, forum sur le sport organisé par l’homme d’affaires Richard Attias, mari de son ex-épouse Cécilia, trahit sa satisfaction d’avoir « soutenu le choix » du Qatar pour le Mondial 2022 et replace la problématique sur le terrain politico-diplomatique. « Il a fallu attendre le XXIe siècle pour qu’un pays musulman organise pour la première fois un événement de cette importance, s’était enorgueilli Nicolas Sarkozy. C’est une grande décision. »Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de la droite et du centre SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterRémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterStéphane MandardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Simon Roger Une première étape est franchie. Après une semaine de négociations laborieuses au Bourget, les délégués des 195 pays de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) se sont mis d’accord, samedi 5 décembre en assemblée plénière, sur un texte de compromis, qui constituera une base pour l’adoption d’un accord universel contre le réchauffement climatique censé être conclu la semaine prochaine à Paris.Respectant le délai fixé par la présidence française de la conférence climat (COP21), qui insistait pour que le brouillon de l’accord lui soit remis samedi à 12h, les négociatieurs ont validé la dernière version de travail sur laquelle ils planchaient depuis hier soir.Le texte adopté samedi midi par les délégués, d’une longueur totale de 48 pages (consultable en ligne), se divise en deux parties. La partie la plus importante, de 43 pages, correspond globalement au texte mis sur la table vendredi matin et appelé « propositions de compromis ». Il représente les propositions des co-facilitateurs (les diplomates qui supervisent les groupes de travail thématiques de la COP) pour chacun des grands sujets de atténuation, adaptation, financement, etc.). Le document est complété par 5 pages de « notes de réflexion » reflétant les débats de vendredi sur ces propositions.[Direct] Clôture de la session ADP #ADP2 ! Nouveau projet d'accord #COP21 en ligne https://t.co/63UgkZOSo5 https://t.co/6755yU1joN— COP21 (@COP21 - Paris 2015)require(["twitter/widgets"]);« Nous disposons d’une nouvelle base de négociations acceptée par tous (...). Il s’agit d’écrire la suite », a souligné la négociatrice française Laurence Tubiana, ne masquant pas son émotion devant les délégations réunies pendant plus d’une heure en plénière. « Une page se tourne », a poursuivi la l’ambassadrice nommée en juin 2014 pour suivre ce dossier climat qui anime les débats de l’ONU depuis le Sommet de la Terre, à Rio en 1992. « De crochets en options, de nouvelles rédactions en textes révisés », ce sont quatre années de travail qui se terminent ce 5 décembre, a-t-elle rappelé à la tribune de la Seine, la salle de 3 000 places aménagée sur le site du Bourget.« Des questions majeures restent à trancher »Car, comme l’ont dit beaucoup de pays dans leurs interventions respectives, ce n’est pas encore un accord qui se dessine à l’issue de cette première semaine de COP, mais surtout « un voyage de Durban à Paris » qui s’achève. En décembre 2011 en Afrique du Sud, les acteurs de la CCNUCC s’étaient fixés un programme de travail (la plateforme de Durban) et une date-butoir, fin 2015, pour sceller un accord universel capable de contenir le réchauffement sous le seuil des 2°C. La conférence de Paris est le moment de vérité dans ce processus de quatre ans..@LaurenceTubiana "Si nous continuons dans cette voie je ne doute pas de notre succès vendredi 11 décembre" #COP21 https://t.co/Yg9przMhIg— COP21 (@COP21 - Paris 2015)require(["twitter/widgets"]);Les ministres des différents pays doivent prendre le relais des négociateurs lundi. « Le travail n’est pas fini, des questions politiques majeures restent à trancher. Il nous faudra toute notre énergie, intelligence, capacité de compromis, capacité de voir loin pour pouvoir arriver à notre résultat », a rappelé Laurence Tubiana en plénière.Lire aussi son portrait :Laurence Tubiana, de l’énergie pour le climatLe travail est donc loin d’être terminé pour les quelque 7 000 délégués qui convergent chaque matin sur le site du Bourget et en repartent souvent très tard le soir. Car le « brouillon d’accord » (« draft agreement ») comporte encore de très nombreuses options que les politiques devront trancher à partir de lundi pour espérer aboutir à l’adoption d’un pacte universel d’ici à vendredi prochain.Les ministres sous pressionSi les choix opérés sont un peu plus clairs, « le pire et le meilleur figurent toujours dans cet texte, ainsi que des positions très éloignées, alerte Célia Gautier du Réseau Action Climat (RAC). Dès leur arrivée lundi matin, les ministres devront abattre leurs cartes. Nous n’avons plus le temps pour un jeu de poker menteur ». Les ONG qui suivent les débats en tant qu’observateurs distinguent trois dossiers clés pour la réussite, ou l’échec, d’un accord à Paris : le financement de la solidarité climatique, l’enjeu de la protection des populations les plus vulnérables aux effets du réchauffement, la révision des engagements des pays avant 2020, la date prévue pour l’entrée en vigueur de cet éventuel accord.Lire aussi :COP21 : l’effroyable casse-tête des « options » et des « crochets »« Comme disait Nelson Mandela, ça a toujours l’air impossible jusqu’à ce que cela soit fait », a commenté Nozipho Mxakato-Diseko, la délégué sud-africaine qui préside le G77 + Chine, le groupe des pays en développement.« Le plus dur reste à faire mais on avance ! », s’est félicité le porte-parole de la fondation Hulot sur Twitter :Des points essentiels pas encore réglés (finances post-2020, date 1ère révision engag) et devront l'être en 2ième semaine @fondationhulot— M_Orphelin (@Matthieu ORPHELIN)require(["twitter/widgets"]);Sans attendre lundi, Laurent Fabius devrait dévoiler, dans une nouvelle assemblée plénière programmée ce samedi à partir de 18 h, la méthode de travail de son équipe dans cette deuxième séquence de la conférence de Paris. « Le ministre Laurent Fabius est l’homme des heures à venir », confirme Jennifer Morgan, la directrice du programme climat du World Resources Institute (WRI). Pour la responsable de ce think tank américain très au fait des négociations climatiques, « la France a eu une attitude constructive jusqu’à présent. Elle a construit les conditions pour un accord. C’est maintenant que les choses vont se jouer pour la présidence de la COP21 » .Simon RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.12.2015 à 11h15 • Mis à jour le05.12.2015 à 14h53 Alain Portes en est convaincu, ses joueuses peuvent battre tout le monde. « Si elles sont dans un bon jour, si on joue juste tactiquement, si elles ne perdent pas leurs moyens à cause de l’enjeu, et si on a gardé suffisamment de fraîcheur », précise le sélectionneur des Bleues, ce qui fait beaucoup de « si », mais n’empêche pas l’équipe de France féminine de handball de figurer parmi les prétendantes à la victoire au championnat du monde qui s’ouvre samedi au Danemark.Si un tournoi international chez les messieurs compte au maximum trois ou quatre favoris sérieux, dont un, en maillot bleu, semble systématiquement au-dessus du lot, la concurrence est plus nombreuse chez les dames. Pour ce Mondial 2015, Alain Portes dénombre pas moins d’une quinzaine de nations candidates au podium, parmi lesquelles l’Espagne, la Hongrie, la Roumanie, la Corée du Sud, ou encore la Pologne, la Suède et l’Allemagne, première adversaire des Bleues, samedi, à Kolding (18 h 15).Compliqué dès les huitièmesLes Norvégiennes, qui restent sur deux titres olympiques et cinq triomphes lors des six derniers championnats d’Europe, figurent au premier rang des prétendantes à la couronne, aux côtés de Brésiliennes, qui la portent actuellement, deux ans après leur triomphe surprise en Serbie. De son côté, le peuple danois, passionné de handball, en particulier féminin, espère revivre les grandes heures des années 1990 et 2000, lorsque ses joueuses avaient enlevé trois médailles d’or olympiques d’affilée (1996, 2000, 2004).Dans cet impressionnant panorama, quelles sont les chances des Bleues, souvent placées mais jamais sacrées depuis le titre de 2003 ? « Sauf cataclysme », elles devraient se sortir de leur poule, qui compte certes l’Allemagne, le Brésil et la Corée du Sud, mais également les faibles équipes d’Argentine et du Congo. Ensuite, dès les huitièmes, l’obstacle sera forcément difficile à enjamber, puisque le groupe d’en face abrite la Norvège, l’Espagne, vice-championne d’Europe, la Russie et la Roumanie.Le potentiel des handballeuses françaises est connu depuis longtemps, mais elles ont souvent craqué au moment où on les croyait prêtes à tout renverser, comme à l’Euro 2014, où elles avaient échoué à la cinquième place après un excellent départ. Mais pour franchir un palier, plutôt que de chercher à agir sur les têtes, le sélectionneur a porté son action sur le jeu. « On me dit souvent que, mentalement, elles ne sont pas à la hauteur, mais si elles sont bien physiquement, tactiquement au point et techniquement bien en place, le mental va suivre », estime Alain Portes, en poste depuis deux ans.Seul le vainqueur ira directement à RioL’ancien entraîneur de la Tunisie s’est donné deux chantiers prioritaires : le physique, qu’il a demandé aux joueuses de travailler tout au long de la saison dans le but d’être « plus endurantes et plus puissantes », et l’efficacité offensive. Toujours forte en défense, l’équipe de France a souvent péché par maladresse : « A l’Euro, on a été la plus mauvaise équipe dans les tirs de près. On a donc beaucoup travaillé ce qu’on appelle les “immanquables” », explique Portes.Pour le sélectionneur, il s’agira aussi de « ne pas se tromper d’objectif ». Inutile de griller toute son énergie pour finir en tête de son groupe si c’est pour disparaître dès le premier match-couperet, comme ce fut le cas aux Jeux olympiques de Londres, en 2012, lors du dramatique quart de finale face au Monténégro perdu à la dernière seconde. On peut donc s’attendre à de nombreuses rotations durant la première semaine.Au-delà du Mondial, les Bleues pensent bien sûr aux Jeux olympiques de l’été prochain, « l’objectif essentiel ». Pour le moment, seuls l’organisateur et les champions continentaux ont leur ticket pour Rio, c’est-à-dire le Brésil, la Norvège, la Corée du Sud et l’Angola. Le Mondial 2015 n’offre qu’un billet pour les JO, réservé au vainqueur. Les autres devront passer par des tournois de qualification olympique organisés en mars, auxquels participeront les sept premiers du championnat du monde, plus un certain nombre de repêchés par continent.Groupe A Danemark, Monténégro, Serbie, Hongrie, Japon, TunisieGroupe B Pays-Bas, Suède, Pologne, Angola, Chine, CubaGroupe C France, Brésil, Allemagne, Corée du Sud, Argentine, CongoGroupe D Norvège, Espagne, Russie, Roumanie, Kazakhstan, Porto RicoLes quatre premiers sont qualifiés pour des huitièmes de finale croisés (groupe A contre groupe B, groupe C contre groupe D).Le calendrier de la France Samedi 5 décembre : France - Allemagne Lundi 7 décembre : France - Corée du Sud Mardi 8 décembre : France - Argentine Jeudi 10 décembre : France - Congo Vendredi 11 décembre : France - Brésil Tous les matchs ont lieu à 18 h 15 à Kölding13 et 14 décembre : huitièmes de finale 16 décembre : quarts de finale 18 décembre : demi-finales (à Herning) 20 décembre : match pour la 3e place et finale (14 h 45 et 17 h 15, à Herning)Les 18 Françaises sélectionnées : Amandine Leynaud, Laura Glauser, Julie Foggea, Coralie Lassource, Nina Kanto, Camille Ayglon, Allison Pineau, Laurisa Landre, Grâce Zaadi, Marie Prouvensier, Manon Houette, Siraba Dembélé, Chloé Bulleux, Alice Lévêque, Béatrice Edwige, Estelle Nze Minko, Gnionsiane Niombla, Alexandra Lacrabère 05.12.2015 à 09h14 | Nicolas Six Il y a trois ans, un gouffre béant séparait les smartphones à 700 € de ceux à 300 €. Ce gouffre est en train de se combler. On trouve aujourd’hui des smartphones à 300 € auxquels il ne manque presque rien. Leur dessin est élégant, leurs photos sont agréables, leur polyvalence est difficile à prendre en défaut. Nous en avons sélectionné cinq. Deux sont fabriqués par des marques bien connnues, trois par des fabricants chinois dont les noms circulent chez les connaisseurs. Cess trois-là remportent d’aillleurs ce comparatif. Leurs notes sont très proches : à vous d’élire le vôtre.Les gagnants Le Honor capture les meilleures photos et les meilleures vidéos. Il intègre un lecteur d’empreinte digitale et quelques gadgets destinés aux geeks. Son seul défaut est son gabarit un peu empâté. Son prix public est de 350 € mais Honor rembourse 50€ jusqu’à mi février.Le OnePlus mise sur son charme. Son dessin est particulièrement raffiné, sa taille menue le rend agréable en main. Mais ses photos sont moins naturelles et sa batterie manque d’endurance. Ce smartphone n’est vendu que sur Internet. S’il vous intéresse pour les fêtes, il faut l’acheter ce week-end. Passé ce délai, OnePlus ne garantit pas la livraison avant noël.Le grand écran du Meizu impressionne. Ses menus sont extrêmement simplifiés. Ses photos sont belles et son lecteur d’empreintes digitales pratique. Mais la mémoire du Meizu n’est pas extensible et son antenne 4G est incompatible avec les bornes 800 Mhz. A éviter si vous vivez à la campagne ou si vous êtes chez SFR. Le MX5 est aussi plus cher.Pour en savoir plus, explorez les rubriques du test :  EsthétiqueConfortSimplicitéPersonnalisationPhotovidéoJeuxMultimediaDurabilitéQue reste-t-il au haut de gamme ?Esthétique Ces cinq smartphones sont dessinés avec goût. Ils sont habillés de verre et d’aluminium. Le Oneplus se distingue avec ses surfaces noir profond qui réfléchissent délicatement la lumière. Ses bords incurvés et ses pourtours nervurés séduiront probablement les amateurs de design ou de mode. Le Wiko bénéficie d’une coque arrière faite d’une fine feuille d’aluminium recourbée. A l’opposé, le Honor arbobre un dessin moins soigné : façade massive, tranches épaisses, cache-antennes en plastic qui jurent un peu. Mais l’eshétique est une affaire de goût personnel. Consultez cette vidéo pour vous faire votre avis :Confort Le Oneplus est très agréable en main. Son gabarit est menu, ses bords sont bombés, ses matériaux sont doux. Le smartphone d’Honor est nettement moins confortable avec ses tranches épaisses et carrées. Quant au Meizu, ses bords très arrondis ne font que partiellement oublier son gabarit XL. Ces deux mobiles sont difficiles à utiliser avec une seule main. Honor et Meizu compensent ce défaut avec un lecteur d’empreintes digitales. Déverrouiller le mobile devient plus rapide, plus machinal, plus rassurant. Ils arborent également un grand écran confortable : 5,2 pouces pour le Honor, 5,5 pouces pour le Meizu, contre 5 pouces pour leurs concurrents.Tous les smartphones testés ont un écran lumineux et contrasté, assez lisible au soleil. Le Wiko et le Oneplus affichent des couleurs froides mais on s’y habitue. On devine les pixels sur les écrans du Wiko et du Samsung. Ce léger manque de finesse, qui trahit un écran « Pentile », gêne un peu la lecture Internet. Les professionnels de l’image noteront que le Honor affiche des couleurs très fidèles. Ses concurrents ne peuvent en dire autant.Simplicité Les cinq constructeurs ont fait des choix radicalement différents. Meizu simplifie Android à l’extrême. Exit le tiroir à applications : tout est logé sur l’écran d’accueil. Exit les boutons Retour et Multitache. Ne subsiste que le bouton Home, qui prend la forme d’un gros bouton physique. Les applications d’Android sont remplacées par leur équivalent épuré. Résultat : le Meizu est bien plus simple, sa manipulation demande moins de concentration. Les habitués d’Android seront destabilisés, mais le tiroir d’application est la seule chose qui disparaisse vraiment. Pour revenir en arrière, il suffit de poser le doigt sur le bouton central, sans presser. Pour consulter les dernières applications ouvertes, on glisse le doit vers le haut.Honor a sensiblement simplifié Android. La transformation est plutôt réussie mais elle est loin d’être aussi radicale que chez Meizu. Samsung s’est contenté de retouches plus discrètes mais efficaces. Wiko et Oneplus ont laissé Android presque inchangé. Leurs menus demandent plus d’attention, surtout pour un débutant. OnePlus a tout de même rajouté un volet de raccourcis à gauche de l’écran d’accueil. On y trouve les applications les plus utilisées et les contacts récents. Cela aidera surtout les débutants. Mais le Oneplus a aussi un gros défaut. Ses trois boutons (retour, home, multitache) logés sous l’écran sont quasiment invisibles ... et leur ordre est inversé.Les experts s’y feront rapidement, mais le reste des utilisateurs peinera. Nous conseillons même aux débutants d’aller dans les options, pour faire apparaître les boutons virtuels d’Android, sur l’écran même. A noter, Samsung et Honor proposent un mode Android simplifié, que nous recommandons vivement aux seniors.Personnalisation Oneplus et Wiko se contentent d’une version d’Android quasiment brute. Oneplus y rajoute un astucieux bouton physique de sonnerie sur la tranche, avec trois positions : pas de sonnerie, uniquement les appels prioritaires, tous les appels. Samsung et Honor vont beaucoup plus loin. Ils proposent des dizaines de réglages avancés, d’applications, de modes photo créatifs. Les grand curieux apprécieront : ils pourront passer de longues heures à explorer tout cela.Petit florilège chez Samsung : on peut demander à l’écran de s’eteindre quand on cesse de le regarder. On peut changer son profil colorimétrique. On peut afficher plusieurs fenêtres en même temps. Petit florilège chez Honor. On peut personnaliser la touche physique qui figure sur le flanc gauche. On peut modifier l’ordre des boutons de navigation au bas de l’écran. On peut programmer le port infrarouge pour télécommander les appareils domestiques. On peut modifier la température de couleur de l’écran.Quid du Meizu ? Ses menus ultra simplifiés n’empêchent pas de le personnaliser en profondeur. Mais le choix de réglages et d’applications est nettement plus pauvre que chez Samsung et Honor. Seul raffinement notable : les options du lecteur d’empreintes sont riche. On peut créer un « coffre » pour stocker des documents. Photo et vidéo Les photos du Honor sont les plus convaincantes. Elles sont vraiment belles, même quand la lumière faiblit. Certaines images sont toutefois un petit peu sombres, d’autres manquent de vivacité. Elles valent presque celles d’un iphone 6s. Le Meizu est à peine moins bon que le Honor. Mais les photos du Wiko et du Oneplus sont beaucoup moins enthousiasmantes. Le Oneplus capture des couleurs fantaisistes, et le soir venu, ses clichés sont sombes. Malgré cela, ses images sont souvent assez belles. Le Wiko, lui, n’est bon nulle part : netteté, couleurs, clarté, dynamique, basse lumière. Ses images sont seulement correctes.Côté vidéo, la stabilisation fonctionne assez mal. Les images de tous les smartphones testés bougent beaucoup. Il faut filmer en bougeant aussi peu que possible. L’iPhone est bien plus efficace : les vidéos restent exploitables même quand on marche. Côté qualité d’image, les vidéos du Meizu et du Samsung sont les moins belles, celles du Honor sont les meilleures.Jeux Hormis l’A5 de Samsung, qui est deux fois moins rapide que ses concurrents, tous ces smartphones affichent de très bonnes performances 3D. Ils font tourner tous les jeux récents sans saccades. Leurs puces graphiques, assez équivalentes, sont un tiers moins rapide que celle du Galaxy S6, le haut de gamme Samsung. C’est largement suffisant.Multimedia La sortie casque de ces cinq smarpthones diffuse un son relativement équilibré et clair. Les oreilles éduquées se tourenront volontiers vers le Oneplus, qui diffuse un son particulièrement détaillé, ou vers le Meizu, assez audiophile et très puissant. Comme toujours sur les smarpthones, les hauts parleurs sont moins convaincants. Evitez particulièrement ceux du Wiko et du Samsung. Côté vidéo, Meizu et Honor gagnent un point avec leur écran XL. Mais Meizu le reperd immédiatement avec sa mémoire non extensible de 32go. On ne peut pas y stocker beaucoup de films, séries, MP3. Le Oneplus perd quelques points à cause de sa batterie. En lecture vidéo, elle se vide quasiment deux fois plus vite que ses concurrents.Durabilité La batterie de ces smartphones n’est pas amovible. Leur durée de vie est d’environ 3 ans. Passé ce délai, il faut passer par la case SAV pour la remplacer. Meizu à part, leur mémoire est en revanche extensible, ce qui est rassurant. Côté robustesse, le smartphone qu’on imagine le mieux traverser les années est le Honor. Côté vitesse, on ne note quasiment aucune différence à l’usage. Ces smartphones sont suffisamment rapides pour accepter les mises à jour d’Android pendant environ trois ans, Samsung mis à part. Le Samsung est deux fois moins rapide. Dans deux ans, il faudra sans doute arrêter les mises à jour, sous peine de ralentir sensiblement le smartphone. Le Samsung sera d’ailleurs remplacé début 2016. Le tarif remontera à 400 €.Que reste-t-il au haut de gamme ? Les trois vainqueurs de ce comparatif ne réalisent pas un sans-faute, comme le Samsung Galaxy S6 dernièrement. Mais ils s’en rapprochent dangereusement. Leur qualité photo est leur seul véritable point faible. Le Honor 7 capture des images assez ressemblantes à celles du Galaxy S6 dans 90 % des cas. Mais en conditions vraiment difficiles, ses photos sont nettement moins bonnes. C’est un handicap tolérable à moins d’être passionné de photo. Le Galaxy S6 intègre un coeur 40 % plus rapide, mais n’accordons pas trop d’importance à ce chiffre. Cela n’a aucune conséquence à cette heure. La différence ne commencera à jouer que dans deux ans. Sur tous les autres plans, les smartphones de Honor, Meizu et Oneplus sont sur les talons du Galaxy S6.  Nicolas SixJournaliste au Monde Alexis Delcambre Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a autorisé, jeudi 17 décembre, le passage sur la TNT gratuite de la chaîne LCI, dont la diffusion pourrait débuter début 2016. Il a estimé, en revanche, que « les situations particulières de Paris Première et Planète + ne justifiaient pas de déroger à l’exigence générale d’un appel à candidatures ouvert ».Cette décision constitue un revirement par rapport à celle de juillet 2014, quand le CSA avait éconduit les trois chaînes, actuellement distribuées sur la TNT payante. En juin 2015, le Conseil d’Etat avait retoqué cette décision. Au passage, il avait également affiné les critères selon lesquels une chaîne peut voir son mode de diffusion modifié par une décision simple du CSA.« Plus d’avenir économique dans l’univers payant »Cette fois, le CSA « a estimé que la chaîne n’avait plus d’avenir économique dans l’univers de la télévision payante, et que son accès gratuit contribuera au pluralisme et à l’intérêt du public », deux critères mis en avant par le Conseil d’Etat.Lire aussi :Pour passer en gratuit, LCI se présente en anti BFMLCI sera donc la troisième chaîne d’information sur la TNT gratuite, après i-Télé et BFM-TV, et en attendant le possible lancement d’une chaîne publique par France Télévisions, en septembre 2016.Dans la minute qui a suivi l’annonce du CSA, le groupe NextRadioTV, propriétaire de BFM-TV, a estimé qu’« aucun argument juridique ou économique nouveau ne justifie ce revirement ».« Le régulateur, en cédant aux nombreuses pressions extérieures, a choisi de renforcer un acteur historique dominant [le groupe TF1] au détriment d’un nouvel entrant et de l’intérêt pour le téléspectateur », accuse le groupe d’Alain Weill.NextRadioTV ajoute qu’il « va examiner les voies de droit qu’il va engager devant les juridictions compétentes » et « présentera, dès le début de l’année, aux représentants du personnel, les mesures qui vont s’imposer, tant en termes d’organisation que d’emplois. » M. Weill avait menacé de supprimer cent postes à BFM-TV en cas de passage en gratuit de LCI.Lire aussi :LCI en gratuit : BFM-TV menace de supprimer 100 emploisAlexis DelcambreJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent et Damien Leloup Jeudi 17 décembre, la présidente du Front national (FN), Marine Le Pen, a consenti à supprimer de son compte Twitter l’une des trois photos d’exécutions de prisonniers par l’organisation Etat islamique (EI) qu’elle y avait posté mercredi : celle du journaliste américain James Foley. Les parents de ce dernier s’étaient dits « profondément choqués » et avaient demandé à Mme Le Pen de retirer ces tweets. Elle n’a retiré que l’image du corps du journaliste, laissant en ligne les deux autres.Mme Le Pen reste toutefois visée par l’enquête préliminaire pour « diffusion d’images violentes », ouverte, mercredi par le parquet de Nanterre. Celle-ci fait suite à l’annonce par le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, de la saisie de Pharos, le service qui centralise les signalements de délits en ligne, pour les messages publiés par Mme Le Pen.Lire aussi :Marine Le Pen visée par la justice après avoir diffusé des photos de propagande djihadiste1. D’où part la polémique ?Mme Le Pen a réagi, mercredi, à l’interview matinale menée par Jean-Jacques Bourdin sur RMC. Ce dernier, qui recevait Gille Kepel, a lancé :« Je vais revenir sur les liens entre Daech [l’acronyme arabe de l’EI] et le Front national, enfin les liens… pas les liens directs entre Daech et le FN mais ce repli identitaire qui finalement est une communauté d’esprit, parce que l’idée pour Daech c’est de pousser la société française au repli identitaire ? »Dénonçant un « dérapage inacceptable » et des « propos immondes », la présidente du Front national a réagi en publiant, sur son compte Twitter, trois photos d’exécutions commises par l’EI, accompagnées de la phrase « #Daesh c’est ça ! » : un homme brûlé vif, un second écrasé vivant par un tank, un troisième décapité, sa tête reposant sur son corps. 2. Qui sont les victimes sur les images publiées par Mme Le Pen ?Ces trois victimes de l’EI sont connues :L’homme décapité était le journaliste James Foley, exécuté le 19 août 2014 après deux ans de captivité ;L’homme brûlé vif était le pilote jordanien Moaz Al-Kasabeh, assassiné le 3 février 2015.Enfin, l’homme écrasé par un tank serait un soldat syrien de 19 ans prénommé Fadi Ammar Zidan, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Il a été assassiné par l’EI en octobre.3. Que risque Mme Le Pen ?Le délit de « diffusion d’images violentes » a été créé par la loi de prévention de la délinquance, votée en 2007. Il punit « le fait soit de fabriquer, de transporter, de diffuser par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support un message à caractère violent ou pornographique ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine ».La sanction encourue est de trois ans de prison et 75 000 euros d’amende « lorsque ce message est susceptible d’être vu ou perçu par un mineur ». A l’époque, le gouvernement, soutenu par Nicolas Sarkozy, alors président, entendait lutter contre une série de cas de « happy slapping » – le fait de filmer une agression et de diffuser les images sur Internet.Un autre texte, voté en 2014, punit de cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende le fait de diffuser des images portant atteinte à la dignité humaine. Il entendait surtout sanctionner les actes de « vengeance porno », la diffusion d’images à caractère sexuel sans le consentement de la personne y figurant.Deux autres textes de loi sanctionnent par ailleurs, dans certains contextes, la publication d’images du type de celles publiées par Mme Le Pen. Le délit d’apologie du terrorisme d’abord : lourdement sanctionné – jusqu’à sept ans de prison si l’apologie a lieu en ligne – il suppose que la personne qui publie les images les présente « sous un jour positif ». L’atteinte à la dignité de la victime ensuite : elle interdit, par exemple, la publication d’images de cadavres identifiables ou d’exactions. Le degré de l’atteinte à la dignité de la victime, parfois contrebalancé par le droit à l’information lorsque l’image est publiée dans la presse, est laissé à l’appréciation du tribunal.Une chose est sûre, Mme Le Pen risque peu d’être poursuivie pour diffamation, comme elle l’a ironiquement évoqué en réaction à l’annonce par M. Cazeneuve qu’il avait saisi la police :Est-ce que @BCazeneuve va me poursuivre pour diffamation contre #Daech ? MLP— MLP_officiel (@Marine Le Pen)require(["twitter/widgets"]);La diffamation, c’est-à-dire le fait de porter atteinte à l’honneur d’une personne, peut difficilement être invoquée dans le cas présent. Ici, il s’agit de diffusion d’images choquantes, susceptibles d’être vues par des mineurs, le compte de Marine Le Pen étant suivi par 839 000 personnes.4. Pourquoi les images n’ont-elles pas été supprimées par Twitter ?Après de multiples signalements d’internautes, les trois photographies publiées sur le compte de Mme Le Pen sont désormais signalées comme « choquantes » : elles n’apparaissent plus directement et l’internaute doit cliquer pour les faire apparaître, après avoir vu un message d’avertissement.Twitter a une politique de modération jugée plus tolérante que la plupart de ses concurrents. L’entreprise a historiquement défendu une approche large de la liberté d’expression, et rechigne à supprimer des messages, notamment à la demande de gouvernements – ce qui lui a valu des blocages dans des pays autoritaires.Le réseau social tolère les images violentes dans la mesure où elles ne contreviennent pas à ses conditions d’utilisation, qui proscrivent notamment les menaces. Les images violentes sont uniquement interdites par défaut, lorsqu’elles figurent dans la photo de profil ou l’image d’accueil d’un compte.D’autres réseaux sociaux ont une politique très différente. Facebook interdit ainsi la publication d’un large éventail d’images choquantes, mais tolère leur publication lorsque l’entreprise juge qu’elles ont un but d’information ou de dénonciation.Lire aussi :Pour Xavier Bertrand, « l’imam Google » et les géants du web « doivent se sentir mobilisés »Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSamuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 17.12.2015 à 16h13 • Mis à jour le17.12.2015 à 16h31 « J’ai envie de rester et j’espère que monsieur Abramovitch et les dirigeants veulent que je reste. » José Mourinho a eu la réponse, jeudi 17 décembre, et elle est négative. L’entraîneur portugais, 52 ans, quitte ses fonctions de manager des Blues, qu’il avait rejoint en 2013, par « consentement mutuel », indique le club dans un communiqué.Chelsea Football Club and Jose Mourinho have today parted company by mutual consent. https://t.co/YYJaxxdE36— ChelseaFC (@Chelsea FC)require(["twitter/widgets"]);Celui qui s’était auto-surnommé The Special One lors de son premier mandat à la tête de Chelsea (2004-2007) ne l’était plus tant que ça depuis le début de la présente saison, puisque le club pointe au 16e rang de la Premier League, avec un seul point d’avance sur la zone de relégation. Une chute libre pour les Blues et leur emblématique manager, lesquels avaient pourtant décroché en 2014-2015 le titre de champion d’Angleterre.« Trahi » par ses joueursMais les stars, qui ont enflammé Stamford Bridge l’an passé, d’Eden Hazard à Cesc Fabregas en passant par Diego Costa, ne sont plus que l’ombre de leurs ombres, et leur dernière défaite en date, lundi 14 décembre contre Leicester, a scellé le sort d’un Mourinho qui avait expliqué se sentir « trahi » par ses joueurs.Lire aussi :Football : Mourinho en surchauffeSelon la presse britannique, il en coûterait au propriétaire de Chelsea, Roman Abramovich, au minimum 13,7 millions d’euros pour se séparer de Mourinho une seconde fois, après avoir remercié le technicien portugais une première fois en 2007. Le club avait signé en août un nouveau contrat d’une durée de quatre ans avec le « Mou », qui ne sera pas de la partie pour affronter le PSG, en février, en huitièmes de finale de la Ligue des champions. 17.12.2015 à 15h10 • Mis à jour le17.12.2015 à 17h34 | Samuel Laurent La page des élections régionales est à peine tournée que Les Républicains se replongent dans leurs divisions. Xavier Bertrand, élu face au Front national (FN) avec l’aide de la gauche en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, demande à la classe politique de « changer ». Christian Estrosi opère une volte-face par rapport à ses postures habituelles, en expliquant que « plus on va à droite, plus on fait monter le FN ». Jean-Pierre Raffarin appelle Manuel Valls à « associer l’opposition à l’élaboration des mesures destinées à faire reculer le chômage » pour mettre en œuvre « un plan républicain pour l’emploi ».Pendant ce temps, Nicolas Sarkozy, président du mouvement, tient ses positions, et ne veut rien changer à la doctrine en place depuis 2010, celle du « ni-ni ». Et éjecte de la direction du mouvement Nathalie Kosciusko-Morizet, qui critiquait cette ligne, tout en faisant « monter » Laurent Wauquiez, élu en Auvergne-Rhône-Alpes sur des postures très à droite.Les Républicains, que M. Sarkozy rêvait en mouvement uni derrière son chef après des années de profondes divisions, continuent donc de se déchirer autour de l’attitude à adopter face au FN. Le parti doit avoir, en janvier, une grande explication de texte sur sa ligne. Mais, évidemment, la primaire prévue pour 2016 est au cœur des enjeux et des postures. Voici quelques clés pour mieux comprendre.1. Qu’est-ce que le « Front républicain » et qui sont ses partisans ?Face au FN, la droite républicaine a adopté plusieurs types de posture : à la fin des années 1980, des personnalités du Rassemblement pour la République (RPR) n’excluaient pas alliances ou accords avec le parti de Jean-Marie Le Pen. Mais lorsque celui-ci enregistre des succès électoraux, après 1995, les choses changent.Lors des régionales de 1998, le FN se retrouve en position d’arbitre dans plusieurs régions. La droite, Union pour la démocratie française (UDF, centristes) et RPR, doit faire un choix : accepter des alliances et conserver la tête de la région, ou refuser de s’allier avec le FN, quitte à en perdre. C’est la ligne de Jacques Chirac, qui ira jusqu’à exclure du parti ceux qui, comme Charles Millon en Rhône-Alpes, passeront outre.En 2002, lorsque Jean-Marie Le Pen accède au second tour de la présidentielle, Jacques Chirac est triomphalement réélu, grâce à un front républicain : les électeurs de gauche votent nombreux pour lui, contre le FN. Cette posture prévaudra dans la plupart des élections entre 2002 et 2007, jusqu’à devenir une règle pour les seconds tours : si le FN est présent dans une triangulaire, le moins bien placé entre gauche et droite doit se retirer et appeler à voter pour le candidat républicain.Cette posture est celle d’une droite chiraquienne, d’Alain Juppé à Dominique de Villepin, en passant par M. Raffarin. Elle n’est pas celle que choisit d’incarner M. Sarkozy dans sa conquête du pouvoir. Lire aussi : « Ni-ni, Front républicain, le malaise de l’UMP »2. Quels changements a imposés Nicolas Sarkozy ?De 2002 à 2007, M. Sarkozy construit son parcours par des ruptures : discours choc sur l’insécurité, l’immigration, l’islam, mais aussi attaques contre le chiraquisme, avec lequel il prend ses distances, jusqu’à rompre les ponts avant la présidentielle. En creux, M. Sarkozy a une stratégie : parler à l’électorat du FN pour qu’il se détourne de M. Le Pen.En 2007, la stratégie fonctionne : M. Sarkozy recueille 31,18 % des voix au premier tour, Jean-Marie Le Pen 10,44 %. Les voix FN ont bien été « siphonnées » par le candidat de l’Union pour un mouvement populaire (UMP), et nombreux sont ceux qui vantent les mérites de cette stratégie de « droitisation », en grande partie imaginée par Patrick Buisson, très influent conseiller de M. Sarkozy, venu de l’extrême droite.Avec M. Sarkozy au pouvoir une nouvelle génération, qui ne vient pas du chiraquisme, et incarne cette « droite décomplexée », qui refuse la « dictature de la bien-pensance » et veut « dire les choses » : Eric Ciotti, M. Estrosi, M. Wauquiez, Brice Hortefeux…Lire aussi :Nicolas Sarkozy renoue avec le discours de Buisson3. Qu’est-ce que le « ni-ni » ?Avec la crise économique qui éclate en 2008, M. Sarkozy, en difficulté sur plusieurs plans, renforce encore sa ligne droitière, qui culmine lors du fameux discours de Grenoble, où il évoque la déchéance de nationalité pour les assassins de policiers, ou critique violemment les Roms. Avec toujours la même idée : ne pas laisser s’échapper vers le FN l’électorat qu’il avait capté en 2007.Lors des cantonales de 2011, après un certain flottement, c’est une nouvelle rupture : M. Sarkozy demande à son parti d’adopter le « ni-ni », c’est-à-dire aucune voix au FN ou au Parti socialiste (PS). En cas de triangulaire avec la gauche et le FN, le candidat de droite se maintient, même s’il est le moins bien placé. S’il est éliminé et qu’il y a un duel gauche-FN, il n’appelle pas à voter à gauche.Cette position plaît alors à l’électorat de droite. L’UMP la justifie en dénonçant les « alliances » entre PS et Front de gauche, décrié par la droite comme un parti extrême au même titre que le FN.Lire aussi :Elections régionales : « La gauche fait monter le FN », argument récurrent (et faux) de Nicolas Sarkozy4. Comment la droite a-t-elle évolué après 2012 ?La présidentielle de 2012 voit M. Sarkozy continuer sur la même ligne, à droite toute, avec pour but premier d’attirer à lui un électorat FN. Au premier tour, Marine Le Pen réalise ce qui est, jusqu’aux régionales de 2015, le meilleur score en voix de son parti, avec plus de six millions de bulletins au premier tour. M. Sarkozy chute au second tour. Beaucoup y verront un échec de la ligne Buisson, mais l’intéressé dira au contraire qu’il n’a manqué que quelques semaines pour que cette stratégie porte ses fruits.Toujours est-il que, en son absence, la lutte pour la présidence de l’UMP entre un camp Copé et un camp Fillon recoupe en partie le clivage entre ex-tenants du front républicain (plutôt chez Fillon) et partisans du « ni-ni » (plutôt chez Copé). Et, au-delà, entre un camp plus tourné vers les questions économiques et un autre qui met en avant les problématiques d’immigration et d’identité.La pertinence du « ni-ni » est aujourd’hui d’autant plus questionnée que le FN a fait émerger un nouveau concept dans le monde politique, celui du tripartisme. Mais M. Sarkozy reste sur sa position. L’éviction de Mme Kosciusko-Morizet de ses fonctions de numéro deux du parti au profit de M. Wauquiez, qui, conseillé par M. Buisson, a remporté la région Auvergne-Rhône-Alpes après une campagne à droite toute, est à cet égard symbolique.Lire aussi :Retrait, fusion de listes, maintien : pour comprendre le dilemme du PS aux régionales5. La droite pourrait-elle gouverner avec la gauche ?La droite subit une « triangulation » de la gauche : après les attentats de janvier et de novembre, François Hollande et M. Valls multiplient les lois et les mesures sécuritaires, quitte à reprendre des propositions émises par la droite. Sur le plan économique également, la ligne social-libérale d’Emmanuel Macron, si elle rencontre de fortes oppositions dans son propre camp, est difficile à contrer par Les Républicains.Emerge désormais une autre question, posée par certaines figures issues du centrisme, comme M. Raffarin : faudrait-il que gauche et droite travaillent ensemble face au FN ? Mercredi 16 décembre, l’ancien premier ministre a invité sa famille politique à travailler avec la gauche à la lutte contre le chômage. Une proposition aussitôt saluée par M. Valls.L’hypothèse reste bien loin de se concrétiser. Mais elle marque une nouvelle étape dans cette fracture quant à l’attitude à tenir face au FN, qui divise Les Républicains depuis cinq ans.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard Rio Tinto ne compte pas quitter la France. Le géant minier anglo-australien entend bien y garder au moins l’énorme usine d’aluminium qu’il exploite à Dunkerque (Nord). « C’est un site qui s’inscrit dans le cœur de notre stratégie », assure au Monde Arnaud Soirat, le responsable des activités du groupe dans l’aluminium primaire (avant sa transformation en produits finis, comme une canette de soda par exemple). « Nous sommes prêts à y investir pour en faire l’usine d’aluminium la plus compétitive d’Europe », ajoute-t-il.Un message important compte tenu de la façon dont Rio Tinto s’est spectaculairement désengagé de la France au cours des dernières années. Le groupe industriel et minier, qui a récupéré une partie des anciennes usines de Pechiney en 2007, n’a cessé, depuis, de vendre des actifs. En juillet, il a ainsi cédé au groupe français Fives sa filiale d’équipements de production d’aluminium ECL, installée à Ronchin (Nord). Et mercredi 16 décembre, il a officialisé la prochaine vente de la société Carbone Savoie au fonds de retournement Alandia Industries.Lire aussi :Rio Tinto veut céder ses dernières filiales françaisesBilan de ces années de restructuration : en France, Rio Tinto ne comptera bientôt plus qu’une seule usine, celle de Dunkerque. Or une lourde hypothèque pèse sur l’avenir de cette production. Le contrat grâce auquel Rio Tinto achète de l’électricité bon marché à EDF arrive en effet à son terme fin 2016. S’il n’est pas renouvelé dans des conditions correctes, la compétitivité de l’usine en souffrira fatalement, dans la mesure où l’énergie représente plus d’un quart des coûts.Les négociations ont commencé. Mais elles sont encadrées par des règles strictes, et Bruxelles veille à ce qu’un industriel comme Rio Tinto n’achète pas son courant à un prix trop faible, qui correspondrait à des aides indues.Un contrat de quinze ansA Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie), où se trouve une usine similaire, Rio Tinto s’est retiré du tour de table à l’occasion du renouvellement du contrat avec EDF. Et pour rendre le nouveau montage eurocompatible, EDF est exceptionnellement entré au capital de son client, avec 35 % des parts, aux côtés du repreneur allemand Trimet.En ce qui concerne Dunkerque, « les discussions progressent bien », indique M. Soirat. Le résultat n’a toutefois rien d’acquis. Le groupe souhaite en particulier que le contrat porte sur une durée de plus de quinze ans, ce qui peut poser problème à Bruxelles.« Dunkerque est une usine d’aluminium qui fait partie des 25 % les plus performantes au monde, explique M. Soirat. Pour améliorer sa compétitivité, nous envisageons des investissements importants. » Ces quatre dernières années, le groupe a déjà consacré 220 millions d’euros à la modernisation des installations sur place. De nouvelles anodes ont encore été inaugurées lundi. « Nous pourrions continuer sur la même lancée, investir de nouveau dans la sous-station électrique, l’électrolyse, la fonderie, etc., fait miroiter M. Siorat. Mais ces investissements sont conditionnés au fait de disposer d’une visibilité de longue durée sur le contrat avec EDF. » Rio Tinto insiste d’autant plus sur le sujet que, comme tous les métaux, l’aluminium constitue un secteur en crise. Les surcapacités de production mondiales ont fait chuter de 35 % les cours du métal blanc depuis le début de l’année. Ils sont tombés à leur plus faible niveau depuis le début 2009. Résultat, dans le monde, 50 % à 60 % des producteurs d’aluminium perdent de l’argent, estime-t-on chez Rio Tinto.Lire aussi :Les matières premières souffrent du ralentissement en AsieMalgré cette conjoncture, « Dunkerque continue à générer un peu de cash », précise M. Soirat, notamment grâce aux efforts de productivité déjà réalisés. Plusieurs dizaines de postes ont ainsi été supprimées en 2014. Il n’est donc pas question de fermer ou vendre le site. Sous réserve que les tractations sur les prix de l’électricité aboutissent positivement.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 17.12.2015 à 14h18 • Mis à jour le17.12.2015 à 16h29 | Philippe Jacqué Ils sont désormais en place. Bien vissés et en évidence à l’avant des quais 7-8 et 9-10 de la gare du Nord, à Paris. A partir de dimanche 20 décembre, ces portiques de sécurité permettront de filtrer l’ensemble des voyageurs empruntant le Thalys vers le nord de l’Europe à partir de cette gare, mais également de la gare Lille-Europe, dans la capitale du Nord.Ségolène Royal, la ministre du développement durable, s’est d’ailleurs rendue gare du Nord jeudi 17 décembre au matin pour les inspecter. Quatre portiques sont installés sur chaque quai, accompagnés de quatre caissons scanner afin de vérifier le contenu des sacs et bagages. Quelques marquages au sol complètent l’installation. « Entre Paris et Lille, c’est une centaine de personnes qui travailleront pour faire fonctionner ces portiques », indique Patrick Ropert, le directeur de Gares et connexions. Jusqu’à 700 personnes devront passer via ces portiques pour accéder à leur train. Chaque jour, Thalys fait partir 25 trains de Paris.Lire aussi :Portiques, brigades canines : les futures mesures dans les transportsPour pouvoir emprunter un Thalys, il faudra désormais arriver avec vingt à trente minutes d’avance, soit presque autant que pour l’Eurostar, dont le filtrage est installé au premier étage de la gare. En revanche, le passage du portique devrait être rapide. Il ne faudra pas vider ses poches ou sortir son ordinateur ou les liquides que l’on transporte, comme dans un aéroport. « Les portiques et les scanners sont prévus pour identifier des explosifs et des armes », indique-t-on à la SNCF. Quand on traverse les portiques avec des caméras ou des micros, ces équipements sifflent cependant à n’en plus finir…Pas de contrôle à l’autre bout de la ligneQuatre mois après l’attaque à la kalachnikov au sein d’un Thalys reliant Bruxelles à Paris, Ségolène Royal voulait marquer le coup et rassurer. Pour la ministre, le déploiement de ces portiques en si peu de temps est une prouesse. « Preuve que la SNCF a bien fait son travail », dit-elle.Elle a surtout bénéficié de la COP21, pour laquelle ont été utilisés ces équipements afin de filtrer les milliers de personnes se pressant au Bourget. « A la COP21, ils ont fait merveille. Le passage était fluide, explique la ministre. Et comme ce sont en plus des produits fabriqués en France, les réutiliser dans les gares, cela a du sens. » Problème, si la France a installé ces portiques, à l’autre bout de la ligne de Thalys, aucun contrôle systématique des voyageurs n’est pour l’instant prévu. « Nous discutons avec nos collègues belges, néerlandais et allemands, convient Ségolène Royal. Ils ont été peut-être surpris par la vitesse de déploiement de ces portiques. Aujourd’hui, il faut qu’ils s’y mettent… Nous allons d’ailleurs les inviter en janvier pour leur montrer le système. »Pour l’instant, indique un observateur, si la Belgique semble prête à se laisser convaincre d’installer des portiques, les Pays-Bas s’interrogent, et l’Allemagne y est hostile. Outre-Rhin, aucun quai n’est dédié au Thalys, contrairement à Paris. « Mon homologue allemand m’a assuré qu’il allait renforcer les contrôles aléatoires dans les trains, c’est un pas dans la bonne direction », commente Ségolène Royal.5,5 millions d’euros pour Lille et ParisAu-delà du volontarisme politique de la ministre, le problème du déploiement des portiques à moyen terme sera son coût. Pour équiper un quai, la SNCF doit investir 2,5 millions entre la location du matériel et la gestion annuelle de l’opération. « Si elle a un coût, la sécurité n’a pas de prix, lance comme un slogan Ségolène Royal. C’est à la SNCF de redéployer ses moyens pour couvrir ces nouveaux frais. »Entre Paris et Lille, seulement « 5,5 millions d’euros ont été engagés, indique Guillaume Pepy, le patron de la SNCF, c’est tout à fait faisable pour une entreprise publique de la taille de la SNCF. » La compagnie nationale investit déjà chaque année 400 millions d’euros dans la sécurité. Mais Ségolène Royal ne veut pas en rester là : « Nous allons expérimenter ce dispositif sur le Thalys puis, si c’est fluide, nous allons le développer sur les autres trains en France : les TGV, les trains d’équilibres du territoire [les Intercités], les trains de banlieues. Et si les régions le souhaitent, les TER… »Là, l’équation économique apparaît tout de suite plus compliquée. Avec plus de 3 000 gares en France, et bien plus de quais à sécuriser, l’addition pourrait vite être bien plus salée. « Nous allons devoir le répercuter dans les péages de gare », assure d’ores et déjà Patrick Ropert. « Bref, au final, c’est le grand public qui paiera… Ce sera répercuté dans les billets », traduit un observateur.Développer des systèmes moins invasifsSi Ségolène Royal persiste, mettant relativement mal à l’aise la SNCF, la FNAUT, la principale fédération d’usagers de transports, appelle pour sa part à la prudence. Elle se dit opposée au « filtrage systématique des voyageurs à l’entrée des gares ou des quais ».Pour la fédération, « le train doit rester un moyen de transport ouvert, une gare n’est pas un aéroport » : « Le filtrage ralentirait la circulation et l’embarquement des voyageurs et provoquerait des bousculades, en particulier lors des déplacements de la vie quotidienne (RER, Transilien, TER), les files d’attente avant filtrage seraient très exposées à d’éventuelles actions terroristes et le filtrage ne permettrait pas l’accompagnement des personnes âgées, handicapées, chargées de bagages ou voyageant avec des enfants en bas âge. »C’est pour cette raison que la SNCF a lancé en interne une réflexion sur des dispositifs moins invasifs de sécurisation des gares, comme des systèmes de repérage de personnes au comportement suspect, en combinant vidéo-surveillance et analyse logicielle. De même, via des caméras thermiques, l’entreprise publique pense pouvoir repérer des individus suspects. « Pour l’instant, on travaille. Ce n’est pas encore l’heure de communiquer », assure Patrick Ropert.Lire aussi :Sécuriser les trains contre les attentats, débat récurrent depuis le 11-SeptembrePhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre C’est une véritable révolution culturelle qui se prépare au sein des médias du groupe Lagardère. D’ici deux à trois ans, les rédactions d’Europe 1 et du Journal du dimanche, entre autres, devraient être rassemblées dans un lieu unique. Ce projet a été présenté, jeudi 17 décembre, lors de comités d’entreprise au sein de la branche Lagardère Active, qui rassemble les médias du groupe.Aux alentours de 2018, les équipes actuellement installées dans l’immeuble cossu de la rue François-Ier, à Paris, quitteront le 8e arrondissement de la capitale pour un autre site « intra muros », où ils retrouveront les salariés du JDD, actuellement basés à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). Ils seront accompagnés par les autres médias qui partagent actuellement l’immeuble d’Europe 1 : le site Sports.fr, les radios RFM et Virgin Radio et les chaînes Gulli, Canal J, TiJi, June et Mezzo. Trois sites d’installation possibles sont actuellement à l’étude.Il ne s’agit pas, officiellement, d’une « fusion ». Chacun des titres conservera sa direction sous l’autorité du PDG de Lagardère Active, Denis Olivennes. Mais ce rapprochement géographique correspond bien à un projet éditorial et organisationnel, consistant à davantage intégrer les rédactions d’Europe 1 et du JDD. Les formes de cette intégration restent à définir et doivent faire l’objet, ces prochains mois, d’une réflexion qui pourrait porter, par exemple, sur des mutualisations de postes ou encore la mise en commun des moyens numériques.Un immeuble pépiteUne telle idée n’est pas nouvelle chez Lagardère. En 2008, le projet « Lagardère News » ambitionnait ainsi de rassembler les rédactions d’Europe 1, du JDD et de Paris Match, sous la direction de Jean-Pierre Elkabbach, actuel intervieweur de la matinale d’Europe 1.Le déménagement envisagé aura pour effet de libérer l’immeuble de la rue François-Ier. Une véritable pépite au cœur du « triangle d’or » de la capitale, dans un quartier où rivalisent les enseignes du luxe. La perspective d’une vente, ou d’une location à prix d’or, serait une bénédiction pour la trésorerie du groupe. Au siège du groupe, on se borne à indiquer que « toutes les hypothèses sont à l’étude », alors que Lagardère passe actuellement en revue ses actifs immobiliers.Ces annonces constituent un démenti de fait au scénario d’une vente d’Europe 1, dont la rumeur a couru ces derniers mois mais qui avait été exclue par Arnaud Lagardère début octobre. Elles interviennent aussi dans un contexte de relative fragilité pour les médias concernés. Pilotée par son directeur général, Fabien Namias, Europe 1 traverse une phase de repli de ses audiences depuis le départ de Laurent Ruquier à l’été 2014. Le JDD est lui dirigé par Jérôme Bellay, un pilier historique du groupe qui a notamment conduit une relance complète d’Europe 1 dans les années 1990. Celui-ci a été récemment contesté par sa rédaction et doit proposer prochainement un « nouveau projet éditorial », comme le lui a demandé le propriétaire du groupe, Arnaud Lagardère.Lire aussi :Après la « une » sur Marine Le Pen, les salariés du « JDD » votent une motion de défiance envers la directionAlexis DelcambreJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Violaine Morin Peut-on avoir déclaré ne pas vouloir se présenter au second tour de l’élection régionale et, malgré tout, se retrouver à siéger au sein du futur Conseil régional ? C’est toute la question qui se pose, en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, pour huit des candidats qui figuraient sur la liste de Jean-Pierre Masseret, l’ex-tête de liste du Parti socialiste (PS), désavoué par la direction du parti pour s’être maintenu au second tour, dimanche 13 décembre, contre la consigne de retrait pour faire barrage au Front national. Car au final, sans l’investiture du PS et sous une étiquette divers gauche, la liste a recueilli 15,51 % des voix, décrochant ainsi 19 sièges au sein du futur conseil de la région.Certes, en vertu du code électoral, rien n’empêche ces 8 élus, qui se présentaient comme « démissionnaires », de siéger, car leur liste a été maintenue : les soixante-et-onze démissionnaires, qui souhaitaient respecter le « front républicain », n’ont pas été assez nombreux pour que la liste soit déclarée irrecevable (il en fallait 95).Face à cette situation inédite, plusieurs choix s’offrent aux élus socialistes du Grand Est. Certains ont déjà annoncé qu’ils siégeraient, d’autres qu’ils ne le feraient pas. La décision finale des 8 élus sera sans doute connue après une réunion prévue « vendredi », au QG de campagne de Jean-Claude Masseret, à Maizières-lès-Metz (Moselle), selon Rue89 Strasbourg.Lire aussi :Elections régionales : quelle liste est arrivée en tête dans votre commune ?La voie de la démissionPour l’instant, seul l’un des candidats qui avaient indiqué vouloir se retirer durant l’entre-deux-tours, Thibaut Villemin, a confirmé sa démission dans les pages de L’Est Républicain. Pour son colistier dans la Meuse, Jean-François Thomas, démissionnaire lui aussi mais non-élu, la décision de M. Villemin a été prise « dans un souci de cohérence » avec leur retrait entre les deux tours.L’appel au « rassemblement »Jean-Pierre Masseret a annoncé accueillir « volontiers » ses anciens dissidents dans son groupe d’opposition. Sur France 3 Alsace, il a déclaré qu’il s’agissait d’une question « philosophique » qu’il appartient à chacun de régler.En l’occurrence, les « démissionnaires » de l’entre-deux-tours comme leurs colistiers élus derrière Jean-Pierre Masseret sont nombreux à chercher l’apaisement. Une solution prônée par Pernelle Richardot, tête de liste du Bas-Rhin.Cette dernière avait annoncé son retrait peu après le premier tour, sans toutefois promettre sa démission si elle était élue. Le bureau du PS dans le Bas-Rhin lui a demandé de rester.Unanimité du Bureau Fédéral @PS_bas_rhin demande @PernelRichardot et @EmmanuelRecht de sieger #dnainfos @lalsace @BleuAlsace @F3Alsace #ACAL— PS_bas_rhin (@PS67)require(["twitter/widgets"]);« J’appelle au rassemblement, dit-elle aujourd’hui. Mais à certaines conditions ». Mme Richardot affirme que cela dépendra, entre autres, des décisions des « dirigeants du PS. »« Je n’appelle pas Jean-Pierre Masseret à se retirer, mais en même temps, je ne vois pas comment quelqu’un qui s’est mis en dehors du PS peut prétendre diriger le groupe d’opposition à la région. » Quant à savoir si cette décision est cohérente pour les électeurs, Pernelle Richardot est formelle : « Les électeurs me l’ont dit, ils veulent que l’on siège pour les représenter, eux, ceux qui étaient pour le barrage républicain et qui, comme nous, ont respecté la consigne de vote du PS. »Dans « l’autre camp », son colistier du Bas-Rhin, Emmanuel Recht, maintenu sur la liste de Jean-Pierre Masseret, dit peu ou prou la même chose : « Nous devons nous rassembler et être des élus responsables, dans l’intérêt de nos électeurs. » L’hypothèse de la formation d’un second groupe d’oppositionUne autre solution est de créer un second groupe, formé par les démissionnaires qui ont suivi la ligne édictée par Paris. Mais les élus que nous avons interrogés, qu’ils aient marché derrière M. Masseret ou derrière les consignes du PS, ne semblent pas vouloir aller dans ce sens.Sur ce point, tout dépendra en réalité de la décision de la direction du PS : M. Masseret restera-t-il dans le giron du parti ? Avant le second tour, cela semblait peu probable, mais rien ne vient pour l’instant confirmer son éviction du parti… même si sa liste s’est vue retirer l’étiquette socialiste, et ne représente donc pas le PS au conseil régional du Grand Est.Violaine Morin Rémi Dupré Il est le bras armé de la Fédération internationale de football (FIFA). A 67 ans, Hans-Joachim Eckert a entre ses mains l’avenir de Sepp Blatter, patron de l’instance mondiale depuis 1998, et celui de Michel Platini, dirigeant de l’Union des associations européennes de football (UEFA). Président de la chambre de jugement du comité d’éthique de la FIFA depuis juillet 2012, le magistrat allemand décidera, lundi 21 ou mardi 22 décembre, s’il inflige une sanction aux deux personnalités les plus influentes du foot mondial, suspendues le 8 octobre pour 90 jours. Fin novembre, la chambre d’instruction dudit comité avait requis une radiation à vie à l’encontre du tandem.Jeudi 17 décembre, Sepp Blatter a été entendu durant huit heures par le juge Eckert. « Cette intervention sera des plus importantes », souffle-t-on dans l’entourage du Suisse. « Le président Blatter attend une décision en sa faveur car les preuves l’exigent. Les preuves démontrent que le président Blatter s’est comporté correctement et n’a certainement pas violé le code éthique de la FIFA. L’enquête devrait être close et la suspension levée », ont déclaré les avocats du patriarche dans un communiqué. Le lendemain, c’est Michel Platini qui devait s’expliquer devant l’ex-président du tribunal pénal de Munich (d’octobre 2005 à juillet), chargé notamment des affaires de corruption, de fraudes fiscales, et crimes graves.Mais l’ex-numéro 10 des Bleus a décidé de boycotter cette audition. « Par cette décision, Michel Platini entend signifier sa plus profonde indignation face à une procédure qu’il considère comme uniquement politique et visant à l’empêcher de se présenter à la présidence de la FIFA (dont l’élection est prévue le 26 février 2016) », ont expliqué ses conseillers juridiques. Après l’annonce de la décision d’Eckert, ces derniers entendent saisir la commission des recours de la FIFA puis, in fine, le Tribunal arbitral du sport.Lire aussi :Platini boycotte son audition devant la FIFA« Personne n’a jamais remis en cause son indépendance » Doté d’un CV vertigineux, M. Eckert doit notamment se pencher sur le versement de deux millions de francs suisses (1,8 million d’euros) fait, en février 2011, par Sepp Blatter à Michel Platini. En septembre, le ministère public de la Confédération helvétique (MPC) avait ouvert une procédure pénale à l’encontre du président de la FIFA pour ce « paiement déloyal » effectué « prétendument pour des travaux réalisés entre 1999 et 2002 » par l’ex-numéro 10 des Bleus, entendu comme « personne appelée à donner des renseignements. » A cette époque, l’ancien joueur officiait comme conseiller du patron du foot mondial.« M. Eckert est complètement professionnel avec plus de trente ans d’expérience dans le secteur juridique. Il n’a jamais formé une opinion dans un cas avant les auditions », insiste M. Tenbücken, désireux de balayer les critiques visant son « boss ».« M. Eckert a traité plusieurs affaires de corruption, comme par exemple celle relative au groupe allemand Siemens il y a plusieurs années, ajoute un haut dirigeant de la FIFA. Personne n’a jamais remis en cause son indépendance. Seuls les footballeurs le font parfois et leurs motivations relèvent souvent de l’égoïsme. »Ancien premier procureur de Munich, directeur du département de criminalité générale et de la criminalité économique, M. Eckert est nommé, en 2012, à la tête de la chambre de jugement par le comité exécutif de la FIFA.Sa désignation fait écho à celle de l’ex-procureur new-yorkais Michael J. Garcia comme président de la chambre d’instruction dudit comité. Le magistrat allemand s’illustre rapidement en radiant à vie le Qatari Mohamed Ben Hammam, ancien vice-président de la FIFA et dirigeant de la Confédération asiatique, déjà banni en 2011 pour « fraude électorale ».Son rapport sur l’affaire ISL En avril 2013, il soumet à la FIFA son rapport sur l’affaire International Sport and Leisure (ISL), société en charge des droits marketing de la Fédération internationale jusqu’à sa faillite en 2001. Il y indique que l’ancien président brésilien de la FIFA Joao Havelange (1974-1998), son gendre Ricardo Teixeira (démissionnaire du comité exécutif et de son poste de dirigeant de la confédération brésilienne de football en 2012) et le patron de la Confédération sud-américaine (Conmebol) Nicolas Leoz ont touché des « pots-de-vin » d’ISL entre 1992 et 2000. Quelques jours avant la publication du rapport d’Eckert, Havelange avait quitté son poste de président honoraire de la FIFA, imité par Leoz.Lire aussi :FIFA : le Brésil, épicentre du scandale« La conduite du président Blatter a peut-être été maladroite », écrit alors M. Eckert, s’interrogeant si l’ancien secrétaire général de la FIFA (1981-1998) « savait ou aurait dû savoir au fil des années qu’ISL, avant sa faillite, avait versé des pots-de-vin à d’autres dirigeants. » Il estime alors que le Suisse n’a commis « aucune faute éthique ou criminelle. »En septembre 2014, le patronyme du magistrat allemand revient sur le devant de la scène alors qu’il se voit remettre le rapport d’enquête de 350 pages réalisé par Michael J. Garcia sur l’attribution des Mondiaux 2018 et 2022, respectivement à la Russie et au Qatar. « Ce sont deux professionnels respectés et accomplis dans leurs champs respectifs. Je suis certain que leur unique but est la quête de la vérité », confiait alors au Monde Domenico Scala, patron du comité d’audit et de conformité de la FIFA.Epaulé par une équipe de cinq enquêteurs, Michael J. Garcia avait rencontré les représentants des pays qui avaient déposé leur candidature (Qatar, Etats-Unis, Japon, Corée du Sud, Australie) pour organiser le Mondial 2022 et ceux qui postulaient à l’édition 2018 (Russie, Angleterre, Espagne-Portugal, Belgique - Pays-Bas). Le quinquagénaire avait également tenté d’interroger l’ensemble des membres du comité exécutif qui ont participé au vote d’attribution, le 2 décembre 2010.Le rapport Garcia Le 13 novembre 2014, M. Eckert publie une note de 42 pages sur la base du rapport Garcia. Dans sa synthèse, il estime que si des « conduites douteuses » ont bien accompagné le processus d’attribution, elles ne peuvent être qualifiées de faits de « corruption » et remettre en cause le scrutin de 2010.Il reconnaît « certains indices d’une conduite potentiellement problématique de certaines personnes à la lumière des règles d’éthique de la FIFA » et rappelle que le code éthique de la fédération interdit à ses représentants et élus « d’accepter des cadeaux ou des sommes d’argent ». Il pointe aussi un « manque de transparence » et la « conduite douteuse de deux personnes » qui officiaient comme « consultants ou conseillers » dans le dossier de candidature du Qatar. Mais ces éléments « ne sont pas de nature à compromettre l’intégrité du processus d’attribution » du Mondial 2022, estime alors le magistrat.Lire aussi :La FIFA et son « comité d’éthique », une histoire mouvementéeDans sa synthèse, M. Eckert n’oublie pas de rendre un hommage appuyé à Sepp Blatter. « Il faut dire clairement que le président Blatter n’a pas violé le code d’éthique » et « a mis en œuvre plusieurs réformes importantes, dont celles qui ont rendu cette enquête possible », écrit le juge munichois tout en conseillant à la FIFA de porter plainte auprès de la justice suisse. A la lecture de cette synthèse, Michael J. Garcia manque de s’étrangler. « La décision du président de la chambre de jugement contient plusieurs présentations incomplètes et erronées des faits et conclusions détaillés dans le rapport, déclare l’enquêteur. J’ai l’intention de faire appel de cette décision devant le comité d’appel de la FIFA. »Au nom de la « transparence », ce dernier réclame en vain la publication intégrale de son rapport avant de voir son appel rejeté. En décembre 2014, il démissionne de son poste de président de la chambre d’instruction, remplacé par l’Helvète Cornel Borbély. Le comité exécutif de la FIFA décide alors de divulguer ledit rapport Garcia « sous une forme appropriée » et après les procédures individuelles en cours. A ce jour, il n’a jamais été publié, restant à la disposition du procureur suisse Michael Lauber, qui enquête sur l’attribution des Mondiaux 2018 et 2022.Le « grand nettoyage » de 2015 L’année 2015 aura été celle du « grand nettoyage » pour le juge Eckert. Le 28 mai, il suspend provisoirement onze personnes suite au coup de filet réalisé, à quarante-huit heures du congrès de la FIFA, par la police suisse sur ordre de la justice américaine. Parmi elles figurent le président de la Confédération d’Amérique du nord et centrale (Concacaf) Jeffrey Webb, et son prédécesseur Jack Warner, inculpés pour blanchiment d’argent, fraude et corruption. En juillet, il radie à vie l’Américain Chuck Blazer, ex-secrétaire général de la Concacaf, ancien membre du comité exécutif et « taupe » du FBI. Deux mois plus tard, c’est le Trinidadien Jack Warner, démissionnaire de la FIFA en 2011, qui est banni à vie.Le 8 octobre, il suspend pour 90 jours M. Blatter, M. Platini et le Français Jérôme Valcke, soupçonné d’avoir profité de la revente de billets du Mondial 2014 et écarté de son poste de secrétaire général de la Fédération internationale en septembre. Ce jour-là, il radie pour six ans le Sud-coréen Chung Mong-joon, ex-vice-président de la FIFA (1994-2011) et candidat à la succession de Sepp Blatter.Lire aussi :Scandale à la FIFA : « L’ampleur de la corruption présumée est inconcevable »Dans une lettre, l’héritier de l’empire industriel Hyundai avait proposé, en octobre 2010, aux membres du comité exécutif la création d’un fonds international pour le football et la participation de son pays, candidat à l’organisation du Mondial 2022, à divers projets de soutien dans le monde, à hauteur de 777 millions de dollars.Le 12 octobre, le juge Eckert suspend pour 90 jours Worawi Makudi, président de la Fédération thaïlandaise et ancien membre du comité exécutif. Enfin, le 4 décembre, il écarte provisoirement Juan Angel Napout, patron de la Conmebol, et Alfredo Hawit, président de la Concacaf. Les deux dirigeants viennent d’être arrêtés par la police suisse et inculpés par la justice américaine.« Je remarque qu’il lui fallait trois ans d’enquête en 2011 pour radier à vie certaines personnes dont je ne citerai pas les noms. Aujourd’hui, il faut trois mois à la commission d’éthique pour bannir les présidents de l’UEFA et de la FIFA », a confié Sepp Blatter dans les colonnes de Libération, alors qu’il a créé ledit comité, il y a près d’une décennie, avant de le réformer en 2011.« Deux choses ont changé, estimait Andreas Bantel, porte-parole de la chambre d’instruction, le 8 décembre, dans les colonnes du journal suisse Le Temps. Les procureurs, d’abord Michael Garcia, puis surtout Cornel Borbely, sont très déterminés, et les temps ont changé. Les Etats-Unis mettent la pression. » Comme s’il fallait voir, derrière ce « grand nettoyage », la marque de la justice américaine.Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) C’est officiel : les eurodéputés se sont prononcés en majorité, 354 votes pour et 229 contre, jeudi 17 décembre à Strasbourg, pour le lancement d’une commission d’enquête parlementaire sur le scandale des voitures Volkswagen.L’initiative conjointe des Verts et des sociaux-démocrates, rejoints par les libéraux et l’extrême gauche, a finalement été soutenue par les élus du parti majoritaire (les conservateurs) dans l’hémicycle européen.Cette commission d’enquête aura un mandat très large : établir les responsabilités des institutions et des pays européens mais aussi des constructeurs automobiles après l’éclatement du scandale Volkswagen au début de l’automne. Qu’aurait dû faire la Commission européenne qu’elle n’aurait pas fait, elle qui a en charge la fixation des protocoles de tests d’émissions de gaz polluants pour les voitures neuves ?Ces tests, pratiqués en laboratoire depuis des dizaines d’années, n’étaient pas du tout efficaces pour mesurer les émissions réelles d’oxydes d’azote (NOx), mais Bruxelles ne s’est mise au travail pour en définir de nouveaux, plus efficaces, qu’en 2011. Et ils viennent seulement d’être validés par les 28 Etats membres de l’Union.Des pouvoirs élargisLes élus se pencheront aussi sur l’action des autorités nationales d’homologation des voitures neuves, dont l’indépendance vis-à-vis des constructeurs a été questionnée. Et sur le comportement des industriels : Volkswagen était-il le seul à avoir utilisé ces petits logiciels truqueurs, modifiant les émissions de gaz polluants au moment des tests ?La commission d’enquête sera dotée de pouvoirs et de moyens élargis. Une grosse quarantaine d’eurodéputés, un secrétariat, un budget pour faire travailler des consultants, des juristes, etc. Et le droit de convoquer des responsables – ces derniers n’auraient pas la possibilité de décliner – à des auditions ou de réclamer des documents.Elle aura plus de pouvoir que la « commission spéciale taxe », lancée en février après le scandale Luxleaks, pour enquêter sur l’évasion et la fraude fiscale en Europe, qui ne peut, elle, exiger des auditions ou des documents. Celle-ci a également dû insister des mois avant d’obtenir qu’une grosse dizaine de multinationales (Facebook, Google, Amazon, etc.) viennent s’expliquer au Parlement européen. Et n’a eu qu’un accès très partiel à des documents confidentiels de la Commission européenne.« La Commission est tout à fait prête à travailler avec la nouvelle commission d’enquête. Les logiciels truqueurs sont interdits dans la législation européenne. Les Etats membres ont l’obligation de la faire respecter. Pour notre part, nous avons pris des décisions importantes pour introduire de nouveaux tests, les plus solides et les plus fiables du monde à ce jour. Et en début d’année prochaine, nous ferons des propositions pour améliorer le système de mise sur le marché des voitures dans son ensemble ».Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter William Audureau Il est le jeu vidéo à la moyenne de notes la plus haute de l’histoire sur l’agrégateur de critiques Metacritic (99/100) et le second sur Gamerankings (97,54 %) et Senscritique (8,6/10). Le prestigieux magazine de jeu vidéo britannique Edge l’a élu meilleur titre de l’histoire en 2007 et son créateur, Shigeru Miyamoto, est surnommé le « Mozart du jeu vidéo ».Et pourtant, The Legend of Zelda : Ocarina of Time a échoué en finale du dernier concours en date, sur le site GameFaqs, balayé par un petit jeu indépendant fraîchement sorti, Undertale, à l’issue d’un sondage final qui a réuni plus de 150 000 votants et animé les débats dans la sphère vidéoludique pendant deux semaines.Undertale voted "Best Game Ever" over Mario 64, Ocarina of Time, and Pokemon Red/Blue https://t.co/kBCX75KwFK— namineahtellai (@Emi Jones ✨)require(["twitter/widgets"]);Le nom d’Undertale n’évoquera probablement rien à de nombreux lecteurs. Ce jeu de rôle conçu par un seul développeur, Toby Fox, est sorti en septembre 2015 sur Steam, la plateforme de distribution de jeux vidéo pour ordinateurs. Mais en dépit d’une réalisation antédiluvienne et d’une esthétique très particulière, il est porté depuis sa sortie par un bouche-à-oreille inouï : 10/10 de moyenne sur Steam en plus de 19 000 évaluations et un volume de recherche sur Google qui dépasse désormais les deux blockbusters Assassin’s Creed et The Witcher 3.Vainqueur de « Pokémon » ou de « Super Mario 64 »Bien sûr, la méthode de Gamefaqs n’a rien de scientifique. Ce site de jeu vidéo entièrement composé de contenu communautaire est surtout connu pour ses guides de jeux vidéo et ses tournois de popularité à braquet. En vingt ans d’existence, ce vestige des débuts du Net a ainsi organisé pas moins de dix-huit compétitions du genre.Ce serait un doux euphémisme de dire que la saga heroic fantasy de Nintendo, The Legend of Zelda, est une habituée des récompenses. Son héros aux oreilles pointues, Link, a remporté six titres à lui seul dans les catégories réservées aux personnages, la série a été élue meilleure série de tous les temps en 2006, et Ocarina of Time, meilleur jeu vidéo de tous les temps, déjà, en 2009.C’était sans compter la tenue de ce nouveau tournoi fort de 128 candidats, étalé sur plus d’un mois, et marqué par le parcours surprise du jeu indépendant de Toby Fox. Dès son entrée en lice, Undertale se débarrasse de Mass Effect 3, un jeu de rôle mâtiné de science-fiction très apprécié, avec seulement 1 000 voix d’écart, puis il gobe Fallout 3, un autre jeu de rôle majeur.Mais à partir des seizième de finale, la machine s’emballe. Ce sont tour à tour trois classiques intemporels de Nintendo, Super Mario World, Pokémon Rouge/Bleu puis Super Mario 64, dont Undertale triomphe à la stupéfaction générale.Relecture des codes du genreSur Twitter, l’amusement le dispute à l’agacement. L’engouement ne serait-il pas disproportionné ? S’agit-il d’une farce collective ?Mass Effect 3. Fallout 3. Super Mario World. Pokemon Red/Blue. Super Mario 64. Undertale is something special, but wow is that cool.— FrayJoker (@Space Cody)require(["twitter/widgets"]);Undertale sur GameFaqs a battu Mario 64, Pokemon Rouge, Mario World, Fallout 3, Mass Effect 3... A part ça, il est pas over-hypé ?— Benzaie_tgwtg (@Mr. Benzaie DANIEL)require(["twitter/widgets"]);Le jeu de Toby Fox est assurément différent. Comme il se présentait dès 2013 sur Kickstarter, il se veut « un jeu de rôle dans lequel personne n’a à souffrir ». Il propose une relecture à la fois drôle, humaniste, tendre et astucieuse des codes du genre. Les affrontements contre les monstres valorisent le dialogue et la psychologie plutôt que le combat, les créatures rencontrées ont chacune une personnalité attachante, et le jeu est rempli de scènes loufoques mémorables où le héros échappe à un monstre en le domestiquant en jouant avec lui, ou en l’assurant de son amitié amoureuse.Le tout porté par une bande-son envoûtante, qui oscille entre bips-bips rudimentaires nostalgiques, sérénades au piano envoûtantes, ou musique de cabaret délirante. Son auteur évoquera dans une interview son goût de Mother, une série de jeux de rôle de Nintendo réputée pour leur qualité d’écriture, leur intelligence et leur inventivité.La presse spécialisée est enchantée. « Undertale m’a apporté plusieurs heures de rire, de bonheur, de sentiments chauds et confus, tout en me surprenant avec de vrais moments tristes et choquants venus de nulle part », résume Destructoid. Pour Jeuxvideo.com, il fait partie de « la caste des titres indépendants qu’il faut absolument découvrir ». Gamekult y voit « la véritable surprise de cette année » et salue des scènes qui « resteront gravées dans la mémoire collective ».Sous-texte politiquePourtant, son approche humaniste n’est pas du goût de tous. Comme le relève le site spécialisé Kotaku, la communauté se déchire sur le sort de ce jeu si opposé aux standards habituels. Des réactions élitistes s’élèvent. « Fans d’Undertale : vous ne savez pas ce qu’est le vrai jeu vidéo », s’insurge un internaute sur le forum de GameFaqs, dans un sujet désormais effacé. « S’il était sorti il y a vingt ans, Undertale aurait été considéré comme tout juste médiocre », pouvait-on y lire.Alors que Toby Fox refuse de répondre aux questions sur le sous-texte politique du jeu, les militants progressistes s’en emparent. « Le succès dingue d’Undertale prouve que les joueurs sont prêts pour le féminisme, les romances queer et les valeurs progressistes », se félicite GameSkinny, un site spécialisé engagé.Sur le forum KotakuInAction, qui sert de lieu d’échange à nombre des partisans du GamerGate, un mouvement de joueurs hostiles aux militants progressistes, on s’agace : « Je ne pense pas que la dimension politique du jeu soit ce qui l’ait fait vendre, rectifie un internaute. Je pense que c’est le fait que c’est un bon jeu. »Un débat pas si neufAu-delà de la fable de David contre Goliath, ou du conte de fée d’un jeu indé, les débats autour d’Undertale ont acté des déchirures au sein de la communauté du jeu vidéo, séparée en deux camps : les joueurs et joueuses qui tiennent aux références classiques qui ont bâti l’histoire du jeu vidéo, d’une part. De l’autre, les soutiens d’une nouvelle vague de jeux qui s’offrent un droit d’inventaire, disséminent du sens derrière chaque fonction ludique, et représentent une nouvelle approche du jeu vidéo, moins portée sur l’immersion et davantage sur le détournement des codes.i just wanna watch gamefaqs burn https://t.co/u5cr4Jtkqi— Mr_Chisuun (@A Beary Holiday)require(["twitter/widgets"]);« Je veux juste que Gamefaqs prenne feu. »Ce choc des modernes contre les anciens n’est pourtant pas une nouveauté. Ocarina of Time lui-même avait divisé les fans de Zelda à sa sortie, certains lui préférant les épisodes en deux dimensions, plus denses. Le débat avait même donné lieu l’an passé à une chanson parodique, signée de Brental Floss et Dave Bulmer.Par ailleurs, ce n’est pas la première fois qu’un tournoi GameFaqs défraie la chronique. En 2007, la communauté avait octroyé le titre de meilleur personnage de jeu vidéo à… la pièce en « L » de Tetris. Ce triomphe saugrenu avait donné naissance à moult analyses : la victoire du bloc L- aurait ainsi symboliser « un effort collectif total » ; « la lassitude des personnages stéréotypés », « le ressentiment envers le fanatisme des joueurs », « l’indifférence pour ce tournoi », et « la prise de conscience que sur Internet, rien n’est sérieux ».William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.12.2015 à 18h02 « Une affaire très bizarre » impliquant un « homme très bizarre ». C’est en ces termes que le juge john Brevan a évoqué cette affaire avant de rendre son verdict. L’« extrémiste roux » qui voulait assassiner le prince Charles pour permettre au prince Harry, roux comme lui, de devenir roi, a été interné pour une durée indéfinie pour troubles psychiatriques par la justice britannique, mardi 22 décembre.Mark Colborne, un suprémaciste blanc de 37 ans, avait été reconnu coupable en septembre de préparation d’actes terroristes devant le tribunal de l’Old Bailey. Colborne avait été arrêté en juin 2014 après que son demi-frère eut découvert des produits chimiques et des documents suspects dans une maison de la famille à Southampton.Lire aussi :Colborne, le « suprémaciste roux », coupable de préparation d’actes terroristes« Mettre une balle dans la tête de Charles »Il s’est comparé à l’extrémiste de droite Anders Behring Breivik, qui avait tué 77 personnes en Norvège en 2011. « Je veux des représailles massives, un attentat terroriste de masse qui attirera l’attention sur notre souffrance, pas seulement la mienne, mais celle de mes frères à travers le monde. Je veux que le monde assiste à ma métamorphose, d’un représentant de cette pauvre communauté rousse qui se fait marcher dessus constamment, à un terroriste militaire », avait-il écrit dans son journal.L’enquête a montré que l’accusé avait cherché sur Internet le moyen de fabriquer des bombes artisanales. Il s’était aussi procuré des produits chimiques pour fabriquer du cyanure, des masques de protection, des seringues et des gants en latex.Dans son journal, l’accusé a également fait part de sa volonté de « mettre une balle dans la tête de Charles », le fils aîné de la reine Elizabeth II, premier dans l’ordre de succession au trône britannique.« Il est protégé mais pas trop. Je sacrifierais ma vie pour un tir. Tuer Charles et William pour que Harry devienne roi. Tuer les tyrans », y disait-il, omettant de réaliser que William avait, déjà à l’époque, un petit garçon précédant Harry dans l’ordre de succession.Depuis le 2 mai, William et son épouse Kate sont également les parents d’une petite fille, qui devance aussi Harry, relégué en cinquième position désormais.Lire aussi : Mark Colborne, le « terroriste roux », devant la justice britannique Patrick Roger Le Conseil constitutionnel a jugé, mardi 22 décembre, que le régime d’assignation à résidence fixé par l’état d’urgence après les attentats du 13 novembre était conforme à la Constitution. La haute juridiction avait été saisie le 11 décembre à la suite du recours déposé par un des sept militants écologistes visés préventivement, avant la tenue de la COP21, par l’article 6 de la loi du 3 avril 1955 relative à l’état d’urgence dans sa rédaction résultant de la loi du 6 novembre 2015 adoptée après les attentats.Celui-ci autorise le ministre de l’intérieur à « prononcer l’assignation à résidence, dans le lieu qu’il fixe, de toute personne (…) à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics ».Le Conseil constitutionnel a estimé que la législation répondait à un motif d’intérêt général et ne contrevenait pas aux droits et libertés garantis par la Constitution, notamment au droit de manifester, car l’assignation à résidence ne pouvait être confondue avec un confinement domiciliaire.Lire aussi :Etat d’urgence : la carte des perquisitions administrativesL’Etat d’urgence, une « zone grise »Ce que contestaient les avocats des requérants lors de l’audience qui s’est tenue le 17 décembre. Les militants assignés à résidence étaient en effet tenus de pointer trois fois par jour au commissariat et de rester chez eux de 20 heures à 8 heures.Pour leurs défenseurs, ce régime était clairement destiné à les empêcher d’exercer leur droit de manifester et constituait une mesure privative de liberté. Ils soulignaient que ces décisions d’assignation à résidence avaient été prises sur la seule base de « notes blanches » des services de renseignement, non datées et non signées, faisant état de leur « appartenance à une mouvance radicale » et de leur possible participation aux manifestations prévues contre la COP21.Lire aussi :Les militants de la COP21, cibles de l’état d’urgencePour Me Alexandre Faro, un des défenseurs des militants écologistes, « la loi confère des pouvoirs exorbitants à l’administration ». « L’état d’urgence est une zone grise dans l’état du droit », avait plaidé Me Patrice Spinosi, avocat de la Ligue des droits de l’homme (LDH), mettant en garde contre des « interprétations extensives » et des« dérives sécuritaires ». Le Conseil constitutionnel ne les a pas suivis.Lire aussi :A gauche, des doutes s’expriment sur le projet de réforme de la ConstitutionPatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.12.2015 à 16h58 Le défenseur des droits, Jacques Toubon, s’est prononcé contre la pénalisation des clients de prostituées, et ne souhaite pas sa réintrégration dans la proposition de loi qui sera de nouveau discutée en janvier à l’Assemblée, dans un avis rendu public mardi 22 décembre.Pour le défenseur, « l’interdiction de l’achat d’un acte sexuel basée sur le modèle suédois n’est pas la mesure la plus efficace pour “réduire la prostitution et pour dissuader les réseaux de traite et de proxénétisme de s’implanter sur les territoires”, et encore moins “la solution la plus protectrice pour les personnes qui resteront dans la prostitution”, comme annoncé dans la proposition de loi ».La pénalisation des clients « accentue la précarité »Il souligne notamment « que le modèle suédois cité en référence est aujourd’hui fortement controversé » et juge que « l’impact d’une telle disposition sur le phénomène prostitutionnel en France s’annonce limité, voire nul ». De plus, la France comme la Suède manquent « de chiffres fiables » permettant « de quantifier les effets de la loi sur le système prostitutionnel », insiste-t-il.Dans son avis, il « relève avec satisfaction la suppression de l’article » instaurant la pénalisation des clients, décidée par les sénateurs en octobre, et « ne souhaite pas sa réintégration ».Lire :Prostitution : les députés rétablissent la pénalisation du clientCependant, après l’échec des députés et sénateurs à s’accorder mi-novembre sur une version commune de la proposition de loi, les députés ont rétabli pour l’essentiel, le 15 décembre en commission, leur version du texte, et donc la pénalisation des clients. Ils prévoient de sanctionner l’achat d’actes sexuels d’une contravention de 1 500 euros.Jacques Toubon souligne que la pénalisation des clients « accentuera la précarité des personnes prostituées en les forçant à davantage de clandestinité », « rendra plus difficile l’action des services de police dans la lutte contre la traite et le proxénétisme », exposera « davantage les prostitué-e-s à la violence de certains clients et aux contaminations au VIH et/ou aux hépatites virales », et les forcera « à accepter certaines pratiques ou rapports non protégés ».Les députés auront le dernier mot sur ce texte, qui fera un nouveau passage devant l’Assemblée le 27 janvier, avant une nouvelle lecture du Sénat, puis un éventuel ultime vote des députés, si le Sénat ne vote pas le texte conforme.Lire aussi :« Délit de racolage ou pénalisation du client, c’est bonnet blanc et blanc bonnet  » 22.12.2015 à 16h27 • Mis à jour le22.12.2015 à 16h29 Michel Platini a indiqué, mardi 22 décembre qu’il entend saisir le Tribunal arbitral du sport (TAS) pour tenter de lever la suspension de huit ans, avec effet immédiat, de toute activité liée au football qui lui a été infligée, lundi, par le comité d’éthique de la Fédération internationale de football (FIFA).Pour pouvoir aller devant cette juridiction, M. Platini, qui voudrait être en mesure de se présenter à l’élection à la présidence de la FIFA, le 26 février, doit toutefois obtenir l’accord de cette même fédération internationale.Joseph Blatter, président en exercice de la FIFA, également suspendu, lundi, pour huit ans de toute activité liée au football, a lui aussi annoncé qu’il ferait appel devant la chambre des recours de la FIFA, devant le TAS et les tribunaux civils suisses.Lire aussi :Suspendus huit ans par la FIFA, Michel Platini et Joseph Blatter menacent de saisir la justiceQu’est-ce que le TAS ? Comment fonctionne ce tribunal ? Petit éclairage sur cette institution dont le siège est à Lausanne (Suisse).Quand et pourquoi ce tribunal sportif a-t-il été créé ?C’est l’ancien président du Comité international olympique (CIO), Juan Antonio Samaranch, qui a le premier émis l’idée d’une juridiction sportive, en 1981. Reconnu par le CIO en 1983 et entré en vigueur le 30 juin 1984, le TAS a vu ses prérogatives s’élargir grâce aux accords de Paris, signés en 1994. Et son lien originel avec le CIO a été rompu, ce qui a permis de donner au TAS une véritable indépendance par rapport aux organisations sportives.Toutefois, l’instance suprême du football mondial a très longtemps été réfractaire au TAS, qu’elle n’a reconnu qu’en 2002. Depuis lors, la FIFA accepte dans ses statuts de se soumettre à l’autorité arbitrale du TAS.Quelle est sa fonction ?Comme son nom l’indique, le Tribunal arbitral du sport n’intervient que dans des litiges juridiques qui ont trait au sport, de manière directe ou indirecte. Il peut s’agir d’un différend commercial, par exemple entre deux clubs sur le montant d’un transfert.Les litiges disciplinaires, que cela soit en matière de dopage ou de toutes éventuelles sanctions sportives, relèvent également de la compétence du TAS. Il existe quatre formes de procédures : l’arbitrage ordinaire, l’arbitrage d’appel, la consultative et la médiation.Les chambres sont composées d’un ou de trois arbitres. Chaque partie choisit un des arbitres sur la liste du TAS, tandis que le troisième est choisi par les deux autres ou par le président de la chambre arbitrale d’appel dans le cas de la procédure d’arbitrage d’appel. Les parties sont également libres de choisir quel droit va s’appliquer ; en l’absence d’accord, c’est le droit suisse qui s’applique.Une procédure ordinaire dure entre six et douze mois. En appel, une sentence doit être rendue dans les trois mois.Quelle est la portée d’une décision du TAS ?Comme les jugements des tribunaux ordinaires, les sentences arbitrales du TAS s’appliquent aux deux parties de manière définitive et obligatoire. Elles peuvent se faire respecter conformément à la Convention de New York, signée en 1958, et qui régit la reconnaissance et l’exécution des sentences arbitrales étrangères.Il existe des cas très limités de recours devant le Tribunal fédéral suisse, notamment pour une sentence qui serait incompatible avec l’ordre public ou lors de violations des règles élémentaires de procédure.Dans cette affaire, Michel Platini a déjà saisi le TAS. Suspendu, le 8 octobre, de manière provisoire (quatre-vingt-dix jours) par la justice interne de la FIFA, il demandait à la juridiction de lever cette suspension. Il s’agissait d’une requête en urgence. Vendredi 11 décembre, les juges de Lausanne avaient confirmé cette suspension provisoire.Lire aussi :FIFA : suspension maintenue pour Michel Platini 22.12.2015 à 16h03 La collecte nette du Livret A a été négative en novembre à hauteur de 1,09 milliard d’euros, selon les données publiées mardi 22 décembre par la Caisse des dépôts. Si l’on ajoute le Livret de développement durable (LDD), la collecte nette de ces deux produits d’épargne défiscalisée a été négative de 1,3 milliard d’euros le mois dernier.C’est le huitième mois consécutif que ces produits financiers sont en reflux. En septembre et octobre, les flux avaient été négatifs de plus de 3 milliards d’euros. #container_14429375634{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14429375634{ height:450px; } #container_14429375634 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14429375634 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14429375634 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14429375634 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; } Livret A : la décollecte se poursuitEn millions d'euros. L'encours du Livret à fin août 2015 est de 259,2 milliards d'euros(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14429375634", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["janvier","février","mars","avril","mai","juin","juillet","août","septembre","octobre","novembre"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "collecte", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", -850 ], [ "", -970 ], [ "", 110 ], [ "", -170 ], [ "", -440 ], [ "", -120 ], [ "", -970 ], [ "", -410 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " M€", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Au total, les flux de collecte des deux livrets sont négatifs de 11,67 milliards d’euros depuis le début 2015 (– 9,59 milliards pour le Livret A et – 2,09 milliards pour le LDD). A fin novembre, leur encours s’élevait à 353,5 milliards d’euros (253,4 milliards pour le livret A et 100 milliards pour le LDD).La baisse du taux des livretsCette décollecte s’explique notamment par le fait que le gouvernement en a baissé le taux de rémunération d’un quart de point le 1er août, à 0,75 %, un plus bas historique, pour tenir compte de la faiblesse de l’inflation. Livret A et LDD souffrent de la comparaison avec le plan d’épargne logement, dont le taux a été maintenu à 2 %, et l’assurance-vie.La question du niveau du taux du Livret A pourrait se poser à nouveau une fois connus les chiffres de l’inflation de décembre, alors que les prix de détail sont restés stables en France sur les douze mois à fin novembre. 22.12.2015 à 15h57 • Mis à jour le22.12.2015 à 18h49 Inscrire la déchéance de nationalité pour les binationaux nés français condamnés pour terrorisme : tout porte à penser que la mesure annoncée le 16 novembre par François Hollande devant le Parlement réuni en Congrès ne verra jamais le jour, comme l’a confirmé au Monde une source gouvernementale. Mais, officiellement, rien n’est acté, et l’arbitrage sera rendu en conseil des ministres, mercredi. « Le conseil des ministres est un lieu suffisamment solennel, dont il faut garder l’impact et la règle », a estimé le porte-parole du gouvernement mardi matin sur BFM-TV et RMC.Si elle est juridiquement envisageable au regard de l’analyse du Conseil d’Etat, la mesure est rapidement apparue comme une impasse politique. Nombreuses ont été les voix à gauche à s’en démarquer. Déjà, le 15 décembre, le premier ministre Manuel Valls avait confié son scepticisme  : «  Est-ce que le symbole en vaut la peine ?  » A la veille du conseil des ministres plusieurs responsables de gauche se sont évertués à minimiser cette reculade ou à proposer des solutions alternatives, comme l’a fait le président du groupe socialiste à l’Assemblée, Bruno Le Roux. « Il ne faut pas en faire le débat central, je préférerais que nous travaillions sur la peine d’indignité nationale qui existe aujourd’hui. » « Je n’ai jamais pensé que cette question était essentielle à la lutte contre le terrorisme », avait-il déjà indiqué lundi.Lire aussi :Faut-il constitutionnaliser l’état d’urgence ? Neuf tribunes pour y réfléchirForte hostilité à gauche du Parti socialiste« J’ai l’impression qu’il y a quand même aujourd’hui de moins en moins de gens qui pensent qu’il est absolument fondamental d’inscrire dans la Constitution la perte de nationalité, qui existe déjà dans la loi par ailleurs », avait déclaré le secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen.Julien Dray estime lui que la proposition du président de la République a au moins eu le mérite de montrer que l’exécutif était prêt à explorer toutes les pistes pour combattre le terrorisme : Il « fallait mettre la question sur la table » ou « on nous aurait agité en permanence le fait qu’on avait pas fait ça. » « Il y a une proposition qui est faite, on la met sur la table, on montre le caractère dangereux, difficile, inefficace, à ce moment-là il y a un consensus, et on passe à autre chose », a jugé le conseiller régional socialiste.Déchéance de nationalité : Taubira annonce l’abandon du projet à une radio algérienneInvitée lundi 22 novembre par la radio algérienne Chaîne 3, la ministre de la justice Christiane Taubira a longuement été interrogée sur le projet d’inscription de la déchéance de nationalité pour des binationaux condamnés pour terrorisme.La ministre, qui n’a jamais caché son hostilité au projet, a, semble-t-il, annoncé en exclusivité la décision de l’exécutif à renoncer à cette disposition. « Nous avons eu trois semaines de débat, le débat va se poursuivre encore quelques jours, mais je vous indique que le projet de révision constitutionnelle qui sera présenté en Conseil des ministres ne retient pas cette disposition », a-t-elle affirmé à son interlocutrice.« Pour ma part, je suis persuadé que c’est une décision qui ne peut avoir d’efficacité dans la lutte contre le terrorisme  », avait-elle expliqué au auparavant.A la gauche du Parti socialiste, le probable retrait de ce dispositif ne peut que réjouir, tant l’hostilité y était forte. Cécile Duflot voit dans la proposition « plus qu’une ligne rouge », « une faute », tandis que le député européen du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, la compare à « une mesure du Front national ».Avec humour, la sénatrice Esther Benbassa (Europe Ecologie-Les Verts) se félicite que, pour une fois, le président ne tienne pas ses promesses.Hollande n'inscrira pas la #déchéance de nationalité dans la Constitution (Libé). Pour une fois, contente qu'il ne tienne pas un engagement!— EstherBenbassa (@Esther Benbassa)require(["twitter/widgets"]); Clément Guillou La saison des Los Angeles Lakers, franchise mythique aux résultats devenus indignes – dernière de la conférence Ouest en NBA –, s’est transformée en tournée d’adieu de Kobe Bryant. La star des années 2000, désormais âgée de 37 ans, n’a jamais tiré aussi mal et a toujours tendance à privatiser le ballon, mais son charisme et les souvenirs que chaque fan de basket a de lui font de chacune de ses apparitions un événement.Avant les matches de Noël, Kobe Bryant a répondu aux questions de la presse internationale lors d’une conférence téléphonique durant laquelle il a évoqué sa proche retraite, ses difficultés physiques et même… Michel Platini.Vous ne souhaitiez pas de tournée d’adieu au moment de votre départ en retraite mais maintenant que vous l’avez annoncée, c’est plus ou moins ce qu’il se passe, au vu de l’accueil que vous recevez dans toutes les salles. Qu’est-ce que cela vous fait ?C’est super. Je ne considère pas ça comme une tournée d’adieu, mais je rends hommage aux supporteurs et eux font de même en retour. Ce sont de très beaux moments. Après 20 ans de carrière, que l’on arrive à se remercier mutuellement, c’est encore mieux que je n’aurais pu l’imaginer.Lire aussi :Kobe Bryant, un départ en retraite inéluctable pour le « Black Mamba »Le commissaire de la NBA, Adam Silver, a dit qu’il aimerait vous voir participer au week-end du All-Star Game, mi-février à Toronto. Si vous n’êtes pas élu par les internautes ni retenu par les entraîneurs, souhaiteriez-vous qu’un hommage vous soit rendu sous une autre forme ?Non. Quel que soit mon statut au cours du week-end du All-Star Game, ça m’ira. J’ai de la chance d’avoir disputé un tas de All-Star Game. Je serais très à l’aise avec le fait de ne pas être sélectionné, car à un moment il faut savoir laisser cette série s’interrompre [depuis 1998, Kobe Bryant n’a raté le All-Star Game qu’une seule fois, en 1999, ndlr]. Il faut savoir laisser le sport évoluer en votre absence. « J’ai laissé une trace sur les joueurs d’aujourd’hui »Quelle place pensez-vous occuper dans l’histoire de la NBA, par rapport aux Michael Jordan, Larry Bird… ?Je ne regarde pas où je me place par rapport aux plus grands joueurs de l’histoire. De mon point de vue, c’est une discussion superficielle. Le plus beau, le plus important, c’est votre impact sur les générations futures.J’ai l’impression que ce que j’ai fait, ce que je représente depuis 20 ans a laissé une trace sur les joueurs d’aujourd’hui et de demain, de telle sorte qu’eux-mêmes le transmettront à la prochaine génération. Et ça, c’est beaucoup plus important que la place que j’occupe dans l’histoire.Quelles sont les cinq équipes et les cinq joueurs qui ont été les plus difficiles à affronter ?Les San Antonio Spurs ont toujours été difficiles à jouer. Les Sacramento Kings quand on les jouait en play-offs, les Boston Celtics en 2008, les Detroit Pistons de 2004. Et les Chicago Bulls quand j’ai commencé en NBA.Du côté des joueurs, je dirais Hakeem Olajuwon, Michael Jordan, Kevin Durant, LeBron James et Clyde Drexler. Mais c’est difficile de trancher : quand je suis arrivé dans la ligue, il y avait encore des joueurs brillants comme Clyde Drexler, Gary Payton, John Stockton, Anfernee Hardaway…Lire aussi :Stephen Curry, le shooteur rigolard qui fait rêver la NBA« Mon corps ne me laissera pas jouer une saison à l’étranger »A quoi ressembleront les Lakers après votre départ, et imaginez-vous pouvoir revenir y travailler ?Je pense que je serai toujours dans le coin. Pas seulement dans l’environnement des Lakers mais aussi auprès d’autres joueurs dans la ligue. J’envisage d’aider au développement de ce sport et d’aider les enfants du monde entier à comprendre tous les éléments de ce sport et son potentiel.Les Lakers ont toujours représenté l’excellence. Ils ont toujours eu pour objectif de gagner le titre et je n’imagine pas que cela puisse changer. Ils vont passer par une phase de reconstruction mais le principe essentiel de la franchise, gagner, restera le même. Ce qui compte, ici, c’est de gagner le titre. C’est la seule mission qui vaille. Si vous ne gagnez pas, la saison est un échec. Si, en tant que joueur, vous avez le bon comportement pour ramener la franchise au niveau auquel elle a toujours été, cette ville vous aimera.Vous avez dit par le passé que vous aimeriez jouer avec Pau Gasol à Barcelone. Y a-t-il une chance que cela arrive un jour ?J’aurais adoré jouer à l’étranger une saison. J’aurais aimé le faire, mais ce ne sera pas possible. Mon corps ne m’en laissera pas la possibilité.Aimeriez-vous finir votre carrière aux Jeux olympiques, comme Magic Johnson en 1992 ?On verra. Je ne mets aucune pression pour y participer. Toutefois, disputer les Jeux olympiques est une expérience magnifique. Ce serait très beau de pouvoir mettre un terme à ma carrière sur la scène internationale. Mais on verra comment ça se passe. FIFA : « Un premier pas important pour nettoyer ce sport »En début de saison, vous n’atteigniez pas 30 % de réussite au tir et vous êtes désormais proche des 50 %. Est-ce que parce que vous êtes plus détendu ?Je ne suis pas sûr, je pense surtout que mes jambes vont mieux, mon timing est meilleur aussi. Mon corps a beaucoup souffert ces dernières saisons, on oublie que j’ai peu été capable de jouer depuis trois ans. J’ai perdu mon rythme, mon sens du timing. Il a fallu que je continue à m’entraîner, que je garde confiance en moi, et je savais que cela reviendrait un jour. C’est ce qui est en train de se passer.Comment ont réagi vos coéquipiers après votre dunk face aux Houston Rockets la semaine dernière ?(Rires) Ils ont réagi de la même manière que moi. Être capable de dribbler vers le panier, d’avoir cette détente et de dunker comme ça, c’est un des grands moments de ma carrière, c’était personnellement très gratifiant, c’était une récompense pour tout le travail physique accompli. C’était bon de voir tout cela payer. J’étais très excité.Vous avez grandi en Italie et vous avez souvent parlé de votre intérêt pour le football. Quel est votre avis sur la suspension de huit ans imposée à Michel Platini et Sepp Blatter ? Considérez-vous que c’est un premier pas pour remettre de la morale dans le football ?C’est un premier pas important pour nettoyer ce sport. Dans notre culture, dans nos sociétés où la vie peut être dure et brutale, le sport est censé être quelque chose de pur, une échappatoire. Quand une affaire comme cela explose, on perd la sensation de bien-être que l’on attend du sport. Il y a encore beaucoup à faire, mais je suis sûr que des gens s’en occupent et que le football sera un jour aussi pur qu’on aimerait qu’il soit.Lire aussi :Suspendus huit ans par la FIFA, Michel Platini et Joseph Blatter menacent de saisir la justiceClément GuillouJournaliste au Monde Antoine Albertini (Bastia, correspondant) Samedi 26 décembre après-midi, une centaine de personnes fortement encadrées par les autorités se sont rassemblées dans le quartier populaire Corse des Jardins de l’Empereur pour protester contre l’agression de deux pompiers et d’un policier dans la nuit de jeudi. Vendredi, des manifestants ont saccagé une salle de prière musulmane et tenté de brûler des exemplaires du Coran en marge de premiers rassemblements. Ces deux actes de violence ont été vivement condamnés par les autorités.Les Jardins de l’Empereur, un quartier populaire situé sur les hauteurs d’Ajaccio n’entretient que de très lointains rapports avec les cités du Continent, mais il défraie régulièrement la chronique des faits divers et de l’incivilité dans la ville et nourrit d’abondants fantasmes sur la présence de prêcheurs musulmans radicalisés – dont les travailleurs sociaux, les services de police spécialisés et les observateurs en général n’ont jamais trouvé le moindre signe d’activité.« En réalité, le niveau de délinquance y est largement inférieur à celui constaté ailleurs en France, souligne un policier ajaccien de la Direction départementale de la sécurité publique. Mais il reste inacceptable au regard des standards locaux. » Des « standards locaux » marqués par un net paradoxe : alors que la criminalité organisée est très présente en Corse, la délinquance de voie publique y demeure extrêmement faible.Lire aussi :A Ajaccio, une salle de prière musulmane saccagée par des manifestantsA Ajaccio, c’est d’ailleurs le mode opératoire mis en œuvre par les agresseurs des pompiers qui a suscité indignation, consternation et flambée de colère : à l’instar de pratiques solidement établies dans plusieurs cités en France, un appel téléphonique a attiré un véhicule de sapeurs-pompiers sous un faux prétexte dans le quartier des Jardins de l’Empereur avant que plusieurs individus ne prennent pour cible l’équipe dépêchée sur les lieux en l’attaquant par des jets de pierre, des clubs de golf et des battes de base-ball.Les pompiers, un corps très apprécié en Corse « Une grande première ici » a affirmé un officier du Service départemental d’incendie et de secours de la Corse-du-Sud. En Corse, les sapeurs-pompiers forment un corps très apprécié, notamment en raison de son implication dans la lutte contre les incendies l’été. Plus encore, il rassemble des centaines de volontaires à travers l’île et nombre de familles comptent plusieurs de ses membres sous l’uniforme bleu marine des soldats du feu, raison pour laquelle, dès vendredi 25, au lendemain de l’embuscade des Jardins de l’Empereur, une vague de condamnations sans équivoque a gagné la classe politique locale.Lire aussi :Une journée portes ouvertes dans les mosquées de France pour « casser la méfiance »Hier, alors que certaines informations diffusées par la presse faisaient état de l’implication de « plusieurs milliers de personnes », ce sont en réalité deux à trois cents individus « inorganisés », selon les services de police, qui ont pris la direction des Jardins de l’empereur afin de se livrer à une expédition punitive contre les « fauteurs de troubles », déclenchant, outre l’intervention des forces de police, une nouvelle condamnation unanime de la classe politique :« Nous répétons que ce genre de comportement est totalement étranger à ce que nous portons en tant que nationalistes corses, a notamment affirmé Jean-Guy Talamoni, président indépendantiste de la nouvelle assemblée de Corse. Nous entretenons depuis des années des relations régulières et fraternelles avec la communauté musulmane, qui nous a d’ailleurs appelés pour nous féliciter après notre élection. »De son côté, Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de l’assemblée de Corse a attaqué « des actes racistes complètement contraires à la Corse que nous voulons ».Alors que des informations faisaient état de l’implication de plusieurs mouvements de jeunesse liés aux nationalistes, le plus important d’entre eux, la Ghjuventù indipendentista, s’est déclaré totalement étrangère à ces faits dans un communiqué rendu public au lendemain des débordements d’Ajaccio en dénonçant « une nouvelle fois l’agression dont ont été victimes les pompiers (…), tout comme nous dénonçons le saccage d’un lieu de culte hier à Aiacciu (Ajaccio). »Antoine Albertini (Bastia, correspondant)Journaliste au Monde 26.12.2015 à 12h32 • Mis à jour le26.12.2015 à 12h57 Les forces armées irakiennes espéraient une reconquête « rapide » de Ramadi, grande ville irakienne dans la province sunnite de l’Anbar sous le joug de l’organisation Etat islamique (EI) depuis le mois de mai. Après qu’elle furent entrées dans la ville le 22 décembre, leur avancée est ralentie.De violents affrontements avaient lieu, samedi 26 décembre, dans un carrefour stratégique dans le quartier de Hoz, proche de l’ancien siège gouvernemental, selon des responsables irakiens cités par l’AFP. Le contrôle de ce bâtiment est capital pour la reprise totale de la ville, où seraient retranchés environ quatre cents djihadistes.« Les forces antiterroristes se trouvent dans un rayon de 800 mètres autour du complexe gouvernemental », a dit à Reuters Yahya Rasoul, porte-parole du commandement des opérations conjointes. Un bilan diffusé par l’armée irakienne fait état de cinq morts dans ses rangs depuis vendredi, et de vingt-trois membres de l’EI tués dans le même temps.« L’EI a eu des mois pour préparer ses défenses et le combat urbain est ce qu’il y a de plus difficile », a dit le colonel Steve Warren, porte-parole de l’armée américaine à Bagdad, qui fournit un appui aérien aux troupes irakiennes.Lancée à la fin de mai, l’opération de reconquête militaire a été ralentie d’abord par les chaleurs estivales insoutenables dans cette région désertique puis par les pièges explosifs et les attaques-suicides de l’EI, ainsi que l’impréparation des forces irakiennes.Lire aussi :Comment l’Etat islamique s’est mondialisé« La perte de Ramadi ne sera pas un coup décisif » Après avoir miné routes et immeubles, les djihadistes pourraient aussi s’être retranchés dans des tunnels. Selon un porte-parole du ministère de la défense, ils « empêchent des familles de fuir, qu’ils se préparent à utiliser comme des boucliers humains ». Entre quatre mille et dix mille habitants étaient toujours dans la ville avant le début de l’assaut, mardi. Selon l’armée irakienne, la plupart des habitants restants ont trouvé refuge dans l’hôpital de la ville, qui ne sera pas pris pour cible.Après la libération de Tikrit, au nord de Bagdad, en avril, la reconquête de Ramadi, à 130 kilomètres à l’ouest de la capitale, serait une nouvelle victoire pour les forces armées et le premier ministre, Haïder Al-Abadi, la première sans la participation des milices chiites soutenues par l’Iran, qui ne participent pas à la bataille pour éviter d’alimenter le ressentiment des habitants de cette région majoritairement sunnite.Interrogé par Le Monde, Patrick Martin, de l’Institute for the Study of War, estime cependant que « la perte de Ramadi ne sera pas un coup décisif pour l’Etat islamique », qui a contrôlé jusqu’à un tiers de l’Irak :« La ville lui servait surtout à maintenir les forces irakiennes occupées loin d’autres zones plus stratégiques comme Mossoul et le nord de l’Irak. »Lire notre décryptage :Le territoire de l’organisation Etat islamique a-t-il vraiment « rétréci de 14 % » ? 26.12.2015 à 10h33 • Mis à jour le26.12.2015 à 10h39 Au Paraguay, en Uruguay, dans le nord de l’Argentine et dans le sud du Brésil… plus de 100 000 personnes ont été évacuées dans ces quatre pays cette semaine en raison d’importantes inondations. La situation est la plus grave au Paraguay, où la rivière du même nom menace de déborder de ses berges après de très fortes pluies. Le niveau de la crue dépassait de sept mètres son niveau habituel. L’état d’urgence est en vigueur dans sept départements et dans la capitale Asuncion, où plus de 91 000 personnes ont été obligées de quitter leur logement avant les fêtes de Noël, selon Ultima Hora.Dans le nord de l’Argentine, plus de 10 000 personnes ont été évacuées dans la province de Entre Rios, qui jouxte l’Uruguay. Là aussi, ce sont des pluies qui ont fait croître le fleuve Uruguay jusqu’à son plus haut niveau en près d’un siècle.En Uruguay, ce sont les communes de Salto, Artigas et Rivera qui ont été touchées. Au moins 6 600 personnes ont été évacuées, selon les responsables locaux cités par le journal El Pais.Enfin, dans l’Etat brésilien du Rio Grande do Sul, frontalier avec l’ensemble de ces zones touchées, des dizaines de villes de petite ou moyenne taille ont, aussi, été évacuées.Ces inondations sont la conséquence du retour d’El Niño, un phénomène météorologique qui revient tous les trois à sept ans. Il est marqué par une accumulation d’eaux chaudes le long des côtes de l’Equateur et du Pérou et d’un renversement des alizés du Pacifique qui entraînent, plusieurs mois durant, d’importants bouleversements météorologiques à l’échelle mondiale.Généralement, El Niño naît au retour des beaux jours et s’amplifie jusqu’à un paroxysme qui intervient vers la fin décembre – d’où le nom dont les pêcheurs d’Amérique centrale l’ont affublé, l’« enfant », en référence à la Nativité. En cette période d’été dans l’hémisphère sud, El Niño inonde la partie méridionale de l’Amérique du Sud, réchauffe l’Asie du Sud et assèche le Brésil, l’Australie, l’archipel indonésien ou le Pacifique sud.Lire nos explications :El Niño de retour après cinq ans d’absence 26.12.2015 à 08h24 • Mis à jour le26.12.2015 à 08h26 C’était une belle histoire qui a accompagné les fêtes de Noël en Argentine, mais qui s’est finalement révélée fausse.Maria « Chicha » Mariani, une des fondatrices des Grands-mères de la place de Mai, pensait avoir retrouvé sa petite-fille, enlevée en novembre 1976 sous la dictature. La Fondation Anahi, qu’elle avait créée, avait annoncé, jeudi, qu’une femme de 39 ans avait été identifiée comme étant Clara Anahi, le bébé enlevé, grâce à des analyses génétiques qui prouvaient le lien de parenté « à 99,9 % ».La justice argentine a démenti ces informations, samedi, et écarté tout lien biologique entre les deux femmes : l’Unité spécialisée dans les cas d’enfants enlevés à leur famille pendant la dictature a annoncé que deux analyses génétiques officielles contredisaient les informations du premier test, réalisé par une clinique privée.Interrogé par le journal argentin Clarin, Juan Martín Ramos Padilla, proche et biographe de Maria Mariani, a confirmé que la jeune femme n’était pas le 120e enfant identifié après avoir été « volé » pendant la dictature militaire. Il a dit avoir émis des doutes lorsque la jeune femme s’est présentée avec les premières analyses génétiques, demandant une confirmation aux organismes officiels. Maria Mariani n’a pas réagi à ces nouvelles informations. Les recherches menées par Mme Mariani pour retrouver sa petite-fille étaient connues de toute l’Argentine. La photo de Clara Anahi bébé était largement diffusée à chacun de ses anniversaires, pendant des décennies, et sa grand-mère a multiplié les lettres ouvertes écrites à sa petite-fille. En mars, Maria Mariani écrivait :« A 91 ans, mon vœu le plus cher est de t’embrasser et de me reconnaître dans ton regard, cela me ferait plaisir que tu viennes jusqu’à moi pour que ces longues recherches se concrétisent. Le principal souhait qui me maintient debout est qu’enfin nous nous rencontrions. »Les Grands-mères de la place de Mai, une organisation fondée en 1977, en pleine dictature, s’activent depuis de longues années à rechercher ces petits-enfants portés disparus. Elles estiment que 500 bébés d’opposants politiques, enlevés à leur mère ou nés en captivité, ont ensuite été adoptés par des dignitaires du régime militaire, responsable de la mort ou de la disparition de 30 000 personnes. Nombre de ces enfants ont été élevés par des parents qu’ils pensaient être leurs géniteurs. 26.12.2015 à 07h31 • Mis à jour le26.12.2015 à 09h41 | Frédéric Bobin (Tunis, correspondant) Récompensé par le prix Nobel pour sa transition démocratique, le pays applique encore des lois héritées de la dictature qui permettent la détention de milliers de personnes. Ils sont la mauvaise conscience de la transition démocratique tunisienne. Et le caillou dans les mocassins d’un Prix Nobel de la paix. Ala Eddine Slim, Fakhri El-Ghezal et Atef Maatallah sont trois artistes tunisiens, âgés de 30 à 35 ans, porte-drapeau de cette nouvelle génération qui ne s’est pas faite à l’idée que le « printemps » de 2011 était une parenthèse close. Au moment où leur pays s’enorgueillit d’avoir été couronné par le comité d’Oslo pour la réussite de sa démocratisation, seule « révolution arabe » à avoir survécu, les trois jeunes gens ont été condamnés à Nabeul (nord-est), le 25 novembre, à un an de prison et 1 000 dinars (450 euros) d’amende pour… détention de stupéfiants.La sentence a fait l’effet d’une douche froide en Tunisie, où Ala Eddine Slim, Fakhri El-Ghezal et Atef Maatallah sont connus pour leur œuvre tout autant que pour leur combat contre l’archaïsme des politiques du ministère de la culture. Lundi 21 décembre, rebondissement : saisi en appel, le tribunal de Nabeul les acquitte.Mais l’affaire est emblématique. Elle illustre à quel point la démocratie est fragile, incertaine, paradoxale en Tunisie. Un mélange de vraies percées – en particulier pour la liberté d’expression –, de lois coercitives conservées de l’ancien régime et, dans certains cas, de franches régressions.Le 10 décembre, la condamnation à trois ans d’emprisonnement de six étudiants de Kairouan (centre) pour homosexualité avait ajouté à l’inquiétude des milieux de défense des droits de l’homme en Tunisie.Entre anti-terrorisme et archaïsmeDans le cas des trois artistes de Nabeul, l’affaire de stupéfiants se mêle à un contexte sécuritaire de lutte antiterroriste, dans un cocktail révélateur de l’air du temps. Le 19 novembre, Atef Maatallah, peintre et dessinateur, et Fakhri El-Ghezal, photographe et plasticien, rendaient visite à leur ami Ala Eddine Slim, réalisateur, dans sa maison de Nabeul.Les trois artistes portent la barbe bohème. Problème : dans la Tunisie de 2015, confrontée à une série sans précédent d’attentats djihadistes, qui ont fait un total de 72 morts, la crispation sécuritaire est telle que porter la barbe est devenu suspect, surtout quand l’attribut est le fait d’un groupe. Aussi le va-et-vient régulier de barbus dans la maison d’Ala Eddine Slim a-t-il apparemment attiré l’attention de certains riverains soupçonneux. Tout indique que la maison était déjà surveillée par la police. Et lorsque ce 19 novembre, les amis de passage sortent de la voiture une valise à caméra, le détail semble précipiter les choses. Une quinzaine de policiers foncent sur la maison, pensant démanteler une cellule terroriste. Ils ne découvrent qu’une bande de créateurs en train de boire de la bière. Le mobile politique s’effondre. Mais la police et la justice en Tunisie disposent d’une redoutable arme juridique pour se rattraper : la fameuse loi 92-52. Communément appelée « loi 52 », cette disposition du code pénal prévoit une peine de un à cinq ans de prison et une amende oscillant entre 1 000 et 3 000 dinars contre tout consommateur ou détenteur « de plantes ou matières stupéfiantes » « à usage de consommation personnelle ». Sommés de se livrer à un test d’urine, les trois artistes refusent afin de « garder le contrôle de leur intégrité physique », rapporte le documentariste Belhassen Handous, qui se mobilise avec d’autres pour dénoncer cette affaire. Incapable de prouver la « consommation » de drogue, le tribunal de Nabeul condamne néanmoins Ala Eddine Slim, Fakhri El-Ghezal et Atef Maatallah pour « détention ».Lire aussi (édition abonnés) : En Tunisie, un raidissement sécuritaire généralisé11 000 prisonniers victimes de la “loi 52”L’acquittement du 21 décembre ne règle pas la question de fond : le maintien de cette loi 52 dans une Tunisie censée établir sa démocratie. « Cette loi régressive adoptée en 1992 avait clairement pour objet de contrer les adversaires de Ben Ali, commente Yosra Nafti, l’épouse d’Ala Eddine Slim. Il faut espérer que cette affaire va vraiment faire bouger les choses et que cette loi finira par être abrogée. »Selon les Nations unies, la moitié des 13 000 personnes en détention provisoire et le tiers des 11 000 prisonniers en Tunisie ont été arrêtés en vertu de cette loi anti-toxicomanie. Les partisans de son abrogation mettent en avant l’effet destructeur d’une telle politique pénale sur toute une jeunesse, exposée au cauchemar carcéral pour un simple joint. Face à leur mobilisation, les promesses d’hommes politiques et de certains ministres de la justice n’ont pas manqué. Aucun n’a pourtant eu le courage de joindre l’acte à la parole, nourrissant une profonde amertume au sein de la société civile tunisienne. « L’ancien régime est de retour, dénonce Belhassen Handous. On assiste à une régression des libertés. Une chape de plomb est en train de s’abattre au nom de la lutte antiterroriste. »Lire aussi : En Tunisie, les homosexuels encourent toujours la prisonFrédéric Bobin (Tunis, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.12.2015 à 06h40 • Mis à jour le26.12.2015 à 11h56 Plusieurs centaines de migrants ont tenté de s’introduire sur le site d’Eurotunnel, près de Calais, vendredi 25 décembre dans l’après-midi. Les autorités ont brièvement fermé l’autoroute A16 dans les deux sens par mesure de sécurité.« Vers 16 heures, quelques centaines de migrants, par petits groupes, ont tenté de s’introduire sur le site », a indiqué la préfecture du Pas-de-Calais, précisant que les forces de police avaient repoussé les migrants qui se sont « repliés » vers le camp où survivent au moins 4 500 candidats à l’exil.Par précaution et « étant donné que le trafic routier était faible en ce jour », les autorités ont décidé de couper pendant trente minutes le trafic sur l’A16 dans les deux sens à hauteur des sorties qui mènent vers le tunnel sous la Manche en mettant en place des déviations. La circulation a repris vers 17 heures.Une sécurité renforcéeCes tentatives désespérées d’intrusion sur le site de 650 hectares d’Eurotunnel de centaines de migrants souhaitant rejoindre la Grande-Bretagne restent régulières malgré une très forte présence policière et une sécurisation accrue des abords de l’enceinte.Il y a une semaine, un millier de migrants avaient déjà tenté de forcer le passage vers l’Angleterre, donnant lieu à des scènes rappelant « une guérilla urbaine », selon les termes du procureur de la République de Boulogne-sur-Mer.A la fin d’octobre, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait affirmé que « depuis le 25 octobre, il n’y a[vait] plus un migrant qui passe en Grande-Bretagne » en provenance de Calais.La dernière perturbation importante du trafic des trains de marchandises et des navettes de ferroutage avait eu lieu dans la nuit du 21 au 22 octobre. Le trafic avait été inexistant à la suite de quelque 600 intrusions de migrants sur le site. Un pic à 1 700 intrusions avait été atteint le 3 août.Depuis le début de juin, 18 migrants sont morts dans la région en essayant de rallier l’Angleterre.Lire aussi :Comprendre la crise des migrants en Europe en cartes, graphiques et vidéos 26.12.2015 à 03h13 • Mis à jour le26.12.2015 à 12h14 Le sculpteur français Eugène Dodeigne, dont certaines œuvres monumentales sont exposées en plein air dans plusieurs villes du monde, s’est éteint jeudi près de Bondues (Nord) à l’âge de 92 ans.Né en 1923 en Belgique, il apprend dès l’âge de 13 ans le métier avec son père, tailleur de pierres tombales. Décelant son talent, ce dernier l’envoie prendre des cours de dessin et de modelage à Tourcoing puis à Paris à l’Ecole des beaux-arts.Dodeigne adopte dès 1955 la pierre bleue de Soignies comme matériau de prédilection, qu’il sculpte d’abord dans des volumes lisses et denses. « Ces formes organiques lui valent une reconnaissance précoce dans le milieu artistique du Nord », peut-on lire sur le site du Musée Rodin, qui lui a consacré une exposition en 2007.« Un des derniers géants »Au début des années 1960, Dodeigne emprunte la technique de la pierre éclatée qui le mène à une figuration abrupte et fortement expressive. Il expose dans plusieurs galeries parisiennes puis à Berlin, Hanovre, Rotterdam, Bruxelles et Pittsburgh.Dans les années 1970, il évolue vers la monumentalité qui coïncide avec le développement simultané de la sculpture en plein air.Eugène Dodeigne développe dans les années 1980 une expression originale en laissant apparentes, dans ses pierres monumentales, les traces des outils qui les ont dégrossies. Une de ses œuvres se trouve au jardin des Tuileries, à Paris.« Le Nord vient de perdre un de ses derniers géants », a regretté Martine Aubry, maire de Lille, dans un communiqué :« En voyant ces silhouettes à la fois massives et élégantes dressées place de la République (à Lille), face à la Citadelle, au Palais des beaux-arts, on ne peut que penser au regard bleu d’homme du Nord, à la poignée de main si solide et si chaleureuse à la pudeur et à la discrétion de ce grand sculpteur que fut Eugène Dodeigne, qui sut transmettre son humanité à la pierre. » 25.12.2015 à 21h51 • Mis à jour le26.12.2015 à 13h22 Une manifestation a dégénéré, vendredi 25 décembre à Ajaccio, quand plusieurs individus réunis dans une cité située sur les hauteurs de la ville ont saccagé une salle de prière musulmane et tenté de mettre le feu à des exemplaires du Coran.Environ 600 manifestants s’étaient donné rendez-vous devant la préfecture, un peu plus tôt dans l’après-midi et dans le calme, pour protester contre l’agression qui avait visé, la veille, deux pompiers et un policier.Certains ont appelé à se rendre dans le quartier des Jardins de l’Empereur, où avait eu lieu ce que la préfecture a qualifié de « guet-apens ». Ils s’y sont retrouvées en toute fin d’après-midi pour ce qui s’est vite transformé en expédition punitive. « 50 livres de prières ont été jetés sur la voie publique »Aux cris, pour certains, de « Arabi fora [les Arabes dehors] ! » ou « On est chez nous ! », ils ont, dans une ambiance tendue et encadrés par des policiers déployés pour tenter de maintenir le calme, essayé d’identifier et de retrouver les auteurs de l’agression. Les habitants du quartier sont restés cloîtrés chez eux, tandis que des portes en verre, des boîtes aux lettres et des vitres de véhicules étaient endommagées par les manifestants.Plusieurs manifestants ont, à cette occasion et malgré le dispositif policier, saccagé cette salle de prière musulmane, tentant même de regrouper des exemplaires du Coran pour y mettre le feu, en n’y parvenant que très partiellement. « 50 livres de prières ont été jetés sur la voie publique (seules quelques feuilles ont été consumées) », avait précisé M. Lalanne. La terrasse d’un restaurant kebab situé à proximité de la cité a également été endommagée.A l’origine de la manifestation, une agression contre des pompiers, Appelés au milieu de la nuit, leur véhicule a été visé par des jets de projectiles et deux d’entre eux ont été sérieusement blessés par des éclats de verre. Un policier, intervenu sur les lieux pour faire revenir le calme, a été plus légèrement blessé. Le quotidien Corse Matin, a recueilli le témoignage d’un des pompiers blessés :« Il faisait sombre. Nous sommes restés dans le camion et notre principale préoccupation était que personne ne puisse monter dedans. D’autant qu’il y avait une femme avec nous sur l’intervention. Je l’ai poussée derrière et j’ai fermement tenu la porte. C’est à ce moment-là que j’ai été blessé » « Depuis plusieurs mois, je sentais la tension monter »Samedi matin, le calme était revenu dans le quartier des Jardins de l’Empereur, où des cars de CRS ont été déployés. Ailleurs sur l’île, une surveillance accrue des lieux de culte musulman a été décidée. Dans la salle de prière attaquée, les fidèles sont revenus, comme le montre l’envoyée spéciale de France Info.La prière après le choc dans salle de prière musulmane d'Ajaccio où a eu lieu le saccage hier. Tristesse. Inquiétude https://t.co/lqROHXrdvD— MathildeL75 (@Lemaire Mathilde)require(["twitter/widgets"]); Interrogé samedi matin par France Info, le maire d’Ajaccio, Laurent Marcangeli, a dit que « le calme était visiblement revenu » dans le quartier des Jardins de l’Empereur. « Malheureusement, je ne suis pas surpris par ce qui s’est passé », a-t-il ajouté.« Depuis plusieurs mois, je sentais la tension monter. Il en fallait très peu pour déclencher ces événements ».Le préfet de Corse Christophe Mirmand a assuré que « tous les moyens » étaient mis en oeuvre pour retrouver les auteurs des violences contre les pompiers ajoutant que les « menaces n’étaient pas acceptables ».Le gouvernement, par la voix du premier ministre Manuel Valls et du ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve, a dénoncé à la fois l’agression de pompiers et de policiers à Ajaccio, et les dégradations visant le lieu de culte musulman. La nuit de vendredi à samedi a été « calme » à Ajaccio d’après le sous-préfet, M. Lalanne.La France, où vit la plus grande communauté musulmane d’Europe, avec quelque cinq millions de membres, a connu 274 actes et menaces antimusulmans au premier semestre 2015, selon l’Observatoire national contre l’islamophobie (ONCI). Un chiffre en hausse de 281 % par rapport à la même période l’an dernier, au cours de laquelle 72 actes antimusulmans avaient été répertoriés. 25.12.2015 à 18h41 • Mis à jour le26.12.2015 à 07h42 Le chef de Jaish Al-Islam, un important groupe rebelle syrien soutenu par l’Arabie saoudite, a été tué vendredi 25 décembre par des raids aériens à l’est de Damas, a affirmé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), l’ONG sise à Londres et disposant d’informations sur le terrain, qui cite comme source « de hauts responsables » de la formation rebelle.La mort de Zahran Allouch a également été confirmée sur Twitter par Khaled Khoja, dirigeant de la Coalition nationale syrienne (CNS), la principale formation de l’opposition en exil. Selon l’OSDH, cinq autres dirigeants du groupe Jaish Al-Islam ont été tués.Zahran Allouche, 44 ans, avait été arrêté en 2009 et amnistié en juin 2011, trois mois après le début du conflit qui a fait plus de 250 000 morts.Une importante coalition militaireUn porte-parole de l’armée syrienne a fait savoir dans une déclaration télévisée que les forces du régime avaient mené ces raids, montrant une vidéo de l’attaque sur laquelle on voit plusieurs colonnes de fumée blanche dans une zone rurale. Un responsable de la sécurité a affirmé à l’Agence France Presse que ces raids, ciblant une réunion secrète de dirigeants de plusieurs groupes islamistes, ont été menés par deux avions syriens.Il était impossible dans l’immédiat de savoir si ces raids avaient été menés par l’aviation du régime ou par la Russie, a prévenu l’OSDH. Le groupe militant Rakka Is Being Slaughtered Silently (RBSS, « Rakka est massacrée en silence ») a évoqué sur son compte Twitter un raid russe. « Des djihadistes rapportent que Zahran Allouche, leader de Jaish Al-Islam en Syrie, a été tué dans un raid russe », a, pour sa part, fait savoir le site SITE.Nommée « l’Armée de l’islam » en arabe, la coalition militaire et formation salafiste Jaish Al-Islam est considérée par l’OSDH comme le plus important groupe rebelle près de la capitale syrienne, Damas, et s’est allié en 2013 avec une soixantaine d’autres mouvements de la rébellion. Le groupe contrôle la plus grande partie de la banlieue est de Damas.Le mouvement avait assisté à Riyad à une réunion des principaux groupes de l’opposition politique et armée. Les participants avaient annoncé le 10 décembre leur accord pour des négociations avec Damas mais exigé le départ du président Bachar Al-Assad avec le début d’une éventuelle période de transition.Lire aussi :L’opposition syrienne fait taire ses divisions pour négocier avec Damas 02.12.2015 à 16h25 • Mis à jour le02.12.2015 à 16h47 Après le froid diplomatique, Moscou est passé aux attaques personnelles, dans la crise qui l’oppose à Ankara depuis que des avions de chasse turcs ont abattu un bombardier russe près de la frontière syrienne. Mercredi 2 décembre, le vice-ministre de la défense russe, Anatoli Antonov, a accusé « le président Erdogan et sa famille » de profiter de la contrebande de pétrole à laquelle se livre l’organisation djihadiste Etat islamique (EI) en Syrie.« Vous ne vous posez pas de questions sur le fait que le fils du président turc s’avère être le dirigeant d’une des principales compagnies énergétiques et que son beau-fils a été nommé ministre de l’énergie ? Quelle merveilleuse entreprise familiale ! », a-t-il commenté en référence au gendre de M. Erdogan, Berat Albayrak, 37 ans, et à son fils, Bilal Erdogan, qui possède le groupe BMZ, spécialisé dans les travaux publics et le transport maritime.Armée russe diffuse photos satellite, des "preuves" de l'implication de la #Turquie ds le trafic de pétrole avec #EI https://t.co/uvWGSUAscv— mandraud (@Mandraud Isabelle)require(["twitter/widgets"]);Erdogan s’insurge de ces « calomnies »C’est la première fois que Moscou cite nommément le président turc et son entourage, même si Vladimir Poutine avait déjà accusé Ankara, lundi, de « protéger » les combattants de l’EI et de couvrir le trafic d’hydrocarbures, qui représente l’une des principales sources de financement du groupe djihadiste.Il avait assuré que l’or noir de l’EI était « acheminé massivement, de manière industrielle, vers la Turquie », générant des « millions et des milliards de dollars » de profit. Ces accusations ont été balayées par le président turc, qui a mis au défi Moscou de prouver ses allégations. Personne n’a le droit de « propager de calomnies contre la Turquie » en l’accusant d’acheter du pétrole à l’EI, a-t-il rétorqué mercredi après-midi.Lire aussi :La guerre des mots continue entre Russie et TurquieRencontre prévue en décembreCette guerre des mots avait semblé se calmer mercredi lorsque le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a annoncé une rencontre avec son homologue turc, Mevlüt Cavusoglu, premier entretien entre hauts responsables des deux pays depuis le début de la crise. Cette rencontre devrait se tenir en marge du conseil des ministres de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui se déroule à Belgrade les 3 et 4 décembre.Jusqu’à présent, les hauts responsables russes ont refusé tout contact avec leurs homologues turcs. Vladimir Poutine, après avoir refusé de prendre les appels du président turc, l’a soigneusement évité lors de la COP21 à Paris.Lire aussi :La Russie adopte des sanctions économiques contre la Turquie Philippe Euzen La tête de liste Europe Ecologie-Les Verts en Ile-de-France pour les élections régionales, Emmanuelle Cosse, a attaqué en diffamation, mercredi 2 décembre, son adversaire du Front national, Wallerand de Saint-Just, confirmant ce qu’elle avait annoncé mardi matin sur France info.Puisqu'@emmacosse veut placer le débat politique sur le terrain judiciaire, je l'attends de pied ferme...— wdesaintjust (@W. de SAINT JUST)require(["twitter/widgets"]);Le 21 novembre, le candidat d’extrême droite avait déclaré que « les politiques et intellectuels en place depuis des décennies sont bien plus responsables des attentats de Paris que les assassins », avant de s’en prendre plus précisément à ses adversaires de gauche, Emmanuelle Cosse et Claude Bartolone (PS), qui auraient, selon lui, « une responsabilité directe à l’égard des victimes ». "@claudebartolone et @emmacosse ont une grande responsabilité, une responsabilité directe à l'égard des victimes des #AttentatsParis."— wdesaintjust (@W. de SAINT JUST)require(["twitter/widgets"]);« [C’est] absolument incroyable que cette personne, qui est mise en examen pour fraude sur l’utilisation de fonds publics, m’insulte, a réagi Mme Cosse, mardi. Et j’ai même cru voir hier qu’il pensait qu’il fallait que j’arrête de faire de la politique. Et il a remis le couvert, y compris hier soir. »La veille, Wallerand de Saint Just était en meeting dans le Val-d’Oise, à Enghien-les-Bains, en compagnie de la tête de liste FN dans le département, Jean-Michel Dubois. Il en a profité pour réitérer ses propos, et les développer.Les attentats seraient « le résultat d’un laxisme institutionnalisé depuis des décennies. Après Charlie, ils n’ont rien fait ». Selon lui, Emmanuelle Cosse et Claude Bartolone sont fautifs car ils auraient dit vouloir « faire de l’Ile de France la région de l’excellence des clandestins »."La responsabilité politique & morale d'@emmacosse est engagée lorsqu'elle dit que la région doit devenir le refuge des #migrants" @BFMStory— wdesaintjust (@W. de SAINT JUST)require(["twitter/widgets"]);".@emmacosse a dit qu'elle voulait que la région soit un refuge pour les #migrants." #TeamToussaint— wdesaintjust (@W. de SAINT JUST)require(["twitter/widgets"]);Pour se défendre sur ce point, la candidate écologiste a expliqué qu’elle, comme d’autres, a « simplement dit que notre pays devait avoir une politique digne d’accueil des réfugiés, sans minimiser l’ensemble des questions de sécurité en débat aujourd’hui ».Mais lundi soir, M. de Saint-Just a également exposé ses idées sur l’écologie, ce qui l’a amené, à nouveau, à s’en prendre à Mme Cosse. La COP 21 est « inutile », selon lui, et fait souffrir les Franciliens qui « sont bloqués chez eux ». « La politique environnementale de la France n’a pas besoin de tout ça. »Cependant, il voit du positif dans l’un des objectifs de ce sommet mondial qui a actuellement lieu à Paris : la diminution des énergies fossiles, car cela permettrait de « réduire les importations », explique-t-il. Il prône donc le développement du nucléaire, « énergie extrêmement propre, qui, grâce à Dieu, a été développée en France ».Mais, pour pouvoir le faire, « il faut écarter de la politique les idiots utiles. Les rouge-vert, les pastèques rouges dedans, vertes dehors, qui empêchent la France de développer son énergie nucléaire ».« Pécresse, elle, c’est l’hypocrisie »Wallerand de Saint-Just ne s’est pas contenté de s’en prendre à ses adversaires de gauche. Outre le fait qu’il ait affirmé avoir « le fichier des fichés S dans le département » (fiches comportant les noms de personnes soupçonnées de visées terroristes ou d’atteinte à la sûreté de l’Etat, auxquelles n’ont accès a priori que des personnes habilitées secret défense) et que « les 203 quartiers prioritaires d’Ile-de-France sont autant de Molenbeek » (la ville belge dans laquelle ont vécu plusieurs auteurs des attentats du 13 novembre), il s’en est pris, lundi soir, à Valérie Pécresse, la tête de liste des Républicains. « La gauche c’est normal. Valérie Pécresse, elle, c’est l’hypocrisie. »La candidate jouerait selon lui « double jeu depuis deux semaines [depuis les attentats]. Elle va avec l’UDI et le MoDem alors que les électeurs sont opposés à eux sur ces points. C’est plus critiquable au final. » « C’est Pécresse qui aurait dû parler comme moi, a-t-il ajouté, mais elle ne peut pas le faire car elle était dans un gouvernement qui n’a rien fait non plus. » Depuis, Wallerand de Saint-Just répète ce discours qu’il semble avoir adopté jusqu’aux élections.Philippe EuzenJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Angela Bolis Le mouvement de désinvestissement des énergies fossiles convainc de plus en plus d’institutions, publiques ou privées, qui se détournent d’un secteur considéré à la fois comme risqué et nocif pour le climat. Sur le site de la conférence mondiale sur le climat (COP21), au Bourget, l’ONG environnementale 350.org a annoncé, mercredi 2 décembre, que ce sont désormais plus de 500 institutions, représentant au total quelque 3 200 milliards d’euros d’actifs, qui ont choisi de se désinvestir de ces énergies – gaz, pétrole et charbon.Le bilan a donc progressé depuis le mois de septembre quand, durant la Climate Week à New York, 350.org et Divest-Invest, qui mènent cette campagne de désinvestissement, avaient comptabilisé les engagements de 400 institutions représentant 2 600 milliards d’actifs, et appelé à accélérer le mouvement en vue de la COP21. Un an plus tôt, en septembre 2014, elles étaient seulement 181 institutions, pour un total de 50 milliards d’actifs, à se désinvestir des fossiles. Depuis les précurseurs – plutôt des ONG, des universités et des fondations –, le mouvement a gagné les fonds de pension et le secteur privé, qui pèsent désormais pour 95 % des actifs des « anti-fossiles  ». « Cela montre que les investisseurs prennent le risque climatique très au sérieux », a estimé May Boeve, la directrice de 350.org.Lire aussi :La mobilisation contre les énergies fossiles prospèreStephen Heinz, le président du Rockefeller Brothers Fund – le fonds de la puissante famille américaine Rockefeller, qui a bâti sa fortune grâce à l’industrie pétrolière – a encouragé l’initiative, et ce pour deux raisons : « un impératif moral de sauver la planète », et la « rationalité économique », car « les actifs dans les énergies fossiles sont risqués et perdent de la valeur ». En témoigne la chute du prix du baril de pétrole. Pascal Canfin, ancien ministre du développement, désormais directeur exécutif de WWF France et conseiller principal pour le think tank World Resources Institute, en a ajouté une : le cadre juridique. D’après lui, il sera bientôt possible de poursuivre en justice un fonds de pension, une banque ou une compagnie d’assurance, qui ne tiendrait pas assez en compte le risque climatique.Universités, villes, compagnies d’assurances…La diminution de l’usage des énergies fossiles est cruciale pour atteindre les objectifs de la COP21, qui doit aboutir à un accord permettant de limiter le réchauffement à 2 °C par rapport à l’ère pré-industrielle. Car elles sont considérées comme la principale cause de ce réchauffement planétaire. Pétrole, gaz et charbon représentent 80 % des émissions mondiales de CO2 et 67 % des émissions de gaz à effet de serre. Il faudrait, pour ne pas dépasser le seuil visé, laisser sous terre 80 % des ressources connues.Lire aussi :Le réchauffement climatique en 10 questionsLe mouvement de désinvestissement reste aujourd’hui minime face à la centaine de milliards de dollars d’investissements, et ne peut occulter les 450 milliards d’euros de subventions publiques annuelles toujours accordées aux énergies fossiles, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Mais il compte dans ses rangs de plus en plus d’acteurs. Ainsi, selon 350.org, quelque dix-neuf villes françaises ont récemment rejoint l’initiative – Saint-Denis, Lille, Bordeaux, Dijon, Rennes…Il y a aussi la prestigieuse London School of Economics, qui a annoncé fin novembre qu’elle désinvestissait 138 millions d’euros des compagnies travaillant dans le charbon ou les sables bitumineux – rejoignant ainsi les universités de Stanford, Yale, Harvard, Glasgow ou Oxford. Ou encore, à des degrés divers, les villes d’Uppsala (Suède, 190 000 habitants), de Münster (Allemagne, près de 300 000 habitants), de Melbourne (capitale de l’Australie, plus de 4 millions d’habitants) et d’Oslo (capitale de la Norvège, plus de 600 000 habitants).Lire aussi :Pascal Canfin nommé directeur du WWF FranceL’ONG 350.org cite aussi le Science Museum de Londres, l’Eglise protestante de Hesse et Nassau en Allemagne, l’un des principaux fonds de pension néerlandais, PFZW, le fonds de pension norvégien – plus gros fonds souverains au monde – ou encore Allianz, la première compagnie européenne d’assurance. Les cercles financiers s’y mettent donc aussi – là encore à des degrés divers : BNP Paribas, Bank of America Merrill Lynch, Société Générale, Crédit Agricole, Natixis, l’assureur Axa, la Caisse des dépôts, et même la célèbre agence de notation américaine Standard and Poor’s, qui inclut désormais le risque climat dans ses éléments de notation. Le groupe du quotidien britannique The Guardian a de son côté annoncé en avril qu’il revendait tous ses actifs dans les énergies fossiles, représentant plus de 1 135 millions d’euros.Lire aussi :La campagne de « désinvestissement » des énergies fossiles gagne l’EuropeSoutiens de poidsLe mouvement de désinvestissement a reçu aussi nombre de soutiens de poids. Mi-novembre, Thomas Piketty, professeur à l’Ecole d’économie de Paris et auteur du Capital au XXIe siècle, et l’économiste britannique Tim Jackson, ont cosigné une lettre dans le Guardian appelant au désinvestissement des énergies fossiles, celles-ci étant progressivement passées de projets « à bas coût et à haut rendement, à des projets coûteux, très capitalistiques et complexes. Dans le même temps, les énergies vertes, décarbonées, sont rapidement devenues compétitives vis-à-vis des énergies polluantes ».Avant eux, plusieurs personnalités avaient pris position pour le mouvement : l’économiste et conseiller du gouvernement allemand Hans Joachim Schellnhuber, le Prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, Laurence Tubiana, ambassadrice chargée des négociations sur le changement climatique pour la France, ainsi que la Convention-cadre des Nations unies pour les changements climatiques (CCNUCC), par la voix de son porte-parole Nick Nuttall, ou encore le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.Désinvestir les énergies fossiles, investir dans les énergies « propres »… Lundi, au premier jour de la COP21, le cofondateur de Microsoft, Bill Gates, a annoncé deux initiatives dans ce sens : un fonds d’investissement privé pour financer les entreprises œuvrant dans les énergies propres ; et une large initiative publique, la « mission innovation », qui rassemble vingt pays s’engageant à doubler leurs investissements dans la recherche et développement de ces énergies.Lire aussi :Bill Gates et des géants du Net investissent massivement dans les énergies propresAngela BolisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Emmanuelle Jardonnet La tenue de la COP21 à Paris a fédéré les envies dans le champ artistique : les initiatives se sont multipliées du côté des artistes comme des institutions pour mettre en résonance les problématiques climatiques ou pour s’engager plus directement sur les enjeux environnementaux. Voici une sélection de douze projets, expositions, initiatives à découvrir au cours du sommet.Une COP de la culture à la Gaîté Lyrique La « Conférence des parties créatives » mise sur « l’imagination, la créativité et la collaboration pour construire et inventer ensemble une autre réponse aux défis climatiques ». Une centaine d’acteurs culturels, artistes, architectes, scientifiques et penseurs internationaux se réunissent chaque après-midi en public pour des séances de réflexion collective et des entretiens. Cette COP des milieux créatifs conduira à la rédaction d’un « manifeste pour la culture du monde de demain ». Un document qui sera relayé à travers les réseaux culturels du monde entier afin de fédérer et engager les artistes à la manière des résolutions de la COP21.La « Conférence des parties créatives », jusqu’au 11 décembre, tous les jours de 15 heures à 18 heures à la Gaîté Lyrique, 3bis, rue Papin, Paris 3e. Accès libre. Toutes les rencontres sont visibles en streaming et archivées sur le site de la Gaîté Lyrique et d’ArtCOP21.La « Marche immobile » de JR et Darren Aronofsky Le street artiste français JR et le réalisateur américain Darren Aronofsky s’associent, à l’occasion de la COP21, pour présenter une œuvre vidéo surprise, monumentale et projetée en plein air chaque nuit à Paris. Les manifestations sont interdites dans la capitale pour des raisons de sécurité ? Le duo propose The Standing March (la « Marche immobile »), qui a débuté sur la façade de l’Assemblée nationale, « le cœur de la démocratie française », les 29 et 30 novembre, et se poursuivra dans Paris sur des bâtiments révélés au dernier moment par les artistes toute la semaine. Sur une musique de 3D, du groupe Massive Attack, l’œuvre présente 500 personnes que l’on voit tourner sur elles-mêmes, les bras croisés, puis fixer leur regard vers les spectateurs parisiens. « The World Is Watching You Dear Leaders! » (« le monde vous regarde, chers représentants ! »), rappelle le duo aux 25 000 officiels réunis pour une dizaine de jours à Paris.Jusqu’au 7 décembre.Une installation stratosphérique Aerocene est une œuvre hors normes, tout à la fois esquisse d’un laboratoire scientifique de pointe pour l’environnement, défi technique et collaboratif à relever et œuvre d’art engagée. L’objectif de cet ambitieux projet, imaginé par l’artiste argentin Tomas Saraceno : faire flotter dans la stratosphère, entre les ­avions et les satellites, une vigie du ­climat en open data, fournissant des données et des images en temps réel. Pour cela, l’artiste a imaginé un engin innovant capable de réaliser « le plus long vol thermodynamique » autour du monde, c’est-à-dire ne reposant que sur la chaleur du soleil (sans ­panneaux solaires), les infrarouges de la terre et les processus physiques naturels. Cette sculpturale « science-fiction » sera présentée sous forme de prototype sous la nef du Grand Palais. En parallèle, un colloque et un atelier sont organisés au Palais de ­Tokyo autour de la circulation des énergies et de ses ­implications « poétiques, éthiques et politiques ».« Aerocene », du 4 au 10 décembre au Grand Palais dans le cadre de Solutions COP21. Au Palais de Tokyo, colloque le 6 décembre et atelier « Workshop Museo Aero Solar » les 5 et 6 décembre de 14 heures à 18 heures (construction d’un musée volant entièrement constitué d’emballages plastiques recyclés – ouvert à tous à partir de 5 ans).Des icebergs invités par Olafur Eliasson à fondre en public Nous avions annoncé l’arrivée imminente à Paris de douze icebergs pêchés au large du Groenland par Olafur Eliasson. Avec l’état d’urgence, l’installation de l’œuvre éphémère de l’artiste danois a été reportée de quelques jours, et déplacée de quelques arrondissements : initialement prévue place de la République, elle sera finalement déployée place du Panthéon, le 3 décembre. Son nom, Ice Watch, évoque à la fois son concept et son principe : il s’agit d’une « montre de glace », puisque les blocs arctiques sont disposés comme les heures sur un écran, et les visiteurs pourront « regarder la glace » fondre, tel un compte-à-rebours aussi symbolique que concret, pendant toute la durée de la COP21.Lire aussi :Avec Olafur Eliasson, la banquise s’invite à Paris pour la COP21Jusqu’au 11 décembre sur la place du Panthéon, Paris 5e.« Climats artificiels », une exposition poétique plutôt que politique L’exposition « Climats artificiels » a été imaginée dans l’idée « d’accompagner la COP21 en faisant un pas de côté », explique Camille Morineau, sa curatrice. Elle présente des réflexions poétiques sur ce que sont le climat et la nature aujourd’hui avec une sélection d’installations, de photographies ou de vidéos se déployant autour d’un étrange nuage artificiel que l’on est invité à traverser en montant un escalier : le Cloud de l’architecte Tetsuo Kondo. La promenade permet de plonger le regard dans le ciel grâce à la Sky TV de Yoko Ono, de s’immerger dans des micro-jardins suspendus imaginés par Vaughn Bell, de contempler l’écume de mer depuis le ciel grâce à Ange Leccia ou encore de s’interroger sur le mystérieux code couleur de Champ d’Ozone, du collectif HeHe, qui exploite en temps réel les données sur la qualité de l’air parisien.Jusqu’au 28 février à l’Espace Fondation EDF, 6, rue Récamier, Paris 7e, du mardi au dimanche de 12 heures à 19 heures (sauf jours fériés), entrée libre.« Exit », de Paul Virilio, réactualisée au Palais de Tokyo L’œuvre, présentée en 2008 à la Fondation Cartier dans l’exposition « Terre Natale, Ailleurs commence ici », avait marqué les esprits. Conçue sur une idée de Paul Virilio par les artistes et architectes Diller Scofidio + Renfro, Exit a été réalisée en collaboration avec l’architecte Laura Kurgan, le statisticien Mark Hansen, ainsi qu’avec un groupe de scientifiques de diverses disciplines. Dans cette installation vidéo immersive sont projetées, à 360°, six cartes animées générées à partir de données statistiques portant sur les mouvements de population dans le monde et leurs principales causes. L’œuvre a été entièrement actualisée, à l’occasion de la COP21, reflétant l’évolution alarmante des données depuis sa première présentation. Un cruel appel à réagir.Lire aussi :« Exit », la folie humaine en courbes et en chiffresA voir jusqu’au 10 janvier au Palais de Tokyo, 3, avenue du Président-Wilson, Paris 16e.« L’Eau qui dort » : nos déchets, nos dénis Vélos, lits, chaises, poussettes, frigos, panneaux, chariots… : si les fonds marins parisiens ne font pas rêver, ils sont, en revanche, révélateurs de notre rapport à la consommation et à l’environnement, comme le montre l’installation de Michael Pinsky, L’Eau qui dort. C’est-à-dire un certain déni, car ces déchets oubliés, engloutis, invisibles, n’en sont pas moins polluants. Telles sorties de l’inconscient collectif, l’artiste a ainsi choisi d’exposer quarante de ces « sculptures » urbaines, boueuses et rouillées, repêchées dans le canal de l’Ourcq. Elles sont présentées à fleur d’eau, comme flottant à la surface et éclairées de façon fantomatique.Jusqu’au 3 janvier à La Villette, en face de La Géode, Paris 19e.Une unité de soin pour guérir le monde marin L’artiste australienne Janet Laurence a imaginé une unité de réanimation pour un site malade : la Grande Barrière de Corail. Son installation à l’entrée de la Grande Galerie de l’évolution du Muséum national d’histoire naturelle révèle le bilan de santé de ce lieu symbolique et propose des moyens d’action, invitant à réfléchir à la possibilité de guérir notre monde marin des conséquences du réchauffement climatique et de l’activité humaine. L’Australian Museum, qui exposera l’œuvre en 2016, a ouvert une résidence à l’artiste en juillet dernier sur Lizard Island, où des recherches scientifiques pour l’avenir des coraux sont en cours. Une vidéo de ce projet, qui s’inscrit dans le cadre de l’initiative soutenue par l’ONU pour la COP21, est également projetée à l’Aquarium Tropical du Palais de la Porte Dorée.« Deep Breathing – Resuscitation for the Reef », Grande Galerie de l’évolution, 36, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, Paris 5e.24 heures de vidéos d’art sur l’environnementIkono TV est une chaîne entièrement consacrée à l’art, de l’Antiquité à l’art contemporain, qui diffuse des programmes courts 24 h/24 en collaboration avec des artistes, des musées, des collections et des archives du monde entier. Le 5 décembre, elle lancera « Art Speaks Out », soit 24 heures de vidéos d’art contemporain sur l’écologie et l’environnement, en collaboration avec ArtCOP21.A partir de 18 heures sur le canal 150 de l’opérateur Free ou en streaming sur ikono.tv.Les photographes de Magnum s’accrochent aux murs La campagne sauvage de fausses publicités du collectif Brandalism visant à dénoncer « les mensonges » des sponsors de la COP21 n’aura survécu que quelques heures après l’effet de surprise escompté, à l’ouverture du sommet. En partenariat avec Dysturb, qui diffuse le travail des photojournalistes dans l’espace public, la Fondation Magnum propose un autre type d’affichage sauvage, avec une vingtaine de photographies grand format collées dans les rues de Paris. Chacune d’entre elles vient illustrer une donnée statistique sur le climat ou l’environnement, avec la possibilité d’écouter grâce à son smartphone, le photographe raconter l’histoire de son image.Un générateur mondial d’énergie humaine La tour Eiffel va se transformer en phare mû par l’énergie humaine et la préoccupation pour le climat. Le Français Yann Toma, qui se trouve être l’unique artiste-observateur à l’ONU, a imaginé pour la COP21 une œuvre lumineuse et participative. « Human Energy » va, en effet, comptabiliser l’énergie calorique produite par 75 millions de sportifs dans le monde grâce à l’application RUNTASTIC (soit 284 millions de calories brûlées en moyenne par jour) et l’énergie de la pensée produite lors du sommet de la Terre, avec le décomptage des tweets générés par la COP21 (près d’un milliard de tweets attendus en sept jours). Cette énergie physique et intellectuelle symbolique est traduite sous forme d’unités d’Energie Artistique (EA) et affichée sur un compteur. Arrivé au seuil de 999 millions d’EA, le flux se transforme en un rayonnement monumental depuis le sommet de la tour Eiffel.Pour participer, il suffit d’utiliser les hashtags #COP21 #HumanEnergy #Climatesign #ParisClimat2015 et #ClimateChange sur Twitter. Du 6 au 12 décembre.Le « Bureau des passeports » : une œuvre engageante Lucy + Jorge Orta délivrent des « passeports universels antarctiques » depuis 2007, année où ils ont implanté un « Village antarctique » lors d’une expédition polaire (cette œuvre est visible jusqu’au 3 décembre au ministère de la culture). Quel meilleur territoire que cet espace immaculé pour créer une communauté mondiale de citoyens engagés dans la protection des environnements menacés et la lutte contre le changement climatique ? Alors que plus de 50 000 passeports sont aujourd’hui en circulation, le duo d’artistes ouvre un bureau de distribution des passeports à l’échelle du Grand Palais pendant la COP21, invitant chaque nouveau citoyen à signer une charte d’engagement. Le duo d’artistes espère distribuer 30 000 nouveaux passeports et étendre ainsi la « Communauté universelle antarctique » à 100 000 membres.Le samedi 5 décembre à 10 h 30 au Grand Palais, 3, avenue du Général-Eisenhower, Paris 8e.Emmanuelle JardonnetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.12.2015 à 14h46 • Mis à jour le02.12.2015 à 15h38 | Charlotte Bozonnet (Alger, envoyée spéciale) Il fut l’un des principaux chefs de la lutte antiterroriste en Algérie et vient d’être condamné à cinq ans de prison ferme. Le général Hassan, de son vrai nom Abdelkader Aït-Ouarabi, était jugé jeudi 26 novembre par un tribunal militaire d’Oran (ouest) pour « destruction de documents » et « infraction aux consignes militaires ». Une condamnation inédite dénoncée par plusieurs personnalités comme une affaire politique sur fond d’incertitude et de manœuvres autour de la succession du président Abdelaziz Bouteflika, aujourd’hui souffrant.Le général Hassan avait été mis à la retraite en 2013, puis placé sous contrôle judiciaire avant d’être arrêté en août à son domicile par une brigade de la gendarmerie et incarcéré à la prison militaire de Blida. Les faits qui lui sont reprochés seraient liés à une opération de récupération d’armes à la frontière entre l’Algérie et la Libye destinée à contrer l’infiltration d’un groupe de terroristes avec un important arsenal. L’équipe aurait rempli sa mission avant d’être arrêtée à son retour à un point de contrôle militaire. L’opération n’aurait pas respecté la procédure en termes d’information de la hiérarchie militaire.L’arrestation du général avait déjà suscité beaucoup d’émoi au mois d’août. L’homme, âgé de 68 ans, est l’un des militaires les plus décorés du pays. Il a notamment dirigé le Service de coordination opérationnelle et de renseignement antiterroriste (Scorat), spécialisé dans l’infiltration des groupes terroristes pendant la décennie noire des années 1990.« Epuration politique »L’annonce de sa condamnation à la peine la plus lourde a été suivie par de sévères réactions. L’ancien ministre de la défense de 1992 à 1994, le général Khaled Nezzar, a dénoncé « une condamnation criminelle et infamante ». Ali Benflis, ex-premier ministre du président Bouteflika aujourd’hui passé dans l’opposition, a écrit dans un communiqué : « Une épuration politique pour crime de non-allégeance est en cours dans notre pays. » Les avocats du condamné ont eux dénoncé « une première pour un haut responsable des services secrets », expliquant que leur client « n’est qu’une victime collatérale de la féroce guerre des clans qui se livre à un haut niveau de la sphère politique ». Ils comptent se pourvoir en cassation.La condamnation du général Hassan intervient moins de trois mois après l’annonce de la mise à la retraite de son supérieur, le chef historique du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), les puissants services de renseignement algériens, le général Mohamed Mediene dit Toufik, qui était à sa tête depuis vingt-cinq ans. Son départ en septembre avait été interprété comme une volonté de l’entourage du président Bouteflika et de son chef d’état-major, le général Gaid Salah, de réduire l’influence de ce pôle de pouvoir. La sévérité du jugement contre le général Hassan en serait une nouvelle illustration.Les conditions de tenue du procès ont ajouté au trouble. Selon les avocats du général Hassan, le général Toufik n’a pas été autorisé à venir témoigner à décharge, comme ils l’avaient demandé. A la demande du procureur, les audiences ont eu lieu à huis clos, le tribunal mettant en avant la sensibilité des informations pouvant être divulguées pendant les débats. Aucun détail n’a donc été fourni sur le fond de l’affaire ou sur le contenu du jugement.Charlotte Bozonnet (Alger, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laetitia Van Eeckhout Rien ne dit encore si la question de la sécurité alimentaire sera explicitement mentionnée dans l’accord qui sera signé à l’issue de la conférence mondiale sur le climat (COP21) qui se tient à Paris-Le Bourget. Et pourtant, faim et changement climatique sont étroitement liés, vient rappeler avec force la carte interactive « Insécurité alimentaire et vulnérabilité au changement climatique », lancée mardi 1er décembre, par le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Centre Hadley pour la recherche et la prévision climatique du Met Office britannique.Lire aussi :« La COP21 ne pourra pas ignorer la question de la faim »Cet outil de recherche en ligne montre au fil du temps comment le changement climatique impacte les niveaux de la faim dans le monde. Mais il permet aussi de mesurer la portée des actions qui pourraient être entreprises pour prévenir et empêcher les pires conséquences de ces dérèglements climatiques.Les utilisateurs de cette carte interactive peuvent ainsi choisir une période – aujourd’hui, les années 2050 et les années 2080 – et voir la vulnérabilité à la faim des pays, induite par le climat, selon les efforts d’adaptation et les niveaux d’émissions de gaz à effet de serre.« Selon le résultat des négociations de Paris, les générations futures hériteront d’un monde moins vulnérable, ou au contraire beaucoup plus vulnérable à la faim », ont insisté, en marge des discussions, Julia Slingo, responsable scientifique du Centre Hadley, et Ertharin Cousin, directrice du PAM, en présentant la carte.Aider les pays vulnérables à s’adapterLe deuxième des Objectifs de développement durable (ODD) adoptés le 25 septembre dernier par la communauté internationale vise l’éradication de la faim sous toutes ses formes dans le monde d’ici à 2030. Mais les impacts du réchauffement de la planète mettent à mal les efforts déployés dans cette lutte. Aujourd’hui, 795 millions de personnes sont encore en proie à la faim dans le monde. Selon le programme des Nations unies pour le développement (PNUD), d’ici à 2080, ce sont 600 millions de personnes supplémentaires qui pourraient souffrir d’insécurité alimentaire sous l’effet du changement climatique.Lire aussi :Le changement climatique menace la sécurité alimentaire mondiale« Cependant, la mise en œuvre de politiques d’adaptation, notamment agricoles, permet d’atténuer la vulnérabilité face au changement climatique », relève Ertharin Cousin, directrice du programme alimentaire mondial (PAM). Et d’insister : « Réduire les émissions de CO2 ne suffit pas. Il faut aussi aider les pays vulnérables à s’adapter et cela exige des financements sûrs et suffisants. »Anticiper les catastrophesLe PAM a également annoncé, mercredi 2 décembre, en partenariat avec la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le lancement mondial d’un nouveau dispositif humanitaire. Baptisé Foodsecure, ce dispositif repose sur une approche anticipatrice : déclencher des fonds et des actions en fonction des prévisions météorologiques, avant qu’une catastrophe n’arrive.Lire aussi :La multiplication des catastrophes climatiques met à mal la sécurité alimentaire dans les pays du SudRécemment, il a ainsi été expérimenté en Ouganda, pour prévenir et atténuer les répercutions dramatiques d’un épisode El Niño qui était annoncé : des inondations étant prévisibles, des comprimés de purification d’eau et des articles de protection ont été distribués aux familles vulnérables. Au Guatemala et au Zimbabwe, Foodsecure a été activé dans les zones menacées de sécheresse : les agriculteurs ont été formés à l’utilisation de nouvelles semences résistantes à la sécheresse et à de nouvelles pratiques agricoles permettant de préserver le sol et l’eau.« Une réponse anticipée protège non seulement des vies, mais elle permet aussi d’économiser de l’argent, souligne Ertharin Cousin. Les systèmes humanitaires sont aujourd’hui dans une situation financière et opérationnelle tendue. D’autant que la multiplication des désastres climatiques exige d’intervenir dans de plus en plus d’endroits et sur un temps de plus en plus long. Nous avons besoin de développer de nouvelles approches permettant d’agir avant qu’une catastrophe ne se produise. C’est la seule façon de sortir de façon durable les personnes vulnérables de la faim chronique et de la pauvreté. » Le déploiement de Foodsecure à l’échelle mondiale exigera, selon le PAM, la mobilisation de 400 millions de dollars (376 millions d’euros).Lire aussi :Malgré de nets progrès, 795 millions de personnes souffrent de la faim dans le mondeLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.12.2015 à 13h06 • Mis à jour le02.12.2015 à 13h27 La Slovaquie a porté plainte devant la Cour de justice de l’union européenne, mercredi 2 décembre, pour dénoncer les quotas de migrants adoptés en septembre par les ministres de l’intérieur de l’UE. Le premier ministre slovaque Robert Fico s’en est justifié devant les journalistes :« Nous demandons que la cour l’annule, la déclare invalide et oblige le Conseil à payer les frais judiciaires. Nous maintenons que cette décision (...) était en contradiction avec une décision du Conseil européen qui avait dit clairement qu’aucun quota obligatoire ne serait adopté. Nous considérons aussi que ce cas représente une atteinte aux droits des Parlements nationaux et du Parlement européen. »Au lendemain du vote des quotas, M. Fico avait déjà annoncé son intention de porter plainte auprès de la Cour de justice. Il annonçait aussi que, dans un deuxième temps, il n’appliquerait pas la décision. Le quota prévu pour la Slovaquie par l’UE est de près de 2 300 personnes. Le pays compte accueillir uniquement, à titre volontaire, 25 familles, soit au total 149 réfugiés chrétiens d’Irak.Outre la Slovaquie, la Roumanie, la Hongrie, la République Tchèque ont voté contre ce plan, contraignant, soutenu par l’Allemagne et la France, qui prévoit la répartition de 120 000 réfugiés et migrants arrivés en Italie et en Grèce en 2015. Elvire Camus La dernière fois que David Cameron a demandé l’aval du Parlement pour bombarder la Syrie, le 30 août 2013, les députés ont répondu, à une courte majorité, « non ». Mercredi 2 décembre, le premier ministre britannique s’apprête à le consulter à nouveau sur la question. Cette fois, l’issue du vote fait peu de doute.Comme le rappelle la BBC, « David Cameron a toujours dit clairement qu’il ne porterait la question devant l’Assemblée que s’il était absolument sûr d’obtenir une majorité ». Sa décision a notamment été prise une fois qu’il a été certain que l’opposition, dont le dirigeant Jeremy Corbyn est fermement opposé à ces frappes, n’imposerait pas de consignes de vote à ses membres.Travaillistes ou pas, les députés semblent majoritairement favorables à l’extension des frappes de la Royal Air Force à la Syrie – l’engagement britannique dans la coalition contre l’organisation Etat islamique (EI) se limite pour l’heure à l’Irak. Comment expliquer ce revirement, deux ans après la première consultation ? La presse britannique apporte quelques éléments de réponse.« Notre allié blessé »Plusieurs facteurs expliquent ce changement, estime ainsi The Independent. Tout d’abord, la cible des raids n’est plus la même : « Cela aide que l’ennemi soit maintenant l’EI. Il y a deux ans, quand il s’agissait de frapper les forces loyales à Bachar Al-Assad, plusieurs députés avaient des doutes. » Surtout, « l’humeur au Parlement a changé depuis les attaques du 13 novembre à Paris. La question n’est plus seulement de savoir si les frappes vont “marcher” […], mais si nous sommes prêts à snober une demande explicite d’aide formulée par notre allié blessé, la France ». La semaine dernière, le président français avait demandé à « tous les députés britanniques d’approuver » des frappes en Syrie « en solidarité avec la France ».Lire aussi :David Cameron dans son rôle de meilleur allié de la FrancePour le Financial Times, le fait que la Russie se soit engagée militairement en Syrie il y a plus d’un mois est également un facteur contribuant à faire pencher les députés vers le « oui ».L’importance du débatMais la quasi-garantie d’une majorité ne doit pas dispenser le Parlement de débattre, estime The Guardian, pour qui frapper sans stratégie serait un désastre :« Ceux qui prônent l’usage de la force, qui va inévitablement coûter des vies à des innocents et à nos ennemis, ont la charge d’expliquer pourquoi leur proposition est nécessaire et efficace. »Selon The Irish Times, beaucoup de députés ne sont d’ailleurs pas prêts à accepter la réalité telle qu’elle est présentée par le gouvernement, surtout après 2003 et l’engagement du Royaume-Uni dans la guerre de George W. Bush en Irak. Ils entendent ainsi interroger David Cameron sur l’objectif britannique à long terme, l’impact militaire réel de la Grande-Bretagne sur le terrain et les alliés sur lesquels elle pourra s’appuyer au sol après les bombardements (David Cameron assure que la coalition anti-EI peut s’appuyer sur 70 000 combattants modérés) :« Le souvenir de précédentes évaluations des “renseignements”, des armes de destruction massive et des promesses de premier ministre, ne s’est pas estompé. »Or, pour le Telegraph, si le Parlement vote en faveur des frappes en Syrie, l’action du Royaume-Uni sera plus symbolique qu’efficace, car le pays ne pourra envoyer que « deux à quatre avions » de combats supplémentaires par rapport aux huit actuellement opérationnels en Irak :« M. Cameron serait le premier à l’admettre […], se cantonner à bombarder les positions [de l’EI] ne reviendrait qu’à contribuer de façon limitée à l’objectif global de la coalition qui est la destruction de l’EI. »Lire le compte-rendu de chat :« Une campagne aérienne seule est insuffisante pour l’emporter face à l’Etat islamique »Elvire CamusJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.12.2015 à 12h10 • Mis à jour le02.12.2015 à 14h37 | Michel Guerrin Jules Frutos et Olivier Poubelle codirigent, depuis 2004, Le Bataclan, dans le 11e arrondissement de Paris. Ils possèdent 30 % de cette salle de concert dont l’actionnaire majoritaire est Lagardère. Le 13 novembre, ils n’étaient pas présents dans la salle quand les terroristes y sont entrés, tuant 90 personnes, dont deux de leurs collaborateurs, Nathalie Jardin et Thomas Duperron, et en blessant grièvement des dizaines d’autres. Ils ne sont pas rentrés dans la salle depuis le massacre – cela leur a été déconseillé par la police –, mais ils se rendent tous les jours devant. Dans une interview exclusive au Monde, les deux programmateurs, qui jouent un rôle central dans la musique populaire (ils produisent des spectacles et possèdent plusieurs salles), s’expriment pour la première fois depuis la funeste nuit du 13 novembre. Ils évoquent le traumatisme au sein des équipes ainsi que l’avenir du Bataclan.« Aucun carnage de cette ampleur n’a eu lieu dans une autre salle de musique au monde », note Olivier Poubelle. « Si on réunit des gens dans une salle, ce n’est pas pour les faire disparaître… renchérit Jules Frutos, qui évoque son sentiment de culpabilité. C’est une question sans solution, ce qui nous arrive. Aujourd’hui, c’est très difficile de travailler, on a peu de résistance. On ne se remet pas. »Lire l'intégralité de l'interview :« Rouvrir le Bataclan sera un chemin de croix »« Il y a un désir de Bataclan et de retrouvailles » « On a tous quelqu’un qui connaît un blessé ou un mort. Quand je lis les portraits des victimes dans Le Monde, je me dis que nous, patrons de salles, nous avons parfois tendance à oublier notre public. Ce qui lie toutes ces personnes, c’est la joie d’être ensemble, ce sont des gens qui nous semblent familiers et qu’on aurait aimé connaître. Je me dis aussi que mon métier est utile pour rassembler. Mais quand j’entends ici et là qu’une “génération Bataclan” a été fauchée, ça ne correspond à rien, ajoute Olivier Poubelle. La seule chose à dire, c’est qu’une joie de vivre a été assassinée. Et puis ça fait vingt ans que je travaille dans ce quartier, qui est un des plus mélangés de France, un des plus ouverts aussi. On se bat ici pour vivre ensemble. C’est un quartier anti-Le Pen. Mais les terroristes ont choisi ce quartier, non pour tout cela, mais pour tuer le plus de gens possible. Attention aux analyses réductrices. »Interrogé sur la possible plus grande vulnérabilité de la salle du Bataclan par rapport à d’autres lieux de concert, la distance étant très courte entre la rue et la salle, Olivier Poubelle répond : « Quand trois terroristes arrivent avec une kalachnikov pour tuer le plus de monde possible et sont prêts à mourir, ce ne sont pas vingt mètres de plus qui changent les choses. Le Bataclan respectait les règles de sécurité, comme les autres salles à Paris. Ce débat n’a pas de sens. »Les deux programmateurs se prononcent pour une réouverture de la salle, avant la fin 2016. « Il ne faut pas faire [du Bataclan] un mausolée. Ni un lieu de pèlerinage. Du reste, personne ne le réclame. » « Il est nécessaire de revoir les portes ouvertes. Les équipes veulent une reconstruction, les artistes aussi. On en parle beaucoup. Il y a un désir de Bataclan et de retrouvailles. Mais ce sera un long chemin de croix », avance Jules Frutos.Michel GuerrinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Faustine Vincent Vendredi 27 novembre, Robert Lewis Dear, un Américain de 57 ans, a fait irruption dans un centre de planning familial à Colorado Springs (Colorado) et ouvert le feu, faisant trois morts dont un policier, et neuf blessés légers. Le gouverneur démocrate du Colorado, John Hickenlooper, et un candidat républicain aux primaires de son parti pour la présidentielle de 2016, Mike Huckabee, ont aussitôt dénoncé un acte de « terrorisme intérieur ».Barack Obama s’est gardé de reprendre ce terme. Le président américain a souligné, samedi, que les autorités ignoraient encore « les motivations qui ont conduit cet homme armé à tirer sur 12 personnes, ou à terroriser une communauté entière », tout en dénonçant une nouvelle fois l’accès aux armes de guerre.À partir de quand peut-on parler d’acte de « terrorisme » et de « terroriste » ? Après l’attaque, la question a fait débat outre-Atlantique.Motivations flouesLes motivations du tireur présumé sont essentielles pour tenter de déterminer si son acte relève du terrorisme. Or, elles sont encore floues. Lors de son interrogatoire, Robert Lewis Dear était confus, expliquant qu’il ne voulait « plus de bébés en petits morceaux », en référence à des vidéos diffusées cet été laissant penser que les centres de planning familial vendaient des cellules de fœtus.Lire aussi :Attaque d’un planning familial aux Etats-Unis : le suspect ne voulait « plus de bébés en morceaux »De son côté, la responsable de Planned Parenthood dans le secteur où le centre a été attaqué, Vicki Cowart, assure que « des témoins » ont « confirmé » que le tireur « était mû par son opposition à l’avortement légal ».Cela suffit-il à le qualifier de « terroriste » ? Oui, assurent de nombreux partisans du planning familial, dont les 700 centres à travers le pays sont régulièrement la cible de manifestations, voire d’agressions, des opposants à l’avortement.« Ce serait du terrorisme politique s’il était prouvé que l’assaillant a voulu porter atteinte volontairement au droit constitutionnel à l’avortement », souligne, pour sa part, Julien Cantegreil, juriste spécialiste des questions terroristes.Les médias américains, eux, se sont largement abstenus d’utiliser le terme de « terrorisme intérieur », provoquant parfois l’incompréhension, comme le rapporte un journaliste du Washington Post.a lot of people asking why most media not currently calling Planned Parenthood shooting an act of domestic terrorism.— WesleyLowery (@Wesley Lowery)require(["twitter/widgets"]);Dans le New York Times, l’éditorialiste Ross Douthat apporte un élément de réponse. Il estime que la différence essentielle entre une fusillade et un acte terroriste c’est qu’une attaque « organisée, si on la laisse se développer, peut faire bien plus de dégâts qu’un tueur individuel avec un fusil, quelles que soient ses motivations », et que le terrorisme relève plutôt d’efforts coordonnés pour déstabiliser ou remplacer un ordre légitime.Pas de définition universelle du terrorismeCe débat soulève en fait l’épineuse question de la définition du terrorisme. Or, il n’en existe aucune qui soit commune. L’usage du terme est lié aux législations nationales, elles-mêmes sujettes à des appréciations différentes.Aux Etats-Unis, est considérée comme du terrorisme domestique « toute activité destinée à intimider ou à contraindre les populations civiles, influencer la politique du gouvernement par intimidation, ou coercition et affecter la conduite du gouvernement par destruction massive, assassinat ou enlèvement et qui survient essentiellement à l’intérieur de la juridiction territoriale des Etats-Unis », selon le Patriot Act du 12 octobre 2001.Lire aussi :Penser la guerreFaute de définition légale internationale du terrorisme, désigner un acte comme tel serait donc « lié à l’intérêt des gens qui en parlent », estime Jean-Luc Marret, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique. Ainsi, « des fondamentalistes chrétiens diront de la tuerie du Colorado que c’est une justice divine pour sauver les enfants de l’avortement, quand les partisans de l’IVG le qualifieront de terrorisme ».Reste une « zone grise, qui ne dépend pas du discours politique, mais de la loi et l’appréciation qui en est faite par les autorités », ajoute le chercheur. En l’occurrence, ce sont « toutes ces personnes relevant de la psychiatrie et influencées par les pratiques terroristes, comme Yassin Salhi, qui avait décapité son patron en Isère. Sont-ils eux-mêmes des terroristes, eu égard au modus operandi et des éléments de leur discours, ou cela relève-t-il de l’irresponsabilité pénale ? ».In fine, c’est la justice qui tranche. Selon les premiers éléments de l’enquête, Robert Lewis Dear vivait isolé du monde, et en 1997, sa femme avait notifié à la police qu’elle avait été victime de violences conjugales.« Forcené » contre « terroriste »La couleur de peau des assaillants aurait-elle, elle aussi, une influence sur les termes employés ? En juin, lorsque Dylann Roof, partisan de la suprématie blanche, a tué neuf personnes noires dans une église de Charleston (sud-est des États-Unis), de nombreuses voix se sont étonnées que le tireur soit qualifié de « forcené » ou de « déséquilibré » et non de « terroriste ». « Je suis toujours frappée de voir les réticences à nommer le terrorisme blanc », s’était étonnée l’écrivaine américaine Brit Bennett.Après le massacre de Charleston, la justice fédérale avait suivi la piste d’un acte de « terrorisme intérieur », ce qui lui aurait permis de requalifier les faits. Dylann Roof a finalement été inculpé pour crimes racistes.Quelque 11 200 homicides ont été commis par armes à feu aux États-Unis en 2013. Le « terrorisme domestique » a, quant à lui, fait 3 030 victimes entre 2001 et 2013. C’est dix fois plus que les 350 victimes américaines tuées par le terrorisme à l’extérieur du pays sur la même période.Faustine VincentJournaliste au Monde William Audureau Ils étaient restés jusqu’à présent en dehors des débats. Les jeux vidéo viennent d’être cités dans le cadre de l’après-13 novembre par l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, au micro d’Europe 1.« C’est une bonne idée, (…) un Noël désarmé, ou alors on mélange tout ? », questionne le journaliste par rapport au retrait des armes en plastiques de certains magasins de jouets. « Si on s’attaque à l’armement du père Noël, on pourrait peut-être regarder de plus près ces jeux vidéo d’une violence inouïe qui sont dans tous les cadeaux qui sont donnés. Il y a des priorités, et la priorité ce n’est pas le désarmement du père Noël », estime le président du parti Les Républicains.Retirer les jouets "armes" ? @NicolasSarkozy s'inquiète plutôt de la violence de certains jeux vidéo #E1Sarkozy https://t.co/rzhmefmxvh— Europe1 (@Europe 1)require(["twitter/widgets"]);A ce stade de l’enquête, rien ou presque ne relie pourtant le jeu vidéo aux auteurs des attentats du 13 novembre. Seule une déclaration datant de janvier 2013 de Samy Amimour, l’un des assaillants du Bataclan, évoque une pratique du jeu, lorsqu’il tente de justifier son adhésion au club de tir de la police nationale :« Cela fait un moment que je m’intéresse au tir sportif, d’ailleurs c’est pour cela que ma mère m’avait ramené une carte dédicacée d’une championne de tir. Depuis tout petit, je fais des jeux vidéo et, à 14 ans, j’ai eu ma première carabine en main au Sénégal avec mon oncle pour tirer les alouettes. J’aime regarder les épreuves de tir aux Jeux olympiques, ou le ball-trap par exemple. »Lire aussi :L’un des terroristes du Bataclan s’était entraîné dans un stand de tir parisienBlackout temporaire des éditeursDe son côté, l’industrie du jeu vidéo a décidé, au lendemain des attentats, d’un black-out sur les jeux de tir. La campagne publicitaire d’Electronic Arts pour Star Wars Battlefront a ainsi été suspendue une semaine.Bethesda en avait fait de même pendant cinq jours avec Fallout 4, situé dans un univers postapocalyptique. « Une question de décence », expliquait le 20 novembre au Figaro.fr Julie Chalmette, directrice générale de Bethesda France, éditeur de Fallout 4. « Nous n’avons pas envie de heurter les gens, qui n’ont pas forcément la tête à ça. » La campagne avait repris avec un tweet d’un personnage sifflotant la Marseillaise.Suite aux récents événements, nous avons tenu à respecter le deuil national en cessant toute communication durant ces derniers jours. (1/2)— Bethesda_fr (@Bethesda France)require(["twitter/widgets"]);Nous reprenons la parole à partir d'aujourd'hui, et Codsworth aussi. > https://t.co/ltDf05csHc (2/2)— Bethesda_fr (@Bethesda France)require(["twitter/widgets"]);Ubisoft a de son côté annulé toute communication autour de Rainbow Six Siege, un simulateur d’intervention tactique en situation de prise d’otage, sorti en catimini le 1er décembre. Joint par Le Monde, l’éditeur s’en explique :« Suite aux événements récents et par respect pour les victimes et leurs proches, nous avons décidé d’annuler la campagne de marketing et TV autour du jeu en France. Après, il est important de se rappeler que c’est une œuvre de fiction qui date de 1998 qui inspire l’univers du jeu, qui est similaire aux films, aux séries TV… »Activision Blizzard a également suspendu toute communication autour de Call of Duty : Black Ops III, un des jeux de tir les plus violents et les plus dérangeants de l’année. Déconseillé aux moins de 18 ans, il était malgré cela le deuxième jeu le plus vendu en France après Star Wars Battlefront sur la semaine du 16 au 22 novembre. « La campagne reprend doucement », fait-on savoir du côté de l’éditeur.La page Amazon consacrée aux jeux vidéo les plus offerts montre par ailleurs un visage moins sombre des jeux vidéo de Noël : ce mercredi matin, le trio de tête est constitué de La maison du style, Just Dance 2016 et Animal Crossing : Happy Home Designer, respectivement un jeu de stylisme, de danse et de décoration d’intérieur.« Qui n’a jamais joué aux jeux vidéo ? »Le lien entre jeu vidéo et violence est un serpent de mer médiatique. Alain Bauer, enseignant en criminologie au Conservatoire national des arts et métiers, avait déjà affirmé dans un article paru dans VSD le 18 mars que le célèbre jeu vidéo de tir Call of Duty servait d’entraînement aux apprentis djihadistes.« Evidemment, tous les joueurs ne sont ni djihadistes ni criminels. […] En revanche, toute la propagande du “Califat” est basée sur les codes des jeux vidéo, » précisait-il au Monde.David Thomson, journaliste et spécialiste du djihadisme français qui a interrogé une dizaine de militants pro-EI suite aux propos d’Alain Bauer, relativisait alors ces affirmations :« C’est vrai que les gens qui partent faire le djihad ont joué aux jeux vidéo. Mais comme me l’a fait remarquer l’un de mes contacts : qui n’y a jamais joué ? C’est comme le football, tout le monde y joue, le football n’envoie pas au djihad pour autant. »Lire : Non, les jeux vidéo ne forment pas des djihadistes, mais...William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.12.2015 à 17h18 • Mis à jour le24.12.2015 à 17h34 | Benoît Floc'h Le projet Paris-Saclay est remis sur les rails. L’université, dont la France veut faire l’une des vingt premières au monde, sera bien une « integrated research intensive university », une université intégrée de recherches. Cela a été réaffirmé de manière solennelle mardi 22 décembre dans le bilan d’étape que l’université Paris-Saclay (UPS) a remis au jury qui, dans le cadre des « initiatives d’excellence » du grand emprunt, avait doté le projet d’un milliard d’euros en 2012.Rassembler les 18 membres de l’UPS – dont l’université Paris-Sud, CentraleSupélec, HEC, le Centre national de recherche scientifique (CNRS), Polytechnique ou l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) – derrière cet objectif commun n’a pas été une sinécure. Depuis quelques mois, la réticence plus ou moins dédaigneuse de l’Ecole polytechnique – qui a néanmoins contribué à la création de l’université il y a un an – et les maladresses de communication du gouvernement avaient rendu l’atmosphère irrespirable sur le plateau de Saclay, là même où le « Cambridge français » doit prendre son envol.Les fondateurs de l’UPS ont fait beaucoup de chemin, cependant. Ils ont mis en commun leurs doctorats et 80 % de leurs masters, créé l’établissement en janvier et élu, en juin, un président, Gilles Bloch. Mais c’est ce qu’il reste à faire qui pose problème.Choc des titans éducatifsL’enjeu est simple : pour peser dans la compétition mondiale, chaque pays rassemble ses forces. A Singapour, Doha ou Lausanne, des universités mettent le turbo pour tailler des croupières aux éminences établies : Harvard, Cambridge ou Zurich… C’est le choc des titans, froidement départagé par les classements internationaux. Le titan français, ce sera l’université Paris-Saclay.Mais jusqu’où le projet doit-il aller dans l’intégration de ses membres ? C’est toute la question. La plupart des établissements sont d’accord pour une association étroite au sein d’une université divisée en collèges thématiques.Au début, Polytechnique a joué le jeu. Puis, elle a semblé changer de stratégie. Jacques Biot, élu président de l’établissement en 2013, n’a jamais caché son admiration pour l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne.« Certaines écoles veulent se regrouper, estime Jacques Bittoun, président de l’université Paris-Sud, lancer des bachelors [bac+3] et des masters [bac+5] pour acquérir le statut d’université. C’est une manière de transposer à l’international la vieille dichotomie française : les grandes écoles pour l’élite et les universités pour le tout-venant. Il est hors de question de faire cela. » Sollicité par Le Monde, M. Biot était injoignable jeudi 24 décembre.Période dangereuseLa tension est montée d’un cran ces derniers mois. Après la remise, en juin, du rapport de Bernard Attali sur Polytechnique, le gouvernement a précisé ses intentions le 15 décembre. Emmanuel Macron, ministre de l’économie, a demandé aux écoles d’ingénieurs de se rassembler « au sein de l’université Paris-Saclay » dans un « pôle d’excellence » dont les champs d’action seraient la formation, la recherche, l’international et l’entrepreuneriat.Les universitaires ont peu goûté l’idée. D’abord parce qu’il y ont vu une confiscation de l’excellence. L’université Paris-Sud, rappellent-ils, est 41e dans le classement de Shanghaï (établi par l’université Jiao Tong, qui fait autorité), loin devant Polytechnique, qui se se situe au-delà de la 300e place. Ensuite, parce qu’ils estiment que ce « pôle d’excellence » a de grandes chances de devenir une citadelle d’écoles d’ingénieurs désireuses de jouer leurs propres couleurs à l’international.Or, la période est dangereuse. L’université Paris-Sud a, comme les autres, confié la délivrance de ses masters et de ses doctorats à l’UPS, laquelle n’est pas encore reconnue par le classement de Shanghaï… Tout ce qui pourrait affaiblir Paris-Saclay est donc perçu avec inquiétude. « Je connais bien la mentalité des Anglo-Saxons, précise Patrick Couvreur, chercheur à Paris-Sud et membre de l’Académie des sciences. Si on commence à finasser, cela ne passera pas. »Après avoir fait durer le suspense jusqu’au bout, Polytechnique a donc indiqué qu’elle soutenait l’objectif inscrit dans le document remis le 22 décembre : créer une « integrated research intensive university ».Les questions qui fâchent renvoyées à plus tardTout n’est pas réglé pour autant. Les questions qui fâchent ont été renvoyées à plus tard. Quelle forme prendra « l’intégration » ? Gilles Bloch, qui a la victoire modeste, se veut rassurant : « Derrière ce terme, certains collègues voient la dissolution des grandes écoles dans l’université, constate Gilles Bloch, la perte de contrôle sur la sélection des étudiants ou le budget. Ce n’est pas cela ! On ne veut pas faire disparaître la visibilité de Polytechnique, d’HEC ou de l’ENS Cachan, qui sont des atouts pour Paris-Saclay. » Le président de l’UPS l’assure : les écoles pourront continuer à sélectionner leurs étudiants, diplômer leurs ingénieurs, conserver leurs moyens ou créer des formations spécifiques.Autre inconnue : quels établissements seront-ils présents dans les classements ? Là aussi, le document rendu le 22 décembre est resté flou à dessein. L’objectif est que le nom qui figure dans celui de Shanghaï soit Paris-Saclay, et ce « avant qu’on ait perdu Paris-Sud et Polytechnique », précise M. Bloch. Mais cela n’exclut pas la présence d’entités de l’UPS dans des classements thématiques, comme celle d’HEC dans le palmarès du Financial Times des écoles de gestion, par exemple.La suite de la saga Paris-Saclay sera suivie à la loupe. Par ses concurrents, par le jury des initiatives d’excellence comme par les autres établissements français. Du fait du prestige de ses membres et de son poids dans la recherche nationale (15 %), le cas Paris-Saclay fait figure de symbole. Figé depuis deux cents ans, archaïque et inégalitaire par bien des aspects, le système français d’enseignement supérieur est en train de muter en profondeur, bousculé par la violence de la compétition internationale.Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.12.2015 à 16h45 La prime d’activité pour les bas salaires entrera en vigueur le 1er janvier 2016. Elle se substituera à la fois au revenu de solidarité active (RSA) et à la prime pour l’emploi (PPE). Explications en cinq points sur ce complément de revenu, qui sera versé chaque mois, à partir du 5 février 2016, aux personnes en activité, sous conditions de ressources, soit quelque 5,6 millions d’actifs potentiellement éligibles.Pourquoi cette prime est-elle instituée ? La prime d’activité est une nouvelle aide qui vise à encourager l’activité en soutenant le pouvoir d’achat des travailleurs modestes. Elle remplacera, à partir du 1er janvier, deux dispositifs jugés trop complexes et peu efficaces : le RSA activité et la PPE. C’est l’une des mesures majeures de la loi sur le dialogue social, votée en juillet.La PPE était un crédit d’impôt attribué aux foyers fiscaux dont l’un des membres au moins exerce une activité professionnelle, sous conditions de ressources. Environ 6 millions de foyers fiscaux en bénéficiaient, soit la quasi-totalité des bénéficiaires théoriques mais son montant moyen mensuel était de seulement 36 euros.Quant au RSA activité, c’était une aide sociale différentielle, attribuée par la Caisse d’allocations familiales (CAF) ou la Mutualité sociale agricole (MSA) (comme le sera la nouvelle prime d’activité). Pour en bénéficier, il fallait d’abord établir un dossier accompagné des justificatifs nécessaires. Les moins de 25 ans n’y avaient pas accès, sauf s’ils avaient charge de famille ou s’ils avaient exercé une activité à temps plein au moins deux ans sur les trois années précédentes.Créé en 2009, c’était un aménagement du revenu minimum d’insertion (RMI) permettant de cumuler de façon pérenne l’aide sociale avec des revenus d’activité. Il ne bénéficiait qu’à seulement 700 000 personnes, pour un montant moyen de 176 euros. Cette prestation était notoirement sous-utilisée, avec à peine un tiers des bénéficiaires potentiels qui en faisaient la demande.À qui cette aide est-elle destinée ? Selon la ministre des affaires sociales, Marisol Touraine, la cible de cette prime, « ce sont ceux qui travaillent et ont parfois le sentiment qu’ils gagnent trop pour avoir droit à des aides de solidarité nationale et pas assez pour avoir droit aux baisses d’impôt votées il y a quelques mois ». Il s’agit en l’occurrence de cibler les personnes qui gagnent moins de 1 500 euros nets par mois pour un célibataire, âgées d’au moins 18 ans. Le versement étant fonction des revenus au cours des trois derniers mois.À la différence des dispositifs précédents, les jeunes actifs de 18 à 25 ans y auront droit dans les mêmes conditions que les autres. Etudiants et apprentis seront également éligibles s’ils justifient, dans le trimestre concerné, de revenus d’activité suffisants (au moins égal à 893,25 euros par mois).Cependant, comme le gouvernement doit faire face à des restrictions budgétaires, aucun fonds supplémentaire n’est prévu pour financer cet élargissement. L’enveloppe initiale de 4 milliards d’euros annoncée par M. Valls dès mars, lors de sa présentation du plan national de lutte contre la pauvreté, est inchangée. Soit environ autant que les coûts cumulés du RSA-activité et de la PPE.Lire aussi :Ce que l’on sait de la future prime d’activitéComment savoir si vous pouvez y prétendre ? Les bénéficiaires potentiels de la prime d’activité peuvent vérifier s’ils y ont droit et combien ils percevront à partir de 2016 grâce à un simulateur en ligne, accessible sur le site de la CAF, lancé mi-décembre. Les travailleurs indépendants, eux, doivent patienter jusqu’à début janvier pour pouvoir faire une simulation.Le test prend moins de deux minutes à faire. Vingt-quatre heures après son lancement, les internautes avaient déjà réalisé près de 650 000 simulations de droits, dont plus de la moitié a conduit à une préinscription à la prime d’activité, selon la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf).Attention cependant, les montants « n’ont qu’une valeur indicative. Ils pourront être différents après calcul de votre droit par la caisse d’Allocations familiales », prévient le simulateur qui précise qu’à partir du 1er janvier, une version plus exhaustive permettra « une estimation plus fine ». Il est par ailleurs possible de laisser ses coordonnées pour être recontacté par sa CAF en janvier. Quelles démarches faut-il effectuer pour bénéficier de la prime ? Le dispositif sera géré par les CAF. Il sera donc déclaratif. Si vous remplissez les conditions pour bénéficier de cette prime, il faudra effectuer une demande en ligne sur les sites de la CAF et du MSA à partir du 6 janvier 2016. Aucun formulaire papier, aucun justificatif ne seront nécessaires et un accompagnement est prévu par les CAF.Pour 2016, le gouvernement a prévu que la moitié des ménages éligibles demanderait cette prime. Seuls les actuels bénéficiaires du RSA activité la percevront automatiquement.Quels seront les montants de ce complément de revenu ? Un célibataire sans enfant dont le salaire mensuel est de 1 300 euros nets par mois, sans autres ressources, percevra par exemple une prime d’activité de 97 euros par mois.Un couple avec deux enfants, dont les revenus mensuels sont au smic (environ 1 140 euros nets par mois à partir du 1er janvier) percevra une prime d’environ 245 euros par mois.Ces montants correspondent à des personnes qui ne sont pas propriétaires de leur logement.Lire la tribune :La prime d’activité, entre espoirs et regrets Eric Nunès Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, serait-elle également chargée de l’exportation de la législation française ? On pourrait le croire à la lecture du courrier qu’elle a fait parvenir le 27 octobre à Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies (ONU), et que Le Monde a pu consulter.Dans cette lettre, la ministre promeut la toute nouvelle protection qu’offre aux stagiaires la législation française. En l’occurrence la loi sur l’encadrement des stages, votée le 10 juillet 2014. Et si les décrets d’application n’ont été promulgués que plus d’un an plus tard, le 26 octobre 2015, l’envoi du courrier à son excellence Ban Ki-moon a été plus diligent.Vingt-quatre heures après la publication des textes d’application, la ministre a envoyé sa missive, qui vante « une législation complète permettant de mieux définir les stages comme un dispositif de formation ».Précarité au sein même de l’institutionPourquoi l’ONU s’inspirerait-elle du droit français pour réformer leur administration ? L’institution n’a pas apprécié de se retrouver sous le feu des médias parce qu’elle ne défraie pas les membres les plus fragiles de son administration. L’histoire a été abondamment relayée par la presse durant l’été 2015.David Hyde, un Néo-Zélandais de 22 ans, stagiaire sans le sou des Nations unies, orchestre la médiatisation de sa situation : dans l’univers cossu des plus hautes administrations onusiennes, les stagiaires ne sont, en effet pas rémunérés, leurs frais de transport ne sont pas remboursés, leur logement est à leur charge. Le jeune homme pose devant une tente plantée à Genève, son seul abri avant d’aller travailler gratuitement pour l’institution. L’image fait le tour du monde.Lire aussi :Un stagiaire de l’ONU a vécu sous une tente pour protester contre son absence de rémunérationMême si David Hyde a avoué, par la suite, une mise en scène, la précarité des stagiaires des Nations unies est une réalité. L’épisode suscite un malaise au sein de l’institution. Ahmad Fawzi, l’un des porte-parole de l’institution, a dû expliquer, le 14 août, le fonctionnement interne de l’administration : « Il n’y a pas de ligne de budget pour le paiement des stagiaires. » Aux Etats membres d’accorder l’argent nécessaire pour les défrayer.Doutes du ministère des affaires étrangèresLes stagiaires onusiens pourront-ils bénéficier d’un coup de pouce ? « La question est à l’ordre du jour de la 5e commission de l’assemblée générale des Nations unies, qui gère les questions administratives et financières », affirme le ministère de l’éducation nationale. Elle devrait être examinée dans un an, fin 2016.Quant aux chances de révision du système actuel au sein des Nations unies pour le rendre plus équitable, le ministère des affaires étrangères français ne cache pas ses doutes : la France ne pourra porter seule une mesure entraînant une hausse des dépenses. L’indemnisation des stagiaires ne doit « pas entrer en contradiction avec le nécessaire contrôle de l’évolution des budgets des organisations internationales », précise le Quai d’Orsay dans une réponse à une question du député Les Républicains Bernard Accoyer.Un long chemin reste encore à parcourir avant que l’indemnisation des stagiaires de l’ONU devienne une réalité.Lire aussi :Malgré la loi « stagiaires », les abus continuentEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.12.2015 à 13h55 • Mis à jour le24.12.2015 à 14h13 Le gouvernement a finalement renoncé à modifier les règles du calcul des aides personnalisées au logement (APL) pour les jeunes de moins de 25 ans, selon une source proche du dossier citée par l’AFP, confirmant une information de Libération.Le projet de décret, que Le Monde avait consulté, prévoyait de nouvelles règles s’appliquant au 1er janvier 2016 sur la prise en compte des ressources des bénéficiaires :Au moment de calculer le montant de l’APL pour les jeunes de moins de 25 ans, le montant aurait été basé sur la situation financière du jeune au moment où il constitue son dossier, et non plus en regardant la situation fiscale deux ans auparavant. Selon les syndicats étudiants, entre 150 000 à 170 000 jeunes en insertion professionnelle auraient perdu jusqu’à 800 euros par an.Le projet a finalement été abandonné, pour tenir compte des difficultés financières auxquelles sont confrontés les jeunes qui rentrent sur le marché du travail, selon la source proche du dossier citée par l’AFP. Le ministère du logement n’a pas réagi, pour confirmer ou démentir cette information.« Un désastre social comme politique »Les syndicats étudiants, en revanche, tiennent le recul pour acquis. Pour la FAGE, principale fédération d’associations étudiantes, il s’agit d’un « retour à la raison du gouvernement » :« Supprimer par voie de décret la dérogation existante qui permet aux jeunes salariés précaires une meilleure prise en compte de leur situation fragile aurait été un désastre social comme politique. »En novembre, l’exécutif avait déjà reculé sur un amendement qui prévoyait le versement sous condition de ressources des APL aux étudiants en les rendant dépendantes des revenus des parents des étudiants qui en faisaient la demande, et non plus du logement en lui-même.Ce deuxième recul en deux mois sur ce dossier permet à François Hollande de rester cohérent par rapport à sa promesse de sanctuariser ces aides pour les jeunes en 2016 – hormis pour les étudiants dont les parents sont assujettis à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), d’ores et déjà rendus non éligibles.La publication des nouveaux chiffres du chômage de décembre montre - 1,1 % d’inscrits à Pôle emploi en un mois chez les moins de 25 ans, soit une baisse de 4,5 % sur l’année 2015.Lire aussi :Avec les étudiants précaires de Tours : « On n’a jamais vu autant de monde » 24.12.2015 à 13h17 • Mis à jour le24.12.2015 à 15h16 Editorial du Monde. François Hollande a donc tranché. Annoncé le 16 novembre devant le Congrès, trois jours après les terribles attentats djihadistes de Paris, le projet de révision de la Loi fondamentale ne vise pas seulement à constitutionnaliser l’état d’urgence. Il prévoit également la possibilité de déchoir de leur nationalité française des binationaux condamnés par la justice pour des crimes terroristes. Cette disposition existe déjà pour les binationaux qui ont acquis la nationalité française. Elle serait donc étendue à ceux qui sont nés en France.La décision du chef de l’Etat a immédiatement suscité de très vives critiques. A droite, l’on dénonce un nouveau cafouillage gouvernemental et l’on demande la démission de la ministre de la justice, qui avait annoncé l’abandon de cette mesure avant d’être démentie de manière cinglante. A gauche, les communistes, les écologistes et bon nombre de socialistes fustigent le principe même d’une telle déchéance de nationalité – unanimement condamnée par la gauche lorsque Nicolas Sarkozy, alors président, l’avait proposée, en 2010 –, mais aussi son inefficacité et les calculs politiques qui l’inspireraient.Lire aussi :En France, environ 3,3 millions de personnes ont deux nationalitésCouac gouvernementalQu’en est-il ? Le couac gouvernemental ? Il est indéniable et spectaculaire, mais reste anecdotique au regard de l’enjeu. Le chef de l’Etat avait annoncé cette mesure devant le Congrès. Il persiste et signe. C’est son pouvoir, il l’assume. Les calculs politiques ? Ils ne sont évidemment pas absents. Depuis les attentats terroristes, François Hollande s’est placé, et c’est son rôle, en premier défenseur de la sécurité des Français et de l’unité nationale, au-delà des frontières partisanes. Que cela prenne la droite et l’extrême droite à contre-pied n’est certainement pas pour lui déplaire, même s’il prend le risque de braquer sa majorité et son électorat, à dix-huit mois de l’élection présidentielle. Après tout, c’est son affaire.L’efficacité de cette mesure dans la lutte contre le terrorisme ? Le premier ministre lui-même a reconnu que ce « n’est pas l’enjeu premier ». Qui peut, en effet, imaginer qu’une telle déchéance ait quelque pouvoir dissuasif que ce soit sur un terroriste décidé à passer à l’acte ? Manuel Valls a, en revanche, souligné « le caractère hautement symbolique » de cette disposition. Et l’on peut admettre que les symboles comptent dans un pays sourdement traumatisé par les attentats du 13 novembre et la menace majeure qu’ils continuent à faire peser. C’est la responsabilité du chef de l’Etat de tout faire pour éviter que le pays ne « disjoncte » devant l’agression dont il est la cible.Lire aussi :Déchéance de nationalité : comment modifie-t-on la Constitution ?La fin ne justifie jamais tous les moyensMême au prix du renoncement à des principes fondamentaux ? La réponse est évidemment non. Car la décision présidentielle constitue une double et lourde faute. D’une part, elle porte directement atteinte au principe d’égalité des citoyens, fondement de la République inscrit à l’article 2 de la Constitution. Elle revient, en effet, à instituer deux catégories de Français, ceux qui le seraient sans conteste et ceux qui ne le seraient pas complètement au motif que leurs parents ou grands-parents ne l’étaient pas. Comme la République, la citoyenneté est indivisible. D’autre part, en reprenant à son compte une mesure réclamée depuis longtemps par le Front national, le chef de l’Etat prend la responsabilité, majeure, d’en banaliser la détestable logique xénophobe.La fin ne justifie jamais tous les moyens. Y compris dans la « guerre » contre le terrorisme.Lire aussi :La déchéance de nationalité heurte la gauche 24.12.2015 à 12h12 • Mis à jour le24.12.2015 à 12h58 | William Audureau Selon une citation souvent attribuée à Victor Hugo, « la forme, c’est le fond qui affleure ». Le Monde a pu en faire l’expérience cette semaine, après la publication en ligne d’une tribune malencontreusement intitulée, dans sa première forme, « Jeux vidéos et violence ». Les réactions sur l’orthographe ont été impitoyables.« Ouvrir l’article. Lire “jeux vidéos” (avec un “s”). Fermer l’article », commente laconiquement un confrère sur Twitter. « Ça existe encore donc des journalistes professionnels qui font encore la faute sur jeux vidéoS ? », s’interroge un internaute stupéfait. « Je suis contre la déchéance de nationalité… enfin, sauf pour ceux qui écrivent jeux vidéoS avec un “S” bien évidemment », ironise un troisième.La lente naissance du syntagme « video games »Si le mot provient du latin, l’adjectif vient lui de l’anglo-américain video, apparu en 1935. Le Trésor de la langue française informatisé (TLFI) retrace ainsi un itinéraire parti des Etats-Unis et arrivé en France au début des années 1950, d’abord en tant que synonyme de télévision (chaîne de video, poste de video, etc., alors sans accent), puis comme adjectif, en 1958 dans les syntagmes bande vidéo et vidéo-magnétique.Son développement suit, dès lors, celui de la technologie de l’après-guerre : vidéophone (1955), vidéothèque (1970), vidéocassette (1971), jusqu’à vidéoclub (1980), en passant, donc, par vidéojeu, puis jeu vidéo. Le syntagme s’installe toutefois progressivement.Le tout premier brevet de console, publié le 17 avril 1973 après sept années de développement, parle de TV Gaming and training apparatus (« appareil de jeu et d’entraînement TV »).Lire aussi :Mort de Ralph Baer, inventeur de la première console de jeu vidéoAtari, le constructeur de Pong, emploie dans ses dépliants de 1972 la périphrase video skill games (« jeux vidéo d’adresse »). Son antenne française décrit quant à elle son célèbre jeu de raquettes comme un « jeu de tennis vidéo ». L’expression anglaise videogames, sur laquelle est calquée jeu vidéo, n’émerge qu’avec la toute première génération de consoles analogiques, entre 1975 et 1979. Toutes ou presque embarquent le même circuit intégré, qui permet de jouer à des ersatz de Pong sur un téléviseur domestique – d’où le terme video. Ce qui les différencie, c’est leur couleur, leur forme, et leur nom : Telegame, Videogame, TV Sport, Video Attack, ou encore TV Game.Dès 1976, la boutique australienne Applied Technology propose aux bricoleurs du dimanche des kits pour bâtir leur console, baptisés Video Game. Dans le même temps, le constructeur de jouets japonais Epoch lance sur l’archipel la bien nommée ビデオゲム (bideo gêmu, prononciation nippone de video game), tandis que les pays européens lancent des déclinaisons locales (videospiele en allemand, juegos video en espagnol, video giocchi en italien, videojogos en portugais).En France, en 1977, Philips commercialise ainsi des consoles baptisées Vidéojeu ; et Thomson, la gamme des machines Jeu Vidéo. Ce n’est que progressivement que, par antonomase, à l’image de « frigidaire », le mot « jeu vidéo » passe du nom de marque au vocabulaire public.Adjectif invariableLe TLFI relève un des tout premiers emplois du terme en tant que nom commun dans un article du Point de 1978, en pleine explosion de l’électronique miniature :« Le circuit intégré, on le retrouve en effet dans les calculatrices électroniques, les montres à quartz, les jeux vidéo. »D’abord en concurrence avec vidéo-jeu – que Philips continue d’employer pour ses produits jusqu’en 1982 –, l’expression « jeu vidéo » finit par s’imposer définitivement au milieu des années 1980.Depuis, son pluriel invariable s’est imposé presque partout, mais tel un serpent de mer, l’accord ressurgit à intervalles réguliers, au grand dam des passionnés. Si certains respectables dictionnaires de la fin des années 1970 acceptent encore le pluriel en « s » de jeux vidéo, et que l’Office québécois de la langue française va jusqu’à le conseiller – suivi par Le Petit Robert 2015 –, l’usage en français métropolitain est d’écrire « jeux vidéo ». C’est notamment la recommandation du Larousse et du Trésor de la langue française.Pourquoi cette excentricité, alors que d’autres mots français tout aussi latins d’origine que vidéo prennent un « s » au pluriel, comme quidam, forum, ou vidéo lui-même quand il est employé comme nom seul ? Parce qu’employé dans le syntagme « jeu vidéo », ce dernier terme, même si son placement en complément de jeu lui donne une valeur indéniable d’adjectif, peut rester considéré comme un substantif ; on sous-entend des jeux « en vidéo », « utilisant la vidéo ». Comme on peut parler de cafés filtre (« préparés au filtre ») ou de légumes vapeur (« cuits à la vapeur »)…Il ne s’agit d’ailleurs pas d’une particularité du français. Quelle que soit la langue, sous la probable influence de l’anglo-américain, video ne prend quasi jamais de « s ». Certains y verront une défaite nationale, d’autres le triomphe d’une génération technophile élevée dans un imaginaire transnational commun. Elle a en tout cas une fonction sociale à ne pas sous-estimer : rappeler que les férus de la manette peuvent aussi être des ayatollahs de l’orthographe.William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Nunès Interne des hôpitaux et auteur de bandes dessinées, Védécé chronique en bande dessinée sa vie d’apprenti médecin dans le deuxième opus de Vie de carabin.Védécé, c’est curieux comme pseudo ? Vous l’avez construit comment ? Védécé : C’est tout simplement les initiales de Vie de carabin, la chronique en bande dessinée de mon quotidien d’étudiant en médecine, que je tiens sur les réseaux sociaux depuis quatre ans. Ce sont des dessins humoristiques, mais il m’arrive aussi de dénoncer les dérives de l’hôpital. C’est la raison pour laquelle je dois être anonyme. Quand on m’a proposé de faire le premier album, il a donc fallu trouver un pseudo. VéDéCé est venu assez rapidement, en référence à Hergé [pour RG : Georges Rémi].Comment un interne, qui, selon votre BD, travaille 80 heures par semaine parvient-il à faire un livre par an ? Il m’a fallu deux ans pour écrire ce tome II. Environ neuf mois pour écrire le scénario et quinze mois pour le dessin. C’est deux fois plus que ce que mettent des dessinateurs professionnels. Et encore, j’avais heureusement acquis un peu d’expérience en écrivant le premier tome. Quand quelque chose d’intéressant m’arrivait dans la journée, je le notais sur mon téléphone, et je l’intégrais le soir dans le scénario. Tout ce que je raconte dans mes livres est inspiré de mon expérience à l’hôpital. Même les éléments les plus drôles ou les plus choquants. Et il y a matière ! Avant ce livre, je me demandais pourquoi aucun interne n’avait jamais sorti de bande dessinée sur son quotidien. Maintenant je sais… J’ai passé tous mes temps libres sur ce 2e tome. Certains dorment pendant leurs jours de repos, moi je dessine pour évacuer. La difficulté à faire votre premier diagnostic, première ordonnance… C’est autobiographique ?Oui. Tout ce qui apparaît dans cet album est tiré de la réalité. J’ai déjà eu quelques retours d’internes sur le 2e tome, qui m’ont confié s’être reconnus dans ce que je raconte. Cela fait plaisir de voir que j’ai visé juste en dénonçant des tracas quotidiens, que je ne suis pas le seul à avoir. Mais puisque mon livre sert aussi à dénoncer les dérives, avoir de tels retours est peut-être également préoccupant…Vous représentez aussi des scènes d’orgie. Est-ce également autobiographique ?C’est amusant comme définition. Mais encore une fois tout est vrai. Il faut bien comprendre que les internes sont soumis à un grand stress au quotidien avec une grande charge de travail. Les moments pour se lâcher sont rares. Alors, quand on en a, toute la pression s’évacue. On exploserait sinon. Pour ma part, j’évacue en dessinant. Vous dessinez un hôpital qui s’apparente à une grande machine, presque une usine. En même temps, chaque engrenage est un humain. Il en ressort beaucoup d’humanité. Est-ce ainsi que vous vous représentez l’hôpital ? J’ai essayé en tout cas d’être le plus fidèle à la réalité tout en gardant un ton humoristique. L’hôpital public est une grande structure, où la rentabilité prime sur les conditions de travail. La France s’est d’ailleurs fait condamner cette année pour les conditions de travail qu’elle imposait à ses internes. On passe pour une profession « privilégiée », alors qu’on bosse 70 heures par semaine en étant payés la moitié du SMIC… On est censés faire un métier humain, mais le système veut que nous soyons des machines : travailler, travailler, travailler… jour et nuit. Parfois, et même souvent, au détriment de la sécurité des patients.Dans ce livre, j’essaye d’évoquer tous ces aspects, en rappelant qu’il y a un côté humain. Envers les patients mais également envers les soignants.Lors de votre prochaine BD, vous allez faire des visages à vos personnages ? Non. Depuis que je dessine sur Internet, j’ai toujours dessiné mes personnages avec cet aspect. C’est un peu devenu ma marque de fabrique, ce qui a permis à mes dessins d’être identifiés. Comme le disait une critique, ce style graphique est parfaitement adapté aux anecdotes de l’hôpital, en respectant le secret médical, et en permettant de se projeter sur n’importe quel personnage.Vie de carabin tome II, S-Editions, 134 pages. 14 euros. Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Patrick Roger Une éclaircie avant les fêtes de fin d’année sur le front du chômage. Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A, sans activité et tenus de rechercher un emploi, a diminué de 15 000 (– 0,4 %) en novembre, selon les chiffres publiés, jeudi 24 décembre, par Pôle emploi et le ministère du travail. Il s’établit à 3 574 800, soit une augmentation de 2,5 % sur un an.Le nombre de demandeurs d’emploi en catégories A, B et C (incluant ceux qui sont en activité réduite) en France métropolitaine reste toutefois en hausse. Il s’élève à 5 442 500, soit une augmentation de 0,1 % sur un mois et de 5,1 % en un an.En France, y compris l’outre-mer, le nombre de demandeurs d’emploi est de 3 833 400 pour la catégorie A (+ 2,3 % sur un an) et de 5 743 600 pour les catégories A, B et C (+ 4,9 %).Lire nos explications :Chômage : pourquoi la courbe ne s’inverse pasExtension de la précarité et chômage de longue duréeParmi les enseignements que l’on peut tirer de ces chiffres :La diminution du nombre de demandeurs d’emploi dans la catégorie A continue de s’accompagner d’une hausse dans les autres catégories, significative d’une extension ininterrompue de la précarité.L’amélioration est toutefois plus sensible pour les jeunes de moins de 25 ans, dont le nombre d’inscrits à Pôle emploi baisse de 6 000 en un mois (– 1,1 %), soit une diminution de 4,5 % sur un an.Le chômage de longue durée continue de progresser : 2 447 300 demandeurs sont à la recherche d’un emploi depuis plus d’un an, un chiffre en hausse de 9,7 % sur un an, tandis que le nombre de demandeurs inscrits depuis plus de trois ans a progressé de 16,5 %.En France métropolitaine, l’ancienneté moyenne des demandeurs d’emploi atteint 570 joursLa ministre du travail, Myriam El Khomri, voit dans ces chiffres la confirmation d’une tendance à la stabilisation, la hausse du nombre de chômeurs de catégorie A ayant été limitée à 0,1 % sur les trois derniers mois. Le problème, c’est que, depuis deux ans, aucune baisse mensuelle n’a pu être enregistrée deux mois de suite.Les résultats sur le plan de l’activité économique restent encore trop fragiles pour laisser entrevoir un recul durable du chômage, cette fameuse « inversion de la courbe » promise par François Hollande.Lire sur Les Décodeurs :Neuf graphiques qui relativisent la baisse du chômagePatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Six Vous êtes tentés par l’achat d’un drone ? Ces engins filment des images de plus en plus belles et leur tarif se démocratise peu à peu… Mais ces outils ne sont pas des jouets : ils restent difficiles à piloter, nécessitent de l’entraînement et ne peuvent pas voler partout. Voici quelques conseils si vous décidez de franchir le pas.1) Se formerDe nombreux drones se pilotent avec deux outils : une grosse télécommande sur lequel on fixe un smartphone. Mais soyez prévenus : rien n’est simple. Comptez au minimum quelques dizaines de minutes avant de réussir à faire voler votre drone. Le simple fait de démarrer les moteurs est complexe lorsqu’on n’a pas décortiqué le mode d’emploi. Le catalogue des bêtises possibles est tellement vaste que cette lecture paraît indispensable. Il suffit par exemple de désactiver le pilotage satellite par erreur et l’atterrissage devient un vrai challenge. Avec un engin aussi coûteux, une bonne séance de formation est recommandée. Vous pouvez ainsi lire le livre de Frédéric Botton, Les drones de loisirs (éditions Eyrolles) ou notre article sur le pilotage du DJI Phantom 3. Surtout, regardez quelques vidéos de prise en main de votre drone sur Internet.Les drones sont souvent imprévisibles. Soyez prudents : progressez par petits pas, ne décollez pas lorsqu’un attroupement se forme autour de vous. Si vous avez des enfants, achetez des carènes pour protéger les hélices (20 euros). Les pales des drones sont fines et tournent à 10 000 tours/minute. Elles peuvent entailler profondément un doigt ou un avant-bras. Plus le drone est lourd, plus ses moteurs sont puissants, plus il est dangereux.Lorsqu’on investit dans un tel matériel, on n’a nulle envie de le détruire le premier week-end. Nous vous conseillons de vous préparer au pilotage avec un drone d’entraînement, de taille minuscule, qu’on peut faire voler dans un salon. Il vous permettra d’acquérir les bons réflexes. On trouve des microdrones comme le Hubsan X4 aux alentours de 50 euros. Ils résistent beaucoup mieux aux chocs que leurs grands frères et leurs hélices sont quasi inoffensives.Ces drones XS sont au final beaucoup plus difficiles à maîtriser. Une fois domptés, vous serez prêts à prendre en main un drone XL. Avant de sortir avec votre drone, n’oubliez pas de vous renseigner sur les terrains où le vol est autorisé. Vous seriez étonnés du nombre d’aérodromes, d’héliports et de zones interdites en France.2) Choisir son lieu de volLa législation française est particulièrement stricte : les lieux les plus agréables à filmer sont presque tous interdits. Le vol est interdit au-delà de 150 mètres d’altitude, car le drone entre dans l’espace aérien. Vous risqueriez essentiellement de croiser des hélicoptères. Or pour des raisons évidentes de sécurité, drones et hélicoptères doivent impérativement rester à l’écart les uns des autres. Toutes les grandes villes sont totalement interdites de vol, que ce soit dans les espaces privés ou publics. Les tribunaux ont condamné des dizaines de pilotes imprudents à des amendes allant de 400 euros à plusieurs milliers d’euros. Dans les petites villes, les banlieues et les villages, il est interdit de voler au-dessus des espaces publics, parcs inclus.En revanche, on a le droit de voler au-dessus des espaces privés, à condition d’avoir l’autorisation du propriétaire. Dans son jardin ou dans celui d’un ami, par exemple. Mais si le terrain est petit, mieux vaut rester à basse altitude et voler prudemment. Si les conditions météo sont mauvaises, le risque est grand de dériver hors zone.Le vol au-dessus d’une personne ou près d’un rassemblement est prohibé. Il faut garder une marge de sécurité pour éviter tout risque de collision. Le pilote est responsable des dommages matériels ou physiques provoqués par son drone. Partout en France, des centaines de zones sont interdites : ce sont les grandes villes et leurs banlieues. Ce sont aussi les couloirs d’atterrissage et de décollage des avions, des hélicoptères et des ULM. Ces zones sont disséminées en ville comme en campagne – vous pouvez consulter leur carte (cochez les cases annexe II et annexe I pour les visualiser). Les zones totalement interdites sont en rouge sombre, les zones où l’altitude est limitée sont renseignées dans d’autres couleurs. Cette carte n’est pas facile à déchiffrer, mais il faut vous y plonger. Si un drone venait à heurter le réacteur d’un avion au décollage, le pire pourrait arriver. A noter, le survol des zones militaires, des centrales nucléaires et des sites industriels sensibles est interdit aussi. On peut obtenir des dérogations aux conditions mentionnées plus haut en préfecture. Mais ces dérogations ne sont accordées qu’aux titulaires d’un brevet de pilote de drone, et uniquement pour des activités professionnelles. Tout vol à motivation commerciale ou publicitaire requiert un brevet de pilote de drone.3) Respecter les règles de sécurité et de respect de la vie privéeLe pilote ne doit jamais quitter son drone des yeux. Le drone ne doit jamais sortir de son champ de vision. Par extension, le vol de nuit est interdit.Tout le monde a le droit de filmer avec son drone à condition de respecter le droit à l’image. Il est interdit de publier sur Internet des vidéos de personnes reconnaissables ou de bâtiments protégés par la propriété intellectuelle. Si un passant vous demande de cesser de le filmer, vous devez respecter son choix.Voir notre visuel interactif : Bienvenue chez les dronistesLire aussi :Quel drone filme les meilleures vidéos ?Nicolas SixJournaliste au Monde Angela Bolis et Pierre Le Hir A une journée de la clôture officielle de la conférence de l’ONU sur le climat, un nouveau projet d’accord doit être présenté par le président de la COP21 Laurent Fabius, jeudi 10 décembre au soir.Ministres et négociateurs ont travaillé presque toute la nuit sur une version « nettoyée » de 29 pages, rendue mercredi, qui laisse en suspens des points de divergences majeurs, et se trouve donc encore loin de l’accord universel, « juridiquement contraignant, ambitieux, équilibré et durable » voulu par M. Fabius pour vendredi. Tour d’horizon des points clés de l’accord… et des désaccords.Lire aussi :COP21 : un texte d’accord encore très inaboutiLe plafond de réchauffementA quel niveau plafonner le réchauffement planétaire par rapport à la période pré-industrielle ? Le mandat donné aux négociateurs de la COP21, à Copenhague en 2009, était de parvenir à un consensus sur un maximum de 2 °C, seuil au-delà duquel le dérèglement climatique deviendrait incontrôlable. Mais les pays les plus vulnérables, notamment les Etats insulaires menacés par la montée des eaux, demandent qu’il soit abaissé à 1,5 °C.Dans le projet d’accord présenté mercredi, trois options étaient encore ouvertes : contenir la hausse de la température moyenne « en dessous de 2 °C », « bien en dessous de 2 °C », ou « en dessous de 1,5 ° C ». Le niveau d’ambition de l’accord de Paris, inscrit à l’article 2, est crucial, dans la mesure où il deviendra un objectif universel adopté par tous les pays.La différenciation entre pays riches et pays pauvresLa question de la « responsabilité commune mais différenciée » des Etats, inscrite dans la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) de 1992, émane de la responsabilité historique des pays industrialisés dans les émissions de gaz à effet de serre, et dans leur plus grande capacité à faire face aux effets du changement climatique. Ce qui implique un engagement plus fort de leur part dans la lutte contre le réchauffement.Depuis le début des négociations, et notamment lors de la table ronde engagée entre la présidence de la COP21 et les 195 Etats dans la nuit de mercredi à jeudi, cette question a été au cœur des débats. « Un accord durable ne peut pas être élaboré en diluant les responsabilités historiques et en mettant les pollueurs et les victimes sur le même plan », a lancé Prakash Javadekar, le ministre indien de l’environnement. Les pays en développement réclament que la réduction des émissions n’entrave pas leur essor économique. Les pays développés, de leur côté, voudraient voir des pays émergents contribuer financièrement, comme la Chine, premier émetteur de gaz à effet de serre, ou d’autres puissances économiques montantes comme le Brésil ou l’Inde.Lire aussi :Divergences majeures à 48 heures de la fin de la COP21L’article 3 de l’accord, sur les efforts différenciés pour atténuer le changement climatique, reste encore flou : les pays en développement auront-ils à terme des objectifs chiffrés de réduction des émissions, comme les pays développés avec le protocole de Kyoto [l’accord sur le climat en vigueur depuis 2005] ? Ou seulement des « mesures et initiatives d’atténuation renforcées » ?Les financementsCette question de la différenciation rejaillit sur celle des financements, et notamment ceux dont bénéficient les pays les plus pauvres pour faire face aux impacts du dérèglement climatique. Là aussi, les questions en suspens restent nombreuses : comment comptabiliser l’aide financière des pays développés aux pays en développement ? Comment la répartir entre atténuation (mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre) et adaptation au réchauffement ? Quels pays doivent contribuer ?Diverses options restent sur la table dans l’article 3 du texte qui lie, de manière plus ou moins ferme, la capacité des pays en développement à réduire leurs émissions au soutien financier et technologique des pays développés. L’article 6 est tout aussi incertain : « les pays développés doivent fournir des financements [nouveaux], [additionnels], [adéquats], [prévisibles], [accessibles], [durable] et [croissants] pour assister les pays en développement en matière d’atténuation et d’adaptation » – les termes entre crochets étant encore à décider. Il établit par contre la possibilité d’une coopération entre pays du Sud.La promesse des pays développés de donner 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 aux pays plus pauvres, et la progression de cette aide après cette date, n’est pas non plus tranchée. Au nom du groupe « G77 + Chine » (134 pays émergents et en développement), Edna Molewa, la ministre sud-africaine de l’environnement, a regretté qu’à ce stade le texte ne garantisse pas « une visibilité et une montée en puissance des financements ».Enfin, le partage de ces financements entre adaptation et atténuation doit être « équilibré », dit le texte, en tenant compte des stratégies nationales des pays, de leurs priorités et de leurs besoins. En octobre, un rapport de l’OCDE évaluait à 62 milliards les montants Nord-Sud collectés en 2014. « Je ne dis pas que les chiffres avancés par l’OCDE ne sont pas les bons. Mais nous voulons un accord (…) qui permette de savoir quel est le montant réel » des financements pour le climat, a indiqué la ministre de l’environnement du Brésil, Izabella Teixeira.Les pertes et dommagesLiée à celle des financements, c’est une question chère aux pays les plus vulnérables, qui pâtissent déjà des effets du réchauffement. Certains sont balayés par des cyclones de plus en plus fréquents, d’autres touchés par des sécheresses qui menacent leur sécurité alimentaire, ou à l’inverse par des inondations dévastatrices. D’autres encore, comme les petits Etats insulaires des Marshalls, Tuvalu ou Kiribati, pays parmi les plus pauvres du monde, voient leur territoire même menacé de disparition par la montée des eaux.Lire nos grands reportages : Portraits d'un monde ébranlé par le changement climatiqueMalgré ces impacts, les pays développés refusent à ce stade de proposer un dédommagement financier. Et il n’est pas encore décidé si cette thématique doit être traitée à part, ou être incluse dans l’article lié à l’adaptation. L’article 5 évoque par ailleurs la mise en place d’un dispositif de coordination relatif aux migrations climatiques.L’objectif à long termeLes plans de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre annoncés par les pays pour la COP21 ne vont généralement pas au-delà de 2030. Et ensuite ? Le projet d’accord fait encore le grand écart sur les objectifs à long terme. L’article 3, qui porte sur l’atténuation du réchauffement, comporte deux grandes options. La première prévoit « un pic des émissions mondiales aussi vite que possible », ce qui « impose des réductions plus fortes des émissions des pays développés et prendra plus de temps pour les pays en développement ». Mais deux caps très différents sont proposés : une réduction « de 40 à 70 % » par rapport à 2010, d’ici à 2050, ou une réduction « de 70 à 95 % ». Il y est ajouté un objectif de zéro émissions « d’ici à la fin » ou « après le milieu » du siècle.Lire aussi :Le climat, sur la trajectoire de + 3°CLa seconde grande option se contente de programmer une « transformation » vers, au choix, « la neutralité climatique » ou « la décarbonation », cela, « au cours du siècle ». Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) juge impérative une baisse de 40 à 70 % des émissions d’ici 2050, pour parvenir à la neutralité carbone à la fin du siècle.Le mécanisme de révisionLes promesses actuelles des Etats plaçant la planète sur une trajectoire d’environ + 3 °C, le principe d’une révision périodique des engagements s’est imposé. Mais à partir de quand et selon quelles modalités ?L’article 10 prévoit de dresser un « bilan mondial » des progrès accomplis vers l’objectif de l’accord, avec un premier rendez-vous en 2023 ou en 2024 – rappelons que l’accord de Paris doit entrer en vigueur en 2020 –, puis une révision « tous les cinq ans ». Ce premier rendez-vous paraît tardif, mais le projet de décision engage le président de la COP à organiser « un dialogue de facilitation entre les parties » en 2018 ou 2019. Et il invite le GIEC à produire, en 2018, un rapport spécial sur « les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C par rapport aux niveaux pré-industriels », en lien avec les trajectoires d’émissions mondiales.La transparenceComment s’assurer que tous les gouvernements tiennent leurs promesses en matière de rejets carbonés ? Qu’ils ne trichent pas sur la réalité de leurs émissions ? Seuls les pays du Nord sont aujourd’hui soumis au système de suivi, notification et vérification (monitoring, reporting and verification en anglais), instauré par le protocole de Kyoto. Les pays en développement, eux, en sont exemptés.Le projet d’accord, dans l’article 9 consacré à « la transparence », ouvre trois options : un cadre soit « différencié entre les pays développés et en développement », soit « unifié », soit encore « prenant en compte les capacités différentes des parties ». Il précise que le cadre de transparence accorde « une flexibilité » aux pays en développement, en fonction de leurs capacités.Comment s’opérera le contrôle ? Deux options là encore. Soit, pour tous les pays, développés ou non, « un examen technique par des experts », avec une « flexibilité » pour les pays les moins avancés et les petits Etats insulaires. Soit « un processus d’examen technique fiable » pour les pays développés, et « un processus d’analyse technique suivi d’un processus d’évaluation multilatéral », pour les pays en développement. Ces derniers auront alors l’assurance que le dispositif sera « non intrusif, non punitif et respectueux de la souveraineté nationale ».Lire aussi :La transparence, enjeu crucial de l’accord sur le climatAngela BolisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalistePierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.12.2015 à 16h25 • Mis à jour le10.12.2015 à 16h57 | Marie Jégo (Istanbul, correspondante) Loin d’être apaisées, les tensions subsistent entre la Turquie et la Russie, accusée par le premier ministre turc Ahmet Davutoglu de se livrer a un « nettoyage ethnique » au nord de Lattaquié en Syrie, une zone actuellement sous le feu de l’aviation et des missiles russes.Recevant un groupe de correspondants étrangers dans ses bureaux du palais de Dolmabahçe à Istanbul, mercredi 9 décembre, M. Davutoglu a estimé que l’intervention russe en Syrie ne faisait que brouiller les cartes : « Les Russes sont engagés à Azaz, un bastion de l’opposition modérée contre Daech, qu’ils bombardent. Pourquoi ? ».Située non loin de la frontière turque, la ville de Azaz est le théâtre de combats acharnés entre les forces de l’organisation Etat islamique (EI) et la rébellion syrienne opposée au régime. C’est justement dans cette zone, de Azaz à Jarabulus plus à l’est, soit une bande de terre de 100 kilomètres de long sur 30 kilomètres de large, que la Turquie réclame en vain la création d’une « zone de protection », laquelle, une fois libérée de l’EI et protégée par la couverture aérienne arabo-occidentale, serait susceptible d’accueillir de nouveaux réfugiés.« Les opérations russes n’aident pas »« Nous la demandons depuis 2012. Quand la coalition anti-Daech [l’acronyme arabe désignant l’EI] a vu le jour, nous avons pensé à une nouvelle chance, enfin on allait aider l’opposition à chasser Daech. Depuis, nous sommes en étroite relation avec les Etats-Unis, nous poursuivons nos opérations communes. Malheureusement les opérations russes n’aident pas », a déploré M. Davutoglu.L’offensive aérienne russe dans la région s’est intensifiée en octobre et novembre, faisant des dégâts dans la région de Bayir Bucak, où se trouvent plusieurs villages turkmènes (peuple turcophone dispersé au Moyen-Orient). La destruction d’un avion militaire russe par des F-16 turcs, le 24 novembre, au-dessus de cette région disputée, a fait voler en éclats l’idylle russo-turque.Depuis, Moscou a riposté en installant des S-400, des missiles antiaériens, sur sa base militaire de Hmeimim, le long de la côte de Lattaquié, à 50 kilomètres de la frontière turque. De cette façon, la Russie a créé sa propre zone de non-survol aérien, ruinant le projet turc. « La Russie veut sa propre zone de non-survol, voilà pourquoi ils bombardent les Turkmènes au Nord de Lattaquié » a expliqué M. Davutoglu au Monde. Selon lui, les Russes « veulent nettoyer ethniquement cette zone pour assurer la protection des bases du régime et des leurs à Lattaquié et à Tartous ». « Ils ne veulent voir aucun Arabe sunnite ou Turkmène dans cette partie de la Syrie. C’est leur but », en déduit-il.Controverse avec l’IrakBien avant l’incident aérien, Ankara avait mis en garde les Russes « de ne pas bombarder la région de Bayir Bucak et de ne pas frôler la frontière ». Pour le reste, le bombardier russe a bel et bien violé l’espace aérien le 24 novembre, la Turquie n’a fait que se défendre. « Imaginons qu’à la demande des autorités de Kiev, la Turquie soit intervenue à l’est de l’Ukraine, bombardant les rebelles russophones. Et si l’aviation militaire turque avait franchi l’espace aérien russe, que se serait-il passé ? »Après la brouille avec Moscou, une autre controverse a surgi, avec l’Irak cette fois, au sujet du récent déploiement militaire turc aux environs de Mossoul. Depuis un an, les Turcs entraînent des combattants irakiens dans le camp de Bachiqa. Récemment, un contingent de soldats et de chars a été envoyé en renfort pour protéger les instructeurs.Face aux protestations du gouvernement de Bagdad, la Turquie a interrompu la rotation de ses effectifs mais entend bien garder des militaires sur place. « Notre intention est d’entraîner les habitants de Mossoul à combattre Daech et de protéger ceux qui les entraînent. »Marie Jégo (Istanbul, correspondante)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Rémi Dupré et Stéphane Mandard L’attaquant du Real Madrid, mis en examen dans l’affaire de la « sextape » de son coéquipier en sélection Mathieu Valbuena, a été suspendu et ne participera pas à l’Euro 2016 de football « si la situation n’a pas évolué » d’ici là, a annoncé le président de la Fédération française de football, Noël Le Graët.Comme cela était attendu, l’attaquant du Real Madrid n’est donc officiellement « plus sélectionnable » en équipe de France par le patron du football français. « Je laisse une porte d’espoir pour que ce dossier puisse retrouver un équilibre normal », a dit M. Le Graët.« Il ne sera pas sélectionnable au mois de mars, juin, juillet, si le dossier n’évolue pas. S’il n’y a pas d’évolution pendant l’Euro 2016, il ne joue pas. L’affaire Benzema, c’est un crève-coeur pour moi. Aujourd’hui, ce qui est dans le dossier n’est pas en la faveur de Benzema. »« On aurait préféré se passer de cette affaire. Mais cela n’a pas de conséquence. Il n’y a aucun souci », assurait pourtant au Monde Noël Le Graët quand on l’interrogeait sur la mise en examen de Karim Benzema, le 5 novembre, pour « complicité de tentative de chantage » dans la désormais célèbre affaire de la « sextape » dont son partenaire chez les Bleus Mathieu Valbuena est la victime. Ce dernier « est sélectionnable, il n’y a pas de problème pour Valbuena », a dit Noël Le Graët.« Mon souhait, c’est que ce dossier se dégonfle et que les deux joueurs, nécessaires à l’équipe de France, puissent se serrer la main et jouer », a conclu le président de la FFF. « La décision du président de la FFF réserve et préserve l’avenir, il n’a pas saisi la commission de discipline, ce qui montre bien qu’il a pris la vraie mesure de cette affaire », a réagi un des avocats du joueur, Alain JakubowiczLire aussi :Chantage à la « sextape » : ce que Karim Benzema a dit à la justiceUne position infléchieCe « dossier » a commencé à gonfler le 11 novembre, quand L’Equipe, dans la foulée d’Europe 1, publie la retranscription d’écoutes téléphoniques très embarrassantes pour le numéro 10 des Bleus entre Karim Benzema et son ami Karim Zenati, également mis en examen dans l’affaire.Mais c’est surtout l’entretien accordé au Monde par Mathieu Valbuena qui semble avoir conduit Noël Le Graët à infléchir sa position. Le milieu de l’équipe de France et de l’Olympique lyonnais expliquait comment son partenaire l’avait « incité » indirectement à payer les maîtres chanteurs. Quelques heures plus tard, la Fédération décidait de se porter partie civile dans l’affaire.Depuis, la pression politique et médiatique s’est accentuée sur les épaules du patron du football français. « Un sportif, ça vaut pour Karim Benzema, ça vaut pour d’autres, doit être exemplaire. Et s’il n’est pas exemplaire, il n’a pas sa place dans l’équipe de France », lâche le premier ministre, Manuel Valls, le 1er décembre. Plusieurs sondages suggèrent que les Français sont majoritairement contre un retour de l’attaquant du Real Madrid sous le maillot bleu.Seul Zidane offre un soutien public Benzema a beau prendre la parole le 3 décembre sur TF1, la chaîne partenaire des Bleus, pour expliquer qu’il n’est « pas coupable » et qu’il souhaite « retourner en équipe de France pour gagner cet Euro » avec Mathieu Valbuena, il reste isolé. Même le sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps, dont Benzema se prévalait du soutien, se rangera derrière le président de la FFF.Seul Zinedine Zidane, aujourd’hui entraîneur de l’équipe réserve du Real Madrid, a manifesté publiquement son soutien à l’attaquant, qui « peut apporter beaucoup de choses à l’équipe de France ». Le meilleur buteur en activité des Bleus (27) évolue à son meilleur niveau avec le Real. Il a encore inscrit un triplé face à Malmö en Ligue des champions mardi 8 décembre.Mais le patron de la Fédération s’est davantage appuyé sur la « charte éthique du football » que sur les statistiques du principal atout offensif des Bleus pour motiver sa décision de le suspendre.Très attaché à l’image des Bleus et obsédé par les sponsors, Noël Le Graët n’avait pas hésité à suspendre Antoine Griezman près de quatorze mois, en novembre 2012, pour avoir fait le mur avec les Espoirs. Surtout, la procédure judiciaire interdit à Karim Benzema d’entrer en contact avec Mathieu Valbuena et pourrait polluer l’image des Bleus jusqu’à l’Euro 2016, dont le coup d’envoi sera donné au Stade de France le 10 juin.Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterStéphane MandardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jacques Mandelbaum Il est probable que le nom de David Douche ne dise plus grand-chose à personne. Cet homme de 43 ans, retrouvé mort par asphyxie, en compagnie de sa compagne, à la suite de l’incendie de leur domicile à Hazebrouck (Nord-Pas-de-Calais-Picardie) dans la nuit du lundi 7 au mardi 8 décembre, aura été l’acteur d’un seul rôle, mais inoubliable. C’était en 1997.Près de vingt ans après, le souvenir est précis, aigu, perçant. Le film s’intitule La Vie de Jésus, c’est le premier de Bruno Dumont, et David Douche, solide blondinet d’une vingtaine d’années à la tête dure et au regard qui vrille, y campe Freddy, un jeune chômeur qui tourne à mobylette avec ses copains dans un paysage du Nord somptueux et déjà abandonné, déjà désolé, déjà tenté par le pire. Un copain qui meurt du sida à l’hôpital, une petite copine qui va voir ailleurs, des tonnes de ciel bas et de calamité sociale et morale sur les épaules. Le drame rôde sourdement, il surviendra, entre un pépiement de pinson et une apparition dénudée de la mère, sous la forme d’un assassinat passionnel à relent raciste.Enfant de la DASSLa triple découverte du film, de l’auteur et de l’acteur est époustouflante. Cette âpreté, cette beauté, cette dure poésie flamande, cette pertinence politique du propos, ce sentiment tout à la fois d’authenticité absolue et de transfiguration esthétique : on n’avait, quasiment, jamais vu ça dans le cinéma français. David Douche était le tout premier de ces acteurs non professionnels, comme extraits à la matière brute d’une région à la fois grandiose et paupérisée, qui nourrissent depuis lors le cinéma de Bruno Dumont (de L’Humanité au P’tit Quinquin), auteur viscéralement attaché à sa région natale comme terre d’élection d’un cinéma au vaste horizon, charnel, torturé, tellurique.Enfant de la DASS, élevé en famille d’accueil, David Douche ne sera parvenu, ni avant, ni après ce premier et dernier rôle, à stabiliser une vie éclatée, souffrante, violente. Armée, prison, chômage, sans domicile fixe, sa situation semblait cependant s’être un peu améliorée ces dernières années.Sollicité par nos confrères de La Voix du Nord, Bruno Dumont y a ainsi rendu hommage à son premier acteur principal : « David habitait à Bailleul dans la rue des Foulons, décor principal et rue où habitera Freddy. David fut ainsi recruté parmi d’autres jeunes au casting. Ce fut d’abord peu probant tant David, sans y croire, méfiant naturellement, rechignait à l’exercice : il jouait mal, faux, mais, curieusement, s’y soumettait pourtant et revenait toujours aux autres rendez-vous. Dans tout ce cafouillage, il avait une telle fougue, si contenue, que je fis le pari qu’il serait Freddy et que j’en prendrais mon parti. Il accepta le rôle. Bien m’en a pris : une tête de lard donc, mais un acteur de génie et dès le premier jour jusqu’à la fin. J’ai appris sa mort mardi soir et en suis si triste. Un homme redoutable, par sa vie entière et la force qu’elle lui avait donnée. Son passage au cinéma illumina ainsi tout un film, La Vie de Jésus, et tous les dilemmes obscurs des questions morales. »Lire aussi :Bruno Dumont en sept merveillesJacques MandelbaumJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Julie Saulnier C’est le jeu de l’entre-deux tours des élections régionales. Dans huit régions, pour accroître ses chances de l’emporter, le PS a fusionné ses listes avec celles d’autres partis de gauche. C’est le cas :en Ile-de-France, Normandie, Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, Auvergne-Rhones-Alpes, Centre-Val de Loire, Corse et Pays de la Loire.Les tractations, tant sur le fond (ajustements de programme), que sur la forme (nombre de sièges), ont dû se faire dans un temps restreint, le dépôt des listes pour le deuxième tour devant être effectué avant mardi 8 décembre à 18h. Dans un certain nombre de cas, les sujets qui fâchent ont aussi pu être laissés de côté.Lire aussi :Elections régionales : fusion de listes, comment ça marche ?Étude indépendante sur l’optimisation de l’aéroport Nantes-Altantique (Pays de la Loire)Composition de la nouvelle liste : 15 candidats EELV font leur entrée sur cette liste communeEn Pays de la Loire, la pomme de la discorde tient en quatre lettres : NDDL. Dans cette région, Verts et socialistes se sont réunis malgré des points de vue irréconciliables sur le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. L’accord signé pour le second tour en prend acte dès les premières lignes :“Le projet de Notre-Dame-des-Landes fait l’objet d’un fort désaccord entre écologistes et socialistes depuis de nombreuses années. La liste conduite par Christophe Clergeau réaffirme son soutien à la réalisation de ce projet ; celle conduite par Sophie Bringuy, son opposition à ce projet, et son soutien à l’optimisation de Nantes-Atlantique.”Lire aussi :Pays de la Loire : batailles autour d’un aéroportNéanmoins, Christophe Clergeau (PS) et Sophie Bringuy (EELV), tous deux vice-présidents du conseil régional sortant, s’engagent à ce qu’une « étude indépendante » sur l’optimisation de l’actuel aéroport, Nantes-Atlantique, soit « décidée par la région » et « lancée dès le début du mandat, avec l’objectif de la conclure avant fin septembre 2016 ». Cette mesure avait été posée comme l’une des conditions d’un accord entre les deux tours par EELV.Pour la droite, M. Clergeau « retourne sa veste » en cédant au « chantage » des Verts. « Je n’ai renoncé à aucune de mes convictions. Je n’ai rien cédé mais nous avons pris en compte les incertitudes du calendrier et la nécessité de poursuivre l’activité à Nantes-Atlantique », lui rétorque l’intéressé dans les colonnes de Ouest France.Parmi les autres “victoires” des Verts, le quotidien régional cite pêle-mêle « un plan de 45 000 emplois issus de la transition énergétique” et le “développement du ferroviaire ».La fin du diesel en Ile-de-FranceComposition de la nouvelle liste : sur 209 sièges à pourvoir sur tout le conseil, les écologistes héritent de 24 places et le Front de gauche de 20 places, toutes éligibles en cas de victoire. En Ile-de-France, l’accord final de la liste unie PS-EELV-FdG intègre plusieurs propositions des deux listes minoritaires de gauche du premier tour, dont des propositions majeures des écologistes.L’union de la gauche, menée par le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone, s’engage notamment à sortir du diesel par le biais d’une « prime à la casse sur critère social pour l’achat d’un véhicule moins polluant », « un an d’abonnement Navigo gratuit pour l’abandon d’un véhicule polluant », la création d’une « redevance poids lourds en transit » et un renforcement des aides pour la pratique du vélo.Côté énergie, l’objectif sera porté à 200 000 logements rénovés thermiquement sur la mandature (six ans), et des lycées et bâtiments régionaux « 100 % énergies renouvelables ». Dans les transports, l’idée est de créer 10 000 emplois (maintenance, sécurité, chauffeurs de bus) à financer avec une augmentation du versement transport (VT, versé par les entreprises et que doit valider le Parlement). Enfin, deux lignes (17 et 18) du futur Grand Paris Express font l’objet d’une attention particulière.Se trouvent aussi dans cet accord la création d’un budget participatif de 50 millions d’euros par an, l’encadrement des loyers à l’échelle régionale dès 2016, le soutien aux maisons de santé et aux formations sanitaires et sociales, des clauses d’emploi local dans les investissements de politique de la ville ou encore des marchés publics en faveur de l’économie sociale et solidaire.Lire aussi :Régionales en Ile-de-France : l’accord entre partis de gauche prévoit la sortie du diesel L’abandon du financement régional de la LGV vers le sud (Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes)Composition de la nouvelle liste : la nouvelle liste accorde dix-sept places éligibles aux candidats d’Europe Écologie - Les Verts et deux vice-présidences.En Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes aussi, Verts et socialistes, respectivement représentés par Françoise Coutant et Alain Rousset, ont trouvé un accord, qui s’est fait « sur une base de transition énergétique », « de lutte contre le changement climatique », et « d’appui aux transports et aux trains du quotidien », a précisé Alain Rousset.Outre une concertation citoyenne territoriale à laquelle il était très attaché, EELV a obtenu l’abandon d’un financement régional pour la ligne grande vitesse (LGV). Alain Rousset s’engage à ne pas verser un euro de la région dans le financement du prolongement de la LGV vers le sud, mais continue de se battre pour ce chantier, à condition de trouver des financements extérieurs. « S’il les obtient, nous ne changerons pas d’avis et voterons contre », prévient Françoise Coutant dans Sud Ouest.De son côté, Mme Coutant rappelle que « ce qui est incontournable pour nous, c’est que le Conseil régional cesse tout financement des LGV », tout en rappelant qu’elle n’était « pas contente » du soutien aux LGV affiché par son désormais co-listier PS. « Ce que je souhaite, c’est que ces LGV ne se fassent pas, en priorisant d’autres lignes », a-t-elle dit.Un moratoire sur les OGM en Rhône-Alpes-AuvergneComposition de la nouvelle liste : elle est désormais dénommée “La Gauche, les Démocrates et les Écologistes”. En cas de victoire, les candidats EELV auront 19 sièges, et 8 en cas de défaite, les communistes peuvent eux compter sur 16 sièges en cas de vicoitre, et 7 en cas de défaite.Après dix-sept heures de négociations, le rassemblement a été acté en Auvergne-Rhône-Alpes, où les listes PCF et EELV-PG se sont ralliées à celle de Jean-Jack Queyranne pour affronter Laurent Wauquiez (LR-UDI-MoDem).Avec les communistes, l’affaire n’a pas posé de problème ; tandis qu’avec la liste du rassemblement écologiste et citoyen, les discussions ont été plus laborieuses, détaille Le Point :“Elles ont fini par aboutir à une fusion des listes ainsi qu’à une entente sur quelques points de programme, comme le principe d’un moratoire sur les OGM et les gaz de schiste, sur la création d’emplois par le soutien à la rénovation thermique des logements, ou encore le soutien aux associations sportives et culturelles. Pas d’entente en revanche sur la ligne TGV Lyon-Turin, soutenue par Jean-Jack Queyranne.”Lire aussi :En Auvergne-Rhône-Alpes, la dure bataille de Jean-Jack Queyranne pour conserver la régionDes budgets participatifs dans les lycées du Centre Val de LoireComposition de la nouvelle liste : les écologistes ont pu intégrer 19 candidats sur les 89 que compte la liste régionale.Dans la région Centre Val de Loire, afin de fusionner sa liste avec celle de Charles Fournier (EELV), François Bonneau (PS) a mis un peu plus de vert dans son programme, sans pour autant faire de grosses concessions.Le désaccord sur les aéroports est toujours d’actualité. Concernant celui de Châteauroux, les Verts ne sont pas opposés à l’activité maintenance. Quant à celui de Tours, chacun conserve sa liberté de paroles.L’Echo républicain précise que le président socialiste sortant est « d’accord pour réfléchir à la création de formations aux métiers de l’économie verte et pour la mise en place de budgets participatifs dans les lycées (des investissements choisis démocratiquement avec les élèves, les personnels d’éducation…) ».En ce qui concerne le train, les avis divergent sur la grande vitesse mais se rejoignent lorsqu’il est question d’améliorer les lignes classiques. Divergences autour des LGV dans le Languedoc-Roussillon-Midi-PyrénéesComposition de la nouvelle liste : elle est composée à 70 % de colistiers de Carole Delga (PS) et à 30 % de ceux de Gérard Onesta (EELV et FdG).« La décision de faire jonction avec Carole Delga nous a pris très exactement une demi-seconde », a déclaré Gérard Onesta. « On a des nuances, on a des accords et des désaccords, et ça, c’est la vie », a-t-il ajouté.Alors, où ça coince ? Selon Les Echos, les divergences de fonds entre Gérard Onesta et la socialiste Carole Delga reposent sur les projets de lignes ferroviaires à grande vitesse (LGV) Montpellier-Perpignan et Toulouse-Bordeaux (10,7 milliards d’euros en coût cumulé).Carole Delga est favorable pour que la Région participe à leur financement, pendant que Gérard Onesta met la priorité sur les « trains du quotidien » et fustige le « fétiche du quart d’heure gagné qui caractérise les LGV »Les dossiers éludés dans les autres régions Dans les autres régions, la fusion s’est faite a minima. En évitant soigneusement les dossiers sulfureux. Ainsi, en Normandie, la question du nucléaire – qui n’est cependant pas du ressort de la région – a été éludée. Tandis qu’en Corse, où pas moins de trois mariages de raison (gauche, nationalistes, droite) ont été scellés, la problématique de l’indépendance de l’île de Beauté a été soigneusement évitée par les nationalistes Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni. Reste à savoir, en cas de victoire, jusqu’à quand.Lire aussi :Elections régionales 2015 : le président de votre région a-t-il tenu ses promesses ?Julie SaulnierJournaliste au Monde Samuel Laurent L’abstention est-elle la clé du succès pour le FN ? Il est très difficile de le déterminer. Dimanche 6 décembre, le parti de Marine Le Pen a réalisé l’un de ses meilleurs scores, dans un contexte de très forte abstention. Mais son plus gros succès, à la présidentielle 2012, s’est fait avec une abstention très faible.Nous avons tenté, sur un graphique, de visualiser tous les premiers tours électoraux depuis 2002, soit quinze élections au total. Nous avons fait figurer sur chaque graphe à la fois l’abstention et le score du parti frontiste en part des inscrits (donc combien de gens en position de voter sont allés voter pour lui, et non combien ont voté pour lui parmi ceux qui ont effectivement voté). Quelques constats peuvent en être tirés :- L’abstention n’est pas le seul déterminant. Aux élections présidentielles, le FN obtient de bons scores malgré une abstention faible. A l’inverse, il peut faire de mauvais scores avec une abstention haute. C’est le cas aux législatives 2012, aux régionales 2010, aux européennes et aux régionales 2004- La dynamique change après 2012. Entre 2002 et 2012, le FN fait d’assez mauvais scores en nombre d’inscrits aux élections intermédiaires. Depuis 2012, ce n’est plus le cas (sauf aux municipales où il est pénalisé car il ne présente pas de candidats partout) : sur six élections depuis 2012, il est quatre fois au-dessus du seuil des 10 % du corps électoral.- Il ne dépasse pas les 14 % d’inscrits, mais a passé le seuil des 10 %. En treize ans et quinze élections, le FN n’a jamais obtenu un meilleur score qu’à la présidentielle 2012, où près de 14 % des inscrits ont voté pour lui au premier tour. Néanmoins, il est très proche de ce score au premier tour des régionales 2015, avec une abstention très forte. De plus, si le FN n’a obtenu les suffrages de plus de 10 % du corps électoral que dans cinq cas sur 15 élections, c’est quatre fois depuis 2012.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laura Buratti Le stress, souvent décrit comme le « mal du siècle », n’épargne pas les étudiants, bien au contraire. Ils sont près de 40 % à avoir du mal à le gérer, d’après une enquête nationale publiée par le réseau de mutuelles Emevia, le 9 décembre. C’est encore plus que les 37,5 % de l’étude de 2013.Parmi les 8 000 étudiants interrogés, près d’un quart (22,5 %) déclarent avoir une mauvaise qualité de sommeil et plus du tiers (39,4 %) affirment avoir du mal à gérer leur stress. Deux paramètres qui semblent liés, puisque la moitié (48,1 %) des étudiants qui ont du mal à gérer le stress dorment moins de six heures par nuit, alors qu’ils ne sont qu’un tiers (29,5 %) parmi ceux qui dorment plus de 8 heures.Un sommeil trop courtUn quart des étudiants (22,5 %) dort mal ou très mal, avec un temps de sommeil qui s’est pour eux raccourci. 58,8 % dorment ainsi entre 6 et 7 heures (ils étaient 53,3% en 2013), et 13,1% dorment moins de 6 heures en moyenne (11,2% en 2013). C’est peu, selon le réseau Emevia, qui souligne que la Fondation du sommeil américaine recommande une durée de sommeil comprise entre 7 et 9 heures pour les jeunes de 18 à 25 ans.Autre élément inquiétant : 52,3 % des étudiants qui gèrent mal leur stress ne trouvent personne à qui parler en cas de problème personnel.Dans ce domaine, la parité n’est pas de mise puisqu’une jeune femme sur deux déclare avoir du mal à gérer le stress (49,4 %) contre seulement un jeune homme sur quatre (26,9 %). Les sportifs réguliers sont plus préservés : « seuls » 36,2 % d’entre eux disent en souffrir, contre 39,4 % pour l’ensemble des étudiants.Et comme quand l’appétit va, tout va : 95,2 % des étudiants interrogés ont un bon appétit, près de 95 % estiment être en bonne ou plutôt bonne santé et 85,4 % d’entre eux envisagent positivement l’avenir, un chiffre toutefois en recul par rapport à 2013 (88,3 %).Lire également : Plus d’un étudiant sur deux est stressé, déprimé ou en difficulté financièreLaura BurattiJournaliste au Monde Laetitia Van Eeckhout Alors qu’au Bourget les négociateurs s’attelaient à une intense nuit de travail du mercredi 9 au jeudi 10 décembre pour parvenir à un accord sur le climat, les députés ont adopté au même moment, à l’unanimité, une série de mesures pour lutter contre le gaspillage alimentaire. La proposition de loi, présentée par le député de la Mayenne Guillaume Garot (PS) et ancien ministre délégué à l’agroalimentaire, et cosignée par plus de 300 députés de tous bords, a obtenu l’aval de l’ensemble de la gauche, de l’UDI et des Républicains.Le texte reprend les dispositions destinées à empêcher les grandes surfaces de jeter de la nourriture et de rendre leurs invendus impropres à la consommation, qui avaient été introduites par les députés, également à l’unanimité, dans la loi sur la transition énergétique. Mais elles avaient été censurées par le Conseil constitutionnel pour des raisons de procédure. La ministre de l’écologie, Ségolène Royal, et la grande distribution étaient parvenues fin août, non sans mal, à un accord sur une série « d’engagements volontaires » pour renforcer les actions de lutte « anti-gaspi ».Lire aussi :Les « engagements volontaires » de la grande distribution contre le gaspillage alimentaireInterdiction de javelliserMais pour le rapporteur de la loi, Guillaume Garot, « la visée de la proposition de loi est beaucoup plus large ». Elle instaure une hiérarchie des actions à mettre en place par chaque acteur de la chaîne alimentaire pour éviter de jeter de la nourriture : prévention du gaspillage, puis don ou transformation pour la consommation humaine, valorisation pour l’alimentation animale ensuite, et enfin compost pour l’agriculture ou valorisation énergétique.Aujourd’hui en France, rappelait le député dans un rapport remis en avril au gouvernement, entre 20 et 30 kg de nourriture par habitant sont jetés chaque année, et 140 kg sur l’ensemble de la chaîne, de la production à la consommation. Soit une perte évaluée entre 12 et 20 milliards d’euros par an.Il est désormais interdit aux grandes et moyennes surfaces de plus de 400 m² de jeter de la nourriture invendue encore consommable. Dans l’année qui suit sa promulgation, la loi impose aux commerces de signer une convention avec une ou plusieurs associations « précisant les modalités selon lesquelles les denrées alimentaires leur sont cédées à titre gratuit ». Il est aussi interdit aux distributeurs de « délibérément rendre leurs invendus alimentaires encore consommables impropres à la consommation », par exemple en les javellisant, sous peine d’une amende de 3 750 euros avec « affichage ou diffusion de la décision ».Lire aussi :Gaspillage alimentaire : un rapport préconise l’interdiction de jeter pour la grande distributionTroisième émetteur mondial de gaz à effet de serreLes industriels de l’agroalimentaire peuvent quant à eux désormais faire don des produits de marque de distributeurs refusés. Aujourd’hui, une palette de produits refusée, parce qu’elle arrive une heure en retard ou qu’un pack est mal étiqueté, doit obligatoirement être détruite alors même que la qualité sanitaire des produits n’est pas remise en cause. Chaque année, quelque 4 000 tonnes de produits laitiers sous marque de distributeur (ou « marque maison »), soit plus de 30 millions de tonnes de pots de yaourts, sont ainsi détruits.La lutte contre le gaspillage alimentaire fera en outre désormais partie de l’éducation à l’alimentation durant le parcours scolaire. Et les entreprises pourront inscrire leurs actions de lutte contre le gaspillage dans leur rapport Responsabilité sociale et environnementale (RSE).Avec ce texte qui permet de « bâtir un cadre légal contre le gaspillage », « la France deviendra le pays le plus volontariste d’Europe en ce domaine », s’est félicité Guillaume Garot devant les députés. Et de souligner, alors que la COP21 touche à sa fin, « qu’à l’échelle de la planète, le gaspillage alimentaire est l’équivalent du 3e émetteur mondial de gaz à effet de serre, après la Chine et les Etats-Unis ». La proposition de loi devrait être présentée au Sénat début 2016, en vue d’une adoption définitive.Voir notre grand format : Les glaneurs des villesLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.12.2015 à 14h06 • Mis à jour le10.12.2015 à 14h29 La demande de Nicolas Sarkozy de récuser une des deux juges qui l’ont mis en examen pour corruption dans l’affaire dite des écoutes a été rejetée par la cour d’appel de Paris, selon une source judiciaire citée par l’AFP.Mis en examen notamment pour corruption et trafic d’influence actif, M. Sarkozy est soupçonné d’avoir tenté d’obtenir fin 2013-début 2014 des informations couvertes par le secret dans l’affaire Liliane Bettencourt auprès d’un haut magistrat, Gilbert Azibert, contre promesse d’un poste de prestige à Monaco.L’ancien président, qui nie s’être rendu coupable d’une quelconque infraction, a durement mis en cause l’impartialité de l’une des deux juges d’instruction, Claire Thépaut, évoquant son appartenance au Syndicat de la magistrature (SM), marqué à gauche. La décision de la cour d’appel de rejeter sa demande est basée sur l’idée qu’il n’y avait « pas de motif d’impartialité », en s’appuyant sur la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) sur le droit des magistrats à se syndiquer.Elle ne peut pas faire l’objet d’un recours. La juge Claire Thépaut, qui s’était mise en retrait de l’enquête, va donc pouvoir la reprendre avec l’autre juge saisie, Patricia Simon.Menace d’un renvoi en correctionnelleDans ce dossier, Nicolas Sarkozy reste sous la menace d’un renvoi en correctionnelle, une menace persistante au moment où il entame la campagne pour la primaire pour la présidentielle de 2017.Mais les recours successifs retardent cette enquête, qui avait déjà été suspendue plusieurs mois, le temps que la cour d’appel se penche sur la validité des écoutes téléphoniques qui sont au cœur du dossier.Ces écoutes avaient été validées par la cour d’appel, mais les mis en examen, Nicolas Sarkozy, son avocat Thierry Herzog et le haut magistrat concerné Gilbert Azibert, se sont pourvus en cassation. Des pourvois qui doivent être examinés le 5 janvier.Regarder l’infographie : S’y retrouver dans les 9 affaires qui impliquent Nicolas Sarkozy 21.12.2015 à 18h11 Le constructeur automobile français Renault a annoncé, lundi 21 décembre, avoir finalisé le rachat de l’écurie Lotus pour revenir en Formule 1 dès la saison 2016. « Vendredi 18 décembre 2015, le Groupe Renault et Gravity Motorsports (...) ont formellement finalisé l’acquisition par le Groupe Renault d’une prise de participation majoritaire dans le capital de Lotus F1 Team Limited », a précisé la firme au losange dans un communiqué. « Le nouveau nom de l’écurie, la structure de management, les partenaires de l’écurie et les autres détails seront annoncés lors d’un événement qui se tiendra à Paris en février prochain», est-il encore indiqué.Cette annonce intervient un peu plus de deux semaines après l’annonce par le PDG de Renault, Carlos Ghosn, le 3 décembre, du retour en Formule 1 de la marque au losange. Un retour au plus haut niveau rendu possible par le rachat de l’écurie qu’elle avait elle-même vendue, entre 2009 et 2010, à Genii Capital, un fonds d’investissement luxembourgeois, au moment où la marque souhaitait prendre du recul par rapport à la F1.Lire aussi :Renault de retour dans les paddocksLa marque française avait depuis remporté, entre 2010 et 2013, quatre titres constructeurs et quatre titres de pilotes lorsqu’elle fournissait les moteurs à l’écurie Red Bull Racing de l’Allemand Sebastian Vettel.Renault ne voulait plus être un simple motoristeMais Renault avait estimé ne pas tirer assez de bénéfices de ce partenariat, et son PDG ne cachait plus, depuis quelques mois, qu’il voulait cesser d’être simple motoriste.Présent en F1 de manière quasi ininterrompue depuis 1977, soit en tant qu’écurie à part entière ou comme simple motoriste, Renault a notamment été champion du monde de F1 en 2005 et 2006 avec l’Espagnol Fernando Alonso, sous le nom de Renault F1.Les temps forts de Renault en F1C’est l’histoire d’un « come-back » attendu. Renault a annoncé, jeudi 3 décembre, par la voix de son PDG, Carlos Ghosn, son retour au plus haut niveau en rachetant Lotus, l’écurie qu’il avait vendue, entre 2009 et 2010, à Genii Capital.La marque française a une longue histoire en formule 1, avec notamment deux titres constructeurs (2005-2006) et cinq couronnes mondiales glanées en huit saisons comme motoriste. Ses pilotes ? De Jacques Villeneuve à Fernando Alonso ou Sebastian Vettel, mais aussi Michael Schumacher, Damon Hill.1978-1979 : première victoire en Grand Prix de Renault constructeur. Après une première saison partielle, Jean-Pierre Jabouille marque les premiers points de Renault F1 – et d’un moteur turbo – au Grand Prix des Etats-Unis, en arrivant 4e. Après avoir gagné les 24 Heures du Mans, l’écurie décide de se concentrer sur la F1 et aligne la saison suivante une seconde monoplace, conduite par René Arnoux. Les duels avec Ferrari sont mythiques. Côté résultats, Jean-Pierre Jabouille signe la première pole position en Afrique du Sud et remporte son premier Grand Prix en France, sur le circuit de Dijon. 1985 : premier départ, partiel. Renault se retire de son activité de constructeur mais reste motoriste de Lotus – déjà –, Ligier et Tyrrell. Sur les circuits, le Brésilien Ayrton Senna signe 8 poles positions pour 2 victoires. En coulisses, dans les bureaux d’étude de Viry-Châtillon (Essonne), les ingénieurs planchent sur le V10 du futur, la nouvelle réglementation imposant des moteurs atmosphériques. En 1988, fin prêt, Renault s’associe avec l’écurie Williams.1991-1997 : premier retour, et re-départ. Nigel Mansell, arrivé en 1990 avec de grandes ambitions, offre en 1992 à Renault son premier titre dès le mois d’août. Alain Prost rejoint Williams en 1993 et gagne le titre mondial avant de prendre sa retraite. Parallèlement, Renault s’engage en 1995 avec le team Benetton. Aux manettes, Michael Schumacher, qui remporte le titre des pilotes en 1995, avant Damon Hill en 1996 et Jacques Villeneuve en 1997. Avec les deux écuries, Renault aligne six titres entre 1992 et 1997, et gagne 74 % des Grands Prix entre 1995 et 1997. Difficile de faire mieux. Renault se retire de la formule 1, mais Williams, Benetton et BAR continuent d’utiliser ses moteurs sous les appellations Supertec, Mecachrome et Playlife.2001-2007 : deuxième retour du motoriste. Renault rachète la team Benetton pour devenir une écurie à part entière dès 2002. Les doubles titres de champion du monde constructeurs 2005 et 2006 couronnent le moteur turbo, grâce à Fernando Alonso et Giancarlo Fisichella, qui mettent fin à six années de la suprématie Ferrari-Schumacher (de 1999 à 2004). Malgré le règlement de 2006 qui impose le passage du moteur V10 au V8, l’écurie remporte encore une fois les deux titres. 2007-2013 : la domination Red Bull-Vettel. Un partenariat est conclu avec Red Bull Racing (RBR). Parvenus au top, les deux pilotes Sebastian Vettel et Mark Webber se battent pour le titre en 2010 : Vettel devient le plus jeune champion du monde de l’histoire de la F1 ; RBR gagne le titre constructeurs. En 2011, Renault redevenu simple motoriste, l’écurie est rebaptisée Lotus Renault GP. Sebastian Vettel conquiert encore un second titre – à quatre Grands Prix de la fin de la saison ! – et devient, en 2012, le plus jeune triple champion du monde. Les quatre écuries du Losange finissent dans les dix premiers du championnat constructeur avec 9 victoires, la saison la plus performante de Renault à ce jour. En 2013, dernière saison du moteur V8 RS27, Sebastian Vettel devient quadruple champion du monde. Avec cinq couronnes mondiales glanées en huit saisons, Renault s’affirme ainsi comme le motoriste le plus titré de l’ère des moteurs V8. 2014-2015. La main passe. Après le passage forcé au moteur hybride, beaucoup plus coûteux, Renault motoriste n’excelle plus. Le duo Mercedes-Lewis Hamilton en revanche maîtrise parfaitement et rafle tous les titres. A la fin de 2015, il faut choisir entre abandonner la F1 ou redevenir une écurie à part entière, en rachetant la Britannique Lotus, en péril financier. Le PDG, Carlos Ghosn, annonce sa décision le 3 décembre. « Après analyse détaillée, j’ai pris ma décision, dit-il : Renault sera présent en formule 1 dès 2016. » Lire aussi :Cyril Abiteboul (Renault) : « La F1 est une terre de chantage absolu »20 mars 2016. Premier Grand Prix en Australie de Renault « écurie historique », un titre accordé par le promoteur de la F1, Bernie Ecclestone, à un cercle fermé d’écurie (Williams, McLaren, Mercedes, Ferrari et Red Bull), qui permet de bénéficier de meilleures primes. Restent quelques interrogations, parmi lesquelles : qui sera au volant ?Ses ambitions seront forcément moins élevées l’an prochain pour une saison de transition, avec un pilote moyen, le Vénézuélien Pastor Maldonado, et un débutant, le Britannique Jolyon Palmer (24 ans), face aux deux géants de la F1 moderne, Mercedes et Ferrari.« Notre ambition est de gagner, même si raisonnablement, cela prendra du temps », a ainsi précisé M. Ghosn dans son communiqué.Lire aussi :Cyril Abiteboul (Renault) : « La F1 est une terre de chantage absolu » Samuel Laurent Cinq semaines après son instauration en France, l’état d’urgence a abouti à une forte augmentation du nombre des perquisitions administratives, menées par la police sans avoir besoin d’en référer à la justice. Depuis le 14 novembre, l’Assemblée nationale rappelle qu’on a compté 2 764 perquisitions qui ont abouti à 339 interpellations, 294 gardes à vue, et 422 constats d’infraction. #container_14507106809{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14507106809{ height:500px; } #container_14507106809 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14507106809 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14507106809 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14507106809 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Bilan des actions menées depuis le 14 novembre 2015require(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14507106809", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Perquisitions","Infractions constatées","Interpellations","Gardes à vue","Armes découvertes"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 2764 ], [ "", 422 ], [ "", 339 ], [ "", 294 ], [ "", 435 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Dans un rapport qu’elle a publié, l’Assemblée propose également un tableau qui détaille les 2 417 perquisitions qui avaient été menées en date du 15 décembre, un bilan qui permet aussi de savoir où ont eu lieu ces opérations.La carte-ci-dessous permet de visualiser la répartition de ces perquisitions par ressort judiciaire (tribunal compétent). Elle montre un axe Est-Ouest assez net, l’est de la France étant plus concerné que l’Ouest par les perquisitions administratives.C’est la région parisienne qui a très largement concentré les perquisitions : 664, soit près du tiers du total. Vient ensuite le ressort d’Aix-en-Provence, qui couvre l’agglomération marseillaise, avec 255 perquisitions, puis le Nord (ressort de Douai), avec 160. #container_14506886332{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14506886332{ height:650px; } #container_14506886332 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14506886332 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14506886332 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14506886332 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre de perquisitions administrativesPar ressort de cour d'appel, au 15 décembrerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14506886332", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["FORT-DE-FRANCE","BASSE-TERRE","ST DENIS REUNION","BASTIA","CAEN","RIOM","LIMOGES","PAU","POITIERS","METZ","BOURGES","CHAMBERY","AGEN","ANGERS","ROUEN","TOULOUSE","NANCY","REIMS","NIMES","BESANCON","DIJON","BORDEAUX","GRENOBLE","AMIENS","MONTPELLIER","LYON","COLMAR","ORLEANS","RENNES","DOUAI","AIX EN PROVENCE","VERSAILLES","PARIS"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de perquisitions administratives", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1 ], [ "", 2 ], [ "", 7 ], [ "", 12 ], [ "", 16 ], [ "", 16 ], [ "", 17 ], [ "", 18 ], [ "", 18 ], [ "", 22 ], [ "", 26 ], [ "", 30 ], [ "", 31 ], [ "", 32 ], [ "", 36 ], [ "", 37 ], [ "", 43 ], [ "", 52 ], [ "", 59 ], [ "", 62 ], [ "", 71 ], [ "", 73 ], [ "", 76 ], [ "", 91 ], [ "", 94 ], [ "", 95 ], [ "", 96 ], [ "", 96 ], [ "", 109 ], [ "", 160 ], [ "", 255 ], [ "", 301 ], [ "", 363 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});L’immense majorité des opérations n’ont pas eu de retombées en matière de lutte antiterroriste et antidjihadiste, qui justifiait pourtant l’entrée en vigueur de l’état d’urgence. Armes, drogues, sont plutôt l’ordinaire des découvertes faites par la police durant ces perquisitions.Ainsi, 488 procédures ont été lancées sur tout le territoire, dont 9 ont été classées sans suite ; 185 ont abouti à des poursuites, et 58 peines ont déjà été prononcées, selon les chiffres de l’Assemblée.Une efficacité très relativeEn tout cas, faire du « volume » en matière de perquisitions ne conduit pas automatiquement à déclencher plus de procédures. Au contraire. Ainsi, si 255 perquisitions ont eu lieu dans le ressort judiciaire d’Aix-en-Provence, seulement 42 ont abouti à une procédure, soit 16,47 %.A Paris, ce rapport est à 23,69 %, près du quart. Il atteint le tiers à Nîmes ou Toulouse.Quant aux plus mauvais ratios nombre de perquisitions sur nombre de procédures engagées, on les trouve à Metz (22 perquisitions, aucune procédure), à Bourges (une procédure pour 26 perquisitions), à Agen ou Chambéry (deux procédures pour 31 et 30 perquisitions). #container_14507040175{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14507040175{ height:704px; } #container_14507040175 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14507040175 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14507040175 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14507040175 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Efficacité des perquisitions administativesRapport entre le nombre de procédures ouvertes et le nombre de perquisitions réaliséesrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14507040175", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:true, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#ff3232","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Nombre de perquisitions" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Part de perqusitions donnant lieu à une procédure" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["NIMES","TOULOUSE","GRENOBLE","ST DENIS REUNION","COLMAR","ROUEN","AMIENS","CAEN","PARIS","NANCY","POITIERS","LYON","ANGERS","ORLEANS","DOUAI","BESANCON","REIMS","RIOM","LIMOGES","VERSAILLES","DIJON","BASTIA","RENNES","AIX EN PROVENCE","BORDEAUX","MONTPELLIER","PAU","CHAMBERY","AGEN","BOURGES","BASSE-TERRE","FORT-DE-FRANCE","METZ"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de perquisitions administratives", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 59 ], [ "", 37 ], [ "", 76 ], [ "", 7 ], [ "", 96 ], [ "", 36 ], [ "", 91 ], [ "", 16 ], [ "", 363 ], [ "", 43 ], [ "", 18 ], [ "", 95 ], [ "", 32 ], [ "", 96 ], [ "", 160 ], [ "", 62 ], [ "", 52 ], [ "", 16 ], [ "", 17 ], [ "", 301 ], [ "", 71 ], [ "", 12 ], [ "", 109 ], [ "", 255 ], [ "", 73 ], [ "", 94 ], [ "", 18 ], [ "", 30 ], [ "", 31 ], [ "", 26 ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", 22 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Taux de perquisition donnant lieu à procédure", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 35.59 ], [ "", 32.43 ], [ "", 28.95 ], [ "", 28.57 ], [ "", 28.13 ], [ "", 27.78 ], [ "", 26.37 ], [ "", 25 ], [ "", 23.69 ], [ "", 23.26 ], [ "", 22.22 ], [ "", 22.11 ], [ "", 21.88 ], [ "", 21.88 ], [ "", 19.38 ], [ "", 19.35 ], [ "", 19.23 ], [ "", 18.75 ], [ "", 17.65 ], [ "", 17.28 ], [ "", 16.9 ], [ "", 16.67 ], [ "", 16.51 ], [ "", 16.47 ], [ "", 15.07 ], [ "", 14.89 ], [ "", 11.11 ], [ "", 6.67 ], [ "", 6.45 ], [ "", 3.85 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ] ], "type": "line", "lineWidth": 0, "yAxis": 1, "stack": "B", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Quant au devenir de ces procédures, il est difficile d’en tirer un enseignement, tant les dossiers sont en général récents. On recense parfois un nombre important de peines déjà prononcées, comme à Aix-en-Provence ou à Versailles, et parfois peu ou pas de suites pour l’instant. #container_14507054517{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14507054517{ height:850px; } #container_14507054517 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14507054517 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14507054517 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14507054517 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Devenir des procédures judiciaires issues de perquisitionsrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', 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données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Florian Reynaud La catastrophe survenue au sein du parc industriel de Shenzhen, dimanche 20 décembre, risque de s’ajouter à la liste des drames qui affectent l’industrie chinoise depuis des années et qui trouvent bien souvent leur origine dans le non-respect des normes de sécurité.Dans la célèbre « zone économique spéciale », où sont installés les grands noms de l’électronique chinoise et mondiale, au moins 91 personnes sont toujours portées disparues à la suite d’une coulée de boue qui a enseveli une trentaine de bâtiments et provoqué une explosion de gaz, dimanche vers midi.La boue provenait en l’occurrence d’une ancienne carrière qui avait été transformée en décharge et qui était utilisée par les sites de construction alentours, formant une colline artificielle de près de 100 mètres de hauteur.Le lieu était géré, selon le magazine Caixin, par la société Shenzhen Lu Wei Housing Management Company, et l’utilisation du site comme décharge aurait été approuvée par le gouvernement en février. Selon le site d’information chinois Sohu, une étude avait déjà alerté en janvier sur des risques d’effondrements.Lire aussi :En Chine, une immense coulée de boue qui n’a rien de naturelDes centaines d’accidents industriels en 2015La Chine est particulièrement sujette aux catastrophes industrielles, qui touchent aussi bien les usines, les sites de produits chimiques, la construction que le secteur minier. Selon une carte dressée par l’ONG China Balour Bulletin (CBB), au moins 418 accidents industriels ont fait un mort ou plus depuis le début de l’année 2015, dont une part importante dans le secteur de la construction. Au moins 32 de ces catastrophes sont dues à des explosions, toujours selon la carte du CBB.L’industrie minière est particulièrement victime de ces accidents, avec plusieurs centaines de morts depuis le début de l’année. Un nombre en baisse : en 2011, les mines de charbon avaient tué 1 973 personnes, et 1 384 en 2012. Si les campagnes de sensibilisation à la sécurité semblent avoir fait effet, le secteur minier reste dangereux, et plombé entre autre par la corruption et le manque de sécurité.Les usines de production de biens et d’équipements ne sont pas en reste. En août 2014, une explosion dans l’usine Zhongrong, sous-traitant automobile de Distical, qui fournit notamment General Motors, a fait 75 morts et 186 blessés. Là encore, la sécurité de l’usine et un manque de précautions ont été dénoncés.Lire aussi :La sécurité dans l’industrie chinoise « passe après la recherche du profit »Le drame de TianjinLa sécurité des usines chimiques a également été pointée du doigt après la dernière grande catastrophe à avoir endeuillé le pays, celle de Tianjin, le 12 août : deux explosions dans un entrepôt avaient causé la mort d’au moins 114 personnes et blessé plus de 700 autres.Très vite, l’entreprise propriétaire de l’entrepôt, Tianjin Ruihai International Logistics, a été incriminée, et dix de ses responsables ont été arrêtés et écroués après la catastrophe. En effet, près de 700 tonnes de cyanure de sodium avaient été stockées à moins d’un kilomètre de zones habitées, alors que les réglementations de sécurité chinoises l’interdisaient.Pire encore, selon Chine nouvelle, l’entreprise a aussi pu opérer sans licence pendant plusieurs mois. Un propriétaire de l’usine a confessé fin août avoir utilisé ses relations politiques pour passer sans problème les inspections.Lire aussi :Tianjin ou les limites du tout-puissant Xi JinpingDans les jours qui avaient suivi le drame, Greenpeace a affirmé que dans les grands ports chinois de Guangzhou, Qingdao, Ningbo et Shanghai, d’autres entrepôts de produits chimiques enfreignaient les règles de sécurité en étant situés à moins d’un kilomètre d’habitations ou d’infrastructures publiques.Fin novembre, 14 personnes ont été condamnées à des peines de prison pour des négligences de sécurité ayant conduit à l’explosion d’un pipeline, qui a fait 63 morts en 2013 à Qingdao. L’enquête officielle avait pointé du doigt l’entreprise propriétaire du pipeline, Sinopec, et le gouvernement local.Après le drame de Tianjin, une enquête a été ouverte à l’encontre du directeur de la sécurité du travail, selon l’autorité de lutte anticorruption. Depuis son arrivée au pouvoir en 2013, le dirigeant chinois, Xi Jinping, mène une grande campagne contre la corruption.Florian ReynaudJournaliste au Monde 21.12.2015 à 15h19 Tous derrière Michel Platini. Les réactions sont quasi unanimes dans le milieu du football après la suspension pendant huit ans du président de l’UEFA, lundi 21 décembre, par le comité d’éthique de la Fédération internationale de football (FIFA). Le principal intéressé a lui déjà annoncé qu’il ferait appel.Le président de la fédération française, Noël Le Graët, est « attristé » et « choqué » par cette condamnation, qui lui paraît « invraisemblable ». « Michel Platini a encore des possibilités de recours notamment devant le TAS [tribunal arbitral du sport]. Il va continuer à se battre (...) J’espère que sa bonne foi sera reconnue », conclut-il.De son côté, l’Union européenne des associations de football (UEFA) soutient toujours son président et se dit « extrêmement déçue » par cette suspension. Elle « soutient » M. Platini dans son droit « à une procédure équitable ».Michel Hidalgo, ancien entraîneur de Michel Platini et ex-sélectionneur de l’équipe de France, estime sur RTL que même « s’il a fait une petite faute avec l’argent qu’il a touché », il est « scandaleux » qu’« un garçon qui a tant apporté au football français » reçoive une telle sanction, surtout « quand on sait ce qu’il se passe ailleurs, à l’UEFA et à la FIFA». Sur Europe 1, l’ancien sélectionneur de l’équipe de France Raymond Domenech s’en prend à Sepp Blatter, président démissionnaire de l’instance mondiale du football :« Il a voulu “descendre” Michel Platini et il est en train de nous faire le numéro jusqu’au bout. La justice suisse doit encore statuer sur le sujet pour savoir s’il y a corruption ou pas, et s’il n’y a pas corruption, comment on va juger le reste ? Collusion, ça n’a pas de sens, ça ne tiendra pas. Ils pourront revenir, mais ce sera trop tard pour Michel [pour prétendre à la présidence de] la FIFA. »Jean-Michel Aulas, président de l’Olympique lyonnais, est du même avis. Pour lui, « c’est une décision inique quand on connaît le fond du sujet ». Il affirme sur France Info qu’elle a été prise « dans une logique absolument infernale de décisions qui visent à empêcher Michel [Platini] de présenter sa candidature à l’élection présidentielle de la FIFA ». Le calendrier est serré pour l’ancien meneur de l’équipe de France, qui doit être définitivement blanchi par le TAS d’ici au 26 janvier, soit un mois avant l’élection, pour espérer faire valider sa candidature à la présidence de la FIFA par la commission électorale de la fédération.Quasi seul à défendre la sanction infligée, le président de la Ligue de football espagnol, Javier Tebas, estime qu’une suspension de huit années « paraît peu » :« La sanction de Platini (...) est due au fait qu’ils n’ont pas respecté les normes de contrôle interne de la FIFA. Passer outre le contrôle économique est très grave et la sanction devrait être de ne plus pouvoir exercer dans une institution sportive. Ils ne méritent plus la confiance du monde du football et des sportifs. » 21.12.2015 à 14h58 • Mis à jour le21.12.2015 à 15h33 Jacques Chirac sortira cette semaine de l’hôpital et passera Noël en famille, chez lui à Paris, a annoncé Claude Chirac, la fille de l’ancien président de la République, lundi 21 décembre. Elle ajoute qu’il a subi « tous les contrôles médicaux nécessaires ».En fin de semaine dernière, l’entourage de l’ancien chef de l’Etat avait déjà annoncé que sa sortie de l’hôpital parisien où il se trouve depuis le 9 décembre aurait lieu « dans les prochains jours ». Jacques Chirac, 83 ans, se reposera ensuite à Paris et n’ira donc pas en vacances au Maroc, comme il le fait régulièrement pour les fêtes de fin d’année.« Il trépigne d’impatience depuis plusieurs jours et demande absolument à sortir. Il est dans les starting-blocks. D’ailleurs, il est de mauvaise humeur, c’est bon signe ! », a plaisanté un proche.Hospitalisé pour un « contrôle général de santé »Jacques Chirac, président de la République de 1995 à 2007, qui se sentait « affaibli », avait été hospitalisé « afin de faire un contrôle général de son état de santé », avait annoncé le 10 décembre sa fille cadette, Claude, précisant que « son état ne présent[ait] aucune inquiétude ».Ces déclarations rassurantes n’ont pourtant pas fait taire les rumeurs disant M. Chirac au plus mal. Ses précédentes hospitalisations avaient déjà alimenté toutes les spéculations.Réputé pendant des décennies pour sa santé de fer, Jacques Chirac avait connu en septembre 2005, pendant sa seconde présidence, son premier véritable ennui grave. Un accident vasculaire cérébral l’avait alors obligé à être hospitalisé en urgence. Ce problème de santé l’avait fortement affaibli.Plusieurs hospitalisations depuis 2007Depuis son départ de l’Elysée, l’ancien président, qui éprouve de plus en plus de difficultés à se déplacer, a été hospitalisé à plusieurs reprises. En décembre 2013, il subit une « intervention rénale » à Paris, puis, en février 2014, il est également brièvement hospitalisé à l’hôpital américain de Neuilly-sur-Seine, dans la banlieue parisienne, à la suite d’une « violente crise de goutte ».Son épouse, Bernadette Chirac, avait dit, en janvier 2014, penser que son époux ne parlerait plus jamais en public. Souffre-t-il aussi de la maladie d’Alzheimer ? « Honnêtement, je ne le crois pas (…) Il n’en a pas vraiment les symptômes, mais c’est vrai qu’il a une petite baisse de sa mémoire, surtout par moments, c’est très variable », avait-elle alors concédé. Des spécialistes qui l’ont examiné ont en tout cas pu constater des troubles de la mémoire et du raisonnement, une désinhibition du comportement, et les manifestations d’une anosognosie — le fait d’ignorer que l’on est malade.La dernière apparition de l’ancien président de la République à une cérémonie officielle remonte au 21 novembre 2014. Il avait alors assisté à la remise annuelle du prix de sa fondation. Diminué par la maladie, une main sur l’épaule de son garde du corps, M. Chirac était arrivé sous les applaudissements de la salle. Cette année, il n’était pas présent pour la remise de ce prix. 18.12.2015 à 17h14 | Violaine Morin Ce matin, devant le Palais des Congrès, à Paris, quelques dizaines de chauffeurs de VTC (voiture de tourisme avec chauffeur) discutent par petits groupes. Au terme d’une « opération escargot », démarrée aux abords des aéroports d’Orly et de Roissy, les voitures se sont arrêtées sur le rond-point de la porte Maillot. À l’appel des associations SETP, CAPA-VTC et Actif-VTC, les chauffeurs protestaient contre les conditions de travail imposées par les sociétés Uber et Chauffeur privé, éditeurs d’application de réservation sur smartphone. Dans leur ligne de mire, la récente réduction de 20 % des tarifs de course.La baisse de chiffre d’affaires qui en résulte est importante selon les chauffeurs, même si elle reste difficile à mesurer, car tout dépend du nombre de courses réalisées. Il y a quelques mois, un chauffeur Uber pouvait toucher « entre 2 000 et 3 000 euros par mois », explique Mourad, passé de Uber à Chauffeur privé. Depuis octobre et la baisse du tarif minimum à la course chez Uber, passé de 8 à 5 euros.« Ça payait un peu mieux » chez Chauffeur privé, indique-t-il. Payait, car l’application française a, elle aussi, décidé de réduire le prix minimum des courses, de 8 à 6 euros. Des tarifs ultra-compétitifs pour résister à l’offre de plus en plus concurrentielle des taxis.La difficulté, pour les chauffeurs de VTC, c’est que, sur ces sommes, il leur faut encore déduire 20 % de commission et 10 % de TVA. « Le salaire est maintenant autour de 1 200, 1 500 euros maximum par mois », estime Mourad. Non loin de lui, Akim s’énerve : « En ce moment, moi, c’est plutôt 800 ! » Et pour atteindre ces revenus, encore faut-il compter jusqu’à 10 heures de travail par jour !Compensations insuffisantesAprès la baisse des prix, Uber avait assuré aux chauffeurs que la société compenserait leurs pertes pendant six semaines. Chez Chauffeur Privé, pour une course à 6 euros, la société rembourse la différence au chauffeur pour arriver à 8. « Sauf que, pour les courses plus importantes, ils ne le font pas, et il y a bien une perte de 20 %. » note Mourad, qui s’amuse par ailleurs de ce qu’il qualifie de « la grande arnaque des majorations. »Les tarifs d’Uber sont en effet régulièrement majorés, annonçant à l’usager un prix « multiplié par 1,3 » et parfois jusqu’à 2,8. « Si vous majorez les prix, qu’est-ce qui se passe ? Les gens choisissent le taxi, et nous, on fait moins de courses. », commente-t-il.Quand on fait remarquer que ces majorations correspondent à des périodes de pointe où la demande est forte, comme les soirs de week-end, le petit groupe de chauffeurs réplique en rigolant : « On va vous montrer ! » Et en effet, vendredi matin, tout Paris était majoré à 1,3 fois le prix de la course.« En théorie, cela veut dire que tous les chauffeurs sont pris », explique Mourad en montrant la carte de Paris sur un smartphone. « On devrait donc me signaler une commande immédiatement, car j’apparais comme disponible. » Nous attendons une minute, puis deux. Mais pas de commande.D’importantes charges fixesSelon les chauffeurs, la baisse des tarifs ne permet plus d’assurer la qualité de service exigée par les sociétés Uber et Chauffeur Privé. Dans un autre groupe d’hommes, qui discutent entre les berlines en fumant une cigarette, Hicham, le plus âgé, semble aussi le plus inquiet. « Ce n’est pas tenable. J’ai quatre enfants, un loyer à payer », dit-il.Avec un salaire mensuel qui tourne donc autour de 1 500 euros, les chauffeurs ne s’en sortent plus. « L’essence, c’est environ 500 euros par mois. L’assurance transport, 280 euros. Les frais d’entretien du véhicule sont plus variables, mais si vous avez un pépin grave, ça peut monter jusqu’à 500 euros. Il nous reste quoi, à la fin du mois ? », interroge Hicham.Sans compter l’achat de la voiture, car Uber exige des véhicules de moins de quatre ans et d’un certain standing. « J’ai payé ma Skoda 37 000 euros », précise Hicham. Les petites bouteilles d’eau, bonbons et journaux sont aussi payés de leur poche. Un budget d’environ 80 euros par mois.Comment accepter de continuer à travailler dans ces conditions ? « C’est mieux que le chômage », sourit Mohamed. Avant de commencer comme chauffeur de VTC, il est resté sans emploi pendant deux ans. Marwan, chez Uber depuis cinq mois, ajoute : « On vous propose un boulot, vous faites quoi ? Vous dites oui. Vous investissez. Et du jour au lendemain, ils cassent les prix. On a l’impression d’être des machines. »Violaine Morin Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant) La Turquie et Israël s’apprêtent à tourner la page de cinq années de brouilles et de déclarations hostiles. Le principe et les détails d’une reprise des relations diplomatiques ont été conclus, mercredi 16 décembre, lors d’une réunion secrète à Zurich, en Suisse, un terrain neutre. Parmi les personnes présentes à cette rencontre se trouvaient, selon les médias israéliens, le chef du Conseil national de sécurité, Yossi Cohen – qui s’apprête à prendre la tête du Mossad, le service de renseignement et d’action extérieure –, l’ancien directeur du ministère des affaires étrangères Joseph Ciechanover, et le sous-secrétaire aux affaires étrangères de la Turquie, Feridun Sinirlioglu, ancien ambassadeur en Israël. La veille, le président Recep Tayyip Erdogan avait déclaré qu’un « processus de normalisation serait bon pour nous, pour Israël, la Palestine et toute la région ». Le changement de ton est clair.La rupture des relations diplomatiques avait été provoquée en mai 2010 par un événement dramatique au large des côtes israéliennes. La marine avait intercepté la flottille conduite par le Mavi Marmara, qui essayait de briser l’embargo imposé par l’Etat hébreu - et l’Egypte - à la bande de Gaza. Neuf activistes turcs avaient péri, et plusieurs dizaines avaient été blessés, dont l’un décédera par la suite. Depuis, les négociations en coulisses, notamment avec la médiation des Etats-Unis, avaient connu de nombreux rebondissements. Benyamin Nétanyahou, le premier ministre israélien, avait fini par présenter des excuses officielles pour l’assaut. La tenue d’élections en Israël comme en Turquie, cette année, a encore retardé la réconciliation.Lire : « Mavi-Marmara », l'affaire qui a consommé la rupture entre Israël et la TurquieDeux pays en quête de bonnes nouvelles diplomatiquesLe ministère israélien des affaires étrangères incite à la prudence, en attendant que le document de Zurich soit publiquement endossé par les responsables politiques. Il comprend de nombreux aspects. Après l’expulsion de l’ambassadeur israélien en poste à Ankara en 2011, il prévoit le retour d’un ambassadeur dans les deux capitales ; l’annulation des poursuites entamées en Turquie contre de hauts responsables militaires israéliens ; la création d’un fonds spécial doté de 20 millions de dollars, selon Haaretz, destiné à dédommager les familles des victimes.En échange, Ankara s’engage à expulser de son territoire Saleh Al-Arouri, activiste du Hamas qui aurait orchestré l’enlèvement et l’assassinat de trois adolescents israéliens en Cisjordanie, en juin 2014. Enfin, les deux pays envisagent une vaste coopération dans le domaine gazier, avec notamment la construction d’un pipeline israélien passant par la Turquie, destiné à acheminer le produit des gisements offshore prometteurs vers l’Europe.La Turquie comme Israël ont un besoin criant de nouvelles positives sur le plan diplomatique. La Turquie se trouve engagée dans une crise aiguë avec la Russie, après avoir abattu l’un de ses avions de chasse, qui volait au-dessus de la Syrie mais a pénétré dans son espace aérien. Elle est aussi mise en cause pour la trop grande porosité de sa frontière avec la Syrie et sa tolérance vis-à-vis des djihadistes de l’organisation Etat islamique et de leurs trafics autour du pétrole.Israël, pour sa part, a beau arguer du fait qu’un « nouvel horizon » est apparu dans ses relations avec les pays arabes – soit une convergence d’intérêts face à la menace djihadiste –, l’Etat hébreu se retrouve en situation de repli et d’isolement. Les relations avec l’administration Obama sont polaires. L’Union européenne vient de lui adresser un signal timide mais significatif en décidant l’étiquetage des produits fabriqués dans les colonies en Cisjordanie.Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant)ReporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.12.2015 à 15h13 • Mis à jour le18.12.2015 à 15h14 | Lucile Wassermann Un rapport de l’Université George Washington, publié début décembre, atteste que 40 % des personnes inculpées depuis mars 2014 aux Etats-Unis pour des activités en lien avec l’organisation Etat islamique (EI) sont des convertis. Si ce taux reste à nuancer au regard des 23 % de convertis comptabilisés au sein de l’ensemble de la communauté musulmane américaine, il interroge sur les raisons qui poussent ces individus à rejoindre chaque année les rangs du djihad.Les chercheurs de cette université se sont penchés sur le cas de ces 71 personnes poursuivies par la justice américaine depuis mars 2014, dont 56 pour la seule année 2015. Sur la base de 7 000 pages délivrées par la FBI, le rapport livre le bilan d’un « groupe incroyablement hétérogène ». Sans grande surprise, aucun profil robot n’émerge véritablement de l’étude, si ce n’est que ces individus sont à 86 % des hommes, d’un âge moyen de 26 ans.Lire aussi :Un voisin des auteurs de la fusillade de San Bernardino inculpé pour complot terroristeUne ligne stricte de conduiteSi certains des convertis ont récité la chahada (profession de foi) à peine un an avant leur arrestation, d’autres ont connu un cheminement plus long avant de vanter les actions de l’EI ou de tenter de rejoindre les territoires contrôlés par l’organisation.Parmi ces 71 individus listés au sein du rapport, Donald Ray Morgan est revenu sur son parcours devant les caméras de la NBC au Liban, quelques mois avant son arrestation à l’aéroport Kennedy. À 44 ans, ce bodybuilder de profession dit avoir réalisé que l’islam avait cet avantage de lui indiquer une ligne stricte de conduite.Originaire de Caroline du Nord, Donald Morgan a grandi en se disant catholique, avec pour rêve d’intégrer les forces spéciales américaines. Il souhaitait servir son pays avec « devoir et honneur », dit-il. Au début des années 1990, cet Américain échoue à l’évaluation au sein d’un camp d’entraînement qui aurait dû le mener à terme au Koweït, pour l’opération « Tempête du désert ».Stades progressifsSon rêve d’enfance s’effondre alors, et avec lui son désir de servir les États-Unis. Il tombe alors dans l’alcoolisme et écope de deux ans de prison pour avoir ouvert le feu dans un bar bondé. À sa sortie de prison, il devient bodybuilder et se marie en 1999, avant de devenir père en 2001. Un an après son divorce, en 2007, Donald Morgan se convertit alors à l’islam ; une religion à laquelle il avait été initié lors d’un cours universitaire.Sa pratique religieuse suit alors des stades progressifs. Du croyant non-pratiquant, Donald Morgan devient peu à peu un musulman fidèle, puis radical. Alors même qu’il avoue ne pas avoir su prier pendant longtemps, il opère un changement radical en 2012 : « A un moment donné, tu dois prendre des engagements. » Ce converti décide alors de pratiquer entièrement la religion qu’il prêche. Peu à peu, ses amis s’étonnent de ses posts de plus en plus radicaux, notamment contre Israël et les « infidèles ».Lire aussi :Les terroristes de San Bernardino s’étaient radicalisés de longue dateL’EI lui apparaît alors très vite comme un idéal. Ses partisans « placent la loi islamique comme priorité et l’établissement d’un Etat islamique comme but » : de quoi justifier son adhésion à ce groupe considéré comme terroriste. Son rêve d’engagement d’hier pour les forces spéciales américaines se reporte alors sur les troupes du djihad d’aujourd’hui, combattues par son pays d’origine.En janvier 2014, il part pour le Liban pour approcher puis tenter de rejoindre la Syrie. Sans succès, cet Américain reste huit mois à Beyrouth. Il se définit alors comme un moudjahidine et prête très vite allégeance au calife dudit « Etat islamique », Abou Bakr Al-Baghdadi. Ses propos sur Internet deviennent de plus en plus belliqueux envers l’Occident, allant jusqu’à préconiser l’assassinat des « ennemis » de l’islam et légitimer les décapitations perpétrées par l’EI au cours de l’année 2014.Condamné à 20 ans de prisonA l’été 2014, Donald Ray Morgan décide de revenir aux Etats-Unis. Un retour qu’il explique par des problèmes financiers et l’envie de retrouver son fils laissé sur place. Il est arrêté aux portes de l’aéroport Kennedy le 2 août. Lors de son procès, le juge déclare avoir peu de doute quant à ses tentatives de rejoindre la Syrie, au regard de ses propos publiés sur Internet. Il est condamné à 20 ans de prison, pour tentative de soutien matériel à une organisation terroriste étrangère et détention d’armes par un criminel.Si le rapport de l’université George Washington indique que 73 % de ces personnes condamnées n’ont pas été impliquées dans l’élaboration d’un quelconque attentat sur le sol américain, une sur deux a essayé de rejoindre les territoires du djihad, avec succès pour certaines d’entre elles. Reste que, pour les chercheurs, « leurs motivations sont toutes aussi variées les unes que les autres et défient les analyses faciles ».Lire aussi :Antiterrorisme : « Il faut déceler les profils à risque de passage à l’acte »Lucile WassermannJournaliste au Monde Vanessa Schneider Pour certaines familles, s’engager consiste simplement à ouvrir les portes de leur maison à des réfugiés. Dans les Hauts-de-Seine, les Gerrier ne regrettent pas d’avoir hébergé Hadi, 19 ans. Chez les Gerrier, c’est Nathalie qui est aux commandes. Elle qui répond au téléphone, qui ouvre la porte, propose un café ou un verre d’eau, dit aux uns et aux autres où s’asseoir, distribue la parole. C’est elle qui s’explique aussi, d’une voix sonore, enjouée et un brin tendue à la fois. Son mari, Christophe, et ses trois garçons, Timothée, Marin et Melchior, semblent avoir accepté cet ascendant comme une évidence. Pourtant, c’est ensemble, lors d’une réunion de famille où chacun a eu son mot à dire, que les Gerrier ont décidé, il y a quelques mois d’accueillir des réfugiés syriens.A Colombes (Hauts-de-Seine), où ils possèdent depuis douze ans une vaste et confortable maison avec jardin et piscine chauffée couverte, ils ont d’abord hébergé une jeune femme, prénommée Racha. Le jour où nous leur rendons visite, c’est Hadi, 19 ans, qui occupe depuis une semaine la chambre d’amis. Il vient de Damas, où sa famille vit toujours. Il a vécu les horreurs de la guerre, pas celles des frêles embarcations qui se broient quotidiennement sur les vagues méditerranéennes : ses parents, ses cousins, ses oncles et tantes se sont tous cotisés pour le faire partir en France, via Beyrouth, en avion.Intégré à la vie de familleIl est arrivé à Paris en septembre et s’est rendu chez les jésuites, dont des connaissances syriennes lui avaient donné l’adresse. Depuis, il est pris en charge par l’association Welcome, qui s’occupe de sa demande de statut de réfugié politique, de ses démarches administratives, qui l’a inscrit à la Sorbonne pour des cours de français et lui a... 18.12.2015 à 12h45 • Mis à jour le18.12.2015 à 15h20 | Stéphane Mandard et Yann Bouchez C’est un coup de tonnerre dans le milieu du sport mondial et de la politique sénégalaise. Selon les déclarations de Lamine Diack aux enquêteurs français, des fonds russes auraient contribué en 2012 au financement de la campagne de Macky Sall contre le président sortant, Abdoulaye Wade.Mis en examen pour « corruption passive » et « blanchiment aggravé » par les autorités françaises, le Sénégalais de 82 ans, président de la fédération internationale d’athlétisme (IAAF) de décembre 1999 à août 2015, a lâché une bombe que révèle Le Monde.« C’est Balakhnichev qui a organisé tout ça »En échange d’1,5 million d’euros pour la campagne de Macky Sall, M.Diack, ancien maire de Dakar et ancien vice-président de l’assemblée nationale, est soupçonné d’avoir couvert des pratiques dopantes et retardé les suspensions d’athlètes russes. Un accord conclu fin 2011, à trois mois de l’élection présidentielle sénégalaise, avec Valentin Balakhnichev, alors président de la fédération russe d’athlétisme et trésorier de l’IAAF.« Je vous ai dit qu’il fallait à cette période gagner la “bataille de Dakar”, c’est-à-dire renverser le pouvoir en place dans mon pays, le Sénégal », explique-t-il aux enquêteurs de l’Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales, dans une allusion aux élections présidentielle et législatives, en février et juillet 2012.« Il fallait pour cela financer notamment le déplacement des jeunes afin de battre campagne, sensibiliser les gens à la citoyenneté. (…) J’avais donc besoin de financements pour louer les véhicules, des salles de meetings, pour fabriquer des tracts dans tous les villages et tous les quartiers de la ville. M. Balakhnichev [président de l’ARAF, la Fédération russe d’athlétisme] faisait partie de l’équipe Poutine et à ce moment il y avait ces problèmes de suspension des athlètes russes à quelques mois des championnats du monde en Russie. Nous nous sommes entendus, la Russie a financé. C’est Balakhnichev qui a organisé tout ça. Papa Massata Diack [l’un des fils de Lamine Diack] s’est occupé du financement avec Balakhnichev. »Contacté par Le Monde, la présidence sénégalaise dément ces affirmations : « Nous n’avons reçu aucun financement de M. Lamine Diack et a fortiori de la Russie, assure El Hadj Kassé, ministre sénégalais chargé de la communication de la présidence. Notre campagne, nous l’avons financée à partir de nos propres ressources, de nos militants. Nous n’avons pas mené une campagne à l’américaine, tous les Sénégalais peuvent en témoigner. »Selon M.Diack, il n’y avait « aucun accord écrit » entre lui et Valentin Balakhnichev. «  Quand j’ai sollicité une aide de la part de Balakhnichev, ajoute M. Diack, je lui ai dit que pour gagner les élections, il me faudrait environ 1,5 million d’euros. » « Quelle a été sa réaction ? », demandent les enquêteurs de l’OCLCIFF. « Il (Balakhnichev) m’a dit  : “On va essayer de les trouver, il n’y a pas de problème” », répond Lamine Diack.« Ni moi ni ma fédération n’avons été impliqués dans une telle discussion ou affaire avec M. Diack, assure au Monde Valentin Balakhnichev. Ce type de business n’est pas de notre intérêt et pouvoir. Nous ne pouvons pas interférer dans les affaires intérieures du Sénégal. Pour moi, c’est clair. »Pour lire l'intégralité de l'enquête :Athlétisme : les incroyables confessions de Lamine DiackYann BouchezJournaliste au service SportSuivreAller sur la page de ce journalisteStéphane MandardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.12.2015 à 12h27 • Mis à jour le18.12.2015 à 12h47 A l’aube, vendredi 18 décembre, les Japonais Sumitoshi Tsuda et Kazuyuki Wakabayashi ont été pendus. Le premier avait été reconnu coupable du meurtre de trois personnes en banlieue de Tokyo ; le second d’avoir pris la vie de deux personnes, dont une femme, dans le nord-est de l’archipel.Comme chaque fois, l’information n’a été rendue publique qu’après l’exécution de la sentence, qui se déroule toujours à huis clos. Mais une description précise et détaillée de la procédure d’exécution publiée par la Fédération internationale de la ligue des droits de l’homme (Fidlh) laisse imaginer la scène :« Avant de conduire le détenu sur le lieu d’exécution situé à l’étage, on lui bande les yeux et on lui passe des menottes. (…) Quand arrive l’heure de l’exécution et que le coup d’envoi est donné, trois ou cinq bourreaux actionnent les leviers en même temps, de sorte que personne ne sait lequel d’entre eux a vraiment exécuté le détenu. L’exécution dure à peu près une heure et demie. Cinq minutes après l’exécution, le corps du détenu est descendu dans le sous-sol de la chambre, à des fins d’examen par le procureur et un médecin. Ce dernier vérifie le rythme cardiaque du détenu et délivre un certificat de décès mentionnant l’insuffisance cardiaque comme cause du décès. La corde peut alors être retirée du cou du détenu. »La pendaison de Tsuda et Wakabayashi porte à quatorze le nombre total de condamnés à la peine capitale exécutés depuis le retour au pouvoir, à la fin de 2012, du premier ministre de droite Shinzo Abe. Il est fréquent que plusieurs exécutions aient lieu en fin d’année sur proposition des fonctionnaires qui cherchent à diminuer le nombre de personnes enfermées dans les couloirs de la mort avant de clore l’année.Leur rythme est très variable en fonction de l’opinion du ministre de la justice en poste, dont la signature est requise avant le passage à l’acte. Les exécutions de ce vendredi sont d’ailleurs les premières – la précédente remontait au mois de juin – depuis la prise de fonctions, en octobre dernier, du ministre de la justice.C’est ainsi que le pays n’avait exécuté personne en 2011 – une première pour une année pleine en près de vingt ans – du fait du refus des ministres de la justice de centre gauche qui s’étaient succédé cette année-là, et qu’en 2012 les exécutions avaient repris avec la pendaison de trois meurtriers récidivistes.Jurys mixtesC’est également la première fois qu’un homme condamné à la peine capitale par six citoyens jurés (« saiban-in ») et trois magistrats professionnels, est effectivement pendu. Jusqu’à ce vendredi, aucune des vingt-six personnes condamnées à mort par une cour de ce type n’avait été conduite au gibet. Les jurys mixtes existent depuis 2009, date d’une réforme sans précédent du système judiciaire nippon.Depuis, en première instance, pour les crimes passibles de la peine de mort (le code pénal en prévoit treize, mais en pratique elle est seulement appliquée pour l’homicide) ou de l’emprisonnement à perpétuité (assassinat, vol avec violence ayant entraîné la mort, viol, etc.), un jury mixte détermine la culpabilité et la peine des accusés. Les décisions se prennent à la majorité simple. Cette réforme avait pour objectif de « réduire la durée des procès, avec l’introduction de débats contradictoires et d’une procédure accusatoire orale, comparable à celle que nous connaissons en France », détaille le site du ministère de la justice.« A l’appréciation de chaque pays »Pour autant, les Japonais – à l’exception d’une frange de la classe politique et des avocats – n’adhéreraient pas à cette évolution. Selon une enquête gouvernementale de 2009 – dont les modalités restent très critiquées par Amnesty International, notamment sur la formulation des questions –, 86 % des Japonais se disaient favorables au maintien de la peine capitale. « Si on interroge les Japonais, personne ne sait où ni comment on exécute les condamnés à mort au Japon, car on n’en parle pas. Mais si on ne connaît pas la réalité des choses, comment en débattre ? », nuance Atsatoshi Oda, 40 ans, ancien juré rencontré par Slate.Le Japon et les Etats-Unis sont les seules démocraties industrialisées à appliquer la peine de mort, une pratique en permanence dénoncée par les associations internationales de défense des droits de l’homme. Accusations dont l’archipel fait fi. Dans le sixième rapport présenté par le Japon au comité des droits de l’homme d’octobre 2012, on pouvait lire :« Le gouvernement estime que la question de savoir s’il faut maintenir ou supprimer la peine de mort devrait être laissée à l’appréciation de chaque pays, en tenant compte de l’opinion publique, des tendances de la criminalité, des politiques menées dans ce domaine et d’autres facteurs. » Laurence Girard Le ministère de l’agriculture a annoncé vendredi 18 décembre le renforcement du cadre sanitaire de lutte contre la grippe aviaire. Il s’étend désormais à huit départements du sud-ouest de la France. Soit la Haute-Vienne, la Dordogne, les Landes, le Gers et les Pyrénées-Atlantiques, les Hautes-Pyrénées, le Lot-et-Garonne, la Gironde et certaines communes du Lot et de la Charente.Cette décision intervient alors que le ministère avait signalé, mercredi 16 décembre, un doublement en deux jours des cas de grippe aviaire détectés. On en dénombrait alors 30, répartis dans cinq départements : la Haute-Vienne, la Dordogne, les Landes, le Gers et les Pyrénées-Atlantiques.La Dordogne, là où le virus de la grippe aviaire a fait sa première apparition officielle, totalise 11 cas référencés. Le ministère a annoncé le 25 novembre qu’une basse-cour avait été infectée par un virus H5N1, 22 volailles sur 30 étant décédées subitement. Une première depuis 2006. Mais le nombre de cas est maintenant plus important dans les Landes, avec 13 foyers de grippe aviaire. On en dénombre 3 dans le Gers, 2 dans les Pyrénées-Atlantiques et un en Haute-Vienne.Lire aussi :Quatre questions pour tout comprendre sur les grippes aviairesAucun risque pour la santé humaineLe gouvernement a donc décidé de publier vendredi « un arrêté national qui met en place sur une zone étendue du Sud-Ouest des mesures complémentaires à celles édictées par la réglementation européenne déjà en place dans les zones de protection et de surveillance ». C’est-à-dire des mesures de restriction de mouvements d’animaux, de nettoyage, de désinfection et de vide sanitaire dans les élevages.Une décision qui prouve la nécessité d’accentuer l’effort pour éviter la contagion. Un enjeu de taille pour la filière volaille. Dès le 25 novembre, le ministère a martelé que ce virus H5N1 ne présentait pas de risque pour la santé humaine. Tout a été fait pour rassurer les Français. Le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, l’a encore déclaré lundi 14 décembre en s’appuyant sur le rapport remis par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses). Il a affirmé que les souches d’influenza aviaire détectées en France ne présentaient aucun risque sanitaire pour l’homme et a souligné que les consommateurs pouvaient manger volailles et foie gras sans inquiétudeRisques économiquesParmi les cas recensés, les laboratoires publics ont mis en évidence des souches de H5N1, H5N2 et H5N9. L’Anses, qui a séquencé le virus H5N1, a confirmé qu’il ne s’agissait pas d’une souche asiatique mais d’une souche européenne qui serait passée d’une forme faiblement pathogène à une forme hautement pathogène pour les volailles. L’agence estime également qu’elle n’est pas comparable à celle qui a surgi aux Etats-Unis il y a un an et qui a provoqué de graves dommages dans les élevages américains pendant six mois.Mais à la suite de l’apparition de ce virus, de nombreux pays ont fermé leurs portes à l’importation de produits avicoles français. Parmi eux, la Chine, la Corée du Sud, le Japon, la Thaïlande, l’Egypte, le Maroc, l’Algérie et la Tunisie.Lire aussi :Grippe aviaire : 8 pays suspendentleurs importations de volaille françaiseLa filière volaille s’inquiète des risques économiques de cette contamination. D’abord pour le coût des mesures de lutte contre la propagation du virus. Puis pour l’impact commercial qu’elle peut avoir à la fois sur le marché intérieur en cette période de fêtes, mais aussi à l’export.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.12.2015 à 17h37 • Mis à jour le20.12.2015 à 18h14 Ne pas jeter de l’huile sur le feu. C’est certainement le principe qui a guidé sur Canal+ le nationaliste Gilles Simeoni, élu le 17 décembre à la tête du conseil exécutif de la Corse. Le nouvel homme fort de l’île a estimé, dimanche 20 décembre, que la libération de son ancien client Yvan Colonna n’était « pas dans le débat ».« J’ai été son avocat, je ne vais pas vous dire qu’il doit rester en prison. Je dis qu’actuellement, il est en prison et sa libération n’est pas dans le débat, a réagi dans l’émission “Le Supplément” le maire de Bastia, qui assura la défense de M. Colonna, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac le 6 février 1998 à Ajaccio. Donc dire “Attention, il y a la question d’Yvan Colonna”, ou de n’importe quel autre prisonnier, c’est, à mon avis, faire un faux procès. La question fondamentale aujourd’hui, c’est : “Est-ce que Paris accepte, oui ou non, de prendre en considération la révolution démocratique qui s’est passée dimanche dernier ?” »Lors de l’installation en grande pompe de la nouvelle majorité nationaliste, jeudi, le président (indépendantiste) de l’Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, allié avec lui pour le second tour des élections territoriales, avait pourtant déclaré :« Nous obtiendrons l’amnistie des prisonniers et des recherchés. Demain, les portes des prisons s’ouvriront et personne ne pourra s’opposer à cette volonté populaire. »Lire :En Corse, le drôle de « serment du Jeu de paume » nationalisteUne provocation accueillie avec silence par le gouvernement, qui estime que l’élection des nationalistes ne change pas grand-chose au processus en place et à la politique menée, écartant de mettre sur la table la question des « prisonniers politiques » ou la modification de la Constitution. Vendredi, le premier ministre, Manuel Valls, s’est contenté de s’engager à un « dialogue constructif et apaisé » avec le nouvel exécutif corse.Lire :Corse : la droite demande une « réaction claire » au gouvernement face aux nationalistes 20.12.2015 à 16h48 • Mis à jour le20.12.2015 à 18h27 Toulouse a été une nouvelle fois victime de l’Ulster (23-25) sur son terrain, dimanche 20 décembre, après l’humiliation subie vendredi à Belfast (0-38) et peut dire au revoir à sa qualification en quarts de finale de Coupe d’Europe.Cette double confrontation décisive avec les Irlandais a tristement scellé le sort des Rouge et Noir, club le plus titré sur la scène européenne (1996, 2003, 2005, 2010) mais incapables de jouer les premiers rôles depuis cinq ans. Et qui, pour la troisième fois en quatre ans, sortent par la petite porte dès la phase de poules.La redistribution des cartes opérée par Ugo Mola après le naufrage de Belfast, avec pas moins de neuf changements dans le XV de départ, n’a donc pas suffi à réveiller le sentiment de revanche de ses troupes : la jeunesse devant (Baille, Marchand), la fraîcheur derrière (premières titularisations cette saison de Palisson à l’arrière et de Kunatani à l’aile) et le muscle au centre et à l’ouverture avec Fritz et Doussain n’ont pas eu l’effet escompté.Avec trois défaites en quatre journées, dont deux corrections sur le terrain des Saracens et de l’Ulster, le Stade est déjà hors course et peut désormais se concentrer sur ses échéances nationales, et la réception de Toulon dimanche prochain, alors qu’il réalise en revanche un bon début de saison en Top 14.Timide révolteFace aux Ulstermen, Thierry Dusautoir et ses coéquipiers ont sonné un air de révolte trop timide, après avoir pourtant été humiliés à Belfast il y a à peine une semaine. Coupables de nombreux en-avant, pas assez incisifs face à une défense irlandaise extrêmement bien organisée, trop imprécis en conquête, les Toulousains ont trop souffert et courbé l’échine une première fois à la demi-heure de jeu après un énorme temps fort de l’Ulster, conclu par Ruan Pienaar, qui s’allongeait pour aplatir entre les perches au sortir d’un regroupement (32e, 0-10).En supériorité numérique, après le carton jaune infligé à Paddy Jackson pour un en-avant volontaire, les Toulousains sont toutefois parvenus à revenir grâce à deux pénalités de Sébastien Bézy (37e, 43e) et même à passer devant pour la seule fois de la rencontre après un essai en coin de Fickou (52e) et une nouvelle pénalité de Bézy (56e, 16-15). Mais un dernier essai irlandais de Luke Marshall (75e, 16-25) a définitivement scellé leur sort, rendant inutile la révolte des derniers instants concrétisée par l’essai de Picamoles (79e).Clermont se relance À l’inverse, Clermont a conservé intactes ses chances de qualification pour les quarts de finale en étrillant Exeter avec le bonus offensif en prime (42-10).Avec 10 points et un match en retard contre Bordeaux-Bègles à disputer le 8 janvier, Clermont est revenu à hauteur de son adversaire anglais au classement, à deux longueurs des Ospreys (12 pts).Finaliste en 2013 et 2015, demi-finaliste en 2014, l’ASM, qui se targue d’être un poids-lourd européen, avait un affront à laver, une semaine après avoir été rossé à Exeter (31-14).Les partenaires de Morgan Parra ont parfaitement répondu à Marcel-Michelin en inscrivant cinq essais au total. En affichant un net regain en conquête et en puissance, les Clermontois ont fini par faire exploser leurs adversaires, permettant aux trois-quarts de se régaler.Le centre gallois Jonathan Davies, qui faisait son retour sept mois après avoir subi une grave blessure à un genou, a été récompensé d’un essai, tout comme l’ailier David Strettle, auteur d’un splendide raid solitaire pour ouvrir le festival offensif auvergnat. 20.12.2015 à 16h42 • Mis à jour le20.12.2015 à 17h47 Salah Abdeslam, soupçonné d’avoir joué un rôle clé dans les attentats de Paris, a réussi à passer trois contrôles de police en France avant de s’échapper en Belgique, selon une source proche de l’enquête en Belgique, qui confirme un article paru, dimanche 20 décembre, dans Le Parisien.Cette source se fonde sur le témoignage de Hamza Attou, soupçonné avec Mohammed Amri d’avoir exfiltré Salah Abdeslam vers Bruxelles au lendemain des attaques. Selon cette source, lorsque Hamza Attou et Mohammed Amri retrouvent en France Salah Abdeslam, leur ami de Molenbeek, qui leur a indiqué par texto comment aller le chercher, il est « agité... pas à l’aise... pas bien ». Puis il les menace : « Il nous a dit de le ramener à Bruxelles, sinon il ferait exploser la voiture ». Pour les persuader, Salah Abdselam se vante d’avoir abattu des gens à la kalachnikov, ajoutant que son frère Brahim s’est fait exploser et que lui, le seul survivant, est le « dixième » terroriste.Il déclare également « qu’il a laissé la carte d’identité de son frère dans la voiture [sans préciser laquelle] pour qu’il soit connu dans le monde entier, comme Coulibaly ». Amédy Coulibaly avait tué, le 8 janvier, une policière à Montrouge (92), avant de prendre en otages les clients et employés d’un supermarché cacher de Paris, en tuant quatre d’entre eux. D’après le récit d’Attou, Abdeslam « dit qu’il allait venger son frère et critique les juifs ».Lire aussi :Un mois après les attentats du 13 novembre, où en est l’enquête ?Pas encore recherchéPour éviter les contrôles policiers, Salah Abdeslam demande à ses deux convoyeurs d’emprunter les petites routes, mais ils se perdent et se retrouvent sur l’autoroute de Belgique. Il leur dit de rouler doucement. Ils n’évitent pas les barrages et subissent trois contrôles, en France.Au premier, le policier leur demande « s’ils ont consommé ». Salah reste silencieux sur la banquette arrière. Amri et Attou répondent « oui » puisqu’ils viennent de fumer un joint. « Le policier a dit que ce n’était pas bien, mais que ce n’était pas la priorité aujourd’hui ». Il ne leur demande pas leurs papiers.Ce n’est qu’aux deuxième et au troisième contrôle que leur identité est contrôlée. Au dernier, près de Cambrai, Salah donne même son adresse de Molenbeek. A cet instant, il n’est pas encore recherché. Au troisième contrôle, quand les trois comparses prennent de l’essence, Salah Abdeslam « va aux toilettes et revient la veste ouverte ». Ses convoyeurs n’y voient aucune ceinture d’explosif ni kalachnikov.Lire aussi :Nouveaux doutes sur les conditions de la fuite de Salah Abdeslam en Belgique Enora Ollivier Après plus de dix ans de militantisme politique, Marc L., 30 ans, ne peut dresser qu’un constat amer : quand on est encarté, « on ne change pas la vie des gens ». Lui a commencé à s’investir à 16 ans, d’abord à l’Union pour un mouvement populaire (UMP), jusqu’en 2012, « avant le glissement assez certain du parti vers la droite », puis à l’Union des démocrates et indépendants (UDI), pendant quelques mois, avant de ressentir que la formation centriste « refusait le “i” , pour “indépendance”, de son nom ». Le jeune homme a depuis cessé toute implication dans des structures militantes et « prend du recul » : « Je m’affranchis de tout ce qu’on m’a appris : que voter, c’est important, que le système représentatif, c’est l’expression même de la démocratie. »De l’autre côté de l’échiquier politique, Gaëlle C. pourrait quasiment reprendre mot pour mot ce discours. Militante socialiste pendant 3 ans, jusqu’en 2009, elle s’est engagée, a distribué des tracts, fait du porte-à-porte, du collage d’affiches, jusqu’à figurer sur une liste pour les municipales de 2008, en région parisienne. Passionnée par la politique, elle voulait débattre, confronter des idées. En particulier sur l’Europe, puisque ce sont les discussions autour du traité européen, en 2004-2005, qui l’ont poussée à s’investir.Mais aujourd’hui, plus de cinq ans après sa désertion du terrain militant, elle ne peut se remémorer que des réunions de section « où le débat n’est pas permis », des listes électorales composées par la seule action de ce qu’elle appelle la « machine à rétribution » qui « récompense les militants qui ont été les plus fidèles ». « Je pensais faire de la politique en adhérant à un parti politique. Quelle naïveté ! », ironise-t-elle.« Des gens pour qui la greffe ne prend pas »Marc L. et Gaëlle C. font partie des millions d’inscrits sur les listes électorales qui n’ont pas voté aux élections régionales : 22,7 millions au premier tour, un peu moins (18,8 millions) au second. Avec ce profil un peu particulier : ces abstentionnistes ont, dans un passé récent, eu tellement foi dans le processus électoral qu’ils y ont pleinement participé. Le premier justifie son abstention nouvelle par « l’impasse » qu’est selon lui devenue la démocratie représentative, composée « d’élites qui se reproduisent et laissent, loin derrière, les citoyens ». « On nous serine que c’est irresponsable de ne pas voter », siffle la seconde, mais « moi, je trouve que c’est de voter pour les partis actuellement en place qui est d’une irresponsabilité finie ».Lire aussi :« Voter ne sert à rien » : les abstentionnistes expliquent leur choixTous deux sont ce que Frédéric Sawicki, professeur de sciences politiques à l’université Paris-I, décrit comme les « idéalistes » des partis, qui existent dans toutes les formations politiques :« Il y a toujours un nombre considérable de déçus, qui ne restent la plupart du temps que quelques mois. Ce sont des gens pour qui la greffe ne prend pas, qui ne s’adaptent pas aux règles, qui s’attendaient à ce qu’un parti politique soit un endroit où on parle politique, où on agit. Alors que les partis sont très centrés sur les élections, la compétition interne. Les personnes qui viennent dans un parti sans forcément vouloir prendre des responsabilités sont souvent très vite dégoûtées. »Ce type d’encartés se fait « de plus en plus rare », au profit de militants « plus réalistes ou cyniques » car « l’expérience aidant, les gens se font moins d’illusions sur ce que peut faire un parti confronté à la réalité du pouvoir ». Dans le cas du Parti socialiste (PS), admet toutefois le sociologue, le changement entre le discours au moment de la campagne présidentielle et la pratique du pouvoir « est tel, et n’a pas du tout été préparé – il touche non seulement à l’économie, mais aussi désormais à la sécurité – qu’on peut comprendre que beaucoup de personnes soient à ce point désarçonnées ».Lire aussi :Au PS, les militants s’en vont peu à peuC’est exactement ce sentiment de confusion que ressent Valérie C., qui a rendu sa carte du PS fin 2012, après avoir milité avec ferveur pendant des mois, au fil des élections : régionales (2010), cantonales (2011), présidentielle (2012). Quelques mois à peine après l’arrivée de François Hollande à l’Elysée, « je me rends compte que ce qu’il fait ne ressemble en rien à ce pour quoi j’avais milité », raconte-t-elle, se remémorant, gênée, les voisins qu’elle avait réussi à convaincre et qui « me demandaient ensuite “pourquoi est ce que vous nous avez fait voter pour lui ? Il fait n’importe quoi” ».« Surpris par la faiblesse de la chose publique »De l’expression « démocratie de représentation », Bernard (le prénom a été changé), lui, garde volontiers le dernier mot car « il s’agit bien de théâtre ». Cet ancien conseiller municipal socialiste d’une ville de 10 000 habitants s’est désintéressé du système actuel « après avoir été surpris par la faiblesse de la chose politique ». Il a quitté le PS dès 2007, sans y avoir trouvé « le soutien technique et intellectuel » qu’il espérait en tant qu’élu.Non-votant de fait puisqu’il n’est pas inscrit sur les listes électorales, il n’a pas pour autant laissé tomber la politique, milite désormais « pour une organisation libertaire » et loue par exemple « l’innovation que sont les ZAD [zones à défendre] et leur système de démocratie directe ». Car les anciens militants nouveaux abstentionnistes restent passionnés par la chose publique et réfléchissent à un système de meilleure prise en compte de l’avis des citoyens : reconnaissance du vote blanc parmi les suffrages exprimés, tirage au sort et formation d’habitants dans certaines assemblées, pense Marc L., voire... élection à vie de représentants « pour qu’ils ne soient pas soumis à la tambouille politique de leur parti  », souligne Gaëlle C.Difficile de dire si ces témoignages sont symptomatiques de la fuite des militants des partis politiques. Au PS, par exemple, les désillusions sur la ligne « s’accompagnent d’une perte de mairies, de sièges de conseillers », rappelle Frédéric Sawicki, et « on ne sait plus très bien ce qui est à l’origine de la chute  du nombre de militants ». Surtout, précise-t-il, « il y a un lien important entre la conjoncture politique et l’engagement des individus ». A quelques mois de la présidentielle et de la primaire des Républicains, il « sera intéressant de voir si des personnes qui avaient pris leurs distances sont à nouveau attirées par les partis », note le chercheur.Enora OllivierJournaliste au Monde 20.12.2015 à 15h08 La Suissesse Lara Gut a pris la tête du classement général de la Coupe du monde de ski dimanche en terminant deuxième du slalom géant de Courchevel, remporté par l’Autrichienne Eva-Maria Brem.Il s’agit de la deuxième victoire en Coupe du monde de cette spécialiste du géant, qui prend la tête du classement de la discipline. Lara Gut partage la deuxième place avec la Norvégienne Nina Loeseth, à 17 centièmes de seconde. Brem avait remporté la première manche sur un tracé dessiné par son entraîneur.La Française Tessa Worley, qui avait réalisé le troisième temps dans la première manche à domicile, était parti pour obtenir son premier podium depuis deux ans. Malheureusement pour elle, elle est sortie du parcours juste avant l’arrivée.La première française est Adeline Baud Mugnier, 12e, juste devant l’Américaine Lindsey Vonn qui marque des points précieux dans cette discipline qu’elle n’affectionne pas.Marcel Hirscher ne s’arrête plus, Muffat-Jeandet troisièmeChez les hommes aussi, l’identité du leader du classement général a changé : Marcel Hirscher, toujours souverain en géant, a repris la première place à Aksel-Lund Svindal qui la lui avait subtilisée grâce à ses deux victoires, vendredi et samedi à Val Gardena.Sur la piste d’Alta Badia qu’il adore - troisième victoire d’affilée -, Hirscher a devancé de 19 centièmes de secondes le Norvégien Henrik Kristoffersen. Le Français Victor Muffat-Jeandet, vainqueur de la première manche, a été plus en difficulté par la suite : il termine troisième à 86 centièmes. C’est le troisième podium d’affilée en slalom géant pour le skieur de 26 ans.Muffat-Jeandet, qui a haussé son niveau d’un cran cette saison, conforte son deuxième rang de la Coupe du monde de slalom géant et se hisse au sixième du classement général. Mathieu Faivre, 5e, et Alexis Pinturault, 6e, complètent le tir groupé français à Alta Badia, juste derrière Ted Ligety.Les géantistes disputeront une nouvelle épreuve à Alta Badia lundi, un slalom géant parallèle, avant de se rendre à Madonna di Campiglio pour un slalom spécial mardi. Sandrine Morel (Madrid, correspondance) Une grande excitation règne devant le bureau de vote de Valdemorillo, un village de la grande banlieue de Madrid où, aux municipales de mai 2015, une alliance entre cinq partis a enlevé le pouvoir au Parti populaire (PP, conservateur), qui administrait la ville depuis 18 ans et était encore une fois arrivé en tête aux élections.Dimanche 20 décembre, plus de 36 millions d’Espagnols sont appelés aux urnes pour élire le nouveau parlement espagnol. Ces élections pourraient mettre fin au bipartisme qui a prévalu en Espagne depuis la mort du général Franco, du fait de l’émergence de deux jeunes forces politiques : le parti de la gauche alternative Podemos et le parti du centre Ciudadanos.« L’ambiance est la même que celle qu’ont connue nos parents durant la Transition démocratique, affirme Paloma del Amo, avocate de 38 ans qui s’est affiliée à Ciudadanos. Il est temps de changer les choses. Nous ne voulons plus des politiciens de profession. Nous voulons des professionnels qui font de la politique », dit-elle en reprenant une des phrases préférées du chef de file de Ciudadanos, le jeune juriste de 36 ans Albert Rivera.Lire aussi :En Espagne, des élections législatives plus ouvertes que jamais« Ces élections sont différentes »On croise beaucoup de visages jeunes et nouveaux parmi les volontaires envoyés par les jeunes partis pour veiller au bon déroulement des élections. Silvia Alvarez, travailleuse sociale de 41 ans et maman d’une petite fille de 4 ans, ne s’était jamais engagée en politique avant cette année, quand elle a décidé de s’affilier à Podemos, le jeune parti de la gauche anti-austérité. « Ces élections sont différentes. Nous n’aurons jamais plus une opportunité comme celle-ci de changer les choses, d’en finir avec le bipartisme corrompu, dit cette ancienne électrice du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE). Et même si je ne suis pas d’accord à 100 % avec Podemos, j’ai beaucoup d’espoirs mêlés de joie dans la possibilité de rénover la politique. »A 75 ans, Fermin Breton a toujours voté PSOE et ne pense pas changer cette fois-ci. « C’est mon idéologie. Je n’en ai pas d’autre, explique-t-il. Pour moi le plus important, c’est de virer [le chef du gouvernement, Mariano] Rajoy, et pour ça je préfère un pacte avec Pablo Iglesias [chef de file de Podemos] qu’avec Rivera. »Devant on se prend en photo avec les rois mages... Rajoy a retardé les élections pr voter le budget 2016 #20D https://t.co/u58iCFEpr4— sandrinemorel (@Sandrine Morel)require(["twitter/widgets"]);Dehors, les rois mages accompagnés d’une crèche vivante et sa Vierge Marie portant un petit Jésus en plastique dans ses bras, sortent de l’église. Sur la place, les familles caressent les brebis et regardent les oies après avoir voté. Olga Varela, femme de ménage de 39 ans, surveille son fils Oliver de 4 ans, mais elle a la tête ailleurs. « Mon mari travaille dans la construction. Pendant la crise il pouvait rester des mois et des mois sans boulot. Ça fait un an que l’activité est repartie. Pourvu que l’on ne gâche pas tout alors que l’on dirait qu’on va enfin sortir de cette maudite crise », dit-elle. A côté d’elle, Gemma, la cinquantaine, a « peur : si Podemos gagne, je quitte ce pays en courant », s’exclame-t-elle. Les oubliés de la repriseMariano Rajoy a centré sa campagne sur la reprise économique, les 600 000 emplois créés cette année, la croissance de 3,1 % attendue en 2015, et le risque que la crise revienne s’il était évincé du pouvoir. Mais alors que la précarité a augmenté et que le chômage demeure à un taux élevé de 21 % des actifs, ce discours a du mal à passer chez les nombreux oubliés de la reprise.Lire aussi :Elections législatives en Espagne : « La reprise, je n’y crois pas »« J’ai voté avec moins de frustration et de tristesse que les autres fois, avoue Juan Diego, graphiste de 43 ans au chômage. Pour la première fois, il existe quatre partis qui reflètent la pluralité de la société espagnole et qui sont de réelles options de gouvernement, explique cet ancien électeur d’Equo, un parti écologiste qui s’est allié à Podemos. Avant je votais en sachant que mon option politique n’avait aucune chance de l’emporter. »Les élections de dimanche sont très ouvertes. Si le PP semble garanti d’arriver en tête, Podemos et PSOE sont au coude-à-coude et une alliance de la gauche n’est pas à exclure.Lire aussi :L’Espagne s’apprête à tourner la page du bipartismeSandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.12.2015 à 13h28 • Mis à jour le20.12.2015 à 15h32 Au bout d’une course indécise et grâce à un sans faute au tir, Jean-Guillaume Beatrix a remporté dimanche la première manche de Coupe du monde de sa carrière à Polkjuka (Slovénie).Dans le dernier tour, il s’est détaché d’un groupe de quatre avec le quadruple champion olympique Emil Svendsen et l’a battu au sprint en profitant de son aspiration dans la descente finale. Un autre Norvégien, l’inusable Ole Einar Björndalen, a pris la troisième place.« C’était une course de patience. Il fallait vraiment attendre le bon moment aujourd’hui », a dit Beatrix sur L’Equipe 21, qui avait « pu garder de l’énergie pour la dernière boucle ».Natif de Saint-Priest, Beatrix, 28 ans, avait réalisé à Sotchi la performance la plus notable de sa carrière en prenant la médaille de bronze olympique de la poursuite, dans l’ombre de Martin Fourcade.Dorin perd son maillot jauneBeatrix, 26e du classement général de la Coupe du monde avant la course, a pu prendre le départ de cette « mass start » réservée aux 25 meilleurs grâce au forfait de l’Autrichien Simon Eder. Il a été en tête de la course à chaque tour grâce à sa régularité au tir. Un autre Français, Quentin Fillon-Maillet, l’a longtemps accompagné en tête avant de perdre ses chances de podium avec une faute sur le dernier tir debout.Fillon-Maillet a néanmoins pris la 10e place. Deux autres Français sont rentrés dans le top 10 : Simon Desthieux, 6e, et Martin Fourcade, 7e malgré quatre fautes au tir. Ce dernier conserve le dossard jaune de leader de la Coupe du monde avec 47 points d’avance sur Björndalen, désormais deuxième.Ce n’est pas le cas de Marie Dorin, seulement septième chez les femmes en raison d’un premier tir debout raté (deux fautes). La course a été remportée par la Finlandaise Kaisa Makarainen devant la Tchèque Gabriela Soukalova. C’est cette dernière qui reprend la tête du classement général.La Coupe du monde doit reprendre le 7 janvier à Oberhof, lieu saint du biathlon en Allemagne, mais 20.12.2015 à 12h08 • Mis à jour le20.12.2015 à 17h50 | Benjamin Barthe (Beyrouth, correspondant) Le déchaînement de violence qui s'est abattu sur le Proche-Orient dans la foulée des printemps arabes l'avait renvoyé au second plan. Le conflit entre Israël et le Hezbollah reste pourtant l'un des principaux foyers d'instabilité de la région. L’assassinat, dimanche 20 décembre, dans un raid israélien sur une banlieue de Damas, de Samir Kuntar, un vieil ennemi de l'Etat juif, chargé des activités du mouvement chiite libanais sur le plateau du Golan, vient le rappeler.Israël s’est félicité du décès de ce Libanais, âgé de 54 ans, mais sans revendiquer la responsabilité du raid qui l’a tué. Qualifié de « doyen des prisonniers libanais » en Israël, où il a passé 28 ans derrière les barreaux, il avait été libéré en 2008 dans le cadre d’un échange entre le Hezbollah et l’État hébreu. Dimanche après-midi, deux roquettes Katioucha ont été tirées sur le nord d’Israël à partir d’un village libanais proche de la frontière, selon une source de sécurité libanaise.Israël et le Hezbollah sont en état de guerre, ouverte ou larvée, depuis plus de trente ans, bien avant que la Syrie ou la Libye ne sombrent dans le chaos. Forgée dans l'occupation israélienne du Sud-Liban, leur hostilité s'insère désormais dans le bras de fer idéologico-stratégique qui oppose l'Iran chiite et ses alliés, notamment Damas, aux puissances occidentales et leurs protégés sunnites, comme l'Arabie saoudite.Aux origines du conflit : l'occupation israélienne du Sud-Liban6 juin 1982, coup d'envoi de l'opération Paix en Galilée : les tanks israéliens pénètrent au Liban. Ce qui devait être une promenade de santé pour l'armée israélienne va se transformer en un bourbier d’où émergera le Hezbollah, l’ennemi le plus redoutable qu’Israël ait jamais eu à affronter. Officiellement, Tsahal a pour mission de prendre le contrôle d'une bande de 40 kilomètres de large, de façon à empêcher les « terroristes » de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) de pilonner le nord d'Israël. En réalité, le premier ministre israélien Menahem Begin et son âme damnée, le ministre de la défense Ariel Sharon, caressent un autre objectif : anéantir l'OLP jusque dans Beyrouth et transformer le Liban multi-confessionnel en un Etat chrétien, fort et ami d'Israël, un vieux rêve sioniste. La première partie du plan donne vite satisfaction. Acculés dans Beyrouth-Ouest et soumis à un déluge de bombes, Yasser Arafat et ses fedayins se résignent à évacuer le Liban, le 30 août 1982. Mais la deuxième phase de l'opération s'enlise très vite. La population du Liban-Sud, essentiellement chiite, qui n'avait pas été mécontente que l'armée israélienne la débarrasse des milices palestiniennes, se retourne contre le nouvel occupant. En multipliant brimades, rafles et tortures, comme elle a l'habitude de faire dans les territoires palestiniens, l'armée israélienne donne naissance à un nouveau mouvement de résistance, le Hezbollah, qui n'est créé officiellement qu'en 1985, mais voit le jour dès 1982.La doxa du Hezbollah : un anti-sionisme radical sous influence iranienneDans cet essor, deux autres facteurs ont joué. D'une part le lent réveil de la communauté chiite, la plus nombreuse et la plus marginalisée du pays, qui avait mené à la création en 1974 du mouvement Amal. Et d'autre part, la victoire de l'ayatollah Khomeyni en Iran, un coup de tonnerre qui ébranle tout le monde chiite et se traduit par l'envoi au Liban de centaines de « gardiens de la révolution », la garde prétorienne de la nouvelle République islamique. C'est de la rencontre dans la vallée de la Bekaa entre des anciens militants d'Amal, écœurés par les compromissions de Nabih Berri, le chef de ce mouvement, et des émissaires de Khomeyni, que le Hezbollah tire ses origines.A l'instar de son parrain iranien, le nouveau mouvement voue Israël aux gémonies. Dans son manifeste fondateur, la « Lettre ouverte aux opprimés au Liban et dans le monde », publié en 1985, l'Etat juif est présenté comme le « mal absolu », l'« ennemi central » de l'Oumma, la communauté des croyants. Le djihad est un « devoir religieux », qui doit viser non pas seulement à la libération du territoire national mais à la « destruction finale » de « l'entité sioniste ». Dans son ouvrage de référence sur le parti de Dieu, Hizbullah, Politics and Religion (Pluto Press, 2001), la politologue libanaise Amal Saad-Ghorayeb écrit que ce combat est « la colonne vertébrale de sa structure intellectuelle, le seul pilier de sa pensée politique qui n'est susceptible d'aucune forme de temporisation ou d'accommodement avec la réalité ».La première opération d'envergure du Hezbollah donne aux Israéliens un avant-goût de ce qui les attend. Le 11 novembre 1982, une Mercedes bourrée d'explosifs s'écrase contre le quartier général des troupes d'occupation à Tyr. La déflagration pulvérise l'immeuble de 7 étages et les 140 personnes qui se trouvaient à l'intérieur. Le kamikaze, un jeune homme de 17 ans, avait vu mourir plusieurs membres de sa famille durant la précédente invasion israélienne du Liban, l'opération « Litani », en 1978.Le retrait israélien de 2000 : la victoire d'un mouvement de guérillaEn 1992, Hassan Nasrallah est nommé secrétaire général, en remplacement d'Abbas Moussawi, liquidé par Israël. Un mois plus tard, une voiture piégée explose en représailles devant l'ambassade d'Israël à Buenos Aires (29 morts, en majorité argentins). Fin stratège, le nouveau chef convertit ses troupes à l'art de la guérilla. A leur esprit de sacrifice, il ajoute une véritable science tactique. Les guérilleros visent la plupart du temps des cibles militaires, soit des soldats israéliens, soit leurs supplétifs de l'Armée du Liban-Sud (ALS), une milice chrétienne libanaise. Quand des katiouchas tombent sur la Galilée, c'est en réponse généralement à des bombardements israéliens sur des zones d'habitations, ce dont Tsahal, adepte de la punition collective, ne se prive pas. « Les combattants du Parti de Dieu ont peut-être été des “terroristes” dans les premières années et dans d'autres arènes ; mais dans la bande de sécurité [la zone sous occupation du Sud-Liban], ils combattent proprement – du moins plus proprement que leur ennemi », écrit le journaliste britannique David Hirst, dans son Histoire du Liban (Perrin, 2011).En frappant routes, ponts et villages, au prix de la mort de centaines de civils, comme durant l'opération « Raisins de la Colère » en 1996 (175 morts en majorité civil), l'Etat juif cherche à retourner l'opinion publique et le gouvernement libanais contre le Hezbollah, comme il l'avait fait, avec un certain succès, contre l'OLP. Mais la manœuvre ne fonctionne pas. Le pays fait bloc autour des combattants qui ne cessent de se renforcer militairement. Le 23 mai 2000, le premier ministre israélien Ehoud Barak met un point final au cauchemar. Après dix-huit années d'occupation, Tsahal se retire sans condition du pays du cèdre. Un cas unique dans l'histoire des guerres israélo-arabes et un traumatisme pour l'Etat juif, persuadé que sa survie repose sur son hégémonie militaire.Entre libanisation et « résistance » : la dualité du HezbollahLa libération du territoire national renvoie le Hezbollah à son dilemme identitaire. Fondé dans la résistance à l'occupant et dans la propagation du message révolutionnaire iranien, le mouvement revendique une double allégeance : à la nation libanaise et aux ayatollahs de Téhéran. Va-t-il déposer les armes, comme l'ont fait toutes les autres milices libanaises après la fin de la guerre civile, en 1989, et se transformer en un parti politique ordinaire ? Oui et non. Entre ses deux appartenances, le Hezbollah refuse de choisir.Sur le plan intérieur, il se libanise. La « Lettre ouverte » prévoyait l'instauration d'un ordre islamique, fondé sur la charia et le « welayet el-faqih » (gouvernement des clercs), la doctrine du régime iranien, qui consacre la prééminence politique du clergé chiite. Mais à la fin des années 1980, les cadres du mouvement se rendent à l'évidence : dans le patchwork ethnique et confessionnel qu'est le Liban, cette ambition est irréalisable. De fait, à partir de 1992, le Hezbollah s'inscrit dans la vie politique libanaise, en participant aux élections. Son aura de guerrier, ses médias comme la chaîne de télévision Al-Manar et son réseau social très étendu, lui attirent de nombreux votes. Il devient un parti de gouvernement, avance ses pions dans les services de sécurité, se dote même d'un réseau de télécommunications parallèle et s'impose peu à peu comme un Etat dans l'Etat. Ou plutôt un Etat dans le non-Etat, tant les failles de l'appareil administratif libanais sont béantes.Le processus de libanisation s'arrête là. Le « sayyed » (un titre qui le rattache à la descendance du Prophète) Nasrallah refuse de rendre les armes, au motif qu'Israël ne s'est pas retiré intégralement du Sud-Liban. L'argument est spécieux. Un territoire de 25 km2, adjacent au plateau du Golan, appelé les Fermes de Chebaa, est certes resté sous occupation. Mais cette zone est syrienne, non libanaise. Les cartes de l'ONU sont formelles. Qu'à cela ne tienne : le régime syrien, qui a tout intérêt à entretenir l'instabilité à sa frontière sud – un levier de pression sur les puissances occidentales –, clame que le secteur de Chebaa appartient au Liban. Et le gouvernement libanais ne le contredit pas. Les fantassins chiites se déploient donc le long de la « ligne bleue » délimitée par les Nations unies. Ils entreprennent aussitôt la construction d'un réseau de tunnels et de bunkers, sous l'œil des militaires israéliens, qui patrouillent, juste en face. Derrière ce tour de passe-passe transparaît l'autre dimension du Hezbollah : celle de la milice, radicalement opposée à Israël, pour qui les armes sont une question de survie. Dans le nouveau programme qu'il publie en 2009, expurgé des formules les plus violentes de la « Lettre », on peut lire : « La résistance est une nécessité durable, face aux menaces expansionnistes et aux ambitions d'Israël, ainsi qu'en raison de l'absence d'un gouvernement libanais fort. […] Nous rejetons catégoriquement tout compromis avec Israël et toute reconnaissance de sa légitimité. Cette position est définitive, même si le reste du monde reconnaît Israël. »La guerre de 2006 : l'affront fait à TsahalLa théorie est inflexible, mais dans la pratique, le Hezbollah manifeste une grande prudence. Entre 2000 et 2006, tout en développant son arsenal de missiles, estimé au début de la décennie à 10 000 têtes, la formation chiite se contente de quelques opérations bien calculées, dans le cadre du ping-pong de basse intensité qui l'oppose à son voisin. Il s'agit soit d'incursions ponctuelles, restreintes à la zone des Fermes de Chebaa, soit de kidnappings, destinés à obtenir la libération de ses membres emprisonnés en Israël. Un colonel de réserve capturé à Dubaï à la fin 2000 est échangé quatre ans plus tard contre 400 Palestiniens et 30 Libanais.L'objectif est le même, le 12 juillet 2006, quand un commando traverse la frontière, tue trois soldats et s'empare de deux autres. Nasrallah escompte les monnayer contre ses derniers compatriotes incarcérés de l'autre côté de la frontière. Il ne s'attend qu'à des représailles de courte durée, comme les dernières précédentes. Mais le premier ministre israélien Ehoud Olmert, qui a le sentiment que la capacité de dissuasion de son pays s’érode, décide de passer à l'offensive. Il a le soutien de l'administration Bush et des dirigeants arabes « modérés » qui, comme lui, considèrent la milice chiite comme une excroissance iranienne au Levant, la pointe occidentale du « croissant chiite », qui passe par Téhéran, Bagdad et Damas. L'objectif est de créer un nouvel ordre au Liban, sans le Hezbollah. La guerre de 33 jours qui s'ensuit aboutit au résultat exactement inverse. Comme dans les années 1990, la pluie de bombes qui s'abat sur le pays incite la population à serrer les rangs. D'autant que le Hezbollah fait mieux que résister. Sur le champ de bataille, ses hommes surclassent les militaires israéliens, qui paraissent dépassés, usés, comme s'ils n'étaient plus bons qu'à faire la police en Cisjordanie. L'insaisissable « Sayyed » devient l'idole des foules arabes. Ravitaillé depuis la Syrie, le Hezbollah parvient à tirer des missiles jusqu'à la dernière minute. Bilan final : 1 200 morts libanais, en majorité civils, et 165 morts israéliens, soldats pour la plupart. Galvanisé par sa victoire, Nasrallah prend l'avantage sur ses rivaux libanais. Ses armes sont plus que jamais intouchables.Doctrine Dahyé et Fateh 110 : l'équilibre de la terreurMais les destructions sont dantesques. Le moine-soldat confesse son erreur d'appréciation. S'il avait pu deviner ce qui allait suivre, reconnaît-il, il n'aurait jamais ordonné l'attaque du 12 juillet. Comme après 2000, donc, le front s'apaise. L'assassinat en 2008, à Damas, d'Imad Mughniyeh, considéré par Israël comme le cerveau de l'attentat contre l'Association mutuelle israélite argentine de Buenos Aires (84 morts en 1994), ne déclenche aucunes représailles sur la frontière. La riposte intervient quatre ans plus tard, à l'étranger : un kamikaze attaque un bus de touristes israéliens, en Bulgarie, tuant 7 personnes.La délocalisation du conflit a une raison : Israël a prévenu son ennemi juré qu'en cas de nouvelle agression, son armée ne s'embarrasserait plus de faire la distinction entre cibles civiles et militaires, le principe de base du droit de la guerre, dont elle s'est souvent affranchie par le passé. C'est la « doctrine de la Dahyé », du nom de la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, dont une grosse partie a été réduite en miette en 2006. « Nous userons contre eux d'une puissance de feu sans proportion et nous causerons d'immenses dommages et destructions, proclame le général Gadi Eisencot, en 2008. Ceci n'est pas une suggestion. C'est un plan qui a été autorisé. Nuire à la population est le seul moyen de maîtriser Nasrallah. »Le Hezbollah a aussi d'autres soucis. Depuis 2012, ses soldats bataillent en Syrie, au côté des forces loyalistes. Une ingérence en contradiction avec la position de neutralité défendue par le gouvernement libanais, mais en accord avec les préoccupations de Téhéran, le protecteur de Damas. Et en conformité aussi avec l'intérêt supérieur du mouvement, qui craint que les rebelles, en s'emparant de la frontière syro-libanaise, ne coupent ses canaux d'approvisionnement en missiles.Les experts israéliens ont compté. Selon eux, fin 2014, l'arsenal du Hezbollah dépassait les 100 000 têtes. Entre ses mains, notamment, des missiles Fateh 110, de confection iranienne, capable de toucher n'importe quelle partie du territoire israélien. En l'espace de 15 ans, la guérilla d'élite s'est transformée en une véritable armée. Dans le même temps, la branche politique est devenue un parti de masse, une grosse machine, plus facilement infiltrable par l'ennemi. Pour une opération réussie en Bulgarie, beaucoup d'autres sont contrées, en Azerbaïdjan, à Chypre, au Nigeria ou en Thaïlande. La guerre de l'ombre fait rage sur les quatre continents.Début 2015, le front proche-oriental se rallume. Un raid israélien sur le plateau du Golan tue six membres du Hezbollah et plusieurs militaires iraniens, dont un général des gardiens de la révolution, cette unité d'élite à l'origine des premiers pas du mouvement chiito-libanais, trente ans plus tôt... Dix jours plus tard, deux soldats israéliens, en patrouille dans la zone des Fermes de Chebaa, périssent dans l'attaque de leur convoi à la roquette anti-char. Le spectre de la guerre de 2006 plane quelques heures sur la région. Puis il s'éloigne.Onze mois plus tard, la liquidation de Samir Kuntar, un druze libanais, auteur en 1979 d’une sanglante attaque transfrontalière, qu’Israël avait relâché en 2008 dans le cadre d’un échange de prisonniers, rallume la tension entre les deux ennemis de trente ans. A priori, ni l’un ni l’autre ne sont prêts à se lancer dans une nouvelle guerre, dont tout laisse penser qu'elle serait encore plus dévastatrice que la précédente. Entre doctrine Dahyé et Fateh 110, un fragile équilibre s’est mis en place. Chacun dissuade l'autre de faire le pas de trop. Jusqu’à quand ?Benjamin Barthe (Beyrouth, correspondant)Correspondant au Proche-OrientSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.12.2015 à 10h58 • Mis à jour le20.12.2015 à 14h31 Le premier ministre conservateur britannique, David Cameron, a annoncé, dimanche 20 décembre, qu’il voulait autoriser les femmes soldats à combattre en première ligne dès l’année prochaine. « Le ministre de la défense [Michael Fallon] et moi-même sommes d’accord pour que tous les postes dans nos forces armées soient ouverts aux femmes en 2016 », a-t-il déclaré au journal The Sunday Telegraph. « Nous avons déjà levé un certain nombre de barrières dans nos forces armées, avec des femmes sous-mariniers et des femmes atteignant les postes les plus élevés dans tous les services, a-t-il ajouté. Nous devons finir le travail l’année prochaine et ouvrir les postes de combat au sol aux femmes. »Au Royaume-Uni, les femmes représentent environ 10 % des forces armées. Pour l’instant, elles sont autorisées à opérer sur le front, mais pas à participer à des missions au contact avec l’ennemi, ce qui les exclut de l’infanterie et de toutes les unités qui pourraient les exposer à des situations de combat rapproché.« L’efficacité au combat demeure primordiale »Un rapport officiel publié il y a un an n’avait relevé « aucune preuve convaincante » justifiant une telle interdiction, mais demandait des recherches supplémentaires sur les « exigences physiologiques » de ces postes, qui devraient être terminées mi-2016. « J’espère que [...] nous pourrons ouvrir les postes de combat aux femmes en 2016 », a écrit M. Fallon dans The Sunday Telegraph, prévenant toutefois que le niveau d’entraînement ne pouvait « pas être abaissé pour accueillir les femmes ». « L’efficacité au combat demeure primordiale, a-t-il insisté. Mais en veillant à ce que les capacités, et non le genre, déterminent qui réussit, nous donnons une chance à tout le monde de concourir pour un poste militaire. » Ces déclarations interviennent alors que l’armée américaine a fait sauter au début du mois ses derniers bastions masculins, ouvrant aux femmes tous les postes dans les unités de combats, y compris l’infanterie et les forces spéciales. 25.12.2015 à 13h58 • Mis à jour le25.12.2015 à 15h04 Des centaines de migrants africains ont essayé de franchir, vendredi 25 décembre, la clôture, surmontée de barbelés, érigée à la frontière entre le Maroc et l’enclave espagnole de Ceuta. D’après la Croix-Rouge, 185 d’entre eux sont parvenus à passer en Espagne.Des volontaires de l’ONG ont traité les migrants qui ont réussi à traverser la frontière et étaient pour la plupart blessés, leur fournissant des vêtements et des chaussures, a annoncé l’organisation dans un communiqué. Douze d’entre eux ont dû être hospitalisés pour fractures, a-t-elle précisé.Dans le même temps, quelque 200 autres tentaient de gagner l’enclave espagnole à la nage depuis les côtes marocaines, a annoncé l’agence officielle marocaine MAP. Les autorités marocaines ont intercepté 104 migrants et ont retrouvé deux corps dans la mer près de la frontière, selon l’agence.Lire aussi :Le cap du million de migrants arrivés en Europe en 2015 a été franchiDes clôtures de sept mètres de hautChaque année, des milliers de migrants risquent leur vie pour atteindre les enclaves de Ceuta et Melilla, les seules frontières terrestres de l’Union européenne avec l’Afrique. L’Espagne avait consolidé les clôtures frontalières des deux enclaves l’année dernière pour faire face à cet afflux.Certains tentent de franchir les clôtures de sept mètres de haut séparant ces enclaves espagnoles du Maroc, tandis que d’autres essaient de gagner les communautés autonomes à bord d’embarcations. En 2014, 15 migrants sont morts noyés après avoir tenté de gagner Ceuta à la nage. 25.12.2015 à 12h41 • Mis à jour le25.12.2015 à 17h39 | Brice Pedroletti (Pékin, correspondant) Plus d’un mois après une violente campagne de dénigrement lancée à son encontre dans la presse officielle chinoise, la correspondante de L’Obs à Pékin, Ursula Gauthier a annoncé, vendredi 25 décembre, son expulsion par la Chine. Sa carte de presse, qui conditionne l’obtention de son visa de journaliste, n’a pas été renouvelée. Elle doit quitter le pays le 31 décembre.« On m’a confirmé que si je ne faisais pas publiquement amende honorable (…) tout en me désolidarisant des ONG dénonçant à travers mon cas les atteintes à la liberté d’expression en Chine, ma carte de presse ne serait pas renouvelée et je devrais partir le 31 décembre. »Après cette annonce, le ministère de la culture français « rappelle son attachement à la défense de la liberté d’expression » et dit chercher les voies d’un « dialogue » avec la Chine. « Il y a encore une semaine pour que le dialogue s’instaure et pour éviter l’expulsion », a-t-il noté. Pour le directeur de l’Obs, Matthieu Croissandeau, « c’est une atteinte inacceptable à la liberté d’informer et c’est une entrave réelle à l’exercice du métier de journaliste en Chine »Cette situation trouve son origine dans un article du 18 novembre dans lequel Mme Gauthier relevait les ambiguïtés de la lutte antiterroriste chinoise dans la région autonome ouïgour du Xinjiang, dont la population autochtone est turcophone et musulmane.Les autorités chinoises évitent d’expulser directement des journalistes étrangers. En 2013, ils avaient par exemple retardé jusqu’au dernier moment l’attribution de visas aux journalistes du New York Times et de Bloomberg suite à leurs articles sur la fortune cachée de proches des dirigeants chinois.Editoriaux belliqueux et menacesA l’instar du Monde, et de tous les médias internationaux, Mme Gauthier s’était interrogée sur une opération policière sanglante évoquée à demi-mot par Pékin au lendemain des attentats de Paris contre les auteurs présumés d’un massacre dans une mine de la région d’Aksu, non loin de la frontière avec le Kirghizistan. Un massacre qui, persiste-t-elle aujourd’hui, tenait davantage de la vendetta que du terrorisme.Lire aussi :Pékin et les zones d’ombre de la lutte « antiterroriste » contre les OuïgoursL’affaire de la mine d’Aksu est typique des incidents que les autorités locales étouffent. Seul le service en ouïgour de Radio Free Asia (radio financée par le Congrès américain) avait, dès le début, publié des témoignages circonstanciés sur l’implication dans l’attaque de plusieurs familles ouïgoures établies de la région ayant eu maille à partir avec les autorités locales.Mme Gauthier s’est retrouvée attaquée dans deux éditoriaux successifs du quotidien Global Times, porte-parole belliqueux du Parti communiste chinois, qui l’ont accusée de « prendre la défense des terroristes du Xinjiang, en rendant hommage à leurs morts et en chantant leurs louanges », et de ne pas « exprimer de sympathie pour les victimes du terrorisme en Chine », comme « s’il était diabolique de tuer des civils en France mais compréhensible d’en tuer en Chine ».Aucune mention n’est faite de l’incident d’Aksu, poussant notamment les lecteurs à s’imaginer que la journaliste exprimait les mêmes doutes sur les attentats qui ont ensanglanté la Chine en 2014. Des centaines d’internautes s’en sont alors pris à elle, la couvrant d’injures et de menaces de mort.Mme Gauthier a de son côté reçu le soutien d’organisations de défenses de la liberté de la presse, Reporters sans frontières (RSF) appelant ainsi Pékin « à cesser d’utiliser le levier des accréditations pour intimider les journalistes étrangers et entraver leur travail d’information sur son territoire ».« Ils me font un procès d’intention »Depuis l’incident, Ursula Gauthier a rencontré à trois reprises des fonctionnaires de l’International Presse Center (IPC), la structure en charge des journalistes attachée au ministère des affaires étrangères chinoises. Dans un courrier adressé aux autorités chinoises et au Global Times, elle a également dressé la liste des nombreuses distorsions et exagérations dont son article a fait l’objet dans la presse chinoise. L’ambassadeur de France et son équipe à Pékin ont également eu plusieurs entretiens avec des responsables chinois sur ce dossier.Le 9 décembre, lors de sa dernière convocation à l’IPC, Mme Gauthier s’est vue remettre trois exigences de la part des autorités chinoises : « Je devrais m’excuser d’avoir soutenu le terrorisme ouïgour – alors que je ne l’ai bien sûr jamais fait. Déclarer ma sympathie pour les victimes chinoises du terrorisme, et me désolidariser des ONG internationales qui ont présenté mon cas comme une atteinte de la liberté de la presse en Chine. Je leur ai dit que je n’avais pas à le faire. C’est une insulte à ma propre éthique et à la déontologie de journaliste – ils me font un procès d’intention », dit-elle.Mme Gauthier estime « qu’il est légitime et crucial de raconter ce qui se passe au Xinjiang, comme on l’a fait pour la Tchétchénie et la Russie ». « L’enjeu, ce n’est pas seulement moi. Si on cède sur mon cas, on trace un trait sur la possibilité pour les journalistes étrangers d’écrire librement sur ce qui se passe au Xinjiang aujourd’hui, et Dieu sait sur quoi demain. »Avertissement à la presse étrangèreLa Chine s’est plusieurs fois indignée du deux poids deux mesures des Occidentaux en matière de définition du terrorisme – tout en cherchant à soustraire ses politiques au Xinjiang à tout regard critique. Le sud de la région glisse dans une spirale de violence, aggravée par l’opacité des informations, l’absence de contre-pouvoirs, et la répression souvent aveugle qui y est menée.En 2014, Pékin a ainsi condamné à perpétuité pour « séparatisme » l’universitaire ouïgour Ilham Tohti, qui s’était donné pour mission d’informer et de réfléchir sur la situation au Xinjiang à travers son site d’information. La même année, l’avocat pékinois Pu Zhiqiang était arrêté pour incitation à la haine raciale après avoir fustigé la politique digne de « colonisateurs » menée par la Chine au Xinjiang. M. Pu a été condamné à trois ans de prison avec sursis la semaine dernière.Expulser une journaliste étrangère revient à lancer un avertissement à la presse étrangère, déjà très entravée dans son travail au Xinjiang par la surveillance policière. « Les autorités chinoises ne veulent pas que les Chinois et le reste du monde sachent ce qui se passe au Xinjiang », estime Ursula Gauthier.Une nouvelle loi antiterroriste adoptée dimanche en ChineL’Assemblée nationale populaire, le Parlement chinois, devrait adopter dimanche 27 décembre une nouvelle loi antiterroriste malgré les critiques qu’elle suscite pour le respect des libertés individuelles.Le projet de loi exige notamment des sociétés de technologie de l’information qu’elles permettent aux agences de sécurité gouvernementales d’accéder aux données sensibles des utilisateurs grâce à des « chevaux de Troie » ou en leur livrant leurs clés de cryptage.Ce texte a suscité de vives critiques de la part des sociétés concernées mais aussi aux Etats-Unis, Barack Obama ayant directement abordé la question avec son homologue Xi Jinping. Mais Pékin a justifié l’adoption du texte par la nécessité de protéger les « victimes du terrorisme et de l’extrémisme ». Le ministère des affaires étrangères, Wang Yi, a déclaré que les sociétés informatiques n’ont pas à s’inquiéter et que les Etats-Unis feraient mieux de lutter contre le terrorisme plutôt que de se mêler des affaires intérieures chinoises.Brice Pedroletti (Pékin, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 25.12.2015 à 11h26 • Mis à jour le25.12.2015 à 11h34 A l’occasion des fêtes de Noël, le président des Républicains (LR), Nicolas Sarkozy, a posté sur les réseaux sociaux, jeudi 24 décembre, une vidéo où il célèbre la famille et, encore une fois, les « racines chrétiennes » de la France.Installé devant un sapin bien garni, l’ancien chef de l’Etat a adressé son message aux Français, une semaine plus tôt que le président de la République, François Hollande, qui présente traditionnellement ses vœux le soir du 31 décembre.Toujours fidèle à sa ligne de défense de l’identité nationale, M. Sarkozy souhaite aussi aux Français de « rester Français ». Selon lui, cela revient à « transmettre à leurs enfants, un mode de vie, une culture, une langue, un pays, une civilisation, dont ils peuvent être fiers ». Défense des crèchesPar ailleurs, un mois après la polémique sur les crèches dans les mairies – lorsque plusieurs élus des Républicains et de l’extrême droite dénonçaient la position de l’Association des maires de France (AMF), qui a conseillé de ne pas installer de crèches dans les halls de mairie – M. Sarkozy assure à son tour : « Beaucoup de gens installent des crèches autour du sapin de Noël. Ce n’est pas forcément une geste d’appartenance religieuse, c’est un geste de fidélité culturelle aussi. » Lire aussi :Crèches de Noël dans les mairies : la droite fait monter la polémiqueAlors que l’AMF jugeait que la présence de ces crèches n’était « pas compatible avec la laïcité », le député LR des Alpes-Maritimes Eric Ciotti défend sa position dans ses vœux vidéo, sur Twitter.Je vous souhaite un très joyeux Noël !— ECiotti (@Eric Ciotti ن)require(["twitter/widgets"]);Posant devant quelques sapins enneigés et la crèche installée dans le hall du conseil départemental à Nice, il déclare : « Je m’adresse à vous devant cette crèche que j’ai souhaité installer cette année encore ». Et de rappeler : « Noël nous renvoie aux racines qui ont forgé notre histoire, aux valeurs héritées de deux mille ans d’influence chrétienne. » 25.12.2015 à 08h18 • Mis à jour le25.12.2015 à 08h25 | Denis Cosnard Trois de chute en un an ! L’année 2015 restera dans les annales comme celle où trois groupes du CAC 40 – Lafarge, Alstom et Alcatel-Lucent – seront passés sous contrôle étranger. Une première dans l’histoire du capitalisme français.Certains y voient une preuve de l’attractivité de la France pour les investisseurs du monde entier. Aux yeux de Patrick Kron, le patron d’Alstom, ce type de cessions constitue surtout dans bien des cas la meilleure solution pour assurer la pérennité d’activités fragiles. « Avoir un emploi durable est plus important que la nationalité de l’employeur », a-t-il plaidé, fier que l’acquéreur d’Alstom ait promis des créations de postes.Pour beaucoup, cependant, ces opérations sont surtout révélatrices des faiblesses de l’industrie bleu-blanc-rouge. « Elles confirment le décrochage, juge l’économiste Elie Cohen. Le phénomène touche à présent les grands groupes, dont la vitalité a longtemps masqué la dévitalisation industrielle du pays. » La France est devenue une cibleLoïk Le Floch-Prigent est encore plus sévère. « Il est indigne de présenter ces défaites comme des victoires – comme si le pseudo-armistice signé par le maréchal Pétain ne nous avait pas suffi ! », s’énerve l’ancien patron d’Elf et de la SNCF dans son livre La Bataille de l’industrie (éditions Jacques-Marie Laffont, 260 pages, 19,90 euros), à paraître en janvier 2016. A ses yeux, le sort d’Alstom, de Lafarge et d’Alcatel marque « la casse de l’industrie », son « écrasement », alors que la France a plus que jamais « besoin de champions nationaux ».Longtemps, les grands groupes qui assurent l’armature de l’économie nationale ont été des conquérants plus que des cibles. Ils se muaient en multinationales à coups de « prises de guerre » parfois spectaculaires, comme Universal pour Vivendi, Square D pour Schneider, ou plus récemment Genzyme pour Sanofi. En sens inverse, les cessions de grandes entreprises à des investisseurs étrangers restaient exceptionnelles. A chaque fois, elles étaient vécues comme des traumatismes nationaux, à l’image du rachat de Pechiney par le canadien Alcan en 2003, puis de l’offre publique d’achat (OPA) hostile de Mittal sur Arcelor en 2006.Aujourd’hui, les entreprises françaises réalisent toujours de 50 % à 60 % plus d’acquisitions hors des frontières que les groupes étrangers n’en concluent dans l’Hexagone. Mais il s’agit surtout d’opérations de petite ou de moyenne taille. Les très grandes conquêtes tricolores, elles, se font rares, même si l’achat, annoncé en novembre, de l’américain Airgas par Air Liquide pour 12,5 milliards d’euros montre que la flamme n’est pas éteinte. De leur côté, les géants étrangers n’hésitent plus à mettre la main sur des poids lourds français. Y compris au sein du CAC 40.Lire aussi :Air liquide redevient le numéro  un mondial des gaz industrielsRésultat : en montant investi, la situation s’est inversée. En deux ans, depuis le début 2014, les entreprises étrangères ont consacré 145 milliards d’euros à leurs emplettes en France, selon les pointages de Mergermarket arrêtés au 15 décembre. Les sociétés tricolores n’ont dépensé, dans le même temps, que 88 milliards d’euros en acquisitions hors des frontières. Contrairement à ce qui prévalait jusqu’en 2013, la France est donc devenue avant tout une cible.Plus vraiment des « fleurons »Pour Lafarge et Alstom, le coup est parti depuis un an et demi. En avril 2014, Lafarge et son concurrent suisse Holcim, les deux leaders mondiaux du ciment, ont dévoilé un accord visant à créer le champion du secteur dans le cadre d’une « fusion entre égaux ». Quinze jours plus tard, à la suite d’une fuite, Alstom reconnaissait négocier la vente de l’essentiel de ses activités – toutes celles dans l’énergie – au premier des conglomérats américains, General Electric (GE).Dans les deux cas, l’opération a mis du temps à aboutir, et a failli être remise en question. Côté ciment, la fable du mariage entre égaux n’a pas résisté longtemps. D’emblée, il était clair que dans ce projet conçu par les grands actionnaires des deux groupes, la balance penchait en faveur des Suisses. Mais, début 2015, alors que l’affaire paraissait avancer sans encombre, les cours de Bourse des deux fiancés ont divergé, compte tenu des moindres performances de Lafarge. Sous la pression des investisseurs et des dirigeants d’Holcim, il a alors fallu renégocier l’accord de fond en comble. Le PDG de Lafarge a été écarté, tandis que le poids des actionnaires d’Holcim était porté à 55 % dans le capital du nouveau mastodonte. En Suisse, depuis la conclusion de l’opération en juillet, la direction d’Holcim ne cache plus sa satisfaction : ce « petit pays » compte désormais « un grand groupe » de plus.Lire aussi :Les actionnaires d’Holcim scellent les noces de ciment avec LafargeLa vente de l’essentiel d’Alstom à GE a elle aussi menacé de dérailler. Hostile au projet, dont il n’avait pas été averti, Arnaud Montebourg, alors ministre de l’économie, a tenté d’ouvrir le jeu au nom de l’Etat actionnaire. L’allemand Siemens et le japonais Mitsubishi ont pu remettre ensemble une offre concurrente. La Commission européenne a aussi eu son mot à dire et imposé des cessions d’actifs pour éviter la constitution d’une position dominante. Au bout du compte, c’est seulement en novembre 2015 que GE a officiellement pris le contrôle des activités d’Alstom dans l’énergie, pour 9,7 milliards d’euros.Lire aussi :Alstom-GE : l’aboutissement de dix-huit mois de tractationsAprès ces deux dossiers sensibles, la vente d’Alcatel-Lucent est passée sans encombre. L’Etat n’a rien trouvé à redire à la cession, au finlandais Nokia, du groupe issu de la puissante Compagnie générale d’électricité (CGE). Le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, a même salué la naissance d’« un futur grand champion européen » des équipements téléphoniques. Seule la généreuse prime de départ accordée au PDG d’Alcatel pour avoir vendu son entreprise a fait scandale, au point d’être finalement divisée par deux par le conseil d’administration. Nokia prévoit de boucler l’acquisition début 2016.Dans les trois cas, en réalité, les groupes concernés n’avaient plus de « fleurons » que le nom. Tous se retrouvaient face à de sérieux dilemmes stratégiques. Dans un marché européen de l’énergie en pleine déconfiture, Alstom s’estimait en position de faiblesse, avec une part de marché minime par rapport à des conglomérats bien mieux armés, comme Siemens ou GE. Situation encore plus grave pour Alcatel, qui cumulait les problèmes : mariage douloureux avec l’américain Lucent, manque de taille critique, virage technologique raté vers l’Internet mobile 3G. A la clé, neuf exercices déficitaires en dix ans !Lire aussi :La Commission européenne autorise le rachat d’Alcatel-Lucent par NokiaLe cas de Lafarge était moins dramatique. Mais le numéro deux mondial du ciment était lui aussi pénalisé par une grosse acquisition, celle de l’égyptien Orascom, qui avait gonflé son endettement et freiné ses marges de manœuvre peu de temps avant que la crise ne fasse plonger ses marchés.Alcatel, Alstom, Rhodia, Arcelor, Pechiney, Bull, Areva… « La France de l’après-guerre a été marquée par la constitution de champions nationaux qui ont joué un rôle-clé dans l’essor du pays, analyse Elie Cohen. Ils ont été nationalisés, puis privatisés, et se sont développés à travers le monde. Aujourd’hui, ces emblèmes colbertistes tombent les uns après les autres. » La faute, au moins en partie, à une politique économique qui a dégradé la compétitivité de l’industrie et n’a pas poussé suffisamment les entreprises à investir. Faute de fonds de pension, les sociétés françaises ont aussi souffert d’un manque chronique de fonds propres.Le tissu industriel s’effilocheLe mouvement ne serait pas spécialement alarmant si la France avait été capable, dans le même temps, de faire émerger de nouveaux champions. Ce n’est pas le cas. « Nous avons été très créatifs en matière de start-up dans le numérique ou les biotechnologies, relève M. Cohen. Mais aucune d’elles n’est devenue un grand groupe. » Le résultat ? Il y a vingt ans, la CGE, alors rebaptisée Alcatel-Alsthom, rivalisait avec Siemens. Aujourd’hui, Siemens est toujours là, quand Alcatel est en passe de devenir finlandais et l’essentiel d’Alstom, américain. La France garde quelques points forts, en particulier dans le luxe et l’aéronautique. Mais l’ensemble du tissu industriel s’effiloche de plus en plus dangereusement.Lire aussi :Nokia - Alcatel-Lucent : Fleurons fanés à sauverDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.12.2015 à 05h47 • Mis à jour le25.12.2015 à 08h34 L’administration américaine projette d’expulser des Etats-Unis des centaines de familles d’immigrants sans papiers arrivées depuis 2014 en provenance d’Amérique centrale.Les agents de l’immigration se préparent à arrêter ces personnes « dès le début du mois de janvier », selon plusieurs médias américains, dont le Washington Post et le Wall Street Journal.Interrogées par l’AFP, les autorités n’ont pas voulu confirmer le plan d’expulsion. Mais une porte-parole du ministère, Gillian Christensen, a indiqué que « la frontière américaine n’était pas ouverte à l’immigration illégale » :« Si des personnes viennent ici illégalement, ne peuvent bénéficier de l’asile ou d’autres formes de titres de séjour et font l’objet d’un ordre d’expulsion, elles seront renvoyées. »A ce stade, rien n’est vraiment acté : le plan d’expulsion est « controversé » jusqu’au sein de l’administration Obama et n’a pas encore reçu de feu vert final, selon le Washington Post.Il aurait cependant les faveurs du ministre de la sécurité intérieure, Jeh Johnson, d’autant plus qu’un nouvel afflux de familles en provenance d’Amérique centrale est observé depuis plusieurs semaines. Plus de 12 500 migrants ont été arrêtés en « famille » en octobre et novembre, soit une hausse de 173 % sur les mêmes mois en 2014.Thème politique sensibleMichelle Brané, de l’ONG Women’s Refugee Commission, citée par le Guardian, a vertement critiqué le projet :« Prendre des femmes et des enfants pour les renvoyer dans un des endroits les plus dangereux du monde, le tout pendant les vacances de Noël, est extrêmement décevant et ne correspond pas à la politique que le gouvernement avait pourtant dit vouloir conduire au sujet des migrations et des réfugiés. »L’immigration clandestine est un thème sensible de la vie politique américaine. Le projet d’expulsions massives a fait l’unanimité contre lui dans le camp des candidats démocrates à l’investiture présidentielle. Hillary Clinton, par la voix d’une porte-parole, s’est dite « très préoccupée », tandis que Martin O’Malley a jugé le projet « contraire à notre identité nationale ». Bernie Sanders a appelé à « prendre des mesures pour protéger les enfants et les familles qui viennent se réfugier chez nous, pas les expulser ».Flambée de violence en Amérique centraleLa question est encore plus sensible côté républicain, où les candidats sont divisés sur l’attitude à adopter face aux sans-papiers, entre fermeté pour satisfaire leur aile droite et attitude plus conciliante pour plaire à l’électorat hispanique. Le candidat dominant la course des primaires républicaines, Donald Trump, a salué le projet dans un tweet. « Wow, grâce à la pression que j’ai mise, les expulsions de grande ampleur vont commencer. Il était temps ! », a écrit le milliardaire, connu pour ses sorties contre les immigrés clandestins.L’un des facteurs de cet afflux est la violence de certains pays d’Amérique centrale, comme le Salvador, le Guatemala et le Honduras, qui comptent les taux d’homicide parmi les plus élevés du monde. Le Salvador a d’ailleurs connu une nouvelle accélération de la violence cette année, alimentée notamment par la guerre entre deux gangs, Mara Salvatrucha et Barrio 18. 24.12.2015 à 21h56 • Mis à jour le24.12.2015 à 22h57 Des tirs survenus après une altercation ont fait au moins un mort, jeudi 24 décembre dans l’après-midi, dans un centre commercial de Charlotte en Caroline du Nord. La police a déclaré que des policiers qui n’étaient pas en service, mais assuraient la sécurité du centre commercial, sont arrivés sur place après la confrontation et qu’une personne armée a été tuée.La chaîne américaine CBS News et d’autres médias croient savoir que c’est un tireur présumé qui a été abattu. La gérante d’un des magasins du centre commercial Northlake, citée par CNN, dit avoir assisté à une dispute au cours de laquelle une des personnes aurait sorti une arme.La situation a en tout cas provoqué des scènes de panique dans le centre commercial, bondé à l’approche des fêtes de fin d’année. Des images publiées sur des réseaux sociaux montrent l’évacuation des lieux et l’arrivée de forces de sécurité sur place.DEVELOPING: Gunman shot, killed at Charlotte, NC mall, affiliate @WBTV_News reports https://t.co/rFlpwUQxla pic.twitter.com/iZPGnYy4h7— CBSN (@CBSNLive) 24 Décembre 2015 Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Outre une proposition concernant la création d’un corps de gardes-frontières européen, la Commission européenne a aussi communiqué, mardi 15 décembre, un premier bilan des solutions proposées (relocalisation, « centres de tri » des migrants), et acceptées bon gré mal gré par les États membres ces derniers mois pour résoudre la crise des migrants. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce bilan est très mitigé, alors que, selon Bruxelles, 1,5 million de réfugiés sont entrés « illégalement » en Europe depuis janvier.La « relocalisation » à la peineCe mécanisme complexe de solidarité, adopté fin septembre par les pays membres (mais il a fallu en passer par un vote), impose aux États d’accueillir des demandeurs d’asile en provenance d’Italie et de Grèce, premiers pays d’arrivée des migrants en Europe. Les « quotas » sont calculés en fonction du produit intérieur brut, du taux de chômage, etc. Au total, quelque 160 000 personnes devaient être concernées en deux ans par ce dispositif inédit, après leur arrivée en Grèce et en Italie.Mais ce mécanisme démarre très lentement, les « relocalisations » se font au compte-gouttes. Le premier « transfert » depuis la Grèce a eu lieu le 4 novembre (30 personnes vers le Luxembourg). Et à ce jour, seulement… 64 réfugiés ont été relocalisés. Alors que le pays a enregistré plus de 750 000 arrivées depuis janvier (sources gouvernement grec).Non seulement les migrants rechignent à partir ailleurs qu’en Allemagne, mais, en plus, seuls neuf États membres ont proposé des places pour les réfugiés arrivés en Grèce (Finlande, France, Allemagne, Suède, Luxembourg…).Le premier « transfert » depuis l’Italie a eu lieu le 9 octobre (19 Érythréens, vers la Suède). Quelque 125 autres réfugiés ont depuis été « relocalisés », avec seulement douze États membres candidats pour les accueillir. « À ce rythme, on y est encore en 2101 », avait lancé, excédé, Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, il y a quelques semaines.Seulement deux « hotspots » opérationnelsInstallés dans les pays de « premier accueil » (Italie, Grèce), ces centres sont censés être un élément essentiel du dispositif européen. Ce sont des structures, gérées par l’Union européenne, qui font le « tri » entre candidats au droit d’asile, et réfugiés économiques. Ces « hotspots » doivent enregistrer les candidats (prendre les empreintes digitales, vérifier l’identité), recueillir les demandes d’asile, etc.À ce jour, seuls deux d’entre eux fonctionnent. Celui de Lesbos, en Grèce, alors que quatre autres, à Leros, Kos, Chios et Samos, ont été identifiés, mais pas encore mis en place. Idem pour l’Italie, qui avait prévu initialement six « hotspots » (à Lampedusa, Pozzallo, Porto Empedocle/Villa Sikania, Trapani, Augusta et Taranto), mais où seul celui de Lampedusa fonctionne.La Grèce en fait plus que l’ItalieMême si les deux pays accusent beaucoup de retard, la Grèce a fait davantage d’efforts, elle qui a vu arriver bien plus de migrants ces derniers mois que l’Italie, alors que la « route des Balkans » s’est progressivement imposée pour les migrants venant de Turquie.Un exemple ? Athènes s’est engagée à mettre à disposition en tout 35 000 places d’hébergement pour les migrants dès janvier 2016, dont 4 500 supplémentaires sur l’île de Lesbos.La Suède s’exclut de la relocalisationPreuve que le mécanisme de relocalisation ne fonctionne pas, la Suède, deuxième pays d’accueil des migrants en Europe, derrière l’Allemagne (et même premier au prorata de sa population) a obtenu, mardi, de ne plus participer au programme de relocalisation.Stockholm envoyait depuis déjà plusieurs semaines des signaux de détresse à Bruxelles, expliquant que le pays, pourtant doté d’une forte tradition d’accueil, était en situation de saturation. La Suède va, « temporairement » (pendant un an tout de même), pouvoir refuser les réfugiés « relocalisés » depuis la Grèce ou l’Italie.Certains s’inquiètent déjà pour la pérennité de la relocalisation si d’autres pays obtiennent la même dérogation. La Finlande et l’Autriche pourraient être intéressées même si, pour l’instant, leurs gouvernements respectifs n’ont fait aucune demande officielle en ce sens à Bruxelles.Bruxelles veut tester la « réinstallation »La Commission a aussi mis sur la table, mardi, une recommandation concernant la « réinstallation » de réfugiés directement depuis la Turquie. Les pays volontaires pourront accueillir ces populations, qui auront préalablement été identifiées, notamment par l’Agence des nations unies pour les réfugiés (UNHCR).Aucun « quota » n’a été mis sur la table, même si les Turcs, qui sont très demandeurs, avaient évoqué, au début des discussions avec l’UE, le chiffre d’au moins 100 000 postulants, selon plusieurs sources diplomatiques européennes.Berlin pousse pour ce mécanisme qui a beaucoup d’avantages : il permet de s’assurer que les migrants arrivant en Europe sont bien des réfugiés et il pourrait limiter les drames en Méditerranée, puisque les candidats à l'exil seraient pris en charge directement en Turquie.Ce mécanisme de « réinstallation » ne serait activé que si la Turquie respecte les engagements pris à l’issue d’un sommet UE/Turquie, le 29 novembre : lutter contre les passeurs et surtout, réduire drastiquement le flux de migrants qui quittent ses côtes. D’aucuns voient déjà dans la « réinstallation » une manière élégante d’enterrer la relocalisation.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 15.12.2015 à 17h47 • Mis à jour le15.12.2015 à 18h06 | Alexandre Pouchard Elu président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), dimanche 13 décembre face à Marion Maréchal-Le Pen, Christian Estrosi a aussitôt remercié les électeurs de gauche qui ont voté pour lui après le retrait de la liste soutenue par le Parti socialiste, au soir du premier tour. Dans un entretien donné à Paris Match, publié mardi 15 décembre, il dit avoir « changé » et critique la position de Nicolas Sarkozy et des Républicains, le « ni-ni » (ni FN, ni gauche si le parti doit donner des consignes de vote lors d’un second tour) :« Si les électeurs avaient adopté la ligne du ni-ni, Xavier Bertrand et moi-même n’aurions pas été élus. (…) Contrairement [à Nicolas Sarkozy], je ne pense pas que nous, élus [des] Républicains, devions tenir un discours toujours plus à droite. Plus on va à droite, plus on fait monter le FN. Plutôt que chasser sur le terrain du Front national, je préfère chasser le Front national du terrain. »Le maire de Nice assure vouloir « une cohésion solide avec le centre ».Pourquoi c’est de l’amnésie ?Christian Estrosi a beau jeu de dénoncer ce « virage à droite » du parti : il l’a lui-même alimenté pendant plusieurs années. Florilège de quelques-unes de ses déclarations les plus « droitistes » :« L’immigration clandestine va exploser ! […] Je demande la suppression pure et simple de l’AME [aide médicale d’Etat] qui est un véritable appel d’air migratoire, ainsi que l’accélération de la réduction des délais de procédure, la réduction du montant des allocations mensuelles versées aux demandeurs d’asile et l’exécution des obligations de quitter le territoire français pour les personnes déboutées », juillet 2015, Facebook. « Il y a tant d’aides à supprimer. Nous attirons [les demandeurs d’asile] parce que nous sommes trop généreux. Est-ce que vous trouvez que c’est charitable de les laisser se perdre dans nos villes et dans nos campagnes ? », mai 2015, RMC/BFM-TV.« La civilisation judéo-chrétienne dont nous sommes les héritiers aujourd’hui est menacée […]. L’immense majorité des musulmans de France […] se sentent menacés par ce que j’appelle l’islamo-fascisme. [Celui-ci] est présent en Irak, en Syrie [mais aussi] en France, à travers les cinquièmes colonnes et [leurs] réseaux infiltrés dans nos caves, dans nos garages, dans les lieux clandestins », avril 2015, France 3.« Je veux une immigration de peuplement zéro. […] Ce problème d’immigration touche tous les Français », octobre 2014, Facebook.« Il est scandaleux […] que les contribuables français payent à des étrangers en situation irrégulière 100 % de leur couverture santé, c’est-à-dire 900 millions d’euros par an », mai 2014, France 2.A des Roms à Nice : « J’en ai maté d’autres, je vous materai. (…) La première chose que je fais, c’est de vous mettre caméras partout, pour surveiller vos faits et gestes dans les quelques heures qui viennent. On va noter ceux qui rentrent, sortent, à quelle minute, à quel moment et ce que vous allez faire partout, dans la ville, dans la métropole, etc. », juillet 2013.« On ne peut pas se revendiquer de partout de la laïcité et en même temps dire que l’islam et la démocratie sont parfaitement compatibles. […] Pour moi, c’est totalement incompatible », juillet 2013, i-Télé.« Moi, je préfère avoir un stade qui s’appelle Allianz [compagnie allemande d’assurances] plutôt qu’Emirates [compagnie aérienne émiratie], vous voyez pourquoi… », octobre 2012, L’Equipe.On peut aussi rappeler que M. Estrosi s’est fait le champion des arrêtés spectaculaires – bien que pas toujours applicables. Ainsi, durant la Coupe du monde de football en 2014, la ville de Nice avait publié un arrêté interdisant l’utilisation « ostentatoire » de drapeaux étrangers. Fin 2012, c’était un arrêté « anti-mariages bruyants » qui interdisait « de crier, de courir, de se bousculer, de jouer d’un instrument ou de diffuser de la musique dans la cour d’honneur et à proximité des fenêtres des salles de mariage ». Ou encore, la même année, un arrêté contre les mendiants « qui troublent la tranquillité des personnes ».Enfin, quand l’UMP avait officialisé le « ni-ni » en juin 2012, M. Estrosi l’avait justifié, sur Europe 1, en demandant qu’on interroge un représentant du PS pour lui demander : « Pourquoi faites-vous alliance avec l’extrême gauche [le Front de gauche], qui participe à des manifestations caricaturales contre Israël, avec une certaine forme d’antisémitisme ? » Bref, si chacun a le droit de changer d’avis, voilà pour M. Estrosi un virage d’ampleur.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sandrine Cassini Twitter, Facebook et Whatsapp seront-ils bientôt interdits aux moins de 16 ans ? Les jeunes risquent bel et bien d’être privés de réseaux sociaux alors que le Parlement européen, la Commission et les Etats négocient les derniers contours du règlement européen sur les données personnelles, d’après la presse anglo-saxonne. Cette proposition surprise, arrivée au dernier moment dans les négociations, empêcherait les plate-formes de recueillir des informations sur les mineurs de 16 ans sans l’accord d’une autorité parentale.Sans attendre l’issue des discussions, les professionnels du numérique se sont insurgés contre la proposition. « Nous demandons aux négociateurs d’éviter l’introduction d’une demande de consentement parental irréalisable et qui dévierait des bonnes pratiques actuellement en cours dans l’industrie», a indiqué Digital Europe, un groupe de lobbying qui représente notamment Google, IBM, Apple, Microsoft.Lire aussi :Les YouTubers, plus forts que les rockstarsUne amende proportionnelle au chiffre d’affairesDe fait, si la proposition était entérinée, l’Europe s’éloignerait sensiblement des standards américains, qui impose un contrôle parental aux moins de 13 ans et qui touche déjà aussi bien Facebook, YouTube que Snapchat. En portant l’âge minimum à 16 ans, la mesure porterait fortement préjudice à l’activité d’entreprises qui tirent leur audience d’abord d’un jeune public.Les géants du Net ont accusé les représentants européens de vouloir prendre ce type de mesure sans consulter les associations de protection de l’enfance. De fait, l’association américaine ICT Coalition for Children Online a assuré que le dispositif pousserait les adolescents à mentir sur leur âge pour accéder à des services qu’ils utilisent au quotidien.Le texte qui prévoit d’instaurer des règles communes sur la protection des données personnelles doit être finalisé ces jours-ci. Les discussions achoppent également sur le montant des sanctions qui seraient requises en cas de manquement. La Commission avait initialement proposé une taxe qui porterait sur 2 % du chiffre d’affaires, tandis que le Parlement s’était montré plus sévère, en militant pour un taux de 5 % des recettes. Tous pourraient finalement s’entendre sur 4 %. Les sanctions concerneraient uniquement des manquements graves et répétés et pourraient être directement décidés par les organismes nationaux de protection des données. Dans certains pays, ce genre d’amende doit être décidée par un juge.Lire aussi :L’irrésistible ascension de FacebookSandrine CassiniJournaliste au Monde Pierre Breteau et Jérémie Baruch Les « petites » communes votent plus volontiers pour le Front national que celles qui sont peuplées. En prenant les résultats du second tour des élections régionales, et en regroupant les communes par tranches en fonction de leur population, la gauche voit sa part croître au fur et à mesure que la population augmente, en particulier à partir du moment où la commune dépasse 5 000 habitants. #container_14501763098{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14501763098{ height:600px; } #container_14501763098 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14501763098 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14501763098 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14501763098 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Plus une commune est peuplée, plus elle vote à gaucheVote moyen par commune selon sa population, au second tour des élections régionales de 2015Sources : Ministère de l'intérieur, Inseerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14501763098", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#f96996","#2c59a8","#030e40","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"résultat moyen par liste (en %)" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: 50, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["moins de 100","100 à 500","500 à 1 000","1 000 à 3 500","3 500 à 5 000","5 000 à 10 000","10 000 à 25 000","25 000 à 50 000","50 000 à 100 000","Plus de 100 000"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: 5, label: { useHTML: false, text: "La gauche passe devant", textAlign: "left", verticalAlign: "top", x: 5, y: 3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "gauche", "color": "#f96996", "data": [ [ "", 40.18471025 ], [ "", 35.78537203 ], [ "", 36.06767033 ], [ "", 36.99505337 ], [ "", 38.5961203 ], [ "", 40.08816794 ], [ "", 42.10450882 ], [ "", 45.01306748 ], [ "", 46.85178571 ], [ "", 50.08428571 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "droite", "color": "#2c59a8", "data": [ [ "", 37.24323148 ], [ "", 37.86633519 ], [ "", 37.93928521 ], [ "", 38.43635101 ], [ "", 39.55672131 ], [ "", 39.38678637 ], [ "", 41.98449653 ], [ "", 41.23377358 ], [ "", 43.06702703 ], [ "", 41.71717949 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Front national", "color": "#030e40", "data": [ [ "", 31.97810032 ], [ "", 34.08569837 ], [ "", 33.08891505 ], [ "", 31.45796129 ], [ "", 30.44621858 ], [ "", 29.65956722 ], [ "", 27.40065972 ], [ "", 23.08566038 ], [ "", 20.36986486 ], [ "", 20.11461538 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});A l’inverse, le Front national réalise de meilleurs scores moyens dans les communes les moins peuplées, mais il reste toujours derrière les listes d’union de la droite. Déjà constatée lors de l’élection présidentielle de 2012, cette tendance d’un vote pour le FN dans les zones rurales va s’accentuant, car le parti peine à convaincre en ville.#graphique_bulles .titre:before {font-size: 13px;content: "► ";vertical-align: middle;}#graphique_bulles .st0{fill:#2C59A8;stroke:#DDDDDD;stroke-opacity:0;}#graphique_bulles .st1{fill:#F96996;stroke:#AC375C;stroke-opacity:0;}#graphique_bulles .st2{enable-background:new ;}#graphique_bulles .st4{font-size:30px;}#graphique_bulles .st5{fill:#B2B0A1;}#graphique_bulles .st6{fill:#FFF;}#graphique_bulles .st7{fill:#A9C7FB;}#graphique_bulles .st8{fill:#B2A1A1;}#graphique_bulles .titre {position: relative;z-index: 5;margin-left: 10px;margin-top: 5px;}Répartition des communes selon leur vote au second tour des régionales 500 à 1 000 hab.7 054 communes1 000 à 3 500 hab.6 771 communes 1 000 à 3 500 hab.6 771 communes500 à 1 000 hab.7 054 communes10 000 à 25 000 hab576 communes100 à 500 hab.16 348 communes3 500 à 5 000 hab.915 communes5 000 à 10 000 hab.1 086 communes50 000 à 100 000 hab.286 communes100 000 hab. ou plus39 communesmoins de 100 hab.3 477 communesEn bleu, les communes dont le vote a été en moyenne plus favorable à la droite ; en rose, celles dont le vote a été plutôt favorable à la gauche.En moyenne, dimanche 13 décembre, les listes d’union de la gauche se sont retrouvées en tête dans les communes de plus de 5 000 habitants ; celles-ci ne représentent que 5,43 % des 36 552 communes métropolitaines (mais 38 millions d’habitants). A titre de comparaison, les communes de moins de 500 habitants forment plus de la moitié, soit 19 825 collectivités pour 4,5 millions d’habitants.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterJérémie Baruch(data)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Simon Auffret Plus d’un mois après les attentats ayant frappé Paris le 13 novembre, le rythme des perquisitions administratives est en baisse, mais reste soutenu. Le ministère de l’intérieur a effectué le 15 décembre un bilan des actions menées par les forces de l’ordre depuis la mise en place de l’état d’urgence, le 14 novembre. D’une moyenne de 120 perquisitions administratives quotidiennes en France pendant les dix jours ayant suivi les attentats parisiens, la fréquence semble être passée à une quarantaine par jour au début du mois de décembre.Ces résultats viennent compléter ceux annoncés par le premier ministre, Manuel Valls, invité de la matinale de France Inter, le 11 décembre.Les 2 700 perquisitions administratives qui ont été menées au total ont abouti – outre les saisies diverses et les assignations à résidence – à l’ouverture de deux enquêtes préliminaires par la section antiterroriste du parquet de Paris, une information révélée par Mediapart et confirmée par Le Monde. 354 assignations à résidenceAnnoncée par le président de la République François Hollande, dans sa première déclaration après les attentats, la mise en place de l’état d’urgence permet notamment aux préfets d’engager des perquisitions lorsqu’il existe « des raisons sérieuses de penser que ce lieu est fréquenté par une personne dont le comportement constitue une menace ».Cependant, tout lieu « affecté à l’exercice d’un mandat parlementaire ou à l’activité professionnelle des avocats, des magistrats ou des journalistes » ne peut être perquisitionné dans ce cadre – ce qui n’empêche pas une intervention au domicile des personnes concernées.Lire aussi :L’état d’urgence, un dispositif à géométrie variableDans le cadre de l’état d’urgence, 354 mesures d’assignation à résidence ont été prises depuis le 13 novembre – il s’agit d’une autre prérogative accordée aux forces de l’ordre. Ces mesures ont été contestées à sept reprises devant le Conseil d’Etat.A ce propos, lors de son intervention sur France Inter, Manuel Valls a déclaré : « Il y a eu, oui, 354 assignations à résidence parce que c’est aussi un moyen de mettre de côté des individus qui peuvent être dangereux pour l’Etat, pour l’intérêt général et l’ordre public. »Lire aussi :Que va changer l’état d’urgence pour les citoyens ?Simon AuffretJournaliste au Monde 15.12.2015 à 16h17 • Mis à jour le15.12.2015 à 17h10 Les chercheurs de l’Académie des mines de Cracovie ont exclu, mardi 15 décembre, l’existence d’un train nazi supposé se trouver enterré près de Walbrzych, dans le sud-ouest de la Pologne, comme continuent cependant de l’affirmer le Polonais Piotr Koper et l’Allemand Andreas Richte. En août, ces deux chasseurs de trésors avaient redonné vie à une vieille légende en affirmant avoir localisé un train rempli d’or, de pierres précieuses et de tableaux de valeur, qui aurait été abandonné par les nazis à la fin de la seconde guerre mondiale, dans un tunnel près de la ville de Wroclaw.Après des mois de spéculations, le professeur de géologie de l’Académie, Janusz Madej, a présenté les résultats de recherches effectuées en novembre par son équipe et déclaré être sûr « à cent pour cent » qu’il « n’y avait pas de train sur ce site » mais « peut-être un tunnel ». Il a toutefois reconnu des anomalies dans le terrain.La légende du « train d’or »L’existence de ce « train d’or » alimente de nombreuses légendes et recherches dans la région, dont certaines s’appuient sur des éléments historiques. En effet, la ville de Wroclaw, située dans le sud-ouest de la Pologne, était sous contrôle allemand lors de la seconde guerre mondiale. Entre 1943 et 1945 les nazis ont enrôlé des travailleurs forcés et des prisonniers de guerre pour construire 9 kilomètres de tunnels sous le château de Ksiaz, en Silésie. Ce projet jamais terminé, baptisé « Riese » (« géant »), aurait été destiné, selon certains documents, à devenir l’un des quartiers généraux d’Hitler.Cette légende fait écho à d’autres épisodes historiques, notamment l’envoi de 24 wagons depuis Budapest vers l’Allemagne, chargés d’or, d’argent et d’objets de valeurs volés à des juifs hongrois. Ce train, dont la cargaison était estimée à 200 millions de dollars, a été intercepté par des soldats américains, qui se sont servis au passage.Si les déclarations des chercheurs polonais tombent comme un couperet pour les chercheurs d’or, le mythe a la peau dure, et il n’est pas dit que la ruée vers l’or doive s’arrêter de si tôt. De leur côté, les deux chasseurs de trésor Piotr Koper et Andreas Richte ont réaffirmé leur conviction que le train existe bel et bien. Selon eux, des rails et un tunnel se trouveraient sur ce site, avec un train à l’intérieur. L’équipe de MM. Koper et Richter se dit prête à financer les fouilles sur ses propres fonds. Ce sera à la mairie de Walbrzych de décider, à la lumière de ces conclusions contradictoires, si des fouilles seront entreprises.Lire aussi :Le train fantôme polonais Violaine Morin Lundi 14 novembre, au lendemain du deuxième tour des régionales, Manuel Valls a annoncé des « mesures nouvelles » pour l’emploi, dont le détail devrait être dévoilé en janvier. « Nous y travaillons » a dit le ministre, évasif sur le contenu des mesures. Il a cependant mentionné trois grands axes : la formation des chômeurs, les emplois de service et l’apprentissage des jeunes.Lire aussi :Onze graphiques qui montrent la crise sociale en FranceCes mesures pourront-elles endiguer un taux de chômage à 10,2 % au troisième trimestre, le plus haut taux depuis 1997 ? L’économiste Eric Heyer, directeur du département analyse et prévision à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), commente les trois « pistes » sur lesquelles a insisté le premier ministre.La formation des chômeurs : « une visibilité rapide dans les chiffres »La mesure donne l’assurance de résultats rapides, puisque les chômeurs en formation ne seront plus comptabilisés dans les statistiques, rappelle Eric Heyer. Mais, outre cette visibilité dans les chiffres, la mesure peut avoir des bénéfices à moyen terme, ajoute l’économiste. En identifiant ceux qui étaient au chômage pour manque de qualifications, et en créant des formations qui correspondent aux « métiers de demain », « on a des chances d’obtenir des résultats », avance-t-il.Les emplois de service : « des petits emplois, pour un résultat global plutôt faible »Manuel Valls dit aussi vouloir « encourager » ces emplois qui concernent surtout des services à la personne, comme les gardes d’enfant, le jardinage et l’aide à domicile. Or, selon Eric Heyer, le travail au noir y est important. « On aura peut-être plus d’emplois déclarés, mais l’impact sur les chiffres du chômage n’est pas évident. »D’autant qu’il s’agira de « petits emplois », que ce soit du point de vue du temps de travail ou de la rémunération. « Avec ce type de contrat, on augmente le nombre d’emplois de façon très rapide, mais ce sont de petits volumes horaires. Ramenés à un équivalent temps plein, ils donnent un résultat plutôt faible », commente l’économiste.L’apprentissage : « une erreur de diagnostic à la base »Manuel Valls a promis de valoriser ce type de contrats en alternance entre l’entreprise et les études dont le nombre a faibli de 8 % en 2013 et de 4 %, en 2014. Une annonce interprétée comme un « geste » vers les jeunes, dont plus de 27 % ont voté pour le Front National au premier tour des élections régionales. Le chômage est particulièrement élevé chez les 15-24 ans. #container_14452493453{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452493453{ height:500px; } #container_14452493453 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452493453 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452493453 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452493453 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Taux de chômage selon diverses catégories de populationEn 2013, selon l'Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Selon Eric Heyer, cette mesure repose pourtant en partie sur une erreur de diagnostic, car si l’apprentissage baisse, c’est parce que le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) ne se porte pas bien.Une étude de la Direction de l’animation de la recherche (Dares), publiée en juillet, montrait que le BTP représentait 20 % des contrats en alternance en 2012. En 2014, le taux de contrats en alternance avait chuté de 4 points, une situation « en lien avec la conjoncture du secteur » selon le Dares.« Si vous retirez le secteur du BTP, l’affaiblissement des contrats d’apprentissage est moindre, relève l’économiste. On a presque envie de dire que, si l’on veut augmenter le nombre d’apprentis, il faudrait favoriser ce secteur ! » Violaine Morin 15.12.2015 à 14h43 | Stéphane Lauer (New York, correspondant) Soupçonné de plusieurs meurtres, ce richissime Américain s’était involontairement « dénoncé » à la télévision. Il attend son procès en prison. Et pourrait avoir à régler d’énormes dommages financiers à la mère de sa première femme, disparue en 1982. L’invraisemblable affaire Robert Durst finira-t-elle par trouver un épilogue ? Cet héritier excentrique d’une richissime famille new-yorkaise de l’immobilier est soupçonné d’avoir commis plusieurs meurtres entre 1982 et 2003. Emprisonné depuis neuf mois, le voilà en sus objet de poursuites financières de la part de la mère d’une des victimes.Ann McCormack, 101 ans, et trois de ses filles encore en vie, réclament à Robert Durst 100 millions de dollars pour la disparition, en 1982, de sa première épouse, Kathleen McCormack, alors âgée de 29 ans. Bien que la justice n’ait jamais réussi à établir sa culpabilité, les poursuites se fondent sur une loi en vigueur dans l’Etat de New York qui donne le droit à chaque famille de disposer du corps d’un défunt pour procéder à l’inhumation.« Au cours des trente-trois dernières années, Durst a soustrait le corps de Kathleen à ses proches, les empêchant de lui réserver une sépulture descente », indique la plainte, déposée le 30 novembre devant la Cour suprême de Mineola, dans l’Etat de New York. « En raison du comportement scandaleux et extrême de M. Durst, les proches de Kathleen ont souffert et continuent de souffrir d’une détresse émotionnelle absolue, d’humiliation, d’angoisse mentale et physique », poursuit le document.Il décapite son voisin... en état de légitime défenseL’histoire de Robert Durst n’en est pas à son premier rebondissement. Outre la disparition, non élucidée, de sa femme, les enquêteurs ne sont pas parvenus, non plus, à prouver sa responsabilité dans le meurtre d’une de ses amies, Susan Berman. Cette écrivaine, fille d’un mafieux de Las Vegas, avait été tuée d’une balle dans la tête en 2000, à Los Angeles. Robert Durst, enfin, a été jugé en 2003 pour l’assassinat de son voisin, Morris Black, dont le corps avait été retrouvé décapité et démembré. Mais l’accusé avait été acquitté, son avocat ayant plaidé avec succès la légitime défense et justifié le comportement de son client par le syndrome d’Asperger, une forme d’autisme.Suspect parmi les plus célèbres des Etats-Unis, la roue a commencé à tourner, pour Durst, il y a neuf mois. Sujet d’un documentaire de la chaîne HBO, il a négligé, en se rendant aux toilettes, le micro sans fil attaché au revers de sa veste. On l’entend murmurer pour lui-même : « Et merde, qu’est-ce que j’ai fait ? Je les ai tous tués, bien sûr. »Les “aveux” de Robert Durst à la télévisionLa police l’a arrêté à la Nouvelle-Orléans le 14 mars 2015, veille de la diffusion, à la télévision, de ces aveux involontaires. Ses avocats avaient bien tenté de dissuader le millionnaire de participer au documentaire. Sans succès. Sûr de son fait, Durst avait déclaré lors d’un entretien deux jours auparavant : « Cela fait si longtemps. Il faudrait qu’un procureur entreprenne une enquête considérable et ruineuse. Je ne l’imagine pas. »Erreur peut-être fatale : un procureur de Los Angeles a pensé, lui, que rouvrir le dossier en valait la peine. Sans que l’on sache si la gaffe commise par Robert Durst a joué un rôle dans cette décision, un mandat d’arrêt pour meurtre a été lancé, qui a abouti à son arrestation à la Nouvelle-Orléans. Trouvé en possession de faux papiers, d’un masque en latex et de près de 40 000 dollars, il était vraisemblablement en train d’organiser sa fuite des Etats-Unis. Le 17 décembre, l’homme sera jugé une première fois pour port d’arme illégal. Courant 2016, il devrait comparaître à Los Angeles (Californie) pour le meurtre de Susan Berman. La mère et les sœurs de Kathleen McCormack réclament 50 millions de dollars à titre de dommages compensatoires et 50 millions à titre punitif, ce qui représente la quasi-totalité de sa fortune. Celui-ci avait hérité de l’entreprise créée par son père, la Durst Organization, qui gère, entre autres, le One World Trade Center, le building édifié à l’emplacement des tours jumelles détruites lors des attentats du 11-Septembre.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 15.12.2015 à 14h21 • Mis à jour le15.12.2015 à 18h51 Un cessez-le-feu est entré en vigueur au Yémen, mardi 15 décembre, au moment où s’ouvraient en Suisse des pourparlers sous l’égide de l’ONU en vue de mettre fin au conflit meurtrier qui ravage ce pays. Quelques heures plus tard, une source médicale et des témoins ont toutefois annoncé la mort de sept civils, dont trois enfants, par des bombardements des rebelles chiites houthistes sur Taëz, dans le sud-ouest du Yémen. Selon des sources médicale et militaire, quinze membres des forces progouvernementales ont également été tués dans des attaques rebelles dans la province de Marib, dans l’est du pays.« Le début d’une cessation des hostilités » est « une première étape cruciale » pour établir « une paix durable dans le pays », avait déclaré mardi matin le médiateur de l’ONU, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, en confirmant le début de cette trêve de sept jours, éventuellement renouvelable.Négociations en SuisseLe cessez-le-feu, initialement prévu pour lundi minuit et repoussé à mardi, a été décrété à la demande du président Hadi dans une lettre à la coalition arabe et à l’ONU. La trêve de sept jours sera « renouvelable automatiquement si l’autre partie [les houthistes et leurs alliés] la respecte », a indiqué M. Hadi. La coalition a d’ailleurs prévenu qu’elle se « réservait le droit de riposter en cas de violation » par les houthistes.De précédentes tentatives de négociations et de cessez-le-feu ont échoué au Yémen, où la guerre a fait depuis mars au moins 6 000 morts et 28 000 blessés, dont de nombreux civils, et a directement affecté 80 % de la population de ce pays pauvre de la péninsule arabique. La situation est rendue encore plus complexe par l’influence grandissante des groupes djihadistes rivaux Al-Qaida et Etat islamique (EI), qui ont renforcé leurs positions, en particulier dans le sud-ouest du pays.Cette fois-ci, le lieu des discussions n’a pas été dévoilé par l’ONU, mais elles se tiennent selon les médias suisses dans un hôtel à Macolin (ou Magglingen), une bourgade au nord de Bienne (canton de Berne). Les parties doivent y discuter d’un plan de mise en œuvre progressive de la résolution 2216 du Conseil de sécurité, qui exige le retrait des rebelles et de leurs alliés, mais aussi de milices, des zones conquises depuis 2014, ainsi que la restitution des armes lourdes à l’Etat, selon une source onusienne.Lire aussi :Sept mois de guerre au Yémen, 5 000 morts et un peu d’espoir 15.12.2015 à 12h22 • Mis à jour le15.12.2015 à 13h35 Deux personnes, dont un homme déjà en détention dans une affaire de trafic d’armes, ont été placées en garde à vue, mardi 15 décembre, dans le cadre de l’enquête sur les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes en janvier.Selon le parquet de Lille, il s’agit de Claude H., proche des milieux d’extrême droite du nord de la France, et de sa compagne.Les enquêteurs les interrogent car des armes retrouvées dans l’arsenal d’Amedy Coulibaly avaient transité par une société gérée par la compagne de Claude H., a expliqué une source proche de l’enquête à l’AFP.Lire le récit :Les remords de l’ex-parachutiste devenu marchand d’armesSept hommes déjà mis en examen dans le cadre de l’enquêteUn fusil d’assaut CZ et quatre pistolets semi-automatiques Tokarev retrouvés sur la scène de la prise d’otages et dans l’appartement occupé par Coulibaly à Gentilly, près de Paris, auraient ainsi pu passer entre les mains des deux mis en examen.Dans l’enquête sur les attentats de Paris en janvier, sept hommes sont déjà mis en examen, dont six en détention provisoire, soupçonnés d’avoir apporté une aide logistique, en armes et véhicules, à Amedy Coulibaly. Tous nient avoir eu connaissance de ses projets terroristes. 14.12.2015 à 17h54 • Mis à jour le14.12.2015 à 18h10 | Simon Auffret « Vous avez choisi d’apporter une majorité de vos suffrages au changement en Ile-de-France. Je tiens à vous en remercier chaleureusement. » Sur Twitter, le dimanche 13 décembre, Valérie Pécresse a célébré sa victoire au second tour des élections régionales. Créditée de 43,80 % des suffrages exprimés, la tête de liste de la droite a devancé de peu le socialiste Claude Bartolone (42,18 %), et de beaucoup le candidat du Front national Wallerand de Saint-Just (14,02 %).Pécresse en tête dans cinq départementsLors de ce second tour, Mme Pécresse est arrivée en tête dans cinq des huit départements d’Ile-de-France. Le duel avec M. Bartolone a été serré en Essonne, où la liste d’union de la droite a récolté 40,90 % des suffrages exprimés, contre 40,89 % pour son adversaire. Outre le Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis, la liste de rassemblement de la gauche, constituée dans l’entre-deux tours, a également terminé la soirée électorale en tête à Paris.Dans la capitale, Claude Bartolone termine en tête, avec 49,64 % des suffrages exprimés, cinq points devant Valérie Pécresse (44,26 %). La séparation entre les arrondissements parisiens est claire : alors que Claude Bartolone l’emporte dans les quartiers est de la ville, Valérie Pécresse est largement majoritaire à l’ouest – dans les 16e, 7e et 8e arrondissements notamment.Bons reports à gauche à ParisLe report de voix, provenant notamment des électeurs de gauche – les listes d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et du Front de Gauche ont opéré une fusion avec la liste de Claude Bartolone après le premier tour –, semble avoir influencé le scrutin à Paris : lors du premier tour, c’est la liste d’union de la droite qui menait de cinq points dans la ville.En Ile-de-France, comme à Paris, le Front national s’est lui écroulé dans l’entre-deux tours : la liste menée par Wallerand de Saint-Just a perdu près de 60 000 voix sur l’ensemble de la région, dont plus de 15 000 dans la capitale. La différence avec le premier tour est notable dans les 15e et 16e arrondissements – favorables à Valérie Pécresse au second tour. Ce qui, selon le directeur de campagne de Claude Bartolone en Ile-de-France, Luc Carvounas, justifie en partie la défaite de la gauche, qui serait due « à un bon report des voix du Front national vers la droite ». #container { overflow: hidden; } #container_14501030243{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14501030243{ height:520px; } #container_14501030243 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14501030243 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14501030243 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14501030243 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le Front national en recul à ParisPremier et second tours des élections régionales, en nombre de voix récoltées par le FNSource : ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14501030243", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#2c59a8","#5bc1f4","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1","2","3","4","5","6","7","8","9","10","11","12","13","14","15","16","17","18","19","20"], title: { text: "Arrondissements" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Premier tour", "color": "#2c59a8", "data": [ [ "", 520 ], [ "", 443 ], [ "", 783 ], [ "", 773 ], [ "", 1515 ], [ "", 999 ], [ "", 1654 ], [ "", 1215 ], [ "", 1385 ], [ "", 1811 ], [ "", 3165 ], [ "", 4545 ], [ "", 5545 ], [ "", 3923 ], [ "", 7682 ], [ "", 4843 ], [ "", 4597 ], [ "", 4390 ], [ "", 4217 ], [ "", 4977 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Second tour", "color": "#5bc1f4", "data": [ [ "", 344 ], [ "", 330 ], [ "", 531 ], [ "", 558 ], [ "", 1050 ], [ "", 665 ], [ "", 947 ], [ "", 752 ], [ "", 940 ], [ "", 1419 ], [ "", 2510 ], [ "", 3498 ], [ "", 4527 ], [ "", 2973 ], [ "", 5221 ], [ "", 2808 ], [ "", 3221 ], [ "", 3548 ], [ "", 3562 ], [ "", 4134 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Outre le report des voix, le taux d’abstention a également participé à ce changement dans la ville de Paris : mesurée à 49,46 % des inscrits lors du premier tour, l’abstention a été plus faible (40,53 %) le 13 décembre. Sur l’ensemble de l’Ile-de-France, la différence est semblable, avec une baisse de 54,1 % au premier tour à 45,54 % au second.Simon AuffretJournaliste au Monde Enora Ollivier Situation inédite en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Provence-Alpes-Côte d’Azur : ces six prochaines années, aucun élu de gauche ne siégera dans les deux conseils régionaux. Ces assemblées exclusivement composées de conseillers de droite et du FN sont la conséquence du désistement au premier tour des candidats socialistes, Pierre de Saintignon et Christophe Castaner, pour faire barrage à l’extrême droite.Pour autant, les candidats de droite qui ont emporté l’élection dans ces deux régions, Xavier Bertrand et Christian Estrosi, se sont engagés à prendre en compte les électeurs socialistes qui ont voté pour eux au second tourNord-Pas-de-Calais-Picardie : des réunions trimestrielles de tous les parlementaires de la région Dans son allocution de victoire, dimanche soir, Xavier Bertrand a remercié, entre autres, « les électeurs de gauche qui ont voté pour [sa liste] pour faire rempart » à l’extrême droite. Mais comment tenir compte de leur vote dans la future assemblée ? Dans les faits, le candidat de droite entend réunir, tous les trois mois, tous les parlementaires de sa région « pour parler des grands sujets sans esprit partisan », a expliqué son directeur de campagne, Gérald Darmanin, sur France Bleu Nord. Tous ces élus seront ainsi « évidemment associés » et le PS « s’il a de bonnes idées, bien sûr travaillera avec le conseil régional ».Lire aussi :Xavier Bertrand, la victoire qui le relanceSur les 78 parlementaires (députés et sénateurs) que compte la grande région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, 38 sont socialistes ou apparentés (PS, PRG, MRC), huit gauche de la gauche (PCF, PG ou FG), deux EELV. Dans le détail : #container_14501011150{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14501011150{ height:500px; } #container_14501011150 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14501011150 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14501011150 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14501011150 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Familles politiques des parlementaires en région Nord-Pas-de-Calais-Picardierequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14501011150", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#285a82","#0386c3","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["PS ou apparentés","Gauche de la gauche","EELV","Les Républicains","UDI","Divers droite"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Députés", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 23 ], [ "", 4 ], [ "", 1 ], [ "", 14 ], [ "", 4 ], [ "", null ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Sénateurs", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 11 ], [ "", 4 ], [ "", 1 ], [ "", 8 ], [ "", 3 ], [ "", 1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Le socialiste Pierre de Saintignon, qui s’est retiré de la course électorale après les résultats du premier tour, a simplement déclaré que « tout ce qui peut concerner les habitants de cette région, leur vie et la manière dont on répond à leurs angoisses, leur détresse, [le] mobilisera […] d’une manière ou d’une autre ». M. de Saintignon n’est pas parlementaire.Provence-Alpes-Côte d’Azur : un « conseil territorial » consultatif pour que la gauche puisse s’exprimer Christian Estrosi, large vainqueur en Provence-Alpes-Côte d’Azur face à Marion Maréchal-Le Pen a remercié dimanche soir « ceux qui malgré les divergences ont participé à ce vaste mouvement de résistance », en l’occurrence les électeurs de gauche. Après le premier tour et le désistement du candidat socialiste Christophe Castaner pour empêcher le Front national de l’emporter, M. Estrosi a pris trois engagements :Créer un « conseil territorial » pour permettre à « ceux qui ont fait le sacrifice de ne pas être candidats au second tour […] de pouvoir s’exprimer et se prononcer sur la vie de la collectivité ». L’ancien ministre a commencé dès lundi à mettre sur pied cette structure, qui ne sera que consultative. Il doit rencontrer pour ce faire deux anciens présidents du conseil régional, les socialistes Michel Pezet (en poste de 1981 à 1986) et Michel Vauzelle (1998-2015).Réunir « une fois par an une session à laquelle [il conviera] toutes les forces politiques de la région qui auraient pu avoir des élus, et à qui [il donnera] la parole ».Consulter les représentants des différents partis « avant les temps forts de la vie du conseil régional » comme le « budget » ou « les investissements importants [qu’il entend] engager ».Lire aussi :Régionales en PACA : les habits neufs du président EstrosiLa gauche reste prudente face à ces annonces. Dimanche soir, Christophe Madrolle, qui était tête de liste dans les Bouches-du-Rhône pour M. Castaner, a expliqué que M. Estrosi lui avait « personnellement écrit » dans l’entre-deux tours pour « prendre des engagements, notamment sur la collaboration méditerranéenne, la sanctuarisation des budgets de la culture ». « Nous surveillerons ces engagements », a-t-il insisté.« Nous serons les vigies exigeantes du respect des engagements pris par le nouveau président de région, a abondé M. Castaner. M. Estrosi nous trouvera sur son chemin chaque fois que nécessaire quand il s’éloignera du pacte républicain. » Le candidat malheureux à la présidence de la région a annoncé dimanche qu’il proposerait début 2016 « la création d’un observatoire régional composé d’élus sortants, de candidats présents sur les différentes listes départementales, de représentants des partis de toute la gauche et des forces vives de notre région ».Enora OllivierJournaliste au Monde Alexandre Pouchard Après les élections départementales en mars, les élections régionales étaient le deuxième scrutin dans lequel les listes devaient être strictement paritaires avec, d’une part, le même nombre d’hommes et de femmes, mais également l’alternance d’un homme et d’une femme sur la liste. Qu’a donné cette parité après l’élection ?3 femmes présidentes de région sur 17Sauf coup de théâtre lors de l’élection des présidents de région, au cours de laquelle les têtes de listes gagnantes devraient logiquement être élues, trois femmes seront à la tête d’une région : Valérie Pécresse (LR) en Ile-de-France, Marie-Guite Dufay (PS) en Bourgogne-Franche-Comté et Carole Delga (PS) en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées.C’est davantage que dans les conseils régionaux sortants (Marie-Guite Dufay était alors la seule femme présidente de région), mais cela reste largement minoritaire. Quatorze autres régions (outre-mer comprise) seront donc présidées par des hommes.47,8 % de femmes en moyenne dans les conseils régionauxSi l’égalité parfaite n’est pas atteinte, le nombre de femmes est relativement proche de celui d’hommes (47,8 % contre 52,2 %). Ce chiffre est équivalent à celui des conseils régionaux sortants (48 % de femmes).Les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur (49,59 %), Ile-de-France (49,28 %) et Corse (49,02) se distinguent en étant très proches de l’égalité parfaite. En revanche, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, bien que présidé par une femme, sera le conseil régional le moins paritaire (44,94 % de femmes). #container_14501057377{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14501057377{ height:500px; } #container_14501057377 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14501057377 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14501057377 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14501057377 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les femmes minoritaires dans les conseils régionauxSource : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14501057377", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#ff3232","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Alsace - Champagne-Ardenne - Lorraine","Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes","Auvergne - Rhône-Alpes","Bourgogne - Franche-Comté","Bretagne","Centre-Val de Loire","Corse","Guadeloupe","Guyane","Île-de-France","La Réunion","Languedoc-Roussillon - Midi-Pyrénées","Martinique","Nord-Pas-de-Calais - Picardie","Normandie","Pays de la Loire","Provence-Alpes-Côte d'Azur"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Hommes ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 88 ], [ "", 97 ], [ "", 107 ], [ "", 53 ], [ "", 43 ], [ "", 42 ], [ "", 26 ], [ "", 21 ], [ "", 27 ], [ "", 106 ], [ "", 23 ], [ "", 87 ], [ "", 27 ], [ "", 87 ], [ "", 53 ], [ "", 48 ], [ "", 62 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Femmes ", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 81 ], [ "", 86 ], [ "", 97 ], [ "", 47 ], [ "", 40 ], [ "", 35 ], [ "", 25 ], [ "", 20 ], [ "", 24 ], [ "", 103 ], [ "", 22 ], [ "", 71 ], [ "", 24 ], [ "", 83 ], [ "", 49 ], [ "", 45 ], [ "", 61 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les têtes de liste départementales étaient très majoritairement des hommesSi la parité n’a pas été totalement acquise et si les femmes sont très minoritaires parmi les présidents de région, cela tient notamment au fait qu’une très grande majorité des listes départementales avaient des hommes en première position. Les têtes de listes régionales sont choisies parmi eux et, lors de l’élection, les premiers de la liste ont forcément plus de chance d’être élus dans le conseil régional que les suivants.Lire aussi :Régionales : comment se répartissent les sièges #container_14483804894{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14483804894{ height:400px; } #container_14483804894 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14483804894 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14483804894 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14483804894 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les têtes de liste sont très majoritairement des hommesSource : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14483804894", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#f96996","#0386c3","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Extreme gauche","Gauche radicale","Ecolo","Gauche","Centre","Droite","Extreme droite","Divers"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Femmes tête de liste", "color": "#f96996", "data": [ [ "", 8 ], [ "", 3 ], [ "", 7 ], [ "", 7 ], [ "", null ], [ "", 6 ], [ "", 3 ], [ "", 3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Hommes tête de liste", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 10 ], [ "", 9 ], [ "", 5 ], [ "", 27 ], [ "", 2 ], [ "", 35 ], [ "", 14 ], [ "", 32 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Pouchard Une semaine après le score historique du Front national au premier tour des élections régionales, en position de remporter trois ou quatre régions, le second tour a vu une mobilisation beaucoup plus importante des électeurs : 58,41 % d’entre eux se sont rendus aux urnes, soit 17 % de plus qu’au premier tour (49,91 %). Le FN a été défait partout où il était au second tour.Lire :Elections régionales 2015 : un sursaut de participation inédit depuis la présidentielle 2002Cette mobilisation plus importante ne masque pas la progression du vote blanc, compté à part des votes nuls depuis une loi de février 2014. Il a représenté 2,79 % des votants au second tour, contre 2,41 % au premier tour. S’il a évolué de manière aléatoire selon les régions, parfois en baisse, parfois en hausse, il a été particulièrement renforcé dans les deux régions où le Parti socialiste avait retiré ses listes pour laisser la droite seule face à l’extrême droite, le Nord-Pas-de-Calais-Picardie (5,41 % contre 1,97 % au premier tour) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (4,53 % contre 2,22 %). Il s’est également renforcé en Bretagne, notamment dans les territoires à fort vote régionaliste. #container_14500914349{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14500914349{ height:500px; } #container_14500914349 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14500914349 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14500914349 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14500914349 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les votes blancs en forte hausse en PACA et Nord-Pas-de-Calais-PicardiePart des votes blancs dans les suffrages exprimés aux deux tours des élections régionales 2015.Source : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14500914349", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["PACA","Nord-Pas-de-Calais-Picardie","Bretagne","Moyenne nationale","Guyane","Martinique","Pays de la Loire","Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes","Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées","Bourgogne-Franche-Comté","Ile-de-France","Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine","La Réunion","Centre-Val de Loire","Normandie","Auvergne-Rhône-Alpes","Guadeloupe","Corse"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Premier tour ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.97 ], [ "", 2.22 ], [ "", 2.23 ], [ "", 2.41 ], [ "", 2.05 ], [ "", 2.85 ], [ "", 2.98 ], [ "", 2.66 ], [ "", 2.78 ], [ "", 2.71 ], [ "", 2.11 ], [ "", 2.49 ], [ "", 2.02 ], [ "", 2.66 ], [ "", 2.65 ], [ "", 2.28 ], [ "", 2.02 ], [ "", 1.31 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Second tour ", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 5.41 ], [ "", 4.53 ], [ "", 3.14 ], [ "", 2.79 ], [ "", 2.66 ], [ "", 2.58 ], [ "", 2.53 ], [ "", 2.53 ], [ "", 2.38 ], [ "", 2.34 ], [ "", 2.34 ], [ "", 2.24 ], [ "", 2.17 ], [ "", 2.13 ], [ "", 2.03 ], [ "", 1.92 ], [ "", 1.78 ], [ "", 1.56 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});La carte du vote blanc par commune en France métropolitaine : Les suffrages non exprimés étaient majoritaires au premier tourLes votes nuls (bulletins avec une inscription, déchirés...) ont eux aussi cru dans la plupart des régions, mais dans une moindre mesure (de 1,58 % des suffrages à 2,09 % au niveau national). #container_14500925297{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14500925297{ height:500px; } #container_14500925297 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14500925297 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14500925297 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14500925297 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les votes nuls ont légèrement progressé entre les deux toursPart des votes nuls dans les suffrages exprimés aux deux tours des élections régionales 2015.Source : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14500925297", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["PACA","Nord-Pas-de-Calais-Picardie","Bretagne","Moyenne nationale","Guyane","Martinique","Pays de la Loire","Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes","Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées","Bourgogne-Franche-Comté","Ile-de-France","Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine","La Réunion","Centre-Val de Loire","Normandie","Auvergne-Rhône-Alpes","Guadeloupe","Corse"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Premier tour ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.09 ], [ "", 1.49 ], [ "", 1.53 ], [ "", 1.58 ], [ "", 1.82 ], [ "", 2.7 ], [ "", 1.72 ], [ "", 2.26 ], [ "", 1.91 ], [ "", 1.91 ], [ "", 0.95 ], [ "", 2.02 ], [ "", 2.37 ], [ "", 1.82 ], [ "", 1.53 ], [ "", 1.16 ], [ "", 3.07 ], [ "", 0.99 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Second tour ", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 2.42 ], [ "", 2.83 ], [ "", 2.14 ], [ "", 2.09 ], [ "", 2.6 ], [ "", 2.45 ], [ "", 2.25 ], [ "", 2.46 ], [ "", 2.2 ], [ "", 2.49 ], [ "", 1.27 ], [ "", 2.26 ], [ "", 2.53 ], [ "", 2.36 ], [ "", 1.63 ], [ "", 1.51 ], [ "", 2.9 ], [ "", 1.38 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Au total, la part des électeurs qui n’ont pas souhaité prendre position (par l’abstention, le vote blanc ou le vote nul) était majoritaire au premier tour (52,08 % des inscrits) mais a nettement diminué au second tour (44,44 %). #container_14500987929{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14500987929{ height:500px; } #container_14500987929 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14500987929 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14500987929 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14500987929 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les suffrages non exprimés ont diminué entre les deux toursPart des abstentions, votes blancs et nuls parmi les inscrits aux premier et second tour des élections régionales 2015.Source : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14500987929", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#ff3232","#0386c3","#285a82","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: "", endOnTick:"", reversed:false, plotLines: [{ color: "#191919", width: 2, value: 50 , label: { useHTML: false, text:"Majorité", align: "right", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#191919", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Guyane","Martinique","Ile-de-France","La Réunion","Bretagne","Pays de la Loire","Guadeloupe","Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes","Moyenne nationale","PACA","Auvergne-Rhône-Alpes","Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine","Centre-Val de Loire","Nord-Pas-de-Calais-Picardie","Normandie","Bourgogne-Franche-Comté","Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées","Corse"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#191919", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#191919", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 15 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Premier tour ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 59.03 ], [ "", 61.18 ], [ "", 55.51 ], [ "", 57.5 ], [ "", 50.36 ], [ "", 52.38 ], [ "", 55.19 ], [ "", 51.54 ], [ "", 52.08 ], [ "", 49.65 ], [ "", 52.78 ], [ "", 54.25 ], [ "", 52.68 ], [ "", 47.22 ], [ "", 52.13 ], [ "", 51.77 ], [ "", 50.21 ], [ "", 41.71 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Second tour ", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 55.86 ], [ "", 50.26 ], [ "", 47.51 ], [ "", 47.32 ], [ "", 46.12 ], [ "", 45.48 ], [ "", 45.37 ], [ "", 45.11 ], [ "", 44.44 ], [ "", 44.41 ], [ "", 44.29 ], [ "", 43.64 ], [ "", 43.43 ], [ "", 43.25 ], [ "", 43.08 ], [ "", 41.8 ], [ "", 40.82 ], [ "", 34.94 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Lire les témoignages :« Voter ne sert à rien » : les abstentionnistes expliquent leur choixLa carte de l’abstention par commune en France métropolitaine : Lire aussi :Elections régionales : quelles solutions pour contrer l’abstention ? Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.12.2015 à 15h59 • Mis à jour le14.12.2015 à 17h47 La France et l’Espagne ont une longue tradition de rencontres au plus haut niveau, et pas seulement en football. Le huitième de finale du Mondial de hand féminin (à suivre en direct), qui se joue ce lundi à 17 h 50 à Kolding, au Danemark, n’est que le dernier épisode d’une longue série de confrontations qui a eu lieu sur tous les terrains de sport.En tête des duels France-Espagne en salles, le basket. Si ce sport a connu pas moins de 53 oppositions entre les deux nations depuis 1943, l’apogée de la rivalité entre les deux pays est récent. Elle s’est mise en place lors de la finale de l’Euro en 2011. Depuis, à chaque grand rendez-vous (Jeux olympique, Euro, Mondial) son France-Espagne. Dernier en date : la demi-finale de l’Eurobasket, où la bande de Tony Parker a perdu 80-75 en demi-finales.En handball, les duels sont peut-être moins nombreux mais tout aussi spectaculaires. Depuis 2012 et la finale de l’Eurotournoi à Strasbourg, où les Experts ont battu la Roja (31-24), les Bleus se sont à chaque fois imposés face aux Ibères. Et toujours dans des matchs à fort enjeu, comme un quart de finale aux JO de 2012, une demi-finale lors des championnats d’Europe en 2014 ou encore une autre demi-finale, mais cette fois lors du Mondial 2015.Terrain connuLes handballeuses vont-elles jouer sur les traces de leurs homologues masculins cet après-midi ? Ce sera la huitième confrontation entre les deux pays depuis 2001. Et le bilan tourne largement en faveur des Bleues, qui sont invaincues (sept victoires, un nul).Si les Françaises n’ont jamais rencontré les Espagnoles depuis la prise de fonction du sélectionneur Alain Portes il y a deux ans, elles vont toutefois se sentir en terrain connu, puisque sur les seize joueuses espagnoles, huit évoluent en Ligue féminine, dont quatre (Lopez, Chavez, Zoqbi de Paula et Cabral) chez le champion de France en titre, Fleury-Loiret, avec les Françaises Estelle Nze Minko, Gnonsiane Niombla, Manon Houette et la troisième gardienne, Julie Foggea.Les Bleues auraient préféré rencontrer la Roumanie dans ce premier match couperet, mais leur défaite à la dernière seconde contre le Brésil (21-20) dans le dernier match de poule les a privées de la première place de leur groupe. Vice-championnes d’Europe en 2014 et médaillées de bronze aux Jeux de Londres en 2012, les Espagnoles figurent parmi les principales candidates au podium. Garder ses nerfsRien d’insurmontable toutefois pour les Françaises. Les Ibériques sont plus expérimentées, avec sept trentenaires contre deux françaises, mais elles possèdent probablement moins de talents purs. Avec des joueuses comme Estelle Nze Minko, qui se révèle au plus haut niveau au Danemark, Allison Pineau, Alexandra Lacrabère ou la gardienne Amandine Leynaud, les Bleues ont les moyens d’inquiéter tout le monde, à condition de savoir garder leurs nerfs.Lors de la première semaine, elles ont en effet montré un certain manque de maîtrise dans les moments décisifs, qui leur a coûté la victoire contre la Corée du Sud (22-22) et un match nul face au Brésil, dans les dernières secondes. De leur côté, les Espagnoles, dans un groupe extrêmement relevé, ont tenu leur rang sans réussir d’exploit : une victoire très nette sur la Roumanie (26-18) et deux courtes défaites contre deux des favorites pour l’or, la Russie (28-26) et la Norvège (29-26).Si les Françaises parviennent à faire sauter le verrou espagnol, elles retrouveront les Pays-Bas, qui ont fait forte impression en écrasant, dimanche, la Serbie (36-20) en huitièmes de finale. Alexis Delcambre et Véronique Cauhapé Après six mois d’absence et de silence, les Guignols reviennent lundi 14 décembre à l’antenne de Canal+. Ce sera à 20 h 50 en crypté. Et un peu plus tard en clair sur le site de la chaîne et celui de Dailymotion (société contrôlée par Vivendi). Au préalable, ils feront également une apparition, dans un sketch, à 19 h 50 dans « Le Grand Journal ».Avec ce come-back, cette émission va entamer sa 27e saison. Autant dire un bail ! Mais aussi un défi car, en juin, elle fut menacée de disparition, jugée trop irrévérencieuse par Vincent Bolloré, le nouveau propriétaire de Canal+. Vincent Bolloré avait déclaré, en février : « Je trouve que se moquer de soi-même, c’est bien. Se moquer des autres, c’est moins bien. » Lire aussi :« Guignols », « Grand journal », coûts : Bolloré secoue Canal+Après un casting lancé en août pour trouver quatre auteurs – en l’occurrence, Matthieu Burnel, Nans Delgado, Cédric Clémenceau, Frédéric Hazan, retenus parmi plus de mille candidats –, quatre mois de travail ont été nécessaires pour relancer les Guignols sur une nouvelle formule.Créer vingt nouveaux personnages par anDécor repensé, personnages réinventés, ligne éditoriale remaniée… les marionnettes commencent une nouvelle vie. Yves le Rolland, directeur artistique et producteur de l’émission depuis plus de vingt ans, espère que celle-ci durera encore « vingt ans ».Pour ce second souffle, les Guignols se retrouveront non plus dans un studio de JT, mais dans une « newsroom » de chaîne info, plus vaste, avec deux comptoirs, des bureaux, une machine à café et une salle de maquillage.Lire aussi :PPD, la marionnette de PPDA, ne présentera plus Les Guignols de l’infoL’émission sera désormais découpée en plusieurs parties : la salle de rédaction où se discutent les sujets, le plateau que se partagera un couple de présentateurs façon chaîne info, la machine à café, les coulisses.La relookeuse Cristina Cordula dispensera ses conseils beauté en salle de maquillage. Tandis que dans la newsroom, deux « petits nouveaux » – Elise Lucet et bientôt Laurent Delahousse – rejoindront PPD et David Pujadas. Si dans l’ombre, on retrouve les mêmes imitateurs (Yves le Coq, présent depuis 1988, Sandrine Alexi, Marc-Antoine Le Bret…), de nouveaux personnages vont faire leur apparition à l’écran, au rythme de vingt par an (contre sept jusqu’à présent) : Donald Trump (élections américaines obligent), le couple Kanye West et Kim Kardashian, ainsi que le créateur de Facebook, Mark Zuckerberg.« S’exporter et voyager sur les réseaux sociaux »Car l’ambition est d’accorder une large place à des sujets plus internationaux, notamment les élections américaines, la culture pop outre-Atlantique… Cette ouverture, selon Yves le Rolland, vise à « mieux s’exporter et mieux voyager sur les réseaux sociaux », ainsi que l’a souhaité Vincent Bolloré, qui veut faire de Canal+ un acteur global du divertissement. « Canal+ veut investir massivement dans les contenus premium et diffuser ces contenus à l’international », avait résumé le directeur général de Canal+, Maxime Saada, en juillet.Pour atteindre d’autres pays par internet, certains sketches seront sous-titrés, en anglais et en espagnol. « Les Guignols ont pour vocation de représenter le théâtre du monde », n’a pas hésité à déclarer leur producteur dans le magazine de Canal+, « Le tube », samedi 5 décembre.L’émission devrait, selon les équipes, marquer une rupture avec le passé. Sans perdre l’ADN de ce qui fit le succès des marionnettes : l’impertinence et le décryptage de l’actualité.Stopper l’érosion des abonnésAncienne vitrine de Canal+ en gratuit, l’émission devient donc un produit réservé aux abonnés, diffusé à 20 h 50, juste avant le prime time. Car la priorité de Vincent Bolloré est désormais de stopper l’érosion des abonnés en France métropolitaine : la chaîne en a perdu 88 000 sur un an.L’idée est qu’une émission aussi emblématique peut être un motif d’abonnement. « Nous considérons que c’est une pépite qui contribue à l’attractivité de la chaîne », soulignait M. Saada en juillet.La nouvelle émission doit aussi servir de vecteur à la présence numérique de Canal+. D’où sa diffusion sur Dailymotion, gratuitement, après sa diffusion à l’antenne. D’où aussi l’idée de lancer de nouvelles marionnettes mondialement connues, comme Donald Trump ou Kim Kardashian.Autre objectif de M. Bolloré : la diversification et le lien entre les différentes entités de Vivendi (Universal Music, Canal+, Dailymotion, Vivendi Village dans le spectacle). « Bolloré souhaite même développer cette marque », selon un membre de l’équipe des Guignols. Un projet de film aurait ainsi été évoqué.Alexis DelcambreJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterVéronique CauhapéJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Antoine Albertini (Bastia, correspondant) « Nous travaillerons pour et avec l’ensemble des Corses, pas seulement nos électeurs. » En accédant, dimanche 13 décembre, au pouvoir territorial, avec plus du tiers des suffrages exprimés en leur faveur, les nationalistes corses n’ont eu de cesse, au long de cette soirée de victoire électorale, de rassurer.L’entreprise est de taille, car la coalition « Pè a Corsica » (« Pour la Corse »), mêlant indépendantistes et nationalistes dits « modérés » (favorables à une large autonomie) et conduite par le maire nationaliste de Bastia, Gilles Simeoni, a suscité son lot de critiques au long d’une campagne où l’épouvantail de l’indépendance de l’île a été successivement brandi par les listes de droite comme de gauche.Une opposition diviséeCela ira-t-il jusqu’à favoriser la constitution d’un « front du refus » lors de l’élection, prévue jeudi 17 décembre, du conseil exécutif de la Corse, sorte de mini-gouvernement local ?Dans une déclaration à la presse, Paul Giacobbi, président sortant de ce conseil exécutif, a aussitôt balayé cette hypothèse. « Je félicite très chaleureusement ceux qui l’ont emporté, a déclaré le député (DVG) de la Haute-Corse. Et je les assure qu’à l’Assemblée de Corse, mes colistiers et moi-même saurons nous montrer constructifs, loin de tout esprit de revanche, dans l’intérêt de notre île. »Avec 24 élus – la majorité absolue a été frôlée de deux sièges – et la quasi-assurance de voir les présidences du conseil exécutif et de l’Assemblée de Corse leur échoir, les nationalistes ont les mains libres : outre quatre élus du Front national (les premiers depuis 1992), leur opposition se réduit à douze élus de gauche et onze élus de droite que tout ou presque oppose sur l’intégralité des dossiers en cours, depuis les transports jusqu’à l’inscription du fait corse dans la Constitution.Une collectivité uniqueLeur tâche sera cependant loin d’être aisée. D’abord parce que l’alliance entre les deux courants du « mouvement national corse » ne suffit pas à cacher les divergences qui les traversent traditionnellement, même si l’abandon de la lutte armée par le FLNC en juin 2014, ligne de fracture historique, a permis d’aplanir des relations volontiers houleuses.Ensuite parce que cette mandature, l’une des plus courtes de l’institution régionale corse, sera marquée par un chantier majeur : la mise en œuvre d’une collectivité unique à compter du 1er janvier 2018, schéma inédit de l’organisation institutionnelle française.Le tout, dans une île fragmentée en 360 communes, où le fossé entre un littoral urbanisé et des villages de l’intérieur en voie de désertification avancée laisse craindre aux seconds une disparition programmée au bénéfice d’une superstructure régionalisée.Un casse-tête social et économiqueCet enjeu se doublera de la gestion de l’épineux dossier des transports maritimes entre la Corse et le continent. La justice pense avoir résolu ce casse-tête social et économique que la justice pense avoir résolu en confiant la desserte de l’île à Patrick Rocca, super-patron local et proche de M. Giacobbi (sa compagne figurait d’ailleurs sur la liste de ce dernier).Lire aussi :Pour Patrick Rocca, la bataille de la SNCM ne fait que commencerEnfin, la mise en œuvre du Padduc (plan de développement durable de la Corse), accouché dans la douleur sous la précédente mandature et qui dessine le visage économique et social de la Corse pour les trente années à venir, suscite encore son lot d’interrogations et d’oppositions au sein de la classe politique locale.L’agenda est donc chargé pour une majorité territoriale nationaliste, certes confortable mais qui devra également faire avec le noviciat de nombre de ses élus.Antoine Albertini (Bastia, correspondant)Journaliste au Monde 14.12.2015 à 14h33 • Mis à jour le14.12.2015 à 14h59 | Raphaëlle Besse Desmoulières La situation s’annonce bien délicate pour le Front de gauche au lendemain des régionales. La question de savoir si le rassemblement de la gauche radicale pourra survivre à ces élections est désormais clairement posée. Dès lundi 14 décembre, Olivier Dartigolles, porte-parole du Parti communiste, a jugé que « le Front de gauche [s’était] planté » et appellé à « tout revoir ». Le dirigeant communiste parle de « l’échec » de la coalition qui réunit le PCF, le Parti de gauche et Ensemble, « trop occupée à se regarder le nombril ». « Le débat sur les alliances ont pris trop de place et laissé de côté des grandes batailles populaires à l’heure où le FN marquait des points dans la bataille culturelle », juge M. Dartigolles pour qui « la question n’est pas d’écoper, de colmater mais de refonder, d’innover ».Tête de liste en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, ce dernier n’a lui-même pas réussi à passer la barre des 5 % au premier tour et sa liste n’a pas pu fusionner avec celle des socialistes qui ont remporté la région dimanche soir. Au soir du premier tour, le Front de gauche a obtenu au niveau national 4,15 % des voix, en recul par rapport à 2010, où la toute jeune coalition de la gauche radicale avait réalisé 5,84 % des suffrages. Elle doit ce résultat à des alliances à géométrie variable qui ont rendu sa stratégie illisible.6,63 % des voix en Ile-de-FranceSelon les régions, on trouvait ainsi le Parti communiste seul, le Front de gauche rassemblé, le Parti de gauche allié à Europe Ecologie-Les Verts ou encore le Front de gauche et les écologistes sous la même bannière. En Ile-de-France, PCF et PG avaient eu bien du mal à partir unis et n’avaient scellé leur alliance qu’au dernier moment. Le résultat s’en est ressenti : 6,63 % des voix au premier tour pour la liste emmenée par le patron des communistes, Pierre Laurent, qui réalise quasiment le même score qu’en 2010. Au final, le Front de gauche ne sera pas représenté dans sept régions sur treize.Dimanche soir, Jean-Luc Mélenchon a appelé à faire naître un « véritable front populaire ». Dans un entretien publié par Le Monde le 9 décembre, l’ancien candidat à la présidentielle avait déjà fait part de ses doutes sur le devenir de la coalition. Interrogé sur la possibilité d’une survie du Front de gauche à ces élections, il avait répondu : « sous cette forme-là, non ». « Nous sommes la seule famille politique qui n’a pas fait une campagne nationale », avait-il déploré avant de mettre en garde : « Une présidentielle qui serait menée dans les mêmes conditions, c’est-à-dire découpée en 570 circonscriptions législatives où chacun ferait sa popote sur son petit feu, est condamnée d’avance. » Lire aussi :Jean-Luc Mélenchon refuse de donner une consigne de vote« La présidentielle n’est pas la question aujourd’hui »L’élection de 2017 pourrait bien faire exploser le Front de gauche, qui depuis 2012 a échoué à incarner une alternative crédible au PS. Plus rien ne paraît désormais impossible, même l’hypothèse de plusieurs candidatures de la gauche radicale. Chez les communistes, les différentes campagnes, notamment celle des municipales de 2014, ont laissé des traces, et une éventuelle candidature de M. Mélenchon passe de plus en plus mal. Mais à l’heure actuelle, aucun dirigeant du PCF ne le formule ouvertement ainsi. « Il faut que tous les responsables du Front de gauche se mettent sur la même ligne sans qu’aucun d’entre eux ne fasse un pas supplémentaire vers la présidentielle, se contente de répondre M. Dartigolles. La présidentielle n’est pas la question aujourd’hui. »Lire aussi :Elections régionales : le Front de gauche paie ses divisionsM. Mélenchon, lui, a déjà fait ce pas depuis longtemps. Dans son entretien au Monde, le député européen disait encore : « Ce pays veut des solutions à ses problèmes. Il y a une demande d’égalité, d’autorité et de clarté. Je me sens prêt pour ça. » Une façon de continuer à imposer sa candidature comme il le fait depuis plusieurs mois déjà. Dans son entourage, on note avec satisfaction que c’est son nom qui a de nouveau été testé dimanche soir dans un sondage Harris Interactive pour M6. Un sondage dans lequel il est donné à 10 % des voix. « Mélenchon fait partie de nos atouts, juge Eric Coquerel, coordinateur du PG. Mais nous sommes le seul courant qui s’ingénie à affaiblir les atouts que nous avons. C’est simple, on fait tout l’inverse du Front national. » Le débat risque vite de se transformer en dialogue de sourds. Mardi, les différents partis du Front de gauche doivent se retrouver au siège du PCF, place du Colonel Fabien, pour tirer collectivement un premier bilan des régionales. Si Pierre Laurent sera présent, ce ne devrait pas être le cas de M. Mélenchon, qui ne participe plus depuis longtemps aux réunions du Front de gauche.Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laura Buratti Les écoles d’ingénieurs continuent à faire le plein d’étudiants : elles ont enregistré une hausse de 3,1 % des inscrits, selon l’état des lieux que vient de publier le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui compare les effectifs des rentrées 2013 et 2014. Ce « pic » d’inscriptions d’étudiants ingénieurs est loin d’être anecdotique et s’inscrit dans une tendance à long terme : ces établissements ont en effet multiplié leurs effectifs par 2,5 en vingt-cinq ans.Les universités ne sont pas en reste, puisqu’elles ont enregistré une hausse de 2,1 % des effectifs à la rentrée 2014, avec 1 531 300 d’étudiants inscrits. « Cette progression pour la deuxième année consécutive constitue une inflexion de tendance assez marquée : les effectifs universitaires sont en effet restés relativement stables (à champ constant) entre 2000 et 2012 (+ 5 %) » soulignent les auteurs des études.Le nombre d’étudiants des écoles de commerce stagne (+ 0,1 % à la rentrée 2014), ce qui pourrait n’être que « conjoncturel », selon le ministère, ces formations ayant triplé leurs effectifs ces vingt-cinq dernières années. Du côté des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), l’augmentation du nombre d’élèves est limitée (0,8 %), dans la lignée d’une hausse mesurée des effectifs depuis cinq ans.L’université réunit 62 % des inscriptionsCes variations d’effectifs sont également à rapporter à la hausse globale du nombre d’étudiants, qui n’ont jamais été aussi nombreux : 2 470 700 inscrits dans le supérieur en 2014 (+ 1,6 %), soit 38 400 étudiants de plus qu’en 2013.Pour ce qui est de la répartition entre les types d’établissements, les universités continuent à se tailler la part du lion, en captant près de 62 % des inscrits dans le supérieur à la rentrée 2014. Environ un étudiant sur dix est inscrit en école d’ingénieur ou en école de commerce, à part à peu près égale. A noter que l’enseignement privé, qui représente un peu plus d’un étudiant sur six, reste quasi stable pour la deuxième année consécutive, alors qu’il portait auparavant l’essentiel de la croissance : la hausse des inscriptions dans le privé a ainsi atteint 58 % depuis 2000.À la rentrée 2014, les étudiants sont surtout des étudiantes, avec 55,2 % de femmes, une part relativement constante ces dernières années (+ 0,7 % depuis 2000). À noter tout de même : elles ont grignoté des places aux hommes dans les formations d’ingénieurs (+ 4,9 %) et dans les formations universitaires de santé (médecine, odontologie et pharmacie) (+ 5,8 %).Lire aussi :Normale Sup veut inciter les filles à oser les carrières scientifiquesLes bourses sur critères sociaux ont bénéficié à 655 900 étudiants en 2014-2015, dont 73,8 % étaient inscrits à l’université. Ils étaient 640 000 l’année précédente d’après un autre rapport du ministère, soit une hausse de 2,5 % du nombre de bénéficiaires.Pas de grand changement du côté des étudiants étrangers avec 298 900 inscrits à la rentrée 2014, soit 12 % des étudiants du supérieur, un chiffre relativement stable avec les années.Laura BurattiJournaliste au Monde Les Décodeurs Le Front national n’a pas réussi à arracher la moindre région dimanche 13 décembre, au second tour des élections régionales. En cause, notamment, une plus forte mobilisation de l’électorat dans les régions où le FN était en position de force à la fin du premier tour. Ainsi, dans le Nord-Pas-de-Calais - Picardie, où Marine Le Pen a échoué à prendre la tête de la région, les électeurs se sont mobilisés pour aller voter, à l’exception notable de Roubaix-Tourcoing et d’autres communes frontalières de la Belgique. De même en Franche-Comté ou en Languedoc-Roussillon - Midi-Pyrénées, l’abstention est inférieure à la moyenne nationale.En revanche, dans les régions Bretagne, Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes ou Pays de la Loire, les enjeux du second tour n’ont pas réussi à mobiliser les électeurs : la façade atlantique de la France métropolitaine a plutôt boudé les urnes. Il en est de même pour une grande partie de l’Ile-de-France, exception faite du département des Yvelines, dont est originaire la nouvelle présidente du conseil régional, Valérie Pécresse.Les DécodeursJournaliste au Monde Mathilde Damgé Les élections régionales ont vu l’élection de listes avec à leur tête des hommes ou des femmes politiques ayant déjà un autre mandat. Certains de ces mandats ne peuvent pas être cumulés. Comment fonctionne le cumul des mandats ? Qui devra abandonner ses fonctions ?Lire : Cumul des mandats : pour y voir clair1. Le(s) ministre(s)Le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, qui a emporté au second tour, dimanche 13 décembre, l’élection régionale en Bretagne (avec 51,41 % des voix), ne peut théoriquement pas cumuler les deux postes.Les membres d’un gouvernement ne sont certes pas, à proprement parler, concernés par la question du cumul des mandats, car le poste de ministre est une fonction, et non une charge élective.Mais ils sont tenus par l’engagement moral de François Hollande, alors candidat à l’élection présidentielle, qui avait proclamé en 2012 : « Moi, président de la République, les ministres ne pourraient pas cumuler leurs fonctions avec un mandat local. »A priori, M. Le Drian devrait toutefois cumuler les deux postes, au moins pendant un certain temps, en raison de la situation sécuritaire liée aux attentats du 13 novembre. « En ce moment il y a une situation particulièrement dramatique, tragique, tendue et en période d’état d’urgence il est difficile pour le président de la République de dire à son ministre de la défense “tu arrêtes” », a-t-il souligné, lundi.« Je ne serai pas ministre de la défense à mi-temps, je serai ministre de la défense dans la plénitude de mes fonctions », a-t-il répété à RTL. « J’ai auprès de moi à Rennes une équipe qui est prête à assurer la complémentarité de mes fonctions (…) Elle m’a aidé pendant la campagne et va m’aider encore », a-t-il ajouté.Jean-Yves Le Drian a estimé toutefois qu’il n’avait pas trahi ses électeurs en restant ministre et donc en ne se concentrant pas exclusivement sur ses responsabilités de président de région. « Les Bretons ont voté pour moi en toute connaissance de cause. J’ai annoncé la couleur très clairement », a-t-il dit.2. Les parlementairesIl n’est pas possible pour un parlementaire d’exercer simultanément une fonction de chef ou d’adjoint d’un exécutif local (maire, adjoint au maire, maire d’arrondissement, conseiller municipal délégué, président ou vice-président de conseil régional, de conseil général ou d’établissement de coopération entre collectivités territoriales).C’est ce que dit la loi votée en 2014. Cette incompatibilité entre mandat parlementaire et mandat exécutif local doit entrer en vigueur à partir de mars 2017.Certaines têtes de listes aux régionales, qui sont par ailleurs députés, se sont engagées à démissionner de leur mandat national.Députée des Yvelines depuis 2002, Valérie Pécresse (Les Républicains) a promis pendant sa campagne de démissionner de son mandat si son parti l’emportait en Ile-de-France, ce qui a été le cas dimanche.Je démissionnerai de mon mandat de député pour être une présidente à plein temps, pour résoudre vos problèmes.— vpecresse (@Valérie Pécresse)require(["twitter/widgets"]);C’est aussi le cas de Christian Estrosi maire (LR) de Nice, député des Alpes-Maritimes, élu en provence-Alpes-Côte d’Azur, et de Xavier Bertrand élu dans le Nord-Pas-de-Calais, également maire (LR) de Saint-Quentin (Aisne)..@xavierbertrand : "Ma priorité est la Région, j'abandonnerai mes mandats de député et de maire" #AuTravail #RTLMatin— Team_XB (@TeamXB)require(["twitter/widgets"]);Même s’ils ont fait part de leur volonté de garder leur mandat national, le dispositif d’interdiction de cumul concernera aussi les députés LR Laurent Wauquiez (Auvergne-Rhône-Alpes) et socialiste Carole Delga (Languedoc-Roussillon).Le centriste Hervé Morin (Normandie) a été plus sibyllin :#Normandie - "Je veux me consacrer à 100% à la région, c'est un enjeu formidable." @fbleuhnormandie @fbleubnormandie— Herve_Morin (@Hervé Morin)require(["twitter/widgets"]);Ne se sont pas prononcés sur la question du cumul : le député de Martinique Alfred Marie-Jeanne (élu sur la liste indépendantiste), et le député, vice-président du conseil général de la Guadeloupe et maire de Baie-Mahault Ary Chalus (Alliance démocratique).Deux sénateurs n’ont pas dit, non plus, ce qu’ils comptaient faire : les Républicains Bruno Retailleau (Pays de la Loire) et Didier Robert, président du conseil régional de la Réunion depuis 2010 et sénateur depuis 2014, alors qu’ils sont aussi concernés par la loi de 2014.Toutefois, la loi laisse la possibilité aux parlementaires d’exercer un mandat local simple, comme conseiller régional. Les élus du Front national, qui auront des sièges de conseillers, pourront ainsi, s’ils le veulent, garder leurs mandats nationaux.Cela concerne a priori Marion Maréchal-Le Pen, députée du Vaucluse, et Stéphane Ravier sénateur des Bouches-du-Rhône. Seule, à ce stade, la nièce de la présidente du FN a annoncé qu’elle démissionnerait si elle était élue :"Je démissionnerai de mon mandat de député pour être à temps plein à la région. " — Marion_M_Le_Pen (@Marion Le Pen)require(["twitter/widgets"]);Les députés européens étant aussi autorisés à exercer un mandat local simple, Marine Le Pen (Nord-Pas-de-Calais), Nicolas Bay (Normandie), Florian Philippot (Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine) ou Sophie Montel (Bourgogne-Franche-Comté) pourront cumuler s’ils le souhaitent. En outre, l’application de l’interdiction de cumul a été renvoyée à 2019.Seul Louis Aliot, candidat frontiste arrivé deuxième en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, a annoncé qu’il avait choisi de privilégier ses autres mandats (député européen et conseiller municipal de Perpignan).3. Les élus locauxAu niveau local, il est interdit de cumuler deux fonctions exécutives : on ne peut être maire d’une commune de plus de 3 500 habitants et président de conseil général, par exemple.Cette interdiction risque de concerner Gilles Simeoni, maire de Bastia, dont la liste nationaliste a remporté l’élection territoriale en Corse.Lire : Municipales : allez-vous élire un futur cumulard ?Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.12.2015 à 19h02 • Mis à jour le18.12.2015 à 20h12 Les Etats membres de l’Union européenne (UE) ont donné leur feu vert, vendredi 17 décembre, au prolongement pour six mois des sanctions contre Moscou pour son implication dans le conflit en Ukraine, ont indiqué des sources diplomatiques.La décision de renouveler ces sanctions, qui expiraient fin janvier, jusqu’à fin juillet 2016, a été prise par les ambassadeurs des Vingt-Huit après un conseil européen à Bruxelles. La décision formelle, à l’issue d’une procédure écrite prévue dans ces cas de figure, doit encore être adoptée par les pays membres lundi avant de paraître mardi au Journal officiel européen.Si ces mesures de rétorsion économiques ont été régulièrement renouvelées depuis juillet 2014, l’Italie a critiqué la façon dont cette nouvelle prolongation a été décidée. « J’ai trouvé incohérent de vouloir confirmer les sanctions sans avoir d’abord une petite discussion, a fait savoir vendredi le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi. Nous n’avons jamais caché notre position, même quand elle a fait l’objet de critiques fortes : pour combattre l’extrémisme et le radicalisme, nous avons aussi besoin de la Russie. » M. Renzi a récemment estimé que « l’approche antirusse ne conduira nulle part ».Lire aussi :L’UE veut discrètement prolonger les sanctions contre la RussieEnergie, banques, défense…A la différence de Paris ou Berlin, l’Italie souhaitait la tenue d’un débat au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement sur la question des sanctions, et non une décision au niveau des ambassadeurs auprès de l’UE. La chancelière allemande, Angela Merkel, avait au contraire insisté pour que la question soit traitée loin des projecteurs, soulignant le rôle crucial que Moscou peut jouer dans plusieurs crises actuelles. La Russie, alliée du régime syrien de Bachar Al-Assad, s’est notamment imposée comme un acteur incontournable dans le dossier syrien.Ces sanctions européennes ont été décrétées le 29 juillet 2014 après qu’un avion de la compagnie Malaysia Airlines a été abattu au-dessus du territoire tenu par les séparatistes prorusses dans l’est de l’Ukraine. Kiev et les Occidentaux accusent le pouvoir de Vladimir Poutine de soutenir ces combattants en leur fournissant des armes, mais aussi des troupes et des conseillers militaires. Ils ont toujours lié une éventuelle levée des sanctions à l’application pleine et entière des accords de paix signés à Minsk, le 11 février, qui prévoient des mesures progressives pour mettre fin au conflit.Des pans entiers de l’économie russe sont frappés par ces sanctions. En empêchant les entreprises des secteurs de l’énergie, des banques ou de la défense de se financer sur les marchés d’Europe occidentale, elles ont contribué à plonger le pays en récession.L’UE a par ailleurs établi une « liste noire » de personnalités russes et ukrainiennes pour leur implication dans le conflit, qui sont interdites de visas et dont les avoirs sont gelés. La Russie a répondu à ces sanctions en décrétant un large embargo sur les produits agroalimentaires européens.Lire aussi :Moscou prolonge d’un an l’embargo sur les produits alimentaires européens Anne-Aël Durand Un immense sapin multicolore se dresse au pied des escalators, des boules illuminées sont suspendues au plafond, des décorations brillantes parsèment les boutiques. Pourtant, aux Quatre-Temps, « ce n’est pas vraiment l’ambiance de Noël », déplore Sophie Farah, responsable adjointe de l’enseigne de jouets Oxybul, située au deuxième étage. Sa boutique, comme l’ensemble des magasins du site, a subi le contrecoup des attentats du 13 novembre, et surtout de la révélation que des terroristes tués lors de l’assaut de Saint-Denis ciblaient la Défense, qui abrite à la fois le premier quartier d’affaires et le plus grand centre commercial d’Europe (45 millions de visiteurs revendiqués).« Au début, le chiffre d’affaires a baissé de 45 %. Pour attirer les clients, le siège a lancé plusieurs offres promotionnelles », explique Sophie Farah. A l’entrée du magasin, des estrades regorgent de déguisements, jeux de construction ou télescopes pour enfants à - 30 %. Des clients papillonnent autour de ces offres, se renseignent. L’activité redémarre, mais tardivement. « Les gens ont commencé à revenir le week-end dernier et on s’attend à un gros rush ce week-end. » Le samedi et le dimanche précédant Noël sont, chaque année, le plus gros pic d’affluence de l’année dans les centres commerciaux.Juste à côté, un guichet a été installé pour retirer les commandes passées sur Internet. « Ce système marche très bien, mais ça ne compense pas tout à fait », puisque ces clients pressés ne prennent pas le temps d’acheter un petit complément ou un coup de cœur repéré dans la boutique.« Les clients ne flânent plus »« Les gens ne restent pas plus longtemps qu’il faut. Ils ne s’assoient pas sur les bancs, ne traînent pas dans les allées comme avant », observe Déborah, vendeuse de vêtements. Une impression confirmée par Audrey, qui propose de la nourriture à emporter derrière un comptoir blanc laqué. « Les clients vont directement dans les boutiques, mais ils ne flânent plus, explique la jeune femme. Nos ventes ont baissé de 35 % les trois premières semaines. Même les habitués, qui descendent des bureaux pour manger le midi, ont déserté au début. Ça reprend cette semaine. »La société Unibail Rodamco, propriétaire des Quatre-Temps, ne communique pas de chiffres sur la fréquentation, se contentant d’indiquer que la profession a noté un impact de - 5 % au maximum en novembre en région parisienne, imputable aux attentats, mais aussi à la douceur du climat et à un calendrier défavorable.Dans les allées de Toys’R’Us, des clients, seuls ou en couple, liste à la main, traînent des paniers où s’entassent poupées, consoles, jeux de société. Les rayonnages sont encore bien remplis à une semaine de Noël. L’enseigne américaine refuse d’évoquer des conséquences des attentats, mais dans les rayons, un vendeur croit savoir que les chiffres sont « catastrophiques » par rapport aux autres magasins français du groupe. « Depuis novembre, on reçoit de la marchandise, on stocke, on stocke, on est surstockés. Les gens qui viennent maintenant sont ceux qui s’y prennent à la dernière minute et ne peuvent plus commander sur Internet. » C’est le cas de Nathalie Fouquez, qui travaille à la Défense. Après les attentats, elle a effectué l’essentiel de ses achats sur les sites en ligne de Joué Club, la Fnac ou Toys’R’Us. « Bien plus que les années précédentes ». Mais elle doit encore trouver « deux cadeaux pour des neveux » dans la galerie commerciale. Rim Keilany, qui se promène avec sa fille, elle, n’« a pas changé ses habitudes ».« On ne peut pas rattraper le retard cumulé »Le sentiment qu’il faut continuer à vivre normalement « sinon les terroristes ont gagné », revient dans la bouche de nombreux consommateurs. « Je viens souvent. Après les attentats, je ne suis pas venue pendant trois semaines, mais là, c’est bien surveillé, je suis rassurée, explique Laëtitia Nabet. Je suis même passée ce week-end avec mes enfants voir le marché de Noël. »Pourtant, la déprime est encore plus forte au milieu des 350 petits chalets de bois abritent durant un mois des boutiques éphémères sur le parvis face aux Quatre-Temps. Vendeurs de bijoux, artisanat, articles de table, décorations de fêtes… ont été touchés de plein fouet par une baisse de clientèle et estiment que leur chiffre d’affaires a été divisé par deux.« Normalement, il y a trois ou quatre rangées de personnes à attendre pour manger le midi. Là, il n’y a même pas la queue, déplore Hervé Ropartz, dont le stand de sandwiches chauds est pourtant situé à un angle stratégique. La première semaine, on était à - 80 % de chiffre d’affaires. Là, on est encore à - 50 %. »Au stand voisin, Serge Gassiot, qui vend des affiches plastifiées, est effondré. « Je travaille avec les familles et les touristes, ce sont eux qui ont peur de venir. J’en suis à - 65 % de chiffre d’affaires. Il me manque encore des milliers d’euros pour être à zéro. » Malgré la douceur du temps, les badauds sont peu nombreux à fouler les tapis rouges qui séparent les rangées de stands.« On ne peut pas rattraper le retard cumulé. Notre activité se fait en décembre, déplore un vendeur de jeux en bois, quelques rangées plus loin. Il va y avoir des fermetures de sociétés en janvier, d’autant que le prix des emplacements augmente chaque année. Je suis là depuis seize ans, mais je me demande si je vais revenir. »Les vigiles, « inquiétant mais rassurant »Pour inciter les clients à fréquenter le marché de Noël et les Quatre-Temps, l’accent a été mis sur la sécurité. Le centre dispose de 350 caméras de surveillance. Devant chaque entrée, un ou plusieurs agents de sécurité demandent aux passants d’ouvrir sacs et manteaux et en vérifient le contenu à l’aide d’un scanner manuel. « C’est particulier. Ça crée un climat inquiétant, mais en même temps, c’est rassurant », estime Catherine Nengue, qui fait des courses avec son fils et son mari.La plupart des gens obtempèrent de bonne grâce, et anticipent en ouvrant leurs cabas, parfois plusieurs fois d’affilée. Les vigiles n’ont pas le droit de procéder à des fouilles. Leur seul pouvoir est d’interdire l’entrée ou d’appeler des renforts de police. « On a surtout un effet dissuasif, explique l’un d’entre eux, qui se sent parfois vulnérable. La sécurité, ça devrait commencer par notre sécurité. On est en première ligne, et on n’a pas de gilets pare-balles. »À demi-mot, il confie que le dispositif est moins sécurisé qu’il n’y paraît. « Notre scanner bipe parfois pour une simple fermeture éclair. Si on voulait bien faire, il faudrait installer une table et faire vider tous les sacs, mais ce n’est pas possible. » Car il n’est pas question d’allonger la file d’attente. Surtout si – comme l’espèrent les commerçants – l’affluence augmente ce week-end.Anne-Aël DurandJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.12.2015 à 17h14 • Mis à jour le18.12.2015 à 20h24 | Violaine Morin Ce matin, devant le Palais des Congrès, à Paris, quelques dizaines de chauffeurs de VTC (voiture de tourisme avec chauffeur) discutent par petits groupes. Au terme d’une « opération escargot », démarrée aux abords des aéroports d’Orly et de Roissy, les voitures se sont arrêtées sur le rond-point de la porte Maillot. À l’appel des associations SETP, CAPA-VTC et Actif-VTC, les chauffeurs protestaient contre les conditions de travail imposées par Uber, éditeur d’application de réservation sur smartphone. Dans leur ligne de mire, la récente réduction de 20 % des tarifs de course.La baisse de chiffre d’affaires qui en résulte est importante selon les chauffeurs, même si elle reste difficile à mesurer, car tout dépend du nombre de courses réalisées. Il y a quelques mois, un chauffeur Uber pouvait toucher « entre 2 000 et 3 000 euros par mois », explique Mourad, passé de Uber à Chauffeur privé. Depuis octobre et la baisse du tarif minimum à la course chez Uber, passé de 8 à 5 euros.La difficulté, pour les chauffeurs de VTC, c’est que, sur ces sommes, il leur faut encore déduire 20 % de commission et 10 % de TVA. « Le salaire est maintenant autour de 1 200, 1 500 euros maximum par mois », estime Mourad. Non loin de lui, Akim s’énerve : « En ce moment, moi, c’est plutôt 800 ! » Et pour atteindre ces revenus, encore faut-il compter jusqu’à 10 heures de travail par jour !Compensations insuffisantesAprès la baisse des prix, Uber avait assuré aux chauffeurs que la société compenserait leurs pertes pendant six semaines. « Sauf que, pour les courses plus importantes, ils ne le font pas, et il y a bien une perte de 20 %. » note Mourad, qui s’amuse par ailleurs de ce qu’il qualifie de « la grande arnaque des majorations. »Les tarifs d’Uber sont en effet régulièrement majorés, annonçant à l’usager un prix « multiplié par 1,3 » et parfois jusqu’à 2,8. « Si vous majorez les prix, qu’est-ce qui se passe ? Les gens choisissent le taxi, et nous, on fait moins de courses. », commente-t-il.Quand on fait remarquer que ces majorations correspondent à des périodes de pointe où la demande est forte, comme les soirs de week-end, le petit groupe de chauffeurs réplique en rigolant : « On va vous montrer ! » Et en effet, vendredi matin, tout Paris était majoré à 1,3 fois le prix de la course.« En théorie, cela veut dire que tous les chauffeurs sont pris », explique Mourad en montrant la carte de Paris sur un smartphone. « On devrait donc me signaler une commande immédiatement, car j’apparais comme disponible. » Nous attendons une minute, puis deux. Mais pas de commande.D’importantes charges fixesSelon les chauffeurs, la baisse des tarifs ne permet plus d’assurer la qualité de service exigée par Uber. Dans un autre groupe d’hommes, qui discutent entre les berlines en fumant une cigarette, Hicham, le plus âgé, semble aussi le plus inquiet. « Ce n’est pas tenable. J’ai quatre enfants, un loyer à payer », dit-il.Avec un salaire mensuel qui tourne donc autour de 1 500 euros, les chauffeurs ne s’en sortent plus. « L’essence, c’est environ 500 euros par mois. L’assurance transport, 280 euros. Les frais d’entretien du véhicule sont plus variables, mais si vous avez un pépin grave, ça peut monter jusqu’à 500 euros. Il nous reste quoi, à la fin du mois ? », interroge Hicham.Sans compter l’achat de la voiture, car Uber exige des véhicules de moins de quatre ans et d’un certain standing. « J’ai payé ma Skoda 37 000 euros », précise Hicham. Les petites bouteilles d’eau, bonbons et journaux sont aussi payés de leur poche. Un budget d’environ 80 euros par mois.Comment accepter de continuer à travailler dans ces conditions ? « C’est mieux que le chômage », sourit Mohamed. Avant de commencer comme chauffeur de VTC, il est resté sans emploi pendant deux ans. Marwan, chez Uber depuis cinq mois, ajoute : « On vous propose un boulot, vous faites quoi ? Vous dites oui. Vous investissez. Et du jour au lendemain, ils cassent les prix. On a l’impression d’être des machines. »Violaine Morin Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant) La Turquie et Israël s’apprêtent à tourner la page de cinq années de brouilles et de déclarations hostiles. Le principe et les détails d’une reprise des relations diplomatiques ont été conclus, mercredi 16 décembre, lors d’une réunion secrète à Zurich, en Suisse, un terrain neutre. Parmi les personnes présentes à cette rencontre se trouvaient, selon les médias israéliens, le chef du Conseil national de sécurité, Yossi Cohen – qui s’apprête à prendre la tête du Mossad, le service de renseignement et d’action extérieure –, l’ancien directeur du ministère des affaires étrangères Joseph Ciechanover, et le sous-secrétaire aux affaires étrangères de la Turquie, Feridun Sinirlioglu, ancien ambassadeur en Israël. La veille, le président Recep Tayyip Erdogan avait déclaré qu’un « processus de normalisation serait bon pour nous, pour Israël, la Palestine et toute la région ». Le changement de ton est clair.La rupture des relations diplomatiques avait été provoquée en mai 2010 par un événement dramatique au large des côtes israéliennes. La marine avait intercepté la flottille conduite par le Mavi Marmara, qui essayait de briser l’embargo imposé par l’Etat hébreu - et l’Egypte - à la bande de Gaza. Neuf activistes turcs avaient péri, et plusieurs dizaines avaient été blessés, dont l’un décédera par la suite. Depuis, les négociations en coulisses, notamment avec la médiation des Etats-Unis, avaient connu de nombreux rebondissements. Benyamin Nétanyahou, le premier ministre israélien, avait fini par présenter des excuses officielles pour l’assaut. La tenue d’élections en Israël comme en Turquie, cette année, a encore retardé la réconciliation.Lire : « Mavi-Marmara », l'affaire qui a consommé la rupture entre Israël et la TurquieDeux pays en quête de bonnes nouvelles diplomatiquesLe ministère israélien des affaires étrangères incite à la prudence, en attendant que le document de Zurich soit publiquement endossé par les responsables politiques. Il comprend de nombreux aspects. Après l’expulsion de l’ambassadeur israélien en poste à Ankara en 2011, il prévoit le retour d’un ambassadeur dans les deux capitales ; l’annulation des poursuites entamées en Turquie contre de hauts responsables militaires israéliens ; la création d’un fonds spécial doté de 20 millions de dollars, selon Haaretz, destiné à dédommager les familles des victimes.En échange, Ankara s’engage à expulser de son territoire Saleh Al-Arouri, activiste du Hamas qui aurait orchestré l’enlèvement et l’assassinat de trois adolescents israéliens en Cisjordanie, en juin 2014. Enfin, les deux pays envisagent une vaste coopération dans le domaine gazier, avec notamment la construction d’un pipeline israélien passant par la Turquie, destiné à acheminer le produit des gisements offshore prometteurs vers l’Europe.La Turquie comme Israël ont un besoin criant de nouvelles positives sur le plan diplomatique. La Turquie se trouve engagée dans une crise aiguë avec la Russie, après avoir abattu l’un de ses avions de chasse, qui volait au-dessus de la Syrie mais a pénétré dans son espace aérien. Elle est aussi mise en cause pour la trop grande porosité de sa frontière avec la Syrie et sa tolérance vis-à-vis des djihadistes de l’organisation Etat islamique et de leurs trafics autour du pétrole.Israël, pour sa part, a beau arguer du fait qu’un « nouvel horizon » est apparu dans ses relations avec les pays arabes – soit une convergence d’intérêts face à la menace djihadiste –, l’Etat hébreu se retrouve en situation de repli et d’isolement. Les relations avec l’administration Obama sont polaires. L’Union européenne vient de lui adresser un signal timide mais significatif en décidant l’étiquetage des produits fabriqués dans les colonies en Cisjordanie.Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant)ReporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.12.2015 à 15h34 • Mis à jour le19.12.2015 à 10h58 | Nicolas Chapuis Surtout ne pas réagir aux provocations. Au lendemain de la double élection à la présidence de l’Assemblée de Corse et à la tête du conseil exécutif (le « gouvernement » de l’île), l’Elysée a refusé, vendredi 18 décembre, de commenter le cérémonial des nationalistes dans l’hémicycle.En position de force après leur victoire aux élections territoriales, ces derniers ont tenu la plupart de leurs discours en corse et ont fini par une prestation de serment sur un ouvrage de Pascal Paoli, le père de la nation corse au XVIIIe siècle. « En votant pour les nationalistes, le peuple corse a dit que la Corse n’était pas un morceau d’un autre pays, mais une nation, avec sa langue, sa culture, sa tradition politique, sa manière d’être au monde », a notamment dit Jean-Guy Talamoni, le nouveau président de l’Assemblée.Lire aussi :La langue corse en vedette à l’Assemblée de l’île« Pas de commentaire », a-t-on expliqué du côté du gouvernement. Manuel Valls s’est, lui, entretenu au téléphone avec le nouveau patron de la Corse, le nationaliste modéré Gilles Simeoni. Dans un communiqué, Matignon faisait savoir vendredi matin que le premier ministre entendait maintenir un « dialogue serein, constructif et apaisé » et avait « réaffirmé son attachement à la place de la Corse dans la nation et dans la République française et sa reconnaissance de la spécificité de l’île ». Pas un mot sur ce « serment du Jeu de paume à la sauce Paoli », comme on le qualifiait jeudi soir, avec agacement, à la préfecture.Lire aussi :En Corse, le drôle de « serment du Jeu de paume » nationalistePas de traitement de faveurEn limitant leur expression, François Hollande et Manuel Valls entendent banaliser l’arrivée au pouvoir des nationalistes. Pas de traitement de faveur, le premier ministre recevra Gilles Simeoni au même titre que les autres présidents de région. Matignon veut dialoguer exclusivement avec lui. Sur une ligne autonomiste, le nouveau président du conseil exécutif est jugé moins radical que Jean-Guy Talamoni, le président indépendantiste de l’Assemblée.Mais cette communication minimale de l’exécutif depuis la victoire des nationalistes dans les urnes, dimanche 13 décembre, ne pourra pas tenir bien longtemps si les nouveaux élus insulaires poussent trop loin leur avantage. Outre l’amnistie pour les « prisonniers politiques », ils exigent que la langue corse soit officielle au même titre que le français, et demandent un statut fiscal, la politique foncière et l’instauration d’un statut de résident, le pouvoir législatif et l’inscription de la Corse dans la Constitution. Autant de dossiers sur lesquels l’Etat n’entend pas céder.Plusieurs personnalités de droite se sont émues de l’absence de réaction du chef de l’Etat. François Fillon a demandé vendredi à François Hollande « une réaction claire » aux « insultes » de la majorité nationaliste. Alain Juppé a rappelé sur Twitter « l’article 2 de la Constitution » : « La langue de la République est le français. » Jean-Pierre Chevènement, l’ancien ministre de l’intérieur de Lionel Jospin, s’est dit « choqué » par l’emploi du corse dans l’hémicycle, craignant, en cas de coofficialité de la langue, « un éclatement de l’espace national ».Principes en vigueurCôté gouvernement, seul Jean-Marie Le Guen, le secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement, s’est risqué à rappeler les principes en vigueur. « La République n’a pas l’intention de baisser les bras, et la loi sera la même pour tous, y compris en Corse, a-t-il expliqué sur Europe 1. Tous les Français aiment beaucoup la Corse et les Corses, mais ils n’ont pas l’intention de renoncer à l’Etat de droit en Corse pour faire plaisir à certains. »En privé, les responsables du dossier corse au gouvernement estiment que l’élection des nationalistes ne change pas grand-chose au processus en place et à la politique menée. Il est hors de question de parler de « prisonniers politiques », et la modification de la Constitution n’est pas à l’ordre du jour. En réalité, le dossier le plus complexe est celui de la mise en œuvre de la collectivité unique, qui doit voir le jour en 2018. Les discussions autour de la fiscalité qui lui serait attribuée risquent d’être compliquées. Du côté de l’exécutif, on craint que le dossier corse, qui avait été mis sous l’éteignoir depuis 2012, ressurgisse sur le devant de la scène avant la fin du quinquennat.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Lucile Wassermann Un rapport de l’Université George Washington, publié début décembre, atteste que 40 % des personnes inculpées depuis mars 2014 aux Etats-Unis pour des activités en lien avec l’organisation Etat islamique (EI) sont des convertis. Si ce taux reste à nuancer au regard des 23 % de convertis comptabilisés au sein de l’ensemble de la communauté musulmane américaine, il interroge sur les raisons qui poussent ces individus à rejoindre chaque année les rangs du djihad.Les chercheurs de cette université se sont penchés sur le cas de ces 71 personnes poursuivies par la justice américaine depuis mars 2014, dont 56 pour la seule année 2015. Sur la base de 7 000 pages délivrées par la FBI, le rapport livre le bilan d’un « groupe incroyablement hétérogène ». Sans grande surprise, aucun profil robot n’émerge véritablement de l’étude, si ce n’est que ces individus sont à 86 % des hommes, d’un âge moyen de 26 ans.Lire aussi :Un voisin des auteurs de la fusillade de San Bernardino inculpé pour complot terroristeUne ligne stricte de conduiteSi certains des convertis ont récité la chahada (profession de foi) à peine un an avant leur arrestation, d’autres ont connu un cheminement plus long avant de vanter les actions de l’EI ou de tenter de rejoindre les territoires contrôlés par l’organisation.Parmi ces 71 individus listés au sein du rapport, Donald Ray Morgan est revenu sur son parcours devant les caméras de la NBC au Liban, quelques mois avant son arrestation à l’aéroport Kennedy. À 44 ans, ce bodybuilder de profession dit avoir réalisé que l’islam avait cet avantage de lui indiquer une ligne stricte de conduite.Originaire de Caroline du Nord, Donald Morgan a grandi en se disant catholique, avec pour rêve d’intégrer les forces spéciales américaines. Il souhaitait servir son pays avec « devoir et honneur », dit-il. Au début des années 1990, cet Américain échoue à l’évaluation au sein d’un camp d’entraînement qui aurait dû le mener à terme au Koweït, pour l’opération « Tempête du désert ».Stades progressifsSon rêve d’enfance s’effondre alors, et avec lui son désir de servir les États-Unis. Il tombe alors dans l’alcoolisme et écope de deux ans de prison pour avoir ouvert le feu dans un bar bondé. À sa sortie de prison, il devient bodybuilder et se marie en 1999, avant de devenir père en 2001. Un an après son divorce, en 2007, Donald Morgan se convertit alors à l’islam ; une religion à laquelle il avait été initié lors d’un cours universitaire.Sa pratique religieuse suit alors des stades progressifs. Du croyant non-pratiquant, Donald Morgan devient peu à peu un musulman fidèle, puis radical. Alors même qu’il avoue ne pas avoir su prier pendant longtemps, il opère un changement radical en 2012 : « A un moment donné, tu dois prendre des engagements. » Ce converti décide alors de pratiquer entièrement la religion qu’il prêche. Peu à peu, ses amis s’étonnent de ses posts de plus en plus radicaux, notamment contre Israël et les « infidèles ».Lire aussi :Les terroristes de San Bernardino s’étaient radicalisés de longue dateL’EI lui apparaît alors très vite comme un idéal. Ses partisans « placent la loi islamique comme priorité et l’établissement d’un Etat islamique comme but » : de quoi justifier son adhésion à ce groupe considéré comme terroriste. Son rêve d’engagement d’hier pour les forces spéciales américaines se reporte alors sur les troupes du djihad d’aujourd’hui, combattues par son pays d’origine.En janvier 2014, il part pour le Liban pour approcher puis tenter de rejoindre la Syrie. Sans succès, cet Américain reste huit mois à Beyrouth. Il se définit alors comme un moudjahidine et prête très vite allégeance au calife dudit « Etat islamique », Abou Bakr Al-Baghdadi. Ses propos sur Internet deviennent de plus en plus belliqueux envers l’Occident, allant jusqu’à préconiser l’assassinat des « ennemis » de l’islam et légitimer les décapitations perpétrées par l’EI au cours de l’année 2014.Condamné à 20 ans de prisonA l’été 2014, Donald Ray Morgan décide de revenir aux Etats-Unis. Un retour qu’il explique par des problèmes financiers et l’envie de retrouver son fils laissé sur place. Il est arrêté aux portes de l’aéroport Kennedy le 2 août. Lors de son procès, le juge déclare avoir peu de doute quant à ses tentatives de rejoindre la Syrie, au regard de ses propos publiés sur Internet. Il est condamné à 20 ans de prison, pour tentative de soutien matériel à une organisation terroriste étrangère et détention d’armes par un criminel.Si le rapport de l’université George Washington indique que 73 % de ces personnes condamnées n’ont pas été impliquées dans l’élaboration d’un quelconque attentat sur le sol américain, une sur deux a essayé de rejoindre les territoires du djihad, avec succès pour certaines d’entre elles. Reste que, pour les chercheurs, « leurs motivations sont toutes aussi variées les unes que les autres et défient les analyses faciles ».Lire aussi :Antiterrorisme : « Il faut déceler les profils à risque de passage à l’acte »Lucile WassermannJournaliste au Monde Vanessa Schneider Pour certaines familles, s’engager consiste simplement à ouvrir les portes de leur maison à des réfugiés. Dans les Hauts-de-Seine, les Gerrier ne regrettent pas d’avoir hébergé Hadi, 19 ans. Chez les Gerrier, c’est Nathalie qui est aux commandes. Elle qui répond au téléphone, qui ouvre la porte, propose un café ou un verre d’eau, dit aux uns et aux autres où s’asseoir, distribue la parole. C’est elle qui s’explique aussi, d’une voix sonore, enjouée et un brin tendue à la fois. Son mari, Christophe, et ses trois garçons, Timothée, Marin et Melchior, semblent avoir accepté cet ascendant comme une évidence. Pourtant, c’est ensemble, lors d’une réunion de famille où chacun a eu son mot à dire, que les Gerrier ont décidé, il y a quelques mois d’accueillir des réfugiés syriens.A Colombes (Hauts-de-Seine), où ils possèdent depuis douze ans une vaste et confortable maison avec jardin et piscine chauffée couverte, ils ont d’abord hébergé une jeune femme, prénommée Racha. Le jour où nous leur rendons visite, c’est Hadi, 19 ans, qui occupe depuis une semaine la chambre d’amis. Il vient de Damas, où sa famille vit toujours. Il a vécu les horreurs de la guerre, pas celles des frêles embarcations qui se broient quotidiennement sur les vagues méditerranéennes : ses parents, ses cousins, ses oncles et tantes se sont tous cotisés pour le faire partir en France, via Beyrouth, en avion.Intégré à la vie de familleIl est arrivé à Paris en septembre et s’est rendu chez les jésuites, dont des connaissances syriennes lui avaient donné l’adresse. Depuis, il est pris en charge par l’association Welcome, qui s’occupe de sa demande de statut de réfugié politique, de ses démarches administratives, qui l’a inscrit à la Sorbonne pour des cours de français et lui a trouvé des familles pour l’héberger.Hadi sourit tout le temps. Tellement que le photographe lui demande gentiment d’arrêter un peu. Il porte une tenue raccord avec la famille « bon chic bon genre » qui le loge : jean impeccable, pull vert sur une chemise à carreaux de même teinte. La journée, il est à Paris pour ses cours ; le soir et les week-ends, il les passe chez les Gerrier, joue avec les enfants, accompagne Nathalie au marché, est convié aux dîners chez les voisins. « Il est comme quelqu’un de la famille, il a les clés de la maison », s’enthousiasme Nathalie, jolie quadra aux yeux verts mobiles, dont le blouson de cuir rose et le tee-shirt imprimé rock ont remplacé le loden et le collier de perles.“Je suis catholique parce que je suis née en France. Si j’étais née dans un pays musulman, je serais musulmane.” Nathalie GerrierEntre Hadi et les Gerrier, la vie paraît aussi simple que le tutoiement qui les a immédiatement liés. Le réfugié a sa chambre avec lavabo, participe aux tâches ménagères comme les autres, regarde la télé sur le canapé du salon, se mêle aux discussions. « Je ne pensais pas que des familles françaises puissent accueillir quelqu’un comme moi, raconte Hadi, qui n’en revient pas d’être aussi bien tombé. En Syrie, on a l’habitude d’accueillir des réfugiés venus du Liban et, auparavant, de Palestine. Mais c’était des musulmans. Avoir à ouvrir sa maison à quelqu’un d’une autre religion n’est jamais arrivé. »Pour les Gerrier, catholiques pratiquants, le fait que Hadi soit musulman n’est pas un sujet. La question les agace même. « Je suis catholique parce que je suis née en France, tranche Nathalie. Si j’étais née dans un pays musulman, je serais musulmane. Ce qui est important, c’est la spiritualité, s’interroger sur soi-même et sur le monde. »Les Gerrier n’ont pas l’impression de faire quelque chose d’exceptionnel. « Mes grands-parents cachaient des juifs pendant la seconde guerre mondiale, avec les Allemands qui tournaient autour de leur maison : c’est bien plus héroïque », estime Christophe. Même le mot « engagement » leur paraît un peu fort. Pourtant, ils ont bâti leur vie sur l’ouverture aux autres. Il y a vingt ans, Nathalie et Christophe ont monté ensemble Handirect, une entreprise aujourd’hui prospère, prestataire de services administratifs et de routage qui a la particularité d’avoir 80 salariés handicapés sur 100.« Pour nous, il s’agissait de répondre à la vie telle qu’elle est. » Cette vie qui est finalement devenue la leur : Marin, leur deuxième fils, 15 ans, un garçon débrouillard et joyeux, est né handicapé. Tous les ans, la famille part au bout du monde en version « roots », avec sac à dos : Equateur, Indonésie, Inde, Afrique du Sud, Cambodge... « L’enrichissement vient de la rencontre avec les autres », dit simplement Christophe.Une réflexion d’un anLes trois garçons, sagement assis autour de la grande table de la salle à manger, acquiescent. Les valeurs des parents sont les leurs. Les Gerrier ne sont pas des militants. Ils ne sont pas de gros consommateurs de presse, mais les migrants, forcément, ils en ont entendu parler. Et se sont sentis concernés : « ça préoccupe tout le monde », assure Nathalie. Quand on lui fait remarquer que non, justement, ça ne préoccupe pas tout le monde et que les Français, dans leur grande majorité, voient plutôt la question des réfugiés comme une source de crainte et de danger, elle ne semble pas bien comprendre de quoi on lui parle.« On a une grande et belle maison, on a toujours hébergé des neveux, des copains, reprend-elle avec son enthousiasme constant. Chez ma grand-mère, on dressait la table avec l’assiette du pauvre pour qu’un nécessiteux puisse partager le repas : ça s’est malheureusement perdu. C’est dommage, quand on fait à manger pour cinq, il y en a pour six. »La famille a tout de même mis un an avant de se lancer. « On avait envie de faire quelque chose, mais on ne savait pas comment s’y prendre », se souvient Christophe. Un couple d’amis les entraîne à une réunion de l’association Welcome, un programme lancé en 2009 par le Service jésuite des réfugiés (JRS). Le sérieux de l’organisation les convainc de sauter le pas. Welcome se charge de vérifier les capacités d’accueil des familles et gère tout le reste.Chaque migrant a un tuteur, un bénévole qui l’aide dans ses démarches. Et il n’est là que pour un temps déterminé, six à huit semaines, afin d’éviter qu’un lien trop fort se noue avec les familles. « Notre rôle, c’est de recréer une cellule familiale, leur apporter un cadre, un lieu où souffler un peu, qu’ils arrêtent de faire des cauchemars de bombes, explique Nathalie. Ca leur permet aussi de voir comment vit une famille française, d’apprendre les codes, de parler d’autre chose que de la guerre en Syrie. » En cas de problème ou de mésentente, c’est l’association qui s’en occupe.“On ne le crie pas sur les toits, mais on présente Hadi quand on croise des gens qu’on connaît. Lorsqu’on en parle, c’est pour donner l’envie de faire comme nous.” Christophe GerrierDans cette commune proche de Paris, tout se sait ou presque, mais les Gerrier ne se soucient guère du regard des autres. « On ne le crie pas sur les toits, mais on présente Hadi quand on croise des gens qu’on connaît, explique Christophe. Lorsqu’on en parle, c’est pour donner l’envie de faire comme nous. » Ils sont désormais quatre familles à Colombes à héberger de jeunes Syriens.Bien sûr, leur engagement suscite interrogation et incompréhension. « Au lycée, certains m’ont dit qu’il y avait des terroristes parmi les migrants, raconte l’aîné, Timothée, un beau garçon bien dans ses baskets. Alors je leur explique qu’il s’agit de réfugiés politiques, que leur pays est en guerre, et ils ne disent plus rien. » « Certains amis me parlent de la situation économique : ils estiment que la France ne peut pas se permettre d’accueillir des réfugiés, ajoute le père. Je leur réponds : “Ce n’est pas le sujet, il s’agit juste de leur permettre de se poser” . Et quand on me demande :  “Pourquoi vous faites ça ?” , je rétorque :  “Pourquoi pas ?” » « C’est simple », abonde Nathalie.Hadi partira fin janvier. « C’est le côté frustrant. On vit ensemble quelque temps, on apprend plein de choses les uns des autres et puis ils partent vivre leur vie, ils s’envolent. » Les Gerrier se sont déjà portés volontaires pour accueillir un autre réfugié. Ils vont devoir attendre un peu. Welcome est submergée par son succès : 3 000 familles se sont manifestées et, pour l’instant, en Ile-de-France, il n’y a pas assez de réfugiés pour répondre à toutes les propositions.Vanessa SchneiderJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.12.2015 à 12h45 • Mis à jour le18.12.2015 à 15h20 | Stéphane Mandard et Yann Bouchez C’est un coup de tonnerre dans le milieu du sport mondial et de la politique sénégalaise. Selon les déclarations de Lamine Diack aux enquêteurs français, des fonds russes auraient contribué en 2012 au financement de la campagne de Macky Sall contre le président sortant, Abdoulaye Wade.Mis en examen pour « corruption passive » et « blanchiment aggravé » par les autorités françaises, le Sénégalais de 82 ans, président de la fédération internationale d’athlétisme (IAAF) de décembre 1999 à août 2015, a lâché une bombe que révèle Le Monde.« C’est Balakhnichev qui a organisé tout ça »En échange d’1,5 million d’euros pour la campagne de Macky Sall, M.Diack, ancien maire de Dakar et ancien vice-président de l’assemblée nationale, est soupçonné d’avoir couvert des pratiques dopantes et retardé les suspensions d’athlètes russes. Un accord conclu fin 2011, à trois mois de l’élection présidentielle sénégalaise, avec Valentin Balakhnichev, alors président de la fédération russe d’athlétisme et trésorier de l’IAAF.« Je vous ai dit qu’il fallait à cette période gagner la “bataille de Dakar”, c’est-à-dire renverser le pouvoir en place dans mon pays, le Sénégal », explique-t-il aux enquêteurs de l’Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales, dans une allusion aux élections présidentielle et législatives, en février et juillet 2012.« Il fallait pour cela financer notamment le déplacement des jeunes afin de battre campagne, sensibiliser les gens à la citoyenneté. (…) J’avais donc besoin de financements pour louer les véhicules, des salles de meetings, pour fabriquer des tracts dans tous les villages et tous les quartiers de la ville. M. Balakhnichev [président de l’ARAF, la Fédération russe d’athlétisme] faisait partie de l’équipe Poutine et à ce moment il y avait ces problèmes de suspension des athlètes russes à quelques mois des championnats du monde en Russie. Nous nous sommes entendus, la Russie a financé. C’est Balakhnichev qui a organisé tout ça. Papa Massata Diack [l’un des fils de Lamine Diack] s’est occupé du financement avec Balakhnichev. »Contacté par Le Monde, la présidence sénégalaise dément ces affirmations : « Nous n’avons reçu aucun financement de M. Lamine Diack et a fortiori de la Russie, assure El Hadj Kassé, ministre sénégalais chargé de la communication de la présidence. Notre campagne, nous l’avons financée à partir de nos propres ressources, de nos militants. Nous n’avons pas mené une campagne à l’américaine, tous les Sénégalais peuvent en témoigner. »Selon M.Diack, il n’y avait « aucun accord écrit » entre lui et Valentin Balakhnichev. «  Quand j’ai sollicité une aide de la part de Balakhnichev, ajoute M. Diack, je lui ai dit que pour gagner les élections, il me faudrait environ 1,5 million d’euros. » « Quelle a été sa réaction ? », demandent les enquêteurs de l’OCLCIFF. « Il (Balakhnichev) m’a dit  : “On va essayer de les trouver, il n’y a pas de problème” », répond Lamine Diack.« Ni moi ni ma fédération n’avons été impliqués dans une telle discussion ou affaire avec M. Diack, assure au Monde Valentin Balakhnichev. Ce type de business n’est pas de notre intérêt et pouvoir. Nous ne pouvons pas interférer dans les affaires intérieures du Sénégal. Pour moi, c’est clair. »Pour lire l'intégralité de l'enquête :Les incroyables confessions de Lamine Diack, ex-président de la Fédération internationale d’athlétismeYann BouchezJournaliste au service SportSuivreAller sur la page de ce journalisteStéphane MandardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sylvain Siclier Dans un communiqué diffusé mercredi 16 décembre et repris par l’organisateur en France de ses concerts, Nous Productions, le groupe américain Eagles of Death Metal a annoncé qu’il reviendrait terminer sa tournée européenne. Celle-ci avait été interrompue après les attentats du 13 novembre au Stade de France de Saint-Denis, aux terrasses de cafés et restaurants des 10e et 11e arrondissements parisiens et au Bataclan, où le groupe jouait quand les terroristes sont entrés dans la salle, tuant quatre-vingts personnes.Intitulé The Nos Amis Tour, ce retour du groupe en Europe est prévu entre le 13 février 2016, au Debaser Medis de Stockholm et le 5 mars au Coliseum de Lisbonne. Parmi ces concerts, une date est prévue à L’Olympia, à Paris, le 16 février.Lire aussi :« Rouvrir le Bataclan sera un chemin de croix »« Les fans qui étaient au Bataclan le 13 novembre seront invités [free ticket] » à ce concert parisien, précise le communiqué du groupe. Ces personnes sont « priées de se faire connaître auprès de leur point d’achat du 5 au 20 janvier, afin d’échanger leur billet du Bataclan contre une invitation pour l’Olympia », indique Nous Productions.Des concerts à Lille et à NîmesLes places restantes pour ce concert à L’Olympia seront ensuite mises en vente à partir du 20 janvier 2016. Pour la partie française de cette tournée, Eagles of Death Metal jouera par ailleurs le 24 février au Splendid, à Lille et le 2 mars au Paloma, à Nîmes.Dans le communiqué, le chanteur et leader du groupe, Jesse Hughes, déclare : « Les Parisiens ont toujours été incroyables avec nous et notre amour pour cette magnifique ville et ses habitants a été multiplié un million de fois durant ce mois passé. Nous avons été bouleversés par les histoires des survivants, des blessés et de tous ceux qui ont perdu des êtres aimés qui nous ont été rapportées. Ne pas revenir terminer notre concert n’a jamais été une option. Nous avons hâte de revenir en février et de poursuivre notre mission : faire retentir le rock’n’roll dans le monde. »Sylvain SiclierJournaliste au service Culture du "Monde", rubrique Musiques (jazz, pop, rock, soul, chanson...) SuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre L’année 2015 aura été celle d’un rendez-vous manqué entre le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) et la reprise. « C’est la déception après huit ans de baisse, si l’on excepte le rebond de 2011. L’année 2015 se solde par un nouveau recul d’activité de 3 % alors qu’on tablait sur une amélioration », a déploré Jacques Chanut, le président de la fédération française du bâtiment lors de son point de conjoncture mercredi 16 décembre. L’année a été plombée par le logement neuf avec 345 000 unités mises en chantier, en repli de 1,9 % comparé à 2014 et loin du niveau moyen de production qui se situe depuis 2000 à 398 000. En sept ans, le secteur a perdu 21 % de son activité et 10,7 % de ses effectifs. En 2015, ce sont encore 42 200 emplois qui ont été supprimés.Pour les travaux publics, l’année qui s’achève est « la pire depuis trente ans, avec un retour à un chiffre d’affaires de 36,6 milliards d’euros, soit le niveau de 1995 » indique la Fédération nationale des travaux publics (FNTP). Seul le secteur du ferroviaire résiste, grâce aux grands chantiers des lignes à grande vitesse comme Tours-Bordeaux, Le Mans-Rennes ou le contournement de Montpellier, mais ceux-ci sont en voie d’achèvement. Heureusement, l’important programme de rénovation des voies de Réseau ferré de France se poursuit. Se maintiennent aussi les métiers de l’électricité, avec la pose de fibre optique.Pas le raz-de-marée attenduA l’inverse, les travaux routiers sont à la peine. Les collectivités locales – et notamment les départements, en charge des routes – freinent leurs investissements. Pour 2016, la FNTP place ses espoirs dans le plan autoroutier conclu à l’été 2015 entre les concessionnaires et l’Etat, dont les appels d’offres vont démarrer, mais également dans les chantiers du grand Paris (prolongement de la ligne 14 et création de la ligne 15).Mais le secteur qui déçoit le plus est celui de la rénovation (y compris énergétique), qui représente 57 % de l’activité des entreprises de BTP. « Certes, ces marchés progressent de 1 % à 2 %, mais ce n’est pas le raz-de-marée attendu », remarque Bernard Coloos, économiste de la FFB – d’autant que la loi d’août 2015 sur la transition énergétique prévoit de rénover 500 000 logements par an. « Nous avons été entendus, avec de fortes mesures fiscales comme le crédit d’impôt de 30 % prolongé en 2016, la TVA à 5,5 % sur ce type de travaux ou encore l’éco-prêt à taux zéro, mais les prix modérés de l’énergie n’incitent pas le particulier à se lancer et les copropriétés sont difficiles à convaincre », reconnaît Jacques Chanut.Pour 2016, la FFB table sur un léger redressement (+0,9 %) grâce à la construction de logement (+5,5 %) : les promoteurs ayant réalisé de bonnes ventes en 2015, cela devrait se traduire par des ouvertures de chantiers pour l’année à venir. Les transactions de logements anciens, en forte hausse, devraient aussi entraîner des travaux dans les six à douze mois après. « Nous pronostiquons une stabilisation des effectifs, mais sans création d’emploi », conclut M. Chanut.Lire aussi :Le marché du logement donne enfin des signes de repriseIsabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurence Girard Le ministère de l’Agriculture a annoncé mercredi 16 décembre, un doublement, en deux jours, des cas de grippe aviaire détectés dans le Sud-Ouest. On en dénombre désormais 30. Ils restent répartis dans cinq départements du Sud-Ouest, la Dordogne, les Landes la Haute-Vienne, le Gers et les Pyrénées-Atlantiques.La Dordogne totalise 11 cas référencés. C’est dans ce département que le virus de grippe aviaire a fait sa première apparition officielle. Le ministère a annoncé le 25 novembre qu’une basse-cour avait été infectée par un virus H5N1, 22 volailles sur 30 étant décédées subitement.Aucun risque pour la santé humaineMais le nombre de cas est maintenant plus important dans les Landes, avec 13 foyers de grippe aviaire. Dans le Gers, un nouveau foyer a été détecté, portant le chiffre à 3. Dans les Pyrénées-Atlantique, il est passé de 1 à 2. Et il n’y a toujours qu’un élevage touché en Haute-Vienne.Lire aussi :Grippe aviaire : les foyers se multiplient dans le Sud-OuestLe nombre de cas de grippe aviaire a donc doublé depuis lundi. Ce jour-là, le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll a tenu à rassurer les Français. En s’appuyant sur le rapport remis par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses), il a affirmé que les souches de d’influenza aviaire détectées en France, une première depuis 2006, ne présentaient aucun risque pour la santé humaine. Il a souligné que les consommateurs pouvaient manger volailles et foie gras sans inquiétude. L’enjeu économique est d’importance pour la filière volaille et foie gras en cette période de fêtes.Huit pays ont fermé leurs portesParmi les cas recensés, les laboratoires publics ont mis en évidence des souches de H5N1, H5N2 et H5N9. L’Anses qui a séquencé le virus H5N1 a confirmé qu’il ne s’agissait pas d’une souche asiatique mais d’une souche européenne qui serait passée d’une forme faiblement pathogène à une forme hautement pathogène pour les volailles. L’agence estime également qu’elle n’est pas comparable à celle qui a surgi aux États-Unis il y a un an et a provoqué de graves dommages dans les élevages américains pendant six mois.Suite à cette apparition du virus, plus de huit pays ont fermé leurs portes à l’importation de produits avicoles français. Il s’agit de la Chine, de la Corée du Sud, du Japon, de la Thaïlande, de l’Égypte, du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie. Sachant que seules la Chine et la Corée ont interdit officiellement les importations françaises, les autres fermetures étant liées aux conditions de certifications sanitaires d’exportations.Lire aussi :Grippe aviaire : l’étrange communication du gouvernementLaurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Mathilde Damgé Un ensemble d’études de l’Insee, publiées mercredi 16 décembre, montrent que la valeur « famille » reste prégnante dans l’Hexagone, même si la conjugalité prend différentes formes. Ces études permettent de battre en brèche quatre idées reçues sur le couple et les enfants.La « famille traditionnelle » a exploséLes familles « traditionnelles », définies par l’Insee comme composées d’un couple d’adultes cohabitants, mariés ou non, et d’enfants nés de leur union (ou adoptés ensemble), et partageant le même logement, représentent encore bien plus des deux tiers (70 % en 2011) des familles. #container_14502642707{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14502642707{ height:500px; } #container_14502642707 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14502642707 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14502642707 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14502642707 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }En dix ans, le modèle de la famille "traditionnelle" n'a pas perdu sa dominance (répartition en %)Source : Inseerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14502642707", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Familles traditionnelles","Familles recomposées","Familles monoparentales"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": 1990, "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 75 ], [ "", 8.7 ], [ "", 16.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": 2011, "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 70.4 ], [ "", 9.3 ], [ "", 20.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "%", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Même si son poids a baissé (75 % en 1990), la « famille traditionnelle » demeure largement dominante par rapport aux familles monoparentales et recomposées. La part des familles recomposées a peu changé sur la dernière décennie.Le mariage est en déclinAutre enseignement, le mariage reste la situation conjugale la plus répandue. #container_14502618532{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14502618532{ height:500px; } #container_14502618532 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14502618532 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14502618532 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14502618532 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Même si le mariage recule et que l'union libre augmente, le modèle traditionnel reste dominant (répartition en %)Source : Inseerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14502618532", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Marié","Pacsé","Union libre"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": 1990, "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 87 ], [ "", null ], [ "", 13 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": 2011, "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 76 ], [ "", 4 ], [ "", 20 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "%", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Bien que la tendance soit à la baisse par rapport à 1990, les unions contractualisées – englobant mariage et Pacs (Pacte civil de solidarité) – concernent 8 couples sur 10.Les familles nombreuses sont les « traditionnelles »En chiffres bruts, il y a davantage de familles nombreuses de style « traditionnel », que de familles recomposées ou monoparentales avec plusieurs enfants.Mais, au sein de chacun de ces groupes, il y a, en proportion, plus de familles nombreuses (au moins trois enfants) dans les familles recomposées que dans les familles « traditionnelles ». #container_14502750646{ padding:5px 5px 0px 10px; 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var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14502750646", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1","2","3","4 ou plus"], title: { text: "Nombre d'enfants" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Famille traditionnelle", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 34 ], [ "", 45 ], [ "", 16 ], [ "", 5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Famille recomposée", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 24 ], [ "", 39 ], [ "", 25 ], [ "", 12 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Famille monoparentale", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 49 ], [ "", 35 ], [ "", 12 ], [ "", 4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "%", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});On voit par exemple qu’il y a plus souvent trois enfants ou plus dans des familles recomposées que dans des familles monoparentales ou les familles « traditionnelles ».Les femmes tirent profit des divorcesHommes comme femmes perdent financièrement à se séparer, avec une perte plus importante pour les femmes : la perte de niveau de vie directement imputable à la rupture est de l’ordre de 20 % pour les femmes et de 3 % pour les hommes. #container_14502776645{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14502776645{ height:500px; } #container_14502776645 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14502776645 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14502776645 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14502776645 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Avec trois enfants et plus, un homme gagne en niveau de vie une fois séparéVariation entre 2008 et 2010 du niveau de vie des femmes et des hommes ayant divorcé ou rompu un Pacs en 2009Source : Inseerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14502776645", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Variation de niveau de vie en %" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["sans enfant","avec 1 enfant","avec 2 enfants","avec 3 enfants et plus","moyenne"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "homme", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", -10.5 ], [ "", -5 ], [ "", -1 ], [ "", 5.5 ], [ "", -3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "femme", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", -23 ], [ "", -20.5 ], [ "", -20 ], [ "", -17 ], [ "", -20 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "%", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les femmes mettent plus de temps à retrouver un conjoint, et l’augmentation de la part des familles monoparentales a donc pour corollaire une monoparentalité toujours essentiellement maternelle (les femmes ont la charge de 85 % des familles monoparentales), laquelle est liée à une insertion moins facile sur le marché du travail. Moins diplômées, elles sont confrontées à un taux de chômage de 15 % – celui des femmes en couple est de 7 %.Lire aussi :Les femmes davantage pénalisées financièrement lors des séparationsEn reprenant les résultats de l’enquête Insee-Ined de 2005, l’institut de statistiques s’attend à ce qu’une femme sur trois soit au moins une fois dans sa vie à la tête d’une famille monoparentale. Pour les hommes, le ratio est d’un homme sur dix.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Adrien Pécout Les proches de Georges Marchais peuvent espérer que son nom restera affiché à Villejuif. Le rapporteur public du tribunal administratif de Melun (Seine-et-Marne) est allé, mercredi 16 décembre, dans le sens de la famille de l’ancien secrétaire général du Parti communiste français.Le rapporteur a préconisé d’annuler le changement de nom du parvis Georges-Marchais de Villejuif, que la nouvelle équipe municipale (Les Républicains) de cette commune du Val-de-Marne a décidé de débaptiser depuis son accession au pouvoir dans cet ancien fief communiste, il y a un an.Lire aussi :A Villejuif, la place Georges-Marchais débaptiséeEn cause : « une erreur manifestation d’appréciation » et « un défaut d’intérêt public local ». Débaptiser le parvis reviendrait, selon lui, à méconnaître « le rôle important de Georges Marchais dans l’essor de Villejuif », qui fait partie de la circonscription dont il a été le député de 1973 jusqu’à sa mort en 1997.Le parvis en question porte le nom de Georges Marchais depuis 2013 seulement, à l’initiative de Claudine Cordillot, alors maire (PCF) de la ville. A peine un an plus tard, le 17 décembre 2014, son successeur, Franck Le Bohellec (LR), fait voter une délibération pour lui retirer cette dénomination et renommer le parvis en hommage au cancérologue Georges Mathé (1922-2010).Elkabbach en soutienPour l’avocat de la famille Marchais, qui a porté l’affaire devant le tribunal, la décision de M. Le Bohellec traduit une volonté d’« attaquer Georges Marchais en niant ce qu’il avait pu apporter pour la commune » et vise « à donner une certaine coloration politique » dans cette commune de Villejuif, où la droite vient de mettre un terme à quatre-vint-neuf ans de gestion communiste.Très vite, la décision suscite l’opposition d’habitants de la ville, de proches de l’ancien député et d’hommes politiques, toutes tendances confondues. Dans une lettre ouverte, six députés, parmi lesquels le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone (PS), Bernard Debré (Les Républicains) et André Santini (UDI), avaient jugé « inconvenante » la décision.Même Jean-Pierre Elkabbach, resté célèbre pour les débats télévisés où il faisait face aux reparties de Georges Marchais, a apporté son soutien à la famille de l’ancien secrétaire général du PCF. Sur le réseau social Twitter, le journaliste a ainsi appelé le maire de Villejuif à faire machine arrière.Franck Le Bohellec: renoncez de vous-même à débaptiser le parvis GeorgesMarchais. La République n'apprécie ni les tartuffes ni les sectaires— JP_Elkabbach (@JP Elkabbach)require(["twitter/widgets"]);« Honorer les deux Georges »Sur les bancs du tribunal administratif de Melun, Me Delarue a évoqué ce soutien devant l’épouse de l’ancien dirigeant communiste, Liliane, son fils, Olivier, ainsi que ses petits-enfants. Emus mais réservés, tous préfèrent garder le silence jusqu’à la décision finale du tribunal administratif, attendue le 13 janvier 2016.En attendant, le clan Marchais a conçu un site Internet pour perpétuer la mémoire de l’ancien secrétaire général du PCF. Ses proches soulignent déjà avec satisfaction que la plaque commémorative en hommage à Georges Marchais figure toujours sur le parvis, le maire de Villejuif n’ayant toujours pas « pu passer à l’acte » et appliquer sa délibération.Toujours sur ce site, un appel est lancé pour que le cancérologue George Mathé soit également « [honoré] à Villejuif ». Manière d’affirmer que la bataille pour la mémoire de Georges Marchais peut se mener en bonne intelligence avec la famille du scientifique qui était censé donner au parvis son nouveau nom.Ancien membre des Forces françaises de l’intérieur, de sensibilité gaulliste, Georges Mathé a œuvré de longues années dans l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif. Dans une lettre adressée au maire, le 25 février, Liliane Marchais a ajouté que l’épouse du cancérologue souhaite, elle aussi, « qu’une solution soit trouvée pour honorer les deux Georges et rassembler ainsi toutes les sensibilités françaises ».Adrien PécoutJournaliste au Monde 16.12.2015 à 15h58 | Jean-Baptiste Jacquin La justice se montre particulièrement rapide et sévère depuis les attentats du 13 novembre pour réprimer tout ce qui s’apparente de près ou de loin à un encouragement du terrorisme et de la radicalisation islamiste. Les consignes passées aux parquets sont suivies, et les magistrats du siège emboîtent le pas.Lire aussi :Un contrôle a minima de la justice pour la mise en œuvre de l’état d’urgenceSelon les chiffres de la Direction des affaires criminelles et des grâces du ministère de la justice, 570 affaires ont été recensées par les parquets entre le 14 novembre et le 10 décembre, confirmant des informations du Figaro. Dans la plupart de ces affaires (sept sur dix), il s’agit de faits d’apologie du terrorisme ou de provocation au terrorisme. Les atteintes aux personnes (agression verbale ou physique) représentent 20 % de ces infractions.L’interprétation de ces données brutes est délicate car elles sont le reflet de deux phénomènes conjugués sans qu’il soit possible de mesurer leur impact respectif : d’une part une résurgence d’attitudes pro attentats après le 13 novembre, de même nature que celles qui avaient été observées après les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper cacher. D’autre part une plus grande vigilance des forces de l’ordre, de la population, des enseignants ou encore des surveillants pénitentiaires dans cette période particulière, qui conduit à davantage réprimer ces comportements.45 % de comparutions immédiatesLes suites données à ces procédures révèlent également la sévérité de la réponse. 373 personnes, sur les 395 concernées par ces affaires, ont fait l’objet de garde à vue et 77 ont même fait l’objet d’un mandat de dépôt.Toute la machine pénale s’est mobilisée puisque 45 % de ces affaires ont donné lieu à des comparutions immédiates devant les tribunaux correctionnels. Une célérité totalement inhabituelle.Surtout, sur les 93 peines déjà prononcées par les tribunaux au cours de ces quatre semaines, les deux tiers comportent (partiellement ou totalement) de la prison ferme. Le reste des peines prononcées sont essentiellement de l’emprisonnement avec sursis (dans 16 % des cas) ou avec mise à l’épreuve (9 %). Alors que 22 % des personnes concernées par ces infractions sont des mineurs, seules 3 % des peines prononcées portent sur des mesures de sanction éducative.Au ministère de la justice, on refuse de commenter ces chiffres avant d’avoir pu les analyser en détail.Jean-Baptiste JacquinJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Juliette Harau On a plus l’habitude de voir ces images de cadavres sur les comptes de djihadistes. Mercredi 16 décembre, Marine Le Pen a publié sur son compte Twitter des photographies extrêmement violentes, mettant en scène des victimes de l’organisation Etat islamique (EI). Elle entendait ainsi répondre à l’interview du politologue, spécialiste de l’islam, Gilles Kepel, par Jean-Jacques Bourdin sur RMC, plus tôt dans la matinée. La présidente du Front national (FN) attribue en l’occurrence à Jean-Jacques Bourdin un « parallèle entre Daech [l’acronyme arabe de l’EI] et le FN » qu’elle juge « inacceptable ».De quoi Marine Le Pen accuse-t-elle Jean-Jacques Bourdin ?Gilles Kepel était invité par Jean-Jacques Bourdin pour la sortie de son livre Terreur dans l’Hexagone qui revient sur la genèse et l’évolution du djihadisme français. Dans l’ouvrage, « vous faites le lien entre le djihadisme français et la poussée du Front national », remarque le journaliste après quelques minutes d’interview. L’auteur précise d’emblée : « Bien sûr, ce n’est pas la même chose, mais ce sont deux phénomènes qui participent un peu de la même congruence, ils se ressemblent. »Les précautions sont prises, reste à préciser la pensée. Une minute plus tard, Jean-Jacques Bourdin invite Gilles Kepel à revenir sur « les liens entre Daech et le Front national, enfin, pas les liens directs, mais ce repli identitaire qui, finalement, est une communauté d’esprit ». Le chercheur déploie succinctement son analyse, expliquant que le mouvement djihadiste s’appuie sur un clivage communautaire. L’EI veut « casser la société française en deux », dit-il encore :« [L’EI veut] faire d’un côté une enclave où il n’y aurait que des musulmans qui s’identifieraient aux plus radicaux et de l’autre côté des identitaires qui rejettent l’immigration, l’islam, etc. Le terreau de ça, c’est une société qui n’est plus inclusive. »Les précautions de l’intervieweur et de son interlocuteur ne satisfont pas Marine Le Pen qui attribue à Jean-Jacques Bourdin un « dérapage inacceptable ». Gilles Kepel, lui, n’est pas interpellé.Le parallèle fait ce matin par @JJBourdin_RMC entre #Daech et le #FN est un dérapage inacceptable. Il doit retirer ses propos immondes ! MLP— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 16 Décembre 2015Pourquoi Marine Le Pen a-t-elle publié des images d’exécutions pratiquées par l’EI ?La polémique aurait pu se concentrer sur le fond : réfléchir à la montée du FN et à celle du djihadisme comme deux phénomènes d’exclusions qui se « ressemblent » est-il insultant ? Mais la réaction de la députée européenne a été plus cinglante.A ces propos qu’elle juge « immondes », Marine Le Pen a répliqué en relayant, sur son compte Twitter, qui compte plus de 829 000 abonnés, des photos de l’EI mettant en scène des exécutions. La présidente du FN, interrogée par Le Monde, assume de ne pas avoir flouté ces images sordides qui sont pourtant ainsi accessibles à tout public :« Parce que lorsque des journalistes ou des politiques sont assez indignes pour faire un parallèle entre Daech et le FN, ils ont besoin de se rendre compte de la gravité de leurs propos eu égard à l’atrocité des crimes de Daech. »« Je comptais vous poser la même question pour le petit Aylan », ironise même Marine Le Pen, mettant ainsi sur le même plan une photo journalistique, accompagnée d’un traitement éditorial, et des images de propagande, destinées à susciter la peur, relayées avec un « Daesh c’est ça » pour tout commentaire. Reprises sans précaution ni contexte, on voit même sur deux d’entre elles la bannière des djihadistes.Dans un second temps, un message indiquant « Les médias suivants peuvent contenir des éléments sensibles » a toutefois été ajouté sur les tweets de Marine Le Pen : il est visible depuis les comptes étant configurés pour filtrer les images choquantes.La députée européenne ne veut pourtant pas croire que ses tweets puissent constituer une forme de publicité pour l’organisation terroriste. « C’est vous [les médias] qui contribuez à leur banalisation en les comparant au FN et à ses sept millions d’électeurs. »La présidente du FN est soutenue dans sa surenchère par certains membres de son mouvement. Notamment Gilbert Collard, député du Gard, ou encore Eric Domard, membre du bureau politique du FN et conseiller de Marine Le Pen. Ce dernier a publié une photo explicite des victimes de la tuerie du Bataclan le 13 novembre : les corps gisent sur le sol, dans une mare de sang.Le gouvernement condamne la diffusion de ces imagesEn réaction, le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé mercredi après-midi devant les députés avoir saisi la plateforme Pharos de la direction centrale de la police judiciaire – le site unique qui gère les signalements effectués par des internautes lorsqu’ils souhaitent dénoncer des contenus illégaux. Et ce « de manière à réserver toutes les suites qui doivent l’être ». Pour lui, ces photos sont « de la propagande de Daech », « une abjection, une abomination et une insulte pour toutes les victimes du terrorisme et pour toutes celles et tous ceux qui sont tombés sous le feu et la barbarie de Daech ».Une autre bataille s’est également engagée sur Twitter, où le premier ministre Manuel Valls a qualifié ces publications de « faute politique et morale », reprochant à Marine Le Pen de ne pas respecter les victimes.Monstrueuses photos.— manuelvalls (@Manuel Valls)require(["twitter/widgets"]);Un message auquel Marine Le Pen n’a pas tardé à répondre, dans une apostrophe directe au premier ministre, faisant référence à ses attaques lors de la campagne des élections régionales..@manuelvalls, vous qui avez lancé une campagne d'injures et de violence inouïe contre le @FN_officiel, vous osez parler d'incendiaire?! MLP— MLP_officiel (@Marine Le Pen)require(["twitter/widgets"]);Juliette HarauJournaliste au Monde 16.12.2015 à 13h42 • Mis à jour le16.12.2015 à 13h59 Michel Platini a décidé de boycotter son audition prévue vendredi à Zurich devant la justice interne de la FIFA, « dès lors que le verdict a déjà été annoncé dans la presse par un des porte-parole » au « mépris de la présomption d’innocence », ont indiqué ses avocats.« Par cette décision [boycotter son audition], Michel Platini entend signifier sa plus profonde indignation face à une procédure qu’il considère comme uniquement politique et visant à l’empêcher de se présenter à la présidence de la FIFA. »La radiation à vie du monde du foot a été requise contre Michel Platini pour ce fameux paiement controversé de 1,8 million d’euros en 2011 par Sepp Blatter, président démissionnaire de la FIFA qui sera lui entendu jeudi. La décision de la justice interne de la FIFA est attendue à partir de lundi.« M. Platini explore toutes les suites, y compris judiciaires »Le président de l’UEFA a été suspendu par la commission d’éthique de la FIFA le 8 octobre pour 90 jours, soit jusqu’au 5 janvier. Sa candidature à la présidence de la fédération internationale est gelée le temps de sa suspension, alors que le scrutin est prévu le 26 février à Zurich. Quand Platini évoque un « verdict déjà annoncé dans la presse », il se réfère aux propos d’Andreas Bantel, porte-parole de la chambre d’instruction de la FIFA, qui a déclaré vendredi dernier : « Platini sera certainement suspendu pour plusieurs années. »Ces propos sont apparus quelques heures sur le site Internet de Lequipe.fr, puis édulcorés ensuite. M. Bantel s’est plaint samedi auprès de l’AFP de la publication d’une « interview non autorisée ». Il a ensuite fait savoir à l’AFP qu’en tant que porte-parole des instructeurs de la FIFA, il avait le droit de donner son avis sur des sanctions possibles.« M. Platini explore toutes les suites, y compris judiciaires, à donner aux propos tenus par M. Andreas Bantel », écrivent mercredi ses avocats, qui, eux, se rendront bien vendredi à l’audience de la justice interne de la FIFA à Zurich.Lire aussi :FIFA : Blatter compare l’enquête le visant à « l’Inquisition » Louis Imbert et Isabelle Mandraud (Moscou, correspondante) Depuis Riyad, le ministre de la défense et vice-prince héritier saoudien, Mohamed Ben Salman, le nouvel homme fort du royaume, a annoncé, mardi 15 décembre, la formation d’une coalition de 34 pays musulmans « contre le terrorisme ». Par ce groupement « de volontaires » aux objectifs et aux moyens encore vagues, qui vise notamment l’organisation Etat islamique (EI) sans la nommer, le royaume entend se présenter en rempart du monde sunnite contre l’extrémisme et répondre aux critiques occidentales sur son manque d’engagement dans la lutte contre l’EI.Quels pays cette initiative rassemble-t-elle ?Cette coalition rassemble des pays du Sahel et d’Afrique noire, du Maghreb, d’Afrique de l’Est, l’Egypte, la Turquie. Le Pakistan et la Malaisie, annoncés comme membres, ont nié depuis avoir donné leur accord pour en faire partie. Le ministère des affaires étrangères pakistanais a dit n’avoir pas été mis au courant de la création de cette coalition : signe d’une certaine précipitation dans l’annonce. La coalition exclut ostensiblement l’Iran chiite et ses alliés irakien et syrien. Un centre de coordination doit être mis en place à Riyad dans les prochaines semaines.Pourquoi Riyad met-elle sur pied cette coalition?Les attentats du 13 novembre à Paris ont suscité de vives critiques contre le royaume saoudien, accusé de double jeu à l’égard de l’EI. Riyad est notamment accusé de financer la diffusion à travers le monde des préceptes wahhabites, un courant de l’islam ultrarigoriste, dont le salafisme djihadiste est une excroissance violente.Quatre jours après les attentats, Manuel Valls avait dû rappeler n’avoir « pas de raisons de douter de l’engagement » du gouvernement saoudien contre le groupe.Sur le papier, le royaume saoudien appartient déjà à la coalition anti-EI lancée par les Etats-Unis en septembre 2014. Mais ses avions ont vite déserté le ciel syrien et ils n’ont jamais opéré en Irak.Ils sont engagés depuis mars au sein de la coalition arabe menée par Riyad au Yémen, dans une guerre contre la rébellion houthiste, perçue comme une tête de pont de l’Iran chiite à la frontière saoudienne.Outre le fait que cette intervention limite les ressources que Riyad pourrait allouer à la lutte contre les djihadistes, elle a permis une montée en puissance des branches locales d’Al-Qaida et de l’EI dans la ville d’Aden et dans l’est du pays. Une expansion sur laquelle le royaume est accusé de fermer les yeux. Quelles seront les missions de la coalition ?La coalition comprend un volet sécuritaire et militaire : échange de renseignement, entraînement, équipement et déploiement de forces « si nécessaire », selon les demandes et les moyens disponibles, au cas par cas.Un volet « idéologique » doit permettre de développer des outils pour contrer les capacités d’endoctrinement des groupes djihadistes, omniprésents sur les réseaux sociaux, mais également la propagande du califat autoproclamé d’Abou Bakr Al-Baghdadi, en rivalité ouverte avec l’Arabie saoudite pour le leadership sunnite.Où la coalition projette-t-elle d’intervenir ?Le chef de la diplomatie saoudienne, Adel Al-Joubeir, a déclaré, mardi, qu’« aucune option n’[était] écartée de la table », avant de préciser que le royaume envisageait, avec Bahreïn, le Qatar et les Emirats arabes unis, de déployer des forces spéciales en Syrie.Comment cette coalition se positionne-t-elle par rapport aux Occidentaux ?Dans la ligne de l’autonomisation de la politique saoudienne vis-à-vis de l’allié américain, poursuivie depuis l’arrivée au pouvoir du roi Salman, en janvier, l’annonce de cette coalition paraît avoir surpris Washington.Le secrétaire américain à la défense, Ashton Carter, a estimé qu’elle paraissait « tout à fait dans la ligne de ce que nous demandons depuis un bon moment : une plus grande implication dans la campagne contre l’EI des pays arabes sunnites ».Comment l’initiative saoudienne va-t-elle s’insérer dans l’agenda international ?L’annonce saoudienne a été faite alors que le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, s’entretenait à Moscou avec son homologue, Sergueï Lavrov, et avec le président russe, Vladimir Poutine, pour rapprocher leurs positions sur la Syrie. Le sujet qui fâche, l’éviction du président syrien Bachar Al-Assad du pouvoir, a été soigneusement mis de côté.Après six heures de discussions, John Kerry a obtenu la promesse de Moscou que la réunion, au niveau ministériel, du groupe de soutien international à la Syrie aurait bien lieu le 18 décembre à New York.Les deux parties se sont accordées sur la nécessité de parvenir à de « nouvelles étapes » à New York pour mieux coordonner les frappes contre l’EI. « La Russie et les Etats-Unis voient la Syrie d’une façon très similaire. Nous faisons face aux mêmes dangers, au même défi : Daech [acronyme arabe de l’EI] », a estimé M. Kerry.Moscou et Washington souhaitent l’adoption d’un « projet de résolution » au Conseil de sécurité de l’ONU qui « entérine les principes établis par les documents de Vienne ». Les déclarations de Vienne du 30 octobre et du 14 novembre ont été signées par 17 pays, dont la Russie et l’Iran, alliés du régime Assad, et les parrains de l’opposition, comme l’Arabie saoudite. Elles appellent à la reprise des négociations entre le régime et l’opposition en janvier et à l’instauration, dans les six mois, d’un gouvernement d’union. Une unité de vue sur les « cibles » à combattre s’esquisse-t-elle entre les différents pays intervenants en Syrie ?Le marathon moscovite n’a pas été exempt de petits rappels sur les différences. John Kerry a glissé dans les conversations son « inquiétude » sur les cibles visées par l’aviation russe. La Russie – qui dit avoir mené 4 000 raids depuis le début de son intervention, fin septembre – est accusée de viser des groupes de l’opposition modérée à Bachar Al-Assad. Moscou a pour sa part accusé Washington de vouloir continuer à faire le tri entre les « bons et les méchants terroristes ».Seuls l’EI et la branche syrienne d’Al-Qaida, désignés comme l’ennemi commun, ont été exclus de la réunion convoquée à Riyad, les 8 et 9 décembre. Les principaux courants de l’opposition syrienne, politique et militaire, se sont entendus sur une plate-forme commune et un comité chargé de superviser les futurs pourparlers.L’état-major russe a semé la confusion en affirmant que « 5 000 » rebelles syriens combattaient contre l’EI « en coordination » avec Moscou et les troupes gouvernementales syriennes. L’Armée syrienne libre, la branche modérée de la rébellion, dément recevoir une quelconque aide de Moscou, et affirme que ses positions sont toujours bombardées par les raids aériens russes.Louis ImbertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterIsabelle Mandraud (Moscou, correspondante)Correspondante à MoscouSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.12.2015 à 11h42 • Mis à jour le16.12.2015 à 16h23 Editorial du « Monde ». L’une des clés du conflit syrien est là, dans ces photos, dont Le Monde en publie une, ce mercredi 16 décembre. Elles témoignent de la barbarie du régime de Bachar Al-Assad. On savait qu’il enlevait, torturait, tuait ses opposants. On n’ignorait pas qu’il n’hésitait pas à assassiner des enfants. On a maintenant la preuve que cette machine de mort perpétrait des crimes de masse. Non pas dans des combats ou lors de bombardements sur des immeubles d’habitation, pas seulement en tout cas, mais dans un système carcéral, en forme d’abattoir, où l’on a fait mourir des milliers de Syriens – par la faim, la maladie ou la torture.Ce n’est pas minimiser la sauvagerie de l’organisation Etat islamique (EI), d’Al-Qaida ou d’autres mouvements de la rébellion armée qui sévit depuis 2011 en Syrie, aucunement, que de pointer la responsabilité du régime de Damas dans l’organisation de meurtres de masse qui relèvent sans doute du « crime contre l’humanité ». C’est l’un des éléments central de cette atroce guerre de Syrie qui, en moins de cinq ans, a tué plus de 200 000 personnes et fait des millions de réfugiés. C’est l’une des raisons de la difficulté à tenter de nouer une négociation, comme les Etats-Unis et la Russie s’y emploient aujourd’hui à Vienne. Car ces photos racontent une immense tragédie.Elles appartiennent au dossier dit « César », que l’organisation Human Rights Watch (HWR) devait présenter mercredi à la presse, à Moscou. « César » est le nom de code d’un photographe de la police militaire syrienne qui a fait défection en 2013 en emportant avec lui les clichés de milliers de cadavres. Il s’agit de Syriens, opposants ou présumés tels, ou appartenant à des familles de l’opposition, morts en détention. Pas par dizaines ou par centaines, mais par milliers.Lire aussi :Syrie : de nouvelles preuves des pratiques de torture dévoiléesUn régime responsable de la plupart des 200 000 morts du conflit« César », réfugié à l’étranger, dispose des clichés de 6 700 cadavres – identifiés par trois chiffres marqués à la clavicule ou un bout de carton accolé au corps – de Syriens tués dans deux centres de détention du régime. Damas dit qu’il s’agit de « faux ». Un cabinet d’expertise juridique londonien, qui a étudié de près les clichés, a conclu qu’il était peu probable qu’ils aient été falsifiés. Mais, comme cette étude a été financée par le Qatar, farouchement hostile à Bachar Al-Assad et parrain de certains éléments de la rébellion, son impartialité a été questionnée.Le dossier a alors été pris en charge par HRW, qui, s’appuyant sur les témoignages de parents des victimes, a établi qu’il s’agissait bien de détenus assassinés par le régime – conclusion à laquelle était aussi arrivée une journaliste française, Garance Le Caisne, après une longue enquête racontée dans le livre Opération César (Stock, 2015).Lire aussi :Enquête à Paris sur les crimes du régime AssadCe qui est ainsi mis au jour, confirmé, c’est la férocité d’un régime qui est responsable de la plupart des 200 000 morts du conflit. On peut comprendre que nombre de pays impliqués dans cette tragédie considèrent que la priorité est de disloquer l’EI, qui menace d’implanter un Etat terroriste au cœur du Moyen-Orient. Mais une affaire comme le dossier « César » montre aussi à quel point il est difficile, voire impossible, d’imaginer, comme on s’y efforce à Vienne, une période de transition politique au terme de laquelle Bachar Al-Assad resterait au pouvoir. Car le dossier « César » est mal nommé. Ce dont il s’agit ici, avec ces photos, c’est du dossier « Bachar »..imgs { position: relative; cursor: pointer;}.repere { position: absolute; top: 20px; right: 20px; /* font-size:1.7rem; */ color: #FFF; background: rgba(0, 0, 0, .2); padding: 4px; z-index: 9000; cursor: pointer; font-weight: normal; text-align: right;}.imgs img { width: 100%; position: absolute; left: 0; top: 0; z-index: 1000;}.repere span.faded { display: none;}.nopointer { pointer-events: none; opacity: 0;}.clearfix:after { clear: both; content: ' '; display: block; font-size: 0; line-height: 0; visibility: hidden; width: 0; height: 0;}Flouter l'imageImage violente :Cliquez pour l'afficherrequire(["jquery", "jquery-ui/core"], function($, jQueryui) { vitesse = 500; $(".apres").addClass("nopointer") $(".btn_apres,.avant").click(function() { console.log("avant") $(".btn_avant").removeClass("faded") $(".btn_apres").addClass("faded") $(".imgs .avant").animate({ opacity: 0 }, vitesse).addClass("nopointer") $(".imgs .apres").animate({ opacity: 1 }, vitesse).removeClass("nopointer") }) $(".btn_avant,.apres").click(function() { console.log("apres") $(".btn_apres").removeClass("faded") $(".btn_avant").addClass("faded") $(".imgs .avant").animate({ opacity: 1 }, vitesse).removeClass("nopointer") $(".imgs .apres").animate({ opacity: 0 }, vitesse).addClass("nopointer") })})Montrer l’horreurLa décision de publier l’une des 53 000 photographies divulguées par « César », ancien photographe légiste de la police militaire syrienne, n’a pas été prise à la légère. Parmi les images auxquelles Le Monde a eu accès, nous avons fait le choix, après une longue discussion, de n’en publier qu’une, sur laquelle aucun des morts n’est identifiable. Il n’est pas question ici de céder à un quelconque voyeurisme ou de transformer l’horreur en spectacle, mais bien de souligner que ces images existent, et qu’on ne peut pas évacuer leur existence. Les clichés de César ont une valeur historique évidente. Elles constituent la preuve accablante de l’existence d’une machine de mort industrielle, et ne peuvent que renvoyer à d’autres images des crimes de masse du XXe siècle, pour lesquels le qualificatif de « crime contre l’humanité » a été inventé.Luc Bronner, directeur de la rédaction du Monde Stéphane Foucart Il n’y a, bien sûr, pas de condamnation pécuniaire, mais le coup est rude. Le Tribunal de l’Union européenne a condamné la Commission européenne, mercredi 16 décembre, pour « avoir manqué à [ses] obligations » sur le dossier des perturbateurs endocriniens (PE).En vertu du règlement européen de 2012 sur les biocides, Bruxelles devait publier, au plus tard le 13 décembre 2013, les critères scientifiques permettant de réglementer ces molécules de synthèse agissant sur le système hormonal et présentes dans une variété de produits courants (pesticides, plastifiants, bisphénols, solvants, etc.). Or, constate le Tribunal dans son arrêt, « la Commission n’a pas adopté de tels actes » définissant les PE, en dépit d’« une obligation claire, pré́cise et inconditionnelle de [les] adopter » précisée par la réglementation.Lire aussi :Perturbateurs endocriniens : l’Europe irresponsable« La Commission ne pourra pas attendre une année supplémentaire avant d’agir »Le Tribunal de l’Union européenne, l’une des deux juridictions de la Cour de justice de l’Union européenne, avait été saisi par la Suède en juillet 2014 d’un « recours en carence » contre la Commission.L’affaire est une question importante de santé publique : l’exposition des populations aux PE, à bas bruit, est suspectée d’être en cause dans l’augmentation d’une variété de troubles et de maladies (cancers hormono-dépendants, infertilité, troubles métaboliques ou neuro-comportementaux, etc.). D’autres Etats membres – la France, le Danemark, la Finlande, les Pays-Bas – se sont d’ailleurs associés à la plainte de la Suède, également rejoints par le Conseil européen et le Parlement de Strasbourg.Lire aussi :Les perturbateurs endocriniens coûtent plus de 150 milliards d’euros par an à l’Europe« Ce genre de recours, de la part d’un Etat membre contre la Commission est extrêmement rare, explique-t-on à la Cour de justice de l’Union européenne. En comptant le cas présent, cela ne s’est produit que quatre fois au cours des dix dernières années. » Mais jusqu’à présent, la Commission avait toujours eu gain de cause ; c’est la première fois que la Commission est condamnée pour défaut d’action. « L’arrêt rendu impose désormais à la Commission de remédier à son inaction dans un délai de temps raisonnable, poursuit-on à la haute juridiction européenne. Le terme “raisonnable” est bien sûr difficile à définir, mais nous constatons qu’il y a déjà deux ans de retard. La Commission ne pourra pas attendre une année supplémentaire avant d’agir. »« Etude d’impact »Pour expliquer son retard, la Commission avait plaidé devant le Tribunal la nécessité de conduire une « étude d’impact », avant de définir les critères englobant les PE. Et ce, afin notamment d’évaluer le fardeau économique pour les entreprises, que représenterait une telle réglementation.L’argument n’a pas été jugé valable par les juges européens, qui constatent qu’« aucune disposition du ré̀glement n’exige une telle analyse d’impact ». Des documents internes à la Commission, rendus publics dans un document récent de la journaliste Stéphane Horel (Intoxication, La Découverte, 2015) montrent que cette étude d’impact, préalable à la prise d’une définition des PE, avait été expressément demandée au secrétariat général de la Commission par l’industrie chimique européenne.Lire la chronique :Bruxelles intoxiquée« C’est un moment rare : l’abus du pouvoir conféré par le Parlement et le Conseil européen à la Commission a été pointé par la plus haute juridiction européenne, déclare l’Alliance pour la santé et l’environnement (Health and Environment Alliance, HEAL), une organisation non gouvernementale européenne qui rassemble une soixantaine d’associations de la société civile, de syndicats de soignants ou de mutuelles. La Commission va-t-elle couper court à son étude d’impact, ou va-t-elle la poursuivre, sans considération pour le coût d’un retard supplémentaire, en termes de santé publique ? »L’association Générations futures salue également l’arrêt rendu. « Nous nous félicitons de ce jugement, déclare son porte-parole François Veillerette. Il reconnaît clairement qu’en ne publiant pas les critères scientifiques pour la détermination des propriétés perturbant le système endocrinien, la Commission a violé le droit européen, ce que nous disons depuis maintenant deux années. »Stéphane FoucartJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Bastuck (Metz, correspondant) Ils passent le portique et rejoignent le parking d’un pas pressé, comme pour tourner définitivement le dos à une année sous tension. La chaîne de fabrication de la Fortwo, le modèle à deux places produit ici, s’est arrêtée mardi 15 décembre. Les ouvriers de l’usine Smart de Hambach (Moselle) sont en congés d’hiver ; le reste du personnel suivra vendredi. « J’ai signé leur papier, je ne veux plus y penser. Rideau jusqu’au 4 janvier », confie l’un d’eux.Lire aussi :Smart  : vers un retour aux 39 heuresLe « papier », c’est l’avenant au contrat de travail que les 800 employés de l’entreprise, tous services et catégories confondus, ont été invités à retourner signé à la direction des ressources humaines avant le 18 décembre. Celui-ci reprend l’essentiel du projet d’entreprise sur la compétitivité que Smart France tente de faire adopter depuis le mois de juin. Mardi soir, la direction a fait savoir que « plus de 90 % des salariés » avaient déjà retourné leur avenant après l’avoir signé. « Je suis très fière de notre équipe Smart de Hambach qui a montré un engagement très fort pour améliorer la compétitivité de notre site », s’est félicitée Annette Winkler, PDG de Smart France.« Régression sociale »Pour réduire ses coûts salariaux de 6 %, la direction de l’usine, rattachée à la division Mercedes-Benz du groupe automobile allemand Daimler AG, souhaite faire passer le temps de travail hebdomadaire de 35 à 37 heures, dès 2016, puis à 39 heures les trois années suivantes, en échange de garanties sur la « pérennité » du site et de contreparties salariales. Celles-ci ne compenseront que partiellement l’allongement provisoire de la durée du travail souhaité par la direction, le dispositif prévoyant un retour aux 35 heures en 2021.Les cadres et ETAM (employés, techniciens et agents de maîtrise) travailleraient quatre heures de plus par mois et renonceraient à leurs jours de RTT ; les ouvriers augmenteraient leur volume horaire avec possibilité de travailler plus tard le soir et dix samedis par an. Une prime exceptionnelle de 1 000 euros serait versée en deux fois à tous les salariés, doublée d’une augmentation mensuelle de 120 euros brut pour tous. Ce lissage reviendrait mécaniquement à augmenter le temps de travail de 12 % et les salaires de 6 %.Trente-neuf heures payées 37 : estimant que le compte n’y était pas, trois des quatre syndicats représentés sur le site (CGT, CFDT, CFTC) s’y sont opposés d’emblée, début juin. La direction a contourné l’écueil en lançant, en septembre, une consultation de l’ensemble du personnel. Ce référendum, très médiatisé en plein débat sur la loi Macron, s’était soldé par un « oui » à 56 %. Une ligne de fracture s’est toutefois dessinée entre les « modulants », surnom donné ici aux opérateurs de la chaîne de montage, opposés à 61 % à ce que la CGT qualifie de « régression sociale », et les cadres et salariés des autres services, qui y ont souscrit à 74 %. Mais la CGT et la CFDT, forts de leur 53 % de représentativité, ont fait valoir, le 30 novembre, leur « droit d’opposition » au projet.Sourde frustrationDès le lendemain, Joachim Betker, directeur général, a durci le ton lors d’un comité central d’entreprise, suivi d’un « forum » avec le personnel où il a présenté son « plan B » : la mise en place unilatérale de l’augmentation du temps de travail, soumise à accord individuel. Il y a quelques jours, chaque salarié a donc reçu de son supérieur un avenant à son contrat de travail prévoyant le retour progressif aux 39 heures voulu par la direction. « Libre à chacun de se déterminer, en toute sérénité », assure Jean-Yves Schmitt, porte-parole de l’entreprise.« Personne n’a signé de gaieté de cœur, la méthode a déplu mais tout le monde est conscient qu’au niveau boulot, c’est chaud. Quand on en a un, mieux vaut le garder »Mais la CGT et la CFDT dénoncent « un chantage à l’emploi » et des « pressions » sur les salariés. « Annette Winkler et le patron de l’usine ont été on ne peut plus clair, rapporte Jean-Luc Bielitz, ouvrier à l’atelier de mise en peinture (CGT). Ils nous ont expliqué que si 75 % des salariés n’avaient pas signé leur avenant, un plan social serait lancé, l’usine fermerait et la production de la quatrième version de la Fortwo serait délocalisée en 2018 à Novo Mesto, en Slovénie, où le groupe produit déjà la Smart Forfour. »« Personne n’a signé de gaieté de cœur, la méthode a déplu mais tout le monde est conscient qu’au niveau boulot, c’est chaud. Quand on en a un, mieux vaut le garder », commente un salarié. « Un sacrifice sur quatre ans, ce n’est pas la fin du monde, tempère Mario Mutzette, délégué CFE-CGC. Notre combat, c’est l’emploi. »Le plébiscite annoncé masque une frustration sourde. « Qui va marner jusqu’à onze heures du soir et les samedis ? Pas les cadres… La chaîne, c’est épuisant. Physiquement, on va le sentir », peste un opérateur. « La grande famille de la Smart que la direction nous vend est divisée, l’ambiance est plombée. On s’est senti pris à la gorge juste avant Noël », déplore Patrick Hoszkowicz, « modulant » et délégué CFDT. « Mon chef m’a conseillé de signer tout de suite en m’expliquant que ceux qui auront dit non auraient moins de pauses et des plannings différents », témoigne un de ses collègues.En tout cas, le passage aux 37 heures dès le 4 janvier paraît scellé ; pour l’heure, aucun recours n’est envisagé par les syndicats. « J’ai signé mais je n’en pense pas moins, souffle encore un ouvrier. Au fond, j’étais contre mais je ne veux plus y penser ni même en parler. »Nicolas Bastuck (Metz, correspondant)Journaliste au Monde Elvire Camus Face aux fusillades qui se répètent inlassablement dans une actualité macabre, la presse américaine a du mal à trouver les mots. « Remplir : la date ; le lieu ; les tireurs ; les motivations ; le nombre de vies perdues », énumère le New York Daily News dans un éditorial après la fusillade qui a fait au moins quatorze morts, mercredi 2 décembre, à San Bernardino, en Californie. Même les réactions des uns et des autres se suivent et se ressemblent, constatent les médias qui peinent à rendre compte d’une situation de blocage.Lire aussi :Ce que l’on sait de la fusillade qui a fait 14 morts à San BernardinoDepuis le 1er janvier, plus d’une fusillade de masse — c’est-à-dire faisant plus de quatre victimes, mortes ou blessées — a eu lieu chaque jour en moyenne aux Etats-Unis. Mais toutes ne font pas la « une » des journaux. Le Washington Post note que les fusillades de masse sont malheureusement reléguées au rang de simple fait divers tant leur fréquence est soutenue. « Barack Obama a déclaré après la fusillade de Colorado Springs (le 28 novembre) que ce genre de violences ne doit pas devenir la norme. Mais les chiffres prouvent que les fusillades de masse sont déjà la norme », écrit le quotidien américain.Aucune réponse politiqueMercredi, ce n’est qu’après la révélation du lourd bilan de l’attaque de San Bernardino que la presse a relayé l’existence d’une autre fusillade qui avait eu lieu plus tôt le même jour, rappelle le Washington Post. A Savannah, dans l’Etat de Géorgie, un homme a ouvert le feu sur quatre personnes, tuant une femme et blessant trois hommes.« Les grosses fusillades, bien sûr, attirent l’attention des médias nationaux, les commentaires du président, la peur du terrorisme. Les plus petites… eh bien elles deviennent simplement un autre rapport de police aux Etats-Unis. »Selon le directeur de recherche de l’ONG américaine Everytown for Gun Safety (« Toutes les villes pour le contrôle des armes à feu »), Ted Alcorn, interrogé par le New York Times, « quatorze personnes sont mortes en Californie, et c’est une horrible tragédie. Mais il est probable que quatre-vingt-huit autres personnes soient mortes à cause d’armes à feu aujourd’hui aux Etats-Unis ».Et après chaque tuerie, les mêmes discours politiques. Après le drame de mercredi, « les candidats à la présidence sont chacun intervenus sur Twitter et sur Facebook pour faire la même déclaration que lors de la dernière fusillade de masse — les démocrates ont appelé à un plus strict contrôle des armes à feu et les républicains ont offert leurs prières aux victimes et ont félicité les forces de l’ordre », note le LA Times. Pour The Atlantic, « les fusillades sont effroyables. Notre paralysie est pire ». « Dieu ne va pas régler ça »Le Wall Street Journal qualifie d’ailleurs la prise de parole de Barack Obama de « rituel », tandis que le New York Daily News réagit aux déclarations des républicains en affirmant : « Dieu ne va pas régler ça. »Au-delà du bilan de chaque tuerie, « le vrai choc et l’horreur sont relatifs à la quasi-absence de choc et d’horreur », selon le LA Times, pour qui les torts sont partagés, entre élus et citoyens :« La seule chose qui permettra à 355 fusillades de masse en 336 jours de devenir acceptables, c’est si nous l’acceptons. Et si nous l’acceptons, nous ne pourrons plus nous en prendre au groupe Etat islamique ou à Al-Qaida ou à l’axe du mal qui mettent en péril le mode de vie américain. Nous l’aurons détruit nous-même. »Vox s’interroge également sur la question du contrôle des armes à feu aux Etats-Unis, armes que l’opinion publique ne semble pas considérer comme une véritable menace. Mettant en parallèle la réaction des élus américains aux fusillades de masse avec leur réaction aux attaques terroristes, le site constate :« Nous ferions presque tout, nous consacrerions presque n’importe quelle somme d’argent pour prévenir des attaques de terroristes — et si le drame de mercredi s’avère être de nature terroriste, la réponse devrait encore une fois être agressive, pour le meilleur ou pour le pire. Mais jusqu’ici, nous avons prouvé que nous ne faisons rien pour prévenir les morts liées aux armes à feu. (…) C’est notre choix, et le bilan en vies américaines le prix à payer. »Elvire CamusJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gérard Davet et Fabrice Lhomme Face aux enquêteurs, l’ami d’enfance de Karim Benzema, actuellement en détention, s’est montré très embarrassé. Il s’en veut. Et devant les enquêteurs de la PJ de Versailles, qui l’ont placé en garde à vue, il semble vraiment sincère, ce 4 novembre. Karim Zenati, 30 ans, sait qu’il vient de précipiter la carrière de son ami d’enfance, de trois ans son cadet, Karim Benzema, dans une profonde ornière. Zenati n’a rien d’un primo-délinquant. Pas moins de vingt-quatre mentions figurent à son casier judiciaire, la première à 12 ans, pour un banal vol à l’étalage à Vaulx-en-Velin. Ensuite, c’est la triste litanie des affaires de stupéfiants et de braquages, toujours dans la région lyonnaise. Et neuf années d’emprisonnement.A sa sortie de cellule, en 2013, il y avait une personne, une seule, qui l’attendait. Son ami d’enfance des cités de Bron, quartier de Terraillon, Karim Benzema. « Je le connais depuis l’âge de 4 ans, nous habitions dans le même immeuble, nous étions voisins », confie l’attaquant aux policiers, le 4 novembre.Lire aussi :Affaire Benzema-Valbuena : ce milieu trouble que l’enquête dévoileEn 2013, Benzema est depuis longtemps un footballeur professionnel reconnu, une star du ballon rond, même. Benzema l’introverti salarie son copain, celui qu’il s’est choisi, à qui il restera fidèle quoi qu’il arrive, jusqu’au bout. 3 300 euros nets, dans une structure, « Best of Benzema », et une association, « Partages 9 », dont l’idée, généreuse, est d’aider les enfants défavorisés à réaliser leurs rêves. Dinner with my Bro'... Une photo publiée par Karim Benzema (@karimbenzema) le 17 Août 2015 à 12h43 PDTAu passage, Zenati rend de menus services à son célèbre copain. Il convoie ses voitures, les revend à l’occasion, à l’étranger… Puis rapatrie l’argent à Madrid, où Benzema évolue, sous les couleurs du prestigieux Real, depuis 2009 et son départ de l’Olympique lyonnais, son club formateur. Pas un jour sans qu’ils ne s’appellent. C’est cet homme-là qui, un jour de l’été 2015, contacté par Mustapha Zouaoui, dit Sata, un quadragénaire marseillais qui prospère dans l’ombre des joueurs de l’OM, va pousser Benzema à contacter Mathieu Valbuena au sujet de sa désormais fameuse « sextape ».“Mon histoire avec Karim Benzema, elle est belle. J’ai fait des bêtises très jeune. Il m’a permis de sortir de ma misère et de cet engrenage.” Karim ZenatiDevant la juge Nathalie Boutard, Karim Zenati regrette son initiative. « Mon histoire avec Karim elle est belle, dit-il, lors de son interrogatoire de première comparution, le 5 novembre. Il m’a aidé à sortir de là où j’étais. J’ai fait des bêtises très jeune. Il m’a permis de sortir de ma misère et de cet engrenage. Jamais je ne ferai de tort à Karim ni à Valbuena ». Et il continue : « Je m’en veux parce que c’est moi qui en parle à Karim. Si je pensais faire du chantage à Valbuena, je ne serais pas passé par Karim. Ce serait tordre la main de celui qui me donne à manger. » Pourquoi être intervenu, alors ? « Je tenais vraiment à arranger la situation », jure Zenati, à qui il ne restait que deux mois à tenir avant la fin de sa libération conditionnelle. Deux amis qui se protègent mutuellementAux policiers, quelques heures plus tôt, il avait beaucoup menti, minimisant son rôle dans le chantage, et protégeant au maximum son ami Benzema. Et la réciproque est vraie : Benzema, mis en présence des éléments concrets avancés par les enquêteurs, finira par leur lâcher, en fin de garde à vue : « J’ai des choses à modifier dans mes déclarations. Effectivement, je suis embarrassé par rapport à mon ami Karim Zenati parce que quand il est sorti de prison, et même quand il était dedans, je me suis occupé de lui. Nous sommes vraiment très proches. »De fait, tout au long des écoutes téléphoniques, on retrouve plutôt un Zenati sûr de lui, voulant jouer les « padre », selon ses propres termes, recommandant ainsi à Benzema d’écarter les intermédiaires précédemment venus au contact de Valbuena. A son interlocuteur Sata, il vante même les mérites de Benzema, un « tueur » selon lui : « C’est comme si c’est moi qui parlais », lance-t-il, pour convaincre le maître chanteur de lui faire confiance.Des écoutes accablantesEt c’est de fait un Benzema plutôt docile qui s’exécute, en octobre, lors d’un rassemblement de l’équipe de France. Il tente de persuader Valbuena de régler l’affaire de la « sextape » en le mettant en contact avec Zenati. Quelques heures plus tard, le footballeur rend compte à Zenati, par téléphone. Les policiers écoutent. Benzema rapporte à son meilleur copain les propos qu’il a tenus à Valbuena en ces termes : « Si tu veux que la vidéo elle soit détruite, mon ami il vient te voir à Lyon, tu vois directement avec lui et toi tu parles avec lui, tu envoies personne. »Cette discussion pèse lourd dans les charges visant Benzema, tant il semble s’être impliqué dans le chantage, sans doute pour rendre service à Zenati, qui aurait lui été motivé par l’appât du gain. Une explication que Benzema réfute : « De l’argent j’en ai. Je n’en ai pas besoin. Karim non plus. Je lui en donne de l’argent », assure-t-il à la juge Boutard. « Il ne manque de rien, ajoute-t-il. C’est pour ça que je ne comprends pas l’histoire de chantage et d’argent. »Trop proche de Zenati ? « C’est mon ami, comme un frère (…) J’ai réussi ma vie. Je lui fais partager car c’est mon ami depuis tout petit », répète-t-il devant la juge Boutard. « Franchement, ça me fait chier pour mon ami. Franchement, j’ai la haine (…) J’ai tout fait pour qu’il sorte de prison, pour qu’il ait une meilleure voie », dit-il encore de cet homme, de retour derrière les barreaux à cause de cette histoire, à qui l’(ex ?) avant-centre de l’Equipe de France n’a décidément jamais rien pu refuser.Fabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Rémi Dupré Jeudi 3 décembre, à 6 heures précises, la police suisse a investi l’hôtel Baur au lac, à Zurich. Sur ordre de la justice américaine, elle y a arrêté deux dignitaires de la Fédération internationale de football (FIFA), suspectés « d’avoir accepté des pots-de-vin. »Selon l’Office fédéral de la justice (OFJ) helvétique, « ces cadres haut placés auraient été payés en l’échange de la vente de droits de marketing en lien avec la diffusion de tournois en Amérique latine et de qualifications pour la Coupe du monde ».D’après le New York Times, prévenu de l’intervention de la police zurichoise, « plus d’une douzaine » de dignitaires de la FIFA pourraient être inculpés. D’emblée, le quotidien américain a révélé l’identité des deux dignitaires interpellés. Il s’agit du Hondurien Alfredo Hawit, vice-président de la FIFA et patron de la Confédération d’Amérique du Nord, centrale et des Caraïbes (Concacaf), et du Paraguayen Juan Angel Napout, dirigeant de la Confédération d’Amérique du Sud (Conmebol) et lui aussi vice-président de la Fédération internationale.Les deux confédérations américaines décapitéesCe nouveau coup de filet rappelle celui réalisé au même endroit, le 27 mai, à quarante-huit heures du congrès de l’instance mondiale. Ce jour-là, sept pontes de la FIFA, dont le patron de la Concacaf, Jeffrey Webb, prédécesseur d’Alfredo Hawit, et l’Uruguayen Eugenio Figueredo, vice-président de la Fédération internationale, avaient été arrêtés. Au total, quatorze personnes, dont neuf dignitaires de la FIFA, avaient été inculpées par la justice américaine pour des « faits de racket, escroquerie et blanchiment d’argent ».Depuis 1991, 150 millions de dollars de dessous-de-table auraient été versés aux dirigeants incriminés en « échange de droits médias et de marketing lors de compétitions organisées aux Etats-Unis et en Amérique du Sud ». En mai, la ministre de la justice américaine, Loretta Lynch, déclarait que cette enquête visait à démanteler « un système vieux de vingt-quatre ans destiné à s’enrichir grâce à la corruption dans le football international ».Mme Lynch doit s’exprimer jeudi en fin d’après-midi lors d’une conférence de presse à Washington. De son côté, l’OFJ a fait savoir qu’Alfredo Hawit et Juan Angel Napout, entendus par la police zurichoise, refusaient d’être extradés vers les Etats-Unis.Un programme de réformes approuvéCette double arrestation, qui décapite les deux confédérations américaines, a eu lieu trois heures avant le début de la seconde réunion du comité exécutif de la FIFA.Sous tension, le gouvernement du football mondial a mis sur la table la proposition d’élargir la Coupe de monde à quarante équipes (contre trente-deux actuellement) à l’horizon 2026. Mais « Il n’y a pas eu de décision prise sur un élargissement de la Coupe du monde », selon Wolfgang Niersbach, président démissionnaire de la Fédération allemande et membre du comité exécutif de la FIFA. Les représentants asiatiques et africains du comité exécutif étaient favorables à cela. Ce point a été reporté à une prochaine réunion ».Outre une séparation entre les fonctions politiques et les activités de gestion, ce plan de réforme prévoit la mise en place d’un « contrôle d’intégrité » des membres des commissions de la FIFA.Cette idée figurait dans la batterie de réformes institutionnelles proposées par le Suisse François Carrard, président dudit comité des réformes de la FIFA, sur lesquelles le comité exécutif s’est penché. A l’unanimité, les membres du gouvernement de la FIFA ont approuvé ce « paquet » de réformes, qui seront soumises à l’approbation du congrès, le 26 février 2016. « C’est le début d’un nouveau processus de réformes. La FIFA traverse une crise majeure, mais cette crise représente l’unique opportunité pour amorcer ce changement et débuter une nouvelle ère », s’est enthousiasmé François Carrard.Mandat présidentiel limité à douze ansLe gouvernement prévoit de limiter à trois (de quatre ans) les mandats du président de la FIFA et des trente-six membres du nouveau « conseil de la FIFA », qui remplace le comité exécutif. Ce sont les associations nationales qui éliront les membres de cette nouvelle entité lors de scrutins organisés au sein des confédérations et supervisés par la FIFA. Cette limite des mandats est également valable pour les membres du comité d’audit et de conformité et pour les organes judiciaires de la Fédération internationale.Outre une séparation entre les fonctions politiques et les activités de gestion, et la promotion de femmes dans les instances, ce plan de réforme prévoit la mise en place d’un « contrôle d’intégrité » des membres des commissions de la FIFA. Il sera effectué par un comité indépendant. L’instauration d’une limite d’âge a elle été écartée par François Carrard. « Elle est par définition arbitraire », a argué le patron du comité des réformes. Hayatou : « Je ne suis pas corrompu »« Les événements montrent la nécessité des réformes », a déclaré, en conférence de presse, le Camerounais Issa Hayatou, président par intérim de la FIFA depuis le 8 octobre et la suspension pour quatre-vingt-dix jours de Sepp Blatter, le titulaire de la charge. Le dirigeant de 69 ans a refusé d’évoquer l’opération menée quelques heures plus tôt par la police suisse. Après avoir somnolé durant l’exposé de François Carrard, Sepp Blatter, qui a subi une transplantation rénale à la mi-novembre, s’est défendu d’être « corrompu » lors d’une séance de questions-réponses particulièrement tendue avec les médias anglo-saxons. « Ce n’est parce que je suis là depuis longtemps que je suis impliqué dans les scandales », a-t-il dit avec un sourire.Accusé par le Parlement britannique d’avoir touché 1,5 million de dollars, en 2010, en échange de son vote en faveur du Qatar lors du scrutin d’attribution du Mondial 2022, Issa Hayatou a balayé les critiques : « Je ne serais pas ici si j’étais corrompu. Le Parlement peut-il prouver que j’ai reçu 1,5 million ? Je n’ai jamais reçu un seul dollar, un seul euro pour voter pour quelqu’un. »Questionné sur l’absence de Juan Angel Napout et d’Alfredo Hawit lors de la réunion du comité exécutif, le Camerounais a botté en touche : « Nous étions assez dans la salle pour prendre une décision. »Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.12.2015 à 15h11 • Mis à jour le03.12.2015 à 15h48 | Marie Charrel Les marchés n’en attendaient pas moins. Jeudi 3 décembre, à l’issue de la réunion de son conseil des gouverneurs, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé plusieurs actions. Objectif : lutter contre l’inflation faible, qui s’est établie à 0,1 % seulement en novembre, et tenter de réanimer l’économie européenne.Lire aussi :La croissance de la zone euro déçoit au troisième trimestreDans le détail, Mario Draghi, le président de l’institut de Francfort, a dévoilé trois mesures principales : la baisse du taux de dépôt de -0,2 % à -0,3 %, l’extension du programme de rachat de dettes publiques et privées (l’assouplissement quantitatif) de septembre 2016 à mars 2017, voire au-delà si nécessaire, et l’inclusion dans ce programme de nouveaux titres de dettes, à savoir des titres de dettes de collectivités locales et régionales de la zone euro.Certains analystes et investisseurs pariaient sur des mesures plus ambitieuses encore. Il faut dire que ces dernières semaines, M. Draghi, en promettant d’agir massivement, avait fait grimper les attentes au-delà du raisonnable…Lire aussi :Taux & Changes : Relancer l’inflation, oui, mais laquelle ?Pourquoi la BCE veut-elle allonger son programme d’assouplissement quantitatif ?Lancé en mars, ce programme parfois qualifié de « bazooka monétaire » (en anglais, on parle de « quantitative easing », ou « QE ») consiste en des rachats de dettes publiques et privées sur les marchés, à hauteur de 60 milliards d’euros par mois. Pour ce, la BCE crée de la nouvelle monnaie qu’elle injecte dans le système financier : c’est la version moderne de la « planche à billets ».Son objectif est triple. D’abord, le QE permet de maintenir les taux d’intérêt auxquels s’endettent les Etats de la zone euro à des niveaux très bas. De quoi les aider à assurer la stabilité de leurs finances publiques, même si certains économistes jugent que, du coup, les gouvernements ont moins de pression pour mettre en place les réformes permettant de réduire durablement leur dette… Reste qu’en se diffusant dans le reste de l’économie, la baisse des taux permet également aux PME et aux ménages d’accéder à des crédits bancaires moins chers.Autre objectif : en achetant des obligations souveraines, la BCE espère pousser les investisseurs en quête de rendement vers des titres jugés plus risqués mais aussi plus favorables au financement de l’économie. Comme, par exemple, les obligations d’entreprises.Enfin, le QE vise également – c’est un objectif officieux de la BCE – à faire baisser l’euro face au dollar. En injectant des nouvelles liquidités, l’institution augmente en effet la quantité de monnaie en circulation, ce qui fait automatiquement baisser le cours de la monnaie unique face aux autres devises. Et cela fonctionne : depuis que la BCE a commencé à évoquer le QE, à l’été 2014, l’euro a déjà perdu 23 % face au billet vert.Or, lorsque l’euro baisse, le prix des produits importés augmente, ce qui contribue à relancer l’inflation : c’est justement l’objectif de la BCE. Voilà pourquoi elle a décidé d’allonger son QE jusqu’à mars 2017, voire au-delà si nécessaire, contre septembre 2016, comme initialement prévu.Que cherche la BCE en rachetant des dettes des collectivités locales et régionales ?Jusqu’ici, la BCE rachetait essentiellement des obligations d’Etats, ainsi que certaines obligations privées, de façon plus marginale. A cette liste s’ajouteront désormais des titres d’emprunt de collectivités locales et régionales de la zone euro. Pourquoi une telle mesure ? Principalement pour regagner un peu de marges de manœuvre. La BCE rachète aujourd’hui une grande partie de la dette nouvellement émise par les Etats, laissant parfois craindre une pénurie de ces titres.Certains analystes soulignent néanmoins que le rachat d’obligations des collectivités locales n’est pas sans risques, certaines n’étaient en effet pas des parangons de la vertu budgétaire…Quel est l’objectif de la nouvelle baisse du taux de dépôt ?C’est probablement l’outil monétaire le plus difficile à comprendre. Le taux de dépôt rémunère les liquidités à court terme que les banques laissent dans les coffres de la BCE. Instaurer un taux de dépôt négatif (la BCE l’a baissé à -0,10 % en juin 2014 puis à -0,20 % en janvier) revient donc à les faire payer pour ces liquidités dormantes. Objectif ? Le plus souvent, on avance qu’une telle mesure est censée encourager les banques à augmenter leurs prêts aux ménages et aux entreprises.Pour savoir si cela fonctionne, il suffit de se pencher sur le cas des pays qui l’ont déjà appliquée. Comme la Suède, qui a passé son taux de dépôt à -0,25 % entre juillet 2009 et septembre 2010. L’effet sur les prêts a été peu concluant, jugent les économistes.De fait, l’objectif du taux de dépôt négatif est moins de relancer le crédit que d’agir sur le cours de la monnaie. En rendant les dépôts moins attractifs, le taux négatif décourage les investisseurs à placer leurs fonds dans le pays concerné. Ce qui fait baisser le cours de la devise en question.En réduisant encore son taux de dépôt à -0,30 %, la BCE cherche donc surtout à tirer l’euro vers le bas face au dollar. Là encore, dans l’espoir que cela relance l’inflation…Quelle peut être l’efficacité de ces nouvelles mesures ? Ces nouvelles armes permettront-elles de dynamiser la croissance et l’inflation ? Les économistes sont divisés. Pour certains, l’activisme de Mario Draghi porte déjà ses fruits, même s’ils sont encore timides. « Le crédit bancaire au secteur privé accélère, les indicateurs macroéconomiques passent peu à peu dans le vert, l’inflation sous-jacente, celle qui exclut notamment les prix de l’énergie, se ressaisit, constate ainsi Frederik Ducrozet, économiste chez Pictet Wealth Management. De plus, il ne faut pas oublier que le QE a seulement été lancé en mars dernier. Or, il faut au moins un an avant que ses effets sur l’économie ne se mesurent vraiment. »Patrick Artus, chef économiste de Natixis, se montre bien plus dubitatif. « La politique monétaire n’a quasiment plus d’effet sur l’inflation, en répétant qu’il fera tout pour la relancer aussi vite que possible, Mario Draghi prend de grands risques », explique-t-il. A commencer par celui de perdre sa crédibilité s’il échoue.Les causes de l’inflation faible échappent en effet en partie à son rayon d’action. A l’exemple de la chute des cours des matières premières, bien sûr, mais aussi de l’atonie des salaires, plombés par le taux de chômage élevé (10,7 % de la population active dans la zone euro). Ou encore de la concurrence des pays à bas coût.Lire aussi :Pourquoi la BCE peine à relancer l’économie européenneMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Adrien Pécout L’extrait est glaçant. Depuis la Syrie, le 12 février, Salim Benghalem incite les musulmans à multiplier de nouveaux « carnages » : « A vous de vous bouger ! », exhorte-t-il, à visage découvert, dans une vidéo de propagande diffusée par l’organisation Etat islamique, un mois après les attentats qui ont visé Charlie Hebdo et une supérette casher.Mercredi 2 décembre, le président du tribunal correctionnel de Paris lit à haute voix cet appel à commettre des attentats. Depuis la veille, il tente de comprendre la radicalisation de Salim Benghalem, cet homme de 35 ans qui s’impose comme le personnage central du procès d’une filière d’acheminement de djihadistes originaires du Val-de-Marne. Et dont il faut composer avec l’absence, malgré le mandat d’arrêt international dont il fait l’objet depuis un an.Lire aussi :Le djihadiste Salim Benghalem, absent omniprésentEn son absence, les regards se tournent jusqu’au lundi 7 décembre vers les six autres prévenus. Interrogés à tour de rôle, tous disent leur « effroi », comme pour mieux se démarquer de l’un des bourreaux présumés de l’Etat islamique. Tous désavouent aujourd’hui l’homme qui apparaissait pourtant, il y a deux ans, comme leur chef opérateur. Dans la XVIe chambre du palais de justice, Abdelmalek T., Younes C., Mehdi I., Karim H., Paul M. et Karl D. ont parlé d’une même voix.Paul M. dénonce une « folie meurtrière ». Abdelmalek T. dit avoir connu Benghalem seulement une fois « sur place », en Syrie, et se désolidarise de « tout le mal » que celui-ci « a fait ou qu’il compte faire ». Karim H. lui, y voit, des propos « blasphématoires » et contraires aux principes de l’islam. Quant à Mehdi I., il évoque une « déshumanisation progressive ». Pour Younes C., Benghalem « n’était pas comme ça avant », sous-entendu, en 2012 et en 2013, la période qui concerne leur procès pour projet d’actes terroristes. Il n’avait pas « ce paroxysme », appuie Karl D.« Gros conflit idéologique »Une condamnation unanime, mais peu d’informations. Lors des deux premières journées de débat, aucun des six prévenus présents n’a détaillé avec précision le rôle de Salim Benghalem. « Je ne le connaissais pas en France, je ne l’ai croisé qu’en Syrie », disent-ils en substance. En 2013, celui-ci combattait pour l’organisation Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL).Karl D., père inconnu, mère bouddhiste d’origine thaïlandaise et laotienne, reconnaît toutefois avoir eu « un gros conflit idéologique » avec lui. En cause, l’« idéologie trop déviante » de Benghalem, selon lequel « il faut faire la guerre à l’Occident ». « Benghalem voulait m’obliger à combattre, il voulait que j’aille au combat, que j’aille sur la ligne de front », précise le prévenu, qui déclare être parti en Syrie pour effectuer avant tout sa « hijra » (émigration en terre musulmane).Karl D. ne restera même pas un mois en Syrie. Tout comme Mehdi I., qui dit avoir croisé Benghalem dans un hangar près d’Alep où étaient réunies une vingtaine de personnes, parmi lesquelles des combattants. « A l’époque, il m’a expliqué qu’il était conducteur d’engins », se souvient Mehdi I., qui avait rencontré Salim Benghalem à la mosquée de Cachan (Val-de-Marne), la ville où ce dernier était domicilié en France jusqu’à son départ, à la fin du mois de mars 2013, pour la Syrie.« Une gaminerie »Interceptées entre avril et novembre 2013, des écoutes téléphoniques documentent davantage les relations de Salim Benghalem avec les autres prévenus. Cette année-là, Mehdi I., Karim H. et Paul M. franchissent successivement la frontière syrienne à l’aide d’Abdelmalek T., qui leur indique les coordonnées d’un passeur à la frontière turco-syrienne, puis les dirige vers des camps. Ce dernier travaille de concert avec Salim Benghalem, lui aussi en Syrie.Un seul est resté en France, Younes C., pour assurer l’interface. Le 7 juillet 2013, Salim Benghalem l’appelle. Dans la conversation, il regrette que Mehdi I. ait « raté une opportunité de dingue » : alors qu’il faisait partie des rares hommes à avoir été sélectionnés pour commettre des attentats, ce dernier est rentré en France au bout de seulement trois semaines. « Quand j’ai vu la réalité de la guerre, quand j’ai réalisé que je pouvais y passer, j’ai compris que je n’étais pas dans mon élément », assure-t-il.Lire aussi :Syrie : Salim Benghalem, la cible des frappes françaises à RakkaComme les cinq autres prévenus présents, Medhi I. affirme avoir rejoint la Syrie « pour aider le peuple syrien » face au gouvernement de Bachar Al-Assad. Et comme eux, il assure n’avoir pas pris part directement aux combats, malgré plusieurs photos ou vidéos où ils reconnaissent avoir posé avec une kalachnikov. « Une gaminerie, parce que je savais que j’allais quitter la Syrie », lâche Medhi I., 26 ans désormais, pour justifier ce souvenir d’un goût douteux. « C’est comme quand un enfant enfile le costume de Spiderman », ajoute Paul M.Le réquisitoire du parquet est attendu vendredi matin, et le début des plaidoiries, dans l’après-midi. Les prévenus risquent une peine pouvant aller jusqu’à dix ans d’emprisonnement.Adrien PécoutJournaliste au Monde Morgane Tual Le fondateur de Facebook Mark Zuckerberg est devenu l’un des plus importants philanthropes au monde, mardi 1er décembre, en annoncant la création, avec sa femme Priscilla Chan, de la Chan Zuckerberg Initiative (CZI). Cette organisation caritative pour l’enfance, au statut hybride à mi-chemin entre la fondation et l’entreprise, sera à terme dotée de 99 % des actions de Facebook détenues par le couple, une somme estimée aujourd’hui à 45 milliards de dollars (42 milliards d’euros).L’initiative soulève de nombreuses questions, et s’inscrit dans une nouvelle forme de philanthropie, portée par des acteurs plus jeunes, souvent issus de la Silicon Valley et dont les méthodes s’inspirent du monde de l’entreprise. Eclairage avec Antoine Vaccaro, président du Cerphi, le Centre d’étude et de recherche sur la philanthropie.Lire aussi :6 questions sur l’« Initiative Zuckerberg »Pourquoi Mark Zuckerberg a-t-il décidé de se lancer dans un tel projet ?C’est du mimétisme, ou de l’atavisme, historique. Les Etats-Unis ont déjà connu ça à la fin du XIXe siècle, avec la révolution industrielle : des personnes comme John Davison Rockefeller ou Henry Ford ont fait des fortunes titanesques en une génération. La question qui se pose alors à eux après de telles réussites, c’est : « Que va-t-il rester de moi dans l’avenir ? »On attribuait à Rockefeller tout un tas de méfaits, il était considéré comme quelqu’un de très violent économiquement parlant. Il a créé sa fondation, et 100 ans plus tard, on se rappelle de lui comme d’un bienfaiteur de l’humanité. L’action philanthropique est la meilleure façon de se blanchir pour la postérité. Mark Zuckerberg est un jeune type qui a inventé Facebook, a bâti une fortune, et est suivi par 1,5 milliard de personnes. Pour lui, la prochaine étape c’est : « Je donne au monde cette organisation qui me survivra. »Que peut-on attendre d’une telle initiative ? Quel impact pourrait-elle avoir concrètement ?Elle deviendra sans doute une grande organisation planétaire, comme la fondation Gates. Quand cette dernière a été créée [en 2000], j’étais perplexe, mais elle a vraiment permis de changer les choses. Quand elle s’est attaquée à la rougeole, 2 millions d’enfants en mourraient chaque année. Elle a mis en place un programme de vaccination, et on est tombé à 200 000. Le budget annuel de la fondation Gates, c’est l’équivalent de l’Organisation mondiale de la santé. La combinaison de la volonté, du cash et de la méthode, ça a donné des résultats avec Bill Gates.Ce qui intéresse Mark Zuckerberg, c’est l’enfance et l’éducation. Avec les 45 milliards de dollars dont il dispose, il peut mettre autour de la table les plus grandes compétences au monde. Peu d’Etats ont de telles mannes à distribuer. Si Mark Zuckerberg a des objectifs clairs et utilise des méthodes avérées, ça peut être radical, même si les questions de santé donnent des résultats plus rapides que l’éducation. Qui plus est, Mark Zuckerberg peut apporter sur le terrain des outils technologiques qui peuvent être utiles pour l’éducation : Internet, les smarphones, les MOOC [cours en ligne]…Justement, Mark Zuckerberg est soupçonné de vouloir se servir de cette initiative pour connecter encore davantage la planète, notamment à Facebook…On soupçonne beaucoup les philanthropes, notamment en France, où un bon philanthrope est un philanthrope mort ! C’est évident que Mark Zuckerberg ne fait pas ça que pour la beauté du geste. C’est lié à l’ego, l’idée d’immortalité, de postérité. Mais de là à dire que ça lui servira à développer Facebook… Il n’a pas besoin de ça ! Et quand bien même, si cette initiative permet à des enfants de sortir de la misère et que Facebook prospère, très bien ! Il y a les mêmes suspicions sur Bill Gates, qui a aussi été critiqué sur les placements financiers de sa fondation ; mais il a sauvé des gens.Cela pose toutefois la question de la responsabilité : quand des organismes privés comme ces fondations disposent des mêmes budgets que certains Etats et d’une telle capacité d’action, qui les contrôle ?La vraie question aujourd’hui c’est celle de la redistribution : pourquoi de telles richesses peuvent-elles se constituer aujourd’hui, sans ruissellement sur le reste de la société ? Alors que les plus précaires et les classes moyennes sont en souffrance ? Comment est-ce qu’on agit sur ce scandale ? Warren Buffet avait réclamé qu’on impose davantage les riches aux Etats-Unis, pour redistribuer les fortunes par l’impôt. Aujourd’hui, sans la volonté de ces personnes de donner leur fortune, leurs richesses ne ruissellent pas.Pourtant, Facebook fait tout pour payer le moins d’impôts possible… Mark Zuckerberg veut développer l’éducation, mais pas financer les Etats, dont c’est pourtant le rôle. N’est-ce pas contradictoire ?Il le fait au titre de l’entreprise. Facebook joue à fond sur l’optimisation fiscale, car ils ont des comptes à rendre à leurs actionnaires. Mark Zuckerberg ne fera pas de philanthropie si son entreprise flanche. Au titre de particulier, il paie ses impôts dans le pays dans lequel il vit.La Silicon Valley n’était pas jusqu’ici connue pour sa générosité. Mais ses acteurs se lancent de plus en plus dans la philanthropie. Pourquoi cette évolution ?Il fallait le temps que ces fortunes se consolident. Une fois que c’est aquis, qu’ils ont fait leur carrière à 35-40 ans, ils font quoi du reste de leur vie ? Certains construisent des fusées, Google s’attaque à l’immortalité… Il y a une volonté de sauver le monde très forte chez ces jeunes générations qui voient les glaciers fondre, assistent aux conflits, aux violences religieuses… Les grandes idéologies ne font plus leur job, alors où trouver du sens ? Les Etats sont endettés, leur système de décision ne fonctionne pas toujours… C’est là qu’interviennent ceux que j’appelle les « despotes philanthropes éclairés ». Mais il faut espérer qu’ils ne fassent pas trop de bêtises.Ces nouveaux philanthropes ont-ils une approche différente de la générosité ?Ils transposent leur savoir-faire du monde de l’entreprise vers l’action philanthropique. Ils donnent des obligations de résultat : « Je donne 100 millions, et dans trois ans, je veux ça. » Pour ces nouveaux philanthropes, tout commence par un appel à projets, étudié par les experts, des priorités sont posées, un calendrier, des impératifs, des exigences de résultats et des outils de « reporting ». A l’époque de Rockefeller, il y avait peu de remontées d’information sur les actions de terrain. Désormais, il y a tous les outils pour faire remonter des données en temps réel. Auparavant, les ONG refusaient de se soumettre à une obligation de résultats. Mais maintenant, elles n’ont plus le choix.Lire aussi :Voyage au cœur de la fondation la plus puissante du mondeMorgane TualJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Foucart Rester sous 2 °C de réchauffement par rapport à la période préindustrielle : la faisabilité de l’objectif fixé par la communauté internationale, en 2009 à Copenhague, est un sujet de débats. Avec prudence, l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) et le Sustainable Development Solutions Network répondent par l’affirmative. Les deux instituts publient, jeudi 3 décembre, le résultat d’un projet de recherche international – le Deep Decarbonization Pathways Project (DDPP), « Trajectoires de décarbonation profonde » –, lancé en 2013, pour esquisser les scénarios de développement susceptibles de contenir le réchauffement.Selon les travaux présentés, les 16 pays les plus émetteurs de gaz à effet de serre pourraient, à l’horizon 2050, réduire de 56 % leurs émissions par rapport à 2010. Et ce, tout en absorbant une augmentation de 17 % de leurs populations cumulées et en maintenant une croissance économique moyenne de 3,1 % par an.Lire aussi :La croissance verte existe-t-elle?« Dans ses scénarios de développement, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) raisonne au niveau mondial, précise Henri Waisman, chercheur à l’Iddri et coordinateur du projet. Nous avons pour notre part suivi une démarche inverse, en partant des pays et en tenant compte de leurs spécificités et de leurs infrastructures, pour construire des scénarios de décarbonisation de leur secteur énergétique, puis en agrégeant les résultats. » Pour chaque pays, les équipes de recherche nationales ont été sollicitées.Objectif très ambitieuxAu-delà des divergences, plusieurs exigences communes se dégagent, en particulier « une forte augmentation de l’efficacité énergétique et une décarbonisation de la production d’électricité », précise M. Waisman. « Pour la France, par exemple, nous nous sommes fondés sur ce qui a été élaboré en 2013, dans le cadre du débat sur la transition énergétique », explique l’économiste Patrick Criqui (CNRS, université de Grenoble), coauteur de la section française du rapport. « Nous sommes partis d’un premier scénario qui vise une division par deux de la consommation énergétique vers 2050, qui fait progressivement passer la part du nucléaire dans la production électrique de 50 %, en 2025, à 25 %. »Lire aussi :Les énergéticiens français sur la selletteToutefois, la division par deux de la consommation énergétique à l’horizon du milieu du siècle est un objectif très ambitieux. « Cela implique une rénovation de l’ensemble du parc immobilier, soit un demi-million de logements rénovés par an dès 2017, dit ainsi M. Criqui. Si cet objectif n’est pas tenu, alors il faudra augmenter la quantité d’énergie non carbonée et maintenir la production d’énergie nucléaire autour de 50 %, ce qui pose d’autres questions que la rénovation des logements : la gestion du parc de centrales, le lancement d’une nouvelle génération de réacteurs, etc. »Aucun scénario ne sera simple à mettre en œuvre. « La transition doit être un processus dynamique, conduit sur le long terme, dit l’économiste français. Il faut viser des objectifs, puis évaluer régulièrement l’efficacité des mesures mises en place et les faire évoluer en fonction des résultats. »L’originalité du travail qui a été conduit réside également dans la prise en compte des débats qui traversent chaque pays. Les chercheurs japonais, qui travaillaient dans la foulée de l’accident de Fukushima, ont ainsi montré que la décarbonisation de leur économie reste possible sans redémarrage de leurs centrales nucléaires.Lire aussi :Le Japon relance un deuxième réacteur nucléaire dans une relative indifférenceD’autres marges d’action existentAvec 56 % de réduction des émissions des 16 pays considérés – qui totalisent 75 % environ des émissions mondiales aujourd’hui –, il n’est toutefois pas certain que la barre des 2 °C ne soit pas franchie. En tenant compte des incertitudes de la science climatique, un tel effort conduirait à garder une chance sur deux de demeurer sous ce seuil.Cependant, d’autres marges d’action existent, et certaines des options prises par les auteurs du rapport sont relativement conservatrices. « D’une part, nous n’avons considéré que le secteur énergétique et non les progrès possibles dans d’autres domaines comme l’agriculture, dit ainsi M. Waisman. De plus, les auteurs ont généralement exclu des modifications importantes dans les modes de vie. »Par exemple, les chercheurs qui ont travaillé sur le cas américain n’ont pas anticipé de changements importants dans la mobilité individuelle… Pour l’Afrique du Sud, les auteurs ont supposé un développement retardé de la voiture électrique à grande échelle, au motif que leur pays n’est pas armé pour mener seul une telle évolution. « Mais on peut souhaiter qu’après un accord à Paris, des programmes internationaux se mettront en place autour des technologies clés », tempère M. Waisman.Stéphane FoucartJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.12.2015 à 14h15 • Mis à jour le03.12.2015 à 17h34 C’est une affaire vieille de vingt ans. La cour d’appel de Paris a finalement estimé, jeudi 3 décembre, que Bernard Tapie n’avait pas été lésé par le Crédit lyonnais, sa banque, le 15 février 1993, lors de la vente du groupe Adidas, cédé à un groupe d’investisseurs (parmi lesquels figurait justement le Crédit lyonnais, alors banque publique).Les époux Tapie, leurs sociétés et leurs liquidateurs judiciaires sont ainsi condamnés à rembourser les 285 millions d’euros, « 404 623 082,54 euros » avec les intérêts, versés en vertu de l’arbitrage qui a soldé en 2008 leur litige avec le Crédit lyonnais sur la revente d’Adidas, a précisé la cour d’appel de Paris. Ils devront également rembourser les coûts de la procédure d’arbitrage, soit 300 000 euros, précise-t-elle dans son arrêt.La cour d’appel de Paris a rejugé le fond de l’affaire après avoir annulé le 17 février la sentence arbitrale de 2008 désormais soupçonnée d’avoir été une escroquerie. Pour l’avocat de M. Tapie, Me Emmanuel Gaillard, cette condamnation « constitue un déni de justice pur et simple ». « Nous étudions en conséquence toutes les voies de droit disponibles afin que la justice dans cette affaire, enfin, prévale », a-t-il commenté. L’homme d’affaires peut se pourvoir en cassation. Mais, selon une source judiciaire, l’arrêt rendu jeudi par la cour d’appel est exécutoire, sans attendre l’arrêt éventuel de la Cour de cassation.« Cela prouve que l’Etat avait raison de considérer que le recours à l’arbitrage n’était pas la bonne manière de défendre les intérêts de l’Etat », a réagi Michel Sapin, le ministre des finances, après la publication de l’arrêt.Tapie s’estime trahi par sa banque historiqueA l’audience au civil le 29 septembre, l’homme d’affaires de 72 ans avait réclamé entre 516 millions et 1,174 milliard d’euros en réparation du préjudice économique et moral qu’il estime avoir subi lors de la revente de l’équipementier en 1994 à l’homme d’affaires Robert Louis-Dreyfus.Lire aussi :Adidas : Tapie réclame 1 milliard d’euros à l’EtatA l’audience, ses avocats avaient eu des mots très durs pour les représentants de l’ancienne banque publique, « génies malhonnêtes de la finance », qui auraient prémédité la « captation » des avoirs de Bernard Tapie. Pour ses adversaires, l’homme d’affaires était informé du montage et aurait au contraire été sauvé de la faillite par le Lyonnais. Bernard Tapie estime avoir été trahi par le Crédit lyonnais, son banquier historique, dans la revente d’Adidas.En décembre 1992, quand il décide de cesser ses activités économiques, Bernard Tapie est au sommet, ministre de la ville de François Mitterrand, en pleine ascension politique à Marseille. C’est aussi un homme endetté, selon la partie adverse.« Un très, très bon prix »Au tout début des années 1990, il avait acquis Adidas pour 1,6 milliard de francs, appuyé sur un pool bancaire mené par une filiale du Lyonnais, la Société de banque occidentale (SdBO). Fin 1992, un accord avec la SdBO prévoit l’apurement de ses dettes, notamment par la vente de ses parts dans Adidas, soit 80 % du capital. Il donne un mandat de vente au Crédit lyonnais pour 2,085 milliards de francs, soit près de 320 millions d’euros.Au moment où Bernard Tapie prend cette décision, ces deux milliards constituaient « un très, très, très bon prix », avait plaidé l’avocat du CDR, la structure chargée de gérer le passif du Lyonnais. Selon le jugement de la cour d’appel jeudi, le « prix de vente – 2,085 milliards de francs – correspondait à la valeur réelle d’Adidas à la date de la cession ». De plus, les sociétés de Bernard Tapie « disposaient, à la date de la vente d’Adidas, des mêmes éléments d’information que la banque, notamment sur les perspectives de redressement d’Adidas ».« Et le groupe Tapie, au vu de ses résultats catastrophiques de 1992, n’était en mesure ni d’obtenir les apports en capital importants qu’exigeait le redressement d’Adidas, ni dès lors de conserver durablement les titres et d’envisager une mise en bourse d’Adidas pour son propre compte », estime la cour.Mis en examen dans le volet pénal de l’enquêteDeux mois plus tard, le 12 février 1993, les actions étaient achetées à ce prix par huit acquéreurs, dont une filiale du Lyonnais, Clinvest, des sociétés off-shore et une structure luxembourgeoise appartenant à Robert Louis-Dreyfus (« RLD »), décédé depuis. Or, le même jour, ce groupe d’acquéreurs consent une promesse de vente des titres à une autre société de « RLD » pour près de 3,5 milliards de francs, option levée fin 1994.La cour d’appel a jugé que « la SDBO et Clinvest », les deux filiales du Crédit lyonnais visées par l’homme d’affaires, « n’ont pas commis les fautes qui leur sont reprochées » par Bernard Tapie.Dans le cadre de l’enquête pénale sur l’arbitrage, Bernard Tapie est mis en examen pour escroquerie en bande organisée et détournement de fonds publics par personne privée. Cinq autres personnes, dont l’actuel patron d’Orange Stéphane Richard, sont mis en examen dans ce dossier toujours à l’instruction. 03.12.2015 à 13h06 • Mis à jour le03.12.2015 à 13h17 Le gouvernement a interdit mercredi l’expédition d’oiseaux vivants et d’œufs « depuis l’ensemble du département de la Dordogne à destination d’autres Etats membres de l’Union européenne ou de pays tiers », selon un arrêté paru au Journal officiel, jeudi 3 décembre.Cette interdiction d’export de volailles vivantes s’accompagne aussi de restriction de transports sur le territoire français des volailles, poussins, œufs mais aussi de viandes d’espèces aviaires provenant de 87 communes en Dordogne et en Haute-Vienne. L’arrêté, d’application immédiate, prévoit que leur transport est désormais soumis à autorisation du préfet, après avis des services vétérinaires.Cette décision fait suite à la découverte de trois foyers de grippe aviaire en Dordogne ces deux dernières semaines. Des mesures de confinement, de désinfection et de protection ont été imposées à 70 exploitations agricoles situées dans des zones de 10 kilomètres autour des trois foyers infectés.Le premier cas confirmé a touché un élevage de poules chez un particulier à Biras, où une souche du virus H5N1 « hautement pathogène pour les volailles » a été dépistée, selon le ministère de l’agriculture.Deux autres élevages, à Domme et à Saint-Paul-la-Roche, ont été contaminés par une souche H5 non identifiée à ce stade, conduisant les autorités à abattre quelque 14 000 canards et 1 000 oies.Plus d’un tiers de la production française de viande de volaille (hors abats et foie gras) est exporté, principalement vers le Moyen-Orient et l’UE, selon FranceAgriMer. Depuis 2014, plus de 583 000 tonnes ont été vendues pour une valeur dépassant 1,1 milliard d’euros.Lire aussi :Les grippes aviaires, des maladies sous surveillance 07.12.2015 à 17h57 • Mis à jour le07.12.2015 à 18h26 | Jean-Michel Bezat On en sait désormais davantage sur les 1 000 emplois nets que General Electric (GE) s’est engagé à créer d’ici à la fin 2018 dans le cadre de son rachat d’Alstom Energie pour 12 milliards d’euros. Ils seront à haute valeur ajoutée et répartis entre la région parisienne et le site de Belfort, qui deviendra l’une des plus importantes implantations industrielles du conglomérat américain dans le monde. « C’était un engagement fort, et nous allons créer de nouveaux emplois pour de nouvelles activités », a expliqué lundi 7 décembre Mark Hutchinson, PDG de GE Europe et chargé par le patron du groupe, Jeff Immelt, de conduire l’intégration des activités reprises à Alstom. Les premières embauches sont prévues en janvier, a-t-il indiqué.Lire aussi :General Electric boucle l’acquisition du pôle énergie d’AlstomEn septembre, le géant américain avait annoncé la création d’une nouvelle division mondiale – fait très rare chez GE – consacrée au numérique, au même niveau que les autres secteurs traditionnels (santé, pétrole et gaz, centrales électriques, moteurs d’avions…). M. Immelt, qui a fait de l’internet industriel un axe de développement stratégique, veut « faire croître les activités de logiciels et d’analytique [6 milliards de dollars (5,5 milliards d’euros) de chiffre d’affaires en 2015] et la porter dans les dix premières sociétés de logiciels d’ici 2020 ». Ces nouveaux outils numériques doivent permettre aux clients de GE d’améliorer la performance des moteurs d’avion ou des appareils d’imagerie médicale. Or, sur les 1 000 emplois promis en France, 250 iront dans le centre d’excellence pour les logiciels créés en 2016 dans la région parisienne, et sans doute davantage, à plus long terme, selon M. Hutchinson. Ce sera le deuxième site en importance, après celui de San Ramon (Californie), dans la Silicon Valley, qui emploie 1 200 personnes.Par ailleurs, Paris et Belfort se partageront les 200 emplois prévus dans le « centre d’excellence de services partagés », qui appuiera les ingénieurs et les techniciens des activités de GE en France dans les turbines, les appareils médicaux et les moteurs d’avion.M. Hutchinson et Clara Gaymard, présidente de la filiale française, ont aussi annoncé la création de 240 postes dans le cadre des « programmes de leadership », qui forment les dirigeants de GE. Selon M. Hutchinson, environ la moitié d’entre eux, dont M. Immelt, sont passés par cette filière de formation interne. Enfin, le groupe va réintégrer certaines fabrications de composants et de pièces en son sein, ce qui générera 310 nouveaux emplois.Le groupe ne « touchera pas à Belfort »Si M. Hutchinson a reconnu qu’il y aurait « des réorganisations » au sein de GE France, il a précisé que le groupe ne « toucherait pas à Belfort ». Dans les trois prochaines années, GE France va devoir recruter au moins 3 700 salariés pour atteindre cet objectif de 1 000 postes tout en compensant les départs des salariés (retraites, redéploiements…). Fin 2018, il devrait employer 15 000 personnes, ce qui fera de la France l’une de ses cinq plus fortes implantations mondiales. Le gouvernement a indiqué qu’il serait « vigilant » sur le respect des promesses du conglomérat américain.A ces 1 000 emplois doivent s’ajouter 500 postes créés à la faveur de la délocalisation de la fabrication de turbines des Etats-Unis vers la France. En renonçant à prolonger l’Exim Bank, l’assureur-crédit public, Washington a poussé GE à produire un peu plus dans l’Hexagone. Le gouvernement français s’est en effet engagé à ce que la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (Coface) couvre les exportations de turbines fabriquées en France vers les marchés émergents pour une première tranche de 3,5 milliards de dollars, qui pourrait être suivie d’une seconde tranche d’un montant identique.Lire aussi :Le patron d’Alstom assure n’avoir « de leçon de patriotisme économique à recevoir de personne »Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.12.2015 à 17h11 • Mis à jour le07.12.2015 à 18h55 A leurs yeux, Internet est une chose pleine de mystères. Certains s’imaginent trop « nuls » pour explorer cet univers angoissant, d’autres trop vieux. Malgré ces réticences, vous voulez absolument convaincre un proche d’adopter Internet, car il a beaucoup à y gagner. Mais comment réussir votre cadeau ? Quel appareil choisir ? Nous avons compté pas moins d’une cinquantaine de produits simplifiés. Nous avons passé en revue toutes ces solutions.Avant tout, n’oubliez pas que pour surfer, on a besoin... d’une connexion Internet. Si votre proche n’a pas de box WiFi, la solution la plus pratique est l’Internet mobile : une simple carte SIM accompagnée d’un forfait « données » sans engagement suffit. Par exemple, un abonnement 2 Go à 10 euros mensuels pour les petits surfeurs (Orange Let’Go) ou un forfait 6 Go facturé 15 euros pour les gros surfeurs (Bouygues Telecom Nomad 4G), dont vous pouvez offrir les premiers mois.Avant d’investir, vérifiez deux choses. Capte-on correctement dans la maison de votre proche ? La tablette que vous prévoyez est-elle compatible avec les cartes SIM ? Ces modèles sont chers. Il existe une solution alternative, un petit modem vendu 50 €. On y glisse la carte SIM pour créer un point d’accès WiFi.Pour les débutants débrouillardsSon profil :D’un naturel curieux et dégourdi, votre proche n’a pas peur des appareils électroniques. Il s’est occupé des branchement de sa TV seul.Son besoin :Evitez les appareils simplifiés : vos avez toutes les chances de le vexer. Choisissez un appareil classique, mais réputé pour sa limpidité. Faites confiance en sa capacité à comprendre cet appareil, et à explorer ses possibilités. Votre proche a entendu parler des mêmes marques que vous : un cadeau d’une marque réputée rassure, il a plus de chances de séduire.La préparation :Ses premiers pas sur tablette doivent être agréables. S’il aime la presse, rajoutez quelques applications correspondant à ses centres d’intérêt – idem pour les jeux, les recettes de cuisine, les livres gratuits, les réseaux sociaux... Clarifiez l’écran d’accueil : cachez les applications inutiles dans un dossier. Ne laissez que le strict indispensable sur le bureau.Pensez à configurer l’e-mail : c’est le plus complexe. Si nécessaire, installez Skype. Personnalisez la page d’accueil du navigateur pour y afficher quelques sites attirants. Si votre proche voit mal, grossissez les textes (pour un produit Apple : Réglages > Luminosité et affichage > Zoom de l’écran. Pour un produit Android : Paramètres > Affichage > Taille de la police). Après avoir offert la tablette, votre travail n’est pas fini. Faites la publicité des services que vous jugez indispensables, démonstration à l’appui. Prenez votre temps et soyez pédagogue. N’insistez pas quand votre proche n’est pas intéressé.Budget léger :Optez pour une tablette 8 pouces, bien moins chère. Elles sont moins confortables que les tablettes 10 pouces mais demeurent agréables au quotidien. Le produit idéal est estampillé Apple : un iPad Mini, dont la première génération se négocie aux environs de 160 € d’occasion (ou 230 € pour la version capable d’accueillir une carte SIM). Si vous préférez offrir une tablette neuve, votre budget vous impose une tablette Android. Attention, elles sont moins simples d’usage et demandent un peu plus de préparation. Nous vous conseillons d’opter pour l’Acer Iconia Tab 8 A1-840FHD (180 €). Une tablette fine, légère, rapide et dotée d’un très bon écran. Si vous recherchez une tablette capable de se connecter à l’Internet mobile, optez pour l’Archos 80b Helium (150 €). C’est une tablette passable, mais un bon modèle coûte tout de suite 300 €.Pour un budget confortable : Sans hésitation, optez pour une tablette Apple. Lorsqu’on allume un iPad pour la première fois, on ne voit qu’une chose : des applications, qui correspondent à des services. On pose le doigt dessus pour les ouvrir. On presse le gros bouton pour revenir à l’accueil. Comment faire plus simple ? Les subtilités de l’interface sont toutes cachées. Tout n’est cependant pas limpide sur iPad. Pour ouvrir Internet, on presse « Safari ». Ça n’est guère intuitif pour un grand débutant.Vous n’êtes pas forcé d’investir dans la dernière génération : l’avant dernier iPad (Air 1) est presque aussi agréable, presque aussi léger (450 € en version 32 Go, 569 € avec le tiroir à carte SIM).Pour les gaffeursSon profil :On ne peut pas dire que votre proche n’aime pas les technologies, ce sont les technologies qui ne l’aiment pas. Il n’a pas son pareil pour appuyer au mauvais endroit et dérégler un appareil. Votre proche pose souvent des questions, mais elles sont difficiles à comprendre.Son besoin :Votre proche ne veut pas être limité dans son usage. Ne lui offrez pas un produit trop bridé : il doit pouvoir accéder aux mêmes applications que ses amis. En revanche, il ne se vexera pas si ses menus sont simplifiés. Il vous appellera certainement régulièrement pour vous poser des questions par la suite – si vous êtes débordé ou que la technologie n’est pas votre tasse de thé, pensez aux services d’aide à distance.La préparation :Ses premiers instants sur tablette doivent être magiques. Tout doit fonctionner sans heurts, tout doit être attirant. Renseignez-vous abondamment sur ses envies, ses centres d’intérêt, ses goûts musicaux. Trouvez quelques applications qui ont toutes les chances de l’attirer. Avant d’installer une application, essayez ses concurrentes, et choisissez la plus simple. Programmez quelques sites Internet en favoris. Soyez minimaliste : l’écran d’accueil ne doit pas comporter plus de sept ou huit icônes. Il sera toujours temps de l’enrichir plus tard, quand la tablette sera adoptée.Budget léger :Optez pour une tablette Samsung de 9,6 pouces (Galaxy Tab E 9.6, 190 €) ou pour sa grande sœur capable de se connecter à l’Internet mobile (Galaxy Tab A 9.6 WiFi + 4G, 280 €).Les tablettes Samsung sont dotées d’un bouton d’accueil physique. Grâce à lui, la barre noire au bas de l’écran disparaît : une chose de moins à comprendre. Installez l’application gratuite Tabbya, disponible dans le magasin d’applications Android : elle se substituera à la page d’accueil. Ses menus sont simplifiés à l’extrême. Ils n’affichent que la batterie, la qualité de la connexion, et 8 petits ronds abritant les applications. C’est limpide. L’installation ne présente qu’une petite difficulté. Après avoir ouvert Tabbya pour la première fois, vous devrez pressez la touche Home au bas de l’écran. La tablette vous demandera de choisir un lanceur : cliquez sur « Tabbya » puis sur « Toujours ». Au départ, votre proche n’arrivera pas à installer de nouvelles applications. Vous pourrez lui expliquer comment faire au bout de quelques semaines : il suffit de presser la petite mollette en haut à droite pendant 5 secondes puis de cliquer sur Play Store. A noter, on peut loger plusieurs applications dans chaque rond.Tabbya n’embarque aucune application simplifiée. On reste prisonnier des applications d’Android, fort complexes. Remplacez-les. Pour la météo locale, vous pouvez opter pour Meteo Weather. Pour les actualités locales, pour France 3 région. Pour le réveil, choisissez Réveille-Matin. Pour la musique, Nostalgie tablette permet d’écouter des chansons par époque. Nous n’avons pas trouvé de logiciel d’e-mail limpide. Le moins mauvais choix est Mail.ru. Mais vous devrez aider votre proche à comprendre ses boutons. Tabbya propose un service d’aide à distance : 30 € pour un pack de 60 minutes. Le conseiller apparaît en vidéo à l’écran. Au besoin, il prend le contrôle de la tablette.Pour un budget confortable : La tablette TootiFamily est bien plus simple qu’un iPad. Malheureusement, certains menus manquent de clarté. Certaines fonctions importantes, comme Skype, sont difficiles à dénicher. Et la page d’accueil de la tablette est trop riche. A-t-on vraiment besoin des actualités France24, des dictons du jour et des histoires du jour, qui défilent comme un panneau de publicité ?Nous vous conseillons d’y incruster un diaporama : une partie des bulles d’info disparaissent (réglages > affichage > afficher le diaporama). Plus regrettable encore, la TootiFamily est vendue 350 €. Un tarif excessif pour une tablette Archos passable, facturée 150 € dans le commerce sans le logiciel Facilotab. La version 3G avec tiroir pour carte SIM coûte même 450 €. L’assistance téléphonique au prix d’un appel local coûte 150 € d’abonnement annuel.Lorsqu’on a les moyens, cela apporte une certaine tranquillité. D’autant que cet abonnement inclut une sauvegarde à distance de la tablette, et un portail familial qui permet d’intervenir à distance. Mais ce tarif reste dur à avaler.Pour les grands débutantsSon profil : Votre proche évite les appareils électroniques. Il ne possède qu’une télévision et une radio, utilisées de façon basique. Il n’a probablement jamais touché d’ordinateur et fait une moue étrange lorsqu’on lui montre Internet. Peut-être nourrit-il un certain ressentiment contre ces objets futuristes qui envahissent le présent à toute vitesse.Son besoin :L’opération séduction est tout sauf gagnée d’avance. Il lui faut un produit simplissime qui ne fait que fort peu de choses, mais qui les fait avec limpidité. Une tablette qui permet de recevoir des e-mails avant tout. Et éventuellement, de trouver des informations pratiques, de s’informer, voire de se distraire. Optez pour un modèle dix pouces : tout gain de confort est bon à prendre.La préparation :L’écran ne doit pas comporter plus de 4 ou 5 icônes. Cela représente déjà beaucoup de choses à découvrir, lorsqu’on n’a pas la moindre idée de ce qui se cache derrière. Elles doivent être choisies avec grand soin. Renseignez-vous : qu’est-ce qui peut l’attirer ? Joue-t-il ? Communique-t-il beaucoup ? Ecoute-t-il beaucoup de musique ? Le plus important est l’accompagnement de ses premiers pas. Il faudra être patient et diplomate. Ne manipulez pas la tablette à sa place : laissez votre proche trouver son chemin. Prévoyez, si vous le pouvez, quelques passages à domicile le premier mois. Envoyez-lui régulièrement des e-mails avec photos. Mettez-le en contact avec ses amis et sa famille.Budget léger :Il n’existe pas de solution « toute faite » à moins de 200 €. Si vous connaissez bien Android, vous pouvez bâtir une interface simplifiée sur les fondations de Big Launcher, une application disponible dans le magasin d’Android. Ce projet vous prendra probablement une heure. Voici comment faire : Comptez un budget total de 170 € : le prix de l’application Big launcher en version complète (10 €) et de la tablette Archos Xenon 96, une 10 pouces basique mais légère, et qui accepte les cartes Sim (160 €). Vous pouvez diminuer ce budget drastiquement en recyclant une ancienne tablette. Evitez les tablettes trop lourdes, qui fatiguent les vertèbres.Budget confortableLa tablette de Facilotab est rudimentaire, mais cette rusticité a du bon : ses menus sont bien plus simples à prendre en main que ceux de TootiFamily. On trouve seulement quatre fonctions sur la page d’accueil : les e-mails, les jeux, le navigateur Internet, la galerie photo. Vide au départ, cette galerie s’enrichit des photos reçues par e-mail. C’est automatique : votre proche n’a rien à faire. Ces quatre applications sont extrêmement dépouillées. Pour faire défiler les textes, pas de glissement : on presse un gros bouton. Rustique mais efficace. Deux regrets : le clavier est trop complexe et il est impossible de photographier avec la tablette, ou même d’importer des images via une clef USB.Si votre proche mord à l’hameçon, vous pourrez enrichir la tablette. Les réglages de l’appareil, bien cachés, permettent de télécharger de nouvelles applications Android, comme Skype. Vous pouvez ensuite cocher celles que vous souhaitez proposer à votre proche : un dossier Applications apparaît à l’écran. A noter, le WiFi est difficile à régler. Voici comment faire : pressez l’icône paramètres pendant cinq secondes. Pressez le bouton Système puis Paramètres. Pressez enfin WiFi.La tablette de Facilotab est moins coûteuse que la Tootifamily : 245 € pour la version de base, et 345 € pour la version carte Sim. Cela reste coûteux pour une tablette bas de gamme dotée d’un écran grossier (120 € sans le logiciel Facilotab). Aucun service n’est proposé. Ni aide téléphonique payante, ni prise en main à distance. Dommage. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444461', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); }); 07.12.2015 à 15h50 • Mis à jour le07.12.2015 à 18h07 | François Bougon Pour le chef de l’opposition cambodgienne, Sam Rainsy, c’est un scénario bien connu. Pour la quatrième fois dans sa carrière, il a choisi le chemin de l’exil pour échapper à la prison. La fois précédente, cela avait duré quatre ans, entre 2009 et 2013. « En France, pays de Victor Hugo et de Charles de Gaulle, beaucoup se sont exilés et ont attendu des jours meilleurs », explique au Monde Sam Rainsy, dans son appartement parisien.Nouvelle illustration de la dégradation du climat politique après plus d’un an d’une ouverture timide dans cette démocratie particulière, la justice a ressorti une vieille affaire de diffamation puis l’a accusé de complicité de « complot », ce qui pourrait l’envoyer derrière les barreaux pendant plus de dix ans. Le jour même où il devait reprendre l’avion en direction du Cambodge depuis la Corée du Sud, le Parlement levait son immunité parlementaire. Mardi 1er décembre, un tribunal de Phnom Penh a convoqué Sam Rainsy pour un nouveau dossier de diffamation.La fin de la « culture du dialogue »Il est loin, le temps où Sam Rainsy se prenait en photo, tout sourire, avec Hun Sen, en juillet, lors d’un dîner en familles. Plus les élections s’approchent – 2017 pour les municipales, 2018 pour les législatives –, plus le premier ministre, au pouvoir depuis trente ans, et ses partisans font preuve de fébrilité.Pourtant, à l’été 2014, l’opposition avait accepté de revenir à l’Assemblée nationale – avec 55 députés pour le Parti du sauvetage national du Cambodge (PSNC) sur 123 – en échange notamment d’une réforme de la commission électorale. Au nom d’une « culture du dialogue », les deux camps semblaient prêts à effacer les tensions provoquées par la victoire, qualifiée de frauduleuse par l’opposition, du Parti du peuple cambodgien (PPC) aux élections de l’année précédente.Mais, depuis, les accrocs se sont multipliés. En juillet, la justice a condamné à une peine de sept à vingt ans de prison onze militants du PSNC pour avoir participé à une manifestation non autorisée. Le Parlement a adopté une loi encadrant les activités des associations et des ONG avant de légiférer sur les syndicats.En août, un sénateur ayant la double nationalité, française et cambodgienne, Hong Sok Hour, a été arrêté pour avoir publié sur son compte Facebook une fausse copie d’un traité avec le Vietnam – un sujet systématiquement exploité par l’opposition, qui présente Hun Sen comme un obligé de Hanoï.Lire aussi :Au Cambodge, le premier ministre repart en guerre contre l’oppositionLe 25 octobre, lors d’une visite à Paris, Hun Sen n’a guère apprécié une manifestation organisée contre lui par l’opposition. A Phnom Penh, quelques heures plus tard, le PCC a organisé la riposte devant l’Assemblée nationale. Deux parlementaires du PSNC de Sam Rainsy ont été passés à tabac. « Hun Sen m’avait averti qu’il organiserait une manifestation contre l’opposition, affirme le chef de l’opposition. Nos manifestations sont toujours pacifiques, mais celles organisées par Hun Sen sont toujours violentes, c’est une différence de taille. » Son numéro deux, Kem Sokha, a été démis le même jour de son poste de vice-président de l’Assemblée nationale.Lire aussi :Au Cambodge, la dérive autoritaire de Hun Sen, de plus en plus fragiliséEffet birmanDepuis Séoul, Sam Rainsy, qui possède également la nationalité française, avait annoncé un retour rapide, mais il a finalement changé d’avis. Sa venue pourrait fournir un prétexte à Hun Sen et ses affidés pour laisser libre cours à une « escalade de la violence » qui ne pourrait que se retourner contre l’opposition, juge-t-il : « Hun Sen a peur. Il y a une commission électorale crédible, une opposition unie pour la première fois et qu’il n’arrive pas à diviser, bref, cela fausse toute sa stratégie antérieure. » « Nos manifestations sont toujours pacifiques, mais celles organisées par Hun Sen sont toujours violentes, c’est une différence de taille »Les élections en Birmanie, où l’opposante de longue date Aung San Suu Kyi a remporté les législatives face aux anciens militaires, ont également eu une influence, selon l’opposition. « Beaucoup de gens disent : “Patience, patience, nous allons avoir la même chose qu’en Birmanie” », explique à Phnom Penh un militant des droits de l’homme, sous couvert de l’anonymat de peur de représailles.Lire aussi :En Birmanie, Aung San Suu Kyi prépare la transitionDans un communiqué publié lundi 23 novembre, la rapporteuse spéciale de l’ONU au Cambodge, Rhona Smith, a appelé la majorité et l’opposition à reprendre le dialogue, évoquant des « développements inquiétants ». « L’intensification des événements actuels pourrait conduire le Cambodge à un point de basculement dangereux », a-t-elle mis en garde. Dans ce contexte, certains n’excluent pas que Hun Sen puisse repousser ou suspendre les prochaines élections. Mais le porte-parole du PPC, Sok Eysan, a répliqué : « Ce n’est pas dangereux, ça va. Cela ne va pas exploser comme un volcan aux Philippines. »François BougonChef adjoint au service InternationalSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Noël Mamère (Député écologiste et maire de Bègles, Gironde) Par Noël Mamère Ils ont gagné ! La réponse ultra-sécuritaire que le président de la République, François Hollande, et le gouvernement socialiste sont en train de donner aux attentats du 13 novembre en région parisienne n’est, en effet, rien d’autre qu’une capitulation devant l’infâme et un renoncement aux valeurs de notre pacte démocratique. Au nom de la « guerre contre le terrorisme », ils construisent, jour après jour, les fondements d’un régime policier, sous les applaudissements d’une grande majorité de Français, qui se réveilleront demain avec la gueule de bois, quand ils prendront enfin la mesure des atteintes à leurs libertés collectives et individuelles.Contaminée par les trois maladies du siècle – la tyrannie de l’émotion, la dictature de l’instant et la simplification –, la gauche de gouvernement perd son âme. A force de reprendre, mot pour mot, les formules de la droite la plus sécuritaire, elle a fini par banaliser ses idées. Alain de Benoist et ses amis du Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne peuvent se frotter les mains, leur pari gramscien de l’hégémonie culturelle est en passe de réussir. L’impensé politique de la gauche n’aura pas été pour rien dans cette effarante victoire.La famille Le Pen était sans doute à cent lieues d’imaginer que ce cadeau viendrait de la gauche devenue une machine à recycler quelques-unes de ces idées les plus folles, comme la déchéance de nationalité pour des doubles nationaux nés Français, première brèche ouverte dans le sacro-saint droit du sol. Pour ceux qui, minoritaires sans doute en ces temps de présentisme perpétuel dont la principale fonction est d’effacer la mémoire, se référeront à l’histoire, ils découvriront que cette abominable disposition remonte à Vichy, quand ce régime, sous-traitant des nazis, pourchassait les juifs et les résistants de la main-d’œuvre immigrée… Que le président de la République veuille inscrire cette infamie dans notre Constitution, pour des raisons bassement politiciennes, est une insulte à leur mémoire.Il y a juste soixante ans, la IVe République avait entamé son agonie par le vote de la loi de 1955 sur l’état d’urgence, suivie, un an plus tard, des pouvoirs spéciaux au gouvernement de Guy Mollet. On sait ce qu’il est advenu : la guerre d’Algérie, avec ses morts pour rien et la banalisation de la torture, qui s’est terminée, en mai 1958, par la prise de pouvoir du général de Gaulle à la faveur d’un putsch qui ne dit pas son nom, puis par le massacre des Algériens, le 17 octobre 1961, et la tuerie de Charonne en février 1962, sous les ordres du sinistre préfet Papon. Certes, comparaison n’est pas raison et certains crieront à la caricature. Pourtant, en installant l’état d’urgence permanent, François Hollande retrouve les accents de Guy Mollet qui, lui aussi, avait cru engranger une popularité fugace en enfourchant les positions de la droite et de l’extrême droite, déjà représentée par un député poujadiste du nom de Jean-Marie Le Pen.La gauche le paiera cherL’état d’urgence a été instauré et prolongé, nous dit-on, pour donner à la police une efficacité qu’elle n’aurait pas en temps normal. Mais en quoi les interdictions de manifestations, en raison « de troubles à l’ordre public », comme celles des écologistes, ou en faveur des migrants, servent-elles à la lutte contre le terrorisme ? Comment peut-on affirmer respecter l’Etat de droit quand tout individu peut être suspecté en fonction de son « comportement », être assigné à résidence ou empêché de se déplacer librement en fonction de « menaces fondées sur des présomptions sérieuses » ? Comment ne pas s’inquiéter de perquisitions administratives, qui relèvent de la décision des préfets, en dehors de tout cadre judiciaire ? Sans oublier la mise sous contrôle d’Internet, la conservation de données informatiques ou des fadettes de téléphone… Trop, c’est trop.La dérive sécuritaire a toujours été mortelle pour la gauche et celle-ci le paiera cher. Les démiurges cyniques qui gèrent la communication de l’Elysée et de Matignon s’imaginent sans doute qu’ils peuvent à eux seuls remplacer la société et décréter quelles sont les bonnes et les mauvaises manières de se mobiliser contre le terrorisme. Ils pensent que la démagogie sécuritaire, inefficace mais spectaculaire, va leur permettre de déstabiliser leurs adversaires politiques de droite et de gauche, tout en rassurant les citoyens. Ils ont peut-être raison à très court terme, mais dans quelque temps, au prochain attentat, à la prochaine catastrophe, ceux qui les applaudissent aujourd’hui se retourneront contre eux.Démagogie sécuritaire, inefficace, mais spectaculaireEn ayant fait le choix de gouverner par la peur, François Hollande et Manuel Valls – l’homme qui n’a pas hésité à parler de « menace chimique » quelques jours après les attentats – sont en train de donner les derniers coups de marteau sur le cercueil de la gauche.Cette tentation libérale autoritaire n’est pas née en janvier ou le 13 novembre. Elle est, en fait, le révélateur d’une faillite politique, qui a conduit la gauche de gouvernement dans cette tragique impasse. Les premiers signes forts sont apparus avec la mort de Rémi Fraisse, que le pouvoir a d’abord présenté comme un dangereux zadiste, alors que ce jeune militant écologiste et pacifiste était bel et bien la victime des décisions d’une chaîne de commandement.Décisions irresponsablesLa commission parlementaire sur « le maintien de l’ordre dans le respect de la liberté d’expression et du droit de manifester », que j’ai présidée à la suite de cette tragédie, a été détournée. Au lieu de se demander comment adapter le maintien de l’ordre au respect du droit de manifester, elle a prôné une série de mesures visant à criminaliser les manifestants, à restreindre le droit de manifestation et à mettre en cause les libertés fondamentales. La belle unanimité des commissaires de droite et de gauche (moins la députée PC Marie-George Buffet et moi-même) laissait présager le pire. Il est arrivé.C’est sur ce terreau que Mme Le Pen et ses amis du Front national pourront accéder demain à la présidence d’une ou de plusieurs régions et peuvent penser sérieusement aux plus hautes fonctions de l’Etat… Imaginez, alors, ce qu’un état d’urgence constitutionnalisé pourrait devenir entre les mains d’un gouvernement dirigé par le Front national ! Nous n’aurions alors que nos yeux pour pleurer.Ceux qui prennent des décisions irresponsables aujourd’hui auront des comptes à rendre demain. Non seulement ils vont perdre le pouvoir, mais ils font disparaître pour longtemps les principes fondateurs et l’imaginaire de la gauche : Clemenceau remplacera Jaurès ; l’état de guerre deviendra l’ordinaire ; l’ordre policier se substituera à l’égalité et à la liberté. L’Etat socialiste n’aura pas terrorisé les terroristes, mais la société, au prétexte de la sauver. Qu’il ne compte pas sur moi et quelques autres pour l’accompagner dans cette descente aux enfers !La Ve République est née de l’excès de l’état d’urgence. Elle peut aussi en mourir. Jamais le combat pour une VIe République, fondée sur la citoyenneté sociale et la démocratie, n’a été aussi impérieux. Décrétons l’état d’urgence démocratique !Noël Mamère (Député écologiste et maire de Bègles, Gironde) 07.12.2015 à 15h20 La cour d’appel de Paris a condamné, lundi 7 décembre, à 150 000 euros d’amende pour « pratique commerciale trompeuse » la filiale française du géant américain Uber, qui proposait comme du covoiturage une offre payante de transport de personne baptisée « UberPop ».La cour a aggravé la peine prononcée contre Uber France, qui avait été condamnée en première instance le 16 octobre 2014 à 100 000 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Paris. 200 000 euros d’amende avaient été requis en appel.En France, comme en Allemagne puis en Belgique ou aux Pays-Bas, la société californienne Uber, dont la principale activité reste les voitures de transport avec chauffeurs (VTC), a dû renoncer à son application la plus populaire, lancée en février 2014. La France était alors le premier marché hors Etats-Unis à voir naître ce service.Le procès d’UberPop et des dirigeants de la société Uber est renvoyé aux 11 et 12 février 2016.Interdiction confirmée par le Conseil constitutionnelUberPop, un service permettant à des particuliers de s’improviser chauffeurs de taxi dans leurs propres voitures, sans formation particulière ni licence, a été suspendu en juillet après un bras de fer avec le gouvernement français, dans un contexte de répression marqué par des saisies de véhicule et des gardes à vue.Le Conseil constitutionnel avait confirmé son interdiction le 22 septembre, en rejetant définitivement les arguments de l’entreprise sur « la liberté d’expression ». La décision des Sages n’avait pas pour autant éteint les procédures judiciaires en cours : un mois plus tard se tenait le procès en appel d’Uber France.Dans ses réquisitions, le 19 octobre, l’avocate générale Elisabeth Honorat avait estimé que l’entreprise devait être reconnue coupable des trois chefs de poursuites pour lesquels elle était jugée, alors que le tribunal n’en avait retenu qu’un dans sa condamnation en première instance.Ce premier chef portait sur la communication d’UberPop, qui, pour l’accusation, avait présenté sa pratique commerciale, consistant à proposer à des particuliers d’être transportés par d’autres particuliers non professionnels, « comme licite alors qu’elle ne l’était pas ». « Le covoiturage n’est pas une pratique à but lucratif », a-t-elle rappelé.Les deux autres chefs, non retenus en première instance, portaient également sur la tromperie de la communication, mais cette fois sur les conditions d’assurance des chauffeurs et des personnes transportées. Eric Nunès La liste des admis à l’Ecole nationale d’administration (ENA), dévoilée vendredi 4 décembre, a de quoi décevoir les partisans de la parité. Les hommes se taillent toujours la part du lion au sein du plus prestigieux établissement de formation des hauts fonctionnaires français. Seulement 11 femmes figurent parmi les 43 candidats admis au concours externe, le plus sélectif, pour ne représenter qu’un quart des effectifs retenus. Si l’on prend aussi en compte le 3e concours, ainsi que le concours interne, lequel est traditionnellement plus favorable aux femmes, la part de celles-ci atteindra 37 % parmi les 80 élèves de la promotion 2016.En janvier 2013, le gouvernement et les exécutifs de l’enseignement supérieur français avaient pourtant signé une charte afin d’aboutir au plus vite à la parité homme-femme dans toutes les disciplines, tant chez les étudiants que parmi le personnel, le corps professoral, les chercheurs et les dirigeants. Quelques mois plus tard, Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre des droits des femmes, se félicitait que 45 % des candidats reçus au concours de l’ENA pour la promotion 2014 étaient des candidates. C’était en effet bien mieux que les 37,5 % de 2011 et les 28,75 % des admis en 2012.Lire aussi : Une charte pour la parité dans l’enseignement supérieur« En 2012, les femmes représentent 25 % des cadres dirigeants et supérieurs de la fonction publique d’Etat, alors qu’elles sont 52 % parmi les agents », faisait valoir la ministre, estimant qu’il fallait « accélérer ». Entre temps, Najat Vallaud-Belkacem a troqué le portefeuille des droits des femmes pour celui de l’éducation nationale. Mais force est de constater que depuis, la féminisation des étudiants de l’ENA a régressé.Lire également :L’ENA mène plus aux entreprises qu’à la politiqueEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Pouchard Plus de 27 % au niveau national. Jamais le Front national n’avait obtenu un score aussi élevé que lors du premier tour des élections régionales, dimanche 6 décembre. Plus de six millions de Français ont apporté leur voix au parti d’extrême droite.S’il est encore trop tôt pour obtenir une étude détaillée de la sociologie de ce vote, les derniers sondages en donnent une image relativement précise. L’étude de l’institut Ipsos/Sopra Steria sur la sociologie de l’électorat, réalisée auprès de 8 000 personnes entre le 29 novembre et le 2 décembre, donnait une image qui s’est avérée plutôt fidèle aux résultats (au niveau national). #container_14494838183{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14494838183{ height:500px; } #container_14494838183 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14494838183 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14494838183 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14494838183 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'étude Ipsos publiée début décembre donnait une image fidèle des résultats.Comparaison entre les intentions de vote et les résultats (% des suffrages exprimés) lors du premier tour, le 6 décembre.Source : Ipsos et ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14494838183", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#ff3232","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["FN","LR-UDI-Modem","PS-PRG","EELV et alliés","Front de gauche","Debout la France","Extrême gauche"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Etude Ipsos ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 27.2 ], [ "", 27 ], [ "", 24 ], [ "", 6.6 ], [ "", 4 ], [ "", 3.9 ], [ "", 1.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Résultats ", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 27.7 ], [ "", 27.25 ], [ "", 23.43 ], [ "", 7.22 ], [ "", 4.04 ], [ "", 3.81 ], [ "", 1.54 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Cette étude analysait le comportement électoral par sexe, âge, qualification et domaine d’activité. Au premier niveau d’analyse, il apparaît que le Front national serait le parti majoritaire parmi les jeunes, qu’il s’agisse des 18-24 ans ou des 25-34 ans, avec 35 % d’intentions de vote dans la première catégorie (contre 21 % pour le PS et Les Républicains) et 28 % dans la deuxième (contre 27 % pour le PS et 21 % pour Les Républicains). #container_14494847871{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14494847871{ height:500px; } #container_14494847871 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14494847871 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14494847871 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14494847871 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Intentions de vote par âge et par partiEtude Ipsos/Sopra Steria réalisée auprès de 8 000 personnes du 29 novembre au 2 décembre.Source : Ipsos/Sopra Steriarequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14494847871", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#608a32","#f19300","#b50b11","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Front national","PS-PRG","LR-UDI-Modem","Ecologistes","Debout la France","Front de gauche","Extrême gauche"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "18-24 ans ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 35 ], [ "", 21 ], [ "", 21 ], [ "", 9 ], [ "", 5 ], [ "", 4 ], [ "", 1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "25-34 ans ", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 28 ], [ "", 27 ], [ "", 21 ], [ "", 10 ], [ "", 3 ], [ "", 3 ], [ "", 3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "35-59 ans ", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 32 ], [ "", 24 ], [ "", 22 ], [ "", 6 ], [ "", 4 ], [ "", 4 ], [ "", 2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "60 ans et plus ", "color": "#b50b11", "data": [ [ "", 20 ], [ "", 24 ], [ "", 35 ], [ "", 6 ], [ "", 4 ], [ "", 4 ], [ "", 1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Une gauche éclatée mais majoritaire quand elle fait blocPlusieurs éléments viennent toutefois relativiser ce constat. Tout d’abord, il ne faut pas oublier que la gauche et, dans une moindre mesure, la droite, partaient en ordre dispersé au premier tour, tandis que le Front national est ultradominant au sein de l’extrême droite. Si on prend en compte les blocs de gauche (PS, PRG, EELV, Front de gauche, extrême gauche) et de droite (LR, UDI, Modem, DLF, UPR), le FN est à égalité avec la gauche chez les 18-24 ans (35 % d’intentions de vote chacun) et derrière la gauche chez les 25-34 ans (28 % contre 44 %, la droite étant à 26 %). #container_14494867826{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14494867826{ height:500px; } #container_14494867826 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14494867826 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14494867826 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14494867826 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La gauche majoritaire chez les 18-59 ans, la droite chez les plus de 60 ans.Intentions de vote avant le premier tour des régionales, auprès de 8 000 personnes.Source : Ipsos/Sopra Steriarequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14494867826", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#608a32","#f19300","#b50b11","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Gauche","Droite","FN"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "18-24 ans ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 35 ], [ "", 27 ], [ "", 35 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "25-34 ans ", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 44 ], [ "", 26 ], [ "", 28 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "35-59 ans ", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 38 ], [ "", 28 ], [ "", 32 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "60 ans et plus ", "color": "#b50b11", "data": [ [ "", 37 ], [ "", 40 ], [ "", 20 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les jeunes sont d’abord abstentionnistesMais tout cela ne concerne que les personnes inscrites sur les listes électorales… et qui votent. L’abstention constitue un biais de taille quand il s’agit de comparer les comportements électoraux des différentes catégories d’âge. Elle est en effet beaucoup plus forte chez les 18-34 ans que chez les plus de 60 ans, et dans une moindre mesure que chez les 35-59 ans. Selon l’étude d’Ipsos/Sopra Steria, 65 % des 18-24 ans ne comptaient pas voter lors du premier tour. Autrement dit, les scores précédemment analysés dans cette catégorie d’âge ne concernent que 35 % d’entre eux. La part des 25-34 ans déclarant qu’ils n’iraient pas voter le 6 décembre était globalement la même (66 %), tandis que les 35-59 ans votent davantage mais restent majoritairement abstentionnistes (52 %). #container_14494873591{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14494873591{ height:500px; } #container_14494873591 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14494873591 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14494873591 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14494873591 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Deux tiers des 18-35 ans avaient annoncé qu'ils n'iraient pas voter le 6 décembre.Etude menée auprès de 8 000 personnes entre le 29 novembre et le 2 décembre 2015.Source : Ipsos/Sopra Steriarequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14494873591", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#608a32","#f19300","#b50b11","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Part d'abstentionnistes"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "18-24 ans ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 65 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "25-34 ans ", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 66 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "35-59 ans ", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 52 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "60 ans et plus ", "color": "#b50b11", "data": [ [ "", 33 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Cette proportion est similaire à celle rencontrée après le premier tour des élections départementales. Selon une étude de l’institut IFOP réalisée après le 23 mars 2015, 71 % des 18-24 ans ne s’étaient pas déplacés pour aller voter, de même que 66 % des 25-34 ans. #container_14494878894{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14494878894{ height:500px; } #container_14494878894 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14494878894 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14494878894 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14494878894 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les abstentionnistes largement majoritaires chez les jeunes au premier tour des départementales 2015Source : IFOPrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14494878894", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#608a32","#f19300","#ff3232","#b50b11","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Part d'abstentionnistes"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "18-24 ans ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 71 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "25-34 ans ", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 66 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "35-49 ans ", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 52 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "50-64 ans ", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 44 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "65 ans et plus ", "color": "#b50b11", "data": [ [ "", 31 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Cela conforte les partis et leurs responsables à lancer régulièrement des appels aux électeurs qui ne se déplacent pas aux urnes les jours d’élections. Avec plus ou moins de succès.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.12.2015 à 15h00 • Mis à jour le07.12.2015 à 15h52 | Alexandre Piquard C’est un changement d’organigramme important pour Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions, trois mois et demi après son entrée en fonction : Michel Field est nommé directeur exécutif chargé de l’information, a fait savoir l’entreprise par communiqué, lundi 7 décembre. L’actuel directeur de France 5 remplace donc Pascal Golomer, qui avait été confirmé à la direction de l’information par la nouvelle présidente, après avoir fait partie de l’équipe précédente.Lire aussi :Michel Field : « Il n’est pas question que France 5 dorme pendant dix ans »Selon la direction, M. Field doit apporter un « nouveau souffle » dans un domaine sensible, à deux ans de la présidentielle, alors que France Télévisions a lancé un projet de chaîne d’information publique et de fusion des rédactions en interne. La nomination de M. Field confirme son importance dans l’équipe de Delphine Ernotte.« Le choix de la continuité n’a pas fonctionné »Pascal Golomer sera « appelé à d’autres fonctions », précise le communiqué. La direction de France 5 sera assurée par Caroline Got, la directrice de la stratégie et des programmes, en attendant la nomination d’un remplaçant à M. Field, qui était en poste depuis l’entrée en fonction de Mme Ernotte, fin août.« Pour la direction de l’information, Delphine Ernotte, à son arrivée, a fait le choix de la continuité. Cela n’a pas fonctionné », explique-t-on à la direction de France Télévisions. Pascal Golomer fait en effet partie des dirigeants qui avaient des responsabilités sous la présidence de Rémy Pflimlin, en relation avec l’ancien directeur de l’information, Thierry Thuillier, parti chez Canal+ avant l’été.Le choix de nommer M. Field ne vise pas M. Golomer en tant que personne et ne sanctionne pas un problème précis, fait-on valoir à la direction de France Télévisions ; il répondrait plutôt à l’envie d’innover davantage et plus vite dans le domaine de l’information, que Mme Ernotte a d’emblée placé en tête de ses priorités.Pas une « sanction »Le changement d’organigramme ne serait pas non plus une sanction pour le traitement des attentats le vendredi 13 novembre, jour où France 2 n’avait pas décroché tout de suite son antenne : Delphine Ernotte avait envoyé un email de soutien à sa rédaction le 2 décembre, rappelle son entourage. Le cafouillage autour de la venue – annulée – de Marine Le Pen à « Des Paroles et des actes », mi-octobre, n’aurait pas non plus été un élément déclencheur, plutôt une série de petits dysfonctionnements et une divergence d’état d’esprit, explique-t-on.Delphine Ernotte a choisi Michel Field pour « incarner un renouveau », explique-t-on. Si l’animateur est connu pour ses émissions culturelles comme « Le Cercle de minuit » ou « Au Field de la nuit », ce journaliste a aussi travaillé pour des émissions généralistes comme « La Marche du siècle » ou « Public » et surtout, il est passé par la chaîne d’information LCI, fait-on valoir. M. Field y a notamment animé une tranche d’information, ou l’émission de débat « Politiquement Show ».Michel Field et Germain Dagognet, deux anciens de LCIMichel Field retrouvera à la direction de l’information un autre ancien de LCI : Germain Dagognet, nommé sous Pascal Golomer pour s’occuper en particulier du projet de chaîne d’information. Son arrivée, décidée directement par Delphine Ernotte, a suscité des remous en interne, d’autant plus qu’il a été membre du cabinet du ministre de l’éducation Lionel Jospin. « C’était il y a 25 ans, il y a prescription ! », avait balayé Mme Ernotte.Michel Field, quand on lui rappelait son engagement de jeunesse à la Ligue communiste révolutionnaire, répondait à Libération : « J’ai arrêté de militer à 21 ans. Ce qui m’a sauvé, c’est l’investissement dans les études en même temps que la politique. » La direction de France Télévisions voit en lui quelqu’un qui a un carnet d’adresses mais « a interviewé et travaillé avec les politiques de tous bords », une personnalité pas « clivante ».La CGT pas « vent debout »A court terme, le plus gros défi de Michel Field est la chaîne d’information publique que Delphine Ernotte veut lancer en septembre 2016. Pour être dans les temps, France Télévisions doit fixer le modèle éditorial avant la fin de l’année, après des discussions avec Radio France et France Médias Monde ou l’Institut national de l’audiovisuel. Il faudra ensuite clarifier un point important : la chaîne peut-elle être diffusée sur un canal hertzien ou seulement en numérique ?Courant décembre, le projet doit faire l’objet d’une présentation aux syndicats, qui sont de longue date opposés à un projet connexe : Info 2015, qui prévoit de rapprocher les rédactions de France 2 et France 3, tout en conservant des styles de journaux et magazines distincts pour les deux chaînes. Un projet porté par l’équipe de Rémy Pflimlin et Thierry Thuillier, sur lequel les élus espéraient avec Delphine Ernotte du changement. En vain, jusqu’ici.Cela explique en partie la réaction modérée de la CGT, qui n’est pas « vent debout » contre la nomination de M. Field : « Il y avait un flottement dans la mise en place du projet de Mme Ernotte, qui appelait logiquement une forme de changement, explique l’élu Marc Chauvelot. Que donnera Michel Field comme directeur de l’information ? On ne sait pas. C’est plutôt un homme de culture mais il connait bien la télévision. Va-t-il remettre en question les projets de l’équipe précédente comme Info 2015 ? »Lire aussi :Négociations autour de la future chaîne d’info publiqueAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Collectif Le monde espère que les négociations commencées cette semaine à Paris permettront d’aboutir à un accord ambitieux sur le climat. Une question centrale domine : les gouvernements réussiront-ils à engager les mesures nécessaires pour assurer un avenir où le réchauffement planétaire ne dépassera pas 2 °C ? Cependant, un élément primordial de l’équation reste souvent négligé. Alors que nous débattons sur les réductions d’émissions, les promesses d’énergie renouvelable, et la multitude de changements essentiels pour nos pays et nos villes, nous ne devons pas oublier de poser également notre regard sur l’océan.Parce que l’océan est le principal moteur de nos systèmes climatiques et planétaires, et produit la moitié de l’oxygène du souffle que nous retenons collectivement ; il nous a silencieusement protégés d’effets beaucoup plus intenses et accélérés du changement climatique en absorbant 90 % de l’excès de chaleur et 25 % du carbone que nous produisons. On estime que les organismes vivants de l’océan capturent et stockent plus de 2 milliards de tonnes de CO2 chaque année ; un service écosystémique gratuit évalué à environ 148 milliards de dollars par an. C’est beaucoup plus que l’objectif du Fonds vert pour le climat, alors pourquoi l’océan ne figure-t-il pas aussi en haut de l’affiche de la COP21 ? Pourquoi les liens entre les niveaux de carbone atmosphériques et ceux de l’océan ne font-ils pas partie des facteurs clés qui façonnent nos stratégies d’actions climatiques ?Une priorité dans la lutte contre le changement climatiqueL’océan est notre meilleur allié dans la lutte contre le changement climatique, mais son rôle fondamental n’est pas encore pleinement apprécié ou compris, et il est trop souvent relégué au second plan dans les négociations. Cela doit changer, et vite, car même l’océan a ses limites. Après des décennies de mauvais traitement et de négligences, l’océan connaît aujourd’hui un déclin alarmant lié à nos propres émissions de carbone, et devient plus acide, plus chaud et vidé de sa biodiversité. Et un océan malade a le pouvoir de couler nos espoirs d’atteindre l’objectif de 2 °C.Nous lançons donc un appel pour que soient prises en compte trois demandes précises visant à rapprocher les décisions en matière d’océan et de climat : premièrement, un Rapport spécial préparé par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) afin d’étudier en détail le lien entre océan et climat et de formuler des recommandations politiques ciblées ; deuxièmement, un soutien au nouveau projet de Conférence des Nations Unies qui se tiendrait aux Fidji en juin 2017, afin de promouvoir la mise en œuvre de l’Objectif de développement durable 14 sur les océans et les mers ; troisièmement, un plan d’action pour l’océan élaboré dans le cadre de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) proposant des orientations claires sur la manière d’intégrer l’océan dans les stratégies nationales d’adaptation et d’atténuation.Les gouvernements ont besoin de savoir qu’il existe des mesures concrètes pouvant être prises dès maintenant pour renforcer la capacité de l’océan à résister aux multiples pressions humaines auxquelles il est confronté, en particulier celles causées par la hausse des températures et des niveaux de carbone. L’appel pour un rapport spécial du GIEC sur l’océan trouve un écho de plus en plus important. Initialement proposée par la Principauté de Monaco, l’initiative est aujourd’hui soutenue par beaucoup d’autres, notamment la Chine et l’Espagne. À l’occasion d’une récente conférence sur les océans au Chili, de nombreux pays ont plaidé pour qu’une plus grande attention soit accordée au rôle de l’océan dans le système climatique mondial. Il est temps de traduire cette préoccupation croissante en politiques et mesures concrètes.Parce que l’océan permettra d’extraire de l’atmosphère, aujourd’hui comme chaque jour, 4 kg de CO2 par habitant de la Terre, nous avons le devoir de protéger la plus vaste étendue de notre planète bleue. Si nous n’agissons pas, cette capacité à assumer le fardeau du changement climatique sera fatalement compromise ; les experts avertissent que la capacité de l’océan à absorber le carbone pourrait chuter à seulement 20 % de sa capacité d’origine d’ici la fin du siècle. Il ne faudra pas attendre aussi longtemps pour en ressentir les L’océan jouera un rôle crucial dans notre avenir climatique – pour le meilleur ou pour le pire. Il est grand temps qu’il joue également un rôle essentiel dans nos décisions climatiques. Rejoignez-nous dans la défense de l’océan.Albert II de Monaco ; Heraldo Munoz, ministre chilien des affaires étrangères ; Ségolène Royal, ministre française de l’écologie, du développement durable et de l’énergie ; José María Figueres, ancien président du Costa Rica, co-président de la Global Ocean Commission ; Teresa Ribera, directrice de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri).Collectif 27.10.2015 à 17h41 Les conservateurs catholiques et eurosceptiques du parti Droit et justice (PiS) détiennent la majorité absolue à la Diète polonaise, selon les résultats définitifs, publiés mardi 27 octobre, après les élections législatives de dimanche.Le parti de Jaroslaw Kaczynski et de Beata Szydlo, candidate au poste de première ministre, a remporté 37,6 % des voix, soit 235 des 460 sièges de la nouvelle Assemblée. Depuis la fin du communisme, en 1989, aucun parti n’avait signé un tel succès électoral.Lire aussi :L’UE inquiète de la victoire du PiS en PologneLa gauche éliminéeLa Plate-forme civique (PO, droite libérale), qui était au pouvoir depuis huit ans, n’obtient que 24,1 % des voix, très loin de son score d’il y a quatre ans (39 %) et ne dispose plus que de 138 sièges.Quant à la gauche, elle est totalement éliminée du nouveau Parlement. Son éclatement entre deux formations – Gauche unifiée (7,55 %) et Razem (3,62 %) – ne lui a pas permis d’atteindre le seuil d’éligibilité de 8 % requis pour les coalitions.Lire aussi :La Pologne, nouveau défi européen 27.10.2015 à 17h07 Après plusieurs années de pertes et de plans sociaux, le site de vente en ligne de produits électroniques Pixmania, qui emploie 430 personnes dont 320 en France, a été placé mardi 27 octobre en procédure de sauvegarde pour six mois par le tribunal de commerce de Nanterre. Ce statut, qui est accordé avant la cessation de paiement, donne à une entreprise en difficulté le temps de se réorganiser ou de trouver d’éventuels repreneurs.Un administrateur judiciaire, Charles-Henri Carboni, a été nommé pour « assister la direction dans la mise en place d’un nouveau modèle d’exploitation destiné à rendre l’entreprise durablement rentable », selon une source proche du dossier.Pixmania a pour projet d’abandonner son activité d’e-commerçant traditionnel pour se concentrer sur un rôle de « place de marché » (marketplace), consistant à offrir une plate-forme technique permettant de mettre en relation des vendeurs tiers avec les consommateurs.Concurrencé de toutes partsCréé en 2000, Pixmania avait été un des pionniers de la vente en ligne en France. Au départ spécialisé dans le tirage photo, sous le nom de Fotovista, il s’était ensuite diversifié, étendant son activité à la distribution de biens électroniques, puis d’autres catégories de produits : DVD, jeux vidéo, électroménager, articles de sport, meubles, etc.Concurrencé dans ses différents secteurs d’activité par des acteurs généralistes (Amazon, CDiscount) ou spécialisés (Fnac, Darty) et confronté à la chute de ses approvisionnements, Pixmania a vu son chiffre d’affaires fondre en quelques années, passant de 806 millions d’euros en 2010 à 295 millions en 2014. Ses pertes, qui se chiffraient à 25 millions d’euros en 2012, ont depuis été réduites, sous l’égide de son actionnaire allemand Mutares, mais le groupe reste « déficitaire ».Lire aussi :La croissance du commerce en ligne s’essouffle 27.10.2015 à 15h40 • Mis à jour le27.10.2015 à 15h50 | Denis Cosnard Pas question de toucher aux accords entre Renault et Nissan. Emmanuel Macron a adopté une position tranchée, mardi 27 octobre. « Il ne faut pas déstabiliser l’alliance par des changements, des rééquilibrages, des modifications de gouvernance, qui d’ailleurs peuvent entraîner des conflits d’intérêt », a déclaré le ministre de l’économie en marge d’une conférence de presse, parlant au nom de l’Etat actionnaire.Un message destiné en priorité à Carlos Ghosn, l’homme fort des deux constructeurs automobiles. Depuis plusieurs mois, le patron franco-brésilien, qui dirige simultanément Renault et Nissan, envisage de revoir en profondeur le montage financier qui lie le champion français et son partenaire japonais.Lire aussi :Pourquoi Renault et l'Etat s'opposentDernière salve en date : Hiroto Saikawa, le représentant de Nissan au conseil d’administration de Renault, a fait circuler en septembre une proposition de rééquilibrage de l’alliance, a révélé l’agence Reuters mardi 27 octobre. Dans ce document de trois pages daté du 3 septembre, Nissan propose un nouveau schéma. Selon ce projet, Renault descendrait au capital de Nissan, passant de 43,4 % à moins de 40 %. Simultanément, Nissan, qui ne contrôle aujourd’hui que 15 % de Renault, augmenterait sa part. Au bout du compte, les deux partenaires disposeraient de participations croisées plus équilibrées, en détenant idéalement « entre 25 % et 35 % » l’un dans l’autre. Chacun bénéficiant des droits de vote afférents.Ghosn le maître du jeuCes bisbilles ont commencé au printemps, avec la « loi Florange ». Voté en 2014, ce texte stipule notamment que les actions détenues depuis plus de deux ans bénéficient d’un droit de vote double lors des assemblées générales. L’objectif est de favoriser l’actionnariat à long terme au détriment des investisseurs spéculatifs. Problème : le conseil d’administration de Renault et son PDG sont en majorité hostiles à cette disposition.Dans le dispositif actuel, M. Ghosn est relativement maître du jeu. L’Etat, premier actionnaire de Renault avec 15 %, n’est pas en mesure de dicter sa loi ; il a par exemple contesté plusieurs fois en vain l’énorme rémunération du PDG. Nissan a encore moins voix au chapitre : considéré comme une filiale de Renault, le groupe japonais n’a pas le droit de participer aux assemblées de sa maison-mère. Le reste du capital est totalement éclaté.Avec des droits de vote double, la situation serait très différente, et l’Etat actionnaire pourrait davantage imposer ses vues. Pour M. Ghosn et son conseil, il n’en est pas question. En avril, ils soutiennent donc une résolution prévoyant de maintenir uniquement des droits de vote simple. C’est alors que le gouvernement engage l’épreuve de force. Il achète en Bourse un paquet d’actions Renault, monte provisoirement à 23,2 % des droits de vote, et parvient ainsi à bloquer la résolution litigieuse lors de l’assemblée du 30 avril.Lire aussi :Chez Renault, l’Etat impose sa loiLa messe semble alors dite. L’Etat doit certes revendre rapidement les 5 % qu’il a acquis. Mais avec ses droits de vote doubles, exerçables à partir de la fin mars 2016, il disposera enfin d’une minorité de blocage de façon durable.« Le sens de l’histoire »M. Ghosn et ses partisans ne s’avouent pas pour autant vaincus. Leur solution ? Une refonte des liens entre Renault et Nissan, celle évoquée noir sur blanc dans la note du 3 septembre. Réduire le poids de Renault au capital de son allié nippon modifierait le statut même des deux groupes. Nissan ne serait plus considéré comme une filiale du constructeur tricolore. Si bien qu’il pourrait voter lors des assemblées de Renault, et contrebalancer ainsi l’autre grand actionnaire, l’Etat français.Une telle réorganisation pourrait se justifier, notamment par l’évolution des performances des deux alliés. Nissan, au secours duquel Renault avait volé il y a une quinzaine d’années, est aujourd’hui plus rentable que son ancien « sauveur », et pèse 73 % de plus en bourse…Emmanuel Macron, lui, ne veut clairement pas de cette remise à plat. « Cette alliance, nous voulons en préserver tous les équilibres », a martelé le ministre mardi. Il tient à maintenir la prépondérance actuelle de Renault dans le dispositif, et le rôle de l’Etat, son premier actionnaire. « Il n’est pas question de détricoter l’alliance, appuie-t-on dans son entourage. Le sens de l’histoire, c’est au contraire une intégration plus forte des deux groupes. » Dans l’immédiat, l’Etat n’a d’ailleurs pas cédé les 4,8 % de Nissan qu’il avait achetés en avril et promis de revendre juste après l’assemblée générale. Officiellement, ce statu quo est lié à la chute inattendue de l’action Renault à la suite de l’affaire Volkswagen, qui a fait trembler tout le secteur automobile en Bourse. Autant patienter un peu, le temps que le titre remonte, cela évitera d’essuyer une moins-value toujours mal venue, estime-t-on à Bercy. Mais ces turbulences boursières font peut-être bien les choses : en conservant pour le moment sa participation à 19,7 %, l’Etat montre aussi qu’il faut compter avec lui.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.10.2015 à 15h09 • Mis à jour le27.10.2015 à 17h25 | Damien LeloupFrank Miller, l'auteur de bandes dessinées, scénariste de films et réalisateur américain était l'invité du Comic-Con de Paris. Le mythique – et controversé – auteur de The Dark Knight Returns – est revenu pour Le Monde sur l'évolution de sa vision du chevalier noir.La troisième partie de votre saga Dark Knight sera publiée quatorze ans après le deuxième épisode. Pourquoi y revenez-vous aujourd'hui ?C'est très simple : j'ai eu une nouvelle idée. J'attendais avec impatience de retourner vers Batman pour revisiter à nouveau le personnage. C'est l'un des avantages des héros classiques : on peut toujours y revenir, leur rendre visite et les transformer.L'idée de départ, c'est que Batman sera toujours un protagoniste majeur, mais que Superman jouera un plus grand rôle. L'intrigue tournera autour de la libération de la ville de Kandor, la capitale de la planète Krypton où est né Superman. Dans l'histoire, Batman libère un million de supermans en puissance. Le héros masqué et Superman doivent alors se rejoindre pour empêcher la conquête de la Terre. Vos dernières œuvres ont fait l'objet de vives critiques, on vous accuse d'avoir fait preuve de racisme dans 300 et Holy Terror!, de misogynie dans Sin City, et vous avez même été qualifié de « cryptofasciste ». Titrer ce prochain album The Master Race (« la race supérieure »), c'est une provocation ?Je ne ferais pas bien mon travail si je n'étais pas provoquant. Mon rôle est de faire réagir les gens. Je veux des réactions de colère ; plus les critiques seront furieux, et plus je serai content. Cela me donne le sentiment que je suis parvenu à réaliser quelque chose.Vous avez déclaré que dans ce troisième volet, Batman sera encore plus « dur »...Ce qui définit Batman, ce n'est pas sa force physique, ni sa capacité à encaisser les coups, mais c'est le fait qu'il soit l'homme le plus intelligent au monde. Par le passé, lorsqu'il a affronté Superman, il a gagné. Dans The Master Race, il devra affronter des millions de personnes aussi fortes que Superman… mais s'il fallait parier, je parierais sur Batman.Mais pour battre Superman, Batman a eu besoin de l'aide d'autres superhéros…Batman ne peut pas vaincre seul. Heureusement, DC Comics dispose d'un vaste panthéon de héros, une véritable armée qui sera à ses côtés. Mais son intelligence reste la clef de sa force : souvenez-vous, dans The Dark Knight Strikes Again, il s'était procuré de la kryptonite [un matériau qui affaiblit Superman] de synthèse, qu'il a ensuite donnée à Green Arrow…Au cœur de Dark Knight se trouve la question des choix moraux. Batman ne tue jamais ; avez-vous des règles, des principes moraux auxquels vous croyez et que vous appliquez ?[Silence] Suivre des règles de conduite, appliquer un code d'honneur, c'est facile. Ce qui est difficile, c'est d'élaborer ces règles, de se construire son code. C'est la partie vraiment difficile, et c'est le travail de toute une vie – pour moi comme pour mes héros.En 2011, vous avez cessé de publier des messages sur Twitter, votre blog n'est plus accessible, et vous n'avez recommencé à publier des messages sur Internet que pour annoncer le retour de The Dark Knight. Pourquoi ce silence de quatre ans ?Je travaillais tout simplement sur plusieurs projets différents, dans le calme. The Master Race est l'un d'entre eux. Mais il y a aussi une suite de Sin City, Home Front, qui est une histoire d'amour entre un agent fédéral américain et la cheffe d'un réseau de la résistance française durant la seconde guerre mondiale.Je me suis toujours intéressé à la seconde guerre mondiale – aussi loin que je me souvienne, cette période m'a fasciné. Je suis aussi amoureux des vêtements, des voitures de cette époque. Le fait que j'aie choisi de placer l'action de Sin City à ce moment de l'histoire me permet de dessiner ce que j'aime. Vous n'étiez pas lassé des rapports directs avec vos lecteurs, qui se sont montrés pour certains très critiques sur vos dernières œuvres ?Pas du tout, j'adore le fait d'avoir une relation directe avec mes fans. Je trouve cela excellent, et j'ai toujours aimé les bonnes bagarres générales. Qu'ils viennent me chercher !The Dark Knight Returns a été écrit avant l'arrivée du Web. Mais vous y décrivez une télévision omniprésente et décérébrée… Vous pensez toujours que les médias de masse sont dangereux ?Non. Si c'était à refaire, je traiterais cet aspect d'une manière très différente aujourd'hui. La manière dont je décris le fonctionnement et le rôle de la télévision dans The Dark Knight Returns est immature. La télévision, comme toutes les autres formes de communication, peut être une bonne chose – elle ne fait que soumettre au public des images, qui sont ouvertes à l'interprétation.Vous avez expliqué avoir eu l'idée de créer un Batman cinquantenaire lorsque vous-mêmes avez atteint trente ans, l'âge de Bruce Wayne. Aujourd'hui, vous avez 58 ans, et vous avez donc dépassé votre Dark Knight. Est-ce qu'avec le recul, vous changeriez des choses sur la manière dont vous aviez imaginé la « vieillesse » de Batman ?Je ne changerais rien dans The Dark Knight Returns. Je changerais probablement des choses dans The Dark Knight Strikes Again. Et dans The Master Race, j'aborderai cette question de l'âge d'une manière très différente. Lorsque j'ai commencé à travailler sur cette série, j'étais obsédé par l'idée de savoir à quel point le physique des personnages serait, avec le temps, affecté par tous ces combats.Maintenant, avec le regard d'un cinquantenaire, je me rends compte que l'impact de l'âge sur le physique d'un personnage est loin d'être la chose la plus importante qui se produise lorsqu'on vieillit. Avoir cinquante ans, c'est loin d'être aussi vieux que ce que j'imaginais lorsque j'en avais trente ! Et il y a beaucoup d'autres choses qui viennent avec l'âge : la maturité, l'expérience, qui sont autant de choses qui changent ce qu'est devenu Batman avec le temps. Dans The Master Race, par exemple, personne ne pourra plus le tromper.Le temps a aussi eu un effet sur votre vision du rôle de Batman...Dans mon rapport à Batman, il y a eu plusieurs phases. Lorsque je l'ai découvert enfant, à cinq ans, c'était un père sévère, une figure résolument paternelle. Il l'est resté par la suite, mais j'ai commencé à le voir sous des aspects plus politiques, plus philosophiques.« Batman était un justicier autoproclamé et sauvage, il est devenu une figure d'autorité, avec un badge de policier »En parallèle, le contenu des comics Batman évoluait aussi : nous sommes passés d'un justicier autoproclamé et sauvage à une figure d'autorité, avec un badge de policier. Sous ma plume, il est devenu un anarchiste – et dans The Master Race, il deviendra une figure authentiquement révolutionnaire.Un anarchiste ? Dans les deux premiers épisodes de The Dark Knight, votre Batman se bat pourtant pour restaurer l'ordre à tout prix, allant jusqu'à enrôler des gangs des rues pour imposer la loi martiale dans Gotham City…Si vous êtes un anarchiste, vous considérez que l'ordre existant est corrompu, et le détruire est la première chose que vous souhaitez faire – et pour cela, tous les moyens sont bons. La lutte des Irlandais pour l'indépendance, comme la résistance française, nous a montré qu'il pouvait être nécessaire de descendre dans la rue pour se lever contre la tyrannie. Parfois la seule manière de faire en sorte que le monde fasse sens est de détruire l'ordre existant.Vous dites souvent que toutes les œuvres naissent dans un contexte. Vous pensez que nous sommes à la veille d'une révolution ?Non. The Master Race est une fiction. Mais je vous promets que ça sera une bonne lecture. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444461', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.10.2015 à 14h29 • Mis à jour le27.10.2015 à 14h46 Jean Mercier a été condamné, mardi 27 octobre, par le tribunal correctionnel de Saint-Etienne (Loire) à un an de prison avec sursis pour avoir aidé sa femme à mourir le 10 novembre 2011. Son épouse était atteinte d’une ostéoporose qui la faisait « énormément souffrir », notamment après une fracture puis une opération du poignet.« C’est une décision aberrante », s’est exclamé son avocat, Me Mickaël Boulay.Selon ce dernier, « le tribunal a créé artificiellement le délit de suicide assisté, qui n’existe pas, sous l’appellation de non-assistance à personne en danger ». Il a également indiqué qu’il allait faire appel de cette condamnation.« C’est une peine inacceptable pour un geste d’amour », a immédiatement déclaré, pour sa part, Jean-Luc Romero, président national de l’ADMD, l’Association pour le droit de mourir dans la dignité.#JeanMercier condamné à 1 an de prison avec sursis pour non assistance à personne en danger : une peine inacceptable pour un geste d'amour !— JeanLucRomero (@Jean-Luc Romero)require(["twitter/widgets"]);« Elle m’a imploré, ça sentait la vérité »Atteint de la maladie de Parkinson, le vieil homme de 87 ans avait tenté pendant plus d’une heure d’expliquer le 22 septembre, à la barre du tribunal correctionnel de Saint-Etienne, pourquoi il avait aidé sa femme, Josanne, alors âgée de 83 ans, à mettre fin à ses jours, en allant chercher puis en décapsulant à sa demande une quantité mortelle de médicaments.Lire aussi :Au procès Jean Mercier, « geste d’amour » ou acte de mort ?Lorsque, le matin du 10 novembre, « elle m’a imploré, ça sentait la vérité, avait-il dit. Si je ne l’avais pas fait, elle m’aurait fait des reproches énormes, elle aurait trouvé que je manquais à ma parole et moi, je me serais senti coupable d’avoir manqué de courage pour le faire ».Le procureur avait requis trois ans de prison avec sursis contre lui. Cet acte lui valait d’être poursuivi pour non-assistance à personne en danger et lui faisait théoriquement encourir cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende.Lire aussi :La justice face au dilemme de la fin de vie Alain Beuve-Méry En Tunisie depuis dimanche, les académiciens ont dévoilé à 13 heures à Tunis, mardi 27 octobre, leur troisième et dernière sélection en vue du prix Goncourt 2015, qui sera décerné le 3 novembre chez Drouant.La liste passe de huit à quatre titres concourant pour la plus prestigieuse récompense littéraire de la saison : grosse surprise, 2084, de Boualem Sansal, pourtant parmi les favoris, n’a pas été gardé dans cette ultime sélection établie par les dix membres de l’académie présidée par Bernard Pivot.Les quatre finalistesNathalie Azoulai pour Titus n’aimait pas Bérénice (POL)Mathias Enard pour Boussole (Actes Sud)Hédi Kaddour pour Les Prépondérants (Gallimard)Tobie Nathan pour Ce pays qui te ressemble (Stock)Le 15 septembre, les académiciens avaient annoncé leur volonté de se rendre en Tunisie pour leur troisième délibération. Symboliquement, c’est le musée du Bardo de Tunis, frappé en mars par un attentat qui a fait 22 morts, qui a été choisi par les Goncourt pour dévoiler leur liste finale.« Aujourd’hui, à Tunis, dans un pays qui a été la victime de deux attentats abominables [Bardo et Sousse en juin] en début d’année, nous sommes venus dire : “Tenez-bon, on est avec vous”», a expliqué le président du jury, Bernard Pivot. « Nous allons dans une salle du musée pour voter — c’est un acte démocratique, le vote — et nous annonçons les quatre derniers candidats. (...) Je crois que c’est important, même si c’est symbolique », a-t-il ajouté.Lire aussi :Angot, Enard et Liberati sur la liste du prix GoncourtAlain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent et Alexandre Pouchard Le gouvernement a évidemment sauté sur cette bonne nouvelle, lundi 26 octobre : le nombre de chômeurs sans aucune activité (catégorie A) a diminué de 0,7 % en septembre (-23 800) par rapport au mois d’août. La ministre du travail, Myriam El Khomri, a salué des chiffres « satisfaisants », assurant que « seule la tendance compte [et que] c’est la première fois depuis 2011 que nous avons une tendance à la baisse du chômage en catégorie A ». Ce satisfecit est toutefois à nuancer pour plusieurs raisons. 1. Le nombre de chômeurs sans aucune activité a augmenté sur un an3,1 %Si on observe l’évolution du chômage pour la seule catégorie A (voir encadré) et pour la seule France métropolitaine, la nouvelle est plutôt bonne : avec − 0,7 %, septembre marque le plus fort recul du chômage depuis 2012, exception faite du « bug » d’août 2013 (le chômage avait reculé du fait d’un problème de comptage). C’est la sixième fois en trente mois de présidence Hollande que le chômage recule sur un mois. #container_14459377653{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459377653{ height:500px; } #container_14459377653 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459377653 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459377653 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459377653 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution mensuelle du chômage en catégorie AFrance métropolitaine, en % chaque mois(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if 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« stock » de chômeurs. À ce rythme mensuel, il faudrait six ans pour diminuer par deux le nombre de chômeurs en catégorie A.Sur un an, le chômage augmente d’ailleurs, toujours pour cette seule catégorie A, de 3,1 %. #container_14459393029{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459393029{ height:500px; } #container_14459393029 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459393029 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459393029 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459393029 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du chômage en catégorie ADepuis 1996, en France métropolitaine(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = 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title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 3121 ], [ "", 3133.6 ], [ "", 3135 ], [ "", 3136 ], [ "", 3149.1 ], [ "", 3134.3 ], [ "", 3135.8 ], [ "", 3128.1 ], [ "", 3161.3 ], [ "", 3152.1 ], [ "", 3171.4 ], [ "", 3176.5 ], [ "", 3195.6 ], [ "", 3181.6 ], [ "", 3182.4 ], [ "", 3178.7 ], [ "", 3191.5 ], [ "", 3190.1 ], [ "", 3173.3 ], [ "", 3137.3 ], [ "", 3166.1 ], [ "", 3164 ], [ "", 3152.1 ], [ "", 3131.8 ], [ "", 3133.3 ], [ "", 3122.7 ], [ "", 3113 ], [ "", 3109.6 ], [ "", 3098 ], [ "", 3079.8 ], 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Toutes catégories confondues, le chômage continue d’augmenter5,4 millionsSi l’on prend aussi en compte les catégories B et C (voir encadré ci-dessous), le chômage continue bel et bien d’augmenter. Avec 5,4 millions de demandeurs d’emploi (+1 800 en septembre), il a encore atteint un niveau record. Loin des 4,4 millions de mai 2012, lors de l’élection de François Hollande, et des 3,2 millions de mai 2007, lors de celle de Nicolas Sarkozy. #container_14459361452{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459361452{ height:500px; } #container_14459361452 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459361452 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459361452 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459361452 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du chômage depuis l'élection de François HollandeCatégories A, B, C, france entière(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14459361452", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Milliers de personnes" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["mai-12","juin-12","juil.-12","août-12","sept.-12","oct.-12","nov.-12","déc.-12","janv.-13","févr.-13","mars-13","avr.-13","mai-13","juin-13","juil.-13","août-13","sept.-13","oct.-13","nov.-13","déc.-13","janv.-14","févr.-14","mars-14","avr.-14","mai-14","juin-14","juil.-14","août-14","sept.-14","oct.-14","nov.-14","déc.-14","janv.-15","févr.-15","mars-15","avr.-15","mai-15","juin-15","juil.-15","août-15","sept.-15"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "ABC ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 4358.3 ], [ "", 4397.3 ], [ "", 4442.1 ], [ "", 4491.1 ], [ "", 4520.5 ], [ "", 4565.5 ], [ "", 4609.2 ], [ "", 4627.7 ], [ "", 4683.4 ], [ "", 4714.9 ], [ "", 4739.1 ], [ "", 4788.1 ], [ "", 4791 ], [ "", 4796.2 ], [ "", 4836.8 ], [ "", 4793 ], [ "", 4849.4 ], [ "", 4876.3 ], [ "", 4886.9 ], [ "", 4905.3 ], [ "", 4928.9 ], [ "", 4941.8 ], [ "", 4956.3 ], [ "", 4989.6 ], [ "", 5018.1 ], [ "", 5041.5 ], [ "", 5076.2 ], [ "", 5080.7 ], [ "", 5125.1 ], [ "", 5152.8 ], [ "", 5180 ], [ "", 5216 ], [ "", 5232.1 ], [ "", 5262.5 ], [ "", 5290.5 ], [ "", 5344.6 ], [ "", 5414.2 ], [ "", 5397.4 ], [ "", 5412.5 ], [ "", 5420.9 ], [ "", 5422.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliers de personnes", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} Les cinq catégories de demandeurs d’emploiPôle emploi classe les chômeurs en cinq catégories depuis 2008 – il y en avait huit auparavant – selon les contrats ou le nombre d’heures travaillées :catégorie A : ceux qui n’ont pas du tout travaillé dans le mois qui a précédé ;catégorie B : les demandeurs d’emploi ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois écoulé ;catégorie C : ceux qui ont eu une activité réduite supérieure à 78 heures ;catégorie D : les demandeurs d’emploi dispensés de recherche en raison d’un stage, d’une formation ou d’une maladie ;catégorie E : dispensés de recherche d’emploi car déjà employés (en contrat aidé, par exemple). 3. Le chômage de longue durée et des seniors toujours élevé44,8 %Au-delà de la seule catégorie A, le chômage de masse reste un fléau en France : si on observe la part des demandeurs d’emploi inscrits depuis plus d’un an, on constate une progression quasi rectiligne depuis 2010. Près d’un chômeur sur deux (44,8 %) connaît cette situation depuis plus d’une année. #container_14459391293{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459391293{ height:500px; } #container_14459391293 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459391293 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459391293 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459391293 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part des demandeurs d'emploi inscrits depuis plus d'un anFrance métropolitaine, toutes catégories de chômeursSource : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14459391293", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "areaspline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { 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title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Part des demandeurs d'emploi inscrits depuis plus d'un an (%)", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 34.6 ], [ "", 34.3 ], [ "", 33.9 ], [ "", 33.6 ], [ "", 33.3 ], [ "", 33.1 ], [ "", 33.2 ], [ "", 33 ], [ "", 32.7 ], [ "", 32.6 ], [ "", 32.4 ], [ "", 32.1 ], [ "", 32 ], [ "", 31.9 ], [ "", 31.8 ], [ "", 31.7 ], [ "", 31.4 ], [ "", 31.1 ], [ "", 31 ], [ "", 30.6 ], [ "", 30.3 ], [ "", 30.1 ], [ "", 29.9 ], [ "", 29.8 ], [ "", 29.9 ], [ "", 30.5 ], [ "", 30.8 ], [ "", 30.9 ], [ "", 31.5 ], [ "", 31.9 ], 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Si le chômage des jeunes connaît une légère baisse de 2,6 %, qui confirme une tendance annuelle au mieux (-2,7 % sur un an), ce n’est pas le cas des seniors : la hausse est de 0,1 % pour eux en septembre, et elle est de 8,5 % sur un an. #container_14459389459{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459389459{ height:500px; } #container_14459389459 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459389459 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459389459 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459389459 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre de chômeurs par âgeCatégorie A, France métropolitaineSource : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14459389459", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, 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initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} 4. Des emplois se créent… sans retrouver le niveau de 201217 847 000Le nombre d’emplois salariés en France au deuxième trimestre 2015 (hors agriculture, emploi public des secteurs non marchands et activités extraterritoriales) est en augmentation de 0,2 % par rapport au trimestre précédent. Mais, à 17,8 millions, il n’a pas encore retrouvé son niveau de 2012, quand la France comptait 18 millions d’emplois salariés. #container_14459384323{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459384323{ height:500px; } #container_14459384323 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459384323 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459384323 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459384323 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le nombre d'emplois salariés n'a pas retrouvé son niveau de 2012Emploi salarié par secteur et par trimestre, hors agriculture, emploi public des secteurs non marchands et activités extra-territoriales.Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14459384323", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: -1, max: null, startOnTick: "", endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: 2, value: 18002800 , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["T1 2012","T2 2012","T3 2012","T4 2012","T1 2013","T2 2013","T3 2013","T4 2013","T1 2014","T2 2014","T3 2014","T4 2014","T1 2015","T2 2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Emplois salariés ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 18002800 ], [ "", 17987400 ], [ "", 17952100 ], [ "", 17908200 ], [ "", 17875600 ], [ "", 17827300 ], [ "", 17843300 ], [ "", 17864000 ], [ "", 17835300 ], [ "", 17837300 ], [ "", 17792100 ], [ "", 17815800 ], [ "", 17815300 ], [ "", 17847300 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}La dynamique des créations d’emploi, elle, reste faible, avec +0,2 % au deuxième trimestre 2015. #container_14459382548{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459382548{ height:500px; } #container_14459382548 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459382548 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459382548 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459382548 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution des créations d'emploi par trimestre depuis 2012Ensemble des secteurs (hors agriculture, emploi public des secteurs non marchands et activités extra-territoriales)Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14459382548", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2012T1","2012T2","2012T3","2012T4","2013T1","2013T2","2013T3","2013T4","2014T1","2014T2","2014T3","2014T4","2015T1","2015T2"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Ensemble des secteurs (hors agriculture, emploi public des secteurs non marchands et activités extra-territoriales", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 0.1 ], [ "", -0.1 ], [ "", -0.2 ], [ "", -0.2 ], [ "", -0.2 ], [ "", -0.3 ], [ "", 0.1 ], [ "", 0.1 ], [ "", -0.2 ], [ "", null ], [ "", -0.3 ], [ "", 0.1 ], [ "", null ], [ "", 0.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "%", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}En outre, l’emploi intérimaire, qui augmentait depuis le début de l’année, tend à diminuer au troisième trimestre. #container_14459417916{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459417916{ height:500px; } #container_14459417916 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459417916 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459417916 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459417916 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre d'emplois en intérim depuis 2009En France métropolitaine, par moisSource : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14459417916", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "areaspline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["décembre-2008","janvier-2009","février-2009","mars-2009","avril-2009","mai-2009","juin-2009","juillet-2009","août-2009","septembre-2009","octobre-2009","novembre-2009","décembre-2009","janvier-2010","février-2010","mars-2010","avril-2010","mai-2010","juin-2010","juillet-2010","août-2010","septembre-2010","octobre-2010","novembre-2010","décembre-2010","janvier-2011","février-2011","mars-2011","avril-2011","mai-2011","juin-2011","juillet-2011","août-2011","septembre-2011","octobre-2011","novembre-2011","décembre-2011","janvier-2012","février-2012","mars-2012","avril-2012","mai-2012","juin-2012","juillet-2012","août-2012","septembre-2012","octobre-2012","novembre-2012","décembre-2012","janvier-2013","février-2013","mars-2013","avril-2013","mai-2013","juin-2013","juillet-2013","août-2013","septembre-2013","octobre-2013","novembre-2013","décembre-2013","janvier-2014","février-2014","mars-2014","avril-2014","mai-2014","juin-2014","juillet-2014","août-2014","septembre-2014","octobre-2014","novembre-2014","décembre-2014","janvier-2015","février-2015","mars-2015","avril-2015","mai-2015","juin-2015","juillet-2015","août-2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Evolution", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 542100 ], [ "", 514200 ], [ "", 489500 ], [ "", 477100 ], [ "", 478100 ], [ "", 487100 ], [ "", 488300 ], [ "", 501700 ], [ "", 507900 ], [ "", 514500 ], [ "", 526300 ], [ "", 534600 ], [ "", 551300 ], [ "", 555600 ], [ "", 567300 ], [ "", 584400 ], [ "", 595900 ], [ "", 600600 ], [ "", 610300 ], [ "", 613600 ], [ "", 611700 ], [ "", 632100 ], [ "", 646500 ], [ "", 655500 ], [ "", 657500 ], [ "", 659600 ], [ "", 664600 ], [ "", 661700 ], [ "", 659400 ], [ "", 655500 ], [ "", 661700 ], [ "", 657500 ], [ "", 648500 ], [ "", 650700 ], [ "", 648900 ], [ "", 639300 ], [ "", 628600 ], [ "", 629000 ], [ "", 625700 ], [ "", 630200 ], [ "", 617100 ], [ "", 611700 ], [ "", 603500 ], [ "", 590000 ], [ "", 596900 ], [ "", 577400 ], [ "", 568900 ], [ "", 569200 ], [ "", 566900 ], [ "", 573600 ], [ "", 575100 ], [ "", 581200 ], [ "", 576300 ], [ "", 579000 ], [ "", 573400 ], [ "", 580200 ], [ "", 587500 ], [ "", 583100 ], [ "", 591100 ], [ "", 603700 ], [ "", 602500 ], [ "", 591600 ], [ "", 592400 ], [ "", 586300 ], [ "", 590000 ], [ "", 587700 ], [ "", 601000 ], [ "", 609500 ], [ "", 592800 ], [ "", 574100 ], [ "", 576800 ], [ "", 584400 ], [ "", 603100 ], [ "", 597300 ], [ "", 599300 ], [ "", 590900 ], [ "", 609900 ], [ "", 615100 ], [ "", 613400 ], [ "", 631000 ], [ "", 619800 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " intérimaires", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} 5. L’incertitude autour des « défauts d’actualisation »212 900Parmi les motifs de fin d’inscription à Pôle emploi figurent les « cessations d’inscription pour défaut d’actualisation », autrement dit les radiations des listes de l’organisme public. Celles-ci ont représenté 212 900 sorties en septembre, soit 44 % du total.Il est impossible de savoir combien de ces personnes ont en réalité retrouvé un travail et manqué de le signaler à Pôle emploi (qui a comptabilisé 95 000 « reprises d’emploi déclarées » en septembre) et combien sont toujours sans activité, et en recherche, mais n’ont pas pointé à l’organisme comme elles doivent le faire chaque mois.À cela s’ajoutent les radiations administratives (43 000 en septembre), prononcées après de fausses déclarations ou des refus de suivre une formation, d’accepter une « offre raisonnable d’emploi » ou encore de répondre aux convocations de Pôle emploi. #container_14459410969{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459410969{ height:500px; } #container_14459410969 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459410969 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459410969 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459410969 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Plus de 200 000 cessations d'inscription et 40 000 radiations à Pôle emploi chaque moisLe pic de cessations d'inscription constaté en août 2013 était dû à un "bug" technique.Source : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14459410969", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#ff3232","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["mai-12","juin-12","juil.-12","août-12","sept.-12","oct.-12","nov.-12","déc.-12","janv.-13","févr.-13","mars-13","avr.-13","mai-13","juin-13","juil.-13","août-13","sept.-13","oct.-13","nov.-13","déc.-13","janv.-14","févr.-14","mars-14","avr.-14","mai-14","juin-14","juil.-14","août-14","sept.-14","oct.-14","nov.-14","déc.-14","janv.-15","févr.-15","mars-15","avr.-15","mai-15","juin-15","juil.-15","août-15","sept.-15"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Cessations d'inscription pour défaut d'actualisation ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 197100 ], [ "", 201500 ], [ "", 201000 ], [ "", 191900 ], [ "", 206900 ], [ "", 204700 ], [ "", 198100 ], [ "", 208400 ], [ "", 202800 ], [ "", 205100 ], [ "", 196300 ], [ "", 188900 ], [ "", 212900 ], [ "", 208200 ], [ "", 204400 ], [ "", 260100 ], [ "", 198600 ], [ "", 194400 ], [ "", 198600 ], [ "", 202200 ], [ "", 193700 ], [ "", 207300 ], [ "", 210700 ], [ "", 202600 ], [ "", 203900 ], [ "", 204300 ], [ "", 201500 ], [ "", 219500 ], [ "", 197700 ], [ "", 204000 ], [ "", 209500 ], [ "", 203200 ], [ "", 207600 ], [ "", 197600 ], [ "", 207800 ], [ "", 199600 ], [ "", 160600 ], [ "", 223400 ], [ "", 212700 ], [ "", 221300 ], [ "", 212900 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Radiations administratives ", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 42400 ], [ "", 42100 ], [ "", 42200 ], [ "", 39600 ], [ "", 38900 ], [ "", 39500 ], [ "", 38900 ], [ "", 45800 ], [ "", 19400 ], [ "", 38100 ], [ "", 38400 ], [ "", 46300 ], [ "", 51600 ], [ "", 46000 ], [ "", 48300 ], [ "", 46000 ], [ "", 45500 ], [ "", 47600 ], [ "", 51900 ], [ "", 51600 ], [ "", 49300 ], [ "", 55300 ], [ "", 52800 ], [ "", 48200 ], [ "", 46300 ], [ "", 49100 ], [ "", 48400 ], [ "", 46900 ], [ "", 47600 ], [ "", 48200 ], [ "", 46800 ], [ "", 47400 ], [ "", 47700 ], [ "", 49000 ], [ "", 46200 ], [ "", 42900 ], [ "", 43800 ], [ "", 32900 ], [ "", 38900 ], [ "", 34400 ], [ "", 43000 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Benoît Vitkine Parmi les pays d’Europe occidentale, la France s’illustre par une extrême frilosité vis-à-vis de l’accueil des migrants, alors que les arrivées récentes et importantes ne la concernent pas au premier chef. Tel est le principal enseignement d’une vaste enquête menée par l’Institut français d’opinion publique (Ifop) dans sept pays européens – France, Pays-Bas, Allemagne, Grande-Bretagne, Italie, Espagne et Danemark – pour le compte de la Fondation Jean-Jaurès et de la Fondation européenne d’études progressistes, et dont Le Monde publie les résultats.Lire aussi :Plus de 700 000 migrants ont traversé la Méditerranée cette année selon l’ONUL’accueil n’est pas vu comme un « devoir »Les Français sont ainsi les plus nombreux (46 %, autant que les Britanniques) à rejeter l’idée selon laquelle « c’est le devoir de notre pays que d’accueillir des migrants qui fuient la guerre et la misère ». Ils sont 39 % en Espagne, 36 % en Italie et seulement 21 % en Allemagne, pays qui apparaît tout au long de l’étude particulièrement ouvert à l’accueil. Les Français sont aussi 63 % à considérer que « notre pays compte déjà beaucoup d’étrangers ou de personnes d’origine étrangère et accueillir des immigrés supplémentaires n’est pas possible », soit autant que les Italiens et les Néerlandais. À titre de comparaison, 48 % des Espagnols et 33 % des Allemands partagent cette opinion. Lire aussi :« En France, l’extrême droite a réussi à imposer l’idée d’une immigration invasive »Priorité aux contrôles aux frontières plutôt qu’à l’aide au développementUn autre indicateur illustre encore plus fortement cette frilosité française. Les sondés français sont les seuls à préconiser, comme première solution à la crise actuelle, un renforcement des contrôles aux frontières (30 %), alors que dans l’ensemble des pays étudiés, les opinions plébiscitent plutôt « l’aide au développement et à la stabilisation des pays du sud de la Méditerranée afin de fixer les populations sur place ». Cette dernière solution est choisie par seulement 29 % des Français. Les opinions européennes sont en revanche beaucoup plus divisées sur la question d’une répartition des migrants entre les différents pays de l’Union. Cette solution, adoptée à Bruxelles en septembre pour un premier contingent de 160 000 demandeurs d’asile, n’est acceptée que par 48 % des Néerlandais, 46 % des Français et 44 % des Britanniques. De façon guère surprenante, l’Allemagne, premier objectif des réfugiés en Europe, et l’Italie, première porte d’entrée dans l’UE avec la Grèce, plébiscitent cette option à respectivement 79 % et 77 %. Des doutes sur les effets économiquesPour la Fondation Jean-Jaurès, c’est moins un impératif moral qui détermine les positionnements vis-à-vis de l’accueil que des considérations économiques. Tous les pays, hormis l’Allemagne, doutent de leur capacité financière à accueillir les migrants et sont sceptiques sur les bénéfices d’un tel accueil en termes de croissance économique. 78 % des Italiens, 73 % des Français et 64 % des Espagnols estiment que leur pays n’a pas les ressources pour accueillir des migrants, contre 31 % des Allemands.Ceux-ci sont également 55 % à voir dans l’accueil des migrants une « opportunité » pour l’économie, contre 25 % des Français. Un consensus se dégage en revanche au niveau européen sur l’idée d’un risque d’« appel d’air » en cas d’accueil des migrants « en nombre important ». Cette crainte concerne entre 69 % et 80 % des personnes interrogées. Autre inquiétude largement partagée d’un bout à l’autre du continent, entre 64 % (en Allemagne) et 85 % (aux Pays-Bas) des Européens pensent que « parmi les très nombreux migrants qui arrivent actuellement en Europe se trouvent également des terroristes potentiels ». Une opinion allemande qui s’est mise à douterL’Allemagne se distingue par ses positions particulièrement favorables à l’accueil des migrants. Mais le sondage confirme le doute qui envahit peu à peu l’opinion allemande. Lors d’une première enquête, réalisée du 16 au 22 septembre, 79 % d’entre eux étaient favorables à l’accueil de réfugiés en Allemagne. Trois semaines plus tard (du 12 au 14 octobre), dans une deuxième enquête, ils sont un peu moins nombreux : 75 %.Lorsque l’on entre dans le détail, l’évolution est encore plus nette. Fin septembre, 69 % des Allemands jugeaient que leur pays avait les moyens d’accueillir ces réfugiés. 55 % pensaient même que c’est une opportunité à saisir. Mi-octobre, chacun de ces deux indicateurs a perdu dix points.72 % des Allemands souhaitent en septembre que les migrants repartent dans leur pays quand la situation le permettra. Trois semaines plus tard, ils sont 80 % à l’espérer. Et le pourcentage de ceux qui pensent qu’« il y a déjà beaucoup d’étrangers en Allemagne » est passé de 33 % à 44 % entre les deux enquêtes. Lire aussi :Le scepticisme croissant des Allemands sur l’accueil des réfugiésDe gros clivages droite-gaucheAu-delà des différences nationales, la prégnance, voire la réactivation des clivages traditionnels droite-gauche est l’autre grande conclusion qui s’impose à la lecture des résultats de cette enquête. On observe en moyenne un écart de 30 à 40 points sur la question de l’accueil et de la répartition entre sympathisants de gauche et de droite.En France, les réponses « favorable » atteignent 70 % chez les sympathisants de gauche, contre 29 % chez ceux de droite. L’Allemagne, dirigée par un gouvernement de coalition, se distingue ici encore avec un écart de seulement 18 points. Benoît VitkineJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste François Béguin Entre 20 % et 33 % des touchers vaginaux et rectaux sur des patients endormis par des étudiants en médecine dans le cadre de leur formation sont effectués sans le consentement préalable explicite de la personne. C’est ce qui ressort d’un rapport de la Conférence des doyens des facultés de médecine rendu, mardi 27 octobre, à la ministre de la santé. Jugeant « très préoccupantes » les conclusions de cette enquête, Marisol Touraine a « condamné avec une extrême fermeté ces pratiques illégales et inacceptables » et a annoncé « des mesures concrètes pour y mettre un terme ». Une enquête avait été diligentée après la publication dans la presse et sur les réseaux sociaux, début février, de documents non datés suggérant que des étudiants en médecine à l’université de Lyon-Sud apprendraient à pratiquer le toucher vaginal sur des patientes sous anesthésie générale, au bloc opératoire.Lire aussi :Le monde médical se divise à propos de la pratique des touchers pelviens sans consentementSi les médecins de l’université de Lyon avaient démenti de telles pratiques, certains responsables nationaux avaient justifié ces procédés. Jean Marty, président du Syndicat des gynécologues et obstétriciens de France avait ainsi jugé la demande de consentement superflue, car « perturbante » pour le patient, tandis que Bernard Hédon, le président du Collège national des gynécologues et obstétriciens, avait assimilé cette demande à de la « pudibonderie ».Développement de l’apprentissage par simulationCes prises de position avaient été condamnées par la Conférence des doyens, qui les juge « totalement contraire aux principes de l’éthique » qu’elle défend. « Aucun geste, examen clinique, acte de diagnostic ou de traitement, ne saurait être réalisé sans l’information ou le consentement du patient », fait-elle valoir.Elle relève que l’accord préalable du patient est « très largement majoritaire, mais pas systématique comme il devrait l’être ». Il est recueilli dans 67 % des cas pour les étudiants du diplôme de formation générale en sciences médicales, et dans 80 % pour les étudiants du diplôme de formation approfondie. Quant au recours à la simulation sur des mannequins, il se « généralise peu à peu » mais reste limité « par la multiplicité des matériels nécessaires pour couvrir l’ensemble du champ d’apprentissage utile. » La ministre de la santé a annoncé le lancement d’une nouvelle mission d’inspection au sein des établissements de santé « afin d’approfondir les résultats de l’enquête ». Une instruction va également être envoyée aux directeurs des établissements de santé qui accueillent des étudiants « pour leur rappeler leurs obligations légales, notamment en matière de droits des patients, et leur demander de veiller à leur complète application ».L’apprentissage par simulation sera par ailleurs développé avec pour objectif que l’ensemble des CHU soient équipés d’un centre de simulation en santé d’ici à 2017.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Hélène Bekmezian Temps de parole, « parrainages », modalités de vote… A environ dix-huit mois de l’élection présidentielle de 2017, le temps est venu, selon le groupe socialiste de l’Assemblée nationale, de « moderniser les règles applicables » à ce scrutin.Pour ce faire, les élus majoritaires, entraînés par le président PS de la commission des lois, Jean-Jacques Urvoas, présentent, mardi 27 octobre, deux propositions de loi. Si le calendrier d’examen n’est pas encore fixé, le président du groupe, Bruno Le Roux, assure que les mesures préconisées seront applicables pour 2017, si les deux textes – l’un organique, l’autre ordinaire – sont adoptés.Rassemblant des recommandations formulées par différents organes, dont le Conseil constitutionnel, le Conseil supérieur de l’audiovisuel et la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques, les propositions de loi, sans toucher à l’élection du président en elle-même, proposent un léger dépoussiérage du dispositif.Des parrainages plus transparentsA chaque échéance présidentielle, la question des 500 « parrainages » d’élu, dont chaque candidat a besoin pour se présenter, se repose, notamment à cause de son manque de transparence. Pour y répondre, le texte propose ainsi que la liste intégrale des élus ayant parrainé un candidat soit désormais publiée, et non plus un extrait de 500 noms tirés au sort : « le principe de responsabilité politique et l’exigence de transparence doivent conduire à ce que les élus assument leur choix devant leurs électeurs », avance M. Urvoas. Par ailleurs, les parrainages seront rendus publics « en temps réel » afin d’éviter tout faux suspense de la part des candidats sur leur quête des 500 signatures nécessaires.En outre, le PS propose que les parrainages ne soient plus adressés au Conseil constitutionnel par le candidat mais par les « parrains » eux-mêmes. Ces derniers, qui doivent actuellement être député, sénateur, maire, président d’agglomération, conseiller général, conseiller régional, membre du conseil de Paris ou eurodéputé français, pourront désormais aussi être président de métropole et conseiller métropolitain de Lyon.Renforcer l’« équité » du temps de parole par rapport à l’« égalité »Jusqu’alors, le Conseil supérieur de l’audiovisuel délimitait trois périodes avant la campagne présidentielle, avec des règles différentes d’accès aux médias audiovisuels. Lors de la deuxième période dite « intermédiaire » (entre la publication de la liste des candidats et la veille de la campagne officielle), les médias devaient ainsi respecter une règle d’égalité pour les temps de parole mais d’équité pour les temps d’antenne (qui recouvre le temps de parole et l’ensemble des éléments éditoriaux consacrés à un candidat). A la différence de l’égalité, l’équité ne prévoit pas d’égalité arithmétique mais un temps attribué en tenant compte de la représentativité des candidats et de leur implication effective dans la campagne.Déplorant « une source de complications tant pour les chaînes de radio et de télévision que pour les candidats, dissuadant certains médias d’organiser des débats entre candidats », le groupe socialiste propose donc d’en venir à une règle d’équité du temps de parole comme du temps d’antenne pendant cette période. Les « petits » candidats ne pourront alors jouir d’une stricte égalité de temps de parole que pendant la campagne dite « officielle ».Harmoniser les opérations de voteConcernant les jours de vote, les textes préconisent notamment d’harmoniser les horaires de fermeture des bureaux de vote en métropole, qui varient pour le moment de 18 à 20 heures, à 19 heures. Cela « afin d’éviter la diffusion prématurée de résultats partiels ou de sondages susceptibles d’altérer la sincérité du scrutin » ; toutefois l’embargo sur la divulgation des résultats serait maintenu à 20 heures, « pour empêcher que le débat public, en particulier dans l’entre-deux-tours, ne s’engage sur la base de données et d’analyses erronées ». Dans les grandes villes, les préfets pourront cependant prolonger l’ouverture des bureaux jusqu’à 20h.Le groupe socialiste propose également de supprimer les commissions de contrôle dans les communes de plus de 20 000 habitants, qui feraient double emploi aujourd’hui avec les délégués du Conseil constitutionnel.Enfin, il est question d’autoriser la propagande électorale à l’étranger dans l’ensemble des Etats et non plus seulement dans les pays européens mais d’interdire « certaines formes de propagande électorale » comme les appels téléphoniques en série aux électeurs et les numéros d’appel gratuits.Renforcer le contrôle des dépenses des candidatsConcernant le contrôle des dépenses de campagne des candidats, le groupe socialiste propose, entre autres, d’élargir les prérogatives de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques en lui permettant de renforcer ses moyens d’investigation (via le recrutement d’experts) sur certaines dépenses de campagne difficiles à évaluer, telles que l’impression de documents ou l’organisation de réunions publiques.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.10.2015 à 12h18 | Gary Dagorn Chaque semaine jusqu’à la COP21, Le Monde consacre une série aux hoax (mensonges créés de toutes pièces) climatiques, pour décrypter et démystifier les nombreuses contre-vérités qui circulent sur le changement du climat.Au cœur de toutes les accusations et théories des climatosceptiques se trouve le GIEC. Organisme chargé de synthétiser l’état des connaissances scientifiques sur le changement climatique tous les cinq à six ans, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) est une cible privilégiée pour tous ceux qui tentent de jeter le discrédit sur les sciences du climat. Pour y parvenir, les climatosceptiques n’hésitent pas à accuser les scientifiques de manipuler les données, et notamment les relevés de températures.L’épisode le plus spectaculaire et le plus connu, le « climategate », remonte au mois de novembre 2009, lorsque plusieurs milliers de documents et de courriels dérobés fuitent sur Internet. Les données proviennent de l’université d’East Anglia (UEA) de Norwich, en Angleterre, et plus précisément de son centre de recherche climatique (CRU), dont plusieurs membres sont également des contributeurs importants des rapports du GIEC.A trois semaines seulement de la conférence climat de Copenhague (la COP15), la fuite de ces documents va faire l’effet d’une bombe médiatique. Car la sélection de plus de mille courriels publiés contient plusieurs passages embarrassants repris très rapidement par les blogs climatosceptiques, qui y voient une preuve de la fraude scientifique qu’ils soupçonnent sur l’augmentation des températures de la Terre.Correction des températuresUn courriel du directeur du centre, Phil Jones, va retenir toute l’attention des climatosceptiques. Dans une correspondance avec ses pairs, Jones écrit : « J’ai utilisé l’astuce de la publication de Mike dans Nature consistant à ajouter les températures réelles pour chaque série afin de masquer le déclin. » La phrase, sortie de son contexte, est rapidement interprétée par les climatosceptiques et les politiques conservateurs comme une démonstration que les scientifiques truquent les données.Bien loin d’être une manipulation, « l’astuce » est en fait une correction des températures déduites d’après les cernes des arbres en les remplaçant par des données plus fiables mesurées par des thermomètres. Des travaux publiés en 1998 dans la revue Nature ont en effet démontré que la croissance des arbres dans les hautes latitudes ne reflétait plus les températures relevées par les thermomètres depuis les années 1960. Les températures déduites d’après les cernes des arbres baissaient alors que celles mesurées augmentaient. Le « déclin » des températures n’a donc jamais existé qu’au travers de relevés dont la fiabilité est désormais infirmée.Le CRU de Norwich n’est pas le seul à relever les températures moyennes à la surface du globe puisque plusieurs autres instituts scientifiques disposent de données collectées indépendamment. Or les résultats entre les principaux « thermomètres » de la planète sont si proches qu’une manipulation des données à Norwich serait immédiatement visible.Excès d’énergieLes climatosceptiques tenteront d’instrumentaliser les propos d’un autre chercheur pour montrer que les températures ont cessé d’augmenter. En effet, dans un échange avec des collègues, Kevin Trenberth, chercheur spécialiste de l’atmosphère au National Center for Atmospheric Research, écrit : « Le fait est que nous ne comprenons pas le manque de réchauffement pour le moment. »Là encore, les climatosceptiques y verront l’aveu, de la part des scientifiques, que le réchauffement n’est pas ou plus réel. En réalité, la phrase de Trenberth fait référence à un problème bien connu des climatologues mais n’ayant rien à voir avec une pause ou une absence de réchauffement climatique. Bien que les satellites enregistrent une accumulation de chaleur à la surface du globe d’année en année, on ne parvient toujours pas à mesurer l’absorption de cette chaleur par tous les composants du climat. L’addition de l’excès d’énergie reçue par les océans, les terres émergées, la banquise et l’atmosphère n’est pas égale à la totalité de la chaleur accumulée sur le globe. D’où le « manque » dont parle Trenberth.Le problème a d’ailleurs été partiellement résolu depuis, car, d’après une étude de 2013 menée, entre autres chercheurs, par Trenberth, le reste de cette chaleur « manquante » dans les mesures effectuées serait absorbé et séquestré dans les profondeurs des océans, loin de nos instruments de mesures placés à des profondeurs modérées. En outre, une étude publiée en juin par Science et menée par des chercheurs de la National Oceanic and Atmospheric Administration américaine (NOAA) a mis en évidence des biais de mesure de la température terrestre, remettant en cause une nouvelle fois la théorie d’une pause du réchauffement.Lire aussi :Hoax climatique #1 : « Le réchauffement s’est arrêté en 1998 »« Rigueur et honnêteté »A la suite de ce « climategate », pas moins de quatre enquêtes indépendantes ont été diligentées, deux par l’université de Norwich, une par le Parlement britannique et une par l’université de Pennsylvanie. Toutes ont conclu à la probité des chercheurs du CRU et à l’exactitude des données produites et publiées, notamment les fameux relevés de températures. Aucune preuve d’une quelconque manipulation n’a été relevée. La commission Russell, mandatée par l’UEA, a déclaré que « la rigueur et l’honnêteté des scientifiques du CRU ne font pas de doute ».Pour l’Environmental Protection Agency (EPA), les courriels « controversés » ne relèvent que « d’une discussion franche entre scientifiques sur des questions complexes ». La National Science Foundation a considéré le dossier « clos » après avoir conclu que les travaux des chercheurs du CRU n’étaient entachés d’« aucune erreur ».Les conséquences du « climategate » vont pourtant beaucoup plus loin que le simple débat scientifique. Malgré l’unanimité des commissions d’enquête sur la validité des résultats publiés, la crédibilité de la science climatique s’est érodée dans l’opinion publique. Aux Etats-Unis, une étude d’opinion a démontré que la part des Américains pensant que le réchauffement climatique est réel a reculé de 14 % en deux ans, passant de 71 % en 2008 à 57 % en 2010. Ou comment fabriquer le doute avec un faux scandale…Lire les autres épisodes de la série :Lire aussi :Hoax climatique #1 : « Le réchauffement s’est arrêté en 1998 »Lire aussi :Hoax climatique #2 : « Le réchauffement, c’est à cause du Soleil ! »Lire aussi :Hoax climatique #3 : quand les scientifiques prévoyaient un refroidissementGary DagornJournaliste au Monde 12.10.2015 à 18h01 • Mis à jour le12.10.2015 à 18h27 | Eric Nunès Les régions aiment les étudiants backpackers : chaque année, elles sont plusieurs à leur proposer des coups de pouce financiers, notamment pour effectuer des stages ou des séjours d’étude à l’étranger. A trois mois des élections régionales, la rentrée 2015 ne fait pas exception.Ainsi, si vous faites vos études en Ile-de-France, que vous avez le projet de quitter l’Hexagone pour un stage ou des études lors de votre licence ou master (et pour certains BTS), la région peut cofinancer votre virée (entre 250 et 450 euros par mois). Les étudiants de la filière Sciences technologies et santé (STS) ont, pour leur part, la possibilité de bénéficier d’une somme forfaitaire de 500 euros. Ces différents pactoles sont « cumulables avec les bourses Erasmus et d’Etat ».Pour une durée maximale de dix mois, la Bretagne offre 200 euros mensuels à ses étudiants en licence et master pour les stages et ou séjours d’étude à l’étranger.L’Aquitaine accorde une aide de 400 euros par mois aux étudiants de quinze établissements conventionnés avec elle, dans le cadre d’études ou d’un stage à l’étranger.C’est 100 euros de moins dans le Languedoc-Roussillon qui, en partenariat avec huit établissements de l’enseignement supérieur, sélectionne chaque année des étudiants auxquels elle accorde 300 euros par mois.Quant à Midi-Pyrénées, elle accorde 70 euros par semaine, mais seulement sur critères sociaux. Ces deux dernières distribuent également des chèques mobilité « eurocampus », allant jusqu’à 600 euros (attribués en une fois par année universitaire). Elles fusionneront en 2016 et devront probablement unifier leurs politiques.Comme Midi-Pyrénées, la majorité des régions accordent leurs aides à la mobilité internationale sous condition de ressources, et atteint ainsi 75 euros par semaine en Haute-Normandie, entre 80 et 100 euros en Champagne-Ardenne, 90 euros en Picardie (qui ajoute 150 à 300 euros de frais de voyage). Dans le Nord-Pas-de-Calais, la « bourse Blériot » – baptisée en référence au pionnier de l’aviation, natif de Cambrai – atteint 400 euros par mois pour une durée de 1 à 9 mois.Un nouveau site Internet lancé par le gouvernement, baptisé Découvrir le monde, recense dans sa rubrique toutes les propositions les dispositifs d’aides à la mobilité qui s’adressent aux jeunes, qu’ils soient élèves, étudiants, apprentis.En fonction des priorités localesLes régions ne financent pas seulement les étudiants globe-trotters. Chaque territoire cible également ses aides en fonction de ses priorités. L’Aquitaine, par exemple, est en quête d’enseignants bilingues occitan-français, des perles rares pour lesquelles elle n’hésite pas à mettre la main à la poche. En échange de l’engagement à poursuivre des études idoines et d’enseigner cinq ans en Aquitaine, les étudiants peuvent décrocher une bourse de 4 000 euros par année universitaire.La Picardie est également à la recherche d’enseignants. Pour attirer des candidats autour d’un triangle Beauvais-Amiens-Laon, elle alloue une centaine de bourses de 2 500 euros par an aux étudiants (au minimum en troisième année de licence). Ces derniers doivent s’engager à commencer leur carrière dans la région. En Ile-de-France, les élèves des formations sanitaires et sociales peuvent obtenir des bourses, de 1 000 à 5 500 euros par an. Un système très voisin est également appliqué en Picardie.Enfin, les régions, chargées du développement économique, ont à cœur d’attirer et de conserver la matière grise, et proposent souvent des allocations de recherche aux doctorants. La région Haute-Normandie alloue ainsi un total de 94 000 euros sur trois ans à une cinquantaine de doctorants. Sa voisine, la Basse-Normandie, cofinance pour sa part une vingtaine de doctorants pour « environ 2 400 euros bruts par mois » sur trois ans. La Bretagne finance également des chercheurs dont les travaux correspondent aux « priorités régionales » jusqu’à hauteur de 30 000 euros par an. La région PACA prend en charge « 70 à 75 doctorants » pour la même durée, mais le montant de la bourse n’est pas le même : « environ 1 700 euros bruts mensuels ». Enfin, l’Ile-de-France soutient également des thésards, mais sans préciser les montants alloués aux jeunes chercheurs.Lire aussi, côté élèves :Aides à la rentrée, les régions « généreuses » et celles qui le sont moinsEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.10.2015 à 17h08 • Mis à jour le12.10.2015 à 18h33 Angus Deaton clôt lundi 12 octobre la semaine de remise de prix Nobel aux « personnes ayant apporté le plus grand bénéfice à l’humanité ». Au rythme de presque un prix par jour, la médecine, la chimie, la physique, la littérature, la paix et enfin l’économie ont été portées à l’honneur. Petit résumé de la semaine passée.Le prix Nobel de médecine récompense la lutte contre les maladies parasitaires L’Irlandais William C. Campbell, le Japonais Satoshi Omura et la Chinoise Tu Youyou ont été les premiers à ouvrir la saison des Nobel 2015 en remportant conjointement, lundi 5 octobre, le prix Nobel de physiologie ou médecine pour leurs travaux sur les maladies parasitaires.Saluant pour la dix-septième fois de son histoire des travaux sur les maladies infectieuses, le jury suédois a voulu braquer le projecteur sur les maladies parasitaires tropicales, négligées par la recherche. Campbell et Omura sont ainsi récompensés pour leur découverte d’un traitement contre les infections causées par les vers nématodes, Tu Youyou pour un médicament contre le paludisme.Lire aussi :Un Nobel de médecine à la portée très politiqueLe prix Nobel de physique attribué à Takaaki Kajita et Arthur B. McDonald Mardi 8 octobre, le Japonais Takaaki Kajita et le Canadien Arthur B. McDonald ont été récompensés du prix Nobel de physique pour leur contribution aux expériences qui démontrent la capacité des neutrinos à changer d’identité. Le jury suédois considère que cette découverte « a changé notre compréhension des rouages les plus intimes de la matière et peut se révéler cruciale pour notre vision de l’univers ».C’est la quatrième fois que le neutrino reçoit directement les honneurs de ce prix. Une particule élémentaire abondante, au point que des milliers de milliards d’entre elles nous traversent chaque seconde en provenance du Soleil, d’étoiles encore plus lointaines en cours d’explosion, ou du cœur de centrales nucléaires – en fonctionnement normal. Ces traversées se font sans conséquences, car cette particule interagit très peu avec le reste de la matière.Lire aussi :Nobel de physique : le neutrino, cette particule transformiste primée pour la 4e foisLe prix Nobel de chimie récompense des travaux sur la réparation de l’ADN Le Suédois Tomas Lindahl, l’Américain Paul Modrich et le Turc Aziz Sancar ont remporté mercredi 7 octobre le prix Nobel de chimie. Le trio récompensé a travaillé sur le même thème : les mécanismes moléculaires permettant la réparation de l’ADN et la protection de l’information génétique. Des travaux qui trouvent des applications dans de nouveaux traitements contre le cancer.Le destin le plus original des trois chercheurs est celui d’Aziz Sancar, né à Savur, petite ville du sud-est de la Turquie, au sein d’une famille modeste de huit enfants. Il aurait pu devenir footballeur professionnel, puisque l’équipe « national juniors » pensait à lui comme gardien de but, mais il a décidé de se concentrer sur ses études. Après avoir exercé comme médecin de campagne en Turquie, il avait repris des études de biochimie à 27 ans, puis rejoint l’université du Texas à Dallas. Il enseigne aujourd’hui à celle de Chapel Hill.Lire aussi :Nobel de chimie : la réparation de l’ADN à l’honneurLe prix Nobel de littérature attribué à la Biélorusse Svetlana Alexievitch En attribuant le prix Nobel de littérature à la Biélorusse Svetlana Alexievitch, qui faisait figure de grande favorite, l’académie suédoise a récompensé jeudi 8 octobre une écrivaine engagée. Née en Ukraine en 1948, elle dénonce dans ses livres la guerre, la violence, le mensonge dont fut tissée l’histoire de l’ancien empire soviétique. Dans ses prises de position publiques, elle dénonce ces mêmes maux lorsqu’elle les voit poindre dans ses deux pays d’attache : la Biélorussie d’Alexandre Loukachenko et la Russie de Vladimir Poutine.Première femme de langue russe à recevoir cette récompense, elle prend la suite de Pasternak (1958), Soljenitsyne (1970) et Brodsky (1987). En la récompensant, le jury a voulu saluer une « œuvre polyphonique, mémorial de la souffrance et du courage », entièrement ancrée dans le souvenir de l’URSS.Lire aussi :Une Nobel de littérature contre les mythes soviétiquesLe prix Nobel de la paix salue le processus démocratique en Tunisie Vendredi 9 octobre, le comité Nobel norvégien a décidé de mettre à l’honneur la Tunisie en récompensant le quartette menant le dialogue national dans ce pays, qui s’est distingué pour « sa contribution décisive dans la construction d’une démocratie pluraliste en Tunisie après la “révolution du jasmin” ». Cette plateforme de dialogue issue de la société civile avait évité au pays de basculer dans le chaos deux ans et demi après la révolution de 2011.Lire aussi :Le Nobel de la paix honore la transition démocratique tunisienneA l’heure où la Tunisie remâche bien des désillusions post-révolutionnaires, avec la stagnation économique, les menaces terroristes et la tentation néoautoritaire, cette récompense est venue comme réenchanter une transition démocratique qui avait perdu de ses couleurs.Lire l'éditorial du "Monde" :Le Nobel, un succès pour la démocratie tunisienneLe « prix Nobel d’économie » décerné à Angus Deaton Angus Deaton a succédé lundi 12 octobre au Français Jean Tirole pour le prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel. Les travaux de cet économiste américano-britannique né en Ecosse portent sur l’inégalité des revenus et la consommation. Le professeur de 69 ans, qui travaille à l’université américaine de Princeton, a été primé « pour son analyse de la consommation, de la pauvreté et du bien-être ».Dans son livre The Great Escape : Health, Wealth, and the Origins of Inequality, M. Deaton montre que, globalement, l’humanité a vu son bien-être s’accroître de manière spectaculaire depuis deux siècles et demi, comme en témoigne l’allongement de l’espérance de vie et le recul de certaines maladies. Il y souligne cependant que ce progrès s’est accompagné d’un creusement tout aussi impressionnant des inégalités.Lire la critique de son livre (édition abonnés) : Comment réduire les inégalités entre pays et entre individus ? Pierre Le Hir Climatologues, soyez plus clairs ! A quelques semaines de la conférence mondiale sur le climat de Paris (COP21), c’est le message que délivre une équipe de chercheurs européens (France, Royaume-Uni, Allemagne, Italie), dans une étude publiée, lundi 12 octobre, par la revue Nature Climate Change. Les documents du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) brilleraient par leur obscurité, au détriment, peut-être, de l’action politique contre le réchauffement.Les experts du GIEC sont des littérateurs prolixes. Tous les six ans environ, ils produisent d’épais rapports d’évaluation de plusieurs milliers de pages, qui dressent l’état de l’art de leur discipline. Chaque livraison comporte trois gros volumes (éléments scientifiques, impacts et adaptation, atténuation du changement climatique), dont chacun fait l’objet d’un « résumé à l’intention des décideurs » : un digest de quinze à vingt pages qui, en pratique, est le seul à sortir du cercle des climatologues. Le texte est discuté et approuvé ligne à ligne par les représentants des gouvernements, un processus d’adoption consensuel qui conduit parfois, sur les questions politiquement sensibles, à rendre la rédaction contournée, sinon sibylline.Lire : Réchauffement : les 10 points marquants du dernier rapport du GIECCe sont ces résumés – qui servent de socle aux négociations climatiques internationales – que Ralf Barkemeyer, professeur à la Kedge Business School, l’école de management de Bordeaux, et ses collègues ont passé au crible d’un outil d’analyse linguistique. Un algorithme qui détermine, en fonction de la longueur des phrases et de la complexité des mots, le degré d’intelligibilité d’un texte.« Facilement mal interprétés »Résultat : « Les résumés pour les décideurs du GIEC se distinguent par leur faible lisibilité. » Pis, au fil des rapports successifs (le premier est paru en 1990, le cinquième en 2013 et 2014), ces synthèses ont gagné en opacité. Ce qui, notent les auteurs, peut s’expliquer par « la complexité croissante » de la science climatique, ou par le présupposé que les destinataires de ces écrits ont peu à peu acquis un bagage minimal de connaissances.Dans un communiqué qui accompagne la publication dans Nature Climate Change, le Centre for climate change economics and policy de l’université britannique de Leeds (Angleterre) va plus loin. « Les décideurs politiques doivent avoir l’équivalent d’un doctorat en science du climat pour commencer à saisir pleinement le sens des rapports », juge-t-il. Et d’affirmer que « même des textes d’Albert Einstein » sont plus limpides.« Si les gouvernements ne peuvent même pas comprendre les faits scientifiques qui leur sont présentés, comment peuvent-ils parvenir à un consensus ou à une décision commune ? », interroge Suraje Dessai, cosignataire de l’étude, professeur à l’université de Leeds et lui-même auteur principal d’un chapitre du dernier rapport du GIEC. « Les résumés du GIEC sont si difficiles à comprendre qu’il peut y avoir beaucoup d’interprétations différentes sur le même point, ajoute Ralf Barkemeyer. Ils peuvent être facilement mal interprétés, par exemple par des climato-sceptiques. »« Résumé des résumés »La faute, donc, au sabir de scientifiques adeptes de la langue de bois ? La climatologue française Valérie Masson-Delmotte, qui vient d’être élue au nouveau bureau du GIEC comme coprésidente du groupe I (sciences du climat), juge l’étude « intéressante ». Elle reconnaît volontiers que les publications de l’organisme intergouvernemental, qui doivent concilier une double exigence de communication et de rigueur scientifique, sont d’un accès « très difficile pour les non-spécialistes ».Pour y remédier, le groupe qu’elle copréside a déjà introduit, dans le dernier rapport, un « résumé des résumés », ou « résumé pour les premiers ministres » : un texte d’une vingtaine de lignes récapitulant les points clés « en langage courant ». Elle proposera au bureau du GIEC, annonce-t-elle, de nouvelles pistes : des synthèses différenciées selon les domaines d’expertise des lecteurs (énergie, eaux, forêts, bâtiments…) ou encore des publications adaptées aux nouveaux modes de lecture, sur tablette ou mobile.Pour autant, Mme Masson-Delmotte estime que les experts des cabinets ministériels et les négociateurs, dont « la culture scientifique a progressé avec le temps », sont parfaitement au fait de ces questions et lisent à livre ouvert dans les documents qui leur sont fournis. Si bien que la complexité de ces derniers n’a, à ses yeux, « rien à voir » avec la difficulté de l’action politique dans le domaine climatique. « Ce qui est difficile pour les gouvernements, argue-t-elle, c’est d’engager des transformations profondes dans tous les secteurs, énergie, transports, bâtiments… »Un prétexte à l’inactionUn sentiment partagé par son collègue Jean Jouzel, qui l’a précédée au bureau du GIEC. « Les données de base, sur les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère ou sur les trajectoires de hausse des températures, sont très simples et bien comprises par les gouvernements, observe-t-il. Ce qui est compliqué, c’est que pour rester sous les deux degrés de réchauffement [objectif de la communauté internationale], il faut changer complètement de mode de développement. Chaque Etat, chaque citoyen du monde est concerné. »Au-delà des résumés à l’intention des décideurs, ajoute-t-il, les climatologues mènent, dans leurs pays respectifs, un travail assidu d’information et d’explication auprès des responsables politiques. Lui-même et ses collègues ont présenté « pendant deux heures, de façon très simplifiée », le dernier rapport du GIEC à François Hollande. Ils ont fait de même avec le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, qui présidera la COP de Paris, et la ministre de l’écologie, Ségolène Royal. Le précédent président du GIEC, l’Indien Rajendra Pachauri, a quant à lui fait le tour du monde pour vulgariser ce rapport. En bref, l’aridité de la prose des climatologues ne saurait être prétexte à l’inaction.Lire aussi :Un économiste sud-coréen élu à la tête du GIEC, le groupe d’experts du climatLes médias plus pessimistesL’étude de Nature Climate Change s’est aussi penchée sur la façon dont les journaux rendent compte des résumés pour les décideurs. Il apparaît qu’au contraire des travaux du GIEC, leur couverture médiatique est devenue de plus en plus « lisible », mais aussi de plus en plus « pessimiste ». Plus pessimiste, surtout, que ne le sont les rapports des experts du climat, qui veillent toujours à préciser le degré de certitude, ou d’incertitude, de leurs projections.Ce travers est particulièrement manifeste dans les tabloïds (The Mirror, The Sun ou le Daily News), qui usent – et abusent – d’un lexique catastrophiste : « inondations », « désastres », « crises », « morts »… A chacun donc, scientifiques, politiques, mais aussi journalistes, de balayer devant sa porte.Lire aussi :Tout comprendre aux négociations climatiquesPierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Damien Leloup Trop peu connu pour figurer dans l’encyclopédie collaborative en ligne, Pierre de Saintignon, tête de liste du PS aux régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie ? Le journal Nord Littoral a créé, le 10 octobre, une page Wikipédia au nom de l’élu, proche de la maire de Lille, Martine Aubry. La page a été supprimée quelques heures plus tard, comme la précédente, qui avait été créée à son nom cet été. Motif : la « notoriété insuffisante » du candidat, peu connu du grand public malgré une longue carrière politique municipale à Lille et un passé de dirigeant de Darty.De quoi apporter de l’eau au moulin des critiques au sein du PS qui estiment qu’il aurait mieux valu choisir une tête de liste plus connue. Pour autant, la décision de suppression de la page Wikipédia n’est pas vraiment un critère fiable pour jauger la notoriété locale d’un candidat à une élection.Tout d’abord, le maintien en ligne d’une page sur l’encyclopédie collaborative répond à des règles assez précises. Si tout un chacun peut créer une page sur le sujet de son choix, elle peut être supprimée si elle ne répond pas aux critères de l’encyclopédie. De nombreuses règles existent, et varient selon le sujet abordé par la page ; la principale étant que le contenu doit être de nature encyclopédique – avoir un ton neutre, des sources crédibles, et porter sur un sujet de culture générale au sens large.Critères précis pour les personnalités politiquesPour les femmes et hommes politiques, Wikipédia dispose d’une série de critères particuliers pour évaluer la « notoriété des personnalités politiques ». Un(e) candidat(e) ou élu(e) peut avoir une page à son nom s’il ou si elle respecte au moins l’un de ces quatre critères : avoir fait partie d’un gouvernement ; avoir été élu(e) au Parlement ou au Sénat ; avoir été élu(e) maire d’une ville de plus de 100 000 habitants ; avoir été l’objet principal de plusieurs articles, sur plusieurs années.Or, si Pierre de Saintignon n’a jamais été ministre, député ou sénateur, ni maire (même s’il est premier adjoint à la mairie de Lille), il a cependant fait l’objet de plusieurs articles de presse développés, notamment ces derniers mois. Cela n’est pas nécessairement suffisant pour obtenir le droit à une page Wikipédia : les règles de l’encyclopédie, qui se définissent comme « des suggestions consensuelles et non des règles rigides », précisent qu’une personnalité validant l’un de ces critères peut tout de même voir sa page supprimée. Dans les cas de Pierre de Saintignon, toutefois, les discussions sur le Bistro de Wikipédia, l’espace de discussion de la communauté francophone, le consensus s’établissait lundi 12 octobre en faveur d’une suppression un peu trop hâtive — dans les cas jugés « limites », la pratique de l’encyclopédie est plutôt d’ouvrir un débat, dans lequel les partisans et les adversaires de la suppression discutent pendant plusieurs jours avant que les administrateurs ne tranchent.La première version de la page ouverte cet été avait été supprimée en raison de l’absence de sources fiables — la seconde, créée par Nord Littoral, « répond maintenant aux conditions d’admissibilité générales », estime un utilisateur sur la demande de restauration de la page. la page cite des « articles centrés sur plus de deux ans dans des médias de référence : Le Monde [en] 2009 et de nombreux articles pour 2015, comme celui du Point, qui justement titre qu’il “sort de l’ombre”, ce qui veut dire qu’il semble maintenant avoir de la notoriété ».Ironie de l’histoire, la page Wikipédia de Sandrine Rousseau, tête de liste EELV et adversaire de Pierre de Saintignon en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, a également été temporairement supprimée en 2014. En partie en raison d’une notoriété jugée faible — Mme Rousseau n’a pas non plus été députée, sénatrice ou maire d’une grande ville —, mais aussi parce que la partie de la page consacrée à ses livres était jugée « trop promotionnelle ou publicitaire ». Après un nouveau débat au sein de la communauté Wikipédia à la fin de septembre, la page a finalement été restaurée.Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) C’est une histoire belge comme on les aime. Propriétaire présumé d’un club de quatrième division belge, dont il est censé devenir prochainement l’entraîneur, Nicolas Anelka a fini par démentir le rachat du Royal Géants Athois (RGA), une modeste équipe du Hainaut, en pleine dérive financière et sportive. Aux dernières nouvelles, l’enfant terrible du football français, 36 ans et aujourd’hui joueur et entraîneur du FC Mumbai City, en Inde, aurait agi pour le compte « d’un fonds d’investissement » et n’en serait que le « président honorifique » comme il l’a expliqué à l’AFP. Et à l’en croire, tout serait « très simple » dans cette affaire. Il est bien le seul à le penser…Quand il a débarqué en Belgique cet été, Nicolas Anelka était vu comme le messie par les dirigeants et les supporteurs du RGA qui risquait la liquidation pure et simple. L’ancien attaquant du PSG, du Real Madrid, d’Arsenal, de Chelsea et de la Juventus – la liste est longue – aurait racheté la licence de l’équipe pour 300 000 ou 320 000 euros, épongé ses dettes, logé et nourri ses joueurs. Non sans avoir poussé un bon coup de gueule : après la révélation de son apparition à Ath par la presse sportive belge, le prix fixé initialement aurait grimpé tandis que le gouffre financier se creusait. Finalement, l’opération s’est conclue, même si le joueur-investisseur déplorait le « manque de sérieux » de ses interlocuteurs.Une gestion relevant de « l’amateurisme »En juillet, il est photographié au bord du terrain, serrant la main de quelques joueurs – il n’en restait plus que quatre à être qualifiés pour participer à la compétition belge. Pour la reprise du championnat, fin août, l’équipe doit d’ailleurs déclarer forfait, faute de combattants. Après quelques recrutements, notamment à Strasbourg et Tours, et la mise en place d’une équipe de dirigeants proches du propriétaire, le RGA subit deux défaites avant de gagner une rencontre à domicile. Son objectif (la montée en D2 amateurs) ne sera pas atteint immédiatement…L’équipe a suivi un parcours assez chaotique après son sauvetage. Elle a d’abord migré vers Fleurus, dans la banlieue de Charleroi, la région dont est originaire l’épouse d’Anelka. Le RGA n’y aura toutefois disputé que deux rencontres : un désaccord avec les autorités municipales a rapidement mis fin à une collaboration qui devait, en principe, durer trois ans. « La gestion des représentants d’Anelka relevait de l’amateurisme, a expliqué au quotidien Sud Presse, l’adjoint au maire chargé des sports, François Fievet. Rien n’était organisé comme il le fallait, des factures n’étaient pas payées à temps, nous ne savions jamais à qui nous adresser. »Une reconversion belge qui s’annonce difficile« Content » d’avoir vu le « FC Anelka » déguerpir après avoir tout fait pour l’attirer dans sa région, M. Fievet pense que le club ne vivra pas longtemps avant de fusionner avec un autre. Le RGA a également dû quitter le stade où il s’entraînait, dans le Brabant wallon. Aux dernières nouvelles, il était annoncé dans la ville de Renaix, à un jet de pierre de la frontière française. Une ville flamande pour accueillir une équipe wallonne, c’est une autre composante de l’histoire belge d’Anelka.La reconversion du joueur français passe peut-être par la Belgique mais elle ne s’annonce pas simple. Dès janvier 2014, le « président honorifique » du RGA avait déjà suscité l’intérêt de la presse belge, et pas seulement pour son amitié avec Dieudonné et la « quenelle » qu’il avait effectuée alors qu’il portait encore le maillot de West Bromwich. Nicolas Anelka était visé par une plainte pour malversation, dans le cadre d’investissements douteux opérés par des sociétés dont il aurait été l’actionnaire.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Catherine Pacary Le grand public a découvert l’immense (1,97 m) Arthur Guerin-Boëri fin juillet, alors qu’il remportait à Mulhouse, et pour la deuxième fois, le titre de champion du monde d’apnée dynamique sans palme, établissant un nouveau record à 200 m sous l’eau. Loin de se satisfaire de ce double exploit, il avait alors confié au Monde son envie de passer de l’eau aseptisée à fond carrelé des piscines à celle, salée et abyssale, de l’océan – ce Grand Bleu dont il rêve depuis l’enfance.Lire aussi :Apnée : au bout du souffleC’est chose faite. Il s’est jeté à l’eau la semaine dernière à Ischia, en Italie, où le championnat du monde d’apnée « en mer » était organisé par la Confédération mondiale subaquatique (CMAS) du 5 au 9 octobre. Pour remonter des profondeurs la médaille d’or du Jump Blue autour du cou, après avoir nagé 201,61 m, explosant au passage le record précédent de 185 m codétenu depuis trois ans par le Français Xavier Delpit et l’Italienne Michèle Giurgola. Double champion du monde, double recordman du monde, Arthur Guerin-Boëri est le premier Français de toute l’histoire de l’apnée à cumuler ces titres en compétition et en une seule année.Il n’est cependant pas le seul Bleu à avoir brillé lors de ces cinq jours en Italie, où deux types d’épreuves se déroulaient. D’abord, le Jump Blue, donc, qui consiste à parcourir la plus longue distance à une profondeur de 10 m, le long d’un carré de 15 m de côté ; puis le poids constant, avec ou sans palmes, qui consiste à descendre à une profondeur annoncée à l’aide de la seule force musculaire – épreuve popularisée par le fameux film de Luc Besson.Rémy Dubern, lui, revient d’Ischia avec un sacre de champion du monde de poids constant sans palmes, après une descente à 65 m de profondeur (le record est de 71 m), et une médaille de bronze bi-palme (82 m moins 1 m de pénalité). Si l’on ajoute à cela les performances de Sophie Jacquin, vice-championne du monde de poids constant sans palmes (49 m – 2 m de pénalité) et la médaille de bronze en Jump Blue de Xavier Delpit, la France se place désormais au deuxième rang des nations pour l’apnée, juste derrière l’inaccessible Italie.Catherine PacaryJournaliste au Monde 12.10.2015 à 14h59 • Mis à jour le12.10.2015 à 16h20 | Morgane TualCet article fait partie d’une série consacrée à l’état des lieux de l’intelligence artificielle.La science-fiction nous abreuve de robots autonomes, si perfectionnés qu’ils disposent d’une conscience, d’émotions et nous inspirent même de l’empathie, à l’instar des êtres humains. Mais loin de la littérature et d’Hollywood, qu’en est-il aujourd’hui dans les laboratoires du monde entier ? L’émotion, et la conscience, apparaissent comme des éléments essentiels pour fabriquer une machine à l’image de l’être humain. Mais elles font aussi partie des plus difficiles à conceptualiser.« La vie intérieure, on ne sait pas ce que c’est »Et c’est là que réside la plus grande difficulté : comment définir – et donc reproduire – l’émotion et la conscience ? « On ne sait pas ce que c’est que la conscience, on n’en connaît pas les fondements. On n’est donc pas capables de créer une machine consciente », tranche Jean-Gabriel Ganascia, chercheur au laboratoire d’informatique de Paris-VI et auteur de L’Intelligence artificielle (Editions Le Cavalier Bleu, collection Idées reçues, 2007). « Pour cela, il faudrait que la machine perçoive comme nous : la douleur, le plaisir… Et quand bien même, elle ne les percevra pas de la même manière que nous. »Une analyse partagée par Jean-Michel Besnier, professeur de philosophie à la Sorbonne et spécialiste de l’intelligence artificielle :« La vie intérieure, on ne sait pas ce que c’est. L’intelligence artificielle a donc fini par dépouiller la notion de conscience de la notion d’intériorité, et l’a définie simplement en termes de comportement : on peut l’imiter chez les machines. »A défaut d’être capables de ressentir, les machines peuvent néanmoins simuler, en apparence, des émotions et une conscience : c’est sur ce sujet que se concentrent aujourd’hui les chercheurs en intelligence artificielle ; un domaine de recherche intitulé « informatique affective ». Car finalement, « quelle est la différence entre ressentir et donner les signes extérieurs du ressenti ? », interroge Jean-Michel Besnier :« Ce sont les signaux qui comptent. En toute rigueur, votre intériorité, je ne sais pas si elle existe… Elle se manifeste à moi par des signes extérieurs. Je ne sais pas ce que c’est que de ressentir une émotion chez un autre être humain. Je peux ressentir de l’empathie, mais je peux aussi en ressentir face à un acteur, qui simule. Je ne peux pas savoir si ces signes émanent d’une intériorité ou d’une simulation. C’est pourquoi pour ceux qui fabriquent des machines, si elles sont capables de simuler, ça suffira. »Simuler l’émotionCatherine Pelachaud fait partie de ceux-là. Directrice de recherche au CNRS et à Télécom-ParisTech, elle fabrique depuis des années des « agents conversationnels », sortes d’avatars capables de discuter avec des êtres humains. Son champ de recherche concerne plus précisément les « comportements non verbaux », soit les signes extérieurs d’émotion transmis par l’avatar. « La machine ne ressent pas, mais elle peut transmettre, souligne la chercheuse. Le ressenti est du domaine de l’homme, et ça doit le rester ! Une machine est là pour pallier des besoins. Pour cela, la simulation peut suffire. »Les « agents » qu’elle élabore accompagnent leurs paroles de gestes, de mouvements de la tête ou d’expressions du visage qui les rendent plus humains. Ils sont aussi capables de réagir aux émotions transmises par leur interlocuteur. « Dans la communication, le non verbal apporte énormément, il permet de mieux se comprendre. Sans ça, ce serait comme parler à un mur. Ça permet d’oublier qu’on parle à une machine. »Et afficher une émotion est moins simple qu’il n’y paraît. « Ça peut aller jusqu’à des micro-expressions. Il y a plusieurs types de sourires : si vous pincez les lèvres, si vous plissez les yeux, cela aura différentes significations », explique Catherine Pelachaud.La chercheuse en psychologie Sylwia Hyniewska a observé, par exemple, grâce à une expérience, que les propos d’agents incapables de soulever la partie externe de leurs sourcils étaient considérés par leurs interlocuteurs comme moins pertinents.Malgré ce souci du détail, les avatars utilisés par les équipes de recherche en informatique affective ne semblent pas très réalistes. A l’heure où les entreprises d’effets spéciaux sont capables de réaliser des images de synthèses ultra-détaillées, pourquoi se contenter d’agents si schématiques ? « Contrairement au cinéma, qui a des animateurs pour peaufiner chaque expression, nos agents doivent être autonomes et réagir en temps réel », indique Catherine Pelachaud.Mais surtout, si le réalisme est trop important, « on tombe dans la vallée de l’étrange », prévient-elle. Selon cette théorie du Japonais Masahiro Mori, les représentations très réalistes, mais toujours imparfaites, de l’homme, nous paraissent dérangeantes, voire monstrueuses. Nous serions, en revanche, beaucoup plus enclins à trouver sympathiques et à ressentir de l’empathie pour des représentations de l’humain bien plus schématiques.Ce robot capable de simuler des émotions, empruntant ses traits à Albert Einstein et développé par l’entreprise Hanson Robotics, en est un bon exemple.Détecter les émotionsMais les programmes développés par l’informatique affective ne se contentent pas de mimer les émotions. Ils doivent aussi être en mesure de détecter celles des humains, et de s’y adapter en temps réel. Pour cela, ils observent et analysent les expressions et les mouvements de leur interlocuteur : s’il regarde ailleurs, s’il montre qu’il n’a pas compris, s’il manifeste un désaccord. Et ce n’est pas simple. Car en plus des émotions « de base », définies par le psychologue américain Paul Ekman (tristesse, joie, peur, colère, surprise, dégoût), il existe des émotions plus complexes à déchiffrer pour un programme.Comment, par exemple, distinguer la surprise de l’étonnement ou la tension de l’anxiété ? Interpréter un haussement de sourcils n’est pas non plus aisé. Veut-il dire bonjour ? Signifie-t-il la surprise ? L’emphase ? « Pour cela, il faut des informations sur le contexte, et c’est très difficile », souligne la chercheuse. Le comprendre est pourtant indispensable pour répondre à ces signaux de façon appropriée. Sinon, l’agent risque de créer un malentendu, une incompréhension, voire de couper le dialogue.Car en imitant l’émotion, les programmes les plus avancés sont aussi en mesure… de générer de l’émotion chez les humains. Ainsi, le projet européen Semaine, auquel participait Catherine Pelachaud, a donné des résultats surprenants. Les agents développés étaient chacun dotés d’un état émotionnel fort, comme la tristesse, la colère ou la joie. Objectif : amener leur interlocuteur, humain, vers le même état émotionnel qu’eux. « Il y a eu des interactions absolument incroyables », se souvient la chercheuse, qui a mené ces expériences il y a cinq ans.« Face à un agent dépressif, le sujet montrait de l’empathie. Parfois, l’état émotionnel du sujet changeait au milieu de la conversation. J’étais surprise qu’il y ait des interactions aussi riches, aussi naturelles. Car nos personnages ne bougeaient pas beaucoup, le modèle était assez simple. Mais le fait que le comportement arrive avec le bon timing nous a montré que nous avions réussi à obtenir un élément essentiel de la communication non verbale. »Des résultats qui posent aussi des questions éthiques : si un programme est capable de détecter et d’influencer les émotions d’un être humain, que doit-il en faire ? « Si la machine peut faire changer l’état émotionnel d’une personne, on peut imaginer qu’elle s’en serve à des fins commerciales par exemple », prévient Catherine Pelachaud.D’autres cherchent à exploiter cet aspect d’une autre façon. L’Institut pour les technologies créatives de l’université de Californie du Sud est l’un des plus avancés dans ce champ de recherche en intelligence artificielle. Les agents qu’il a réussi à fabriquer combinent le langage, la communication non verbale et une apparence réaliste. L’équipe de recherche emploie même le terme d’« humains virtuels » pour les désigner. Parmi les différents modèles qu’ils ont conçus, SimSensei est une sorte de psychologue, capable de mener une conversation avec un patient, en s’intéressant à ses émotions. Mais attention, précise l’institut sur Youtube, « SimSensei n’est pas conçu pour la thérapie ou de diagnostic médical, mais se veut un outil pour appuyer les équipes médicales ».Malgré les avancées dans le domaine de l’informatique affective, on est encore bien loin des prédictions de Ray Kurzweil, le « pape » du transhumanisme embauché par Google en 2012. Dans un entretien au magazine américain Wired en avril 2013, il prévoit qu’en 2029, des programmes seront capables « d’intelligence émotionnelle, d’être drôles, de comprendre des blagues, d’être sexy, aimants et de comprendre l’émotion humaine. (…) C’est ce qui sépare les ordinateurs et les humains aujourd’hui. Je crois que ce fossé va se refermer d’ici 2029. »Lire aussi :Ray Kurzweil, le salarié de Google qui veut terrasser la mortUne vision qui exaspère le philosophe Jean-Michel Besnier : « Je suis inquiet de voir que l’intelligence artificielle impose un point de vue de plus en plus simplificateur sur l’être humain, qu’on ne peut pas réduire à ces signaux. Pour comprendre les émotions humaines, moi, je préfère me plonger dans la littérature ! »En bref :Ce dont l’intelligence artificielle est aujourd’hui capable :simuler des émotionsdétecter les émotions des humains et y répondre en temps réelinfluencer les émotions de son interlocuteurCe qu’on ne sait pas faire :doter un programme de conscienceun programme capable de ressentir des émotionsLes progrès qu’il reste à faire :distinguer des émotions complexescréer des agents ou robots assez réalistes pour dépasser la « vallée de l’étrange »s’adapter au contexteLire dans la même série :Intelligence artificielle : une machine est-elle capable de philosopher ?Lire aussi :Intelligence artificielle : quand la machine imite l’artiste //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444463', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Morgane TualJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Lucie Soullier (avec Adea Guillot et Elisa Perrigueur) Pour connaître l’histoire d’Asma, il aura fallu trois personnes et un téléphone. Asma a 18 ans. Son fils, Zakaria, est né en Syrie il y a à peine deux mois. Ils ont tenté de traverser la mer Egée, depuis une plage turque, mais le bateau pneumatique s’est renversé à quelques mètres de la côte. Elle raconte sa mésaventure en arabe, la bouche collée au téléphone que lui tient son compagnon. Une application installée sur l’appareil permet de traduire sa voix en turc. Ne manque plus qu’à trouver un Turc anglophone pour enfin comprendre son récit. Un exemple parmi des dizaines, témoignant de la difficulté d’accéder aux récits des femmes migrantes.Que pense de son odyssée cette jeune Afghane de 17 ans, croisée à Subotica en Serbie, mariée depuis trois mois et partie sur les routes avec son nouveau mari depuis 50 jours ? Et cette mère Somalienne, sauvée de la mère Egée par les gardes-côtes turcs ? Ou encore cette Erythréenne d’une vingtaine d’années, vivant au milieu de la jungle de Calais ? Pour les journalistes du Monde partis à la rencontre des migrants depuis quelques mois, la question reste souvent sans réponse. Parce que — moins scolarisées dans leur pays d’origine — peu d’entre elles parlent anglais, parce qu’elles ont peur de raconter, et parce que leurs récits passent par un filtre, celui d’une association, d’un mari ou d’un frère. « Les femmes sont plus difficiles à approcher, même pour moi », confie Faustine Douillard, la coordinatrice de France Terre d’asile à Calais.Derrière les blessures des enfantsPour les atteindre et connaître leur histoire, à Izmir, en Turquie, une assistante sociale a trouvé des médiateurs de choix : leurs enfants. Dans le centre de Varyant, un quartier défavorisé de la ville balnéaire turque, Mehtap Alisan organise des ateliers mère-enfant, destinés aux Turques comme aux migrantes, Syriennes la plupart du temps. Arrivée d’Alep il y a deux ans, Jumen y vient avec plaisir, pour « apprendre le turc, et moins s’ennuyer à la maison », explique-t-elle en regardant son fils fabriquer une chenille en papier. Ici, les maris trop pris par leur travail ne passent que rarement. Et l’environnement féminin délie les langues. Le lieu ne propose pas de cours de turc à proprement parler, mais un mélange des cultures qui permet de socialiser. « Comment on dit ‘regardez-moi’[en arabe] ? » Même Mme Alisan apprend quelques rudiments d’arabe au contact des souvent très jeunes mamans.Quelques rues plus loin, l’ASAM (Association de solidarité avec les demandeurs d’asile et les migrants) donne des conseils juridiques et médicaux aux réfugiés. Là encore, les enfants sont une fenêtre pour approcher les femmes. « Elles viennent souvent parce qu’elles sont inquiètes pour leurs enfants, précise la psychologue, Şule Üzümcü. Parce qu’ils crient la nuit ou qu’ils font pipi au lit alors qu’ils ont passé l’âge. » Et en creusant, la psychologue découvre les blessures des mères. La guerre, évidemment. Six mois après avoir quitté Alep, Kadriye raconte qu’elle courbe encore l’échine lorsqu’elle entend passer un avion. Mais aussi les violences subies sur la route. Mme Üzümcü a entendu « mille histoires ici. Mais après, on fait ce qu’elles veulent. Si elles veulent porter plainte, on les emmène. Sinon ça reste entre nous. » Secret professionnel.Cette approche fonctionne avec les migrantes qui s’installent quelque temps en Turquie. Pas pour les Syriennes de Basmane, le quartier d’Izmir où se regroupent les candidats à la traversée vers la Grèce. Sur ce carrefour, elles restent à peine quelques jours, le temps de trouver un passeur et de prendre la mer. Ces femmes n’ont pas de contact avec les travailleurs sociaux du quartier.Lire aussi :En Turquie, dans la petite Syrie d’Izmir, l’économie parallèle des réfugiésAccoucher sur la route« Ici, les femmes viennent surtout lorsqu’elles sont enceintes, » explique Sibel Yilmaz Sagliner, assistante sociale. Et il faut batailler pour qu’elles puissent accéder à des soins médicaux, même si la Turquie les prend mieux en charge. Il y a deux ans, les réfugiés n’avaient aucune couverture de santé, l’assistante sociale les amenait donc elle-même chez les médecins qui acceptaient de les soigner gratuitement. Elle avait dressé une liste des bons samaritains. Désormais, les réfugiés enregistrés peuvent aller à la maternité gratuitement. « Mais les médicaments sont chers », soupire Hanen, une Syrienne installée en Turquie depuis un an. Et l’accès aux hôpitaux n’est pas le même dans tous les pays traversés.Or, de la Turquie à Calais, les femmes enceintes ou serrant de très jeunes enfants, nés pendant le voyage, sont de plus en plus nombreuses sur les routes migratoires. Une impression que viennent confirmer les chiffres de Christophe Boulierac, porte-parole de l’Unicef : parmi les 3 000 migrants qui transitaient chaque jour par la Macédoine début septembre, un tiers était des femmes et des enfants. Contre 10 % en juin. « Autre détail important, mais ce n’est pas un détail, ajoute M. Boulierac, environ 12 % des femmes sont enceintes. »Une augmentation qui a également frappé Alexandra Krause de la branche de Skopje de l’UNHCR, à la frontière macédonienne. « Probablement parce qu’elles savent que la frontière est ouverte [la Macédoine a fermé puis réouvert sa frontière entre le 21 et 23 août, médiatisant ainsi son ouverture] et qu’il est possible de prendre le train assez rapidement. » Alors qu’auparavant, les hommes partaient souvent en premier, rejoints par femmes et enfants lorsqu’ils étaient installés, le voyage se fait désormais en famille. Notamment dans la communauté syrienne. A Calais, Faustine Douillard de France Terre d’Asile avoue même moins s’inquiéter pour une Syrienne arrivant seule que pour d’autres nationalités. « On sait que la communauté syrienne, plus nombreuse, va jouer un rôle protecteur. Les Erythréennes, elles, sont souvent plus isolées. »Viols et violencesPour celles qui avancent seules sur la route, tout est plus risqué. Pour assurer leur sécurité, certaines se regroupent, souvent par région d’origine. D’autres se mettent sous la protection d’un homme, plus ou moins bienveillant. A Athènes, une jeune Afghane de 19 ans racontait ainsi avoir acheté sa protection en épousant sur la route le chef du groupe afghan qui les encadrait. L’union avec cet homme de 50 ans, lui-même déjà marié deux fois, avait arrêté les tentatives de viols par ses camarades de marche, des paysans afghans ultra-conservateurs.Comme les hommes, les femmes font face à la violence des autres migrants, des passeurs… Voire des autorités. Mais, outre les coups et les humiliations, des témoins racontent ce qu’un rapport de Human Rights Watch (HRW), publié le 21 septembre, nomme des « gender specific violences », des violences spécifiques envers les femmes. Soit des agressions sexuelles, allant du harcèlement au viol.Une mère de famille syrienne rencontrée à son arrivée en France nous a ainsi confié ainsi avoir été témoin de viols de jeunes filles à l’intérieur du camp de Gazi Baba, en Macédoine. Avec force détails, elle a porté de graves accusations contre la police macédonienne qui selon elle réclamait des faveurs sexuelles contre de l’eau ou du pain. Un témoignage recoupé par une jeune femme du même groupe, qui raconte avoir été harcelée puis épargnée en prétendant être enceinte et déjà mariée.Ces témoignages sont corroborés par le rapport de Human Rights Watch, qui dénonce les violences policières envers les migrants en Macédoine :« Un ancien gardien a dit qu’au moins deux policiers du centre de détention [de Gazi Baba] s’étaient vantés d’avoir eu des relations sexuelles avec des détenues.« Ils m’ont dit ‘Si tu veux le faire, on peut arranger ça pour toi’. Ils ne se cachaient pas. Ils en étaient même fiers. »Extrait du rapport de Human Right WatchLire aussi :La Macédoine, nouveau purgatoire des migrants« Aucun moyen de les protéger »Depuis juillet, le camp-prison de Gazi Baba – aux conditions d’accueil « inhumaines et dégradantes » selon Amnesty international – a été fermé et vidé pour quelques mois, le temps d’être rénové. Quant aux accusations de violences par la police macédonienne, « aucune plainte n’a été déposée devant l’unité de contrôle interne au camp, ni devant le procureur général, la Croix rouge ou toute autre organisation internationale qui était en contact avec les personnes placées à Gazi Baba », a déclaré le porte-parole du ministère de l’intérieur, Ivo Kotevski. Dans une lettre publiée en réponse au rapport de HRW, le ministère ajoute que dans les 12 derniers mois de fonctionnement du camp, des mesures disciplinaires ont été prises à l’encontre de cinq policiers au total. L’un d’eux a été suspendu de son poste. Le ministère a également appelé HRW à lui transmettre tous les témoignages incriminant ses forces de police, afin de mener les investigations nécessaires.Reste qu’il n’est pas toujours simple pour les migrantes de raconter les violences qu’elles endurent avant de se sentir à l’abri, protégées par un toit et des papiers. A Calais, environ 200 femmes trouvent refuge chaque nuit dans le centre Jules Ferry. Mais d’autres, aussi nombreuses, sont refusées par manque de place. « L’Etat a annoncé un renforcement de la capacité d’hébergement, mais c’est long à se mettre en place », s’impatiente Vincent de Coninck, du Secours catholique calaisien.Chaque nuit – à la fermeture des portes du centre Jules Ferry, ouvert également aux hommes la journée – près de 200 migrantes doivent donc se faire une place au milieu des 4 000 hommes du bidonville. Entre les soupçons de prostitution et les violences qu’elle observe, Faustine Douillard de France Terre d’Asile se sent impuissante. « On peut leur dire de porter plainte, mais on n’a aucun moyen de les protéger ensuite. »Pour Vincent de Coninck, « ces femmes sont tout bonnement laissées en danger. » Abandonnées au milieu de la jungle. Comme cette jeune Eyrthréenne de 25 ans, dont des soignants racontaient l’histoire dans une tribune publiée le 7 octobre sur LeMonde.fr :« Elle avait passé la nuit dehors et paniquait à l’idée d’en passer une seconde, car des hommes avaient voulu l’emmener de force dans leur tente. Nous avons appelé le centre Jules-Ferry. Qui l’a inscrite en position 56 sur la liste d’attente. Nous nous sommes vus lui donner un duvet et lui trouver un petit coin dans la tente d’une autre Erythréenne. Le lendemain, on l’a trouvée en pleurs. On saura seulement que le mari de l’autre femme était revenu ivre dans la nuit. Elle gardera pour elle les détails. Et nous notre honte de ne pas l’avoir mise à l’abri. »Lire aussi :Dans la « jungle » de Calais : « Médicalement, ce que nous avons vu est inacceptable »Or, la seule solution pour les protéger, insiste Faustine Douillard, est justement là : la mise à l’abri. Et surtout, il faut « arrêter de laisser se développer des camps bidonvilles qui laissent la mainmise aux passeurs et aux trafics en tous genres ».Une option qui ne semble pas être celle prise par les autorités. La préfecture du Pas-de-Calais a en effet annoncé fin août que les femmes ne pourront désormais pas rester plus de trois mois dans le centre, sauf si elles demandent l’asile en France. Un « chantage à l’asile » que le délégué du Secours catholique juge dangereux : « On les pousse à prendre des risques pour passer en moins de trois mois, alors que traverser la frontière est de plus en plus difficile. » Et pour celles qui ne veulent pas rester en France mais ne parviennent pas à atteindre l’Angleterre en moins de trois mois ? M. de Coninck donne rendez-vous fin novembre pour connaître la réponse. « On verra s’ils les mettent dehors. »Lucie Soullier (avec Adea Guillot et Elisa Perrigueur)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Michel Bezat Le PDG du groupe russe Gazprom a annoncé, lundi 12 octobre, la reprise des livraisons de gaz à l’Ukraine pour l’hiver 2015-2016 – suspendues depuis le 1er juillet – en application de l’accord intervenu, il y a deux semaines, entre Kiev et Moscou sous l’égide de l’Union européenne. « Nous avons reçu de l’Ukraine un acompte de 234 millions de dollars [205 millions d’euros] pour le mois d’octobre. A partir de 10 h 00 (07 h 00 GMT) ce matin, les livraisons ont repris », a indiqué Alexeï Miller dans un communiqué.Issu du ministère soviétique du gaz démantelé en 1992, le géant russe reste une société contrôlée à 51 % par l’Etat. Mais c’est aussi une entreprise cotée à la Bourse de Moscou, qui doit à la fois assurer des recettes au budget russe et des dividendes à ses actionnaires. L’exercice 2014 n’a pas été bon, les bénéfices étant amputés par la baisse des prix et la faible consommation sur le Vieux Continent.Plusieurs événements, ces dernières semaines, confirment que Gazprom tient à se débarrasser de son image de paria et à s’implanter en Europe. Elle reste son premier client, loin devant la Chine. Environ 15 % du gaz consommé par les Européens vient de Russie, la dépendance étant plus importante pour de gros consommateurs comme l’Allemagne et l’Italie, ou certains pays de l’ex-bloc communiste.L’accord avec l’ukrainien Naftogaz sur le prix du gazLa Commission européenne et les ministres russe et ukrainien de l’énergie ont paraphé à Bruxelles, le 25 septembre, un protocole d’accord pour les deux prochains trimestres. Les livraisons de gaz russe, suspendues depuis juillet, sont assurées jusqu’à la fin mars 2016. L’accord met ainsi fin, temporairement du moins, au conflit entre Moscou et le gouvernement pro-occidental de Kiev ouvert début 2014 sur la question.Kiev dépend à plus de 50 % de la Russie pour ses approvisionnements gaziers, et près de 50 % du gaz russe vers l’Europe passe encore par l’Ukraine. Les Russes, qui proposaient au départ 385 dollars (344 euros) pour 1 000 m3, ont finalement accepté 232 dollars. Autre signe d’apaisement : lors des discussions, Gazprom n’a pas mis en avant la dette gazière de l’Ukraine. Elle atteint 4,45 milliards de dollars selon Kiev, quatre fois plus selon le Kremlin.Une négociation plus ouverte avec BruxellesLa Commission européenne accuse Gazprom de plusieurs infractions : des prix trop élevés dans cinq pays de l’Union européenne ; l’interdiction faite à certains clients de revendre à des tiers le gaz acheté à Gazprom ; des abus de position dominante en Pologne et en Bulgarie. Il y a cinq ans, elle avait lancé une enquête pour pratiques anticoncurrentielles. Mi-septembre, le groupe russe a transmis aux autorités antitrust européennes sa réponse officielle aux accusations.Les arguments et les propositions de Gazprom sont aujourd’hui étudiés par les services de la commissaire à la concurrence, Margrethe Vestager. Si elle les jugent insuffisants, elle peut imposer des « mesures correctives » et une amende d’au plus 10 % de son chiffre d’affaires, soit quelque 10 milliards d’euros.Lire aussi :Gaz : protocole d’accord entre la Russie, l’Ukraine et l’UE sur les livraisonsUne ouverture au marché spot du gaz en EuropeJusqu’à présent, Gazprom ne vendait son gaz que dans le cadre de contrats à long terme (20, 25 ou 30 ans) à des acheteurs comme le français Engie, l’italien ENI ou l’allemand E.ON. Les prix, largement indexés sur le pétrole, étaient révisables en cours de l’exécution du contrat. En septembre, pour la première fois de son histoire, Gazprom a annoncé la vente aux enchères de petites quantités de gaz sur le marché spot (de court terme), signe qu’elle s’ouvre désormais à une approche plus libérale.Par ailleurs, Gazprom poursuit ses partenariats et sa coopération avec les grands groupes d’énergie européens malgré la décision du président russe, Vladimir Poutine, d’arrêter le projet de gazoduc South Stream, qui devait alimenter l’Europe en évitant l’Ukraine. Mais ses négociations avec la Turquie pour construire un pipeline de substitution, le Turkish Stream, piétinent depuis des mois.Lire aussi :Le nouveau partenariat énergétique russo-turc fait du surplaceUn doublement du gazoduc Nord StreamGazprom a annoncé, le 4 septembre, la signature d’un pacte d’actionnaires avec les allemands BASF et E.ON, le français Engie, l’autrichien OMV et l’anglo-néerlandais Shell pour la construction de Nord Stream 2. Ce gazoduc viendra doubler le Nord Stream, reliant la Russie à l’Allemagne sous la mer Baltique. De 55 milliards de mètres cubes par an, la capacité du Nord Stream passera à 110 milliards.Mais cette infrastructure n’est pas une priorité pour l’UE, a prévenu, le 8 octobre, Miguel Cañete, le commissaire européen à l’énergie, qui a rappelé le souci de l’Europe de diversifier ses sources d’approvisionnement. « L’UE reste ouverte au gaz russe et souhaite voir la Russie comme un fournisseur de gaz naturel fiable dans le futur, a t-il souligné. Mais nous souhaitons aussi que le transport de gaz russe s’inscrive dans notre stratégie de diversification et que le fournisseur russe, comme tout autre fournisseur au sein de l’UE, joue le jeu de la concurrence et du marché de l’énergie. »Un accord stratégique Gazprom-BASFLe groupe gazier et le géant allemand BASF, numéro 1 mondial de la chimie, ont annoncé début octobre la finalisation d’un important échange d’actifs – annoncé en 2012 puis remis en cause par la crise ukrainienne. L’opération prévoit que BASF cède au gazier russe les activités de commercialisation et de stockage de gaz naturel, que les deux groupes opèrent conjointement. En échange, BASF recevra 25 % plus une action d’une partie d’un gisement de gaz naturel et de condensat en Sibérie de Gazprom.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marlène Duretz Tindog, Dogfidelity, Animoflirt… Avec ces sites d’échanges, chiens et chats peuvent trouver des compagnons de jeu. Et leurs maîtres aussi. On connaissait l’application de rencontres Tinder. Voici son pendant canin, Tindog. Le profil de Dino, bouledogue de 6 ans, intrigue. « Le charisme de Brad Pitt, à poil et à quatre pattes. La nuit, je couine et je ronfle. Pendant les vacances, je pisse sur les fleurs et je chasse les sangliers. Je suis le capital sympathie du mec au bout de la laisse. » Le mec au bout de la laisse, c’est Romain, célibataire, il apparaît en médaillon sous la photo de son chien. Sur Tindog, Dino et son maître viennent chercher des compagnons de balades, d’activités sportives… et « plus si affinités ».Dogfidelity.com, sorte de « Facebook canin » inauguré en juin, Animoflirt.com, AnimauxLovers.com… De plus en plus de sites investissent cette niche où l’animal domestique se fait l’entremetteur de la rencontre humaine. « Dans notre société individualiste, l’animal est un compagnon de vie pour le célibataire. Mais il joue également un rôle désinhibiteur et ouvre l’individu sur le reste du monde », constate Thierry Maupas, cofondateur de Dogfidelity.L’animal, un “filtre” à rencontres« Promener son chien dans la rue n’implique pas nécessairement un contact, relève Chantal Ohayon, fondatrice du site Animoflirt. Encore faudrait-il que les propriétaires daignent déjà répondre à de simples bonjours ! » Elle a créé le site en avril 2015 afin que chacun de ses 1 500 inscrits – 70 % de femmes – « se trouve face à un individu qui a les mêmes préceptes que lui ». « L’animal domestique sert de filtre. Il dit instinctivement : “Si tu es passionné d’animaux, on pourra s’entendre” », considère Nicolas Guéguen, chercheur en sciences du comportement à l’université de Bretagne-Sud et coauteur d’une étude sur « le rôle du chien dans la facilitation des interactions sociales entre humains » (Anthrozoös, 2008).“Si elle n’aime pas mon chien, elle repart d’où elle vient, c’est clair et net ! Je ne le quitterai pas pour une femme.” Jean-François, adepte de Tindog« Une personne qui n’aime pas les animaux ne peut pas vivre avec moi ! », lance, intransigeant, Julien Muller, créateur, en mai, de Tindog, qui compte 100 000 membres actifs, fin septembre. Un point de vue partagé par Jean-François, séparé, sans enfants. « Si elle n’aime pas mon chien, elle repart d’où elle vient, c’est clair et net ! Je ne le quitterai pas pour une femme, assène-t-il. Je l’ai déjà fait et ça n’a servi à rien. » Inflexibles, ces célibataires ont établi avec leur chat ou leur toutou un lien fort, surtout en cas de vide affectif après une séparation ou après le départ d’un enfant. « L’animal, lui au moins, ne partira pas ! », rappelle M. Maupas.Si Max, comme Félix, est le meilleur ami de l’homme, il n’est pas nécessairement celui de sa petite amie. Et inversement. Allergie aux poils, phobie, dégoût pour tout ce qui bave ou s’immisce sur la descente de lit… Autant d’occasions de se regarder en chiens de faïence.Partager une passion pour les animaux ne fait évidemment pas tout, mais cet « amour » pose les fondations d’une relation. Un peu comme un couple qui partagerait un même intérêt pour le cinéma américain et la peinture flamande. « Sauf que ce “loisir”, lui, s’installe sur le lit et doit être sorti par temps de pluie, ironise M. Muller. C’est une somme de contraintes qui pèsent sur le couple, sur son habitat, ses finances, son temps libre et ses congés. Il ne faut pas mésestimer le potentiel destructeur de l’animal. »Et si, finalement, les animaux ne s’entendaient pas ? C’est le chien, le chat, ou le furet, qui a le dernier mot. « Les maîtres ne pourront pas cohabiter si l’animal en a décidé autrement », estime M. Muller. « Elle aimait les animaux et l’entente s’est établie sans accroc avec Ricky, mon teckel croisé yorkshire, explique Jean-François, à propos de sa dernière conquête en ligne. Les animaux ne s’y trompent pas, ils savent lorsqu’on les aime. Mais cela n’a pas suffi… Et puis, son chien adorait l’eau, pas le mien », confie-t-il.Une majorité de femmes inscrites sur les sitesLe chien, surreprésenté, règne en maître sur ces sites de rencontres pour passionnés d’animaux, dont 70 % des inscrits sont des femmes. Une alléchante « partie de chasse » pour les propriétaires masculins. « Sur Tindog, les filles recherchent à parts égales à rencontrer des filles comme des garçons, les contacts établis sont sans équivoque, axés sur le chien et la balade, alors que les garçons sont à 89 % en quête d’un contact féminin », souligne Julien Muller, pour qui les intentions masculines sont limpides. « Ils se servent de leur chien pour draguer, tout simplement. » Et ils auraient bien tort de s’en priver.Selon les conclusions d’une étude israélo-américaine parue dans le Journal of Evolutionary Psychology, en 2013, posséder un chien accroît l’attrait de son maître – même s’il est un goujat, précisent les chercheurs. L’animal confère à l’homme un fort potentiel à l’empathie, aux attentions et au dévouement pour l’autre. « Les animaux sont aujourd’hui au centre de notre socialité, puisqu’ils sont le réceptacle de valeurs qui font sens, telles que la compassion, la sensibilité, la responsabilité et tout ce qui gravite autour de la notion anglophone du care, c’est-à-dire : prendre soin de soi et des autres », confirme Marianne Celka, docteur en sociologie de l’imaginaire.« La présence de l’animal aux côtés de la femme avec qui j’engage une conversation me met en confiance. Il est le témoin d’une certaine aptitude à la stabilité, à prendre soin de l’autre, à lui être fidèle et à l’aimer aussi, concède Gérald, divorcé, deux enfants et trois chats… Alors, pourquoi pas moi ! »Marlène DuretzJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous (Amman (Jordanie), envoyé spécial) Le bébé dort dans les bras de sa mère. A ses côtés, sa grande sœur joue avec son serre-tête sous le regard du père. Cette famille syrienne patiente depuis plus d’une heure, comme des dizaines d’autres, dans la salle d’accueil du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), situé dans les quartiers nord d’Amman, en Jordanie. Ils attendent que leur numéro d’appel inscrit sur un bout de papier, clignote sur un des panneaux installés au-dessus des guichets individuels. Dans un coin de la grande pièce, on aperçoit une petite aire de jeux où des enfants jouent avec des legos, où d’autres dessinent avec des feutres sur de grandes feuilles blanches.Tous les matins, du dimanche au jeudi, des centaines de réfugiés syriens se pressent devant cette ancienne école reconvertie depuis juillet 2013 en centre d’enregistrement. La Jordanie et ses 6 millions d’habitants accueillent plus d’un million de réfugiés sur son sol, dans leur grande majorité d’Irak et de Syrie. Un afflux qui pose de nombreux problèmes au pays, notamment en matière d’accès à l’emploi, au logement et à l’éducation. On est ici à moins de 200 km de Damas et en moyenne, près de 1 500 personnes se présentent chaque jour pour se faire recenser dans ce centre du HCR.« Je suis le premier ministre de la France »Pour la plupart, ce sont des familles qui ont fui la guerre dans leur pays. Comme celle du bébé et de la fillette au serre-tête, qui a quitté son village près de Homs il y a deux ans. Leurs parents sont là ce matin pour faire enregistrer leur nouveau-né. Accompagné du directeur du centre et entouré par les caméras, Manuel Valls se penche vers eux en arrivant. « Bonjour, je suis le premier ministre de la France », leur dit-il.Le chef du gouvernement, en Jordanie depuis dimanche, est venu visiter ce centre du HCR à l’occasion de sa tournée dans le Moyen-Orient, pour voir la situation sur le terrain, mais aussi pour envoyer un message à l’opinion publique française. « Si nous ne voulons pas que les réfugiés affluent vers l’Europe, il faut aider des centres d’accueil comme celui-ci en Jordanie, mais aussi au Liban ou en Turquie », explique-t-il. Pendant près d’une heure, Manuel Valls va circuler parmi la cinquantaine de box en préfabriqué installés dans les différents bâtiments de l’ancienne école, et où sont reçus les réfugiés pour un entretien individuel.Dans l’un d’entre eux, il fait la connaissance d’une autre famille : le père, la mère et leurs quatre enfants, trois petits garçons et une fillette. Tous les six sont assis contre le mur. L’un des garçons arbore sur sa tête une petite crête de cheveux sculptée par le gel, la coiffure à la mode parmi tous les footballeurs du monde. Ils sont arrivés en Jordanie en 2011, peu après le début de la guerre syrienne. « Ça va à l’école les enfants ? leur demande Manuel Valls. Vous avez de beaux sourires, vous êtes le plus bel avenir possible, travaillez bien à l’école. » « Ils sont tout pour nous, on est parti pour eux », lui répond en arabe leur mère. « Madame, monsieur, sachez que la communauté internationale et la Jordanie font tout leur possible pour que la guerre s’arrête », ajoute le premier ministre. « Que Dieu vous entende… », lâche le père d’une voix fatiguée.Bastien Bonnefous (Amman (Jordanie), envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.10.2015 à 17h17 • Mis à jour le13.10.2015 à 18h14 | Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant) Le bus est arrêté près du rond-point, à l’entrée du quartier arabe de Jabal Moukaber. Toutes ses portes sont ouvertes. On aperçoit à l’intérieur des bris de verre, du sang pas encore séché. Les blessés ont été évacués. Un cadavre gît encore à l’intérieur. Autour du bus, aucun cordon de sécurité sérieux n’a été établi. Les policiers en civil et en uniforme vont et viennent, les sirènes succédent aux sirènes, les photographes professionnels ou amateurs se bousculent. Sur le bas-côté, des habitants observent et commentent la scène du crime, effarés, en colère. Mardi 13 octobre, une attaque au couteau et au pistolet menée par deux Palestiniens vient de causer la mort, dans le quartier juif d’Armon Hanatziv à Jérusalem-Est, de deux personnes embarquées à bord du bus de la ligne 78. Une dizaine de blessés a été rapidement évacuée. L’un des deux auteurs a été tué ; le second, blessé par balles par la police.Quasiment au même moment, un Palestinien, également originaire du quartier de Jabal Moukaber, menait une attaque à la voiture-bélier puis au couteau, dans un quartier ultraorthodoxe de Jérusalem-Ouest, tuant un Israélien et en blessant plusieurs autres à un arrêt de bus. Le terroriste était employé par la compagnie de téléphone Bezeq et avait la nationalité israélienne.Deux autres assaillants de Jérusalem-Est ont conduit des attaques au couteau dans la ville de Raanana, au nord-est de Tel-Aviv. A Kiryat Ata, près de la ville de Haïfa, un juif israélien en a poignardé un autre devant un magasin Ikea, en le prenant pour un Arabe, selon la police. « Il faut empêcher les Arabes de sortir ! »Il s’agit de la journée la plus sanglante de ce nouveau cycle de violences, initié par l’assassinat par balles de deux colons israéliens en Cisjordanie, près de Naplouse, le 1er octobre. Auparavant, pendant plusieurs semaines, les heurts s’étaient mutlipliés sur l’esplanade des Mosquées (le mont du Temple pour les juifs) entre soldats israéliens et émeutiers palestiniens, défendant la mosquée Al-Aqsa contre les visites en groupe de juifs extrémistes prétendant venir prier sur le site.Le maire de Jérusalem, Nir Barkat, s’est rendu sur les lieux de l’attaque du bus. Il a été pris à partie par une poignée de juifs israéliens, très remontés, tel Ethan R., 49 ans. Propriétaire d’une station essence, il allait déposer de l’argent à la banque lorsque l’attaque a eu lieu. « Il faut fermer le village, lance-t-il, en montrant d’un coup de menton le quartier de Jabal Moukaber, juste en face, d’où provenaient les deux terroristes. Il faut empêcher les Arabes de sortir et de venir ici ! » Non loin de lui, un grand garçon roux reste silencieux. Il vit juste au-dessus de la scène du crime et s’appelle Meni Numberg. Cet étudiant en informatique de 25 ans, qui travaille à mi-temps dans un hôpital, voudrait aussi que « le gouvernement adopte des sanctions plus dures contre les terroristes. Ils ne veulent pas vivre, mais nous tuer. C’est dans leurs mosquées qu’on leur inculque ça.» Pour autant, il ne croit pas que la fermeture des quartiers arabes de Jérusalem-Est baissera la violence.Cette mesure exceptionnelle et hautement symbolique, réclamée par le maire, est aujourd’hui évoquée par les autorités. Les quartiers arabes, dont les habitants paient des impôts à la municipalité de Jérusalem, sont négligés depuis bien longtemps. Selon un rapport publié en mai par l’Association pour les droits civiques en Israël (ACRI), 75 % des résidents arabes de Jérusalem-Est vivent sous le seuil de pauvreté. Ils sont 300 000, soit 37 % de la population totale de la ville. Selon ce rapport, seuls 64 % des ménages sont correctement connectés aux réseaux d’eau de la ville. En termes de poste, de ramassage des poubelles ou de sécurité, les habitants ne bénéficient pas des mêmes droits que ceux du reste de la ville.Isoler le virus de la violencePour l’heure, il n’est pas question de services municipaux ou de développement, face à la recrudescence des attaques. Dans l’urgence, à grands renforts de réservistes et de redéploiement des troupes, les autorités prétendent isoler le virus de la violence palestinienne et ses porteurs, à défaut de s’interroger sur sa nature et ses origines. Le chef de l’opposition travailliste, Isaac Herzog, se dit favorable à la fermeture des quartiers arabes, mais aussi des lieux de frictions comme l’esplanade des Mosquées.Le ministre de l’éducation Naftali Bennett, chef du parti extrémiste Le Foyer juif, veut appliquer cette mesure à toute la Cisjordanie. Il souhaite aussi que les destructions des maisons soient décidées pour tout agresseur palestinien, pas seulement les assassins. Le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, a réuni une nouvelle fois son conseil de sécurité. Le point de passage d’Erez, au nord de la bande de Gaza, a déjà été fermé. De nouvelles mesures sécuritaires doivent être annoncées, alors qu’un grand rassemblement de colons israéliens mardi soir sous les fenêtres de la résidence de M.Nétanyahou, a été annulé en raison de ces nouvelles attaques.Usage disproportionné de la forceDu côté des dirigeants palestiniens, l’accent n’est plus mis sur le nécessaire retour au calme. Confrontés à un engrenage populaire dont ils ne contrôlent ni la vitesse, ni la nature, les cadres vieillissants de l’Organisation pour la libération de la Palestine (OLP) ou du Fatah, le parti du président Mahmoud Abbas, évitent de s’aliéner la jeunesse. Mardi, à Ramallah, le négociateur en chef de l’Autorité palestinienne et numéro deux de l’OLP, Saeb Erekat, a reçu un groupe de journalistes à Ramallah. « Nous avons tous les droits de nous défendre », a-t-il expliqué, citant « les exécutions sur le terrain, les punitions collectives comme les démolitions de maisons, le nettoyage ethnique, les plans de confiscations, l’apartheid, les routes et les bus stérilisés, les violences de colons. »M. Erekat a mis l’accent sur « les exécutions » dont auraient été victimes plusieurs auteurs palestiniens d’agressions au couteau, réelles ou présumées. Plusieurs cas, documentées en vidéos amateurs, indiquent que les forces de l’ordre israéliennes ont fait usage de leurs armes sans chercher à simplement neutraliser les assaillants. M. Erekat demande par conséquent la mise en place d’une enquête internationale indépendante pour étudier les circonstances de ces morts et l’usage disproportionné de la force. « Les officiels israéliens remercient souvent les forces de sécurité, mais ne révisent aucun cas, ni les procédures de tir, s’alarme Shawan Jabarin, directeur de l’ONG palestinienne Al-Haq et vice-président de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH). Ça laisse à penser qu’il existe une politique derrière, même non écrite. Que les tirs sont faits pour tuer. »Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant)ReporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurence Girard Le repas à la française, avec la bouteille de vin au centre de la table, fait de moins en moins partie du quotidien des familles de l’Hexagone. Pour autant, le nombre de consommateurs de vin est reparti à la hausse en 2015. Grâce, surtout, à ceux qui n’hésitent pas à lever le coude occasionnellement. C’est le constat d’une enquête menée auprès d’un échantillon de 4 030 personnes à la demande de FranceAgrimer et dont les résultats ont été publiés mardi 13 octobre. Une photographie de la consommation française de vin que cet institut public commande tous les cinq ans.42 litres par an en 2015Les graphiques sont sans appel. Depuis les années 1960, les Français boivent de moins en moins de vin. Des 100 litres par an absorbés en 1960, on est passé à 42 litres par an en 2015. Malgré cette réduction de plus de moitié, la France détient toujours le record mondial de consommation de ce breuvage, devant le Portugal et l’Italie.Lire aussi :Viande, alcool et plats préparés : ce qui a changé dans nos assiettes depuis 1960La raison de cette décrue est liée à l’érosion constante du nombre de buveurs réguliers. Ils étaient encore majoritaires, à 51 % en 1980, mais ne sont plus que 16 % en 2015. Toutefois, la baisse semble se stabiliser puisque le ratio était de 17 % cinq ans plus tôt. Sans surprise, ce sont les personnes les plus âgées, souvent plus enclines à garder les habitudes alimentaires traditionnelles, qui sont les plus représentées. Les hommes sont aussi deux fois plus nombreux que les femmes à déclarer boire un verre quasiment tous les jours.L’influence de l’« apéro dînatoire »Mais la proportion de buveurs occasionnels augmente vite. Elle passe de 45 % à 51 % entre 2010 et 2015. Un bond qui fait du même coup décroître le nombre de Français déclarant ne jamais boire de vin. Ils représentent désormais un tiers de la population, contre 38 % en 2010.De plus, ces « occasionnels » multiplient les occasions de déboucher une bouteille. La consommation de vin devient en effet de plus en plus liée à un moment de convivialité choisi. L’apéritif avec sa version dînatoire, dont la fréquence augmente, donne l’occasion de déguster un verre de blanc ou de rosé, voire même de rouge. Un repas entre amis, une fête de famille, un dîner en couple, de consommer vins ou champagne. D’où aussi le désir des Français de boire « mieux », en sélectionnant les producteurs, les cuvées ou les appellations.L’étude de FranceAgrimer note également une progression du nombre de consommateurs de bière, passant de 12 % à 18 % de la population française. De même que la progression continue des amateurs de soda, avec un chiffre record : 87 % des Français déclarent en boire. Une consolation, toutefois, pour les autorités de santé : à l’heure des repas, les buveurs d’eau regagnent un peu de terrain. En 2015, 44 % des sondés déclarent boire de l’eau en bouteille et 45 % de l’eau du robinet. Deux chiffres en progression respective d’un petit point.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Hélène Bekmezian Plus d’une semaine après les débordements en marge d’un comité central d’entreprise d’Air France et au lendemain de la mise en garde à vue de six salariés présumés coupables de violences, trois employés de la compagnie aérienne ont été reçus, mardi 13 octobre, par deux députés socialistes, Kheira Bouziane (Côte-d’Or) et Daniel Goldberg (Seine-Saint-Denis).Les députés PS Goldberg et Bouziane rendent compte à la presse de leur rencontre avec des salariés d'#AirFrance pic.twitter.com/ERRz2ZrACB— Helene Bekmezian (@Bekouz) October 13, 2015Parmi eux, Erika Nguyen, que l’on avait pu découvrir dans une vidéo amateur, en larmes, en train d’essayer de dialoguer avec des dirigeants de la compagnie au moment même où les violences avaient lieu à l’extérieur. Devant la presse, celle-ci a expliqué à quel point elle s’était sentie « humiliée » ce jour-là, « complètement dans l’ignorance » quant au sort qui lui était réservé, à elle et aux autres salariés. « J’étais complément paumée et face à moi, ils avaient une attitude détachée, presque légère », a-t-elle expliqué en ajoutant qu’elle ignorait alors qu’une de ses collègues la filmait. « Au début, je n’ai pas voulu que la vidéo soit rendue publique mais quand je me suis rendu compte que les hommes politiques n’arrêtaient pas de nous traiter de voyous, j’ai demandé à mon amie de la publier », a-t-elle ajouté.« Il faut que le dialogue social soit performant »A ses côtés, Daniel Goldberg n’a lui non plus pas hésité à parler de l’« humiliation » que subissent ces salariés qui n’obtiennent pas de réponses à leurs inquiétudes. « Les débordements sont l’arbre qui cache la forêt : la violence de quelques instants ne doit pas masquer la violence sociale qui existe à Air France », a par la suite ajouté son collègue Christian Paul (Nièvre) qui a rejoint la conférence de presse avec quelques-uns de ses collègues « frondeurs ». « Merci d’avoir dit cela », lui a répondu Mme Nguyen.Surtout, les députés PS ont insisté sur la « nécessité d’un dialogue social » : « Les violences sont condamnables mais, pour éviter ces violences, il faut que le dialogue social soit performant », a soutenu M. Goldberg, saluant les propos en ce sens de la ministre du travail, Myriam El Khomri. Interrogée sur le sujet, celle-ci a déclaré mardi matin que la direction d’Air France devait être « à l’écoute ». « On ne peut pas demander des efforts [aux salariés] s’ils n’ont pas tous les éléments de la stratégie ».Mais face aux accusations des salariés qui reprochent à l’Etat, actionnaire à 17 % d’Air France, de favoriser la concurrence en cédant notamment au « chantage de Ryanair », les députés n’avaient pas d’autre réponse que la nécessité de « réguler l’économie de marché », sans autre proposition concrète. De son côté, un employé d’Air France, agent de piste et délégué syndical CGT – il était intervenu pour protéger le DRH de la compagnie –, a fait part de sa colère face à la demande de nouveaux efforts aux salariés alors qu’un plan de restructuration, dit « Transform 2015 », avait déjà été engagé il y a quatre ans et était censé aboutir en 2015. Militant de gauche et soutien de François Hollande pendant la campagne de 2012, il a aussi dit sa déception quant à la politique du gouvernement, regrettant, notamment les paroles de seule fermeté du premier ministre, Manuel Valls : « Au lieu de parler de l’agression pendant 107 ans, il devrait parler de la violence faite aux salariés ».Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.10.2015 à 16h24 • Mis à jour le13.10.2015 à 16h44 Twitter a annoncé mardi 13 octobre qu’il allait supprimer 336 emplois, soit 8 % de ses effectifs globaux, dans le cadre d’un plan de restructuration visant à faire des économies.Ces coupes vont se traduire par des charges pouvant aller jusqu’à 20 millions de dollars (17,6 millions d’euros) liées essentiellement aux indemnités de licenciement. Les dépenses de restructuration devraient, elles, s’élever entre 5 et 15 millions de dollars.Ces annonces interviennent quelques jours seulement après la confirmation de son cofondateur, Jack Dorsey, au poste de directeur général. « Nous avons besoin d’équipes plus petites et plus agiles », a précisé M. Dorsey dans une lettre.316 millions d’abonnésTwitter s’est voulu quelque peu rassurant sur ses perspectives de croissance. Il affirme que son chiffre d’affaires au troisième trimestre va être soit au niveau de la partie haute de la fourchette de 545 à 560 millions de dollars ( 479 à 493 millions d’euros) connue jusqu’ici, soit au-dessus de celle-ci.Le réseau social revendiquait 316 millions d’abonnés fin juin et seulement 44 % d’entre eux se connectent tous les jours. A titre de comparaison, 65 % des 1,49 milliard d’utilisateurs de Facebook dans le monde y accèdent de manière quotidienne. Marine Pelletier 6 juillet 2013. Marion Bartoli tombe dans les bras de son père, à Wimbledon. Après avoir frappé un ace décisif face à l’Allemande Sabine Lisicki, la Française a signé son premier succès en Grand Chelem. Depuis, aucune joueuse française n’a réussi à s’imposer sur un tournoi majeur.Mais, pour Marion Bartoli, cette victoire semble déjà bien loin. Après avoir quitté les courts de tennis en 2013, l’ancienne championne de Wimbledon s’est lancée dans la création artistique. Elle possède aujourd’hui sa propre collection de bijoux et s’apprête à lancer une ligne de vêtements, courant 2016.Lors de son dernier passage à Paris, la Française de 29 ans a évoqué, pour Lemonde.fr, sa reconversion professionnelle, son sacre à Wimbledon et les critiques qui ont secoué sa carrière sportive.A quoi ressemble la nouvelle vie de Marion Bartoli ?Aujourd’hui, je me consacre à la création artistique. J’ai lancé ma collection de bijoux en mai 2015 avec la marque Maty. J’adore ça ! Créer, c’était ma passion avant même que je commence à jouer au tennis. Je devais avoir 5 ans quand j’ai fait mes premiers bracelets.Depuis, je me suis installée à Dubaï. Je voyage beaucoup pour mes créations. Je vais régulièrement en Inde afin de trouver des pierres pour mes bijoux. Pendant l’année, je passe aussi plusieurs semaines à Londres car je me suis inscrite à Central Saint Martins, une grande école d’art.Actuellement, je suis en train de préparer une collection de vêtements avec la marque italienne Fila : des tenues que l’on pourra porter sur les courts de tennis, mais aussi pour sortir. La collection sera lancée un peu avant Roland-Garros 2016.Reste-t-il un peu de place pour le tennis dans cette nouvelle vie ?Absolument ! J’en ai besoin pour mon équilibre. Quand je jouais, 95 % de ma vie s’organisait autour du tennis. Je consacrais le reste de mon temps à mes créations : j’emmenais mes peintures avec moi, j’allais sur les marchés, etc. J’en avais besoin pour m’évader. Aujourd’hui, c’est l’inverse : je passe 95 % de mon temps à créer. Mais j’ai besoin de mes 5 % de tennis. Quand j’ai un moment, je vais jouer avec les copines.Je commente également les tournois du Grand Chelem avec Eurosport France, Eurosport International et différentes télévisions étrangères.A l’US Open, l’Italienne Flavia Panneta a créé la surprise en remportant son premier titre du Grand Chelem face à sa compatriote Roberta Vinci, en septembre. Ça ne vous rappelle pas quelqu’un ?C’est vrai que nous avons des trajectoires un peu similaires avec Flavia. Je devais avoir 16 ans quand je l’ai rencontrée sur le circuit féminin ITF [Son équivalent masculin : les tournois Futures et les tournois de l’ATP Challenger tour]. Elle devait en avoir 18. C’est une joueuse qui a toujours été très régulière au plus haut niveau. Elle est souvent arrivée en quarts ou en demi-finales sur les tournois majeurs. Malheureusement, elle a eu une blessure au poignet qui l’a éloignée des courts pendant dix-huit mois. A l’US Open, elle a eu ce coup de pouce du destin avec la défaite de Serena Williams [en demi-finales face à l’Italienne, Roberta Vinci]. Je pense qu’elle ne pouvait pas rêver mieux. Ses derniers souvenirs sur un court de tennis seront un coup droit gagnant et le trophée qu’elle soulève à l’US Open.Et vous, qu’avez-vous ressenti lorsque vous avez remporté votre premier titre du Grand Chelem, à Wimbledon, en 2013 ?Il a fallu que je revoie la vidéo des dizaines de fois pour comprendre ce qui s’était passé. Car, sur le moment, vous êtes pris dans une espèce de tourbillon. Vous avez l’impression de perdre pied, de voler. C’est incroyable comme sensation. Je ne réalisais pas ce que je venais de faire. Si vous m’aviez posé la question le lendemain, je me serais vaguement souvenue être tombée dans les bras de mon père. Je rêvais de remporter ce titre à Wimbledon depuis vingt ans. A 8 ans, j’avais écrit une lettre à mes parents pour mon anniversaire. Je leur demandais trois choses : remporter Wimbledon, avoir une boîte de perles et recevoir un Monopoly. Mes parents ont gardé la lettre : elle est encadrée. A côté, il y a le premier trophée de tennis que j’ai remporté à 6 ans et celui de ma victoire à Wimbledon.Durant votre carrière, votre jeu et votre technique ont fait l’objet de nombreuses critiques. Avec ce titre, tenez-vous votre revanche ?Mon parcours tennistique, tout le monde le connaît : j’ai souvent été raillée, mise de côté. On m’a tout le temps dit que je n’y arriverais jamais, que mon papa était un handicap pour moi [Il l’a entraînée pendant presque toute sa carrière]. Mais je ne suis pas revancharde du tout. Je ne fais pas les choses pour prouver aux autres qu’ils avaient tort. Cette victoire à Wimbledon, c’est l’aboutissement d’une vie et d’un rêve.   A peine deux mois après votre succès à Wimbledon, vous avez décidé de mettre un terme à votre carrière sportive. Pourquoi avoir fait ce choix ?J’avais une douleur très importante à l’épaule et dans le dos. Quand j’ai attaqué la saison 2013, cela commençait vraiment à m’empêcher de m’entraîner comme je le souhaitais. Mon corps n’allait pas supporter ce rythme encore des années. Il a toujours fallu que je m’entraîne plus que les autres pour compenser le manque de qualité physique que j’avais au départ. Et donc, j’ai tiré sur la machine. Après ma victoire à Wimbledon, j’ai commencé à préparer la tournée américaine. Sur dur, les conditions étaient encore plus difficiles pour mon dos. Je ne pouvais pas jouer plus de 40-45 minutes à l’entraînement. Après ça, j’avais trop mal. Mon corps était vraiment en train de se casser partout. Prendre ma retraite s’imposait.Suite à cette décision, certaines personnes vous ont soupçonnée de dopage. Comment avez-vous réagi à ces critiques ?On m’avait prévenue : toutes les personnes qui mettent un terme à leur carrière sont confrontées à ces soupçons. Moi je sais très bien ce que j’ai fait pour gagner Wimbledon. Ce tournoi, je l’ai remporté à force de travail, de courage, de volonté, de persévérance, de tout ce que vous voulez sauf de dopage. On ne peut pas empêcher les gens de parler et de penser ce qu’ils veulent. L’important, c’est d’être droit dans ses baskets et de se regarder tous les matins dans la glace en se disant que l’on n’a jamais, jamais triché.Malgré ses 34 ans, et l’arrêt prématuré de sa saison, Serena Williams continue de dominer le tennis féminin. Ses performances vous font-elles regretter d’avoir pris votre retraite sportive ?Pas une seconde. Pour moi, ma carrière s’est arrêtée quand j’ai remporté Wimbledon. Je suis en admiration totale pour Serena. Physiquement, elle arrive encore à s’entraîner comme elle le souhaite et à ne pas se blesser. Moi, malheureusement, je n’avais pas ses qualités physiques. Je ne peux pas me comparer à elle.En mars, vous aviez sondé vos fans sur Twitter sur un éventuel retour à la compétition. A ce moment-là, aviez-vous vraiment l’intention de revenir sur les courts de tennis ?Pas du tout. Je voulais juste donner la parole à mes fans. Après avoir pris ma retraite sportive, les gens m’arrêtaient dans la rue et me disaient « avec les sportifs, on ne peut jamais dire ce qu’on pense. » Je crois qu’ils se sont exprimés à 70 % pour que je ne revienne pas.Avez-vous définitivement raccroché votre raquette ? Ou bien, envisagez-vous de revenir un jour, dans le tennis ?J’ai seulement 29 ans, j’ai encore le temps d’y réfléchir. Quand j’aurai 38-40 ans et que les gens me connaîtront au moins autant pour mes collections que pour ma carrière sportive, alors là, pourquoi ne pas revenir dans le tennis et entraîner d’autres joueurs. Mais pour le moment, ce n’est pas d’actualité. J’ai vraiment envie d’explorer ma passion pour la création artistique jusqu’au bout.Marine Pelletier Jean-Michel Bezat Au rythme actuel de développement de l’éolien terrestre, la France n’atteindra pas son objectif de 19 000 mégawatts (MW) installés en 2020. C’est l’une des conclusions du Panorama de l’électricité renouvelable publié, lundi 12 octobre, par Réseau de transport d’électricité (RTE), le distributeur de courant ERDF et le Syndicat des énergies renouvelables (SER). Mais, globalement, ajoute-t-il, le pays va dans la bonne direction.Au 30 juin 2015, le parc éolien terrestre représentait une capacité de 9 800 MW et avait assuré 3,7 % de la consommation électrique au cours des douze derniers mois. « Le rythme actuel de raccordement ne paraît pas suffisant » pour respecter l’engagement pris en 2009 dans le cadre du Grenelle de l’environnement, indiquent les auteurs du rapport. A ce jour, un peu moins de 7 300 MW attendent d’être raccordés au réseau.« Guérilla juridique » des associations contre l’éolien« Pour tenir l’objectif de 19 000 MW, il ne faudrait pas 1 000 MW supplémentaires chaque année, mais 1 600 MW, calcule Jean-Louis Bal, président du SER. C’est pratiquement impossible en raison de la véritable guérilla juridique menée par les associations anti-éolien. Elles ont clairement annoncé qu’elles déposeraient des recours sur 100 % des projets, et il n’est pas toujours facile de démontrer juridiquement le caractère abusif de ces recours. » Face à des tribunaux administratifs débordés et aux procédures en appel, ajoute-t-il, les retards peuvent atteindre plusieurs années, fragilisant les développeurs de projets. Ce que recherchent précisément des fédérations d’associations comme Vent de colère.En revanche, les incertitudes juridiques qui ont entouré le tarif de rachat de cette électricité « verte » par EDF ont été levées, note M. Bal avec satisfaction. La ministre de l’écologie et de l’énergie, Ségolène Royal, a annoncé que le prix de 85 euros par mégawattheure (MWh) produit s’appliquerait au moins jusqu’en 2018. L’éolien ne sera pas touché, comme le solaire ou la méthanisation, par l’introduction de la nouvelle formule de tarif (prix du marché + complément).Quant aux 6 000 MW d’éolien en mer annoncés pour 2020, ils se résument actuellement à moins de 3 000 MW sur six parcs (Manche et Atlantique), qui seront exploités par EDF Energies nouvelles, Engie et l’espagnol Iberdrola. Ils n’entreront en service qu’entre 2018 et 2022. D’autres appels d’offres seront lancés, notamment en Méditerranée.Solaire relativement compétitifA l’inverse, l’énergie solaire (1,4 % de la consommation) a connu un développement plus rapide que prévu, l’installation de panneaux photovoltaïques rencontrant moins de résistance. Un succès qui a décidé le gouvernement à relever cet été son objectif initial de 5 400 MW pour le porter à 8 000 MW en 2020. Pour l’heure, indique le « Panorama », le parc totalise 5 700 MW, et 1 880 MW sont en attente de raccordement.En août, François Hollande avait ainsi annoncé le doublement (à 800 MW) d’un appel d’offres dans l’énergie solaire. Lancé en septembre 2014 par le ministère de l’écologie et de l’énergie, il concerne à la fois des parcs photovoltaïques et des installations sur des toitures de grande taille. Un signe politique avant la Conférence mondiale sur le climat (COP21) qui se tient à Paris du 30 novembre au 11 décembre.En raison de la très forte baisse des prix des équipements, surtout venus de Chine, le solaire devient relativement compétitif – même s’il est par nature intermittent et reste plus cher que le nucléaire existant des 58 réacteurs d’EDF (hors coûts incertains de démantèlement). A 80 euros, voire 70 euros le MWh, il est même moins coûteux que les nouvelles centrales nucléaires de type EPR (109 euros prévus pour les deux premiers EPR britanniques).Lire aussi :Le nucléaire est-il toujours l’énergie la plus compétitive ?Enfin, l’hydroélectricité (12,9 % de la consommation) a presque atteint le niveau prévu dans cinq ans (près de 30 000 MW). Les possibilités de développement dans l’Hexagone sont très réduites – il n’est plus question de noyer des vallées pour faire des lacs de retenue – et les exploitants des 2 250 barrages (EDF, Engie...) n’ont plus d’autres choix que d’en améliorer la performance.19 % de l’électricité d’origine renouvelableMalgré son retard dans l’éolien, la France aura globalement atteint 95,5 % de son objectif pour 2020, conclut le rapport. Hors outre-mer, elle disposait fin juin de 42 600 MW de capacités électriques renouvelables. Ses parcs éoliens et solaires, ses barrages, et dans une moindre mesure ses unités de biomasse ou de géothermie, ont assuré 19,3 % de la consommation de courant du pays entre le 1er juillet 2014 et le 30 juin 2015, encore loin du nucléaire qui en fournit les trois quarts.Reste l’objectif 2030. La loi sur la transition énergétique votée en juillet a en effet fixé un objectif de 40 % de la consommation d’électricité d’origine renouvelable, qui sera précisé dans la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Actuellement débattue dans le cadre d’ateliers thématiques entre le gouvernement et les acteurs du secteur (élus, syndicats, entreprises de l’énergie, ONG, collectivités...), la PPE doit être bouclée à la fin de l’année.Lire aussi :La loi sur la transition énergétique définitivement adoptée au ParlementJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laetitia Van Eeckhout A huit semaines de la Conférence internationale sur le climat à Paris, c’est un « pas essentiel », qui vient d’être fait à l’égard des migrants environnementaux, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Mardi 13 octobre, 110 Etats, réunis à Genève, ont adopté un « agenda pour la protection des personnes déplacées au-delà des frontières en contexte de catastrophes et du changement climatique ».L’adoption de ce texte est l’aboutissement de l’initiative Nansen, lancée en octobre 2012 par la Norvège et la Suisse, pour combler le vide juridique autour du statut de ces migrants victimes des dérèglements climatiques. Une initiative qui doit son nom au norvégien Fridtjof Nansen qui fut le premier haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés.Sécheresse, inondations, ouragans, tremblements de terre, érosion des côtes… : selon l’International Displacement Monitoring Center (IDMC), entre 2008 et 2014, les catastrophes naturelles ont déplacé 166 millions de personnes, soit en moyenne chaque année 27,5 millions. Si un grand nombre d’entre elles trouve refuge dans leur propre pays, certaines doivent partir à l’étranger. Or ces dernières ne bénéficient d’aucune protection juridique internationale. Elles ne sont en effet pas protégées par la convention de Genève de 1951.Lire aussi :En 2013, les catastrophes  naturelles ont déplacé trois fois plus de personnes que les conflits Il y a trois semaines, Ioane Teitiota était ainsi expulsé de Nouvelle-Zélande. Originaire des Kiribati, archipel du Pacifique menacé par la montée des eaux, celui-ci y avait demandé l’asile. Mais les autorités néo-zélandaises ont estimé que lui et sa famille ne répondaient pas au statut de réfugiés. La convention de Genève garantit seulement une protection aux personnes « craignant avec raison d’être persécutées du fait de leur race, de leur religion, de leur nationalité, de leur appartenance à un certain groupe social ou de leurs opinions politiques ».Combler un vide juridiqueCherchant à combler ce vide juridique, le texte adopté mardi à Genève ne définit pas en tant que tels de nouveaux standards légaux. Il se veut le résultat d’un consensus entre gouvernements sur la meilleure manière d’assister et de protéger les personnes victimes de catastrophes et contraintes de quitter leur pays.L’initiative Nansen a en effet débuté par une série de réunions consultatives régionales et sous-régionales dans les territoires qui sont ou pourraient être particulièrement affectés par les déplacements transfrontaliers dus à des catastrophes, dont le Pacifique sud, l’Amérique centrale et la Corne de l’Afrique. Ces réunions ont rassemblé des représentants des Etats sujets à des catastrophes et des pays de destination, mais aussi des populations touchées et des ONG.Tout en édictant quelques grands principes à respecter (apport d’une aide répondant aux besoins essentiels des individus, garantie du droit à l’intégrité personnelle et à l’unité familiale, garantie des droits de l’enfant, etc.), l’« agenda de protection » formule des recommandations précises concernant par exemple l’état civil et les diplômes des personnes, dont les papiers peuvent avoir été égarés. Et il identifie les pratiques et les outils les mieux adaptés à leur protection ainsi que des mécanismes pertinents de coopération entre Etats d’une même région.Il s’agit de renforcer les mesures préventives en établissant à l’échelle d’une région à risque des scénarios d’urgence pour les cas de catastrophe et en planifiant la relocalisation des populations qui seraient affectées ; à accorder des visas de circulation des personnes venant des pays touchés par une catastrophe ; à octroyer des permis de séjour temporaire voire ensuite permanent lorsque le retour dans le pays d’origine est impossible ; enfin, à élaborer des mesures pour maintenir les liens familiaux et culturels. A l’instar des pays voisins de la Somalie, qui fut touchée par une sévère sécheresse en 2010 et 2011, ou encore du Canada et du Brésil avec les Haïtiens après le tremblement de terre de 2010, « une cinquantaine d’Etats ont déjà été confrontés à l’arrivée sur leur territoire de personnes victimes de catastrophes et ont organisé leur accueil ne serait-ce que temporaire », souligne Philippe Leclerc, représentant en France du HCR, partie prenante de l’initiative Nansen avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Ces réponses doivent et peuvent être mieux utilisées et généralisées. »Première initiative intergouvernementaleCet agenda n’est pas un traité et n’a aucune valeur contraignante. Il rassemble des expériences pratiques efficaces, dont l’application dépendra de la bonne volonté des Etats. « La force de l’initiative Nansen est d’avoir organisé ces réunions afin de prendre en compte ce que les Etats sont prêts à faire », relève cependant François Gemenne, chercheur en sciences politiques et spécialiste des migrations environnementales, soulignant qu’il s’agit là de la « première initiative intergouvernementale pour mieux protéger ceux qui sont déplacés par des catastrophes ». « C’est essentiel, insiste le chercheur. Quand on voit comment est aujourd’hui appliquée la Convention de Genève dont tout le monde se fiche dans un contexte de crispation sur les migrations, mieux vaut un droit qui s’appuie sur la bonne volonté des Etats. » « Cette approche portée par les Etats, ascendante et non contraignante, a plus de chance d’être mise en œuvre qu’une Convention qui serait le résultat du plus petit dénominateur commun », appuie Philippe Leclerc.Lire aussi :Des migrations environnementales croissantes et difficiles à identifierPour Laurent Neyret, professeur de droit, ce document est « le début d’une prise en compte partagée par les Etats de l’enjeu de la protection des déplacés environnementaux. Cela suppose de mettre en œuvre des mécanismes de dialogue, de solidarité, de coopération entre Etats. Les lignes de conduite proposées ne sont certes pas contraignantes, mais elles appellent à adapter les règles à l’échelle régionale », observe ce spécialiste de l’environnement, qui rappelle que le droit international ne se construit jamais de façon linéaire. « N’est-on pas passé par des déclarations de principe avant que ne soit défini le statut de la Cour pénale internationale ? », explique le juriste, tout en notant que « le terme d’agenda montre bien que l’on s’intègre dans un processus qui doit conduire à d’autres étapes ».Lire aussi :Le changement climatique, facteur de déstabilisation et de migrationLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.10.2015 à 13h54 • Mis à jour le13.10.2015 à 17h28 Plus de 710 000 migrants sont entrés dans l’Union européenne entre le 1er janvier et le 30 septembre de cette année, contre un total de 282 000 pour toute l’année dernière, a annoncé mardi 13 octobre l’agence européenne de surveillance des frontières, Frontex.Cependant, le nombre d’entrées a légèrement baissé en septembre par rapport à août, à 170 000 contre 190 000 un mois plus tôt, précise l’agence. « Les îles grecques, en particulier Lesbos, continuent à subir une pression migratoire massive, avec 350 000 entrées détectées entre janvier et septembre », ajoute le communiqué. Les Syriens fuyant la guerre dans leur pays constituent le groupe principal. Régimes totalitaires et extrême pauvreté sont d’autres raisons de partir pour ces milliers de personnes.Lire aussi :Syrie, Erythrée, Afghanistan… ce que fuient migrants et réfugiésPlus de coopérationCes chiffres diffèrent de ceux du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), qui estime à près de 600 000 le nombre de migrants entrés depuis le début de l’année dans l’UE par la Méditerranée, dont 450 000 en Grèce. Le nombre de migrants morts ou disparus s’élève à 3 095, ajoute l’UNHCR. Ils étaient 3 500 pour toute l’année 2014. Selon l’Organisation internationale pour les migrations, ce bilan atteint « au moins 3 103 » personnes.La semaine dernière, Frontex avait appelé les pays membres de l’UE à mettre à sa disposition 775 gardes-frontières supplémentaires pour « gérer la pression migratoire ». A l’approche du Conseil européen des 15 et 16 octobre, l’agence plaide pour davantage de coopération au sein de l’UE, car « les Etats membres doivent comprendre qu’au lieu de déployer des centaines de policiers à leurs frontières nationales, il serait plus utile de les envoyer à la frontière extérieure », selon le patron de l’agence, Fabrice Leggeri.Après les violences de l’exil, l’insalubrité des camps d’accueilLes efforts concertés de l’opération européenne pour la recherche et le sauvetage dans le cadre de Frontex a permis de sauver des dizaines de milliers de vies humaines en 2015.De plus en plus de femmes sont parmi les migrants à risquer leur vie sur les routes maritimes ou terrestres. Selon Christophe Boulierac, porte-parole de l’Unicef, sur les 3 000 migrants qui transitaient chaque jour par la Macédoine au début de septembre, un tiers était des femmes et des enfants, contre 10 % en juin. Sur les routes, elles doivent faire face aux violences sexuelles d’autres migrants, de passeurs voire de représentants des autorités. D’autres se trouvent contraintes de partir avec leur jeune enfant dans les bras, ou même d’accoucher sur la route.Lire aussi :Sur la route, les femmes migrantes plus vulnérables face aux violencesQuand ils attendent les résultats de leur demande d’asile, ou avant de partir pour un autre pays européen, les migrants se retrouvent dans des camps insalubres ou des centres d’accueil débordés. Certaines communes tentent de répondre plus ou moins bien à la situation. Paris a ainsi présenté lundi 12 octobre un ambitieux plan d’accueil des migrants. Emmanuelle Jardonnet (avec AFP) Le 8 octobre était publiée la liste des 81 engagés dans la course à l’Oscar du meilleur film en langue étrangère. Liste qui contenait une surprise de taille, puisque le film retenu pour représenter la Chine n’était pas celui qui avait été officiellement annoncé : exit, donc, Le Dernier Loup, du cinéaste français Jean-Jacques Annaud, remplacé (à la dernière minute, apprendra-t-on quelques jours plus tard) par la comédie romantique Go Away Mr. Tumor, de Han Yan, succès de l’été en Chine.Jean-Jacques Annaud a réagi, lundi 12 octobre. Il dit avoir appris officiellement la nouvelle de la disqualification de son film le 9 octobre par une lettre « très charmante, mais dérangeante », qui lui a été adressée par Mark Johnson, le président du comité chargé de la recevabilité des films de cette catégorie.« Je suis stupéfait ! »Le comité américain de sélection a considéré que le film était insuffisamment chinois pour représenter la Chine. Une décision que le cinéaste juge « insupportable » : « On a fait notre film à partir d’un best-seller chinois, avec des acteurs entièrement chinois, dans des langues de la Chine – le mandarin et le mongol –, et c’est une histoire qui a un contenu chinois. Je suis stupéfait ! », a-t-il déclaré lors d’une conversation téléphonique avec l’AFP.Lire aussi : « Le Dernier Loup » : une fable spectaculaire sur la fin du nomadisme mongolDotée d’un budget de 40 millions de dollars (35 millions d’euros), et financée à 80 % par la Chine, cette épopée animalière est le treizième long-métrage du réalisateur français, 71 ans. Adapté du livre Le Totem du loup, best-seller de l’écrivain Jiang Rong (2004) écoulé à plus de 20 millions d’exemplaires dans le pays, le film avait été un succès au box-office chinois lors de sa sortie, en février, rapportant quelque 110,5 millions de dollars à la production.Il avait été choisi au début de septembre par les autorités chinoises pour représenter le pays aux Oscars, non sans créer de polémique dans le milieu cinématographique chinois – le blockbuster avait notamment été préféré au film Mountains May Depart, de Jia Zhang-ke, présenté en compétition au dernier Festival de Cannes. Déjà l’an passé, c’est un autre Français qui avait eu les faveurs de la Chine, Philippe Muyl, et son Promeneur d’oiseaux plutôt que Coming Home, de Zhang Yimou, pourtant pressenti.Lire aussi : Pourquoi « Coming Home » ne représentera pas la Chine aux Oscars« Mustang » retenuSelon le réalisateur français, le comité américain justifie son choix par le fait que la majorité de « l’apport artistique » du film ne vient pas de la Chine et qu’une partie de l’équipe technique – le réalisateur, deux scénaristes, un des producteurs, le directeur de la photographie et le compositeur – n’était pas chinoise. « Ils me font rigoler, ils me parlent d’une large équipe française, on était sept ! Et il y avait 600 Chinois sur mon plateau, sans parler des acteurs, et ensuite 2 000 personnes en postproduction, toutes en Chine ! », s’est indigné le réalisateur, qui a tourné dans les steppes de Mongolie-Intérieure, dans le nord du pays.Lire aussi : Annaud, entre Chine et loupsSi le Loup est insuffisamment chinois, on pouvait s’interroger sur le sort de deux autres films au pedigree hybride : le français, Mustang, de la Franco-Turque Deniz Gamze Ergüven, tourné en Turquie et en turc, ou l’irlandais Viva, de Paddy Breathnach, lui entièrement tourné en espagnol, à Cuba. Mais les deux films sont, eux, bel et bien à leur place dans la liste.A la mi-décembre, l’Académie des Oscars publiera une première short list de neuf finalistes pour cette catégorie, avant l’annonce, le 14 janvier, des cinq nominés.Lire aussi :« Mustang » représentera la France aux OscarsEmmanuelle Jardonnet (avec AFP)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.10.2015 à 12h33 • Mis à jour le13.10.2015 à 14h20 | Samuel Laurent et Gary Dagorn   L’Insee a livré, mardi 13 octobre, une étude sur les flux migratoires entre 2006 et 2013. Et elle bat en brèche un grand nombre de clichés qui peuplent le débat, récurrent, sur l’immigration en France. En voici quelques-uns :1. Non, le solde migratoire n’a pas « explosé » depuis dix ans, il a diminué33 000C’est le solde migratoire net en 2013 en France, soit la différence entre entrées sur le territoire (immigration) et sorties. Il est trois fois moins élevé qu’en 2006 (+112 000 personnes).Si on regarde l’évolution, on constate une mobilité accrue : les deux chiffres des entrées et des sorties ont augmenté depuis 2006, le premier ralentissant sa progression quand le second l’accélère. #container_14447249279{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14447249279{ height:500px; } #container_14447249279 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14447249279 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14447249279 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14447249279 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Solde migratoire de 2006 à 2013Entrées (immigration) et sorties (expatriation) du territoire, et solde net(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14447249279", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"milliers de personnes" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Entrées", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 301 ], [ "", 294 ], [ "", 297 ], [ "", 297 ], [ "", 307 ], [ "", 320 ], [ "", 327 ], [ "", 332 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Sorties", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 189 ], [ "", 220 ], [ "", 240 ], [ "", 265 ], [ "", 268 ], [ "", 290 ], [ "", 294 ], [ "", 299 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Solde", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 112 ], [ "", 74 ], [ "", 57 ], [ "", 32 ], [ "", 39 ], [ "", 30 ], [ "", 33 ], [ "", 33 ] ], "type": "areaspline", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " 000 personnes", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}2. Non, les immigrés ne « remplacent » pas les Français16 %C’est la contribution de l’immigration à l’augmentation de la population : entre 2006 et 2014, la France a gagné 2,6 millions d’habitants. Sur ce total, le solde migratoire contribue à hauteur de 400 000 personnes. Ramené en pourcentage, on comptait 8,13 % d’immigrés nés à l’étranger en 2006, on en compte désormais 8,92 %. Les Français nés en France représentaient 89,07 % de la population en 2006, 88,42 % l’an dernier. #container_14447294777{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14447294777{ height:500px; } #container_14447294777 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14447294777 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14447294777 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14447294777 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Composition de la population par origine, en 2006 et 2013(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}3. Oui, les retours d’expatriés représentent le quart des entrées en France77 000C’est le nombre de retours en France de Français expatriés en 2013. Sur 332 000 arrivées, 70 % (235 000) correspondent à de l’immigration, 23 % (77 000) à des retours d’expatriés, et 7 % (20 000) à des arrivées de personnes nées françaises à l’étranger. #container_14447267323{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14447267323{ height:500px; } #container_14447267323 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14447267323 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14447267323 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14447267323 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Entrées en France entre 2006 et 2013Selon l'origine des personnes.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14447267323", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"milliers de personnes" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Entrées d'immigrés", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 193 ], [ "", 192 ], [ "", 195 ], [ "", 195 ], [ "", 211 ], [ "", 217 ], [ "", 230 ], [ "", 235 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Entrées de personnes nées en France", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 78 ], [ "", 78 ], [ "", 78 ], [ "", 78 ], [ "", 78 ], [ "", 81 ], [ "", 77 ], [ "", 77 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Entrées de personnes nées françaises à l'étranger", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 30 ], [ "", 23 ], [ "", 23 ], [ "", 24 ], [ "", 19 ], [ "", 22 ], [ "", 21 ], [ "", 20 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "000 personnes", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}4. Non, la « fuite des cerveaux » n’est pas en pleine hausse197 000C’est le nombre de personnes nées en France et ayant quitté le territoire en 2013. Un chiffre qui reste relativement stable depuis 2009. La hausse des départs s’explique donc surtout par le nombre d’immigrés qui quittent la France, 95 000 en 2013 contre 29 000 sept ans plus tôt. #container_14447259049{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14447259049{ height:500px; } #container_14447259049 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14447259049 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14447259049 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14447259049 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Sorties du territoire de 2006 à 2013Pour les personnes nées en France, immigrées et nées françaises à l'étranger(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Gary DagornJournaliste au MondeSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Florian Reynaud Il vaut mieux avoir l’estomac bien accroché pour ouvrir l’application américaine Figure 1. Disponible sur smartphone, elle met en relation depuis 2013 les médecins américains qui peuvent avoir des doutes face à certains cas ou patients, et ceux qui veulent simplement échanger sur des situations atypiques.Conçue comme l’application de partage de photos Instagram, Figure 1 permet de partager des photos de patients, de plaies, de boutons, et de les catégoriser selon le service : pédiatrie, maladies infectieuses, dermatologie ou encore cardiologie. Les catégories sont très précises puisqu’il est possible de parcourir et publier des photos selon les parties du corps concernées.Ouverte à tousN’importe qui peut télécharger l’application, sur iPhone et téléphone Android ; en revanche, il faut s’inscrire comme personnel soignant pour avoir l’autorisation de publier une photographie. L’application rappelle – en anglais – certaines règles à adopter avant toute publication : retirer tout élément pouvant identifier le patient, respecter sa dignité, ne partager que des photos à but éducatif ou professionnel. « Appliquez les mêmes principes éthiques dans votre pratique professionnelle que dans votre utilisation de l’application », indiquent les règles du service. Figure 1 rappelle également aux utilisateurs de ne pas partager de photos d’eux-même ou de leur famille.Avant la publication de chaque photo, le patient doit signer un formulaire attestant de son consentement. Des formulaires personnalisés sont disponibles selon les pays, y compris en français, et le patient signe avec son doigt sur le smartphone du médecin.Plus de 500 000 utilisateursSelon le site spécialisé Fusion, le service compte désormais plus de 500 000 utilisateurs. Si l’application a permis à plusieurs médecins de mieux comprendre des cas atypiques auxquels ils pouvaient être confrontés, les experts interrogés par Fusion soulignent qu’elle est utile surtout pour les cas très rares et originaux. « Nous regardons tous beaucoup la télévision et les dilemmes de diagnostics de Dr. House, mais d’expérience, ils n’arrivent pas aussi souvent dans la réalité », explique au site le docteur Robert Wachter, professeur de médecine à l’université de Californie. Selon le PDG de la start-up, seuls 5 % des utilisateurs publient des photos sur le réseau, et plus de la moitié ne participent jamais et se contentent de regarder. Par ailleurs, le site Fusion souligne que certains hôpitaux ont des règles très strictes contre les photographies de patients.Les médecins français sont sur TwitterEn France, l’entraide entre médecins est symbolisée sur le réseau social Twitter par le mot-dièse #DocTocToc. Très actif, il a été créé à l’été 2012, selon les données de l’outil Topsy. Les tweets vont de la demande de conseils avec photo de plaie à l’appui, à des questions sur les ordonnances et les arrêts de travail.« On l’utilise à défaut d’autres réseaux plus adaptés », explique Jean-Jacques Fraslin, médecin généraliste et actif sur #DocTocToc. Utilisateur de Twitter avant la naissance du hashtag, il fait désormais partie des dizaines de professionnels qui interagissent entre eux et s’entraident sur des sujets médicaux ou administratifs.Pour l’avocat spécialiste des nouvelles technologies Alain Bensoussan, #DocTocToc montre « la détresse des médecins face à certaines situations », comme ce généraliste qui se demande comment aider une femme battue. Une analyse partagée par Jean-Jacques Fraslin, qui estime que « les médecins sont parfois seuls et pour eux il y a les forums et les réseaux sociaux ».Ce que dit la loiLe secret médical aussi bien que le droit à l’image interdisent en France à un médecin de partager des informations personnelles sur un patient de manière publique, comme sur Twitter. « Une photo d’une plaie, ce n’est pas une forme qui permet d’identifier quelqu’un », explique Alain Bensoussan. En aucun cas un médecin ne peut partager publiquement des informations confidentielles sur un patient, même avec son consentement. « Sur #DocTocToc je n’ai pas vu d’informations personnelles divulguées », précise l’avocat.Dans un cas très précis, un médecin peut échanger des informations personnelles sur un patient avec un autre professionnel, uniquement dans l’intérêt du patient et des soins à lui prodiguer, et sauf opposition de la part de ce dernier. Cette communication doit cependant se faire par un moyen sécurisé, chiffré, avec une identification de bout en bout des deux médecins. « Un message privé sur Twitter, ce n’est pas raisonnable bien sûr », tranche Marguerite Brac de La Perrière, directrice du département de santé numérique du cabinet Alain Bensoussan.Le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) s’intéresse depuis longtemps aux réseaux sociaux, sur lesquels les médecins, comme tous les Français, peuvent agir. Selon un livre blanc paru en 2011, la plupart des médecins utilisent un pseudonyme pour s’exprimer sur Twitter, ce qui leur permet de se protéger ainsi que leurs patients. Le CNOM avait suggéré la création d’un système de pseudonymat enregistré, pour que tout docteur inscrit sur Twitter sous pseudonyme soit identifié sur un registre, par exemple, mais cette idée n’a pas abouti. Sur les réseaux sociaux, les médecins sont toujours soumis à un code déontologique, comme le rappelait le livre blanc du CNOM.S’il respecte ces règles, Jean-Jacques Fraslin pense arrêter #DocTocToc. « Il y a plus de monde sur Twitter qu’il y a trois ans, et des patients vont finir par nous retrouver », explique-t-il. Il estime que plusieurs médecins songent également à arrêter d’utiliser Twitter de manière professionnelle, et attendent un véritable outil d’entraide et de communication, aussi rapide que Twitter, mais adapté à leur corps de métier.Florian ReynaudJournaliste au Monde Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) La Commission européenne, qui a convoqué pour dimanche 25 octobre après-midi, à Bruxelles, un mini-sommet extraordinaire sur la « route des Balkans », empruntée par des milliers de demandeurs d’asile, veut agir très vite. Et éviter qu’après la Hongrie d’autres Etats (Slovénie, Croatie, Macédoine, etc.) érigent des murs à leurs frontières, ce qui aggraverait le chaos.Dans un document, que Le Monde a pu consulter, version provisoire d’un texte qu’il espère voir approuver par les chefs d’Etat et de gouvernement, le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, prône une action « collective et concrète ». Il évoque différentes pistes. Parmi celles-ci le déploiement immédiat d’un contingent de 400 gardes-frontières en Slovénie, un pays qui a officiellement demandé l’aide de Bruxelles, jeudi.Le président de la Commission propose aussi l’établissement d’une ligne téléphonique directe, un « téléphone rouge » entre les dirigeants de tous les pays concernés pour qu’ils puissent se tenir informés en temps réel des mouvements de réfugiés et mieux anticiper ceux-ci. La Slovénie a, par exemple, beaucoup reproché à ses voisins croates d’avoir redirigé en masse les réfugiés vers son territoire au cours des derniers jours. La Commission veut aussi que les pays s’engagent à enregistrer tous les réfugiés pour que s’organise un minimum de contrôle sur les mouvements massifs de personnes.Lire aussi :L’Europe sous pression face à un nouvel afflux de réfugiés dans les BalkansUne action plus vigoureuse aux frontières La grande crainte à Bruxelles, mais aussi à Berlin – la chancelière Angela Merkel a beaucoup poussé à la tenue de cette réunion – est que la situation dégénère et que des violences se produisent entre les forces de sécurité et des réfugiés. Divers experts redoutent aussi que la détérioration des conditions climatiques entraîne des décès le long d’itinéraires dont le tracé change d’un jour à l’autre.Le brouillon des conclusions à adopter dimanche – et qui sera débattu jusqu’à la dernière minute entre les « sherpas » des Etats membres, de la Serbie et de la Macédoine – évoque encore une intervention humanitaire, par le biais du Mécanisme de protection civile, une aide financière à négocier avec des institutions, dont la Banque européenne d’investissement.Il promet une coopération pratique pour faciliter les réadmissions des déboutés du droit d’asile par les pays tiers. Il mentionne une action plus ferme contre les « mouvements secondaires », à savoir le passage de réfugiés et de migrants d’un pays à l’autre. Une action plus vigoureuse – réclamée par une majorité de pays, désormais – est également promise : en mer, ainsi qu’aux frontières gréco-macédonienne, gréco-albanaise, en Croatie, etc.Le texte stipule encore qu’un demandeur d’asile qui refuserait d’accomplir les formalités en vue d’obtenir une protection internationale pourrait se voir refuser l’entrée dans le pays concerné.Lire aussi :Le retour des contrôles aux frontières en Europe signe-t-il la mort de l’espace Schengen ?Mécanisme permanent de relocalisationPar son initiative, la Commission veut faire retomber la tension entre les pays concernés : la fermeture des frontières hongroises ou les polémiques entre la Slovénie et la Croatie inquiètent les diplomates. D’où ce rendez-vous inédit, pris « en concertation » avec Angela Merkel, l’Allemagne étant la destination finale de la plupart des réfugiés.Dans l’entourage du président Juncker, on dément que ce rendez-vous sera aussi l’occasion de relancer un débat sur l’espace Schengen ou sur une réforme du règlement de Dublin, qui oblige le pays de première arrivée à gérer le dossier d’un demandeur d’asile.Angela Merkel souhaite en tout cas que ce règlement soit rapidement revu : l’opinion publique allemande commence à douter que le pays arrive à surmonter la crise actuelle et s’inquiète du manque de solidarité de ses partenaires dans le partage des réfugiés.En mettant en présence les dirigeants d’une bonne partie des Etats concernés, M. Juncker se montre prêt à l’aider. Et à réenclencher la discussion sur un mécanisme permanent de relocalisation. « Les yeux dans les yeux, il leur sera plus difficile de fuir leurs responsabilités ou d’accepter des engagements qu’ils ne tiendraient pas », commente un haut responsable bruxellois.Ce ne serait pourtant pas la première fois, comme l’a montré l’épisode précédent du partage promis de 160 000 réfugiés, très loin d’être concrétisé aujourd’hui.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Les Décodeurs La candidate du Front national (FN) a affronté un Christian Estrosi (Les Républicains) à la peine lors du débat organisé par iTélé, Europe 1 et La Provence mercredi 21 octobre. Si Marion Maréchal-Le Pen a fait comprendre à son adversaire de droite qu’il faudra mener « un duel difficile » d’ici le premier tour des régionales du 6 décembre 2015, elle a aussi servi quelques contre-vérités.Ce qu’elle a dit à propos de la sécurité dans les transports :« Il faut reprendre le système de la police ferroviaire en Ile-de-France. »IMPOSSIBLEMarion Maréchal-Le Pen propose de reprendre le principe de la police des transports, gérée en Ile-de-France par une sous-direction régionale.Sauf qu’à aucun moment la région n’a son mot à dire sur la sécurité en général et dans les transports ferroviaires en particulier.La police ferroviaire francilienne est une exception : elle est placée sous le contrôle de la préfecture de police de Paris, entité unique en France dont la compétence s’étend sur les réseaux ferrés de la région.Y compris dans la loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République), votée en juillet 2015, la sécurité n’est pas du ressort des régions.Lire aussi : Que change la loi NOTRe pour les collectivités territoriales ? Ce qu’elle a dit sur la dette :« Dans le département des Alpes-Maritimes, dans la métropole niçoise, la dette a été multipliée lorsque vous étiez au pouvoir M. Estrosi. »FLOULa métropole Nice Côte d’Azur n’a été créée qu’en janvier 2012, résultat du rassemblement de 49 communes. Egalement maire de Nice, Christian Estrosi n’a donc pris la direction de la métropole niçoise que depuis trois ans.Difficile, avec si peu de recul, d’affirmer que la dette a été « multipliée ». Selon nos calculs, la dette de la métropole a certes été augmentée de 9 %. Mais cette évolution correspond à celles des autres collectivités territoriales. #container_14455169265{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14455169265{ height:500px; } #container_14455169265 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14455169265 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14455169265 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14455169265 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Un endettement en hausse pour les collectivitésDette exprimée en millions d'euros. La métropole Nice Côte d'Azur a été créée en 2012.Source : Portail des collectivités locales(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14455169265", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "area", spacingBottom: 10 }, colors:["#285a82","#f19300","#821400","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Région Paca", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 1491.064 ], [ "", 1621.237 ], [ "", 1651.497 ], [ "", 1708.698 ], [ "", 1768.074 ], [ "", 1820.664 ], [ "", 2145.042 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Alpes-Maritimes", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 747.537 ], [ "", 942.11 ], [ "", 999.586 ], [ "", 998.962 ], [ "", 853.383 ], [ "", 879.488 ], [ "", 902.005 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Nice Métropole", "color": "#821400", "data": [ [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 971.652 ], [ "", 1015.889 ], [ "", 1058.052 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Concernant le département, sa présidence est assurée par Eric Ciotti (et non M. Estrosi) depuis 2008. Sur la période Estrosi (2003-2008), les chiffres montrent en effet une forte augmentation de la dette. #container_14455340580{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14455340580{ height:500px; } #container_14455340580 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14455340580 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14455340580 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14455340580 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'explosion de la dette sous Christian EstrosiDépartement des Alpes-Maritimes. M. Estrosi a été président du conseil général de 2003 à 2008.Source : Portail des collectivités locales(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14455340580", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "areaspline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#ffc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: 1100, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Alpes-Maritime", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 140,400 ], [ "", 151,400 ], [ "", 163,800 ], [ "", 269,900 ], [ "", 393,600 ], [ "", 747,537 ], [ "", 942,110 ], [ "", 999,586 ], [ "", 998,962 ], [ "", 853,383 ], [ "", 879,488 ], [ "", 902,005 ] ], "type": "areaspline", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Mais la Chambre régionale des comptes attribue cet endettement à une conjoncture difficile, avec une forte baisse de ses recettes et à une hausse de ses dépenses de fonctionnement entre 2007 et 2009, dans le cadre de la décentralisation.Les DécodeursJournaliste au Monde Pierre Le Hir Patricia, le plus puissant cyclone tropical jamais observé dans le nord-est du Pacifique, selon le centre national des ouragans de l’Agence océanique et atmosphérique américaine (NOAA), devrait toucher les côtes mexicaines dans la soirée du vendredi 23 octobre. Simple tempête tropicale lors de sa formation, en début de semaine, au large des côtes sud-ouest du Mexique, il a gagné progressivement en force, avant d’être finalement classé en catégorie 5, la plus haute sur l’échelle de Saffir-Simpson.Fabrice Chauvin, du Centre national de recherches météorologiques de Toulouse (CNRS- Météo France), décrit comment l’intensité de la saison cyclonique dans le Pacifique est liée au phénomène océanique El Niño.Comment expliquer la puissance de l’ouragan Patricia ?Les cyclones tropicaux sont des systèmes dépressionnaires qui se forment au-dessus des eaux chaudes de la zone intertropicale. L’humidité de l’atmosphère et des températures élevées dans les cinquante premiers mètres de l’océan (généralement au-dessus de 26 °C) alimentent ces systèmes et favorisent leur renforcement.C’est ce qui se passe cette année, marquée par un phénomène El Niño très actif. Celui-ci, qui revient tous les trois à sept ans, est proche de son niveau record de 1997. Il se traduit par un fort réchauffement des eaux de surface du Pacifique tropical, qui apporte lui-même beaucoup d’humidité à l’atmosphère. Ces deux ingrédients alimentent les cyclones du Pacifique en énergie.Lire aussi :El Niño de retour après cinq ans d’absenceS’agit-il d’un événement isolé ?Non. Même si l’intensité de cet ouragan est exceptionnelle, il s’inscrit dans une saison cyclonique record. Depuis le début de cette saison, qui dure de juin à octobre dans l’hémisphère nord (et de novembre à avril dans l’hémisphère sud), on comptabilise, Patricia compris, 25 événements cycloniques majeurs, c’est-à-dire de catégories 3 (vents supérieurs à 178 km/h), 4 (plus de 210 km/h) et 5 (au-delà de 250 km/h), dans le Pacifique, dont 15 dans le Pacifique ouest et 10 dans le Pacifique est.Il faut remonter à l’année 2004 pour trouver un bilan approchant, avec 16 cyclones majeurs sur l’ensemble du Pacifique. Étant donné la très forte probabilité qu’El Niño reste actif dans l’hémisphère nord durant les prochains mois, il est possible que l’on assiste, jusqu’en novembre, à de nouveaux événements de grande intensité.En contrepartie, les phénomènes El Niño sont défavorables à l’activité cyclonique sur l’Atlantique. Ainsi, seulement deux cyclones majeurs ont été observés pour l’instant au-dessus de ce bassin en 2015.Le réchauffement climatique va-t-il accentuer le risque cyclonique ?Les modèles climatiques les plus fiables nous disent que le nombre de cyclones tropicaux devrait rester stable, voire diminuer légèrement, d’ici à la fin du siècle. Cela, en raison de phénomènes d’ajustement de l’atmosphère qui deviendrait légèrement moins favorable au déclenchement de ces événements.Par contre, les cyclones importants auront tendance à être encore plus intenses, en passant au-dessus d’eaux plus chaudes, dans une atmosphère plus humide. Il faut donc s’attendre à des cyclones majeurs encore plus puissants.Un autre effet du réchauffement est l’extension vers de plus hautes latitudes, dans les deux hémisphères, de la zone dans laquelle les cyclones atteignent leur pic d’intensité. Ce phénomène est déjà observé depuis quelques décennies.Lire : Les cyclones tropicaux gagnent du terrain, au nord comme au sudPierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sandrine Morel (Madrid, correspondance) Deux ans de prison. Le verdict a été prononcé, jeudi 22 octobre, contre quatre anciens directeurs de la banque régionale espagnole NovaCaixaGalicia, accusés de s’être attribués des parachutes dorés alors même que l’établissement financier se trouvait au bord de faillite.Les quatre banquiers n’iront probablement pas en prison car ils n’ont pas d’antécédents pénaux. A condition toutefois qu’ils restituent les 19 millions d’euros qu’ils avaient perçus de manière « indue » et s’acquittent d’une amende de 75 000 euros chacun.La sentence vient confirmer le pillage dont ont été victimes les cajas, ces caisses d’épargne semi-publiques au cœur de la crise bancaire qui a secoué l’Espagne entre 2008 et 2013. Pour partir avec une confortable préretraite, les dirigeants de NovaCaixaGalicia, établissement né de la fusion de deux cajas, avaient modifié leurs contrats alors même que l’Etat avait déjà dû injecter des fonds pour sauver l’établissement de la faillite.Une « farce »Le scandale est d’autant plus grand que la banque avait auparavant vendu des milliers d’actions préférentielles – produits financiers complexes et risqués – à près de 40 000 petits épargnants qui pensaient faire un placement sûr, parmi lesquels des enfants ou des personnes âgées, parfois analphabètes, qui signaient d’une simple croix ou de leur empreinte digitale.Au total, le gouvernement espagnol a injecté via le Fonds de restructuration bancaire (FROB) 9 milliards d’euros dans la banque de Galice, minée par une gestion désastreuse et une forte exposition à la bulle immobilière. Nationalisée et assainie, elle a été revendue fin 2013 pour à peine 1 milliard d’euros au groupe vénézuélien Banesco.Pour toutes ces raisons, l’association de clients de banques et d’assurances Adicae a annoncé son intention de déposer un recours contre un verdict qu’elle considère comme une « farce ». Elle estime que les dirigeants méritent d’être condamnés pour « escroquerie » et doivent « aller en prison ».Falsification, détournement, corruption…De nombreux procès contre des banquiers sont attendus dans les prochains mois. L’an dernier, plusieurs responsables de Caixa Penedès ont déjà été condamnés à deux ans de prison, pour « administration déloyale », pour avoir empoché 30 millions d’euros d’épargne retraite. Actuellement, une vaste enquête judiciaire porte sur les conditions d’entrée en Bourse de Bankia, la banque issue de la fusion, en 2010, de sept caisses d’épargne. Elle a depuis reçu 23 milliards d’euros d’aide publique pour ne pas sombrer et contraint l’Espagne à demander à Bruxelles en 2012 une aide de 40 milliards d’euros. Plus d’une trentaine de responsables de Bankia sont mis en examen, dont son ancien président, par ailleurs ex-directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Rodrigo Rato, accusé d’escroquerie, falsification, détournement de fonds, corruption et fraude fiscale dans « l’affaire Bankia » et ses ramifications.Des accusations de « falsification comptable » touchent aussi des dirigeants de Banco de Valencia, la CAM ou de Caja Castilla-La Mancha. « Le FROB a présenté une quarantaine de plaintes devant le parquet », résume le ministre de l’économie, Luis de Guindos. Pour sauver une douzaine d’établissements financiers, l’Espagne a injecté plus de 56 milliards d’euros dans le secteur durant la crise et ne détient plus que des participations dans Bankia. Le sous-gouverneur de la Banque d’Espagne et président du FROB, Fernando Restoy, a estimé en avril que 40 milliards d’euros de ces aides ne pourront jamais être récupérés.Lire aussi (édition abonnés) :Bruxelles invite l’Espagne à actualiser son budget « dès que possible »Sandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste William Audureau La montée de Vivendi au capital d’Ubisoft fait grincer des dents, et pas seulement du côté des analystes financiers. Un concours de création de jeux vidéo amateur intitulé « BolloSoft, a Bolloré game jam » est apparu sur Internet jeudi 22 octobre, avec un appel à contribution ouvert jusqu’au 15 décembre. En exergue :« Il a besoin de vous, amis développeurs, pour l’aider à trouver LE jeu qui marquera le début d’une nouvelle ère, l’ère Bolloré/Ubisoft : la Bollosoft. Développez le jeu qui est pour vous la parfaite symbiose de l’ami Vincent et des jeux Ubisoft et marquez d’une pierre blanche l’histoire de l’industrie vidéoludique à la française. »« C’est parti d’une blague potache », reconnaît l’un des deux initiateurs du projet, Mathieu F., un développeur Web de 26 ans, également contributeur au site spécialisé dans les jeux indépendants indius.org et lui-même développeur à ses heures perdues.« On a voulu imaginer ce que donnerait le jeu vidéo si Vincent Bolloré était aux manettes d’Ubisoft. Et sur Internet le mieux étant de faire participer tout ceux qui le souhaitent, on en est venus à la game jam, » un concours de petits jeux vidéo amateurs à thème, format très populaire dans la scène indépendante.Lire aussi :L’étau de Vivendi se resserre sur Ubisoft« Son image rebute pas mal de joueurs »L’initiative dit quelque chose de la méfiance spontanée de la communauté des joueurs de jeux vidéo pour l’industriel français et le monde de la finance en général.« On a l’image d’un requin de la finance, d’un petit dictateur en son empire », convient Mathieu. « Le voir s’incruster dans le jeu vidéo sans y avoir été invité, en n’y connaissant rien, je pense que ça rebute pas mal de joueurs. On a peur qu’il applique des logiques purement économiques, encore plus durement qu’a pu le faire Ubisoft de son bon vouloir. »Activision, joyau de Vivendi jusqu’en 2013, passe encore pour une machine à produire à rythme industriel des jeux à succès mais sans âme, tels les Call of Duty. Une réputation qui, dans une moindre mesure, colle déjà à la peau d’Ubisoft avec certaines de ses licences, comme Assassin’s Creed, et ses bandes-annonces parfois décevantes.« On ne défend pas un bastion de la créativité et de l’innovation vidéoludique, convient Mathieu F. La politique de verrous numériques d’Ubisoft est déplorable, et les suites à n’en plus finir, plus ou moins réussies, ce n’est déjà pas bien reluisant. Mais il faut reconnaître qu’Ubi reste le seul gros éditeur à prendre parfois quelques risques, à proposer de nouvelles licences, à tenter des choses. » A l’image de Grow Home cette année, un étrange jeu d’exploration dans la peau d’un robot rouge, ou de Soldats Inconnus l’an passé, saisissant récit des déchirures de la première guerre mondiale, ou encore d’un prochain Far Cry au temps des mammouths. A « Bollosoft » de faire mieux.Lire aussi :« Star Wars », « Crash Bandicoot »… Ces jeux vidéo annulés à la suite d’un rachatWilliam AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gary Dagorn Le favori à l’investiture républicaine aux Etats-Unis fait régulièrement réagir médias et opposants politiques avec ses sorties de route spectaculaires et ses déclarations embarrassantes. L’image provocatrice de Donald Trump est tellement acquise qu’une fausse citation de lui s’est répandue, sans beaucoup de difficultés, sur Internet et en particulier sur les réseaux sociaux :Donald Trump Republicans are dumb and Iowa people stupid too much Monsanto corn. What ??? https://t.co/MiXSx8dJI7— DrakeJo66978842 (@Evil Patriot )require(["twitter/widgets"]);« Si je devais me présenter, ce serait en tant que républicain. Ils sont les électeurs les plus idiots du pays. Ils adorent tout ce qui est diffusé sur Fox News. Je pourrais mentir, et ils continueraient à me croire. Je suis sûr que je ferais un score fantastique. »La citation, présentée comme issue de People Magazine et datée de 1998, est pourtant introuvable. Ni ces propos, ni quoi que ce soit d’approchant n’ont été publiés dans People Magazine ou ailleurs cette année-là.Fausses déclarations viralesEn 1998, Fox News n’avait alors que deux ans d’existence et n’appartenait pas aux principaux réseaux de diffusion télévisés du pays. Seuls quelques dizaines de millions de foyers pouvaient alors y accéder, et son poids médiatique était limité. Ce n’est qu’après l’élection de Georges W. Bush et les attentats du 11 septembre 2001 que le média conservateur de Rupert Murdoch est devenu l’une des chaînes les plus regardées des Etats-Unis.Lire aussi :Pour Obama, Trump est un « personnage typique de télé-réalité »Ce n’est pas la première fois que de fausses citations sont attribuées à Donald Trump. Ce mois-ci, la capture d’écran d’un tweet inventé de toutes pièces lui attribuait la phrase suivante : « Je suis désolé, [Hillary] Clinton, mais mes ancêtres n’ont pas fait tout ce chemin vers notre grand pays pour voir les immigrés s’installer et prendre leur travail !!! »Ce faux tweet a été relayé plus de 11 000 fois en seulement 24 heures sur le compte de son auteur. La viralité de ces fausses déclarations est d’autant plus forte que celles-ci sont vraisemblables lorsque l’on connaît le penchant de M. Trump pour les affirmations racistes. Pour rappel, ce dernier avait notamment affirmé en juillet dernier que les Mexicains qui immigraient aux Etats-Unis étaient des « violeurs » et des « dealers de drogues ».Lire aussi :Ces Américains qui s’enflamment pour Donald TrumpGary DagornJournaliste au Monde Chloé Hecketsweiler C’est une affaire qui relance le débat sur l’indépendance des experts chargés d’évaluer les médicaments. Elle oppose la Haute Autorité de santé (HAS) au laboratoire Genevrier, l’un de ces nombreux seconds rôles de l’industrie pharmaceutique. Créé en 1920 à Neuilly-sur-Seine et aujourd’hui installé près de Nice, Genevrier commercialise une gamme hétéroclite de médicaments, exploitant des molécules anciennes : des sirops et pastilles contre la toux (sous la célèbre marque Codotussyl), des anti-épileptiques, et même une série de traitements cosmétiques à base d’acide hyaluronique (le principe actif du Botox).Un médicament l’a bien malgré lui projeté sur le devant de la scène, le Chondrosulf, un anti-arthrosique destiné à atténuer les douleurs articulaires. Il appartient à une classe de molécules déremboursées depuis le début de l’année, et c’est lui qui au cœur d’un bras de fer avec la HAS.Genevrier conteste le secret qui entoure les débats et le vote de la Commission de la transparence – le collège de la HAS qui « note » les médicaments. Le nom des 26 membres est connu, mais on ne sait pas qui a voté quoi, puisque seul le résultat est consigné. En outre, dans les procès-verbaux des réunions, le nom des agents de la HAS qui ont travaillé sur le dossier est occulté. Le laboratoire – qui soupçonne certains intervenants d’être biaisés en sa défaveur – a contesté la légalité de cet anonymat devant le tribunal administratif de Montreuil, qui lui a donné raison vendredi 23 octobre.Face à la HAS, Genevrier avait un argument de poids : un avis de la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) publié en septembre 2014, rappelant que « le procès-verbal doit permettre de connaître les opinions exprimées individuellement par les membres des commissions ainsi que l’identité de leurs auteurs ». Compte tenu de « l’objectif de transparence poursuivi par le législateur », la Commission ajoute que l’on doit pouvoir  « identifier le détail nominatif des votes de chacun des membres de la Haute Autorité ».La HAS, qui n’est pas tenue de se conformer à l’avis de la CADA, avait alors objecté qu’« un document comportant ces informations n’existe pas ». Le vote ayant lieu à main levée, il n’y a aucune trace écrite, et selon elle, le détail des procès-verbaux – qui attribue chaque intervention à son auteur – suffit à se faire une idée de qui pense quoi. La décision du tribunal administratif la contraindra néanmoins à dévoiler le nom de ses agents. Ce qui n’est pas sans conséquence : « Cet anonymat les préserve des pressions que les laboratoires exercent sur eux, souligne un bon connaisseur du milieu. Les coups de fil insistants des industriels qui souhaitent faire passer leur message ne sont pas rares… »La HAS acceptera-t-elle de jouer le jeu de la transparence en consignant à l’avenir le nom des membres qui ont voté pour ou contre le déremboursement d’un médicament ? Les laboratoires en profiteront-ils pour tenter d’influencer davantage ses décisions ? Ces questions sont d’autant plus d’actualité que le parquet de Paris a ouvert en avril une enquête sur de possibles conflits d’intérêts dans le monde des médicaments après les révélations de Mediapart sur des liens entre experts des autorités de santé et laboratoires pharmaceutiques.Conseils rémunérésDans une enquête titrée « Les gendarmes du médicament faisaient affaire avec les laboratoires », le site d’investigation faisait état de réunions fréquentes où des « membres éminents » de la HAS et de l’Agence du médicament (ANSM) donnaient des conseils rémunérés aux laboratoires sur la meilleure manière de monter leur dossier. « Si les faits rapportés sont exacts, ils sont inacceptables, et même d’une extrême gravité », avait réagi la ministre de la santé, Marisol Touraine, en demandant à la HAS et à l’ANSM de « faire la lumière sur ces affirmations ».Pour Genevrier, la décision du tribunal administratif ne changera in fine pas la donne. Depuis que les patients doivent le payer de leur poche, les ventes du Chondrosulf se sont effondrées. Pour 2015, la société estime qu’elles ne dépasseront pas 10 millions d’euros, contre 40 millions l’an passé. Son chiffre d’affaires devrait ainsi passer de 120 millions à 90 millions. « Et cette baisse n’est pas définitive », précise Noëlle Lenoir, qui défend les intérêts du laboratoire. Un plan de restructuration concernant un tiers du personnel est en cours. « C’était ça ou la clé sous la porte », indique l’avocate.Ce n’est cependant pas la première fois que le laboratoire croise le fer avec les autorités de santé. En 2011, l’agence du médicament avait ainsi interdit une campagne de communication vantant indûment le Chondrosulf. Elle reprochait à cette publicité destinée aux professionnels de santé (médecins, pharmaciens) de prétendre que ce médicament permet de « limiter la polymédication », c’est-à-dire de réduire la prise d’autres médicaments destinés à soulager la douleur du genou atteint d’arthose, notamment des anti-inflammatoires. Or, cet argument – que continue d’avancer le laboratoire – n’est pas étayé par des données probantes, comme l’indique clairement un avis publié par la HAS en 2008. Sa conclusion était déjà sans appel : «Chondrosulf ne présente pas d’intérêt de santé publique ».Chloé HecketsweilerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 23.10.2015 à 13h19 • Mis à jour le23.10.2015 à 14h17 | Erwan Le Duc C’EST CE WEEK-END« On est exactement là où l’on voulait être. » Le sélectionneur néo-zélandais Steven Hansen ne fait pas dans la fausse modestie, et affiche tranquillement sa satisfaction mêlée d’excitation à l’heure de voir ses troupes affronter l’Afrique du Sud, samedi à 17 heures en demi-finale du Mondial.Lire aussi :Un « arc en ciel » bien pâleLe 91e Nouvelle-Zélande - Afrique du Sud de l’histoire promet quelques jolis duels. En deuxième ligne, avec Sam Whitelock et Brodie Retallick côté All Blacks et Lood de Jager et Eben Etzebeth côté Springboks pour une bataille de gros bras et de longues jambes. En troisième ligne, avec McCaw et Read contre Burger et Vermeulen pour un festin dans les rucks. A l’arrière, avec un choc des générations entre Carter, Nonu et Smith opposés aux jeunes Pollard, Kriel et De Allende, et sans oublier les ailes, où les cuisses de Savea et Milner-Skuder rivaliseront avec celles d’Habana ou Pietersen. Steven Hansen a raison : « On est exactement là où l’on voulait être. »Lire aussi :« Moi, All Black », par Jean-Jacques Vanier L’autre demi-finale du Four Nations, pardon, de la Coupe du monde de rugby, n’en est pas moins alléchante, avec un Australie-Argentine (dimanche à 17 heures) qui réunit deux des équipes les plus spectaculaires du tournoi. Le centre australien Matt Giteau salive déjà à l’idée de retrouver son ancien partenaire de club Juan Martin Hernandez : « C’est un bel homme. C’est ce que je lui disais toujours quand ont était à Toulon », a rigolé Giteau, qui fêtera sa 101e sélection sous le maillot des Wallabies.Lire aussi :Le chant du PumaL’Australien sera peut-être moins facétieux s’il vient à croiser le chemin de Diego Maradona, nouvel animateur du vestiaire des Pumas, et qui avait promis de venir supporter les siens en cas de qualification pour le dernier carré.Face à des Argentins qui ont surclassé la meilleure nation européenne (l’Irlande, rappelons-le) en quarts, l’Australie devra retrouver de l’allant après avoir profité d’une erreur d’arbitrage du Sud-Africain Craig Joubert pour battre l’Ecosse. Etincelants contre l’Angleterre et le Pays de Galles, les Wallabies ont perdu de leur superbe en même temps que leur statut de favori pour le titre. Un mal pour un bien ? C’EST DIT« Pour moi, c’est un monstre qui dort. Quand la France va se réveiller à nouveau, ils seront les meilleurs du monde… »L’Argentin Juan Imhoff, qui évolue au Racing Métro 92, a livré son analyse sur la déliquescence du XV de France, et du jeu tricolore en général, en stigmatisant notamment un Top 14 obnubilé par l’efficacité. « Dans le Top 14, la victoire est très importante. (…) Ce n’est pas important de jouer au rugby, c’est l’impression que me laisse le Top 14. Il y a des équipes qui vraiment ont la qualité pour jouer et qui ne jouent pas. Si la France arrive à modifier ça… »Lire aussi :Rugby : le XV de France songe à embaucherEn attendant, le bureau fédéral extraordinaire de la Fédération française de rugby a accouché d’une prochaine mise en place d’une « cellule technique », qui « aura pour objectif d’étudier les mesures à prendre pour donner au XV de France les moyens d’être plus performant ». Habile.C’EST VU « Vieille mare – une grenouille plonge bruit de l’eau. » (Matsuo Bashô)C’EST BONUSPendant ce temps-là, Yoann Huget et François Trinh-Duc sont « tous arbitres »…Les sportifs se prêtent au jeu de L arbitrage #tousarbitres #JNA2015 https://t.co/CQTVNyeraz— BocquetCaroline (@BOCQUET CAROLINE)require(["twitter/widgets"]);L’Anglais Joe Marler se trouve des excuses.Et les supporteurs gallois continuent d’y croire, peu importe à quoi. Erwan Le DucJournaliste au Monde Henri Seckel Si vous prenez le métro à Paris, sachez que vous avez des chances de tomber sur Nikola Karabatic. Arrivé cet été dans la capitale, le meilleur handballeur du monde habite à proximité du stade Pierre-de-Coubertin (16e arrondissement) où, il y a trois ans, il avait été interpellé dans le cadre de l’affaire des « paris suspects » qui venait d’éclater, et où le PSG Handball, propriété du Qatar depuis 2012, joue ses matchs de championnat. Et l’icône du handball français prend les transports en commun pour se rendre à la halle Carpentier, où son nouveau club dispute ses rencontres de Ligue des champions. A quelques jours de celle face aux redoutables Hongrois de Veszprem, dimanche 25 octobre, le meneur de jeu des Bleus a répondu aux questions du Monde dans les gradins vétustes de cette enceinte du 13e arrondissement.Lire aussi :Le pari gagnant de KarabaticA Barcelone, vous étiez dans le meilleur club du monde et dans une ville où il fait beau tout le temps, qu’est-ce qui vous a pris de venir à Paris ?C’est vrai que j’étais dans le plus grand club du monde, mais il me manquait quand même l’engouement pour le hand, au niveau des médias ou du public. A Barcelone, ça m’est arrivé de jouer des matchs de championnat devant 200 personnes, comme quand j’ai commencé le handball en Nationale 3 [la 5e division]. C’est une leçon d’humilité, mais parfois c’est un peu dur. Le projet de Paris, qui investit beaucoup dans le handball, qui a envie de créer une grande équipe, en France, dans la capitale, ça m’a séduit. Ma période à Barcelone a été géniale, mais en Espagne, le foot écrase vraiment tout, et les autres sports en pâtissent. Et le championnat a perdu beaucoup de son attrait avec le départ de tous les meilleurs joueurs [en raison de la crise financière], du coup il n’y avait plus que la Ligue des champions qui était intéressante. Le championnat, c’était presque devenu l’entraînement pour la Ligue des champions.Ça ne va pas être la même chose avec le PSG cette année ?On va essayer de faire en sorte que si, mais le Championnat de France s’est resserré, et il a une tout autre valeur qu’en Espagne. Dunkerque a été champion il y a deux ans, l’an passé, Montpellier a perdu le titre à l’avant-dernière journée à Chambéry… Paris est au-dessus au niveau des moyens, mais derrière, Montpellier, Saint-Raphaël, Dunkerque, Chambéry ou Nantes se renforcent chaque année avec des joueurs internationaux, ça devient très intéressant.Pour vous faire venir à Paris, les Qataris ont payé une indemnité de transfert record de 1,5 million d’euros à Barcelone. Votre salaire atteint-il également des records cette saison ?J’aurais été mieux payé en restant à Barcelone, et j’aurais payé moins d’impôts là-bas. Après, il y a tout le côté « image » à Paris, qu’il n’y a peut-être pas là-bas. Travailler sur l’image ou mettre en place des opérations avec des partenaires potentiels, c’est plus facile quand tu es en France.Avez-vous quand même eu un petit pincement au cœur en quittant Barcelone ?Bien sûr. C’est la première fois que j’ai dû quitter un club dont je n’avais pas forcément envie de partir. Ça a été une décision très dure à prendre, je n’en ai pas dormi pendant quelques temps. Par moments, je me disais que j’aurais préféré ne pas avoir ce choix.Sans l’affaire des paris suspects, seriez-vous arrivé plus tôt au PSG ?Je pense, oui. Avant même cette histoire, on n’était plus sur la même longueur d’ondes avec le président et l’entraîneur de Montpellier, donc je serais sans doute parti de toute façon. Est-ce que ça aurait été à Paris ou Barcelone, je ne sais pas. Peut-être que Montpellier ne m’aurait pas laissé partir à Paris.Après Montpellier, Kiel et Barcelone, des clubs mythiques qui se sont construits patiemment, année après année, ça n’est pas étrange de débarquer dans un club tout neuf, presque artificiel, bâti en un éclair, à coups de millions ?Non. Montpellier, dans les années 1990, était aussi un club récent, qui a été champion de France devant l’OM-Vitrolles [en 1995], qui a ensuite été très soutenu par les collectivités, et qui a tout gagné pendant des années en ayant un budget deux à trois fois plus élevé que toutes les autres équipes. A Paris, il y avait déjà une base, ce club n’est apparu du jour au lendemain. C’est juste que son ambition est passée d’un coup de « se maintenir en première division » à « gagner le championnat et la Ligue des champions ». J’aimerais bien que le PSG devienne une institution, et la dimension historique qui manque encore à Paris, tu l’obtiens en gagnant la Ligue des champions. Ça prend du temps, mais si c’est géré intelligemment, ça peut aller plus vite que prévu.N’est-il pas anormal, vu ses moyens et son effectif, que le PSG n’ait pas encore tout écrasé en France et en Europe ?Non, pas forcément. Même avec beaucoup de moyens, ça n’est pas en deux ou trois ans que tu passes d’une quasi-relégation en 2e division à une victoire en Coupe d’Europe. Ça n’est pas comme ça que ça marche. Kiel a eu besoin de vingt ans pour gagner la Ligue des champions. Mais c’est vrai qu’à Paris, ces dernières années, on avait plus l’impression de voir une addition d’individualités qu’une équipe. Et malgré des joueurs incroyables, le club n’arrivait pas à franchir le cap face à Vezsprem, Kiel ou Barcelone. Il manquait un peu de collectif.Pouvez-vous remporter la Ligue des champions dès cette année ?Je pense que oui. Cette année, avec la nouvelle formule, la Ligue des champions dure très longtemps, il y a un Euro et des JO à préparer, les joueurs vont être soumis à un rythme de fou, certains équipes peuvent être décimées par les blessures. Sur une saison comme ça, tout est possible.Comment anticipez-vous vos retrouvailles en championnat avec Montpellier, jeudi prochain ?Ça ne va pas être un match comme les autres. C’est le club où j’ai fait mes premiers pas, où j’ai passé quasiment neuf ans, où j’ai gagné la Ligue des champions [en 2003], où j’ai joué avec mon frère, où mon père a été entraîneur. Et puis c’est la ville où habitent ma mère et mes meilleurs amis, donc c’est sûr que ça va être spécial.C’est angoissant pour vous de retourner là-bas ?Angoissant, non. J’attends ça avec impatience, je suis plutôt excité. On sait qu’on va être attendus au tournant et que ça va être un match très difficile. Surtout que Montpellier est en forme.Vous n’avez-vous peur de vous faire secouer par le public, vu la façon dont votre histoire avec Montpellier s’est achevée ?Je ne sais pas. De par les messages qu’on m’a envoyés, je sais que j’ai gardé beaucoup de supporteurs à Montpellier, mais peut-être que je serai moins bien reçu qu’ailleurs. J’ai vu que, l’année dernière, Titi [Omeyer, ex-Montpelliérain] avait été sifflé quand Paris a joué là-bas. Je ne sais pas trop. De toute ­façon, je suis préparé. La perspective de voir le souvenir cette affaire resurgir vous a-t-elle fait hésiter à revenir en France ?Non, au contraire. A l’époque où je suis parti à Barcelone, on m’a reproché de m’enfuir, et j’avais trouvé ça injustifié, parce que j’étais d’abord resté deux mois à Montpellier avant d’aller à Aix jusqu’à la fin de la saison, alors que j’aurais pu partir à l’étranger dès le mois de janvier. Aujourd’hui, ­revenir en France, et en plus à Paris, c’est une manière de montrer que je n’ai rien à cacher, et que je suis là pour affronter tout ce qui arrive.Comment vivez-vous cette histoire depuis trois ans ? Un cauchemar ? Un caillou dans la chaussure en permanence ?Le plus dur, ça a été les deux, trois premiers mois. Après la garde à vue, j’ai été placé sous contrôle judiciaire. Du coup je ne pouvais pas m’entraîner ni être au contact de l’équipe. Là, ça a été un cauchemar. J’ai dû rester chez moi pendant un mois. Ce n’est pas que je ne pouvais pas sortir, mais il y avait des médias en permanence devant la maison. Voir tous les jours des conneries dans tous les sens dans les journaux, entendre le procureur raconter des énormités à la télé… Ça, ça a été très difficile.Avez-vous eu une drôle de sensation en retournant à Coubertin, le stade où vous aviez été interpellé il y a trois ans ?Non. Les circonstances ont voulu qu’on soit à Paris et à Coubertin le jour où on a été mis en garde à vue, mais je n’associe pas du tout Coubertin à l’affaireCette affaire vous pollue-t-elle encore l’esprit ?Je ne suis pas complètement libéré de cette histoire, mais le temps a fait son œuvre. J’ai appris à relativiser, à positiver, en me disant : « Regarde où t’en es maintenant. » Je suis parti jouer à Barcelone, j’ai de nouveau gagné la Ligue des champions, j’ai de nouveau été élu meilleur joueur au monde, j’ai gagné l’Euro et le Championnat du monde avec les Bleus aux côtés de Luka, et on vient de signer à Paris ensemble. Je me dis que, sans cette histoire, ça n’aurait peut-être ­jamais été possible. Peut-être que je serais resté à Montpellier, un peu frustré de jouer là-bas. Bien sûr, parfois je repense à tout ça et ça fait chier, mais j’essaie de faire de cet épisode, qui a été très négatif, quelque chose de positif.En quoi vous a-t-il fait changer ?Ça m’a appris à philosopher un peu. Ça m’a aussi appris la politique, le fonctionnement du système. Je ne veux pas en parler au passé non plus, ça me trotte encore un peu dans la tête, parce que ça n’est pas fini.Vous avez fait appel de votre condamnation, à l’issue du procès en juin dernier, à 10 000 euros d’amende. Vous ne vous êtes pas dit que vous vous en tiriez plutôt bien, et que tout cela pouvait désormais être du passé ?Non. La question des paris avait déjà été jugée par les autorités compétentes, c’est-à-dire la Fédération française de handball, et ceux qui ont parié avaient été sanctionnés [4 matchs de suspension]. Mais là, on s’est retrouvés au tribunal parce qu’on nous a accusés d’avoir truqué un match. Et pendant tout le procès on n’a pas vu le début d’une preuve d’un trucage du match. On ne peut pas accepter d’être jugé coupable de quelque chose qu’on n’a pas fait.Le procès en appel aura lieu à l’été 2016, quelques semaines avant les Jeux olympiques. Rio, vous y pensez déjà ?C’est dans un coin de ma tête, mais je ne me réveille pas le matin en chantant Si tu vas à Rio... Ce seraient mes quatrièmes Jeux. J’espère ne pas me blesser d’ici là.C’est drôle à dire mais votre principal adversaire aux JO sera le Qatar. Qu’est-ce que la performance de cette équipe « multinationale » que vous avez battue en janvier en finale de « son » Mondial vous a inspiré ?C’est sûr que ça fait bizarre de voir une équipe nationale composée de beaucoup d’étrangers. Tout le monde savait qu’ils avaient une équipe avec beaucoup de naturalisés, mais personne ne les a vraiment pris au sérieux. Ils ont du mérite parce qu’ils se sont bien préparés, et ils ont été bons.Vous ne pensez pas que des compétitions en équipes nationales qui n’ont plus rien de national peuvent nuir à la crédibilité du handball ?Avant la finale du Mondial face au Qatar, j’ai entendu certains joueurs et anciens joueurs nous dire qu’on devait gagner « pour le handball », des trucs comme ça. Mais honnêtement, je n’étais pas du tout dans ce délire. Moi, je voulais battre cette équipe pour être encore une fois champion du monde, et aller directement aux Jeux, c’était mon unique objectif. Ça m’est déjà arrivé de jouer contre une équipe d’Espagne dans laquelle il y avait un Serbe, un Russe, des Cubains. Tout le monde a crié au scandale parce que c’était le Qatar, mais quand l’Espagne l’a fait, on n’a pas dit grand-chose. Ça n’est pas nouveau, c’est autorisé par le règlement de notre sport.Faut-il modifier le règlement ?C’est de la politique, je n’en suis pas encore à ce niveau-là.Henri Seckel Morgane Tual Qu’il est loin, le temps où le réseau social ne servait qu’à rester en lien avec ses amis. Désormais, Facebook se positionne comme un portail d’accès à tout type d’informations, hors du cercle personnel.Deux mille milliards de publications indexées : c’est dans cette vaste masse de contenus que les utilisateurs de Facebook pourront désormais faire des recherches. Jusqu’ici, Facebook les autorisait à effectuer des requêtes uniquement dans les publications de leurs amis ou des pages qu’ils suivaient. Depuis jeudi 22 octobre, le premier réseau social au monde leur permet de trouver des informations dans tous les statuts publics mis en ligne par ses utilisateurs.Dans un communiqué publié jeudi, l’entreprise souligne néanmoins que cette fonctionnalité n’est accessible, pour le moment, qu’aux internautes anglophones. Les autres devraient suivre. Il est néanmoins possible de contourner cette restriction en modifiant les paramètres de son compte et en choisissant comme langue « english (US) ».Résultats personnalisésLa recherche, encore un peu lente, donne des résultats personnalisés. Ils s’affichent dans trois catégories : les « top posts », publications populaires souvent issues des médias, les statuts des amis, et enfin, les posts publics mis en ligne par des pages ou des personnes inconnues de l’utilisateur.Avec cette nouvelle fonctionnalité, Facebook rejoint Twitter et Google sur la recherche d’information à grande échelle, et notamment sur l’information en temps réel. Jusqu’ici, lors d’un événement important, c’était surtout Twitter qui permettait de s’informer minute par minute : la plupart des tweets sont publics et ouverts à la recherche depuis des années. Facebook rogne désormais sur son terrain et espère que ce changement poussera ses utilisateurs à partager plus régulièrement leurs contenus publiquement. Leurs publications gagneront en effet en visibilité… L’occasion de bien vérifier ses paramètres de confidentialité et de s’assurer que de vieux posts oubliés ne risquent pas de remonter à la surface.Lire aussi :Les premiers « Instant Articles » sont apparus sur FacebookMorgane TualJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laura Buratti Le ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche a annoncé le 22 octobre la refonte de la plateforme France université numérique, rebaptisée sup-numérique.gouv.fr.Ce portail permet l’accès sur tous les supports (ordinateur, smartphone ou tablette) à plus de 30 000 ressources pédagogiques gratuites en ligne : des cours, des conférences, des webdocumentaires, des tutoriels, etc.Il s’adresse autant aux étudiants du supérieur qui voudraient approfondir un point de cours précis ou préparer un exposé par exemple qu’aux enseignants à la recherche de contenus numériques innovants pour leurs cours, mais aussi plus largement aux chercheurs, aux professionnels comme au grand public.Le calendrier des MOOC, cours en ligne ouverts à tous, a notamment été modernisé et propose de nouvelles fonctionnalités, comme la synchronisation avec les applications d’agenda, pour ne plus rater le début d’un cours.Autre nouveauté, le site est conçu pour être collaboratif et devrait être enrichi au fur et à mesure par les utilisateurs. La possibilité de laisser un avis permettra de repérer rapidement les contenus les plus appréciés par les internautes.Enfin, prenez le temps de faire un tour sur la bibliothèque de jeux sérieux, pour continuer à apprendre pendant les vacances, mais sans s’en rendre compte.Laura BurattiJournaliste au Monde 11.10.2015 à 17h58 | William Audureau « Oh, crap ! » Nathan Drake vient de se réveiller, de chuter d’un bus miraculeusement retenu à la verticale d’un flanc de montagne, avant de se raccrocher in extremis au pare-choc, les pieds dans le vide à plus de deux mille mètres du sol.Lire aussi :Faut-il acheter « Uncharted : The Drake Collection », la trilogie de jeux d’aventure ?Plus que toute autre, si une série s’est faite l’ambassadrice des raccrochages aux branches, des corps balançant à une main et des traversées de ravin du bout des doigts, c’est bien Uncharted, dont la trilogie est ressortie mercredi 7 octobre sur PlayStation 4, dans une édition baptisée The Nathan Drake Collection.« L’anti-cliffhanger » du jeu vidéoCorniches, gouttières, rebords de falaise, poutres ou promontoires en tous genres... Comme Lara Croft dans Tomb Raider, comme Arno ou Altair dans Assassin’s Creed, Nathan Drake fait partie de cette génération de héros funambules qui trouvent toujours à quoi se raccrocher, souvent en clin d’œils aux films et séries d’aventure à l’ancienne, et à leurs cliffhangers.Plus qu’un artifice scénaristique, ces raccrochages font partie du charme de la série, et ces rebords en tous genres, de la grammaire du jeu vidéo. « De la même façon qu’on ne peut imaginer un jeu de plate-forme sans plate-forme, on ne peut se passer de la corniche », souligne Mathieu Triclot, auteur de Philosophie du jeu vidéo. Si l’univers vidéoludique en est autant peuplé, c’est qu’elle renvoie à l’une des fonctions les plus répandues de l’art numérique, le saut. Sans corniche, ni Mario, ni Sonic, ni Tomb Raider – elle est consubstantielle au genre. Le rebord, longtemps, a été une simple arête au fonctionnement binaire. Impossible de s’y accrocher : elle marquait juste le début ou la fin d’une plate-forme. Son importance n’en était pas moins majeure. « La corniche, dans les jeux en deux dimensions, c’est la figuration visuelle de la fonction de saut, observe Mathieu Triclot. Elle semble dire ’avoid missing’ [évite de rater], et en ce sens, il y a une pureté dans cette représentation d’une mécanique de jeu. » Rencontre avec des anglesLes jeux des années 1980 et 1990, ou encore aujourd’hui les titres empreints de cette approche à l’ancienne, en ont fait les alliés silencieux du joueur. Dès lors, chaque rebord visible dans un monde virtuel renvoie à un pacte tacite et sacré. Comme le relève Antonin Congy, consultant en game design à l’école ISART Digital :« Toute corniche fait traditionnellement partie du jeu. C’est une aspérité dans le décor, et si elle est juste décorative, cela crée une forme d’incompréhension, de frustration chez le joueur. Une corniche doit s’utiliser à bon escient, et ne doit pas être une aspérité gratuite. » Cette fonctionnalité a récemment été poussée jusqu’à l’extrême, par exemple dans Mirror’s Edge, Far Cry 4 ou encore Dying Light, où la moindre poutre apparaît dans une couleur vive pour alerter le joueur de sa présence, traçant un chemin aérien fait de tirets, rouges ou jaunes selon les jeux. Avant le suspense, la suspensionIndice et chemin, la corniche est également support interactif. Grâce à la rotoscopie, une technique d’animation permettant de décompenser précisément les mouvements d’un acteur, Prince of Persia a introduit en 1989 une fonctionnalité révolutionnaire : la possibilité de s’y suspendre. Ce simple geste modifie la difficulté de chaque saut. Désormais, le jeu se charge de rattraper le joueur, l’animation étant souvent automatique. « C’est un facilitateur, relève Mathieu Triclot. La suspension signe la mort du jeu vidéo à l’ancienne », où vie et mort se jouent, de manière binaire, selon de quel côté de l’arête retombe le joueur.Les angles de falaise et de plate-forme en tous genres cessent d’être ces couperets binaires, pour s’épaissir également d’un rapport nouveau à la corporalité. Le jeu vidéo se pique de réalisme, et se met à mimer l’anatomie humaine et ses mouvements à la manière d’un film d’animation. Elle aboutira à des approches originales, comme celle du brillant Shadow of the Colossus, où le héros, lancé à l’attaque de colosses, se fatigue et finit inlassablement par lâcher prise s’il se suspend trop longtemps à leurs arêtes.A l’inverse, la corniche miraculeuse, celle à laquelle on se raccroche dans sa chute, se matérialisera sous la forme inattendue d’une main humaine, celle d’Elika, dans la version 2008 de Prince of Persia. Ce personnage féminin y rattrape systématiquement le joueur en cas de chute, l’empêchant de tomber, à la manière d’un ange gardien acrobate. Celui-ci avait toutefois été vivement critiqué. Fut-elle amicale et préventive, la bonne corniche doit toujours laisser au moins l’illusion de la possibilité d’une chute.La possibilité d’une chuteUncharted, encore lui, reste aujourd’hui encore le jeu le plus emblématique de ce subtil mélange entre suspension et suspense, acrobatie et scénario, maîtrise et vertige. Le rapport à ces plates-formes à pic définit même le héros, suggère Alexis Blanchet, auteur de Des pixels à Hollywood :« Uncharted ne traite pas la corniche comme Wind Waker : quand Nathan est suspendu dans le vide, Link se plaque sur la paroi. C’est deux attitudes pleinement opposées : la prise de risque très virile et tête-brûlée chez Nathan, la prudence enfantine chez Link. Dis-moi comment tu traverses la corniche, je te dirais qui tu es. » Paradoxalement, Uncharted n’est pas une série de jeux vidéo spécialement difficile, et le joueur peut rester indéfiniment suspendu à sa corniche sans avoir à craindre de se fatiguer. Mais personne ne pense à s’en étonner, grâce au brio de la narration, estime Antonin Congy :« C’est une mise en danger qui est davantage cinématographique que ludique, et qui permet aux créateurs d’insister sur la mise en scène. Le joueur est plus concentré sur l’écran que sur ce qu’il doit faire, et pourtant ce genre de situation est plus jouissif qu’un jeu où l’on mourrait et où l’on devrait recommencer plein de fois. Il y a un tour de passe-passe propre à Uncharted, c’est comme si le joueur grimpait un mur avec cinquante harnais et pourtant éprouvait le sentiment de danger. »Pour Mathieu Triclot, Uncharted invente ainsi « l’anti-cliffhanger », qui n’est finalement pas si différent de ce que la célèbre astuce scénaristique est devenue au cinéma. « C’est un cliché tellement éculé que si le héros chute vraiment, là, c’est vraiment la surprise ! » La série relève même parfois du burlesque. « Nathan dans le vide a plus à voir avec Harold Lloyd qu’avec Sylvester Stallone », glisse Alexis Blanchet. La dernière falaiseMais alors, peut-on s’approcher d’une corniche dans un jeu vidéo et éprouver un réel sentiment de vertige ? Oui, estiment les spécialistes, mais dans un cas précis. Celui de sa figure la plus extrême, l’ultime falaise, celle sur laquelle on ne saute pas, mais d’où l’on se jette. Une sorte de Pointe-du-Raz virtuelle où la terre semble toucher à sa fin, comme l’explique Mathieu Triclot.« La plus belle corniche, c’est la corniche du bout du monde, celle où on ne peut plus aller plus loin, où l’on est confronté à la fin de l’espace virtuel. Le moment où la texture s’arrête et où le néant commence. On arrive dans le registre de la Terre plate, comme si elle s’arrêtait à pic. » Mis face à la brutalité d’une terre qui s’arrête net, ce que peut éprouver le joueur relève du terrassement esthétique. Le photographe Roman Overweg a dressé une galerie de photos contemplatives de ces paysages de fin du monde. Cette ultime falaise, cette corniche-rebord, c’est en effet le début d’un nouveau rapport au virtuel, « un rapport quasi mystique, la question de l’au-delà », relève Antonin Congy. Qu’y a-t-il de l’autre côté ? Pour le joueur habitué aux passages secrets et plates-formes cachées, même la plus abrupte corniche laisse espérer une zone à découvrir, d’un « saut de la foi » dans le vide. Un pari à pile ou face. Parfois se cache un bonus – comme ces trésors cachés au fond des fossés dans Castle of Illusion ; parfois rien d’autre que l’envers du jeu, le « out of bounds », un monde virtuel vide qui s’étend au-delà de ses limites.« Un jour dans Super Mario Bros., quand j’étais enfant, suite à un saut un peu trop réussi, j’ai réussi à passer au-dessus du drapeau de fin de niveau, ce qui n’est pas possible normalement, se souvient Antonin Congy. Je me suis retrouvé de l’autre côté, dans un monde infini, hors du réel du jeu. » Dans cet envers, le joueur n’est plus guidé par rien. Ce monde n’est plus pensé pour lui, ses sauts n’auront peut-être plus de fin, le jeu n’a plus d’histoire à raconter, plus aucune corniche à laquelle s’accrocher. Rien d’autre qu’une sensation d’infini. « On entre dans une dimension leibnizienne, comme si on se lançait à la rencontre du créateur », philosophe Antonin Congy en guise de chute.William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.10.2015 à 15h24 • Mis à jour le11.10.2015 à 18h10 | Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) « Les Japonais sont comme ça. Un déclic et hop, les voilà qui se passionnent. » Pour ce chauffeur de taxi de Tokyo, c’est évident : depuis la victoire, le 19 septembre, de l’équipe nippone contre l’Afrique du Sud à la Coupe du monde de rugby, l’archipel vit un véritable engouement pour ses « Brave Blossoms », le surnom de la formation nationale, révélation du tournoi. Lui-même y a cédé. S’il n’a pas vu le match du 3 octobre contre les Samoa, il sera devant sa télé pour celui contre les Etats-Unis le 11 octobre, dimanche à 21 heures (heure française). Et ce, même si le XV du Japon ne jouera plus que pour l’honneur, les minces espoirs de qualification s’étant évanouis avec le succès de l’Ecosse, samedi contre les Samoa.Peu importe, le Japon et ses stars, Amanaki Lelei Mafi qui devrait rejoindre le club français du Racing 92 en février 2016 ou encore son arrière Ayumu Goromaru, bouleversent l’archipel. La retransmission du match contre les Samoa a atteint 65 % d’audience. « Même à l’université, sourit un pilier d’une équipe universitaire, on en parle énormément. »Un sport « sale, dangereux et dur »Dans les tribunes du stade Chichibunomiya, bastion tokyoïte du rugby nippon construit en 1947 et où était retransmise la rencontre, certains découvrent ce sport. Avec un intérêt qui ne va pas qu’au jeu. « Un visage aussi mignon sur un corps pareil, c’est un miracle », glisse à son amie une jeune femme visiblement fan de Ayumu Goromaru.Le rugby a été introduit dans l’archipel par Edward Bramwell Clarck (1874-1934), un diplômé de Cambridge qui a créé en 1899 une section rugby à l’université Keio avec Tanaka Ginnosuke (1873-1933), un Japonais lui aussi passé par Cambridge.Dans les années 1980, ce sport, considéré comme élitiste, mobilise les foules. Les finales de championnat universitaire se jouent à guichets fermés. « A l’époque, le rugby est le deuxième sport en termes de popularité derrière le baseball », explique Robert Verdier, ancien joueur et résident au Japon depuis trente-cinq ans, où il reste proche du milieu rugbystique. Il y avait plus de 200 000 pratiquants dans les années 1980, contre moins de 120 000 aujourd’hui. Pour le rugby nippon, la gloire nouvelle est une rédemption, celle de la défaite à Bloemfontein (Afrique du Sud) 145 à 17 contre la Nouvelle-Zélande à la Coupe du monde 1995. A l’époque, le sport a perdu de son aura au profit du football qui s’est doté en 1993 d’un championnat professionnel, la J-League. Il souffre aussi – et toujours – de l’image d’un sport « 3K » : Kitanai (sale), Kiken (dangereux), Kitsui (dur).Coupe du monde 2019Après cet échec, une ligue semi-professionnelle est créée. La nomination de Yoshiro Mori, ancien premier ministre et ancien rugbyman, à la tête de la fédération (JRFU) en 2004, est décisive.Il obtient l’organisation de la Coupe du monde pour 2019 et décide de rendre l’équipe compétitive. La mission est confiée en 2012 à l’entraîneur australien Eddie Jones, finaliste de la Coupe du monde 2003 et fils d’une Américaine d’origine nippone.Doté des pleins pouvoirs, Eddie Jones recrute des joueurs étrangers et fait venir des experts, comme Marc Dal Maso, ancien international français et véritable fou de la mêlée. Un spécialiste de Mixed Martial Arts (MMA), Tsuyoshi Kosaka, est sollicité pour apprendre aux joueurs le plaquage bas.Pour la Coupe du monde 2015, les joueurs se lèvent tous les jours depuis le 6 avril à 5 heures du matin, pour quatre séances quotidiennes de 80 minutes. « Nous battrons les Sud-Africains », assène quotidiennement l’entraîneur.Faiblesses structurellesLa victoire contre les Boks a permis de confirmer que le Japon avait la légitimité sportive pour organiser la coupe du monde 2019. Certains s’inquiétaient notamment du risque de désintérêt public si l’équipe n’était pas au niveau. Selon certaines sources, l’Afrique du Sud était prête à récupérer le tournoi... « Si le Japon avait pris 100 points le 19 septembre, explique une source, c’était plié. »Le Japon a désormais quatre ans pour se préparer. Saura-t-il améliorer son niveau ? Pour l’équipe nationale, plusieurs noms circulent pour la succession d’Eddie Jones, notamment John McKee, entraîneur néo-zélandais des Fiji, ou Katsumaki Kiyomiya, manager des champions du Japon Yamaha Jubilo. Le nouveau coach devrait également diriger la franchise nippone basée à Tokyo, qui intégrera en 2016 le Super Rugby de l’hémisphère sud.Difficile pourtant de dire si les faiblesses structurelles du rugby nippon, qui peine à attirer les grands gabarits, qui préfèrent le baseball, seront corrigées. L’une est l’arbitrage. L’autre est la force du rugby universitaire qui, en mobilisant les joueurs entre 18 et 22 ans, les empêche de se développer comme ils le feraient au sein des clubs professionnels. « C’est dommage, juge Robert Verdier, car le rugby lycéen, que l’on peut voir lors du traditionnel tournoi de Hanazono [Sud-ouest du Japon] est quasiment au meilleur niveau international. »Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.10.2015 à 15h03 • Mis à jour le11.10.2015 à 15h57 | Intérim Une fois encore, Narendra Modi a jeté toutes ses forces dans la bataille, tenant meeting sans compter ses heures et affichant son portrait sur de gigantesques panneaux électoraux en lieu et place du candidat local de sa formation, le Parti du peuple indien (BJP, droite nationaliste hindou). Les élections législatives partielles qui démarrent lundi 12 octobre au Bihar et qui s’étaleront jusqu’au 5 novembre constituent pour le premier ministre indien, près de dix-huit mois après son accession au pouvoir, un rendez-vous politique crucial.Une victoire en solo du BJP serait inédite dans cet Etat du nord-est du sous-continent qui est, avec ses 104 millions d’habitants, le troisième plus peuplé du pays mais aussi le plus pauvre : 40% de la population y vit avec moins de 1,25 dollar par jour.La question religieuse au centre des débatsLes dernières heures de campagne n’ont pas été glorieuses et les sondages sont extrêmement indécis. Narendra Modi et les adversaires locaux du BJP se sont accusés mutuellement d’être « le diable » et « le démon » mais c’est la question religieuse qui a fini par monopoliser les débats, après le lynchage à mort, fin septembre, d’un Musulman soupçonné à tort par ses voisins hindous d’avoir mangé de la viande de bœuf dans l’Etat voisin de l’Uttar Pradesh.« M. Modi a prononcé des discours d’une grande platitude avant de faire monter la température entre communautés à propos de la vache. Ses amis du BJP ont assuré les électeurs qu’en cas de victoire de la gauche, des abattoirs de bovins seraient ouverts dans tous les districts du Bihar, ce qui n’a aucun sens puisque la loi l’interdit depuis 1955 », relève Apoorvanand Jha, professeur d’hindi à l’université de New Delhi et originaire du Bihar. Dans ce contexte, il ne faut pas s’étonner que le All India Majlis-e-Ittehadul Muslimeen (AIMIM), jeune parti musulman d’Hyderabad qui s’est implanté l’an dernier à Mumbai, ait décidé de présenter des candidats au Bihar, estime Tarushikha Sarvesh, chercheuse à l’Institut des sciences sociales Govind Ballabh Pant d’Allahabad. « La question n’est plus d’être pour ou contre la laïcité, ce scrutin va conduire à une polarisation des suffrages autour de critères religieux », prédit-elle.Taux de croissance de 11 %Cette thématique aura occulté en tout état de cause l’analyse du bilan du dirigeant sortant du Bihar, au pouvoir depuis 2005. Selon une enquête du Centre d’étude des sociétés en développement de New Delhi (CSDS), Nitish Kumar (Janata Dal (United), centre gauche), est « aussi populaire que son bilan est impopulaire ». Il peut se targuer d’avoir porté la croissance économique annuelle du Bihar à 11 % en moyenne, grâce au développement des infrastructures et à une lutte sévère contre la criminalité.Il a en revanche échoué en matière d’éducation : le taux d’alphabétisation de ses administrés reste de dix points inférieur à la moyenne nationale (74%). Lui qui s’était allié au BJP la fois précédente a pris le risque, pour briguer un quatrième mandat, de former un tandem avec le sulfureux Lalu Prasad Yadav (Parti du peuple national, RJD), ministre en chef du Bihar dans les années 1990, poursuivi en justice pour de nombreuses affaires de corruption. Pour Narendra Modi, gagner le Bihar ferait oublier le résultat en demi-teinte des élections de fin 2014 au Jammu-et-Cachemire, où le BJP, arrivé en deuxième position, avait du négocier sa place dans un gouvernement local de coalition. Et ce serait surtout l’occasion de laver l’affront du scrutin régional de Delhi qui s’était soldé, au mois de février 2015, par une déroute historique du BJP face au Parti de l’homme ordinaire (AAP), dirigé par le populiste Arvind Kejriwal.Le second enjeu du premier ministre de l’Inde se situe à plus long terme. Il consiste à obtenir, avant la fin de son quinquennat, en 2019, le contrôle de la Rajya Sabha (Conseil des Etats), la chambre haute du Parlement. S’il dispose à lui seul de la majorité à la chambre des députés, le BJP est en effet très minoritaire au Sénat, avec seulement 48 sièges sur 245. Par le jeu du mode de scrutin indirect et du renouvellement continu des sénateurs, il pourrait grignoter du terrain s’il devenait maître du Bihar cette année, puis du Bengale occidental l’an prochain et de l’Uttar Pradesh en 2017.Dans l’attente de jours meilleurs, Narendra Modi est confronté, dans cet hémicycle, à la résistance musclée du Parti du Congrès et de ses alliés, lesquels ont réussi cet été à faire annuler le projet de loi devant assouplir le droit des expropriations pour accélérer les grands chantiers d’infrastructures. M. Modi y a certainement pensé en arpentant les terres du Bihar.Lire aussi :Comment l’Inde s’appuie sur le yoga pour promouvoir « un monde sans tension »Intérim Maryline Baumard Assis en terrasse, Daoud Karimi se régale d’un sandwich indien. « Il faut toujours tester ce qu’on vend… », lance dans un sourire le jeune gérant du Maharaja, entre deux bouchées de son déjeuner tardif. Il est 16 heures, ce vendredi 2 octobre : la vaisselle est terminée et il profite avant le service du soir de la douceur de vivre dans les petites rues du Montpellier historique.A la même heure, à l’autre bout de la ville, Yonès Rahimi sort des cours. Pas de pause pour cet étudiant de 28 ans qui file travailler chez un camarade de classe. Yonès vient de s’inscrire en CAP d’électricité-climatisation, après avoir fait des stages en entreprises et compris qu’il aimerait. « Pour la pratique, ça va, je suis bien. Mais en revanche, j’aime travailler les leçons à plusieurs, que je sois sûr de tout comprendre », observe ce perfectionniste.Daoud et Yonès se font doucement leur place dans la société française. Pourtant, le 23 septembre 2009, c’est inquiets et hagards que ces deux Afghans, alors âgés de 17 et 22 ans, débarquaient à Nîmes. Menottés ensemble depuis la veille, à peine nourris, ils venaient de parcourir 1 200 kilomètres depuis le nord de la France. Le 22 septembre, les policiers les avaient réveillés à l’aube. La « jungle » de Calais, où ils dormaient, avait disparu en quelques heures sous les bulldozers. Eric Besson, alors ministre de l’identité nationale de Nicolas Sarkozy, pensait supprimer le problème calaisien en détruisant leur campement. Les 276 migrants qui vivaient là avaient été poussés dans des autocars aux destinations tenues secrètes. Yonès, Daoud et 38 autres Afghans avaient pris le car partant vers le centre de rétention administrative de Nîmes.Un coup de foudre pour la FranceLire aussi :Dans la « jungle » de Calais : « Médicalement, ce que nous avons vu est inacceptable »Après cinq jours d’enfermement, le juge les fait libérer pour vice de forme. Pour Yonès, qui se retrouve une nouvelle fois à la rue, c’est le déclic. Alors qu’il souhaitait, jusque-là rejoindre la Grande-Bretagne, il a un coup de foudre pour la France. « Il était minuit et à l’extérieur du centre, une foule nous attendait pour nous aider », se souvient-il. Yonès n’arrive pas à croire à cette mobilisation. Lui qui a passé un an sur les routes avoue avoir « senti à ce moment la capacité d’accueil que pouvait avoir la France ». Pour Daoud aussi, c’est une révélation, « alors qu’à Calais, depuis la “jungle”, on se demandait toujours comment vivaient vraiment les Français ».Six ans plus tard, Daoud et Yonès enchaînent encore les cartes de séjour annuelles, mais rêvent fort de nationalité française. Les 19 migrants venus avec eux qui ont choisi de rester dans le Sud ont aujourd’hui le sentiment d’être vraiment intégrés. Ils manient avec précision la langue française, l’écrivent, gagnent leur vie et… apprécient leur terre d’accueil. « Cette intégration tient à leur volonté, à leur travail acharné mais aussi à l’aide et au soutien qu’ils ont reçus », rappelle Youssef Charifi, documentariste afghan installé à Montpellier de longue date et soutien de la première heure.« Il ne fallait pas les lâcher trop tôt »« A leur arrivée, la Cimade [association qui aide les migrants partout en France] a géré la demande d’asile et plus largement l’accompagnement juridique, avec un grand professionnalisme. La Fraternité protestante, le foyer Saint-François et la paroisse Sainte-Jeanne-d’Arc les ont logés, et l’évêché a même mis à disposition une maison deux années durant, pendant que les commerçants et les citoyens ont multiplié les dons », rappelle Salam Charar, lui aussi afghan et très impliqué dans l’accueil des migrants. « L’installation de cette aide dans le temps a été essentielle, car l’intégration est un long cheminement et s’il ne fallait pas les assister trop longtemps, il ne fallait pas non plus les lâcher trop tôt », ajoute Youssef Charifi.Salam Charar est physicien et a dirigé l’institut universitaire de technologie de Nîmes jusqu’en 2014. Youssef Charifi est producteur de documentaires. Ces deux Afghans arrivés en France en 1967 ont été des maillons primordiaux du dispositif. « En 2001, on avait monté l’ADAM, l’Association des Afghans de Montpellier, avec deux autres amis. A l’arrivée des Calaisiens, on est très logiquement devenus traducteurs et on a fait l’interface. » Leur enfance afghane a refait surface au point que, de fil en aiguille, ils sont un peu devenus des pères d’adoption. Aujourd’hui encore, ceux que Daoud et Yonès appellent leurs « oncles » gardent un œil attentif sur leurs protégés. Tous deux, élevés dans le culte du diplôme, auraient aimé que Daoud termine son CAP de peintre décorateur, entamé après une année d’apprentissage du français en lycée. Daoud a préféré le contrat de travail qu’on lui proposait dans la restauration. « Parce que je savais que je m’intégrerais par le travail. Je voulais gagner ma vie rapidement pour prendre mon appartement », s’excuse-t-il, conscient d’avoir un peu déçu ses « oncles ». Yonès refait la route inverse et revient aujourd’hui vers les études après avoir « travaillé pour mettre de l’argent de côté », explique-t-il, conscient que son CAP sera un sésame pour un emploi qualifié, dans un secteur qui l’attire et recrute.De vrais amis françaisSix ans après leur arrivée en Languedoc-Roussillon, chacun des 19 Afghans semble avoir trouvé sa voie et apprécier une facette de la France. Quand Daoud avoue aimer le poisson bien cuisiné, et Yonès les fromages, d’autres la jouent plus franchouillards encore ! Najib, un autre « Afghan de Calais », s’essaye ainsi à la pétanque dans son village des Cévennes. Autre exemple d’intégration réussie : Najib Nasary, qui aurait pu opter pour la culture des plantes aromatiques, a préféré la boulangerie et s’est installé à Soudorgues, au nord de Nîmes. Là, il pétrit et cuit chaque jour ses pains biologiques. Son CAP de boulanger en poche depuis un an, il fait déjà preuve d’une expertise suffisante du maniement des farines pour être accepté dans le club très fermé des « producteurs cévenols ». « Ils sont 13 à travailler dans les métiers de bouche ou l’hôtellerie ; deux dans le bâtiment, un dans l’agriculture, un en supermarché… Sur les 19, deux n’ont pas un emploi stable, mais vivent de petits boulots », décompte fièrement Salam Charar, qui en profite pour rappeler que l’un d’entre eux a aussi épousé une française et que tous ont de vrais amis français. Parce que Daoud s’est intégré rapidement, il fait aujourd’hui travailler quatre de ses « frères » d’exil, dans son restaurant. A ses côtés, Sourgol Ahmadzai et Mossoum Tarakhil sont ainsi devenus experts en cuisson des brochettes et fabrication des pains indiens. Bientôt, cette génération 2009 aidera à son tour les nouveaux arrivants. Lire aussi :Des réfugiés syriens relogés en France : « On est venus chercher la paix, on l’a trouvée »Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.10.2015 à 13h46 • Mis à jour le11.10.2015 à 15h16 Le président du MoDem, François Bayrou, a plaidé dimanche 11 octobre pour que deux candidats déclarés à la primaire de la droite et du centre, Alain Juppé et François Fillon, « se rapprochent ».« Je souhaiterais qu’ils puissent présenter ensemble un horizon », a lancé M. Bayrou lors de l’émission « Le Grand Rendez-Vous » Europe 1 / Le Monde / I-Télé.Depuis un an, M. Bayrou affirme qu’il était prêt à aider le maire de Bordeaux en vue de 2017, mais n’avait jamais encore plaidé pour un rapprochement entre les deux candidats à la primaire. Lui-même exclut de se présenter à cette primaire.« Je souhaiterais qu’ensemble ils proposent une alternative », a-t-il répété, « mais ça n’est pas mon affaire, ce n’est pas mon parti ».Lire aussi :Primaire à droite : le pari libéral de FillonIl ne votera pas à la primaireInterrogé sur lequel devait mener l’attelage dans l’hypothèse d’un rapprochement, M. Bayrou a répondu : « Je pense qu’Alain Juppé est le mieux placé », tout en démentant demander un « ralliement » de l’un à l’autre.François Bayrou explique depuis plusieurs mois que si Alain Juppé ne sort pas victorieux de la primaire, et si Nicolas Sarkozy l’emporte, alors il sera « libre » de se présenter à la présidentielle.Interrogé sur le fait de savoir s’il allait voter à la primaire, il a répondu : « A titre personnel, non. » « Parce que si je vais voter à la primaire de la droite, je suis engagé par le résultat de la primaire », a-t-il justifié.« Si je n’y vais pas, c’est pour garder mon libre arbitre devant la situation qui sera créée par le résultat de la primaire », a-t-il insisté, répétant qu’il ne veut pas « qu’on se retrouve devant la triple impasse Hollande, Sarkozy, Le Pen ».Lire aussi :Sarkozy prône la « fin des clans » à la fédération de Paris des Républicains 11.10.2015 à 11h01 • Mis à jour le11.10.2015 à 18h42 Elles sont quelques dizaines, ont fait fortune dans l’énergie ou la finance, sont inconnues du grand public et ont versé plus de la moitié des fonds levés jusqu’ici par les candidats à l’élection présidentielle : le New York Times a enquêté sur ces familles « à part », dont le portefeuille pèse sur la vie politique américaine.Selon le décompte du quotidien américain, 158 familles ont donné 176 millions de dollars, soit près de la moitié des fonds levés jusqu’ici par les candidats : une concentration inédite depuis les années 1970. Ces familles sont évidemment loin d’être représentatives du foyer américain moyen et tirent majoritairement leur fortune de la finance, du secteur de l’énergie ou du divertissement.Elles forment ce que le Times décrit comme « une classe à part, loin de la plupart des Américains tout en étant géographiquement, socialement et économiquement proches les unes des autres ». Elles habitent souvent les mêmes quartiers – de Los Angeles, Houston ou Miami –, n’ont pas, pour la plupart, hérité de leur fortune, et comptent dans leurs rangs de nombreux immigrés qui ne sont pas nés aux Etats-Unis.« Parfois, indépendamment des considérations politiques, elles président les mêmes orchestres symphoniques, les mêmes musées ou les mêmes programmes pour la jeunesse. Elles sont partenaires en affaire, marient leurs enfants, et, à l’occasion, s’affrontent au poker », décrit le quotidien.Lire aussi :Etats-Unis : les outsiders dominent la course à l’investiture républicaineUn très fort biais républicainCe petit groupe d’Américains financent majoritairement les candidats républicains. Cela s’explique par des liens personnels, économiques – certains candidats ont fait fortune dans le même secteur qu’eux –, mais surtout idéologiques. La majorité de ces familles partagent avec les candidats républicains la volonté se débarrasser d’obstacles législatifs et réglementaires qui s’appliquent aux entreprises. Beaucoup de candidats républicains veulent par exemple annuler certaines dispositions de la loi Dodd-Frank, adoptée après la crise financière de 2008, qui met en place des barrières légales pour les hedge funds, dont nombre de ces familles sont propriétaires.Le quotidien américain voit aussi dans cette tendance républicaine, un « contrepoids financier » à la tendance démographique de fond qui avantage les démocrates. La plupart des Américains sont d’ailleurs favorables à davantage d’impôts pour les plus riches et une plus grande intervention étatique pour corriger les inégalités.Le New York Times remarque que, paradoxalement, même si les sommes dépensées peuvent paraître très importantes, elles ne représentent qu’une fraction dérisoire de la richesse de ces familles. Kenneth Griffin, financier de Chicago, a par exemple dépensé 300 000 dollars dans l’élection, soit l’équivalent de 21 dollars pour un budget américain moyen.Ce déséquilibre est aussi la conséquence de l’arrêt Citizen United de la Cour suprême américaine, qui a allégé les contraintes légales à la participation des entreprises au financement de la vie politique américaine.Lire aussi :Ces Américains qui s’enflamment pour Donald Trump 11.10.2015 à 08h23 • Mis à jour le11.10.2015 à 14h02 Aucun bilan n’a encore été annoncé, dimanche 11 octobre, après un attentat-suicide des talibans intervenu dans le centre de Kaboul (Afghanistan) visant un convoi de l’OTAN. Selon la police afghane, un kamikaze s’est fait exploser « dans le secteur de Joy Shir ». La déflagration qui a suivi a projeté une épaisse colonne de fumée dans le ciel de la capitale afghane. Un responsable de l’OTAN à Kaboul a confirmé cet attentat, sans donner plus de détails.Un porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a indiqué que son groupe était responsable de l’attaque. Selon lui, l’explosion a touché « deux » véhicules de l’Alliance atlantique. « Tous ceux qui étaient à bord sont morts », a-t-il affirmé. Les talibans sont toutefois connus pour exagérer les bilans de leurs opérations.L’OTAN ne dispose plus de forces armées au sol en Afghanistan, elle s’y cantonne depuis la fin de sa mission à des opérations de soutien et de formation. Elle dirige cependant la coalition aérienne à l’origine de la contre-offensive visant les talibans dans le pays.Lire aussi :Face aux talibans, l’OTAN réfléchit à son niveau d’engagement en AfghanistanLire aussi :Afghanistan : Kunduz, une bataille stratégiqueL’armée afghane, bénéficiant d’un soutien aérien de la coalition de l’OTAN, a lancé une vaste contre-offensive pour reprendre Kunduz à l’occasion de laquelle les Etats-Unis ont reconnu avoir commis une bavure. L’un de leurs avions a bombardé, dans la nuit du 2 au 3 octobre, un hôpital de Médecins sans frontières, faisant au moins 22 morts. Washington a annoncé, samedi, son intention d’indemniser les victimes et d’aider à la reconstruction de l’hôpital détruit.Lire aussi :Le bombardement de l’hôpital de Kunduz est-il un crime de guerre ?Mais Kunduz n’était peut-être pas le seul objectif des talibans, qui ont aussi étendu leurs opérations aux provinces du Badakhshan, de Baghlan et de Takhar. 11.10.2015 à 06h03 • Mis à jour le11.10.2015 à 17h50 La Turquie, frappée par l’attentat le plus meurtrier de son histoire, commence dimanche 11 octobre à enterrer les victimes des explosions qui ont fait au moins 95 morts dans une manifestation pour la paix organisée par l’opposition prokurde à trois semaines des élections législatives anticipées. Alors que débutaient les trois jours de deuil national décrétés par le gouvernement, les premières obsèques des militants de l’opposition qui ont péri dans cet attentat non revendiqué doivent se dérouler dans la journée.Une manifestation en hommage aux victimesDes milliers de personnes se sont réunies dimanche dans les rues d’Ankara pour rendre hommage aux victimes du double attentat suicide.Réunis à l’appel des syndicats, ONG et partis politiques proches de la gauche et de la cause kurde qui avaient appelé au rassemblement pour la paix de la veille, les manifestants ont dénoncé la responsabilité du gouvernement, aux cris de « Erdogan meurtrier » et « gouvernement démission ».Les élections législatives maintenuesLa Turquie maintient ses élections législatives prévues pour le 1er novembre malgré l’attentat, a annoncé dimanche un responsable gouvernemental. « En raison des risques accrus, la sécurité aux meetings électoraux, qui a déjà été augmentée, sera encore renforcée. L’élection se tiendra en toute sécurité. »Au moins 95 morts et 246 blessésSelon un communiqué des services du premier ministre, Ahmet Davutoglu, le bilan s’élevait samedi en fin de soirée à 95 morts et 246 blessés, dont 48 se trouvaient toujours en soins intensifs dans les hôpitaux d’Ankara.Le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde, gauche), formation qui avait appelé à la manifestation, a assuré quant à lui dans la nuit sur son compte Twitter avoir établi un bilan de 128 morts.Our Central Crisis Coordination, in cooperation with TMA and UHSW Crisis Coordination has verified that 128 people lost their lives.— HDPenglish (@HDP English)require(["twitter/widgets"]);Deux violentes explosions ont secoué samedi matin les alentours de la gare centrale d’Ankara, où des milliers de militants venus de toute la Turquie à l’appel de plusieurs syndicats, d’ONG et partis de gauche se rassemblaient pour dénoncer la reprise du conflit entre Ankara et les rebelles kurdes. Les déflagrations ont transformé l’esplanade, jonchée de corps sans vie, en scène de guerre et provoqué la panique dans la foule. Selon le gouvernement islamo-conservateur turc, cet attentat a été « perpétré par deux kamikazes ». En l’absence de revendication, le chef du gouvernement a pointé du doigt trois mouvements susceptibles, selon lui, d’en être l’auteur : le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), le groupe Etat islamique (EI) et le Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C) d’extrême gauche.Lire aussi :L’attentat d’Ankara commis très probablement par deux kamikazesLe HDP met en cause le gouvernement Après l’attentat, la police a tiré des coups de feu en l’air pour disperser des manifestants en colère qui dénonçaient l’absence de mesures de sécurité autour de leur rassemblement, aux cris de « policiers assassins ».De son côté, le HDP a explicitement mis en cause le pouvoir. « Nous sommes confrontés à un Etat meurtrier qui s’est transformé en mafia », a déclaré le chef de file du parti, Selahattin Demirtas. A Istanbul et dans plusieurs villes du sud-est du pays, des milliers de personnes ont manifesté contre le gouvernement. « Erdogan meurtrier », « la paix l’emportera » et « AKP assassin ! », scandaient les protestataires, accusant le président et son mouvement AKP (Parti de la justice et du développement) d’être responsables de la violence. Des manifestations prokurdes similaires se sont déroulées en Europe, notamment en France, en Allemagne ou en Suisse.Lire l'éclairage :L’attentat d’Ankara jette une ombre sur les prochaines législatives en TurquieImage précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-561a85ab5176f'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 9\r\n \r\n \r\nUn homme porte une pancarte sur laquelle est inscrite l'inscription \"Pas de condol\u00e9ances pour Erdogan, c'est lui le coupable\" lors d'un rassembleement \u00e0 Hambourg, en Allemagne.\r\nCr\u00e9dits : DANIEL BOCKWOLDT \/ AFP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Un homme porte une pancarte sur laquelle est inscrite l'inscription \"Pas de condol\u00e9ances pour Erdogan, c'est lui le coupable\" lors d'un rassembleement \u00e0 Hambourg, en Allemagne.","source":"DANIEL BOCKWOLDT \/ AFP","index":0,"position":1,"total_count":9,"item_lie":null,"link":"\/europe\/portfolio\/2015\/10\/10\/manifestations-en-turquie-et-en-europe-apres-l-attentat-d-ankara_4787115_3214.html","isCurrent":true},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 2 \/ 9\r\n \r\n \r\nUne banni\u00e8re est brandie par des manifestants \u00e0 Mannheim, en Allemagne. \"Le gouvernement de l'AKP et l'Etat islamique massacrent le Kurdistan main dans la main\" peut-on y lire.\r\nCr\u00e9dits : RENÉ PRIEBE \/ AFP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Une banni\u00e8re est brandie par des manifestants \u00e0 Mannheim, en Allemagne. \"Le gouvernement de l'AKP et l'Etat islamique massacrent le Kurdistan main dans la main\" peut-on y lire.","source":"REN\u00c9 PRIEBE \/ AFP","index":1,"position":2,"total_count":9,"item_lie":null,"link":"\/europe\/portfolio\/2015\/10\/10\/manifestations-en-turquie-et-en-europe-apres-l-attentat-d-ankara_4787115_3214_1.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 3 \/ 9\r\n \r\n \r\nQuelque 10 000 personnes ont d\u00e9nonc\u00e9 samedi soir \u00e0 Istanbul la responsabilit\u00e9 du gouvernement dans le double attentat meurtrier d'Ankara. 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Des rassemblements doivent aussi avoir lieu \u00e0 Lyon et \u00e0 Toulouse.\r\nCr\u00e9dits : Jacques Brinon \/ AP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Les organisateurs ont appel\u00e9 \u00e0 une nouvelle manifestation dimanche \u00e0 partir de 14 h, de la R\u00e9publique \u00e0 la place du Ch\u00e2telet \u00e0 Paris, pour dire \"halte \u00e0 la guerre sale et la terreur d'Etat en Turquie et au Kurdistan\". Des rassemblements doivent aussi avoir lieu \u00e0 Lyon et \u00e0 Toulouse.","source":"Jacques Brinon \/ AP","index":6,"position":7,"total_count":9,"item_lie":null,"link":"\/europe\/portfolio\/2015\/10\/10\/manifestations-en-turquie-et-en-europe-apres-l-attentat-d-ankara_4787115_3214_6.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 8 \/ 9\r\n \r\n \r\nUne manifestation a \u00e9galement eu lieu \u00e0 Bordeaux. Des d\u00e9fil\u00e9s ont \u00e9galement parcouru les rues de Marseille et de Strasbourg.\r\nCr\u00e9dits : MEHDI FEDOUACH \/ AFP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Une manifestation a \u00e9galement eu lieu \u00e0 Bordeaux. 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Cette dernière attaque, qui avait fait 32 morts, avait été imputée par le gouvernement à l’Etat islamique, mais celui-ci ne l’a jamais revendiqué.La Turquie, Etat membre de l’OTAN, vit en alerte renforcée depuis que le président, Recep Tayyip Erdogan, après l’attentat de Suruç, a déclenché un « combat synchronisé contre le terrorisme », contre l’organisation Etat islamique en Syrie et contre des bases arrière du PKK dans le nord de l’Irak, s’exposant à un double front.Cependant, ce samedi, les rebelles du PKK, qui ont multiplié depuis près de trois mois les attaques contre les forces de sécurité turques, ont annoncé la suspension de leurs activités à trois semaines des élections législatives. « Tenant compte des appels venus de Turquie et de l’étranger, notre mouvement a décrété une période d’inactivité pour nos forces de guérilla, sauf si nos militants et nos forces de guérilla étaient attaqués », a fait savoir l’Union des communautés du Kurdistan (KCK), l’organisation qui chapeaute les mouvements rebelles kurdes.« Nous ne ferons rien qui puisse empêcher une élection équitable. »La presse progouvernementale a vite accusé l’opposition kurde. Le quotidien Sabah, notamment, a suggéré que le PKK pourrait être à l’origine de l’attentat de samedi. Mais selon les rebelles, « ce massacre doit être compris comme une conspiration du gouvernement AKP pour rester au pouvoir ». Lors du scrutin législatif du 7 juin, l’AKP a perdu la majorité absolue qu’il détenait depuis treize ans au parlement, notamment en raison du bon score réalisé par le HDP. Après l’échec des négociations pour la formation d’un gouvernement de coalition, M. Erdogan a convoqué des élections législatives anticipées pour le 1er novembre. 31.10.2015 à 17h36 • Mis à jour le31.10.2015 à 17h45 Au moins 70 personnes ont été tuées et 550 blessées vendredi dans l’attaque contre un marché de Douma, bastion rebelle à l’est de Damas, a annoncé Médecins sans Frontières (MSF) samedi 31 octobre.L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) avait la veille fait état de 59 personnes tuées, dont cinq enfants, par des tirs de roquettes et par l’aviation du régime.« C’était un bombardement extrêmement violent. Les blessures sont pires que tout ce que nous avons pu voir par le passé », a déclaré le directeur d’un hôpital voisin soutenu par MSF, cité dans par l’organisation. « Nous avons dû procéder à de nombreuses amputations (...). Nous avons fait de notre mieux, mais le nombre de personnes grièvement blessées est bien au-delà de ce à quoi nous pouvons faire face avec nos moyens limités ».Le traitement des blessés a été d’autant plus difficile que « l’hôpital de fortune le plus proche avait été bombardé la veille » jeudi, tuant quinze personnes, a ajouté MSF, d’après qui 250 des 550 blessés ont dû être opérés. « La dévastation provoquée par la frappe aérienne initiale sur le marché a été exacerbée par d’autres tirs sur les équipes de secours qui soignaient les blessés », a poursuivi l’organisation.Fief rebelleDouma est un fief rebelle situé dans la Ghouta orientale, à l’est de Damas. La ville a de nouveau été visée samedi par des raids de l’aviation du régime de Bachar Al-Assad, selon l’OSDH, qui a fait état de deux tués.L’attaque contre le marché est survenue alors que les principaux acteurs diplomatiques du dossier syrien étaient réunis à Vienne pour des pourparlers en vue d’un règlement politique du conflit qui fait rage depuis plus de quatre ans.Lire aussi :A Vienne, le sort du président Assad divise les puissancesLe même jour, 32 personnes, dont 12 enfants, ont été tuées dans des raids aériens contre la ville septentrionale d’Alep, a rapporté l’OSDH, une organisation basée à Londres mais qui dispose d’un vaste réseau de sources à travers la Syrie. William Audureau Ni César ni Oscar, mais plutôt un beau bazar. Alors qu’Angoulême et Cannes sont mondialement reconnus pour leurs récompenses dans les domaines de la bande dessinée et du cinéma, le jeu vidéo, lui, court toujours après son rendez-vous français de référence. Ce n’est pourtant pas faute de tenter : rien qu’entre le lundi 26 et le vendredi 30 octobre, l’Hexagone a abrité quatre remises de prix différentes, les EIGD Awards à Montreuil, les Ping Awards à la Cité des sciences et de l’industrie, les Game Connection Development Awards ainsi que les trophées Paris Games Week au parc des Expositions de Paris.Derrière chacun de ses prix, un organisateur de type différent : syndicat représentant la filière nationale (SNJV) côté EIGD Awards ; syndicat d’éditeurs de taille mondiale présents en France (Sell) pour les trophées Paris Games Week ; organisateur d’événements professionnels internationaux (Connection Events) pour les Game Connection Development Awards ; et même agence indépendante multitâche pour les Ping Awards (l’AFJV, mini-structure qui sert notamment de portail informatif et de site de recrutement aux professionnels de France).Objectifs différentsDans le détail, les quatre prix répondent à des objectifs différents. Les Ping Awards récompensent la création franco-française, les EIGD Awards les indépendants européens, les Game Connection Awards sont un trophée professionnel et les trophées Paris Games Week, des récompenses adossées à un salon consumériste.La cérémonie de remise des prix des European Indie Game Days Awards, présidée par F. Raynal (Alone in the Dark) https://t.co/0eCwhm5lNf— Willvs (@William Audureau)require(["twitter/widgets"]);Ces différences de vues se traduisent dans le palmarès. Le jeu narratif Life is Strange, développé à Paris, a remporté le Ping d’or du meilleur jeu français ; le jeu mobile suisse Cloud Chasers l’EIGD Award du meilleur jeu indépendant européen ; le jeu britannique Lumino City le Game Connection Development Award du meilleur jeu indépendant selon la profession, et Uncharted 4 le trophée du meilleur jeu présent sur le salon grand public de la Paris Games Week. « Ces récompenses ont toutes des objectifs différents », résume Julien Villedieu, délégué général du SNJV.Avec des contraintes propres. Life is Strange, sensation française de l’année, n’était ainsi éligible ni aux EIGD ni aux GCD Awards, car il est édité par le géant japonais Square Enix, et ne rentrait pas dans la catégorie jeu indépendant. Il ne satisfaisait pas non plus aux critères d’admissibilité de la Paris Games Week, car il figurait sur le stand de l’éditeur sous forme de vidéo. « La seule condition, c’est d’être présent et jouable sur le salon », précise Emmanuel Martin, pour qui ces trophées sont aussi un moyen d’inviter les joueurs à se rendre au parc des Expositions pour essayer les jeux.« Bienvenue en Union soviétique »Vu de l’extérieur, ces récompenses évoquent parfois plus des réunions au sein de microcosme qu’une célébration nationale, d’autant que le choix des lauréats prête parfois à confusion. Jeudi soir, Fabien Delpiano, nouveau président de Capital Games et fondateur du studio Pastagames, était ainsi tout penaud en découvrant le contenu de l’enveloppe finale. Le Grand Ping 2015, saluant la personnalité de l’année, était en effet décerné à Cédric Laguarrigue, président de Focus Home Interactive, et accessoirement son éditeur sur le jeu Pix the Cat.Vendredi, Jean-Claude Ghinozzi, directeur commercial et marketing de Microsoft France, mais aussi président du SELL et, à ce titre, organisateur de la Paris Games Week, s’est remis à lui-même trois trophées pour des jeux Xbox One. « Bienvenue en Union soviétique, nous sommes très heureux de recevoir ce prix, ce soir », a-t-il fini par commenter avec humour au moment de brandir le troisième trophée, en réalité, décerné par un jury de journalistes spécialisés.« Je conçois qu’on puisse y voir de l’entre-soi, mais il faut voir à qui vont ces prix, tempère Julien Villedieu, délégué général du SNJV. Focus Home Interactive est un éditeur de premier plan, et son dirigeant Cédric Lagarrigue une personnalité de premier ordre de notre secteur, qui a réussi au niveau professionnel la transformation d’un petit éditeur en acteur qui concurrence les plus gros. C’est quelqu’un d’extrêmement légitime, qui a déjà été distingué par le Syntec l’an passé. Quant à Jean-Claude Ghinozzi, s’il a reçu ces trophées, c’est que les jeux proposés ont paru les meilleurs au jury. C’est ce qu’il faut regarder. » Peu de temps pour les jurys« Si on veut que ces trophées soient crédibles, on a besoin d’un jury qui travaille en profondeur », confirme Emmanuel Martin, du Sell. Celui de la Paris Games Week était présidé par Alain-Huygues Lacour, vétéran de la presse jeux vidéo. « Quelqu’un qui n’a pas la langue dans sa poche et a imposé ses conditions », promet Emmanuel Martin.Chaque organisateur est conscient de l’importance d’arriver à des récompenses légitimes et respectées. Emmanuel Forsans, président de l’AFJV et coorganisateur des Ping Awards, ne cache pas son ambition d’en faire un jour l’équivalent des Césars du jeu vidéo, tandis qu’Emmanuel Martin, du Sell, rêve d’un parterre de jurés composé de plusieurs dizaines ou centaines de professionnels, à la manière des Oscars. Mais ces récompenses sont tenues par des contraintes de temps, et la difficulté de faire essayer une trentaine de jeux vidéo parfois longs de plusieurs heures à un jury qui n’a souvent qu’un après-midi pour se réunir. Une des raisons, sans doute, pour laquelle le jeu de rallye WRC 5 a reçu le Ping du meilleur jeu français sur console : une dizaine de minutes suffit à n’importe quel juré pour terminer plusieurs courses, là où un jeu de rôle ne « démarre » traditionnellement qu’au bout de six à dix heures de jeu.Des catégories à géométrie variableIl arrive également que le jury s’arrange avec les catégories. Par exemple, à la Paris Games Week, le prix du meilleur jeu du salon a été remis à Uncharted 4, un jeu d’action-aventure, alors que le prix du meilleur jeu d’action-aventure a été octroyé à The Rise of Tomb Raider. « Cela a permis d’équilibrer un peu les choses entre ces deux jeux qu’on avait du mal à départager », décrypte Alain-Huygues Lacour.Plus étonnant, deux casques de réalité virtuelle ont été primés dans deux catégories différentes, le HTC Vive côté accessoire et le PlayStation VR côté innovation technologique. « Deux démarches différentes », assure Emmanuel Martin. Aux Ping Awards, c’est un prix spécial spécialement créé pour l’occasion qui a récompensé A Blind Legend, jeu vidéo-audio à l’écran noir et accessible aux non-voyants. Il a été présenté dans un malaise ambiant comme « le prix du politiquement correct » par les deux coprésidents, les animateurs de radio Manu Levy et Florian Gazan.Lire aussi :« A Blind Legend », le jeu d’aventure sonore à tester les yeux fermésHeureusement, à la marge, ces récompenses mettent aussi en avant des jeux prometteurs en manque de visibilité. A l’image de Shiness, un jeu de rôle à la japonaise dans un univers à la Naruto, mené depuis cinq ans par de jeunes et ambitieux Lillois (trophée du meilleur jeu manga à la Paris Games Week). Ou de Zodiac : Orcanon Odyssey, création franco-écossaise en partenariat avec des anciens de Final Fantasy (Ping du meilleur jeu mobile et tablette). « On essaie de faire de la place à tout le monde, et que le meilleur gagne », se félicite Emmanuel Martin.« On essaie de créer des passerelles »Il reste qu’avec quatre cérémonies différentes et plus de soixante prix contradictoires remis dans la même semaine, personne n’est dupe du message brouillé qu’envoient toutes ces récompenses. « Elles ont toutes des objectifs différents, mais c’est vrai que l’on peut regretter qu’il y ait autant d’initiatives, concède Julien Villedieu. On ne va pas se satisfaire d’avoir quatre ou cinq cérémonies, c’est regrettable. » « On est la risée de l’Europe », grince un professionnel en privé.Certains rapprochements existent déjà, grâce notamment à des associations impliquées dans plusieurs événements, comme Capital Games. Ce groupement francilien est à la fois l’organisateur du stand made in France à la Paris Games Week et l’un des principaux partenaires des Ping Awards. Ce qui a permis d’arriver à un intitulé à rallonge, celui du « prix du meilleur jeu exposé sur le stand made in France », remporté par Blood Bowl Kerrunch.Le plus difficile reste toutefois de concilier l’approche cocardière des Ping Awards et l’approche consumériste de la Paris Games Week. Un faux problème, estime Julien Villedieu. « Nos entreprises font 50 % de leur chiffre d’affaires à l’international, donc ce qu’elles attendent, ce n’est pas une reconnaissance juste locale. Si, un jour, il y a une volonté de faire quelque chose d’unifié, il faudra que le jeu vidéo français soit récompensé au sein du jeu vidéo international. » Mais le premier Ping du jeu international, prévu cette année, n’a pas été décerné faute de candidats.William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Benjamin Barthe (Beyrouth, correspondant) Deux jeunes journalistes citoyens syriens, engagés dans la lutte contre l’Etat islamique (EI) ont été retrouvés décapités, vendredi 30 octobre, dans l’appartement qu’ils occupaient à Urfa, dans le sud de la Turquie.Ibrahim Abdel-Qader, âgé d’à peine 20 ans, était l’un des membres fondateurs du réseau Raqqa Is Being Slaughtered Silently (« Raqqa se fait massacrer en silence », RBSS), qui rassemble des informateurs secrets sur la vie à Raqqa, la capitale de l’Etat islamique en Syrie. Le jeune homme collaborait aussi avec Eye on the Homeland, un autre collectif, spécialisé dans la contre-propagande anti-EI. La seconde victime, Farès Hamadi, œuvrait également pour cette organisation.Les deux militants coordonnaient depuis Urfa à la mise en ligne de vidéos et de photos, prises par leurs contacts clandestins, à l’intérieur de Raqqa. Ces documents exclusifs, captés au téléphone portable, au prix de risques énormes, dépeignent non seulement les exactions perpétrées par les membres de l’EI, mais aussi le quotidien de la ville, fait de privations de nourriture, de pénuries d’électricité et de bombardements, très loin du « paradis panislamiste » promu par les propagandistes de l’EI. « Une cible importante pour Daech »Selon Abu Ibrahim Al-Raqqawi, le pseudonyme d’un autre membre de RBSS, les deux activistes ont d’abord été tués par balle avant d’être égorgés. Si aucune revendication formelle n’est pour l’instant apparue, les partisans de l’EI sur les réseaux sociaux se sont bruyamment félicités de leur exécution.Selon un conseiller politique de l’Armée syrienne libre, la branche modérée de l’insurrection syrienne, joint par téléphone à Urfa, la responsabilité de l’Etat islamique dans cette opération ne fait aucun doute. « Ibrahim était une cible importante pour Daech [l’acronyme arabe de l’EI], dit-il. Il avait reçu des menaces de leur part. Il avait disparu de la circulation pendant longtemps. Des rumeurs le disaient en Allemagne. Mais quand il est réapparu il y a un mois, on a compris que, pendant toute cette période, il s’était caché. »Le jeune homme a probablement été incité à sortir de la clandestinité par l’amélioration de la situation sécuritaire à Urfa. Située à une quarantaine de kilomètres de la frontière syrienne, la ville a servi de 2014 au début de l’année 2015 de lieu de transit à des recrues djihadistes et de base arrière à certains des combattants de l’EI. La présence de ces extrémistes, à peine dissimulée, entretenait un climat de tension dans la ville.« La situation à Urfa s’est améliorée après que les Kurdes, au mois de juin, ont délogé Daech de Tel Abyad, une ville sur la frontière », explique le conseiller de l’ASL, qui a requis l’anonymat. « Ces derniers temps, la ville semblait parfaitement sûre. Le fait que les tueurs de l’EI aient pu frapper à l’intérieur de la ville sans être arrêtés est extrêmement choquant. »Raqqa, bientôt visé ?De nombreux Syriens, affiliés de près ou de loin à « Raqqa se fait massacre en silence », ont payé de leur vie leur engagement anti-EI. C’est notamment le cas de Bashir Abduladhim Al-Saado et Faisal Hussain al-Habib, deux jeunes habitants de Raqqa, dont l’exécution d’une balle dans la tête, à bout portant, a été diffusée sur Internet, au mois de juillet. Mais jusque-là, l’organisation djihadiste n’avait jamais réussi à abattre l’un des ces adversaires médiatiques au-delà des frontières de la Syrie.En réaction à cette opération, l’organisation Reporters sans frontières a publié un communiqué exhortant « les autorités turques à tout mettre en œuvre pour traduire en justice les assassins (…). Ankara se doit d’assurer la sécurité des journalistes réfugiés sur son sol. »La mort de deux activistes survient alors que la probabilité d’une offensive contre Raqqa s’accroît. Abu Issa, chef de la Brigade des révolutionnaires de Raqqa, un groupe armé allié aux troupes kurdes du YPG, a appelé la population de la région à se préparer à une attaque contre le fief de l’EI.Le déploiement dans le nord de la Syrie de Forces spéciales américaines, annoncé vendredi 30 octobre par la Maison Blanche, laisse aussi penser que cette offensive approche.Lire aussi :Les Etats-Unis envoient des forces spéciales en SyrieBenjamin Barthe (Beyrouth, correspondant)Correspondant au Proche-OrientSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Adrien Pécout En Nouvelle-Zélande, le rugby est une affaire sérieuse. Jonathan Coleman, le ministre néo-zélandais de la santé, également chargé des loisirs et des sports, a fait le déplacement à Londres, samedi 31 octobre, pour assister à la finale de la Coupe du monde de rugby entre son pays et l’Australie, à 17 heures. Ce membre du Parti national, la formation conservatrice au pouvoir, arrive de Paris, et plus précisément du siège de l’Unesco, où il participait jeudi et vendredi à une convention internationale contre le dopage dans le sport.Lire aussi :Coupe du monde de rugby: le derby de l’Oceanie en finaleLe rugby est-il toujours le sport n° 1 en Nouvelle-Zélande ? Jonathan Coleman : Les All Blacks restent l’équipe n° 1 du pays, oui. Je parlais à ma fille vendredi et elle me disait qu’à Auckland, tous les enfants de son école portaient du noir pour supporter les All Blacks. Ça reflète le niveau d’excitation et aussi la place du rugby dans la société néo-zélandaise. On place de telles attentes dans notre équipe de rugby que, par le passé quand on jouait mal, nos défaites avaient vraiment l’humeur du pays. En 1999, après la défaite contre la France [en demi-finale de Coupe du monde], l’humeur était si pesante que certains avaient du mal à vouloir se rendre au travail les jours suivants.Cette passion se traduit-elle aussi par le nombre de joueurs de rugby dans le pays ? Depuis vingt ans, on observe la progression du foot. Aujourd’hui, il y a plus de joueurs de football que de rugby dans le pays [la Fédération internationale recense dans le pays 198 000 joueurs dont 102 000 licenciés, contre 148 000 joueurs pour celle de rugby]. Ce phénomène concerne surtout les enfants. L’une des raisons, je pense, est qu’au rugby les gabarits des joueurs sont de plus en plus importants. Certaines mères préfèrent, à mon avis, que leurs enfants évitent ce sport de contact. Mais tous restent quand même fans de rugby. Alors qu’en football, pour qu’il y ait du monde devant un match de notre sélection nationale, il faut vraiment que l’enjeu soit d’importance.Comment expliquer la domination des All Blacks, numéros 1 mondiaux, malgré un nombre de licenciés bien inférieur à celui de la France ou de l’Angleterre ? Le rugby fait partie de notre culture. J’ai moi-même joué talonneur à l’université. Et je sais que mon fils de cinq ans m’a dit qu’il s’y mettrait l’an prochain. En Nouvelle-Zélande, dès l’âge de cinq ou six ans, les garçons et plus récemment les filles commencent à exercer leurs « skills » [aptitudes techniques]. Ce sont des qualités qu’il faut développer dès le plus jeune âge.Quel budget votre ministère consacre au rugby ? Sur un budget d’environ 100 millions de dollars néo-zélandais [61 millions d’euros], nous n’en consacrons qu’un peu plus d’un million pour nos structures de rugby à VII, parce que ce sport deviendra olympique l’année prochaine aux Jeux de Rio. Mais nous n’avons pas besoin de financer les équipes de rugby à XV, qui peuvent se débrouiller sans nous. D’autant qu’en Nouvelle-Zélande, le financement du sport repose aussi sur des taxes prélevées sur les machines de jeu.Adrien PécoutJournaliste au Monde 31.10.2015 à 12h30 • Mis à jour le31.10.2015 à 14h06 L’ex-urgentiste bayonnais, Nicolas Bonnemaison, a été hospitalisé d’urgence, samedi 31 octobre. Il a été retrouvé inanimé dans sa voiture à Tosse, dans les Landes. Son pronostic vital est engagé. Après avoir été acquitté de tous les chefs d’accusations en première instance à Pau en juin 2014, M. Bonnemaison a été condammné fin octobre à deux ans de prison avec sursis par la Cour d’assises du Maine-et-Loire pour avoir délibérément donné la mort à une patiente, Françoise Iramuno, avec la circonstance aggravante de connaître sa particulière vulnérabilité. Il a été en revanche acquitté pour des faits similaires concernant six autres patients.Lire aussi : Procès Bonnemaison : un verdict rendu la main tremblante« Pas un assassin »L’avocat général, Olivier Tcherkessoff, avait requis cinq ans de prison avec sursis contre l’ex-urgentiste, tout en reconnaissant qu’il n’est « pas un assassin, pas un empoisonneur au sens commun de ces termes ».Dans ce dossier devenu depuis 2011 emblématique de l’euthanasie et de l’extrême fin de vie, Nicolas Bonnemaison encourait la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir abrégé, par injections de sédatifs ou d’un médicament à base de curare, la vie de sept patients âgés, incurables, en 2010 et 2011 à l’hôpital de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques).Lire aussi :La justice face au dilemme de la fin de vie 31.10.2015 à 11h55 • Mis à jour le31.10.2015 à 16h29 | Stéphane Davet Victime de l’annulation de la tournée européenne de Björk, le Pitchfork festival a remplacé l’Islandaise par Thom Yorke. Un choix dont on admirera la cohérence. Comme la diva scandinave, ce chanteur anglais a été une des figures les plus inspirantes des années 1990 au sein de Radiohead. Comme elle, ce groupe d’Oxford n’a cessé de se réinventer conciliant avec grâce audaces formelles et mélodies fédératrices. Jusqu’à des sommets – Vespertine (2001) pour Björk, le diptyque Kid A (2000) / Amnesiac (2001) pour Radiohead – qui n’eurent pas les suites espérées.Vendredi 30 octobre, Thom Yorke apparaît pour se caler derrière l’un des trois grands pupitres installés sur l’une des deux scènes Pitchfork de la Grande Halle de la Villette. A sa droite, Nigel Godrich, producteur de Radiohead depuis l’album OK Computer (1997), devenu son complice instrumentiste-bidouilleur depuis le début d’une carrière solo parallèle commencée en 2006, avec l’album The Eraser. A sa gauche, Tarik Barri, chargé de mixer en direct les créations vidéos projetées sur les trois grands écrans accrochés derrière les tableaux de bord. Des animations numériques destinées à illustrer l’electro concassée de Tomorrow’s Modern Boxes, dernier opus en date du chanteur.Autonomie et intégrité artistiqueParu en septembre 2014, diffusé via Bit Torrent, le logiciel de partage peer to peer, pour l’équivalent de 4 euros le téléchargement, cet album a une nouvelle fois prouvé l’autonomie et l’intégrité artistique de Thom Yorke. Il a aussi témoigné d’une inspiration peinant à se renouveler.Penché sur ses machines, le trio lance le flot anxiogène sur lequel l’Anglais pose ses psalmodies doloristes depuis trop d’années. A force de fuir la routine du format chanson, Yorke (avec ou sans Radiohead) a fini par privilégier complexité rythmique et textures sonores au détriment du souffle mélodique.Devant la foule parisienne, incapable de fredonner ses nouveaux morceaux, mais toujours fascinée par son indéniable aura, le vocaliste prend un évident plaisir à bricoler ses bandes-son imbibées d’angoisse et de paranoïa. Rarement l’a-t-on vu danser avec autant de vélocité.Lire aussi :Pitchfork se pique de francophilieUn chant doux et touchantDélaissant ses ordinateurs, il se saisit parfois d’une guitare, l’instrument qui porta Radiohead avant d’en devenir le parent pauvre. Dans la seconde partie du concert, l’étouffante monotonie s’anime de dub plus tranchant avant de s’aérer d’atmosphères « ambient » où s’envole enfin un chant plus doux et touchant. Rappelant tout ce que la scène electro-soul et dubstep d’aujourd’hui (Burial, SBTRKT, James Blake…) doit à ces ainés. Et permettant de ne pas totalement désespérer du prochain album de Radiohead, bientôt annoncé.Le bilan de la seconde journée d’un festival, qui se terminera samedi 31 octobre après avoir fait le plein (8500 spectateurs par soir), confirme en tout cas que Pitchfork a trouvé la bonne formule. L’édition parisienne de l’événement créé à Chicago, en 2006, par Pitchfork, site de référence de la critique musicale et du militantisme « indie rock », s’est intelligemment adaptée aux vastes armatures de la Grande Halle. Plaçant une scène à chaque bout du bâtiment, occupant les longues allées intérieures et extérieures de bars, échoppes branchées et points de restauration, l’équipe de Super !, le producteur français en charge du festival, a réussi à recréer « sous serre » la circulation festive des rassemblements estivaux.Cette ambiance, conditionnée par une programmation axée sur quelques-uns des noms les plus excitants de l’avant-garde pop, rock, rap et electro, attire une nombreuse clientèle étrangère et une profusion de jeunes filles stylées et barbus bohèmes.De jolies révélationsCertes, la largeur du lieu, sa hauteur de plafond, le rendent difficile à ambiancer, surtout pour des artistes qui restent à découvrir. Cela n’empêche pas de jolies révélations, comme vendredi celle des instrumentaux rêches et dansants du power-trio new-yorkais Battles, ou de la troublante sensualité de Rhye, portée par le contralto androgyne du chanteur canadien Mike Milosh sur fond de groove soul ralenti et d’arrangements de cordes.Mention spéciale aussi à Kurt Vile, prolifique chanteur et guitariste de Philadelphie (le tout récent – et excellent – B’lieve I’m Goin Down est son sixième album en sept ans) dont la longue tignasse témoigne de sa ferveur intacte pour un certain romantisme rock. L’accent trainant de sa nonchalance s’électrise au contact de guitares acides et d’un banjo hypnotique replongeant dans de vieux fantasmes américains – tourneries country, rêveries psychédéliques, rodéos punk… –, laissant filtrer, avec une classe délurée, angoisses et enthousiasmes intimes.Pitchfork Festival, jusqu’au 31 octobre, à Paris, Grande Halle de la Villette. pitchforkmusicfestival.frStéphane DavetJournaliste au Monde 31.10.2015 à 10h13 • Mis à jour le31.10.2015 à 15h46 | Sylvia Zappi Dix ans plus tard, elles veulent encore marcher. Un collectif de femmes organise une Marche de la dignité, samedi 31 octobre, à Paris, afin de remettre la question des violences policières au cœur du débat politique. Se revendiquant petites sœurs de celles et de ceux qui ont participé à la Marche pour l’égalité et contre le racisme en 1983 – elle aussi mue par la dénonciation des crimes policiers dans les banlieues –, mais aussi héritières des révoltes urbaines de novembre 2005, elles vont tenter de faire défiler, entre Barbès et Bastille, les collectifs et les réseaux des quartiers populaires.La journaliste du Monde tweete en direct de la marche :La Brigade anti negrophobie avance en silence, tous vêtus d'un tee-shirt noir #MarcheDeLaDignite https://t.co/pHx4G3YWu3— sylviazappi (@sylvia zappi)require(["twitter/widgets"]);Tout est parti d’un appel lancé, en mai, par Amal Bentounsi, sœur d’un homme de 29 ans tué d’une balle dans le dos par un policier un soir d’avril 2012, à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis). La jeune femme entendait mobiliser contre l’« impunité » dont bénéficieraient selon elle les forces de l’ordre quand ils poursuivent des Noirs et des Arabes. Depuis quelques années, une série de collectifs militants, tels Stop contrôle au faciès ou la Brigade antinégrophobie, se sont mobilisés contre les contrôles policiers discriminants, faisant écho à un ras-le-bol de plus en plus palpable parmi la jeunesse. La relaxe, le 18 mai, des deux fonctionnaires poursuivis après la mort de Zyed et Bouna, dont le décès avait déclenché les émeutes de 2005, a ravivé un sentiment d’injustice à fleur de peau.L’initiative de Mme Bentounsi est tombée à point et a réussi à fédérer une soixantaine de femmes, militantes, sociologues, artistes ou blogueuses, qui ont à leur tour lancé un appel à manifester.« Nous voulons valoriser les femmes des quartiers, ces figures qui portent depuis des années les luttes pour l’égalité. C’est aussi une manière de prendre le contre-pied des clichés sur la femme soumise aux hommes noirs ou musulmans », explique Sihame Assbague, une des organisatrices de la marche.« Les femmes sont en première ligne quand leur frère ou leur père est victime de la police ou d’un règlement de compte », renchérit Mohamed Mechmache, coprésident de la coordination Pas sans nous.Parler au nom des « minorités racialisés »Après des mois de travail, les organisatrices sont parvenues à fédérer des associations, des collectifs des quartiers, jusqu’alors très éclatés, et à être soutenues par de nombreux chercheurs, artistes, rappeurs ou slameurs. Un concert réunissant Kery James, Médine, Disiz ou Princess Erika doit se tenir place de la Bastille à l’issue du défilé. Reste à savoir si la marche va parvenir à mobiliser les quartiers populaires. Depuis trente ans, toutes les tentatives de fédérer les réseaux militants ont échoué à constituer une voix unie des banlieues, se heurtant aux divisions politiques et aux batailles d’ego. Mettant l’accent sur la mémoire des luttes de l’immigration, la mobilisation se veut pourtant fondatrice d’un nouvel élan, à l’initiative d’une nouvelle génération. En s’inspirant du cri de ralliement « Black lives matter » (« les vies noires comptent ») des manifestations de Ferguson, les mots d’ordre ont pris des accents radicaux. Il s’agit de parler au nom de toutes les « minorités racialisés », mêlant victimes du racisme anti-Noirs, islamophobie, romophobie, comme la stigmatisation des populations des quartiers, et de revendiquer leur autonomie : « Nous allons faire une déclaration d’indépendance par rapport aux organisations de gauche et aux syndicats qui ont parlé en notre nom et confondu alliance et subordination », insiste la sociologue Nacira Guénif.Rupture avec la gauche gouvernementaleL’initiative devrait ainsi marquer une rupture avec les organisations des droits de l’homme et la gauche traditionnelles, qui avaient placé la lutte contre le racisme sur le terrain de la morale et des valeurs. De fait, en dehors de la gauche radicale et des écologistes qui défileront en queue de cortège, peu de partis soutiennent la marche.Le ton sera particulièrement critique à l’égard du gouvernement. Pour toute cette mouvance associative, l’abandon du récépissé lors des contrôles de police ou du droit de vote des étrangers, le vide des mesures en faveur des quartiers populaires depuis l’élection de François Hollande, ont signé la rupture avec la gauche gouvernementale. La décision de l’Etat, le 13 octobre, de se pourvoir en cassation contre un jugement qui le condamnait pour « faute lourde » après des contrôles d’identité au faciès, a acté définitivement le divorce. « L’heure de nous-mêmes a sonné », assure Fania Noël du collectif afro-féministe Mwasi.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.10.2015 à 06h42 • Mis à jour le31.10.2015 à 10h21 En moyenne, l’écart entre consommation annoncée et réelle est de plus de 37 %, selon « Auto Plus ». Citroën, Peugeot, Renault comptent parmi les constructeurs dont les modèles sont « les plus déconnectés de la réalité ». Le magazine Auto Plus a testé la consommation de carburant des principaux modèles vendus en France et relevé une sous-estimation massive par rapport aux données des fabricants. Sur 1 114 modèles, les chiffres de consommation relevés en conditions réelles par leur laboratoire, comparés à ceux qu’annoncent les marques, révèlent ainsi un écart important, en moyenne de + 37,2 %, selon l’enquête publiée le vendredi 30 octobre.La conclusion est sans appel : « Les consommations annoncées par les constructeurs sont toutes plus fausses les unes que les autres, quel que soit le modèle et quelle que soit la marque. »Citroën, Peugeot et Renault en tête des tricheursSi on voulait classer les constructeurs par ordre de tricherie, le magazine relève les écarts les plus flagrants chez Citroën, Peugeot et Renault, qui comptent parmi les constructeurs dont les modèles sont « les plus déconnectés de la réalité », « allant de + 50 à + 65 % sur leurs derniers diesels Euro 6 en comparaison aux valeurs homologuées ».BMW et Volkswagen viennent ensuite, « avec des écarts records constatés de + 55 à 65 % pour les derniers blocs diesels ». Cela étant, les marques allemandes s’approchent plus de la vérité quand il s’agit des moteurs à essence. Les plus honnêtes, sans être parfaits non plus, sont les constructeurs japonais (Nissan dCi exceptés).Ces écarts ne sont pas nouveaux, les techniciens du labo de l’hebdomadaire « le constatent à chaque fois qu’ils effectuent des mesures sur un nouveau modèle ». 31.10.2015 à 03h50 • Mis à jour le31.10.2015 à 09h52 Les propriétaires de voitures Volkswagen équipées de moteurs truqués pourraient obtenir, « sous certaines conditions », le remboursement de leur véhicule par le constructeur, selon un rapport parlementaire cité vendredi 30 octobre par la presse allemande.« Si le véhicule consomme davantage de diesel après son passage à l’atelier et la désactivation du logiciel », il sera alors possible d’invoquer une « violation grave des obligations du vendeur », indique l’hebdomadaire Der Spiegel, citant les conclusions d’une expertise juridique effectuée par le service scientifique du Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand.Augmentation de 10 % de la consommationUne telle situation pourrait permettre aux propriétaires de véhicules concernés de dénoncer le contrat de vente et d’exiger un remboursement, poursuit le magazine, qui précise toutefois que l’augmentation de la consommation de carburant devrait être de l’ordre d’environ 10 %.Ce rapport, commandé par les députés verts (opposition), défend par ailleurs la validité du principe de dédommagement, car Volkswagen a « dupé » les acheteurs avec de fausses affirmations concernant les émissions d’oxyde d’azote des véhicules. Le géant automobile encourt par ailleurs le risque d’une amende d’un montant maximal de 10 millions d’euros à verser à l’Etat.Lire aussi :La facture pourrait encore s’alourdir pour Volkswagen8,5 millions de véhicules concernés en EuropeLe mastodonte allemand aux 12 marques a avoué le mois dernier que les moteurs diesels de 11 millions de véhicules dans le monde étaient équipés d’un logiciel capable de fausser les résultats des tests antipollution, précipitant l’entreprise dans la pire crise de son histoire et la contraignant à un gigantesque rappel.Sur les 2,8 millions de véhicules aux moteurs truqués, écoulés en Allemagne, au moins 2,4 millions devront être remis aux normes à partir de début 2016. En Europe, 8,5 millions de véhicules sont concernés par la tricherie.Lire aussi :Moteurs truqués : Volkswagen affiche ses premières pertes depuis quinze ansPas de sanction pour les salariés qui avoueront leurs tortsPar ailleurs, face à la pression qu’il subit pour fournir des résultats aux autorités américaines, le constructeur va proposer d’exonérer de toute sanction les salariés du groupe qui dévoileront aux enquêteurs ce qu’ils savent sur le système de trucage des tests antipollution, a rapporté vendredi le journal allemand Süddeutsche Zeitung.Le groupe a annoncé avoir embauché la société de conseil Deloitte et le cabinet d’avocats américain Jones Day pour enquêter sur les circonstances dans lesquelles la société a installé des logiciels frauduleux sur ses voitures diesels.Volkswagen va donc promettre à ses salariés qu’ils pourront conserver leur emploi et qu’ils ne devront pas verser de dommages s’ils apportent des éclaircissements sur le scandale, mais les membres du directoire et les responsables « à hauts salaires » seront exclus du programme, précise le journal, qui cite des hauts dirigeants du groupe non identifiés.Lire aussi :Scandale Volkswagen : quelles suites ? 30.10.2015 à 17h45 • Mis à jour le30.10.2015 à 19h09 Pas d’accord sur le sort de Bachar Al-Assad, principal point d’achoppement entre les différentes parties, mais « des progrès ». A l’issue de la conférence internationale de Vienne sur l’avenir de la Syrie, à laquelle Téhéran avait pour la première fois été convié, les participants sont convenus de se retrouver dans une quinzaine de jours et « dans la même configuration », selon le ministre des affaires étrangères français, Laurent Fabius.« On a discuté sept, huit heures. C’est la première fois que tous les acteurs de la tragédie syrienne se retrouv[aient], c’est un élément positif », a déclaré le chef de la diplomatie française.Lire aussi :Iran, Etats-Unis, Russie... Les positions qui s’opposent sur la résolution de la guerre en SyrieRéunir le gouvernement et l’oppositionDans un communiqué, les dix-sept pays réunis dans la capitale autrichienne disent s’être mis d’accord sur le « maintien d’une Syrie unifiée, même si d’importantes divergences persistent ». « Tous les sujets, même les plus difficiles » ont été abordés lors des discussions, a expliqué Laurent Fabius, en précisant que les désaccords concernaient notamment « le futur de Bachar Al-Assad ». La France, comme ses alliés occidentaux et arabes, veut négocier un calendrier de départ précis du président syrien, tandis que la Russie et l’Iran soutiennent le régime de Damas.Les participants à la conférence se sont en revanche entendus pour réclamer l’instauration d’un cessez-le-feu dans l’ensemble du pays. Ils ont également appelé l’ONU à réunir l’opposition et le gouvernement syriens autour d’une même table, afin « de lancer un processus politique devant mener à une nouvelle Constitution et à des élections ».Selon le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, ce scrutin doit être un « processus mené par la Syrie mais supervisé par les Nations unies ». Il doit être organisé « de façon équitable. Tous les Syriens, y compris la diaspora, doivent y participer », a-t-il ajouté.« Nous avons tous le sens de l’urgence, a poursuivi John Kerry. Le moment est venu de mettre fin au bain de sang et d’ouvrir un nouveau chapitre. » Lire aussi :Poutine joue au poker, Obama aux échecs 30.10.2015 à 17h01 • Mis à jour le30.10.2015 à 18h31 Ils l’assument, c’est une sorte de « pavé dans la mare ». Plutôt que de distiller goutte-à-goutte les têtes d’affiche de sa prochaine édition, le Hellfest a dévoilé vendredi 30 octobre la majeure partie de la programmation de sa onzième édition.Hell is upon you ! Get your tickets here : https://t.co/QT5Kv2cNNv #revelation https://t.co/N5jYjrZdHP— hellfestopenair (@Hellfest Productions)require(["twitter/widgets"]);Fermement attendue par les fans de musiques métal, cette annonce comprend près de 140 artistes, dont de grosses têtes d’affiches comme Black Sabbath, Rammstein, Megadeth, Korn, ou encore Slayer, The Offspring, Gojira ou Ghost. Ils se produiront les 17, 18 et 19 juin prochain à Clisson (Loire-Atlantique), avec une vingtaine d’autres artistes encore non annoncés.Voir le grand format : Le Hellfest, paradis des hard-rockeurs, fête ses 10 ansSi comme chaque année depuis maintenant onze ans, les fans (et les organisateurs) espéraient voir Metallica ou AC/DC sur la scène principale du festival, ils se consoleront avec les groupes prestigieux et variés annoncés vendredi. Plus grand festival de musique métal de France et rassemblant chaque année près de 150 000 spectateurs en trois jours, le Hellfest a célébré son dixième anniversaire en juin dernier.Avant même l’annonce de la programmation, plus des trois quarts des passes de trois jours (ouverts à la vente en septembre) ont été vendus. Et dans vendredi après-midi, le Hellfest a annoncé avoir vendu l’intégralité des passes trois jours.Lire aussi :Hellfest : le hard-rock, une musique de vieux ? Morgane Tual 16 h 32, mercredi 28 octobre. La salle de 1 300 places, au plein cœur de la Paris Games Week, le plus grand salon français du jeu vidéo, est pleine à craquer. Les allées se remplissent de spectateurs, qui s’installent à même le sol. Dans quelques minutes va commencer un match de la Coupe du monde féminine de League of Legends, organisée dans le cadre de l’Electronic Sports World Cup (ESWC), avant la grande finale, vendredi soir.Le public a à peine le temps de s’impatienter que le spectacle commence, à grands renforts d’écrans géants, d’effets de lumières et de pom-pom girls aguicheuses, applaudies et sifflées par un public principalement composé de garçons adolescents. L’équipe allemande, Team Alternate, monte sur scène, accueillie par des encouragements paresseux et quelques huées. Les Françaises de la Lamasticrew, en revanche, reçoivent un tonnerre d’acclamations, avant de s’installer sur leurs sièges, face à leurs écrans. Dans leurs maillots bardés de sponsors, les joueuses des deux équipes ont tout du look des sportives « traditionnelles ». Et les deux commentateurs, dont le débit s’accélère avec l’intensité de la partie et des exclamations du public, confirment l’analogie.Lire aussi :Paris Games Week : cinq questions sur l’e-sport« Forcer le destin » Pourquoi organiser une coupe du monde réservée aux femmes ? « Même si les tournois sont mixtes dans l’e-sport, dans les finales, il n’y a généralement que des garçons », regrette Matthieu Dallon, créateur de l’ESWC et de cette première coupe du monde de League of Legends 100 % féminine. « On a voulu forcer le destin pour offrir plus de visibilité aux filles », argue-t-il. D’autant que « 10 % des 67 millions de joueurs de League of Legends sont des filles » et que « mathématiquement, il y a donc plus de chances que ce soient des hommes qui arrivent au bout ».Pourquoi, dans ce cas, ne pas imposer des équipes mixtes dans les tournois ? « Pourquoi pas, mais la réalité de l’e-sport, ce sont des équipes qui se forment de manière organique sur Internet, il faut que ce soit naturel. » Or, ces équipes sont rarement mixtes. A haut niveau, ces formations sont des exceptions.Lire aussi :Que sont les « MOBA », ces jeux vidéo compétitifs qui captivent des dizaines de millions de joueurs ?« Je ressens plus d’adrénaline contre des filles » Si les hommes restent entre eux, les femmes ont tendance à le faire également. Avec son équipe féminine, le Melty eSport Club Female, Déborah « Torka » Teissonnière participe à un tournoi mixte de Counter Strike, un jeu de tir très populaire. « Comme on n’est pas beaucoup, on se regroupe, explique-t-elle. Et puis je ressens beaucoup plus d’adrénaline quand je joue contre des filles, car je les connais très bien, il y a une rivalité qui s’installe avec le temps. »Cette fois, elle s’apprête à affronter des équipes d’hommes et de femmes. Mais la participation de son équipe à cette compétition n’a pas été de tout repos. Sur les 16 équipes françaises de ce tournoi, 8 ont été qualifiées en compétition, et 8 invitées sur candidature. « On a été invitées, avec une autre équipe féminine », explique Mathilde Koenig, sa coéquipière. Ce qui n’a pas plu à tout le monde :« Quand l’info est sortie, on s’est fait lyncher sur Internet. On nous disait qu’on était nulles, qu’on ne méritait pas de participer au tournoi. »« On s’en fout, qu’elles retournent dans leur cuisine ! »Le sexisme est l’un des principaux freins à l’implication des femmes dans l’e-sport. « Il faut être persévérante quand on commence », affirme Mathilde « Sephi » Koenig, qui a débuté la compétition en 2006 :« On tombera toujours sur des gens qui essaient de nous décourager. Parfois, quand j’allume mon micro et que mes adversaires découvrent que je suis une fille, c’est fini ! “On s’en fout, qu’elles retournent dans leur cuisine” peut-on lire dans les commentaires quand il y a un article sur nous. »Mais, tempère Déborah Teissonnière, « ça vient surtout des joueurs lambda adolescents. A partir de 24-25 ans, on entend moins ce genre de commentaire. Et on n’a pas de problème avec la scène pro, les autres équipes du tournoi ont beaucoup de respect envers nous ». Tess Rodriguez-Vieira, alias « Solenne », qui participe à la coupe du monde féminine de League of Legends avec son équipe unKnights Ladies, a subi le même type d’expérience. « Certains garçons essaient de vous empêcher sciemment de monter dans les classements. Quand je monte dans les classements, des garçons affirment que mon copain joue à ma place. »Malgré le harcèlement, elle, comme d’autres, a persisté. Certaines sont devenues de grands noms de la scène internationale de l’e-sport, comme la Canadienne Stéphanie Harvey, sacrée plusieurs fois championne du monde de Counter Strike.Mais pourquoi sont-elles si rares à atteindre ce niveau ? La question désarçonne et gêne. Joueuses comme joueurs ne savent pas vraiment l’expliquer.Effets pervers Tous l’assurent : la façon de jouer des hommes et des femmes n’est en rien différente. L’entraîneur des unKnights Ladies pour cette Coupe du monde féminine de League of Legends, Kevin Kocik, voit néanmoins un certain contraste dans la cohésion de l’équipe :« C’est la première fois que j’entraîne une équipe de femmes, et ça change totalement. Elles écoutent beaucoup plus, sont plus matures, ça me fait beaucoup moins de travail ! Elles sont meilleures dans la communication. »Même s’il participe à cette Coupe du monde féminine avec son équipe, lui prône plutôt des équipes mixtes et s’inquiète des effets pervers de ce type de compétition réservé aux femmes :« Ce tournoi a été annoncé tard. Sur huit équipes participantes, seules trois sont vraiment bonnes. Les meilleures équipes au monde n’ont pas forcément pu venir. Cela risque de nuire à l’image des joueuses. »Il regrette aussi la mise en place d’une règle permettant aux entraîneurs de communiquer en direct avec les joueuses pendant la partie, ce qui n’est pas monnaie courante pour les compétitions de League of Legends. « Les filles n’ont pas besoin qu’on les guide ! Du coup, sur les sites de jeux vidéo, des garçons disent que les filles ne sont pas capables de jouer seules… »Tess Rodriguez-Vieira émet aussi quelques réserves, craignant qu’une compétition 100 % féminine « conforte l’idée que les femmes ont un mauvais niveau ». Elle salue néanmoins l’intention de l’ESWC, qui veut donner de la visibilité aux filles pour encourager de nouvelles joueuses à se lancer. « Si on montre aux filles qu’on peut jouer comme n’importe quel homme, ça va leur donner envie. J’espère qu’en jouant, je les motiverais. »Lire aussi :A la Paris Games Week, jeux vidéo, gigantisme et foules en délireMorgane TualJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent Robert Ménard part en guerre contre... les restaurants kebabs. Ce sandwich turc (parfois appelé « grec ») est dans le collimateur du maire apparenté FN de Béziers, qui tonitrue qu’il en interdira toute nouvelle ouverture dans sa ville, avec deux arguments :Il y en aurait « une vingtaine » ;Ce n’est pas dans « notre culture » ou « dans notre tradition judéo-chrétienne »J'assume, je ne veux pas que #Béziers devienne la capitale du #kebab. Ces commerces n'ont rien à voir avec notre culture ! @leLab_E1— RobertMenardFR (@Robert Ménard)require(["twitter/widgets"]); Nous avons donc voulu regarder si la ville de Béziers était en danger imminent de « grand remplacement culinaire » et d’invasion par les restaurants étrangers. Pour ce faire, nous avons récupéré une liste des restaurants de la ville, sur le site linternaute.com.Cette liste, qui compte 127 établissements, n’agrège pas toutes les sandwicheries et restaurants type « kebab ».Partons donc du postulat qu’il y en aurait une vingtaine, comme l’assure M. Ménard. #container_14462169797{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14462169797{ height:700px; } #container_14462169797 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14462169797 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14462169797 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14462169797 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Restaurants à Béziers par type de cuisineSource : linternaute.comrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14462169797", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Brasserie - Bistrot","Traditionnelle","Bar","Italienne","Méditerranéenne","Cuisine moderne","Chinoise","Pizzeria","Amérique du Nord","Espagnole","Japonaise - Sushi","Gastronomique","Crêperie","Hôtel - Palace","Marocaine","Bretonne","Fast-food","Guinguette","Indonésienne","Libanaise","Pakistanais","Pâtes","Poisson - Fruit de mer","Portugaise","Rôtisserie - Grillades","Salon de thé","Turque"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 26 ], [ "", 25 ], [ "", 9 ], [ "", 8 ], [ "", 8 ], [ "", 7 ], [ "", 6 ], [ "", 5 ], [ "", 4 ], [ "", 4 ], [ "", 4 ], [ "", 3 ], [ "", 2 ], [ "", 2 ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});On le voit, la restauration traditionnelle est encore largement dominante à Béziers, avec 25 établissements, sans compter les brasseries (26), ni les restaurants de cuisine « moderne » ou « gastronomique ».On peut en revanche signaler à M. Ménard qu’en matière d’invasion culinaire, il devrait sans doute se « méfier » de l’Asie : on compte déjà 10 établissements chinois ou japonais dans sa ville, qui ne sont probablement pas « de tradition judéo-chrétienne ».La France > le reste du mondeRegroupons maintenant ces restaurants par continent. On a compté d’une part la France (bistrots, brasseries, restauration traditionnelle, méditerranéenne, gastronomique, bretonne), puis l’Europe et les Etats-Unis (une « culture » différente, mais sensiblement proche, du moins probablement dans l’esprit de M. Ménard), l’Asie, et enfin le reste (cuisines marocaine, libanaise, pakistanaise, turque). Voici ce qu’on obtient. #container_14462168611{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14462168611{ height:500px; } #container_14462168611 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14462168611 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14462168611 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14462168611 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Restaurants à Béziers par type de cuisine regroupéeEuropéen/Amérique du Nordrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14462168611", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Francais","Européen/Amérique du Nord","Asiatique","Maghrébin/Pakistanais/Turc/Libanais"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Restaurants ", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Francais", "y": 80, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Européen/Amérique du Nord", "y": 32, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Asiatique", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Maghrébin/Pakistanais/Turc/Libanais", "y": 5, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});La France gagne donc ici par K.-O. face au reste du monde, écrasant largement l’Europe, l’Asie, et nos 5 restaurants « non occidentaux ». Et ce même si on ajoute à cette catégorie les fameux 20 kebabs de M. Ménard.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.10.2015 à 15h08 • Mis à jour le30.10.2015 à 16h45 | Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant) Les anniversaires les plus tristes permettent un moment d’introspection. Il y a vingt ans, le premier ministre israélien, Yitzhak Rabin, était assassiné par un extrémiste juif. Les cérémonies officielles se sont multipliées cette semaine à sa mémoire. Un grand rassemblement aura lieu samedi soir, 31 octobre, à Tel-Aviv, sur la place qui porte dorénavant son nom, en présence notamment de l’ancien président américain Bill Clinton. Mais cet anniversaire a été aussi l’occasion de nouvelles escarmouches entre la gauche et la droite. Dans un entretien au Monde, le leader travailliste Isaac Herzog, qui a conduit l’Union sioniste lors des législatives de mars, s’explique sur la difficulté à distinguer la gauche israélienne de la droite au pouvoir.Comment l’assassinat a-t-il changé la gauche ?Isaac Herzog Cet événement a d’abord bouleversé le pays et provoqué un grand tournant dans la politique. Ce n’est pas seulement l’assassinat qui a conduit à l’affaiblissement de la gauche, mais les circonstances historiques. Le terrorisme et les attentats-suicides dans les années 1990 et au début des années 2000 ont influencé de façon dramatique la psyché nationale. Mais, d’un autre côté, cela a conforté l’héritage de Rabin. Paradoxalement, après lui, tous les leaders ont été forcés d’aller dans le sens d’arrangements avec les Palestiniens. Tous ceux qui s’étaient opposés à la politique de Rabin l’ont adoptée. Benjamin Nétanyahou, Ehoud Barak avec les négociations de Camp David, Ariel Sharon et le retrait unilatéral dramatique de la bande de Gaza, Ehoud Olmert qui est allé aussi loin que possible avec Mahmoud Abbas... D’une certaine façon, ils sont tous allés dans le sens d’une solution à deux Etats, malgré le fait que, dans l’opinion publique, elle avait perdu substantiellement du soutien avec la vague de terreur.Mais on a l’impression que le « camp de la paix » ne s’est jamais remis de la mort de Rabin...La gauche a été affaiblie politiquement. Elle n’a pas réussi à s’en remettre. Depuis Barak [1999-2001], elle n’a pas réussi à former un gouvernement. Seuls des leaders de la droite et du centre ont été premiers ministres. J’en ai été proche lors des dernières élections, en mars. Je dirige le deuxième plus grand bloc dans la politique israélienne. Il y avait un désir de remplacer Nétanyahou et il existe une frustration croissante due à ses politiques. Néanmoins, l’état d’esprit de la population quand il s’agit de terrorisme, d’assassinats et de coups de couteau penche naturellement davantage vers la droite et le nationalisme. Dans ces circonstances, je persiste dans mes positions : nous devons aller vers une séparation d’avec les Palestiniens.Certes, mais sur des sujets majeurs comme le terrorisme, le dossier nucléaire iranien ou bien le mouvement BDS, appelant au boycottage d’Israël à cause de l’occupation, il est souvent difficile de distinguer vos positions de celles de la droite. Pourquoi ?Parce que nous y croyons ! Quand il s’agit de sécurité nationale, je ne serai jamais dans l’opposition aux citoyens israéliens. Je pense que l’accord sur le nucléaire iranien est très problématique et que Rabin aurait été d’accord. Je pense que le mouvement BDS est une menace existentielle pour notre légitimité et notre juste cause dans ce monde. Je veux m’assurer que notre nation a un Etat indépendant qui est la destination du peuple juif, à côté d’un Etat palestinien qui est la destination du peuple palestinien. J’ai aussi clairement fait comprendre à mon parti et à nos supporters qu’il fallait que nous allions vers le centre, car nous n’emporterons jamais la confiance des Israéliens si nous ne touchons pas leur cœur en matière de sécurité. Depuis des années, la droite nous accuse d’être des traîtres et d’avoir laissé tomber les questions de sécurité.Au cours d’un échange de tribunes avec le célèbre journaliste du Haaretz, Gideon Levy, il y a quelques semaines, vous avez écrit que l’affrontement politique actuel en Israël opposait les pragmatiques aux messianistes. C’est-à-dire ?Le messianisme commence quand les gens introduisent les questions religieuses dans le conflit et croient dans le « Grand Israël » [de la mer Méditerranée au fleuve Jourdain]. Ils disent que si les choses restent en l’état, on surmontera tout et on sera victorieux. Le pragmatisme a toujours été la mission des hommes d’Etat travaillistes, depuis Ben Gourion jusqu’à Yitzhak Rabin et Shimon Pérès. C’est notre « raison d’être » [en français]. Nous débattions déjà de ce pragmatisme avec Menachem Begin [premier ministre 1977-1983]. Le pragmatisme signifie qu’on ne peut continuer comme cela à jamais, sans aller vers la paix.Au cours des dernières législatives, en mars, vous avez été à la tête d’un camp qui s’est appelé Union sioniste. Le sionisme, ça veut dire quoi aujourd’hui ?Le sionisme pragmatique des pères fondateurs était toujours inclusif. Le vrai débat avec la droite est : jusqu’où doit aller le sionisme ? Tous les citoyens doivent avoir les mêmes droits dans notre pays. Il faut préserver une justice indépendante et les valeurs démocratiques, qui reposent sur la justice sociale. Le sionisme messianique, lui, dit que tout découle des croyances religieuses, au mépris des autres personnes vivant sur cette terre.Quand Rabin a été assassiné, il y avait 140 000 colons en Cisjordanie. Ils sont 350 000 à présent, et avec de puissants relais politiques...Il existe une proposition de règlement pacifique entre Israéliens et Palestiniens avec échange de territoires. Elle reste valable. C’est la proposition Clinton de 2000. Elle concerne 80 % des colons. C’est donc encore faisable, on peut y arriver. Il faut essayer, encore et encore. Je crois qu’il existe une occasion en or, sur la base d’un concept régional. Il y a des pays dans la région qui partagent nos intérêts et nos défis, comme la lutte contre le terrorisme, l’Iran, l’Etat islamique, et qui veulent favoriser un accord entre nous et les Palestiniens. Il pourrait s’agir d’un moteur essentiel pour changer l’atmosphère dans la région.Croyez-vous Benyamin Nétanyahou lorsqu’il affirme vouloir préserver le statu quo au sujet de l’accès à l’Esplanade des mosquées (mont du Temple pour les juifs) ?Ça n’a rien à voir avec la croyance. Israël a toujours voulu, sans équivoque, préserver le statu quo sur le mont du Temple, et ce gouvernement aussi. D’énormes mensonges sont diffusés par les affiliés des Frères musulmans en Israël et ailleurs, sur ce sujet, qui a toujours fait couler le sang. Je crois dans le droit de chacun à pratiquer sa religion. Je crois aussi dans la prudence, basée sur des décisions religieuses [rabbiniques] au sujet des visites des juifs sur le mont du Temple.Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant)ReporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Cazenave A l’issue d’une ultime séance de négociations au siège du Medef, le patronat et trois syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC) ont validé, vendredi 30 octobre, l’accord sur la réforme du régime des retraites complémentaires, destiné à renflouer les caisses de l’Agirc-Arrco.Cet accord, qui doit être formellement signé dans les jours qui viennent, comporte une mesure phare : la mise en place d’un système de bonus-malus pour inciter les salariés à décaler leur départ à la retraite.Lire aussi :Patronat et syndicats valident l’accord sur les retraites complémentairesÀ partir de 2019, les salariés qui auront atteint l’âge légal de départ à la retraite (62 ans) et la durée de cotisation requise pour obtenir une pension à taux plein, devront quand même travailler un an de plus. Sinon ? Ils subiront une décote de 10 % pendant deux ans (voire trois) sur leurs retraites complémentaires.Ceux qui travailleront deux années de plus - soit jusqu’à 64 ans - bénéficieront au contraire d’un bonus de 10 % pendant un an. Ce bonus grimpe respectivement à 20 % et 30 % pour trois et quatre années de travail supplémentaires.L’accord prévoit aussi une moindre revalorisation des pensions pendant trois ans. Celles-ci augmenteraient à un rythme inférieur à l’inflation de 1 point. Une mesure synonyme de perte de pouvoir d’achat pour les retraités. De même, décaler la revalorisation des pensions des régimes complémentaires au 1er novembre 2016, plutôt qu’en avril, entraînera un petit manque à gagner.Pour appréhender l’impact de ces mesures nous avons demandé au cabinet de conseils Optimaretraite de réaliser des simulations pour deux types de profils : un cadre gagnant 54 000 euros de salaire brut par an (salaire moyen des cadres selon l’Association pour l’emploi des cadres), et un salarié non cadre gagnant 20 544 euros annuels (salaire médian de 1 772 euros en France). Les deux ont travaillé tout au long de leur carrière et partent à la retraite à taux plein à 62 ans. 1 - Impact du bonus-malus pour un cadreMontant de la pension avec les règles actuelles :Pour un départ en retraite à 62 ans il touche chaque année 29 290 euros.Montant de la pension avec la réforme :Pour un départ à 62 ans, il subit la décote de 10 % sur les régimes complémentaires et perçoit donc 28 049 euros pendant ses trois premières années, avant de toucher à 65 ans le taux plein soit 29 290 euros. Sur cette période (de 62 à 65 ans), sa perte de pension atteint donc 3 723 euros par rapport aux règles actuelles.Pour un départ à 63 ans, il n’aura pas d’abattement sur ses régimes complémentaires. Comme il a travaillé une année de plus que le taux plein, il a généré de nouveaux droits. Il touchera donc une pension annuelle de 30 740 euros. La réforme est neutre et ne change rien par rapport aux règles actuelles.En cas de départ à 64 ans, il bénéficie d’un bonus de 10 % sur ses régimes complémentaires pendant une année. Il percevra donc 33 512 euros à 64 ans et 32 189 euros ensuite. Soit un gain de 1 323 euros par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 64 ans.En partant à 65 ans, le bonus est de 20 % sur les complémentaires. Il touche donc 36 372 euros la première année, puis 33 645 euros ensuite. Soit un gain de 2 727 euros par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 65 ans. 2 - Impact du bonus-malus pour un salarié non-cadreMontant de la retraite avec les règles actuelles :Départ en retraite à 62 ans, il touche chaque année une pension de 12 783 eurosMontant de le pension avec la réforme :Pour un départ à 62 ans, il perçoit 12 404 euros pendant ses trois premières années, avant de toucher le taux plein à 65 ans soit 12 783 euros. Sur cette période (de 62 à 65 ans), la perte de pension atteint donc 1 136 euros par rapport aux règles actuelles.Pour un départ à 63 ans, la réforme est neutre et ne change rien par rapport aux règles actuelles.En cas de départ à 64 ans, le bonus de 10 % sur ses régimes complémentaires pendant une année, permet un gain de 400 euros (pour une pension de 14 515 euros cette année là) par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 64 ans.En partant à 65 ans, le bonus de 20 % sur les complémentaires engendre un gain de 820 euros (pour une pension de 15 614 euros cette année là) par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 65 ans. 3 - Impact de la revalorisation des pensionsLa revalorisation des retraites pendant trois ans se fera donc à un rythme inférieur de 1 point à l’évolution des prix. La simulation ci-dessous se base sur une inflation de 1,5 % pendant 3 ans et intègre en 2016 le report de la revalorisation au 1er novembre.Cadre (pension annuelle de 29 290 euros)Manque à gagner en 2016 : 129 eurosManque à gagner entre 2016 et 2018 : 769 eurosNon cadre (pension annuelle de 12 783 euros)Manque à gagner en 2016 : 39 eurosManque à gagner entre 2016 et 2018 : 235 eurosFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.10.2015 à 14h16 | Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Le sujet est complexe, mais il est crucial pour l’économie grecque. Vendredi 30 octobre, le projet de loi encadrant la recapitalisation des quatre principales banques grecques – la Banque nationale de Grèce (BNG), la banque du Pirée, Alpha et Eurobank – a enfin été déposé au parlement hellène. Il devrait être adopté en procédure d’urgence d’ici à dimanche soir, au lendemain de la publication des résultats des « stress tests » de la Banque centrale européenne (BCE) évaluant les besoins en argent frais de ces établissements.Pour Athènes, l’enjeu est de taille : permettre aux banques grecques, très fragiles, de fonctionner à nouveau normalement.Lire aussi (édition abonnés) :En Grèce, Alexis Tsipras coincé entre Bruxelles et la rueDans quel état sont les banques grecques ? Elles sont le talon d’Achille de l’économie hellène. « Elles ne remplissent plus leur mission, à savoir financer les entreprises et les ménages », résume Nikolaos Georgikopoulos, économiste à la Stern Business School de l’université de New York. Il y a un an, elles allaient pourtant mieux. Les « tests de résistance » de novembre 2014 de la BCE avaient révélé qu’elles étaient à peu près solides. Il faut dire que, depuis 2009, elles ont été recapitalisées sous différentes formes à hauteur de 56 milliards d’euros, selon les calculs de M. Georgikopoulos. Le Fonds hellénique de stabilité financière (FHSF) a notamment injecté 25 milliards d’euros.Depuis, les troubles politiques qui ont suivi l’élection d’Alexis Tsipras au poste de premier ministre, en janvier 2015, et les craintes de la sortie du pays de la zone euro ont nui aux quatre principaux établissements nationaux. La fuite des dépôts s’est accélérée – plus de 100 milliards de dollars (91 milliards d’euros) ont quitté le pays depuis 2010. En raison du retour de la récession, le nombre de prêts non performants aux entreprises et ménages, qui ne seront probablement jamais remboursés, a explosé. De 35 % fin 2014, leur taux frôlerait aujourd’hui les 45 %, selon une source bancaire.Résultat : aujourd’hui, personne n’est capable de dire ce que valent exactement les banques grecques, qui survivent grâce aux aides d’urgence de la BCE, les « emergency liquidity assistance ».Que révéleront les stress tests de la BCE ?Pour déterminer l’état de santé réel de ces établissements et quels sont leurs besoins en argent frais, le superviseur bancaire unique, logé au sein de la BCE, a lancé dès cet été une nouvelle série de tests de résistance. Le résultat de ce check-up sera rendu public samedi 31 octobre au matin. Cet été, les besoins de recapitalisation étaient estimés entre 10 et 25 milliards d’euros. En début de semaine, des sources bancaires, à la fois grecques et européennes, assuraient que « les besoins seraient au final moins élevés que prévu, certainement en dessous du seuil de 20 milliards d’euros ».Lire aussi :L’Eurogroupe s’apprête à débloquer un nouveau prêt à la GrèceComment seront recapitalisés les établissements ?Quels que soient les montants annoncés par la BCE, le gouvernement grec espère faire passer avant dimanche soir le projet de loi qui permettra de mettre en œuvre la recapitalisation.Annoncé à maintes reprises et systématiquement repoussé depuis plus de trois semaines, ce texte a fait l’objet d’âpres négociations avec les représentants des créanciers du pays.Il s’agit en effet de déterminer d’où proviendra l’argent qui renflouera les banques. A priori, 10 milliards d’euros seront mis à la disposition du Fonds hellénique de stabilité financière, qui renforcerait ainsi sa participation dans les établissements. « Le HFSF fournira toute aide publique qui s’avérera nécessaire », a déclaré une autre source bancaire à l’agence Reuters, mardi. Les banques feront également appel aux investisseurs privés, par le biais d’une levée de capitaux sur les marchés qui pourrait commencer dès le 2 novembre.Si cela ne suffit pas, 15 milliards d’euros supplémentaires, provenant du nouveau plan d’aide (86 milliards d’euros) accordé au pays cet été, pourraient être débloqués. Mais uniquement quand les créanciers d’Athènes auront terminé leur première évaluation des mesures de rigueur adoptées par le gouvernement ces dernières semaines. Ce qui ne devrait pas intervenir avant courant novembre.Alexis Tsipras a bien tenté d’obtenir que la recapitalisation soit séparée de cette évaluation. Mais il s’est vu opposer un refus catégorique des créanciers.Pourquoi le gouvernement grec est-il si pressé ?Pour le gouvernement Tsipras, il y a urgence. La Grèce, comme la BCE, a en effet intérêt à ce que la recapitalisation soit bouclée au plus vite. Si elle a lieu aujourd’hui, le pays est en effet libre de décider comment renflouer ses établissements. En revanche, si elle a lieu après le 31 décembre, la directive européenne sur le redressement et la résolution des crises bancaires s’appliquera pleinement. Or, celle-ci prévoit la possibilité d’un « bail-in », c’est-à-dire une participation forcée des gros déposants (plus de 100 000 euros) au sauvetage de leur banque, comme ce fut le cas à Chypre en 2013. Les gros déposants étaient alors, pour la plupart, des Russes aisés.Mais dans le cas grec, les gros déposants sont des PME déjà exsangues. Une telle mesure serait donc particulièrement pénalisante. « Voilà pourquoi nous ferons tout pour que la recapitalisation intervienne avant décembre : un bail-in serait un désastre pour le pays », confie une source bancaire.Lire aussi :Athènes va présenter un nouveau budget d’austéritéAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Damien LeloupL’entrée de Vivendi au capital d’Ubisoft l’a mis en lumière : les très grands éditeurs de jeux vidéo ne sont pas à l’abri d’une tentative de prise de contrôle. Qu’ils soient américains, japonais ou européens, la quasi-totalité d’entre eux sont en effet cotés en Bourse.Qui sont les actionnaires des géants du jeu ?En s’emparant de plus de 10 % des parts du premier éditeur français de jeu vidéo, Vivendi, la multinationale du divertissement dirigée par Vincent Bolloré, a créé la surprise. Pour Ubisoft, tout d’abord, qui affirme n’avoir pas été prévenu de cette entrée au capital jugée « agressive ».Lire aussi :Le PDG d’Ubisoft dénonce « l’agression » de VivendiMais ce mouvement apparaît aussi peu commun car les multinationales du divertissement investissent en général peu dans les géants du jeu vidéo – la trajectoire de Blizzard (Warcraft, Diablo…), passé par Universal puis Vivendi avant de fusionner avec Activision, faisant figure d’exception. Chez les principaux éditeurs au monde, en termes de ventes et de chiffre d’affaires, la vaste majorité des actionnaires appartiennent à deux catégories : les fondateurs et salariés de l’entreprise (qui détiennent par exemple un quart d’Activision-Blizzard) et surtout les fonds d’investissement, les banques privées et autres sociétés spécialisées dans la gestion d’actifs.Excepté Vivendi, une seule autre grande société internationale du divertissement investit de manière importante dans des éditeurs de jeux vidéo : Sony, qui édite aussi ses propres jeux, et possède un peu plus de 8 % de son partenaire historique Square Enix (Final Fantasy…). Un élément souligné par Yves Guillemot, le PDG d’Ubisoft, dans un entretien aux Echos : « Dans le jeu vidéo, pas une seule société ne fonctionne à l’intérieur d’un groupe de ce genre ».Vivendi peut-elle prendre le contrôle d’Ubisoft avec seulement 10,4 % des actions ?En théorie, pour contrôler une entreprise, il faut en détenir la majorité des actions - un actionnaire possédant plus de 50 % du capital obtient, sauf cas particulier, la majorité absolue des droits de vote au conseil d’administration, où se prennent toutes les décisions stratégiques de la société.En pratique, c’est plus compliqué, notamment dans les grandes entreprises cotées en Bourse. Ces dernières comptent en effet de très nombreux investisseurs détenant chacun une petite partie du capital (moins de 2 %). Lorsque le capital est ainsi émietté, aucun actionnaire ne peut imaginer rassembler 50 % des actions. Dès lors, les plus « gros » détiennent le pouvoir sur l’entreprise, même s’ils ne possèdent « que » 10 %, 20 % ou 30 % des parts.Ces « actionnaires de référence » disposent alors de sièges supplémentaires au conseil d’administration, doublé d’un poids considérable de fait. Leurs propositions sur la stratégie de l’entreprise sont en général suivies par les « petits » investisseurs, qui ne souhaitent pas participer activement à la gestion de la société et attendent simplement un rendement de leur placement.Ubisoft présente le même cas de figure : une multitude de « petits » investisseurs, qui possèdent chacun moins d’un pour cent de la société et six investisseurs détenant plus de 2 % du capital. Parmi ces derniers, des fonds d’investissement, mais aussi et surtout la famille Guillemot, les fondateurs de l’entreprise, qui ont gardé un peu moins de 10 % des actions. En montant à 10,4 % du capital, Vivendi devient donc le premier actionnaire d’Ubisoft - une position de force.Peut-on empêcher la prise de contrôle par un acheteur extérieur ?Mais toutes les actions ne se valent pas : dans certaines sociétés, dont Ubisoft, il existe différentes catégories, ouvrant des droits différents à leurs propriétaires. Certaines peuvent ainsi ne pas accorder de droits de vote au conseil d’administration, ou, au contraire, « peser » plus lourd en termes de voix. Les actions détenues par la famille Guillemot, comme souvent pour les fondateurs d’une entreprise, lui octroient en réalité 16 % des droits de vote.Au-delà de ce mécanisme, les sociétés peuvent également, si leur trésorerie le leur permet, racheter leurs propres actions pour se protéger de prises de contrôle non souhaitées, comme Nintendo, qui a émis des actions pour financer ses développements, avant d’en racheter une partie. Dans un autre secteur, Apple procède également régulièrement à des rachats d’actions.Quelles sont les conséquences des changements d’actionnaires ?Lorsqu’une société change d’actionnaire majoritaire, le nouvel entrant cherche en général à appliquer une nouvelle stratégie. Les conséquences peuvent être très diverses : historiquement, dans le domaine des jeux, les rachats se sont souvent traduits par l’annulation de projets, des changements de modes de distribution ou la mise en place de nouveaux projets.Lire aussi :« Star Wars », « Crash Bandicoot »… Ces jeux vidéo annulés à la suite d’un rachatDans le cas d’Ubisoft, Vivendi, qui a pendant plusieurs années possédé Sierra et Blizzard avant la fusion Activision-Blizzard, a laissé entendre qu’il souhaitait mettre en place des synergies avec ses autres sociétés. Vivendi possède notamment Canal+, tandis qu’Ubisoft a lancé son propre studio de production vidéo en 2001.Lire aussi :Pourquoi Ubisoft intéresse VivendiLes géants du jeu vidéo sont-ils aux mains des sociétés d’investissement ?Au premier regard, on pourrait croire que les sociétés de gestion d’actifs contrôlent, indirectement, certains très grands éditeurs. Les dix principaux actionnaires d’Electronic Arts, par exemple, sont des fonds de placement ou des sociétés de gestion d’actifs, qui possèdent chacune entre 2,75 % et 8 % du capital. Pour autant, ces sociétés ne s’impliquent pas nécessairement directement dans la gestion de l’entreprise. Surtout, Electronic Arts et Take-Two, qui est dans le même cas de figure, ne sont pas représentatifs de l’ensemble des grandes sociétés du jeu vidéo. Chez Activision-Blizzard, les actionnaires internes, regroupés, constituent l’actionnaire de référence. Chez Square-Enix, le fondateur de la société détient directement ou indirectement plus d’un quart des parts et reste le premier actionnaire.Peut-on encore parler d’entreprises « françaises », « américaines », ou « japonaises » ?Cela dépend… du critère qui est privilégié. Les géants du jeu vidéo sont aujourd’hui tous des multinationales, avec des filiales et des bureaux partout dans le monde. Ils possèdent tous des studios dans le pays où se situe leur siège social, mais aussi à l’étranger, notamment au Canada (Ubisoft, EA…).La question de la nationalité des actionnaires principaux de ces sociétés demeure en revanche un sujet sensible. Pour des raisons symboliques et historiques, les sociétés japonaises tentent de ne pas dépendre d’investisseurs étrangers, même si la société est présente à l’étranger depuis des décennies et travaille avec des studios et des distributeurs du monde entier. Ainsi, Nintendo, qui classe dans ses documents financiers ses investisseurs en fonction de leur nationalité, a pris soin de faire en sorte que la part des non-japonais dans son capital reste sous la barre des 50 %. La nationalité a sans doute facilité la tâche de Vincent Bolloré pour entrer au capital d’Ubisoft : si elle avait été menée par une entreprise étrangère, une opération de ce type aurait vraisemblablement provoqué une réaction du gouvernement français, qui cite régulièrement Ubisoft comme exemple des réussites françaises en matière de jeux vidéo. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444461', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Richard Schittly (Lyon, correspondant) « Calais, c’était l’enfer pour eux. » Interprète en langue arabe, Béchir Kalaï traduit le sentiment des migrants qui viennent de rejoindre la région lyonnaise après avoir quitté la « jungle », dans le cadre d’une opération nationale destinée à désengorger l’immense bidonville du Pas-de-Calais. Sur les 400 réfugiés extraits cette semaine du camp de Calais vers sept régions françaises, 51 sont arrivés mardi 27 octobre au centre de transit de l’association Forum réfugiés, situé à Villeurbanne.Lire aussi :Des centaines d’exilés de Calais placés en rétentionLes autorités ont soigneusement préparé leur accueil. Mercredi, cinq agents de l’office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), spécialement envoyés, ont vérifié leur situation administrative et dispensé de premiers conseils. Ces migrants sont âgés de 20 à 30 ans, originaires du Soudan pour 47 d’entre eux. Trois bénéficient déjà de l’asile, neuf ont un récépissé de demande ; les autres ont obtenu une autorisation provisoire de séjour.Les entretiens se succèdent dans des petits bureaux du rez-de-chaussée. A chaque fois, la même scène. Un homme sort une pochette en plastique fripée de son petit sac à dos. Il en tire des papiers froissés, qu’il déplie avec précaution, comme s’il s’agissait de reliques. Autorisation provisoire de séjour ou récépissé de demande d’asile, attestation d’enregistrement, passeport ou non... toute leur vie semble contenue dans ces liasses fragiles.Lire aussi :Comprendre la crise des migrants en Europe en cartes, graphiques et vidéos« Choukrane, merci, thank you »Elias B. vient d’Ethiopie par l’Italie. Il évoque brièvement la détention et ses problèmes de santé. Sacia, auditrice de l’OFII, lui explique le cheminement des procédures. Sa collègue Aziza l’informe d’une possible aide au retour. « J’espère que vous allez trouver du répit ici ; si vous éprouvez le besoin de repartir, sachez que nous organisons les choses », lui dit-elle. Blouson imperméable beige, basket noires fatiguées et bonnet aux couleurs américaines sur la tête, l’homme écoute, regard à la fois fatigué et concentré. Il dit merci en trois langues : « Choukrane, merci, thank you. » Puis il passe au bureau d’à côté, où Monia, du Forum réfugiés, lui donne 30 euros d’aide d’urgence et lui explique le rôle du centre de transit.L’arrivée d’une cinquantaine de migrants de Calais est une formalité pour ce centre qui traite une moyenne de 140 entrées par mois. « Il faut banaliser la situation : l’épisode de Calais a donné une image anormale de l’accueil des migrants, il faut passer d’un no man’s land juridique à quelque chose d’ordinaire », soutient Jean-François Ploquin, directeur de Forum réfugiés. « La situation est parfaitement gérable » dit aussi Michel Delpuech, préfet de la région Rhône-Alpes. La région Rhône-Alpes compte 6 800 places d’hébergement pour réfugiés, dont 2 000 pour la métropole de Lyon et le département du Rhône. A la date de l’arrivée du groupe de Calais, 500 places sont encore disponibles.« Les demandes d’asile sont en baisse »Le discours des autorités régionales se veut rassurant face à l’ampleur des phénomènes migratoires qui traversent actuellement l’Europe. « Les demandes d’asile sont en baisse » note le préfet Delpuech. Les demandes d’asile déposées dans la région Rhône-Alpes sont passées de 8 253 en 2004, à 5 182 dix ans plus tard. Elles devraient avoisiner les 6 000 cette année.Contrairement aux tensions rencontrées pour l’hébergement d’urgence des sans-abris en période hivernale, la capacité d’accueil des réfugiés est loin d’être débordée. Les services de la préfecture de Lyon attendent sereinement une deuxième vague venue de Calais, dans les semaines à venir, ainsi que l’arrivée possible de Syriens et d’Irakiens actuellement stationnés en Allemagne.Mercredi en fin de journée, Ibrahim Y., 25 ans, ferme la marche. Son sac serré sur le ventre, la sueur au front, le jeune tchadien attend son premier rendez-vous avec l’office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Après des exactions commises dans son village, il a fui son pays par la Libye et l’Italie. « Il a un sacré parcours ce jeune homme », chuchote Aziza à l’oreille de sa collègue, avant de se tourner vers lui : « On vous souhaite bonne chance. »Lire aussi :A Calais, « la jungle est aujourd’hui hors contrôle » data-ui="carousel" data-module="portfolio" data-wrapper=".gallery" data-interval="false" data-is-atom tabindex="10"> data-slide-title="" data-slide-description="Officiellement ouvert au printemps pour libérer le centre-ville de ses migrants et les regrouper, la "jungle" a pris l'aspect d'un immense bidonville, structurée par une économie de survie. Les magasins affichent souvent l'origine du propriétaire." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Des cafés sont aménagés. On peut y boire un thé ou un café. "On estimait à 5 000 le nombre de migrants ici avant le week-end [samedi 10 et dimanche 11 octobre]", résume François Guennoc, de l’association l’Auberge des migrants. "On ne doit pas être loin de 6 000, alors", complète un autre. Au début du printemps, ils étaient 2 000." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Dans la jungle, un des migrants propose ses services pour réparer les vélos des autres occupants du camp. Comme pour se donner l’impression de reprendre la main, les CRS ont réinvesti le lieu. Lundi 12 octobre, avant le déjeuner, ils ont patrouillé par groupe de quatre ou cinq et tassé un peu plus le sable de la dune de leurs bottes de sécurité." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Mohajir épluche quelques pommes de terre pour le repas du soir. Dans la grande tente des Soudanais, l'accueil se veut chaleureux." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Tony et Vince sont deux bénévoles britanniques. Ils sont venus il y a quelques jours apporter leur aide dans la construction des bâtiments." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Les différents magasins improvisés dans le camp proposent souvent les mêmes produits. "Désormais, c’est le lieu de refuge de tous les damnés de la terre. On a même une tente de Bédouins du Koweït. Chez eux, ils n’ont droit à rien. Ils viennent voir ici", observe Dominique, un Calaisien qui offre l’électricité pour charger les téléphones." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Les alentours de l'église orthodoxe sont de plus en plus décorés. Ici, un portail d'accueil a été peint pour embellir l'entrée." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Deux jeunes étudiants belges sont venus deux jours aider les réfugiés. Les temps de jeu permettent d'adoucir une atmosphère parfois tendue." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Un gigantesque dôme trône au fond de la jungle. Il a été construit par des Britanniques. Il doit accueillir des représentations théâtrales." data-slide-item-lie="" Précedent1/9SuivantOfficiellement ouvert au printemps pour libérer le centre-ville de ses migrants et les regrouper, la "jungle" a pris l'aspect d'un immense bidonville, structurée par une économie de survie. Les magasins affichent souvent l'origine du propriétaire.DAVID PAUWELS POUR "LE MONDE"› Accéder au portfoliorequire(['lmd/ui/carousel', 'lmd/module/portfolio']);Richard Schittly (Lyon, correspondant)Journaliste au Monde Frédéric Cazenave « Une bouffée d’oxygène, cela change du scepticisme ambiant. » Michel Sapin, le ministre des finances, semblait ravi jeudi 29 octobre de sa visite chez Ulule, un des champions français de la finance participative.Au cours de cette rencontre, où le staff du ministre et les journalistes ont envahi le petit open space de la start-up située dans le quartier du Sentier à Paris, plusieurs porteurs de projets – comme Glowee, une société qui conçoit un système de bioéclairage urbain à partir de… bactéries – ont présenté leur société au ministre et dit tout le bien qu’ils pensaient de cette façon de se financer.Cette visite ministérielle s’est déroulée un an après la mise en place d’un nouveau cadre législatif pour le « crowdfunding ». La réglementation entrée en vigueur le 1er octobre 2014 permet notamment aux particuliers de prêter aux petites et moyennes entreprises contre rémunération. Une activité jusqu’alors réservée aux banques. De même, ce texte a assoupli les démarches en cas d’appel public à l’épargne.Lire aussi : La France veut accélérer l’essor du financement participatif« Source de financement complémentaire »L’occasion pour Bercy de réaffirmer son intérêt pour cette nouvelle façon de lever des fonds. Certes, bien qu’en forte croissance, les montants restent encore faibles (133,2 millions d’euros ont été collectés auprès des internautes au premier semestre 2015), mais « cette source de financement complémentaire est particulièrement adaptée au démarrage d’une entreprise », estime Michel Sapin.Ceux qui espéraient des annonces permettant de donner une nouvelle impulsion au secteur sont en revanche restés sur leur faim. L’association Financement participatif France avait pourtant récemment fait toute une série de propositions qui permettraient, selon elle, d’accélérer le tempo. Les acteurs du secteur souhaitent notamment relever les seuils maximaux de 1 000 euros par prêteur et par projet pour un prêt rémunéré.Lire aussi :Les sites de finance participative veulent transformer l’essai« Avant d’envisager de nouvelles mesures, nous allons déjà réaliser un bilan complet de cette réglementation, car il faut garder le bon équilibre entre essor de la finance participative et protection des particuliers », a affirmé Michel Sapin.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.10.2015 à 12h09 • Mis à jour le30.10.2015 à 14h10 | William Audureau La Paris Games Week, qui se tient jusqu’au dimanche 1er novembre au parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris, partage pour la première fois une frontière commune avec la Game Connection, réservée aux professionnels du jeu vidéo, dont les portes ferment ce vendredi. Un simple mur blanc, au sein du hall des jeux Made In France, marque une césure nette entre ces deux rendez-vous, entre joueurs et créateurs.« On n’a jamais été aussi près d’eux. On se sent même un peu trop près », sourit l’un des accrédités de la Game Connection. Comme la plupart des professionnels du jeu, il ne s’aventurera presque jamais côté Paris Games Week. « Trop de monde, trop bruyant ».Certains joueurs, rapidement refoulés par les deux agents qui gardent l’entrée, tentent, eux, parfois de pénétrer de l’autre côté. Le plus souvent par erreur : le plan distribué à l’entrée place, à tort, la très feutrée Game Connection sur le chemin du hall du jeu Call of Duty : Black Ops III.« On ne sait pas vraiment qui sont les gens derrière les jeux »Mais cette séparation entre les deux salons traduit aussi et surtout le manque de visibilité et de reconnaissance des créateurs (programmeurs, concepteurs, producteurs, etc.) de jeux vidéo par leur public. « On ne sait pas vraiment qui sont les gens derrière les jeux, ni comment ça se passe, il faudrait voir derrière le mur en fait », reconnaît Albéric, 21 ans, qui développe un jeu amateur sur Steam avec des amis de l’école des Beaux-Arts de Nancy. « On connaît quelques trucs sur le jeu indépendant comme Super Meat Boy ou Fez mais parce qu’on a regardé des documentaires », nuance Clara, 21 ans, l’une des plus renseignées ce jour-là.Chez les autres visiteurs, c’est surtout le flou et l’indifférence qui domine. « Ubisoft, je sais que Michel Ancel travaille dedans, c’est tout », reconnaît Émilien, 25 ans, citant le premier éditeur français et le créateur de la série Rayman. « Oui, je connais des noms du jeu vidéo, Call of Duty. Activision. Treyarch », évacue de son côté Ilias, citant le jeu le plus vendu de ces dernières années, ainsi que son éditeur et l’un de ses studios. Sur le stand Made In France, un joueur rangera avec désinvolture Ubisoft parmi les sociétés américaines, tandis que plusieurs avouent ne s’être jamais posé la question.Un salon consommateur« C’est évident que si je fais traverser le salon à Miyamoto [le plus célèbre concepteur de jeux vidéo, père de Donkey Kong, Super Mario ou Zelda], ce sera tranquille, alors que Cyprien [connu pour ses vidéos sur YouTube], lui, se ferait croquer », sourit Emmanuel Martin, délégué général du SELL, le syndicat professionnel qui organise l’événement. D’une manière générale, les visiteurs semblent bien plus intéressés par les T-shirt gratuits et les YouTubeurs célèbres que par les créateurs de jeux.Certains viennent pourtant avec des envies de carrière derrière la tête. « On est un des seuls salons au monde où il y a la queue devant les stands des écoles de jeux vidéo », relativise ainsi Emmanuel Martin, qui souligne par ailleurs que les votes pour les Game Connection Awards sont également ouverts au public. « Et si l’on a mis en place la zone Made In France c’est surtout pour que les créateurs et les joueurs puissent échanger. » Mais, reconnaît-il, la PGW reste un salon consommateur, où sur les 2 000 à 3 000 badges professionnels, la majorité vont à des animateurs d’événement, des showmen, plutôt qu’à des créateurs. Même si certains éditeurs, comme Square Enix, mettent les concepteurs en avant, sur scène.Stars françaises et développeurs étrangers« La PGW un salon consumériste, peut-être que cela ferait davantage sens de rapprocher le public et l’industrie sur un salon du jeu vidéo plus culturel », suggère de son côté Pierre Carde, l’homologue d’Emmanuel Martin, côté Game Connection. « C’est vrai que c’est un peu comme l’eau et l’huile, cela ne se mélange pas vraiment. Le seul point de contact est l’espace des lauréats des Game Connection Awards, mais au-delà, ce serait peut-être déceptif pour le public. »En effet, la Game Connection ne réserve aucune borne jouable, juste des allées propres où se croisent, au hasard des stands, Frédérick Raynal, créateur du célèbre jeu des années 1990 Alone in the Dark, des développeurs serbes ou croates à la recherche d’un éditeur, un barbier (!), ou le très couru président de Focus Home Interactive, troisième éditeur français de jeu vidéo, qui édite Tour de France et Blood Bowl.Bref, l’industrie de la création, parfois très éloignée de ce que les joueurs se représentent - du moins quand ils soupçonnent son existence. À l’image de Karim, 15 ans, alerté de la présence de professionnels derrière le mur : « Hein ? Des professionnels ? Il y a des joueurs professionnels de League of Legend ? On peut aller les voir ? »William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Pierre Stroobants (Strasbourg, envoyé spécial) La haute représentante pour la politique extérieure de l’Union européenne, Federica Mogherini, sera à Vienne, vendredi 30 octobre, pour l’ébauche d’une négociation internationale sur la Syrie. L’Iran y participera pour la première fois. Mme Mogherini a accordé, mercredi matin, un entretien au Monde et au Guardian, au Parlement de Strasbourg.Lire aussi :Où en sont les négociations diplomatiques sur la SyrieQu’attendez-vous de ces discussions ?L’important est que tous les acteurs régionaux concernés, ainsi que la communauté internationale soient présents pour évoquer la transition politique. L’Union européenne possède le canal de discussion le plus utile avec l’Iran après l’accord sur le nucléaire conclu en juillet et elle peut donc contribuer à ce que cet acteur important soit partie prenante.Quelle est votre position sur le rôle à conférer, ou non, au président syrien, Bachar Al-Assad ?Ma position est celle du Conseil. J’ai été chargée de travailler avec tous les acteurs concernés – l’envoyé spécial des Nations unies (ONU), les Etats-Unis, la Russie, l’Iran, l’Arabie saoudite, les pays du Golfe, l’Egypte – pour tenter d’amorcer le processus de transition politique. Cela signifie, selon moi, que nous devons garantir une démarche inclusive, avec des représentants du régime, comme cela a toujours été le cas dans la démarche de l’ONU, le cadre auquel nous nous référons.« L’accord sur l’Iran nous a incontestablement permis d’accroître notre rôle »L’Arabie saoudite acceptera-t-elle de collaborer avec l’Iran ?Nous y travaillons. Je mesure la difficulté, mais rassembler tous les acteurs concernés pour agir dans le même sens est la seule issue. Les dernières années de la guerre en Syrie l’ont démontré. Par ailleurs, il ne faut pas sous-estimer l’influence que peut avoir cette démarche pour l’architecture sécuritaire de toute la région. Je ne dis pas que nous reproduirons la même formule partout mais elle pourra être utile pour d’autres crises de cette région qui est d’une grande importance sur le plan stratégique. L’accord sur l’Iran peut avoir des conséquences positives pour les relations dans toute la région.L’Union européenne peut-elle réellement jouer un rôle pour une solution syrienne ?La conclusion de l’accord sur l’Iran nous a incontestablement permis d’accroître notre rôle parce que nous sommes chargés de la coordination et de l’application du texte. Des semaines de négociation ont permis de créer une forme de compréhension et de confiance mutuelles avec l’Iran, mais aussi avec d’autres pays du Golfe. Et puis la proximité, non seulement géographique mais aussi culturelle des Européens avec la région, est évidemment importante. Nous sommes logiquement focalisés sur la crise des réfugiés et sur la Syrie, mais nous ne perdons pas de vue que le problème est bien plus vaste : si nous résolvions demain la crise syrienne, les réfugiés de ce pays rentreraient chez eux, mais les flux venant d’autres pays ne s’arrêteraient pas.En réalité, l’Iran n’a pas encore totalement avalisé l’accord de Genève… Quand viendra le jour de la mise en œuvre de ce texte ?Il est possible qu’il survienne avant la fin de l’année, mais je ne fixe pas de date pour éviter que l’on y voie un « problème » s’il devait arriver un peu plus tard.Comment voyez-vous le rôle actuel de la Russie ? Demande-t-elle des concessions européennes concernant Bachar Al-Assad en promettant des concessions sur l’Ukraine ?Pas du tout. Il n’y a pas de marchandage, pas de lien. Je crois d’abord qu’après l’accord iranien, la Russie veut démontrer qu’elle peut jouer un rôle sur d’autres plans. Elle accroît son action militaire, pour laquelle elle se coordonne davantage avec les Etats-Unis. Nous continuons toutefois à insister pour que ses frappes soient concentrées sur les groupes terroristes. A ce propos, la Russie a d’ailleurs aussi intérêt à agir compte tenu de la forte présence de combattants russes dans ces organisations. Leur retour en Russie pourrait menacer sa sécurité.Par ailleurs, je crois que les dirigeants russes sont conscients que s’ils ne collaborent pas à un processus de transition, ils risquent d’être piégés dans un scénario où la communauté musulmane de Russie, majoritairement sunnite, reprocherait à ses dirigeants d’avoir pris fait et cause pour des chiites.Lire aussi :Syrie : comment la Russie a redistribué les cartesLa Russie bombarde-t-elle réellement les positions de l’Etat islamique ?Nous voyons une augmentation des actions visant l’EI ainsi que celles des autres organisations que l’ONU définit comme terroristes.Jean-Pierre Stroobants (Strasbourg, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.10.2015 à 19h33 • Mis à jour le28.10.2015 à 20h40 | Carine Bizet La maison de couture a annoncé mercredi la fin de sa collaboration avec son directeur artistique, après quatorze ans de bons et loyaux services. L’automne 2015 est la saison des grands bouleversements dans l’industrie du luxe : après la séparation de Christian Dior et de Raf Simons, c’est au tour de la maison Lanvin de confirmer la fin de sa collaboration avec Alber Elbaz, le 28 octobre. Après une annonce faite, en interne uniquement, dans l’après-midi, une lettre signée d’Alber Elbaz (et expédiée depuis une adresse Gmail hors Lanvin) a officialisé la rupture dans la soirée. « Au moment où je quitte la maison Lanvin sur décision de l’actionnaire majoritaire, je veux exprimer mes remerciements et mes chaleureuses pensées à tous ceux qui ont travaillé avec acharnement au réveil de Lanvin au cours des 14 dernières années (…) », écrit le designer. Cette union a en effet été longue et particulièrement fructueuse. Avec son nœud papillon, ses rondeurs et son sens de l’humour – lisible aussi dans les vitrines surréalistes inventées pour Lanvin –, ce designer, né au Maroc et élevé en Israël, a su se faire une place à part dans le cœur de ses clients comme celui d’ailleurs des gens de la mode qui ne se montrent pas toujours très tendres.Mais c’est dans la garde-robe des femmes qu’il brille le mieux. Avant d’arriver chez Lanvin en 2001, son C.V. était déjà bien chargé : la maison américaine Geoffrey Been à New York (un spécialiste du drapé glamour), Krizia en Italie, Guy Laroche puis Yves Saint Laurent avaient accueilli le créateur. Chez Lanvin, il a véritablement imposé un style, une allure. Ses robes de cocktail en satin drapé, ses vestes en gros-grain, ses blouses à manches bouffantes, ses grosses fermetures à glissière industrielles, ses bijoux (en collaboration avec Elie Top) portés en cascade façon Castafiore rock et délicieusement turbulente ont fini par incarner une esthétique reconnue.La « patte » ElbazFantaisiste, ultra-féminine, glamour, la « patte » Elbaz est une sorte de version généreuse, joyeuse et quotidienne de l’esprit « couture parisienne ». Sa recette a vite rencontré le succès : la maison de couture fondée en 1889 (la plus ancienne du marché) et rachetée en plein déficit en 2001 par la taïwanaise Shaw-Lan Wang est redevenue bénéficiaire en 2007. En 2010, le succès de sa collection en collaboration avec H&M a aussi montré qu’il avait un fan-club qui dépassait largement les frontières du luxe.Cette histoire d’amour s’achève aujourd’hui après quelques rumeurs de froid entre le designer et la propriétaire taïwanaise, ou d’autres qui rapportent que la maison serait à vendre. C’est surtout un cycle qui prend fin pour le designer comme pour la maison. Celle-ci va devoir trouver un directeur artistique capable de lui donner un nouvel élan, hors de l’ombre et de l’héritage laissés par « Monsieur Elbaz » que certains voient déjà chez Christian Dior. Un bruit qui s’ajoute au mystère insondable qui règne autour de la succession de Raf Simons. Avec son goût de la ligne couture et de la fantaisie féminine pur luxe et contagieuse, Alber Elbaz apparaîtrait cependant comme un choix sensé. À 54 ans, le designer possède aussi la maturité et la notoriété pour endosser un tel costume, sans compter un public globalement acquis à sa cause.Carine BizetJournaliste au Monde 28.10.2015 à 19h14 • Mis à jour le28.10.2015 à 19h57 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Les tests d’émissions des gaz polluants par les véhicules automobiles seront désormais un peu plus contraignants en Europe. Mais ils ne le seront pas autant que la Commission européenne l’aurait voulu. Les pays européens n’ont pas souhaité se montrer aussi fermes avec les constructeurs que ce que leur proposait Bruxelles.Près de deux mois après que le groupe allemand Volkswagen a reconnu avoir triché sur les émissions de gaz polluants de 11 millions de ses véhicules, les 28 pays membres de l’Union européenne ont accepté à une large majorité, mercredi 28 octobre, la mise en place progressive, à partir de 2017, de tests d’émissions des gaz polluants Nox (oxydes de nitrate, principaux composants du diesel), supposés être mieux à même de déceler les tricheurs.Lire aussi :Volkswagen va rappeler 8,5 millions de véhicules en EuropeMais pour arracher cet accord, la Commission a dû revoir ses ambitions, jugées déjà particulièrement modestes par les ONG. Les constructeurs auront ainsi jusqu’à quatre ans pour se mettre en conformité avec les nouveaux tests pour les émissions de Nox. Ceux-ci se dérouleront désormais en condition réelle de conduite, et plus seulement en laboratoire, à partir du 1er janvier 2017.Entre 2017 et 2019, les voitures devront, lors de ces tests « en situation réelle », ne pas émettre plus de 2,1 fois le plafond autorisé dans l’Union, qui se situe à 80 mg de Nox par kilomètres. À partir de 2020, les véhicules pourront encore dépasser ce plafond de 50 %.« Il faut voir le verre à moitié plein »Selon les experts bruxellois, ce « facteur de conformité » de 1,5 a été décidé pour tenir compte des éventuelles erreurs de relevé des mesures durant les tests. Le délai de trois ans pour y parvenir – de 2017 à fin 2020 – a été jugé nécessaire pour laisser le temps aux industriels d’adapter leurs lignes de production.On est toutefois loin des premières propositions de la Commission : elle avançait initialement, selon nos informations, un « facteur de conformité » de seulement 1,6 entre 2017 et 2019 (soit 60 % de dépassement du plafond de 80 mg/km), et d’un peu moins de 1,2 au-delà.« Il faut voir le verre à moitié plein. Le scandale Volkswagen a mis la pression sur les Etats et a permis qu’on obtienne une très large majorité pour changer les procédures, explique après le vote une source européenne proche des discussions. Il fallait transiger par rapport à la proposition initiale de la Commission parce que beaucoup d’Etats refusaient de la voter en l’état. Maintenant qu’on a ce vote, les tests en conditions réelles de conduite vont pouvoir démarrer vite, c’est un point positif. Et la période transitoire sera courte »La République tchèque a voté contre le compromisDe fait, les tests effectués en conditions réelles sont une réelle avancée, puisqu’ils ne devraient plus permettre aux constructeurs d’« optimiser » leurs véhicules, comme ils le font couramment pour les tests en laboratoires. Soit en trichant délibérément, comme l’a fait Volkswagen, grâce à un logiciel embarqué dans les voitures. Soit en préparant les véhicules spécialement pour les tests (en gonflant les pneus, etc.).Lire aussi :Volkswagen : les défis des pouvoirs publics à l’ère des algorithmesD’après nos informations, l’Italie, l’Espagne ou la République tchèque réclamaient un « facteur de conformité » de 2,6, pour 2017 et au-delà. Plus restrictive, l’Allemagne défendait un facteur de 2,1 fois le plafond pour 2017-2019. La France, elle, défendait un facteur de conformité de 1,8 pour 2017-2019, et de 1,4 au-delà.Seule la République tchèque a finalement voté contre le compromis de Bruxelles, mercredi, l’estimant encore trop exigeant pour son industrie automobile. A contrario, les Pays-Bas se sont abstenus pour marquer leur déception face à une proposition jugée insuffisamment contraignante : c’est l’un des rares pays européens à prendre régulièrement position pour des normes environnementales plus contraignantes dans le secteur automobile.« Les gouvernements ont fait fi du scandale Volkswagen »Les Verts et les ONG environnementales ont vivement réagi, mercredi, à ce vote bruxellois. « Les gouvernements européens se sont mis d’accord sur des émissions de Nox pour les véhicules diesel qui seront doubles des plafonds autorisés par une législation européenne datant de 2007 [les fameux 80 mg/km] », insiste l’ONG bruxelloise Transport & Environment dans un communiqué.À la pointe du combat pour une industrie automobile plus propre, le lobby environnemental prônait un facteur de conformité de seulement 1,5 dès le 1er janvier 2017, et un strict respect du plafond d’émissions de Nox dès 2019.« La décision prise par les gouvernements européens, sous la pression de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni, est scandaleuse et d’un cynisme sans nom. Non seulement ils ont décidé de faire fi du scandale Volkswagen, mais en plus ils ont décidé d’ignorer les problèmes de santé publique liés à la pollution de l’air et les près de 100 000 décès prématurés causés par le diesel en Europe », a réagi, pour sa part, l’eurodéputé vert Yannick Jadot.Manque de transparenceAutre sujet de critiques, la manière dont cette décision a été prise. Non pas lors d’une réunion – relativement publique – des ministres européens de l’environnement. Mais portes closes au sein du Technical Committee on Motor Vehicles (TCMV). Composée de représentants des 28 Etats membres et de la Commission européenne, cette instance est chargée de fixer les règles au niveau européen quand elles sont jugées très techniques.Le fait de confier aux experts le soin de trancher autoriserait encore plus qu’ailleurs à Bruxelles, le jeu des lobbys.C’est en tout cas au sein du TCMV que, depuis 2011, la Commission et les Etats membres sont censés discuter de la mise en place des tests d’émissions de gaz polluants en condition réelle. Or, ces tests n’ont été agréés qu’en mai, alors que, depuis 2013, selon des documents publics (notamment une étude du Joint Research Center, un groupe de chercheurs de la Commission), il était notoire que les tests en laboratoires minoraient très largement les émissions réelles des véhicules.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter David Larousserie « C’est la découverte la plus surprenante que nous ayons faite sur la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko jusqu’à présent », s’est enthousiasmée Kathrin Altwegg, de l’université de Berne (Suisse), lors d’une conférence de presse téléphonique liée à la parution de ses derniers résultats dans Nature le 28 octobre. Cette spécialiste est la responsable d’un instrument, Rosina, installé sur la sonde Rosetta de l’Agence spatiale européenne qui tourne autour de la comète depuis l’été 2014.Rosina est une sorte de « nez » qui analyse les gaz émis par le noyau de glaces et de poussières formant la fameuse queue des comètes. Ce nez pèse en fait les molécules afin de les identifier. Il a bien sûr déjà repéré la vapeur d’eau, les dioxyde et monoxyde de carbone qui constituent 95 % des émissions. Mais il a aussi pesé du méthane, du sulfure d’hydrogène, de l’ammoniac, de l’azote, de l’argon…« C’est la galère ! »La surprise est que, entre septembre 2014 et mars 2015, il a aussi reniflé de l’oxygène, ce qui constitue une première au voisinage d’une comète. L’oxygène en question est la forme dite moléculaire, la plus commune sur Terre, faite de deux atomes d’oxygène : O2. Jusqu’à présent, cette molécule n’avait été repérée qu’autour de lunes de Jupiter et de Saturne et dans deux nuages interstellaires, dont la fameuse nébuleuse d’Orion, la plus luisante de notre galaxie. Ces régions, constituées de gaz et de poussières, sont particulièrement intéressantes, car, à la suite de leur effondrement, des étoiles pourront s’y allumer et de gros corps se former tels des astéroïdes, des comètes, voire des planètes. « Ce qui est également particulièrement surprenant, c’est l’abondance de cet oxygène. On en trouve une grande quantité, jusqu’à 10 % de la vapeur d’eau, ce qui est dix fois plus que dans le milieu interstellaire », constate Olivier Mousis, cosignataire de l’article au Laboratoire d’astrophysique de Marseille. « Et c’est la galère pour l’expliquer ! », ajoute le chercheur.L’hypothèse naturelle est de se dire que, puisque l’oxygène existe dans les nébuleuses primitives, il pourrait s’être fixé sur les grains de poussière ou les embryons de glace qui plus tard s’assembleront pour former les comètes. Cela vaudrait aussi pour la phase suivante, peut-être plusieurs millions d’années plus tard, lorsque le nuage primordial se sera effondré et aura commencé à former un disque dit protosolaire. « Le problème est que les modèles chimiques ne parviennent pas à piéger autant d’oxygène que ce que l’on trouve », estime Olivier Mousis.Une chimie violente, la radiolyseL’autre scénario possible est que cet oxygène ait été fabriqué tout au long de la vie de la comète, une fois formée et en rotation autour du Soleil. Tchouri est ainsi restée des millions d’années dans la ceinture de Kuiper, au-delà de l’orbite de Neptune et n’en est sortie qu’il y a quelques dizaines d’années pour frôler le Soleil, ainsi que Rosetta l’a observé. Les rayonnements du Soleil, tout comme des bombardements de particules cosmiques diverses, peuvent apporter l’énergie suffisante pour casser les molécules d’eau gelées et créer de l’O2.Mais, là encore, les chercheurs doutent de cette hypothèse. Cette chimie violente, baptisée « radiolyse », devrait par exemple créer aussi de l’ozone, une molécule faite de trois atomes d’oxygène. Or le « nez » de Rosina n’en a toujours pas repéré… En outre, cette synthèse ne peut se faire qu’en surface du noyau. La quantité d’oxygène libérée devrait donc diminuer au fur et à mesure que la comète se débarrasse de ses couches superficielles lors de ses approches du Soleil. Or les chercheurs n’observent pas de diminution.« Cette détection inattendue montre que cette molécule n’est peut-être pas une bonne signature de la présence de vie »« Ce résultat est vraiment intéressant. Il faut sans doute reprendre des expériences de laboratoire pour mieux étudier le phénomène de radiolyse et voir si, en modifiant quelques paramètres, on ne peut pas créer de l’oxygène sans ozone par exemple, se demande Kevin Hand, du Jet Propulsion Laboratory (Californie). C’est une énigme magnifique. C’est comme cela que la science avance ! »« C’est un débat intéressant, car il concerne l’histoire de notre système solaire. Il s’agit de savoir ce qu’il reste aujourd’hui du milieu interstellaire très primitif par rapport à la phase suivante du disque protosolaire », estime Alexandre Faure, de l’Institut de planétologie et d’astrophysique de Grenoble.Lors de la conférence de presse téléphonique, Kathrin Altwegg a aussi averti ceux qui recherchent de la vie extraterrestre quelque part dans l’univers en traquant l’oxygène qu’ils risquaient d’être déçus : « Cette détection inattendue d’O2 [autour d’un corps inerte] montre que cette molécule n’est peut-être pas un bon indice de la présence de vie. »David LarousserieJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Rémi Dupré Depuis le 8 octobre, le Suisse Joseph Blatter, 79 ans, ne met plus les pieds au siège de la Fédération internationale de football, imposant bâtiment perché dans les hauteurs de Zurich. Suspendu provisoirement pour quatre-vingt-dix jours par le comité d’éthique de son organisation, le président de la FIFA a été condamné à la même peine que son ancien protégé et actuel rival Michel Platini, patron de l’Union des associations européennes de football (UEFA) et candidat à sa succession, lors du congrès électif du 26 février 2016.« Nous sommes tous extrêmement tristes ! assurait au Monde l’entourage du patriarche, quelques jours après l’annonce de sa sanction. Mais il est étonnamment alerte et très très positif et confiant. Il reste un battant ! » Décidé à se défendre, le roué Valaisan s’est longuement confié, mercredi 28 octobre, à l’agence de presse russe Tass. En « roue libre », Joseph Blatter accuse directement Michel Platini et l’UEFA d’être en partie responsables de la « crise » qui secoue la FIFA. « Je suis devenu la première cible des attaques car depuis trois ans déjà, et spécifiquement après le Mondial 2014 au Brésil, l’UEFA ne me voulait pas comme président, déclare le septuagénaire, en poste depuis 1998. Seule l’UEFA a essayé de m’écarter. Ils n’y sont pas parvenus. Malgré ce tsunami, j’ai été réélu président [le 29 mai]. Et qui a été impliqué dans ces attaques contre le président de la FIFA ? Les politiques. L’Union européenne. » Il égratigne notamment le « Parlement européen », qui a réclamé son départ.« La victime de tout ceci est finalement Platini »Joseph Blatter affirme notamment que Michel Platini « n’avait pas le courage de se présenter à la présidence. » « Si vous ouvrez les journaux, si vous allumez la télévision, tous les jours, il est dit : “Blatter doit s’en aller.” La victime de tout ceci est finalement Platini. Malheureusement, Platini était dans le même bateau [que moi] », glisse-t-il, revenant sur la suspension prononcée à son encontre par le comité d’éthique, qu’il qualifie de « non-sens ». « C’était la pression des médias qui voulaient se débarrasser du président de la FIFA. Ils [les membres du comité d’éthique] ont voulu dire : “Nous, comité d’éthique, nous ne sommes pas au service du président, nous sommes totalement indépendants.” C’est faux. Ils peuvent être indépendants, mais ils n’ont pas besoin d’être contre moi. » Le dirigeant a d’ailleurs rappelé qu’il avait « installé » les membres dudit comité d’éthique, déplorant le fait de n’avoir pas été « auditionné ».Le natif de Viège estime que ses relations avec Platini se sont dégradées à cause du « virus anti-FIFA qui affectait l’UEFA des années avant [sa] présidence. » « En 2007, lorsqu’il fut élu président de l’UEFA, nous étions les meilleurs amis. Et un an après, lors de l’Euro 2008 en Suisse, j’ai été mis en cause par l’UEFA. Et depuis je ne vais plus aux compétitions de l’UEFA », explique-t-il, regrettant de n’avoir pas « eu le courage de dire » qu’il devait s’en aller après le Mondial 2014. Les cinq autres confédérations continentales l’auraient alors prié de « rester ».Tout en attaquant Michel Platini, le patron de la FIFA pointe un conflit plus diplomatique, qui découlerait, selon lui, de la défaite de l’Angleterre et des Etats-Unis – ces « mauvais perdants » –, le 2 décembre 2010, lors du vote d’attribution des Mondiaux 2018 et 2022, respectivement à la Russie et au Qatar. « Vous travaillez pour l’agence Tass et vous savez quels sont les problèmes entre votre pays et les Etats-Unis. La Coupe du monde ou le président de la FIFA est un ballon au milieu du jeu des grandes puissances », assure-t-il.N’ayant pas choisi son interlocuteur par hasard, l’Helvète garantit que la Russie ne « perdra jamais la Coupe du monde », louant le travail réalisé en amont par l’hôte du Mondial 2018. « L’Angleterre n’avait eu qu’un seul vote. Ils ont été éliminés au premier tour. Personne ne voulait de l’Angleterre (…) Il y a un an, j’ai parlé avec M. Poutine. Vladimir Vladimirovich est un bon ami de Joseph Josephovich, explique en souriant le Suisse. Ce que j’aime avec la Russie, c’est que je continue d’avoir le plein soutien du président Poutine dans les situations difficiles. »« Tout allait bien jusqu’à ce que Sarkozy dise que ce serait bien d’aller au Qatar »Celui qui rêvait de recevoir un jour le prix Nobel de la paix rapporte qu’il y aurait eu un « accord » pour que les Mondiaux 2018 et 2022 soient respectivement attribués à la Russie et aux Etats-Unis, « les deux plus grandes puissances politiques ». « Et tout allait bien jusqu’au moment où Sarkozy a tenu une réunion avec le prince héritier du Qatar, qui est aujourd’hui émir [Tamim Ben Hamad Al-Thani]. Et au déjeuner qui a suivi [à l’Elysée, le 23 novembre 2010] avec M. Platini il a dit que ce serait bien d’aller au Qatar. Et ceci a complétement changé la donne. Il y a eu un vote à bulletins secrets. Quatre suffrages européens se sont finalement écartés des Etats-Unis [dont celui de Michel Platini, qui a publiquement reconnu qu’il avait voté pour l’émirat], et le résultat a été de quatorze voix [pour le Qatar] contre huit [pour les Etats-Unis] (…). Si les Etats-Unis avaient eu le Mondial, nous aurions seulement parlé du merveilleux Mondial 2018 en Russie et nous n’aurions pas parlé de tous ces problèmes à la FIFA. »Alors qu’il a fait appel de sa suspension auprès de la commission de recours de la Fédération internationale et entend saisir le « tribunal », « Sepp » Blatter espère pouvoir retrouver sa couronne afin de superviser l’élection de son successeur. « Si Dieu est avec moi, j’espère que je reviendrai comme président de la FIFA, confie-t-il. Alors je pourrais au moins diriger le Congrès. C’est mon rêve. »Le Valaisan en a profité pour tacler Gianni Infantino, secrétaire général de l’UEFA, candidat déclaré à sa succession et possible suppléant de Michel Platini en cas de disqualification de ce dernier : « Il y a des gens en Europe, notamment dans sa partie nordique, qui disent que s’ils lancent Infantino, c’est la fin de l’Europe. La plupart des fédérations n’aiment pas Infantino. Mais, tout ce que je devrais aimer en lui, vient du fait qu’il est issu du même village que moi.»Le quasi-octogénaire a également envoyé un message aux sept candidats qui briguent sa succession : « Au moins 140 fédérations ne peuvent pas exister sans la FIFA. Et ces gens veulent quelqu’un qui arrive avec la même idée que le football n’est pas seulement la Ligue des champions. C’est très important pour mon héritage que la personne qui vienne essaye de poursuivre le développement du football. » Avant de décocher une ultime flèche au président de l’UEFA : « Je pense que la plupart des candidats présents aimeraient faire cela, à l’exception de Platini. »Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Aurélie Collas Le latin, l’option des élites ? Le choix d’étudier cette langue ancienne reste en tout cas fortement lié à l’origine sociale. Si 44 % des enfants d’enseignants et 39 % des enfants de cadres choisissent cette option en fin de 6e, ils ne sont que 20 % chez les enfants d’employés et 15 % chez les enfants d’ouvriers.En pleine période de préparation à la réforme du collège – qui suscite une opposition particulièrement forte chez les professeurs de lettres classiques et beaucoup d’inquiétudes quant au devenir de cette option –, ces chiffres ne passent pas inaperçus. Ils sont tirés d’une note d’information de la DEPP, le service statistique du ministère de l’éducation nationale, parue mardi 27 octobre, et intitulée « Le latin au collège : un choix lié à l’origine sociale et au niveau scolaire des élèves en fin de 6e ».Les données qu’elle contient viennent d’abord rappeler que le latin est un marqueur de réussite scolaire. C’est l’option des bons. « Meilleurs sont les élèves scolairement et plus la probabilité qu’ils soient latinistes est élevée », souligne la note. Parmi les 10 % des meilleurs élèves à la fin de la 6e, plus de la moitié (53 %) choisit d’étudier le latin à partir de la 5e. A l’inverse, seuls 4 % des élèves les plus faibles choisissent cette option. Des bons élèves qui le restent d’ailleurs tout au long de leur parcours : au brevet, le taux de réussite des latinistes atteint 96,3 %, contre 80 % chez les non-latinistes.Marqueur socialLe latin est aussi un marqueur social, puisque « même à résultats scolaires identiques, l’étude du latin est plus fréquente chez les catégories les plus aisées », observe la DEPP. L’option est suivie par 40 % des élèves dont la mère est diplômée du supérieur, quand ce n’est le cas que de 15 % des enfants dont la mère est peu ou pas diplômée. Autre disparité : 18 % des élèves scolarisés en zone d’éducation prioritaire (ZEP) étudient le latin, quand c’est le cas de 25 % dans les autres collèges.Ce constat est assez récurrent. En 2013, le sociologue François Baluteau publiait une étude montrant que, si 74,4 % des collèges défavorisés proposaient du latin, 53,4 % des établissements favorisés proposaient latin et grec (quand ce n’était le cas que de 18 % des collèges défavorisés). A la rentrée 2014, sur les quelque 500 000 collégiens qui ont opté pour le latin, un peu plus de 19 % étaient dans l’académie de Paris et seulement 11 % dans celle de Créteil.C’est précisément l’argument de l’élitisme – et au nom de « l’excellence pour tous » –, que la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, avait employé dans un premier temps, en mars, pour annoncer la disparition des options latin et grec (20 % des collégiens apprennent le latin, 3 % le grec), au profit d’un nouvel enseignement pratique interdisciplinaire (EPI) « Langues et cultures de l’Antiquité », destiné à tous les élèves. Face à la fronde, la ministre avait décidé d’introduire, dans le collège 2016, un « enseignement de complément » en latin, une sorte d’option allégée par rapport à l’actuelle.Promotion scolaireA cette accusation d’élitisme, les professeurs de lettres classsiques avaient opposé à la ministre un autre argument : celui de la promotion scolaire. La note de la DEPP ne leur donne pas tout à fait tort. Si les latinistes affichent de manière générale un meilleur parcours scolaire quel que soit leur milieu social d’origine, c’est d’autant plus vrai pour ceux issus de milieux défavorisés. Au brevet, l’écart de réussite entre latinistes et non-latinistes est de 5,6 points pour les élèves de milieu très favorisé, mais grimpe à 21,4 points pour ceux issus de milieux défavorisés.La note de la DEPP laisse apparaître une autre fonction à l’option latin : le latin au service de la mixité dans les établissements défavorisés. Elle montre, par exemple, qu’à milieu social et niveau scolaire identiques, il y a plus de latinistes en ZEP. « En particulier, les enfants issus de milieu favorisé font plus souvent le choix du latin lorsqu’ils sont scolarisés dans les réseaux d’éducation prioritaire. » C’est souvent la condition des familles favorisées pour scolariser leur enfant en ZEP.Lire aussi (abonnés) :Après les vacances de la Toussaint, l’intersyndicale promet une « guérilla » contre la réforme du collègeLatin et grec : report des programmesLe Conseil supérieur des programmes a pris du retard sur l’un des symboles de la fronde contre la réforme du collège : le latin et le grec. Attendus le 15 octobre, les contenus de l’« enseignement de complément » – sorte d’option allégée en sus de l’enseignement pratique interdisciplinaire « langues et cultures de l’Antiquité » – ne sont pas encore arrêtés. Du côté de la Cnarela, coordination de 28 associations œuvrant pour la promotion des langues anciennes, on évoque une échéance « en novembre ». « Mais, sans horaires dédiés, le latin et le grec resteront la dernière roue du carrosse », assure François Martin, président de la Cnarela.L’option pourra, selon l’arrêté publié le 20 mai, être suivie « dans la limite d’une heure hebdomadaire en 5e et de deux heures hebdomadaires en 4e et en 3e ».Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Clément Guillou La NBA, dont la saison 2015-2016 a débuté mardi soir aux Etats-Unis, sera confrontée dans l’année qui vient à un problème que le rappeur Notorious B.I.G. résumait prosaïquement dans son tube posthume : Mo money mo problems (« Plus d’argent, plus de problèmes »).Il y a un an, la ligue nord-américaine de basket-ball a annoncé la prolongation de son contrat avec les réseaux câblés ESPN et Turner pour un montant de 24 milliards de dollars sur neuf ans, soit 2,66 milliards de dollars (2,4 milliards d’euros) par saison à partir de la prochaine.Une avalanche de dollars inattendue – le précédent contrat était de 840 millions d’euros par an –, qui doit beaucoup à l’attractivité de la NBA à l’étranger et qui, paradoxalement, a plongé le commissaire de la ligue, Adam Silver, dans l’embarras.Un patron de ligue embêté par l’afflux d’argent ? Oui, c’est possible. L’explication se trouve dans le fonctionnement particulier de la NBA, dont la convention collective (Collective Bargaining Agreement, CBA, outre-Atlantique) est fréquemment renégociée. L’un des points-clés de cette dernière est la répartition des revenus entre joueurs millionnaires et propriétaires d’équipes milliardaires.En 2011, à l’issue d’une longue grève (lock-out) ayant permis aux spectateurs français d’admirer Tony Parker et Nicolas Batum deux mois en Pro A, les deux parties s’étaient mises d’accord pour une répartition des revenus de la ligue à environ 50-50, contre 57 % pour les joueurs dans l’accord précédent. Motif de ce rééquilibrage : les franchises perdaient trop d’argent.Lire aussi :Basket : 5 graphiques pour comprendre la NBAUn nouveau face-à-face à la fin de 2016 ?Avec les camions de dollars qu’ESPN et Turner s’apprêtent à déposer au pied de l’Olympic Tower, qui abrite les locaux de la NBA sur la Cinquième Avenue de New York, les propriétaires d’équipes valorisées à plusieurs milliards de dollars auront du mal à plaider les problèmes d’argent. Et les joueurs pourraient réclamer une part plus grosse d’un gâteau qui vient de tripler de volume.Cela tombe bien : en décembre 2016, ils auront la possibilité de se libérer de l’accord qui les lie en théorie jusqu’en 2021. En vue d’un nouvel affrontement, ils ont élu LeBron James vice-président de la NBA Players Association, et nommé une avocate renommée, Michele Roberts, à leur tête.« On veut mieux négocier que la dernière fois. On sera bien équipé pour négocier pied à pied avec la NBA, et obtenir un accord équitable », disait en février le joueur des Atlanta Hawks, Kyle Korver. Les joueurs, toutefois, n’ont pas encore décidé de renégocier l’accord. Adam Silver veut croire qu’il peut éviter le lock-out : « Je reste optimiste d’une manière générale, tant tout va tellement bien actuellement pour les équipes et les joueurs », disait-il lors de sa conférence de presse de reprise de la saison, le 23 octobre.Le commissaire, en poste depuis un an et demi, souligne dès qu’il le peut que certaines franchises perdent encore de l’argent ; façon de rappeler qu’il serait déraisonnable de bouleverser la répartition de cette manne nouvelle. Il s’inquiète aussi de sa gestion par les dirigeants des franchises : « Nous continuons d’étudier la façon dont notre système absorbe l’argent. (…) On est en train d’apprendre que, lorsque autant d’argent pénètre dans le système le comportement des équipes n’est pas toujours prévisible. » L’astuce de LeBron JamesBien que la NBA ait obtenu que la hausse du plafond de la masse salariale (le salary cap) soit étalée, l’augmentation sur la saison prochaine – de 63 millions à plus de 80 millions d’euros, selon les premières estimations de la ligue – sera d’une ampleur équivalente à celle observée entre 2005 et 2015. #container_14460455538{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14460455538{ height:500px; } #container_14460455538 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14460455538 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14460455538 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14460455538 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'explosion du "salary cap"Plafond de la masse salariale en NBASource : RealGM.com(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14460455538", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 10, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#b50b11", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#b50b11", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1984","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014","2015","2016 (estimation)","2017 (estimation)"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#b50b11", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "left", verticalAlign: "top", x: 5, y: 3 } }], plotBands: [{ color: "#b50b11", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 15 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Salary cap (en millions de dollars)", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 3.6 ], [ "", 43.8 ], [ "", 49.5 ], [ "", 53.1 ], [ "", 55.6 ], [ "", 58.7 ], [ "", 57.7 ], [ "", 58 ], [ "", 58 ], [ "", 58 ], [ "", 58.7 ], [ "", 63 ], [ "", 70 ], [ "", 89 ], [ "", 108 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions de dollars", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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LeBron James, au moment de prolonger l’été dernier, a anticipé l’augmentation des droits télé et s’est offert la possibilité de renégocier son contrat à l’issue de cette saison.« C’était agir en businessman. Je comprends le business de ce sport », avait alors commenté la plus grande star NBA. Les observateurs s’attendent à ce qu’il reste à Clevland avec des émoluments gonflés d’environ 30 %.L’autre star de la ligue, Kevin Durant, sera, lui, libre de tout contrat et devrait battre le record du contrat le plus élevé de l’histoire décroché cet été par le jeune Anthony Davis (New Orleans Pelicans).Un contrat à neuf chiffres pour Rudy Gobert ?Certaines franchises, anticipant cette explosion des revenus, ont déjà consenti des augmentations pharaoniques à des joueurs de seconde zone. Ainsi de Reggie Jackson, classé 81e joueur de NBA par le site ESPN mais qui a prolongé aux Detroit Pistons pour 80 millions de dollars (72 millions d’euros) sur cinq ans, ce qui en fait un joueur mieux payé que Tony Parker ou les anciens meilleurs défenseurs de la ligue Joakim Noah et Tyson Chandler… sans parler du MVP 2015 Stephen Curry, qui renégociera, lui, en 2017.Nicolas Batum et Rudy Gobert seront, côté français, les grands bénéficiaires de la générosité d’ESPN et Turner et s’attendent à signer des contrats autrefois réservés aux stars de la ligue. Le premier parce que Charlotte, qui vient de le recruter, envisage d’en faire un pilier de son équipe et ne possède pas de profil similaire. La franchise de Michael Jordan serait critiquée, quoi qu’il se passe, si elle s’en séparait au bout d’un an. Or, Batum sera libre à la fin de la saison.Rudy Gobert, lui, peut prolonger dès cet été pour un contrat entrant en vigueur en 2017-2018 après celui de « rookie », limité à 1 million d’euros la saison. Le pivot français entrerait alors dans une autre catégorie financière, reflet de l’importance qu’il a prise en quelques mois dans la ligue.Le chiffre de 100 millions de dollars sur cinq ans (soit 18 millions d’euros par an) circule. Ce qui en ferait le sportif français le mieux payé tous sports confondus. Interrogé sur ce montant mirifique, Gobert a répondu au Journal du dimanche : « Ce n’est pas rien, ce sont de gros chiffres, mais cela n’influera pas sur ma motivation. (…) Mais en parler tant que ce n’est pas signé est assez délicat. Si jamais cela se concrétise, je commencerai par acheter une maison à ma mère. » Qui pourra, en remerciement, s’abonner à ESPN.Clément GuillouJournaliste au Monde 28.10.2015 à 17h09 • Mis à jour le28.10.2015 à 18h10 | Paul Benkimoun A peine un mois avant une grande conférence sur la tuberculose qui se déroulera début décembre au Cap (Afrique du Sud), l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié, mercredi 28 octobre son rapport annuel sur cette maladie qui a touché près de 10 millions de personnes en 2014. Passage en revue des principales données.Comment la lutte contre cette maladie progresse-t-elle ?Le bilan est contrasté. Si des avancées marquantes ont permis une réduction de 47 % de la mortalité depuis 1990, 1,5 million de personnes meurent des suites de la maladie dans le monde chaque année – un lourd tribut, comparable à celui que prélève le VIH.Néanmoins, l’OMS entend bien passer de l’objectif de « stopper la tuberculose », soit une forme de contrôle, à celui de mettre fin à l’épidémie.Lire aussi :Sida, tuberculose, paludisme : 17 millions de vies sauvées par le Fonds mondial depuis sa création« La bonne nouvelle, c’est que l’on peut confirmer que la cible fixée pour la tuberculose dans les Objectifs du millénaire pour le développement a été atteinte, avec la majeure partie des progrès obtenus au cours des 15 dernières années, et 43 millions de vies sauvées, se réjouit le Dr Mario Raviglione, directeur du programme mondial chargé de la maladie au sein de l’OMS. Néanmoins, plus de 4 000 personnes meurent encore de la tuberculose chaque jour, et nous aurions sauvé davantage de vies avec des efforts comparables à ceux qui ont permis les progrès importants contre le VIH. »Sur les 9,6 millions de personnes ayant contracté la tuberculose en 2015 dans le monde, 1,2 million (12,5 %) étaient séropositives.Le dépistage et les traitements sont-ils efficaces ? L’OMS se félicite de l’amélioration de la qualité de ses données sur la tuberculose, qui émanent de 205 pays et territoires représentant plus de 99 % de la population mondiale. Cependant, le Dr Raviglione pointe « le défi posé par les cas de tuberculose non détectés ou non notifiés. Nous estimons qu’au moins 3,6 millions de cas nous échappent. Nous avons besoin de nouveaux outils, d’autant que le pourcentage de formes de tuberculose multirésistante (MDR-TB) se maintient aux environs de 3 % ou 4 % des cas. »La MDR-TB est définie comme la forme de l’infection contre laquelle l’isoniazide et la rifampicine, les deux antituberculeux les plus puissants, ne sont pas efficaces. L’OMS avance le chiffre de 190 000 morts du fait d’une MDR-TB en 2014.Une partie des patients atteints de MDR-TB (9,7 %, selon le rapport) présente de plus des résistances aux antibiotiques de la famille des fluoroquinolones et à au moins un des trois médicaments injectables en traitement de seconde intention. On parle alors de tuberculose ultrarésistante (XDR-TB), une forme dont la présence a été notifiée dans 105 pays en 2015.Pourquoi certaines formes de la maladie échappent-elles aux tests ?« Pour ce qui est des formes les plus mortelles de cette maladie – comme la tuberculose multirésistante – les nouvelles sont particulièrement sombres, constate le Dr Grania Brigden, directrice médicale par intérim de la campagne d’accès de Médecins sans frontières (MSF). Malgré des progrès dans le déploiement de meilleurs outils de diagnostic, tels que les tests moléculaires rapides, moins de personnes porteuses de MDR-TB ont été détectées en 2014 qu’en 2013, même si le nombre estimé de nouveaux cas reste stable. »Le Dr Brigden estime que « nous perdons du terrain dans la bataille pour contrôler les formes de tuberculose résistantes aux traitements. Sans une action corrective considérable, la vaste majorité des personnes avec une MDR-TB ne sera jamais diagnostiquée, mise sous traitement ou guérie ».« Aujourd’hui, une personne avec une MDR-TB à moins d’une chance sur quatre d’être correctement diagnostiquée. La MDR-TB continuera à se répandre si on ne comble pas le fossé entre les gens diagnostiqués et ceux qui ne le sont pas. Le diagnostic n’est que la première étape : les personnes qui ont accès au traitement standard actuel n’ont qu’une chance sur deux d’être guéries, tandis que deux nouveaux médicaments [la bédaquiline et le delamanid] restent hors d’atteinte pour la grande majorité des patients qui en ont besoin. »Lire aussi :Tuberculose : agir avant qu’il ne soit trop tardOù en est-on du développement de nouveaux vaccins ?L’amélioration des outils contre la tuberculose passe aussi par la mise au point d’un vaccin plus efficace que le BCG, devenu obsolète. « Quinze candidats vaccins font l’objet d’essais cliniques, tant pour les enfants que pour les adolescents et les adultes. Il faudra attendre la période 2022-2024 pour savoir s’ils sont utilisables en pratique courante », précise le Dr Raviglione.Les financements sont-ils suffisants ?Le rapport a recensé un total de 6,6 milliards de dollars (près de 6 milliards d’euros) de financements consacrés à la prévention, au diagnostic et au traitement de la tuberculose en 2015. Les financements domestiques par les pays eux-mêmes représentaient 87 % de ce total, qui reste en deçà des besoins estimés à 8 milliards de dollars.De même, indique le directeur du programme mondial chargé de la tuberculose, « un peu moins de 700 millions de dollars par an sont disponibles pour la recherche quand il faudrait 2 milliards de dollars. La moitié provient des Instituts nationaux de la santé américains et de la Fondation Gates ».Lire aussi :Voyage au cœur de la fondation la plus puissante du mondeUn bilan qui devrait servir de piqûre de rappel sur le travail énorme qui reste à accomplir pour réduire le fardeau de cette maladie ancienne, mais curable.Paul BenkimounJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sarah Belouezzane et Alexandre Piquard Le conseil d’administration du groupe Bouygues, qui s’est tenu mercredi 28 octobre, a choisi Gilles Pélisson pour succéder à Nonce Paolini au poste de président-directeur général de TF1. M. Pélisson prendra ses fonctions le 17 février 2016.« Jusqu’à cette date Gilles Pélisson se préparera à l’exercice de ses fonctions avec le concours de Nonce Paolini », précise le communiqué.« Le choix a été fait conjointement par Martin Bouygues et Nonce Paolini, qui a participé à la désignation de son successeur », explique une source proche du dossier. L’actionnaire et le dirigeant ont chacun fait une première liste de noms avant de trancher.« Il y avait deux choix stratégiques : soit prendre un homme de médias, télévision ou radio, plutôt extérieur, soit prendre quelqu’un qui connaît le groupe. C’est le critère Bouygues qui l’a emporté », résume cette source. Ancien patron du groupe hôtelier Accor, M. Pélisson, 58 ans, est un fin connaisseur de la maison Bouygues et de TF1, dont il est administrateur depuis 2009.Lire aussi :Les défis de TF1 en quatre chiffres« Président qui préside »Parmi les autres candidats figurait par exemple Olivier Roussat, patron de Bouygues Telecom, jugé prometteur mais plus jeune (51 ans).« Martin Bouygues a choisi quelqu’un avec qui il a déjà travaillé et qu’il connaît bien. Ayant de moins en moins de choses à faire au sein de son groupe, il souhaite garder la main sur TF1, ce que le choix de Pélisson, à ce poste, vu son caractère, devrait lui permettre », glisse un bon connaisseur dans les milieux d’affaires parisiens.M. Pélisson est en l’occurrence appelé à être un « président qui préside », c’est-à-dire qui représente l’entreprise et gère les relations avec les pouvoirs publics. Les orientations éditoriales ne devraient pas, par conséquent, être au centre de ses préoccupations.« C’est davantage un choix de continuité que de rupture », commente Philippe Bailly, de NPA Conseil. De fait, la maison ne devrait pas connaître de grand bouleversement. M. Paolini, qui a appuyé la candidature de M. Pélisson, devrait rester conseiller du groupe Bouygues, dans des fonctions qui restent à définir.ProximitéCette évolution est rendue possible par la proximité des deux hommes : MM. Pélisson et Paolini se connaissent bien, ayant travaillé ensemble chez Bouygues Telecom au début des années 2000, le premier à la direction générale et le second à la direction des ressources humaines. Ils se côtoient de nouveau depuis 2009 au sein du conseil d’administration de TF1.Pour M. Pélisson, prendre la tête de TF1 était un « rêve » de longue date, précise une source proche du dossier. « Il se prépare depuis longtemps », ajoute-t-elle. Son nom avait circulé à la fin du mandat de Patrick Le Lay, auquel avait succédé M. Paolini, en 2008.C’est pourtant chez l’hôtelier que le futur dirigeant de TF1 a fait ses premières armes. Diplômé de l’Essec et titulaire d’un MBA obtenu à Harvard, M. Pélisson a commencé sa carrière chez Accor, maison cofondée par son oncle Gérard. Après plusieurs postes dans le groupe, il est devenu, en 1993, coprésident de la filiale Novotel. L’homme connaît également le secteur du divertissement : il avait rejoint Euro Disney en 1995, et en était devenu le président-directeur général en 1997.Les télécommunications sont aussi un domaine qu’il maîtrise. Après un passage chez Noos et Suez Connect, M. Pélisson avait rejoint Bouygues Telecom, en 2001, avant d’en devenir le directeur général, puis le président-directeur général en 2004.A la fin de 2005, il était revenu à ses premières amours chez Accor. Cette fois en tant que président-directeur général du groupe, en remplacement de Jean-Marc Espalioux.Traversée du désertLe reste de sa carrière a ensuite été marqué par une traversée du désert, ponctuée de jetons de présence dans divers conseils d’administration (Bic, NH Hotels).Décrit comme sympathique, chaleureux et plutôt accessible, M. Pélisson serait, selon certains observateurs, la personne idéale pour gérer les questions réglementaires, par exemple le passage de LCI en gratuit, sur lequel le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) doit se prononcer pour la deuxième fois. M. Pélisson est bien introduit au sein des réseaux parisiens, habitué du club d’influence Le Siècle et fin connaisseur des milieux d’affaires.« Il est avenant et sympathique, mais il n’a pas laissé une trace indélébile lors de ses passages chez Accor ou Bouygues Telecom par exemple, relativise un dirigeant d’entreprise. Il n’a pas su faire ce qu’il fallait chez le premier et n’a rien eu de bouleversant à gérer chez le second : ni le lancement de l’opérateur, ni la concurrence féroce de Free. »Chez Accor, M. Pélisson s’est fait quelques ennemis. Ses détracteurs qualifient son passage chez l’hôtelier de « catastrophique ». Gardant le souvenir d’une personnalité chaleureuse de prime abord, mais « difficile » au quotidien.Lire aussi :Bolloré, Drahi, Malone : la tentation de faire converger télécoms et médiasAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.10.2015 à 16h13 • Mis à jour le28.10.2015 à 17h35 L’auteur et compositeur Charles Level, qui a signé de nombreuses chansons populaires dont La Bonne du curé pour Annie Cordy en 1974, est mort samedi à l’âge de 81 ans, a annoncé mercredi la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem).« Auteur, compositeur, interprète, mais aussi chantre de l’improvisation, Charles Level était un artiste qui maniait les mots avec malice et magie. Il était membre de la Sacem depuis plus de cinquante ans et y avait déposé, en tant qu’auteur ou compositeur, plus de 1 300 œuvres dont plus de 1 000 chansons et plus de 300 musiques pour le cinéma et la télévision. »Membre des « Grosses Têtes »Né à Cherbourg en 1934, Charles Level a chanté pour la première fois à la radio en 1958, avant de rejoindre « Le Petit Conservatoire de la chanson » de Mireille. Son succès le plus célèbre en tant qu’auteur, La Bonne du curé, s’est vendu à plus de 3 millions d’exemplaires. Mireille Mathieu, Dalida, Charles Aznavour, Marcel Amont, Sacha Distel, Régine, Les Compagnons de la chanson, Line Renaud, Yves Duteil et Michel Delpech ont interprété des chansons de Charles Level.Complice de Jacques Martin, Charles Level a longtemps participé à l’émission « Les Grosses Têtes ». On lui doit aussi les adaptations en français des génériques de dessins animés Au pays de Candy, Winny l’ourson et Chapi Chapo, mais aussi des livrets de revues pour le Moulin-Rouge et le Paradis latin. 28.10.2015 à 15h47 • Mis à jour le28.10.2015 à 18h22 Deux syndicats sur quatre, la CFE-CGC et la CFTC, ont signé mercredi 28 octobre l’accord sur le retour aux 39 heures dans l’usine Smart d’Hambach (Moselle), mettant ainsi un terme à la négociation. Les deux autres syndicats de l’usine, la CGT et la CFDT, n’ont pas ratifié l’accord.Le 11 septembre, la majorité des 800 salariés du site (56 %) s’étaient prononcés, lors d’un vote consultatif, en faveur du « pacte 2020 » proposé par la direction, qui prévoit le passage progressif de 35 à 39 heures (payées 37) pour les ouvriers, et une réduction de 10 RTT pour les cadres en l’échange de la pérennité de l’usine, filiale du groupe Daimler, et de l’embauche définitive de 50 intérimaires.Lire aussi :Smart  : vers un retour aux 39 heuresL’accord risque d’être bloquéAvant ce vote, la CGT, majoritaire (38 % des voix aux dernières élections professionnelles), la CFTC (20 %) et la CFDT (12 %) s’étaient prononcées contre l’accord, qui n’était alors soutenu que par la CFE-CGC. Le revirement de la CFTC permet d’atteindre le seuil de 30 % des voix pour faire passer l’accord.Toutefois, le texte peut encore être bloqué par des organisations syndicales représentant au moins 51 % des voix ; or la CGT et la CFDT (53 % à eux deux) devraient faire valoir jeudi leur droit d’opposition.Lire aussi :« Dialogue social ou dialogue de sourds ? » Maryline Baumard C’est officiel : depuis vendredi 9 octobre, le Kosovo est un pays sûr. Le conseil d’administration de l’Office français pour la protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) a en effet décrété d’inscrire ce pays des Balkans comme « POS », ou pays d’origine sûr. Une liste de seize nations où le Kosovo côtoie dorénavant, entre autres, l’Albanie, la Serbie, l’Inde, la Mongolie ou le Bénin.Singulière géographie, qui décide de la vitesse à laquelle sont traités les dossiers des demandeurs d’asile. Autrement dit, les Kosovars bénéficieront désormais d’une instruction plus courte, resserrée sur quinze jours. S’ils font appel de la décision rendue, un juge unique se penchera sur leur dossier, alors qu’ils auraient bénéficié du regard de trois juges sans cette inscription.Au deuxième rang des demandeurs d’asileDemandée par le ministère de l’intérieur, cette mesure ressemble fort à un alignement sur l’Allemagne puisque cette dernière a fait savoir, courant septembre, qu’elle s’apprêtait à prendre la même mesure pour le Kosovo et l’Albanie.Le signal politique est double. D’une part, cet ajout acte la marche vers l’élaboration d’une liste des pays sûrs commune en Europe, premiers balbutiements d’une hypothétique harmonisation des approches nationales de l’asile.D’autre part, il donne un signal politique sur l’immigration économique en France, à l’heure où l’installation des réfugiés syriens domine le débat et n’est estimé « soutenable » par le gouvernement que si les migrants économiques sont plus souvent reconduits.Les Kosovars, qui s’inscrivent au deuxième rang des demandeurs d’asile en France sur les neuf premiers mois de 2015, contre le troisième rang en 2014, n’ont obtenu le statut que dans 6,6 % des cas l’an dernier. Leur classement en pays sûr risque de renforcer encore l’idée qu’ils sont en quête d’un emploi plus que d’une protection lorsqu’ils viennent en France, ou en Allemagne.Cette inscription du Kosovo avait déjà été votée par le conseil d’administration de l’Ofpra en décembre 2013. Mais Amnesty International France et plusieurs associations avaient demandé au Conseil d’Etat d’annuler cette décision et obtenu gain de cause.Lire aussi :L’Union européenne a reçu plus de 213 000 demandes d’asile d’avril à juin #container_14425702306{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14425702306{ height:500px; } #container_14425702306 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14425702306 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14425702306 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14425702306 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Demandes d'asile par pays au deuxième trimestre 2015Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14425702306", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Allemagne","Hongrie","Autriche","Italie","France","Suède","Royaume-Uni","Pays-Bas","Bulgarie","Espagne"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de demandes d'asile", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 80935 ], [ "", 32675 ], [ "", 17395 ], [ "", 14895 ], [ "", 14685 ], [ "", 14295 ], [ "", 7470 ], [ "", 6270 ], [ "", 4050 ], [ "", 3675 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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Comme, par ailleurs, la Tanzanie vient d’être retirée de la liste, qui comprend désormais 16 pays.Lire aussi :Au Kosovo, la désillusion face à la tutelle européenneMaryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pierre Rubenach Vous avez été très nombreux, voilà deux semaines, à vous prendre au jeu de notre quiz d'orthographe. Mots étranges, grammaire retorse, culture générale, l'Atelier diktée vous propose en dix questions (parfois tordues) de tester votre connaissance du français.Pierre RubenachRaaaaah !SuivreAller sur la page de ce journaliste Yves Eudes Dès 2013, juste après les révélations d’Edward Snowden sur l’espionnage de masse pratiqué en Europe par la NSA américaine, le jeune eurodéputé allemand Jan-Philip Albrecht (Vert), rapporteur du projet de règlement européen sur la protection des données, exigeait la suspension du Safe Harbor (« sphère de sécurité », en français), accord qui autorise les sociétés privées à envoyer aux Etats-Unis les données personnelles des consommateurs européens dans des conditions privilégiées.A l’époque, Jan-Philip Albrecht semblait très isolé sur ce dossier : à la Commission, ses prises de position étaient surtout accueillies par des sourires incrédules. Dès mars 2014, M. Albrecht et les autres eurodéputés partisans de la suspension du Safe Harbor avaient remporté une victoire symbolique, en faisant voter une résolution en ce sens par l’assemblée plénière, mais la Commission n’avait pas donné suite.Aujourd’hui, alors que la Cour de justice de l’Union européenne vient d’annuler le Safe Harbor, il savoure sa victoire : « Ça me rend heureux, c’est un grand succès pour les consommateurs européens. » Lire aussi :Les conséquences de l’invalidation de l’accord « Safe Harbor » sur les données personnellesIl note cependant que dans cette affaire la Commission européenne « n’a pas été à la hauteur de ses responsabilités », puisqu’il a fallu attendre une intervention de la justice pour mettre fin à l’accord. Au niveau personnel, il sait rester modeste : « Je suis soulagé de voir qu’on m’a donné raison. » Il tient surtout à remercier Max Schrems, le jeune Autrichien qui a déclenché toute l’affaire en portant plainte contre Facebook devant un tribunal irlandais : « Grâce à son obstination, nous allons sans doute réussir à mettre en place un système de recours juridique plus simple et plus rapide. »Mêmes principes pour les données commerciales que pour les données de sécuritéJan-Philip Albrecht se félicite aussi de l’accord général récemment conclu entre l’Union européenne et les Etats-Unis en matière d’échange de données policières et judiciaires, car cette fois, les Américains ont accepté de changer leurs lois nationales pour se mettre en conformité avec les demandes européennes.Selon lui, la même chose doit se produire pour les données commerciales : « Les négociations en cours entre l’Europe et les Etats-Unis pour réformer le Safe Harbor sont désormais caduques. Il ne doit pas y avoir de “Safe Harbor 2”. Il y a une seule solution : les Etats-Unis doivent accepter de modifier leur législation nationale, afin de mieux protéger les données personnelles des non-Américains stockées sur leur territoire. » En attendant, les sociétés américaines devront accepter d’être mises au régime général, estime-t-il, c’est-à-dire de négocier des clauses contractuelles type, au cas par cas, avec leurs partenaires européens –, ce que certaines font déjà depuis un certain temps.Il souhaite aussi qu’au sein de l’Union européenne, chacune des agences nationales de protection des données ait son mot à dire : « On ne peut plus accepter la situation actuelle – le pays où la société américaine est établie prend les décisions [l’Irlande dans le cas de Facebook] et les 27 autres sont simplement spectatrices. »Par ailleurs, au niveau intra-européen, Jan-Philip Albrecht se dit très optimiste pour le projet de règlement sur la protection des données, dont il est le rapporteur principal : « Les négociations entre le Parlement et le Conseil pourraient aboutir avant la fin de l’année. Le texte final sera un compromis, mais il offrira aux citoyens européens une meilleure protection et de meilleurs moyens de recours que les textes actuels. » En revanche, il est très déçu par l’autre grand projet dans ce domaine, la directive sur les échanges de données judiciaires à l’intérieur de l’Union européenne : « Il ne contient aucune avancée en matière d’harmonisation européenne, de protection des citoyens face aux administrations, ni de partage de l’information. Dans sa version actuelle, il est inacceptable ! » A ceux qui viendront dire à l’eurodéputé Albrecht qu’il s’attaque à une forteresse imprenable, il pourra rappeler le précédent du Safe Harbor.Lire aussi :Max Schrems, le « gardien » des données personnelles qui fait trembler les géants du WebYves EudesGrand reporterSuivreAller sur la page de ce journaliste Claire Ané Si vous êtes étudiant boursier diplômé bac + 2 et souhaitez devenir journaliste, vous avez jusqu’au 18 octobre pour candidater auprès de La Chance aux concours (CAC). Alors que les écoles de journalisme reconnues sont très sélectives, et les prépas privées coûteuses, cette association prépare bénévolement, depuis neuf ans, aux concours d’entrée, afin de « renforcer l’équité » et favoriser l’entrée dans la profession de jeunes issus des milieux populaires.En cette rentrée 2015, la CAC étend son recrutement et ses lieux de formation : seront ainsi accompagnés une quarantaine d’étudiants à Paris, où l’association a été créée, à Clermont-Ferrand, où elle se développe depuis 2013, et désormais à Toulouse, où une antenne est créée cette année. Une nouvelle ouverture est envisagée pour janvier, dans une autre grande ville universitaire de province.Lire aussi :« La chance aux concours », la prépa gratuite qui œuvre pour plus de mixité sociale dans les médiasDeux candidats sur trois réussissentLa formation est assurée bénévolement par des journalistes en activité, de novembre à juin, quatre heures chaque samedi et certains soirs en semaine. Au programme, rédaction d’articles, de synthèses, questionnaires d’actualité et de culture générale, concours blancs, cours d’anglais… Des visites de rédactions sont également prévues. Une aide pourra être proposée aux étudiants pour financer les frais liés aux concours des différentes écoles, et, une fois admis, pour payer les droits d’inscription.Si le rythme est soutenu, le résultat est au rendez-vous : l’an dernier, 16 des 24 étudiants préparés à Paris ont intégré une école de journalisme reconnue. Parmi les 170 bénéficiaires du dispositif depuis sa création, près de deux sur trois ont réussi les concours et huit sur dix sont devenus journalistes.La sélection se fait à partir d’un CV, d’un dossier de candidature puis d’un entretien. « Les critères qui nous importent le plus, c’est l’envie de devenir journaliste. On ne prend pas forcément ceux qui ont les meilleures aptitudes scolaires, mais ceux qui sont conscients de ce qu’est le métier, et savent ce qu’ils vont lui apporter », explique Baya Bellanger, l’initiatrice et la présidente honoraire de La Chance aux concours.« C’est un plus si les étudiants ont pris la peine de se renseigner sur les différentes écoles, et peuvent expliquer celle(s) qui les intéresse (nt) particulièrement », précise Lucie Guesdon, coordinatrice de la CAC.Certains candidats jugés particulièrement autonomes pourront bénéficier d’un autre dispositif que la prépa a baptisé « Coup de pouce ».Pour postuler, il faut :- être boursier ou, pour ceux qui ne sont plus étudiants, ne pas dépasser le plafond de revenus ouvrant droit à une bourse.- être titulaire au minimum d’un diplôme bac + 2, ou de 120 crédits ECTS (Système européen de transfert et d’accumulation de crédits).- être âgé de moins de 26 ans au moment des concours (né après le 31 décembre 1990)Les informations sont disponibles sur le site internet de La Chance aux concours.Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.10.2015 à 16h38 • Mis à jour le09.10.2015 à 17h18 | Damien LeloupCaleb Bratayley est mort à l’âge de 13 ans ; son éloge funèbre a été diffusé en direct sur Periscope. 80 000 personnes se sont abonnées au compte qui avait été créé pour cette diffusion. Caleb – Bratayley est un pseudonyme – était l’un des personnages principaux des Bratayley, une sorte de série familiale en téléréalité diffusée sur YouTube.Entièrement filmée, réalisée et diffusée par cette famille de cinq personnes, cette mini-série se concentre, dans des épisodes publiés plusieurs fois par semaine, sur la vie quotidienne des enfants Bratayley, quelque peu mise en scène. Jeux, moments du quotidien, blagues entre frères et sœur... Les 1,7 million d’abonnés au compte YouTube ont suivi pendant des années les progrès d’Annie et de Hayley en gymnastique, et ceux de Caleb au base-ball, entre deux séquences de mignonnes bêtises enfantines, et chacun des enfants disposait aussi de son compte YouTube individuel, suivis par plusieurs centaines de milliers de personnes. Caleb's death has raised many questions about how and why this could happen to a seemingly healthy boy. Sadly, tests have confirmed today that Caleb passed away from an undetected medical condition. We'll have more definitive answers in the coming weeks but ask that you help us celebrate his life instead of focus on his death. Due to an outpouring of support and people's hope to be part of his memorial, we have decided to live-stream the ceremony tomorrow at 8pm EDT. Additional information below. Thank you for all your kindness during this difficult time. Find the live-stream at: Periscope = @bratayley Facebook = Facebook.com/bratayley Une photo publiée par Annie Hayley Caleb Bratayley (@officiallybratayley) le 5 Oct. 2015 à 17h30 PDTLa diffusion du service funéraire en direct sur les réseaux sociaux a fait polémique – la famille a expliqué avoir fait ce choix à la demande de sa communauté de fans, qui ont publié des dizaines de milliers de messages de condoléances un peu partout en ligne. Parmi les messages, beaucoup demandaient s’il serait possible de suivre la cérémonie, tout comme les internautes pouvaient suivre, quasi-quotidiennement, la vie de la famille sur YouTube. Vie privée et communauté, sincérité et mise en scène : des problématiques qui sont au cœur des débats qui ont accompagné le succès, ces dernières années, des « Family vloggers », ces « blogs vidéo » dans lesquels des familles mettent en scène leur vie sur YouTube.Des comptes YouTube monétisés par une filiale de DisneyDes comptes comme celui des Bratayley, il en existe des centaines : des célèbres (Family fun pack), des inconnues (Our family nest)... Ces familles vivent principalement aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et au Japon, et mettent en scène leur quotidien sur le modèle de la plus célèbre d’entre elles, les Shaytard. Près de quatre millions d’abonnés suivent les péripéties romancées de cette famille mormone de sept enfants, dans une sorte de version adaptée à l’ère de la téléréalité de la série Sept à la maison. Un vrai conte de fées à l’américaine : grâce au bagout et à son humour, cette famille, qui vivait de l’aide alimentaire avant de publier ses premières vidéos, a fait fortune.Outre les revenus publicitaires de leurs vidéos, estimés à plus de 1,5 million de dollars par an, les Shaytard ont lancé leur propre ligne de vêtements, qui fonctionne sur un principe d’abonnement plutôt onéreux. Ils touchent également des revenus grâce aux comptes YouTube « secondaires » du père, Carl, où il publie par exemple des vidéos sur l’iPhone. La famille a également fait l’objet d’un documentaire sur sa pratique de la vidéo, qui lui a rapporté 200 000 dollars.La famille Bratayley est moins connue que les Shaytard – malgré un nombre d’abonnés très confortable. Mais outre les similarités entre leurs vidéos – des séquences qui mettent en scène les bêtises d’enfants sages – un autre point commun les rapproche : comme la plupart des « Family vloggers » connus, ils sont représentés par l’entreprise Maker Studio.Spécialisée dans les vidéos YouTube et les contenus adaptés aux réseaux sociaux, cette société a été rachetée par le groupe Disney en 2014 pour la somme de 500 millions de dollars ; un montant qui pourrait doubler si les résultats financiers de l’entreprise dépassent un certain seuil. Une vente qui a également rapporté beaucoup d’argent directement à Carl Shay, le « papa » des Shaytard, qui était cofondateur du studio.« Familles modèles » et conséquences psychologiquesMaker studio, qui commercialise la publicité et monte des « opérations spéciales » (placement produits, vidéos promotionnelles pour des marques avec des YouTubeurs célèbres...) ne représente pas uniquement des YouTubeurs familiaux – elle revendique des accords avec plus de 50 000 diffuseurs, dans des secteurs du divertissement aussi variés que la mode, le cinéma, les jeux vidéo, le sport... Ses « YouTubeurs famille » partagent en revanche beaucoup de caractéristiques : des familles qui comptent au moins deux enfants, drôles, et qui ne parlent pas ou peu des sujets qui fâchent. Des familles modèles calibrées sur mesure ? Sévère, Gawker note que Caleb Bratayley « a clairement été modelé pour devenir un sympathique archétype, celui du “jeune garçon mignon et inoffensif” ».Malgré tout, les « Family vloggers » ne sont pas exempts de polémiques, ni absents des pages des magazines people – qui spéculaient encore récemment sur une possible nouvelle grossesse dans la famille Shaytard. Et si ces vidéos ne parlent pas de politique ni de religion, la décision des Bratayley d’élever leurs enfants à la maison en utilisant des manuels créationnistes, ou la position de Carl Shay, également créationniste, sur l’avortement, ont généré des débats publics. Surtout, la question des conséquences psychologiques pour les enfants ainsi mis en scène n’en finit plus d’alimenter les discussions. Outre les risques de harcèlement, le pédopsychiatre John Oates notait dans le Guardian que la présence en ligne de vidéos d’enfance peut générer, à l’adolescence, du stress et de l’anxiété. Contrairement aux enfants-acteurs, les enfants présents dans ces vidéos ne sont pas protégés par des accords professionnels ou les lois qui encadrent le travail des acteurs mineurs . Et les revenus générés par leurs vidéos ne sont pas, non plus, bloqués sur des comptes en attendant leur majorité : ce sont les parents qui touchent les droits sur les comptes familiaux.« Respect du deuil » et funérailles en directOù placer la limite ? La famille Bratayley diffuse ses vidéos sous un nom d’emprunt ; elle a diffusé les funérailles de son fils sur Internet, mais a annoncé une pause dans ses diffusions et a demandé à ses fans de respecter son deuil – refusant par exemple de s’étendre sur les causes de la mort de Caleb, décédé d’une maladie non diagnostiquée. La relative discrétion de la famille, qui n’avait pas souhaité, dans un premier temps, rendre publiques les causes du décès, a poussé une partie de la presse américaine à enquêter sur cette mort, alors qu’une partie de l’Amérique se passionnait pour l’événement.Plusieurs articles ont ainsi révélé le véritable nom de la famille, et la police locale a dû publier un communiqué pour confirmer qu’à ce stade de l’enquête, aucune cause criminelle n’était envisagée.Après la mort de Caleb, le compte des Bratayley a publié sur YouTube une autre vidéo d’hommage à leur fils. Intitulée  Cher moi du futur, et regardée plus de 4,5 millions de fois, elle débute par un message expliquant qu’elle a été enregistrée la veille de la mort du jeune homme. On y voit Caleb se prêter à l’exercice d’interroger son « moi du futur ». Quelles questions lui pose-t-il ? « Est-ce qu’il y a encore des [restaurants] Taco Bell ? Est-ce qu’il y a de nouveaux sports ? » La vidéo se coupe abruptement.« Cette vidéo ressemble à un vrai travail de deuil, résume le Washington Post. Elle ressemble aussi à un moment partageable, embeddable, diffusable de plus. Et il n’y a aucune raison pour qu’elle ne puisse pas être les deux à la fois. » //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444461', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.10.2015 à 15h48 • Mis à jour le09.10.2015 à 16h30 | Martin Untersinger C’est un rapport de plus : la commission de réflexion sur le droit et les libertés à l’âge du numérique a rendu, jeudi 8 octobre, son premier rapport au président de la République. Mais ce n’est peut-être pas un rapport de trop, tant il prend à contre-pied, sur certains points, la logique législative qui a prévalu depuis des années en France, et notamment certaines récentes initiatives gouvernementales.Les membres de cette commission à la composition inédite – à treize députés s’ajoutent autant de personnalités qualifiées issues du monde associatif, de l’entreprise ou de la fonction publique, tous bons connaisseurs de ces dossiers et pour certains très engagés dans la défense des libertés numériques – déroulent sur près de 300 pages des propositions sur des sujets consensuels, comme l’open data ou la défense des lanceurs d’alerte. Mais certaines propositions, sur la liberté d’expression ou les pouvoirs des forces de l’ordre, le sont beaucoup moins et vont même à l’encontre de plusieurs textes votés récemment par l’Assemblée.Ouverture des données publiquesSans surprise, le texte appelle à plus d’ouverture des données publiques, notamment en renforçant les compétences de la Commission d’accès aux documents administratifs. Il suggère également de relâcher les contraintes qui limiteraient la publication de données publiques contenant des données individuelles et personnelles.Une partie des recommandations – non-contraignantes – formulées dans le rapport en matière de données publiques sont déjà présentes dans la loi numérique d’Axelle Lemaire. Cette dernière, sur certains points, va même plus loin.Lire aussi :La loi numérique cible les données personnellesDéfense des lanceurs d’alerteLa Commission propose aussi d’unifier le cadre légal applicable aux lanceurs d’alerte, ces citoyens, fonctionnaires ou salariés qui décident de dénoncer les agissements de leur employeur ou de la puissance publique, qu’elle juge « épars et incomplet ». Elle suggère également la mise en place d’une autorité indépendante de protection des lanceurs d’alerte qui puisse être saisie par n’importe quel citoyen, dans des conditions de sécurité garanties.Défense de la liberté d’expression en ligneLa Commission consacre de longs développements à la question de la défense de la liberté d’expression en ligne, un sujet sur lequel le législateur s’est souvent surtout penché pour en limiter les abus.En premier lieu, la Commission étudie de près le cas de la loi de 1881 sur la liberté de la presse. Elle s’applique aujourd’hui à la plupart des citoyens, qui grâce à Internet peuvent désormais exercer effectivement et de manière constante leur liberté d’expression.La Commission veut ainsi renommer la loi de 1881 pour la baptiser « loi sur la liberté d’expression ». Un changement symbolique, mais qui montre l’attachement de la Commission à un texte dont le détricotage a déjà commencé (la loi sur le terrorisme de 2014 a fait basculer l’apologie du terrorisme dans le droit pénal classique) et devrait se poursuivre.Sur le fond, elle défend un élargissement, de la presse à n’importe quel internaute, des protections de la loin de 1881, prenant acte que « l’internaute, expert ou simple citoyen informateur, est devenu grâce aux outils mis à sa disposition un acteur privilégié de la communication ».Critique du blocage administratif des sitesPar conséquent, elle critique le blocage administratif (sans passage devant un juge) des sites Internet, une procédure qui est possible en matière de terrorisme notamment. Par ailleurs, elle « s’alarme du risque de généralisation » des blocages sans juge, qu’elle estime fort préjudiciable à la liberté d’expression, sans pour autant réclamer que l’on revienne en arrière sur les mesures qui existent déjà.La Commission refuse également que les pouvoirs publics régulent les contenus Web, comme ils le font sur les médias audiovisuels traditionnels par le biais du CSA, un vieux serpent de mer.Défense de l’anonymatElle veut également, et c’est plus inédit, sanctuariser la possibilité de l’anonymat et du pseudonymat sur Internet, « une condition indispensable à l’exercice de la liberté d’expression ». Elle rappelle en creux que cet anonymat ne peut constituer un problème pour lutter contre les abus, comme les propos injurieux ou racistes, puisque la justice et la police peuvent requérir des éléments identifiants auprès des sites pour retrouver des coupables d’infractions.Limitation de la responsabilité de l’hébergeurLa Commission entend aussi contrecarrer une tendance lourde de ces dernières années, qui consiste à faire des intermédiaires d’Internet (les moteurs de recherche, les réseaux sociaux) des auxiliaires de justice en leur confiant de nombreuses responsabilités dans la régulation du contenu qu’ils hébergent. Une forme de « censure privée » que la Commission aimerait limiter en réaffirmant la « responsabilité limitée de l’hébergeur » de contenu, « garante de la liberté d’expression et de la liberté d’innovation ».Elle propose, en miroir de la garantie de ces nouveaux droits, des aménagements quant aux pouvoirs des autorités. Elle suggère ainsi que les parquets traitent de manière prioritaire certaines infractions en ligne, comme les contenus terroristes, que soit mise en place une procédure judiciaire accélérée pour mettre hors-ligne des contenus bloqués qui réapparaîtraient sur le réseau, la possibilité, pour la police, de soumettre au juge judiciaire un ensemble de sites Internet à bloquer ou la multiplication des dispositifs permettant à des associations sélectionnées de s’attaquer à des contenus illégaux.Respect de la vie privéeMême si le respect de la vie privée est prévu par la Convention européenne des droits de l’homme, la Commission remarque que la Constitution française ne fait pas mention de ce droit, qui a été dessiné par la jurisprudence du Conseil constitutionnel. Elle propose donc, même si certains de ses membres s’y sont opposés, d’« inscrire explicitement dans la Constitution le droit au respect de la vie privée » et d’y adjoindre un complément, à savoir « l’exigence de protection des données à caractère personnel ».La Commission prend également position dans l’embryon de débat concernant le chiffrement des données. Pour elle, il convient « d’inciter le recours aux technologies de chiffrement afin de renforcer la confidentialité des communications ». Elle suggère cependant de ne pas toucher à la loi de 2004 qui pose certaines limites à l’utilisation de la cryptographie.Critique en creux de la loi renseignementUne partie des membres élus de la Commission ont beau avoir voté pour la loi sur le renseignement, adoptée cet été, leur rapport se lit comme une critique de cette loi très controversée.Même si elle reconnaît d’abord « d’incontestables progrès » permis par cette loi dans l’encadrement de la surveillance en France, elle réitère les critiques déjà formulées dans l’avis qu’elle avait rendu au sujet du texte. Elle critique ainsi le dispositif, introduit par la loi, de détection automatique d’activités terroristes sur Internet, les fameuses « boîtes noires » qui « ouvre[nt] la voie à une collecte massive et à un traitement généralisé de données personnelles » et veut donc « interdire le recours à des dispositifs algorithmiques de traitements de données » dans le cadre du renseignement.Lire aussi :La loi renseignement attaquée par des journalistes devant la Cour européenneLe rapport de la Commission ne critique pas frontalement la loi sur le renseignement. Mais il enjoint aux pouvoirs publics de « définir un régime juridique global, cohérent et protecteur des libertés fondamentales pour les activités de renseignement », c’est-à-dire de contrôler toutes les techniques utilisées par les services de renseignement, de « prévoir des garanties », de définir les motifs pouvant être invoqués pour de la surveillance, le tout sous le contrôle d’une autorité indépendante. Une manière de dire que la loi renseignement n’y est pas parvenue, alors que c’était précisément l’objectif de ses auteurs.Lire aussi :Jean-Marie Delarue se dit « préoccupé » par le contrôle du renseignementMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Rémi Dupré « Je vais tout faire pour être à la hauteur. » Sur l’antenne de RFI, Issa Hayatou, a pris un ton grave, jeudi 8 octobre, alors qu’il venait d’être nommé président intérimaire de la Fédération internationale de football (FIFA). A 69 ans, le Camerounais se voit temporairement confier les commandes d’un navire à la dérive à la suite de la suspension provisoire de quatre-vingt-dix jours de son amiral suisse Joseph « Sepp » Blatter, 79 ans et en poste depuis 1998. « Toute personne qui déconnera sera suspendue. Personne ne doit être à l’abri », a d’ailleurs lancé celui qui est vice-président « senior » de la FIFA, membre de son comité exécutif depuis 1990 et surtout puissant patron de la Confédération africaine de football (CAF) depuis 1988.« C’est typique du système FIFA qu’un éléphant comme Hayatou prenne l’intérim », se gausse un ex-compagnon de route de Blatter. Ce dernier n’est pas le seul observateur avisé à mettre en doute la capacité du sexagénaire, doté d’une santé fragile, à conduire les réformes institutionnelles nécessaires (limite des mandats, nomination des membres du comité exécutif) d’ici au congrès électif extraordinaire de l’organisation mondiale, prévu le 26 février. Un scrutin pour lequel le Camerounais ne sera pas candidat.Un ancien opposant de BlatterIl faut dire que le dirigeant à poigne, réélu en 2013 pour un septième mandat à la tête de la CAF, ne passe guère pour un réformateur. « La longévité d’Hayatou s’explique par son habileté tactique, assure un fin connaisseur du football africain. L’Afrique est divisée en plusieurs groupes rivaux. Hayatou a parfois eu deux, trois adversaires face à lui. Et donc les voix se sont souvent éparpillées. »Frère de Sadou Hayatou, premier ministre du Cameroun de 1991 à 1992, le président de la CAF est issu d’une fratrie qui descend des sultans islamisés du XVIe siècle. Successeur à la tête de la Confédération africaine de l’Ethiopien Ydnekatchew Tessema, il peut se targuer d’avoir permis à son continent d’obtenir cinq billets qualificatifs pour la phase finale de Coupe du monde. En 2004, l’attribution du Mondial 2010 à l’Afrique du Sud représente sans conteste l’un des plus grands succès de son règne.« Il n’est pas issu du sérail politique, explique un ancien pilier de la FIFA. C’est l’un des rares dirigeants francophones à avoir pris la présidence de la CAF. Il a une forte personnalité. On l’entend lorsqu’il prend la parole. Il pense avant tout à l’Afrique et est moins préoccupé par des intérêts politiques. C’est l’un des membres du comité exécutif les plus indépendants. » « Son engagement en faveur du football africain et du sport en général est superbe. C’est plaisant de siéger à côté de lui », loue un ex-membre du comité exécutif de la FIFA.Avant de devenir le fidèle bras droit de Sepp Blatter, Issa Hayatou avait été pourtant l’un de ses principaux opposants. En 1998, le Camerounais avait vainement exhorté les cinquante-deux associations nationales africaines à soutenir unanimement le Suédois Lennart Johansson, alors président de l’Union des associations européennes de football (UEFA), contre le Suisse, secrétaire général de la FIFA, dans la course à la succession du Brésilien Joao Havelange. Homme d’appareil et de réseaux, Blatter l’avait emporté.Quatre ans plus tard, le colosse à la fine moustache s’était présenté contre le président sortant, déstabilisé par la faillite en 2001 d’International Sport and Leisure (ISL), société de marketing sportif qui gérait les droits télévisés de la FIFA. Soutenu par cinq membres du comité exécutif, Issa Hayatou s’était pourtant lourdement incliné (56 voix contre 139 pour son adversaire) lors du congrès de Séoul, quelques jours avant l’ouverture du Mondial 2002. « Il n’avait pas fait le plein des voix du côté de la CAF », se souvient un connaisseur de la FIFA.Allégations de corruptionLoué en interne pour sa probité, le Camerounais fait pourtant l’objet de nombreuses allégations de corruption, notamment dans le cadre du processus d’attribution du Mondial 2022, au Qatar. En janvier 2010, il avait chapeauté le congrès de la CAF à Luanda (Angola), un événement sponsorisé par le richissime émirat contre 1,8 million de dollars. En lice pour obtenir l’organisation du Mondial, la puissance gazière s’était ainsi assuré la présentation exclusive de sa candidature aux délégués du football africain.Phaedra Almajid, l’ex-responsable de la communication du comité de candidature du Qatar, a depuis affirmé qu’à cette occasion trois dignitaires de la CAF se seraient engagés à voter pour l’émirat en échange de contreparties financières. En mai, elle a notamment accusé nommément Issa Hayatou d’avoir alors réclamé 1,5 million de dollars. En 2011, ce dernier avait reçu un blâme du Comité international olympique (CIO) après avoir reconnu qu’il avait touché, en 1995, pour le 40e anniversaire de la CAF, 100 000 francs (15 200 euros) en liquide de la société ISL. « En dépit de tout ce que la presse raconte, jamais je n’ai été trempé dans ces histoires », a-t-il tonné sur RFI.Dans sa lourde tâche, Hayatou s’appuiera sur le secrétaire général intérimaire de la FIFA, Markus Kattner, qui a pris la suite du Français Jérôme Valcke, écarté le 17 septembre, et lui aussi suspendu provisoirement pour quatre-vingt-dix jours suite à des allégations de corruption.Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.10.2015 à 14h33 • Mis à jour le09.10.2015 à 16h44 | Erwan Le Duc C’EST AUJOURD’HUIQuestion : avez-vous une préférence pour votre quart de finale, France ou Irlande ? Réponse : « Honnêtement, je ne vais pas répondre à cette question. Peu importe l’adversaire, ce sera une sacrée équipe. L’équipe que nous allons affronter en quart de finale sera une équipe qui peut potentiellement aller au bout. Nous sommes impatients. Nous sommes prêts à jouer n’importe qui. » A l’image de leur numéro 8 Kieran Read, les All Blacks n’oublient pas qu’ils ont encore un match de poule à jouer – vendredi à 21 heures contre les Tonga – avant de se projeter vers les quarts de finale.D’autant que les Néo-Zélandais sont toujours à la recherche d’un match de référence dans cette Coupe du monde. Certes, les statistiques de leurs trois victoires en poule (contre l’Argentine, la Namibie et la Géorgie) sont proches de la perfection : 70 % d’occupation, 63 % de possession, 613 mètres parcourus, 173 mètres concédés. Mais ça n’empêche pas la presse néo-zélandaise de s’ennuyer. Le quotidien The New Zealand Herald a même qualifié ces premières semaines de compétition de « mois du somnambulisme ».L’entraîneur en chef, Steve Hansen, est formel : « Oui », le niveau de jeu va augmenter. « Mais nous sommes satisfaits par la façon dont nous faisons notre petit bonhomme de chemin, note-t-il. Nous réalisons que nous devons nous améliorer et nous en avons l’opportunité contre les Tonga, une équipe dure. »Ce match sera aussi l’occasion pour Ma’a Nonu de fêter sa centième cape en tant que All Black. Ce qui n’était pas gagné d’avance, à en croire Steve Hansen, qui fait partie du staff depuis 2004 et a vu grandir Nonu. « La première fois que j’ai discuté avec Ma’a, c’était pour lui dire : “Nous ne pensons pas que ça va marcher. Nous voudrions que tu fasses du [rugby à] VII.” Et il y est allé et cela l’a changé. Il est passé de centre intimidant et perforateur au centre complet et affûté qui a pu avoir autant de sélections. » Ma’a Nonu, qui va rejoindre Toulon après le Mondial, est aussi le seul rugbyman à notre connaissance à avoir porté du eye-liner sur un terrain. « Les stars du rock le font, pourquoi ne pas essayer », avait-il expliqué en 2014. C’EST DIT« Il y a une mort pour tout… J’ai vécu des choses extraordinaires avec l’équipe de France pendant toutes ces années, je vis encore de belles choses. J’en profite à fond, autrement. Tout le monde prend sa retraite, un jour ou l’autre. Le principal est d’être conscient de ça. Je ne vais pas jouer jusqu’à 40 ans, ne vous tracassez pas. Il y en a qui auront la chance de revenir en équipe de France, pour moi c’est plutôt la fin. Je suis heureux. »Nicolas Mas, pilier du XV de France, ne vit pas trop mal la concurrence à son poste, qui l’a relégué sur le banc des remplaçants.C’EST VU Le Tongien Tevita Mailau sait qu’il ne verra pas beaucoup le ballon lors du match contre les All Blacks, alors il prend ses précautions, et quelques souvenirs.C’EST BONUSPoubelle (1). Pour éviter de s’endormir devant la Coupe du monde, les journalistes du New Zealand Herald Tribune suivent l’émission « ACC Champagne Rugby », laquelle propose, entre autres réjouissances, le « drunk man Rugby World Cup predictor », c’est-à-dire un homme saoul perché sur une échelle et dont la chute sur une poubelle portant le nom d’une équipe doit prédire le vainqueur du Mondial. Magique.Poubelle (2). Dans la foulée du Samoan Daniel Leo, le deuxième-ligne canadien Jamie Cudmore s’en est pris aux méthodes « managériales » de World Rugby, la fédération internationale de rugby, qui organise la Coupe du monde. Sur les réseaux sociaux, le joueur de Clermont a notamment dénoncé le fait que les joueurs dont les équipes sont éliminées doivent quitter la Grande-Bretagne dans les vingt-quatre heures suivant leur dernier match, au risque de devoir payer eux-mêmes leur trajet retour.Hope you guys haven't had to pay to get home like some of us ! https://t.co/AENELXme3G— JNCudmore (@Jamie Cudmore)require(["twitter/widgets"]);« Pour moi, ce n’est pas grave, je n’ai pas de problème d’argent, mais ceux qui sont en deuxième division ou étudiants… La Coupe du monde s’est bien déroulée et là, on a l’impression qu’on se fait jeter comme de vieilles poubelles », a précisé Cudmore sur L’Equipe.fr.Ce à quoi World Rugby a répondu vendredi que « contrairement à ce qui avait été écrit », les organisateurs prenaient en charge tous les frais de transport des équipes, aller et retour. Cudmore a pris la fédération au mot :You will be receiving a few bills in the mail then. @rugbyworldcup @WorldRugby https://t.co/3zAOipiGF3— JNCudmore (@Jamie Cudmore)require(["twitter/widgets"]);La plus belle. Le Namibien Tinus Du Plessis n’y croyait plus, mais la récompense a fini par tomber : il a été élu homme du match en Coupe du monde, malgré la défaite des siens mercredi contre la Géorgie.VOUS l'avez élu Homme du Match #NAMvGEO — RugbyWorldCupFR (@Rugby World Cup)require(["twitter/widgets"]);Erwan Le DucJournaliste au Monde 09.10.2015 à 14h06 • Mis à jour le09.10.2015 à 18h31 L’escalade des violences entre Palestiniens et Israéliens s’est poursuivie, vendredi 9 octobre. A Gaza, cinq Palestiniens ont été tués et des dizaines d’autres blessés par l’armée israélienne lorsqu’une manifestation a été dispersée par le force. Quelques heures plus tôt, un juif israélien a poignardé quatre Arabes dans le sud d’Israël, la dernière d’une série d’attaques similaires qui ont lieu depuis une semaine et le meurtre d’un couple de colons, criblés de balles sous les yeux de leurs enfants.Tensions et manifestations gagnent la bande de Gaza Face à une foule d’environ 200 personnes, qui manifestaient en signe de solidarité avec les Palestiniens de Jérusalem et de Cisjordanie, et jetaient des pierres près du point de passage de Nahal Oz à Gaza, l’armée israélienne a tiré à balles réelles, tuant au moins cinq personnes et en blessant une vingtaine, selon les autorités palestiniennes.Le chef de file du Hamas dans la bande de Gaza, Ismaïl Haniyeh, n’a pa hésité à dire que la situation actuelle marquait le début d’une nouvelle Intifada, à l’image des soulèvements de 1987 et 2000.« Nous appelons à renforcer et accentuer l’intifada (…) Gaza remplira son rôle dans l’intifada d’Al-Qads [nom donné à Jérusalem par les Arabes ] et elle est plus que prête à l’affrontement. »Attaques à l’arme blanche et affrontements avec la police Depuis une semaine, une série d’agressions à l’arme blanche, couteaux et tournevis, contre des Israéliens et, depuis vendredi des Palestiniens, paralyse le pays.Dernier incident tragique en date, un Juif israélien a agressé au couteau quatre Arabes – deux Bédouins israéliens et deux Palestiniens – à Dimona dans le sud d’Israël, vendredi matin. Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, qui avait évoqué une « vague de terrorisme » essentiellement non organisée, a vivement condamné cet acte dont les motivations seraient nationalistes.Quelques heures avant, un adolescent israélien était légèrement blessé dans le centre de Jérusalem. Son agresseur, un Palestinien, a pris la fuite avant d’être arrêté. Au même moment, une femme a été blessée par balle après avoir tenté de poignarder un garde de sécurité à l’entrée de la gare routière d’Afula. Neuf agressions contre des Israéliens ont été recensées en six jours dans l’Etat hébreu et en Cisjordanie : quatre Israéliens sont morts poignardés à Jérusalem ou ont été abattus par des agresseurs circulant en voiture en Cisjordanie. Parallèlement à ces attaques très ciblées, des affrontements ont eu lieu entre Palestiniens et armée israélienne, lors desquels trois Palestiniens ont été abattus et des dizaines d’autres blessés.D’abord concentrées dans les territoires occupés, les violences se sont répandues jusqu’à Tel-Aviv dans la semaine. Jeudi, quatre attaques à l’arme blanche contre des Israéliens ont été signalées, faisant sept blessés, tandis que deux Palestiniens étaient tués.Foule aux funérailles de l’auteur d’une des agressions mortelles contre des juifsImage précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-5617ec485f5d1'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 10\r\n \r\n \r\nAutour de la d\u00e9pouille du jeune homme flottaient les drapeaux du Jihad islamique, du Hamas, du Fatah, mais aussi du mouvement de gauche Initiative nationale palestinienne.\r\nCr\u00e9dits : MOHAMAD TOROKMAN \/ REUTERS\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Autour de la d\u00e9pouille du jeune homme flottaient les drapeaux du Jihad islamique, du Hamas, du Fatah, 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"keyboard touch adsReload resize xtmed thumbnails thumbnailsLightbox fullscreen"; portfolio.init(exclude);});Toutes les tendances politiques palestiniennes étaient représentées parmi les milliers de personnes qui ont assisté, après les prières du vendredi, aux funérailles de Mohannad Halabi dans un village près de Ramallah en Cisjordanie. Le jeune homme de 19 ans a été abattu par les forces israéliennes le 3 octobre, après qu’il eut poignardé quatre Israéliens dans la vieille ville de Jérusalem, causant la mort de deux d’entre eux. Le Jihad islamique, deuxième force islamiste dans les territoires palestiniens, avait alors rapporté qu’il était l’un de ses membres.L’esplanade des Mosquées cristallise les tensionsL’accès à l’esplanade des Mosquées à Jérusalem est de nouveau interdit vendredi aux hommes de moins de 50 ans pour la grande prière hebdomadaire musulmane. Cette restriction avait d’abord été prononcée uniquement à l’adresse des parlementaires israéliens, juifs et arabes. Ces derniers s’étaient dits prêts à défier cette décision.Le site est sacré pour les musulmans comme pour les juifs, ces derniers le révérant en tant que « mont du Temple ». Des affrontements s’y sont produits à plusieurs reprises ces dernières semaines entre fidèles musulmans et policiers israéliens. Ouri Ariel, le ministre de l’agriculture (du parti nationaliste religieux Foyer juif), s’y est rendu plusieurs fois, provoquant la colère des autorités religieuses musulmanes du site. Abbas et Nétanyahou mis face à faceLe premier ministre israélien a appelé les Israéliens à être en « état d’alerte maximale » et à faire preuve de sang-froid. Face à ce regain de tension, il a reporté son voyage en Allemagne. Jeudi, il a promis d’agir avec « détermination » face aux violences, mais reconnu qu’il n’y avait pas de « solution magique » pour les combattre. Il a cependant mis en avant les responsabilités côté palestinien :« Ces agissements sont principalement non organisés, mais ils résultent des incitations à la haine débridées (…) de la part du Hamas, de l’Autorité palestinienne, de plusieurs pays voisins et – certainement pas des moindres – du Mouvement islamique en Israël. »Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a de son côté prôné une « résistance populaire pacifique » tout en lançant à Israël : « Eloignez-vous de nos lieux saints ! »Lire aussi :Israël-Palestine : Abbas et Nétanyahou sous la pression de leur base 09.10.2015 à 13h21 • Mis à jour le09.10.2015 à 18h26 « Les diplômés de formations sociales accèdent rapidement à l’emploi : 85 % ont trouvé un travail trois mois après leur sortie du système éducatif, contre 67 % des autres diplômés de niveau équivalent » : c’est ce que montre une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) publiée le 5 octobre, qui porte sur les jeunes diplômés de 2010. En voici les principaux constats.Une insertion rapide. « Le temps d’accès moyen à un premier emploi est de 1,5 mois pour les formations sociales de niveau III (bac + 2), contre 3,4 mois pour les formations non sociales de même niveau, et de 1,9 mois pour les moniteurs éducateurs, contre 4,6 mois pour les autres diplômés de niveau IV », précise l’étude. Globalement, cette insertion est aussi rapide que celle des diplômés de 2007, alors que les autres secteurs ont connu un décrochage.Peu de chômage. « Au cours des trois premières années de vie active, le temps passé en emploi est plus élevé chez les sortants de formations sociales que chez les autres diplômés de niveau équivalent. » Il représente 88 % des trois années pour les sortants de niveau III, contre 70 % pour les autres diplômés de même niveau.Des premiers contrats courts. « Le premier emploi des diplômés du social est souvent de courte durée : six mois au maximum pour 35 % d’entre eux. Mais ce premier contrat dure plus longtemps que celui des autres diplômés de niveau équivalent », révèle l’étude. « Environ six sortants de formations sociales sur dix bénéficient d’un emploi à durée indéterminée trois ans après l’obtention de leur diplôme », ce qui reste « moins favorable qu’en 2007 ».Le temps partiel souvent imposé. « Pour leur premier emploi, les diplômés de formations sociales de niveau III et IV sont respectivement 23 % et 16 % à être embauchés à temps partiel. » Par ailleurs, « le premier emploi débute souvent par un temps partiel non choisi, puisque près de 80 % des sortants de formations sociales recrutés à temps partiel déclarent qu’ils auraient souhaité travailler à temps plein ».Des salaires en baisse. « A niveau équivalent, en début de carrière, les salaires médians des diplômés des formations sociales sont supérieurs à ceux des diplômés des autres formations. » Lors de la première embauche, « 50 % des diplômés du social de niveau III ont un salaire compris entre 1 250 et 1 500 euros ». Toutefois, « en calculant les salaires en équivalents temps plein, ceux des professions sociales ont baissé de 4 % en euros constants en trois ans, alors qu’ils ont augmenté pour les autres diplômés de niveau III et IV ». Raphaëlle Besse Desmoulières C’est la surprise du chef. Après des semaines de laborieuses négociations, c’est finalement Cécile Duflot qui pourrait devenir coprésidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale au côté de Barbara Pompili. « Ce qui l’a décidée ? On va dire l’amicale pression de ses amis », confie au Monde l’entourage de la députée de Paris.Depuis de longs mois, le groupe est divisé en deux sous-groupes de neuf députés qui se déchirent sur la politique du gouvernement et la stratégie à adopter vis-à-vis de l’exécutif.Lire aussi :Les groupes parlementaires écologistes en sursis« Faire contrepoids »La crise a été aggravée par les récents départs de François de Rugy et Barbara Pompili, acteuls coprésidents du groupe et représentants de la sensibilité « pro-gouvernement ». M. de Rugy, qui avait fait savoir fin août qu’il ne s’accrocherait pas à son poste, a créé peu après Ecologistes !, un nouveau parti. Quant à Mme Pompili, malgré sa démission d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), intervenue le 30 septembre, ses huit collègues ont choisi de la maintenir dans ses fonctions.Dans le camp d’en face, les décisions tardaient à être prises – les députés ne parvenant pas à se mettre d’accord sur un nom – et leur proposition d’une « présidence de consensus » avait été rejetée par les premiers. « A partir du moment où ils veulent maintenir la coprésidence, c’est normal qu’on essaie de voir qui peut avoir une parole suffisamment médiatique pour faire contrepoids », explique Danielle Auroi, députée du Puy-de-Dôme. Ces derniers jours, le nom de Noël Mamère revenait avec insistance. Mais le député de Gironde a décliné l’offre et invité l’ex-ministre du logement à « mettre les mains dans le cambouis ». « Elle a pris conscience que ce groupe est en train de se déliter et que son image est sérieusement entamée par les dissidences qui la décrivent comme une gauchiste qui veut une alliance avec Mélenchon », estime l’ancien candidat à la présidentielle.La députée de Paris a donc décidé de se lancer mardi midi lors d’une réunion avec les membres de son groupe. Un choix qui ne fait pas l’unanimité. « Elle n’a pas été choisie par ses collègues, elle s’est présentée et Jean-Louis Roumégas [député de l’Hérault] a retiré sa candidature, explique Sergio Coronado, député des Français de l’étranger. Je n’étais pas partisan d’un compromis boiteux pour faire vivre un groupe qui n’a plus d’existence politique. »Jusqu’à présent, Mme Duflot avait refusé d’endosser cette responsabilité, mais les récents départs à EELV et la crise que traverse le parti l’ont fait changer d’avis. « Ce n’était pas notre séquence et pas notre volonté, affirme son entourage. Mais à deux mois de la COP21, elle n’a pas voulu prendre le risque de l’explosion du groupe, ni de l’affaiblissement de l’écologie politique. » Une rencontre doit avoir lieu mercredi entre les représentants des deux groupes. Sauf rebondissement de dernière minute – toujours possible chez les écologistes –, Cécile Duflot devrait donc assumer un nouveau rôle à l’Assemblée nationale. Deux coprésidentes, deux lignes stratégiques : le groupe écolo, s’il se met d’accord sur cette organisation, n’est pas prêt d’en avoir fini avec la cacophonie. « Nous sommes dans une logique de colocation et on a intérêt à bien se mettre d’accord sur la manière dont sera rangé le frigo », reconnaît un proche de Mme Duflot.Lire aussi :Fronde, départs : que reste-t-il des écologistes ?Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.10.2015 à 16h52 • Mis à jour le06.10.2015 à 17h47 | Martin Untersinger et Damien LeloupLa justice européenne a invalidé, mardi 6 octobre, l’accord « Safe Harbor » qui encadrait le transfert de données personnelles de l’Union européenne vers les Etats-Unis.En quoi consiste Safe Harbor et que dit la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) ?En Français « sphère de sécurité », le « Safe Harbor » est une décision de la Commission européenne, datant de 2000, qui affirme que le transfert de données personnelles d’Europe vers les Etats-Unis est possible car ce pays présente des garanties suffisantes pour la protection de la vie privée.Très controversé, cet accord a notamment été mis à mal par les révélations d’Edward Snowden, en 2013, sur les programmes de surveillance de masse de la NSA. Les adversaires du Safe Harbor, dont Max Schrems, un Autrichien qui a déposé plusieurs plaintes contre Facebook, estimaient que ces révélations montraient que les données personnelles des Européens n’étaient en fait pas protégées lorsqu’elles étaient stockées aux Etats-Unis.Dans son arrêt rendu mardi, la CJUE estime que le Safe Harbor n’est pas conforme au droit européen, pour plusieurs raisons détaillées sur une trentaine de pages. La Cour a notamment estimé que les recours possibles pour les citoyens européens estimant leurs droits malmenés étaient beaucoup trop faibles. Elle juge également que les programmes de surveillance de masse des Etats-Unis sont incompatibles avec une protection adéquate des droits des citoyens européens.Cela veut-il dire que Facebook ne peut plus fonctionner en Europe, ou va devoir stocker les données des citoyens européens en Europe ?Non : l’arrêt invalide un accord très générique. Facebook peut continuer à fonctionner comme il le faisait jusqu’à aujourd’hui, mais l’entreprise – tout comme Google ou tout autre entreprise qui stocke des données de citoyens européens aux Etats-Unis – ne peut plus s’abriter, en cas de procédure, derrière le fait qu’elle fait partie du Safe Harbor et que ses flux de données entre l’Europe et l’Amérique sont présumés légaux.Facebook affirme en fait ne pas s’appuyer uniquement sur le Safe Harbor, mais « sur d’autres méthodes recommandées par l’Union européenne pour transférer légalement des données de l’Europe vers les Etats-Unis ».Il existe en effet d’autres normes de transfert de données, comme par exemple les « clauses contractuelles type »  ou les « règles internes d’entreprise »  (dans le cas de transfert de données entre filiales), le Safe Harbor étant le cadre juridique simplifié et « par défaut ». Certaines entreprises du numérique utilisent déjà ces cadres juridiques alternatifs.La Commission craint d’ailleurs que la décision de la CJUE ne favorise la multiplication de contrats spécifiques établis entre des entreprises et des pays européens, au détriment d’un cadre générique européen. Frans Timmermans, le vice-président de la Commission, a d’ailleurs annoncé que des « lignes directrices » à destination des autorités de protection des données seraient publiées afin d’éviter un « patchwork avec des décisions nationales ».Par ailleurs, sans aller jusqu’à ces procédures juridiques, la loi européenne – plus spécifiquement l’article 26 de la directive de 1995 sur la protection des données personnelles – prévoit qu’un transfert vers un pays tiers peut être autorisé dans plusieurs cas. Par exemple, pour assurer la bonne exécution du contrat commercial (dans le cas d’une réservation d’hôtel par exemple, où les coordonnées du client sont nécessaires) ou lorsque intervient le consentement explicite de l’internaute à ce que ses données soient transférées.Le Safe Harbor va-t-il être renégocié ?La renégociation de cet accord était déjà en cours avant l’arrêt de la Cour. Malgré l’expiration de plusieurs dates butoirs, les négociateurs ont récemment affirmé qu’ils faisaient des progrès dans les discussions. Mais il sera difficile d’obtenir rapidement un accord qui puisse satisfaire les exigences de la CJUE : cette dernière rappelle dans son arrêt que, pour obtenir un régime de ce type, un pays doit faire la preuve qu’il offre des garanties de protection de la vie privée comparables à celles en vigueur au sein de l’UE.Cela signifie qu’il faudrait des changements majeurs dans le droit américain pour qu’un nouvel accord ne soit pas, à son tour, invalidé par la Cour.Que se passe-t-il dans l’immédiat ?Plus de 4 000 entreprises étaient soumises à l’accord Safe Harbor. Nombre d’entre elles, particulièrement les plus petites, se retrouvent brusquement, au moins jusqu’à l’adoption d’un nouvel accord Safe Harbor, dans un vide juridique.Les grands acteurs du Web, eux, sont dans l’attente. L’annulation du Safe Harbor semble les avoir pris de court. Dans un communiqué, l’association professionnelle Digital Europe, qui regroupe tous les grands acteurs du secteur (d’Apple à Toshiba en passant par Google, à l’exception de Facebook), « demande de toute urgence à la Commission européenne et au gouvernement américain de conclure leurs négociations pour parvenir à un nouvel accord “Safe Harbor” aussi vite que possible ».« Nous demandons également à la Commission européenne d’expliquer immédiatement aux entreprises qui fonctionnaient sous le régime du Safe Harbor comment elles doivent opérer pour maintenir leurs activités essentielles durant ce vide juridique », poursuit l’association.Facebook a, de son côté, estimé également qu’il « fallait impérativement que les gouvernements européens et américain donnent des méthodes légales pour le transfert des données et règlent toutes les questions de sécurité nationale ».Quelles seront les conséquences plus larges de cette décision ?Si l’arrêt de la CJUE ne porte que sur le Safe Harbor, il dénonce avec des mots très durs les programmes de surveillance de masse de la NSA américaine, présentés comme incompatibles avec les droits fondamentaux garantis par le droit européen.Le jugement pourrait aussi influencer deux dossiers européens brûlants dont les négociations arrivent dans leur dernière ligne droite : l’accord « parapluie » sur l’échange de données personnelles pour la coopération policière, entre Europe et Etats-Unis, et le projet de règlement sur les données personnelles.La commissaire européenne à la justice, Vera Jourova, a indiqué que l’arrêt de la Cour confortait la position de la Commission, notamment sur la nécessité d’avoir « des garde-fous solides » en matière de protection des données.Lire le portrait :Max Schrems, le « gardien » des données personnelles qui fait trembler les géants du Web //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444461', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDamien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.10.2015 à 16h16 • Mis à jour le06.10.2015 à 18h00 | Manon Rescan Nous sommes exactement, mardi 6 octobre, à deux mois du premier tour des élections régionales, le premier scrutin dans les zones redécoupées par la réforme territoriale. S’il vous a échappé que la campagne a commencé, voici ce qu’il faut en retenir jusqu’à présent :Où en est-on… des candidatures ?Où en est-on… des programmes ?Où en est-on… des sondages ?Découvrez les candidats dans votre régionPour mémoire, n’oubliez pas, tout d’abord, que la France comptera, à partir du 1er janvier 2016, treize régions métropolitaines au lieu de vingt-deux. La réforme territoriale a redistribué les compétences des collectivités et élargi celles des régions. Les 6 et 13 décembre, ce sont 1 757 conseillers régionaux qui seront élus. Les listes sont toujours en cours de constitution. Si la plupart des têtes de liste pour chaque région sont connues, les noms des autres membres, répartis par département, continuent d’être progressivement dévoilés. La date limite de dépôt des candidatures en préfecture est prévue le 9 novembre à midi.Découvrez les candidats dans votre région en cliquant sur ce lienParmi les candidatures dont l’annonce n’est pas anodine, on notera celles de :Frédéric Cuvillier, ancien ministre puis secrétaire d’Etat aux transports, candidat du PS dans le département du Pas-de-Calais dans une région où la gauche est menacée.Axel Loustau, pour le Front national (FN) dans les Hauts-de-Seine, mis en examen dans l’enquête sur le financement du FN et ancien militant de l’extrême droite radicale.Stéphanie Gibaud, l’une des lanceuses d’alerte dans l’affaire d’évasion fiscale visant la banque suisse UBS. Elle sera tête de liste à Paris pour le parti Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan. On attend toujours… La tête de liste PS en Bretagne. Jean-Yves Le Drian mènera-t-il les socialistes dans l’une des seules régions que la gauche a des chances de conserver ? La réponse du ministre de la défense, qui n’est pour le moment que numéro trois sur la liste du Morbihan, et le nom de celui qui pourrait conduire la liste à sa place, se font toujours attendre.Le concurrent surprise. En région PACA, Jacques Bompard, député-maire d’Orange (Vaucluse) leader de Ligue du Sud, parti d’extrême droite et concurrent du Front national, pourrait voler des voix à Marion Maréchal-Le Pen. Il a annoncé constituer une liste dans laquelle il espère rassembler le « canal historique » du FN, à savoir les partisans de Jean-Marie Le Pen dans sa confrontation avec sa fille Marine.Lire aussi :En PACA, le « canal historique » du FN se fédère autour de la Ligue du SudOù en est-on… des programmes ?Si, sur le terrain, les grands axes de campagne commencent à être déployés, les programmes en tant que tels n’ont pas été publiés. Les grandes thématiques de campagne recoupent les compétences des régions comme les transports ou l’emploi. Parmi les mesures fréquemment évoquées figurent la gratuité des transports scolaires, nouveau domaine de compétence des régions, ou encore le développement de l’apprentissage ou de la formation professionnelle, également dans le giron régional. Dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Xavier Bertrand, candidat Les Républicains, promet ainsi « une formation de retour à l’emploi pour tous les demandeurs d’emploi ».L’actualité récente sur l’arrivée massive de migrants en Europe constitue également l’un des sujets de la campagne, en particulier du côté du Front national, bien que les compétences de la région en la matière soient limitées. Florian Philippot, tête de liste dans la région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, a ainsi promis qu’il supprimerait les subventions aux associations venant en aide aux migrants s’il remportait la région.Lire aussi :Le Front national se déchaîne sur les migrantsOù en est-on… des sondages ?Le FN et la droite sont au coude-à-coude en région PACA et en Nord-Pas-de-Calais-Picardie. La droite est favorite en Normandie et la gauche, en mesure de l’emporter en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées et en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes… Les Décodeurs ont fait le point sur ce que disent les sondages à ce jour. Une éviction, des affaires, des déchirementsEn Meurthe-et-Moselle (région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne), Nadine Morano risque de perdre son investiture Les Républicains après ses propos sur la France « pays de race blanche ».En Ile-de-France, la campagne est doublée d’affaires judiciaires. Claude Bartolone (PS) accuse Valérie Pécresse de fraude électorale et est lui-même dans le viseur d’une enquête préliminaire pour des soupçons d’emploi fictif présumé au conseil général des Hauts-de-Seine lorsqu’il le présidait.Chez Europe Ecologie-Les Verts (EELV), la décision de la direction nationale de ne pas s’allier avec le Parti socialiste, y compris dans les régions où l’extrême droite est en position de l’emporter, a provoqué une série de démissions. Pour ce scrutin, EELV a bâti une stratégie d’alliances avec des partis à la gauche de la gauche, ou, selon les régions, décidé de faire cavalier seul.Pour contrer ces divisions, le PS entend, lui, faire peser la voix des électeurs de gauche en organisant un référendum populaire, du 16 au 18 octobre, sur l’union des partis à la gauche de l’échiquier politique. Il espère mobiliser à cette occasion 300 000 électeurs qui voteront en ligne ou sur des marchés.Découvrez les candidats dans votre régionLes candidats aux régionalesManon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant) Ils ont chanté et dansé, en famille, les enfants hissés sur les épaules. Ils ont repris des chants religieux et applaudi les orateurs. Ils avaient tous à la bouche les mots les plus sévères possibles, les plus tristement imagés, contre les Palestiniens. Les colons israéliens (400000 au total) ont fait une démonstration de force et d’unité, lundi 5 octobre dans la soirée, devant la résidence de Benyamin Nétanyahou, à Jérusalem. Encadrés par un dispositif policier impressionnant, les habitants de « Judée-Samarie », arrivés par bus de Cisjordanie, avaient deux demandes à adresser au chef du gouvernement : une répression plus sévère et la poursuite des constructions, partout, dans les territoires sous occupation.Trois ministres, Zeev Elkin, Yariv Levin et Haim Katz, étaient présents, en soutien des colons, qui ont joué un rôle important dans le succès du Likoud aux élections législatives de mars. Benyamin Nétanyahou a reçu longuement l’un de leurs représentants, Yossi Dagan. « Pour le moment, on n’est pas parvenu à un accord, explique une proche du président du conseil régional de Samarie. En matière de construction, il y a trop de restrictions bureaucratiques, il faut les lever. Pour bâtir une maison ou un balcon, il faut une autorisation du ministère de la sécurité ou de la défense. » Dans l’esprit des colons, les nouvelles constructions ne sont pas conçues seulement comme un développement urbain naturel, sur une terre donnée par Dieu. Elles doivent aussi représenter une punition pour les Palestiniens en raison des derniers attentats.Lire les dernières informations :Israël-Palestine : Mahmoud Abbas affirme « ne pas vouloir d’escalade »Le paradoxe de NétanyahouPour l’heure, Benyamin Nétanyahou se concentre sur la flambée de violences en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, qui se poursuivaient mardi, notamment à l’entrée de Ramallah, au poste de Kalandia, et à Bethléem. Arrimé à une majorité d’un seul siège à la Knesset, dépendant beaucoup des ultranationalistes, « Bibi » ne veut pas pour autant basculer dans les bras de l’extrême droite. Les Etats-Unis et l’Union européenne restent très attentifs à tout encouragement politique ou administratif à la colonisation, sans envisager toutefois de réelles sanctions contre l’Etat hébreu. La Jordanie et l’Egypte, pays alliés sur le plan sécuritaire, sont aussi attentifs. Le chef du gouvernement joue donc la partition qu’il maîtrise traditionnellement le mieux, celle de la rhétorique guerrière et de la gestion du conflit. Elle ne va pas de soi, car la détérioration de la situation est évidente, avec quatre Israéliens tués depuis le 1er octobre. La politique sécuritaire de M. Nétanyahou lui vaut de nombreuses critiques, à droite comme dans l’opposition travailliste, en raison de son manque d’efficacité. Tel est le paradoxe de M. Nétanyahou : souvent perçu comme un idéologue extrémiste par ses critiques à l’étranger, il est attaqué, au sein de son propre camp, pour ses contorsions et son manque de détermination. La réunion de son conseil de sécurité, qui s’est prolongée mardi jusqu’au milieu de la nuit, a été houleuse, selon la presse israélienne.Le premier ministre a refusé, par exemple, de suivre l’appel de son ministre de l’éducation, Naftali Bennett, qui veut mettre à nouveau derrière les barreaux les dizaines de prisonniers palestiniens relâchés ces dernières années (par exemple pour la libération du soldat Gilad Shalit). En revanche, M. Nétanyahou veut accélérer les punitions symboliques, à l’efficacité douteuse. Les maisons de deux terroristes, passés à l’acte en 2014, ont été détruites. D’autres devraient suivre.Le gouvernement va aussi s’en prendre à la branche nord du Mouvement islamique, organisation qui a fait de la défense de la mosquée Al-Aqsa son étendard. Les autorités l’accusent d’incitations répétées à la violence sur l’esplanade des Mosquées (mont du Temple). Dans le passé, l’interdiction du Mouvement islamique avait été évoquée, puis abandonnée. Enfin, à l’occasion d’un déplacement mardi au quartier général de la brigade de Samarie, M.Nétanyahou a annoncé l’installation de caméras de surveillance dans les airs et au sol, le long des grands axes routiers en Cisjordanie. Il a en même temps appelé les leaders des « communautés », soit des colonies, à « agir de façon responsable et à être précis ». C’est-à-dire, à ne pas le critiquer.« Il n’y a pas de limites dans les actions de nos forces de sécurité »Lundi, en début de soirée, peu avant le début du concert des colons, les autorités ont annoncé l’arrestation de cinq membres d’une cellule du Hamas, sise à Naplouse, soupçonnés d’être les auteurs de l’assassinat d’un couple de colons, le 1er octobre, sur une route au nord de la Cisjordanie. Des centaines de policiers supplémentaires ont été déployés à Jérusalem, outre les quatre bataillons de l’armée en Cisjordanie, qui affrontent les jeunes émeutiers, usant de balles réelles et en caoutchouc. Deux jeunes Palestiniens ont déjà été tués. Selon l’enquête préliminaire de l’armée, la mort de Abed Rahman Abdallah, 13 ans, près de Bethléem, atteint par une balle de calibre 22, n’était pas « intentionnelle ». Une bavure, qui ne change rien à la détermination générale. « Les policiers pénètrent en profondeur dans les quartiers arabes, ce qui n’a pas été fait dans le passé, a expliqué lundi M.Nétanyahou dans un communiqué martial. Nous ne sommes pas décidés à accorder une immunité aux émeutiers, aux provocateurs ou aux terroristes, où que ce soit. Par conséquent, il n’y a pas de limites dans les actions de nos forces de sécurité. » Lundi dans la soirée, Mahmoud Abbas a réuni son propre conseil de sécurité. Il lui a donné pour instruction, selon l’agence palestinienne Ma’an, de ne pas offrir de prétexte aux Israéliens pour une escalade. Le président de l’Autorité palestinienne n’a pas condamné les dernières violences, ni les émeutes qui mobilisent de nombreux jeunes mineurs ou tout juste majeurs. Ce regain de violences spontanées n’est pas pour déplaire à certains cadres politiques, sans parler des groupes armés, qui sont exaspérés par l’absence de résultats concrets de la stratégie de l’Autorité palestinienne, sur le plan international.« Pas d’escalade »Affaibli, perçu par beaucoup de Palestiniens comme un collaborateur des Israéliens en raison de la coordination sécuritaire entre services, Mahmoud Abbas marche sur un fil ténu. Mardi après-midi, le vieux dirigeant a réuni le comité exécutif de l’Organisation pour la libération de la Palestine (OLP). Un communiqué interminable a été publié à son issue. On y apprend notamment que le comité « adresse ses condoléances aux familles des martyrs et souhaite un prompt rétablissement aux héros blessés. » Le comité appelle aussi toutes les factions à surmonter leurs différences et à présenter un front uni, en se réunissant dès que possible au sein du Conseil national palestinien, le parlement de l’OLP. « Toutes nos instructions à nos agences de sécurité, à nos factions et à notre jeunesse ont été que nous ne voulons pas d’escalade », a déclaré M.Abbas, selonla presse palestinienne. Mais peut-on tenir la jeunesse ? Quant aux policiers, on les observe à plusieurs centaines de mètres des émeutiers. Ils ne semblent guère pressés de s’interposer pour éviter l’affrontement.Comme Benyamin Nétanyahou, Mahmoud Abbas est accusé par sa base de mollesse et de compromis trop fréquents, sans rien obtenir en retour. Voilà pourquoi, pour l’heure, il a préféré ne pas éclaircir ses intentions politiques, après son discours devant l’Assemblée générale des Nations unies, la semaine passée. A New York, Mahmoud Abbas avait déclaré que l’Autorité palestinienne ne se sentait plus engagée par les accords d’Oslo (1993) signés avec les Israéliens, dès lors que ces derniers ne les avaient jamais respectés. Nouvelle menace sans conséquence, ou tournant stratégique ? Le flou demeure complet. Pour l’heure, le comité politique du comité exécutif a été saisi, pour examiner la mise en musique des déclarations de M.Abbas.Lire aussi l'éditorial :Israël-Palestine : vers une nouvelle intifada ?Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant)ReporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter David Larousserie Et un Nobel de plus pour une particule élémentaire maintes fois récompensée par le jury de l’Académie royale suédoise des sciences : le neutrino. C’est en effet la quatrième fois qu’elle reçoit directement les honneurs de ce prix.Pourtant, elle ne paie pas de mine. Abondante, au point que des milliers de milliards d’entres elles nous traversent chaque seconde en provenance du Soleil, d’étoiles encore plus lointaines en cours d’explosion, ou du cœur de centrales nucléaires – en fonctionnement normal. Discrète : ces traversées se font sans conséquence, car cette particule interagit très peu avec le reste de la matière. Sans charge électrique, d’où son nom de « petit neutre ». Et pour finir, ultralégère, au point qu’en théorie, on estimait qu’elle ne devait pas avoir de masse.Du moins jusqu’à ce que les deux lauréats de cette année, le Japonais Takaaki Kajita (56 ans), de l’université de Tokyo, et le Canadien Arthur B.McDonald (72 ans), de la Queen’s University, pilotent deux expériences indépendantes dans leurs pays d’origine et démontrent que le neutrino a bien une masse. « Ils ont en fait construit les balances les plus précises au monde », résume Thierry Lasserre du CEA, spécialiste de ces particules.Ces détecteurs construits dans les années 1990 au fond de mines, de nickel au Canada, de zinc au Japon, sont en fait de gigantesques piscines. Celle de l’Observatoire de neutrinos de Sudbury (SNO) au Canada contient 1 000 tonnes d’eau lourde, tandis que celle de Super-Kamiokande (SK), 50 000 tonnes d’eau normale. Parmi les milliards de neutrinos plongeant dans ces réservoirs, il arrive que certains frappent un atome de l’eau et émettent alors de la lumière, repérée par des milliers d’yeux tapissant la paroi de ces piscines.Métamorphoses transgenresEn 1998 au Japon et en 2001 au Canada, les résultats ont confirmé une étrange attitude du neutrino, associée à sa masse : il est transformiste. Il existe en réalité trois familles de neutrinos et au cours de leur voyage, ces particules peuvent passer d’un genre à l’autre. Les chercheurs de SK ont ainsi constaté une différence de comportement des neutrinos produits au-dessus du ciel japonais et d’autres venants « d’en bas », ayant traversé quelque 10 000 kilomètres de roche terrestre. L’écart trahit des métamorphoses transgenres. Trois ans plus tard, le SNO confirme ces changements en constatant qu’il manque des neutrinos d’un certain type provenant du Soleil, mais qu’à l’inverse, il arrive un surplus d’un autre type, que le Soleil ne produit pas. « Je me souviens que les Japonais étaient assez angoissés à l’annonce de ce résultat, qui finalement confirmait leurs travaux », rappelle Stavros Katsanevas, directeur du laboratoire AstroParticule et Cosmologie, à Paris. « Avec deux sources différentes, les physiciens ont observé le même phénomène. Ce sont des expériences clés et ensuite beaucoup d’autres confirmations sont venues », souligne Antoine Kouchner du CNRS, qui mène l’expérience Antares, ayant déjà observé ces métamorphoses.Lire aussi :A la pêche aux insaisissables neutrinosL’information majeure est que ce transformisme des neutrinos ne s’explique que parce qu’ils ont une masse. Une sacrée surprise, car dans le modèle qui décrit toutes les autres particules, ils ne devraient pas en avoir. C’est ce qu’a salué le jury Nobel, après avoir les années précédentes récompensé la première observation de ces particules furtives (Nobel en 1995) ou la détection de neutrinos cosmiques provenant d’une supernova (une étoile en explosion) en 2002.« Et ce n’est certainement pas fini. Il y aura d’autres découvertes et encore des surprises. Beaucoup d’expériences démarrent », prévoit Thierry Lasserre. « Les neutrinos sont une porte vers une nouvelle physique », renchérit Antoine Kouchner.Peser un neutrinoPlusieurs mystères persistent en effet. D’abord concernant la masse, toujours elle. Grâce aux passages d’une famille à l’autre, les physiciens savent qu’elle existe mais ils ne peuvent en déduire qu’une différence de masse entre les différents genres ; pas les valeurs absolues de chacun. En Allemagne, l’expérience Katrin par exemple, essaie justement d’être la première à peser directement un neutrino. Arthur B. McDonald lui-même dirige une expérience différente, mais visant le même objectif dans son laboratoire canadien.Ensuite, il faudra expliquer pourquoi cette masse est si faible. Le mécanisme dit du boson de Higgs, qui apporte la masse aux autres particules et que le Nobel a célébré en 2013, ne marche pas pour ces poids plume.Grâce aux neutrinos, on peut aussi tester un autre mystère de la nature : la domination de la matière sur l’antimatière (sa sœur jumelle) au début de l’Univers. Alors que ces deux formes ont été créées en quantité identique, une seule a survécu, celle que nous connaissons. De gigantesques projets sont en cours aux États-Unis, au Japon ou en Europe pour comprendre la nature de l’antineutrino et expliquer ce déséquilibre. « Ce prix va encourager la réalisation notamment du projet Hyper-Kamiokande au Japon, vingt fois plus grand que SK », estime Stavros Katsanevas. Takaaki Kajita n’y participera pas : il se consacre à un autre projet d’envergure, Kagra, un détecteur d’ondes gravitationnelles.Quelques idées autour des neutrinos plairaient sans doute à Alfred Nobel – soucieux des applications pratiques de la science : des géophysiciens se servent des neutrinos émis par le cœur de la Terre ou les volcans comme sonde pour rendre visible l’invisible. Les contrôleurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique voudraient utiliser ces particules pour contrôler le fonctionnement civil ou militaire de réacteurs nucléaires.Enfin, d’autres physiciens recherchent un autre membre de la famille, un quatrième neutrino qui serait plus lourd que ses cousins et qui pourrait être un bon candidat pour expliquer certaines anomalies cosmologiques. Pour Antoine Kouchner, « les neutrinos jouent un rôle dans l’apparition des grandes structures de l’Univers. On peut dire que sans eux, on ne serait pas là ».David LarousserieJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) et Philippe Jacqué Le scandale du logiciel truqueur de Volkswagen marque un tournant dans la vie du groupe allemand. Mardi 6 octobre, Matthias Müller, le nouveau président du directoire, a estimé devant quelque 20 000 employés réunis au siège de Wolfsbourg (Basse-Saxe) que « les conséquences financières et commerciales sont encore aujourd’hui impossibles à prévoir. C’est pourquoi nous allons une nouvelle fois passer en revue tous les investissements prévus ». Il a surtout précisé que les 6,5 milliards d’euros déjà provisionnés dans les comptes « ne suffiraient pas » à faire face à ce scandale de dimension mondiale. Le patron du groupe s’est aussi engagé devant les salariés à « tout faire » pour limiter les conséquences sur les emplois. Il a cependant déclaré que « tous les projets d’investissements » allaient être réexaminés. « Tout ce qui n’est pas nécessaire de manière urgente sera abandonné ou reporté, a-t-il ajouté. Et en conséquence, nous allons ajuster notre programme d’efficacité. Je vais être très transparent : cela ne se fera pas sans douleur. »Revue de détail des risques financiers encourus par un groupe qui a réalisé un chiffre d’affaires de 202,5 milliards d’euros et 10,5 milliards de bénéfices en 2014.Lire aussi :Six clés pour comprendre le scandale qui secoue VolkswagenCombien coûtera le scandale ? C’est toute la question. Et tout le monde y va de ses estimations. Pour Crédit suisse, l’affaire pourrait coûter de 23 à 78 milliards d’euros. Pour Exane, c’est au minimum 25 milliards d’euros, tandis que la Deutsche Bank ne s’engage pas sur un montant. « C’est impossible, juge un analyste de cette banque. Il y a beaucoup trop d’inconnues encore pour évaluer les dommages. » Les amendes et les sanctionsDans le détail, cependant, on peut réaliser une première estimation. Aux Etats-Unis, le groupe risque théoriquement jusqu’à 16 milliards d’euros d’amendes de la part de l’Etat américain. Cependant, après négociation, le montant de la pénalité devrait fortement baisser, aux alentours de 10 milliards, selon Exane.En y ajoutant les amendes européennes, le groupe peut s’attendre à payer près de 15 milliards d’euros, estime la banque. Mais le paiement ne devrait pas intervenir avant 2016 et 2017 au plus tôt.Le coût des rappelsA cela, s’ajoute bien entendu, le coût des rappels, des réparations à engager pour que les 11 millions de moteurs fautifs soient remis aux normes, ainsi que les compensations proposées aux clients floués. Le groupe pourrait dépenser jusqu’à 10 milliards d’euros, évalue Exane. Et ces dépenses pénaliseront le résultat opérationnel dès cette année.Une baisse des ventes Le scandale pourrait également peser sur les résultats commerciaux du groupe. Les ventes pourraient baisser du fait de la défiance du grand public. Exane prévoit une baisse de 5 % du chiffre d’affaires en 2016, tandis que la Deutsche Bank l’estime à 3 %. Cela dit, comme l’affaire est tout à fait inédite, ces prévisions demeurent très théoriques.La facture des procèsLà, tout se complique. Aujourd’hui attaqué de toute part en justice, le constructeur allemand devra engager d’importantes dépenses pour se défendre. Tant contre les propriétaires trompés, qui lancent partout dans le monde des actions de groupe, que contre les actionnaires ayant perdu leur chemise après la chute de près de 40 % du cours du groupe. Ces derniers entendent poursuivre le constructeur en Europe et aux Etats-Unis.Quelle est la situation financière de VW et comment peut-il faire face ?Avant sa provision de 6,5 milliards d’euros, passée mi-septembre, la trésorerie du groupe affichait 21 milliards d’euros à la fin du premier semestre. Cette somme devrait suffire pour finir l’année et le début de l’année 2016 tout en conservant sa notation de crédit des principales agences Fitch (A–), Moody’s (Aa3) et Standard & Poor’s (A), une note importante pour la filiale bancaire du groupe.Le constructeur doit encore récupérer près de 5 milliards d’euros en compensation de la vente de 20 % de sa participation dans le constructeur japonais Suzuki et de 50 % de LeasePlan, le premier loueur longue durée mondial.Plan d’économies et baisse des investissementsQuand un poste de dépense augmente, on baisse les autres. Et c’est exactement ce que le groupe entend faire. « Il faudra revoir l’ensemble de nos investissements », a annoncé le patron, Matthias Müller, mardi. Selon l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, de 15 à 20 milliards d’euros de dépenses pourraient être supprimés sur l’enveloppe de 100 milliards d’investissements prévue sur la période 2015-2018 (recherche et développement, nouveaux modèles, nouvelles usines, etc.).A cela devraient s’ajouter des plans de compétitivité pour l’ensemble de ses marques, et notamment Volkswagen, qui a d’ores et déjà engagé un plan d’économies de 5 milliards d’euros. Enfin, le groupe, comme il l’a déjà fait aux Etats-Unis, pourra rallonger le cycle de vie de certains de ses modèles, ce qui lui permet de déplacer des dépenses… Pendant la crise, Renault, PSA ou Fiat en sont passés par là en parallèle de leurs plans de compétitivité respectifs.Augmentation de capital En cas de dérive des coûts, une augmentation de capital pourrait rapidement intervenir. Der Spiegel évoque la somme de 8 milliards d’euros. Les actionnaires, et notamment les familles Porsche et Piëch, qui détiennent plus de 50 % du capital, ainsi que le Land de Basse-Saxe, pourraient remettre au pot ou se faire diluer un peu, s’ils doivent faire entrer un nouvel actionnaire. Cette augmentation de capital ne changerait pas fondamentalement le rapport de force entre les actionnaires. Selon la loi allemande dite « Volkswagen », un actionnaire ne peut détenir plus de 20 % des droits de vote au sein du conseil de surveillance…Ventes d’actifs Le groupe Volkswagen n’ira pas de gaîté de cœur vers un démantèlement, dans la mesure où cela remettrait en question toute l’histoire récente du groupe. Ferdinand Piëch, le patriarche et toujours un actionnaire de poids, n’autoriserait pas facilement une telle solution. Reste que c’est une éventualité.Ses actifs valent beaucoup d’argent. En premier lieu, Porsche. Selon la banque Metzler, le constructeur pèse quelque 39 milliards d’euros. Audi est estimé à 30 milliards d’euros, Skoda à 10 milliards d’euros, mais céder ces marques, aujourd’hui très liées techniquement à la marque Volkswagen, mettrait en danger le groupe.En revanche, le constructeur pourrait chercher à céder certaines marques de luxe, au moins partiellement, comme Bentley ou Bugatti (Lamborghini fait partie d’Audi). Il pourrait suivre l’exemple de Fiat, qui introduit 10 % de sa marque Ferrari en Bourse.Enfin, le groupe pourrait céder sa branche camion et bus, qu’il vient tout juste de constituer en rapprochant MAN et Scania. Cette division est évaluée à 30 milliards d’euros.Comment faire face à la crise interne ?En dehors des répercussions financières, le scandale Volkswagen est à l’origine d’une crise de confiance immense au sein du groupe. La nouvelle équipe ne répond que partiellement au besoin de réassurance. Malgré toute la détermination dont il a fait preuve depuis sa nomination, le nouveau patron, Matthias Müller, est un tel habitué de VW qu’il lui sera sans doute difficile d’insuffler le véritable tournant culturel dont le groupe a besoin. D’autant qu’il est déjà âgé de 62 ans, ce qui implique un nouveau changement de direction dans quelques années.Quant à Hans Dieter Pötsch, qui devrait être élu au poste de conseil de surveillance du groupe mercredi 7 octobre, il fait l’objet de discussions en interne. Certains reprochent à l’ancien directeur financier d’avoir averti trop tard les actionnaires des pertes qui se profilaient. Par ailleurs, Hans Dieter Pötsch, 64 ans, est également un homme du sérail. Il veille aux finances de VW depuis septembre 2003. C’est l’artisan de l’acquisition de Porsche par VW en 2012 et il jouit de la confiance de la famille Porsche-Piëch, qui détient 52,2 % des actions. Il est loin d’être certain que les deux dirigeants seront capables de faire la lumière sur le scandale Volkswagen, le plus violent de l’histoire du groupe.Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)Journaliste au MondePhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Hélène Sallon L’organisation Etat islamique (EI) a revendiqué, lundi 5 octobre, une rare attaque à Zoubayr, à quinze kilomètres de la capitale de la province chiite de Bassora, dans le sud de l’Irak. « Au moins dix personnes ont été tuées à Zoubayr et 24 blessées », a indiqué Jabbar Al-Saadi, membre du Conseil provincial. L’attaque a eu lieu dans le marché Souk Al-Hallaquine. Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, l’EI a affirmé que « l’armée du califat a réussi à faire exploser une voiture piégée garée au milieu d’un rassemblement de rafidha » près de Bassora. L’EI utilise le terme péjoratif de « rafidha » pour désigner les musulmans chiites.Depuis la conquête éclair de vastes pans du territoire irakien par l’Etat islamique (EI) en juin 2014, la province de Bassora, à 600 kilomètres au sud de Bagdad, ainsi que les provinces majoritairement chiites du sud et du centre du pays, ont été relativement épargnées par les attentats. Le groupe djihadiste sunnite dispose de peu d’accès et de partisans dans ces régions quasi-exclusivement chiites. Ses attaques se sont concentrées autour de Jourf Al-Sakhar, à 60 kilomètres au sud de Bagdad, conquise en juin 2014 avant d’être libérée en octobre 2014 par les forces irakiennes. Les derniers attentats à Bassora et dans les provinces du sud du pays remontent à 2012-2013.« Failles sécuritaires »« L’attaque au véhicule piégé du 4 octobre indique que l’EI pourrait chercher à exploiter les failles sécuritaires dans la province de Bassora et précipiter le déploiement de membres de la sécurité de Bassora pour focaliser l’attention des forces de sécurité irakiennes sur la province et fomenter des troubles », analyse l’Institute for the Study of War, un think-tank américain. Depuis le printemps, la ville de Bassora est secouée par une vague de contestation contre la mauvaise gestion du gouverneur de la province. Le délabrement des infrastructures et des services publics dans la capitale provinciale, premier port et premier producteur de pétrole du pays, alimentent la colère, sur fond d’accusations de corruption. Cette contestation a gagné les principales villes du pays, notamment la capitale Bagdad, au fil d’un été marqué par une vague de chaleur sans précédent, alors que les coupures d’électricité sont monnaie courante. Par cette attaque, le groupe djihadiste prouve à nouveau sa capacité à frapper loin des territoires qu’il contrôle dans le nord et l’ouest du pays, au cœur des provinces chiites. Cela pose un nouveau défi pour les autorités irakiennes alors qu’approchent les fêtes de mouharram, premier mois du calendrier musulman. Pour les cérémonies chiites de l’Achoura, le 24 octobre, des centaines de milliers de fidèles sont attendus dans la ville sainte de Kerbala, où se trouve le mausolée de l’imam Hussein, petit-fils de Mahomet, dont les pélerins commémorent le martyre à la bataille de Kerbala, acte fondateur de l’islam chiite, en 680. En 2014, aucun attentat n’était venu perturber les commémorations. Une partie des forces de sécurité de la province, mobilisées dans les régions du nord et de l’ouest du pays pour mener la bataille contre l’EI et sécuriser la capitale, pourrait être redéployée dans le sud du pays.Lundi, deux autres attentats ont secoué le pays. Au nord de Bagdad, une zone régulièrement visée par les attaques djihadistes, 35 personnes ont péri et 74 ont été blessées dans une attaque à la voiture piégée sur un marché de la localité de Khalès, selon la police. Dans la localité de Hosseiniyah, à quelque 20 km au nord de la capitale irakienne, l’explosion d’une voiture piégée a tué cinq personnes et blessé 17, a indiqué un colonel de la police. Selon des chiffres fournis jeudi par la mission de l’ONU en Irak, « 717 Irakiens ont été tués et 1 216 blessés dans des actes de terrorisme et de violence en septembre 2015 », dont 257 morts pour la seule province de Bagdad.Hélène SallonMoyen-OrientSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.10.2015 à 14h46 • Mis à jour le06.10.2015 à 14h59 Victime d’un violent incendie d’une partie de ses locaux qui l’a contrainte à sept semaines de fermeture, la Cité des sciences va pouvoir rouvrir, a annoncé la direction de l’établissement mardi 6 octobre. Le public sera de nouveau admis à partir de vendredi 9 octobre. « Environ les deux tiers » de la structure seront accessibles, et ce gratuitement jusqu’à dimanche.Certains espaces, proches du lieu de l’incendie, resteront cependant fermés pour le moment : la Cité des enfants, les expositions permanentes sur le cerveau, sur les transports, sur l’énergie, ainsi que la zone destinée aux expositions temporaires. Située dans un bâtiment distinct, la Géode, avec son immense écran de cinéma hémisphérique, avait, elle, rouvert ses portes au public dès le 25 août.Des dégâts aussi provoqués par l’eauDans la nuit du 19 au 20 août, les flammes ont ravagé une des quatre travées de la Cité des sciences alors en travaux. Si les trois autres, comprenant notamment les espaces d’exposition, n’ont pas été touchées par le feu, elles ont en revanche subi des dégâts en raison de l’eau utilisée par les pompiers et les systèmes de sécurité de l’établissement. Une surtension électrique est sans doute à l’origine du feu.La partie incendiée devait accueillir à partir du 15 octobre un centre commercial baptisé « Vill’Up », dans lequel 110 millions d’euros ont été investis. Son ouverture est repoussée à une date encore indéterminée, selon l’exploitant du projet, la foncière française Apsys.Etablissement public de diffusion de la culture scientifique et technique situé à la Villette, dans le 19e arrondissement de Paris, la Cité des sciences et de l’industrie, accueille trois millions de visiteurs par an et s’étend au total sur 150 000 mètres carrés. Sarah Belouezzane Bouygues Telecom ne veut plus être la cible des prédateurs et entend le montrer. La filiale du groupe de BTP a ainsi annoncé, mardi 6 octobre, à l’occasion d’une journée pour les investisseurs, avoir relevé ses prévisions de croissance pour 2017. L’opérateur prévoit un chiffre d’affaires de 10 % supérieur à celui qu’il a enregistré en 2014 (3,87 milliards d’euros). Il espère, en outre, voir son taux d’excédent brut d’exploitation atteindre 25 % en 2017 et 35 % à plus long terme.Signe que les temps sont meilleurs, il envisage même d’augmenter ses investissements dans l’infrastructure de réseau (fixe et mobile) pour les faire passer à 750 millions d’euros par an.Particulièrement fragilisé par l’arrivée de Free sur le marché du mobile en 2012 et par la baisse des prix qui s’en est suivie, Bouygues Telecom avait été contraint de lancer une cure d’austérité sans précédent : 300 millions d’euros d’économies entre 2013 et 2016. Le groupe révise aujourd’hui à la hausse ces réductions de coûts, à 400 millions d’euros en trois ans.Tentatives de rachat« Afin de réaliser ces objectifs, Bouygues Telecom a mis en place une simplification drastique de l’entreprise : le nombre d’offres et le portefeuille de marques, les réseaux de distribution, l’organisation des fonctions support ont été simplifiés […] et ont entraîné une baisse significative des coûts de structure avec, notamment, le départ de plus de 2 000 collaborateurs », précise l’opérateur dans un communiqué.Si Bouygues Telecom communique ainsi, c’est que l’opérateur, considéré comme le plus vulnérable, est depuis un peu plus d’un an l’objet de tentatives de rachat répétées par ses concurrents. Ces derniers rêvent d’un passage de quatre à trois acteurs, considérant qu’il s’agit là d’une condition sine qua non à la stabilisation du marché et donc à un retour de la croissance. La dernière offre en date remonte d’ailleurs au mois de juin. A l’époque, Numericable-SFR, l’opérateur de Patrick Drahi, s’était allié à Free pour proposer un peu plus de 10 milliards d’euros à Martin Bouygues, propriétaire du groupe de BTP et fondateur de Bouygues Telecom.Lire aussi :Bouygues Telecom rejette l’offre de SFR-NumericableComme à chaque fois, M. Bouygues avait fini par dire non. L’homme d’affaires explique à qui veut l’entendre que son bébé (Bouygues Telecom a été fondé en 1994, peu après la mort de son père, Francis) n’a besoin de personne et qu’il est parfaitement en mesure de demeurer seul sur le marché des télécoms français. Et d’y prospérer, à condition d’avoir une structure de coûts moins importante. Aujourd’hui, l’opérateur veut montrer que cette stratégie est payante. Il espère sûrement que ses concurrents recevront le message.Lire aussi :Bouygues veut rester seul au téléphone, mais le peut-il ?Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Regnier Chantal Akerman s’est donné la mort, lundi 5 octobre au soir. Autrice d’une œuvre incandescente, pionnière, nomade, travaillée en profondeur par des questionnements intimes et historiques, et des interrogations formelles fondatrices de la modernité cinématographique, la cinéaste belge avait 65 ans.Le coup d’envoi de sa carrière, entamée à 17 ans avec le court-métrage Saute ma ville (1968), est un coup de feu : un brûlot burlesque et rageur tourné en 16 mm dans lequel elle se met en scène elle-même, semant méthodiquement le chaos dans sa cuisine pour finalement se faire exploser, la tête posée sur la gazinière allumée.Filmographie éclectiqueFortement influencée à ses débuts par le travail de cinéastes expérimentaux américains, comme Michael Snow, Andy Warhol, Stan Brakhage, elle a cherché, tout au long de sa vie, à s’affranchir des normes narratives et des étiquettes. De sa filmographie éclectique où la frontière entre documentaire et fiction est toujours poreuse, comme celle avec la littérature, et l’art contemporain, où la comédie musicale et les expériences les plus intimistes coexistent avec les mêmes droits, des films immenses ont surgi à chaque décennie.Parmi ceux-ci, Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles (1975), chef-d’œuvre de la modernité et brûlot féministe, dans lequel elle met en scène le quotidien répétitif d’une ménagère qui se prostitue pour assurer sa subsistance et celle de son fils, a marqué des cinéastes aussi importants que Gus Van Sant, Tsai Ming-liang ou Avi Mograbi.Sa trilogie documentaire – D’Est (1993), Sud (1998), De l’autre côté (2002) –, qui s’est déclinée sous forme d’installations un peu partout dans le monde, est un autre jalon majeur de son œuvre, ainsi que La Captive (2000), sublime adaptation de La Prisonnière, de Marcel Proust.Son dernier film, No Home Movie (2015), dont la sortie est prévue prochainement en France, a été présenté en compétition au dernier Festival de Locarno en août.Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-5613ee34c9e35'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 12\r\n \r\n \r\n\u00ab Saute ma ville \u00bb, court-m\u00e9trage (1968) - \r\nCr\u00e9dits : CHANTAL AKERMAN\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":"\u00ab Saute ma ville \u00bb, court-m\u00e9trage (1968)","legende":"","source":"CHANTAL AKERMAN","index":0,"position":1,"total_count":12,"item_lie":null,"link":"\/cinema\/portfolio\/2015\/10\/06\/chantal-akerman-en-douze-films_4783600_3476.html","isCurrent":true},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 2 \/ 12\r\n \r\n \r\n\u00ab Je, tu, il, elle \u00bb (1974) - \r\nCr\u00e9dits : CHANTAL AKERMAN\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":"\u00ab Je, tu, il, elle \u00bb (1974)","legende":"","source":"CHANTAL AKERMAN","index":1,"position":2,"total_count":12,"item_lie":null,"link":"\/cinema\/portfolio\/2015\/10\/06\/chantal-akerman-en-douze-films_4783600_3476_1.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 3 \/ 12\r\n \r\n \r\n\u00ab Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles \u00bb (1975) - 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\r\nCr\u00e9dits : CHANTAL AKERMAN\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":"\u00ab La Folie Almayer \u00bb (2009)","legende":"","source":"CHANTAL AKERMAN","index":10,"position":11,"total_count":12,"item_lie":null,"link":"\/cinema\/portfolio\/2015\/10\/06\/chantal-akerman-en-douze-films_4783600_3476_10.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 12 \/ 12\r\n \r\n \r\n\u00ab No Home Movie \u00bb (2015) - \r\nCr\u00e9dits : CHANTAL AKERMAN\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":"\u00ab No Home Movie \u00bb (2015)","legende":"","source":"CHANTAL AKERMAN","index":11,"position":12,"total_count":12,"item_lie":null,"link":"\/cinema\/portfolio\/2015\/10\/06\/chantal-akerman-en-douze-films_4783600_3476_11.html","isCurrent":false}], currentIndex: 0, effect: new Slide({slideWidth: 400}), buffer: 2, hidden: false }); var exclude = "keyboard touch adsReload resize xtmed thumbnails thumbnailsLightbox fullscreen"; portfolio.init(exclude);});Isabelle RegnierJournaliste culture, critique de cinémaSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Erwan Le Duc C’EST AUJOURD’HUIAprès un week-end riche en rebondissements capricieux, le ballon ovale est de nouveau de sortie, mardi 6 octobre, avec deux affiches que nous qualifierons d’exotiques : Fidji-Uruguay et Canada-Roumanie.Les îles Fidji, éliminées malgré des performances remarquées, espèrent quitter la Coupe du monde sur une bonne note contre l’Uruguay (21 heures). « Frustré de ne pas avoir récolté au moins un point », notamment contre les Gallois (13-23), le sélectionneur John Mckee a « l’intention de clore cette campagne de la plus belle des manières ». Mais il prévient : « L’Uruguay est un adversaire très coriace et il nous faudra sortir le grand jeu. »POULE A - Dernier match de #FJI aujourd'hui contre #URU Un petit Cibi pour la route ?#FJIvURU— RugbyWorldCupFR (@Rugby World Cup)require(["twitter/widgets"]);[Le cibi est l’équivalent fidjien du haka néo-zélandais.]Les Teros sud-américains attendent, eux aussi, ce match avec impatience. « Sans manquer de respect aux Fidji, ce match est notre meilleure chance », souligne le sélectionneur Pablo Lemoine. D’autant que leur dernier match sera un rendez-vous qui risque d’être particulier, samedi pour le walk of shame (« marche de la honte ») devant ses supporteurs d’une Angleterre éliminée…Lire aussi :Au commencement était RugbyL’autre duel du mardi oppose le Canada et la Roumanie à partir de 17 h 45, dans la poule D. Les Roumains, qui concluront leur campagne dimanche face à l’Italie, peuvent encore terminer troisièmes et ainsi obtenir leur billet pour la prochaine édition du Mondial. Il leur faut pour cela deux succès, alors que les Canucks doivent, eux, l’emporter puis miser sur une victoire des Chênes dimanche face aux Italiens.Les Canadiens essaieront d’emballer le match pour limiter les effets de leur déficit de puissance, ce qu’ils avaient réussi à faire à des degrés divers face à l’Italie (18-23) et la France (18-41). « Nous mettons désormais plus de rythme [que lors du dernier match en novembre]. C’est un bon plan de jeu face à eux [les Roumains], on va faire de notre mieux », a ainsi déclaré Djustice Sears-Duru, pilier des Canadiens qui ne sont repartis sans victoire qu’à une seule reprise (2007) en sept éditions.C’EST DIT « L’impression que j’ai eue là-bas [en France] est que la Coupe du monde est un événement très important pour eux. Le Tournoi des six nations est presque comme un fardeau qui tombe au milieu de la saison de Top 14. Mais, quand vient la Coupe du monde, c’est comme s’ils s’étaient préparés uniquement à ça. (…) Et vous pouvez voir que ça marche quand vous regardez leurs résultats précédents. En 2011, on peut dire qu’ils devaient la gagner, alors qu’ils étaient dans la tourmente en phase de poules. »Jonathan Sexton, ouvreur-buteur de l’Irlande et ancien pensionnaire du Racing Métro 92 (nouvellement Racing 92), commence à doucement mettre la pression sur le XV de France avant le choc de dimanche. Favoris, selon les médias français, les Irlandais tentent d’inverser cette tendance.C’EST VUNon, le rugby anglais n’est pas mort. La preuve avec Boris Johnson, maire de Londres : C’EST BONUSOui, le rugby argentin est bien vivant. La preuve avec Diego Maradona :Bien entraîné par le troisième-ligne Juan Martin Fernandez Lobbe, Diego Maradona s’est laissé tenter par une petite danse sur une chanson à sa propre gloire, « La Mano de Dios » également appréciable ici. Emballé par la victoire des Pumas contre les Tonga (45-16), « El Pibe de Oro » a même promis de revenir, à une condition. « Il est passé au vestiaire après la rencontre. Nous ne savions pas qu’il serait là, a expliqué le talonneur Agustin Creevy. Il nous a promis de venir nous voir, si nous passons en demi-finales. Il a mis la barre très haut et nous espérons qu’il pourra revenir. » Nous aussi. Erwan Le DucJournaliste au Monde Philippe Bernard (Manchester, envoyé spécial) Jeremy Corbyn fait tout ce qu’il peut pour gacher la fête des conservateurs qui tiennent leur congrès du 4 au 7 octobre à Manchester. Dimanche, 60 000 personnes ont manifesté contre l’austérité au moment même où s’ouvrait le grand conclave des tories qui, au gouvernement, mettent en œuvre de drastiques coupes budgétaires. Des militants de gauche, d’associations de chômeurs ou de handicapés sont postés en permanence à l’entrée du palais des congrès – où sont réunis les tories – et conspuent ceux qui y pénètrent.Lundi soir, le nouveau chef de file du Parti travailliste a trouvé mieux pour réunir ses fidèles : la cathédrale de Manchester. L’imposant édifice n’était pas assez vaste pour accueillir les centaines de personnes, dont beaucoup de jeunes, venues acclamer le député de 66 ans, représentant de l’aile gauche du Labour porté à la tête du parti en septembre de façon totalement inattendue. Les conservateurs ? « Ils veulent nous ramener au XIXe, voire au XVIIIe siècle. Nous, nous faisons le choix de ne pas accepter une société qui contraint certains à vivre dans l’extrême pauvreté, a-t-il lancé devant une foule de partisans électrisés. Nous remettons en cause l’idée que l’austérité est une nécessité économique, alors qu’elle est un choix politique fait par ceux qui veulent voir un fossé grandissant entre les riches et les pauvres. »Le meeting, prévu de longue date, était organisé par le syndicat Communication Workers Union (CWU), pour la défense des services postaux. Mais l’élection de M. Corbyn à la tête du Labour lui a donné une dimension nouvelle. Des centaines de personnes n’ont pu pénétrer à l’intérieur de la cathédrale et le chef de file travailliste a dû répéter une deuxième fois son discours pour une audience massée autour de l’édifice. Entassée sur des chaises normalement consacrées à la prière, la foule a applaudi à tout rompre les représentants des syndicats et du collectif The People’s Assembly Against Austerity, organisateur de la manifestation de dimanche. L’évêque de Manchester, David Walker, lui-même engagé dans la lutte contre l’austérité au nom de la défense des pauvres, avait ouvert grand les portes de sa cathédrale. Dimanche, il avait organisé une veillée de prière aux chandelles après le défilé.Lundi, Jeremy Corbyn, interrompu sans cesse par des applaudissements, a tenu le rôle du prêcheur devant des fans enthousiastes. Il a rappelé l’opposition du Labour à la privatisation de Royal Mail (le service postal historique) et exigé du gouvernement qu’il renonce à vendre les 15 % du capital restant encore la propriété de l’Etat. Selon lui, les Britanniques ont « été sérieusement arnaqués » lorsque le gouvernement a vendu en juin la moitié de sa participation dans le groupe postal, les actions de Royal Mail ayant été bradées. A quelques encablures de là, le Parti conservateur, majoritaire, débat de la manière d’accroître la concurrence dans le secteur privé « pour le bénéfice des consommateurs ». Lundi, George Osborne, le puissant ministre des finances et héritier probable du premier ministre David Cameron, s’est targué de lancer « la plus grande opération de privatisation depuis vingt ans » en annonçant la vente des parts de la Lloyds Bank appartenant à l’Etat depuis son renflouement avec des fonds publics. M. Osborne a justifié sa politique de réduction des aides sociales, qui risque d’amputer le pouvoir d’achat des plus pauvres, en mettant en avant l’instauration d’un « salaire minimum vital » qui devrait inciter à augmenter les salaires.« Nous avons créé un nouveau centre politique, autour de la responsabilité budgétaire [la lutte contre le déficit budgétaire], des aides sociales réduites, de services publics réformés et un soutien aux entreprises », s’est-il félicité. Sans citer le nom de Jeremy Corbyn, il a tendu la main aux électeurs du Labour censés être déstabilisés par les positions très à gauche de leur nouveau chef de file. Nous, les conservateurs, a-t-il proclamé, « nous sommes maintenant le parti du travail, le seul vrai parti Labour (« We’re now the party of work, the only true party of labour »). « Certains veulent tout casser, a-t-il conclu. Nous sommes les bâtisseurs ».Philippe Bernard (Manchester, envoyé spécial)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bruno Lesprit Leicester (Royaume-Uni)Envoyé spécialLes Pumas argentins sont idéalement placés pour disputer un troisième quart-de-finale consécutif en Coupe du monde après leur victoire (45-16) contre Tonga, dimanche à Leicester (Midlands de l’est). L’ampleur de la marge ne rend tourtefois pas justice à la combativité des joueurs du Pacifique, qui auront bousculé et su faire douter les favoris pendant près d’une heure.Curieusement, cette opposition de nations si rugbystiques ne s’était jamais produite précédemment. Deux résultats dans ce Mondial donnaient toutefois une idée du rapport de force. Dans le groupe C dominé par les tenants du titre néo-zélandais, les Tongiens se sont fait surprendre d’emblée par la Géorgie (17-10), qui a ensuite été laminée par l’Argentine (54-9). Les Ikale Tahi (Aigles de mer) allaient-ils déjouer les pronostics comme ils l’avaient fait en 2011 en battant la France de cinq points à Wellington (Nouvelle-Zélande), en clôture de la phase de poules ?Une autre première était l’entrée de Leicester dans la compétition. L’équipe locale des Tigers, qui comprend d’ailleurs dans ses rangs le pilier argentin Marcos Ayerza, domine le championnat anglais, puisqu’elle détient un record de dix sacres, le dernier en 2013. Il eut donc été logique que la rencontre ait lieu dans son enceinte du Walford Stadium (24 000 places) utilisée pour les coupes du monde 1991 et 1999, puis rénovée en 2008.Maradona en tribuneCe n’était pas assez pour les organisateurs. Pour 8 000 sièges supplémentaires, ils lui ont préféré le King Power Stadium, où évolue le Leicester City Football Club, actuel quatrième de la Premier League. « Les Tigers sont furieux ! », reconnaissait un de leurs supporteurs.La « footballisation » de ce match était renforcée par la présence en tribune du demi-Dieu Diego Maradona, venu encourager les Pumas, et par le port chez bon nombre de ses compatriotes de maillots albiceleste aux rayures verticales et non horizontales. Ce qui trahissait que leur première passion n’est pas le rugby, mais le football.Décevants contre la Géorgie et la Namibie, les Tongiens n’étaient pas venus en tant que faire-valoir. On l’a compris quand le capitaine Nili Latu a précédé seul les 29 autres acteurs et s’est agenouillé pour bénir la pelouse. Puis quand les rouges ont exécuté le kailao, leur chorégraphie martiale.Les Argentins se sont d’abord montrés étonnamment maladroits avec le ballon et surpris par l’élan percussif des Polynésiens, récompensés par un essai de leur ouvreur Kurt Morath à la 7e minute. Les Pumas ont attendu la 18e minute pour enfin réagir avec une pénalité réussie par Nicolas Sanchez. Une accélération fulgurante du rythme a semblé signifier la fin de la récréation. L’arrière Joaquin Tuculet a pu enfin aplatir le ballon dans l’en-but et donner l’avantage aux Sud-Américains. La défense tongienne s’est alors ouverte comme les eaux de la Mer rouge devant Juan Imhoff, qui a pu doubler la mise à cinq points. L’effronterie des oustiders était brutalement châtiée.Ola et essai finalMais les vaillants Polynésiens repartaient au combat et inscrivaient un deuxième essai juste avant la pause grâce au pilier Soane Tonga’uiha. De retour, le suspense se réchauffait un peu plus à la reprise grâce à une pénalité de Morath. Les Aigles revenaient à quatre points seulement de leurs adversaires, qui semblaient avant tout soucieux d’éviter des blessures. Ils auraient pu faire mieux si le Biarrot Morath avait été mieux inspiré devant les perches, manquant les deux transformations et autant de pénalités.Son homologue chez les Pumas, Nicolas Sanchez, lui, n’a failli qu’une fois dans cet exercice. C’est encore le Toulonnais qui a inscrit l’essai du coup de grâce, Julian Montoya se réservant le quatrième, synonyme de point de bonus offensif. Une ola a traversé les tribunes, qui commençaient à être désertées par des supporteurs pressés de célébrer la victoire. Ces impatients n’auront pas vu l’ultime essai de Santiago Cordero, avant le coup de sifflet final.Reste désormais aux Pumas à accomplir une formalité – pas forcément nécessaire, par ailleurs : vaincre la Namibie, toujours en quête de son premier point en Coupe du monde, le 11 octobre à midi heure locale dans ce même stade de Leicester. En fin de journée, ils connaîtront leur adversaire pour les quarts. Ce sera le vainqueur de France-Irlande, à Cardiff.Bruno LespritJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.10.2015 à 17h06 • Mis à jour le04.10.2015 à 18h19 Le vice-président du Front national (FN) et tête de liste du parti pour les élections régionales en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, Florian Philippot, a officiellement lancé sa campagne dimanche 4 octobre.Devant quelque 500 personnes réunies pour un « déjeuner militant » à Void-Vacon dans Meuse – petite ville située à l’exact centre géographique de la nouvelle grande région –, le député européen a repris dans son discours les grandes lignes déjà développées par la formation d’extrême droite.Lire aussi :Le Front national se déchaîne sur les migrantsM. Philippot a ainsi insisté sur les économies à faire, en coupant notamment toutes les subventions aux communes accueillant des migrants – celles-ci sont évaluées à environ 200 000 euros en Lorraine, sur un budget évalué à 1 milliard d’euros. Si « la région n’est pas décisionnaire » sur ce sujet, a reconnu le candidat :« Nous ferons savoir aux villes qui ont déjà annoncé qu’elles allaient accueillir des migrants qu’elles ne pourront pas compter sur le moindre soutien du conseil régional. »Il a en outre indiqué qu’il organiserait, en cas de victoire, une consultation pour « peser » sur le gouvernement sur cette question.Pour faire des économies, il s’est également engagé à réduire « drastiquement » le nombre de vice-présidences et à ne pas pourvoir le poste de président délégué. M. Philippot a également de nouveau plaidé pour que Metz devienne la capitale d’une région dont il a fustigé l’incohérence « économique, historique, géographique ». C’est normalement Strasbourg qui doit obtenir ce statut.En 2010, le FN avait réuni 14,87 % des voix en Lorraine au premier tour, et 8,44 au second. Laetitia Van Eeckhout Pour Pascal Brovelli, directeur adjoint de la direction des opérations pour la prévision à Météo France, des précipitations intenses étaient prévues et annoncées dans la soirée du samedi 3 octobre, mais il est impossible de prévoir un phénomène d’une « telle ampleur et de [le] localiser de manière aussi précise ».Lire aussi :Alpes-Maritimes : lourd bilan après des pluies d’une intensité exceptionnelleComment expliquer les violents orages qui se sont abattus samedi sur les Alpes-Maritimes ? Etait-ce un phénomène naturel normal ou exceptionnel ? Ce sont des phénomènes méditerranéens que l’on observe fréquemment à cette époque de l’année. Ces orages sont provoqués par la rencontre d’une masse d’air chaude et humide venant du sud de la Méditerranée et d’une masse d’air plus froide venant des territoires plus en altitude. Ce qui en revanche est très exceptionnel, c’est l’intensité du phénomène qui s’est développé à l’est du Var et a longé le littoral des Alpes-Maritimes. A Cannes, en une heure, entre 20 heures et 21 heures, sont tombés 107 mm d’eau. Le précédent record dans la région était de 70 mm.Une telle intensité n’était-elle pas prévisible ? Pourquoi la vigilance rouge n’avait pas été déclarée par Météo France ?Nous avons anticipé la formation de ce phénomène en lançant dès 11 heures du matin la vigilance orange et en annonçant sur le Var et les Alpes-Maritimes des cumuls de précipitations entre 60 et 100 mm, et localement de 100 à 150 mm. Mais il nous était difficile de prévoir une telle intensité en un temps si court temps. En l’état de nos systèmes, nous ne sommes pas en mesure d’annoncer une telle ampleur et de la localiser de manière aussi précise.Nous avions prévu des cumuls d’eau de 40 à 60 mm sur une heure, or les précipitations ont été deux fois plus abondantes. Le phénomène a été d’une rare violence. A la vitesse où cela s’est développé, déclencher la vigilance rouge à 20 heures, au moment où nous avons pris conscience de la réelle intensité et violence du phénomène, n’aurait pas permis d’alerter les services et les populations dans des délais suffisants.De tels phénomènes extrêmement puissants et très localisés sont-ils liés au réchauffement climatique ? Les projections sur le climat laissent effectivement penser que l’on va rencontrer ce type de situations plus souvent. La fréquence de tels épisodes intenses peut être mise en relation avec le réchauffement climatique.Laetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Albert (Twickenham, correspondance) Visage fermé, yeux baissés, Chris Robshaw n’y va pas par quatre chemins : « Nous avons laissé tomber notre pays. » Le capitaine anglais ne cherche pas d’excuses à son équipe, quelques minutes après sa défaite face à l’Australie (33-13), samedi 3 octobre au soir. Le XV de la Rose est éliminé dès les poules qualificatives de « sa » coupe du monde de rugby, sur « son » terrain de Twickenham, face à « son » public. Pour la nation qui a codifié le rugby moderne, qui l’a exporté à travers le monde – y compris en Australie –, le coup est dur.Lire aussi :L’Angleterre éliminée de sa Coupe du monde de rugbyAux côtés de Chris Robshaw, Stuart Lancaster, le sélectionneur, bas sa coulpe de la même façon. Voix nouée, il sait qu’il est sur un siège éjectable. Avant le match, il avait affirmé que son poste était en jeu en cas de défaite. Malgré un léger bémol, il confirme à mi-mots :« Ouais… Ce sera ma décision. Il nous reste encore une semaine dans cette coupe du monde [encore un match contre l’Uruguay]. Mais c’est clair que la responsabilité [de la défaite] me revient. »Ian Richie, le directeur de la fédération anglaise de rugby (RFU), tente cependant de désamorcer le sujet. « Les leçons seront tirées de façon calme et approfondie, en prenant le temps nécessaire. Ce n’est pas le moment de prendre une décision », assure-t-il.« L’Australie était simplement plus forte que nous »A la sortie des vestiaires, seuls deux joueurs anglais osent s’aventurer dans la « zone mixte » prévue pour rencontrer la presse. « On était bien préparés, et ce match était à domicile, devant notre public, avance Jonny May, qui s’est blessé en fin de première période. Mais l’Australie était simplement plus forte que nous. »Si l’équipe anglaise, encore jeune et inexpérimentée, n’a pas démérité, elle n’a pas su se tirer de ce « groupe de la mort » (Angleterre, Australie, Pays de Galles, Fidji, Uruguay) où la malchance l’a placée. La première place de cette poule se jouera désormais samedi prochain, lors de la rencontre entre l’Australie et le Pays de Galles, tous les deux certains d’être qualifiés.La presse britannique, jamais tendre, s’en donne à cœur joie. « La fin du monde », titre le Mail on Sunday, avec une photo de Chris Robshaw un genou à terre. Le Sunday Times parle de « l’agonie » de l’Angleterre, qui a été « détruite dans presque toutes les phases de jeu importantes ». Et le Sunday Telegraph appuie là où ça fait mal : « Humilié à domicile. »Les fans ont pourtant la dent moins dure. Beaucoup d’entre eux ont quitté les tribunes après qu’Owen Farrell a été sanctionné d’un carton jaune, rappelle le Guardian. Il restait 10 minutes à jouer, et l’expulsion de Farrell a douché les derniers espoirs. Malgré cela, et quelques sifflets à la fin du match, la plupart d’entre eux se montraient magnanimes après la rencontre. Tristes et sous le choc pour certains, mais fair-play. L’Angleterre s’est bien battue et n’a pas été ridicule, face à des Wallabies en grande forme. Pas de scène de supporters en larmes, à la manière des Brésiliens éliminés de « leur » coupe du monde de football en 2014. Pas de colère ou de violence. Dans les trains rentrant au centre de Londres, Swing Low, Sweet Chariot, l’hymne préféré des fans anglais, était encore chantée à plein poumons.Susan Alexander, qui est mariée à un Australien, trouve même la force d’en plaisanter, menaçant son compagnon de faire chambre à part pour un mois. Avant d’ajouter, quand même très déçue : « Aujourd’hui, le rugby anglais est mort. »Eric Albert (Twickenham, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.10.2015 à 13h54 • Mis à jour le04.10.2015 à 17h51 Au lendemain du bombardement de ses installations, MSF annonce, dimanche 4 octobre, avoir fermé son centre de soins de Kunduz. « L’hôpital de MSF n’est plus en état de fonctionner. Les patients qui se trouvent dans un état critique ont été transférés vers d’autres établissements médicaux. Plus aucun employé de MSF ne travaille dans l’hôpital », a déclaré Kate Stegeman, porte-parole de l’ONG en Afghanistan. « A l’heure actuelle, je ne peux pas vous dire si le centre de traumatologie de Kunduz rouvrira ou pas », a-t-elle ajouté. Elle a précisé que certains membres de l’équipe médicale de MSF travaillent dans deux autres hôpitaux de la ville.Lire aussi :Ce que l’on sait du bombardement de l’hôpital de MSF en AfghanistanLa fermeture du centre de soins de MSF est un coup terrible pour la population civile de Kunduz prise dans les combats entre l’armée afghane et les rebelles talibans pour le contrôle de cette grande ville du nord afghan. C’est en effet le seul établissement capable de soigner les blessures de guerre les plus graves dans le nord-est de l’Afghanistan.Crime de guerreDans la nuit de vendredi à samedi, le bâtiment principal du complexe de MSF a été la cible de frappes répétées « pendant près d’une heure » après que l’ONG a averti les armées afghane et américaine que son établissement avait été touché par de premiers tirs. Selon un dernier bilan, 22 personnes sont mortes dans le bombardement, dont 12 employés de l’ONG. L’attaque a aussi fait plusieurs dizaines de blessés. Au moment du bombardement, 105 patients et 80 membres du personnel, des Afghans et des étrangers, étaient présents dans l’hôpital.Barack Obama a présenté ses « plus profondes condoléances », mais il a dit attendre les résultats de l’enquête « avant de porter un jugement définitif sur les circonstances de cette tragédie ».Cette frappe aérienne pourrait relever du « crime de guerre » si elle était jugée « délibérée par la justice », a déclaré le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein. Le secrétaire américain à la défense, Ashton Carter, a d’ailleurs indiqué qu’une « enquête exhaustive » était en cours.MSF assure avoir transmis préventivement les coordonnées GPS de son hôpital à « toutes les parties » du conflit, et « notamment à Kaboul et Washington ». Selon un responsable américain, l’enquête va porter sur le rôle joué par un avion américain AC-130, un appareil dérivé de l’avion de transport C-130 équipé de plusieurs canons pour mener des opérations d’appui au sol. L’opération visait sans doute « des terroristes armés qui ont attaqué l’hôpital de MSF et l’ont utilisé en tant que base pour attaquer les forces afghanes et les civils », selon le ministère afghan de la défense.Lire aussi :Le nouveau leader des talibans voit dans la prise avortée de Kunduz une « victoire symbolique » 04.10.2015 à 08h21 • Mis à jour le04.10.2015 à 15h12 Cécile Duflot, la chef de file d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et ancienne ministre du logement met en doute la sincérité des dissidents d’EELV qui, ces dernières semaines, ont claqué la porte du parti sur fond de désaccords idéologiques et stratégiques.« Certains de nos anciens responsables choisissent de casser ce que nous avons construit ensemble et tentent de monnayer leur pouvoir de nuisance. Ils ont tort », dit-elle dans une interview accordée au Journal du Dimanche. « Moi, je défends l’écologie. On verra où se situe leur sincérité. »Alliance avec le PS au second tourCinq députés écologistes, dont François de Rugy et Barbara Pompili, et deux sénateurs, dont Jean-Vincent Placé, ainsi que divers élus ou cadres du parti ont annoncé depuis cet été qu’ils quittaient le parti. François de Rugy et Jean-Vincent Placé ont lancé officiellement samedi un nouveau mouvement, Écologistes! qui entend s’allier avec le PS dès le premier tour des élections régionales de décembre, contrairement à EELV.Cécile Duflot a fait le choix d’alliances avec l’extrême-gauche au premier tour, notamment dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, au risque de faciliter une percée du Front national. Mais elle assure se placer dans la perspective d’une alliance avec le PS au second tour. « Je ne me résous pas à ce naufrage annoncé : jetons nos forces dans la bataille au lieu de déjà chercher à nous jeter à la figure la responsabilité de la défaite. La gauche et les écologistes doivent mobiliser leurs électorats respectifs et se donner les moyens de se rassembler au second tour. »Lire aussi :Fronde, départs : que reste-t-il des écologistes ?Emmanuel Macron responsable de la montée du FNElle n’en impute pas moins la responsabilité de la montée en puissance du FN à l’abandon des promesses faites en 2012 à l’exécutif socialiste, et en particulier au ministre de l’économie, Emmanuel Macron.« Le carburant le plus puissant de la poussée nationale-populiste, c’est le sentiment que les responsables politiques ne mettent pas en œuvre leurs promesses, n’appliquent pas le programme sur lequel ils ont été élus », dit Cécile Duflot. « On s’est habitués à des débats ouverts par le ministre de l’économie qui sont contraires à ce que sont les valeurs et l’histoire de la gauche , ajoute-t-elle. Quand on est dans un pays où le chômage ne cesse d’augmenter, on ne peut laisser penser que la modernité, c’est d’adouber la vision libérale de nos adversaires. »La chef de file EELV prône en particulier une rénovation de la Ve République et un « changement des institutions » pour « enrayer la marche vers la crise ». « Il faut rompre avec la malédiction qui veut que dans notre pays, les changements de République soient enfantés par les cahots de l’histoire. Si nous n’agissons pas, il y a un risque d’accident démocratique majeur », a-t-elle déclaré.Enfin, l’ancienne ministre évoque l’éventualité d’une candidature à la présidentielle de 2017. « Rien n’est décidé », a-t-elle dit en ajoutant : « La présidentielle est un long marathon. Et comme on ne court pas un marathon sans faire de footing, je me prépare. » 04.10.2015 à 06h29 • Mis à jour le04.10.2015 à 17h18 Au moins 73 personnes sont mortes au Guatemala après un glissement de terrain qui a enseveli jeudi soir des dizaines de maisons à Santa Catarina Pinula, une ville située en lisière de Ciudad de Guatemala, la capitale du pays, ont annoncé samedi 3 octobre les autorités. L’espoir de retrouver des survivants s’amenuise d’heure en heure alors que près de 350 personnes sont encore portées disparues.Des pluies abondantes ont formé jeudi des coulées de boue et de roches, provoquant l’un des pires glissements de terrain dans l’histoire du Guatemala. Selon le dernier bilan en date transmis par le ministère de la justice, 73 personnes, dont 17 enfants, ont été retrouvées mortes.Vendredi, des proches de victimes recevaient encore des SMS de victimes enterrées demandant qu’on leur vienne en aide, mais l’espoir de retrouver est de plus en plus mince, ont prévenu les autorités.2 500 personnes évacuéesSelon un responsable des secours, 2 500 personnes ont été évacuées, mais une cinquantaine de familles vivant dans les hauteurs, au-dessus du lieu de la catastrophe, situé dans une cuvette, refusent de partir en dépit du danger.Quelque 1 800 soldats, pompiers et voisins participaient samedi aux recherches dans les décombres des maisons ensevelies pour certaines sous 15 mètres de terre. Malgré cette mobilisation, aucun survivant n’a été retrouvé samedi. Depuis le début des recherches, 400 personnes ont été évacuées.Les recherches devaient être suspendues à 19 h 30, heure locale, conformément aux protocoles de recherche internationaux. Elles devraient reprendre dimanche matin. Les autorités ont prévenu que les volontaires ne seraient pas autorisés à participer en raison des risques liés à l’instabilité des sols gorgés d’eau. 04.10.2015 à 00h54 Prenant le contrepied des Occidentaux qui accusent Moscou de ne pas concentrer ses attaques aériennes sur l’Etat islamique, le ministre égyptien des affaires étrangères Sameh Choukry a félicité, samedi 3 octobre, la stratégie russe qui devrait selon lui permettre d’enrayer la propagation du terrorisme et contribuer à porter un coup fatal à l’EI.L’armée russe a entamé mercredi une campagne de bombardements aériens mais ses cibles sont essentiellement situées dans des zones tenues par des mouvements rebelles autres que l’Etat islamique (EI) qu’elle assure pourtant viser, ce qui a valu à Moscou de vives critiques de la part des puissances occidentales.Lire aussi :Obama critique des frappes russes en Syrie « contre-productives »« L’arrivée de la Russie, compte tenu de son potentiel et de ses capacités, va, nous le pensons, avoir pour effet de contenir et éradiquer le terrorisme en Syrie », a déclaré Sameh Choukry dans un entretien accordé à une chaîne de télévision.L’Egypte s’est jusque là efforcée de ne pas soutenir publiquement Bachar Al-Assad pour ne pas froisser l’un de ses principaux alliés, l’Arabie saoudite, qui juge que le chef d’Etat syrien doit quitter le pouvoir. Les propos du ministre égyptien viennent cependant témoigner du réchauffement des relations entre Le Caire et Moscou. En août, le président Abdel Fattah al Sissi s’est rendu en Russie pour rencontrer son homologue russe. Les deux hommes ont alors lancé un appel en faveur de la formation d’une coalition contre le terrorisme au Moyen Orient. Eric Albert (Twickenham, correspondance) Le 3 octobre 2015 à 21 h 51, heure locale, le rugby anglais a sombré. Le pays qui a inventé ce sport est devenu le premier à recevoir la Coupe du monde et à être éliminé dès les poules qualificatives. Sur son terrain mythique de Twickenham, devant un public de 81 080 spectateurs pourtant acquis à sa cause, l’Angleterre s’est inclinée face à l’Australie, sur le score de 33-13. Malgré l’avantage de jouer à domicile, malgré une motivation évidente et un jeu très combatif, le XV de la Rose était tout simplement moins fort et sort par la petite porte de la Coupe du monde.Bernard Foley, le buteur australien, aura été le pirate qui a fait couler l’Angleterre. Il a mis à lui seul 28 points pour son équipe : quatre pénalités, deux essais et leur transformation, et la transformation du troisième essai australien. À deux reprises, à la 20e minute et à la 37e minute, il a semé la panique dans la défense anglaise sur son côté gauche, allant aplatir le ballon dans l’en-but après avoir fixé tout le monde. Sur le banc de touche, le visage de Stuart Lancaster, le sélectionneur, se fermait de plus en plus, tendu.Les Anglais ont essayéL’Angleterre n’a pourtant pas déméritée. Pratiquant beaucoup le jeu à la main, elle s’est battue de toutes ses forces, particulièrement en deuxième mi-temps. À la volonté, Anthony Watson a arraché un essai à la 55e minute, qui a redonné brièvement de l’espoir. Après une très longue phase d’attaque, qui a vu le ballon faire plusieurs allers-retours à l’intérieur des 22 mètres australiens, il a réussi une percée et malgré un placage de dernière minute, il est allé aplatir de justesse le ballon derrière la ligne d’essai.Une pénalité anglaise quelques minutes plus tard, transformée sans trembler par le buteur Owen Farrell, a réveillé Twickenham. Hurlant à pleins poumons son hymne préférée, « Swing Low, Sweet Chariot », la foule commençait à croire au miracle, avec seulement sept points de retard. Stuart Lancaster jouait son va-tout, ne remplaçant pas moins de sept joueurs. Mais rien n’y a pu. Un carton jaune, pour un plaquage dangereux, a mis Owen Farrell hors de terrain à dix minutes de la fin de la partie. L’une des cartes maîtresses anglaises disparaissait ainsi de la compétition, tout en offrant une pénalité aux Wallabies. Un dernier essai australien de Matt Giteau à la dernière minute a terminé de crucifier le XV de la Rose.Pression énormePour l’Angleterre, c’est le scénario cauchemar. Toute la semaine, la pression avait été énorme. Le couperet était tombé juste après sa défaite samedi 26 septembre face au Pays de Galles (28-25), après un coupable relâchement en deuxième mi-temps. Il fallait absolument s’imposer face à l’Australie. Dans ce « groupe de la mort », qui regroupe deux vainqueurs de la Coupe du monde (Australie et Angleterre), un demi-finaliste (Pays de Galles) et deux équipes loin d’être ridicules (Fidji, et dans une moindre mesure, l’Uruguay), tout faux pas coûte immédiatement très cher. « C’est le match le plus important de ma carrière », avait reconnu avant le coup d’envoi Stuart Lancaster.Le niveau particulièrement relevé de cette poule ne manquera pas de faire jaser. Ce match Angleterre-Australie aurait pu avoir des allures de finale. Comment est-il possible que des équipes de ce calibre se rencontrent à ce niveau de la compétition ?Le rugby anglais va désormais traverser une crise inévitable. Stuart Lancaster avait reconnu que son poste était en jeu avec ce match. Il est sur un siège éjectable.La bonne opération est pour le pays de Galles, qui est désormais certain d’être qualifié. La tête de la poule va se jouer samedi prochain le 10 octobre, lors de sa rencontre contre l’Australie.Eric Albert (Twickenham, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.10.2015 à 17h16 | Johan Deschamps Certains établissements bancaires proposent d’investir dans le cinéma à travers des Sociétés de financement de l’industrie cinématographique et de l’audiovisuel (Sofica), un placement qui assure certes une forte baisse d’impôt mais aux contreparties significatives et au rendement aléatoire.Les Sofica ont vu le jour en 1985, lors du lancement de Canal+, de l’arrivée de la VHS et des premiers « blockbusters » américains. Créées pour soutenir le cinéma français et pour promouvoir de jeunes auteurs, les Sofica doivent répondre à une charte stricte. Le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), qui est chargé d’agréer les Sofica, s’assure que les sommes levées serviront à financer en priorité le cinéma indépendant, avec des premiers et des seconds films.Sans les Sofica, peut-être que Dheepan (Jacques Audiard, Palme d’or), Mon Roi (Maïwenn, prix d’interprétation), Trois Souvenirs de ma jeunesse (d’Arnaud Desplechin, prix SACD) ou Ni le ciel ni la terre (Clément Cogitore, prix d’aide à la diffusion de la fondation GAN) n’auraient vu le jour alors qu’ils ont été couronnés au Festival de Cannes 2015. Les Sofica peuvent aussi investir dans de plus gros budgets et ont ainsi contribué au financement de succès comme Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? (Philippe de Chauveron) ou Babysitting (Philippe Lachau et Nicolas Benamou).Un placement peu rentableFinancer le septième art est un acte qui peut être flatteur quand on voit sa Sofica en bas du générique d’un film à succès mais ce n’est pas un placement rentable. « Le potentiel d’appréciation est quasi inexistant », précise José Fernandez, directeur de l’offre financière de l’UFF, organisme bancaire qui représente près du quart du marché des Sofica. « Au mieux, on peut espérer récupérer entre 80 % et 90 % de son investissement initial », précise-t-il. Et encore, il faut attendre que la Sofica soit liquidée. Cela prend six ans en moyenne (le temps de développer le projet du film, de le produire, de l’exploiter en salles et à la télévision et de revendre le catalogue) mais en cas d’impondérables (retards lors de la production et le montage d’un film, par exemple), la durée peut grimper à dix ans. Et comme il n’y a pas de marché secondaire, l’investisseur reste bloqué sur cette période. Or, plus la durée de détention est longue et plus la performance annualisée sera décevante.L’Association de représentation des Sofica (ARS) a beau jeu dans un communiqué du 6 octobre de mettre en avant des taux de rendement interne annuels qui ont pu atteindre entre 2 % et 6 %, mais ces chiffres ne présagent pas de la rentabilité des nouvelles Sofica. En effet, depuis 2010, les Sofica à valeur de rachat garantie n’existent plus (le risque de perte en capital est donc plus grand mais la perspective de gain aussi en cas de financement de plusieurs films à succès) et leur avantage fiscal a été rogné par les coups de rabot successifs. Or les premières n’ont que 5 ans et n’ont pas encore été liquidées. L’incertitude sur la rentabilité de ces produits est donc réelle.Avantage fiscalFace à cette double contrainte de temps et de rentabilité aléatoire, les Sofica disposent d’une arme redoutable : l’avantage fiscal. C’est tout l’attrait de ce type de produit. Il permet d’obtenir une réduction d’impôt représentant 36 % de son investissement lors de l’année de souscription. Attention toutefois, un contribuable ne peut investir que dans la double limite de 18 000 euros et de 25 % de son revenu net global, soit une réduction maximale de 6 480 euros par foyer fiscal (que l’on soit célibataire ou en couple). Mieux encore, les Sofica n’entrent pas dans le plafonnement des niches fiscales de 10 000 euros mais dans celui plus avantageux de 18 000 euros. Le gain fiscal est tel qu’il faudrait que la Sofica ne soit remboursée qu’à 64 % de son prix de souscription, pour annihiler la réduction d’impôt.Ces avantages fiscaux mais aussi la rareté du produit, organisée à la fois par le CNC, qui n’agrée qu’une douzaine de Sofica par an pour une enveloppe globale de 63 millions, et par les établissements bancaires qui rechignent à en créer (le produit étant peu rémunérateur pour eux et chronophage), contribuent au succès des Sofica. Cette année n’échappera pas à la règle. Alors que leur souscription est ouverte depuis le 5 octobre, 80 % des Sofica sont déjà préréservées.Johan DeschampsJournaliste au Monde Jules Grandin et Madjid Zerrouky La campagne russe en Syrie s’est intensifiée et inquiète les pays de l’OTAN, après le tir de missiles de croisière depuis la mer Caspienne, le 7 octobre. Retour en carte sur la première grande opération militaire du Kremlin loin de ses frontières depuis la chute de l’Union soviétique. Depuis la fin du printemps, c’est une mini-armée russe d’au moins 5 000 hommes qui a été déployée en Syrie en un temps record. Avec ses avions, ses missiles, sa logistique… La carte ci-dessous indique les principaux lieux où cette force armée s’est installée, les lieux que ses bombardiers attaquent, et la façon dont elle est ravitaillée.Comment avons-nous procédéPour reconstituer ce déploiement, outre des informations obtenues par les journalistes du « Monde », nous avons croisé des sources syriennes (rébellion comme régime), les données de l’institut de recherche américain ISW, du collectif d’investigation Bliingcat, du site d’observation maritime Bosphore Naval News, le suivi du trafic aérien en temps réel disponible sur le site Flightradar, ainsi que les communiqués et images diffusés par le ministère de la défense russe.  Dans les airs les – au moins – 36 avions de combat déployés sur la base aérienne de Jbel, au sud de Lattaquié, sont en charge des frappes aériennes menées contre les forces rebelles de l’Armée syrienne libre et des groupes djihadistes dans le nord-ouest du pays (essentiellement). Si une dizaine de ces avions (les Soukhoï Su-30 et Su-34) font partie de ce que l’aviation russe compte de plus récent, les autres (Soukhoï Su-24 et Su-25), même modernisés, ont 25 ans d’âge en moyenne. Au rythme actuel des frappes russes, il paraît peu probable qu’ils puissent supporter cette cadence au-delà de deux-trois mois avant d’être cloués au sol pour maintenance (ou d’être remplacés). Les déclarations du président de la commission des affaires étrangères du Parlement russe, estimant à trois à quatre mois la durée des opérations de Moscou en Syrie, intègrent sans doute cette contrainte. Pour ravitailler ses troupes et acheminer matériels et munitions, l’aviation russe a par ailleurs mis en place un pont aérien depuis sa grande base logistique de Mozdok (en Ossétie du Nord), survolant les espaces iranien et irakien pour atteindre la Syrie. Sur terre outre les pilotes, les mécaniciens, la logistique, la défense aérienne… les quelque 5 000 hommes déployés par Moscou – selon des informations obtenues par Le Monde – s’appuient essentiellement sur l’infanterie de marine (la 810e brigade de la mer Noire), et l’artillerie (une quinzaine d’obusiers et des lance-roquettes multiples). Si ces moyens sont trop limités pour être utilisés directement contre les opposants syriens pour reconquérir du terrain – Moscou comptant de toute façon sur les troupes gouvernementales et iraniennes –, le dispositif est assez dissuasif pour contrer toute velléité d’attaque rebelle contre les bases russes. Des unités plus spécialisées (forces spéciales) sont cependant sans doute employées directement sur la ligne de front, au moins pour guider les frappes aériennes. Des hélicoptères (Mi-24) et un usage présumé de l’artillerie russe (lance-roquettes Smerch) ont en outre été détectés par d’Armée syrienne libre dans le nord de la province de Hama, les 7 octobre et 8 octobre, en soutien à une offensive gouvernementale.Sur mer le tir spectaculaire de 26 missiles de croisière par 3 à 4 bâtiments de la flotte russe de la mer Caspienne, a mis en lumière le rôle de la marine russe dans les opérations en Syrie. Mais le message, politique, était plus destiné aux pays de l’OTAN qu’aux rebelles syriens proprement dit. L’emploi de missiles de croisière navals de longue portée, armement neuf et coûteux, est discutable au regard des cibles, facilement atteignables par les avions de Lattaquié. Au-delà, les activités navales sont surtout destinées, d’une part, à ravitailler les garnisons des régions alaouites de Lattaquié et de Tartous (la base navale utilisée par les Russes) via un « pont » maritime mis en place à partir des ports de Sébastopol et Novorossiysk (sur la mer Noire). Et d’autre part à établir un « cordon sanitaire » au large des côtes syriennes, dont la flotte russe contrôle l’accès au moyen d’un groupe naval mené par les croiseurs Moskva et Smetlivy. Le premier disposant de missiles antiaériens de longue portée S-300 venant compléter au moins deux batteries de missiles sol-air de courte portée Pantsir S-1 installés sur la base aérienne de Lattaquié.Lire aussi :Moscou teste de nouveaux missiles en SyrieLire aussi :En Syrie, une semaine de frappes aériennes russesJules GrandinCartographie // Infographie // InteractivitéSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMadjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.10.2015 à 16h31 • Mis à jour le08.10.2015 à 16h48 | Rémi Dupré « Je vais me battre. » Tels ont été les mots de Michel Platini après l’annonce, jeudi 8 octobre, de sa suspension provisoire de quatre-vingt-dix jours (auxquels pourraient s’ajouter quarante-cinq jours supplémentaires) décidée par la chambre d’investigation du comité d’éthique de la Fédération internationale de football (FIFA). Candidat déclaré à la présidence de l’organisation mondiale, lors de son congrès électif extraordinaire du 26 février 2016, le patron de l’Union des associations européennes de football (UEFA) pourrait ainsi se retrouver dans l’incapacité de briguer la succession du Suisse Joseph Blatter, qui a reçu une peine similaire.Lire aussi :FIFA : Michel Platini et Joseph Blatter suspendusAlors qu’il va devoir lâcher les commandes de la Confédération durant trois mois, l’ex-meneur de jeu des Bleus avait anticipé la sanction du « tribunal interne de la FIFA ». Mercredi 7 octobre, Michel Platini avait déposé les parrainages de cinq Fédérations internationales nécessaires pour faire valider sa candidature auprès des instances du gouvernement du foot mondial. Et ce alors que le dépôt officiel des candidatures est prévu le 26 octobre.« C’est un problème très sérieux puisque le verdict n’est pas encore officiel, avait déclaré Michel Platini dans un communiqué. Depuis plusieurs semaines, j’ai collaboré avec cette autorité et suivi les procédures, ce que n’a clairement pas fait la FIFA. […] Si je suis suspendu, je me battrai jusqu’à ce que la vérité éclate. Personne ne doit douter de cela. »M. Platini a, par ailleurs, été entendu, le 25 septembre, par le ministère public de la Confédération helvétique (MPC) en tant que « personne appelée à donner des renseignements. » La justice suisse reproche notamment à Sepp Blatter – qui est, lui, « prévenu » – un « paiement déloyal » de 2 millions de francs suisses (1,8 million d’euros) qu’il a fait, en février 2011, à Michel Platini, « prétendument pour des travaux effectués de janvier 1999 à juin 2002 ». A l’époque, l’ex-capitaine des Bleus officiait comme conseiller du patron de la FIFA.« Décision politique »Auditionné par le comité d’éthique, le président de l’UEFA conteste la décision de la « juge » trinidadienne Vanessa Allard qui a instruit son dossier.« C’est une parodie de justice, estime-t-on dans l’entourage du patron de l’UEFA. Que valent sur le fond les décisions du comité d’éthique qui le juge coupable alors que la justice suisse mène une enquête ? Cette dernière n’a pas suffisamment de charges pour faire de lui un prévenu. On ne respecte pas la présomption d’innocence et on invalide sa campagne. Il faut donc bien distinguer la décision politique et celle juridique. »Conscient que le dépôt de ses parrainages ne modifie pas la donne, Michel Platini devra donc attendre le 26 octobre et la décision prise alors par le comité électoral ad hoc de la Fédération internationale, dirigé par l’Italo-Suisse Domenico Scala, nouvel homme fort de la FIFA, qui a inspiré la batterie de réformes (dont une limite de mandats) qui doivent être entérinées lors du congrès.Ce comité est entre autres chargé de s’assurer de la conformité du processus électoral et doit justement solliciter une enquête d’habilitation de la part de la commission d’éthique de la FIFA. Un dignitaire suspendu provisoirement peut-il voir sa candidature validée ? « Ça serait du jamais-vu. Michel Platini n’est aujourd’hui plus en position d’être candidat, souffle un dirigeant de la FIFA. Son dossier n’est pas valable au premier coup. Mais il n’est plus autorisé à être sur le terrain. Il doit se retirer temporairement de son poste à l’UEFA. Je ne vois pas comment il peut être candidat, rencontrer les officiels, faire campagne… Il est mort politiquement. »La candidature de Michel Platini semble d’autant plus compromise que sa sanction court jusqu’à début janvier. Et un éventuel appel de la décision du comité d’éthique ne serait en aucun cas suspensif.Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.10.2015 à 16h04 • Mis à jour le08.10.2015 à 16h49 | Mustapha Kessous C’était l’événement du Marché international des professionnels de l’audiovisuel (MipCom) qui s’est tenu à Cannes du 5 au 8 octobre. Des centaines d’anonymes venus patienter des heures dans les escaliers du Palais des Festivals pour obtenir les meilleurs fauteuils, des agents de sécurité ayant troqué leur habituel costume noir contre un imperméable bleu floqué de l’écusson du FBI et des lunettes noires de type aviateur… Mardi 6, à 18 h 30, dans un auditorium bondé, la chaîne américaine Fox présentait le premier épisode de la saison 10 de la série culte X-Files. Une folie ! Un grand jour pour les fans qui retrouvaient les agents spéciaux Fox Mulder et Dana Scully, disparus des petits écrans depuis 2002 (entre-temps, 2 films sont sortis au cinéma).Une projection aux allures de meeting politiqueCe soir-là, dans l’auditorium, la voix de Mulder s’élève, qui raconte son histoire, celle de sa sœur enlevée par des extraterrestres et celle de ses enquêtes au sein du FBI concentrant des affaires mystérieuses voire paranormales non élucidées. Puis les premières notes du générique – l’authentique – retentissent. Le public – composé de beaucoup d’Anglo-saxons – crie, applaudit. On se croirait à un meeting politique… Enfin apparaissent sur l’écran géant les agents Dana Scully, la scientifique, incarnée par Gillian Anderson qui n’a pas pris une ride (au point d’être inexpressive) ; puis Fox Mulder, l’hurluberlu, interprété par David Duchovny, en quinqua resplendissant. Et d’autres encore : Walter Skinner et « l’Homme à la cigarette » interprété par un William B. Davis qui flirte avec les 80 ans. L’intrigue se met en place et pendant près d’une heure, des sentinelles en costume noir au service de la production surveillent la salle pour empêcher ceux qui seraient tentés de prendre des photos ou réaliser des vidéos. Aucune image non officielle ne doit filtrer.Le Monde – qui n’a pas l’intention de « spoiler » – se contentera de dire que l’épisode n’a rien révélé de surprenant ni de bien nouveau. Excepté que Mulder et Scully ne font plus partie du FBI, le département des affaires non classées étant fermé depuis plus d’une décennie. Dana travaille désormais dans un hôpital, Fox est toujours parano. Mais le duo va se reformer le temps d’une mission où il va s’agir de combattre une mystérieuse puissance qui veut « prendre le contrôle des Etats-Unis ». La conspiration reste le cœur d’une intrigue très ancrée dans l’époque contemporaine. D’ailleurs, Mulder et Scully ont troqué leurs gros téléphones aux allures de fers à repasser contre des smartphones.A l’issue de la projection, Chris Carter, 57 ans, le créateur de la série lancée en 1993, après avoir été longuement et chaleureusement acclamé, a tenu à saluer le compositeur Mark Snow – à qui l’on doit le thème de X-Files et la musique des 6 épisodes de cette « brève » saison 10 (quatre fois moins que les anciennes) – ainsi que les scénaristes qui les ont écrits. Ces derniers avaient d’ailleurs déjà travaillé sur les précédents opus. Chris Carter aime travailler entre amis.La diffusion française se fera sur M6Diffusé aux Etats-Unis dès le 24 janvier 2016, X-Files arrivera « très vite sur M6 » a assuré Nicolas de Tavernost, le patron de la chaîne, sans pouvoir donner de date précise. Tout au plus « le temps du doublage avec les voix originales françaises » précise-t-il. La Six qui a diffusé les 9 saisons de la série de juin 1994 à janvier 2003, ne cache ni son impatience ni son enthousiasme. « Nous avions acheté la série en mai 1993 et tout de suite nous avons cru en son potentiel, se rappelle Thomas Valentin, le numéro 2 du groupe M6. X-Files ne ressemblait à aucune autre série américaine de son temps comme Beverly Hills ou Deux flics à Miami. Il n’y avait pas de paranormal, la théorie du complot n’existait pas. » Pour se démarquer des autres chaînes, M6 avait programmé cette série le samedi soir. « C’était la première fois que nous diffusions trois épisodes à la suite, se souvient Thomas Valentin. Cela nous avait permis d’avoir un million de téléspectateurs en plus. » L’arrivée d’une dixième saison sera forcément un événement pour la chaîne.Quant à espérer d’autres saisons encore, il faudra attendre. Chris Carter ne ferme cependant aucune porte, soulignant, entre autres, que l’avenir de la série dépendra aussi de son « audience ». Voilà où doit se trouver « la vérité »…Mustapha KessousReporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.10.2015 à 15h41 • Mis à jour le08.10.2015 à 17h36 | Martine Valo Comment faire découvrir aux Français les ressorts et les enjeux du climat ? Les trois quarts d’entre eux savent que la COP21 est la grande conférence des Nations unies sur le climat qui va avoir lieu à Paris du 30 novembre au 11 décembre, selon le sondage que vient de réaliser l’IFOP à la demande du Comité21. Les citoyens se doutent que les changements en cours vont les obliger à transformer leurs modes de vie, indique cette enquête. Mais de quelle façon ?Les besoins d’information sont tels qu’il aurait été impensable de concentrer dans la capitale et au Bourget toutes les initiatives entourant cet événement majeur et planétaire. Voilà en substance ce que se sont dit quelques scientifiques de Toulouse autour d’un dîner il y a quelques mois. Et c’est ainsi qu’ils se sont retrouvés embarqués avec une trentaine de leurs confrères et consœurs dans le « Train du climat ».Un concentré de savoirAprès son inauguration Gare de Lyon à Paris le 6 octobre par Ségolène Royal, la ministre de l’écologie, et Thierry Mandon, secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche, le convoi s’est élancé sur les rails. D’ici au 25 octobre. Il doit faire halte dans les gares de Marseille, Lyon-Perrache, Caen, Lille, Nancy : 19 escales au total, avec des animations spécifiques à chaque fois.Le Train du climat emporte à son bord un concentré de savoir. D’une part, il présente une exposition abordant différents aspects de la recherche sur les évolutions du climat passées et à venir, les risques et les leviers d’action qui pourraient aider à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Mais il transporte surtout des scientifiques reconnus, tous prêts à répondre aux questions. Un des wagons est dédié aux conférences.« Notre démarche est d’aller au-devant des citoyens pour les sensibiliser aux enjeux de la COP21, explique Catherine Jeandel, directrice de recherche au Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales de Toulouse et l’une des initiatrices du projet. Le plus important est que les chercheurs sortent de leurs labos pour s’adresser à eux. » Le rôle de l’océan revient souvent dans les travaux des experts présents dans le train. Leurs recherches portent sur les interactions de l’océan avec l’atmosphère, les courants, la production de plancton et la séquestration de carbone au fond des mers, les sautes d’humeur d’El Nino, le cycle de l’eau, l’évolution des calottes polaires…Les « Messagers du climat »« Nous voulons surtout sensibiliser les jeunes », renchérit pour sa part Chloé Maréchal, géochimiste qui enseigne à l’université Claude-Bernard (Lyon-I). Heureuse d’avoir répondu aux interrogations d’une dizaine de classes à Paris dès le premier jour, elle témoigne que les communautés scientifiques de certaines villes comme Toulouse ou Grenoble sont plus promptes que d’autres à se mobiliser dans ce genre de démarches tournées vers le grand public.Au total, trois équipes d’une douzaine de chercheurs vont se succéder à bord, selon les semaines, quitte, pour une partie d’entre eux, à prendre résidence plusieurs jours. Certains contribuent aux travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat. Les sciences dures ne sont pas les seules représentées : quelques économistes, géographes, sociologues, spécialistes de l’agriculture participent à l’aventure en compagnie d’étudiants doctorants qui jouent les médiateurs.Ensemble ils se sont baptisés les « Messagers du climat ». Et ceux qui n’ont pu venir ont enregistré leurs contributions diffusées sur de multiples écrans, comme le philosophe Michel Serres. Le Centre national de la recherche scientifique est l’un des partenaires naturels de ce convoi inédit et en rend compte sous forme de reportages radio. Cependant, dans ce train de 350 mètres de long affrété par la SNCF, les chercheurs vont aussi cohabiter avec les représentants des entreprises partenaires et autres sponsors, qui occupent également trois voitures.Risques et pesticidesPour certaines sociétés, l’occasion était à saisir. Ainsi l’assureur Axa va en profiter pour marteler un message de prévention des risques auprès des jeunes, un public qu’il touche rarement. « Au cours de ces cinquante dernières années, la fréquence des catastrophes naturelles liées au climat dans le monde a été multipliée par plus de 5 et les coûts pour la société par plus de 130 », expose l’assureur. Autre exemple, les commerciaux de la société Génius espèrent vendre quelques-unes de leurs maisons modulables à faible consommation énergétique le long des 7 000 km du parcours.La présence en force de l’Union des entreprises de la chimie surprend davantage. « Nous voulons montrer que notre secteur est un acteur de la lutte contre le changement climatique, une industrie responsable qui a réduit ses émissions de GES de moitié depuis 1990 et porteuse de solutions, » assure Hélène Méjean, directrice de la communication. Poussée dans ses retranchements, elle lâche qu’il « n’y a pas que les pesticides et les engrais dans la chimie ». En effet, sur les murs du wagon s’affichent aussi les logos de Total, de fabricants de détergents, de plastique…Martine Valojournaliste PlanèteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.10.2015 à 15h34 • Mis à jour le08.10.2015 à 16h41 | Philippe Jacqué Le conseil des ministres européens des transports doit adopter, jeudi 8 octobre, le « quatrième paquet ferroviaire », la dernière mouture réformant le système ferroviaire européen. Après l’ouverture de la concurrence dans le fret et sur les lignes internationales, la Commission européenne avait lancé, en 2013, le processus de libéralisation des réseaux nationaux afin de réduire les coûts des systèmes ferroviaires et de relancer le secteur.Deux ans plus tard, l’ambition d’origine a été revue largement à la baisse. Si huit pays ont déjà ouvert tout ou partie de leur réseau à des acteurs privés, ceux qui rechignent à ouvrir leur marché, notamment pour les lignes subventionnées (comme les TER), pourront toujours trouver une argutie juridique pour repousser ad vitam æternam cette libéralisation.La libéralisation suscite de tels débats, et est porteuse de tels fantasmes, qu’il est important de préciser de quoi on parle. A terme, dans le domaine ferroviaire, deux types de concurrence existeront : l’« open access », qui concerne les lignes TGV, et les concessions de service public, qui recouvrent les autres lignes.Le cas des lignes TGV Comme dans le transport de passagers par autocar, toute société pourra offrir, à partir de décembre 2019, des trajets sur les réseaux nationaux de n’importe quel pays (c’est l’« open access »). Par exemple, sur des lignes longue distance type TGV.Cependant, sur ce marché, les barrières à l’entrée sont très importantes. Il faut, pour un opérateur, acquérir ou louer son matériel, mettre en place un réseau de distribution de billets, s’implanter dans les gares ou à proximité et développer son dispositif de maintenance, recruter ses personnels, etc. Le tout à ses risques et périls.Aujourd’hui, en Europe, seulement une demi-douzaine de pays expérimentent cette forme de concurrence. La France n’en fait pas partie. En Italie, NTV est venu concurrencer la société nationale, Trenitalia, sur le TGV entre Rome et Milan. Mais la société privée accumule les pertes et ne sait toujours pas quand elle arrivera à devenir rentable. En Autriche, Westbahn s’oppose à l’opérateur public ÖBB sur le trajet Vienne-Salzbourg. A noter que la SNCF a pris une participation dans ces deux opérateurs privés.« A l’avenir, cette forme de concurrence va peut-être se développer un peu sur certaines lignes très rentables, mais il ne faut pas rêver, mobiliser plusieurs milliards d’euros pour cela sera difficile pour n’importe quel acteur, assure un observateur. Les sociétés historiques pourront se permettre d’aller sur ce terrain, mais aujourd’hui, elles sont majoritairement liées entre elles, comme la DB et la SNCF qui opèrent ensemble sur certains trains. Demain, ils pourront changer d’avis… Et puis peut-être que Trenitalia se lancera un jour sur le Paris-Lyon-Milan. Il faut voir. » Fut un temps, Veolia et Air France avaient caressé l’idée d’offrir en France des TGV en concurrence de la SNCF.A lire (édition abonnés) : En Europe, de nouveaux opérateurs s’attaquent aux trains de voyageursLe cas des autres lignes Depuis de nombreuses années, les villes ont le choix entre une régie propre et un contrat de gestion de service public avec un spécialiste du secteur.Dans le cadre de la libéralisation du transport ferroviaire pour les réseaux ou les lignes subventionnées, les régions, qui gèrent les TER, ou l’Etat, qui gère les Intercités, pourront ouvrir leur réseau à la concurrence lors d’appels d’offres.Ce système de concession est bien moins cher que l’« open access » pour les opérateurs. Généralement, c’est l’autorité organisatrice des transports qui investit dans le matériel, mais aussi dans l’outil de maintenance. Une fois gagné un appel d’offres, l’opérateur gère l’organisation du transport et ses personnels dans le cadre d’un contrat qui peut aller de cinq à dix ans selon les territoires.Déjà exploité depuis plus d’une dizaine d’années par le Royaume-Uni, ce système est extrêmement cadré et plébiscité par les acteurs privés du secteur, car il mobilise bien moins de capitaux. Keolis, la filiale de la SNCF, ne tarit pas d’éloge. Reste que sa maison mère est toujours réticente à la mise en œuvre du système en France, qui interviendra au plus tard en… 2026, soit dix ans après l’adoption attendue du texte.Cependant, la réglementation en discussion propose tellement d’exemptions à la règle que beaucoup d’Etats pourront toujours passer les contrats ferroviaires en gré à gré avec les opérateurs nationaux.A lire : Deutsche Bahn-SNCF : guerre des nerfs sur les railsPhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles Rof Le président de la République a annoncé, jeudi 8 octobre, avoir demandé à la garde des sceaux que soit préparée une réforme du code pénal avant la fin de l’année, « pour faire de toute inspiration raciste ou antisémite, une circonstance aggravante de toute infraction, quelle qu’elle soit». Dans un discours prononcé lors de sa visite au mémorial du Camp des Milles, une ancienne tuilerie de la campagne d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), transformée en camp de concentration de 1939 à 1943, François Hollande a fixé une date pour ce renforcement pénal, qu’il avait déjà évoqué le 27 janvier au Mémorial de la Shoah, à Paris.«La République ne connaît pas de race, ni de couleurs de peau », a déclaré le chef de l’Etat, dans une allusion peu voilée aux récentes déclarations de la députée européenne Nadine Morano (Les Républicains). « Elle ne connaît pas de communautés. Elle ne connait que des citoyens libres et égaux en droit. Ce principe n’est pas négociable et ne le sera jamais, a encore dit le président de la République. Nous avons le devoir de refuser certains mots. Des mots qui sont prononcés. Et dénoncer les effets de ces mots, ce qu’ils traduisent, les divisions, les amalgames, les exclusions, les discriminations ».Lire aussi :Nadine Morano, l’incarnation d’une dériveContre les  « faussaires de l’histoire »Sa visite dans un lieu qu’il a qualifié de «Vél’ d’Hiv’ du Sud», a été chargée de symboles et imprégnée de messages politiques dans une région où le Front national ambitionne de s’emparer du conseil régional. Accompagné de Christiane Taubira, de la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, du ministre des sports, Patrick Kanner, et du secrétaire d’Etat chargé des anciens combattants et de la mémoire, Jean-Marc Todeschini, mais aussi de la tête de liste socialiste aux régionales, Christophe Castaner, M. Hollande a déposé une gerbe devant le wagon-souvenir de la déportation. Puis il a écouté solennellement, debout dans le soleil de l’automne provençal, les noms de la centaine d’enfants morts au camp d’extermination d’Auschwitz après avoir été internés aux Milles.«Toute l’histoire doit être transmise dans son exactitude face aux faussaires et aux négationnistes », a insisté le président de la République, après avoir longuement visité l’ancienne tuilerie transformée en impressionnant musée de la mémoire et de la mécanique des génocides. Au lendemain de sa passe d’armes avec Marine Le Pen, au Parlement européen de Strasbourg, sur la question des réfugiés, M. Hollande a enfoncé le clou. Faisant le lien entre le sort réservé aux opposants allemands et autrichiens au régime nazi, incarcérés aux Milles par la troisième République, et celui des demandeurs d’asile syriens, il a insisté sur les chiffres : « Il faut faire connaitre la vérité : le nombre de Syriens que nous avons accueillis depuis 3 ans et le début de ces massacres ne dépasse pas 7 à 8000, a précisé le chef de l’Etat. Depuis quelques semaines, nous en avons accueilli quelques centaines. Et il y en a qui voudraient nous faire croire que nous sommes envahis ? La France a pris l’engagement d’en recevoir 24 000 dans les deux ans. Je le dis ici au camp des Milles, nous ferons ce que nous aurons à faire, parce que nous sommes la France. »En visite dans les quartiers nord de MarseilleSaluant la transformation de ce lieu longtemps considéré comme, a-t-il dit, « une trace de honte », en « outil de recherche et de transmission », M. Hollande a assisté à la signature par la directrice générale de l’Unesco, la Bulgare Irina Bokova, et le président d’Aix-Marseille-Université, Yvon Barland, de la charte validant l’installation d’une chaire « Mémoire au service de l’humanisme » au camp des Milles.Dans la matinée, M. Hollande avait débuté son déplacement officiel dans les Bouches-du-Rhône par une visite au lycée professionnel et technologique de l’Estaque dans les quartiers nord de Marseille. L’occasion de célébrer les 30 ans du baccalauréat professionnel mais aussi d’évoquer la notion de citoyenneté avec des enfants souvent issus de quartiers difficiles de la ville. Dans un dialogue avec les délégués de classes de cet établissement de 400 élèves, le président de la République a félicité ces jeunes « élus », leur rappelant qu’avec « leurs fonctions venaient des responsabilités ». «Il est toujours flatteur d’être élu, mais ce n’est jamais humiliant d’être battu» s’est amusé le chef de l’Etat.Gilles RofJournaliste au Monde 08.10.2015 à 14h21 • Mis à jour le08.10.2015 à 17h31 | Mathilde Damgé A l’image de Munich, capitale allemande de la bière, Paris a décidé d’organiser sa première Oktoberfest, qui commence jeudi 8 octobre.Une opération très « marketing » (avec un prix d’entrée à 35 euros), à l’image d’un marché très concentré en dépit des centaines de marques proposées dans les bars, restaurants et grandes surfaces aux quatre coins de la planète.Et la tendance à la concentration pourrait s’accélérer : le numéro deux mondial de la bière SABMiller a rejeté mercredi une nouvelle offre d’achat de plus de 90 milliards d’euros présentée par son rival, le numéro un AB InBev, visant à créer un mastodonte du secteur mariant la Stella Artois et la Pilsner Urquell.Lire aussi :SABMiller rejette l’offre à 92 milliards d’euros du géant de la bière AB InBevLes quatre leaders mondiaux, AB InBev, suivi de SABMiller, de Heineken et de Carlsberg, brassent près de la moitié de la bière mondiale et exploitent près de 800 marques à eux seuls.Ci-dessous, les marques exploitées par le néerlandais Heineken (18,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2012), le belge Anheuser-Busch InBev (29 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2012), le britannique SABMiller (25,42 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2012) et le danois Carlsberg (9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2012).Certaines marques sont exploitées sous licence par différents producteurs ; ainsi, les droits sur la marque Foster sont partagés dans le monde entre différents groupes, dont Heineken et SABMiller.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.10.2015 à 14h02 • Mis à jour le08.10.2015 à 15h07 Ridha Charfeddine, un député de Nidaa Tounès, première force politique de Tunisie, affirme avoir été victime d’une tentative d’assassinat par arme à feu à Sousse.« Alors que je me rendais à mon travail [en voiture], un véhicule sur la route a tiré sept ou huit balles sur moi », a précisé le député dans une déclaration à la radio privée Jawhara FM.« Je n’ai pu voir que le tireur assis sur le siège arrière de ce véhicule », a ajouté à la radio M. Charfeddine, qui est également président de l’Etoile sportive du Sahel, un club de football de première division. « C’est un miracle que je sois encore vivant », a encore dit le député.La Tunisie déjà secouée en 2013Le ministère de l’intérieur n’a pas réagi à cet incident. La tentative d’assassinat ciblant Ridha Charfeddine a été confirmée par la télévision nationale et par tous les médias locaux.En 2013, le 6 février et le 25 juillet, la Tunisie avait été secouée par l’assassinat des opposants de gauche Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, tués par balles devant leur domicile.Ces deux meurtres avaient été attribués par les autorités à la mouvance djihadiste. En décembre, des extrémistes liés au groupe extrémiste Etat islamique (EI) avaient revendiqué l’assassinat de ces deux opposants.Lire aussi :La Tunisie frappée au cœur par le djihadisme 08.10.2015 à 13h05 • Mis à jour le08.10.2015 à 16h49 | Julie Clarini En attribuant le prix Nobel de littérature à la Biélorusse Svetlana Alexievitch, qui faisait figure de grande favorite, l’académie suédoise récompense une auteure qui a la passion du réel. De livre en livre, cette écrivaine engagée, née en Ukraine en 1948, dénonce la guerre, la violence, le mensonge dont fut tissée l’histoire de l’ancien empire soviétique. Première femme de langue russe à recevoir cette récompense, elle prend la suite de Pasternak (1958), Soljenitsyne (1970) et Brodsky (1987).Interview with Permanent Secretary Sara Danius #NobelPrize http://t.co/hV3If3pzX4— NobelPrize (@The Nobel Prize)require(["twitter/widgets"]);Son œuvre forte et cohérente chemine à la lisière du documentaire. Les livres de Svetlana Alexievitch – six à ce jour – sont bâtis à partir de récits, tous patiemment collectés, dans un souci de vérité et de justesse. « Je vais vers l’homme pour rencontrer son mystère », dit-elle, « d’âme à âme, parce que tout se passe là ». Svetlana Alexievitch n’a jamais recours à la fiction : seul le récit lui paraît être véritablement à la hauteur de ce qui arrive. Elle en donne la preuve dès son premier ouvrage, La guerre n’a pas un visage de femme, publié en 1985, rassemblant les souvenirs des combattantes de la seconde guerre mondiale. Rompant avec la geste héroïque, l’ouvrage fait entendre la vérité de cette « inhumaine besogne humaine » qu’est la guerre. Il est jugé « antipatriotique, naturaliste, dégradant » par les pouvoirs en place. Mikhaïl Gorbatchev, malgré la polémique, n’interdit pas le livre. Il se vend en URSS à plusieurs millions d’exemplaires.Lire le portrait : Svetlana Alexievitch, en lettres rouges« Sculpter une époque »Mais c’est Les Cercueils de zinc (1989), consacré au retour d’Afghanistan, qui la mène devant la justice en même temps qu’il la fait connaître en Europe. Sept ans plus tard, La Supplication, Tchernobyl, chronique du monde après l’Apocalypse, traduit en dix-sept langues, – et à ce jour encore interdit en Biélorussie –, donne la pleine mesure de son talent : un chœur d’hommes et de femmes y raconte le calvaire subi après l’accident nucléaire. Magistrale polyphonie que l’on retrouve dans son dernier ouvrage en date, La Fin de l’homme rouge (2013, prix Médicis essai), consacré à cet « homo sovieticus » qu’il s’agit de sauver du mensonge et de l’oubli en en racontant les rêves, les épreuves et surtout le tragique destin. « Sculpter une époque », voilà ce qui importe à l’écrivaine, rendre ses spasmes et ses tremblements. Non pas l’histoire, telle que consignée dans les archives et les chroniques autorisées, mais « l’histoire des émotions, de l’esprit, de l’expérience humaine ».Lire la tribune de Svetlana Alexievitch publiée en 2014 : Poutine et les bas instinctsFille d’instituteurs qui l’ont inscrit aux Komsomols (les Jeunesses communistes), élevée dans une petite ville, Svetlana Alexievicth a fait des études de journalisme en Biélorussie. Très critique du régime d’Alexandre Loukachenko qui préside aux destinées de son pays depuis plus de vingt ans, elle vit aujourd’hui à Minsk, après un long séjour à Berlin.Glad we had to update the image with all the Nobel Literature Women! #NobelPrize 2015 http://t.co/LWftGLMvjV— NobelPrize (@The Nobel Prize)require(["twitter/widgets"]);« Ne pas faire de concessions devant un pouvoir totalitaire »La Biélorusse Svetlana Alexievitch a déclaré éprouver une « grande joie » après être devenue prix Nobel de littérature et a appelé à « ne pas faire de concessions devant un pouvoir totalitaire ». « C’est une récompense non seulement pour moi, mais aussi pour notre culture, pour notre petit pays qui a toujours vécu comme entre des pressoirs », a-t-elle déclaré au cours d’une conférence de presse à Minsk organisée dans les locaux d’un journal d’opposition. « J’aime le monde russe, bon et humaniste, devant lequel tout le monde s’incline, celui du ballet et de la musique […] « Mais je n’aime pas celui de Béria, Staline, Poutine et Choïgou, cette Russie qui en arrive à 86 % à se réjouir quand des gens meurent dans le Donbass, à rire des Ukrainiens et à croire qu’on peut tout régler par la force ». Devenir un prix Nobel de la littérature « est une grande joie personnelle », a-t-elle conclu.Julie ClariniJournaliste au Monde Samuel Laurent et Mathilde Damgé Ce qui n’aurait pu être qu’une sortie médiatique de plus s’est transformé en feuilleton. Lorsque Nadine Morano a affirmé, samedi, durant l’émission « On n’est pas couché », sur France 2, que la France était un « pays de race blanche », elle s’attendait forcément à susciter des réactions indignées, mais elle ne pensait sans doute pas que l’UMP finirait par lui retirer l’investiture pour les régionales dans le Grand Est.Lire aussi :Le « Moranator », l’outil pour générer de vraies déclarations de Nadine MoranoL’ancienne ministre, soutenue par certaines figures d’extrême droite, assume : elle invoque le patronage de De Gaulle et revendique un certain « bon sens ». Qu’en est-il ?1. De Gaulle a-t-il réellement prononcé cette phrase ?Nadine Morano se défend en affirmant citer le général de Gaulle. Le passage est en effet connu, et on le trouve très régulièrement cité sur Internet par la « réacosphère ».D’où vient cette phrase ? Elle est rapportée par Alain Peyrefitte, biographe de Charles de Gaulle – l’ancien ministre est d’ailleurs le seul à la citer, plus de trente ans plus tard (en 1994). Dans le tome 1 de C’était de Gaulle, il est écrit que le premier président de la Ve  République aurait prononcé cette phrase le 5 mars 1959, en pleine guerre d’Algérie :« C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. »A part dans les écrits d’Alain Peyrefitte, nulle autre trace ne permet d’authentifier ce texte, que conteste l’historien Jean-Paul Bled, ancien président des Cercles universitaires d’études et de recherches gaulliennes, cité par Les Inrocks :« Le général de Gaulle considérait qu’il n’y a que l’écrit qui pouvait engager sa personne. Or cette phrase a été prononcée à l’emporte-pièce dans une conversation privée mais il n’y a aucune trace écrite dans ses mémoires ou ses discours. Le général de Gaulle ne peut donc en être comptable. »2. Peut-on dire néanmoins que cette phrase est « gaulliste » ?Il faut d’abord rappeler que Charles de Gaulle, né en 1890, a grandi dans un contexte fondamentalement différent de celui de Nadine Morano, où la « race » était une notion très répandue, qui n’avait pas encore été démentie par la science et dont l’histoire n’avait pas encore montré l’utilisation meurtrière qui pouvait en être faite.Dans son étude sur Le mot « race » au tournant du XXe siècle (1992), l’historienne Madeleine Rebérioux rapportait des débats à l’Assemblée nationale en 1908 où le mot désignait l’armature et la vigueur d’un peuple ou d’une nation – dans le cadre de discussions sur l’alcoolisme ou la natalité par exemple.Si le général a eu d’autres propos malheureux concernant les « noirs », voire les « nègres », l’utilisation du mot « race » dans sa bouche semble davantage se rapprocher de l’usage sémantique en vigueur à l’époque que de propos racistes ou racialistes.D’ailleurs, sur le fond, de Gaulle a cautionné l’inscription constitutionnelle du principe d’égalité entre les « races ». Le général de Gaulle fut deux fois en position dirigeante au moment de l’adoption de deux constitutions, celles de la IVe (1946) et de la Ve  République (1958). Dans celle de 1946 apparaît, en préambule, la phrase :« Le peuple français proclame à nouveau que tout être humain, sans distinction de race, de religion ni de croyance, possède des droits inaliénables et sacrés. »Dans celle de 1958, elle deviendra la première phrase de l’article 1er :« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. »3. Non, la « race blanche » n’existe pasNadine Morano s’est aussi défendue en avançant que le terme « race » était dans le dictionnaire. Si « race » se trouve en effet dans les dictionnaires – le Larousse signale d’ailleurs dans sa définition que le mot « est au fondement des divers racismes et de leurs pratiques » – il a été supprimé en 2013 de la législation française par l’Assemblée nationale – mais reste pour l’instant dans la Constitution.Le mot existe, mais qu’en est-il de sa réalité scientifique ? Certains, minoritaires, estiment que le terme pourrait continuer de s’employer, arguant qu’on évoque des « races » au sein d’une même espèce animale, et que l’ethnie, notion complexe qui tient compte de considérations socioculturelles, linguistiques ou autres, ne peut suffire à décrire ces différences, non seulement physiques, mais aussi physiologiques (certaines affections sont plus répandues chez les personnes à la peau plus foncée, ou l’inverse).Néanmoins, la plupart des scientifiques réfutent ce fait, estimant que ces différences ne peuvent suffire : les brassages génétiques se multiplient depuis l’aube de l’humanité, et la mondialisation tend à les accélérer. Le terme de « race » ne recouvre donc aucune réalité scientifique précise : il est le résultat d’une construction sociale et/ou de perceptions visuelles : les « Noirs » ne constituent pas un groupe biologiquement homogène ou cohérent, pas plus que les « Blancs », les « Jaunes », etc.Lire : Les « races humaines » existent ? Alors énumérez-les !4. Non, ce terme n’est pas innocentL’imaginaire du « Blanc », que l’on retrouve beaucoup dans une rhétorique d’extrême droite pointant la « menace » de « disparition » ou de « remplacement » de celui-ci, ressort très largement d’une distorsion sémantique : si l’on parle vraiment de couleur de peau, les « Blancs » sont très largement majoritaires en France.Si la justice a reconnu des cas où la circonstance de « racisme » a été retenue comme aggravante, en cas d’insulte comme « sale Blanc », la sémantique du « racisme anti-Blanc » entretenue par l’extrême droite consiste en un renversement, qui vise à invalider les revendications des minorités.C’est d’ailleurs la logique de Maurice Barrès (1862-1923), député et idéologue de l’extrême droite française, dans l’échange à l’Assemblée nationale que cite Madeleine Rebérioux dans son étude : « La race ne fonctionne plus comme un indicatif de cohésion partielle à l’intérieur d’un groupe, mais comme l’énoncé d’une radicale exclusion. »Parler de « races » est donc tout sauf innocent, et la défense de Mme Morano consistant à s’abriter derrière le « bon sens » des différences physiques, ne suffit pas. Le racisme est, en soi, un délit. Et d’autres « dérapages », par exemple celui du socialiste Georges Frêche qui évoquait en 2006 « les Blancs (..) nuls en football », ou Manuel Valls parlant dans un enregistrement des « Blancs, white, blancos », ont été largement condamnés (mais pas forcément sanctionnés), comme celui de Mme Morano.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.10.2015 à 16h40 • Mis à jour le01.10.2015 à 17h02 Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) prévoit désormais que 700 000 migrants chercheront refuge en Europe cette année en traversant la Méditerranée, et qu’ils seront au moins aussi nombreux en 2016.Dans un rapport appelant à des financements supplémentaires diffusé jeudi 1er octobre, le HCR double ainsi le nombre de migrants attendus cette année par rapport au dernier appel, qui tablait fin août sur 350 000 arrivées en 2015.Selon les derniers chiffres de l’agence onusienne, il y a donc eu, depuis le 1er janvier :520 957 arrivées par la Méditerranée enregistrées,parmi lesquelles 387 520 en Grèce et 131 000 en Italie,18 % d’entre eux sont des enfants, 13 % des femmes.Dans le même temps, plus de 2 800 hommes, femmes et enfants sont morts cette année en tentant cette traversée pour rejoindre l’Europe – contre 3 500 sur toute l’année 2014. Parmi ceux qui réussissent à atteindre les îles grecques de la mer Egée, près des trois quarts sont des Syriens, selon un bilan établi à la mi-septembre par l’Organisation internationale pour la migration.Enfin, d’après l’agence européenne chargée des frontières extérieures de l’espace Schengen, Frontex, cette crise est bel et bien historique, si l’on compare les 500 000 hommes, femmes et enfants dénombrés aux frontières de l’UE au cours des huit premiers mois de l’année aux 280 000 personnes sur l’ensemble de 2014.Lire aussi :Un nombre record de réfugiés et de migrants aux frontières de l’EuropeUn budget qui monte en flècheDans le rapport de l’UNHCR sur son « initiative spéciale méditerranéenne », un plan pour une réponse d’urgence à cet afflux de migrants, l’agence demande pour ses opérations dans la zone 70 millions d’euros supplémentaires à sa demande initiale, pour la période de juin 2015 à décembre 2016. Le budget total qu’il cherche à recueillir pour cette opération s’élève désormais à 128 millions de dollars.Avec ce plan le HCR se fixe trois objectifs :« Sauver des vies et répondre aux besoins humanitaires dans les points de transit, de première arrivée, de destination » ; « renforcer les systèmes de protection en augmentant les capacités dans la Corne de l’Afrique, l’Afrique du Nord et en Europe » ; « renforcer la disponibilité de sécurité et de solutions dans les régions où les réfugiés trouvent pour la première fois la sécurité. »Le HCR cherche ainsi à améliorer l’accueil de ces personnes non seulement en Europe, mais aussi dans les premiers pays dans lesquels ils arrivent après avoir fui leur pays d’origine.Lire aussi :Comprendre la crise des migrants en Europe en cartes, graphiques et vidéosLes exilés syriens fuient la précarité et l’insécuritéLe HCR explique cet afflux soudain de migrants, qui fuient les persécutions et les guerres notamment en Syrie et en Irak, par la précarisation des réfugiés dans les camps qui les accueillent dans les pays frontaliers. « L’assistance alimentaire destinée aux réfugiés, au Liban ou en Jordanie, a été quasiment arrêtée  : faute de financement, le Programme alimentaire mondial (PAM) a interrompu 90 % de ses programmes », expliquait ainsi au Monde Philippe Leclerc, représentant en France du HCR, à la mi-septembre.Lire l'entretien :« Les murs et les barbelés ne servent à rien »Dans un article diffusé à la fin de septembre, le HCR avançait aussi plusieurs facteurs à cette crise migratoire, citant en premier lieu le désespoir des Syriens – 4 millions d’entre eux s’étant exilés dans les pays limitrophes –, alors que leur pays subit une cinquième année de guerre meurtrière, sans perspective rapide d’apaisement. Ils font face, explique l’agence onusienne, à de grandes difficultés pour subvenir aux besoins de leur famille en exil : un coût de vie élevé au Liban ou en Egypte, des économies qui se sont envolées après des années d’exil, des interdictions d’intégrer légalement le marché du travail…A cela s’ajoutent des programmes régionaux d’aide aux réfugiés en panne de financement ou éprouvant des difficultés à renouveler leur visa pour résider dans ces pays. La scolarisation des enfants est aussi un problème de taille en Jordanie, en Egypte, au Liban ou en Irak alors que « l’éducation porte une grande valeur pour les Syriens qui bénéficiaient d’écoles gratuites et obligatoires chez eux avant la guerre ». Enfin, ils se sentent en insécurité, notamment en Irak, pays en proie aux assauts de l’Etat islamique.Lire le décryptage :Syrie, Erythrée, Afghanistan… ce que fuient migrants et réfugiés Samuel Laurent Pas un jour sans une nouvelle intox à propos des réfugiés. Une vieille rumeur a refait surface récemment : la région Ile-de-France aurait octroyé « 75 % de réduction » aux « clandestins » sur leur passe Navigo, le titre des transports francilien.1. Une intox du camp Pécresse…L’histoire remonte à 2014. A l’époque, Valérie Pécresse accuse la gauche au pouvoir en Ile-de-France, de « favoriser » les immigrés en situation irrégulière. Son attaque porte sur le forfait Solidarité transports, une réduction de 75 % accordée à plusieurs types de publics : chômeurs, personnes en difficulté financière, etc.Pour obtenir ce tarif avantageux, il faut être allocataire d’un minimum social : revenu de solidarité active (RSA), allocation spécifique de solidarité (ASS, l’indemnité chômage la plus fréquente), couverture maladie universelle (CMU) ou aide médicale d’Etat (AME).C’est cette dernière qui est visée par Mme Pécresse. En effet, elle bénéficie essentiellement à des immigrés en situation irrégulière. Comme nous l’expliquions alors, cependant, les bénéficiaires du forfait Solidarité transports sont en large majorité des allocataires du RSA et de la CMU. Les bénéficiaires de l’AME ne sont que 17 % du total des publics concernés par ce forfait.Lire aussi :Les « sans-papiers » sont-ils les seuls à bénéficier d’une réduction sur le passe Navigo ?Cela n’a pas empêché le porte-parole de Valérie Pécresse de remettre le sujet sur la table cet été. Geoffroy Didier affirmait en effet que « le PS trait (ait) mieux les clandestins que les policiers ». En effet, la région Ile-de-France a arrêté d’accorder la gratuité des transports pour les policiers après une note de la Cour des comptes.2. Reprise par le FN contre Pécresse…La rumeur qui est repartie en cette rentrée est subtilement différente. Il s’agit cette fois d’impliquer la droite dans l’affaire. D’où une nouvelle version : le conseil régional aurait voté cette aide, droite incluse. C’est le candidat du Front national aux régionales, Wallerand de Saint-Just, qui ressort cette version à l’occasion du passage en tarif unique du passe Navigo, à l’été 2015.Le site Fdesouche, navire amiral de la « fachosphère », relaie ensuite l’angle « gauche et droite aident les clandestins », en republiant les minutes d’une séance de 2012, au cours de laquelle a été voté le prolongement pour trois ans du forfait solidarité transports, afin de montrer que le groupe UMP a voté l’amendement en question.3. Mais qui reste une intoxIl suffit pourtant de se plonger dans le texte pour découvrir qu’il ne s’agit là que d’un vote de prolongation, puisque ce forfait existe depuis plus longtemps. C’est la loi solidarité et renouvellement urbain (SRU) qui rend obligatoire une politique de tarification sociale dans les réseaux de transports en commun.En 2004, le Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF), alors directement administré par l’Etat, a accordé la tarification sociale aux bénéficiaires de minima sociaux, dont l’AME et la CMU. Parmi les critères figure le revenu, avec un plafond défini. Le reproche de « complicité » fait à Mme Pécresse pour avoir voté le renouvellement de cette aide semble donc tiré par les cheveux. La loi oblige à accorder cette tarification sociale, et en exclure les bénéficiaires de l’AME, qui est un minimum social, serait sans doute attaquable en justice.Enfin, le glissement sémantique est également impressionnant : la prolongation en 2012 d’une mesure de tarification sociale, obligatoire depuis quinze ans, et qui concerne à 83 % d’autres publics que les immigrés en situation irrégulière, se transforme en une « aide aux clandestins » votée par gauche et droite…Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marine Forestier Pour son premier déplacement officiel en Jamaïque, mardi 29 et mercredi 30 septembre, le premier ministre britannique, David Cameron, a ignoré les demandes d’excuses adressées au Royaume-Uni pour son rôle historique dans la traite négrière, malgré la pression exercée par plusieurs leaders caribéens.La Jamaïque a été une colonie britannique jusqu’en 1962. L’île fait partie de la Caribbean Community and Common Market (Caricom) qui regroupe quinze pays des Caraïbes, tous étant d’anciennes colonies des puissances européennes. La Caricom a annoncé en 2013 sa volonté d’obtenir des réparations pour les siècles d’esclavage, sans préciser de montant particulier.Lire aussi :Le Code Noir, une monstruosité qui mérite de l’histoire et non de l’idéologieEn 2004, note The Guardian, une coalition de groupes rastafaris en Jamaïque avait estimé que les pays européens devraient payer 129 milliards de dollars pour réinstaller 500 000 rastafaris en Afrique.Des liens ancestraux avec l’esclavage ?En amont de ce déplacement, le premier en quatorze ans d’un premier ministre britannique, la présidente de la commission des réparations de la Caricom, Hilary Beckles a publié une lettre dans le Jamaica Observer adressée à David Cameron. Il lui demandait de faire amende honorable, soulignant ses propres liens ancestraux avec la traite.« Vous êtes un petit-fils du sol jamaïcain, privilégié et enrichi par l’asservissement de nos ancêtres par les vôtres. […] Vous êtes, Monsieur, un produit prisé de cette terre et des bénéfices tirés de l’aubaine par votre famille et dont vous avez hérité. »Lire aussi :Esclavage : les errements de François Hollande sur la question des réparationsLa première ministre jamaïcaine Portia Simpson Miller a indiqué avoir soulevé la question des réparations lors d’une réunion formelle avec David Cameron, « sous les auspices de la communauté caribéenne », tout en étant consciente des « sensibilités évidentes ».La question de la responsabilité britannique esquivéeUn appel resté lettre morte pour le premier ministre britannique, qui a appelé la Caraïbe à « aller de l’avant », dans son discours devant le Parlement jamaïcain, sans faire mention du rôle actif du Royaume-Uni dans la traite.« L’esclavage est abominable dans toutes ses formes. Il n’a aucune place dans une société civilisée, et le Royaume-Uni est fier d’avoir montré la voie de son abolition. Que la Caraïbe ait émergé de cette longue et obscure ombre témoigne de la résilience et de l’esprit de ses habitants. Je reconnais que ces blessures sont très profondes. Mais j’espère, comme des amis qui ont vécu tellement de choses ensemble dans les temps les plus sombres, que nous pouvons aller de l’avant à partir de ce douloureux héritage et continuer à construire pour l’avenir. »David Cameron a insisté sur sa volonté de bâtir le futur, et a annoncé à Kingston un paquet financier d’aide d’environ 455 millions de dollars (plus de 400 millions d’euros) afin d’investir dans des infrastructures en Jamaïque, tels que des ports, ponts, routes et un projet de gestion des déchets. Cent quatre-vingts millions de dollars (environ 160 millions d’euros) seront également fournis pour améliorer l’accès aux soins et impulser la croissance économique, faisant du Royaume-Uni, selon son premier ministre, le plus important donateur bilatéral dans la région.Selon The Guardian, en 2006 Tony Blair avait exprimé sa « profonde tristesse » pour l’esclavage, sans admettre la culpabilité historique du Royaume-Uni.Marine ForestierJournaliste au Monde 01.10.2015 à 15h27 • Mis à jour le01.10.2015 à 17h35 | Bruno Lesprit (Rugby (Angleterre), envoyé spécial) « Il y a toujours un barbu dans l’équipe d’Argentine », avait constaté avec sagacité feu Thierry Roland. Ce puissant apophtegme du commentateur sportif concernait évidemment les footballeurs. C’était un temps où le look « barbudo » romantique-révolutionnaire, sur le modèle castro-guévariste, était encore en vigueur en Amérique latine. Mais globalement le poil s’est raréfié chez ces joueurs plus tondus que pourvus de tifs, qui ne rechignent pourtant pas au port du bouc ou de la barbichette. Avec bien sûr des exceptions, de vieux sages comme Nicolas Anelka ou Andrea Pirlo.Lire aussi :« Avec Uini, on fait office de gang des barbus », par Mathieu BastareaudIl y a en revanche quantité de barbus dans toute sélection de cette Coupe du monde de rugby, comme chaque spectateur aura pu le constater. Et les gaillards ne font pas les choses à moitié, prenant régulièrement modèle sur les philosophes allemands post-hégeliens du XIXe siècle Feuerbach, Marx ou Engels.A moins qu’il ne s’agisse de l’appel de la forêt. Le Canada, qui rencontre la France jeudi 1er octobre à Milton Keynes, est en effet l’équipe qui compte le plus grand nombre de représentants ressemblant à des trappeurs du Grand Nord. Chez les Canucks, ils sont même majoritaires, 16 sur 31 sélectionnés – et les barbes de trois jours n’ont pas été comptabilisées. Le nuancier va du collier raffiné à l’ample serviette de table. Depuis le début de la compétition, trois d’entre eux font le bonheur des photographes. En premier lieu, le talonneur des Ontario Blues Ray Barkwill, qui a décidé cet été d’adjoindre à son crâne rasé une « vraie barbe de patriarche », selon la réplique culte de Claude Piéplu dans Les Aventures de Rabbi Jacob. On pensait pourtant cette originalité tombée en désuétude depuis la décapitation en 1922 du tueur en série Henri Désiré Landru, dit « le Barbe-Bleue de Gambais ».« Barbechauve » Barkwill a volé la vedette chez les Canadiens à « l’Ours du Saskatchewan », le pilier Hubert Buydens, ou au deuxième-ligne Evan Olmstead, expatrié à Sydney. L’épidémie a probablement été propagée il y a quatre ans par le pionnier Adam Kleeberger, un plaqueur fou qui s’était illustré lors du Mondial néo-zélandais. Elle s’est même répandue, à moindre échelle, chez le voisin américain. Qui compense la quantité par la qualité, que ce soit avec le guerrier des Saracens Phil Thiel, l’hirsute Danny Barrett, ou Eric Fry avec ses cheveux blonds et sa barbe rousse. Patrie de « l’Homme des cavernes » Sébastien Chabal, la France a donc déjà perdu la bataille des barbes face aux champions du monde canadiens, même si elle est largement favorite pour le reste. Elle ne démérite pas, comptant dans ses rangs une dizaine de barbus. Mais, pour le spectaculaire, seuls le centre toulonnais Mathieu Bastareaud et le pilier néo-zélandais d’origine samoane Uini Atonio tiennent la distance. La barbe se soucie peu de la hiérarchie mondiale puisqu’on la retrouve aussi bien chez les trois grands de l’hémisphère Sud, All Blacks (le pilier Charlie Faumuina, que Thierry Roland, qui confondait l’ensemble des footballeurs coréens, n’aurait pu distinguer d’Uini Atonio), Wallabies (le troisième-ligne Scott Fardy) et Springboks (la légende vivante Victor Matfield), que chez les Namibiens (le Dacquois et néo-Bayonnais Pieter-Jan van Lill).C’est souvent le plus beau barbu que l’on repère lors de la présentation des équipes. Dans le groupe de la France, le vétéran Martin Castrogiovanni (encore un pilier) éclipse les autres Italiens et le flanker Viorel Lucaci fait de même chez les Roumains. Le Royaume-Uni, qui aime tant se distinguer du reste de la planète, n’a pas échappé à cette lame de fond. Le Gallois et deuxième-ligne rouquin Jake Ball est devenu une célébrité, même pour ceux qui n’entendent rien au rugby, parce que, débonnaire, il a laissé un prince William bien taquin titiller le bout de sa barbe. C’était avant la défaite de l’Angleterre contre le pays de Galles à Twickenham, le 26 septembre. Le duc de Cambridge, qui roule pour le XV du Poireau, avait gentiment charrié les Dragons rouges, qui venaient d’interpréter le traditionnel Ar Lan y Môr (« Dieu merci, l’équipe de Galles joue mieux au rugby qu’elle ne chante »), avant de les inviter à battre les Anglais. Ils se sont exécutés (28-25), au grand désespoir d’Harry, frère de William et supporteur du XV de la Rose.Dans l’effectif de Stuart Lancaster, le barbu de service pour les photographes est le pilier des Harlequins londoniens Joe Marler, le plus singulier avec sa crête décolorée d’iguane. Le rugby serait-il un miroir des sociétés ? Le retour de l’abondance pileuse, qui caractérisait la décennie 1970, a été analysé avec le phénomène actuel des hipsters, un terme autrefois utilisé par l’écrivain Norman Mailer pour qualifier les « nègres blancs » qui écoutaient du bebop, aujourd’hui les révolutionnaires de canapé mangeant bio et achetant des disques vinyles et autres objets vintage dans des quartiers désertés par les couches populaires.La prolifération de barbes dans le rugby renforcerait ainsi sa nature aristocratique. Cette hypothèse est pourtant contredite en Angleterre même par une petite exposition de photographies, sans doute la plus originale proposée dans le cadre de cette Coupe du monde. Elle s’intitule « Rugbeards », un mot-valise qui désigne non les « barbes du rugby » mais les « barbes de Rugby », commune des Midlands et berceau de l’Ovalie, puisque c’est dans sa prestigieuse école qu’un lycéen du nom de William Webb Ellis aurait accidentellement inventé le sport en 1823. Quinze (évidemment) habitants ont posé avec une barbe fleurie dans des lieux emblématiques de la cité du Warwickshire pour célébrer « l’esprit sous-jacent de cette ville qui a créé le rugby, produit des chefs-d’œuvre de la littérature comme Alice au pays des merveilles et la poésie de Rupert Brooke aussi bien que l’invention de l’avion à réaction Jet ».Outre ces héritiers lointains de Charlemagne, l’initiative a associé le coiffeur Matt Robinson, qui a taillé les barbes, le fleuriste Garden Gate Flowers, qui les a décorées et héberge l’exposition, et le photographe Jamie Gray. L’entrée est gratuite, mais chaque visiteur peut faire un don en emportant des reproductions. Et même prendre rendez-vous pour se faire tirer le portrait avec une barbe fleurie. L’argent est reversé au profit de deux associations, Hope4, pour les sans-domicile, et la fondation Matt Hampson pour les accidentés du sport – du nom d’un ancien rugbyman international chez les moins de 21 ans, devenu tétraplégique en 2005 après l’effondrement d’une mêlée. « Je voulais faire quelque chose d’utile pendant la Coupe du monde, explique le fleuriste Simon Ainley. C’est une jolie manière d’utiliser les fleurs. » Les « barbus de Rugby » ont reçu le prestigieux soutien de l’auteur et acteur Stephen Fry.Pour Sue, la femme de Simon, la barbe symbolise « la douceur et la bienveillance, avec un côté Père Noël ». La barbe à papa, en somme. Pour Simon, elle est d’abord associée à la « virilité ».Cette vision est défendue par Matt Robinson, droit sorti, avec ses tatouages, d’un épisode de la série télévisée américaine « Sons of Anarchy ». Membre du British Beard Club, qui « remet des trophées pour les plus belles barbes », le coiffeur a été le premier à se faire photographier pour « Rugbeards » à côté de la statue de Rupert Brooke. « La barbe est la seule chose qui différencie les hommes des femmes et des enfants, formule-t-il dans son salon, entre deux clients (barbus). Ce n’est pas étonnant qu’elle soit si développée dans le rugby. C’est un sport de gentlemen où il faut affirmer son caractère. » Les fleuristes, eux, s’étonnent tout de même que cette mode se soit emparée de ce sport, notamment des packs, avec des piliers particulièrement pileux cette année. « C’est pourtant si facile de tirer sur des barbes aussi démesurées ! », observent-ils fort à propos.« En tout cas, à Rugby, on n’a eu que l’embarras du choix pour trouver quinze barbus », témoigne Sue Ainley en ajoutant que « la barbe est totalement tendance dans le pays ». « Un comédien célèbre chez nous a récemment fait les titres uniquement pour cette information : “Harry Hill porte une barbe” », relève avec amusement son mari. C’est surtout le poil roux affiché récemment par le prince Harry qui a mis le royaume sens dessus dessous. La dernière fois qu’il s’était laissé pousser la barbe, au début de 2014, sa grand-mère, la reine Elizabeth II, lui avait ordonné de la raser.Lire aussi :Au commencement était RugbyCurieusement, Sue Ainley ignore l’existence de la confrérie des hipsters. A Rugby, affirme son mari en montrant les photos de l’exposition, la barbe se joue des catégories sociales : « Vous avez ici Damian, qui travaille dans les services sociaux de la ville et s’occupe des toxicomanes ; là, Lee, qui vend des machines pour le travail du bois ; et Chris, qui, en dehors du travail, joue vraiment au rugby. » « C’est un phénomène totalement nouveau à Rugby, sans doute porté par la Coupe du monde, estime le photographe Jamie Gray. Il y a un mois encore, on n’aurait pas trouvé quinze barbus » dans cette ville de 70 000 âmes. Il exagère. « La tendance n’est pas nouvelle, mais désormais elle est assumée et les barbes s’allongent, corrige Matt Robinson. C’est devenu de plus en plus acceptable et accepté. Jusqu’ici tout le monde savait se raser à Rugby, mais personne ne savait comment entretenir une barbe. » Le coiffeur relie cette vogue à « la diffusion de la culture arabe, le look imam ». « Et cela donne un aspect gaulois aux Français », sourit-il, en ignorant apparemment que l’imagerie nationale affuble plutôt les ancêtres de moustaches. Avant de glisser une perfidie pour tailler les Canadiens : « Pour eux c’est pratique d’avoir une barbe derrière laquelle se dissimuler quand on ne sait pas jouer. » Bruno Lesprit (Rugby (Angleterre), envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Benoît Floc'h Le Front national fait son retour à Sciences Po Paris. Jeudi 1er octobre, l’association qui doit représenter le parti d’extrême droite au sein de l’école parisienne a obtenu 120 voix, le minimum requis. Elle devrait donc, après avis d’une commission paritaire, devenir « association reconnue », comme elle l’était dans les années 1990.C’est Marine Le Pen elle-même qui l’a annoncé sur Twitter en début d’après-midi :Le FN fait une entrée fracassante à Sciences Po directement 2ème force politique devant le PS ! Bravo aux étudiants ! MLP— MLP_officiel (@Marine Le Pen)require(["twitter/widgets"]);La consultation, organisée sur quatre jours à partir d’aujourd’hui, a pour objet de demander aux 13 000 étudiants de l’institut d’études politiques de choisir parmi les 119 associations candidates qui souhaitent être reconnues par l’école. Il ne s’agit donc pas d’élections aux instances représentatives de l’école. Les associations couvrent de nombreux domaines : politique, culturel, sportif, humanitaire...« C’est une bonne nouvelle pour la démocratie dans notre école »Chaque étudiant votant dispose de deux voix (sans pouvoir voter deux fois pour la même association). Dès qu’une association candidate obtient 120 voix, le vote est acquis pour elle.Jeudi en début d’après-midi, une dizaine d’associations avaient obtenu le minimum requis, dont plusieurs partis politiques. Les Républicains puis le Front national ont obtenu le score requis les premiers, suivis du Parti socialiste et du Front de gauche.« Nous sommes très satisfaits. Cela montre qu’il existe un soutien pour le Front national à Sciences Po, assure au Monde Aymeric Merlaud, qui souhaite prendre la présidence de la nouvelle association. C’est une bonne nouvelle pour la démocratie dans notre école. »Le fait d’être une « association reconnue » par Sciences Po permet d’obtenir des facilités d’organisation, et notamment des locaux.Lire aussi : Au forum « Elle Sciences Po », Marine Le Pen huée et applaudieBenoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Maxime Vaudano et Simon Auffret L’hémorragie se poursuit chez les écologistes : après Jean-Vincent Placé et François de Rugy, qui ont quitté Europe Ecologie-Les Verts pour fonder le parti Ecologistes !, c’est Barbara Pompili, la deuxième coprésidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, qui a claqué mardi la porte d’EELV.Lire aussi :Barbara Pompili : « Je quitte Europe Ecologie-Les Verts »A quoi tient un groupe parlementaire ?A l’Assemblée nationale, il faut au moins 15 députés pour constituer un groupe parlementaire. Au Sénat, le seuil est abaissé à 10. Si les groupes écologistes subissent trop de défections, ils pourraient donc être automatiquement dissous. Or ils n’ont pas beaucoup de marge, puisqu’ils sont actuellement 18 à l’Assemblée et 10 au Sénat.En cas de dissolution, les parlementaires pourraient alors tenter de former un nouveau groupe avec des élus d’autres formations ou rejoindre d’autres groupes déjà existants (socialistes, radicaux ou gauche radicale).Au Parlement européen, le système est un peu différent, car les élus écologistes appartiennent au groupe transnational Les Verts-Alliance libre européenne, qui est suffisamment solide pour survivre à quelques défections françaises.Grâce à notre visuel, classez les 34 parlementaires écologistes en fonction de leur sensibilité et de leur appartenance partisane :Lire aussi :Elections régionales : les écologistes y vont sans le PSSimon AuffretJournaliste au MondeMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Rémi Barroux L’action n’a duré que quelques minutes. A 9 h 30, jeudi 1er octobre, une trentaine de militants d’organisations altermondialistes et de défense de l’environnement ont « réquisitionné » douze chaises dans une agence de la BNP-Paribas, boulevard de Strasbourg, dans le 2e arrondissement parisien. Autant dire qu’ils les ont embarquées, malgré les protestations du directeur de la banque et une tentative de sa part d’abaisser le rideau métallique, puis les militants les ont chargées dans une camionnette.Cette action « radicale non violente », ainsi que l’a caractérisée Jon Palais, de l’association basque Bizi – à l’origine notamment de la création d’Alternatiba –, vise à dénoncer « la finance qui n’est pas au service de l’homme et de la planète ».Immobilisme (supposé) des grandes puissancesL’action parisienne, revendiquée par Bizi, Les Amis de la Terre, Attac, les Désobéissants, les J.E.D.I. for climate et Actions non violentes COP 21, devrait être suivie d’autres initiatives identiques. Le but ? Confisquer 196 chaises dans les banques, soit autant que de parties qui seront présentes à la 21e conférence des Nations unies sur le climat qui s’ouvrira le 30 novembre au Bourget (Seine-Saint-Denis). Ces chaises serviront à organiser une action symbolique visant à dénoncer l’immobilisme (supposé) des grandes puissances, durant la conférence, et à mobiliser les citoyens du monde en les invitant à siéger sur le mobilier confisqué. Cette initiative des « faucheurs de chaises » répond à un appel lancé, le 30 septembre, justifiant cette réquisition et signé notamment par le philosophe Edgar Morin, la sociologue Dominique Méda, l’écrivain Patrick Chamoiseau, le biologiste Jacques Testart et de nombreux politiques, José Bové, Jean-Luc Mélenchon, Olivier Besancenot, Pierre Laurent, etc.« L’argent ne manque pas »Pour résoudre le problème financier, notamment les 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020, qui doivent aider les pays du Sud à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et à s’adapter au changement climatique, « l’argent ne manque pas », écrivent les signataires. « L’évasion fiscale qui coûte 1 000 milliards d’euros par an aux budgets publics. Elle est organisée en grande partie par les banques, comme l’a démontré le scandale HSBC. Les banques françaises ne sont pas en reste : la première d’entre elles, BNP Paribas, détient 171 filiales dans les paradis fiscaux, dont 7 aux îles Caïmans. »Lire aussi :La France va augmenter ses financements climatD’où l’action ciblant en particulier BNP-Paribas, jeudi matin. Effectuée à visage découvert – les militants sont sûrs d’être filmés à l’intérieur et à l’extérieur d’une banque –, elle est assumée. « Toute poursuite qui serait engagée contre les faucheurs de chaises serait ridicule et disproportionnée au regard des milliards détournés dans les paradis fiscaux qui sont impunis », expliquait, devant la banque, Wilfried Maurin, d’Attac. Les douze chaises « réquisitionnées » ont été accueillies à leurs domiciles par Edgar Morin, le philosophe Patrick Viveret, l’essayiste altermondialiste Susan George ou encore l’ancien résistant et économiste Claude Alphandéry.Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Damien Gouteux Les deux phases de poule du Championnat du monde 2015 du jeu vidéo League of Legends (LoL) se tiendront en région parisienne, du 1er au 4 octobre et du 8 au 11 octobre, au Dock Pullman, à Saint-Denis.League of Legends est un jeu où, dans son mode de jeu le plus populaire, deux équipes de cinq joueurs s’affrontent dans une arène. Chaque joueur contrôle un personnage avec des compétences uniques, qui deviennent plus puissantes en acquérant de l’expérience au cours des combats. Chaque équipe possède une structure appelée « le Nexus », que l’autre doit chercher à détruire. Des tourelles défendent le Nexus, et les deux camps produisent des créatures faibles qui attaquent le camp adverse de façon automatique.League of Legends est inspiré d’une modification du jeu Warcraft III (Blizzard Entertainment, 2002) appelée Defense of the Ancients, dont Riot Games a embauché plusieurs des créateurs. LoL a rencontré un succès certains, générant, selon des chiffres rapportés par le Wall Street Journal pour la seule année 2013, 624 millions de dollars en revenus (environ 559 millions d’euros), et Riot Games avance le chiffre de 67 millions de joueurs. Le jeu est pourtant gratuit – les revenus proviennent de la vente de contenus additionnels payants.A partir de cette semaine, les seize meilleures équipes mondiales s’affronteront pour le titre suprême, sous les yeux des fans et des cosplayers (personnes se déguisant en personnages du jeu). La compétition est également diffusée en direct en ligne :Les matchs commencent à 16 h 30 jeudi 1er octobre – le calendrier complet des rencontres est consultable ici. Les équipes qui passeront les phases de poules partiront ensuite à Londres pour les quarts de finale, du 15 au 18 octobre ; à Bruxelles pour les demi-finales, les 24 et 25 octobre ; et à Berlin pour la grande finale, le 31 octobre.L’Asie est très bien représentée avec neuf équipes, l’Amérique du Nord et l’Europe alignent trois équipes chacune, et deux équipes internationales complètent le tableau. Le tournoi est doté de 2 millions de dollars de prix (environ 1,8 million d’euros), dont 900 000 euros pour l’équipe qui triomphera. L’an dernier, c’est l’équipe coréenne Samsung White qui l’avait emporté.Damien GouteuxJournaliste au Monde Erwan Le Duc C’EST AUJOURD’HUIMédiocre et désordonné lors de sa victoire contre la Roumanie, le XV de France se doit de montrer quelques progrès face au Canada jeudi à 21 heures à Milton Keynes, avant que sa Coupe du monde n’amorce un virage décisif contre l’Irlande, le 11 octobre pour la finale du groupe D.Lire aussi :« La promesse de François, la gueulante de Philippe », par Mathieu BastareaudEn théorie, face à des Canadiens qui ont perdu 18 de leurs 27 rencontres de Coupe du monde, dont 3 contre la France, l’équipe-type des Bleus devrait l’emporter. Mais en pratique, il leur faudra trouver la clé à « l’organisation collective un peu atypique » des Canadiens, selon le sélectionneur Philippe Saint-André. Car les « Canucks », qui ont sérieusement perturbé les Italiens lors de leur dernier match, ne comptent pas se laisser faire, et la couleur était annoncée dès lundi par Kieran Crowley, le sélectionneur du Canada : « Nous sommes ici pour gagner des matches, et c’est ce qu’on fera ». Si, en surface, le bilan comptable des Tricolores est satisfaisant, le contenu reste très ordinaire. Un grand coup de vis est donc attendu. « On a débriefé le match contre la Roumanie… donc un homme averti en vaut deux », a expliqué mercredi l’entraîneur des avants du XV de France, Yannick Bru. Les Bleus vont donc jouer à trente contre quinze face aux Canucks, ce qui promet un match intéressant, d’autant que « les joueurs ont tout simplement envie de se faire davantage plaisir », a insisté Bru. Une notion qui semblait avoir disparu du registre tricolore, supporteurs compris.Lire aussi :Frédéric Michalak, le miraculé du XV de France« Les joueurs prennent conscience que chaque match de Coupe du monde est une opportunité unique. C’est dommage de gâcher ça par un manque d’engagement. » Ou de plaisir. A moins de le trouver ailleurs que ballon en main :ca c'est du check http://t.co/EQhH3vdHYH— philousports (@philippe)require(["twitter/widgets"]);L’autre match du jour oppose à 17 h 45 deux équipes minées par les blessures, le pays de Galles et les Fidji. Les Gallois disposent encore des armes pour satisfaire face aux Fidjiens leurs envies et celles de leur peuple, au soutien bruyant et coloré depuis leur folle remontée contre les Anglais (28-25). D’autant que les joueurs du Pacifique se présenteront sans leurs principaux atouts : l’ailier star Nemani Nadolo est suspendu, et le demi de mêlée aux jambes de feu Nikola Matawalu est blessé.Cinq jours après la bataille victorieuse de Twickenham, le XV du Poireau reste sous pression. Car même avec trois victoires en poche jeudi soir, les Dragons ne seraient toujours pas assurés d’atteindre les quarts de finale. Mais ils mettraient une pression énorme sur les Anglais et les Australiens, qui en découdront samedi à Twickenham.C’EST DIT« Le sorcier qui a soigné Waisake Naholo n’était autre que son oncle. Il n’est ni sorcier ni médecin, tout ce que je sais c’est qu’il a la jambe guérie. »Le sélectionneur néo-zélandais Steve Hansen peut remercier la médecine traditionnelle fidjienne. Jambe fracturée mi-juillet et annoncé forfait pour la Coupe du monde, l’ailier All Black Waisake Naholo a suivi un traitement à base de kawakawarau, une herbe fidjienne qualifiée de magique dans cet archipel dont il est originaire, et sera bien présent vendredi face aux « Lelos » de Géorgie.« Peu de gens connaissent cette méthode et elle peut paraître miraculeuse », avait confié le fameux oncle à la fin d’août du fin fond de son village. « Mais, en fait, c’est parce que ma famille et moi possédons un don divin, qui se transmet de génération en génération, pour exploiter les vertus curatives » de cette herbe. Voilà. C’EST BONUSCroix croix rond carré triangle triangle triangle. Les Australiens ont une méthode bien à eux pour préparer leur choc décisif, certes surtout pour les Anglais, contre le XV de la Rose, samedi à 21 heures. Mardi, les deux joueurs du Racing Club toulonnais Matt Giteau et Drew Mitchell ont posté sur Twitter une requête aussi étonnante que légitime : « Quelqu’un vend ou connaît où je peux acheter à Londres une PlayStation 1 en état de marche avec le jeu “Jonah Lomu Rugby”, s’il vous plaît ? »Anyone selling or know where i can buy a working Play Station 1 with Jonah Lomu Rugby game in London please?— drew_mitchell (@Drew Mitchell)require(["twitter/widgets"]);Avec pour étendard le célèbre ailier néo-zélandais, « Jonah Lomu Rugby » est au jeu de rugby ce que « Super Mario Bros. » est à celui de plates-formes. S’ils trouvent une version française, Giteau et Mitchell pourront même profiter des commentaires en roue libre du duo Denis Charvet - Jean-Louis Calméjane. Citons au hasard le « Ah non, par-derrière, c’est interdit », « Il creuse comme une taupe en colère », sans oublier le magnifique « Mehrteeens ! » hurlé à chaque fois que l’ouvreur all black de l’époque touchait le ballon.Nous savons, en tout cas, ce que les deux arrières des Wallabies vont faire de leur jeudi :It's amazing how good Twitter can be.. @drew_mitchell has delivered in a big way.. Thanks Twitter family 👊🏼🏉 http://t.co/KEjSLJGSR9— giteau_rugby (@Matt Giteau)require(["twitter/widgets"]);Good game. Du côté anglais, l’ambiance est légèrement moins détendue. Depuis l’infamante défaite contre le XV du Poireau, les hommes de Stuart Lancaster en prennent pour leur grade, même si la presse anglaise hésite encore à trop remuer le couteau dans la plaie, au moins tant qu’il reste un peu d’espoir. Tout est ensuite une question de méthode, au moins selon Will Carling, emblématique capitaine du XV de la Rose dans les années 1990. Le meilleur ennemi des Français, célèbre pour ses poignées de main, ponctuées d’un « Good Game » à l’issue des matchs remportés par les Anglais, s’en est pris au management de Stuart Lancaster, qui gère selon lui ses troupes comme s’ils étaient des « écoliers », sans leur laisser la moindre initiative.Rabroué par le demi de mêlée Richard Wigglesworth, ignoré par l’ancien joueur et aujourd’hui membre du staff Mike Catt, qui ne voit là que du « white noise », Carling en a remis une couche en postant une petite vidéo depuis sa terrasse, dans son style caractéristique, à la fois rationel et donneur de leçons, pertinent et tranquillement énervant. To be or not to be brutal, telle est la question.Erwan Le DucJournaliste au Monde Pierre Breteau et Alexandre Pouchard Nadine Morano fait de nouveau parler d’elle. L’eurodéputée a provoqué un vif tollé après avoir qualifié samedi 26 septembre la France de « pays judéo-chrétien de race blanche ». La vague d’indignation est remontée jusque dans son propre camp. Le président du parti Les Républicains (LR), Nicolas Sarkozy, a souhaité retirer l’investiture de son ex-protégée pour les élections régionales de décembre en Alsace - Champagne-Ardenne - Lorraine.Mais les propos tenus samedi ne sont que les derniers d’une longue série de déclarations provocatrices de la part de celle qui a longtemps été le « porte-flingue » de Nicolas Sarkozy. Proche de l’ancien président, elle avait été secrétaire d’Etat chargée de la famille puis ministre déléguée à l’apprentissage et à la formation professionnelle pendant son quinquennat.Pierre BreteauJournaliste aux décodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anthony Hernandez L’annonce a été rendue publique mardi 29 septembre sur le réseau social Facebook. Après douze années d’existence, le Paris Foot Gay (PFG), association de lutte contre l’homophobie dans le football, a décidé de « raccrocher les crampons » : « Face à l’indifférence notable, la peur des institutionnels à s’engager réellement, la honte pour certains à traiter ce sujet, nous devons nous rendre à l’évidence : nous ne parvenons plus à faire avancer notre combat contre l’homophobie. » (function(d, s, id) { var js, fjs = d.getElementsByTagName(s)[0]; if (d.getElementById(id)) return; js = d.createElement(s); js.id = id; js.src = "//connect.facebook.net/fr_FR/sdk.js#xfbml=1&version=v2.3"; fjs.parentNode.insertBefore(js, fjs);}(document, 'script', 'facebook-jssdk'));Le Paris Foot Gay raccroche les cramponsAprès douze ans de bons et loyaux services, le Paris Foot Gay (PFG) raccroche...Posted by Paris Foot Gay on mardi 29 septembre 2015Créé en 2003 comme club de football, le PFG a très rapidement pris, dès l’année suivante, une dimension militante. Ce sont des banderoles injurieuses concernant deux joueurs partis à Marseille – Frédéric Dehu et Fabrice Fiorèse – déployées au Parc des Princes le 7 novembre 2004, qui avaient entraîné cette évolution. S’en est suivie une longue collaboration avec le PSG.L’ancien président du club parisien (2006-2008) Alain Cayzac est ainsi le président d’honneur du PFG et l’ancien parisien Vikash Dhorasoo en est le parrain. En 2009, le PFG avait tristement gagné en notoriété à la suite d’une polémique. Le Créteil Bébel avait refusé de jouer un match contre le PFG en invoquant des « principes » liés aux convictions religieuses de ses membres, qui se présentaient comme des « musulmans pratiquants ».Pascal Brethes, fondateur du Paris foot gay, également ancien président et ancien directeur, en retrait depuis un an puisque expatrié au Cambodge, défend, à travers la décision d’arrêter le PFG, un dernier acte militant fort. « Je ne vois pas ce que l’on peut faire de plus. Le PFG est mort. On retrouve aussi notre liberté de parole vis-à-vis de nos partenaires [la LFP et la Ville de Paris]. Nous étions peut-être tenus par nos financements. On réfléchit à de nouveaux moyens d’actions », exprime-t-il.La Ligue de football professionnel (LFP) ainsi que la Mairie de Paris, partenaires importants du PFG, font l’expérience immédiate de cette liberté retrouvée. Dans le communiqué publié sur Internet, l’allusion à la LFP est on ne peut plus directe : « C’est au moment où nous nous mettons hors jeu qu’une énième affaire “d’homophobie ordinaire marseillaise” éclate. Toute une tribune éructe des chants homophobes à l’encontre de Mathieu Valbuena, comme cela existe depuis des années sans que vous, qui en avez pourtant le pouvoir, n’en “Thiriez [Frédéric Thiriez, président de la LFP]” les conséquences ».La maire de Paris, Anne Hidalgo, élue en 2014, a également le droit à son clin d’œil désagréable : « Plus question pour nous de bâtir des châteaux en Espagne : nous ne croyons désormais plus au bel Hidalgo. » Joint au téléphone, Pascal Brethes développe son accusation : « Depuis le changement d’équipe municipale, nous n’avons plus aucun contact. Nous n’avons toujours pas été reçus par le service des sports. Et nous attendons encore le versement de notre subvention 2015. » SubventionsDirectement mises en cause les deux institutions sont pourtant les principales financeuses du PFG. La Mairie de Paris accorde une subvention de 30 000 à 40 000 euros, tandis que celle allouée par la LFP depuis 2010 tourne autour de 20 000 euros. A elles deux, elles financent donc environ la moitié du budget global de l’association. De quoi avoir un peu de mal à avaler la pilule. « La LFP aide et soutient le PFG depuis 2010. Il y a eu la signature de la charte contre l’homophobie dans le football par un nombre important de clubs [huit]. On verse également une subvention, ce qui est du concret », explique la LFP.Du côté de la Mairie de Paris, on tient également à réagir. « Nous regrettons la disparition du Paris foot gay, car il est important de rappeler que nous avons toujours soutenu l’association, financièrement et également dans toutes ses initiatives comme par exemple “Carton rouge à l’homophobie” », déclare ainsi Bruno Julliard, premier adjoint d’Anne Hidalgo.Sur le volet du retard dans la subvention 2015, M. Julliard, qui est également adjoint à la culture, apporte une réponse claire : « Comme le PFG n’a plus la possibilité d’inscrire une équipe dans un championnat, le service des sports ne peut plus verser la subvention et c’est la délégation de lutte contre les discriminations qui en a été chargée. Ce changement explique le retard. » La scission en 2013Il faut remonter à 2013 pour connaître les origines de la crise du PFG. Cette année-là, une vague de démissions frappe le Paris Foot Gay. La majeure partie de l’équipe de football se plaint alors du fonctionnement et de la gestion de l’association. Ils claquent la porte. Privé de footballeurs, le PFG n’est plus constitué que par un noyau dur de 4 à 5 personnes. Pour garder son créneau de foot loisir au sein de la Fédération loisirs amateurs (FLA), l’association sous-traite son équipe de football à une autre association.Les démissionnaires décident, eux, de créer un autre club de football, les Panamboyz United, qui comptent aujourd’hui 75 membres (50 hommes et 25 femmes), hétérosexuels et homosexuels. Le premier adjoint à la mairie de Paris, Bruno Julliard, ne veut pas faire les frais de cette scission : « Il ne faut pas reporter sur la ville et d’autres partenaires les turpitudes causées par les dissensions internes en évoquant un prétendu manque de soutien de notre part. » En octobre 2014, cette jeune association développe sa première action d’envergure. En s’inspirant d’une initiative anglaise, les Panamboyz collaborent avec la LFP pour que les footballeurs professionnels, mais pas que, arborent des lacets arc-en-ciel pendant leurs matchs les 18 et 19 octobre derniers. « Il est faux de prétendre que l’on ne peut pas travailler avec des partenaires comme la Mairie de Paris ou la Ligue de football professionnel. Preuve en est notre partenariat l’an passé avec les lacets arc-en-ciel », affirme Bertrand Lambert, vice-président des Panamboyz United et ancien membre du PFG. Présentée dans le cadre de la cause plus vaste de la lutte contre toutes les discriminations, cette action subit les foudres de Pascal Brethes. « Les lacets arc-en-ciel ne suffisent bien entendu pas à lutter contre l’homophobie. Et puis la Ligue a bien pris soin de préciser qu’il s’agissait d’une action contre toutes les discriminations et pas spécifique à la lutte contre l’homophobie. A mon sens, il s’agit d’une vaste fumisterie. Nous avions réalisé des choses bien plus solides », assène-t-il.Une critique balayée par Bertrand Lambert, qui préfère miser sur la durée et sur un dialogue apaisé avec les instances du football. « L’essentiel est qu’ils existent ces lacets et qu’ils aient été portés par des footballeurs pour la première fois en Europe. Et puis, notre action a été primée lors de la cérémonie des trophées UNFP [Union nationale des footballeurs professionnels]. Je suis monté à la tribune et je me suis exprimé devant tous les grands joueurs de Ligue 1 », répond Bertrand Lambert, qui reproche au PFG d’avoir « braqué tous ses interlocuteurs ». « Au début du combat, il fallait taper du poing sur la table et le PFG a eu des actions très positives, notamment sur la formation des éducateurs [programme b.YOURSELF]. Après, il faut collaborer et respecter les gens avec qui l’on travaille », développe M. Lambert.Un soldat de moins contre l’homophobiePour d’autres anciens membres, la mort du PFG n’a également rien d’une surprise. Porte-étendard de la lutte contre l’homophobie dans le football, depuis la revendication de son homosexualité et son éviction en 2010 du petit club amateur du FC Chooz (Ardennes), Yoann Lemaire s’est d’abord exprimé sur Facebook : « Evidemment, le club (et la cause) n’était plus crédible. Le travail fourni de 2004-2011 était formidable, mais l’association a mal vieilli… La disparition était imminente. » Contacté par Le Monde, l’auteur de l’ouvrage Je suis le seul joueur de Foot Homo, enfin j’étais (Editions Textes gais, 2009), qui a évolué six ans au PFG, a complété sa position : « Jusqu’à 2011, un travail formidable a été effectué. Ensuite, tout s’est compliqué. Il vous faudrait la journée pour faire le tour de tous ceux qui ont claqué la porte. Il ne restait plus que 3-4 personnes, sans équipe de foot, qui faisaient leur Caliméro et tiraient sur tout ce qui bouge. »Informé de cette prise de position tranchée, Pascal Brethes s’est montré lapidaire : « Je conseille à Yoann Lemaire de relire son livre. Nous l’avons toujours soutenu. Il doit s’ennuyer… »Finalement, même si ce sont deux visions différentes de l’action militante qui s’opposent, la disparition d’un acteur aussi médiatique que le PFG diminue les forces de ceux qui luttent contre l’homophobie dans le football. Bertrand Lambert, vice-président des Panamboyz United, résume d’ailleurs l’état d’esprit général : « On peut regretter d’avoir perdu un soldat dans ce combat contre l’homophobie. »Anthony HernandezJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gaëlle Picut Le droit du travail français indique que l’indemnité de fin de contrat n’est pas due pour les jeunes effectuant des CDD (contrat à durée déterminée) pendant leurs vacances scolaires ou universitaires.Un étudiant français a récemment saisi les prud’hommes de Paris estimant qu’il s’agissait de discrimination en raison de son âge. Mais interrogée sur cette affaire, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) vient de confirmer ce jeudi 1er octobre la validité de la législation française, au nom de la différence de situation.Le Conseil constitutionnel avait déjà été saisi, en juin 2014, pour savoir si cette différence de traitement était conforme à la constitution. Dans l’affaire soumise à l’examen des Sages, un salarié avait contesté la constitutionnalité de l’article L1243-10 du code du travail, qui selon lui méconnaîtrait le principe d’égalité de traitement (entre les salariés en CDD qui poursuivent leurs études et les autres salariés). Mais le Conseil constitutionnel avait jugé cette différence de traitement fondée.Différence de situationSon raisonnement avait été le suivant : l’indemnité de fin de CDD est destinée à compenser la situation précaire dans laquelle le salarié est placé du fait de son CDD lorsqu’à l’issue de celui-ci les relations contractuelles de travail ne se poursuivent pas par un contrat à durée indéterminée.Or les Sages avaient estimé que les jeunes, à l’issue de leurs vacances, reprennent leur scolarité ou leurs études et ne sont donc pas dans la même situation que les autres salariés puisqu’ils ne sont pas des travailleurs précaires. La différence de situation justifiait donc une différence de traitement. Les limites posées concernant la prime de précarité pouvaient continuer à s’appliquer.L’arrêt de la CJUE rendu ce jeudi 1er octobre va exactement dans le même sens. Le Conseil des prud’hommes de Paris avait été saisi par un étudiant embauché par une société pendant une durée de quatre jours au cours des vacances universitaires de fin d’année 2010. À l’issue de son contrat, l’indemnité de fin de contrat (qui se serait élevée dans son cas à 23,21 euros) ne lui a pas été versée, conformément à ce que prévoit le droit français.Due pour un cumul études-emploiL’étudiant estimait qu’en lui refusant le bénéfice de l’indemnité de fin de contrat, la réglementation française le discriminait en raison de son âge. La Cour de justice européenne, interrogée sur cette affaire, a rendu son arrêt ce matin. Comme le Conseil constitutionnel, la Cour a estimé que « la situation des jeunes n’étant pas comparable à celle des travailleurs en CDD éligibles à l’indemnité de fin de contrat, le législateur français peut traiter de manière différente ces deux catégories de travailleurs sans violer le principe de non-discrimination fondée sur l’âge ».Pour information, l’indemnité de fin de contrat est en revanche due lorsque le jeune vient d’achever sa scolarité ou ses études universitaires ou lorsque l’étudiant cumule son emploi avec ses études. Cette indemnité est alors égale à 10 % de la rémunération totale brute versée au salarié (article L.1243-8 du code du travail). Son taux peut être réduit à 6 % sous certaines conditions par un accord collectif.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Martin Untersinger Babyfoot aux couleurs de l’entreprise, open-space hérissé d’écrans d’ordinateurs, manettes de console de jeu posées négligemment sur un canapé et séance de questions réponses avec le patron, en vidéoconférence depuis New York : Axelle Lemaire rendait visite, lundi 5 octobre, à la start-up française Dashlane, qui développe un logiciel pour gérer ses mots de passe.Dans la lignée de « sa » loi sur le numérique, dont l’avant-projet est actuellement débattu par les internautes jusqu’au 18 octobre, la secrétaire d’Etat chargée du numérique en a profité pour annoncer deux mesures concernant la protection des données personnelles.D’abord, le gouvernement va lancer un appel à projets à destination des start-up afin de développer des technologies de protection des données. Une enveloppe totale de 10 millions d’euros, dans le cadre des investissements d’avenir, sera distribuée à des start-up innovantes, pour des projets de recherche et développement de 500 000 à 2 millions d’euros. Trois types de projets sont visés : les techniques d’anonymisation de données personnelles, la sécurité des objets connectés et, plus flou, des outils pour accentuer la « maîtrise des internautes sur leurs données personnelles ».Lire aussi :La loi numérique cible les données personnellesDes courriels mieux protégésLa secrétaire d’Etat a également annoncé que tous les grands fournisseurs de messagerie électronique français (Orange, Free, SFR-Numericable, Bouygues Telecom et La Poste) allaient signer une charte dans laquelle ils s’engagent à mieux sécuriser les messages de leurs clients. L’idée, qui date de Jean-Marc Ayrault, est d’utiliser la cryptographie pour protéger les courriels lorsqu’ils transitent entre les serveurs des entreprises, une opération technique totalement transparente pour les utilisateurs. Le tout est chapeauté techniquement par l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information.Bruce Schneier, gourou de la sécurité informatique, disait, il y a 20 ans déjà, que « les courriels sont comme des cartes postales que n’importe qui peut lire sur leur passage ». La situation n’a pas beaucoup changé depuis : le protocole qui permet d’acheminer les courriels n’a pas été conçu, lors de la création d’Internet, pour être sécurisé. Même si la technique est complexe, il est possible d’intercepter une très grande part des courriels envoyés lorsqu’ils transitent sur le réseau, entre le destinataire et l’envoyeur.L’idée, avec cette charte non contraignante, est donc d’encourager les entreprises françaises à prendre des mesures de protection. Et marcher ainsi sur un chemin déjà emprunté par les grands fournisseurs américains. Si Google a toujours prévu la protection des courriels « en transit », certains s’y sont mis, depuis 2013 et après les révélations d’Edward Snowden sur l’espionnage de masse pratiqué par l’Agence nationale de la sécurité (NSA) américaine, comme Yahoo.Un message Gmail sur cinq seulement est protégéUn échange de courriels, par définition, implique deux parties, et il faut que les deux prévoient des mécanismes de protection pour que cette dernière soit effective. D’où l’idée de susciter une adoption plus large au sein de l’Internet français, d’autant que ces entreprises détiennent une part très conséquente du marché français des boîtes e-mail. Le but recherché par le gouvernement est la mise en place « du chiffrement comme principe de base pour lutter contre toutes les utilisations illicites des données contenues dans les courriels, à la fois par les entreprises, les criminels et certains Etats », précise Axelle Lemaire.Seul Google rend disponible des statistiques sur le nombre de courriels effectivement protégés : s’il est en net progrès depuis un an, environ un message sur cinq envoyés depuis une adresse Gmail est protégé, et à peine plus de la moitié de ceux reçus le sont.Cela permet à la secrétaire d’Etat de marteler son discours, désormais bien rôdé : « sans confiance, pas de croissance ». Pour elle, la protection des données personnelles est également un enjeu économique, qui peut être porteur pour les entreprises du numérique et dans lequel la France peut marquer des points.Un discours et deux annonces qui tranchent avec la petite musique distillée au sein de plusieurs pays occidentaux, dont la France, à l’encontre de la cryptographie, accusée de compliquer la tâche des forces de police dans leur lutte contre le terrorisme et la criminalité. Il y a quelques semaines, le procureur de Paris, François Molins, cosignait en ce sens une tribune dans le New York Times. « Les nouveaux téléphones rendent la justice aveugle », dénonçait-il ensuite dans les colonnes de L’Express.Lire aussi :Chiffrement des téléphones : le procureur de Paris rejoint la lutte contre Apple et GoogleMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.10.2015 à 17h01 • Mis à jour le05.10.2015 à 17h56 | Samuel Laurent Alors que le bilan « provisoire » est passé à vingt morts, lundi 5 octobre, après le déluge et les coulées de boue qui ont frappé le littoral en la Côte d’Azur ce week-end, la catastrophe repose la question des constructions en zone inondable et des prévisions de Météo France.1. Pourquoi construit-on en zone inondable ?La protection des zones inondables a longtemps souffert de la pression immobilière. Depuis 1995, il existe des plans de prévention des risques d’inondation (PPR) qui distinguent trois types de zones :Rouge : risque élevé, pas de constructions possibles même par dérogation ;Bleue : risque moyen, constructions possibles selon certaines conditions ;Blanche : risque inexistant.En effet, dans une zone bleue, si on ne peut placer un camping, un hôpital ou une école, il n’est pas interdit de construire des logements, à condition d’informer les acquéreurs des risques encourus et de respecter certaines normes.Quant à la zone rouge, si elle empêche toute nouvelle construction, celles qui datent d’avant 1995 ne sont pas rasées pour autant, et continuent d’être habitées. Elles peuvent également être étendues (garage, piscine, abri…)Ces zones sont définies en fonction de la crue la plus importante constatée historiquement dans la zone. Or, les inondations de ce week-end ont dépassé ce record historique. En outre, dans un département très urbanisé, la carte se superpose avec énormément de bâti existant, on peut le voir sur la carte ci-dessous des zones de risque à Mandelieu, commune durement frappée ce week-end. Si les plans de prévention des risques d’inondation existent, ils ne suffisent pas à décourager la construction en zone à risque, notamment du fait des prix de l’immobilier, qui rendent difficile de « sanctuariser » une zone convoitée. Surtout, ces plans n’empêchent aucunement l’inondation de bâtiments déjà construits sur des zones à risque.Le bassin Nice-Cannes-Mandelieu est d’ailleurs clairement identifié comme une zone « TRI » (territoire à risque important d’inondation), caractérisé par la présence importante de bâti en zones inondables. Autre point : cette hyper-urbanisation, en détruisant les surfaces agricoles, rend d’autant plus difficile l’absorption de l’eau par les sols. En cas de crue, l’eau circulera bien plus aisément sur un sol bétonné ou goudronné que dans un champ où elle sera retenue.2. Pourquoi les bâtiments situés dans ces zones ne sont-ils pas construits en conséquence, sans sous-sol ?Là encore, il faut comprendre qu’un classement en zone inondable n’aboutit pas à la destruction des bâtiments existant sur la zone pour les remplacer par de nouveaux. Il est possible, même en zone rouge, de rénover une surface existante, ou de modifier la destination d’un bâtiment. De fait, sur la zone concernée, les « zones rouges » correspondent pour certaines à des endroits situés en plein centre-ville et déjà fortement construits.Si on peut interdire la construction de nouveaux bâtiments, il est par essence très difficile à une collectivité locale d’obliger les propriétaires de logements situés en zones rouges d’effectuer des travaux coûteux de mise aux normes de sécurité.3. Pourquoi les pouvoirs publics ne sont-ils pas plus fermes ?Les élus locaux, responsables de la prévention des risques, ont souvent le plus grand mal à freiner des mouvements d’urbanisation qui les dépassent. Ainsi, dans les Alpes Maritimes, 95 % de la population est regroupée dans des zones côtières très densément peuplées. De manière générale, sur le littoral de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, on compte plus de 700 habitants au km², et des prix au mètre carré supérieurs à 5 000, voire 7 000 euros. La demande immobilière est donc au plus haut, et il est des plus difficile pour un élu d’empêcher promoteurs comme particuliers de chercher à récupérer des terrains, même en zone inondable. En outre, les élus, qui sont pour partie décisionnaires dans l’établissement des zones à risque, font l’objet de multiples pressions.A cet égard, la question des compétences de chacun joue aussi : face à un maire et à une communauté de communes qui préférera parfois afficher des constructions nouvelles, quitte à les placer en zones à risques, il n’est pas toujours évident d’imposer la volonté de l’Etat. Comme le notait un rapport l’an dernier :«  Les élus les plus investis dans cette responsabilité [de protection civile] témoignent des difficultés qui sont les leurs à faire partager la culture du risque par leurs collègues et les populations concernées. Ils restent d’ailleurs minoritaires, et de trop nombreuses collectivités négligent l’information préventive, allant parfois jusqu’à un déni du risque ».Immobilier, intérêts électoraux... Dans bien des cas, les mairies ne sont pas incitées à faire preuve de zèle sur les risques climatiques. Si on regarde l’état de la prévention des risques en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, on constate que les plans de prévention inondation sont d’ailleurs dans bien des cas « en cours » ou non terminés. 4. Pourquoi des campings s’installent-ils toujours aussi dangereusement près des rivières ?Un camping s’installera près d’une rivière pour deux raisons : d’une part pour le cadre offert, ensuite pour le prix du terrain, souvent moindre. Depuis une série de catastrophes naturelles, cependant, les nouvelles installations sont bien plus réglementées. Le problème vient généralement des installations anciennes.Encore une fois, il faut distinguer les campings déjà installés de ceux qui souhaiteraient s’installer dans le futur dans une zone à risque. En 2011, à la suite des dégâts de la tempête Xynthia, l’Etat a lancé un « plan submersion rapide » destiné à identifier, sur tout le territoire, les zones risquant, en cas de crue, de présenter un danger immédiat.Mais ce plan à pris du retard, au point que les ministres de l’écologie et de l’intérieur, Ségolène Royal et Bernard Cazeneuve, ont soumis une instruction aux préfets, fin 2014, afin de rappeler la réglementation, notamment en matière de campings. L’instruction demandait ainsi de finir le recensement de ces lieux, toujours en cours.Elle insistait également sur la nécessaire fermeté que les préfets devaient avoir face aux maires, parfois enclins à préserver un camping déjà installé et vecteur d’emploi et de tourisme plutôt que d’imposer sa fermeture. Malheureusement ces conclusions n’auront pas suffi.5. Les municipalités ont-elles des obligations particulières selon le niveau d’alerte météo ?En cas d’alerte météo, la préfecture prévient les maires des zones concernées, en les prévenant de l’intensité de l’épisode, de ses conséquences et de l’attitude à adopter. C’est ensuite aux mairies de relayer l’information auprès des citoyens, et évidemment en priorité les plus concernés, par tous les moyens possibles.Le maire a ensuite la responsabilité d’assurer l’exécution par ses services de toutes les mesures adéquates pour protéger les populations : diffusion de consignes de sécurité, évacuation de personnes dans des zones à risque, accueil et relogement des sinistrés, renseignement auprès des familles… évidemment, selon les moyens de la commune. Celle-ci peut, à tout moment, demander à la préfecture de fournir des moyens et une aide supplémentaire.Si le maire a fait tout ce qui était en son pouvoir, et peut le prouver, sa responsabilité ne peut être engagée. A défaut, il est possible pour des sinistrés d’attaquer la commune en jugeant qu’elle n’a pas fait ce qu’il fallait.6. Quel est le degré d’erreur que se fixe Météo France et est-il respecté ?Météo France émet depuis 2005 une carte de vigilance biquotidienne montrant, département par département, les risques encourus. Cette carte est construite en couleurs matérialisant le niveau de menace, qui va du vert au jaune, puis à l’orange et enfin au rouge.Seules les deux dernières couleurs déclenchent des actions spécifiques : la préfecture doit alerter toutes les communes concernées, et Météo France émet alors des bulletins spécifiques sur l’alerte.Néanmoins, Météo France ne peut, pas plus qu’aucun autre service de météo, connaître à l’avance le détail de l’événement climatique. En clair, on peut prévoir de fortes pluies, mais pas dire à l’avance combien de centimètres d’eau vont tomber. C’est aux préfectures et aux communes qu’il appartient d’évaluer la situation et de prendre les mesures adéquates.L’un des éléments clés de cette catastrophe réside dans le fait qu’elle a battu les records précédents, notamment en matière d’intensité de précipitations. Or les modèles météorologiques se basent sur ces records pour évaluer le danger. Lire aussi :Il était « difficile de prévoir des intempéries d’une telle intensité en un temps si court »Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.10.2015 à 16h47 • Mis à jour le05.10.2015 à 17h16 Un cargo transportant trente-trois personnes, disparu depuis jeudi dans l’Atlantique, a probablement coulé lors du passage de l’ouragan Joaquin, selon les gardes-côtes américains, qui recherchent d’éventuels survivants. Un corps sans vie a déjà été repêché. Le navire El Faro, à bord duquel se trouvaient vingt-huit Américains et cinq Polonais, tous membres de l’équipage, est parti mardi 29 septembre de Jacksonville, en Floride, et devait rejoindre San Juan, à Porto Rico.Le bateau battant pavillon américain et mesurant 225 mètres de longueur a été piégé par l’ouragan et confronté à des vents jusqu’à 210 km/h levant des vagues de 9 mètres.Conteneur et objets flottantSelon la chaîne locale de NBC News, First Coast News, un bateau de sauvetage endommagé a été retrouvé sans personne à bord. Les équipes de secours avaient déjà localisé un conteneur et des objets flottant dans la zone de recherche, avaient annoncé dimanche les gardes-côtes américains et le propriétaire du bateau, la société Tote Maritime. Deux bateaux dépêchés par cette dernière ont retrouvé dans la mer un conteneur « qui semble venir » du cargo et ont observé « ce qui semble être une irisation de pétrole ».Les moyens aériens engagés par les gardes-côtes leur ont permis de localiser des objets – bouées et gilets de sauvetage notamment, dont au moins un portant le nom du bateau – flottant dans la zone de recherche. Adrien Pécout (Croydon) et Eric Albert (Hounslow) Avec ses chaussures de sport rouge vif et ses yeux passionnés, Ramesh incarne le renouvellement dont rêve la Fédération anglaise de rugby (RFU) : un adolescent issu de l’immigration et éduqué dans une école publique. Le jeune homme de 15 ans, qui vit à Hounslow, une banlieue populaire à l’ouest de Londres, ne connaissait rien au rugby il y a trois ans. « Chez moi, on parle de football. Et je croyais que le rugby, c’était uniquement pour les garçons des écoles privées. C’est ce qu’on voit dans les films. »Lire aussi :L’Angleterre orpheline de sa Coupe du mondeSa rencontre avec le ballon ovale s’est produite lors d’un événement local, quand la RFU est venue installer des poteaux de rugby dans plusieurs parcs publics d’Hounslow en 2012. Pour l’occasion, Lawrence Dallaglio, membre emblématique de l’équipe anglaise victorieuse de la Coupe du monde 2003, était présent. Après l’avoir rencontré, des étoiles dans les yeux, Ramesh y est allé au culot : il a envoyé un email à la RFU. « J’aimerais joindre un club, mais mes parents n’ont pas d’argent. Est-ce que vous pouvez m’aider ? » Sa bouteille à la mer a fini par échouer sur le bureau de Ty Sterry, chargé du développement du rugby en Angleterre, qui a rapidement trouvé un club pour le recevoir gratuitement. Aujourd’hui, Ramesh fait partie de l’équipe de son école et suit avec ferveur et inquiétude le parcours chaotique du XV de la Rose dans sa Coupe du monde.Derrière le conte de fées de Ramesh, le rugby demeure très largement un sport élitiste outre-Manche. Au sein du XV de la Rose qui dispute le Mondial, 55 % des joueurs ont suivi leur scolarité – au moins partiellement – dans le système privé, qui ne reçoit pourtant que 7 % des élèves du pays. Et dans l’ensemble de la Premiership, le championnat anglais, seuls 39 % des joueurs sont issus des écoles publiques. Chez leurs homologues footballeurs, la proportion est de 94 %.Les deux buteurs, Owen Farrell et George Ford, sont issus de la St George’s School, dans les vertes campagnes de l’Hertfordshire, à proximité de Londres, les frères Tom et Ben Youngs sortent de Gresham’s School, dans le Norfolk (est de l’Angleterre) et trois joueurs viennent de l’école de Millfield, dans le Somerset (ouest). Cette « consanguinité », cette surreprésentation des classes moyennes et supérieures alimente les critiques auxquelles fait face aujourd’hui le XV de la Rose après son élilination précoce de sa Coupe du monde. En élargissant sa base de recrutement, l’Ovalie anglaise n’aurait-elle pas plus de succès ?Lire aussi :« Le rugby anglais est mort »Le phénomène trouve ses racines dans l’histoire du rugby, qui est né dans l’école privée et très chic de la ville homonyme où les frais de pension atteignent aujourd’hui 15 000 euros par an. Un siècle et demi plus tard, cet héritage demeure. « Entre le premier match international de 1871 et l’avènement du professionnalisme en 1995, plus de 90 % des internationaux anglais ont étudié dans des écoles privées ou dans des “grammar schools” [écoles publiques sur concours] », souligne Tony Collins, professeur d’histoire du sport à l’université de Montfort. Aujourd’hui, la proportion a baissé, mais pas assez, au goût de la RFU elle-même, qui s’est fixé comme objectif de démocratiser la pratique du rugby. En 2012, la fédération a lancé un grand programme dans les écoles publiques. « A l’époque, environ 750 écoles publiques sur 3 200 jouaient au rugby, explique Steve Grainger, de la RFU. Notre objectif est de doubler ce nombre d’ici à 2019. » En trois ans, il a ajouté 400 établissements supplémentaires à la liste.Cranford Community College, à Hounslow, où étudie Ramesh, en fait partie. Ici, les étudiants sont dans leur immense majorité issus de l’immigration : Pakistanais, Ethiopiens, Somaliens… Traditionnellement, cricket et football dominent. Alan Fraser, le vice-directeur, a lui-même joué au rugby pendant sa jeunesse, mais il était hésitant à introduire le rugby dans l’école. « Les parents n’étaient pas du tout enthousiastes, rappelle-t-il. Pour eux, c’était un jeu pour les Blancs. » Pour les convaincre, il est allé à la mosquée locale, et a progressivement présenté son projet aux leaders religieux. « Nous leur avons expliqué que le rugby portait des valeurs de discipline, de respect, de travail d’équipe, qui vont dans le même sens que l’islam. »En 2013, les premiers cours de rugby ont commencé dans l’école, après la reconversion d’un terrain de football. Les élèves de 11 à 14 ans jouent à raison de deux heures par semaine pendant tout le premier trimestre jusqu’à Noël. Au début, les entraîneurs de la RFU sont venus sur place. Progressivement, ils ont formé les professeurs de l’établissement, qui peuvent maintenant enseigner ce sport eux-mêmes.Et voilà comment Ramesh et Abdurazak, mais aussi les filles Huzayma, qui porte le voile, et Alex, avec son accent polonais, sont désormais mordus de rugby. Tous les quatre font partie de l’équipe de leur école, et se sont alignés dans la coupe NatWest, où s’affrontent les différents établissements du pays. La semaine dernière, ils ont écrasé (38-0) Vyners School, un autre établissement public. Leur activité favorite ? « Plaquer. C’est le seul sport où on a le droit de le faire ! »L’exception Cranford Community CollegeCranford Community College demeure pourtant une exception. Beaucoup d’établissements publics ne disposent pas des équipements nécessaires pour mettre leurs élèves au rugby. En face, les établissements privés redoublent de moyens.Les Bleus ont pu l’expérimenter. L’équipe de France a préparé ses deux premiers matchs de Coupe du monde grâce aux infrastructures de la Trinity School, un établissement privé de Croydon, dans la banlieue sud de Londres. « Sur ce point-là, on a vraiment eu de la chance. On avait l’impression d’être dans un stade, pas dans une école », assure le pilier Vincent Debaty.Dans le hall d’entrée, Matt Richbell en sourit d’aise. Le directeur du Trinity Sports Club, la section sportive de l’école, a assisté au discours d’adieu de Philippe Saint-André devant un millier d’élèves cravatés. En substance, le sélectionneur du XV de France a laissé entendre que leur terrain d’entraînement n’avait « rien à envier à celui de clubs du championnat de France », rapporte l’éducateur.Il faut dire que son établissement consacre chaque année près d’1 million de livres (1,3 million d’euros) aux activités sportives, et notamment à sa vingtaine d’équipes de rugby, sur un budget annuel de 15 millions de livres. Difficile dans ces conditions de laisser une chance aux écoles publiques.Adrien Pécout (Croydon)Journaliste au MondeEric Albert (Hounslow)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.10.2015 à 15h55 • Mis à jour le05.10.2015 à 17h15 | Stéphane Lauer (New York, correspondant) Le Partenariat transpacifique (TPP) a accouché d’un accord de principe, lundi 5 octobre, mais ce ne fut pas sans mal. Les représentants des douze pays concernés (Etats-Unis, Canada, Mexique, Chili, Pérou, Japon, Malaisie, Vietnam, Singapour, Brunei, Australie et Nouvelle-Zélande) n’ont réussi à trouver un compromis qu’à l’issue d’une réunion marathon de plus de cinq jours, qui s’est déroulée à Atlanta (Etats-Unis).Il s’agit de l’aboutissement de discussions entamées en 2008, qui ouvre la porte à l’un des plus importants traités de libre-échange jamais signé. L’accord de principe doit maintenant être ratifié par les parlements de chacun des pays.Couper la poire en deuxLe suspense a été prolongé jusqu’à lundi matin en raison, notamment, d’un différend sur la question de la protection des brevets dans le domaine des médicaments biotechnologiques. L’Australie, mais aussi le Chili et le Pérou, s’opposaient fermement à la protection dont jouissent les entreprises américaines du secteur. Celles-ci disposent de douze ans avant qu’un concurrent puisse copier le médicament et le vendre meilleur marché. Une durée qui n’est que de cinq ans dans d’autres pays.Il était donc question de couper la poire en deux en allongeant le délai à huit ans. Cette disposition était également très contestée par les organisations non gouvernementales, qui considèrent que cela va conduire à renchérir le prix des médicaments.Autre pomme de discorde qui a dû être résolue : l’ouverture du marché des produits laitiers canadien, japonais et américain aux importations en provenance de Nouvelle-Zélande et d’Australie.Enfin, les négociateurs ont dû surmonter les réticences canadiennes et mexicaines sur une plus grande ouverture du marché nord-américain dans le secteur des pièces détachées automobiles. Un domaine qui profiterait en priorité aux constructeurs japonais.Suppression de 18 000 droits de douaneL’enjeu du TPP est multiple. D’abord, en harmonisant les normes et en abaissant les droits de douane, il est censé doper les échanges commerciaux entre les douze pays de part et d’autre du Pacifique. Ceux-ci représentent environ les deux cinquièmes du commerce mondial. Concernant les normes, le traité tend à aligner sur les standards occidentaux la notion de propriété intellectuelle. Il est question aussi de la reconnaissance d’un Internet ouvert, y compris au Vietnam, où le régime communiste s’y opposait jusqu’à présent. Tout un volet du traité concerne enfin l’interdiction des trafics d’animaux sauvages et certains abus environnementaux.L’accord prévoit en outre la disparition de 18 000 droits de douane auxquels étaient assujetties les exportations américaines en direction de ses onze partenaires dans des secteurs aussi divers que l’industrie mécanique, les technologies de l’information, la chimie ou les produits agricoles. Par ailleurs, un chapitre est consacré à l’élévation des normes en termes de droit du travail dans des pays comme le Vietnam, la Malaisie et Brunei.Contrebalancer l’influence chinoiseSur le plan diplomatique, pour les Etats-Unis, le TPP est l’aboutissement de la stratégie dite du « pivot », qui consiste à resserrer les liens commerciaux avec les pays de l’Asie-Pacifique pour contrebalancer l’influence grandissante de la Chine. De ce point de vue, c’est un succès pour Barack Obama, qui n’a pas compté ses efforts auprès de ses partenaires commerciaux pour parvenir à un accord.Lire (en édition abonnés) : Les Etats-Unis et le Vietnam se rapprochent face à PékinEnfin, cet accord est susceptible de créer une dynamique pour accélérer les négociations du Traité transatlantique entre l’Europe et les Etats-Unis (TTIP). Celles-ci, qui n’ont débuté qu’en 2013, avancent à pas comptés, les Etats-Unis étant concentrés jusqu’à présent sur la réussite du TPP.Pour ce dernier, le processus n’est toutefois pas encore achevé. Concernant les Etats-Unis, il doit passer l’obstacle d’un vote par le Congrès. Celui-ci devrait être facilité par la procédure du « Trade Promotion Authority » ou « Fast Track ». Adopté cet été par le Congrès, ce processus permet aux parlementaires américains de voter le texte en bloc, évitant ainsi une longue procédure d’adoption, article par article. Barack Obama n’avait obtenu le feu vert pour déclencher cette procédure que grâce au soutien des Républicains, traditionnellement favorables au libre-échange, le camp démocrate du président étant plus dispersé sur la question.Va débuter maintenant une période de décryptage des détails de l’accord de principe trouvé lundi, avec le risque que les parlementaires américains trouvent le verre à moitié plein, alors que les Etats-Unis entrent en période électorale.A propos du TTIP entre l’Europe et les Etats-Unis, lire aussi : Pourquoi il faut s’intéresser au traité transatlantiqueStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Nunès Dossier spécial études de santé. « Etudes médicales sans concours en France » : c’est sous ce slogan que devait avoir lieu, ce lundi 5 octobre, la rentrée au Centre libre d’enseignement supérieur international (Clesi), à Béziers. La formation, en dentaire et kinésithérapie, y coûte quelque 10 000 euros par an. Son succès comme sa pérennité sont très incertains mais sa promesse a de quoi tenter plus d’un des 50 000 étudiants inscrits, en cette rentrée, en première année commune aux études de santé (Paces).Cette année de fac, qui donne accès aux études pour devenir médecin, dentiste, pharmacien, sage-femme et désormais masseur-kinésithérapeute – est une telle « machine à produire de l’échec », selon les mots de président du Syndicat des jeunes médecins généralistes, Théo Combes, qu’un nombre toujours plus important d’étudiants tâche de la contourner grâce aux accords de mobilité au sein de l’Union européenne.Lire aussi :En première année de médecine, « c’est la fosse aux lions »En 2015, le numerus clausus fixant le nombre d’admis en deuxième année de médecine a été fixé à 7 492 places. Le taux d’échec a dépassé les 77 %. « Une boucherie pédagogique », reconnaît Frédéric Dardel, président de l’université de Paris-V.Pour le concours 2016, alors que les amphithéâtres de Paces, en cette rentrée, ne désemplissent pas, seulement 5 places supplémentaires ont été accordées pour toute la France en médecine, soit un total de 7 497. Et le numerus clausus stagne ou diminue en pharmacie (3 097), odontologie ou « dentaire » (1 198 places) comme en maïeutique (1 012 places). Qui plus est, il faut, cette année, soustraire plusieurs dizaines de places au concours classique, puisqu’elles seront attribuées d’office à une expérimentation d’admission parallèle d’étudiants titulaires d’une licence scientifique. La compétition pour accéder en deuxième année s’annonce donc encore plus âpre. Sans restriction à la liberté d’installation, les déserts médicaux se sont développésPour échapper à cette broyeuse de vocations, un nombre croissant d’aspirants s’échappent de l’Hexagone. Direction des établissements moins sélectifs et surtout membres de l’Union européenne, jusqu’à la fin du second cycle (la sixième année), avant de revenir effectuer leur internat en France. Deux cent quatre-vingt-seize étudiants, dont on ne sait s’ils sont tous Français, sont ainsi venus en France passer l’internat de fin de sixième année, en hausse de plus de 30 % par rapport à 2014.Lire aussi :Médecin, infirmier ou ambulancier débutants, ils racontent leur métierLes filières permettant d’échapper à la sélection française sont de plus en plus connues, et le mouvement promet de s’amplifier dans les années à venir. À Cluj-Napoca, en Roumanie, où les cours sont en français, près de 500 étudiants de l’Hexagone sont inscrits en médecine, et autant dans d’autres filières de santé, et l’objectif d’un retour au pays pour l’internat.La forteresse du numerus clausus se fissure de partout. De Lettonie et nouvellement de la Croatie arrivent de futurs médecins, d’Espagne viennent des dentistes. En maïeutique, « près de 20 % des sages-femmes nouvellement inscrites à l’ordre ont fait leurs études à l’étranger. Elles viennent souvent de Belgique », constate Marianne Benoît Truong-Canh, vice-présidente du Conseil national de l’Ordre des sages-femmes. « Dans ce contexte, un numerus clausus en France a-t-il encore un sens ? », interroge Patrick Bouet, président de l’ordre des médecins.Lire aussi :A Cluj, le malaise des étudiants en médecine françaisDroit à la mobilité des praticiens européensOriginellement, le numerus clausus était censé fixer le déploiement de praticiens selon les besoins des populations et limiter une trop vive concurrence. Néanmoins, sans restriction à la liberté d’installation, les déserts médicaux se sont développés. l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), on dénombre à Paris 798 médecins pour 100 000 habitants.Dans le département de l’Eure, ils sont 180 pour le même nombre d’habitants. Au Sud, sous une ligne droite imaginaire tracée entre Bordeaux et Valence, les dentistes ne manquent pas (67 à 89 praticiens pour 100 000 habitants, selon un rapport de l’Observatoire national de la démographie des professions de santé de 2013), mais ils sont deux à quatre fois plus rares en Picardie ou dans la région Centre. Idem en maïeutique : « En Ile-de-France et dans le Nord-Pas-de-Calais, le nombre de sages-femmes est insuffisant, regrette Marianne Benoît Truong-Canh. Dans la région Centre, la situation est même catastrophique. »Les professionnels de la santé s’accordent pour estimer que le numerus clausus a changé de rôle. Aujourd’hui, « il sert à limiter le nombre d’étudiants car les capacités de formations sont saturées », résume froidement le docteur Théo Combes. « Faute de moyens, nous sommes obligés de conserver un filtre pour maintenir la qualité des formations », confirme Claude Leicher, président du syndicat de médecins MG France.Chaque pays n’a pas les mêmes exigences en matière de formationPour pallier le manque de soignants sur les territoires ruraux ou périurbains les plus désertés par les professions médicales, « le recrutement de médecins étrangers ou formés à l’étranger peut être une solution transitoire », admet le docteur Combes, « même si le problème est aujourd’hui celui de la répartition entre les spécialités. Il faut revaloriser celle de médecin généraliste ».Les soignants qui ont évité la sélection de la Paces sont-ils aussi bien formés que ceux qui ont suivi leur cursus en France ? Lors de l’épreuve classante nationale de 2015, qui donne accès l’internat, « un étudiant formé à la faculté de Cluj-Napoca a terminé 180e sur environ 8 000, ce qui le classe parmi les meilleurs », pointe Patrick Bouet, président du Conseil national de l’ordre des médecins. Interrogé par Le Monde. fr, le centre national de gestion des praticiens hospitaliers, qui publie le classement, déclare ne pas disposer des universités d’origine des candidats, hormis pour les dix plus mal classés. Le fait est que neuf d’entre eux avaient étudié à l’étranger : cinq en Roumanie, trois en Italie, un en Espagne.Si le droit européen à la mobilité permet aux praticiens d’exercer dans toute l’Union, chaque pays n’a pas les mêmes exigences en matière de formation. « Pour parvenir à une harmonisation des diplômes, l’Europe a choisi un nivellement par le bas, s’inquiète Patrick Bouet, au point que le Conseil de l’ordre doit mettre en place un contrôle des compétences requises pour les médecins étrangers autorisés à exercer en France. » Même constat en maïeutique : « En 2014, 180 sages-femmes de l’Union européenne ont été admises à pratiquer en France. Mais il suffit de 3 015 heures pour qu’une formation soit reconnue au niveau européen, alors que les sages-femmes françaises en suivent entre 7 000 et 8 000 et doivent avoir participé à 100 accouchements. Le décalage est trop violent », dénonce Marianne Benoit Truong-Canh. Une école de santé sans concoursC’est dans ce contexte qu’avait ouvert, en 2012, le Clesi, à Toulon puis à Béziers. Recrutant sur dossier, il dispensait deux années de formation sur place avant d’envoyer ses étudiants à l’université privée Fernando-Pessoa, au Portugal, qui délivre un diplôme valable dans toute l’Europe. Condamné à la fermeture à la rentrée dernière, le Clesi a engagé des recours suspensifs qui lui permettent de nouveau d’accueillir des étudiants. L’université Fernando-Pessoa a mis fin au partenariat, mais l’établissement français fait état d’accords avec d’autres facultés européennes. L’ordre des dentistes et les principaux syndicats, vent debout, viennent de nouveau d’exiger de la ministre de l’éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem la fermeture du Clesi.Le ministère déclare au Monde.fr qu’il condamne « ces formations privées qui n’ont jamais reçu les agréments d’ouverture et qui font payer des étudiants pour suivre des formations qui ne donnent accès à aucun diplôme reconnu ». En attendant que les actes succèdent aux mots, les étudiants et leurs familles continuent de payer, et d’espérer.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.10.2015 à 14h34 | Isabelle Mandraud (Moscou, correspondante) La liaison Moscou-Lattaquié est établie. Tandis que des reporters russes, envoyés spéciaux de plusieurs médias, ont envoyé leurs premières images de la base de Lattaquié – un fief du clan Assad situé sur la côte ouest syrienne investi par le récent déploiement militaire russe –, montrant des Soukhoï SU-25 en train d’atterrir de retour de mission après avoir largué leurs bombes sur des cibles « terroristes », la télévision russe braque tous ses projecteurs sur cette région du Moyen-Orient. Bulletin météo compris.La chaîne d’information continue Rossia 24 ne se contente ainsi plus de consacrer une bonne partie de ses journaux télévisés au nouvel engagement russe hors de ses frontières – plus d’une soixantaine d’opérations aériennes ont été menées en l’espace de cinq jours. Samedi 3 octobre, Rossia 24 y a ajouté un bulletin météo de 3’11 sur... la Syrie. Après un petit résumé des dernières frappes étayées par les photos et les vidéos rendues publiques du ministère de la défense russe, la charmante présentatrice moulée dans une robe rouge développe et livre des prévisions pour tout le mois d’octobre, « un bon mois pour les vols ».Bien que les tempêtes de sable soient récurrentes dans la région et aient déjà causé de nombreux problèmes à l’aviation américaine, notamment en Irak, les conditions sont favorables, assure-t-elle. « Température moyenne, 21°C, maximale 37°C, pluviométrie 7 mm, vitesse maximale du vent, 15 mètres/seconde... » « Lundi [5 octobre], des nuages à Damas... », enchaîne la présentatrice, mais rien de grave, s’empresse-t-elle d’ajouter. Le succès de opérations aériennes lancées par Moscou, indispensable au président Poutine qui n’a cessé de dénoncer le manque d’efficacité de la coalition internationale menée contre l’Etat islamique (EI) sous l’égide des Etats-Unis, passe aussi par là. Par une bonne météo.Isabelle Mandraud (Moscou, correspondante)Correspondante à MoscouSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.10.2015 à 11h59 • Mis à jour le05.10.2015 à 18h39 | Macha Séry L’auteur suédois de romans policiers, Henning Mankell, est mort à 67 ans des suites d’un cancer à Göteborg, dans la nuit du dimanche 4 au lundi 5 octobre. Le 29 janvier 2014, le romancier et dramaturge annonçait publiquement sa maladie – une tumeur à la nuque, une autre au poumon gauche. Au fil des mois, il en avait tenu la chronique dans le quotidien Göteborgs-Posten. « J’ai tout de suite décidé d’écrire à propos de cette maladie, parce que c’est finalement une douleur et une souffrance qui affectent beaucoup de gens. Mais je vais écrire avec la perspective de la vie, pas de la mort. »La même intention gouverne son autobiographie, Sables mouvants. Fragments d’une vie (357 p., 21, 50 €), parue en France le 17 septembre au Seuil. Il ne s’agit pas d’un livre crépusculaire, prévient-il, mais d’« une réflexion sur ce que c’est que vivre » et un survol, sous forme d’instantanés, d’une carrière féconde, qu’il consacra aussi bien au polar qu’au théâtre et à la littérature jeunesse.Né le 3 février 1948, Henning Mankell a grandi à Sveg et à Borås, deux localités du comté de Jämtland. Il n’a qu’un an lorsque ses parents divorcent. Il est élevé par son père, juge d’instance. A seize ans, alors qu’il sait déjà qu’il sera écrivain, il quitte le lycée sur un coup de tête et, sans argent ni passeport, part pour Paris, où il demeure plusieurs mois. Une période formatrice à plus d’un titre, dira-t-il, décrochant un boulot dans un atelier de réparation de clarinettes et de saxophones. Il intègre ensuite la marine marchande, s’installe en Norvège.Teatro Avenida, « l’aventure la plus exaltante de sa vie »En 1972, il découvre l’Afrique, d’abord en Guinée-Bissau puis en Zambie. Jusqu’à l’apparition de son cancer, Henning Mankell – « un pied dans la neige, l’autre dans le sable » – partagera sa vie entre la Suède et le Mozambique où, il crée en 1986 la compagnie d’art dramatique Teatro Avenida, seul théâtre professionnel de Maputo, la capitale. Ce fut « l’aventure la plus exaltante de sa vie », selon la journaliste Kirsten Jacobsen (Mankell (par) Mankell : Un portrait, Le Seuil, 2013) et qu’il finance avec ses droits d’auteur. Dès 1990, il se lance dans l’écriture de livres pour enfants et entreprend l’année suivante la série Wallander, qui le rendra célèbre.Au même titre que son compatriote Stieg Larsson, l’auteur de la saga Millénium, Henning Mankell, dont les livres ont été traduits en 35 langues et écoulés à 40 millions d’exemplaires, a contribué à l’engouement pour le polar nordique, caractérisé par une vive critique politique et une dénonciation des inégalités, contrastant avec le modèle scandinave tant vanté. En 2009, le père du commissaire Wallander se classait à la neuvième place des écrivains de fiction les plus vendus en Europe.Henning Mankell se souvenait très bien de ce jour de mai 1989 où Kurt Wallander est né. « Je peux même retrouver, dans mon journal, la date exacte. Je voulais écrire sur les émigrants, la xénophobie, confiait-il au Monde des livres en 2010. Je me suis dit que le racisme était un peu comme une attitude criminelle, et que le roman policier était le décor idéal pour en parler. Mais pour cela, j’avais besoin d’un détective. » Sa première apparition a lieu dans Meurtriers sans visage (1991, paru en France chez Bourgois en 1994), distingué par les prix du meilleur roman policier suédois et scandinave.L’assassinat d’un réfugié politique Avec cette enquête déclenchée par l’assassinat d’un réfugié politique tué par un policier proche des mouvements néonazis, la littérature gagne un nouveau loup solitaire, 42 ans, divorcé, passablement désabusé, et un grand maître du polar venu du froid. Henning Mankell fait de Wallander un policier taciturne, qui ne cesse de douter, un homme de plus en plus dépressif et désenchanté au fil des ans.Il assiste impuissant à la hausse de la xénophobie et de la criminalité, ainsi qu’à l’emprise grandissante des mafias et au mal-être de la jeunesse suédoise. « Il avait vécu près de cinquante ans. Pendant toutes ces années, il avait vu la société changer autour de lui et il avait fait partie de ce changement. Mais c’est simplement à ce moment qu’il se rend compte qu’une partie de ce changement dramatique avait été visible, lit-on dans Le Guerrier solitaire (Seuil, 1999). Quelque chose s’était donc déroulé sans crier gare. (…) Lorsqu’il n’était encore qu’un jeune policier, il était évident que tous les problèmes pouvaient être résolus sans avoir recours à la violence sauf en cas d’extrême urgence. »« Il y a un temps pour vivre et un temps pour mourir » : cette formule de conjuration, Kurt Wallander la répétera tout au long de sa carrière. Au terme de dix aventures, Mankell lui donne son congé. « Kurt Wallander est couché dans son lit et il pense à la mort », lit-on dans L’Homme inquiet, paru en France en 2010. Jumeau de son héros à trois semaines près, Henning Mankell lui offre un repos mérité.Lire la critique de « L’Homme inquiet », de Henning Mankell, roman de la peurLui aussi est fatigué de ce double qui a tant bataillé et n’entend pas en faire une rente de situation, au grand dam de ses innombrables lecteurs à travers le monde. A l’écran, Kenneth Branagh avait prêté à Wallander ses traits dans une série télévisée (2008-2010). Ils l’avaient suivi dans toute la Scanie en Lettonie (Les chiens de Riga, Seuil 2003) et même en Afrique du Sud (La Lionne blanche, Seuil, 2004).Wallander a 21 ans, écoute de l’opéra et fume des John SilverPour Henning Mankell, il est hors de question de sortir Wallander de sa retraite – au reste, sa fille Linda lui a succédé au commissariat d’Ystad. C’est donc sa jeunesse que l’écrivain lui rend, en guise d’épilogue dans La Faille souterraine et autres enquêtes (Seuil, « Policier », 2012). Sa jeunesse et ses doutes. Wallander a 21 ans, écoute de l’opéra et fume des John Silver. Affecté au maintien de l’ordre, il est censé patrouiller dans les rues de Malmö.Le novice en passe d’être muté à la brigade criminelle s’interroge : « Mais peut-on être à la fois sentimental et un bon flic ? » L’avenir lui apprendra que non. La notoriété du commissaire d’Ystad a singulièrement éclipsé le reste, pourtant majoritaire, de la production littéraire d’Henning Mankell : pièces de théâtre, livres pour enfants, polars sans Wallander tel Le Cerveau de Kennedy (Points Seuil, 2014), qui conduit une archéologue à découvrir le continent africain, rongé par le sida. « Seule notre incapacité à comprendre faisait que nous savons tout de la façon de mourir des Africains, et presque rien de leur façon de vivre », y écrit-il. Aussi les lecteurs français ont-ils dû attendre le mois d’avril de cette année pour découvrir Daisy sisters (Le Seuil), son premier roman, histoire d’une mère et de sa fille entre 1941 et 1981.Comme son antihéros qui cherchait à rendre justice aux victimes, Mankell le citoyen, engagé à gauche, défend en Suède comme en Afrique les plus faibles et promeut autant qu’il le peut ses deux idéaux : démocratie et solidarité. A plusieurs reprises, il n’hésite pas à prendre position dans le débat public, signant par exemple un manifeste contre la deuxième guerre du Golfe ou achetant un journal norvégien de gauche afin de le sauver de la faillite. En 2010, il participe à l’expédition « Ship to Gaza », organisée par des groupes activistes en faveur des Palestiniens, qui donne lieu à un abordage israélien. Il tire de cette campagne un récit publié dans plusieurs journaux européens, dont Libération en France. Après trois divorces, Henning Mankell s’était remarié avec Eva Bergman, la fille du cinéaste Ingmar Bergman. « Je suis venu au monde pour raconter des histoires. Je mourrai le jour où je ne peux plus le faire. La vie et l’écriture ne font qu’un », déclarait-il le 2 mars 2003 au quotidien britannique The Guardian.Henning Mankell se qualifiait de raconteur d’histoires. Il estimait que c’était sa façon de représenter sa vision du monde dans ses livres qui offrait peut-être la meilleure image de lui. Depuis que sa maladie s’était déclarée, en dépit des séances de chimiothérapie, Mankell se savait en sursis. Il vivait toutefois, disait-il, dans l’attente de nouveaux instants de grâce.Lire l’entretien publié sur Télérama.fr en 2010 : « Jamais je n’aurais imaginé vivre si longtemps avec ce vieux Kurt Wallander »Macha SéryJournaliste au Monde 17.10.2015 à 16h28 • Mis à jour le17.10.2015 à 17h12 | Damien LeloupDes milliers de tirs de missiles et de morts, sur une demi-douzaine de théâtres d’opération… Le programme d’assassinats ciblés mené par les Etats-Unis en Afghanistan ou au Yémen, dans le cadre de sa lutte contre le terrorisme, est vaste — et très secret. L’enquête du site The Intercept, « The Drone Papers », lève le voile sur de nombreux aspects inconnus de ce programme, et confirme des informations déjà connues, à l’heure où la France commence elle aussi à procéder à des frappes ciblées en Syrie avec l’aide des services de renseignements américains.Lire notre enquête :Syrie : Salim Benghalem, la cible des frappes françaises à Rakka 1) Jusqu’à neuf personnes tuées sur dix n’étaient pas viséesPremier constat issu des documents de l’armée américaine : l’inefficacité du caractère « ciblé » des assassinats par drones. Dans une analyse détaillée des résultats de l’opération Haymaker, dans le nord de l’Afghanistan, les rapports de l’armée montrent que le nombre de « jackpots » — mort de la personne visée par une attaque — est faible : en février 2013, l’opération compte 35 « jackpots », à comparer aux 200 « EKIA » — ennemis tués au combat — pour la même période.L’armée américaine désigne sous ce terme les personnes tuées qu’elle identifie comme étant des insurgés ou soldats ennemis qui n’étaient pas directement visés — pour établir ce classement, l’armée se fie à ses propres sources, images filmées par des drones notamment. Une comptabilité qui tend à sous-estimer le nombre de victimes civiles, estime The Intercept. Sur une période de cinq mois en Afghanistan, le site conclut que neuf personnes tuées sur dix n’étaient pas les cibles des frappes.The Intercept cite également une étude réalisée par l’universitaire Larry Lewis, qui a analysé les résultats des opérations américaines en Afghanistan sur plusieurs années. Selon ses calculs, les frappes réalisées par drones dans la région ont été beaucoup plus meurtrières pour les civils que les bombardements de l’aviation : il aboutit à la conclusion que les drones tuent en moyenne dix fois plus de civils que les avions américains. Un différentiel qui s’explique en partie par le faible niveau de qualité des informations sur lesquelles se basent les frappes par drones. 2) L’ordre de tuer est validé par le président des Etats-Unis Pour déterminer qui peut être la cible d’une frappe par drone, l’armée américaine suit une chaîne de commandement complexe, et dont certains aspects ne sont pas détaillés dans les documents publiés par The Intercept.Elle démarre par la constitution d’un « dossier », appelé « Baseball Card », qui établit un profil de la personne, les raisons pour lesquelles son assassinat est demandé, et qui suit ensuite un processus de validation en sept étapes. En moyenne, il faut deux mois pour obtenir l’ensemble des validations nécessaires ; débute alors une période de soixante jours durant lesquels la frappe est autorisée.Dans la dernière scène du documentaire Citizen Four consacré aux révélations du lanceur d’alerte Edward Snowden, Glen Greenwald, le fondateur de The Intercept, laissait déjà entendre qu’il avait en sa possession des documents secrets sur le programme de drones américains, transmis au journaliste par un autre lanceur d’alerte. Dans le film, on le voit dessiner une pyramide sur un morceau de papier et la montrer à Edward Snowden en disant « ça va jusqu’au président » — le schéma apparaissant brièvement à l’écran ressemblait fortement à celui publié ce jeudi par The Intercept. 3) Les assassinats ciblés se basent essentiellement sur le renseignement électronique Les « Baseball Cards » et les dossiers compilés par les forces américaines se basent largement sur des sources de renseignement électronique — programmes de surveillance de masse de la NSA et écoutes, explique The Intercept. Les drones eux-mêmes sont utilisés pour collecter une grande quantité de données : qu’il s’agisse de drones armés ou d’observation, la plupart des engins utilisés par l’armée américaine disposent d’une antenne-relais, ce qui leur permet de trianguler la position d’un téléphone portable avec une précision importante.Selon une source anonyme citée par The Intercept, le système « se base sur des machines très puissantes, capables de collecter une quantité invraisemblable de données », mais « comporte à de nombreux niveaux des risques d’erreurs d’analyse et d’attribution ». Toujours selon le même témoignage, « il est étonnant de voir le nombre de cas dans lesquels un sélecteur [un identifiant unique] est attribué à la mauvaise personne. Et ce n’est que plusieurs semaines ou mois après que vous vous rendez compte que la personne que vous suivez n’est pas votre cible, parce que vous suivez en réalité le téléphone de sa mère. » 4) Les critères pour figurer sur la « kill list » sont vaguesOfficiellement, la politique des Etats-Unis est de ne tirer pour tuer que dans les cas où la cible « présente un risque continu et imminent pour la sécurité d’Américains ». Les documents publiés par The Intercept montrent cependant qu’un seul critère est analysé pour déterminer si une personne peut figurer ou non sur la liste des cibles potentielles : le fait de « présenter une menace pour les soldats américains ou les intérêts américains ».Ce critère, particulièrement vague, n’a par ailleurs que peu de sens dans certaines régions du globe où l’armée américaine procède à des frappes ciblées par drones — au Yémen, par exemple, la présence américaine est quasiment inexistante. Les frappes de drones ont pourtant tué 490 personnes dans le pays, selon les propres chiffres de l’armée. 5) « Capturer ou tuer » est devenu « tuer »Les campagnes ciblées de l’armée américaine sont appelées « Capture / kill » — capturer ou tuer. Mais dans le cas des frappes de drones, « le terme est trompeur — “capturer” s’écrit sans majuscule, nous ne capturons plus jamais personne », a reconnu le lieutenant-général Michael Flynn, ancien chef de l’agence de renseignement de l’armée.Ce choix de privilégier les frappes mortelles par drone aux opérations de capture, plus risquées, a aussi des conséquences sur le type d’informations recueillies : sans interrogatoires, l’armée utilise de plus en plus le renseignement électronique au détriment du renseignement humain, pourtant considéré comme indispensable. 6) « L’exploitation et l’analyse » sont les parents pauvres des campagnes de dronesLa doctrine de l’armée américaine en matière de terrorisme est résumée par un acronyme : FFFEA. Find, fix, finish, exploitation and analysis — « trouver, régler, achever, exploiter et analyser ». Mais les documents montrent que la dernière partie du processus n’existe quasiment pas dans les frappes de drones, notamment en Afrique de l’Est et au Yémen.Dans la plupart des cas, après une frappe mortelle, il n’y a pas de soldats sur place qui peuvent récupérer des documents, des ordinateurs ou des téléphones portables, ou interroger les survivants. Ce qui conduit à des « voies sans issue » en matière de renseignement. 7) Les frappes de drones contribuent à renforcer les adversaires des Etats-UnisEn raison du manque de précision des frappes, et des erreurs de renseignement qui conduisent à cibler les « mauvaises » personnes, les campagnes de drones contribuent à renforcer les adversaires des Etats-Unis, estime The Intercept. Le site mentionne notamment l’exemple de Haji Matin, tué par une frappe en 2012 : ce négociant en bois avait été dénoncé par des rivaux commerciaux comme militant taliban. L’armée américaine avait alors bombardé sa maison, tuant plusieurs membres de sa famille… et transformant ce notable en leader local des militants anti-américains. 8) Le nombre de frappes a été démultiplié sous les présidences ObamaAvant l’entrée en fonction de Barack Obama, une seule frappe de drone avait eu lieu au Yémen, en 2002. En 2012, une frappe avait lieu tous les six jours sur le territoire du pays. En août 2015, ces frappes avaient tué 490 personnes.Un ancien responsable du renseignement du président américain explique que c’était « le choix politique le plus avantageux : coût faible, pas de victimes américaines, et ça donne l’apparence de la sévérité. C’est bien perçu aux Etats-Unis, et ça n’est impopulaire qu’à l’étranger. Les dégâts de cette politique pour les intérêts américains ne sont visibles qu’à long terme. » 9) La distance et « l’effet paille » réduisent grandement l’efficacité des dronesMalgré leur technologie avancée, et l’impression qu’ils donnent de pouvoir intervenir n’importe où et n’importe quand, les drones ne seront malgré tout pas efficaces dans toutes les situations. Pour parvenir à identifier, suivre et ouvrir le feu sur un suspect, il faut maintenir un contact visuel pendant une longue période de temps. Or, dans certaines zones, et notamment au Yémen, la longue distance que doivent parcourir les drones rend cette couverture permanente très difficile à maintenir, les aéronefs passant souvent plus de temps de vol à se rendre à leur position qu’en « action » proprement dite.Par ailleurs, les opérateurs de drones sont victimes d’un « effet paille » — la zone de vision des caméras est limitée, ce qui conduit à des difficultés pour suivre les « suspects » et augmente les risques d’erreur d’identification. 10) L’armée américaine a multiplié ses bases en Afrique pour soutenir son programme de dronesPour réduire les distances que doivent couvrir les drones, le commandement américain a discrètement multiplié ses bases, notamment en Afrique. Ces bases secrètes complètent le dispositif mis en place par l’U.S. Africa Command, dont la base principale est hébergée au camp Lemonnier, un ancien avant-poste de la Légion étrangère française. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444461', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gilles Rof « Je suis agréablement surpris. » En repliant la table de camping, « achetée spécialement » la veille, et la petite urne de carton qu’il a eu toutes les difficultés à assembler deux heures plus tôt, Stéphane Mari apparaît soulagé.Il est midi devant la Poste de La Rose, dans le 7e secteur de Marseille, samedi 17 octobre, et le porte-parole du groupe PS au conseil municipal vient de récolter 41 bulletins dans le cadre du « référendum pour l’unité de la gauche et des écologistes ». « Ce n’est pas énorme, bien sûr, mais au-delà du vote, il y a le fait que les gens nous donnent spontanément leurs noms, leur numéro de téléphone et leur adresse électronique », s’étonne l’élu qui, comme beaucoup d’autres socialistes locaux, « craignait la bérézina pour une opération au timing un peu tardif ».Lire nos explications :Trois questions sur le référendum du PSA Marseille et dans les autres villes des Bouches-du-Rhône, 108 points de vote sont alternativement ouverts par le Parti socialiste jusqu’à la fin du scrutin, dimanche soir. Dans ce secteur tenu par le frontiste Stéphane Ravier depuis mars 2014, la mobilisation reste relative et le sens de la manœuvre peu évident. La veille, devant le métro de Frais-Vallon, à quelques centaines de mètres de là, le score a été similaire. 45 votes en deux heures. « Mais on a dû racoler un peu, reconnaît Stéphane Mari. Les gens n’étaient pas informés des raisons de ce référendum, ils trouvaient le procédé intrusif… Pourtant, on a choisi des sites où le PS est traditionnellement fort. »« Sans l’unité à gauche, on est morts »Ce matin, dans un frais soleil, les premiers à s’arrêter sont des militants socialistes. Devant la table posée au pied des marches du bureau de Poste, Rachid Nekissa, 56 ans, serre les mains. « J’ai déjà voté hier, par téléphone, explique-t-il. Parce que dans cette région, contre Marion Maréchal-Le Pen et Christian Estrosi, sans l’unité à gauche, on est morts. » Tita Necib, 50 ans, elle, salue ses collègues militants mais boude les bulletins qu’on lui propose : « Depuis les primaires aux municipales de Marseille, je ne crois plus à ces votes organisés par le PS. C’est du bidouillage, de l’arrangement d’appareil. » Samia Ghali, arrivée en tête de la primaire en 2013, avait été éliminée au second tour au profit de Patrick Mennucci. Elle avait alors dénoncé de « petits arrangements entre amis » et « la distribution des postes », affirmant que « Matignon » était derrière le choix des uns et des autres.Georges Sobraques, casquette sur son crâne dégarni, ne se fait pas prier pour participer. A la vue de tous, cet électeur Front de gauche met son bulletin dans l’urne. Un des trois « non à l’unité » de la matinée sur les 41 votants. « Vous avez la foi de militer encore au PS avec ce gouvernement qui fait une politique de droite ! », lâche le sexagénaire, remonté comme un coucou. Au premier tour des régionales, il votera pour la liste d’union EELV-Front de gauche qui s’est montée en PACA. Au second, « cela dépendra de l’attitude du PS ». En aparté, il reconnaît avoir déjà participé trois fois au référendum sur Internet : « J’aimerais que les socialistes se prennent une bonne claque », bouillonne-t-il, en ressassant « les impôts qui montent, les retraites qui baissent... »Lire sur Big Browser : Référendum du PS : la fraude à portée de clic« On n’est pas rejetés par tous »Des « non », l’urne posée sur la place Stalingrad, dans le 1er arrondissement de Marseille, en contient aussi une poignée. Des militants d’Attac et d’EELV qui distribuent des tracts anti-Tafta, le traité de libre-échange transatlantique, à la sortie du métro Réformés s’invitent au vote à tour de rôle. « Ils m’emmerdent ces gauchistes », râle Marie-Claude Bouillot, militante de la section 301 du PS, qui tient le bureau en plein-air et ne « peut pas leur interdire de participer ». « Heureusement, ajoute-t-elle, ils se lèvent tard. Au début de la matinée, on était tranquilles... » En deux heures, entre dix heures et midi, elle annonce près de 160 votes récoltés, en additionnant l’autre urne installée cent mètres plus bas, sur la Canebière. « Il y a quelques colères individuelles et, je trouve, un peu égoïstes, contre l’action du gouvernement, mais l’accueil est plutôt bon », note-t-elle, comme rassurée.Quelques minutes plus tôt, une passante l’a pourtant rabrouée quand elle l’a invitée à participer « au référendum citoyen ». Sèchement, la réponse a fusé : « Si c’est celui organisé par le Parti socialiste, non ! » En retrait de la table de vote, le député PS de la circonscription et candidat malheureux aux municipales, Patrick Mennucci, relativise : « Finalement, c’est une bonne opération. On mobilise nos militants, on complète nos fichiers et on renoue le dialogue dans la rue en s’apercevant qu’on n’est pas rejetés par tous les habitants. » En cette matinée frisquette, beaucoup, pourtant, passent à côté des urnes rose et vert en regardant ailleurs.Gilles RofJournaliste au Monde 17.10.2015 à 13h45 • Mis à jour le17.10.2015 à 17h01 | Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) Les temps sont décidément difficiles pour les emblèmes de l’Allemagne. En plein scandale Volkswagen, c’est une autre institution qui fait aujourd’hui l’objet de terribles soupçons : la Fédération allemande de football (DFB) et une de ses figures tutélaires, Franz Beckenbauer, l’« empereur » du football allemand, sont au cœur d’un scandale de corruption.Selon le Spiegel du vendredi 16 octobre, la DFB aurait acheté l’attribution du mondial de football 2006 à l’Allemagne au moyen d’une caisse noire. Franz Beckenbauer était alors président du comité de candidature et d’organisation.L’enquête du Spiegel conclut que la DFB s’est sans doute assurée, moyennant finances, le soutien de quatre voix asiatiques lors du vote du comité exécutif de la FIFA en 2000, qui a décidé de l’attribution de l’organisation du Mondial de football à l’Allemagne. Une caisse noire aurait permis de financer l’opération, alimentée par l’ancien directeur d’Adidas, Robert Louis-Dreyfus. Celui-ci aurait à cet effet effectué un prêt personnel de 10,3 millions de francs suisses (environ 6,7 millions d’euros), remboursé grâce à un transfert d’argent fictif.La DFB nieAinsi, un an et demi avant le Mondial, 6,7 millions d’euros auraient été versés sur un compte de la FIFA à Genève, officiellement comme participation allemande au financement d’un gala de la Fédération internationale au Stade olympique de Berlin, lequel n’a en réalité jamais eu lieu. Le compte suisse de la FIFA aurait ensuite reversé la somme sur un compte de Robert Louis-Dreyfus à Zurich.Vendredi, la DFB a rejeté en bloc les accusations de corruption pour l’obtention du Mondial 2006 tout en reconnaissant avoir bien transféré, en avril 2005, la somme de 6,7 millions d’euros sur un compte de la FIFA.« Ce n’est pas comme ça que nous l’avions voulu », commentait, vendredi, le site du quotidien Die Zeit, qui résume sans doute le sentiment de beaucoup d’Allemands. La Coupe du monde 2006 s’est déroulée sans un seul nuage, dans une ambiance euphorique, au point que l’événement reste dans les mémoires comme le « conte d’été allemand ».Si la Mannschaft, l’équipe nationale de football, n’a terminé que troisième du classement, le Mondial 2006 a eu une portée considérable. Pour la première fois depuis longtemps, les Allemands osaient être fiers de leur pays qui accueillait le monde entier dans une organisation qualifiée d’exemplaire. L’événement qui a ainsi positivement changé l’image du pays se trouve maintenant éclaboussé par une affaire de corruption.« La boue coule au milieu de l’Allemagne »« Il était connu depuis longtemps que la candidature allemande n’était pas complètement propre, poursuit le Zeit en ligne. Mais cette affaire a une autre dimension. Elle va changer le débat. Si les soupçons s’avéraient justes, elle montre que la corruption n’est pas seulement le fait de dictateurs, de cheiks arabes et de républiques bananières. La boue coule au milieu de l’Allemagne. L’Allemagne serait un membre de la mafia du football. » Exit le mythe selon lequel la fédération allemande de football était le « chevalier blanc » de ce sport, commente le Spiegel sur son site, qui juge que le temps de la naïveté est terminé : « Si presque toutes les attributions de la Coupe du monde ces vingt dernières années font l’objet de soupçons, pourquoi justement le Mondial 2006 devrait-il être une grande exception ? »Beaucoup d’observateurs s’accordent à dire qu’il sera désormais difficile pour Wolfgang Niersbach, actuel président de la DFB, de se maintenir à son poste, s’il ne dispose pas d’une bonne explication. Envolés aussi ses espoirs de succéder à Michel Platini à la tête de l’UEFA. « Je suis sans voix, a déclaré à Die Tageszeitung Andreas Rüttenauer, ancien candidat à la présidence de la DFB. J’ai déjà indiqué il y a des années que la DFB n’agit pas autrement sur le plan national que la FIFA à l’échelle mondiale. »Lire aussi :FIFA : l’Allemagne soupçonnée d’avoir acheté son MondialC’est également toute la crédibilité de Franz Beckenbauer qui est entachée. Le directeur du comité d’organisation du Mondial 2006 avait déclaré en 2012 : « Nous avons travaillé proprement » et démenti les affirmations de Joseph Blatter, président de la FIFA, à un journal suisse, qui faisait état d’irrégularités dans l’attribution de l’événement à l’Allemagne lors du vote du comité exécutif en 2000. « La FIFA ne peut plus servir de cache-misère, écrit le quotidien Die Welt. La pression du système ne doit pas faire oublier que, dans ce pays, on a soudoyé et on s’est tu pendant des années. Si les soupçons s’avéraient fondés, certains hommes portaient un lourd secret alors qu’ils se présentaient volontiers comme irréprochables. »Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)Journaliste au Monde Isabelle Rey-Lefebvre Il y a de la colère, à la résidence Gagarine de Romainville (Seine-Saint-Denis). Malgré le froid précoce et la nuit tombée, jeudi 15 octobre, une centaine d’habitants s’étaient réunis au pied du Spoutnik, la sculpture à l’entrée de la cité. Ils étaient venus soutenir la famille Diassiguy, d’origine sénégalaise, violemment expulsée trois jours avant, et qui se retrouve à la rue avec neuf de ses quatorze enfants. A 9 heures, mardi 13 octobre, policiers et gardes mobiles cernaient le bâtiment J mais se heurtaient à des voisins accourus pour empêcher l’expulsion. « Une famille qui est là depuis vingt-cinq ans… On se connaît tous dans cette cité où il fait bon vivre. Mais les expulsions se succèdent, alors on essaie de les empêcher », raconte Mohamed Boughanmi, vice-président de l’association de quartier Spoutnik, affiliée à Droit au logement et qui a grandi là.A l’approche de la trêve hivernale, qui débute le 1er novembre et interdit toute exécution d’expulsion jusqu’au 31 mars, le bailleur multiplie les évacuations manu militari. M. Boughanmi a d’ailleurs, en s’interposant mardi, pris un coup de matraque sur la main ce qui lui vaut une fracture à deux doigts et quinze jours d’incapacité de travail, très gênante pour cet autoentrepreneur en réparation de matériel de restauration. Accusé d’avoir blessé un policier, ce qui s’est révélé inexact par la suite, il avait été menotté et placé en garde à vue une dizaine d’heures, puis relâché sans aucune poursuite.Romainville Habitat, le bailleur, avait engagé la procédure à l’encontre de la famille Diassiguy dès juillet 2013, avec un premier commandement de payer. A l’époque, la dette locative de 4 853 euros paraissait encore remboursable par la famille mais la Caisse d’allocations familiales (CAF), en suspendant le versement des aides au logement du fait des impayés, l’a fait rapidement enfler, le reste à charge mensuel pour la famille étant passé de 40 à 650 euros par mois. Le 27 novembre 2014, le tribunal d’instance de Bobigny prononçait la résiliation du bail, condamnait les parents à payer 6 285 euros et à quitter les lieux. Alertée, toute la famille s’est mobilisée et a tenté de combler le retard de paiement.« Cette solidarité fait chaud au cœur »Si un des enfants n’a pas suivi le droit chemin, quatre autres, devenus adultes, ont pris leur autonomie, travaillent et réussissent : Aissatou, 22 ans, est vendeuse dans un commerce à Créteil, Mama, technicienne à la CAF, Mariama en quatrième année de droit à Nanterre, se dirige vers une carrière d’avocate en droit social, et Moktar travaille dans la finance. En mars, ils obtiennent de la justice un sursis pour quitter les lieux au 30 septembre, mais l’office HLM se montre intraitable et refuse tout protocole d’accord qui aurait permis la reprise du versement des aides au logement. Pourtant, en cumulant les efforts de remboursement des impayés de la famille avec les arriérés d’allocations qu’aurait versé la CAF, la dette aurait facilement était éteinte. « Depuis dix ans, la famille Diassiguy paie très irrégulièrement sa quittance malgré de multiples plans d’apurement et un accompagnement social, se défend la présidente de l’office, Asma Gasri, ajointe de Corinne Valls, maire (PS) de Romainville. Il y a une question d’équité vis-à-vis des autres locataires qui font des efforts : 1 000 de nos 35 000 locataires ont des retards et nous accordons habituellement des délais. Mais là ce n’est plus possible », estime- t-elle. Le bailleur argue aussi de troubles de voisinage qui sont pourtant loin d’être démontrés. L’appartement est en mauvais état et surpeuplé, mais la dizaine de locataires interrogés par un huissier dépêché par l’office témoigne de l’absence de nuisance de la famille à l’exception des enfants qui courent dans les étages.Jeudi, la mobilisation du quartier était impressionnante : des professeurs et le principal du collège voisin ont manifesté leur soutien, des voisins ont recueilli les enfants, une pétition de 60 signataires réclame leur réintégration. « Cette solidarité fait chaud au cœur », souriait Mariama, la future avocate, suspendue à son portable pour appeler le 115 et trouver une solution : peut-être des nuits d’hôtel... payées au prix fort par l’Etat.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.10.2015 à 12h16 • Mis à jour le17.10.2015 à 13h20 L’ancien patron du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, cité dans une plainte pour escroquerie, va répliquer par une procédure en dénonciation calomnieuse, a annoncé à l’Agence France presse (AFP) son avocat, Jean Veil, samedi 17 octobre. Cette plainte sera déposée la semaine prochaine auprès du procureur de la République de Paris, a ajouté Me Veil.Lire :DSK rattrapé par ses affaires luxembourgeoisesLe parquet de Paris a ouvert le 28 juillet une enquête préliminaire contre Dominique Strauss-Kahn pour escroquerie et abus de biens sociaux en lien avec son ancienne société d’investissement luxembourgeoise en faillite, Leyne Strauss-Kahn & Partners (LSK), ont révélé vendredi France Inter et Le Parisien Magazine.L’ancien directeur général du FMI, qui possédait 15 % de l’entreprise par l’intermédiaire de sa société Parnasse International, était visé par une plainte déposée le 30 juin par un ex-actionnaire de LSK, Jean-François Ott, ancien PDG de la société immobilière luxembourgeoise Orco Property Group, qui a perdu les 500 000 euros qu’il avait investis dans le groupe. Depuis, « une seconde plainte a été déposée par un ex-banquier macédonien », selon la radio publique.LSK déclarée en faillite en novembre 2014LSK, dont Dominique Strauss-Kahn voulait faire un fonds spéculatif de 2 milliards de dollars (1,5 milliard d’euros), avait été déclarée en faillite en novembre 2014, quelques semaines après le suicide à Tel-Aviv de son fondateur et dirigeant, Thierry Leyne. Les pertes, de l’ordre de 100 millions d’euros, sont aujourd’hui réclamées par 156 créanciers de multiples nationalités.M. Strauss-Kahn avait quitté la présidence de LSK quelques jours avant la faillite du fonds. Il avait alors expliqué au Parisien que Thierry Leyne « s’était engagé dans une stratégie d’emprunts […] excessifs ». Il avait aussi admis qu’il était au courant de la « réputation contrastée » de son associé, mais expliqué avoir été attiré par le fait que l’homme d’affaires « avait fait dans le passé de très belles opérations ».Lire aussi :Affaire LSK : Dominique Strauss-Kahn sort de son silence Mathieu Bastareaud J’étais assis en salle de gym quand le coach m’a fait signe. Mercredi, Philippe m’a annoncé en tête-à-tête que je serai remplaçant samedi. Rater un match contre les All Blacks : le genre de décision toujours très difficile à accepter pour n’importe quel joueur de rugby. Mais bon, je respecte sa décision. Je dois dire que j’ai été le premier déçu de ma performance contre l’Irlande dimanche dernier. Dans le vestiaire, la télé m’a montré la tête entre les mains. C’était ma manière à moi d’évacuer la colère, la frustration. Je suis capable de faire nettement mieux sur le terrain, je le sais.Il y a quelques années, j’aurais encore plus accusé le coup. Là, la différence, c’est que je sais aussi dédramatiser. Au lendemain du match, j’ai éteint le téléphone, histoire de couper vraiment. Puis la vie a repris son cours normal. La vie est trop courte pour s’arrêter à un seul match. Bien sûr, il y a de la déception, et j’en sais quelque chose, mais ce ne sera jamais qu’un match de rugby. Il n’y a pas mort d’homme.Un match, quand il est terminé, ça ne sert à rien de le rejouer 36 000 fois dans sa tête. On est dans un sport où on a toujours de la chance d’avoir un autre match qui suit pour se rattraper. Pour m’aider à passer à autre chose, j’ai téléchargé récemment les films Jurassic World et Un Français, qui est une histoire de skinhead. Plutôt varié comme programme, non ? Sinon, je lis pas mal aussi. Mais pas la presse. Ça fait longtemps que je ne ressens plus le besoin de regarder dans les journaux quelle note ou quel nombre d’étoiles on m’accorde…Quand je parle lecture, je parle plutôt biographies. Et de préférence celles de légendes du sport. Au début du tournoi, je vous avais dit que j’avais emporté dans mes valises la bio d’Usain Bolt. Livre terminé, au suivant. Là, je vais m’attaquer à celle de Michael Jordan. En général, j’ai l’habitude de surligner les passages intéressants. Puis je les relis. Dans le cas de Bolt, j’en ai relevé un tas. Surtout les passages où il décrit l’avantage psychologique qu’il ressent par rapport à tel ou tel adversaire. Mais je ne pourrais pas vous les citer précisément, pour la simple et bonne raison que j’ai prêté le bouquin à mon pote Guilhem [Guirado].Puisqu’il est question de légendes du sport, je vois mal comment je pourrais éviter de parler des All Blacks cette semaine. Si vous vous baladez dans la rue et que vous demandez à quelqu’un qui n’y connaît rien de citer une équipe de rugby, il vous répondra « les All Blacks ». On emploie souvent ce mot pour tout et n’importe quoi, mais en rugby, oui, on peut le dire, on va jouer contre un mythe. Leur maillot noir, leur haka, leur histoire… forcément, on nous la ressasse depuis qu’on est à l’école de rugby. Moi-même, enfant, j’ai reçu des maillots des All Blacks pour mon anniversaire. Mais samedi soir, je ne me tromperai pas de maillot. Je n’aurai qu’une envie : pouvoir entrer en cours de match avec le maillot de l’équipe de France sur le dos.1999, une victoire fêtée à coups de ChampomyL’erreur à ne pas faire serait de trop les respecter. A entendre les questions des journalistes, j’ai l’impression que pas grand monde ne croit en nous. Remarquez, la France a l’habitude. C’est toujours comme ça face aux Blacks. Les Bleus de 1999 et 2007 en avaient même tiré leur force. Bon, ça date un peu, mais ces deux victoires-là restent une source de motivation supplémentaire.A l’époque, j’ai vu ces deux matchs à la télé. En 1999, je m’en souviens bien, c’était un 31 octobre : pour son anniversaire, un ami nous avait invités chez lui. On avait regardé le match avec tous les copains de l’école de rugby de Créteil. Et la victoire avait été fêtée à coups de Champomy. En 2007, j’avais trempé mes lèvres dans un autre liquide : si mes souvenirs sont bons, c’était au Sous bock, un bar parisien que tient un autre ami. Et pour 2015 ? Moi, je continue à y croire. Mon petit frère, ma mère et mes meilleurs amis seront au Millennium. Au moins trois bonnes raisons supplémentaires de vouloir fêter une victoire.Mathieu Bastareaud Philippe Jacqué (Göteborg et Stockholm (Suède)) Le diesel, quel diesel ? Alors que la France cherche à sortir de son carburant fétiche, tant pour ses voitures particulières que pour ses bus urbains, la Suède montre la voie. Engagé de longue date dans la transition énergétique, le pays est un véritable laboratoire des nouvelles énergies pour tous les grands opérateurs mondiaux du transport public, comme les français Keolis, Transdev ou Arriva, filiale britannique de la Deutsche Bahn.Pour réduire son empreinte écologique, le pays scandinave a décidé d’agir sur deux leviers : réduire, d’une part, les émissions de gaz à effet de serre, et s’attaquer, d’autre part, aux principaux polluants produits par les transports, notamment les oxydes d’azote et autres particules fines.Des subventions massivesLa Suède s’est avant tout organisée pour abandonner toute énergie fossile, en subventionnant massivement les carburants alternatifs. « Sur les 1 800 bus que nous exploitons aujourd’hui dans l’ensemble de nos réseaux dans le pays, nous n’en n’avons que 18 qui roulent encore au diesel. Soit 1 % du parc qui fonctionne encore grâce à une source carbonée », indique Magnus Akerhielm, le patron de Keolis Suède, le second exploitant de bus urbains du pays.« C’est comme si nous enlevions chaque année 40 000 voitures de la circulation »« En 2014, 93 % de nos bus et trains fonctionnaient grâce aux énergies renouvelables, contre à peine 73 % en 2007, résume Ragna Forslund, la patronne de l’autorité organisatrice des transports de la capitale suédoise. Nous avons déjà dépassé notre objectif [90 %] prévu à l’origine pour 2020. En 2030, l’objectif est de 100 %. » A Stockholm, les 950 bus du réseau fonctionnent grâce aux biocarburants comme l’éthanol, le biodiesel, le HVO (issus des huiles) ou le biogaz. « En utilisant 100 % de biocarburants, nous économisons annuellement 80 000 tonnes de CO2. C’est comme si nous enlevions chaque année 40 000 voitures de la circulation », traduit Alexis Kahlmann, le directeur du secteur de Stockholm pour Keolis.« Le cycle parfait »Si l’éthanol et le biodiesel sont souvent importés, ce qui réduit leur intérêt dans l’économie globale du système, le biogaz est, lui, produit sur place. A Stockholm, c’est l’usine d’Henriksdal de traitement des eaux usées, construite au cœur d’une montagne à quelques centaines de mètres du centre-ville, qui alimente en méthane les bus de la capitale.« Les boues issues du traitement sont récupérées et dégradées dans de vastes “digesteurs” sur le site, explique Andreas Carlsson, ingénieur de Vatten, la compagnie publique des eaux de Stockholm. Le gaz produit est ensuite raffiné avant d’être envoyé par pipeline directement vers le dépôt de bus de Keolis, à quelques centaines de mètres. » « C’est le cycle parfait, salue Jean-Pierre Farandou, le PDG de Keolis. Les déchets locaux sont traités et recyclés localement pour ravitailler les bus de la ville. » Reste que les bus au gaz, ou ceux fonctionnant au biodiesel ou à l’éthanol, ont un désavantage : ils émettent toujours des polluants nocifs, même si le pays a décidé d’exiger les dernières générations de véhicules, respectant les normes Euro VI, les plus strictes.« D’ici à 2020, nous entendons réduire de moitié nos émissions d’oxyde d’azote et de particules fines par rapport à 2009, reprend Ragna Forslund. Aujourd’hui, nous les avons baissées de 35 % pour les oxydes d’azote et de 52 % pour les particules fines. Mais il va falloir aller plus loin. » La prochaine étape : l’électrification des flottes de busLa prochaine étape : l’électrification des flottes de bus, avec des véhicules hybrides ou tout électriques, énergie produite ici grâce à l’eau abondante et aux éoliennes. Si Paris s’est donné jusqu’en 2025 pour convertir 80 % de sa flotte de bus à l’électricité, la Suède reste bien plus prudente. « Il faut apprendre. Et cela passe par une expérimentation importante », indique Lars Backström, le patron de l’autorité organisatrice des transports de Göteborg, sur la côte ouest du pays.Lire aussi :La RATP prépare l’après-dieselDepuis juin, la ligne 55 de la ville, qui relie les deux campus de l’université technique locale, est équipée de trois bus tout électriques et sept hybrides (biodiesel et électricité), développés par Volvo, le constructeur local. Pas moins de quatorze partenaires (Volvo, Keolis, mais aussi la compagnie d’électricité ou les universités) se sont associés pour mesurer toutes les conséquences d’un basculement vers l’électromobilité.L’objectif du test sera de vérifier la tenue des batteries, de valider le type de recharge rapide tout en répondant aux questions sur la maintenance des véhicules, l’avenir des batteries ou la réaction des conducteurs ou des utilisateurs… L’avenir est peut-être au tout électrique, mais « à l’heure actuelle, il est encore bien trop tôt pour avoir des certitudes sur cette rupture technologique », conclut Jean-Pierre Farandou.Philippe Jacqué (Göteborg et Stockholm (Suède))Rédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter François Béguin Chez les médecins libéraux, les élections des représentants au sein des unions régionales des professionnels de santé étaient attendues comme un moment de vérité. Quelle organisation allait tirer les bénéfices de son opposition au tiers payant généralisé, la mesure phare du projet de loi santé ? Sur fond de participation en baisse (39,92 % contre 44,6 % en 2010), ce sont les syndicats les plus radicaux dans leur rejet du texte qui ont connu des poussées significatives, selon les résultats publiés samedi 17 octobre par le ministère de la santé.Au sein du collège des généralistes, la Fédération des médecins de France (FMF) a ainsi réalisé un bond de 9,17 points par rapport à 2010, en recueillant 27,62 % des voix et en arrivant en tête dans plusieurs régions comme l’Ile-de-France ou la Bretagne. Le syndicat a tenu ces derniers mois un discours particulièrement virulent et mis en place une alliance avec l’Union française pour une médecine libre, issue du mouvement des « médecins pigeons ». « Le paysage syndical bouge, les rapports de force vont être modifiés dans pas mal de régions », s’est félicité Jean-Paul Hamon, le président de la FMF.Le choix de MG France, classé à gauche, de s’opposer frontalement à certaines dispositions du projet de loi santé de Marisol Touraine s’est lui aussi révélé payant. Le syndicat consolide sa place de numéro un chez les généralistes, avec 31,29 % des voix contre 29,73 % en 2010.« Poussée du poujadisme »La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), sortie en tête des élections en 2010, est la grande perdante. Avec 12,37 %, elle abandonne sa deuxième place au sein du collège des chirurgiens, anesthésistes et gynécologues-obstétriciens au profit du Syndicat des médecins libéraux, à 12, 95 %, et loin derrière Le Bloc (66,79 %). Elle demeure cependant en tête chez les autres spécialistes avec 40,65 % des voix, tout en perdant 10 points. Jean-Paul Ortiz, son président, a vu dans ces mauvais résultats « une poussée du poujadisme et des replis identitaires » et a assuré que la CSMF restait « le premier syndicat médical, tant en voix qu’en nombre d’élus ». C’est dans ce paysage morcelé que vont s’ouvrir en février 2016 les négociations conventionnelles avec l’Assurance-maladie visant à revaloriser les tarifs des consultations. « La montée en force des ultras va rendre les négociations plus dures, prédit Claude Pigement, ex-responsable santé au PS. Mais la Caisse nationale de l’assurance-maladie des travailleurs salariés pourra aussi jouer des divisions entre les syndicats. Cela s’annonce compliqué pour tout le monde. » François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jacques Follorou Une semaine après l’annonce par le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, du bombardement, dans la nuit du 8 au 9 octobre, d’un camp de l’Etat islamique près de Rakka, en Syrie, la version officielle livrée par les autorités françaises résiste de moins en moins à l’examen de certains faits nouveaux.D’après le ministère de la défense, ce centre d’entraînement constituait une menace pour la France et l’Europe et hébergeait des « combattants étrangers, dont probablement des Français et des francophones ». Il assurait cependant ne pas connaître l’identité des personnes visées. Selon nos informations, l’ensemble de l’opération a pourtant été, en grande partie, pensée autour d’un Français, Salim Benghalem, 35 ans, originaire de Cachan (Val-de-Marne), présenté par les services de renseignements comme « le responsable de l’accueil des Français et des francophones au sein de l’Etat islamique ».Connu de la justice française, qui le recherche pour des activités terroristes, sa localisation et son identification doivent beaucoup au travail préalable des agences de renseignements américaines, qui ont transmis leurs éléments à l’armée française. Au mois de septembre 2014, le département d’Etat américain avait même inscrit son nom sur la liste noire des organisations et individus considérés comme les plus dangereux en matière de terrorisme. Pour les Américains, ses fonctions de « bourreau » de l’Etat islamique en faisaient une figure montante.De fait, Salim Benghalem était en passe de prendre, pour le compte de l’Etat islamique, une dimension similaire à celle occupée chez Al-Qaida par Moez Garsallaoui, un belgo-tunisien, tué, en octobre 2012, par une frappe de drone américain au Pakistan. Selon le parquet antiterroriste, à Paris, Garsalloui coordonnait depuis 2008 les filières djihadistes européennes, puis il avait eu pour fonction d’accueillir les prétendants francophones au djihad.Lire aussi le portrait :Salim Benghalem serait chargé de la gestion des recrues francophonesLe sort de Benghalem incertainPlusieurs lieux ont été identifiés dans la zone de Rakka pour pouvoir atteindre Salim Benghalem. Celui qui a été touché le 8 octobre était un bâtiment dans lequel transitaient ou résidaient les combattants francophones à Rakka. Selon les détails recueillis par Le Monde, cette habitation était entourée d’un espace de terrain réduit clos par un mur. Etait-ce suffisant pour abriter un camp d’entraînement comme l’affirment les autorités françaises pour justifier leur décision de bombarder ce lieu ? Le premier ministre, Manuel Valls, s’est refusé, comme son ministre de la défense, à fournir des détails.L’armée française aurait également disposé de l’identité de deux autres citoyens français, proches de Benghalem. Un grand nombre d’étrangers transitant dans le bâtiment ciblé demeurent inconnus des services de renseignement. Beaucoup de ces francophones, notamment des Belges, des Français et des bi-nationaux originaires d’Afrique du ord, ont en effet échappé à la vigilance des services de police de leur pays avant de rejoindre la Syrie.Lundi 12 octobre, le ministère de la défense assurait n’avoir « aucun élément précis relatif à ce bombardement ». Vendredi soir, aucune source n’avait permis de connaître le sort de Salim Benghalem et de ses deux proches visés dans cette frappe. Pourtant, les autorités disposeraient, selon nos informations, d’une connaissance beaucoup plus précise qu’elles ne l’admettent des résultats de cette frappe, tant pour le nombre de morts que pour l’identité des victimes.Cette affaire crée un précédent dans le droit français. La France savait qui elle allait tuer dans cette frappe. Salim Benghalem, mis en cause dans plusieurs procédures judiciaires à Paris, et faisant l’objet d’un mandat d’arrêt international, pourrait, si sa mort est confirmée, avoir été victime, selon certaines ONG comme Human Rights Watch, d’une forme « d’exécution extrajudiciaire ».« Exécution extrajudiciaire »La France a justifié son intervention par la « légitime défense collective » prévue à l’article 51 de la Charte des Nations unies. L’assistance demandée à Paris émane des seules autorités irakiennes pour combattre l’Etat islamique. Il y a un an, le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, s’opposait, avec succès, à l’extension des frappes en Syrie souhaitée par le ministère de la défense, estimant qu’elles « n’avaient pas de bases légales ». Les conditions auraient-elles désormais changé ?Le Royaume-Uni, qui a revendiqué, début septembre, la mort de deux ressortissants britanniques dans une frappe en Syrie, a également argué de l’article 51 pour justifier ces frappes mais en précisant, dans son cas, qu’il s’agissait de « légitime défense individuelle ». David Cameron a assuré que le procureur général avait reconnu la légalité de cette action, puis il a fait soumettre au Conseil de sécurité de l’ONU les détails des attentats planifiés par ces deux hommes.La France, elle, s’est contentée d’indiquer que les personnes visées étaient entraînées pour frapper le sol français et européen, sans plus de précision. Pour alléguer d’une « légitime défense individuelle », elle devrait fournir la preuve d’une agression imminente, ce qu’elle n’a pas fait. Salim Benghalem accueillait et formait les nouveaux venus francophones. Constituaient-ils une « menace imminente » ?Interrogé vendredi, le directeur du Comité contre le terrorisme à l’ONU, Jean-Paul Laborde, a indiqué au Monde que « si cette frappe a vraiment touché un camp d’entraînement, cela aura sauvé des vies ». Questionné sur l’utilisation de l’article 51, il ajoute : « S’abriter derrière cet article pour mener cette frappe pose un problème juridique qui n’est pas réglé ; ce sont des Etats qui peuvent arguer de cet article au titre de la légitime défense collective quand un autre Etat les attaque. Or, la frappe a visé une organisation terroriste, pas un Etat. »Lire aussi :Salim Benghalem, le petit bandit français devenu geôlier de l’Etat islamiqueJacques FollorouJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard et Alexis Delcambre « Un abus de droit entaché de fraude. » La sentence, infamante, illustre la force du camouflet essuyé par l’homme d’affaires Pascal Houzelot (par ailleurs membre du conseil de surveillance du Groupe Le Monde). Mercredi 14 octobre, le CSA a torpillé la vente de sa chaîne de télévision, Numéro 23, pour laquelle il avait obtenu une fréquence en 2012. Fréquence qui sera perdue au 30 juin s’il ne modifie pas la composition du capital de sa société, Diversité TV.Lire aussi :L’autorisation de diffusion de la chaîne Numéro 23 suspendueRien ne laissait présager que cet habitué des cénacles médiatiques allait subir un tel affront. L’homme dispose de toutes les connexions pour prospérer aux confins de la politique et des médias. Parmi les nombreux invités de ses dîners ont figuré Olivier Schrameck, le président du CSA, ou Fleur Pellerin, la ministre de la culture et de la communication. Des relations qui ont pu paradoxalement se transformer en handicap pour un CSA désireux de montrer son indépendance.Longue séance du CSAEn 2011, lors de la présentation de son projet face à l’autorité, M. Houzelot était accompagné de David Kessler, futur conseiller culture et communication de François Hollande. M. Kessler représentait Mathieu Pigasse, qui comptait parmi les investisseurs intéressés, au même titre qu’un autre actionnaire du Monde, Xavier Niel, l’actionnaire principal de Free. Il a choisi comme directeur général Damien Cuier, un proche de Jean-François Copé.Faut-il aller jusqu’à remplacer la chaîne par un écran noir ? Certains sont pour.Ayant endossé l’habit de l’entrepreneur – comme producteur de films et comme patron de la chaîne gay PinkTV puis de Numéro 23 – M. Houzelot a gardé l’image d’un lobbyiste et d’un homme de réseaux, gouailleur, drôle et culotté. Le rôle qu’il a joué à Matignon sous Jacques Chirac, puis surtout dans le premier cercle d’Etienne Mougeotte, à la grande époque de TF1, ainsi qu’à Canal +.Las ! Tout cela n’a pas fait trembler le CSA. Ce n’est pas parce qu’il était divisé que le Conseil a tenu, mercredi, une des séances les plus longues de son histoire. Dès le matin, ses huit membres se sont accordés sur la nécessité de sanctionner Diversité TV. Pour eux, l’entrée au capital de la société russe UTH, dont le CSA a été tardivement informé, est bien un « cas de modification substantielle des données au vu desquelles l’autorisation avait été délivrée », selon l’article 42.3 de la loi de 1986 sur l’audiovisuel. Un cas dans lequel, précise la loi, « l’autorisation peut être retirée, sans mise en demeure préalable ».Faut-il aller jusqu’à remplacer la chaîne par un écran noir ? Certains sont pour. Mais la solution d’une suspension avec délai, au 30 juin, s’impose. Les conseillers passent le reste de la journée à rédiger l’imposant avis, en relation constante avec les services du CSA, pour consolider juridiquement la décision.« Quelque chose a changé sur ce dossier entre le début de son examen et la fin », relate un membre du collège. A l’origine, plusieurs conseillers étaient partagés sur la cession de Numéro 23 à NextRadioTV, annoncée début avril. Le Conseil se veut très prudent, encore marqué par la polémique née de la nomination de la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, en avril.Des conseillers agacésAu printemps, un élément a pu jouer en défaveur de M. Houzelot : le CSA a mis du temps à récupérer l’intégralité des documents liés à l’arrivée, en 2013, de l’actionnaire russe UTH, notamment le pacte d’actionnaires qui n’a été reçu que le 26 mai, après plusieurs rappels. Numéro 23 assure alors avoir été transparent et accuse en privé l’autorité de vouloir temporiser, mais pour certains conseillers, l’épisode marque le début de leurs soupçons.Un autre moment a joué un rôle important : l’audition, le 22 juillet, de M. Houzelot et M. Cuier. L’occasion de débattre des conclusions du rapport d’instruction commandé par le CSA à un conseiller d’Etat indépendant – rapport clairement favorable à Numéro 23. Mais lors des échanges émergent de nouvelles interrogations, notamment celle qui fondera finalement le refus du CSA : le groupe russe a-t-il investi avec la promesse d’une revente rapide de la chaîne ?M. Houzelot assure que les clauses du pacte – qu’il refuse de rendre public au nom du secret des affaires – sont de banales clauses de liquidité permettant à un actionnaire de sortir du capital au bout d’un délai. Mais les conseillers s’agacent et demandent un nouveau rapport d’instruction, pour mi-septembre. Celui-ci recommandera de ne pas sanctionner mais suggérera, dans le cas contraire, d’assortir la décision d’un délai, comme cela sera fait.«  Impact médiatique et émotionnel  »A partir de la rentrée, l’hostilité à la cession de Numéro 23 se renforce. Plusieurs offensives médiatiques sont conduites, dont celle de sociétés de perception de droits, qui disent ne pas avoir été payées, avant que le différend ne se règle. Au Parlement, des initiatives sont prises pour renforcer la taxe sur la revente de chaînes, mais aussi pour obliger le CSA à prendre en compte le respect des obligations dans sa décision.« En trois ans et demi, j’ai acquis le sentiment d’avoir été trompé par la candidature de M. Houzelot »Ce thème prend de l’ampleur et donne lieu à de vifs échanges lors de la dernière audition de Pascal Houzelot, mardi 13 octobre. Ce dernier a beau assurer que son groupe remplit « 58 obligations et demi sur 60 », les conseillers ne se privent pas de rappeler sa mise en demeure pour non-respect des quotas de diffusion de cinéma étranger ou pour ironiser sur la présence importante d’émissions de téléréalité américaines sur le tatouage.Chahuté, l’habile Pascal Houzelot a soudain du mal à trouver le ton pour répondre, hésitant entre un profil bas de bon élève et des répliques ironiques : « Je ne comprends pas votre question », dit-il à Mémona Hintermann-Afféjée qui lui demande si, en cas de refus du CSA, il « rendra sa fréquence » à l’Etat. Il regrette « l’impact médiatique et émotionnel » du dossier.Il est trop tard : le sentiment d’avoir été abusés a gagné les conseillers. « En trois ans et demi, j’ai acquis le sentiment d’avoir été trompé par la candidature de M. Houzelot », déclare avec amertume Patrice Gélinet, déçu de lui avoir accordé sa confiance en 2012.Face à la sanction, M. Houzelot étudie toutes ses options : l’une plus offensive, par une contestation juridique ; l’autre plus amiable. Il s’agirait de chercher à se mettre en conformité d’ici au 30 juin avec les désirs du CSA : changer le pacte avec l’actionnaire russe et renoncer – pour l’heure – à la vente. « Je me battrai jusqu’au bout », a-t-il annoncé mardi.Lire aussi :Cinq questions sur la suspension de l’autorisation de diffusion de Numéro 23Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.10.2015 à 16h53 • Mis à jour le22.10.2015 à 17h06 | Pierre Breteau Dans la soirée du jeudi 22 octobre, Marine Le Pen participera pour la sixième fois à l’émission politique de France 2 « Des paroles et des actes ». La responsable d’extrême droite sera ainsi la personnalité la plus invitée lors des 27 émissions qui ont été diffusées depuis juin 2011, date de sa création.Cette invitation de la présidente du Front national a été vivement critiquée par ses opposants nationaux et régionaux, Mme Le Pen étant candidate aux élections régionales de décembre. Dans la foulée, et sur demande après demande du PS et du parti Les Républicains au CSA, ses deux concurrents, Xavier Bertrand et Pierre de Saintignon, ont également été conviés.Dans le graphique ci-dessous, nous avons fait la distinction entre deux « statuts » : si la responsable frontiste est elle-même l’invitée ou si elle est sur le plateau pour débattre avec l’invité. #container_14455165756{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14455165756{ height:700px; } #container_14455165756 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14455165756 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14455165756 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14455165756 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La présidente du FN, personnalité la plus invitéeLa liste des invités des 27 émissions de « Des paroles et des actes » hors spéciale élections ou primaire.Source : Wikipedia(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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Le Front national est en troisième position, avec trois représentants pour neuf participations : Marine Le Pen, Marion Maréchal-Le Pen et Florian Philippot. #container_14455180116{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14455180116{ height:450px; } #container_14455180116 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14455180116 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14455180116 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14455180116 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les Républicains, formation la plus présente, devant le PS et le FNHors émissions spéciales élections ou primairesSource : Wikipedia(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14455180116", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#285a82","#28beaa","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["LR/UMP","PS","FN","PG","MoDem","PRG","EELV"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "invité principal", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 7 ], [ "", 10 ], [ "", 5 ], [ "", 3 ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", null ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "face à l'invité", "color": "#28beaa", "data": [ [ "", 14 ], [ "", 10 ], [ "", 4 ], [ "", 1 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: true, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " fois", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Sarkozy, Hollande et Le Pen sur le podium des audiencesSi l’on s’intéresse aux audiences de ces émissions, c’est Nicolas Sarkozy, alors président de la République, qui arrive en tête, avec 5,6 millions de téléspectateurs le 26 mars 2012. Il est suivi de François Hollande avec 5,4 millions le 26 janvier 2012 – lors de la campagne présidentielle.La présidente du Front national arrive en troisième position avec 5 millions de personnes devant leur poste le 23 février 2012 – son premier passage. #container_14455187714{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14455187714{ height:600px; } #container_14455187714 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14455187714 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14455187714 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14455187714 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La présidentielle, période à la plus forte audienceHors émission spéciale élections ou primaire.Source : Wikipedia(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = ["date : 06/03/2012","date : 26/01/2012","date : 23/02/2012","date : 15/03/2012","date : 06/02/2014","date : 23/06/2011","date : 08/03/2012","date : 02/02/2012","date : 25/04/2013","date : 12/01/2012","date : 02/10/2014","date : 27/09/2012","date : 10/04/2014","date : 24/09/2015","date : 06/12/2012","date : 21/02/2013","date : 17/11/2011","date : 12/03/2015","date : 06/06/2013","date : 10/10/2013","date : 08/12/2011","date : 24/01/2013","date : 04/12/2014","date : 29/09/2011","date : 28/11/2013","date : 05/09/2013"]//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14455187714", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Nicolas Sarkozy","François Hollande","Marine Le Pen","François Hollande","Manuel Valls","Marine Le Pen","François Bayrou","François Fillon","Jean-Luc Mélenchon","Jean-Luc Mélenchon","Alain Juppé","Jean-Marc Ayrault","Marine Le Pen","Manuel Valls","Manuel Valls","Marine Le Pen","Jean-François Copé","Emmanuel Macron","François Fillon","Jean-François Copé","François Bayrou","Arnaud Montebourg","Jean-Luc Mélenchon","Alain Juppé","Pierre Moscovici et Arnaud Montebourg","Christiane Taubira"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "audience", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 23.7 ], [ "", 21.8 ], [ "", 21.7 ], [ "", 17.2 ], [ "", 16.6 ], [ "", 15.1 ], [ "", 14.8 ], [ "", 14.5 ], [ "", 14 ], [ "", 13.3 ], [ "", 13.1 ], [ "", 12.8 ], [ "", 12.5 ], [ "", 12.5 ], [ "", 12.1 ], [ "", 11.7 ], [ "", 11.1 ], [ "", 11.1 ], [ "", 10.4 ], [ "", 10.2 ], [ "", 10 ], [ "", 10 ], [ "", 9.9 ], [ "", 9.4 ], [ "", 9.2 ], [ "", 9.1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " % de part de marché", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { if (annotation_spe[this.point.index] != undefined){ return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) + annotation_spe[this.point.index] } else { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) } }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}De manière générale, le nombre de téléspectateurs comme le pourcentage de part d’audience suit la courbe de la participation aux élections. Avant la présidentielle, l’émission rassemble ses meilleures audiences (avec plus de 5 millions de téléspectateurs), là où, éloigné de toute élection nationale, le rendez-vous mobilise autour de 2 millions de personnes.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.10.2015 à 16h23 • Mis à jour le22.10.2015 à 16h39 | Yves Eudes Qui a piraté la messagerie AOL personnelle de John Brennan, le directeur de la CIA ? L’action a été revendiquée par un petit groupe de hackers qui se fait appeler « Crackas with Attitude (CWA) ».En argot américain, un « cracker », ou « cracka », est un petit Blanc traditionnel du sud des Etats-Unis. Le nom CWA est une référence au célèbre groupe de rap de Los Angeles Niggas With Attitude (NWA), « nègres arrogants », ou « provocants ».Narguer les Etats-UnisPour s’exprimer publiquement, Cracka, le leader apparent des CWA, se sert de Twitter. Il signe aussi ses messages@phphax (« piratage de php », un langage de programmation de pages web), et a choisi pour devise la chahada (profession de foi musulmane), transcrite en caractères latins sur son compte : « La il laha il Allah, Muhammad a rasool Allah » (il n’y a pas de Dieu en dehors d’Allah, et Mohamed est son prophète).#FreePalestine— phphax (@cracka)require(["twitter/widgets"]);Le 11 octobre, il annonce son piratage en affichant sur Twitter une photo de John Brennan, avec pour légende « LOL@CIA ». Puis il publie quelques documents confidentiels trouvés dans des pièces jointes des e-mails personnels du patron de la CIA – qui, apparemment, les avait envoyés depuis sa boîte professionnelle vers sa boîte personnelle.Peu après, Cracka téléphone au New York Post pour revendiquer son action. Il se présente comme un adolescent américain, affirme qu’il n’est pas d’origine musulmane, et explique qu’il veut soutenir la Palestine et protester contre la politique étrangère de son pays. Il prétend qu’il espionne et harcèle John Brennan depuis le mois d’août, et qu’un jour, il l’a appelé au téléphone pour le narguer et l’informer qu’il possédait son numéro de sécurité sociale.Sarcasmes et dérisionAprès avoir signé publiquement son exploit, Cracka/phphax continue à tweeter. Il s’attend à être arrêté, et essaie de le prendre avec humour :« Hé la Russie, si tu lis ça, je me demande si tu pourrais nous aider à trouver un endroit où habiter ? » « Quand je ne serai plus là, sachez juste que je voulais la paix, la liberté et la justice pour les autres peuples. #Libérez la Palestine, #Libérez Gaza »« Si ce compte s’arrête, c’est que les losers de la CIA m’ont trouvé et qu’ils sont en train de me torturer, avec leurs méthodes stupides pour détruire la pensée des gens. » « Quand je serai arrêté, je demanderai à John Brennan s’il utilise toujours AOL – mort de rire ».« C’est quoi ces gyrophares ? »what are those flashing lights— phphax (@cracka)require(["twitter/widgets"]);Il discute aussi avec ses partisans et ses détracteurs, toujours sur le ton de la dérision et du sarcasme, en maniant l’argot des ados américains.Ruse et ingénierie socialeLe 21 octobre, Cracka contacte cette fois le magazine Wired, pour expliquer plus en détail comment il a réussi son piratage. Il explique qu’il travaille en équipe avec deux copains, et qu’il a surtout utilisé une méthode très classique « d’ingénierie sociale » – qui consiste à se faire passer pour quelqu’un d’autre en utilisant des informations récoltées en ligne – tout en restant évasif sur certaines étapes importantes.Tout d’abord, il trouve le numéro de téléphone mobile de John Brennan, qui est abonné chez Verizon. Puis il appelle les services de Verizon en se faisant passer pour un technicien de la compagnie, grâce à un faux code d’identification interne, et prétend une panne de serveurs l’empêchant d’accéder à la base de données. Il obtient ainsi différents renseignements personnels sur John Brennan, y compris le code de son téléphone portable, les quatre derniers chiffres de sa carte bancaire, et son adresse mail chez AOL. Il contacte ensuite AOL en se faisant passer cette fois pour le titulaire du compte, et demande à changer de mot de passe. Dès lors, il peut accéder au compte à volonté, tandis que John Brennan se retrouve exclu de sa propre boîte.Peu après, le patron de la CIA réussit à son tour à changer son mot de passe, mais les CWA le piratent à nouveau. Cet aller-retour a lieu trois fois de suite.« Salut, c’est CWA »Toujours selon Wired, le hacker aurait à nouveau appelé John Brennan au téléphone, via un service de téléphonie sur Internet :– Salut, c’est CWA…– Que voulez-vous ? – Deux trillions de dollars, haha, non, c’est une blague.– Combien voulez-vous, en vrai ? – Nous voulons juste que la Palestine soit libérée, et que vous arrêtiez de tuer des innocents. »Le compte AOL de John Brennan est désormais fermé. Le 21 octobre, l’organisation WikiLeaks annonce que CWA lui a envoyé les documents subtilisés au patron de la CIA, et qu’elle va les publier par lots, au cours des prochains jours.Par ailleurs, Cracka affirme qu’il a aussi piraté le compte mail personnel de Jeh Johnson, patron du département fédéral de la sécurité intérieure (Department of Homeland Security). Les publications de documents secrets devraient se poursuivre.Yves EudesGrand reporterSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.10.2015 à 15h04 • Mis à jour le22.10.2015 à 17h09 | Anthony Hernandez Henrikh Mkhitaryan ne profitera pas du déplacement de son club en Azerbaïdjan pour visiter son pays natal et frontalier, l’Arménie. L’international arménien du BV 09 Borussia Dortmund (BVB), en accord avec ses dirigeants, a choisi de ne pas se rendre à Qabala (centre du pays) pour disputer un match de Ligue Europa. « On en a encore discuté avec lui [Mkhitaryan] et je pense que c’était mieux pour tout le monde d’éviter tout malaise. C’est une région en crise », a justifié le patron du BVB, Hans-Joachim Watzke.En cause, le conflit territorial qui perdure entre les deux nations du Caucase depuis la guerre du Haut-Karabakh (1988-1994) et qui a fait environ 30 000 morts depuis vingt-cinq ans. Les haines sont toujours vives entre les deux voisins et les escarmouches à la frontière font régulièrement de nouvelles victimes. Facteur aggravant, selon un site sportif azéri (Azerisport.com), Mkhitaryan aurait risqué une arrestation en se rendant en Azerbaïdjan : en 2011, il se serait rendu sans autorisation dans la région incriminée.Un joueur offensif essentielLe Borussia devra donc faire sans l’un de ses meilleurs joueurs offensifs, auteur déjà de 10 buts et 8 passes décisives toutes compétitions confondues. Le club de la Ruhr devrait s’en sortir : il occupe la place de leader du groupe C avec 4 points en deux rencontres, tandis que le FC Qabala est bon dernier avec 1 point. Henrikh Mkhitaryan n’est pas le premier sportif touché par les fortes tensions entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. En juin dernier, ce riche état pétrolier et gazier a accueilli en grande pompe les premiers Jeux européens. L’occasion d’afficher les richesses du pays et de tenter d’atténuer l’image déplorable du régime présidentiel d’Ilham Aliev, au pouvoir depuis 2003.Lire aussi :A Bakou, le sport en vitrinePrésent lors de cette compétition, le lutteur français Artak Margaryan, né en Arménie et arrivé en France à l’âge de 12 ans, a passé une compétition agitée. « J’avais la pression. Je ne pouvais pas bien lutter. Je me rappelais que lors des Mondiaux 2007, à Bakou, les lutteurs arméniens avaient pris des bouteilles en verre sur le crâne. Cette fois-ci, le public nous a hués. C’est un progrès… », témoigne-t-il au Monde.L’expérience des Jeux européens à BakouLe spécialiste de lutte gréco-romaine exprime une peur presque irrationnelle : « Il y a toujours des morts à la frontière. La haine est toujours là. J’avais peur qu’un membre de la famille d’un soldat azéri tué par des soldats arméniens ne veuille pas exemple se venger. » Pas rassuré par son appartenance à l’équipe de France, le lutteur d’origine arménienne n’a presque pas quitté sa chambre et l’enceinte du village olympique. « Le peu de fois où je suis sorti du village, j’ai fait le plus vite possible. Souvent, des locaux cherchaient à lire mon nom de famille sur mon accréditation. On m’interrogeait : “Tu es quoi ?” Entre Arméniens et Azéris, on se reconnaît… », explique Artak Margaryan.Pour le médaillé de bronze européen en 2013 à Tbilissi (Géorgie), la décision du Borussia Dortmund et d’Henrikh Mkhitaryan est en tout cas la bonne : « Je le comprends. En plus, il est vraiment célèbre et ne serait pas passé inaperçu. »Anthony HernandezJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Aurélie Blondel Entre l’élimination de candidats d’une émission de télé-réalité ou l’achat d’une sonnerie de téléphone par envoi de mots-clés à un numéro court, il est possible, en France, de payer du contenu ou des services numériques par SMS. La somme payée est alors débitée sur votre facture téléphonique. En revanche, faire un don direct à une association par texto n’est pas autorisé.Pour le moment du moins car Axelle Lemaire, la secrétaire d’Etat chargée du numérique, entend y remédier. L’article 27 de son projet de loi pour une République numérique prévoit la possibilité de donner jusqu’à 50 euros par SMS, dans la limite de 300 euros par mois.Cette faculté d’exercer sa générosité en trois coups de pouce a reçu un accueil mitigé des internautes, qui étaient invités à donner leur avis dans le cadre de la consultation sur le projet de loi organisée jusqu’au 18 octobre. « C’est une belle idée mais c’est jouer avec le feu » écrit un contributeur. « Trop dangereux », renchérit un autre. Sur 1 380 votants, seule une courte majorité (52 %) a répondu « d’accord ». À la grande surprise du gouvernement et des associations, qui espèrent avec le SMS recruter de nouveaux donateurs, surtout chez les jeunes.Résultats concluants à l’étranger« Si le montant du don moyen est en hausse – 60,60 euros en 2014 contre 57,90 euros en 2013 – le nombre de donateurs stagne et ils vieillissent, explique Nolwenn Poupon, chez France générosités, qui fédère 86 associations et fédérations. Le SMS simplifie l’acte de don et permet de répondre plus vite aux situations d’urgence. Avec le texto, c’est immédiat : je suis touché par une cause, je donne. »Cette possibilité existe déjà dans 14 pays de l’Union européenne, avec des résultats concluants selon Mme Poupon. En 2013, l’Unicef a par exemple récolté 5,9 millions d’euros au Royaume-Uni par ce biais, soit 12 % de sa collecte totale auprès des particuliers.Malgré la frilosité des internautes, cette mesure n’est pas remise en cause. Le cabinet d’Axelle Lemaire estime qu’elle a été mal comprise, par manque de pédagogie. Elle figurera donc bien dans le projet de loi qui doit être finalisé d’ici au 26 octobre, pour être présentée en conseil des ministres fin novembre et soumis aux députés en première lecture en janvier.À l’Association française du multimédia mobile (AFMM), les opérateurs sont techniquement prêts. Des expérimentations ont déjà été menées – la principale avec la Croix-Rouge de juin 2013 à septembre 2014. « Plus de 214 000 donateurs avaient soutenu l’association en envoyant des textos », rappelle Nathalie Chabert, responsable des relations institutionnelles à l’AFMM.Ni TVA, ni ponction de l’opérateurLorsque le don par SMS sera autorisé, chaque association intéressée réservera un numéro à cinq chiffres auprès de l’AFMM. Les donateurs enverront à ce numéro un message standardisé précisant le montant consenti – par exemple « DON5 », pour un don de cinq euros. Celui-ci apparaîtra sur leur facture téléphonique. Il ne sera pas soumis à la TVA et « l’opérateur ne prendra pas de marge », précise Mme Chabert.Avec cette solution, les associations n’auront pas vos coordonnées, sauf si vous les donnez pour recevoir le reçu fiscal, nécessaire pour obtenir la réduction d’impôt liée aux dons. Pour les abonnés qui refusent le paiement à un tiers via leur facture mobile, il sera toujours possible de désactiver cette fonction.Lire aussi :Soyez généreux, le fisc vous le rendraNotez que le projet de loi, qui a vocation à être voté d’ici l’été 2016, ne concerne pas uniquement les dons et pas seulement les SMS. Il vise plus globalement à autoriser le « paiement sur facture opérateur » (par SMS, mais aussi Internet) pour divers tickets à petits prix : les entrées de musée, le stationnement, les transports en commun…Aurélie Blondel 22.10.2015 à 14h13 • Mis à jour le22.10.2015 à 15h06 Christiane Taubira a fait un premier pas vers les avocats en grève depuis une semaine pour protester contre la réforme de l’aide juridictionnelle (AJ). La garde des sceaux a annoncé mercredi 21 octobre qu’elle renonçait à mettre à contribution les caisses des règlements pécuniaires des avocats (Carpa) pour participer au financement de la réforme.Satisfaits de cette annonce, les grévistes n’ont pas pour autant suspendu leur mouvement, dans l’attente d’un engagement écrit de la ministre sur ce point.« Justice à deux vitesses », « pénalisation des justiciables les plus pauvres », « paupérisation des dossiers », les avocats grévistes détaillent au Monde.fr leur vision d’une réforme qu’ils considèrent comme néfaste pour la justice.Après dépouillement, la quasi-totalité des témoignages arrive aux mêmes conclusions. Dans un premier temps, la réforme conduirait les avocats qui se saisissent de dossiers dont les clients sont bénéficiaires de l’AJ, (d’après la Place Vendôme, 7 % des avocats réalisent 57 % de ces dossiers) à renoncer, faute de pouvoir s’y retrouver financièrement. La réforme prévoit, entre autres, une fixation à 24,20 euros de l’unité de valeur (UV) qui détermine la rémunération des avocats dans ce dispositif et varie actuellement en fonction des barreaux. Avec cette mesure, 80 % des barreaux verront le montant de leurs UV baisser (soit 141 barreaux sur 177).Lire nos explications :Comment fonctionne l’aide juridictionnelle ?Voici une série de témoignages d’internautes sur Le Monde.fr :Gabelle Jennifer, qui exerce à Aix-en-Provence, affirme ainsi :« Aujourd’hui le constat est amer… Une diminution de ces rétributions m’obligera à refuser l’intervention au titre de l’AJ. Je donnais de mon temps, je contribuais déjà énormément, mais cette dévalorisation de mon travail est inacceptable. Et si loin des réalités économiques de nos cabinets à taille humaine. »Même son de cloche chez Sandra Salvador, 36 ans, qui exerce à Pontoise :« Dans ces conditions je n’interviendrai plus à l’AJ en matière pénale non plus. J’ai déjà cessé d’intervenir en matière civile car le temps passé pour chaque dossier (si l’on veut travailler sérieusement) est trop important au regard de la rétribution. »Et chez Norbert Clément, 50 ans, à Lille :« Le projet de réforme revoit à la baisse la plupart des indemnisations, ce qui obligera à faire des choix. J’ai déjà arrêté de prendre les dossiers en pénal à l’AJ. La question va très sérieusement se poser pour les dossiers dits de “généralistes”. » Un dispositif qui pénalise les justiciablesDans un second temps, selon les avocats, l’effet néfaste de la réforme ne se limitera pas à leur cas personnel et aura surtout une conséquence sur les justiciables les plus pauvres, auxquels l’AJ est destinée. Ainsi, Bérangère Plard, 30 ans, de Paris, parle de « dévalorisation » du dispositif :« Aujourd’hui, nous manifestons afin que l’AJ ne soit pas encore une fois dévalorisée. Car toucher aux rémunérations des avocats dans ce cadre c’est immédiatement pénaliser le justiciable le plus pauvre… »Pour Antoine Bon, la contestation devrait pour cette raison s’étendre au-delà des seuls avocats :« Cette réforme me révolte en tant que citoyen car elle entraînera une prise en charge encore moins bonne des plus démunis, alors qu’il m’apparaît du rôle de l’Etat de garantir l’accès des plus pauvres à la justice et à ses auxiliaires. »Lucie Teynie, 40 ans, de Bordeaux, affirme que la rémunération des avocats va de pair avec la qualité de la justice :« Je me bats pour une réforme stable de l’AJ parce que je souhaite que chaque personne puisse avoir accès à la justice mais je me bats aussi pour que mes confrères puissent avoir une rétribution décente pour ce faire. » Une logique que résume Laura Guenver, 27 ans :« Continuer à prendre des dossiers à l’AJ mais si peu rémunérateurs quand il faut payer les salariés et les charges, et tout de même espérer se rémunérer, revient soit à bâcler ces dossiers pour en assurer davantage, et ainsi assurer une défense de piètre qualité, soit à voir disparaître le cabinet. S’ils veulent continuer à exercer, les cabinets devront alors ne se tourner que vers une clientèle “facturable”, impliquant pour les bénéficiaires de l’AJ l’impossibilité de trouver un avocat assurant une défense convenable. Cette réforme est synonyme de fin des petites structures et de choix futur entre les low cost et les grosses structures à l’américaine. En réalité c’est la victoire de l’argent roi et la fin de la défense pour tous. Je ne veux pas de ce choix. »Nombreux sont ceux qui estiment que la réforme engendrera donc des inégalités de traitement entre les justiciables, au lieu de les palier. Norbert Clément, cité plus haut, poursuit ainsi :« Finalement, la paupérisation continuelle des dossiers à l’AJ va conduire à une profession à deux vitesses. D’un côté les avocats à l’AJ, gagnant de moins en moins et travaillant de plus en plus. De l’autre côté, ceux qui ne feront jamais d’AJ, ou qui n’en feront jamais plus. Je ne dis pas que si les avocats des pauvres étaient mieux payés, il y aurait moins de pauvres ; mais il y aurait certainement plus d’avocats pour les défendre. » Perrine Mouterde Qui pour sauver le premier ministre israélien ? Mardi 20 octobre, à la veille d’une visite officielle en Allemagne, Benyamin Nétanyahou affirmait que le grand mufti de Jérusalem avait inspiré pendant la seconde guerre mondiale l’idée de la « solution finale » à Adolf Hitler, lors d’une rencontre à Berlin. Réagissant à cette déclaration, une large partie de la presse israélienne dénonce un « mensonge flagrant ».Aucun historien sérieux ne peut confirmer les propos du premier ministre, insistent plusieurs quotidiens, qui citent notamment l’historienne en chef de Yad Vashem, le mémorial de la Shoah de Jérusalem. Hitler avait annoncé sa volonté d’annihiler les juifs plusieurs années avant sa rencontre avec le mufti de Jérusalem, en 1941, rappellent-ils. Et si Haj Amin Al-Husseini était bien un partisan zélé de Hitler, qui mit sur pied des divisions SS musulmanes, composées essentiellement de Bosniaques, il ne fut pas l’inventeur de la « solution finale ». Ce que résume l’éditorialiste Noah Klieger, lui-même survivant de l’Holocauste, sur le site du quotidien Yedioth Aharonoth :« Comment le premier ministre peut-il prétendre que Haj Amin Al-Husseini est celui qui a suggéré à Hitler de brûler les juifs alors qu’au moment de leur rencontre près d’un million d’entre eux avaient déjà été massacrés et anéantis en Allemagne et en Europe ? »Lire aussi :Nétanyahou fait du grand mufti de Jérusalem l’inspirateur de la « solution finale »Un autre fait est souligné par la presse : le père de Benyamin Nétanyahou était un éminent historien. Ce qui ne rend son mensonge que plus grave, d’autant que « Bibi [Nétanyahou] ne cesse de se targuer de son approche historique » des événements, note le quotidien de gauche Haaretz.Faire porter l’uniforme SS aux PalestiniensMais alors, pourquoi ce mensonge ? Noah Klieger dit « ne pas comprendre » les motivations de cette « erreur diabolique, ridicule, méprisable », faite à la veille d’une visite officielle à Berlin.« Qu’essayait-il d’accomplir exactement ? De prouver aux Allemands que les Arabes avaient toujours voulu détruire les juifs, avant même l’occupation ? Y a-t-il des intellectuels ou des responsables politiques en Allemagne qui ne sont pas au courant de cela et du fait qu’il y a actuellement une vague de terreur contre les juifs ? Est-ce pour cela qu’il profère des mensonges historiques ? C’est étrange, très étrange. »Pour Haaretz, les raisons de cette « gaffe embarrassante » du premier ministre sont bien plus limpides. Le quotidien y voit un « effort maladroit et cynique de réécrire et de déformer l’histoire de la seconde guerre mondiale dans le cadre d’une propagande transparente, visant à associer Mahmoud Abbas à la vision du monde nazie du mufti de Jérusalem. »Un autre éditorialiste du quotidien renchérit :« La haine des Palestiniens [de Nétanyahou] et sa frustration face à leur refus de succomber à sa brutalité sont devenues une obsession telle que même Hitler, l’archétype du mal et de la haine des juifs, joue les seconds violons derrière Mahmoud Abbas et ses prédécesseurs palestiniens. »Un point de vue également partagé par l’historien et ancien ambassadeur d’Israël en France, Elie Barnavi, qui dénonce sur le site francophone i24 les « bas-fonds » atteints par Benyamin Nétanyahou.« Comment rendre compte d’une telle prostitution de la Shoah ? Quel est le cheminement d’une pensée capable d’y aboutir ? C’est simple, hélas ! Dans la camisole de force politique où il se débat, Bibi [Nétanyahou] fait feu de tout bois. Hier, pour prévenir l’accord nucléaire avec Téhéran, les Iraniens étaient accusés d’être les nouveaux nazis. Aujourd’hui, dans les affres des attaques au couteau qui mettent à mal le mythe de l’unité de Jérusalem, c’est le tour des Palestiniens d’endosser l’uniforme SS, celui de Mahmoud Abbas de prendre la place du grand mufti. »Lire aussi :Israël-Palestine : Ban Ki-moon n’est « pas optimiste » après ses entretiens« Un cadeau inespéré aux négationnistes »Quelques voix tentent, malgré tout, de défendre les propos du premier ministre. A la veille d’une visite symbolique en Allemagne, le premier ministre a essayé de dresser un parallèle entre les attaques du mufti de Jérusalem contre les juifs en 1920 et l’incitation des Palestiniens aujourd’hui, qui accusent Israël de menacer le statu quo régissant l’esplanade des Mosquées, écrit le Jerusalem Post dans un éditorial. Qui conclut qu’Israël ne peut compter sur personne, et pas même sur l’Allemagne, pour se « protéger ».Un contributeur du Times of Israel remercie aussi Benyamin Nétanyahou pour sa « leçon d’histoire ». Selon lui, le premier ministre a eu le mérite de rappeler au monde que ceux qui rejetaient, à l’époque, l’établissement d’un Etat juif portent aussi une part de responsabilité dans l’Holocauste.Mais pour l’essentiel de la presse, l’impact de ces déclarations est incertain. « A qui ce message était-il destiné ? », s’interroge Haaretz : « Il y a beaucoup de compassion dans le monde pour les Palestiniens, considérés comme les victimes. Mais même ceux qui ne sont pas solidaires des Palestiniens ne les considèrent pas comme l’incarnation du mal nazi. »Ces déclarations sont vues, surtout, comme « un cadeau inespéré aux négationnistes de tout poil ». Une « perversion de la vérité historique » qui « ouvre la voie à toutes sortes de théories folles et dangereuses. »Perrine MouterdeJournaliste au Monde 22.10.2015 à 13h32 | Laetitia Van Eeckhout La transition écologique et énergétique s’enracine dans les territoires. Le Palmarès 2015 de l’écologie, dressé et publié jeudi 22 octobre par l’hebdomadaire La Vie, en apporte une nouvelle preuve, si besoin en était. Ce hit-parade vert ne se veut pas un classement des régions « où il fait bon vivre », mais plutôt un indice de la dynamique enclenchée par les acteurs locaux sur les enjeux écologiques. Or au fil des années, la carte de France se révèle de plus en plus « verte ».Pour la neuvième année d’affilée, les quatre-vingt-seize départements métropolitains ont ainsi été passés au crible par La Vie selon huit critères : la qualité de l’air, de l’eau, l’agriculture biologique, la consommation durable, la biodiversité, la gestion des déchets, les énergies renouvelables et l’Agenda 21 (programmes communaux d’actions pour le développement durable au XXIe siècle).La Gironde, championne de la consommation durableCette année, c’est la Gironde, déjà lauréate en 2013, qui se hisse en haut du podium, suivie de l’Hérault et des Côtes-d’Armor. Cette première place, la Gironde la doit tant à son réseau d’associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP), dynamique et en pleine expansion, qu’à sa bonne gestion de l’eau, illustrée notamment par son programme de restauration de l’écosystème de l’estuaire. Ce plus grand département de France métropolitaine (10 725 km2) se distingue aussi par toutes ses initiatives pour la transition énergétique, avec des bâtiments haute qualité environnementale (HQE), des maisons basse consommation, une valorisation de la biomasse en essor, ou encore un important parc solaire, d’une puissance de 75 mégawatts. Toute une dynamique portée tant par le département, les communautés de communes, les municipalités que par les associations et les citoyens.Cet équilibre écologique de la Gironde est néanmoins fragilisé par une érosion continue du littoral, conséquence du changement climatique. Et par une urbanisation rapide, mal maîtrisée, entraînant une artificialisation excessive des terres. Un sujet sensible dans le département, posé par l’étalement urbain et le développement des centres commerciaux, mais aussi par de grands aménagements comme la LGV Bordeaux-Toulouse ou la centrale photovoltaïque de Cestas, aujourd’hui en construction qui, avec ses 260 hectares, deviendrait la plus grande d’Europe.Lire aussi :Les tempêtes ont fait reculer la côte aquitaine jusqu’à 40 mètresDans l’Hérault, un bouquet énergétique diversifiéArrivant en deuxième position, l’Hérault peut s’enorgueillir d’un bouquet énergétique très diversifié. Le soleil y alimente plus de huit mille petites installations photovoltaïques. Le vent y ajoute 150 mégawatts, dont un tiers pour la seule station d’Aumelas, qui s’est étoffée de sept nouvelles éoliennes en 2014. Et la valorisation de biogaz et de biomasse est en augmentation. La ville de Montpellier a elle-même investi dans une centrale à bois à trigénération, un équipement inédit en France.Sur la troisième marche du podium, « le département des Côtes-d’Armor pourrait tout à fait se hisser à la première place, s’il n’était pas plombé par sa mauvaise qualité de l’eau, polluée par les nitrates », observe Olivier Nouaillas, chef du service informations et chargé de l’environnement à La Vie. Si le problème de cette pollution due à l’élevage intensif reste entier, le département n’en est pas moins très actif en matière de gestion des déchets. Depuis une dizaine d’années, il travaille activement au tri et à la valorisation des emballages recyclables, comme à la réduction des déchets organiques ménagers, qui représentent un tiers des poubelles. Des composteurs sont distribués aux particuliers, moyennant 15 euros, avec un guide des bonnes pratiques, et même désormais installés gratuitement au pied des immeubles. Vingt-cinq pour cent des pavillons en sont déjà équipés.Une nécessité économique et sociale pour la Seine-Saint-Denis« L’objectif de ce palmarès est de susciter une émulation. Il peut y avoir des blocages au niveau national, mais dans les territoires, on voit des initiatives de toutes sortes, très concrètes, se multiplier, insiste Olivier Nouaillas. Il y a trois ou quatre ans, c’étaient des départements ruraux, plutôt du Sud, qui accédaient aux plus hautes marches du podium. Désormais la dynamique s’étend clairement aux départements urbanisés », souligne-t-il.En témoigne la Seine-Saint-Denis. Si tous les départements de l’Ile-de-France, défavorisés par des conditions naturelles et structurelles (pollution, moins de terres agricoles…) se situent en queue du palmarès, la Seine-Saint-Denis, département urbanisé et en proie à de grandes difficultés sociales, tire son épingle du jeu en se hissant à la première place d’un des huit critères, celui de l’Agenda 21.Activités de recyclage de déchets, jardins partagés, circuits courts, logements sociaux à « basse consommation » se développent et voient le jour un peu partout dans ce département. Avec à la clé, pour bon nombre d’initiatives, des économies pour les villes et pour les habitants. Le développement durable est dans ce département avant tout une nécessité économique et sociale. D’ailleurs, alors que la Seine-Saint-Denis accueille en décembre au Bourget la conférence des Nations unies sur le climat (COP21), plusieurs villages alternatifs sont en cours de création. Le but ? Sensibiliser les citoyens aux défis climatiques et débattre des solutions.Laetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.10.2015 à 11h55 • Mis à jour le22.10.2015 à 13h16 | Stéphane Foucart Chaque semaine jusqu’à la COP21, Le Monde consacre une série aux hoax (mensonges créés de toutes pièces) climatiques, pour décrypter et démystifier les nombreuses contre-vérités qui circulent sur le changement de climat.« Les scientifiques étaient tous d’accord pour penser, dans les années 1970, que la Terre se dirigeait à grands pas vers une nouvelle ère glaciaire. » Omniprésente dans la blogosphère climatosceptique, cette affirmation sous-entend, bien sûr, que le consensus actuel sur le réchauffement en cours et à venir ne vaut peut-être pas beaucoup mieux…Il n’y a, en réalité, jamais eu le moindre consensus dans la communauté scientifique, dans les années 1970, pour affirmer que la Terre était entrée – ou allait entrer – dans une phase de baisse durable et prolongée des températures. Il y a bien eu des articles de presse sur ce thème comme en témoigne cette couverture du magazine Time barrée du titre « The Big Freeze » (« Le grand coup de froid ») et publiée le 31 janvier 1977… Mais qui faut-il blâmer : les scientifiques ou les journalistes ?Inquiétude des chercheursLe journaliste américain John Fleck, rédacteur à l’Albuquerque Journal, et deux chercheurs – Thomas Peterson (National Climatic Data Center) et William Connolley (British Antarctic Survey) – ont cherché le fin mot de cette histoire. Ils ont analysé la littérature scientifique consacrée au climat et publiée dans les années 1970. Ce passage en revue leur a permis d’évaluer, de manière chiffrée, les idées qui s’imposaient alors dans la communauté scientifique compétente, sur l’avenir climatique prévisible de la planète. Le résultat de leur travail, publié en septembre 2008 dans le Bulletin of the American Meteorological Society, est éloquent.Sur 71 études sur le climat publiées entre 1965 et 1979, seules sept prévoyaient une baisse des températures. La grande majorité d’entre elles, plus d’une quarantaine, s’appuyant sur des principes physiques connus depuis plus d’un siècle, anticipaient sans surprise que les températures augmenteraient sous l’effet des émissions de dioxyde de carbone (CO2)… Quant à la vingtaine d’études restantes, elles ne traitaient pas la question climatique sous l’angle d’une discrimination entre réchauffement et refroidissement. De consensus pour un refroidissement, dans les années 1970, il n’y a donc jamais eu.D’ailleurs, dans la presse américaine des années 1970, la couverture de la question climatique ne se limite pas à la couverture de Time. En 1975, le New York Times titre aussi bien « Des scientifiques s’interrogent sur les raisons du changement climatique : un refroidissement majeur pourrait être en vue » que « Une tendance au réchauffement est observée : deux études contredisent l’idée d’une prochaine période froide ». Dès la fin de cette décennie, le quotidien américain tranche et prend position dans un éditorial, le 12 juillet 1979, relayant sans équivoques l’inquiétude des chercheurs devant l’imminence du réchauffement. Le monde pétrolier au courantPourquoi cette prise de position ? A la fin des années 1970, saisie par l’administration de Jimmy Carter, l’Académie des sciences américaine demande à un spécialiste de physique de l’atmosphère, Jules Charney (Massachussetts Institute of Technology), de réunir les meilleurs spécialistes du climat et de les faire plancher sur la réalité et la nature d’un possible changement climatique induit par les activités humaines. Les conclusions de leur rapport, fondé sur l’examen critique de la littérature scientifique alors disponible, étaient très claires : la Terre allait bel et bien se réchauffer. Mieux : la fourchette de réchauffement prévue par les auteurs en cas de doublement de la teneur de CO2 dans l’atmosphère (entre 1,5 °C et 4,5 °C) n’était guère différente de celle estimée aujourd’hui, grâce aux modèles climatiques dernier cri mis en œuvre par de gros supercalculateurs.Ce n’est pas tout. A cette époque, l’imminence du réchauffement – qui n’était alors pas encore mesurable – n’était pas non plus mise en doute, en interne, dans le monde pétrolier. Obtenus par le site InsideClimateNews.org, des documents internes d’Exxon montrent que les dirigeants de la société américaine étaient déjà alertés par leurs propres chercheurs à la fin des années 1970. En témoigne un mémo interne de 1978, adressé à l’ensemble de la hiérarchie de l’entreprise, décrivant le mécanisme de l’effet de serre et ne faisant pas mystère d’une augmentation de la température moyenne terrestre de 2 °C à 3 °C si les émissions de CO2 se poursuivaient au rythme mesuré à l’époque. Dès 1981, des scientifiques d’Exxon écrivaient aux cadres de la firme qu’un réchauffement « catastrophique » n’était pas à exclure. Exxon n’en a pas moins été, dans les décennies qui ont suivi, le principal soutien financier du mouvement climatosceptique américain.Stéphane FoucartJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Rémi Dupré C’est une interview qui met à mal la défense de Michel Platini. Domenico Scala, président de la commission d’audit et de conformité et de la commission électorale de la FIFA, a avancé de graves accusations à l’encontre du président de l’Union des associations européennes de football (UEFA) – candidat à la tête de la Fédération internationale de football (FIFA) et suspendu provisoirement pour quatre-vingt-dix jours par le comité d’éthique de l’instance mondiale –, dans un entretien au Financial Times du 20 octobre.Le dirigeant y affirme que les 2 millions de francs suisses octroyés en février 2011 par Joseph Blatter au Français ne sont jamais « apparus » dans les comptes de la Fédération avant le versement. Pour lui, « cela pourrait être considéré comme une falsification des comptes de la FIFA ». « C’est un manquement grave, les deux parties étaient membres du comité exécutif de la FIFA et approuvaient en connaissance de cause chaque année les bilans financiers, qui étaient donc faux. »« Ce qu’on oublie un peu vite, c’est que les deux parties dans cette transaction étaient membres du comité exécutif de la FIFA quand le paiement est intervenu, précise Domenico Scala qui a par ailleurs indiqué qu’il ne statuerait pas sur l’éligibilité du Français avant la fin de sa suspension provisoire, au début de janvier. Donc, les deux étaient dans un conflit d’intérêts et auraient dû se récuser. » Lire aussi :FIFA : la candidature (très) compromise de PlatiniHomme fort de la FIFA depuis le 2 juin et l’annonce de l’abdication prochaine de Blatter, en pointe sur le dossier des réformes, le dirigeant italo-suisse rejette les arguments des avocats de l’ex-capitaine des Bleus : « Une explication que j’ai vue est que la FIFA n’était pas en mesure de payer. L’autre explication est que ça n’a pas été payé sur le moment parce que cela aurait été plus que ce que gagnait le secrétaire général. Les deux explications ne sont pas pertinentes. » SceptiqueSelon son avocat, Michel Platini n’avait pas à « s’assurer personnellement de l’enregistrement de sa créance dans les comptes de la FIFA ». « Michel Platini n’a jamais été membre de la commission des finances ou de la commission d’audit seules chargées de s’assurer de la conformité et de la fiabilité des comptes. La facture émise [en 2011] par M. Platini a été enregistrée par la direction financière de la FIFA et les comptes de celle-ci ont été vérifiés par ses commissaires au compte », ajoute Me Thibaud D’Alès, du cabinet Clifford Chance.Cet argument rend sceptique un proche du dossier, joint par Le Monde : « La facture est sans importance dans ce contexte. Elle a été enregistrée. L’argent découlant de l’accord verbal aurait dû être comptabilisé en 2002 au plus tard. Platini est devenu membre du comité exécutif en juin 2002. Lui et Blatter étaient les deux seules personnes à savoir pour cet accord verbal. Platini a oublié de s’assurer que la somme était enregistrée quand il est devenu membre du comité exécutif. Cette instance approuve les bilans financiers et est responsable de la gestion. Son statut légal est absolument clair. »Mercredi 21 octobre, la commission d’éthique s’est engagée à ce qu’une décision finale soit rendue à la suite de l’enquête visant Michel Platini et Sepp Blatter avant la fin de leur suspension de quatre-vingt-dix jours.Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.10.2015 à 17h59 • Mis à jour le26.10.2015 à 18h26 | Patrick Roger Est-ce le début de l’inversion de la courbe du chômage ? Difficile, sur un seul mois, de tirer des conclusions hâtives. Il n’empêche que les chiffres du mois de septembre publiés lundi 26 octobre constituent, en l’état, une petite embellie. Fin septembre, en France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (sans activité et tenus de rechercher un emploi) a baissé de 23 800 par rapport au mois précédent, soit une diminution de 0,7 % sur un mois. Il s’établit à 3 547 800. Cela représente toutefois une augmentation de 3,1 % sur un an.Quoi qu’il en soit, la baisse du nombre de demandeurs d’emploi est la plus importante depuis le début du quinquennat de François Hollande, exception faite de celle du mois d’août 2013 qui s’avéra ultérieurement être due à un problème de comptage qualifié de « bug de SFR ». Depuis mai 2012, les seuls quatre mois où une baisse a été enregistrée n’ont jamais été suivis d’un second mois consécutif de diminution du nombre de chômeurs de catégorie A. Aussi est-il bien hasardeux, à cette heure, d’anticiper un retournement durable.Recul chez les jeunesLa baisse est particulièrement significative pour les demandeurs d’emploi de moins de 25 ans, qui enregistrent un recul de 2,6 % en un mois, de 2,7 % sur un an. Dans la tranche d’âge des 25-49 ans, le nombre de demandeurs d’emploi diminue également de 0,5 % sur un mois mais augmente de 2,5 % sur un an. Quant aux plus de 50 ans, l’augmentation est continue même si son rythme diminue : 0,1 % en un mois, 8,5 % sur un an.En revanche, pour les autres catégories de demandeurs d’emploi, les chiffres sont en augmentation : 717 000 pour la catégorie B (ayant travaillé 78 heures ou moins au cours du mois), soit + 1,2 % sur un mois et + 6,3 % sur un an, et 1 157 900 pour la catégorie C (plus de 78 heures au cours du mois), soit + 1,5 % sur un mois et + 14,8 % sur un an, ce qui témoigne d’une nette augmentation des contrats dits « atypiques », à temps partiel.Au total, le nombre de chômeurs en France métropolitaine, toutes catégories confondues, s’élève à 5 422 700 fin septembre. Ce chiffre, stable sur un mois, est en augmentation de 5,8 % sur un an. En incluant les outre-mers, le nombre de demandeurs d’emploi s’élève, toutes catégories confondues, à 5 727 300.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard Pas de miracle pour FRAM. L’entreprise de tourisme créée à Toulouse en 1949 sous le nom de Fer, Route, Air, Mer, va déposer son bilan. La convocation du comité d’entreprise extraordinaire, indispensable en pareil cas, est partie lundi 26 octobre, font savoir des sources concordantes. Le comité devrait avoir lieu jeudi. Une audience est attendue dans la semaine pour placer le voyagiste en redressement judiciaire.Le dépôt de bilan, c’est précisément l’issue que la direction de FRAM et son premier actionnaire, Georges Colson, voulaient à tout prix éviter depuis des mois. Pendant des semaines, malgré une situation financière très tendue, ils se sont accrochés à l’espoir que la société soit relancée par un repreneur sans passer par le tribunal de commerce.Mais le retrait, lundi 19 octobre, de la seule offre de rachat présentée dans ce cadre a changé la donne. Le mystérieux candidat luxembourgeois HNA Group Europe ayant renoncé à reprendre FRAM avec son partenaire français Selectour AFAT, plus possible d’éviter la faillite. « Il n’y a plus d’argent dans les caisses, donc on ne peut pas échapper au redressement judiciaire », résume un de ceux qui travaillent sur le dossier. Même si le dépôt de bilan est inéluctable, « la priorité reste la continuité et la pérennité de l’entreprise », précise la direction.D’intenses tractationsTous les regards sont désormais braqués sur le seul autre candidat en lice, Karavel. Depuis plusieurs mois, ce spécialiste français de la vente de séjours sur Internet, connu pour sa marque Promovacances, s’intéresse au dossier avec son actionnaire, le fonds LBO France. Il se propose d’investir au moins 50 millions d’euros dans l’affaire. Ses avances sont longtemps restées sans réponse. A présent, il paraît le seul à même de sauver FRAM, et d’intenses tractations ont eu lieu ces derniers jours en ce sens.« FRAM et Karavel progressent vers une solution concertée, sous l’égide du conciliateur », relate un proche des discussions.Lire aussi (édition abonnés) :Karavel-Promovacances en passe de reprendre le voyagiste FramA ce stade, plusieurs solutions restent possibles. L’une consisterait à profiter de la dernière réforme du droit des entreprises en difficulté : la création d’une sorte de redressement judiciaire express. Ce que les juristes appellent dans leur jargon franglais « prepack cession ». Ce dispositif a été introduit par l’ordonnance du 12 mars 2014 sur les entreprises en difficulté, qui vise à limiter les faillites et les licenciements. Il permet de négocier à l’avance une solution avec un repreneur, puis de la finaliser au tribunal de commerce juste après le dépôt de bilan.Eviter une crise majeure« Si le tribunal retient cette solution, elle évitera toute rupture dans l’acheminement des passagers », argumente un des experts au chevet de l’entreprise. Un point-clé. Pour les pouvoirs publics, il est en effet essentiel d’éviter une crise majeure, avec des milliers de voyageurs piégés en pleines vacances de la Toussaint, et un organisme de garantie des entreprises du secteur mis à son tour en péril…L’autre solution consisterait pour le tribunal à suivre le processus classique en cas de dépôt de bilan d’une entreprise importante, en ouvrant une période d’observation de plusieurs mois et en appelant tous les groupes intéressés à se manifester. Au risque que l’activité de FRAM chute de plus belle à la suite du dépôt de bilan.En tout état de cause, les déboires de la société vont inéluctablement entraîner une casse sociale. Le plan de Karavel devrait se traduire par une réduction de 25 % de l’effectif de FRAM. Selon des proches du dossier, alors que le chiffre d’affaires du voyagiste a baissé de 30 % en trois ans, les effectifs sont restés stables, autour de 550 personnes.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Véronique Malécot De la patience, il en faut beaucoup, en ce dimanche 25 octobre après-midi, aux quarante-deux équipages de la Transat Jacques-Vabre qui s’élancent du Havre en direction d’Itajai, au Brésil. Les nerfs des marins sont mis à rude épreuve et ils mettent un peu moins de trois heures pour rallier la première bouée du parcours mouillée au large des falaises d’Etretat, à 16 milles nautiques (30 kilomètres) du Havre, et point de passage obligatoire avant de rejoindre la Manche et l’océan Atlantique.Les choses ne s’annonçaient pourtant pas trop mal à la sortie des écluses du Havre ce matin-là. Une brise légère, certes, mais de quoi avancer un tout petit peu. Pourtant, à quelques minutes du départ, le vent tombe. Et c’est dans un désordre certain que les monocoques et les multicoques, répartis sur deux lignes, franchissent la ligne de départ.Au jeu des manœuvres pour essayer de s’extirper de la zone sans vent, ce sont les Imoca qui ont le mieux réussi. Au bout de quelques minutes, Newrest-Matmut (Fabrice Amedeo et Eric Péron), PRB (Vincent Riou et Sébastien Col) et Bastide-Otio (Kito de Pavant et Yann Régniau) se sont détachés. Derrière, les Ultimes ont du mal à prendre de la vitesse et restent avec les autres bateaux.Contrôle de la flotteTrois quarts d’heure après le départ, les bateaux sont encore juste au nord du Havre, près du cap de la Hève, mais le vent commence à monter. Les Imoca, les bateaux du Vendée Globe, restent aux avant-postes. Les multicoques commencent à revenir et à prendre de la vitesse. En milieu d’après-midi, la flotte s’étire, la brise revient. Les Ultimes prennent alors les commandes de la flotte. On se rapproche du cap d’Antifer. Le trimaran Ultime Macif, skippé par François Gabart et Pascal Bidégorry, passe en tête au cap et se dirige vers Etretat avec quelques minutes d’avance sur Sodebo, de Thomas Coville et Jean-Luc Nélias. Il faudra encore une petite heure au maxitrimaran pour rejoindre la marque de parcours d’Etretat. Macif est le premier à la passer et à faire route vers le large. Il est suivi de quelques minutes par Sodebo et Prince-de-Bretagne (Lionel Lemonchois et Roland Jourdain).Après ce début difficile, les marins de la Transat Jacques-Vabre trouvent un vent modéré (18 nœuds) au passage de la pointe du Cotentin. Les choses sérieuses commencent réellement avec l’arrivée d’une dépression qui oblige les concurrents à faire un choix de trajectoire.Au pointage, lundi matin, Sodebo mène la flotte devant Macif et Prince-de-Bretagne. En Imoca, Hugo-Boss (Alex Thomson et Guillermo Altadill) est en tête, devant PRB et Queguiner-Leucémie-Espoir. Thierry Bouchard et Oliver Krauss, sur Ciela-Village, emmènent les Multi 50, et Nicolas Troussel et Corentin Horeau, sur Bretagne-Crédit-Mutuel-Elite, sont à la tête des Class 40.Véronique MalécotJournaliste-cartographe au service Infographie. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Hélène Sallon Naguib Sawiris, fils aîné d’une grande famille d’entrepreneurs coptes, est à la tête d’un empire dans les télécommunications (Orascom Telecom) et les médias (les chaînes ONTV, Ten et le quotidien Al-Masry Al-Youm en Egypte et, depuis peu, Euronews en France).Le multimilliardaire de 61 ans, troisième fortune d’Egypte, a fondé après la révolution du 25 janvier 2011 le Parti des Egyptiens libres pour défendre les valeurs libérales et laïques contre la montée des Frères musulmans. Au terme du premier tour de la première phase des élections législatives, qui se tiennent du 17 octobre au 2 décembre en Egypte, son parti part grand favori. Cinq de ses membres ont été élus sur la liste de la coalition électorale « Pour l’amour de l’Egypte » et 65 candidats individuels sont en lice pour le second tour, qui se tient du 27 au 29 octobre. 118 autres concourront dans la seconde phase du scrutin, fin novembre.Comment expliquez-vous le faible taux de participation (26,5 %) dans la première phase du scrutin ?Naguib Sawiris La participation a été meilleure qu’au cours d’élections avant la révolution. Elle est toujours faible quand il n’y a pas d’enjeu. La population égyptienne se mobilise seulement quand il y a un danger. Les gens sont relax aujourd’hui. Mais de nombreux jeunes sont désappointés de voir le système prendre la voie de l’ancien régime de Hosni Moubarak, déçus des attaques portées contre les révolutionnaires et des rumeurs sur les interférences des services de sécurité dans l’élection. C’est aussi une raison importante. D’autres ont juste été paresseux.Votre parti a été critiqué parce qu’il présente des candidats issus de l’élite locale et des personnalités de l’ancien Parti national démocratique (PND) de Hosni Moubarak, dissous en 2011...Il ne faut pas généraliser. Le système en Egypte est tribal. A Sohag, d’où vient ma famille, les députés élus durant les cinquante dernières années sont issus des cinq à dix mêmes grandes familles. Ils étaient nassériens sous Nasser, PND sous Moubarak... Si vous essayez de présenter des candidats qui ne sont pas de ces tribus, vous perdez. C’est pareil pour les anciennes figures du PND. On ne trouve pas les candidats sur la Lune. Sur les 500 à 600 responsables du PND, tous n’étaient pas corrompus, peut-être seulement 20 %. Ce ne sont pas dans ces 20 % qu’on est allé chercher nos candidats. On a bien enquêté sur eux, sur leur réputation, sur leur casier judiciaire.Vous avez critiqué la formation de « Pour l’amour de l’Egypte », une coalition électorale réunissant les principaux partis, et pourtant vous y participez... Nous ne voulons pas entrer en collision avec le régime, car la situation en Egypte est très fragile. L’extrême gauche, en boycottant, se met hors jeu et perd toute voix au chapitre. Nous voulons être entendus et conseiller le régime. Ils nous voulaient vraiment sur leur liste, car ça leur donne de la crédibilité et les aide à gagner. Les résultats montreront que nous ne sommes pas comme eux. Cette liste n’a aucune importance pour nous.Sameh Seif Al-Yazzal, son rapporteur général, a dit qu’il entendait former une majorité au futur Parlement avec les membres de cette liste et des candidats individuels....Je lui dis bonne chance ! Nos membres sont au Parti des Egyptiens libres. Leur loyauté va au parti et non à la coalition.Entendez-vous faire contrepoids à l’exécutif au sein du Parlement ?Nous ne sommes pas là pour jouer l’avocat ou l’opposant du régime. Nous avons un programme : lutter contre la pauvreté, redresser l’économie et améliorer les services de santé et d’éducation. Le peuple comprendra vite que nous sommes un parti raisonnable, rationnel et qui est loyal au peuple, non au régime. Nous nous battons pour des valeurs libérales et laïques, pour le marché libre sur le modèle du capitalisme social allemand.Lire aussi :En Egypte, l’ascension politique de Naguib SawirisVous avez souvent critiqué les choix du gouvernement en matière économique. Pourquoi ?L’Egypte n’est pas un pays pauvre. Il a été appauvri par une mauvaise gestion. Le gouvernement n’a pas pris les décisions difficiles. Nous avons besoin de personnes fortes. Le gouvernement fait un pas puis s’arrête, gèle tout et oublie l’étape d’après.On doit laisser le marché opérer librement. Les subventions bénéficient aux 90 millions d’Egyptiens et non aux 25 % qui vivent sous le seuil de pauvreté, comme cela devrait être le cas. Un gars comme moi qui roule en Mercedes paie son essence et son pain à un prix subventionné comme quelqu’un qui vit dans un bidonville. Vous trouvez ça normal ?On doit couper les subventions et donner, sur le modèle brésilien, des salaires mensuels aux personnes pauvres afin qu’ils puissent acheter des téléviseurs, du matériel électroménager. Toute l’économie en bénéficiera, car ils feront travailler les entreprises.Certains membres de partis révolutionnaires disent espérer que vous puissiez relayer leurs revendications au sein du Parlement. Etes-vous prêt à cela ?On peut soutenir la liberté d’expression, les droits démocratiques, un changement de la loi sur les manifestations. Nous pouvons être la voix de ces personnes à une condition : qu’il n’y ait pas de grèves qui paralysent le pays, pas d’anarchistes, ni de combats qui ne soient pas constructifs. Nous allons nous battre pour les jeunes qui sont en prison, la liberté d’expression et de la presse, et l’Etat de droit.D’autres disent que les médias dont vous êtes propriétaires ne leur offrent plus d’espace d’expression...Nous offrons encore un espace dans nos journaux. Un présentateur télé a vu son contrat se terminer, mais c’était pour des raisons commerciales. Les gens sont fatigués de la révolution et veulent des nouvelles positives. De nombreux présentateurs ont eux-mêmes opéré un virage du fait de leur haine des Frères musulmans. Certains subissent des pressions de la part d’autres médias qui les présentent comme une cinquième colonne ou des opposants au président.Le combat contre les Frères musulmans a été au centre de la création de votre parti en 2011. Pourquoi ?J’ai eu conscience que des fascistes religieux étaient en train de voler le pays, profitant du vide laissé par la révolution du 25 janvier. On savait qu’ils allaient prendre le pouvoir. On a voulu aider les voix libérales laïques à rester en vie. Ils se sont attaqués à nous, ont voulu éliminer nos voix.Ne pensez-vous pas qu’ils paient un prix fort dans la répression exercée par le pouvoir ?Ils sont envoyés en prison parce qu’ils sont accusés d’avoir lancé des bombes, brûlé des églises et tué des officiers de police, pas parce qu’ils sont membres des Frères musulmans. Beaucoup ne sont pas en prison.Que pensez-vous du score réalisé par les salafistes du parti Al-Nour, avec qui vous avez eu de nombreuses passes d’armes pendant la campagne ?La peur agitée d’une victoire des salafistes a été une farce. Ils ont totalement perdu. Seuls quelques-uns de leurs candidats iront au second tour. Les votes ne se reporteront pas sur eux, mais sur nous. La semaine dernière, ils ont essayé d’engager une bataille contre moi. Leur porte-parole, Nader Bakkar, m’a attaqué dans la presse. J’ai préféré ne pas répondre par médias interposés, mais le poursuivre pour diffamation devant les tribunaux.Etes-vous optimiste quant à la démocratisation progressive de la vie politique égyptienne ?Cela prend du temps. Nous n’avions pas de véritable arène politique sous Moubarak. Tout était manipulé. C’est une nouvelle expérience. Les jeunes ont vu comment ça fonctionnait. On a des dizaines de jeunes avec nous qui construisent le futur. On en a poussé beaucoup à être candidats, même en sachant qu’ils allaient perdre. Ils engrangent de l’expérience. Je leur conseille de ne pas rompre le lien avec les électeurs après le scrutin.Lire aussi :En Egypte, le parti salafiste subit un revers aux législativesHélène SallonMoyen-OrientSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.10.2015 à 15h18 • Mis à jour le26.10.2015 à 15h31 | Rémi Barroux Un an après la mort du jeune militant écologiste Rémi Fraisse à Sivens, dans le Tarn, tué lors d’une manifestation contre le projet de barrage par une grenade lancée par les forces de l’ordre dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014, la question reste entière : comment éviter qu’un nouveau drame ne survienne à l’occasion des grands projets d’infrastructure ? De l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, au Center Parcs à Roybon en Isère, en passant par les lignes à grande vitesse dans le Sud-Ouest, les oppositions sont nombreuses.Les réformes du débat public et le renforcement de la démocratie environnementale promises après le drame de Sivens tardent à venir. Et les débats publics autour de certains projets restent grippés.Bon ou mauvais projet« Un mauvais projet doit être arrêté rapidement […] et un bon projet doit être mené à bien rapidement », avait assuré le chef de l’Etat lors de la conférence environnementale, le 27 novembre 2014.Mais qu’est-ce qu’un bon ou un mauvais projet ? Des procédures existent déjà pour évaluer les impacts environnementaux, sociaux et économiques. L’enquête d’utilité publique, lancée par le préfet, d’une durée minimum d’un mois, permet en principe d’informer et de consulter le public à partir d’une étude d’impact. Elle débouche généralement sur une déclaration d’utilité publique, la DUP.De nombreux dossiers font aussi l’objet d’une saisine de la Commission nationale du débat public (CNDP), créée par la loi Barnier du 2 février 1995, sur la protection de l’environnement. Cette autorité administrative indépendante a pour mission « d’informer les citoyens et de faire en sorte que leur point de vue soit pris en compte dans le processus de décision ». Quand le coût de ces équipements (création d’autoroutes, de lignes ferroviaires, de voies navigables, d’installations nucléaires, d’aéroports, de gazoducs, de barrages hydroélectriques, d’équipements industriels, sportifs, culturels, scientifiques ou touristiques) dépasse les 300 millions d’euros, la saisine du CNDP est automatique.Enquête défavorableMais ces outils de la démocratie environnementale sont en panne. Les projets de ligne à grande vitesse, dans le cadre du Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO), par exemple, ont fait l’objet d’avis défavorables des commissions d’enquête, en mars 2015, doutant notamment de leur « utilité publique ». De son côté, la Cour des comptes avait émis des doutes sur la rentabilité financière de l’ensemble, dès l’automne 2014. Résultat : le 26 septembre, le ministre des transports, Alain Vidalies, a annoncé la validation de ce projet de lignes à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse.Le sénateur socialiste (Val-d’Oise) Alain Richard, animateur de la Commission sur la modernisation du droit de l’environnement et chargé, en février 2015 par la ministre de l’environnement, Ségolène Royal, de conduire les travaux d’une « commission spécialisée sur la démocratisation du dialogue environnemental », n’est, lui, pas choqué par ce scénario. « L’opportunité d’une ligne TGV n’est pas régie par des textes réglementaires, cela reste à l’appréciation des pouvoirs publics, y compris en surmontant des objections, explique-t-il. Nous ne travaillons pas sur une réforme de la Constitution : c’est le gouvernement qui gouverne et prend ses responsabilités. »Lire aussi :Les opposants de Notre-Dame-des-Landes, Sivens... reçus au ministère de l’écologieCette commission sur la démocratisation du dialogue a présenté ses conclusions en juin. Alain Richard propose notamment d’organiser des procédures de « concertation en amont » sur des préprojets, avant que tout ne soit décidé.Le président de la CNDP, Christian Leyrit, ingénieur général des Ponts, des eaux et forêts, n’est pas le dernier à déplorer l’inefficacité du dispositif actuel. A l’occasion de plusieurs débats menés par cette autorité, il a constaté l’impossibilité de faire évoluer les projets, y compris quand ceux-ci étaient contestés. « Impératifs de confidentialité »Le cas du parc éolien en mer de Dieppe-Le Tréport (Seine-Maritime), dont les conclusions du débat ont été présentées au public le 1er octobre, est emblématique. La zone maritime retenue pour ce parc de soixante-deux éoliennes est identique à celle qui avait fait l’objet d’une forte opposition des pêcheurs lors d’un précédent débat public en 2010. « C’est d’autant plus incompréhensible que des concertations approfondies avec les pêcheurs ont permis de trouver des solutions acceptables par tous », écrit M. Leyrit dans ses conclusions.Dans le cadre de ce débat, la préfecture maritime n’a pas été en mesure, écrit le président de la CNDP, d’indiquer les modalités de la pêche ou son interdiction à l’intérieur du parc. En outre, le maître d’ouvrage n’a pas apporté les éléments économiques et financiers relatifs à son offre, invoquant des « impératifs de confidentialité liés au contexte concurrentiel ». Christian Leyrit prévient donc pour sa part qu’il ne « fera plus de débat dans de telles conditions, où l’on ne peut rien changer, où tout est décidé ».Autre dossier : les conclusions de deux débats publics sur des projets de Center Parcs, au Rousset (Saône-et-Loire) et à Poligny (Jura), vont être présentées le 3 novembre. Là aussi, les oppositions ont été virulentes. Là aussi, l’information et la confrontation entre les protagonistes ont montré leurs limites. « Un débat public doit porter sur l’opportunité du projet, or un projet de Center Parcs est peu malléable : il correspond à un modèle clés en main peu susceptible d’intégrer les demandes de modifications des citoyens », conclut la CNDP. L’impression de « passage en force » prévaut encore.Lire aussi :Grands projets : après le drame de Sivens, un rapport dessine les contours de la « démocratie environnementale »Les associations de défense de l’environnement n’apprécient guère ces contradictions entre la volonté affichée de dialogue du gouvernement et la réalité. France Nature Environnement (FNE) a ainsi boycotté la dernière réunion de la commission Richard, le 14 octobre, qui devait discuter des projets d’ordonnance sur la réforme du droit environnemental. « Pendant que l’on discute dans cette commission, des décisions contraires à l’esprit du dialogue sont prises par le gouvernement, par exemple sur les lignes TGV dans le Sud-Ouest. Manuel Valls sait-il seulement ce que veut dire dialogue ? », s’insurge Denez Lhostis, président de FNE.« Ce processus peut paraître assez long, mais le fait est que le ministère de l’écologie veut faire évoluer le dialogue environnemental, justifie Laurence Monnoyer-Smith, commissaire générale au développement durable. C’est un travail de fond et complexe. »Conflit entre l’intérieur et l’écologieUn projet de décret de réforme de l’autorité environnementale en région est toujours en phase de rédaction. Il prévoit de transférer celle-ci à une autorité indépendante, alors que le préfet l’exerçait jusqu’alors. Mais ce dernier, dans nombre de dossiers, est aussi maître d’ouvrage, d’où de possibles conflits d’intérêts ou l’impossibilité de réaliser des médiations entre deux positions opposées. Pour se mettre en conformité avec la réglementation européenne, la France doit réformer ce système.Mais, explique-t-on au ministère de l’écologie, les préfets et le ministère de l’intérieur ne voient guère d’un bon œil la perspective d’être dessaisis de cette prérogative. « L’indépendance de cette future autorité ne peut pas être discutée, et le préfet reste une autorité déconcentrée de l’Etat », explique Mme Monnoyer-Smith.Les ordonnances et le décret devraient être publiés au début de l’année 2016. Ces nouveaux textes ne changeront donc rien s’agissant des dossiers déjà en cours. « L’effet modérateur qu’apportera cette réforme de la démocratie environnementale profitera aux projets qui sortiront dans les prochaines années », précise le sénateur Alain Richard.Lire aussi :Le durcissement des conflits environnementauxRémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Yves Eudes Lorsque vous branchez vos écouteurs sur votre smartphone pour passer un appel, pour dicter un SMS ou pour écouter de la musique, vous ouvrez sans le savoir une porte dérobée, qui peut permettre à un hackeur de pénétrer subrepticement dans votre appareil. Deux chercheurs de l’Agence nationale des systèmes informatiques (Anssi) ont réussi à « parler » à distance à un téléphone, grâce à des ondes radios transmises via le câble d’un kit main libre.Le cordon de ces kits possède en effet plusieurs fonctions : il transmet les sons depuis le téléphone vers l’oreille, achemine la voix depuis le micro vers le téléphone, et agit comme une antenne radio externe – permettant par exemple d’écouter une station FM. Par ailleurs, les smartphones récents sont dotés de systèmes de reconnaissance vocale permettant de poser des questions ou de donner des ordres (« appelle le service comptabilité », ou « quel temps fera-t-il demain à Marseille ? ») : Siri pour Apple, S-Voice pour Samsung, Cortana pour Microsoft, Google Voice Search…Signal pirateEn théorie, il est donc possible d’envoyer une onde radio contenant un message qui sera capté et transmis par le cordon, puis interprété par l’appareil comme s’il s’agissait d’une commande prononcée par une voix humaine. Deux chercheurs de l’Anssi, José Lopes Esteves et Chaouki Kasmi, ont tenté l’expérience dans leur laboratoire parisien, et ont réussi sur toute la ligne.Pour cela, ils ont dû s’outiller : en plus de leurs ordinateurs, ils ont eu besoin d’une software radio capable d’émettre sur différentes fréquences – en vente libre dans le commerce pour quelques centaines d’euros –, d’une grosse antenne et d’un appareil de mesure de l’intensité du signal. Ils ont émis leur signal pirate sur la fréquence 103 FM, idéale pour le type de câble utilisé lors de l’expérience. Dès lors, « il ne reste plus qu’à injecter un signal sonore correspondant à de la voix et contenant la commande vocale souhaitée »Accès au navigateur, installation de virus…Les deux chercheurs ont ainsi pu passer des appels vers un numéro surtaxé, ouvrir le micro, déclencher une communication pour entendre les conversations environnantes, activer les interfaces permettant de suivre l’utilisateur à la trace, et connecter le navigateur Internet de l’appareil sur une page Web contenant un logiciel malicieux, pour voler les données contenues dans le téléphone, y déposer des virus, etc.L’attaque initiale peut se faire directement, car le plus souvent, la reconnaissance vocale est activée par défaut sur les smartphones. Mais si l’utilisateur l’a désactivée, ce n’est pas grave : il suffit d’envoyer par radio la commande d’activation (équivalent à une pression prolongée sur le bouton de l’appareil), qui fonctionnera même si le téléphone est verrouillé.Dans leur compte rendu d’expérience, les deux chercheurs se placent dans un contexte géostratégique plus vaste : « L’intérêt des sources à énergie dirigée dans les applications militaires a largement été démontré afin de perturber voire détruire des systèmes électroniques. » Ils rappellent aussi que de nombreux experts en sécurité se méfient des systèmes de reconnaissance vocale : dès 2012, aux Etats-Unis, la société IBM a ordonné à ses employés possesseurs d’iPhones de désactiver Siri.« Des attaques subtiles »Vincent Strubel, sous-directeur de l’expertise à l’Anssi, va plus loin : « Nous devons prendre en compte ce type de menace dans notre stratégie de défense, même si on ne connaît pas d’exemple à ce jour – sauf dans les films de Hollywood. Nous voulons que les fabricants de matériel réfléchissent à ce type de risque émergent. Notre expérience sur les cordons de téléphone est une application rigolote de ce qui est faisable. Avec des émissions de faible puissance, on peut faire des attaques subtiles, et pas seulement bêtement destructrices. »Pour éviter ce genre d’intrusion, vous pourrez peut bien sûr cesser d’utiliser vos kits mains libres – si vous êtes prêts à ce sacrifice. Sur ce point, MM. Esteves et Kasmi sont réalistes : « Malheureusement, il y a un compromis à faire entre la sécurité et l’ergonomie que proposent ces services. »Yves EudesGrand reporterSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.10.2015 à 12h01 • Mis à jour le26.10.2015 à 13h12 | Paul Benkimoun Les soupçons se confirment. Dans un document mis en ligne lundi 26 octobre et publié parallèlement dans la revue médicale The Lancet Oncology, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a annoncé le classement de la consommation de viande rouge comme « probablement cancérogène pour l’homme » (Groupe 2A). Celle des produits carnés transformés a été classée comme « cancérogène pour l’homme » (Groupe 1). Ces conclusions rejoignent celles avancées par l’Institut national du cancer (INCa) dans un état des lieux des connaissances publié en juin, qui considérait comme un facteur de risque « les viandes rouges et charcuteries pour le cancer du côlon-rectum ». Le Dr Christopher Wild, le directeur du CIRC, explique :« Ces résultats confirment les recommandations de santé publique actuelles appelant à limiter la consommation de viande. Dans le même temps, la viande rouge a une valeur nutritive. Par conséquent, ces résultats sont importants pour permettre aux gouvernements comme aux organismes de réglementation internationaux de mener des évaluations du risque, et de trouver un équilibre entre les risques et les avantages de la consommation de viande rouge et de viande transformée, ainsi que de formuler les meilleures recommandations alimentaires possibles. »Le terme de viande rouge comprend « tous les types de viande issus des tissus musculaires de mammifères comme le bœuf, le veau, le porc, l’agneau, le mouton, le cheval et la chèvre ».Les produits carnés transformés (encore appelés viande transformée) font, eux, référence à « la viande qui a été transformée par salaison, maturation, fermentation, fumaison ou d’autres processus mis en œuvre pour rehausser sa saveur ou améliorer sa conservation ». « La plupart des viandes transformées contiennent du porc ou du bœuf, mais elles peuvent également contenir d’autres viandes rouges, de la volaille, des abats ou des sous-produits carnés comme le sang », précise le CIRC. C’est le cas du jambon, des saucisses, du corned-beef, de même que des viandes en conserve, des préparations et des sauces à base de viande.Lire aussi :Le CIRC, une agence de l’OMS ciblée par les industrielsL’industrie de la viande dénonce un « défi au sens commun » L’industrie de la viande n’a pas attendu la publication de la synthèse du CIRC pour riposter. Réagissant aux échos parus dans la presse britannique ces derniers jours, l’Institut nord-américain de la viande considérait que, dans le cas d’une classification comme cancérogène probable ou avéré des produits carnés, « l’agence défierait à la fois le sens commun et des dizaines d’études ne montrant pas de corrélations entre viande et cancer, et d’autres montrant les nombreux bénéfices sanitaires d’un régime incluant de la viande ». Selon l’organisme de recherche indépendant Global Burden of Diseases Project, 34 000 décès par cancer seraient imputables dans le monde, chaque année, à une alimentation riche en viandes transformées, tandis que les régimes riches en viande rouge pourraient être responsables de 50 000 décès par cancer annuellement. Par comparaison, la consommation de tabac provoque un million de décès par cancer par an environ dans le monde, la consommation d’alcool 600 000 décès et la pollution atmosphérique plus de 200 000 morts. L’étude du CIRC porte, elle, sur 800 études sur le cancer chez l’homme, examinées par 22 experts venus de 10 pays différents. Ils ont été réunis du 6 au 13 octobre pour rédiger la « monographie n° 114 » (synthèse d’études scientifiques) consacrée aux viandes.Le groupe de travail s’est fondé sur la base d’« indications limitées » selon lesquelles la consommation de viande rouge est associée au développement du cancer colorectal chez l’homme. L’adjectif « limitées » signifie que cette association peut relever d’autres explications (hasard, biais, facteurs de confusion). Mais elle est soutenue par de « fortes indications » sur les mécanismes accréditant un effet cancérogène de la viande rouge. De fortes présomptions pèsent sur le rôle du fer héminique (présent dans le sang que contient la viande), ainsi que, dans le cas des charcuteries, celui des nitrates et nitrites utilisés pendant leur fabrication. Il existe également des données indiquant des liens avec le cancer du pancréas et le cancer de la prostate.Pour la viande transformée, les experts disposaient d’« indications suffisantes » selon lesquelles la consommation de viande transformée provoque le cancer colorectal. Pour autant, le classement dans le groupe 1, qui comprend également l’amiante et le tabac, ne veut pas dire que la viande transformée soit aussi dangereuse que ces autres facteurs de cancer. Le CIRC rappelle que ses classifications « décrivent la force des données scientifiques sur un agent comme étant une cause de cancer, mais n’évaluent pas le niveau du risque ».Lire aussi :Viande, alcool et plats préparés : ce qui a changé dans nos assiettes depuis 1960Pas d’expertise sur le rôle exact de la cuissonLes experts du CIRC ont conclu, sur la base des données de dix études, que chaque portion de 50 grammes de viande transformée consommée quotidiennement accroît le risque de cancer colorectal de 18 %. « Pour un individu, le risque de développer un cancer colorectal en raison de sa consommation de viande transformée reste faible, mais ce risque augmente avec la quantité de viande consommée, explique le Dr Kurt Straif, chef du programme des monographies du CIRC. Compte tenu du grand nombre de personnes qui consomment de la viande transformée, l’impact mondial sur l’incidence du cancer revêt une importance de santé publique. »Le risque de cancer associé à la consommation de viande rouge est, lui, plus difficile à estimer. Toutefois, si la causalité des associations rapportées entre la consommation de viande rouge et le cancer colorectal était prouvée, les données des dix mêmes études analysées par le CIRC laissent penser que le risque de cancer colorectal pourrait augmenter de 17 % pour chaque portion de 100 grammes de viande rouge consommée par jour. Cette consommation est très variable selon les pays, d’une infime minorité de la population pour certains à la totalité ou presque pour d’autres.Les experts du CIRC ne peuvent, en revanche, se prononcer sur le rôle exact de la cuisson. A haute température, elle génère des composés pouvant contribuer au risque cancérogène, mais leur rôle n’est pas encore parfaitement compris. La cuisson à température élevée ou celle où la nourriture est en contact direct avec une flamme ou une surface chaude (barbecue, cuisson à la poêle) produit davantage de produits chimiques cancérogènes comme les hydrocarbures aromatiques polycycliques et les amines aromatiques hétérocycliques.Paul BenkimounJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Manon Rescan (Lampaul-Guimiliau, envoyée spéciale) « En sommeil », « au placard », « un volcan au repos »… Dans le Finistère, chacun a sa métaphore pour décrire la situation des « bonnets rouges ». Le soulèvement breton, qui a fédéré ouvriers dont l’emploi était menacé, agriculteurs, petits et grands patrons contre l’écotaxe en Bretagne fête ce mois-ci ses deux ans. Le 26 octobre 2013 exactement, les couvre-chefs fournis par la société Armor-Lux apparaissaient pour la première fois sur les têtes présentes au pied du portique écotaxe de Pont-de-Buis-lès-Quimerch dans le Finistère, pour en réclamer le démontage. Les arches blanches et leurs caméras de surveillances étaient alors devenues l’épouvantail d’une Bretagne agricole et agroalimentaire en crise, pour qui la nouvelle taxe avait été « la goutte d’eau » qui faisant déborder leur colère.Pour la famille Cueff de Lampaul-Guimiliau (Finistère), cela fera aussi deux ans, le 26 octobre, que « le malheur » est arrivé. Ce jour-là, le benjamin de la famille, Mickaël, 35 ans, perd sa main droite en ramassant une grenade lacrymogène lancée par les CRS pour disperser les manifestants. Le drame secoue un village déjà dévasté par la fermeture de l’abattoir Gad, annoncée le 11 octobre, privant de leur emploi près de 900 personnes. « Si demain le mouvement repart, j’y vais », assure aujourd’hui, sans hésiter, dans le hangar de sa petite entreprise de vente de matériel agricole, Sébastien, le cadet des Cueff. Dans son camion, il transporte toujours son bonnet rouge d’époque, « prêt à le remettre quand il faudra ». En 2013 c’est « l’injustice » de voir la filière agroalimentaire pénalisée par l’arrivée de la nouvelle taxe sur le transport, qui le pousse à rejoindre les rangs des manifestants.« La guerre n’est pas finie, car la France ne va pas bien », observe-t-il mesurant au quotidien, au contact des éleveurs porcins, les conséquences de la crise agricole. De la cour de son entreprise, Sébastien Cueff voit les bâtiments vides de Gad. « Combien ont retrouvé du travail parmi les salariés ? », lâche-t-il.La question est évidemment rhétorique. A Lampaul on parle de moins de 200 reclassements. Les chiffres définitifs seront bientôt publiés, au moment où, pour les anciens salariés de Gad, l’anniversaire des deux ans du conflit signifiera aussi la fin de leurs droits au chômage. Lire : Le dernier combat des salariés finistériens de Gad« Les ouvriers se sont sentis trahis »Comme beaucoup, Olivier Le Bras a tout récemment terminé une formation en vue de sa reconversion. Ancien découpeur de carcasses à l’abattoir, il aspire aujourd’hui à devenir agent de sûreté dans les aéroports. Mais le marché de l’emploi n’est pas florissant et l’ancien délégué syndical FO s’interroge sur ce qu’il doit, dans ses difficultés à être recruté, à la conjoncture ou à son passé de leader du conflit et de figure des « bonnets rouges ». L’ex-Gad a aujourd’hui pris ses distances avec le mouvement. « Au bout d’un moment, je ne me reconnaissais plus dans les discussions. On se mettait à parler de Bretagne à cinq départements, de langue bretonne… On ne parlait plus d’emploi », raconte-t-il dans sa commune de Saint-Thégonnec (Finistère) où il est devenu, en 2014, adjoint au conseil municipal. Il est aujourd’hui candidat aux élections régionales, sur la liste socialiste emmenée par Jean-Yves Le Drian.A la lutte contre l’écotaxe se sont en effet greffés aux Bonnets rouges des régionalistes, y voyant l’occasion de plaider pour une plus grande autonomie de la Bretagne. « Je voyais bien que ça n’allait rien changer pour nous ; l’abattoir n’allait pas rouvrir », raconte-t-il, le sourire amer.De fait, aujourd’hui, les comités locaux de « bonnet rouges », à l’activité disparate, regroupent surtout un réseau d’individus qui tendent à mettre sur pied des projets bretons (un syndicat, une mutuelle territoriale, une monnaie complémentaire) ou cherchent à peser sur des débats comme la réunification de la Bretagne avec la Loire-Atlantique. Au sein des acteurs historiques du mouvement, l’union ouvriers-agriculeurs a vécu. « Les ouvriers se sont sentis trahis par les agriculteurs », poursuit M. Le Bras, qui fut, dans son combat, accompagné de délégués syndicaux de Doux, Marine Harvest et Tilly-Sabco, qui voyaient aussi leurs emplois menacés.« Nous, on a été avec eux contre l’écotaxe, mais on ne les a jamais vus à la sortie des usines », poursuit-il. L’ex-leader syndical continue toutefois à croire en la sincérité de certains leaders agricoles dans le mouvement, « pas suivis par leurs adhérents ».« Rattrapés par la patrouille »« Certains ont été rattrapés par la patrouille », plaisante Thierry Merret, président de la Fédération départementales des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) du Finistère, qui fédéra agriculteurs et ouvriers et fût l’un des tout premiers à porter le « bonnet rouge ». Dans sa bouche, « la patrouille » ce sont les corporatismes syndicaux ou politiques mis de côté au plus fort du mouvement.Dans ses propres troupes, l’alliance des patrons, que sont les agriculteurs, avec les ouvriers n’a pas toujours convaincu. « Des gens du monde paysan ont commencé à trouver que le mouvement devenait trop politisé », explique-t-il encore.En ligne de mire ? La personnalité clivante de Christian Troadec, maire de Carhaix (Finistère) qui s’est imposé comme l’un des figures centrales du mouvement, et a été régulièrement taxé de récupération politique. Il est aujourd’hui candidat (sous l’étiquette « centre gauche » avance-t-il) aux régionales en reprenant le mot d’ordre des « bonnets rouges », « Vivre, décider et travailler en Bretagne ».Lire aussi :Régionales : des bonnets rouges incontournables en BretagneThierry Merret le confie sans fard, c’est ce risque de récupération politique qui l’a conduit à ne pas tenter de rappeler les « bonnets rouges » à la mobilisation au moment où les Jeunes agriculteurs du Finistère montaient sur leurs tracteurs en direction de Paris en pleine crise agricole. « Pour moi le mouvement va renaître », assure-t-il malgré tout. Il en tient pour preuve le « grand moment » qu’a été la manifestation du 2 novembre 2013 à Quimper. « C’était quelque chose », abonde, dans son hangar à Lampaul-Guimiliau, Sébastien Cueff. « Cette solidarité entre les patrons et les ouvriers, ça a marqué les gens. »Jean-Pierre Le Mat, actuel porte-parole du collectif des « bonnets rouges », y croit aussi. « Le mouvement a montré que l’idée d’insurrection est possible en Bretagne. » Débarrassée des unions de circonstance qui l’ont embrasée, difficile de prédire si elle pourra fédérer à nouveau le ras-le-bol qui couve.Manon Rescan (Lampaul-Guimiliau, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Rémi Dupré Après Michel Platini, le prince jordanien Ali Bin-Al Hussein et le Trinidadien David Nakhid, il est la quatrième personnalité à avoir déposé son dossier de candidature à la présidence de la Fédération internationale de football (FIFA).Le 23 octobre, soit trois jours avant la date limite fixée au lundi 26 octobre, le diplomate français Jérôme Champagne, 57 ans, a déclaré qu’il se lançait une deuxième fois dans la course à la succession du Suisse Joseph Blatter, patron de l’organisation mondiale depuis 1998, et actuellement suspendu 90 jours par son comité d’éthique, à l’instar de Platini.Ancien cadre de la FIFA (1999-2010), celui qui fut jadis pigiste à France Football avait échoué à obtenir les cinq parrainages nécessaires pour valider sa première candidature, fin janvier, dans l’optique du congrès électif du 29 mai, en dépit d’une année entière passée à arpenter le globe pour faire campagne.Cette fois, l’ex-secrétaire général adjoint de la FIFA est parvenu à réunir huit parrainages, « de pays issus de trois continents », affirme-t-il au Monde. Il a déposé son dossier de candidature avant le Sud-Africain Tokyo Sexwale, ancien compagnon de route de Nelson Mandela, et le cheikh bahreïnien Salman Al-Khalifa, patron de la Confédération asiatique, qui devrait se présenter, anticipant une éventuelle disqualification de Michel Platini, dirigeant de l’Union des associations européennes de football (UEFA). Secrétaire général de la Confédération du Vieux continent, l’Italien Gianni Infantino pourrait, lui aussi, se lancer dans la course.Lire aussi :FIFA : le Sud-Africain Tokyo Sexwale candidat à la présidence« Je suis candidat pour une raison simple : regardez tout ce qu’il s’est passé ces trois derniers mois. (…) La FIFA a besoin d’un renouveau, d’air frais »Ancien conseiller personnel de Sepp Blatter – tout comme le fut Platini entre 1998 et 2002 –, Jérôme Champagne a remis ses parrainages, lundi 19 octobre à minuit, la veille de la réunion d’urgence du comité exécutif de la Fédération internationale. « Je suis candidat pour une raison simple : regardez tout ce qu’il s’est passé ces trois derniers mois. La campagne n’était pas au niveau avec des slogans vides de sens, des controverses, des accords négociés et aucun programme mis sur la table. La FIFA a besoin d’un renouveau, d’air frais », détaille-t-il.La mise à l’écart de la candidature de Michel Platini, le temps de sa suspension provisoire, a-t-elle motivé la décision d’un Jérôme Champagne attendant, dans l’ombre, qu’un espace politique s’ouvre ? « Nullement, répond l’intéressé, connu pour ne pas porter dans son cœur le président de l’UEFA. Les procédures en cours contre des individus n’ont pas eu d’impact sur ma candidature. J’ai pris mon courage à deux mains après avoir longtemps prêché dans le désert. Dès 2012, j’ai pointé les dysfonctionnements au sein du comité exécutif, les inégalités. Il s’est passé beaucoup de choses et les cartes ont été redistribuées. Les événements on fait que les principaux acteurs ont été mis sur la touche ou éliminés. »Ancien chef du protocole au Comité français d’organisation (CFO) du Mondial 1998, coprésidé alors par Michel Platini, le diplomate a longtemps été perçu comme le « ministre des affaires étrangères » voire, selon ses opposants, le « porteur de serviette » de Sepp Blatter. Une proximité qui se veut aussi idéologique. Apôtre de la multipolarité du football, le Francilien n’a-t-il pas assuré, à News tank football, qu’il « voterait en faveur du président sortant » s’il pouvait participer au scrutin le 29 mai ? Ce lien et cette estime mutuelle n’ont jamais été contestés par Blatter lui-même : « Il a travaillé dix ans avec moi, c’est donc quelqu’un de valable », observait le roué valaisan, en mai 2013, dans les colonnes de L’Equipe. Lire aussi :FIFA : le prince Ali à nouveau candidat« Le cheval de Troie de Blatter »Au crépuscule de son règne, mis à l’écart, le patriarche du football mondial souhaiterait-il faire de son ancien conseiller son successeur, le 26 février 2016, lors du prochain congrès électif de la FIFA ? La question taraude de nombreux observateurs de l’instance mondiale. Au point que certains experts de l’échiquier politique du ballon rond laissent entendre que Champagne, le « fils préféré », contrairement à Platini, le fils honni, aurait bénéficié de l’appui en sous-main du monarque déchu pour trouver ses précieux parrainages dans la dernière ligne droite. « Non, je n’ai pas eu besoin de l’aide de Sepp Blatter », assure celui qui fut directeur des relations internationales de la Fédération internationale.« Ce diplomate mégalo est le cheval de Troie de Blatter, affirme un fin connaisseur des arcanes de la FIFA. S’il est élu, il le désignera président d’honneur. Blatter deviendra le conseiller occulte du nouveau président de la FIFA : un rôle qui lui ira comme un gant. C’est écrit. A moins que Champagne ne retienne les leçons de son pygmalion et qu’il ne tue le père en isolant Blatter à Viège (la ville natale du Valaisan). »« Il vaut mieux ne pas vous communiquer mes pensées relatives à cette candidature, souffle-t-on pourtant dans l’entourage du président suspendu. Il n’a jamais joué au football, n’a jamais dirigé une équipe et pourtant il sait tout sur le foot et comment il faudrait faire afin qu’il aille mieux. Il n’y a que lui et encore lui qui connaît et qui sait ce qu’est le football. » Prônant la transparence, Jérôme Champagne ne dévoilera néanmoins pas l’identité des Fédérations nationales qui lui ont permis de valider sa candidature. « Elles ont pris des risques », coupe-t-il.« Peut-il avoir les mains propres ? »Sa proximité avec le « roi » peut-elle, à moyen terme, constituer un frein à ses ambitions ? « Comment quelqu’un qui a bossé onze ans avec Blatter peut-il avoir les mains propres ? », s’interroge un spécialiste de la FIFA. « Quand vous êtes en permanence dans la cohabitation, comme ça a été le cas pendant quatre ans durant le premier mandat (1998-2002) de Blatter, avec toutes les réunions en minorité, vous ne pouvez rien faire. On s’accroche aux branches comme on peut. On doit parfois dîner avec le diable avec une longue cuillère. Et on l’a fait. Moi je n’ai rien à cacher : investiguez mon passé », déclarait, en mai 2014, le diplomate dans nos colonnes.« Je n’ai pas honte des onze années que j’ai passées à la FIFA », dit-il aujourd’hui tout en assurant avoir été « viré » de l’organisation en janvier 2010 car ses « idées gênaient ». Ses opposants évoquent le « gros chèque » qu’il a touché à son départ après avoir signé une clause de confidentialité. « Il a beaucoup appris et, du coup, a reçu beaucoup en 2010 pour refermer le couvercle sur certains dossiers sensibles », observe un connaisseur de la FIFA. À l’époque, le Qatari Mohamed Bin Hammam, patron de la Confédération asiatique, milite pour sa mise à l’écart. Le diplomate ferraille alors avec l’UEFA sur plusieurs dossiers, dont celui des transferts des mineurs et la réforme du 6 + 5 (projet visant à obliger les clubs à aligner six joueurs nationaux au minimum dans leur onze de départ). « Ceux qui ont obtenu ma tête sont aujourd’hui suspendus », balaye-t-il froidement.Jérôme Champagne indique qu’il mènera une « campagne de proximité » et milite pour l’organisation de trois débats télévisés entre candidats, en décembre, janvier et février 2016. Méconnu du grand public, ce polyglotte aux manières raffinées peut-il tirer son épingle du jeu alors que la campagne s’annonce agitée ? Ancien conseiller de Sepp Blatter, son ami Guido Tognoni en est persuadé : « Aujourd’hui, il est le seul candidat de qualité. »Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.10.2015 à 11h27 • Mis à jour le26.10.2015 à 15h13 | Samuel Laurent #AirFrance : les chiffres qui parlent https://t.co/8KKBwGn6C3 https://t.co/CbWc4MH6m7— LePoint (@Le Point)require(["twitter/widgets"]);Ce n’est qu’une petite série de graphiques, mais elle a eu son petit succès : l’hebdomaire Le Point a publié, en marge d’un article consacré aux « avantages » des personnels d’Air France, une série de quatre histogrammes appuyant le propos.Pilotes mieux payés en fin de carrière, heures de vol moins élevées pour un commandant que chez la concurrence, recours à un troisième pilote plus tôt que les autres compagnies, hôtesses qui font moins d’heures de vol par an que celles des compagnies « low cost »... Autant d’éléments illustrés par des barres de couleur incarnant ces différences. Quitte parfois à les exagérer très très fortement à l’aide d’artifices graphiques.Lire les dernières informations :Air France : le DRH veut des contrats de travail en fonction de la « productivité » des salariés  Salaires : 28 % représentés par... 200 %Premier cas : la différence de salaires. Les chiffres indiquent un écart de 28 % (270 000 contre 210 000). Mais le graphique, lui, traduit cette différence par une barre plus de trois fois plus haute que l’autre, soit un différentiel de 200 % ! Qu’a fait Le Point ? Il n’a conservé que le « haut » du graphique, sans partir d’une échelle à zéro, ce qui constitue une première entorse. On peut parfois choisir une échelle qui ne commence pas à 0, mais il faut alors l’indiquer, ce qu’il ne fait pas ici. En réalité, voilà ce que donnent les mêmes chiffres présentés avec une échelle débutant à 0 : #container_14458507336{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14458507336{ height:500px; } #container_14458507336 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14458507336 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14458507336 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14458507336 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Salaire annuel brut d'un commandant en fin de carrière(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14458507336", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Air France","Swissair/Lufthansa"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "salaire commmandant fin de carrière", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 270000 ], [ "", 210000 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}On le voit, ce n’est pas tout à fait la même impression. Heures de vol : 200 % de différence pour représenter 23 %Même chose avec le différentiel du nombre d’heures de vol : Entre 650 et 800, la différence est de 23 %. Ici, Le Point affiche une barre encore une fois trois fois plus haute que l’autre, soit 200 % de différence. Voici là encore le même graphique avec une échelle normale. C’est un peu moins spectaculaire : #container_14458507940{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14458507940{ height:500px; } #container_14458507940 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14458507940 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14458507940 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14458507940 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre d'heures de vol en long courrier pour un commandant(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14458507940", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Air France","Swissair/Lufthansa"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Vol long courrier", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 650 ], [ "", 800 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " heures", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} 3e pilote, hôtesses : des graphiques corrects, une méthode qui l’est moinsSeule la seconde série de graphes se rapproche plus de la réalité. en prenant cette fois une réelle échelle à 0. On le voit, nos graphiques et ceux du Point sont ici similaires : #container_14458508458{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14458508458{ height:500px; } #container_14458508458 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14458508458 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14458508458 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14458508458 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre d'heures de vol au-delà desquelles un troisième pilote est nécessaire(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14458508458", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Air France","Swissair/Lufthansa"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "3e pilote", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 8 ], [ "", 9 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " heures", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Néanmoins, ce sont cette fois les choix de chiffres qui posent question. Ainsi, ci-dessous, après avoir comparé Air France et Swiss/Lufthansa, Le Point change soudainement et, pour évoquer le nombre d’heures de vol que font les hôtesses, préfère comparer la compagnie française et deux compagnies « low cost ». #container_14458509729{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14458509729{ height:500px; } #container_14458509729 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14458509729 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14458509729 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14458509729 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre d'heures annuelles pour une hôtesse de l'air basée à Orly(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14458509729", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Air France","EsayJet/vueling"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "heures de vol hôtesse", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 450 ], [ "", 850 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " heures", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant) Israël a lancé une vaste opération militaire et policière dans le nord de la Cisjordanie pour appréhender les meurtriers d’un couple de colons israéliens, tués, jeudi 1er octobre, non loin de Naplouse. La voiture d’Eitam et Naama Henkin, habitants de Neria, a été visée par balles jeudi soir, alors qu’ils rentraient chez eux. Leurs quatre enfants se trouvaient à l’arrière du véhicule. Selon les enquêteurs, les assaillants auraient ouvert le feu à un virage, près du village palestinien de Beit Fourik. Puis l’un d’eux serait sorti de la voiture pour vérifier si les adultes étaient morts, avant de prendre la fuite en direction d’un village palestinien.Des milliers de personnes, parmi lesquelles le président israélien, Reuven Rivlin, ont assisté vendredi matin aux funérailles des victimes. « Nous sommes confrontés à une vague de terreur, a dit Reuven Rivlin devant l’assistance, composée essentiellement de colons. Vous êtes en première ligne, et vous en payez le prix. » Le 19, puis le 29 juin, des attaques similaires contre des colons, par arme à feu et en voiture, avaient eu lieu en Cisjordanie, près de Dolev et de Shvut Rachel. Deux personnes avaient été tuées et plusieurs autres blessées. Après la première attaque, Naama Henkin avait écrit au président israélien, a-t-il déclaré lors des funérailles. « Je vous ai répondu, a-t-il lancé. Je vous ai dit que cette terre est à nous dans sa totalité, et sous notre souveraineté, il est de notre responsabilité d’assurer sa sécurité et celle de nos citoyens. »Quatre bataillons déployés dans le nord de la CisjordaniePendant ce temps, quatre bataillons israéliens ont été déployés dans le nord de la Cisjordanie, pour rechercher les auteurs de l’attaque et prévenir des actes de vengeance de la part des colons contre des villageois palestiniens.Une grande tension règne actuellement dans les territoires palestiniens et à Jérusalem-Est, où des affrontements quasi quotidiens ont lieu depuis plusieurs semaines sur l’esplanade des Mosquées (Mont du Temple), devant la mosquée Al-Aqsa, entre la police et de jeunes émeutiers palestiniens. Ces derniers veulent empêcher les extrémistes juifs de visiter le lieu saint et d’y prier, ce qui leur est interdit. À ces affrontements, s’ajoute une recrudescence des jets de pierre sur les routes empruntées par les colons, qui ont conduit le gouvernement à promouvoir un durcissement des peines encourues. Les brigades Abdel Qader Al-Husseini, affiliées aux brigades des Martyrs d’Al-Aqsa, une faction armée proche du Fatah, ont revendiqué l’attaque meurtrière de jeudi, sans que cela puisse être vérifié. Dans la bande de Gaza, le Hamas a loué ses auteurs et appelé à d’autres actions de cette nature. En déplacement à New York, le premier ministre Benyamin Nétanyahou a mis en cause le silence de l’Autorité palestinienne et ses « incitations à la violence », l’accusant de propager des « mensonges » au sujet de l’esplanade des Mosquées. Il a rappelé qu’après l’attaque contre une famille palestinienne dans le village de Douma, le 31 juillet, lors de laquelle trois personnes dont un bébé avaient péri dans un incendie criminel, il avait, de même que tous les dirigeants israéliens, condamné « immédiatement et avec force » l’attentat. Personne, depuis, n’a été officiellement inculpé.Les membres extrémistes du gouvernement ont réagi quelques minutes à peine après l’annonce de l’attaque. Le ministre de l’agriculture, Uri Ariel, y a vu une « conséquence de la litanie de mensonges » de Mahmoud Abbas à l’ONU. La ministre adjointe des affaires étrangères Tzipi Hotovely, présente à New York, a estimé que « ce genre d’incident est une preuve supplémentaire que les Palestiniens ne veulent pas la paix, mais la haine ». Comme le rapporte la presse israélienne, la ministre réclame par ailleurs la « liberté de culte » sur l’esplanade des Mosquées. Lire aussi :Israël durcit son arsenal législatif à l’encontre des lanceurs de pierresPiotr Smolar (Jérusalem, correspondant)ReporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.10.2015 à 17h18 • Mis à jour le02.10.2015 à 18h05 | Audrey Garric et Pierre Le Hir Après des années de blocage et de manœuvres en coulisses, les pays anti et pro-OGM dévoilent leur jeu en Europe. Seize Etats membres de l’Union ont demandé, ces dernières semaines, l’interdiction de cultiver des organismes génétiquement modifiés (OGM) sur leur territoire. La France, l’Allemagne, la Bulgarie, Chypre, la Lettonie, la Grèce, la Croatie, l’Autriche, la Hongrie, la Pologne, les Pays-Bas, la Lituanie, l’Italie et le Danemark ont déjà formulé cette demande auprès de la Commission européenne, ainsi que le Royaume-Uni au nom de l’Ecosse, le pays de Galles et l’Irlande du Nord, et la Belgique pour la Wallonie. La Slovénie pourrait leur emboîter le pas, avant samedi 3 octobre, date-butoir fixée par la nouvelle directive européenne sur le sujet, entrée en vigueur en avril.Le nouveau texte, qui visait à sortir de l’impasse dans laquelle se trouvait l’Europe vis-à-vis de ce dossier brûlant, laisse le choix aux Etats membres d’autoriser ou d’interdire la culture des OGM sur leur territoire, et ce, en amont de la procédure d’autorisation menée par la Commission européenne et l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).Lire : La culture des OGM facilitée dans l’Union européenneNeuf dossiers de maïs OGM en attente d’une autorisationJusqu’à présent, les Etats « anti-OGM » ne pouvaient interdire les cultures transgéniques sur leur territoire qu’après leur autorisation à l’échelle européenne, en prenant des clauses de sauvegarde ou des mesures d’urgence pour des motifs environnementaux et sanitaires. Une procédure très fragile juridiquement : la France a, par exemple, été attaquée à trois reprises sur ses moratoires – le dernier pourvoi introduit par les industriels étant toujours examiné par le Conseil d’Etat.Avec la nouvelle directive, les Etats qui souhaitent bannir des OGM doivent en faire la demande auprès des semenciers, sous la houlette de la Commission, afin d’être retirés du périmètre de culture. C’est ce que la France a fait le 17 septembre, en transposant dans le droit français la directive européenne. Paris a ainsi demandé à exclure de son territoire les 9 dossiers d’OGM en attente d’autorisation au niveau européen : le MON810 de Monsanto (deux demandes, pour son autorisation et son renouvellement), le TC1507 de Pioneer, proposé par la Commission en 2013 sous la pression d’un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne, ainsi que six autres maïs de Monsanto, Pioneer et Syngenta. Les entreprises de biotechnologie ont maintenant trente jours pour donner leur réponse (ou s’abstenir, ce qui est considéré comme une approbation).En cas d’opposition de ces dernières, la France, à l’image des autres gouvernements européens, pourra interdire les plantes sur son sol en invoquant différents motifs, notamment de politique agricole, d’aménagement du territoire ou des conséquences socio-économiques.Lire : OGM : tout comprendre au nouveau cadre européenAccélérer la mise en culture de semences« Le nouveau texte simplifie la procédure pour interdire les OGM. Reste à voir si elle fonctionne, notamment la phase de négociations entre les Etats et les semenciers, prévient Pauline Verrière, juriste à l’association Inf’OGM. On peut également craindre des recours devant l’Organisation mondiale du commerce, cette dernière pouvant sanctionner des décisions politiques basées sur des arguments socio-économiques et non scientifiques. Surtout, il existe un risque de multiplication des dossiers d’autorisation au niveau européen. » Car l’objectif de la nouvelle directive était, en laissant la liberté à chaque Etat de se prononcer pour son territoire, d’empêcher les blocages au niveau communautaire. Ceux-ci ont conduit à ce qu’un seul OGM soit actuellement cultivé en Europe : le maïs MON810. Cette semence est plantée presque exclusivement en Espagne, avec 132 000 hectares en 2014, ainsi qu’un peu au Portugal (8 500 ha). En 2015, les surfaces de MON810 ont considérablement diminué dans les trois autres pays qui le cultivent : en République tchèque (997 ha), en Slovaquie (105 ha) et en Roumanie (2,5 ha), selon les comptes d’Inf’OGM.La nouvelle législation va donc certainement accélérer la mise en culture de semences transgéniques sur le sol européen. Le porte-parole santé et environnement de la Commission précise ainsi que la latitude laissée aux Etats membres de s’opposer à ces cultures « ne change rien aux avis scientifiques de l’EFSA, selon lesquels les OGM ne présentent pas de risque pour l’environnement et la santé ».« Décision démocratique »Pour l’heure, les ONG se félicitent de la volonté d’une majorité de pays européens de prohiber la culture des OGM sur leur sol. « C’est un mouvement de masse, à la fois politique et citoyen, qui montre qu’un nombre croissant d’Etats membres ne font pas confiance aux évaluations conduites par l’Union européenne et prennent des mesures, à juste titre, pour protéger leur agriculture et leur alimentation », estime Anaïs Pourest, de Greenpeace France. Les pays et régions qui ont d’ores et déjà signifié leur intention d’interdire les cultures transgéniques « représentent 65 % de la population de l’UE et 66 % de ses terres arables », souligne-t-elle.« Il n’y a jamais eu un signal aussi clair que les cultures génétiquement modifiées, et les entreprises qui les produisent, ne sont pas bienvenues en Europe », renchérit Mute Schimpf, des Amis de la Terre Europe, dans un communiqué. Elle ajoute : « La décision démocratique des pays de bannir les cultures OGM doit être respectée par l’industrie des biotechnologies. » Reste que le dossier des OGM en Europe est loin d’être clos. En particulier, la question des « zones tampons » à mettre en place pour éviter des contaminations frontalières, entre un pays ouvert aux cultures transgéniques et son voisin les refusant, n’est toujours pas réglée. Quant à la révision des procédures d’évaluation et d’autorisation, réclamée depuis des années par les ministres européens de l’environnement, elle est toujours en suspens.Audrey GarricChef adjointe du service Planète/Sciences du MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Joël Morio Peur de vous ennuyer pendant les longues soirées d’hiver qui approchent ? Offrez-vous une cure de nostalgie sous la couette. L’Institut national de l’audiovisuel (INA) vient d’ouvrir son service de vidéo à la demande par abonnement. Pour 2,99 euros par mois, 20 000 programmes de télévision sont accessibles. De quoi alimenter vos veillées pendant… 46 ans à raison d’une heure de visionnage par soir.Et encore, d’autres émissions devraient être disponibles. En effet, l’INA prévoit d’ajouter à son nouveau service, baptisé « INA Premium », plus d’une cinquantaine de nouveaux programmes chaque mois. « Notre objectif, c’est de donner au public ce qu’il a aimé et ce qu’il pourrait aimer », explique Stéphane Ramezi, responsable des éditions multimédias à l’INA.Le commissaire Cabrol, Folcoche, Belphégor ou CasimirJusqu’à présent, certains programmes étaient vendus en téléchargement définitif moyennant un tarif qui variait de 0,49 à 3,99 euros. Désormais, l’abonné pourra piocher dans des milliers de contenus : des séries, des fictions, des spectacles, des événements sportifs, des documentaires, des émissions dédiées à la jeunesse ou à l’humour…Il pourra ainsi découvrir ou redécouvrir Alain Decaux, Bernard Pivot, Roland Barthes, le commissaire Cabrol, Folcoche, Belphégor ou… Casimir.Le plus ancien programme proposé est le film de René Clément La Bataille du rail, sorti en 1946, mais l’institut mettra à disposition des œuvres très récentes.L’INA met également en ligne les documentaires dont il est aussi coproducteur, soit une cinquantaine par an. On pourra voir ainsi très peu de temps après sa diffusion à la télévision un documentaire inédit sur Picasso.Ce service est disponible via le Web. L’INA travaille avec les fournisseurs d’accès à Internet pour qu’il puisse être directement accessible via les box. Cela pourrait être le cas au début de 2016.Joël MorioJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.10.2015 à 16h53 | Yann Bouchez et Catherine Pacary Le Parc des Princes va-t-il changer de propriétaire ? Selon Le Parisien du vendredi 2 octobre, la Ville de Paris, détentrice de l’enceinte, et la direction qatarie du club de football du Paris-Saint-Germain (PSG) ont mené des discussions à propos d’une éventuelle cession du stade de la porte de Saint-Cloud.Quelques heures plus tard, la mairie de Paris a tenu à démentir « formellement », dans un communiqué, l’information du quotidien « selon laquelle une offre aurait été faite au Paris-Saint-Germain en vue de lui vendre le Parc des Princes ». « La Ville rappelle qu’une convention d’occupation du domaine public avec le Paris-Saint-Germain est actuellement en cours pour l’occupation du Parc des Princes jusqu’en 2044, poursuit le texte. Elle prévoit la réalisation de travaux d’envergure pour 75 millions d’euros avant l’Euro 2016, financés par le club. (…) Cette convention comprend également une redevance au bénéfice de la Ville de Paris, composée d’une part fixe de 1 million d’euros par an et d’une part variable liée à l’évolution du chiffre d’affaires du club réalisé au Parc des Princes. La vente de l’enceinte n’est donc pas du tout d’actualité. »Lire aussi :Anne Hidalgo dément discuter de la vente du Parc des Princes avec le QatarPourtant, avant même la publication du démenti, la nouvelle avait suscité des réactions, notamment à gauche. « Nous ne souhaitons pas que le Parc des Princes soit vendu, ni au Qatar ni à personne, a averti David Belliard, coprésident du groupe écologiste de Paris. Nous ne cessons de rappeler qu’il faut privilégier les baux emphytéotiques à la vente du foncier, pour garder la maîtrise du sol mais aussi, d’un point de vue économique, pour une gestion saine de long terme des finances municipales. »« Patrimoine de tous les Parisiens »Joint par Le Monde, Yves Contassot, conseiller vert de la Ville de Paris, souligne que « la Ville a un gros souci financier : il lui manque 300 millions d’euros pour boucler son budget 2016. » Une vue à court terme se révélerait néanmoins néfaste selon lui : « La mairie nous indique qu’il est beaucoup moins rentable financièrement de louer que de vendre. Mais dans dix ou quinze ans, quand le patrimoine sera vendu, elle n’aura plus rien. Tous les propriétaires savent ce qu’il faut faire, il est étonnant de voir que la Ville de Paris ne veut pas le comprendre. » Au Parti de gauche, le secrétaire national Alexis Corbière s’est fendu d’un tweet pour dénoncer ce qu’il considérerait comme une attaque au « patrimoine de tous les Parisiens ».Mais au-delà du cas parisien et du démenti officiel de la mairie, l’agitation qu’a suscité la nouvelle souligne en creux une particularité hexagonale. Contrairement aux autres championnats européens, où les plus gros clubs sont propriétaires de leur enceinte, à l’image du Real Madrid, du FC Barcelone ou du Bayern Munich, la France reste marquée par une tradition de forte implication des pouvoirs publics dans les installations sportives des clubs de haut niveau. « En France, il est dans les mœurs que les collectivités locales financent les infrastructures sportives, contextualise Jean-Pascal Gayant, économiste du sport et auteur d’un blog pour Lemonde.fr. Mais il y a une dissociation qui devient de plus en plus évidente entre les infrastructures pour le sport loisir et celles pour le sport professionnel, comme le football. »Depuis plusieurs années, l’implication des pouvoirs publics dans le sport professionnel a été remise en cause, à mesure que le football a continué à engranger de plus en plus d’argent. Certains clubs, de leur côté, ont tenté d’être plus autonomes. « Ce questionnement s’est renforcé en 2006, lors de la Coupe du monde en Allemagne, où l’on a découvert que les stades étaient grands, modernes et rentables et que les clubs allemands étaient corrélativement dans une bonne santé financière, explique M. Gayant. En France, on s’est dit qu’on devait faire de même. Avec une petite différence : les clubs allemands avaient financé leurs stades, tandis que les clubs français ont continué à faire financer le théâtre de leur création de valeurs par les collectivités locales. »L’OL, un cas à partDe fait, Nice (Allianz Arena), Bordeaux (Matmut Atlantique) et Lille (stade Pierre-Mauroy) ont construit leurs nouveaux stades, ces dernières années, en ayant recours aux partenariats public-privé. Mais avec ce système, les clubs résidents, locataires des enceintes, doivent s’acquitter de charges fixes importantes. « Même si les clubs prétendent vouloir être maîtres de leurs infrastructures, ils n’en ont en général pas les moyens, ajoute M. Gayant. Mis à part Lyon, tous les stades sont in fine financés par le contribuable local ou national – dans le cadre de l’Euro 2016, 158 millions d’euros ont été débloqués par l’Etat pour leur construction ou leur rénovation. »En France, seul l’Olympique lyonnais, en effet, a choisi une voie différente, se serrant la ceinture sur le marché des transferts pendant plusieurs années, afin de pouvoir se construire son « stade des Lumières », dont le coût est estimé à 450 millions d’euros, avec des financements quasi exclusivement privés.En novembre 2014, Jean-Michel Aulas, le président de l’OL, justifiait ainsi son choix dans les colonnes de France Football : « Il y a une corrélation directe entre le fait d’être propriétaires et le fait d’être dans les 15 premiers du classement à l’indice UEFA. On a bâti un plan sur dix ans qui va nous faire passer progressivement de 20 millions d’euros par an de revenus supplémentaires à 80 millions d’euros. »Avec l’AJ Auxerre, l’AC Ajaccio – respectivement propriétaires des stades de l’Abbé-Deschamps et François-Coty – et bientôt le Gazélec d’Ajaccio – qui est en passe de racheter à la caisse centrale d’activités sociales, pour 1 million d’euros, le petit stade Ange-Casanova – l’OL va bientôt devenir l’un des très rares clubs professionnels français propriétaires de son stade. De nombreux commerces devraient être installés aux alentours de l’enceinte, afin d’optimiser la rentabilité des lieux.ParadoxeEn rachetant et en agrandissant le Parc des Princes – ils souhaitent porter sa capacité de 48 000 à 60 000 places –, les Qataris pourraient ainsi augmenter les rentrées financières liées à la billetterie. Dans ce domaine tout particulièrement, les clubs hexagonaux sont en retard. Selon l’Union des clubs professionnels de football, les recettes de billetterie en France s’élevaient à 139 millions d’euros lors de la saison 2012-2013, très loin derrière l’Angleterre (682), l’Allemagne (469), l’Espagne (402) et l’Italie (182).Si les dirigeants de l’OL ont dû mener une longue bataille juridique face à la résistance d’habitants de Décines et de certains élus, écologistes notamment, la vague d’inquiétudes que suscite l’éventualité d’une vente du Parc des Princes à la direction qatarie apparaît différente. Car là où l’Olympique lyonnais a construit son propre stade, le PSG rachèterait à une collectivité publique l’enceinte inaugurée en 1972 par Georges Pompidou. La symbolique n’est plus la même.Ainsi, certains élus à gauche qui ont souvent critiqué que les pouvoirs publics s’investissent financièrement dans les clubs professionnels, s’opposent-ils désormais à une éventuelle cession du stade. « On peut parler de paradoxe, estime Jean-Pascal Gayant. Le citoyen voudrait que les clubs de football, qui sont sur un magot très important, financent eux-mêmes le théâtre de création de la valeur privée (le stade, en l’occurrence), mais il a aussi peur de voir cette espèce de patrimoine commun partir totalement du champ public, de la sphère citoyenne. »Yann BouchezJournaliste au service SportSuivreAller sur la page de ce journalisteCatherine PacaryJournaliste au Monde Roxane Poulain Ses branchages entremêlés se déploient pour retomber en cascade jusqu’au sol, et confèrent au cèdre bleu pleureur de l’Atlas une apparence arachnéenne. Avec des dimensions impressionnantes – 14 mètres de long et 700 m2 de ramure – cette espèce singulière a remporté le prix national de l’arbre 2015. Les résultats ont été dévoilés mercredi 30 septembre au Parc floral de Vincennes.Décerné chaque année depuis 2011, ce prix vient distinguer un arbre présélectionné dans le cadre de concours régionaux. Le jury, emmené par Georges Feterman, président de l’association A.R.B.R.E.S, a donc fixé son choix cette année sur le cèdre bleu pleureur de l’Atlas. Le lauréat provient de la région Ile-de-France, où il s’épanouit à l’arboretum du domaine départemental de la Vallée-aux-Loups, à Chatenay-Malabry (Hauts-de-Seine).Ce concours, créé par le magazine Terre sauvage et l’Office national des forêts, vise à mettre en valeur les arbres du patrimoine français. Pour cela, le jury s’appuie sur des critères à la fois esthétiques, environnementaux ou historiques. « Mais ce n’est pas uniquement une question d’espèce, d’âge ou de taille : c’est aussi le lien entre l’arbre et les hommes que le concours cherche à mettre en valeur », souligne Olivier Thomas, membre du jury et président de l’agence régionale des espaces verts d’Ile-de-France.MutationLe cèdre de l’Atlas est une espèce originaire d’Afrique du Nord. Planté dans le domaine de la Vallée-aux-Loups il y a cent-cinquante ans par un pépiniériste, l’arbre a fait l’objet d’une mutation, survenue d’une manière inexpliquée, qui explique sa couleur saphir et son port pleureur. Plutôt que de l’arracher, l’homme a entretenu l’arbre mutant ; ce qui a permis la création de cette espèce unique en son genre. Ses semblables sont tous issus d’une bouture ou d’une greffe, ce qui fait de lui l’ancêtre de sa sous-espèce. Parallèlement au vote du jury, 90 000 internautes ont également eu la possibilité de désigner leur gagnant. C’est le fromager de Guyane, dont la cime domine le monde à plus de 60 mètres de haut, qui a reçu le « prix du public » avec plus de 30 000 voix. Le lauréat a devancé de peu le banian du port à La Réunion. Ce dernier, qui s’étend sur un périmètre de 45 m2, présente la particularité de se situer sur un rond-point. Les créateurs de ce concours souhaitent mettre en avant les richesses des paysages français. Mais au-delà de l’intérêt patrimonial, Olivier Thomas précise que « ce concours présente aussi des vertus écologiques et pédagogiques : il vise à promouvoir le respect des arbres et de la forêt, et de leur lien indéfectible avec l’homme ».La maison de la région Poitou-Charentes accueille jusqu’au 29 octobre une exposition qui mettra en lumière les clichés des 25 candidats. Une seconde exposition de photos présentant vingt des plus beaux spécimens d’Ile-de-France se tiendra au Parc floral de Vincennes jusqu’au 31 décembre.Roxane PoulainJournaliste au Monde Simon Auffret C’était une disposition importante du troisième plan cancer, lancé en 2014 par le gouvernement. Dans la nuit du mercredi 30 septembre au jeudi 1er octobre, les sénateurs ont voté, comme les députés en avril, un amendement encadrant le « droit à l’oubli » pour les anciens malades du cancer. La mesure vise à faciliter la signature de contrat d’assurance et de prêt immobilier pour ces personnes considérées comme des « emprunteurs à risque ».Le #Sénat vote le droit à l'oubli pour les ex-malades du #cancer... http://t.co/grlRhw2b0W— laliguecancer (@la Ligue vs. cancer)require(["twitter/widgets"]);Que dit la loi santé sur le « droit à l’oubli » ?En ajoutant à la loi santé la convention Aeras (assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé), les sénateurs ont adopté en première lecture le principe d’un « droit à l’oubli » pour les anciens malades du cancer. Demandé depuis plusieurs années par les malades et les associations, il permet aux patients dont le traitement est terminé depuis au moins dix ans de contracter un contrat d’assurance ou un prêt à la consommation sans avoir à communiquer d’historique médical.Ce que dit le texte :« Le délai au-delà duquel aucune information médicale ne peut être recueillie par les organismes assureurs ne peut excéder dix ans après la date de fin du protocole thérapeutique définie par l’Institut national du cancer. »L’idée d’un « droit à l’oubli » apparaît en 2014 dans le troisième plan cancer, lancé par François Hollande avec l’objectif de permettre aux personnes « qui ont été frappées par le cancer de mener une vie normale ». Signée en mars 2015, la convention Aeras fixait ce droit quinze ans après la fin du dernier traitement, période ramenée à cinq ans pour des patients âgés de moins de 15 ans.Lire aussi :Un « droit à l’oubli » pour les anciens malades du cancerPlusieurs associations, dont le magazine Rose, destiné aux malades du cancer, avaient alors déploré ce délai pénalisant pour « ces jeunes qui, se découvrant malades à 20 ans, guéris à 25, devront traîner jusqu’à l’âge de 40 ans le boulet d’un cancer qu’ils ont vaincu ». Une pétition avait alors été lancée par le magazine, demandant un droit à l’oubli bancaire après cinq ans pour les mineurs et anciens malades souffrant de cancers « de bon pronostic », comme ceux du sein ou de la thyroïde, et généralisé à dix ans pour les autres pathologies cancéreuses.Signées par près de 9 000 personnes, ces demandes semblent avoir été entendues par les sénateurs, qui sont allés plus loin que les députés en généralisant le délai du droit à l’oubli à dix ans, délai raccourci à cinq ans pour les patients de moins de 18 ans et ceux dont « le taux global de survie nette à cinq ans est supérieur ou égal à celui des moins de 18 ans ».Pourquoi ce droit est-il nécessaire ?Jusqu’à maintenant, tout ancien malade du cancer devait déclarer sa maladie au moment de contracter un crédit bancaire. Recueillie par l’organisme assureur, cette information médicale les classait automatiquement dans la catégorie des emprunteurs « à risque », obligeant l’assuré à contracter une assurance sur ce prêt, à des tarifs parfois beaucoup plus élevés que la moyenne.Difficile pour ces personnes, désormais guéries, d’obtenir un prêt immobilier et d’accéder à la propriété. Une « double peine » pour de nombreux patients, « une sorte de casier judiciaire pour les malades » selon Jacqueline Godet, présidente de la lutte contre le cancer.Lire aussi :La double peine de la maladie lorsqu’on emprunteDix ans après la fin de tout traitement, les anciens malades du cancer seront désormais considérés de la même manière que les autres emprunteurs. Une demande « d’équité » de la part des associations, validée par les sénateurs, qui ont ajouté un autre amendement à la loi santé : les contrats ne pourront plus cumuler majoration de tarifs et exclusions de garanties. La mesure devrait mieux protéger les emprunteurs.Pour faciliter la mise en place du « droit à l’oubli », une grille de référence va également être mise en place. Classant les types de cancers et leur durée moyenne de guérison totale après traitement – définie par l’Institut national du cancer (INCa) –, le dispositif devrait être mis à jour en fonction des progrès scientifiques pour adapter au mieux la période de droit à l’oubli pour tous les anciens malades du cancer.Simon AuffretJournaliste au Monde Guy Dutheil C’est lundi 5 octobre, au cours d’un comité central d’entreprise (CCE), que la direction d’Air France détaillera aux représentants syndicaux les mesures contenues dans son « plan B » de compétitivité. Faute d’avoir pu conclure un accord de productivité avec le Syndicat national des pilotes de lignes (SNPL) jeudi 1er octobre, la compagnie aérienne enclenche donc des mesures qui doivent, selon elles, la remettre sur le chemin de la compétitivité.Que prévoit le plan de la direction d’Air france ? Ces mesures entraîneront mécaniquement des suppressions de postes. La direction d’Air France a évalué, vendredi, à 2 900 le nombre d’emplois menacés de disparition en 2016 et 2017, sans exclure de recourir à des départs contraints, selon les syndicats.Le nombre de postes supprimés sera de 300 pilotes, 1 900 PNC (les hôtesses et stewards) et 700 au sol. Une autre source au sein du conseil d’administration du groupe Air France, réuni vendredi, a indiqué que le chiffre de 2 900 était présenté comme une estimation du sureffectif en 2017.Selon nos informations, ces suppressions de postes devraient pour l’essentiel intervenir sous la forme de départs volontaires. Mais, chez les pilotes, les départs contraints devraient concerner majoritairement des jeunes pilotes de la flotte d’A320.De plus, la direction devrait aussi annoncer, lundi, le report de l’arrivée dans sa flotte des long-courriers 787 commandés à Boeing. Les premiers avions étaient attendus pour fin 2015 et début 2016. Petite brimade pour les pilotes d’Air France, ce report intervient alors leurs homologues de KLM toucheront leur premier 787 à la mi-novembre.N’y a-t-il plus du tout place pour la négociation avec les syndicats ? Le couperet du plan B ne tombera pas en une seule fois. Il devrait être mis en place de façon progressive. Sur deux ans, de 2016 à 2017. La première année, la direction pourrait demander un effort supplémentaire de productivité de seulement 3 % à 4 % aux différentes catégories de salariés.De même, la démarche d’attrition du réseau pourrait être appliquée de façon moins drastique. L’idée d’Air France n’est pas tant de fermer et de renoncer à certaines lignes que de réduire les fréquences des vols vers ces destinations.Cette prudence rencontre celle des syndicats, notamment des pilotes, qui redoutent que des lignes fermées ne pourront plus être rouvertes. Effet, la concurrence n’attendra pas un retour à meilleure fortune d’Air France pour s’en emparer.La mise en place progressive du plan sur deux ans, laisse aussi toute latitude à Air France… pour ne pas l’appliquer. Si les positions du SNPL se rapprochaient de celles de la direction, cette dernière pourrait alors renoncer à tout ou partie du plan.Interrogé sur Europe 1, Alexandre de Juniac, PDG d’Air France-KLM, a indiqué que sa porte « n’était pas fermée » à des négociations supplémentaires avec les pilotes. « S’ils arrivent avec une vraie volonté de discuter ». Philippe Evain, président du SNPL, a saisi la perche qui lui était tendue.« Oui, nous sommes prêts à faire de nouvelles propositions. Nous sommes toujours ouverts à la discussion ».Cette bonne volonté du SNPL devra être confirmée par des discussions qui pourraient avoir lieu dès ce week-end. montre l’isolement du syndicat des pilotes au sein de la compagnie, notamment par rapport aux autres catégories de personnels.Ce plan de restructuration est-il le plan de la dernière chance pour Air France ?Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, s’est dit vendredi « très inquiet » pour l’avenir d’Air France et du risque de « disparition du pavillon français ».Paradoxalement, ce nouveau conflit intervient alors que la situation économique de la compagnie s’améliore. Fin 2015, les comptes d’Air France devraient être dans le vert. Ils auraient même dû sortir du rouge, l’an passé s’il n’y avait pas eu le long conflit avec les pilotes.Toutefois, si Air France va mieux, elle est loin d’être revenue au niveau de ses concurrentes en Europe. La compagnie est toujours plombée par une dette abyssale. Pire, en moyenne ses coûts sont encore supérieurs de 25 % à ceux de ses rivales. Il n’empêche, Air France, a des atouts. La France n’est-elle pas la première destination touristique au monde ?La grève de lundi 5 octobre sera-t-elle suivie ? Un appel à la grève (de deux heures) a été lancé pour lundi, jour de la réunion du CCE, par trois syndicats (CGT, FO et Unsa) inquiets face aux menaces pesant sur l’emploi dans l’entreprise. Échaudés par leur grève de deux semaines de septembre 2014, les pilotes ont décidé de ne pas s’y associer.En revanche, la grande majorité des syndicats ont appelé leurs adhérents à manifester, en uniforme, pendant le CCE devant le siège d’Air France. Le PDG d’Air France-KLM, Alexandre de Juniac, a assuré que ce mouvement ne provoquerait « pas de perturbations trop importantes ».Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Emeline Cazi Le même rituel se répète tous les jours à la même heure. Un peu avant 15 heures, dans une salle borgne du rez-de-chaussée de la Cour nationale du droit d’asile à Montreuil (Seine-Saint-Denis), des agents de la Cour accrochent une à une dizaine de feuilles A4 sous de grands panneaux vitrés.A l’entrée de la salle, des gardiens bloquent l’accès aux dizaines de personnes qui attendent dans le hall, parfois depuis le matin, et scrutent sans pouvoir encore lire ces feuilles de résultats. Ibrahim dort mal depuis une semaine, « à cause du stress ». Des milliers de bacheliers vivent à peu près la même scène chaque année. A cette différence près qu’ici, à Montreuil, des vies sont en jeu.Une seule question intéresse le tribunal : ces personnes sont-elles réellement en danger ?Voilà trois semaines, le 17 septembre, plus d’une centaine d’hommes et de femmes, parfois accompagnés de leurs enfants, sont venues expliquer au juge les raisons de leur arrivée en France, leur vie devenue un enfer dans leur pays, les persécutions, la maison incendiée, les terres volées, les nuits en prison. Le viol parfois, la torture.Le tribunal s’attarde rarement sur le récit du long périple qui les a menés jusqu’ici. Une seule question l’intéresse : ces personnes sont-elles réellement en danger ? La France doit-elle leur accorder l’asile ?Ibrahim Diallo a fui la Guinée-Conakry en 2013, il n’avait pas 20 ans. Son père était mort quatre ans plus tôt alors qu’il manifestait contre la junte militaire au pouvoir. Ibrahim Diallo, était, depuis, considéré comme un opposant et ne vivait plus sereinement. Arrêté le 23 mai 2013, il a été emprisonné. Son oncle a versé plus de 4 millions de francs guinéens (environ 441 euros de l’époque) à l’un des geôliers pour le libérer.Une femme hurle de joieQuelques semaines plus tard, il a trouvé un passeur pour aider son neveu à gagner la France grâce à un passeport d’emprunt. Pas de barque donc, mais une arrivée en avion à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle à Paris, quelques vêtements et un acte de naissance pour seul bagage, et, depuis, la vie dans un foyer de demandeurs d’asile à Achères, dans les Yvelines.L’affichage est terminé. 15 h 01, une femme en gilet orange hurle de joie, lève les bras. « Madame, silence ! Calmez-vous. Comprenez que d’autres n’apprennent pas la même nouvelle que vous », explique un agent de sécurité.Quelques copains sont venus accompagner Ibrahim Diallo. Eux ne sont pas encore passés devant le juge. « Statut de réfugié », lisent-ils sur le panneau. « Ils ont donné, hein, ils ont donné ? », interroge le jeune homme, fou de joie, qui aussitôt appelle ses « assistants » (sociaux) et son avocat. « Ma famille, maintenant, c’est vous, c’est la France. Merci, merci ! »Cléance, 23 ans, a grandi en République démocratique du Congo. Il y a trois semaines quand nous l’avions rencontrée, elle racontait les journées de prison dans un container par 40 degrés, le viol qui a suivi la diffusion d’un reportage de la chaîne congolaise RTGA dans lequel elle dénonçait les agissements de hauts dignitaires du régime : ils déversaient notamment leurs déchets dans le fleuve, là où les plus pauvres de Kinshasa se baignent et lavent leur linge.En 2014, la Cour nationale du droit d’asile a examiné près de 40 000 dossiers. Seuls 15 % des demandeurs ont obtenu une protectionL’agent de l’office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), n’a pas cru à son histoire. Les magistrats, si. Ils viennent de lui accorder la protection subsidiaire, qui l’autorise à rester au moins un an en France.Sur le panneau d’en face, c’est bon pour Habibou aussi. « Réfugié ». Il arrive de Mauritanie. Lui aussi, nous l’avions rencontré début septembre. A la fin des années 1980, les ethnies arabes ont déporté les noirs au Sénégal, de l’autre côté du fleuve. Près de vingt après, Habibou a voulu rentrer récupérer les terres familiales, la maison et ses bêtes. Il n’a pas pu rester, chassé à nouveau par les Arabes. La France lui a accordé une protection de dix ans.Sur les 127 dossiers examinés jeudi 17 septembre, seuls 13 demandeurs ont obtenu le statut de réfugiés et 14 la protection subsidiaire. Une petite centaine de personnes est désormais officiellement en situation irrégulière en France. Sans ressource.Lire aussi :La France a repris les expulsions de migrants vers le SoudanLes époux Sivalingam – également rencontrés début septembre – persécutés par le gouvernement sri-lankais, parce que nés et grandis dans le nord du pays, région des Tigres de libération de l’Eelam tamoul, n’ont pas eu la chance d’Ibrahim, Cléance et Habibou. Roza, Asroudin, et leurs cinq enfants, qui avaient fui la Tchétchénie, pas davantage.Les résultats varient d’un juge à l’autreA la fin de l’audience, Roza avait fondu en larmes en s’adressant à la présidente « comprenez ma souffrance. J’ai passé ma vie dans les guerres. Je ne souhaite pas la même vie pour mes enfants. Toutes les mères me comprendront. On ne vous oblige pas à nous délivrer le statut de réfugié. Mais vous avez le pouvoir de nous aider ». Aujourd’hui, ils n’ont pas de papier, et ne peuvent officiellement plus vivre en France.En 2014, la Cour nationale du droit d’asile a examiné près de 40 000 dossiers. Seuls 15 % des demandeurs ont obtenu une protection. Les résultats varient d’un juge à l’autre. Le 17 septembre, mieux valait passer devant la 17e chambre : cinq demandeurs ont obtenu le statut de réfugié. Le tribunal de la 7e chambre a, lui, rejeté les douze dossiers qu’il a examiné ce jour-là.Les avocats dénoncent cette grande loterie. Anicet Le Pors, juge de l’asile à la Cour nationale du droit d’asile pendant quatorze ans, avait fait comparer les taux d’admission en fonction des présidents. Les taux variaient considérablement d’un juge à l’autre  : entre le plus sévère et le moins sévère, le rapport était de 1 à 30.« Si on ­retirait les 10 % de dossiers situés aux “extrêmes ”, comme c’est la règle en statistique, le rapport était de 1 à 3. Aujourd’hui, je crois que la fourchette s’est quand même un peu resserrée », explique Anicet Le Pors.Lorsqu’on l’avait rencontré il y a trois semaines, Ibrahim voulait retourner au collège. Dans ses rêves les plus fous, il aimerait suivre une formation de chauffeur-livreur. « Mais ce sont mes assistants [sociaux] qui décident. C’est eux qui savent. »Ibrahim n’a pas de famille en France. Guère plus en Guinée. Ses assistants sociaux, son avocat, et quelques connaissances du foyer sont à présent ses seuls repères.Lire aussi :A Cergy, les bénévoles face aux angoisses des migrantsEmeline CaziJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste William AudureauC’est « l’endroit où la roue touche la route » (Jay Wilbur, Doom), « le moment où l’on assemble les pièces de Lego ensemble » (Michel Ancel, Rayman), et « un mélange d’art et de science » (Cliff Bleszinski, Gears of War). Le level design, littéralement la conception de niveaux, est un des aspects les plus méconnus du jeu vidéo. A mi-chemin entre l’architecture et la partition musicale, il en est l’un des rouages essentiels. Depuis le 11 septembre, il a connu une mise en avant miraculeuse : celle d’un des principaux jeux de Nintendo pour la fin d’année, Super Mario Maker, sur Wii U. A la différence des innombrables épisodes de la célèbre série, elle ne propose pas seulement de traverser les niveaux imaginés par les développeurs, mais de concevoir soi-même les siens, de les partager en ligne, et de voir des joueurs du monde entier y mordre la poussière.Lire aussi :« Super Mario Maker », ou l’art d’initier à la conception de niveauC’est peu dire que le jeu de Nintendo, qui vient de franchir le million d’exemplaires vendus, a suscité des vocations. Sur NeoGaf, le plus grand forum de jeu vidéo du monde, plus de 275 pages lui sont déjà consacrées. Au 30 septembre, selon les chiffres du constructeur, 2,2 millions de niveaux ont été créés, dont d’innombrables exercices de sadisme, comme le quasi impossible Pit of Panga P-Break, et quelques concepts originaux comme un tracé en kart, un « bullet hell », ou un hommage très cérébral au jeu Portal.Super Mario Maker n’est toutefois pas le premier du genre. LittleBigPlanet avait intronisé l’idée d’une plateforme d’échanges de niveaux dès 2008, même s’il ne rivalisait pas avec la simplicité d’accès du jeu de Nintendo. Et dès 1997, Rayman Designer, sur PC, permettait de concevoir ses propres mondes pour Rayman, même s’il n’était pas encore question de les partager. Sans même évoquer toute la scène du « modding » sur PC, qui depuis le début des années 1990, génère et partage du contenu personnalisé à gogo, dont de nombreux niveaux qui ont parfois donné lieu à de nouveaux genres, comme une carte de Warcraft III à l’origine des jeux d’arène en multijoueur.Super Mario Bros. 1-1, le modèleSi le « level design » fait régulièrement irruption côté joueurs, il est surtout une constante du quotidien des développeurs de jeux vidéo depuis au moins Pac-Man et ses 256 labyrinthes différents. Lors du développement de Super Mario Bros., en 1985, c’est à l’époque sur des feuilles quadrillées de plusieurs pages que Shigeru Miyamoto et Takashi Tezuka dessinent le placement des obstacles, avant que les infographistes ne les intègrent. L’expérimentation et le doigt mouillé prédominent : de nombreux niveaux sont supprimés et remplacés en cours de route, car trop difficiles. Peu à peu, une logique explicative discrète se met en place. Le niveau 1-1 de Super Mario Bros, conçu en tout dernier, reste comme un modèle du genre. « Nous avons simulé ce que le joueur ferait. Par exemple si un ennemi suspect arrive, il chercherait à sauter par-dessus. Mais s’il voit ensuite un bloc avec un point d’interrogation, il aurait la curiosité de bondir aussi pour taper dedans », expliquait Shigeru Miyamoto dans une récente vidéo (en anglais), à propos des tous premiers écrans du jeu.Du premier point d’interrogation incitatif au tuyau vert placé pour renvoyer le champignon vers Mario, en passant par l’apparition tardive du premier fossé ou de la gradation ascendante entre la taille des tuyaux verts suivants, le niveau réussit à expliquer au joueur toutes les astuces du jeu sans la moindre ligne de texte. Art de la manipulation, le level design ? Oui, aussi.Un art du détailCertains sites spécialisés dans l’analyse des prototypes de jeux permettent de mesurer le cheminement des créateurs, à l’image de ce niveau de World of Illusion, sur Megadrive, récemment mis en ligne dans sa version intermédiaire et finale sur le site The Cutting Room Floor. Le niveau initial présentait de manière trop brutale l’obstacle final à escalader, laissant croire au joueur à une possible impasse. La version commercialisée intègre un obstacle intermédiaire, qui par sa facilité, prépare désormais psychologiquement le joueur à la suite.Le level design, art subtil et ingrat, se joue en effet sur les détails, comme l’ont appris à leurs dépens les youtubeurs Cyprien et Squeezie, dans une vidéo promotionnelle de Super Mario Maker. Cédant comme de très nombreux joueurs à la tentation de faire trop dur en croyant faire amusant, ils ont vu leur niveau amendé avec expérience, astuce et élégance par les créateurs du Super Mario Bros. originel.Une leçon de level design tendre et accessible, qui cache la sophistication que peuvent atteindre certains théâtres de jeu contemporains, notamment depuis l’avènement de la 3D et la généralisation des logiciels de création de niveaux. De la partition à thème au bac à sable narratifLe level design constitue aujourd’hui un métier à part entière, et qui dispose d’un enseignement spécifique dans les écoles de jeu vidéo. Plusieurs grands noms du jeu vidéo ont écrit dessus, comme Cliff Bleszinski, le créateur de Gears of War, qui lui a consacré un article en 2000, tandis que des étudiants ont très sérieusement proposé un « cadre d’analyse du level design des jeux de plateforme » en 2006, avec moultes captures d’écran de Super Mario Sunshine, Yoshi’s Island ou encore Donkey Kong Country.C’est que depuis les labyrinthes de Pac-Man et les partitions de briques et de tuyaux de Super Mario Bros., le level design s’est continuellement enrichi. En 1990, Super Mario World introduit les niveaux à sorties multiples, en 1991, Sonic the Hedgehog met en place des chemins parallèles adaptés à la dextérité du joueur. Donkey Kong Country démocratise la collectionnite de bonus, tandis que Crash Bandicoot développe des niveaux pensés comme des successions de blocs simples (fossé, plateforme en mouvement, ennemi…) qui se combinent de plus en plus entre eux, et que Super Mario 64 ouvre la voie aux terrains conçus comme des bacs à sable parsemés de missions optionnelles.Au sein même d’un jeu, une multitude d’approches peuvent cohabiter. « L’important est d’avoir dès le début le thème du niveau : va-t-on travailler sur la précision ? la vitesse ? l’exploration ? C’est bien d’avoir un thème, explique Michel Ancel à Pixels. Sur Rayman, on avait par exemple la verticalité, le vide, les petits îlots sur lesquels on saute, etc. On cherche à donner une personnalité à chaque niveau. De quoi les joueurs vont-ils se rappeler à la fin du niveau ? C’est la question que l’on se pose à chaque fois. » La série est aujourd’hui connue et reconnue pour sa musicalité, au sens propre comme au sens figuré.La musique des espacesLa musicalité, voilà justement le ressort essentiel du level design, pour les trois auteurs de l’étude A Framework for Analysis of 2D Platformer Games, Gillian Smith, Mee Cha, et Jim Whitehead. Si les logiciels de création de niveau en 3D s’apparentent à des logiciels d’architecture, le cœur de l’exercice repose selon eux dans l’agencement de « groupes rythmiques », des mini-ensembles d’obstacles qui, mis bout à bout, forment l’équivalent d’une partition. « Nos groupes rythmiques sont semblables à des phrases musicales. Ils ont un début, un milieu, une fin, et aboutissent à une cadence » précisent-ils.Certains jeux, comme Journey en 2010, ont poussé le raisonnement jusqu’à envisager la succession des zones traversées comme une symphonie émotionnelle. D’abord un vaste désert à arpenter, duneux, peuplé et accueillant (andante, schirzo), puis une longue plongée, sinueuse, dans les profondeurs d’une cité engloutie, à avancer calfeutré (larghetto, grave), puis la remontée progressive, aquatique et verticale, d’une tour symbole d’espoir (adaggio mastoso), l’escalade face contre vent d’une montagne sans fin (largo), puis enfin l’envol vers les cieux, vertical, à l’air libre, à batifoler en planant dans les airs (alegretto, vivace).Comme le relève The Guardian dans une longue analyse :« De manière intéressante, la topologie de l’environnement suit généralement la courbe émotionnelle (à l’exception du sommet), tout comme la teinte de la direction artistique (couleurs vives et éclatantes lors du surf sur les dunes ; sombre, macabres dans le temple sous-terrain. »Poussé à son paroxysme, le level design devient ici l’un des flancs d’un art total, où musique, espace et couleurs se confondent.« Concevoir ce que le joueur va penser »Muet mais omniprésent, le level design se terre même au sein des jeux les plus narratifs, comme The Walking Dead ou Heavy Rain, pourtant plus souvent comparés à des séries TV interactives qu’à des épopées d'exploration. David Cage, responsable de Heavy Rain, affirme :« Quand on crée les jeux vidéo sur lesquels on travaille il y a deux notions qui sont importantes, c’est ce que l’on appelle le pacing et spacing, c’est à-à-dire le rythme et la spatialisation. L’espace, c’est le level design. » Organisation des pièces, placement des objets, mais aussi angles de caméra… tout concourt à discrètement orienter l’expérience du joueur. David Cage ajoute :« L’interaction doit être cohérente, logique. On fait des tests de jeu devant une armée de joueurs pour recueillir du retour d’expérience. Ce qui m’intéresse, c’est ce que le joueur ressent. Il faut concevoir ce qu’il va faire, ce qu’il va penser. C’est un bac à sable narratif, il faut faire en sorte que l’expérience soit fluide, logique et cohérente, et obtenir une narration qualitative quel que soit le bout par lequel on prend le jeu. » Cette importance du level design dans Heavy Rain est rarement relevée. « Il y a beaucoup de technique derrière qu’on essaye de rendre invisible, on y arrive peut-être un peu trop », sourit le responsable du jeu.« C’est un métier peu connu, peu reconnu, mais qui est fondamental, reconnaît pourtant Michel Ancel. On peut avoir de très bons éléments de jeux mais mal assemblés, alors qu’un bon assemblage permet d’avoir des choses très drôles, même avec des ingrédients tout simples. » Et de comparer le level design au montage dans le cinéma ou à la mise en scène dans les marionnettes. « On a créé son décor, on a créé ses figurines, et maintenant il va falloir raconter l’histoire. » //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444461', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Pierre Le Hir A quelques semaines de l’ouverture de la conférence mondiale sur le climat (COP 21) à Paris, le gouvernement multiplie les signaux pour le moins contradictoires avec la volonté d’« exemplarité » affichée par la France. Mercredi 30 septembre, le projet de loi de finances de 2016 entérinait une baisse du budget du ministère de l’écologie, en même temps que de l’aide au développement. La veille, le Journal officiel publiait cinq arrêtés qui, cosignés le 21 septembre par les ministres de l’écologie, Ségolène Royal, et de l’économie, Emmanuel Macron, accordent trois permis exclusifs de recherches d’hydrocarbures liquides ou gazeux et en prolongent deux autres.Lire aussi :Aide publique au développement, des paroles et des actesLes trois premiers permis, dits de Champfolie (Seine-et-Marne), Herbsheim (Bas-Rhin) et Estheria (Marne), sont respectivement octroyés aux sociétés Vermilion, Bluebach Ressources et Lundin International. Les deux prolongations, dites de Bleue Lorraine (Moselle) et de Juan de Nova (Terres australes et antarctiques françaises), sont au bénéfice de groupements formés, l’un par European Gas et Heritage Petroleum, l’autre par South Atlantic Petroleum et Marex Petroleum.Hydrocarbures conventionnelsSur le papier, il s’agit de la recherche de pétrole et de gaz conventionnels. A l’exclusion, donc, des huiles et gaz de schiste, dont la seule technique d’extraction aujourd’hui disponible, la fracturation hydraulique, a été bannie en France par la loi du 13 juillet 2011, en raison de ses dangers pour l’environnement. La filiale française du groupe canadien Vermilion assure ainsi, dans les documents transmis au ministère de l’écologie, qu’elle « n’aura pas recours à la fracturation hydraulique ».Ségolène Royal, qui, en octobre 2014, avait mis son veto à des forages dans le parc naturel régional du Luberon, a du reste réaffirmé à plusieurs reprises que « les gaz de schiste ne sont plus d’actualité » et qu’« il n’y aura pas d’investigation sur le gaz de schiste ».Lire aussi : Ségolène Royal refuse les forages dans le parc du LuberonLes anti-gaz de schiste n’en suspectent pas moins les pétroliers de se « positionner dans la perspective d’une révision future de la loi française ». Certaines de leurs demandes avaient été déposées avant l’interdiction de la fracturation hydraulique et visaient donc l’ensemble des hydrocarbures, conventionnels ou non.Discours sans lendemainEn tout état de cause, une vingtaine d’ONG, d’associations et de collectifs (dont 350.org, Agir pour l’environnement, les Amis de la Terre, Attac, la Confédération paysanne, la FSU ou le Réseau Action-Climat) demande « que le gouvernement annule les permis qu’il vient de délivrer et mette fin à la prospection pétrolière, gazière et charbonnière sur le territoire. Pour que les discours sur l’urgence climatique ne restent plus sans lendemain ».Maxime Combes, du mouvement altermondialiste Attac, rappelle qu’en juillet, le président François Hollande lui-même, dans son allocution d’ouverture du Sommet des consciences pour le climat, avait déclaré : « Un accord pour le climat signifie renoncer à utiliser 80 % des ressources d’énergie fossiles facilement accessibles dont nous disposons encore. »« Que valent donc les promesses de François Hollande et des négociateurs d’obtenir un “accord historique”  à Paris et de “tout faire” pour rester en deçà des 2 °C [de réchauffement], si c’est pour entretenir cette fuite en avant extractiviste ?", questionnent aujourd’hui les associations.Derniers permisInterrogée par Le Monde, Mme Royal fait valoir que les permis délivrés concernent « des zones où il y a déjà des forages », si bien qu’ils n’ont pas d’impact sur de nouveaux territoires, et que, dans le même temps, « quatre autres permis ont été refusés ». La décision a fait l’objet d’un « arbitrage interministériel au niveau de Matignon », précise-t-elle : « Bercy voulait donner tous les permis, j’ai obtenu d’en bloquer quatre. »« Sauf erreur de ma part, ajoute la ministre, c’est la première fois que des demandes sont rejetées. C’est une avancée et une première étape ». Et d’annoncer : « Sous réserve d’un inventaire complet, je pense que ce sont les derniers permis qui seront accordés. » Dont acte.Lire l'enquête : A la recherche du pétrole de schiste du Bassin parisienPierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Les Décodeurs Un campus américain a une nouvelle fois été victime de la folie meurtrière d’un forcené. Le massacre s’est produit jeudi 1er octobre à Roseberg, dans l’Oregon. Le tueur, un homme de 26 ans, a eu le temps de passer dans plusieurs salles de cours pour abattre ses victimes. Bilan : au moins 9 morts et 7 blessés.Lire aussi :La « triste routine » des fusillades aux Etats-UnisC’est la troisième fois cette année que les Etats-Unis connaissent un massacre d’une telle ampleur : des fusillades de masse avec plusieurs morts. En juin, un homme avait tué neuf personnes dans une église de Caroline du Sud. En mars, un campus californien était victime d’un forcené, qui tuait sept personnes.Depuis l’élection de Barack Obama, en 2008, les Etats-Unis ont connu au moins vingt cas de fusillades, en ne comptant que celles du même type que l’Oregon, perpétrées par des forcenés souhaitant causer un massacre. #container_14437757917{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14437757917{ height:500px; } #container_14437757917 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14437757917 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14437757917 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14437757917 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre de tués dans les principales tueries de masse aux 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moins 177 personnes ont été tuées, dont une bonne part d’enfants et de jeunes étudiants. A six reprises, ce sont des universités qui ont été frappées, et à une occasion, la tuerie de Newton en 2012, une école primaire avait été visée (20 écoliers morts). #container_14437778760{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14437778760{ height:500px; } #container_14437778760 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14437778760 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14437778760 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14437778760 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Lieux des principales tueries de masse aux Etats-UnisDe 2008 à 2015, sur vingt cas (function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14437778760", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Campus universitaire","Entreprise/commerce","Base militaire","Eglise ","Centre commercial","Centre d'immigration associatif","Cinéma","Ecole primaire","Rues"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de cas", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 6 ], [ "", 5 ], [ "", 2 ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}S’il est toujours difficile d’établir les motivations des tueurs, la folie semble la plus fréquemment en cause, loin devant toute revendication terroriste. On note également, parmi les tueurs, une proportion importante d’anciens militaires : cinq sur les vingt cas. #container_14437777160{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14437777160{ height:500px; } #container_14437777160 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14437777160 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14437777160 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14437777160 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Profil des auteurs des principales tueries aux Etats-Unis(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}La Californie, Etat le plus touchéUn décompte plus global des fusillades de masse (au moins quatre victimes par balle, y compris quand les forces de l’ordre sont responsables) effectué par le site Mass Shooting Tracker nous apprend qu’elles ont fait 1 250 morts et plus de 3000 blessés depuis 2013. Cette carte, basée sur les données récoltées par montre quels États comptent le plus de victimes. La Californie arrive en tête, suivie de l’Illinois, de la Floride et du Texas.Les DécodeursJournaliste au Monde Erwan Le Duc C’EST AUJOURD’HUILes All Blacks vont profiter du premier duel de leur histoire avec la Géorgie, vendredi 2 octobre à 21 heures, pour relancer leurs cadres et permettre à l’ailier miraculé Waisake Naholo de gambader sur la pelouse de Cardiff.Mis au repos contre la Namibie (58-14), le capitaine Richie McCaw (144 sélections), le numéro 8 Kieran Read (79), l’ouvreur Dan Carter (107) et le centre Conrad Smith (89) retrouvent leur place et du temps de jeu à deux semaines des quarts de finale face à la France ou l’Irlande.Tous les regards seront également braqués sur l’aile droite de Waisake Naholo, meilleur marqueur du dernier Super Rugby, qui s’était fracturé une jambe il y a tout juste onze semaines lors du début du Four Nations à l’occasion de sa première sélection. Pour se soigner, le Fidjien d’origine, qui ne fait décidément rien comme tout le monde, a fait appel à la médecine traditionnelle de son oncle, lequel lui a fait des massages au kawakawa, une herbe locale, apparentée au poivre, et par ailleurs réputée miraculeuse.Les Géorgiens n’en ont cure, ce sera pour eux l’occasion d’assouvir un rêve : affronter les All Blacks. « La Nouvelle-Zélande, ça te donne de la bonne pression », reconnaît le deuxième-ligne Giorgi Chkhaidze. « Pourquoi on aurait peur ? On est assez grands pour ne pas avoir peur. On veut juste ne pas avoir honte devant notre famille parce qu’on aura ramassé », sourit encore Chkhaidze, qui évolue à Lille, en Fédérale 1, c’est-à-dire en troisième division. C’ÉTAIT HIERLe XV de France a battu le Canada (41-18), le XV de France est qualifié pour les quarts de finale, le XV de France a atteint son premier objectif. Philippe Saint-André et ses joueurs sont contents, même si certains restent encore un peu circonspects sur la manière.Si on gagne la Coupe du monde en jouant comme ça je me crève les yeux. Ne plus jamais revoir @IsaIthurburu sera mon seul regret.— BoucherieOvalie (@Boucherie Ovalie)require(["twitter/widgets"]);Content, Frédéric Michalak peut l’être. Elu homme du match, il est devenu le meilleur marqueur de l’histoire du rugby tricolore en Coupe du monde, avec 136 points, série que l’on espère en cours, dépassant le record de Thierry Lacroix (124). Il pointe au 7e rang du classement international, toujours dominé par Jonny Wilkinson (277 points tout de même).Mais le XV de France n’a pour l’instant joué qu’un tour préliminaire, non sans enjeu mais sans grand suspense, et la phase finale commencera le 11 octobre avec une finale du groupe D aux faux airs de huitièmes de finale contre l’Irlande, et dont le vaincu retrouvera les sympathiques All Blacks en quart.La bonne nouvelle, c’est que le Canadien de Clermont, Jamie Cudmore, ne sera pas là pour espionner les annonces avant les touches :Havent spoke french in a few months... Its ok still got it !😂😂😘 https://t.co/CglUAPHbax— JNCudmore (@Jamie Cudmore)require(["twitter/widgets"]);Pour les Gallois, la qualification n’est pas encore acquise, mais pas loin. En battant les Fidji (23-13) au bout d’un match disputé, le XV du Poireau n’attend plus qu’une défaite de l’Angleterre pour souffler un peu avant un dernier match, qui serait alors une finale pour la première place du groupe A, contre l’Australie. En cas de victoire anglaise, par contre, il faudra aux rescapés de Warren Gatland encore un peu de forces pour aller grappiller quelques points dans cette poule qui tient toutes ses promesses. C’EST DIT« Mon seul objectif pour l’instant, c’est de marcher avant ma fille. Cela sera pour l’année prochaine. »Blessé au genou après cinquante-cinq minutes de jeu lors de ce Mondial, Yoann Huget se remet tout doucement de sa déception, et suit le XV de France avec la « boule au ventre », comme il l’a confié à RTL. Il n’a rien dit par contre sur un éventuel voyage aux Fidji pour aller cueillir du kawakawa avec l’oncle de Waisake Naholo.C’EST VU C’est un peu tard pour se débiner.C’EST BONUSKänguru. A part ça, en Allemagne, on joue aussi au rugby. Pas beaucoup, et surtout grâce à un Australien tombé du nid et un mécène passionné de rucks et de mauls, mais on y joue quand même, qu’il vente ou qu’il neige. En attendant que la Mannschaft ne finisse par battre la Russie, le Portugal ou la Géorgie pour espérer se hisser dans un Mondial, le portrait de Sean Armstrong, le « Wallaby de la Ruhr », est à lire sur le site du Guardian (en anglais).Kangaroo. La tension continue de monter avant le choc entre l’Angleterre et l’Australie, samedi à 21 heures. Le XV de la Rose compte notamment sur ses avants et sa mêlée, afin d’exploiter la supposée « légèreté » des Australiens en la matière. Ce qui n’amuse pas Bob Dwyer, ancien sélectionneur de l’Australie championne du monde en 1991 (à Twickenham, contre l’Angleterre…), qui met déjà la pression sur l’arbitre (le Français Romain Poite, bon match à lui), en critiquant par exemple le placement en mêlée du pilier Joe Marler, l’accusant de tricher régulièrement en se mettant en travers. Bob Dwyer devrait regarder à nouveau la vidéo ci-dessous, il saurait alors que Joe Marler ne triche jamais.(Oui, cette vidéo a déjà été vue dans la gazette du Mondial, mais qui s’en plaindra ?)Erwan Le DucJournaliste au Monde Emmanuelle Jardonnet JR sort simultanément en France deux étonnants courts-métrages inspirés du réel : Les Bosquets, qui revient sur les émeutes en banlieue de 2005, et Ellis, film hommage aux migrants. Parallèlement, la galerie Perrotin à Paris lui consacre une exposition et une monographie, L’art peut-il changer le monde ?, paraît aux éditions Phaidon. Quatre raisons de rencontrer l’artiste français, désormais installé à New York, lors de son passage à Paris.Il y a tout juste dix ans éclataient en France les émeutes en banlieue, qui correspondent avec le début de votre travail artistique. La sortie du film « Les Bosquets », ainsi que de votre première monographie, marque-t-elle le moment d’un bilan ?Mes images ont été découvertes sous les feux des voitures qui brûlaient. Je les avais collées un an avant, mais elles ont été vues à travers les médias parce qu’elles étaient dans ce même quartier de Clichy-Montfermeil où les émeutes ont commencé. J’ai eu envie de marquer ces dix ans par un film qui montre mes différentes interventions sur place – à chaque fois des étapes marquantes pour moi. Par ailleurs, cela faisait longtemps que je rêvais de faire un livre qui reprenne l’ensemble des projets, pour montrer les liens entre chacun, mais les bilans se font souvent quand, comme avec ce film, je suis obligé de me dire : j’ai toutes ces images, qu’est-ce que j’ai envie de dire, comment je le dis ?Lire aussi :Entre ombres et lumières, le paradoxe JRJe faisais partie du collectif Kourtrajmé [société de production de court-métrages et collectif d’artistes lancé en 1994], avec Ladj Ly, qui habitait aux Bosquets. On faisait des petits films ensemble, moi je faisais souvent des photos, et il me filmait en train de coller mes affiches dans Paris. Un jour, il m’a proposé de venir le faire dans son quartier. C’était des photos de communautés : des taggeurs, des danseurs de hip-hop sur les toits de Paris, des surfeurs... Les jeunes m’ont dit : pourquoi tu nous prends pas nous en photo ? C’est ce jour-là que j’ai fait la photo de Ladj braquant sa caméra comme une arme. Ce portrait était presque prémonitoire...Oui, ni lui ni moi ne pouvions imaginer qu’un an plus tard, cette photo allait définir ce qu’on allait devenir. Ladj a filmé les émeutes de l’intérieur, et a révélé beaucoup de bavures de police : il s’est servi de sa caméra comme d’une arme. Lors des émeutes, les médias ont retransmis dans le monde entier ce qu’il se passait, et on a eu des propositions pour travailler pour la presse, qui n’était vraiment pas la bienvenue auprès des jeunes. C’est la première fois qu’on nous proposait un job payé, mais on a refusé. Ça a été un moment charnière, puisqu’on a dû se décider à réellement devenir artistes, et à continuer à construire notre projet, avec les habitants. Les jeunes avaient pris des téléobjectifs à ceux qui tentaient de les prendre en photo, et ils me les ont apportés. Au 28 millimètres, avec mon petit appareil, pour faire un portrait, il fallait que je sois très près : ces photos étaient le contraire de photos volées. Puis on a collé ces portraits à Paris avec le nom, l’âge et l’adresse de chaque jeune. Eux qui créaient une sorte de peur générale dans les médias, devenaient tout à coup acteurs de leur image.L’an dernier, vous avez créé un ballet sur les émeutes à New York. Comment en êtes-vous arrivé à ce projet ?Le New York City Ballet m’avait contacté pour penser à une installation dans son bâtiment. J’ai demandé au directeur, Peter Martin, si je pouvais chorégraphier quelque chose de 30 secondes ou une minute sur la scène. Il m’a regardé comme si j’étais fou… Puis on m’a proposé deux choses : de maintenir la commande initiale, et de faire un ballet de 8-9 minutes, en m’insérant dans un programme de ballets courts.Vous aviez déjà en tête que vous vouliez parler des émeutes ? Et comment s’improvise-t-on chorégraphe ?J’avais envie de raconter l’histoire des émeutes et de Ladj. A partir de là, j’avais deux-trois mois devant moi pour monter l’écriture et la musique. Je n’ai pas voulu avoir de chorégraphe avec moi car je voulais faire mes erreurs, parler avec les danseurs et trouver un langage, même si Peter Martin m’a accompagné. Quand je disais « quelqu’un doit lancer un cocktail Molotov », je leur montrais de vraies images des émeutes, et chacun faisait une proposition. J’aime bien la création participative. On a construit tout le ballet comme ça.En passant d’un genre à vocation documentaire à de la stylisation, ou de la fiction, comme dans Les Bosquets et Ellis, vous prenez une nouvelle direction...En fait, je ne m’éloigne pas du tout des sujets sur lequels je travaille, mais je les travaille avec d’autres formes, d’autres médiums. Le ballet, c’en était une, le film de fiction, en l’occurrence une sorte de poème visuel, c’en est une autre. Le film part de l’histoire d’Ellis Island, et finit sur les migrants d’aujourd’hui. Mais dans ce film comme dans Les Bosquets, mes collages sont très présents. C’est la manière de les mettre en lumière et de raconter l’histoire autour de ces images qui change radicalement. C’est un tournant, mais je garde le même ancrage. Raconter les mêmes choses autrement, ça me permet de créer de nouveaux ponts entre des mondes. Quand j’ai montré Les Bosquets à des jeunes de Chicago, ils n’avaient jamais entendu parler de ces émeutes, mais ils ont fait le lien avec d’autres révoltes, qui ont une même base : l’envie d’exister, l’envie de reconnaissance. Elle est finalement universelle, cette envie de dignité.Avez-vous peur, parfois, de vous tromper dans vos choix ?Oui, tout le temps. La part de doute est toujours là. Ramener des danseurs et des ballerines en tutu au milieu de Montfermeil n’était pas un pari simple, par exemple. Mais à chaque fois, je me dis que je suis prêt à prendre le risque parce que si ça marche, on aura un autre regard sur cet endroit. Et j’ai aussi une vraie envie d’aventure. Malgré les doutes, je vais pleinement là où je veux intervenir, et ce sont souvent des communautés qui me rassurent sur place, qui me disent oui, bien sûr, on le fait. Et là, je me sens en confiance.Avez-vous le sentiment que votre démarche est parfois mal comprise ?Je peux donner un exemple : une fois, j’étais intervenu dans la plus grosse prison de New York, Rikers. Et j’avais collé une photo montrant le regard très dur d’un détenu à l’extérieur. Auparavant, javais demandé aux détenus ce qu’ils voulaient que j’affiche. Ils m’avaient dit : on veut se rappeler de cet endroit comme d’un endroit terrible, violent, alors il faut mettre quelqu’un d’entre nous, mais sans que l’on puisse reconnaître qui c’est, et que ce soit un regard dur. Quand le collage s’est diffusé sur Internet, j’ai lu plein de commentaires en ligne : « Mais comment osez-vous faire ça, ces personnes sont dans une situation terrible là-bas, et vous, vous en rajoutez ! » Les gens extrapolaient. J’ai fait lire les commentaires aux détenus, et ça les a fait rire. Ils disaient : « Mais c’est qui, lui, pour nous dire ça ? »Vous aimez travailler sur la déconnexion entre des mondes qui ne se comprennent pas. Vous n’hésitez pas à vous placer au milieu… Quel est votre moteur ?La curiosité, l’envie de confronter les regards, de changer les images, et moi-même de me nourrir d’images, de comprendre. Souvent, quand je pars quelque part pour un projet, j’y vais de manière très naïve, et je demande aux gens de m’expliquer. Mon éducation ne s’est faite que comme ça. Dans ces voyages, dans ces endroits. C’est aussi dû à l’arrivée des vols low cost, qui m’ont permis de voyager pour pas cher. Pareil avec le digital. Je suis arrivé à un moment où la photo s’est démocratisée. Puis le partage sur les réseaux sociaux a eu un impact énorme sur mon travail, tout est lié. Vous travaillez toujours sur des questions sociétales. Diriez-vous que votre art est engagé ?J’aime bien « engageant », mais pas engagé. J’estime que dans l’art, on soulève des questions, mais on n’apporte pas de réponses. Je ne prends pas parole pour les gens, les communautés, je reste dans l’engageant, mon travail ne fait que leur donner une voix. À eux de la prendre, ou pas.Tous vos projets témoignent d’un sens de la mise en scène. Comment analysez-vous cette dimension spectaculaire dans votre travail ?Je me suis toujours nourri des images qui m’entouraient, et il faut pouvoir exister au milieu de ce monde de publicités, de grands écrans, etc. Je suis inspiré par ces codes, pour justement les contrer, puisque je vais utiliser tous les endroits que la publicité ne peut pas utiliser pour m’insérer dans la ville.En avril, à Manhattan, vous avez réalisé votre plus grand collage : la photo de 60 mètres d’un immigrant en train de marcher, posée au sol, n’était visible que du ciel...A New York, il faut faire quelque chose de spectaculaire pour impressionner les gens. Cette image, tout le monde a marché dessus, et personne ne l’a vue avant qu’elle fasse la couverture du New York Times Magazine. Quand je crée une image, cela fait partie de mon travail de penser la ville, l’architecture. Le choc visuel doit s’adapter en fonction des villes et des cadres de référence dans lesquels je me retrouve. Au Liberia, je pouvais coller une affiche de la taille d’une fenêtre, toute la rue s’arrêtait, il y avait un choc direct.Quel est le statut de l’image dans votre travail ?Pour moi, l’image, ce n’est qu’une trace des discussions, des rencontres, de l’impact que cela a eu. C’est pour cela qu’il y a souvent des textes, des films, pour comprendre ce processus. Tant mieux si l’image est forte, mais je ne dis pas que les photos sont belles ou pas belles, ce n’est pas mon propos. Quand on a lancé [le projet participatif] Inside out, c’était la révolution en Tunisie, et les gens avaient déchiré des portraits du dictateur pour mettre leur photo. Les gens eux-mêmes donnent un sens au projet. C’est intéressant de voir comment ils perçoivent les images en fonction des contextes. A Cuba, où ils n’ont jamais vu une image dans la rue autre que le Che ou Fidel, et tout à coup, lorsqu’ils se retrouvent devant des portraits d’eux-mêmes en énorme, ça bouscule leur regard et leurs codes. « L’art peut-il changer le monde ? » : pourquoi ce titre pour votre monographie ?Parce que la première question qu’on me pose quand je vais dans toutes ces communautés, c’est : quel est le but de ce projet ? C’est très difficile d’y répondre. Je pars en tant qu’artiste faire des œuvres, je ne pars pas faire du social ou de l’humanitaire. Je vais juste coller du papier, ça ne va rien changer à la face du monde, et pourtant, en cassant les codes et les images, on peut amener à repenser la manière dont on voit l’autre. Donc quelque part, c’est un début pour changer le monde.Emmanuelle JardonnetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.10.2015 à 11h23 • Mis à jour le02.10.2015 à 17h02 | Simon Piel L’organisme antiblanchiment Tracfin a travaillé dans le plus grand secret pendant de long mois. Main dans la main avec le Money Laundering Reporting Office-Switzerland (MROS), son homologue suisse, il a suivi pas à pas le chemin complexe emprunté par plusieurs millions de dollars depuis des places offshore vers des comptes liés à Olivier Fric, homme d’affaires discret. Cet intermédiaire dans le secteur de l’énergie est par ailleurs l’époux d’Anne Lauvergeon, patronne pendant dix ans et jusqu’en 2011 d’Areva.A la clé, peut-être, un début d’explication sur le flou qui entoure l’acquisition en 2007 de la société UraMin pour 1,8 milliard d’euros par le groupe qui s’est soldée par un fiasco industriel.Malgré les réticences des institutions bancaires suisses, le MROS est parvenu à obtenir des documents sur les comptes détenus par M. Fric. Au milieu de nombreux flux financiers, plusieurs ont intrigué les enquêteurs. Ils relient directement le mari de Mme Lauvergeon à l’acquisition de la société UraMin. Dans une note transmise pendant l’été au parquet national financier, l’organisme antiblanchiment français a détaillé ses trouvailles.Selon les informations du Monde, elles ont conduit le parquet national financier à délivrer début septembre un réquisitoire supplétif aux magistrats enquêtant sur l’acquisition d’UraMin pour qu’ils puissent instruire sur les faits de délits d’initiés.Lire aussi :Areva, chantier de démantèlementUne plus-value d’environ 300 000 eurosCe volet vient élargir la première information judiciaire qui visait jusqu’ici des faits présumés d’escroquerie, d’abus de bien social et de corruption d’agent public étranger. Une autre enquête est par ailleurs ouverte pour diffusion de fausses informations boursières, de présentation de comptes inexacts, d’abus de pouvoir, de faux et d’usage de faux.La question est désormais posée par la justice : Olivier Fric a-t-il bénéficié d’informations privilégiées sur l’acquisition de la société UraMin afin de réaliser des mouvements financiers spéculatifs ? Son avocat, Mario-Pierre Stasi, affirme au Monde que son client conteste tout délit d’initiés et réserve ses explications à la justice.Selon les extraits de la note de Tracfin rendus publics, mercredi 30 septembre, par Charlie Hebdo et dont Le Monde a pu obtenir confirmation, plusieurs sociétés domiciliées dans des paradis fiscaux ont acquis des titres UraMin à la Bourse de Toronto entre le 18 mai et le 12 juin 2007 avant de les revendre à la société Amlon Limited peu après. Le 20 juin, soit cinq jours après l’annonce officielle de l’offre publique d’achat amicale d’Areva sur la société canadienne, ces actions étaient toutes revendues. La plus-value, environ 300 000 euros, aurait ensuite atterri sur un compte bancaire au Crédit suisse avant de rebondir au Liechtenstein puis à nouveau en Suisse sur des comptes liés à Olivier Fric ainsi qu’à la société International Trade and Finance dont il est l’un des associés.Sur la base de ces informations, les enquêteurs de Tracfin écrivent qu’il peut être « raisonnablement envisagé que M. Fric ait disposé d’une information dont n’ont pas bénéficié les autres acteurs du marché boursier, pour en tirer un profit par l’entremise d’entités juridiques sous son contrôle ». Ils s’interrogent ensuite sur une volonté supposée « de masquer l’opération ».« Cette opération est douteuse »Depuis l’acquisition d’UraMin et son épilogue en forme de fiasco industriel, les interrogations étaient légion sur le choix stratégique d’Anne Lauvergeon. Dès 2010, des cadres de l’entreprise commandaient un audit discret sur l’acquisition d’UraMin. Dans ses conclusions, l’auteur du rapport notait : « J’ai le regret de vous informer que cette opération boursière est particulièrement douteuse. Il y a un faisceau d’indices sérieux et concordants qui montre qu’Areva a été victime d’une escroquerie. » En 2011, le directeur du département minier, Sébastien de Montessus, mandatait un cabinet suisse d’intelligence économique pour enquêter sur cette acquisition. A aucun moment, Anne Lauvergeon ne fut informée de cette initiative.Le nom d’Olivier Fric, cité dans cette enquête privée, est venu faire écho aux interrogations de nombreux cadres sur les immixtions répétées du mari de la dirigeante dans les affaires d’Areva. M. Fric avait notamment participé au recrutement de Daniel Wouters, entré fin 2006 chez Areva, où il a ensuite géré le rachat d’UraMin… L’enquête menée par Alp Services, qui vaudra à son auteur d’être condamné en France pour s’être procuré les fadettes de M. Fric, ne conclura à aucune malversation de ce dernier dans UraMin. Mais le mystère autour des activités de M. Fric n’en fut pas pour autant dissipé.Si Mme Lauvergeon a reconnu fin 2013 que l’acquisition d’UraMin s’était « faite au mauvais moment », elle a expliqué à plusieurs reprises publiquement depuis son départ du groupe en 2011 avoir été l’objet d’une cabale politique ourdie par ceux qui souhaitaient la voir partir. Au premier rang desquels Claude Guéant, François Roussely et Henri Proglio, deux anciens dirigeants d’EDF. Contacté, Jean-Pierre Versini-Campinchi, avocat de Mme Lauvergeon, n’a pas souhaité réagir.Lire aussi :Areva, la faillite d’une ambition nucléaireSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claire Guélaud Les Argentins sont appelés à désigner, dimanche 25 octobre, le successeur de Cristina Fernandez de Kirchner, dont le deuxième mandat de présidente, placé sous le signe de difficultés économiques et financières croissantes, touche à sa fin.Longtemps absente des débats électoraux, l’économie y a fait récemment son retour. Les difficultés économiques et financières du pays s’aggravent et l’horizon est assombri par le ralentissement chinois et par la baisse du prix des matières premières.Lire aussi :Argentine : qui sont les candidats à la présidentielle et leurs programmesLa dégringolade de la croissanceLa deuxième moitié des années Kirchner a été assombrie par la diminution de la croissance, passée de 8,7 % en moyenne entre 2003 et 2007 à moins de 4 % par la suite. Pour 2014, le Fonds monétaire international parle de récession (–1,7 %), alors que le ministre argentin de l’économie, Axel Kicillof, retient une modeste croissance de + 0,5 %. Si leur différend persiste pour 2015 et 2016, personne ne conteste l’importance du ralentissement économique actuel.Le ralentissement chinois et la baisse du prix des matières premières pèsent sur le secteur agroalimentaire argentin. Principal pourvoyeur de devises, ce dernier est aussi pénalisé – comme l’industrie, peu compétitive – par la surévaluation du peso.Lire aussi :L’Argentine à la recherche de sa croissance perdueDes réserves de change grignotéesLes prochains mois seront difficiles. Les réserves de change de l’Argentine, qui n’a plus accès aux marchés des capitaux depuis son défaut souverain en 2001, sont tombées officiellement de 52 milliards de dollars en juillet 2011 à 32,5 milliards de dollars (29,5 milliards d’euros). Mais un rapport de Morgan Stanley, cité le 9 octobre par Emerging Markets, les évalue plutôt à « 10-12 milliards ».Pour se procurer des devises, le gouvernement a alourdi les « retenciones », ces taxes sur les exportations qui atteignent 35 % sur le soja. Il a limité, parfois interdit les importations, et ressuscité le troc.De lourdes échéances Début octobre, le gouvernement a remboursé 5,9 milliards de dollars (5,3 milliards d’euros) d’obligations. Il en aura autant à sortir en 2016. Mais le pays n’a plus d’argent. Alejandro Vanoli, le gouverneur de la banque centrale, a bouclé à Lima, au Pérou, en marge des assemblées d’octobre du FMI et de la Banque mondiale, un prêt de 2 milliards avec la People’s Bank of China.Lire aussi (édition abonnés) :En Argentine, le crépuscule des années KirchnerUne inflation très élevéeL’inflation élevée, enfin, complique la vie des Argentins. La hausse des prix a accéléré à 12,3 % en 2004 et en 2005. Elle serait de 25 % aujourd’hui. À défaut de la maîtriser par le contrôle des prix, le gouvernement manipule les statistiques, ruine la crédibilité du pays et provoque des fuites de capitaux.La course aux dollarsFace à l’inflation qui dilue les dettes mais complique la vie des Argentins, la course au dollar se généralise. Il y a trois à quatre taux de change dans le pays. « Le premier, aligné sur le dollar, est comme une star. On en rêve sans y avoir jamais accès », ironise M. Echagüe d’Allianz. Les autres sont des dollars « bleus » échangés sur un marché parallèle, qui a presque pignon sur rue, à raison de 16 pesos pour 1 dollar, au lieu de 10 pour 1 au taux officiel.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.10.2015 à 14h46 • Mis à jour le24.10.2015 à 16h35 Après les premières phases, qui se sont déroulées à Saint-Denis, près de Paris, et des quarts de finale à Londres, les championnats du monde du jeu d’arène en ligne League of Legends reprennent samedi 24 octobre à Bruxelles pour les demi-finales. Dans ce type de jeux, appelés « MOBA » (Multiplayer Online Battle Arena), deux équipes de cinq joueurs s’affrontent pour conquérir le camp de leur adversaire.Lire aussi :Que sont les « MOBA », ces jeux vidéo compétitifs qui captivent des dizaines de millions de joueurs ?Parmi les quatre équipes professionnelles qualifiées pour les demi-finales, on trouve sans surprise deux équipes sud-coréennes (SKT T1 et Koo Tigers), mais aussi deux équipes européennes (Origen et Fnatic).Les Européens de Fnatic favoris dimancheLes demi-finales s’annoncent cependant compliquées pour Origen, vice-championne d’Europe et dans laquelle joue le Français sOAZ, qui affrontera samedi à partir de 16 heures SKT T1, les favoris du tournoi. Après un quart de finale remporté 3-1 contre les Taïwanais de Flash Wolves, Origen reste l’outsider de ce dernier carré.Dimanche, en revanche, ce sont les Européens qui partent favoris. Fnatic, emmenée par un capitaine français, YellOwStaR, est donnée gagnante après une victoire écrasante en quarts de finale contre Edward Gaming, et face à des Koo Tigers qui se sont qualifiés malgré plusieurs impairs.Aucune équipe européenne n’est parvenue à se hisser en finale des championnats du monde de League of Legends depuis quatre ans. Une série à laquelle l’édition 2015 du tournoi devrait logiquement mettre fin.Suivre les matchs en direct :Lire aussi :Ouverture à Paris du Championnat du monde de « League of Legends » 24.10.2015 à 13h22 • Mis à jour le24.10.2015 à 15h06 | Morgane Tual (envoyée spéciale à Poitiers)Depuis mercredi 21 octobre 2015, nous sommes dans le futur. Ou du moins, dans celui imaginé par Robert Zemeckis en 1985 avec sa trilogie culte Retour vers le Futur. Ce jour-là, Marty McFly découvre, ébahi, son monde trente ans plus tard. Nous avons eu envie de faire comme lui. Mais – déception ! – la machine à voyager dans le temps n’ayant pas été inventée, comment nous rendre dans le futur ? La réponse pourrait bien se trouver en France, dans un parc d’attraction dont les travaux ont commencé quelques mois avant la sortie du film : le Futuroscope, près de Poitiers dans la Vienne.Lire aussi :« Retour vers le futur 2 » : on a bien fait d’y croireLe pari de l’époque : « Apporter aux portes de Poitiers ce que sera la société de demain », expliquait en 1984 René Monory, alors président du Conseil général de la Vienne et principal instigateur du projet, au moment de poser la première pierre.« Ce que nous avons décidé de faire, c’est projeter cette société à trois ou cinq ans, que l’opinion publique ne soit pas surprise, qu’elle sente ce qui va se passer. Il n’y a rien de pire que de rentrer dans une société que l’on ne comprend pas, et donc que l’on refuse. Et si on la refuse, on prend du retard. »Au programme : un écran géant de 600 m2, un cinéma dynamique dont les sièges bougent en rythme avec l’image, des films en 3D et un « tapis magique », un écran au sol qui donne le sentiment de voler.Gorillaz et rideau d’eauPrès de trois décennies plus tard, le Futuroscope incarne-t-il toujours l’avenir ? Dans les allées du parc, malgré la grisaille automnale, les bâtiments futuristes de l’époque ont bien tenu le choc des années et échappé à la sentence de la ringardisation. La musique qui rythme les pas des visiteurs, un peu moins. Le Jungle Fresh de Gorillaz nous renvoie plutôt à l’aube des années 2000 ; on est loin du son de demain et des instruments d’avant-garde – à moins que les tubes rétros ne fassent leur retour dans le futur au gré d’une énième vague « vintage » . Malgré les prévisions, l’avenir ne semble pas manquer d’eau, si l’on en croit les nombreux bassins et fontaines qui habillent le parc, ou encore le rideau d’eau animé qui sert de publicité au département de la Vienne. Dommage, Mylène Farmer a popularisé cette technologie lors d’un spectacle datant… de 2006. Mais force est de constater qu’ingénieusement couplé avec un système de projection bien ficelé, l’effet est saisissant et réussit la prouesse de nous donner envie de visiter la Vienne. Une sorte de publicité du futur efficace – même si elle ne rivalise pas avec celle du 19e opus des Dents de la mer version Retour vers le futur.Des superpouvoirs à la conquête de l’universLe Futuroscope n’est pas le futur : c’est une machine à voyager dans le temps. Un peu déréglée, elle peut vous transporter dans un avenir merveilleux, avant de vous ramener brutalement à la triste réalité de 2015 (ouille, les burgers navrants du self-service), tout en vous proposant bien involontairement quelques escapades dans le passé (tiens, un baby-foot).C’est que le futur est une promesse bien difficile à mettre en œuvre sur la durée, d’autant plus que le public entretient un rapport ambivalent avec lui, comme l’explique Dominique Hummel, qui dirige le parc depuis 2002 :« Le thème du futur est considéré par le public comme un thème à problème. L’immense succès du parc dans les années 1980 était en résonance avec l’enthousiasme de l’époque pour le progrès. Puis le Futuroscope a connu une crise qui a atteint son paroxysme dans les années 2000 : le progrès comme levier d’épanouissement social était mis en cause, particulièrement chez les Français, qui sont parmi les plus pessimistes sur la question de l’avenir. » Le Futuroscope a donc préféré à l’époque se focaliser sur la technologie du futur, plutôt que sur le thème : « c’est la technologie qui donnait le sentiment qu’on était dans le futur, pas le sujet des films ». Mais aujourd’hui, l’objectif a changé. Depuis quelques années, le parc veut se recentrer sur son thème historique. Mais comment le rendre divertissant et joyeux quand ce sujet est considéré comme déprimant par le public – et par la plupart des œuvres de science-fiction ? « Au lieu de parler de demain, nous avons décidé de parler d’après-demain, car tout y est possible », répond Dominique Hummel.« On veut être un lieu où on peut résister à cette déprime, où on peut encore promettre quelque chose. Et là, on rentre dans l’onirique : le thème des voyages extraordinaires, des superpouvoirs, de la conquête de l’univers… On met l’humain au centre, et pas la technologie. »Boîte de nuit du futurEt ce futur-là a un certain panache. A l’aide d’un combo écran sphérique-lunettes 3D-sièges dynamiques le visiteur traverse l’univers d’Arthur et les Minimoys à dos de coccinelle : une attraction superbement réalisée, une expérience immersive impressionnante, mais très courte, trop courte. Les Lapins crétins et leur machine (à laver) à voyager dans le temps ne sont pas en reste et relèguent le train fantôme au rang d’antiquité.L’autre grande attraction, « Danse avec les robots », est un manège à sensations à éviter après manger – le burger se rappelle à nous –, dont le décor à lui seul vaut le détour : une grande salle plongée dans le noir, rayée de néons démultipliés par des jeux de miroirs réussis. Effet boîte de nuit du futur garanti, et les ados ne s’y sont pas trompés, se déhanchant sans gêne sur la musique de Martin Solveig. En revanche, pour les robots, on repassera : à part le bel androïde immobile qui nous accueille à l’entrée, l’attraction est une série de bras articulés au bout desquels les visiteurs les plus téméraires du parc pourront mettre à l’épreuve l’étanchéité de leur estomac. Pas de robots danseurs donc. Mais après tout, c’est aussi un peu le passé : Mylène Farmer – décidément – en avait introduit dans sa tournée de 2013.Un jeu de télékinésieLe futur se niche aussi dans les recoins les plus inattendus du parc. Alors que l’on se désole de toilettes banalement 2015 (Où sont les effets de lumière sous le robinet ? Le spot qui s’allume en claquant des doigts ? La chasse d’eau automatique ? Le sèche-mains qui fonctionne ?), on découvre soudain, avec ébahissement, le Mind ball. Un jeu de télékinésie, rien de moins, perdu entre une PlayStation 4 et un toboggan géant. Equipés d’un bandeau à électrodes mesurant leur activité cérébrale, les deux joueurs doivent se concentrer au maximum pour faire avancer une petite balle du côté de l’adversaire.Fascinant spectacle que d’observer deux adolescents immobiles, les mains serrées, fixer ce petit objet en silence, tandis que les spectateurs retiennent leur souffle, scrutant l’écran qui retranscrit en temps réel l’activité cérébrale des deux concurrents. Explosion de joie à la fin de la partie, le vainqueur se lève et crie, se jetant dans les bras de ses camarades comme à la fin d’un match de foot. « Ça fait mal à la tête au bout d’un moment », admet-il une fois l’émotion passée. Impressionnant, même si en réalité, le concept date déjà des années 2000.On s’étonne toutefois de ne trouver, dans le parc, ni casques de réalité virtuelle – qui seront pourtant commercialisés l’an prochain –, ni hologrammes qui remplissent pourtant déjà certaines salles de concert. La réponse de Dominique Hummel tient dans les contraintes très spécifiques liées aux parcs d’attraction :« Les casques de réalité virtuelle ne permettent pas d’avoir un gros flux de personnes. Il faut les nettoyer entre chaque utilisateur, il y a beaucoup de maintenance… Or, nous devons faire passer mille personnes à l’heure ! Qui plus est, c’est une expérience individuelle, et quel est l’intérêt de se déplacer dans un lieu comme le nôtre pour ça ? Il faut que l’expérience se partage, soit source de lien. Quant aux hologrammes, ils ne fonctionnent que sur un axe précis, il faut des conditions idéales. »Retour vers le passéA côté des expériences futuristes réussies du Futuroscope, celui-ci nous ramène parfois brutalement dans le passé. Le cinéma dynamique n’a pas beaucoup évolué depuis les années 1990, à ceci près qu’il sait désormais souffler et arroser. Et on frise l’overdose d’écrans géants, d’écrans sphériques et de lunettes 3D, sympathiques mais loin d’être révolutionnaires en 2015. Regarder un documentaire animalier sur écran géant a beau être agréable, cette activité ne peut être qualifiée de futuriste. Les bras nous en tombent quand une attraction nous propose, sur un écran de taille classique, un film… de 1995, qui nous parle de 1930. Certes, Les Ailes du courage, de Jean-Jacques Annaud, est un beau film, mais on se demande bien ce que celui-ci vient faire dans le parc du futur.Le passé a toutefois du bon. Dans la Cyberavenue, une salle d’arcade à l’intitulé digne des années 1980, de mystérieuses lettres de néons, éteintes, attirent notre attention. « Internet », indiquent-elles, accompagnées d’une flèche qui nous incite à grimper les escaliers. Tel un Indiana Jones des temps modernes, n’écoutant que notre courage, nous gravissons ces quelques marches. Et là, mieux qu’un tombeau maya, de véritables reliques du passé : 23 postes Internet abandonnés, privés de leurs chaises, mais aussi de leur écran qui, jadis, affichait Netscape, Lycos, Voila et Caramail. A la place, une vitre vient protéger les carcasses vides de cet espace qui, entre 1995 et 2005, a permis d’initier des milliers de Français au Web, avant qu’il n’atterrisse dans leurs poches. Un vestige digne du patrimoine mondial de l’humanité, le témoin d’un moment clé de l’histoire : celui où le basculement s’est fait. Goût de trop peuEt si finalement, le Futuroscope était une sorte de musée de l’histoire des technologies, passées, présentes et futures ? Pour répondre à la demande du public, qui « réclamait plus de futur », glisse un responsable de la communication du parc, le Futuroscope a ouvert cet été « Futur, l’expo », qui plonge le visiteur dans le quotidien de demain, de la chambre au dressing, en passant par la cuisine. Drones, impression 3D, miroir en réalité augmentée et robots de téléprésence animent cette exposition, où il est également possible de déguster des mets futuristes, comme une crème glacée à l’azote saveur foie gras et cèpes. « Avec ou sans insectes ? » On tente évidemment les insectes, parsemés sur la glace. Ça croustille. Et c’est bon.L’exposition, réussie, a tout de même un goût de trop peu : elle se traverse en une quinzaine de minutes. C’est qu’ici aussi, il faut toujours favoriser le flux des visiteurs. Et pas question de les assommer avec un parcours trop long : « Un tiers des visiteurs n’y vont pas car il y a le mot “expo” », constate le directeur du parc.La plupart viennent avant tout pour s’amuser, et finalement, rares sont ceux qui s’intéressent réellement au futur. « La part des visiteurs qui viennent pour trouver le dernier cri technologique ne représente pas plus de 10 à 15 %, affirme Dominique Hummel. Et ce public de geeks et de hipsters est l’un des plus malheureux sur le parc. »Lire aussi :De 1974 à l’an cinq milliards, l’histoire du monde vue par la science-fiction //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444461', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Morgane Tual (envoyée spéciale à Poitiers)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.10.2015 à 12h12 • Mis à jour le24.10.2015 à 14h25 | Alain Salles (Varsovie, envoyé spécial) La Pologne a de très fortes chances de changer de majorité, dimanche 25 octobre, lors des élections législatives. Les sondages donnent entre 32 et 39,5 % de voix pour le parti conservateur Droit et Justice (PIS) et entre 22 et 26 % pour la Plate-forme civique (PO), aux commandes du pays depuis huit ans. C’est la lassitude du parti régnant et son usure du pouvoir qui rendent probable ce changement de majorité. La première ministre, Ewa Kopacz, qui a succédé il y a un an à Donald Tusk, devenu président du Conseil européen, à Bruxelles, a mené une campagne solitaire, dominée par les attaques contre son principal adversaire plutôt que par la défense d’un bilan qui est loin d’être négligeable. Dans un environnement difficile au niveau européen, la croissance n’a cessé de progresser, et le chômage a diminué pour passer cette année sous la barre des 10 %. PO n’a pas su non plus imposer pendant la campagne de nouvelles têtes chargées d’incarner le renouveau du parti. Comble de malchance, la secrétaire d’Etat à la justice a été limogée vendredi après avoir été verbalisée pour conduite en état d’ivresse. L’ambiance était plutôt morose vendredi lors du dernier meeting de PO, même si Ewa Kopacz a assuré : « PIS n’a pas gagné. »Lire aussi :En Pologne, l’usure de la droite libéraleAu PIS, de nouveaux visages Pendant des années, la vie politique polonaise a été dominée par le duel entre Donald Tusk et Jaroslaw Kaczynski, le président du PIS, premier ministre en 2006 et en 2007, et frère jumeau de l’ancien président Lech Kaczynski, mort dans la catastrophe aérienne de Smolensk en 2010. Le chef du PIS ne s’est pas présenté à l’élection présidentielle, quand le président sortant Bronislaw Komorowski était ultrafavori. C’est un presque inconnu, Andreszj Duda, qui a été le candidat de PIS, et élu à la présidence de la République, le 25 mai. PIS, qui était dominé par l’image — repoussante pour des électeurs modérés — de M. Kaczynski, a montré qu’il pouvait incarner le changement avec de nouveaux visages. Il a réitéré l’expérience en proposant à une députée quinquagénaire, Beata Szydlo, qui venait de diriger avec succès la campagne de M. Duda, d’être en première ligne pour conduire les législatives.Notre portrait :Andrzej Duda « l’inconnu », nouveau président polonaisCe parti qui était considéré comme celui d’un seul homme (ou de deux frères) est désormais représenté par une femme, efficace et plutôt modérée dans son discours. Elle a mené une campagne de terrain, est apparue à l’écoute des gens et de leurs préoccupations, a multiplié les promesses, mais s’est bien gardée, tout comme M. Duda auparavant, d’entrer dans les obsessions du président du parti et de ses plus proches affidés, notamment les théories du complot autour de la catastrophe de Smolensk. Le passage au pouvoir de M. Kaczynski — qui a laissé de mauvais souvenirs à Bruxelles — a été marqué par une campagne contre la corruption efficace mais aux méthodes contestées. Le chef de la lutte anticorruption a été condamné pour abus de pouvoir. Le quotidien Gazeta Wyborcza a symbolisé cette inquiétude en titrant vendredi sur « la démocratie », menacée selon la rédaction en cas de retour au pouvoir de PIS.Après avoir été très discret, M. Kaczynski a refait surface publiquement ces dernières semaines, enchaînant les meetings électoraux et les déclarations à l’emporte-pièce sur les « risques épidémiologiques » que provoqueraient les quelque 7 000 migrants que le gouvernement s’est engagé à accepter dans le cadre du plan de répartition européen de réfugiés.Lire notre analyse :Pologne : la fin du bon élève européen ?Quel parti pourrait s’allier à PIS ? Si la victoire de PIS semble assurée, sa capacité à obtenir une majorité est plus incertaine. Cela dépendra de l’ampleur de sa victoire mais aussi du nombre de partis qui entreront au Parlement. Or, selon les sondages, compte tenu de la marge d’erreur, le Parlement pourrait être composé de trois ou de sept partis. La plupart sont à la limite du seuil qui permet d’être qualifié dans le cadre de ce scrutin proportionnel (5 % pour un parti, 8 % pour une coalition).Les listes du chanteur Pawel Kukiz semblent bien placées, avec un score situé entre 7,5 et 12,5 % des voix, selon les instituts de sondage. Le rocker de 52 ans avait créé la surprise en obtenant plus de 20 % des suffrages lors du premier tour de la présidentielle. Nationaliste et populiste, il peut constituer une force d’appoint à PIS.Le Parti paysan était le partenaire de coalition de la Plate-forme civique. Ce parti clientéliste, bien implanté dans les campagnes, a l’habitude d’être au gouvernement quelle que soit la majorité. Il entretient cependant des rapports difficiles avec PIS. Il oscille dans les sondages entre 5 et 7 %.Le Parti libéral de Riszard Petru est crédité du même score. Il regroupe principalement des déçus de la Plate-forme civique, qui considèrent que Donald Tusk a renoncé à son libéralisme pour mener une politique économique trop centriste. Il est incompatible avec PIS, qui est très conservateur sur les sujets de société, comme les religions et les mœurs, mais étatiste en matière d’économie.Lire aussi :En Pologne, une croissance forte mais mal répartieA l’extrême droite, Janusz Korwin-Mikke n’est pas sûr de rentrer au Parlement, selon les sondages qui le placent légèrement en dessous du seuil des 5 %. Cet excentrique de la politique polonaise, qui fait le baisemain aux femmes, homophobe, libéral, prorusse et nostalgique de Hitler, avait été refusé par Marine Le Pen dans son groupe d’extrême droite au Parlement européen.Enfin, la gauche polonaise lutte aussi pour son maintien au Parlement. Elle se présente sous la forme d’une coalition entre le parti social-démocrate, né des ruines du parti communiste polonais, du mouvement de Janusz Palikot et des Verts. Mais le système électoral fixe à 8 % la barre d’entrée au Parlement pour les coalitions. La liste de Barbara Nowacka est dans la limite haute, entre 8 et 9 %. Elle doit affronter la concurrence d’un petit parti de gauche radicale, Razem (« Ensemble »), qui a fait une très bonne prestation lors du débat télévisé. Il est largement sous la barre des 5 %, mais apparaît comme un parti antisystème qui séduit les jeunes de gauche, tout comme ceux de droite sont attirés par Koukiz ou Korwin-Mikke.Alain Salles (Varsovie, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.10.2015 à 11h44 • Mis à jour le24.10.2015 à 15h45 Un Palestinien qui avait tenté de poignarder un garde a été tué samedi 24 octobre par des tirs israéliens, a indiqué la police israélienne. Le garde, employé d’une compagnie privée, était posté à un check-point entre le nord de la Cisjordanie occupée et Israël. L’identité de l’assaillant n’a pas été révélée. Depuis le début du mois d’octobre, cinquante-deux Palestiniens ont été tués dans des circonstances comparables.La veille, des affrontements avaient eu lieu à Gaza et en Cisjordanie entre Palestiniens et soldats israéliens, faisant plusieurs dizaines de blessés. Des mouvements palestiniens avaient appelé à une « journée de la colère », et, pour la première fois depuis des semaines, Israël avait levé les restrictions d’accès à l’esplanade des Mosquées, à Jérusalem. Ce lieu cristallise les tensions entre Palestiniens et Israéliens, les premiers accusant les seconds de vouloir modifier le statu quo en vigueur depuis 1967.Lire nos explications :Les attaques au couteau ne cessent pas en IsraëlSamedi, le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a rencontré, à Amman, le président palestinien, Mahmoud Abbas, puis le roi de Jordanie, Abdallah II. A l’issue de cet entretien, M. Kerry a annoncé un accord entre la Jordanie et Israël sur de nouvelles mesures régissant l’esplanade des Mosquées. Elles devraient être annoncées samedi soir par le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou.Vendredi, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, avait plaidé « avec force » pour une rencontre directe entre le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. « En dépit de la colère et de la polarisation, il est encore temps de s’écarter du précipice », avait-il avancé.Lire aussi :Israéliens et Palestiniens dans le piège du religieux Sylvain Siclier Dans le monde industriel de la musique enregistrée, le mois de novembre et l’approche des fêtes de fin d’année sont généralement choisis pour la parution de nouveaux albums des gros vendeurs de la chanson, du rock ou du r’n’b. L’espérance de ventes importantes y est à son plus haut. Le 6 novembre, ce sera donc Mylène Farmer qui ouvrira le bal avec Interstellaires, trois ans après Monkey Me. Le 13 novembre, voici venir De l’amour, de Johnny Hallyday, un an presque pile après Rester vivant. Le chanteur avait annoncé cette parution le 9 octobre, lors du premier concert, à Lille, de sa tournée. Le 20 novembre, ce sera le « nouveau » Adèle, tandis que des annonces de parution imminente sur cette période de Kanye West, Rihanna ou Louise Attaque se sont multipliées ces derniers temps.Lire aussi :Johnny Hallyday adopte la voix de la sagesseEn ce qui concerne Adèle, les choses sont bien calées. Dans un petit texte diffusé le 22 octobre, en même temps qu’un vidéo-clip de la chanson Hello, réalisé par Xavier Dolan, la chanteuse britannique pop, âgée de 27 ans, explique que 25 sera « un disque de réconciliation. Je me réconcilie avec moi-même. Je me réconcilie avec le temps perdu. Je me réconcilie avec toutes les choses que j’ai pu faire et celles que je n’ai pas faites. » Après le raz-de-marée de 21, sorti en janvier 2011, et ses 30 millions d’exemplaires écoulés depuis, 25 devrait proposer onze chansons, dont certaines, au vu de quelques-uns des titres révélés, pourraient aborder le thème de l’amour par sa part sombre : Send My Love (To Your New Lover) (« toute mon affection à ton nouvel amour »), I Miss You (« tu me manques »), Love In The Dark (« l’amour dans le noir »)…Emballement des réseaux sociauxDu côté de la grosse artillerie du rap et du r’n’b aux Etats-Unis, c’est un peu plus flou. Le 2 janvier 2015, Kanye West avait fait mettre en ligne une nouvelle chanson, Only One, en collaboration avec Paul McCartney et un vidéo-clip réalisé par Spike Jonze, première étape de l’annonce du successeur de Yeezus, paru en juin 2013. Depuis, d’autres titres d’un album qui devrait s’appeler SWISH ont été proposés par le rappeur américain (All Day, Wolves), jusqu’à une écoute de l’intégralité de ce disque pour une poignée d’auditeurs lors d’une soirée fin juillet dans un club de Toronto. Une parution en novembre aurait alors été envisagée.Lire aussi :Rihanna, Paul McCartney et Kanye West en trioMais, dans un entretien publié fin septembre par le magazine américain Vanity Fair, le rappeur, essentiellement interrogé sur la mode et sa ligne de vêtements, a finalement indiqué que SWISH était loin d’être prêt (« Il pourrait nécessiter encore un an de travail »). Quitte à ce que le disque bénéficie dans quelques jours ou semaines d’une sortie surprise, y compris pour sa maison de disques, comme cela avait été le cas avec Beyoncé en décembre 2013, ou en février puis en septembre avec les mixtapes de Drake.Même topo avec la chanteuse de r’n’b Rihanna, originaire de La Barbade, qui a proposé quelques nouvelles chansons en mars (Bitch Better Have My Money) et en avril (American Oxygen), censées figurer sur un huitième album. Dont le nom ANTI et la pochette ont été présentés lors de l’ouverture par Rihanna, le 7 octobre, d’une galerie d’art à Los Angeles. Sortie imminente, le 6 novembre, se sont emballés les réseaux sociaux, sans sources officielles. Jusqu’à ce qu’une « source proche de la chanteuse », selon le magazine professionnel Billboard, n’annonce, dans l’édition du 14 octobre, qu’il ne s’agissait pas de la bonne date.Un quatrième album pour Louise AttaquePlus traditionnellement, c’est par l’intermédiaire de l’hebdomadaire Les Inrockuptibles, dans son édition du 21 octobre, que le groupe Louise Attaque est venu confirmer ce que ses fans espéraient depuis quelques mois, un quatrième album, dix ans après A plus tard crocodile. Là aussi, lorsque, à la mi-août, le groupe avait annoncé sur les réseaux sociaux qu’il enregistrait à Londres et à Berlin, la perspective d’une sortie fin novembre avait un temps circulé. Ce sera « début 2016 », précise le papier d’introduction à l’entretien avec Gaëtan Roussel, Arnaud Samuel et Robin Feix. En attendant, Anomalie, vidéo-clip d’une première chanson tirée de ce futur album, a été mis en ligne.On pourra enfin ajouter à ces sorties attendues par les amateurs des unes, des uns et des autres, quelques arlésiennes. Retranché depuis près d’un an avec son producteur historique Nigel Godrich dans un studio du sud de la France, le groupe anglais Radiohead planche toujours sur le successeur de The King in Limbs (2011), sans que son label, XL Recordings, ne se risque à évoquer une date de sortie. Même topo pour leurs compatriotes de Portishead, qui continuent de fignoler leur quatrième album, sept ans après Third. A l’échelle hexagonale, d’aucuns persistent à espérer un nouvel album de Renaud, dont nos confrères du Parisien avaient annoncé fin juin qu’il était en bonne voie. Quant à l’éternel retour de Michel Polnareff, qui n’a pas publié d’album depuis 1989, déjà évoqué lorsque le chanteur était remonté sur scène en 2007, sa présence au pied du sapin, cet hiver, relèverait du miracle.Sylvain SiclierJournaliste au service Culture du "Monde", rubrique Musiques (jazz, pop, rock, soul, chanson...) SuivreAller sur la page de ce journaliste 24.10.2015 à 10h18 • Mis à jour le24.10.2015 à 10h19 | Laurence Girard Jeu de chaises musicales chez Auchan. L’enseigne de distribution a annoncé, vendredi 23 octobre, un vaste plan de réorganisation du groupe, qui emploie 330 700 collaborateurs dans le monde pour un chiffre d’affaires de 63 milliards d’euros. Avec, à la clé, une redistribution des rôles. Auchan affirme vouloir de cette manière « gagner en souplesse et en rapidité », en simplifiant organisation et gouvernance. Reste à savoir si chacun retrouvera un siège à sa mesure. Toutes ces nouvelles orientations entreront en vigueur le 16 novembre.Les activités françaises, navire amiral du groupe, tanguent. C’est pourquoi un nouveau président France, Patrick Espasa, actuel patron d’Auchan Italie, est nommé. Entré tardivement dans la guerre des prix sans merci que se livrent ses concurrents, Auchan perd du terrain sur son territoire national. Entre janvier et juin 2015, son chiffre d’affaires en France a encore reculé de 2,9 %. Les ventes dans ses 126 hypers tricolores baissant, elles, de 2 % sur cette période. De quoi faire peser une forte pression sur les épaules de Vincent Mignot, directeur général d’Auchan France, qui chapeaute aujourd’hui les hypermarchés. Son nom n’apparaît pas dans le communiqué publié vendredi, qui présente les grandes lignes de la réorganisation.Magasins modernisésLe groupe précise que ce sera à M. Espasa de construire son équipe dans l’Hexagone. Il y a un an, Arnaud Mulliez, le fils du fondateur, avait quitté la présidence d’Auchan France, un poste qu’il occupait depuis onze ans, à la suite des difficultés du groupe familial sur son territoire historique. Il n’avait pas été formellement remplacé depuis.Mais Auchan s’est félicité, lors de la présentation de ses résultats semestriels, début septembre, d’une amélioration de son résultat d’exploitation et de ses marges. Une performance liée en partie à l’alliance dans le domaine des achats nouée il y a un an avec Système U. En septembre, Metro Cash & Carry, la filiale française du groupe allemand Metro spécialisée dans la vente en gros, a rejoint la centrale d’achat commune aux deux distributeurs pour négocier les produits à marque nationale, la renforçant d’autant. Le groupe nordiste souhaiterait maintenant resserrer encore plus les liens avec Système U, avec la mise en place d’une structure de gouvernance commune et des échanges d’enseignes. Début septembre, la Commission européenne a officiellement demandé à l’Autorité de la concurrence de vérifier la conformité de ce rapprochement.Lire aussi :Les distributeurs trouvent leurs marquesPour séduire le client, Auchan vient par ailleurs d’annoncer qu’il était prêt à investir un milliard d’euros dans ses hypermarchés d’ici à fin 2017. De quoi redonner une touche de modernité au parc existant.Les changements ne concernent pas qu’Auchan France. Le mode de gouvernance du groupe va changer. L’entreprise du Nord était pilotée jusqu’alors par un PDG et un conseil d’administration. Ils seront remplacés par un directoire et un conseil de surveillance. C’est Vianney Mulliez, neveu du fondateur, Gérard Mulliez, actuel président du conseil d’administration, qui prendra la présidence du conseil de surveillance. Une fonction qu’il avait déjà occupée entre 2006 et 2010.Trois branches autonomes« On revient à une formule qui était la règle dans la famille Mulliez, avec une dissociation des fonctions d’actionnaire et de direction », analyse Bertrand Gobin, auteur de l’ouvrage La Face cachée de l’empire Mulliez (La Borne Seize, 296 pages, 22 euros). De quoi permettre au représentant des intérêts familiaux de prendre un peu de distance avec la marche quotidienne des affaires.Deuxième évolution pour le groupe : rebaptisé Auchan Holding, il sera structuré en trois branches autonomes. Le pôle immobilier Immochan et le pôle bancaire Oney Banque Accord, déjà existants, côtoieront un nouveau pôle, Auchan Retail. Ce dernier regroupera tous les formats de commerce alimentaire, qu’il s’agisse des hypermarchés, des supermarchés, des magasins de proximité mais aussi des activités d’e-commerce et des drives.Cette entité, Auchan Retail, sera dirigée par Wilhelm Hubner. Il sera également membre du directoire du groupe, au même titre que Benoît Lheureux et Jean-Pierre Viboud, les patrons respectifs actuels d’Immochan et d’Oney Banque Accord, et que Xavier de Mézerac, nommé secrétaire général d’Auchan Holding. Mais il en assurera, en plus, la présidence.Lire aussi :Auchan et Système U veulent étendre leur partenariatJusqu’à présent, M. Hubner avait la responsabilité d’Auchan Russie. Un pays où l’enseigne est particulièrement bien implantée, même si elle a dû subir des contrôles sanitaires des autorités publiques russes cet été, et a écopé, à ce titre, d’une amende, elle revendique la place de troisième distributeur en Russie. Elle possède 84 hypermarchés sur ce territoire. Toutefois, Auchan souffre, comme d’autres acteurs occidentaux, de la chute du rouble, qui pénalise ses comptes.M. Hubner aura sous ses ordres, au sein d’Auchan Retail, six directeurs de fonction et sept présidents de pays, dont M. Espasa pour la France. Avec l’ensemble des équipes de direction remises dans un nouvel ordre de marche, il aura pour mission de renouer avec la croissance en France.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Hubert Prolongeau (Petit-Palais (Gironde), correspondance) C’est l’une des premières belles maisons de Petit-Palais. Sur la véranda, deux hommes en entourent un autre. Ils bredouillent, se coupent la parole. On parle d’accident, de destin, d’horreur. Un des hommes s’avance. Il est vêtu de vert, chauve, la soixantaine, des lunettes embuées. « Nous ne savons pas grand-chose. Là-bas, on nous refoule ». C’est Rino, le mari de la maire, Patricia Raichini. Trois de ses sœurs étaient dans le car, vendredi 23 octobre. Sont-elles mortes ? Il n’a pas encore de certitude, mais déjà plus vraiment de doutes.Lire aussi :Au moins 43 morts dans l’accident de car en GirondeLe reste du village attend devant la mairie. Plus loin, l’église Saint-Pierre, merveille du XIIe siècle, et autour les vignes, déjà roussies par l’automne, raison d’être de cette région du Saint-Emilionnais. Sur la place, un homme regarde l’Opel Corsa dans laquelle sont venues sa femme et deux amies, comme pour se convaincre qu’elles sont vraiment parties. De nombreuses voitures sont garées. Ce sont celles des excursionnistes. Ce soir, ils auraient dû venir les reprendre. Mais ils ne seront pas là. A 7 h 30, le car qui les conduisait a heurté un camion près de Puisseguin, à sept kilomètres de là. 41 ou 42 personnes âgées – le chiffre exact n’avait toujours pas été communiqué samedi matin –, venues de douze communes voisines, ont été brûlées vives dans l’incendie qui a immédiatement embrasé les véhicules.Devant la porte de la salle des fêtes, un homme est debout, l’air hébété. Gérard aurait dû partir avec ses amis. Au dernier moment, il a renoncé. Pourquoi ? Il ne sait plus. Il était là mardi pour préparer cette journée. Et puis, au dernier moment… « Les jours raccourcissent », répète-t-il, sous le choc, s’excusant de ne plus bien se souvenir. Il connaissait tous ceux qui sont partis : pendant vingt-sept ans, il a été conseiller municipal à Petit-Palais.Une excursion du club de troisième âgeLa balade ne devait durer qu’une journée. Deux fois par an, le club du troisième âge de Petit-Palais-et-Cornemps, 676 habitants, organise ainsi des excursions en autocar. Une institution que ce club du troisième âge. A Petit-Palais, la vie associative est importante : randonnées, diffusion de matches sur écran géant… Cette fois, ils partaient pour Arzacq (Pyrénées-Atlantiques), dans le Bearn. Il y avait au programme un repas au restaurant, au « Café des sports », avec de la garbure et une animation du conteur René Casenave.Les gens arrivent petit à petit. La plupart ont appris la nouvelle par la radio ou la télé. « J’ai entendu qu’on parlait d’un accident. Puis j’ai entendu Puisseguin et que c’était des petits vieux. Alors je me suis dit, oh merde, c’est eux… » On s’embrasse, on s’enlace, bras serrés, larmes silencieuses. Toute la matinée, les rumeurs parcourent la place. Une dame blonde vêtue d’un manteau vert attend des nouvelles de sa sœur : « On ne sait pas si elle est vivante ou non. » Pascaline Lassus est sûre que sa belle-mère était dans le car. Son mari est debout à ses côtés, blême. « Elle était là à chaque sortie, raconte-t-elle. Elle prenait des jours pour partir en vacances et pour s’occuper de son petit-fils. Pour l’emmener à la crèche à 7 heures, elle se levait à six. Et quand elle n’avait pas d’occasion de le voir, elle en créait. »« Ils se sont sentis mourir »Ils se sourient, sachant déjà que le plus dur est à venir. Et une nouvelle inquiétude parcourt les groupes : et les enfants ? Est-ce qu’il y en avait qui avaient amené leurs petits-enfants ? René revient de Puisseguin. Il n’a pas pu passer, et en sait peu. Soulevant sa manche, il montre une vieille brûlure. Chacun un instant regarde l’horreur en face. « Ils se sont sentis mourir. C’est pire que tout », murmure une femme.Lire aussi :Accident routier en Gironde : les précédents à Puisseguin, Beaune ou DardillyMohamed Alilou passe de groupe en groupe. Il est venu avec son père. Enfant, il a passé énormément de temps avec Jean-Claude et Josette Léonardet, un couple qui était dans le car. Par quelqu’un qui est allé à Puisseguin, il sait qu’ils ont survécu. Mais ils sont gravement brûlés : Jean-Claude a été transféré à Bordeaux à l’hôpital Pellegrin, et son épouse, Josette, à Libourne. Mohamed est soulagé, mais reste pour les autres.Jérémie Bessard, le plus jeune des conseillers municipaux, passe parmi les gens. Sa mère est venue aussi : Sylvie possède un domaine viticole à côté, le Château Vieux-Mougnac. « Je suis née ici et j’y ai toujours vécu. » Son oncle, Michel Rogerie, était dans le car. Il a été maire de Petit-Palais. Il était aussi président du club du troisième âge, qui compte sa trésorière et sa secrétaire parmi les victimes. Sont-ils vivants ? On a entendu le président de la République, on a entendu dire que Manuel Valls allait venir. Mais qui va dire qui est mort ? « C’est notre patrimoine qui est parti »A 12 h 55, enfin, des informations arrivent. Ils s’enferment dans la salle municipale pour les entendre, « entre nous, entre intimes ». Ce qu’ils entendent, c’est la liste des survivants. Huit, dont quatre grièvement blessés. Une femme sort en larmes de la salle, et va s’accroupir derrière une voiture pour pleurer. Rino n’a plus de doutes : ses trois sœurs sont mortes.Jérémie Bessard sort à son tour. « On ne nous a pas formés à ça, déplore-t-il. La cellule psychologique, ici, on l’a pas vue. On fait comme on peut. » « À côté de moi, une dame s’est effondrée. Je ne savais pas quoi faire, moi. Alors, je lui ai caressé la tête », enchaîne Sylvie, sa mère.Lire aussi :Accident routier en Gironde : comment fonctionne le dispositif Orsec ?La maire, Patricia Raichini, est là. Brune, dans un costume beige, les lunettes sur le front. Digne malgré son deuil. Que va devenir la communauté ? « Je n’en sais rien. Pour l’instant, c’est l’heure de la tristesse. »Et de la colère. Une heure plus tard, le premier adjoint dira que, contrairement à ce qu’on avait annoncé, Manuel Valls ne poussera pas jusqu’à Petit-Palais. Pas le temps. Alors la rage éclate, dépasse le chagrin : « Ici, on n’existe pas. Petit-Palais, on est trop petits. Les psys, les ministres, on ne les voit pas, nous. » Patrick Bardesol, imposant, vêtu d’un tee-shirt rose pâle, serre les poings. « C’est nos morts qui sont là, c’est notre… » Il cherche un mot, ne trouve que « patrimoine ». « C’est notre patrimoine qui est parti aujourd’hui. Toute une génération. » Et Sylvie de soupirer : « Le troisième âge, maintenant, ici, c’est nous ».Hubert Prolongeau (Petit-Palais (Gironde), correspondance) 10.10.2015 à 18h06 • Mis à jour le10.10.2015 à 18h10 | Philippe Pons (Pyongyang, envoyé spécial) Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-561938743957c'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 10\r\n \r\n \r\nLa parade militaire organis\u00e9e \u00e0 Pyongyang samedi 10 octobre \u00e0 l'occasion du 70e anniversaire du parti pourrait \u00eatre l'une des plus imposantes d\u00e9monstrations de force de l'histoire du pays.\r\nCr\u00e9dits : Wong Maye-E \/ AP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"La parade militaire organis\u00e9e \u00e0 Pyongyang 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d’autres, en arrière-plan, représentaient les emblèmes du parti du travail (la faucille, le marteau et le pinceau, symbole des intellectuels) se détachant en jaune sur ce fond rouge. Près d’un quart de la population de la capitale (2,4 millions) avait été mobilisé pour l’événement, défilant ou ovationnant le jeune dirigeant Kim Jong Un en hurlant « Mansé ! Mansé ! » (Dix mille vies !). A sa gauche, sur le balcon du pavillon de style traditionnel dominant la place, se trouvait Liu Yunshan, membre du comité permanent du bureau politique du parti communiste chinois, l’une des figures les plus importantes à Pékin et la plus haute personnalité étrangère à assister à la parade. Aucun représentant russe ou cubain n’était présent. La célébration, le 10 octobre, du 70e anniversaire de la fondation du parti du travail a été l’une des plus spectaculaires manifestations de masse et de ferveur patriotique du régime. Retardée en raison des intempéries, la cérémonie a commencé en milieu de journée et se termina à la nuit tombée par une océanique marche au flambeau de quarante-cinq minutes réunissant cent mille lycéens en chemise blanche et cravate rouge sous une pluie battante.Bataillons défilant au pas de l’oie, nuées de drapeaux rouges, pièces d’artillerie, blindés, missiles mobiles de moyenne et longue portée sur leur rampe de lancement et drones bleu ciel de fabrication locale se sont succédé dans une démonstration de force et de fierté nationale.« Notre armée est devenue invincible »La République populaire démocratique de Corée (RPDC) s’est autoproclamée puissance nucléaire en 2013, à la suite de son troisième essai atomique. Elle a annoncé en septembre son intention de développer « en quantité et en qualité » sa production nucléaire et d’envoyer dans l’espace un lanceur de satellite (de technologie analogue à celle d’un missile de longue portée) suscitant des mises en garde des Etats-Unis et de leurs alliés comme de la Chine. Dans son discours de la tribune — le second depuis son arrivée au pouvoir en 2011 —, Kim Jong Un a déclaré « notre armée est devenue invincible et peut défier n’importe quel ennemi », ajoutant, non sans bravade, « le monde doit se préparer à voir comment le peuple coréen construit sa puissance ».Au cours de ses entretiens, le représentant chinois, M. Liu, aurait insisté auprès de ses interlocuteurs sur la nécessité d’une reprise des négociations à Six (Chine, deux Corées, États-Unis, Japon et Russie) au sujet de la dénucléarisation de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) qui sont suspendues depuis 2009.Le 70e anniversaire de la fondation du parti-État a été l’occasion de souligner la continuité du pouvoir et, par conséquent, la légitimité de Kim Jong Un, descendant direct de la génération guérilla contre l’occupant japonais que commémore inlassablement le régime. Des monceaux de fleurs avaient été déposés devant les statues et portraits de Kim Il Sung et de Kim Jong Il, qui avait succédé à son père en 1994. La réplique des deux fameuses statues de bronze de l’esplanade Mansudae érigée sur un char a clôturé la parade, suivi de vagues humaines en liesse agitant fébrilement des fleurs artificielles et scandant le nom du dirigeant le visage tourné vers la tribune où celui-ci les saluait de la main.Depuis des semaines, la population, des étudiants et les « brigades de chocs » des soldats-bâtisseurs, dont on apercevait par endroits les baraquements de fortune, avaient pomponné la ville, construisant, réparant, repeignant, astiquant tandis que les participants à la cérémonie se préparaient sans relâche, dormant parfois sur place dans des couvertures, pour tenir leur rôle dans cette grande mise en scène du régime par lui-même.Philippe Pons (Pyongyang, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.10.2015 à 16h33 Michel Platini, président de l’UEFA, a fait appel samedi de sa suspension par la Fifa, écrivant le nouvel épisode d’une crise au sommet du football mondial qui se déplace maintenant devant les tribunaux sportifs, déjà saisis par Joseph Blatter.Lire aussi :FIFA : Sepp et Michel, un duo en enferLe Français de 60 ans a officiellement interjeté appel samedi matin devant la chambre de recours de la Fifa à Zurich, comme l’a indiqué son entourage à l’AFP. L’ancien capitaine des Bleus conteste la suspension de 90 jours à titre conservatoire qui lui a été infligée jeudi par la commission d’éthique de la Fifa. Cette sanction le prive de toute activité liée au football durant cette période et l’appel déposé samedi, dont le libellé n’a pas été précisé, n’a pas de caractère suspensif.Le soutien de la ConmebolC’est un paiement de 1,8 million d’euros reçu en 2011 de Sepp Blatter, le président démissionnaire de la Fifa (également suspendu 90 jours), pour un travail de conseiller arrêté en 2002, qui vaut à Platini cette sanction. Ce même dossier lui avait déjà valu d’être entendu fin septembre comme témoin assisté par la justice suisse.Lire aussi :FIFA : quelles sont les conséquences politiques de la suspension de Blatter et Platini ?Samedi, Platini a également reçu une première marque de soutien de poids hors d’Europe : la Confédération sud-américaine de football a ainsi jugé « disproportionnée » cette suspension et en a demandé la révision, jugeant le Français comme « pleinement » à même « de diriger la Fifa ». « La présomption d’innocence est un droit fondamental (et) M. Platini n’a pas été reconnu coupable d’une quelconque charge, dès lors sa suspension à titre conservatoire met en péril l’intégrité du processus électoral de la présidence de la Fifa pour laquelle M. Platini est candidat », souligne la Conmebol.L’UEFA pourrait aussi saisir le TASDès l’annonce de sa sanction, le champion d’Europe des nations 1984 s’était montré combatif, dénonçant une « farce ». « Je rejette dans leur intégralité les allégations qui me sont reprochées et qui reposent sur de simples apparences juridiques, elles-mêmes d’une imprécision stupéfiante. Le libellé (de la sanction, ndlr) se borne en effet à indiquer qu’un manquement au code d’éthique de la Fifa ’semble avoir été commis’ », écrivait-il encore jeudi.Sur un plan purement théorique, des sources proches du dossier ont précisé à l’AFP que l’UEFA pourrait aussi saisir le TAS pour les mêmes motifs (sanction infondée, atteinte à l’image de l’institution) pour tenter de faire casser la suspension de son président. Ce recours n’a pas été formalisé pour l’heure.Lire aussi :Que la FIFA renaisse de ses cendres ! Béatrice Jérôme Qui a dit « il ne se passe rien à Paris, pourquoi n’organises-tu pas une réunion ? » C’est Nicolas Sarkozy début septembre à Philippe Goujon. Député et maire du 15e arrondissement, M. Goujon, président de la fédération Les Républicains de Paris a donc battu le rappel de ses troupes pour organiser des « états généraux », samedi 10 octobre. La réunion qui a rassemblé un bon millier de militants au siège du parti devait être l’occasion d’intrôniser Fréderic Péchenard, récemment nommé par M. Sarkozy, secrétaire départemental de la fédération.Fidèle sarkozyste, M. Péchenard, directeur général du parti récupère ainsi les manettes de la première fédération du parti – avec 25 000 adhérents – où les amis de François Fillon, député de Paris étaient jusqu’ici en position de force. M. Goujon, proche à la fois de MM. Fillon et Sarkozy devrait être candidat à un nouveau mandat à la présidence de la fédération en janvier.« Il est temps de sortir notre drapeau »Le poste de M. Péchenard est stratégique dans la perspective de la primaire de 2016 pour la désignation du candidat de la droite à la présidentielle de 2017. Le choix de ce très proche de M. Sarkozy a été soutenu par les élus proches de Jean-François Copé à Paris. « Aucun filloniste n’a osé s’opposer à la nomination de Péchenard à commencer par Fillon, lui-même », glissait en marge de la réunion un élu (LR) parisien.Lire aussi :Primaire à droite : le pari libéral de FillonDéputé de Paris, M. Fillon n’en garde pas moins de solides appuis dans la fédération. L’ancien premier ministre a reçu un accueil chaleureux des militants, samedi. « Il est temps de sortir notre drapeau, de montrer notre fierté d’être français, nous sommes au début d’une longue marche », a lancé M. Fillon, en campagne pour la primaire de 2016.Mais à l’applaudimètre, le héros du jour a été M. Sarkozy. L’ex-chef de l’Etat en a profité pour s’en prendre une nouvelle fois à son ancienne ministre, Nadine Morano. « Nous avons des convictions si fortes que nous voulons les défendre devant tous les Français. Je ne parle pas à un clan, je ne parle pas une secte, à une équipe de supporters », a-t-il déclaré en endossant l’habit de l’ancien président, soucieux de se placer au dessus de la mêlée. « Vous êtes les bienvenus chez les Républicains si vous aimez la France, vous croyez en la France, si vous parlez français (...) quels que soient votre couleur de peau, votre origine, votre religion, votre vote lors des dernières élections », a-t-il lancé sans citer la députée européenne.Lire aussi :Pour ou contre Morano ? Ce que la polémique révèle des fractures chez Les RépublicainsM. Sarkozy a également délivré un message de rassemblement à une fédération qui « avait fini par devenir le cœur de ce qu’il ne fallait pas faire en terme de règlement de compte et de clans ».Valérie Pécresse, « une candidate remarquable »Valérie Pécresse est passée en coup de vent pour ouvrir la matinée. Mais la chef de file (LR) des régionales en Ile-de-France n’en a pas moins été gratifiée, en son absence, d’un hommage de l’ex-chef de l’Etat. « C’est une candidate remarquable, elle m’épate par sa façon de faire campagne », a-t-il souligné.Lire aussi :Valérie Pécresse fait campagne dans les transports en commun« L’alternance, ça commence dès les régionales », a cru nécessaire de rappeler Nathalie Kosciusko-Morizet, numéro 2 du parti et patronne de la droite parisienne. NKM a également salué la nomination de M. Péchenard, élu sur ses listes aux dernières municipales dans le 17e arrondissement.Sur la base d’un accord scellé entre Mme Pécresse et M. Sarkozy, M. Péchenard devrait figurer en position éligible aux régionales sur la liste, conduite, par Pierre-Yves Bournazel, à Paris. « La question de la primaire viendra après les régionales », prenait soin d’insister M. Bournazel en aparté, bien conscient du risque de voir la compétition pour la présidentielle de 2017 à droite éclipser « la nécessité du rassemblement » pour remporter le scrutin de décembre.Les régionales en Ile-de-FranceBéatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.10.2015 à 14h51 • Mis à jour le10.10.2015 à 15h35 | Henri Seckel Il a été l’une des vedettes du début de tournoi, et ce, sans toucher le moindre ballon : le TMO, à savoir le « Television Match Official », à savoir l’arbitre vidéo, chargé d’assister son collègue sur le terrain quand celui-ci, confronté à une action litigieuse, est saisi par le doute.Si la Coupe du monde 2015 n’est pas la première à voir les hommes en noir recourir à la vidéo – la pratique a été introduite dans les rencontres internationales en 2001 –, jamais avant cette édition n’en avait-on parlé à ce point. Car les TMO – ils sont quatre pour tout le tournoi, et un seul par match – disposent de pouvoirs élargis par rapport à la dernière édition du tournoi planétaire, en Nouvelle-Zélande, il y a quatre ans.L’arbitre de champ fait appel à eux dans quelques cas précis, en dessinant un rectangle avec ses mains. S’il n’a pas la certitude qu’un ballon a été correctement aplati dans l’en-but, il pose la question : « Essai, oui ou non ? » S’il est convaincu que le ballon a été aplati comme il faut, mais a cru deviner un hors-jeu, un en-avant, un pied en touche ou une autre faute dans les instants précédents, il demande : « Y a-t-il une raison de refuser cet essai ? »A l’autre bout de l’oreillette, en régie, le TMO visionne alors les images de l’action sous plusieurs angles – certains stades comptent 40 caméras – en remontant jusqu’à deux phases de jeu avant l’essai, puis indique à l’arbitre s’il peut le valider ou non. L’arbitre vidéo peut aussi intervenir pour s’assurer qu’un coup de pied est bien passé entre les poteaux, ou pour dénoncer un cas de « jeu déloyal » n’importe où sur le terrain.Les risques du recours de la vidéo Lors des Coupes du monde précédentes, son champ de compétence se limitait à la zone d’en-but. Alors fatalement, cette année, le TMO est plus sollicité et les rencontres plus longues, car le chronomètre s’arrête plus souvent. Le sélectionneur français Philippe Saint-André s’est demandé « si les matchs [n’allaient] pas bientôt durer deux heures et demie ». On n’en est pas encore là, mais le premier, entre l’Angleterre et les Fidji, marqué par six appels au TMO, s’est étalé sur plus de cent minutes, alors qu’un match, sans les arrêts de jeu, en dure normalement quatre-vingts.De fait, grâce à la vidéo, les erreurs d’arbitrage sont quasiment réduites à néant, mais à quel prix ? Outre celui de matchs à rallonge, le sélectionneur (néo-zélandais) de l’Irlande, Joe Schmidt, souligne le risque de blessures pour les joueurs qui se refroidissent en attendant le verdict du TMO, et Milton Haig, sélectionneur (néo-zélandais aussi) de la Géorgie, pointe celui de la désaffection du public qui pourrait se lasser de voir le jeu interrompu trop souvent, trop longtemps.Après les excès du premier week-end de la Coupe du monde, la Fédération internationale a rectifié le tir. Les TMO interviennent 2,8 fois par match en moyenne dans ce tournoi, un chiffre dans la norme. L’équipe de France a vécu trois interruptions face à l’Italie et la Roumanie, puis deux face au Canada, et ses joueurs, à l’image de Mathieu Bastareaud, ne s’en offusquent pas : « On tape sur les arbitres quand ils font des erreurs, il ne faut pas se plaindre qu’ils aient recours à la vidéo. Ils ont une grosse pression, sachant qu’une erreur de leur part peut coûter une qualification ou un trophée à une équipe. »« Pourquoi pas un système de challenge, comme au tennis ? »Le public, qui a parfois grondé d’impatience lors du match d’ouverture, semble avoir pris l’habitude, et même trouvé un certain amusement à vérifier sur les écrans géants des stades, en même temps que l’arbitre, qu’un essai est valable ou non. Contrairement à Jacques Brunel.Le sélectionneur français du XV d’Italie a, pour sa part, la sensation que « les arbitres ne font pas leur boulot : ils ont tellement peur de l’écran géant qu’ils ne prennent plus leurs responsabilités et font appel au TMO à chaque fois. Du coup, les matchs perdent en intensité, et les arbitres en crédibilité. Il faut leur redonner du pouvoir, sinon, on va se retrouver un jour avec le TMO qui dirigera le match dans une cabine, et il n’y aura plus besoin d’arbitre sur le terrain. »Didier Mené, président de la commission centrale des arbitres de la Fédération française de rugby, propose ce compromis : « Pourquoi pas un système de “challenge”, comme au tennis ? On pourrait décider que la vidéo concerne la zone d’en-but et les cinq derniers mètres, et qu’en plus chaque équipe peut demander la vidéo une fois par mi-temps, ou une fois par match. Cette idée n’a pas été retenue lors des discussions avec la Fédération internationale, mais elle n’est pas morte. » « Le principe de l’arbitrage, c’est d’abord “confiance aux hommes”, explique le Français Éric Gauzins, lui-même TMO lors du Tournoi des six nations. On ne cherche pas à robotiser l’arbitrage et à multiplier les appels à la vidéo. Sur le match d’ouverture, il y en a eu beaucoup, et ça a duré trop longtemps, mais c’était peut-être lié au contexte d’un premier match de tournoi. »Conscient que le système peut être amélioré, Bernard Lapasset, président de la Fédération internationale de rugby, espère « généraliser dès l’an prochain un système où quatre angles différents apparaissent sur un même écran. Nous l’avons déjà testé avant cette Coupe du monde, et l’essai a été fructueux. Dans les salles de TMO, cela permettra d’éviter des discussions comme “Attends, repasse le premier angle” ou “Non, mets-moi le quatrième”. »De quoi éviter, aussi, des « accidents de vidéo » comme les deux auxquels on a bien failli assister en début de tournoi, et qui ont montré les limites de l’assistance des caméras. Face à l’Angleterre, le Fidjien Nikola Matawalu a inscrit face à l’Angleterre un essai immédiatement validé par l’arbitre, avant que ce dernier ne fasse appel au TMO après qu’un ralenti sur l’écran géant de Twickenham avait révélé une faute de main du marqueur. Le lendemain, dans le même stade, l’ailier des Bleus Noa Nakaitaci avait quant à lui marqué face à l’Italie un essai que l’arbitre de champ avait accordé après examen de deux ralentis par son collègue de la vidéo... avant de le refuser lorsqu’un troisième ralenti montrant, là aussi, une erreur du marqueur avait été diffusé sur l’écran géant. Dans les deux cas, les buteurs fidjien et français avaient posé le ballon sur le tee et s’apprêtaient à tenter la transformation, ce qui aurait validé l’essai.Henri Seckel Marie Jégo (Istanbul, correspondante) Plusieurs syndicats de gauche – KESK (fonction publique), DISK– ainsi que l’association des médecins (TTB) et le parti de la démocratie des peuples (HDP, gauche, pro kurde) avaient appelé à manifester, samedi 10 octobre, contre la reprise des hostilités entre les forces turques et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) au sud est du pays. Quelques minutes avant le départ du cortège, une bombe a explosé sur le lieu où les militants du HDP étaient rassemblés, faisant au moins 86 morts et 186 blessés, selon le ministre de la santé, Mehmet Muezzinoglu. La Turquie a décrété trois jours de deuil national après ces attaques meurtrières.Lire aussi :L’attentat d’Ankara commis très probablement par deux kamikazes Il est encore trop tôt pour savoir s’il s’agit de l’action d’un kamikaze ou d’une bombe placée dans le cortège mais les billes d’acier retrouvées sur le théâtre du crime attestent de l’intention de faire un maximum de victimes. Cet attentat ressemble en tout cas trait pour trait à celui qui s’était produit à Diyarbakir le 5 juin, au beau milieu d’un rassemblement du HDP, deux jours avant la tenue des élections législatives. Deux bombes avaient explosé coup sur coup, l’une à proximité d’un transformateur électrique, l’autre dans une poubelle, faisant quatre morts et quatre cents blessés.Deux jours plus tard, le 7 juin, le HDP remportait 13 % des voix aux législatives, faisant perdre au Parti de la Justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) du président Recep Tayyip Erdogan la mainmise qu’il exerçait depuis 2002 sur le pays. Meurtri par ce revers, M. Erdogan a convoqué de nouvelles élections, prévues pour le 1er novembre, après l’échec de son premier ministre Ahmet Davutoglu à former un gouvernement de coalition.Une période de turbulences sans précédentL’AKP compte sur ce nouveau scrutin pour récupérer sa majorité parlementaire mais les principaux instituts de sondages disent qu’il n’en sera rien. Les islamo-conservateurs sont crédités de 38 à 40% des voix (contre 41% le 7 juin). Sa stratégie pré-électorale consiste à évincer à tout prix le HDP, accusé de collusion avec les « terroristes du PKK », et à gagner les faveurs de l’électorat ultra nationaliste.Le HDP, ses militants, ses journalistes sont dans l’œil du cyclone. Chaque jour, ses responsables sont interpellés, ses bureaux sont attaqués. Le chef du parti, Selahattin Demirtas, qualifié de « terroriste » par le chef de l’Etat, ne fait plus aucune apparition sur les grandes chaînes publiques, hormis celles de l’opposition, qui viennent d’être contraintes à la fermeture sans aucune raison. Il y a deux jours, Garo Palayan, député du HDP, avait exprimé ses craintes de voir les élections législatives du 1er novembre annulées. Cette éventualité est devenue plus tangible depuis le double attentat d’Ankara.La Turquie est entrée dans une période de turbulences comparable à celles qui prévalaient jadis à la veille des coups d’état militaires (1960, 1971, 1980). La presse pro-gouvernementale, la seule autorisée à parler, n’a pas hésité à donner une interprétation fallacieuse des attentats de samedi matin à Ankara.« Tirer profit des morts »Le quotidien Sabah écrivait ainsi en une de son site quelques heures après la double explosion : « Comme à Diyarbakir, Demirtas est entrain de tirer profit des morts ». « L’attentat de Diyarbakir avait donné deux points de plus au HDP », dit le sous-titre. Les sites des quotidiens de la même veine, Yeni Safak et Yeni Akit ne disent pas autre chose. Yeni Akit a reproduit le logo du parti HDP, soit un olivier avec ses feuilles dont le tronc est représenté par deux mains jointes, mais des grenades ont été dessinées à la place des feuilles, pour mieux convaincre ses lecteurs que les militants pro-kurdes sont les instigateurs de l’attentat qui les a directement visés.« Cet attentat nous fait très mal. Notre population paye le prix fort. Nous assistons au même scénario que ce qui s’est passé à Diyarbakir à la veille des élections du 7 juin. Nous avons vu à qui cela avait profité. La nation ne doit pas se laisser aller à un tel scénario », a déclaré Bülent Turan, député AKP de Canakkale au journal Yeni Akit.Le lynchage a refait son apparitionDe leur côté les médias d’opposition sont condamnés au silence. Sept chaînes de télévision connues pour leurs critiques envers le gouvernement ont brusquement été interdites d’émettre vendredi 9 octobre. Le lynchage a refait son apparition. Ahmet Hakan, journaliste de Hürriyet de CNN Türk, a ainsi été passé à tabac devant chez lui le 1er octobre au soir par quatre nervis dont trois étaient des militants de l’AKP. Peu de temps auparavant, la rédaction de Hürriyet avait été attaquée à coups de pierres par une foule en colère emmenée par un député de l’AKP, Abdulrahim Boynukalin, qui avait alors appelé ses fans à agresser physiquement le journalistes Ahmet Hakan.Vendredi 9 octobre, le rédacteur en chef du quotidien Zaman, Bülent Kenes a été arrêté. Il est accusé d’« insulte au président ». Près de 300 journalistes et blogueurs ont été soumis à ce chef d’accusation depuis 2014. L’article 299 du code pénal (insulte au président), qui a eut tôt fait de remplacer le 301 (insulte à la nation turque), supprimé en 2008 pour se conformer aux critères européens, est utilisé quotidiennement contre les journalistes et les blogueurs.Marie Jégo (Istanbul, correspondante)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.10.2015 à 12h41 • Mis à jour le10.10.2015 à 13h00 L’Espagnol Carlos Sainz Jr (Toro Rosso) a subi un violent accident lors de la 3e séance d’essais libres du Grand Prix de Russie de Formule 1. Le pilote, conscient, a levé un pouce au moment d’être embarqué dans l’ambulance qui l’a emmené au centre médical du circuit. « D’après ce qu’on sait, ça a l’air d’aller. Il a perdu le contrôle de la voiture au freinage », a réagi Franz Tost, le directeur de l’écurie Toro Rosso, au micro de la BBC.La monoplace du jeune Espagnol, débutant en F1 et fils d’un double champion du monde des rallyes, a tiré tout droit dans un mur de pneus, sous des bâches, après avoir frotté le rail de sécurité sur plusieurs dizaines de mètres.La séance a été arrêtée par des drapeaux rouges dès l’accident de Sainz, puis définitivement interrompue par la direction de course quelques minutes plus tard.A 21 ans, Carlos Sainz a déjà disputé 14 GP cette saison, marquant 12 points, avec comme meilleurs résultats une 8e place en Malaisie, en course, et une 5e place en qualifications, en Espagne. 10.10.2015 à 11h19 Un juge de l’Arkansas, dans le sud des Etats-Unis, a suspendu, vendredi 10 octobre, huit exécutions dans l’Etat, dans un contexte de vive controverse nationale sur les injections létales administrées aux condamnés à mort.Lire aussi :Aux Etats-Unis, l’injection létale à l’épreuve des « sages »Les huit condamnés, dont les deux premiers étaient censés être exécutés le 21 octobre, avaient saisi la justice en exigeant de savoir quels produits mortels on allait leur injecter. Dans sa décision, le juge Wendell Griffen a estimé qu’aucun secret sur les substances ne pouvait être opposé aux prisonniers et que ceux-ci étaient en droit de demander du temps pour examiner le protocole d’injection qui leur serait appliqué.En 2014, l’exécution d’un condamné dans l’Oklahoma s’est transformée en une agonie de plus de 40 minutes en raison d’une injection ratée. La décision du juge Griffen suspend par ailleurs l’exécution d’un neuvième condamné, Ledell Lee, pour lequel aucune date n’a encore été fixée. La ministre de la justice de l’Arkansas, Leslie Rutledge, a exprimé son opposition à la décision prise vendredi par le juge, affirmant qu’elle « continuera à se battre pour les victimes des meurtres et pour leurs familles endeuillées ».Controverse durable sur les injections létalesLe juge Griffen avait rendu une décision similaire en février 2014, au bénéfice de neuf condamnés à mort qui arguaient de la violation possible du 8e amendement, censé les protéger de toute « punition cruelle et inhabituelle ».Cette décision s’inscrit dans une controverse durable sur les injections létales aux Etats-Unis, marquées par des problèmes de surdosage, des cas d’intolérance aux hypnotiques ou des erreurs dans la préparation des doses. Les prisons américaines font aussi face à un contexte de pénurie de produits mortels, en raison du refus de firmes pharmaceutiques, pour la plupart européennes, de les approvisionner.Lire notre décryptage : Aux Etats-Unis, les méthodes opaques autour de la peine de mortFaisant valoir que certains produits nouvellement utilisés sont susceptibles de leur causer des souffrances légalement interdites, de plus en plus de condamnés saisissent des juges pour tenter d’obtenir des sursis. Jeudi, l’Etat de l’Oklahoma a reconnu qu’un condamné à mort avait été exécuté en janvier par une substance non prévue dans le protocole létal, une erreur embarrassante pour les autorités locales déjà coupables de précédentes injections ratées.Lire aussi :Une exécution suspendue in extremis aux Etats-Unis Claire Guélaud (envoyée spéciale à Lima) En 2009, la conférence de Copenhague avait achoppé sur la question du financement de la lutte contre le dérèglement climatique. A priori, ce ne devrait pas être le cas de la COP21 – elle se tient à Paris du 30 novembre au 11 décembre – si l’on en juge par les progrès qui ont été accomplis vendredi 9 octobre à Lima, et par l’ambiance qui régnait dans la capitale du Pérou, en marge des assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.Lire aussi :La note d’espoir de Christine Lagarde à Lima« Les choses vont dans le bon sens », a sobrement déclaré Laurent Fabius, le ministre français des affaires étrangères, à l’issue d’une réunion ministérielle sur le climat qu’il a jugée « importante » et qui, selon lui, « permet d’être optimiste ». « La question des financements est essentielle au succès de la COP21 à Paris. Nous nous sommes assurés que nous atteindrions bien l’objectif de 100 milliards de dollars [88 milliards d’euros] », a assuré, plus catégorique, Manuel Pulgar-Vidal, ministre péruvien de l’environnement et président de la COP20.Les pays développés avaient promis, en 2009, de mobiliser ensemble quelque 100 milliards de dollars par an pour aider les pays en développement à faire face au dérèglement climatique. Michel Sapin l’a rappelé vendredi à l’ouverture d’un déjeuner réunissant 73 ministres des finances et patrons d’institutions multilatérales : le respect de cet engagement est « une condition nécessaire pour renforcer la confiance lors des négociations » et pour permettre la conclusion d’un accord à Paris.Fabius : L’effort qui reste à faire est « accessible »Vendredi à Lima, les banques de développement ont promis de faire un effort supplémentaire d’environ 15 milliards de dollars par an en faveur du climat à l’horizon de 2020. Les sommes concernées passeraient à 28 % du total des financements pour la Banque mondiale, à 30 % pour la Banque asiatique de développement. Elles doubleraient pour la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et la Banque africaine de développement, passant de 20 % à 40 %, et pour la Banque interaméricaine de développement, de 14 % à 28 %. Celles de la Banque européenne d’investissement (BEI) atteindraient 35 % du total contre 25 % actuellement.Cette quinzaine de milliards de dollars s’ajoutera aux 61,8 milliards que les pays développés ont consacrés en 2014, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), au financement d’actions de lutte contre le dérèglement climatique dans les pays du Sud. Si l’on y ajoute les 10 milliards de dollars espérés pour le Fonds Vert – un mécanisme financier des Nations unies –, les contributions publiques supplémentaires annoncées par plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France avec 5 milliards de dollars par an d’ici à 2020, et leurs effets de levier sur le secteur privé, on voit que la promesse des 100 milliards de dollars est à portée de main. Et que, comme l’avait déclaré le ministre français des finances, peu après son arrivée à Lima, l’effort qui reste à faire est « accessible ».Emergence d’une forme de maturité généraleAu-delà des promesses d’effort financier supplémentaire, ce sont la qualité des échanges qui ont frappé les participants à ce déjeuner ministériel et, d’une certaine manière, l’émergence d’une forme de maturité générale sur la question du climat. Les ministres péruvien et français, qui avaient demandé à l’OCDE, en collaboration avec le think tank Climate Policy Initiative, de rédiger un rapport présentant un état des lieux de la mobilisation des pays développés en faveur des pays en développement se sont tous deux félicités du bon accueil reçu par ce rapport. « Un nombre considérable d’intervenants a souligné la qualité de ce travail et de la méthodologie, claire et transparente, de l’OCDE », a observé M. Sapin. Il n’y a eu aucune fausse note, même parmi les pays généralement les plus pointilleux sur le sujet.Cette unanimité est un point d’appui important pour les négociateurs à moins de deux mois de l’ouverture de la conférence de Paris. Mais toutes les difficultés ne sont pas aplanies d’un coup de baguette magique : la part des financements allant à l’« adaptation » (les actions pour lutter contre les impacts du réchauffement) – soit 16 % en 2013-2014 –, contre 77 % consacrés à l’« atténuation » (les politiques destinées à réduire les émissions de gaz à effet de serre), reste un sujet sensible. Le Pérou, par exemple, souhaite que les financements consacrés à l’adaptation augmentent. De même, la question de la réduction ou de la suppression des subventions à l’économie carbonée devra être posée.Lire aussi :Pour un prix du carbone équitable et progressifEnfin et surtout, l’ampleur des investissements nécessaires pour rester en deçà d’une augmentation des températures de 2 °C est largement supérieure à 100 milliards de dollars par an. Dans les prochaines semaines, le secteur privé devrait être appelé à faire plus. Le secrétariat général des Nations unies a d’ailleurs fait le point sur la mobilisation de la communauté financière privée depuis septembre 2014 tandis que le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, par ailleurs président du Conseil de stabilité financière – groupement économique international créé en 2009 lors de la réunion du G20 à Londres –, a commencé à mobiliser les banques, les assureurs et les gestionnaires de fond. Michel Sapin l’a d’ailleurs remercié pour le « travail remarquable » qu’il avait engagé. Le 29 septembre, M. Carney avait créé une certaine sensation en parlant de la « tragédie » du réchauffement climatique.Lire aussi :Mark Carney, comme un air de rock star à la Banque d’AngleterreClaire Guélaud (envoyée spéciale à Lima)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Simon Auffret et Maxime Vaudano A l’issue de dix jours de polémique, Nadine Morano s’est vue retirer, mercredi 7 octobre, son investiture du parti Les Républicains (LR) pour les régionales en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne. La députée européenne, candidate déclarée à la primaire de droite en 2016, a refusé de s’excuser auprès de son parti pour avoir qualifié la France de pays de « race blanche » sur le plateau de l’émission « On n’est pas couché », samedi 26 septembre.Lire le décryptage :Les « races », Morano et De Gaulle : pour clore la polémiqueSi l’unanimité a prévalu au sein commission nationale d’investiture (CNI) de LR pour exclure Mme Morano de la course aux régionales, la droite n’a pas pour autant fait front contre elle. En s’abstenant lors du vote de la CNI, le député Michel Terrot, l’eurodéputée Michèle Alliot-Marie et l’ancien président de l’UMP Jean-François Copé ont d’abord exprimé un soutien implicite à Nadine Morano.Mais bien avant cet épilogue, plusieurs personnalités de droite avaient pris la défense de l’eurodéputée… ou du moins refusé de condamner ses propos trop vivement.Ainsi Pierre Lellouche a-t-il assuré avoir pu « vérifier [lui-même] » que la France était un pays de race blanche, même si c’était « dit très maladroitement, et de façon très excessive », tandis que Roger Karoutchi se faisait le chantre de « la liberté de parole des élus et des humoristes ». Le président de la CNI, Christian Estrosi, a également refusé de faire « partie de ceux qui l’accablent », mettant en cause l’émission de Laurent Ruquier dans laquelle il « refuse [...] de se rendre depuis deux ou trois ans ».Intolérable... ou excusable ?A l’inverse, une bonne partie de l’état-major du parti a refusé d’excuser les propos de Mme Morano. « Intolérable » pour Alain Juppé, « exécrable » pour Nathalie Kosciusko-Morizet, un « non-sens » pour Valérie Pécresse… Ils ont été largement suivis par les personnalités de la droite Champagne-Ardenne, qui ont été nombreuses à dénoncer ses propos, à commencer par Valérie Debord, qui va remplacer Nadine Morano en Meurthe-et-Moselle pour les régionales. Rares ont pourtant été ceux qui, à l’image de Benoist Apparu, ont réclamé l’exclusion de Mme Morano du parti, Alain Juppé se refusant à être « le grand ex-communicateur », et Jean-Pierre Raffarin déclinant le rôle de « coupeur de tête ».Entre ces deux extrêmes, plusieurs hauts responsables des Républicains se sont montrés moins véhéments à condamner le dérapage télévisuel, à commencer par son président Nicolas Sarkozy, qui a mis plusieurs jours à réagir, avant de proposer à Nadine Morano de tirer un trait sur cette histoire si elle s’excusait.Philippe Richert, chef de file de la droite dans le grand Est pour les régionales, a suivi le chemin inverse : il a commencé par expliquer que « des excuses ne suffiront pas », avant de lui tendre la main pour réintégrer sa liste si elle démontrait « la volonté d’être ouvert et de travailler ensemble ». Quant à François Fillon, il a dénoncé « un procès en sorcellerie excessif » et salué son « mérite d’être allée sur le terrain, quand beaucoup de commentateurs ne le font pas », tout en prenant ses distances avec la « formulation » de « race blanche ».Pour établir une cartographie du parti à l’aune de cette polémique, nous avons tenté de classer ses principaux responsables au regard de leurs prises de position publiques sur la visualisation ci-dessous :MéthodologieNous avons intégré à cette visualisation 84 personnalités de la droite et du centre (UDI et Modem) :Les principaux cadres dirigeants de LR (vice-président, secrétaire général, délégués et secrétaires généraux, délégués nationaux...) ;Les autres figures importantes du parti qui ne font pas partie de l’organigramme (Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire...) ;Les principales figures de la droite et du centre en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, la région dans laquelle Nadine Morano était candidate.Nous avons considéré comme « condamnation totale » toutes les interventions qui critiquaient sans réserve les propos de Mme Morano, et assigné à la catégorie « condamnation molle » toutes les personnalités qui les avaient dénoncés sans grande véhémence, qui estimaient que des excuses suffiraient à tourner la page ou qui avaient changé d’avis.Ces catégories, bien évidemment subjectives, ne demandent qu’à être confrontées à votre libre appréciation, en (re)lisant les propos de chacune des personnalités en passant votre curseur sur les bulles les représentant.Simon AuffretJournaliste au MondeMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.10.2015 à 18h23 #container_14429375634{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14429375634{ height:450px; } #container_14429375634 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14429375634 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14429375634 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14429375634 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; } Livret A : la décollecte accélèreEn millions d’euros. L’encours du Livret à la fin de septembre 2015 est de 256,8 milliards d’euros(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14429375634", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["janvier","février","mars","avril","mai","juin","juillet","août","septembre"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "collecte", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", -850 ], [ "", -970 ], [ "", 110 ], [ "", -170 ], [ "", -440 ], [ "", -120 ], [ "", -970 ], [ "", -410 ], [ "", -2380 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " M€", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Les épargnants ont de nouveau effectué davantage de retraits que de dépôts sur leur Livret A en septembre. La décollecte atteint 2,38 milliards d’euros, selon des données publiées mercredi 21 octobre par la Caisse des dépôts. Il s’agit du sixième mois de suite dans le rouge pour ce placement, qui affiche une décollecte de 6,21 milliards d’euros depuis le début de l’année, un niveau supérieur à celui constaté sur l’ensemble de 2014 (6,13 milliards).Les mois de septembre, octobre et novembre sont traditionnellement difficiles pour le Livret A, puisque, à cette période, les épargnants ont tendance à piocher dans leurs économies pour faire face aux dépenses de rentrée, au paiement des impôts et à l’achat des cadeaux de fin d’année. En septembre 2014, par exemple, la décollecte avait atteint 2,37 milliards d’euros, puis 2,93 milliards le mois suivant.Le Livret A est, en outre, pénalisé par la faiblesse de son taux d’intérêt, fixé depuis le 1er août à 0,75 %, soit son plus bas niveau historique.Lire aussi :Epargne : les rares alternatives au Livret A Rémi Dupré Autorisé par le comité exécutif de la Fédération internationale de football (FIFA) à communiquer sur les enquêtes en cours, le comité d’éthique de l’organisation mondiale a confirmé, mercredi 21 septembre, la suspension pour quatre-vingt-dix jours de Michel Platini, président de l’Union des associations européennes de football (UEFA). L’instance disciplinaire a également confirmé la suspension du président de la FIFA Joseph Blatter, pour un « paiement de 2 millions de francs suisses fait à Michel Platini en février 2011 ».Chargée de l’enquête, la chambre d’instruction du comité d’éthique s’est engagée à « s’assurer qu’une décision finale peut être prise par la chambre de jugement d’ici la fin de la suspension » des deux dirigeants, qui avaient interjeté appel de leur sanction. La commission de recours décidera du bien-fondé ou non de cette procédure.Mis à pied par Joseph Blatter, le 17 septembre, l’ex-secrétaire général français de la FIFA (2007-2015) Jérôme Valcke est, lui aussi, visé par une enquête du comité d’éthique. Il est soupçonné « d’un mauvais usage des dépenses et d’autres infractions aux règles de la Fédération internationale ».L’instance disciplinaire a par ailleurs confirmé que plusieurs anciens membres du comité exécutif de la FIFA faisaient l’objet d’une enquête : le Thaïlandais Worawi Makudi, suspendu quatre-vingt-dix jours ; l’ex-président de la Confédération d’Amérique du nord et centrale (Concacaf) Jeffrey Webb, arrêté à Zurich par la police suisse le 27 mai ; l’ex-patron du foot brésilien Ricardo Teixeira ; le Nigérian Amos Adamu, suspendu en 2010 ; l’Uruguayen Eugenio Figueredo, lui aussi inculpé lors du coup de filet zurichois ; et le Paraguayen Nicolas Leoz, ancien patron de la Confédération d’Amérique du Sud (Conmebol).Dans l’attente d’un jugementLe comité d’éthique a par ailleurs confirmé que l’icône allemande Franz Beckenbauer, ex-membre du comité exécutif (2007-2011) de la FIFA, avait lui aussi fait l’objet d’une enquête et était dans l’attente d’un jugement. En juin 2014, le champion du monde 1974 avait purgé une suspension de quatre-vingt-dix jours pour avoir refusé de coopérer avec l’Américain Michael J. Garcia, auteur d’un rapport d’enquête sur le vote d’attribution des Mondiaux 2018 et 2022, respectivement à la Russie et au Qatar.Patron de la fédération espagnole depuis 1988 et vice-président de la FIFA, Angel Maria Villar Llona est, lui aussi, dans l’attente d’un jugement. A 65 ans, l’Espagnol a, lui aussi, refusé de coopérer avec l’ex-procureur new-yorkais Michael J. Garcia. Le 2 décembre 2010, il est soupçonné d’avoir procédé à un échange de voix avec le Qatar alors que son pays était candidat (en tandem avec le Portugal) à l’organisation du Mondial 2018.S’il n’a pas été officiellement nommé président intérimaire de l’UEFA à la suite de la suspension de Michel Platini, c’est lui qui de facto dirige actuellement la Confédération européenne. « Villar est un type complexe et d’une grande loyauté, mais il est dans une position précaire car il est sous enquête, confirmait récemment au Monde un fin connaisseur de l’UEFA. Il a toujours été fidèle à Blatter puis à Platini. »Platini accusé de « conflit d’intérêts »S’il a indiqué qu’il ne statuerait pas sur l’éligibilité de Michel Platini avant la fin de sa suspension provisoire, au début de janvier, Domenico Scala, président de la commission d’audit et de conformité et de la commission électorale de la FIFA, a directement accusé le patron de l’UEFA dans un entretien au Financial Times.Domenico Scala y affirme que les deux millions de francs suisses octroyés en février 2011 par Sepp Blatter à Michel Platini ne sont jamais « apparus » dans les comptes de la FIFA avant le versement. Pour lui, « cela pourrait être considéré comme une falsification des comptes de la FIFA ». « C’est un manquement grave, les deux parties étaient membres du comité exécutif de la FIFA et approuvaient en connaissance de cause chaque année les bilans financiers qui étaient donc faux », poursuit-il.« Ce qu’on oublie un peu vite, c’est que les deux parties dans cette transaction étaient membres du comité exécutif de la FIFA quand le paiement est intervenu, précise Domenico Scala. Donc, les deux étaient dans un conflit d’intérêts et auraient dû se récuser. » Selon son avocat, Michel Platini n’avait pas à « s’assurer personnellement de l’enregistrement de sa créance dans les comptes de la FIFA ». « L’argent découlant de l’accord verbal aurait dû être comptabilisé en 2002 au plus tard, assure au Monde un proche du dossier. Platini est devenu membre du comité exécutif en juin 2002, et lui et Blatter étaient les deux seules personnes à savoir pour cet accord verbal. Platini a oublié de s’assurer que la somme était enregistrée quand il est devenu membre du comité exécutif. Le comité exécutif approuve les bilans financiers et il est responsable de la gestion. Son statut légal est absolument clair. »Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pierre Breteau « Le black-out de Novembre » est imminent annonce NewsWatch33, un site coutumier des « hoax », des canulars en bon français. Plus précisément, la Terre serait plongée dans l’obscurité du « 15 novembre 2015 à 3 heures du matin jusqu’au 30 novembre 2015 à 4 h 15, à cause du rapprochement entre Vénus et Jupiter », avance l’article.Celui-ci cite l’agence spatiale américaine, la NASA, avant d’annoncer, sans rire, une réaction en chaîne qui va rendre le soleil bleu et provoquer des explosions géantes à la surface de l’astre.Sauf que l’agence américaine n’a jamais rien indiqué de tel, et que tout cela est faux. Ce phénomène, qui avait déjà été annoncé en juillet, puis qui était ressorti à la faveur de l’éclipse de lune du 28 septembre 2015, ne se produira pas.NASA Confirms 15 Days of Darkness in November 2015 http://t.co/cwGvYB0btO— filmywarr (@prosenjit biswas)require(["twitter/widgets"]);NewsWatch33 est un proche cousin de NewsWatch28, fermé mi-2015 avant d’être rouvert. Il s’agit d’un site, qui diffuse des articles aussi faux que délirants : « Fumer sera bientôt interdit et passible de cinq ans de prison », « La NASA découvre une planète recouverte de cannabis », etc.Phénomènes astronomiques fantasmésLes canulars fondés sur des phénomènes astronomiques fantasmés sont des classiques. En 2012, de nombreux sites avaient inventé une prophétie Maya annonçant un alignement de planètes pour le 21 décembre. Celui-ci aurait alors entraîné la fin du monde. La rumeur avait pris une telle ampleur que la NASA et le Centre national de la recherche scientifique avaient dû la démentir.Ces rumeurs de semaines d’obscurité reviennent aussi sûrement que la pleine lune : des chaînes de courriels avaient aussi annoncé une nuit de six jours tour à tour en décembre 2014, puis pour le mois de juin 2015, etc.Lire aussi : Vénus-Jupiter, une planète double dans le ciel du couchantUne seule chose est vraie : les planètes Vénus et Jupiter se sont – en apparence – rapprochées dans les ciels d’été, en 2015, et sont apparues comme une planète double dans la nuit du mardi 30 juin au 1er juillet en France métropolitaine. Comme le disait poétiquement Guillaume Cannat à l’époque :« Les conjonctions planétaires n’ont aucun effet physique sur les hommes, mais les émotions esthétiques qu’elles engendrent sont réelles et je ne peux que vous inciter à profiter du retour de la fraîcheur nocturne pour admirer ce rendez-vous crépusculaire. »Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Michel Bezat et Eric Albert (Londres, correspondance) L’accord aura finalement été conclu dimanche soir, tout juste vingt-quatre heures avant l’arrivée du président chinois Xi Jinping à Londres. « A temps ! », sourit Vincent de Rivaz, le patron d’EDF Energy, filiale du groupe français au Royaume-Uni. Après des années d’âpres négociations, EDF a finalement signé, mercredi 21 octobre, un accord prévoyant une coentreprise avec son partenaire historique, la China General Nuclear Power Corporation (CGN) : elle construira deux réacteurs EPR (troisième génération) à Hinkley Point (sud-ouest de l’Angleterre), qui n’entreront en service qu’en 2025. Une signature en grande pompe par les patrons des deux groupes, Jean-Bernard Lévy et He Yu, sous les ors de Mansion House, au cœur de la City. Et en présence du premier ministre britannique, David Cameron, et du président chinois, Xi Jinping.Lire aussi :EDF s’allie aux chinois pour construire une centrale nucléaire au Royaume-Uni« C’est “la” bonne nouvelle qu’attendait la filière française », souligne M. Lévy, qui rappelle que ce sont les premiers réacteurs vendus en Occident depuis la catastrophe de Fukushima en mars 2011. Areva (îlot nucléaire), Alstom (turbo-alternateur) et Bouygues (génie civil) notamment participeront à un chantier largement ouvert aux entreprises britanniques et aux équipementiers chinois. EDF financera 66,5 % du projet et CGN 33,5 %, pour 18 milliards de livres (24,5 milliards d’euros), hors coûts de financement. Dans un second temps, explique M. Lévy, des investisseurs seront sollicités pour faire redescendre la part d’EDF à 51 %. Après d’ultimes mises en forme juridiques, le groupe prendra sa décision d’investissement « dans quelques semaines ».Un réacteur adapté aux pays émergentsSi l’accord est un soulagement évident pour ses dirigeants, c’est aussi un énorme pari. L’électricien français a besoin des capitaux chinois pour financer Hinkley Point, puis les deux EPR de Sizewell (est), dont il prendra en charge 80 % des coûts. Mais il offre en échange à CGN la possibilité d’introduire sa technologie au Royaume-Uni, et plus largement en Occident. Le « Hualong 1 » (« Dragon »), réacteur de troisième génération 100 % chinois, doit en effet être construit à Bradwell, au nord-est de Londres, au cours de la prochaine décennie. Le financement sera inversé : 66,5 % pour CGN et 33,5 % pour EDF, qui s’est engagé à aider son partenaire à le faire certifier par l’autorité de sûreté nucléaire britannique.M. de Rivaz estime que ce n’est là que le début d’une coopération plus fructueuse. L’objectif est de faire de ce « UK Hualong » la tête de série d’un réacteur destiné à être vendu à travers le monde par la coentreprise CGN-EDF. « Nous posséderons des droits de propriété industrielle sur le Hualong adapté pour le Royaume-Uni », réacteur dont un premier exemplaire est par ailleurs en construction sur le sol chinois. « C’est une opportunité de le développer, pour ensuite l’exporter. »Pour M. Lévy, ce réacteur est complémentaire de l’EPR. Celui-ci a surtout vocation à remplacer le parc français de 58 réacteurs qui fermeront progressivement entre 2030 et 2050. Le réseau de lignes à haute tension de RTE est, en effet, dimensionné pour recevoir sa forte puissance (1 650 MW). Le « Hualong 1 » (1 000 MW) permet à EDF de disposer d’une autre offre pour la plupart des pays émergents, qui privilégient ces réacteurs de moyenne puissance. « C’est une bonne chose pour nous d’avoir plusieurs modèles », souligne M. de Rivaz.Relents post-coloniauxMais dans cette gamme de puissance, la France a un autre modèle à proposer : l’Atmea (1 100 MW). Conçu et developpé par Areva et le conglomérat japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI), il devrait être acheté à quatre exemplaires par la Turquie, son premier client. « On a plusieurs fers au feu », reconnaît M. Lévy, rappelant que l’Atmea a déjà été certifié par l’Autorité de sûreté nucléaire française (ASN), alors que le « gendarme » du nucléaire britannique mettra des années à valider le Hualong 1. Il n’est donc pas question, pour l’heure, de choisir entre les Chinois et les Japonais.M. Lévy s’irrite des relents post-coloniaux qui soutendraient l’inquiétude entourant le nucléaire chinois. « Arrêtons de considérer les Chinois comme des petits garçons ! Ce sont de grands experts, qui construisent actuellement la moitié des centrales nucléaires au monde », tranche-t-il. C’est dans l’empire du Milieu que seront construites la moitié des centrales atomiques d’ici à 2040, prévoit l’Agence internationale de l’énergie (AIE). En se liant ainsi à la filière chinoise, le patron d’EDF estime que son entreprise a plus à y gagner qu’à y perdre.Lire aussi :Faut-il avoir peur d’une centrale nucléaire chinoise au Royaume-Uni ?En trente ans, les ingénieurs chinois se sont émancipés de la tutelle technologique française. Un processus inévitable, même s’il a été plus rapide que certains ne le prévoyaient. EDF ne met-il pas le pied à l’étrier à un de ses plus redoutables concurrents ? « Au contraire, réplique M. de Rivaz, nous créons ensemble une nouvelle technologie, un nouveau produit. Nous nous lançons dans une joint-venture commune. » Depuis plusieurs années, les dirigeants d’EDF jugent qu’ils n’ont pas d’autre choix que de s’allier à des partenaires chinois. Sans être sûr que cette nouvelle page de la coopération nucléaire, où les rôles sont rééquilibrés voire inversés, sera gagnante-gagnante pour la filière française.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteEric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 21.10.2015 à 16h07 • Mis à jour le21.10.2015 à 16h33 | Pierre Breteau A peine sortis de la conférence sociale, et des discussions ayant abouti à un accord de principe sur les retraites complémentaires, les partenaires sociaux sont retournés à la gestion des organismes paritaires qui leur est dévolue par la loi. Syndicats et patronat se partagent la gestion de nos caisses de sécurité sociale, de l’assurance chômage ou des complémentaires de retraite.Lire aussi :Social : François Hollande choisit ses partenaires1. Qu’est-ce qu’une institution paritaire ?En France, les institutions paritaires sont des organismes à but non-lucratif qui agissent dans le domaine de la protection sociale. Institution paritaire signifie que l’institution est gérée conjointement, et à parts égales, par des représentants des salariés – généralement des syndicats – et des représentants des employeurs.Elles sont réunies à l’échelle européenne au sein de l’AEIP (Association européenne des institutions paritaires).Parmi ces institutions, on retrouve des acronymes bien connus :CNAM : la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés, créée en 1967, est présidée par un représentant CFDT, William Gardey, depuis novembre 2014 ;CNAV : la Caisse nationale d’assurance vieillesse, créée elle aussi en 1967, est présidée par Gérard Rivière (FO) depuis novembre 2011 ;CNAF : la Caisse nationale d’allocations familiales, souvent appelée « CAF », née en 1967, est présidée par un membre de la CFTC depuis sa création - en l’occurrence par Jean-Louis Deroussen depuis 2006 ;ACOSS : l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale – qui coordonne les 22 URSSAF régionaux – est présidée par Jean-Eudes Tesson (Medef, patrons) depuis 2011 ;UCANSS : l’Union des caisses nationales de sécurité sociale, créée en 1970, est chargée d’assurer les tâches d’intérêt commun pour les caisses de sécurité sociale, elle est codirigée par Pierre Mayeur et par Jean-Eudes Tesson ;Unédic : autrefois Union nationale interprofessionnelle pour l’emploi dans l’industrie et le commerce, devenue Unédic en 2001, elle gère l’assurance chômage et est présidée par Patricia Ferrand de la CFDT depuis 2014 ;Arrco : l’Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés a été créée en 1947, elle est présidée depuis 2013 par Didier Weckner (Medef).Agirc : l’Association générale des institutions de retraite des cadres a vu le jour en même temps que sa cousine l’Arrco ; elle est présidée depuis 2012 par Jean-Paul Bouchet de la CFDT.2. Qui gère une institution paritaire ?Comme son nom l’indique, elle est gérée conjointement par des représentants des salariés et des employeurs et lorsque le président ou la présidente est issue (e) d’un collège (salarié ou employeur), le vice-président ou la vice-présidente vient de l’autre.Toutefois, dans le cas de l’Agirc, c’est toujours un représentant des employeurs qui dirige le conseil d’administration et un représentant des employés pour la CNAF.Plus largement, patronat et syndicat se partagent à égalité les 26 sièges – 13 chacun – au Conseil d’administration des quatre Caisses nationales du régime général de la sécurité sociale (maladie, vieillesse, famille et trésorerie). Pour tous les autres organismes, seul le nombre de sièges diffère, mais le principe d’égalité en reste le socle, gravé dans la loi.3. Quelles sont les missions des gestionnaires ?Le conseil d’administration, réparti de manière égale entre salariés et employeurs, doit gérer l’institution comme une entreprise « classique ».L’article R121-1 du Code de la sécurité sociale précise qu’il doit « établir les statuts et le règlement intérieur », « voter les budgets » mais aussi « attribuer aux caisses mutuelles régionales [dans le cas de la CNAM par exemple] leur dotation ». Bien entendu, le conseil est chargé de contrôler et « d’approuver les comptes de l’organisme ».4. Comment les représentants sont-ils choisis ?Consacrés par la loi et, notamment, l’ordonnance Jeanneney du 21 août 1967 pour la Sécurité sociale, les organisations syndicales des employés et les représentants des employeurs nomment les membres du conseil d’administration.Dans le cas de l’Agirc – le fonctionnement n’est pas différent pour les autres organismes –, l’arrêté du 22 juin 2015 fixe la composition du conseil d’administration à « 10 à 30 membres » avec « pour moitié des représentants des adhérents de l’institution, et pour moitié, des représentants des participants » que le texte liste.D’un côté, les administrateurs « représentant les adhérents » sont « désignés par le Medef, conjointement avec la CGPME et l’UPA », de l’autre, leurs homologues du collège « syndical » sont choisis par les syndicats « CFDT Cadres administrateurs, CFE-CGC administrateurs, FO-Cadres administrateurs, UGICA-CFTC administrateurs, UGICT-CGT administrateurs ».Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.10.2015 à 15h06 • Mis à jour le21.10.2015 à 17h41 | Rémi Dupré A 28 ans, le milieu Blaise Matuidi est l’un des cadres du Paris-Saint-Germain, qui reçoit le Real Madrid, mercredi 21 octobre, en phase de poules de Ligue des champions. Avant d’affronter les Merengues dans la course à la première place du groupe A, l’international français (39 sélections depuis 2010) évoque, dans un entretien au Monde, les ambitions de son club sur la scène européenne, son parcours, mais aussi les Bleus et l’Euro 2016.Mercredi 21 octobre, le PSG reçoit le Real Madrid en phase de poules de Ligue des champions. Avez-vous entouré cette date en rouge sur votre agenda ?C’est un match particulier, contre une grande équipe. Cela n’arrive pas tous les jours. On est vraiment heureux d’avoir une telle opposition et de pouvoir se jauger face à ce genre de formation. Après, ça vaudra 3 points, comme lors des rencontres contre Malmö et le Chakthar Donetsk. Comme nous, le Real en compte six. Il y a une petite bataille pour la première place.Lire aussi :Ligue des champions : le PSG bat facilement le Chakhtar DonetskEst-ce le premier moment de vérité pour le PSG cette saison ?Un moment de vérité… Ça, c’est un peu pour vous les journalistes ! On a envie de se frotter à ce genre d’équipe. L’une des meilleurs au monde. Cela reste une rencontre de poule. Ce n’est pas une finale de Ligue des champions. Cela va être un gros match, très compliqué face à de grands joueurs. Mais on est chez nous et on va le jouer pour le gagner.Cela évoque quoi, pour vous, le Real ?Cela veut tout dire : c’est l’équipe la plus riche du monde sur les dix dernières saisons [549,5 millions d’euros de revenus à l’issue de la saison 2013-2014, contre 474,2 millions d’euros pour le PSG, cinquième club le plus riche du monde], c’est la meilleure équipe au monde sur la dernière décennie. C’est un très grand club, une institution qui s’est construite dans le temps, qui a gagné beaucoup de titres, dont dix Ligues des champions [dernier sacre en date en 2014]. On a beaucoup de respect pour le Real.L’entraîneur du PSG Laurent Blanc pointe souvent le retard culturel – notamment la « culture de la gagne » – du PSG par rapport à de grandes équipes européennes comme le Real. Partagez-vous son analyse ?Tout à fait. On a peu de titres en comparaison avec le Real. C’est un constat. Sur une saison, tout peut se passer mais on sait que le Real est au-dessus de nous.En avez-vous marre que les médias vous demandent chaque saison si cela sera celle de la victoire du PSG en Ligue des champions ?On dit ça tous les ans et finalement nous avons été éliminés trois fois en quarts de finale. Il ne faut pas s’enflammer. Certes, on a une très bonne équipe, elle est même meilleure que les années précédentes. On se sent vraiment bien. On se connaît mieux, on a recruté des joueurs de grande qualité [comme l’Argentin Angel Di Maria cet été]. Mais bon… La vérité, on la connaîtra en mars, lors huitièmes de finale, si on arrive à passer les poules. On est qu’au début de la compétition.Vingt ans après la victoire du PSG en Coupe des coupes, les attentes sont-elles plus élevées cette saison en Ligue des champions ? D’autant que vous ne subissez plus actuellement les contraintes du fair-play financier…Elles ont toujours été élevées au PSG depuis mon arrivée et le début de l’ère qatarie, en 2011. A l’époque, on nous demandait déjà de gagner le maximum de compétitions. Cela n’a pas changé. Il n’y a pas plus d’attentes que l’année dernière. Après, chacun son ressenti.« Quand on joue au PSG, il faut être parfait. Le mot parfait n’existe pas en réalité. Il faut le comprendre. Beaucoup de gens ne le comprennent pas. On ne sera jamais parfaits »Vous visez au moins les demi-finales ?Je ne peux pas vous dire aujourd’hui où on veut aller. On veut faire mieux que l’année dernière et notre élimination en quarts de finale par le FC Barcelone. Chaque équipe rêve de gagner la Ligue des champions. Pour que ça devienne réalité, il faut avoir conscience qu’il y aura des étapes.Le montant des droits télévisuels a explosé en Angleterre avec 7,3 milliards d’euros sur la période 2016-2019. Craignez-vous la nouvelle force de frappe des clubs de Premier League sur la scène européenne ?C’est ce qu’il risque de se passer. C’est assez logique. Les clubs anglais ont déjà pillé pas mal de très bons joueurs évoluant en Ligue 1. Au niveau européen, la Premier League est le championnat le plus attrayant. Les clubs anglais auront leur mot à dire dans le dernier carré de la Ligue des champions. Ils vont redevenir de sérieux concurrents. Ce qu’ils n’étaient plus ces dernières années.La saison passée, le PSG a tout raflé sur la scène française. Faut-il laisser de côté l’une des compétitions nationales pour se concentrer sur la Ligue des champions ?C’est une réflexion à prendre en compte. On a un effectif qui est assez large. Pour l’instant, cela se passe très bien. En Ligue 1, on a pris de l’avance sur nos concurrents. Ce qui n’était pas forcément le cas la saison passée. C’est bon pour la suite. Quand on joue au PSG, il faut avoir envie de tout gagner. On n’a pas envie de faire d’impasse sur telle ou telle compétition. Votre entraîneur, Laurent Blanc, reste-t-il l’homme de la situation ?Ce qu’on demande à un entraîneur, c’est de gagner des titres. À partir de là, que peut-on lui reprocher ? Je ne suis pas journaliste ni le président du club… Il a apporté sa philosophie. Elle marche. On est contents pour lui, pour son travail. On est tous exposés aux critiques. Quand on joue au PSG, il faut être parfait. Le mot parfait n’existe pas en réalité. Il faut le comprendre. Beaucoup de gens ne le comprennent pas. On ne sera jamais parfaits. Bien sûr qu’on aimerait pratiquer un meilleur football. Aujourd’hui, on a de bons résultats. Peut-être que cela ne suffira pas pour qu’on atteigne nos objectifs. Même si je pense qu’on a les moyens de faire de très très bonnes choses cette saison. L’attente est énorme quand on évolue dans un club comme le PSG. Il faut accepter les critiques. Cela a été le cas du coach. Il a su faire sa place. Il récolte les fruits de son travail aujourd’hui.Vous avez connu une progression constante sur les plans athlétique et technique. Comment l’expliquez-vous ?Je me répète souvent : par le travail. Ça n’a parfois pas été facile, il a fallu que je m’accroche par moments. Je peux encore aller plus haut et progresser. Aujourd’hui, l’idée est de gagner de grands titres.Jean-Claude Lafargue, votre formateur à l’institut national du football de Clairefontaine, m’a dit : « Blaise a construit les étages de sa maison grâce à sa constance, avec de solides fondations. » Qu’en pensez-vous ?« Coach Lafargue », que j’aime beaucoup, résume bien mon parcours. C’est important d’avoir de bonnes bases. Je ne suis pas un Messi. Mon talent me permettait de jouer au niveau professionnel. Pour atteindre le niveau international et évoluer en équipe de France, il fallait fournir un gros travail.Que ce soit avec le PSG ou en équipe de France, vous vous êtes transformé en buteur. Votre coéquipier Zlatan Ibrahimovic vous a-t-il donné des cours particuliers ?Il ne m’a pas donné de leçons particulières. Vous savez, quand on vous chambre tous les jours à l’entraînement, cela vous oblige à vous appliquer un peu. Ça a été le cas. Ça a fini par payer. Je regarde souvent mes coéquipiers et il faut parfois s’inspirer de ce qu’il se fait de mieux. J’ai la chance d’avoir Ibrahimovic et Cavani, qui sont deux grands buteurs.« On est comme une bande de potes. La génération Pogba, Varane est très intéressante pour le futur. Il ne faut pas oublier Griezmann »Même si ce n’est pas mon rôle premier, et il faut que les gens le comprennent. J’essaye de suivre, de regarder les autres. Comme ça, quand l’occasion se présente, même si elles sont rares, au moins il y a plus de possibilités de marquer. J’ai d’autres tâches à accomplir. Mais c’est un plus.Lire aussi :Ligue 1 : Ibrahimovic, bourreau de l’OM, héros du PSGVous étiez jadis représenté par l’agent Jean-Pierre Bernès [celui notamment de Laurent Blanc] mais vous avez choisi, en 2013, de confier vos intérêts à Mino Raiola, l’imprésario de vos coéquipiers Zlatan Ibrahimovic, Maxwell et Gregory van der Wiel. Que vous apporte-t-il ?C’est quelqu’un qui connaît très bien le football depuis très longtemps. On s’entend très bien. Il est fort dans son domaine. Après, je suis un grand garçon. Je sais aussi prendre mes décisions. Il est là pour m’aider, m’appuyer sur ce plan-là.Êtes-vous soulagé que les choses sérieuses commencent avec les Bleus – qui affrontent en novembre l’Allemagne et l’Angleterre – après ce long tunnel de matchs amicaux qui coïncidaient avec les éliminatoires pour l’Euro 2016, organisé en France ?Quand on joue en équipe de France, la motivation doit venir d’elle-même. Peu importent les matchs. On représente son pays. Il n’y a rien de mieux. La perspective de l’Euro en France est fabuleuse. Ce n’est pas donné à tout le monde. La dernière grande compétition chez nous, c’était le Mondial 98, il y a presque vingt ans.Après les succès des Bleus sur leur sol lors de l’Euro 84 et du Mondial 98, il va y avoir une obligation de résultats…On a envie de faire un super truc, d’aller le plus loin possible. En 1998, il y avait une grande génération. Aujourd’hui, on a une jeune équipe, en pleine construction même si on se connaît un peu plus depuis la Coupe du monde 2014 au Brésil. Il y a un noyau qui est là depuis l’arrivée de Didier Deschamps en juillet 2012. On est comme une bande de potes. La génération Pogba, Varane est très intéressante pour le futur. Il ne faut pas oublier Griezmann. De jeunes joueurs nous ont rejoints comme Digne, Kurzawa, Zouma, Kondogbia, Aréola. Ils sont bien installés dans de grands clubs et sont matures. On ne peut pas leur demander ce qu’on va faire à l’Euro, ou de le gagner. On veut aller dans le dernier carré de la compétition. Je ne vais pas non plus me cacher. Chez nous, on a envie de se dire « les gars, on peut ». Mais il y aura d’autres grandes sélections qui se diront aussi « on peut ». On ne peut rien prédire.Quelles nations européennes sont au-dessus de vous actuellement ?L’Allemagne, même si elle est moins bien actuellement. La Belgique [qui va prendre la tête du classement FIFA lors de sa réactualisation, début novembre] qui fait actuellement du très bon travail et compte de bons joueurs. Il ne faut pas oublier l’Espagne, tenante du titre, on connaît son football. L’Italie, qui est toujours présente dans les grandes compétitions même si elle est passée à côté lors du dernier Mondial avec son élimination au premier tour. Il ne faut pas oublier l’Angleterre. On aura notre mot à dire dans cette compétition, qui s’avère difficile.Étiez-vous inquiet en juin après votre mauvaise série du printemps (trois défaites en quatre matchs) et notamment cette défaite en Albanie (1-0) ?Non, je n’étais pas inquiet. C’était une période de la saison un peu délicate. Je m’étais dit « on reviendra en septembre avec un autre état d’esprit ». Beaucoup de joueurs étaient fatigués mentalement. C’est ce qui a fait la différence au niveau des résultats. L’Euro sera en juin (10 juin-10 juillet 2016), en fin de saison… Mais on aura une bonne préparation et Didier Deschamps nous mettra d’emblée dans le vif du sujet.Vous avez suivi l’actualité politique à la FIFA ces derniers mois, avec notamment la suspension pour quatre-vingt-dix jours de Michel Platini. En parlez-vous avec vos coéquipiers au sein du vestiaire du PSG ? Est-ce un sujet qui vous préoccupe ?Non, pas du tout. Ça, c’est un autre domaine, ça ne nous concerne pas forcément. On est là pour jouer et essayer de gagner en club ou en sélection. Vous l’avez si bien dit : c’est de la politique.Lire aussi :FIFA : la candidature (très) compromise de PlatiniLes joueurs doivent-ils prendre position sur ce sujet ? On peut penser que vous êtes les premiers concernés…Non, ce n’est pas notre rôle. On n’est pas au courant de ce qu’il se passe. Pourquoi faut-il nous poser la question quand cela ne va pas sur ce plan-là ?Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Michel Garicoïx (Bayonne, correspondant) Anglet, envoyé spécialA droite, un courageux dompte l’océan sur sa planche à la marée montante ; à gauche, la piste de skate de La Barre, où claquent à chaque saut les rollers. Et au centre, l’association Surfing 4 Peace. A Anglet, dans les Pyrénées-Atlantiques, ils sont quinze, filles et garçons, venus de Gaza, d’Israël, du Liban ou d’Afghanistan, tous passionnés de surf et de glisse. Bien sûr, après quelques détours : souvent, ils ont fui leur pays pour se réfugier en Suède ou à Berlin.« Nous ne voulons plus de guerre », lâche Abou Mohamed, qui a quitté Gaza. « Nous avons envie de voir d’autres gens, d’autres cultures, et de rencontrer nos voisins », renchérit son compatriote Talat. Un autre, venu d’Israël, commente : « L’actualité nous divise. Après tant d’années, la paix viendra des choses simples que nous ferons ensemble, au jour le jour. » Comme à Anglet. « Si ça bouge, ça viendra comme ça, telle une petite graine », tranche son collègue, casquette, lunettes de soleil et tee-shirt de rigueur.Une petite graine, c’est celle que sème Surfing 4 Peace. Créée en 2012, l’association basée à Paris réunit des jeunes, organise des voyages et des rencontres. « Parmi nos ambitions, détaille son responsable Samuel Jacquesson, nous souhaitons créer des relations entre personnes qui sont regardées comme des ennemis. Nous avons plein de projets, et ils s’articulent autour du surf. »« Glisser sur les vagues, c’est vivre la vie maintenant »« Glisser sur les vagues, c’est vivre la vie maintenant et intensément », décrit le Gazaoui Talat, geste à l’appui. Le surf est arrivé en Israël en 1985, année où il débarquait en force entre Hossegor et Hendaye, en Aquitaine : l’Américain Dorian Paskowitz est arrivé au checkpoint d’Erez avec des planches, vingt ans plus tard ils sont quelque 20 000 surfeurs en Israël.Depuis, « l’eau est toujours froide au fond de la Méditerranée orientale », sourit Abou Mohamed. Et les affrontements, la mort et la guerre font parti du quotidien. « Alors, comment organiser là-bas des rencontres autour de la glisse ? C’est évidemment impossible, regrette Samuel Jacquesson. Et imaginez les problèmes à surmonter pour que les filles puissent se jeter à l’eau après 14 ans ! Il faudrait leur confectionner des vêtements spéciaux… » Et puis, nombre de jeunes Palestiniens ne savent même pas nager. « Il y a de la sagesse dans les vagues », fait remarquer l’un des accompagnateurs allemands de Surfin 4 Peace. Le surf est pour tous un langage commun, même pour Afridun, qui vient d’Afghanistan : « La première fois que je me suis lancé, c’était à Mimizan, La magie du surf m’a pris sur un paddle. Au Moyen-Orient, dans les Landes, au Brésil, nous avons la même passion. Nous vivons le surf comme un médium qui connecte les gens », assure ce nouveau Berlinois.Surfin 4 Peace vit de fonds privés, avec le coup de pouce des institutionnels au fil des événements : la mairie de Marseille, son homologue landaise de Seignosse ou la ville de Biarritz. « Nous allons monter plus de manifestations avec les collectivités, annonce Samuel Jacquesson. Le but est de les ouvrir à des Occidentaux, y compris à des jeunes des banlieues. »Demain, l’Afghane Sohal va avec la petite escouade visiter le Pays basque, dont le spot réputé de Zarautz, du côté sud des Pyrénées. L’association a déjà amené ses surfeurs auprès des diasporas palestiniennes au Chili ou au Honduras, puis viendra le Maroc. « Ici, vous avez la chance de vivre avec des frontières ouvertes, rappelle l’un des jeunes, pour surfer partout ! » Michel Garicoïx (Bayonne, correspondant)Journaliste au Monde Philippe Ridet (Rome, correspondant) A quelques jours de la clôture du synode consacré à la famille (samedi 24 octobre) et un peu plus d’un mois de l’ouverture du Jubilé de la miséricorde (le 8 décembre), le journal Il Quotidiano Nazionale a publié, dans son édition du 21 octobre, une nouvelle alarmante sur la santé du pape François, 79 ans. Il souffrirait d’une tumeur guérissable au cerveau ne nécessitant pas d’intervention.« Il y a quelques mois, écrivent les journalistes Tommaso Strambi et Francesco de Victoriis, sans donner plus de précisions, au-dessus de Barbaricina, aux portes de Pise (Toscane) un hélicoptère est apparu à l’improviste. Ceux qui l’ont vu se souviennent d’avoir aperçu les armes du Vatican sur son flanc. » L’engin a ensuite atterri sur l’héliport de la clinique San Rossore. Toutefois, le pape n’était pas à bord.En revanche, le neurochirurgien Takanori Fukushima, professeur des universités de médecine de Duke et West Virginia (Etats-Unis), ainsi que quelques autres personnes y sont montés. Direction la cité du Vatican. « Malgré la réserve qui est la marque du plus petit Etat du monde, quelque chose de cette visite a filtré au travers des colonnes du Bernin », écrivent encore les journalistes sans citer leurs sources.Démenti « attendu » du Vatican La nouvelle a été jugée suffisamment importante pour être démentie avant même que le quotidien ne soit en kiosque, au milieu de la nuit de mardi à mercredi, par le père Lombardi, chef de la salle de presse du Vatican. « Le pape, a-t-il dit, assume comme toujours son activité très intense. La diffusion de nouvelles infondées est irresponsable. » Selon le Vatican, un seul vol de l’hélicoptère du pape a eu lieu en Toscane afin d’effectuer des repérages au-dessus de Florence et de Prato, où François doit se rendre en novembre.Mardi matin, l’agence de presse ANSA a apporté de nouveaux éléments à ce mystère en expliquant que le transfert du professeur Fukushima à Rome avait eu lieu en janvier, période pendant laquelle ce spécialiste des tumeurs était en Italie.Le directeur d’Il Quotidiano Nazionale, Andrea Cangini, qui défend la véracité de ses informations, explique que le démenti du Vatican « était attendu » : « Nous avons effectué toutes les vérifications nécessaires. Nous nous sommes sérieusement interrogés sur l’opportunité de publier ou pas cette information. Nous avons conclu que ce qui vaut pour un chef d’Etat vaut aussi pour le pape. Le droit à la protection de la vie privée n’est pas moins important que le droit du public à être informé. »Il Quotidiano Nazionale, diffusé à 270 000 exemplaires, appartient au groupe Poligrafici. Il publie les informations nationales de trois journaux locaux : Il Resto del Carlino (Bologne), La Nazione (Florence) et Il Giorno (Milan).Philippe Ridet (Rome, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin La rencontre sous les ors de la Place Vendôme entre Christiane Taubira et les représentants des avocats, mercredi 21 octobre, était très attendue, une semaine après le début de la grève de l’aide juridictionnelle. A son issue, la ministre de la justice a annoncé qu’elle renonçait à ponctionner les produits financiers des fonds gérés par les avocats dans leurs Caisse des règlements pécuniaires des avocats (Carpa).Cette mesure était l’un des deux points de blocage mis en avant par les avocats, qui dénonçaient un schéma qui serait revenu à leur demander de financer eux-mêmes un système censé les indemniser dans le cadre de l’aide juridictionnelle.Les avocats restent prudentsPascal Eydoux, le président du Conseil national des barreaux (CNB), s’est dit satisfait de cette annonce. Mais le CNB a décidé de maintenir la grève et surtout de garder la possibilité de voter son extension pour la semaine prochaine si, d’ici à vendredi, la chancellerie n’a pas formalisé par écrit certains engagements pris lors de cette réunion.Dans son projet initial, la chancellerie prévoyait :une augmentation du budget de l’aide juridictionnelle à 405 millions d’euros en 2016, contre 375 millions en 2015 et 345 millions en 2014.de financer cette hausse en ponctionnant de façon transitoire 5 millions d’euros en 2016 et 10 millions en 2017 sur les intérêts générés par les Carpa, sur lesquels est consigné l’argent des clients.Devant le refus opposé par les avocats, le cabinet de Mme Taubira avait déjà proposé d’abandonner cette idée pour négocier un financement indirect. Au début d’octobre, les avocats ont rompu les négociations sur ce financement indirect, qui leur apparaît par trop bancal.Pendant ce bras de fer, l’Assemblée nationale a néanmoins voté cette ponction décriée de 5 millions d’euros, le 15 octobre, dans le cadre du projet de budget 2016. Mme Taubira a donc annoncé qu’un amendement gouvernemental serait déposé lors de la discussion du budget au Sénat pour retirer cette disposition. Une annonce qui ne figure pas dans le communiqué diffusé un peu plus tard par la chancellerie mercredi. D’où la prudence des avocats.Pour comprendre ce dispositif :Comment fonctionne l’aide juridictionnelle ?D’autres négociations difficiles en vue Le second point de blocage portait sur la réforme du barème de l’aide juridictionnelle. Cette grille tarifaire prévoit l’indemnisation des avocats en fonction des prestations fournies aux personnes dont les faibles revenus donnent droit à ce service gratuit. C’est d’ailleurs ce sujet ultrasensible qui a été le principal vecteur de la forte mobilisation des avocats contre cette réforme.Le ministère de la justice ajoute dans son communiqué que la reprise des discussions avec les représentants de la profession portera également sur les modalités de rétribution des avocats. Un sujet qui s’annonce délicat tant il est contraint par l’absence de marge de manœuvre budgétaire. Le budget 2016 est déjà rogné de 5 millions à la suite du recul du ministère.D’autres négociations difficiles vont s’engager sur la participation des avocats à la modernisation de la justice. Ils s’y disent prêts. Cela promet de nouvelles discussions de marchands de tapis sur le partage du financement de certains investissements dans le numérique. Le ministère ayant derrière la tête l’idée de retrouver d’une façon ou d’une autre les 5 millions qu’il a lâchés.Lire le reportage :A Bobigny, « on n’a pas le même combat que les avocats parisiens »Jean-Baptiste JacquinJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.10.2015 à 12h29 | Rémi Barroux (Nantes, envoyé spécial) A l’origine favorable au projet, le Front national ne veut plus du nouvel aéroport de Notre-Dame-des-Landes, qui doit remplacer l’actuelle plateforme de Nantes-Atlantique. Le mouvement de Marine Le Pen espère même faire de ce dossier une arme électorale pour les élections régionales. Dans une réunion publique qui a rassemblé une cinquantaine de participants, mardi 20 octobre à Nantes (Loire-Atlantique), plusieurs responsables du mouvement, dont la tête de liste pour les élections régionales, Pascal Gannat, et des animateurs de Nouvelle Ecologie, une organisation du FN consacrée à l’environnement, membre du Rassemblement bleu marine, ont vilipendé ce projet qualifié d’« inutile et stupide ».Pour autant, le mouvement d’extrême droite ne soutient pas la ZAD, la « zone à défendre » dont les occupants sont solidement installés dans le bocage nantais, empêchant ainsi tout démarrage du chantier. Pour le FN, c’est « ni ZAD, ni aéroport », ainsi que le proclamait l’affiche conviant à la réunion publique. « Les zadistes sont des terroristes d’extrême gauche qui, lorsqu’ils viennent en ville, cassent tout » a dénoncé M. Gannat.Lire aussi :Notre-Dame-des-Landes rejoue l’attaque de la diligenceDu soutien à l’opposition« Nous n’avons rien à voir avec l’anarchie, avec l’utopie, nous sommes dans la réalité », a-t-il insisté, en invitant à voter pour sa liste, « seul moyen pour sauver Notre-Dame-des-Landes ». Pas de zadistes au menu, donc, mais les responsables avaient invité un représentant des opposants, Bernard Fourage, le responsable de l’association, Nexus, spécialisée dans les transports dans l’Ouest atlantique.Lire aussi :Notre-Dame-des-Landes : feu vert de la justiceCette association a participé activement à l’Atelier citoyen pour l’optimisation de l’aéroport de Nantes-Atlantique. Une initiative qui regroupait tous les opposants, notamment les membres du CéDpa, le Collectif des élus doutant de la pertinence de l’aéroport, et ceux de l’Acipa, l’Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d’aéroport, deux mouvements qui défendent aussi la ZAD. L’atelier citoyen doit prochainement présenter ses conclusions sur les alternatives possibles. « Conserver et rénover Nantes-Atlantique coûterait huit à dix fois moins cher », avancent-ils, soutenant la possibilité de revoir les accès à l’actuelle plateforme aéroportuaire, de rénover la piste et de réorienter les arrivées et les départs des avions pour réduire les nuisances sonores.Autant d’arguments repris, mardi soir, par le FN et son association environnementale, Nouvelle Ecologie. En 2002, pourtant ses élus au conseil régional avait voté en faveur du nouvel aéroport. « Ce n’était pas un projet qui passionnait le FN, on était plus sur des thématiques nationales, moins locales, explique Gauthier Bouchet, responsable pour la région de Nouvelle Ecologie et élu frontiste à Saint-Nazaire. Et l’arrivée de l’Europe dans le dossier de Notre-Dame-des-Landes a favorisé notre positionnement contre le projet. »La tête de liste pour les régionales, Pascal Gannat, a aussi expliqué sa conversion. « Comme homme de droite, j’ai plutôt tendance à considérer les mobilisations de gauche, des écologistes et de l’extrême gauche avec méfiance. S’ils étaient contre le projet, cela signifiait peut-être que celui-ci était bon, a-t-il dit. Mais en l’étudiant sur le fond, nous nous sommes rendus compte que ce projet d’aéroport était une aberration. » « VRP de Vinci »Face aux Républicains, menés par Bruno Retaillau, et au Parti socialiste, emmenés par Christophe Clergeau, qui défendent le projet, le candidat frontiste espère rallier les opposants. « Les contribuables sont pris en otage : leur argent va être investi dans ce projet d’aéroport via les financements publics et ce sont les entreprises privées qui en toucheront les dividendes, a-t-il déclaré. MM. Retailleau et Clergeau sont les VRP de Vinci [Vinci Airports a obtenu la concession du futur aéroport du Grand-Ouest]. »Le député européen frontiste Gilles Lebreton a rappelé les différentes phases du débat public, concluant à l’échec de toutes les procédures d’enquête et de débat. « Tout s’est terminé en eau de boudin, la démocratie environnementale n’a pas fonctionné, des commissions ont été créées par le gouvernement et tout le monde s’interroge aujourd’hui sur les vertus et les qualités de ce projet », a-t-il fait valoir.Mardi, le premier ministre, Manuel Valls, a réaffirmé devant les députés « l’engagement du gouvernement pour la mise en œuvre de ce projet et pour que cessent les mises en cause de l’autorité de la part d’une minorité violente ».Rémi Barroux (Nantes, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 21.10.2015 à 12h05 • Mis à jour le21.10.2015 à 12h47 Nouvelle condamnation dans l’affaire Silk Road, le « e-Bay de la drogue » démantelé en 2013. Après Ross Ulbricht, le fondateur du site, condamné en mai à la prison à vie, c’est cette fois… un ancien agent de l’agence antidrogue américaine, la DEA, qui a été condamné à 6 ans et demi de prison, a annoncé lundi 19 octobre le ministère de la justice.Lire : Comment le FBI a fait tomber Silk RoadCarl Force, 46 ans, avait travaillé entre 2012 et 2013 dans la cellule d’enquête sur Silk Road. Il était chargé de se faire passer pour un dealer présent sur le site pour entrer en contact avec Ross Ulbricht. Il a admis en juillet qu’il avait profité de cette mission pour détourner plus de 700 000 dollars en bitcoins, cette monnaie virtuelle et anonyme, en volant notamment de l’argent à des utilisateurs du site. Il a aussi avoué avoir vendu des informations à Ross Ulbricht sur les avancées de l’enquête. Condamné pour extorsion de fonds et blanchiment d’argent, il devra être placé en liberté surveillée pendant trois ans après sa libération.Faux assassinatEn août, un autre agent fédéral, Shaun Bridges, un ancien du Secret Service, cette agence qui assure la protection des personnalités politiques américaines, avait avoué avoir détourné 820 000 dollars dans le cadre de cette enquête sur ce site, en volant lui aussi de l’argent à des utilisateurs du site.L’histoire n’est pas tout à fait terminée : Ross Ulbricht pourrait faire l’objet d’un nouveau procès pour des meurtres qu’il aurait commandités. Ironie de l’histoire : c’est notamment Carl Force qui l’aurait piégé, cette fois dans son rôle d’agent infiltré. Il avait, pour les besoins de l’enquête, créé un personnage de criminel à qui le fondateur de Silk Road avait commandité un assassinat. Pour faire croire à Ross Ulbricht que le contrat avait bien été rempli, Carl Force lui avait fourni des photomontages réalisés par la police, laissant penser que la personne visée était bel et bien morte.Lire : Au procès Silk Road, les coulisses de la vente en ligne de drogues 18.10.2015 à 17h00 • Mis à jour le18.10.2015 à 18h50 | Bruno Lesprit (Cardiff, envoyé spécial) A l’approche de son terme, la Coupe du monde de rugby se transforme en « Four Nations  », le tournoi des équipes de l’hémisphère sud, après la qualification, dimanche 18 octobre à Cardiff, de l’Argentine qui a battu l’Irlande (43-20). L’équipe de Daniel Hourcade connaîtra son adversaire en fin de journée. Ce sera le vainqueur d’Australie-Ecosse à Twickenham, sachant que les Wallabies partent très largement favoris. La veille, Afrique du Sud et Nouvelle-Zélande, tombeuse de la France sur un score record, avaient gagné le droit de s’affronter le 24 octobre à Twickenham. L’Argentine, pour sa part, retrouve ce stade au Mondial pour la première fois depuis 2007, lorsqu’elle avait brillé avec sa génération dorée après avoir déjà écarté l’Irlande lors de la phase de poules.A peine le temps de se remettre de la déroute du XV de France face aux All Blacks qu’il a fallu reprendre le chemin du Millennium Stadium de Cardiff, dimanche à l’heure du déjeuner. Le toit fermé créé une ambiance de nocturne et les tribunes sont envahies par le peuple vert, dont le nombre parvient à recouvrir les cris des bouillants supporteurs argentins. Pendant les hymnes, plusieurs Pumas pleurent à chaudes larmes. Les Irlandais, eux, se tiennent droits et fiers, portés par le chant des leurs. Ils savent la difficulté de ce qui les attend.L’actuelle meilleure nation de l’hémisphère nord, qui a remporté les deux dernières éditions du Tournoi des six nations, a l’occasion d’enfin s’illustrer en Coupe du monde. Elle a une nouvelle possibilité de franchir ces quarts de finale, ce qu’elle n’a jamais fait depuis la naissance du Mondial en 1987. Mais c’est malheureusement avec des forces amoindries qu’elle se présente devant les Argentins.Courage et générositéCeux-ci peuvent remercier l’équipe de Philippe Saint-André qui, le 11 octobre dans ce même stade, a mis hors d’état de nuire les principaux cadres irlandais, le capitaine Paul O’Connell, le buteur Jonnie Sexton ou le troisième ligne Peter O’Mahony. Cela n’a pas empêché les Irlandais de l’emporter 24-9, mais en hypothéquant leur avenir.Face à l’agilité et la qualité du jeu de main de leurs adversaires, les hommes du sélectionneur néo-zélandais Joe Schmidt ne peuvent compter que sur leur courage, leur engagement, leur générosité et le soutien en décibels de leur public. Ce qui s’avère très insuffisant dans un début de match largement dominé par les Sud-Américains. Leur première accélération, à la 3e minute, est synonyme d’essai en coin, aplati par le centre Matias Moroni. Et c’est au même endroit que Juan Imhoff double la mise sur une passe au pied lumineuse de l’arrière Joaquin Tuculet. A peine dix minutes de jeu, et déjà 14-0. Le suspense aura duré encore moins longtemps que lors de Nouvelle-Zélande-France.Sans leurs ténors, les Irlandais, pris à la gorge par les Pumas, semblent perdus. Et la série noire continue avec la sortie sur blessure du centre Tommy Bowe. Même en supériorité numérique, après un carton jaune administré au pilier Ramiro Herrera (qui a frôlé par la suite une exclusion définitive), ils ne parviennent pas à approcher les 22 mètres adverses.Incroyable sursautCurieusement, c’est au moment où tout semble perdu que l’incroyable sursaut irlandais, qui avait déjà surpris les Français, se produit. Un contre permet au remplaçant Luke Fitzgerald de filer seul vers les poteaux dans un boucan d’enfer. L’écart est ramené à dix points à la mi-temps.A la reprise, c’est une explosion de joie qui accueille le deuxième essai irlandais après une échappée de Jordi Murphy. Le match semble alors sur le point de se renverser par la victoire des seules qualités du cœur et du courage, les seconds couteaux irlandais en profitant pour briller. A l’approche de l’heure de jeu, Ian Madigan, qui a la lourde responsabilité de faire oublier Sexton, peut recoller au score à 23-23 sur une pénalité. Sa tentative échoue largement et fait regretter l’absent. En face, son homologue Nicolas Sanchez ne faillit pas et redonne de l’air aux Argentins. La chance irlandaise est passée.La fin du match ressemble à son début. Les Argentins retrouvent leurs jambes le long des lignes et la fluidité de leur jeu de main. Joaquin Tuculet sonne le glas des espoirs verts avant qu’Imhoff ne réalise un doublé. Une ovation est réservée aux perdants, qui quittent la Coupe du monde avec les honneurs. Ils ont perdu nombre de combattants mais se seront battus jusqu’au bout.Bruno Lesprit (Cardiff, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.10.2015 à 15h59 Le ton monte entre la France et Israël. L’Etat hébreu a accusé Paris de « récompenser le terrorisme » dimanche 18 octobre, après que la France a annoncé son intention de proposer au Conseil de sécurité des Nations unies une déclaration en faveur d’une présence internationale sur la très sensible esplanade des Mosquées à Jérusalem.« En reprenant à son compte les fausses accusations lancées par les dirigeants palestiniens sur le changement du statu quo sur le mont du Temple [le nom donné par les juifs à l’esplanade des Mosquées], le texte proposé par la France récompense le terrorisme que les Palestiniens ont initié », a affirmé dans un communiqué le ministère israélien des affaires étrangères, qui reproche à la France de rester silencieuse « sur les causes réelles de la vague d’attaques au couteau perpétrées par des Palestiniens, à savoir les incitations à la violence contre Israël et son peuple ».Soutien des Américains à IsraëlTroisième lieu saint de l’islam, également révérée par les juifs, l’esplanade des Mosquées est régie par des règles (dites le « statu quo ») qui autorisent les juifs à s’y rendre à certaines heures mais leur interdit d’y prier. Les musulmans peuvent y prier à toute heure mais sont régulièrement soumis aux restrictions de la part d’Israël qui en contrôle l’accès. Les Palestiniens accusent Israël de vouloir modifier le statu quo, ce dont le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou s’est toujours défendu, s’en disant le meilleur garant.Lire aussi :Israël autorise le bouclage de Jérusalem-EstLe ministre du tourisme Yariv Levine, membre du Likoud, le parti de droite du premier ministre, a affirmé à la radio publique qu’Israël « a obtenu le soutien des Américains pour bloquer l’initiative française. Nous n’accepterons pas une remise en cause de la souveraineté d’Israël sur Jérusalem réunifiée ».L’esplanade des Mosquées se trouve à Jérusalem-Est, la partie palestinienne de la Ville Sainte qu’Israël occupe depuis 1967 malgré les condamnations des Nations unies. 18.10.2015 à 15h02 • Mis à jour le18.10.2015 à 17h25 | Marie Maurisse (Genève, correspondance) Une poussée de la droite aux élections fédérales suisses semblait se confirmer, dimanche 18 octobre, selon les premières tendances après la clotûre du vote, la question de l’immigration ayant constitué la première préoccupation des électeurs.Comme tous les quatre ans, les Helvètes se sont rendus aux urnes pour renouveler leur Parlement, composé du Conseil national (équivalent de l’Assemblée nationale en France) et du Conseil des Etats (équivalent du Sénat). Pour ce dernier, un deuxième tour est prévu. Petite revue de ce qui a marqué la campagne et des enjeux de ces élections.Un basculement politique est-il possible ?La participation pourrait ne pas dépasser la barre des 50 %. La fameuse démocratie helvétique serait-elle en panne ? Dans le quotidien vaudois 24 Heures, l’ancien ministre Pascal Couchepin préfère dire qu’elle est « en crise ».Selon les estimations, la droite devrait voir sa présence renforcée au sein de l’organe législatif du pays, situé à Berne.Les populistes de l’Union Démocratique du Centre (UDC), première formation politique du pays avec 59 sièges sur 246 au total, devraient maintenir leur position, voire la renforcer quelque peu.Le parti d’extrême droite obtiendrait près de 29 % des suffrages, relève le dernier sondage réalisé par le quotidien gratuit 20 minutes.Lire aussi :Christoph Blocher, bulldozer populiste de la SuisseUne poussée du Parti libéral radical (PLR) est également prévue, même si le Parti socialiste resterait la deuxième force politique à Berne.« En Suisse, on ne s’attend pas à un basculement politique lors des élections, explique Pascal Sciarini, politologue à l’université de Genève. Mais les petits changements peuvent faire de grandes différences. Si le centre de gravité du Parlement se déplace vers la droite, cela aura forcément des conséquences sur la politique intérieure, notamment sur les thématiques énergétiques, économiques, fiscales, mais aussi sur l’immigration. »Quels ont été les sujets principaux de la campagne ?Malgré des budgets publicitaires toujours en hausse (12,5 millions de francs suisses, soit 11,5 millions d’euros dépensés par les partis d’après le baromètre des médias du service public) et le clip décalé de l’UDC, qui a défrayé la chronique, la campagne est restée désespérément morne, se sont lamentés les commentateurs.« La Suisse bâille, écrivait Yves Petignat dans le quotidien romand Le Temps au mois de septembre. La Suisse, qui a tout, aimerait simplement moins ; moins d’étrangers, moins de réfugiés, moins de passagers dans les trains, moins d’impôts, moins de rapidité dans les changements, moins de contraintes, moins d’Europe. »En fait, ce sont les problématiques liées à l’asile qui ont entièrement dominé la campagne 2015. D’abord parce que la crise des migrants est au cœur de l’actualité. Mais aussi parce que les populistes de l’UDC ont centré leur discours sur cette question, en réclamant des contrôles accrus aux frontières.Pour le politologue Pascal Sciarini, les voix supplémentaires éventuellement gagnées par l’UDC n’auront toutefois qu’une influence mineure sur la politique extérieure du pays.Le 9 février 2014, les Helvètes avaient voté par référendum le rétablissement des quotas migratoires – ce qui est contraire au principe de la libre-circulation. Mais le gouvernement, mis sous pression par Bruxelles qui refuse de transiger sur les fondements de l’espace Schengen, peine à appliquer cette nouvelle loi.« Sur ce sujet, nous sommes dans une impasse, pense Pascal Sciarini. Selon moi, qu’il y ait des députés UDC en plus à Berne ne change rien : nous dépendons de la Commission européenne, qui décidera si elle accepte plus de flexibilité vis-à-vis du statut de la Suisse, ou pas. »Les populistes de l’UDC vont-ils prendre du poids au sein du Conseil fédéral ?Seule la réélection du pouvoir exécutif du pays, le Conseil fédéral, prévue début décembre, éveille quelque peu l’intérêt de la population : l’UDC, qui détient déjà le portefeuille de la défense, de la protection de la population et des sports, obtiendra-t-elle un deuxième ministre, sur les sept que compte cette institution ? Pour le savoir, il faudra toutefois attendre la fin de l’année, quand l’Assemblée fédérale (Assemblée et Sénat) choisira les sept membres du gouvernement.Les principaux partis du pays (UDC, PS, PLR et le PDC, le Parti démocrate chrétien) sont représentés au gouvernement selon le système dit de la « formule magique ». Cette équation instaurée en 1959 (2 PS, 2 PLR, 2 PDC et 1 UDC), avait été modifiée en 2003 lorsque l’UDC a obtenu un siège supplémentaire au Conseil fédéral au détriment du PDC.Il l’a ensuite perdu en 2007 suite aux polémiques autour de son dirigeant controversé Christoph Blocher. C’est Mme Eveline Widmer-Schlumpf, une élue PBD, le Parti bourgeois démocratique, un mouvement dissident de l’UDC, qui est élue sur un siège UDC.Marie Maurisse (Genève, correspondance)Journaliste au Monde Marc Lièvremont (ancien sélectionneur du XV de France, vice-champion du monde en 2011) Quelle gueule de bois. La soirée avait mal démarré avec la victoire de l’Afrique du Sud sur le Pays de Galles, ce qui m’a tristement rappelé 2007, quand les Springboks étaient devenus champions du monde en étant l’équipe qui s’était fait le moins de passes du tournoi et en pratiquant un déni de rugby. Quant à la fin de soirée…Le premier sentiment ce matin était un mélange de frustration et de colère, je me suis senti piteux et énervé. Parce que j’y croyais, de manière sans doute irrationnelle, sur la base d’exploits passés qui avaient fait naître l’espoir que cette équipe de France, comme elle l’a fait ponctuellement dans son histoire, puisse rivaliser et réussir l’impossible. Très vite, j’ai déchanté. Et le terme qui me vient en repensant au match d’hier, c’est « soumission ».Soumission d’une équipe passive qui a subi dès le haka, avant de subir le combat sur le terrain. On espérait une rébellion française, la colère a été néo-zélandaise. Le contraste entre les deux équipes est accablant. D’un côté, la France, dont on attendait contre toute raison un sursaut en se souvenant de 1999 et de 2007, et qui est apparue si lisse et sans âme ; de l’autre, la Nouvelle-Zélande, déjà championne du monde, qui n’en finit pas de gagner, et qui est quand même entrée sur le terrain avec une énorme détermination pour vaincre ses vieux démons, en se rappelant l’une de ses seules contre-performances de la dernière décennie, à savoir le quart de finale de 2007 perdu face aux Bleus à Cardiff. Rejouer au même endroit huit ans après, au même stade de la compétition, contre la même équipe, pour la punir : le contexte était parfait.Hypocrisie, suffisance, marketingOn a attendu ce match avec des œillères toute la semaine, et c’est une équipe sans projet, sans idée et sans cohésion qui s’est inclinée face aux maîtres néo-zélandais. Ce serait trop cruel de dire que ce quart de finale résume les quatre dernières années, mais c’est le match des illusions perdues et du renoncement. On a abandonné notre identité. On a renié notre culture, alors que celle des All Blacks s’est exprimée dans toute sa splendeur. Cette équipe de France ne m’aura que trop rarement fait vibrer en quatre ans, et elle a touché le fond hier. Encéphalogramme plat.Je pense qu’on ne s’est pas réellement dit les choses au sein du groupe cette semaine, pas plus qu’au sein du rugby français depuis un certain nombre d’années. Je ne veux pas accabler l’entraîneur qui portait le projet, et qui l’est déjà suffisamment, ni les joueurs, dont certains disputaient leur dernier match international. Cette déroute est une sanction contre nos dirigeants et leur façon de gouverner. Une sanction contre les belles paroles, les faux-semblants, l’hypocrisie, et la suffisance d’un rugby empêtré dans ses certitudes, qui a autoproclamé le Top 14 « meilleur championnat du monde ». Ça n’est que du marketing. Les masques sont tombés hier, et c’est violent.Et maintenant ? Le French flair est définitivement enterré sous la pelouse du Millenium Stadium de Cardiff. On espère que le jeu « à la toulousaine » va prendre le relais, puisqu’on s’en remet à l’homme providentiel, Guy Novès [qui succède à Philippe Saint-André à la tête du XV de France]. L’ancien entraîneur du Stade toulousain possède le plus beau palmarès du rugby français en club. Rappelons quand même que le dernier titre de Toulouse date de 2012. Et qu’il s’était construit autour d’une mêlée symbolisée par un pilier droit samoan et un pilier gauche sud-africain, et d’un artilleur néo-zélandais. Il y a trois ans, l’équipe de Guy Novès avait remporté la finale du Top 14 face à Toulon 18-12 : six pénalités, aucun essai.Marc Lièvremont (ancien sélectionneur du XV de France, vice-champion du monde en 2011) 18.10.2015 à 13h27 Une vingtaine de personnes cagoulées ont incendié deux agences bancaires de Furiani (Haute-Corse) et blessé une quinzaine de policiers samedi soir, lors de heurts à l’issue de la défaite de Bastia contre le Paris SG (2-0) en Ligue 1, a-t-on appris de source policière. « Les individus, cagoulés, ont mis le feu à des poubelles », avant de saccager et d’incendier deux banques, à la sortie du stade bastiais, a précisé cette source, qui n’a pas fait état d’interpellations.Quinze policiers et CRS ont été blessés en tentant de faire revenir le calme, dont sept ont été hospitalisés. Aucun n’a été atteint gravement. « Armés de fusées et pétards agricoles, (les supporters) n’ont pas hésité à tirer directement sur les forces mobiles », a dénoncé dimanche matin le syndicat policier SGP-FO. « Il serait temps que les instances du football français assument leurs responsabilités (...) Les policiers ne sont pas de la ’chair à canon’ au profit du sport spectacle », ajoute-t-il dans un communiqué.Le ministère de l’intérieur avait interdit le déplacement des supporteurs parisiens pour ce match de la 10e journée de Ligue 1, « compte tenu des relations entre les supporteurs des deux clubs empreintes d’animosité depuis de très nombreuses années », selon un arrêté. Il y a un mois, mi-septembre, des incidents avaient déjà éclaté à Bastia après la défaite de l’équipe corse contre Nice.Lire aussi :Qui est responsable après des incidents lors d’un match de football ? Bruno Lesprit (Cardiff, envoyé spécial) La défaite, Philippe Saint-André avait fini par s’y accoutumer, et les supporteurs des Bleus avec lui. Ne quitte-t-il pas son poste avec le pire bilan pour un sélectionneur du XV de France depuis l’avènement du professionnalisme en 1995 : 23 revers, 2 nuls et 20 victoires (soit un ratio de succès de 44 %) ? Mais, même dans ses pires cauchemars, le Drômois n’avait pas imaginé que son mandat s’achèverait sur une pareille déroute. Les Français rêvaient de faire bégayer l’Histoire contre les All Blacks, en répétant les exploits des anciens de 1999 et de 2007. Cruellement, le 62-13 que leur a infligé la Nouvelle-Zélande en quarts de finale de la Coupe du monde, samedi 17 octobre à Cardiff, est effectivement devenu historique.La déculottée est embarrassante à plus d’un titre : il s’agit non seulement de la plus lourde défaite jamais enregistrée par la France en Coupe du monde mais aussi par une sélection à partir des quarts de finale, depuis la naissance de la compétition en 1987. Le score ressemble à celui qui est réservé d’ordinaire à la Namibie au premier tour.A trois points près, le record de déconfiture face aux All Blacks (un 61-10 lors d’un test-match à Wellington en juin 2007) était battu. Dans les arrêts de jeu finaux, le demi d’ouverture Rémi Talès a donc bien fait d’expédier le ballon en touche pour abréger les souffrances des siens.Lire aussi :Samedi noir pour le XV de FranceRéaction huée« Je pensais que ça allait être dur, aussi dur, non », a admis un Saint-André sonné, mais peut-être soulagé que son calvaire à la tête de cette équipe, qui avait pourtant débuté par deux victoires, contre l’Italie et l’Ecosse lors du Tournoi des six nations 2012, ait pris fin à Cardiff. Samedi, après le fiasco, sa réaction auprès du speaker du match a été huée par les spectateurs français au moment où son visage apparaissait sur l’écran géant du Millennium Stadium. Seulement huit joueurs de son équipe ont daigné faire le tour de la pelouse pour saluer leur public, alors que la France quittait la compétition. En retour, le car des Bleus a quitté l’enceinte dans l’indifférence, accompagné à sa sortie par une maigre poignée de fidèles.L’« opération commando » mise en place par « PSA » pour ce Mondial a failli. Elle n’aura été efficace que face à des nations mineures, Italie, Roumanie et Canada, ce qui aura permis au technicien d’enchaîner cinq succès, une première depuis sa prise de fonction. Leur ont succédé deux défaites sans espoir. Les Français ont d’abord affiché leur impuissance contre l’Irlande le 11 octobre à Cardiff (24-9), même si Saint-André estime que la deuxième mi-temps de ce match demeure une « grosse frustration ». « Est-ce qu’on serait passé contre l’Argentine ? Je n’en suis pas sûr », a-t-il toutefois douté.Au lieu de quoi, le revers contre le XV du Trèfle a condamné son équipe à passer sous les fourches caudines des All Blacks. Là, « on a été plus que laminés » : « Le score est très lourd car on a pris tous les risques. On s’est fait punir sur chaque turn-over et ils ont gagné 80 % des duels. Ce sont les Brésiliens du rugby, ils ont une vitesse d’exécution et une telle technicité… » « PSA » a trouvé quand même le moyen de faire de l’autodérision : « J’ai été le capitaine de l’équipe de France qui aura gagné trois fois de suite contre les All Blacks [en 1994-1995]. Je suis l’entraîneur qui aura perdu contre eux cinq fois d’affilée. »Lire aussi :Philippe Saint-André : « On a été mangés par les Néo-Zélandais »« On a bossé comme des fous »L’éloge des Néo-Zélandais ne suffit évidemment pas à expliquer ce naufrage. Le technicien a pesté une fois de plus contre les problèmes structurels du rugby français, qui ne lui ont pas permis de travailler dans les meilleures conditions avec « des joueurs qui jouent onze mois sur douze et disputent 40 matchs par an » : « J’avais demandé de les avoir quatre à six semaines par an et j’ai bouffé énormément d’énergie dessus les deux premières années. On a travaillé comme des fous. Je ne pense pas qu’on aurait pu bosser plus que ça. Mais bosser une fois tous les quatre ans, est-ce que c’est suffisant ? »En conséquence, les Bleus sont à leur place dans ce tournoi : « On ne mérite pas mieux que ce quart de finale. La France se situe entre le 5e et le 8e rang mondial. » Ce qui signifie bien qu’elle n’avait rien à faire en demi-finales de la Coupe du monde.A plusieurs reprises, celui que ses facétieux détracteurs surnomment « Ouin-Ouin » a affirmé samedi soir « assumer ses responsabilités » dans cet échec, sans les expliciter. « A partir du moment où tu perds, tu dois mieux faire et je n’ai pas trouvé les solutions pour mieux faire », a-t-il finalement lâché, avant de tourner les talons. Dans l’immédiat, Saint-André a prévu de « couper » et se « ressourcer auprès de [sa] famille. » Car, après tout, « ce n’est que du sport », a-t-il rappelé, philosophe.Lire aussi :France-Nouvelle Zélande : bête noire, peur bleue« Nouvelle génération »Dans ce bilan globalement négatif, le partant a tout de même décelé quelques éléments positifs. Sur un plan personnel, il aura eu « énormément de bonheur depuis le 5 juillet », après avoir connu « trois ans et demi très difficiles ». En ce qui concerne l’avenir de la sélection, il aura « fabriqué une nouvelle génération de joueurs » : « Maintenant ils ont l’expérience de la Coupe du monde et ils seront des victoires prochaines du XV de France. »C’est à Guy Novès, manageur du Stade toulousain, que revient la tâche de prendre sa succession. Le prochain rendez-vous est fixé au 6 février 2016, avec la réception de l’Italie au Stade de France de Saint-Denis pour le Tournoi des six nations. Sauf à être battue par les Italiens et les Ecossais, l’équipe de France ne pourra faire pire dans cette compétition que sous Saint-André, où elle obtint trois fois la quatrième place et termina même dernière en 2013. Tout espoir n’est donc pas perdu, en dépit de la marée noire de samedi.Bruno Lesprit (Cardiff, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.10.2015 à 11h15 • Mis à jour le18.10.2015 à 14h33 Après l’Allemagne, au début du mois d’octobre et l’Italie cette semaine, le siège de Volkswagen en France a été perquisitionné vendredi dans l’enquête sur les moteurs Diesel truqués, a indiqué une source judiciaire confirmant une information du Journal du dimanche.En plus des bureaux de Villers-Cotterêts, dans l’Aisne, les enquêteurs se sont rendus dans des locaux de Volkswagen à Roissy (Val-d’Oise). De la documentation et du matériel informatique ont été saisis.Comme dans d’autres pays, la justice française a lancé, au début du mois d’octobre, une enquête, ouverte pour « tromperie aggravée », sur le scandale Volkswagen, accusé d’avoir installé sur ses moteurs Diesel un logiciel destiné à fausser les tests antipollution, afin de faire passer ses voitures pour plus vertes qu’elles ne le sont. Dans le monde, ce sont quelque 11 millions de véhicules qui ont été équipés du logiciel litigieux, de marques VW mais aussi Audi, Skoda et SEAT, a avoué le groupe. Près d’un million ont été vendus en France, selon la filiale française de Volkswagen.Nettement moins de 10 salariés soupçonnésEn Allemagne, un porte-parole du parquet de Brunswick a indiqué vendredi que l’enquête avait permis d’identifier « plus de deux, mais nettement moins de dix » salariés soupçonnés d’avoir été à l’origine de l’installation du logiciel litigieux.Lire :Volkswagen peut-il survivre au scandale ?Des avocats ont annoncé des actions de groupe de propriétaires de voitures concernées ou d’actionnaires du constructeur allemand et un particulier a porté plainte au parquet de Paris. La ministre française de l’écologie, Ségolène Royal, a dénoncé « une forme de vol du contribuable et de l’Etat », puisque les véhicules réputés propres bénéficient de primes et de bonus.Ce scandale planétaire ébranle le géant allemand, numéro un mondial de l’automobile, dont le patron Martin Winterkorn a dû démissionner. Volkswagen a annoncé vendredi que 8,5 millions de véhicules allaient être rappelés dans l’Union européenne.La facture finale se chiffrera vraisemblablement en dizaines de milliards d’euros de coût de rappels et de contentieux juridiques, pour le constructeur qui a annoncé le 13 octobre une réduction d’un milliard d’euros par an de ses investissements. Frédéric Saliba (Costa Rica, envoyé spécial) À 2 400 mètres d’altitude sur la cime du Montecristo, au nord-ouest du Costa Rica, des dizaines d’éoliennes fendent l’air dans un bourdonnement lancinant. En contrebas, le lac d’Arenal s’étend à l’infini dans la vallée. Au loin, trois volcans trônent au milieu d’une végétation luxuriante. Cet écrin de nature est au cœur du mix énergétique propre de ce petit pays de cinq millions d’habitants qui rêve de devenir la première nation neutre en CO2 à l’horizon 2021.« De janvier à octobre, nous avons produit 98,7 % de notre électricité à partir d’énergies renouvelables », se félicite Elbert Duran, directeur de la communication de l’Institut costaricain d’électricité (ICE). L’année prochaine, le pays prévoit d’atteindre 100 % d’électricité verte. Au volant de son 4×4 (pas électrique, lui), M. Duran longe lac et le barrage Arenal. Avec une capacité de stockage de 2,5 milliards de mètres cubes, c’est la plus grande réserve d’eau artificielle d’Amérique centrale. La route est sinueuse. Les forêts et les pâturages déclinent toute la palette des verts.Diversifier la production d’énergies propresPlus bas, trois usines hydroélectriques, construites en cascade sur 1 500 mètres de dénivelé, totalisent une capacité de plus de 360 mégawatts (MW). « L’hydraulique est la première source d’électricité du pays, situé dans une zone tropicale très pluvieuse, commente M. Duran. Mais le réchauffement climatique et le phénomène météorologique d’El Niño menacent la régularité des pluies. Pour éviter de recourir aux combustibles fossiles polluants, l’ICE a dû diversifier sa production d’énergies propres. »Lire aussi :El Niño de retour après cinq ans d’absenceLe 4×4 traverse la ville de Tilaran, dont le nom vient du mot tilawa, qui signifie en langue indienne, « le lieu de la pluie et du vent ». Dans les hauteurs, les bourrasques atteignent plus de 100 km/h. « Dès les années 1980, le pays a été pionnier en Amérique latine dans la recherche en énergie éolienne. » Le Costa Rica compte neuf parcs éoliens et prévoit d’en construire huit autres d’ici à 2017. Le vent est la troisième source d’énergie électrique, après la vapeur des entrailles de la terre.À 70 km au nord-ouest de Tilaran, d’énormes colonnes de fumée blanche s’échappent des cinq usines du champ géothermique de Miravalles, disséminées sur les flancs boisés du volcan éponyme. Une légère odeur de soufre plane sur cet immense site de 42 km de tuyaux qui relient les turbines aux 25 puits de production, forés à plus de 1 600 mètres de profondeur. « L’eau chaude et la vapeur génèrent 163,5 MW d’électricité », commente Eddy Sanchez, directeur du centre de ressources géothermiques de l’ICE.Juste à côté de l’usine Miravalles III, 4 300 panneaux photovoltaïques scintillent au soleil. Sur 22 000 m2, leur capacité est de 1 MW. « Cette usine expérimentale nous a été offerte par le gouvernement japonais », souligne M. Sanchez. Solaire, hydraulique, éolien, géothermie… Les centrales sont toutes reliées au Centre de contrôle de l’énergie (Cence), situé à San José, la capitale.Défi de poidsCe lieu stratégique gère le réseau électrique national. Face à des écrans géants, son directeur, Salvador Lopez, joue aux chefs d’orchestre. « Il s’agit de combiner nos différentes sources d’énergies propres pour assurer la stabilité du système sans utiliser de combustibles fossiles. » Le mix énergétique de l’ICE est de plus en plus vert. Les centrales thermiques fournissaient en 2014 10,4 % des besoins électriques du pays. Elles n’en fourniront plus aucun en 2016 à condition que l’ICE remporte son pari.Un défi de poids lors de la saison sèche : « L’eau, le soleil et le vent sont des ressources instables qui varient selon la météo. Avec plus de 100 volcans, dont cinq en activité, la géothermie représente une option bien plus stable », explique M. Lopez. L’ICE a lancé le projet d’une septième centrale géothermique, prévue en 2019 sur les flancs du volcan Rincon de la Vieja, au nord-ouest du pays. Le potentiel géothermique du pays n’en reste pas moins limité à 850 mégawatts, selon l’ICE. Sans compter que le coût de l’électricité produite à partir d’énergies renouvelables revient encore bien plus cher qu’à partir des combustibles fossiles.Le mix électrique du Costa RicaDe janvier à octobre 2015 : 98,7 % de l’électricité a été produite à partir d’énergies renouvelables, dont 74,6 % hydroélectriques, 12,9 % géothermiques, 10,3 % éoliens, 0,89 % biomasse, 0,01 % solaire et 1,3 % énergies fossiles (Source : ICE)Prévisions 2016 : 100 % de l’électricité produite à partir d’énergies renouvelables.Capacité installée totale : 2 885 MWDemande maximum d’électricité : 1 632 MWPolitiques avant-gardistesPour Gilberto de la Cruz, directeur de la planification, au siège de l’ICE à San José, « notre succès écologique est le résultat de politiques avant-gardistes mises en place bien avant que le changement climatique devienne une préoccupation mondiale ». En 1949, le président José Figueres Ferrer a créé l’ICE en nationalisant la production et la distribution de l’électricité. Un an plus tôt, celui que les Costaricains surnomment affectueusement Don Pepe, démilitarisait le pays, au bénéfice de l’éducation et du système de sécurité sociale. Ce choix vaudra au Costa Rica son surnom de « Suisse d’Amérique latine ». « Un pays où la population est informée et consciente des enjeux environnementaux », souligne M. de la Cruz.Dans les années 1990, des lois ont ouvert le marché de l’électricité aux entreprises privées. « Leur participation se limite à 30 % de la capacité de production sur un marché qui reste régulé par l’ICE, à la tête d’un quasi-monopole », détaille-t-il. Bilan : 99,4 % des foyers sont connectés au réseau national. « Le pays affiche la meilleure couverture électrique d’Amérique latine avec l’Uruguay », revendique M. de La Cruz.Difficile équilibre entre électricité verte et respect de l’environnementDe quoi permettre au pays de bientôt devenir neutre en émission de carbone ? « Loin de là, déplore Monica Araya, dirigeante de Nivela, centre d’études sur le changement climatique. Électricité propre ne signifie pas mix énergétique propre. L’électricité ne représente qu’un quart de la consommation énergétique du pays. Le reste provient des combustibles fossiles polluants. Les transports consomment près de 60 % de l’énergie produite. » De 1980 à 2013, la flotte automobile est passée de 180 000 à 1,3 million de véhicules. En fin d’après-midi, des embouteillages monstres se forment dans les rues de San José. « Les transports publics sont déplorables », peste Mme Araya. Pour redresser la barre, le gouvernement mise sur un projet de construction d’un train électrique dans la zone métropolitaine de San José.Lire aussi :COP21 : « Le Costa Rica sera “le premier pays neutre”en carbone d’ici à 2021 »Sans compter un programme de développement énergétique, dans lequel l’hydraulique se taille la part du lion. A une centaine de kilomètres à l’est de la capitale, le plus grand chantier d’Amérique centrale, après ceux des canaux de Panama et de Nicaragua, se dresse au milieu de la jungle. La future centrale hydraulique de Reventazon, dans la province de Limon, a mobilisé 4 000 ouvriers dans une chaleur étouffante pour construire un barrage de 130 mètres de haut et un réservoir de 118 millions de m3 d’eau. La première de ses quatre turbines devraient être lancée en mars 2016. « Les investisseurs internationaux, dont la Banque mondiale, ont mis 1,4 milliard de dollars sur la table pour réaliser cette centrale de 306 MW qui alimentera 525 000 foyers en électricité », détaille Luis Allan Retana. Responsable de la gestion environnementale du site, il occupe un poste stratégique au sein de l’ICE. « Nous avons déplacé 10 000 plantes et 174 000 animaux dans la zone du réservoir pour minimiser l’impact environnemental de l’ouvrage sur la flore et faune », explique M. Allan Retana. Un périmètre de protection du jaguar a notamment été défini pour préserver le couloir migratoire de ce félin qui traverse les deux cordillères entourant le barrage.L’enjeu est de taille dans un pays, où les zones naturelles protégées englobent 25 % du territoire. Le difficile équilibre entre électricité verte et respect de l’environnement menace un autre projet hydraulique encore plus grand. « Evaluée à deux milliards de dollars, la future centrale d’El Diquis, dans le sud du pays, aura une puissance de 650 MW en 2025, soit le double de l’usine de Reventazon, explique M. de la Cruz. Mais le chantier provoque l’opposition des populations indiennes de la région, qui devront être consultées avant de lancer les premiers bulldozers. En cas de refus, le pays devra sans doute importer du gaz naturel liquide pour répondre à ses besoins croissants. » Une décision qui pourrait remettre en cause la promesse de neutralité carbone que le pays compte promouvoir lors de la conférence mondiale sur le climat (COP21), qui se tiendra à Paris en décembre.Des forêts pour l’énergie verte« Les bois protègent notre mix énergétique », milite Felipe Carazo, directeur de Fundecor. Créée en 1989, cette ONG lutte contre la déforestation au nord-est du Costa Rica. Une action soutenue par l’Institut costaricain de l’électricité (ICE), soucieux de limiter les sécheresses qui affectent sa production d’énergie hydraulique, première source d’électricité du pays. « Outre les bénéfices sur le climat, les arbres assurent une meilleure captation des pluies dans le sol », justifie M. Carazo.Ainsi, une quinzaine d’ingénieurs forestiers épaulent 500 propriétaires terriens dans la conservation de leurs forêts avec le soutien financier de l’Etat. Votée en 1996, une loi forestière a instauré une allocation pour services environnementaux (PSA) de 64 dollars par an et par hectare de bois préservé. « L’idée est de dissuader les propriétaires de couper leurs arbres en rendant la gestion forestière rentable », explique M. Carazo. Bilan : 40 000 hectares de forêts sauvés par Fundecor dans un pays, où la déforestation est passée de 6 % à 2 % en vingt ans.Frédéric Saliba (Costa Rica, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.10.2015 à 17h17 • Mis à jour le20.10.2015 à 18h10 L’Assemblée nationale a adopté, mardi 20 octobre, la partie « recettes » du projet de loi de finances du budget 2016, par 277 voix contre 247 et 32 abstentions.La plupart des socialistes, la quasi-totalité des radicaux de gauche et une moitié des 18 écologistes ont approuvé le texte. Les Républicains, l’Union des démocrates et indépendants et le Front de gauche ont voté contre.Par rapport au même vote en 2014, le nombre d’abstentions est passé de 56 à 32. Font partie des abstentionnistes 18 députés socialistes considérés comme « frondeurs » (contre 39 l’année dernière). Le député socialiste Pouria Amirshahi avait annoncé qu’il voterait contre.Ah non même pas en fait. C'est 18 abstentions socialistes et 1 contre #PLF2016 #directAN https://t.co/HBqt8gEFk3— Bekouz (@Helene Bekmezian)require(["twitter/widgets"]);2 milliards d’euros de baisse de l’impôt sur le revenuConstruit sur une hypothèse de croissance de 1,5 % et un déficit public ramené à 3,3 % du produit intérieur brut, ce projet de loi de finances est le dernier de plein exercice du quinquennat de François Hollande. Il prévoit une baisse de l’impôt sur le revenu de 2,1 milliards d’euros pour huit millions de contribuables modestes.Le texte inclut également une nouvelle réduction de 3,7 milliards d’euros de la dotation globale de fonctionnement pour les collectivités locales. Il intègre une réforme du financement de l’aide juridictionnelle – autre sujet de controverse – ,qui permet aux démunis d’avoir l’aide d’un avocat, ce qui a fait descendre les robes noires dans la rue.L’Assemblée va maintenant examiner le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2016 avant d’engager le 27 octobre l’examen de la seconde partie du projet de loi de finances, celle des dépenses. Lire aussi :Du diesel aux parachutes dorés, voici les amendements au projet de loi de finances 20.10.2015 à 16h43 • Mis à jour le20.10.2015 à 17h31 | Pierre Breteau En infographies comme en géographie, il faut savoir lire ce que l’on vous présente. Ainsi, lorsqu’il s’agit de représenter des zones, des points, des distances sur une carte, on est toujours amené à devoir faire des choix en fonction de ce que l’on veut représenter.Chacun le sait, la Terre est ronde. Pour la mettre à plat sur une carte, il faut donc passer par ce qu’on appelle une projection. Et selon ce qu’on veut faire, celle-ci peut varier grandement. Ainsi, on choisira une projection (conique) « conforme » pour représenter les pôles, ou les départements français, ou un compromis avec la méthode « équivalente » pour représenter tout le globe (ici, projection de Robinson, qui date de 1963).La carte ci-dessous représente le globe terrestre avec une vingtaine de projections différentes – dont certaines portent le nom de leur inventeur ; la France, l’Australie, le Canada, la Russie, le Brésil et l’Antarctique sont colorés pour faciliter la lecture, les latitudes (horizontales) et longitudes (verticales) vous donnent un indice supplémentaire.Une projection pour chaque usage, un usage pour chaque projectionAu fil de l’Histoire, les géographes ont inventé de nouvelles manières de représenter le monde, selon leurs besoin spécifiques à ce moment. On peut citer le Batave Gérard Mercator, inventeur de la projection du même nom au XVIe siècle pour la navigation, et juste pour cela car – si elle conserve les angles et donc les caps – elle déforme largement les distances ainsi que les aires des océans et des terres émergées. Elle est pourtant l’une des plus utilisées.Pour représenter la France métropolitaine, on utilisera une projection conforme Lambert « 93 », c’est le mode de représentation officiel des administrations françaises depuis le décret du 26 décembre 2000. Les Etats-Unis utilisent plus volontiers la projection Albers (et l’U.S. Geological Survey), adaptée à l’allongement du pays d’est en ouest. Avec ces différents types, l’on obtiendra des cartes « à parti pris », selon que l’on :privilégie les « aires » et les distances à représenter, avec une projection dite « équivalente » ;conserve les angles, et donc les formes avec une projection « conforme » ;mélange un peu les deux pour obtenir un compromis, c’est le reste des projections.Parmi les représentation originales on trouve celle de Walter Gingery, en forme d’hélice, mise au point pour… les aviateurs en 1944, ou celle de Richard Buckminster Fuller, en 1946, qui découpe le monde en polygones – très commode à découper et à recoller.Très déformée à l’échelle mondiale, assez peu localementPar définition, la seule manière de représenter la Terre sans la déformer est un globe, en trois dimensions. Néanmoins, à l’échelle locale, les déformations liées à une projection sont faibles, tandis qu’à l’échelle mondiale, les défauts sont évidents. Lire sur Big Browser : Quelle taille fait réellement un pays par rapport aux autres ?En pratique, on trouve la plupart du temps en ligne des cartes comme celles proposées par l’outil Maps de Google, basées sur la projection de Mercator. Ainsi, plus on s’éloigne de l’équateur, plus les déformations sont fortes : le Groenland apparaît aussi gros que l’Amérique du Nord, l’Irlande est deux fois plus petite que l’Islande alors que la différence n’est que de 17 %, l’Antarctique fait la même taille que toutes les autres terres émergées réunies.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent François Hollande retourne en banlieue. Le chef de l’Etat s’est rendu à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) mardi 20 octobre, pour évoquer l’emploi dans les quartiers populaires. Un sujet qu’il avait quelque peu abandonné malgré de nombreuses promesses, et qui figure au cœur des problèmes que connaissent ces quartiers.Des zones qui rassemblent 7,5 % des Français et 11 % des FranciliensOn comptait, en 2006, 4,4 millions de personnes qui vivaient dans l’une des 751 ex-zones urbaines sensibles (ZUS, devenues depuis janvier des « quartiers prioritaires de la politique de la ville » ou QPV), selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), soit environ 7,5 % de la population française. La seule région Ile-de-France rassemble un quart du total, avec 1,3 million de personnes vivant dans l’une des 157 ZUS de la région, soit 11 % de la population régionale. Qui sont ces habitants ? Une étude Insee de 2010 évoque une population plus jeune, avec une classe d’âge des moins de six ans plus nombreuse d’un tiers que dans le reste de la France.Les différences sont nombreuses : on ne compte que 20 % de propriétaires dans les ZUS contre 47 % dans les « unités urbaines englobantes » (c’est-à-dire les agglomérations dans lesquelles se trouvent les ZUS) ; seuls 16,9 % des habitants de ZUS disposent de cinq pièces ou plus, quand c’est le cas d’un quart (26,2 %) de ceux des aires urbaines englobantes.On trouve par ailleurs dans les ZUS un quart de familles monoparentales (25,7 %), soit dix points de plus qu’ailleurs. Enfin, les étrangers et les « Français par acquisition » (personnes ayant obtenu la nationalité française au cours de leur vie, mais nées étrangères) sont environ deux fois plus nombreux dans les ZUS qu’ailleurs. #container_14453474539{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14453474539{ height:500px; } #container_14453474539 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14453474539 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14453474539 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14453474539 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Comparaison entre ZUS et "unités urbaines englobantes"Une "unité urbaine englobante" désigne l'aire urbaine dans laquelle se situe la ZUS.Source : Insee, 2006(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Des zones où le niveau de pauvreté est trois fois supérieur à la moyenne nationaleL’Observatoire national des zones urbaines sensibles (ONZUS) publie chaque année un rapport sur les difficultés de ces territoires, où se concentre la pauvreté. En 2012, on comptait ainsi plus de 38 % des habitants des ZUS sous le seuil de pauvreté, c’est-à-dire dont les revenus sont inférieurs à 60 % du revenu médian. Cette proportion est presque trois plus importante que celle qui prévaut au niveau national (13,9 %). #container_14453338275{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14453338275{ height:500px; } #container_14453338275 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14453338275 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14453338275 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14453338275 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Taux de pauvreté comparé dans les ZUS et en France.Le seuil de pauvreté est fixé à 60 % du revenu médian.Source : ONZUS, 2012(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14453338275", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#0386c3","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Population générale","Moins de 18 ans","18-24 ans","65 ans et plus"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Zones urbaines sensibles", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 38.4 ], [ "", 51.4 ], [ "", 48 ], [ "", 14.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "France métropolitaine", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 13.9 ], [ "", 19.6 ], [ "", 23.3 ], [ "", 8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "%", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}La pauvreté frappe encore plus durement les mineurs : plus de la moitié des moins de 18 ans des ZUS vivent sous le seuil de pauvreté. Chez les 18-24 ans, la proportion atteint 48 % Corollaire de cette pauvreté : les ZUS concentrent les allocataires de minima sociaux. Cela se constate parmi les allocataires des caisses d’allocation familiale, qu’il s’agisse du revenu de solidarité active (RSA)… … ou des aides au logement. Parmi la population générale, 21 % des habitants de ZUS sont couverts par la couverture médicale universelle (CMU-C). Déjà structurellement plus pauvres que le reste de la France, les zones urbaines sensibles ont été durement frappées par la crise. Comme on le voit avec le graphique ci-dessous, le revenu moyen des habitants des ZUS a stagné, voire baissé, depuis 2007. Des zones où le chômage des jeunes exploseC’est le chômage, et particulièrement celui des jeunes, qui distingue les ZUS. Celui des 15-24 ans atteint 45 % ! Il est plus fort chez les jeunes hommes (43 % des actifs, contre 29,6 % pour les femmes), mais frappe tous les habitants, avec un taux qui est supérieur de 6,5 points à la moyenne nationale. #container_14453449546{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14453449546{ height:500px; } #container_14453449546 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14453449546 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14453449546 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14453449546 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Taux de chômage dans les ZUS et en FrancePour trois groupes d'âge.Source : Observatoire des inégalités, 2013(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14453449546", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#0386c3","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["15-24 ans","25-49 ans","50-64 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Zus", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 45 ], [ "", 22.7 ], [ "", 16.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Hors Zus ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 23.1 ], [ "", 9.1 ], [ "", 6.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Déjà économiquement fragiles avant la crise financière, les ZUS ont subi celle-ci de plein fouet, avec une hausse importante du chômage, de 2008 à 2012. #container_14453466066{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14453466066{ height:500px; } #container_14453466066 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14453466066 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14453466066 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14453466066 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Taux de chômage en ZUS et hors ZUSPour les 15-64 ans. Les taux 2013 et 2014 sont une moyenne annuelle des résultats trimestriels.Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14453466066", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#0386c3","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "ZUS", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 19.3 ], [ "", 17.7 ], [ "", 16.7 ], [ "", 18.5 ], [ "", 21.9 ], [ "", 22.7 ], [ "", 24.2 ], [ "", 23.45 ], [ "", 22.25 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Hors ZUS", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 9.3 ], [ "", 8.6 ], [ "", 7.6 ], [ "", 9.5 ], [ "", 9.4 ], [ "", 9.4 ], [ "", 9.9 ], [ "", 9.85 ], [ "", 9.825 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "%", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Une étude de l’Insee de 2009 pointait, pour l’année 2006, l’une des causes de ce chômage élevé : l’important différentiel de niveau d’études entre les ZUS et le reste des unités urbaines dans lesquelles se situent ces zones. Ainsi, plus de la moitié de la population des zones urbaines sensibles est sans diplôme, contre un tiers des habitants des unités urbaines englobantes. #container_14453452163{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14453452163{ height:500px; } #container_14453452163 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14453452163 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14453452163 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14453452163 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Comparaison des niveaux d'études en 2006En moyenne, entre les zones urbaines sensibles et les unités urbaines comprenant lesdites ZUS.Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14453452163", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#0386c3","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Aucun diplôme, CEP, BEPC","CAP ou BEP","BAC, BP","Diplôme de 1er cycle universitaire","Diplôme de 2e ou 3e cycle universitaire"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "ZUS", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 52.2 ], [ "", 22.4 ], [ "", 12.5 ], [ "", 6.6 ], [ "", 6.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Unités urbaines englobantes", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 35.8 ], [ "", 21.1 ], [ "", 15.7 ], [ "", 11.6 ], [ "", 15.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mathilde Damgé A un mois et demi du premier tour des élections régionales, il semblerait que tout le monde ne soit pas encore totalement au clair avec le mode de scrutin retenu :#Regionales2015 personne ne connaît le type de scrutin des Régionales et personne ne connaît ses conseillers régionaux— lauredlr (@Laure de La Raudière)require(["twitter/widgets"]);Le mode de scrutin retenu pour ces élections, dit à « la proportionnelle à la plus forte moyenne », a été validé par le conseil constitutionnel en janvier. Il mérite un peu d’explications quant à son fonctionnement et ses enjeux.Explications simplesPour commencer, les listes : celles-ci sont régionales (tous les habitants d’une région reçoivent les mêmes), mais elles sont composées de sections départementales. Le nombre de candidats dans ces sections est déterminé en fonction de la population de chaque département. Le bulletin de vote d’une liste est identique dans tous les départements d’une même région.Ensuite, le vote. Là, deux possibilités :L’élection se fait dès le premier tour. Cela signifie qu’un parti obtient d’emblée une majorité absolue (plus de la moitié des voix). Les sièges sont alors attribués à chaque liste proportionnellement au nombre de voix obtenues par chacune d’elles à l’échelon régional. Et le parti arrivé en tête empoche une prime de 25 % des sièges. Les autres sièges sont attribués à la représentation proportionnelle selon la règle de la plus forte moyenne, à toutes les listes qui ont obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés.L’élection se joue en deux tours. Seuls les partis ayant obtenu plus de 10 % des suffrages exprimés au premier tour sont qualifiés pour un second tour. A l’issue de celui-ci, le parti en tête va empocher une prime de 25 % des sièges, et chacune des listes, sous réserve d’avoir obtenu 5 % des suffrages exprimés, se voit attribuer des sièges répartis à la proportionnelle à la plus forte moyenne.Qu’il y ait un tour ou deux, l’objectif de ce mode de scrutin est de conférer à la liste qui arrive en tête – en lui donnant un quart des sièges d’office, plus un nombre de sièges à la proportionnelle de son score – une majorité qui lui permette de gouverner.Explications plus détailléesQu’est-ce que la règle de « la proportionnelle à la plus forte moyenne » ? C’est une règle consistant à distribuer les sièges, comme son nom l’indique, proportionnellement.Pour partager les sièges, on aura besoin d’utiliser le quotient électoral. C’est un chiffre qui représente le poids des électeurs : on l’obtient en divisant le nombre total de votants par le nombre de sièges à pourvoir.Ensuite, on prend le nombre de suffrages recueillis par chaque liste et on le divise par le quotient électoral. On obtient ainsi le nombre de sièges pour chaque sensibilité politique : ce chiffre étant forcément entier, il est donc arrondi si nécessaire (à l’inférieur).Problème : souvent il y a des sièges restants. On les partage cette fois « à la plus forte moyenne ». Pour ce faire, on divise le nombre de voix (recueillies par chaque liste) par le nombre de sièges déjà attribués auquel on ajoute un, selon le modèle suivant :Nombre de voix/(nombre de sièges obtenus + 1) = plus forte moyenneLa liste qui obtient la plus forte moyenne reçoit un siège. L’opération se répète autant de fois qu’il reste de sièges à pourvoir.Là où ça se corse…En cas d’égalité au second tour entre les listes arrivées en tête, les sièges correspondant à la prime de 25 % sont attribués à la liste dont les candidats ont la moyenne d’âge la plus élevée.Autre point important : théoriquement, seules peuvent se présenter au second tour les listes qui ont obtenu au moins 10 % des suffrages exprimés. Sauf en Corse, où c’est 7 % (voir dans le mémo gouvernemental en. PDF page 6). L’île, où la collectivité territoriale équivaut au conseil régional, avec des pouvoirs plus importants, bénéficie d’autres spécificités : la prime majoritaire y est plus faible (9 des 51 sièges), ce qui permet à plus de sensibilités politiques de s’exprimer.Lire aussi :Votre région va-t-elle changer de couleur politique ?Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Dumons Si les soupçons de cyberespionnage pèsent depuis des années sur le gouvernement russe, plusieurs spécialistes internationaux de la criminalité informatique ont formulé ces derniers temps des accusations de plus en plus précises à l’encontre du Kremlin.Pawn Storm, The Dukes, APT28, Fancy Bear, Sofacy/Sednit Group ou encore Tsar Team : tous ces noms cachent une seule et même entité, à l’origine d’une série de logiciels espions apparus dès 2007, comme MiniDuke, CosmicDuke, OnionDuke ou CozyDuke, confirment plusieurs entreprises spécialisées dans la sécurité informatique. Toutes s’accordent sur la provenance russe de ces programmes et jugent que les moyens dont bénéficie cette équipe de pirates ne peuvent être que ceux d’un Etat.Une panoplie de logiciels malveillantsLa panoplie de logiciels malveillants de la série « Duke » a fait l’objet d’un rapport rendu public le 17 septembre par la société finlandaise F-Secure. Selon cette dernière, ces logiciels sont destinés à espionner les Etats-Unis, les Etats membres de l’OTAN, de l’OCDE mais aussi des pays du Caucase et d’Europe, d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie.A leur actif, l’une des attaques les plus médiatisées de ces dernières années, qui a visé en 2014 le Pentagone et la Maison Blanche, avant d’être révélée en avril. Pour les analystes de F-Secure, l’organisation des opérations, la durée des campagnes d’infection, mais aussi la parfaite coordination de ces équipes bien structurées et bien appuyées financièrement, témoignent d’un lien avec le gouvernement russe.Même son de cloche pour la société américaine FireEye, qui estime dans un rapport que le groupe « reçoit un financement direct d’une organisation bien installée, très probablement un gouvernement ». Il pourrait même s’agir d’un département des services secrets russes, avance F-Secure, tant les cibles visées par cette entité correspondent aux besoins d’un gouvernement possédant de gros moyens et à la recherche d’informations d’Etat, stratégiques ou sensibles. « Les bienfaiteurs des Dukes sont tellement puissants et liés à ce groupe que ce dernier peut opérer sans crainte apparente d’être pris », ajoute l’entreprise. La faille « zero day »Après la découverte, en février, d’un logiciel malveillant spécifique à l’iPhone développé par ce groupe de pirates, l’entreprise TrendMicro a révélé pour sa part le 13 octobre qu’il avait aussi mené une vague d’attaques contre plusieurs ministères des affaires étrangères en utilisant une faille dite « zero day » dans la version pour navigateurs Web du célèbre logiciel Flash d’Adobe.Les cibles de ces opérations – plusieurs employés de ministères des affaires étrangères – recevaient un courriel contenant un lien vers un site malveillant qui se servait de cette faille. L’objet et le contenu des messages avaient de quoi intéresser les responsables visés puisqu’ils prétendaient fournir des rapports sur des frappes aériennes d’Israël sur Gaza, les avancées des troupes syriennes, ou encore des annonces d’attentats à la voiture piégée contre des convois de l’OTAN à Kaboul. Le logiciel, une fois sa cible atteinte, déployait un ensemble d’outils d’espionnage multifonctions, allant du « keylogger » (enregistrement des frappes au clavier), au vol de mots de passe, de certificats, ou même à la prise de contrôle à distance furtive de l’ordinateur infecté.Lire aussi :Le business des « zero day », ces failles inconnues des fabricants de logicielBien sûr, identifier ceux qui sont à l’origine d’une cyberattaque reste délicat. Mais l’accumulation de preuves, collectées par des entreprises différentes, sur des mois, voire des années, est notable.La France n’est pas épargnéeLes attaques de PawnStorm visent en priorité des cibles militaires aux Etats-Unis, des objectifs en Pologne, en Géorgie, Bulgarie, Hongrie ou en Ukraine, mais aussi des journalistes américains ou des opposants à Vladimir Poutine. Mais le groupe est également fortement soupçonné d’avoir participé à l’attaque des infrastructures informatiques de TV5 Monde en avril.Lire aussi :Piratage de TV5 Monde : l’enquête s’oriente vers la piste russeA l’occasion de la présentation, par le premier ministre Manuel Valls, de la stratégie française en matière de cybersécurité, le directeur général de la chaîne, visée par une vaste cyberattaque, Yves Bigot, a expliqué que « le but des assaillants était de détruire totalement TV5 Monde », précisant qu’il s’agissait probablement d’« un groupe de hackers russes connu sous le nom d’APT28 ».Les médias, prochaines victimes ?Les outils d’espionnage utilisés par APT28/PawnStorm nécessitent l’emploi de noms de domaine de sites Web, vers lesquels sont redirigées les victimes pour leur injecter le programme malveillant. Pour éviter d’éveiller l’attention et pour plus d’efficacité, ces derniers doivent avoir l’air le moins suspects possible. La société britannique PwC qui a analysé en octobre 2014 l’un des logiciels attribués au fameux groupe russe a établi une première liste de noms de domaines, à l’orthographe proche de fournisseurs d’accès à Internet, de fournisseurs d’énergie ou encore d’institutions militaires ou diplomatiques.Mais après les attaques, il y a quelques mois et par ce même groupe, de plusieurs journaux et sites d’informations (le journal Standart News en Bulgarie, Kavkaz Center en Tchétchénie ou encore le site Al-Wayi News), puis le ciblage de certains journalistes américains, ce sont désormais les grands réseaux de télévision internationaux comme la BBC, CNN, Eurosport ou encore Al-Jazira qui intéresseraient ces hackers.We've seen APT28/PawnStorm register a few domains impersonating news sites for exploit kits (scrubbed to TLP WHITE) http://t.co/6CRndOrZYO— chrisdoman (@chris doman)require(["twitter/widgets"]);C’est en tout cas ce que conclut Chris Doman, analyste sécurité chez PwC dans une étude parue le 3 septembre sur les nouvelles versions des logiciels espions attribués à PawnStorm. On y retrouve entre autres des adresses proches des sites officiels de grands médias comme aliazeera.org, aijazeera.org, bbcnewsweek.com, bbc-press.com, bbc-press.org, cnnpolitics.eu ou encore euroreport24.com, toutes déposées entre le 3 et le 7 juillet par la même entité, que PwC a relié au groupe PawnStorm.Olivier DumonsJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Simon Auffret Après une semaine d’examen, le projet de loi de finances pour 2016 devrait voir sa partie consacrée aux recettes être votée mardi 20 octobre. Avec ce texte, l’Etat vise la « maîtrise des dépenses » inscrite dans le plan d’économie de 50 milliards d’euros, décidé en 2014. Jusqu’ici, 961 amendements ont été déposés pour ce premier examen par l’Assemblée nationale.Parmi ces amendements, 338 ont été rejetés, 167 n’ont simplement pas été défendus dans l’Hémicycle, et n’ont donc pas été retenus ; 154 autres ont été retirées du texte pour être modifiés, et devront réapparaître plus avant dans l’examen du projet de loi. Quatre amendements sont également « tombés » : la procédure est habituelle en cas de découverte de doublon dans les propositions des parlementaires.  Au total, seuls 117 amendements ont été validés. Petit tour d’horizon des débats qui ont agité les bancs du Palais-Bourbon.Deux milliards d’euros de baisse d’impôt sur le revenuMis sous pression par le scandale de la fraude aux émissions diesel par le constructeur Volkswagen, Matignon a confirmé « le principe d’un rapprochement en cinq ans entre le prix du gazole et celui de l’essence ». La répercussion à la pompe est estimée à un centime supplémentaire par litre de diesel en 2016 puis en 2017. L’essence connaîtra à l’inverse une baisse équivalente sur la même période. Saluée par les écologistes – la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, Emmanuelle Cosse, a constaté une « avancée intéressante » – la mesure devrait également profiter aux collectivités locales : selon le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, les 245 millions d’euros de recettes doivent servir à alléger les impôts locaux.Autre grand sujet de débat à l’Assemblée : l’impôt sur le revenu. Une baisse de 2 milliards d’euros a été validée par les parlementaires : 8 millions de foyers fiscaux sont concernés par cette baisse, dont 3 millions pour la première fois – une précédente baisse avait été actée en 2014. Un million de foyers seront eux, dès 2016, exonérés de tout impôt sur le revenu. En revanche, d’autres amendements n’ont pas eu la faveur des élus. Catherine Coutelle, la députée (PS) de la Vienne, proposait d’individualiser cet impôt, qui touche aujourd’hui des « foyers fiscaux » et non des individus. Une mesure « nécessaire pour construire l’égalité professionnelle » selon la députée. L’amendement a été rejeté par les parlementaires.La « taxe tampon » maintenueCatherine Coutelle s’est également illustrée grâce à une autre proposition : un amendement demandant la baisse de la TVA sur les produits hygiéniques féminins au motif que ceux-ci sont des produits de première nécessité. Il a finalement été retoqué, le secrétaire d’Etat chargé du budget Christian Eckert lui répondant que d’autres produits d’hygiène – mousse à raser ou couche de nouveau-nés – étaient eux aussi taxés « à 20 % ».Lire aussi :TVA sur les tampons : qu’est-ce qu’un « produit de première nécessité » ?Enfin, les députés ont modifié la fiscalisation des parachutes dorés : en effet, si les indemnités de licenciement ne sont aujourd’hui pas taxées en dessous de la somme de 218 000 euros, le député de Côte-d’Or Laurent Grandguillaume (PS) a proposé de réduire ce plafond : seules les indemnités inférieures à 114 120 euros seront exonérées.En procédant au vote de la première partie du budget de l’Etat, le mardi 20 octobre, les députés mettent en marche la navette parlementaire : après un passage par le Sénat, le projet de loi de finances 2016 ne devrait être validé à l’Assemblée nationale qu’à la mi-novembre. La proposition de l’ancien ministre Jean-Marc Ayrault, un « impôt citoyen sur le revenu » – signé par 137 députés de gauche – est l’une des mesures attendues des prochains débats.Les députés socialistes, premiers à amender le PLFMajoritaires à l’Assemblée nationale, les députés du Parti socialiste apportent le plus d’amendements au projet de loi de finances 2016. Le parti Les Républicains (LR) et l’Union des démocrates et indépendants (UDI) viennent ensuite. Gilbert Collard et Marion Maréchal-Le Pen, non-inscrits mais affiliés au Front national (FN), n’ont pas soutenu trois des quatre amendements dont ils sont signataires. #container_14452595088{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452595088{ height:500px; } #container_14452595088 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452595088 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452595088 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452595088 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Dépôts d'amendements par groupes parlementairesEn cas d'alliance, le groupe sélectionné est celui du député présentant l'amendement. Source : Assemblée nationale(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452595088", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#D40000","#80B904","#F96996","#A2A9AE","#5BC1F4","#2C59A8","#04103F ","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Gauche démocrate et républicaine","Écologistes","Socialiste, républicain et citoyen","Radical, républicain, démocrate et progressiste","Union des démocrates et indépendants","Les Républicains","Non inscrits (FN)"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Amendements", "showInLegend": true, "innerSize": "40%", "startAngle": -90, "endAngle": 90, "center": [ "50%", "70%" ], "data": [ { "name": "Gauche démocrate et républicaine", "y": 55, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Écologistes", "y": 94, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Socialiste, républicain et citoyen", "y": 327, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Radical, républicain, démocrate et progressiste", "y": 27, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Union des démocrates et indépendants", "y": 146, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Les Républicains", "y": 299, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Non inscrits (FN)", "y": 6, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: "", valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}À l’inverse, certains députés sont très actifs lors de cette première lecture du PLF 2016 : la députée LR du Jura, Marie-Christine Dalloz, est par exemple citée dans 131 procédures de dépôts d’amendements. Avec 99 contributions, l’écologiste Eric Alauzet a lui participé à l’intégralité des amendements déposés par son groupe parlementaire. #container_14452656754{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452656754{ height:500px; } #container_14452656754 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452656754 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452656754 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452656754 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les députés participant le plus au dépôt d'amendementLes amendements collectifs et individuels sont comptabilisésSource : assemblée nationale(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452656754", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#285a82","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Marie Christine Dalloz (LR)","Charles de Courson (UDI)","Marc Le Fur (LR)","Éric Alauzet (EELV)","Eva Sas (EELV)","Laurent Wauquiez (LR)","Jean-Christophe Lagarde (UDI)","Philippe Armand Martin (LR)"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Amendements", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 131 ], [ "", 129 ], [ "", 112 ], [ "", 99 ], [ "", 95 ], [ "", 84 ], [ "", 71 ], [ "", 70 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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Ainsi, la plupart des amendements déposés par les membres d’EELV ont été rejetés, et seules quatre des 299 propositions des députés LR ont été acceptées, quand la totalité des propositions du gouvernement étudiées ont eu l’aval des parlementaires. La majorité socialiste est pour l’instant respectée – l’an dernier, les « frondeurs » du PS s’étaient abstenus lors du vote final. #container_14452610962{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452610962{ height:500px; } #container_14452610962 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452610962 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452610962 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452610962 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Sorts des amendements déposésProjet de loi de finances 2016 - Partie ISource : assemblée nationale(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Un choix encore rare. « C’est un truc qui arrive parfois aux filles/Elles veulent pas en parler/Elles ont peut-être un peu honte/Mais c’est super-normal/Il suffit d’être un peu plus sympa avec elles/Avoir de la patience/Ce n’est qu’un peu de sang. » Dans ce court-métrage pédagogique, diffusé vendredi 16 octobre sur la chaîne pour enfants de la télévision publique suédoise SVT, des tampons hygiéniques grimés sont mis à contribution pour expliquer ce « phénomène » aux plus petits. « Les règles, les règles, vive les règles, le corps fonctionne comme il faut, c’est super », dit le refrain, à renfort de gouttelettes de sang. « On est obligé d’avoir ces trucs ? », demande Léa, 8 ans, après avoir visionné ce clip. Pas si sûr.Les règles tombent souvent comme un cheveu sur la soupe. Elles s’invitent et interfèrent dans le passage d’un examen, dans une escapade en bord de mer, une épreuve sportive ou encore une soirée qui promettait d’être sexuellement animée. « Ah mince, pas de chance, mes règles seront de la partie ! », lâchent à regret des millions de femmes soumises à ce sempiternel cycle menstruel. Si les unes s’en amusent – « une partie de moi se réjouit d’avoir ses règles. C’est une excuse magnifique pour manger ce que je veux et pleurer à tout va », confie sur Twitter cette future enseignante américaine –, d’autres redoutent les douleurs prémenstruelles et menstruelles, et une humeur en dents de scie.Un passage à l’acte difficileCertaines ont pris le parti de ne plus « souffrir » la règle qui veut de les avoir. Episodiquement, en enchaînant deux plaquettes de pilules, pour évincer un cycle indésirable. Mais d’autres ont choisi de s’en défaire systématiquement. En 2011, 70 % des femmes confiaient vouloir ne plus avoir leurs règles et 17 % étaient prêtes à s’en donner les moyens (TNS Healthcare, 2011). Si les intentions s’expriment dans les sondages, le passage à l’acte reste timide. « Les demandes spontanées sont rares », relève Philippe Vignal, gynécologue et auteur de L’Enfer au féminin (La Martinière, 2012). « Les cycles menstruels en dehors d’un projet d’enfant sont non seulement inutiles mais dangereux », considère ce défenseur de la thèse selon laquelle mettre son cycle menstruel au repos permettrait de diminuer les risques de cancer du sein (Etude E3N, janvier 2002).Près de 90 % des contraceptifs oraux provoquent des règles. Seules les pilules microprogestatives bloquent l’activité ovarienne, faisant table rase des menstruations. Certains dispositifs intra-utérins ou implants hormonaux contribuent à diminuer sensiblement le volume des règles. Voire à les faire presque disparaître pour certaines femmes. A nuancer toutefois. « D’une femme à l’autre, les réactions diffèrent, l’absence ou non de règles aussi », reconnaît Elisabeth Brola, gynécologue au centre hospitalier intercommunal de Créteil. Quant à l’injection de progestatifs tous les trois mois ? « C’est la contraception du tiers-monde, une dose de cheval pour bloquer les règles, autant l’oublier ! », estime M. Vignal, comme le docteur Brola, qui déconseille tout autant la pilule prise en continu, « à trop forte imprégnation hormonale ». « Le moment des règles est un moment de fragilité pour la femme, tant d’un point de vue physique que psychologique », convient Philippe Vignal. Les femmes confient parfois vouloir contrer ce « moment de faiblesse » et se libérer de cette astreinte douloureuse qui implique, pour certaines, d’être dans l’incapacité de se rendre au travail ou encore de freiner leurs performances professionnelles. « Il y a des jours où je suis sous la couette, assaillie de crampes avec ma bouillotte sur le bide et mon poids en Prontalgine [un antalgique] dans le sang », confie Jack Parker, auteure au pseudo masculin du blog Passion Menstrues. « J’entends davantage des arguments d’ordre pratique que de revendications politiques, féministes ou religieuses », observe Elisabeth Brola.Une « suppression » synonyme d’économieL’argument financier n’est pas écarté. Sur Twitter, la jeune Lia fait de fins calculs, quelques heures après la décision de l’Assemblée nationale, jeudi 15 octobre, de rejeter la « taxe tampon », projet porté par le collectif Georgette Sand et Catherine Coutelle, la présidente de la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée. « Je suis réglée depuis mes 11 ans, explique la jeune femme. J’en suis donc à 1 456 jours de règles. 48 mois et demi… Quatre ans. », soit un coût qu’elle évalue à 910 euros en protections. Le collectif Georgette Sand, qui milite pour abaisser le taux de TVA sur les tampons et serviettes, a lui calculé que la dépense représenterait quelque 1 500 euros dans la vie de chaque femme. « Les utilisatrices des méthodes qui suppriment les règles trouvent cela plus confortable, mais aussi… plus économique », confirme sur son blog l’ancien médecin généraliste Martin Winckler.Le « sans règles » ne fait pourtant pas consensus. Synonyme de purification, de féminité et de fécondité dans les esprits, les menstruations comptent davantage de défenseurs que de détracteurs. « Les femmes cultivent cette part secrète de leur féminité. Et elles y tiennent… », observe Philippe Vignal. « Ce n’est pas comme si je faisais une petite danse tous les mois pour célébrer leur arrivée non plus, mais j’y ai trouvé quelque chose de réconfortant, de puissant, de valorisant même », convient Jack Parker.Si Martin Winckler considère qu’il appartient aux femmes de choisir ce qu’elles veulent, et de « faire ce choix sans crainte », le docteur Vignal reste intransigeant : « Il faut en finir avec le dogme des règles à tout prix : les règles, ce n’est pas automatique ! »Marlène DuretzJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.10.2015 à 14h21 • Mis à jour le20.10.2015 à 14h26 Après les accusations erronées de Moscou sur un incident dans l’espace aérien français, l’ambassadeur russe à Paris a été convoqué, a annoncé mardi 20 octobre le ministère des affaires étrangères français. Alexandre Orlov a été reçu par le secrétaire général du Quai d’Orsay, qui lui a confirmé « qu’aucun avion militaire français n’avait été impliqué dans un incident avec un avion russe ». Moscou avait déjà présenté ses excuses à la France, lundi, pour ce malentendu.L’incident diplomatique entre les deux pays avait commencé quand la Russie avait convoqué lundi, « toutes affaires cessantes », Jean-Maurice Ripert, l’ambassadeur de France à Moscou.Les Russes affirmaient qu’un « avion de chasse de l’armée de l’air française » s’était « dangereusement » approché d’un avion de ligne transportant Sergueï Narichkine, président de la chambre basse du Parlement russe, alors qu’il se trouvait dans l’espace aérien français.Le Quai d’Orsay avait aussitôt démenti et après plusieurs heures de confusion, la Suisse avait affirmé que l’appareil évoqué par Moscou était un avion de chasse suisse F-18 et qu’il s’agissait d’un contrôle de routine dans le cadre d’une procédure normale, dans l’espace aérien suisse. Le ministère français des affaires étrangères avait « déploré » la convocation à tort de son ambassadeur. 20.10.2015 à 14h07 • Mis à jour le20.10.2015 à 18h29 « Je n’ai commis aucune infraction », a lancé Marine Le Pen, maintenant ses propos, tout sourire, devant la foule de journalistes qui l’attendaient au tribunal correctionnel de Lyon mardi 20 octobre. Elle comparaissait pour « provocation à la discrimination, à la violence ou à la haine envers un groupe de personnes à raison de leur appartenance à une religion ». MLP explique que son propos sur l'occupation était une pique contre Gollnisch. #procèsMLP— olivierfaye (@Olivier Faye)require(["twitter/widgets"]);Le procureur Bernard Reynaud a demandé la relaxe, estimant qu’elle parlait « d’un certain nombre de personnes » et non « pas de toute la communauté » musulmane.« Mme Le Pen, en dénonçant ces prières dans l’espace public, imputables non à l’ensemble de la communauté musulmane, mais a une minorité, n’a fait qu’exercer sa liberté d’expression ».Le jugement sera rendu le 15 décembre. En décembre 2010, elle avait comparé les prières de rue des musulmans à l’occupation nazie pendant la seconde guerre mondiale, lors d’une réunion publique à Lyon alors qu’elle était en campagne pour la présidence du FN. Voici les propos incriminés :« C’est une occupation de pans du territoire, des quartiers, dans lesquels la loi religieuse s’applique, c’est une occupation. Certes, il n’y a pas de blindés, pas de soldats, mais c’est une occupation tout de même et elle pèse sur les habitants. »Lors de l’audience, elle a qualifié son parallèle de « figure de style de meeting ».Une longue histoire judiciaireLa tête de liste FN dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, qui encourt une peine d’un an d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende, se dit victime d’une « persécution judiciaire », dénonçant une manœuvre politique menée par le gouvernement :« Nous sommes à un mois des élections régionales alors que cette affaire a cinq ans. Ça ne pouvait pas attendre un mois ? » Il semble plutôt que cette concordance soit due aux aléas judiciaires. En juillet 2013, le Parlement européen s’était prononcé pour la levée de l’immunité de la présidente du FN, ouvrant la voie à une procédure judiciaire à Lyon. La chambre d’instruction de la cour d’appel de Lyon avait annulé en 2014 la procédure visant Marine Le Pen, jugeant que l’association qui avait déposé plainte était irrecevable à le faire.Mais il y a eu ensuite une nouvelle plainte avec constitution de partie civile du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples et d’une autre association de défense des droits de l’homme.Le Conseil français du culte musulman (CFCM) déplore qu’« en comparant les Français de confession musulmane aux nazis, Mme Le Pen a porté atteinte à leur honneur et a pris des raccourcis avec l’histoire ». Et ce sont « de tels propos souvent tenus par certains hommes politiques de tous bords qui alimentent le climat de l’islamophobie ambiant dans lequel on vit actuellement », dénonce le secrétaire général du CFCM et président de l’Observatoire national contre l’islamophobie, Abdallah Zekri.Lire aussi :Marine Le Pen dans les pas de son père Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondance) « Apaisé, responsable et pacifique. » A l’appel de la famille de Rémi Fraisse, tué par une grenade offensive tirée par un gendarme sur le site du barrage de Sivens dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014, un moment de recueillement a été observé dimanche au bord d’un lac de la commune où résidait le jeune botaniste et militant écologiste, à Plaisance-du-Touch, en banlieue toulousaine. Près de 300 personnes sont venues écouter les prises de parole, à l’issue d’un pique-nique organisé par le collectif Testet, la Confédération paysanne et Attac.Lire aussi :La construction du barrage de Sivens est toujours en suspens« Malheureusement, on ne peut pas être à Sivens, a tout d’abord regretté Pascal Barbier, membre du collectif et habitant de Plaisance-du-Touch. Si beaucoup d’émotions remontent aujourd’hui, nous voulons surtout souligner la mémoire de Rémi qui était un non-violent assumé. »Portant à sa veste le badge floqué d’une renoncule, la plante aux couleurs vives étudiée par son fils, Jean-Pierre Fraisse a lu un poème écrit après le drame : « J’ai fait un rêve, Rémi. » Il y souhaite « une France qui ne se mutilera plus avec des grenades offensives ». « Si je ne rêve plus aujourd’hui, j’espère toujours », a conclu le père, très ému.Enquête à relancerMe Claire Dujardin, une des deux avocats de la famille, a fait le point sur les enquêtes et instructions en cours. « Nous craignons que cela débouche sur un non-lieu, a-t-elle déclaré, après avoir eu accès au retour de commission rogatoire déposé en mars par l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN). L’instruction est en cours, mais il nous paraît totalement anormal que l’enquête soit menée par des gendarmes. Nous réclamons l’audition de nouveaux témoins, directement par la juge d’instruction. » Jean-François Mignard, secrétaire général de la Ligue des droits de l’homme (LDH) a ensuite présenté le « rapport citoyen » rendu la semaine passée par son organisation. Un texte de 80 pages, dans lequel les témoins des affrontements de la nuit du 25 octobre évoquent « une violence démesurée, quasiment martiale » de la part des forces de l’ordre.Lire aussi :La LDH dénonce « un régime de violences policières » à SivensCécile Duflot, comme plusieurs personnalités politiques, était « venue en amie de la famille », mais ne s’est pas exprimée publiquement. Après plusieurs lectures de poèmes, un appel a été lancé pour se rendre à Sivens, où Rémi Fraisse avait trouvé la mort il y a tout juste un an.En milieu d’après-midi, la situation était calme à Sivens. Environ 200 personnes, militants, proches, et membres de la famille ont pu se recueillir sur le lieu du drame, après une marche partie de Gaillac (Tarn), « tolérée » par la préfecture du Tarn et encadrée par un discret dispositif policier. La maire de Lisle-sur-Tarn avait pourtant interdit en fin de semaine tout rassemblement par crainte d’affrontements avec des « pro-barrage ».D’anciens membres de la ZAD (« zone à défendre ») avaient déposé dans la semaine une stèle de 1,8 tonne en hommage au jeune militant. La sculpture représente une main ouverte sur laquelle sont soudés quatre anciens cerclages en fer de roue, représentant le globe terrestre. Pour Jean-Pierre Fraisse, « elle pourrait être la main qui a lancé la grenade, mais portant un monde enfin apaisé ».Lire aussi :D’une ZAD à l’autre, tour d’horizon des conflits environnementauxPhilippe Gagnebet (Toulouse, correspondance)Journaliste au Monde 25.10.2015 à 15h22 Les violences se poursuivent dimanche 25 octobre entre Palestiniens et Israéliens. En Cisjordanie, une Palestinienne a été tuée par balles par des policiers israéliens, à Hébron, après s’être approchée d’eux en brandissant un couteau.Dimanche matin également, un Palestinien a blessé sérieusement un Israélien au couteau avant de s’enfuir, a rapporté l’armée israélienne. Toujours en Cisjordanie, un Palestinien de 20 ans a été grièvement blessé à l’arme à feu par un colon alors qu’il participait à la récolte des olives.Lire aussi :En Israël, « il y a un sentiment de désespoir, de fatalité générale »Accord entre Israël et la JordanieCes attaques surviennent au lendemain de l’accord entre Israël et la Jordanie pour coopérer à dissiper les tensions autour de l’esplanade des Mosquées, à Jérusalem. Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a notamment accepté l’idée jordanienne d’installer sur le site une vidéosurveillance vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Ce site cristallise les tensions entre Palestiniens et Israéliens, les premiers accusant les seconds de vouloir modifier le statu quo qui régit les lieux depuis 1967.La question du contrôle et de l’accès à l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam également révéré par les juifs comme l’emplacement de leur ancien temple, est un facteur primordial de l’escalade des violences commencée le 1er octobre.Samedi soir, une manifestation pour la paix organisée par la gauche israélienne a rassemblé quelques milliers de personnes à Tel-Aviv. Les affrontements quotidiens entre jeunes palestiniens et soldats israéliens, les agressions mutuelles permanentes entre Palestiniens et colons en Cisjordanie et une série d’attaques anti-israéliennes à l’arme blanche ont fait 53 morts palestiniens et arabes israéliens et huit morts israéliens. La moitié des Palestiniens tués sont des auteurs d’attentats. 25.10.2015 à 14h19 • Mis à jour le25.10.2015 à 16h40 Michael Cheika a tout du parfait sélectionneur : un passé de joueur, des compétences techniques reconnues, un tempérament bouillant qui n’exclut pas un subtil talent de négociateur, et une allure d’ours mal léché qui sert surtout un humour froid et piquant. Une complexité que l’artisan du redressement de l’Australie a cultivé tout au long d’un parcours détonant.Cheika n’aime rien tant que la diversité et les contradictions, où qu’elles puissent se loger, y compris dans ceux qu’il dirige. « J’aime les équipes où se mélangent l’amoureux, le guerrier, le blagueur, tout ce mixte de caractères, le silencieux, celui qui dévore les bouquins », raconte-t-il au magazine australien Inside Sport. « C’est ce qui façonne les bonnes équipes, quand les gens sont intéressés par les différences de leurs coéquipiers. »Ce non-conformiste, âgé de 48 ans, a suivi un tracé atypique depuis sa naissance dans la banlieue de Sydney. Son père, originaire du nord du Liban, avait débarqué en Australie sans le sou le jour de Noël 1950 et c’est de lui, et de sa mère couturière, qu’il dit tenir son goût du travail. Ancien numéro 8 rugueux de Randwick --il a reçu 38 points de suture au crâne après avoir été presque scalpé dans un ruck-- il a tôt tenté sa chance ailleurs. Dès l’âge de 22 ans, en 1989, il fait ses valises, direction la France et Castres précisément. « Ça m’a pris six ou sept mois en immersion mais j’ai fini par apprendre le français », se souvient-il. « Il n’y avait pas autant de joueurs étrangers à l’époque et Castres n’était pas l’endroit le plus cosmopolite du monde. Mais j’avais besoin de voir à quel point le monde était grand. »Il passera les années suivantes dans le Tarn, puis au CASG Paris (futur Stade Français) et enfin dans la douceur toscane de Livourne où il apprend l’italien. Revenu à Randwick puis enrôlé aux Waratahs de Sydney pour finir sa carrière, il repartira rapidement à l’aventure en Italie débuter sans aucune autre qualification que sa motivation une carrière d’entraîneur, à Padoue. Un businessman à succèsSi l’expérience a tourné court, elle met en avant l’esprit d’entrepreneur de Cheika, celui-là même qui l’a poussé à répondre un jour à une petite annonce dans un journal, déposée par la créatrice de mode Collette Dinningan. Il deviendra son directeur commercial, là encore sans autre atout que sa force de conviction et une petite expérience auprès de son cousin dans le commerce du vêtement. « Il ne se laissait jamais embobiner et se montrait très ferme avec les associés qui n’étaient pas assez performants », se rappelle Collette Dinningan. « Mais en même temps, c’était l’homme qui pouvait accueillir très élégamment nos acheteurs parisiens et pouvait s’adresser à eux dans différentes langues. »Cheika créera dans la foulée en 2000 sa propre entreprise de distribution de vêtements « Live Fashion », en se développant sur le marché européen. De cette réussite dans les affaires, Cheika tire une certaine indépendance, ne s’embarrasse pas de diplomatie, rendant ses coups de sang célèbres dans les vestiaires qu’il a dirigés au Leinster (2005-2010), au Stade Français (2010-2012) puis aux Waratahs (2013-2015). « Si dire la vérité est intimidant, alors je suis intimidant. Je ne fais pas mon boulot si je ne suis pas honnête avec mon équipe », martèle-t-il.Un cocktail de poigne et de diplomatieEn même temps, force est de constater que son cursus est jalonné de succès, si l’on omet son passage raté à Paris. Il est ainsi le seul entraîneur à avoir remporté une Coupe d’Europe, en 2009 avec le Leinster, et un titre en Super 15, en 2014 avec les Waratahs.Un cocktail de poigne et de réussite, de compétences et de science du management, qui l’a logiquement porté à la tête de Wallabies déliquescents il y a un an encore. Durant ces 12 derniers mois, il a aussi subtilement oeuvré en coulisses, parvenant là à faire resigner des joueurs clés, ou ici assouplir les règles de sélection, en fin politicien, pour ouvrir la porte au retour des expérimentés Matt Giteau et Drew Mitchell, qui évoluent à Toulon.Sur le terrain, ses Wallabies ont retrouvé leur joie de jouer, quitte à ce que ce soit parfois avec le feu, comme lors de ce quart de finale de folie contre l’Ecosse, gagné in extremis (35-34), et à la faveur d’une erreur d’arbitrage. « Dans une performance, il faut tout prendre, le meilleur et le moins bon », a juste commenté le bouillant Cheika, fier plutôt qu’énervé par le match en dents de scie de ses ouailles.Le dur au mal a pourtant la réputation de diriger ses troupes d’une main de fer dans un gant de fer. « S’il obtient de tels résultats, c’est parce que tout le monde a une peur panique de lui », a par exemple déclaré l’irlandais Jonny Sexton, qu’il a connu au Leinster. Interrogé sur le sujet, le troisième ligne australien Scott Fardy assure de son côté qu’« il y a beaucoup d’amour pour ’Cheik’ ». Avec Cheika, l’un n’empêche peut être pas l’autre. 25.10.2015 à 13h56 • Mis à jour le25.10.2015 à 17h34 L’équipe européenne Fnatic a été éliminée, ce dimanche en demi-finale des Championnats du monde de League of Legends, le célèbre jeu d’arène en ligne dans lequel deux équipes de cinq joueurs s’affrontent pour conquérir le camp adverse.Lire aussi :Que sont les « MOBA », ces jeux vidéo compétitifs qui captivent des dizaines de millions de joueurs ?Alors qu’aucune équipe européenne n’est parvenue depuis quatre ans à se qualifier pour la finale du tournoi, Fnatic, emmenée par un capitaine français, YellOwStaR, était favorite de la rencontre face à l’équipe coréenne Koo Tigers. Malgré un début de tournoi en demi-teinte, l’équipe était sortie invaincue de la deuxième phase de qualifications, et a éliminé son adversaire de quarts de finales, Edward Gaming, trois manches à zéro.Face à eux, les Koo Tigers ont connu une phase de qualification poussive, et avaient bénéficié en quarts de finale des erreurs de leurs adversaires KT Rolster. Mais après trois heures de jeu, Fnatic concédait le match trois manches à zéro, débordés par des Koo Tigers qui ont dominé les trois parties.L’autre demi-finale, qui voyait elle aussi s’affronter une équipe européenne et une équipe coréenne, a tourné rapidement à l’avantage, samedi, des Coréens de SKT T1, grands favoris du tournoi, qui ont éliminé Origen 3-0.Lire aussi :Mondiaux de « League of Legends » : les favoris SKT T1 qualifiés pour la finaleRevoir le match : William AudureauLa surprise passée, voici la menace. Après la seconde montée de Vivendi dans son capital, Ubisoft, le leader français du jeu vidéo, troisième éditeur occidental, fait valoir son savoir-faire et sa créativité face à un rachat par le conglomérat :« L’annonce [de Vivendi] ne change rien à notre position. Ubisoft est une société qui est mondialement reconnue pour sa créativité. C’est notre modèle, nous ne voulons pas le mettre en danger, et c’est pourquoi nous voulons conserver notre indépendance » expliquait, jeudi 22 octobre, un porte-parole de la société au Monde.Ce modèle n’a pas été sorti du chapeau dans la nuit. Année après année, le groupe d’origine bretonne a en effet bâti un empire à l’organisation bien particulière.Un planning « à la Airbus »Ubisoft emploie près de 10 000 personnes dans le monde, dont pas moins de 80 % dans la création. Il s’agit de la deuxième plus grosse force de production de tous les éditeurs de jeux vidéo en termes d’effectifs. Aucune autre entreprise du secteur n’a autant mondialisé son appareil de production. Le groupe est présent dans 30 pays, à travers 30 studios qui mettent leur travail en commun. Objectif ? Réussir à développer un jeu de l’ampleur d’un Grand Theft Auto, mais avec un rythme de sortie annuel. Un jeu comme Assassin’s Creed Syndicate, par exemple, a été piloté par Ubisoft Québec, mais a nécessité la collaboration de dix autres studios à travers le monde, comme Annecy, Bucarest, Kiev, Montpellier, Montréal, Shanghaï, Singapour, Sofia et Toronto.Certains sont spécialisés, comme Ubisoft Singapour, dans toutes les interactions maritimes ou fluviales, ou Ubisoft Kiev, chargé de l’optimisation sur ordinateurs. D’autres interviennent de manière plus ponctuelle, comme Ubisoft Montpellier, historiquement chargé des jeux Rayman.« C’est un planning de projet hallucinant », expliquait Thomas Painçon, directeur marketing d’Ubisoft pour la zone Europe et le Moyen-Orient, au site spécialisé Gamekult en 2013. « Sans rire, cela s’inspire d’Airbus », qui fait faire son fuselage en Allemagne, l’empennage et la queue en Espagne, ses moteurs au Royaume-Uni, et les fait assembler en France.« Toute l’industrie est à la fois admirative et terrifiée par la capacité d’Ubisoft à faire travailler huit, neuf studios en même temps. Dans n’importe quelle autre entreprise, un projet organisé ainsi serait refusé », souligne un ancien d’Ubisoft.Cela ne s’est pas toujours fait sans casse : initialement prévu en 2013, Watch Dogs a été reporté au dernier moment de six mois, malgré l’embauche en catastrophe de centaines d’intervenants supplémentaires pour le finir. Quant aux récents Assassin’s Creed, ils trahissent par leurs innombrables petits bugs le manque de temps et de finition dont souffrent les projets.Mais ce système de production a tout de même permis à la société de sortir trois jeux en monde ouvert en 2014 (Watch Dogs, Assassin’s Creed Unity et Far Cry 4), alors qu’ils sont réputés extrêmement longs et coûteux à développer.La « main invisible » du pôle éditorialCette capacité de production illustre aussi la centralisation créative au sein de l’entreprise, à l’œuvre dès le début des années 1990 et ses premiers succès comme Rayman. Si Michel Ancel en est souvent présenté comme la tête pensante, le Monégasque renvoie les compliments à un éternel homme de l’ombre d’Ubisoft, Serge Hascoët, son grand manitou créatif. « C’est le véritable Miyamoto français » confie-t-il, en référence au père de Mario et Zelda. « Il était concepteur en chef, avait beaucoup étudié le jeu vidéo japonais et apportait une expertise que l’on n’avait pas forcément encore. » Aujourd’hui membre du directoire du groupe, Serge Hascoët veille depuis la région parisienne sur l’intégralité de la production d’Ubisoft. Il est à la tête de l’« édito », une division de 70 personnes, sorte de « main invisible » chargée d’insuffler la philosophie de la maison aux projets développés aux quatre coins du monde.« Il n’y a aucune autre boîte de jeu vidéo au monde qui ait ainsi une division entière qui décide de l’orientation du jeu vidéo à long terme », relève un ancien d’Ubisoft. Ainsi c’est au sein de l’édito qu’a été décrété vers le milieu des années 2000 que l’avenir était aux jeux en monde ouvert, comme Far Cry, Watch Dogs, Assassin’s Creed. Mais l’organisation de « l’Airbus du jeu vidéo » n’est pas rigide, et laisse un important pouvoir d’improvisation aux directeurs créatifs. Il s’agit d’ailleurs d’une des rares entreprises du secteur où l’initiative des projets vient de la production et non des financiers.Organisation mondialisée, tour de contrôle omniprésente, latitude créative et cadences infernales… Le modèle Ubisoft fonctionne sur le fil. « Ceux qui viennent d’autres entreprises ont du mal à s’adapter à ce chaos organique », sourit-on du côté de Montréal.Contrôle quasi familialAssassin’s Creed représente aujourd’hui un tiers du chiffre d’affaires annuel de l’entreprise, un pilier essentiel qu’Ubisoft entend exploiter encore de nombreuses années. Sa dimension stratégique n’échappe à personne en interne. « Chaque jeu à son producteur exécutif. Mais chez Ubi, on dit que le producteur exécutif d’Assassin’s Creed, c’est Yves Guillemot lui-même », s’amuse-t-on dans les couloirs. Quitte parfois à créer des tensions : le très exigeant président d’Ubisoft comprend mal la lassitude naissante des joueurs et de ses propres équipes face à l’omniprésence de la série depuis sept ans.Huit ans et 95 millions d’exemplaires après sa première apparition, Assassin’s Creed, qui se voulait initialement un jeu de « parkour », de la course urbaine acrobatique, est l’un des plus grands succès industriels du jeu vidéo en nombre d’exemplaires vendus sur quinze ans. « Assassin’s Creed s’appuyait au début sur les héros, mais c’est au fur et à mesure de la production qu’ils se sont rendu compte que le contexte historique était une des motivations d’achat du joueur », témoigne Alexis Blanchet, auteur Des Pixels à Hollywood (Ed. Pix’n Love, 2010), qui a eu l’occasion de visiter les studios d’Ubisoft à Montréal.Depuis, la série a adopté un rythme de sortie annualisé, traversé les époques et les lieux (croisades, Renaissance italienne, révolutions américaine et française, époque victorienne…), et l’éditeur enrégimenté de nombreux producteurs pour préparer son avenir jusqu’à quatre ou cinq ans en amont.« Le modèle d’Ubisoft est d’avoir un maximum de contrôle en interne de la production de tous les contenus, afin de garder de la cohérence narrative », observe Alexis Blanchet. Ce contrôle quasi familial a pour l’instant permis à la licence de se décliner en livres et bandes dessinées sans perdre de sa cohérence. Il pourrait être remis en cause par un rachat de Vivendi. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444461', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alain Salles (Czestochowa, Varsovie, envoyé spécial) Ahmed Bikes est syrien, kurde et polonais. Il est venu en Pologne pendant le communisme, quand les relations entre le régime Assad (père) et l’URSS et ses pays satellites étaient au beau fixe. Il est arrivé en 1985 pour étudier le cinéma à Lodz. Il a circulé entre la Pologne, Berlin-Est et Paris, où il a obtenu l’asile politique en 1988, « grâce au soutien de Danielle Mitterrand aux Kurdes », se souvient-il avec émotion. il est aujourd’hui citoyen polonais, propriétaire de plusieurs bars et restaurant à Czestochowa, dans le sud de la Pologne. Il est marié à une Polonaise. Son fils fait des études pour être pilote de ligne. Il parle parfaitement polonais et il emploie environ 80 personnes. On peut difficilement être plus intégré. A lui seul, il est un démenti de la peur de l’autre qu’on prête aux Polonais.Depuis la fin de l’été et la crise des réfugiés, il a pourtant découvert une autre Pologne. Pendant la campagne pour les élections législatives et sénatoriales dimanche 25 octobre, la droite polonaise s’est lancée dans une surenchère contre les réfugiés. A commencer par le parti qui a de grandes chances de revenir au pouvoir, Droit et justice (ou PiS – pour Prawo i Sprawiedliwość). Son tout-puissant président, Jaroslaw Kaczynski, a parlé du « choléra qui sévit déjà sur les îles grecques, de dysenterie à Vienne et de toutes sortes de parasites qui chez ces gens peuvent ne pas être dangereux mais qui peuvent l’être pour les populations locales ».Surenchère verbale« Voulez-vous qu’on ne soit plus les maîtres dans notre propre pays ? Les Polonais ne le veulent pas et le PiS ne le veut pas non plus », a lancé M. Kaczynski, qui a également parlé des territoires où régnerait la charia en France et en Suède. La candidate du PiS au poste de premier ministre, Beata Szydlo, qui adopte un ton modéré pendant la campagne, s’est contentée de parler de la « peur » des Polonais lors des débats télévisés. Mais le président, Andrzej Duda, a suivi les leçons de son mentor sur l’accueil des migrants après la décision du gouvernement polonais de ne pas s’opposer aux mesures de répartition des réfugiés dans l’Union européenne, qui prévoit l’accueil de quelque 7 000 personnes en Pologne, pays de 38 millions d’habitants. « Si le gouvernement est d’accord, il devrait pouvoir dire s’il est prêt à faire face à toutes les circonstances, c’est-à-dire si les Polonais sont bien protégés contre des risques épidémiologiques », a déclaré le président Duda, une semaine avant les élections.Lors du débat télévisé avec l’ensemble des partis, le candidat populiste Pawel Kukiz expliquait qu’il ne fallait pas « parler de réfugiés mais de migrants économiques » en se demandant s’il fallait vraiment « accueillir des terroristes ». Le chef de l’extrême droite, Janusz Korwin-Mikke, qui avait fait scandale en expliquant qu’Hitler n’était pas au courant des camps d’extermination et avait fait un salut nazi au Parlement européen, a ironisé sur les « camps de concentration » que voudrait construire l’Europe pour accueillir les réfugiés.Lire aussi :Pologne : la fin du bon élève européen ?« Les réfugiés sont virtuels en Pologne »« Je ne pensais pas qu’il y avait autant de gens racistes », explique Ahmed Bikes dans un de ses restaurants de Czestochowa, après avoir regardé le débat. Il met la violence de ces discours sur le compte de la campagne électorale, mais les réactions de son entourage l’ont choqué. « Moi, je n’ai jamais eu de problèmes. Mais j’ai dû supprimer plusieurs amis Facebook quand j’ai lu leurs commentaires. Ce sont des gens que je connaissais bien parfois. Ils m’ont demandé pourquoi je les avais supprimés. Ils me disaient : “Oui mais toi, ce n’est pas pareil.” Une de mes employés expliquait que les migrants venaient prendre nos bénéfices sociaux. Je lui ai quand même expliqué que c’était un ancien migrant qui lui payait son salaire tous les mois ! »Lire aussi :En Pologne, une croissance forte mais mal répartie Il comprend quand même les Polonais, « qui n’ont pas eu de passé colonial et ne sont pas habitués aux étrangers », et trouve même que « Merkel a exagéré en voulant accueillir tous les migrants ». Mais en même temps, explique-t-il, « la Pologne a besoin de migrants. les Syriens peuvent faire d’excellents médecins pour les hôpitaux ». La Pologne a un des plus faibles taux de fécondité d’Europe (1,3 enfant par femme). Elle a aussi le taux le plus bas de population immigrée (0,3 %, au début de 2014, même si cela a augmenté avec plusieurs centaines de milliers d’Ukrainiens). « Les réfugiés sont virtuels en Pologne. C’est pour cela qu’on peut dire n’importe quoi politiquement sur eux », souligne Jaroslaw Kuisz, rédacteur en chef du site Kultura Liberalna. Il s’étonne aussi de voir que le parti au pouvoir, Plate-forme civique, n’a pas cherché à mettre en avant la position ouverte de l’épiscopat polonais, qui a relayé les appels du pape François pour l’accueil des réfugiés, contre le PiS, pourtant toujours prêt à rappeler son attachement aux valeurs de l’Eglise.Alain Salles (Czestochowa, Varsovie, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant) Assise sur la place Rabin, à Tel-Aviv, Tal Yaffe, 42 ans, fait courir ses doigts sur son smartphone. Brune aux longs cheveux ondulés, cette ancienne musicienne ayant ensuite été patronne de cafés, a décidé de démarrer une nouvelle vie, « qui a du sens », en suivant une formation d’enseignant. On la retrouve juste avant une marche organisée samedi 24 octobre, à l’appel de l’organisation La Paix maintenant, qui a rassemblé plusieurs milliers de sympathisants de la gauche israélienne, défilant pour la paix avec les Palestiniens.Tal Yaffe hésite un peu avant de parler. « Je ne veux pas, comme beaucoup de personnes de l’extérieur, rabaisser ce qui se passe en Israël. Il ne faut pas être naïf et croire que des choses ayant marché ailleurs fonctionneraient ici. » Puis elle se lance, jusqu’à s’émouvoir elle-même.« Ça fait des années que je ne suis pas venue à une manifestation pour la paix. Là, j’ai senti qu’il était important de se faire entendre. Des gens ordinaires, avec une vie, des espoirs, des rêves, doivent peser ensemble. Il y a un sentiment de désespoir, de fatalité générale. Comme s’il fallait qu’il y ait toujours de la haine, des assassinats, des guerres. Comme si les Arabes devaient à jamais vouloir nous tuer, et nous, nous battre pour survivre. Je n’y crois pas. Même si ça semble trop compliqué pour les gens actuellement au pouvoir, je pense qu’il y a une autre voie. Un juif polonais, dont on ne connaît pas le nom, a écrit un jour : “Je crois dans le soleil même quand il ne brille pas, je crois dans l’amour même quand je ne le sens pas, je crois en Dieu même quand il est silencieux.” Voilà, j’en suis là. »« Il n’y a aucune justice dans la haine et le meurtre »« Quand j’étais jeune, les choses étaient claires. J’étais de gauche. Aujourd’hui, je ne sais plus quoi dire. Il y a comme un miroir avec deux profils qui ne disent pas la vérité mais pensent la détenir. La peur nous renferme. Mais quelque chose va commencer à émerger de notre côté.« Bien sûr que je ne comprends pas et n’excuse pas les attaques au couteau. Il faudrait être fou ! Il n’y a aucune justice dans la haine et le meurtre. Si vous êtes désespérés, hurlez, mais ne tuez pas. Je ne sais pas comment leurs dirigeants peuvent vivre avec le fait d’envoyer des enfants à la mort. C’est comme une infection. Les mots précèdent les actions, même s’ils peuvent toujours dire qu’ils n’ont rien fait, eux. Vous devez comprendre une chose. Le monde n’a pas montré beaucoup d’amour à l’égard du peuple juif. C’est un des plus petits pays au monde, et c’est tout ce qu’on a. Mais on n’est pas venu ici pour être des conquérants, des vainqueurs. Ce n’est pas le rôle des juifs dans le monde. On a été jetés hors de ce pays il y a deux mille ans. Les Arabes sont restés là ensuite, et on ne peut l’ignorer. Il y a un peuple palestinien. La réalité est tellement compliquée. « A cause des attaques, je ne vais plus au supermarché, je me fais livrer. Il y a deux jours, je suis allée à Jérusalem pour voir mes parents. J’ai pris la voiture, il était hors de question de prendre le bus ou le train. J’ai quand même eu peur sur la route. Je garde tout le temps les yeux ouverts. Quand je sors mon chien, je me dis : “Comprendra-t-il, s’il arrive quelque chose, qu’il faut soudain courir très vite ?” Je sors le moins possible, je regarde partout. En arrivant ici pour la manifestation, je me suis dit, mince, il y a beaucoup de monde, c’est le lieu parfait pour une attaque. Mon frère est chauffeur de taxi. Ça aussi, ça fait peur. Mes parents sont revenus de l’étranger la semaine passée. Ils ont raté un vol et sont restés bloqués quatre heures à Istanbul. J’étais terrifiée. »« J’ai quitté Jérusalem pour Tel-Aviv en 1995, quand Rabin est mort et que les bus explosaient [pendant la seconde Intifada]. C’était trop pour moi. Je ne supportais plus d’avoir peur tout le temps. Ce qu’on était, ce qu’on pensait il y a vingt ans n’est plus pertinent. On était naïfs. Ils veulent vraiment nous tuer, de tout leur cœur, ces terroristes. La violence vous fait croire que la peur contrôle le monde. J’espère que la lumière sera plus grande que l’ombre. »Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant)ReporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Véronique Malécot En 2013, Sébastien Josse et Charles Caudrelier, à bord du trimaran Mod 70 Edmond de Rothschild, avaient marqué la onzième édition de la Transat Jacques-Vabre. Ils avaient parcouru les 5 400 milles nautiques (10 000 km) en 11 jours 5 heures 3 minutes et 54 secondes, au terme d’une lutte serrée avec leurs concurrents d’Oman Sail-Musandam Sydney Gavignet et Damian Foxall. Cette année, le duo reprend le départ de la Transat Jacques-Vabre dimanche 25 octobre à bord de l’Imoca Edmond de Rothschild. A la veille du départ, Sébastien Josse et Charles Caudredlier ont répondu à quelques questions pour Le Monde.Vous êtes les vainqueurs en titre de l’épreuve. Vous revenez dans une nouvelle catégorie, les Imoca, comment vous sentez-vous ?Sébastien Josse : C’est le début d’une grande histoire. Le bateau a été construit pour le Vendée Globe Challenge. C’est un premier galop d’essai avec un bateau tout neuf, il n’a que trois mois de navigation. La différence avec la dernière fois c’est qu’on était beaucoup plus entraînés, plus confiants dans le bateau du fait des navigations. Il reste beaucoup de travail. C’est donc pourquoi il est important d’être au départ de la Transat Jacques-Vabre pour la préparation du Vendée Globe. On va pouvoir savoir où on se situe et quel travail il nous reste à faire pour l’hiver prochain.Vous êtes quarante-deux bateaux à prendre le départ. Comment voyez-vous ce plateau ? Et la concurrence chez les Imoca ?Charles Caudrelier : C’est une belle année à Imoca. Il y a plein de nouveaux bateaux, c’est une bonne nouvelle dans le climat économique actuel. C’est une classe forte qui attire du monde, elle attire les sponsors. Et puis il y a l’arrivée des Ultimes. C’est un peu une incohérence quelque part car on dit qu’il y a moins en moins d’argent et on fait des bateaux de plus en plus chers. Mais ce sont des bateaux magiques, qui font rêver la France et le monde entier de la voile. La voile en France est très particulière. C’est unique au monde. Ce bassin ferait rêver n’importe quel anglo-saxons.Sébastien Josse : On a quasiment la totalité du plateau du Vendée Globe à quelques exceptions. C’est une répétition du Vendée Globe, c’est ça qui est génial. Il y a des nouveaux concepts [les foils] qui se dégagent. La Transat va nous aider à valider ces concepts ou pas. On verra. On a plutôt bon espoir.Sébastien Josse, vous avez terminé 3e de la Route du Rhum. Charles Caudrelier, vous avez terminé 3e de la Volvo Ocean Race. Allez-vous terminer 3e chez les Imoca dans cette Transat Jacques-Vabre ?Sébastien Josse : On vient pour la gagne, on ne vient pas pour figurer. Après, il y a des bateaux comme SMA ou PRB qui ont des années de mise au point. Mais le temps de mise au point ne s’achète pas. En réalité il faut un an, un an et demi de mise au point pour avoir un bateau compétitif. Ils nous manque ces heures de navigation. Mais repartir ensemble avec Charles va nous permettre de combler ce manque. Nous avons nos automatismes et nous avons confiance l’un en l’autre. Un podium serait un bel objectif et un signe très positif et gratifiant pour l’équipe et pour la suite. Mais si on finit 5e à quelques minutes du troisième, c’est bien aussi.Et quels sont vos pronostics ?Sébastien Josse : Aujourd’hui les favoris sont SMA avec Paul Meilhat et Michel Desjoyeaux, avec le bateau référence du plateau. C’est l’ancien MACIF, c’est un bateau très au point. Il y a PRB [Vincent Riou et Sébastien Col]qui est l’ancien vainqueur. Côté multicoque, avec François [Gabart] on a la même problématique, les bateaux ont été mis à l’eau en même temps. C’est sûr que Thomas [Coville] doit être plus à l’aise sur Sodebo avec toutes ses heures de navigation mais il y a aussi le très fort potentiel de Macif. Pour François c’est une course de prise en main mais il peut aussi très certainement la gagner.Voir le visuel interactif : La Transat Jacques Vabre en chiffresVéronique MalécotJournaliste-cartographe au service Infographie. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.10.2015 à 08h40 • Mis à jour le25.10.2015 à 15h50 Trois personnes ont trouvé la mort lors d’une fusillade à Marseille dans la nuit de samedi 24 à dimanche 25 octobre, selon une source policière. Deux d’entre elles étaient âgées de 15 ans, l’autre de 24 ans.La fusillade a eu lieu vers 2 heures du matin dans la cité des Lauriers, un quartier sensible du 13e arrondissement. Les victimes se trouvaient dans la cage d’escaliers d’un immeuble quand plusieurs individus à bord de deux véhicules leur ont tiré dessus avec une arme automatique, a précisé une source judiciaire citée par l’Agence France-Presse (AFP).Une vingtaine de cartouches de .9 mm, d’une arme automatique mais pas d’une kalachnikov, ont été retrouvées sur place. La victime de 24 ans était connue des services de police. Peu après le drame, deux véhicules brûlés ont été retrouvés à Gardanne, à une vingtaine de kilomètres au nord de Marseille. La police judiciaire a fait le lien avec la fusillade.Dans un communiqué, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a précisé que « l’hypothèse de meurtres liés au trafic de stupéfiants [était] à ce stade privilégiée ». « De tels actes de violence sont inacceptables », a-t-il ajouté. Le premier ministre, Manuel Valls, a quant à lui réagi sur Twitter en affirmant que « rien n’arrêtera[it] la détermination de l’Etat à lutter contre le crime organisé ».Fusillade à Marseille : indignation.— manuelvalls (@Manuel Valls)require(["twitter/widgets"]);Plaque tournante du trafic de drogueLa cité des Lauriers est connue comme une plaque tournante du trafic de drogue à Marseille. Elle avait fait l’objet en mai d’une vaste opération policière, mobilisant quelque 300 policieres. Une vingtaine de personnes avaient alors été arrêtées.La ville de Marseille est régulièrement le théâtre de fusillades. Le 13 septembre, un groupe en voiture avait fait feu sur un bar de nuit situé près de l’Opéra, faisant un mort et plusieurs blessés en plein centre-ville. Le 26 avril, deux hommes avaient également été tués par balle dans une épicerie de nuit des quartiers nord de la ville. Selon M. Cazeneuve, le nombre de règlements de compte à Marseille reste stable avec 11 décès depuis le début de l’année contre dix l’année dernière.Le 13 octobre, le ministre de l’intérieur avait annoncé, « d’ici à six semaines », un plan global pour lutter contre le trafic et la détention d’armes.Lire aussi :Le trafic de drogue à Marseille, côté social 15.10.2015 à 18h05 • Mis à jour le15.10.2015 à 18h42 Le député-maire de Levallois-Perret (Les Républicains) a été mis en examen pour fraude fiscale dans l’enquête sur son patrimoine. Dans ce dossier, l’élu est déjà notamment mis en examen pour corruption passive et blanchiment de fraude fiscale. Son avocat, Grégoire Lafarge, a dénoncé un « acharnement démesuré confinant à la mise à mort », sans plus de précision.Lire aussi :Sur la piste de la fortune de Patrick BalkanyDans cette enquête, l’épouse du maire de Levallois-Perret, Isabelle Balkany, a également été mise en examen pour blanchiment de fraude fiscale. Les juges soupçonnent aussi Patrick Balkany d’avoir, entre avril 2011 et janvier 2014, omis une partie substantielle de son patrimoine et « fourni une évaluation mensongère » dans les déclarations auxquelles sont soumis les élus auprès de l’autorité pour la transparence financière de la vie publique, selon une source proche du dossier. Il n’a jusqu’à présent pas été mis en examen de ce chef.L’enquête menée par les magistrats financiers Renaud van Ruymbeke et Patricia Simon concerne la propriété où vit le couple à Giverny (Eure), mais donnée à leurs enfants en nue-propriété, et trois villas, deux sur l’île antillaise de Saint-Martin et une autre à Marrakech, Dar Gyucy, qui a été perquisitionnée à la fin de juin. Autant de biens immobiliers qui ont été saisis par la justice, à l’exception d’une des deux maisons antillaises, depuis revendue.Lire aussi :Plusieurs biens du couple Balkany saisis par la justice« Le patrimoine des époux Balkany est important. Pourtant aucun bien n’est à leur nom », relève une ordonnance de saisie des juges, selon une source proche du dossier. « Ils ne disposaient pas de revenus leur permettant d’acquérir un tel patrimoine. Ils ont organisé leur insolvabilité », soupçonnent les juges, selon la même source.Lire : Tout comprendre à l’affaire Balkany 15.10.2015 à 17h49 | Clément Guillou C’est sans doute la dernière fois que les clubs français disputent l’Euroligue de basket, en raison de la création annoncée d’une Coupe d’Europe concurrente la saison prochaine sous l’égide de la FIBA, la fédération internationale. Il faudrait un exploit pour qu’ils ne terminent pas sur une triste note : depuis 2007, ils ne franchissent plus le premier tour de la compétition.Cette saison, Strasbourg et Limoges, les finalistes de Pro A ces deux dernières saisons, semblent envoyés à l’abattoir, dans des groupes relevés. Mais le président du CSP Limoges Frédéric Forte, meneur du club limougeaud lors de l’unique titre d’un club français en Euroligue (en 1993) juge raisonnable l’objectif de se qualifier pour le top 16.Un match à trois pour les clubs françaisLes quatre premières places de ces groupes de six équipes sont qualificatives pour la deuxième phase de la compétition.Strasbourg est dans le groupe A avec l’Etoile Rouge de Belgrade, Fenerbahçe, le Real Madrid, le Khimki Moscou et le Bayern Munich. La qualification ne devrait pas échapper aux Turcs, aux Espagnols et aux Russes. La quatrième place se jouera sans doute entre Strasbourg, Belgrade et Munich. A cet égard, le déplacement des Alsaciens ce soir à Belgrade (à 19h00 sur BeIn Sport 1) revêt déjà une grande importance.Limoges est dans le groupe B avec l’Efes Istanbul, l’Olympiakos Le Pirée, Vitoria, le Cedevita Zagreb et Milan. Les trois premiers sont des gros poissons européens. Zagreb et Milan sont davantage à la portée de Limoges, cependant lourdement handicapée par les blessures en ce début de saison. Le CSP débute vendredi à 20h45 contre l’Efes Istanbul (BeIn Sport 3).Le premier tour se terminera le 18 décembre.Dans quel état d’esprit aborde-t-on l’Euroligue aujourd’hui lorsqu’on est président du club double champion de France en titre ?On aimerait simplement bien défendre nos couleurs et le basket français. De juin à septembre, il y a l’équipe de France et ça marche bien mais quand vient l’hiver, nous ne sommes pas très performants… Pour que le grand public entende parler de nous, on a besoin de performances incroyables en Euroligue, de faire tomber les grands d’Europe, comme la JSF Nanterre il y a deux ans à Barcelone. Si vous ne réalisez pas ces grandes performances, vous n’existez pas et c’est normal.Au premier tour, les grosses équipes européennes sont donc prenables ?Oui ! Car si je suis le président d’Efes Istanbul [premier adversaire de Limoges, vendredi soir] ou de l’Olympiakos, je ne me dis pas : « Oh là là, demain, on a un gros match à Limoges ! » Leur gros match, ce sera au printemps et ils seront stratosphériques. Mais en octobre, voire en novembre, ils sont encore en rodage et on peut les surprendre. Après, c’est fini.Notre championnat est très beau car tout le monde peut battre tout le monde. Il y a un intérêt sportif, comme la Ligue 1 avant l’arrivée des Qataris à Paris. Mais il est faible. On s’en rend compte chaque année dès qu’on franchit les frontières. « Limoges en Euroligue, c’est Le Havre en Pro A »Quel peut-être votre objectif ?Faire bonne figure à domicile, c’est le principal. C’est ce qu’on a fait l’année dernière en inquiétant le CSKA Moscou et le Maccabi Tel-Aviv.Donc l’objectif, c’est de faire plaisir à vos supporteus ?Non, c’est de se qualifier ! Ce ne serait pas complètement irréaliste. On parle aujourd’hui du top 16 comme d’un titre de champion d’Europe, mais je reste persuadé que pour un club français, ce n’est pas une performance extraordinaire. Il n’y a pas un monde d’écart entre nous et Milan, Zagreb et Khimki Moscou.Certes, ces trois clubs proposent aux joueurs des salaires deux fois supérieurs mais il faut arrêter de se cacher derrière la masse salariale. Dire qu’il est normal de ne pas se qualifier pour le top 16, c’est insupportable. C’est un objectif acceptable pour les clubs français. Si Strasbourg et Limoges n’y sont pas, ce sera encore une contre-performance.Arrêtons de « faire du Guy Roux » et de nous plaindre d’affronter des clubs ayant le triple du budget. Si c’était impossible, Le Havre descendrait chaque année en Pro B. Ils ont un budget trois à quatre fois inférieur à nous [810 000 euros contre 2 469 000 euros] et ça ne les empêche pas de nous battre parfois et de se qualifier pour les playoffs de temps en temps [trois fois en dix ans]. Aujourd’hui, Limoges en Euroligue, c’est Le Havre en Pro A.Que vous manque-t-il, dans ce cas ?L’expérience. C’est capital. Le Havre est depuis quinze ans dans le Championnat de France. Nous étions en Euroligue l’année dernière, mais avant c’était Nanterre, Strasbourg, Le Mans… On n’emmagasine jamais suffisamment d’expérience. Et comme en plus on ne joue que dix matchs par saison…« En partant, Moerman a multiplié son salaire réel par sept »Quand vous choisissez un joueur ou un coach, le faites-vous en fonction de la Pro A ou de l’Euroligue ?Exclusivement de la Pro A. De toute façon, on ne peut pas prendre d’entraîneur étranger car les Français sont protégés par les diplômes d’Etat. Un entraîneur étranger doit passer des équivalences et ce sont des dossiers complexes. Un joueur me disait récemment : « C’est marrant, les coachs français veulent des joueurs étrangers, mais les joueurs français aimeraient bien aussi avoir des étrangers pour les coacher. »Limoges a perdu à l’intersaison son meilleur joueur, Adrien Moerman, élu meilleur joueur de Pro A l’an dernier et parti à Banvit, même pas qualifié pour l’Euroligue. Comment l’expliquez-vous ? C’est simple, et lui-même l’explique comme ça : il a multiplié son salaire par 3,5. Comme il est net d’impôt, il est en réalité multiplié par sept. Avant, lorsqu’un club français était en Euroligue, d’autres clubs européens non qualifiés pouvaient surenchérir de 20 % ou 30 %. Mais le joueur pouvait préférer être exposé en Euroligue. Aujourd’hui, l’écart est de un à six ou sept. Il n’y a pas besoin de réfléchir deux heures.L’écart entre les grands clubs et vous est encore renforcé cette année par le choix de l’Euroligue de vous verser 150 000 euros de droits de télévision au lieu de 750 000 euros la saison dernière…L’Euroligue, pour contrer l’offensive de la FIBA sur les coupes d’Europe, veut convaincre les gros clubs de rester dans sa compétition en leur reversant plus d’argent. Du coup, ils ont récupéré l’argent auparavant dévolu aux petites nations.Ça représente deux joueurs du cinq majeur. On n’a même pas pu participer au vote. C’est surprenant vu de l’extérieur, mais je ne suis même pas choqué. C’est normal : l’Euroligue, ce n’est pas le CSP Limoges. Quand on reçoit le Maccabi Tel-Aviv, les gens viennent autant voir le Maccabi que Limoges. Ce qui me surprend davantage, c’est que le raisonnement ne soit pas le même en Pro A, où les gros clubs perçoivent autant de droits télé que les petits… C’est l’école des fans !Clément GuillouJournaliste au Monde Jean-Baptiste de Montvalon Le Congrès que François Hollande envisage de convoquer en 2016 a du plomb dans l’aile. La commission des lois du Sénat vient de tirer une première rafale en déposant, jeudi 15 octobre, une question préalable à l’encontre du projet de loi constitutionnelle autorisant la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, l’un des textes susceptibles d’être inscrits à l’ordre du jour de cet éventuel Congrès.La « question préalable » est une motion de procédure signifiant qu’il n’y a pas lieu à délibérer sur un texte. Si elle est adoptée en séance, le texte est rejeté avant même d’être examiné.On n’en est pas là. Mais ce coup de semonce signifie qu’il sera particulièrement difficile pour l’exécutif de remplir les deux conditions requises : l’adoption du texte dans les mêmes termes par les deux Assemblées, puis un vote à la majorité des trois cinquièmes lors du Congrès. Un objectif qui semble quasiment hors de portée.Près d’un quart de siècle de discussionsDeux raisons à cela. La première est purement politique : on voit mal les parlementaires de droite accepter sans barguigner de donner un coup de pouce à M. Hollande un an avant l’élection présidentielle. Cet obstacle-là se dressera également sur la route des autres textes que le chef de l’Etat serait tenté d’inscrire à l’ordre du jour de cet éventuel Congrès.La seconde raison tient au sujet lui-même – la charte européenne sur les langues régionales –, qui passionne et divise dès qu’il en est question. Et il en est question à intervalle régulier, puisque, depuis près d’un quart de siècle, la France se montre incapable de décider quoi que ce soit en la matière.La Charte européenne des langues régionales et minoritaires a été adoptée sous les auspices du Conseil de l’Europe en 1992. La France a mis sept ans à la signer. C’était le 16 mai 1999, à Budapest. Seize ans plus tard, ce texte n’a toujours pas été ratifié.La ligne de fracture – qui traverse les principaux partis – est juridico-politique. Elle sépare grossièrement les jacobins-républicains « purs » d’une part, farouches défenseurs de l’indivisibilité de la République et de l’unicité du peuple français, les girondins ou partisans d’une reconnaissance explicite de la diversité d’autre part.Trouver un chemin juridiquement praticablePour trouver un chemin médian et juridiquement praticable, la France avait accompagné sa signature, en 1999, d’une « déclaration interprétative » rappelant que, pour la France, le « groupe » – notion utilisée dans la charte – « renvoie aux individus qui le composent et ne peut en aucun cas former une entité qui en serait distincte, titulaires de droits qui lui seraient propres ».La charte et la déclaration interprétative sont deux textes « difficilement compatibles entre eux », a jugé le Conseil d’Etat dans l’avis défavorable (mais non contraignant) qu’il a rendu au gouvernement, le 30 juillet. Insérer dans notre Constitution cette double référence, estime la plus haute juridiction administrative, « introduirait une contradiction interne génératrice d’insécurité juridique ».Lire aussi :Nouvel obstacle à la ratification de la Charte des langues régionalesPrésident de la commission des lois du Sénat – et rapporteur du texte –, Philippe Bas (Les Républicains), l’a clairement indiqué, jeudi, sur son compte Twitter : « Le Sénat veut enterrer une révision constitutionnelle inutile car ne permettant de respecter ni la Constitution ni la charte ! »Ce message était une réponse à son homologue de l’Assemblée nationale, Jean-Jacques Urvoas (PS), élu du Finistère qui, sur le même canal, avait déploré en ces termes la décision prise au Palais du Luxembourg : « Le Sénat cherche à enterrer la ratification de la Charte… » @JJUrvoas non: le senat veut enterrer une révision constitutionnelle inutile car ne permettant de respecter ni la constitution ni la charte!— BasPhilippe (@Philippe Bas)require(["twitter/widgets"]);Ce bref échange entre les présidents des commissions des lois des deux Assemblées montre que le consensus n’est pas vraiment à l’ordre du jour.Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.10.2015 à 16h57 • Mis à jour le15.10.2015 à 17h01 | Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) Un deuxième réacteur nucléaire a redémarré, jeudi 15 octobre au Japon, dans une certaine indifférence. Il s’agit de la tranche numéro 2 de la centrale Sendai, installée à Satsumasendai dans le département de Kagoshima (sud-ouest) et propriété de la Compagnie d’électricité du Kyushu (Kyuden). Cette même installation abrite le premier réacteur ayant repris du service après l’arrêt du parc nucléaire nippon ayant suivi la catastrophe de Fukushima de 2011. C’était en août et, à l’époque, la relance s’était déroulée sur fond d’importantes manifestations ayant mobilisé jusqu’à l’ancien premier ministre Naoto Kan, en poste de juin 2010 à août 2011. Cette fois, quelque 70 personnes se sont rassemblées devant la centrale pour exprimer leur « inquiétude persistante ».Lire aussi :Nucléaire : le retour en arrière du JaponLe redémarrage du deuxième réacteur de Sendai a peu été couvert par la presse et le gouvernement du premier ministre Shinzo Abe n’en a guère parlé. La relance du nucléaire, toujours impopulaire, fait pourtant partie de ses priorités. Selon l’engagement nippon sur la réduction des gaz à effet de serre dévoilé en juin dans la perspective de la COP21, l’atome devrait générer 20 % à 22 % de l’électricité nippone en 2030.Lire aussi :Le Japon relance le nucléaire, malgré l’hostilité de sa populationLe puissant ministère de l’économie, du commerce et de l’industrie (METI) appuie cette orientation. Chargé des questions énergétiques, il aurait selon l’hebdomadaire de centre gauche Sunday Mainichi tout fait pour saboter la politique amorcée en 2011 après Fukushima par M. Kan qui voulait orienter le Japon vers la sortie du nucléaire à l’horizon 2040.Réduire la facture énergétiqueProches de M. Abe, les grandes entreprises ont également poussé dans ce sens, avec pour objectif premier de réduire la facture énergétique. Le Japon a augmenté ses importations de gaz et de charbon pour compenser l’arrêt de ses centrales nucléaires. Dans le même temps, le METI comme les géants de l’industrie souhaitent exporter les technologies nucléaires nippones.Certains des 42 réacteurs encore en service pourraient redémarrer dans les années à venir. Le numéro 3 de la centrale Ikata, dans le département d’Ehime (ouest), pourrait être le prochain, même s’il a été bâti à proximité de la ligne tectonique médiane du Japon, l’une des zones de failles les plus actives et donc les plus dangereuses.Ce point rappelle les problèmes liés à la catastrophe de Fukushima, provoquée par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011. Outre les problèmes du démantèlement d’un site ayant subi la fonte de trois de ses six réacteurs, la persistance du risque sismique et les difficultés pour empêcher les écoulements d’eau hautement contaminée, les questions sanitaires restent posées.Le 7 octobre, une équipe dirigée par Toshihide Tsuda, chercheur de l’université d’Okayama, a mis en ligne sur le site de la publication médicale Epidemiology les résultats d’une étude mettant en évidence « un excès de cancers de la thyroïde détectés par ultrasons chez les enfants et les adolescents du département de Fukushima dans les quatre ans qui ont suivi l’accident nucléaire ».Cancer de la thyroïde en hausse à FukushimaLa quasi-totalité des 370 000 enfants du département ont été examinés. Selon les plus récentes statistiques, dévoilées en août, 137 cas suspects ou confirmés de cancer de la thyroïde ont été détectés, 25 de plus qu’il y a un an. Or la moyenne des cas de ce cancer ne dépasse pas les 1 à 2 par million d’enfants au Japon. « C’est 20 ou 50 fois plus que ce que nous attendions », fait remarquer M. Tsuda. « Il semble difficile d’expliquer ces cas par l’augmentation des examens ».« Sans mesure d’exposition aux radiations, nuance cependant Shoichiro Tsugane, directeur du Centre national de recherche sur la prévention du cancer, aucun lien spécifique ne peut être établi entre les cas de cancer et les radiations. » Des chercheurs font également remarquer que les quantités d’iode radioactif – à l’origine des cancers de la thyroïde – rejetées dans l’atmosphère au moment de la catastrophe de Fukushima étaient très inférieures à celles de Tchernobyl. En Ukraine et en Biélorussie, les premiers cancers de la thyroïde avaient été observés quatre à cinq ans après le drame. Lire aussi :Fukushima : une première commune totalement évacuée de nouveau habitablePhilippe Mesmer (Tokyo, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.10.2015 à 16h36 • Mis à jour le15.10.2015 à 17h53 Une mesure d’urgence pour les départements. La ministre de la décentralisation, Marylise Lebranchu, a annoncé, jeudi 15 octobre à Troyes, que le gouvernement allait aider en urgence une dizaine de départements en grande difficulté pour financer le revenu de solidarité active (RSA) et qu’une réflexion allait être engagée sur sa « recentralisation » éventuelle au niveau de l’Etat.Lire aussi :Qui pourra bénéficier de la « prime d’activité » ?Un travail sera également conduit jusqu’à la fin mars par le gouvernement et les responsables des départements sur une possible reprise en charge du RSA au plan national. Mais « si l’Etat reprend le RSA, il doit reprendre les ressources » afférentes, a-t-elle prévenu, reprenant une idée émise le 8 octobre par Manuel Valls. La date retenue pour que le premier ministre puisse rendre ses arbitrages, à la fin de mars, est celle à laquelle les départements devront avoir voté leur projet de budget pour 2016. La ministre s’est, en revanche, refusée à chiffrer le montant des aides qui pourraient ainsi être accordées aux départements.« Faire un à plat de tous les minima sociaux »Une mission va par ailleurs être confiée à un parlementaire « pour faire un à plat de tous les minima sociaux », a-t-elle encore indiqué lors du 85e congrès de l’Assemblée des départements de France (ADF) qui s’est ouvert à Troyes.Lire aussi :Budget 2016 : le casse-tête des 16 milliards d’économiesLa situation des départements concernés devra être étudiée attentivement, car « il est très important de pouvoir dire qu’un tel est aidé parce que telle économie de gestion a été faite », a-t-elle précisé. Cette aide d’urgence devrait être votée lors de l’examen de la traditionnelle loi de finance rectificative en fin d’année.L’ADF alerte depuis des mois le gouvernement sur les difficultés des départements pour financer le RSA, dont le nombre de bénéficiaires a explosé en quelques années. Dominique Bussereau (Les Républicains), président de l’ADF, a regretté le « manque de précision » des engagements de Mme Lebranchu et rappelé l’urgence de la situation.Une dizaine de départements cette année, et une quarantaine en 2016, ne devraient pas être en mesure de boucler leur budget en raison du coût du RSA, selon une estimation retenue aussi bien par le gouvernement que par les représentants des départements. 15.10.2015 à 16h21 | Grégoire Orain Pour la première fois de son histoire, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a abrogé l’autorisation de diffusion d’une chaîne. Accessible sur la télévision numérique terrestre (TNT), Numéro 23 ne pourra plus diffuser ses programmes à partir du 30 juin 2016, date à laquelle la décision du CSA prendra effet. Cette annonce porte un coup d’arrêt à la vente de la chaîne à NextRadioTV (BFM-TV, RMC, etc.). C’est aussi le dernier acte d’un long conflit opposant le propriétaire de Numéro 23, le groupe Diversité TV, au gendarme de l’audiovisuel. Qu’est-ce que la chaîne Numéro 23 ?En novembre 2012, le CSA décide d’attribuer six nouvelles chaînes accessibles sur la TNT. Parmi elles, Numéro 23. Créée à l’initiative de Pascal Houzelot (également membre du conseil de surveillance du groupe Le Monde) qui en est le principal actionnaire, elle se présente comme « la chaîne de la diversité », qu’il s’agisse des origines culturelles ou sociales, de l’orientation sexuelle ou du handicap.Lire : La future chaîne de la diversité présente sa grilleElle espère alors atteindre 1 % de part d’audience fin 2015, notamment grâce à un talk-show mené par Christophe Hondelatte le dimanche. En réalité, elle n’attirera que 0,7 % des spectateurs. Le 2 avril, Numéro 23 annonce être entrée en négociations exclusives avec le groupe audiovisuel NextRadioTV en vue d’un rachat pour un montant de 88,3 millions d’euros.Lire aussi :TNT : Numéro 23 dans l’escarcelle de NextRadioTV Pour quels motifs le CSA a-t-il abrogé l’autorisation de diffusion de Numéro 23 ?Pour être effective, la vente doit cependant être approuvée par le CSA. En juin, le gendarme de l’audiovisuel saisit son rapporteur indépendant pour éclaircir les conditions de la présence d’un actionnaire russe arrivé fin 2013 dans la société. L’investisseur est le groupe audiovisuel russe UTH. Pour 10 millions d’euros, il a acquis 15 % de la chaîne. Une opération qui a conduit à la modification du pacte d’actionnaires de Diversité TV.« Cette opération a été dissimulée au Conseil malgré plusieurs relances de sa part, le pacte n’ayant été finalement reçu que le 25 mai 2015 », observe le CSA. Aux yeux du régulateur, cette opacité se double d’un manquement de la chaîne au respect de ses obligations en matière de représentation de la diversité.Surtout, le Conseil a la conviction que les conditions de ce pacte d’actionnaires anticipaient sur une « cession rapide » de la chaîne. Un objectif contraire aux déclarations de Numéro 23, qui s’était engagée en 2012 au moins jusqu’en 2019.Lire aussi :L’autorisation de diffusion de la chaîne Numéro 23 suspenduePour le CSA, les 88,3 millions d’euros promis par NextRadioTV reposent, « à titre principal, sur la valeur de l’autorisation qui lui a été donnée ». En clair, ses actionnaires vont s’enrichir en vendant une fréquence qui leur a été attribuée gratuitement. Pascal Houzelot aurait ainsi « dès mai 2013 […] cherché avant tout à valoriser à son profit l’autorisation obtenue ». « Le Conseil a considéré qu’une telle démarche était constitutive d’un abus de droit entaché de fraude », achève le communiqué du CSA. Qu’attendre après la décision du CSA ?Sans autorisation de diffuser, Numéro 23 ne présente plus d’intérêt à court terme pour NextRadioTV, même si le patron de ce groupe, Alain Weill, assure maintenir son intérêt. L’autorité a laissé une porte de sortie à Diversité TV : la chaîne pourrait retrouver son autorisation de diffusion si elle modifie son pacte d’actionnaires d’ici au 30 juin 2016. Mais même dans ce cas de figure, la perspective d’une vente à court terme s’éloigne pour M. Houzelot. Celui-ci, comme Alain Weill, a la possibilité d’attaquer la décision du CSA devant le Conseil d’Etat. Pourquoi la vente de Numéro 23 fait-elle polémique ?A l’Assemblée, des députés de droite et de gauche ont dénoncé, dès l’annonce de la vente, la plus-value escomptée par les actionnaires de Numéro 23 : puisque le CSA attribue les fréquences audiovisuelles gratuitement, les actionnaires de la chaîne pouvaient réaliser « des bénéfices sur une ressource publique », estimait alors la députée (PS) Martine Martinel.Lire aussi :Numéro23 : polémique sur une plus-value « scandaleuse »Jusqu’alors, les ventes devaient répondre à des obligations législatives : une chaîne de la TNT ne pouvait être cédée qu’après deux ans et demi de détention, et toute plus-value était taxée à hauteur de 5 %. La vente de Numéro 23 à NextRadioTV ne contrevenait cependant pas à ces règles. Ce débat a-t-il eu un impact législatif ?Oui. En juin 2015, les parlementaires ont conçu une nouvelle mesure : en cas de vente d’une chaîne, la taxation appliquée a été fixée à 20 % du prix de vente si la chaîne est vendue moins de cinq ans après son attribution, à 10 % entre cinq et dix ans, et à 5 % au-delà.Cette mesure devait d’abord être intégrée à la loi Macron, votée durant l’été. Mais le Conseil constitutionnel a estimé qu’elle était un « cavalier législatif » sans rapport avec l’objet de la loi, et l’a donc censurée. La mesure sera finalement adoptée dans le cadre d’un texte à part, le 5 octobre.Grégoire OrainJournaliste au Monde Stéphane Foucart Chaque semaine jusqu’à la COP21, Le Monde consacre une série aux hoax climatiques, pour décrypter et démystifier les nombreuses contre-vérités qui circulent sur le changement climatique.L’idée que des variations de l’activité solaire puissent expliquer le changement climatique en cours est très répandue dans la blogosphère climatosceptique. Un petit nombre de travaux ont en effet été publiés ces dernières années, proposant un lien entre l’envolée récente des températures et les fluctuations du Soleil. Cette théorie, qui ne remet pas en cause la réalité de l’effet de serre, s’est avérée invalide et n’a plus cours dans la communauté scientifique compétente. Pourtant, l’idée n’était pas absurde. En voici l’histoire.Le premier à avoir tenté de faire le lien entre l’activité solaire et le climat terrestre est l’astronome (et compositeur) britannique William Herschel (1738-1822). En 1801, il met en relation le nombre de taches apparaissant à la surface du Soleil et les cours du blé. Il constate que, plus le nombre de taches solaires est élevé, moins le prix du blé est élevé l’année suivante, signe de bonnes récoltes. A l’inverse, lorsque le nombre de taches solaires est faible – indice d’une activité solaire réduite – le prix du blé est élevé, signature de récoltes médiocres. Les variations du Soleil, suggérait Herschel, pouvaient expliquer les conditions météorologiques donnant de bonnes ou de mauvaises récoltes…Assez rudimentaire, l’exercice mené par le grand astronome n’a jamais été considéré comme concluant, vu le peu de données dont il disposait. Mais il consacre le début d’un certain intérêt scientifique pour les liens entre l’humeur de notre étoile et les fluctuations du climat.Taches solaires et températurePresque deux siècles plus tard, en 1991, deux géophysiciens danois, Eigil Friis-Christensen et Knud Lassen, publient dans la revue Science une analyse mettant en évidence un lien entre le nombre de taches solaires et le réchauffement constaté alors depuis quelques décennies à la surface de la Terre. Les auteurs ne se prononçaient pas sur le mécanisme par lequel le nombre de taches à la surface de l’astre de jour pouvait avoir un impact sur la température : ils se bornaient principalement à constater un lien statistique.L’étude de MM. Friis-Christensen et Lassen a été intensément commentée dans la décennie qui a suivi sa publication. Selon la base de données Scopus, elle a été citée plus de 530 fois dans la littérature scientifique ! Pour autant, elle n’a jamais vraiment convaincu les spécialistes du climat : le Soleil varie selon un cycle d’onze ans environ, mais entre ses périodes de haute et de basse activité, la variation d’énergie qu’il envoie sur Terre ne dépasse guère 0,1 %. Pas de quoi expliquer les fluctuations de température terrestre : pour faire bouger de 0,85 °C le thermomètre de la basse atmosphère – l’augmentation de la température depuis l’ère préindustrielle –, il faut introduire une énergie considérable dans le système climatique. Energie supplémentaire que l’astre de jour semble incapable de fournir, même au plus haut de sa forme…« Cosmo-climatologie »Alors ? En 1997, Eigil Friis-Christensen revient à la charge avec un jeune chercheur, Henrik Svensmark, et les deux scientifiques publient un article dans la revue Journal of Atmospheric and Solar-Terrestrial Physics (JASTP), dont l’ambition est de documenter « le chaînon manquant » dans le lien entre Soleil et climat. Les deux chercheurs croient avoir trouvé le mécanisme mystérieux, grâce auquel une minuscule variation de l’intensité du rayonnement solaire peut avoir une influence considérable sur le climat terrestre. La clé, disent-ils, est le rayonnement cosmique, ce flux de particules qui bombardent en permanence la Terre.Voici le mécanisme imaginé par les chercheurs danois, repris des travaux du physicien américain Edward Ney, publiés en 1959 dans la revue Nature. Lorsque le Soleil est au maximum de son activité, son champ magnétique augmente. Et si son magnétisme augmente, il détourne plus de rayons cosmiques. Ainsi, moins de particules pénètrent, depuis l’espace, dans l’atmosphère terrestre. Le rapport avec le climat ? Les auteurs font le postulat que ces particules contribuent à la formation des nuages. L’abondance de rayonnement cosmique permet, disent-ils, une augmentation de la couverture nuageuse. Les deux chercheurs prétendent avoir inventé une nouvelle climatologie : la « cosmo-climatologie ».Le hic est que s’ils ont raison et que cet effet existe, alors il est plus fort dans la haute atmosphère, où l’abondance de particules cosmiques est la plus élevée. Or les nuages de haute altitude accentuent l’effet de serre. A suivre MM. Svensmark et Friis-Christensen, l’augmentation de l’activité solaire ferait baisser la couverture nuageuse en altitude, réduisant ainsi l’effet de serre, ce qui aurait pour effet de… refroidir la Terre ! Plus le Soleil est chaud, plus la Terre est froide ? Difficilement défendable…Des corrélations faussesPiqué par ces travaux, un autre physicien danois, Peter Laut (université technique du Danemark), tente méthodiquement de reproduire les calculs des tenants de la théorie solaire. Ce qu’il découvre est assez troublant. En 2000, avec le physicien Jesper Gundermann (Agence danoise de l’énergie), il montre, dans la revue Journal of Geophysical Research, que la publication séminale de 1991 de M. Friis-Christensen est en réalité erronée. Les corrélations mises en évidence disparaissent largement sur des périodes de temps plus longues que celle judicieusement analysée. L’étude à partir de laquelle tout est parti, citée plus de 500 fois dans des études ultérieures, était donc simplement... fausse !Trois ans plus tard, M. Laut montre dans JASTP que les autres travaux des mêmes auteurs sont tout autant sujets à caution. L’article de M. Laut, rédigé sabre au clair, précise que ses analyses « montrent que les corrélations fortes mises en évidence » par ces auteurs « n’ont été obtenues que par des manipulations incorrectes des données physiques ».Toute la théorie solaire est donc fondée sur de simples erreurs… Depuis, plusieurs publications ont montré que les travaux en questions ne reposaient sur rien ou pas grand-chose. Dans une étude publiée en 2012, par le Journal of Space Weather and Space Climate, des chercheurs conduits par Benjamin Laken (Institut d’astrophysique de Ténérife, Espagne) ont ainsi montré à partir d’un grand nombre d’observations, qu’il n’existait pas de « lien robuste » entre couverture nuageuse et intensité du rayonnement cosmique. D’autres équipes sont parvenues à des conclusions semblables.Ce n’est pas faute d’avoir pris au sérieux le mécanisme proposé. A Genève, le CERN a même lancé une expérience, baptisée CLOUD, cherchant à reproduire en condition contrôlée les mécanismes par lesquels les rayons cosmiques pourraient contribuer à favoriser la formation des nuages. Mais l’expérience n’a pas apporté la preuve, tant s’en faut, qu’un tel phénomène puisse avoir un effet sur le changement climatique en cours…Une idée qui a du mal à mourirLe Soleil n’est donc pas la cause dominante du réchauffement récent – ce qu’au demeurant les climatologues savent depuis longtemps, grâce à d’autres éléments de preuve… Mais, comme toutes les idées commodes, celle-ci a du mal à mourir. En 2007, une équipe de géologues français de l’Institut de physique du globe de Paris (IPGP), conduite par le géomagnéticien Vincent Courtillot, publie dans Earth and Planetary Science Letters (EPSL) un article suggérant là encore une corrélation forte entre la température de la Terre et l’activité solaire. La figure maîtresse de leur publication continue à circuler, à haut débit, sur Internet. Mais, comme Peter Laut le fit avec les travaux de MM. Svensmark et Friis-Christensen, deux chercheurs français, Edouard Bard (Cerege, Collège de France) et Gilles Delaygue (UJF, Laboratoire de glaciologie et de géophysique de l’environnement) ont tenté de reproduire les courbes de M. Courtillot et son équipe. Surprise : ils découvrent que des erreurs d’attribution de données se sont glissées dans leur travail. Ce qui est présenté comme la température moyenne terrestre ne l’est pas. Ce qui est décrit comme l’irradiance totale du Soleil ne l’est pas non plus… Une fois corrigée par MM. Bard et Delaygue, la figure de M. Courtillot et son équipe n’a plus la même physionomie. Et montre, au contraire, que l’augmentation récente de la température terrestre n’a pas de liens avec l’activité solaire. En réalité, il aurait simplement fallu une phrase pour démonter le mythe de la théorie solaire : depuis six décennies, le Soleil est de plus en plus faible et les températures de plus en plus élevées. Non seulement l’astre de jour n’a jusqu’à présent pas contribué au réchauffement en cours, mais il a plutôt eu tendance à ralentir la hausse récente des températures… Cherchez l’erreur !Lire aussi notre précédent hoax :Hoax climatique #1 : « Le réchauffement s’est arrêté en 1998 »Stéphane FoucartJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 15.10.2015 à 15h32 • Mis à jour le15.10.2015 à 16h15 | Laurence Girard Après la fermeture à titre conservatoire de l’abattoir municipal d’Alès, à la suite de la diffusion sur Internet de vidéos tournées par l’association de défense des animaux L214, et montrant des animaux encore vivants au moment de la découpe, de nombreuses questions se posent sur la réglementation en vigueur dans ces entreprises.Au niveau européen, le bien-être animal est une composante prise en compte. Pour preuve, le règlement communautaire publié en septembre 2009, intitulé « protection des animaux au moment de leur mise à mort ». Ce texte qui a remplacé une directive datant de 1993, a renforcé les règles en vigueur et a souhaité mieux harmoniser les pratiques entre les 28 Etats membres.Lire aussi :L’abattoir municipal d’Alès fermé après la diffusion d’images choquantesLe texte reconnaît en préambule que la mise à mort « provoque douleur, peur, détresse et autres formes de souffrance » et qu’il faut prendre toutes les mesures possibles pour tenter de les atténuer. « C’est une question d’intérêt public qui influe sur les consommateurs vis-à-vis des produits agricoles », ajoute le règlement.Le texte est entré en vigueur dans chaque Etat membre en janvier 2013. Avec la liberté laissée à chacun de durcir encore les règles s’il le souhaitait. Il fixe un cadre avec quelques grands chapitres.Les prescriptions sur l’installation et l’environnement de la mise à mortL’installation doit être prévue pour que les animaux soient propres, ne soient pas blessés, ne glissent pas, ne souffrent pas de faim ou de soif, de froid ou de chaud, et ne présentent pas de signe de peur.Les méthodes d’étourdissementLes animaux ne doivent être mis à mort qu’après étourdissement. L’animal doit être maintenu en état d’inconscience et d’insensibilité jusqu’à sa mort. Et si la méthode d’étourdissement n’entraîne pas la mort, le procédé de mise à mort doit s’appliquer le plus tôt possible.Les méthodes d’étourdissement ou de mise à mort peuvent évoluer techniquement à condition qu’elles apportent un plus pour le bien-être de l’animal. Toutefois, en cas d’abattage rituel, le texte européen souligne que le principe d’étourdissement peut ne pas être appliqué.Contrôle de l’étourdissementLa personne chargée de l’étourdissement ou une autre personne désignée dans l’entreprise doit régulièrement contrôler l’état des animaux pour vérifier que les méthodes d’étourdissement fonctionnent. Les abattoirs doivent mettre en place des procédures de contrôle avec des critères et des indicateurs.Certificat de compétenceLa mise à mort et les opérations annexes sont effectuées uniquement par des personnels possédant le niveau de compétences approprié. Chaque Etat membre doit désigner une autorité compétente qui délivrera un certificat de compétence accordé après une formation et un examen.Matériel d’étourdissementLes appareils d’étourdissement doivent aussi être contrôlés et entretenus. Toutes les opérations doivent être notées sur un registre. De plus, un matériel de rechange doit être disponible en cas de problème.Guide de bonnes pratiquesChaque Etat membre doit élaborer et diffuser un guide des bonnes pratiques.Interdiction de méthodes d’immobilisation des bovinsDes méthodes comme suspendre ou hisser des animaux conscients, endommager la moelle épinière ou utiliser des courants électriques pour immobiliser sans étourdir sont interdites.Nomination d’un responsable du bien-être animalChaque abattoir doit nommer un responsable du bien-être animal qui doit veiller à l’application de ce règlement européen. Il est sous l’autorité directe de l’exploitant et est en mesure d’exiger du personnel de modifier ses pratiques. Il doit tenir un registre des améliorations apportées. Il doit posséder le certificat de compétence.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Yann Bouchez C’est l’un de ces faits divers sportifs qui disparaissent presque sans que l’on s’en aperçoive, effacé par d’autres actualités. Il y a un peu plus d’un an pourtant, l’affaire secoua l’athlétisme français. A l’été 2014, quelques semaines avant les championnats d’Europe de Zurich, la révélation du contrôle positif du lanceur de marteau Quentin Bigot au stanozolol, un stéroïde anabolisant, fit très mauvais genre. D’autant plus que le jeune athlète, 21 ans à l’époque, champion d’Europe Espoirs et sélectionné lors des Jeux de Londres en 2012, déclarait se doper depuis deux ans et mettait en cause son entraîneur Raphaël Piolanti, manageur des lancers de la Fédération française d’athlétisme (FFA).Entendu en commission de discipline le 24  juillet 2014, le lanceur évoquait alors « un engrenage » et assurait que son coach le fournissait en produits dopants. L’accusation, grave, était alors farouchement niée par M. Piolanti, qui accusait son ex-athlète de se défausser sur lui. Le Monde avait rencontré, à l’automne 2014, les deux acteurs touchés par cet épisode. Parole contre parole, deux versions irréconciliables.Lire aussi :L’aiguille et le marteauPlus d’an après, l’affaire a complètement disparu des radars médiatiques. Sur le plan sportif, cela peut se comprendre. Suspendu quatre ans, dont deux ans ferme, Quentin Bigot ne pourra plus disputer de compétition officielle avant le 11 juillet 2016. Raphaël Piolanti, lui, a été écarté du poste de manageur des lancers, et ne devrait vraisemblablement plus entraîner à haut niveau. A l’automne 2014, il déclarait au Monde : « Le domaine sportif ne m’intéresse plus, je suis écœuré. »Lire aussi : Dopage : l’affaire Bigot-Piolanti, parole contre paroleSur le plan de la justice, en revanche, l’information judiciaire ouverte en août 2014 se poursuit, sans faire de bruit. Raphaël Piolanti reste mis en examen pour « exercice illégal de la médecine et de la pharmacie », « incitation à l’usage de dopants », « administration à un sportif de produits dopants » et « acquisition, détention, offre ou cession à un sportif de produits dopants ».Son contrôle judiciaire lui interdit de sortir de France sans accord du juge de l’instruction et il doit se rendre une fois par mois au commissariat proche de son domicile. Surtout, il ne peut plus exercer son métier d’éducateur sportif. « Pour l’instant, ses activités professionnelles sont en suspens, explique son avocate, Me Marlène Schott, comme il a toujours travaillé que là-dedans [le secteur sportif]. »Raphaël Piolanti maintient sa version devant le jugeAprès avoir refusé de s’exprimer devant le juge d’instruction, en août 2014, à l’issue de la garde à vue, M. Piolanti a une nouvelle fois été confronté à Jean-Marie Caronna, en mars. Devant le juge, il a accepté de parler et maintenu ses positions, selon son avocate.D’après nos informations, les gendarmes de la section de recherches de Metz, chargés de l’enquête, ont entendu un pharmacien allemand qui tient une officine où M. Piolanti est soupçonné de s’être rendu à plusieurs reprises. Mais difficile d’en savoir plus pour l’instant sur les avancées éventuelles de ce dossier. Contactée par Le Monde, la gendarmerie de Lorraine ne souhaite pas communiquer sur une affaire « toujours en cours ». Selon Me Schott, il n’y a pas eu d’élément nouveau significatif, les accusations reposant sur les déclarations d’ex-athlètes de M. Piolanti.Des progrès ou non de l’information judiciaire, Quentin Bigot semble désormais assez loin. Depuis l’automne dernier, il a juste reçu quelques coups de fils occasionnels des enquêteurs « qui viennent aux nouvelles ». D’un éventuel procès, il attend peu de choses. « Peu importe ce qu’il se passe, j’espère juste que ça se termine rapidement », dit-il.Il lui a fallu apprendre à se reconstruire. Loin du sport de haut niveau, loin de l’attention des médias. Les soutiens, il pouvait les « compter sur les doigts des deux mains » après son contrôle positif. Alors, forcément, la fin de l’année 2014 a été rude. Il perd « presque 15 kilos ». Tient le coup avec des antidépresseurs. Ses parents sont là aussi, pour l’aider. En octobre, il envoie « un mail de détresse » à la FFA. Pas de réponse. « Ils n’ont pas répondu, mais, quelque part, je peux les comprendre. Je comprends avec le recul qu’avec ce que j’ai fait j’ai pu les décevoir, relativise-t-il. C’est dommage qu’il n’y ait pas eu plus d’humanité, mais je peux comprendre leur point de vue. »Quentin Bigot l’assure : il est reparti sur de bons rails. Il vient de terminer une formation de conducteur de train – « un peu mon rêve d’enfant » -, entamée en février. Il a commencé à travailler pour VFLI, « une entreprise privée qui fait du transport de marchandises dans toute la France ». Récemment, il a appris qu’il était affecté à Creutzwald, dans sa Moselle natale. Une nouvelle vie active se profile. Mais il n’a pas laissé le marteau de côté. « J’ai repris l’entraînement tranquillement, vers décembre 2014, explique-t-il. Ça commençait à me manquer. »« Connerie de jeunesse »En février, quand il a dû se déplacer cinq jours par semaine pour suivre sa formation de conducteur, à Autun, en Bourgogne, il a tout de même réussi à continuer à lancer, avec l’aide du club local, qui lui a prêté les clés de l’installation et donné accès à la salle de musculation. « Ils m’ont gâté. J’ai pu maintenir un petit rythme sympa. J’ai, quand même, réussi à faire, à l’entraînement, en juin, près de 77 mètres à l’entraînement. »Une performance pas si éloignée de son record (78,58 m) et qui en ferait, de loin, le meilleur performeur français de l’année, au niveau d’un top 5 aux derniers Mondiaux de Pékin. Mais l’athlète tient à prévenir : « Il y en a qui m’ont dit : “Il y a sûrement des restes de produits.” C’est totalement faux. Je me suis renseigné. J’ai vu plusieurs médecins, je leur ai dit ce que j’avais pris comme produits et ils m’ont répondu que c’était impossible qu’ils fassent encore effet. » Désormais, la prochaine échéance est claire. « Le 11 juillet 2016, c’est la fin de ma suspension. Et le 11 juillet 2016, il y a une compétition à Metz. La date est cochée. »Et le lanceur, désormais entraîné par Pierre-Jean Vazel, de se projeter sur un hypothétique retour en équipe de France : « Je vais pas mentir, ça m’inquiète un peu [en mai, il a été taclé publiquement par le marcheur Yohann Diniz]. Je ne suis pas quelqu’un avec une grosse carapace. Je m’excuserai auprès d’eux [les autres membres de l’équipe de France] quand je les reverrai, mais mieux que ça, je ne pourrai pas faire. Après, c’est à eux de m’accepter ou pas. Mais j’essaierai de leur monter que j’ai fait une erreur et que c’était vraiment une connerie de jeunesse. Je pense que je vais vraiment être l’athlète que je devais être à partir de maintenant. »Yann BouchezJournaliste au service SportSuivreAller sur la page de ce journaliste Romain Geoffroy Des chevaux étourdis manifestent des signes de conscience au moment de la saignée, des cochons entassés dans une fosse asphyxiés au CO2, des vaches accrochées tête en bas se débattent pendant de longues minutes avant de se vider de leur sang… Par des images très dures tournées au printemps dernier et sobrement commentées par l’actrice Hélène de Fougerolles, l’association de défense des animaux L214 a voulu mobiliser l’opinion publique sur les conditions d’hygiène et de souffrances animales de l’abattoir municipal d’Alès, dans le Gard.Après avoir refusé au cours de la journée du mercredi 14 octobre de commenter ces vidéos, la mairie d’Alès s’est contentée d’envoyer un communiqué de presse dans la soirée. Le maire (Les Républicains) de la ville, Max Roustan s’y dit « ému par ces images » et ordonne « la fermeture immédiate à titre conservatoire de l’établissement ainsi que le lancement d’une enquête administrative interne sur d’éventuels manquements aux normes d’abattage des animaux ». La mairie précise que des sanctions seront prises si des fautes sont reconnues à l’issue de l’enquête, « pouvant aller jusqu’à la fermeture définitive de l’abattoir ».« Un carnage quotidien »Avec « plus de cinquante heures de prises de vues nettes et précises » tournées clandestinement sur une dizaine de jours entre avril et mai, l’association L214 dit vouloir montrer objectivement ce qui se passe à l’intérieur de cet abattoir, « une véritable boîte noire tenue à l’écart du public » où « se produit un carnage quotidien ». Selon Le Point, les militants de la cause animale avaient déjà porté plainte pour cruauté envers les animaux avant même la réaction de la mairie.Sur son site, L214 met à disposition plusieurs rubriques : « Chevaux », « Moutons », « Bovins (avec étourdissement) », « Bovins (sans étourdissement) », « Cochons ». A chaque fois, une vidéo différente interrogeant sur l’horreur de l’abattage des animaux.Pour renforcer son propos, l’association a demandé à Gilbert Mouthon, vétérinaire et expert près des tribunaux, de commenter ces vidéos. Au vu des nombreux cas d’animaux saignés avant même d’être complètement inconscients et insensibles, l’expert évoque clairement des « actes de cruauté ».Le vétérinaire relève également des cas violant les normes d’hygiène :« Des bovins saignés au sol restent plusieurs minutes avec la tête et la plaie de saignée baignant dans un mélange de sang et d’eau forcément contaminée par les toisons recouvertes de matières fécales. »Dans son communiqué, la mairie d’Alès regrette déjà les conséquences que pourrait avoir la diffusion de ces images : la « fermeture définitive [de l’abattoir] condamnerait la filière agroalimentaire locale tant dans son volet agricole (…) qu’au niveau économique, avec cent vingt emplois directs et indirects ». Contactée par Le Monde, la mairie a refusé de commenter davantage le dossier. Sur son site, l’abattoir municipal d’Alès, dit traiter chaque année « 20 000 porcs, 40 000 ovins et 6 000 bovins », et répondre « entièrement aux normes européennes ».Romain GeoffroyJournaliste au Monde Maryline Baumard Les migrants voyagent-ils gratuitement dans les trains français ? Comme tous les usagers de la SNCF, ils doivent s’acquitter du prix du billet pour voyager. Mais une note interne de la SNCF a semé le doute, savamment entretenu par l’extrême droite et une partie de la droite. La réalité est que les migrants ne bénéficient pas de la gratuité, mais certains ont été exonérés du prix de la réservation (entre 3 et 10 euros par voyage), afin d’éviter « tout risque de conflit entre voyageurs si jamais [les migrants] allaient occuper des places réservées par d’autres ». Une procédure qui n’a été utilisée que quatre fois, assure la SNCF.Une note interne de la SNCF Tout commence par une note de la SNCF. Une directive interne de la direction régionale de Boulogne qui précise qu’une réservation TGV peut être effectuée gratuitement dans le cadre d’une « procédure exceptionnelle », à la suite de la crise migratoire. Très vite la photographie de la note se retrouve sur les réseaux sociaux et le sujet s’emballe.Des réactions outrées à droite et à l’extrême droiteLa présidente du Front nationale, Marine Le Pen, s’est insurgée contre ce texte qui « appelle sous certaines conditions les responsables des gares à émettre des billets de train à zéro euro pour des groupes de clandestins qui se trouveraient dans leurs gares ». Elle estime « irresponsable de laisser voyager en toute tranquillité des groupes entiers de personnes qui viendront s’ajouter à tous ceux qui s’entassent déjà dans des campements insalubres, livrés aux trafics et aux mafias ». Marion Maréchal Le Pen remercie, elle, la SNCF et conclut dans un message retwitté 430 fois : « les autres avant les nôtres : pour les #migrants, le train c’est gratuit ! ».De son côté Xavier Bertrand, candidat LR (Les Républicains) à la présidence de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, s’insurge sur le même média que « les migrants pourraient voyager sans payer ». Il écrit même au président de la SNCF Guillaume Pépy, qualifiant la situation de « non seulement incompréhensible mais aussi inacceptable ».Les explications de la SNCFDepuis, la SNCF s’est expliquée. Christophe Piednoël, le directeur de l’information a précisé à l’AFP qu’« il n’y a pas de billets gratuits » pour les migrants. « Ces personnes sont contrôlées comme les autres, doivent être munies d’un billet comme les autres, peuvent faire l’objet d’un PV comme les autres », a-t-il insisté.En revanche, « ce qu’on a mis en place est une possible gratuité de la réservation, pour attribuer des places numérotées à ces populations afin qu’elles restent groupées et qu’on évite tout risque de conflit entre voyageurs si jamais elles allaient occuper des places réservées par d’autres », a ajouté ce responsable. Il reconnaît au passage que les « équipes, soit en gare, soit à bord des trains, ont été appelées au discernement ».Un étranger a parfois du mal à comprendre qu’en plus de son billet il doit disposer d’une réservation dont le prix varie d’un train à l’autre… Il peine souvent à utiliser les automates de réservation, faute d’un maniement précis de la langue ou de possession d’une carte de crédit. « Pour nous, ce ne sont pas des fraudeurs qui cherchent à profiter du système. Ce sont des gens qui sont dans une situation exceptionnelle très souvent de détresse et de fatigue, il est normal de les gérer avec humanité », a encore ajouté le porte-parole de l’entreprise. D’ailleurs, « les migrants voyagent en quasi-totalité avec des titres de transport, parce qu’ils sont souvent munis d’argent pour assurer leur voyage, ou soutenus par des associations qui prennent en charge le montant des billets.La crainte de compromettre leur épopée migratoire par une irrégularité de titre de transport n’est pas rare et fait que « ce ne sont pas des personnes qui souhaitent se mettre dans l’illégalité », selon le directeur de l’information.D’ailleurs, mise en place depuis le 26 septembre, la procédure n’aurait été utilisée que quatre fois.Manuel Valls : « Tout le monde est soumis à la même procédure de contrôle »Lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, le premier ministre, Manuel Valls, a été interpellé par le député Gérald Darmanin (LR, Nord) qui évoque « la gratuité en première classe » pour les migrants. « Aucune instruction n’a été donnée à la SNCF de relâcher ses contrôles. Tout voyageur doit être muni d’un titre de transport et tout le monde est soumis à la même procédure de contrôle », a rétorqué le premier ministreLire aussi :« L’extrême droite fonde son succès sur la peur »Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurent Borredon « Rien, la réponse est définitive, accompagnée d’un sourire ironique. Je n’attends rien de ce rassemblement, comme d’habitude », assure le fonctionnaire présent place Vendôme, devant le ministère de la justice, mercredi 14 octobre, pour protester contre la « rupture police justice ». « On est quand même là pour être solidaires, et parce qu’il y a une intersyndicale, tout le monde va dans le même sens », ajoute-t-il.Une chose est sûre, l’objectif fixé par l’intersyndicale, qui rassemble tous les personnels, des agents administratifs aux commissaires, est atteint. La préfecture de police est probablement un peu généreuse en annonçant 7 500 personnes. La place Vendôme, dont la moitié est en travaux, n’a pas fait le plein, même s’il y avait certainement plusieurs milliers de participants. En 2001, lors du dernier mouvement d’une telle ampleur, les manifestations avaient rassemblé jusqu’à 15 000 personnes. Un maximum, sachant que les policiers ne peuvent pas faire grève et qu’ils protestent donc sur leur temps de repos ou de congé — en passant donc sous les fourches caudines de la hiérarchie.Lire :Le gouvernement face à la colère des policiersL’élément déclencheur de cette mobilisation a été la fusillade lors de laquelle un policier de la brigade anticriminalité (BAC) de 36 ans a été grièvement blessé, le 5 octobre, à l’Ile-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). L’auteur des coups de feu, Wilston B., 24 ans, était un détenu en fuite qui n’avait pas réintégré la prison de Réau (Seine-et-Marne) après une permission de sortie, le 27 mai.« Décisions incompréhensibles »Les autorités s’inquiétaient de dérapages contre la garde des sceaux, Christiane Taubira, et avaient contesté le choix du lieu, qui pouvait laisser présager des slogans ciblant la ministre. Mardi, encore, après le discours de Bernard Cazeneuve aux grands patrons de la police et de la gendarmerie, les conseillers du premier ministre présents avaient fait le tour des responsables syndicaux pour demander de la modération. Ils ont été — presque — entendus.De manière étonnante — après tout, les syndicats avaient quand même, effectivement, choisi la place Vendôme —, les discours ont esquivé les critiques ciblées. Seul Philippe Capon, secrétaire général de l’UNSA-Police (troisième chez les gardiens de la paix), a directement critiqué la garde des sceaux, provoquant une vague de « Taubira, démission », qui s’est vite éteinte. Même Alliance-Police nationale (premier chez les gardiens) ou Synergie-Officiers, classées à droite et régulièrement critiques envers Mme Taubira, ont retenu leurs coups. « On n’est pas là pour cibler tel ou tel politique, mais le manque de cohésion entre les ministères », explique un policier d’Ile-de-France. Les slogans sont donc restés traditionnels : « Policiers asphyxiés, société en danger », ou « Sans protection, pas d’interpellations ». De quoi refléter les revendications, protéiformes : le manque de moyens, l’abondance de missions, la procédure pénale trop complexe, etc. « Les policiers en ont marre de voir leur travail anéanti par des décisions de justice incompréhensibles », s’est indigné Yves Lefebvre, patron d’Unité-SGP-Police (deuxième), à l’origine de la manifestation.Face à la colère des policiers, le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé mercredi une série de mesures censées « corriger » des « dysfonctionnements ». François Hollande a, par ailleurs, annoncé mercredi en conseil des ministres qu’il recevrait « la semaine prochaine » les syndicats de la police et de la justice. Le chef de l’Etat a souligné « le travail difficile, courageux et efficace des policiers et des gendarmes, de l’ensemble des forces de l’ordre », a également transmis le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll.Lire aussi :Colère des policiers : les annonces de Manuel VallsLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.10.2015 à 16h05 • Mis à jour le14.10.2015 à 16h16 | Eric Albert (Londres, correspondance) A la Chambre des communes, lors des questions hebdomadaires au parlement, David Cameron a brandi avec un plaisir non dissimulé les nouveaux chiffres du chômage, mercredi 14 octobre. « Ces chiffres sont extrêmement bons, s’est vanté le premier ministre britannique. Il y a 140 000 personnes supplémentaires au travail [par rapport à trois mois plus tôt], le taux d’emploi est à son plus haut niveau historique, le chômage est en baisse, y compris pour les jeunes et pour le chômage de long terme. »Le taux de chômage en août a effectivement baissé à 5,4 %. C’est au plus bas depuis mai 2008, avant le gros de la crise financière, et loin du pic de 8,5 % atteint en 2011. Tous les secteurs de l’économie recrutent, particulièrement les services professionnels et techniques, qui ont créé près de 100 000 emplois en un an. Austérité oblige, seul le secteur public continue à débaucher : 46 000 emplois y ont été perdus sur un an.Lire aussi :Les ambiguïtés de la reprise britanniqueTaux d’emploi recordLa chute du chômage n’est pas un tour de passe-passe statistique, dans lequel les sans-emploi auraient été simplement changés de catégorie. Preuve en est, le taux d’emploi atteint de son côté un record absolu, à 73,6 % (au plus haut depuis la création de cette série statistique en 1971). C’est presque 10 points de plus qu’en France.Cet indéniable dynamisme du marché du travail s’est longtemps expliqué par deux facteurs : le développement du travail précaire, et des salaires en baisse. En d’autres termes, si les Britanniques ont un emploi, celui-ci est souvent mal payé et dans des conditions difficiles : auto-entreprenariat plus ou moins forcé, contrats à zéro-heure, paiements à la commission… Ces deux phénomènes, s’ils demeurent toujours très réels, commencent pourtant à s’estomper.Les autoentrepreneurs, qui avaient fourni les deux-tiers des nouveaux emplois au pire de la crise, ne se développent plus. Sur les douze derniers mois, leur nombre s’est stabilisé autour de 4,5 millions, tandis que le travail salarié a augmenté de 441 000 employés (sur 26,4 millions d’individus). Le nombre de personnes qui ont un temps partiel parce qu’ils ne trouvent pas de temps plein recule également. « La sécurité de l’emploi s’améliore », se félicite Nika Skero, économiste au Centre for Economic and Business Research.Hausse des prix attendueQuant aux salaires, ils ont progressé de 2,9 % en valeur réelle sur les douze derniers mois. Il ne s’agit cependant que d’un rattrapage. Selon la Resolution Foundation, les salaires moyens demeurent 6 % en dessous de leur pic de 2009, après avoir connu une période de recul sans précédent. « La progression des salaires demeure lente », souligne Simon Wells, économiste à HSBC.De plus, l’augmentation du pouvoir d’achat devrait ralentir, selon Nika Skero. Actuellement, les salariés britanniques profitent de la déflation (prix en baisse de 0,1 % en septembre), qui améliore leur pouvoir d’achat. Mais les économistes prédisent une hausse des prix dans les mois à venir.Lire aussi :Le Royaume-Uni coupe les aides sociales et augmente le salaire minimumEnfin, même avec le récent rattrapage, le Royaume-Uni reste l’un des pays où le nombre de bas salaires est le plus élevé d’Europe. Des statistiques publiées lundi soulignaient que près du quart des Britanniques gagnent moins que le « salaire de vie » (« living wage »), le minimum pour avoir un niveau de vie décent.Lire aussi :Au Royaume-Uni, le travail précaire s’ancre plus fortementEric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.10.2015 à 13h11 Les communications personnelles des députés britanniques, tout comme celles des membres de la Chambre des lords, peuvent être légalement surveillées par les services de renseignement anglais, a tranché un tribunal spécial.Jusqu’à présent, les parlementaires britanniques jouissaient d’un statut particulier, dit de la « doctrine Wilson ». Dans les années 1960, le premier ministre Harold Wilson s’était engagé à ce que les communications des élus nationaux ne soient jamais mises sur écoute – une doctrine que Tony Blair avait ensuite étendue aux e-mails dans les années 1990.Mais pour le Tribunal spécial britannique, saisi par deux députés écologistes, il s’agissait-là d’une simple pratique, et non d’un engagement légal. « [La doctrine Wilson] est une affirmation politique, faite dans un contexte politique, et qui comporte une part d’ambiguïté comme c’est parfois le cas dans les déclarations politiques ».Plusieurs députés et pairs du royaume ont demandé au gouvernement d’inclure une protection particulière pour les élus nationaux dans les lois sur la surveillance. En France, un amendement au projet de loi sur le renseignement voté cette année a inclus des dispositions spécifiques pour certaines professions, dont les parlementaires, les magistrats, les avocats et les journalistes.Lire aussi :La loi renseignement attaquée par des journalistes devant la Cour européenne Jean-Michel Bezat La « route du soleil ». C’est ainsi que l’on pourrait baptiser l’innovation annoncée, mardi 13 octobre, par la société Colas, qui prévoit de la commercialiser à partir du 1er janvier. La filiale de construction d’infrastructures de Bouygues a mis au point un revêtement routier incorporant des cellules photovoltaïques enrobées dans un matériau multicouche fait de résines et de polymères. L’énergie solaire est captée à travers une feuille de silicium polycristallin très fine qui produit du courant. Raccordées à un bâtiment ou au réseau de distribution d’électricité géré par ERDF, les dalles « Wattway » peuvent « s’adapter à tous les types de route » et « supporter la circulation de tout type de véhicule, y compris les poids lourds », a affirmé la société.Malgré une épaisseur de quelques millimètres seulement, ce revêtement est en effet présenté comme « résistant », « antidérapant » et « conçu pour durer ». Autre avantage, selon ses promoteurs, les dalles peuvent être posées et collées directement sur la chaussée, et ne nécessitent donc pas de travaux de génie civil préalables. Enfin, elles ne requièrent aucun entretien particulier par rapport aux routes existantes. L’entreprise a déposé deux brevets pour protéger l’innovation que constitue ce revêtement protecteur des cellules photovoltaïques.Un tronçon de 4 mètres pour un foyerLes dalles photovoltaïques pourront alimenter le réseau d’éclairage public, les enseignes commerciales, les parkings, les tramways, mais aussi des logements et des bureaux. Voire recharger les véhicules électriques par induction (sans fil). Un tronçon de 4 mètres (20 m2 de surface équipée) permettra d’approvisionner un foyer en électricité (hors chauffage), selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Et un kilomètre de route assurera l’éclairage d’une ville de 5 000 habitants.Les ingénieurs de Colas travaillent sur ce projet depuis cinq ans avec l’Institut national de l’énergie solaire (Ines), basé au Bourget-du-Lac (Savoie). C’est d’ailleurs lors d’une visite du président de la République au siège de l’institut, le 20 août, que l’innovation avait été en partie dévoilée. « Aujourd’hui réalisée par un laboratoire de l’Ines, la fabrication des panneaux photovoltaïques passera au stade industriel dans un avenir proche », indique la filiale de Bouygues. Lancée pour des sites pilotes de taille restreinte (de 20 m2 à 100 m2) testé à Chambéry et à Grenoble (Isère), la Wattway sera d’abord commercialisée par les 400 agences françaises de Colas avant de se déployer à l’international, en priorité en Amérique du Nord.Une révolution ? Un couple américain, Julie and Scott Brusaw, fondateur de Solar Roadways, a ouvert la voie il y a plusieurs années. Sur le papier, les chiffres avancés par Colas sont impressionnants. La couverture d’un quart du réseau routier « assurerait l’indépendance énergétique de la France », résume son PDG, Hervé Le Bouc, dans un entretien aux Echos du 14 octobre. « Le procédé Wattway est aujourd’hui sans équivalent dans le monde, souligne-t-il. La route solaire participe au défi de la transition énergétique et constitue une brique essentielle de la smart city. » Des villes durables bas carbone et autosuffisantes en énergie, intégrant les réseaux électriques intelligents, une gestion optimale de l’eau et des déchets, et des transports urbains sans émissions de CO2.Pour les villes densément peupléesDans les zones urbaines, cette technologie apportera « une énergie renouvelable au plus près des lieux où la consommation d’électricité est la plus élevée et où la demande est en croissance constante », précise l’entreprise. Les villes abritent déjà 55 % de la population mondiale, mais absorbent 75 % de l’énergie et rejettent 80 % du gaz carbonique. Et l’urbanisation va croissante. Dans les régions où la faible densité démographique rend le coût de raccordement au réseau prohibitif, la route solaire permettra « une production d’énergie locale et pérenne en circuit court ».Rien n’est pourtant gagné tant que Colas n’aura pas aussi séduit les clients potentiels en gagnant la bataille des coûts. A terme, le groupe prévoit de vendre son produit autour de 6 euros par watt-crête, qui mesure la puissance maximale des installations solaires. Le rendement des panneaux est proche de celui des parcs solaires, assure M. Le Bouc. La route solaire sera « au même prix qu’une ferme solaire » et constituera, selon lui, une alternative susceptible de séduire particuliers, collectivités locales ou gestionnaires d’hypermarchés.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.10.2015 à 11h54 • Mis à jour le14.10.2015 à 13h29 Marine Le Pen a refusé de se rendre à une convocation des juges d’instruction dans l’enquête sur le financement du Front national (FN) en début de semaine, après avoir déposé une requête en suspicion légitime contre les magistrats.Selon une source proche du dossier, les juges Renaud van Ruymbeke et Aude Buresi avaient convoqué la présidente du FN pour l’entendre mardi comme témoin assisté, statut intermédiaire entre celui de témoin simple et de mis en examen.Contre-attaque du FNDans un message écrit, Marine Le Pen a confirmé à l’Agence France-Presse ne pas s’être rendue à cette convocation, faisant valoir qu’une requête en suspicion légitime contre les magistrats avait été déposée quelques jours plus tôt par le FN dans ce dossier. La requête sera examinée par la chambre criminelle de la Cour de cassation, a précisé Wallerand de Saint-Just, trésorier du parti, confirmant une information de France Inter. Pour le FN, les magistrats n’ont aucun élément à charge et font au parti un procès d’intention.Wallerand de Saint-Just a été mis en examen le 21 septembre à titre personnel pour recel d’abus de biens sociaux dans l’enquête sur le financement des campagnes électorales du parti en 2012. Le FN avait été mis en examen au début de septembre comme personne morale, Wallerand de Saint-Just représentant alors le FN. M. Saint-Just nie tout comportement frauduleux et dénonce une « espèce de mascarade » à l’approche des élections régionales de décembre.Lire : Comprendre l'affaire qui menace le FN et Marine Le PenInformation judiciaire sur le financement des campagnes de 2012Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire en avril 2014 pour escroquerie, abus de bien social, complicité et recel de ces délits visant le financement des campagnes électorales du FN. L’enquête porte sur les liens financiers entre le microparti Jeanne de la présidente du FN, Marine Le Pen, et la société Riwal, qui s’occupe du matériel de campagne.Les juges cherchent à savoir si le FN et Jeanne n’ont pas profité de facilités de paiement offertes par la société Riwal dans le cadre de campagnes électorales. Trois personnes morales et sept personnes physiques ont été mises en examen dans ce dossier.Lire aussi :Le Front national mis en examen pour complicité d’escroquerie Julia Pascual « Il » est né avec une « ambiguïté sexuelle ». Son corps présente à la fois des attributs du féminin et du masculin : il ne produit pas d’hormone sexuelle, il n’a pas d’ovaires ni de testicules mais un « vagin rudimentaire » et un « micro-pénis ». Le certificat médical fourni au tribunal évoque une « intersexualité ». En raison de son « droit à la vie privé », le TGI de Tours a donc décidé, dans un jugement du 20 août révélé par le journal 20 minutes mercredi 14 octobre, que l’état civil de M. X, qui lui attribuait depuis 65 ans un sexe masculin, devait être rectifié et désormais comporter une « mention neutre ». Le parquet a fait appel de la décision, estimant qu’il s’agirait là de la reconnaissance inédite en France d’un « troisième genre » qui n’est pas prévue par les textes.Il en va effectivement ainsi : à la naissance, l’établissement de l’état civil prévoit l’assignation d’un sexe. Or, s’il apparaît que la détermination de ce sexe n’est pas évidente – et c’est le cas des personnes intersexuées –, une circulaire de 2011 autorise à ce que l’acte de naissance ne mentionne pas le sexe, mais seulement de façon provisoire :« Si, dans certains cas exceptionnels, le médecin estime ne pouvoir immédiatement donner aucune indication sur le sexe probable d’un nouveau-né, mais si ce sexe peut être déterminé définitivement, dans un délai d’un ou deux ans, à la suite de traitements appropriés, il pourrait être admis, avec l’accord du procureur de la République, qu’aucune mention sur le sexe de l’enfant ne soit initialement inscrite dans l’acte de naissance. Dans une telle hypothèse, il convient de prendre toutes mesures utiles pour que, par la suite, l’acte de naissance puisse être effectivement complété par décision judiciaire. »Dans son jugement, le tribunal de Tours a considéré que « le sexe qui a été assigné à M. X à sa naissance apparaît comme une pure fiction, qui lui aura été imposée pendant toute son existence sans que jamais il ait pu exprimer son sentiment profond ». Il se défend par ailleurs de soutenir l’idée d’un « troisième sexe » ou de remettre en cause « la notion ancestrale de binarité des sexes », eu égard au faible nombre de personnes naissant en France et qui présentent une intersexualité. De fait, les études évoquent 1,7 % de la population ou encore environ 200 nouveau-nés par an en France.« Au Népal, un troisième genre a été reconnu »« Les intersexes sont le plus souvent opérés à la naissance pour les conformer à un sexe, rappelle Me Mila Petkova, avocate de M. X, qui pour sa part n’a pas subi d’opération. On peut leur enlever des organes génitaux fonctionnels, des ovaires ou un vagin, juste parce qu’on considère qu’un homme ne peut pas porter d’enfant. Dans presque aucun des cas il n’y a de nécessité médicale. »En mai, le commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Nils Muiznieks, appelait de ses vœux la reconnaissance légale des personnes intersexes et à la fin des mutilations génitales, effectuées sans le consentement pleinement éclairé des parents et sans le consentement des personnes intersexes elles-mêmes :« Les Européen(ne)s sont encore très peu sensibilisé(e)s au vécu douloureux des personnes intersexes et aux violations des droits de l’homme auxquelles ces personnes doivent faire face. En raison des préjugés et des normes qui reposent sur la classification binaire féminin-masculin, des nourrissons intersexes subissent des interventions chirurgicales et des traitements médicaux non nécessaires, et il règne dans la société un climat d’incompréhension. Il est temps de s’atteler à résoudre cette situation inacceptable. »L’avocate de M. X attend aujourd’hui une date de renvoi devant la cour d’appel d’Orléans : « Il y a deux précédents dans le monde, précise Mila Petkova. En Australie, une personne a obtenu la mention de sexe non spécifique et au Népal, un troisième genre a été reconnu. En Europe, l’Allemagne prévoit [depuis 2013] la possibilité de ne pas inscrire de mention de manière provisoire, comme la France. »La situation des personnes intersexes est différente des transsexuels pour qui le droit français permet de faire reconnaître un changement de sexe sur l’état civil. Il est cependant nécessaire d’attester du « caractère irréversible de la transition », c’est-à-dire d’une ablation ou d’un traitement hormonal visant la stérilisation.Julia PascualJournaliste au Monde 14.10.2015 à 11h24 • Mis à jour le14.10.2015 à 15h28 | Benoît Floc'h Il y a celles qui ne répondent pas, celles qui ne savent pas et celles qui y croient. Le Monde a demandé aux entreprises du CAC 40 si elles employaient des docteurs. Onze d’entre elles n’ont pas répondu ; quatorze ont dit ignorer combien elles en salarient ; six indiquent qu’elles en ont très peu. Enfin, neuf en comptent un nombre significatif et affirment croire en ces diplômés. Ils sont par exemple 600 chez EDF, 150 chez Orange, 1 136 chez Saint-Gobain ou encore 530 chez Renault. Un paysage extrêmement contrasté où les entreprises les plus enthousiastes envers les titulaires d’un doctorat (bac + 8) demeurent minoritaires.Certains groupes le disent franchement : ils n’ont pas besoin de ces profils. « LVMH n’est pas le meilleur terreau pour faire pousser les docteurs, admet Hugues Schmitt, chargé de la communication du groupe de luxe. Aucune de nos soixante-dix maisons n’a d’équipe de recherche structurée, les parfums Christian Dior mis à part. » Chez Unibail, on explique  : « La nature des activités est telle que nous recherchons avant tout des profils opérationnels, aux compétences multidisciplinaires, et donc moins de ceux tournés vers la recherche dans un domaine spécialisé. »Lire aussi :Le doctorat, un sujet politiquement minéAu-delà de ces cas, le sort réservé par le CAC 40 aux docteurs en dit long sur la manière dont la France reconnaît ses élites. Partout dans le monde, le doctorat est la référence la plus prestigieuse de l’enseignement supérieur. La France, elle, privilégie les grandes écoles. Certains recruteurs considèrent que les docteurs « ne pourront pas s’adapter à l’entreprise », s’insurge Emeline Assémat, vice-présidente de l’Association nationale des docteurs (ANDès). « Les entreprises connaissent mal le doctorat, regrette Sandrine Javelaud, directrice de la mission « formation initiale » au Medef. Et les stéréotypes ont la vie dure : les docteurs sont parfois perçus comme des “rats de laboratoire” ou des chercheurs trop spécialisés. Quand elles veulent recruter des collaborateurs opérationnels, les entreprises ont tendance à se tourner vers les écoles d’ingénieurs, qu’elles connaissent déjà. »Méconnaissance « mutuelle »Mais la méconnaissance est « mutuelle », reconnaît Juliette Guérin, porte-parole de la Confédération des jeunes chercheurs. Les docteurs, dont les deux tiers souhaitent travailler dans la recherche publique, selon une étude ANDès-Association pour l’emploi des cadres (APEC), n’ont pas toujours une image positive de l’entreprise. Ils appréhendent souvent un manque de liberté de recherche ou la pression subie de la part de la hiérarchie, par exemple. Au demeurant, souligne Juliette Guérin, ils ne savent pas toujours s’y prendre pour chercher du travail dans le privé. Un sur dix arrive sur le marché du travail sans avoir réalisé de stage dans le privé. « Ils n’ont pas les codes, les repères pour s’insérer rapidement », note Pierre Lamblin de l’APEC.Les écoles doctorales essaient de mieux les préparer. C’est aussi le cas de l’Association Bernard Gregory (ABG), qui œuvre au rapprochement des docteurs et des entreprises depuis trente-cinq ans. « Nous les aidons à comprendre le recrutement dans le privé, explique Vincent Mignotte, président de l’ABG. Le discours, le vocabulaire, la présentation sont différents. Dans l’univers académique, le CV donne une longue liste de publications. Dans le privé, il est resserré et centré sur les résultats. »Rien d’étonnant, donc, dans un contexte d’emploi public morose, que 14 % des docteurs soient encore sans emploi quatre à six ans après la soutenance de leur thèse. C’est ce qu’indique l’étude ANDès-APEC, réalisée à partir de 892 réponses à un questionnaire mis en ligne. « Le marché de l’emploi n’est pas reparti, constate M. Lamblin. Il manque 12 000 à 15 000 recrutements de jeunes diplômés sur des postes de cadre. Nous sommes loin des 50 000 de 2000. Depuis la crise, les entreprises privilégient les cadres expérimentés et immédiatement opérationnels. Cela se fait au détriment des jeunes diplômés. »Le tableau est sombre. Mais « la situation a beaucoup évolué depuis quelques années, se réjouit M. Mignotte. Les grands groupes manifestent de plus en plus d’appétence pour les docteurs. Dans leurs annonces, certains disent aujourd’hui clairement qu’ils veulent des docteurs et rien d’autre. Et les PME s’y mettent. »Un cercle vertueux s’enclenche, pensent certains. La mutation de l’université n’y est pas étrangère. Surtout, la pression économique d’une société de la connaissance mondialisée pousse les entreprises à miser fortement sur l’innovation. « Les docteurs savent résoudre des problèmes complexes et mal posés, notamment quand la solution n’est pas connue », souligne Juliette Guérin. Une thèse, cela consiste à construire des connaissances, abonde M. Mignotte : « Contrairement à l’ingénieur, il sait donc repousser les frontières. »Des profils complémentairesFabien Imbault, ingénieur et directeur général de la start-up Evolution Energie, recrute des docteurs. « Ils savent élaborer un protocole scientifique pour aborder des problèmes complexes et trouver des solutions innovantes, ce que les ingénieurs ne savent pas faire, justifie le chef d’entreprise. Ce sont deux profils complémentaires. » Dans un grand groupe comme Safran, on assure également avoir accru le recrutement de docteurs depuis deux ans. « Nous développons une politique très active de recherche en développement et en technologie, indique Catherine Buche-Andrieux, responsable de la politique de recrutement. Nous avons besoin de leurs compétences. »Spécialisé dans l’insertion des docteurs, le cabinet Adoc tourne à plein régime. « Notre activité ne s’est jamais aussi bien portée, reconnaît Marc Joos, chargé d’études dans ce cabinet. Les compétences des docteurs intéressent de plus en plus les entreprises. » Le chemin sera peut-être long, cependant. Le Medef, qui incite les recruteurs à choisir des docteurs, est dubitatif. Y en a-t-il davantage dans les entreprises ? « Je ne sais pas, répond Sandrine Javelaud. La France est encore à la ramasse par rapport aux autres pays de l’OCDE. »Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent La quatrième conférence sociale qu’a ouvert, lundi 19 octobre, François Hollande, commence dans un climat tendu : si les partenaires sociaux ont réussi à trouver un accord à l’arraché sur les retraites complémentaires vendredi, les tensions nées des mobilisations du personnel d’Air France peinent à retomber. Mais au-delà de cette conjoncture, le marché français du travail continue de changer de visage du fait de la crise.1. Un chômage endémiqueEn septembre 2015, plus de 3,5 millions de personnes sont inscrites dans la seule catégorie « A », qui rassemble ceux qui n’ont pas du tout travaillé durant le mois précédent. En agrégeant ces derniers avec les catégories B (les inscrits qui ont travaillé moins de 78 heures dans le mois précédent) et C (activité réduite supérieure à 78 heures sur la même période), ils sont 5,4 millions. Une situation qui ne s’améliore pas, malgré les promesses de l’exécutif. #container_14452507468{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452507468{ height:500px; } #container_14452507468 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452507468 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452507468 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452507468 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre de chômeurs depuis 1991Pour la catégorie A et les catégories A,B et C.Source : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', 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En premier lieu des jeunes. Le taux de chômage des 15-24 ans était, en 2013, de 23,9 %, deux fois et demi supérieur au taux général. Les catégories populaires (employés, ouvriers) connaissent davantage le chômage, de même que les non-diplômés. #container_14452493453{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452493453{ height:500px; } #container_14452493453 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452493453 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452493453 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452493453 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Taux de chômage selon diverses catégories de populationEn 2013, selon l'Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if 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(el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Les fins de contrats (c’est-à-dire les fins de CDD, à la différence des fins de mission qui désignent les fins d’intérims) sont – de loin – le premier motif d’inscription au chômage, devant les licenciements économiques. #container_14452570784{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452570784{ height:500px; } #container_14452570784 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452570784 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452570784 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452570784 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Motifs d'inscription à Pôle emploi 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La crise s’enkysteCorollaire d’une crise qui ne se résorbe pas, la situation des personnes hors de l’emploi tend à se fixer. Sur le graphique ci-dessous, on peut constater la hausse spectaculaire du nombre de chômeurs inscrits depuis plus de trois ans, dont la courbe rejoint désormais celle des inscrits depuis 3 à 6 mois. #container_14452557467{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452557467{ height:500px; } #container_14452557467 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452557467 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452557467 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452557467 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Chômeurs par durée d'inscription à Pôle EmploiDepuis 1996, en milliers(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = 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title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Total des entrées en formation", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 47 ], [ "", 30.3 ], [ "", 31.9 ], [ "", 25.3 ], [ "", 24.9 ], [ "", 17.5 ], [ "", 12.4 ], [ "", 22.7 ], [ "", 78.5 ], [ "", 54.6 ], [ "", 36.2 ], [ "", 18.3 ], [ "", 44.6 ], [ "", 30.5 ], [ "", 30.7 ], [ "", 26.9 ], [ "", 22 ], [ "", 18.7 ], [ "", 12.7 ], [ "", 20 ], [ "", 78.4 ], [ "", 53 ], [ "", 33.6 ], [ "", 17 ], [ "", 41.9 ], [ "", 29.5 ], [ "", 34.1 ], [ "", 26.3 ], [ "", 20.4 ], [ "", 20.4 ], [ "", 10.1 ], [ "", 18.7 ], [ "", 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{el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}3. L’emploi se précariseSi, depuis 2012, on constate un léger mieux dans les offres collectées par Pôle emploi, avec des postes durables en hausse et des emplois temporaires et occasionnels en baisse, la tendance lourde est celle d’un travail moins stable. #container_14452549468{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452549468{ height:500px; } #container_14452549468 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452549468 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452549468 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452549468 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Offres collectées par Pôle emploi depuis 1996En France métropolitaine Source : DARES(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452549468", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, 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population active (hors secteur public) par statut : si le CDI reste la norme (76,8 % pour 8,4 % de CDD), il s’agit là d’un effet de stock. Si l’on compare la situation de la population active globale et celle des 15-24 ans, on voit que cette forme est loin d’être la norme chez les plus jeunes. #container_14452485402{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452485402{ height:500px; } #container_14452485402 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452485402 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452485402 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452485402 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Population active par type de contratPour la population active totale et pour les 15-24 ans.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452485402", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Non-salariés","Intérimaires"," Apprentis"," Contrats à durée déterminée"," Contrats à durée indéterminée"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Ensemble", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 11.2 ], [ "", 2 ], [ "", 1.6 ], [ "", 8.4 ], [ "", 76.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "15-24 ans", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 2.5 ], [ "", 5.9 ], [ "", 18.1 ], [ "", 28.3 ], [ "", 45.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}La part de CDD dans les embauches a par ailleurs atteint un record en 2015, avec plus de 85 % des recrutements qui se font sous cette forme.Lire aussi :Travail : changer les règles du jeu #container_14452619750{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452619750{ height:500px; } #container_14452619750 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452619750 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452619750 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452619750 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part des CDD dans les embauches en FranceEvolution depuis 2007, tous établissements(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452619750", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "areaspline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%d/%m/%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Part des CDD dans les embauches", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1167692400000, 70.8 ], [ 1175464800000, 71 ], [ 1183327200000, 71.5 ], [ 1191276000000, 70.9 ], [ 1199228400000, 70.1 ], [ 1207087200000, 71.4 ], [ 1214949600000, 71.5 ], [ 1222898400000, 72.9 ], [ 1230850800000, 75.3 ], [ 1238623200000, 76.9 ], [ 1246485600000, 77.3 ], [ 1254434400000, 77.3 ], [ 1262386800000, 76.5 ], [ 1270159200000, 76.5 ], [ 1278021600000, 77.1 ], [ 1285970400000, 76.2 ], [ 1293922800000, 77.7 ], [ 1301695200000, 77.4 ], [ 1309557600000, 78.3 ], [ 1317506400000, 79.3 ], [ 1325458800000, 80 ], [ 1333317600000, 80.7 ], [ 1341180000000, 81.8 ], [ 1349128800000, 82.3 ], [ 1357081200000, 83.1 ], [ 1364853600000, 83.4 ], [ 1372716000000, 83.6 ], [ 1380664800000, 84 ], [ 1388617200000, 84.4 ], [ 1396389600000, 84.8 ], [ 1404252000000, 84.2 ], [ 1412200800000, 85.9 ], [ 1420153200000, 85.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} 4. Des comptes sociaux dans le rougeConséquence du chômage endémique : les comptes sociaux demeurent dans le rouge, notamment ceux de l’assurance maladie, qui creuse son déficit chaque année depuis 2009. #container_14452581973{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452581973{ height:500px; } #container_14452581973 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452581973 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452581973 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452581973 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Recettes et dépenses de l'assurance chômageDepuis 2009Source : UNEDIC, comptes annuels(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452581973", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2009","2010","2011","2012","2013","2014","2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Recettes", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 30310 ], [ "", 31188 ], [ "", 31855 ], [ "", 32466 ], [ "", 33233 ], [ "", 33936 ], [ "", 34674 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Dépenses", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 31482 ], [ "", 34158 ], [ "", 33419 ], [ "", 35193 ], [ "", 37230 ], [ "", 37746 ], [ "", 38350 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Déficit courant", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", -1172 ], [ "", -2970 ], [ "", -1564 ], [ "", -2727 ], [ "", -3997 ], [ "", -3810 ], [ "", -3676 ] ], "type": "line", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Le chômage de masse pèse également sur les comptes sociaux en général, puisque moins de travailleurs signifie moins de cotisations sociales pour alimenter le régime. Si celui-ci a subi nombre de réformes, notamment concernant les retraites, et si sa situation s’améliore lentement depuis 2010, il reste mal en point. #container_14430863468{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430863468{ height:500px; } #container_14430863468 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430863468 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430863468 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430863468 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Solde du régime général (RG) de la sécurité sociale depuis 2001Il tient compte également du solde du Fonds de solidarité vieillesse (FSV)(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Depuis l’élection des conseillers régionaux au suffrage universel, en 1986, la gauche n’a jamais cessé de progresser dans ces enceintes, jusqu’au dernier scrutin, en 2010, où elle est passée de 24 à 22 présidences de région (dont 21 pour le seul Parti socialiste). #container_14452546590{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452546590{ height:550px; } #container_14452546590 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452546590 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452546590 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452546590 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les présidences de régions depuis 1974(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452546590", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, 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tour » des élections régionales, c’est-à-dire au cours d’un scrutin organisé entre les nouveaux conseillers régionaux, la semaine suivant le second tour. Le président est généralement issu du groupe d’élus le plus nombreux, mais il peut y avoir des exceptions.En effet, deux groupes concurrents peuvent conclure une alliance pour porter à la présidence l’un des leurs. C’est ce qu’il s’est passé en 1998, quand cinq présidents centristes issus de l’UDF furent élus avec les voix des conseillers régionaux du Front national. Où ce qui devrait arriver en Centre-Val-de-Loire cette année, car l’Union des démocrates et indépendants (UDI) Philippe Vigier a déjà négocié la présidence de région en cas de victoire, même si les élus UDI sont moins nombreux que leurs alliés Les Républicains (LR).Ne pas présider une région ne signifie pas pour autant être exclu de sa gestion. Depuis de nombreuses années, les communistes et les écologistes sont en effet associés au PS dans la gestion de plusieurs régions de « gauche plurielle », où ils occupent des postes de vice-présidents et votent avec les socialistes.Si les alternances régionales suivent en partie les changements de majorité politique au niveau national, l’étude du temps long permet de mettre en évidence l’ancrage politique de certaines régions au-delà de ces mouvements de balancier.Source : Les Décodeurs.Ainsi peut-on constater que seules deux régions françaises n’ont jamais connu que des présidents de gauche : le Limousin (socialiste sans discontinuer depuis 1974) et le Nord-Pas-de-Calais (qui a connu une parenthèse écologiste de 1992 à 1998 au milieu d’une longue histoire socialiste).L’Alsace est, au contraire, la seule région qui n’ait jamais connu de président de gauche.Le récent redécoupage des régions pourrait avoir des effets divers dans la continuité ou la rupture de ces tendances. Composé de trois régions ancrées à gauche depuis plusieurs années, la nouvelle région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes est l’un des rares bastions que le PS peut encore espérer conserver.A l’inverse, l’association du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie pourrait permettre au Front national de conquérir la première région de son histoire – l’éphémère présidence de la Franche-Comté, en 1998, par le frontiste Pierre Milloz, désigné au bénéfice de l’âge, était le résultat de la démission du président UDF de l’époque, Jean-François Humbert.La victoire qui semble se dessiner en Ile-de-France pour la droite, avec Valérie Pécresse, à l’issue de vingt-sept ans de règne socialiste, ne devrait toutefois rien à la réforme des régions, puisque la région capitale reste inchangée.Dernier changement à attendre du scrutin de décembre : le retour possible de présidents de région centristes, absents des hémicycles depuis 2004. Aux termes d’un accord avec Les Républicains, l’UDI a en effet obtenu la tête de liste pour la droite en Normandie (Hervé Morin), en Bourgogne-Franche Comté (François Sauvadet) et en Centre-Val de Loire (Philippe Vigier).Lire aussi :Régionales 2015 : ce que disent les sondages à deux mois du premier tour Comment marchaient les conseils régionaux avant 1986 ?Les conseils régionaux créés par la loi du 5 juillet 1972 n’étaient pas les assemblées que nous connaissons aujourd’hui. Ils étaient composés des parlementaires de la région, de représentants des conseils généraux, des grandes communes et des communautés urbaines, comme le rappelle l’Association des régions de France. Lesquels élisaient en leur sein un président.C’est la loi de décentralisation de Gaston Defferre, en 1982, qui va instaurer le suffrage universel, et donner lieu aux premières élections régionales, en 1986. Autrefois élus pour six ans, les conseillers régionaux siègent normalement pour cinq ans depuis la réforme de 2003.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Michel Bezat Le dialogue social semble mieux fonctionner chez Areva qu’à Air France, malgré une situation financière bien plus dégradée. Est-ce précisément parce qu’il y a le feu à la maison ? Mais aussi que Philippe Varin et Philippe Knoche, le président et le directeur général du groupe nucléaire, se sont engagés à ce qu’il n’y ait « aucun départ contraint » parmi les 18 000 salariés concernés par ce plan en France, sur un effectif total de 44 000 salariés dans le monde ?Quatre syndicats (CFDT, CFE-CGC, FO, Unsa-Spaen) ont signé, lundi 19 octobre, le projet d’accord encadrant les 3 000 à 4 000 suppressions d’emplois annoncées le 7 mai, auxquelles s’ajouteront quelque 2 000 emplois à l’étranger, surtout en Allemagne et aux Etats-Unis.Ces organisations représentent « plus de 75 % des salariés », indique la direction, et leur signature ouvre la voie au processus d’information-consultation des employés dans chaque entreprise. Le plan est ouvert pour deux ans, jusqu’en octobre 2017.Seule la CGT a décidé de ne pas le parapher, refusant de « cautionner la suppression » de ces postes. Au moment où quatre syndicats signaient, François Hollande ouvrait à Paris la quatrième conférence sociale – boycottée par la CGT – en dénonçant l’attitude globale de la centrale de Philippe Martinez. « Il est commode de ne jamais s’engager à signer le moindre accord en espérant que d’autres le feront à leur place, tout en dénonçant les insuffisances du dialogue social », a souligné le président de la république.Lire aussi :L’Etat prêt à injecter 3 milliards d’euros dans ArevaLe maintien des compétences « dans la durée »Négocié entre juillet et septembre, ce plan contribuera pour plus de la moitié au 1 milliard d’euros d’économies d’ici à 2017 inscrites dans le « plan de compétitivité » annoncé le 4 mars, après la publication d’un exercice 2014 marqué par une perte de 4,8 milliards d’euros. Le projet concerne six entreprises du groupe, notamment Areva NP, l’activité réacteurs et services, dont EDF prendra le contrôle à 51 % dans un an.D’autres activités sont touchées, comme le combustible et le traitement-recyclage (Areva NC), l’enrichissement de l’uranium (Eurodif Production) ou son extraction (Areva Mines). Les détails des suppressions de postes par filiales et par site n’ont pas été communiqués. Des interrogations portent, par exemple, sur Areva NP. Interrogé dimanche au Grand Rendez-vous Europe 1-Le Monde-i-Télé, le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, a indiqué qu’« EDF va faire en sorte que nous maintenions des compétences dans la durée ».Cette question de leur maintien était d’ailleurs un des points sensibles de la négociation, pour la direction comme pour les syndicats. Dans son communiqué, Areva affirme que l’accord assure « la protection et le transfert des compétences-clés du groupe » et que « la priorité a été donnée à la production et à la sûreté ». Ce dernier point est particulièrement surveillé par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui a invité Areva à ne pas baisser la garde sur la qualité de ses équipements et de ses process industriels.Un « socle minimum » pour FOFrançois Nogué, le directeur général adjoint en charge des ressources humaines, s’est félicité de « la qualité du dialogue social » et de « l’esprit de responsabilité des partenaires sociaux ». L’ex-DRH de la SNCF estime que l’accord sécurise les départs et les fins de carrière. Il prévoit, en effet, que les cessations anticipées d’activités sont « conditionnées à la liquidation d’une retraite à taux plein » et qu’Areva veillera à ce que ceux qui restent en activité aient « un projet professionnel validé ».Pour la CFDT, cet accord « permet une meilleure protection des salariés dans le cadre de départs volontaires en retraite ou pour reclassement externe ». Il offre aussi « des dispositions substantielles en faveur de la mobilité interne, géographique et/ou professionnelle ». La CFE-CGC et FO ont approuvé le dispositif de mobilité interne, qui se fera sans perte de rémunération. Même si, pour FO, il s’agit d’un « socle minimum » dans le cadre de l’application de l’accord entreprise par entreprise et site par site.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Thomas Sotinel On venait de la revoir, vénéneuse, dans Voici le temps des assassins, de Julien Duvivier (1956), dans lequel elle incarne une jeune fille perdue qui se révèle un monstre décidé à ruiner le brave homme que joue Jean Gabin.Magnifiquement restauré, le film, présenté au festival Lumière de Lyon, donnait une idée de l’actrice que fut Danièle Delorme, qui vient de mourir, le 17 octobre, à 89 ans, à Paris. De la profondeur de ce jeu, on pouvait imaginer qu’elle a été l’une des actrices les plus admirées sur les scènes parisiennes de l’immédiat après-guerre.Mais on ne pouvait deviner en voyant cette jeune femme frêle et élégante, au regard troublé par une légère coquetterie, que Danièle Delorme a été l’un des piliers de la production indépendante française, à la tête des films de La Guéville, la maison qu’elle avait fondée avec son époux Yves Robert, permettant aussi bien à Pierre Richard qu’à Jacques Doillon de tourner les films qu’ils rêvaient.En 1948 : « « Elle ramasse littéralement tout... »Danièle Delorme est née Gabrielle Girard le 9 octobre 1926 à Levallois-Perret. Son père est le peintre et affichiste André Girard. Plus tard, Danièle Delorme ouvrira la galerie An-Girard, rue Campagne-Première à Paris pour y perpétuer son œuvre. Sous l’Occupation, alors que sa mère a été déportée et que son père a gagné le Royaume Uni, la jeune fille rejoint la compagnie de l’acteur Claude Dauphin.Le cinéaste Marc Allégret la remarque et la fait tourner dans trois films d’affilée Félicie Nanteuil (tourné en 1942, sorti en 1945), La Belle Aventure (1942) et Les Petites du quai aux fleurs (1944). Elle enchaîne les tournages jusqu’à ce que la réalisatrice Jacqueline Audry lui propose en 1948 le rôle-titre de Gigi adapté de la nouvelle de Colette parue quatre ans plus tôt. Dans Le Monde, Henri Magnan écrit : « Elle ramasse littéralement tout (…). Voix de bouche à la menthe, moues et lippes impayables, Danièle Delorme est bien l’un des plus sûrs espoirs du cinéma français. Notre Gérard Philipe féminin ».Réalisatrice, actrice et romancière se retrouveront pour Minne, l’ingénue libertine (1950) et Mitsou (1956). Le succès de Gigi lui vaut une série de premiers rôles dans lesquels elle incarne des jeunes femmes fragiles en proie à la passion et/ou à l’adversité : après être tombée entre les pattes de Bernard Blier dans Sans laisser d’adresse de Jean-Paul Le Chanois (1951) elle est Fantine dans la version des Misérables que le même cinéaste tourne en 1958.Entretemps, Duvivier lui a permis de s’écarter de cet emploi avec la Catherine de Voici venu le temps des assassins. Un peu plus tard, elle confie à L’Express :« C’est terrible, moi qui ne pense qu’à me fendre la pipe, je n’ai qu’à paraître en scène pour être tragique ».Si elle ne trouve pas non plus le chemin de la comédie sur scène, le théâtre lui offre des rôles plus prestigieux. Elle joue Aldous Huxley, Claudel (en 1961 sa Violaine dans L’Annonce faite à Marie est unanimement saluée) ou George Bernard Shaw (Sainte Jeanne, en 1964) ou Camus (Les Justes, 1966). Il lui arrive de produire elle-même les spectacles qu’elle interprète.En 1956, après s’être séparée de l’acteur Daniel Gélin qui a été son compagnon de 1945 à 1955 (et le père de son fils, Hugo Gélin), Danièle Delorme a épousé le comédien et cinéaste Yves Robert. Au début des années 1960, ils fondent La Guéville, une maison de production qui emprunte son nom à une petite rivière des Yvelines (on dit encore la Seine-et-Oise).La production plutôt que diriger une télévision Leur premier film, La Guerre des boutons, réalisé par Yves Robert, est un immense succès qui permet à la Guéville de tenir une place importante dans le cinéma français. Danièle Delorme qui s’est d’abord éloignée des plateaux, puis de la scène, est la cheville ouvrière de la société. Celle-ci continue de produire les films d’Yves Robert, destinés à un large public familial, tout en soutenant le travail de cinéastes aussi divers que Jean-Luc Godard (La Chinoise), Pierre Richard (Le Distrait), Bertrand Tavernier (Que la fête commence), Alain Cavalier (Le Plein de super, Martin et Léa) ou Jacques Doillon (La Femme qui pleure, La Drôlesse). La Guéville est aussi l’une des premières société française à prendre au sérieux le marché de la vidéo, au début des années 1980. Danièle Delorme lance une collection intitulée « Témoins », qui réunit des portraits d’artistes et d’intellectuels édités sur cassettes VHS. Malgré sa qualité l’opération est un échec financier.A ce moment, Danièle Delorme qui a pratiquement mis un terme à sa carrière (elle tient tout de même un rôle important dans le diptyque de son époux Un éléphant ça trompe énormément et Nous irons tous au paradis, sorti en 1976 et 1977) devient présidente de la commission de l’avance sur recettes en 1980. Elle reste deux ans à ce poste, qui lui vaut quelques inimitiés.Quelques mois plus tard, à l’arrivée de la gauche au pouvoir, elle est pressentie pour diriger une chaîne de télévision. Danièle Delorme refuse, préférant poursuivre son travail de productrice. En 1994 elle revient au théâtre pour Fête Foreign, de Jean-Marie Besset, à la Gaîté Montparnasse. Sa dernière apparition au cinéma remonte à 2001, dans La Vie sans secret de Walter Nions, de son petit fils Hugo Gélin.Thomas SotinelJournaliste au Monde 19.10.2015 à 16h53 • Mis à jour le19.10.2015 à 17h21 La majeure partie de la « jungle » de Calais, où vivent à présent entre 5 500 et 6 000 migrants dans des conditions précaires, est située en zone Seveso, selon des documents d’urbanisme consultés lundi par l’Agence France-Presse (AFP), en raison de sa proximité immédiate avec deux usines chimiques.Le camp se trouve ainsi exposé à des risques « moyennement » et « faiblement » élevés, selon le dernier plan de prévention des risques technologiques (PPRT) datant de 2012 et établi par la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement du Nord-Pas-de-Calais (Dreal).Les deux usines, exploitées par Synthexim et Interor, à quelque 300 mètres de l’entrée du camp, sont classées « Seveso AS-seuil haut » depuis respectivement 1999 et 2005, la directive Seveso, adoptée en 1982, impose aux Etats de l’Union européenne « la maîtrise de l’urbanisation au voisinage des sites industriels à risque ». La Dreal avait expliqué dans son rapport que « le principal risque lié aux établissements Interor et Synthexim est le risque toxique lié aux stockages et la mise en œuvre de produits toxiques dans les établissements », ajoutant que « les phénomènes dangereux pouvant se produire sont l’incendie, l’explosion, la perte de confinement à l’origine d’effets thermiques, de surpression et toxiques ».Lire aussi :A Calais, « la jungle est aujourd’hui hors contrôle »Site sensible en termes de biodiversitéLe bidonville d’environ 0,5 km2, formé début 2015 à la suite de la volonté de la mairie de déplacer les migrants du centre-ville au centre d’accueil de jour Jules-Ferry et toléré par les pouvoirs publics, se trouve également sur un site particulièrement sensible en termes de biodiversité.Il est répertorié « zone d’Intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de type 1 », un classement inscrit au plan local d’urbanisme (PLU) de décembre 2014 et à la Dreal et lié à la présence d’espèces protégées ou d’habitats susceptibles d’abriter des espèces protégées au titre du code de l’environnement. Celui-ci interdit sur une telle zone « la destruction, l’altération ou la dégradation du milieu particulier à ces espèces animales ou végétales ». « Toutes les constructions et tous travaux de drainage, remblaiement, comblement ou susceptibles d’entraîner la dégradation des fonctions hydrologiques et écologiques de la zone humide protégée » sont interdites, ajoute le PLU.Or, le gouvernement a prévu la création d’un camp d’habitations sur une partie de la zone. Le projet, annoncé fin août, et dont les travaux doivent commencer fin octobre, consiste à offrir à 1 500 personnes un logement dans des containers au sein d’un nouveau camp jouxtant le centre d’accueil de jour Jules-Ferry (qui prodigue repas et offre 100 couchages pour enfants et femmes). Sa mise en place nécessitera au préalable d’importants travaux pour aplanir un terrain formé de dunes. « Nous respecterons toutes les contraintes environnementales », a assuré la préfecture du Pas-de-Calais.Lire aussi :Dans la « jungle » de Calais : « Médicalement, ce que nous avons vu est inacceptable » 19.10.2015 à 15h07 • Mis à jour le19.10.2015 à 18h34 L’essentielLe gouvernement hongrois s’est félicité d’avoir « efficacement stoppé » le transit des migrants par son territoire en fermant ses frontières avec la Serbie et la Croatie.Des milliers de migrants affluent dans les Balkans depuis la décision hongroise.Faisant figure de terre promise, l’Allemagne met en garde contre ceux « soufflant la haine » avant une manifestation du mouvement islamophobe Pegida dans la soirée.Après la fermeture par la Hongrie, vendredi 16 octobre, de sa frontière avec la Croatie – un peu plus d’un mois après avoir fait de même côté Serbie –, des milliers de migrants venant de l’Est doivent désormais passer par la Slovénie pour poursuivre leur périple en Europe.Sous pression, la Croatie entrouvre sa frontière avec la SerbieLa Croatie a finalement autorisé, lundi 19 octobre en fin d’après-midi, l’entrée de son territoire aux 2 000 à 3 000 migrants qui étaient massés sous une pluie battante à sa frontière avec la Serbie. Jan Pinos, un volontaire tchèque sur place, a dit à l’Agence France-Presse que la décision avait été prise car la situation à la frontière menaçait d’échapper à tout contrôle. Les policiers avaient érigé une clôture improvisée pour tenter de limiter l’accès de la frontière et faire passer les réfugiés par petits groupes de cinquante personnes, en vain.Plus de 15 000 hommes, femmes et enfants, dont beaucoup de réfugiés fuyant la guerre en Syrie et en Afghanistan, sont entrés en Macédoine et en Serbie depuis la Grèce au cours du week-end, avec souvent l’intention de rejoindre l’Allemagne via la Croatie, la Slovénie puis l’Autriche. Un parcours où les frontières qui s’ouvrent sont une exception.Lire sur Les Décodeurs :Comprendre la crise des migrants en Europe en cartes, graphiques et vidéosLa Slovénie limite les entrées Environ 5 000 migrants provenant de Croatie avaient gagné la Slovénie, alors que 1 200 autres devraient encore arriver par le train dans la journée, selon le ministère de l’intérieur slovène.Le porte-parole du ministère Bostjan Sefic a expliqué la simple mécanique qui règne en ce moment dans les Ballans : l’Allemagne ayant annoncé qu’elle accepterait moins d’arrivées de migrants, l’Autriche a, en conséquence, demandé à la Slovénie de ralentir le flot des entrants.Lundi matin, plus d’un millier d’hommes, de femmes et d’enfants étaient ainsi bloqués à la frontière slovène, après avoir été empêchés d’entrer durant la nuit par les autorités du pays, qui craignent d’être débordées. « Nous donnons la priorité aux plus vulnérables », a expliqué Bojan Kitel, un porte-parole de la police. Environ 150 d’entre eux, principalement des familles avec enfants, ont été autorisés à traverser. La Slovénie et son voisin croate s’accusent mutuellement de la mauvaise gestion de l’afflux de migrants, trois jours après la fermeture par la Hongrie de sa frontière avec la Croatie. Bostjan Sefic s’est plaint de l’attitude de Zagreb : « La Croatie ignore nos demandes et nos plans » pour ralentir le nombre d’arrivées.« La Slovénie a d’abord dit qu’elle pourrait recevoir 8 000 migrants [par jour], puis 5 000, ensuite 2 500 et maintenant cela a été réduit à zéro, a estimé de son côté le ministre de l’intérieur croate, Ranko Ostojic. Cela veut dire que la totalité de la charge est laissée à la Croatie. »Lire aussi :Le retour des contrôles aux frontières en Europe signe-t-il la mort de l’espace Schengen ?Le passage de la Slovénie à l’Autriche, voie la plus empruntéeDeux-mille six cents personnes sont entrées en Autriche depuis la Slovénie au cours du week-end, selon la police. Les autorités démentent les propos de leurs voisins slovènes, selon lesquels des restrictions ont été mises en place.« Il n’y a aucun contingentement, nous poursuivons la même politique que précédemment », a expliqué le ministère de l’intérieur. Vienne a assuré depuis la fin du mois d’août le transit quotidien vers l’Allemagne de plusieurs milliers de migrants, qui passaient jusqu’à présent par la Hongrie.Tension et violences xénophobes en Allemagne L’Europe et la Turquie ont récemment conclu un « plan d’action commun » avec la Turquie pour endiguer les flux migratoires. La voie maritime entre la Turquie et les îles grecques est devenue l’accès le plus emprunté par les migrants cherchant à rejoindre l’UE. Selon l’agence Frontex, plus de 710 000 personnes sont entrées illégalement en Europe entre le 1er janvier et le 30 septembre, contre 282 000 sur l’ensemble de l’année 2014.La grande majorité d’entre elles souhaitent aller en Autriche puis en Allemagne, pays qui s’attend à l’arrivée de plus d’un million de réfugiés sur l’ensemble de l’année 2015. La chancelière allemande, Angela Merkel, a, malgré les critiques, à de nombreuses reprises défendu sa politique de la porte ouverte. Parallèlement, la montée de l’extrême droite et les violences contre les foyers de réfugiés, notamment dans l’Est, se multiplient.Le pays est encore sous le choc de l’attaque au couteau pour des motivations « racistes » contre Henriette Reker, élue maire de Cologne, ville où elle supervisait jusqu’alors l’accueil des réfugiés. Le ministre de l’intérieur, Thomas de Maizière, a eu des mots très durs pour dénoncer Pegida, qui doit manifester ce lundi à Dresde pour marquer son premier anniversaire.Lire aussi :Syrie, Erythrée, Afghanistan… ce que fuient migrants et réfugiés Aurélie Collas La gauche va-t-elle tenir ses engagements en matière de mixité sociale dans les établissements scolaires ? Depuis le début du quinquennat, la mixité est affichée comme l’une des priorités gouvernementales. Après les attentats de janvier, cet engagement a été réaffirmé plus vigoureusement encore, afin, selon les mots du premier ministre, Manuel Valls, de lutter contre « l’apartheid territorial, social, ethnique » à l’œuvre dans les quartiers populaires.Au ministère de l’éducation nationale, il s’agit donc de montrer que les choses avancent. Début novembre, la ministre, Najat Vallaud-Belkacem, doit faire un point sur les premières mesures concrètes visant à lutter contre la ségrégation scolaire, comme le révèle Libération dans son édition du lundi 19 octobre. L’une d’entre elles consistera à redéfinir les secteurs de recrutement des collèges. Elle sera expérimentée dans un certain nombre de départements volontaires la rentrée 2016.Lire aussi : A l’école, le hasard ne crée jamais de mixitéLire aussi :Quand la ségrégation scolaire est aussi sociale et ethniqueUn sujet impopulaire par natureSur le papier, cette mesure existe déjà. Elle est inscrite dans la loi de refondation de l’école de 2013 ; elle fait l’objet d’un décret et d’une circulaire. Pourtant, aucun élu ne s’en était jusqu’alors emparé. Il faut dire que le sujet est politiquement sensible, impopulaire par nature. Quiconque ose s’y aventurer prend le risque de susciter l’opposition des parents et de se mettre à dos une partie de l’électorat.« L’idée est d’avoir des collèges avec la même proportion d’élèves issus de milieux favorisés et défavorisés »De quoi s’agit-il précisément ? Aujourd’hui, les élèves sont affectés dans les collèges selon leur secteur d’habitation. A un collège est rattaché un secteur. Des dérogations sont possibles, mais dans la limite des places disponibles, et moins de 10 % des demandes obtiennent satisfaction.L’idée est d’inciter les conseils départementaux – chargés de tracer les contours de la sectorisation – à élargir les secteurs à deux collèges, voire plus. Le ministère considère qu’un secteur élargi a toutes les chances d’être plus mixte socialement, puisqu’englobant des quartiers aux caractéristiques sociales variées (pavillonnaire, habitat social, centre-ville, etc.).Prudence des élusEnsuite, c’est à l’Etat d’affecter les élèves dans tel ou tel collège du secteur en tenant compte de leurs origines sociales. « L’idée est d’avoir des collèges avec globalement les mêmes proportions d’élèves issus de milieux favorisés et défavorisés », explique la sénatrice (PS) de Gironde Françoise Cartron, qui avait proposé cette mesure dès 2012 dans un rapport. « Les parents fuient les collèges ghettos. Si les collèges d’un même secteur ont le même indice social, les parents n’auront plus raison de fuir. »Mais l’Etat a beau leur promettre un accompagnement, mettre sur pied un comité scientifique pour les aider, rien ne dit que les élus vont oser s’aventurer sur ce terrain glissant. D’ailleurs, seule une « petite dizaine de départements », selon Libération – sur 101 – seraient prêts à s’engager pour la rentrée 2016. On aurait pu s’attendre à davantage, alors que les élections départementales sont désormais passées.Reste que si leur affectation ne leur plaît pas, les parents auront toujours la possibilité de déserter le public et de mettre leurs enfants dans le collège privé du quartier.Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.10.2015 à 14h10 • Mis à jour le19.10.2015 à 15h11 Le PDG d’Air France, Alexandre de Juniac, a déclaré dimanche 18 octobre sur RTL que le plan de restructuration de son entreprise aurait lieu comme prévu en 2016. Une annonce qui clarifie ce qu’il avait déjà dit dans un entretien au Monde le 15 octobre, lorsqu’il avait annoncé que les négociations étaient ouvertes pour 2017 :« J’ai dit que nous avions encore plusieurs semaines pour reprendre les négociations et éviter la mise en place des mesures les plus dures en 2017. »Près de quinze jours après une réunion perturbée par de violents débordements, quel a été l’impact des derniers événements sur la restructuration d’Air France ?Lire l'entretien :Alexandre de Juniac : « Le dialogue social chez Air France est permanent »Avril 2015 : « Perform » prend la suite de « Transform »Pour comprendre, il est utile de remonter un peu dans le temps. Après le lancement, en 2012, du plan « Transform 2015 », censé rétablir la compétitivité et la rentabilité d’Air France à l’horizon 2015, les discussions pour le plan « Perform 2020 » sont lancées en avril 2015 avec les syndicats.« Perfom 2020 » doit prendre le relais de « Transform 2015 » et permettre à la compagnie d’atteindre un résultat d’exploitation de 740 millions d’euros d’ici à 2017, nécessaires à un retour à la croissance.Après des efforts déjà consentis depuis 2012 par les salariés (gel des salaires, perte de jours de repos, plus de 5 500 postes supprimés en trois ans (sous forme de départs volontaires et de départs à la retraite non remplacés), le second plan est mal accueilli.Lire nos explications :Chez Air France, les coupes dans les effectifs se succèdent depuis trois ansSeptembre 2015 : échec des négociationsLe 30 septembre, la direction d’Air France sonne l’« échec » des discussions. Les négociations sur le plan « Perform 2020 » ont échoué sur la principale demande de la compagnie au personnel navigant : travailler une centaine d’heures supplémentaires par an à salaire égal.La direction d’Air France avait annoncé qu’un « plan B » drastique serait mis en œuvre si elle n’arrivait pas à trouver un accord avec les syndicats de pilotes.Lire aussi :Air France veut faire travailler plus ses pilotes et navigants à salaire constant5 octobre 2015 : plan « alternatif », CCE violentFaute d’accord, un plan « alternatif », également qualifié de « plan B » est donc annoncé. Il porte sur la réduction de voilure sur le long-courrier en deux ans :- 2016 : cinq avions en moins, réductions de fréquences et non-entrée dans la flotte de Boeing 787.- 2017 : sortie de neuf autres appareils et fermeture de cinq lignes en Asie. La direction parle de partie la plus « douloureuse » du plan : « 2017 concentre l’essentiel des mesures du plan B », affirme le PDG d’Air France, Alexandre de Juniac.En tout, la compagnie a chiffré le nombre d’emplois supprimés à 2 900 postes : 300 pilotes, 900 hôtesses et stewards, 1 700 au sol. Les suppressions se feront d’abord par des plans de départs volontaires.Le jour de l’annonce de ce « plan B », de violents débordements, dont les images ont fait le tour du monde, ont eu lieu en marge du comité central d’entreprise au siège d’Air France.Lire aussi :Air France : récit d’une manifestation qui a dégénéré9 octobre : reprise du dialogueQuatre jours après les violences, la direction renoue le dialogue avec les pilotes et avec l’ensemble des catégories de personnels. Les cent heures de travail supplémentaires demandées aux pilotes, stewards et hôtesses « restent l’objectif », affirme cependant la direction, qui veut croire que le choc du 5 octobre aidera à convertir les esprits.Dans le passé, les pilotes ont proposé à la direction de s’aligner sur le niveau d’efforts acceptés par leurs homologues de KLM, de l’ordre de 4 % par an (contre 17 % correspondant aux cent heures supplémentaires).Un litige oppose par ailleurs la compagnie au syndicat de pilotes SNPL. La direction lui reproche d’avoir bloqué la mise en œuvre des dernières mesures de « Transform 2015 ». Selon elle, les pilotes ont réalisé 13 % de gains de productivité, au lieu des 20 % fixés. Le syndicat rétorque que les contreparties promises par la compagnie au moment de la signature de l’accord d’entreprise, en 2012, n’ont pas été respectées. Le tribunal de grande instance de Bobigny a tranché, vendredi 16 octobre, en faveur d’Air France. Le syndicat a indiqué qu’il ferait appel.22 octobre : négociations ouvertes pour 2017Dimanche, le PDG d’Air France-KLM, Alexandre de Juniac, a déclaré que le « plan B » serait bien appliqué, pour l’année prochaine en tout cas. Affirmant qu’il était trop tard pour revenir sur sa mise en place en 2016 — « 2016 est lancé », a-t-il dit — il a fermé la porte a une négociation de la première partie du plan, qu’il a chiffré à environ un millier d’emplois supprimés.Alexandre de Juniac a refusé de donner un chiffre précis, précisant que le détail des suppressions de poste devait faire l’objet de discussions avec les syndicats, notamment en comité central d’entreprise (CCE) jeudi.Les syndicats se sont émus des déclarations de M. de Juniac. Miguel Fortea, secrétaire général de la CGT à Air France s’est ainsi plaint du fait que « les instances représentatives ne sont pas respectées, une fois de plus, et les organisations syndicales non plus ». C’est « à se demander s’il faut aller chez RTL pour discuter avec (Alexandre) de Juniac », a-t-il raillé. Force ouvrière relève pour sa part que la colère exprimée par les salariés au début du mois n’a pas été entendue au sommet de la compagnie. M. de Juniac « continue sa feuille de route sans même prendre la peine d’analyser ce qui s’est passé le 5 » octobre, a réagi Christophe Malloggi, numéro un de FO, qui estime qu’« éluder les problèmes ne les fait pas disparaître ». 19.10.2015 à 13h44 • Mis à jour le19.10.2015 à 18h35 Avant la sortie d’un film aussi attendu que le septième épisode de Star Wars, chaque indice semé par les producteurs compte. La nouvelle affiche a enfin été dévoilée dimanche 18 octobre. La bande-annonce définitive sera diffusée, aux Etats-Unis, à la mi-temps d’un match de football, dans la nuit de lundi à mardi.The stars have aligned. A new trailer for #TheForceAwakens lands tomorrow.— Disney (@Disney)require(["twitter/widgets"]);Sur l’affiche, qui n’est pas l’oeuvre du dessinateur historique de la série Drew Struzan, on retrouve des personnages comme Kylo Ren, le général Hux, Han Solo et la princesse Leia. Mais une question s’impose : pourquoi Luke Skywalker, un des personnages principaux de la saga, n’est-il pas présent à leurs côtés ?What a mystery!!! WHY is Luke Skywalker not featured in the new Star Wars movie poster?!!?!? Or...is he?!?! http://t.co/y9m9oBtjq0— JohnCarterWBTV (@John Carter WBTV)require(["twitter/widgets"]);« Quel mystère ! Pourquoi Luke Skywalker n’est-il pas en vedette sur la nouvelle affiche de Star Wars ? Ou bien... L’est-il ? »Le rôle du héros apparaît pourtant à la distribution. Même les droïdes R2D2 et C3PO sont de la partie, mais aux côtés de Leia et de Han Solo, point de Luke. Nous ne nous aventurerons pas à avancer des hypothèses à l’angoissante absence. A n’en pas douter, on peut attribuer ce nouveau rebondissement au talent des promoteurs du film pour attiser la curiosité des fans. Le public, déjà acquis, doit encore ronger son frein jusqu’au 16 décembre. Pendant ce temps, les premières places pour aller voir le film s’arrachent déjà.Vous êtes trop nombreux à vouloir acheter vos places pour #StarWars sur notre site... Gros ralentissements! Soyez patients jeunes #padawan!— LeGrandRexOff (@Le Grand Rex)require(["twitter/widgets"]);Lire aussi :On a passé cinq heures sur la planète de Luke Skywalker 19.10.2015 à 13h12 • Mis à jour le19.10.2015 à 14h58 Accusée d’avoir négligé la sécurité de ses citoyens, la Turquie donne des gages de volontarisme dans l’enquête sur l’attentat qui a fait cent deux morts à Ankara le 10 octobre. Quatre personnes ont été inculpées et écrouées par la justice dimanche 18 octobre au soir. Les suspects, dont l’identité n’a pas été révélée, sont notamment poursuivis pour « fabrication d’engins explosifs dans l’intention de tuer » et « tentative de renversement de l’ordre constitutionnel », a précisé une agence de presse turque.Le procureur d’Ankara, chargé du dossier, a par ailleurs remis deux suspects en liberté et a délivré un mandat d’arrêt contre neuf autres personnes soupçonnées d’avoir participé à cette attaque, la plus meurtrière jamais perpétrée sur le territoire de la Turquie.Lire aussi :Après l’attentat d’Ankara, la Turquie au bord du gouffreElection majeure le 1er novembreLes autorités turques ont présenté le groupe djihadiste Etat islamique (EI) comme le « suspect numéro 1 » de ce double attentat, qui a visé un rassemblement de l’opposition prokurde contre la reprise, depuis juillet, des hostilités entre les forces de sécurité turques et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).Selon la presse turque, la police soupçonne deux jeunes Turcs originaires de la ville d’Adiyaman, dans le Sud, un fief islamiste, d’être les auteurs de l’attentat. L’un d’eux est le frère de l’auteur présumé d’une précédente attaque attribuée par Ankara à l’EI, qui avait fait trente-quatre morts en juillet à Suruç, près de la frontière syrienne.Dimanche, la police a procédé à une vaste opération dans les milieux djihadistes à Istanbul, interpellant une cinquantaine de ressortissants étrangers. La situation nationale est très tendue à une semaine des élections législatives du 1er novembre, qui doivent rebattre les cartes après l’échec de la formation d’un gouvernement de coalition. 29.10.2015 à 17h21 • Mis à jour le29.10.2015 à 17h22 | Yann Bouchez et Clément Guillou Le dossier qui empoisonnait l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) depuis un an a été refermé le 22 octobre, lors de la dernière réunion de son Collège : le professeur de pharmacologie Antoine Coquerel a été nommé directeur du laboratoire antidopage de Châtenay-Malabry, a appris Le Monde.Cette nomination, votée à l’unanimité par les membres du Collège, doit permettre au laboratoire de retrouver la notoriété qui était la sienne dans les années 2000, après la découverte du test de détection de l’EPO par Jacques de Ceaurriz et Françoise Lasne. Cette dernière occupait la direction du laboratoire depuis le décès du professeur De Ceaurriz mais avait dû prendre sa retraite le 31 décembre 2014. Depuis, son fauteuil était occupé par une directrice par intérim, Adeline Molina.Lire aussi :L’antidopage français fait du surplaceS’il demeure un laboratoire jugé fiable techniquement, Châtenay-Malabry a, ces dernières années, perdu en réputation dans le monde de l’antidopage à mesure que baissait le nombre de ses publications scientifiques.La situation du laboratoire avait fini par inquiéter le gouvernement français dans le contexte de la candidature de Paris à l’organisation des Jeux olympiques 2024 et de l’organisation de l’Euro 2016 en France. D’autant plus qu’un premier candidat retenu par le Collège, le toxicologue Pascal Kintz, avait finalement décliné le poste. « On ne peut plus attendre longtemps, il faut maintenant qu’une personne soit désignée rapidement  », disait Thierry Braillard au Monde au mois de juillet.Lire aussi :A la veille du Tour, l’antidopage français dérailleLe profil d’Antoine Coquerel, médecin de formation, professeur de pharmacologie et toxicologie au CHU de Caen, a suscité l’adhésion des scientifiques du Collège de l’AFLD comme de son président Bruno Genevois, plusieurs fois mis en minorité par ces derniers sur le choix du directeur du laboratoire.« Le laboratoire a désormais quelqu’un qui connaît très bien le travail d’analyses et qui pourra développer l’activité de recherches, ce que nous cherchions à promouvoir », souligne Bruno Genevois. Si le professeur Coquerel n’est pas spécialiste du dopage, « il a une expérience en matière d’analyses chimiques largement suffisante », ajoute le président de l’AFLD.Il entrera en fonction d’ici deux à trois mois, une fois réglées les formalités administratives qu’implique son détachement à Châtenay-Malabry.Au sein de l’agence, on veut croire que cette nomination, dans la foulée de celle du nouveau directeur des contrôles Damien Ressiot, marque le début d’une ère nouvelle. L’AFLD évoque également la publication imminente, dans une revue scientifique, de la méthode de détection du FG-4592 – une molécule stimulant la production endogène d’EPO, détectée pour la première fois dans les urines du marcheur français Bertrand Moulinet en avril.Lire aussi :Damien Ressiot, l’ancien journaliste devenu gendarme antidopageClément GuillouJournaliste au MondeYann BouchezJournaliste au service SportSuivreAller sur la page de ce journaliste Service culture Le Grand Prix du roman de l’Académie française a été attribué, jeudi 29 octobre, ex-aequo à Hédi Kaddour pour Les Prépondérants et à Boualem Sansal pour 2084 (publiés tous deux chez Gallimard). C’est la deuxième fois de son histoire que le Grand Prix, qui fête son centenaire, vient récompenser simultanément deux ouvrages. Le troisième roman en lice était Ce cœur changeant, d’Agnès Desarthe (L’Olivier, prix littéraire du Monde).Lire aussi :Boualem Sansal : « L’islam s’est mondialisé, il a un coup d’avance »Boualem Sansal était présenté depuis des semaines comme archi-favori pour le prix Goncourt ; son éviction du carré des finalistes, mardi 27 octobre, avait semblé le transformer en récipiendaire annoncé du prix de l’Académie. Hédi Kaddour, pour sa part, est encore dans la course pour le Goncourt. Goût du romanesqueS’ils partagent la même couverture crème de Gallimard, ces deux romans n’ont pas grand chose en commun, si ce n’est le goût du romanesque. 2084 est une dystopie, manière de suite au 1984, de George Orwell. Elle a pour décor l’Abistan, immense empire dévoué à Abi, messager de Yölah sur terre, qui maintient sa population dans la soumission et l’amnésie.Avec 2084, l’un des grands succès de librairie de cette rentrée, l’écrivain algérien Boualem Sansal, en délicatesse de longue date avec son pays (dans lequel il vit toujours), livre une parabole cauchemardesque sur l’instrumentalisation politique de l’islam.Les Prépondérants est un grand roman-monde sur les années 1920, situé essentiellement dans un protectorat du Maghreb, qui encapsule les enjeux d’une époque (prémices de la décolonisation, montée des périls en Europe…) tout en brassant les genres littéraires – roman d’aventures, d’amour, de formation, comédie de mœurs…L’obtention du Grand Prix de l’Académie, même partagé, sera-t-il un obstacle à l’obtention du Goncourt par Hédi Kaddour ? Le cas d’un doublé s’est déjà présenté, ainsi avec Les Bienveillantes, de Jonathan Littell (Gallimard, 2006). Et comme les jurys des grands prix semblent décidés à surprendre leur monde, rien ne semble exclu.Service cultureJournaliste au Monde 29.10.2015 à 16h51 Un nouveau rebondissement dans l’affaire Kerviel. Un rapport de la brigade financière, dévoilé par L’Obs jeudi 29 octobre, dément le témoignage de l’ancienne policière chargée de l’enquête sur Jérôme Kerviel, selon lequel les dirigeants de la Société générale étaient au courant des agissements de l’ex-trader.Dans une audition publiée en mai par Mediapart, Nathalie Le Roy, la commandante de police qui avait dirigé l’enquête sur les conditions de la perte de 4,9 milliards d’euros déclarée en janvier 2008 par la Société générale, citait plusieurs éléments qui, selon elle, laissaient présumer que la hiérarchie de Jérôme Kerviel connaissait les positions qu’il prenait.Lire :L’affaire Kerviel pourrait être relancée par le témoignage d’une commandante de police« Aucun élément déterminant »Ces révélations avaient amené l’avocat de M. Kerviel à demander la révision du procès pénal pour une éventuelle annulation de sa condamnation. En conclusion du rapport de la brigade financière, le commandant Yves-Marie L’Hélias, de la brigade financière, fait part de son étonnement face à la « grande contradiction » entre les propos tenus en 2015 et le long travail d’investigation mené de 2008 à 2012, raconte L’Obs jeudi.Le rapport revient notamment sur un courrier électronique d’un ancien salarié, qui affirmait avoir alerté sa hiérarchie par un message portant une tête de mort, élément mis en avant par Mme Le Roy. Le rapport indique, pièces à l’appui, que « les mails en question ont bien été étudiés par Mme Le Roy », mais « n’apportaient aucun élément déterminant ».« Ce que j’ai dit est mon intime conviction », s’est défendue dans les colonnes de L’Obs l’enquêtrice, qui ne travaille plus aujourd’hui dans un service de police. Le rapport « confirme qu’il n’y a rien de nouveau sur le fond dans le dossier Jérôme Kerviel, qui fait l’objet d’un jugement pénal définitif après plus de sept ans de procédures approfondies », a réagi la Société générale auprès de l’AFP.« Elucubrations tardives »La banque « s’était étonnée de la publication d’élucubrations tardives, contraires au déroulement de l’instruction minutieuse menée dès la découverte de la fraude et aux multiples décisions de justice unanimes sur ce dossier », et rappelle qu’elle a déposé des plaintes pour dénonciation calomnieuse en réponse à celles déposées par M. Kerviel.Si l’ancien trader a été condamné à cinq ans de prison, dont trois ferme, pour avoir dissimulé des prises de risque colossales sur les marchés, la question du degré de responsabilité de sa hiérarchie reste pour beaucoup posée.C’est en partie pour cette raison que la plus haute juridiction française, la Cour de cassation, avait validé la condamnation au pénal de M. Kerviel, mais annulé les 4,9 milliards d’euros de dommages et intérêts auxquels il avait été condamné. Ce volet civil a été renvoyé devant la cour d’appel de Versailles, qui l’examinera en janvier.Lire aussi :Affaire Kerviel : sept ans de mystères 29.10.2015 à 16h34 • Mis à jour le29.10.2015 à 16h35 Tandis que l’Europe s’interroge face aux flux migratoires sur la question de ses frontières, d’autres frontières, à l’intérieur même de l’Union, continuent de se dessiner de plus en plus nettement. Dans son étude annuelle sur la situation sociale des pays de l’Union européenne (UE), intitulé « Social Justice Index », le cercle de réflexion allemand Bertelsmann Stiftung met en garde contre les fractures qui se creusent de plus en plus nettement en Europe entre pays du sud et du nord et entre générations.Le rapport, publié mardi 27 octobre, classe les pays membres de l’UE selon six critères de « justice sociale » : pauvreté, éducation, le marché du travail, santé publique, la justice entre les générations et la cohésion sociale. En tout, 35 indicateurs sont utilisés.Les résultats les plus frappants concernent les enfants et les adolescents de moins de 18 ans. Le rapport recense 26 millions de mineurs en Europe menacés de pauvreté ou d’exclusion sociale, soit 27,9 % en 2015, contre 26,4 % en 2007. La situation est particulièrement difficile dans les pays en crise d’Europe du Sud – Espagne, Italie, Grèce, Portugal –, où le chiffre est passé de 28,7 % en 2007 à 33,8 % en 2015, soit une hausse totale de 1,16 million d’enfants et adolescents concernés. En Grèce, ce chiffre atteint 36,7 % (ce qui constitue tout de même une baisse par rapport aux 38,1 % de 2014). En Hongrie, ce même chiffre atteint même 41,4 %. Seules la Roumanie et la Bulgarie obtiennent des scores plus élevés, mais en repli.Depuis la crise de 2008, la part des personnes âgées menacées de pauvreté est, elle, passée de 24,4 % à 17,8 %. Le niveau de vie des Européens à la fin de leur carrière ou à la retraite a donc été moins touché par la crise, qui frappe plus fortement ceux qui sont au début de leur carrière. Le fossé entre les générations continue ainsi de se creuser dans une grande partie de l’Europe.Un modèle qui a perdu son pouvoir d’intégrationLa France se situe au milieu de ce classement européen de la justice sociale. Elle en occupe le douzième rang, un peu au-dessus de la moyenne européenne. Les enquêteurs soulignent le bon niveau du système de santé publique français, qui figure parmi les dix meilleurs en Europe. Avec 10 % du PIB dépensés pour la politique de santé, la France consacre l’un des budgets les plus élevés dans ce domaine en Europe.Autre point fort de l’Hexagone : la prévention de la pauvreté, catégorie où la France se place sixième, avec seulement 13,7 % de la population disposant d’un revenu inférieur à 60 % du revenu moyen. Les enquêteurs estiment en revanche nécessaire d’agir dans les domaines de l’intégration, de l’éducation et de l’accès au marché du travail.La France se place notamment au 26e rang sur 28 pour ce qui est du rapport entre situation économique des individus et niveau d’éducation, autrement dit la capacité d’offrir aux enfants issus de milieux défavorisés l’accès à une éducation de qualité. Seules la Bulgarie et la Slovaquie font pire.La France figure aussi parmi les six dernières en Europe pour l’intégration des travailleurs issus de l’immigration. L’étude constate que « le modèle traditionnel français, basé sur une politique ouverte à l’égard des immigrés qui acquièrent la nationalité française et sur le principe d’égalité quelle que soit l’origine ethnique ou la religion, a perdu son pouvoir d’intégration au cours des trente dernières années ».Des dettes publiques qui pèsent sur la jeunesseAu niveau européen, Jean­-Claude Junker évoquait en 2014, avant son élection à la présidence de la Commission, une Europe classée « triple A » dans le secteur social – en référence aux classements des agences financières. L’étude de la Bertelsmann Stiftung estime cet objectif loin d’être atteint. Les injustices sociales pourraient avoir des effets négatifs à long terme pour l’économie, avertissent encore ses auteurs.Ceux-ci estiment notamment que « la lutte contre la pauvreté des enfants doit devenir une priorité pour l’UE et ses pays membres », citant en exemple les pays d’Europe du Nord, qui arrivent systématiquement en tête dans le classement. Concrètement, ils préconisent des investissements dans l’éducation des enfants dès le premier âge et le soutien direct des familles socialement faibles. Ils recommandent aussi une politique résolue de réduction des dettes publiques, qui pèseront de plus en plus lourdement sur l’avenir des jeunes générations.Manuel Fritsch Raphaëlle Bacqué et Lucie Soullier Il est à peine 9 h 30 au tribunal de Melun (Seine-et-Marne), jeudi 29 octobre. Le bâtonnier Henrique Vannier attend Me Joseph Scipilliti dans son bureau pour lui notifier sa suspension. Mais à son arrivée, l’avocat ouvre le feu sur le représentant de son barreau avant de retourner l’arme contre lui. Joseph Scipilliti meurt sur le coup. Sa victime est grièvement blessée.Depuis sa prestation de serment en 1981, Joseph Scipilliti s’était rapproché de plusieurs mouvements d’extrême droite. L’avocat de 63 ans écrivait ainsi des billets sur le site Boulevard Voltaire, cofondé par le maire de Béziers, Robert Ménard.Défenseur de l’association d’extrême droite Riposte laïque depuis cinq ans, il partageait « leur combat contre l’islamisation de la France », selon Christine Tasin, la coprésidente du mouvement qui s’était illustré en organisant avec d’autres l’apéritif saucisson-pinard « contre l’offensive islamiste », en 2010. Elle-même avait été poursuivie en 2014 pour avoir qualifié l’islam de « saloperie ».Un acte prémédité ?C’est à elle que Joseph Scipilliti a envoyé un document de 240 pages au petit matin, jeudi, avant de tirer sur le bâtonnier et de se suicider. Un texte « à partager le plus vite possible » dans un e-mail que Christine Tasin trouve assez étrange pour lui répondre immédiatement. « Aujourd’hui vont se passer des événements graves qui vont lui donner toute sa portée. Je regrette de ne pouvoir t’en dire plus à l’instant », répond l’avocat. Elle s’inquiète et l’appelle. Sans réponse. Quelques minutes plus tard, elle découvre la tentative d’assassinat au tribunal de Melun, et le suicide de son conseil.Dans le « journal » testament qu’il lui laisse, il évoque sa carrière depuis 1991, ses problèmes financiers — son cabinet est d’ailleurs en liquidation judiciaire — et des épisodes dépressifs, mêlant angoisses et insomnies. Des confrères ajoutent la paranoïa à la liste, s’appuyant sur des mails reçus dans la messagerie interne au barreau de Melun.Tout au long de son « journal indélicat », Joseph Scipilliti multiplie également les attaques contre celui qui « incarnait à lui seul tout ce qu’[il combattait] depuis le début de [sa] carrière » : le bâtonnier Henrique Vannier, à qui il consacre d’ailleurs tout un chapitre.« Le système s’est incarné en l’occurrence par le nouveau bâtonnier H. V., qui, dès avant sa prise de fonction pour les années 2014-2015, avait fait connaître son intention d’en finir avec moi. »Une poursuite disciplinaire avait été engagée contre Me Scipilliti en octobre 2014 pour injures et menaces verbales et écrites à l’égard du bâtonnier, a précisé le procureur de la République de Melun. Selon les informations du Monde, de graves manquements professionnels lui étaient également reprochés, au point pour le conseil régional de discipline de prononcer une peine de trois ans d’interdiction d’exercice à son encontre, en mai dernier.A la fin de l’introduction de son journal, une date, celle de mardi, suit une phrase qui semble annoncer le geste qu’il s’apprête à faire : « Me voilà donc sur le point de satisfaire ceux qui pour justifier leur domination ou leur soumission m’ont fait une réputation de cosaque. Pour une fois, je vais vraiment manquer de délicatesse. » L’avocat évoque plusieurs fois, en filigrane, la possibilité d’un suicide. Mais le commentaire qu’il glisse sous un article du Parisien copié dans son journal — sur la mort d’un homme qui devait 26 000 euros au fisc — semble montrer sa volonté d’aller plus loin.« Le suicide seul ne sert à rien. Cet homme n’est pas le premier à le faire, quelques jours plus tard personne ne s’en souvient. Pour susciter une prise de conscience, il faut faire un grand bruit. »Lucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterRaphaëlle Bacquégrand reporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Pouchard La Chine a annoncé, jeudi 29 octobre, la fin officielle de la politique de l’enfant unique. Cette dernière avait été instaurée en 1979 et n’autorisait qu’un seul enfant par couple, sauf exception pour certaines minorités par exemple.La politique avait déjà été assouplie en 2002 (possibilité d’« acheter » le droit à un deuxième enfant) puis, surtout, en 2013 avec l’autorisation d’avoir deux enfants si l’un des parents était lui-même enfant unique. Désormais, tous les Chinois seront autorisés à avoir deux enfants.La politique de l’enfant unique paraît avoir atteint son objectif : la natalité en Chine a drastiquement chuté en trente-cinq ans, passant de 33 naissances pour 1 000 habitants en 1970 à 12 en 2013, selon les données de la Banque mondiale. #container_14461179809{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14461179809{ height:500px; } #container_14461179809 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14461179809 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14461179809 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14461179809 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La politique de l'enfant unique a drastiquement fait chuter la natalité en ChineSource : Banque mondialerequire(['//s1.lemde.fr/mmpub/edt/zip/20151029/115448/highcharts-4.1.9.js','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14461184558", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Croissance de la population ", "color": "#0386c3", "data": [ [ 82800000, 2.76167556645304 ], [ 31618800000, 2.74691554961857 ], [ 63154800000, 2.45735692952286 ], [ 94777200000, 2.28339536396383 ], [ 126313200000, 2.06595501335632 ], [ 157849200000, 1.76639178162482 ], [ 189385200000, 1.54733797287665 ], [ 221007600000, 1.36277947570678 ], [ 252543600000, 1.33818233834084 ], [ 284079600000, 1.33392795351687 ], [ 315615600000, 1.25422105193987 ], [ 347238000000, 1.28095234429252 ], [ 378774000000, 1.47267476016581 ], [ 410310000000, 1.4449496950092 ], [ 441846000000, 1.31206876113779 ], [ 473468400000, 1.36169911825369 ], [ 505004400000, 1.48739892914903 ], [ 536540400000, 1.6036050865576 ], [ 568076400000, 1.61007108578698 ], [ 599698800000, 1.53316999599862 ], [ 631234800000, 1.46730321087928 ], [ 662770800000, 1.36443400840349 ], [ 694306800000, 1.2255362283362 ], [ 725929200000, 1.14961943083465 ], [ 757465200000, 1.13026063215591 ], [ 789001200000, 1.08650915088974 ], [ 820537200000, 1.04814151412165 ], [ 852159600000, 1.02345002419879 ], [ 883695600000, 0.959550406298151 ], [ 915231600000, 0.865851392993279 ], [ 946767600000, 0.787956592953992 ], [ 978390000000, 0.726380637838525 ], [ 1009926000000, 0.669999567758626 ], [ 1041462000000, 0.622860936133583 ], [ 1072998000000, 0.593932815112141 ], [ 1104620400000, 0.588124989556992 ], [ 1136156400000, 0.558374367373002 ], [ 1167692400000, 0.522271866392275 ], [ 1199228400000, 0.51238693163744 ], [ 1230850800000, 0.497381400884935 ], [ 1262386800000, 0.482959688678361 ], [ 1293922800000, 0.47915045424996 ], [ 1325458800000, 0.487231117971201 ], [ 1357081200000, 0.49370963351136 ], [ 1388617200000, 0.506311591779847 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});48 %Conséquence collatérale de cette politique : la part des femmes dans la population a peu à peu diminué, pour atteindre 48,48 % en 2014, soit 106 hommes pour 100 femmes. Le chiffre est encore plus impressionnant au sein de la génération née en 2010, où l’on comptait près de 118 naissances de garçons pour 100 naissances de filles, notamment à cause d’avortements sélectifs.Ce déficit de filles s’explique par l’état de la société chinoise au sein de laquelle « les femmes sont socialement dévalorisées » et où les familles préfèrent généralement avoir des fils, notait la démographe Isabelle Attané dans Chinoises au XXIe siècle, paru en 2012. Autre signe de cette préférence masculine, la mortalité infantile des filles atteint ainsi 26,8 ‰ sur la période 2005-2010, contre 18 ‰ pour les garçons.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anthony Hernandez Elles n’ont pas le même handicap mais elles courent l’une contre l’autre. Marie-Amélie Le Fur, amputée de la jambe gauche après un accident de la route, et Marlou van Rhijn, amputée des deux jambes à la suite d’une difformité de naissance, construisent compétition après compétition une rivalité sportive impressionnante.A Doha, lors des Mondiaux d’athlétisme handisport (IPC), la Française de 27 ans et la Néerlandaise de 24 ans s’affrontent à nouveau. Samedi 24 octobre, Marlou van Rhijn a remporté le 200 m devant Marie-Amélie Le Fur, pourtant auteure de sa meilleure performance de la saison. Jeudi, la quadruple championne du monde française n’a pas non plus pu résister à sa rivale surnommée « Blade Babe » dans l’épreuve du 100 m. Elle a terminé deuxième derrière la Néerlandaise (13 s 12 contre 12 s 80, record du monde à la clé pour van Rhijn). « Même si je suis dans mon pic de forme et que je me sens prête, il sera dur d’aller chercher l’or… », avait anticipé Marie-Amélie Le Fur. Elle peut néanmoins se consoler avec deux médailles d’or, à la longueur et lors de l’épreuve du 400 m.Une rivalité entamée en 2012Si la Française a remporté ses premières médailles lors des Mondiaux handisport de 2006 à Assen, aux Pays-Bas justement, la Néerlandaise Marlou van Rhijn, ancienne nageuse de haut niveau, n’a elle disputé sa première compétition majeure en athlétisme qu’en 2012. « Dès l’année 2011, j’ai vu apparaître dans les classements mondiaux les performances de Marlou. Sur 100 m, c’était encore abordable pour moi. Sur 200 m, je me suis tout de suite dit que cela serait très dur de l’approcher… », se souvient Marie-Amélie Le Fur.Lors des Jeux paralympiques en 2012, les deux jeunes femmes s’affrontent pour la première fois à Londres. Sur le 100 m, Marie-Amélie Le Fur décroche sa seule médaille d’or en 13 s 27, devançant Marlou van Rhijn de quelques centièmes (13 s 32). Sur le demi-tour de piste, « Blade Babe » s’impose en revanche largement en 26 s 18. Le Fur était médaillée d’argent en 26 s 76.Une différence de handicap pas anodineLa double amputation au-dessous des genoux de Marlou van Rhijn la classe dans la catégorie T43. Marie-Amélie Le Fur est, elle, classée en T44. Lors des Jeux paralympiques de Londres, il n’y avait pas d’épreuves de catégorie T43, ce qui a conduit la Néerlandaise à s’aligner en T44. Cette différence de handicap n’est pas sans incidence, comme l’explique Marie-Amélie Le Fur : « Au début, les doubles amputés ont une progression exponentielle, le temps qu’ils apprennent à maîtriser leurs deux lames. Ensuite, ils ont moins de barrières physiologiques ». Une rivalité saineRivales, Marie-Amélie Le Fur et Marlou van Rhijn sont d’incontestables têtes d’affiche de l’athlétisme handisport. Après les Jeux paralympiques, elles se sont encore affrontées en 2013 lors des Mondiaux de Lyon. A cette occasion, la Française s’est inclinée deux fois. « La rivalité existe mais elle est saine. On aime courir ensemble. Malgré notre différence de handicap, je n’ai aucun problème à courir avec elle. Marlou respecte les performances des autres et elle est une belle icône du handisport. Elle me pousse à être meilleure et chaque année à battre des records », explique Marie-Amélie.Les Jeux paralympiques de Rio pour une prochaine batailleA Rio, du 7 au 18 septembre 2016, cette dernière tentera de remporter une deuxième médaille paralympique. Au vu de la toute-puissance de Marlou van Rhijn sur le sprint, la Française sera confrontée à des choix. A ce titre, Doha a constitué un parfait laboratoire. En s’imposant au saut en longueur et sur 400 m, la Française a montré d’autres qualités. « Le saut en longueur est l’épreuve où j’ai le plus de marge de progression. Et depuis que le 400 m est devenu paralympique, c’est une option pour Rio. Là-bas, il faudra certainement que je fasse des choix selon le programme », avance-t-elle.Est-ce la fin du duel avec Marlou van Rhijn qui ne s’aligne ni à la longueur, ni sur le tour de piste ? La Néerlandaise privilégie en effet pour le moment le sprint. Une situation qui ne devrait pas évoluer d’ici là. Comme le confirme Marie-Amélie Le Fur : « Marlou n’aime pas le 400 m. » Anthony HernandezJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.10.2015 à 15h43 • Mis à jour le29.10.2015 à 16h47 | Gary Dagorn Jamais nous n’avons produit et consommé autant de viande qu’aujourd’hui. En 2014, 312 millions de tonnes ont été produites dans le monde, ce qui représente en moyenne 43 kg par personne et par an. Chaque année, ce sont 65 milliards d’animaux qui sont tués (soit près de 2 000 animaux… par seconde) pour finir dans nos assiettes. Cette production massive n’est pas sans conséquences sur notre environnement.L’élevage est mauvais pour le climatLa viande, plus que tout autre aliment, coûte cher à la planète. Le dernier rapport de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), publié en 2013, estime que l’élevage de bétail dans le monde est responsable de 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique, c’est-à-dire liée aux activités humaines, sur la planète : environ 7 milliards de tonnes de CO2 émis, soit plus que les États-Unis et la France réunis.Toutes les viandes n’ont pas un coût égal et certaines sont plus gourmandes en ressources que d’autres. C’est le cas du bœuf ou de l’agneau, les viandes dont la production est la plus émettrice de gaz à effet de serre.Un kilogramme de viande bovine équivaut à une émission de 27 kg de gaz à effet de serre (GES, en équivalent CO2), tandis que produire la même quantité de viande d’agneau émet au total 39 kg de GES. Bien loin devant le porc (12,1 kg), la dinde (10,9 kg) ou le poulet (6,9 kg). #container_14460524146{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14460524146{ height:400px; } #container_14460524146 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14460524146 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14460524146 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14460524146 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }CO2 émis par kilogramme de viande produite(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14460524146", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#b50b11","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Agneau","Boeuf","Porc","Dinde","Poulet"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Bilan carbone", "color": "#b50b11", "data": [ [ "", 39 ], [ "", 27 ], [ "", 12.1 ], [ "", 10.9 ], [ "", 6.9 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " Kg de CO2", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}La viande bovine représente 41 % des émissions dues à l’élevage de bétail, alors qu’elle ne représente que 22 % de la consommation totale de viande.En comparaison, le porc, viande la plus consommée au monde (36,3 % de la consommation), ne représente « que » 9 % des émissions. Même chose pour le poulet qui, bien qu’il soit également très consommé (35,2 % de la consommation mondiale de viande), n’est responsable que de 8 % des émissions de GES attribuées à l’élevage de bétail. #container_14460545043{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14460545043{ height:500px; } #container_14460545043 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14460545043 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14460545043 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14460545043 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Consommation et émissions de GES des différentes viandesSource : FAO(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14460545043", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#191919","#ffffff","#fff8aa","#ff97b7","#c77218","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"percent", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Consommation","Émissions de GES"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Autres", "color": "#191919", "data": [ [ "", 1.7 ], [ "", 1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Mouton et chèvre", "color": "#ffffff", "data": [ [ "", 4.6 ], [ "", 6.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Poulet", "color": "#fff8aa", "data": [ [ "", 35.2 ], [ "", 8.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Porc", "color": "#ff97b7", "data": [ [ "", 36.3 ], [ "", 9.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Bovin", "color": "#c77218", "data": [ [ "", 22.2 ], [ "", 74.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}A noter que la production de viande, combinée à celle de produits laitiers, émet la moitié des gaz à effet de serre liés à l’alimentation alors qu’elles ne représentent à elles deux que 20 % des calories ingérées au niveau mondial.La production de viande, gourmande en eau et céréalesLa production de viande est également très consommatrice d’eau. La production d’un kilogramme de bœuf absorbe par exemple 13 500 litres d’eau, bien plus que pour le porc (4 600 litres) et le poulet (4 100 litres). C’est aussi bien plus élevé que la consommation nécessaire à la culture de céréales telles que le riz (1 400 litres), le blé (1 200) ou le maïs (700).Une étude parue en 2013 note que l’« empreinte eau » des Européens liée à leur alimentation pourrait baisser de 23 % à 38 % en diminuant ou supprimant la part de la viande dans les repas.L’élevage de quelque 5 milliards de bêtes dans le monde est également un gros consommateur de céréales. En 2002, un tiers des céréales produites et récoltées dans le monde avait directement servi à nourrir le bétail. Cela représentait au niveau mondial 670 millions de tonnes, soit assez pour nourrir trois milliards d’êtres humains.Là encore, la viande de bœuf est la plus gourmande. Pour chaque kilogramme produit, ce sont de 10 à 25 kilogrammes de céréales qui sont consommés.L’élevage grignote aussi la forêt amazonienneGourmande en eau et en céréales, la production de viande l’est aussi en terres. La FAO estime que 70 % de la surface agricole mondiale est utilisée soit pour le pâturage du bétail, soit pour la production de céréales destinées à les nourrir.Et le manque de terres agricoles pousse aussi à la déforestation : 91 % des terres « récupérées » dans la forêt amazonienne servent ainsi aux pâturages ou à la production de soja qui nourrira plus tard le bétail. Et moins de forêt, c’est moins d’émissions de dioxyde de carbone absorbées.Gary DagornJournaliste au Monde 29.10.2015 à 15h11 • Mis à jour le29.10.2015 à 15h43 | Denis Cosnard Dix jours. Tel est le délai, très court, visé désormais par les professionnels au chevet de FRAM pour sauver le voyagiste en péril, en le confiant aux mains d’un repreneur.Jeudi 29 octobre au matin, la direction a confirmé lors d’un comité d’entreprise extraordinaire que la célèbre entreprise toulousaine était en cessation de paiement et allait déposer son bilan. La présidente des voyages FRAM, Marie-Laurence Vieuille-Feral, « va déposer une déclaration de cessation de paiement aujourd’hui », a précisé la syndicaliste de la CFDT Thouraya Ferchichi à l’AFP, à l’issue de la réunion.Lire aussi (édition abonnés) :La fin des vacances « à la FRAMçaise »Une première audience est prévue dès vendredi au tribunal de commerce de Toulouse. Celui-ci devrait placer FRAM en redressement judiciaire. Mais au lieu d’ouvrir une période d’observation de plusieurs mois, comme c’est généralement le cas pour les groupes de cette taille, le tribunal a de fortes chances, cette fois-ci, d’opter pour un calendrier très serré.C’est ce que demandent à la fois le seul repreneur encore sur les rangs, Karavel, et maître Christian Caviglioli, le mandataire ad hoc qui suit l’entreprise depuis des années, indique un proche du dossier. L’objectif est de pouvoir attribuer la reprise de FRAM à un nouvel actionnaire dans un délai maximum de dix jours, en utilisant une procédure créée tout récemment, le « prepack cession ».Limiter la période d’incertitudeInstauré en 2014 lors de la dernière réforme du droit des entreprises en difficulté, ce dispositif permet de négocier à l’avance une solution avec un repreneur, puis de la finaliser au tribunal de commerce juste après le dépôt de bilan. Il a notamment été utilisé pour relancer NextiraOne, une ancienne division d’Alcatel confiée à un nouveau propriétaire, Walter Butler, trois semaines seulement après le redressement judiciaire.Ce redressement judiciaire accéléré permet de limiter la période d’incertitude, très déstabilisante pour les entreprises en cause.Après avoir privilégié d’autres options, la direction de FRAM travaille depuis une semaine sur ce schéma avec Karavel et son actionnaire, le fonds LBO France. Le tribunal de commerce reste néanmoins libre de fixer un calendrier plus classique, s’il souhaite ouvrir le jeu à d’autres hypothétiques repreneurs.Lire aussi (édition abonnés) :Karavel-Promovacances en passe de reprendre le voyagiste Fram« On espère que ce voyage FRAM ne sera pas une destination finale, mais une escale simplement », a déclaré Thouraya Ferchichi pour résumer l’état d’esprit du personnel.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Madjid Zerrouky Il y a décidément bien du monde à Tartous, cité portuaire syrienne de la région alaouite (nord-ouest du pays) et base navale. Utilisé régulièrement par la marine russe pour ravitailler ses troupes basées dans la région de Lattaquié qui bombardent la rébellion anti-Bachar Al-Assad depuis le 30 septembre, le port accueillerait ses derniers jours un porte-avions chinois, marquant l’entrée en guerre supposée de la Chine aux côtés de la Russie, si l’on en croit une rumeur, signalée par un internaute aux Décodeurs, qui circule sur Internet depuis quelque temps. Une rumeur reprise, analyse géostratégique à la clé, par Le Point dans un article intitulé Syrie : les enjeux cachés de l’intervention russe, où l’on apprend que « le porte-avions Liaoning est désormais à Tartous, porteur de chasseurs bombardiers J15, d’un millier d’hommes et d’hélicoptères d’attaque. Il y a retrouvé le sous-marin géant russe Dimitri Donskoi, doté de 20 missiles intercontinentaux (200 têtes nucléaires, portée 10 000 kilomètres) et le croiseur lance-missiles Moskva. La Méditerranée orientale est donc sanctuarisée. »Le ministère des affaires étrangères chinois a démenti, mercredi 14 octobre, la participation de son porte-avions ans une quelconque action militaire en Syrie.China's craft carrier Liaoning is NOT involved in military action in Syria: FM says Wed. http://t.co/i07iInsiO3 http://t.co/j2JjHbS0O0— PDChina (@People's Daily,China)require(["twitter/widgets"]);Et l’aurait-elle voulu, la Chine aurait eu du mal à déployer un porte-avions discrètement (en transitant par le canal de Suez sans laisser de trace), et encore plus à s’en servir pour des missions de combats. Ayant débuté ses essais en mer en 2012, le Liaoning (un ancien bâtiment soviétique que Pékin a racheté et a terminé de construire) n’est sans doute pas opérationnel, comme le rappelle le site Mer et Marine. Il servirait surtout à familiariser marins et aviateurs avec ce type de bâtiment avant l’arrivée du premier porte-avions « made in » China.Quant à l’aéronavale chinoise, elle vient à peine de recevoir son 14e « chasseur-bombardier J-15 » (le numéro 113, le premier étant le 100) sur les 24 que le Liaoning devra embarquer. On peine à croire qu’avec un demi-escadron en phase d’entraînement, elle s’aventure dans le ciel désormais encombré de la Syrie.Et si des navires chinois, actuellement en tournée diplomatique en Europe (ici en Pologne) ont effectivement transité par la Méditerranée, c’est sans doute car c’est le chemin le plus court depuis la Chine. Madjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent Il n’y aura pas de baisse des prix pour les protections hygiéniques féminines en France, actuellement taxées à 20 %, taux qu’un amendement, porté par la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale, voulait ramener à 5,5 %. Les députés ont rejeté ce texte, pourtant accepté en commission. Le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, a expliqué que le gouvernement ne souhaite aucun mouvement sur les taux pour l’instant, en faisant valoir que la TVA à 20 % est également « appliquée aux mousses à raser pour les hommes ».Lire aussi :La « taxe tampon » ne va pas disparaître1. Les trois taux de TVALa taxe sur la valeur ajoutée (TVA) frappe tout produit ou service acheté en France. C’est la principale source de revenus de l’Etat, auquel elle devrait rapporter une manne de 193 milliards d’euros d’après le projet de loi de finances pour 2016.Le taux de TVA « normal » s’élève, en France, à 20 %. Mais il existe en fait trois taux : 5,5 % (réduit), 10 % (intermédiaire) et 20 %, plus un taux particulier à 2,1 %. La différence tient au bien ou service vendu.- Le taux normal de 20 % s’applique par défaut- Le taux à 10 % touche divers domaines :produits agricoles non transformés,alimentation animale et produits à usage agricole,transports de voyageurs,travaux d’amélioration des logements,musées, zoo, etc.certains médicaments non rembourséscertains restaurants- Le taux à 5,5 %, dit « réduit », concerne, en théorie, les produits de première nécessité :eau et boissons sans alcool, produits alimentaires (avec quatre exceptions : caviar, margarine, graisses végétales, chocolat…)appareillages spécialisés pour les handicapés ou les personnes souffrant de maladies chroniques (diabète par exemple)les livresles abonnements énergétiquesles maisons de retraite et les prestations de santé pour les handicapés et personnes âgées dépendantesles cantines scolairescertains spectacles vivantsle cinémales œuvres d’artcertaines constructions et équipementsles préservatifs masculins et fémininscertains restaurants- Le taux à 2,1 % s’applique à quelques éléments seulement :médicaments remboursés et produits sanguinsrestauration en Corse, Guadeloupe, Martinique, Réunionpublications de pressevente d’animaux vivants de boucherieune série de produits et services vendus en Corse, Guadeloupe, Martinique, Réunion2. L’hygiène ne bénéficie pas de taux réduitsOn le voit, la liste, qui date en bonne partie des années 1950, est pleine d’absurdités et de « trous », correspondant à autant de décisions et de pressions de divers lobbies. Par exemple, le caviar est le seul produit alimentaire taxé à 20 %, quand le foie gras ou la truffe sont à 5,5 %. De même, si le chocolat n’a pas droit au taux réduit, les bonbons, eux, sont bien à 5,5 % ! Même chose avec les sodas, taxés, comme l’eau, à 5,5 % (même s’ils subissent une surtaxe par ailleurs), etc.Les produits d’hygiène, eux, sont tous taxés au taux normal, du savon au dentifrice en passant par les tampons et serviettes hygiéniques. La parapharmacie (pansements, crèmes, etc.), est également au taux normal.En clair, la logique qui gouverne la fiscalité des « produits de première nécessité » n’a pas considéré que le savon en était un. Ce qui est évidemment discutable, qu’il s’agisse des produits d’hygiène féminine comme les tampons et les serviettes ou d’autres produits plus génériques.L’association Georgette Sand, à l’origine de la demande de baisse de TVA sur les tampons et serviettes, grâce à une pétition qui a réuni 17 000 signatures, demandait d’ailleurs qu’une série de produits d’hygiène « de première nécessité » (savon, shampooing…) bénéficient du même taux.3. La question de la « women’s tax »Derrière cette revendication d’une TVA réduite pour les produits d’hygiène féminine, dont l’achat est de facto obligatoire pour les femmes, figure aussi un autre débat, autour de l’existence d’une « women’s tax », une fiscalité spécifique aux femmes.Ces dernières seraient plus taxées que les hommes à cause d’un certain nombre de dépenses contraintes supérieures, dues à des « impératifs sociaux » différents (maquillage, produits de beauté, épilation, etc.), alors qu’elles gagnent des salaires inférieurs en moyenne à ceux des hommes.En outre, une « taxe rose » serait en vigueur dans le marketing à destination des femmes, rendant un produit plus cher que son équivalent masculin (le cas le plus typique est celui du rasoir jetable). Deux rapports sur la question doivent être rendus bientôt.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.10.2015 à 16h23 • Mis à jour le16.10.2015 à 17h58 | Camille Bordenet Quand la connexion Skype parvient enfin à s’établir entre Paris et Maarat Al-Nouman (dans la province d’Idlib, en Syrie), on sait que le temps est désormais compté et précieux. Les traits tirés mais souriant, le docteur Zouhair Lahna, 49 ans, apparaît à l’écran, éclairé par une faible ampoule qu’il lui faudra éteindre vite pour économiser l’électricité. En cette soirée d’octobre, le chirurgien obstétricien d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) sort d’une longue journée passée au bloc opératoire avec ses confrères syriens.Idlib, Maarat, Alep… Cela fait trois semaines que le docteur Lahna sillonne le nord-ouest de la Syrie pour soigner des patients, opérer les civils blessés et former de jeunes praticiens. Il se rend partout où l’on a besoin de lui. Un engagement bénévole sous l’égide de l’Union des organisations syriennes de secours médicaux (UOSSM), un réseau d’associations médicales internationales ayant des équipes sur place.Dans les sous-sols de ce qu’il reste des hôpitaux de fortune ou des cliniques éventrés, il tente de sauver des vies, sans relâche. Il mange et dort sur place, aussi. « Avec les équipes soignantes, on vit dans un huis clos », raconte-t-il. Dans ces zones dont la plupart des localités sont tenues par les rebelles, les risques sont grands d’être la cible de bombardements du régime, mais où aller de toute façon ? Depuis quelques semaines, ce sont désormais les frappes russes, de plus en plus fréquentes, qui inquiètent. Comme les habitants, le docteur Lahna scrute le ciel et se tient informé de l’évolution de la situation via l’application de messages instantanés Whatsapp.Lire aussi :En Syrie, une semaine de frappes aériennes russes« Le système sanitaire syrien s’est effondré »Sur place, le personnel médical et le matériel manquent et il faut composer avec les fréquentes coupures d’eau et d’électricité. « Il est arrivé qu’on finisse des opérations à la lumière des téléphones portables », dit-il. Il soupire :« En quatre ans et demi de guerre, le système sanitaire syrien s’est effondré. Le pays a fait un bond de 70 ans en arrière »Les médecins syriens qui n’ont pas été tués se sont, pour la plupart, exilés. Ceux qui choisissent de rester se font de plus en plus rares. Quant aux grandes organisations internationales telles que Médecins sans frontières, leur capacité à mener des activités médicales directes dans le pays n’a jamais été aussi limitée, du fait de la dangerosité du terrain, y compris pour les structures et le personnel de santé.Lire : MSF : "Soigner en Syrie est devenu un acte de guerre"« A Alep — deuxième ville du pays, au nord — il ne reste plus qu’un ophtalmologue, une gynécologue et deux réanimateurs pour 300 000 habitants », témoigne Zouhair Lahna. Celle qui a été tristement rebaptisée par ses habitants « la ville des barils » abrite de véritables quartiers fantômes où écoles, université et hôpitaux ont été rayés de la carte. « Tous ceux qui avaient les moyens de financer un départ sont partis. Ceux qui sont encore là sont les pauvres et les faibles. Ou ceux qui sont restés par idéal. »C’est pour ces courageux que le chirurgien franco-marocain a accepté de revenir en Syrie pour sa quatrième mission depuis le début de la guerre en 2011. Il avait réalisé la première aux côtés d’un autre médecin français, le professeur Raphaël Pitti, qui vient régulièrement former les soignants syriens à la médecine de guerre. Formations en obstétrique d’urgenceL’épuisement se fait parfois sentir, jamais le désespoir. « Car malgré les morts et les blessés, la vie prend le dessus », dit le docteur Lahna en évoquant les naissances qu’il a données depuis son arrivée. Le courage des civils et des soignants qu’il rencontre permet d’oublier ces conditions ubuesques. Des « héros » dont il voudrait pouvoir raconter chaque histoire. Il évoque au moins celle du docteur Farida, la dernière gynécologue restée à Alep, qui enchaîne jusqu’à 100 consultations par jour. Il y a aussi tous ces jeunes médecins, la trentaine à peine, qui ont choisi de rester quand ils auraient pu fuir. La plupart n’avaient pas terminé leurs études quand la guerre a éclaté, certains sont à peine formés, tous ont dû apprendre sur le tas.Quand il n’opère pas, M. Lahna dispense des formations en obstétrique d’urgence à des groupes de sages-femmes. « Il faut qu’elles puissent remplacer les médecins qui manquent et soient en mesure de réaliser seules une césarienne, n’importe où. » Lui-même se retrouve souvent obligé de faire appel à ses souvenirs de médecine générale pour réaliser des opérations qui dépassent sa spécialité. Vendredi dernier, une fillette qui avait été très grièvement blessée au bassin par un obus tombé sur sa maison a pu être sauvée. L’intervention a duré cinq heures. « Je n’avais jamais réalisé une opération de cette complexité », reconnaît le chirurgien.Terrain le plus difficileCela fait pourtant quinze ans qu’il pratique la médecine humanitaire dans des zones de conflit. Mais la Syrie est, de loin, le terrain le plus dangereux et le plus difficile qu’il ait connu. Plus difficile encore que Gaza sous les bombardements israéliens l’été dernier. « Ici, le danger est partout. Et le fait d’être un humanitaire n’assure en rien des conditions de sécurité », explique le médecin.Après l’opération de la fillette, il a pourtant décidé de prolonger son séjour de deux semaines. « J’ai moi aussi une fille de cet âge… », confie-t-il, sans plus s’épancher. Sur ses quatre enfants, seuls les deux plus grands savent que leur père est en Syrie. Et comprennent le sens qu’il met dans cet engagement. « La médecine est ma seule arme. Et je me sens plus utile ici aux côtés de mes confrères syriens qu’en France, notamment parce que j’ai l’avantage de parler arabe », explique-t-il. Le docteur Lahna ne fait part de sa colère qu’une fois, à l’évocation de l’inertie des dirigeants internationaux :« Le conflit en Syrie est la plus grave crise de notre époque. Quand prendront-ils les décisions nécessaires pour y mettre vraiment fin ? Comment espérer endiguer la crise migratoire si on ne s’occupe pas du problème à la source ? »Lire aussi :L’Union européenne reste divisée sur l’intervention russe en SyrieAprès un court répit et quelques heures de sommeil chez un collègue, le chirurgien devrait reprendre la route pour sa prochaine destination, si les conditions de sécurité le permettent. Les patients qui l’attendent sont nombreux, mais les déplacements très dangereux.Quand il rentrera en France, M. Lahna reprendra ses remplacements à la clinique-hôpital de La Roseraie, à Aubervilliers. Il poursuivra aussi son projet de centre médico-social gratuit pour les réfugiés, de l’autre côté de la Méditerranée, à Casablanca. Jusqu’à un prochain départ pour la Syrie.Camille BordenetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nathalie Guibert Lors du raid français sur Rakka en Syrie, le 8 octobre, ses Mirage 2000 se sont tenus à proximité, juste derrière la frontière avec l’Irak, tandis que les Rafale venus d’Abou Dhabi frappaient l’Etat islamique. La base aérienne jordanienne Prince-Hassan, située à 115 km au nord-est d’Amman, est devenue un point nodal de l’opération « Chammal » en Irak et en Syrie. Les équipages des six chasseurs français qui y sont déployés depuis décembre 2014, avec le renfort d’un avion de surveillance, sont même « en suractivité », selon des sources parlementaires.Dans les rangs français, la base ne doit être citée officiellement que sous son nom de code « H5 », ou BAP, pour « base aérienne projetée », au prétexte de ne pas froisser les autorités jordaniennes. Le site, avec ses 230 personnels français, est fermé aux reporters. Il est seulement rendu accessible lors des visites encadrées des autorités officielles, comme ce fut le cas avec le premier ministre Manuel Valls, lundi 12 octobre.Cependant, deux députés, Marie Recalde (socialiste) et Alain Marty (Les Républicains), en mission sur place du 18 au 21 septembre, ont rapporté des éléments précis à l’occasion de l’audition, le 7 octobre, par la commission de la défense du nouveau chef d’état-major de l’armée de l’air, le général André Lanata, dont le compte rendu vient d’être mis en ligne.« Aucune zone sûre en cas d’éjection des équipages »Les élus, qui saluent l’engagement des personnels, mettent le doigt sur une forte préoccupation : « Le sujet majeur est la fonction de sauvetage », a indiqué M. Marty. « Compte tenu des théâtres d’engagement, il n’existe en effet aucune zone sûre en cas d’éjection des équipages. Or les Mirage 2000 étant monoréacteurs, la crainte d’une panne compromettant le vol est en permanence présente à l’esprit. » Le sort terrible subi par Maaz Al-Kassasbeh, le pilote du F16 jordanien tombé à Rakka qui avait été brûlé vif dans une cage en décembre 2014 à des fins de propagande par l’Etat islamique, n’est pas oublié.« J’ai bien conscience de la situation tactique et des dangers inhérents au survol d’une zone hostile, a répondu le général Lanata. C’est la raison pour laquelle nous accordons une attention particulière à la capacité de sauvetage en zone hostile, qui est aujourd’hui principalement assurée par les Américains sur les théâtres syrien et irakien. Nous sommes en effet parfaitement conscients des conséquences humaines et politiques de l’éventuelle capture d’un équipage ».L’activité de la BAP « est permanente et soutenue, et la mission particulièrement exigeante », a relaté Mme Récalde. « Deux patrouilles de deux avions sont effectuées six jours sur sept, poursuit-elle. Le “no fly day” étant consacré au maintien en condition opérationnelle [la maintenance]. Les équipages réalisent ainsi vingt-quatre sorties par semaine. » Chaque avion effectue soixante-douze heures de vol hebdomadaires – en comparaison, c’est vingt et une heures dans les missions en France. « La base doit, en outre, être en mesure d’offrir pendant une semaine une capacité “surge”, qui suppose la mobilisation de deux avions supplémentaires, soit l’intégralité de la flotte présente », a précisé la députée.Températures extrêmes et tempêtes de sableLes avions français de la base Prince-Hassan comptent pour 500 des 1 100 opérations de Chammal, et la grande majorité des objectifs détruits (300 sur 350). La quasi-totalité des sorties des Mirage 2000 sont des missions d’appui des troupes au sol (5 % seulement étant des frappes sur dossiers d’objectifs préparés). Avec des températures extrêmes – 58 degrés au mois d’août –, des tempêtes de sable, la vétusté des installations américaines de cette base qui date de 1969, les conditions sont « particulièrement sévères », soulignent les deux députés.Depuis la Jordanie, les pilotes français ne mènent pas de vols conjoints avec leurs camarades jordaniens ou américains qui partagent le site, bien que la coordination soit totale avec ces deux pays dans la coalition déployée en Irak. Mais, en août, un exercice conjoint de « force protection » a réuni les soldats des trois pays sur la base pour tester la réaction collective face « à une agression éventuelle » des installations. Une petite information glissée dans le dernier magazine interne de l’armée de l’air.Nathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis « Même s’il a été vilipendé, ce référendum a placé le PS au centre des débats ! » Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS, tente de voir le verre à moitié plein lorsqu’il s’agit d’évoquer la votation organisée par les socialistes, du vendredi 16 au dimanche 18 octobre, pour demander au « peuple de gauche » s’il est favorable à l’unité des listes lors des élections régionales de décembre.Et pour cause, l’initiative a pour l’instant surtout fait l’unité contre elle, en provoquant un concert de critiques tant dans la presse que parmi les élus ou les partenaires de gauche. Mais qu’importe, le premier secrétaire du PS reste persuadé que le référendum a fait bouger les lignes quant à l’alliance de second tour à laquelle les autres partis de gauche ne semblent pas aujourd’hui opposés.Comment le référendum a-t-il été organisé ?Annoncé lors du conseil national du PS du 19 septembre, le référendum a été monté en un mois. Quelque 2 500 bureaux de vote sont répartis sur le territoire, ouverts sur certains créneaux horaires, entre vendredi et dimanche. Le PS a surtout ciblé les marchés et les sorties de transports. « On a réussi à mettre tout le monde sur le pont », se félicite M. Cambadélis.Sur le terrain, la réalité est plus disparate. Certaines fédérations ont joué le jeu, quand d’autres ont fait le service minimum, voire se sont abstenues pour deux d’entre elles (Nièvre et Jura). Beaucoup d’élus se sont plaints que cela perturbait leur organisation de campagne. On trouve ainsi plusieurs centaines de points de vote en Ile-de-France, contre seulement une vingtaine sur l’ensemble de la Bretagne. « C’est une initiative hâtive et malhabile », explique un grand élu breton pour justifier la faible mobilisation. Il est également possible de voter en ligne, sur un site dédié en laissant son adresse mail.Lire aussi :Référendum du PS : le risque du non-événementLe scrutin est-il transparent ?Le vote sera surveillé par la haute autorité du PS qui aura un émissaire dans chaque département. Impossible en revanche de contrôler les 2 500 points de vote. Le résultat en faveur de l’unité ne fait aucun doute. Les opposants au PS ne devraient pas prendre part au vote pour ne pas cautionner l’initiative. En revanche, la participation sera le réel indicateur du succès ou non du référendum. « Ce n’est pas du tout dans notre intérêt de tricher », jure, la main sur le cœur, un dirigeant du PS. Dès vendredi, plusieurs médias expliquaient avoir pu voter plusieurs fois sous de fausses identités, que ce soit sur Internet ou dans les bureaux de vote.Jean-Christophe Cambadélis s’est livré à un petit jeu d’intox fin septembre sur les chiffres attendus de participation, espérant dans un premier temps 300 000 votants, avant de réviser ses estimations à la baisse à 200 000. « C’est le coup classique. Il sous-estime le chiffre pour pouvoir crier à la victoire quand ça fera plus », s’amuse un élu socialiste.Et après ?Le scrutin, quel que soit le nombre de participants, ne devrait pas faire bouger les lignes dimanche soir. Les partenaires de gauche ont clairement indiqué qu’ils partiraient en autonomie au premier tour et qu’ils se rallieraient au second, en fonction des scores de chacun. « Ils auraient dû organiser le scrutin seulement dans les deux régions où il y a un risque FN, parce que nous sur le terrain ça a plus énervé nos partenaires qu’autre chose », explique un candidat aux élections régionales. La participation au référendum sera en effet surtout intéressante dans les deux régions concernées, le Nord-Pas-de-Calais – Picardie et la Provence-Alpes-Côte d’Azur.Lire aussi :Emmanuelle Cosse dénonce le « chantage au rassemblement » du PSEn même temps qu’il annoncera les résultats, Jean-Christophe Cambadélis a prévu de lancer « une nouvelle initiative unitaire ». Il va également détailler dans la foulée des mesures nationales de programme qui seront valables dans toutes les régions comme la gratuité des transports scolaires ou le doublement des moyens pour les maisons de santé. La plupart des élus ont, eux, hâte que le week-end passe pour pouvoir reprendre le cours normal de la campagne.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.10.2015 à 15h22 • Mis à jour le16.10.2015 à 15h29 | Morgane Tual Sorti début le 6 octobre sur iOS et Android, A Blind Legend est un jeu d’aventure gratuit pour mobile dans lequel le joueur se guide à l’oreille. Il a été réalisé par le studio Dowino, basé à Villeurbanne (Rhône) et coproduit par France Culture avec l’idée de proposer un vrai jeu d’action et d’aventure aux non-voyants, qui saura aussi séduire les personnes voyantes. Pari réussi.Quel est le principe ?Le joueur incarne Edward Blake, un chevalier aveugle qui assiste, impuissant, à l’enlèvement de sa femme par Thork, le roi fou. Accompagné et guidé par sa fille, la petite Louise, il devra traverser villages, forêts, montagnes et affronter de multiples ennemis afin de la retrouver.Avec un bon casque sur les oreilles, le joueur se repère, se déplace et agit dans cet univers médiéval fantastique en fonction des sons qui l’entourent, avec le téléphone en guise de manette.Ecran noir« Chiens, je vous égorgerai un à un ! » Le ton est donné : chevaliers en armure, enlèvements crapuleux, chevaux nerveux, esprit de vengeance… En quelques secondes de jeu, l’attirail complet du jeu d’aventure médiéval est posé, et ce sans la moindre image. L’écran, noir, ne s’anime que pour afficher les crédits de l’écran d’accueil et symboliser les coups d’épée du héros. Autant fermer les yeux pour se concentrer pleinement sur le son. Et de la concentration, il en faudra : privé de nos repères habituels, les premières minutes de jeu sont difficiles. Par où faut-il aller ? Comment ? Quels sont les obstacles à éviter ? Heureusement, une voix accompagne nos premiers pas et explique efficacement le fonctionnement du jeu. Les actions sont limitées et simples à effectuer sur l’écran tactile. Et dès que l’on se perd – souvent –, la petite Louise nous appelle et nous guide.Effet 3D efficaceL’expérience sensorielle a beau être déroutante, elle est tout aussi impressionnante. Toute la puissance évocatrice du son se révèle dans ce jeu, avec un « effet 3D » efficace. Un vrai décor se crée dans l’esprit du joueur, comme dans le village : ici, une fontaine ; tout autour, le chahut des villageois ; Louise qui nous appelle au loin ; un lourd cheval qui se rapproche et nous souffle dans l’oreille.Grâce à ces sons ultra-travaillés, on « voit » les yeux fermés. « Les montagnes de glace sont devant nous père, nous sommes sur la bonne voie ! » : elles se dressent effectivement face à nous, au bout d’une plaine caillouteuse, majestueuses et menaçantes. Leur apparence, différente pour chaque joueur, n’a rien à envier aux jeux les plus aboutis en matière de design. Les créatures rencontrées prennent la forme que le joueur veut bien leur donner et les ennemis n’en sont que plus terrifiants : ils nous tournent autour, nous frappent à droite, puis à gauche, il faut être à l’affût du moindre indice, de la moindre respiration ou frottement de tissu qui indique l’imminence d’une attaque.L’émotion procurée par le jeu est renforcée par les effets sonores produits par le héros lui-même : ses battements de cœur, qui résonnent en toile de fond, indiquent son niveau de vie, et sa respiration, qui varie en fonction de la situation, plonge le joueur à l’intérieur du personnage.Quant au niveau de difficulté, il est assez bien géré : suffisamment simple pour ne pas se décourager face à ce système de jeu hors normes, suffisamment difficile pour perdre la vie à plusieurs reprises – et être tenté d’aligner la monnaie, puisqu’au bout de cinq vies, il faut attendre vingt minutes ou payer pour en obtenir une nouvelle.Seul regret : un scénario, un univers et un personnage relativement classiques, qui donnent à cette histoire, malgré l’absence d’images, un petit air de déjà-vu.En bref :On a aimé…Le travail sur le sonL’immersion dans l’univers et dans le personnageOn a moins aimé…L’univers assez classiqueLe personnage peu développéLe modèle économique frustrantC’est plutôt pour vous (que vous soyez voyant ou malvoyant) si…Vous voulez faire de nouvelles expériencesVous aimez l’univers médiéval fantastiqueVous devez tester le restaurant Dans Le Noir depuis dix ans mais en vrai vous avez la flemmeCe n’est pas pour vous si…Vous aimez les scénarios complexesVous manquez d’imaginationLa note de Pixels :Trois claquements de sabots sur quatreMorgane TualJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laetitia Van Eeckhout L’empreinte écologique de l’Ile-de-France, région la plus peuplée et la plus riche de l’Hexagone, tend à s’alléger. En 2014, le poids de l’empreinte écologique d’un Francilien, soit la somme des ressources naturelles prélevées pour qu’il se nourrisse, boive, se chauffe, se déplace, produise, s’élevait à 4,81 hectares globaux par habitant (hag/hab), alors qu’en 2014 elle atteignait 5,58 hag, soit une réduction de 13,8 % en dix ans, révèle une étude de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Ile de France (IAU-IF)Cette amélioration s’explique essentiellement par les progrès réalisés dans la région en matière de mobilité durable. Dans ce domaine précisément, l’empreinte francilienne s’atténue grâce, notamment, à un moindre recours à l’automobile. Le développement du réseau de transports en commun, l’essor des systèmes de mobilité partagée (Velib, Autolib), mais aussi la saturation du réseau routier et la rareté des places de stationnement ont entraîné, au cours des dix dernières années, une baisse de l’usage de la voiture individuelle. En 2010, les Franciliens réalisaient en 1,46 déplacement par jour et par personne en voiture, contre 1,54 dix ans plus tôt. « La baisse qui se poursuit aujourd’hui apparaît faible mais elle est historique. Pour la première fois depuis les Trente Glorieuses, on a un recul des trajets en voiture », souligne Jérémy Courel, économiste, chargé des Etudes mobilité à l’IAU-IF.Des Franciliens gros consommateurs de plats préparésSi globalement elle s’améliore, l’empreinte écologique francilienne n’en reste pas moins supérieure à celle du reste de la France (4,66 hag/hab en 2014), en raison de l’impact plus important de l’alimentation et de la consommation de biens et services. Ces postes représentent à eux seuls plus de 75 % de l’empreinte francilienne.« Les Franciliens prennent plus souvent leur repas à l’extérieur, contrairement à leurs concitoyens, et consomment davantage de produits exotiques », explique Luli Lima Nascimento, géographe urbaniste de l’IAU-IF, auteur de l’étude. Aussi, la région est-elle, avec le Nord-Pas-de-Calais, celle où la consommation de plats préparés – produits à forte empreinte écologique – est la plus élevée.L’empreinte élevée des biens et services consommés s’explique, elle, par un revenu disponible moyen sensiblement plus élevé (+ 20,4 %) dans la région que dans le reste de la France, et une offre, notamment culturelle, plus abondante.Des logements plus petits mais plus énergivoresA l’inverse, l’empreinte du logement en Ile-de-France est inférieure à ce qu’elle est en moyenne dans l’Hexagone. La superficie moyenne des logements franciliens est de fait plus faible que la moyenne nationale (32,6 m2 contre 39,8 m² pour la résidence principale). Cependant, les habitations franciliennes sont plus énergivores (0,45 hag/hab contre 0,41 hag/hab), observe l’IAU-IF qui, pour affiner son analyse, s’est attaché à regarder la différence d’empreinte écologique entre cinq ménages franciliens types, selon leur logement et leurs usages en matière de transports.Les empreintes écologiques du logement les plus fortes sont observées chez les cadres et professions intellectuelles vivant et travaillant en grande couronne, et chez les retraités vivant en grande couronne. Ce sont les deux populations pour lesquelles la taille moyenne d’habitation rapportée au nombre de personnes composant le ménage est la plus élevée (respectivement +50,6 % et + 46,8 % par rapport à la moyenne régionale). Et cela se traduit par une empreinte plus marquée tant par l’occupation de l’espace au sol que par la quantité de bois d’œuvre consommée pour le chauffage.A l’inverse, ayant la plus petite taille de logement rapporté au nombre de personnes du ménage (-8,9 % par rapport à la moyenne nationale), les employés habitant la grande couronne et travaillant en petite couronne affichent la plus faible empreinte écologique du logement.Sur le plan de la mobilité, l’empreinte écologique des cinq profils de ménages dégagés par l’Institut ne présente pas en revanche de différences sensibles, le kilométrage hebdomadaire parcouru en voiture particulière étant plutôt homogène.Malgré des évolutions positives, l’empreinte écologique francilienne s’avère neuf fois supérieure à la « biocapacité » de la région, c’est-à-dire sa capacité à reconstituer ses ressources et à absorber les déchets compte tenu de ses sols et espaces marins disponibles. La biocapacité est réduite en Ile-de-France à 0,54 hag par habitant et par an, contre 2,99 hag/hab dans l’Hexagone, soit 82 % de moins.Lire aussi :En 50 ans, le « jour de dépassement » des réserves naturelles a avancé de 4 moisLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Erwan Le Duc C’EST DEMAIN« Contre l’Irlande, ils ont joué un grand rugby. » Ben Smith a beaucoup d’humour. L’arrière des All Blacks n’a pas fait dans la demi-mesure à l’heure de flatter ses prochains adversaires, des Bleus au plus bas, que les Néo-Zélandais se sont appliqués à encenser devant la presse, avant le quart de samedi 17 octobre (21h).Jérôme Kaino a également souligné que « les Français sont très forts dans la zone de rucks », alors même qu’ils avaient été largement dominés en la matière par les Irlandais. Et au numéro 8 Kieran Read de porter l’estocade : « Il faut se préparer au French flair : derrière, ils ont des centres de classe mondiale. » Comment dit-on pince-sans-rire en maori ?Côté français, on se prépare comme on peut, l’un expliquant qu’il va falloir « se mettre dans un état second » (Philippe Saint-André), l’autre rappelant qu’il ne faut pas « tomber dans l’émotion » (Nicolas Mas), tous rappelant que la Nouvelle-Zélande, « c’est compliqué ».« S’il n’y a pas de rébellion sur ce match-là, il faut changer de sport », prévient le sélectionneur, qui appelle presque ses joueurs à en venir à la désormais traditionnelle phase d’autogestion du XV de France lors d’un Mondial, lorsque les intéressés finissent par s’en remettre à eux-mêmes plutôt qu’à un staff soumis à tous les vents.Un refrain remis au goût du jour par un article de L’Obs, qui annonce l’air de rien la sécession en s’appuyant sur une seule source anonyme. Las, le capitaine Thierry Dusautoir a renouvelé vendredi sa confiance à son sélectionneur. « Hier [jeudi], il y avait journée off, donc je confirme que je n’ai pas eu accès à l’entraînement avec mes joueurs », a plaisanté de son côté l’entraîneur des avants Yannick Bru.Un autre sujet anime les conversations des suiveurs du groupe France. Mais que fait donc Serge Blanco, très présent depuis plus d’une semaine ? Cité par Le Parisien, l’homme d’affaires-vice président de la Fédération-manager de l’équipe de France-ancien président du Biarritz Olympique-ancien président de la Ligue nationale de rugby-ancien arrière du XV de France, a clos le débat : « Depuis que je suis là, je ne fais rien et je continue à ne rien faire. » Il a tout de même répondu à une question que chaque homme se pose, à un moment ou à un autre de sa vie : « C’est quoi le passé ? Il ne faut pas en parler. Il n’existe pas. Le passé, c’est ce que l’on a envie d’écrire maintenant. On va écrire notre propre passé. » C’EST DIT« C’est un mec brillant. » Bernard Le Roux, France. « Il est très juste. Il domine son sujet, il sait ce qu’il veut. » Aaron Smith, Nouvelle-Zélande. « C’est un très bon arbitre, si ce n’est le meilleur. » Yannick Nyanga, France. Depuis qu’il a été désigné pour officier lors du quart de finale entre les Bleus et les Blacks, Nigel Owens a vraiment beaucoup d’amis. Le Gallois s’était déjà fait remarquer pendant ce Mondial pour sa blague à l’encontre de l’Ecossais Stuart Hogg, qu’il avait enjoint d’aller jouer au football s’il voulait simuler des blessures. Personnage haut en couleur, amateur de stand-up, Nigel Owens avait aussi défrayé la chronique en évoquant en 2007 son homosexualité et la difficulté de l’assumer dans le milieu sportif. Un sujet avec lequel monsieur l’arbitre plaisante désormais assez tranquillement, même lorsqu’il va rencontrer la reine d’Angleterre.Well I have met a few Queens in my time some of you even say I am one. But on the way to Buckingham Palace now to meet the real one.#excited— Nigelrefowens (@Nigel Owens)require(["twitter/widgets"]);C’EST VUD’un pays hôte de la Coupe du monde à l’autre, le maire de Londres, Boris Johnson, a profité d’une visite au Japon pour rappeler, geste à l’appui, que l’Angleterre était, pour toujours et à jamais, la terre d’origine du jeu de rugby.« J’ai eu un peu mal, mais c’est OK », a ensuite déclaré le jeune garçon âgé de 10 ans à la presse, à côté d’un Boris Johnson « so sorry ». Revoyons la fin de l’action dans le détail : On sait désormais quel film le maire de Londres a regardé dans l’avion qui l’emmenait à Tokyo :L’exubérant n’en est pourtant pas à son premier coup d’éclat sur un terrain de sport, comme en témoigne ce geste défensif inédit, un coup de tête dans le bas-ventre d’un adversaire (de plus de 10 ans), lors d’un match de football de gala, en 2006.Erwan Le DucJournaliste au Monde Damien Leloup « On s’est plantés. » Dès la première ligne, le communiqué publié jeudi 15 octobre par l’Interactive Advertising Bureau (IAB), la puissante fédération mondiale de la publicité en ligne, détonne. Plus souvent coutumière des communiqués vantant l’efficacité du ciblage publicitaire ou présentant les innovations du secteur, l’IAB se livre pourtant à un mea culpa en bonne et due forme dans ce long texte sur l’évolution de la publicité en ligne.Au début des années 2000, rappelle l’organisation, l’explosion de la bulle Internet s’est traduite par des milliers de fermetures d’entreprises. Après ce « Moyen Age », selon les termes de l’association, est venue la « Renaissance ». « La publicité en ligne est devenue la base d’un moteur économique qui, aujourd’hui encore, fait tourner le Web gratuit et démocratique. » Mais l’industrie publicitaire s’est ensuite « plantée » : trop de publicités invasives, trop de ciblage des utilisateurs, trop de course au profit, écrit l’IAB, en des termes que ne renieraient pas bon nombre de militants anti-publicité.« Dans notre recherche d’une plus grande automatisation et de maximisation des profits […] nous avons construit des technologies pour optimiser les revenus durant la baisse des marchés publicitaires. Avec le recul, nous avons perdu l’équivalent de beaucoup d’euros en termes de confiance des consommateurs pour faire la chasse à des centimes. Les systèmes de ciblage des utilisateurs, rapides, simples d’utilisation et rapportant gros, ont ralenti l’Internet grand public et vidé bien des batteries de téléphones. Nous étions tellement bons à ce jeu que nous sommes allés au-delà des capacités des tuyaux que nous avions nous-mêmes créés. Cela a dépassé les utilisateurs, vidé leurs terminaux, et mis leur patience à bout. »Une certification pour répondre aux bloqueurs de publicitéIl a fallu, reconnaît l’IAB, le déploiement massif des bloqueurs de publicité pour que l’industrie prenne conscience du problème. Pour autant, l’organisation estime que la partie n’est pas perdue. Et a annoncé le lancement de « Lean », une nouvelle certification pour les publicités en ligne réservée aux formats qui sont « légers, chiffrés, qui donnent le choix à l’utilisateur et qui ne sont pas invasifs ». Le grand public sera invité à participer aux discussions fixant le cadre précis de ce nouveau standard.Les critères retenus par l’IAB rappellent quelque peu ceux des « publicités acceptables » définis par certains bloqueurs de publicité. Le plus connu d’entre eux, Adblock Plus, utilise une « liste blanche » de publicités qui ne sont pas bloquées par défaut – pour y figurer, les publicités doivent ne pas perturber la lecture et ne pas être agressives (pas de publicités animées ou clignotantes, pas de pop-up surgissant lors de la navigation, etc.).Mais Adblock Plus demande également aux éditeurs de payer d’importants « frais techniques » pour figurer dans cette liste, même lorsque leurs publicités remplissaient les critères d’acceptabilité. Une pratique s’assimilant à un racket, dénoncée par de nombreux éditeurs qui ont intenté plusieurs procès – jusqu’à présent toujours remportés par Adblock Plus – à Eyeo, le concepteur du logiciel.Lire aussi :La grande guerre des bloqueurs de publicitéDamien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.10.2015 à 13h26 Un hackeur kosovar soupçonné d’avoir volé les données personnelles de centaines d’Américains pour les fournir à l’organisation djihadiste Etat islamique (EI) a été interpellé le 15 septembre en Malaisie, a annoncé la police malaisienne. Cet homme de 20 ans était entré en 2014 en Malaisie pour étudier l’informatique dans une université privée.Le département de la justice affirme que le suspect, qu’il qualifie de « hackeur terroriste », a fourni des données piratées à un commandant du groupe djihadiste qui a ensuite publié sur Twitter un document de trente pages qui se voulait menaçant et contenait notamment les noms de 1 351 militaires et autres fonctionnaires américains, mais également leurs adresses électroniques et mots de passe, leurs numéros de téléphone.« Nous avons vos noms et adresses »« Nous sommes dans vos e-mails et vos systèmes informatiques, observant et enregistrant chacun de vos mouvements, nous avons vos noms et vos adresses, nous sommes dans vos e-mails et vos profils sur les réseaux sociaux, nous téléchargeons vos données confidentielles et transmettons vos informations personnelles aux soldats du [califat] qui bientôt, avec la permission d’Allah, vous frapperont le cou sur votre propre sol », pouvait-on lire, selon le département de la justice.Dans un communiqué, le département américain de la justice a expliqué qu’il demandait l’extradition de cet homme identifié comme Ardit Ferizi. « Cette affaire est une première en son genre et nous cherchons à ce que Ferizi rende des comptes pour le vol de ces informations et son rôle dans les attaques menées par l’EI contre des employés du gouvernement américain. »En cas d’extradition, l’homme interpellé est passible de trente-cinq ans d’emprisonnement. Un haut responsable malaisien du contre-terrorisme, Ayob Khan Mydin Pitchay, avait affirmé en juin que son pays avait alors interpellé 108 personnes soupçonnées d’avoir des liens avec le groupe djihadiste ou de tenter de se rendre en Irak ou en Syrie. Adéa Guillot (Athènes, correspondance) La visite devait être rapide, quelques heures à peine, mais hautement symbolique. Accompagné de responsables européens, le ministre grec en charge des questions migratoires, Iannis Mouzalas, se rendait vendredi 16 octobre sur l’île de Lesbos, en mer Egée, pour ouvrir le premier « hot spot » grec.Min de la migration grec vient d' ouvrir lepremier hotspot grec a Lesbos.mais manque de moyens et de personnel. http://t.co/dJgCKt8hpc— Adea_Guillot (@adea guillot)require(["twitter/widgets"]);Installé à quelques kilomètres seulement du port de Mytilène, la principale ville de l’île, perdu au milieu de nulle part, parmi les champs d’oliviers, le centre de Moria – des centaines de préfabriqués et containers blancs, aux portes fermées, cachés derrière de hauts barbelés – assurait depuis deux ans déjà l’enregistrement (nom, origine, recueil des empreintes digitales) d’une partie de la vague de migrants débarquant sur l’île.Viendra désormais s’ajouter une mission de tri afin d’identifier les réfugiés susceptibles de recevoir l’asile politique en Europe (Syriens, Irakiens, Erythréens) et les autres qui, s’ils sont considérés comme de « simples  » migrants économiques, seront possiblement renvoyés dans leurs pays d’origine.D’ici la fin du mois de novembre, d’autres centres de tri seront ouverts sur les îles de Kos, Samos, Chios et Léros. D’autres devraient suivre sur le continent et un quartier général à Athènes, en charge de coordonner l’action de l’ensemble, sera mis en place au port du Pirée.Une mise en place difficileLes partenaires européens ont été très clairs avec les autorités grecques : le système de relocalisation – ce processus décidé les 14 et 22 septembre dernier pour répartir dans l’ensemble des pays de l’Union européenne près de 120 000 réfugiés reconnus – fonctionnera seulement quand les « hot spots » seront opérationnels.Lire aussi :Comment fonctionneront les « hot spots » censés gérer l’accueil des migrants en Europe ?La collaboration entre le ministre Mouzalas et l’Europe a beau se passer plutôt bien, leur mise en place ne va pas sans poser de réels problèmes. « L’UE veut aller vite et oblige le gouvernement grec à ouvrir ces hot spots en un temps record pour des raisons de communication qui lui sont propres mais totalement détachées des réalités du terrain », s’énerve une source gouvernementale.« Où loger les réfugiés pendant la procédure ? Comment les nourrir ? Les habiller ? Les chauffer alors que l’hiver arrive ? », s’interroge une bénévole de Lesbos, en première ligne pour trouver des habits secs ou des tentes aux milliers de migrants qui débarquent désormais quotidiennement sur l’île, en provenance des côtes turques. « Où seront logés ensuite les candidats à l’asile pendant l’examen de leur dossier, qui peut prendre de plusieurs semaines à plusieurs mois ? Et puis que deviendront les autres, ceux qui au terme de ce tri voulu par l’Europe ne seront même pas reconnus comme éligibles à l’asile ? Comment la Grèce va-t-elle les renvoyer chez eux ? Par avion ? En bateau vers la Turquie ? ».Selon les chiffres du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), 445 180 personnes sont arrivées en Grèce entre le 1er janvier et le 9 octobre. Plus de 2 millions de Syriens se trouvent dans des camps en Turquie, 1,6 million au Liban et 600 000 en Jordanie. Autant de candidats potentiels à l’exil vers l’Europe.Lire aussi :Réfugiés syriens : la Turquie, le Liban et la Jordanie en première ligneDes « hot spots » en Turquie ?« L’Europe doit aider massivement la Grèce », a insisté le haut-commissaire pour les réfugiés Antonio Guterres, lors d’une visite en Grèce les 11 et 12 octobre. Il a réclamé notamment « un assouplissement des critères bureaucratiques et technocratiques » qui ralentissent l’absorption par la Grèce des fonds européens pourtant officiellement mis à sa disposition. « Près de 450 millions d’euros doivent nous être transférés, ce n’est déjà pas beaucoup face à l’ampleur de la tâche mais, en plus, pour arriver à débloquer cet argent il faut des semaines de bureaucratie européenne, or nous avons besoin de l’argent maintenant si l’on veut pouvoir tenir le rythme qu’ils exigent de nous pour les hot spots », reconnaît une source gouvernementale.Au-delà de l’argent, les autorités nationales doivent aussi recevoir l’appui de diverses agences européennes : Europol (coopération policière), Eurojust (coopération judiciaire), Frontex (gestion des frontières extérieures) et Easo, le Bureau européen d’appui en matière d’asile.Lire aussi :Crise des réfugiés : l’UE contrainte de s’appuyer sur la TurquieDes renforts humains et un nouveau matériel d’identification permettant d’accélérer la prise d’empreintes digitales sont bien arrivés au centre de Moria à Lesbos mais pas en nombre suffisant pour éteindre la polémique sur l’île, comme dans toute la Grèce, qui refuse de se transformer en vaste camp de rétention de migrants à la périphérie de l’Europe.A son arrivée au Conseil européen du jeudi 15 octobre à Bruxelles, le premier ministre grec Alexis Tsipras a plaidé pour que les « hot spots » soient mis en place en amont en Turquie plutôt qu’en Grèce, afin d’éviter les traversées qui mettent chaque jour en danger la vie de milliers de réfugiés. Jeudi, sept personnes dont trois enfants et un nourrisson ont péri dans un nouveau naufrage au large de Lesbos.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Martin Untersinger Après sa stratégie numérique, en juin, et dans la lignée du livre blanc sur la défense de 2013, le premier ministre Manuel Valls a présenté, vendredi 16 octobre, la stratégie du gouvernement en matière de cybersécurité.Lire aussi :Le gouvernement présente sa stratégie numérique pour la FranceDans un document d’une trentaine de pages, porté par le Secrétariat général de la défense nationale, dont dépend l’ANSSI, l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information, une structure créée en 2009 pour protéger les réseaux informatiques de l’Etat, le gouvernement trace les grandes lignes des mesures qu’il entend prendre pour assurer la sécurité informatique du pays.Accroissement des capacités des attaquantsL’exécutif y fait le constat, désormais bien connu, de l’« accroissement des capacités des attaquants et de la prolifération des techniques d’attaques » et évoque le chiffre d’une « centaine d’attaques d’importance depuis 2011 » contre de grandes entreprises ou des composantes de l’Etat.Pour Guillaume Poupard, le patron de l’ANSSI, des attaques d’une gravité similaire à celle qui a touché TV5 Monde, au printemps, surviennent « tous les quinze jours ». L’attaque très médiatique contre la chaîne de télévision fait en réalité figure d’exception tant la plupart des attaques contre l’Etat ou des entreprises stratégiques demeurent en fait inconnues du public, les victimes rechignant à évoquer publiquement leurs déboires informatiques lorsqu’elles parviennent même à détecter les intrusions. En conséquence, le nombre d’attaques reste difficile à estimer.Lire aussi :Piratage de TV5 Monde : l’enquête s’oriente vers la piste russeDes actions orientées vers les PME et les particuliersDans ce document, le gouvernement ne fait aucune annonce fracassante. L’idée est davantage d’établir un plan de route, voire une doctrine, pour les prochaines années. « La France est en ordre de bataille mais il faut une vraie coordination, une coopération entre les acteurs. Il faut mettre tout le monde sous pression » précise un haut fonctionnaire qui a participé à l’élaboration de ce document.Le gouvernement entend davantage orienter son action vers les petites entreprises et les particuliers en mettant en place un dispositif « pour porter assistance aux victimes d’actes de malveillance », par exemple sous la forme d’un portail Internet. Cette intervention porterait moins sur l’identification et la poursuite des responsables, déjà l’apanage de la police et de la justice, que sur des moyens pour se remettre d’une cyberattaque.Le rôle de l’Etat devrait cependant se circonscrire à un rôle de conseil et de la labellisation de professionnels de confiance. A ce titre, le rôle de veille de l’ANSSI en direction des entreprises et des particuliers sera renforcé.Le gouvernement veut aussi diffuser au maximum les grands principes de la sécurité informatique dans la société. Au programme, la diffusion de contenus de sensibilisation à destination du grand public et l’ajout de notions de cybersécurité dans tous les cursus secondaires. Tous les « postes à responsabilité de la fonction publique » seront aussi familiarisés au B.A.-BA de la sécurité informatique.A partir de 2016, les projets de loi comporteront dans leur étude d’impact un volet consacré au numérique et à la cybersécurité. Pour mieux mesurer les conséquences de la criminalité en ligne, l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales se verra chargé de publier des statistiques à ce sujet. Le gouvernement veut aussi intensifier le soutien aux travaux de recherche sur des domaines de la sécurité informatique qu’un « groupe d’experts », qui sera créé, jugera essentiel aux intérêts du pays.Effort de propagandeLe gouvernement, citant des « opinions diffusées […] sur les plateformes numériques et notamment les réseaux sociaux […] qui vont à l’encontre des intérêts fondamentaux de la France [et qui] relèvent d’une atteinte à la défense nationale », veut aussi accentuer son effort de propagande, comme il a l’a fait récemment sur la plateforme stop-djihadisme.gouv.fr Sans pour autant préciser quelles sont ces « opinions » dangereuses pour l’Etat.Dans la lignée d’un premier plan initié à l’époque par le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, la filière industrielle sera également chouchoutée par le gouvernement, qui y voit, en plus d’un intérêt pour la protection du pays, une opportunité économique.Sans annoncer de dispositif spécifique, le gouvernement veut « soutenir à l’export » les entreprises du secteur, notamment en accentuant l’effort d’évaluation et de labellisation par l’ANSSI, des solutions offertes par les entreprises françaises ou en privilégiant, dans les commandes publiques, les « services et les produits de qualité ».La question du chiffrementMême s’il ne figure pas directement dans la stratégie présentée par le gouvernement, l’épineux débat sur les moyens de protection des données des internautes s’est invité dans le discours du premier ministre Manuel Valls. Ce dernier a réaffirmé que « [son] gouvernement restait favorable à ce que les entreprises disposent de tous les moyens de cryptologie légale », sans pour autant éclaircir la question des moyens automatiques de protection des données proposés par certains fournisseurs grand public comme Apple et Google, parfois accusés de compliquer certaines enquêtes.Lire aussi :Chiffrement des téléphones : le procureur de Paris rejoint la lutte contre Apple et GoogleDevant la presse, Guillaume Poupard, de l’ANSSI, a rappelé sa position :« Le chiffrement est un outil indispensable à la sécurité. La question de l’autorisation du chiffrement s’est posée il y a 20 ans et on est arrivé à la conclusion que de telles démarches allaient freiner le développement du numérique et déranger les 99,9 % de gens honnêtes. »Et le directeur de l’ANSSI de rappeler la signature, par les grands fournisseurs d’accès à Internet français, d’une charte pour sécuriser l’acheminement des courriels, qu’il voit comme un exemple « de la protection des communications sans nuire à la capacité d’interception légale. Cela fait partie d’un compromis technique difficile à trouver, mais possible, entre sécurité et sûreté ». Cette mesure technique permet de sécuriser les courriels lorsqu’ils transitent entre les serveurs des grands fournisseurs de courriels français, qui restent accessibles aux forces de l’ordre en cas de besoin.Enfin, le gouvernement veut faire de l’Europe « le territoire numérique le plus respectueux des droits fondamentaux et individuels ». Le gouvernement aura l’occasion de s’en assurer : la loi sur le renseignement qu’il a fait adopter récemment et qui comporte plusieurs volets portant sur la surveillance numérique, fait l’objet d’une double attaque devant la Cour européenne des droits de l’homme.Lire aussi :La loi renseignement attaquée par des journalistes devant la Cour européenneMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.10.2015 à 17h45 • Mis à jour le03.10.2015 à 17h52 | Bruno Lesprit Milton Keynes (Royaume-Uni)Envoyé spécialAvec le groupe A (dit « de la mort »), le groupe B est le plus ouvert dans la phase de poules de la Coupe du monde de rugby. Cette situation imprévue a été créée dès le match inaugural, le 19 septembre à Brighton, qui s’est conclu par le retentissant exploit (34-32) des Japonais contre l’Afrique du sud.Depuis, les Springboks qui étaient censés dominer leurs quatre adversaires, ont remis les pendules à l’heure en écrasant Samoa une semaine plus tard à Birmingham. Les coqueluches nipponnes, encore rompues par les efforts déployés face aux Sud-Africains, n’ont pas pesé lourd face aux cyclothymiques Ecossais le 23 septembre à Gloucester.La journée du 3 octobre était déterminante puisque les quatre équipes en lice pouvaient potentiellement toutes rejoindre les quarts de finale. Dans la ville nouvelle de Milton Keynes, à 80 km au nord-ouest de Londres, Samoans et Japonais devaient en découdre. Au coup de sifflet final, Ecossais (les seuls à avoir remporté deux matches sans n’en perdre aucun) et Sud-Africains enchaînaient au nord, à Newcastle, à proximité du mur d’Hadrien.Vivacité et maliceRetapés par dix jours de récupération, les Cherry Blossoms (« fleurs de cerisier ») allaient-ils retrouver leur statut de sensations du tournoi qui a fait affluer les journalistes japonais en Angleterre ? Et comment ! La vivacité, la malice, le bonheur de jouer leur ont permis de se débarrasser de Samoans aussi maladroits que décevants sur un score dominateur, 26-5.Cette « bataille du Pacifique » est en passe de devenir un classique du rugby puisqu’il s’agissait de la quinzième confrontation, dans le cadre de la Coupe des nations du Pacifique (avec Fidji, Tonga, le Canada et les Etats-Unis), de test-matches ou de la Coupe du monde (un carnage, 43-9, favorable aux Samoans).Vainqueurs de la dernière en date, à Tokyo en mai 2014, les Nippons ont poursuivi sur leur lancée pour remporter une cinquième victoire face aux Samoans. Sans complexe, ils ont pris d’emblée le match à leur compte en tentant, par un habile jeu à la main, de contourner la muraille bleue. Une clameur a accueilli un essai de la star, l’arrière Ayumu Goromaru, aussitôt refroidie quand l’arbitrage-vidéo a révélé un en-avant. Goromaru, qui pourrait dans un avenir proche être idolâtré comme le tennisman Kei Nishikori avec ses préparations wilkinsoniennes, a pu néanmoins profiter d’une pénalité pour offrir à son équipe ses premiers points.« Nihon » d’espoirDes « Nihon » d’espoir se sont alors élevés dans le MK Dons Stadium alors que les Blossoms avaient l’emprise sur les débats. Les Samoans leur ont facilité considérablement la tâche en perdant patience. A la fin du premier quart d’heure le numéro 8 Faifili Levave a écopé d’un carton jaune pour un placage tardif. Il a été aussitôt imité par un coéquipier, cette fois pour un placage en l’air. Ce qui a contraint Samoa à jouer à 13 contre 15 pendant 6 minutes. Encore un effort et on se rapprochait d’une équipe de football.Devant la répétition des fautes défensives samoanes devant leur ligne d’en-but, le Sud-Africain Craig Joubert a fini par accorder un essai de pénalité aux Japonais, pendant que les deux n°9 Kahn Fotuali’i et Fumiaki Tanaka se donnaient des coups de buste. Impuissants, même revenus à quinze, les Samoans enduraient des misères et leurs fautes répétées livraient leurs perches au pied de Goromaru. Un deuxième essai en coin obtenu avec persévérance par le centre Akihito Yamada pliait le match à la mi-temps : 20-0.A la reprise, l’enjeu avait changé et il aurait été inimaginable avant le tournoi : les Samoans allait-il parvenir à inscrire des points dans cette rencontre ? Une poussée de désespoir s’est finalement conclue par un essai du centre Paul Perez à l’approche du dernier quart d’heure.« Etre l’équipe du tournoi »Les Samoans n’ont été vraiment impressionnants qu’à une seule occasion : quand ils ont exécuté le siva tau, leur danse des guerriers, avant le coup d’envoi. Les Cherry Blossoms ont quatre ans pour inventer une parade de samouraïs, avant d’accueillir la prochaine Coupe du monde 2015.« Nous ne sommes pas venus ici juste pour faire un coup, avait averti le sélectionneur Eddie Jones, devant des journalistes encore incrédules. Nous avions deux objectifs – aller en quarts et être l’équipe du tournoi ». Les deux rêves sont en passe de s’accomplir. C’est en position de force que les Japonais se déplaceront à Gloucester le 11 octobre pour obtenir face aux Etats-Unis leur qualification. Ce serait une première en huit participations (pour autant d’éditions).Une victoire ne les qualifierait pas automatiquement, en cas de succès probable de l’Afrique du Sud sur l’Ecosse. A Milton Keynes, les supporteurs quittaient le stade en liesse pour fêter ce nouvel exploit. Et encourager dans la foulée le XV du Chardon, leur allié objectif, dans la fan-zone de Milton Keynes.Bruno LespritJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.10.2015 à 15h57 • Mis à jour le03.10.2015 à 16h36 Les défections continuent du côté d’Europe Ecologie-Les Verts. Dernier départ en date, celui de la députée de la Vienne, Véronique Massonneau, qui a annoncé samedi 3 octobre rejoindre le parti fondé par François de Rugy et Jean-Vincent Placé et baptisé « Ecologistes ! ».Pourquoi je rejoins @ecologistes_fr. J'explique ce choix politique et personnel dans un entretien à lire ici. http://t.co/N2YDz95kZo— VMassonneau (@Véronique Massonneau)require(["twitter/widgets"]);« J’espère que ce nouveau parti sera plus dans la tolérance et l’écoute » qu’Europe Ecologie-Les Verts, a affirmé à la presse la députée. « On a l’impression que l’écologie représentée par EELV est un peu revêche et dogmatique ».Lire aussi :François de Rugy annonce le lancement du parti « écologistes ! »Lancement d’Ecologistes ! à l’Assemblée nationaleCette annonce intervient le jour même de la réunion fondatrice d’Ecologistes ! dans une annexe de l’Assemblée nationale, en présence de quelque 350 personnes selon les organisateurs, M. Placé a plaidé pour « une écologie pragmatique, réaliste et positive ».« Nous avons des discussions dans l’ensemble du pays avec les socialistes » pour des alliances en vue des élections régionales de décembre, a affirmé le sénateur écologiste, lui aussi démissionnaire d’EELV, évoquant les régions Rhône-Alpes-Auvergne et Ile-de-France.Outre MM. Placé et de Rugy, et à présent Mme Massonneau, Barbara Pompili, qui était coprésidente des députés écologistes, a également quitté EELV cette semaine.Lire aussi :Fronde, départs : que reste-t-il des écologistes ? 03.10.2015 à 13h46 • Mis à jour le03.10.2015 à 16h54 | Cécile Chambraud A deux jours de l’ouverture à Rome du synode de l’Eglise catholique sur la famille, un prêtre polonais donne à la question de l’homosexualité toute sa visibilité, alors qu’elle semblait avoir tendance à passer au second plan des débats. Le père Krysztof Olaf Charamsa, 43 ans, membre de la Congrégation pour la doctrine de la foi (l’ex-Saint-Office, organisme romain chargé de veiller à la cohérence de la doctrine), a révélé être homosexuel et avoir un compagnon, samedi 3 octobre, afin que, sans « attendre encore cinquante ans », « l’Eglise ouvre les yeux face aux gays croyants et comprenne que la solution qu’elle propose, à savoir l’abstinence totale et une vie sans amour, n’est pas humaine ».Lire aussi :Le pape ouvre les travaux du synode sur la familleDans des entretiens publiés par le quotidien italien Il Corriere della Sera et l’édition polonaise de Newsweek, ce collaborateur de la curie romaine mesure le risque de son coming out. « Je sais que l’Eglise me verra comme quelqu’un qui n’a pas su remplir son devoir [de chasteté], qui s’est perdu et qui plus est non pas avec une femme mais avec un homme ! », dit-il. « Je le fais pour moi, pour ma communauté, pour l’Eglise », ajoute-t-il.Par cet acte spectaculaire, le père Charamsa veut pousser l’institution ecclésiale à changer son regard sur les homosexuels. « Réveille-toi, Eglise, lance-t-il, cesse de persécuter les innocents. Je ne veux vraiment pas détruire l’Eglise, je veux l’aider, et surtout je veux aider ceux qu’elle persécute. Mon coming out doit être un appel au synode pour que l’Eglise arrête ses actions paranoïaques à l’égard des minorités sexuelles », ajoute-t-il.Un geste « très grave » et « irresponsable » pour le VaticanLe Vatican n’a pas tardé à sanctionner l’homme d’Eglise, jugeant ce coming out « très grave et irresponsable » à la veille de l’ouverture du synode. « Evidemment, Mgr Charamsa ne pourra plus continuer à assurer ses fonctions précédentes auprès de la Congrégation pour la doctrine de la foi », ajoute le Vatican dans un communiqué. L’Eglise catholique précise que son statut de prêtre, qu’il pourra difficilement conserver après avoir reconnu vivre en couple avec son partenaire, sera discuté par les supérieurs hiérarchiques de son diocèse.L’accueil des homosexuels est l’une des questions posée aux évêques catholiques réunis en Synode pendant trois semaines à Rome. La doctrine considère les actes homosexuels comme « intrinsèquement désordonnés » et prône l’abstinence aux gays. Elle refuse a fortiori le mariage entre personnes de même sexe. « Je voudrais dire au synode que l’amour homosexuel est un amour familial, qui a besoin de la famille. Chacun, et même les gays, les lesbiennes et les transsexuels, porte dans son cœur un désir d’amour et de famille », affirme le prêtre polonais. « Le clergé, ajoute M. Charamsa dans l’édition polonaise de Newsweek, est largement homosexuel et aussi, malheureusement, homophobe jusqu’à la paranoïa car paralysé par le manque d’acceptation pour sa propre orientation sexuelle. »Alors que 360 prélats commenceront à débattre lundi des différentes questions relatives à la famille, des représentants d’organisations de catholiques homosexuels de près de quarante pays étaient réunis depuis jeudi à Rome pour s’organiser en réseau international baptisé « Global Network of Rainbow Catholics » (GNRC, réseau mondial des catholiques arc-en-ciel).Ces derniers jours, le pape François a semblé émettre des signaux contradictoires sur la question. Lors de son voyage aux Etats-Unis, il a rencontré Kim Davis, l’égérie des opposants au mariage gay, mais aussi un ami homosexuel et son compagnon. Dans l’avion qui le ramenait du Brésil peu après son élection en 2013, François avait déclaré : « Si une personne est homosexuelle et cherche vraiment le Seigneur, qui suis-je pour la juger ? »Lire aussi :Le discours engagé du pape face aux élus américainsCécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.10.2015 à 12h06 | Marc Lièvremont (ancien sélectionneur du XV de France, vice-champion du monde en 2011) L’ancien sélectionneur des Bleus, vice-champion du monde en 2011, analyse le jeu de l’équipe de France pour Le Monde.Le contraste persiste. Plus de la moitié des matchs de cette Coupe du monde ont été disputés et on a pu constater, d’un côté, les ambitions offensives de bon nombre de sélections et, de l’autre, l’équipe de France. Face au Canada, bien sûr, on ne s’est pas ennuyés. Pour la première fois du tournoi, le XV de France a pris le match par le bon bout, avec une première demi-heure probante, une activité défensive intense et un Frédéric Michalak rayonnant dans son rôle de chef d’orchestre. Mais les Bleus sont restés fidèles à ce phénomène qui les caractérise depuis un moment : ils se servent plus de leurs épaules pour percuter l’adversaire que de leurs poignets pour se faire des passes.Il va falloir s’y habituer. Pourtant, cette tendance à jouer un rugby bulldozer est à peu près aux antipodes de ce que font les autres équipes et de ce vers quoi évolue cette discipline. Evidemment, le rugby reste un sport de combat, et la conquête, le jeu au pied ou la défense sont incontournables. Mais on assiste depuis quelques années au développement de quelque chose de plus rapide, de plus offensif, de plus spectaculaire. Même les consignes données aux arbitres vont dans le sens des équipes qui produisent du jeu.Lire aussi :Coupe du monde de rugby : « sur la note artistique, on est au fond de la classe », par Marc Lièvremont« Un rugby à grands coups d’épaules »Peut-on gagner une Coupe du monde en jouant tout au long du tournoi comme le fait le XV de France ? Ce rugby à grands coups d’épaules sera-t-il suffisant pour battre l’Irlande, puis éventuellement l’Argentine en quarts, l’Angleterre en demies et la Nouvelle-Zélande en finale ? Le grain de folie qui a souvent habité cette équipe au fil des générations ne va-t-il pas nous manquer ? Pour l’instant, seul Frédéric Michalak incarne cette touche de fantaisie. Or, sur un terrain de rugby, c’est compliqué d’allumer la flamme tout seul. Ses quelques fulgurances contre le Canada ont dû faire plaisir aux nostalgiques du French flair, mais toutes les équipes ne lui laisseront pas une telle latitude.A commencer par l’Irlande, qui, comme toutes les équipes anglo-saxonnes, est plus cohérente, plus performante, plus équilibrée et plus régulière que le XV de France. Les Irlandais sont en confiance, et leur rugby ne se résume plus au fighting spirit. Ils ont le meilleur ouvreur du monde en la personne de Jonathan Sexton, et leur effectif compte un paquet de joueurs vraiment enthousiasmants. Cela fait maintenant quatre ans que les Bleus tâtonnent contre eux et n’arrivent pas à gagner – deux matchs nuls et deux défaites sous l’ère Saint-André. Cela dit, lors des dernières Coupes du monde, l’Irlande a toujours eu une équipe intéressante mais n’a jamais réussi à dépasser le stade des quarts de finale.Les Bleus ont évidemment les armes pour battre le XV du Trèfle. Ne serait-ce que parce que la France est l’équipe caméléon par excellence, elle a cette capacité à se mettre au niveau de l’adversaire qu’elle affronte. Quand elle joue la Roumanie, elle balbutie son rugby, mais on peut être certain qu’elle sera présente lorsqu’il faudra aller au combat. Cette équipe est capable d’enchaîner des matchs médiocres et d’être tout à coup flamboyante. C’est souvent arrivé, c’est pour ça que personne n’ose trop s’en moquer. Les observateurs reconnaissent globalement que le XV de France a un gros potentiel athlétique et de très bons joueurs qui, le jour ou ils se mettent au diapason, sont capables de battre à peu près n’importe qui sur la planète.Face au Canada, l’équipe a été beaucoup plus disciplinée que lors de ses deux premiers matchs, et elle sera certainement prête et compétitive face à l’Irlande, le 11 octobre. Il le faudra, parce que, en cas de défaite, les All Blacks seront au menu des quarts de finale. Certes, l’équipe de France a déjà battu les Néo-Zélandais – à ce même stade d’ailleurs, lors de la Coupe du monde 2007 –, mais, au vu du rugby que pratiquent les Blacks actuellement, il faudrait quand même un petit miracle pour que cet exploit se reproduise.Marc Lièvremont (ancien sélectionneur du XV de France, vice-champion du monde en 2011) Gérard Davet et Fabrice Lhomme Feuilleton politico-judiciaire majeur du quinquennat Sarkozy, l’affaire Bettencourt, que l’on croyait terminé, est en fait loin de son épilogue. Dans la plus grande discrétion, le parquet de Paris a ouvert, le 6 juillet, une information judiciaire pour « subornation de témoin » visant implicitement la fille de Liliane Bettencourt, Françoise Bettencourt Meyers.A la tête de la deuxième fortune française, celle-ci est désormais suspectée par un juge d’avoir fait pression afin d’obtenir, moyennant finances, le témoignage de cinq employés au service de sa mère, déjà poursuivis pour « faux témoignage ». Leurs déclarations, souvent confortées par des éléments matériels, avaient contribué à la tenue du procès pour « abus de faiblesse » qui s’est tenu en février, à Bordeaux, et permis la condamnation – prononcée le 28 mai – de sept prévenus.Lire aussi :Procès Bettencourt : Eric Woerth relaxé, François-Marie Banier condamné à trois ans de prisonParmi ceux-ci, le photographe François-Marie Banier. Condamné à trois ans de prison, dont six mois avec sursis, 350 000 euros d’amende et 158 millions d’euros de dommages et intérêts (jugement dont il a fait appel) pour avoir profité abusivement de la fortune de Liliane Bettencourt, l’artiste estime depuis le début de l’affaire avoir été victime d’une cabale.Selon lui, Françoise Bettencourt Meyers aurait été la tête pensante d’un complot destiné à faire « le ménage » dans l’entourage de sa mère. La manipulation se serait concrétisée par une série de témoignages – accablants pour M. Banier et d’autres personnages ayant gravité dans l’environnement de la vieille milliardaire – d’anciens employés de la maison Bettencourt.Lire aussi :Les anciennes employées, cibles de la vindicte de François-Marie BanierTour de passe-passe juridiquePour obtenir de la justice d’enquêter sur des faits de « subornation de témoins » dont cette dernière aurait été l’auteure, M. Banier a convaincu juge Le Loire, fin 2014, de solliciter auprès du parquet de Paris la délivrance d’un réquisitoire supplétif – c’est-à-dire l’autorisation d’étendre son enquête à cette nouvelle incrimination. Le juge a mis en avant deux versements opérés par Françoise Bettencourt Meyers au profit de Claire Thibout, la comptable de Liliane, en difficulté financière après son départ de la maison Bettencourt : un don de 400 000 euros, fin 2008, puis, fin 2012, un prêt de 300 000 euros (dont la plus grande partie doit être remboursée en 2017).Or, dans une ordonnance du 17 février, le parquet a refusé d’accorder au magistrat ce supplétif, rappelant au juge que ces faits ont déjà été examinés par la justice, qui avait de fait débouté à plusieurs reprises le photographe. M. Banier a donc redéposé plainte à Paris, en se constituant partie civile, pour contraindre le parquet à ouvrir une information judiciaire sur ces faits, chose faite depuis le 6 juillet. Ce tour de passe-passe juridique va permettre au juge Le Loire – logiquement saisi de cette nouvelle procédure, qu’il devrait joindre à celle ouverte pour faux témoignages – de lancer les poursuites pour subornation de témoin que le parquet lui refusait…Lire le récit complet :Affaire Bettencourt : information judiciaire pour « subornation de témoin »Fabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Emmanuelle Jardonnet Fonte des glaces, changement climatique, extinction… Cette année, la Nuit blanche se veut la caisse de résonance artistique de la Conférence mondiale sur le climat (COP21), qui se tiendra à la fin de l’année à Paris.Après une édition 2014 axée sur le sud de Paris, qui offrait la part belle au street art et au cirque, la Nuit Blanche 2015, dans la nuit du samedi 3 au dimanche 4 octobre, met le cap au nord, débordant même sur le futur « Grand Paris » du côté d’Aubervilliers.Une trentaine d’artistes contemporains internationaux ont été conviés par José-Manuel Gonçalvès, le directeur du centre d’art le CentQuatre (19e arr.), qui pilote la manifestation pour la seconde fois. En marge de cette programmation officielle, les projets « off » fourmilleront dans toute la ville, présentés à l’initiative de mairies d’arrondissement, musées, galeries, lieux associatifs ou particuliers.PARCOURS NORD-OUEST : Du parc Monceau à la Petite CeintureCôté IN, neuf propositions orientées sur la nature jalonneront le parcours de 19 h à 7 h :L’installation sonore d’Erik Smakh au Parc Monceau, La nuit des abeilles invitera à « écouter » les conséquences du réchauffement climatique en révélant et en amplifiant les sons de la nature : insectes, oiseaux et batraciens.Une araignée et une sauterelle géantes feront, elles, leur apparition dans un autre parc, celui de Clichy-Batignolles, dans une installation lumineuse de Friedrich van Schoor et Tarek Mawad intitulée « Spider Projection V.2 » (à partir de 20h).Waterlicht, une installation de l’artiste néerlandais Daan Roosegaarde déploiera un paysage onirique grâce à une grande vague bleue flottant à près de 3 mètres du sol, symbole des risques de la montée des eaux (à partir de 20h).Rêve d’enfant de Stéphane Ricordel devenu réalité : c’est un Nuage qui flottera à 10 mètres au-dessus de l’ancien chemin de fer de la Petite Ceinture, sur lequel se succéderont des acrobates. Avec Appartus (Tunnel Edit), Dominique Blais invitera à écouter le son brut et intime d’un paysage polaire et astral, réel et imagé, puis son interprétation par quatre musiciens.Parsec, une installation cinétique et hypnotique imaginée par Joris Strijbos et Daan Johan illuminera la pénombre d’un site urbain interdit.Michel Blazy a imaginé pour la pénombre d’un tunnel de chemin de fer désaffecté d’étranges peintures pariétales : immenses formes organiques envahissant lentement les parois, formant des halos de couleurs.Un cinéma, forcément en plein-air, présentera six courts et moyens-métrages abordant la question du climat et de l’environnement (à partir de 20h).Un spectacle de Massimo Furlan dans la cour du musée Nissim de Camondo (Après la fin, le congrès, une création pour la Nuit blanche), de 19 h à 5 h.Côté OFF : Parmi les neuf propositions, retenons celle du Hasard ludique. Attendu pour la fin 2016 dans l’ancienne gare de Saint-Ouen, ce futur lieu culturel donnera un avant-goût de son univers le temps d’une nuit avec des mini-concerts de pop psychédélique de Cyclops (Julien Ribot), dont les illustrayions seront projetées sur la façade. (http://quefaire.paris.fr/fiche/120276_cyclops_invite_par_le_hasard_ludique)TANGENTE : De la Recyclerie à la Halle PajolLa « Tangente », axe reliant les deux grands parcours, se veut une parenthèse enchantée, entre cirque et magie contemporains.Avec Projet Fantôme, le magicien Etienne Saglio invite à découvrir une chorégraphie onirique, bercée par le son de la trompette d’Érik Truffaz.Vimala Pons et Tsirihaka Harrivel proposeront tout au long de la nuit une « Grande Revue incomplète » de cirque et de music-hall dans l’enceinte de Ground Control, lieu festif installé sur une ancienne friche de la SNCF.PARCOURS NORD-EST : De la gare du Nord à AubervilliersCôté IN, l’accent est donné aux installations atmosphériques :Le Brésilien Nelé Azevedo invitera le public à construire Minimum Monument en déposant des hommes de glace miniatures sur les marches d’un escalier.Une fonte plus inattendue, celle d’un immeuble parisien, a été imaginée par l’artiste argentin Leandro Erlich pour une œuvre perenne sur le parvis de la gare du Nord : Maison Fond (entendre « mes enfants »).Plus loin, l’Allemand Julius Pop a conçu un écran cascade, BIT.FALL, où défileront d’éphémères mots liquides.Une sculpture sonore de l’artiste suisse Zimoun emplira la caserne désaffectée de Louis-Blanc. Suspendues au plafond et animées par de petits moteurs électriques, une centaine de lattes de bois frapperont le sol, rebondiront, glisseront et s’entrechoqueront à l’envi (à partir de 21h).L’artiste belge Ann Veronica Janssens présentera l’une de ses délicates installations lumineuses : une étoile en 3D apparaissant dans un brouillard artificiel.Dans sa performance-installation sonore et lumineuse, l’artiste et chercheur canadien Chris Salter proposera sous la halle Pajol une expérience de perception sensorielle combinant éclairage de pointe, lasers et son.Des chevaux suppliciés gisant sur une échelle, une colonne de fumée blanche s’élevant vers le ciel : avec l’association de ces deux installations de Berlinde de Bruyckere et Anish Kapoor, l’atmosphère du CentQuatre prendra un tour mystique.Le tunnel piétonnier de la gare Rosa-Parks accueillera Spectrum offrira une plongée dans un climat de synthèse : une orchestration lumineuse et immersive proposée par Chikara Ohno et Yusuke Kinoshita, architectes et plasticiens japonais.La prise de conscience étant urgente, l’installation Extinction donne l’alerte sur ce danger qui nous guette avec plus d’une centaine de gyrophares formant une enseigne lumineuse animée.La Nuit blanche propose de traverser une forêt urbaine en création : la Forêt linéaire, plantée en 2014 et qui arrivera à maturité dans quinze ans. S’inscrivant dans le cadre du Grand projet de renouvellement urbain du nord-est de Paris, cet axe reliant le canal Saint-Denis aux espaces verts de la Porte d’Aubervilliers, accompagnera la naissance du nouvel éco-quartier de la ZAC Claude Bernard.La balade permettra d’accéder à l’esplanade du Millénaire, à Aubervilliers, pour une plongée numérique dans le ciel. Avec Exo, la plasticienne Félicie d’Estienne d’Orves et la musicienne Julie Rousse inviteront à regarder et à « écouter » les étoiles : des faisceaux laser pointeront des objets célestes, dont les données cartographiques se traduiront en son. Une œuvre présentée dans le cadre de Némo, Biennale internationale des arts numériques.Côté OFF, la programmation est dense. On pourra notamment faire un saut à l’hôtel des ventes Drouot (ouvert jusqu’à minuit) pour découvrir une étonnante collection de météorites, ou aller découvrir, aux abords du canal de l’Ourcq et du canal Saint-Martin, un parcours de fresques de street art (Da Cruz, Koralie, Stoul, FKDL...) sur le thème des impacts sociaux du changement climatique.HÔTEL DE VILLE : A l’Hôtel de Ville et ses alentoursCôté IN, une seule installation, aussi monumentale que fragile, est au programme : Ice Monument, de Zhenchen Liu. L’artiste chinois érigera sur le parvis de l’Hôtel de ville 270 stèles de glace colorées, de taille humaine et réparties en cinq « continents ». Les blocs fondront au cours de la nuit jusqu’à former un immense tableau liquide et abstrait aux couleurs des drapeaux du monde.Côté OFF, parmi la quarantaine de manifestations proposées (dans une notion très large des « alentours »), à ne pas manquer : la performance pyrotechnique d’Elisa Pône devant le Centre Pompidou de 22 h à 22 h 30 (l’accès aux collections permanentes du musée sera par ailleurs gratuit de 20 h à 2 h du matin) ; l’installation post-apocalyptique de Djeff et Monsieu Moo à l’intérieur l’église Saint-Merry (de 20h à 4 h) ; la soirée alliant concerts, projections, lectures et performances organisée par le duo musical Winter Family au Musée d’Art et d’histoire du judaïsme (de 21 h à minuit) ; l’avant-première de l’exposition collective « Climats artificiels », qui s’annonce très poétique, à la Fondation EDF, avec des œuvres de Marina Abramovic, Ange Leccia, Hicham Berrada ou encore Yoko Ono (de 19 h à 2 h). Emmanuelle JardonnetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Albert (Londres, correspondance) L’Angleterre joue sa Coupe du monde de rugby à quitte ou double ce soir, samedi 3 octobre à 21 heures (heure française), face à l’Australie. Après sa défaite contre le pays de Galles (28-25) samedi 26 septembre, le XV de la Rose n’a plus le droit à l’erreur. Perdre reviendrait à se faire éliminer dès les poules qualificatives, sur « son » terrain mythique de Twickenham, pour « sa » Coupe du monde à domicile. Jamais un pays organisateur n’aurait été sorti si tôt de la compétition. L’humiliation serait totale et ébranlerait profondément le rugby anglais.Stuart Lancaster, l’entraîneur, ne s’y trompe pas. « C’est le match le plus important de ma carrière. » Il reconnaît qu’une élimination serait sans doute la fin de sa carrière auprès de l’équipe d’Angleterre. « Il est juste de dire [que ma position est en jeu]. C’est un match qu’il faut gagner absolument. […] J’en comprends les conséquences, je comprends où se trouve la responsabilité, c’est-à-dire à mon niveau. »Dans ces circonstances, il fallait compter sur la presse britannique, connue pour sa subtile légèreté, pour en rajouter. « Le monde sur leurs épaules », titre le Guardian. Le Daily Telegraph fait une leçon de nationalisme moral, rédigée sur fond de rose rouge : « Vous représentez votre pays, votre peuple, votre nation, votre maison. Vous mettez un maillot que peu ont porté, l’histoire, qui sera pour toujours liée à votre nom, sera définie dans les quatre-vingts minutes à venir. Etes-vous un gagnant ? Allez-vous rendre votre famille fière ? »Lire aussi :L’Angleterre « dévastée » après la défaiteLe désespoir pour motivationFace à la pression, les officiels du rugby anglais affichent une fausse décontraction. Jeudi 1er octobre, Jason Leonard, le président de la Rugby Football Union (RFU), se disait confiant. L’ancien vainqueur de la Coupe du monde 2003, qui a pris pas mal de kilos depuis, était dans une école pour promouvoir le développement de son sport. « Je crois vraiment qu’on va gagner. Ce sera un match serré, avec peu de points, mais on n’a pas le choix, affirmait-il au Monde. On va marquer juste assez pour l’emporter. »Le Guardian semble partager cet optimisme. Sept de ses journalistes sportifs publient leur pronostic pour le match : tous prédisent une victoire anglaise. « Le désespoir est un excellent outil de motivation, écrit l’un d’entre eux. L’Angleterre risque un énorme lynchage public si elle perd. »De fait, une victoire est loin d’être impossible pour le XV de la Rose, qui a remporté ses deux derniers matchs face à l’Australie. Dans les deux cas, l’équipe anglaise s’était imposée à Twickenham, devant son public. Cette fois-ci, la foule promet d’apporter une ambiance exceptionnelle, au regard de l’enjeu. Autre précédent historique : l’Angleterre a battu les Wallabies en quarts de finale de la Coupe du monde 2007, au Stade-Vélodrome à Marseille.Reste que l’Australie a fait forte impression depuis le début de la Coupe du monde, crucifiant l’Uruguay (65-3) et dominant sans grosses difficultés les Fidji (28-13). Elle sait aussi qu’une victoire lui assurerait une qualification, pour se tirer de ce « groupe de la mort » si difficile (Australie, Angleterre, pays de Galles, Fidji, Uruguay). La tâche s’annonce difficile pour les Anglais.Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.10.2015 à 10h31 • Mis à jour le03.10.2015 à 11h32 | Franck Johannès La Cour européenne des droits de l’homme a été saisie, samedi 3 octobre, d’un premier recours contre la loi renseignement par des journalistes de l’Association confraternelle de la presse judiciaire (APJ). Les 180 journalistes, qui représentent la plupart des médias écrits, numériques ou audiovisuels, s’alarment des nouvelles menaces portées à la liberté d’informer – et protestent contre la surveillance de masse qu’autorise le texte pour les simples citoyens. « La question posée dépasse le simple enjeu des journalistes, indique Me Patrice Spinosi, qui a déposé la requête, toute personne est susceptible d’être écoutée et à travers la presse, il s’agit d’une critique de la possibilité d’écouter administrativement sans réel contrôle l’ensemble de la population. »Lire aussi :Comment l’Etat a étendu le renseignement au mépris de la loiEn dépit en effet des inquiétudes de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), des associations de défense des libertés numériques et des mises en garde des institutions européennes, la loi renseignement du 24 juillet a été adoptée par 80 % des parlementaires, et validée le 23 juillet par le Conseil constitutionnel, en dehors d’une réserve sur la surveillance internationale. Elle est entrée en vigueur samedi 3 octobre, après la parution au Journal officiel du décret du président de la République qui nomme les membres de la Commission nationale de contrôle des techniques du renseignement (CNTR). Il ne reste plus guère que la Cour européenne pour examiner la conformité de la loi aux exigences démocratiques d’un Etat de droit.« Chiens de garde de la démocratie »La Cour européenne – à la différence de la France, qui n’a toujours pas voté la loi sur le secret des sources – est particulièrement vigilante sur le droit d’informer. Elle a rappelé en 1992 « le rôle éminent de la presse dans un Etat de droit », l’impératif de protection des sources, « pierre angulaire de la liberté de la presse », dont l’absence « pourrait dissuader les sources journalistiques d’aider la presse à informer le public sur des questions d’intérêt général » (1996). La protection des sources n’est pas « un simple privilège » mais bien « un véritable attribut du droit à l’information » (2003) : les journalistes ont ainsi pour mission d’être « les chiens de garde de la démocratie » (2007).Lire aussi :Informer n’est pas un délit, le livre-manifesteLa loi renseignement n’est certes opérationnelle que depuis quelques heures et n’a pas encore eu de conséquences fâcheuses. Il n’empêche : la Cour de Strasbourg a déjà jugé que la seule entrée en vigueur d’une loi suffisait à être recevable – il s’agissait alors de la loi interdisant le voile intégral dans l’espace public (décision SAS contre France, 2014). De plus, « la simple existence » d’une législation « autorisant le contrôle secret des communications crée une menace de surveillance pour tous ceux auxquels on pourrait l’appliquer », a déjà jugé la Cour de Strasbourg (Liberty contre Royaume-Uni, 2008).Or, la loi renseignement autorise bien une surveillance de masse : non seulement pour prévenir le terrorisme, « la criminalité et la délinquance organisée », « les violences collectives » qui portent « gravement atteinte à la paix publique », mais aussi pour protéger « les intérêts majeurs de la politique étrangère » ou « les intérêts économiques, industriels ou scientifiques ». Un suspect peut être espionné et localisé grâce à son téléphone et toutes ses communications numériques ; son domicile, sa voiture et son ordinateur fouillés, ses conversations (et ceux de ses voisins) enregistrées dans un café, une gare, un tribunal, par des IMSI-catchers, ces petites valisettes d’espionnage – l’ensemble, en somme, de ses activités et même, pour la première fois, celles de son « entourage ».Rencontrer un journaliste risque de devenir périlleuxRencontrer discrètement un journaliste risque ainsi de devenir périlleux – il suffit de le surveiller pour savoir qui sont ses sources et qui lui donne des informations déplaisantes pour le pouvoir en place. La loi a prévu qu’il n’était pas permis de surveiller un journaliste « à raison de l’exercice de sa profession ». C’est maigre : on peut surveiller un mail personnel mais pas un mail professionnel ? Par ailleurs, les boîtes noires algorithmiques, qui scannent sur le Net des mots-clés, absorbent tout le flux sans en distinguer la provenance : « Il sera aisé, dans le cas d’un journaliste, d’en tirer des informations sur l’ensemble de ses sources et contacts », a souligné le Conseil national du numérique.Lire aussi :Jean-Marie Delarue se dit « préoccupé » par le contrôle du renseignementLa presse n’est évidemment pas au-dessus des lois et il est normal qu’il soit possible, en cas de force majeure, de surveiller un journaliste. Mais la Cour européenne impose que cette atteinte soit contrôlée, « avant la remise des éléments réclamés », « par un juge ou tout autre organe décisionnel indépendant et impartial », en tout cas « distinct de l’exécutif ». Et à condition qu’« il existe un impératif d’intérêt public l’emportant sur le principe de protection des sources journalistiques » (Sanoma Uitgevers BV contre Pays-Bas, 2010). Ce n’est pas le cas : c’est bien l’exécutif – le premier ministre – qui donne les autorisations de surveillance, après un avis purement consultatif d’une commission de contrôle. Elle peut faire appel au Conseil d’Etat si une surveillance lui semble illégale, mais jamais « avant la remise des éléments réclamés » par les services.Ainsi, conclut la requête, « les quelques garanties légales dédiées à la protection du secret des sources journalistiques sont radicalement contournées ». « L’Association de la presse judiciaire est la mieux à même de former un tel recours, indique son président, Pierre-Antoine Souchard, elle s’est opposée à cette loi depuis longtemps. La peur du terrorisme ne doit pas faire oublier les libertés fondamentales, en particulier la liberté d’informer. » L’association et les sept membres du bureau ont signé la requête et engagent les journalistes, les associations ou les syndicats « qui ont intérêt à agir », à les rejoindre. La cour examinera la recevabilité de la requête dans les six à douze mois, une éventuelle décision n’est pas attendue avant trois ans.Franck JohannèsFranck JohannèsSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pascale Robert-Diard Au début, on les distingue à peine les uns des autres. Mêmes costumes sombres, mêmes chemises claires, même cheveux clairsemés. Ce sont des hommes de premier rang au sens propre, ils savent s’y tenir assis, le buste droit, bien calé, les jambes croisées, des milliers d’heures de réunions publiques et de fastidieuses cérémonies officielles sont passées par là. Debout aussi, ils se ressemblent, le micro et la parole leur sont familiers, ils posent un feuillet de notes sur le pupitre devant eux puis le plient dans la poche droite de leur veste en la lissant d’un geste machinal.Quatre d’entre eux sont sortis de l’ENA, le cinquième en a raté l’entrée. Le résumé de leurs longues carrières offre un voyage dans la France préfectorale – Montluçon, Orléans, Tours, Besançon, Chartres, Chalon, Guéret, Le Mans, Neuilly, Gertwiller – et dans le cœur battant de l’Etat, ses administrations centrales et ses ministères, qu’ils ont rejoints ou quittés au gré des alternances politiques, promus sous la droite, écartés sous la gauche. Tous portent Légion d’honneur à la boutonnière et déshonneur au front depuis qu’un procureur de la République les a renvoyés devant un tribunal correctionnel pour « détournement de fonds publics », « complicité » ou « recel » de ce délit.Depuis lundi 28 septembre, Claude Guéant, ancien directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l’intérieur, Michel Gaudin, ex-directeur général de la police nationale (DGPN), ainsi que trois autres anciens membres du cabinet, Daniel Canepa, Michel Camus et Gérard Moisselin, s’expliquent sur l’affaire des primes de la police versées en liquide entre 2002 et 2004. A Claude Guéant, il est reproché d’avoir donné l’ordre à Michel Gaudin de lui confier chaque mois pendant deux ans 10 000 euros en espèces prélevés sur les fonds d’enquête et de surveillance – normalement destinés à rémunérer les indicateurs de police – et de s’en être servi comme complément de rémunération pour ses collaborateurs, lui-même en prélevant la moitié pour son usage personnel.Lire aussi :Guéant : le procès de l’étrange pratique policière des primes en liquideA Michel Gaudin, considéré comme l’auteur principal du délit, il est fait grief d’avoir accepté de faire ce versement en ayant connaissance de son usage inapproprié. Les trois autres prévenus sont poursuivis comme bénéficiaires du détournement. Pour l’accusation, aucun d’entre eux ne pouvait à l’époque ignorer qu’il commettait un délit puisque, quelques mois plus tôt, le gouvernement de Lionel Jospin avait officiellement mis fin aux primes en liquide versées aux membres des cabinets ministériels (prélevées sur les fonds spéciaux de Matignon) et les avait remplacées par des « indemnités de sujétion particulière » (ISJ). L’esprit de la réforme étant de substituer à un système occulte, incontrôlable et contesté, des compléments de revenus officiels et fiscalisés.Dès les premiers interrogatoires, chacun des cinq prévenus a exprimé à sa manière l’amère conviction d’être la victime d’un « règlement de comptes politique », dont le tout nouveau parquet national financier (PNF) – qui les a renvoyés devant le tribunal au terme d’une simple enquête préliminaire – serait le bras armé. Voilà pour ce qui les réunit.Premières fissuresLes premières fissures sont apparues assez vite. Il y a Claude Guéant et les autres. C’est à cause de lui que toute l’histoire a commencé. Lors d’une perquisition à son domicile, les enquêteurs en charge d’une autre affaire le concernant, celle d’un éventuel financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, sont tombés par hasard sur une série de factures d’électroménager et d’équipements – cuisiniste, ameublement – réglées en espèces, dont l’ancien ministre de l’intérieur a dû justifier la provenance. En expliquant que ces fonds étaient des reliquats de ses primes en liquide, Claude Guéant a lui-même conduit le parquet à s’intéresser au circuit de ces fonds. Cela donne déjà aux quatre autres une bonne raison d’en vouloir à leur ancien supérieur hiérarchique.Mais il n’y a pas que cela. Par sa proximité avec Nicolas Sarkozy, par le nombre d’affaires dans lesquels son nom est cité, Claude Guéant sent aujourd’hui le soufre. Le monde politique s’est éloigné de lui par crainte de la contagion et celui des hauts fonctionnaires lui reproche sa trahison.Peut-être n’est-ce pas un hasard si, parmi ses deux avocats, figure Me Jean-Yves Dupeux, qui fut aussi celui d’un autre grand brûlé de l’époque sarkozyste, l’ancien procureur de la République Philippe Courroye. Quant à l’opinion, autant elle est prompte à absoudre ou à excuser les turpitudes de ses élus, autant elle est se montre impitoyable face aux dérives de ses clercs.Dans le prétoire aussi, on prend ses distances. Rien de tel qu’une procédure judiciaire pour faire vaciller les plus solides amitiés. Celle qui unit Claude Guéant à Michel Gaudin a plus de vingt ans, les deux hommes se tutoient, mais, face au tribunal, Michel Gaudin pense d’abord à sauver sa peau.Le DGPN est placé « sous l’autorité hiérarchique du directeur de cabinet et ne peut refuser une instruction qu’il lui donne », explique-t-il, en affirmant qu’à l’époque il ignorait l’usage que Claude Guéant faisait des fonds qu’il lui versait. Il rappelle surtout que lui, une fois arrivé dans les fonctions de DGPN, a mis un point d’honneur à faire appliquer dans son administration une note restée lettre morte et rédigée quatre ans plus tôt par… son prédécesseur, Claude Guéant. Datée de février 1998, elle indiquait que, « en aucun cas, les fonds d’enquête et d’investigation ne peuvent être considérés comme permettant d’alimenter un régime indemnitaire ». « Quand il me les a demandées, j’ai donné ces sommes à Claude Guéant. Il y avait des consignes, il y avait une note. J’imaginais qu’il appliquait les règles qu’il avait édictées lui-même », glisse Michel Gaudin, en ajoutant : « Cette manipulation d’espèces nécessite un minimum de confiance. »La présidente, Bénédicte de Perthuis, insiste : « Si vous aviez su quel était leur usage, qu’auriez-vous fait ? – J’aurais dit écoute, Claude, je ne peux pas interdire, mais je ne peux pas prendre la responsabilité. » Assis derrière lui, Claude Guéant ne cille pas.« Arrière, Satan »C’est au tour de l’un de ses anciens collaborateurs au cabinet, Gérard Moisselin, d’être pressé de questions. Lui aussi lâche son ancien patron. Il raconte : « Un soir, Claude Guéant me tend une enveloppe. J’étais très étonné, je lui ai dit que je croyais que cette pratique avait disparu. J’ai cru pouvoir me fier à la réponse qu’il m’a faite, à savoir que cela était parfaitement autorisé. Alors oui, je n’ai pas déclaré ces sommes au fisc, parce que je savais qu’aucun policier ne le faisait. Ce n’est pas glorieux mais c’est comme ça ». La présidente : « Mais vous n’entrez pas dans la police ! Vous entrez au cabinet d’un ministre, vous êtes un représentant de la fonction publique. Il y a un décalage entre votre brillante carrière et la facilité avec laquelle vous acceptez. » Le prévenu, agacé : « J’ai déjà eu le courage de lui poser la question. Mais vous auriez voulu quoi ? Que je renvoie son enveloppe à la tête de Guéant en criant : “Arrière, Satan ?”» Michel Camus lui succède à la barre. Mêmes questions, même gêne. La procureure Ulrika Weiss se lève : « Là c’est la citoyenne qui essaye d’imaginer la scène. Claude Guéant vous tend une enveloppe de 2 000 euros, c’est pas Noël, c’est pas votre anniversaire, et vous ne posez pas de questions ? La polémique sur les fonds spéciaux, ça ne fait pas tilt ? » Michel Camus : « J’ai en face de moi le directeur de cabinet du ministre de l’intérieur. C’était pour moi irrévérencieux, inimaginable, de lui demander si tout cela était conforme aux textes. – Et vous avez dit merci ? – Peut-être. »Après trois jours de débats, on est là : Michel Gaudin, qui a rameuté comme témoins de moralité tous les grands noms de la police, dont l’ancien patron de la DST Pierre de Bousquet de Florian et l’ex-patronne de la police judiciaire Martine Monteil, campe le vertueux soumis aux ordres et croit en ses chances de relaxe. Les trois prévenus anciens membres du cabinet assument leur part de lâcheté face à l’autorité de celui qui était leur directeur. Reste Claude Guéant, seul, dans la figure du méchant.Pascale Robert-DiardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mathilde Damgé Le procès de six anciens intermédiaires financiers accusés d’avoir participé à la manipulation du taux de référence interbancaire Libor s’est ouvert, mardi 6 octobre, devant un tribunal de Londres.Ce n’est que le deuxième procès dans cet énorme scandale, après la condamnation, en juillet, de Tom Hayes, un ancien courtier de Citigroup et d’UBS, accusé d’être au cœur de ces manipulations de taux. Mais ce procès devrait permettre de montrer qu’un véritable système était en place, et qu’il ne s’agissait pas seulement de l’action d’un « rogue trader » isolé.Lire aussi :Manipulation du Libor : le procès d’un réseau mondialQu’est-ce que l’affaire du Libor ?L’affaire dite du « Libor » recoupe en fait plusieurs manipulations des taux interbancaires (les taux auxquels les banques se prêtent de l’argent entre elles) : les taux britannique (Libor) et européen (Euribor). Cette affaire n’est pas limitée à la Grande-Bretagne et à l’Union européenne, puisque ces taux (qui s’appliquent à chaque fois à une quinzaine de maturités, de 1 jour à 1 an, et une dizaine de monnaies, donc au total environ 150 taux) servent de référence sur tous les marchés financiers de la planète. C’est d’ailleurs aux Etats-Unis que les questions autour d’irrégularités sur la fixation du taux ont été soulevées en premier : en 2008, un banquier de Barclays a reconnu, dans une conversation téléphonique avec un analyste de la banque centrale américaine (Réserve fédérale, Fed), que sa banque avait modifié des données concernant les taux pour éviter d’attirer une « attention indésirable ».Quel était l’intérêt de manipuler les taux ?En l’occurrence, il s’agissait d’annoncer un taux plus bas que celui des concurrents : dans le contexte de crise financière qui prévalait alors, une banque qui reconnaissait qu’elle empruntait (plus) cher (que les autres) risquait d’être immédiatement soupçonnée de fragilité : tout prêt à risque étant plus cher, les autres banques se méfient d’une concurrente qui n’arrive pas à emprunter à un taux bon marché.Dans un rapport publié mi-2012, le gendarme des banques à Londres, la Financial Service Authority (FSA), citait cette demande d’un dirigeant de Barclays :« Essaie de mettre le Libor en yens [la monnaie japonaise] un peu plus en adéquation avec les autres contributeurs [du panel], ou sinon les rumeurs vont aller bon train sur les besoins d’argent de Barclays parce que ses Libors sont tellement hauts. »Quels bénéfices en retiraient les banques ?Une annonce à la hausse ou à la baisse par rapport aux taux que la banque anticipe vraiment peut permettre de dégager des profits indus. C’est aussi ce dont a été accusé Barclays : en fonction de l’évolution du taux (à la hausse ou à la baisse), et selon la position acheteur ou vendeur de produits financiers des traders, ces derniers ont pu réaliser des gains juteux.Etant donné que le taux est déterminé par les annonces chaque matin des banques faisant partie du panel, dont Barclays, il suffisait pour les banquiers d’annoncer un taux différent du taux réel, dans le sens qui les avantageait.Le rapport de la FSA rapporte un échange de « bons procédés » entre un trader de la banque et une des personnes chargées de soumettre le taux à Reuters (qui compile les données), un « submitter », en date du 13 mars 2006 :Trader : Que penses-tu déclarer pour le Libor à trois mois ?Submitter : Je suis sur 90 mais je vais déclarer 91Trader : Quand je prendrai ma retraite et écrirai un bouquin sur ce métier, ton nom sera écrit en lettres d’orSubmitter : Je préférerais que tout cela n’apparaisse dans aucun livre !Les traders ne s’entendent pas seulement avec les « submitters » de leur banque, ils s’entendent aussi entre eux pour faire bouger le marché dans le sens qui les intéresse : séjours à Chamonix ou participation au Grand Prix de Monaco, les rencontres informelles entre les traders dont témoigne Bloomberg, qui a suivi le cas d’UBS à Londres (condamnée à 1,5 milliard de dollars d’amende) est édifiant. Des sommes d’argent ont même été déboursées directement auprès d’acteurs du marché pour faire évoluer le taux dans le sens voulu.Quelles ont été les conséquences de ces manipulations ?Selon le Trésor britannique, l’ensemble des outils financiers basés sur le Libor représente environ 300 000 milliards de dollars. On imagine les conséquences que peut avoir une faible variation de taux sur des volumes aussi gigantesques.Les simulations concernant l’impact des manipulations du Libor n’ont pas été faites car de nombreux paramètres varient (valeur et maturité des taux interbancaires aux différentes dates des manipulations, taux de change…).Mais, en revanche, on sait combien les banques pourraient devoir payer pour leurs pratiques répréhensibles : selon les analystes cités par le Fonds monétaire international (FMI), les amendes pourraient représenter 50 milliards de dollars.Les analystes de Morgan Stanley ont calculé en juillet que, sur le seul Vieux continent, les institutions financières devraient mettre de côté environ 35 milliards d’euros d’ici à 2016 pour s’acquitter de l’ensemble de leurs amendes, dont 10 % pour les manipulations des taux Libor et Euribor.Libor : la chronologie des événementsLe procès de six courtiers soupçonnés d’avoir pris une part active dans la manipulation du taux interbancaire londonien, le Libor, a débuté, mardi 6 octobre à Londres. Voici quelques-unes des dates clés de ce scandale financier.2005 : à partir de cette date et jusqu’en 2009, les traders de la banque britannique Barclays procèdent à 257 manipulations du taux interbancaire londonien, le Libor, et de son équivalent européen (l’Euribor), selon un rapport (de 2012) du gendarme britannique des marchés.Avril 2008 : le Wall Street Journal publie une enquête mentionnant des doutes importants sur la véracité des déclarations du panel chargé d’élaborer le Libor.Eté 2008 : les banques centrales américaine et britannique décident officiellement de se pencher sur ce qui commence à devenir une « affaire », à la suite de mails d’avertissement, ainsi que d’appels téléphoniques, notamment de la part de responsables de Barclays. Ces derniers voulaient avertir les autorités d’actions « problématiques » de la part des autres banques...2010 : Barclays donne des règles à suivre en interne pour éviter les collusions entre les personnes chargées de déclarer les taux au panel (les « submitters ») et ceux qui auraient intérêt à voir ces taux bouger dans un sens ou dans l’autre, les traders des marchés de produits dérivés en particulier.2011 : Royal Bank of Scotland (RBS) licencie quatre personnes soupçonnées d’avoir participé à la manipulation des taux interbancaires.Juillet 2012 : Bob Diamond démissionne de son poste de PDG de Barclays, qui paye 60 millions de livres sterling d’amende (et 200 millions de dollars aux Etats-Unis) après avoir reconnu sa culpabilité dans la manipulation du Libor. Dans la foulée, des enquêtes sont lancées contre une dizaine de banques aux Etats-Unis et l’Association des banquiers britanniques est démise de son rôle de supervision du Libor.Décembre 2012 : trois hommes sont arrêtés à Londres par l’autorité britannique de lutte contre la fraude dans le cadre de l’enquête sur le Libor. La banque suisse UBS paie 1,2 milliard de dollars d’amende aux Etats-Unis, 160 millions de livres au Royaume-Uni et 59 millions de francs suisses aux autorités helvètes.Décembre 2013 : l’Union européenne condamne huit banques à 1,7 milliard d’euros d’amende pour s’être entendues sur la manipulation des taux Libor et Euribor.Avril 2015 : Deutsche Bank débourse 2,5 milliards de dollars (2,2 milliards d’euros) pour régler les poursuites sur la manipulation du Libor sur les marchés britannique et américain.3 août 2015 : Tom Hayes, ancien trader d’UBS et de Citigroup, est condamné à 14 ans de prison à Londres.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Dumons Décidément, les terminaux à la pomme intéressent de plus en plus les pirates. Après la découverte le 4 février par les experts du cabinet de sécurité informatique Trend Micro du premier logiciel espion baptisé « XAgent » exploitant des failles sur les téléphones Apple non débridés (dits « non jailbreakés »), c’est au tour de l’unité de recherche 42 de l’entreprise de sécurité informatique Palo Alto Networks de publier dimanche 4 octobre une alerte sur un nouveau logiciel malveillant (malware) affectant les iPhones du commerce.Baptisé « YiSpecter », il attaque sans distinction les iPhones du commerce vendus avec le système d’exploitation officiel iOS d’Apple et ceux qui ont été débridés. Apple, qui a reconnu l’existence de ce malware, a indiqué lundi 5 octobre que les utilisateurs d’iOS 8.4 et d’iOS 9 étaient désormais protégés. La particularité de ce programme – qui serait actif depuis plus de 10 mois à Taïwan et en Chine continentale d’où il proviendrait – est d’utiliser des failles que l’on pensait impossible à exploiter, et de se propager de façon inédite, selon Palo Alto Networks.Lire aussi :Le business des « zero day », ces failles inconnues des fabricants de logicielUn fonctionnement et une propagation inéditsDétournant certaines interfaces de programmation propres au système d’exploitation iOS, cette nouvelle forme de logiciel malveillant ne laisse rien présager de bon pour l’avenir des terminaux mobiles à la pomme selon la firme de sécurité à l’origine de la découverte : « C’est le premier malware que nous avons vu en circulation qui abuse les API [interfaces de programmation] privées dans le système iOS pour mettre en œuvre des fonctionnalités malveillantes ».En se propageant seul soit grâce à « Lingdun », un ver informatique sous Windows (qui se charge d’envoyer des liens malicieux de téléchargement d’YiSpecter à tous ses contacts), soit par le piratage des connexions Wifi des boîtiers des fournisseurs d’accès à Internet, cette nouvelle variante de malware inquiète la société californienne. Ses quatre composants, tous authentifiés par des certificats d’entreprises réels émanant de sociétés comme Verisign ou Symantec, s’installent de façon furtive sur les iPhones, en masquant ses programmes, mais aussi en dupliquant les noms et les logos des icônes système (Game Center, Météo, Notes, PassBook, Téléphone, etc.), piégeant même les utilisateurs les plus avertis.Une fois installé, YiSpecter peut télécharger, installer et lancer à l’envi des applications de l’App Store, mais aussi les modifier, par l’affichage de publicités en plein écran par exemple. Il permet également de collecter les données des utilisateurs, notamment celles utilisées dans le navigateur Internet Safari. S’il est découvert, sa suppression par méthode classique ne fonctionnera pas car il se réinstalle automatiquement après un redémarrage système. Enfin, peu d’espoir du côté des antivirus, qui ne détectent toujours pas sa présence sur les terminaux infectés. Des malwares aux origines peu clairesCertains indices repérés par Palo Alto Networks font converger les soupçons vers « YingMob », une entreprise chinoise de publicité mobile ayant pignon sur rue, qui aurait programmé et diffusé ce malware à des fins publicitaires, n’hésitant pas à en faire sa promotion au grand jour. Mais la complexité et les méthodes de propagation de YiSpecter cachent peut-être des visées plus opaques.Déjà le mois dernier, 344 applications iOS officielles présentes dans l’App Store, la boutique d’applications d’Apple, avaient été retirées en urgence car infectées par le malware « XcodeGhost », découvert le mercredi 16 septembre par les équipes sécurité du groupe chinois Alibaba. L’origine de ce malware est encore incertaine, mais les méthodes utilisées sont très similaires aux techniques de programmation qu’emploie la CIA – selon des documents publiés en mars par The Intercept.Tout début septembre, c’était le logiciel malveillant « KeyRaider » également découvert par la société Palo Alto Networks, qui faisait parler de lui : selon la société de sécurité, plus de 225 000 comptes et identifiants Apple auraient été dérobés, uniquement sur des iPhones et iPads débridés.La société de sécurité américaine est également à l’origine de la chute d’un mythe : c’est elle qui annonçait il y a moins d’un an, en novembre 2014, la découverte, toujours en Chine, de « Wirelurker », le tout premier malware pour iPhone touchant des téléphones non débridés. Depuis, il ne se passe pas un mois sans qu’une nouvelle alerte concernant les terminaux mobiles d’Apple ne soit lancée. Olivier DumonsJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.10.2015 à 17h03 • Mis à jour le07.10.2015 à 18h00 | Cécile Hennion L’organisation humanitaire Médecins sans frontières (MSF) a, mercredi 7 octobre, à Genève, de nouveau qualifié de « crime de guerre » le bombardement dans la nuit du 3 au 4 octobre de son hôpital de Kunduz (Afghanistan), qui a fait 22 morts parmi les patients et le personnel soignant. Que recouvre cette accusation, et quelles peuvent être ses conséquences ?Qu’est-ce qu’un crime de guerre ?Le Statut de la Cour pénale internationale (CPI) définit les crimes de guerre comme des « violations graves des lois et coutumes applicables aux conflits armés internationaux ». Notion a priori subjective, la « gravité » des violations est reconnue, dans la pratique, lorsque ces violations impliquent des morts, des blessés, des destructions ou des prises illégales de biens.Un autre élément entre en compte pour évaluer la « gravité » : si la violation contrevient aux « valeurs importantes ». Les exemples donnés dans cette catégorie par le droit international humanitaire (DIH) coutumier sont, entre autres, la mutilation de cadavres, le fait de faire subir des traitements humiliants à des personnes ou encore l’enrôlement dans les forces armées d’enfants âgés de moins de 15 ans.Les crimes de guerre peuvent consister en des actes ou en des omissions (comme le fait de ne pas fournir de nourriture ou des soins médicaux nécessaires aux personnes qui se trouvent aux mains de l’adversaire). Si ces actes ou omissions sont « généralisés » et « systématiques », on peut alors parler alors de « crimes contre l’humanité ».Cette définition peut-elle s’appliquer à la destruction de l’hôpital de Kunduz ?Les autorités américaines risquent de contester une telle accusation, même si celle-ci paraît assez bien établie dans le cas de l’hôpital de MSF. Parmi la longue liste des crimes de guerre recensés par le DIH figurent en effet « le fait d’attaquer le personnel sanitaire ou religieux, les unités sanitaires ou les moyens de transports sanitaires » ; « le fait de soumettre à une attaque la population civile ou des personnes civiles ne participant pas directement aux hostilités ». Le cas du bâtiment de l’hôpital de Kunduz, bombardé pendant près d’une heure, en partie détruit et incendié, avec un bilan de 22 morts et 37 blessés parmi les médecins et les patients de l’établissement, pourrait donc entrer dans la catégorie des crimes de guerre. Même à considérer une situation hypothétique (et démentie par Médecins sans frontières) selon laquelle des combattants auraient utilisé l’hôpital pour se réfugier, voire comme base de lancement d’attaques, le DIH considère clairement comme un crime de guerre « le fait de lancer une attaque en sachant qu’elle causera incidemment des pertes en vies humaines ou des blessures parmi la population civile ou des dommages aux biens de caractère civil qui seraient manifestement excessifs par rapport à l’avantage militaire concret et direct attendu ».Les attaques dirigées contre le personnel humanitaire, qui se sont multipliées de façon inquiétante lors des derniers conflits, sont également considérées comme un crime de guerre par le DIH.Qui sont les responsables ?Différentes enquêtes ont été annoncées par les autorités américaines, afghanes, et par l’OTAN. Le général John Campbell, chef des forces américaines et de l’OTAN en Afghanistan, a d’ores et déjà affirmé au Sénat, mardi 6 octobre, que « la chaîne de commandement américain » avait failli en ordonnant le bombardement de l’hôpital à la demande des Afghans. Il a même parlé d’« erreur ».Mais MSF réclame – en vain à ce stade – une véritable enquête internationale, indépendante, puisque les responsabilités de nombreux acteurs – OTAN, armée américaine, autorités et armée afghanes – peuvent s’entremêler dans ce genre de cas. La présidente de l’ONG, Joanne Liu, a exigé, mercredi, la création d’une « commission internationale humanitaire pour établir les faits », indiquant « ne pas faire confiance à une enquête militaire interne ». Par ailleurs – et dans la tragédie de Kunduz il pourrait s’agir d’un point essentiel –, le droit international a introduit dans sa définition de crime de guerre l’« élément psychologique ». La jurisprudence internationale a en effet indiqué que les crimes de guerre sont des violations qui sont commises « avec intention », c’est-à-dire avec « l’intention de provoquer le résultat criminel » ou avec « négligence coupable ou imprudence ». C’est pourquoi le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a estimé que si cette frappe était reconnue comme délibérée, elle pourrait « constituer un crime de guerre ».Lire aussi :Kunduz : une « erreur » américaine, questions sur la décision de bombarderCécile HennionJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent Les images, spectaculaires, des membres de la direction des relations humaines d’Air France quittant en urgence et sous escorte leurs locaux, chemises déchirées, après une intrusion de syndicalistes, ont déclenché une tempête de réactions. Pourtant, le conflit qui sous-tend ces actions et qui a provoqué la colère des salariés est parfois mal connu. Retour sur une crise ancienne.Lire les dernières informations :Air France a identifié des salariés impliqués dans les violences contre la directionPrivatisé en 1999, introduite en Bourse en 2002, le fleuron de l’aviation française a dû se transformer en profondeur durant les années 2000. Déjà dans le rouge à la fin des années 1990, Air France avait redressé la barre une décennie plus tard.En s’alliant avec la compagnie néerlandaise KLM, en 2003, l’entreprise veut obtenir un premier rang européen en matière de transports, et mise sur le « premium », les classes affaires et une clientèle aisée.Mais la crise financière, et surtout l’explosion du « low cost », qui conquiert le ciel européen, qu’elle ne voit pas venir et qu’elle rejette dans un premier temps, replonge la compagnie dans les difficultés financières, avec des années de pertes impressionnantes.Parallèlement, sur le créneau du luxe et du « business », un autre acteur majeur émerge durant cette décennie : les compagnies du Golfe persique, soutenues par les monarchies pétrolières, qui raflent d’importants pans du marché.Résultat : Air France n’est plus la première compagnie en nombre de voyageurs sur les aéroports parisiens, la place étant prise par EasyJet. Et Transavia, la filiale bon marché que finalement Air France s’est décidée à créer, n’arrive sur le marché qu’à partir de 2007, alors que ce segment du low cost est déjà occupé par les Ryanair et autres Easyjet.2. Des suppressions de postes en série #container_14442341039{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14442341039{ height:500px; } #container_14442341039 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14442341039 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14442341039 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14442341039 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Effectifs d'Air France-KLM depuis 2004Selon les bilans annuels du groupe, en poste équivalents plein temps(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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L’idée est notamment de monter en gamme sur les prestations offertes sur les longs courriers et sur le service clients. Mais le plan s’accompagne de réductions d’effectifs importantes, planifiées sur cinq ans : 5 122 postes, dont 450 pilotes, 904 hôtesses et stewarts et 2 056 personnels au sol.Entre 2012 et 2015, les annonces de suppressions se succèdent : 1 826 personnels au sol en 2013, 700 autres en 2014… Et la direction d’Air France a commencé l’élaboration d’un plan « Transform 2020 » qui fixe là encore des objectifs de productivité à atteindre, qui conditionnent parfois les suppressions de poste.En 2014, les pilotes, que la direction souhaite pouvoir employer sur Transavia, mènent une longue grève, du 15 au 28 septembre, sans succès.Lire : Grève des pilotes d'Air France : un mouvement corporatiste ?3. Des syndicats longtemps divisésAir France souffre d’une profonde dispersion interne entre corps de métier : les pilotes ont leur propre syndicat, différent de ceux des personnels au sol ou des hôtesses et stewards. Et chaque branche de salariés mène ses négociations de manière indépendante. Une division que la direction a longtemps utilisée à son profit, mais qui n’aide pas à la lisibilité des revendications.Le plan « Transform 2015 » demandait aux personnels au sol, hôtesses et stewards, et pilotes, des objectifs séparés d’amélioration de la productivité. Si les deux premières catégories ont peu ou prou atteint leur but, ce n’est pas le cas des pilotes. Ce qui a conduit la direction à engager une action en justice contre leur syndicat, le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), accusé de bloquer la mise en œuvre de la réforme.Lire : Le litige entre Air France et les pilotes renvoyé sur le fondC’est du SNPL que viendra la nouvelle « crise » : le syndicat avait jusqu’au 30 septembre pour négocier avec la direction un accord sur le plan « Perform 2020 » et sur les sacrifices exigés des pilotes (plus d’heures de vol pour un même salaire). A défaut d’accord, la direction a brandi un « plan B » qui prévoit 2 900 suppressions de postes et une réduction de l’activité long courrier.Dans le récent conflit, cependant, les syndicats ont réussi à s’entendre contre la direction. C’est le manque de dialogue que déplorent les personnels d’Air France, et qu’ils invoquent pour expliquer la tension et les violences survenues lundi.Lire aussi :Le détail du « plan B » d’Air FranceSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.10.2015 à 16h17 • Mis à jour le07.10.2015 à 16h38 | Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Il était l’éditeur français le plus engagé dans le combat contre la position dominante de Google en Europe. Mercredi 7 octobre, à la surprise générale, Lagardère Active (Europe 1, Elle, Paris Match, Le Journal du dimanche, Doctissimo ou encore le producteur Lagardère Entertainment) a annoncé la signature d’un « partenariat stratégique de long terme » avec le géant du Web américain.Selon un communiqué, ce partenariat « comprend le développement sur YouTube des chaînes et vidéos de marques existantes et de contenus originaux, la commercialisation d’inventaires numériques, le développement et la promotion des applications des titres, stations et chaînes du groupe, et le co-sponsoring et co-marketing d’opérations spéciales ». C’est-à-dire que toutes les activités de Lagardère Active sont concernées.A court terme, selon une source interne, l’objet du partenariat est de réaliser « des choses très concrètes », comme de nouvelles chaînes YouTube ou des applications sous Android. A moyen terme, il s’agit d’identifier de nouveaux développements que les deux groupes pourraient mener de concert, sous l’œil d’un comité de suivi où siégeront notamment Denis Olivennes, le président de Lagardère Active, et Carlo d’Asaro Biondo, responsable des relations stratégiques chez Google pour la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique – et ancien de Lagardère. Google allouera un budget spécifique aux projets élaborés avec Lagardère.Plainte à BruxellesCette annonce surprend, compte tenu des relations jusqu’ici tendues entre les deux groupes. Avec d’autres éditeurs européens, comme Axel Springer ou CCM Benchmark, Lagardère Active a été à l’origine de la création de l’Open Internet Project (OIP), en 2014. Ce lobby a attaqué à Bruxelles la position dominante de Google dans les résultats de recherche en ligne.Lagardère a été très engagé dans l’OIP : son directeur de la communication, Thierry Orsoni, est devenu secrétaire général du regroupement. De son côté, Denis Olivennes a plusieurs fois pris la parole et échangé avec des journalistes pour dénoncer la position dominante de Google. Lagardère Active déplorait notamment les dégâts subis par son comparateur de prix, Leguide.com, en raison de la concurrence des services maison de Google, qui seraient promus par le moteur de recherche américain.Lire aussi :La fronde européenne anti-Google se durcitSituation schizophréniqueDu côté de l’OIP, l’annonce de Lagardère Active a beaucoup surpris. Pour les observateurs de la lutte entre Google et certains éditeurs européens, le deal passé avec Lagardère peut ressembler à un plat de lentilles. « C’est la France qui abandonne son futur », a déploré sur Twitter Tariq Krim, entrepreneur du Web français.Parallèlement, une autre annonce récente vient affaiblir potentiellement le front des « anti-Google » en Europe : le rachat de CCM Benchmark par le groupe Figaro. Cet acteur indépendant de l’Internet français était lui aussi un membre très actif de l’OIP, présidé par son cofondateur Benoît Sillard. Or, l’éditeur de Comment ça marche ou de L’Internaute rejoint un groupe beaucoup moins hostile à Google. Le Figaro a fait partie – comme Le Monde – des 23 projets financés par le « fonds Google-AIPG pour l’innovation numérique ». Il avait reçu 1,8 million d’euros pour cofinancer un renforcement de son offre vidéo.Le Figaro, comme Le Monde, était néanmoins membre du Geste, le groupement des éditeurs de service en ligne, dont le conseil d’administration avait décidé d’adhérer à l’OIP. « C’est une situation schizophrénique, reconnaît M. Sillard. L’ambiguïté vient du fait que nous sommes dans un écosystème où tous les acteurs doivent travailler avec Google et que, dans le même temps, nous devons nous défendre contre ses abus de position dominante. »Un discours similaire à celui tenu aujourd’hui chez Lagardère Active, qui rappelle qu’il entretenait déjà des relations avec Google. « La stratégie de Lagardère Active est de nouer avec les plus grands acteurs du numérique, tels que Google, des partenariats permettant de conjuguer des savoir-faire et des forces complémentaires », justifie Denis Olivennes.Une initiative envers les éditeurs européensCe partenariat apparaît comme un joli coup pour Google, qui est en pleine reconstruction de sa relation avec les médias. En France, le Fonds pour l’innovation numérique de la presse (FINP) doit cesser son activité en 2016, après avoir distribué environ 60 millions d’euros à des projets d’éditeurs français en trois ans. A l’époque, la création du FINP par Google et l’Association de la presse d’information politique et générale (AIPG) avait mis fin à un conflit entre les éditeurs français et le moteur de recherche américain, accusé de profiter des contenus des médias, notamment avec Google Actualités, sans compensation suffisante.Google s’apprête à lancer un nouveau fonds, Digital News Initiative (DNI), doté de 150 millions d’euros pour trois ans, à destination d’éditeurs de toute l’Europe. Ce dernier nouera aussi des collaborations avec les médias.Lire aussi :Presse : le fonds Google n’est plus une exception françaiseEn ouvrant son aide hors de France, l’entreprise américaine tend la main à des éditeurs dans des pays où le conflit avec la presse n’est pas encore réglé. Et Google sait que les éditeurs ne sont pas unis. En Allemagne, par exemple, la société de collecte de droits des éditeurs papier et audiovisuel allemands (VG Media), qui représente 50 % des éditeurs, a déposé une plainte pour demander l’application d’une loi de 2013 obligeant Google à rémunérer les médias dont il reproduit une partie des contenus. En Espagne, une loi d’inspiration similaire a mené à la fermeture de Google News.Dans sa version future, l’initiative de Google se veut aussi plus collaborative : Google et les éditeurs mettront en place des groupes de travail pour réfléchir à des produits. Le géant investira dans la formation et la recherche, en proposant aux médias des outils repensés pour les journalistes. En principe, il ne sera toujours pas nécessaire d’utiliser des technologies de Google pour bénéficier de l’aide du fonds, mais le groupe américain renforce les liens qu’il tisse avec les éditeurs.Lire aussi :Enquête antitrust : Google répond aux accusations de l’Union européenneAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Lemarié En apparence, l’affaire Morano ne concerne qu’une personnalité isolée au sein du parti Les Républicains (LR). Certes, l’ancienne ministre, qui s’est récemment déclarée candidate à la primaire à droite pour la présidentielle de 2017, a décidé de choquer pour faire parler d’elle et ses propos ne sauraient engager sa formation dans son ensemble. Il n’empêche : le « dérapage » de l’ex-protégée de Nicolas Sarkozy, selon l’expression de l’ancien chef de l’Etat, dit quelque chose de la droite actuelle.Il illustre la dérive droitière d’une partie de l’ex-UMP, qui a ouvertement décidé de concurrencer le Front national sur son terrain dans l’espoir de limiter sa progression. Sur l’immigration, la sécurité et l’identité, des ténors de LR rivalisent de formules chocs, afin de retenir les électeurs conservateurs tentés par le parti de Marine Le Pen. Au risque de tomber dans la surenchère, et de franchir la ligne rouge, comme ce fut le cas pour Mme Morano avec ses propos sur une supposée « race blanche », qui serait à défendre dans une France en voie d’islamisation.L’ex-ministre de Nicolas Sarkozy doit être sanctionnée après sa sortie – le parti a prévu de lui retirer son investiture aux régionales en Meurthe-et-Moselle, mercredi 7 octobre en fin d’après-midi. Ses propos ne sont pourtant que les derniers d’une longue série. Récemment, plusieurs responsables de droite ont émis des idées proches de celles de l’extrême droite : Christian Estrosi a évoqué l’existence d’une supposée « cinquième colonne » islamiste en France ; Bruno Le Maire et Xavier Bertrand ont proposé d’« expulser » ou d’« emprisonner » de manière préventive tous les étrangers fichés pour leurs liens avec le terrorisme – sans avoir de preuve de leur culpabilité ; la porte-parole de LR, Lydia Guirous, a jugé nécessaire de « fermer les frontières de Schengen » et d’« arrêter la libre circulation » ; des maires de droite se sont dits prêts à accueillir des réfugiés chrétiens et non des musulmans….Lire aussi :Les Républicains souhaitent écarter l’ingérable Nadine MoranoSiphonner les électeurs du FNS’il a condamné avec force le « dérapage » de son ex-protégée, l’ex-chef de l’Etat a lui-même une part de responsabilité dans la dérive droitière de ses troupes. C’est lui qui, dès 2007, a appliqué la stratégie théorisée par Patrick Buisson, son ex-conseiller venu du FN, consistant à aller le plus loin possible sur le terrain du parti de Mme Le Pen, dans l’espoir de « siphonner » ses électeurs. La manœuvre a fonctionné en 2007. Pas en 2012. Qu’importe : dans son projet de reconquête de l’Elysée, Sarkozy a décidé de poursuivre dans cette direction, convaincu que la primaire et la présidentielle se joueront auprès de l’électorat le plus radicalisé. « Nous n’avons pas le droit d’affadir notre projet politique national », a-t-il prévenu, le 24 septembre, lors des journées parlementaires de LR, à Reims, en soulignant la nécessité « d’aller plus loin » sur le terrain de l’immigration et de l’identité nationale menacée. Au risque d’aller trop loin, comme ce fut le cas pour Mme Morano. Laquelle n’a finalement fait qu’appliquer – avec outrance et maladresse – l’orientation stratégique du président de LR. « A force de courir après le Front national, c’est la plus stupide qui s’est fait prendre », a moqué le président PS de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, sur RTL.Avant la polémique autour de Mme Morano, le camp Sarkozy ne cachait pas avoir l’ambition de tenir un discours plus radical que le parti lepéniste, afin de le doubler sur sa droite. « Quand on porte des positions claires, c’est le FN qui nous court après ! », se réjouissait un proche de l’ancien chef de l’Etat, il y a peu. Depuis son retour, le président de LR a ainsi multiplié les incursions sur les terres lepénistes, en glorifiant les « frontières », en préconisant une réforme du droit du sol, ou en prônant l’interdiction du voile à l’université et des repas sans porc dans les cantines scolaires. S’il ne parle pas « d’invasion », comme Marine Le Pen, au sujet de la crise des réfugiés, l’ex-chef de l’Etat joue toutefois sur le même registre, en agitant la menace d’un tsunami migratoire. Derrière les réfugiés syriens chassés de leur pays par la guerre, « ce sont des millions et des millions [de migrants] qui sont derrière et qui poussent », a-t-il assuré, sans preuve, lors d’un meeting à Reims, le 23 septembre. Sans parler de l’image de « la fuite d’eau » qu’il avait utilisée pour évoquer la crise des réfugiés. Mardi soir, lors du bureau politique de LR, Mme Morano a d’ailleurs rappelé cette dernière polémique pour dénoncer les positions « à géométrie variable » de son parti.Lire aussi :Les « races », Morano et De Gaulle : pour clore la polémiquePourfendeur de la « pensée unique »Les Français ne sont pas dupes de cette course à droite toute. Une grande majorité d’entre eux jugent que « Les Républicains courent après le FN », selon un sondage Odoxa pour iTélé et Paris Match, publié le 2 octobre. 60 % des personnes interrogées estiment que les propos tenus par Mme Morano « sont le signe que la plupart des responsables du parti Les Républicains partage désormais des positions proches de celles du FN ». Mme Le Pen a également identifié la manœuvre. A deux mois des régionales, la présidente du FN a encore un peu plus durci son discours sur l’immigration pour ne pas se faire déborder sur sa droite. « Certains aujourd’hui tiennent le même discours que nous, mais qu’ont-ils fait dans les actes ? Rien », a-t-elle raillé vendredi 2 octobre, à Calais (Pas-de-Calais), faisant de l’ex-UMP son unique adversaire, ou presque.Nicolas Sarkozy, dont l’image de rassembleur se retrouve écornée, doit gérer – de son propre aveu – une séquence « pas facile ». En annonçant des sanctions contre son ex-fidèle, celui qui s’érige en pourfendeur de la « pensée unique » à longueur de meetings apparaît en décalage avec ses électeurs les plus radicaux qui pourraient lui reprocher de céder à une forme de « bien-pensance » médiatique. Plusieurs soutiens de l’ex-président de la République s’inquiètent des effets de la mise à l’écart de l’eurodéputée sur des militants qui adorent le langage décomplexé de « Nadine ». L’ex-ministre assure d’ailleurs avoir reçu des « milliers » de messages de soutien. « Nos militants sont si radicalisés que beaucoup pensent comme Morano », admet un sarkozyste. C’est le revers de la médaille de la stratégie de M. Sarkozy : à force de labourer les terres du FN, il risque aujourd’hui d’être débordé par sa propre base.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.10.2015 à 16h05 • Mis à jour le07.10.2015 à 16h27 Une réforme de la fiscalité du diesel en France se précise. La ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a assuré, mercredi 7 octobre à la sortie du conseil des ministres, que le gouvernement envisageait « un rapprochement » entre les fiscalités de l’essence et du diesel.Autrement dit, « une baisse des taxes sur l’essence et une augmentation sur le diesel », afin de les « égaliser ». Car le diesel étant « reconnu comme une substance cancérigène, au minimum, pour protéger les consommateurs, il faut que la fiscalité soit neutre ».Le diesel, carburant plus polluant que l’essence et reconnu comme cancérigène, bénéficie en France d’un avantage fiscal de 15 centimes par litre, dénoncé par les écologistes. Dimanche, la ministre avait assuré que la question d’un alignement, relancée par le scandale Volkswagen, était « sur la table ».Lire aussi :Volkswagen : 4 questions sur les normes de pollution et les tests sur les véhicules diesel« Les gens qui utilisent des diesels polluants ne le font pas par gaieté de cœur »Mme Royal souhaite qu’une partie de cette taxe revienne aux automobilistes. « L’idée est (…) qu’il y ait un bonus beaucoup plus important pour l’achat d’un véhicule propre », a détaillé Mme Royal, selon qui « les gens qui utilisent des diesels polluants ne le font pas par gaieté de cœur », mais « parce qu’ils n’ont pas les moyens de changer de voiture ».« On est en train de voir les scénarios », a résumé la ministre, projetant cette nouvelle fiscalité dans un calendrier plus proche. Elle sera inscrite dans « la prochaine loi de finances », a-t-elle avancé, évoquant un amendement actuellement étudié à l’Assemblée nationale visant à augmenter la fiscalité sur le diesel tout en baissant légèrement les taxes sur l’essence.Mais le secrétaire d’Etat chargé du budget, Christian Eckert, a déjà prévenu que le gouvernement était fermement opposé à une adoption rapide.« Il y a probablement des évolutions à envisager, étalées dans le temps. Mais à ce stade, au détour d’un amendement, fusse-t-il d’un député socialiste, le gouvernement n’a pas l’intention dans la précipitation de bouleverser les équilibres et les engagements qu’il a pris en matière de fiscalité. » Luc Leroux (Marseille, correspondant) Nordine Achouri, un Marseillais de 33 ans soupçonné de diriger le trafic de stupéfiants de la Tour K, l’un des plus juteux de la cité de La Castellane, à Marseille, a été condamné, mercredi 7 octobre, à huit ans de prison. Sur les 28 prévenus impliqués dans le trafic de cannabis qui existe dans cette cité, 27 ont été condamnés et une personne, une « nourrice » présumée – personne qui conserve drogues, armes ou argent – a été relaxée.Dans ce dossier emblématique du néobandistime de cité, vingt-cinq coprévenus se sont vus infliger des peines allant de dix mois de prison avec sursis jusqu’à six ans pour le « lieutenant » de Nordine Achouri et pour deux des « contremaîtres » de ce réseau présenté par l’accusation comme une « véritable entreprise de l’économie souterraine ».Dans son réquisitoire, la procureure Isabelle Candau avait brossé le tableau de La Castellane, « une cité gangrenée par le trafic de stupéfiants, un gâteau qui attire la convoitise », rappelant que « les règlements de comptes s’y succèdent ».Entre 50 000 et 80 000 euros par jourSur la base des sommes saisies lors du démantèlement de ce trafic en juin 2013 – 1,3 million d’euros retrouvés chez plusieurs « nourrices » –, les enquêteurs avaient estimé le chiffre d’affaires quotidien du trafic de la Tour K entre 50 000 et 80 000 euros par jour, soit 23 millions sur un an. « On est là sur la mise en place de quelque chose qui remplace l’économie réelle », avait estimé la procureure selon laquelle les sociétés de l’économie réelle en capacité de faire un tel chiffre d’affaires sont très peu nombreuses. « Alors arrêtons d’expliquer que les prévenus n’ont pas la carrure du milieu du banditisme traditionnel, que c’est un petit trafic local. »Nordine Achouri s’est toujours défendu d’être le dirigeant de cette PME dont la résine et l’herbe de cannabis seraient l’or noir. « Il n’a jamais eu de produit, d’argent entre les mains. Son nom ne figurait pas sur les comptabilités saisies », a commenté Me Philippe Vouland, l’un de ses défenseurs, à l’issue du jugement. Se disant victime de sa réputation, Nordine Achouri s’est décrit comme « un affairiste, l’actionnaire imaginaire d’une société de conseil en immobilier » et « un poly addict au cannabis, à l’alcool, au tabac, au jeu et au sexe ».Propriétaire d’un terrain, d’un snack, d’un cabaret, d’un cheval, celui qui assure qu’une blessure a mis un terme à une carrière prometteuse de footballeur, flambait dans les casinos, descendait dans les hôtels, souvent des cinq étoiles. L’enquête a chiffré à 27 000 euros ses pertes au grand casino de Monaco en seulement six mois. « La seule entreprise dans laquelle Nordine Achouri s’implique et en tire bénéfice, avait expliqué la procureure, c’est la cité de La Castellane qui rapporte beaucoup d’argent. Le chef n’est pas celui qui met les mains dans le cambouis. Tout est fait pour qu’il disparaisse des radars. »« Une poule aux œufs d’or »Toujours vêtu d’une chemise blanche impeccablement repassée – ce qui tranche avec les tenues de sport de ses coprévenus – Nordine Achouri s’est voulu l’avocat des cités marseillaises. « Ce qui importe c’est la jeunesse et d’éradiquer ce fléau » de la drogue, a-t-il lancé au tribunal. A la Castellane, a-t-il prétendu, « tous les jeunes sont discriminés à l’emploi et pour les plus vieux au logement ». Le jeune homme avait fait l’objet d’une tentative de meurtre en avril 2013, vraisemblablement commise par les membres d’un réseau concurrent de La Castellane.Lire le reportage :« Tu dis que t’es de La Castellane, t’es cramé »Guetteurs, revendeurs, nourrices gardant à leur domicile argent, armes et stupéfiants, personnels assurant la sécurité des transactions… le procès a passé en revue l’ensemble des « métiers » de cette entreprise comparée par l’accusation à « une poule aux œufs d’or ». Dans le box des prévenus, la peur a empêché les uns et les autres de s’expliquer en détail comme ils l’avaient fait durant leur garde à vue. Si le tribunal sanctionne sévèrement les rôles principaux de ce réseau, il s’est montré, à l’égard de ses petites mains, plus clément que ne l’avait réclamé la procureure. Trois prévenus libres devront retourner en détention. « Les sanctions sont somme toute classiques pour un trafic de stupéfiants de cette ampleur, a estimé Me Hakim Ikhlef, avocat du lieutenant de Nordine Achouri. Le tribunal n’a pas fait un exemple et c’est tant mieux qu’il n’ait pas cédé à la pression. »En juin, une vingtaine de personnes soupçonnées d’appartenir à un autre réseau de La Castellane ont été mises en examen. Le 9 février, deux bandes rivales, celle de la Tour K et celle de La Jougarelle, du nom d’une rue de la cité, s’apprêtaient à s’affronter à l’aide de Kalachnikovs. Les policiers arrivés sur les lieux étaient la cible de tirs, sans qu’aucun ne soit blessé.Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde Rémi Dupré Il ne s’était pas exprimé publiquement depuis le 25 septembre et l’annulation de sa conférence de presse programmée après la tenue du comité exécutif de la Fédération internationale de football (FIFA). Ciblé par une procédure pénale du ministère public de la Confédération helvétique (MPC), le président de la FIFA, Joseph Blatter, assure, mercredi 7 octobre, dans un entretien au magazine allemand Bunte, qu’il ne quittera pas ses fonctions avant l’élection de son successeur, le 26 février 2016, lors du congrès électif extraordinaire de l’organisation.« Je vous assure que je vais arrêter le 26 février 2016, confie le patriarche du foot mondial, 79 ans, qui avait déjà indiqué, la semaine dernière, dans une lettre envoyée aux 209 fédérations nationales, qu’il ne démissionnerait pas. A ce moment-là, ça sera vraiment terminé. Mais pas un jour avant. Jusque-là, nous devons trouver le bon candidat qui va être un excellent président. »« Je me battrai jusqu’au 26 février. Pour moi. Pour la FIFA. Je suis convaincu que le mal apparaîtra à la lumière et que le bien l’emportera », ajoute-t-il, six jours après la demande de démission immédiate formulée par quatre grands sponsors de la FIFA (Coca-Cola, Visa, McDonald’s et Budweiser).Salarié de la Fédération internationale depuis 1975, le septuagénaire a balayé les menaces proférées par ces partenaires commerciaux. « Ce ne sont que les Américains », insiste-t-il, rappelant qu’il bénéficie encore du soutien de l’équipementier allemand Adidas, du contructeur automobile sud-coréen Hyundai et du géant du gaz russe Gazprom. « Tout va bien. Je fais face. La FIFA fonctionne encore bien et le président élu reste en service », assure-t-il. Le roué valaisan reste « convaincu » qu’il peut initier les réformes nécessaires au bénéfice de l’organisation mais « qu’il  faut » le  « laisser travailler et cesser les attaques constantes. »« On me juge sans preuve d’aucune faute »Au pouvoir depuis 1998, Sepp Blatter a été entendu comme « prévenu », le 25 septembre, par la justice suisse. Elle lui reproche d’avoir signé, en 2005, un « contrat défavorable » à la FIFA avec l’Union caribéenne de football, présidée alors par le Trinidadien Jack Warner, ex-patron de la Confédération d’Amérique du Nord et centrale (CONCACAF), et récemment radié à vie par le comité d’éthique de la Fédération internationale. Ledit contrat concernait la vente des droits télévisés des Mondiaux 2010 et 2014.L’Helvète est par ailleurs visé pour un « paiement déloyal » de deux millions de francs suisses (1,8 million d’euros) fait, en février 2011, à Michel Platini, patron de l’Union des associations européennes de football (UEFA), et candidat à sa succession. Selon le MPC, ce versement a été effectué « prétendument pour des travaux entre janvier 1999 et juin 2002. » A l’époque, l’ex-numéro 10 des Bleus était « conseiller technique » de Blatter. Par ailleurs, les deux dirigeants font actuellement l’objet d’une enquête du comité d’éthique de la FIFA et risquent une suspension.« Ce n’est qu’une enquête, pas une plainte. Je me mets à disposition pour la procédure et coopère avec les autorités, a déclaré Sepp Blatter. La situation n’est pas gratifiante. On me juge sans preuve d’aucune faute de ma part. En fait, c’est scandaleux. » Le candidat sud-coréen Chung Mong-joon, lui aussi ciblé par le comité d’éthique de la FIFA et sous la menace d’une suspension, a déclaré, à Londres, qu’il envisageait de poursuivre pénalement l’Helvète pour « détournement ».Lire aussi :Les têtes continuent de tomber à la FIFALe septuagénaire avait été défendu, le 4 octobre, par sa fille unique, Corinne, dans les colonnes du tabloïd suisse Blick : « Les médias ont ruiné sa réputation. Pourquoi tirent-ils tous sur lui ? Qu’a-t-il subitement fait ? Je ne le sais pas. Ce n’est pas seulement de la jalousie, il y a aussi de la haine. » « J’avais peur qu’ils lui passent les menottes. Il disait seulement : “Je pense que c’est un rêve” », avait-elle glissé, racontant l’audition de son père par la justice helvétique.« Implosion »En creux, de nombreux observateurs doutent de la mise à l’écart du Valaisan avant la tenue du prochain congrès de la FIFA. « On peut imaginer le pire scénario : l’implosion de la Fédération internationale. La suspension de Blatter est nécessaire sur le plan juridique. Mais sur un plan pragmatique, cela provoquerait le chaos », confie au Monde Guido Tognoni, son ancien conseiller (2001-2003).La majorité des experts de l’institution ne voit guère le Camerounais Issa Hayatou, 69 ans, vice-président senior de l’instance et puissant dirigeant de la Confédération africaine de football (CAF) depuis 1987, assurer l’intérim si d’aventure Blatter était suspendu. Comme le prévoit le réglement de la Fédération internationale. « Vous voyez Hayatou poursuivre le processus de réformes ? », s’interroge un connaisseur avisé de la FIFA.Issa Hayatou fait notamment l’objet de nombreuses allégations de corruption, notamment dans le cadre du processus d’attribution du Mondial 2022, au Qatar. En 2011, il avait reçu un blâme du Comité international olympique (CIO) après avoir reconnu avoir touché, en 1995, pour le 40e anniversaire de la CAF, 100 000 francs (15 200 euros) en liquide de la société ISL, en charge des droits médias de la Coupe du monde jusqu’à sa faillite en 2001.Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Yves Eudes Nom, prénom, téléphone, nationalité, date et lieu de naissance, situation familiale, adresse personnelle, adresse des parents, numéro de carte d’étudiant, numéros INE, BEA et INSEE, handicaps physiques, situation militaire… Ce n’est pas tout, il y a aussi les relevés de notes détaillés du dernier semestre :« Introduction générale au droit et ENT : 40,00/60 - 30,00/60 - 10,00/20 - 3/3Droit civil : 25,00/100 - 9,50/40 - 34,50/140 - 5,18/20 – 0/7. * Vous devez repasser cette matière à la 2e session »Presque un an après avoir subi une première série d’attaques, le système informatique de l’université Lyon III-Jean Moulin est à nouveau visité par des hackeurs depuis quelques semaines. Le Monde a reçu un échantillon de documents confidentiels récents (année scolaire 2015-2016) provenant des serveurs de l’université.Le hackeur anonyme qui envoie ces documents affirme qu’il peut se procurer à la demande, en temps réel, la fiche d’identité et le relevé de notes de n’importe quel étudiant de Lyon III. Il possède par ailleurs la liste complète des inscrits, avec leurs adresses e-mail, et affirme qu’il pourrait accéder à leur messagerie. Il se présente comme étant un ancien étudiant de Lyon III, outré par le « manque de sérieux » des responsables informatiques de l’université. Il affirme qu’il ne fera rien pour nuire aux étudiants, et veut simplement tirer une fois de plus la sonnette d’alarme.Failles colmatées « au compte-gouttes »Selon lui, diverses failles de sécurité des serveurs, signalées dès décembre 2014, ont été colmatées « au compte-gouttes ». « L’université (…) a d’abord nié leur existence, malgré les explications permettant de les reproduire. » Peu après, des hackeurs découvrent que les serveurs auraient été infectés par un botnet (programme pirate automatisé permettant de prendre le contrôle à distance d’un ordinateur). Alertées par les médias, les associations étudiantes demandent des comptes à l’administration. Pourtant, « le botnet est resté actif pendant des semaines. Au final, seules quelques failles ont été corrigées, malgré l’insistance de sociétés de sécurité qui ont fait remonter le message ». Parmi les intrus qui ont pénétré les serveurs de Lyon III fin 2014, tous n’étaient pas désireux de bien faire. Selon le hackeur, une partie des fichiers volés à l’époque ont été vendus aux enchères sur un site clandestin du deep Web (nom de domaine «. onion », accessible uniquement via le réseau anonyme et chiffré TOR). Pour ce genre de marchandise, les clients ne manquent pas : il y a les « grossistes » qui fédèrent des bases de données thématiques (ici, par exemple, éducation), des créateurs de « kits d’ingénierie sociale » qui permettront de se lancer dans des escroqueries fondées sur une connaissance de la vie de la victime, et des acheteurs « au coup par coup », qui visent une personne en particulier.Dans un second temps, d’autres pirates vont utiliser ces fichiers pour monter des arnaques financières complexes. En recroisant les informations personnelles avec des bases de données clandestines de cartes bancaires, ils peuvent associer un numéro de carte et l’identité de son propriétaire : « et là, c’est le jackpot, affirme le hackeur, on peut détourner [le système d’authentification en ligne] 3D Secure, ou se faire passer pour la personne grâce à ses infos perso ».Commerce lucratif de données personnellesIl affirme que ce commerce clandestin peut être très lucratif : « Dès qu’on a un numéro de sécurité sociale, on passe au-dessus des 12 dollars. Là, sachant que les données par individu sont très riches, on est facilement entre 35 et 70 dollars… » Une base de données complète, « riche » et « fraîche » de dizaines de milliers personnes originaires d’un pays européen pourrait donc être mise à prix pour un montant très élevé, même si la transaction finale est souvent moins importante : « Ce n’est pas toujours une vente, parfois ce sont des échanges de données ou de services. » A noter que notre hacker altruiste et désintéressé semble très renseigné sur les us et coutumes des pirates-voyous.Selon lui, les nouvelles vulnérabilités sont encore plus dangereuses que celles du début de l’année, car elles affectent les applications et les pages du site public de l’université, accessibles à tous. Un autre expert anonyme apporte des précisions sur ces nouvelles failles, dans un chat publié sur le site de publication technique pastebin.com : « Ces datas peuvent être extraites à l’unité ou en masse, avec de simples scripts, dans votre langage de prédilection. Elles peuvent être extraites (…) en quelques clics, même par une personne n’ayant pas de connaissance informatique avancée… » Audit de sécuritéFace à ce réquisitoire, Yves Condemine, directeur des systèmes d’information de Lyon III, souhaite remettre les choses en perspective. Selon lui, l’un des deux piratages de la fin 2014 était réel, mais l’autre était une simple erreur de manipulation d’un agent administratif, qui avait envoyé en pièce jointe une liste de contacts – des données « de faible criticité ». A cette époque, le service informatique avait eu affaire à un étudiant au comportement déroutant : « Il disait qu’il voulait nous aider à résoudre nos problèmes, mais à chaque fois, il se dérobait, jamais il n’apportait d’éléments probants. On aurait dit qu’il voulait nuire à notre réputation. » Après ces incidents, l’université a fait réaliser par une société extérieure un audit complet de ses systèmes informatiques : tests d’intrusion sur les sites de téléservices ouverts au public (inscriptions, etc), organisation du travail dans le service informatique, configuration technique des machines : « Nous avons balayé large », estime M. Condemine.La société d’audit a rendu son rapport le 24 septembre dernier. Elle a notamment découvert une vulnérabilité en cas d’attaque avec un logiciel dit « énumérateur » – capable de trouver un mot de passe valide en testant à toute vitesse un très grand nombre de combinaisons : « Nous allons installer une protection, pour détecter l’utilisation d’un « énumérateur » et couper la connexion du pirate », affirme M. Condemine. Il ne sait pas si ces mesures seront suffisantes pour mettre fin au piratage en cours actuellement, et reconnaît que face à un hackeur motivé, compétent et qui a du temps devant lui, il est très difficile de se protéger à 100 %.Yves EudesGrand reporterSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.10.2015 à 14h32 • Mis à jour le07.10.2015 à 14h37 C’EST AUJOURD’HUI« Tout le monde comprend ce que représente ce match pour le rugby géorgien, nous pouvons écrire l’histoire. » Ce match, c’est celui que les « Lelos » du sélectionneur géorgien Milton Haig vont disputer mercredi à 21 heures contre les « Welwitschias » de Namibie. En cas de victoire dans le Devon, la troisième place, qualificative pour le Mondial 2019, ne pourrait échapper aux Géorgiens que dans le cas d’un improbable succès des Tongiens contre les champions du monde néo-zélandais vendredi. « Tout le travail, le sang, la sueur et les larmes que les joueurs ont versés à l’entraînement et en matchs, tout ça ne voudra rien dire si nous ne finissons pas le travail », prévient le Néo-Zélandais Haig, qui n’hésite manifestement pas à convoquer Churchill pour motiver ses troupes.Humilité, voilà le nouveau maître mot des Sud-Africains. Depuis leur tonitruante défaite en ouverture contre le Japon, les « Springboks » ont repris du poil de la bête, avec deux victoires solides contre l’Ecosse et les Samoa. Ils devraient valider leur billet pour les quarts de finale à condition de battre les Etats-Unis, mercredi à 17 h 45, à Exeter, dans la champêtre ambiance de Sandy Park.Lire aussi :Bienvenue à Sandy Park, le plus petit stade de la Coupe du monde de rugby« On rêve toujours de gagner cette Coupe du monde. Le Japon a été cent fois plus dur à digérer pour nous que pour n’importe qui. La réaction des deux dernières semaines a été bonne, mais on n’est pas encore arrivé », prévient l’ailier Bryan Habana. « Je ne tolérerai ni relâchement ni arrogance face aux Etats-Unis et contre qui que ce soit d’ailleurs », a prévenu le sélectionneur Heyneke Meyer. « Nous avons déjà payé cher pour avoir sans doute sous-estimé un adversaire ».C’ÉTAIT HIER « T’as vu Roumanie-Canada hier ?… C’était dingue… » Voilà le genre de phrase improbable que ce Mondial de rugby engendre. Un match qui fut effectivement étonnant par son scénario, les « Chênes » roumains réussissant l’exploit peu commun de renverser un 0-15 pour s’imposer 17-15.« Ils ont mérité de boire une bière », a déclaré le coach roumain, Lynn Howells, dans un moment de folie. Un match que les puristes, et ceux qui n’ont vraiment rien de mieux à faire, peuvent revivre dans les conditions du direct en cliquant ici. Dans l’autre rencontre de mardi, les îles Fidji ont pu signer leur première victoire lors de leur dernier match du groupe A, en battant l’Uruguay 47-15. La rencontre a été marquée par le premier carton rouge de la compétition, synonyme d’expulsion définitive, reçu par le demi de mêlée uruguayen Agustin Ormaechea après deux cartons jaunes (3e, 66e).Lire aussi :Mondial de rugby : Les Fidji enfin récompensées face à l’UruguayUn résultat qui a aussi une conséquence sur le classement final du groupe A. L’Angleterre est désormais assurée de finir troisième, quel que soit son résultat contre l’Uruguay dimanche, et n’a donc pas tout perdu :Just a reminder: #ENG have now qualified for #RWC 2019! http://t.co/T5q6Qo1MSB— espnscrum (@ESPN Scrum.com)require(["twitter/widgets"]);C’EST DIT«  Maintenant, au rugby, il faut détruire le mur, détruire la défense. Sauf qu’ici ce n’est pas un bloc de béton qui en rencontre un autre, ce sont des corps humains. Donc, indéniablement, ça casse. »Robins Tchale-Watchou, deuxième-ligne camerounais de Montpellier et président de Provale, le syn­dicat des joueurs du Championnat de France, s’inquiète de l’évolution du jeu et de l’augmentation du nombre de blessures. Après 30 matchs sur 48 disputés dans ce Mondial, ce sont 19 joueurs qui ont déclaré forfait sur blessure, soit déjà 4 de plus que lors de l’édition 2011.Lire aussi :Coupe du monde de rugby : la grande broyeuseC’EST VU « Où est Noa ? », le nouveau jeu préféré des rugbymen français. Gary Dagorn La saison Nobel 2015 s’est ouverte lundi, avec l’attribution du prix de médecine à trois chercheurs : l’Américain William Campbell, le Japonais Satoshi Omura et la Chinoise Tu Youyou. Mardi, le prix de physique a été décerné au Japonais Takaaki Kajita et au Canadien Arthur B. McDonald. Mercredi, le prix Nobel de chimie a été remis au Suédois Tomas Lindahl, à l’Américain Paul Modrich et au Turc Aziz Sancar.Lire : Voir l’ensemble de nos contenus sur les prix NobelD’où viennent les Nobel ? Habitez-vous près de l’endroit où l’un d’eux est né ? La question peut sembler saugrenue pour un prix par essence mondial. Elle permet cependant de raconter plusieurs histoires.Nous avons cherché à localiser tous les titulaires de Nobel, dans toutes les disciplines, depuis la création des prix, en 1901. Sur cette carte interactive figurent les lieux de naissance des 863 Prix Nobel. Il est possible de se géolocaliser afin de découvrir quel(s) Prix Nobel sont nés près de chez vous.1. Un Nobel dominé par les Etats-UnisAu classement des pays, les Etats-Unis restent de loin le plus grand fournisseur de Nobel. Depuis la création de ce prix en 1901, 260 lauréats sont nés sur le territoire étatsunien.L’Allemagne et le Royaume-Uni viennent en deuxième position avec respectivement 81 et 80 Prix Nobel (nés sur les territoires actuels). L’Hexagone, elle, arrive en quatrième position avec 53 Prix Nobel nés en France. #container_14442136100{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14442136100{ height:500px; } #container_14442136100 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14442136100 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14442136100 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14442136100 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Pays ayant vu naître le plus de prix NobelDe 1901 à 2014Source : Nobel prize(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14442136100", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["États-Unis","Allemagne","Royaume-Uni","France","Suède","Russie","Pologne","Japon","Italie","Suisse"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Prix Nobel", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 260 ], [ "", 81 ], [ "", 80 ], [ "", 53 ], [ "", 28 ], [ "", 27 ], [ "", 25 ], [ "", 20 ], [ "", 19 ], [ "", 17 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Dans ce décompte, les lauréats ayant migré ou ayant été naturalisés appartiennent à leurs pays d’origine. Marie Curie, double récipiendaire du prix Nobel en 1903 et en 1911, est par exemple née à Varsovie, et est donc rattachée à la Pologne.Globalement, les Etats-Unis et l’Europe dominent toutes les catégories, mais certaines plus que d’autres. Le contraste est particulièrement marqué pour la littérature puisque près des deux tiers des lauréats sont européens (65 sur 111), le reste du monde se répartissant les miettes.2. De 1901 à 2014, le déclin de l’hégémonie européenneLa domination européenne est en revanche nettement moins tranchée en physique, concurrencée par les chercheurs américains (68 lauréats) et dans une moindre mesure par les scientifiques asiatiques (22 lauréats).Si l’on s’intéresse maintenant à la progression des Etats dans le temps, de 2001 à 2014, on observe que l’hégémonie européenne s’est progressivement estompée. Jusqu’en 1958, l’Allemagne n’avait que six lauréats de moins que les Etats-Unis (45 contre 51). A partir des années 1950, la domination américaine s’est largement amplifiée, jusqu’à devenir une quasi-hégémonie. Alors que de 1901 à 1957, 51 Prix Nobel venaient des Etats-Unis ; de 1958 à 2014 (soit sur la même durée de temps), ce nombre a plus que quadruplé pour atteindre 209 lauréats. #container_14441765981{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14441765981{ height:850px; } #container_14441765981 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14441765981 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14441765981 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14441765981 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre de prix Nobel par continentDe 1901 à 2014Source : Nobel prize(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14441765981", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#ffc832","#f19300","#ff3232","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], 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Et personne n’avait prévu que celle-ci aurait lieu deux ­semaines après des attentats qui ont semé la psychose au sein de notre république comme dans le royaume voisin.Suivez la finale en direct à partir de 13h30La Grande-Bretagne, l’autre finaliste, ayant accueilli la dernière rencontre entre les deux équipes (à Glasgow, en 2012), c’est à la Belgique que revient le droit d’héberger ­celle-ci, en vertu du principe d’alternance qui régit la Coupe Davis. Et c’est ainsi que le dernier épisode de la saison de tennis, qui ­débute vendredi 27 novembre au Flanders Expo de Gand, se déroule à une cinquantaine de kilomètres de Bruxelles, où le niveau d’alerte terroriste était maximal jusqu’à jeudi (niveau 4).La capitale belge est repassée, depuis, au niveau 3, auquel se trouvaient déjà Gand et le reste du pays. « Il serait naïf de dire que nous ne sommes pas inquiets », expliquait en début de semaine Gijs Kooken, patron de Tennis Vlaanderen, l’aile flamande de la Fédération royale belge de tennis (FRBT), qui organise la finale.Si l’annulation n’a jamais été envisagée, les mesures de sécurité autour de l’événement ont été renforcées et sont détaillées sur les sites Internet de la Fédération internationale de tennis et de la FRBT, qui disent « suivre de très près la situation, en consultation avec les autorités compétentes et nos conseillers en matière de sécurité et de gestion des risques ».Des joueurs en jet privéAinsi, l’accès à la zone de Flanders Expo sera interdit à qui ne possédera pas de billet – la finale se joue à guichets fermés. Les 13 000 spectateurs ne pourront apporter ni victuailles ni boissons, et de toute façon les sacs dans lesquels ils auraient pu les transporter seront également proscrits. Les contrôles étant renforcés aux entrées de ­l’enceinte, l’accès devrait s’y faire au ralenti et les spectateurs ont été invités à arriver plus tôt que d’habitude.Le ministère des affaires étrangères de Grande-Bretagne n’a pas déconseillé à ses ressortissants de se rendre en Belgique, mais suggère à ceux qui s’y trouvent de « rester vigilants dans les lieux où il y a beaucoup de monde ». Tim Henman a été au-delà des recommandations du Foreign Office : l’ancienne gloire du tennis outre-Manche, qui avait prévu d’emmener ses trois filles à Gand, regardera finalement la rencontre dans son canapé à Londres.Les joueurs et le staff britanniques ­devaient arriver dimanche en train ; ils ont débarqué lundi en jet privé, en partie pour des ­raisons de sécurité. Le dispositif qu’ils ont trouvé sur place a rassuré des joueurs « évidemment un peu inquiets il y a quelques jours », selon Andy Murray, numéro 2 mondial, qui tâchera de rapporter le saladier d’argent en Grande-Bretagne pour la ­première fois depuis 1936.Juste après les attentats, au lendemain ­desquels il avait publié un drapeau français sur son compte Twitter, Andy Murray ­disait : « Je ne veux pas vivre dans la peur chaque fois que j’entre sur un court de tennis. La meilleure chose à faire est de continuer à vivre normalement, ne pas changer, parce que sinon ce sont les terroristes qui ­gagnent. »Henri Seckel 27.11.2015 à 08h45 • Mis à jour le27.11.2015 à 09h19 | Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Le groupe Alibaba est en discussion pour investir dans le grand quotidien anglophone de Hong Kong, le South China Morning Post, selon des sources citées d’abord par la presse chinoise et relayées ensuite par Bloomberg et d’autres agences. Un porte-parole du journal, Benson Chao, refuse de confirmer qu’il s’agit bien d’Alibaba et précise seulement : « Nous avons reçu une approche préliminaire d’une partie tierce qui montre un intérêt pour l’acquisition de nos actifs dans les médias. La discussion en est à son début. »L’empire fondé par Jack Ma s’est lancé dans un exercice de diversification de ses investissements, qui vont désormais d’une chaîne de magasins d’électroménager au premier site de vidéos en ligne de Chine en passant par la coproduction du dernier opus des Mission : Impossible.Un temps le journal le plus rentable de la planète, le South China Morning Post est une référence. Il est détenu en partie depuis 1993 par la première fortune de Malaisie, Robert Kuok, dont les intérêts s’étendent de l’agroalimentaire à l’hôtellerie haut de gamme et qui avait acquis cette part à Rupert Murdoch.Couverture des affaires chinoisesCe journal est toutefois confronté aujourd’hui à deux défis. L’un, bien connu dans la presse écrite, concerne la quête d’un modèle économique à l’heure du passage au numérique. L’autre est emblématique du défi au débat actuel dans la région administrative spéciale depuis son retour, en 1997, dans le giron chinois : son niveau d’indépendance vis-à-vis de Pékin.La marque de fabrique du Post a longtemps été sa couverture des affaires chinoises. Or, la qualité de celle-ci est largement perçue comme en recul ces dernières années, à mesure que l’emprise de Pékin sur ce territoire se renforce. En 2012, une controverse avait émergé quand son nouveau rédacteur en chef de l’époque, Wang Xiangwei, aujourd’hui sur le départ, avait insisté pour ne relayer qu’en brève de milieu de journal la mort suspecte d’un dissident, ancien de Tiananmen. Depuis, le journal s’est séparé d’une bonne partie de ses journalistes incisifs sur la Chine, occidentaux notamment, pour les remplacer par des citoyens de Chine continentale parfois issus du China Daily ou de l’agence Chine Nouvelle, porte-voix de l’état-parti.Simultanément, les intérêts de M. Kuok en Chine continentale n’ont cessé de croître, qu’il s’agisse de ses hôtels Shangri-La ou de ses tours de bureaux et centres commerciaux Kerry. Au Straits Times de Singapour, Robert Kuok a assuré que la décision de se séparer de sa participation dans le South China Morning Post relève uniquement des affaires : « nous n’avons pas d’influence en politique ».Lire aussi : Le patron d’Amazon rachète le « Washington Post »L’intérêt de Jack Ma pour cette publication rappelle celui de Jeff Bezos, fondateur d’Amazon, pour le Washington Post, qu’il a racheté en 2013 en promettant d’en faire un champion de l’information en ligne. La question est désormais de savoir ce que M. Ma entend accomplir s’il obtient le South. La star du commerce en ligne dit régulièrement se tenir à l’écart des affaires politiques, même si une enquête du New York Times a prouvé que certaines familles de dirigeants du Parti communiste ont largement profité de l’introduction en Bourse à New York en septembre 2014 d’Alibaba.Lire aussi : Alibaba signe la plus grosse entrée en Bourse de l’histoireHarold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Fréquentation certifiée par l'OJD |CGV |Données personnelles |Mentions légales |Qui sommes-nous ? |Charte groupe |Publicité |Aide (FAQ) : web - abo - journal - mobile Journal d'information en ligne, Le Monde.fr offre à ses visiteurs un panorama complet de l'actualité. 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D’après plusieurs écoutes téléphoniques, confirmées par un témoignage sur procès-verbal, Nasri aurait eu connaissance du chantage exercé sur Valbuena. Contacté par le Monde, Nasri dément. La Fédération française de football a décidé de se porter partie civile dans cette affaire.Lire aussi :« Samir, c’est pas trop bon, t’as vu, par rapport à l’autre ? »Karim Benzema a-t-il été pressant lorsqu’il a tenté de vous mettre en relation avec le maître-chanteur ?Dans sa façon de parler, il n’a pas été agressif, il ne m’a pas parlé d’argent concrètement, directement, mais quand tu insistes pour me faire rencontrer quelqu’un… pffff. Moi, j’ai jamais vu quelqu’un qui va faire détruire une vidéo gratuitement juste parce qu’il m’adore ! Faut éviter de prendre les gens pour des idiots.Dans les discussions, j’ai dit à Karim : « T’as vu, Djibril, il a eu la même chose, en 2008. » Et il m’a répondu : « Et alors, il a payé ? » Je lui ai dit : « Ben ouais, il a payé. » Lui : « Et c’est sorti ? » Je lui ai dit : « Ben non. » Après, il m’a répété plusieurs fois que j’avais affaire à « des gros voyous ». Il m’a dit : « C’est quand même chaud, la vidéo. Je sais que moi, la famille et tout… Faut être costaud. » Bon, il m’a dit aussi : « Si tu veux pas, laisse-les filer, y a pas de souci. Après, je peux te présenter mon ami… » On en revient toujours à ça. Je suis plus que déçu. Je me dis que c’est un manque de respect, tout simplement. Tu ne peux pas avoir un comportement comme ça avec quiconque. A la fin, au moment de partir, Karim m’a dit : « Je fais quoi ? Je donne ton numéro ? Je te donne son numéro ? »Mais vous ne l’avez pas fait ?Non. Parce que Karim sait très bien – même si on n’a jamais parlé d’argent, je pense qu’il est quand même un peu intelligent – qu’à partir du moment où je rencontre cette personne, c’est pas pour des cacahuètes…Donc on ne peut pas dire que Karim Benzema ait fait pression sur vous mais qu’il vous a incité à voir ces personnes ?Oui, mais inciter, ça veut dire : « Il va falloir que tu payes. » Indirectement.Que s’est-il passé ensuite ?Karim a essayé de m’appeler. Pas avec son téléphone et pas sur le mien mais sur celui d’un membre du staff de Lyon. On était au Zénith Saint-Pétersbourg [où l’Olympique lyonnais a joué le 20 octobre en Ligue des champions]. Il me dit : « Mat, mon nom est sorti, c’est quoi ce bordel, je ne peux pas être dans des affaires comme ça… » Je lui réponds : « Karim, écoute, y a rien de spécial, t’as rien fait, y a pas de souci. » Mais au fond de moi, je me dis que c’est quand même bizarre qu’il ait voulu me faire rencontrer cette personne-là. Après il me dit : « Il va falloir faire un démenti, c’est chaud, ça va prendre des proportions de fou, moi j’ai une fille et tout. » Je lui réponds : « Karim, ça ne vient pas de moi. En bon citoyen, j’ai juste porté plainte. Après, j’y peux rien si dans les écoutes téléphoniques il y a ton nom qui ressort à plusieurs reprises. » Et sur le démenti éventuel, je lui dis : « Je ne peux pas le faire tout de suite, je vais attendre et voir. » Ensuite, j’ai essayé de le rassurer en lui disant : « Si un jour je dois le faire, je le ferai, je l’ai fait pour Djibril… Mais pour l’instant, je ne peux rien faire. » A ce moment-là, je sais bien que la grosse différence entre Djibril et Karim, c’est que Djibril ne m’a jamais demandé de rencontrer quelqu’un. Alors que Karim, lui, l’a fait. Donc je lui dis :« Le démenti, je le ferai, mais uniquement si j’ai les éléments. » Sinon, moi, j’ai l’air d’une trompette après.Quelle est votre réaction lorsque vous découvrez le contenu des écoutes de la conversation entre Karim Benzema et son ami Karim Zenati à votre propos sur Europe 1 et dans L’Equipe le 11 novembre ?Forcément tu es déçu, plus que déçu. Ses propos témoignent d’un manque de respect. Moi, je respecte tout le monde, mais là, j’ai l’impression de me faire prendre pour un con… Beaucoup de gens veulent me déstabiliser, mais je me relèverai toujours, comme je l’ai toujours fait.Dans ces écoutes, Karim Benzema tient des propos injurieux [« ils vont lui pisser dessus »] à votre encontre…Oui, voilà. A un moment, je ne peux pas défendre l’indéfendable. Même à mon pire ennemi, je ne ferais pas ça.Vous avez été victime d’un racket puis découvert que votre coéquipier était impliqué dans cette affaire. Qu’est-ce qui est le plus dur à encaisser ?Le deuxième point, forcément, parce que c’est un collègue de l’équipe de France. Lorsque je me rends à ma première audition, je suis loin d’imaginer qu’il y a Karim Benzema dans cette histoire. Mais bon, les enquêteurs n’ont pas attendu de savoir ce qu’il s’est dit entre Karim et moi pour qu’il soit mis en examen. D’ailleurs, les policiers m’ont dit : « Ne vous en faites pas, on n’a pas besoin de votre témoignage. »Vous en voulez à Karim Benzema ?Je ne peux être que très très très déçu, et constater que la relation avec Karim, elle n’est pas aussi sincère qu’il pouvait peut-être le prétendre.Lire l'intégralité de l'interview :Mathieu Valbuena : « Même à mon pire ennemi, je ne ferais pas ça… »Fabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Yves-Michel Riols Après des passages éclairs à Washington et à Moscou, François Hollande va se saisir de l’ouverture de la COP21, dimanche 29 novembre, à Paris, pour poursuivre ses intenses consultations en vue de renforcer la lutte contre l’organisation Etat islamique (EI). Plusieurs des principaux acteurs de la crise syrienne seront en effet présents en France, du président de l’Iran, Hassan Rohani, à celui de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan. Dès dimanche, le président français s’entretiendra avec le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et il recevra à dîner, lundi, son homologue américain, Barack Obama.On ne parle plus de « coalition » mais de « coordination »Deux semaines après les attentats de Paris, le président Hollande achève un exceptionnel marathon diplomatique destiné à accélérer la mobilisation politique et la coordination militaire contre l’EI. Au-delà de la multiplication des rencontres, force est de constater que le résultat des efforts déployés par M. Hollande est encore incertain.Les contours de la « grande et unique coalition » contre les djihadistes prônée par le président lors de son intervention devant le Congrès, le 16 novembre, demeurent flous. D’ailleurs, l’Elysée parle désormais plutôt de « coordination » que de « coalition », tant cette dernière suppose un consensus politique sur les objectifs recherchés, aujourd’hui introuvable.David Cameron veut étendre les frappes britanniques de l’Irak à la SyrieLe premier ministre britannique, David Cameron, a apporté, lundi 23 novembre lors d’une visite à Paris, un soutien explicite à la France dans sa politique de frappes contre l’Etat islamique en Syrie et affiché sa volonté de voir le Royaume-Uni faire de même.« Je soutiens fermement l’action entreprise par le président Hollande pour frapper l’Etat islamique en Syrie », a déclaré M. Cameron lors d’une déclaration avec François Hollande à l’Elysée. Il a ajouté avoir la « ferme conviction que la Grande-Bretagne doit en faire de même ».Jeudi 26 novembre, dans une intervention solennelle à la Chambre des communes, M. Cameron a cherché à convaincre les députés d’étendre à la Syrie des frappes aériennes que la Royal Air Force limite jusqu’à présent à l’Irak. « Si nous n’agissons pas maintenant, quand la France, notre amie et alliée, a été frappée à ce point, alors nos amis et alliés seront fondés à demander : “Alors quand ?” », a-t-il lancé. Il a présenté aux députés un « plan global » associant actions militaire, diplomatique et humanitaire.Lire aussi :David Cameron dans son rôle de meilleur allié de la FrancePeu d’engagements de la part d’ObamaA Washington, mardi, Barack Obama a fait assaut de bonne volonté pour soutenir M. Hollande, en défendant un renforcement du partage du renseignement, une coopération militaire plus étroite et une montée en puissance des frappes contre l’EI, notamment contre les convois pétroliers qui alimentent le trésor de guerre de l’organisation terroriste.« Mais Obama n’a pas fondamentalement changé sa stratégie de guerre à distance, essentiellement aérienne », note Camille Grand. Et le président américain n’a pas dissimulé son scepticisme face à un rapprochement avec la Russie, tant que Moscou continue de défendre le régime syrien.Angela Merkel apporte son soutien, mais modestement En recevant la chancelière Angela Merkel à l’Elysée, mercredi, M. Hollande a publiquement demandé à l’Allemagne de « s’engager encore davantage »aux côtés de la France dans la lutte contre l’organisation Etat islamique (EI). La réponse n’a pas tardé. La chancelière Angela Merkel a annoncé le déploiement de plusieurs avions de reconnaissance, mais le pays ne participera aux bombardements contre l’organisation Etat islamiqueEn l’occurrence, une frégate équipée de missiles antiaériens qui protégera le porte-avionsCharles-de-Gaulle, quatre à six avions de combat Tornado, équipés de système de reconnaissance (mais sans armement), ainsi qu’un satellite d’observation qui travaillera avec le système français Helios. Et pour la logistique, un avion-ravitailleur qui fait défaut à la France.Par ailleurs, l’Allemagne devrait faire passer de 100 à 150 le nombre de militaires assurant la formation des peshmergas – combattants kurdes – dans le nord de l’Irak. Autant de décisions qualifiées de « difficiles, mais importantes et nécessaires » par la ministre de la défense.Lire aussi :Au-delà des discours solidaires, l’Allemagne s’engage modestementCoordination entre le France et la Russie en SyrieAvant de s’engager dans cette tournée diplomatique au pas de charge, François Hollande a fait un pari ambitieux : profiter de l’onde de choc des attentats de Paris pour tenter de faire bouger les lignes sur la crise syrienne, dont les métastases se font sentir bien au-delà du Proche-Orient. M. Hollande a été le premier à bouger en proposant une main tendue à la Russie, principal allié, avec l’Iran, du régime de Bachar Al-Assad.En déclarant devant le Congrès que la lutte contre l’EI était désormais la priorité de l’action française, le chef de l’Etat a atténué la position de Paris qui estimait, jusqu’alors, que le combat contre les djihadistes ne pouvait se concevoir que s’il y avait aussi une perspective claire d’éviction de Bachar Al-Assad. « Le mouvement de la France a consisté à réviser ses priorités pour ne pas poser un obstacle à un rapprochement avec la Russie », observe Camille Grand, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique.Vladimir Poutine a visiblement saisi cette ouverture. A l’issue des entretiens, jeudi soir à Moscou, entre les présidents français et russe, M. Hollande a déclaré que les deux pays allaient dorénavant « coordonner » leurs frappes en Syrie contre l’EI, mais aucun progrès n’a été enregistré sur le front politique, concernant le rôle de Bachar Al-Assad.Lire aussi :François Hollande scelle le rapprochement avec Vladimir PoutineLe sort de Bachar Al-Assad reste toujours un obstacleMême si François Hollande peut se targuer d’avoir obtenu, à Moscou et Washington, des avancées sur le terrain de la coopération militaire, leur impact demeurera limité tant que persistera le principal obstacle : l’absence d’un accord a minima sur l’avenir politique de la Syrie et donc sur le sort de Bachar Al-Assad.Seules les troupes déjà présentes au sol pourront consolider les éventuels reculs de l’EI, désormais soumis à des bombardements plus soutenus. Or, les combattants locaux et leurs parrains régionaux ne pourront accepter de se mobiliser dans le cadre d’une « coalition » anti-EI que s’il existe une perspective politique conduisant au départ du président Assad. Pour l’heure, elle n’existe pas.La Russie et l’Iran participent certes aux discussions multilatérales sur la Syrie, entamées à Vienne, aux côtés de leurs adversaires du Golfe. Mais le processus n’en est qu’à ses balbutiements. Et, à ce stade, aucun mouvement majeur n’est perceptible entre les protagonistes. « Les attentats de Paris ont provoqué un tremblement de terre politique, constate Marc Pierini, ancien ambassadeur de l’Union européenne en Syrie et expert de la Fondation Carnegie. Mais ils n’ont pas encore conduit à un séisme diplomatique ».Lire aussi :François Hollande coincé entre les positions divergentes des Etats-Unis et de la RussieYves-Michel RiolsJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.11.2015 à 05h41 • Mis à jour le27.11.2015 à 11h53 Trois jours après la destruction d’un avion russe par deux chasseurs turcs à la frontière turco-syrienne, mardi 24 novembre, les récits de l’incident faits par Moscou et Ankara divergent radicalement. La Russie accuse la Turquie d’avoir délibérément visé son avion en Syrie, ce qu’Ankara dément, estimant avoir réagi à une incursion dans son espace aérien.Cet incident aérien, le plus sérieux jamais survenu entre la Russie et un pays membre de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), a mis à mal la «  grande coalition unique  » contre l’organisation Etat islamique (EI) voulue par François Hollande.Lire aussi :Bisbilles, menaces et mesures de rétorsion entre la Turquie et la RussieLes faitsL’avion russe Soukhoï 24 (SU-24) a été abattu au retour d’une mission de combat mardi par deux avions de chasse F-16 turcs. Il volait à une altitude de 6 000 mètres à la frontière turco-syrienne, qui sépare la région turque du Hatay et la région syrienne de Lattaquié.Les deux pilotes du SU-24 sont parvenus à s’éjecter et à actionner leur parachute avant de toucher le sol côté syrien. Moscou a aussitôt dépêché deux hélicoptères Mi-8 pour tenter de les récupérer.Pris dans des tirs de rebelles syriens, l’un des hélicoptères russes a dû atterrir en urgence et un soldat a été tué au cours de l’opération, tandis qu’une vidéo diffusée sur YouTube montrait le corps inanimé, entouré de rebelles, d’un pilote du SU-24. Selon Moscou et des rebelles turkmènes, il a été tué durant sa descente en parachute. Le second pilote a été récupéré par l’armée syrienne et a regagné sa base. La Russie a ainsi enregistré ses premières victimes militaires depuis l’intervention déclenchée par le Kremlin en Syrie le 30 septembre.Lire aussi :La tension entre la Russie et la Turquie complique la lutte contre l’Etat islamiqueEn quoi les deux récits divergentL’état-major turc affirme que l’avion russe a été averti « dix fois en l’espace de cinq minutes  » qu’il allait pénétrer dans l’espace aérien de la Turquie. Cette incursion a eu lieu mardi à 9 h 24 et a duré effectivement dix-sept secondes, selon un courrier adressé mardi au Conseil de sécurité de l’ONU par le représentant turc. Un second avion, qui volait aux côtés du premier, a quant à lui pu quitter sauf la zone frontalière, précisait ce courrier.« Si nous avions su que c’était un avion russe, peut-être y aurait-il eu des mises en garde de nature un peu différente », a déclaré jeudi le président turc, Recep Tayyip Erdogan, sur France 24, « on aurait peut-être pu empêcher autrement cette violation de l’espace aérien ». Des avions de l’armée syrienne bombardent également le nord de la région de Lattaquié, tenue en partie par des rebelles.«  Il n’y a pas eu de tentatives de l’avion turc d’établir la communication ou un contact visuel avec l’équipage russe  », a répliqué le général Sergueï Roudskoï, qui a accusé les jets turcs d’avoir eux-mêmes violé l’espace aérien syrien pour abattre l’avion russe. Vladimir Poutine a précisé jeudi que la Russie avait informé les Etats-Unis du lieu et du moment du passage de son avion, et estimé que la Turquie ne pouvait ignorer sa nationalité. De multiples précédentsPour éviter ce type d’incidents, « une hotline avait été établie entre la défense russe et turque, mais par la faute de la partie turque, elle n’a pratiquement jamais été utilisée », a précisé le général Roudskoï.Depuis le début de l’intervention militaire russe, destinée à soutenir le régime du président Bachar Al-Assad, les incidents de frontière se sont multipliés entre Ankara et Moscou. Le 3 octobre, des chasseurs turcs avaient déjà intercepté un avion russe engagé en Syrie qui avait violé leur espace aérien et l’avaient forcé à faire demi-tour. Moscou avait alors mis en cause les « mauvaises conditions météo ». Puis, le 16 octobre, un drone de fabrication russe qui avait pénétré dans le ciel turc avait été abattu.Par ailleurs, l’aviation russe a à de multiples reprises nargué les limites de l'espace aérien européen ces dernières années, en mer Baltique, en mer du Nord, en mer Noire, et dans l’océan Atlantique.Lire aussi :Poussée de fièvre antiturque en RussieDes divergences de fond sur le dossier syrienLa Turquie a fait du départ de Bachar Al-Assad la condition sine qua non de toute solution au conflit syrien. La Russie constitue, avec l’Iran, son dernier soutien.Vladimir Poutine a dénoncé « un coup porté dans notre dos par ceux qui soutiennent le terrorisme ». Jeudi, il allait plus loin en dénonçant ceux qui « couvrent le trafic de pétrole, d’êtres humains, de drogue, d’œuvres d’art et d’armes ». Des membres du gouvernement russes ont accusé des représentants de l’Etat turc de trafiquer du pétrole produit par l’EI. M. Erdogan, après avoir joué l’apaisement, a sévèrement rejeté ces accusations jeudi, et exclu de présenter les excuses demandées par M. Poutine.La tension entre les deux pays s’était encore accrue ces derniers jours, après une série de bombardements russes qui ont visé des villages de la minorité turkmène (turcophone) de Syrie, dont les groupes combattants luttent contre le régime. Vendredi dernier, l’ambassadeur russe avait été convoqué à Ankara pour une mise en garde contre les « sérieuses conséquences » de cette opération.Cette offensive vise à repousser la Division côtière, l’une des plus puissantes brigades de l’Armée syrienne libre, la branche modérée des rebelles syriens. Elle a son bastion dans le djebel Turkman, massif montagneux syrien situé à la lisière de la Turquie. L’opération revêt une très grande importance pour Damas. Ces montagnes surplombent le littoral méditerranéen et le port de Lattaquié, une région vitale pour le ravitaillement du pouvoir central.Lire aussi :Guerre en Syrie : les Turkmènes, une minorité en première ligne 26.11.2015 à 21h00 • Mis à jour le27.11.2015 à 17h46 | Emeline Cazi et David Revault d'Allonnes C’est à 10 h 30 dans la cour d’honneur des Invalides, le plus haut niveau protocolaire d’hommage à la nation, qu’a été rendu, vendredi 27 novembre, celui aux cent trente morts dans les attentats du 13 novembre. Jean-Yves Le Drian, le ministre de la défense, avait initialement proposé une cérémonie à l’Ecole militaire ; le président François Hollande a tranché en faveur de l’hôtel des Invalides. Le chef des armées y a déjà présidé plusieurs cérémonies d’hommage aux militaires morts en opération, celles engagées avant son élection, mais aussi celles qu’il a décidées.« C’est extrêmement rare [d’y honorer des civils], explique le ministère de la défense. Quand des honneurs sont rendus à un civil, c’est parce qu’il avait un passé de résistant ou un haut grade dans la Légion d’honneur. Mais le président a voulu cette cérémonie aux Invalides du fait du caractère très solennel de cette cour carrée et de ce qu’elle représente dans la mémoire collective. » « La Marseillaise » pour commencer et pour conclureLa cérémonie a duré près d’une heure. Sa scénographie définitive a fait l’objet d’ultimes ajustements. La Marseillaise a été jouée par l’orchestre de la garde républicaine une fois pour ouvrir la cérémonie et une fois pour la conclure. Entre les deux, les honneurs militaires rendus au chef de l’Etat, la revue des troupes et plusieurs morceaux de musique. Quand on n’a que l’amour, de Jacques Brel, a été interprété par Camélia Jordana, Yael Naim et Nolwenn Leroy pendant qu’étaient diffusés les portraits des personnes tuées, du moins celles dont les familles ont accepté de fournir les photos. Perlimpinpin, de Barbara, chanté par Natalie Dessay, accompagnée par Alexandre Tharaud, a précédé la lecture des prénom, nom et âge des assassinés, qui ont été égrenés, à l’exception d’un, les proches s’y étant opposés. L’hypothèse d’une sonnerie aux morts a été écartée, considérée comme non pertinente s’agissant de victimes civiles. En plus de la succession de portraits photographiques des morts sur grand écran, des portraits des morts ont été posés dans la cour, mais il a fallu trouver le moyen qui permettrait à l’assemblée de les voir alors que certaines familles refusaient que les portraits de leurs proches soient filmés. Le président de la République a rendu hommage aux victimes dans un discours : « Ces hommes, ces femmes incarnaient le bonheur de vivre. C’est parce qu’ils étaient là qu’ils ont été tués. (…) Ces hommes, ces femmes étaient la jeunesse de France, la jeunesse d’un peuple libre qui chérit la culture. (…) L’attaque du 13 novembre restera dans la mémoire de la jeunesse d’aujourd’hui comme une initiation terrible à la dureté du monde, mais aussi comme une invitation à l’affronter. (…) La France mettra tout en œuvre pour détruire l’armée des fanatiques qui ont commis ces crimes odieux (…), mais la France restera elle-même, telle que les disparus l’avaient aimée. » En comptant les officiels, les membres de l’exécutif, les ambassadeurs (trente et un pays sont concernés par des morts ou des blessés), les parlementaires, près de deux mille personnes étaient présentes dans la cour d’honneur des Invalides. Plus de la moitié sont des proches des personnes tuées, des blessés, mais aussi des personnes qui se trouvaient en terrasse ou dans la salle de concert du Bataclan le soir des attentats et qui ont été choquées.Lire aussi :Hommage national : tous les Français ne sortiront pas un drapeau« Votre main tendue, nous n’en voulons pas »Trois familles ont fait savoir publiquement qu’elles n’assisteraient pas à cette messe républicaine et qu’elles se désolidarisaient de cet hommage. « Monsieur le président, Messieurs les politiciens (…), votre main tendue, votre hommage, nous n’en voulons pas », a écrit sur son mur Facebook Emmanuelle Prévost, la sœur de François-Xavier Prévost, tué au Bataclan. La jeune femme tient le gouvernement « comme en partie responsable de ce qui [lui] arrive ».« En France, les attentats perpétrés du 7 au 9 janvier de cette année ont fait dix-sept victimes. Depuis, rien n’a été fait. Si des textes ont été votés, aucun décret d’application n’a encore été publié. Dix mois plus tard, les mêmes hommes sont en mesure de recommencer. » Elle ne comprend pas « qu’en France, il [soit] possible d’être en lien avec un réseau terroriste, de voyager en Syrie, et de revenir, librement ».Proche de la famille, Marc-Philippe Daubresse, le maire de Lambersart, ministre du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, s’associe à ce message : « On ne peut s’empêcher de se demander combien de vies auraient pu être sauvées si les pouvoirs publics avaient agi plus tôt. » Actes symboliques nécessairesLa décision des proches d’Aurélie de Peretti est plus personnelle, du moins n’appelle-t-elle pas les autres familles au boycottage de la cérémonie officielle. La sœur de la jeune femme se demande « comment un pays en état d’alerte depuis les événements du 7 janvier, avec un plan Vigipirate au maximum, n’a pu déceler la préparation du drame du 13 novembre ? » Delphyne de Peretti vit à Londres depuis des années. Combien de fois a-t-elle pesté contre « la politique Big Brother de cette capitale », la vidéosurveillance, « les mesures de sécurité excessives dans les musées, les salles de concert, les bars » ? Aujourd’hui, elle en « comprend la nécessité », dit-elle. Le père de Lola Ouzounian, cette jeune femme de 17 ans tuée au Bataclan, déplore, dans un texte publié sur Le Huffington Post, « la politique désastreuse menée par la France au Moyen-Orient depuis plusieurs années », mais aussi le fait que, « depuis plusieurs décennies, la République a laissé se développer des zones de désespoir (…) ». “Cités dortoirs”, “quartiers sensibles”, les termes ont évolué, mais le problème demeure et le personnel politique l’a toujours traité avec indifférence ». Le procès en récupération politique était inévitable. Mais « c’était compliqué, voire impensable, d’organiser un hommage aux Invalides sans que le président parle, estime un conseiller ministériel. Est-ce que chacun s’est retrouvé là-dedans ? Ce n’est pas certain. Avec un président qui a pris dix points, à dix jours d’un scrutin, avec un discours très clivant tenu par la gauche, tout cela n’allait pas de soi ».« Des actes symboliques étaient nécessaires », complète un autre conseiller, qui précise que « le président, à ce moment-là, n’est plus François Hollande, mais le représentant élu de toute la nation ». « Il est normal que certaines familles le refusent », comprend-il malgré tout. Les proches des personnes tuées ont toutefois majoritairement fait le déplacement. Par besoin de se rassembler, de partager un destin commun. Si tragique soit-il.Emeline CaziJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.11.2015 à 17h24 • Mis à jour le12.11.2015 à 17h56 | Yann Bouchez En dehors du cercle restreint des connaisseurs de l’athlétisme – et de la lutte antidopage –, son nom ne parlait à personne ou presque. Des mis en examen dans le cadre du scandale de corruption sur fond de dopage qui ébranle l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (ou IAAF, pour International Association of Athletics Federations), le Français Gabriel Dollé n’est pas le plus connu. Dans les médias, ces derniers jours, il a ainsi été surtout question de l’ex-président de l’IAAF, Lamine Diack. Beaucoup moins de Gabriel Dollé. Responsable de la lutte antidopage à l’IAAF pendant vingt ans, de 1994 à 2014, le Français est pourtant soupçonné d’avoir dissimulé plusieurs cas de dopage, notamment d’athlètes russes.Lire aussi :Dopage dans l’athlétisme : tout comprendre au scandale qui touche la RussieAgé de 74 ans et désormais à la retraite, Gabriel Dollé est un vieux briscard de la lutte contre le dopage. Il y a trente ans déjà, dans les années 1980, il exerçait comme responsable de la lutte antidopage au ministère des sports. Dollé travaillait aussi pour la Fédération française d’athlétisme. Pas vraiment le type de médecin apprécié par tous les sportifs.Ainsi du cycliste Laurent Fignon, qui racontait un épisode avec le docteur Dollé, lors de l’épreuve des Six Jours de Bercy, en 1989, dans son autobiographie, Nous étions jeunes et insouciants (Grasset). Le double vainqueur du Tour de France, aujourd’hui disparu, en gardait un souvenir amer : « Lors des Six jours de Bercy, je fus l’un des acteurs d’une histoire médiatique assez minable. Le ministre des sports, l’ancien champion Roger Bambuck, venait de promulguer une nouvelle loi antidopage qui autorisait les contrôles inopinés. Pendant les Six Jours, non seulement nous nous doutions qu’il y aurait ce genre de contrôle – pas de problème là-dessus –, mais nous fûmes pour le moins choqués par la présence de caméras de télévision de TF1 venues là pour filmer les faits et gestes du médecin fédéral, Gabriel Dollé, mandaté par le ministère. »Et l’ancien cycliste de raconter par le menu comment il se vengea : « Bien après 3 heures du matin, Dollé a commencé à s’assoupir. Dès que je le voyais piquer du nez, je hurlais dans la pièce : “On ne dort pas ici, sinon je peux tricher.” Il était vraiment très tard – ou très tôt – quand je me suis décidé à remplir le flacon. »Poste stratégiqueL’anecdote a le mérite de montrer que les professionnels de la lutte antidopage doivent toujours rester vigilants. Au sein de cette catégorie d’experts, Gabriel Dollé a longtemps occupé l’un des postes les plus stratégiques, en tant que patron de l’antidopage à l’IAAF, avant de quitter son poste à l’automne 2014. C’est Pierre Weiss, un autre Français – Alsacien, comme lui –, qui l’a introduit dans l’instance, au milieu des années 1990. M. Weiss occupait depuis 1992 le poste de directeur général de la fédération internationale. Les Français avaient alors une grande influence au sein de l’IAAF : Jean Poczobut, ex-président de la Fédération française d’atlétisme (FFA), fut également membre du conseil de l’instance internationale à partir de 1995, avant d’en devenir le trésorier, de 2003 à 2011.Ces derniers jours, de nombreux dirigeants de l’athlétisme français ont répété leur surprise de voir figurer le nom de Gabriel Dollé dans cette affaire. Michel Marle, président du comité de prévention du dopage à la FFA a ainsi redit dans les médias l’image qu’il avait de son collègue Dollé : celle d’un homme « exigeant et rigoureux ». M. Weiss a tenu le même genre de propos. Dans l’article que L’Equipe lui a consacré, le 11 novembre, intitulé, « L’énigmatique M. Dollé », la seule citation un peu ambiguë est venue de Jean Poczobut. L’ancien dirigeant s’est rappelé une conversation avec M. Dollé, au cours de laquelle les deux hommes, déjà âgés, parlaient de l’éventualité de la retraite. « Il m’a dit qu’il avait besoin de continuer pour des raisons financières », a confié M. Poczobut.C’est désormais pour une histoire de gros sous que M. Dollé est inquiété par la justice. Les juges parisiens du parquet national financier le soupçonnent d’avoir touché quelque 200 000 euros pour couvrir des cas de dopage. Le 10 novembre, L’Express a révélé que 87 000 euros avaient été trouvés à son domicile lors d’une perquisition effectuée au début du mois. Aux policiers de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales, chargés de l’enquête de déterminer à quoi pouvait correspondre cette importante somme d’argent.« Urgence médicale »Mais en attendant les avancées de l’enquête sur le plan judiciaire, la remise du rapport de la commission d’enquête indépendante mandatée par l’Agence mondiale antidopage (AMA), révélée le 9 novembre, apparaît en creux comme une sérieuse remise en question du travail du docteur Dollé. Le nom du médecin est évoqué à maintes reprises dans le document de plus de 300 pages. Ce qui n’est pas illogique, vu son poste de responsable de la lutte antidopage de l’IAAF.Ce que les rédacteurs du rapport trouvent moins logique, ce sont les délais et le manque de réactivité de Gabriel Dollé. Ainsi du cas de la marathonienne russe Liliya Shobukhova. A la fin de 2011, deux experts jugent son passeport biologique anormal – la date de la remise du rapport du troisième expert n’est pas mentionnée. Les experts estiment que ces données anormales résultent très probablement d’une manipulation sanguine avec une « utilisation massive d’érythropoïétine » associée à une transfusion sanguine. L’un des experts estime même que les valeurs d’hémoglobine relevées sur Liliya Shobukhova lors de contrôles le 11 octobre 2009 et le 9 octobre 2011 « étaient si hautes qu’elles devraient être considérées comme une urgence médicale ».Dans le cas de Shobukhova, Dollé a informé le président de la fédération russe, Valentin Balakhnichev, le 12 juin 2012, d’une éventuelle violation des règles antidopage, vu son passeport biologique anormal. « Toutefois, est-il écrit dans le rapport, il n’y a pas de correspondance dans le dossier qui montre d’autres échanges entre le Dr Dollé et M. Balakhnichev et/ou Liliya Shobukhova avant le 3 décembre 2012, bien après les Jeux olympiques de Londres auxquels Shobukhova a participé, et plus d’un an après que l’IAAF eut informé la Fédération russe de son passeport biologique anormal. » Les auteurs du rapport notent qu’il existe de « sérieuses allégations à la suite du documentaire de la chaîne allemande ARD, selon lesquelles Shobukhova aurait payé 450 000 euros pour “effacer” son passeport biologique anormal et ainsi participer aux JO de 2012 ».Correspondance intermittenteLa correspondance entre Gabriel Dollé et la fédération russe n’est pas toujours des plus réactives, souligne le rapport, multipliant les exemples. Le cas du marcheur russe Vladimir Kanaykin en livre une autre illustration frappante, résumée dans le document de la commission indépendante de l’AMA. Kanaykin, déjà suspendu pour dopage en 2008, présentait un passeport biologique anormal, selon les conclusions des trois experts travaillant pour l’IAAF, à l’été 2012. Le 19 novembre 2012, le Dr Dollé en informe M. Balakhnichev. Puis, plus rien pendant un an et demi. « Le dossier montre que plus de dix-huit mois se sont écoulés avant qu’un autre échange de correspondances n’ait lieu entre le Dr Dollé et M. Balakhnichev concernant le dossier de M. Kanaykin, souligne le rapport. Le 12 juin 2014, le Dr Dollé a contacté M. Balakhnichev pour recevoir une mise à jour du dossier et demander à ce que ce cas soit finalisé. »Lire aussi :Silence, on dopeComment s’expliquent ces longs délais ? Le Dr Dollé a-t-il caché des cas de dopage ? C’est peut-être pour l’interroger sur ces troublantes questions que la commission d’éthique de l’IAAF avait souhaité l’entendre à la fin de l’année 2014. Le contenu de cette audition n’a pour l’instant pas filtré. Dans une courte interview à L’Equipe, le 13 décembre 2014, le Dr Dollé ne souhaitait même pas confirmer ou infirmer son audition devant la commission. « Tout cela relève de la confidentialité », avait-il argué, assurant au passage : « Notre intégrité ne peut pas être mise en doute. » Gabriel Dollé n’a pas répondu aux sollicitations du Monde et ne s’est pas exprimé depuis.Vendredi 6 novembre, l’IAAF a annoncé qu’elle avait engagé des procédures disciplinaires à l’encontre de quatre personnes. Le Dr Dollé en fait partie, aux côtés de M. Balakhnichev, d’un entraîneur russe et d’un des fils de Lamine Diack, l’ex-président de l’IAAF.Yann BouchezJournaliste au service SportSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Pouchard Trois lettres qui reviennent régulièrement dès que l’on évoque une réforme fiscale. Trois lettres qui sont un des piliers du système social français, fondé sur la solidarité. Trois lettres qui figurent chaque mois sur une des lignes de la fiche de paie des salariés. La CSG, ou contribution sociale généralisée, revient sur le devant de la scène à l’occasion d’un amendement porté par l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault, destiné à augmenter de manière notable les bas salaires. Explications.Lire aussi :L’heure de la revanche fiscale pour Jean-Marc Ayrault ?1. Une taxe qui touche tous les revenusCréée en 1990 par le gouvernement socialiste de Michel Rocard, la contribution sociale généralisée s’applique non seulement aux salaires mais également aux revenus du patrimoine (intérêts, dividendes, loyers perçus, etc.) et aux revenus dits « de remplacement » (allocations type chômage, etc.).Prévue au départ comme un impôt transitoire presque indolore, au taux de 1 %, et devant durer cinq ans, la CSG a été prolongée et régulièrement augmentée. En revanche, elle est en partie « compensée » par une déduction d’impôt sur le revenu.Son taux est variable selon les revenus auquel il s’applique. En 2015, il était ainsi de 7,5 % sur les salaires bruts – mais 5,1 % sont en réalité déduits ensuite de l’impôt sur le revenu. Sur les indemnités chômage, selon les cas, les allocataires peuvent être exonérés de CSG ou bien être taxés à hauteur de 3,8 % (entièrement déduits des impôts ensuite) ou à 6,2 % (déduits à 3,8 %). Pour les revenus du patrimoine, la ponction peut atteindre 8,2 %. Le détail des taux est consultable sur le site des impôts. #container_14473241433{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14473241433{ height:500px; } #container_14473241433 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14473241433 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14473241433 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14473241433 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }De 1,1 % en 1990, la CSG est passée à 7,5 % des salaires brutsEn pourcentage du salaire brut, hors déduction sur l'impôt sur le revenu.require(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14473241433", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Taux ", "color": "#0386c3", "data": [ [ 662770800000, 1.1 ], [ 725929200000, 2.4 ], [ 852159600000, 3.4 ], [ 883695600000, 7.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});2. A quoi sert-elle ?La CSG sert au financement de la Sécurité sociale. Elle rapporte aujourd’hui environ 75 milliards d’euros par an à la sécu – soit 16 % de ses recettes, qui atteignent un total de recettes de 466 milliards d’euros en 2015, toutes branches confondues. Lire aussi : Le « trou de la Sécu » expliqué en quatre points3. Pourquoi est-elle remise en cause ?La CSG est depuis longtemps critiquée pour son injustice sociale car elle est proportionnelle : elle touche de manière égale l’ensemble des salariés, y compris les plus pauvres. Contrairement à l’impôt sur le revenu, par exemple, dont le taux est plus élevé pour les riches (par systèmes de « tranches ») et dont les plus modestes peuvent être exemptés.Afin de rendre la CSG progressive, comme l’impôt sur le revenu, l’idée d’une fusion entre ces deux impôts est régulièrement évoquée dans la classe politique. C’était une promesse de François Hollande, qui a, semble-t-il, été enterrée pour ce quinquennat.4. Que propose Jean-Marc Ayrault ?Sans instaurer la fusion, Jean-Marc Ayrault et Pierre-Alain Muet, député du Rhône, proposent dans leur amendement de rendre la CSG dégressive pour les bas salaires (de 1 à 1,3 Smic, soit de 1 457,52 euros à 1 938,50 euros bruts par mois) afin d’augmenter le pouvoir d’achat.En réalité, cet allégement de la CSG remplacerait la future prime d’activité, issue de la fusion de la prime pour l’emploi et du RSA activité. La seule différence, c’est que cette mesure serait automatique et se traduirait chaque mois sur la fiche de paie, alors qu’on estime qu’aujourd’hui, moins d’un salarié sur deux effectue les démarches pour obtenir la prime d’activité.Lire notre décryptage : Ce que va changer la nouvelle « prime d'activité »Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.11.2015 à 16h53 • Mis à jour le12.11.2015 à 17h01 L’Union européenne a approuvé mercredi la mise en œuvre de l’étiquetage des produits originaires des colonies israéliennes dans les Territoires occupés. Une décision qui provoque la colère d’Israël, qui craint un boycott plus général.Quels sont les produits concernés ?Il s’agit d’étiqueter les exportations en provenances des colonies israéliennes situées dans les Territoires occupés, c’est-à-dire les zones géographiques annexées par Israël après la guerre de 1967 : le plateau du Golan, la bande de Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est.La mesure concerne essentiellement des produits agricoles : fruits et légumes, vin, miel, huile d’olive, œufs, dattes, vin, volaille... La grande majorité des exportations industrielles des colonies consiste en composants ou pièces détachées ensuite intégrés dans des produits finis, ce qui rend leur traçabilité difficile. Les cosmétiques de la mer Morte sont aussi visés. Comment vont être étiquetés les produits ?Selon les indications données par la Commission, la mention du pays d’origine devra prendre en compte l’intitulé sous lequel les territoires sont le plus communément connus. L’indication « colonie israélienne » devra être précisée, entre parenthèses par exemple.La mention pourrait donc être formulée ainsi : « Produit de Cisjordanie (colonie israélienne) ». Si le produit vient de Palestine mais pas d’une colonie, la mention pourrait être la suivante : « Produit de Cisjordanie (produit palestinien) ».La formulation est laissée à l’appréciation des Etats membres, qui sont chargés d’appliquer et de faire respecter la législation européenne sur la protection des consommateurs.Quel va être l’impact économique ?L’UE est formelle, la directive européenne n’affectera pas le volume des échanges avec Israël. L’Etat hébreu n’a pas vraiment à s’alarmer pour sa balance commerciale, conviennent les experts. Les produits concernés représentent « moins de 1 % » du total des échanges commerciaux entre l’Europe et Israël, soit 154 millions d’euros en 2014, selon des chiffres de la Commission. Mais l’ambassadeur israélien avait pour sa part évalué les produits visés à « 2 à 3 % » des exportations israéliennes vers l’UE, soit une valeur de 200 millions de dollars (187 millions d’euros) chaque année.Pour les Palestiniens, en revanche, l’impact économique de cette mesure n’est pas encore connu. Le New York Times rappelle que 25 000 Palestiniens travaillent légalement pour des entreprises israéliennes implantées dans les Territoires occupés, et sont payés 3 à 4 fois plus que les salaires pratiqués dans des entreprises palestiniennes.Lire aussi : Israël face à la menace montante du boycottagePourquoi l’UE évoque-t-elle une mesure « technique » et non « politique » ?L’adoption officialisée mercredi n’est pas une nouvelle réglementation. Elle vient préciser la règle existante en matière de protection des consommateurs et d’obligations de la mention du pays d’origine sur un produit, souligne l’exécutif européen. Or l’Union européenne suit le droit international et reconnaît les frontières d’Israël telles qu’elles étaient établies avant la guerre de juin 1967.Indiquer qu’un produit issu des colonies situées sur ces territoires est fabriqué en Israël serait donc « incorrect et trompeur », selon la législation en vigueur, est-il indiqué dans la notice indicative à paraître au Journal officiel de l’UE jeudi. Pour le vice-président de la Commission européenne Valdis Dombrovskis, il s’agit donc d’une « question technique, pas une prise de position politique ».Depuis 2012, plusieurs Etats membres, tout comme le Parlement européen ou des représentants de la société civile avaient demandé des clarifications à la Commission sur le sujet. Trois Etats membres de l’UE avaient déjà publié des recommandations nationales, sur la base du volontariat, pour différencier l’origine entre Israël et les Territoires occupés : le Royaume-Uni en 2009, le Danemark en 2013 et la Belgique en 2014.Pourquoi Israël s’insurge-t-elle contre cette décision ?Acte antijuif, pratique rappelant celles des nazis… Les dirigeants israéliens n’ont pas eu de mots assez durs pour dénoncer cette décision de l’UE. L’assimilation entre étiquetage et boycott est une constante de la part des officiels israéliens. Plus largement, les Israéliens craignent la différenciation entre les colonies et l’Etat d’Israël.Lire aussi :L’étiquetage par l’UE des produits fabriqués dans les colonies provoque la fureur d’Israël« Il est étrange, voire agaçant, de voir que l’UE choisit de faire deux poids deux mesures à l’égard d’Israël, alors qu’il y a plus de 200 autres contentieux territoriaux dans le reste du monde », a-t-il ajouté. Les Israéliens mentionnent en particulier le cas du Sahara occidental, dont le Maroc a pris le contrôle en 1975 et qui ne fait pas l’objet du même traitement par l’UE. William AudureauLa France et son industrie du jeu vidéo cocardière, ils l’ont quittée il y a longtemps. Lorsque Nicolas Bouvier et Vincent Monnier se sont retrouvés, ce jeudi 29 octobre dans une brasserie proche de la Paris Games Week, cela faisait respectivement 12 et 16 ans qu’ils avaient préféré s’envoler pour l’étranger.Ils ne sont pas les seuls. Selon des chiffres régulièrement agités par le Syndicat national du jeu vidéo, faute de soutien suffisant, l’industrie française a vu ses effectifs côté production passer de 15 000 au début des années 2000 à 3 000 têtes aujourd’hui, notamment sous l’inflexion d’Ubisoft, désormais présent dans 30 pays.Le premier travaille aujourd’hui comme directeur artistique sur Halo 5 : Guardians, développé à Seattle, le second comme responsable en chef des niveaux sur Rise of the Tomb Raider, conçu à Montréal, au Canada. « Je me sens encore Français mais comme je suis toujours à cheval entre plusieurs pays, je me sens surtout citoyen du monde », reconnaît Nicolas Bouvier.Echapper à la crise de l’industrie française L’un est parti pour surfer sur la croissance de l’industrie française, l’autre pour échapper à sa crise. Dans les deux cas, une période charnière, 1999-2003. En 1999, Ubisoft est en plein développement. Vincent Monnier, voix traînante et fine écharpe bohème autour du cou, est entré chez l’éditeur français quatre ans plus tôt comme testeur puis concepteur de niveaux sur les deux premiers Rayman. Un jeu de plateforme en 3D, Donald Duck Couack Attack, est justement en cours de développement à Casablanca. Pour lui, c’est une aubaine. « Mon épouse d’alors était d’origine marocaine, elle voulait retrouver ses racines. De mon côté, je voulais aller dans un plus petit studio, apporter des connaissances, un savoir-faire. » Il y restera cinq années.Pour Nicolas Bouvier, le grand départ, c’était en 2003. Il travaille alors depuis sept ans dans l’industrie comme illustrateur et artiste concepteur. Il a connu le succès commercial en 2001, avec Alone in the Dark : A New Nightmare (2001), conçu chez Darkworks à Paris, mais l’année suivante, la bulle Internet explose, et le jeu vidéo hexagonal entre en crise. Des pépites nationales comme Kalisto mettent la clé sous la porte, son fondateur pronostique l’écroulement de l’industrie française, et Darkworks se retrouve à travailler avec des éditeurs japonais sur des projets mal orientés.Comme de nombreux professionnels, Nicolas Bouvier attend du gouvernement que celui-ci soutienne l’industrie du jeu vidéo comme il soutient le cinéma. Mais les déclarations d’intention de Jean-Pierre Raffarin ne sont pas suivies de faits. « J’en ai eu ras-le-bol, j’ai décidé de quitter Paris pour Montréal, où je connaissais des gens », raconte-t-il.L’eldorado canadien C’est là que son chemin croisera celui de Vincent Monnier. A l’époque, Montréal n’est pas encore l’eldorado des créateurs français, mais accueille un studio qu’Yves Guillemot, le patron d’Ubisoft, a consenti à monter en échanges de larges subventions. Une série va toutefois faire basculer les choses : la trilogie Prince of Persia.Développé à Montréal et lancé à Noël 2003, le premier épisode trouve plus de 1,5 million d’acquéreurs. Deux suites sont mises en route, dont une, L’Ame du guerrier, à cheval entre le Québec et Casablanca. « C’était enfin la volonté d’Ubisoft de faire un jeu à gros budget au Maroc, mais ça s’est très mal passé, soupire Vincent Monnier. Il a été rapatrié à Montréal à cause de querelles intestines entre les studios. » Une vague de développeurs basés à Casablanca, dépités, met le cap pour le Grand Nord. Vincent Monnier est de ceux-là. « Je suis arrivé le 1er février 2004, je suis passé de + 10° C au Maroc à − 40° C ici, plaisante l’intéressé. Je me souviens du visage de mes trois filles en sortant de l’avion. Elles étaient saisies d’effroi. » Mais passé le choc sur le tarmac, le globe-trotter français découvre une ville cosmopolite. Dans la foulée de Prince of Persia, les aides fiscales à l’éditeur français ont été élargies à toute l’industrie. Electronic Arts ouvre à son tour un studio à Montréal en 2004, suivi d’Eidos, en 2007. A mesure que les grands éditeurs s’installent, les professionnels d’Europe et du monde entier affluent, et la ville aux cent clochers devient peu à peu la ville aux mille accents.Projet pharaoniqueIls se trouvent réunis pour la première fois sur Assassin’s Creed. Un projet pharaonique de quatre années, 2004 à 2007, qui réunit plus de 160 développeurs juste pour la partie production, dont de nombreux Français. « L’important est de penser “outside the box” comme on dit en anglais. Et pour ça les Français sont appréciés car ils sont reconnus pour leur capacité à penser différemment. » précise Nicolas Bouvier.Concepteur de niveaux, Vincent Monnier a mené la reconstitution d’une des trois villes du jeu, Jérusalem. Elle est à l’image de l’équipe : multiconfessionnelle. Mais après s’être ouvert à la culture musulmane au Maroc, il découvre les crispations de l’Amérique du Nord post-11 septembre.« A l’époque des Croisades, c’était une ville où se rencontraient les trois religions monothéistes majeures, et pour moi c’était important d’avoir l’islam, le judaïsme et la chrétienté. Dans la première version du jeu, les gens parlaient dans la rue en arabe, il y avait un enterrement musulman, etc. Nous avions de très belles scènes, très poignantes, qui ont malheureusement été édulcorées. Ca a été difficile pour moi. » Le succès est toutefois au rendez-vous : alors que la série Prince of Persia plafonnera à 20 millions d’unités vendues, Assassin’s Creed frôle aujourd’hui la centaine de millions. Mais les deux décident de poursuivre leur carrière ailleurs.« Les Etats-Unis, c’est le niveau au-dessus »Bercé de science-fiction, Nicolas Bouvier alias « Sparth » part cinq ans au Texas chez des vétérans du jeu d’action futuriste, Id Software (Doom, Quake). Puis après la publication en 2008 d’un artbook remarqué, Structura : The Art of Sparth (Ed. Designstudiopress), Microsoft lui propose un pont d’or pour travailler sur la série Halo et son univers « space opera », à Seattle.« Les Etats-Unis, c’est le niveau encore au-dessus du Québec. Dans des studios comme Naughty Dog [“Uncharted”], Bungie [“Destiny”], 343 Industries [“Halo 5”], les salaires sont bien plus importants, mais pour des raisons linguistiques et culturelles, c’est plus difficile pour un Français d’y rentrer. » Avec la généralisation des smartphone et l’explosion du marché des jeux iPhone, Ubisoft a monté en 2008 un studio de développement de jeux mobiles en Inde, à Pune, à 130 kilomètres de Mumbai. Vincent Monnier saute sur l’occasion. Nombreux sont ceux qui repartent au bout de quelques mois. « L’Inde, ça passe ou ça casse, peut-être que le fait d’être passé au Maroc m’a aidé », relève-t-il.Il y reste deux ans, supervise les versions iPhone et Android d’Assassin’s Creed et Prince of Persia, jusqu’à ce qu’un ami chez Eidos ne lui propose de revenir à Montréal pour travailler comme responsable des niveaux sur le dernier Tomb Raider. Sa femme est canadienne. Il accepte.« La France vue de Montréal est moribonde »Reviendront-ils un jour en France ? Les chances sont minces. Nicolas Bouvier a certes failli quitter le Texas pour Ubisoft Montpellier, en 2008. « J’ai voulu rentrer en France, je me souviens avoir appelé Michel Ancel pour lui demander s’il avait quelque chose pour moi à Montpellier, mais Microsoft m’a pris de court », raconte-t-il. Aux Etats-Unis, « l’industrie du divertissement est vraiment reconnue », contrairement à la France où les filières scientifiques sont les seules valorisées, déplore-t-il.Vincent Monnier acquiesce d’un air désolé. « La France vue de Montréal, c’est vraiment moribond. Tout le monde pensait que cela repartirait après l’éclatement de la bulle Internet, mais il n’y a toujours pas eu de prise de conscience massive de l’importance du secteur du jeu vidéo. »Même si, nuance Nicolas Bouvier, la popularité de la Paris Games Week offre une meilleure image, et il entend parler d’un « nouvel élan ». La France serait désormais le troisième pays le plus attractif pour le jeu vidéo, au moins selon les créateurs français.Lire aussi :La Paris Games Week 2015, entre gloire éphémère, fréquentation en hausse et ambiance bon enfant //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444461', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Rémi Barroux Et de 196. En organisant cinq actions simultanées, jeudi 12 novembre au matin, de « réquisition » de 45 chaises dans des agences de banques « complices de l’évasion fiscale », les militants d’Actions non-violentes (ANV)-COP21 ont atteint leur objectif.Ils pourront faire s’asseoir les 196 délégués – le même nombre que pour la conférence de Nations unies sur le climat qui s’ouvre à Paris-Le Bourget le 30 novembre – du « grand sommet international sur la question du financement du Fonds vert et de transition sociale et écologique » qui se tiendra à Montreuil (Seine-Saint-Denis), le dimanche 6 décembre, soit à mi-parcours de la COP21.Depuis le début du mois de septembre, ces militants multiplient les initiatives sur le climat, dénonçant ceux qui contribuent, selon eux, au réchauffement climatique, les pétroliers mais aussi les banques. Lors de deux opérations, à Bordeaux et à Strasbourg, des interpellations ont eu lieu, mais aucune suite judiciaire ne semble avoir été donnée.Lire aussi :Des « faucheurs de chaises » agissent pour le climatEn quelque vingt-cinq opérations, menées à visage découvert, ces « faucheurs de chaise » ont donc mené à terme leur campagne. Mais ANV-COP21 appelle à continuer le mouvement de réquisition et de dénonciation du rôle des banques. « Rien qu’au niveau de l’Union européenne, l’évasion fiscale coûte 1 000 milliards d’euros par an au budget public. Pourtant, les 196 parties membres des Nations unies sont incapables de trouver 100 milliards d’euros, sous forme de dons et non de prêts, pour financer l’adaptation des pays du Sud au changement climatique, notamment via le Fonds vert pour le climat », fait valoir l’ONG.Lire aussi :Total accusé de « crime contre l’humanité » par des militants écologistesPropositions innovantesLors du sommet du 6 décembre, 196 délégués venant des cinq continents – des personnalités et des représentants d’organisations des pays les plus touchés par le dérèglement climatique –, travailleront donc sur des propositions innovantes contre l’évasion fiscale. D’ici là, les chaises ont trouvé refuge chez des personnalités telles que le philosophe Edgard Morin, l’altermondialiste Susan George, etc.Les militants d’ANV-COP21, un mouvement lancé à la suite de la publication de l’appel « Debout et déterminés pour sauver le climat », au début de l’été 2015, appellent à la multiplication de ces actions « radicales et non-violentes ». De quoi énerver le gouvernement et le ministère de l’écologie, qui sollicitent aussi la mobilisation de la société civile, mais qui considèrent qu’une partie des associations ne jouent pas le jeu de la conférence.Lire aussi :La pré-COP21 se termine par des « avancées » mais des questions subsistentJeudi soir, le porte-parole d’Alternatiba et animateur d’ANV-COP21, Txetx Etcheverry, a décliné l’invitation de la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, qui recevait les porteurs de projet s’étant vus décerner le label « COP21 ». Bien que labellisée par le ministère, Alternatiba n’a reçu aucune aide, regrette-t-il. « L’absence de tout soutien pour les besoins en hébergement (y compris dans des gymnases ou des écoles), et de facilitation pour l’usage des transports collectifs en Ile-de-France, vient compléter cette attitude au minimum désinvolte, voire hostile que manifeste le gouvernement envers la volonté d’organiser une pression citoyenne, pourtant tellement nécessaire au vu de l’insuffisance notoire d’ambition des engagements de réduction d’émissions de gaz à effet de serre de la plupart des Etats », a écrit Txetx Etheverry à la ministre. Pas de cocktail au ministère, donc pour les militants qui vont renforcer leur mobilisation jusqu’au premier grand rendez-vous de la COP : la manifestation parisienne du dimanche 29 novembre, veille de l’ouverture officielle de la conférence et de la venue en France des chefs d’Etat de la planète.Lire aussi :Patchwork militant annoncé pour la manifestation parisienne à la veille de la COP21Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laure Belot C’est en Suisse que le chercheur Charles Heller entend parler pour la première fois de l’expérience africaine Ushahidi. Nous sommes en 2011 et sur la scène d’un colloque humanitaire, ce spécialiste des migrations découvre la carte de Nairobi qui a permis aux habitants de la capitale kényane de pointer, en ligne et en urgence, les rues à éviter lors des émeutes postélectorales de 2007. Charles Heller voit, dans cette approche cartographique, une piste pour alerter sur la détresse des migrants.Quatre ans plus tard, Watchthemed est pleinement opérationnel. Dès la page d’accueil, une carte de la Méditerranée permet, d’un coup d’œil, d’identifier les multiples lieux où des bateaux en difficulté ont été localisés : des couleurs différencient les situations de détresse, les interceptions de bateaux, les disparitions de migrants constatées. Au bas de l’écran, des rapports saisissants décrivent ces moments d’urgence qui ne cessent de se multiplier et font actuellement la « une » des médias. Lire aussi :Comprendre la crise des migrants en Europe en cartes, graphiques et vidéosC’est à l’aide d’une centaine de bénévoles situés dans 10 pays que ce suivi des eaux méditerranéennes est devenu possible. « Ces volontaires se relaient vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, pour répondre à un numéro d’urgence affiché sur la plate-forme », explique le chercheur qui a lancé ce projet avec son collègue Lorenzo Pezzani rencontré à l’université londonienne Goldsmiths. « Les migrants, sur les bateaux, sont habituellement équipés d’un téléphone portable inclus dans le “kit” qui leur a été vendu par le passeur. » Pendant des années, « c’est le numéro privé d’un prêtre d’origine érythréenne, le père Mussie Zeraï, que les réfugiés se passaient de bouche à oreilles », poursuit Charles Heller. « Cet homme devait gérer seul ces appels à l’aide. Nous sommes proches de lui et notre plateau téléphonique permet désormais de mutualiser les efforts et de le soulager. Parfois, nous recevons jusqu’à une dizaine d’appels dans la journée. » Concrètement, chaque bénévole a été formé pour aider le migrant à trouver la boussole incluse dans son téléphone. La position géographique obtenue est alors transmise aux autorités dont dépend la zone maritime concernée afin que les secours s’organisent. Le bénévole se charge, ensuite, d’écrire le récit de l’appel et de l’éventuel sauvetage afin de le publier en ligne : ainsi, le 5 novembre, onze différentes alertes de détresse provenant de la zone de la mer Egée, près des îles grecques de Samos, Cos, Lesbos et Ro. Ou encore le 6, celui d’un bateau avec 50 occupants se dirigeant vers les Canaries.Un outil de lobbying humanitaireCe dispositif est-t-il efficace ? « Le numéro d’urgence est devenu une alarme incontournable. Les gardes-côtes prennent très au sérieux nos appels mais il y a parfois des tensions », reconnaît le chercheur. « Pour un bateau trop proche de la Libye, nous avons un jour essuyé un refus d’intervention des gardes-côtes italiens, qui renvoyaient sur leurs homologues libyens, qui nous le savons, n’interviennent pas. » Finalement, après négociation, les secours italiens se sont organisés.Lire aussi :Migrants : record mensuel de 218 000 arrivées via la Méditerranée en octobreL’objet de cette démarche n’est pas uniquement de visualiser les cas d’urgence, insiste Charles Heller, « il s’agit aussi de donner un outil de travail aux chercheurs et aux associations ». La plate-forme, conçue comme un outil de lobbying humanitaire, associe plusieurs organisations non gouvernementales telles que la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et Migreurop. « Nous récoltons des informations précises afin d’interpeller juridiquement les autorités qui laissent ces situations se développer. » Il s’agit, poursuit le chercheur « de les mettre face à leurs responsabilités alors que les morts se multiplient aux frontières maritimes de l’Union européenne ». Episodes de la sérieLire aussi :Ushahidi, une technologie africaine qui a conquis la planèteLire aussi :Une carte pour recenser les violences civiles au BurundiLire aussi :L’invention kényane qui a aidé les secours après le séisme au Népal A paraître :vendredi 13 novembre : lutter contre la violence faite aux femmes en Inde ;lundi 16 novembre : surveiller l’élection présidentielle au Kenya, en Tanzanie et en Zambie ;mardi 17 novembre : lutter contre la fraude électorale en Colombie ;mercredi 18 novembre : porter la voix des habitants d’un bidonville au Kenya ;jeudi 19 novembre : endiguer la violence électorale au Nigeria ;vendredi 20 novembre : améliorer la vie urbaine en Irlande ;lundi 23 novembre : imaginer la ville du futur partout dans le monde.Laure BelotJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent « Taxe cabane », « taxe abris de jardin »… En plein vote du budget, en pleine campagne régionale, la majorité socialiste n’avait sans doute aucune envie d’une nouvelle polémique fiscale, après celle sur la « demi-part veuves ».Lire (en édition abonnés) :Un boulet fiscal dont le gouvernement ne parvient pas à se libérerPourtant, la grogne monte contre un autre impôt : la taxe d’aménagement, et plus précisément sur le fait qu’elle s’applique aux abris de jardin. Avec des exemples nombreux de personnes modestes qui se retrouvent à payer des sommes parfois très élevées pour un simple cabanon de bois.1. Qu’est-ce que cette taxe ?Il n’y a en réalité pas à proprement parler de « taxe cabane », qui viserait spécifiquement les cabanons, appentis, serres et autres abris à bois, mais une « taxe d’aménagement », qui s’applique « à toutes les opérations d’aménagement, de construction, de reconstruction et d’agrandissement de bâtiments ou d’installations, nécessitant une autorisation d’urbanisme » et s’applique « lors du permis de construire ». Elle vient remplacer une série de taxes plus anciennes. Le terme de « taxe cabane » est une invention de la très libérale Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (Ifrap) qui est parvenue à la populariser.Cet impôt se voulait, à sa création, un élément de « fiscalité écologique » : cette taxe, dont communes, départements et régions, reçoivent le produit, est destinée à financer des aménagements et des équipements municipaux, entre autres.Elle s’applique lors de toute opération d’aménagement, de construction, reconstruction ou aménagement d’un bien nécessitant une autorisation administrative (permis de construire ou déclaration préalable) : véranda, cabanon, agrandissement de maison, etc.2. Encore une idée de la gauche ?Non. Là encore, contrairement à ce qu’on peut lire, la seule responsabilité de l’actuelle majorité est de n’avoir rien fait pour changer cette taxe, qui fut créée en 2010 dans un projet de loi de finances rectificative gouvernement Fillon et votée par la majorité UMP d’alors.Mais son application s’est faite progressivement, à partir de 2012. La taxe étant prélevée un an après le dépôt d’un permis de construire ou d’une déclaration de travaux, nombre de contribuables l’ont donc « découverte » cette année seulement.La majorité socialiste a donc reçu ce nouveau cadeau empoisonné, au même titre que la fameuse « demi-part fiscale des veuves », là encore une réforme votée avant 2012, mais dont l’application s’est faite ensuite.3. Comment se calcule-t-elle ?La taxe s’applique (une seule fois) sur toute surface de plus 5 m2 et de plus de 1,80 m sous plafond.Le mode de calcul n’est pas des plus intuitifs :On multiplie la surface construite par une valeur forfaitaire qui dépend du type de construction :Construction (cabane, extension, véranda fermée…) : 705 euros du m² hors Ile-de-France, 799 euros dans la région capitale ;Emplacement de tente, de caravane, de résidence mobile de loisirs : 3 000 euros ;Habitation légère de loisirs (c’est-à-dire un logement démontable et transportable type bungalow) : 10 000 euros ;Piscine : 200 euros du mètre carré de surface ;Eolienne de plus de 12 m : 3 000 euros ;Panneau photovoltaïque : 10 euros du mètre carré de panneau ;Place de parking : 2 000 à 5 000 euros selon les communes.On divise ensuite le résultat par deux (abattement automatique de 50 % pour les 100 premiers mètres carrés).Et on applique enfin un taux, dont le montant est fixé par les communes, les départements et parfois la région :Pour les communes, de 1 % à 5 % ;Pour les départements : de 0 à 2,5 % ;Pour les régions : de 0 à 1 %.Prenons un cas particulièrement coûteux : un abri de jardin de 10 m2 en Ile-de-France. Pour celui-ci, le montant de la taxe correspond à 10 fois 799 euros divisés par 2 (l’abattement automatique), soit 3 995 euros. A la construction de l’abri, il faudra donc verser :3 995 x 5 % = 199,75 euros à la commune3 995 x 2,5 % = 99,80 euros pour le département3 995 x 1 % = 39,95 euros pour la régionSoit, au maximum, 339,50 euros. Ce qui représente tout de même plus de la moitié du prix d’un abri de jardin préconstruit neuf de 10 m².4. Cette taxe va-t-elle être aménagée ?Elle l’est en fait déjà : depuis 2014, les communes ont la possibilité d’exonérer de taxe d’aménagement les « abris de jardin, les pigeonniers et les colombiers ». Encore faut-il que les municipalités choisissent de se priver de cette manne, qui, rappelons-le, leur revient en partie.Néanmoins, face à la grogne montante, d’autres aménagements pourraient être pris par le gouvernement, selon des sources officieuses. Il opérerait, le cas échéant, son troisième recul sur la fiscalité, après la taxe foncière des retraités modestes et le projet de diminuer l’allocation adulte handicapé. Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.11.2015 à 14h52 • Mis à jour le12.11.2015 à 17h12 Alors que débutent les essais du Grand Prix du Brésil, qui se court le week-end du 15 novembre, le circuit d’Austin, ville hôte de la 17e course du championnat, fait à nouveau parler de lui. Le bureau du gouverneur du Texas, Greg Abbott, a en effet annoncé, jeudi 12 novembre, qu’il réduisait le budget du Grand Prix des Etats-Unis de 6 millions de dollars, quatre ans seulement après le retour de la formule 1 sur le sol américain.Ce communiqué confirme l’information publiée par le journal The American-Stateman de mardi, qui prévoyait une baisse de 20 % du montant des subventions accordées par l’Etat du Texas au Circuit of the America’s (COTA), la société qui gère le circuit d’Austin et organise la course. De 25 millions de dollars jusqu’en 2014, la subvention est passée à 19,5 millions en 2015. « Pour utiliser un terme technique, nous sommes foutus », a indiqué le président du COTA, Bobby Epstein à la presse.Il est vrai que la course d’Austin a déjà connu quelques déboires cette saison. Une forte tempête et des pluies violentes ont obligé les organisateurs à annuler une séance d’essais libres et à reporter les qualifications du samedi 24 au dimanche 25 octobre. De leur côté, les spectateurs ne sont pas tous parvenus à rejoindre le circuit. Les essais de vendredi et samedi se sont ainsi déroulés devant des tribunes quasi vides, et la course du dimanche a drainé sa plus faible fréquentation en quatre ans. Ce qui n’a pas gâché la joie du Britannique Lewis Hamilton sur Mercedes, sacré, théoriquement, pour la troisième fois. Lire aussi :Lewis Hamilton, troisième sacre en F1 pour un champion de légende« Cela a été pour nous un week-end difficile d’un point de vue financier, avait alors expliqué Bobby Epstein. Nous avons perdu des millions [en ventes de boissons, nourritures et produits dérivés] et certains spectateurs qui sont venus ont passé un si mauvais week-end qu’il sera difficile de les faire revenir », avait-il ajouté.Une piste de 300 millions de dollarsSelon les responsables du Circuit des Amériques – dont la piste construite spécialement pour accueillir la course de formule 1 a coûté 300 millions de dollars –, le succès financier du Grand Prix était jusqu’alors assuré par le versement par un fonds de financement de 25 millions de dollars par an pendant dix ans, l’argent public étant dépensé essentiellement pour payer à la FOM (ou Formula One Management – le gestionnaire des droits commerciaux de la formule 1, dirigée par Bernie Ecclestone) le simple droit d’organiser la course.Mais cet accord a été conclu avec l’ancien gouverneur, Rick Perry, et l’ancienne contrôleuse de l’Etat Susan Combs. Cette année, le fonds de financement a été placé sous l’autorité du bureau de Greg Abbott. La course reste financée par l’Etat, mais à hauteur de 19,5 millions de dollars. Soit une coupe budgétaire de 6 millions. Selon les responsables du circuit d’Austin, la course a pompé « des centaines de millions » de dollars dans les économies de la ville et du Texas depuis 2012. « Nous espérons que le Grand Prix de F1 continuera de se courir ici », ont-ils toutefois déclaré. Le gouverneur Greg Abbott, lui, n’a pas souhaité s’exprimer, mercredi. Selon sa porte-parole, le montant réduit a été calculé conformément aux règles établies par les législateurs de l’Etat – un récent rapport pointait les « formules généreuses » précédemment utilisées pour calculer les paiements.Le maire d’Austin, Steve Adler, a de son côté rappelé que la course était « un événement très important pour [la] ville. » Il a ajouté qu’il se posait effectivement « des questions » sur les choix de financement précédents, mais qu’il ne se serait pas engagé à dépenser de l’argent du gouvernement local pour couvrir le déficit. « La course de F1 a permis à beaucoup de personnes dans le monde de venir dans notre ville », a plaidé M. Adler. « La formule 1 a besoin d’une course aux Etats-Unis »Le patron de la FOM, Bernie Ecclestone n’a pas voulu faire de commentaires auprès d’Associated Press. Il a toutefois informé les responsables du circuit d’Austin que, si le financement était modifié, « cela [allait] être difficile de continuer la course à Austin ». La perspective de perdre la course d’Austin « serait une catastrophe pour notre sport, a quant à lui jugé le pilote Mario Andretti, vainqueur du championnat en 1978. La formule 1 a besoin d’une course aux Etats-Unis ».Le Circuit des Amériques a été financé par de l’argent privé, dont celui du milliardaire Red McCombs. La piste accueille d’autres événements, parmi lesquels le Grand Prix MotoGP des Amériques, une course du Championnat du monde d’endurance, l’été X Games et plusieurs concerts de musique. Mais la course de formule 1 est la plus porteuse.Haas, première écurie « made in USA » depuis trente ansLa piste est la première, aux Etats-Unis, à avoir été construite spécifiquement pour la F1. les précédentes courses ont eu lieu à Watkins Glen, à Indianapolis, où sur des tracés aménagés en ville. Et les Etats-Unis ont été absents du calendrier de 2008 à 2011. Leur retour sur une piste spécifique a été considéré comme un signe d’engagement sur le long terme dans un pays où les courses de la Nascar (National Association for Stock Car Auto Racing) ou de voitures de série sont les plus populaires.Autre signe de l’engagement américain dans la F1, la création d’une nouvelle écurie, Haas F1, en 2016, la première « made in USA » depuis trente ans. Haas non plus n’a fait aucune déclaration.Sportivement, l’intérêt du dernier Grand Prix des Amériques, programmé à trois courses de la fin du championnat, est indéniable. Accentué cette année par le couronnement anticipé de Lewis Hamilton. Mais en 2016 Austin pourrait souffrir de la concurrence du Grand Prix du Mexique le week-end suivant, alors que l’édition 2015 a engendré une ferveur populaire incroyable portée par le retour de la compétition après vingt-trois ans d’absence.Lire aussi :Formule 1 : Rosberg s’impose au MexiqueF1 : classement avant le GP du BrésilDix-huitième et avant-dernière manche de la saison 2015, le Grand prix du brésil se court sur le circuit d’Interlagos à Sao Paulo, dimanche 15 novembre à 14 heures locales – 17 heures, heure française, 16 heures GMT. Classement des pilotesLewis Hamilton (GBR) 345 pts CHAMPIONNico Rosberg (GER) 272Sebastian Vettel (GER) 251Valtteri Bottas (FIN) 126Kimi Räikkönen (FIN) 123Felipe Massa (BRA) 117Daniil Kvyat (RUS) 88Daniel Ricciardo (AUS) 84Sergio Pérez (MEX) 68Max Verstappen (NED) 47Romain Grosjean (FRA) 45Nico Hülkenberg (GER) 44Felipe Nasr (BRA) 27Pastor Maldonado (VEN) 26Carlos Sainz Jr (ESP) 18Jenson Button (GBR) 16Fernando Alonso (ESP) 11Marcus Ericsson (SWE) 9Classement des constructeursMercedes-AMG 617 pts (champion)Ferrari 374Williams 243Red Bull 172Force India 112Lotus 71Toro Rosso 65Sauber 36McLaren 27 Mattea Battaglia Comment faire découvrir les nombres aux enfants ? A partir de quelle classe introduire les opérations ? Quels sont les bénéfices du calcul mental ? Que dit la recherche ? Voilà quelques unes des questions auxquelles le Conseil national de l’évaluation du système scolaire (Cnesco), organe créé par la loi de refondation de l’école de 2013, invite à réfléchir jeudi 12 et vendredi 13 novembre, au lycée Buffon (Paris).Après avoir débattu du redoublement, c’est à la numération que le Cnesco consacre cette deuxième « conférence de consensus » organisée avec l’Institut français d’éducation (IFé). Son intitulé : « Nombres et opérations : premiers apprentissages à l’école primaire ». Un enjeu, alors que près d’un élève sur deux arrive en fin de CM2 sans maîtriser les attendus en maths. Avant la remise de préconisations, le 19 novembre, à la ministre de l’éducation, Jean-François Chesné, docteur en didactique des mathématiques et directeur scientifique du Cnesco, dresse un état des lieux, assez alarmant, de la situation.Lire aussi :Un plan tous azimuts pour corriger la faiblesse des Français en mathsC’est fort d’un constat alarmant sur résultats des élèves en mathématiques que le Cnesco s’est saisi de cette problématique. Quel est ce constat ?Il est révélé depuis plusieurs années, tant au niveau national qu’international. Pour ne citer que les enquêtes les plus récentes, PISA 2012 [évaluation internationale réalisée par l’OCDE] a montré qu’un quart des élèves de 15 ans en France ont un niveau très bas en mathématiques – c’est plus qu’il y a dix ans. Au niveau national, on estime que 40 % des écoliers sont en difficulté en fin d’école primaire (enquête Cedre 2014). Parmi eux, on retrouve une proportion très importante d’enfants issus de familles défavorisées.Lire aussi :Baisse inquiétante du niveau des collégiens en mathématiquesSur quoi butent, précisément, les élèves français ?Notre système de désignation orale des nombres est sans doute une source de difficultés propres aux élèves scolarisés en France : il leur faut comprendre que « onze » désigne « dix-un », et accepter de dire « soixante-dix » au lieu de « septante » comme nos voisins belges.« l’apprentissage des décimaux est une difficulté massive pour nos écoliers »Les grands nombres entiers, auxquels les élèves ne peuvent plus associer une collection d’objets, constituent aussi une difficulté pour beaucoup en fin d’école primaire. Mais dans le domaine des nombres et du calcul, c’est très clair : l’apprentissage des décimaux est une difficulté massive pour nos écoliers, et cette difficulté se prolonge au collège.Font-ils moins bien que leurs petits camarades européens ?Les difficultés sur les décimaux ne sont pas une spécificité française, comme le montre la recherche. Apprendre est un processus semé d’embûches, et il faut accepter d’abandonner ses conceptions antérieures pour les faire évoluer. Par exemple comprendre qu’il existe des nombres entre 1 et 2 alors qu’on a appris que le nombre qui suit 1 est 2. Ou qu’on ne peut plus savoir si un nombre est petit ou grand simplement en regardant avec combien de chiffres il s’écrit : 3,56 est plus petit que 3,9. Cet apprentissage, qui commence en CM1, est ardu et loin d’être achevé en fin de CM2.La découverte par les élèves français des nombres, des quatre opérations commence tôt, pourtant. Trop tôt ?Sur cette question qui se pose à chaque refonte des programmes, le Cnesco va se pencher. Les compétences des élèves en calcul posé ont nettement baissé depuis deux décennies. De façon générale, tout ce qui concerne la multiplication et la division (tables de multiplication, opérations, résolution de problèmes) apparaît comme un obstacle sérieux pour beaucoup d’élèves.Les professeurs des écoles sont parfois tenus pour responsables de ces difficultés. Les pratiques, les méthodes d’enseignement sont-elles en cause selon vous ?C’est un peu facile… Je les trouve très investis, en dépit de la baisse de l’horaire consacré aux mathématiques, très soucieux de la réussite de leurs élèves, et j’ai envie de dire, justement, très conscients de la responsabilité que la société et l’école leur font porter.« 80 % des enseignants du primaire n’ont pas suivi un cursus scientifique »Il est vrai que la grande majorité des enseignants du primaire n’a pas suivi un cursus scientifique (environ 80 %, selon un rapport de 2006) et que seulement 2 % ont fait des études supérieures en mathématiques. En 2014, 72 % des reçus au concours sont titulaires d’un master « métiers de l’enseignement ». Cela a assurément des conséquences dans leurs façons d’aborder les mathématiques en classe. Cette question renvoie à d’autres aspects de l’enseignement que la conférence doit aborder : le degré d’explicitation des programmes, les contenus des manuels scolaires…Est-ce la formation des enseignants qui est défaillante ?On ne peut pas découper ainsi les causes des difficultés. C’est important de le souligner car cette façon de raisonner est souvent emblématique d’erreurs d’analyse sur le système scolaire. Le terme « défaillant » me semble trop fort. Ce qui est vrai, c’est qu’en formation initiale, la part des mathématiques en seconde année de master (environ 40 heures) est très insuffisante. Trois problèmes majeurs existent : la place du concours et le master, qui amènent à découper artificiellement des connaissances « académiques » et « professionnelles » ; la cohabitation de formateurs (universitaires, formateurs, enseignants) ayant a priori des habitus très différents ; et la difficulté de coordonner les formations générales et disciplinaires. Quant à la formation continue, il y a une véritable réflexion à mener sur son évolution.La recherche en mathématiques, riche de différents courants, est-elle déconnectée du « terrain », des enseignants ?Il y a actuellement un grand effort de vulgarisation. Une partie de la recherche en mathématiques – en didactique –, qui a pour ambition spécifique d’étudier les questions relatives à l’enseignement et à l’apprentissage des mathématiques, a, c’est vrai, pu apparaître déconnectée du « terrain ». Mais cela change depuis une quinzaine d’années. Par ailleurs, la part prise par les évaluations standardisées amène certains chercheurs à analyser avec de nouvelles entrées les sources de difficultés des élèves et à élaborer de nouveaux outils adaptés aux besoins des enseignants.Les nouveaux programmes scolaires font une large place aux exercices réguliers, au calcul mental… Qu’en pensez-vous ?Je suis depuis longtemps un promoteur du calcul mental, et donc ravi que les programmes lui consacrent plus de place. Cette pratique est un volet essentiel de l’apprentissage des nombres et du calcul, à condition d’en avoir une vision assez large. Le calcul mental a deux enjeux : comme fin en soi, pour l’acquisition d’automatismes, mais aussi comme moyen d’accéder à la connaissance des nombres et de leur propriétés.Prendre en compte les centres d’intérêt des élèves, comme le numérique, peut-il être une solution à cette « crise » de l’enseignement des mathématiques ?Cette question est peu étayée scientifiquement. Que le numérique agisse sur la motivation des élèves est établi. Qu’il agisse positivement sur leur réussite, notamment en mathématiques, est une autre affaire. L’enjeu est aujourd’hui de comprendre pour quels types d’apprentissages, pour quels élèves, quand et comment le numérique est un outil pertinent.Mattea BattagliaJournaliste au Monde 12.11.2015 à 13h32 • Mis à jour le12.11.2015 à 17h06 | Henri Seckel Les handballeurs du PSG se déplacent à Kiel pour une alléchante bataille en Ligue des champions en début de soirée (18 h 45, sur BeIn Sports), mais en entrant dans la Sparkassen Arena, certains Parisiens vont avoir l’impression de jouer à la maison : plusieurs membres du club champion de France ont vécu de riches heures de leur carrière au sein de celui du nord de l’Allemagne.Nikola Karabatic, d’abord, pour qui la période est décidément aux retrouvailles, deux semaines après un retour houleux (et perdant) à Montpellier en championnat. Le meilleur joueur du monde, parisien depuis l’été dernier, a fait le bonheur du THW Kiel entre 2005 et 2009, et y a remporté quatre titres de champion d’Allemagne ainsi qu’une Ligue des champions, en 2007 (finaliste en 2008 et en 2009).Daniel Narcisse, lui, est arrivé en Allemagne quand Karabatic en est parti, et y est aussi resté quatre ans, avant de rejoindre Paris en 2013. Le temps pour l’arrière de l’équipe de France d’être sacré trois fois champion d’Allemagne, et deux fois champion d’Europe (2010, 2012). Quant à Thierry Omeyer, le gardien de but des Bleus recruté par le PSG l’an passé, il a défendu la cage du THW de 2006 à 2013, et s’est donc forgé un joli palmarès : sextuple champion d’Allemagne, triple vainqueur de la Ligue des champions (2007, 2010, 2012). Sur les bords de la mer Baltique, Karabatic et Omeyer ont évolué sous les ordres de Zvonimir « Noka » Serdarusic, l’homme qui est assis depuis le début de la saison sur le banc du PSG Handball. L’entraîneur croate devenu allemand en 2008 a dirigé l’équipe de Kiel de 1993 à 2008, après y avoir lui-même joué une saison au début des années 1980.Kiel est enfin à la portée de ParisLe mentor de Nikola Karabatic restera dans l’histoire du club comme celui qui l’a sorti de l’anonymat pour en faire la machine de guerre qu’il est devenu. Mais son nom restera également associé à des soupçons de corruption autour de la finale de la Ligue des champions 2007 : lui et le dirigeant Uwe Schwenker furent accusés d’avoir soudoyé les arbitres, avant d’être acquittés.Enfin, l’entraîneur adjoint du PSG, Staffan Olsson, a joué sous les couleurs de Kiel et les ordres de Serdarusic de 1996 à 2003. « C’est un club qui compte beaucoup pour moi, j’y ai peut-être passé les sept plus belles années de ma carrière de joueur, raconte la légende suédoise sur le site du club parisien, qu’il a rejoint cette saison. C’est forcément une rencontre particulière pour moi comme pour Noka et plusieurs joueurs. Mais, pour eux comme pour moi, ça reste aussi un match parmi tant d’autres. » Un sacré match, en l’occurrence, même si le THW Kiel, qui a récemment perdu quelques atouts majeurs, n’écrase plus la concurrence comme il avait pris l’habitude de le faire ces dernières années : déjà trois défaites en onze matchs de Bundesliga, où il occupe une étonnante cinquième place, et deux en Ligue des champions, à Zagreb (Croatie) et à Veszprem (Hongrie).Le PSG, lui, n’a connu qu’une défaite en Ligue des champions (face aux Allemands de Flensburg) et occupe la tête de son groupe. Face à Kiel, qui conserve d’excellents joueurs — le gardien Niklas Landin (Danemark), ou les artilleurs Jorge Cañellas (Espagne) et Domagoj Duvnjak (Croatie) —, le club de la capitale devra hausser le ton par rapport à sa défaite à Montpellier à la fin d’octobre (la seule en championnat, 32-31). Mais le THW, qui avait remporté les deux confrontations en Ligue des champions l’an passé, est enfin à sa portée.Henri Seckel Gaëlle Picut Le Conseil d’orientation pour l’emploi (COE) a publié, lundi 9 novembre, un rapport consacré aux réformes du marché du travail dans dix pays européens depuis 2008. Il met en avant le fait que la crise a exacerbé les déséquilibres du marché du travail existants, mais « a pu aussi cristalliser un certain nombre de défis communs auxquels sont confrontés aujourd’hui l’ensemble des pays européens ». Les deux principaux enjeux communs concernent l’éloignement d’une partie grandissante des jeunes du marché de l’emploi et l’augmentation du chômage de longue durée.Le taux de chômage des jeunes au sein de l’Union européenne est ainsi passé de 15,5 % en 2007 à 22,2 % en 2014, soit une hausse de 6,7 points en sept ans. En Italie et au Portugal, la situation est encore plus préoccupante puisque les taux atteignent respectivement 42,7 % et 34,8 %.« Dernier arrivé, dernier parti »Les jeunes ont souvent servis de variable d’ajustement et ont été victimes de la logique « dernier arrivé, premier parti », sans oublier la faiblesse des embauches. Par ailleurs, la crise immobilière a provoqué un effondrement du secteur du BTP qui recrute habituellement beaucoup de jeunes parmi les moins qualifiés. Par exemple, en Espagne, le secteur de la construction représentait 12,7 % des emplois fin 2007 pour 5,3 % début 2014. Autre élément préoccupant, le taux de jeunes ne travaillant pas et ne suivant ni études ni formation a augmenté entre 2007 et 2014, passant de 14,4 % à 16,6 % (avec un pic à 17,7 % en 2013).Quant au chômage de longue durée, il prend des proportions importantes dans plusieurs pays européens. En Espagne, il est passé de 20,4 % en 2007 à 52,8 % en 2014 ; en Irlande, de 30 % à 59,2 % sur la même période. Et il augmente même en Suède de 8 points, et passe de 13 à 21% entre 2008 et 2010. Cette évolution pèse immanquablement sur l’employabilité des demandeurs d’emploi. A ces deux tendances lourdes s’ajoutent des déséquilibres plus ou moins développés selon les pays. C’est le cas du temps partiel subi qui augmente de façon significative dans certains pays. Ainsi en Italie, fin 2014, 63,4 % des salariés en situation de temps partiel déclaraient vouloir travailler davantage (sachant que la part de salariés en situation de temps partiel entre 2007 et 2014 est passée de 13,4 % à 18,1 %).Autre tendance : le taux de transition à trois ans d’un contrat temporaire vers un contrat indéterminé a fortement chuté dans la plupart des dix pays européens étudiés. Parallèlement, la diversification des formes de travail atypiques s’est maintenue, soit sous forme d’emplois salariés (mini-jobs en Allemagne, contrat zéro heures en Grande-Bretagne) soit sous forme de travail indépendant non salarié (recibo verdes au Portugal ou para subordini en Italie).Or ces formes de travail sont « préoccupantes », selon le COE, car elles n’accordent souvent que des droits sociaux restreints et peuvent alimenter le risque de pauvreté, même si « les systèmes de redistribution et de solidarité informels peuvent plus ou moins atténuer cette appauvrissement » précise le rapport.L’emploi informel renforcéPar ailleurs, la crise a renforcé l’emploi informel. Le rapport du COE ne s’étend pas longuement sur ce phénomène. Il rappelle toutefois que « les conséquences sont lourdes : préjudices pour les droits des travailleurs, distorsion de concurrence entre employeurs, phénomène d’évasion fiscale et sociale, affaiblissement de la soutenabilité des finances sociales ».Le COE rappelle que si certains pays (Royaume-Uni, Allemagne Suède) ont retrouvé leur taux d’emploi d’avant la crise, d’autres restent dans une situation durablement dégradée (Italie, Espagne, Portugal). Enfin dans une situation intermédiaire, qui se rapproche du niveau d’emploi d’avant-crise sans encore l’atteindre, se retrouvent le Danemark, les Pays-Bas, l’Autriche et l’Irlande.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Aude Lasjaunias (Dunkerque, envoyée spéciale) Difficile d’imaginer, en franchissant le seuil du café Elleboode, que ce petit troquet de la place de la Gare de Dunkerque aurait pu mettre les clés sous la porte il y a encore quelques mois. Toutes les tables y sont occupées. Autour du baby-foot et du billard, placés aux deux extrémités de la salle, des grappes de personnes sont amassées. Sur le trottoir adjacent, une dizaine d’autres fument.Au bar, le va-et-vient est permanent : pour commander un thé, une barquette de frites ou encore demander à brancher son téléphone portable, si les autres prises que compte le bistrot sont déjà utilisées. Car l’essentiel des consommateurs ne dispose pas d’un accès permanent à l’électricité, contraint de résider dans les camps de fortune installés en périphérie de la ville, à Téteghem et à Grande-Synthe. Cette clientèle « atypique » a valu à l’endroit le surnom local de « café des migrants ».Clientèle au visage changeant« Il y a un an et demi, deux ans, plusieurs d’entre eux venaient déjà ici. Puis la fréquentation s’était tassée, jusqu’à récemment », explique la gérante, Laura, sémillante blonde de 24 ans. L’affluence soudaine est liée à l’arrivée des mauvais jours et au renforcement des contrôles policiers à Calais, qui ont conduit à la croissance exponentielle de campements dans la région. Au début de novembre, le nombre de migrants était estimé à 1 600 à Grande-Synthe et à près de 300 à Téteghem. A la même période en 2014, la préfecture de Nord–Pas-de-Calais chiffrait à 2 300 le nombre de réfugiés dans l’ensemble de la région.Lire aussi :Dans les environs de Calais, des camps de réfugiés devenus ingérablesEn quelques semaines, l’établissement de Laura s’est transformé en quartier général pour de nombreuses personnes en transit dans le Nord après avoir fui leur pays en quête d’une vie meilleure de l’autre côté de la Manche. Une clientèle aux visages changeants : « Il y a beaucoup de turn-over. A un moment, ils finissent tous par partir… »« Dès que je suis prêt le matin, je prends le bus pour venir. Je ne rentre qu’au moment de la dernière liaison, vers 18 heures », explique dans un anglais hésitant, Arras, 31 ans, qui séjourne dans la « jungle » de Grande-Synthe depuis deux mois. Au café Elleboorde, les clients ne sont pas contraints à une consommation régulière. Un mode de fonctionnement plus qu’appréciable pour ce Kurde originaire de Kirkouk, en Irak, dont les maigres économies fondent comme neige au soleil.Lire aussi le reportage :A Grande-Synthe, « on sait distribuer des vêtements à 80 personnes, pas à 800 »Critiques de certains habituésDans la salle, beaucoup de jeunes hommes : « C’est vrai qu’on voit peu de femmes ici », reconnaît la bistrote. Epaulée par sa mère, Nathalie, 45 ans, Laura tient sa clientèle à l’œil, malgré une atmosphère chargée en testostérone. « Il n’y a jamais eu aucun débordement. Les quelques personnes désagréables ont été invitées à partir. » Dolores, 39 ans, et Geneviève, 70 ans, des amies de la famille, sont venues donner un coup de main en ce jour du début de novembre. Elles n’ont pas non plus souvenir d’un quelconque épisode fâcheux : « Ils sont bien moins chiants que certains habitués », plaisante la plus âgée.La cohabitation avec certains consommateurs « historiques » ne s’est d’ailleurs pas faite sans encombre. « Il y a des critiques bien sûr. Plusieurs ont affirmé qu’ils ne venaient plus à cause des étrangers, raconte Dolores. Mais en réalité, ça faisait déjà un petit moment qu’ils avaient déserté. » D’autres restent fidèles au comptoir, enchaînant, entre deux boissons, les parties de baby-foot face à un duo irakien.Tapes dans le dos avec certains, plaisanteries avec d’autres, Sofiane, un Français de 20 ans, est un habitué du café. Lui se réjouit de la présence des nouveaux clients.« On essaie de nous faire peur avec les migrants. Ce que l’on peut entendre est tellement éloigné de la réalité. La violence par exemple… La dernière fois, il y a eu une bagarre entre jeunes de la ville sur le parvis de la gare, les gars sont sortis en trombe pour aller séparer les deux groupes. Quant à ceux qui dépeignent une bande de profiteurs qui bénéficient de l’argent de la collectivité… Vous avez vu dans quelles conditions ils vivent ? Aucun de ceux qui viennent ici ne souhaite rester en France. » « On les traite comme des gens normaux »Malgré la barrière de la langue, une communication spontanée, à grand renfort de gestes, s’est mise en place, donnant parfois lieu à de francs éclats de rire. Comme lorsque le quatuor chargé du lieu s’accorde une pause déjeuner. Au menu : du maroilles, une spécialité culinaire régionale qui n’est pas du goût — ou plutôt de l’odorat — des clients assis à la table proche de la cuisine, à en juger par les mines dégoûtées et les mouvements de bras sans équivoque des trois jeunes hommes lorsque les effluves fromagères les atteignent. « Maman, je peux te dire sans me tromper qu’ils trouvent que ton plat pue », glisse Laura. Et d’ajouter : « De toute façon, on va finir par devenir trilingue. On connaît déjà la base : thé, patate et téléphone. »Eddie, 34 ans, a découvert le lieu par hasard. Ce Normand est arrivé dans le Nord il y a trois semaines pour des raisons professionnelles. « J’aime bien venir ici. C’est un endroit chaleureux. On voit beaucoup de migrants dans la ville et a fortiori dans les environs de la gare. Dans ce bistrot, on les traite comme des gens normaux. » Lui a eu l’occasion d’échanger avec un jeune Syrien sur les raisons qui l’ont contraint à l’exil.« On ne prend pas réellement la mesure de ce qu’endurent ces hommes. Je n’ose plus trop leur demander de me raconter leur histoire, je trouve cela déplacé. Après tout, ils viennent dans ce café pour échapper quelques heures à leur quotidien. »Hassan, 23 ans, montre sur son téléphone des photos de sa « vie d’avant », quand il était encore étudiant en Irak. Ses habits sont plus soignés, ses joues moins creuses, ses yeux moins cernés… Chez certains, c’est un petit détail — une belle montre ou une chaîne en or — qui rappelle que le passé de ces clients est bien différent de leur présent. « Ça peut surprendre au premier abord, lorsque l’on voit des images des campements et les conditions précaires dans lesquelles ils sont contraints de vivre, reconnaît Sofiane. Mais, c’est comme si demain une guerre éclatait en France et que nous étions contraints de partir, de tout quitter. Nous aussi, on s’accrocherait à ces petites choses. » Aude Lasjaunias (Dunkerque, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Nunès Alors que les derniers décrets d’application de la loi sur l’encadrement des stages ont été publiés fin octobre 2015, la première offensive contre les sites qui ont fait du conventionnement de stages un business est lancée. Le ministère de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur a envoyé deux mises en demeure aux éditeurs des sites facforpro.com et bestudentagain.com. Ces courriers datés du 12 novembre et que le Monde s’est procuré leur enjoignent de supprimer de leurs pages les mentions affirmant qu’ils sont aptes à délivrer ou éditer une convention de stage. Ils ont deux semaines pour s’exécuter avant une action en justice.Un certain nombre de jeunes désirant effectuer un stage n’obtiennent pas de convention de leur établissement, ou n’en ont plus, alors que les entreprises exigent un tel document pour les accueillir. « Le conventionnement est devenu un business », témoigne Alexandre Leroy, président de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), l’un des deux principaux syndicats étudiants. Plusieurs entreprises se sont donc lancées sur le marché, proposant des conventionnements pour des sommes allant de 430 euros pour bestudentagain à 550 euros sur facforpro.Lire aussi :Malgré la loi « stagiaires », les abus continuent« Les cours en ligne ne permettent pas d’effectuer des stages »Dans les courriers adressés aux deux sociétés, le ministère rappelle la loi. Pour être en mesure de conventionner un stage, « le code de l’éducation nationale impose un volume pédagogique minimal de formation de l’établissement ». Ces deux établissements font valoir qu’ils répondent à cette exigence, en proposant un système de formation à distance (e-learning). Le ministère coupe court à cette défense dans la suite du courrier : les « cours en ligne ne permettent pas de signer une convention de stage conforme à la loi française et donc d’effectuer des stages ».Par ailleurs, les deux sites utilisent des logos officiels – celui du rectorat de Paris pour facforpro, celui du ministère pour bestudentagain – en guise de garantie de la légalité de leur activité. « Le logotype de la République française est une marque déposée », leur rappelle le ministère, et sauf autorisation, son utilisation constitue une contrefaçon réprimée par le code de la propriété intellectuelle.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter William Audureau « Merci de votre patience ». Le tweet de Nintendo France publié jeudi 12 novembre, annonçant la sortie du jeu de tir spatial Star Fox Zero en avril 2016, résume admirablement la situation pour les possesseurs de la console de salon Wii U, confrontés à des sorties erratiques depuis des mois.#StarFox Zero sortira en avril 2016. Merci pour votre patience. Vidéo : https://t.co/YPQ7hGphOE #NintendoDirectEU https://t.co/hR9oQ3pzY5— NintendoFrance (@Nintendo France)require(["twitter/widgets"]);Trois ans après son lancement – elle est sortie le 18 novembre 2012 – la console est boudée par la plupart des éditeurs tiers, et Nintendo lui-même peine à l’alimenter en titres. Les nouvelles aventures du renard de l’espace devaient ainsi être l’un des jeux phare de la console pour Noël, mais sa sortie avait été reportée en septembre.« Nous n’avons absolument pas arrêté de fournir la console en grands jeux Nintendo », rétorque Philippe Lavoué, directeur général de Nintendo France, interrogé par Le Monde à la Paris Games Week fin octobre. Le constructeur a lancé deux jeux majeurs cette année sur sa console : Splatoon, qui a trouvé 150 000 acquéreurs en France, et Super Mario Maker, jeu de construction de niveaux écoulé à 70 000 exemplaires à la fin octobre.Lire aussi :On a testé… « Super Mario Maker », une introduction enfantine aux joies de la création de jeux vidéoFaute de sorties régulières, Nintendo travaille désormais ses jeux sur la longueur. Le constructeur a organisé plusieurs jeux-concours autour de Super Mario Maker, dont une, la Super Mario Maker Academy, en partenariat avec cinq écoles françaises de jeux vidéo : « Il y a un engouement réel pour la création de niveaux, on a passé les 3 millions de niveaux disponibles » continue Philippe Lavoué. Le constructeur entretient également la scène e-sport avec des tournois sur ses titres les plus populaires comme Super Smash Bros., Mario Kart 8 et Splatoon.Lire aussi :« Splatoon », un jeu de tir haut en couleur sur Wii UTroisième et dernière des ventesMalgré cela, la console végète toujours à la troisième et dernière place des ventes de consoles de salon, malgré une année de commercialisation en plus que ses rivales Xbox One et PlayStation 4. Fin octobre, 630 000 unités de Wii U étaient en circulation en France, contre plus d’un million de PlayStation 4 et un chiffre estimé aux alentours de 800 000 pour la Xbox One. En comparaison, 6,5 millions de Wii ont été écoulées en France, un succès historique pour la marque. « On ne peut pas faire de comparaison à cette date, alerte Philippe Lavoué, il ne faut pas oublier qu’on fait 65 % de nos volumes sur les deux derniers mois de l’année ». Mais certains signes ne trompent pas.La meilleure vente de la console, Mario Kart 8, pourtant considéré comme l’un des meilleurs épisodes de la série, s’est écoulé à 5,9 millions d’unités dans le monde contre 36,5 pour Mario Kart Wii. Encore aujourd’hui, chaque année, le jeu Just Dance se vend davantage sur Wii que sur Wii U. Et Ubisoft, pourtant l’un des plus fidèles soutiens de Nintendo sur ces dernières générations, a annulé en 2014 la sortie de Know Your Friends, une compilation de minijeux, faute de perspectives commerciales suffisantes. La console a même fait l’objet de moqueries ouvertes de l’industrie.« On se doit de satisfaire nos acheteurs »« C’est difficile de succéder à une console comme la Wii. 630 000 unités, ce n’est pas 6,5 millions d’unités, c’est un fait, mais on se doit de satisfaire ceux qui nous ont fait confiance et acheté une Wii U », considère Philippe Lavoué. Le constructeur vient d’ailleurs d’annoncer plusieurs dates de sortie pour 2016, comme Star Fox Zero en avril, ainsi que le jeu de combat Pokkén Tournament et le remake en haute définition de The Legend of Zelda : Twilight Princess au printemps prochain.Actuellement, avec 10,7 millions d’unités écoulées dans le monde, la Wii U est la plus mauvaise vente de l’histoire du constructeur pour une console de salon, loin derrière la GameCube et ses 21 millions d’exemplaires vendus. Nintendo reste malgré tout le premier éditeur de jeu vidéo en France, grâce notamment à la Nintendo 3DS, dont 700 000 pièces se sont encore vendues en 2015. Le constructeur travaille par ailleurs sur une nouvelle machine, surnommée NX. L’entreprise japonaise n’a communiqué aucun détail à son propos, mais les observateurs tablent sur une sortie à Noël 2016.Lire : NX, Ultra 64, Nitro… Petite histoire de Nintendo à travers ses noms de codeWilliam AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.11.2015 à 12h27 • Mis à jour le13.11.2015 à 18h15 | Angela Bolis Etait-ce l’ultime procès de Robert Moor et de son entreprise chimique, Synthron, ou seulement un de plus pour cet homme de 85 ans, déjà condamné quatre fois ? Le PDG a comparu devant le tribunal correctionnel de Tours, jeudi 12 novembre, en son nom propre et comme représentant de cette usine de fabrication de produits chimiques qui cumule, depuis des années, une série d’infractions aux codes de l’environnement et du travail.Au dossier, sept arrêtés de mise en demeure pour non-respect des règles de sécurité de cette installation, classée site Seveso « haut » et installée à Auzouer-en-Touraine (Indre-et-Loire), où sont manipulées des centaines de substances chimiques dont certaines sont cancérogènes, toxiques ou inflammables. Et les reproches pleuvent : stockage anarchique, non-étiquetage des produits, rejets dans la rivière de la Brenne et dans l’atmosphère, absence de formation du personnel aux risques chimiques, recours abusifs aux intérimaires exposés à des substances dangereuses, etc.« Quand on arrive dans cet établissement pour la première fois, on a l’impression d’un site à l’abandon, témoigne à la barre Christophe Simbelie, inspecteur de l’environnement à la direction régionale de l’environnement (Dreal), chargé de suivre Synthron entre 2012 et 2015. Tout est plus ou moins rouillé, des murs en partie écroulés, des carreaux cassés, des peintures dégradées, des anciennes cuves déposées ci et là… » En octobre 2014, un contrôle de la Dreal relève quelque 57 non-conformités sur le site. Ces accusations ne sont pas nouvelles. Lors de son précédent procès, en 2014, M. Moor avait déjà répondu des faits similaires : stockages dangereux, absence de politique de formation, fuites et rejets… Neuf incidents avaient alors été versés au dossier, dont une explosion dans un atelier. L’affaire avait fait l’objet d’une vaste instruction, avec une perquisition de l’usine et du siège de la maison mère, Protex International, par une soixantaine d’enquêteurs, et avait été dépaysée au pôle santé public du tribunal de grande instance de Paris. M. Moor avait été condamné à six mois d’emprisonnement avec sursis et 40 500 euros d’amende.Mais la saga judiciaire de Synthron remonte plus loin encore. En 1988, une explosion fait flamber l’usine. « On s’est retrouvés saupoudrés de cendres, on ne savait pas ce qu’on respirait, on ne savait pas si on pouvait manger nos légumes, se souvient Mireille Hagel, une riveraine, qui se bat depuis plus de vingt-cinq ans sur ce dossier avec des associations de protection de l’environnement. La Brenne est devenue marron-rouge, tous les poissons sont morts. » La ville de Tours, privée d’eau pendant plusieurs jours, est ravitaillée par camions-citernes. L’incident donne lieu, en 1992, à l’un des premiers procès en France lié à l’environnement.Depuis, les incidents se suivent, les procédures administratives et judiciaires aussi. En 2004, nouvelle pollution grave de la Brenne. Lors du procès, quatre ans plus tard, se dessine une nouvelle façon d’évaluer le préjudice environnemental, non plus en se contentant de compter les quantités de poissons morts, mais en prenant en compte toute la faune aquatique, et, selon les juges, le paysage est l’« âme du territoire ».401e fortune de FranceLa répétition des infractions est telle que, d’après Serge Atico, du Bureau national du suivi des installations classées, cité à l’audience, Synthron est au premier rang du nombre de procédures engagées contre des sites Seveso en France. La deuxième place étant occupée par Protelor, autre usine du groupe Protex International. Niant toute responsabilité, M. Moor se dit assailli par « les demandes de la Dreal, ridicules et irréalistes, avec des délais trop courts ». « Il y a un nouveau texte par semaine pour la protection environnementale, on n’arrive pas à suivre. »L’octogénaire, 401e fortune de France, à la tête d’un groupe familial affichant 160 millions d’euros de chiffre d’affaires, a été décrit à l’audience comme un patron tout-puissant et omniprésent, qui n’investit dans la sécurité qu’en tout dernier recours. « Payer 395 000 euros d’amendes en dix ans, ou investir quelques millions d’euros pour se mettre en conformité… N’avez-vous pas pris finalement une décision rationnelle d’un point de vue économique ? », interroge l’avocat des parties civiles. Le procureur a requis une amende de 491 000 euros pour Synthron et de 216 500 euros pour M. Moor, avec une interdiction de gérer une société pendant cinq ans. Le jugement a été mis en délibéré.Angela BolisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.11.2015 à 11h39 • Mis à jour le13.11.2015 à 12h20 | Romain Geoffroy La décision de l’Union européenne, mercredi 11 novembre, d’étiqueter les produits israéliens issus des territoires palestiniens occupés a provoqué la colère d’Israël. Le gouvernement de droite de Benyamin Nétanyahou craint que la mesure européenne ne « soutienne et encourage » le mouvement international Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS) contre l’Etat hébreu.Lire aussi :Comprendre l’étiquetage des produits fabriqués dans les colonies israéliennesQui est à l’origine de ce mouvement ?En 2005, des militants propalestiniens lancent à travers le monde un appel au « boycott, au désinvestissement et aux sanctions contre Israël ». Le mouvement, inspiré du boycott de l’Afrique du Sud dans les années 1980 et appelé « BDS », s’oppose à l’occupation israélienne par des appels répétés au boycott de compagnies israéliennes et étrangères opérant dans les colonies israéliennes ou dans les territoires occupés.En France, où le mouvement s’est lancé en 2009 après la guerre de Gaza, on compte une cinquantaine d’associations et d’organisations signataires, parmi lesquelles l’Association France Palestine solidarité (AFPS), le Parti de gauche, le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) ou encore ATTAC.Quelles sont ses revendications ?Dans une interview donnée au Monde en juillet, le cofondateur du mouvement, Omar Barghouti, évoquait « trois exigences fondées sur le droit international » : - « La fin de l’occupation israélienne de 1967, ce qui inclut le démantèlement des colonies de Cisjordanie et la destruction du mur » ;- « La fin du système israélien de discrimination juridique à l’égard des citoyens palestiniens d’Israël, système qui correspond aux critères de l’apartheid tels que définis par l’ONU » ;- « L’autorisation pour les réfugiés palestiniens, chassés de force en 1948 et en 1967, de regagner leur domicile ou leur région d’origine, dans le cadre des résolutions de l’ONU sur ce point. »Lire aussi :Omar Barghouti : « Face à Israël, la France est hypocrite »Boycott, désinvestissement, sanctionsLe mouvement mène dans de nombreux pays (Royaume-Uni, Etats-Unis, Belgique, Allemagne, etc.) des actions d’appels aux boycotts commerciaux, universitaires ou culturels pour faire pression sur Israël. Il assure ne pas viser « des personnes ou des groupes en raison de leur origine ou de leur religion juive, ni leurs entreprises ou leurs produits » mais bien « la politique coloniale d’occupation israélienne et ses partisans ».Comme l’indique son nom, le mouvement BDS veut agir sur trois volets.Le boycott : le mouvement veut pousser les consommateurs à ne pas acheter de produits manufacturés en Israël ou dans les colonies.Le désinvestissement : l’organisation mène des actions de lobbying auprès des gouvernements, des institutions et des entreprises pour qu’elles cessent d’investir ou de coopérer économiquement avec l’Etat hébreux. BDS a notamment joué un rôle dans la décision de Veolia de vendre presque toutes ses activités en Israël ou plus récemment dans la décision d’Orange de rompre son partenariat avec l’entreprise israélienne de télécommunications Partner, présente dans les colonies israéliennes.Les sanctions : c’est-à-dire essentiellement la remise en cause des accords économiques de l’Union européenne avec Israël, BDS demandant à l’UE de sanctionner Israël au vu de ses violations du droit international.De longues batailles juridiquesEn France, le mouvement fait l’objet depuis 2010 de poursuites systématiques. En février 2010, Michèle Alliot-Marie, alors ministre de la justice, fait parvenir une circulaire aux procureurs visant les «  appels au boycott de produits israéliens  » et recommandait aux parquets d’apporter «  une réponse ferme  ».Le 20 octobre, la Cour de cassation a confirmé la condamnation par la cour d’appel de Colmar de 14 militants de BDS à 28 000 euros de dommages et intérêts aux parties civiles, ainsi qu’à une amende de 1 000 euros avec sursis pour chacun des militants. Il leur est reproché d’avoir participé à une manifestation dans un magasin Carrefour à Illzach (Haut-Rhin), « appelant au boycott des produits en provenance d’Israël ». Pour la haute juridiction française, le délit de «  provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race, ou une religion déterminée  » est bien constitué.Ces arrêts de la Cour de cassation font de la France l’un des rares pays du monde, et la seule démocratie, où l’appel au boycott par un mouvement associatif ou citoyen pour critiquer la politique d’un Etat tiers est interdit. Plusieurs militants pro palestiniens soulèvent d’ailleurs le fait que tous les appels au boycott ne soient pas traités de la même manière : les appels au boycott contre l’Afrique du Sud du temps de l’apartheid, contre la Birmanie du temps de la junte ou même contre le Mexique au moment de l’affaire Florence Cassez n’ont jamais fait l’objet de poursuites.Le BDS réfléchit actuellement à porter l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme où il souhaiterait invoquer l’article 10 de la convention européenne des droits de l’homme sur la liberté d’expression.Inquiétudes du gouvernement israélienL’impact du BDS sur le plan économique est encore difficilement mesurable. Mais chaque nouvelle campagne ciblant un grand groupe étranger, un supermarché, un annonceur ou un opérateur pour les inciter à ne plus investir en Israël fait connaître un peu plus le mouvement.L’importance réelle du BDS est toujours débattue. « Ça ressemble à un tsunami politique, mais, en réalité, ses militants sont actifs dans pas plus de dix ou douze endroits dans le monde, la plupart en Europe », soulignait au Monde l’expert Eran Shayshon, qui a beaucoup travaillé sur le BDS au sein du Reut Institute, à Tel-Aviv.Lire aussi :Israël face à la menace montante du boycottageTout cela n’empêche pas le gouvernement israélien de s’inquiéter de la montée du mouvement. M. Nétanyahou a récemment dénoncé une « campagne internationale pour noircir la réputation d’Israël ». Pour lui, ceux qui soutiennent le BDS mettent en cause jusqu’à l’existence de l’Etat hébreu.Comment le mouvement a-t-il accueilli la décision européenne ?Les produits concernés par la nouvelle décision européenne d’étiqueter les produits fabriqués dans les colonies représentent « moins de 1 % » du total des échanges commerciaux entre l’UE et Israël, soit 154 millions d’euros en 2014, selon des chiffres de la Commission. L’ambassadeur israélien avait pour sa part évalué les produits visés à « 2 % à 3 % » des exportations israéliennes vers l’UE, soit une valeur à 200 millions de dollars (187 millions d’euros) chaque année.Le Comité national palestinien pour le BDS s’est tout de même réjoui de la décision « qui montre que les gouvernements européens réagissent à l’opinion publique, aux campagnes de la société civile comme à l’intransigeance israélienne ».Mahmoud Nawajaa, le coordinateur général du BDS palestinien, a cependant nuancé ses propos : « Mettre en place quelques étiquettes sur un petit nombre de produits israéliens n’est pas une réponse à la mesure des crimes de guerre israéliens continus. » Même constat pour Imen Habib, animatrice du BDS en France, pour qui cette décision est insuffisante : « Ce que nous demandons c’est l’interdiction pure et simple de ces produits par l’UE. Etiqueter ces produits, c’est légitimer des produits fabriqués dans des territoires occupés considérés comme illégaux aux yeux du droit international. »Romain GeoffroyJournaliste au Monde Audrey Tonnelier C’est (enfin) une bonne nouvelle pour le gouvernement, à moins d’un mois du premier tour des élections régionales. Le produit intérieur brut (PIB) de la France a progressé de 0,3 % au troisième trimestre, a annoncé l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), vendredi 13 novembre. C’est légèrement plus que ce qu’anticipait l’Institut (+ 0,2 %). Dès lors, même si la croissance s’avérait nulle au quatrième trimestre, sa prévision de 1,1 % pour 2015 serait atteinte – ce que les économistes appellent l’« acquis de croissance ». Michel Sapin, le ministre des finances, a saisi l’occasion pour souligner, vendredi matin, que la croissance pour 2015 en France serait « au minimum de 1,1 % ».« C’est un chiffre qui est supérieur à l’hypothèse de 1 % sur laquelle nous avons construit le budget, et c’est le plus haut niveau atteint depuis quatre ans » s’est-il réjoui, allant même jusqu’à déclarer : le pays est « sorti de cette trop longue période de croissance extrêmement faible […]. Cela présage, sans pour autant que ce soit une certitude, une croissance plus élevée pour l’année prochaine ». Le gouvernement table sur une hausse de 1,5 % du PIB en 2016.La consommation, principale moteur de la repriseLa réalité est un peu plus nuancée. Certes, la croissance a rebondi au troisième trimestre. Un soulagement après le zéro pointé enregistré trois mois plus tôt, qui avait traumatisé politiques et économistes et fait douter de la réalité d’une reprise sans cesse repoussée. « Le mouvement de reprise amorcé en 2015 est bien là, même s’il reste modéré » confirme Xavier Timbeau, directeur de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).« On retrouve un rythme de croissance en phase avec les chiffres du climat des affaires » souligne Vladimir Passeron, chef du département de la conjoncture à l’Insee. Ces derniers, qui traduisent le regard porté par les chefs d’entreprises sur la santé de l’économie tricolore, sont en effet revenus à leur moyenne de long terme depuis le mois d’août. Ils ont même atteint en octobre un plus haut depuis août 2011, avant la dernière crise. La consommation, principal moteur de la reprise depuis des mois, continue de se redresser (+0,3 % sur le trimestre), « en ligne avec l’accélération du pouvoir d’achat des ménages », note M. Passeron. Mieux, l’embellie se dessine du côté de l’investissement des entreprises, talon d’Achille de la France depuis la crise. Il a progressé de 0,7 % au troisième trimestre, et l’Insee a revu en hausse les progressions des deux premiers trimestres (+0,8 % et +0,5 %). « L’image devient plus favorable, nous sommes dans une phase d’accélération », note M. Passeron.Les exportations causent une grosse frayeurEn revanche, l’investissement des ménages (dépenses d’immobilier pour l’essentiel) reste le gros point noir. Il poursuit son repli, même moins marqué (–0,5 %). « L’investissement des ménages en produits du secteur de la construction a plongé de 28 % depuis début 2008 ! », calcule Denis Ferrand, directeur général de l’institut de conjoncture Coe-Rexecode.Surtout, les exportations constituent la grosse frayeur de cette publication : jusqu’ici dopées par l’euro faible et les beaux « coups » commerciaux tricolores (aéronautique, naval), elles reculent de 0,6 %, après une hausse de 1,9 % au deuxième trimestre. « Il peut s’agir soit d’une correction après quatre trimestres très dynamiques, soit d’une inversion de tendance en raison du ralentissement des pays émergents », avertit M. Passeron. Une question à laquelle il semble trop tôt pour répondre, même si nombre de commentateurs y voient plutôt le contrecoup des belles ventes de frégates et autres rafales dans les derniers mois. Au global, l’Insee retient « une reprise modérée, même si les chiffres sont plutôt positifs ». C’est tout le paradoxe du redémarrage économique français : malgré un alignement des planètes inédit depuis huit ans (euro faible, taux d’intérêt au tapis, prix du baril de pétrole en chute), la France reste engluée dans une croissance poussive. Elle devrait d’ailleurs continuer d’être à la traîne de ses voisins européens cette année. « Une croissance de 1,1 %, ce n’est pas extraordinaire, c’est toujours moins que celle attendue en zone euro cette année, autour de 1,5 % » rappelle M. Ferrand. « Même compte tenu des aides à l’emploi mises en place par l’Etat, on est à peine sur le niveau qui permet de stabiliser le taux de chômage, » renchérit M. Timbeau. L’économie a tout de même continué à créer des emplois au troisième trimestre : +14 900 dans le secteur marchand.Lire aussi :Consommation, exportations, croissance... le coup d’arrêt de l’économie en graphiques« Impression mitigée »Surtout, explique M. Ferrand, « la reprise reste liée à des phénomènes circonstanciels, consommation notamment ». En dépit de l’amélioration de ce trimestre, la question de l’investissement des entreprises, dont seul le redémarrage pourrait assurer un véritable décollage durable de la croissance, reste posée. Les investissements des chefs d’entreprise de l’industrie ne devraient augmenter que de 1 % cette année, selon la dernière enquête de l’Insee sur le sujet, alors que les patrons prévoyaient encore une hausse de 2 % en juillet. « La décomposition de la croissance a réservé quelques surprises qui laissent, au bout du compte, une impression mitigée. Le rebond manque de vigueur. Il y a des signes qu’une reprise auto-entretenue s’amorce, mais ils restent encore trop timides pour être certain de ce diagnostic », confirme Hélène Baudchon, économiste France chez BNP Paribas.Pour le quatrième trimestre, l’Insee table sur une hausse de 0,4 % du PIB. Quant à la prévision du gouvernement de 1,5 % de croissance en 2016, « cela reste un scénario prudent, de très légère hausse. Si la croissance devait vraiment s’enclencher l’an prochain, on devrait avoir une accélération plus marquée » estime M. Timbeau. La longue convalescence de l’économie tricolore n’a pas encore pris fin.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jacques Follorou La démocratie allemande pourrait-elle servir d’exemple au Parlement français en matière de contrôle des services secrets ? Le travail des différentes instances parlementaires du Bundestag sur les services de renseignements allemands (BND) vient de donner lieu à de nouvelles révélations sur les dérives en matière d’espionnage. Mercredi 11 novembre, la station de radio allemande RBB (Radio Berlin Brandebourg) indiquait que le BND avait surveillé le diplomate allemand Hansjörg Haber alors que la Constitution allemande interdit l’espionnage des citoyens allemands.Cette radio précisait également que Laurent Fabius, ministre français des affaires étrangères, et des membres de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), du FBI américain et de sociétés aux Etats-Unis, figuraient également parmi les cibles. Jeudi, à Malte, en marge d’un sommet sur les migrations, François Hollande a demandé « que toutes les informations soient communiquées, parce qu’on ne peut pas comprendre qu’il puisse y avoir ce type de pratiques entre alliés ». Avant d’ajouter : « Je sais que la chancelière [Angela Merkel] fera tout pour nous dire exactement les circonstances qui ont été celles [qui ont conduit à] écouter un ministre de la République française. »La RBB ne fournit aucune indication sur l’origine de ses sources. En guise de détails, la radio berlinoise se contente d’évoquer une liste de 900 pages de « sélecteurs » (numéros de téléphone, courriels, adresses IP) utilisés par le BND et à laquelle ont eu accès des députés allemands, membres de la commission d’enquête chargée de faire la lumière sur les opérations de surveillance.« La question qui se pose, c’est de savoir si ces agissements ont été le fait des seuls Allemands ou pour le compte d’un service tiers, à savoir la NSA »Selon un membre du Bundestag travaillant sur les questions de renseignement, joint par Le Monde, ces nouveaux éléments seraient extraits de documents recueillis par la commission d’enquête parlementaire créée après les révélations de l’ex-consultant de l’Agence nationale de la sécurité américaine (NSA), Edward Snowden. Ces informations seraient également entre les mains de la délégation parlementaire au renseignement du Bundestag, chargée de suivre le fonctionnement des services secrets et qui devait se réunir vendredi.Au printemps, la presse allemande s’était déjà fait l’écho d’écoutes pratiquées par le BND de pays alliés, dont la France, sans l’aval du gouvernement. Paris était resté discret. Mais Bernard Bajolet, à la tête de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), s’était rendu à Berlin pour obtenir des explications auprès de son homologue du BND. Selon nos informations, il avait troqué le silence officiel contre l’obtention d’informations, portant notamment sur les dessous de la coopération entre le BND et la NSA.« La question qui se pose, relève un responsable de la communauté française du renseignement interrogé par Le Monde, c’est de savoir si ces agissements ont été le fait des seuls Allemands ou pour le compte d’un service tiers, à savoir la NSA. » En effet, des documents, également exhumés par la commission d’enquête parlementaire créée sur les activités de la NSA, et auxquels Le Monde a eu accès, ont montré, en juin, que le BND avait agi pour le compte de la NSA et espionné, notamment, la France, au moins de 2005 à 2008, par l’intermédiaire du groupe de télécommunications Deutsche Telekom.« Rien d’illégal »Les autorités allemandes, accusées de complicité d’espionnage avec la NSA, entre 2005 et 2015, des intérêts économiques et politiques européens, avaient affirmé qu’il était impossible de connaître l’identité des cibles visées. Ces documents de Deutsche Telekom, détenus par la commission d’enquête parlementaire allemande sur les activités de la NSA et révélés par le député Vert autrichien Peter Pilz, attestaient, au contraire, que les grands opérateurs nationaux de télécom européens disposaient des moyens d’identifier les personnes ou entreprises espionnées.A partir de 2005, l’ensemble du trafic intercepté a été renvoyé vers le centre d’interceptions, installé en Bavière, à Bad Aibling. Sur cette base, les opérateurs allemands travaillent aux côtés d’employés de la NSA dans le cadre du JSA (Joint Signal Activity). Interrogé par la commission d’enquête du Bundestag, le directeur du BND, Gerhard Schindler, a indiqué, le 21 mai, qu’il n’y avait rien d’illégal à cela tant que cette collecte ne concernait pas des intérêts allemands.Jacques FollorouJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.11.2015 à 10h26 • Mis à jour le13.11.2015 à 12h54 | Benjamin Barthe (Beyrouth, correspondant) Vendredi 13 novembre, au lendemain d’un double attentat-suicide qui a causé la mort de 43 personnes, dans la banlieue sud de Beyrouth, la totalité des écoles et des universités du Liban devaient rester fermées en signe de deuil.Cette mesure, jamais prise jusque-là en dépit des nombreuses attaques qui ont secoué le pays depuis le début de la crise syrienne, en 2011, témoigne de l’émotion suscitée par l’attaque revendiquée par l’organisation Etat islamique (EI).Il s’agit non seulement de l’action terroriste la plus meurtrière qu’ait connue Beyrouth depuis la fin de la guerre civile, en 1990, mais aussi de la fin d’une accalmie d’un peu moins de deux ans, durant laquelle la capitale libanaise s’était maintenue à l’écart du chaos régional. La dernière attaque d’envergure l’ayant frappée remonte au 19 février 2014, date d’un attentat à la voiture piégée devant le centre culturel iranien, qui avait fait 11 morts. « Je crains que nous revenions à la période des explosions », s’est exclamé le ministre de la santé, Waël Abou Faour, à l’unisson du pessimisme noir qui envahit de nouveau la population beyrouthine.« Bastion des hérétiques »C’est dans une rue commerçante bondée du quartier de Bourj El-Barajneh que le premier kamikaze, circulant sur un deux-roues, a déclenché sa charge explosive. Comme la totalité ou presque de la Dahyé, la banlieue sud de Beyrouth, l’endroit est un fief du Hezbollah, le mouvement chiite libanais. C’est là que réside une partie de sa base sociale et de ses cadres, militaires ou politiques. Quelques minutes après la première détonation, survenue devant un centre communautaire chiite, un second assaillant s’est fait exploser un peu plus loin, au milieu de la foule qui accourrait. Outre les 43 morts, les secouristes ont comptabilisé plus de 240 blessés. Le bilan aurait pu être encore plus lourd car un troisième kamikaze a péri dans une des deux attaques avant de pouvoir actionner sa propre charge.« C’est une stratégie de provocation. L’objectif est de semer la zizanie entre chiites et sunnites au Liban », estime le chercheur libanais Walid ChararaDans son communiqué de revendication, l’EI s’est félicité que les « soldats du califat » aient frappé le « bastion des hérétiques », une référence aux chiites, que les djihadistes considèrent comme des apostats. La haine des extrémistes sunnites à l’encontre du Hezbollah a été avivée par la participation de ses miliciens, à partir de 2012, à la répression du soulèvement anti-Assad en Syrie, qui est à dominante sunnite. Durant l’année suivante et jusqu’au début de l’année 2014, une demi-douzaine d’attentats ont ensanglanté en représailles des secteurs chiites de Beyrouth, l’un d’eux visant même l’ambassade d’Iran, le parrain régional du Hezbollah. Des actions revendiquées par diverses formations djihadistes, telles que les Brigades Abdallah Azzam, un groupuscule pro-Al-Qaida, ou le Front Al-Nosra, la franchise syrienne de l’organisation fondée par Oussama Ben Laden et par l’Etat islamique en Irak et au Levant, l’ancienne appellation de l’EI.Le carnage de Bourj El-Barajneh, dénoncé comme un « acte abject » par le président François Hollande, survient alors que la multinationale terroriste dirigée par Abou Bakr Al-Baghdadi, l’autoproclamé « calife » et « prince des croyants », rencontre des difficultés croissantes. Mardi 10 novembre, avec l’aide de l’aviation russe, l’armée syrienne a réussi à briser le siège de l’aéroport de Koueires, dans le gouvernorat d’Alep, qui était encerclé par l’EI depuis deux ans. Deux jours plus tard, les troupes gouvernementales se sont emparées de la ville de Hader, dans la même région, une importante base du Front Al-Nosra. Quelques centaines de kilomètres plus à l’est, la ville irakienne de Sinjar, sur laquelle flotte le drapeau noir des djihadistes depuis l’été 2014, fait face à une offensive simultanée des peshmergas kurdes et de la coalition anti-EI conduite par les Etats-Unis.L’EI sous pression « Après l’intervention de Moscou, l’Etat islamique est soumis à une très forte pression, décrypte Mario Abou Zeid, analyste au centre Carnegie de Beyrouth. Les bombardements russes ont redonné une capacité offensive au régime syrien, qui commence à grignoter le territoire de l’EI. » Dans ses objectifs, même si le mode opératoire diffère, l’attaque des secteurs chiites de Beyrouth s’apparente à la destruction en vol, le 31 octobre, du charter russe reliant Charm El-Cheikh à Saint-Pétersbourg, qui a été revendiquée par la filiale égyptienne de l’EI. Même si les enquêtes n’ont pas encore conclu catégoriquement à un attentat, les indices recueillis jusque-là, et notamment les enregistrements des boîtes noires, incitent à penser que l’avion a été victime d’une bombe placée en son sein.Affaibli dans son pré-carré syro-irakien, l’EI riposte sur un autre terrain, en se vengeant sur les alliés du régime syrien, la Russie comme le Hezbollah. Il fait la démonstration que sa capacité de représailles reste intacte et agite le spectre d’un nouveau cycle d’attentats, pour peu que l’offensive anti-EI continue à progresser. « C’est une stratégie de provocation, estime le chercheur libanais Walid Charara. L’objectif est de semer la zizanie entre chiites et sunnites au Liban. »Pour l’instant, le tissu social libanais a étonnamment résisté à ces coups de boutoir, en dépit de quelques flambées de violence ici et là. Ce petit miracle est notamment dû aux consignes que les deux grandes coalitions politiques du pays – « le 14 mars », à dominante sunnite, et le « 8 mars », à dominante chiite – ont données aux différents services de sécurité, qui sont souvent proches de l’un ou de l’autre camp, pour lutter en commun contre la menace terroriste. Cette coordination a permis d’éviter de nombreux bains de sang. Mais face à un ennemi aussi déterminé que l’EI, le sans-faute est impossible.Regarder l’infographie interactive : Syrie : les ennemis de mes ennemis.. Benjamin Barthe (Beyrouth, correspondant)Correspondant au Proche-OrientSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Romain Geoffroy et Gary Dagorn L’incident sur le plateau de Jean-Jacques Bourdin a fait grand bruit : Myriam El Khomri, ministre du travail depuis la rentrée 2015, n’a pas su répondre à une question simple portant sur le renouvellement des contrats à durée déterminée (CDD).Lire sur Les Décodeurs :Petit précis de droit du travail à l’attention de la ministre du travailQuelques jours plus tard, dans un autre registre, l’animateur Benjamin Castaldi a été moqué à son tour pour avoir affirmé lors de l’émission « On n’est pas couché » que le smic s’élevait à 1 800 euros net mensuels. On se souvient aussi de la députée (LR) Nathalie Kosciusko-Morizet, qui estimait à 4 euros le prix du ticket de métro le 24 février 2012 sur Europe 1, alors qu’elle était porte-parole de la campagne de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle.La tactique est aisée : demander au débotté à une personnalité le prix du litre de lait ou d’un autre bien de consommation courante, qu’il est en général incapable de citer.Pourtant, s’il est toujours facile de critiquer ces personnalités « coupées des réalités de la vie quotidienne », ferions-nous mieux ? Ce quiz vous propose de vérifier vos connaissances de base sur le coût de la vie et les revenus en France. Evidemment, vous pouvez vous aider d’Internet, mais cela réduit l’intérêt.Gary DagornJournaliste au MondeRomain GeoffroyJournaliste au Monde 13.11.2015 à 06h52 • Mis à jour le13.11.2015 à 13h10 | Soren Seelow Personne ne connaît son nom. Dans le dossier d’instruction de l’attentat de Karachi, qui a fait quinze morts dont onze employés français de la Direction des constructions navales (DCN) le 8 mai 2002 au Pakistan, il apparaît sous son seul alias : « Verger ». Verger est un ancien agent de la Direction de surveillance du territoire (DST), l’ancêtre de la DGSI. Il n’avait encore jamais été entendu par la justice. C’est désormais chose faite. A la faveur d’un tour de passe-passe inédit, les magistrats instructeurs sont parvenus à contourner le secret-défense qui leur est opposé depuis le début de cette enquête.DEPUIS 2009, LE JUGE MARC TRÉVIDIC CHERCHE À SAVOIR SI LE MOBILE POLITICO-FINANCIER A ÉTÉ VOLONTAIREMENT ÉTOUFFÉ AU PROFIT DE LA PISTE ISLAMISTELe témoignage de Verger, que Le Monde a pu consulter, a été déclassifié par le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, le 23 octobre. Il vient confirmer des informations longtemps tues par les responsables des services de renseignement : la DST, chargée en 2002 de l’enquête sur l’attentat, avait bel et bien travaillé dès les années 1990 sur un certain Ali Ben Moussalem, aujourd’hui considéré comme un personnage clé de l’affaire.Depuis 2009, le juge Marc Trévidic – chargé de l’enquête jusqu’à son départ du pôle antiterroriste en août 2015 – cherche à savoir si la DST a enquêté sur cet homme et le lui a caché. En d’autres termes si le mobile politico-financier a été volontairement étouffé au profit de la piste islamiste. Les anciens responsables des services qu’il a auditionnés sur ce sujet se sont systématiquement retranchés derrière le secret-défense. Et ses innombrables requêtes en déclassification concernant Ali Ben Moussalem se sont jusqu’ici heurtées à la même réponse : la DGSI, qui a succédé à la DST, ne retrouve aucune trace de ce travail dans ses armoires.Ce cheikh saoudien était à la tête d’un réseau d’intermédiaires – dont faisait partie Ziad Takieddine – imposé par le gouvernement Balladur dans plusieurs marchés d’armement en 1994 : la vente des sous-marins français Agosta au Pakistan et des frégates Sawari II à l’Arabie saoudite. Il est le pivot de la thèse selon laquelle l’attentat serait une mesure de rétorsion après l’interruption des commissions prévues par ces contrats. Quelques mois après son accession à la présidence de la République en 1995, Jacques Chirac avait décidé de mettre fin aux versements, qu’il soupçonnait d’avoir financé la campagne de l’ancien premier ministre devenu son rival dans la course à l’Elysée.Ali Ben Moussalem – qui est mort en 2004 – est considéré comme la principale victime de cette décision, avec un préjudice estimé à 120 millions d’euros. Ses connexions avec les services secrets pakistanais et la mouvance terroriste en font, pour les tenants de la thèse politico-financière, un suspect potentiel.Lire aussi :Attentat de Karachi : comment Bernard Cazeneuve a permis de contourner le secret-défense« Merci pour la France, elle vous le rendra »Le témoignage de Verger ne suffit pas à étayer le mobile financier de l’attentat. Il confirme en revanche que le renseignement intérieur a bien observé des transactions entre Ben Moussalem et des membres du gouvernement Balladur dans les années 90. La scène qu’il relate a été immortalisée par des « sous-marins » de la DST, des véhicules placés devant la boutique Arije – qui occupait le rez-de-chaussée de la permanence de campagne de Balladur à Paris – en face de l’hôtel Prince de Galles, propriété de Ben Moussalem :« En 1994-1995, je me suis intéressé aux activités de cheikh Ali Ben Moussalem et de son bras droit, Ziad Takieddine. Gérard Willing [le correspondant de la DST dont Verger était l’officier traitant] m’avait indiqué que la boutique Arije était une plaque tournante de trafics en tout genre et d’armes en particulier. La DST a placé cette boutique sous surveillance. A notre grande surprise, la campagne électorale étant lancée, nous avons observé que des membres du parti républicain de François Léotard [ministre de la défense du gouvernement Balladur] se rendaient dans l’immeuble abritant Arije. (…) Donnedieu de Vabres [chargé de mission auprès de François Léotard] aurait rencontré Ben Moussalem à l’hôtel Prince de Galles. Ce dernier lui aurait remis deux valises, pleines, selon Gérard Willing, d’argent. Donnedieu de Vabres aurait alors remercié Ben Moussalem en lui disant : “Merci pour la France, elle vous le rendra.” »Aucune trace de cette surveillance n’a été retrouvée dans les archives de la DGSI. Ce témoignage tend ainsi à confirmer les soupçons des parties civiles, convaincues depuis des années que l’appareil d’Etat leur cache la vérité. « Soit la DGSI ment à la justice et à son ministre de tutelle, soit les souvenirs de cet épisode peu reluisant de la rivalité entre Chirac et Balladur ont été détruits », explique Me Marie Dosé, avocate de plusieurs parties civiles.Durant les sept premières années de l’instruction, une seule piste a été creusée par la DST : celle d’un attentat perpétré par la nébuleuse Al-Qaida. Il faudra attendre 2008 – et la divulgation par la presse d’un rapport confidentiel commandé par la DCN dès septembre 2002, le rapport « Nautilus » – pour que la piste d’une vengeance liée à l’arrêt des commissions s’impose comme une alternative.Lire aussi : Affaire de Karachi : si vous avez raté un épisodePendant six ans, le juge Marc Trévidic se heurtera au secret-défense opposé par les témoins qu’il auditionne. Faisant suite à de multiples demandes d’actes déposées par Me Dosé, il requiert en 2012, 2013 et 2014 la déclassification des notes de la DST sur Ben Moussalem. Il n’obtiendra qu’un seul document : l’analyse d’un article du quotidien suisse Le Temps, copieusement caviardée et ne présentant aucun intérêt pour l’enquête.Les déclarations de Verger confirment – pour partie – celles du seul acteur de ce dossier à s’être montré prolixe sur le travail réalisé par la DST durant cette période : Gérard Willing. Cet « honorable correspondant » de la DST a affirmé dans le bureau du juge, le 28 janvier 2013, avoir enquêté sur Ben Moussalem dès 1994 et en avoir rendu compte à Verger, son officier traitant. Il précisait encore avoir transmis une note étayant la piste politico-financière cinq jours après l’attentat.« Non – Non plus – Non plus – Non »Son témoignage a depuis été régulièrement contesté – voire discrédité – par plusieurs anciens responsables de la DST. Aucune trace de son travail n’a jamais été retrouvée. Afin de vérifier ses assertions, le juge Trévidic a envoyé le 6 mai des questionnaires à remettre à cinq témoins qu’il n’avait pu entendre ou qui s’étaient retranchés derrière le secret-défense. Les réponses à ces formulaires ont été envoyées directement au ministre de l’intérieur – sans passer par le cabinet du juge – afin que le secret-défense ne puisse lui être opposé. A charge ensuite pour le ministre de les classifier, pour les déclassifier dans la foulée, ce qui est chose faite depuis le 23 octobre.Les destinataires de ces questionnaires étaient : Jean-Louis Gergorin (ancien directeur de la stratégie du groupe Matra), Raymond Nart (ancien directeur adjoint de la DST), Eric Bellemin-Comte (ancien chef du service de la DST chargé des contacts avec Gérard Willing), Jean-Jacques Pascal (ancien directeur de la DST) et le fameux Verger. Le seul à avoir fait état dans ses réponses d’un travail sur Ben Moussalem est celui dont l’identité demeure à ce jour un mystère. Interrogé sur l’existence de cet agent, l’ancien directeur adjoint de la DST, Raymond Nart, affirme pourtant que l’alias « Verger » ne lui évoque « aucun souvenir ».Eric Bellemin-Comte – aujourd’hui conseiller auprès du coordinateur national du renseignement à l’Elysée – continue lui aussi d’assurer que, « de mémoire », aucun travail n’a été effectué sur Ben Moussalem par son service. Quant à Jean-Jacques Pascal, ses réponses sont une succession de variations lapidaires sur le thème de la négation :« J’ignore tout de Monsieur Gérard Willing – Non – Non plus – Non plus – Non – J’en ignore tout – Je ne connais pas le Cheikh Ali Ben Moussalem – Rien – Non. »Treize ans après les faits, cet ancien patron de la DST continue de se dire convaincu, « à tort ou à raison », que l’attentat est le fait de « la mouvance taliban ».Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles Paris (Washington, correspondant) et Simon Roger A moins de trois semaines de la conférence des Nations unies sur le climat (COP21), John Kerry refroidit l’optimisme de la France. Dans un entretien au Financial Times, jeudi 12 novembre, le secrétaire d’Etat américain a indiqué que l’accord de Paris « ne sera certainement pas un traité ». « Il n’y aura pas d’objectifs de réduction [des émissions de gaz à effet de serre] juridiquement contraignants, comme cela avait été le cas à Kyoto. »Les propos du secrétaire d’Etat – dans la droite ligne d’une position maintes fois affirmée par le deuxième pays le plus émetteur après la Chine – n’ont pas suscité la controverse à Washington mais ont froissé les autorités françaises qui assureront la présidence de la COP à partir du 30 novembre. L’accord attendu à Paris pour contenir le réchauffement sous le seuil des 2 °C sera « contraignant ou il n’y aura pas d’accord », a réagi François Hollande depuis La Valette (Malte), où il participait à un sommet sur la crise migratoire. « J’ai eu mon ami Kerry hier, a commenté, jeudi, le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius. On peut discuter de la nature juridique de l’accord (…) en revanche, le fait qu’un certain nombre de dispositions doivent avoir un effet pratique est une évidence. » Le futur président de la COP21 a peu goûté la formulation de son homologue qui « aurait pu être plus heureuse ».Washington tient à éviter la dénomination de traitéLe débat ravivé par M. Kerry renvoie à une double interrogation, sur la forme juridique et sur le niveau de contraintes de l’accord qu’espèrent sceller à Paris les 195 pays de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). En 2011, à Durban, en Afrique du Sud, mandat a été donné aux négociateurs de signer un accord universel sur le climat à l’horizon 2015. Mais le document de Durban ne donne pas d’indication sur la forme juridique de cet accord. Il précise seulement que le texte devra être « un protocole, un autre instrument juridique ou un accord avec force de loi ».Lire aussi :Tout comprendre aux négociations climatiquesWashington tient à éviter la forme du traité pour s’épargner une épreuve de force incertaine avec le Congrès. Un traité est obligatoirement soumis au Sénat et doit être approuvé par une majorité des deux tiers avant d’entrer en vigueur. Or les républicains en ont pris le contrôle en 2014 après avoir consolidé leur majorité à la Chambre des représentants. Barack Obama n’a aucune chance de recueillir leur assentiment sur le climat. Le Parti républicain a critiqué les engagements américains de réduction de gaz à effet de serre, en estimant qu’ils allaient pénaliser l’économie nationale. De nombreux candidats à l’investiture républicaine pour la présidentielle de 2016 défendent des positions climatosceptiques, comme Donald Trump, ou militent pour l’exploitation des énergies fossiles américaines, qu’il s’agisse du charbon, du gaz ou du pétrole.Les Etats-Unis ne semblent pas prêts non plus à accepter un protocole. L’expérience du protocole de Kyoto a montré ses limites. Adopté en 1997 et entré en vigueur en 2005, il imposait pour la première fois des réductions d’émissions aux pays développés et prévoyait un mécanisme d’« observance » susceptible d’infliger des sanctions aux pays ne respectant pas leurs engagements. En théorie seulement, puisque Washington n’a jamais ratifié le protocole de Kyoto. Adopté par l’administration Clinton alors au pouvoir, sa ratification avait été retoquée par le gouvernement de son successeur républicain, George W. Bush. « Accord hybride »Pour franchir l’obstacle, M. Obama pourrait privilégier la voie de l’executive agreement, une forme de décret présidentiel. En cas d’échec, l’accord de Paris se résumerait à une simple déclaration internationale, vidée de toute substance juridique.« Les Etats-Unis soutiennent le principe d’un accord partiellement juridiquement contraignant », a expliqué à la presse un haut responsable américain, le 10 novembre, à l’issue de la pré-COP qui réunissait à Paris les ministres de quelque 70 pays de la CCNUCC. Un « accord hybride », prévoyant des contraintes sur le suivi des promesses faites par les pays, mais pas sur les objectifs chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre.« La contrainte, ce sera l’obligation de transparence et l’effet de réputation », a rappelé de son côté Laurence Tubiana, la principale négociatrice pour la France. A défaut de sanctions – comme il en existe au Conseil de sécurité de l’ONU ou à l’Organisation mondiale du commerce, qui dispose d’un organe de règlement des différends –, les pays mettront à profit l’état des lieux prévu tous les cinq ans pour juger de leur sincérité respective à lutter contre le réchauffement climatique. « Ce mécanisme de suivi de la bonne application des accords existe déjà dans la convention d’Aarhus sur l’accès aux informations environnementales, par exemple, rappelle le juriste Laurent Neyret. Cela assure une certaine vigilance. »Les Etats-Unis ne font pas mystère de leur volonté d’aboutir à un accord à Paris. Le 10 novembre, lors d’un déplacement à la base militaire et à la Old Dominion University de Norfolk, M. Kerry avait insisté sur ses engagements en faveur de l’environnement dès le début de sa carrière politique, dans le Massachusetts, et sur les conséquences déjà perceptibles sur la place de la montée des eaux.Lire aussi :Le legs climatique de Barack ObamaM. Kerry, qui avait annoncé à cette occasion la création d’un groupe de travail visant à intégrer les conséquences du réchauffement climatique dans la définition des objectifs stratégiques américains, avait évoqué l’enjeu que représente la conférence de Paris. « Je ne vous dirai pas qu’un accord global permettra à coup sûr de supprimer les menaces posées par le réchauffement climatique, mais la vérité est que nous ne les éliminerons pas sans un accord à Paris », avait-il dit.Simon RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterGilles Paris (Washington, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bruno Philip (Rangoun, envoyé spécial) La victoire du parti d’Aung San Suu Kyi aux élections législatives du dimanche 8 novembre a beau être écrasante, il reste à déterminer vers quelle sorte de démocratie se dirige ce pays si singulier, qui ne « ressemble à rien d’autre », comme disait Rudyard Kipling. L’écrivain britannique, même s’il ne passa que quelques jours en Birmanie en 1890, était né à Bombay, connaissait son Asie et, même si ce fut de prime abord la beauté des Birmanes qui le charma et lui inspira son célèbre poème Mandalay, il comprit rapidement que ce pays charnière entre Inde, Chine et Siam était bien différent.En termes contemporains, on pourrait dire de la Birmanie qu’elle est la nation de l’imprévisible. Qu’attendre d’ailleurs d’un pays où l’on roule à droite avec le volant placé à droite comme dans les pays où l’on roule à gauche ? Nul doute que la déroute que vient de subir la formation politique du pouvoir, de l’armée et du président Thein Sein, le Parti de l’union solidaire et du développement (USDP), vient de montrer l’immense attachement à la démocratie et à la liberté de la plupart des quelque trente millions d’électeurs birmans qui se sont rendus aux urnes le 8 novembre. Ainsi que leur vénération d’Aung San Suu Kyi, Prix Nobel de la paix 1991, pour laquelle le raz de marée en faveur de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (NLD), est une belle revanche contre ces généraux qui ont monopolisé le pouvoir durant un demi-siècle. Le président américain Barack Obama a félicité à la fois l’opposante et le président sortant Thein Sein, la première pour ses « efforts et sacrifices constants », le deuxième pour avoir mené des « réformes courageuses ».La Birmanie a une terrible et tragique histoire derrière elle : en 1962, le chef d’état-major des armées, Ne Win, fomente le premier coup d’Etat. Le général est un homme étrange, fantasque, cruel et capricieux qui lance son pays sur la « voie birmane du socialisme ». Une voie qui, comme le pays, ne ressemble à rien d’autre. La Birmanie roule sur cette route, puis s’enfonce dans la pauvreté et la répression. Le tyran se fait soigner à Vienne pour troubles mentaux, tire au revolver dans son miroir pour délivrer son image qu’il croit kidnappée par les nat, les « esprits ». Il se baigne dans le sang de dauphins pour se fortifier et, une nuit, il est aperçu sur un pont, habillé, marchant en arrière pour conjurer le sort, ainsi que le lui avait conseillé son astrologue.Mis à l’écart après le mouvement prodémocratique de 1988, écrasé par l’armée – cette répression a sans doute fait des milliers de morts –, Ne Win est remplacé par d’autres généraux. S’ils ne sont pas fous, ils sont tout aussi cruels et superstitieux. Ils ne lâcheront leur emprise qu’en 2011, date de l’autodissolution de la junte. Parce que ce sont ces mêmes militaires qui ont formé l’actuel gouvernement et entendaient diriger le pays vers la voie d’une « démocratie disciplinée », l’armée ne va renoncer ni à ses prérogatives, ni à son obsession de la « stabilité nationale », ni à son contrôle sur les ministères-clés du prochain gouvernement.« Réconciliation nationale » Dans le système en place, 25 % des sièges des deux chambres du Parlement sont réservés à des officiers. Le chef d’état-major des armées, le général Min Aung-Hlaing, qui s’est déclaré prêt jeudi 12 novembre à coopérer avec Aung San Suu Kyi, continuera à nommer les détenteurs de portefeuilles névralgiques : défense, intérieur et ministère des frontières. Ce dernier est important de par sa fonction stratégique et parce que, dans les confins frontaliers dont il s’occupe, vivent les turbulentes minorités ethniques (30 % de la population).Le 15 octobre, un cessez-le-feu national a été signé entre le gouvernement et huit groupes séparatistes armés des ethnies. Mais treize autres guérillas ont été les grandes absentes de ce compromis historique, alors que les combats continuent entre l’armée et les maquisards dans plusieurs Etats. Au lendemain du scrutin, hélicoptères et artillerie ont bombardé des régions tenues par une guérilla de l’ethnie Shan, où 6 000 villageois ont fui les combats depuis octobre. Cette nouvelle Birmanie « démocratique » va donc faire face à de nombreuses inconnues. Comme vient de le dire au New York Times l’écrivain et expert Thant Myint-U – petit fils de U Thant, l’ancien secrétaire général des Nations unies qui fut, en 1961, le premier non-Européen à occuper cette fonction –, « ce scrutin était simplement une élection pour une place dans un gouvernement dont le pouvoir sera partagé avec l’armée »…La « Lady » fait preuve d’une bonne volonté certaine. Elle a écrit jeudi au chef des armées, proposant de le rencontrer « à la date qui lui conviendra » au nom de la « réconciliation nationale ». Mais on ne sait pas quel poste va occuper Aung San Suu Kyi. En vertu d’un article de la Constitution, elle ne peut pas devenir chef de l’Etat car elle a été mariée à un étranger. D’ici à mars 2016, avant que les deux nouvelles chambres du Parlement – et donc les militaires qui y siègent – élisent un nouveau président, la NLD va devoir choisir un candidat dans le parti. Mais il sera vraisemblablement un inaugurateur de chrysanthèmes façon IVe République française…« Le prochain président devra comprendre parfaitement qu’il n’aura aucune autorité et devra se plier aux décisions prises par le parti », a également affirmé la « Lady ». Ainsi parle Aung San Suu Kyi la victorieuse. Mais si elle a gagné, reste à savoir de quoi sa victoire est le nom.Bruno Philip (Rangoun, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Le politologue Thomas Guénolé a été remercié par la station de radio RMC, où il tenait une chronique dans la matinale animée par Jean-Jacques Bourdin, a révélé Arrêt sur Images. En cause : un billet, diffusé mardi 17 novembre, évoquant des dysfonctionnements de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) lors des attentats du 13 novembre, notamment au Bataclan. Des affirmations qui ont depuis été contestées, par le ministère de l’intérieur notamment.« Boycott punitif »Pour M. Guénolé, RMC a réagi à un « boycott punitif » de la part du ministère, à des « pressions proches d’une censure ». Le chroniqueur affirme au Monde que l’email reçu de la direction de la rédaction de la radio invoque les conséquences de sa chronique pour le travail de ses collègues : « Le ministère et tous les services de police invités à l’antenne depuis mardi ont refusé de venir sur RMC en raison des inexactitudes de ta chronique. La plupart des sources policières de nos spécialistes se sont tues depuis mardi », dit le courriel, selon lui.Dans la chronique incriminée, M. Guénolé disait : « Le 13 novembre, les brigades d’intervention manquaient gravement d’hommes et de moyens. » « Quand les fusillades éclatent, il n’y a que trois fonctionnaires de garde ce soir-là à la BRI », ajoutait-il, soutenant ensuite que lors des interventions, certains policiers avaient manqué de gilets pare-balles lourds, par exemple. Ou que le manque de personnels de la BRI avait obligé des agents de la brigade anticriminalité (BAC) à intervenir, alors que ce n’était pas leur vocation.Aujourd’hui, le politologue affirme qu’il s’était « distancié » des faits, dans ses propos : il avait évoqué en début de chronique les « accusations de dysfonctionnements qui s’accumulent dans la presse », insiste-t-il, même si, dans le passage en question, il ne citait pas de source particulière. Il rappelle aussi qu’en conclusion il demandait une commission d’enquête parlementaire pour faire la lumière sur ces questions. Si ces faits étaient avérés, les responsables des forces de police, ainsi que le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, devraient démissionner, disait M. Guénolé.« Accusations graves, non vérifiées »« RMC dit que j’ai porté des “accusations graves, non vérifiées”, mais la construction de ma chronique était de dire qu’il fallait les vérifier », se défend-il.Cette chronique a été vivement contestée, notamment par la conseillère spéciale de Bernard Cazeneuve, Marie-Emmanuelle Assidon, sur Twitter. En fait, Thomas Guénolé a reconnu s’être appuyé sur un article de la publication professionnelle La Lettre A, sans le citer. S’il a admis à un moment depuis sur Twitter que l’article était « faux », M. Guénolé note aujourd’hui « l’absence de démenti officiel, à sa connaissance ». Selon lui, les syndicalistes policiers qui ont réfuté ses arguments dans un article d’Arrêt sur images ne démentent pas le point précis des personnels de garde le vendredi soir. De son côté, La Lettre A a défendu son approche sur Twitter : « L’article salue le travail de #BRI et précise aussi le nombre de policiers d’astreinte. »« Editorialiste grande gueule »Dans un récent portrait, Libération décrivait M. Guénolé comme un « politologue pressé », par ailleurs consultant pour un cabinet de conseil. Il s’y disait « ni de droite, ni de gauche et anti-FN ». Après être intervenu dans les médias comme politologue, notamment sur le centre et la droite, il est devenu récemment chroniqueur, plutôt engagé et touche-à-tout. Il a signé un livre sur les banlieues.En licenciant M. Guénolé, RMC (qui appartient au groupe NextRadioTV, également propriétaire de BFM-TV) ne risque-t-elle pas de donner l’impression de se plier aux arguments du ministère de l’intérieur, en pleine période d’état d’urgence ? Une source au sein de la radio affirme que les chroniques de M. Guénolé avaient déjà suscité des critiques en interne. Ce que M. Guénolé ne conteste pas : « On me dit que je donnais trop mon opinion dans mes chroniques. Certes, il y a eu d’abondantes discussions et tensions sur le contenu de mes chroniques, mais c’était dans le cadre de la relation d’un éditorialiste grande gueule et d’un rédacteur en chef. »A RMC, une source souligne elle qu’avec Jean-Jacques Bourdin, Hervé Gattegno ou « Les Grandes Gueules », la station ne saurait être taxée de complaisance.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.11.2015 à 12h37 • Mis à jour le23.11.2015 à 12h51 | Sandrine Cassini L’Etat sera désormais intraitable avec les mauvais payeurs. C’est le message qu’a voulu faire passer Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, en annonçant, lundi 23 novembre au matin, un train de mesures destinées à réduire les délais de paiement en France. Malgré l’entrée en vigueur en mars 2014 de la loi Hamon, censée forcer les entreprises à payer dans un délai compris entre quarante-cinq et soixante jours, le fléau n’a en effet cessé de grandir.En un an, les retards de paiements par rapport aux obligations légales se sont allongés de presque quatre jours, atteignant 13,9 jours pour les PME et 12,1 jours pour les grands comptes, selon le cabinet de recouvrement de créances, ARC. D’après le ministère de l’économie, seulement un tiers des entreprises règle ses factures en temps et en heure, ce qui génère un trou de trésorerie de 15 milliards d’euros pour les TPE-PME.Pour contenir le phénomène, le ministre compte d’abord sur les commissaires aux comptes des entreprises. Ces derniers pourront désormais indiquer, dans leurs rapports de gestion, les délais de paiement en cours, autant du côté du client que de celui du fournisseur. Le décret à ce sujet, initié par Arnaud Montebourg lorsqu’il était à Bercy et attendu depuis un an, a enfin été signé par M. Macron.Critique récurrente à l’encontre de l’EtatLe ministre a également réactivé l’Observatoire des délais de paiement, mis en sommeil après la démission de son ancien président, l’économiste Jean-Hervé Lorenzi, à l’automne 2014. Ancienne médiatrice du crédit, Jeanne-Marie Prost, a été chargée de prendre sa suite. La mission de l’Observatoire sera élargie au secteur public. M. Macron a décidé de répondre à une critique récurrente formulée à l’encontre de l’Etat, connu pour être un mauvais payeur. Les retards de paiement des grandes collectivités atteignent jusqu’à vingt jours, et ceux de certains ministères seize jours, reconnaît Bercy.Le ministre a annoncé que l’Etat, qui s’est engagé à payer ses fournisseurs dans un délai maximum de dix jours d’ici à 2017, contre trente jours actuellement, pourrait également être passible d’amendes en cas de manquement. Enfin, le ministère a créé un guichet unique en fusionnant la médiation inter-entreprises, chargée d’aider clients et fournisseurs à régler leurs différends, à celle dévolue au secteur public.M. Macron compte aussi sur la mauvaise publicité pour décourager les hors-la-loi.Mais la mesure la plus spectaculaire réside dans la révision à la hausse de la sanction maximale infligée par l’administration aux payeurs récalcitrants. Le ministre de l’économie a porté ce plafond à 2 millions d’euros, contre 375 000 euros actuellement. M. Macron compte aussi sur la mauvaise publicité pour décourager les hors-la-loi. Ainsi, toutes les sanctions seront publiques. Joignant l’acte à la parole, Bercy a révélé le nom de cinq mauvais payeurs lourdement sanctionnés par la Direction générale à la concurrence (DGCCRF). Une première depuis l’instauration de la loi Hamon.Numericable-SFR essuie la plus lourde peine. L’opérateur télécoms a reçu le maximum des sanctions prévues par les services de la répression des fraudes, à savoir deux amendes de 375 000 euros, l’une au nom de SFR, l’autre de Numericable. Airbus Helicopters s’est également vu infliger 375 000 euros d’amende, tandis que l’entreprise de charcuterie Paul Prédault devra s’acquitter de 100 000 euros, et la Comasud, une société de matériel de construction, de 87 500 euros.Lire aussi :L’appel à l’aide des fournisseurs de Numericable-SFRAirbus Helicopters s’insurgeVisiblement marri de voir son nom jeter en pâture, Airbus Helicopters a déjà saisi le tribunal administratif, et s’insurge contre une sanction jugée « totalement disproportionnée », selon un communiqué publié lundi 23 novembre. Il assure que le retard pris n’est « que » de huit jours, et ne concerne qu’un nombre « très limité » de factures. De son côté, Numericable-SFR, qui n’a pas fait appel de la décision, tente de minimiser la sanction, en indiquant qu’elle reflète « une situation passée », dit un porte-parole. Ces retards feraient « suite au rapprochement des deux sociétés et la nécessaire remise à plat de certaines méthodes héritées du passé. Aujourd’hui, Numericable-SFR a normalisé ses relations avec ses partenaires et fournisseurs », assure l’opérateur.« Nous n’avons plus reçu de factures en souffrance depuis fin juillet. SFR a redressé la barre », confirme le médiateur inter-entreprises, Pierre Pelouzet, qui, au printemps, avait joué les arbitres entre l’opérateur et ses fournisseurs. Mais la fin de la médiation ne signifie pas la fin des problèmes. Selon nos informations, certaines sociétés de services informatiques et centres d’appels, prestataires de SFR-Numericable, connaissent toujours de grandes difficultés à obtenir le règlement de leurs factures. Sans pour autant se résoudre à faire appel au médiateur. « Les entreprises sont tétanisées à l’idée même de relancer leurs clients », explique Denis Le Bossé, à la tête du cabinet ARC. « Il faut que l’entreprise vienne nous saisir. C’est la limite de l’exercice », reconnaît M. Pelouzet.Lire aussi :Les retards de paiement au plus haut depuis 10 ansEn un an, le médiateur a traité 250 dossiers liés à des problèmes de paiement, avec un taux de réussite de 80 %. De son côté, la DGCCRF a contrôlé 2 249 entreprises et prononcé 110 sanctions, pour un total de 3,5 millions d’euros. Depuis l’entrée en vigueur de la loi Hamon, le montant des amendes atteint 6,3 millions d’euros. Un début mais une goutte d’eau au regard de l’ampleur du phénomène, selon le cabinet ARC. « Il y a des dizaines de milliers d’entreprises, des grands comptes mais aussi beaucoup de PME, qui instaurent des rapports de force en ne payant pas leurs fournisseurs. Ces chiffres signifient soit que tout va bien, soit que les contrôles sont mal ciblés », estime M. Le Bossé.Les délais de paiementLes délais de paiement ont été plafonnés par la loi de modernisation de l’économie de 2009, elle-même renforcée par la « loi Hamon » de 2014. D’une manière générale, les entreprises sont tenues de régler leurs fournisseurs dans un délai de soixante jours maximum à compter de la date d’émission de la facture. En parallèle, il existe un autre délai, baptisé « 45 jours fin de mois », qui court à partir de la fin du mois après émission de la facture, pour une période de quarante-cinq jours. Ce dernier délai doit être inscrit dans le contrat.Sandrine CassiniJournaliste au Monde 23.11.2015 à 11h47 • Mis à jour le23.11.2015 à 14h22 | Les Décodeurs « L’un des terroristes a été filmé dans le métro en train de frauder. Cela commence par là. » Cette phrase, attribuée à la candidate des Républicains en Ile-de-France, Valérie Pécresse, a eu son petit succès ce week-end, notamment sur les réseaux sociaux, où l’on s’est copieusement moqué de cet amalgame facile, sur le mode « qui vole un œuf vole un bœuf ». L’argument permet aussi de relier les élections régionales (puisque les transports sont de la compétence de la région) et l’actualité tragique du terrorisme en France.La presse a beaucoup repris cette citation : on comptait une douzaine d’articles sur le sujet lundi matin. Pourquoi c’est un peu plus compliqué ?Pourtant, comme le relate France 3 Ile-de-France, cette phrase ne correspond pas tout à fait aux propos de la candidate de droite aux régionales. Voici ce qu’a dit Valérie Pécresse lors d’une réunion à Drancy :« Moi, je fais partie de ceux qui disent que dès qu’il y a un carreau cassé, c’est fini, ça veut dire qu’on peut casser tous les autres. Dès que l’on commence à frauder dans le métro, dans le RER ou dans le train, dès que l’on commence à taguer les rames, eh bien, ça veut dire qu’on peut tout se permettre, finalement. Je ne sais pas si vous avez vu, mais il y a quelque chose qui m’a frappé, c’est que le terrible barbare terroriste qui a été tué à Saint-Denis, Abaaoud, eh bien, il avait été filmé par une caméra à la gare de Montreuil en train de sauter par dessus le portillon. Il se sentait tellement en impunité sur le sol français qu’il pouvait même se permettre de frauder dans le métro sous l’œil de la caméra. Alors moi, je vais vous dire : il faut qu’on reprenne les choses en main. »Il ne s’agit donc pas réellement d’établir un lien entre fraude aux transports et terrorisme, plutôt d’une allusion à « l’impunité » de certains dans les transports, impunité qui serait telle que même un terroriste en opération n’a pas peur d’être attrapé en fraudant le métro. L’argument reste douteux, mais n’est pas aussi caricatural que le raccourci qu’on a pu voir circuler sur les réseaux.Lire : Attentats de Paris : les quatre propositions sécurité de Valérie Pécresse décortiquéesLes DécodeursJournaliste au Monde Rémi Dupré Il y a cinq ans jour pour jour, le 23 novembre 2010, Nicolas Sarkozy recevait à déjeuner à l’Elysée le cheikh Tamin ben Hamad Al-Thani, prince héritier du Qatar et actuel émir, le cheikh Hamad ben Jassem, premier ministre et ministre des affaires étrangères de l’émirat, et Michel Platini, patron de l’Union des associations européennes de football (UEFA).L’ex-meneur de jeu des Bleus a toujours assuré avoir été « surpris » en découvrant la présence du prince héritier du Qatar et de son premier ministre à ce déjeuner organisé avant le vote du 2 décembre 2010 pour l’attribution des Mondiaux 2018 et 2022 respectivement à la Russie et au Qatar.Michel Platini, qui avait écarté l’idée de recevoir l’ex-président Bill Clinton, dirigeant d’honneur du comité de candidature des Etats-Unis, pour éviter tout conflit d’intérêts, assurait qu’il pensait voir Nicolas Sarkozy en tête à tête. Pourtant, le patron de l’UEFA s’attendait à rencontrer l’émir du Qatar, Hamad ben Khalifa Al-Thani, à l’Elysée. Selon nos informations, Michel Platini n’a pas caché, dans un premier temps, qu’il allait déjeuner avec M. Sarkozy et le cheikh Hamad, au pouvoir jusqu’en 2013, avant de modifier sa version de ce rendez-vous après les premières critiques.« Il y a eu un revirement soudain après ce déjeuner »Or, ce déjeuner aurait été tout sauf anodin. C’est à partir de ce moment-là que le soutien du patron de l’UEFA à la candidature américaine pour 2022 aurait basculé vers un soutien à la candidature du Qatar. C’est en tout cas ce qu’assure le Suisse Joseph Blatter, dirigeant de la Fédération internationale de football (FIFA) depuis 1998 (suspendu en octobre pour quatre-vingt-dix jours par le comité d’éthique de l’organisation internationale, tout comme Michel Platini).Ce déjeuner « a complètement changé la donne », assure Joseph Blatter, qui, dans un entretien à l’agence de presse russe TASS, le 28 octobre, avait rendu l’ex-chef de l’Etat et le dirigeant de l’UEFA responsables de la victoire (quatorze voix à huit) dans les urnes du Qatar face aux Etats-Unis pour l’organisation du Mondial 2022.« Tout allait bien jusqu’au moment où M. Sarkozy a tenu une réunion avec le prince héritier du Qatar, qui est aujourd’hui émir, a déclaré Joseph Blatter. Et au déjeuner qui a suivi avec M. Platini il a dit que ce serait bien d’aller au Qatar. Il y a eu un vote à bulletins secrets. Quatre suffrages européens se sont finalement écartés des Etats-Unis et le résultat a été de quatorze voix contre huit. »Ce scrutin d’attribution fait d’ailleurs l’objet d’une enquête du ministère public de la Confédération helvétique (MPC). Le bureau du procureur général suisse ayant mis au jour « plus de 120 transactions financières suspectes ».Michel Platini, qui a reconnu avoir apporté son suffrage au richissime émirat, avait assuré dans les colonnes de L’Equipe, en juin 2014 : « Personne ne m’a dit pour qui je devais voter. » « Jamais le Qatar ne m’a demandé de voter pour lui. Ni Sarkozy, ni personne », avait insisté l’ex-sélectionneur des Tricolores (1988-1992), qui reconnaissait toutefois avoir « senti qu’il y avait un message subliminal » de l’ex-chef de l’Etat lorsqu’il s’était « retrouvé avec des Qatariens ». « Il y a eu un revirement soudain après ce déjeuner. Blatter est loin de tout savoir mais, sur le fond, ce qu’il dit est vrai : Platini a joué un rôle important pour renverser la vapeur contre les Etats-Unis », assure une source contactée par Le Monde.Lire aussi :La commission d’éthique de la FIFA requiert des sanctions contre Blatter et PlatiniUn deal trahi avec les Etats-UnisSelon nos informations, Michel Platini était initialement loin d’être séduit par le dossier de candidature du Qatar. Au printemps 2010, il avait effectué un voyage en Corée du Sud afin de rencontrer Chung Mong-joon, membre du comité exécutif de la FIFA depuis 1994 et dont le pays postulait également à l’organisation du Mondial 2022.Mais à l’été 2010, le président de l’UEFA avait rencontré Sunil Gulati, président de la Fédération des Etats-Unis (USSF), à Nyon (Suisse), afin de lui proposer un deal. En échange du retrait de la candidature américaine pour l’attribution du Mondial 2018, l’ex-meneur de jeu des Bleus a promis de soutenir le dossier de l’USSF pour l’édition 2022.En octobre 2010, Sunil Gulati avait par conséquent officialisé le forfait des Etats-Unis pour le Mondial 2018 et confirmé leur candidature pour la Coupe du monde 2022.Le pacte scellé avec le président de l’USSF a ainsi été rompu par Michel Platini après le déjeuner organisé à l’Elysée le 23 novembre.En décembre 2012, à la tribune des Doha Goals, forum mondial du sport, Nicolas Sarkozy s’était enorgueilli d’avoir « soutenu le choix » du Qatar. « Il a fallu attendre le XXIe siècle pour qu’un pays musulman organise pour la première fois un événement de cette importance. C’est une grande décision », avait-il déclaré.De son côté, Sunil Gulati n’a jamais caché, en privé, son sentiment d’avoir été trahi par Michel Platini. « Je ne lui pardonnerai jamais », avait-il murmuré après le vote de 2010. Depuis, il se mure dans le silence.Retrouvez notre enquête dans le cahier Sport&forme du Monde daté samedi 28 novembreLire aussi :Le jugement de Blatter sur Platini : « un homme honnête »Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Les Décodeurs Depuis l’instauration, samedi 14 novembre, de l’état d’urgence en France, les forces de l’ordre sont dotées de larges moyens d’action, notamment de la possibilité d’opérer des perquisitions administratives, c’est-à-dire sans recours au juge.Le bilan publié lundi 23 novembre au matin par le ministère de l’intérieur montre que ces moyens d’exception ont été largement employés : en neuf jours, les forces de l’ordre ont réalisé plus d’un millier de perquisitions, qui ont abouti à la découverte de 201 armes et de 77 cas de détention de stupéfiants, mais aussi de 253 assignations à résidence. Lire aussi :Que va changer l’état d’urgence pour les citoyens ?Les DécodeursJournaliste au Monde Claire Gatinois (Sao Paulo, correspondante), Julien Bouissou (New Delhi, correspondance) et Simon Roger Inde, Afrique du Sud, Brésil. A une semaine de l’ouverture de la conférence des Nations unies sur le climat (COP21), Laurent Fabius a effectué, du 20 au 22 novembre, un ultime tour du monde pour tenter de sécuriser les négociations climatiques.Ces trois pays émergents sont l’une des clés des débats présidés cette année par la France. L’Inde est le troisième pollueur mondial. « L’Afrique du Sud est un acteur majeur de la COP21, à la fois par son importance propre, par sa position au sein de l’Union africaine et aussi parce qu’elle est à la tête du G77 », a expliqué, samedi 21 novembre à Pretoria, le ministre français des affaires étrangères. Le groupe dit « G77 + Chine », qui réunit à lui seul 133 pays en développement et la Chine, exerce un pouvoir d’influence décisif dans les négociations sur le climat.Quant au Brésil, il est le premier responsable de la déforestation, qui participe au réchauffement, les surfaces boisées constituant d’indispensables puits de carbone. Avec la Chine, où le chef de la diplomatie française s’est rendu en compagnie du chef de l’Etat début novembre, c’est l’ensemble des BASIC qui a reçu la visite de M. Fabius. Une série de visites programmées avec « l’idée de multiplier les déplacements, en plus des réunions multilatérales, et d’aider au dialogue entre les acteurs », précise-t-on dans l’entourage du ministre.Au sommet du G20, les 15 et 16 novembre à Antalya (Turquie), le dialogue avait été tendu entre les 20 pays les plus riches sur le dossier climatique. Il avait fait resurgir l’opposition frontale entre pays développés et pays émergents qui minent les négociations depuis la première COP, à Berlin en 1995. Au nom de la responsabilité historique des pays du Nord dans les émissions de gaz à effet de serre et du droit au développement des pays du Sud, il incombe aux premiers de porter la plus grande part du fardeau dans l’action contre le réchauffement. Le G20 s’est achevé par une déclaration a minima, ne reprenant l’objectif de limiter le réchauffement à 2 °C qu’après des discussions acharnées, notamment avec l’Arabie saoudite et l’Inde.Lire aussi :Tout comprendre aux négociations climatiques« Des principes contraignants »Samedi, en quittant New Delhi, Laurent Fabius a ­affirmé que le premier ministre indien, Narendra Modi, s’engageait «  sans ambiguïté » sur cet objectif. Les deux pays divergent cependant sur son aspect contraignant. La France a rappelé que l’accord « comportera des principes contraignants  ». L’Inde est plus sceptique. «  Insister pour qu’un accord soit contraignant, c’est pousser les Etats à revoir à la baisse leurs ambitions puisqu’ils voudront minimiser les risques », estime Chandrashekhar Dasgupta, membre du Conseil sur le changement ­climatique auprès du premier ­ministre indien.Autre point de crispation, le financement de la lutte contre le réchauffement. M. Modi réclame un transfert de technologie et une aide financière des pays du Nord. Dans sa contribution publiée le 1er octobre, New Delhi a rappelé que l’adaptation au dérèglement climatique lui coûterait 2 300 milliards de dollars au cours des quinze prochaines années. «  La technologie peut changer le climat pour le meilleur, nous devons la rendre disponible dans les pays en développement. La coopération technologique et sa disponibilité à un prix abordable sont des enjeux principaux  », a récemment expliqué le ministre de l’environnement, Prakash Javadekar, au quotidien indien Business Standard.«  L’Inde comme l’Afrique du Sud ont réaffirmé qu’elles souhaitaient un succès de la conférence de Paris, se rassure l’entourage de Laurent Fabius. Ces pays ne veulent pas être ceux qui ont dit non [à un accord universel sur le climat].  » «  J’ai dit au président Zuma qu’il y avait deux grands défis au XXIe siècle, le terrorisme et le changement climatique, a précisé depuis Pretoria le ministre français des affaires étrangères. Je vois un signe extrêmement fort dans le fait qu’aucun des 140 chefs d’Etat qui devaient venir ne s’est désisté et, au contraire, certains qui ne nous avaient pas encore répondu nous ont dit qu’ils allaient venir car il ne faut pas céder devant le terrorisme. »« Un acteur historique »Parmi ces 140 dirigeants attendus le 30 novembre pour l’ouverture de la COP21 figure la présidente brésilienne, Dilma Rousseff. Paris entend s’appuyer sur le géant d’Amérique latine pour convaincre les pays émergents d’accentuer leurs efforts. «  La voix du Brésil est très écoutée », explique une source diplomatique française à Brasilia.Le Brésil, a rappelé M. Fabius lors d’une conférence de presse, est «  un acteur historique des négociations climatiques  », mentionnant le succès du Sommet de la Terre à Rio en 1992. Le pays s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 37   % d’ici à 2025 et de 43 % d’ici à 2030 par rapport au niveau de 2005 en promettant d’éradiquer la déforestation illégale avant les quinze prochaines années. Un objectif jugé irréaliste par certaines ONG comme Greenpeace.A une semaine du coup d’envoi de la COP21, 170 des 195 Etats de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), représentant plus de 90 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ont officialisé leurs engagements. «  C’est un signal politique important », souligne-t-on dans l’équipe française de négociations, qui scrute aussi l’agenda présidentiel. Vendredi 27 novembre, après un hommage aux victimes des attentats du 13 novembre aux Invalides, François Hollande se rendra au sommet du Commonwealth à Malte, où il devrait discuter avec le nouveau premier ministre du Canada, Justin Trudeau, qu’il retrouvera à déjeuner à l’Elysée dimanche. Le 29 novembre au soir, c’est le président chinois, Xi Jinping, qui viendra s’asseoir à la table du chef de l’Etat.Laurent Fabius se tiendra par ailleurs informé des réunions de coordination des groupes de négociations qui doivent se succéder à l’Unesco, à Paris, à partir du lundi 23 novembre. Samedi, une réunion de tous les chefs de délégation devrait se tenir autour du futur président de la COP afin de préciser la méthode de travail suivie pendant la conférence. Maintenir la COP21 est une « nécessité absolue », car « si nous n’arrivons pas à régler la question du changement climatique, la vie sur la planète sera invivable », a jugé ce dernier.«  Ce sera aussi une conférence pour la coopération et pour la paix, insiste une source diplomatique. Elle se tiendra dans un contexte particulier, c’est tout de même la première fois qu’une COP est organisée dans un pays soumis à l’état d’urgence. »Lire aussi :« Les attentats de Paris sont une très mauvaise nouvelle pour la COP21 »Claire Gatinois (Sao Paulo, correspondante)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSimon RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterJulien Bouissou (New Delhi, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gilles Rof, Nicolas Chapuis et Matthieu Goar Eclairées crûment dans la pénombre, les tentures bleu-blanc-rouge donnent à l’Agora d’Aubagne (Bouches-du-Rhône) une ambiance de chapelle ardente. Ce samedi 21 novembre, Christian Estrosi, candidat Les Républicains (LR) aux régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur, tient son troisième meeting depuis les attentats du vendredi 13. Jusqu’au public clairsemé, tout rappelle le choc national vécu une semaine plus tôt. Et les propos reflètent l’aspect sécuritaire qu’a pris la campagne des élections régionales.Suivez la situation en direct sur notre siteLa veille, à Marseille, il a présenté le nouveau cœur de son programme : un « bouclier de sécurité » de 250 millions d’euros sur six ans qui « permettront d’armer les polices municipales, d’aider à l’installation de caméras de vidéoprotection… » « Le futur président de la région devra prendre toute sa part dans la protection des Français », assume le maire de Nice, qui se persuade que « la droite républicaine est depuis toujours celle qui inspire le plus de confiance en matière de sécurité ». Plus tôt dans la soirée, le candidat avait fait son entrée sur son nouveau clip de campagne. Dans cet enchaînement d’extraits de BFM-TV ou d’I-Télé, on voit le candidat prévenir la France de la présence d’une cinquième colonne islamiste, encaisser les sarcasmes de ses adversaires sur son idée d’installer des portails de sécurité dans chaque gare ou refuser de marier un Niçois « en voie de radicalisation ». « On m’a dit “vous faites de la surenchère”… J’aurais tellement voulu ne pas avoir raison », conclut-il.Lire aussi :Régionales : la campagne reprend sur la pointe des piedsEn ce week-end de reprise de la campagne, le candidat LR en PACA n’a pas été le seul à développer les thèmes sécuritaires. Lors d’un point presse, samedi, à Lyon, Laurent Wauquiez, candidat LR en Auvergne-Rhône-Alpes, a proposé de consacrer annuellement 45 millions d’euros du budget de la région à la protection des lycées, des gares ou encore des sites industriels classés Seveso. Lors d’un meeting à Drancy (Seine-Saint-Denis), le même jour, Valérie Pécresse a fait directement référence à l’un des terroristes du 13 novembre, Abdelhamid Abaaoud, filmé en train de frauder dans le métro parisien. « La sécurité passe par un changement de modèle : dès qu’on commence à franchir les portillons dans le métro, à taguer, ça veut dire qu’on peut tout se permettre », a déclaré la candidate LR en Ile-de-France citée par Libération.Contre-offensive sécuritairePour convaincre une opinion marquée par les attentats, la droite a décidé de donner un tour de vis sécuritaire à sa campagne. Face à un exécutif à la manœuvre, Nicolas Sarkozy a lancé la contre-offensive trois jours après les attentats. Mardi 17 novembre, il a mis en place un observatoire de suivi des mesures annoncées par le gouvernement pour la sécurité des Français. Cette instance, présidée par Eric Woerth, devait être présentée, lundi 23 novembre. Les responsables LR veulent mettre l’Etat sous surveillance. « Il y a des trous immenses dans la raquette, uniquement pour des raisons administratives. Avant de créer des nouvelles lois, faisons appliquer les lois qui existent », a estimé, dimanche 22 novembre, Thierry Solère, tête de liste départementale dans les Hauts-de-Seine, sur l’antenne de Sud radio.A moins de deux semaines du premier tour des régionales, dimanche 6 décembre, l’objectif de la droite est double : ne pas se retrouver confinée à un rôle de spectateur face à l’exécutif en action, mais aussi se montrer plus protecteur que le FN. Les dirigeants LR craignent que l’extrême droite capte la peur et la colère. Les premiers sondages semblent confirmer cette appréhension. Selon une enquête Ipsos pour France Télévisions et Radio France publiée dimanche 22 novembre, Marion Maréchal-Le Pen obtiendrait en PACA 40 % des voix dès le premier tour, trois points de mieux que lors du sondage précédent.Lire aussi :La France d’après, un pays plongé dans la peurPour lutter contre ce danger électoral, les dirigeants de la droite dénoncent un FN ferme dans les mots mais irresponsable dans les faits. Au cours de son entretien au Monde daté du 19 novembre, M. Sarkozy a rappelé que les élus de Marine Le Pen avaient refusé de voter le PNR (« Passenger Name Record ») au Parlement européen. « Le FN est un parti laxiste, dénonce Gérald Darmanin, maire (LR) de Tourcoing, député du Nord et directeur de campagne de Xavier Bertrand, opposé à Marine Le Pen en Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Dans mon conseil municipal, les élus frontistes sont les seuls à voter contre les heures supplémentaires aux policiers municipaux. Le FN reste un mouvement d’extrême droite qui a peur de la surveillance de l’Etat. »Le PS mise sur « le pacte de sécurité du président »De l’autre côté de l’échiquier politique, le Parti socialiste ne veut pas laisser la question de la protection à la droite. Dans une lettre écrite aux candidats, Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du parti, appelle à défendre « un triptyque commun » : « La guerre totale contre Daech, la sécurité maximale pour les Français et la concorde nationale. » Localement, les candidats vont défendre le rôle de la région dans le maintien de l’ordre.Lire aussi :La droite accuse Hidalgo « d’angélisme » en matière de sécuritéLes socialistes misent sur le fait que le discours de François Hollande et sa gestion après les attaques de Paris ont été globalement appréciés. « Il n’y a aucun angélisme de notre part, la région va contribuer au pacte de sécurité du président de la République », explique Jean-Jack Queyranne, président socialiste sortant de Rhône-Alpes. Pas question cependant de ne rester que sur cette thématique. Pour le candidat PS, qui dénonce une « surenchère sécuritaire » de son adversaire Laurent Wauquiez, les électeurs ont aussi envie d’entendre parler d’autres sujets : « Après ce qu’il s’est passé, il manque dans le discours de la droite un mot majeur, celui d’éducation. » Il reste moins de deux semaines pour faire émerger d’autres sujets de campagne…Matthieu GoarJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterGilles RofJournaliste au Monde 23.11.2015 à 11h06 • Mis à jour le23.11.2015 à 11h08 | Philippe Escande Le géant pharmaceutique Pfizer va absorber son concurrent Allergan pour 150 milliards de dollars (141 milliards d’euros). La plus grosse fusion de l’histoire dans ce secteur. Pourquoi ? Pour faire des économies… et pour échapper à l’impôt. En s’arrangeant pour que le mariage prenne la forme d’un achat de l’américain par sa cible, le nouvel ensemble pourra, en effet, adopter la nationalité de cette dernière et donc installer son siège en Irlande. Gain espéré, une diminution par deux du taux d’imposition, moins de 15 %, contre 35 % aux Etats-Unis. Des milliards d’économie à la clé.Lire aussi :Pfizer sur le point de fusionner avec AllerganJoli coup. Mais est-ce bien moral tout cela ? Pas moins, en tout cas, que certains agissements quotidiens en France, qui consistent benoîtement à attendre l’huissier avant de payer son fournisseur. Selon le ministère de l’économie, les deux tiers des entreprises ne respecteraient pas la loi, qui impose de payer ses factures dans les deux mois. Une gestion très agressive de sa trésorerie, qui se fait au détriment des plus fragiles, petites entreprises, particuliers, etc. Sans parler bien évidemment de l’arnaque du siècle, celle de Volkswagen avec ses logiciels truqueurs.Un sport internationalContourner la loi, ou ne pas la respecter, est un sport international pratiqué depuis plusieurs siècles par les seigneurs du capitalisme. Ian Read, le patron de Pfizer, est le lointain successeur des fameux « robber barons », ces barons voleurs de la fin du XIXe siècle, prêts à tout pour agrandir leur empire, au mépris des règles de la morale individuelle et des lois collectives. La lutte entre le plus célèbre d’entre eux, John Rockefeller, patron tout-puissant de la compagnie pétrolière Standard Oil, et l’Etat américain fut sanglante et aboutit au démantèlement de son empire au nom de la concurrence.Largement atténuée durant les « trente glorieuses », la bagarre a repris de la vigueur avec l’avènement de la mondialisation et de la libéralisation de la finance au début des années 1990. Progressivement, nombre d’entreprises ont adopté les tactiques d’« optimisation » mises au point par les financiers pour améliorer la rentabilité de leurs actifs : chasse aux coûts, gestion serrée de la trésorerie, fiscalité agressive. « Les barbares sont à la porte » (Bryan Burrough et John Helyar, non traduit) titrait en 1989 un célèbre livre, décrivant les méthodes de ces nouveaux loups du capitalisme.La barbarie s’est banalisée. Elle n’en est pas moins nocive. D’abord parce qu’elle fait nombre de victimes, ensuite parce qu’elle prive les Etats de ressources, enfin parce qu’elle sape la crédibilité de la loi. Que devient la valeur d’une obligation que plus personne ne respecte ?Les Etats organisent la riposte. L’Amérique frappe juridiquement hors de ses frontières, et les grands pays font désormais cause commune pour lutter contre l’évasion fiscale et ses paradis en tout genre. La survie du capitalisme se joue aussi sur le maintien d’une certaine éthique des affaires.Philippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 23.11.2015 à 10h49 • Mis à jour le23.11.2015 à 11h43 | Philippe Bernard (Londres, correspondant) Le premier ministre britannique, David Cameron, a apporté, lundi 23 novembre lors d’une visite à Paris, un soutien explicite à la France dans sa politique de frappes contre l’Etat islamique en Syrie et affiché sa volonté de voir le Royaume-Uni faire de même. « Je soutiens fermement l’action entreprise par le président Hollande pour frapper l’Etat islamique en Syrie », a déclaré M. Cameron lors d’une déclaration avec François Hollande à l’Elysée. Il a ajouté avoir la « ferme conviction que la Grande-Bretagne doit en faire de même » et précisé qu’il interviendrait devant son Parlement cette semaine pour présenter « notre stratégie d’ensemble ».Suivez la situation en direct sur notre siteSi David Cameron et François Hollande n’ont guère d’atomes crochus, l’« entente cordiale » est donc de rigueur depuis les attentats de Paris qui ont profondément ému les Britanniques et déclenché un étonnant déferlement de francophilie. Le premier ministre britannique est allé avec le président français se recueillir devant le Bataclan, lundi. L’entretien qui a suivi à l’Elysée marque une étape importante dans la stratégie de François Hollande de coordonner la lutte contre l’organisation Etat islamique (EI) et dans la volonté de David Cameron de convaincre l’opinion et les députés britanniques de la nécessité d’étendre à la Syrie des frappes contre l’EI jusqu’à présent limitées à l’Irak.Échaudé par la cinglante rebuffade du Parlement en août 2013, le premier ministre répétait qu’il ne solliciterait un nouveau vote à Westminster que s’il avait la certitude d’obtenir une majorité. Début novembre, l’avis négatif de la commission des affaires étrangères des Communes s’ajoutant à l’élection du pacifiste Jeremy Corbyn à la tête du Labour avait semblé sceller le renoncement de M. Cameron.Frappes avant Noël ?Les attentats parisiens du 13 novembre ont diamétralement changé la donne. Le premier ministre fait assaut de solidarité avec la France et pousse les feux pour que les Tornado de la Royal Air Force participent avant Noël aux frappes contre l’EI en Syrie. Le Royaume-Uni doit se comporter « comme Churchill, et non comme Chamberlain », tel est le message que M. Cameron entend désormais faire passer. « Nous ne pouvons laisser à d’autres la charge et les risques de protéger notre pays », écrit-il, lundi, dans le Telegraph. Dès jeudi 26 novembre, il s’adressera aux Communes en réplique à la commission des affaires étrangères. M. Cameron mettra en avant à la fois la précision des armes britanniques et la nécessité pour Londres de se tenir aux côtés de Paris et de Washington pour être pris au sérieux. « La Grande-Bretagne n’a jamais été un pays qui reste sur la touche », a appuyé George Osborne, dimanche à la BBC. Le numéro deux du gouvernement a mis en garde les députés : un vote négatif serait « un coup de publicité » pour l’EI et adresserait « un terrible message sur le rôle de la Grande-Bretagne dans le monde ».Vendredi 20 novembre, une semaine après les attentats, David Cameron avait été prompt à se féliciter du vote de l’ONU, à l’initiative de la France, en faveur d’une résolution autorisant « toutes les mesures nécessaires » pour lutter contre l’EI. Ce vote, auquel s’est jointe la Russie, « montre incontestablement l’ampleur du soutien international pour faire davantage en Syrie », avait-il commenté.M. Cameron, outre la volonté de « tenir son rang » et de répondre à l’angoisse générée dans la population par la tuerie parisienne, devait annoncer lundi l’augmentation des dépenses militaires de 12 milliards de livres (16,5 milliards d’euros). Le Royaume-Uni sera « la seule grande puissance à dépenser 2 % de son PIB pour la défense », se targue-t-il dans le Telegraph. L’annonce de l’envoi par la France du porte-avions Charles-de-Gaulle a souligné le fait que le Royaume-Uni ne possède plus, pour le moment, un tel vaisseau. Les événements parisiens nourrissent aussi une polémique sur la réduction des effectifs de police induite par la politique d’austérité.Diviser l’oppositionMais l’affaire syrienne est aussi une occasion pour M. Cameron de diviser l’opposition et d’ébranler un peu plus son leader, Jeremy Corbyn, qu’il compare à Chamberlain, le premier ministre qui a plié devant Hitler. Une vingtaine de députés conservateurs sont réputés hostiles à des frappes en Syrie et le premier ministre a besoin du renfort d’au moins autant d’élus travaillistes. Or, au sein de ces derniers, la rébellion fait rage contre les positions de Jeremy Corbyn, au point que le vote sur la Syrie menace son autorité.Longtemps président de la plate-forme Stop the War, M. Corbyn a mis en garde samedi contre une « intervention extérieure » en Syrie. « L’expérience de l’Afghanistan, de l’Irak et de la Libye a convaincu beaucoup de nos concitoyens que l’enthousiasme de l’élite pour des interventions militaires sans fin n’a fait que multiplier les menaces contre nous, tout en semant la mort et la déstabilisation », a-t-il déclaré, faisant allusion au traumatisme causé par les mensonges de Tony Blair pour justifier l’intervention en Irak en 2003.Lire aussi :Qui est Jeremy Corbyn, nouveau leader de la gauche britannique ?Les maladresses de M. Corbyn, qui a critiqué le poids médiatique accordé aux attentats de Paris par rapport à ceux de Beyrouth et tergiversé sur l’armement des policiers, ont semé le trouble dans son propre entourage. Lui qui a voté 500 fois contre les positions de son parti depuis 1997 répète que la discipline du parti doit jouer lors du vote sur la Syrie. Dimanche, sous la pression des députés partisans d’une intervention, son plus fidèle allié, John McDonnell, a tourné casaque et s’est prononcé pour la liberté de vote. Ce repositionnement ne peut qu’encourager David Cameron à solliciter un vote avant la suspension de la session parlementaire, le 17 décembre. Dans les heures suivantes, les Tornado pourraient décoller vers la Syrie.Philippe Bernard (Londres, correspondant)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.11.2015 à 08h17 • Mis à jour le23.11.2015 à 08h27 Des coups de feu ont été tirés dans la foule dans un parc de La Nouvelle-Orléans aux Etats-Unis, dimanche 22 novembre. Seize personnes ont été blessées, selon la police de la ville qui a bouclé le secteur.La fusillade a éclaté entre 18 heures et 19 heures locales (entre 1 heure et 2 heures du matin, heure française, lundi) alors que plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées dans le Bunny Friend Park, une aire de jeu de la ville, pour le tournage d’un clip musical. Des tirs ont éclaté à l’arrivée de la police dépêchée sur les lieux pour interdire le rassemblement qui était non plannifié et pas autorisé.Un porte-parole de la police de La Nouvelle-Orléans a jugé « prématuré » de conclure à l’hypothèse d’un affrontement entre gangs rivaux évoquée par des médias locaux. 11.11.2015 à 17h14 • Mis à jour le11.11.2015 à 17h17 L’aventure aura été de courte durée pour Hervé Renard au Lille olympique sporting club (LOSC). Dans un communiqué, mercredi 11 novembre, le club lillois a annoncé avoir mis fin « de manière amiable à sa collaboration » avec M. Renard, six mois seulement après son arrivée.Pour justifier sa décision, les dirigeants invoquent notamment le mauvais classement de l’équipe :« Après 13 journées de Ligue 1, le LOSC pointe à la seizième place du classement ; une position périlleuse et assurément pas à la hauteur des objectifs du club. Une position qui n’apparaît par ailleurs pas en phase avec les capacités et le potentiel de l’effectif professionnel qui, au-delà des résultats bruts, n’a pas trouvé avec Hervé Renard son équilibre et sa dynamique. »Premier entraîneur de L1 limogéC’est le premier entraîneur de Ligue 1 à être limogé cette saison. Patrick Collot, qui était un de ses adjoints, devient l’entraîneur par intérim. Après un match nul concédé ce week-end à domicile contre Bastia (1-1), Hervé Renard avait reconnu, inquiet : « Les mêmes problèmes reviennent et je n’ai pas encore trouvé la solution. »Hervé Renard est le premier entraîneur à avoir remporté la Coupe d’Afrique des Nations avec deux équipes différentes, la Zambie en 2012 et la Côte d’Ivoire, en février 2015. 11.11.2015 à 16h51 • Mis à jour le11.11.2015 à 17h04 | Sylvain Siclier Après les amateurs de sports, à l’occasion d’un tournoi de tennis, du 31 octobre au 8 novembre, c’était au tour de ceux du rock de découvrir l’AccorHotels Arena, ancien Palais omnisports de Paris-Bercy, rénové, intérieur et extérieur, après vingt mois de travaux. Et pour l’inauguration rock, c’est donc avec le groupe irlandais U2. Quatre concerts, les 10, 11, 14 et 15 novembre. Tous complets.Membres du groupe formé à Dublin en 1976, héros locaux devenus stars internationales, le chanteur Bono, le guitariste et chanteur The Edge, le bassiste Adam Clayton et le batteur Larry Mullen Jr. sont en tournée depuis le 14 mai (Vancouver, Canada), et jusqu’au 28 novembre (Dublin). La première depuis 2005 (lors d’une partie du Vertigo Tour) dans des salles couvertes de grande capacité, que le nom générique d’« arena » identifie dans bien des cas. Avec un concept, The Innocence + Experience Tour, passage justement de l’état d’innocence à celui d’expérience, chronologie du parcours du groupe et évocation des grands problèmes du monde. Un dispositif scénique étonnantPour cela, les équipes techniques embauchées par U2 ont conçu un dispositif scénique assez étonnant. A une extrémité des salles, la grande scène, dépouillée, les instruments, quelques dispositifs d’amplification. A l’autre, reliée par un podium traversant, une scène plus petite, circulaire. Classique. Mais c’est dans les airs que viendront les surprises visuelles et spectaculaires. Il faut se représenter, dans l’axe du podium, une sorte d’immense cage en longueur. En fait, un double écran avec une passerelle centrale qui peut monter et descendre. Tout en haut, le dispositif de répartition du son.Mardi 10 novembre, le groupe commence le show à l’ancienne. Juste quatre musiciens sur la grande scène – Bono est arrivé par la petite scène, tandis que la chanson People Have The Power par Patti Smith est diffusée – qui jouent, sans effets de lumières. Du rock, direct. The Miracle (of Joey Ramone), tiré du nouvel album Songs of Innocence (octobre 2014, Island Records-Barclay/Universal Music), hommage au groupe punk, Vertigo et I Will Follow. L’un des titres du premier album du groupe en 1980, Boy. Une excellente entrée en matière, dans l’énergie, l’intime, même dans le contexte d’une grande salle. Trop d’images et de formules chocsDe là, Bono présente, en partie en français, la suite. La chanson Iris (Hold Me Close), pour sa mère (morte en 1974) et toutes les mères. L’écran s’allume. Photos et films de famille, des dessins, certains en animation. Le dispositif vidéo ajouré donne une impression de transparence, les images flottent dans les hauteurs. Avec Cedarwood Road, la rue où se situait la maison familiale de Bono durant son enfance et son adolescence, le chanteur marche sur la passerelle intérieure des écrans et se confond avec le film d’animation. De fait, assez impressionnant. Avec Sunday Bloody Sunday et Raised By Wolves, dans les deux cas à propos d’événements tragiques de la guerre d’indépendance de l’Irlande, le lien entre image et musique est à son meilleur. Des slogans sur des murs, des portraits des morts, le groupe à la fois sur la scène et englouti dans l’animation.Ensuite, à mesure que l’on avance dans l’expérience, les choses deviennent plus pesantes. Trop d’images et de formules chocs, trop de sursignifiant sur les grandes causes, aussi importantes soient-elles. Pour cette tournée, la Syrie, les migrants. Des séquences un rien mégalos aussi, avec un Bono géantissime quand ses camarades sont tout petits au loin. Ou la diffusion en direct dans le monde d’un moment du concert avec interactivité des fans grâce à une application partenaire du groupe. Avant un retour vers la simplicité visuelle durant With or Without You avec l’utilisation de tubes néons comme des cierges. Et un rappel, dans l’esprit du début, avec notamment l’hymne Beautiful Day – un beau jour.Sylvain SiclierJournaliste au service Culture du "Monde", rubrique Musiques (jazz, pop, rock, soul, chanson...) SuivreAller sur la page de ce journaliste William Audureau Non, cet article ne parlera pas d’andouillettes. Pourtant l’industrie du jeu vidéo emploie si souvent l’expression « AAA » qu’il en faudrait peu pour y lire une référence à l’Association amicale des amateurs d’andouillette authentique (AAAAA)…Assassin’s Creed Syndicate, Call of Duty : Black Ops 3, Fallout 4 ou encore Halo 5 : Guardians : ce mois de novembre voit déferler des « vagues incessantes de triple A », constatait il y a quelques jours le site JeuxVideo.com. D’après le site d’actualité financière TradingSat, l’éditeur français Ubisoft prévoit « 5 triple A pour l’année fiscale 2015/2016 ». Un jeu AAA, ou triple A, est manifestement une superproduction qui coûte cher en production, cher en marketing, et doit rapporter très gros. Mais sa définition semble avoir évolué avec le temps.Une expression à la popularité tardiveUne recherche sur Google Trends, qui permet de calculer les volumes de recherche sur une expression donnée, montre, après un premier pic en 2007, année de la sortie d’Assassin’s Creed, une hausse constante de la récurrence du terme dans les années 2010.En 2009, déjà, le blog Untold Entertainment, tenu par un professionnel anonyme, s’appliquait à donner une définition de l’appellation. Il y voyait un moyen de différencier les jeux destinés au tout-venant, dont le marché a explosé avec la Nintendo DS en 2005 puis l’iPhone à partir de 2008, et les jeux consoles traditionnels, destinés à des joueurs plus regardants, notamment sur l’ambition technique.« Aujourd’hui, vous êtes soit un ’développeur de petit jeu grand public’, soit un ’développeur console triple-A’. Il n’y a pas de terme pour vous décrire si vous êtes un ’développeur de jeux console naze’. Si c’est de la console, c’est ’triple A’. »Jargon commercial ou financier ?Au-delà du parallèle simpliste mais historiquement intéressant, le blog suggère une autre piste : celle du jargon commercial. Les éditeurs, au moment d’envoyer leurs listings de sorties aux distributeurs, notent leurs jeux, d’un AAA, d’un A, ou d’un B, en fonction de leur potentiel commercial. « Comme par magie, il n’y a aucun jeu en dessous de B », sourit l’auteur du blog.Dans les commentaires, un internaute dresse un parallèle tentant avec le vocabulaire de la finance, dans lequel le AAA constitue la note maximale attribuée par les agences de notation financières quand elles mesurent la solvabilité d’une entreprise, d’un Etat, etc. Le triple A identifie un risque de défaut de remboursement minimal, voire nul.Dans un lexique destiné aux professionnels du jeu vidéo et régulièrement mis à jour, un vétéran du secteur, Tom Sloper, concède que plusieurs acceptions dans le jeu vidéo circulent, mais souligne que l’ambition du titre reste le principal critère. « Pour l’essentiel, il s’agit d’un jeu qui coûte des dizaines de millions de dollars à produire, des dizaines de millions à “marketer”, et qui a des “production values” [des standards cinématographiques, comme le doublage, la musique ou la mise en scène] très élevées. » Une expression qui évolue avec l’industrieDans sa version initiale de juin 2003, le lexique, qui contient la plus vieille mention en ligne de l’expression AAA, se montre plus laconique. Un jeu triple A y est alors tout simplement décrit comme un jeu « qui atteint le top 10 des ventes sur le marché », la performance commerciale l’emportant sur les questions de budget.La mention ultérieure du coût global du jeu dans la mise à jour de sa définition n’est pas anodine. Elle répond à la hausse exponentielle des budgets de production, notamment avec le passage à la génération des jeux vidéo en haute définition, dans la seconde moitié des années 2000. Un jeu console moyen, qui coûtait 1 à 5 millions au début des années 2000, en nécessite aujourd’hui plusieurs dizaines.L’expression est par ailleurs contemporaine de la montée en puissance d’Ubisoft, qui, à partir de Splinter Cell et Prince of Persia au début des années 2000, a développé une stratégie basée sur des superproductions reposant sur de gros effectifs, une prise de risque commerciale et de très lourds investissements marketing.Lire aussi :Dans les coulisses d’Ubisoft, « l’Airbus du jeu vidéo »Vers des jeux AA et AAAADepuis le début des années 2010, le terme AAA sert également à opposer la production jugée standardisée des géants de l’industrie, comme Ubisoft et Electronic Arts, à une production indépendante, plus artisanale et créative, aux budgets plus modestes et aux risques financiers moindres.La situation évolue toutefois vite et les budgets grimpent continuellement, que ce soit sur smartphones ou sur la plateforme Steam. Aujourd’hui, certains éditeurs, comme Focus en France, s’amusent à parler de jeux « AA » pour leurs titres, des productions au budget plafonné, avec un niveau d’ambition technique moindre, mais placées sur des niches porteuses.Parce que la technologie ne fait que progresser et le jeu vidéo avec lui, d’autres ont par ailleurs anticipé l’avenir, à l’image de Microsoft, qui dans une offre d’emploi sur son réseau en 2012, cherchait un producteur exécutif pour un jeu « AAAA ». Oui, quadruple A. L’andouillette n’a jamais paru aussi près.Lire aussi :Qui possède les géants du jeu vidéo ?William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Perrine Mouterde Lorsque Anna Francis et son compagnon visitent leur maison pour la première fois, elle est en piteux état. Il n’y a ni cloison, ni chauffage ni électricité. Dehors, les rues sont désertes. La majorité des bâtisses de briques rouges qui se serrent les unes contre les autres sont murées. Ce quartier de Portland à Stoke-on-Trent, ville britannique des Midlands, a mauvaise réputation : prostitution, plants de cannabis et trafics y prospèrent.Mais pour ce couple d’artistes, devenir propriétaire de cette petite maison délabrée est un moment « important », qui leur donne le sentiment de devenir « une vraie famille ». « Nous louions une maison vétuste et humide, expliquent-ils. Comme nous attendions un enfant, nous voulions un environnement plus sain et plus stable. » Surtout, ce logement ne leur a coûté que 1 livre sterling (1,40 euro). Ou plutôt, ils se sont engagés, avec cette livre symbolique, à rembourser sur dix ans un prêt de 30 000 livres (42 000 euros) à un taux d’intérêt avantageux. Pas à une banque, mais à la mairie. Avec cette somme, la municipalité va prendre en charge les travaux de réhabilitation. Une maison… à 70 000 euros ?Stoke-on-Trent et Liverpool, ont lancé en avril 2013 les premiers projets de maisons à 1 livre du Royaume-Uni. Des initiatives pionnières inspirées par celles menées par Detroit, aux Etats-Unis, ou Rotterdam, aux Pays-Bas. « Au départ, nous n’avions pas baptisé ce projet 'maisons à une livre’, remarque Neil Watson, en charge du programme à la mairie de Stoke. Mais le nom s’est imposé de lui-même. »La formule, trompeuse mais vendeuse, est restée. « Elle est symbolique, remarque Rowland Atkinson, professeur d’études urbaines à l’université de Sheffield. Elle suscite de l’intérêt car une maison à une livre sterling, cela paraît complètement fou [les prix de l’immobilier au Royaume-Uni sont parmi les plus élevés au monde]. Mais elle stigmatise encore davantage certains quartiers en soulignant qu’un bien aussi essentiel que le logement n’y vaut rien. »Lire aussi :A Londres, les prix de l’immobilier crèvent toujours les plafondsEn France, Roubaix (Nord) va emboîter le pas de ses homologues britanniques. Fin septembre, Milouda Ala, adjointe en charge du logement dans la ville la plus pauvre de France, s’est envolée pour le Royaume-Uni. Une visite qui a achevé de la convaincre de l’intérêt de ces programmes. « Si Liverpool a pu le faire à l’échelle de quartiers entiers, nous pouvons le faire pour quelques maisons », assure-t-elle. Une phase test concernant une dizaine de bâtisses vacantes de Roubaix, actuellement propriétés de la communauté urbaine, doit démarrer d’ici mi-2016.A la différence de Stoke-on-Trent, à Roubaix, ce seront les nouveaux propriétaires qui prendront eux-mêmes en charge la réhabilitation des maisons, dont il ne reste souvent que les murs et le toit. Des travaux dont le coût est estimé par la mairie entre 40 000 et 70 000 euros. #container_14472414963{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14472414963{ height:500px; } #container_14472414963 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14472414963 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14472414963 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14472414963 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }A Roubaix, moins de propriétaires, plus de logements vacantsSource : Insee (chiffres de 2012)require(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14472414963", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Pourcentage de logements vacants","Part de ménages propriétaires de leur résidence principale","Taux de chômage des 15-64 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Roubaix", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 11.2 ], [ "", 36.2 ], [ "", 30.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "France métropolitaine", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 7.5 ], [ "", 57.8 ], [ "", 12.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Une livre envoyée du BrésilLe choix de Roubaix a été calqué sur celui de Liverpool. Dans cette ville du nord-ouest de l’Angleterre, seuls 7 des 22 candidats sélectionnés ont emménagé dans leur maison à une livre, plus de deux ans après le début du projet pilote. Jayalal Madde, un chauffeur de taxi, est le premier à avoir posé ses cartons rue Granby, après avoir réalisé près de 45 000 euros de travaux. D’autres sont sur le point de s’installer dans les quartiers de Kensington et Picton. « Il nous a fallu plus de temps que prévu pour mettre en place ce programme mais c’est un succès, juge Anthony Mousdale, responsable de l’opération à la mairie de Liverpool. Aucun participant n’a échoué à mener à bien les travaux et nous avons maintenant un modèle satisfaisant. » Une deuxième phase a même été lancée : environ 120 maisons de Picton vont, à leur tour, être vendues pour une livre sterling.Pour ce nouvel appel à candidatures, Liverpool a reçu 2 500 réponses. A Stoke, 650 candidats s’étaient manifestés. « On nous a écrit d’Inde, d’Australie… Quelqu’un nous a même envoyé une livre du Brésil, se souvient Neil Watson. Mais seules trois personnes correspondaient aux critères d’éligibilité. » Pour être éligible, il faut avoir un emploi ; vivre, travailler ou avoir de la famille à Stoke (en France ce critère, considéré comme discriminatoire, ne sera pas retenu) ; occuper la maison au moins cinq ans. « Nous ne voulions pas offrir un logement à ceux qui ont accès au marché privé mais permettre à des familles à faibles revenus d’accéder à la propriété », précise Neil Watson.La préoccupation est la même à Roubaix. « Nous avons 5 000 demandes de logement social par an dont 40 % seulement sont satisfaites, explique Milouda Ala. L’objectif est de faire sortir par le haut des candidats à ce dispositif, tout en changeant l’image des quartiers. » Autour de la rue du Pile, les maisons ouvrières sont plus hautes que leurs homologues liverpuldiennes. Pas de quartiers fantômes ici, mais des façades murées qui défigurent les rues, stigmates du déclin industriel de la région. Rénover ou détruire ?L’histoire est la même de l’autre côté de la Manche. A Stoke, les 2 000 fours bouteilles dans lesquels étaient fabriquées des poteries exportées dans le monde entier ont quasiment disparu. Liverpool, qui comptait 825 000 habitants en 1931, n’en recense plus que 470 000. Un recul économique et démographique qui fait exploser le nombre de maisons vacantes : elles sont encore 7 500 à Liverpool, 4 200 à Stoke.En 2002, le vice-premier ministre travailliste, John Prescott, lance l’Initiative pour le renouveau du marché immobilier avec comme objectif de s’attaquer au problème des quartiers en déclin. Des fonds sont alloués aux municipalités pour acheter des milliers de maisons vides, les démolir et reconstruire du neuf. Dans certains endroits, la rénovation fonctionne. Ailleurs, c’est un échec. Pendant que les autorités acquièrent peu à peu des bâtiments, des zones entières sont laissées à l’abandon. Certains dénoncent un « nettoyage social », des expulsions forcées et la destruction du patrimoine. En 2010, lorsque le nouveau gouvernement de coalition annonce la fin de ce programme controversé, Stoke et Liverpool n’ont plus les moyens de détruire les maisons qu’elles décident donc de murer. Dans le quartier de Granby par exemple, la mairie de Liverpool est propriétaire de près de 150 maisons. « Les habitants ont commencé à partir dans les années 1990, se souvient Nagi Kassam derrière la caisse de l’épicerie familiale. Le quartier était vraiment dur. Chaque année, nous espérions que la municipalité allait faire quelque chose pour ces maisons vides. Vingt ans plus tard, rien n’avait changé. » Pendant toutes ces années, une quarantaine d’habitants continue à vivre dans ces rues désertes. « C’était lugubre. Le seul point positif, c’est que je pouvais mettre la musique à fond sans embêter personne », raconte Hazel Tilley, venue faire couper ses cheveux teints en bleu dans l’une des seules boutiques du quartier. « Je déteste aller chez le coiffeur mais il faut soutenir les commerces locaux : ils ont pris des risques en ouvrant ce salon ici plutôt que dans le centre-ville ». A côté, un restaurant a également ouvert ses portes.Car à force de lutter pour préserver le quartier de Granby, les résidents ont obtenu le soutien de la municipalité. Différents partenaires sont mobilisés pour rénover les 150 maisons devant lesquelles s’affairent des ouvriers. Cinq d’entre elles sont des maisons à une livre. « On avait proposé ce type de projet il y a vingt ans, regrette Hazel Tilley. La municipalité ne s’est intéressée à nous que lorsqu’on a commencé à attirer l’attention des médias par notre mobilisation. Elle s’est dit que les maisons à une livre seraient une bonne opération de communication. » « Un acte désespéré »Au-delà du coup médiatique, les municipalités ont surtout été contraintes d’imaginer des solutions alternatives. « Ces maisons à une livre ressemblent à un acte désespéré des autorités locales, constate Rowland Atkinson. Elles ont très peu de moyens pour agir pour ces quartiers et sur l’économie locale. Mais est-ce que cela suffira à résoudre les problèmes plus systémiques d’emploi et de développement ? » « Les maisons à une livre ne sont pas en elles-mêmes un véhicule du renouvellement urbain, acquiesce Anthony Mousdale. Il faut qu’elles accompagnent d’autres projets. »A Roubaix, les quartiers des maisons à 1 euro bénéficieront aussi du programme national de renouvellement urbain. « Il faut concentrer toutes les forces et les dispositifs au même endroit pour que ça marche, insiste Milouda Ala. Il n’y a pas que l’habitat mais aussi tout ce qui va autour : les locaux associatifs, les espaces pour les jeunes… »La municipalité de Stoke avait fait de l’engagement à s’investir dans la vie du quartier l’un des critères de sélection. « Vivre à Portland demande une implication beaucoup plus forte que lorsque l’on vit ailleurs, assure David Swan, un ingénieur de 28 ans. Il y a des réunions de résidents, nous réfléchissons à ce que nous pourrions faire de l’ancien pub… » Les 31 nouveaux propriétaires ont emménagé à quelques semaines d’intervalle, à l’été 2014. Des professeurs, un architecte, des religieuses, un collecteur des impôts… Une habitante a lancé un chœur, Anna Francis un club de jardinage. « Nos jardinières ont été vandalisées mais cela arrive de moins en moins souvent. La situation s’améliore mais il faudra encore du temps pour transformer le quartier. » Le trafic de drogues est moins visible. Des caméras de surveillance et des grillages ont été installés pour lutter contre les dépôts d’ordures dans les allées. Les incivilités sont davantage signalées. Surtout, des propriétaires dont la bâtisse était vacante ont entamé des travaux. Aux enchères, une maison du quartier s’est vendue 43 000 livres. Un record. Le début d’un cycle vertueux ?« 4 000 maisons à 1 euro »« Ce type de projet ne peut fonctionner qu’à petite échelle car le modèle économique n’est pas viable pour les municipalités », nuance toutefois Neil Watson. La mairie de Liverpool ne possède plus que 650 maisons vacantes. Pour les milliers d’autres, des solutions différentes devront être imaginées. A Roubaix, Milouda Ala voit beaucoup plus grand. « Si on pouvait vendre 4 000 maisons à 1 euro, je serais contente ! Je veux que cela devienne un projet porté par la métropole ou la région. » Et pourquoi pas au niveau national ? Des villages de Normandie et de Bretagne ont aussi proposé des terrains à 1 euro le mètre carré pour lutter contre la désertification. Une version rurale des maisons à 1 euro. En France, le nombre de logements vacants – 2,64 millions selon l’Insee – explose. « Il n’y a pas de pénurie d’habitat en France, confirme Didier Cornuel, professeur d’économie immobilière à l’université Lille-I. Détruire pour reconstruire a un coût faramineux. Alors faire le choix de vendre et de rénover n’est pas absurde. »A la mairie de Roubaix, le flot de demandes d’information sur ces maisons à 1 euro ne tarit pas. Et la mise en œuvre de ce projet pionnier ne sera pas scrutée qu’au plan local : d’autres villes en observeront les résultats avec attention.Les critères de Liverpool pour attribuer les logements à 1 livreCritères d’éligibilité :Vivre ou travailler à Liverpool.Ne pas être propriétaire d’un logement.Avoir un emploi.Eléments favorisant la sélection :Avoir un emploi depuis deux ans et gagner entre 20 000 et 30 000 livres par an (28 200 et 42 000 euros).Ne pas être endetté.Avoir des enfants à charge.Avoir des économies pour réaliser les travaux.Engagements des candidats : Vivre dans la maison pendant au moins cinq ans.Ne pas sous-louer le bien.Réhabiliter la maison pour qu’elle soit conforme aux normes de décence (si les travaux ne sont pas jugés satisfaisants, les candidats ne deviennent pas propriétaires du lieu – la vente n’est effective qu’à l’issue de la réhabilitation – et perdent les sommes investies).Respecter un calendrier pour la réalisation de ces travaux.Perrine MouterdeJournaliste au Monde Samuel Laurent Les élections régionales approchent, et elles s’annoncent comme une nouvelle défaite pour la majorité socialiste. Actuellement à la tête de 20 des 22 régions métropolitaines, le Parti socialiste et ses alliés radicaux ne cachent plus le fait qu’ils s’attendent à en perdre une bonne partie à l’issue du scrutin des 6 et 13 décembre.Mais au-delà de la défaite, c’est un dilemme plus complexe que doit trancher le PS : que faire face au Front National ?Lire sur Les Décodeurs :Votre région va-t-elle changer de couleur politique ?1. Trois régions en questionLes élections régionales sont un scrutin de liste à deux tours. Il suffit d’avoir obtenu plus de 10 % des voix pour être au second tour. A en croire les sondages, le FN devrait donc très souvent imposer des triangulaires. Et dans plusieurs cas, toujours en se basant sur les enquêtes d’opinion, le candidat de la gauche risque d’être en troisième position.C’est le cas en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, où le socialiste Jean-Pierre Masseret est crédité de 19 % seulement au premier tour, contre 31 % pour Philippe Richert (Les Républicains) et 30 % pour Florian Philippot (FN).Dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Marine Le Pen (FN) est placée en tête au premier tour avec des scores élevés (35 % à 42 %), et le PS Pierre de Saintignon oscille entre 15 % et 19 %, loin derrière Xavier Bertrand (LR, 25 % à 26 %). La présidente du Front nationale est donnée favorite au second, avec une certaine avance, accentuée en cas de triangulaire.Enfin, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, la bataille se jouera aussi avant tout entre la frontiste Marion Maréchal Le Pen (34 % à 36 % au premier tour selon les instituts de sondage), donnée au coude à coude face au candidat du parti Les Républicains, Christian Estrosi, au second tour, très loin devant le PS Christophe Castaner (27 % à 29 %).Lire aussi :Régionales 2015 : ce que disent les sondages dans votre région à un mois du premier tour2. Triangulaires et arithmétique électoraleCette configuration en triangulaire d’un second tour d’élection rend plus complexe sa lecture. Au lieu de choisir entre deux candidats issus de deux blocs, qui sont le plus souvent droite et gauche, l’électorat doit choisir entre trois. Mécaniquement, le nombre de voix à se répartir est donc moins élevé, et les écarts sont donc plus ténus.La stratégie de la droite républicaine comme du PS a oscillé depuis trente ans. Théorisée dans les années 1990, la règle dite du front républicain, qui suppose que le candidat le moins bien placé entre le PS et l’UMP se désiste afin de faire battre le FN, a longtemps prévalu, en théorie du moins.Mais l’UMP de Nicolas Sarkozy y a mis fin, en la remplaçant par la règle du « ni-ni » (ni PS, ni FN) : en cas de triangulaire, le candidat de droite se maintient même s’il est le moins bien placé. Le PS a donc lui aussi assoupli son application du front républicain.Dans la pratique, lors des départementales de mars, PS comme UMP ont eu des attitudes et des choix divers selon les cas, se désistant parfois, se maintenant dans d’autres.3. Les conséquences d’un retrait et la tentation des fusionsDerrière ce qui pourrait apparaître comme un choix moral, existe en fait une réalité : une liste qui se retire n’aura aucun élu au conseil régional. Ce qui signifie sa disparition du paysage politique local durant cinq ans. Sans parler des conséquences matérielles pour les candidats de cette liste, dont, bien souvent, des élus sortants, pour qui ce poste représente le principal revenu.D’où la tentation d’une autre pratique, celle de la fusion des listes : il s’agit cette fois de mélanger les candidats issus de deux listes présentes au second afin de n’en faire qu’une. Toute liste ayant fait plus de 10 % et présente au second tour peut ainsi fusionner avec une autre ayant fait plus de 5 %.Lire aussi :Elections régionales 2015 : comprendre les règles du voteCette solution est souvent adoptée dans le cas où des alliés (PS et écologistes, LR et centristes, par exemple) concourraient séparés au premier tour mais s’allient au second.Ces élections pourraient amener à une configuration inédite : la possibilité de fusions entre gauche et droite face au FN. C’est en tout cas une hypothèse qui agite les états-majors des partis, même si tous préfèrent ne pas trop évoquer publiquement le sujet.4. Les difficultés d’une fusion et le repoussoir « LRPS »Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, résume bien pourquoi les partis préfèrent éviter de trop aborder cette question cruciale des alliances : annonce d’un front républicain ou de fusions de listes conduirait selon lui à « mettre le FN au centre », et donc à aider encore sa campagne.Marine Le Pen l’a bien compris aussi, qui a agité cette question des fusions dimanche sur Europe 1. Une occasion pour elle de jouer sa carte du « LRPS », visant à dire que gauche et droite sont finalement proches, et que seul le FN est une réelle alternative.C’est aussi ce que craignent nombre de candidats, qui voient avant tout l’argument électoral que constitue cette idée pour le Front national. Ainsi, dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Xavier Bertrand a-t-il refusé, pour le moment, toute idée d’une fusion. Dans la pratique, une fusion de listes ne se réalise pas simplement : avec jusqu’à plus de 200 noms par liste, la négociation vire forcément au casse-tête, surtout si elle doit être menée dans l’entre-deux-tours, entre une liste dominante et une liste minoritaire. Néanmoins, la perspective de voir des régions basculer Front national pourrait pousser PS comme Républicains à revoir leurs positions.Lire aussi :Régionales : le ton monte entre la gauche et la droiteSamuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant) Informer les consommateurs européens : cette motivation, avancée par Bruxelles, n’a convaincu personne parmi les officiels israéliens. La décision de l’UE, annoncée mercredi 11 novembre, d’étiqueter les produits israéliens fabriqués dans les territoires palestiniens occupés a provoqué un concert de réactions outragées parmi les dirigeants de l’Etat hébreu. La vice-ministre des affaires étrangères Tzipi Hotovely a annoncé qu’Israël suspendrait une série de discussions en cours avec l’UE concernant le Moyen Orient.Ce ne sont pas ses conséquences économiques que les autorités israéliennes redoutent. Selon eux, cette forme de sanction déguisée donne une légitimité et du souffle au mouvement international BDS (boycottage-désinvestissement-sanctions), qui appelle à punir Israël pour la poursuite de l’occupation.Une « étape exceptionnelle et discriminatoire »La notice interprétative – qui n’est donc pas une nouvelle législation – adoptée par la Commission européenne prévoit l’étiquetage des produits fabriqués dans les colonies en Cisjordanie, à Jérusalem-Est ainsi que sur le plateau du Golan, occupés par Israël depuis 1967.Il s’agit avant tout de fruits et légumes, de miel, d’huile d’olive et de vin. Selon la Commission, cela ne présagerait en rien d’un boycottage pur et simple des produits israéliens fabriqués dans les colonies, dont l’existence est pourtant illégale au regard du droit international.La réaction des autorités israéliennes a été instantanée. Le premier ministre Benyamin Nétanyahou a déclaré que l’UE « devrait avoir honte ». Selon le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Emmanuel Nahshon, « l’étiquetage renforcera les éléments radicaux qui soutiennent le boycottage d’Israël et dénient à Israël le droit d’exister ».Le diplomate considère qu’il est « cynique et sans fondement » d’arguer qu’il s’agit d’une simple mesure technique et non politique. Il évoque dans un communiqué une « étape exceptionnelle et discriminatoire », ainsi qu’une approche reposant sur « deux poids, deux mesures, tout en passant sous silence le fait qu’il existe 200 autres conflits territoriaux dans le monde, dont certains au sein de l’UE ou sur le pas de sa porte. » L’étiquetage « récompense le terrorisme » L’ambassadeur de l’UE en Israël, Lars Faaborg-Andersen, a été convoqué pour une remontrance officielle. Le ministre de la défense, Moshe Yaalon, estime que l’étiquetage « récompense le terrorisme ». Sa collègue en charge de la justice, Ayelet Shaked, le considère comme étant « anti-israélien et antijuif ». Lors d’une visite en Grande-Bretagne, le 10 septembre, M. Nétanyahou avait adopté une rhétorique similaire. « Nous avons la mémoire historique de ce qui s’est passé lorsque l’Europe a étiqueté les produits juifs », avait-il déclaré, peu après un vote massif du Parlement européen en faveur de l’étiquetage.La décision de la Commission est tout sauf une surprise pour Israël. Le sujet était à l’étude depuis plusieurs années, mais il avait été mis de côté à la demande des Etats-Unis, entre août 2013 et avril 2014, lorsque le secrétaire d’Etat John Kerry avait tenté une nouvelle médiation entre Israéliens et Palestiniens. Le dossier est revenu dans l’actualité à la demande de 16 des 28 ministres des affaires étrangères de l’UE, qui ont adressé en avril une lettre officielle en ce sens à Federica Mogherini, la haute-représentante pour la politique étrangère.Abraham Bell, professeur de droit à l’université de Bar-Ilan, estime que l’étiquetage prôné par la Commission est « malhonnête et illégal ». Il souligne notamment que :« Cette information obligatoire n’est pas imposée à d’autres territoires considérés par l’UE comme occupés. Je pense notamment au Sahara occidental, occupé par le Maroc. Du poisson en est exporté vers l’Europe. A plusieurs reprises, la Commission européenne a dit qu’il n’y avait rien d’obligatoire à étiqueter les produits provenant de là. »Selon Abraham Bell, Israël pourrait se tourner vers l’Organisation mondiale du commerce (OMC), « même si la procédure peut prendre du temps », pour contester la décision européenne.Une étiquette « Made in Europe »David Simha, président de la Chambre de commerce et d’industrie israélo-palestinienne, regrette également la décision de l’UE, qu’il considère comme une « perte de temps ». Il souligne, comme tous les spécialistes, que l’impact sur l’économie israélienne sera très limité. Selon la Commission, les produits concernés représentent « moins de 1 % » du total des échanges commerciaux entre l’UE et Israël, qui s’élèvent à 30 milliards d’euros en 2014 (dont 13 milliards exportés vers l’UE). Pour David Simha :« Cela aura par contre des conséquences pour l’économie palestinienne et les milliers de Palestiniens qui travaillent dans les usines et les exploitations des colonies. S’il n’y a plus de commandes, ils devront être licenciés. »Pour sa part, l’ancien ambassadeur israélien aux Etats-Unis, Michael Oren, devenu député sur la liste du parti Kulanu (centre droit), a proposé l’instauration d’une étiquette « Made in Europe », pour que les consommateurs n’achètent pas de produits provenant de pays « encourageant l’antisémitisme ». Pendant ce temps, la Knesset a adopté en première lecture un texte controversé, proposé par le Foyer juif (extrême droite), interdisant l’entrée sur le territoire national à toute personne promouvant le boycottage d’Israël. On est encore loin de son adoption définitive, mais cette proposition illustre le caractère épidermique des réactions, au sein de la majorité de la classe politique, à toute contestation extérieure de l’occupation israélienne. Seul le Meretz (gauche) a approuvé l’étiquetage décidé par l’UE.Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant)ReporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Morgane Tual Des milliers de passagers – dont le maire de Bordeaux Alain Juppé – ont été cloués au sol samedi 7 novembre à l’aéroport d’Orly.En cause : une panne informatique affectant les outils météo de l’aéroport, qui a généré une interruption générale du trafic aérien au départ et à l’arrivée d’Orly pendant plus d’une demi-heure.On en sait désormais un peu plus sur ce dysfonctionnement. Dans son édition du mercredi 11 novembre, le Canard Enchaîné précise que la panne a affecté le système Decor (diffusion des données d’environnement contrôle d’Orly et de Roissy), relié à Météo France, et fonctionnant... sous Windows 3.1. Un système d’exploitation vieux de plus de 20 ans, lancé par Microsoft en 1992 – une antiquité dans le monde de l’informatique.« Samedi matin, le trafic n’était pas vraiment dense. Mais imaginez, pendant la COP21, le ballet des chefs d’Etat perturbé à cause d’un logiciel informatique qui date de la préhistoire. De quoi aura-t-on l’air ? », s’inquiète un ingénieur cité par l’hebdomadaire. Le ministère des transports a assuré au journal que « la modernisation des équipements est prévue pour 2017 ».Pannes à répétition dans le monde de l’aviationLe monde de l’aviation est régulièrement victime de ce type de pannes qui paralysent le trafic aérien. En décembre dernier, l’espace aérien de Londres a été fortement perturbé par une panne informatique. Même si elle n’a duré que 36 minutes, elle a généré une cinquantaine d’annulations de vols et de nombreuses perturbations tout au long de la journée.Un an plus tôt, une autre panne au contrôle aérien de Swanwick avait causé la pagaille dans le ciel britannique, à cause « de difficultés à passer du mode nuit au mode jour », avait expliqué le service du contrôle aérien britannique. Ces problèmes informatiques touchent aussi des compagnies aériennes, comme l’Américaine United Airlines qui, en 2011, avait dû immobiliser tous ses avions à cause d’une panne de son système de réservation qui rendait impossible l’embarquement.Les exemples ne manquent pas, mais les aéroports et les compagnies aériennes sont peu enclins à donner davantage d’informations sur les raisons précises de ces pannes aux conséquences lourdes. Elles posent pourtant la question de la fiabilité de leurs systèmes informatiques, de leur maintenance mais aussi de leur sécurité – certains vieux logiciels ne sont plus mis à jour et peuvent contenir des failles.Pour remédier à ce type de problèmes, United Airlines avait proposé au printemps une récompense aux hackeurs capables de découvrir des failles de sécurité majeures dans son système informatique.En juillet, deux personnes ont ainsi été récompensées d’un million de « miles » chacune, des points de fidélité correspondant à une valeur de plusieurs dizaines de vols domestiques. Les deux hackeurs n’avaient toutefois pas été autorisés à dévoiler la nature des failles découvertes.Lire : Le FBI s’inquiète du possible piratage d’un avionMorgane TualJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.11.2015 à 14h10 • Mis à jour le11.11.2015 à 17h19 | Nicolas SixAujourd’hui, des drones conçus spécifiquement pour filmer sont capables de monter à plus de 100 m d’altitude et de se déplacer à près de 50 km/h. Ils se transforment en caméras volantes, sur lesquelles il est possible de choisir n’importe quel cadrage, et les images, très stables grâce à leurs bras motorisés, s’affichent en direct sur notre smartphone.Nous avons testé quatre d’entre eux : le Bebop, le poids plume du fabricant français Parrot (450 euros), ses deux principaux concurrents, les drones chinois de Xiro et DJI, deux fois plus chers. Par curiosité, nous y avons rajouté le drone haut de gamme de l’américain 3DR (1 300 euros).Deux vainqueurs Le net vainqueur de nos tests est le DJI Phantom Standard grâce à son excellent rapport qualité-prix. Il est plus fiable que ses concurrents et ses images sont remarquables. Face à lui, les drones de Xiro et 3DR peinent à justifier leur écart tarifaire. S’il fallait trouver une alternative au DJI, ce serait plutôt le Parrot, au prix de base plus accessible et parce qu’il est le seul à pouvoir voler correctement à l’intérieur d’une maison. Dommage qu’il soit moins performant et moins fiable que ses concurrents.Voici un résumé du comparatif en images :Avant d’investir, sachez que ces drones ne sont pas des jouets. Leur pilotage n’est pas évident dès le premier essai, et le risque de les détruire dès le premier décollage, voire de se blesser, existe. Signalons aussi que ces drones souffrent tous de problèmes de fiabilité (connexion entre la télécommande et le drone, précision du pilote automatique…).Pour en savoir plus, explorez les rubriques du test : PilotageFiabilité et sécuritéQualité des imagesStabilité des imagesPilote automatiqueVol en intérieurSimplicitéBudgetPilotage Même s’il faut être prudent lorsqu’on débute le pilotage de ces drones, pas besoin non plus d’avoir un don naturel. Tous embarquent un GPS : ils connaissent leur position à trois mètres près. Si on lâche les commandes, ils s’arrêtent et restent en place. Par vent modéré, ils luttent automatiquement pour tenir leur position. Leur pilotage demande un peu d’adresse mais reste précis et prévisible. Comme leur taille est imposante, ils sont aussi très stables. Il faut tout de même gérer leur cap, leur orientation et leur altitude à l’aide de deux joysticks à 360°.Le DJI est plus vif que ses concurrents : il monte en altitude à toute vitesse et change de direction immédiatement. En contrepartie, il se révèle difficile à piloter dans les petits espaces. A l’opposé, le 3DR vole avec une grande douceur. Ses commandes sont très progressives et il est très stable. Le Xiro se situe à mi-chemin entre les deux. Quant au Parrot, il manque à la fois de précision et de vivacité et est un peu moins facile à piloter.Retour au menu du test Fiabilité et sécurité Les drones peuvent être dangereux pour vous, pour votre entourage, et… pour eux-mêmes. Seul le DJI nous a vraiment convaincus. Sa radiocommande est la plus sûre – nous n’avons pas subi la moindre déconnexion. En revanche, nous avons perdu le contrôle du Xiro derrière une lisière d’arbres à 40 mètres de hauteur – une longue minute d’angoisse. Il a finalement retrouvé son point de départ tout seul. La connexion au Parrot s’est perdue plus d’une fois. La conclusion est simple : gardez le Parrot à moins de 30 mètres de vous et ne le faites jamais voler derrière un obstacle ou au-dessus de l’eau.La fonction de guidage est intéressante : pressez un bouton, ces quatre drones rentrent à leur position GPS de départ. Le Xiro manque hélas de précision : il se pose jusqu’à huit mètres du point de départ. Le DJI et le 3DR sont plus précis. Ils se posent rarement à plus de deux mètres de la cible. Quant au Parrot, son GPS n’est pas fiable : il peut se poser à quinze mètres du point de départ.En vol statique, le problème est identique. Lorsqu’on lâche les commandes du 3DR, il a une fâcheuse tendance à prendre plusieurs mètres d’altitude. Quand au Xiro, il dérive de deux mètres en vingt secondes. Ne parlons pas du Parrot, qui s’éloigne facilement de 5 mètres. Seul le DJI tient sa position à un mètre près – on peut le quitter des yeux quelques secondes sans danger.A l’atterrissage, sur les terrains légèrement inclinés qu’on rencontre en campagne, le DJI n’a jamais posé le moindre problème. Le 3DR s’est retourné plusieurs fois : ses hélices cafouillent plusieurs secondes après l’atterrissage. Bilan : quelques frayeurs et trois hélices cassées. Quant au Xiro, son train d’atterrissage est trop étroit. En se posant, il a versé plusieurs fois sur le côté, sans conséquence fâcheuse. Mais ce train d’atterrissage a un autre défaut, il est repliable : en cas de chute, il protège mal la fragile caméra du Xiro.Retour au menu du testQualité des images Le DJI se distingue par ses couleurs plus naturelles, plus flatteuses, plus constantes que celles du 3DR, pourtant équipé d’une GoPro Hero4 Silver. En contrepartie, les images du 3DR ont un meilleur potentiel pour les experts du montage. Ses images ont plus de dynamique : on rattrape plus facilement les plans trop lumineux. Mais le DJI repasse en tête avec ses réglages vidéo très riches, qui sont accessibles en vol (balance des blancs, accentuation, iso, correction d’exposition, vitesse d’obturation). Les experts en technique photo pourront réaliser des plans encore plus beaux. Le Xiro propose des réglages vidéo identiques en vol. Mais au final, ses images sont moins belles que celles du DJI. Leur netteté est artificielle et agressive, leurs couleurs sont parfois un peu froides. Quant au Parrot, il se traîne loin derrière ses concurrents. Ses vidéos manquent cruellement de détails. Les parties lumineuses de l’image sont souvent brûlées. Le 3DR est le seul capable de filmer au ralenti en Full HD, grâce à sa GoPro embarquée. C’est un atout surtout si vous comptez filmer du sport.Retour au menu du test Stabilité des images Il y a dix ans, de telles images auraient nécessité un hélicoptère ou une grue immense. Les drones de Xiro, 3DR et DJI emploient le même système de stabilisation sophistiqué. Leur caméra est fixée sur un bras robotisé animé par trois moteurs. Ce bras compense les mouvements du drone sur 3 axes afin que la caméra reste parfaitement parallèle au sol. L’image est stable, à condition de voler avec douceur. Nous n’avons pas noté de différence de stabilisation entre le Xiro, le 3DR et le DJI. Mais le Parrot, lui, emploie un système de stabilisation nettement moins sophistiqué. Il filme une image très large, puis il retaille cette image intelligemment, pour compenser les mouvements brusques du drone. Le résultat est moins propre : les mouvements de caméra sont un peu secs même si les images demeurent agréables à regarder.Retour au menu du test Pilote automatique Grande nouveauté : ces drones peuvent piloter à votre place. Xiro, DJI et 3DR ont inauguré leurs pilotes automatiques cet été, à quelques semaines d’intervalle. Cela fonctionne plus ou moins bien, comme ces images le montrent :360° : On définit un point central : le drone se met à tourner autour en filmant le centre du cercle. DJI et 3DR vont plus loin : on peut régler la largeur du cercle et la vitesse du drone. Cette fonction n’est pas disponible chez Parrot.Selfie : On place le drone face à soi, en vol stationnaire, puis on presse un bouton : le drone s’envole et révèle le paysage autour de soi. Cette fonctionnalité n’est disponible que sur le 3DR.Suivez-moi : Placez le drone face à vous et pressez un bouton : il vous suit à la trace. Vous pouvez filmer votre promenade depuis le ciel. Les sportifs seront déçus : le drone réagit lentement. Si vous changez de direction brutalement, vous sortez de l’image pendant sept ou huit secondes (cinq secondes pour le Xiro, un peu plus rapide). Cette fonction est disponible chez 3DR, Xiro et DJI.Parcours préprogrammé : C’est le plus utile des pilotes automatiques, et il existe depuis des années. On fait un premier vol de reconnaissance, pendant lequel on mémorise plusieurs points de passage. On revient au point de départ, puis on clique sur un bouton : le vol démarre en pilote automatique. Il est beaucoup plus fluide, comme si un pilote expert avait pris les commandes. Les images sont plus belles. Disponible chez DJI, Xiro et Parrot (via une mise à jour logicielle à 10 euros). A noter, cette fonction marche mieux sur le drone de DJI.Pour éviter les accidents, le pilote automatique doit être utilisé avec prudence, sur terrain plat et dégagé. Les drones ne voient ni les obstacles (branchages ou lignes électriques) ni les dénivelés (buttes ou terrains en pente).Retour au menu du test Vol en intérieur Conseil crucial : résistez à la tentation de faire voler votre drone en intérieur. Dans une maison, les drones ne captent pas le GPS. Ils sont incapables de conserver leur position et dérivent rapidement vers les murs. Seul le Parrot est équipé pour le vol en intérieur, grâce à un sonar, pour maintenir son altitude, et une caméra orientée vers le bas pour prendre des points de repère au sol. Résultat : il ne dérive pas, à condition que le sol soit texturé. Sur une moquette unie, sa caméra est incapable de prendre des points de repère. Nous avons réussi à faire voler le Parrot dans une pièce de 15 m² assez facilement. Mis en confiance, nous avons fait voler le Xiro et le 3DR. Résultat : deux crashs en moins de dix secondes. Seul un excellent pilote peut les maîtriser en intérieur. Notons au passage que DJI propose une variante du Phantom 3 capable de voler en intérieur : le Phantom 3 Advanced. Il embarque les mêmes capteurs que le Parrot.Retour au menu du test Simplicité Au premier abord, le drone de DJI paraît plus compliqué que ses concurrents. Mais ses menus et sa télécommande sont bien pensés. Les drones de 3DR et Xiro sont plus simples, grâce notamment à une application plus dépouillée. Mais paradoxalement leurs fonctions avancées sont assez difficiles à dénicher et parfois complexes à maîtriser. En cas de problème, contrairement au DJI, ils ne décrivent pas la nature de leurs soucis. Tous ces drones nécessitent des mises à jour logicielles assez complexes à opérer. Quant au Parrot, il est aussi compliqué que le DJI.Retour au menu du test BudgetL’achat n’est en réalité que la première dépense : il va vous falloir remettre la main à la poche fréquemment. Les hélices s’abîment vite : il faut les remplacer. Comptez 12 euros les quatre, sauf chez 3DR où le prix est multiplié par trois. L’autonomie des drones est frustrante : on est tenté d’acheter une ou deux batteries de rechange. Les batteries du Xiro et du DJI tiennent une vingtaine de minutes. Elles coûtent respectivement 125 euros et 150 euros. Chez 3DR, la batterie est encore plus chère : 175 euros pour une autonomie de 15 minutes seulement. Chez Parrot, comptez 50 euros l’unité pour cinq bonnes minutes de vol.Retour au menu du testVoir notre visuel interactif : Bienvenue chez les dronistes //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444461', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Nicolas SixJournaliste au Monde 30.11.2015 à 17h11 • Mis à jour le30.11.2015 à 17h42 Au lendemain des débordements qui ont éclaté dimanche place de la République à Paris, seules neuf gardes à vue ont finalement été prolongées lundi 30 novembre.L’enquête se poursuit et les personnes dont les gardes à vue ont été levées restent susceptibles d’être poursuivies pour participation à une manifestation non autorisée, a précisé une source judiciaire. Selon la police, sur 341 personnes interpellées, 316 personnes étaient en garde à vue depuis dimanche.#COP21 Sur plus de 300 gardes à vue après manif à République, seulement une dizaine pour violences. Les autres pour part. à manif interdite— LaurentBorredon (@Laurent Borredon)require(["twitter/widgets"]);Dimanche, en marge des chaînes humaines organisées en prélude de la conférence mondiale sur le climat (COP21), des affrontements avaient opposé la police à plusieurs dizaines de protestataires, dont certains étaient cagoulés.Bernard Cazeneuve a regretté les actes violents, notamment des jets de projectiles. Alors que certains manifestants ont utilisé des objets laissés au pied de la statue en hommage aux victimes des attentats du 13 novembre, le ministre de l’intérieur a appelé à condamner ces violences « avec la plus grande fermeté par respect pour les victimes des attentats ».Lire aussi :COP21 : les politiques s’insurgent contre les débordements à Paris 30.11.2015 à 16h51 | Isabelle Rey-Lefebvre Trois quarts des Français jugent la France comme un pays inégalitaire et même très inégalitaire pour 28 % d’entre eux. La fédération des PEP, qui gère une centaine de centres de vacances et 400 établissements médico-sociaux, publie lundi 30 novembre la deuxième édition de son baromètre de l’inclusion. Réalisé entre le 1er et le 11 octobre, soit plus d’un mois avant les attentats du 13 novembre, ce sondage mené par TNS Sofres auprès de 2 612 personnes montre que 76 % des personnes interrogées estiment qu’il est difficile de trouver, au sein de la société française, la place souhaitée ou méritée.Les jeunes se montrent toutefois plus optimistes : 28 % des 18-25 ans – soit 7 points de plus que la moyenne nationale – jugent qu’il est possible de trouver sa place dans la société selon ses mérites. Les différences régionales sont significatives. 82 % des habitants d’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine perçoivent ainsi la France comme un pays inégalitaire, soit 6 points de plus que la moyenne nationale.L’emploi est jugé par 61 % des personnes interrogées comme l’inégalité la plus répandue et la plus grave, devant l’accès aux soins (58 %) puis le logement (51 %). Avec 63 % de réponses, les Franciliens sont logiquement les plus sensibles aux difficultés liées à l’habitat tandis que les Bretons et les Normands évoquent d’abord l’emploi, à 68 %. Les régions du Centre (57 %) et de Bourgogne-Franche-Comté (56 %) soulignent les difficultés d’accès aux soins.Clivage gauche-droite très prégnantLe sondage dessine une France coupée en deux à propos de la lutte contre les inégalités, considérée comme primordiale pour 71 % des habitants de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie mais par seulement 37 % de ceux de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, 35 % des Rhônalpins ou des Franciliens. Dans ces régions, une majorité considère comme acceptables les inégalités notamment fondées sur le mérite.Comment assurer l’égalité des chances ? Les Français se montrent surtout enclins à aider les personnes en situation de pauvreté – c’est le cas de 60 % des répondants. Puis leur solidarité va aux handicapés (33 %) et à ceux qui vivent dans des quartiers où l’insécurité est forte (31 %). A l’opposé, les étrangers en situation irrégulière (9 %), les immigrés (9 %), les migrants (5 %) et les gens du voyage (3 %) sont des publics qui, selon les personnes interrogées, ne nécessitent pas de déployer des efforts particuliers.Moins d’un quart des répondants (23 %) considèrent que l’immigration est une chance pour la France, les Franciliens étant un peu plus prêts à l’accueil des étrangers (29 %, soit 6 points de plus que la moyenne). Le clivage gauche-droite est ici très prégnant : 47 % des sympathisants de gauche considèrent l’arrivée des migrants comme une chance contre 10 % à droite, et 3 % des sympathisants du Front national.« Société inclusive »Les Français sont aussi partagés sur les principes de la République. Pour une courte majorité (52 %), le premier principe constitutionnel est l’égalité entre les citoyens, puis la liberté d’expression (49 %) et enfin, la laïcité (28 %).« Deux visions de la laïcité s’affrontent, commentent les auteurs de l’étude. L’une partagée par les Français de gauche qui, pour 34 % d’entre eux, y voient un principe émancipateur garant de l’égalité entre les citoyens et de la liberté de culte, voire celle de croire ou ne pas croire, contre 18 % pour ceux qui se réclament de la droite et 11 % chez les sympathisants du Front national. A l’opposé, 23 % de ceux qui se disent proches du Front national considèrent la laïcité comme un principe restrictif, voire punitif, qui est là pour interdire le port des signes religieux dans l’espace public (contre 5 % des personnes de gauche). »Enfin le concept de « société inclusive » que veut promouvoir la fédération des PEP reste méconnu de 37 % des Français et en tout cas très éloigné de la réalité pour 79 % d’entre eux. Pour lutter pour l’égalité, les Français comptent d’abord sur l’Etat (41 %), l’école (36 %) puis les collectivités locales (29 %). En revanche, les partis politiques (10 %), les médias (7 %), les syndicats (4 %) et les organisations religieuses (4 %) ne sont pas considérés comme capables de rétablir plus d’égalité et de mettre en œuvre une société inclusive.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.11.2015 à 16h35 • Mis à jour le30.11.2015 à 17h36 | Florian Reynaud L’agence nationale de sécurité américaine (NSA) a officiellement mis fin, dans la nuit de samedi 28 à dimanche 29 novembre, à son programme de collecte des données téléphoniques dévoilé par les révélations d’Edward Snowden en 2013. Une fermeture symbolique, puisqu’un délai technique l’empêchait déjà de fonctionner depuis juin.Jusqu’à cet été, la NSA recevait toutes les métadonnées téléphoniques des Américains, à savoir les informations concernant les appels et les SMS, comme la géolocalisation, l’heure, le destinataire, etc. L’agence s’appuyait sur la section 215 du Patriot Act pour obtenir un mandat d’un tribunal secret (FISA) obligeant les opérateurs téléphoniques à fournir automatiquement l’intégralité des données des clients américains.Lire aussi :Le Sénat américain adopte une réforme symbolique des pouvoirs de la NSA« Continuer à protéger le pays »Dorénavant, la NSA et le FBI (services fédéraux) devront formuler des demandes ciblées et justifiées pour accéder à ces métadonnées.Les données déjà collectées par la NSA ces cinq dernières années seront cependant conservées jusqu’au 29 février, mais ne seront pas utilisées à des fins analytiques, assure le communiqué officiel.Ce coup contre le programme résulte de l’USA Freedom Act adopté par le Sénat en juin. « Un compromis raisonnable résulte de l’Act, nous permettant de continuer à protéger le pays tout en implémentant des réformes », a commenté auprès de l’agence Reuters le porte-parole de la NSA, Ned Price.Le programme avait déjà été bousculé à plusieurs reprises. En mai, une cour d’appel fédérale a jugé que la section du Patriot Act utilisée ne justifiait pas juridiquement la collecte massive des métadonnées téléphoniques. Le même mois, alors que le programme arrivait à expiration et devait être renouvelé, le Congrès américain n’a pas réussi à s’accorder pour voter sa poursuite.Par ailleurs, l’USA Freedom Act concerne spécifiquement la collecte de métadonnées téléphoniques aux Etats-Unis, ce qui signifie que la surveillance du Web n’est pas touchée par le texte.Lire aussi :La NSA contrainte de suspendre la collecte des données téléphoniques des AméricainsFlorian ReynaudJournaliste au Monde Frédéric Potet Le monde des yôkaï, ces petites créatures surnaturelles issues de l’imaginaire collectif nippon, est en deuil. Il vient de perdre l’un de ses principaux démiurges : Shigeru Mizuki, mort lundi 30 novembre, à l’âge de 93 ans. Il était l’un des auteurs de manga les plus vénérés au Japon. Son œuvre, d’une simplicité n’ayant d’égale que son exigence, mêle chronique familiale et histoire contemporaine, réflexions philosophiques et envolées fantastiques. Elle raconte également, en creux, les mutations du Japon au XXe siècle à travers une série d’albums autobiographiques où l’humour le dispute au tragique.De son véritable nom Shigeru Mura, Mizuki naît en 1922 à Kohama, près d’Osaka. Son enfance, qu’il a toujours considérée comme la période la plus heureuse de sa vie, va jouer un rôle prépondérant dans la construction de son imaginaire. Il n’est encore qu’un garçonnet quand une femme de ménage surnommée NonNonBâ l’initie à un univers peuplé de lutins et de monstres dont il fera bien plus tard un récit truculent et universel, précisément intitulé NonNonBâ (Cornélius, 2006), qui recevra le prix du meilleur album de l’année au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême en 2007. Enrôlé dans l’armée impériale en 1942, il est envoyé dans la jungle de l’actuelle Papouasie-Nouvelle-Guinée, que le Japon vient d’envahir. A la suite d’un bombardement, il perd son bras gauche, celui avec lequel il écrit et dessine. Fait prisonnier, il intègre un peuple autochtone, les Tolai, à la faveur d’un mariage. Il revient néanmoins au Japon à la fin de la guerre et rejoint l’université des beaux arts de Musashino (préfecture de Tokyo). Ayant appris à dessiner de la main droite, il se lance alors dans l’art du kamishibai, ce théâtre ambulant où des narrateurs racontent des histoires en faisant défiler des images. C’est à cette époque qu’il prend le pseudonyme de Mizuki, hérité du nom d’une auberge qu’il dirigeait en parallèle, le Manoir Mizuki.Ces activités ne lui permettant guère de gagner sa vie, il part pour Tokyo afin d’y devenir mangaka dans le secteur de la bande dessinée d’horreur. Ses premières séries s’appellent Rocket Man (1957), Yûrei Ikka ou encore Kitaro le repoussant (1959), son manga le plus célèbre à ce jour, qui sera adapté en anime, en film et en jeu vidéo. Alors qu’il a rejoint les rangs de la revue avant-gardiste Garo, de nombreuses œuvres suivront, notamment une biographie d’Adolf Hitler et un exutoire antimilitariste traduit en français sous le titre Opération mort (Cornélius, 2008), dans lequel il raconte l’horreur de la guerre du Pacifique, sur fond de maladie, de gabegie militaire et de suicide collectif. Lauréat de très nombreux prix et distinctions, notamment l’Ordre du Soleil levant, Shigeru Mizuki a également entrepris, dans les années 1990, de raconter son existence dans un long récit en trois volumes, tout simplement appelé Vie de Mizuki (Cornélius). Un « chef d’œuvre », nous disait récemment Riad Sattouf, l’auteur de L’Arabe du futur (Allary), quand on lui demandait d’évoquer un genre qui lui est cher en bande dessinée : l’autobiographie. « Mizuki fut l’un des premiers au Japon à s’y être essayé, à une époque où il n’était pas forcément bien vu de raconter sa vie, souligne son éditeur français, Jean-Louis Gauthey, le patron de Cornélius. Toutes ses histoires, qu’elles soient autobiographique, humoristiques, fantastiques ou historiques, sont traversées par cette même curiosité pour la façon dont la vie et la mort s’unissent dans un monde indéchiffrable. »Lire aussi :« L’Arabe du futur » de Riad Sattouf : autopsie d’un succèsFrédéric PotetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphanie Le Bars La présence de policiers dans les établissements scolaires avait été instituée après la tuerie de Columbine en 1999. Mais la violente intervention d’un officier dans une classe, fin octobre, a relancé le débat sur cette mesure.L’officier de police Ben Fields, armé et en uniforme, n’aurait jamais dû se retrouver dans une salle de cours d’un lycée de Columbia (Caroline du Sud), fin octobre. Car le professeur de mathématiques n’avait pas à faire appel à lui pour venir à bout d’une élève récalcitrante, déterminée à garder son téléphone portable allumé pendant le cours. C’est pourtant ce qui est arrivé le 26 octobre. Ce qui conduit les Etats-Unis à s’interroger de nouveau sur « l’usage excessif de la force » de certains agents de police. La vidéo de l’intervention musclée du policier, traînant au sol la jeune fille de 16 ans avant de la ceinturer devant une classe en état de choc, a relancé le débat sur la présence de milliers de policiers armés dans les 84 000 établissements scolaires publics américains. Depuis, la polémique perdure, car l’incident de Columbia n’est pas un cas isolé. Quelques jours auparavant, au Texas, un officier de police avait quasiment étranglé un élève pour mettre fin à une bagarre ; quelques semaines plus tôt, la justice avait estimé que la police intervenant dans les écoles de Birmingham (Alabama) outrepassait ses prérogatives en aspergeant trop régulièrement les élèves de gaz poivré pour venir à bout de problèmes de discipline mineurs ; dans le Kentucky, un officier de police est actuellement poursuivi pour avoir menotté des écoliers de 8 et 9 ans qui n’obtempéraient pas à ses consignes... Dans certains Etats, des associations de défense des droits civils dénoncent les agissements des policiers, qui délivrent régulièrement des amendes pour punir des mineurs indisciplinés.Des missions pas toujours clairesCe zèle répressif ne correspond pas exactement à ce que les parents et les autorités attendaient des forces de l’ordre lorsque, à partir de la fin des années 1990, elles ont fait leur entrée dans les écoles américaines. Traumatisés par la tuerie du lycée de Columbine (Colorado), 13 morts en 1999, encouragés par la politique « zéro tolérance », développée sur le plan national pour venir à bout de la délinquance juvénile, les établissements scolaires se sont tournés vers la police pour garantir leur sécurité. Depuis, nul ne sait le nombre exact de policiers en service dans les écoles américaines : ils seraient entre 20 000 et 40 000 selon les sources. Et leurs missions ne semblent pas toujours très claires. « Ils sont là pour faire respecter la loi, assurer la sécurité dans les écoles, protéger les élèves contre une menace extérieure et améliorer les relations entre les jeunes et la police », résume Mo Canady, responsable de l’Association nationale des officiers de police en milieu scolaire, qui assure chaque année la formation de quelque 2 000 policiers. « Mais en aucun cas ils ne sont censés gérer des problèmes de discipline scolaire », précise cet ancien officier de police. A ses yeux, l’intervention de Ben Fields représente donc un contre-exemple caricatural de leurs missions. « La Caroline du Sud est l’un des Etats qui n’a pas envoyé de policiers en formation », glisse-t-il au passage.64 000 élèves arrêtés en 2011La présence d’officiers de police dans les établissements scolaires soulève la question de la criminalisation de comportements adolescents qui, selon les éducateurs, ne devraient pas donner lieu à des procédures judiciaires. « Est-ce que le fait de ne pas suivre un cours est un acte criminel ? », se sont interrogés des enseignants après l’incident de Columbia. La jeune fille qui avait refusé de lâcher son portable encourt une amende de 1 000 dollars et 90 jours de prison. Le ministre de l’éducation a, lui, reconnu que « le pays sous-estimait le traumatisme que représente pour des enfants le fait de voir des policiers faire usage de la force ou opérer des arrestations dans leur salle de classe ». D’autres soulignent le biais racial des interventions policières dans les écoles. En 2011, 64 000 élèves ont été arrêtés dans le cadre scolaire, selon les dernières données officielles disponibles ; parmi eux, 30 % étaient afro-américains alors que les élèves noirs ne représentent que 16 % des jeunes scolarisés. La jeune indisciplinée de Columbia est afro-américaine. Le policier, blanc, a été licencié.Lire aussi :Texas : l’arrestation musclée d’une jeune Noire illustre les tensions raciales aux Etats-UnisStéphanie Le BarsJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laura Buratti Les métiers de la police et de la gendarmerie susciteront-ils le même engouement suite aux attentats du 13 novembre que ceux de la défense ? Alors que côté armée, site web et centres de recrutement ont fait état d’un triplement des candidatures, un regain d’intérêt s’esquisse du côté des forces de sécurité, qui vont bénéficier de 5 000 créations de postes.Le site de recrutement de la gendarmerie enregistre 13 500 visites par jour en moyenne depuis les attentats, contre 4 700 de moyenne auparavant. « Il est encore trop tôt pour dire si cela se concrétisera en inscriptions réelles aux différents concours », précise le service d’information et de relations publiques des armées (Sirpa gendarmerie), qui fournira de premières estimations à la clôture des inscriptions, mi-décembre.Côté police, les prochaines inscriptions aux concours de gardiens de la paix ne débuteront qu’en mai 2016. Mais le frémissement est perceptible : les jeunes ont été « deux fois plus nombreux » lors des récentes réunions d’information, indique-t-on à la délégation au recrutement et à la formation (DRF).Lire aussi :Ruée des jeunes Français vers les armées600 places de plus aux concours de gardien de la paixCe regain d’intérêt va de pair avec la hausse des recrutements annoncée le 16 novembre par François Hollande : les forces publiques de sécurité bénéficieront ainsi de 5 000 créations d’emplois supplémentaires, sur deux ans. Côté police, cela se traduira dès 2016 par une hausse de 30 % des capacités de formation : « 2 400 futurs élèves gardiens de la paix seront sélectionnés à l’issue des concours de septembre 2016 (1 200 au concours externe et 1 200 en interne), contre 1 800 reçus en 2015, indique-t-on à la DRF. A priori, ces chiffres devraient encore augmenter en 2017. »Lire aussi :Postes supplémentaires de policiers et de gendarmes : le détails des annonces de HollandeCette montée en charge aura-t-elle un impact sur le nombre d’écoles de police, dont un bon nombre avaient fermé après les suppressions de postes massives entre 2007 et 2012, pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy ? « Elles ne devraient pas rouvrir car cela coûte trop cher et prend trop de temps, sans compter que l’on n’est pas sûrs que ce volume de formation soit maintenu à long terme, explique-on à la DRF. Les écoles existantes devraient suffire à accueillir tous les candidats, elles sont loin d’être pleines. » Il en subsiste onze en métropole pour la formation de gardiens de la paix, dont les plus grandes, comme celle de Nîmes, peuvent accueillir plus de 1 000 élèves par an, d’après les services de lapolicenationalerecrute.fr.Du côté de la gendarmerie nationale, l’impact des annonces présidentielles n’est pas encore connu. « Nous allons certainement augmenter le volume de formation, même s’il est encore trop tôt pour savoir dans quelle proportion », indique le Sirpa gendarmerie. Aucune ouverture d’établissement de formation ne semble se dessiner : « La capacité d’accueil est suffisante pour absorber la hausse. » Plusieurs incertitudes doivent encore être levées. D’abord, sur la répartition des 5 000 emplois supplémentaires entre la police et la gendarmerie. Et, côté police, « on ne sait même pas s’il s’agira de postes permanents de gardiens de la paix ou de contrats courts d’adjoints de sécurité », regrette-t-on à la DRF. Les adjoints de sécurité, qui assistent les fonctionnaires de police, sont recrutés toute l’année sous forme de CDD de trois ans, renouvelables une fois. Un levier pour augmenter rapidement les effectifs de la police sans avoir à s’engager à long terme.Laura BurattiJournaliste au Monde 30.11.2015 à 15h01 • Mis à jour le30.11.2015 à 17h57 | Samuel Laurent Marine Le Pen contre La Voix du Nord, c’est une histoire ancienne. Dernier épisode en date, la patronne du FN et candidate en Nord-Pas-de-Calais-Picardie n’a pas du tout apprécié la manchette du quotidien régional de lundi 30 novembre, titrée « pourquoi une victoire du FN nous inquiète ».La candidate d’extrême droite a donc expliqué qu’en cas de victoire, elle comptait bien « supprimer les subventions » du quotidien :« Ces médias sont achetés par un exécutif et, le moment venu, ils rendent la monnaie de l’énorme subvention qu’ils ont touchée. Nous considérons que les 1,5 million qui sont accordés par an au groupe La Voix du Nord ne correspondent pas à un intérêt régional dans une région où il y a un million de pauvres. C’est la raison pour laquelle ils nous attaquent, ils cherchent à défendre leurs subventions alors qu’il y a un million de pauvres dans notre région. »Pourquoi c’est plus compliqué ?1. Pas de subventions directes de la région à la presse locale, mais à une télévisionMarine Le Pen a sans doute été un peu vite en besogne, en oubliant qu’il n’y a pas réellement de subventions régionales à la presse locale. La seule « aide » est l’exonération de contribution économique territoriale (CET), une taxe qui frappe les entreprises, mais cette aide est la même sur tout le territoire et un conseil régional ne peut décider de la supprimer.Marine Le Pen ciblait en fait un point précis : il existe, dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, une télévision locale, Weo, créée en 2009, qui est une société d’économie mixte, cogérée par la région, le groupe La Voix et d’autres partenaires (Roularta, la Caisse d’épargne ou NRJ). La Voix du Nord n’a que 35 % des parts, a expliqué le quotidien lundi. En réalité, « le chiffre de 1,5 million d’euros correspond à ce que la région verse en termes de production et de moyens de financement de coproduction entre Weo et les différents organismes », précise-t-on à la Voix du Nord. Ce budget correspond aux « commandes » de productions par la région, qui souhaite des reportages et documentaires pour évoquer son patrimoine, notamment.« C’est une manière de mettre en avant la région, ces programmes permettent aux habitants de savoir ce qu’il se passe, de défendre l’identité ch’ti », précise-t-on à la région, où l’on assume totalement ces neuf millions d’euros de subvention sur cinq ans. En 2015, les dépenses de la région se sont élevées à 2,12 milliards d’euros. Les 1,5 million consacrés aux programmes de Weo représentent donc 0,07% de ces dépenses.La région pourrait donc choisir de « torpiller » ce projet si Mme Le Pen arrivait à sa tête, mais les conséquences iraient au-delà de la seule Voix du Nord, et d’autres partenaires seraient concernés. sans compter le risque de provoquer la fin d’une télévision locale.2. La possibilité de réduire les budgets publicitairesLa région aurait un autre moyen de « punir » financièrement un groupe de presse, en coupant ses budgets publicitaires. Le conseil régional est en effet un annonceur important pour la presse locale, non seulement du fait des campagnes publicitaires proprement dites, mais également des salons ou des annonces légales, qui sont deux autres mannes précieuses pour les journaux.Cependant, précise-t-on à La Voix du Nord, si la région est un annonceur important, il n’est pas pour autant vital pour le groupe. La région Nord-Pas-de-Calais indique que son montant total d’achats publicitaires à La Voix du Nord  était en 2014 de 403 000 euros, auquels il faut ajouter 226 883 euros d’annonces légales. « La Voix du Nord est le seul lien social dans tout le département, il est nécessaire de passer par eux », justifie-t-on à la région.Mme Le Pen, si elle est élue, pourra-t-elle réellement boycotter ou « punir » les médias locaux, quitte à les mettre financièrement en danger, voire les faire disparaître ? Beaucoup, dans la région, en doutent.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.11.2015 à 13h57 • Mis à jour le28.11.2015 à 14h04 | Marie Jégo (Istanbul, correspondante) Firat Anli, le co-maire de Diyarbakir, la « capitale » à majorité kurde du sud-est de la Turquie, a annoncé, samedi 28 novembre, l’assassinat par balle le matin même de Tahir Elçi, le bâtonnier de l’ordre des avocats pour la ville.Militant actif de la cause kurde, l’avocat a été mortellement touché à la tête, samedi matin, alors qu’il s’apprêtait à faire une déclaration sur les destructions survenues quelques semaines plus tôt dans le quartier historique de Sur, situé à l’intérieur des murailles de la vieille ville.Le tireur, décrit par la presse turque comme un « civil barbu », a commencé par viser Tahir Elçi, qui venait d’achever sa conférence de presse au pied d’un vieux minaret. Avant de prendre la fuite, l’assaillant a mitraillé les personnes présentes, causant la mort d’un policier et blessant plusieurs témoins dont trois agents de police et des journalistes. Les forces de l’ordre ont riposté sans parvenir à le rattraper.« Le PKK n’est pas une organisation terroriste »« Je veux dire ma tristesse. Je viens d’apprendre la nouvelle de l’assassinat de Tahir Elçi, le bâtonnier de Diyarbakir. Un policier est mort. Il y a des blessés parmi la police et les journalistes. Je présente mes condoléances à la famille de Tahir Elçi et à celle du policier tué. Cet événement montre combien nous avons raison de lutter contre le terrorisme », a déclaré le président Erdogan, en visite à Burhaniye, dans la région de Marmara, dans l’ouest du pays. « Nous avons perdu un homme courageux et bon », dit le compte Twitter de l’ambassade du Royaume-Uni.Né à Cizre en 1969, Tahir Elçi, marié, père de deux enfants, avait pris la tête du barreau de Diyarbakir en 2010. Engagé dans la lutte pour les droits de la minorité kurde, il n’avait eu de cesse, ces derniers temps, d’appeler l’Etat turc, ainsi que les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit en Turquie) à faire taire leurs armes.« Il est plus facile de tirer des coups de feu que de faire la paix », avait-il confié au Monde lors d’un entretien réalisé le 18 octobre à Diyarbakir. Le lendemain, il avait été interpellé et inculpé pour avoir déclaré publiquement, quelques jours plus tôt, que « le PKK n’était pas une organisation terroriste ». Mis en examen, il risquait jusqu’à sept ans de prison.Combats urbainsA l’automne, alors que les combats urbains faisaient rage, il avait critiqué le fait que les jeunes rebelles kurdes masqués creusent des tranchées au centre des villes (Cizre, Silvan, Varto, Diyarbakir), ce qui, à ses yeux, empêchait toute vie normale pour les habitants.Lire aussi :En Turquie, les maigres espoirs des Kurdes de DiyarbakirAvec ses souks, ses vieilles mosquées, ses ruelles étroites, le quartier de Sur est devenu ces derniers mois le terrain d’affrontement privilégié des jeunes rebelles kurdes du PKK, qui font le coup de feu contre les forces spéciales. A plusieurs reprises, entre septembre et novembre, les habitants de Sur ont été soumis au strict régime du couvre-feu, sans possibilité de communiquer avec l’extérieur, sans électricité. La vieille mosquée Kursunlu et le minaret « à quatre pieds » n’ont pas été épargnés.La conférence de presse donnée par Tahir Elçi samedi matin était censée attirer l’attention des médias sur les dégâts infligés aux monuments lors des combats. Il s’était donc installé en pleine rue, à côté du minaret vieux de cinq cents ans. C’est là que la balle du tueur l’a fauché.Marie Jégo (Istanbul, correspondante)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Brigitte Salino La nouvelle est tombée, samedi 28 novembre, et un voile de tristesse s’est abattu sur le théâtre : le metteur en scène Luc Bondy, directeur de l’Odéon-Théâtre de l’Europe, est mort d’une pneumonie, le matin même, à Zurich, à 67 ans. On le savait malade, mais la maladie faisait partie de sa vie, elle l’accompagnait depuis tant d’années, et il la surmontait si bien qu’il apparaissait comme un phénix, toujours renaissant. En juillet, il était parti en Suisse, pour se soigner.Il devait mettre en scène Othello, de Shakespeare, à partir de fin janvier. Il avait repoussé à la saison prochaine ce spectacle dont il parlait magnifiquement, comme toujours quand il préparait une création. C’était un oiseau aux couleurs de paradis, pour reprendre l’expression de son ami Peter Stein, avec qui il a travaillé à la Schaubühne de Berlin, dans les années 1980 : un homme multiple, changeant, brillant, limpide et insaisissable. Son théâtre lui ressemblait : virevoltant de vie, pressé de désirs, teinté d’ombres fugitives, dont l’une était celle de l’Histoire.Luc Bondy appartenait à une famille juive issue de la Mitteleuropa. Son grand-père, Fritz Bondy, avait dirigé le théâtre de Prague. Son père, François Bondy, journaliste et intellectuel, s’est réfugié à Zurich pour fuir le nazisme. C’est là que Luc Bondy naît, le 17 juillet 1948. Mais c’est en France qu’il passe la plus grande partie de son enfance et de son adolescence.La gloire à la SchaubühneAprès s’être formé à l’école de Jacques Lecoq, il part pour l’Allemagne, en 1969, et il commence à travailler dans le théâtre. Witkiewicz, Ionesco, Fassbinder, Büchner et Goethe comptent parmi les premiers auteurs qu’il met en scène, à Göttingen, Hambourg, Nuremberg ou Düsseldorf. Son style le démarque, sa renommée grandit vite. Elle le mène au début des années 1980 à la Schaubühne de Berlin, la scène la plus importante d’Europe.La Schaubühne est un collectif, qui réunit plusieurs metteurs en scène, dont Peter Stein et Klaus-Michaël Grüber, deux figures d’exception, aux style radicalement différents, et des comédiens de toute première grandeur : Bruno Ganz, Jutta Lampe, Edith Clever, Otto Sander, Angela Winkler... Il y a aussi, dans l’orbite de la Schaubühne, le dramaturge Botho Strauss, qui écrit pour la troupe. Il devient un compagnon de route du théâtre, et un ami, pour Luc Bondy, qui crée plusieurs de ses pièces (Kalldewey, La Guide, Le Temps et la chambre...), dans les années 1980. Dans ces années-là, il fait ses débuts en France, où l’invite Patrice Chéreau, qui dirige le théâtre de Nanterre-Amandiers. Sa première création, Terre Etrangère, d’Arthur Schnitzler, en 1984, est un événement qui marque la décennie : re-découverte d’un auteur, découverte d’un metteur en scène.Sa nomination à l’Odéon-Théâtre de l’Europe fait polémiqueA partir de ce moment-là, Luc Bondy se partage entre Paris et Berlin. Toujours entre deux avions, deux projets, plusieurs vies. Ses amitiés sont nombreuses, sa soif de rencontres ne tarit jamais, son appétit de lecture, attisé par l’insomnie, est inextinguible : où qu’il aille, il a un livre à la main, que souvent il donne, quand il l’a lu. Parfois, la maladie le ralentit, il en parle, la met dans la vie, il continue, agrandit son cercle de mises en scène, de villes, de fonctions. De 1985 à 1987, il succède à Peter Stein à la direction de la Schaubühne de Berlin. De 2003 à 2013, il dirige les WienerFestwochen, le prestigieux festival de Vienne. En mars 2012, l’annonce de sa nomination à l’Odéon-Théâtre de l’Europe, à Paris, en remplacement d’Olivier Py, suscite une grosse polémique.Luc Bondy fait front. Il fait toujours front, à sa manière. Soit par l’attaque, soit par l’esquive. Il a l’intelligence vive, et il sait la force de son art, qui en fait un des premiers metteurs en scène en Europe, au théâtre et à l’opéra, où il a signé des productions d’anthologie, en particulier Le Tour d’écrou (musique de Benjamin Britten) ou Julie (musique de Philippe Boesmans).Sur sa route, dans les années 1990 et 2000, il y a Peter Handke, Ibsen, Guitry, Racine, Beckett, Yasmina Reza, Martin Crimp, Ionesco, Marivaux, Molière... Luc Bondy aimait varier les genres, et aurait aimé redonner un blason au théâtre dit de boulevard. On pourrait s’arrêter sur nombre de ses mises en scène. Chacune avait une couleur. Toutes reposaient avant tout sur les distributions, que Luc Bondy choisissaient avec un soin extrême. Il disait d’ailleurs que quand le choix des acteurs était fait, 80 % du travail l’était.C’était évidemment à la fois vrai et faux, comme tout ce qu’il déclarait : la valeur de ses propos tenait à l’instant où il les exprimait. Ils étaient éphémères, à l’image du théâtre, que Luc Bondy ne cherchait pas révolutionner. Il l’habitait, à la façon d’une maison où tout vibre, tout bruit, crie ou chuchote, pleure ou aime. C’est cela qui était beau, dans ses mises en scène. Entendre et sentir tous les palpitements de la vie.Lire : Luc Bondy installe son Europe à l'OdéonBrigitte SalinoJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurent Borredon et Simon Piel Le système antiterroriste français, longtemps considéré comme excellent, est en état de mort clinique. Mais personne, ni au gouvernement ni dans l’opposition, n’a envie d’en signer l’acte de décès, faute de savoir par quoi le remplacer.Au fur et à mesure que l’enquête sur les attentats du 13 novembre à Paris et à Saint-Denis avance, les défauts de surveillance des auteurs, les mauvais choix opérationnels et la lourdeur du dispositif antiterroriste sont, une nouvelle fois, mis en exergue. Un enquêteur, encore hanté par les images des massacres du Bataclan et des terrasses parisiennes, s’indigne : « Donc, on ne fait rien ? On attend que ça recommence ? » Ce qui le scandalise, c’est avant tout l’absence totale de remise en question affichée au sein du ministère de l’intérieur et du gouvernement. « Je veux saluer encore une fois le travail exceptionnel de nos services de renseignement », a répété Manuel Valls, devant les députés, le 19 novembre, après la mort à Saint-Denis du coordonnateur probable des attentats, Abdelhamid Abaaoud – que lesdits services de renseignement croyaient pourtant en Syrie.Lire aussi :Abaaoud, Dahmani, Mostefaï, les frères Abdeslam : des terroristes surveillés en vainSentiment d’impuissanceLe système actuel est né d’une période où les attentats étaient autrement plus nombreux, les années 1980. L’année 2015 marque néanmoins un cap d’autant plus brutal que la France – hors Corse – avait été épargnée par le terrorisme pendant une longue période, de 1996 à 2012. Cent trente morts en plein Paris, trois commandos coordonnés, des attaques kamikazes, et un sentiment d’impuissance devant l’inéluctable progression d’une violence connue, documentée, médiatisée.De 2012 à 2015, il y a l’affaire Merah – sept morts, dont trois enfants assassinés de sang-froid parce que juifs, à Toulouse et Montauban –, il y a les leçons tirées des failles du renseignement que le tueur a révélées, et notamment la création de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et le renforcement du renseignement territorial, il y a deux lois antiterroristes, en 2012 et 2014. Et puis il y a le massacre de Charlie Hebdo et la prise d’otages de l’Hyper Cacher, les 7 et 9  janvier, et la loi sur le renseignement, adoptée par le Parlement en juin.Au fond, aucune de ces réformes de structure ou modifications législatives – dont certaines se sont révélées inutiles, comme la création d’une infraction d’« entreprise individuelle terroriste » – n’a changé les deux piliers de la lutte anti­terroriste : l’infraction d’« association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » et le cumul judiciaire-renseignement au sein d’un même service. A l’origine, ce dernier devait permettre à la direction de la surveillance du territoire (DST), devenue direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) en  2008 puis direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) en 2014, de maintenir une bonne circulation de l’information en son sein.« Ces gens ont une stratégie de harcèlement »Dans le cas des attentats de Paris, la DGSI suivait ainsi un certain nombre des auteurs en judiciaire comme en renseignement. A commencer par Abdelhamid Abaaoud. Ce Belge, qui apparaissait dans cinq dossiers de projets d’attentats en France, était également impliqué, en Belgique, dans l’animation de la cellule terroriste de Verviers, démantelée en janvier. La DGSI avait déclenché dans la foulée ce que l’on appelle une « enquête miroir » en France. Une équipe commune franco-belge travaillait même main dans la main. En vain.Samy Amimour, l’un des kamikazes du Bataclan, était lui mis en examen depuis 2012 dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour un projet de djihad au Yémen. L’enquête était confiée à la DGSI. Placé sous contrôle judiciaire, il disparaît sans que personne ne s’émeuve, jusqu’à ce que les Turcs signalent son passage sur leur territoire. Le travail judiciaire a été effectué, notamment des perquisitions chez ses parents. Un mandat d’arrêt international a été émis. Jusqu’au massacre du 13.Dans le cadre de son rôle judiciaire, la DGSI a également été alertée sur les menaces qui visaient la France. Ainsi, Reda Hame, interpellé début août de retour de Syrie, qui assure que l’Etat islamique va viser des « cibles faciles », comme par exemple, « des concerts ». « La DGSI a bien sûr ces éléments dans le viseur, mais comme tout le reste. Ces gens ont une stratégie de harcèlement, y compris via les menaces qu’ils laissent fuiter. Si l’on se met à raisonner en termes de cibles potentielles d’attentat et pas en termes de réseaux, on va s’épuiser », se défend une source proche des services de renseignement.Au quotidien, certains estiment que ce volet judiciaire a participé à déborder la DGSI. Dans les services territoriaux, les agents sont polyvalents et se retrouvent happés par la judiciarisation du tout-venant syrien. Le nombre de dossiers judiciaires antiterroristes a été multiplié par cinq entre 2013 et 2015, de 34 à 188, et le nombre de mis en examen par dix, pour atteindre plus de 230 personnes. Cela signifie des dizaines d’auditions, de gardes à vue, d’actes de procédures…Lire aussi :En France, l’éternel retour des « pionniers » du djihadLe fantasme d’un suivi exhaustifTout faire, tout le temps… Depuis 2012, à chaque attentat, le même constat – Mohamed Merah était connu mais sa dangerosité mal évaluée, la surveillance des frères Kouachi avait été interrompue parce qu’ils ne paraissaient plus dignes d’intérêt – déclenche la même réaction politique à contretemps. Plutôt que d’encourager les services à cibler davantage, les ministres successifs poursuivent le fantasme d’un suivi exhaustif – tout en rappelant qu’il est impossible lorsque le pire se produit.Depuis les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, c’est la création de l’état-major opérationnel de prévention du terrorisme, qui centralise sous l’autorité du ministre les informations des services, et la création du fichier des signalés pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste, qui rassemble plus de 11 000 noms. Trop pour être utile. « Les agents passent des heures à remplir des kilomètres de fiches », dénonce un policier.Pourtant, dans la discrétion, la DGSI s’est donné les moyens d’un meilleur ciblage. Depuis quelques mois, la cellule « Allat », du nom d’une déesse syrienne préislamique, traite des objectifs de la zone irako-syrienne. Les huit principaux services français sont réunis dans une même pièce. « Chacun amène ces objectifs, chacun apporte ses billes et peut se connecter à ses bases de données. Le travail est extrêmement opérationnel », explique une source.Même la DGSE, la sœur jumelle de la DGSI à l’international, met donc la main à la pâte. Elle s’était tirée à bon compte de l’affaire Merah, alors qu’elle avait raté le périple afghano-pakistanais du tueur de Toulouse. Dans le cas des attentats de Paris, la DGSE a au moins fourni un renseignement, mais trop tard pour qu’il puisse être exploitable. Lors de la surveillance d’une cible en Syrie, le service a découvert des conversations avec une femme en France. Elle est inconnue, jusqu’à début novembre, lorsque les agents se rendent compte qu’il s’agit d’une cousine d’Abdelhamid Abaaoud, Hasna Aït Boulahcen.La DGSI est alertée et découvre ainsi, bien tardivement, l’existence de la famille française de l’une de ses cibles numéro un. Nous sommes le 12 novembre, veille des attentats. Et c’est finalement un témoin, après les attentats, qui mettra la police judiciaire sur la piste d’Hasna Aït Boulahcen et d’Abdelhamid Abaaoud – tous deux morts le 18 novembre lors de l’assaut du RAID sur un appartement de Saint-Denis.« 3 000 agents pour 4 000 objectifs »C’est que ce travail de coordination, qui suit des années de dialogue heurté entre la myriade de services français, ne peut suffire quand la menace devient transnationale. « Ils s’organisent de Syrie, finalisent le projet en Belgique, arrivent presque la veille à Paris. La DGSI reste un service intérieur, elle ne peut pas faire grand-chose seule… », explique une source au ministère de l’intérieur.Lire aussi :La Belgique dans le doute face à la menace terroristeLa coordination européenne fonctionne, mais là aussi, elle n’a pas suffi car elle se concentre sur le haut du panier. Or, les auteurs des attentats de Paris étaient connus des services belges ou français, mais pas comme des hommes de premier plan. Les frères Abdeslam – Brahim s’est fait sauter boulevard Voltaire et Salah est en fuite – étaient identifiés en Belgique mais pas comme prioritaires, Samy Amimour était considéré comme l’un des moins dangereux de sa cellule yémenite. Ismaël Omar Mostefaï, également kamikaze au Bataclan, était très secondaire pour la DGSI.« La difficulté, résume une source proche du renseignement, c’est qu’il faut à la fois être sur Yassine Salhi, qui du jour au lendemain décide de décapiter son patron, et sur Abaaoud. On a 3 000 agents pour 4 000 objectifs. Et encore, à Paris et Saint-Denis, il y a parmi les auteurs des Belges et des hommes que nous n’avons même pas encore identifiés. Nous n’avons pas des structures qui ont été pensées pour un tel phénomène de masse. »« Si l’enquête permet de pointer des failles ou des manques, on s’adaptera », explique-t-on au ministère de l’intérieur. La place Beauvau défend également les mesures poussées par la France au niveau européen. Le renforcement des contrôles aux frontières extérieures de l’espace Schengen d’abord, puisqu’un certain nombre de terroristes ont pu passer par la route des migrants sous de fausses identités. Et puis la mise en place d’un fichier des passagers aériens (PNR) européen, vieux serpent de mer dont on voit moins le lien direct avec les attentats, puisque, précisément, il semble que les auteurs des attaques aient suivi une voie terrestre.Lire aussi :Les ratés de la coordination antiterroriste en EuropeMais, à ce jour, à droite comme à gauche, personne ne souhaite poser la seule question qui vaille, dans un espace de libre circulation des personnes  : faut-il européaniser la lutte antiterroriste ? Hors de question de toucher à ce point de souveraineté nationale.Lire aussi :La France demande de l’aide aux Etats-UnisSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Pouchard Entre hommage aux victimes du 13 novembre et suites de l’enquête, à la recherche de Salah Abdeslam et de ses complices, résumé de l’actualité de la semaine écoulée.Hommage national. Deux semaines après les attentats du 13 novembre, la France a rendu vendredi un hommage national aux 130 morts, avec une cérémonie aux Invalides réunissant les autorités et les familles.La Belgique en alerte. Plus tôt dans la semaine, après la France, c’est la Belgique qui est passée à son niveau d’alerte maximal, suspectant des terroristes djihadistes d’être sur le point de passer à l’action. La capitale, Bruxelles, a été totalement bloquée de samedi à mardi, avec écoles et transports publics fermés.La traque continue. Le principal suspect encore en vie des attentats de Paris, Salah Abdeslam, est toujours en fuite. Ce qui pourrait être la ceinture d’explosifs qu’il portait le 13 novembre a été retrouvé lundi dans une poubelle à Montrouge (Hauts-de-Seine), commune où le téléphone de M. Abdeslam a été localisé le soir des attaques. Elle est elle aussi constituée d’explosifs de type TATP, mais le système de mise à feu avait été neutralisé.Avant de se rendre à Montrouge, Salah Abdeslam aurait servi de chauffeur aux trois kamikazes du Stade de France. La police a diffusé dimanche un appel à témoins pour le troisième auteur, identifié mais au nom inconnu, qui a été, comme un de ses complices, contrôlé parmi des migrants en Grèce le 3 octobre. Un autre appel à témoins a été lancé, concernant cette fois Mohamed Abrini, un Français de 30 ans qui aurait accompagné Salah Abdeslam les jours précédant les attentats. Le groupe de terroristes aurait également projeté un attentat dans le quartier d’affaires de la Défense, le 18 ou le 19 novembre, a révélé mardi François Molins, le procureur de Paris.Voir la chronologie interactive :Attentats : le déroulé des événements et de l’enquête depuis le 13 novembreObserver l’état d’urgence. Alors que les perquisitions administratives, les interpellations et les assignations à résidence se poursuivent sous l’état d’urgence (à propos duquel Le Monde a lancé lundi un observatoire expérimental pour en observer l’application dans la vie des Français), le contexte reste extrêmement tendu.La coalition contre l’EI menacée. Au Moyen-Orient, pendant que François Hollande réalisait un véritable ballet diplomatique en faveur d’une vraie coalition internationale contre l’organisation Etat islamique (EI), incluant notamment la Russie avec qui les forces occidentales ne sont actuellement qu’en coopération, un incident à la frontière syro-turque a plombé ces espoirs. La Turquie a abattu mardi un avion de chasse russe qui avait pénétré dans son espace aérien et n’avait pas répondu aux sommations.Un pilote aurait été tué et l’autre serait porté disparu. Le président russe, Vladimir Poutine, a dénoncé « un coup de poignard dans le dos porté par les complices des terroristes ». Il a toutefois rencontré François Hollande jeudi et a assuré que la France et la Russie coordonneront leurs frappes en Syrie.Lire :Le marathon diplomatique aux résultats incertains de HollandeCôté français, les avions du porte-avions Charles-de-Gaulle ont mené cette semaine leurs premières frappes contre l’Etat islamique. Ces bombardements continueront en Syrie : le Parlement a approuvé mercredi leur prolongation au-delà des quatre mois initiaux.Attentat en Tunisie.La Tunisie aussi a été frappée par l’Etat islamique. Un attentat contre un bus de la sécurité présidentielle a tué au moins 13 personnes et en a blessé 20 autres mardi dans le centre de Tunis. Les autorités ont de nouveau décrété l’état d’urgence, levé le mois dernier, et mis en place un couvre-feu la nuit.La « jungle » de Calais doit être aménagée.Le Conseil d’Etat a confirmé lundi la condamnation de l’Etat et de la commune de Calais à aménager le bidonville de la ville du Pas-de-Calais où s’entassent près de 6 000 migrants dans des conditions déplorables. Cela comprend le recensement de mineurs isolés en situation de détresse, l’installation de points d’eau, de toilettes et de collecte d’ordures, le nettoyage du site et la création d’accès pour les secours.Loi santé : la loi Evin assouplie, le paquet neutre adopté. Contre l’avis du gouvernement, les députés ont assoupli mardi la loi Evin, qui encadre notamment la publicité sur les boissons alcoolisées en France depuis 1991. La commission des affaires sociales avait changé le texte du gouvernement et prévu que les « contenus » consacrés à une « région de production ou au patrimoine culturel, gastronomique ou paysager liés à une boisson alcoolique » ne soient pas considérés comme de la publicité.Les députés ont validé mercredi, de justesse, la mise en place du paquet de cigarettes neutre à partir de mai 2016. Tous les paquets auront ainsi la même forme, la même taille, la même couleur et la même typographie, sans logo, quelle que soit la marque.En revanche, une autre disposition du projet de loi santé, qui créait le délit d’incitation à la maigreur excessive contre les sites « pro-anorexie », a été rejetée.Fusion pharmaceutique.Le groupe pharmaceutique américain Pfizer a annoncé lundi son projet de fusion avec son concurrent irlandais Allergan pour 141 milliards d’euros, la plus grosse opération du genre dans le secteur. Une fusion essentiellement motivée par l’installation du siège du nouveau groupe en Irlande pour lui permettre de bénéficier d’un taux d’imposition très avantageux (moins de 15 %, contre 35 % aux Etats-Unis).Lire :Pfizer-Allergan : les nouveaux loups du capitalismeEt aussi…Chômage. Le nombre de demandeurs d’emploi a de nouveau augmenté en octobre, avec 42 000 chômeurs sans activité (catégorie A), selon les chiffres dévoilés jeudi par Pôle emploi et par le ministère du travail. C’est le troisième plus mauvais chiffre depuis le début du quinquennat de François Hollande, après ceux de septembre 2013 (+ 50 600) et de janvier 2013 (+ 47 900).Portugal. Le chef du Parti socialiste portugais, Antonio Costa, soutenu par la gauche radicale, a été nommé premier ministre mardi et chargé par le président, Anibal Cavaco Silva, de former un gouvernement.Argentine. Le libéral Mauricio Macri, maire de Buenos Aires, a remporté dimanche le second tour de l’élection présidentielle avec plus de 52 % des voix.Climat. Les catastrophes naturelles, toujours plus fréquentes, ont tué quelque 600 000 personnes en vingt ans, a annoncé l’ONU lundi. Les inondations ont représenté 47 % d’entre elles entre 1995 et 2015 et ont affecté 2,3 milliards de personnes, dont l’immense majorité en Asie. Les tempêtes ont, elles, été les catastrophes climatiques les plus meurtrières, avec 242 000 morts.Birmanie. Un gigantesque glissement de terrain a tué au moins 104 personnes, samedi, dans une mine de jade dans le nord du pays.Israël. Une Israélienne a été tuée dimanche et un Israélien lundi dans une série d’attaques au couteau par des Palestiniens, qui ont été abattus par la police.Espace. La société Blue Origin, de Jeff Bezos, le patron d’Amazon, est parvenue à faire atterrir en douceur une fusée qui a emporté une capsule pressurisée jusqu’à 101 kilomètres d’altitude. Une prouesse – la première dans le domaine – qui ouvre la voie à des fusées réutilisables.Football. Le Paris-Saint-Germain s’est qualifié mercredi pour les huitièmes de finale après une ultime et large victoire sur le terrain de Malmö (5-0). De son côté, l’Olympique lyonnais a été piteusement éliminé de toute compétition européenne après sa nouvelle défaite à domicile, mardi, contre les Belges de La Gantoise (1-2).Squash. Le Français Grégory Gaultier est devenu champion du monde de squash dimanche à Seattle, aux Etats-Unis, après avoir battu l’Egyptien Omar Mosaad.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.11.2015 à 22h50 • Mis à jour le28.11.2015 à 16h20 Trois personnes, dont un policier, ont été tuées, vendredi 27 novembre, dans une attaque contre un centre de planning familial à Colorado Springs, dans l’ouest des Etats-Unis. Neuf personnes dont 5 policiers ont par ailleurs été hospitalisés. Les motivations du suspect, identifié par l’agence AP comme étant Robert Lewis Dear, 59 ans, ne sont pour l’heure pas connues.Le suspect était armé d’un fusil d’épaule et avait placé « des appareils » dans le bâtiment, laissant entendre qu’il pourrait s’agir d’explosifs, selon les forces de l’ordre, qui sont intervenus pour sécuriser le bâtiment.L’attaque s’est terminée en fin de journée, après plus de cinq heures d’échanges de tirs avec les forces de l’ordre. Les blessés sont « pour l’instant en bonne condition », a précisé Catherine Buckley, porte-parole de la police de la ville.« Terrorisme intérieur »Ni la police ni la fédération des centres de planning familial n’ont été en mesure de confirmer que c’est bien l’organisation à but non lucratif, qui reçoit des subventions publiques, qui était la cible du tireur. Les centres de planning familial sont aux Etats-Unis les principaux à fournir des services gynécologiques : des examens préventifs, des contraceptifs mais aussi à réaliser des interruptions volontaires de grossesse.Cela en fait régulièrement des cibles de manifestations voire d’agressions pour les opposants radicaux à l’avortement. Récemment, ces centres se sont retrouvés au cœur d’une polémique en raison de la diffusion de vidéos qui laissaient entendre que l’organisation vendait des cellules fœtales. La chambre des représentants américaine, dominée par le camp républicain, a tenté à plusieurs reprises de couper les fonds publics de l’organisation lors de discussions budgétaires.« Nous ne connaissons pas totalement les circonstances et les motifs de ce crime, et ne savons pas si le planning familial était la cible de l’attaque », a expliqué dans un communiqué Vicki Cowart, porte-parole de l’organisation. Avant de dénoncer « des extrémistes (anti-avortement qui) créent un environnement toxique capable d’alimenter le terrorisme intérieur ».« Ça suffit »Samedi, Barack Obama a une nouvelle fois réclamé un meilleur contrôle des armes à feu aux Etats-Unis : « Nous devons faire quelque chose à propos de la facilité d’accès aux armes de guerre dans nos rues pour des personnes qui n’ont rien à faire avec » de telles armes, « ça suffit », a fustigé M. Obama dans un communiqué.Le président des Etats-Unis souhaiterait que le Congrès légifère sur la question du contrôle des armés, notamment les plus puissantes.Lire aussi :La « triste routine » des fusillades aux Etats-Unis Olivier Faye Le Front national croit dur comme fer à la possibilité d’une victoire lors des élections régionales des 6 et 13 décembre, et n’entend pas laisser la moindre embûche se mettre en travers de son chemin. Pas même les divergences qui ont fait jour entre Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen sur la question des subventions accordées par les régions au planning familial.En meeting à Nice, vendredi 27 novembre, les deux femmes ont évité de faire allusion au sujet, qui les a pourtant opposé le matin même. Sur i-Télé, Mme Le Pen a pris ses distances avec la proposition de sa nièce de supprimer ces subventions. Mme Maréchal-Le Pen juge qu’elles bénéficient à des associations « politisées » et « qui véhiculent une banalisation de l’avortement ». « Il y a une proposition qui est celle de la tête de liste en PACA (...), ça n’est pas dans les projets du Front national », a précisé de son côté la présidente du FN. Dont acte.Lire aussi :Elections régionales 2015 : des candidats FN loin de la dédiabolisation voulue par le partiLes deux candidates aux régionales, l’une en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, l’autre en Provence-Alpes-Côte d’Azur, ont préféré afficher leur optimisme, à un peu plus d’une semaine du scrutin. « Ces victoires aux élections régionales, je les vois encore plus importantes aujourd’hui qu’hier. Des pires crises, j’ai toujours pensé qu’il peut sortir des choix essentiels », a lancé Mme Le Pen en référence aux attentats du 13 novembre. Jamais le Front national n’a emporté un exécutif régional jusqu’à présent.Progression du FN dans les sondages depuis les attentatsPlusieurs enquêtes d’opinion montrent une progression du parti d’extrême droite dans les sondages depuis les événements de Paris et Saint-Denis. Dans le Nord, Marine Le Pen est annoncée largement en tête au premier tour, avec 40 % des voix, tandis que Marion Maréchal-Le Pen a, elle, progressé de trois points en PACA, et devance largement au premier tour son adversaire du parti Les Républicains, Christian Estrosi (40 % contre 30 %).Une enquête publiée vendredi par l’institut Ipsos montre que le FN grimpe de quatre points au niveau national, à 30 %, devant Les Républicains, qui subit une baisse de trois points (29 %), et le Parti socialiste, qui gagne, lui, deux points (22 %).« On le sent partout dans le pays : un grand vent de lucidité balaye les préjugés », s’est félicitée Mme Le Pen devant près de 1 000 personnes, se réjouissant que François Hollande reprenne à son compte certaines propositions du Front national. « Nos adversaires ne sont que des feuilles mortes, leur seule ambition est d’être dans le vent. Nous sommes les arbres aux racines profondes, qui, comme disait Mistral, sont ceux qui montent le plus haut », a lancé quant à elle Marion Maréchal-Le Pen.Lire aussi :L’inquiétude liée aux attentats renforce le FNMarion Maréchal-Le Pen maintient sa position sur le planning familialDepuis le 13 novembre, le Front national ne se cache en tout cas plus de mener une campagne nationale. « Tout ne pourra pas être changé à la tête des régions, mais ces élections sont un jalon essentiel dans l’espérance que nous incarnons pour les Français », croit savoir Marine Le Pen.Un des seuls sujets de débat régional entendu ces derniers jours aura donc finalement été la question des subventions au planning familial. Lors d’une conférence de presse précédant le meeting, Mme Maréchal-Le Pen a enfoncé le clou sur le sujet. « Ces associations sont déjà largement subventionnées par l’ensemble des échelons : commune, département, Etat. Elles sont dans une situation de rente, a jugé la candidate frontiste. L’interruption des subventions ne remettra pas en cause leur existence. »« Ce sont des associations de gauche, très à gauche, définies comme féministes, avec un positionnement affirmé sur la théorie du genre, qui est une ineptie, a-t-elle ajouté. C’est un totem en France le planning familial car ce sont des associations satellites de la gauche. » La jeune femme ne craint donc pas d’aller contre les positions de sa tante. Mais tant que les sondages restent bons pour le Front national, ces divergences demeureront au second plan.Lire aussi :Depuis les attentats, la campagne des régionales « a changé de nature »Olivier Faye 09.11.2015 à 18h00 • Mis à jour le09.11.2015 à 18h24 Wolfgang Niersbach, le patron de la Fédération allemande de football (DFB), a démissionné de ses fonctions lundi 9 novembre, emporté par le scandale présumé de corruption autour de l’attribution à l’Allemagne de la Coupe du monde 2006.« Je me suis rendu compte que le temps était venu pour moi d’en prendre la responsabilité politique. »« Dans les domaines qui m’ont été assignés – le marketing, les médias, les accréditations et l’organisation de l’événement –, je peux dire avec bonne conscience que je n’ai personnellement rien à me reprocher », a-t-il ajouté. Les vice-présidents de la DFB, Reinhard Rauball et Rainer Koch, vont prendre la succession de l’ancien journaliste de 64 ans, selon la fédération.Un scandale de corruption autour de l’attribution du mondialA la mi-octobre, le quotidien Der Spiegel a secoué le milieu sportif en révélant que l’Allemagne aurait acheté les votes de plusieurs membres du comité exécutif de la Fédération internationale de football (FIFA) afin d’obtenir l’organisation du Mondial.M. Niersbach était entendu lundi par les patrons des 16 associations régionales qui composent la fédération allemande, pour faire la lumière sur les 6,7 millions d’euros qui auraient été versés à la FIFA. Son domicile a été perquisitionné ainsi que le siège de la DFB et les domiciles d’autres cadres du football allemand. Selon Wolfgang Niersbach, la somme versée à la FIFA ne l’a été que dans le cadre d’un montage pour obtenir des subventions, mais pas pour un pot-de-vin.Lire aussi :Accusée d’avoir acheté « son » Mondial 2006, l’Allemagne sous le choc Isabelle Mandraud (Moscou, correspondante) Adepte des actions spectaculaires, Piotr Pavlenski a ajouté à son catalogue l’incendie, lundi 9 novembre, des portes de la « Loubianka », le siège historique du KGB, les redoutables services de sécurité soviétiques, dans lequel s’est coulé son successeur, à peine moins redouté, le FSB. A deux heures du matin, cet artiste de 31 ans s’est faufilé jusque devant l’imposant édifice situé à deux pas de la place Rouge, à Moscou, avant de déverser un bidon d’essence puis, tandis que les flammes embrasaient les portes, de se planter devant une caméra, capuche noire rabattue sur son visage émacié. Interpellé par un policier hagard aussitôt accouru, Piotr Pavlenski est un virtuose du spectacle de rue et un agitateur hors pair.En juillet 2012, il se coud les lèvres en signe de protestation contre l’incarcération des Pussy Riots – du nom des punkettes russes qui ont chanté dans une église un couplet anti-Poutine – puis, l’année suivante, en mai 2013, il entreprend de s’enrouler tout nu dans des barbelés à Saint-Pétersbourg, sa ville natale, afin de dénoncer la propagande homophobe et la loi réprimant les offenses aux sentiments religieux. « Ces lois sont comme le barbelé, explique-t-il alors, elles enferment les gens dans des enclos individuels ». Quelques mois plus tard, le voilà, toujours dans le plus simple appareil, en train de se clouer la peau des testicules entre les pavés de la place Rouge. « Une métaphore de l’apathie, de l’indifférence et du fatalisme politique de la société russe contemporaine », clame-t-il.Nu et ruisselant de sangEn 2014, il enchaîne : il brûle des pneus à Saint-Pétersbourg en hommage à la révolution ukrainienne, puis il se coupe un lobe d’oreille et pose, nu et ruisselant de sang, sur le toit de l’Institut de psychiatrie de Moscou : « En utilisant de nouveau la psychiatrie à des fins politiques, l’Etat policier s’approprie le droit de fixer la limite entre raison et folie ». Ses actions, filmées, photographiées font toujours l’objet d’un message. Cette fois encore, sous le titre « Casser les portes de l’enfer », Piotr Pavlenski a justifié son geste dans une vidéo préparée à l’avance. « C’est un gant jeté par la société au visage de la menace terroriste, dit-il. Le service fédéral de sécurité agit selon une terreur continue et détient le pouvoir sur 146 millions de personnes (…) La peur transforme les gens libres en une masse gluante d’organismes disparates ».A chaque fois, ces opérations font le tour d’Internet et des anonymes s’en sont donné à cœur joie, lundi, en diffusant les images des plaques de tôle apposées sur l’entrée noircie de la « Loubianka » – « le rideau de fer », s’est amusé l’un d’eux.Un peu timbré, c’est bien ainsi que le considéraient jusqu’ici les autorités qui, après chaque interpellation, ont assez vite relâché Piotr Pavlenski. Mais on ne se moque pas impunément des services dont est issu le président Vladimir Poutine. Selon l’agence Tass qui cite une source anonyme du ministère de l’intérieur, le jeune homme, diplômé de l’Académie des arts et fondateur du journal Propagande politique aujourd’hui disparu, pourrait bien voir son dossier se transformer en affaire pénale « pour vandalisme » ou « haine contre un groupe social » – en l’occurrence, les fonctionnaires du FSB. Il encourrait alors jusqu’à trois ans de prison.Isabelle Mandraud (Moscou, correspondante)Correspondante à MoscouSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.11.2015 à 16h13 • Mis à jour le09.11.2015 à 16h35 Lundi 9 novembre, des membres de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) menaient dans les Landes une opération contre le braconnage des pinsons, une espèce protégée, quand ils ont été violemment pris à partie par des riverains près de la commune d’Audon. Des dizaines de journalistes qui accompagnaient les militants de la LPO, dont son président, Allain Bougrain-Dubourg, ont également été la cible d’insultes et de violences, notamment de coups de pelles, qui ont été filmées.Le groupe avait pénétré dans un champ de maïs à Audon — 30 km au sud-ouest de Mont-de-Marsan — où ils avaient repéré plusieurs dizaines de pièges à pinson, appelés « matoles » dans le Sud-Ouest. Alors qu’ils commençaient à détruire ces pièges, un homme est sorti de chez lui armé d’une pelle. Un autre l’a suivi, brandissant un outil agricole et tentant d’arracher appareils photo et caméras. Les pneus des véhicules de certains écologistes et journalistes ont aussi été crevés. L’altercation a duré une quinzaine de minutes, jusqu’à l’arrivée des gendarmes appelés sur place. Plusieurs plaintes annoncées La LPO organise chaque année depuis 2010 des actions contre le braconnage des pinsons dans les Landes. Allain Bougrain-Dubourg a annoncé son intention de porter plainte pour cette agression et la dégradation de véhicules, ainsi que pour usage de pièges prohibés et destruction d’espèce protégée. L’homme photographié avec la pelle a, quant à lui, dit vouloir porter plainte pour violation de propriété privée.L’eurodéputé écologiste José Bové a rappelé que le « pinson est une espèce protégée depuis près de quarante ans ». Selon lui, la loi est du côté des militants de la LPO.Un autre député européen écologiste, Pascal Durand, a de son côté estimé qu’à « moins de trois semaines de la COP21, ces violences à l’encontre de militants de la protection des oiseaux, dont le plus célèbre d’entre eux, Alain Bougrain Dubourg, font désordre ». William Audureau Ils sont les vedettes de la génération 2000, comptent jusqu’à 8 millions d’abonnés à leurs chaînes YouTube, et 120 d’entre eux ont rempli à eux seuls le pavillon 1 du Parc des expositions de Paris les 7 et 8 novembre pour Video City, le premier festival parisien dédié aux fameux youtubeurs.Lire aussi :Hystérie adolescente à Video city, premier festival des youTubeurs françaisMais dans le joli petit monde tout rose des vidéos en ligne, il y a des questions à ne pas poser. Celle de leur rémunération, notamment, comme l’a appris France Info à ses dépens. « Parce qu’on a osé demander en interview à une jeune youtubeuse si elle était payée, son attaché de presse, furieux, a annulé tous les autres entretiens prévus et a convaincu l’agent des poids lourds Norman, Cyprien et Squeezie de faire de même », raconte la journaliste Sandrine Etoa-Andegue dans un article sur le « business des youtubeurs ».L’argent, une question taboueObtenir des réponses est en effet difficile. Ni EnjoyPhoenix, la youtubeuse la plus célèbre de France, ni l’agent de Jhon Rachid, l’une des étoiles montantes de la plateforme, ni Ubisoft, l’un des principaux annonceurs, ni la plupart des agences impliquées dans le secteur n’ont donné suite à nos sollicitations. Et les rares à avoir répondu ont tous demandé l’anonymat.C’est peu dire que la question de la rémunération fâche. En juillet dernier, le Suédois Felix Kjellberg, plus connu sous son pseudonyme de PewDiePie, star de YouTube avec sa chaîne spécialisée dans les parties de jeux vidéo à laquelle 40 millions d’internautes sont abonnés, avait dû se défendre après la publication de sa rémunération annuelle, 6,7 millions d’euros.Lire aussi :« PewDiePie », le youtubeur millionnaire, répond aux critiques sur ses gains« Cela a explosé. Ce dont les gens ne se rendent pas compte, c’est que mes vidéos ont neuf milliards de vues [au total], ça se convertit en quelque chose, il y a des publicités, je gagne de l’argent avec celles-ci », expliquait-il.Il s’agit d’« un sujet très demandé et un peu tabou », reconnaissait de son côté l’humoriste Le rire jaune dans une vidéo du printemps dernier sur la question, évoquant des « clauses de confidentialité avec YouTube ».Système complexeCertaines informations sont toutefois connues. Si le système de rémunération employé par Google varie en fonction du type de contenu produit, en moyenne, un youtubeur gagne environ un dollar tous les mille visionnages entamés, expliquait au printemps Le Rire jaune, suivi par plus de 2 millions d’internautes. Mais tout un système complexe existe derrière.Le jeune youtubeur évoquait notamment ces structures méconnues que sont les « networks », des réseaux « comme la NBA ou des maisons de disque, chargés de protéger les droits d’auteur [des youtubeurs] en échange d’un pourcentage », de l’ordre de 10 à 20 %, et auxquels le ralliement est obligatoire dans le cas de vidéos sur des propriétés intellectuelles déposées, comme les films ou les jeux vidéo.Regardée un peu plus de 4,8 millions de fois, sa vidéo explicative lui a donc rapporté un peu moins de 4 500 euros, essentiellement grâce aux « preroll », les spots publicitaires précédant une vidéo. Une bagatelle, en réalité, rapporté aux sommes que peuvent engranger certaines stars de la plateforme – et notamment grâce au placement de produit.Jusqu’à 5 000 euros le tweetLa rémunération d’un youtubeur comporte en effet un second volet, qui provient non pas de la diffusion de spots mais de contrats passés avec des marques de cosmétiques ou de jeux vidéo.Celles-ci déboursent plusieurs milliers, voire des dizaines de milliers d’euros pour placer leur produit chez les plus influents. « Le tarif dépend du youtubeur, c’est lui qui décide de sa rémunération, explique au Monde un responsable d’agence tenu par des accords de confidentialité. Cela peut monter jusqu’à 50 000 euros pour les plus gros, comme Cyprien, Norman et Squeezie, mais certains acceptent de faire certaines “opé” gratuitement si le sujet les intéresse. »Aujourd’hui, s’offrir une star de YouTube passe par des grilles tarifaires évolutives : chaque commentaire sur Twitter, chaque post Facebook, et bien sûr chaque vidéo publiée sur la chaîne officielle sont rémunérés. Un simple tweet vers une vidéo comportant un placement produit peut être facturé de 1 000 à 5 000 euros selon la notoriété du créateur.Lire : L’engouement soudain, et suspect, de stars pour un concert à la piscine MolitorA l’étranger, les tarifs s’envolent : outre-Manche, Yogscast, 7 millions d’abonnés au compteur, facture à partir de 5 000 livres sterling (7 000 euros) un test de jeu, quand l’agent d’un célèbre youtubeur international offrait les services de la star pour 250 000 dollars (232 000 euros) dans les travées de l’E3, la grand-messe du jeu vidéo.« C’est la loi de l’offre et la demande, on est dans un système dont ils vont profiter un petit moment avant qu’il ne finisse par s’écrouler », veut croire un professionnel, qui ne cache pas la surprise de certains nouveaux annonceurs face aux cachets demandés.Agences et managersCes négociations engagent parfois plusieurs intermédiaires entre l’annonceur et le youtubeur lui-même, comme l’agence de création numérique chargée de réfléchir à un concept de vidéo pertinent. A la manière des sportifs de haut niveau, les plus courtisés ont un manager chargé de faire l’interface avec ces dernières.Les trois géants français de YouTube, Norman, Squeezie et Cyprien, sont quant à eux chez Mixicom, une agence de communication leur servant à la fois de régie publicitaire et de conseil marketing. « Notre but, c’est de fournir aux créateurs des services pour qu’ils puissent se concentrer sur l’artistique », expliquait en septembre Thierry Boyer, cofondateur de Mixicom, à la revue Stratégies.La société, qui édite également les sites d’information JeuxActu et FilmActu, a souvent créé des passerelles entre ces différentes activités (à l’image de cette vidéo de Norman diffusée sur la chaîne FilmActu). Elle a depuis été achetée par Webedia (AlloCiné, JeuxVideo.com) pour une somme estimée à 14 millions d’euros.Mais les autres géants de la vidéo francophone sont également détenus par de grands groupes médias : Studio Bagel par Canal+, Golden Moustache et EnjoyPhoenix par M6.Problèmes éthiquesCes régies publicitaires posent un problème éthique. Comme le relève L’Express, l’article 20 de la loi pour la confiance dans l’économie numérique (LCEN) oblige toute publicité à « rendre clairement identifiable la personne physique ou morale pour le compte de laquelle elle est réalisée ». Mais dans la pratique, c’est le flou qui prédomine.Le 23 octobre dernier, Norman poste ainsi sur sa chaîne Youtube une vidéo intitulée « Assassin des templiers », et présentée comme « inspirée de l’univers du jeu vidéo Assassin’s Creed ». Aucune mention du commanditaire de la vidéo. Au Monde, la boîte de production IDZ confirme pourtant avoir été en contact avec Mixicom et Ubisoft, l’éditeur du jeu vidéo Assassin’s Creed. La vidéo tournait d’ailleurs en boucle sur le stand de ce dernier au Salon du jeu vidéo Paris Games Week, une semaine plus tard.« La déontologie, j’en ai rarement vu »Une vidéo promotionnelle, en somme, mais qui n’est jamais explicitement présentée comme telle. C’est que les youtubeurs les plus importants, conscients que la mode dont ils jouissent peut être éphémère, réfléchissent rarement en termes d’éthique. « La déontologie, j’en ai rarement vu, épingle un responsable d’agence. On essaie de faire des choses cohérentes, ce sont les agences qui réfléchissent et non les youtubeurs. »Certains, malgré tout, réussissent à se distinguer. Jhon Rachid ferait partie des rares à ne pas faire payer l’annonceur lorsqu’un sujet lui est proposé et l’intéresse. Dans la sphère anglophone, TotalBiscuit, sévère critique des dérives déontologiques de la presse jeu vidéo – et l’une des figures de la nébuleuse antiféministe GamerGate – ne demanderait aucun cachet pour tester les jeux envoyés par les éditeurs. Ils font toutefois figure d’exception.Pour Cyprien, Norman, EnjoyPhoenix et tous ceux dont le contenu des vidéos est en partie négocié avec une régie, leur mission consiste à mettre leur popularité au service de la marque, et peu importe que leurs vidéos soient massivement regardées par des enfants peu préparés à faire la part des choses. « Il n’est jamais stipulé dans les contrats qu’ils doivent dire du bien du produit, mais si on pose un paquet de céréales sur la table et que le gars critique, il sait que ça ne va pas le faire, explique la même source. L’intérêt du youtubeur est de ne pas cracher dans la soupe. »William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste François Colcombet (magistrat honoraire, ancien député (PS) et président de la commission d’enquête parlementaire sur les tribunaux de commerce (1998-1999)) Ce printemps, la loi Macron a provoqué beaucoup de remous. Il est vrai qu’elle abordait des sujets les plus divers et concernait pêle-mêle notaires, pharmaciens, taxis, juges consulaires, agents SNCF – j’en passe, et de plus importants – dont les dignes représentants étaient sur le pied de guerre. Voici maintenant l’automne, la saison des décrets d’application. Elle n’est pas moins agitée, du moins dans les coulisses ministérielles où s’affairent les lobbies.Mais une disposition de cette loi, curieusement, n’a guère fait l’objet de débats devant les assemblées et a été apparemment votée dans l’indifférence. Pourtant, elle est sans doute l’une des plus révolutionnaires : en cas de cessation d’activité d’une entreprise de plus de 150 salariés ou d’une entreprise dont dépendent au moins 150 salariés de ses sous-traitants, l’article 70 de la loi introduit dans le Code de commerce la possibilité de remplacer un actionnaire défaillant au profit de personnes s’engageant à effectuer un plan de reprise. Autrement dit, l’expropriation peut être prononcée pour sauver l’emploi.Le même article décrit la procédure à suivre, les personnes qui peuvent agir (le mandataire ou le procureur), l’autorité qui statue (le président du tribunal en référé et sans doute, en appel, la cour d’appel), le mode d’évaluation des droits de cession, etc.Ce n’est pas trahir un bien grand secret : au Conseil d’État, lorsqu’il fut consulté, cette innovation choqua les conservateurs qui font passer la protection du capital avant celle du travail, mais l’avis prononcé après bien des discussions fut, de justesse, favorable. Beaucoup d’observateurs avertis pensent d’ailleurs qu’aussi bien au Sénat qu’à l’Assemblée nationale les élus qui connaissent le monde des affaires et celui du travail ont préféré rester discrets. Sans doute les opposants essaieront-ils de limiter les dégâts à l’occasion des décrets d’application. Quant aux partisans de cette réforme, ils auront voulu éviter de rouvrir le beau mais périlleux débat qu’Arnaud Montebourg avait naguère lancé en tentant de sauver les hauts-fourneaux de Florange. Il avait échoué parce qu’à l’époque il n’y avait pas de texte adapté à la situation.Or, à l’époque, un jeune homme plein d’avenir qui travaillait discrètement à l’Élysée au service du bon président Hollande essayait d’imaginer quelle pouvait être la bonne solution. Cet apprenti-réformateur n’était autre qu’Emmanuel Macron, celui-là même qui a été appelé à succéder à Arnaud Montebourg avec lequel il avait, on peut en être sûr, discuté de cette réforme. Admirons cette heureuse rencontre des trois meilleurs hommes politiques de la gauche réformiste. Macron, Montebourg, Hollande, même combat.           François Colcombet (magistrat honoraire, ancien député (PS) et président de la commission d’enquête parlementaire sur les tribunaux de commerce (1998-1999)) 09.11.2015 à 15h11 • Mis à jour le09.11.2015 à 16h40 | Samuel Laurent L’offensive est-elle concertée ? Spontanée ? Lundi 9 novembre, les socialistes franciliens et leurs soutiens font circuler sur les réseaux sociaux un article visant Valérie Pécresse, tête de liste Les Républicains en Ile-de-France : elle souhaiterait « démarier » les couples homosexuels.On trouve l’accusation portée par des dizaines de comptes Twitter de soutien à Claude Bartolone, candidat PS dans la région :Valérie Pécresse préconise le démariage pour les couples homosexuels - Le Lab Europe 1 https://t.co/AutF2ssEmW— PS_Sartrouville (@PS.Sartrouville)require(["twitter/widgets"]);Pr rappel pr électeurs de l'IDF: @vpecresse veut démarier les homos https://t.co/LZ6KAbopbJ— RomainBouth (@Romain)require(["twitter/widgets"]);Valérie Pécresse préconise le démariage pour les couples homosexuels https://t.co/1yEd3mQP5d via leLab_E1 @vpecresse #démagogie— cvoisenet (@Cédric Voisenet)require(["twitter/widgets"]);Mais aussi par des militants EELV.Chassez le naturel il revient au galop.@vpecresse veut démarier les couples de même sexe. Chacun choisit son camps. https://t.co/TuPAJWu6aZ— david_belliard (@David Belliard)require(["twitter/widgets"]);Coucou @vpecresse dites moi, le "démariage" c'est toujours d'actualité ? https://t.co/jBpeX61aH8— Thomasjaquemet (@Thomas JAQUEMET)require(["twitter/widgets"]);L’indignation culmine avec ce tweet du maire socialiste d’Alfortville et sénateur du Val-de-Marne, Luc Carvounas, qui s’est marié en juillet, et qui se place sur un terrain personnel :Non .@vpecresse vous ne réussirez pas a me démarier de l'homme que j'aime. Avec .@claudebartolone pour une île de France humaine @leLab_E1— luccarvounas (@Luc Carvounas)require(["twitter/widgets"]); Pourquoi c’est de l’amnésie ?Une déclaration… de 2012A chaque fois, un lien vers un même article du « Lab » d’Europe 1, reprenant une intervention de Valérie Pécresse à la chaîne LCI. Elle avait déclaré vouloir abroger la loi sur le mariage gay si la droite revenait au pouvoir, et proposait de transférer les unions déjà contractées sur des statuts d’union civile. Une position quelque peu critiquable juridiquement.Seul problème : comme aucun des tweets ci-dessus ne le précise, cet article et cette déclaration datent… du 5 novembre 2012. En plein débat sur le mariage homosexuel, Mme Pécresse calquait alors sa position sur celle de Nicolas Sarkozy, qui, soucieux de ne pas se couper des très actives sphères catholiques anti-mariage gay, avait agité la perspective d’une modification de la loi.La déclaration n’est donc pas récente. Elle a déjà trois ans. Mais le camp Bartolone aurait donc tout loisir de ressortir cette position… si celle-ci n’avait pas changé.« L’abrogation pas humainement réaliste »Car Valérie Pécresse a changé de position depuis. En 2013, elle expliquait, sur France Culture, qu’en tant que républicaine, elle appliquerait la loi et ne s’opposerait pas à des unions homosexuelles. Elle précisait également, en contradiction avec ses déclarations précédentes : « On ne pourra pas revenir sur le mariage et l’adoption en 2017. »En 2014, elle répète la même chose : « « L’abrogation, elle n’est pas humainement réaliste. Il y a un débat sur le juridique mais on peut toujours débattre sur le juridique, moi je crois que c’est l’humain dont il faut qu’on parle », assure-t-elle sur RTL. Et de justifier sa position : « Sur le mariage homosexuel, j’ai changé d’avis parce que tout simplement j’ai réfléchi. » Une volte-face déjà critiquéeRappeler les positions d’une candidate en pleine campagne est classique. Alors que Valérie Pécresse est en train d’opérer un rapprochement avec la « Manif pour tous » (elle se rendra à leur meeting), les socialistes ont beau jeu de rappeler ses positions.Néanmoins, il est assez peu honnête de faire comme si celles-ci étaient restées intangibles ces trois dernières années. D’autant que la gauche a également largement fustigé la volte-face et le manque de constance de l’ancienne ministre sur la question du mariage.Et si des militants ou de simples citoyens peuvent, de bonne foi, relayer un article de 2012 sans se poser de question, il paraît plus étonnant que des professionnels de la politique et élus d’Ile-de-France n’aient pas eu vent des changements de position de Mme Pécresse.Lire aussi :Régionales en Ile-de-France : la bataille des « boules puantes »Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Damien Leloup Les sirènes résonnent, tout le monde court dans tous les sens, votre robot domestique geint : votre petit coin de paradis est en train de s’écrouler. Dans cette Amérique futuriste qui ressemble pourtant fortement aux Etats-Unis du maccarthysme et de la guerre froide, une guerre nucléaire est déclenchée… Heureusement pour vous et votre petite famille, une place vient de vous être réservée, en tant que vétéran, dans l’un des meilleurs abris antiatomiques de la région.Fallout 4, un jeu de rôle édité par Bethesda qui sort mardi 10 novembre sur PC et consoles de dernière génération, démarre comme tout bon film d’action : par une catastrophe. Générale, d’abord, puisque Boston est sur le point d’être touché par le souffle d’une bombe atomique. Personnelle, ensuite, puisque votre enfant est enlevé. Lorsque vous émergez d’un long sommeil cryogénique pas vraiment prévu, vous avez bien sûr une foule de questions en tête : qu’est devenu votre enfant ? Qu’est-ce qui a vraiment déclenché cette guerre ? Et la plus urgente : comment survivre dans cet univers post-apocalyptique rempli de pillards et de mutants rendus fous par les radiations, où seules persistent quelques miettes de civilisation, et où même la nourriture – radioactive – est un danger ?Fallout 4 est un jeu de rôle, un vrai, qui emprunte autant aux précédents épisodes de la série qu’à Skyrim. Il en a tous les défauts : il faut gérer « à la main » son inventaire, en prenant soin de ne pas transporter trop d’objets, faire des choix difficiles pour répartir ses points d’expérience entre les différentes compétences et accomplir des missions annexes pour faire progresser votre personnage ou trouver une nouvelle arme ou armure qui vous permettront de devenir suffisamment fort pour battre un boss retors. Dans les vastes plaines et les villes en ruines du Commonwealth, ce nouveau Massachusetts d’après la bombe, il y aura des lenteurs, des moments de frustration et de lassitude, et de l’agacement si vous jouez sur console – gérer le contenu de votre sac à dos à la manette est un exercice peu agréable. Mais Fallout 4 a, surtout, toutes les qualités des meilleurs jeux de rôle. Un scénario en béton armé, d’abord. Ou plutôt des scénarios : c’est à vous de choisir si vous voulez partir bille en tête sur les traces de votre enfant, enquêter sur ce qui s’est passé pendant votre séjour dans l’abri, tenter de rétablir un semblant d’ordre dans le Commonwealth aux côtés des Miliciens, un groupe de justiciers autoproclamés, ou vous lancer dans les multiples quêtes plus ou moins secondaires qui vous seront proposées pour secourir la veuve, l’orphelin ou le mutant. Le tout avec, au casting, une galerie de personnages secondaires bien décrits et des compagnons qui vous accompagneront dans l’aventure – à condition que vous preniez garde de ne pas les fâcher en agissant contrairement à leurs convictions.La liberté et/ou la mortLa liberté offerte au joueur est appréciable. A tout moment de l’aventure, vous aurez le choix entre une multitude de missions très variées. Mais vous pouvez aussi choisir d’ignorer les chemins recommandés pour partir à l’aventure dans le Commonwealth, muni de votre Pip Boy (une sorte de bracelet connecté) et armé de tout un arsenal rétrofuturiste comportant des armes de fortunes, des armures robotisées et des fusils laser capables de désintégrer vos ennemis. Les plus subtils opteront pour une approche de type « infiltration » ou amélioreront leurs talents d’ingénierie pour fabriquer des armes, apprendront à cuisiner des brochettes d’écureuil grillé (garanties sans radiations) ou à préparer leurs propres kits de soin. Des compétences non négligeables dans cet univers redoutablement dangereux…Au-delà de son scénario à tiroirs, Fallout 4 propose aussi un « jeu dans le jeu », dans la gestion des communautés de survivants que vous parviendrez à rallier à votre cause et qui pourront vous venir en aide par la suite. A condition que vous preniez le temps de les équiper en ressources d’énergies et de nourritures, d’aménager des défenses pour les protéger des pillards et de surveiller leur niveau de bonheur…Mais ce qui fait de Fallout 4 un jeu différent des jeux de rôle qui surfent sur des recettes similaires, comme Skyrim (du même éditeur), c’est surtout son ambiance si particulière : crapahuter dans les collines, avec dans les oreilles de vieux tubes de rock diffusés par une radio de survivants, avec au bras un fusil à pompe rafistolé et l’œil ouvert pour détecter toute activité mutante suspecte, explorer les bas-fonds de Boston en suivant le touristique « Chemin de la liberté » d’avant la guerre, pour finir par explorer un restaurant en ruines…Et au fil de votre errance, sans même y prendre garde, vous vous poserez probablement beaucoup de questions. Pas tant sur le jeu, l’aventure ou son scénario, que sur les Etats-Unis, bien réels, d’aujourd’hui. Derrière son univers déjanté et son humour volontiers noir, Fallout 4 cache, l’air de rien, de multiples piques adressées à l’Amérique. Sur la course aux armements et les horreurs de l’arme nucléaire – le jeu joue à plein sur les codes des vidéos diffusées aux enfants américains dans les années 1960 pour les préparer à une attaque soviétique – mais surtout sur le consumérisme effréné des Etats-Unis. Un pays où, des siècles après une catastrophe nucléaire, on trouve encore des bouteilles de Nuka Cola, soda disponible en quantités tellement gigantesques qu’il est le produit qui a le mieux survécu à l’apocalypse…L’avis de PixelsOn a aimé : La liberté offerte au joueur, l’ampleur de l’aventure ;la qualité d’écriture et l’univers délicieusement rétrofuturiste ;l’idée de remettre sur pied la civilisation (y compris par le biais d’un mini-jeu de gestion).On a moins aimé : La gestion pointilleuse de l’inventaire ;les temps de chargement très longs [test réalisé sur PlayStation 4] ;quelques bugs gênants.C’est plutôt pour vous si :Vous aimez les jeux d’aventure ouverts et vous avez une fascination pour l’Amérique des années 1960 ;vous détestez qu’un jeu vous prenne pour un idiot ;vous avez adoré les précédents Fallout mais aussi Skyrim et The Witcher 3.Ce n’est plutôt pas pour vous si : Vous pensiez acheter un jeu de tir linéaire ;vous détestez passer du temps à optimiser votre personnage et votre équipement.La note de Pixels : 47 millisieverts sur un seuil d’évacuation de 50.Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laure Stephan (Beyrouth, correspondance) Il est l’un des sept prétendants au trône de la FIFA. Mais, depuis que sa candidature a été officialisée, cheikh Salman Ben Ibrahim Al-Khalifa, membre de la famille royale au pouvoir à Manama, est sous le feu des accusations d’organisations bahreïniennes des droits de l’homme, proches de l’opposition. Selon ces militants, l’actuel patron du football asiatique, âgé de 50 ans, a collaboré à la répression contre les athlètes qui soutenaient la révolte de 2011 contre l’autoritarisme du régime. Mardi 3 novembre, l’équipe de BIRD (Institut bahreïnien pour les droits et la démocratie, basé à Londres), qui mène la campagne contre la candidature de cheikh Salman, a adressé à la Fédération internationale de football un dossier où elle détaille ses critiques.150 athlètes et coachs avaient été emprisonnésSayed Ahmed Al-Wadaei, directeur du plaidoyer au sein de BIRD, affirme que cheikh Salman, à la tête de la Fédération de football de Bahreïn jusqu’en 2013, a contribué à l’arrestation de joueurs, harcelés ou torturés durant leur détention, et aux sanctions prises contre des clubs. Il avait aussi été nommé, dans le petit archipel du golfe Persique, à la tête d’une commission établie par le Comité olympique bahreïnien en avril 2011, afin de punir les sportifs ayant participé ou soutenu les manifestations antirégime et « n’a jamais exprimé de regrets envers le sort infligé à divers acteurs du football », souligne M. Al-Wadaei, militant en exil.Six joueurs de l’équipe nationale, dont la star Ala’a Hubail, n’ont jamais réintégré la formation après leur détention. Dans le milieu sportif, les footballeurs n’ont pas été les seuls visés en 2011 : quelque 150 athlètes et coachs avaient été emprisonnés. Les mises au ban ont aussi touché des employés du Circuit international de Bahreïn, dégradant l’image du Grand Prix de Formule 1 organisé dans l’ancien protectorat britannique.Interrogé à la fin d’octobre par la BBC, cheikh Salman a vigoureusement démenti les allégations portées contre lui : des « mensonges obscènes » qui « nuisent à [son] image, mais aussi à celle de [son] pays », et répondent à un « agenda ». Selon lui, la commission d’enquête n’a jamais été opérationnelle et ses détracteurs « recyclent », depuis 2013 – date de sa candidature réussie à la direction de la Confédération de football asiatique – leurs accusations. Depuis cette interview, son équipe refuse de s’exprimer davantage, renvoyant au seul communiqué de presse : « Cheikh Salman n’a jamais été impliqué dans l’identification (…) ou le mauvais traitement de qui que ce soit. » « Cheikh Salman n’a jamais expliqué ce qui s’est passé en 2011 et n’a jamais dit pourquoi les joueurs de football qui avaient été arrêtés n’ont pas regagné l’équipe nationale »L’affaire s’étale dans les médias britanniques. L’intérêt y est d’autant plus grand que cheikh Salman, actuel vice-président de la FIFA, est l’un des candidats les plus en vue, et que Bahreïn et le Royaume-Uni entretiennent des relations historiques. Londres est aussi le théâtre de batailles judiciaires : en octobre 2014, une cour britannique retirait son immunité au prince Nasser Ben Hamad Al-Khalifa, fils du roi Hamad et président du Comité olympique bahreïnien, à la suite d’une plainte pour son rôle dans la répression. Depuis, Scotland Yard a affirmé manquer de preuves pour engager des poursuites.Les démentis de cheikh Salman ne convainquent pas les ONG internationales des droits de l’homme, qui suivent aussi le dossier de près. Responsable des pays du Golfe chez Human Rights Watch, Nicholas Mc Geehan note que « cheikh Salman n’a jamais expliqué ce qui s’est passé en 2011 et n’a jamais dit pourquoi les joueurs de football qui avaient été arrêtés n’ont pas regagné l’équipe nationale ». La FIFA classera-t-elle sans suite, comme elle l’a fait depuis 2013, les charges à l’encontre du représentant du plus petit des pays arabes, où la répression des dissidents continue ? « C’est une chose, pour l’organe mondial du foot, d’être éclaboussé par des scandales de corruption. C’en est une autre de se retrouver guidé par un membre d’une famille royale qui a maté la contestation, arrêté et torturé des manifestants », alerte M. Mc Geehan. D’ici à février 2016, date de l’élection du successeur de Sepp Blatter, la polémique pourrait s’envenimer.Laure Stephan (Beyrouth, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sandrine Cabut La transplantation d’utérus sera dorénavant possible en France. L’Agence nationale de sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé (ANSM) vient d’accorder une autorisation pour un essai clinique à une équipe du CHU de Limoges. Le protocole prévoit d’inclure huit femmes, qui recevront l’utérus de donneuses en état de mort cérébrale.Après des décennies de recherches, la greffe d’utérus s’est concrétisée pour la première fois par la naissance d’un enfant en octobre 2014, en Suède. Depuis, l’équipe de l’université de Göteborg, qui a recours à des donneuses vivantes, a obtenu d’autres succès. Au total, quatre bébés sont ainsi nés – le dernier en juin – selon une communication des chercheurs suédois au récent congrès de la Société européenne d’oncologie gynécologique (ESGO), à Nice.En septembre, un groupe de chercheurs britanniques a, de son côté, indiqué avoir reçu le feu vert pour lancer un essai sur une dizaine de femmes au Royaume-Uni. Elles recevront un utérus prélevé chez des donneuses en état de mort cérébrale. L’étude devrait commencer dès 2016 si l’équipe réussit à réunir les fonds nécessaires.Prélèvement multi-organes Les transplantations d’utérus sont le seul traitement envisageable pour les infertilités d’origine... Mattea Battaglia Dans les cortèges enseignants, la petite phrase raisonne souvent, un peu comme un mantra : « Les réformes passent, mais le nombre d’élèves par classe ne baisse pas… Ce devrait être ça, pourtant, la priorité éducative du quinquennat. » Un ressenti que vient clarifier – et nuancer – une note d’information de la DEPP, le service statistique du ministère de l’éducation nationale, publiée ce mois de novembre. Le titre ne manquera pas de surprendre ceux qui parmi les enseignants voient les effectifs en hausse : « A la rentrée 2014, dans le second degré, un enseignant est face à 22 élèves en moyenne pendant une heure de cours. »Derrière cette moyenne – qui n’est pas celle des effectifs des classes mais bien celle des élèves présents en heures de cours –, des disparités existent : on compte 24 élèves en collège et lycée d’enseignement général et technologique, contre 16 en lycée professionnel – étant entendu qu’il s’agit dans ces deux cas, encore, de moyennes.Davantage d’élèves par prof dans le privéHeure de cours, heure de classe : Sophie Ruiz, l’auteure de l’étude, souligne la différence en rappelant que « toutes les heures de cours ne sont pas dispensées en classe entière ». Un tiers, chiffre-t-elle, l’est en groupes plus réduits, notamment durant les enseignements de langues vivantes, en éducation physique et sportive ou lors de l’accompagnement personnalisé.Mme Ruiz a donc opté pour l’indicateur « E/S », « nombre moyen d’élèves par structure », qui tient compte à la fois des enseignements réalisés en groupes et de ceux dispensés « en divisions » (« en classe », dans le jargon de l’école). Il en ressort notamment que, contrairement à ce qu’espèrent la plupart des parents d’élèves lorsqu’ils se tournent vers le secteur privé, celui-ci accueille davantage d’élèves par enseignant : toutes formations confondues, un professeur du privé est face à 23,2 élèves, contre 21,9 dans le public.C’est dans les classes préparatoires aux grandes écoles que l’indicateur s’emballe (27,8 élèves), alors qu’il est le plus bas dans le second cycle professionnel (15,9 élèves) et en Section d’enseignement général et professionnel adapté (12,5 élèves). Grands établissements et établissements socialement plus favorisés se caractérisent aussi par un ratio plus élevé.Réforme du baccalauréat professionnelCe qui surprendra probablement aussi la communauté éducative, c’est un tableau présenté comme « globalement stable » de la situation ces dix dernières années. « Dans le secteur public, dans les années 2000, le nombre moyen d’élèves par structure était resté relativement stable, à l’exception de la rentrée 2011 », peut-on lire en conclusion de l’étude. Une année scolaire 2011-2012 (la dernière du quinquennat de Nicolas Sarkozy) marquée par « la suppression d’emplois d’enseignants alors que les effectifs étaient en hausse », rappelle la note d’information. Une année durant laquelle, aussi, furent réformés le baccalauréat professionnel (passé de quatre à trois ans) et la classe de 1re.Autre source, autre calcul… et autre tableau : si l’on se fonde sur Repères et références statistiques, sorte de présentation chiffrée du système éducatif réactualisée à chaque rentrée par le ministère de l’éducation nationale, c’est bien un alourdissement de la charge des enseignants qui transparaît. Comme l’ont mis en avant nos confrères de la revue en ligne Café pédagogique, on est passé au collège, entre 2007 et 2014, de 22,3 élèves par classe à 24,2. Et de 27 à 28 élèves au lycée général et technologique.Mattea BattagliaJournaliste au Monde 06.11.2015 à 17h22 • Mis à jour le06.11.2015 à 17h58 | Henri Seckel Andy Murray a passé deux heures et demie à geindre, à s’effondrer sur lui-même à chaque premier service envoyé dans le filet, à se toucher le bas du dos à chaque point perdu, bref, à donner l’impression de porter la misère du monde sur ses épaules. Et il a fini par venir à bout de Richard Gasquet, vendredi 6 novembre, au terme d’un quart de finale qui restera comme l’un des sommets de Bercy 2015 (7-6, 3-6, 6-3).Le n° 1 français a, lui, passé deux heures et demie à distribuer ses légendaires revers à une main, à trouver des angles insensés, à multiplier les miracles défensifs et à entrevoir l’exploit, avant d’être ramené à la raison par le n° 3 mondial. Ainsi le dernier joueur français disparaît-il de Bercy, où le public ne s’est pas complètement montré à la hauteur des prouesses de Gasquet et du spectacle proposé.Lire aussi :Tennis : ce qui a changé avec la métamorphose de « Bercy »L’accélération fatale de MurrayBreaké d’entrée de match, Gasquet est parvenu à refaire son retard, puis à pousser Murray au tie-break, au bout duquel il se procura une balle de set dont on se demande encore comment le Britannique parvint à la sauver – un revers slicé-lobé en bout de course pleine ligne alors que Gasquet était monté au filet. « Je n’ai pas de chance sur la balle de set, dira ensuite le Français. C’est un coup incroyable, ils ne sont que trois ou quatre à pouvoir réussir un coup pareil. » Une minute trente et trois points plus tard, Murray empochait la première manche.Faisant jeu égal physiquement, le Français parvenait à prendre le service de son adversaire à 3-2 dans le second set pour conserver son avantage jusqu’au bout. Le troisième débutait bien pour Gasquet, qui menait 2-1 après avoir un nouveau break. Comme souvent, Murray parut alors au fond du seau. Comme souvent il donna un coup d’accélérateur qui fut fatal à son adversaire. Toutes proportions gardées, l’ultime set de Richard Gasquet n’est pas sans rappeler celui de Gaël Monfils, en quarts de finale de Roland-Garros l’an dernier face au même adversaire (4-6, 1-6, 6-4, 6-1, 0-6).« Il ne rate jamais, il se bat tout le temps, il est très intelligent, a réagi Gasquet. C’est pour ça que c’est Andy Murray. » En demi-finales, samedi, l’Ecossais affrontera le vainqueur de la rencontre entre l’Espagnol David Ferrer et l’Américain John Isner, tombeur hier de Roger Federer (7-6, 3-6, 7-6). La seconde demi-finale opposera les vainqueurs des alléchants quarts de finale de vendredi soir entre Novak Djokovic et Tomas Berdych d’une part, et Stan Wawrinka et Rafael Nadal de l’autre. La finale aura lieu dimanche à 15 heures.Lire aussi :Tennis : qui arrêtera Novak Djokovic ?Henri Seckel Clément Martel et Pauline CroquetFini les étoiles pour mettre en favori des contenus sur Twitter, place aux « J’aime ». Le réseau social a remplacé sa fonctionnalité par un cœur mardi 3 novembre, puis l’a étendu dans la foulée à ses applications, aux boucles vidéo de Vine, mais aussi à sa plateforme de gestion de comptes TweetDeck. Une mécanique du cœur  qui existait déjà dans son appli de streaming vidéo Périscope.Cette fonctionnalité renouvelée n’est pas sans rappeler les « J’aime » de Facebook, symbolisés par un pouce en l’air bleu. Ce qui est assez ironique, car, quelques semaines auparavant, le réseau social de Mark Zuckerberg annonçait qu’il allait tester six alternatives à cet unique bouton, vivement critiqué par les utilisateurs qui aimeraient introduire de la nuance dans leur façon de commenter.Lire aussi :Facebook teste des « emoji » comme alternative au bouton « j’aime »« L’idée derrière ce changement est d’attirer de nouveaux utilisateurs et de rendre la fonction favori/like plus simple à l’approche et à l’usage », analyse Florian Maier, chercheur allemand de l’université de Regensburg et co-auteur d’une étude publiée en 2014 sur l’usage des favoris sur Twitter. Simplifier un usage là où chacun donnait un sens différent au fait de cocher la petite étoile jaune. « L’icône du cœur est moins ambiguë, précise-t-il, c’est un symbole universel dont la signification est la même dans beaucoup de pays et de cultures. Du coup, les nouveaux utilisateurs de Twitter pourront utiliser cette fonction pour marquer qu’ils aiment, ou apprécient un post ». Une « simplification » pour les « nouveaux utilisateurs », a confirmé Twitter dans une note de blog. « Vous pouvez aimer beaucoup de choses, mais toutes ne peuvent pas être vos favorites. Le cœur, en revanche, est un symbole universel », écrit le réseau social, en illustrant les signification du « J’aime ».View post on imgur.comPanne de croissancePour retrouver un nouveau souffle, le réseau de microblogging, en panne de croissance et dont le nombre d’utilisateurs actifs stagne, tente de repenser ses fonctionnalités et surtout de simplifier son utilisation. Il a également rappelé à la barre du navire Jack Dorsey, son cofondateur évincé en 2008. On retrouve souvent l’inspiration de Facebook sur Twitter, à l’instar du nouveau design de la page de profil développée début 2014. Et pour cause : avec désormais 1,5 milliard d’inscrits, le premier réseau social du monde compte à l’heure actuelle quatre fois plus d’utilisateurs actifs que l’oiseau bleu.Lire aussi :Facebook : 1,5 milliard d’amisAprès avoir décidé d’expérimenter la mise en avant des favoris dans le flux des messages (la « timeline »), ce qui avait suscité une levée de boucliers des utilisateurs, et abandonné en partie la timeline chronologique en mettant en avant une sélection de tweets publiés « pendant votre absence », le réseau social a joué l’atout cœur. Un « petit changement dans l’interface des utilisateurs peut avoir un énorme impact sur le comportement des utilisateurs », relève Florian Maier, précisant que de nombreuses études ont été menées sur le sujet. « Par exemple, la taille d’un formulaire de recherche et le choix du texte qui l’accompagne peut modifier de façon sensible les termes recherchés par les utilisateurs », explique son collègue David Elsweiler.Les utilisateurs écœurésTesté au préalable par un échantillon d’utilisateurs pendant plusieurs semaines, le bouton cœur a cependant essuyé un accueil plutôt froid des internautes. Ces derniers, notamment des Français, ont partagé leur écœurement autour du hashtag #favgate. Trop mièvre, trop Facebook, pas une priorité… la transformation des favoris est devenue, avec plus de 15 000 tweets échangés, un sujet de discussion majeur sur le réseau social pendant deux jours. Même des salariés de Twitter France ou encore des comptes officiels du gouvernement français y sont allés de leur tweet.Courage @Twitter pour la réforme du ❤️. Une fois le #FavGate passé, tout le monde reconnaîtra le travail accompli! 😉 https://t.co/99i1KrzFLy— gouvernementFR (@Gouvernement)require(["twitter/widgets"]);Sondés par le Monde, plusieurs usagers de Twitter confient leur désarroi face à « une évolution un peu trop simpliste » ou ce qu’ils estiment être une « colonisation de Facebook, après les notifications en bas à droite de l’écran », déjà empruntées au réseau de Mark Zuckerberg. Mais que tous se rassurent, des tutoriels circulent déjà pour ramener à la vie l’étoile qui a filé.De façon pratique, que l’on appuie sur un cœur ou sur une étoile, la fonction de base ne changera en rien. Le tweet coché sera épinglé et rangé dans un onglet accessible sur son compte. La personne qui a vu son tweet ainsi sélectionné recevra une notification. Et Twitter le confirme au Monde : « Les utilisateurs sont libres de continuer à utiliser ce bouton “J’aime” comme marque-page pour des tweets. Vous pouvez retrouver tous les tweets que vous avez aimé dans un onglet “J’aime” [Anciennement onglet Favori] sur votre compte Twitter. »Cela ne devrait pas inquiéter les comptes-robots, dont certains servent un business du « Fav » très juteux. En revanche, ce nouveau bouton modifiera philosophiquement la façon de « faver » – pardon, d’aimer des contenus.Vingt-cinq nuances de favoris« Ajouter un tweet à ses favoris signifiait que ce tweet valait la peine d’être gardé », explique le chercheur britannique Max Wilson, de l’université de Nottingham, troisième co-auteur de l’étude, conjointement avec Florian Maier et David Elsweiler. « Mais nous avons montré que les gens s’en servaient de 25 différentes, car la fonction était neutre et flexible. » Neutres, les étoiles l’étaient au point de « faire du fav une réponse non-textuelle aux sens multiples », comme accuser réception d’un tweet, souligner un bon mot, ou remercier une personne.En instaurant le « J’aime », Twitter a tranché et a mis fin aux 25 nuances en privilégiant un usage principal. C’est désormais « un bouton de réponse positive au lieu de la simple déclaration qu’un tweet méritait, pour une raison ou un autre, de figurer parmi nos favoris », développe Max Wilson. Mais le chercheur ne « serait pas surpris si Twitter mettait en place rapidement des marque-pages distincts, ou une fonction “lire plus tard” », car leur étude a montré qu’il s’agissait du deuxième usage du fav le plus employé. Une partie des utilisateurs se sert des favoris pour archiver des tweets à relire ensuite, même si la plupart d’entre eux n’y reviennent jamais. Ce qui occasionne parfois de mauvaises surprises, comme pour ce député conservateur britannique, mis à mal par un adversaire pour avoir « favé » (ajouté aux favoris) des tweets au caractère pornographique explicite.Si certains usagers croient encore que l’on peut sauver les étoiles après la grande médiatisation de ce petit changement – un « bruit médiatique inoffensif » sur lequel misait Twitter, estime David Elsweiler –, il est peu probable que le réseau à l’oiseau bleu fasse machine arrière. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444461', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Pauline CroquetJournaliste au MondeClément MartelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.11.2015 à 16h50 | Clément Guillou Lorsque les Cleveland Cavaliers et les Chicago Bulls se sont réunis autour de leurs bancs respectifs pour le premier temps mort du match d’ouverture de la saison de NBA, mardi 27 octobre, la masse salariale de l’assemblée s’élevait – entraîneurs compris – à quelque 187 millions d’euros annuels. Soit, en moyenne, plus de 1 million d’euros par match officiel disputé.Pendant ce temps, les Luvabulls se déhanchaient sur le parquet de l’United Center de Chicago. Leur revenu ? Compter 50 dollars (45 euros) par danseuse et par match, selon le témoignage au Chicago Tribune de Paula Marsh, qui a quitté la troupe en 2013. Pas cher payé pour représenter une franchise valorisée à 1,8 milliard d’euros et subir les contraintes d’un régime d’athlète, les avances de certains joueurs et les commentaires salaces d’internautes sous des portfolios qui font l’audience des sites de sport.Les cheerleaders, éléments incontournables du sport spectacle américain, sont devenues de véritables acrobates interprétant des chorégraphies exigeantes. Mais elles sont aussi les esclaves d’une industrie multimilliardaire, sexiste et hautement inégalitaire.Lauren Herrington, danseuse des Milwaukee Bucks lors de la saison 2013-2014, représente ces cheerleaders sous-payées. Elle a déposé plainte contre la franchise pour les avoir rémunérées en dessous du salaire horaire minimum (6,56 euros) dans le Wisconsin. Sa paye était de 59 euros par match et 27 euros par entraînement, soit entre 3 et 4 euros de l’heure selon ses estimations.Dans la plainte, ses avocats ajoutent que ses heures supplémentaires n’étaient pas payées et que les séances de cabines de bronzage, l’entretien de ses tenues, les dépenses de maquillage, manucure et coiffure étaient à sa charge. Les blessures, fréquentes, ne sont pas couvertes.« On vous fait comprendre que c’est un honneur »Il s’agit de la première plainte d’une cheerleader dans l’histoire de la NBA, et Lauren Herrington a déjà été rejointe dans sa plainte par une camarade des Milwaukee Bucks. Cinq autres songent à ajouter leur nom, assure son avocat.Les plaintes déposées contre des franchises de NFL ont débouché sur plusieurs règlements à l’amiable : les Oakland Raiders, en 2014, ont par exemple versé plus de 1,1 million d’euros à 90 danseuses.La Californie a adopté cet été une loi obligeant les franchises à payer les cheerleaders comme leurs autres employés. L’Etat de New York a le même projet. « Nous ne devrions pas en passer par des poursuites judiciaires et des lois pour que la NBA respecte le droit du travail », a souligné l’élue démocrate du Queens Nily Rozic le 26 octobre.Réponse du porte-parole de la NBA, Mike Bass : les pom-pom girls « sont des membres importants de la famille NBA. Comme pour les autres employés, nous travaillons avec les équipes pour faire en sorte qu’elles appliquent les conditions de travail et de salaire fixées par la loi ». De façon surprenante, d’autres membres de la « famille NBA » au rôle similaire, les mascottes, sont beaucoup mieux payés : plus de 10 000 euros par mois pour certains des acteurs se cachant sous la peluche.Pour Lauren Herrington, le silence des cheerleaders est le fruit d’années de lavage de cerveau sur le prestige présumé attaché à la fonction, depuis l’université. « Dès le premier jour, dit-elle à Vice, on vous fait comprendre que c’est un honneur d’être ici, et vous ne remettez jamais rien en cause car vous êtes privilégiée, et si vous contestez, on vous retire ce privilège. »Clément GuillouJournaliste au Monde Stéphane Lauer (New York, correspondant) Cette fois, un grand pas a été franchi dans la direction d’un relèvement des taux d’intérêt aux Etats-Unis dès le mois de décembre. Le rebond enregistré en octobre sur le marché de l’emploi constitue en effet un signal clair pour que la Réserve fédérale (Fed) décide d’un resserrement monétaire. L’économie américaine a ainsi créé 271 000 emplois le mois dernier, a annoncé, vendredi 6 novembre, le département du travail. Le taux de chômage est tombé à 5 %, soit 0,1 point de moins qu’en septembre. La Fed considère que l’économie est en situation de plein emploi lorsque le taux de sans-emploi de 4,9 % est atteint.Après trois mois décevants au cours desquels le nombre de créations d’emploi était en moyenne de 187 000, le marché du travail est donc reparti nettement de l’avant, alors que le consensus des économistes tablait sur un peu plus de 180 000 créations. Mieux : les salaires ont connu une légère embellie, avec une progression de 2,5 % sur un an, supérieure à la moyenne de 2 % qui était jusqu’à présent constatée.Lire aussi :Etats-Unis  : la Fed coincée par la faiblesse de l’emploi« L’issue la plus probable »« Une hausse des taux d’intérêt apparaît désormais comme l’issue la plus probable, estiment les analystes de Capital Economics. Indépendamment de la date exacte de la première hausse des taux, nous croyons toujours qu’il y aura, l’an prochain, une amélioration plus forte que prévu de la croissance des salaires et de l’inflation. Ce qui forcera la Fed à être plus agressive dans le resserrement de sa politique qu’elle ne le projette actuellement », soulignent-ils.Les traders sur les marchés à terme estiment à 70 % la probabilité d’une hausse des taux dès le mois de décembre, alors que celle-ci n’était que de 58 % avant la publication des chiffres de l’emploi. A ceux-ci se sont ajoutées les dernières déclarations de la présidente de la Fed, Janet Yellen, qui, lors d’une audition devant le Congrès américain cette semaine, a évoqué une « possibilité réelle » d’un relèvement des taux en décembre. « Si les prochaines données vont dans le sens des attentes [d’une amélioration] », a-t-elle ajouté.Les données publiées vendredi vont clairement dans ce sens. Parmi les secteurs qui ont le plus recruté, on retrouve les services aux entreprises, avec 78 000 créations d’emploi, la santé (45 000), la distribution (44 000) et la restauration (42 000). En revanche, le secteur de l’énergie et de l’extraction minière a encore perdu 5 000 emplois, portant le nombre de destructions de postes à 109 000 depuis le pic de décembre 2014. Plus globalement, la situation dans l’industrie est restée stable sur le front de l’emploi.Salaires horaires au plus hautLorsque l’on prend en compte les personnes qui ont abandonné leurs recherches et celles qui occupent un travail à temps partiel, mais qui voudraient un poste à plein temps, le chômage s’établit à 9,8 %, soit son plus bas niveau depuis mai 2008. Toutefois, il reste largement supérieur à ce qu’il était dans les phases précédentes de reprise.En revanche, le nombre de chômeurs de longue durée, lui, ne bouge pas, à 2,1 millions de personnes, ce qui représente 26,8 % de la totalité des chômeurs américains. Un taux stable depuis le mois de juin. Le point noir reste le taux de participation de la population au marché du travail, c’est-à-dire le nombre de personnes en âge de travailler qui ont un emploi ou qui en cherchent effectivement un. Celui-ci affiche une nouvelle fois un recul de 0,2 point, à 62,4 %, un plancher qui n’avait plus été atteint depuis les années 1970.Malgré ce bémol Joseph Lake, économiste chez The Economist Intelligence Unit, souligne que « l’économie américaine a créé plus d’emplois en octobre qu’aucun autre mois cette année, les salaires horaires sont les plus élevés depuis 2009 et le taux de chômage est tombé à 5 %. C’est un contexte idéal pour rassurer la Fed sur le fait que le ralentissement sur le marché du travail entre août et septembre était transitoire, explique-t-il. Cela signifie que la première hausse des taux depuis neuf ans va presque certainement se produire en décembre. »Lire aussi :Fed, une insupportable attenteStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.11.2015 à 15h57 | Lucie Soullier Près de 150 employés de Médecins sans frontières (MSF) s’activent autour d’une centaine de blessés, lorsqu’un avion américain survole l’hôpital de Kunduz, dans le nord de l’Afghanistan. Il est entre 2 heures et 2 h 8 du matin et les bombardements commencent, dimanche 3 octobre. Le calme ne reviendra qu’une heure plus tard, entre 3 heures et 3 h 13.Du moins dans le ciel, car au sol, le chaos domine. Les médecins épargnés tentent de soigner les blessés – confrères, civils ou combattants – qui courent vers les bâtiments administratifs, moins touchés par les frappes. Les patients les plus gravement atteints se succèdent sur une table de bureau et une de cuisine, transformées en tables d’opération improvisées.Le rapport de MSF dévoilé jeudi 5 novembre est aussi précis que les souvenirs des survivants le permettent. Dans l’attaque menée par un avion américain, 30 personnes sont mortes, dont 13 employés de MSF.Lire aussi :Hôpital de MSF bombardé : le bilan monte à 30 mortsLes images satellites jointes au rapport montrent l’étendue des dégâts.La BBC a de son côté pu entrer dans le bâtiment principal, et filmer ce qu’il en restait après le passage de l’AC-130 américain.En détruisant le seul hôpital capable de traiter les blessures de guerre les plus graves dans la région, le bombardement a porté un coup très rude à la population civile prise dans les combats.Une attaque que les Etats-Unis et les autorités afghanes ont tenté de justifier par des versions changeantes et contradictoires, que le rapport de MSF démonte une par une.Des frappes pour venir en appui des troupes au sol ? Première explication donnée par les Etats-Unis : protéger ses soldats au sol. Après avoir minimisé les frappes en évoquant des « dommages collatéraux », le colonel Brian Tribus, porte-parole de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) à Kaboul, déclarait ainsi le 3 octobre qu’elles étaient en réalité destinées à venir en appui de soldats américains au sol. Une version appuyée par le secrétaire à la défense américain, Ashton Carter, selon qui « des forces américaines se trouvaient à proximité de l’hôpital et sous le feu ennemi ».Le rapport de MSF vient contredire cette version, assurant notamment qu’« il n’y avait pas de combats à partir ou à proximité directe du centre traumatologique de Kunduz au moment des frappes aériennes ». Il n’y avait donc « aucune raison concevable que l’hôpital ait dû être ciblé », insiste Vox.Le général John Campbell, chef des forces américaines et de l’OTAN en Afghanistan, avait finalement reconnu le 6 octobre que les frappes n’avaient pas été déclenchées pour venir en aide à des soldats de l’OTAN en danger au sol. Mais il avait alors reporté la responsabilité de la décision sur les autorités afghanes.Lire aussi :Les Etats-Unis rejettent la responsabilité de la bavure de Kunduz sur les AfghansL’hôpital, une base talibane ?Seconde hypothèse, celle des autorités afghanes cette fois, l’hôpital aurait été utilisé comme une base talibane, ce qui justifierait les frappes. Le ministère afghan de la défense et le gouverneur de la province de Kunduz ont ainsi affirmé le 7 octobre que le bombardement avait été délibéré : des talibans auraient attaqué des soldats afghans depuis l’hôpital, ce que MSF dément.Certes, souligne l’organisation non gouvernementale (ONG) dans son rapport, des talibans étaient présents dans le centre au moment de l’attaque. Mais parmi les blessés. Des combattants blessés appartenant aux deux parties du conflit en cours à Kunduz, ainsi que des femmes et des enfants, figuraient parmi les 105 patients. MSF recense notamment près de 20 talibans blessés, dont deux soupçonnés d’être des haut gradés.« Depuis mercredi, MSF était au courant que deux des talibans blessés semblaient avoir un grade supérieur. Cela a été supposé pour plusieurs raisons : ils avaient été amenés à l’hôpital par plusieurs combattants et des enquêtes régulières étaient faites sur leur état de santé, dans le but d’accélérer les traitements et de les faire sortir rapidement. »En revanche, l’hôpital n’était en aucun cas une base talibane. Les armes étaient ainsi interdites dans son enceinte et « le personnel de l’hôpital contrôlait complètement les bâtiments avant et pendant les frappes aériennes », souligne Joanne Liu, présidente internationale de MSF dans une lettre publiée sur le site Internet de l’organisation.« Pas un seul membre de l’équipe de MSF n’a rapporté la présence de combattants armés ou de combats à l’intérieur ou depuis l’enceinte de l’hôpital avant ou pendant les frappes aériennes », précise le rapport.Or le simple fait de soigner des talibans ne peut pas être une justification aux frappes aériennes, poursuit Christopher Stokes, directeur général de MSF. « Selon le droit international humanitaire, les combattants blessés sont des patients, ils ne peuvent pas être attaqués et doivent être traités sans discrimination. Le personnel médical ne devrait jamais être puni ou attaqué pour avoir fourni des soins à des combattants blessés. » Erreur ou crime de guerre ?Dernier revirement américain, le commandant des forces américaines et de l’OTAN en Afghanistan, John Campbell, a admis finalement le 6 octobre, devant le Sénat, qu’il s’agissait « d’une erreur ». Quelques jours plus tard, précise Newsweek, il ajoute que « plusieurs civils innocents ont été accidentellement frappés » dans des frappes aériennes destinées à « éliminer une menace talibane ».Lire aussi :Centre MSF de Kunduz en Afghanistan : histoire d’une bavureMais MSF a bien du mal à considérer l’attaque comme une erreur ou un accident au regard des témoignages et des preuves recueillis.Ainsi, souligne le rapport, les frappes ont ciblé plusieurs fois et de façon précise le bâtiment principal de l’hôpital, épargnant relativement les autres. Or l’enceinte détruite correspond exactement aux coordonnées GPS transmises par MSF aux deux parties du conflit, afin qu’il soit considéré comme une zone humanitaire protégée.En outre, ajoute le rapport, deux drapeaux de MSF avaient été déployés sur le toit de l’hôpital, en plus de ceux existant à l’entrée du centre de traumatologie, et le centre était l’un des seuls disposant de l’électricité la nuit de l’attaque, faisant de lui le mieux éclairé de la ville, selon le New York Times.Ces éléments laissent d’autant plus supposer que l’hôpital a été spécifiquement ciblé que des tirs — « probablement depuis l’avion » — ont également visé le personnel de MSF et les blessés en train de fuir. « De l’intérieur de l’hôpital, on voit bien que cette attaque a été menée dans le but de tuer et de détruire », conclut Christopher Stokes.Lire aussi :Le bombardement de l’hôpital de Kunduz est-il un crime de guerre ?Selon The Atlantic, le Pentagone a reçu le rapport de MSF et son porte-parole a affirmé que les Etats-Unis allaient continuer de travailler avec l’ONG afin de conclure les investigations et d’indemniser les victimes.MSF demande de son côté une enquête indépendante sur ce qu’elle considère comme « un crime de guerre ».« Nous avons besoin d’un engagement clair sur le fait que fournir des soins médicaux ne fera jamais de nous une cible. Nous avons besoin de savoir si les règles de la guerre sont encore valables. »Lucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maxime Vaudano A un mois du premier tour des élections régionales, prévues les 6 et 13 décembre, la campagne commence à monter en puissance dans les 17 régions (dont 7 ont vu leur périmètre changer). Les listes de candidats, qui commencent à être dévoilées, seront toutes officiellement déposées le lundi 9 novembre. Dans nombre de régions, les scores s’annoncent serrés, avec de probables triangulaires incertaines au second tour.Passage en revue des principales tendances dessinées par les sondages, région par région.Auvergne-Rhône-AlpesAquitaine-Limousin-Poitou-CharentesAlsace - Champagne-Ardenne - LorraineBretagneBourgogne-Franche-ComtéCentre-Val de LoireCorseGuadeloupeGuyaneIle-de-FranceLanguedoc-Roussillon-Midi-PyrénéesLa RéunionMartiniqueNord-Pas-de-Calais-PicardieNormandiePays de la LoireProvence-Alpes-Côte d’Azur Auvergne-Rhône-AlpesDroite et gauche au coude-à-coudeLes deux sondages les plus récents sur la région Auvergne-Rhône-Alpes, réalisés en ctobre par l’Ifop et BVA, placent le candidat LR Laurent Wauquiez en tête du premier tour (32 à 35 %), loin devant le président (PS) sortant de Rhône-Alpes Jean-Jack Queyranne (24 à 26 %), le FN Christophe Boudot (21,5 à 24 %) et l’écologiste Jean-Charles Kolhass (8,5 à 10 %).La probable triangulaire LR-PS-FN du second tour s’annonce très serrée entre la droite et la gauche. Les candidats Queyranne et Wauquiez récolteraint entre 37 et 40 % des suffrages – avec des écarts trop inférieurs à la marge d’erreur pour en conclure pour l’heure quoique ce soit sur leurs chances de victoire respectives.Aquitaine-Limousin-Poitou-CharentesLa gauche largement favoriteLe dernier sondage réalisé en octobre dans le grand sud-ouest donne un net avantage au socialiste Alain Rousset. BVA place le président sortant de l’Aquitaine légèrement en tête du premier tour (36 %), devant la LR Virginie Calmels (30 %) et le FN Jacques Colombier (20 %), confirmant les tendances de l’enquête Ifop du mois de juin.Grâce au probable report des voix des écologistes (5 % au premier tour) et du Front de gauche (5 %), Alain Rousset l’emporterait largement au second tour, avec 46 %, loin devant Virginie Calmels (33 %) et Jacques Colombier (21 %) – un écart significativement supérieur à la marge d’erreur, en l’occurrence entre 2,5 à 3 % (pour chaque région, elle dépend du pourcentage recueilli par chaque candidat et de l’échantillon testé).Alsace-Champagne-Ardenne-LorraineDroite et FN au coude-à-coudeL’unique sondage réalisé dans le grand est en octobre, par l’institut BVA, prédit une bataille très serrée au premier tour entre le LR Philippe Richert (31 %) et le frontiste Florian Philippot (30 %), loin devant le socialiste Jean-Pierre Masseret (19 %). Le Front de gauche Patrick Perron (7 %) et l’écologiste Sandrine Bélier (6 %) échoueraient à se qualifier pour le second tour.En cas de triangulaire, M. Richert arriverait en tête avec 37 %, à quatre points de M. Philippot (33 %) et sept points de M. Masseret (30 %) – des écarts peu significatifs au regard de la marge d’erreur (2,8 points), qui laissent planer une incertitude sur l’issue du scrutin.BretagneLa gauche largement favoriteLes deux sondages réalisés en octobre par l’Ifop et BVA donnent des résultats contradictoires. Le premier place le socialiste Jean-Yves Le Drian légèrement en tête du premier tour (32 %) devant Marc Le Fur (LR, 27 %) ; le second donne l’avantage au candidat de droite (30 %) face au ministre de la défense, crédité de 26 % des suffrages. Les deux enquêtes créditent le frontiste Gilles Pennelle de 16 % des intentions de vote, et le régionaliste Christian Troadec de 8 à 9 %.La probable triangulaire du second tour devrait donner un avantage décisif à M. Le Drian (46 %), qui distancerait son rival de droite de dix points (36 %) – un écart significatif par rapport à la marge d’erreur de 3 points. Le candidat du FN terminerait à 18 %.Bourgogne-Franche-ComtéDroite et gauche au coude-à-coudeLe dernier sondage réalisé en octobre par BVA dans cette nouvelle région placent le candidat de droite François Sauvadet largement en tête des intentions de vote (31 %), devant la frontiste Sophie Montel (26 %) et la sortante socialiste Marie-Guite Dufay (19 %). Celle-ci toutefois toutefois bénéficier au second tour de reports de voix du Front de gauche (8 %) et d’EELV (5 %).La probable triangulaire au second tour s’annonce très serrée, avec seulement deux points d’écart entre Sauvadet (36 %) et Dufay (34 %) – moins que la marge d’erreur du sondage, 2,8 points. Sophie Montel serait distancée, autour de 30 %.Centre-Val de LoireDroite et gauche au coude-à-coudeLes deux derniers sondages réalisés dans la région, en septembre par l’Ifop et en octobre par BVA, prédisent au centriste Philippe Vigier une large avance au premier tour (33 à 35 %), devant le frontiste Philippe Loiseau (23-24 %) et le sortant socialiste François Bonneau (22 %).En cas de triangulaire, les deux enquêtes annoncent une victoire de l’union de la droite et du centre (40 %), devant l’union de la gauche (33 à 36 %) et le FN (24 à 27 %). Le faible écart entre MM. Vigier et Loiseau, inférieur à la marge d’erreur du sondage (3 points), invite toutefois à la plus grande précaution.CorseIncertainLe seul sondage diffusé sur l’élection à la collectivité territoriale de Corse, en octobre par OpinionWay, laisse présager une grande dispersion des voix au premier tour, aucun candidat ne dépassant la barre des 20 %, mais cinq listes étant en mesure de se maintenir.Le nationaliste Gilles Simeoni arriverait en tête (18 %), devant le dissident de droite Camille de Rocca Serra (16 %), le sortant PRG Paul Giacobbi (12 %), le LR José Rossi (12 %) et le fronsite Christophe Canioni (12 %). La marge d’erreur se situant entre 2 et 4 points, ces tendances restent très incertaines.Aucun sondage de second tour n’a encore été réalisé.GuadeloupeIncertainAucun sondage n’a pour l’instant été réalisé dans cette collectivité unique d’outre-mer, où devraient s’affronter le sortant socialiste Victorin Lurel, le LR Laurent Bernier et le député (GUSR) Ary Chalus.GuyaneIncertainAucun sondage n’a pour l’instant été réalisé dans cette collectivité unique d’outre-mer, où la seule candidate déclarée pour l’instant est Chantal Berthelot (parti socialiste guyanais).Ile-de-FranceDroite et gauche au coude-à-coudeDe BVA à Odoxa en passant l’Ifop, tous les récents sondages donnent Valérie Pécresse (Les Républicains) largement en tête du premier tour (32 à 35 %), devant le socialiste Claude Bartolone (23 à 24 %) et le frontiste Wallerand de Saint-Just (17 à 20 %). Echoueraient à se qualifier le communiste Pierre Laurent (7 à 9,5 %), Nicolas Dupont-Aignan (7 à 8 %) et Emmanuelle Cosse pour EELV (6 % à 8 %).La probable triangulaire du second tour s’annonce pour l’instant serrée : Valérie Pécresse rassemblerait entre 40 % et 41 % des voix, dans un mouchoir de poche avec Claude Bartolone (38 % à 39 %). Un écart très inférieur à la marge d’erreur qui maintient le suspense sur l’issue du scrutin. Wallerand de Saint-Just, lui, pourrait récolter entre 20 % et 21 % des voix.Languedoc-Roussillon-Midi-PyrénéesLa gauche favoriteLes deux sondages réalisés en septembre par l’Ifop et BVA prédisent le même quarté de tête au premier tour : le FN Louis Aliot (28-29 %), suivi du LR Dominique Reynié (20 à 25 %, selon un éventuel ralliement du Modem), de la socialiste Carole Delga (19 à 20 %) et de l’écologiste Gérard Onesta (11 %).Le second tour devrait toutefois donner l’avantage à la gauche, grâce au report de voix du dissident socialiste Philippe Saurel (6-8 % au premier tour) : Carole Delga l’emporterait avec 38 à 39 % des voix, devant Louis Aliot (30 à 32 %) et Dominique Reynié (29 à 32 %).La RéunionLa droite favoriteLe seul sondage réalisé dans l’île par Ipsos (en septembre) est à prendre avec des pincettes, car il ne visait qu’un échantillon de 500 personnes, plaçant la marge d’erreur à 5 %. Il place le LR Didier Robert en tête du premier tour (38 %), devant la députée de gauche Huguette Bello (34,5 %). Le centriste Thierry Robert (15 %) et le communiste Patrick Lebreton (8 %) devraient échouer à se qualifier pour le second tour, laissant le champ des possibles ouvert avec un duel classique droite/gauche.MartiniqueIncertainAucun sondage n’a pour l’instant été réalisé dans cette collectivité unique d’outre-mer, où devraient notamment s’affronter le sortant Serge Letchimy (PPM) et le LR Yan Monplaisir.Nord-Pas-de-Calais-PicardieLe FN favori au coude-à-coudeLes trois derniers sondages réalisés en octobre par BVA, Harris et l’Ifop dans la nouvelle grande région du Nord placent Marine Le Pen largement en tête des intentions de vote au premier tour (35 à 42 %), loin devant le LR Xavier Bertrand (25 à 26 %) et le PS Pierre de Saintignon (15 à 19 %). Unie ou séparée, la gauche de la gauche (Parti de gauche, PCF et EELV) totaliserait entre 13 et 17 % des suffrages.Au cours des dernières semaines, l’évolution des tendances a tendu à crédité l’hypothèse d’une victoire frontiste au second tour. Si une triangulaire opposait PS, LR et FN, Mme Le Pen récolterait entre 37 et 46 % des voix, lui octroyant une avance de 6 à 8 points sur Xavier Bertrand – au-delà de la marge d’erreur des sondages (environ 2,8 points).Même en cas de duel, l’institut BVA prévoit une courte victoire de la présidente du FN sur Xavier Bertrand (52/48 %) – avec un écart inférieur à la marge d’erreur, et donc peu significatif.NormandieDroite et gauche au coude-à-coudeLe seul sondage récent réalisé en Normandie, en octobre par l’institut BVA, place Hervé Morin et son union de la droite et du centre en tête du premier tour (32 %), devant le frontiste Nicolas Bay (27 %) et le socialiste sortant Nicolas Mayer-Rossignol (23 %). Le candidat du Front de gauche, Sébastien Jumel, échouerait se peu à se qualifier pour le second tour (9 %).En cas de triangulaire, le second tour s’annonce serré entre les trois candidats, qui se situent tous dans un écart inférieur à la marge d’erreur de 2,8 points : Hervé Morin l’emporterait de peu (36 %) devant ses concurrents socialiste (34 %) et frontiste (30 %).Pays de la LoireLa droite largement favoriteL’unique sondage réalisé dans cette région, en octobre par BVA, place le candidat LR Bruno Retailleau largement en tête du premier tour (36 %), devant le socialiste Christophe Clergeau (23 %) et le FN Pascal Gannat (16 %).La probable triangulaire de second tour devrait être remportée par le candidat de droite, qui recueille 45 % des intentions de vote, contre 37 % pour le socialiste et 18 % pour le frontiste – un écart supérieur à la marge d’erreur du sondage, de 3 points.Provence-Alpes-Côte d’AzurLe FN et la droite au coude-à-coudeDans le sud-est, les trois derniers sondages, réalisés en octobre par Odoxa, l’Ifop et BVA, annoncent un premier tour très serré entre la frontiste Marion Maréchal-Le Pen (34 à 36 %) et le maire (LR) de Nice Christian Estrosi (30 à 32 %), loin devant le socialiste Christophe Castaner (16 à 18 %).La donne s’annonce très incertaine en cas de triangulaire LR-FN-PS : l’écart entre FN (35-36 %) et droite (34-36 %) est insuffisant pour être significatif au regard de la marge d’erreur de 2,8 points. S’il se maintient au second tour, le candidat socialiste Christophe Castaner semble en tout cas loin de pouvoir l’emporter, avec actuellement entre 27 et 29 % des intentions de vote.Les candidats déclarés aux régionalesMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.11.2015 à 15h32 Le gouvernement britannique a reconnu pour la première fois que les services de renseignement intérieur du MI5 avaient collecté, depuis 2005 et jusqu’à aujourd’hui, de vastes quantités de données sur les appels téléphoniques passés dans et en dehors du Royaume-Uni.L’existence de ce programme de surveillance secret était devenue apparente depuis la publication des documents du lanceur d’alerte Edward Snowden, qui mettaient en évidence l’existence d’un gigantesque programme mondial de surveillance du Web, mené par la NSA américaine avec l’appui de ses proches alliés, britanniques notamment.L’existence du programme a été confirmée dans un document annexe au projet de loi sur la surveillance présenté mercredi par la ministre de l’intérieur, Theresa May, qui prévoit de légaliser la majeure partie des activités paralégales des services de renseignement. Le texte prévoit aussi que la police et les services de renseignement puissent accéder sans mandat à la liste des sites Web consultés par un internaute pendant un an, sur simple demande auprès de son fournisseur d’accès à Internet.Lire aussi :Le gouvernement britannique présente un gigantesque projet de loi sur la surveillance  Cécile Hennion Il s’agit là d’un outil de terreur aussi ancien en Syrie que le règne de la dynastie des Assad. Longtemps, les « disparitions forcées » y ont été aussi répandues qu’illégales. Entre 1980 et 2000, sous le gouvernement d’Hafez Al-Assad, père de l’actuel président, 17 000 personnes, pour la plupart des membres des Frères musulmans ou des partis de gauche, des communistes, ainsi que des Palestiniens, ont ainsi « disparu » après avoir été emprisonnées au secret, selon des chiffres rappelés par Amnesty International dans son rapport intitulé « Entre la prison et la tombe, les disparitions forcées en Syrie », publié jeudi 5 novembre.Ce phénomène a également accompagné l’occupation syrienne (1976-2005) au Liban, où aujourd’hui encore des centaines de familles continuent de militer, à travers d’organisations telles que Missing, dans l’espoir de connaître le sort de leurs « disparus ». En Syrie, Moustafa Khalifé, qui disparut douze ans, dans les geôles du régime, accusé – bien qu’il soit chrétien grec-catholique – d’appartenir aux Frères musulmans, a raconté cette forme de terreur dans La Coquille, (Sindbad-Actes Sud, 2007). L’irrationnel, le désespoir et la mort y sont inscrits à chaque page. Un jour, le prisonnier entend le chef de cellule parler avec le « tasseur », chargé de « tasser » les détenus dans des pièces trop étroites : « Le chef s’est levé d’un bond et a parlé longuement avec le garde. Quand il est revenu, il a dit au “tasseur” en chuchotant : – Il y a de grosses fournées qui arrivent de province… Nos collègues vont être transférés à la prison du désert. Aujourd’hui ou demain. Le “tasseur” s’est étonné : – Bon sang ! Ils veulent coffrer tout le monde ? Y aura bientôt plus personnes dehors… »Une stratégie systématiqueCe que met en lumière le rapport d’Amnesty International est d’une tout autre dimension. Ces disparitions forcées sont en effet devenues une « stratégie » du régime, une forme d’attaque « systématique » à l’encontre des populations civiles, selon des proportions encore difficiles à mesurer mais que l’on peut qualifier de « démesurées ». Depuis le début du soulèvement syrien, en mars 2011 et jusqu’au mois d’août 2015, pas moins de 65 116 noms d’individus soumis à ces disparitions forcées ont été documentés et vérifiés, parmi lesquels 58 148 civils. Amnesty International précise qu’il s’agit là « d’estimations basses ».« Nous avons pris connaissance de l’existence de hangars ou d’écoles transformés en camps de concentration où règnent la torture et la famine organisée »Dans son documentaire « Disparus, la guerre invisible de Syrie », la réalisatrice Sophie Nivelle-Cardinale avance quant à elle le chiffre effarant de 200 000 disparus. « Les associations syriennes ont comptabilisé plus de 600 000 Syriens détenus depuis 2011 et nous savons que c’est lors de ces détentions que ces gens disparaissent, dit-elle. En enquêtant auprès d’ONG syriennes et des familles de disparus, en interrogeant d’anciens responsables sécuritaires syriens qui ont fait défection, nous sommes arrivés à cette estimation. Outre les lieux connus de détention, nous avons pris connaissance de l’existence de hangars ou d’écoles transformés en camps de concentration où règnent la torture et la famine organisée. »Depuis la défection, en 2013, de « César », une recrue de la police militaire chargée de photographier les cadavres de prisonniers, il est possible de parler d’un crime systématique et organisé avec une rigueur toute administrative. Grâce aux photos qu’il est parvenu à exfiltrer du pays, on sait aussi que ces disparitions forcées ne prennent souvent fin qu’avec la mort du disparu, sans que les familles n’en soient pour autant informées. Les 55 000 clichés de corps dûment numérotés représentent, selon les experts qui les ont étudiés, environ 11 000 corps photographiés dans deux morgues entre 2011 et 2013. La « machine de mort syrienne » a été également documenté dans l’ouvrage de Garance Le Caisne, L’Affaire César, paru chez Stock en 2015. L’auteur y indique, entre autres, que l’un de ces centres de torture et de mort n’est situé qu’à un jet de pierre du palais présidentiel de Bachar Al-Assad, à Damas.Le marché noir des « intermédiaires »Selon Amnesty International, 90 % de ces détenus sont des jeunes hommes, le reste étant des femmes (4 %) et des enfants (6 %). Depuis 2011, les cibles prioritaires du régime ont été, dans l’ordre chronologique : les manifestants pacifiques suivis, quelques mois plus tard, par les défenseurs des droits de l’homme, les journalistes et blogueurs, et enfin, les médecins et personnels médical et humanitaire. Les exemples fournis dans le rapport illustrent les ravages que provoquent ces disparitions dans leurs familles et cercles proches.Le 9 mars 2013, des agents des renseignements militaires ont arrêté Abdel Rahman Yassin dans sa maison située en banlieue de Damas. Le lendemain, ils vinrent s’emparer de bijoux, de l’argent et de la voiture familiale. Le jour suivant, les agents revinrent encore et arrêtèrent son épouse Rania, sa secrétaire (elle était dentiste), ainsi que leurs six enfants âgés à l’époque, de 14 à 2 ans. Tous sont encore portés disparus. Nul ne sait ce qui a motivé leur arrestation.Ceux qui osent venir s’enquérir du sort de leurs disparus disparaissent parfois à leur tour. Les familles redoutent alors d’en parler, s’enferment dans le désarroi et la peur. Les conséquences sont tragiques : exclusion sociale, dommages psychologiques et ruine financière. Avec la multiplication des disparitions, a émergé un marché noir aussi odieux que florissant. Les familles s’endettent auprès des autorités ou d’« intermédiaires » dans l’espoir d’obtenir des informations, ne serait-ce que la certitude que le disparu est mort. Salam, le père d’un jeune disparu, explique avoir versé l’équivalent de 3 000 dollars à un intermédiaire qui avait promis de lui dire « un seul mot : “mort” ou “vivant” ? »« Crime contre l’himanité »Dans la famille Durgham de la ville de Palmyre, trois fils ont disparu. Mohamed, manifestant de la première heure, a été arrêté le 27 février 2012 par des hommes en uniforme des services de renseignements de l’armée de l’air. Son frère Naïm a été arrêté chez lui, le 10 mars 2012, après avoir été battu devant sa famille. Le troisième, Assaad, a été arrêté près de chez lui, le 23 mars 2012. Khaled, seul de la fratrie à être encore libre, vit exilé en Turquie. Ses recherches pour retrouver traces de ses frères lui ont coûté 150 000 dollars, payés aux « intermédiaires » censés être suffisamment proches de l’Etat pour obtenir des informations. Jusqu’ici en vain, plus personne n’a entendu parler d’eux.L’ampleur et le caractère systématique de ces disparitions forcées en font, selon Amnesty International et selon le droit international, un « crime contre l’humanité ». Il est probable, selon l’organisation, que le nombre de disparus soit en réalité bien plus élevé : « L’ampleur exacte du phénomène des disparitions forcées en Syrie ne pourra être comprise, si l’on y parvient jamais, qu’après la fin du conflit », relève le rapport.Cécile HennionJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.11.2015 à 17h42 • Mis à jour le04.11.2015 à 18h08 Un Palestinien de 22 ans a été abattu par les forces israéliennes, mercredi 4 novembre, après une attaque à la voiture bélier, au nord de Hébron, en Cisjordanie. Deux gardes-frontières ont été blessés. L’un d’eux est très gravement blessé, un deuxième légèrement, selon la police israélienne.L’attaque s’est produite à Halhul sur un important axe routier qui traverse la Cisjordanie du nord au sud, dans un secteur secoué récemment par de nombreux actes de violences.Lire aussi :Internet, l’autre champ de bataille israélo-palestinien79 morts depuis le 1er octobreLes violences sont quotidiennes entre Israéliens et Palestiniens. Lundi, un Palestinien a été tué et quatre Israéliens blessés lors de plusieurs attaques au couteau.Depuis le 1er octobre, les violences ont fait 70 morts parmi les Palestiniens et neuf parmi les Israéliens. La moitié des Palestiniens tués l’a été en commettant ou tentant de commettre des attentats, pour la très grande majorité au couteau, contre des soldats, policiers ou civils israéliens.Les attaques ont débuté dans la vieille ville de Jérusalem, où se trouve la très sensible esplanade des Mosquées. Mais depuis quelques jours, Hébron et ses environs sont le théâtre d’affrontements quotidiens entre jeunes Palestiniens et forces israéliennes, et d’attaques au couteau ou à la voiture bélier contre des soldats ou des colons israéliens.Lire aussi :En Israël, « la population, quand il s’agit de terrorisme, penche vers le nationalisme » 04.11.2015 à 17h12 • Mis à jour le04.11.2015 à 17h29 | Yann Bouchez Une perquisition dans ses locaux et deux mises en examen, dont celle de son ancien président : le coup est rude pour l’IAAF, la Fédération internationale d’athlétisme. L’annonce de la mise en examen de l’ex-président de l’IAAF Lamine Diack, pour corruption passive et blanchiment aggravé, et de son conseiller juridique Habib Cissé, pour corruption passive, par le juge Renaud Van Ruymbeke, vient encore affaiblir la crédibilité de la lutte contre le dopage menée par l’IAAF.La chaîne i-Télé, qui a révélé mercredi 4 novembre ces mises en examen et la perquisition hier au siège de la fédération internationale, à Monaco, précise que M. Diack et M. Cissé « sont soupçonnés d’avoir touché de l’argent de la part de la Fédération d’athlétisme russe pour cacher des cas de dopage d’athlètes russes ». D’après l’agence AP, les enquêteurs soupçonnent Lamine Diack d’avoir touché au moins 200 000 euros pour couvrir ces faits de dopage. Une troisième personne a été placée en garde à vue mercredi, à Nice. Il s’agit de Gabriel Dollé, chargé de la lutte antidopage à l’IAAF jusqu’à la fin de l’année 2014.Dans un communiqué, l’IAAF a confirmé l’ouverture d’une enquête en France et la perquisition dans ses locaux. La fédération internationale a indiqué qu’elle ne ferait « pas plus de commentaires pour l’instant », alors que son nouveau président, Sebastian Coe, a « parlé librement, de sa propre initiative, avec la police », selon l’IAAF.Lire aussi :L’ex-président de la Fédération internationale d’athlétisme mis en examen pour corruptionLe parquet national financier a ouvert une information judiciaire après avoir reçu, au début d’août, un signalement de l’Agence mondiale antidopage (AMA). Mais pour bien comprendre cette affaire, il faut remonter à plusieurs mois en arrière, à la fin de 2014. Le 3 décembre, le quotidien sportif L’Equipe révèle qu’une enquête interne a été ouverte à l’IAAF. Le motif : la Fédération russe (ARAF) aurait couvert des faits de dopage. Un agent sportif américain d’origine russe, Andreï Baranov, a déposé plainte auprès de la commission d’éthique de l’IAAF pour dénoncer le fait que l’ARAF aurait réclamé de l’argent à l’une de ses athlètes, la marathonienne Liliya Shobukhova, pour masquer les données anormales de son passeport biologique. Le 3 décembre également, un documentaire sur la chaîne allemande ARD mentionne aussi cette affaire, dans le cadre d’une enquête sur le dopage dans l’athlétisme russe.Lire aussi :L’athlétisme russe miné par le dopageL’ARAF aurait demandé à la marathonienne, l’une des meilleures spécialistes mondiales, de payer 450 000 euros pour pouvoir s’aligner aux Jeux de Londres, en 2012, malgré des paramètres sanguins anormaux sur son passeport biologique. Finalement suspendue deux ans en avril 2014 à cause de données anormales sur son passeport biologique, Liliya Shobukhova aurait ensuite demandé et obtenu en partie le remboursement de son argent par le biais d’une société à Singapour, Black Tidings. Une société dont le propriétaire est un collaborateur de Papa Massata Diack, fils de l’ex-président Lamine Diack, qui a cédé les rênes de l’IAAF à Sebastian Coe en août, après presque seize ans de présidence.Valentin Balakhnichev, président de la fédération russe et trésorier de l’IAAF depuis 2011, a rencontré à plusieurs reprises Papa Massata Diack, consultant en marketing de l’IAAF, et Habib Cissé, conseiller juridique de l’IAAF. En décembre 2014, M. Cissé s’était ainsi justifié dans les colonnes de L’Equipe : « Papa Massata Diack est consultant marketing pour l’IAAF, Balakhnichev trésorier, il était normal que nous nous rencontrions pour négocier les contrats, notamment celui de la VTB [la deuxième banque russe, partenaire de l’IAAF]. »A la suite de ces premières révélations, Papa Massata Diack s’était retiré de ses fonctions à l’IAAF en décembre. Le président de la fédération russe, Valentin Balakhnichev, avait lui aussi quitté son poste de trésorier à cette même période. Au début de janvier, l’AMA a mis en place une commission d’enquête afin de vérifier les faits rapportés par la chaîne allemande ARD.« Assistance significative »Le 24 août 2015, en plein championnats du monde à Pékin, l’information est passée relativement inaperçue, mais Liliya Shobukhova a vu sa sanction réduite. Alors que la suspension était de trois ans et deux mois, l’Agence mondiale antidopage a diminué de sept mois sa sanction, l’autorisant ainsi à concourir de nouveau. La Russe aurait-elle été récompensée de sa coopération ? L’AMA le reconnaît implicitement dans un communiqué, mentionnant de manière sibylline une « assistance significative ». « L’AMA considère que les informations fournies par Mme Shobukhova sont d’importance significative pour nettoyer le sport », écrit alors l’Agence, sans livrer plus de détails. La mansuétude de l’AMA semble indiquer qu’elle accorde du crédit aux éléments avancés par Liliya Shobukhova.La qualité de la troisième personne placée en garde à vue dans le cadre de l’enquête révélée mercredi, Gabriel Dollé, confirme que la lutte antidopage est bien dans le viseur de la justice française. L’ancien patron de l’antidopage de l’IAAF avait quitté son poste en septembre 2014. Le 11 décembre, des journalistes du Guardian avaient révélé que le docteur Dollé avait été entendu par la commission d’éthique de l’IAAF. Mais le contenu de ses propos devant la commission n’a pas filtré.Soupçons de laxismeLa fédération internationale doit par ailleurs faire face depuis plusieurs mois à des soupçons de laxisme face au dopage dans l’athlétisme. Au début d’août, la chaîne allemande ARD et l’hebdomadaire britannique Sunday Times ont fait état d’une liste de plus de douze mille tests sanguins — dont certains suspects — effectués sur plus de cinq mille athlètes, entre 2001 et les Jeux de Londres, en 2012. Des spécialistes des questions de dopage avaient estimé, à partir de ces données sanguines, qu’environ huit cents athlètes présentaient des valeurs « suspectes ou hautement suspectes ». L’IAAF avait alors dénoncé des informations « sensationnalistes et trompeuses ».« Il n’y a pas de système parfait pour attraper les tricheurs, mais l’IAAF a été à l’avant-garde en matière de contrôles antidopage pendant des années », s’était alors défendue la fédération dans un communiqué. L’IAAF est l’une des fédérations qui consacrent le plus d’argent à la lutte antidopage, mais les récentes affaires soulignent le manque d’indépendance qui pollue cette lutte.En août, quelques jours avant son élection à la tête de l’IAAF, Sebastian Coe avait répété son souhait de voir se créer une agence antidopage indépendante pour l’athlétisme. Dans une interview au Monde, en avril, le Britannique, en pleine campagne pour la présidence de la fédération internationale, avait déclaré : « Nous devons nous assurer du respect de l’indépendance des contrôles. Il faut que les fédérations nationales comme la fédération internationale soient dégagées de cette responsabilité. (…) Cela dédouanerait les fédérations du risque juridique et les soulagerait des pressions financières qui en découlent. Cela comblerait l’écart entre les contrôles positifs et les sanctions, et éliminerait les possibles conflits d’intérêt. »Le gala annuel de l’IAAF, qui aura lieu le 28 novembre à Monaco, s’annonce agité.Yann BouchezJournaliste au service SportSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.11.2015 à 16h48 L’enquête sur le vaccin Gardasil, administré contre le cancer du col de l’utérus, a été classée sans suite par le parquet de Paris, a-t-on appris mercredi 4 novembre. La justice a considéré qu’il n’y avait pas de lien direct entre le vaccin et des pathologies du système nerveux dénoncées par des patientes, comme la sclérose en plaques.Le Gardasil, commercialisé par le groupe franco-américain Sanofi Pasteur MSD, avait été l’objet d’une première plainte au pénal fin 2013. Cinquante femmes s’étaient jointes à la procédure.Lire : Des experts font le lien entre Gardasil et sclérose en plaques2,3 millions d’adolescentes françaises traitéesEn septembre, l’Agence française du médicament (ANSM) avait assuré que les vaccins contre les infections à papillomavirus (HPV), elles-mêmes causes des cancers du col de l’utérus, n’entraînaient « pas d’augmentation du risque global de survenue de maladies auto-immunes », après une vaste étude menée avec l’Assurance-maladie sur plus de 2 millions d’adolescentes. L’ANSM estimait même que « les bénéfices attendus de cette vaccination en termes de santé publique restent bien plus importants que les risques auxquels elle peut exposer les jeunes filles ».Une autre étude faite par une équipe scandinave sur une population de près de 4 millions de femmes avait montré, en janvier, qu’il n’y avait pas de lien entre le vaccin et l’apparition de scléroses en plaques.Lire aussi :Gardasil : des résultats rassurantsUne des premières plaintes avait été déposée en novembre 2013 auprès du parquet du tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) par Marie-Océane Bourguignon, 18 ans, qui avait développé une inflammation du système nerveux, après une injection de Gardasil.Elle avait été vaccinée à 15 ans, comme quelque 2,3 millions d’adolescentes françaises ainsi traitées préventivement contre ce cancer touchant près de 3 000 personnes par an, et qui cause environ un millier de morts. Son dossier s’appuyait sur une double expertise qui avait, selon son avocat, pour la première fois conclu « au lien d’imputabilité » entre le vaccin et la pathologie présentée par Mme Bourguignon. Pierre Breteau et Elvire Camus La ministre de la santé, Marisol Touraine, a annoncé, mercredi 4 novembre, la levée de l’interdiction pour les homosexuels de donner leur sang en France. S’il s’agit indéniablement d’une avancée, cette réforme ne met pas un terme à la discrimination, en fonction de l’orientation sexuelle, face au don du sang.A partir du printemps 2016, les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes pourront être donneurs, mais à condition de ne pas avoir eu de rapports avec un partenaire, protégé ou non, au cours des douze derniers mois précédant le don. La France s’aligne ainsi sur la régulation du Royaume-Uni, de l’Australie ou encore de la Finlande.Marisol Touraine a toutefois ouvert la porte à une évolution de ces conditions :« S’il n’y a pas de risques, les règles qui s’appliquent aux homosexuels seront rapprochées des règles générales l’année qui suit. »Certains pays, comme les Etats-Unis, continuent d’interdire le don du sang aux homosexuels en se basant sur une plus forte présence statistique du VIH dans cette population, tandis que d’autres conditionnent la possibilité de donner à un comportement sexuel à risque, peu importe l’orientation sexuelle du donneur.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterElvire CamusJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexis Delcambre L’heure de vérité approche pour Molotov.tv, ce service prochainement lancé qui promet de réinventer la distribution télévisée. Depuis plusieurs mois, l’identité et les intentions de ses fondateurs, dont Jean-David Blanc, créateur d’Allociné, et Pierre Lescure, ancien président de Canal+, suscitent la curiosité, mais les détails du service restaient un mystère. Un mystère en voie de se dissiper, puisque l’interface de Molotov.tv a été présentée aux membres du CSA, mercredi 4 novembre, et que Le Monde a pu parallèlement l’explorer.Lire aussi :La télévision est morte, vive la télévision !La conviction de l’équipe de Molotov.tv est que le problème qu’affronte la télévision, notamment vis-à-vis des plus jeunes, est d’abord ergonomique. Selon elle, les contenus de l’industrie télévisée restent riches et attractifs - un discours positif qui explique que les chaînes soutiennent la plate-forme.Mais les modes de circulation dans le contenu progressivement imposés par les acteurs numériques, qui permettent de choisir non seulement un programme, mais aussi un moment et un support, auraient ringardisé l’usage se limitant à aller d’une chaîne à l’autre grâce à une télécommande. C’est pourquoi Molotov se définit au croisement de « la télévision d’hier et du monde d’aujourd’hui », selon Jean-David Blanc.Flux et alternativesOn peut évidemment y choisir une chaîne et accéder au direct. Mais on peut également reprendre au début un programme qui a déjà commencé. Ou explorer la liste des diffusions passées, et visionner un contenu de son choix - comme sur une plate-forme de rattrapage. Ou encore voir la liste des programmes à venir et sélectionner ceux qui nous intéressent. Le système les « enregistrera » et ils rejoindront un panier de programmes sélectionnés, visionnables à tout moment depuis n’importe quel appareil (téléphone, tablette, PC ou télévision connectée).L’utilisateur peut également rechercher ce qui l’intéresse, parmi tous les programmes de télévision, à l’aide d’un moteur de recherche, et par catégories (films, séries, documentaires, enfants…) L’usage se veut en effet nomade : un compte Molotov est par nature multisupports et on peut passer de l’un à l’autre en reprenant le visionnage d’un contenu à l’endroit précis où il a été interrompu. Le système peut également alerter l’utilisateur par e-mail en cas de prochain passage à la télévision d’une personnalité ou d’une entité qu’il a déclaré suivre.Diffusion socialeMolotov est également une plate-forme sociale : en visionnant un programme live, on voit défiler les tweets qui lui sont associés. L’utilisateur peut voir ce que ses amis regardent ou ont regardé, et visionner les séquences télé qui « buzzent » sur les réseaux sociaux. Il peut aussi témoigner de ce qu’il regarde. Enfin, un outil permet de sélectionner soi-même une séquence pour la partager sur les réseaux sociaux.Avant son lancement prévu en décembre, l’équipe de Molotov.tv continue d’élargir son nombre de chaînes partenaires - L’Equipe 21 vient ainsi de rejoindre la plate-forme. Avec le groupe Canal+, à ce jour le grand absent de l’offre, les discussions ne sont pas arrêtées. Misant sur un modèle freemium, avec une couche payante, les fondateurs doivent encore choisir les services qui ne seront pas gratuits et fixer les prix. Et ils réfléchissent également à des formats publicitaires plus « comestibles » que les spots diffusés à l’ouverture des programmes.Lire aussi :L’énigmatique Molotov.tv séduit 80 chaînesAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jade Grandin de L'Eprevier Prémédité ou non, c’est un succès. Mercredi 4 novembre, François Pérol a été renouvelé jusqu’en 2020 à la tête du groupe BPCE, à l’unanimité de son conseil de surveillance. Le président présentera son nouveau directoire le 16 novembre. Cette reconduite anticipée, qu’il avait demandée le 30 septembre, sonne le glas d’un mois de manœuvres discrètes et de grande méfiance parmi les dirigeants régionaux du groupe, qui en sont aussi les actionnaires.Lire aussi :BPCE : le renouvellement de François Pérol crée des frictionsEn 2009, la Banque populaire et la Caisse d’épargne sont regroupées sous l’enseigne commune BPCE, dont elles détiennent 100 % des parts. A la demande de Nicolas Sarkozy, François Pérol, alors secrétaire général adjoint de l’Elysée, prend la direction du groupe nouvellement créé. A ce titre, il est poursuivi, en 2013, pour « prise illégale d’intérêts ».Le 24 septembre 2015, il est relaxé, mais le parquet financier fait immédiatement appel, faisant peser sur François Pérol une nouvelle échéance judiciaire, en 2017 — année de fin de son mandat actuel. Et, le comble, année de l’élection présidentielle. Une inquiétude de plus pour le banquier, dans un groupe historiquement proche du monde politique.Boîte de PandoreOn comprend donc la volonté du président de s’assurer une marge de manœuvre plus confortable pour lancer un nouveau plan stratégique. D’autant que les méthodes de François Pérol peuvent faire grincer des dents dans un groupe mutualiste où la coopération est reine. Entre les dix-huit Banques populaires et les dix-sept Caisses d’épargne régionales, chacune dotée d’un dirigeant exécutif et d’un président non exécutif, ce sont plus de soixante-dix dirigeants régionaux qui ont leur mot à dire. Or, certains ont été irrités qu’il les mette ainsi au pied du mur. Par ailleurs, il aurait plusieurs fois laissé entendre, à demi-mot, sa volonté de centralisation et ses réserves sur le modèle mutualiste.Là-dessus, le procès de François Pérol est venu ouvrir une boîte de Pandore en interne. Les dirigeants régionaux ont préparé sa succession dans le cas où il aurait été déclaré coupable. De quoi réveiller des ambitions. « Guerre des chefs », « guéguerre des ambitions personnelles », dénoncent les syndicats, qui insistent sur le fait que François Pérol a à son actif un impeccable bilan économique et financier. La pérennité de François Pérol à la tête de BPCE permet aussi à certains dirigeants régionaux « de tirer des avantages pour leur carrière personnelle », souligne l’un d’entre eux.Pour obtenir la confiance des membres du conseil de surveillance, M. Pérol aurait fait valoir que son renouvellement serait un gage de stabilité. « S’il y a déstabilisation, elle provient de lui », réplique un dirigeant régional. « Il n’y avait aucun caractère d’urgence, [sa demande] rajoute une perturbation inutile ». Stratégie assumée ou coïncidence, elle semble idéale : si ses détracteurs s’activaient, ils lui donnaient raison sur l’instabilité du groupe, sinon, ils lui laissaient le champ libre.Jade Grandin de L'Eprevier 04.11.2015 à 15h50 • Mis à jour le04.11.2015 à 17h57 | Yves Eudes Le 21 septembre, une petite société informatique américaine baptisée Zerodium annonce qu’elle offre une récompense d’un million de dollars à quiconque réussira à prendre le contrôle à distance d’un iPhone ou d’un iPad en déjouant les systèmes de sécurité d’iOS 9, le nouveau système d’exploitation d’Apple lancé quelques jours plus tôt. Le cahier des charges est strict : le piratage doit « jailbreaker » l’appareil, c’est-à-dire permettre l’installation de toutes sortes de logiciels et d’applications non agréés par Apple… Un procédé qui demande en pratique de découvrir et d’exploiter au moins trois vulnérabilités.Zerodium précise que la pénétration initiale doit se produire le plus simplement possible, à partir d’un site Web piégé consulté sur les navigateurs Safari ou Chrome, ou par l’intermédiaire d’un SMS infecté d’apparence anodine. En juillet, une équipe chinoise baptisée « K33N » avait réussi à jailbreaker iOS 9 sur un appareil qu’elle avait en sa possession, mais pas à distance.Le 2 novembre, quelques heures avant la date limite qu’elle s’était fixée, Zerodium a annoncé sur Twitter qu’une équipe de hackeurs, qui souhaite bien sûr rester anonyme, a réussi : elle a découvert dans les toutes dernières versions de l’iOS 9 (publiées courant octobre) une faille directement exploitable à distance.Our iOS #0day bounty has expired & we have one winning team who made a remote browser-based iOS 9.1/9.2b #jailbreak (untethered). Congrats!— Zerodium (@Zerodium)require(["twitter/widgets"]);Deux jours plus tard, Chaouki Bekrar confirme la transaction: « jailbreak testé, fonctionnel et acquis. »Marché clandestin, mais florissantZerodium est une entreprise spécialisée dans le commerce de failles zero day – des vulnérabilités inédites et inconnues, pour lesquelles il n’existe pas encore de parade. Le marché mondial du zero day est clandestin, mais florissant. Les clients « naturels » sont les éditeurs des logiciels compromis, ou leurs sociétés de sécurité, qui ont besoin de comprendre le fonctionnement de l’attaque pour trouver une parade et restaurer la sécurité du produit. Mais très souvent, si la vulnérabilité est exploitable à grande échelle, d’autres acteurs sont prêts à surenchérir : des escrocs, des entreprises voulant attaquer secrètement leurs concurrents, et bien sûr des administrations – polices, armées et agences de renseignement du monde entier.Lire aussi :Le business des « zero day », ces failles inconnues des fabricants de logicielZerodium est une toute jeune société, créée au printemps 2015, mais son fondateur, Chaouki Bekrar, un Français âgé de 35 ans, est déjà une star dans le milieu. Dès 2004, il a créé à Montpellier la société Vupen Security (vulnérabilité-pénétration), qui s’impose rapidement comme un leader de la fabrication et de la vente de zero day à l’échelle mondiale. En 2012, Chaouki Bekrar provoque un scandale : son équipe découvre une faille dans le navigateur Chrome de Google, mais il refuse de la livrer à Google, qui offre « seulement » 60 000 dollars de récompense pour ce type d’exploit. Il prétend qu’il a déjà des clients potentiels beaucoup plus généreux. A l’époque, des responsables de Google avaient protesté, et lancé une campagne médiatique contre Chaouki Bekrar, mais dès l’année suivante, Google et Vupen Security se réconcilient plus ou moins.Une filiale américaine à quelques kilomètres du siège de la NSAPour ne pas être accusé de collusion avec des gouvernements ennemis ou des groupes terroristes, Chaouki Bekrar affirme qu’il travaille uniquement avec des pays membres de l’Otan, de l’Anzus (Traité de sécurité entre l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les Etats-Unis), de l’Asean (Association des nations de l’Asie du Sud-Est), ainsi qu’avec leurs alliés – ce qui inclut malgré tout une large gamme de régimes autoritaires. Fin 2013, peu après les révélations de l’ancien espion américain Edward Snowden sur les programmes de surveillance de masse de la NSA, une journaliste indépendante américaine découvre que Vupen Security a facturé des services à la NSA. De son côté, l’hebdomadaire Der Spiegel affirme que l’entreprise a aussi travaillé pour l’agence de renseignement allemande, la BND.En octobre 2013, Chaouki Bekrar décide de s’expatrier, par étapes. Il ouvre une succursale aux Etats-Unis, près de Washington, dans le Maryland – à quelques kilomètres de Fort Meade, où est installé le quartier général de la NSA. En mai 2015, Vupen Security France ferme définitivement, alors que les affaires semblaient prospères : en 2014, la société avait déclaré un chiffre d’affaires de 2,9 millions d’euros et un résultat net de 1,2 million. Parallèlement, Chaouki Bekrar crée Zerodium, et change en partie de métier, puisque désormais, il va acheter des zero day à des équipes extérieures.Vulnérabilités en tous genresZerodium se dit intéressée par des vulnérabilités dans les principaux systèmes d’exploitation (Mac, Windows, Linux), les navigateurs Web grand public, les logiciels d’audio, de vidéo et de bureautique, les téléphones mobiles, les serveurs Web et e-mail, les applications professionnelles pour administrateurs système… Elle est aussi preneuse de méthodes de contournement des systèmes de défense contre les attaques informatiques. Chaouki Bekrar, qui affirme tweeter depuis Washington, refuse de donner l’adresse exacte de sa société. Cela dit, les équipes de Zerodium sont visibles, car elles participent à de nombreux événements professionnels : en octobre, à Singapour, Pékin, Melbourne et Buenos Aires ; en novembre, à Moscou puis à Séoul.En ce qui concerne la vulnérabilité de l’iOS 9, Chaouki Bekrar ne dit pas ce qu’il va en faire, mais vu son coût, il ne va sans doute pas la livrer tout de suite à Apple, qui se dépêcherait de trouver une parade. Il pourrait essayer de la vendre à des grandes entreprises des secteurs de la finance ou de l’armement qui peuvent avoir intérêt à exploiter ces failles, ou à des agences officielles impliquées dans la cybersécurité – défensive et offensive. A noter que depuis plus d’un an, la police fédérale américaine se plaint régulièrement que les dernières versions de l’iPhone sont trop bien sécurisées et que les iMessage, le système de messagerie instantanée d’Apple, sont cryptés, ce qui empêche ses agents de surveiller les criminels et les terroristes amateurs de produits Apple.Yves EudesGrand reporterSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.11.2015 à 15h15 • Mis à jour le04.11.2015 à 16h29 La procureure de la République de Bordeaux a fait ses réquisitions, mercredi 4 novembre, au cours du quatrième et dernier procès Bettencourt. Marie-Madeleine Alliot a requis des « peines de principe » d’au moins 1 500 euros d’amende contre l’ex-majordome de Liliane Bettencourt, qui avait enregistré sa patronne à son insu dans son bureau, et cinq journalistes ayant diffusé des retranscriptions de ces enregistrements.Lire aussi :Affaire Bettencourt : le majordome, le Dictaphone et les journalistesJugeant le délit d’atteinte à l’intimité de la vie privée de la milliardaire « caractérisé » pour l’ex-majordome Pascal Bonnefoy, comme pour les journalistes du Point et de Mediapart, Mme Alliot a demandé au tribunal correctionnel « une déclaration de culpabilité » pour les six prévenus, accompagnée d’une amende à la somme peu élevée. « Il ne s’agit pas de mettre en difficulté financière » des organes de presse ou M. Bonnefoy, a-t-elle ajouté.S’adressant ensuite aux journalistes Fabrice Arfi, Fabrice Lhomme et Edwy Plenel pour Mediapart, ainsi qu’à Hervé Gattegno pour Le Point (le directeur de publication de l’époque, Franz-Olivier Giesbert, était absent), elle a souligné que tous les éléments utilisés dans leurs publications respectives, relatifs notamment à l’état de santé de la milliardaire, avaient également « attenté à l’intimité de la vie privée » de Mme Bettencourt.Un procès « symbolique »La procureure a souligné la valeur « symbolique » du procès, ajoutant que « la liberté de la presse ne peut pas être absolue ». « Ces actes sont illégaux mais ces enregistrements ont été validés comme moyens de preuve. C’est un élément qui doit entrer en ligne de compte dans la peine appliquée », a-t-elle estimé.Les vingt-sept heures d’enregistrements clandestins sont clairement à l’origine de la condamnation en mai de huit des dix membres de l’entourage de la vieille dame, pour « abus de faiblesse ». On y apprend notamment comment l’héritière de L’Oréal a organisé l’évasion fiscale de ses biens ou financé sans rechigner les partis politiques.Peu avant le réquisitoire de Mme Alliot, le tuteur de Liliane Bettencourt, partie civile dans ce procès, avait demandé que Pascal Bonnefoy soit relaxé car « ce qu’il a fait était nécessaire et remarquable », et avait reconnu que les journalistes avaient « permis à un abus de faiblesse de cesser ». 04.11.2015 à 15h02 • Mis à jour le04.11.2015 à 16h03 | Rémi Dupré Membre du comité exécutif de la Fédération française de football (FFF) depuis 2012, Eric Borghini dirige la commission fédérale de l’arbitrage (CFA). Il revient pour Le Monde sur les grands dossiers qui agitent l’arbitrage français, dont il est le patron.Comment en êtes-vous venu à piloter l’arbitrage français au sein du comité exécutif de la FFF ?Je suis arrivé dans le football en 1976. En 2016, je fêterai mes 20 années à la présidence du district de la Côte d’Azur. J’ai été notamment arbitre pendant une dizaine d’années, terminant en première catégorie en Ligue. En 2012, le président de la FFF, Noël Le Graët, m’appelle pour me proposer de rejoindre le comité exécutif tout en me disant que je n’ai pas le droit de dire non. Il m’a demandé de venir piloter cette réforme de l’arbitrage qui devait porter sur une restructuration textuelle et technique pour se rapprocher au maximum des standards de l’UEFA. C’est-à-dire arriver à mettre en place une commission fédérale des arbitres, un organe politique, et à côté une direction technique de l’arbitre (DTA), qui est l’organe opérationnel, mais qui travaille en osmose, sous contrôle des six membres de la commission fédérale.En mars, vous avez pris la parole lors de « l’affaire Ibrahimovic » et sa sortie sur le « pays de merde ». Etiez-vous vraiment dans votre rôle ?J’ai un devoir de réserve. Je m’exprime très rarement dans les médias pour ne pas gêner, sauf quand une ligne blanche est franchie. On n’a jamais nié qu’il pouvait y avoir des coups de sifflet tordus. La critique peut être légitime, mais ça ne peut pas dépasser certaines limites. Je peux comprendre la frustration du joueur, qu’il peut exprimer à l’issue du match, dans le contexte du vestiaire entre hommes de terrain. Il y aura toujours des erreurs. Le cas Ibrahimovic était un dérapage excessif qui peut avoir des conséquences sur le foot amateur. Le foot professionnel est une vitrine, qui bénéficie d’une exposition médiatique terrible. Quand un joueur crée du désordre, il y a un mimétisme qui se produit sur les terrains, le dimanche, chez les amateurs.Avez-vous été choqué par l’affaire de la pendaison du mannequin à l’effigie de Valbuena lors du match de la 6e journée de Ligue 1 entre l’OM et OL, le 20 septembre, et par les débordements au Vélodrome ?Ruddy Buquet, qui dirigeait ce match, a été exceptionnel. On a la chance d’avoir, parmi les 21 arbitres qui officient en Ligue 1, des garçons en pleine bourre comme Ruddy. Il y avait une pression intense lors de ce match : du public, des dirigeants, des joueurs. Ruddy a montré toutes les qualités morales d’un arbitre international de très haut niveau. Il a arrêté le match quand il a fallu l’arrêter, a pris les décisions techniques qui s’imposaient. Vincent Labrune [le patron de l’OM] et Jean-Michel Aulas [son homologue lyonnais] ont comparu, le 29 octobre, devant, la commission de discipline de la Ligue de football professionnel [LFP] pour les propos peu amènes tenus l’un envers l’autre, dans ce contexte [ils ont tous deux été punis d’une suspension de deux matchs dont un avec sursis].Par ailleurs, le PSG-OM dirigé par Benoît Bastien [le 4 octobre] a été un modèle pour l’arbitrage. On n’a peu de satisfaction quand on est dirigeant de l’arbitrage. Mais quand on voit à la télévision des arbitres comme Ruddy et Benoît, c’est une véritable joie.En septembre, Stéphane Lannoy a démissionné de la présidence du Syndicat des arbitres du football d’élite (SAFE) après avoir été suspendu par le comité exécutif de la FFF. Quelle est l’origine du litige ?Je tiens d’abord à dire que si M. Lannoy continue actuellement à arbitrer, c’est grâce à moi. Car c’est moi qui ai fait voter la réforme de la fin de la limite d’âge [à 45 ans] dans l’arbitrage. Stéphane va tout doucement sur ses 47 ans.Le SAFE est un syndicat de travailleurs indépendants, donc pas représentatif au sens du code du travail. L’arbitre étant un travailleur indépendant par une loi de 2006. Stéphane Lannoy a critiqué le directeur technique de l’arbitrage [Pascal Garibian] et il a remis en cause l’intégrité de trois membres de la CFA. Il avait pris la défense de son confrère Saïd Ennjimi. Ce dernier avait commenté les décisions de certains de ses confrères lors d’une soirée jusqu’à 3 heures du matin dans le salon de Vincent Labrune après le match OM-Lorient [le 25 avril] qu’il avait dirigé.En tant que président du syndicat, il pensait bénéficier d’une sorte d’immunité de parole. Il fait des déclarations chez Pierre Ménès, qui est un journaliste dont l’amour immodéré pour les arbitres est de notoriété publique. Lannoy a donc fait ses déclarations avec une véritable intention de nuire, en se confiant à quelqu’un dont l’une des principales activités est de casser les arbitres.Stéphane Lannoy, qui a dirigé la demi-finale de l’Euro 2012, a ensuite été suspendu par la FFF…Le comité exécutif a décidé de le suspendre un mois. Lannoy décide ensuite de saisir le Comité national olympique et sportif français (CNOSF), qui propose alors de priver la décision d’effets. Au Comex [comité exécutif], on a souhaité apaiser, tourner les pages et on a accepté la proposition du CNOSF. Mais M. Lannoy a refusé la conciliation et a saisi le tribunal administratif de Paris. Je ne pensais pas que le cynisme irait jusque-là. Le masque tombe. Il y a quinze jours, Le Graët me dit que Lannoy annule son recours. Deux jours après, j’apprends qu’il maintient son recours car il veut s’assurer que ses désignations futures correspondront bien à son statut. Comme si les désignations d’un arbitre allaient se faire dans le prétoire d’un tribunal ou dans le cabinet d’un avocat.Il continue donc d’exercer tout en attaquant sa fédération. Il n’y a qu’en France qu’on voit ça ! On ne peut pas accepter d’être piétinés, traînés dans la boue, traités de « dictateurs, d’autocrates ». Moi, je ne conçois pas l’arbitrage dans la soumission par rapport à la hiérarchie. On peut tout se dire dans la liberté, entre nous, à la Fédération. Je ne veux pas de « caporalisation ». Je ne recherche pas le combat mais je ne le crains pas.Au début de 2014, la FIFA a décidé de ne pas sélectionner Stéphane Lannoy et ses assistants pour le Mondial brésilien. C’était la première fois depuis l’édition allemande de 1974 que l’arbitrage français n’était pas représenté. Cela traduit-il une baisse du niveau global des arbitres nationaux ?On savait que Lannoy allait sur les 45 ans et était en bout de course avec la limite d’âge. Le niveau d’exigence de la FIFA et de l’Union des associations européennes de football (UEFA) était très élevé sur le plan physique. Il fallait faire partie des dix meilleurs arbitres européens. On a voulu y croire et on a tout fait pour qu’il y aille. Noël Le Graët a même appelé Michel Platini [président de l’UEFA]. A ce niveau-là, ils ne font pas de sentiments. Ils ne l’ont pas pris. Cela a été un électrochoc, qui nous a imposé de travailler deux fois plus.A la suite de cette décision de la FIFA, le règne de Marc Batta à la tête de la direction technique de l’arbitrage (2004-2013) a été très critiqué…Si, en juin 2013, l’assemblée fédérale de la FFF a voté la grande réforme de l’arbitrage français, c’est qu’il y avait manifestement un problème. Les arbitres étaient-ils mauvais sous l’ère Batta ? Non. On en a fait monter quatre cette année en plus de ceux qui étaient déjà là sous l’ère Batta. Batta et son équipe ont fait du travail. Mais on a obtenu des résultats sensiblement meilleurs. On a mis en place la promotion accélérée, qui permet, en cours de saison, au 1er janvier, de changer de catégorie. Il faut de l’émulation. Quand on a détecté un Mirage 2000, une pépite, un talent, pourquoi le faire attendre ?Il n’y a plus d’arbitres français parmi les références mondiales depuis les années 80, 90. Comment l’expliquez-vous ?Globalement, il y a eu un trou générationnel depuis l’ère de Michel Vautrot et Joël Quiniou. Ils étaient des références mondiales, des rocs qui parlaient différemment aux joueurs. Il y a eu aussi les Wurth, Veissière, Sars, Colombo. Les deux derniers cités ont intégré le management de l’arbitrage [Alain Sars est l’adjoint du DTA chargé des amateurs et Claude Colombo fait partie de la CFA]. Mais ce capital expertise nous a longtemps fait défaut. L’arbitrage, c’est une communauté, une famille, malgré les carrières individuelles. C’est bien qu’on arrive à se retrouver malgré les bobos.A-t-on l’assurance qu’il y ait un arbitre français à l’Euro, organisé de surcroît dans l’Hexagone ?Aujourd’hui, Clément Turpin [33 ans] fait partie de l’élite, la crème de la crème, des arbitres européens. Il est sur la liste des arbitres de l’UEFA qui officient en Ligue des champions. Nous espérons qu’il soit qualifié pour arbitrer l’Euro 2016 chez nous. Je suis confiant pour Clément. Il a été auditionné par l’UEFA vendredi 30 octobre. Je reste attentif quant à la décision finale [attendue au début de 2016]. Rien n’est jamais acquis. On n’a aucune assurance. Mais on a l’espoir qu’un arbitre français soit retenu pour cet Euro. Chez les féminines, Stéphanie Frappart a, elle, brillé lors du Mondial féminin au Canada.Lors de la saison 2013-2014, la CFA et la direction technique de l’arbitrage ont prôné un rapprochement et une meilleure communication entre joueurs, dirigeants et officiels… D’où des séances de justification après le coup de sifflet final et la reconnaissance « d’erreurs » a posteriori. Cette consigne permet-elle réellement d’apaiser les tensions ? Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’un dialogue rénové, amplifié, entre les acteurs de la partie. C’est une bonne chose de pouvoir communiquer dans la crise. Cela doit se passer selon un protocole bien défini : dans le vestiaire de l’arbitre, avec courtoisie, sans insultes ou dérapages. Il peut s’agir d’une reconnaissance pure et simple d’une erreur ou une explication technique. Cela peut éclairer le débat. Ça fait baisser la tension. Quand le dialogue a eu lieu avant la conférence de presse, le discours de l’entraîneur n’est pas le même. Par ailleurs, Pascal Garibian accompagne les arbitres pour rendre visite aux clubs professionnels avec des vidéos d’actions polémiques pour expliquer les décisions prises. L’arbitre concerné officie ensuite lors des entraînements, parle avec les joueurs afin que ces derniers le connaissent.Entre 2005 et 2012, la FFF a enregistré le départ de 4 000 officiels à l’échelon amateur. Comment expliquer cette érosion ? Qu’en est-il aujourd’hui ?Nous avons eu une augmentation de 1,5 % des effectifs en une année. Il y a 25 000 arbitres en France. Nous avons un million de matchs programmés chaque année avec 600 000 arbitres de désignés. Il en manque. Chaque année, nous avons beaucoup de jeunes arbitres qui arrêtent après une saison. Ils sont parfois confrontés à un certain niveau de violence et donc ils arrêtent.Quel est le salaire moyen des arbitres de l’élite ? Pour la saison 2015-2016, les arbitres centraux de l’élite touchent une indemnité de préparation mensuelle de 2 900 euros et une indemnité de match de 2 600 euros. A quoi s’ajoute la retraite chapeau de 12 500 euros annuels par années passées en Ligue 1. Pour les arbitres assistants, l’indemnité de préparation est de 1 700 euros, et l’indemnité de match est de 1 300 euros. Le revenu brut moyen théorique annuel pour les arbitres de Ligue 1 est de 83 000 euros. Pour les arbitres assistant de Ligue 1, il est de 51 000 euros. Pour les arbitres centraux de Ligue 2, il est de 46 000 euros.Selon vous, quelle place occupera la question de l’arbitrage lors de la campagne pour l’élection à la présidence de la FIFA, programmée le 26 février 2016 ? L’arbitrage a toujours été un sujet de prédilection pour Sepp Blatter. Il s’en est beaucoup mêlé. Michel Platini a, lui, nommé avec succès l’Italien Pierluigi Collina à la tête de l’arbitrage européen. Malgré l’absence de vidéo, Platini a eu des résultats au niveau de l’UEFA. Il faut avancer avec beaucoup de prudence sur la question de la technologie. La vision de Platini me convient parfaitement. La technologie ne déshumanise pas le jeu. Mais le football doit conserver son capital émotionnel avec les aléas de l’arbitrage. La DTA française est aussi sur cette ligne. C’est beau la spontanéité et le romantisme.A l’avenir, peut-on imaginer voir un arbitre devenir président de la FIFA ?L’Anglais sir Stanley Rous (président de la FIFA entre 1961 et 1974) a été arbitre. C’était une autre époque. Une élection à la FIFA ou à l’UEFA ne se gagne pas sur des critères sportifs mais sur des critères politiques. Un ancien grand arbitre manquerait de soutiens pour mener ce combat, et cela en est un. Là, on est chez les Borgia. Laissons les arbitres en dehors de ça.Selon vous, qui est le meilleur arbitre en activité au monde ?L’Italien Nicola Rizzoli, qui est magnifique. C’est le premier nom qui me vient. Il fait partie des tout meilleurs sifflets mondiaux. On a beaucoup de travail à faire pour qu’un Français soit dans le top 10 international.Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.11.2015 à 14h19 • Mis à jour le04.11.2015 à 15h48 Susie Wolff est entrée dans l’histoire de la compétition automobile le vendredi 4 juillet 2014 sur le circuit de Silverstone, au volant d’une FW Wiliams en devenant la première femme depuis vingt-deux ans à piloter une F1, lors des essais libres du Grand Prix de Grande-Bretagne. Seize mois plus tard, jour pour jour, l’écurie écossaise annonce, mercredi 4 novembre, que l’épouse de « Toto » Wolff – Team Principal de Mercedes-AMG, motoriste de Williams – va prendre sa retraite sportive à l’âge de 32 ans.D’abord embauchée comme pilote de développement en avril 2012, Susie Wolff aura donc passé quatre saisons dans l’écurie de sir William, dirigée aujourd’hui par sa fille Claire, actuellement classée troisième du Championnat du monde des constructeurs. Ex-pilote de monoplace (formule Renault, F3), Susie Wolff, née Stoddart, a ensuite passé sept ans chez Mercedes en DTM, le Championnat allemand des voitures de tourisme, avec comme meilleur résultat une 7e place en 2010.Lire aussi :Susie Wolff, la First Lady de la F1Avant le Grand Prix de Barcelone, en mai, une de ses quatre « sorties » programmées de la saison, Susie Wolff confiait au Monde qu’elle ne courait pas pour prouver qu’une femme peut être pilote de F1 mais uniquement pour suivre sa passion, depuis l’enfance, pour les sports mécaniques, de la moto au kart, de la F3 à la F1. Aussi a-t-elle toujours refusé d’être considérée comme une femme avant d’être considérée comme une pilote.« Susie a joué un grand rôle dans le développement des FW35, FW36 et FW37 en passant beaucoup de temps dans le simulateur, tout en participant à de nombreuses séances d’essais », souligne l’écurie Williams dans son communiqué publié mercredi. « Je veux remercier Williams qui m’a permis de réaliser mon rêve : piloter une F1. Je ferme ce chapitre mais j’ai hâte de relever de nouveaux défis dans l’avenir », a de son côté déclaré Susie Wolff, coéquipière de l’autre pilote de développement de l’écurie anglaise, le jeune Britannique Alex Lynn, champion de GP3 en 2014.«  Mettons une femme sur la grille de départ et laissons-la courir avant de commencer à discuter sur les vainqueurs de la course !  »Susie partie des circuits de F1, la possibilité qu’une femme remporte un Grand Prix s’éloigne encore un peu plus… «  Mettons une femme sur la grille de départ et laissons-la courir avant de commencer à discuter sur les vainqueurs de la course !  », aime-t-elle répondre. Même discours de la part de Michèle Mouton, la célèbre pilote de rallye des années 1970-1980 : « Mettez plus de femmes sur la ligne de départ, et il y en aura plus sur les podiums.  » Aujourd’hui responsable du Championnat du monde des rallyes pour la FIA, elle est à l’origine de la création de la Course des champions, prestigieuse compétition automobile de gala, qui réunit les plus grands pilotes, toutes disciplines confondues. La prochaine « Race of Champions » constituera justement la dernière sortie de Susie Wolff en tant que pilote automobile, les 20 et 21 novembre au Stade olympique de Londres. La jeune femme y représentera l’Ecosse au côté de David Coulthard, l’ex-pilote de McLaren.Lire aussi :Michèle Mouton, une femme au volant 08.11.2015 à 17h05 • Mis à jour le08.11.2015 à 17h37 Les femmes ne peuvent pas être juges en Iran et aucune n’a été autorisée à se présenter à l’élection présidentielle depuis la révolution de 1979. Mais elles peuvent être députées ou ministres, et le président modéré Hassan Rohani s’est engagé à leur donner plus de place. Si assez peu d’avancées ont été constatées depuis l’élection de celui-ci, en 2013, Téhéran vient de nommer Marzieh Afkham ambassadrice en Malaisie. La seule autre ambassadrice d’Iran avant elle était Mehrangiz Dolatshahi, en poste au Danemark dans les années 1970, avant l’instauration de la République islamique.A 50 ans, cette diplomate de carrière depuis près de trente ans, était porte-parole du ministère des affaires étrangères iraniennes depuis deux ans et déjà la première femme à occuper ce poste. Sa mutation avait été annoncée par les agences de presse iraniennes en avril, sans être confirmée. Pendant la cérémonie de passation de pouvoir à Téhéran dimanche, Mohammad Javad Zarif, ministre des affaires étrangères, a ironisé : « Choisir Afkham comme ambassadrice a pris quelques minutes, mais choisir son successeur a pris quatre mois », selon les propos rapportés par l’agence officielle IRNA. Marzieh Afkham sera remplacée à ce poste par un homme, Jaber Ansari.« L’occasion de faire avancer » la société iranienneElle « a accompli avec succès sa mission pendant plus de deux ans », a affirmé M. Zarif. « Elle a réussi à agir avec dignité, courage et une vision particulière » dans une période où la diplomatie iranienne était particulièrement regardée « par l’opinion publique ».Marzieh Afkham a de son côté salué « le courage d’une telle décision, la confiance placée dans les femmes en leur donnant des responsabilités et l’occasion de faire avancer » la société iranienne.Malgré un statut plus enviable que dans d’autres pays de la région, les Iraniennes font face à des lois qui les désavantagent sur le plan du mariage, du divorce ou de l’héritage. Après son élection, Hassan Rohani avait demandé à ses ministres de nommer des femmes à des postes importants et avait auparavant affirmé que « la discrimination ne serait pas tolérée » dans son gouvernement. Il a lui-même nommé trois femmes sur onze vice-présidents. Rien d’exceptionnel pourtant : son prédécesseur ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad avait nommé en 2009 la première femme ministre de la République islamique, chargée de la santé. Elisabeth Pineau On espérait secrètement une défaillance. Un vacillement. Une surprise quoi dans un tournoi de Bercy jusqu’alors dénué de coup de théâtre. Mais Novak Djokovic a tenu bon et fait respecter la logique dimanche en finale du tournoi parisien, en s’imposant face à Andy Murray (6-2, 6-4). Il signe du même coup sa 22e victoire de rang. Et son troisième succès d’affilée à Bercy.Le Serbe, qui dispute sa 14e finale de suite en 15 tournois, prend rapidement l’ascendant dans le premier set en s’emparant dès le troisième jeu du service d’Andy Murray. Trop imprécis, l’Ecossais subit les accélérations en coup droit du numéro un mondial, flirtant avec les lignes. Un service défaillant en ce début de rencontre et c’est la sanction immédiate : le numéro 3 mondial est agressé sur chaque retour et sauve miraculeusement trois balles de double break à 3-2.Malmené par Berdych en quart (7-6, 7-6), bousculé par Wawrinka en demi-finale (6-3, 3-6, 6-0) – le premier à lui prendre un set depuis près de trois mois –, le numéro un mondial montrait de plus en plus de signes de faiblesse à mesure qu’il avançait dans le tournoi. Cette fois, Djokovic se remet en mode « Djokosmic ». Il fait à nouveau le break pour mener 5-2 et conclut le set dans la foulée (6-2).Murray sans solutionLes 15 000 spectateurs de Bercy espèrent évidemment autre chose qu’une finale à sens unique. Les « Allez Andyyyy » et « Let’s go Murray » redoublent d’intensité dès l’entame de la deuxième manche. « Et bah voilà ! », entend-on au moment où l’Ecossais sauve une nouvelle balle de break dès la reprise. Malgré quelques rallyes en fond de court à l’avantage de Murray, celui-ci ne paraît pas en mesure d’inquiéter son adversaire. Le Britannique, qui dispute sa première finale à Bercy, cumule les fautes directes et se fait sans cesse déborder par un Djokovic agressif. Comme au premier set, Djokovic prend l’avantage à 2-1, mais laisse son adversaire revenir au score immédiatement.Murray, l’un des seuls à avoir battu le Serbe cette saison (le 10 août en finale du Masters 1 000 de Montréal), retrouve un peu d’allant en trouvant des angles à la précision millimétrée. Jusqu’à 3-3, il fait jeu égal avec son adversaire… avant que ce dernier hausse à nouveau le ton. Sur une volée de revers de fond de court, le numéro un mondial contre le revers de l’Ecossais et réalise le break. Solide au service, Djokovic ne flanche pas sur son engagement et se détache 5-3. Après 1 h 32 de jeu, il s’impose finalement 6-2, 6-4.Une victoire synonyme de records pour le numéro un mondial, qui n’a plus perdu avant la finale depuis son premier tournoi de la saison et remporte là son sixième Masters 1000 de la saison. Déjà vainqueur en 2009, en 2013 et en 2014, Novak Djokovic devient le premier joueur à s’imposer quatre fois à Bercy. Il fait ainsi mieux que son coach, Boris Becker (1986, 1989, 1992), et Marat Safin (2000, 2002, 2004). Et signe du même coup un quadruplé inédit.Elisabeth PineauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.11.2015 à 15h30 • Mis à jour le08.11.2015 à 16h09 L’Espagnol Jorge Lorenzo (Yamaha) est devenu pour la troisième fois champion du monde MotoGP en remportant le Grand Prix de Valence, dernière épreuve de la saison dimanche, devant ses compatriotes Marc Marquez et Dani Pedrosa, tous deux chez Honda.« J’ai tenté de résister à la pression des deux Honda dans le dernier tour ! Je voulais juste finir cette course », a déclaré Lorenzo, victorieux pour la 7e fois de la saison à Valence, après avoir été en tête depuis le départ suite à sa position de pointe samedi. Marc Marquez a semblé un instant en mesure de venir coiffer Lorenzo sous le drapeau à damiers lorsque Dani Pedrosa, troisième depuis le début des hostilités, a décidé d’attaquer son coéquipier, lui faisant perdre beaucoup de temps et sauvant du coup le pilote Yamaha.Valentino Rossi, en tête au général au début de la course, a lui échoué à décrocher son 10e titre mondial, le 8e dans la catégorie reine, en terminant seulement 4e après une remontée fantastique depuis la dernière place sur la grille de départ. L’Italien avait été contraint de partir en dernière ligne après son accrochage avec Marquez lors de l’avant dernier GP, en Malaisie. Une décision qui avait suscité une vive polémique.Lire aussi :Entre l’Espagne et l’Italie, la moto de la discorde 08.11.2015 à 14h29 • Mis à jour le08.11.2015 à 16h07 | Simon Roger « Une espèce de répétition générale avant la conférence de Paris. » Les mots choisis par Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères, pour qualifier la « pré-COP » qui s’ouvre dimanche 8 novembre dans la capitale française, rappellent – s’il en était besoin – l’imminence de l’événement. Dans trois semaines, débute à Paris-Le Bourget la 21e conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP21) dont l’objectif est de contenir la hausse du thermomètre sous les 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Les écosystèmes et les économies seraient confrontés à des conséquences dramatiques si ce seuil était franchi, alertent depuis des années les scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).La soixantaine de ministres de l’environnement et de l’énergie qui se retrouvent dimanche à Paris, pour trois jours, à l’invitation de la France, présidence montante de la COP, connaissent ces données par cœur. Ils connaissent tout autant les résultats des fastidieuses discussions entamées dans le cadre onusien par leurs négociateurs : un texte de 55 pages obtenu à la fin d’octobre à Bonn (Allemagne), esquissant une trame d’accord universel sur le climat mais comportant encore de nombreuses options parfois contradictoires. Tout l’enjeu de cette pré-COP est de permettre à ces ministres de se saisir de ce texte, d’en comprendre les enjeux, les points de tension et, si possible, les zones de convergence.« Soumettre des propositions »« Il s’agit de faciliter l’accord final et de trouver le chemin de l’accord sur le plus grand nombre de sujets possibles », a commenté Laurent Fabius vendredi 7 novembre en conférence de presse, alors que le texte issu de l’ultime session de Bonn est jugé « long, trop long, même si sa structure est stabilisée ».Les quelque 60 ministres représentatifs de l’ensemble des groupes qui participent aux négociations n’ont pas mandat pour retravailler le texte, ce qui sera précisément l’objectif de la COP, mais ils sont invités à soumettre des propositions. « De telles propositions pourraient permettre de faire des progrès pendant la première semaine de Paris, avec en vue l’adoption à Paris d’un accord ambitieux et équitable », indique une note interne du quai d’Orsay.« Quatre groupes de travail »« La réunion de clôture [de la pré-COP] va fournir l’occasion d’adresser un message clair sur les attentes des ministres et des chefs de délégation », explique le document de cinq pages, qui détaille ensuite l’organisation de la pré-COP en « quatre groupes de travail en parallèle, modérés par des binômes de ministres, sur des points spécifiques ayant trait à l’accord de Paris ».La question de l’équité entre paysLe premier thème listé est celui de l’équité, qui pose la question de la responsabilité dans l’effort contre le réchauffement entre pays développés, émergents et pauvres. Notion clé dans ces négociations climatiques qui associent 195 pays, l’équité se traduira aussi pendant cette pré-COP par une coprésidence de chaque groupe de travail partagée entre un ministre du Nord et un ministre du Sud.Le niveau d’ambition de l’accordDeuxième sujet de discussion, l’ambition de l’accord. Une formule qui paraît floue mais renvoie à deux aspects précis des discussions multilatérales, le mécanisme de révision et l’objectif de long terme. Au 30 octobre, à un mois de l’échéance, 155 pays avaient annoncé leurs engagements de réductions de leurs émissions de gaz à effet de serre. Ce jour-là était également rendu public un bilan de ces engagements nationaux qui conduit à un réchauffement de la planète proche de 3 °C.Lire aussi :Les engagements des Etats encore insuffisants pour limiter le réchauffement climatique à 2 °CUne clause de révision est donc impérative pour confronter ces engagements au réel et pour réviser à la hausse ces scénarios nationaux. Cette idée, défendue notamment par la France, a reçu lundi 2 novembre un soutien de poids : la Chine, plus gros émetteur mondial de gaz à effet de serre et voix forte dans le concert des nations en développement. C’était le principal objet de la visite d’État de deux jours de François Hollande en Chine les 2 et 3 novembre, conclue par une déclaration commune pointant l’importance d’inclure dans l’accord de Paris un mécanisme de révision, revu à la hausse tous les cinq ans.Lire aussi :La Chine, arbitre des négociations climatiquesLes discussions ministérielles de la pré-COP seront plus serrées sur l’objectif de long terme. Pour les scientifiques, la solution au réchauffement passe par le cap de zéro émission nette de carbone d’ici à la fin du siècle. Pour certains pays avancés dans la voie des énergies renouvelables, cette transition pourrait atteindre 100 % de sources renouvelables. Pour de nombreux pays pétroliers du Golfe, en revanche, un renoncement aux énergies fossiles, socle de leur modèle de développement, reste une option inenvisageable.Les actions à mener avant 2020Le troisième thème à l’ordre du jour de la pré-COP porte sur les actions à mener avant 2020, avec un axe fort sur les enjeux de financement. « L’engagement des pays développés de mobiliser 100 milliards de dollars par an, d’ici à 2020, pour les pays en développement, de sources publiques et privées, bilatérales et multilatérales, doit être honoré, insiste la note du quai d’Orsay. C’est un point clé pour construire la confiance post-2020. »Publié début octobre à Lima, un rapport de l’OCDE évalue à 61,8 milliards de dollars l’ensemble des flux Nord-Sud collectés en 2014 pour le climat. Les contributions annoncées en 2015 par l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France, l’implication du secteur privé, des banques de développement (qui ont promis, à Lima, un effort supplémentaire de 15 milliards de dollars par an) et du Fonds vert pour le climat devraient combler la part manquante vers les 100 milliards, assurent les pays donateurs.Lire aussi :Les vrais-faux chiffres des financements climatFace à cette belle opération de méthode coué, le Fonds vert a apporté quelques éléments de réponse concrets jeudi 5 novembre. Son conseil d’administration a validé la participation du Fonds, pour 168 millions de dollars, à huit projets d’atténuation et d’adaptation aux effets du réchauffement climatique au Bangladesh, Fidji, Malawi, Maldives Pérou, Sénégal, en Afrique de l’Est et dans la zone Caraïbe. « En allant à la COP21, les pays en développement savent qu’ils peuvent compter sur le Fonds vert comme partenaire financier », se félicite Héla Cheikhrouhou, la directrice générale de l’institution.Le financement sur la période post-2020Le financement, cette fois sur la période post-2020, date d’entrée en vigueur de l’accord, sera le quatrième et dernier dossier ouvert par les participants à la pré-COP inaugurée dimanche après-midi. Pour amorcer cette séquence, Laurent Fabius a révélé vendredi les détails d’une vaste campagne de communication sur la COP21, sous forme d’affiches placardées dans 55 agglomérations françaises et dans la presse. « Sept milliards d’habitants, une seule planète », « Plus tard ce sera trop tard », « Nous ne pourrons pas dire à nos enfants que nous ne savions pas », « bienvenue à ceux qui viennent défendre la planète », suivis de l’inscription « #COP21Paris », se détachent en lettres majuscules blanches sur fond de ciel bleu.Samedi, l’actualité a apporté un autre message, indirect mais pas anodin, aux ministres de la pré-COP. Le président Barack Obama a annoncé le rejet du projet controversé d’oléoduc Keystone XL reliant le Canada aux Etats-Unis et confirmé sa présence à l’ouverture de la COP21, au côté de plus de 80 chefs d’Etat et de gouvernement. Dimanche matin, les ministres présents, accompagnés de la secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), Christiana Figueres, et de Laurent Fabius en chef de chantier, devaient se rendre au Bourget pour découvrir les premières installations. L’ouverture des travaux de la pré-COP, prévue à 15 heures, sera donnée par les ministres péruvien et français, présidents respectifs de la COP20 et de la COP21.Lire aussi :COP 21 au Bourget : un chantier sous pressionSimon RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Tomasz Ulanowski (Gazeta Wyborcza), Alex Duval Smith (The Guardian), Sandrine Morel (Madrid, correspondance), Oliver Meiler (Süddeutsche Zeitung) et Paolo Levi (La Stampa)   L’Europe a beau être le continent le plus vert, les Européens portent un jugement impitoyable sur les habitudes des uns et des autres...Paris ne connaît pas « les putrescibles »En bon Italien bercé dès l’enfance de « grandeur » transalpine, je suis arrivé à Paris le cœur gonflé d’espérance. J’étais convaincu de trouver dans la patrie du Vélib’ une capitale européenne moderne aux avant-postes de la lutte pour la défense de l’environnement. Et puis, sur mon palier, j’ai rencontré Alexandre. C’est lui qui, le premier, a égratigné mes convictions. « Les putrescibles ? C’est quoi ? » : à ma demande d’information sur la collecte sélective, mon nouveau voisin a écarquillé les yeux. Contrairement à mes attentes, j’ai réalisé que dans la ville adoptive d’Eugène Poubelle – le génial préfet de la Seine qui, dans un souci d’hygiène publique, a introduit dans la ville des récipients homonymes à la fin du XIXe siècle –, les déchets organiques sont encore jetés en toute impunité dans les conteneurs verts. Ceux, pour être clair, dans lesquels on jette de tout : du marc de café au vieux fer à repasser.Seuls le plastique, le verre, le papier et le carton ont droit à une nouvelle vie. Et tant pis pour les dizaines d’études sur les bienfaits environnementaux du compost.Parfois, j’ai l’impression qu’ici, ce qui compte le plus, ce sont les apparences. Les Parisiens se sont pris de passion pour les murs végétalisés. La municipalité annonce en grande pompe l’arrivée des « écoquartiers » et les toits des Abribus se recouvrent de verdure. Mais pour un carnet de dix trajets, les distributeurs de la RATP s’obstinent à imprimer autant de tickets. Eh oui, vous avez bien compris. Dix petits tickets distincts et incommodes. Pourquoi ne pas les réunir en un seul et même coupon ? Allez, ce n’est pas si compliqué. C’est même depuis longtemps la norme dans le monde développé, de Chicago à Barcelone. Pour Paris, capitale de la COP21, ce serait déjà un début. Parfois, la « grandeur » se cache aussi dans les détails.A Madrid : « El paraben ? Esto qué es ? »OGM, paraben, bisphénol A ou empreinte carbone : en Espagne, ces mots ne suscitent bien souvent qu’une seule et même réaction : « Esto qué es ? » (« Qu’est-ce que c’est ? »). On se sent souvent seul, au supermarché à Madrid, à éplucher scrupuleusement les étiquettes. Il y a une indifférence désarmante, voire un certain mépris, face aux menaces climatiques et chimiques qui, au-delà des Pyrénées, hantent le consommateur. « Alors, vous boycottez le Nutella maintenant ! » ironise un parent d’élève qui, comme la plupart de ses compatriotes, n’a jamais entendu parler de l’origine de l’huile de palme. Il y a quatre ans à peine, il était presque impossible de trouver des produits pour bébés dépourvus de paraben. Dans les pharmacies espagnoles, les marques françaises écoulaient leurs stocks invendables en France.Mais peut-on s’étonner que trouver des oranges non traitées relève du parcours du combattant dans le pays d’Europe qui compte le plus de champs de maïs transgéniques ? Selon un sondage du Centre de recherche sociologique, l’écologie et l’Espagne, ça fait deux : seuls 0,3 % des Espagnols classent les problèmes environnementaux parmi leurs trois principales préoccupations. Le seul parti réellement écologiste, Equo, n’a obtenu que 1,9 % des voix aux élections européennes de 2014. En 2007, Mariano Rajoy, alors chef de l’opposition, niait le changement climatique et s’exclamait : « On ne peut quand même pas en faire un problème mondial… » L’actuel chef du gouvernement est un visionnaire !Rome et ses flâneries au sac poubelleA Rome, désormais, on sort promener sa poubelle, et ce, par sacs entiers. Depuis que la ville éduque ses habitants, à marche forcée, à passer leurs propres déchets au tamis du recyclage et à les déposer certains jours précis dans des conteneurs déterminés, beaucoup de Romains éprouvent le besoin croissant et irrépressible de se débarrasser de tout à la fois. Organique, plastique, métal, papier, verre – tout cela ensemble et dans le même pot, comme jadis. On se retrouve donc entre voisins pendant ces flâneries au sac poubelle, on se lance des clins d’œil entendus – et l’on cherche des décharges clandestines dans les ruelles obscures. Les poubelles municipales installées sur les places et les trottoirs sont elles aussi très appréciées : elles débordent dès le petit matin et disparaissent le soir sous des montagnes de déchets.Bien entendu, les avantages du recyclage pour l’environnement et le climat sautent aussi aux yeux des Italiens. Mais il faudrait que cela ne coûte rien, et surtout que cela ne demande pas d’efforts. Ici, le sens du bien commun a toujours été précaire, on l’amalgame volontiers avec l’Etat mal aimé. Or celui-ci a déjà si souvent déçu les Italiens qu’il ne peut plus tenir le rôle de pédagogue. Alors il n’y a que le bâton qui marche : les amendes. A Rome, c’est tout le pâté de maisons qui est sanctionné lorsqu’un seul de ses habitants n’a pas découpé la fermeture en plastique de la brique de lait avant de s’en débarrasser.Le changement de mentalité apparaît tout de même un peu, mais pas uniformément dans le pays. Dans le nord de l’Italie, on recycle déjà 55 % des déchets ; dans le centre, 36 %, au sud seulement 29 %. Il n’est pas si simple non plus, loin de là, de trouver dans la cuisine la place de loger cinq poubelles. Mais avant tout, un doute affaiblit la discipline individuelle : où l’Etat peut-il bien se débarrasser de ces déchets triés ? Et y restent-ils vraiment séparés ? Des doutes hélas, légitimes.A Varsovie, y a-t-il un climatologue dans l’avion ?Le changement climatique n’est pas une notion patriotique en Pologne. « Mentionnez-le, et vous passez pour l’ennemi de 100 000 mineurs. C’est une zone quasiment interdite », se lamente le directeur de Greenpeace Pologne, Robert Cyglicki. Ici, on continue à subventionner l’industrie du charbon, et les réticences de la Pologne ont été une constante des préparatifs de la COP21.Pourtant, les Polonais prennent conscience du fait que les jours du charbon sont comptés. Beaucoup s’inquiètent aussi des effets de la pollution sur la santé. Mais s’informer demande des efforts. Sous le titre « Y a-t-il un climatologue dans l’avion ? », un article du physicien de l’atmosphère Szymon Malinowski, de l’université de Varsovie, dénonçait récemment le niveau lamentable des débats au Parlement au cours desquels chercheurs et lobbyistes présentent l’état des connaissances sur le climat. « Il faut des nerfs d’acier » pour les écouter, dit-il, lorsqu’on est conscient des enjeux.Lire aussi :Climat : l’Europe dit adieu au charbon qui a fait sa richessePaolo Levi (La Stampa)Alex Duval Smith (The Guardian)Oliver Meiler (Süddeutsche Zeitung)Tomasz Ulanowski (Gazeta Wyborcza)Sandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.11.2015 à 10h47 • Mis à jour le08.11.2015 à 11h52 Le géant du jeu vidéo Activision Blizzard a annoncé ce 6 novembre l’ouverture de son propre studio de cinéma, qui produira des films et des séries basés sur les univers de ses jeux. « Activision Blizzard abrite certaines des franchises de divertissement les plus prospères de l’histoire, tout média confondu. Avec le lancement d’Activision Blizzard Studios, nos fans peuvent désormais voir les jeux qu’ils aiment tant prendre vie au cinéma ou à la télévision », a déclaré le président du groupe Bobby Kotick, cité dans un communiqué.La première production du nouveau studio sera une série télévisée, « Skylanders Academy », d’après le jeu à figurines d’Activision. La série sera supervisée par Eric Rogers, l’un des scénaristes de Futurama. Activision affirme qu’il lancera également « à court terme » une série de films s’appuyant sur l’univers de Call of Duty, sa licence phare de jeux de tir, dont le dernier épisode, Black Ops III, est sorti ce vendredi.Lire aussi :« Call of Duty, ça reste gravé dans le sang »D’autres entreprises de jeu vidéo disposent déjà de leurs propres studios, dont le géant français Ubisoft, qui produit notamment une série animée d’après Les Lapins crétins.Activision Blizzard a annoncé cette semaine un autre investissement majeur : le rachat de l’éditeur de jeux sur mobile King (Candy Crush) pour 5,4 milliards de dollars.Lire aussi :Pourquoi Activision a dépensé 5,4 milliards d’euros pour « Candy Crush » ? Yves Eudes Le 6 novembre, un mois après l’annulation par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) de l’accord Safe Harbor, la Commission européenne a officiellement demandé aux Etats-Unis de faire rapidement une proposition concrète de remplacement. Le Safe Harbor permettait aux entreprises installées en Europe de transférer facilement vers les Etats-Unis les données personnelles de leurs clients, alors même que les lois américaines ne fournissent pas les protections adéquates au regard du droit européen.Lire aussi :La justice européenne invalide le très controversé Safe Harbor, un accord sur les données personnellesVera Jourova, commissaire européenne à la justice et aux droits de consommateurs, résume ainsi la nouvelle situation : « C’est au tour des Etats-Unis de revenir vers nous avec leurs réponses. » Elle devrait se rendre à Washington prochainement pour accélérer les négociations en cours, et « discuter de cette question au niveau politique le plus élevé ». De son côté, le vice-président de la commission Andrus Ansip, chargé du marché numérique unique, a affirmé que l’Europe avait besoin d’un nouvel accord « dans les trois mois ». Cela dit, il ne serait réellement stabilisé qu’après avoir été testé devant la CJUE à l’occasion d’une nouvelle affaire.Lire aussi :Les entreprises réclament du temps pour s’adapter à la mort du « Safe Harbor »En attendant la signature d’un éventuel Safe Harbor 2, la commission recommande aux entreprises d’utiliser d’autres instruments juridiques, plus complexes et plus contraignants.La situation est d’autant plus complexe que, depuis l’annulation de Safe Harbor, chaque Etat membre de l’Union peut à nouveau juger de la validité d’un accord de transfert de données entre son territoire et celui des Etats-Unis – ce qui pourrait entraîner un certain délitement du front uni européen.Juridiquement, la solution la plus satisfaisante serait que les Etats-Unis changent leur législation pour offrir plus de protection aux données personnelles des Européens, mais politiquement cette voie serait longue et ardue.Yves EudesGrand reporterSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.11.2015 à 09h26 • Mis à jour le08.11.2015 à 17h09 Un Palestinien a précipité, dimanche 8 novembre, sa voiture contre un groupe d’Israéliens près d’un point de contrôle en Cisjordanie, blessant quatre d’entre eux, dont deux sérieusement, avant d’être abattu par des gardes-frontières, a annoncé la police israélienne. L’attaque a eu lieu à une station où des Israéliens ont pour habitude de faire de l’auto-stop au sud de Naplouse.Plus tard, un garde de la colonie israélienne Beitar Illit située en Cisjordanie, au sud de Jérusalem, a été attaqué au couteau par une Palestinienne. L’Israélien a répliqué en tirant sur son assaillante qui a été « neutralisée », selon la police et l’armée israélienne, qui ne précisent pas si elle a été blessée ou tuée.En début d’après-midi, un colon israélien a été grièvement blessé à coups de couteau dans le ventre par deux Palestiniens qui ont pris la fuite, selon le ministère de la défense. Ce résidant de la colonie Immanuel s’était arrêté dans le village palestinien de Nabi Ilyas pour effectuer des achats. Malgré ses blessures, il a réussi à prendre sa voiture et est arrivé à un point de contrôle de l’armée israélienne, où il a été soigné, a ajouté le ministère.Une vague de violence amenée à se poursuivreCes nouvelles violences surviennent le jour de départ du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou pour les États-Unis, où il doit rencontrer le président Barack Obama lundi. Depuis le début d’octobre, dans les territoires palestiniens et en Israël, heurts et attaques ont fait 74 morts côté palestinien – dont un Arabe Israélien – et 9 côté israélien. Une grande majorité des Palestiniens tués l’ont été parce qu’ils fomentaient ou menaient des attaques.Interrogé dimanche à la radio militaire, le colonel Israël Shomer, commandant d’une division déployée en Cisjordanie, a estimé que la vague de violences allait se poursuivre.« Nous allons rester dans cette situation avec des hauts et des bas au moins pendant les prochains mois. Nous nous organisons en conséquence et nous sommes prêts à y faire face même pendant une longue période. Nous ne pensons pas que nous allons vers une situation extrême, mais elle peut devenir plus dure. »Lire :En Israël, « la population, quand il s’agit de terrorisme, penche vers le nationalisme » Frédéric Saliba (Mexico, correspondance) C’est par des cris de joie mais aussi de colère que des dizaines de Mexicains ont accueilli, mercredi 4 novembre, l’autorisation du premier club de culture de la marijuana, accordée par la Cour suprême du Mexique. Au cœur de la capitale, devant la plus haute instance juridique du pays, les manifestants brandissaient des pancartes pour ou contre la sentence au milieu d’effluves d’herbe brûlée. Cette décision historique entrouvre la voie d’une légalisation de la marijuana dans un pays victime de la violence des cartels.Quatre des cinq juges de la première chambre de la Cour suprême ont voté en faveur du recours constitutionnel déposé par la Société mexicaine d’autoconsommation responsable et tolérante (SMART). Depuis mercredi, ce « cannabis-club » est autorisé à planter, récolter, transporter et fumer, de la marijuana à des fins « récréatives » et « non lucratives ». « Notre décision est basée sur le droit au libre développement de la personne », a expliqué le juge Arturo Zaldivar, auteur du projet de sentence.Echec de la lutte contre le narcotraficLa marijuana n’est pas légalisée pour autant. L’autorisation s’applique uniquement aux quatre plaignants. Ces membres du SMART – deux avocats, un comptable et un militant du secteur social – assurent ne pas fumer de marijuana. « Notre but est d’ouvrir un débat national face à l’échec de la lutte contre la violence du narcotrafic », a justifié l’un d’eux, Juan Francisco Torres. La guerre des cartels contre le gouvernement a fait 100 000 morts et 25 000 disparus depuis neuf ans.« Je respecte la décision de justice », a réagi le président mexicain, Enrique Peña Nieto, qui s’est déclaré contre la légalisation des stupéfiants. Il s’est dit « ouvert au débat » tout en rappelant qu’elle « ne remet pas en cause le combat contre le crime organisé ». Depuis, les réactions d’intellectuels, d’artistes, d’experts ou de militants associatifs, pleuvent dans les médias. « La marijuana affecte le développement moteur et psychologique des jeunes », a fustigé Consuelo Mendoza, présidente de l’association des parents. Et le dessinateur de presse, Rafael Barajas, alias El Fisgón, de rétorquer dans le quotidien La Jornada : « Si la légalisation avait existé avant, nous n’aurions pas eu autant de violence », en soulignant que le cannabis est légal dans quatre États américains et en Uruguay.Seuls 23 % des Mexicains favorables à la légalisationLa polémique gronde au Mexique, gros producteur de marijuana. Seuls 23 % des Mexicains sont favorables à une légalisation de la consommation récréative, selon un sondage de l’institut Parametria. Mais la décision marque un précédent : si quatre autres jugements de la Cour suprême sont similaires, la consommation sera légalisée dans tout le pays. Une avalanche de recours pourrait s’abattre sur les hauts magistrats. Le juge Zaldivar appelle plutôt à « un débat parlementaire démocratique », renvoyant la balle dans le camp des législateurs.Neuf sénateurs du PRD ont déposé un projet de loi visant à autoriser l’usage « ludique » et « médical » de la marijuana. De son côté, John Kirby, porte-parole du Département d’Etat américain, a déclaré que Washington respecte la décision de la Cour suprême mexicaine tout en soulignant l’importance de la coopération entre le Mexique et les Etats-Unis dans la lutte contre le narcotrafic.À Mexico, où la loi locale autorise la possession de cinq grammes de marijuana, le maire, Miguel Angel Mancera, milite pour une légalisation de la consommation du cannabis à des fins thérapeutiques. Selon Parametria, cette proposition est soutenue par 80 % des Mexicains.Frédéric Saliba (Mexico, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 01.11.2015 à 17h41 Un épisode de pollution aux particules fines est attendu lundi 2 novembre en Ile-de-France, a annoncé Airparif, l’association chargée de la surveillance de la qualité de l’air en région parisienneAirparif estime que le « niveau d’information » – pollution dépassant 50 microgrammes de poussières en suspension par mètre cube en moyenne sur la journée – devrait être dépassé. La concentration de particules fines PM10 devrait être comprise entre 55 microgrammes et 65 microgrammes par mètre cube au maximum. La situation devrait s’améliorer mardi.L’Agence régionale de santé recommande aux populations les plus sensibles de réduire leurs activités physiques, en plein air comme en intérieur. La préfecture de police de Paris invite pour sa part les conducteurs à différer leurs déplacements dans la région, à contourner l’agglomération de Paris pour le trafic de transit et à réduire leur vitesse sur l’ensemble de la région. Le stationnement résidentiel sera gratuit lundi dans la capitale.Les particules fines, qui affectent les systèmes respiratoire et cardiovasculaire, sont une des principales sources de pollution de l’air. En milieu urbain, elles sont émises notamment par le trafic routier et, l’hiver, le chauffage.Lire aussi :« On se demande si les particules fines n’ont pas des effets sur le foie et le cerveau » 01.11.2015 à 15h39 • Mis à jour le01.11.2015 à 17h03 | Allan Kaval (Diyarbakir (Turquie), envoyé spécial) Dans le quartier de Sur, le centre-ville historique de Diyarbakir, dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie, les électeurs se rendent aux urnes en longeant dimanche 1er novembre les parois par endroit criblées de balles de leurs maisons et de leurs commerces.Témoignages de la violence des combats qui ont opposé ici les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) aux forces de police, du 10 au 12 octobre, les impacts de balles voisinent avec des graffitis à la gloire de la guérilla kurde et d’autres, moins fréquents, laissés par les forces de police lors des affrontements. L’un d’entre eux écrit à la peinture noire sur toute la longueur d’une maison abandonnée par ses habitants après les combats prévient la population de ce quartier populaire largement acquis au mouvement kurde : « Nous vous ferons sentir la force turque, le pouvoir de Dieu est infini. » Lire aussi le factuel :Législatives en Turquie : vers une majorité absolue pour Erdogan ?« Je n’attends plus rien »L’atmosphère est lourde autour de l’école primaire Yavuz Sultan Selim, où les habitants du quartier sont appelés à voter. Elham Cosanak, étudiant à l’université de Diyarbakir et habitant de Sur, ne fonde plus beaucoup d’espoir dans les élections législatives anticipées qui se tiennent aujourd’hui dans toute la Turquie : « Ces nouvelles élections n’ont pas de sens pour moi, je n’attends plus rien de la démocratie turque. » Après les élections législatives du 7 juin, le Parti de la justice et du développement (AKP), formation islamiste et conservatrice au pouvoir depuis 2002, n’est pas parvenu à recueillir les suffrages nécessaires pour gouverner seul le pays, affecté par la percée historique du Parti démocratique des peuples (HDP) dans le sud-est du pays. Franchissant avec 13,3 % des voix le barrage constitutionnel de 10 % qui conditionne l’entrée des partis politiques au Parlement turc, le HDP transformait le mouvement kurde en un acteur politique légitime tout en remettant en cause l’hégémonie de l’AKP sur les institutions du pays.Lire aussi le cadrage :Législatives turques : Erdogan peut-il espérer gouverner seul ?Dans le contexte de crise politique liée à l’échec des tentatives de formation d’une coalition gouvernementale et à l’organisation de nouvelles élections, la reprise des affrontements entre les forces de sécurité turques et le PKK ont porté la Turquie au bord du chaos, tandis que les attentats attribués à l’Etat islamique contre des manifestants d’opposition à Ankara le 10 octobre achevait de faire plonger le pays dans un climat de peur et de violence.« Tout a changé depuis le 7 juin. Nous étions remplis d’attentes, d’espérances, nous attendions la paix et la naissance d’une Turquie unie et démocratique, aujourd’hui tout cela appartient au passé », regrette Ilham.Police et intimidationAu bureau de vote de l’école Yavuz Sultan Selim, on constate une nette baisse de la participation à la mi-journée. « A cause des violences qui ont lieu, les gens ont peur de venir voter à Sur, ils craignent que le vote dégénère à nouveau », analyse Mehmet, un assesseur.Dans la cour de récréation de l’école, un véhicule blindé des forces spéciales de la police, celles-là même qui ont affronté la jeunesse du quartier et les militants armés du PKK en octobre dans les rues voisines a pris position. Six policiers armés de fusils d’assauts sont en faction, une mitrailleuse est posée sur le sol à proximité des enfants qui jouent au football en attendant leurs parents. « Je ressens de la haine quand je vois ces hommes dans notre école. Ils nous tuent et ils viennent ici pour empêcher les gens de voter », déplore Emine, une mère de famille du quartier. Ces policiers lourdement armés ont tenté d’empêcher le photographe du Monde de prendre des clichés en lui faisant savoir que le quartier de Sur était une « zone terroriste ». Pour Feleknaz Ucan, ancienne membre turco-allemande du Parlement européen, aujourd’hui députée HDP, la présence des forces spéciales dans l’enceinte des écoles de ce quartier sensible en ce dimanche d’élection est une grave atteinte au bon déroulement du scrutin : « Il ne peut pas y avoir de vote démocratique quand des hommes armés sont présents près des bureaux de vote. C’est une mesure d’intimidation de la part du pouvoir. » Si certains électeurs s’en accommodent pour des « raisons de sécurité », leur déploiement dans les rues de Sur ajoute à la polarisation qui caractérise le scrutin et à un climat de tension palpable dans d’autres quartiers populaires de la ville.« Sous pression »Depuis le siège du parti où une dizaine de policiers ont pris leurs quartiers dans la salle de réunion, le directeur du centre de coordination électorale de l’AKP, Mehmet Ihsan Aytekin, dénonce quant à lui les pressions que subissent les volontaires affiliés à l’AKP présents dans les bureaux de vote, forcés de fermer les yeux devant les irrégularités, qu’il accuse les assesseurs appartenant au HDP de commettre pour gonfler le score de leurs partis : « Nous voulons participer à cette élection démocratiquement mais en face de nous se trouvent une organisation terroriste qui nous empêche de travailler normalement. » Dans l’école Turgut Özal du quartier de Sehitlik, un assesseur dépêché par l’AKP, visiblement apeuré, a cependant pu confirmer au Monde les pressions qui s’exerçaient sur lui avant de mettre fin à notre entretien, des membres du HDP nous invitant à quitter les lieux. data-ui="carousel" data-module="portfolio" data-wrapper=".gallery" data-interval="false" data-is-atom tabindex="10"> data-slide-title="" data-slide-description="Dans le quartier de Sur, centre-ville historique de Diyarbakir, dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie, les électeurs se rendent aux urnes, dimanche 1er novembre." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Dans le bureau de vote de l’école Yavuz Sultan Selim, on constate une nette baisse de la participation à la mi-journée. « A cause des violences qui ont lieu, les gens ont peur de venir voter à Sur, ils craignent que le vote dégénère à nouveau », analyse Mehmet, un assesseur." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Les forces spéciales de police lourdement armées dans un des lycées qui accueillent les bureau de vote : « Pas de photos ici, c'est une zone terroriste. »" data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Pour Feleknaz Ucan, ancienne membre turco-allemande du Parlement européen, aujourd’hui députée HDP, la présence des forces spéciales dans l’enceinte des écoles de ce quartier sensible en ce dimanche d’élection est un grave atteinte au bon déroulement du scrutin." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Portraits de Mustapha Kemal, dit « Ataturk », fondateur de la Turquie moderne et républicaine (1881-1938)." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Les électeurs se rendent aux urnes en longeant les parois par endroit criblées de balles des maisons et des commerces." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Les impacts de balles témoignent de la violence des combats qui ont opposés ici du 10 au 12 octobre les militants urbains du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) aux forces de police." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="" data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Au QG de l'AKP, le Parti de la justice et du développement, la formation islamo-conservatrice du président Recep Tayyip Erdogan Erdogan" data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Seul au pouvoir depuis treize ans, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, espère prendre sa revanche sur le scrutin du 7 juin – ici au quartier général de l'AKP." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Après quarante-cinq jours de pourparlers avec les autres partis présents au Parlement, le premier ministre turc, Ahmet Davoutoglu (ici son portrait au QG de l'AKP), avait échoué à former une coalition après les élections de juin. Un nouveau scrutin législatif a donc été convoqué pour le 1er novembre." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Idris Baluken (ici au QG de l'AKP), candidat du HDP à Diyarbakir en appelle au pouvoir en place à Ankara : « L’AKP doit respecter la volonté du peuple, sinon les violences vont reprendre et nous courons le risque d’une guerre. »" data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="" data-slide-item-lie="" Précedent1/13SuivantDans le quartier de Sur, centre-ville historique de Diyarbakir, dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie, les électeurs se rendent aux urnes, dimanche 1er novembre.©Emilien Urbano / ©Emilien Urbano/MYOP› Accéder au portfoliorequire(['lmd/ui/carousel', 'lmd/module/portfolio']);Dans un quartier plus cossu de la ville nouvelle — où la participation à la mi-journée était jugée équivalente à celle du dernier scrutin par les membres du bureau de vote établi dans l’école de Yenisehir et l’atmosphère moins tendue qu’ailleurs — les craintes devant l’avenir incertain qui s’ouvre pour la Turquie sont les mêmes. « Nous sommes sous pression. La dernière élection s’est très bien passée. J’ai toujours l’espoir que la paix arrive enfin en Turquie mais je ne fais pas confiance à ce gouvernement, j’ai peur de ce qui pourrait se passer après les élections, » explique Hamdiye Aktas, comptable à Diyarbakir. Au même moment au-dessus de la ville, le vacarme de deux avions de chasse au décollage depuis la base aérienne militaire de Diyarbakir se fait entendre.Egalement venu voter à Yenisehr, Idris Baluken, candidat du HDP à Diyarbakir en appelle au pouvoir en place à Ankara : « L’AKP doit respecter la volonté du peuple, sinon les violences vont reprendre et nous courons le risque d’une guerre. Je souhaite que nous recueillions encore plus de vote aujourd’hui que lors de la dernière élection. Nous allons faire comprendre à ce gouvernement que la logique de guerre n’est pas possible et c’est à nous [l’opposition] que reviendra la tâche de construire un gouvernement démocratique en Turquie. »Lire aussi le portrait :Elections législatives en Turquie : Recep Tayyip Erdogan, ou la dérive autoritaire du président turcFirhat, étudiant venu voter à l’école de Yenisehir est pessimiste : « J’ai peur qu’une grande guerre éclate dans les villes de Turquie car ce gouvernement peut tout faire pour se maintenir au pouvoir. Je pense déjà à émigrer vers l’Europe si c’est le cas. » Tandis que l’après-midi avance, dans l’attente des résultats qui seront officiellement déclarés à 21 heures, Diyarbakir avance vers l’inconnu dans un concert de klaxons et de slogans émaillé de rares tirs d’armes automatiques.Résultat en baisse pour le HDP dans un bureau de vote de Baglar, bastion du mouvement kurde à #Diyarbakir #Turquie— allankaval (@Allan Kaval)require(["twitter/widgets"]);Allan Kaval (Diyarbakir (Turquie), envoyé spécial)Journaliste au Monde 01.11.2015 à 13h50 Le groupe djihadiste Etat islamique (EI) s’est emparé de Mahin, au sud-est de Homs, une petite ville du centre de la Syrie et avance vers une localité à majorité chrétienne située près d’un axe stratégique, annonce dimanche 1er novembre l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Au début d’août, l’EI avait pris le contrôle d’Al-Qaryataïne, située à l’est de Mahin, où il a détruit un monastère syriaque catholique du Ve siècle.Mahin est proche de la route Homs-Palmyre, coupée depuis que l’EI a pris le contrôle de Palmyre, le 21 mai. « L’armée syrienne se préparait à une opération militaire avec l’appui de l’aviation russe à Palmyre, ce qui va prendre du retard en raison de l’attaque de Daech à Mahin », a assuré la source militaire.Après leur entrée à Mahin, les combattants de l’EI « ont avancé en direction du village de Sadad, qui est à majorité chrétienne et se trouve à environ 14 km de l’autoroute internationale Damas-Alep », explique l’OSDH, ajoutant que des combats entre les djihadistes et les forces du régime se déroulaient dans les environs de Sadad.Cette autoroute de 360 km, dont une large partie est contrôlée par une coalition de rebelles islamistes et du Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaida, relie les deux plus grandes villes du pays. Les troupes de Bachar Al-Assad ont récemment lancé une offensive pour tenter de reprendre tous ces tronçons. 01.11.2015 à 13h42 Comme Le Monde le révélait en septembre 2014, la juge d’instruction de Marseille Christine Saunier-Ruellan, chargée en France de l’affaire « Air Cocaïne » qui a connu plusieurs rebondissements ces derniers jours, a pendant quelque temps soupçonné Nicolas Sarkozy d’avoir été en prise avec le trafic de drogue en République dominicaine.Au point où, selon Le Journal du dimanche paru dimanche 1er novembre, qui affirme avoir consulté une copie de la procédure, la magistrate a demandé à la brigade financière d’obtenir, entre mars et avril 2013, la géolocalisation de deux téléphones portables de Nicolas Sarkozy.Selon l’hebdomadaire, elle a aussi souhaité consulter les fadettes concernant ces deux téléphones entre mars 2013 à mars 2014. Une procédure qui n’a servi à rien, selon Le JDD, la partie de l’enquête qui concernait l’ancien président de la République n’ayant finalement rien révélé.Lire aussi :« Air Cocaïne » : où en est l’enquête ouverte en France ?Une dizaine de mises en examenLe trafic de cocaïne qui a conduit à la condamnation en République dominicaine de quatre Français, dont les deux pilotes qui ont regagné la France à l’issue d’une évasion rocambolesque à la fin d’octobre, fait l’objet d’une vaste enquête en France, où une dizaine de personnes sont mises en examen.Lire aussi :« Air cocaïne »  : comment les pilotes ont regagné la FranceL’enquête avait été lancée à Paris – avant d’être transférée à Marseille – après la nuit du 19 au 20 mars 2013, quand la police dominicaine, renseignée notamment par les Etats-Unis, avait intercepté sur le tarmac de l’aéroport de Punta Cana un Falcon 50 avec 26 alises contenant 680 kg de cocaïne à son bord.Depuis, une dizaine de personnes ont été mises en examen en France pour importation de stupéfiants en bande organisée et association de malfaiteurs par la magistrate, vice-présidente à la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS), chargée des affaires de grand banditisme.Parmi eux, les deux pilotes qui ont fui la Républicaine dominicaine, Pascal Fauret et Bruno Odos, mais aussi le passager du vol Nicolas Pisapia et Alain Castany, considéré comme le « broker », un apporteur d’affaires, les deux derniers étant toujours en République dominicaine. Ils avaient tous quatre été interpellés juste avant le décollage en 2013. Egalement mis en examen, un douanier français résident dans le Var, et Pierre-Marc Dreyfus, le responsable de la société de location d’avions Société nouvelle Trans Hélicoptère service (SNTHS), ainsi qu’un autre responsable de cette société qui avait affrété l’avion privé du vol du 19 mars 2013.Une personne en détention provisoire en FranceEnfin, Franck Colin, soupçonné d’être la principale figure de ce dossier, en tant qu’organisateur du trafic pour le compte de trafiquants espagnols, est aussi mis en examen. C’est la seule personne toujours placée en détention provisoire en France dans cette affaire.Mais le vol du 19 mars n’est pas le seul objet de l’enquête de la juge d’instruction de Marseille, Christine Saunier-Ruellan, qui enquête sur un trafic plus vaste, impliquant une dizaine de vols transatlantiques suspects, avec des départs de Punta Cana ou Quito et à destination de la Belgique ou de la France. Le vol de mars 2013 devait notamment atterrir sur le petit aéroport privé de La Môle près de Saint-Tropez, dans le Var.L’enquête a pris une tournure politique lorsque la juge s’est intéressée aux conditions financières dans lesquelles avaient été opérés plusieurs vols privés, également affrétés par SNTHS, transportant Nicolas Sarkozy entre décembre 2012 et février 2013.Finalement, cette partie de l’affaire, sans lien avec le trafic de stupéfiants, a été confiée à des juges financiers à Paris qui enquêtent sur un possible abus de bien social au préjudice de Lov Group, la société de l’ami de Nicolas Sarkozy, Stéphane Courbit, société à laquelle les vols ont été facturés.Lire aussi : La justice enquête sur des voyages de Sarkozy payés par Stéphane Courbit Alexandre Piquard Le torchon brûlait depuis plusieurs semaines... Le M. Météo de France 2 a été licencié. Philippe Verdier, qui est également chef de service, l’a annoncé lui-même, dans une vidéo mise en ligne samedi 31 octobre et mise en scène. Ce clip est scénarisé autour de l’ouverture de la lettre et réalisé par Ring, l’éditeur de son livre qui conteste le consensus des scientifiques « ultrapolitisés » sur le réchauffement climatique et s’attaque au sommet de la COP21, attendu en décembre à Paris. Dans la vidéo, M. Verdier évoque sa « liberté d’expression », qu’il estime bafouée.La direction de France Télévisions ne commente pas. Dans les épisodes précédents, elle a reproché à M. Verdier d’avoir mis en avant ses fonctions à France Télévisions dans la promotion de son livre. Et donc d’engager France Télévisions dans une expression personnelle.Il aurait ainsi enfreint un des principes de l’accord collectif de France Télévisions, qui demanderait un devoir de réserve pour les journalistes dans le cadre des opérations de promotion ou les expressions à titre privé, selon la direction : c’est l’esprit de ce qu’a rappelé la présidente, Delphine Ernotte, le 28 octobre, face au député Les Républicains Hervé Mariton qui l’interrogeait en commission des affaires culturelles dimanche. Celle-ci a nié tout délit d’opinion. La direction a assuré que le problème ne venait pas du livre mais de sa publicité.Lire aussi :Le discours de M. Verdier, une machine à transformer de l’ignorance en théorie du complot« Liberté d’expression »Dans la large promotion médiatique du livre Climat investigation a été rappelée la fonction de M. Météo de M. Verdier, mais aussi dans sa lettre ouverte adressée à François Hollande pour l’interpeller, et signée « chef du service météo de France 2 et auteur d’un livre ». Selon une source à France Télévisions, M. Verdier a d’abord fait l’objet d’un rappel à son devoir de réserve, sans sanction, après sa lettre ouverte au président de la République, datée du 1er octobre.Il a, dans les médias, notamment sur RMC, mentionné son différend avec sa hiérarchie, insinuant qu’elle répondait à des pressions politiques : « Le livre n’est pas apprécié par la direction de France Télévisions, a-t-il reconnu. L’actionnaire de France Télévisions, c’est l’Etat, et l’Etat organise la COP21. Je suis conscient que ça ne fait pas plaisir à mes patrons, qui ont des pressions », a-t-il dit aux « Grandes Gueules ».Lire aussi :Les erreurs sur le climat de Philippe Verdier, le M. Météo de France 2A la mi-octobre, il a été mis à pied. Le 22 octobre, il a eu un entretien préalable à une sanction pouvant aller jusqu’au licenciement.Le syndicat Force ouvrière a activement défendu M. Verdier. Il l’a accompagné lors de son entretien et a publié un communiqué. Et se réservait le droit de contester sa sanction, devant le défenseurs des droits ou aux prud’hommes, « au nom de la liberté d’expression ».Les autres syndicats ont jusqu’ici été plus prudents. La rhéthorique parfois complotiste du M. Météo de France 2 en gêne certains à France Télévisions. Certaines de ses affirmations sur le réchauffement climatique ont été contestées. Et son éditeur semble exploiter son différend avec France Télévisions dans sa campagne habile autour du livre.Ring a déjà dans le passé organisé des buzzs importants, notamment autour de livres sur des thématiques proches de l’extrême droite, comme La France orange mécanique, de Laurent Obertone ou Une élection ordinaire, imaginant l’accession à la présidence de la République de l’essayiste militant Eric Zemmour.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.11.2015 à 11h50 | William Audureau « Il y en avait quatre, on est toutes là ! » plaisante Sophie-Anne Bled. Ce matin-là, la cofondatrice du jeune studio lyonnais Gloomywood (2Dark) anime une table ronde composée de quelques-unes des rares femmes créatrices d’entreprises dans le secteur, à l’occasion des European Indie Game Days, qui se sont tenus lundi 26 et mardi 27 octobre dans les locaux de l’école La Générale, à Montreuil.« Bonjour, je suis une licorne »Autour d’elle, trois profils très différents. Mélanie Christin a débuté comme graphiste chez Ankama en 2009, avant de démissionner un an plus tard pour créer Atelier 801 avec un associé, et connaître le succès grâce à Transformice, un jeu en ligne désormais adapté en série animée. « Quatre-vingt-dix-neuf pour cent du jeu a été programmé par mon associé, qui adore les souris avec des nœuds roses sur les oreilles », précise-t-elle pour couper court à tout stéréotype.A sa droite, Jehanne Rousseau a commencé elle aussi comme graphiste, mais onze ans plus tôt, en 1998. « Bonjour, je suis une licorne », plaisante-t-elle sur son statut de vétérane. « Mais oui, tu es une licorne !, abonde Mélanie Christin. C’est rarissime une femme qui crée son studio et tient aussi longtemps. » Jehanne Rousseau dirige en effet depuis 2008 Spider Games, un studio spécialisé dans les jeux de rôle (Of Orcs and Men, Bound by Flame), dont elle écrit une partie des scénarios. « Je suis un dinosaure dans l’industrie », relève-t-elle d’une voix grave et nonchalante. A l’autre bout de la table, Claire Zamora a créé son premier studio spécialisé dans les jeux pour filles il y a dix ans avec son mari, Feeriz, qu’elle a revendu en début d’année. Elle a depuis remonté une entreprise à Montpellier, 1492 Studio, et supervisé le jeu de séduction Is it love ?, depuis relayé par des YouTubeuses influentes chez les adolescentes.Divisions sur les solutionsTrois profils différents, pour trois approches différentes de la question du sexisme et des inégalités dans l’industrie. « Je me suis posé la question de la légitimité parce qu’on me l’a posée », déplore Jehanne Rousseau, qui a dû « mettre ses couilles sur la table [sic] » et souhaiterait si possible sortir de ces débats. « On ne devrait pas avoir à se poser la question de la légitimité, qu’on soit homme ou femme. »Mélanie Christin reconnaît la difficulté de l’exercice. « Il ne faut pas se leurrer, il n’y a pas d’égalité dans l’industrie », admet-elle. Mais en tant que chef d’entreprise, elle se dit opposée au principe de la discrimination positive (elle a notamment refusé de faire partie des FragDolls, une équipe d’e-sport réservée aux femmes), et appelle à une parité naturelle.Lire aussi :Une coupe du monde féminine de « League of Legends », pour quoi faire ?« Chez nous, on est presque à la parité hommes femmes, mais on n’a pas fait exprès, on a juste pris les plus compétents à chaque poste. » Et de souligner que les hommes restent majoritaires à la programmation, et les femmes à la gestion de communauté et au design. Plus en retrait lors du débat, Claire Zemora est la seule à défendre un certain statu quo dans la représentation des femmes dans les jeux vidéo, elle qui cible les joueuses de jeux vidéo avec des jeux à l’esthétique shôjo (mangas pour filles). « Ce qui serait bien, ce serait que quand on fait des jeux pour filles, ils ne soient pas catalogués “jeux de merde” », épingle-t-elle avec lassitude.Une table ronde contestéePlus généralement, les quatre participantes à la table ronde n’ont pas manqué de poser la question de la pertinence… de cette table ronde, Jehanne Rousseau la première. « J’en ai marre d’être interviewée parce que je suis la gonzesse de service. Je pense pouvoir être pertinente sur plein de sujets. » Et de relever le fait que d’autres minorités, comme la population noire, sont encore moins représentées dans l’industrie française. « Personnellement je connais deux “blacks” dans l’industrie du jeu vidéo. Rien que là, nous sommes deux fois plus nombreuses qu’eux. » Alors que le nombre de productrices ne fait qu’augmenter, notamment au Québec, fallait-il organiser cette table ronde réservée aux femmes ? Les intervenantes sont divisées à la fois sur sa pertinence et son utilité.Au premier rang des spectateurs, Julien Villedieu, organisateur de ces rencontres professionnelles, « revendique la légitimité de cette table ronde (…) pour faire changer la mentalité masculine ». Son objectif à terme : rééquilibrer les effectifs et encourager la mixité dans la production. « On est tous concernés par ce sujet-là », assure le délégué général du Syndicat national du jeu vidéo (SNJV).« Le problème est la représentation, pourquoi une table ronde sur les femmes et pas de femmes dans les autres tables rondes organisées durant ces deux jours ? », s’interroge alors un professionnel dans la salle, immédiatement remercié par les quatre invitées.William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 01.11.2015 à 06h48 • Mis à jour le01.11.2015 à 17h25 | Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant) La paix, la tolérance, la démocratie. Des dizaines de milliers de personnes se sont réunies samedi 31 octobre sur la place Rabin, à Tel Aviv, pour célébrer ces grands principes. Ceux-ci ne fondent pas un programme politique mais rappellent les bases d’une décence commune, alors qu’Israël est frappé par une nouvelle vague de violences, depuis début octobre, éloignant encore plus un règlement négocié du conflit avec les Palestiniens. La soirée était dédiée à la mémoire de l’ancien premier ministre travailliste Yitzhak Rabin, assassiné il y a 20 ans par un extrémiste juif en ce même endroit. Le contraste était saisissant entre la foule adolescente, composée notamment des membres de nombreuses organisations de jeunesse, et les intervenants à la tribune. Aux uns l’insouciance, les rires et les smartphones en surchauffe. Aux autres, la gravité des jours privés de lumière.L’invité vedette de la soirée était l’ancien président américain Bill Clinton. Rendant une nouvelle fois hommage à son « ami » Rabin, il a semblé, en creux et de façon polie, adresser des messages au premier ministre actuel, Benyamin Nétanyahou. « Rabin pensait qu’il devenait plus humain en reconnaissant l’humanité des autres », a souligné Bill Clinton, qui a rappelé le grand principe suivi par Rabin : « nous combattrons la terreur comme s’il n’y avait pas de négociations, et nous négocierons comme s’il n’y avait pas de terreur. » L’ancien président américain a appelé la foule à écrire « le dernier chapitre » de la quête de paix avec les Palestiniens entreprise par Yitzhak Rabin. Barack Obama a aussi été de la soirée, par le truchement d’une vidéo retransmise sur grand écran. « La paix est nécessaire si les deux parties sont prêtes à faire des compromis et à prendre des risques pour la seule solution véritable, deux Etats pour deux peuples », a dit M. Obama.Lire aussi :Vingt ans après, la droite rend un hommage sélectif à Yitzhak RabinAilet Litan, 31 ans, a fait le déplacement à Tel Aviv exprès pour l’occasion. Originaire de Kinneret, au bord du lac de Tibériade, elle travaille dans une ferme produisant des mangues. Ailet vote toujours à gauche mais elle se désespère des travaillistes, qui « font la même chose que la droite en l’appelant autrement. » La jeune femme n’idéalise pas Rabin, qu’elle n’a pas connu adulte. « Il n’a pas toujours été progressiste mais il l’est devenu, et c’est ça qu’on retient », dit-elle. Ailet Litan sait que le rassemblement de samedi ne se voulait pas partisan. Mais elle tenait à le rejoindre « parce que le niveau de racisme et de violence dans la société est devenu insupportable. » « savoir qui est juif et à quel point on est juif »Ce constat alarmiste était partagé par d’innombrables personnes présentes. Le réalisateur et journaliste Rino Tzror, maître de cérémonie aux cheveux blancs en bataille et à la voix profonde, a mis en garde contre la division de la société qui serait à l’œuvre. « Ce n’est plus une mise en garde, dit-il. Nous avons mis en garde depuis des années. C’est à présent une réalité. Vingt ans après le meurtre, nous sommes en face du plus grand des dangers pour Israël : une guerre des tribus, une guerre des camps, une guerre des secteurs, une guerre des opinions, une guerre des croyances pour savoir qui est juif et à quel point on est juif, à qui on adresse ses prières et ce en quoi on croit… chaque personne embarque dans son propre djihad. »Lire aussi :En Israël, « la population, quand il s’agit de terrorisme, penche vers le nationalisme »Le président Réouven Rivlin, bien que membre du Likoud, a été applaudi lors de sa prestation, effectuée derrière une vitre blindée comme les autres intervenants. Il a été récemment visé par des menaces postées sur Facebook par le frère de l’assassin de Rabin, Hagaï Amir, libéré en 2012 après plus de 16 ans de prison pour sa participation au crime. Ce dernier, qui souhaitait que Dieu fasse « disparaître de la surface de la terre » le président Rivlin, a été arrêté le 27 octobre.Défenseur ardent de la tolérance et des droits des minorités, tout en étant opposé à la création d’un Etat palestinien, le chef de l’Etat a parlé à la tribune des ravages de la peur dans la société. « Deux décennies sont passées, et nous restons concentrés sur les blessures du passé, et pas assez sur la construction du futur… Nous sommes trop focalisés sur la peur, et pas assez sur l’espoir. La démocratie israélienne est assez solide, et nous sommes assez courageux et forts, pour ouvrir en grand les portes d’Israël, pour que tous les groupes parmi nous puissent jouer un rôle égal dans la définition du caractère et de l’avenir de l’Etat d’Israël. » Le président Rivlin semblait ainsi appeler au respect des droits de la minorité arabe, qui compose près de 20 % de la population israélienne.Lire aussi :Israël : vingt ans après l’assassinat de Rabin, l’impossible deuilPiotr Smolar (Jérusalem, correspondant)ReporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.11.2015 à 18h00 | Hervé Morin Certains observateurs attentifs de l’actualité des derniers millénaires l’avaient déjà noté : la religion n’est pas toujours un gage de concorde et de fraternité. Une étude publiée jeudi 5 novembre dans la revue Current Biology suggère que le mode de transmission des valeurs et des pratiques religieuses d’une génération à l’autre risque de faire perdurer cette situation. Menée dans six pays auprès de 1 170 enfants de cinq à douze ans, elle montre que l’altruisme n’est pas la chose la mieux partagée chez ceux issus de familles pratiquant une religion. Ils présenteraient aussi une prédilection pour l’application de châtiments plus sévères que les rejetons de familles athées.Conduite au Canada, en Chine, en Jordanie, en Turquie, aux Etats-Unis et en Afrique du Sud, cette étude dirigée par Jean Decety (Département de psychologie de l’université de Chicago) avait pour objectif de mesurer si la religion, ainsi qu’on le croit fréquemment, renforce les comportements dits « prosociaux ».L’enquête est financée par une bourse de la Fondation américaine John Templeton. D’inspiration chrétienne, celle-ci avait en 2007 remis son prix (mieux doté que le Nobel) au philosophe canadien Charles Taylor, qui défend l’idée selon laquelle les sociétés laïques occidentales ne sont pas aptes à satisfaire la quête humaine de sens.« La sécularisation du discours moral ne va pas diminuer la bonté humaine – en fait, elle fera tout le contraire »Sont-elles pour autant moins « morales » ? La fondation risque d’être déçue par la réponse. Les chercheurs réunis par Jean Decety concluent en effet que leurs observations « remettent en question le fait que la religion serait vitale pour le développement moral, et appuient l’idée que la sécularisation du discours moral ne va pas diminuer la bonté humaine – en fait, elle fera tout le contraire ». Un manifeste politique, inhabituel dans une revue de biologie. Jean Decety y tient, notamment du fait qu’aux Etats-Unis, où ce Français naturalisé américain est installé depuis 14 ans, il est impossible à quiconque se déclarant non croyant d’espérer accéder à de hautes fonctions, notamment électives, « car il serait suspecté d’être immoral, voire amoral ».Capacité d’empathieQu’a montré son équipe ? Elle a d’abord mesuré le niveau de pratique religieuse des familles dont elle a étudié les enfants. Pour des raisons de robustesse statistique, ceux-ci ont été divisés en trois groupes – non religieux, chrétiens, musulmans – les autres cultes étant sous-représentés dans l’échantillon. Les chercheurs ont demandé aux parents d’évaluer la capacité d’empathie et la sensibilité à l’injustice de leurs enfants. Les chrétiens et musulmans les estimaient plus élevées que ce que rapportaient les parents athées. Les chercheurs ont ensuite fait visionner par chaque enfant des petites vidéos montrant d’autres enfants se poussant ou se faisant trébucher, de façon intentionnelle ou non, en leur demandant de noter le niveau de « méchanceté » et celui des punitions méritées par les fautifs, sur une échelle graduée, mais non spécifique – « on ne proposait pas 40 coups de fouets ! », précise Jean Decety. Les enfants religieux estimaient en moyenne ces actes plus répréhensibles, et – que les méfaits aient été ou non volontaires – proposaient des punitions plus sévères que les athées, les petits musulmans étant les plus intransigeants.« Jeu du dictateur »Enfin, pour évaluer la générosité des enfants, les chercheurs ont fait appel à une adaptation du « jeu du dictateur », imaginé par les économistes : parmi trente autocollants, ils leur ont proposé de choisir leurs dix préférés, en précisant qu’ils n’auraient pas le temps d’en distribuer à tous les écoliers. Ils leur demandaient ensuite s’ils seraient prêts à en donner pour leurs camarades moins chanceux. Le nombre d’autocollants cédés, hors de la vue de l’expérimentateur, augmentait avec l’âge (un effet déjà connu du développement de l’altruisme chez l’enfant). Mais les petits athées se montraient significativement plus généreux que leurs pairs croyants, chez qui les dons étaient inversement proportionnels à l’intensité de la pratique religieuse – « quelle que soit la culture, c’est-à-dire le pays d’origine », précise Jean Decety, en réponse à des objections sur la répartition statistique des données.Lire aussi :Les ressorts de l’empathieComment expliquer ce dernier phénomène ? Les auteurs invoquent un mécanisme de « licence morale » : la religiosité étant perçue en elle-même comme un gage de bonté, les pratiquants pourraient s’autoriser – « inconsciemment », précise Jean Decety – un plus grand égoïsme au quotidien. « C’est une explication plausible, commente Luke Gallen (université du Nebraska). D’autres recherches ont montré que la religiosité traditionnelle est associée à des dons charitables plus élevés, mais pas avec une aide offerte dans des situations spontanées, ce qui concorde avec la présente étude. »Angela Sirigu, chercheuse au Centre de neurosciences cognitives de Lyon (et contributrice de cartes blanches pour le cahier Science & Médecine du Monde) juge l’étude « très intéressante », mais reste sur sa faim sur l’explication de comportements mis en lumière. « Il n’y a pas d’interprétation présentée pour la propension des enfants musulmans à proposer des punitions plus sévères », commente-t-elle.Voltaire et les athéesPour Benny Beit-Hallahmi (université de Haifa), auteur d’une somme sur la psychologie et la religion, l’étude de Current Biology « est une contribution très importante car elle confirme pour la première fois chez un grand nombre d’enfants de différentes cultures, pays et religions, des observations connues chez les adultes ».Certes, Voltaire lui-même se méfiait de l’athéisme, « estimant qu’il fallait des limites religieuses pour border les comportements moraux », rappelle-t-il. Mais dès le XIXe siècle, on avait constaté que les prisons de droit commun comptaient une proportion très faible d’athées, et dans les années 1940 aux Etats-Unis, des psychologues avaient montré la moindre générosité et la plus grande prévalence des préjugés envers les minorités chez les croyants, « ce qui avait constitué un grand choc ». En Afrique du Sud, la majorité des opposants blancs à l’apartheid étaient des non-croyants, « juifs séculaires », souligne aussi Jean Decety, actuellement en année sabbatique dans ce pays.Benny Beit-Hallahmi estime que les chercheurs qui traquent l’avantage évolutif offert par la religion se fourvoient : « la coopération sociale, observée chez d’autres animaux, est un comportement tellement élémentaire qu’elle n’a pas besoin de substrat moral. Le vrai enjeu moral, c’est de faire le bien envers autrui, quel qu’il soit, indépendamment de la crainte d’être puni dans l’au-delà. » Une exigence apparue selon lui récemment dans l’histoire du monde, incarnée par des organisations séculaires, « universalistes », comme Médecins sans frontière. « Il y a un siècle, rappelle-t-il, faute d’athées, une telle étude comparative aurait été impossible. »Aujourd’hui, 5,8 milliards d’humains, soit 84 % de la population de la planète, s’identifient comme croyants, rappellent Jean Decety et ses collègues.Lire : Jean Decety, l’altruisme chez l’oncle SamHervé MorinPôle Science et MédecineSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.11.2015 à 17h03 • Mis à jour le05.11.2015 à 17h42 | Stéphane Foucart Chaque semaine jusqu’à la COP21, Le Monde analyse un « hoax » (mensonge créé de toutes pièces) climatique pour décrypter et démystifier les nombreuses contre-vérités qui circulent sur le réchauffement de la planète.Le fait est connu : entre l’an 900 et l’an 1 250 environ, l’Europe occidentale a été marquée par des températures très clémentes. Cet épisode long de trois siècles et demi, baptisé « optimum médiéval » ou « anomalie climatique médiévale », a permis aux Vikings établis en Islande d’installer deux colonies sur les côtes occidentales du Groenland.Il n’en faut pas plus à certains pour avancer l’idée qu’à l’époque, le Groenland offrait de vastes paysages verdoyants, image très éloignée de cette terre aujourd’hui ensevelie sous une calotte de glace épaisse de plus de 2 000 mètres par endroit. L’étymologie scandinave semble d’ailleurs le confirmer puisque Groenland signifie « Pays vert »… Souvent mise en avant par les climato-sceptiques, l’idée est simple : si cette région était si chaude il y a 1 000 ans, alors l’ampleur du réchauffement en cours doit être largement relativisée… non ?Un pays pas totalement vertLa réalité est très différente. D’une part, les deux colonies vikings installées sur la côte occidentale de la grande île n’ont jamais totalisé que 3 000 à 5 000 individus. L’idée d’un Groenland hospitalier et densément peuplé est trompeuse : la calotte glaciaire y était déjà fermement installée depuis plusieurs centaines de milliers d’années.Quant à l’étymologie – le « Pays vert » –, il suffit pour l’expliquer de revenir à la source. En particulier à la Saga d’Erik Le Rouge, le fondateur de la première colonie viking au Groenland, autour de 985. Que dit ce texte, daté des alentours du XIIIe siècle ? Qu’« Erik partit pour coloniser le pays qu’il avait découvert et qu’il appelait le “Pays vert”, parce que, disait-il, les gens auraient grande envie de venir dans un pays qui avait un si beau nom ».Le Groenland ne fut donc pas « vert » il y a mille ans. Pas plus, d’ailleurs, qu’il n’est aujourd’hui complètement « blanc ». « Contrairement à une opinion très répandue, le Groenland n’est pas entièrement recouvert par les glaces, explique la climatologue Valérie Masson-Delmotte (Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, CEA), membre du GIEC, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Sur une bande côtière de 20 km environ, au sud et à l’ouest, on trouve une végétation de type toundra, avec des buissons, des arbustes, etc. »Pour autant, les températures étaient-elles plus ou moins douces qu’actuellement ? L’analyse du pollen piégé dans des sédiments lacustres prélevés sur place montre que l’environnement végétal est « plus ou moins le même aujourd’hui qu’il y a mille ans », selon la palynologue Emilie Gauthier et le géologue Vincent Bichet (CNRS, université de Franche-Comté).Réchauffement localiséDe là à penser que les changements actuels s’apparentent à un simple retour à l’optimum climatique de l’an mil, il n’y a qu’un pas. A ne pas franchir : la quasi-totalité des travaux de reconstruction des températures du dernier millénaire dans l’hémisphère Nord (basés sur des analyses de cernes d’arbres, d’enregistrements sédimentaires ou glaciaires, etc.), montrent ainsi que la période actuelle est en réalité très probablement plus chaude que l’optimum médiéval. Quant aux raisons de ce réchauffement transitoire, elles font l’objet de débats au sein de la communauté scientifique. Une augmentation de l’activité solaire, combinée à des facteurs internes de la machine climatique, serait probablement en cause.Enfin, des travaux de paléoclimatologie conduits par Michael Mann (université de Pennsylvanie), et publiés en 2009 dans la revue Science, ont montré que l’optimum médiéval ne s’est fait sentir que localement, dans certaines régions de l’hémisphère Nord. Ailleurs, dans l’hémisphère Sud, cette même période a plutôt été marquée par un refroidissement… A l’inverse, le réchauffement actuel est global, ressenti sur l’ensemble de la planète, depuis les deux pôles jusqu’aux tropiques…« Petit âge glaciaire »En Europe, à partir de 1450 et pendant quatre siècles, un « petit âge glaciaire » a succédé à l’optimum médiéval. Cette période fraîche pourrait être, elle aussi, au moins partiellement due à l’activité solaire. Cette dernière a enregistré, entre 1645 et 1715, une baisse importante baptisée « minimum de Maunder » – du nom de l’astronome qui, le premier, l’a mise en évidence à la fin du XIXe siècle. Mais le soleil n’est pas la seule cause possible à ce refroidissement : le volcanisme est aussi parfois mis pointé du doigt. Lors des grandes éruptions comme celles du Tambora (1815) ou du Laki (1783), les cendres volcaniques émises dans la haute atmosphère peuvent occulter le rayonnement solaire et participer ainsi à un refroidissement momentané…Que sont devenus les Vikings du Groenland pendant ce petit âge glaciaire ? Leur histoire montre en réalité la grande sensibilité des sociétés aux changements climatiques. Dès le XVe siècle, sous l’effet de la chute des températures, les colonies de la grande île ont été abandonnées, vidées de leurs habitants.Les autres hoax de la série :Lire aussi :Hoax climatique #1 : « Le réchauffement s’est arrêté en 1998 »Lire aussi :Hoax climatique #2 : « Le réchauffement, c’est à cause du Soleil ! »Lire aussi :Hoax climatique #3 : quand les scientifiques prévoyaient un refroidissementLire aussi :Hoax climatique #4 : « Le GIEC manipule les données sur le climat »Stéphane FoucartJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marie Charrel C’est une pièce de plus, versée à un dossier explosif. Le Monde s’est procuré une copie des documents que les juges civils ont transmis, jeudi 30 octobre, à l’ensemble des plaignants dans le cadre de l’affaire des prêts en francs suisses « Helvet Immo », mettant en cause une filiale de BNP Paribas.Ces documents, officialisés par le procureur de la République, comportent le compte-rendu de l’audition d’une ancienne cadre de BNP Paribas Personal Finance. Les propos de celle-ci semblent accablants contre la filiale, mise en examen pour « pratique commerciale trompeuse ». Elle y confie en effet qu’elle savait, et avait établi, que les crédits Helvet Immo commercialisés par son établissement étaient dangereux. Elle a même refusé de les vendre.« Cette audition atteste de l’ampleur de la fraude et confirme tous les éléments que j’ai versés au dossier pénal depuis trois ans », estime l’avocat Charles Constantin-Vallet, qui représente plusieurs centaines de particuliers ayant souscrit les crédits en question. « La communication par le Parquet de certaines pièces d’un dossier pénal dans plusieurs procédures civiles, alors qu’une instruction est en cours, est pour le moins inhabituelle », commente pour sa part Me Ludovic Malgrain, associé chez White & Case et avocat de l’établissement. « BNP Paribas Personal Finance n’entend pas commenter dans la presse la déposition d’un témoin en particulier, recueillie dans le cadre d’une information judiciaire en cours depuis plusieurs années, et comportant de nombreux autres pièces et témoignages ».Des procédures dès 2012L’affaire des prêts en francs suisses a démarré entre début 2008 et fin 2009, lorsque près de 6 000 foyers ont contracté des prêts dans la devise helvète, conçus par le Crédit mutuel, le Crédit agricole, et surtout BNP Paribas Personal Finance, qui a écoulé 4 655 crédits Helvet Immo sur la période. Ces derniers sont alors commercialisés par des intermédiaires, comme des agents immobiliers, dans le cadre d’investissements locatifs défiscalisés, de type Robien ou Scellier.Lire aussi :Un cauchemar en francs suissesUn produit qui, à première vue, présentait tous les atouts d’un placement de bon père de famille. Mais qui s’est mué en piège quand, pendant la crise, le franc suisse a décollé face à l’euro : entre le 1er janvier 2008 et juin 2012, la devise helvétique s’est appréciée de 38 %. Désormais, la hausse dépasse les 50 %. Le capital restant à rembourser pour les souscripteurs a augmenté d’autant. À l’exemple de cette famille de Metz qui a découvert, en juin 2012, que les 145 000 euros empruntés sur vingt ans en 2009 pesaient désormais 180 000 euros.D’abord sous le choc, plusieurs dizaines de souscripteurs de ces prêts ont entamé des procédures contre la banque dès 2012. Certains ont gagné. Mais pas tous. Par ailleurs, plus de 650 d’entre eux, rassemblés au sein du collectif « Helvet Immo », sont représentés par l’avocat Charles Constantin-Vallet. Ce dernier qualifie les prêts en francs suisses de « toxiques ». Il a assigné la filiale de BNP Paribas au tribunal de grande instance de Paris en mars 2014. Il réclame 40 millions d’euros à la banque en réparation des préjudices subis et la déchéance des droits à intérêts.« Pratiques commerciales trompeuses »De son côté, le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire pour « pratiques commerciales trompeuses ». L’enquête a été confiée à la juge d’instruction Claire Thépaut. Dans ce cadre, BNP Paribas Personal Finance a été mis en examen en mai 2015. Les avocats de BNP Paribas Personal Finance, eux, affirmaient au Monde, en février, que les griefs portés contre l’institution étaient injustifiés. « Tout était indiqué dans le contrat, y compris la hausse des mensualités, et tous les clients ont signé un accusé de réception rappelant les risques », expliquait ainsi Me Malgrain.En résumé, des procédures civiles et une procédure pénale, toujours en cours, sont aujourd’hui menées en parallèle. Mais elles ne sont pas déconnectées : en leur transférant l’audition de l’ancienne cadre de la banque, le procureur de la République apporte aux juges civils des éléments sur lesquels ils pourront s’appuyer. Le collectif Helvet Immo espère que cela fera pencher la balance en sa faveur.Voici un extrait de l’audition de l’ancienne cadre de la banque, directrice régionale de l’agence BNP Paris-Etoile à l’époque des faits :« On s’attendait à avoir un produit classique et quand on a découvert le produit, on s’est rendu compte que c’était hyper compliqué. Au sein de mon groupe de travail, nous avons trois postures différentes. Mon premier collègue Patrick Tixier (chef d’agence à Marseille) a dit qu’il ne comprenait rien à ce produit et ne pouvait pas apporter son aide et son analyse.Ma deuxième collègue, chef d’agence à Lyon, Muriel Fermeli Furic, a émis de sérieuses réserves mais a continué à travailler avec le groupe de travail en cherchant des solutions. Moi, j’ai demandé qu’on m’apporte la preuve que la variation du taux de change telle qu’elle était présentée dans le produit n’impactait pas le capital restant dû car j’ai tout de suite compris que c’était ça le danger du produit. J’ai demandé des crash tests comme dans tout lancement de produits. (…)Je résumais les choses ainsi : en empruntant 100 000 euros à une parité de 1,60, si la parité passe à 0,80 (ce qui s’est quasiment produit), le capital restant double. (…)J’ai alerté tout le monde sur ce produit, j’expliquais que c’était un très gros risque d’image pour BNP. À l’époque je pensais même plus à ça qu’au client car BNP répétait que quoi qu’il se passe ils seraient là pour le client. J’ai été convoquée par mon N + 1 et, avec mon N + 2 et mon N + 3 (le DG). Ils m’ont demandé si je croyais au produit, je leur ai dit que non, que je refusais de le vendre et que c’était un risque pour l’image de BNP. Ce à quoi on m’a répondu “est-ce que tu te crois plus intelligente que ceux qui ont conçu ce produit ? ” Je précise que ce produit a été conçu en interne par un membre de la BNP. Toutes les personnes en charge de la conception de ce produit ont été promues ». Helvet Immo Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Elvire Camus La première affaire Volkswagen en cachait d’autres. Depuis le mois de septembre et la révélation du truquage de millions de ses moteurs diesels pour les faire passer pour moins polluants, le groupe automobile allemand est au cœur d’un scandale tentaculaire, qui s’amplifie à mesure que l’enquête progresse.Le volet « oxydes d’azote »De quoi s’agit-il ?Le scandale des moteurs truqués comporte lui-même deux volets. Il a éclaté le 20 septembre 2015, lorsque Volkswagen a admis avoir utilisé un logiciel interdit permettant de fausser les résultats de tests antipollution mesurant les concentrations d’oxydes azote (NOx).Les oxydes d’azote sont des gaz dangereux qui désignent principalement le monoxyde d’azote (NO) et le dioxyde d’azote (NO2). Ce dernier est un gaz irritant pour les bronches et participe aux phénomènes des pluies acides ainsi qu’à l’atteinte de la couche d’ozone stratosphérique et à l’effet de serre.Volkswagen a avoué avoir triché à la suite de tests réalisés sur certaines voitures diesel par l’International Council for Clean Transportation (ICCT), une organisation non gouvernementale spécialisée dans les transports propres. L’ICCT décide alors d’alerter l’agence de l’environnement américaine (EPA) qui procède à ses propres tests avant d’envoyer une lettre de grief au constructeur allemand.Lire nos explications :Scandale Volkswagen : comment un logiciel a-t-il pu tromper les tests antipollution ?Le 2 novembre, le groupe allemand s’enfonce un peu plus dans la crise. L’EPA, encore elle, affirme qu’aux Etats-Unis, le constructeur a également fraudé pour des moteurs puissants. Seules de plus petites motorisations étaient jusqu’ici en cause. Volkswagen a démenti cette seconde vague d’accusations.Quels véhicules sont concernés ?Pour les véhicules moyenne gamme : dans un premier temps, seuls des moteurs diesel de type EA 189, montés sur des véhicules de motorisation 2 litres, 1,6 litre et 1,2 litre équipant des voitures de moyenne gamme étaient concernés. Sur les douze marques du groupe, cinq sont concernées : Volkswagen, Audi, Seat, Skoda ainsi que les utilitaires VW. Le groupe a admis avoir trafiqué 11 millions de voitures à travers le monde, dont 946 092 en France.Pour les véhicules haut de gamme : la seconde accusation de l’EPA porte sur les moteurs diesels 3 litres de Volkswagen. Au moins 10 000 voitures, des Volkswagen Touareg, des Porsche Cayenne, différents modèles d’Audi Quattro ainsi que des Audi Q5, seraient concernées sur le marché américain. On ne connaît pas encore le détail des véhicules incriminés au mois de novembre par l’EPA.Où en sont les procédures ?Pour les véhicules moyenne gamme : en plus de l’enquête interne menée par Volkswagen, une série de tests ont été réclamés au niveau européen, notamment par les gouvernements français et allemand. Aux Etats-Unis, une enquête pénale a été ouverte, en parallèle de l’enquête de l’EPA.Selon le nouveau patron de Volkswagen, Matthias Müller, la procédure de rappel des véhicules incriminés devrait commencer en janvier pour s’étaler jusqu’à la fin de 2016. Les propriétaires de ces voitures doivent être contactés directement par leur concessionnaire qui leur indiquera la marche à suivre.Pour les véhicules haut de gamme : Volkswagen et sa filiale Audi ont annoncé la suspension de la vente de certains modèles diesels neufs et d’occasion aux Etats-Unis.Le volet « CO2 »De quoi s’agit-il ?Cinq semaines après les révélations sur le truquage des niveaux d’émission d’oxydes d’azote (NO2), Volkswagen a fait état, mardi 3 novembre, « d’irrégularités » sur les émissions de dioxyde de carbone (CO2). Concrètement, les émissions de CO2 de ces véhicules seraient plus élevées que ce que le constructeur affirmait.Lire aussi :Diesel, essence et freins : Volkswagen affaibli sur tous les frontsA titre d’exemple, selon le quotidien allemand FAZ qui a consulté des documents internes de Volkswagen, la Golf BlueMotion de VW émet plus de 100 grammes de CO2 par kilomètre, au lieu des 90 affichés dans ses spécifications techniques. Le plafond imposé par les normes européennes est actuellement de 130 g/km.Ces « irrégularités » — qui n’impliqueraient pas cette fois le recours à un logiciel — ont été découvertes au cours de l’enquête interne menée par le groupe suite au scandale des moteurs truqués.Quels véhicules sont concernés ?Il s’agit principalement de voitures à moteur diesel, mais sur les 800 000 véhicules pour l’instant pointés du doigt, 98 000 sont cette fois des voitures à moteur essence, selon le ministre allemand aux transports, Alexander Dobrindt. Quant aux marques concernées il s’agit de Volkswagen, Skoda, Audi et Seat.Selon Volkswagen, les voitures incriminées ne se trouvent ni aux Etats-Unis ni en Chine et ne sont pas les mêmes que les 11 millions du « volet oxydes d’azote ».Où en est l’enquête ?Peu de choses étant pour l’heure connues sur ces nouvelles révélations, il s’agit dans un premier temps de tenter d’y voir plus clair. Le gouvernement allemand et la Commission européenne ont demandé à Volkswagen d’accélérer son enquête interne.Elvire CamusJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.11.2015 à 15h27 • Mis à jour le05.11.2015 à 16h04 | William Audureau Si le jeu vidéo doit être reconnu comme un art, il y a peu de chances que ses partisans mettent Call of Duty en avant. Chaque année depuis 2007 et l’épisode Modern Warfare, qui lui a fait prendre une dimension nouvelle, la poule aux œufs d’or d’Activision véhicule tout ce que le jeu vidéo moderne peut offrir de plus clivant : esthétique militariste, scénarios manichéens, ambiance pompeuse, discours ethnocentrique, prise de risque minimale et production surindustrialisée. Et pourtant.Advanced Warfare, l’épisode sorti fin 2014, s’est écoulé à 900 000 exemplaires en France en moins de deux mois – seul FIFA 15 a fait mieux l’an passé. Au niveau mondial, son éditeur Activision annonçait en mars avoir vendu 175 millions de jeux dans l’histoire de la série, depuis ses débuts en 2003, soit un exemplaire toutes les deux secondes en moyenne. Et à la Paris Games Week, ils étaient encore plusieurs centaines, voire plusieurs milliers chaque jour, à venir faire la queue parfois plus de deux heures pour essayer Black Ops III, qui sort vendredi 6 novembre.La file d'attente pour Call of Duty, c'est pire que Space Mountain #PGW https://t.co/qGB8vHojDI— jib_caillet (@Jean-Baptist Caillet)require(["twitter/widgets"]);« Le plaisir est l’excitation de la nouveauté »Chez les fans de la série d’Activision, une chose frappe : leur fidélité et leur exclusivité à la license. La plupart achètent chaque année le nouvel épisode, voire ne jouent à aucun autre jeu que lui. « Call of Duty, ça reste gravé dans le sang », se justifie Oussama, 18 ans, les yeux plein d’étoiles. Et de se justifier :« Une fois qu’on y a touché une fois, on ne peut pas lâcher. Le mode multijoueur, les combats contre zombies, les nouvelles armes chaque année… C’est le plaisir et l’excitation de la nouveauté. Je ne joue qu’à ça. »Call of Duty, pour de nombreux joueurs, c’est en fait avant tout un contrat. L’assurance de prendre la manette et de pouvoir s’amuser aussitôt. « Il est rapide, prenant et simple à jouer », résume spontanément Guilhem, 14 ans.La série a notamment construit sa longévité sur son mode multijoueur en ligne, qui avec ses arènes diaboliques, ses matchs par équipe nerveux et son impressionnante marge de progression, offre l’équivalent virtuel de parties de paintball. Certes en moins physique, mais en tout aussi intense et social. « L’opus Black Ops II, j’y suis resté deux-trois ans, surtout sur les zombies et le multi, atteste Jonathan, 18 ans. C’est un très bon jeu pour se défouler et communiquer avec ses amis. »« Pas besoin de réfléchir »Dans la foule, essentiellement des jeunes hommes, entre 14 et 22 ans. Le jeu est pourtant déconseillé aux mineurs par l’organisme de classification européen, le PEGI. Mais cela n’alerte pas la maman de Quentin, Véronique, employée dans une jardinerie. « C’est déconseillé aux moins de 18 ans à cause de la violence et de l’image de la guerre que cela véhicule, surtout en ce moment, mais il y a des films pires. Tant qu’on surveille… ». Un peu plus loin, Djibril, 14 ans, en survêtement du Paris-Saint-Germain, ne comprend d’ailleurs pas bien la pertinence de déconseiller Call of Duty à des mineurs. « Ce n’est pas gore comme des jeux de zombie, ce n’est pas traumatisant et ça ne change pas notre manière de penser », assure-t-il. Interrogé sur le contenu idéologique des jeux, développés parfois en proche collaboration avec des sous-traitants de l’armée américaine, il ne bronche pas : « Quand on y joue, on ne pense pas à l’aspect politique. »« Ce n’est pas très recherché, mais ça marche »Sous ses abords immédiats de jeu de boum-boum va-t-en-guerre et américano-centré, Call of Duty jouit surtout de mécanismes ludiques très étudiés. Lointain héritier de classiques des années 1990 comme GoldenEye et du premier Medal of Honor (la série a d’ailleurs été imaginée par les créateurs de ce dernier), il a développé et perfectionné une formule infaillible : des niveaux en couloir avec des objectifs toujours clairement identifiables, une mise en scène à la fois immersive et cinématographique, un système de visée permissif et gratifiant, et des sensations prononcées.Le résultat, c’est un jeu accessible et plaisant même aux joueurs peu intéressés par le genre. « Je ne suis pas plus fan que ça, mais c’est sympa de temps en temps », reconnaît ainsi Alexandre, 21 ans, le regard perdu dans l’écran géant qui diffuse la bande-annonce. « C’est juste pour se défouler, ce n’est pas très recherché, mais ça marche », continue-t-il ainsi sans réaliser qu’avec ses équipes annuelles de près de 400 personnes et l’analyse massive des données de consommation récoltées en ligne, Call of Duty est tout sauf un jeu artisanal.A l’image d’un film hollywoodien, la série n’est jamais aussi efficace que pour paraître moins cérébrale qu’elle ne l’est. Pour Quentin, 18 ans, « c’est un jeu de tir qui s’améliore graphiquement année après année et tout le monde peut y jouer. La marque est connue. Moi il me sert à me détendre, à me relaxer quand j’ai du temps libre, juste pendant 15-30 minutes, sans forcément réfléchir. » Et d’assumer : « J’aime les jeux où je n’ai pas besoin de réfléchir ».Une machine sans visagesRéfléchie, l’organisation industrielle de Call of Duty l’est pourtant. Elle s’organise aujourd’hui en sous-séries, une par studio. La trilogie Modern Warfare (2007, 2009, 2011) et son hors-série Ghosts (2013), par Infinity Ward, a relancé l’intérêt pour la licence en la sortant du contexte de la seconde guerre mondiale, qui était celui des trois premiers opus.La trilogie Black Ops (2010, 2012, 2015), par Treyarch, a introduit une narration plus présente et un ton paranoïaque, ainsi qu’un mode zombie aussi décomplexé que prenant.Et enfin la dernière, Advanced Warfare (débutée en 2014), du nouveau venu le studio Sledgehammer, venu se joindre à la rotation pour permettre aux jeux d’être désormais développés sur trois ans aux lieux de deux.Tous ne sont pas à la même enseigne. Après avoir longtemps été dans l’ombre d’Infinity Ward, Treyarch est désormais le studio en vogue, grâce aux deux premiers Black Ops. « Depuis deux ans, ils nous sortent des jeux nuls avec Ghosts et Advanced Warfare, mais j’ai adoré Black Ops II », explique ainsi Djibril, qui se vante d’avoir joué à tous les épisodes malgré son jeune âge.Un « Black Ops III » très attenduDisponible à la vente vendredi 6 novembre, Black Ops III est très attendu. A la fois par Activision, qui a vu les ventes de sa licence reculer depuis trois ans, et par les joueurs, qui espèrent le renouveau d’une série souvent critiquée pour son inertie. « Black ops 3 a l’air énorme, il est très différent des autres, il y a un niveau de personnalisation inédit, » veut croire Jonathan.Bien sûr, le nouvel épisode aura ses éternels détracteurs. A l’image de Robert, 21 ans, qui rôde autour du stand Activision. « Je déteste Call of Duty, c’est comme tous les jeux de tir, c’est toujours la même chose. De temps en temps ça m’arrive d’essayer avec des amis, mais ce n’est pas mon jeu de choix », assure-t-il, avant de citer Grand Theft Auto, Metal Gear Solid et Bloodborne comme jeux de chevet. Ce qui ne l’empêchait pas de regarder, d’un air curieux, si une place ne se libérait pas sur le stand.Lire aussi :Activision, grand habitué de l’exagérationWilliam AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.11.2015 à 14h41 • Mis à jour le05.11.2015 à 17h48 | Lucie Soullier Abstinence exigée. Si les homosexuels pourront bientôt donner leur sang, il faudra dans un premier temps qu’ils remplissent une exigence de taille : celle de n’avoir eu aucune relation sexuelle depuis douze mois. Une condition dont se sont émues la plupart des associations de défense des droits des homosexuels, qui saluent toutefois l’ouverture de ce droit, présenté par la ministre de la santé, Marisol Touraine, comme « la fin d’un tabou et d’une discrimination ».Lire l'entretien :Marisol Touraine : « Le don du sang sera ouvert aux homosexuels »Aurélien Beaucamp, président de l’association de lutte contre le sida Aides, évoque les exigences sanitaires qui expliquent cette ouverture par étapes.La ministre de la santé a annoncé, mercredi 4 novembre dans le Monde, l’ouverture progressive du don du sang aux homosexuels en France, à partir du printemps 2016. Considérez-vous cette annonce comme une avancée ?Evidemment, c’est une avancée. On sort une catégorie de population d’une exclusion de principe qui pouvait être vécue comme une discrimination. C’est le résultat d’une longue consultation entre le gouvernement, les associations et les scientifiques. Mais notre priorité reste la sécurité des personnes transfusées.Comprenez-vous que les conditions strictes imposées aux homosexuels, notamment l’abstinence de douze mois, font que beaucoup considèrent que la discrimination persiste ?Le don du sang n’est pas un droit, c’est un geste de solidarité qui doit d’abord assurer la sécurité des receveurs. Or, cette avancée par étapes s’explique. Déjà par la prévalence du sida chez les homosexuels qui représentent encore 40 % des nouvelles contaminations chaque année. En outre, on ne dispose pas de données scientifiques suffisantes concernant le don du sang dans cette population.Rappelons que nous avons eu, en France, l’affaire du sang contaminé. Aujourd’hui, la sécurité est renforcée et tout sang recueilli est testé deux fois. Mais le principe de précaution nécessite également cet ajournement à douze mois, qui évoluera en fonction des données recueillies. On préfère sécuriser au maximum pour avancer un peu plus d’ici quelques mois.Mais avec l’exigence d’une abstinence de 12 mois, pas sûr que les scientifiques disposent d’une cohorte suffisante pour établir des conclusions… Pourquoi ne pas se baser sur les comportements à risques plutôt que sur l’orientation sexuelle ?On ne discrimine pas sur les préférences sexuelles, mais sur les pratiques à risques justement. Or celles-ci sont plus importantes dans la population homosexuelle, c’est un fait. C’est le cas également pour les usagers de drogue ou les populations migrantes.Ajoutons que pour le don de plasma, les homosexuels devront respecter une abstinence de quatre mois ou être dans une relation stable depuis autant de temps. Comme les hétérosexuels.Et si un homosexuel se présente, en couple stable depuis dix ans, et veut donner son sang : qu’est-ce qui justifierait un refus ?Là, je n’ai pas la réponse… A part que faire des exceptions dans des catégories de population rend le questionnaire préalable au don plus difficile à mener.Mais je suis étonné que la communauté se bloque tant sur ce point. Il existe des combats plus importants à mener, notamment concernant les personnes porteuses du sida. Car 30 ans après le début de l’épidémie et près de 20 ans après les premiers traitements, elles font toujours face à de nombreuses inégalités dans l’accès à la santé, aux assurances, au travail… Le don du sang, c’est une goutte d’eau dans un océan de discriminations. Alors allez vous faire dépister, et là, on avancera.Lucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.11.2015 à 13h21 • Mis à jour le05.11.2015 à 16h47 Dans son rapport de plus de 200 pages de prévisions économiques, la Commission européenne a estimé qu’« au total trois millions de personnes supplémentaires devraient arriver dans l’Union européenne » de 2015 à 2017.L’afflux de réfugiés en Europe devrait avoir « un impact sur la croissance économique qui serait faible mais positif pour l’Union européenne dans son ensemble », a indiqué jeudi Pierre Moscovici, le commissaire européen aux affaires économiques, lors d’une conférence de presse. Il a estimé que cet impact devrait « augmenter le produit intérieur brut (PIB) de 0,2 à 0,3 % d’ici à 2017 ». Cette évaluation prend en compte les dépenses publiques supplémentaires ainsi que l’apport de main-d’œuvre supplémentaire sur le marché du travail, a précisé M. Moscovici.« Arrivée sans précédent »Cet effet de « l’arrivée sans précédent d’un grand nombre de réfugiés » en Europe sera « plus important pour les pays d’accueil » et « dépend des politiques d’intégration », a-t-il ajouté. Cette évaluation « vient combattre un certain nombre d’idées reçues et conforter la politique du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker » (qui plaide pour la solidarité vis-à-vis des migrants), a poursuivi M. Moscovici.Lire aussi :Migrants : record mensuel de 218 000 arrivées via la Méditerranée en octobreL’ONU a révisé aussi à la hausse jeudi les arrivées de migrants en Europe et prévoit que 600 000 personnes supplémentaires viendront de Turquie en quatre mois, alors qu’environ 750 000 migrants sont déjà entrés en Europe au début de novembre. Le Haut-Commissariat considère maintenant que des pays comme l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, la Bulgarie, l’Italie, le Monténégro, la Roumanie et le Kosovo risquent à leur tour d’être affectés par cette crise migratoire, un mouvement de populations qui ne s’était pas produit en Europe depuis 1945. Au total, 3 440 migrants sont morts ou portés disparus lors de la traversée de la Méditerranée, selon le HCR. Plus de 608 000 sont arrivés en Grèce, et quelque 140 200 en Italie. Raphaëlle Leyris Le prix Médicis a été attribué à Titus n’aimait pas Bérénice, de Nathalie Azoulai (P.O.L). Le Médicis étranger distingue Encore, du turc Hakan Günday (Galaade) et le Médicis essai, Sauve qui peut la vie, de Nicole Lapierre (Seuil).Titus n’aimait pas Bérénice est le sixième livre de Nathalie Azoulai, après cinq textes ancrés dans notre époque au point de prendre l’allure de romans « sociétaux » – qu’ils évoquent la maternité, comme Mère agitée (Seuil, 2002) et Les Filles ont grandi (Flammarion, 2010), ou qu’il y soit question de racisme et d’antisémitisme, comme dans Les Manifestations (Seuil, 2005).Dans ce nouvel ouvrage, en revanche, l’ancienne normalienne et agrégée imagine une femme d’aujourd’hui, quittée par son amant, marié et décidé à rester avec sa femme en dépit de son amour pour sa maîtresse. S’abreuvant aux vers de Racine, elle décide de « quitter son temps, son époque », et de se plonger dans la vie de l’écrivain pour « construire un objet alternatif à son chagrin, sculpter une forme à travers son rideau de larmes » : « Si elle comprend comment ce bourgeois de province a pu écrire des vers aussi poignants sur l’amour des femmes, alors elle comprendra pourquoi Titus l’a quittée », écrit Nathalie Azoulai.« Empoigner le marbre »Ainsi se lance-t-elle dans le récit (romancé) de l’existence de Racine, ses années de formation à Port-Royal, l’enseignement de ses maîtres jansénistes, la découverte de la traduction du latin, où il va progressivement forger sa propre langue si étonnante, jusqu’à finir par donner, au fil de ses douze tragédies, « un idiome à la France ». Elle imagine comment Racine a réussi à devenir « l’endroit où le masculin s’approche au plus près du féminin » en inventant des sortes de séances de confession, sans dimension religieuse, où des femmes racontent au grand homme les effets sur elle du chagrin amoureux…Si la structure à deux niveaux – l’histoire de Bérénice la délaissée d’aujourd’hui, et celle de Racine – ne convainc pas tout à fait, il y a dans Titus n’aimait pas Bérénice quelques pages superbes, des phrases dépouillées et pourtant d’une grande force. Une volonté de fouiller l’histoire et la langue pour réussir à « empoigner le marbre » de la statue du tragédien, et lui donner chair, lui insuffler de la vie.Un roman turc dans la peau d’un « passeur »Distingué par le Médicis étranger, Hakan Günday, né en 1976, est l’auteur de huit romans. Il raconte que l’idée d’Encore (traduit par Jean Descat), paru en Turquie il y a deux ans, lui est venue en lisant dans un journal un article sur l’arrestation d’une bande qui fabriquait des faux gilets de sauvetage ne flottant pas, destinés aux clandestins qui tentent de gagner l’Europe sur des rafiots de fortune depuis la côte turque. Encore est donc un roman qui immerge le lecteur dans le milieu des passeurs et de leur « business », sur les pas de Gazâ qui, à 9 ans, a hérité de l’entreprise de son père « spécialisée » dans le transport de migrants.Lire aussi :Flâneries stambouliotesAvec Nicole Lapierre, plongée intime dans une familleDirectrice de recherche au CNRS, la sociologue et anthropologue Nicole Lapierre « prolonge » ses travaux sur les questions de mémoire et d’identité en se penchant sur sa propre histoire, ce qu’elle s’était toujours refusée à faire, dans un poignant récit littéraire. « Dans ma famille, on se tuait de mère en fille » est la première phrase de ce livre écrit pour évoquer le souvenir de sa grand-mère, de sa sœur et de sa mère, toutes mortes dans des conditions dramatiques : un accident dû à une fuite de gaz pour la première (selon la version autorisée), le choix du suicide pour la deuxième et la troisième. La pudeur et l’optimisme finissent par triompher de cette plongée intime au cœur d’une famille juive déchirée entre « semelles de plomb qui entraînent par le fond » et « ornements de plumes qui frémissent au vent ».Lire aussi :Nicole Lapierre esquive la mortRaphaëlle LeyrisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Rémi Dupré A sept mois de l’Euro 2016, organisé dans l’Hexagone, l’affaire tombe au plus mal pour l’équipe de France. Jeudi 5 novembre, son buteur (27 réalisations en 81 sélections depuis 2007) Karim Benzema a reconnu, lors de sa garde à vue de vingt-quatre heures dans les locaux de la police judiciaire de Versailles (Yvelines), être intervenu dans le chantage à la sextape – vidéo érotique ou pornographique à usage personnel – dont son partenaire tricolore Mathieu Valbuena était victime, à la demande d’un ami d’enfance, proche de l’un de ses frères, qui servait d’intermédiaire à trois maîtres chanteurs. Il a été mis en examen « des chefs de complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un délit puni d’au moins cinq ans d’emprisonnement ».Selon le procureur, « il a été placé sous contrôle judiciaire avec l’interdiction d’entrer en contact de quelque façon que ce soit avec la victime et les autres mis en examen ». « Karim Benzema a déclaré s’être mis d’accord avec l’ami d’enfance sur ce qu’il devait dire pour que son coéquipier négocie exclusivement avec lui, a expliqué une source proche du dossier. L’attaquant de 27 ans, pensionnaire du Real Madrid depuis 2009, a affirmé qu’il avait « voulu rendre service à son ami » sans penser qu’il portait tort à Valbuena. Jeudi, le sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps, n’a convoqué ni le milieu de l’Olympique lyonnais, « pas dans les meilleures conditions psychologiques », ni l’attaquant des « Merengue » pour les matchs amicaux contre les champions du monde allemands, vendredi 13 novembre au Stade de France, et l’Angleterre, quatre jours plus tard dans le temple londonien de Wembley.Lire aussi :Affaire de la « sextape » de Valbuena  : Benzema mis en examenLes enquêteurs se penchent notamment sur une conversation tenue, le 5 octobre à Clairefontaine, lors d’un rassemblement de la sélection française, entre Benzema et Valbuena, portant sur ladite sextape. Le « galactique » aurait ensuite fait un compte rendu de cette discussion à son « ami ». Les déboires du natif de Lyon ont fait la « une » de plusieurs quotidiens sportifs espagnols, comme Marca ou AS, et renforcent l’image sulfureuse d’un joueur pourtant loué pour son professionnalisme et ses performances.Démêlés avec la justiceIl faut dire que l’ancienne pépite de l’Olympique lyonnais (1997-2009) se distingue par ses démêlés avec la justice. Ecarté par Raymond Domenech à la veille du Mondial sud-africain, il est mis en examen, le 20 juillet 2010, pour « sollicitation de prostituée mineure » dans le cadre de l’affaire Zahia. A l’instar de son partenaire Franck Ribéry, il est relaxé le 30 janvier 2014. Au printemps 2013, il est notamment condamné par la justice espagnole à un retrait de permis de huit mois pour avoir roulé à 216 km/h au volant de son bolide (contre les 100 km/h réglementaires sur cette portion de route) et reçoit une amende 18 000 euros.Durant cette période agitée, « Benz » est constamment appelé en équipe de France, tout comme l’ailier du Bayern Munich, et conforte son statut de cadre. Prolifique sous l’ère du sélectionneur Laurent Blanc (2010-2012), qui le qualifie alors de « joueur de classe mondiale », il peine à confirmer cette belle dynamique sous la férule de Didier Deschamps. Muet durant 1 222 minutes entre juin 2012 et octobre 2013, il retrouve finalement le chemin des filets et relègue sur le banc Olivier Giroud, son concurrent à la cime de l’attaque tricolore.Le 15 juin 2014, il inscrit un doublé face au Honduras, lors du baptême du feu victorieux (3-0) des Tricolores au Mondial brésilien. Ce jour-là, élu homme du match, il arrive en conférence de presse en traînant des pieds, peu enclin à s’épancher. « Je ne m’attendais pas à connaître ce genre de débuts », glisse alors le buteur à la barbe drue, connu pour sa méfiance à l’égard des journalistes et son refus d’entrer dans une forme de connivence avec les « suiveurs » de la sélection. Il sort alors d’une saison fastueuse, ponctuée par un titre en Ligue des champions.Après l’élimination (1-0) des Bleus par l’Allemagne, en quarts de finale du Mondial, Benzema se retrouve, malgré lui, au cœur d’une nouvelle affaire. Son agent, Karim Djaziri, qui gère ses intérêts depuis son adolescence, agresse avec l’un de ses amis plusieurs journalistes du quotidien L’Equipe. Habitués des boîtes de nuit de Ribeirao Preto, où les Tricolores avaient établi leur camp de base durant la compétition, Djaziri reproche alors au journal sportif les articles consacrés à son poulain. Auteur de trois buts durant le Mondial, Benzema est alors critiqué pour n’avoir pas su faire la différence face à la Nationalmannschaft.Un lien quasi fraternel avec son agentUn lien quasi fraternel unit le joueur et l’agent, qui entasse sur son bureau les demandes d’entretien et n’hésite pas à jouer les porte-parole. En atteste le refus de l’attaquant de s’en séparer, écartant au passage l’idée de rejoindre l’écurie des tauliers de la profession Jean-Pierre Bernès et Alain Migliaccio, ancien imprésario de Zinédine Zidane. C’est notamment grâce à la bienveillance de l’ex-meneur de jeu des Bleus que Benzema a connu une progression fulgurante au Real Madrid. « Le rôle de “Zizou” est important car il prodigue à Karim des conseils techniques et lui apporte un soutien moral », murmurait au Monde, durant l’Euro 2012, l’entourage du joueur. En juillet 2011, pour éliminer des kilos superflus, le buteur a notamment effectué une cure en Italie au palace Merano, l’établissement qui a vu défiler nombre de stars du show-biz et du foot, dont Zidane à l’automne 2009.Jeudi 5 novembre, Didier Deschamps a invoqué la blessure musculaire de son attaquant, sur le flanc depuis le début d’octobre, pour expliquer sa non-convocation, se refusant d’évoquer « l’affaire pour laquelle Benzema est entre les mains de la justice ». « La garde à vue tombe la veille de l’annonce de la liste, souffle-t-on dans l’entourage de l’équipe de France. Quelle image déplorable ! Je tombe de l’arbre : Valbuena a toujours dit du bien de Karim. Il a toujours dit que les gens avaient, à tort, une mauvaise image de lui. »Alors que Didier Deschamps était parvenu jusqu’à présent à éviter les polémiques et à chasser les démons autour de son groupe, cette affaire donne du grain à moudre à ceux qui fustigent, souvent de manière déformante et excessive, les incartades des Bleus depuis la grève de Knysna, lors du Mondial 2010.Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.11.2015 à 12h20 • Mis à jour le05.11.2015 à 15h41 | Rémi Dupré et Simon Piel Karim Benzema est ressorti libre de ses vingt-quatre heures de garde à vue dans les locaux de la police judiciaire (PJ) de Versailles, jeudi 5 novembre. Mais il a été mis en examen par la juge d’instruction de Versailles, Nathalie Boutard pour le rôle d’intermédiaire qu’il a joué auprès de Mathieu Valbuena dans l’affaire de la « sextape » pour les chefs de « complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs ». En garde à vue, Karim Benzema a reconnu être intervenu dans le chantage mais a assuré avoir fait cela pour rendre service à un ami.Tout commence à l’été 2014 quand une vidéo des ébats de l’attaquant lyonnais atterrit dans des circonstances qui restent à éclaircir dans les mains d’Alex A., une connaissance de Mathieu Valbuena, qui a joué pour lui le rôle d’assistant personnel, comme l’a révélé La Provence, le 20 octobre.Mis au courant de l’existence de cette vidéo, par Alex A., un deuxième homme, Mustapha Z., résidant comme lui dans une commune à l’est de Marseille, aurait ensuite pris contact avec Younes H., un Marseillais résidant à Creil (Oise), proche du joueur, pour lui demander d’engager des négociations avec lui. De l’argent contre la garantie que la vidéo ne sera jamais rendue publique et une manière pour les véritables maîtres-chanteurs de ne pas apparaître.Mais Mathieu Valbuena refuse de donner suite et décide de porter plainte en juin. Les enquêteurs de la PJ de Versailles prennent ensuite contact avec les hommes qui tentent de rançonner le footballeur. Un enquêteur de la PJ de Versailles se fait alors passer pour un proche du joueur et engage la discussion. Six conversations téléphoniques, enregistrées par la police, ont lieu entre juin et octobre.Plusieurs personnes sont placées sur écouteA mesure que les enquêteurs remontent vers les commanditaires, plusieurs personnes sont placées sur écoute. Le 4 septembre, Mathieu Valbuena marque un but contre le Portugal avec le maillot de l’équipe de France. Les maîtres-chanteurs jubilent car, pensent-ils, la vidéo dont ils assurent être en possession prend encore un peu plus de valeur.Lors des conversations avec le vrai-faux négociateur, ils assurent que si l’argent n’est pas versé, la vidéo sera rendue publique avant l’Euro qui doit s’ouvrir en juin 2016. Contrairement à ce qui a été dit, aucun montant n’a été évoqué, à un détail près. Au bout du fil, l’interlocuteur des policiers assure qu’ils ont pris 100 000 euros à Djibril Cissé lors d’une affaire similaire qui remonte à 2008. Et ajoutent qu’ils veulent plus, compte tenu de la vidéo et du statut du joueur. Mais la négociation tourne en rond.Alex A. et Mustapha Z. changent de stratégie et font appel à un nouvel intermédiaire : Karim Z., un ami d’enfance de Karim Benzema qui pourra, imaginent-ils, demander au joueur du Real Madrid de convaincre Mathieu Valbuena de payer. Karim Z. est connu des services de police pour des faits de vol à main armée et de trafic de stupéfiants. Comme l’a révélé Le Parisien, une conversation entre Karim Benzema et Mathieu Valbuena a bien lieu le 5 octobre à Clairefontaine (Yvelines) à ce sujet.La teneur de cette conversation, si elle est connue un jour, pèsera lourd sur l’issue judiciaire qui sera réservée à Karim Benzema. A-t-il simplement informé son collègue des Bleus des intentions des détenteurs de la vidéo ou s’est-il montré pressant pour que celui-ci accède à leur requête ? Selon nos informations, dans la foulée, sur une ligne écoutée par les enquêteurs, Karim Benzema a rendu compte de cet échange à son ami Karim Z.InterpellationsLa farce prend finalement fin début octobre. Alex A., Mustapha Z., et Younes H. sont interpellés, placés en garde à vue, puis mis en examen pour « chantage » et « associations de malfaiteurs ». Karim Z. a quant à lui été interpellé par la PJ de Lyon, lundi 2 novembre, et devrait être déféré devant la juge d’instruction versaillaise en vue d’une mise en examen ce jeudi.Contacté, l’avocat de Karim Benzema, Sylvain Cormier, assure que son client « n’a pas participé à une opération de chantage » et rappelle que « c’est lui qui a souhaité être entendu par les enquêteurs ». Il déplore par ailleurs « l’emballement médiatique terrible et des commentaires totalement précipités sur la carrière de Benzema alors qu’il est présumé innocent ».Benzema et Valbuena non convoqués contre l’Allemagne et l’AngleterreLe jour de la mise en examen de Benzema coïncide avec l’annonce, jeudi, par le sélectionneur de l’équipe de France, Didier Deschamps, de la liste des 23 joueurs retenus pour affronter l’Allemagne à Paris, puis l’Angleterre à Londres mi-novembre. Sans grande surprise, Karim Benzema, blessé à la cuisse depuis la semaine dernière, n’a pas été retenu. Le sélectionneur s’est refusé à commenter l’affaire judiciaire concernant le joueur de Madrid : « Je n’ai pas de connaissance du dossier. Je laisse travailler la justice. »Didier Deschamps a également fait le choix de ne pas retenir Mathieu Valbuena dans la liste des 23 :« Mathieu est moins performant avec Lyon, mais vous comprendrez surtout qu’il n’est pas dans les meilleures conditions psychologiques concernant cette affaire. Je le laisse souffler. »Le contrôle judiciaire décidé par la juge d’instruction de Versailles hypothèque l’avenir sportif de Benzema. Il a en effet pour interdiction d’entrer en contact de quelque façon que ce soit avec les autres mis en examen ainsi qu’avec Mathieu Valbuena.Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterRémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Piquard Attentats à Paris : "François Hollande craint... par rtl-frCela s’appelle éteindre un début d’incendie. Mardi 17 novembre, RTL a publié un communiqué pour soutenir son chroniqueur Eric Zemmour, pris à partie sur les réseaux sociaux. Le polémiste avait affirmé le matin même sur l’antenne de la radio qu’« au lieu de bombarder Raqqa [en Syrie], la France devrait bombarder Molenbeek ». Une référence au quartier de Bruxelles réputé pour la présence d’islamistes et actuellement ciblé par les enquêteurs après les attentats du 13 novembre à Paris.« Face aux réactions et à l’incompréhension suscités par la chronique d’Eric Zemmour diffusée ce 17 novembre dans la matinale, RTL tient à indiquer que les propos du chroniqueur étaient évidemment à prendre au second degré et aucunement au premier degré ».« L’objet de la chronique d’Eric Zemmour était de montrer que les bombardements français en Syrie ne servaient à rien tant que les frontières intra-européennes ne seraient pas rétablies, a ajouté RTL. Comment peut-on imaginer qu’Eric Zemmour ait sérieusement appelé à bombarder cette commune bruxelloise ? »Lire aussi :Molenbeek, la plaque tournante belge du terrorisme islamisteLe précédent i-TéléPar ce communiqué, la radio réitère son soutien au journaliste devenu essayiste militant, comme elle l’avait fait lors de polémiques précédentes. Elle avait expliqué à différentes reprises qu’il ne convient pas de faire taire une voix qui représente une partie des Français. La société des journalistes de RTL s’était pourtant désolidarisée de M. Zemmour le 17 décembre, après des propos ambigus sur les musulmans au Corriere della sera : « Ses prises de position, récurrentes à l’antenne et hors antenne, ternissent les valeurs de vivre-ensemble qui ont toujours été défendues par RTL », avait écrit la SDJ.A la même époque, la directrice de la rédaction d’i-Télé, Céline Pigalle, avait mis fin à l’émission de débat de M. Zemmour avec Nicolas Domenach. Celle-ci a depuis été limogée de la chaîne d’information en continu par Vincent Bolloré, le nouvel homme fort de Vivendi. Outre ses livres et sa chronique deux fois par semaine sur RTL, M. Zemmour a encore un rendez-vous hebdomadaire sur Paris Première (groupe M6) : avec Eric Naulleau, son ancien complice d’« On n’est pas couché », l’émission de Laurent Ruquier, qui a depuis regretté avoir fait décoller la carrière de M. Zemmour.Lire aussi :i-Télé met fin à sa collaboration avec Eric ZemmourAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Le Français Pierre Moscovici, ex-ministre des finances du gouvernement Ayrault, aujourd’hui commissaire européen en charge de l’économie, explique au Monde que l’Union européenne (UE), dans son ensemble, est solidaire de la France, et est résolue à l’aider.Le président Hollande a dit lors du Congrès que la France est en guerre. N’est-ce pas exagéré ? Qu’en pensent nos partenaires européens ? L’expression du président de la République devant le Congrès français était à la hauteur de l’émotion ressentie par l’ensemble de nos concitoyens. Et malgré quelques réserves qui se sont exprimées, on a senti une forme d’union nationale naître autour du chef de l’Etat, comme c’est normal dans ces moments tragiques, ce qui n’entrave en rien la perspective de futurs débats électoraux nationaux. Je n’ai pas à commenter ses propos, ils correspondent à ce que ressentent, à ce que vivent les Français, tout simplement.Je peux ajouter que la France n’est pas seule. L’Union européenne est à ses côtés, à la fois sur ses demandes de solidarité sur le plan sécuritaire et militaire, sur le plan politique également et sur celui de l’appréciation de l’impact des mesures à prendre en matière de finances publiques. Au G20 d’Antalya (Turquie), des déclarations très fortes ont aussi été faites dans la lutte contre le terrorisme, en particulier au sujet de son financement. Ses racines doivent être combattues avec beaucoup de force.Pensez-vous que la Commission, garante du respect du pacte de stabilité et de croissance, pourrait prendre en considération les dépenses militaires et de sécurité françaises ?Il est parfaitement compréhensible que la priorité des priorités pour la France comme pour l’Europe d’ailleurs, soit la protection et la sécurité des citoyens. Le président de la République a parlé d’un pacte de sécurité, ce pacte doit être pris en compte par les Européens, l’attitude de la Commission sera compréhensive. Il faudra certes apprécier l’impact des mesures annoncées lundi sur les finances publiques de la France, mais nous le ferons de manière constructive.Lire aussi :Postes supplémentaires de policiers et de gendarmes : le détails des annonces de HollandeCe mardi, j’ai formulé l’opinion de la Commission sur l’avant-projet de budget français pour 2016, qui est globalement en conformité avec les règles du pacte de stabilité et de croissance. Bien évidemment, cette opinion ne prend pas en compte les mesures à venir. Nous réévaluerons les possibles incidences budgétaires en temps voulu. Il est trop tôt pour spéculer maintenant sur la façon dont cela va se répercuter sur la trajectoire budgétaire de la France. Mais je n’ai pas de raison de penser que celle-ci soit spectaculairement modifiée.Et les règles du pacte de stabilité n’empêchent pas les gouvernements de décider de leurs priorités. Je ne vois pas d’opposition entre les enjeux de sécurité et la garantie de finances publiques saines. Les règles du pacte de stabilité ne doivent pas être vues comme rigides et stupides. Elles sont intelligentes et flexibles. Le pacte de sécurité voulu par François Hollande n’est à mes yeux pas incompatible avec le pacte de stabilité et de croissance.Suite aux attentats de janvier, le gouvernement français était arrivé à Bruxelles avec des demandes précises : contrôle systématique aux frontières extérieures de l’UE pour les ressortissants européens revenant de Syrie, l’établissement rapide d’un PNR (données passager des compagnies aériennes). Rien de tout cela n’a été adopté : la machine européenne n’est-elle pas trop lente ?Il faut tirer des leçons de tout cela sur le fonctionnement de la prise de décision en Europe. J’ai été pendant plus de 20 ans un responsable politique français, je connais bien le fonctionnement de l’ensemble des institutions ici – le Conseil, le Parlement européen et le Berlaymont [où se trouve le siège de la commission]. Je pense que la remise en cause doit être valable pour tous. C’est à la Commission de faire des propositions. Qu’il s’agisse des problèmes de sécurité, de la question des réfugiés, il y a eu ici, à la Commission, des réponses fortes. Il importe aussi que les Etats membres s’en saisissent. Ce n’est pas le moment de se renvoyer la balle des causes ou des responsabilités, de pointer les insuffisances de l’Europe. Nous devons tous être côte à côte, prendre des décisions plus rapides, plus fortes.La crise économique, qui n’est pas entièrement derrière nous, en tout cas qui continue à marquer nos sociétés par la faible croissance et le chômage, laisse petit à petit place à une reprise dont je souhaiterais qu’elle soit plus forte. Nous avons à faire face maintenant à d’autres défis, sans précédent, qui menacent notre vivre ensemble, remettent en cause l’identité européenne. La crise écologique, que la conférence des Nations unies pour le climat (COP21) va affronter, avec succès, je le crois ; Il est important qu’elle se tienne, à Paris. Mais aussi la crise des réfugiés et du terrorisme. Sur tous ces sujets-là nous avons besoin de plus d’Europe, de plus d’actions communes.Ne craignez-vous pas que le débat sur les migrants se durcisse encore ?lI ne faut pas tout confondre comme l’ont dit beaucoup de leaders au G20, dont le président américain, M. Obama, et la chancelière allemande, Mme Merkel. Les réfugiés sont les premières victimes du terrorisme, des victimes indirectes qui fuient les exactions de ceux qui viennent frapper nos territoires, comme l’a dit Jean-Claude Juncker, le président de la Commission. Il faut éviter les amalgames qui vont nourrir les populismes et le repli sur soi, sources du déclin de nos différents pays.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Jacqué Des bouchons en forte augmentation et une baisse de fréquentation des transports en commun ? En Ile-de-France, c’est peut-être l’une des premières conséquences visibles des attentats qui ont secoué la capitale vendredi 13 novembre. Mardi au matin, le site Sytadin, qui dépend de la direction des routes d’Ile-de-France, a enregistré un pic de bouchons de 530 km dans la région, contre quelque 370 km habituellement.A 16 heures, mardi, ni la RATP ni la SNCF n’étaient encore en mesure de confirmer une baisse de fréquentation dans les métros et les RER. « Nous n’avons aucune alerte particulière à ce sujet », indique-t-on à la RATP. « De ce qui remonte du terrain, nous vivons un mardi relativement normal », juge-t-on à la SNCF.Pour lutter contre une éventuelle psychose et éviter que les usagers se détournent des transports en commun, les pouvoirs publics ont annoncé ce même jour un renforcement des dispositifs de sécurité sur le terrain. Au menu, plus de policiers, de militaires et d’agents de sécurité afin de les rendre encore plus visibles. Et rassurer.« Nous leur avons demandé une accélération des recrutements »Dès samedi, les effectifs des agents en tenue dans les transports en commun de la RATP et de la SNCF et dans les gares, sont passés « de 300 à 600 », a ainsi souligné mardi Jean-Paul Huchon, le président de la région Ile-de-France et du Syndicat des transports d’île de France (STIF).Désormais, selon Jean-Paul Huchon, la sécurité dans les transports en commun franciliens « est au niveau humain maximum », avec environ un millier d’agents de sécurité et des forces de l’ordre en permanence sur le terrain.Un millier de militaires supplémentaires ont été mobilisés en Ile-de-France. Cela porte à 4 000 leur nombre dans les réseaux et les gares où convergent bus, métros et RER à Paris et en proche banlieue. À ces personnels s’ajoutent les 1 200 agents de la Surveillance générale de la SNCF (SUGE) et les 1 100 personnels du Groupe de protection et de sécurisation des réseaux (GPSR).« Il faut que la préfecture de police autorise les nouvelles recrues à porter une arme »Dans le cadre des tout nouveaux contrats pluriannuels entre le Stif et les deux opérateurs SNCF et RATP, un renforcement de la présence humaine avait été prévu. « Nous leur avons demandé une accélération des recrutements », a dit M. Huchon.À la SNCF, Guillaume Pepy, son président, a assuré que les embauches allaient être « anticipées » pour être faites « d’ici fin 2015 ». Avec le temps de formation incompressible de « cinq à six mois », ces renforts seront opérationnels d’ici à l’été 2016. « Par ailleurs, il faut que la préfecture de police autorise les nouvelles recrues à porter une arme », précise-t-on à la RATP, ce qui peut rallonger le temps d’arriver de nouveaux personnels.En attendant, Elisabeth Borne, la PDG de la RATP, a demandé « aux équipes de différer des formations et des repos » afin de pouvoir déployer « 400 agents du GPSR de manière permanente » sur le terrain avec des « consignes de visibilité maximum pour rassurer les voyageurs ».Lire aussi :Après les attentats, la sécurité à tout prix ?« Tester un contrôle à l’entrée des gares »Parallèlement, Ségolène Royal, la ministre du développement durable, la tutelle de la SNCF, s’est déclarée favorable, mardi sur iTélé, à l’introduction de portiques de sécurité dans les gares pour contrôler l’accès aux trains, aujourd’hui réservés aux liaisons internationales. Elle a indiqué avoir demandé à la SNCF « d’examiner cette action à mettre rapidement en place, qu’il y ait le même type de contrôles que pour l’accès aux avions ». Valérie Pécresse, candidate Les Républicains aux régionales, a également proposé la mise en place de portiques. Jean-Paul Huchon a affirmé, de son côté, que de tels portiques « contreviendraient aux impératifs de sécurité parce qu’elle freinerait la circulation des voyageurs ». L’actuel président de la région a précisé « en avoir parlé avec le préfet de police ».La SNCF assure également étudier des systèmes de portiques, notamment pour les grandes lignes. « Nous allons lancer un test de faisabilité début 2016 dans une grande gare parisienne, que l’on a pas encore choisie. L’idée serait de tester un contrôle à l’entrée des gares », a expliqué un porte-parole du groupe public.« Palpations de sécurité »Après l’attaque avortée fin août dans le Thalys sur la ligne reliant Amsterdam à Paris, la SNCF a créé un groupe de travail afin d’évaluer l’efficacité des portiques de sécurité dans les gares françaises. Ses conclusions sont attendues d’ici quatre à six semaines.Cette option, si elle est retenue, risque d’être très dommageable pour la SNCF. Pour deux raisons essentielles. D’abord le coût, en sachant que les gares, largement ouvertes, n’étaient pas pensées pour la mise en place d’une telle mesure. L’installation de portiques pourrait par ailleurs réduire l’attractivité de ce mode de transport. S’il faut venir une heure avant le départ d’un train, contre quelques minutes aujourd’hui, des contrôles très lourds pourraient rendre les autres modes de transports, notamment routiers, bien plus compétitifs.Une chose est cependant sûre. L’examen à l’Assemblée nationale d’une proposition de loi sur la fraude et la sécurité dans les transports va être reporté, sur demande du président du groupe PS Bruno Le Roux, qui a souhaité mardi que la mesure soit reprise dans un projet de loi « global ».Cette proposition de loi visait notamment à autoriser les agents de la SUGE et du GPRS « à procéder à des palpations de sécurité » et à la fouille des bagages, avec l’accord des passagers, ou à autoriser les policiers, sous certaines conditions, à procéder « à l’inspection visuelle des bagages à main et à leur fouille » en vue de « prévenir une atteinte grave à la sécurité des personnes et des biens ».Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Alors que pour François Hollande, la réponse de la France aux attentats consiste à mener une « guerre » contre l’Etat islamique, Angela Merkel a une tout autre réponse : certes, l’Allemagne va « tout faire pour mener ensemble la lutte contre les terroristes » mais, a-t-elle ajouté, samedi matin, en tant que « citoyens », nous avons une « réponse claire » : « Nous vivons de la compassion, de l’amour du prochain, de la joie de faire partie d’une communauté. » Difficile de trouver deux registres lexicaux plus différents.Depuis dimanche, les dirigeants allemands évitent soigneusement d’employer le terme de « guerre ». A l’exception du président de la République, Joachim Gauck, qui a évoqué « les victimes d’une nouvelle sorte de guerre », les dirigeants allemands font le grand écart entre soutenir la France et ne pas se déclarer en guerre.L’expression est d’autant plus taboue en Allemagne qu’elle a des conséquences juridiques importantes, puisque le commandement des armées passe, en cas de conflit armé, du ministre de la défense à la chancellerie.Quant à l’expression « guerre totale » employée par Nicolas Sarkozy, elle renvoie pour tout Allemand à la formule datant de 1943, de Joseph Goebbels, ministre de la propagande d’Adolf Hitler, et n’est même pas concevable dans un cadre démocratique.Lire aussi :Après les attentats, Paris sollicite l’assistance de ses voisinsHostilité de l’opinionDe plus, jusqu’ici, Angela Merkel s’est montrée très réservée sur les engagements extérieurs de la Bundeswehr. Contrairement au président de la République, au ministre des affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier (SPD), et à la ministre de la défense, Ursula von der Leyen (CDU), la chancelière n’a pas pris part au débat, début 2014, sur le supposé grand retour de l’Allemagne sur la scène internationale. Ou, si retour il y a, il ne faut surtout pas penser qu’il va essentiellement concerner un rôle accru de la Bundeswehr à l’étranger.Deux arguments expliquent la réserve de la chancelière : l’hostilité de l’opinion allemande face à ce type d’intervention, et surtout la conviction qu’aucune intervention militaire ne résout à elle seule un conflit. Les situations de la Libye et de l’Afghanistan le prouvent. C’est la position actuelle de l’Allemagne sur la Syrie : ce conflit nécessite l’engagement de toutes les parties – Bachar Al-Assad fait donc, comme Moscou, partie de la solution – et il ne pourra pas être résolu par le seul recours à la force.Eviter de trop s’engagerCe mardi, à Bruxelles, lors du conseil européen de la défense, il était frappant de voir comment Ursula von der Leyen était physiquement proche de son collègue français Jean-Yves Le Drian – impossible de ne pas penser à la photo montrant Angela Merkel s’appuyant sur l’épaule de François Hollande après les attaques de janvier – tout en évitant de trop s’engager aux côtés de la France.L’Allemagne propose à ce stade de ne renforcer sa présence qu’au Mali, où elle compte 200 instructeurs, mais seulement neuf soldats dans le cadre d’une mission de l’ONU (Minusma) exposée à un certain danger.Si nul ne croit, en Allemagne, que la France peut vaincre seule l’Etat islamique, une partie de la presse juge cependant que le gouvernement allemand pourrait l’aider davantage qu’il s’apprête à le faire. « L’EI doit aussi être combattu militairement », affirme ainsi le quotidien Süddeutsche Zeitung ce mardi.Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.11.2015 à 16h00 • Mis à jour le17.11.2015 à 17h04 | Philippe Ridet (Rome, correspondant) L’Italie a-t-elle perdu l’occasion de mettre, du moins temporairement, hors d’état de nuire l’imam fondamentaliste franco-syrien de Molenbeek (Belgique), Bassam Ayachi, soupçonné d’avoir endoctriné certains des tueurs du 13 novembre à Paris et leurs complices ? C’est ce que révèle le quotidien La Repubblica dans son édition du 17 novembre.L’homme, âgé alors de 62 ans et possédant la double nationalité française et syrienne, a été arrêté le 11 novembre 2008 à Bari, alors qu’il se trouvait à bord d’un camping-car en compagnie du Franco-algérien Raphaël Gendron, de trois Syriens et d’un Palestinien.Dans leur véhicule, les carabiniers retrouvent des textes se référant à Al-Qaïda ainsi que du matériel de propagande islamiste. M. Ayachi et M. Gendron sont accusés d’avoir mis sur pied une filière d’immigration clandestine et emprisonnés.Lire aussi :Molenbeek, la plaque tournante belge du terrorisme islamisteProjets d’attentatsLes carabiniers concentrent leur attention sur l’imam. Selon les bases de données, il serait le responsable d’un centre islamique, rue Manchester, à Molenbeek.Etabli au début des années 1990 dans ce quartier de Bruxelles, où vit une forte communauté musulmane, il y était connu pour ses prises de position radicales et était l’inspirateur du Centre islamique belge (CIB), soupçonné par les autorités belges d’avoir cherché à embrigader de jeunes musulmans.Oncle d’un Tunisien décédé dans un attentat-suicide, il avait été arrêté à Bruxelles, en 1997, pour trafic de faux papiers afin de soutenir des combattants en Bosnie.Grâce à des micro-espions cachés dans la prison de Bari, les enquêteurs découvrent également par la suite que M. Gendron et M. Ayachi évoquent des projets d’attentats en Italie, en Angleterre et à l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle. Leur inculpation s’alourdit alors d’une incrimination pour « participation à une entreprise terroriste ».Pas de preuvesLe 4 juin 2011, la cour d’assises de Bari condamne les deux hommes à huit ans de prison. Mais, un an plus tard, ils sont libres. La cour d’appel les relaxe au motif qu’il n’existait pas de preuves d’un projet d’attentat sur le territoire italien. La Cour de cassation annule ce verdict et le procès revient en appel. M. Ayachi et M. Gendron sont de nouveau relaxés en avril 2012. Mais ils sont déjà loin.Raphaël Gendron est mort en Syrie dans les rangs de l’Etat islamique en avril 2013. Bassam Ayachi a pris lui aussi la route de la Syrie, avant de revenir en Belgique un an après, et de repartir de nouveau rejoindre les soldats du Djihad malgré son âge. Il a perdu un bras dans un attentat en février 2015.Lire aussi :La Belgique au cœur des réseaux djihadistesPhilippe Ridet (Rome, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.11.2015 à 12h56 • Mis à jour le17.11.2015 à 13h03 | Nathalie Guibert et Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) L’intention du président François Hollande d’invoquer l’article 42.7 du Traité de Lisbonne sur la solidarité européenne en cas d’agression d’un de ses membres a pris de court les institutions bruxelloises, lundi 16 novembre. A Paris, on assure que les grands responsables européens ont été prévenus. Mais l’étonnement a été grand parmi les sources parlementaires dans les commissions de la défense et même au ministère, pas préparés à cette initiative présidentielle. « C’est une grande surprise, admettait l’une d’elles, plus personne ne fait référence depuis longtemps au Traité de Lisbonne. »Le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian devait formellement demander mardi un soutien à ses pairs, lors d’un conseil européen des ministres de la défense, en évoquant cet article, pensé après les attentats de Madrid en 2004, qui énonce que les pays de l’Union européenne s’engagent à apporter de l’aide à celui des leurs qui fait l’objet d’une attaque : « Au cas où un Etat membre serait l’objet d’une agression armée sur son territoire, les autres Etats membres lui doivent aide et assistance par tous les moyens en leur pouvoir, conformément à l’article 51 de la charte des Nations unies. Cela n’affecte pas le caractère spécifique de la politique de sécurité et de défense de certains Etats membres », dit le texte. L’article précise cependant que c’est l’OTAN, l’alliance militaire, qui « reste le fondement de la défense collective et l’instance de sa mise en œuvre » pour les Européens.« De l’aide concrète au-delà des belles déclarations »Federica Mogherini, la chef de la diplomatie européenne, a annoncé en amont de ce conseil mardi que « l’UE par la voix de tous les Etats membres, a exprimé unanimement son plus fort soutien et sa disposition à apporter l’assistance requise ». Cette aide ne nécessite pas de décision formelle de l’UE et devrait être négociée au cas-par-cas de façon bilatérale entre Paris et les autres Etats-membres. « L’ennemi n’est pas un ennemi de la France, c’est un ennemi de l’Europe », a déclaré le président Hollande devant le Congrès. Jean-Yves Le Drian a lui salué « un acte politique de grande ampleur ». Plusieurs pays à l’image de l’Allemagne et du Royaume-Uni restent toutefois prudents sur l’emploi du mot guerre. « Merkel ne veut pas devenir chancelière de guerre », assure le Spiegel.Les autorités françaises ont agi avec rapidité « pour bien marquer la nature de ce qui s’est déroulé », souligne un diplomate à Bruxelles. L’invocation du 42.7 est à la fois un symbole, une sorte de geste solennel, et la réitération d’une demande d’assistance qui pourrait prendre différentes formes : assistance logistique, aide dans le domaine du renseignement, ou soutien à des opérations militaires que la France regrette de ne pas avoir obtenu de façon plus franche de ses partenaires depuis ses interventions en Libye en 2011, au Mali en 2013, en Irak en 2014. Paris réclame « de l’aide concrète au-delà des belles déclarations » sur le front anti-Daech et sur les théâtres africains pour soulager l’armée française. Les demandes portent sur des avions ravitailleurs et de transport.« L’ennemi n’est pas un ennemi de la France, c’est un ennemi de l’Europe », a déclaré François HollandeLe président n’a pas évoqué une autre clause de solidarité européenne, l’article 222 du Traité, prévoyant que l’Union « mobilise tous les instruments, y compris militaires, mis à sa disposition » pour protéger les institutions et les populations. L’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord n’était pas non plus sur la table. Il énonce que si un pays de l’OTAN est victime d’une attaque, chaque pays membre « considérera cet acte de violence comme une attaque armée contre l’ensemble des membres et prendra les mesures nécessaires ».Washington l’a invoqué après les attentats du 11-Septembre pour intervenir en Afghanistan. M. Hollande n’a pas abordé cette option avec son homologue américain Obama qui assure le leadership de l’action militaire internationale en Irak et en Syrie. « Nous n’en avons pas besoin », explique un officiel dans l’entourage de M. le Drian. Le faire aurait un double inconvénient : multiplier les coalitions, et, surtout, empêcher toute action conjointe contre l’Etat islamique avec Vladimir Poutine, qui, dans ses discours, assure que l’OTAN est la menace principale pour la Russie.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteNathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Les Décodeurs Signe, sans doute, de l’inquiétude de l’opinion, les rumeurs ne cessent pas, quatre jours après les sanglants attentats de Paris et de Saint-Denis. On en compte dans nombre de villes françaises. En voici trois, qui fonctionnent sur le même système : des menaces d’attentat dans des lieux connus, émanant de sources indirectes et très floues, donc sujettes à caution.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : 7 conseils pour déjouer les rumeurs1. Toulouse : « Le collègue qui a eu un appel d’un ami qui bosse à la DGSI »Depuis lundi, un canular circule par SMS à Toulouse, évoquant des attentats imminents dans des lieux connus de tous les habitants : le métro, l’aéroport, la Fnac, les hypermarchés Carrefour ou Leclerc…Une internaute nous l’a transmis mardi matin : Il s’agit évidemment d’une rumeur sans fondement. Il y a bien eu des perquisitions à Toulouse, dans le quartier du Mirail, dans la nuit de dimanche à lundi. Elles auraient occasionné la saisie d’une arme, de cannabis et de fausse monnaie, selon la presse. Mais la DGSI n’a pas participé à ces perquisitions, qui n’ont pas du tout débouché sur la saisie de plans du métro toulousain. Bref, le contenu du SMS est inventé de toutes pièces, comme l’ont confirmé la mairie de Toulouse et la préfecture de Midi-Pyrénées.(function(d, s, id) { var js, fjs = d.getElementsByTagName(s)[0]; if (d.getElementById(id)) return; js = d.createElement(s); js.id = id; js.src = "//connect.facebook.net/fr_FR/sdk.js#xfbml=1&version=v2.3"; fjs.parentNode.insertBefore(js, fjs);}(document, 'script', 'facebook-jssdk'));Vous êtes très nombreux depuis hier soir à nous signaler de faux messages qui circulent sur Facebook, Twitter, WhatsApp...Posté par Ville de Toulouse sur mardi 17 novembre 20152. Lyon : « Info d’une personne qui travaille à la BAC »Des internautes nous ont signalé un autre cas, cette fois à Lyon. Même genre de SMS alarmiste, évidemment faux là encore : aucune bombe n’a été désamorcée à la Part-Dieu. 3. Toulon : « Source du commissariat »Autre signalement d’internaute, autre canular, cette fois à Toulon, avec une référence locale au porte-avions Charles de Gaulle, qui y mouille. Ici, on n’a même plus de menace précise, un simple commentaire « visés par des actes terroristes ». Mais l’information fait écho à une actualité récente, réelle cette fois : un projet d’attentat déjoué à Toulon, annoncé mardi 10 novembre.Les DécodeursJournaliste au Monde Laure Stephan (Beyrouth, correspondance) Pour le ministre de l’intérieur libanais, Nohad Machnouk, le double attentat-suicide revendiqué par l’organisation Etat islamique (EI), qui a tué 44 personnes, jeudi 12 novembre, dans un quartier populaire de la Dahyé, la banlieue sud de Beyrouth, appartient à un « complot machiavélique pour mettre à feu et à sang le Liban ». Alors que le choc suscité par cette attaque terroriste reste vif, les services de sécurité ont arrêté onze hommes, syriens et libanais, en lien avec les attentats de Bourj El-Barajneh. Dans ce faubourg meurtri, comme dans le reste de la Dahyé, la majorité des habitants sont musulmans chiites et voient dans le Hezbollah leur représentant et protecteur au Liban.Selon les services de sécurité, la cellule syro-libanaise a fomenté les explosions, pour lesquelles cinq kamikazes avaient été recrutés. L’un des membres de ce réseau était sur le point de commettre un attentat-suicide à Tripoli, dans le nord. Un autre, qui recevait ses ordres d’un « émir » de l’EI en Syrie, a planifié les frappes. Un autre encore a financé l’entreprise terroriste.Lire aussi :Sous la pression, l’Etat islamique frappe tous azimutsLes révélations faites M. Machnouk, dimanche 15 novembre, font froid dans le dos : le carnage aurait pu être bien plus sanglant, car les deux kamikazes qui ont actionné leurs charges à quelques minutes d’intervalle, jeudi, voulaient à l’origine se faire exploser à l’hôpital Al-Rassoul Al-Aazam, tout proche. Ils n’ont pas pu avancer vers cet établissement de santé géré par le Hezbollah, barricadé. Les services de sécurité du parti chiite armé, qui combat dans le camp pro-Assad en Syrie, y sont sur le qui-vive depuis la série d’attentats revendiqués par des groupes extrémistes contre la Dahyé, entre l’été 2013 et le début de l’année 2014.Le ministre s’est montré pessimiste : l’attentat de Bourj El-Barajneh « ne sera pas le dernier » au LibanL’enquête, qui se poursuit, a aussi permis d’identifier le triangle autour duquel, au Liban, agissait la cellule : la ville de Tripoli ; le quartier d’Achrafiyé, en plein cœur de Beyrouth ; et le camp palestinien de Bourj El-Barajneh, attenant au faubourg frappé par les explosions.Coopération avec le HezbollahNohad Machnouk s’est félicité de la célérité des services de renseignements – qui ont aussi reçu des informations du Hezbollah – pour identifier la cellule terroriste. Depuis 2014, ces services, malgré leurs rivalités politiques, ont intensifié leur coordination. Mais le ministre s’est montré pessimiste : l’attentat de Bourj El-Barajneh « ne sera pas le dernier » au Liban. « C’est peut-être une formule un peu brutale, mais les Libanais doivent être conscients de l’ampleur de la menace terroriste dans le pays, dit la politologue Fadia Kiwan. Le Liban n’est pas un îlot protégé dans la région. » Depuis des mois, les arrestations d’individus suspectés de liens avec des groupes djihadistes se succèdent.Dès samedi, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait donné un avant-goût de l’enquête. Il avait ainsi mis en garde contre tout acte de représailles contre des Syriens (le Liban abrite plus d’un million de réfugiés) et contre le risque de violences internes. M. Nasrallah a aussi exhorté les responsables des camps palestiniens et les réfugiés syriens à « collaborer » pour empêcher que des kamikazes s’infiltrent parmi eux.Ses appels à l’unité se mêlent à ceux des autres responsables politiques depuis le double attentat-suicide. « Cette attaque montre, à ceux qui l’affirmaient avant, qu’on ne peut plus attribuer à la seule intervention du Hezbollah en Syrie la présence du danger djihadiste, estime Fadia Kiwan. Mais c’est aussi une gifle pour le Hezbollah, qui, s’il ne peut pas faire marche arrière, sent qu’il s’est lancé en Syrie dans une aventure qui le dépasse. » Le « parti de Dieu » a promis d’intensifier ses combats contre le groupe Etat islamique en Syrie.Laure Stephan (Beyrouth, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) Une unité des Européens face à la menace, des contrôles « coordonnés et systématiques » aux frontières de l’Union, un fichier européen des données de passagers (PNR), un renforcement des échanges entre les services de renseignement : il y a un air de déjà-entendu dans les propos tenus par divers responsables politiques après les attaques de Paris et de Saint-Denis. Au lendemain des précédents attentats, tous ces sujets étaient déjà sur la table. Ainsi que la nécessité de combattre la propagande sur le Web ou encore celle d’élaborer un discours de contre-propagande.Depuis 2001, chaque acte terroriste suscite de tels commentaires. Et les choses progressent au rythme traditionnel de la prise de décision au niveau européen – c’est-à-dire lentement, et surtout, en fonction d’une contrainte majeure : la sécurité reste en grande partie une compétence des Etats. Une fois l’émotion retombée, ils cachent mal leurs différences d’appréciation. A Bruxelles, on n’a pas oublié les tergiversations du Conseil au lendemain des attaques contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher.Lire aussi :La France avait été alertée d’une menace imminente« Pris en otage »A l’époque, tout le monde semblait en effet convaincu de l’importance de créer un fichier de données des dossiers passagers (PNR, Passenger Name Record). Cet outil était jugé indispensable pour repérer notamment les combattants rentrant des zones de combat syriennes ou irakiennes. Un an plus tard, le Conseil dit son espoir d’aboutir, à l’issue d’un « trilogue » avec le Conseil et la Commission mais le Parlement, qui se considère comme le gardien des libertés, campe sur une position intransigeante : un diplomate français affirme qu’il a pris le PNR « en otage ».En juillet, la commission des libertés civiles du Parlement européen a certes adopté un projet de la Commission dont la première version date de… 2011. Mais les eurodéputés établissent aujourd’hui un parallèle entre ce projet et celui sur la protection des données, qui concerne essentiellement la collecte d’informations par les entreprises : la durée de conservation des données sur les passagers (identité, itinéraire, mode de paiement…) et leur protection restent autant de points d’achoppement. Comme l’est la question de la collecte pour les vols intraeuropéens : pour brouiller les pistes, les terroristes n’utilisent plus de vols directs pour se rendre à leur destination finale, ils utilisent la technique des « vols cassés ».Principe d’une transmission « obligatoire »Le problème de la transmission des informations à des pays tiers ou celui de l’approbation de leur usage par une autorité nationale sont, eux aussi, au centre des discussions. Comme la nature des faits devant permettre l’accès des autorités au fichier : le Parlement entend le limiter aux actes transnationaux, ce qui ne permettrait pas d’avoir accès, par exemple, aux données d’un Français commettant un délit grave en France. La commission des libertés du Parlement a, en revanche, approuvé le principe d’une transmission « obligatoire » des informations entre Etats membres. En réalité, plus de la moitié des Etats européens se sont dotés d’un PNR national. Le problème, c’est que ces fichiers ne sont pas interconnectés, ce qui limite leur efficacité face à des réseaux criminels transnationaux.La question du contrôle aux frontières extérieures reste également en débat. Pour certains, le code Schengen, s’il est adapté, est une solution, non un problème. Pour d’autres – dont la France, désormais –, les contrôles doivent être « systématiques », y compris pour les Européens se présentant à une frontière extérieure. La généralisation des contrôles devrait permettre d’entrer tous les noms dans le fichier du système d’information Schengen (SIS) et d’opérer ainsi un contrôle en profondeur.Le projet de création d’un centre de contre-terrorisme au sein d’Europol sera réalisé en 2016 « si tout va bien ». Afin de « faciliter la coordination » entre les services de renseignement, il devrait centraliser et rediffuser les informations qui lui sont transmises. Reste à savoir si les services sont prêts à transmettre à leurs voisins ce qu’ils cachent parfois à leurs collègues au niveau national.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.11.2015 à 11h37 • Mis à jour le17.11.2015 à 14h39 | Laurence Girard, Nicole Vulser, Claire Guillot et Denis Cosnard Evelyne Maes n’arrive pas à y croire. D’habitude, son hôtel trois étoiles, situé à deux pas de la porte de Versailles, affiche complet en cette période, grâce aux salons qui se succèdent dans le Parc des expositions voisin. La décoration est un peu vieillotte, mais le petit jardin séduit les touristes. Or, ce lundi, 60 % des réservations de la semaine ont été annulées en quelques heures. Une grande partie des 70 chambres va rester vide, et Mme Maes s’inquiète : « Combien de temps cela va-t-il durer ? » En cause, dans l’immédiat, le report du Salon des maires, qui devait se tenir du mardi 17 au jeudi 19 novembre à la porte de Versailles. Plus de 60 000 personnes étaient attendues pendant trois jours pour ce grand rassemblement annuel. De quoi laisser espérer une belle semaine à de nombreux hôtels. Mais samedi, juste après les attentats, l’Association des maires de France a décidé, « à la demande de l’Etat », de reporter la manifestation à juin. « Je ne comprends pas, se désole Mme Maes. Si des gens doivent montrer l’exemple et continuer à vivre normalement, ce sont bien les élus, non ? » « Les demandes d’annulation pour des séjours en décembre n’arrêtent pas de tomber »Elle n’est pas la seule à se désespérer. Tout le secteur du tourisme et de l’hôtellerie est mis à l’épreuve par les attaques du 13 novembre et les changements de comportement qu’elles ont immédiatement provoqués. Au point que des mesures de soutien aux hôteliers en difficulté ont été annoncées dès lundi.Lire aussi :Attaques à Paris : le quartier touristique de l’Opéra sous le chocBpifrance, la Banque publique d’investissement, auprès de laquelle 30 % à 40 % des professionnels sont endettés, a décidé de suspendre pour six mois les échéances de ses crédits. « Tous les hôteliers parisiens et de la petite couronne » touchés par les baisses de fréquentation attendues pourront en bénéficier. De son côté, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH), le principal syndicat patronal du secteur, prépare un « fonds de soutien » pour les patrons et les salariés d’hôtels, de restaurants ou de cafés ayant perdu un proche dans les attentats.« Dès minuit, nous avons été confrontés à l’inquiétude de nos clients, expliquait samedi matin Maurizio, réceptionniste à l’Hôtel de Noailles, rue de la Michodière, en plein centre de Paris. Nous avons eu cinq ou six départs précipités, trois annulations pour ce soir et dimanche, et les demandes d’annulation pour des séjours en décembre n’arrêtent pas de tomber. » Selon lui, « la panique est sans commune mesure avec les événements de Charlie Hebdo, car cette fois, c’est Paris dans son ensemble qui est visé, chacun se sent une cible. »Avec les annulations à chaud, le chiffre d’affaires par chambre disponible de l’hôtellerie parisienne a chuté de 21 % samedi, par rapport au même jour de la semaine de l’année précédente, et de 28,5 % dimanche, selon les estimations du cabinet spécialisé MKG. La profession s’attend à 40 % d’annulations sur la semaine.Le cœur n’est pas à la fête« Les hôtels les plus touchés sont ceux qui dépendent beaucoup du tourisme de loisirs, en particulier le haut de gamme, très lié à la clientèle internationale », commente Jean-Marc Palhon, président de la société Extendam, qui a investi dans 80 établissements en France.Les brasseries et les restaurants ont aussi souffert. Flo, le groupe propriétaire de lieux fameux comme Bofinger, a enregistré « 50 % d’annulations dans ce type d’établissements » depuis samedi, a indiqué son directeur général, Vincent Lemaître. Lui-même a reporté l’événement qui devait célébrer, jeudi, le renouveau de La Coupole. Le cœur n’est pas à la fête…La liste des manifestations annulées est longue. La 19e édition de Paris Photo, au Grand Palais, a été fermée prématurément, vendredi soir, sur décision du ministère de la culture. « La foire avait très, très bien commencé, avec une augmentation du public de 17 % par rapport à 2014. Nous attendions entre 13 000 et 15 000 visiteurs par jour le week-end », se désole Jean-Daniel Compain, de Reed Expositions, l’organisateur de l’événement. Le Salon de l’étudiant à Paris a aussi été reporté, de même que le Salon du Lego à Reims, Tous en cuisine à Caen, etc. Une conférence sur le luxe, organisée par le quotidien américain The New York Times à Versailles, devrait être repoussée au printemps. Reed a toutefois maintenu cinq salons importants cette semaine : Top Franchise Méditerranée à Marseille, Satis et Supply Chain Event à la porte de Versailles, Midest et Funéraire Paris à Villepinte (Seine-Saint-Denis).« Plus on prononce le mot “guerre”, plus on fait peur aux touristes, particulièrement aux Américains et aux Japonais »Bon nombre de dirigeants d’entreprises ont également renoncé à prendre l’avion pour Paris, comme le PDG de Shiseido, Masahiko Uotani, qui était attendu mardi. Les salariés expatriés de L’Oréal ont aussi reçu la consigne de ne pas venir dans l’Hexagone avant le 23 novembre.En janvier, le mouvement était resté d’une bien moindre ampleur. Le revenu des hôtels n’avait reculé en moyenne que de 7 % à 8 % les deux premiers jours suivant les attentats. Le repli s’était poursuivi pendant deux semaines, avec des baisses de 25 % certains jours. Puis l’activité était remontée, et l’été s’était révélé très honorable. Au total, depuis le début de l’année, le nombre de nuits d’hôtel commercialisées à Paris n’avait ainsi fléchi que de 1 %, selon le bilan établi fin août.A présent, les professionnels redoutent une rechute durable. La tour Eiffel, fermée depuis les attentats, a certes rouvert lundi, et Disneyland Paris devrait faire de même mercredi, après une interruption de quatre jours inédite pour le parc de Marne-la-Vallée, qui emploie 15 000 personnes. Mais les touristes seront-ils au rendez-vous ? « Les réservations vont s’effondrer, surtout avec l’état d’urgence qui doit être prolongé pendant trois mois », prédit un professionnel. De même, les déclarations du premier ministre, Manuel Valls, selon qui la France risque d’être de nouveau frappée « dans les jours qui viennent, dans les semaines qui viennent », ne peuvent qu’inciter les voyageurs à différer leur venue.Le secteur secoué en Bourse lundi« Plus on prononce le mot “guerre”, plus on fait peur aux touristes, particulièrement aux Américains et aux Japonais, très sensibles aux questions de sécurité, s’alarme Mme Maes, également responsable de l’UMIH à Paris. La destination France dans son ensemble risque d’être remise en cause, comme c’est déjà le cas de l’Egypte et de la Tunisie. » Philippe Villin, banquier d’affaires et propriétaire de cinq hôtels à Paris, a fait ses comptes. Au vu des annulations, il estime entre 20 % et 25 % sa perte de chiffre d’affaires sur la deuxième quinzaine de novembre.Les investisseurs ont eux aussi tiré les conséquences de la nouvelle donne. En Bourse, les actions des entreprises liées au tourisme et à la restauration ont été très secouées lundi, d’Air France-KLM (– 6 %) à Accor (– 5 %), en passant par le groupe Flo (– 11 %) et Aéroports de Paris (– 4 %).Lire aussi :Attentats : un impact sans doute limité sur la croissanceDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterClaire GuillotJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteNicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteLaurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.11.2015 à 11h00 • Mis à jour le17.11.2015 à 18h54 | Laurent Borredon, Simon Piel et Benoît Vitkine Les investigations sur les attentats qui ont frappé Paris et Saint-Denis le 13 novembre se concentraient, mardi 17 novembre, sur l’organisation des attaques, le nombre précis d’auteurs et la localisation de celui ou de ceux toujours en fuite.Suivre la situation en direct sur LeMonde.frCombien de terroristes y avait-il et qui étaient-ils ? A ce jour, cinq terroristes, des Français, ont été identifiés par les enquêteurs : quatre kamikazes – Samy Amimour (28 ans), Omar Ismaïl Mostefaï (29 ans), qui participaient à l’attaque du Bataclan, Bilal Hadfi (20 ans), qui a fait sauter sa ceinture d’explosif près du stade de France, et Brahim Abdeslam (31 ans), qui en a fait de même au Comptoir Voltaire –, et Salah Abdeslam (26 ans), en fuite.Trois des membres du commando sont toujours en cours d’identification. Il s’agit de l’un des hommes ayant participé à l’attaque du Bataclan, mort lors de l’assaut de la police à l’étage de la salle de concert, et de deux des kamikazes du Stade de France dont celui qui a été retrouvé porteur d’un passeport syrien.Les enquêteurs restent confiants concernant l’identification des derniers kamikazes. Malgré l’état des corps, les visages sont reconnaissables et les services spécialisés effectuent de nombreuses comparaisons photographiques, parallèlement aux recherches ADN en cours.Toutefois, les enquêteurs s’interrogent sur la possibilité qu’un deuxième homme ayant participé aux attentats soit en fuite. Selon de nombreux témoignages recueillis par la police, la Seat qui a convoyé les auteurs des tirs sur les terrasses des cafés des 10e et 11e arrondissements comptait trois passagers. Parmi eux, les deux frères Brahim et Salah Abdeslam et donc, possiblement, un troisième homme non identifié.Le véhicule a été retrouvé à Montreuil (Seine-Saint-Denis), dimanche. Trois kalachnikovs et des chargeurs avaient été abandonnés à l’intérieur.Neuf personnes de la famille d’Omar Ismaïl Mostefaï et de Samy Amimour étaient également toujours en garde à vue dans les locaux de la sous-direction antiterroriste (SDAT) à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). La garde à vue de la sœur de Samy Amimour, 15 ans, n’avait pu être prolongée lundi en raison de son jeune âge.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : que sait-on des terroristes impliqués ?Quels ont été les lieux de séjour des terroristes ? Selon les informations du Monde, les enquêteurs ont identifié deux appartements qui ont servi de points de chute aux auteurs des attentats.Le premier, à Bobigny, perquisitionné dans la nuit de dimanche à lundi, avait été loué par Brahim Abdeslam via le site Homelidays pour une période courant du 10 au 17 novembre. Le propriétaire a expliqué aux enquêteurs avoir rencontré trois des hommes qui auraient occupé le logement, le mardi précédant les attentats. Ils se sont présentés comme des membres d’une société de sécurité belge.Des téléphones encore dans leur emballage ont été retrouvés sur place mais aucune arme. Des analyses d’empreintes relevées sur place étaient toujours en cours, mardi matin.Le deuxième appartement est connu des enquêteurs depuis dimanche et se situe dans le Val-de-Marne, à Alfortville, dans une résidence hôtelière.Salah Abdeslam était toujours en fuite, mardi matin. Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt international, émis par la justice belge. C’est lui qui a loué la Polo noire repérée au Bataclan. Il aurait peut-être participé aux fusillades dans les 10e et 11e arrondissements. Son arrestation avait été annoncée à tort par la presse après une opération de la police belge à Molenbeek.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : un Français « très probablement » identifié dans une revendication de l’EIQue sait-on des appuis des terroristes en Belgique ? En Belgique, deux hommes interpellés samedi ont été placés sous mandat d’arrêt, lundi 16 novembre, pour « attentat terroriste ». Il s’agit des deux Belges qui sont venus chercher Salah Abdeslam à Paris, dans la nuit de vendredi à samedi, à sa demande.Hamza Attou et Mohamed Amri ont maintenu, lors de leurs auditions, qu’ils ignoraient le rôle de Salah Abdeslam dans les attentats qui venaient de toucher Paris et Saint-Denis. Ce dont les enquêteurs doutent fortement. Ils soupçonnent notamment Mohamed Amri d’avoir pu jouer un rôle dans la confection des explosifs.Les trois hommes avaient été contrôlés, peu après 9 heures, à hauteur d’un péage près de Cambrai (Nord). Mohamed Amri était au volant. Les gendarmes ont passé les trois hommes dans les fichiers français, sans résultat. Puis ils ont vérifié le Système d’information Schengen (SIS), dans lequel chaque pays européen peut inscrire des personnes recherchées ou sous surveillance. C’est le cas de Salah Abdeslam, inscrit pour la Belgique, mais uniquement pour des faits de droit commun.Les gendarmes laissent repartir les trois hommes, et indiquent aux Belges le passage de Salah Abdeslam. Quelques instants plus tard, lorsque les enquêteurs français s’aperçoivent que ce dernier a loué la Polo noire, la traque est lancée.Le troisième frère Abdeslam, Mohamed, a été relâché lundi par la police belge. Employé à la mairie de Molenbeek depuis une dizaine d’années, « charmant » selon sa cheffe de service, il avait été membre du cabinet de l’ancien maire PS, Philippe Moureaux, grande figure de la vie locale.Mohamed Abdeslam, interrogé par les médias, a assuré ignorer tout du projet de ses frères : « Non, nous ne savions pas. Ni nous, ni notre famille. Ce sont de grands garçons, ils sont majeurs. On ne va pas leur demander leur emploi du temps à chaque fois qu’ils quittent leur domicile. » avant d’ajouter : « Nous sommes touchés par ce qu’il s’est passé. Nous avons appris ça comme beaucoup d’entre vous. Et nous ne pensions à aucun moment que l’un de mes frères était lié à ces attentats. »L’enquête en France et en AllemagneAu moins sept personnes ont été arretées, mardi, aux alentours d’Aix-la-Chapelle, dans une région frontalière des Pays-Bas et de la Belgique, selon la police locale. Mais il n’y avait aucun lien avec les attentats, et elles ont donc été relâchées.En France, 286 perquisitions ont eu lieu depuis dimanche, selon le ministère de l’intérieur, dans le cadre de l’état d’urgence en vigueur. Elles ne sont pas liées à l’enquête sur les attaques meurtrières de vendredi, mais concernent la mouvance islamiste radicale en générale. La plupart des perquisitions ont eu lieu en Ile-de-France, où 16 personnes ont été interpellées et 6 armes saisies, selon la préfecture de police de Paris. La veille, 23 personnes avaient déjà été interpellées dans toute la France.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : qui est Abdelhamid Abaaoud, le commanditaire présumé ?Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBenoît VitkineJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.11.2015 à 19h43 • Mis à jour le22.11.2015 à 19h53 | Maryline Baumard Devant la Bastille, en fin de journée, dimanche 22 novembre, il ne restait que quelques traces de ce qui aurait dû être un rassemblement. Des autocollants aux couleurs du Nouveau Parti anticapitaliste, quelques-uns du syndicat SUD ou de l’association Droit au logement (DAL), jonchaient le sol. La foule de 500 personnes, bravant les interdits de l’état d’urgence, avait rejoint en cortège la place de la République, en dépit de l’interdiction des forces de l’ordre de quitter la colonne de Juillet.Lire aussi :Que va changer l’état d’urgence pour les citoyens ?Cette marche entre Bastille et la place de la République avait été décidée de longue date, comme l’aboutissement de la signature d’une lettre commune intitulée « Migrants bienvenus ». Quarante-six organisations, regroupant des syndicats, des associations et des partis politiques, devaient en être. Mais c’était avant les attentats du 13 novembre, et a fortiori, avant la mise en place de l’état d’urgence. Une fois que la préfecture a édicté son interdiction de « manifestations sur la voie publique » jusqu’au lundi 30 novembre à minuit, certaines organisations ont gardé leur signature au bas du texte, mais ont retiré leur appel à défiler ce dimanche. Leur liste exacte reste difficile à établir car de nombreux membres de ces organisations sont venus cet après-midi à titre personnel.« On manifeste aujourd’hui et on manifestera le 12 décembre »Dans un premier temps, quelques slogans pro-migrants ont retenti sur le parvis de l’Opéra Bastille. Une longue banderole demandant l’ouverture des frontières a été déployée. Quelques réfugiés, même, et quelques sans-papiers étaient là, heureux que leurs droits soient défendus haut et fort, sous le soleil automnal.Une trentaine de gendarmes se sont postés, à distance, comme pour intimider les manifestants. Leur positionnement était d’autant plus étrange qu’ils se sont retrouvés non pas devant les manifestants qu’ils voulaient empêcher d’avancer, mais en queue de cortège.D’emblée les forces de l’ordre ont donc eu un temps de retard sur des marcheurs bien décidés à rallier la place de la République. Elles semblaient pourtant sûres, quelques minutes avant que le cortège ne parte, que les manifestants se rallieraient à l’interdiction de la préfecture de police.Gaz lacrymogène et impossibilité des forces de stopper la. Manif https://t.co/xXH4dnJ2Ea— marylinebaumard (@maryline baumard)require(["twitter/widgets"]);« Ils ont voulu discuter avec nous, essayer de nous convaincre. Franchement, c’est oublier notre détermination », s’amuse une militante Attac, à l’arrivée. « Vous croyez qu’on va se laisser intimider après trente ans de militantisme. On manifeste aujourd’hui et on manifestera le 12 décembre », observait de son côté Irène, membre de Coalition 21 Climat.« C’est trop important qu’il y ait une mobilisation citoyenne et pas seulement des réunions officielles », ajoute-t-elle, satisfaite d’avoir gagné le premier round. Annie Pourre, militante du DAL, réclame, elle, avant le début de la marche « une manifestation pour le droit à manifester »…« Etat d’urgence, état policier ! »Si les premiers slogans scandés ont porté sur l’accueil des réfugiés, très vite, la confrontation avec la gendarmerie, et les vapeurs de gaz lacrymogène aidant, les mots d’ordre se sont durcis. La « solidarité avec les réfugiés » s’est métamorphosé en un « état d’urgence, état policier ! On ne nous enlèvera pas le droit de manifester ». Les gendarmes auraient pourtant bien aimé leur ôter ce droit, mais ils n’ont jamais rattrapé leur retard initial face à des militants bien rodés. Les forces de l’ordre ont d’abord tenté en vain de les bloquer sur le parvis du boulevard Richard-Lenoir, mais le groupe leur a échappé. Comme sur une bonne partie du boulevard Beaumarchais.Arrivés à hauteur du boulevard des Filles-du-Calvaire, les gendarmes ont alors renoncé, montant dans leurs camionnettes pour avoir au moins la consolation d’arriver à République avant le cortège.Une grande cacophonie a régné sur tout le trajet où la circulation n’a été que tardivement arrêtée, et seulement dans le sens où circulait ce défilé. Une semaine après la mise en place de l’état d’urgence, la première manifestation interdite s’est invitée dans une capitale encore meurtrie par les événements.Preuve que le sondage IFOP publié ce jour par Le Journal du Dimanche, qui montre un accord massif de la société française aux décisions de son gouvernement, ne signifie pas pour autant une totale unanimité. Place de la République, les manifestants étaient heureux d’avoir gagné la partie. Certains ont même suggéré, profitant de leur avantage, qu’ils rejoignent le lycée Jean-Quarré, ex-squat de migrants du 19e arrondissement évacué en octobre. C’est resté une blague.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.11.2015 à 18h57 • Mis à jour le22.11.2015 à 19h41 De retour aux Etats-Unis après les attentats du vendredi 13 novembre, les membres du groupe de rock Eagles of Death Metal, avaient mis en ligne, mercredi 18 novembre, un texte sur leur page Facebook dans lequel ils se disaient « toujours en train d’essayer de surmonter ce qu’il s’est passé » et témoignaient de leur soutien et leur peine pour « les victimes, les fans, les familles et les citoyens de Paris ».Samedi 21 novembre, dans la soirée, un extrait d’une trentaine de secondes d’un entretien filmé à Los Angeles, avec le chanteur et guitariste Jesse Hughes a été mis en ligne sur YouTube par les responsables du magazine nord-américain Vice. L’entretien est mené par Shane Smith, l’un des co-fondateurs de Vice à Montréal en 1994, et Jesse Hughes est accompagné par le chanteur, guitariste et multi-instrumentiste Josh Homme, qui n’était pas sur scène avec le groupe – il participe aux enregistrements mais plus rarement aux concerts.Lire aussi :Eagles of Death Metal, un groupe de blues rock « peace and love »Dans l’extrait, qui sert d’annonce à la diffusion de l’intégralité de ce témoignage, sur le site Vice.com, pour l’heure sans d’autre date précise que « next week », la semaine prochaine, Jesse Hughes, indique avoir appris que des spectateurs qui s’étaient cachés dans les loges y ont été tués et déclare notamment : « Une des raisons pour lesquelles tant de gens ont été tués, c’est parce qu’ils ne voulaient pas abandonner leurs amis. Il y a eu tellement de gens qui se sont mis devant d’autres. » 22.11.2015 à 14h20 • Mis à jour le22.11.2015 à 14h52 Le correspondant du Washington Post en Iran, Jason Rezaian, arrêté en juillet 2014 et accusé notamment d’« espionnage », a été condamné à une peine de prison, a annoncé dimanche 22 novembre le porte-parole de l’Autorité judiciaire d’Iran, sans en préciser la durée.« Le verdict inclut une peine de prison », a déclaré le porte-parole, Gholamhossein Mohseni Ejeie, cité par l’agence officielle IRNA, ajoutant qu’il ne pouvait « pas annoncer les détails ».Le 11 octobre, ce même porte-parole avait annoncé qu’un verdict dans le procès du journaliste irano-américain de 39 ans avait été rendu, sans plus de précisions.Arrêté en juillet 2014 à son domicile de Téhéran où il travaillait comme correspondant du quotidien américain depuis deux ans, Jason Rezaian a été accusé d’« espionnage » et de « collaboration avec des gouvernements hostiles ».Peine pouvant aller jusqu’à 20 ans de prisonIl a été condamné par le tribunal révolutionnaire de Téhéran, une cour spéciale qui juge les dossiers politiques ou touchant à la sécurité nationale. Il avait comparu à huis clos à quatre reprises entre mai et juillet et encourt jusqu’à vingt ans de prison.A Washington, Douglas Jehl, chef du service étranger du Washington Post, a déclaré « être au courant des informations des médias iraniens, mais sans en avoir plus pour le moment ». « Chaque jour que Jason passe en prison est une injustice » car « il n’a rien fait de mal », a ajouté M. Jehl. Il a noté qu’après « 488 jours de prison, l’Iran n’a apporté aucune preuve » concernant les accusations contre lui. « Son procès et sa condamnation sont un simulacre et il devrait être libéré immédiatement », a-t-il conclu.Lire aussi :Le « Washington Post » va faire appel de la condamnation de son correspondant en IranLe 17 octobre, le ministre des affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif, avait déclaré essayer « de régler l’affaire d’un point de vue humanitaire », mais « les accusations sont graves ». Fin septembre, le président, Hassan Rohani, avait lui déclaré que son pays était prêt à un échange de prisonniers avec Washington, qui verrait la libération d’Iraniens détenus aux Etats-Unis contre celle d’Américains incarcérés en Iran, parmi lesquels le journaliste du Washington Post. Mais un responsable iranien avait par la suite rejeté l’idée. 22.11.2015 à 12h48 • Mis à jour le22.11.2015 à 17h51 « Une destruction de Daech [acronyme arabe de l’Etat islamique, EI] passe obligatoirement à un moment donné par une présence au sol. Ça ne veut pas forcément dire une présence française au sol », a affirmé le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian.Interrogé dans « Le Grand Rendez-Vous » Europe1-i-Télé-Le Monde sur la possibilité d’envoyer des forces spéciales françaises, le ministre a répondu que la France « n’a [vait] pas envisagé cette hypothèse ».« Aujourd’hui, parce qu’il y a eu des frappes de la coalition et une attaque au sol des Kurdes, Sinjar est redevenue libre. Ça montre qu’il faut du temps, des frappes, et des forces au sol. »Le « Charles-de-Gaulle » opérationnel dès lundiLe porte-avions français Charles-de-Gaulle, déployé en Méditerranée orientale, pourra engager dès lundi ses chasseurs contre l’EI en Syrie, a précisé M. Le Drian.« Il sera en mesure, avec les avions de chasse qui sont à bord, complétés par les avions de chasse qui sont à proximité et qui ont déjà frappé sur le territoire de l’Etat islamique, d’agir à partir de demain. »Pour rappel : l’armée française va disposer dans la région des 26 chasseurs embarqués sur le porte-avions – 18 Rafale et 8 Super-Etendard – en plus des 12 appareils stationnés aux Emirats arabes unis (six Rafale) et en Jordanie (six Mirage 2000).Parmi les cibles, il faut frapper « Mossoul [en Irak] où se trouvent les lieux de décision politique [de l’EI] et Rakka [en Syrie] où se trouvent les centres de formation des “foreign fighters”, c’est-à-dire les combattants destinés à agir à l’extérieur », a souligné M. Le Drian.« Il faut frapper ces deux villes, comme il faut frapper (…) les capacités de ressources qu’a l’Etat islamique, c’est-à-dire les lieux de pétrole, les champs pétrolifères. »La France a multiplié les bombardements en Syrie depuis une semaine, visant des djihadistes francophones et 6 centres de commandement ou camps d’entraînement. Si l’armée ne coordonne pas encore ses frappes et l’identification de ses cibles avec les forces russes, qui défendent le régime de Bachar Al-Assad, elle estime avoir « le même ennemi, Daech », selon le chef d’état-major des armées, Pierre de Villiers, dans un entretien au Journal du dimanche. La Russie a jusqu’ici limité ses opérations contre l’EI, et frappé en priorité des groupes rebelles jugés plus menaçants pour le régime.En cas d’élection aux régionales, Le Drian restera ministre « autant que nécessaire »Le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, qui est candidat à la présidence de la région Bretagne, a déclaré dimanche 22 novembre qu’il resterait au gouvernement « tant que le président de la République jugera que c’est nécessaire », y compris, donc, s’il est élu.En octobre, Jean-Yves Le Drian avait assuré que la règle du non-cumul s’appliquerait à lui mais, a-t-il plaidé dimanche, les attentats du 13 novembre ont créé une « situation exceptionnelle ». « Si je suis élu (…) président de la région Bretagne, avec mon équipe pendant cette période de transition, cette période intérimaire, on gérera avec les compétences de mes vice-présidents », a déclaré le ministre.M. Le Drian, qui a annoncé qu’il ne ferait pas campagne avant les élections des 6 et 13 décembre, se dit à la fois « candidat » aux régionales et « totalement concentré sur la mission que [m’ont] confiée le président de la République et le premier ministre, sur la défense de notre pays ». Ce scénario a été vivement dénoncé par ses adversaires aux régionales.Quant aux 27 autres Etats-membres de l’UE, ils ont promis d’apporter différents types d’aide à la France, après l’invocation de l’article 42-7 des traités européens, prévoyant une clause de solidarité en cas d’agression. Enfin, le ministre est revenu sur la possibilité d’une attaque chimique ou bactériologique, évoquée par Manuel Valls, précisant qu’elle faisait « partie des risques » que court la France mais que « toutes les précautions [étaient] prises » pour l’éviter.Lire aussi :Le risque d’attaques chimiques, « réel mais très faible » 22.11.2015 à 10h18 • Mis à jour le22.11.2015 à 13h55 Le président américain, Barack Obama, a souligné, dimanche 22 novembre, qu’il participerait à la conférence sur le climat malgré les attentats meurtriers qui ont frappé Paris et Saint-Denis, appelant les dirigeants de tous les pays à l’imiter pour montrer que le monde n’a pas peur des « terroristes ». « Je crois qu’il est absolument vital que chaque pays, chaque dirigeant, envoie le message selon lequel la sauvagerie d’une poignée de tueurs n’empêchera pas le monde de s’atteler à des questions vitales », a-t-il déclaré à Kuala Lumpur, où a lieu le sommet de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est.« En plus de pourchasser les terroristes, en plus de renseignements efficaces, en plus des frappes de missiles (….) l’outil le plus puissant dont nous disposons pour combattre le groupe Etat islamique (EI) est de dire que nous n’avons pas peur. »« Détruire [l’Etat islamique] n’est pas seulement un objectif réaliste, c’est une tâche que nous allons mener jusqu’au bout. Nous les éliminerons. Nous reprendrons les terres où ils sont, nous supprimerons leurs financements, nous traquerons leurs dirigeants, nous démantèlerons leurs réseaux, leurs lignes de ravitaillement, et nous les éliminerons », a encore déclaré M. Obama.Barack Obama a ajouté qu’il « serait utile » que la Russie, engagée dans une campagne de frappes aériennes en Syrie depuis la fin septembre, concentre ses efforts sur les cibles de l’Etat islamique. Il a dit espérer que Moscou finirait par accepter une transition politique en Syrie incluant le départ du président Bachar Al-Assad.Lire aussi :Diplomatie : la voie étroite vers une coalition unie contre l’EI 22.11.2015 à 07h25 • Mis à jour le22.11.2015 à 12h17 | Annick Cojean « Je ne serais pas arrivé là si…… si je n’avais pas tout le temps écouté mes intuitions. Car je ne marche qu’à l’instinct. Je fonce, muni de cette seule boussole, comme un bâton de sourcier. J’analyse peu, je ne décortique pas mes choix, et si je demande souvent leur avis à une poignée de proches, je n’en fais toujours qu’à ma tête. C’est de l’ordre de l’instinct animal, l’élan du premier choix qu’il ne faut pas pervertir par trop d’atermoiements, sous peine d’aller dans le mur.Et cette intuition vous a rapidement mis sur la voie de ce métier ?Tout de suite ! Enfant, la musique était une vibration qui me mettait dans un état inouï. A la maison, en Algérie, nous avions un gros poste de radio, bestiole monstrueuse surmontée d’un électrophone caché sous un couvercle. Et ma mère raconte que dès l’âge de 2 ans, obsédé par la musique, je montais sur un tabouret en brandissant la pochette du disque que je voulais écouter. Le tout premier – que j’ai encore – était les valses de Strauss, avec des couples dansant sur la pochette et du vernis nacré sur les robes des femmes. Et puis il y avait la pop et les yéyés. Mais je ne serais pas devenu l’auteur et le musicien que je suis sans cette succession d’événements si contrastés qui ont fait mon enfance.Une enfance en Algérie, pendant une guerre sauvage…Une suite d’arrachements. Mon père parti lorsque j’avais 4 ans, la pension à l’âge de 5 ans, et puis la guerre, oui. Ce climat permanent d’insécurité. L’angoisse de se prendre une balle en passant devant la fenêtre. L’horreur d’enjamber des cadavres en rentrant de l’école ou d’observer, terré derrière des volets, les flammes ravager les immeubles alentour. Sirènes, hurlements, odeur du sang séché au soleil. Je connais cela par cœur. Les récents attentats à Paris ont brusquement reconvoqué ces sensations qui me sont familières.Où avez-vous vécu cette soirée du 13 novembre ?J’étais dans un bar avec des amis. Des alertes sont arrivées sur nos téléphones et l’endroit a commencé à se vider sans que nous percevions tout de suite la gravité de la situation. Il y avait un mélange de stupeur et d’irréalité. Puis une amie avec qui j’étais a appris la mort d’une de ses proches et nous avons, d’un coup, basculé dans un cauchemar concret.La salle du Bataclan éveille-t-elle chez vous des souvenirs particuliers ?J’y ai vu tant de concerts ! Mais elle demeure spéciale car c’est là que Lou Reed, John Cale et Nico ont donné le dernier concert du Velvet Underground en 1972. J’y pense chaque fois que j’y vais.La peur ne risque-t-elle pas de s’insinuer lors de vos prochains concerts ?Certainement pas ! Il faut résister à la peur. Impérativement.Le type d’enfance que vous avez vécu fabrique, dites-vous, des « durs à cuire ». On ne pense jamais à vous en ces termes.Et pourtant… La souffrance est partie. Et il m’importe d’avoir un rapport doux et agréable avec les gens. Mais je suis en effet un dur à cuire, et particulièrement costaud. Si j’ai matérialisé mon rêve et réussi à vivre de ma passion, cela ne s’est pas fait comme ça. Il faut du courage pour vivre dans la peau d’un artiste. Ma chanson La Peau dure évoque ces larmes de l’enfance qui font le cuir et l’armure…Comme la chanson « Boulevard des Capucines »  évoque un père « fracassé, somnambule », rongé par le remords d’avoir abandonné son fils…Je n’ai jamais revu mon père après son départ de la maison. Et voilà qu’après sa mort, on m’a remis un paquet de lettres jamais ouvertes qu’il m’avait adressées. Cette chanson est née de leur lecture et elle m’a énormément apaisé. Je n’avais pas envie d’en expliciter le texte, convaincu qu’il est essentiel de conserver des zones de flou pour que l’auditeur puisse kidnapper une chanson et la faire sienne. Mais des interprétations à côté de la plaque m’ont contraint de le faire, à regret. Et j’ai alors compris, devant l’émotion du public pour qui je la chantais, que cette chanson avait une dimension universelle. Et que tout le monde a quelque chose à régler avec ses parents.Il y est question de pardon…Bien sûr le pardon. Car mon père était venu me voir un soir à l’Olympia, et je lui avais interdit l’entrée de ma loge. C’était brutal, je lui en voulais, cela m’a hanté. On voudrait des parents modèles, des parents parfaits. Mais ils ont eu nos âges, ils ont fait des conneries, ils n’étaient pas forcément armés pour assurer leur rôle. Récemment, un homme est venu vers moi à La Closerie des lilas. « J’ai très bien connu votre père, m’a-t-il dit. Je jouais de la trompette avec lui. » Il m’a alors parlé de lui. Et ce père, qui me fut si longtemps aussi étranger qu’un Martien, m’est soudain apparu comme un jeune homme joyeux et hédoniste dans lequel je me suis retrouvé.Le fils, donc, a pardonné au père.Oui. Et le tourment est passé. J’ai la chance de pouvoir me dégager de cela avec la musique.Peut-on aussi entendre la chanson comme celle d’un père, vous-même, qui demande pardon à un fils qu’il a eu bien trop jeune et qu’il n’a pas souhaité connaître ?Oui. Vous avez raison. On peut faire ce parallèle.La célébrité vous a longtemps pesé.J’ai tout recherché sauf ça ! Et j’ai longtemps été sur le qui-vive. Mais l’avantage d’un long parcours, c’est qu’on s’inscrit peu à peu dans la vie des gens. Et je suis frappé de leur bienveillance. Ce sont eux qui font de vous des élus. C’est mystérieux, mais c’est ainsi. Je connais des tas d’artistes qui ont commencé en même temps que moi, qui avaient autant de talent que moi et qui n’ont pas fait de parcours. Je m’émerveille d’être parmi les élus. Ça compte tellement pour moi d’être accepté. Je suis quand même un petit immigré !Vous vous ressentez encore comme un immigré ?Quand on a vécu jusqu’à l’âge de 7 ans dans un pays étranger, on a toujours une sensation d’exil. L’exil est une fêlure indélébile, même si j’ai tout fait pour m’intégrer. Je suis Algérien, Breton, Anglais… Tout cela cohabite en moi. Et c’est sans doute pourquoi j’aime tant vivre dans des villes étrangères. Lisbonne, Barcelone, Ibiza, Londres… Je ne me sens nulle part chez moi. Et partout chez moi. Même si Rennes, la ville de mon adolescence, la ville où vit encore ma mère, est très, très essentielle.Les événements récents vous donnent-ils envie de fuir Paris, vous, le nomade ?Au contraire ! Cela me donne envie de rester ici, auprès de mes amis.Vous avez vécu, il y a deux ans, l’expérience de la proximité de la mort.Oui. Péritonite, deux mois en soins intensifs. Mais mourir n’était pas une option. C’était même inconcevable. Pas là, pas tout de suite. Il y a plein de choses que j’ai encore envie de faire. Et un disque attendait, fin prêt, sur lequel j’avais tant travaillé. Cela m’a sauvé. Mon mental a hâté ma guérison et sidéré les médecins.Avez-vous un jour perdu le goût des choses ?Oui, une fois. Un vrai « break-down ». Et heureusement ! Cela m’a permis d’avoir un futur. Car on n’apprend rien du bonheur. C’est un moment provisoire qui soigne. Comme une promesse que les instants de félicité pourront surgir à tout moment. C’est tout. On a besoin d’être confronté à la complexité, à l’énigme de la vie qui ne ressemble pas aux rêves que l’on s’est faits. J’accueille donc plutôt bien les épreuves. C’est forcément intéressant.Que diriez-vous au jeune homme réservé qui, à Rennes, rêvait de faire de la musique ?Qu’il a raison de croire en son rêve. Que sa force et son intensité triompheront, même s’il ne se croit pas gâté par la vie et ne connaît personne. A moins que ce ne soit le destin, ce mystère qui me taraude. Est-ce qu’on le fabrique nous-mêmes ? Ou bien le scénario est-il écrit à l’avance ? Je ne mets pas de mot sur cette sensation, mais j’ai toujours eu le sentiment d’être accompagné et porté par quelque chose. Et que certains événements ne sont pas le fruit du hasard.Diriez-vous que vieillir est angoissant ?Pas du tout. J’appelle ça « maturer ». Mon corps et mon visage changent, et je trouve que c’est une belle chose. Mes envies sont intactes et j’ai toujours autant besoin d’intensité. Ça, c’est pas un truc de vieux. »Etienne Daho est né le 14 janvier 1956 à Oran*Coffret « L’Homme qui marche », nouveau best-of en versions 2 CD + DVD du documentaire d’Arte « Etienne Daho, un itinéraire pop moderne », réalisé par Antoine Carlier.« Daho, l’homme qui chante », une BD signée Alfred Chauvel (l’histoire de la fabrication du 13e album d’Etienne « Les Chansons de l’innocence retrouvée »), éditions Delcourt.Un nouveau rendez-vousChaque dimanche, La Matinale propose à une personnalité de se livrer sur ce qui a orienté sa vocation et répond à la question « Je ne serais pas arrivé là si... ».Découvrez la dernière édition de La Matinale, la nouvelle application du Monde.Annick CojeanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Henri Seckel Une semaine après les attentats du 13 novembre à Saint-Denis et Paris, la vie du sport professionnel a pleinement repris ce week-end, et les commémorations ont été nombreuses, samedi 21 novembre. Ainsi, La Marseillaise a retenti sur les terrains de Ligue 1, notamment au stade du Moustoir (Morbihan), où 11 colombes ont été lâchées avant le coup d’envoi de la rencontre entre Lorient et le PSG. Dans cette ambiance étrange, les Parisiens se sont imposés (2-1) et ont accentué leur avance en tête de la Ligue 1, qui s’élève désormais à 13 points.• Lire aussi : Le PSG s’impose et creuse l’écartLa Marseillaise a également été jouée à Monaco (vainqueur 1-0 de Nantes), Guingamp (2-0 face à Toulouse), Montpellier (3-1 contre Reims) et Troyes (1-1 face à Lille), mais pas en Corse, où la rencontre entre Bastia et le Gazélec d’Ajaccio a été reportée pour cause de vent violent sur l’île. Il faudra donc attendre 14 heures ce dimanche pour savoir si l’hymne national sera joué avant le derby corse, au stade Armand-Cesari, ce qui n’était pas sûr hier. Cette incertitude a déclenché un début de polémique. Dans la soirée, se déroulera l’affiche de la 14e journée Saint-Etienne - Marseille.On a enfin entendu La Marseillaise un peu partout en Europe, puisqu’elle a été jouée avant chaque rencontre de Premier League anglaise et de Serie A italienne, ainsi qu’avant le clasico espagnol entre le Real Madrid et le FC Barcelone à Santiago Bernabeu – 4-0 pour les Catalans –, où un immense drapeau français a par ailleurs été déployé, et une minute de silence observée.[LIVE] La Marseillaise jouée lors du Clasico #ElClasico https://t.co/eDugwvLMAP— beinsports_FR (@beIN SPORTS)require(["twitter/widgets"]);Lire aussi :Football : le FC Barcelone écrase le Real MadridLes tennismen Novak Djokovic et Roger Federer, vainqueurs respectifs de Rafael Nadal et Stan Wawrinka en demi-finales, ont quant à eux passé un samedi tranquille à Londres, et se retrouveront pour une alléchante finale du Masters, bouquet final du circuit ATP, dimanche à 19 heures. Le Serbe visera une quatrième victoire d’affilée dans le tournoi des maîtres, que le Suisse tentera de décrocher pour la septième fois.Lire aussi :Tennis : Federer, dernier obstacle pour Djokovic au MastersCe dimanche marque aussi l’entrée en lice du RC Toulon, tenant du titre, en Coupe d’Europe de rugby. Les hommes de Bernard Laporte se déplacent chez les Anglais des Wasps (18 h 15), et tâcheront d’imiter Toulouse et le Racing 92, vainqueurs samedi d’Oyonnax (24-18) et des Scarlets (29-12), mais pas Bordeaux-Bègles, défait à Exeter (34-19).• Lire aussi : Victoires contrastées pour le Racing et ToulouseA suivre également dimanche, la fin des championnats de France de natation en petit bassin à Angers, où Florent Manaudou, sacré samedi sur 50 m brasse, portait un bonnet de bain noir frappé de la devise de Paris (« Fluctuat nec mergitur »). Et les premiers pas des bateaux de Francis Joyon et Yann Guichard, partis samedi soir, en dépit d’une mer agitée, à la conquête du Trophée Jules-Verne, à savoir le record du monde à la voile en équipage et sans escale.Lire aussi :Trophée Jules Verne : Joyon quitte Brest pour rejoindre la ligne de départHenri Seckel 22.11.2015 à 06h00 • Mis à jour le22.11.2015 à 17h24 Les autorités de la république de Crimée ont annoncé, dans la nuit de samedi à dimanche 22 novembre, avoir instauré l’état d’urgence, peu après une coupure totale de l’électricité venant d’Ukraine. Des sources ukrainiennes ont affirmé que ces coupures étaient dues à un sabotage de lignes à haute tension, sans indiquer qui pourrait en être responsable. Sur les 2 millions d’habitants de la région, 1,6 million sont privés de courant.La péninsule de Crimée, auparavant république autonome d’Ukraine, a été envahie par l’armée russe en mars 2014, peu après le renversement à Kiev du président prorusse Viktor Ianoukovitch.Un référendum orchestré par les autorités d’occupation a préludé à son rattachement unilatéral à la Fédération de Russie, le même mois. Ce rattachement est dénoncé par l’Ukraine et a valu à la Russie des sanctions internationales, toujours en place.Lire aussi :Comment Vladimir Poutine a « commencé le travail » en Crimée Quatre lignes à haute tension depuis l’UkraineSelon l’agence de presse russe TASS, l’électricité en provenance d’Ukraine alimente normalement la péninsule de Crimée par quatre lignes à haute tension. Deux de ces lignes ont été sabotées dans la nuit de jeudi à vendredi, selon l’agence de presse ukrainienne UNIAN.La compagnie énergétique d’Etat ukrainienne, Ukrenergo, a publié des photos d’un pylône électrique abattu et d’un autre endommagé. Selon elle, la nature des dégâts évoque un sabotage avec un possible « usage d’engins explosifs ». Selon l’agence russe RIA Novosti, ce sabotage a eu lieu dans la région de Kherson, au nord de la Crimée, en territoire ukrainien.Les deux lignes à haute tension restantes semblent avoir été elles aussi mises hors service par une explosion. Le premier vice-premier ministre de la république de Crimée, Mikhaïl Sheremet, cité par l’agence TASS, a déclaré que la péninsule ne pouvait fournir elle-même que la moitié de ses besoins en électricité.A la suite de la coupure, « les générateurs de la république de Crimée ont été mis en marche. A 1 h 20, les villes de Simféropol, Ialta et Saki sont partiellement connectées », a indiqué le ministère des situations d’urgence. Les hôpitaux et d’autres établissements sensibles sont alimentés en électricité par des générateurs, a précisé le ministère.Lire aussi :La Crimée à l’heure de Moscou Enora Ollivier et Manon Rescan Dans un chat sur le site du Monde, Farhad Khosrokhava, sociologue, directeur d’études à l’EHESS, directeur du centre d’analyse et d’intervention sociologique (Cadis), et coauteur du Djihadisme, le comprendre pour mieux le combattre (Plon, 2015), a répondu aux questions sur le thème : « Comprendre les racines de la radicalisation en France ».Philippe : La radicalisation touche-t-elle en majorité des délinquants en rupture avec la société, des prisonniers, des pauvres en situation de précarité sévère ? Ou ce genre de thèse qui accuse « la société » et/ou « les discriminations » est-il abusif ?La radicalisation jusqu’à 2013, c’est-à-dire la guerre civile en Syrie, a touché surtout les jeunes des banlieues. A partir de 2013, il y a un changement notable de décor, une diversification du modèle de radicalisation. Bon nombre de jeunes de classe moyenne rejoignent la Syrie pour lutter au côté de Daech ou d’Al-Qaida. Le modèle de jeunes de banlieue qui seraient exclusivement des djihadistes n’est plus valable. Par contre, l’écrasante majorité de ceux qui, jusqu’à présent, ont monté des attentats en France sont des jeunes de banlieue.Lire : Qui sont les Français sur la piste du djihad ?Si on regarde la liste des jeunes djihadistes depuis 1995, on voit qu’il y a d’abord Khaled Kelkal, un jeune d’origine algérienne de la banlieue lyonnaise, qui a commis en juillet les attentats du RER Saint-Michel, tuant huit personnes et en blessant plusieurs dizaines. Ensuite, pendant dix-sept ans, aucun attentat ne réussit en France. C’est une période où les attentats se déroulent dans d’autres pays européens, notamment en Espagne en 2004 et en Angleterre en 2005.Lire aussi :Khaled Kelkal, premier djihadiste made in FranceOn assiste à une recrudescence des attentats en France, notamment avec Mohamed Merah en 2012, puis Mehdi Nemmouche en 2014 et, surtout les attentats de Charlie Hebdo en janvier 2015 et les derniers attentats en novembre 2015.Pour ces derniers, le statut d’un certain nombre de jeunes qui y ont trempé ne semble pas être celui des banlieues. Par conséquent, il n’est pas tout à fait exact d’affirmer que tous ceux qui ont commis des attentats sont des jeunes de banlieue, même si l’écrasante majorité en fait partie.Milette : Pourquoi n’utilise-t-on pas la terminologie relative aux sectes pour évoquer le départ des jeunes en Syrie (embrigadement, etc.) ? Et n’y a-t-il pas des lois relatives aux sectes, applicables au cas des djihadistes ?Il y a des dimensions sectaires dans ces formes d’embrigadements. Mais une secte est caractérisée par une personne charismatique et un groupe de personnes qui gravitent autour du guide charismatique. Dans les cas qui nous occupent, il n’y a pas nécessairement un guide charismatique.Même dans les derniers attentats, on voit bien qu’il y a un commanditaire, Abdelhamid Abaaoud, mais il n’a pas la stature charismatique d’un chef. C’est plutôt les copains qui se rassemblent autour d’un fait mobilisateur et sont inspirés par le prestige d’une organisation comme Al-Qaida ou d’une organisation qui se prétend être l’incarnation du califat, à savoir de Daech. Par conséquent, la dimension sectaire est, au mieux, partielle dans ce type d’organisation informelle.Lire aussi :« Désembrigader un djihadiste, ce n’est pas le rendre athée »Diane : Comment expliquer la pratique radicale de l’islam de personnes récemment converties ?Il existe deux types de convertis, ceux qui proviennent des banlieues, et les convertis des classes moyennes. Les convertis de banlieue partagent le cadre de vie, les manières d’être et la gestuelle des jeunes musulmans des cités. Avant même qu’il y ait la conversion, ils partagent nombre de traits avec eux, comme ne pas manger de porc ou faire la fête du ramadan. Il existe donc une complicité qui facilite la conversion, puisqu’ils ont plus ou moins le même style de vie dans les quartiers dits « difficiles ».Par contre, pour les jeunes de classe moyenne, il y a une rupture, en raison même de leur adhésion à l’islam. L’ancrage dans un milieu musulman n’existe pratiquement pas. Ce qu’ils cherchent, c’est avant tout se constituer une communauté chaleureuse, un monde où le sentiment d’appartenance serait beaucoup plus profond que dans le monde des classes moyennes marqué par un individualisme exacerbé.Lire aussi :Les nouveaux chiffres de la radicalisationLes jeunes Blancs des banlieues n’ont pas de rupture avec leur environnement en adhérant à l’islam radical, même si cette version de l’islam est fortement minoritaire et ne touche qu’une infime partie de la population. Par contre, pour les jeunes de classe moyenne, il en va d’une rupture, et ils en ont besoin comme une forme de rite de passage pour passer de l’adolescence à l’âge adulte. Même s’ils sont post-adolescents, leur état mental est souvent comparable à celui d’adolescents attardés.Il faut distinguer aussi les conversions par le genre. Depuis 2013, un nombre important de jeunes filles et de femmes ont rejoint Daech et elles aussi ont leurs traits distinctifs. Il y a aussi un autre groupe, les adolescents, filles et garçons, qui sont partis en Syrie. Par conséquent, le modèle de djihadisme s’est largement diversifié. Parmi ceux qui ont été tués par les forces de l’ordre en novembre 2015 figurait une jeune fille qui avait une vingtaine d’années. Il n’y a plus un modèle exclusif et unique de djihadiste.Othman : La déradicalisation est-elle possible face à des personnes qui sont prêtes à se tuer et à tuer ? Y a-t-il des exemples ?Effectivement, il y a des exemples d’individus qui se sont embarqués dans le djihadisme et qui y ont renoncé, soit à mi-chemin, soit après avoir commis des attentats et passé plusieurs années en prison. Ce sont ceux que j’appelle les repentis.Lire aussi :Comment « soigner » les candidats au djihadA part les repentis, on a ceux qui, de retour du djihad, sont dans une situation d’indécision. Il y a aussi le groupe des djihadistes endurcis. Ceux-là ne sont pas susceptibles de revenir sur leur point de vue extrémiste. Une bonne partie de ceux qui ont commis des attentats peut être déradicalisée, si des mécanismes appropriés sont mis en place pour les convaincre du bien-fondé d’une version non-violente de l’islam.Lire aussi :Comment « retourner » un djihadisteLéo : La croissance économique et le plein-emploi (dans l’idéal) suffiraient-ils à éradiquer la radicalisation, ou le phénomène est ancré plus profondément ?Le plein-emploi contribue à diminuer le nombre des vocations au djihad, mais ne pourrait pas pour autant tarir totalement la vague djihadiste, puisqu’une partie des jeunes qui partent sont des classes moyennes et que, par ailleurs, l’état d’esprit des jeunes en banlieue est tel qu’il faudrait une génération pour faire changer le paysage mental. Le plein-emploi sur le long terme aura un effet bénéfique et réduira nombre des vocations au djihadisme.Lire aussi :« Le discours de l’EI ne peut prendre que chez ceux qui n’ont aucune culture musulmane »Anne : Quel est le rôle des mosquées clandestines dans ce phénomène de radicalisation ? Sont-elles nombreuses en France ?Depuis quelques années, les mosquées ne jouent plus de rôle majeur dans la radicalisation. Celle-ci s’effectue en dehors des mosquées, que ce soit sur Internet entre les groupes de copains ou en relation avec des jeunes déjà partis en terre du djihadisme. Le rôle des mosquées est très effacé dans les nouvelles formes du djihadisme en France.Lire aussi :L’islam radical, cible des autorités depuis les attentatsMarie : Comment expliquer que des jeunes filles et de femmes soient attirées par cette idéologie qui nie aux femmes beaucoup de droits ?Les femmes sont d’une génération post-féministe, la plupart de ces jeunes n’ont pas une conscience claire de la lutte de leurs mères et de leurs grands-mères au service du féminisme. Elles vivent la morosité d’une situation que l’on pourrait qualifier d’unisexe. Les jeunes garçons qui les entourent les ont détrônées. Elles cherchent le chevalier de la foi qui montrerait son sérieux en affrontant la mort.Lire aussi :« Stop djihadisme » : 40 % de femmes parmi les radicalisations signaléesLe seul gage de sérieux pour ces jeunes femmes est cette capacité de lutter jusqu’à la mort au service d’une cause anoblie. L’islam djihadiste leur offre une occasion de trouver l’homme idéal qui accepterait de mener la lutte sans se soucier de sa survie. Il s’agit d’un romantisme naïf qui se conjugue à un exotisme primaire afin de rompre avec la monotonie de la vie quotidienne dans une Europe pacifiée depuis plus d’un demi-siècle. La dernière guerre de l’Europe datant de 1939-1945.Lire aussi :Femmes de djihadistesAxel : Est-ce que les mécanismes de radicalisation islamiste en prison sont les mêmes qu’ailleurs ? En quoi la prison favorise-t-elle la radicalisation islamiste ?La prison concerne presque exclusivement les jeunes des banlieues. En prison, ils peuvent rencontrer d’autres candidats et, surtout, ils ont le temps de mûrir des projets qu’ils n’ont pas le temps de mettre en application dans la vie courante. Le modèle de radicalisation a subi une mutation à partir des années 2005-2006. Avant, ils montraient au grand jour leur radicalisation. Ils étaient même exhibitionnistes. C’est ce que j’appelle le modèle extraverti. A présent prévaut un nouveau modèle introverti, où ils dissimulent leur engagement aux autorités carcérales. Ils tentent d’embrigader d’autres jeunes en gardant le secret le plus total sur leur engagement.Lire aussi :Prison : les prédicateurs de l’ombreOrépat : L’état d’urgence et le traitement actuellement réservé à certains musulmans ne risque-t-il pas de renforcer la rancœur et la folie destructrice de certains ?Cette rancœur et cette folie n’ont pas besoin de cet état d’urgence pour se développer. Les derniers attentats ont été commandités par Daech et mis en œuvre par des jeunes Français et Belges pour punir la France d’avoir bombardé la Syrie. L’état d’urgence a pour fonction de prévenir des actes terroristes. Par conséquent, l’état d’urgence n’envenime en rien la situation qui est passablement tendue en raison de l’implication de la France en Syrie et au Mali.Enora OllivierJournaliste au MondeManon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marie Jégo (Istanbul, correspondante) Les nuages ont beau s’amonceler sur la relation russo-turque, Moscou ne coupera pas le robinet du gaz à Ankara. Quelques heures après que le chasseur russe Su-24, abattu par deux F-16 de l’armée turque, s’est écrasé dans le nord-ouest de la Syrie, mardi 24 novembre, la Russie a confirmé que les contrats seraient respectés.Lire aussi :L’armée turque assure qu’elle ne connaissait pas la nationalité de l’appareil abattu« Il ne pouvait en être autrement », a rassuré Anatoli Ianovski, le vice-ministre russe de l’énergie, cité par l’agence ITAR-TASS. Gazprom, qui a cessé ses livraisons de gaz à l’Ukraine pour cause d’impayés, ne peut se permettre le luxe d’une interruption supplémentaire de ses approvisionnements, à plus forte raison envers la Turquie, son deuxième plus gros client après l’Allemagne – 60 % du gaz consommé par les foyers turcs vient de Russie.Lire aussi :La Russie cesse ses livraisons de gaz à l’UkraineCôté turc, le dossier énergétique est désormais entre de très bonnes mains, celles du jeune ministre de l’énergie, Berat Albayrak, 37 ans, tout juste nommé au sein du nouveau gouvernement, le 24 novembre. Bien qu’inexpérimenté, le ministre aura à charge de mener toutes les discussions avec la partie russe.La tâche s’annonce ardue mais M. Albayrak dispose d’un atout majeur : il jouit de toute la confiance du président Erdogan, son beau-père. Marié depuis 2004 à Esra Erdogan, la fille aînée du président, Berat Albayrak est sorti du bois au moment de son élection en tant que député de la circonscription d’Istanbul, lors des législatives du 1er novembre.Alliance gazière et nucléaireLe dossier énergétique est réputé aussi juteux que difficile. Il y a un an environ, le président russe, Vladimir Poutine, et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, semblaient les meilleurs amis du monde. D’une poignée de main cordiale, les deux hommes avaient scellé, le 7 décembre 2014 à Ankara, une nouvelle alliance gazière autour du projet de construction d’un nouveau gazoduc, le Turkish Stream. Il s’agissait de dessiner une alternative au projet de gazoduc South Stream, dont l’abandon fut déclaré dans la foulée.Lire aussi :Le nouveau partenariat énergétique russo-turc fait du surplaceCette nouvelle alliance se faisait sur le dos de l’Ukraine, traditionnelle voie de transit du gaz russe vers l’Europe. Elle sonnait aussi comme un camouflet infligé à l’Union européenne, et plus directement à la Commission européenne, qui à maintes reprises s’était élevée contre le monopole de Gazprom sur les tubes, le transport et la distribution.Autre grand chantier énergétique : la construction à Mersin, dans le sud de la Turquie, par le consortium public Rosatom, de la première centrale nucléaire du pays, un projet à 19 milliards d’euros pour lesquels les Russes ont déjà déboursé 2,8 milliards. « Si les Russes ne construisent pas Mersin, d’autres le feront », avait défié M. Erdogan, le 8 octobre, en marge d’une visite au Japon. Quelques jours auparavant, des chasseurs bombardiers russes avaient pénétré dans l’espace aérien turc, ouvrant une crise sans précédent entre les deux Etats voisins de la mer Noire.Marie Jégo (Istanbul, correspondante)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel Plus dure est la rechute. Fin octobre, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) a atteint près de 3,59 millions en métropole, soit une progression de 42 000 en un mois, selon les statistiques publiées, jeudi 26 novembre, par Pôle emploi et par le ministère du travail. C’est le troisième plus mauvais chiffre depuis le début du quinquennat de François Hollande, après celui de septembre 2013 (+50 600) et de janvier 2013 (+47 900). Sur l’ensemble du territoire (outre-mer compris), il y a désormais près de 3,851 millions de chômeurs – en augmentation de 3,5 % sur un an (+3,7 % si l’on raisonne uniquement sur l’Hexagone). Ces données douchent les fragiles espoirs qu’avait suscités la baisse marquée du nombre d’inscrits à Pôle emploi, en septembre (-23 800 dans la catégorie A).Selon le ministère du travail, cette tendance tient « en partie » au fait que des demandeurs d’emploi, qui exerçaient jusqu’alors une activité réduite (catégories B et C), ont cessé de travailler et se sont donc reportés vers la catégorie A. Les personnes inscrites à Pôle emploi, avec une activité réduite « longue » (plus de 78 heures par mois) ou « courte » (moins de 78 heures par mois) ont vu leur nombre baisser de 1,49 % en un mois, en métropole. Un mouvement de vases communicants semble donc s’être produit, « au profit » de la catégorie des chômeurs stricto sensu. Au total, le nombre de demandeurs d’emploi (sans ou avec une activité) s’élève à près de 5,436 millions dans l’Hexagone (5,740 millions si l’on tient compte des outre-mer). Un nouveau record.« Ces chiffres ne sont pas satisfaisants », a admis la ministre du travail, Myriam El Khomri, dans un communiqué diffusé jeudi. D’autant que s’y ajoutent d’autres mauvaises nouvelles. Ainsi, les personnes à la recherche d’un emploi de plus de 50 ans (dans la catégorie A, en métropole) sont encore plus nombreuses, à la fin octobre (+1,5 % par rapport à septembre ; +9,2 % en un an). Dans l’Hexagone, l’ancienneté moyenne d’inscription à Pôle emploi continue d’augmenter, passant de 567 jours en septembre à 568 en octobre (pour les personnes relevant des catégories A, B et C).L’une des rares évolutions favorables concerne les moins de 25 ans au chômage : leurs effectifs restent stables en octobre, en métropole. « L’efficacité de notre politique en faveur des jeunes se confirme », a estimé Mme El Khomri, en rappelant que « le nombre de jeunes demandeurs d’emploi a diminué de 19 300 » depuis le début de l’année.La ministre met aussi en avant le fait que la croissance repart légèrement (+0,3 % au troisième trimestre) mais qu’elle s’avère trop faible pour se traduire par une baisse durable du chômage, compte tenu de l’accroissement plus rapide de notre population active.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Enora Ollivier et Manon Rescan Sophie Bessis est historienne et journaliste franco-tunisienne, chercheuse associée à l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS) et autrice de La Double Impasse. L’universel à l’épreuve des fondamentalismes religieux et marchand (La Découverte, 2014). Dans un chat sur le site Internet du Monde, elle a répondu aux questions sur le thème : « La France doit-elle repenser ses relations diplomatiques avec l’Arabie saoudite et le Qatar ? »Etienne : Quelle est la réalité du soutien saoudien aux milices djihadistes qui sévissent dans le monde entier du Mali à la Syrie ? On parle beaucoup de son rapport ambigu avec ceux-ci, et pour autant elle coopère avec les Occidentaux dont elle partage certains objectifs (chute de Khadafi, d’Al-Assad…). Peut-on y voir une lutte d’influence au sein du monde musulman, dans laquelle nous ne serions que des pions ?Avant de répondre directement à cette question, il faut faire un historique de l’exportation par l’Arabie, depuis une quarantaine d’années, de son islam, qui est l’islam sunnite wahhabite. En effet, l’Arabie saoudite pratique, sous la dynastie des Saoud, la forme d’islam la plus rigoriste, la plus sectaire et la plus obscurantiste des différentes écoles de l’islam sunnite. Pendant longtemps, d’ailleurs, le wahhabisme a été considéré par le reste de l’islam sunnite comme une secte.Le début de la puissance de l’Arabie saoudite commence avec la découverte de son pétrole, et cette puissance augmente considérablement à partir du début des années 1970 avec le premier choc pétrolier en 1973 et le second en 1979. L’Arabie saoudite se retrouve alors à la tête d’une fortune considérable qu’elle va mettre au service de la propagation de l’islam wahhabite à travers le monde musulman.Cette tendance s’accentue à partir de la révolution islamique iranienne de 1979. Dès lors, l’Arabie saoudite emploie tous les moyens possibles pour contrer la montée en puissance de l’influence de l’Iran dans le monde musulman. 1979 est également une autre date, celle de l’invasion de l’Afghanistan par l’Union soviétique. Et l’on assiste, à partir de cette année-là, à un renforcement de l’alliance entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite pour combattre les Soviétiques en Afghanistan et l’influence iranienne au Moyen-Orient. L’Arabie saoudite a dès lors massivement financé et soutenu les mouvements antisoviétiques les plus radicaux en Afghanistan, à commencer par Oussama Ben Laden qui a, avec d’autres, mené le djihad antisoviétique, également soutenu et financé par les Etats-Unis.Au total, l’Arabie saoudite a dépensé des dizaines de milliards de dollars dans l’ensemble du monde musulman pour construire des mosquées, former des imams, financer des écoles coraniques enseignant cette forme particulière d’islam. Avec cette force de frappe financière considérable, elle a pu faire progressivement de ce qui était une secte ultraminoritaire dans le monde musulman la forme dominante de l’islam sunnite aujourd’hui.Depuis 1979 au moins, l’Arabie saoudite est un des principaux bailleurs de fonds des mouvements extrémistes sunnites, armés ou non. Par la suite, l’Arabie saoudite et d’autres monarchies du Golfe, avec des modalités différentes, ont financé des mouvements extrémistes, armés ou non, dans l’ensemble du monde musulman.François : Quels sont les éléments financiers, diplomatiques, stratégiques… qui justifient nos liens avec le Qatar et l’Arabie saoudite ?La fortune de l’Arabie saoudite a pour cause première l’addiction des économies occidentales aux hydrocarbures. Depuis 1945, les Etats-Unis ont fait du royaume saoudien leur allié principal dans la région. Les pays européens ont fait de même. Avec les réserves d’hydrocarbures les plus importantes de la planète, l’Arabie saoudite est un acteur primordial du marché pétrolier mondial.Ayant accumulé, surtout depuis 1973, un immense pactole, l’Arabie saoudite, ainsi que de petits émirats comme le Qatar, sont devenus des acheteurs très importants de l’industrie des pays occidentaux et ont investi une partie de leurs fonds souverains dans de nombreuses sociétés occidentales stratégiques. Enfin, la France est devenue en 2015 le deuxième exportateur mondial d’armement grâce à ses ventes aux monarchies pétrolières. L’Arabie saoudite en 2015 a en outre financé l’achat par l’Egypte des 24 avions Rafale et des deux navires que Paris n’avait pas pu vendre à Moscou en raison de la guerre en Ukraine.Mo : N’est-ce pas une erreur de mettre le Qatar et l’Arabie saoudite sur le même plan, alors que la seconde semble porter une responsabilité plus grande que la première ?L’Arabie saoudite et le Qatar présentent effectivement des différences non négligeables, de taille d’abord. La première est un pays vaste peuplé de 30 millions d’habitants dont environ 25 % d’étrangers. Le Qatar est une toute petite principauté essentiellement peuplée d’étrangers, le nombre de Qataris s’élevant à 300 000 personnes. Mais le Qatar est extrêmement riche du fait de ses réserves quasiment inépuisables de gaz. Il a par ailleurs construit un fonds souverain extrêmement puissant qui a investi dans de très nombreuses entreprises occidentales.Le Qatar et l’Arabie saoudite ont en commun d’être les deux seuls pays musulmans à avoir comme religion officielle le wahhabisme. Pour autant, ils n’ont pas toujours les mêmes stratégies. Depuis 1995, le Qatar tente d’avoir une influence internationale bien plus importante que ses dimensions : diplomatie médiatique avec la chaîne de télévision Al-Jazira, diplomatie financière grâce à son fonds souverain. Le Qatar a essentiellement privilégié tous les mouvements appartenant à la galaxie des Frères musulmans.L’Arabie saoudite a en revanche davantage soutenu les mouvements se réclamant de la mouvance salafiste. Quelles que soient leurs différences, ces deux pays ont été dans le monde arabe les principaux soutiens des mouvements fondamentalistes musulmans. On sait le rôle que l’un et l’autre ont joué dans le passage de la contestation syrienne en 2011 à la rébellion armée.Dominique : Est-il réaliste de penser que la France peut vraiment avoir un impact si elle est seule à revoir sa diplomatie avec l’Arabie ? Il faudrait au minimum une résolution européenne.De toute façon, la France n’a pour l’instant aucune intention de revoir les relations privilégiées qu’elle entretient avec l’Arabie saoudite et le Qatar. Ses diplomates et ses responsables s’évertuent à dégager ces deux pays dans l’expansion du djihadisme. Et la dépendance financière française vis-à-vis d’eux reste extrêmement importante. Sur ce chapitre, la faiblesse de la France est de brandir, quand elle est attaquée sur son sol, les valeurs universelles des droits humains, mais c’est d’avoir comme allié dans la région des Etats qui en sont les plus grands violateurs dans le monde.La France doit comprendre que son discours auprès des peuples du Maghreb et du Moyen-Orient demeurera inaudible tant que sa diplomatie restera aussi éloignée de son discours. Quant à l’Europe, politiquement, elle n’existe pas. Les positions divergentes des pays européens sur la constitution d’une grande coalition anti-Daech, qui existe d’ailleurs déjà, l’ont montré une nouvelle fois.Lire aussi :Nos alliés les SaoudMarie : L’Arabie saoudite empêche-t-elle le développement de la démocratie et de la laïcité dans le monde arabe ? Si oui, comment ?Bien entendu, l’action de l’Arabie saoudite est un obstacle de taille à la sécularisation dans le monde arabe. Le financement massif par ce royaume d’une prédication extrémiste dotée de moyens considérables a ralenti, voire stoppé dans certains pays les tendances à la sécularisation qui se développaient depuis les indépendances. Il faut citer les cas des pays du Maghreb, de l’Egypte notamment, où la prédication d’imams importés de la péninsule Arabique ou formés dans les écoles saoudiennes ont renforcé les tendances les plus conservatrices au sein de l’opinion de ces pays.Les chaînes satellitaires des monarchies du Golfe jouent également un rôle très important dans le formatage des opinions du monde arabe. Or, cette propagande considère que toute entreprise de sécularisation relève de l’athéisme ; elle propage une version que l’on peut qualifier d’obscurantiste du message coranique.Il est donc clair que le rôle joué par les monarchies du Golfe et l’Arabie saoudite en particulier a été un important facteur de régression et de ralentissement du processus de sécurisation à l’œuvre dans le monde arabe.Enora OllivierJournaliste au MondeManon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Manon Rescan et Enora Ollivier Dans un chat sur le site du Monde, François Saint-Bonnet, professeur d’histoire du droit à l’université Paris-II-Panthéon-Assas, auteur de L’Etat d’exception (PUF, Léviathan, 2001) et spécialiste des périodes de crise, de l’histoire des libertés et des droits fondamentaux, a répondu aux questions sur le thème : « Les libertés sont-elles menacées par l’état d’urgence ? »Des élèves de seconde 3 : Quelles libertés sont menacées avec la nouvelle loi sur l’état d’urgence ? Est-ce un danger pour notre démocratie ?La question n’est pas celle de la menace, elle est de savoir si, oui ou non, des libertés sont atteintes dans le cadre de l’état d’urgence. A cette question, sans aucun doute, la réponse est oui parce qu’on peut pénétrer dans le domicile d’un citoyen, y compris de nuit, on peut l’empêcher de sortir de son domicile, et cela indépendamment de toute procédure judiciaire.Pour autant, est-ce un danger pour la démocratie ? Cette loi adoptée en 1955 l’a été de manière parfaitement démocratique, et la prorogation de l’état d’urgence les 18 et 19 novembre 2015 a été approuvée quasi à l’unanimité.Donc, tout semble indiquer que la démocratie, au sens de la volonté du peuple, est respectée. La difficulté, c’est que cette approbation s’est faite dans l’émotion et que, lorsque cette émotion sera retombée, il faudra qu’un débat reposant sur la raison démocratique retrouve ses droits.Lire aussi :Que contient la loi sur l’état d’urgence ?Aurélien : Que pensez-vous de l’annonce de changer la constitution faite en période d’état d’urgence ? Les précédents historiques en la matière et le caractère fondamentalement pérenne d’une constitution, norme fondamentale, ne devraient-ils pas freiner les ardeurs du constituant ?La première chose est qu’il n’est pas établi que l’état d’urgence sera toujours en vigueur lorsque le gouvernement proposera aux assemblées puis au Congrès de modifier la Constitution. Malgré la prorogation pour trois mois, le président de la République peut décider de mettre un terme à l’état d’urgence avant la date butoir, et, depuis une jurisprudence de 2005, le Conseil d’Etat peut l’y contraindre s’il estime que les conditions ne sont plus réunies de manière manifeste.En outre, le constituant lui-même se méfie des modifications de la Constitution en période de crise extrême, c’est pourquoi il est impossible de le faire pendant la mise en œuvre de l’article 16 de la Constitution (pouvoirs spéciaux du président de la République). Il est vrai que les précédents historiques invitent à la plus grande vigilance, et l’invocation des circonstances exceptionnelles a pu servir à transformer un régime dans lequel les pouvoirs étaient limités en régime autocratique.Cependant, dans le contexte actuel, même s’il convient d’être vigilant, les contrôles exercés par les juridictions ainsi que par la société civile (presse, associations de défense des droits, syndicats de magistrats ou d’avocats, simples citoyens) ne conduisent pas à éprouver d’inquiétudes excessives. Il n’en demeure pas moins qu’il serait éminemment heureux que la révision de la Constitution se déroule hors d’une période de l’application de l’état d’urgence.Sur le blog de Laurent Borredon, journaliste au Monde : L'observatoire de l'état d'urgence Marion : Le Conseil constitutionnel peut-il et va-t-il se pencher sur les perquisitions, arrestations et autres ?Les libertés constitutionnellement protégées fixent un cadre à l’inviolabilité du domicile. C’est pourquoi les perquisitions ne peuvent se dérouler que dans le cadre d’une procédure judiciaire et entre six heures et vingt-deux heures. En effet, on considère que la nuit est le moment de l’intime et que la protection du domicile doit être encore renforcée.C’est ce régime juridique de protection qui est clairement suspendu en période d’application de l’état d’urgence. Autrement dit, le niveau de liberté n’est pas le même pendant ces périodes qu’en période normale.Le Conseil constitutionnel peut être amené à se prononcer soit avant l’entrée en vigueur de la loi – mais ce contrôle n’existait pas en 1955 –, soit après depuis l’entrée en vigueur de la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) en 2010.C’est pourquoi rien n’exclut que, dans les semaines ou les mois qui viennent, à l’occasion d’une instance devant une juridiction, soit invoquée l’inconstitutionnalité des perquisitions liées à l’état d’urgence et il n’est pas exclu que le Conseil constitutionnel censure a posteriori le nouvel article 11 de la loi de 1955. De manière générale, le Conseil d’Etat comme le Conseil constitutionnel se montrent “compréhensifs” à l’égard de l’exécutif quand celui-ci doit faire face à des périls majeurs. Il est impossible de s’opposer physiquement à de telles perquisitions. Pour autant, toutes les voies de droit sont ouvertes à un individu qui jugerait cette perquisition manifestement illégale, en particulier devant le juge administratif.Lire aussi :Frédéric Gros : « Trop de sécuritaire tue la sécurité »Amphitrite : Qu’en est-il de l’interdiction de manifester ? N’est-ce pas un gros risque pour la démocratie ?Se réunir ou manifester sont des droits constitutionnellement protégés. En toutes circonstances, il appartient aux organisateurs de réunion ou de manifestations de s’assurer, avec l’autorité administrative (préfet), des conditions de sécurité du déroulement de ces manifestations. C’est pourquoi, même hors état d’urgence, les autorités préfectorales peuvent interdire des réunions ou des manifestations. Ce fut le cas en août 2014 à Paris.La loi de 1955 renforce ces mesures d’interdiction, mais la philosophie générale n’est pas significativement modifiée. Compte tenu du contexte actuel, et spécialement de la tenue de la conférence des Nations, il est apparu aux services du ministère de l’intérieur que les forces de l’ordre devaient être mobilisées davantage pour la sécurité des participants à cette convention plutôt qu’à la protection des manifestants souhaitant légitimement s’exprimer dans Paris. il s’agit là, comme en toutes circonstances, de proportionner l’exercice d’une liberté avec un risque. Cela se fait sous le contrôle du juge.Raymater : La liberté de la presse est-elle menacée et si oui, de quelle façon ?La loi de 1955 prévoyait naguère la possibilité d’interdire des représentations théâtrales ou des projections cinématographiques ainsi qu’un contrôle de la presse. Dans le contexte de cette époque, beaucoup d’informations et d’images n’étaient accessibles que par les actualités cinématographiques qui précédaient la diffusion du film.Aujourd’hui, les choses ont bien changé. C’est pourquoi la modification de la loi de 1955 adoptée les 19 et 20 novembre 2015 a supprimé toutes les dispositions relatives au contrôle de la presse et des spectacles. Ajoutons à cela qu’au moment des « événements d’Algérie » nombreux étaient les journaux qui voyaient une véritable guerre d’indépendance et une juste cause. Aujourd’hui, mis à part quelques sites Internet faisant l’apologie de djihad, aucun organe de presse écrite ou audiovisuelle, même extrémiste, ne s’inscrit dans cette ligne.Par conséquent, nulle inquiétude à avoir, la liberté de la presse n’est pas menacée. Elle l’est d’autant moins que l’attachement à cette liberté a été puissamment renouvelé le 11 janvier 2015, après les attentats contre Charlie Hebdo.Olivier : Y a-t-il déjà eu des élections durant un état d’urgence ?De manière générale, lorsqu’une législation d’exception est en vigueur, l’unité nationale passe par une forme d’unanimité nationale. Or, tout processus électoral consiste à insister sur les différences entre les offres politiques et, par conséquent, à altérer l’unanimisme. C’est pourquoi, par exemple, pendant la première guerre mondiale, les élections prévues ont été reportées.S’agissant de la situation actuelle, il s’agit d’élections régionales, dont l’enjeu ne porte en rien sur des questions liées à la sécurité, car cela ne relève pas de la compétence de ces collectivités territoriales. Par conséquent, on peut plus facilement disjoindre la question de la sécurité, qui relève de la politique nationale, et les autres enjeux, qui relèvent des régions. C’est la raison pour laquelle nul n’a songé à reporter les élections régionales. En outre, tout indique que la classe politique en général et les candidats aux régionales en particulier ont souhaité que cette disjonction soit pleinement réalisée.Lire aussi :Elections régionales 2015 : la sécurité écrase la campagneMilig : Sous couvert de l’état d’urgence, ne risque-t-on pas de voir fleurir des mesures préfectorales dépassant le champ de la lutte contre le terrorisme, mais servant d’alibi à leur mise en œuvre ? Par exemple l’interdiction de la vente d’alcool après 20 heures dans le Nord…En période exceptionnelle, les autorités ont parfois tendance à confondre les mesures de restauration d’un ordre qui est atteint par un péril et l’instauration d’un ordre nouveau jugé plus sain. En particulier, avant la première guerre mondiale, l’alcoolisme était jugé comme un fléau pour des raisons « d’hygiène sociale », mais les groupes de pression des alcooliers parvenaient à faire échec à toutes les mesures de restriction en la matière.Il est assez cocasse d’observer qu’ici ou là, des préfets jugent utile de lutter contre l’alcoolisme sur la voie publique à la faveur d’un état d’urgence provoqué par des individus qui s’abstiennent de boire ce type de breuvage. Pour autant, l’alcoolisation généralisée sur la voie publique peut être de nature à troubler plusieurs composantes de l’ordre public : la tranquillité évidemment, mais la sécurité également lorsque les forces de l’ordre risquent d’être détournées de leur mission principale de lutte contre le terrorisme si elles doivent intervenir dans le cadre de fêtes trop arrosées.De manière générale, il est évident que les possibilités offertes par l’état d’urgence peuvent tenter les autorités du ministère de l’intérieur qui s’en emparent pour prendre des mesures étrangères à la lutte contre le terrorisme ou dont le lien avec celui-ci est plus que ténu. C’est la raison pour laquelle plus la latitude du pouvoir est grande et plus le contrôle doit être réalisé avec sérieux : contrôle juridictionnel évidemment, mais aussi vigilance de chaque citoyen. En particulier, chacun est invité à s’interroger sur le sens de l’adjectif « imminent » qui figure à l’article 1er de la loi de 1955, si le péril n’est plus imminent, l’état d’urgence doit cesser immédiatement ou… de manière imminente.Manon Rescan : Que penser de la rapidité avec laquelle le gouvernement a pris ces décisions ?Les attentats commencent à 21 h 20, l’état d’urgence est entré en application deux heures et quarante minutes plus tard, le samedi 14 novembre à minuit. Cette célérité est absolument justifiée par la logique même de l’état d’urgence. C’est plutôt une force d’avoir la possibilité d’agir vite.Ajoutons que le gouvernement s’attendait à une attaque massive, que le décret était déjà prêt et qu’une réunion du conseil des ministres à 11 heures du soir à l’Elysée avait été anticipée par les services. Cela étant, la loi prévoit qu’après douze jours il faut obtenir une prorogation votée par les deux assemblées. Celle-ci a été demandée après seulement six jours, et le lendemain d’un épisode ultraviolent à Saint-Denis. Bref, la prorogation a été votée dans un état d’émotivité mêlé de gravité extrêmement élevé. Il n’y eut pratiquement aucune discussion et les votes ont été acquis quasi à l’unanimité.Pourquoi n’avoir pas attendu aujourd’hui et demain, alors que l’on voit plus clair sur la situation et que l’on aurait pu débattre pour proroger cette loi ? Il faut maintenant entrer dans une nouvelle phase, sortir de la sidération, et revenir à une logique de vigilance raisonnée et raisonnable.Enora OllivierJournaliste au MondeManon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter William Audureau Vendredi 20 novembre, Xavier Bertrand invitait « l’imam Google » et les géants du Web à « se sentir mobilisés » dans la lutte contre la propagande djihadiste en ligne. « Un certain nombre de jeunes aujourd’hui, avant même d’aller dans les mosquées, c’est sur Internet qu’ils trouvent le moyen de se radicaliser », a estimé le candidat aux régionales en Nord – Pas-de-Calais – Picardie.Le Monde a souhaité mettre à l’épreuve les propos de Xavier Bertrand : en tapant par exemple « se convertir à l’islam » sur Google, sur quel genre de site tombe-t-on ?Approche ultra-orthodoxeIls s’appellent IslamdeFrance.fr, IslamReligion.com, GuideMusulman.com, Sajidine.com ou encore IslamHouse.com. Ce sont, hors vidéos, les cinq sites les mieux référencés sur Google. Premier constat, leur nom est générique, donne une vision a priori ouverte et neutre de l’islam, ce que souligne Sadijine.com, qui sur la page « Qui sommes-nous ? » revendique :« Nous tenons à rappeler que le site Sajidine ne se prétend d’aucune tendance et n’entend favoriser aucune d’entre elles. Il appelle et se réclame d’un Islam simple, clair et net. Sans étiquette ni accessoire dans notre statut de musulman. »Guidemusulman.com se présente d’ailleurs comme un annuaire d’adresses pratiques pour les musulmans, des restaurants halal aux mosquées, mais aussi un code promo pour Conforama. « Nous ne donnons pas de “fatwas” [avis juridiques] ni d’avis religieux d’une quelconque manière que ce soit », prévient-il en dépit de sa page de conseil de conversion.Tout juste se présente-t-il comme un site tenu par « des musulmans sunnites » – soit la branche majoritaire de l’islam. Il renvoie cependant, en matière de conseils religieux, vers un autre site très conservateur. A l’exception d’IslamdeFrance.com, ces différents portails renvoient en effet à une approche dogmatique et ultra-orthodoxe de l’islam. Celle du salafisme, un courant rigoriste fondé sur une interprétation littérale du Coran, en pleine expansion en France depuis quinze ans, notamment chez la seconde génération de fils d’immigrés et les convertis.Lire aussi :L’inquiétante expansion du salafisme en FranceSur Sajidine.com, prétendument neutre, la rubrique des questions-réponses révèle ainsi une lecture ultrarigoriste de l’islam : il y est déconseillé de se marier avec une chrétienne, ni avec une musulmane s’écartant d’une approche littéraliste du Coran (« des hérésies »), ne portant pas le hijab, ou même exerçant une profession.Sur IslamReligion.com, un service de conversation en ligne permet d’échanger avec un « conseiller du site ». Interrogé par Le Monde sur la branche de l’islam de laquelle se revendique le site, notre interlocuteur botte en touche.Sur un ton prophétique et menaçant, il évoque d’abord « 73 [groupes religieux] dont 72 iront en enfer et un seul au paradis. Ce groupe rassemblera les fidèles à la sunna [le dogme et les pratiques édictées par le prophète Mahomet] ». Puis devant notre insistance : « Nous sommes des sunnites, simplement. » Lire : Quelle différence entre sunnites et chiites ?Ce n’est qu’au bout de trente minutes d’échanges que le conseiller admettra son obédience salafiste, et précisera que les autres courants « ne sont pas faux ». Un réseau tissé depuis l’Arabie saouditeSi certains noms de domaine ont été déposés à Roubaix, un coup d’œil aux mentions légales en bas de page permet toutefois d’apprendre que derrière son nom passe-partout, IslamReligion.com appartient par exemple au réseau du bureau du prêche de Riyad, en Arabie saoudite.Le royaume abrite deux des lieux cultes de l’islam, Médine et La Mecque, et est surtout le berceau du wahhabisme, une vision puritaine de l’interprétation du Coran. La monarchie en soutient la diffusion, à travers la formation d’imams et le financement de campagnes de prosélytisme en ligne, dont elle tient un décompte annuel.IslamHouse est le plus clair sur ses origines : l’article « Comment se convertir à l’Islam » est explicitement présenté comme ayant été « publié par le bureau de prêche de Ryad ». Il s’agit de l’un des rares sites à assumer sa filiation avec l’Etat saoudien. Opposition à l’idéologie djihadisteCes sites vantant un islam rigoriste condamnent fermement sa déviance djihadiste. « L’islam, qui est une religion de miséricorde, ne permet pas le terrorisme », corrobore Islam-guide. « Tuer des gens, faire s’exploser, tuer des femmes et des enfants, et dire que l’on est salafi ? Non, c’est un assassin, c’est un criminel. […] Cela n’a rien à voir avec le djihad, ce sont des ignorants et des malades », explique Sadjidine.com.Le salafiste est en effet majoritairement quiétiste et opposé à l’idéologie djihadiste, le takfirisme.Lire aussi :Pourquoi il ne faut pas confondre le salafisme et le takfirismePar ailleurs, le site apparaissant en premier dans les résultats de recherche de Google, islamdefrance.fr, est de loin le plus libéral. Aux personnes envisageant une conversion, il conseille avant tout la réflexion et la pondération : « C’est une partie de notre vie tout entière que l’on risque de changer en adhérant à l’islam. Toute précipitation dans la conversion est donc à proscrire. » William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Violaine Morin De la simple bougie déposée sur les lieux des attaques jusqu’au don du sang, les Français cherchent à témoigner leur soutien, par divers moyens, aux victimes des attentats du 13 novembre, à Paris et Saint-Denis. Des cagnottes pour les familles fleurissent également sur Internet, par l’intermédiaire de sites comme Le Pot Commun mais surtout Leetchi.com, la plate-forme la plus connue.Le phénomène a vu le jour après les attentats contre Charlie Hebdo et la prise d’otages de l’Hyper Cacher en janvier, mais il prend une autre ampleur aujourd’hui. Leetchi permet, depuis mars, la création de cagnottes « publiques », plus proches du financement participatif (ou crowdfunding), alors que la plate-forme servait d’abord aux collectes privées. Grâce à cet outil, les internautes mettent en place des collectes personnalisées mais visibles par tous, où figurent souvent la photo du disparu, accompagnée d’un portrait en quelques lignes.Les objectifs divergent d’un profil à l’autre : certains veulent financer les obsèques, même si la ministre de la justice, Christiane Taubira a annoncé leur prise en charge par le fonds de garantie des victimes du terrorisme. D’autres veulent assurer les études des enfants devenus orphelins, ou simplement apporter leur soutien aux proches.A ce jour, la plate-forme Leetchi compte 55 cagnottes destinées aux familles des victimes des attentats du 13 novembre, dont 28 sont publiques. Le montant total des dons dépasse 500 000 euros. Pour chaque victime, ces levées de fonds peuvent atteindre des montants importants. Plus de 32 000 euros pour la famille de Houda et Salima Saadi, deux sœurs assassinées devant le restaurant La Belle Equipe. Les montants augmentent souvent plus vite quand les victimes laissent des orphelins derrière eux. La cagnotte « pour Léon », le fils d’un restaurateur de Neuilly-sur-Seine mort au Bataclan, dépasse les 150 000 euros.Contrôles pour prévenir les fraudes et abus.Mais l’ampleur des dons dépend aussi de la capacité des proches à relayer l’initiative autour d’eux. Les commentaires laissés par les participants permettent d’évaluer qui participe : outre le premier cercle familial, il y a aussi des amis du lycée, d’anciens clients, des parents d’élèves de la même école, ou de parfaits inconnus, internautes originaires du même endroit ou pratiquant le même métier, qui ont souhaité rendre hommage à une victime en particulier.Avec des sommes dépassant souvent la dizaine de milliers d’euros vient la question de la prévention des fraudes et abus. La plate-forme Leetchi met à jour régulièrement, sur son blog, une liste de cagnottes « vérifiées ». « Nous contrôlons les initiatives, en prenant contact avec les organisateurs, en leur demandant qui ils sont et quel est leur lien avec la victime », explique Benjamin Bianchet, un des associés de l’équipe de Leetchi. Une vérification nécessaire mais « pas très agréable », concède-t-il, en précisant toutefois qu’aucun abus n’a été relevé parmi les cagnottes de l’après 13 novembre. « L’enjeu est plutôt de regrouper les initiatives, quand deux personnes veulent lever des fonds pour la même famille sans s’être concertés. »D’autres contrôles auront lieu au moment du versement : lorsqu’une cagnotte est destinée à une association ou à un tiers, l’argent ne passe pas par le compte bancaire de l’organisateur, à la différence des cagnottes « privées » destinées, par exemple, aux cadeaux d’anniversaire ou aux listes de naissance. Ce que confirme Karim Boukercha, organisateur d’une collecte pour offrir des fleurs à Danielle, la grand-mère qui a ému les réseaux sociaux par ses déclarations contre la barbarie sur BFM-TV.La collecte dépassant aujourd’hui les 15 000 euros, Danielle, militante dans diverses structures, a fait savoir à ses bienfaiteurs qu’elle souhaitait répartir la somme entre les associations pour lesquelles elle s’engage. Ni elle, ni son bienfaiteur ne toucheront d’argent – même si Danielle a quand même reçu des fleurs.Le voici ❤ #DesFleursPourDanielle pic.twitter.com/kKhGBwUsbx— Interflora France (@Interflora) 17 Novembre 2015Comment expliquer le succès de ces cagnottes en ligne par rapport aux dons traditionnels ? Les associations d’aides aux victimes existent, comme la Fédération nationale d’aide aux victimes d’attentats et d’accidents collectifs (Fenvac). Mais pour Benjamin Bianchet, « la démarche de créer une cagnotte spontanément, de façon quasi instantanée, est entrée dans les mœurs. » Ceux de l’ère numérique, où un projet de collecte peut très vite devenir viral par Twitter ou Facebook.Leetchi.com perçoit habituellement une commission de 4 %, dégressive à 2,9% pour les montants supérieurs à 2000 euros, supprimée ponctuellement, comme après les attentats de janvier. « C’est notre manière de participer », commente Benjamin Bianchet.Les dons aux familles des victimes sont-ils imposables ?Les dons peuvent être qualifiés de « présents d’usage », qui représentent une faible part du revenu ou du patrimoine du donateur. Dans ce cas, ils ne sont pas soumis à l’impôt. Si les dons sont considérés comme des « dons manuels », ils seront soumis au « droit de mutation à titre gratuit » prévu par l’article 757 du Code général des impôts (CGI). Le taux d’imposition dépend cependant des situations et du degré de parenté entre le donateur et le destinataire. Pour un don entre deux personnes sans lien de parenté – ce qui est le cas de la majeure partie des cagnottes créées sur Leetchi – le taux de 60 % s’applique, si le bénéficiaire choisit de le déclarer au centre des impôts. Un don non enregistré auprès de l’administration fiscale ne sera pas taxé.Violaine MorinJournaliste au Monde Philippe Bernard (Londres, correspondant) L’émotion suscitée au Royaume-Uni par les attentats de Paris et de Saint-Denis, le 13 novembre, pousse David Cameron à solliciter un vote parlementaire en faveur d’une extension à la Syrie des frappes aériennes que le Royal Air Force mène uniquement en Irak jusqu’à présent. « Les menaces à nos intérêts et à notre peuple sont telles que nous ne pouvons pas nous permettre de rester sur la touche et ne pas agir », a déclaré le premier ministre britannique, jeudi 26 novembre au matin dans une inhabituelle adresse à la Chambre des communes suivie d’un débat, en réponse à un rapport de la commission des affaires étrangères hostile à des bombardements en Syrie. « Nous devons frapper immédiatement ces terroristes au cœur de leur territoire », a-t-il déclaré. M. Cameron a exposé sa « stratégie globale » pour s’attaquer à l’organisation djihadiste Etat islamique, espérant obtenir un vote majoritaire dès la semaine prochaine. Faisant référence aux interventions passées en Irak et en Libye, M. Cameron a assuré que le pays ne commettrait pas « les terribles erreurs » du passé. Il a estimé qu’« il [était] juste que le Parlement, au nom du peuple, pose des questions difficiles et demande des comptes au gouvernement ».Sept objections du chef de l’oppositionChef de l’opposition travailliste, Jeremy Corbyn a posé sept objections. Notamment : « L’intervention britannique changera-t-elle quelque chose ? » ; « le conflit peut-il être gagné sans troupes au sol ? » ; « la résolution de l’ONU donne-t-elle une claire base légale ? »M. Cameron a répondu à chacune : « Les Etats-Unis et la France veulent que nous intervenions, ils pensent que nous pourrions changer les choses. » « Il y a déjà au moins 70 000 soldats syriens modérés prêts à nous aider », a-t-il plaidé : « la résolution de l’ONU donne sans ambiguïté une base légale à des frappes aériennes. »Au début de novembre, la commission des affaires étrangères de la Chambre des communes avait estimé qu’une intervention militaire ne devait pas avoir lieu sans une « stratégie internationale cohérente » destinée à attaquer l’EI et à faire cesser la guerre civile syrienne. Mais la position de son président, un élu conservateur, a évolué depuis les attentats du 13 novembre.« Comme Churchill et non comme Chamberlain »En août 2013, David Cameron avait essuyé une cinglante rebuffade du Parlement lorsqu’il lui avait demandé l’autorisation de frapper le régime de Bachar Al-Assad. Mais il estime que le 13 novembre a diamétralement changé la donne. Le Royaume-Uni doit se comporter  « comme Churchill et non comme Chamberlain », tel est le message répété par son entourage.Sur le plan intérieur, le premier ministre vise aussi à diviser son opposition. Jeremy Corbyn, le leader du Labour Party, est personnellement opposé aux frappes. Mais il est soumis à une intense pression des députés travaillistes, qui y sont favorables et souhaitent qu’il leur laisse la liberté de vote. Une approbation massive des frappes de leur part constituerait une marque de défi à l’égard du nouveau chef des travaillistes et l’affaiblirait considérablement.Philippe Bernard (Londres, correspondant)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.11.2015 à 12h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 17h33 | Manon Rescan et Enora Ollivier Dans un chat sur Le Monde. fr, Camille Grand, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique a répondu aux questions sur le thème suivant : la réplique militaire est-elle une réponse adaptée à l’organisation djihadiste Etat islamique ?Elro : ne serait-il pas temps que l’Etat établisse une stratégie permettant d’aider à la stabilisation du Moyen-Orient plutôt que de donner des coups d’épée dans l’eau ?Camille Grand. Une stratégie globale de stabilisation du Moyen-Orient est évidemment nécessaire pour compléter la riposte militaire. Celle-ci doit avoir des objectifs simples et clairs que je résumerai en trois points :Réduire au minimum l’emprise territoriale de Daech qui lui garantit ses ressources et lui permet de contrôler une part importante du territoire de l’Irak et de la Syrie ;Empêcher cette organisation de mener des offensives terrestres dans la région lui permettant de s’installer comme un acteur territorial incontournable ;Empêcher au maximum l’Etat islamique (EI) de monter des opérations terroristes complexes comme les attentats de Paris en frappant ses camps d’entraînement, ses centres de commandement et ses ressources financières.Ces objectifs, plus accessibles que la « destruction » de Daech, me semblent atteignables, sur le modèle de ce qui s’est passé avec Al-Qaida en Afghanistan, cette organisation étant désormais beaucoup moins efficace et donc attractive.Lire aussi :M. Hollande souhaiterait une coordination militaire directe avec Moscou sur le terrain syrien Pablo : j’entends des personnes dire, ici et là, qu’on ne devrait pas bombarder l’EI car c’est un prétexte pour eux de nous attaquer. Que leur répondre ?Camille Grand. Malheureusement, les attaques terroristes de l’EI menacent ou affectent également des pays qui ne sont pas engagés dans des frappes. Il me semble donc possible d’affirmer que la campagne aérienne, menée par la France et une douzaine d’autres pays, contribue davantage à réduire le risque terroriste en s’attaquant au centre de commandement et aux camps de formation de Daech qu’à l’aggraver en nous désignant comme une cible.Je rappelle enfin que les attaques contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher sont survenues avant que la France s’engage en Syrie.Sans intervention terrestre l'EI pourrait être amené à perdurer. Serons nous un jour contraint de dialoguer avec lui? #Penserle13Novembre— PenseesMoyennes (@PenséesMoyennes)require(["twitter/widgets"]);Camille Grand. L’EI a une particularité, c’est que cette organisation ne souhaite pas le dialogue avec nous. Son projet politique d’essence radicale, voire totalitaire, est incompatible avec un règlement négocié de la crise.Il est en revanche important de maintenir un contact avec certaines tribus sunnites irakiennes ou syriennes qui sont aujourd’hui proches de Daech, voire alliées. Les détacher de l’EI est un objectif majeur pour la coalition.Lire aussi :A Rakka, l’Etat islamique « se sert des civils comme boucliers humains »Amandine R. : les interventions militaires de 2001 en Afghanistan, de 2003 en Irak, de 2011 en Libye ont montré que non seulement elles ne résolvaient pas les questions de lutte contre le terrorisme (mais plutôt les attisaient sur le long terme) et par ailleurs laissaient les pays concernés dans des situations politiques inextricables, avec un impact durable, y compris sur le plan international. Comment imaginer que le scénario soit meilleur cette fois-ci ?Camille Grand. Il est effectivement important de tirer les leçons des interventions passées, qui n’ont pas toutes été couronnées de succès, mais je crois qu’il est important également de souligner que la non-action peut également avoir un coût important et qu’il est donc nécessaire de bien mesurer ce risque également quand on prend la décision d’intervenir militairement.Guillaume S. : est-il envisageable de couper physiquement l’accès à Internet à l’Etat islamique dans les zones qu’il contrôle de façon à réduire considérablement sa propagande, la coordination d’attentats à l’étranger, sa logistique, etc. ?Camille Grand. Une des forces de l’Etat islamique est sa maîtrise des outils de communication numériques, notamment des réseaux sociaux. Cette organisation est en effet à la fois capable de mener des cyberattaques et fait un usage très actif d’Internet pour sa propagande, son recrutement, etc.Il est possible, et sans doute déjà fait, d’attaquer ses cyberinfrastructures, mais l’agilité de l’organisation et sa capacité à reconstituer très rapidement des comptes fermés ou des sites bloqués rendent ce combat particulièrement difficile à remporter. Il est cependant nécessaire de continuer à le mener tous les jours.Lecteur LMat : le fait de « se coaliser » avec la Russie, ne revient-il pas effectivement à « se coaliser » avec le régime de Bashar Al-Assad, responsable, rappelons-le, de plus de 200 000 morts sur les 250 000 depuis 2011 en Syrie ?Camille Grand. Mener des opérations en commun avec la Russie pose effectivement un gros problème politique tout en présentant des avantages militaires. Jusqu’ici, l’intervention russe en Syrie a poursuivi des objectifs largement distincts de ceux de la coalition occidentale, puisque les frappes russes se sont concentrées sur l’opposition à Bachar Al-Assad jusqu’au 13 novembre.L’un des enjeux de la visite de François Hollande à Moscou est de tester la volonté russe de s’engager dans un travail en commun plus poussé, ce qui suppose deux conditions qui ne sont aujourd’hui pas remplies : d’une part, un accord politique minimal sur l’avenir de la Syrie et de Bachar Al-Assad, d’autre part, la définition d’objectifs militaires partagés faisant de la lutte contre Daech la priorité. Tout ceci est hélas loin d’être acquis. Yannick : pensez-vous qu’une intervention au sol est nécessaire ? Et dans quelles conditions ?Camille Grand. Il est indiscutable que les guerres se gagnent au sol et qu’une campagne aérienne seule est insuffisante pour l’emporter. Dans ce cas d’espèce, on ne chassera Daech des grandes villes d’Irak et de Syrie qu’il contrôle qu’avec des forces terrestres.Aujourd’hui, ces forces terrestres existent. Il s’agit des acteurs locaux kurdes, de l’armée irakienne, des milices chiites et des groupes armés de l’opposition syrienne qui bénéficient tous à des degrés divers du soutien occidental en armes et en formation. Ils ont déjà rencontré de vrais succès tactiques et enrayé la progression de Daech au Levant.Pour aller plus loin, le renforcement et la coordination de ces forces sont indispensables. Je suis en revanche plus prudent à l’idée d’une intervention terrestre occidentale et ou russe, dans la mesure où elle risque de nourrir la propagande de l’Etat islamique sur les « croisés » qui envahissent le Moyen-Orient.Claude G : qu’attend-on pour frapper l’EI au portefeuille, c’est-à-dire (puisque les circuits financiers semblent inattaquables) en mettant le feu à leurs puits de pétrole, comme ça a déjà été fait dans une autre guerre ?Camille Grand. Il s’agit évidemment d’une priorité, une des particularités de Daech étant de disposer de ressources financières très importantes. Cette lutte peut prendre plusieurs formes. Une très militaire avec l’attaque des convois de camions-citernes qui exportent en particulier vers la Turquie le pétrole issu des champs pétroliers contrôlés par l’organisation.Ces frappes sont désormais, et depuis le 13 novembre, régulières et portent un coup sévère à l’une des principales ressources de Daech.D’autre part, dans la lutte contre les circuits financiers, les textes internationaux qui luttent contre le financement du terrorisme permettent en partie de limiter l’accès de Daech à ces circuits. Enfin, la lutte contre les trafics d’antiquités est une dernière priorité.Malheureusement, une part importante des ressources de Daesh repose sur l’extorsion des populations sous son contrôle ; ce qui est le plus difficile à maîtriser aussi longtemps que l’organisation contrôlera des villes majeures, comme Mossoul ou Rakka.Mike : je voudrais savoir quels sont les groupes, ethnies ou toutes formes d’opposition à l’EI qui seraient capables de reprendre les territoires de l’EI autour de Rakka avec l’approbation de la population locale. Apparemment les Kurdes ne sont pas une solution, donc qui doit-on soutenir au sol si on ne veut pas intervenir nous-mêmes ?Camille Grand. Aujourd’hui, en Irak et en Syrie, de nombreux groupes combattent Daech au sol et constituent en quelque sorte les forces terrestres de la coalition contre Daech. Il s’agit, au nord, des forces kurdes, qui ont mené notamment les batailles dans le Sinjar, et, l’an dernier, à Kobane. Il s’agit également des groupes de l’opposition syrienne, qui sont souvent en première ligne face à Daech en Syrie.Il s’agit enfin, en Irak, des forces gouvernementales appuyées par les milices chiites, qui ont reconquis d’ores et déjà une partie du territoire irakien. En revanche, les forces fidèles à Bachar Al-Assad ne sont que ponctuellement engagées dans des combats avec Daech. Malheureusement, la coordination de toutes ces forces, qui ont souvent des objectifs antagonistes, reste très difficile, voire impossible.Enora OllivierJournaliste au MondeManon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.11.2015 à 12h32 • Mis à jour le26.11.2015 à 16h23 | Nicole Vulser François Hollande, en invitant les Français à pavoiser leur domicile vendredi 27 novembre, lors de l’hommage rendu aux Invalides aux victimes des attentats, a donné un coup de pouce aux fabricants de drapeaux tricolores.Depuis le 13 novembre, les commandes étaient déjà montées en flèche. La suggestion du président de la République, en marge du conseil des ministres de mercredi, d’arborer les balcons en bleu-blanc-rouge, a fait exploser les ventes. Les sites Maison des drapeaux, Drapeau France ou encore Amazon sont assaillis. Ce dernier prévient qu’il ne pourra pas livrer avant le 30 novembre.L’usine Faber France, à Wavrin (Nord), arrive à faire face à « une très grosse demande », selon son codirigeant Georges Charlet, qui a repris l’entreprise voici huit mois. « Nous avons vendu des milliers de drapeaux tricolores depuis le 13 novembre », dit-il. « En quinze jours, c’est exceptionnel. La prise de conscience nationale passe, après ces événements, par la volonté d’arborer un drapeau français, ce qui n’avait pas été le cas après les attentats de Charlie Hebdo, où tout le monde avait exhibé “Je suis Charlie” », explique-t-il.« Toute l’équipe donne un coup de main »« Nous réalisons directement les drapeaux ici à Wavrin, en cousant des bandes de couleurs. On en fabrique en permanence et, aujourd’hui, toute l’équipe donne un coup de main à la confection et au service des expéditions, les plus débordés », ajoute M. Charlet. Depuis jeudi matin, une petite boutique éphémère a également été ouverte dans l’usine pour permettre au public de venir directement s’approvisionner. Plusieurs centaines de drapeaux ont déjà trouvé preneurs.Lire aussi :Comment le drapeau français a repris des couleursMême fébrilité au sein de l’entreprise Doublet, installée à Avelin, près de Lille. Là aussi, une petite boutique a été inaugurée jeudi matin pour faire face à la demande. « Nous ne sommes pas en rupture de stock, mais tous les modèles ne sont plus disponibles », explique Agathe Doublet, chargée du développement international. « Nous prenons encore les commandes jusqu’à 15 heures pour acheminer les drapeaux avant demain matin dans l’Hexagone », dit-elle.Comme chez Faber France, le site d’Avelin fabrique les drapeaux assemblés par bandes. L’usine allemande de Doublet, elle, met les bouchées doubles pour les drapeaux réalisés par impression. La PME familiale a rarement vu une telle demande. « Il faut remonter aux très grands matchs de l’équipe de France de football », se souvient Agathe Doublet. « Durant un mois de novembre classique, on vend environ 5 000 drapeaux. Cette année, on devrait atteindre 10 000 à la fin du mois », explique-t-elle.Selon son père, Luc Doublet, président du conseil de surveillance : « La sociologie des clients a changé. Au début de la semaine, les commandes venaient de particuliers mais, depuis peu, ce sont des collèges et des institutions qui achètent ces drapeaux français. » Le patron de cette PME familiale, qui réalise la moitié de son chiffre d’affaires à l’international, ne peut s’empêcher de soupirer : « J’aurais vraiment préféré ne pas en vendre autant. »Lire aussi :Planète bleu-blanc-rougeNicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard Les droits de retransmission des rencontres sont plus que jamais indispensables pour attirer les téléspectateurs vers une chaîne payante. Mais le marché des droits sportifs – objet d’une lutte sans merci entre Canal+ et BeIN Sports – est bouleversé par l’initiative d’Altice, le groupe du milliardaire des télécoms Patrick Drahi.Montant estimé : 100 millions d’euros par anLe groupe européen de télécoms et de médias vient d’acquérir les droits de diffusion de la Premier League, le championnat anglais de football, pour le marché français, écrit jeudi 26 novembre le journal L’Equipe sur son site internet. Une information confirmée au Monde. La Premier League a confimé cette information dans la soirée. L’organisateur de la compétition a déclaré :« La Premier League se réjouit d’annoncer qu’Altice a obtenu les droits exclusifs de diffusion en France et à Monaco, ainsi que les droits non-exclusifs à Andorre, Luxembourg et en Suisse pour les trois saisons allant de 2016-2017 à 2018-2019 »Le montant du nouveau contrat est estimé autour de 100 millions d’euros par an, selon une source proche du dossier. Jusqu’ici, les droits appartenaient à Canal+ pour 63 millions d’euros annuels, selon L’Equipe. Altice ne souhaite pas réagir officiellement. Contacté, Canal+, filiale du groupe Vivendi dirigé par Vincent Bolloré, ne s’est pas non plus exprimé.Nouvelle perte de terrain pour Canal+C’est un coup très dur pour Canal+, dont les droits de la Premier League étaient devenus le dernier actif exclusif en matière de football. Les deux autres produits de premier choix, la Ligue des Champions et la Ligue 1, sont partagés avec BeIN Sports.Or Vincent Bolloré avait récemment promis d’investir beaucoup dans Canal+ pour acquérir des contenus, notamment dans le sport, afin de reconquérir le leadership perdu… Le président du directoire de Vivendi insiste sur la menace représentée par la chaîne qatarie BeIN, qui a conquis 2 millions d’abonnés en France, avec son offre sports autour de 11 euros (contre 40 euros environ pour le bouquet généraliste de Canal+). Au point que Canal+ remet en question la stratégie d’opposition qu’elle a suivie ces dernières années face à BeIN, parfois sur le terrain judiciaire.Lire aussi :Face aux inquiétudes, le one man show de BolloréAchats de contenus tous azimuts chez AlticeCe n’est finalement pas BeIN mais Altice qui vient perturber la stratégie de Canal+ cette fois-ci. « Altice met les contenus au cœur de sa stratégie de convergence entre les médias et les télécoms, explique une source proche du dossier. Le groupe a lancé la plate-forme de vidéo à la demande Zive pour les fictions, s’est associé à NextRadioTV, qui possède BFM-TV et RMC, pour l’information, a acquis dans le passé des droits du rugby ou de basket ou de gymnastique… » « La photographie globale du groupe se dévoile progressivement, à mesure des annonces », ajoute cette source.Les matches sur SFR et Ma Chaîne Sport ?Se pose toutefois pour le groupe une question importante : comment concrètement diffuser la Premiere League ? « L’ensemble des actifs de diffusion du groupe seront mobilisés, de façon complémentaire », explique une source proche du dossier.Mais le schéma précis n’est pas encore évident : les matchs ne seront probablement pas diffusés sur BFM-TV, qui est une chaîne d’information gratuite disponible partout, ni sur BFM-Business. RMC pourrait, en revanche, s’en servir. Une diffusion sur Ma Chaîne Sport (MCS) semble tout à fait envisageable. Elle est diffusée aujourd’hui dans le bouquet payant Canal Sat.Côté télécoms, SFR et Numericable proposeront sûrement une diffusion à leurs abonnés, via leur box ADSL et fibre, et aussi sur mobile et tablette. Cela pourrait passer par Ma Chaîne Sport ou par une chaîne à créer.Outre Canal+, BeIN Sports et Altice, le marché des droits sportifs aiguise encore l’appétit de nouveaux prétendants, comme Discovery, le numéro un mondial de la télévision payante (qui a racheté Eurosport en juillet), au risque de créer une « bulle », selon les experts.Lire aussi :Numéricable-SFR, un an de régime DrahiAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.11.2015 à 14h43 En association avec cinq autres journaux européens, Le Monde interroge ses lecteurs pour connaître leur avis sur le changement climatique et ce qu’ils font au quotidien pour l’empêcher.(function(b,o,n,u,s){var a,t;a=b.createElement(u);a.async=1;a.src=s;t=b.getElementsByTagName(u)[0];t.parentNode.insertBefore(a,t);o[n]=o[n]||[]}) (document,window,'_qual_async','script','//qualifio.lemonde.fr/kit/qualp.2.min.js');_qual_async.push(['createIframe', 'qualifio_insert_place_162537', 'qualifio.lemonde.fr', '20', '961608AD-C1CE-E283-B931-58A5D2FD603D', '534', '800', '']);Quel âge avez-vous ?Êtes-vous plus ou moins optimiste qu’il y a cinq ans sur la capacité de l’humanité à éviter que le changement climatique ne devienne réellement dangereux ? Pour réduire le poids de votre pays dans le changement climatique, pensez-vous que votre gouvernement... Etes-vous plus ou moins préoccupé par le changement climatique qu’il y a cinq ans ?A côté de quelle source d’énergie seriez-vous prêt à habiter ? Selon vous, comment le réchauffement climatique va-t-il affecter votre pays ? Que pensez-vous que votre gouvernement doive faire pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ?  Participez-vous à, ou connaissez-vous, des initiatives qui visent à réduire les émissions de CO2 ? Quelle initiative particulière avez-vous prise pour limiter les émissions de CO2 ces dernières années ? Si vous n’en avez prise aucune, écrivez “aucune”.  Merci de renseigner votre mail et votre numéro de téléphone (vos coordonnées nous serons précieuses pour élaborer notre compte-rendu) Pouvons-nous publier vos réponses ?  Jean-Michel Bezat Areva a annoncé, lundi 2 novembre, la signature avec son partenaire CNNC (China National Nuclear Corporation) d’un protocole d’accord sur une possible coopération approfondie qui pourrait passer par une prise de participation minoritaire du groupe chinois à son capital.Le protocole d’accord, signé à l’occasion de la visite de François Hollande en Chine, prévoit aussi une coopération industrielle de CNNC à l’ensemble des activités du futur groupe Areva, qui sera recentré sur le cycle du combustible nucléaire.Pourquoi Areva va-t-il ouvrir son capital ?L’augmentation de capital sera la bienvenue pour le groupe nucléaire français, mal en point financièrement. Areva a certes signé un accord pour céder à EDF la majorité de son activité réacteurs et services (Areva NP) pour plus de 2 milliards d’euros.Lire aussi :EDF va prendre le contrôle des réacteurs nucléaires d’ArevaLe groupe a aussi engagé un plan d’économie de 1 milliard d’ici à 2017. Mais cela ne suffit pas et le besoin de financement est encore évalué à 3,4 milliards d’euros pour les toutes prochaines années, ont prévenu le président du conseil d’administration d’Areva, Philippe Varin, et le directeur général, Philippe Knoche.L’Etat s’est engagé à faire connaître, en décembre, le montant de sa contribution au renflouement du groupe. Mais tous les capitaux extérieurs permettront de réduire la facture de l’Etat actionnaire, qui devra probablement céder d’autres actifs.Lire aussi :L’Etat prêt à injecter 3 milliards d’euros dans ArevaQuelle sera l’importance de l’ouverture du capital ?M. Varin s’était dit depuis longtemps ouvert à une entrée de groupes chinois au capital de la société, afin d’alléger la facture de sa recapitalisation pour l’Etat français, propriétaire d’Areva à hauteur de 87 %.« La coopération envisagée porte sur une possible prise de participation minoritaire de CNNC au capital d’Areva », a précisé Areva, lundi, dans son communiqué.Areva a fait savoir que les décisions concernant son augmentation de capital, dont il a prévenu qu’elle serait « significative », seraient prises avant la fin de l’année.Le gouvernement a donné son accord de principe à une augmentation de capital, et à l’apport de capitaux étrangers, mais il souhaite en limiter le montant.« Sur le nouvel Areva, nous définirons le montant de l’augmentation de capital sans la pression que certains voudraient mettre », a prévenu le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, la semaine dernière.Sur quoi les coopérations industrielles porteront-elles ?La coopération couvrira « l’ensemble des activités du cycle de l’uranium : mines, amont, recyclage, logistique, déconstruction et démantèlement, activités qui ne sont pas directement concernées par la prise de contrôle d’Areva NP par EDF en cours de préparation », a indiqué Areva.« L’approfondissement de la coopération avec nos partenaires chinois est un facteur primordial du succès futur d’Areva », a souligné M. Varin. Cet approfondissement passe par un grand contrat commercial, négocié depuis des années entre Areva et CNNC : la construction en Chine d’une usine de retraitement des combustibles brûlés dans les centrales, du type de celle de La Hague (Manche), d’une capacité de 800 tonnes par an.Pourquoi se tourner vers les Chinois ?Depuis son arrivée à la présidence du groupe, fin 2014, M. Varin comme son directeur général, Philippe Knoche, répètent à l’Etat actionnaire que les Chinois sont « incontournables » dans ce secteur, puisque près de 40 % des nouveaux réacteurs sont construits en Chine.Ils ont, selon lui, besoin de la France pour exporter leurs réacteurs, fussent-ils de conception chinoise. Ils ont aussi besoin de son savoir-faire dans le cycle du combustible : extraction et enrichissement de l’uranium, traitement-recyclage des combustibles usés, transport et stockage des déchets, déconstruction des centrales.Autant d’activités qui resteront chez Areva et qui, selon le communiqué, « ne sont pas directement concernées par la prise de contrôle d’Areva NP [réacteurs et services] par EDF ».Lire aussi :Trois entreprises chinoises intéressées par ArevaL’identité de CNNC ne suscite-t-elle pas des réserves ?CNNC est un groupe public issu de l’ex-ministère de l’industrie nucléaire et très impliqué dans l’industrie de défense chinoise. Son entrée au capital d’Areva n’allait donc pas de soi.L’Elysée et Matignon y étaient pourtant très favorables, comme une partie de Bercy. En visite en Chine, fin janvier, Manuel Valls s’était montré « très bullish sur la coopération nucléaire », avait alors noté M. Varin.Le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, y a aussi regardé de près. Christian Masset, secrétaire général du Quai d’Orsay et membre du conseil d’administration d’Areva, ne s’est jamais opposé à l’arrivée de CNNC.Les deux groupes se connaissent et les partenariats industriels sont anciens. Ces dernières années, Areva et CNNC ont créé plusieurs coentreprises, notamment pour le contrôle commande numérique des centrales, les services de maintenance et d’optimisation des centrales en services ou la fabrication de pompes.Lire aussi :Faut-il avoir peur d’une centrale nucléaire chinoise au Royaume-Uni ?Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Simon Auffret et Mathilde Damgé Le 22 octobre 2014, deux jours après la mort de Christophe de Margerie dans un accident d’avion sur le tarmac de l’aéroport de Vnoukovo, à Moscou, le nom de son successeur à la tête du groupe Total est publiquement annoncé : ce sera Patrick Pouyanné, ancien responsable de la branche raffinage-chimie du géant pétrolier français.Entré chez Total par sa filière angolaise en 1997, Patrick Pouyanné correspond au profil « type » du dirigeant d’une entreprise du CAC 40, l’indice des principales capitalisations boursières françaises : un homme, plutôt âgé et passé par de grandes écoles. En l’occurrence, le nouveau patron de Total, né en 1963, est diplômé de polytechnique et ingénieur du corps des mines.L’exemple de M. Pouyanné n’est pas un cas isolé. Il illustre le manque de diversité du « corps » dirigeant en France. Ce que confirme - s’il le fallait - l’analyse des mouvements survenus au sein des directions des entreprises du CAC 40 au cours de l’année écoulée.Des profils homogènesEntre les mois d’octobre 2014 et d’octobre 2015, on recense 50 hommes passés par les directions générales des firmes du CAC 40, sachant que neuf directions ont été renouvelées et que PSA est revenu dans l’indice. Leurs profils demeurent assez homogènes :Pas de femmesAucune des 40 entreprises cotées composant l’indice boursier n’a de femme à sa tête. Isabelle Kocher, qui doit succéder à Gérard Mestrallet à la tête d’Engie - anciennement GDF Suez - en 2016, devrait être la première à rejoindre ce club très exclusif des PDG du CAC 40, près de 30 ans après la création de l’indice phare de la Bourse de Paris.La loi dite « Copé Zimmermann » impose de fait qu’au moins 40 % des administrateurs des entreprises cotées en bourse soient des femmes. Cette obligation prendra effet au 1er janvier 2017.Au sein du CAC 40, les femmes occupent, au total, un tiers des sièges d’administrateurs. L’objectif de 40 % est déjà atteint dans neuf entreprises – Alstom, Engie, PSA Peugeot Citroën notamment.A titre de comparaison, à Londres, les entreprises membres du « footsie » – FTSE 100 – comptent sept femmes « CEO » ou « chief executive officer ». Aux Etats-Unis, elles sont 24 à diriger des entreprises cotées dans l’indice S&P 500.Lire aussi :En entreprise, les cercles du pouvoir se féminisentPeu d’étrangersLes patrons d’origine étrangère restent rares au sein du CAC 40. On en compte trois : l’Indien Lakshmi Mittal (Arcelor Mittal), l’Allemand Thomas Enders (Airbus) et le Portugais Carlos Tavares (PSA).Des dirigeants relativement âgésDans sa dernière « étude de la gouvernance des sociétés du CAC 40 », l’agence de conseil en communication Image 7 relève également que l’âge moyen des administrateurs est de 59,3 ans. Au sein du groupe Capgemini, cette moyenne culmine à 64,7 ans.L’arrivée d’Alexandre Ricard à la tête du groupe (fondé par son grand-père) Pernod-Ricard fait un peu baisser la moyenne d’âge des PDG du CAC 40 : à seulement 43 ans, il a huit ans d’écart avec le second plus jeune, Emmanuel Faber (Danone), né en 1964.Le poids des grandes écolesStéphane Richard (Orange), Henri de Castries (AXA) et Bruno Lafont (Lafarge) ont tous les trois suivi un parcours identique, passant des bancs de l’Ecole des hautes études commerciales de Paris (HEC) à ceux de l’Ecole nationale de l’administration (ENA).A elles deux, ces écoles ont d’ailleurs accueilli 12 des 40 dirigeants actuels des entreprises du CAC 40. Avec l’Ecole polytechnique et l’Ecole des mines de Paris, elles forment un carré d’institutions qui a formé plus de la moitié des grands patrons. #container_14461995592{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14461995592{ height:500px; } #container_14461995592 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14461995592 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14461995592 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14461995592 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les grandes écoles forment les dirigeants du CAC 40Certains dirigeants ont étudié dans deux de ces grandes écoles.require(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14461995592", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Polytechnique","HEC Paris","ENA","Ecole des Mines"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Dirigeants", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 11 ], [ "", 8 ], [ "", 7 ], [ "", 5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Il existe toutefois des cursus plus « variés », tournés vers l’international, parmi les dirigeants du CAC 40. Le patron de Publicis Maurice Lévy possède un diplôme en informatique de l’université du New Jersey, quand le Franco-Américain Eric Olsen, président du groupe Lafarge, cumule un passage à l’université du Colorado et à HEC Paris.L’actionnaire majoritaire du groupe Vivendi, Vincent Bolloré, a lui préféré le cursus public, en obtenant son diplôme de droits des affaires à l’université Paris X.Sur ce critère, Martin Bouygues reste une exception : en place depuis 1989, le fils cadet de Francis Bouygues n’a pas effectué d’études supérieures.Simon AuffretJournaliste au MondeMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Pouchard et Patrick Roger C’est un sujet politiquement sensible, qui mobilise les élus locaux depuis plusieurs mois. Avec les restrictions budgétaires, ils ont vu chuter ces dernières années la dotation globale de fonctionnement (DGF), l’enveloppe annuelle allouée par l’Etat aux collectivités locales (communes, mais également agglomérations, départements, régions…).Voir l'évolution de la DGF entre 2004 et 2012 :Votre commune est-elle touchée par la baisse des dotations ?L’Association des maires de France (AMF), par la voix de son président François Baroin, a de nouveau mis en garde la semaine dernière contre « l’accélération de la dégradation » des finances locales. Les maires avaient manifesté à la mi-septembre pour demander une remise en cause du « calendrier et du volume » de la baisse de la DGF.Cette baisse ne pèse pas sur le budget des communes de la même façon. La DGF représente en moyenne 19 % des recettes de fonctionnement, un taux qui recouvre des réalités bien différentes, ce pourcentage pouvant atteindre par exemple 16 % à Lyon, 39 % pour une ville moyenne comme Alençon (Orne) ou 44 % pour un village comme Sanna, dans la Creuse.Pour comprendre la DGF :Que représentent les dotations de l’Etat dans le budget d’une commune ?Au-delà de cette baisse, la DGF souffrait également d’un mode de calcul très complexe, qui entraînait des inégalités de traitement entre communes de même taille. C’est pour cela que le projet de budget 2016 prévoit une simplification du mode de calcul.Lire :Les dotations de l’Etat aux collectivités simplifiéesUne simulation pour juger des effets de la réformePour juger les effets de cette réforme, les parlementaires avaient aussi réclamé à Bercy une simulation de la DGF 2016 pour toutes les communes. Ce document, que Le Monde s’est procuré, leur a été remis lundi 2 novembre. Finalement, 69 % des communes (représentant 65 % de la population française) verront leur dotation « brute » augmenter, très majoritairement des petites communes (de 1 000 à 3 499 habitants).Précision importante : cela n’inclut pas la « contribution au redressement des finances publiques » (CRFP), qui constitue la fameuse diminution des dotations récemment annoncées et qui pèse largement sur les budgets, mais dont nous n’avons malheureusement pas pu nous procurer le détail.Lire aussi :Dotations de l’Etat aux collectivités : les gagnants et les perdantsLe tableau ci-dessous vous permet d’observer l’évolution de la dotation dans votre commune entre 2015 et 2016, ainsi que son impact sur les recettes de fonctionnement. Ces chiffres ne concernent donc que la DGF « brute », hors CRFP et donc ne constitue pas la DGF « nette ».Note : les cas de Paris ainsi que d’autres villes de la région Ile-de-France est spécifique, compte tenu de la création de la Métropole du Grand Paris à compter du 1er janvier 2016, qui entraîne une modification de la répartition des dotations.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.11.2015 à 12h13 • Mis à jour le02.11.2015 à 16h13 « La seule cause possible » du crash de l’Airbus 321-200 samedi 31 octobre dans le Sinaï, en Egypte, « est une action extérieure », a annoncé lundi 2 novembre un responsable de la compagnie aérienne russe Metrojet, Alexandre Smirnov. « Nous excluons une défaillance technique ou une erreur de pilotage », a-t-il ajouté, affirmant que « l’avion était en excellent état technique ».« Tout porte à croire que dès le début de la catastrophe, l’équipage a perdu le contrôle total » de l’appareil, a dit M. Smirnov, et les pilotes n’ont pas « essayé d’entrer en contact radio » avec les contrôleurs aériens au sol.« L’avion était incontrôlable, il ne volait pas mais tombait, et le passage d’une situation de vol à une situation de chute s’explique apparemment par le fait que l’avion a subi un dégât important de sa structure. »Lire aussi :Crash de l’Airbus russe en Egypte : ce que l’on sait, ce qu’on ignoreDébris éparpillés sur 20 kilomètres carrésLe vol 9268 à destination de Saint-Pétersbourg, parti de Charm el-Cheikh — une destination touristique prisée — comptait 224 occupants, sept membres d’équipage et 217 passagers. Aucun n’a survécu à l’accident, selon l’ambassade de Russie en Egypte. Le gouvernement égyptien a indiqué ce week-end que 214 des passagers étaient russes et trois ukrainiens.Le directeur du Comité intergouvernemental d’aviation (MAK), Viktor Sorotchenko, avait affirmé dimanche 1er novembre que l’avion s’était disloqué dans les airs, ce qui explique que les débris soient éparpillés sur une zone de 20 km2. Le contact avec l’avion a été perdu vingt-trois minutes après son décollage, selon le site du journal égyptien Al Ahram.Les autorités balayent les revendications de l’EIL’hypothèse d’un attentat reste envisagée après la revendication de la branche égyptienne du groupe djihadiste Etat islamique (EI), qui a annoncé samedi avoir détruit l’avion en représailles aux bombardements russes en Syrie. Cette revendication « ne peut être considérée comme exacte », avait cependant commenté le ministre des transports russe. D’après lui, les autorités aériennes égyptiennes, avec qui il se trouvait « en contact étroit », ne disposaient pour l’heure « d’aucune information qui confirmerait de telles insinuations ».Le chef du renseignement américain, James Clapper, a pour sa part affirmé qu’il n’y avait « pas de signe pour l’instant » qu’un acte terroriste ait été à l’origine de l’accident. Le directeur national du renseignement (DNI) a également estimé « improbable » que l’EI ait les moyens d’abattre un avion commercial en vol, ajoutant toutefois qu’il ne pouvait pour autant « l’exclure » complètement.Selon l’expert Charles Lister, affilié au centre Brookings à Doha, le missile antiaérien le plus puissant dont dispose l’organisation Etat Islamique, le Manpads, a une portée maximale de 10 000 pieds, bien en deçà des 30 000 pieds d’altitude du vol 9268. L’EI n’aurait donc pas pu atteindre l’appareil.Dès l’annonce de la catastrophe, les regards s’étaient également tournés vers Metrojet, une petite compagnie charter, la Russie ayant connu ces dernières années plusieurs accidents aériens impliquant de petites compagnies exploitant souvent peu d’avions. Une enquête a été ouverte concernant de possibles violations de la réglementation et des perquisitions menées dans ses locaux. Le bilan humain du crash aérien de ce samedi est le pire pour la Russie depuis vingt-cinq ans, où 167 catastrophes ont été recensées depuis 1991 par le site airdisaster.ru.Lire aussi :Crash dans le Sinaï : « C’est une immense tragédie », selon Vladimir Poutine Jean-Michel Bezat Alstom est désormais américain, du moins ses activités dans l’énergie, qui pèsent 70 % de son chiffre d’affaires. Seize mois après la signature de la plus importante acquisition de son histoire – et après le feu vert de Bruxelles début septembre –, General Electric (GE) a bouclé avec le groupe français, lundi 2 novembre, une opération de plus de 12 milliards d’euros. Pour la France, c’est la perte d’un fleuron industriel, même si GE s’est engagé à maintenir et développer dans l’Hexagone toutes les activités rachetées (turbines à gaz et à vapeur, éolien en mer, réseaux électriques). Le conglomérat de Belfort est désormais réduit à son pôle de construction ferroviaire (TGV, trains, métros, signalisation), qui bénéficiera d’une partie du produit de la vente d’Alstom Energie.Lire aussi :General Electric, une leçon… et une revanche industriellePour GE, c’est au contraire une acquisition « stratégique », déclare son PDG dans Les Echos du 2 novembre, et même « une chance qu’on ne voit qu’une fois par génération ». La France est devenue, selon Jeff Immelt, « la deuxième maison de notre groupe ». Il y emploiera plus de 20 000 personnes après l’arrivée des 9 000 employés français d’Alstom, les 1 000 emplois nets promis dans les trois prochaines années (développement de logiciels industriels, énergie…) et les 500 postes délocalisés des Etats-Unis après l’obtention de crédits-exports par la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (Coface) pour la vente de turbines dans les pays émergents (Indonésie notamment).M. Immelt avait confirmé, jeudi 29 octobre, que « la France aura deux grands sièges mondiaux, celui des énergies renouvelables et celui des réseaux », dirigés par les deux vice-présidents d’Alstom qui en ont actuellement la charge.Lire aussi (édition abonnés) :Jeffrey Immelt : «  Les turbines fabriquées aux Etats-Unis, on peut les faire en France  »Craintes pour l’emploiAu final, Alstom ne touchera pas 12,35 milliards mais 9,7 milliards d’euros. Sous la pression d’Arnaud Montebourg, alors ministre de l’économie, le gouvernement avait en effet imposé la création de deux coentreprises (à 50/50) dans les réseaux et les énergies renouvelables (hydraulique et éolien offshore), et d’une joint-venture (80 % GE et 20 % Alstom) dans les turbines à vapeur pour centrales nucléaires.Ces trois entités seront financées à hauteur de 2,4 milliards par Alstom. Il pourra céder ses parts fin 2018 pour renforcer Alstom Transport, mais ce montage réduit dans l’immédiat la rentrée de liquidités. Le groupe va aussi débourser 800 millions de dollars pour l’activité signalisation ferroviaire de GE. Convoqué mercredi, le conseil d’administration d’Alstom doit décider de la répartition du produit de la vente entre le désendettement, le versement d’un dividende aux actionnaires et le financement d’Alstom Transport.Les engagements de GE ne lèvent pas complètement l’hypothèque de suppressions d’emplois. En mai, M. Immelt avait relevé de 1,2 milliard à 3 milliards de dollars (1,08 à 2,72 milliards d’euros) le montant des synergies attendues de l’opération « au bout de cinq ans ». Il ne fait pas de doute, pour les syndicats, que de nombreux emplois sont menacés dans les fonctions support (comptabilité, ressources humaines, informatique…), notamment au siège de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine).Se recentrer sur l’industrieAvec Alstom, le conglomérat de Fairfield (Connecticut) confirme sa stratégie de recentrage sur ses métiers de l’industrie. Depuis un an, il cède par pans entiers ses activités financières (GE Capital), qui pesaient 43 milliards de dollars en 2014, soit 27 % de son chiffre d’affaires. Jusqu’à présent, 126 milliards de dollars ont déjà été cédés. Il se renforce dans l’énergie, un de ses métiers clé avec l’aéronautique, les appareils médicaux, les équipements et solutions parapétrolières et les logiciels industriels regroupés au sein de GE Digital. Ainsi accroît-il de 50 % son portefeuille de turbines en service et confirme sa place de numéro 1 mondial des équipements dans l’énergie, loin devant l’allemand Siemens, avec 50 milliards de dollars de chiffre d’affaires et 126 000 salariés.« Nous avons toujours cru en un large portefeuille de technologies à haute efficacité énergétique » et, avec un euro à 1,15 dollar, « l’Europe est assez compétitive dans toutes les zones du monde, y compris en Asie », se félicite M. Immelt. Et quelles que soient les énergies. A la veille de la conférence mondiale sur le climat (COP 21), réunie à Paris du 30 novembre au 11 décembre, il ne craint pas de souligner que la moitié des projets de centrales électriques en Asie sont au charbon, et juge donc illusoire de vouloir en sortir. D’autant que la « technologie à charbon » d’Alstom est, dit-il, « la plus efficace en la matière ».Lire aussi (édition abonnés) :Eolien marin : démarrage poussif de la filière françaiseJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Pascale Krémer Popularisé par des émissions de télé, le relooking d’un bien avant de le vendre est devenu très fréquent dans l’immobilier.C’est à ce moment précis que l’on mesure le professionnalisme. « Et ce tableau, vous l’emportez ? » Le ton est neutre, l’air dégagé, comme si la réponse importait peu. On se doute pourtant qu’un pan de mur blanc ne serait pas du luxe, dans ce salon qui fait aussi cuisine, salle de jeu, bureau et studio de musique. « Oui, oui », l’abstraction violacée partira avec sa propriétaire.Alexia Rhodier sourit. La décoratrice d’intérieur est venue poser un diagnostic de home staging, fournir les clés d’une mise en valeur de l’appartement avant sa vente. Sa cliente, une trentenaire sur talons compensés bientôt installée au Canada pour affaires, et moins d’impôts, a compris que son F3 quasi neuf de proche banlieue ne déclenchait pas le coup de cœur suffisant pour une vente rapide à prix un tantinet surévalué. En tombant sur la désormais culte émission « Maisons à vendre », animée par Stéphane Plaza sur M6, cette créatrice de start-up a eu la révélation home staging. Deux clics sur Internet plus tard, elle trouvait dans son quartier une professionnelle indépendante qui, pour 390 euros les deux heures, pouvait suggérer toutes les améliorations à apporter, et, pour 3 000 euros supplémentaires, les mettre en œuvre dans la foulée. Inventé aux Etats-Unis dans les années 1970, ce marketing décoratif prospère depuis 2008 sur le terreau de la crise immobilière. Désormais plus nombreux que les acheteurs, les vendeurs doivent convaincre.La « difficulté à se projeter »Au printemps, alors même que des agences immobilières ferment partout, Stéphane Plaza lançait un nouveau réseau national de franchises – 3,2 millions investis, avec M6 et les deux fondateurs de Laforêt immobilier. L’animateur voit grand, table sur 500 ouvertures d’ici 2020. En poussant la porte de Stéphane Plaza immobilier, les clients-téléspectateurs s’attendent à entendre parler de home staging. Le « chevalier blanc qui vole au secours des propriétaires découragés », dixit la télé, les a familiarisés avec la « difficulté à se projeter » de l’acquéreur trentenaire plongé en intérieur rustique. « Les gens s’endettent sur vingt ans, ils ont besoin d’être rassurés, croit-il. Et comme les biens sont chers, ils doivent être impeccables, on doit pouvoir s’y installer sans travaux. » Deux grandes franchises de home stagers (Avéo, Home staging experts) et une centaine d’indépendants captaient déjà cette demande en expansion. Des partenariats se sont désormais noués avec les grands réseaux immobiliers, conscients qu’offrir cette mise en beauté d’avant-vente permettait de récupérer des mandats exclusifs.En silence, cahier en mains, Alexia poursuit son repérage minutieux dans le trois-pièces. Il faudra des suspensions pour habiller toutes ces ampoules nues, un coup de peinture sur les premières fissures apparues aux murs, un portant design à la place de la grosse penderie… Dans le salon, où tout est carré, on installera une petite table ronde et on remisera le piano numérique pour fluidifier la circulation, tout en ajoutant rideaux et coussins pour réchauffer le tout. On placera quelques serviettes pliées sur les étagères de la salle de bains pour que passe ce message subliminal : vous êtes attendus. « Et côté tiroirs de la cuisine, tout fonctionne ? interroge-t-elle, tentant d’en ouvrir un. Un bouton mal fixé, et le visiteur percevra l’ensemble comme bringuebalant… »“Un bon home staging ne se voit pas. Et on ne demande pas aux propriétaires si les modifications envisagées leur plaisent. Le but est que cela corresponde à la façon de vivre du plus grand nombre”, Francky Boisseau, Home staging expertsUne manière de cacher la misère ? Parfois un peu. Mais il s’agit surtout de mettre en valeur l’existant, d’exhiber les mètres carrés, la luminosité, dans une harmonie décorative suffisamment neutre pour que rien ne détourne l’attention du potentiel de l’appartement. Formée aux Etats-Unis, la home stageuse Yasmine Medicis avait l’habitude de « dresser la table de la salle à manger comme pour la communion du petit ». Elle a cessé. « Contrairement aux Américains qui aiment qu’on leur en mette plein la vue, les Français se demandent ce qu’on leur cache, si on ne fait pas ça pour leur vendre plus cher. » « Un bon home staging ne se voit pas, appuie Francky Boisseau, de Home staging experts. Et on ne demande pas aux propriétaires si les modifications envisagées leur plaisent. Le but est que cela corresponde à la façon de vivre du plus grand nombre. » Rien que du bon sens, finalement. De la psychologie de l’acheteur appliquée à l’immobilier. A écouter les tenants de ce nouveau métier qu’aucune formation d’Etat ne valide encore – ce qui peut laisser cours à quelques escroqueries –, on se dit qu’il n’est pas besoin d’eux pour désencombrer, dépersonnaliser et donner un coup de frais.Certes, mais l’immobilier échappe étrangement au bon sens, constatent les home stagers. Trop d’affect entre en jeu. En France, où l’on déménage bien moins fréquemment qu’aux Etats-Unis, l’habitation symbolise à ce point la famille que la transformer en appartement témoin équivaut à une trahison. Ceux-là mêmes qui ont le réflexe d’ôter de leur voiture le siège bébé et ses miettes de gâteau avant de la vendre ouvrent à la visite leur appartement dans son « jus » le plus quotidien : toilettes douteuses, dressing en bazar, étendoir à linge au milieu du salon…Une “garantie vendu en moins de trois mois”Le home stager intervient aussi lorsque les biens immobiliers sont présentés vides à la vente : avec des meubles qu’il loue, parfois gonflables ou en carton, il redonne des repères visuels permettant de saisir les dimensions. Quand bien même l’appartement vaut 3 millions d’euros… comme ceux dont Sandrine Kretz, de l’agence Kretz & partners, fait « remeubler les pièces maîtresses, après départs à l’étranger pour raisons fiscales ». « Si nous avons l’exclusivité de la vente, dit-elle, nous pouvons prendre en charge la location de 10 000 euros de meubles et objets design pour six mois. Il nous arrive aussi de conseiller l’installation d’une cave à vin ou d’une piscine sur la terrasse. Ce n’est rien, 50 000 euros de dépenses, quand on s’apprête à vendre un bien 200 000 euros de plus ». Et le résultat est garanti, promettent ces pros du relooking immobilier. Qui surenchérissent dans les exemples de maisons vieillottes en vente depuis un an « parties en une visite et au prix » avec peinture taupe et rideaux en lin. Chez Avéo, réseau de franchises créé à Saint-Etienne en 2008, on va même jusqu’à proposer une « garantie vendu en moins de trois mois », contre environ cent trente jours en moyenne nationale. « Et la négociation du prix de vente du bien ne sera que de 3 % en moyenne après notre intervention, contre 10 % en règle générale », assure Sylvain Rey, le patron. C’est ce qu’explique à tous ses proches Jean-Philippe Causse, dont la maison mitoyenne, en première couronne toulousaine, s’est vendue en deux visites 20 000 euros plus cher qu’espéré. Pour un quart de cette somme, la décoratrice Katia Janowski, du réseau Home staging experts, « lui avait donné une âme, une vie », se souvient-il. « Au départ, je me disais que les travaux ne servaient à rien, qu’on ne vendrait pas plus cher. Pourtant, cela a été d’une efficacité redoutable. » Dans les agences immobilières, on ne doute guère de cette plus-value. Demeure néanmoins la peur de vexer le client qui, à entendre le mot home staging, revoit immédiatement les intérieurs hideux relookés à la télé. C’est si moche que ça, chez moi ?Lire aussi : Les astuces pour vendre un bien immobilier au meilleur prixDes biens modernisés virtuellementDepuis 2014, Century 21 offre à ses clients exclusifs de mettre en ligne une version 3D rénovée de leur bien (élaborée par la société Rhinov pour quelque 300 euros la pièce). De la valorisation immobilière virtuelle et gratuite, en quelque sorte. Même service chez Stéphane Plaza Immobilier. La première agence, ouverte dans le 11e arrondissement parisien, s’organise autour d’une vaste pièce, parée de ce qu’il faut de carreaux de ciment et verrières d’atelier pour rappeler les usages décoratifs dispensés à la télé.Sur grand écran, on y projette au client une version numérique améliorée du bien qui l’intéresse, afin qu’il en perçoive tout le potentiel. Il s’y balade en immersion, comme dans un jeu vidéo, peut choisir ici sa couleur de mur, là son mobilier. Les vidéos (de MyCloud3D) seront bientôt accessibles sur le site de l’agence, sur une nouvelle chaîne YouTube et encore sur tablette lors des visites.Pascale KrémerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Mandraud (Moscou, correspondante) En début d’après-midi, lundi 2 novembre, Vladimir Poutine est sorti brièvement du silence qu’il avait jusqu’ici observé. « C’est une immense tragédie », a-t-il déclaré de sa résidence de Novo Ogarevo, non loin de Moscou, en marge d’une réunion avec le ministre des transports, Maxime Sokolov, responsable de l’enquête sur le crash de l’avion russe dans le Sinaï.Devant une « pareille tragédie et dans de telles heures, il est très important de sentir l’épaule d’un proche, l’empathie de tout le pays au sujet de cette terrible catastrophe, a ajouté le président russe. Tout doit être fait pour élucider ce qui s’est passé, et pour que l’on réagisse de manière appropriée ».Le chef du Kremlin ne s’est pas avancé plus sur les raisons du crash de l’Airbus A321 de la compagnie charter Kogalimavia, qui devait relier, samedi, la station balnéaire de Charm el-Cheikh, en Egypte, à la deuxième plus grande ville de Russie. Les corps de 144 passagers ont commencé à être rapatriés et sont arrivés très tôt, lundi, à Saint-Pétersbourg. Quelques instants plus tôt, dans la soirée, plusieurs centaines de personnes se sont réunies spontanément devant le célèbre musée de l’Ermitage, munies de bougies et de ballons pour rendre hommage aux 224 victimes de la plus grande catastrophe aérienne pour la Russie.En dehors de l’annonce d’un jour de deuil national, décrété pour la journée de dimanche, durant lequel les drapeaux ont été mis en berne, le Kremlin n’avait jusqu’ici fait aucun commentaire, au point que ce silence a suscité parfois des commentaires peu amènes sur les réseaux sociaux. En vingt-cinq ans, jamais un tel accident n’avait touché la Russie. Depuis 1991, date de la chute de l’URSS, 167 accidents aériens, y compris d’hélicoptère, ont été recensés, dont 41 faisant au moins un mort. Au total, selon le site airdisaster.ru, les catastrophes aériennes ont provoqué la mort de 1 752 personnes. La disparition brutale de 217 personnes, dont 17 enfants, et de 7 membres d’équipage dans le terrible accident survenu samedi est bien la pire. Aucune hypothèse, celle d’un incident technique ou d’un attentat, n’est, pour l’heure, écartée. « Il est trop tôt pour tirer des conclusions », ont souligné à plusieurs reprises les autorités russes.De son côté, un responsable de la compagnie aérienne russe Metrojet, Alexandre Smirnov, a affirmé lundi que la « seule cause possible du crash [était] une action extérieure ». Nous excluons une défaillance technique ou une erreur de pilotage », a-t-il ajouté, assurant que « l’avion était en excellent état technique », malgré des rumeurs sur le délabrement de certains appareils de la flotte à bas coût. « L’avion était incontrôlable, il ne volait pas mais tombait, et le passage d’une situation de vol à une situation de chute s’explique apparemment par le fait que l’avion a subi un dégât important de sa structure. »Des corps, dont celui d’une fillette, ont été retrouvés à 8 kilomètres du principal point d’impact de l’appareil avec le solArrivé à Charm El-Cheikh à 5 h 30 du matin le 30 octobre, le vol 9268 de la compagnie Kogalymavia, sous pavillon Metrojet, a très vite embarqué ses passagers, et a redécollé à 5 h 58. Moins de vingt-trois minutes plus tard, l’avion disparaissait des écrans radars alors qu’il volait à 30 000 pieds (9 144 mètres). La carcasse de l’appareil a été retrouvée peu après dans le nord du désert du Sinaï, sans aucun survivant. Sur place, les enquêteurs ont eu tôt fait de dresser un premier constat : l’Airbus A321 n’a tenté aucun atterrissage en catastrophe, il s’est disloqué en vol. « Les fragments se sont éparpillés sur une grande surface d’environ 20 kilomètres carrés », a affirmé au Caire Viktor Sorotchenko, le directeur du Comité intergouvernemental d’aviation (MAK), autorité de contrôle créée en 1991 qui réunit onze pays de l’ex-URSS, arrivé très vite sur les lieux. Cette dislocation a eu lieu « à haute altitude », a de son côté précisé à la télévision russe le directeur de l’agence russe chargée du transport aérien, Alexandre Neradko, s’exprimant d’Egypte.Lire aussi :L’Airbus de la Metrojet s’est désintégré en volDes corps, dont celui d’une fillette, ont été retrouvés à 8 kilomètres du principal point d’impact de l’appareil avec le sol, après que la zone de recherches a été élargie à 15 kilomètres. Tout indique donc que le charter s’est désintégré en l’air, bien avant de heurter le sol. Dimanche soir, la télévision russe a diffusé des images prises par des drones du lieu du drame. On y voit des morceaux noircis de la carlingue dans un périmètre assez large. Réunis par les secours égyptiens, des valises et des bagages des passagers paraissent étrangement intacts. Les deux boîtes noires ont été retrouvées et doivent être analysées. Mais, dès samedi, un communiqué d’une branche égyptienne de l’organisation Etat islamique (EI) a revendiqué sur l’un de ses comptes Twitter un attentat. « Les soldats du califat ont réussi à provoquer le crash d’un avion russe en Egypte, dans la région du Sinaï… »Province du Sinaï de l’Etat islamiqueCette revendication a été minimisée par les autorités aussi bien russes qu’égyptiennes. La Russie, qui mène depuis un mois des frappes aériennes en Syrie contre l’EI et d’autres groupes de combattants, a pourtant été à plusieurs reprises, ces derniers temps, la cible de menaces. Encore récemment, le chef d’Al-Qaida, l’Egyptien Ayman Al-Zawahiri, a appelé, dans un message sonore, les mouvements djihadistes à s’unir pour combattre l’Occident et la Russie en Syrie et en Irak, selon l’agence Reuters. Et la zone dans laquelle a été retrouvé l’avion parti de Charm El-Cheikh correspond bien au territoire où est implanté le groupe Ansar Beit Al-Makdis, rallié à l’EI sous le nom de « Province du Sinaï » depuis novembre 2014. Mais il semble peu probable, cependant, que l’avion, à l’altitude où il volait, ait pu être touché par un missile. Selon Charles Lister, expert en mouvements djihadistes, affilié au centre Brookings à Doha, le missile antiaérien le plus puissant dont dispose l’EI est un Manpads d’une portée maximale de 10 000 pieds (3 kilomètres). Reste l’hypothèse d’une bombe placée à l’intérieur de l’appareil ou d’un grave incident technique. Des perquisitions et des inspections ont été entreprises en Russie au siège de la compagnie Kogalymavia, qui n’a cependant pas interrompu son activité. Dans un entretien à la radio Kommersant FM, dimanche, Viktor Gorbatchev, le directeur général de l’aviation civile, a indiqué que les conditions climatiques, selon le centre météorologique russe, étaient bonnes et que la visibilité était alors de 10 kilomètres. Sur la même antenne, Magomed Tolboïev, pilote d’essai et président honoraire du MAK, a souligné qu’il avait du mal à croire à un manque d’entretien technique de l’appareil. Même avec une panne de moteur, l’avion aurait pu continuer à voler, a-t-il affirmé, ou l’équipage aurait contacté les services terrestres : « Cela montre qu’un imprévu s’est produit à bord de l’avion. » Contrairement à ce qui avait été annoncé par les services de sécurité égyptiens dans un premier temps, le pilote n’aurait en effet émis aucune alerte. Lundi, après Air France, Lufthansa et Emirates, la compagnie russe Oural Airlines a annoncé qu’elle suspendait également ses vols au-dessus du territoire du Sinaï.Isabelle Mandraud (Moscou, correspondante)Correspondante à MoscouSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.11.2015 à 10h51 • Mis à jour le02.11.2015 à 13h29 Dix baleines se sont échouées sur la plage de Calais (Pas-de-Calais) lundi 2 novembre, rapporte La Voix du Nord. Six globicéphales ont été retrouvés morts. Des pompiers et des membres de la Ligue protectrice des animaux ont tenté de secourir les quatre qui étaient toujours en vie, à l’aide notamment d’une pelleteuse et d’une citerne pour les hydrater. Toutes les baleines ont été remises à l’eau, écrit La Voix du Nord, mais seules trois ont réussi à reprendre la mer, la quatrième n’ayant pas survécu.« Il s’agit d’une famille entière. L’hypothèse la plus probable, c’est que le mâle dominant soit mort en pleine mer, et que le reste de la famille l’ait accompagné jusqu’au rivage », explique au quotidien Jacky Karpouzopoulos, du centre de recherche des mammifères marins Pelagis, à La Rochelle. Concernant les deux mâles et les deux femelles remis à l’eau, « ils n’ont de chance de survie que s’ils partent ensemble », affirme le spécialiste.CALAIS - dix baleines retrouvées échouées sur... par lavoixdunord 02.11.2015 à 10h39 • Mis à jour le02.11.2015 à 15h37 | Patrick Roger Depuis que la réforme du mode de calcul de la dotation globale de fonctionnement (DGF) a été inscrite dans le projet de loi de finances pour 2016, les parlementaires ne cessent de réclamer à Bercy des simulations précises pour avoir une idée de ses effets pour les communes et les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI). Depuis lundi 2 novembre, ils les ont à leur disposition. Le Monde a eu accès à ces simulations.Lire aussi :Cinq chiffres pour comprendre le projet de budget pour 2016Cette réforme de la DGF vient se greffer à la baisse des dotations de l’Etat (11 milliards sur trois ans), qui concernera pour 2 milliards d’euros en 2016 les communes et les EPCI. Ce qui suscite de fortes appréhensions chez les élus, qui, pour certains, demandent un report de la réforme.Lire aussi :Que représentent les dotations de l’Etat dans le budget d’une commune ?Pourquoi la DGF a-t-elle été réformée ?Créée en 1979, la DGF représente, avec 36 milliards d’euros, le principal concours financier de l’Etat aux collectivités. Elle était devenue illisible et injuste. Elle a subi des ajustements réguliers mais qui n’ont pas permis d’en corriger les défauts majeurs et parfois, même, les ont accentués.Lire aussi :Les dotations de l’Etat aux collectivités simplifiéesQuel est l’impact sur les communes ?Sur 36 641 communes, 25 251 (69 %), représentant 65 % de la population, verront leur dotation « brute » augmenter. Précision importante : cela n’inclus pas la « contribution au redressement des finances publiques » (CRFP), prélèvement imposé par l’Etat et qui pèse largement sur les budgets, mais dont nous n’avons malheureusement pas pu nous procurer le détail.Le pourcentage de communes « gagnantes », cependant, n’est pas identique selon les strates de population. Il y a, dans chaque strate, des gagnants et des perdants.Ainsi, moins de la moitié (44 %) des communes de 100 000 à 199 999 habitants y gagnera, et tout juste 50 % dans la strate de 15 000 à 19 999 habitants.En revanche, c’est dans les tranches de 1 000 à 3 499 habitants que le pourcentage de communes gagnantes est le plus important (78 %).« Notre réforme réduit les écarts injustifiés dans chaque strate et creuse les écarts justifiés, défend le secrétariat d’Etat au budget. Les villes pauvres y gagnent et les villes riches y perdent. »Cherchez dans notre tableau :Votre commune va-t-elle gagner ou perdre sur sa dotation brute en 2016 ?Quel est l’impact sur les établissements publics de coopération intercommunale ?89 % d’entre eux, représentant 74 % de la population, seront bénéficiaires de la réforme.Les communautés d’agglomération et les communautés de communes sont les principales gagnantes : elles verront leurs dotations par habitant augmenter respectivement de 3,06 % et de 2,76 %.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.11.2015 à 16h41 • Mis à jour le24.11.2015 à 16h42 | Gaëlle Picut Un tiers des petites et moyennes entreprises ont observé une inflexion de l’activité économique après les attentats de Paris et 44,14% d’entre elles craignent des conséquences économiques à plus long terme, selon une enquête réalisée par la CGPME du 18 au 23 novembre auprès des 122 unions territoriales CGPME et des 200 organisations professionnelles adhérentes.« Sans surprise le commerce, l’hôtellerie/restauration et d’une manière plus générale les activités liées au tourisme, à l’événementiel ou les lieux de rassemblement du public ont observé une baisse d’activité », note la CGPME. Les réservations de spectacle seraient en baisse de 75% à Paris depuis les attentats et de 50% en province, d’après des informations de RTL.Lire aussi :« Si la menace terroriste perdure, elle peut compromettre la croissance économique »Cependant, la plupart des entreprises (65,5%) n’envisagent pas de mesures particulières, contre 15,9% qui pensent en adopter et 13% qui comptent changer leur comportement vers plus de vigilance. L’appel à la sécurité privée est régulièrement évoquée mais le coût que cela représente est redouté.Parmi les demandes des PME/TPE pour être plus efficaces pour prévenir une attaque terroriste, revient celle d’être mieux informées sur leur personnel ou futur personnel pouvant présenter un risque terroristeLa quasi-unanimité des entreprises (91%) se déclare, en revanche, prête à renforcer leurs échanges avec les forces de police au travers notamment de signalements ou d’avis préalables à l’embauche.Par ailleurs, deux tiers des entreprises estiment ne pas être suffisamment informées sur les mesures à prendre pour se prémunir contre les risques d’attentat et les trois quarts ne connaissent pas les mesures applicables dans le cadre de l’Etat d’urgence. « Elles réclament davantage de communication sur le sujet pour ne pas alimenter les fantasmes et les peurs risquant de bloquer la machine économique » indique l’enquête.Parmi les demandes des PME/TPE pour être plus efficaces pour prévenir une attaque terroriste, revient celle d’être mieux informées sur leur personnel ou futur personnel pouvant présenter un risque terroriste (par exemple si un salarié fait l’objet d’une fiche S). La mise en place d’un « guide sécuritaire sur la conduite à adopter face aux menaces actuelles » fait également partie des demandes les plus fréquentes.Lire aussi :Attentats : un impact sans doute limité sur la croissanceEnfin il est à souligner que de nombreuses professions s’inquiètent de conséquences économiques sectorielles et souhaitent un soutien des pouvoirs publics au travers notamment de moratoires de paiements de charges sociales ou d’ouverture de lignes de crédit via des fonds spécifiques BPI.A l’heure actuelle, les économistes sont prudents sur l’impact économique des attentats. S’il est évident que certains secteurs (hôtellerie, restauration, grands magasins, salles de spectacle) et certaines zones géographiques, vont être directement touchés, suite notamment à l’annulation d’un certain nombre d’événements, il est beaucoup plus difficile de se prononcer sur l’ensemble de l’économie.Il est également très difficile d’évaluer l’impact psychologique des attentats sur les salariés en termes de concentration et de productivité.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Jérôme Fenoglio (Directeur du "Monde") Depuis la tragique soirée du vendredi 13 novembre, et pour des mois désormais, la France vit dans un état d’urgence voté par la quasi-totalité de ses députés et soutenu par une écrasante majorité de ses citoyens. Cette situation d’exception peut être momentanément justifiée par le danger imminent de nouvelles attaques. Cette unanimité traduit le mélange d’effroi et de colère ressenti par des Français aussi choqués, au sortir de cette année 2015 ouverte par les tueries de janvier, que le furent les Américains au lendemain du 11-Septembre.Entre les deux pays, entre les deux époques, les similitudes sont nombreuses et certains risques communs. Soutenu par le monde occidental, George W. Bush s’était à juste titre attaqué au sanctuaire terroriste de l’Afghanistan et des talibans. Mais il s’était ensuite fourvoyé sur un chemin pavé d’erreurs et de mensonges, de guerres, de recours à la torture, de reniements de l’Etat de droit et de renoncements à certaines libertés. Ces fautes, notamment en Irak, conduisirent à une série de désastres, expliquant en grande partie la situation dont nous héritons.Se préparer aux périls à venirLa France peut éviter de tels errements. A une condition principale, qui n’a plus été remplie depuis des lustres : échapper à l’urgence, sortir de la réaction dictée par les circonstances, pour reconstruire, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, une stratégie de prévention des risques et donc de recherche et de traitement des causes profondes de ce conflit.De ce point de vue, le tournant sécuritaire engagé par le président de la République n’est pas des plus rassurants, du moins dans sa durée. Certaines restrictions des libertés ne peuvent être tolérées que sur une très brève période de temps. Les perquisitions administratives, en particulier, ne doivent pas devenir un moyen de s’affranchir de la procédure pénale. Mais le plus inquiétant réside dans la volonté présidentielle de réviser la Constitution pour y inscrire le principe de l’état d’urgence. Cela reviendrait à institutionnaliser l’urgence au lieu de mettre en place les moyens d’y échapper, au lieu de limiter au maximum ces périodes de réaction au plus grand danger.Pour faire face au péril actuel, et se préparer aux suivants, bien plus pertinent pourrait être un examen complet des brèches qui ont laissé passer des djihadistes dûment répertoriés, qui ont empêché les services de renseignement de prévenir des attaques pourtant jugées inéluctables. Manquent-ils encore de moyens ? Sont-ils mal organisés ? Ont-ils, à tort, délaissé le renseignement humain pour se noyer dans les données de la surveillance généralisée ?Pour obtenir des réponses et reconstituer des capacités de prévention, les députés, qui ont voté la loi renseignement, devraient se saisir de ce dossier en formant une commission d’enquête. Comme l’avaient fait, après le 11-Septembre, leurs homologues américains. Et parce que, dans une situation d’état d’urgence, le contre-pouvoir parlementaire est plus indispensable que jamais.Lire aussi : Observons l’état d’urgenceReconsidérer l’ensemble des alliances proche-orientalesRefuser l’urgence comme seule réponse, c’est aussi examiner en profondeur les racines du « djihadisme français », ou comment des centaines de jeunes hommes et femmes ont choisi, délibérément, de rejoindre les rangs de l’Etat islamique. Dans ces colonnes, Olivier Roy parle de « révolte générationnelle et nihiliste » pour décrire l’engagement de ces jeunes radicalisés et considère qu’il s’agit, non pas de « la radicalisation de l’islam mais de l’islamisation de la radicalité ». La France fournit plus du tiers des djihadistes européens en Syrie. Quel que soit leur impact, les bombardements sur l’EI ne constituent donc qu’une partie de la réponse.Sur le théâtre extérieur, la stratégie de Hollande chef de guerre a, elle aussi, été contaminée par l’urgence. Les attentats du 13 novembre ont fait sauter tous les principes établis depuis trois ans : le « ni Assad ni EI » comme la défiance à l’égard de la Russie. Comme s’il avait fallu attendre les tueries de Paris pour réévaluer une tactique invalidée par les faits depuis longtemps. La France participe, à raison, à la coalition contre l’Etat islamique. Mais les frappes ne suffiront pas pour briser l’EI. Une intervention occidentale au sol n’est pas non plus souhaitable. Il faudra bien que des forces locales se déploient et pour cela clarifier nos relations avec les acteurs régionaux.Au Proche-Orient, pour construire une vraie stratégie de long terme, la France devra reconsidérer l’ensemble de ses alliances, devenues, ces derniers temps, passablement illisibles. Et se poser notamment la question de sa relation privilégiée avec l’Arabie saoudite, si riche et si proche, par son fondamentalisme religieux, des mouvements les plus radicaux de l’islam sunnite. La sortie de l’urgence est au prix de quelques révisions douloureuses.Jérôme Fenoglio (Directeur du "Monde")Directeur du "Monde"SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Yann Bouchez L’opération de communication a été menée au pas de charge. Douze minutes de prises de parole, moins de cinq minutes pour les questions des journalistes rassemblés dans le salon Erignac du ministère de l’intérieur, quasiment rempli. Aucune mesure majeure avancée, encore moins d’annonce chiffrée. Après un comité de pilotage exceptionnel tenu mardi matin, la conférence de presse sur la sécurité de l’Euro de football 2016 n’a pas donné lieu à d’importants changements.Lire aussi :« Le risque terroriste est au centre du dispositif de sécurité » de l’Euro 2016L’enjeu était plutôt d’afficher l’unité des acteurs – Etat, collectivités locales et l’UEFA, la confédération européenne de football – qui participent à l’organisation de la compétition continentale prévue du 10 juin au 10 juillet. Car depuis les attentats du 13 novembre, à Paris et aux abords du Stade de France, en marge du match France-Allemagne, la question de la sécurité autour de l’Euro, qui était déjà un enjeu crucial, est devenue encore plus centrale.Rassemblés autour du pupitre, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, celui des sports, Patrick Kanner, puis Alain Juppé, en tant que président du club des sites d’accueil – regroupant les 10 villes hôtes –, et enfin Jacques Lambert, le président de la société d’organisation de l’Euro 2016, se sont tous exprimés brièvement. Il s’agissait pour eux de rappeler « l’excellente collaboration », selon les mots de M. Juppé, entre l’Etat, les villes organisatrices et l’UEFA, en amont de la compétition. « La maison est mobilisée, et nous ferons tout pour que ce grand événement se passe dans les meilleures conditions et que la dimension populaire ne soit pas obérée », a résumé M. Cazeneuve.Lire aussi :Euro 2016 : vers l’installation de portiques de sécurité ?La question sensible des « fan zones », où seront rassemblés des milliers de spectateurs devant des écrans géants, a été l’un des principaux sujets abordés. Elles seront maintenues. « La tonalité générale des maires des dix villes, c’est que nous souhaitons maintenir l’organisation de ces fan zones, pour deux raisons, a expliqué Alain Juppé. D’abord pour ne pas diminuer le caractère festif et populaire de cet événement qui ne doit pas se limiter à l’enceinte des stades. Et puis ensuite, à cause du risque, s’il n’y avait pas de fan zones, de voir se disséminer dans les rues de nos villes des regroupements plus difficiles encore à sécuriser. »« Tout est sous contrôle »Dans la foulée, Jacques Lambert s’est réjoui du fait que « l’existence des fan zones n’est pas remise en question ». « Elles seront ce que les villes décideront d’en faire, a-t-il ajouté. En clair, pas de vision dogmatique du dimensionnement et des conditions de fonctionnement mais une forme de souplesse, de flexibilité donnée à chaque ville pour adapter la fan zone au contexte financier, environnemental de la ville. » Lors de l’Euro 2012, organisé en Pologne et en Ukraine, les « fan zones » avaient accueilli quelque 7 millions de personnes, selon l’UEFA. La question des « charges supplémentaires » qu’entraînerait pour les villes la mise en place des différents dispositifs de sécurité a été soulevée par le maire de Bordeaux lors de la réunion. Sans chiffre pour l’instant.Lire aussi :La sécurité de l’Euro 2016 en questionM. Cazeneuve a par ailleurs annoncé un renforcement des « moyens de vidéoprotection » – « ce sera le cas sur le Stade de France, et sur l’ensemble des équipements sportifs », a-t-il assuré –, une mobilisation des sociétés de sécurité privées et un travail de renseignement pour évaluer la menace. Là non plus, pas de précision sur les chiffres, les évaluations étant en cours. A la question d’une journaliste demandant « un ordre d’idée du nombre d’agents de sécurité qu’il va falloir embaucher dans toute la France », le ministre des sports a répondu : « Plusieurs milliers. »« L’Euro 2016 est une manifestation à plusieurs étages. Il y a bien sûr la sécurisation des 51 matchs, avec 2,5 millions de billets qui seront vendus et plus d’un million de visiteurs étrangers. Nous voulons leur dire que tout est sous contrôle. Il y a aussi la sécurisation des 24 camps de base pour les équipes (…) et puis il y a les fan zones qui font partie du cahier des charges. »Ces nombreux chantiers devraient être à nouveau évoqués dans les semaines à venir, lors de « points d’étape réguliers ». Il faudra donc attendre avant d’avoir plus de précisions sur les mesures de sécurité concrètes qui seront déployées lors de l’Euro 2016.Lire aussi :Attentats : l’Euro 2016 sous haute surveillanceYann BouchezJournaliste au service SportSuivreAller sur la page de ce journaliste Mattea Battaglia Les enseignants de maternelle ont fait profil bas ces derniers mois, eux qui sont pourtant les premiers à expérimenter, depuis septembre, de nouveaux programmes scolaires – un an plus tôt que leurs collègues de l’élémentaire et du collège. Mardi 24 novembre, leur principal syndicat, le SNUipp-FSU, leur a donné la parole lors d’un colloque intitulé « Nouveaux programmes en maternelle : un nouvel élan pour le travail enseignant ? ». L’occasion de rendre publiques deux enquêtes, l’une réalisée auprès du grand public et l’autre, précisément, auprès des enseignants, sur cette « première école » que beaucoup de nos voisins nous envient.Lire aussi :Najat Vallaud-Belkacem tente une rentrée sans polémiqueLes Français aussi la plébiscitent : 85 % d’entre eux – et 79 % des enseignants – estiment qu’elle fonctionne plutôt bien aujourd’hui et mieux que par le passé (respectivement + 8 et + 12 points par rapport à 2014). Ce niveau de satisfaction est même « le plus haut enregistré sur cette question depuis 2007 », signale Harris Interactive qui a réalisé les deux sondages d’opinion. « Le regard général des Français sur l’école maternelle et celui des enseignants est très proche, souligne le SNUipp-FSU : ils la décrivent comme une école essentielle, œuvrant pour les apprentissages mais aussi le vivre ensemble et l’épanouissement des élèves. » Une conclusion à rebours des discours déclinistes sur notre système éducatif.Autre évolution positive : l’exigence plus grande à laquelle la profession d’enseignant de maternelle est associée, puisque 58 % des Français et 86 % des instituteurs s’expriment en ce sens. Enfin, on ne peut que noter le satisfecit que suscitent les nouveaux programmes de maternelle, jugés au printemps par le SNUipp-FSU « plus équilibrés, plus lisibles et plus opérationnels », dessinant « les contours d’une école maternelle bienveillante et exigeante ». « Des marges de progression persistent »Un semestre plus tard, c’est la question de leur mise en œuvre qui se pose : selon les enquêtes divulguées mardi, 79 % des enseignants applaudissent ces programmes… mais ils sont presqu’autant (73 %) à se sentir mal préparés à les appliquer. Seul un quart des professeurs s’estime « bien préparés », la moitié seulement affirme avoir vu des documents d’accompagnement.Car à y regarder de plus près, la profession exprime, aussi, des doutes, des difficultés. Sur la taille des classes par exemple : alors qu’elles accueillent, en moyenne, près de 26 élèves en maternelle (25,8 de source ministérielle en 2014), les Français estiment qu’elles ne devraient guère s’ouvrir à plus de 20 bambins (17,5 élèves en moyenne selon les Français, 19,6 pour les enseignants). Sur les rythmes scolaires, aussi : même si leur généralisation remonte à la rentrée 2014, le passage à la semaine de 4,5 jours d’école, avec le mercredi matin travaillé dans la plupart des cas, a abouti, pour plus du tiers (38 %) des professeurs sondés, à la diminution des contacts et des échanges avec les familles. Un éloignement que constate, aussi, un quart des parents d’élèves de maternelle, quand 8 % témoignent, à l’inverse, d’un rapprochement.« Des marges de progression persistent », estime Harris Interactive, puisque seuls 18 % des Français et 6 % des enseignants de maternelle estiment que l’école, à ce niveau, fonctionne « très » bien. « Les enseignants sont prêts à transformer leurs pratiques si tant est qu’on leur en donne les moyens, observe pour sa part le SNUipp-FSU. Il est temps, pour le gouvernement, d’aller au-delà des engagements et des belles paroles pour permettre aux enseignants de mieux faire leur métier. »Parmi les revendications martelées par ce syndicat, donner du temps aux enseignants pour travailler en équipe et rencontrer les familles ; relancer la formation continue… et revaloriser le métier : 50 000 professeurs des écoles ont d’ores et déjà suivi l’appel du syndicat et écrit à la ministre de l’éducation pour lui demander un alignement immédiat de leur indemnité dite « ISAE » (400 euros par an au primaire) sur celle perçue par les professeurs du second degré (« ISOE », 1 200 euros).Mattea BattagliaJournaliste au Monde 24.11.2015 à 13h55 • Mis à jour le24.11.2015 à 14h32 Le chef du Parti socialiste (PS) portugais, Antonio Costa, a été nommé mardi 24 novembre premier ministre et chargé par le président, Anibal Cavaco Silva, de former un gouvernement, soutenu au Parlement par la gauche radicale, a annoncé la présidence dans un communiqué.Deux semaines après avoir provoqué la chute du gouvernement minoritaire de droite de Pedro Passos Coelho, vainqueur des élections législatives du 4 octobre, cette alliance inédite de la gauche compte mettre fin à la politique d’austérité menée par la droite depuis 2011.Lire aussi :Au Portugal, la gauche provoque la chute du gouvernement et veut « tourner la page de l’austérité »Le maintien du gouvernement démissionnaire de M. Passos Coelho, limité à la gestion des affaires courantes, « n’aurait pas servi l’intérêt national », a fait valoir le chef de l’Etat, un conservateur de 76 ans en fin de mandat.Sortir le pays de l’impasse politiqueM. Cavaco Silva a ainsi dû se résoudre à donner le pouvoir à M. Costa, ancien maire de Lisbonn, âgé de 54 ans, pour sortir le pays de l’impasse politique dans laquelle il était depuis près de deux mois.Le président, qui s’est toujours montré critique envers une alliance « incohérente », selon lui, entre le PS, proeuropéen, et ses partenaires eurosceptiques, avait exigé lundi des garanties supplémentaires sur la « stabilité » du futur gouvernement. Il a notamment demandé à M. Costa d’apporter des « clarifications » concernant le respect des engagements budgétaires du Portugal, sorti en mai 2014 d’un plan d’aide international de 78 milliards d’euros. Il a aussi demandé le respect de l’appartenance du Portugal à l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan).Le secrétaire général du PS, qui a aussitôt répondu par écrit, avait réaffirmé encore vendredi qu’il était en mesure de former « un gouvernement stable, qui respecte les engagements internationaux du pays et lui permettra de se doter le plus rapidement possible d’un budget pour 2016 ». Samuel Laurent Dix jours après les attentats du 13 novembre, les réseaux sociaux comme la presse, surtout étrangère, n’ont pas toujours fait preuve de la plus grande rigueur dans les informations diffusées. Voici de nouveaux exemples d’erreurs, intox ou canulars pris au sérieux qui ont circulé ces derniers jours.1. Non, des otages n’ont pas été torturés au BataclanDe très nombreux lecteurs nous ont demandé si les personnes prises en otage par les terroristes au Bataclan avaient subi des tortures, après avoir lu des récits dans la presse britannique, en particulier dans le tabloïd Daily Mirror.Le journal se base en réalité sur le témoignage de deux Britanniques, rescapées de l’attaque qui s’étaient cachées dans les sous-sols du Bataclan. Comme ces deux femmes le disent elles-mêmes, elles n’ont rien vu mais elles ont entendu des cris. Leur explication exacte est :« Nous savions que des gens étaient torturés dans la salle car on entendait des gens crier, mais il n’y avait pas de coups de feu, et ces cris étaient particuliers. »Elles rapportent ensuite les témoignages d’autres personnes, qui évoquent des jets de grenades sur les blessés, sans préciser qui leur en a parlé.Pourquoi c’est une intox ?Les forces de l’ordre n’ont jamais confirmé, ni publiquement, ni auprès de nos journalistes, de cas de torture avérés au Bataclan. Les terroristes n’ont d’ailleurs pas fait usage de grenades et aucun autre témoignage ne vient étayer ces récits. Malgré une déferlante d’articles, notamment sur des sites situés à l’extrême droite du spectre politique, la seule source est bien cet article du Mirror qui ne cite que deux témoignages indirects.2. Non, ces images ne sont pas celles de victimes civiles des bombardements françaisUne autre manipulation a beaucoup circulé, cette fois sous forme d’images. Sur les réseaux, de nombreuses personnes ont partagé une série de clichés montrant cadavres et dévastation, en expliquant qu’il s’agissait de Rakka, fief de l’Etat islamique frappé par les bombardements français lundi 16 novembre. Par exemple via ce tweet :But its siria so no one cares, right? But everyone cared about france. Hypocrites https://t.co/BCKttylDJV— Bieberparadiset (@Grey ☁️)require(["twitter/widgets"]);Pourquoi ces images sont manipulatrices ?Aucune de ces photos ne correspond à un bombardement la semaine dernière :La première date d’août 2015.La seconde a notamment été publiée sur un site argentin en février 2015.La troisième date de 2014 et a été prise à Alep et non à Rakka.La quatrième, enfin a été prise en octobre.Des comptes de militants anti-Etat islamique et d’associations basées à Rakka ont en outre indiqué que les frappes françaises avaient visé des objectifs en dehors de la ville et n’avaient causé aucune victime civile.Des militants anti-#EI, avec des relais sur place, confirment mes informations sur l'absence de victimes civiles. https://t.co/u4OFVy7p1v— RomainCaillet (@Romain Caillet)require(["twitter/widgets"]);3. Non, cette femme n’est pas Hasna Aït BoulahcenAutre photo marquante de la semaine : une jeune femme dans un bain moussant, présentée comme Hasna Boulahcen, la jeune femme tuée lors de l’assaut à Saint-Denis mercredi 18 novembre.C’est le tabloïd britannique Daily Mail qui a publié cette image, très reprise, ainsi que d’autres clichés, dont celui d’une femme voilée, qui pourrait là encore être Hasna Boulhacen. Ces images ont servi de base à toute une série d’extrapolations sur la « première femme kamikaze en Europe ». Mais voilà : d’une part, il est désormais établi qu’elle ne s’est pas fait exploser, et d’autre part, ce n’est pas elle qu’on voit sur ces images.Pourquoi c’est faux ?En réalité, il s’agit d’une femme nommée Nabila, qui vit au Maroc, et qui affirme qu’elle s’est fait voler des photos qu’elle avait prises lors d’un séjour de quelques mois à Paris.4. Non, une photo de camions en feu ne montre pas les résultats d’un raid aérien russeLes frappes aériennes contre la Syrie suscitent beaucoup de désinformation. C’est ainsi qu’un cliché montrant une rangée de camions en feu a été beaucoup diffusé. L’incendie est présenté comme le résultat d’un audacieux raid de l’aviation russe.La #Russie détruit les camions citernes de #Daesh et le lendemain la #Turquie abat un avion #Russe > C'est CLAIR ? https://t.co/QP8LBzSqOs— Rowlfg (@Rowlf)require(["twitter/widgets"]);Pourquoi c’est faux ?Là encore, c’est tout simplement faux. La photo date de 2011… et provient du Pakistan. Il s’agit d’un incendie de camions déclenché par des militants qui protestaient contre leur passage dans le pays.Ce sont par ailleurs les forces américaines, et non russes, qui ont affirmé, lundi 23 novembre, avoir détruit des camions de pétrole en Syrie.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.11.2015 à 12h47 • Mis à jour le24.11.2015 à 15h00 | Aurélie Collas Malgré la réforme des rythmes scolaires, la France continue de se distinguer par son petit nombre de jours d’école par an. Du fait de ses vacances scolaires et de ses semaines de 4,5 jours, elle reste même le pays où « le nombre moyen de jours d’école par an dans l’enseignement primaire est le plus bas de tous les pays de l’OCDE », peut-on lire dans Regards sur l’éducation 2015, une publication annuelle de l’Organisation de coopération et de développement économiques, parue mardi 24 novembre – dont l’un des thèmes, parmi les six, aborde la question du temps scolaire.A l’école primaire, les élèves français ont 162 jours d’école par an, contre 185 jours en moyenne dans les pays de l’OCDE. Avant la réforme des rythmes qui s’est généralisée à la rentrée 2014, ils en avaient seulement 144. L’écart avec nos voisins s’est donc réduit avec le passage de la semaine de 4 jours à 4,5 jours. Il n’en reste pas moins que « la France, avec ses semaines de 4,5 jours – contre 5 jours dans la plupart des pays – est toujours le pays qui a le plus petit nombre de jours d’école », souligne Eric Charbonnier, expert à l’OCDE en charge des questions éducatives. « On continue malgré tout à interroger les nouveaux rythmes, la fatigue qu’ils induisent… Manifestement, on se trompe de débat », estime-t-il.Lire aussi :Le manque de profs remplaçants alarme les parents dans les écoles parisiennesPlus globalement, la France se distingue par un temps de cours très concentré. Car si notre pays est celui qui compte le plus petit nombre de jours de classe par an, il est aussi parmi ceux qui ont le plus d’heures de cours, au primaire comme au collège. « En moyenne, dans les pays de l’OCDE, le temps total d’instruction obligatoire par an s’établit à 804 heures dans l’enseignement primaire, contre 864 heures en France, et à 916 heures au collège (contre 991 heures en France) », indique le rapport.« Rentabiliser le temps scolaire »De même, contrairement à certaines idées reçues, les élèves français passent plus de temps à étudier les « fondamentaux » que la plupart de leurs voisins. Au primaire, 37 % du temps d’instruction est consacré à « la lecture, l’expression écrite et la littéraire » (contre 22 % en moyenne dans l’OCDE), 21 % aux mathématiques (contre 15 % ailleurs), selon les indicateurs de l’OCDE. L’écart est moindre au collège : 46 % du temps d’instruction obligatoire est consacré au français, aux mathématiques et aux langues étrangères en France, contre 39 % en moyenne chez nos voisins.Autant de constats qui amènent le chercheur Eric Charbonnier à conclure que « la quantité ne suffit pas ». « En théorie, en termes de structures – notamment d’heures de cours –, la France n’est pas si mal placée et devrait avoir de meilleurs résultats, observe-t-il. Or, on voit bien qu’elle doit davantage rentabiliser le temps scolaire. » L’expert souligne notamment la nécessité de mettre en place « une façon différente d’enseigner pour permettre aux élèves de travailler davantage à leur rythme, à l’intérieur de ce grand volume horaire ».Lire aussi :Mathématiques : « 40 % des écoliers sont en difficulté en fin d’école primaire »L’OCDE insiste aussi sur la nécessité de revaloriser le métier de professeur des écoles, de renforcer la formation continue des enseignants, d’augmenter les moyens dans les zones défavorisées afin de réduire les écarts de réussite – en particulier en diminuant la taille des classes. L’organisation internationale estime que chaque élève supplémentaire dans une classe, par rapport à un effectif moyen, entraîne une diminution de 0,5 point du temps passé à l’enseignement, et à l’inverse, plus de temps passé à maintenir la discipline.Lire aussi :Un prof est face à 22 élèves en moyenne lors d’une heure de coursAurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.11.2015 à 17h36 • Mis à jour le10.11.2015 à 18h01 | Sandrine Morel (Madrid, correspondance) Le Parlement catalan a voté lundi 9 novembre, une résolution qui marque « le début du processus de création de la République catalane » et entend rompre avec le Tribunal constitutionnel et les lois espagnoles.Depuis les deux brèves déclarations d’indépendance de la Catalogne en 1931 et 1934, jamais le défi indépendantiste n’avait été si loin. Arrivé en terre inconnue, il semble impossible de prédire jusqu’où il ira.Il est difficilement imaginable que les indépendantistes, qui ont obtenu la majorité absolue en sièges (72 sur 135) mais pas en voix (47,8 %) lors des élections régionales du 27 septembre, parviennent à suivre leur feuille de route vers la sécession sans que Madrid n’intervienne, d’une façon ou d’une autre, pour faire respecter la Constitution espagnole et défendre « l’unité indissoluble de la nation espagnole » que proclame l’article 2.Lire sur Les Décodeurs :Pourquoi la Catalogne veut-elle son indépendance ?Mais il est difficile d’imaginer que les tensions entre Madrid et Barcelone puissent s’éteindre d’elles-mêmes, alors que près de deux millions de Catalans ont voté pour des partis indépendantistes.Les discussions entre Madrid et Barcelone étant rompues depuis plus d’un an, on assiste à un dialogue de sourds. Les indépendantistes catalans attendent du gouvernement espagnol qu’il réagisse avec force afin d’obtenir la médiation de la communauté internationale.Pour sortir de cette impasse, la tenue, tôt ou tard, d’un véritable référendum d’indépendance semble inéluctable. Mais pour le moment, le calendrier espagnol prévoit d’autres échéances qui pourraient être décisives pour l’avenir du processus indépendantiste catalan.Mardi 10 novembre Artur Mas se soumet à un premier vote d’investiture pour former le gouvernement régional. Il a besoin de la majorité absolue des voix au parlement catalan. Il est très improbable qu’il l’obtienne, car la Candidature d’unité populaire (CUP), petit parti séparatiste d’extrême gauche anticapitaliste, lui reproche les affaires de corruption qui touche son parti et sa politique d’austérité.Mercredi 11 novembre Mariano Rajoy a convoqué un conseil des ministres extraordinaire qui doit déposer un recours auprès du Tribunal constitutionnel contre la résolution indépendantiste. Celle-ci devrait être suspendue dès le lendemain, jeudi 12 novembre. Mais il est peu probable que les indépendantistes respectent la suspension émanant de l’organe juridique qu’ils viennent de défier. En cas de rébellion, le Tribunal constitutionnel peut suspendre les élus de leurs fonctions. Mais s’ils n’admettent pas la sanction, Madrid serait bien en mal de la faire appliquer par la force. Envoyer la police arrêter des élus, même insoumis, est une image que le gouvernement cherchera à tout prix à éviter.Jeudi 12 novembre Artur Mas se soumet à un deuxième vote d’investiture. Cette fois, une majorité simple de vote en faveur lui suffit. Il ne lui manque que deux voix. S’il n’a pas obtenu l’investiture avant le 9 janvier, il devra convoquer de nouvelles élections.10 décembre Selon la résolution votée le 9 novembre, le parlement catalan s’engage à adopter « dans un délai maximal de trente jours » les lois qui lui permettent de se doter d’une Constitution, d’une sécurité sociale et d’un Trésor public propres. Madrid devrait bloquer de telles initiatives, mais la désobéissance est possible. En dernier recours, le gouvernement pourrait demander la suspension de l’autonomie catalane et prendre le contrôle des institutions régionales.20 décembre Élections législatives. La Catalogne sera au cœur de la campagne électorale. Pour le Parti populaire, associé au nationalisme espagnol, ou le parti Ciudadanos, de centre droit et antinationaliste, le défi indépendantiste est presque une aubaine. Leur discours est clair : ils se posent en défenseurs de l’unité de l’Espagne.Si une alliance PP-Ciudadanos est formée après les élections, comme le laissent augurer les sondages, la tension avec la Catalogne pourrait encore monter d’un cran.Pour le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), considéré plus conciliant avec les nationalistes, le débat catalan est incommodant. La position longtemps défendue par sa branche catalane, le Parti socialiste catalan (PSC), en faveur d’un référendum sur l’indépendance tout en défendant le maintien en Espagne, lui a été néfaste. Depuis, il l’a abandonnée et prône une réforme de la Constitution vers un modèle davantage fédéral. Le parti de la gauche anti-austérité Podemos est le plus embarrassé par ce thème de campagne. Il défend actuellement l’ancienne position du PSC : en faveur d’un référendum pour laisser les Catalans décider.Les partis indépendantistes catalans, Convergence démocratique de Catalogne (CDC, droite nationaliste), le parti d’Artur Mas, et la Gauche républicaine indépendantiste (ERC), ne se présenteront pas sous une liste commune pour ces élections, comme ils l’ont fait le 27 septembre, ce qui permettra de mesurer les forces de chacune.9 janvier Si à cette date, Artur Mas n’a pas obtenu l’investiture de la Chambre, il devra convoquer de nouvelles élections régionales. Le résultat qu’aura obtenu CDC aux législatives du 20 décembre pourrait alors changer la feuille de route du parti d’Artur Mas. Si, éclaboussé par les affaires de corruption, doublé sur sa gauche par ERC, abandonné par les nationalistes modérés, CDC subit une forte chute électorale, il n’est pas impossible qu’il abandonne la voie sécessionniste.Printemps 2017 Si les indépendantistes suivent leur feuille de route, ils devraient à cette date organiser un référendum sur la Constitution de la République catalane qu’ils auront rédigée. Il est peu probable que la tension dure jusque-là.Sandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.11.2015 à 17h21 • Mis à jour le10.11.2015 à 17h30 Les lecteurs anglophones sont les moins optimistes sur les chances de l’humanité d’éviter de dangereux changements climatiques, selon l’analyse des quelque 6 000 réponses à un questionnaire mis en ligne simultanément ces deux dernières semaines sur les sites de quatre journaux partenaires du réseau Europa : The Guardian, Le Monde, Süddeutsche Zeitung et La Stampa.Parmi ceux qui ont répondu en anglais – pour la plupart des lecteurs résidant en Grande-Bretagne, mais aussi des anglophones habitant aux Etats-Unis, au Canada, en Australie et à travers l’Europe –, 64 % se sont dit moins optimistes qu’il y a cinq ans 12 % plus optimistes ; 24 % étaient de la même opinion qu’en 2010. Les Italiens sont les plus optimistes : 26 % disent qu’ils ont plus d’espoir qu’il y a cinq ans et 41 % n’ont pas changé d’avis depuis 2010.Lire aussi :2015, année de tous les records climatiquesDe nombreux participants à ce questionnaire font par ailleurs état de leur consternation à l’égard de la lenteur de l’action politique contre le réchauffement climatique. La plupart (94 %) des Français ayant répondu pensent que leur gouvernement n’en fait pas assez pour freiner le changement climatique, ce qui n’empêche pas 30 % d’entre eux de reconnaître ne rien faire eux-mêmes pour réduire leurs émissions de CO2.En Grande-Bretagne, les lecteurs manifestent un fort volontarisme pour réduire leur empreinte carbone personnelle, à l’aide de diverses initiatives individuelles telles que réduire la consommation de viande, éteindre les appareils électriques, changer le mode de chauffage domestique et opter pour des moyens de transport à bas carbone. « Je ne conduis pas, je me déplace à vélo ou en transports en commun, écrit Lucy Ambler, une jeune femme de Manchester. J’ai choisi un mode de vie végétarien et j’éteins systématiquement tous mes appareils lorsque je ne m’en sers pas. Ce ne sont que des petits pas, mais si tout le monde prenait le même genre de petites mesures, cela aurait un énorme impact sur la réduction d’émissions de carbone. »« Je n’ai pas pris un avion depuis vingt ans »D’autres, comme Annie, du Devon, ont une approche plus radicale de la protection de l’environnement : « Je n’ai pas pris un avion depuis vingt ans. Je suis végane depuis 20 ans et végétarienne depuis 45. J’utilise ma voiture aussi peu que possible. Je produis plus d’énergie chez moi que je n’en consomme, je n’utilise que de l’eau de pluie pour tirer la chasse, j’essaie d’acheter des vêtements d’occasion et je participe à des réunions d’échanges de vêtements. J’ai aidé à créer un verger communautaire avec mes voisins, je produis une bonne partie de ce que je mange. J’ai renoncé aux animaux domestiques, qui consomment de la viande, au lieu de quoi j’ouvre mon jardin à la faune. Je n’utilise pas le Wi-Fi et je fais le tour des bâtiments publics pour éteindre les lumières. » La plupart des réponses au Royaume-Uni ont mentionné, parmi leurs efforts pour réduire les émissions causées par les transports, une utilisation restreinte de leur voiture au profit du vélo et des transports en commun. Beaucoup indiquent aussi qu’ils essaient de limiter leur nombre de voyages en avion chaque année, tout en précisant parfois que cela leur donne mauvaise conscience. « Je n’ai encore jamais pris l’avion », écrit un lecteur allemand dans la tranche d’âge 45-54.Plusieurs internautes de différents pays ont fait état de leur décision de ne pas avoir d’enfants en raison de leur inquiétude sur l’environnement. Luke, de Grande-Bretagne, qui a entre 35 et 44 ans, indique qu’en plus de suivre un régime végane, d’acheter des produits locaux et d’éviter les bouteilles et les sacs en plastique, il a décidé de ne pas avoir d’enfants biologiques mais plutôt d’en adopter.« Que ceux qui profitent le plus nettoient la planète »Un sentiment assez répandu parmi les participants est celui de la crainte que, quels que soient les changements qu’ils mettent en place dans leur mode de vie, cela ait très peu d’impact s’il n’y a pas d’action politique au niveau mondial. « Quoi que je fasse, cela sera effacé par les économies émergentes et la Chine », remarque Connor, du Lancashire, âgé entre 55 et 64 ans.En revanche, un internaute de l’île Maurice, un territoire menacé par la hausse du niveau de la mer, veut placer des pays comme le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France et l’Italie devant leurs responsabilités. « Ce n’est pas à moi d’agir, écrit Cader. Que ceux qui ont un confortable produit intérieur brut, qui vivent dans le luxe et profitent du meilleur de la vie nettoient la planète. Que ceux qui ont créé de la richesse en détruisant la planète assument leurs responsabilités. »Lire aussi :Les plus pauvres émettent 2 000 fois moins de gaz à effet de serre que les plus richesS’agissant des actions individuelles pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, les Italiens privilégient le vélo, isolent leur maison, installent des panneaux solaires. L’un d’eux, Francesco Barsotti, affirme utiliser son vélo pour tout trajet inférieur à 60 km.Gildo Serenego, de Lombardie, se dit plus inquiet du changement climatique qu’avant : il baisse son thermostat et limite l’usage de sa voiture. « J’évite l’air conditionné l’été et j’essaie d’acheter de la nourriture produite près de chez moi ».« Prendre des mesures impopulaires pendant cinq ou dix ans »Les Allemands préfèrent les panneaux solaires, changer leurs fenêtres pour une meilleure isolation, minimiser l’usage de leur voiture et prendre une carte de train, grâce à un excellent réseau ferroviaire. « Notre famille réduit ses besoins en énergie d’année en année, nous utilisons des produits locaux et nous n’avons plus de voiture depuis 31 ans », dit Lesum, de Francfort (Hesse). D’autres parlent de leur participation à des opérations pour planter des arbres, commandent de l’eau du robinet au restaurant (ce qui évite l’emballage et le transport). Un participant précise qu’il n’utilise de l’eau chaude que deux fois par semaine dans sa maison à énergie passive.Un tiers des participants français au questionnaire avouent ne rien faire de particulier pour réduire leurs émissions ; parmi ceux qui s’en soucient, l’achat d’électricité verte rencontre un grand succès. Les mesures gouvernementales qui ont leur préférence sont la limitation de la circulation automobile, les mesures d’incitation à l’achat de produits alimentaires locaux et la transition énergétique.D’autres internautes français suggèrent que les pouvoirs publics réduisent leur flotte de voiture, réduisent la consommation d’énergie des bâtiments publics et suppriment les illuminations de Noël. « Prenez des mesures impopulaires pendant cinq ou dix ans, afin de réduire les émissions de CO2 sur le long terme. Ne vous préoccupez pas des problèmes électoraux à court terme », conseille l’un d’eux.Lire aussi :Derniers réglages ministériels à trois semaines de la COP21 10.11.2015 à 16h29 • Mis à jour le10.11.2015 à 16h58 Une progression sensiblement inférieure à celle des années précédentes. La direction des études du ministère des affaires sociales (Drees) a publié, mardi 10 novembre, des données provisoires concernant les prestations sociales, qui montrent qu’elles ont connu en France une hausse de 2,5 % par rapport à 2013.Ces prestations, qui totaliseraient 688,9 milliards d’euros en France en 2014, soit l’équivalent de 32,3 % du PIB, avaient effectivement connu des évolutions annuelles comprises entre + 3 % et + 3,3 % entre 2010 et 2013. Passage en revue des différentes aides.Lire : Les prestations sociales représentent le tiers du PIB françaisMaladieLes dépenses concernant la maladie auraient augmenté de 2,8 %, soit plus qu’en 2013 (2,6 %), à 197 milliards d’euros. Cette hausse serait liée notamment aux remboursements de médicaments, eux-mêmes affectés, à hauteur d’environ 1,1 milliard, par l’arrivée de nouveaux traitements de l’hépatite C.InvaliditéElles ont bondi de 4 % (après 3,5 % en 2013) en raison de l’application de la réforme des retraites adoptée en 2010. Le recul de l’âge de départ à la retraite se traduit mécaniquement par un allongement de la durée moyenne passée en invalidité.Accident du travail et maladies professionnellesCes prestations augmentent de 1,7 % en 2014 (après 0,2 % en 2013), en lien avec la croissance des dépenses d’indemnités journalières et des prestations d’incapacité permanente (revalorisées de 0,8 % en moyenne annuelle).Vieillesse-survieLe montant, qui représente près de 46 % du total des prestations sociales, à 314,5 milliards, a progressé de 2,3 % (après 3,1 % en 2013). Outre l’effet d’un moins grand nombre de départs en retraite, son évolution a été freinée par une moindre revalorisation des pensions (0,3 % après 1,5 % en moyenne annuelle en 2013).Lire aussi :Réforme des retraites complémentaires : l’impact des propositions du Medef et de la CFDTMaternité-familleS’agissant des prestations maternité-famille, qui représentent 53 milliards en 2014, leur hausse a été limitée à 1,3 % (après 2 % en 2013). Les prestations afférentes à la maternité sont notamment tirées par la légère hausse du nombre de naissances (+ 0,2 %, après – 1,1 % en 2013). Celles versées au titre de la famille (49 milliards) sont en hausse de 1,4 % en 2014, après + 2,2 % en 2013, en lien avec la moindre évolution de la base mensuelle de calcul des allocations familiales (BMAF), qui croît de 0,7 %, après + 1,2 % en 2013.Lire aussi :En France, il y a moins de naissances, mais les femmes font toujours autant de bébésEmploiLa croissance des prestations liées à l’emploi (41,9 milliards) a ralenti à 2,4 % (3,8 % un an plus tôt) en raison d’une augmentation plus modérée du nombre de chômeurs indemnisés et de la mise en œuvre des dispositions de la nouvelle convention d’assurance-chômage.Lire aussi :Neuf graphiques qui relativisent la baisse du chômageLogementLes aides au logement (18 milliards) ont aussi vu leur croissance ralentir (+ 2 % après + 3,6 % en 2013) en raison notamment de la stagnation des loyers plafonds et des forfaits de charges (+ 0,1 % en moyenne annuelle, après + 2,1 % en 2013).Lire aussi :Réforme des aides au logement : qui va être pénalisé ?Pauvreté-exclusion socialeCes dépenses sont restées élevées, avec des prestations en hausse de 5,3 % (à 17,7 milliards en 2014) après 6,6 % un an plus tôt. Les montants versés au titre du revenu de solidarité active (RSA), qui représente près de 70 % du total des prestations de ce risque, a vu le nombre de ses bénéficiaires progresser de 5,8 % en glissement annuel (+ 7,2 % à fin 2013) et a été revalorisé de 2 % en sus de l’inflation en septembre 2014.Lire aussi :Impôts et prestations : 80 % de perdants en 2014 10.11.2015 à 15h39 • Mis à jour le10.11.2015 à 16h28 Allen Toussaint était connu pour avoir introduit dans les années 1960 les harmonies de la pop music, la cadence du funk et l’énergie du rock’n’roll dans la musique jazz et R&B de la Louisiane. Le musicien est mort lundi 9 novembre à l’âge de 77 ans, a rapporté la chaîne de télévision de La Nouvelle-Orléans WWL, mardi.Il ya quelques jours, Allen Toussaint s’était encore produit au Teatro Lara, théâtre du centre de Madrid, où il résidait.Né le 14 janvier 1938 à La Nouvelle-Orléans, en Louisiane, Allen Toussaint était rarement venu en France. En 2007, lors d’un concert à Paris, il évoquait sur scène l’ouragan Katrina qui avait dévasté la Louisiane deux ans plus tôt. 10.11.2015 à 15h25 • Mis à jour le10.11.2015 à 17h18 | Daniel Vernet L’ancien chancelier allemand Helmut Schmidt, est mort le 10 novembre à l’âge de 96 ans, ont annoncé des médias allemands, en citant un de ses médecins et son entourage. Son état de santé s’était nettement dégradé au cours du week-end.La première fois que les Américains avaient vu à la télévision Helmut Schmidt renifler une poudre brune qu’il venait de déposer soigneusement sur le dos de sa main, ils avaient cru que le chancelier de la République fédérale d’Allemagne était un junkie. En fait, ce fumeur impénitent essayait, sur les conseils de son cardiologue, de substituer le tabac à priser à la cigarette. En vain. Jamais il n’a pu se séparer de ses cigarettes mentholées, qu’il consommait à la chaîne, quitte à braver l’interdiction de fumer dans les lieux publics. C’est d’ailleurs en partageant une première cigarette qu’il fit, au collège, en 1932, la connaissance d’Hannelore « Loki » Glaser, avec qui il restera marié pendant près de sept décennies, jusqu’à la mort de celle-ci en octobre 2010.De la dépendance au tabac, il avait fait un genre littéraire. Pendant plusieurs années, pour l’hebdomadaire Die Zeit, dont il était devenu un des éditeurs après avoir quitté le pouvoir, il répondit aux questions du rédacteur en chef Giovanni di Lorenzo, de quarante ans son cadet, « le temps d’une cigarette ». « De merveilleux petits entretiens, frivoles, subversifs, très divertissants et souvent d’une grande pertinence politique et historique », a jugé la Süddeutsche Zeitung, lors de la parution du recueil de ces dialogues, un livre arrivé immédiatement en tête des ventes.Lire les réactions :Hommages à Helmut Schmidt, dont « le courage politique a permis beaucoup de chose »Ami avec Valéry Giscard d’Estaing Son passage à la chancellerie avait été relativement bref, huit ans contre quatorze pour Adenauer, ou seize pour Helmut Kohl ; son nom n’était lié à aucune réalisation spectaculaire, comme l’Ostpolitik, la politique de normalisation avec les pays communistes, pour Willy Brandt, ou la réunification de l’Allemagne, pour Helmut Kohl. Pourtant, il était devenu le « vieux sage » de la République, dont les avis étaient toujours attendus avec intérêt, que ce soit sur la montée de la Chine, les interventions extérieures de la Bundeswehr qu’il désapprouvait – que sont allés chercher les Occidentaux en Afghanistan, se plaisait-il à répéter, un pays auquel ils ne comprennent rien ? –, ou la monnaie européenne qu’il avait anticipée sous la forme du système monétaire européen avec son ami Valéry Giscard d'Estaing.Tout apparemment séparait l’aristocrate sorti de Polytechnique et de l’ENA et le social-démocrate issu d’une famille modeste qui, ministre, continuait d’habiter une sorte de HLM dans le centre de Bonn. Mais chacun était fasciné par l’intelligence de l’autre. C’est à Giscard d'Estaing qu’Helmut Schmidt fera la confidence de ses origines juives, par son grand-père paternel, avant que la famille ne soit « aryanisée » pour échapper aux persécutions.La collaboration entre les deux hommes, commencée au début des années 1970 quand ils étaient tous les deux les grands argentiers de leur pays, s’est poursuivie au sommet à partir du printemps 1974 alors que l’un accédait à la présidence de la République française, tandis que l’autre devenait chancelier fédéral. Après de Gaulle et Adenauer, avant Mitterrand et Kohl, Giscard d'Estaing et Schmidt ont formé ce qu’on a coutume d’appeler un de ces « couples franco-allemands » indispensables à l’Europe. Helmut Schmidt était convaincu que l’Allemagne pouvait avoir des idées mais qu’à cause de son histoire tragique, elle devait laisser la France les présenter. Une jeunesse marquée par la guerreIl était né le 23 décembre 1918 à Hambourg. Après le baccalauréat, il se destine à une carrière d’architecte, mais la guerre en décide autrement. Engagé dans la défense anti-aérienne, il finira lieutenant, sans avoir jamais appartenu au parti nazi. Après la défaite, il est brièvement interné dans un camp britannique où il croise la route d’un socialiste chrétien qui le convertit à la social-démocratie. Il choisit les études d’économie. Son diplôme en poche, il travaille dans l’administration de la ville-Etat de Hambourg sous les ordres de Karl Schiller. Une décennie plus tard, il lui succédera comme ministre fédéral des finances.Il se lance dans la politique. Elu au parlement local, il devient en 1961 membre du Sénat (gouvernement) du Land de Hambourg, responsable des affaires intérieures. A ce titre, il organise la lutte contre les grandes inondations de 1962. Son sens de l’initiative et du commandement lui vaut une grande popularité qui dépasse les limites de la ville. Il y gagne un surnom : « der Macher », celui qui agit, par opposition à l’idéologue ou au rêveur. « Celui qui a des visions doit aller chez le docteur », avait-il coutume de dire.Un nouveau surnom apparaît : « Schmidt-Schnauze », « Schmidt-la-grande-gueule », à cause d’un art oratoire dont ses adversaires font les fraisLors de la première grande coalition entre les Partis chrétien-démocrate (CDU) et social-démocrate (SPD), il est chargé de maintenir la discipline en tant que président du groupe parlementaire SPD au Bundestag. Un nouveau surnom apparaît : « Schmidt-Schnauze », « Schmidt-la-grande-gueule », à cause d’un art oratoire dont ses adversaires font les frais. A l’arrivée au pouvoir de la coalition social-libérale (SPD-FDP), il est nommé ministre de la défense. Il devient vite un expert des affaires militaires et de l’équilibre de la terreur. Dix ans plus tard, il sera à l’origine du déploiement des euromissiles américains pour faire face aux SS20 que les Soviétiques ont pointés sur l’Europe occidentale.Victime de la crise des euromissiles Après la reconduction triomphale du gouvernement SPD-FDP en 1972, il est ministre des finances. Participe-t-il à la conjuration ourdie par le vieil Herbert Wehner, le Père Joseph de la social-démocratie allemande, qui ne supporte plus les états d’âme, les hésitations politiques et les conquêtes féminines du chancelier Willy Brandt ? Toujours est-il qu’à la démission de ce dernier en mai 1974, l’accession d’Helmut Schmidt à la chancellerie apparaît naturelle. Il affronte deux crises et un défi : la flambée des prix du pétrole, les manifestations pacifistes contre les euromissiles et la vague terroriste de la Fraction armée rouge.Il maîtrise la première en écornant quelque peu l’orthodoxie allemande – « mieux vaut 5 % d’inflation que 5 % de chômage », disait-il en référence aux deux épouvantails de la démocratie allemande d’après-guerre. Les prises d’otages et les assassinats de personnalités par la bande à Baader lui posent des cas de conscience, mais il choisit la fermeté. En revanche, il ne résistera pas aux divisions de son parti dans la crise des euromissiles. En 1982, les libéraux abandonnent l’alliance avec le SPD et se tournent vers les chrétiens-démocrates d’Helmut Kohl. Helmut Schmidt est amer d’être remplacé par ce gros provincial qu’il méprise alors, au point d’avoir toujours refusé de débattre publiquement avec lui. Les années passant, les relations entre les deux hommes se sont apaisées.Avec l’âge aussi, Schmidt-la-grande-gueule avait perdu de son arrogance. La surdité l’empêchait de s’adonner à la musique qui avait toujours été son refuge contre les vicissitudes de la vie politique. Mais quand sa signature apparaissait à la « une » de Die Zeit, les ventes augmentaient ipso facto. Et quand il participait aux conférences de rédaction de l’hebdomadaire, les jeunes journalistes se pressaient pour profiter de ses analyses qui n’avaient rien perdu de leur acuité.Daniel Vernet Yann Bouchez Le monde de l’athlétisme vacille. Une semaine après la mise en examen de l’ex-président de la fédération internationale (IAAF), Lamine Diack, de son conseiller juridique, Habib Cissé, et de l’ancien responsable de l’antidopage à l’IAAF, Gabriel Dollé, une commission indépendante de l’Agence mondiale antidopage (AMA) a dressé, lundi 9 novembre, un tableau très sombre de l’athlétisme russe.Dopage institutionnalisé, corruption impliquant des athlètes, des entraîneurs mais aussi des dirigeants, agents des services secrets présents au laboratoire antidopage de Moscou : tous les niveaux du sport russe semblent concernés.A tel point que la formule de « dopage d’Etat » est réapparue. Entretien avec Christophe Brissonneau, sociologue et chercheur au laboratoire Lasco à l’université Paris-Descartes, coauteur de plusieurs ouvrages sur la question du dopage.Lire le décryptage :Dopage dans l’athlétisme : le scandale qui touche la Russie expliqué en 4 pointsAvec les récentes révélations, le monde du sport semble redécouvrir ce qu’est « le dopage d’Etat », pour reprendre l’expression de Dick Pound, le président de la commission indépendante qui a mené l’enquête sur l’athlétisme russe ?Le dopage d’Etat, c’est vraiment l’Allemagne de l’Est, où cela a été décidé au plus haut niveau politique, avec un plan d’action systématique de dopage. A partir des gens que j’ai rencontrés et des travaux que j’ai pu mener, je ne vois pas une forme aussi élaborée en Russie. Parmi les entretiens que j’ai réalisés, j’ai parlé avec un Français qui est allé apprendre à se doper en URSS à la fin des années 1980-début des années 1990. Il a été accueilli à bras ouverts : tout le monde se dopait, prenait des produits. Les Français sont allés en acheter en pharmacie au coin de la rue et les autres leur ont expliqué comment ça se faisait. Cela montre l’intégration du dopage comme une technique à part entière dans le sport de haut niveau.En athlétisme, les dirigeants sont des anciens sportifs de haut niveau. Ils vont couvrir les suivants, car, pour eux, c’est quelque chose de normal, d’intégré, qui fait partie du sport de haut niveau. Ce n’est même pas un élément de tricherie, ça fait partie du job. C’est la contrepartie de la dureté de l’entraînement.Lire aussi :Dopage dans l’athlétisme : la Russie se pose en victime et tente de dédramatiserY a-t-il des différences avec l’époque soviétique ?Avec la chute du Mur s’est produit un éclatement du bloc soviétique au niveau économique. L’argent a cessé de rentrer à flots dans le sport. Des sportifs et des entraîneurs sont partis dans tous les coins de la planète. Il y a donc eu, selon moi, une baisse du dopage plus ou moins organisé au plus haut niveau en Russie. Mais il apparaît que dans la logique de la prédominance de l’ancienne URSS, on a voulu recréer un sport de haut niveau qui soit aussi compétitif qu’avant. Des structures qui étaient un peu en stand-by se sont recréées.Dans leurs témoignages à l’AMA, certains athlètes russes expliquent qu’ils pouvaient être exclus de la sélection s’ils ne se dopaient pas.Refuser de se doper, c’est refuser d’être plus performant. On envoie aux Jeux olympiques seulement ceux qui veulent être les plus performants. Un athlète, autour des années 1970 – je préfère rester vague – m’a dit qu’un haut responsable de la Fédération française d’athlétisme (FFA) lui a fait comprendre que s’il ne se dopait pas, il ne serait pas sélectionné pour les Jeux. La personne de la FFA lui avait dit : « Si tu ne fais pas ce qu’il faut [c’est-à-dire se doper], tu ne seras pas pris pour les prochains Jeux. » Pour moi, cette pression n’est pas quelque chose de surprenant, c’est ce qui ressort de mes travaux à travers les entretiens des sportifs de haut niveau.L’incitation au dopage ne se limite donc pas à la Russie… Ne pas intervenir, c’est aussi une forme d’intervention. Laissez faire, c’est aussi une forme de politique d’Etat. Aux Etats-Unis, le sport de haut niveau n’est pas géré par le gouvernement américain. Mais dans les années 1960-1970, avec les discours de la guerre froide, on a poussé subjectivement les sportifs américains à se doper.Dans les facs américaines, le dopage était quelque chose d’extrêmement normal chez les Américains. On parle des Soviétiques et des Allemands de l’Est, mais il faut aussi parler des Etats-Unis. Pourquoi les Américains faisaient ça aussi librement ? Parce que personne n’intervenait au-dessus. Or le rôle de l’Etat américain, c’est quand même de gérer la santé des citoyens. Le discours n’était pas : « Dopez-vous ! », mais « Les gars, il va falloir battre les représentants du bloc communiste ».Des Etats sont intervenus objectivement dans le dopage, et d’autres ont préféré ne pas intervenir et laisser faire. Parmi les nations occidentales – Etats-Unis et Europe de l’Ouest –, l’Etat était au courant de microstructures existantes de dopage, mais on préférait fermer les yeux, la France incluse.Ces récentes révélations soulignent-elles la difficulté d’avoir une lutte antidopage indépendante, que ce soit au niveau national ou international ?Oui. Il faut qu’il y ait des instances extérieures au sport pour régler les problèmes du sport, sinon ça reste entre soi. La corruption et le dopage posent la question de l’exception sportive. Si l’on veut éradiquer les travers du sport que nous observons actuellement, il ne faut pas que le monde du sport établisse ses règles et fasse un peu ce qu’il veut. Car, sinon, c’est un monde d’impunité. Yann BouchezJournaliste au service SportSuivreAller sur la page de ce journaliste Pierre Le Hir Vertueuse, la France, en matière d’émission de gaz à effet de serre ? Oui si l’on s’en tient au seul inventaire national. Beaucoup moins si l’on considère « l’empreinte carbone » globale, qui intègre les rejets carbonés générés, à l’étranger, par les biens et les services importés. C’est ce que met en évidence une note, publiée le 6 novembre, du Commissariat général au développement durable, rattaché au ministère de l’écologie.L’inventaire national des émissions de gaz à effet de serre est celui qui est produit pour la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), dont la 21e conférence des parties (COP21) va se tenir du 30 novembre au 11 décembre à Paris. Il comptabilise les rejets carbonés liés aux biens et services produits à l’intérieur du territoire français, pour la consommation intérieure comme pour l’exportation.A cet égard, la France fait figure de bon élève. Pour les trois principaux gaz à effet de serre – dioxyde de carbone (CO2), méthane (CH4) et protoxyde d’azote (N2O) –, ses émissions se sont élevées à 460 millions de tonnes équivalent CO2 en 2012, soit une moyenne de 7,3 tonnes par habitant. Elles sont en baisse de 15 % par rapport à 1990 (541 millions de tonnes équivalent CO2), ce qui a permis de dépasser les objectifs du protocole de Kyoto, qui prévoyait une stabilisation entre 1990 et 2012.Lire aussi :Tout comprendre aux négociations climatiquesBilan hexagonal sous-estimé d’un tiersMais le tableau est moins flatteur si l’on calcule l’empreinte carbone de la France. Celle-ci prend en compte l’ensemble des émissions induites par la consommation intérieure de biens et de services, qu’ils soient produits sur le sol français ou importés. Les importations couvrent de multiples domaines : énergie (électricité et carburants), matières premières (minerais, alimentation animale et humaine…), produits semi-finis (matériaux de construction, pièces détachées…) et produits finis (voitures, équipements professionnels et ménagers, habillement…). En revanche, les émissions attachées aux exportations sont exclues de cet ensemble. L’empreinte carbone de la France, donc, a atteint en 2012 le total de 671 millions de tonnes équivalent CO2, soit une moyenne de 10,6 tonnes par habitant. Elle a même légèrement progressé par rapport à 1990 (659 millions de tonnes). Ce sont ainsi 211 millions de tonnes équivalent CO2 qui sont gommées du bilan hexagonal complet.Le Commissariat général au développement durable souligne que les « émissions cachées » dues aux importations « représentent désormais la moitié de l’empreinte carbone de la consommation de la France ». Cette part invisible, mais bien réelle dans l’atmosphère, a « augmenté de 54 % entre 1990 et 2012 ».Le ministère de l’écologie n’ignore pas cette distorsion des chiffres. La loi de transition énergétique, promulguée le 17 août, prévoit que la stratégie bas carbone de la France, en cours de finalisation, « veille à ne pas substituer à l’effort national d’atténuation une augmentation du contenu carbone des importations ». L’étude donne aussi la répartition de l’empreinte carbone des Français. Plus des deux tiers sont imputables au logement (27 %), aux transports (25 %) et à l’alimentation (19 %). Dernier enseignement : pour contenir le réchauffement planétaire à 2°C à l’horizon 2100, il faudrait limiter l’empreinte carbone moyenne de chaque Terrien à « environ 2 tonnes équivalent CO2 par an d’ici à 2050 ». La moyenne mondiale est aujourd’hui voisine de 7 tonnes par habitant. Avec ses 10,6 tonnes par personne, la France est encore loin du compte.Lire : La France est-elle vraiment exemplaire en matière d’écologie ?Pierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.11.2015 à 14h31 • Mis à jour le10.11.2015 à 14h40 | William Audureau Voilà des années que la communauté des amateurs du jeu de rôle Fallout est divisée en deux grandes factions, et la sortie du dernier opus ne va rien arranger. Le très attendu Fallout 4 sort le 10 novembre sur PC, PlayStation 4 et Xbox One.Lire aussi :On a testé… « Fallout 4 », plongée vertigineuse dans l’Amérique post-apocalyptiqueD’un côté, les inconditionnels des deux premier opus, nés de la période Interplay (1997, 1998) : des jeux de rôle dans un univers post-apocalyptique cynique et grinçant, et un second épisode jusqu’au-boutiste dans lequel le joueur pouvait rejoindre une secte, prostituer son conjoint ou tourner des scènes pornographiques. De l’autre, les joueurs acquis aux versions plus récentes de l’éditeur Bethesda (2008, 2015), qui a repris la licence et l’a fait évoluer vers un jeu-monde toujours aussi décalé, mais plus politiquement correct.A l’origine de ce virage, une histoire de sous. Alors que le projet Fallout 3 Van Buren était en gestation chez Interplay au début des années 2000, les difficultés financières de la société la conduisent à revendre la licence à un autre acteur, Bethesda, qui reprend le développement à zéro et publie son propre Fallout 3 en 2008. Il est perçu comme le jeu du renouveau, alors que les fans avaient fait le deuil d’une suite à Fallout 2. Mais cette résurrection ne s’est toutefois pas faite sans casse.Lire aussi :« Star Wars », « Crash Bandicoot »… Ces jeux vidéo annulés à la suite d’un rachatDu cynisme d’Interplay aux bacs à sable de Bethesda« Il n’y avait presque plus rien de cet humour noir, de cette ironie que l’on trouvait dans les deux premiers volets, ou dans New Vegas, développé par d’anciens d’Interplay, » se souvient Raphaël Lucas, auteur de L’Histoire du RPG (Editions Pix’n Love, 2014). Le jeu de rôle tactique cynique et insolent des débuts s’est transformé en bac à sable géant, vertigineux de possibilités, mais plus édulcoré dans l’esprit.« C’est une série qui se voulait sombre, adulte, violente, bourrée d’humour, de références et de mauvais esprit. Le Fallout 3 de Bethesda est bourré de qualités, c’est un incroyable bac à sable, mais c’est, en gros, un Elder Scrolls [un jeu d’heroic fantasy] post-apocalyptique. Il y a beaucoup moins de mauvais esprit, d’ambiguïtés morales », confirme Corentin Lamy, journaliste à JV et spécialiste de la saga.Fallout 3 et 4 reprennent pourtant certaines marques de fabrique de la série, comme le Nuka Cola, le soda le plus populaire du monde d’après la bombe, ou Vault Boy, une icône éternellement souriante, caricature de la propagande des années 1950, qui tranche avec la gravité de la situation. La possibilité de se faire esclavagiste subsistait également dans Fallout 3. « C’est un univers qui plaisante beaucoup à propos de choses terribles, un monde qui fait des clins d’œil appuyés à la caméra. Et il a besoin de cela pour ne pas être déprimant », analysait en juin le responsable créatif du jeu, Todd Howard, dans un entretien au Monde.Lire aussi :Monde ouvert et explosions nucléaires : entretien avec le créateur de « Fallout 4 »Mais les deux premiers épisodes, et notamment le second allaient bien plus loin : plus encore que dans la satire, ils donnaient dans l’acide. « Cet humour était souvent lié à la drogue, aux possibilités de devenir star du porno, proxénète… Et Bethesda prend ces sujets très au sérieux. Il faut comprendre qu’entre la seconde partie des années 1990 et aujourd’hui, le public a changé. Quand on touche potentiellement 20 millions de joueurs, certains sujets deviennent délicats », suggère Raphaël Lucas.Un « Skyrim » post-apocalyptiqueEn 2015, le public du jeu vidéo a changé, mais Bethesda aussi. Les 20 millions en questions correspondent au nombre d’exemplaires vendus de Skyrim, le plus grand succès de l’éditeur américain. Sorti en 2011, le dernier épisode en date de la série de jeux de rôle d’« heroic fantasy » Elder Scrolls continue d’apparaître dans le top 10 des titres les plus joués sur la plateforme Steam, grâce notamment à sa taille et sa liberté vertigineuses, et sa très active communauté de modders qui enrichit continuellement le jeu de nouveaux contenus.Skyrim, c’est le jeu-monde par excellence. En lieu et place de couloirs narratifs étroits et pré-écrits, un vaste univers que le héros est libre d’explorer à sa guise. « Ce que nous cherchons, et ce en quoi nous sommes bons, je pense, c’est de créer des mondes qui récompensent la curiosité, qui vous disent “oui”. Est-ce que je peux faire ceci ou cela ? Oui. Vous pouvez vous y perdre. C’est quelque chose que nous savons faire », explique Todd Howard. Prégnante dans tous les jeux de la série Elder Scrolls, comme Oblivion et Skyrim, cette liberté se retrouvait également dans Fallout 3.Cette fois, Bethesda propose une version dystopique du Massachusetts, rasé par une guerre nucléaire, et que le joueur s’approprie petit à petit en fonction de ses envies. « Le jeu est très attendu par les fans des jeux Bethesda, parce qu’ils sont les seuls à faire […] ce genre d’univers immense, plein de quêtes, de personnages, et sans doute, plein de futurs mods créés par la communauté », observe Corentin Lamy.Lire aussi :On a testé… « Fallout 4 », plongée vertigineuse dans l’Amérique post-apocalyptiquePremiers tests élogieuxDès lors, les fans d’hier et d’aujourd’hui n’ont plus de raison de se retrouver dans le prochain épisode. D’autant que le jeu a beaucoup évolué en son cœur. « Fallout a été “skyrimisé”, et perd beaucoup de ses éléments originaux. Même son système de compétences et attributs a été revu et simplifié pour s’inscrire dans le moule Skyrim. » Fallout a également renoncé à sa dimension tactique pour se rapprocher d’un jeu de tir en vue subjective. « Et ça, les fans historiques ne l’acceptent pas », souligne Corentin Lamy.A l’inverse, Bethesda souhaite soigner ses fans historiques, très créatifs. Outre de très vastes possibilités pour bâtir sa propre maison dans le jeu, Fallout 4 garde le Pip-Boy, la montre connectée rétrofuturiste des premiers épisodes, pour en faire également une Game Boy antédiluvienne, capable d’afficher d’authentiques jeux pseudo-rétro jouables et surtout ouverts à la communauté. Ces titres sont basés sur la technologie Flash, « donc si vous êtes créateur de jeu, dès que nos outils seront disponibles, vous pourrez sortir votre prochain jeu sur iOS, Android et Pip-Boy », se régalait déjà Todd Howard au printemps.Enfin, loin du développement rocambolesque de Fallout 3, projet mort-né puis ressuscité, ce quatrième épisode se démarque aussi par sa communication extrêmement maîtrisée, et ses informations diluées au compte-gouttes depuis sa révélation au printemps, jusqu’à aujourd’hui. « Todd Howard, le patron de Bethesda Games Studio, a toujours dit que si ça ne tenait qu’à lui, il n’annoncerait ses jeux que la veille de leur sortie, rappelle Corentin Lamy. C’est d’ailleurs un peu ce qu’ils ont fait pour Fallout Shelter [un minijeu basé sur l’univers de la série, jouable sur Android et iOS]. Pour lui, c’est une façon de garder le mystère de jeux qui sont un peu conçus comme d’énormes pochettes-surprises. » Tout en évitant de s’appesantir sur le fait que l’univers de Fallout, dystopique et cynique, est aussi très différent de celui de Skyrim.Lire aussi :« Fallout 4 » , « Sword Coast Legend »... Le retour en grâce du jeu de rôle occidental « à l’ancienne »William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.11.2015 à 13h42 • Mis à jour le10.11.2015 à 14h06 L’armée égyptienne a relâché mardi 10 novembre le journaliste d’investigation et défenseur des droits de l’homme Hossam Bahgat, au lendemain de l’appel de l’Organisation des Nations unies à le libérer. Il était menacé d’une inculpation pour « publication de fausses informations portant atteinte aux intérêts nationaux », et avait été placé en détention pour quatre jours.Alors que l’organisation non gouvernementale (ONG) Amnesty International avait dénoncé « un nouveau clou enfoncé dans le cercueil de la liberté d’expression en Egypte », de nombreuses voix s’étaient élevées pour dénoncer l’arrestation de M. Bahgat. Militant par la plume au sein d’organisations de défense des droits de l’homme depuis le début des années 2000, Hossam Bahgat est devenu l’une des figures indépendantes les plus en vue en Egypte. Agé de 36 ans, il a milité tour à tour contre les violations des droits de l’homme commises sous le régime de l’ancien président, Hosni Moubarak, puis pendant la révolution par le Conseil suprême des forces armées (CSFA, 2011-2012) et les Frères musulmans, ainsi que par les nouvelles autorités du président Abdel Fattah Al-Sissi après l’été 2013. Ses activités lui ont valu, sous les différents régimes, d’être la cible récurrente d’attaques et de campagnes de dénigrement dans la presse.Lire aussi :L’arrestation du journaliste Hossam Bahgat, « un coup porté à la liberté d’expression » en EgypteTravail « courageux et sans relâche »En 2002, M. Bahgat a fondé l’Initiative égyptienne pour les droits personnels (EIPR), devenue la plus importante association de défense des droits de l’homme en Egypte. En 2011, il a reçu, pour son travail « courageux et sans relâche » en matière de droits humains, le prix Alison Des Forges, de l’ONG Human Rights Watch (HRW).En 2014, Hossam Bahgat a commencé à écrire pour le journal électronique indépendant égyptien Mada Masr. Il y a publié une série d’enquêtes, notamment sur la politique antiterroriste, qui révèle que les généraux du CSFA ont libéré des figures djihadistes, ou la corruption. Sa dernière enquête, publiée en octobre, revient sur la condamnation, devant un tribunal militaire à la fin d’août, de 26 officiers accusés d’avoir conspiré avec les Frères musulmans pour « renverser le régime ». Cet article pourrait être à l’origine des poursuites qui ont été engagées contre M. Bahgat par la justice militaire.Depuis l’été 2013, l’Egypte a renforcé son arsenal antiterroriste, étendant notamment la juridiction des tribunaux militaires pour les atteintes aux intérêts nationaux – une catégorie jugée floue par les experts. Cet été, une nouvelle loi a été décrétée qui prévoit notamment une amende très lourde pour les journalistes et les médias, y compris étrangers, qui rapportent des informations contredisant les communiqués et bilans officiels en cas d’attentats ou d’attaques. Les militants des droits de l’homme relèvent par ailleurs de nombreuses violations commises par les forces de sécurité, à l’instar de disparitions forcées ou de tortures et mauvais traitements en détention et dans les commissariats. Nicolas Weill (Propos recueillis par) Le président François Hollande veut définir un « état de guerre » adapté à la situation. Que pensez-vous de cette discussion ? Croyez-vous plus généralement qu’une modification de la Constitution soit une réponse adaptée aux attentats du 13 novembre ? Jürgen Habermas.- Il me semble sensé d’adapter à la situation actuelle les deux dispositions de la Constitution française relatives à l’état d’urgence. Si cette question est désormais à l’ordre du jour, c’est parce que le président a proclamé l’état d’urgence à la suite des événements choquants de la nuit du 13 au 14 novembre, et entend le prolonger trois mois durant. Je peux difficilement juger de la nécessité de cette politique et de ses raisons. Je ne suis en rien un expert des questions de sécurité.Mais, envisagée à distance, cette décision ressemble à un acte symbolique permettant au gouvernement de réagir – vraisemblablement de la manière qui convient – au climat régnant dans le pays. En Allemagne, la rhétorique guerrière du président français, guidée semble-t-il par des considérations de politique intérieure, suscite plutôt des réserves.Lire aussi :Marcel Gauchet : « Le fondamentalisme islamique est le signe paradoxal de la sortie du religieux »Le président Hollande a aussi décidé d’accroître son niveau d’intervention en Syrie, notamment en bombardant Rakka, la « capitale » de l’Etat islamique, et en se rapprochant de la Russie. Que pensez-vous de l’interventionnisme en général ? Il ne s’agit pas d’une décision politique inédite mais seulement de l’intensification de l’engagement de l’aviation française, qui est en action depuis déjà un certain temps. Certes, les experts se montrent d’accord pour dire qu’un phénomène aussi déconcertant que l’Etat islamique – ce mélange de « califat » n’ayant pas encore trouvé son territoire définitif et de commandos de tueurs essaimant à l’échelle du globe – ne peut être vaincu uniquement par les armes aériennes.Mais l’intervention au sol de troupes américaines et européennes n’est pas seulement irréaliste, elle serait avant tout d’une grande imprudence. Il ne sert à rien d’agir en court-circuitant les pouvoirs locaux. Obama a appris des interventions de ses prédécesseurs et de leurs échecs, et a insisté sur un point important lors du dernier sommet du G20 qui s’est déroulé il y a peu en Turquie. Il a souligné que des troupes étrangères ne peuvent garantir très longtemps, après leur retrait, le résultat de leurs succès militaires.Du reste, on ne peut prendre à la gorge l’Etat islamique en recourant aux seuls moyens militaires. Les experts se montrent également d’accord sur ce point. Nous pouvons considérer ces barbares comme des ennemis, et nous devons lutter contre eux, inconditionnellement ; mais, si nous voulons vaincre cette barbarie sur le long terme, nous ne devons pas nous leurrer quant à ses raisons, qui sont complexes.Ce n’est sans doute pas le moment pour une nation française profondément blessée, pour une Europe bouleversée et une civilisation occidentale ébranlée, de se souvenir de l’origine de ce potentiel de conflit explosif et momentanément non maîtrisé du Proche-Orient – de l’Afghanistan et de l’Iran jusqu’à l’Arabie saoudite, l’Egypte et le Soudan.Que l’on se remémore seulement ce qui s’est passé dans cette région depuis la crise de Suez de 1956. Une politique des Etats-Unis, de l’Europe et de la Russie déterminée presque exclusivement par des intérêts géopolitiques et économiques s’est, dans cette fragile région du monde, heurtée à un héritage de l’époque coloniale à la fois artificiel et fait de déchirements ; et cette politique a tiré profit des conflits locaux sans stabiliser quoi que ce soit.En Allemagne, la rhétorique guerrière du président français, guidée semble-t-il par des considérations de politique intérieure, suscite plutôt des réservesComme chacun sait, les conflits opposant les sunnites et les chiites, dont le fondamentalisme de l’Etat islamique tire aujourd’hui en premier lieu ses énergies, se sont à l’évidence déchaînés à la suite de l’intervention américaine en Irak décidée par George W. Bush, qui a bafoué les règles du droit international.Le coup d’arrêt au processus de modernisation de ces sociétés s’explique également par certains aspects spécifiques de la très fière culture arabe. Mais l’absence de perspective et d’espoir en l’avenir qui afflige les jeunes générations de ces pays, avides de mener une vie meilleure, avides aussi de reconnaissance, est en partie le fait de la politique occidentale.Ces jeunes générations, lorsque échouent toutes les tentatives politiques, se radicalisent afin de regagner leur amour-propre. Tel est le mécanisme de cette pathologie sociale. Une dynamique psychologique semblablement désespérée, qui trouve là encore son origine dans ce défaut de reconnaissance, semble aussi faire de petits criminels isolés, issus des populations immigrées européennes, les héros pervers de commandos de tueurs téléguidés. Les premières enquêtes journalistiques consacrées au milieu et aux itinéraires respectifs des terroristes du 13 novembre le laissent en tout cas supposer. A côté de la chaîne de causalité qui conduit en Syrie, il en existe une autre, qui attire l’attention sur les destins ratés de l’intégration dans les foyers sociaux de nos grandes villes.Lors des attentats du 11 septembre 2001, des intellectuels, dont le philosophe Jacques Derrida et vous-même, s’étaient inquiétés du recul des libertés démocratiques que risquaient de provoquer la pression de la lutte contre le terrorisme et le recours à des notions comme la « guerre des civilisations » ou « les Etats voyous ». Le diagnostic a été largement vérifié par l’usage de la torture, les contrôles de la NSA, les détentions arbitraires de Guantanamo, etc. Une lutte contre le terrorisme qui maintiendrait l’espace public démocratique intact est-elle, selon vous, possible ou pensable ? Et à quelles conditions ? Un regard rétrospectif sur le 11-Septembre ne peut que nous conduire à constater, comme nombre de nos amis américains, que la « guerre à la terreur » de Bush, Cheney et Rumsfeld a abîmé la constitution politique et mentale de la société américaine. Le Patriot Act adopté à l’époque par le Congrès, encore en vigueur aujourd’hui, porte atteinte aux droits fondamentaux des citoyens, et touche à la substance même de la Constitution américaine.Et il est permis d’en dire de même de l’extension fatale de la notion de combattant ennemi, qui a légitimé Guantanamo et d’autres crimes, et qui n’a été écartée que par l’administration Obama. Cette réaction irréfléchie aux attentats du 11-Septembre, qui avaient été jusqu’alors inconcevables, explique en bonne part la propagation d’une mentalité incarnée aujourd’hui par une personnalité aussi innommable que Donald Trump, candidat aux primaires républicaines. Ce n’est en rien une réponse à votre question. Mais ne pouvons-nous pas, comme les Norvégiens en 2011, après l’effroyable attentat commis sur l’île d’Utoya, résister au premier réflexe du repli sur soi face à l’inconnu incompréhensible et de l’agression contre l’« ennemi intérieur » ?J’ai bon espoir que la nation française donne au monde un exemple à suivre, comme elle l’a fait après l’attentat ayant visé Charlie Hebdo. Il n’est pas besoin pour cela de riposter à un péril fictif tel que l’« asservissement » à une culture étrangère qui, soi-disant, menacerait. Le danger est bien plus tangible. La société civile doit se garder de sacrifier sur l’autel de la sécurité toutes ces vertus démocratiques d’une société ouverte que sont la liberté de l’individu, la tolérance vis-à-vis de la diversité des formes de vie et la bonne disposition à adopter la perspective d’autrui. En face d’un Front national qui se renforce, cela est plus facile à dire qu’à faire.Ne pouvons-nous pas, comme les Norvégiens en 2011, après l’effroyable attentat commis sur l’île d’Utoya, résister au premier réflexe du repli sur soi face à l’inconnu incompréhensibleMais il existe de bonnes raisons de réagir ainsi, qui ont peu à voir avec des incantations. La plus importante est évidente : le préjugé, la méfiance et le rejet de l’islam, la peur de l’islam, et la lutte préventive contre lui, doivent beaucoup à une pure et simple projection.En effet, le fondamentalisme djihadiste a certes recours dans ses manières de s’exprimer à tout un code religieux ; mais il n’est en rien une religion. Il pourrait recourir, à la place du langage religieux qu’il utilise, à n’importe quel autre langage religieux, et même à n’importe quelle idéologie promettant une justice rédemptrice.Les grands monothéismes ont des origines qui remontent très loin dans le temps. Le djihadisme, en revanche, est une forme absolument moderne de réaction à des conditions de vie caractérisées par le déracinement. Attirer l’attention, dans un but préventif, sur une intégration sociale en panne ou sur une modernisation sociale défaillante, ce n’est naturellement pas exempter les auteurs de ces méfaits de leur responsabilité personnelle.L’attitude de l’Allemagne face à l’afflux des réfugiés a surpris positivement, malgré les reculs récents. Pensez-vous que la vague terroriste puisse modifier cet état d’esprit - puisque certains islamistes ont cherché à s’infiltrer dans le flot des réfugiés ? J’espère que non. Nous sommes tous dans le même bateau. Le terrorisme comme la crise des réfugiés constituent des défis dramatiques, peut-être ultimes, et exigent une coopération étroitement solidaire à laquelle les nations européennes ne se sont jusqu’à présent pas encore résolues, y compris dans le cadre de l’union monétaire (Traduit de l’allemand par Frédéric Joly).Jürgen Habermas est né en 1929. Son nom est associé à l’école de Francfort. Il développe dans son œuvre une philosophie de l’espace public démocratiqueNicolas Weill (Propos recueillis par)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 21.11.2015 à 12h05 • Mis à jour le21.11.2015 à 15h35 La chambre d’investigation de la commission d’éthique de la FIFA a annoncé, samedi 21 novembre, avoir « requis des sanctions » contre Joseph Blatter, son président démissionnaire, et Michel Platini, l’un des six candidats à sa succession.Lire aussi :FIFA : Michel Platini va saisir le TAS après le rejet de l’appel de sa suspensionAnnonçant avoir bouclé son instruction sur les dossiers de M. Blatter et de M. Platini, tous deux suspendus provisoirement pour quatre-vingt-dix jours, et mettant en avant « la présomption d’innocence », la chambre d’investigation de la commission d’éthique de la FIFA n’a pas précisé la nature des sanctions requises à l’encontre des deux hommes dans son rapport final transmis à la chambre de jugement.Le Monde a appris que le juge Eckert, président la chambre de jugement du comité d’éthique de la FIFA, pourrait décider dès la semaine prochaine d’ouvrir une procédure formelle et proposer à Michel Platini et Joseph Blatter de participer à un débat contradictoire devant la cour, en présence de leurs avocats.Si M. Platini et M. Blatter refusent, alors M. Eckert se basera seulement sur les documents pour prendre sa décision. Aux portes de la FIFA, on rappelle le cas du Chilien Harold Mayne-Nicholls, suspendu en juillet sept ans pour conflit d’intérêts, et font le parallèle avec ceux de Joseph Blatter et Michel Platini, qui pourraient être suspendus pour plusieurs années. Outre un conflit d’intérêts, on pointe une gestion déloyale et une falsification des comptes de la FIFA.Lire aussi :Présidence de la FIFA : cinq candidatures validées, Platini s’agaceDes doutes sur un paiement de 1,8 million d’eurosDans un communiqué, la chambre de jugement de la commission d’éthique de la FIFA a confirmé avoir reçu ces rapports, précisant qu’elle allait les étudier « avec attention » et qu’elle « décidera[it] en temps et en heure du lancement ou non d’une procédure formelle de jugement ».La commission d’éthique reproche à Michel Platini un paiement de 1,8 million d’euros reçu en 2011 de la part de Joseph Blatter, pour un travail de conseiller achevé en 2002.Outre ce même paiement, Blatter se voit également reprocher par la Fédération internationale un contrat avec le Trinidadien Jack Warner, le président de la Fédération des Caraïbes, par lequel il lui aurait cédé très en dessous des prix du marché les droits de retransmission télévisuelle dans la région des matchs des Mondiaux 2010 et 2014. Nicolas Bourcier A l’origine, la réunion était prévue pour faire suite aux attentats de janvier. Mais le remplacement du directeur du centre social a repoussé de plusieurs mois l’échéance, et c’est finalement ce 20 novembre que se tient à Courcouronnes (Essonne) un débat sur la façon de « bien vivre ensemble » dans la ville.Après les massacres survenus à Paris le 13 novembre, la réunion a été maintenue, mais a pris une toute autre signification. Ismaël Omar Mostefaï, qui faisait partie de l’équipe de terroristes du Bataclan, est né ici. Il a habité jusqu’à ses 21 ans dans le quartier du Canal, à moins de cent mètres de cette salle de réunion, avant de s’installer avec ses parents, ses frères et sœurs, à Chartres en 2007, où il a basculé dans un radicalisme islamiste mortifère.Lire aussi :Ismaël Omar Mostefaï, l’un des kamikazes français du BataclanLe débat va durer trois heures, prenant par moments la forme d’une catharsis collective. Ils sont une bonne soixantaine dans la salle ce soir. Une soixantaine d’habitants de cette petite ville de la banlieue sud de Paris, coincée entre Evry et Ris-Orangis, coupée en deux par l’immense coulée d’asphalte de l’Autoroute du soleil, séparant le centre-ville pavillonnaire, apparemment sans histoire, du quartier du Canal, la zone urbaine sensible comme on dit pudiquement, où est situé le centre social.« On ne parle que de ça » Les images obsédantes des tueries n’ont pas cessé de tourner en boucle dans sa tête. D’une voix ténue mais ferme, Bintou, jeune aide soignante, glisse  : « On ne parle que de ça, j’ai peur tout le temps, je regarde partout. » Installée à Courcouronnes depuis des années, elle est originaire du Mali. « Alors, avec la prise d’otage aujourd’hui à Bamako, vous comprenez, c’est devenu une hantise. »Lire aussi :Les psy au chevet d’une France sous le chocSa voisine Suzanne opine. Plus âgée, elle raconte avoir connu les parents d’un des terroristes du 13 novembre. « Un couple très gentil », sourit-elle, presque comme pour s’excuser. Assise plus loin, Asanah se lève et prend la parole  : « Le lendemain de la tuerie, ma collègue de travail m’a reproché d’être musulmane. Je me suis rapprochée, j’ai avalé une gorgée d’eau, puis une deuxième, et je lui ai dit que j’étais Française comme elle et que je n’avais rien à voir avec un Coulibaly [auteur du meurtre d’une policière à Montrouge et de la prise d’otages à l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes, les 8 et 9 janvier] ou consorts. Cela m’a fait du bien, je me suis rassise. » Vifs applaudissements.Présent au centre social, le jeune maire (Les Républicains) de Courcouronnes, Stéphane Beaudet, répète devant l’auditoire ce qu’il n’a cessé de dire pendant une semaine devant les caméras et micros du monde entier  : « J’en ai marre que l’on stigmatise la banlieue comme des territoires de délinquance, des terreaux de terroristes. Ces types peuvent être partout. » Il ajoute  : « Ces moments difficiles génèrent de la colère et nous interrogent tous sur notre rôle d’habitant, notre vie commune et notre volonté de vouloir changer de paradigme. » Nouveaux applaudissements.Ismaël Omar Mostefaï, le souvenir d’un élève difficile Le premier édile n’a pas tort. Les données sur les origines des terroristes sont variables. Et Ismaël Omar Mostefaï n’est pas le produit d’un territoire perdu de la République. Courcouronnes n’a rien d’un ghetto. Bien au contraire. Les immeubles du Canal sont de taille humaine et plutôt bien entretenus. Les guerres entre gangs ont largement baissé en intensité ces dernières années. Les écoles et espaces jeunes en préfabriqué ne sont plus qu’un lointain souvenir. Les services municipaux et associations plutôt bien implantés sur le terrain. Certes, les taux de chômage atteint 25 % chez les jeunes, mais il correspond à une réalité tristement banale dans ces vastes régions périphériques. Et le petit quartier central du Canal où résidait le jeune Ismaël était considéré à l’époque comme le plus difficile de la ville. Il n’empêche. Les attaques du vendredi 13 ont ouvert un abyme de questions et mis le doigt sur les failles supposées d’un système.« Je suis sans voix, abattu, totalement abasourdi, admet Abdel Machri, 39 ans, adjoint au maire chargé des affaires sociales. Ce qui vient de se passer nous dépasse tous. Pendant des années, on fait un gros travail de terrain, on fait des choses innovantes, proche des gens, au plus près du réel. Et voilà que tout est anéanti d’un revers de main. Il faudra du temps, beaucoup du temps pour comprendre. »Abdel Machri dit « très bien » connaître la famille Mostefaï. Il les a vu grandir, partir même pour Chartres, parce que justement le père voulait sortir son fils du milieu dans lequel il gravitait, afin de lui donner un avenir meilleur. « Il avait le souci de ses enfants, vraiment, comme toutes les familles normales », précise-t-il.Au lycée Georges-Brassens de Courcouronnes, Ismaël Omar Mostefaï a laissé le souvenir d’un élève difficile, en rébellion avec les professeurs et cumulant les absences. En dehors, le jeune Mostefaï a cumulé six condamnations sur son casier judiciaire. Des délits mineurs (conduite sans permis, outrages, détention de stupéfiants) pour lesquels il n’a jamais été incarcéré. Ce n’est qu’en 2010, à Chartres, qu’il fera l’objet d’une fiche S, destinée aux personnes mettant en péril la sûreté de l’Etat.« Des musulmans en France et des immigrés au bled » Aux fêtes de fin d’année, il participe comme quasiment tous les adolescents de Courcouronnes aux tournois de football en salle. « Comparé aux caïds d’alors, il passait même pour un ange, insiste Abdel Machri. Il faut se rappeler qu’à l’époque, des gros bras se promenaient armés. Certains meurtres comme celui du jeune Willem, 27 ans, tué par balles en 2008, n’ont toujours pas été élucidés. »Et puis Ismaël Omar Mostefaï a grandi avec cette présence forte du père dans le quartier. Chauffeur routier, bon footballeur, l’homme était respecté à Courcouronnes. Le père « Mostafaï », comme on l’appelait, était aussi initié au Tabligh, un courant islamiste piétiste, souligne Abdel Machri. Membre de ce mouvement qui s’est développé en France dans les années 1980 sur les désillusions de la « marche des beurs » et de SOS racisme, Mostafaï parlait avec certains jeunes en difficulté. Il lui arrivait de leur enseigner une pratique rigoriste de l’islam. Un travail de terrain longtemps toléré, comme partout ailleurs, par les autorités, car les tablighis pacifiaient les cités. En perte de vitesse depuis une quinzaine d’années, le mouvement tabligh, qui n’a pas de projet politique, a parfois cédé sa place à la nébuleuse salafiste.« On s’est longuement interrogé sur cet échec des grands frères, dit Abdel Machri. Il y a eu la volonté de récupération des élus, la politisation et racialisation du discours. Pour nous, le résultat a été de nous retrouver le cul entre deux chaises. Nous étions des musulmans en France et des immigrés au bled. Un constat amer qui a pu être source d’un profond malaise identitaire. »« Une faillite de la République tout entière »Pour Carole Berrebi, 29 ans, directrice de la MJC de Courcouronnes, « on pourra toujours faire d’innombrables analyses sur les manquements, les failles et les absences de tel ou tel acteur. Mais ici, à Courcouronnes, nous vivons une situation normale, presque banale. Ce qui vient de se passer est une faillite de la République tout entière. Ces kamikazes sont français, nés ici sur le sol français. »Inès et Solange, croisées quelques heures avant à la sortie du lycée, ne sont pas venues à la réunion. Elèves de 1re, elles tuent le temps en écoutant de la musique. Elles aussi sont encore sonnées par les attentats de la semaine dernière. Elles disent désormais avoir peur. « Notre quotidien a changé, on regarde autrement les gens, on les juge et les surveille dans le bus, le métro, la rue », explique Inès.Solange dit avoir été très émue par la minute de silence de lundi. « Evidemment, il y a toujours un petit groupe qui n’en a rien à faire, mais c’est comme ça. Il faut apprendre à vivre avec eux. » Et puis ceci  : « Mon père vote désormais Front national, il pense qu’il faut renvoyer tous ceux qui sont venus en France ces dernières années. Je suis plus “neutre”, mais parfois je comprends sa colère. »Nicolas BourcierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Elise Vincent, Simon Piel et Laurent Borredon Une semaine après les attentats qui ont frappé Paris, l’enquête menée par la section antiterroriste de la police judiciaire parisienne, de la sous-direction antiterroriste de la direction centrale de la police judiciaire (SDAT) et de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) précise peu à peu les rôles tenus par les membres du commando.La place tenue par Abdelhamid Abaaoud, tué mercredi à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) lors de l’assaut du RAID, est au cœur des investigations en cours. Sa présence aux côtés de Brahim Abdeslam qui s’est fait exploser devant le Comptoir Voltaire et d’un homme encore non identifié dans la Seat Leon retrouvée à Montreuil (Seine-Saint-Denis) dans la nuit de samedi à dimanche est désormais établie. Il s’agit de l’équipe qui a mitraillé les terrasses des cafés du 10e et du 11e arrondissement.Des images filmées par une caméra de surveillance de la RATP attestent de la présence d’Abdelhamid Abaaoud au métro Croix-de-Chavaux à 22 h 14.Vendredi 20 novembre au soir, une source judiciaire indiquait que les empreintes du djihadiste franco-belge avaient été identifiées sur une kalachnikov retrouvée dans la voiture. Les policiers étudient l’hypothèse qu’Abdelhamid Abaaoud ait été au volant de la Seat dans la soirée du 13 novembre. Des éléments de géolocalisation téléphonique permettent de penser que la Seat a en tout cas continué à tourner dans le 11e après les fusillades pendant une quinzaine de minutes avant de se rendre à Montreuil. Des images filmées par une caméra de surveillance de la RATP attestent de la présence d’Abdelhamid Abaaoud au métro Croix-de-Chavaux à 22 h 14.Son itinéraire ensuite est encore flou. Pendant le week-end, il semble errer sans point de chute ; cherche à se procurer des couvertures ainsi que deux costumes pour des raisons encore inconnues. C’est ensuite parce que les appuis logistiques manquent qu’il fait appel à sa cousine Hasna Aït Boulahcen.Selon l’AFP, celle-ci serait venue le récupérer mardi dans un entrepôt à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) après lui avoir trouvé le logement de la rue du Corbillon à Saint-Denis. Alors qu’il avait initialement été présenté comme l’unique commanditaire des attentats, le rôle opérationnel qu’il a joué à Paris et l’enregistrement diffusé par l’Etat islamique où Fabien Clain lit le communiqué tendent à s’interroger sur le véritable commanditaire des attaques. Le procureur de la République a d’ailleurs insisté sur ce point lors de la conférence de presse qu’il a tenue mercredi soir.Le logeur du commando toujours en garde à vueSamedi matin, les gardes à vue de sept des huit personnes interpellées à Saint-Denis après l’assaut du RAID avaient été levées. Cinq d’entre elles seraient des étrangers en situation irrégulière, sans lien avec les attentats, qui squattaient vraisemblablement l’immeuble de la rue du Corbillon. Seul Jawad B., qui s’était présenté comme le logeur du commando devant les caméras de télévision, était toujours en garde à vue. Par ailleurs, à ce stade de l’enquête, l’identification du troisième assaillant du Bataclan était toujours en cours.Le parcours de Salah Abdeslam, dont le portrait avait été diffusé par la police française, s’affine lui aussi. C’est lui qui aurait conduit le commando du Stade de France au volant d’une Clio retrouvée dans le 18e à Paris. Selon Le Nouvel Observateur, son téléphone aurait été ensuite localisé un peu plus tard dans le secteur Montrouge-Châtillon avant qu’il soit exfiltré par deux amis venus de Belgique aujourd’hui inculpés pour leur appui logistique.Lire aussi :Ce que les services belges savaient d’Abdelhamid AbaaoudToujours selon Le Nouvel Observateur, les deux hommes auraient retrouvé Salah, porteur d’une ceinture d’explosifs, dans un état de « choc ». Une version qui expliquerait pourquoi l’Etat islamique a mentionné une attaque dans le 18e arrondissement de Paris dans son communiqué de revendication, alors qu’aucune n’attaque n’a finalement eu lieu. Selon Me Xavier Carrette, l’avocat belge d’un des deux hommes, ces derniers auraient simplement admis que Salah était « un peu stressé » quand ils l’ont récupéré.La confirmation qu’un deuxième kamikaze du Stade de France soit passé par la route des migrants conforte la crainte des autorités née à la suite de la découverte, dès samedi, d’un passeport syrien près d’un des djihadistes. « Nous ne sommes pas à l’abri d’un scénario où presque tous les auteurs des attentats soient passés par là », explique une source proche de l’enquête.Outre les deux kamikazes du Stade de France, des questions se posent notamment sur le parcours qui a permis à au moins quatre autres auteurs des attaques de revenir de Syrie : Samy Amimour et Ismaël Omar Mostefaï, deux assaillants du Bataclan. De même que sur les allers et retours entre la Syrie et l’Europe d’Abdelhamid Abaaoud, probablement le djihadiste francophone le plus connu, ainsi que le parcours de Salah Abdeslam avant son arrivée en France.Fonctionnement formelDepuis plusieurs mois, le ministère de l’intérieur avait été alerté par des policiers présents en Grèce de la faiblesse, voir de l’absence de filtrage sérieux à l’arrivée sur les îles de la mer Egée.Une telle utilisation coordonnée de la route des migrants, sous des fausses identités et/ou avec de faux passeports, serait inédite. « A cette échelle, c’est une capacité que l’on découvre », explique une source Place Beauvau. Les centres de « tri » des migrants, baptisés « hot spots » sont bien en train d’être installés aux frontières extérieures de l’Europe, notamment en Grèce ou en Italie, mais, dans la pratique, leur fonctionnement serait surtout formel et surtout adaptés à l’identification des personnes vulnérables ayant besoin de protection.Jusqu’ici, l’écrasante majorité des djihadistes français étaient revenus en Europe sous leur propre identité. Depuis le loupé qui avait vu trois hommes, dont un ami d’enfance de Mohamed Merah, échapper à la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à leur retour en France, en septembre 2014, ils sont récupérés par la direction de la coopération internationale (DCI) du ministère de l’intérieur – qui a la responsabilité des attachés de sécurité intérieure placés dans les ambassades de France. Plus de 150 personnes auraient pris le chemin du retour à visage découvert depuis un an.Lire aussi :Hasna Aït Boulahcen, entre vodka et niqabEnfin, l’irruption d’Hasna Aït Boulahcen, 26 ans, par le biais d’un témoignage spontané à la police, pose une nouvelle fois la question de la surveillance des milieux djihadistes par les services de renseignement. Alors qu’Abdelhamid Abaaoud était une cible privilégiée de la DGSI en raison de son rôle supposé dans plusieurs projets d’attentats en France, sa cousine, récemment radicalisée, avait-elle été repérée par la DGSI ou a-t-elle échappé aux radars du service ?Les investigations judiciaires ne permettront pas forcément de répondre à cette question – ce n’est pas leur rôle –, mais elle intrigue les enquêteurs. En tout cas, plusieurs sources confirment que, jusqu’au bout, tous les services de renseignement et de police judiciaire impliqués dans le dossier ont été persuadés que l’homme était toujours en Syrie, incrédules devant la possibilité que ce cadre de l’EI ait pu voyager aussi discrètement en Europe.Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterElise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre, Simon Piel, Nicolas Bastuck (Metz, correspondant) et Florence Aubenas Hasna Aït Boulahcen aurait adoré faire la « une » de Closer, « voir sa photo au milieu des stars et des VIP ». C’est une de ses copines qui le dit, une fille de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) comme elle, qui n’arrive pas à décoller du site Internet people depuis deux jours. Le nom d’Hasna s’affiche en énorme, titre après titre : « Elle voulait se marier avec un Afghan », « Elle applaudissait devant la télé le 11-Septembre », « Une petite fofolle à la joie de vivre ». Pendant quelques heures, Hasna Aït Boulahcen, 26 ans, a été baptisée « la première femme kamikaze à se faire exploser en Europe », jusqu’à ce qu’il soit formellement établi vendredi 20 novembre qu’elle ne portait aucune ceinture d’explosif pendant l’assaut à Saint-Denis, mercredi 18 novembre.D’après nos informations, c’est en effet un corps « intact » qui a été amené aux médecins légistes. « On continue quand même à l’appeler “la femme-kamikaze”, poursuit la copine. Elle est devenue un mythe, tout le monde veut savoir qui elle est, même nous qui pensions la connaître. »Lire aussi :Assaut à Saint-Denis : ce que l’on sait, ce que l’on ignoreA la Cité des 3 000, à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), on se presse encore rue Degas, après la perquisition du jeudi 19 novembre. Le long des immeubles retapés à neuf, un groupe de jeunes garçons menace de « lâcher les chiens » sur les journalistes – ces « mythos » qui « ne respectent pas les gens » – tout en leur proposant « d’acheter la vidéo de l’arrestation de la mère ».Ici, vit la mère de Hasna Aït Boulahcen, avec un de ses quatre enfants, Youssef, en garde à vue comme elle. « La famille disait bonjour-bonsoir à la française, on entendait des prières le week-end », avance une des voisines. Agée d’une cinquantaine d’années, la mère porte le foulard, mais les deux mosquées de la ville ne connaissent aucun d’eux.« Des gens normaux »« Ils sont sans histoire », commente Patrick d’Agostino, au cabinet du maire Bruno Beschizza (Les Républicains). Le même refrain revient à chaque étape du parcours de la jeune femme, « des gens normaux, on ne comprend pas ». Pour l’instant, ce qu’on sait de la vie d’Hasna Aït Boulahcen laisse le goût amer d’une histoire particulière, mais dont la petite musique paraît de plus en plus connue.Née en région parisienne, en 1989, placée à 8 ans pour mauvais traitements. « Hasna a, dans son enfance, été ballottée entre son père, sa mère, des foyers et plusieurs familles d’accueil », écrit Marc Masnikosa, un entrepreneur qui a recueilli des témoignages dans son blog Aulnay Libre. Une de ses mères d’accueil a raconté à l’AFP que les choses « se passaient bien, au début », malgré la gamine qui repousse les câlins et voit « le diable la nuit ». A l’adolescence, Hasna Aït Boulahcen fait souvent le mur, avant de partir tout à fait. Elle a 15 ans, « elle en veut à tout le monde ». La mère d’accueil se dit : « Elle est perdue. »On retrouve Hasna cité Maroc, un alignement d’immeubles bas à Creutzwald (Moselle) en 2005. La mine de charbon – la dernière de France – a fermé l’année précédente, le père a trouvé un studio facilement quand il a décroché un boulot chez PSA. A la mairie, on ne lui connaît pas même une demande d’aide sociale. Hasna a pris l’habitude de passer régulièrement chez lui, quelques jours ou quelques mois. Ici, elle peut impressionner son monde, grande gueule, seule fille d’une bande de dix mecs. On la trouve « lookée » avec sa silhouette élancée, on la surnomme « Cow Girl » pour ses bottes et son chapeau en cuir noir.Un temps, elle suit un cursus dans une « école de la deuxième chance », vers Strasbourg. Ses copains se souviennent surtout d’elle pendant cet été 2011, le dernier où on l’a vue ici, vodka et haschisch, virées dans les boîtes de nuit en Allemagne, de l’autre côté de la frontière. « Elle ne savait pas dire bonjour en arabe, l’islam la gonflait », dit un ami. Personne ne l’a jamais vue voilée. A l’époque, elle rêve de l’armée française, s’enrôler, elle le répète pendant les nuits de fête dans le studio du père quand il part en vacances au Maroc seul. C’est là-bas qu’il a appris la mort de sa fille, en reconnaissant sa voix sur une vidéo de l’assaut.« Un coup de frime »Retour en région parisienne, à Aulnay-sous-Bois, chez la mère. A partir de 2011 surtout, Hasna y apparaît par intermittence. Elle s’affiche avec des dealers. Boit de plus en plus. Vit dehors, dans les squats, la rue et parfois le canapé d’une copine. « On la voyait débarquer complètement démolie », dit l’une. En 2013, elle accepte d’être la gérante d’une petite entreprise de travaux à Clichy-sous-Bois, parce qu’un de ses copains cherchait « en dépannage une personne sans casier judiciaire comme elle », croit savoir une voisine. « Elle était facile à convaincre. » La boîte est mise en liquidation six mois plus tard.Sur sa page Facebook, Hasna Aït Boulahcen proclame qu’elle sera aussi chanteuse de rap. Les photos s’enchaînent, un défilé de ses modes à elle. Hasna dans son bain moussant. Hasna lovée sur son canapé avec tatouages et mains passées au henné. Hasna en tee-shirt moulant et chapeau. Et soudain, il y a six mois, comme une panoplie de plus, voilà Hasna avec un voile. Dessous, elle a gardé une moue racaille façon clip et pointent les doigts à la manière des gangs américains. Puis voilà Hasna intégralement couverte, jusqu’à ses mains gantées de noir. On ne voit plus que les yeux sous des cernes de kôhl.Le 3 août 2015, elle affiche un portrait d’Hayat Boumedienne armée d’une arbalète, la compagne d’Amedy Coulibaly, auteur de la prise d’otage de l’Hyper Cacher en janvier. Hasna écrit vouloir partir comme elle : « jver biento aller en syrie inchallah, biento départ pour la turkie ! » Peu avant, on lui a connu un grand chagrin d’amour. « Elle s’est fabriqué sa propre bulle », a raconté son frère sur RTL. Il dit ne l’avoir jamais vue ouvrir le Coran. Ses proches voient surtout « un coup de frime » dans sa nouvelle attitude. Là, se mesure l’isolement de certains dans les quartiers - pas tous, loin de là - où un monde s’est peu à peu formé, retranché derrière ses valeurs, en décalage par rapport au pays. « Ici les gens sont tranquilles, pas genre djihadistes, encore moins terroristes, reprend la copine de Clichy-sous-Bois. Mais à l’intérieur d’eux, une petite voix leur souffle que condamner le voyage en Syrie serait un peu se trahir et qu’une fille portant le voile sera toujours mieux que celle aimant la fête. »« Une logistique rudimentaire »C’est Hasna qui a fini par conduire malgré elle les enquêteurs jusqu’à Abdelhamid Abaaoud, le planificateur présumé des tueries à Paris. Les deux vies d’Hasna, vodka et niqab, se rejoignent sur son portable : des écoutes dans le cadre d’un trafic de stupéfiant avaient déjà été mises en place par la police judiciaire de Seine-Saint-Denis, d’autres viennent d’être rajoutées par la sécurité intérieure à cause de sa parenté avec Abaaoud. Tous deux sont cousins, par leurs mères. Abaaoud a 28 ans, deux ans de plus à peine qu’Hasna. Au sein de l’Etat islamique, il doit notamment ses galons à son talent de recruteur en Europe.D’après nos informations, à la suite des tueries, Abaaoud erre dans les rues sans point de chute. Il a besoin de costumes de rechange, deux au moins. Il appelle à l’aide sa cousine avant de se réfugier mardi 17 novembre, vers 21 h 30, à Saint-Denis. Ils sont localisés.Pendant la surveillance de l’appartement, les enquêteurs n’auraient pas vu Hasna une arme à la main. L’Etat islamique n’a d’ailleurs jamais utilisé de femmes-kamikaze jusque-là, contrairement à d’autres groupes comme Al-Qaida. Pour l’instant, le rôle d’Hasna Aït Boulahcen éclaire surtout sur la capacité d’organisation du groupe. Un proche de l’enquête constate : « Une logistique rudimentaire, sans appartement de repli, ni équipes en support : on paraît loin d’une guérilla urbaine classique. »Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFlorence AubenasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteIsabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteNicolas Bastuck (Metz, correspondant)Journaliste au Monde Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) Le centre de crise du ministère de l’intérieur belge a décidé, dans la nuit de vendredi 20 à samedi 21 novembre, de faire passer à son degré maximal (soit 4 sur une échelle de 4) le niveau d’alerte terroriste pour la région Bruxelles-Capitale. Cela correspond à une menace « sérieuse et imminente » d’attentat. Le reste du pays reste au degré d’alerte 3.Le premier ministre, Charles Michel, a pris la décision de relever dans la nuit le niveau de menace « suite à des informations d’un risque d’attentat similaire à Paris ». Les cibles potentielles seraient des centres commerciaux, les transports en commun et les grands événements rassemblant des foules.« Il s’agissait donc d’une menace d’attentat commis à plusieurs endroits par plusieurs individus ».A suivre sur notre direct : Bruxelles placée en état d’alerte maximale pour une menace « imminente »Près de 1 000 soldats lourdement armés patrouillaient les rues de la ville, où siègent l’OTAN et les institutions européennes. Le conseil régional de sécurité, rassemblant les bourgmestres de la région de Bruxelles-Capitale, a précisé les mesures qui resteront en vigueur jusqu’à dimanche à la mi-journée :Les habitants sont invités à éviter les lieux de rassemblement comme les salles de concert, les aéroports, les gares, les centres commerciaux. De nombreux spectacles ont été annulés ;Le métro restera fermé jusqu’à dimanche à 15 heures. La gare de Bruxelles-Schuman l’a été samedi depuis midi. Des bus circulent ainsi que quelques tramways ;Tous les grands centres commerciaux sont fermés depuis midi. Les contrôles sont renforcés dans tous ces endroits ;Les marchés ont été annulés, ainsi que toutes les activités prévues dans les bâtiments publics ;Le traditionnel cortège pour l’arrivée de la Saint-Nicolas à Vilvorde, dans la grande banlieue de la ville, est supprimé.Samedi matin, de nombreux quartiers étaient quadrillés par la police et les unités spéciales tandis que des militaires continuaient de surveiller des bâtiments officiels et des lieux réputés « sensibles ». La Ligue de football semblait, elle, vouloir maintenir les rencontres prévues dans les divisions supérieures.La mesure prise dans la nuit résulte d’une analyse « très spécifique » de l’Office central de l’analyse de la menace. Le conseil national de sécurité, regroupant les différents services de sécurité sous l’autorité du premier ministre, devait se réunir samedi pour examiner des mesures complémentaires.Trois suspects arrêtés Le niveau 4 n’a été instauré qu’à deux reprises : en 2014, pour tous les lieux fréquentés par la communauté juive, après l’attentat contre le Musée juif, au cœur de Bruxelles, et en 2007 lorsqu’une cellule radicale aurait préparé un projet d’évasion de Nizar Trabelsi, un terroriste d’Al-Qaida, arrêté dans la capitale deux jours après les attentats du 11 septembre 2001.Trois suspects qui seraient liés aux attentats de Paris ont été arrêtés en Belgique au cours des derniers jours.Deux d’entre eux, Hamza Attou et Mohamed Amri, ont convoyé Abdeslam Salah, qui a participé aux attentats de vendredi 13 à Paris, et dont le frère Brahim s’est fait exploser près de la place de la République. La police multiplie les opérations pour tenter de retrouver ce Français de Molenbeek.Le troisième suspect, un Marocain de Jette, a été mis en examen vendredi. Il aurait aidé Abdeslam Salah durant sa fuite. Une arme chargée et du sang ont été retrouvés dans sa voiture. Un message parvenu sur son téléphone portable indiquait que « le juif n’est pas là », selon le quotidien La Dernière Heure.Au cours de l’une de ses opérations de recherche, la police a intercepté un jeune habitant de Molenbeek. Agé de 15 ans, il envisageait de se rendre en Syrie. Il avait déjà tenté de gagner la Bulgarie et avait été appréhendé à deux reprises.Un appel du parquet a entraîné sa mise en détention dans un centre de protection de la jeunesse, vendredi, après qu’un premier juge l’a libéré. Une décision qui avait provoqué la colère du ministre de l’intérieur, Jan Jambon.Une information sur une menace imminente d’attentat serait aussi parvenue aux services de sécurité par les enquêtes sur l’entourage d’Hasna Aït Boulahcen, la cousine du djihadiste belge Abdelhamid Abaaoud. Des proches de celle-ci vivant en Région flamande seraient partis pour la France, pour une raison encore inconnue.Lire aussi :A Molenbeek, « il est facile d’échapper à la police »Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Manon Rescan (avec Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)) Comment des individus faisant l’objet d’un mandat d’arrêt international ont-ils pu circuler entre l’Europe et la Syrie sans être inquiétés par les autorités ? Cette question obsède – et divise aussi – les différents pays de l’Union européenne depuis la confirmation de la mort d’Abdelhamid Abaaoud, cerveau présumé des attaques du 13 novembre à Paris et Saint-Denis qui ont fait 130 morts et plus de 350 blessés.A suivre sur notre direct : Bruxelles placée en état d’alerte maximale pour une menace « imminente »Le terroriste de Molenbeek, qui se vantait en février 2015 de pouvoir aller et venir comme il le voulait en Europe, a en effet réussi à plusieurs reprises à passer sous les radars des services de renseignement.Après l’annonce de la présence et de la mort en France de l’homme, Bernard Cazeneuve a semblé accabler ses partenaires européens. « Il faut que l’Europe se reprenne », a-t-il déclaré, affirmant qu’« aucune information sur le trajet d’Abaaoud » n’avait été transmise aux services français avant le lundi 16 novembre. Ce n’est qu’à cette date qu’« un service de renseignement hors d’Europe » informe Paris que le terroriste a été repéré en Grèce en début d’année, a assuré le ministre de l’intérieur, jeudi.Les règles de Schengen et le caractère délicat de la coopération européenne en matière de lutte antiterroriste expliquent, pour une part, comment les djihadistes parviennent à profiter de la porosité du système pour circuler d’Europe vers la Syrie, et à faire le trajet retour.Lire aussi :Les failles de la lutte antiterroriste Peu de contrôles pour les ressortissants de l’UERappelons d’abord que les frontières intérieures des 26 pays de l’espace Schengen sont ouvertes, à l’exception de quelques pays ayant récemment rétabli des contrôles en raison de l’afflux de réfugiés. A l’exception, aussi, de la France, en situation d’état d’urgence.Cela signifie que toute personne, ressortissante ou non de l’Union européenne, peut aller et venir librement dans les limites de cet espace.Aux frontières extérieures de Schengen, des contrôles sont effectués pour tous les voyageurs, mais ils ne sont, actuellement, pas systématiques et limités à un simple contrôle de la validité des papiers d’identité pour les ressortissants de l’Union européenne.Pour ces derniers, la police aux frontières ne consulte pas non plus systématiquement les fichiers Europol ou Interpol qui recensent les personnes sous mandat d’arrêt international. Ce qui signifie qu’Abdelahmid Abaadoud, titulaire d’une carte d’identité belge, aurait pu à nouveau entrer dans l’Union sans être inquiété, malgré le mandat d’arrêt international dont il fait l’objet. Cette hypothèse demeure toutefois peu probable.Il reste que, s’il est passé par la Grèce, comme l’indiquent des renseignements reçus par le gouvernement français après les attentats, il a pu bénéficier de la désorganisation des autorités grecques et des difficultés qu’elles éprouvent à contrôler leurs nombreuses frontières, aux limites de l’espace Schengen.Deux des terroristes du Stade de France sont ainsi passés par la Grèce, par où transitent de nombreux migrants en provenance de Syrie. Ils y ont été contrôlés le 3 octobre.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : que sait-on des terroristes impliqués ?Des informations qui circulent mal au sein de l’UEL’enjeu le plus délicat demeure l’échange d’informations entre les services de renseignement sur les individus surveillés. Le renseignement demeure en effet une compétence purement nationale – et non européenne – sur laquelle de nombreux Etats veillent jalousement. Protéger les informations, c’est à la fois préserver une part de souveraineté, mais aussi protéger les sources des renseignements.De ce fait, l’information concernant le parcours d’un individu surveillé (faisant par exemple l’objet d’une « fiche S ») ne franchit que difficilement les frontières de l’Etat d’où il sort. L’échange d’informations se fait à la discrétion des pays, de manière uniquement bilatérale et selon la qualité des relations entre les Etats. Plusieurs pays d’Europe centrale et orientale sont ainsi pointés pour leur manque de coopération, voire pour le peu d’intérêt qu’ils témoignent envers l’échange de données.De même, quand un individu suspect quitte, par les airs, le territoire où il est surveillé, sa trace peut rapidement être perdue par les autorités qui le suivent. C’est l’un des enjeux du « PNR européen », le fichier des voyageurs aériens qui, promettent les ministres, sera désormais rapidement créé.Il reste à déterminer s’il permettra à un Etat d’avoir accès aux informations concernant les passagers des vols internes à l’Union européenne. Ainsi, la France pourra suivre la trace d’un individu qui part de son territoire, mais, si celui-ci se déplace dans l’espace Schengen, il ne pourra pas, sans la coopération d’autres Etats, connaître sa destination suivante.Par exemple : la trace d’un passager du vol Paris-Prague puis d’un vol Prague-Istanbul pourra être perdue si les autorités tchèques ne signalent pas à la France la destination finale de l’individu.C’est également valable pour le parcours de retour :Un individu peut effectuer un vol Istanbul-Bruxelles, présumant d’un retour de Syrie via la Turquie, puis un vol Bruxelles-Paris sans que les autorités françaises sachent d’où il arrive, à moins d’être aidées par les autorités belges.Lire aussi :L’UE veut renforcer les contrôles sur l’entrée et la libre circulation sur son territoireDe nombreux terroristes, à l’instar de Mehdi Nemmouche, auteur de la tuerie au Musée juif de Belgique, à Bruxelles, en mai 2014, ont profité de cette situation pour se déplacer sans attirer l’attention, c’est ce qu’on appelle la stratégie des « vols cassés » ou des « sauts de puce ».La multiplication des attentats dans l’Union européenne ces dernières années a conduit les Etats à prôner plus de coopération en la matière. Outre le « PNR européen », vendredi, les ministres de l’intérieur et de la justice européens ont ainsi adopté plusieurs mesures pour renforcer les contrôles. La systématisation des contrôles d’identité à l’entrée dans l’espace Schengen pour les ressortissants de l’Union a été approuvée, mais son adoption pourrait prendre de nombreux mois.Reste que, selon la France, les mesures promises par les Européens ne vont pas assez loin, notamment en ce qui concerne le futur « PNR ». Outre le fait que ces données ne concerneront pas les voyages à l’intérieur de l’Union – les eurodéputés s’y opposant toujours au nom de la défense des libertés –, les informations ne seront conservées qu’un mois.Enfin, le Parlement de Strasbourg entend également restreindre l’accès au PNR par les autorités aux actes transnationaux (un individu de nationalité X commettant un délit dans un pays Y) et non pas aux actes nationaux. Ce qui empêcherait, par exemple, les autorités françaises d’avoir accès au fichier d’un Belge qui a commis des délits graves en Belgique. Comme c’était le cas d’Abdelhamid Abaaoud.Lire aussi :Les ratés de la coordination antiterroriste en EuropeManon Rescan (avec Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen))Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.11.2015 à 07h55 • Mis à jour le21.11.2015 à 16h35 | Jean-Philippe Rémy (Johannesburg, correspondant régional) Tout concorde : le calendrier, la cible, le déroulement. L’attaque contre le Radisson Blu de Bamako, avant même sa conclusion, avait rempli son cahier des charges. Frapper, dans un grand hôtel, des expatriés de nombreuses nationalités, des hommes d’affaires, l’élite locale malienne, des équipages de compagnies aériennes, le tout en plein centre de la capitale d’un pays, le Mali, où se mène une part importante de la guerre de la France contre les réseaux djihadistes de la région Sahel-Sahara.Lire aussi :Mali : l’état d’urgence après l’attaque sanglante contre un hôtel de BamakoLe tout dans un périmètre bien protégé – en théorie –, en raison des nombreuses alertes attentats des mois et années écoulées. Faire ainsi la démonstration de la vulnérabilité de la capitale. L’attentat de Bamako a été conçu pour atteindre la dimension tragique et reconnaissable des « grands attentats », qui attirent l’attention du monde et bousculent les sensibilités, comme l’ont été ceux commis en France, le vendredi 13 novembre.La différence est criante avec l’attaque, en août, d’un hôtel à Sévaré, dans le centre du pays, visant des contractuels de la mission des Nations unies (Minusma) puis l’attaque de camps de casques bleus, et d’autres encore qui s’égrènent au fil des mois et font de la Minusma la mission avec les plus fortes pertes humaines de la planète.Les treize morts de Sévaré n’avaient pas la force d’impact de l’assaut sur le Radisson Blu, qui a attiré l’attention mondiale, même si, à la différence des attentats de Paris une semaine plus tôt, il ne peut être attribué à l’Etat islamique (EI).Mokhtar Belmokhtar « le borgne » La revendication a eu lieu dans l’après-midi, alors que la prise d’otage n’était pas terminée. Elle émanait du groupe Al-Mourabitoune, dont le chef est le chef djihadiste le plus célèbre de la bande saharienne, Mokhtar Belmokhtar. Le « borgne », responsable de multiples enlèvements et attaques (dont celles d’In Amenas, en Algérie, en 2013), a été la cible d’un tir américain en juin à Ajdabiya, dans le « croissant pétrolier » en Libye, au bord de la Méditerranée. Il semble qu’il ait survécu.La création d’Al-Mourabitoune a été annoncée en août 2013, sur la base de la fusion des Signataires par le sang, la formation de Mokhtar Belmokhtar à l’époque, issue d’une scission d’avec Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), avec d’autres composantes djihadistes, regroupées dans le Mujao (Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest). Une mouvance dont la place forte était encore Gao, quelques mois plus tôt, d’où les forces françaises de l’opération Serval, appuyés par des forces spéciales maliennes, l’avaient chassé.A l’époque, joint au téléphone par Associated Press, le porte-parole de Mokhtar Belmokhtar expliquait pourquoi le chef d’Al-Mourabitoune avait pris ses distances avec AQMI pour créer sa propre formation, tout en conservant des liens très forts avec la branche centrale de l’organisation : « Il nous est plus facile d’opérer sur le terrain en ayant quitté formellement ce groupe [AQMI], qui demeure lié à l’appellation « Maghreb ». Nous voulons élargir notre zone d’opérations à travers tout le Sahara, allant du Niger au Tchad, y compris au Burkina Faso. »Lire aussi :« Les groupes islamistes ont l’obsession de déstabiliser l’Etat malien »Depuis, de nombreux lieutenants ou alliés de Belmokhtar ont été tués, surtout par la France. « Il est indiscutable qu’Al-Mourabitoune est affaibli », note Mathieu Pellerin, chercheur associé à l’IFRI (Institut français des relations internationales). Pour autant, note le spécialiste de la région, « pour la deuxième fois, Al-Mourabitoune frappe en plein cœur de Bamako et démontre surtout sa capacité à frapper l’hôtel le plus fréquenté par les Occidentaux. »« Pour la deuxième fois, Al-Mourabitoune frappe en plein cœur de Bamako et démontre surtout sa capacité à frapper l’hôtel le plus fréquenté par les Occidentaux »Dernier attentat en marsLa précédente attaque à Bamako revendiquée par Al-Mourabitoune avait visé en mars 2015 La Terrasse, un restaurant-boîte de nuit de plein air. L’attaque de l’hôtel Byblos à Sévaré, quant à elle, avait été revendiquée à la fois par le groupe de Belmokhtar et par Ansar Eddine, celui d’Iyad Ag Ghali. Fait important, l’auteur du communiqué de Ansar Eddine était Souleymane Mohammed Kennen. Un homme proche du groupe Al-Mourabitoune, puisqu’il avait fait partie de la katiba de Belmokhtar en 2012, mais aussi d’un responsable du dernier né de la galaxie djihadiste opérant au Mali, le Front de libération du Macina (FLM).Il y a quelques mois, Mohamed Dicko, originaire de Niafunké (vers le centre), avait annoncé la création de ce FLM, supposé représenter, pour le Sud du pays, ce qu’Ansar Eddine était pour le Nord : une branche locale, bien implantée, capable d’exécuter des opérations ou, à tout le moins, « d’incarner » sur place une organisation comme Al-Qaida.Derrière le FLM se profile Iyad Ag Ghali, ex-figure des mouvements armés touareg, ex-diplomate bon vivant, notable frustré du clan touareg des Ifoghas, dont il aurait voulu devenir le chef, devenu un des piliers de la tendance djihadiste dans le Nord du Mali. Il est chef d’un groupe qui a d’abord navigué entre la mouvance indépendantiste et le djihadisme. Deux de ses fidèles lieutenants sont les dirigeants influents du HCUA (Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad), assis à la table des négociations parmi la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad), qui regroupe les mouvements associés au processus de paix opposés au camp du pouvoir central.Acheter la paix au MaliOr, le 20 juin, à Alger, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a finalement signé un accord de paix avec Bamako ouvrant la porte à un retour à la normale de la moitié Nord du pays, qui vit en état de scission depuis 2012. Mais de cette normalisation, Iyad Ag Ghali ne veut pas. Alors qu’il se trouve, selon les moments, quelque part entre la Libye, la frontière algérienne et peut-être dans les environs, dans l’Adrar des Ifoghas, de sa ville d’Abeïbara, il a fait diffuser un message il y a quelques jours pour appeler à s’opposer à cette perspective de paix.En dépit de l’apparente complexité des réseaux de groupes djihadistes dans la région, des regroupements peuvent être faits. « Al-Qaida, c’est ce qu’ils sont. Techniquement, ce sont des franchises avec des réseaux, et des messagers qui circulent sans utiliser de moyens de communication. Les noms différents sont aussi des tactiques pour brouiller les pistes », analyse Jacob Zenn, spécialiste des groupes terroristes du Sahel pour la fondation Jamestown.La complexité des groupes de cette région est donc le reflet de certaines divisions, mais aussi de l’autonomie indispensable des formations djihadistes, depuis que l’opération Serval, en 2013, les a privés de leur sanctuaire au Nord Mali. Mais parfois, cela va plus loin. Ainsi, une petite aile dissidente de Al-Mourabitoune dirigée par Adnane Abou Walid Al-Sahraoui, a tenté, le 13 mai, une allégeance à l’Etat islamique. Très vite, « le borgne » a contredit Al-Sahraoui, réaffirmant ses liens avec Al-Qaida. Depuis, des factions rivales au sein d’Al-Mourabitoune ont connu plusieurs échauffourées. La France est peut-être « l’ennemie », mais entre les affiliés à Al-Qaida et l’Etat islamique, ce n’est pas l’union sacrée.Lire aussi :Au Mali, les djihadistes multiplient les attaques Jean-Philippe Rémy (Johannesburg, correspondant régional)Correspondant régional Afrique, JohannesburgSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Angela Bolis Depuis les attentats du 13 novembre, beaucoup de lecteurs ont demandé, dans notre live, si les assaillants avaient pu prendre des drogues avant de commettre un tel massacre.Certains témoignages ont semblé aller dans ce sens : ainsi celui, dans Le Figaro, d’un homme qui a vu le visage de deux hommes impliqués dans les attentats alors qu’ils se garaient devant lui, tout près du Bataclan : « On aurait cru des morts-vivants, comme s’ils étaient drogués. » Ou celui de rescapés du Bataclan, les décrivant riant « d’un rire adolescent » alors qu’ils humiliaient une de leurs victimes. Et finalement cette information du Point, selon laquelle des seringues auraient été retrouvées dans une chambre d’hôtel louée à Alfortville, dans le Val-de-Marne.Cette information a depuis été démentie par des sources judiciaires au Monde, ainsi qu’à L’Express. Pour le moment, rien ne permet d’affirmer que les terroristes se soient drogués avant de passer à l’acte. Des analyses toxicologiques sont en cours dans les laboratoires de la police scientifique à Lyon.Conviction et exaltation plutôt que des stupéfiantsScott Atran, anthropologue au Centre national de la recherche scientifique et à l’université du Michigan, a mené des recherches sur le terrain en Irak, où il a interviewé des combattants de l’Etat islamique (EI) capturés par des Kurdes. Il s’est aussi entretenu en Jordanie avec des combattants d’Al-Nosra venant de Syrie, et avec d’anciens recruteurs de l’EI. Or, assure-t-il, « je n’ai jamais été témoin [de l’usage de drogues chez ces djihadistes], ni en Europe ni au Moyen-Orient ».« Je pense que la consommation de drogues attribuée aux combattants de l’EI découle, en partie, du désir de ne pas vouloir considérer l’aspect moral et la sincérité de l’engagement de ces gens », dit-il. En outre, précise-t-il, l’interprétation de la loi islamique que donne l’EI interdit l’usage de drogues.Même écho du côté de David Thomson, journaliste à RFI et spécialiste du djihadisme, qui a expliqué le 16 novembre sur France Inter que, malgré les nombreuses rumeurs sur le sujet, « pour l’instant, avec tous les entretiens que j’ai pu mener de gens qui sont là-bas et de gens qui en sont revenus, […] personne n’a pu me confirmer que c’était vrai ». Pour lui, les djihadistes n’ont nul besoin de se droguer pour commettre leurs actes, étant suffisamment portés par leurs convictions et leur exaltation. Le journaliste a en revanche rapporté des témoignages sur « un abus d’antidouleurs » distribués par l’EI, et utilisés comme stupéfiants.La Syrie, consommatrice et exportatriceIl existerait néanmoins un précédent d’usage de drogues lors d’attentats islamistes : d’après le Daily Mail, l’auteur de la tuerie de Sousse, en Tunisie, qui avait fait 38 morts fin juin, avait pris « certaines drogues avant son attaque – la même drogue que l’EI donne à des gens qui font des attentats terroristes ». Il pourrait donc s’agir du Captagon, un médicament à base d’amphétamine souvent cité comme circulant sur le théâtre du conflit syrien.En mai par exemple, un reportage d’Arte montrait un trafiquant de cette drogue dans la vallée de la Bekaa au Liban, qui affirme en vendre, depuis le début de la guerre, à des villageois de l’autre côté de la frontière syrienne. D’après lui, ils la revendraient eux-mêmes au front Al-Nosra, au groupe EI, à l’Armée syrienne libre.En parallèle, les saisies de Captagon se multiplient. Dernière en date, le 20 novembre : près de 11 millions de pilules ont été saisies par la police turque, près de la frontière syrienne. Selon un rapport de l’Organisation mondiale des douanes datant de 2013, ces saisies sont passées d’environ 4 tonnes en 2012 à plus de 11 tonnes en 2013. En tête des pays concernés : l’Arabie saoudite, le Liban, la Jordanie, le Yémen ou encore Bahreïn.Peu à peu, il semble que la production et la consommation de cette drogue aient aussi gagné la Syrie. Facile à produire et très rentable, une pilule s’y vendrait entre 5 et 20 dollars, selon une enquête de Reuters. « La Syrie est devenue un exportateur et un consommateur majeur d’amphétamines, à mesure que les traumatismes de la violente guerre civile alimentent la demande, et que l’effondrement de l’ordre laisse le champ libre aux fabriquants », explique l’agence de presse. Cette drogue, en plus de générer « des centaines de millions de dollars », viendrait en aide aux combattants – ceux du camp rebelle et ceux du régime s’accusant mutuellement d’en faire usage.Le Captagon, « drogue de la guerre syrienne »Le Captagon, d’abord utilisé comme médicament, a eu une autorisation de mise sur le marché en France en 1964, abrogée en 2001. Il traitait notamment la narcolepsie, l’hyperactivité et la dépression. Il a été banni dans de nombreux pays dans les années 1980, surtout à cause de son caractère addictif, selon Reuters. Sa molécule active, la fénéthylline, est un dérivé amphétaminique.Ce psychostimulant, absorbé par voie orale ou à l’aide d’une seringue, a des effets proches de la cocaïne ou de l’ecstasy. Il augmente la sécrétion de la dopamine au niveau du cerveau, augmente aussi l’adrénaline, la pression artérielle, et accélère le rythme cardiaque. Selon Henri-Jean Aubin, chef de département de psychiatrie et d’addictologie de l’Hôpital Paul-Brousse et professeur à l’université Paris-Sud, il entraîne :« Une hausse de la confiance en soi, une hausse de l’optimisme, une sensation de toute-puissance, qui peut aider à une conduite de prise de risque. C’est aussi un antifatigue, très énergisant, et un coupe-faim. Il augmente l’attention, accélère la pensée, et les réflexes. Il est euphorisant. […] Sa prise peut avoir du sens pour un combat qui peut être long, mais ponctuel. Car si on en consomme trop souvent, un phénomène de tolérance fait qu’on ne ressent plus ces effets. A long terme, il peut entraîner des troubles dépressifs, des épuisements, favoriser les psychoses et les états délirants. »Dans un documentaire de la BBC, nommé La Drogue de la guerre syrienne, des témoins relatent : « Quand j’ai pris du Captagon, il n’y avait plus de peur. » « Tu ne peux pas dormir, ou même fermer les yeux. » « J’avais l’impression de posséder le monde entier, comme si j’avais un pouvoir que personne d’autre n’avait. »Angela BolisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Pouchard Il y a eu l’avant et l’après-13 novembre. Ce qui nous (pré) occupait avant et dans la journée de ce vendredi funeste semble désormais loin, emporté par la tragédie des 130 vies perdues et par le tourbillon des événements de la semaine qui a suivi. Retour sur l’essentiel à retenir de l’actualité de ces derniers jours.Le recueillement.Après une journée de stupeur, samedi, de nombreux rassemblements spontanés d’hommage aux victimes ont eu lieu dimanche en France, notamment sur les lieux des attaques à Paris (où des pétards ont provoqué des mouvements de panique) mais également partout dans le monde. Lundi, une minute de silence a été observée à midi dans tout le pays et ailleurs en Europe. Il faudra plusieurs jours de travail à la police scientifique pour que toutes les personnes tuées dans les attentats soient identifiées.Lire :Milko, Marie, Salah, Elodie… les victimes des attentats du 13 novembreL’enquête progresse.Parallèlement, quatre des sept terroristes morts sur les lieux des attaques ont rapidement été identifiés. Considéré comme un suspect clé, Salah Abdeslam, le frère de l’un des kamikazes, est toujours recherché. Il a été contrôlé à la frontière franco-belge le 14 novembre mais n’a pas été arrêté car il n’avait alors été ni identifié ni fiché. Mais les enquêteurs ont aussi identifié l’instigateur présumé de ces attaques (qui aurait également joué un rôle dans des attentats déjoués cette année) : Abdelhamid Abaaoud, un djihadiste belge de 28 ans qui a rejoint les rangs de l’Etat islamique en 2013. Plusieurs informations ont mené les forces de l’ordre vers un appartement situé dans le centre de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), contre lequel elles ont mené un long et violent assaut mercredi matin, tirant plus de 5 000 munitions.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : l’assaut à Saint-Denis raconté par le patron du RAIDBilan : 3 personnes tuées, dont Abelhamid Abaaoud, révéleront plus tard les analyses, et sa cousine Hasna Aït Boulahcen. Huit personnes ont également été interpellées. La lutte s’intensifie en Syrie. Après la revendication des attentats par l’Etat islamique (EI) samedi matin (notamment par la voix d’un Français, Fabien Clain), la France a réagi en intensifiant ses bombardements sur l’organisation djihadiste à partir de dimanche, en coordination avec les Etats-Unis puis avec la Russie. Paris prône désormais la constitution d’une grande et unique coalition contre l’EI. Outre des centres de commandement et d’entraînement, des réserves de pétrole, particulièrement stratégiques pour l’Etat islamique, auraient été visées. Par ailleurs, l’organisation terroriste a annoncé cette semaine l’exécution de deux otages, un Chinois et un Norvégien.Lire aussi :Esclavage, rançons, pétrole, pillage… Comment l’Etat islamique se financeMesures sécuritaires en France.Pour donner « tous les moyens nécessaires » aux forces de l’ordre et prévenir de nouvelles attaques, l’exécutif a annoncé une série de mesures sécuritaires. Dès la soirée du 13 novembre, François Hollande a annoncé l’instauration de l’état d’urgence dans tout le pays. Le projet de loi le prolongeant de trois mois, jusqu’en février 2016, a été adopté par un vote de l’Assemblée nationale, jeudi, puis du Sénat vendredi. Concrètement, cela signifie que des perquisitions administratives (sans l’autorisation d’un juge) peuvent être menées, que des individus peuvent être assignés à résidence et que des manifestations peuvent être interdites pour des motifs plus larges (sans que cela soit systématique). Pour des raisons de sécurité, la grande marche pour le climat, prévue le 29 novembre à la veille de l’ouverture de la COP21, a été annulée, de même que la Fête des lumières, à Lyon, qui réunit plusieurs millions de personnes chaque année autour du 8 décembre.Lire aussi :Pour les juristes, l’état d’urgence est « un moindre mal »Lors des votes sur la prolongation de l’état d’urgence, le Parlement a affiché son unité, déjà manifestée lors de sa réunion en Congrès, dans l’urgence, lundi à Versailles. François Hollande, ovationné par les deux Chambres, a notamment annoncé la création de milliers de postes de sécurité – expliquant que « le pacte de sécurité l’emport [ait] sur le pacte de stabilité [budgétaire européen] » – et fait part de son souhait de modifier la Constitution, jugeant que l’article 16, qui accorde des pouvoirs d’exception au chef de l’Etat en cas de péril imminent, d’insurrection armée ou d’attaque étrangère, et l’article 36, qui organise l’état de siège, n’étaient « plus adaptés à la situation que nous rencontrons ». Le chef de l’Etat souhaite également pouvoir déchoir de la nationalité française des personnes nées en France condamnées pour terrorisme (quand elles ont une autre nationalité). Cette unité a toutefois vacillé pendant le « triste spectacle » donné par une séance de questions au gouvernement très mouvementée, mardi à l’Assemblée nationale.Lire aussi :Fiche S, déchéance de nationalité, expulsions : 11 propositions « sécuritaires » passées au cribleArrestations au Liban après le double attentat-suicide. Le 12 novembre, la veille des attentats à Paris et Saint-Denis, la capitale du Liban, Beyrouth, avait été endeuillée par un double attentat-suicide, lui aussi revendiqué par l’Etat islamique, qui a tué 44 personnes. Les services de sécurité ont annoncé 11 arrestations cette semaine en lien avec l’attaque, dont des membres d’une cellule syro-libanaise qui fomentait d’autres attentats imminents.Moscou admet que le crash au Sinaï était bien un attentat.Deux semaines auparavant, déjà, l’Etat islamique avait revendiqué l’explosion d’un avion de ligne russe dans le nord du Sinaï, le 31 octobre, causant la mort de 224 personnes. La Russie a officiellement reconnu lundi que le crash était bien un attentat. L’EI a présenté une image de ce qu’il affirme être à l’origine de l’explosion de l’appareil : une canette de soda contenant une bombe.Lire l'analyse :Sous la pression, l’Etat islamique frappe tous azimutsPrise d’otages à Bamako.Plusieurs hommes armés ont attaqué vendredi matin l’hôtel Radisson Blu de Bamako, au Mali. Les forces spéciales ont rapidement lancé un assaut. Au terme de la prise d’otages, près de 150 personnes retenues ont été libérées. Cette attaque a été revendiquée par le groupe du chef djihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar, lié à Al-Qaida. L’attaque a fait 21 morts, dont 2 terroristes, a annoncé le président malien, dans la nuit de vendredi à samedi. Dans le reste de l’actu… TGV. C’est une vitesse excessive (243 km/h) et un freinage trop tardif qui ont causé le déraillement d’un TGV d’essai samedi en Alsace, provoquant la mort de 11 personnes et en blessant 42 autres. La SNCF a annoncé qu’elle allait revoir ses procédures d’essai. Grèce. Athènes et ses créanciers ont trouvé mardi un accord pour le déblocage de 12 milliards d’euros, dans le cadre du troisième plan d’aide accordé en juillet. SNCM. L’entrepreneur Patrick Rocca a été choisi vendredi par le tribunal de commerce de Marseille pour reprendre la compagnie maritime SNCM (Société nationale Corse Méditerranée), en grave difficulté financière. Football. Quatre jours après sa victoire (2-0) face à l’Allemagne au Stade de France, l’équipe de France s’est inclinée mardi en Angleterre (1-0), après l’hommage émouvant d’un stade de Wembley qui a entonné La Marseillaise à l’unisson. Il s’agissait d’un match amical alors que les dernières places pour l’Euro 2016 en France étaient attribuées (à la Suède et à l’Ukraine). Rugby. Le rugbyman néo-zélandais Jonah Lomu, ancienne star des All Blacks, est mort mercredi à l’âge de 40 ans. Athlétisme. La Russie a été officiellement suspendue provisoirement de toute compétition d’athlétisme par la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), le 13 novembre, après une enquête accablante sur le dopage généralisé dans les équipes russes.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pascale Robert-Diard (Sens, envoyée spéciale) Il fait froid, il pleut, les rues sont désertes et, derrière les rideaux, les écrans de télévision baignent les appartements d’une lueur bleutée. Image banale d’une petite ville, un soir de novembre. De temps à autre, une silhouette furtive apparaît aux fenêtres, semblant observer le ballet dérisoire de deux véhicules de police suivis de ceux des journalistes venus rendre compte en direct de cette première nationale : le couvre-feu décrété vendredi 20 novembre par le préfet de l’Yonne, Jean-Christophe Moraud, sur un quartier de Sens, les Champs-Plaisants, en application de l’état d’urgence.Lire aussi :L’état d’urgence prolongé pour une durée de 3 moisLa décision préfectorale a été prise dans la foulée d’une perquisition intervenue dans la nuit de jeudi à vendredi, au cours de laquelle des armes et des faux papiers ont été saisis dans un appartement de la cité, tandis qu’un couple était interpellé – il a été relâché dans la soirée. Elle prévoit l’interdiction de toute circulation de piétons et de voitures entre 22 heures et 6 heures du matin jusqu’à lundi, dans ce quartier aux immeubles fraîchement rénovés que bordent boulevards et rues baptisés aux grands noms de la République, Clemenceau, de Lattre de Tassigny, Eluard ou Poincaré.D’ordinaire, Hamed Zina ferme son bar à 23 heures. Ce vendredi, vers 21 h 30, les habitués l’aident à rentrer les tables en plastique blanc installées sous l’auvent. Les parties de cartes ont été écourtées pour respecter le couvre-feu. A l’autre bout du petit centre commercial, le bar où se retrouvent les plus jeunes pour jouer au billard baisse aussi son rideau. Plus loin, les dernières voitures quittent le parking du McDonald’s. Le concert de reggae prévu à la MJC vendredi et la « soirée festive » que devait animer samedi l’orchestre Soleil du Maghreb ont été annulés.« Démarche ultrasécuritaire »Dans l’après-midi, le standard de la mairie de Sens a reçu plus d’une centaine d’appels. « Certains habitants croyaient qu’ils allaient devoir rester cloîtrés chez eux pendant trois jours », raconte la maire et députée, Marie-Louise Fort (Les Républicains), qui rentre tout juste d’Auxerre, où le préfet avait organisé une réunion des maires du département. « On vit une période exceptionnelle, je suis inquiète, comme tout un chacun. Si je ne l’étais pas, je n’aurais pas voté l’état d’urgence, explique-t-elle. On peut tout craindre, à l’heure actuelle, et les gens ont besoin d’être rassurés. Ils ne nous reprocheront pas un trop-plein de sécurité mais plutôt un manque. » Sa ville, rappelle-t-elle, est le premier arrêt sur la ligne qui part de la gare de Paris-Bercy. Trois mille « navetteurs » – l’expression consacrée pour désigner les Sénonais qui travaillent dans la capitale – l’empruntent chaque jour. La ville souffre, selon la maire, d’« une délinquance plus proche de celle de la région parisienne que des autres villes de province ».Elue d’un département où le FN réalise depuis 2012 des résultats spectaculaires, Marie-Louise Fort assume une « démarche ultrasécuritaire ». L’installation imminente de 48 caméras de vidéosurveillance dans les rues de la ville et le recrutement de « quatre à cinq » policiers municipaux faisaient vendredi la « une » de la page locale de L’Yonne républicaine. Lire aussi :Etat d’urgence : « une marge de manœuvre bien trop large est offerte aux autorités »Barbe poivre et sel, lunettes sur le front, Hamed Zina semble prendre avec philosophie la décision du préfet : « C’est normal, quelque part, s’ils ont trouvé des armes. Mais on est abasourdis. Ici, c’est vraiment un quartier bon vivant. » Les clients acquiescent. La plupart ont appris le couvre-feu à la sortie de la prière du vendredi, où l’imam a évoqué les attentats et dénoncé ceux qui prétendent les avoir commis au nom de l’islam. « Nous aussi, on en a marre, on subit et il va encore falloir qu’on se justifie », murmure Hassan en relisant sur son téléphone portable l’arrêté préfectoral qui donne à ce quartier où il vit depuis trente-sept ans une brusque notoriété dont il aurait aimé se passer.Pascale Robert-Diard (Sens, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marie Bourreau (New York, Nations unies, correspondance)  L’horaire est symbolique. Une semaine précisément après les attentats de Paris et de Saint-Denis, à l’heure où les commandos terroristes procédaient à leurs macabres équipées, les Français ont fait voter à l’unanimité aux Nations unies une résolution autorisant « toutes les mesures nécessaires » pour lutter contre l’organisation Etat islamique (EI), qualifiée de « menace mondiale et sans précédent contre la paix et la sécurité internationales » par le Conseil de sécurité de l’ONU.La France espère ainsi donner une impulsion majeure à la lutte contre le terrorisme en offrant « un cadre légal et politique pour l’action internationale en vue d’éradiquer Daech [acronyme arabe de l’EI] dans ses sanctuaires en Syrie et en Irak », selon l’ambassadeur français à l’ONU, François Delattre. « C’est un texte très fort politiquement d’un pays qui vient d’être frappé par le terrorisme », a-t-il insisté.« C’est un texte très fort politiquement d’un pays qui vient d’être frappé par le terrorisme »Le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, a estimé qu’il importait maintenant « que tous les Etats s’engagent concrètement dans ce combat, qu’il s’agisse de l’action militaire, de la recherche de solutions politiques ou de la lutte contre le financement du terrorisme ». Le texte appelle également à redoubler d’efforts pour empêcher l’afflux de combattants djihadistes en Irak et en Syrie, et à coordonner les initiatives pour stopper les actes terroristes de l’EI et des groupes associés à Al-Qaida.Concrètement, la résolution 2249 ne donne pas d’autorisation légale à agir militairement en Syrie et en Irak, puisqu’elle n’est pas placée sous le chapitre VII de la Charte des Nations Unies qui prévoit l’usage de la force. Mais le langage employé dans le texte, qui stipule que « toutes les mesures nécessaires » sont permises pour combattre l’EI, laisse la place à l’interprétation, selon les diplomates français.« Ampleur du soutien international »« Le vote d’aujourd’hui, a réagi le premier ministre britannique, David Cameron, montre au-delà du doute l’ampleur du soutien international pour faire davantage en Syrie et pour une action décisive afin d’éradiquer l’EI. » M. Cameron cherche à obtenir des députés britanniques l’autorisation d’étendre à la Syrie l’action des avions britanniques. Un diplomate onusien estime « qu’il est fort probable de voir de nouveaux pays rejoindre la coalition militaire. Les campagnes de bombardements devraient aussi s’intensifier dans les zones tenues par Daech car les pays se sentiront beaucoup plus libres de frapper ». « Le texte français a créé beaucoup de confusion. Il semble autoriser une action militaire contre l’EI sans soutenir explicitement les précédents appels de la Russie à une coalition internationale unique et coordonnée en Syrie », analyse Richard Gowan, expert au Conseil européen des relations étrangères. La situation n’est pas sans rappeler la résolution 1973 qui avait autorisé l’intervention militaire en Libye en 2011. Elle avait ulcéré les Russes, qui avaient eu le sentiment de s’être fait leurrer par les Occidentaux. Ces derniers avaient donné une interprétation plus large au mandat donné par l’ONU, précipitant la chute du dictateur libyen, Mouammar Khadafi.La Russie, alliée du régime syrien, a voté en faveur de la résolution française – et avec l’accord direct du président Vladimir Poutine. Une inflexion notable dans la position de Moscou, qui a bloqué une grande partie des initiatives sur la Syrie depuis quatre ans. A sa demande, une référence à la Charte de l’ONU a été ajoutée pour encadrer la résolution. « Les Russes considèrent que c’est l’assurance de voir la souveraineté de la Syrie respectée, alors que les Français assurent qu’elle engage au contraire à agir… », explicite un diplomate onusien, qui parle d’une « ambiguïté constructive ».Coalition élargieL’ambassadeur russe, Vitali Tchourkine, a affirmé que la Russie continuerait d’insister pour que son propre texte, qu’elle a fait circuler le 19 novembre, soit adopté « à bref délai ». Il plaide pour une coalition élargie contre l’EI qui associerait Bachar Al-Assad. Une demande inacceptable pour Londres, Paris et Washington, qui souhaitent un départ rapide du président syrien dans le cadre d’une transition politique pour régler le conflit.Les Français ont préféré laisser de côté l’épineuse question du sort de Bachar Al-Assad, assurant « ne pas vouloir se substituer aux pourparlers de Vienne [pour un règlement politique de la crise syrienne] et toucher au cœur des négociations, qui est la transition politique ». « C’est une concession claire à la Russie », estime Richard Gowan. Mais la « coalition unique » contre l’EI, appelée de ses vœux par le président François Hollande, le 16 novembre, devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles, continue de buter sur ce point essentiel.Le président syrien s’est d’ailleurs mêlé au débat. Dans un entretien à la chaîne de télévision italienne RAI, il a assuré que les élections prévues, lors de la dernière réunion de Vienne, le 14 novembre, étaient inenvisageables tant que des régions entières de la Syrie restaient aux mains « des terroristes ». Il a aussi accusé les Occidentaux d’être les principaux responsables de la naissance de l’organisation djihadiste de l’EI, qu’ils entendent aujourd’hui détruire « par tous les moyens ».    Suivez notre live sur la situation après les attentats du 13 novembreMarie Bourreau (New York, Nations unies, correspondance)Journaliste au Monde 18.11.2015 à 16h40 • Mis à jour le18.11.2015 à 17h32 | Marine Benoit « J’ai reçu des mails professionnels dès le samedi matin. Des mails qui ne faisaient strictement aucune mention du drame qui avait eu lieu la veille à seulement quelques centaines de mètres de là. On me demandait de traiter en urgence un dossier client ou encore de renvoyer telle ou telle pièce », rapporte, indigné, Pierre*, avocat de 30 ans, depuis deux ans dans un cabinet parisien du 9e arrondissement.Pierre a bossé tout le week-end, malgré la fermeture des bureaux samedi car situés dans une rue rendue inaccessible au public. « Je n’ai pas eu de répit, poursuit-il. Ni les stagiaires d’ailleurs. J’aurais au moins aimé qu’on nous dise ne serait-ce qu’un mot à ce sujet. » Parmi ses amis avocats, Pierre estime « ne pas être le plus à plaindre », lui qui est « en vie » et n’a perdu aucun proche.Aude, 28 ans, a dû lever le rideau d’un magasin de la capitale dès 10 heures du matin. Responsable d’une boutique de luxe dans le 16e arrondissement, elle affirme surtout avoir été « choquée par le silence » de son patron. « Il ne s’est en rien exprimé sur le sujet, il a juste tenu un discours froid nous incitant à nous remuer pour vendre. »« On a peur »Sarah, 23 ans, vendeuse dans un magasin de vêtements du 6e arrondissement, a, elle, refusé de s’y rendre samedi, « trop stressée ». Lundi matin, elle a téléphoné à son supérieur pour savoir si des mesures de sécurité avaient été mises en place. « Il m’a répondu qu’il n’y en avait pas. Que la vie continuait. Nous, on est en boutique et on a peur. On nous a même interdit de faire une pause pour regarder l’allocution de François Hollande, en nous demandant de prendre plutôt ce temps-là pour “aller chercher les clients dans la rue” et rattraper le chiffre de samedi. Ils ne pensent qu’au chiffre. »Afin de ne pas perdre une journée sur sa fiche de paye, elle explique vouloir faire jouer son « droit de retrait », qui permet à un salarié de s’absenter en cas de « danger grave et imminent pour [sa] vie ou [sa] santé ». Mais ce droit, très encadré, est en principe « inapproprié à la situation postattentat », explique l’avocat de droit social Francis Kessler.Lire aussi :Peut-on avoir recours au droit de retrait après les attentats du 13 novembre ?Anaëlle, 24 ans, fait partie de ceux qui ont dû assurer le service tout le week-end dans l’un des nombreux bars du centre de la capitale, malgré l’inquiétude. Le droit de retrait, elle n’en a jamais entendu parler. « Je suis venue parce qu’il le fallait, sans faire de vagues. Les instructions, c’était plutôt “on ne va pas se laisser abattre”, ce qui avait du sens. Mais “on” ne m’a pas vraiment posé la question de savoir si je souhaitais assurer mon service, quelques heures seulement après les tueries sauvages dans des établissements à quelques rues. » Dimanche soir, elle explique avoir passé une soirée « particulièrement éprouvante », quand, après un mouvement de panique provoqué par l’éclatement d’une ampoule à quelques numéros de son établissement, dans le Marais, elle et ses clients, retranchés à l’intérieur, ont arrêté de respirer durant de longues minutes. « On a vu des gens se mettre à courir soudainement dans la rue quand d’autres criaient. On était morts de trouille. » Pourtant, quand le calme est revenu, vers 20 heures, son patron l’a laissée finir seule la soirée et fermer le bar. « Comme la veille, finalement. »« Personne n’avait envie de faire cuire des steaks »Chez Big Fernand, chaîne de restauration spécialisée dans les burgers « à la française », les consignes sont les mêmes : les établissements de la rue du Faubourg-Poissonnière, dans le 9e arrondissement, et de la rue Saint-Sauveur, dans le 2e arrondissement, restent ouverts. « Fermer ce week-end n’allait malheureusement pas rendre la vie à ceux qui l’avaient perdue vendredi soir », affirme Steve Burggraf, le fondateur de l’enseigne.Mais derrière les fourneaux, c’est plutôt pour leurs vies que s’inquiètent les employés, largement désœuvrés. « Ça n’avait aucun intérêt. Dimanche, il n’y a eu quasiment aucun client. Personne n’avait envie de faire cuire des steaks », témoigne un employé de la rue Saint-Sauveur. « Après la fausse alerte, qui nous a tous encore mis sous pression, on a décidé de baisser le rideau et de partir », poursuit-il.De son côté, Steve Burggraf soutient « n’avoir jamais pris aucun risque pour les salariés et les clients. Samedi, nous avons jugé bon de poursuivre notre activité pour ne pas céder à la panique et parce que le niveau de sécurité dans la capitale n’avait jamais été aussi élevé que ce jour-là. » Par ailleurs, il maintient que ses employés ayant refusé de venir samedi « seront payés ».« Qu’on nous donne le droit que le temps s’arrête »A la Fnac en revanche, dont certains magasins comme ceux de Saint-Lazare ou de Montparnasse sont restés ouverts samedi mais ont dû baisser le rideau dimanche, « il n’est pas prévu par la direction de payer les salariés pour les heures non assurées, volontairement ou non, rapporte Michel Bétard, délégué syndical CGT de la Fnac Saint-Lazare. Samedi, beaucoup d’entre nous sont venus travailler, malgré leur angoisse. Nous n’avons eu strictement aucune consigne de la part de la direction ». Laurent Glépin, directeur de la communication du groupe, admet en effet qu’en raison d’un « flou total sur la situation au lendemain des attentats, il avait été convenu de laisser les portes ouvertes du magasin Montparnasse jusqu’à 18 heures et celles de Saint-Lazare jusqu’à 13 heures environ ». Les magasins de Rosny et de La Défense, qui ont chacune perdu au Bataclan deux de leurs employés, sont en revanche restés clos. Quant aux salariés qui devaient travailler dimanche, « ils ne seront effectivement pas rémunérés pour cette journée chômée, mais ils conserveront le jour de repos qui leur est normalement attribué après chaque dimanche travaillé ». Eric, ingénieur du son, a lui aussi été contraint d’assurer un concert samedi soir à Pau, même si le cœur était loin d’y être, lui qui a perdu deux amis présents la veille au Bataclan. Ce qu’il regrette surtout, c’est que « tout événement, quel qu’il soit, n’ait pas été annulé, même loin de Paris ». Car être sur son lieu de travail samedi n’était pas le problème. « Ça faisait du bien d’être soudés entre collègues. Je crois que j’aurais juste aimé qu’on nous donne le droit que le temps s’arrête, au moins le temps d’une soirée. » *Les prénoms ont été changés.Lire aussi :La priorité des entreprises : sécurité et soutien psychologiqueMarine BenoitJournaliste au Monde Aurélie Collas Dessiner pour vider son sac, évacuer la violence des derniers jours, afficher un message de paix et de solidarité. Au lendemain des attaques de Paris, les écoles primaires avaient reçu la consigne d’organiser, outre la minute de silence, un temps de parole avec les élèves et des activités pour les aider à s’exprimer. Partout en France, des écoles se sont servi des crayons et des feutres pour réaliser ce travail de catharsis.Lire aussi :Attaques à Paris : les enseignants s’efforcent de gérer le « cours d’après »Il en ressort une immense fresque qu’on peut voir sur Twitter. Sous le mot-dièse « Ecoles pour la paix », nombre de ses écoles ont en effet publié leurs dessins. On peut y voir représentés quelques mitraillettes, des policiers et des blessés à terre, mais surtout beaucoup de « peace and love », de tours Eiffel scintillantes et de drapeaux bleu-blanc-rouge.« Des dessins colorés et plutôt gais », témoigne Guillaume Bourgin, instituteur à l’école Langevin de Vallauris (Alpes-Maritimes) qui, lundi matin, a proposé à sa classe de CM1-CM2 de dessiner après la discussion qu’ils venaient d’avoir sur les attentats. « Certains ont dessiné des tours Eiffel, des fleurs, des cœurs… D’autres ont représenté les kamikazes, en leur adressant un message : “Terroristes je vous hais”, “On n’a pas peur de vous”, “J’ai pas peur, je vais profiter de la vie.” »« Voulez-vous faire la paix ? » Mêmes messages à l’école Joppet de Chambéry (Savoie), où la classe de CM2 a été invitée à prendre les crayons lundi matin, « sans consigne particulière, juste pour leur donner un espace d’expression », précise leur professeure, Muriel Meillier. Sur ces dessins, on peut lire : « C’est injuste de tuer des personnes qui n’ont rien fait » ; « Je suis musulman et je suis contre le terroriste et le raciste » ; « Ça ne sert à rien de se battre » ; « Voulez-vous faire la paix ? »… « J’ai été assez étonnée, rapporte l’enseignante. Je m’attendais à avoir beaucoup de scènes de guerre, mais finalement ce sont plutôt des messages de paix et d’union qu’il ressort. »Des scènes de guerre, il y en a eu quelques-unes, lundi, à l’école de Saint-Paul-du-Vernay, dans le Calvados. « Il y a eu un temps d’expression pour que les enfants vident leur sac après le week-end. Ceux qui le souhaitaient ont dessiné, et j’ai vu quelques images assez sombres », raconte Benjamin Thily, enseignant des CM1-CM2 et directeur de l’école.« Mardi, poursuit-il, on a eu l’idée de construire ensemble quelque chose qui soit porteur d’espoir. Sur le tableau, on a d’abord écrit des mots négatifs – djihad, mort, attentat… J’ai tourné le tableau en disant que ces mots, je ne les effaçais pas, mais qu’à présent, on écrirait des mots positifs que les attentats n’ont pas fait disparaître, et qui sont plus forts que les autres : joie, partage, fraternité… » Ce travail a donné lieu, entre autres, à des « nuages de mots » représentant Paris, un cœur et la planète, désormais affichés sur la twittosphère.#EcolespourlaPaix Nous avons fait un cœur au sujet des attentats. #Adélaïde et #Louis https://t.co/V6lpBXqFXR— CM_lesAulnes (@CM_lesAulnes)require(["twitter/widgets"]);Libérer certaines émotions Dans toutes ces écoles, il a fallu d’abord discuter des attentats à partir de ce que les élèves avaient vu, entendu, compris ; démêler parfois le vrai du faux ; tenter d’expliquer quelque chose d’inexplicable pour les enfants : pourquoi ont-ils tué ? Dans un second temps, le dessin a servi à libérer certaines émotions – la peur, la colère, l’incompréhension, l’empathie envers les victimes… « Le dessin, on l’avait déjà utilisé après Charlie, explique Eric Hitier, professeur à l’école de Druye (Indre-et-Loire). Ca permet de formuler des émotions qu’on n’arrive pas forcément à dire à l’oral, ou auxquelles on a du mal à associer des mots. »S’exprimer, mais aussi se faire entendre. La classe de l’école de Druye a compilé ses dessins dans un livre. « On a lancé un appel via Twitter pour trouver un volontaire à Paris qui récupérerait le livre et irait le poser place de la République, raconte M. Hitier. Les élèves voulaient que les gens qui vont se recueillir sur la place voient que des élèves d’Indre-et-Loire pensent aux victimes, à ce qui s’est passé. » Une personne du ministère de l’éducation nationale leur a répondu. Le livre devrait être déposé vendredi quelque part sur la place.Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste William Audureau Le débat sur le GamerGate ressurgit au moment le plus inattendu. Ce mouvement en ligne de joueurs de jeu vidéo hostile au discours féministe, aux médias, et régulièrement accusé de harcèlement en ligne, est accusé par le site américain Vice d’avoir modifié la photo d’un journaliste, Veerender Jubbal, en le grimant en terroriste kamikaze avant de la diffuser largement en ligne.Lire : A la rencontre du GamerGate, le mouvement libertarien qui veut défendre « ses » jeux vidéo  « La photo de l’un des kamikazes de Paris a été diffusée. Il l’a posté sur Twitter peu avant l’attaque », écrit un utilisateur turc de Twitter, connu sous le pseudonyme de Blacktric sur les réseaux sociaux anglophones, au soir des attentats du vendredi 13 novembre.Comme l’ont remarqué plusieurs internautes, un certain nombre de détails clochent, comme les prises anglaises, ou l’étonnante présence d’un godemiché à l’arrière-plan. La photographie a en fait été modifiée sur un logiciel de retouche d’image.« Il faut un gilet d’explosifs et un coran »Le détournement est apparu le 12 août, et a été réalisé par un membre du gamergate,@turd_wartsniff, alias Sad Person, ou encore Doctor Ethics, à la suite d’un dialogue édifiant entre trois utilisateurs de Twitter, dont Blacktric.« Vous êtes à la mosquée et ce type met une main aux fesses de votre copine. Que faites-vous ? - J’utilise Photoshop pour placer une bombe à la place de sa tablette - Non, il faut un gilet d’explosifs et un coran à la place de sa tablette »La photo, à nouveau mise en ligne le 13 novembre, connaît une diffusion exceptionnelle. Comme le relève Vice, le visage de Veerender Jubbal est repris dans la presse européenne : La Razon en Espagne et SkyTG24 en Italie publient la photo, l’un pour illustrer le parcours d’un des terroristes entrés en France en passant par la Grèce avec les réfugiés, l’autre comme un document « envoyé par l’Etat Islamique ». « Des millions et des millions de gens ont vu les images retouchées, et me prennent pour un terroriste », s’est désolé l’intéressé sur Twitter, qui rappelle être sikh et non musulman, vivre au Canada, et n’être jamais allé à Paris. « Tout ceci me place dans une mauvaise situation, au sens où je risque d’être physiquement et/ou moralement blessé à cause de ça. »Le mouvement minimiseVeerender Jubbal n’a pas été choisi par hasard. Il est connu pour ses positions hostiles au GamerGate. Il a ainsi créé le mot-dièse « StopGamerGate2014 », rappelle son profil Twitter. « Les gamers sont des ordures absolues, comme je le dis depuis une année entière. Les gens n’arrêteront pas de me harceler et polluer la vie », a-t-il déclaré, 24 heures après la diffusion de cette photo.Gamers are absolute garbage like I have been saying for a full year.People will not stop harassing, and bothering me.— Veeren_Jubbal (@Veerender Jubbal)require(["twitter/widgets"]);Sur Reddit, l’un des fiefs en ligne du GamerGate, on minimise la volonté de nuire et on se désolidarise du tweet du vendredi 13 novembre de Blacktric. Ce dernier s’était éloigné du mouvement il y a plusieurs mois. « Est-ce qu’un des nôtres [Sad Person] est responsable du détournement sous Photoshop ? Probablement, oui. Toutefois celui-ci a été fait avant les attaques de Paris, il n’y avait pas l’intention d’associer Veerender Jubbal dans celles-ci. Ceci a été fait par quelqu’un [Blacktric] qui ne s’associe plus avec le GamerGate. »Ce dernier a pourtant continué à harceler le journaliste, mais au sein de la « Ayy Team », un groupe d’internautes dissidents spécialisés dans la provocation extrême et les messages de harcèlement envers plusieurs communautés, comme les sympathisants LGBT et féministes. Les comptes Twitter et Reddit de Blacktric ont depuis été désactivés.Veerender Jubbal a quant à lui évoqué la possibilité de poursuivre en justice les journaux ayant utilisé sa photographie.William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.11.2015 à 14h47 | David Revault d'Allonnes Après le président de guerre, le président rassembleur. « Face à la menace terroriste, il n’y a pas de différences entre les territoires, plus de clivage partisan qui tienne », a expliqué François Hollande devant l’Association des maires de France (AMF), mercredi 18 novembre vers 13 heures au Palais des congrès de Paris. Deux jours après son discours martial devant les parlementaires réunis en congrès à Versailles, le président a plaidé devant les élus pour une forme d’œcuménisme politique et de solidarité transpartisane face au terrorisme, dans la droite ligne de « l’union sacrée » préconisée par Manuel Valls.Lire aussi :Face au « terrorisme de guerre », Hollande prône un « autre régime constitutionnel »« Le dessein des terroristes est de plonger notre pays dans l’effroi et la division. Nous devons donc veiller à préserver au sein de chaque commune de France l’unité qui fait notre France », a plaidé M. Hollande au Palais des congrès, où une alerte au colis suspect avait été déclarée deux heures avant l’arrivée du président. Le chef de l’Etat, dont l’agenda est piloté au jour le jour depuis les attentats de vendredi, a accepté l’invitation lancée dimanche par François Baroin, le président de l’AMF, alors qu’il avait initialement prévu de ne pas s’y rendre au vu de la grogne budgétaire des élus.Lire aussi :Les attentats bousculent les agendas politiquesIl s’y est déplacé en compagnie du premier ministre Manuel Valls, des ministres de la défense Jean-Yves Le Drian et de la justice Christiane Taubira, avec lesquels il avait suivi l’opération policière à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), quelques heures plus tôt à l’Elysée.Lire aussi :Assaut à Saint-Denis : ce que l’on sait, ce que l’on ignoreEvoquant « une opération policière particulièrement périlleuse et lourde », le président, sous les applaudissements des maires, a salué l’action des forces de l’ordre : « La France est fière d’avoir des forces de sécurité de cette qualité pour protéger nos concitoyens. » Dans un discours consensuel, il a rappelé qu’il prendra en compte les propositions de l’opposition en en soumettant certains au conseil d’Etat, comme indiqué lundi, et assuré que « le gouvernement travaillera en pleine coopération avec le Parlement ».« Vous, maires de France… »Annonçant une réunion des préfets avec les maires dans tous les départements, il s’est également employé à mobiliser les maires, juridiquement détenteurs des pouvoirs de police dans leurs villes, dans le cadre du dispositif sécuritaire annoncé lundi. « J’attache une grande importance à la participation des maires de France (…) notamment dans le cadre de l’état d’urgence », a expliqué M. Hollande, évoquant notamment l’interdiction de circulation des personnes et des véhicules dans des lieux donnés, la protection des bâtiments publics ou privés.« Vous, maires de France, vous connaissez mieux que personne votre territoire, votre population », leur a t il lancé. « Nous avons besoin de votre concours », a poursuivi le président exhortant les maires et, à travers eux, leurs administrés, à nourrir toujours une « confiance dans notre projet commun, au-delà de nos différences », s’attirant des applaudissements nourris, avant de repartir pour l’Elysée, après une Marseillaise entonnée par l’assistance.David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent, Gary Dagorn et Maxime Vaudano Depuis les attentats du 13 novembre, les responsables politiques multiplient les propositions de mesures sécuritaires censées mieux prévenir une nouvelle attaque terroriste en France. Sans toujours vérifier, si elles sont réllement applicables. Passage en revue de onze d’entre elles..btn{ display: inline-block; padding: 8px 12px; font-size: 1.7rem; border: 1px solid; border-radius: 4px; background-repeat: repeat-x; line-height: 26px; text-align: center; font-weight: bold; color: #000b15; text-decoration: none; cursor: pointer;}.btn_bleu { background-color: #0386c3; background-image: -webkit-linear-gradient(top, #0386c3, #02608c); background-image: linear-gradient(to bottom, #0386c3, #02608c); border-color: #333; color: #fff;}.btn_bleu:hover, .btn_bleu:focus, .btn_bleu[disabled] { color: #fff; background-color: #026b9C; text-decoration: none; background-position: 0 -15px; transition: background-position 0.1s linear;}span.questionmark { display: inline-block; margin: 0!important; overflow: hidden; background: white; color: #0386c3; border-radius: 90px; text-align: center; vertical-align: middle; height: 24px; width: 24px;}.deroule_propal{ border: 1px solid #eef1f5; background-color: #fafbfc; padding: 16px!important; margin-top: 10px; clear:left;}.deroule_propal p{ margin:15px 0;}#container_14477648002{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14477648002{ height:300px; } #container_14477648002 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14477648002 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14477648002 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14477648002 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }1. Criminaliser la consultation de sites djihadistes Nicolas Sarkozy, président du parti Les Républicains (LR), souhaite que « toute personne convaincue de consulter des sites djihadistes » soit « considérée comme djihadiste ». « Consulter ces sites doit être reconnu comme un délit », passible, comme la consultation de sites pédophiles, de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende, préconise-t-il.Est-ce possible ?Un peu de contexteIl est trop tôt pour savoir comment les auteurs des attaques de Paris se sont radicalisés. Les premières informations concernant Ismaël Omar Mostefaï, l'un des assaillants morts au Bataclan, suggèrent qu'il « aurait suivi un islamiste radical venu plusieurs fois en Eure-et-Loir pour faire du prosélytisme ». Ce qui permet de penser que, comme pour la plupart des auteurs des attentats djihadistes commis ces dernières années en France, sa radicalisation n'est pas intervenue sur le Web – même si le problème posé par les sites islamistes est réel. Pourquoi c'est peut-être possibleLa pénalisation de la consultation des sites terroristes avait déjà été brandie par le président Sarkozy en mars 2012, après les attentats perpétrés par Mohamed Merah. Le projet de loi présenté en avril 2012, qui prévoyait de punir la « consultation habituelle » de sites faisant l'apologie des actes de terrorisme, n'a finalement jamais été voté, en raison de l'alternance politique, comme le rappelait récemment le site spécialisé Numerama. Les députés UMP/LR ont relancé l'idée à plusieurs reprises depuis le début du quinquennat Hollande, par le biais de propositions de loi.Mais jusqu'ici, la majorité socialiste n'a pas repris cette mesure à son compte, rappelant que le Conseil d'Etat avait mis en garde fin 2012 contre « une violation disproportionnée de la liberté d'opinion et de communication garantie par la Constitution ». Un risque d'inconstitutionnalité déjà évoqué pendant la campagne de 2012.Dans la loi antiterroriste de novembre 2014, le gouvernement s'est donc contenté d'ajouter la consultation habituelle de sites terroristes aux critères permettant de caractériser une « entreprise terroriste individuelle » – mais celle-ci ne peut suffire à condamner un individu. En outre, cette même loi a rendu possible le blocage administratif de sites djihadistes, avec une efficacité contrastée.2. Enfermer ou assigner à résidence tous les djihadistes présumés fichés "S"Comme après les attentats de janvier, la droite et l'extrême droite réclament des mesures spécifiques à l'encontre de toutes les personnes faisant l'objet d'une « fiche S ». Nicolas Sarkozy veut les assigner à résidence avec un bracelet électronique « le temps que les forces de sécurité aient pu évaluer la dangerosité de ces personnes », tandis que le député Georges Fenech veut perquisitionner les lieux qu'ils fréquentent et que son homologue Laurent Wauquiez entend les enfermer dans des « centres d'internement antiterroristes spécifiquement dédiés ».Est-ce possible ?Un peu de contexteIl existe aujourd'hui en France plus de 10 000 personnes faisant l'objet d'une fiche S, pour « atteinte à la sûreté de l'Etat », des services de renseignement. Si beaucoup sont fichés pour des soupçons de radicalisation islamiste, d'autres peuvent être des hooligans, des membres de groupes d'ultragauche ou d'ultradroite, etc. MM. Wauquiez et Fenech évoquent, sans citer de source, le chiffre de « 4 000 fichés pour terrorisme », sans que l'on sache s'ils font spécifiquement référence aux suspects de radicalisation islamiste.Lire : Attentats du 13 novembre : qu'est-ce qu'une « fiche S » ? Pourquoi c'est impossibleComme le rappelait, lundi 16 novembre, le député PS Jean-Jacques Urvoas sur France Inter, « la fiche S est un élément de surveillance, pas un élément de culpabilisation ». Elle est créée par les services de renseignement, peut contenir des erreurs et sert seulement d'alerte lors des contrôles par les forces de l'ordre.Ces propositions, qui privent de liberté des personnes qui n'ont pas été condamnées et ne sont pas formellement soupçonnées d'infractions pénales, paraissent contraires aux grands principes du droit français. Les mesures suggérées nécessitent en temps normal une décision de justice. Par exemple, le port d'un bracelet, une alternative à la détention, ne peut être imposé à quelqu'un au seul motif qu'il est fiché, s'il n'a pas été condamné ou mis en examen pour des faits punis par la loi. En vertu de l'état d'urgence, le ministère de l'intérieur peut, toutefois, assigner à résidence arbitrairement toute personne « dont l'activité s'avère dangereuse pour la sécurité et l'ordre publics »... soit la définition des personnes concernées par les « fiches S ». C'est ce qu'a annoncé Bernard Cazeneuve mercredi, en présentant le projet de loi prolongeant l'état d'urgence durant trois mois.Si les défaillances des services de renseignement sur la surveillance des « fichés S » posent question, il ne faut pas pour autant en conclure que ce fichage est inutile. Selon Jean-Jacques Urvoas, 147 personnes se trouvent en détention provisoire « parce que les fiches ont permis de nourrir les dossiers ». Le renforcement progressif de la législation antiterroriste permet en effet d'arrêter et de condamner une personne pour « entreprise terroriste individuelle » si suffisamment d'indices suggèrent qu'elle était prête à passer à l'acte.Enfin, un autre argument plaide contre l'arrestation de tous les « fichés S » : cela reviendrait à les prévenir qu'ils sont fichés, sans forcément avoir d'emblée les éléments suffisants pour les condamner. En revanche, comme l'a rappelé Manuel Valls lundi sur RTL, la loi sur le renseignement votée en début d'année a rendu possible « la filature électronique permanente des personnes dont la dangerosité est avérée ».Quant aux « centres d'internement » que veut ouvrir Laurent Wauquiez, ils sont formellement interdits par la loi sur l'état d'urgence, qui prohibe « la création de camps » rassemblant les personnes « dont l'activité s'avère dangereuse pour la sécurité et l'ordre publics », comme le rappelle le Huffington Post.3. Fermer les mosquées radicalesAprès les attentats de janvier 2015, le gouvernement s'est progressivement rallié à cette idée défendue jusqu'alors par le Front national. En juin 2015, après l'attentat en Isère, Manuel Valls s'est dit prêt à « fermer des mosquées » et à « dissoudre des associations » quand elles se montrent suspectes de sympathies ou de complicités avec l'islamisme radical. Un appel répété par le premier ministre au lendemain des attentats du 13 novembre.Est-ce possible ?Pourquoi c'est compliquéAprès les attentats du 13 novembre, Bernard Cazeneuve a fait savoir que des procédures de dissolution « d'associations cultuelles occupant des lieux de cultes radicalisés et faisant l'apologie de la violence » étaient déjà en cours depuis plusieurs mois. « Elles arrivent à leur terme et elles feront l'objet d'un examen par le conseil des ministres. »Toute la question sera de savoir combien d'établissement seront concernés, alors que selon des sources au sein du renseignement, une centaine de mosquées et de salles de prière françaises sont sous influence salafiste. Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Anouar Kbibech prédit que ces dissolutions « risquent d'être très ciblées et très limitées », en raison de la difficulté à rassembler des éléments de preuve.Le code de la sécurité intérieure octroie en effet au gouvernement la liberté de dissoudre unilatéralement par décret tous les groupements ou associations :« Qui ont pour but de porter atteinte à l'intégrité du territoire national ou d'attenter par la force à la forme républicaine du gouvernement. »« Qui, soit provoquent à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, soit propagent des idées ou théories tendant à justifier ou encourager cette discrimination, cette haine ou cette violence. »Mais le Conseil d'Etat peut par la suite annuler ces dissolutions si les éléments de preuve sont insuffisants. C'est ce qu'il avait fait en juillet 2014, en invalidant la dissolution par Manuel Valls de l'association d'extrême droite "Envie de rêver" après la mort de Clément Méric. Le gouvernement marche donc sur des œufs.Se pose en outre la question de l'efficacité de ces dissolutions : qu'est-ce qui empêche les membres de ces communautés de se réunir ensuite ailleurs ?4. Expulser des imamsMarine Le Pen a repris son antienne après les attentats : « La France doit [...] expulser les étrangers qui prêchent la haine sur notre sol. » Bernard Cazeneuve a quant à lui prôné une révision de la loi de 1955 sur l'état d'urgence pour « pouvoir de façon ferme et déterminée procéder à l'expulsion de ceux qui doivent être expulsés parce qu'ils prêchent la haine en France, qu'ils ont été engagés ou qu'on soupçonne l'engagement dans des actions à caractère terroriste ».Est-ce possible ?Pourquoi c'est possibleDes expulsions d'imams et militants islamistes étrangers ont lieu assez régulièrement en France. Quarante expulsions sont déjà intervenues entre 2012 et juin 2015, selon Bernard Cazeneuve.Dès le début du quinquennat, Manuel Valls, alors ministre de l'intérieur, avait promis, en expulsant l'imam tunisien Mohammed Hammami, « d'être intransigeant à l'égard de tous ceux qui profèrent des discours de haine à l'égard de la République et de nos valeurs et de procéder à l'expulsion de responsables, de militants religieux qui prônent un islam radical ».Actuellement, la procédure permettant d'expulser les étrangers non européens présentant « une menace grave ou très grave pour l'ordre public » passe par les préfets ou, en cas d'urgence absolue, par le ministère de l'intérieur. Mais elle est assez longue :L'étranger visé doit se voir notifier la décision au moins quinze jours avant sa comparution devant la commission d'expulsion (Comex) ;La Comex a ensuite un à deux mois pour se prononcer sur la validité de l'arrêté d'expulsion ;En attendant, l'étranger peut être assigné à résidence.L'Elysée souhaite désormais accélérer cette procédure, ce qui devra obligatoirement passer par le vote d'un projet de loi par le Parlement, pour amender le code des étrangers et du droit d'asile. Mais on voit mal en quoi cela concerne la loi sur l'état d'urgence de 1955...Lire : Comment se décide l'expulsion d'imams radicaux ?5. Modifier la loi sur l'état d'urgenceLe dispositif d'état d'urgence, activé dès samedi par François Hollande, date de 1955 et de la guerre d'Algérie. Le président et son ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve souhaitent le modifier pour « faciliter perquisitions, placements à résidence et saisies ».Lire : Ce que veut dire la déclaration d'état d'urgence en FranceEst-ce possible ?Pourquoi c'est possible, mais longDevant le Congrès, lundi 16 novembre, à Versailles, le chef de l'Etat a annoncé une réforme de la Constitution pour y inscrire l'état d'urgence, afin de l'adapter à une crise durable. En clair, il s'agirait d'un état d'urgence un peu « allégé » sur le plan des pouvoirs octroyés à l'Etat, mais qui pourrait durer plus longtemps.Lire : Etat d'urgence et article 16 : pourquoi Hollande veut-il réviser la Constitution ?Pour faire adopter cette révision constitutionnelle, François Hollande aura besoin de la majorité des trois-cinquièmes des parlementaires réunis en Congrès – qu'il ne peut réunir sans l'appui d'une bonne partie de la droite. Or, les Républicains se montrent pour l'instant hésitants sur le sujet.La composition actuelle du CongrèsLa majorité des trois cinquièmes se situe à 555 parlementaires.L'autre option consisterait à faire passer la révision constitutionnelle par référendum. 6. Déchoir les djihadistes de leur nationalitéLes propositions sur la déchéance de nationalité étaient jusqu'il y a peu l'apanage de la droite et de l'extrême droite, depuis que Nicolas Sarkozy avait mis ce sujet au cœur de sa politique sécuritaire avec le discours de Grenoble, en 2010. Un certain Manuel Valls dénonçait alors un « débat nauséabond porté par l'ancien président. »Depuis qu'elle est au pouvoir, la gauche a bien évolué sur le sujet. Dès 2014, Valls Manuel expliquait qu'il « n'y a pas de tabou »  à « déchoir de la nationalité ceux qui s'attaquent aux intérêts fondamentaux de notre pays », en ciblant les Français partis faire le djihad en Syrie. Manuel Valls est même allé un cran plus loin en estimant que « nous devons déchoir de leur nationalité ceux qui bafouent l'âme française ». Le député filloniste Serge Grouard, a réclamé pour sa part une déchéance de nationalité pour « tous ceux qui sont partis en Syrie », ou qui sont « convaincus de proximité avec les organisations terroristes ».Cela rejoint aussi les propositions de Marine Le Pen pour qui les « binationaux participant de ces mouvances islamistes doivent être déchus de leur nationalité et interdits de territoire. »  Est-ce possible ?Pourquoi c'est très compliqué1. Il faut une condamnationTout d'abord, il n'est actuellement possible de déchoir de la nationalité que les individus condamnés pour des crimes graves. La simple constatation d'un voyage en Syrie ne suffit pas : il faut un procès par contumace (en l'absence de l'accusé). C'est possible depuis la loi antiterroriste de novembre 2014, qui a créé un délit d'entreprise terroriste individuelle au titre duquel on peut condamner les personnes qui se sont engagées « sciemment » au côté des groupes terroristes en Irak ou en Syrie. Il est aussi déjà possible de condamner les individus qui fournissent un soutien financier ou logistique à une entreprise terroriste.2. On ne peut pas créer d'apatrideLa loi ne permet actuellement de déchoir de leur nationalité que les binationaux, qui sont nés étrangers et ont été naturalisés par la suite. On pourrait imaginer, comme le propose François Hollande, de l'étendre aux personnes nées françaises et qui disposent d'une autre nationalité – mais les cas sont assez rares.En revanche, il serait très difficile de déchoir de leur nationalité ceux qui sont seulement  Français, car cela créerait des apatrides. Une violation explicite de la déclaration universelle des droits de l'Homme de 1948 et la convention de 1961 sur l'apatridie, qui énoncent que tout être humain a droit à une nationalité. Dénoncer ces engagements internationaux, comme le propose le député filloniste Serge Grouard, risquerait de mettre la France au banc des nations.7. Interdire aux djihadistes de revenir en FranceLe président souhaite aussi que la loi puisse interdire à un binational de revenir sur le sol français s'il présente un risque pour la sécurité nationale, sauf s'il se soumet à des contrôles stricts.Or, l'interdiction de territoire français (ITF) ne concerne que les personnes condamnées pour des crimes ou délits graves et ne peut être appliquée préventivement. En revanche, un arrêté préfectoral ou ministériel d'expulsion peut déjà être prononcé à l'encontre des individus soupçonnés de représenter une menace pour la sécurité et les intérêts de la nation. La France expulse ainsi déjà les individus jugés dangereux.Est-ce possible ?Pourquoi c'est compliquéInterdire à un binational de revenir sur le territoire français exigerait donc de modifier la loi afin d'étendre la mesure aux Français ayant une double nationalité, ce que ne permet pas la loi actuelle. Même si la loi s'étendait aux binationaux, elle ne suffirait pas à interdire de territoire les djihadistes non condamnés pour les crimes graves prévus par la loi. Le délit d'entreprise terroriste individuelle créé en 2014 n'est pas facile à établir puisque prouver un voyage récent en Syrie ne suffit pas.8. Rétablir l'indignité nationaleLundi 16 novembre, le député filloniste Serge Grouard a repris une proposition lancée par l'UMP après les attentats de janvier : rétablir pour les terroristes « l'indignité nationale » avec la possibilité de privation de biens.Est-ce possible ?Un peu de contexteInstauré par Charles de Gaulle en 1944, le crime d'indignité nationale visait les Français ayant apporté une aide directe ou non à l'Allemagne nazie durant les quatre années de l'Occupation. La peine prévue, la dégradation nationale, comportait la privation des droits civiques, l'exclusion de la fonction publique ou de l'exercice de certaines professions (directions d'entreprises, de banques, de médias, etc.).Pourquoi c'est une drôle d'idéeCréée dans le contexte particulier de l'après-guerre, cette peine avait pour objectif d'instaurer un statut dégradé de citoyen, l'excluant de facto de la communauté. Comme le rappelait en début d'année dans Le Monde la juriste Anne Simonin, il s'agissait d'une « peine infamante », conçue comme une sanction alternative à la prison ou à la mort. Ce statut n'est donc guère adapté à la lutte contre le terrorisme et contre des personnes radicalisées. Le seul intérêt serait de priver leur famille de leur héritage – ce qui ne semble pas de nature à les décourager de passer à l'acte.9. Appeler les citoyens à la rescousse des militairesComment faire face à la menace terroriste permanente avec des effectifs militaires constants ? Les patrons de l'UDI et du MoDem, Jean-Christophe Lagarde et François Bayrou, et le radical Jean-Michel Baylet, ont tous trois proposé dimanche à François Hollande de créer « une garde nationale qui permette aux citoyens de venir relayer les forces de l'ordre, équipée, entraînée, formée, encadrée ». Le député LR Jacques Myard avait déjà défendu cette mesure en janvier, après les attentats contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher.Est-ce possible ?Un peu de contexteComme le rappelle Le Figaro, cette proposition fait écho à la première garde nationale, une force civile crée pendant la Révolution française pour maintenir l'ordre public après l'expulsion de la garde royale. Elle a disparu après la Commune, en 1871, car elle avait pris le parti des insurgés.Aux Etats-Unis, la garde nationale est un réseau de 460 000 personnes, dont une majorité de réservistes, qui s'engagent à servir un week-end par mois et deux semaines dans l'année, et interviennent à la fois lors des catastrophes naturelles et des opérations d'antiterrorisme à l'étranger.Lire : Qu'est-ce que la garde nationale aux Etats-Unis ?Après les attentats de janvier, François Hollande avait privilégié la montée en puissance d'une « réserve citoyenne » civile pour des actions d'éducation à la citoyenneté dans les écoles. Et en septembre, le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian avait déclaré  :« Il n'y a qu'une seule armée. Pas de régiment spécialisé, pas de garde nationale séparée d'une armée qui intervient à l'extérieur. »Pourquoi c'est possibleFrançois Hollande a pourtant changé d'avis, en suggérant d'utiliser les réservistes pour former « une garde nationale encadrée et disponible ». Aucune modification législative ne serait nécessaire : il suffirait de proposer aux 60 000 réservistes actuels des missions de sécurisation sur le territoire français, alors que près de la moitié servent aujourd'hui moins de dix jours par an. Le gouvernement pourrait toutefois être tenté d'augmenter le quota de jours libérés obligatoirement par les employeurs pour les réservistes (cinq par an actuellement).Lire : François Hollande veut mieux « tirer parti » des réservistes10. Créer une commission d'enquête sur les attentatsMardi 17 novembre, Nicolas Sarkozy a exhorté les députés LR à demander une commission d'enquête sur les attentats.Est-ce possible ?Pourquoi c'est (presque) impossibleLe premier principe guidant la création d'une commission d'enquête parlementaire est le respect de l'indépendance de l'autorité judiciaire, comme le rappelle le Sénat sur son site. Il est donc formellement interdit pour les parlementaires d'enquêter sur les faits « ayant donné lieu à des poursuites judiciaires et aussi longtemps que ces poursuites sont en cours ».La seule possibilité consisterait à décaler un peu l'objet de la commission d'enquête. Par exemple, les députés avaient créé en décembre 2012 une commission d'enquête sur les dysfonctionnements des services de renseignement dans l'affaire Merah à l'initiative du groupe écologiste. L'initiative avait, à l'époque, été vivement critiquée par l'UMP, qui la jugeait au mieux « inutile », au pire nuisible, car elle entretenait « le procès des services de renseignement et [...] de notre législation sur le terrorisme »... 11. Arrêter l'entrée des migrantsPour Marine Le Pen, les attentats du 13 novembre ont fourni la preuve du danger des flux de réfugiés qui arrivent en Europe. « Par précaution », elle demande donc « l'arrêt immédiat de tout accueil de migrants en France et l'arrêt immédiat de leur dispersion dans les communes de France, villes comme villages ». Quant au sénateur frontiste Stéphane Ravier, il a tweeté : « Le Président de la République annonce la fermeture des frontières. C'est hélas toujours trop tard que l'on nous écoute. »Ont-ils changé d'avis ?Un peu de contextePour appuyer leur discours, la droite et l'extrême droite mettent en avant la présence d'étrangers passés par la route des réfugiés parmi les terroristes du 13 novembre. A ce stade, les informations dont nous disposons suggèrent qu'au moins un membre du commando a pris cette route : les empreintes digitales de l'un des kamikazes du Stade de France correspondent à celles relevées lors d'un contrôle d'enregistrement des réfugiés arrivant en Grèce en octobre 2015 – mais le passeport syrien qu'il portait était probablement un faux, donc on ne connaît pas avec certitude sa nationalité.Pourquoi c'est plus compliquéLe président a certes annoncé un renforcement des contrôles aux frontières, mais il s'agit seulement d'une mesure exceptionnelle liée à l'urgence de la situation. D'une durée provisoire (vingt-quatre mois maximum), elle devait de toute façon être mise en place cette semaine pour des raisons de sécurité en vue de la Cop21, la conférence mondiale sur le climat organisée à Paris. Le discours du chef de l'Etat sur l'accueil des réfugiés n'a pas évolué après les attentats : « Il est vital que l'Europe accueille dans la dignité ceux qui relèvent du droit d'asile », a-t-il déclaré lundi devant le Congrès, rappelant que les réfugiés syriens et irakiens qui fuient vers l'Europe « sont les victimes de ce même système terroriste ». require(['jquery','jquery-ui/core','highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function($) { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = [] //GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14477648002", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10, margin:[0,0,0,0] }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Front de gauche","Ecologistes","PS","Radicaux de gauche","Centre","Droite","FN","Autres"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 }, //SERIES series:[ { "name": "Parlementaires ", "showInLegend": true, "innerSize": "40%", "startAngle": -90, "endAngle": 90, "center": [ "50%", "70%" ], "data": [ { "name": "Front de gauche", "y": 34, "sliced": false, "selected": false, "color":"#D40000" }, { "name": "Ecologistes", "y": 28, "sliced": false, "selected": false, "color":"#80B904" }, { "name": "PS", "y": 397, "sliced": false, "selected": false, "color":"#F96996" }, { "name": "Radicaux de gauche", "y": 35, "sliced": false, "selected": false, "color":"#9C090F" }, { "name": "Centre", "y": 72, "sliced": false, "selected": false, "color":"#5BC1F4" }, { "name": "Droite", "y": 346, "sliced": false, "selected": false, "color":"#2C59A8" }, { "name": "Extrême-droite", "y": 5, "sliced": false, "selected": false, "color":"#04103F" }, { "name": "Autres", "y": 8, "sliced": false, "selected": false, "color":"#A2A9AE" } ] } ], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: 0, backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } } $(".deroule_propal").hide() $(".clicoeur").click(function(){ deroule_propal = $(this).parent().children(".deroule_propal"); 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SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.11.2015 à 12h53 • Mis à jour le18.11.2015 à 12h58 | Raphaëlle Besse Desmoulières Ce devait être un moment fort de la campagne des régionales pour Emmanuelle Cosse. Un meeting avec une valeur sûre, Daniel Cohn-Bendit, l’ex de la famille, l’ami de toujours. Mais quatre jours après les attentats qui ont frappé Paris et Saint-Denis, la tête de liste d’Europe Ecologie-Les Verts en Ile-de-France n’imaginait pas « faire comme si de rien n’était » et n’avait pas « le cœur de faire campagne » mardi 17 novembre. La patronne des écolos explique avoir hésité à maintenir la réunion. Elle a finalement choisi d’en faire « non pas un lieu de prises de paroles politiques mais un lieu où débattre » des attaques.Rendez-vous donc au Pan Piper, une petite salle nichée impasse Lamier dans le 11e arrondissement de Paris. A une encablure du café La Belle Equipe qui pleure ses 19 morts. « Un hasard qui faisait sens », pour Cécile Duflot, députée de la circonscription. Les invitations ont été lancées à la dernière minute. Essentiellement des écolos, Daniel Cohn-Bendit, mais aussi les députés européens Pascal Durand et Eva Joly, la sénatrice du Val-du-Marne Esther Benbassa. Le réalisateur Romain Goupil, l’essayiste Raphaël Glucksmann, ou encore l’ancien joueur de foot Vikash Dhorasoo ont aussi répondu présents. Dans les premières minutes, chacun raconte « son » vendredi soir, le lieu où il se trouvait, ce qu’il faisait. Le téléphone qui a sonné, les textos échangés. « Les gamins qu’on n’arrive pas à joindre », l’angoisse qui prend à la gorge, « la minute qui dure une éternité ».C’est aussi le refus de céder devant les terroristes qui s’exprime. « Ils n’auront pas notre way of life, lance Bernard Jomier, adjoint d’Hidalgo en charge de la santé. Vendredi prochain, tous au bar, et c’est un médecin qui le dit. » Vikash Dhorasoo n’en sera pas. « Je ne serai certainement pas à une terrasse vendredi à pavaner et mes copains ne laisseront pas leurs enfants y aller », glisse l’ex-footballeur.« Le tout sécuritaire n’est pas la solution »Chassez la politique, elle revient au galop. Les mesures annoncées par Hollande lundi ont fait tousser ces écolos pacifistes. « L’état d’urgence, on le comprend, souligne Eva Joly. De là à vouloir prolonger cet état pendant trois mois, ou encore pire vouloir modifier la Constitution, il faut savoir raison garder. Le tout sécuritaire n’est pas la solution. » Malgré des désaccords, ça ne devrait pas empêcher les parlementaires EELV de voter la prorogation de l’état de siège pour trois mois souhaitée par l’exécutif. Emmanuelle Cosse l’a répété en conférence de presse quelques minutes plus tôt : « L’unité nationale sans condition ni ambiguïté. »Le débat vire sur Daech, ses causes, ses buts, ses financements. Cécile Duflot dénonce la volonté des terroristes de créer « une fracture au sein des musulmans qui doivent choisir leur camp ». Daniel Cohn-Bendit s’enflamme sur la stratégie internationale. Il lâche une petite bombe qui ne manque pas son effet. L’avenir de la Syrie passe par « un compromis » avec Vladimir Poutine, balance l’ancien député européen. « On l’a bien fait avec Staline pour battre Hitler, relève-t-il. Je sais, c’est ignoble, mais pour l’instant, personne ne m’a démontré qu’une autre solution était possible. » Son voisin, Raphaël Glucksmann, s’étrangle. Le débat s’agite.A leurs côtés, Mohamed Mechmache, tête de liste en Seine-Saint-Denis, se tait. Quelques minutes plus tôt, l’émotion l’a saisi en prenant au micro : « Je m’appelle Mohamed, je suis français, musulman et ça ne va pas être facile pour moi. J’ai l’impression d’avoir déjà vécu ça en janvier et j’avais les boules. » C’est un ras-le-bol que le cofondateur du collectif AC Le feu est venu porter, celui des habitants qui vivent « de l’autre côté du périph’», qui subissent les contrôles d’identités, les discriminations, de ces banlieues qui ne sont pas « un réservoir de coupables ». Une réponse à Esther Benbassa qui venait de juger que ces territoires souvent relegués étaient un « vivier de candidats au djihadisme ». Emmanuelle Cosse conclut et salue les mots de Mohamed Mechmache. La tête de liste n’oublie pas de mentionner les élections qui ont lieu dans moins de trois semaines, les 6 et 13 décembre. Il est 22 heures passées, l’heure pour les écolos d’aller boire un verre dans un Paris endeuillé.Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.11.2015 à 12h27 • Mis à jour le18.11.2015 à 17h04 | Denis Cosnard, Nicole Vulser, Philippe Jacqué et Isabelle Chaperon L’opération du RAID qui s’est déroulée mercredi 18 novembre à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) a pris de court les entreprises qui sont nombreuses à avoir implanté leur siège social ou des sites dans la commune, à l’image de l’opérateur télécoms SFR, de la SNCF ou encore d’Orange Business Services, la filiale d’Orange consacrée aux entreprises.Même si le quartier des affaires de la Plaine Saint-Denis est éloigné du centre-ville, où a eu lieu l’assaut, les salariés concernés étaient pourtant nombreux à s’interroger sur l’opportunité ou non de se rendre sur leur lieu de travail, sur fond de désorganisation des transports et d’angoisse.Bonjour @generalifrance— EliseVDB1 (@☆ Eliiiiise ☆)require(["twitter/widgets"]); #SaintDenis Nos bureaux sont ouverts. Nos collaborateurs qui n'ont pas rejoint le site sont appelés à la #prudence— generalifrance (@Generali France)require(["twitter/widgets"]);Ainsi, si Generali France a passé des messages de « prudence », les salariés voisins de l’immeuble Wilson, où la SNCF a logé près de 1 000 membres du personnel, surtout administratif, ont reçu un courriel rassurant vers 8 h 30 émanant de la gestion de l’immeuble. « On nous précisait que les opérations policières étaient éloignées, que le RER fonctionnait et que la circulation était normale », relate un cadre, qui a tout de même conseillé à ses collaborateurs de ne pas venir : « Je suis inquiet car je n’arrive pas à les joindre », disait-il en milieu de matinée.« Garder la tête froide »« Notre comité exécutif s’est réuni tôt ce matin pour examiner la situation », relate-t-on dans un grand groupe de services, dont le siège se trouve près du stade de France, à deux kilomètres à peu près du théâtre de l’opération alors en cours. Jugeant que la sécurité du personnel n’était pas en jeu, les dirigeants ont décidé de ne pas faire passer de message incitant les salariés à rester chez eux. Ils ont par contre envoyé un courriel donnant les dernières informations sur les moyens de transport disponibles. « Nous ne voulions pas céder à la panique », dit un cadre sur place. SFR a transmis un message similaire à son personnel de la Plaine Saint-Denis.Analyse différente dans une autre multinationale voisine. « Nous avons suivi les événements dès 6 heures du matin, à notre arrivée, dit un responsable. Nous avons dans la foulée envoyé un mail à nos collaborateurs pour leur proposer de travailler de chez eux. Notre site est cependant resté ouvert, car nous ne voulons pas que les employés qui se rendent à leur bureau trouvent porte close. D’ailleurs, plusieurs personnes étaient arrivées très tôt. » Pour ce dirigeant, il faut garder « la tête froide et ne pas céder à la psychose ou à l’angoisse, comme certains syndicats qui réclament davantage de sécurité ». Pour lui, il ne faut pas renforcer de manière démesurée les précautions ou reporter l’ensemble des réunions prévues.Pointeuse indulgente« Les tournages se sont déroulés dans le calme. Aucune consigne n’a été donnée de ne pas se rendre aux Studios de Paris », explique Brigitte Segal, la présidente de ce lieu de tournage – où a été réalisé le film Lucie, de Luc Besson – situé aux bords des quais à Saint-Denis, « la sécurité et la surveillance ont été renforcés depuis lundi. Notre site est déjà fermé et surveillé vingt-quatre heures sur vingt-quatre ».La désorganisation des transports a quand même amené la Caisse des dépôts – qui dispose de plusieurs sites en région parisienne – à adresser un message à l’ensemble de son personnel pour assurer que la pointeuse serait indulgente aujourd’hui. « Un aménagement de temps pourra être accordé aux personnels empruntant habituellement les réseaux de transport directement impactés », promettent les ressources humaines, mais sous réserve : « Cette mesure sera accordée sur demande individuelle validée par la hiérarchie, et après vérification des conditions d’éligibilité par les services de la DRH en charge de la gestion du temps et des absences. »Vous croyez que le RAID va me faire un mot pour l'école ?— PROFdeLyCpro (@Prof de Lycée Pro)require(["twitter/widgets"]); Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterNicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Manon Rescan Samy Amimour, qui avait 28 ans lorsqu’il a lancé son opération terroriste au Bataclan le 13 novembre, avait grandi à Drancy (Seine-Saint-Denis).Lire ce qu'on sait du terroriste décédé :Samy Amimour, de la prière en cachette au djihadJean-Christophe Lagarde, député et maire de la ville, où il a notamment aidé à la construction d’une mosquée, évoque une communauté musulmane qui « ne comprend pas » comment le jeune homme a pu échapper à la surveillance des autorités.Comment ont réagi les habitants de Drancy au fait que l’un des terroristes a grandi dans votre ville ?Les gens sont choqués. Comment un jeune a-t-il pu partir en Syrie, alors qu’il avait été interpellé et placé sous contrôle judiciaire ? Personne ne comprend, sinon qu’il y a eu des failles. D’autant que l’on ne parle pas que du cas d’un jeune homme. Ils étaient trois à fréquenter la mosquée radicale du Blanc-Mesnil et à avoir été interpellés alors qu’ils s’apprêtaient à partir au Yémen. Tous les trois ont été mis en examen, on leur a retiré leurs passeports. Malgré tout, tous les trois ont réussi à partir en Syrie, et l’un d’eux a pu revenir en France commettre des attentats. Comment se fait-il qu’on ne puisse pas neutraliser ces gens-là ?Lire : Qui sont les individus impliqués dans les attentats du 13 novembre ?Comment réagit en particulier la communauté musulmane ?Les musulmans sont les premiers pris en otage par les terroristes, entre les fous qui tuent et ceux qui les regardent de travers parce qu’ils sont musulmans. Ce sont les premiers à nous demander comment on n’a pas pu empêcher ça. Combien nous disent « faites le ménage ! » ? Ce sont eux qui nous signalent qu’une mosquée se radicalise et les premiers à plaider pour plus d’interventionnisme de la part de l’Etat. A Drancy, beaucoup sont originaires d’Algérie et nous rappellent que c’est comme ça que les choses ont commencé là-bas et nous demandent de tout faire pour arrêter ça.Mais il faut aussi que la population musulmane se mobilise davantage : aujourd’hui elle souffre d’un déficit d’organisation. Par exemple, quand le mouvement Not in my name [lancé en 2014 par des musulmans britanniques] a commencé à émerger, beaucoup de gens s’en sont sentis proches, mais qui prend l’initiative à ce moment-là ?Le gouvernement a proposé un traitement des conséquences en frappant la Syrie et les réseaux suspects. Ne manque-t-il pas des mesures sur les causes de ces radicalisations qui se passent sur le sol français ?Ce serait préjuger que l’on connaît les causes. Est-ce que le diagnostic est fait ? Je ne crois pas. Je pense qu’il peut y avoir des causes sociales à l’augmentation d’une religiosité apparente. Pour des gens qui n’ont pas de travail, porter une tenue religieuse peut permettre de se trouver une existence sociale. Mais cela ne fait pas un lien avec celui qui devient terroriste. Samy Amimour n’était pas un petit délinquant à la dérive. Il vient d’une famille normale, pas religieuse. Il ne montrait aucun signe de radicalisation avant de fréquenter la mosquée radicale. Rien ne laissait penser qu’il était une proie facile pour un lavage de cerveau, à part qu’il était très timide. Et c’est souvent le profil de ceux qui se radicalisent. Mais comment se fait-il qu’il ait pu fréquenter une mosquée dont on sait qu’elle recrute des djihadistes ?En tant que maire, quels sont vos moyens d’action ?Le rôle d’un maire, c’est de faire vivre les gens ensemble. Quand les gens ne se connaissent pas, ils se craignent ; et quand ils se craignent, ils se détestent. Faire en sorte qu’ils se connaissent, comme je le fais à Drancy en facilitant le dialogue interreligieux, c’est le seul moyen dont un maire dispose.Mais on n’est pas à l’abri que les gens se coupent de toute vie sociale. Quand un individu ne parle même plus à sa famille, ce n’est pas le maire qui peut y faire quelque chose.Lire aussi :Face au « terrorisme de guerre », Hollande prône un « autre régime constitutionnel »Et l’Etat, que devrait-il faire selon vous ?Sur le plan sécuritaire, il ne faut pas que des personnes mises en examen et placées sous contrôle judiciaire avec ce type de suspicion puissent sortir du territoire. Je propose leur assignation à résidence avec bracelet électronique. Il faut aussi que des mesures comme l’assignation à résidence ou les perquisitions, permises par l’état d’urgence, puissent se poursuivre, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, au-delà de l’état d’urgence. C’est déjà ce que j’avais dit au président de la République en janvier. Il faut aussi que la loi sur les lieux de culte soit changée afin que nous ayons davantage de pouvoir d’intervention, notamment concernant les mosquées radicales.Lire aussi :Nicolas Sarkozy : « Trop de temps a été perdu » depuis « Charlie Hebdo »En février, vous parliez du fait que le gouvernement avait le devoir, dans le contexte actuel, de « réarmer moralement la nation » ? Que vouliez-vous dire par là ?Après les attentats de janvier, François Hollande est resté dans la commémoration, il a réagi comme si c’étaient des attentats classiques. Mais ce ne sont pas des attentats classiques, non, c’est une guerre et il faut que les Français y soient préparés.L’Etat a un devoir de pédagogie : il doit expliquer pourquoi on fait cette guerre et pourquoi on est visés. L’objectif de Daech [acronyme arabe de l’Etat islamique], c’est de monter les Français contre les musulmans pour qu’il y ait une guerre civile en France. Tout cela ne nous est pas expliqué. Le faire nous permettrait d’éviter d’aller dans le sens de l’ennemi.Je crois aussi que l’Etat doit permettre aux Français d’y participer. Nous appelions dès janvier à la mobilisation d’une garde nationale, je suis persuadé que 500 000 à 1 million de personnes sont prêtes à se mobiliser. Cela a une double vertu : cela démultiplie l’effort de sécurisation et cela permet de combler un sentiment d’impuissance chez certains qui peut être délétère.Il faut aussi réexpliquer aux Français ce que c’est que la laïcité : la liberté de croire ou de ne pas croire et l’interdiction d’imposer à qui que ce soit ce que l’on croit et ce que l’on pense. Et c’est aussi considérer que la religion fait partie de l’espace privé et donc pas du discours politique. La pédagogie, c’est la meilleure arme contre la barbarie. C’est ce qui leur fait peur. La preuve : l’éducation et la culture, c’est ce à quoi ils s’attaquent en premier.Lire aussi :Après les attentats, la sécurité à tout prix ?Manon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.11.2015 à 11h38 • Mis à jour le18.11.2015 à 12h57 | Adrien Pécout Une montagne de muscles fonçant à toute allure. Jonah Tali Lomu, mort soudainement à l’âge de 40 ans, à Auckland, mercredi 18 novembre, laisse à la postérité le souvenir d’un rugbyman hors normes. Avec lui, le rugby perd sa première vedette internationale depuis la professionnalisation de ce sport, en 1995, date à laquelle l’ailier surpuissant de la Nouvelle-Zélande s’était révélé aux yeux du grand public. Retour sur une carrière faite de raffuts et d’essais, mais aussi de problèmes de santé.Lire aussi :Jonah Lomu, géant néo-zélandais du rugby, est mort1994 : la première sélection Le 26 juin, Lomu a seulement 19 ans et 45 jours lorsqu’il étrenne le maillot légendaire des All Blacks. Deux matchs face à la France, et deux défaites à domicile : à Christchurch (8-22), puis à Auckland (20-23). Le trois-quarts aile entre malgré tout dans l’histoire : il devient par la même occasion le plus jeune joueur jamais sélectionné en équipe nationale de Nouvelle-Zélande.1995 : la sensation de la Coupe du monde Le grand public découvre le phénomène. En Afrique du Sud, l’ailier gauche marque les esprits et des essais, beaucoup d’essais. Sept au total, et quatre lors de la seule demi-finale, où il balaie (45-29) l’Angleterre, le 18 juin, au Cap. A défaut de victoire en finale face au pays hôte, Jonah Lomu s’impose comme la grande sensation du tournoi. Puissant, véloce, il anticipe l’évolution de ce rugby qui va de plus en plus vite, de plus en plus fort. Et qui attire de plus en plus les chaînes de télévision au point de devenir professionnel, quelques semaines plus tard, en août. 1999 : l’année du record Fini l’effet de surprise. Lorsqu’il recroise le chemin du XV de France, Jonah Lomu est déjà ce joueur de rugby aux nombreux contrats publicitaires et au style de jeu si caractéristique. En demi-finale de la Coupe du monde, à Twickenham, l’homme à la houppette et au crâne rasé inscrit d’abord deux essais avec la même aisance que s’il jouait au jeu vidéo qui porte son nom. Les Bleus finissent toutefois par l’emporter. Fin de l’aventure en Coupe du monde. Jamais titré en deux éditions, Lomu reste pourtant dans les mémoires pour ses 15 essais (7 en 1995, 8 en 1999), record que le Sud-Africain Bryan Habana égalera ensuite… au terme de trois éditions (2007, 2011, 2015).2002 : son troisième et dernier titre en Tri-Nations Plus encore que par des statistiques, la carrière de cet ailier au physique de pilier (1,96 m pour 120 kg) reste surtout dans les mémoires pour ses courses sur le terrain ou son art du raffut qui envoyait par-dessus bord tout adversaire qui aurait la fâcheuse idée de venir à sa rencontre. Le géant All Blacks conclut sa dernière année en sélection néo-zélandaise sur un troisième titre en Tri-Nations, la compétition australe qui oppose chaque année son pays à l’Australie et à l’Afrique du Sud. Bilan de ces huit ans : 37 essais en 63 matchs.Lire aussi :Rugby : Jonah Lomu, icône black, est mort2003 : un Mondial sans l’« Autobus » Le compteur aurait sûrement tourné encore davantage sans les ennuis de santé de l’« Autobus », l’un des surnoms du joueur. L’ancien rugbyman des Counties Manukau, un club d’Auckland, fait face à des problèmes rénaux. Impossible pour lui de participer à la Coupe du monde 2003. Un an plus tard, une transplantation rénale précipitera même la fin de sa carrière. A plusieurs reprises, Lomu tentera bien de se relever. Il s’engage avec les Cardiff Blues entre 2005 et 2006 (10 matchs). Puis tente un nouveau retour, cette fois en France : sept matchs avec Marseille-Vitrolles en 2009 pour clore une carrière démarrée en fanfare et achevée dans l’anonymat des terrains de troisième division français. Adrien PécoutJournaliste au Monde Gary Dagorn Dans son rapport annuel sur le terrorisme (le Global Terrorism Index), l’Institute for Economics and Peace (IEP) publie une estimation du coût mondial des attaques terroristes. Ce coût a atteint un niveau sans précédent depuis 2000, dépassant même l’année 2001, marquée par les attentats du 11 septembre perpétrés par Al-Qaida contre les États-Unis.Selon l’IEP, le coût des attaques terroristes est estimé en 2014 à 52,9 milliards de dollars (environ 49,5 milliards d’euros), soit une augmentation de 60 % par rapport à 2013.Ces chiffres sont toutefois à relativiser – puisque le coût des violences criminelles et les homicides est 32 fois plus élevé (1 700 milliards de dollars). Surtout, ce montant est à prendre avec la plus grande précaution en raison de la méthodologie employée. #container_14478421999{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14478421999{ height:500px; } #container_14478421999 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14478421999 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14478421999 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14478421999 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Coût mondial estimé du terrorisme depuis 2000En milliards de dollarsSource : Institute for Economics and Peacerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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Les coûts totaux sont ensuite rapportés au produit intérieur brut par habitant du pays de la victime. Selon cette méthodologie, la vie d’un citoyen américain ainsi a plus de « valeur économique » que la vie d’un citoyen égyptien.Dépenses de sécurité et contrats d’assurance exclus du calculLe coût des morts et blessés représente la plus grande partie des coûts liés au terrorisme recensés dans cette étude : en 2014, 97 % des 53 milliards de dollars annoncés proviennent directement du coût économique des victimes, le reste (détournements, dommages matériels…) représente 705 millions de dollars. table{ width:90%; margin:auto; font-size:1.5rem; } th,td{ padding:5px; border:1px solid #999; } th{ background-color:#eee; }Type de dommagesMontant(millions de dollars)Morts51 275Blessés918Explosions410Dommages sur les infractuctures104Attaques armées99Détournements67Prises d'otage20Attaques non-armés3Assassinats2Mais l’étude n’inclut pas d’autres coûts supplémentaires liés au terrorisme comme par exemple le renforcement des effectifs de sécurité ou l’augmentation des prix des contrats d’assurance. Dans le cas des attentats du 13 novembre, Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics, a d’ores et déjà annoncé que ces créations de postes et le déploiement de nouveaux moyens matériels se chiffreraient à 600 millions d’euros, pour la seule année 2016.Gary DagornJournaliste au Monde Sandrine Morel (Madrid, correspondance) Le 11 mars 2004, l’Espagne vit un cauchemar. Dans la capitale, des bombes placées dans des trains par des membres d’Al-Qaida font plus de 190 morts et près de 2 000 blessés. Après plus de trente ans de terrorisme d’ETA, le pays a dû vivre avec cette nouvelle menace. Le 11 mars 2004, dans la capitale espagnole, ce fut comme à Paris ce 13 novem­bre. La panique, les larmes. Les téléphones qui sonnent sans fin, la peur qu’au bout du fil personne ne décroche. Ce fut aussi l’incompréhension et le doute. Lorsque le 11 mars au petit matin, dix explosions retentissent dans quatre trains de la banlieue de Madrid, l’Espagne a la nausée.Au fil des heures, les chiffres des victimes ne cessent d’augmenter. Au total 191 morts et près de 2 000 blessés. Immédiatement, une conclusion ­s’impose : c’est ETA. Depuis plus de trente ans, le groupe séparatiste basque sème la terreur en Espagne. Le pays s’est plus ou moins habitué à vivre avec cette menace qui a fait plus de 800 morts. Si tant est que l’on puisse s’y habituer…Militaires, politiques et journalistes se savent des cibles potentielles. Certains ont des gardes du corps, d’autres ­scrutent sous leur voiture avant d’ouvrir la portière. Et la population civile sait qu’elle peut être une victime ­collatérale, comme tous ces passants morts pour s’être trouvés au mauvais endroit, au mauvais moment. « Nous ne savions pas ce qu’était le terrorisme djihadiste, nous ne pouvions pas imaginer que ce n’était pas ETA », se souvient Angeles Pedraza, présidente de l’Association des victimes du terrorisme, qui a perdu sa fille dans l’attentat du « 11 M », comme on dit ici. Une abréviation pour résumer l’indicible.Une revendication déroutanteRapidement, la piste islamiste est envisagée. Mais elle brise les schémas en vigueur. Altère le sentiment de danger domestiqué durant tant d’années. Perturbe les Espagnols qui pensaient avoir tout vu, tout vécu. « L’Espagne était habitué aux tirs dans la nuque, aux voitures piégées, à un terrorisme ciblé, pas à des terroristes capa­bles de s’immoler pour tuer des femmes et des enfants », explique Angeles Pedraza. Seul l’attentat de l’Hipercor de Barcelone, le 19 juin 1987, avait démontré que la folie des séparatistes pouvait viser un simple centre commercial : 21 morts et 45 blessés recensés ce jour-là.Malgré les revendications de membres d’Al-Qaida et le démenti d’ETA, beaucoup refusent de croire à la possibilité d’un attentat islamiste. Comme un déni. Comme si le cerveau faisait barrage : un groupe terroriste, ça suffit. À trois jours des élections législatives, le ­gouvernement conservateur de José Maria Aznar maintient volontairement le doute, nourrit l’ambiguïté. Électoralement, lui qui avait engagé le pays dans la guerre aux côtés des États-Unis, en 2003, malgré l’opposition d’une immense majorité de la population, sait que cette piste lui est politiquement néfaste. Le 14 mars 2004, il perd face au socialiste José Luis Rodríguez Zapatero, qui arrive au pouvoir. Ce dernier avait promis, pendant sa campagne, de retirer les troupes espagnoles d’Irak. Il l’a fait. Au grand dam d’Angeles Pedraza, qui y voit une concession faite aux meurtriers de sa fille : « On ne peut accepter que, en tuant, les terroristes obtiennent ce qu’ils veulent. » Ce retrait des troupes, voulu par une immense majorité de la population, n’a pas empêché d’autres tentatives d’attentats ces dernières années, déjouées, mais elle a probablement contribué à rassurer la population. Seulement 0,1 % des ­Espagnols ­mentionnent aujourd’hui le terrorisme parmi leurs principales préoccupations. Ils étaient 73 % en mars 2004. Angeles Pedraza, elle, n’a jamais cessé d’avoir peur. « Il semble que tout retourne à la normale mais la vie, en réalité, n’est plus la même. Surtout quand on a perdu ceux qu’on aimait le plus au monde. » Chaque nouvel attentat djihadiste, comme celui de Paris, lui fait revivre les attentats de la gare de Madrid-Atocha.Lire aussi : Les attentats de Madrid bouleversent le paysage politique espagnol (2005)Sandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Fichage des passagers aériens, renforcement de la réglementation sur les armes à feu, contrôles renforcés aux frontières de l’Union européenne… A Bruxelles, vendredi 20 novembre, lors de la réunion extraordinaire des ministres européens de l’intérieur et de la justice, Paris a finalement obtenu de ses partenaires européens et des institutions de l’UE, ce que ceux-ci avaient refusé suite aux attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher en début d’année.« Notre pays a été entendu », s’est félicité le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, à l’issue de la réunion. « Il faut sortir des atermoiements, des promesses sans lendemain et des lenteurs, sinon l’Europe se perdra », a toutefois prévenu M. Cazeneuve. Tout l’enjeu maintenant est de savoir si les Européens iront au-delà de ces engagements publics, s’ils les mettront vraiment en application.Mise en place d’un fichier des passagers des compagnies aériennesLes Européens se sont engagés à accélérer de manière décisive la mise en place du fameux « PNR » (« Passenger name record »), c’est-à-dire la communication aux services de police et de renseignement par les compagnies aériennes de leurs données passagers, pour tous les vols qui arrivent en Europe et qui en partent.Cela fait sept à huit ans que les Etats et les parlementaires européens tergiversaient. Par manque de volonté politique pour les premiers (« Il n’y a que l’Espagne, la France, le Royaume-Uni et la Belgique, qui poussaient », déplorait cette semaine un diplomate). Par souci de préserver la protection des données privées, pour les seconds.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : l’Europe veut accélérer la mise en place d’un fichier sur les passagers aériensLe Parlement européen a fini par céder, en juillet, acceptant de valider une mouture du PNR, qui était, ces dernières semaines, en négociation avec le Conseil européen et la Commission européenne. Ces discussions devraient aboutir avant fin 2015.Mais pour l’instant, le texte ne convient pas aux autorités françaises. Ces dernières militent pour que les compagnies aériennes communiquent également les informations sur les vols intérieurs à l’Union, et pour que les données personnelles des passagers puissent être conservées un an, et non un mois comme le demande encore le Parlement européen. « Aucun citoyen européen ne comprendrait qu’on continue à faire obstacle à cette disposition », a estimé M. Cazeneuve, vendredi.Durcissement de la législation sur les armes à feuAutre demande de la France, qui a obtenu un soutien clair à Bruxelles vendredi : un durcissement de la législation européenne sur les armes à feu.La Commission, qui travaillait depuis quelques mois sur un renforcement des règles, mais ne prévoyait pas d’aboutir avant le milieu d’année prochaine, a rendu sa copie dès mercredi 18 novembre. Elle propose une modernisation de la directive « armes à feu » qui date d’il y a presque 25 ans (1991), pour tenter de juguler le marché illégal des armes de guerre. En effet, dans certains pays de l’Union, le commerce des armes n’est guère plus réglementé que celui des objets du quotidien.Paris espère notamment que ce texte va harmoniser la notion de « démilitarisation » des armes, pour éviter qu’une arme rendue inopérante en France puisse être remise en état de marche ou transformée en fusil d’assaut, en achetant quelques pièces détachées de l’autre côté de la frontière, en Belgique. Le conseil des ministres à Bruxelles a dit, vendredi, qu’il allait démarrer « immédiatement » le travail sur la proposition de la Commission.Contrôle systématisé aux frontières extérieures de l’UnionParis réclamait depuis longtemps ce contrôle systématisé aux frontières extérieures de l’Union, y compris pour les ressortissants européens entrant dans l’espace Schengen. Pour l’instant, seuls les citoyens non européens sont systématiquement contrôlés.Paris exige non seulement un contrôle de la pièce d’identité (ce qui est en général le cas), mais aussi une consultation des bases de données nationales et européennes, celles du SIS (« Système d’information Schengen ») et d’Interpol, qui comprennent – théoriquement – une notification des combattants étrangers ainsi que des mandats d’arrêts européens.Mettre en place ce contrôle systématisé nécessite toutefois un changement du « code Schengen ». Concrètement, il faut que la Commission européenne fasse une proposition législative pour changer l’article 7.2 de ce code. Bruxelles s’y est engagée d’ici la fin de cette année. Cette proposition devra ensuite être examinée, puis validée, par le Conseil et le Parlement européen. Cela risque de prendre des mois.Et là encore, au-delà de l’accord politique à 28, ce qui va compter, c’est le caractère opérationnel ou pas de cette décision. Pour que ce contrôle systématique fonctionne, il faut notamment que les postes-frontières, en Grèce, en Hongrie, en Italie, dans les pays de « première » entrée (par voiture, avion, etc.), soient équipés de terminaux pour consulter la base SIS.« Cela n’a rien d’évident, en Grèce par exemple, où il y a des milliers de postes-frontières à équiper, cela va coûter beaucoup d’argent », souligne un diplomate européen.Autre problème : tous les pays ne « renseignent » pas la base Schengen de la même manière, et en temps réel. Certains le font systématiquement (c’est ce que prétendent les Belges), d’autres beaucoup moins. Il y aurait cinq ou six pays qui ne renseignent ou n’utilisent jamais la base SIS.Lire aussi :Double menace pour l’espace SchengenCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.11.2015 à 12h35 • Mis à jour le20.11.2015 à 15h57 | Rémi Dupré Jacques Lambert est le président de la société d’organisation de l’Euro 2016, qui aura lieu en France du 10 juin au 10 juillet. Ancien directeur général du Comité français d’organisation du Mondial 1998 et ancien préfet de Savoie et ex-conseiller du premier ministre socialiste Pierre Bérégovoy (1992-1993) au renseignement et à la sécurité, Jacques Lambert a notamment été chargé de la sûreté des Jeux olympiques d’hiver d’Albertville, en 1992. Pour Le Monde, ce proche de Michel Platini évoque les conséquences sur l’Euro des attentats qui ont frappé Paris et les abords du Stade de France, le 13 novembre.Quel est votre état d’esprit depuis les attaques terroristes du 13 novembre ?Je suis déterminé, car ce qu’il s’est passé vendredi soir est absolument tragique, terrifiant. Cela ne change rien au fait que nous avons un événement à organiser, à livrer, à sécuriser. On ne va pas jouer à se faire peur. On ne va pas non plus se cacher derrière son petit doigt en renvoyant la responsabilité à d’autres. On va assumer.Lire aussi :Après les attentats, peur sur l’Euro 2016Ce qu’il s’est passé vendredi n’est pas l’apparition subite d’un risque nouveau qui aurait été inconnu jusqu’à présent. C’est la confirmation de quelque chose que l’on savait. La confirmation de quelque chose que l’on pressentait. Ce qui a été extraordinaire vendredi, c’est à la fois les modalités des attentats – des attentats multiples coordonnés avec en annexe des actions kamikazes – et la gravité extrême du bilan humain. Le risque terroriste est au centre de la préparation du dispositif de sécurité qui a été entrepris depuis deux ans et demi, avec le ministère de l’intérieur notamment. On n’est pas démuni. On va regarder les choses de façon professionnelle pour essayer de livrer l’Euro le plus sécurisé qui soit dans les conditions qui seront celles du mois de juin et du mois de juillet 2016.Vous avez d’emblée écarté l’éventualité d’une annulation de l’Euro… Il ne faut pas donner raison aux terroristes. Ce serait totalement stupide et inapproprié de prendre une décision maintenant. On est à sept mois de l’événement, il peut se passer bien des choses entre-temps. Il faut être lucide, il y a peu de chance que la situation internationale se modifie considérablement. Il y a donc peu de chance que le risque diminue de façon extrêmement sensible. Poser la question de l’Euro 2016, indépendamment de la situation internationale, ça n’a pas plus de sens que de se poser la question de l’annulation du Tournoi des six nations, du prochain match du Paris-Saint-Germain au Parc des Princes, de Roland-Garros, du Tour de France ou du Salon de l’auto. La problématique est l’organisation d’événements publics en France, dans des espaces fermés d’une part, dans des espaces ouverts d’autre part. L’Euro 2016 en tant que tel ne pose pas des conditions de sécurité très différentes que celles posées par des dizaines ou centaines d’événements sportifs ou culturels.Qu’est-ce qui a changé depuis les attentats de janvier ? Les modalités d’organisation des attentats ont changé. On a été pendant des années dans une logique d’actions de loups solitaires. Là, on est dans une action de groupe coordonnée, manifestement commanditée et organisée de l’extérieur. On a eu pour la première fois des kamikazes, qui se sont délibérément fait exploser. En ce qui concerne ceux du Stade de France, leur attitude est absolument étrange, incompréhensible.La douzième réunion sur la sécurité de l’Euro a eu lieu, le 16 novembre, au ministère des sports. Quelles décisions ont été prises ?Chacun des principaux intervenants, à savoir la préfecture de police, la Fédération française de football, les pompiers, a fait un rapport des faits afin d’en tirer les tout premiers enseignements, de manière préventive et opérationnelle. Il n’y a pas de nouvelles mesures mises sur la table. C’est bien trop prématuré.Quelle a été la réaction des vingt-trois fédérations européennes (en plus de la France) qualifiées pour le tournoi ? Nous avons reçu un certain nombre de messages de sympathie de la part de plusieurs fédérations européennes, des témoignages de confiance et de soutien. Quant à la billetterie, on n’a pas eu à ce jour de réaction spontanée de gens qui ont acheté des billets en juin-juillet et qui se seraient précipités vers l’Union des associations européennes de football (UEFA) pour voir comment ils pourraient s’en séparer ou les revendre.Combien de spectateurs attendez-vous ?Sur le premier million de billets qu’on a vendus en juin-juillet, on a soixante pour cent de demandes venant de l’étranger et quarante pour cent venant de France. Nous allons mettre en vente huit cent mille billets à la fin de décembre ou au début de janvier, destinés aux supporteurs des vingt-quatre équipes qualifiées et répartis de façon équitable. L’un dans l’autre, on devrait être à une part de population étrangère comprise entre cinquante et soixante pour cent. Ce qui fait beaucoup, sur deux millions et demi de billets vendus. On aura entre un million deux cent mille un million et demi de spectateurs étrangers. Ce qui est bien pour l’économie et la promotion de la France.Qu’en est-il des « fan-zones », ces espaces de rassemblement ouverts au public avec écran géant ?C’est l’un des sujets de travail sur lesquels on doit se pencher dans les semaines qui viennent. Contrairement aux stades, pour lesquels on est quasiment seuls à devoir décider, les « fan-zones » concernent au premier chef les villes organisatrices, ainsi que l’Etat, puis nous-mêmes en tant que propriétaire de l’événement.Vous avez été préfet de Savoie, chargé de la sécurité des Jeux d’Albertville, en 1992. C’est un atout aujourd’hui ?Le fait d’avoir été préfet me permet d’avoir une vision et un éclairage personnels un peu plus approfondis sur les questions de sécurité que si j’avais été journaliste ou professeur de philosophie auparavant. Ce qui compte, c’est que ceux qui sont chargés de la sécurité de l’Euro – et chez Euro 2016 SAS et du côté de l’Etat – soient de bons professionnels. Ce qui est le cas. Ziad Khoury [directeur de la sécurité et de la sûreté de l’Euro 2016], on ne l’a pas choisi par hasard. Les équipes avec lesquelles il travaille, en interne comme en externe, regroupent la fine fleur de la sécurité nationale.Vous avez aussi été directeur général du Comité français d’organisation du Mondial 1998. A l’époque, le dossier de la sécurité était-il aussi prioritaire ?On ne peut pas comparer. Même si effectivement la Coupe du monde suivait de quelques années une série d’attentats meurtriers (dont celui à la station de RER Saint-Michel, à l’été 1995) dans Paris, en 1998, et les situations internationale et nationale étaient calmes. Les craintes que nous avions avant le Mondial 1998 étaient liées davantage au hooliganisme qu’au terrorisme.Comment ne pas céder à la psychose depuis les attentats du 13 novembre ?Il y aura à l’évidence un travail d’information et de communication à destination de toutes nos populations : les spectateurs, le grand public, les médias, les fournisseurs sur les stades, les équipes. Notre priorité est d’informer, de dire quel sera le dispositif pour accueillir le mieux possible, avec le confort et la meilleure sécurité possibles, toutes ces populations.Il ne faut pas contribuer de façon collective à faire du stade un lieu particulièrement anxiogène par rapport au terrorisme. Ce n’est pas l’endroit où il est le plus facile de frapper. Compte tenu de ce que sont les mesures de sécurité actuelles et ce qu’elles seront lors de l’Euro en matière de contrôle des billets, de palpation, entrer dans un stade avec une kalachnikov ou avec une ceinture explosive paraît invraisemblable. L’Euro 2016 va déployer des mesures de sécurité extraordinaire.Il faut faire attention à ne pas créer de phénomène de psychose.Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.11.2015 à 11h22 • Mis à jour le20.11.2015 à 11h35 | Angela Bolis, Nathalie Guibert et Nicolas Chapuis - @ManuelValls : "Il peut y avoir le risque d'armes chimiques ou bactériologiques" https://t.co/w5RglMQNgW #DirectAN— LCPan (@LCP)require(["twitter/widgets"]);Au risque d’ajouter au climat d’anxiété qui règne depuis les attentats du 13 novembre, le premier ministre Manuel Valls a évoqué, jeudi 19 novembre au détour du discours sur la prolongation de l’état d’urgence à l’Assemblée nationale, le spectre d’une attaque terroriste chimique ou biologique. « Nous sommes en guerre », a-t-il souligné, évoquant de nouveaux « modes opératoires, façons de frapper, de tuer ». « Il ne faut aujourd’hui rien exclure et je le dis avec toutes les précautions qui s’imposent, mais nous le savons et nous l’avons à l’esprit, il peut y avoir aussi le risque d’armes chimiques et bactériologiques. »Pourquoi Manuel Valls a-t-il fait cette déclaration ?Matignon a assuré au Monde que ces propos ne faisaient suite à aucune « nouvelle information sur l’état de la menace, juste à un constat réaliste ». « Les spécialistes du Proche-Orient savent que Daech cherche et utilise des armes chimiques. Ne pas envisager cette hypothèse serait une faute », a précisé Matignon.Pour l’état-major, aucune alerte n’est à signaler et aucune mesure particulière prévue. Mais, note-t-on au ministère de la défense, « certains tabous étant tombés » avec les derniers attentats – premiers kamikazes, dont une femme, en France – « tout est possible ».Interrogé au JT de France 2, M. Valls a de nouveau précisé ses propos jeudi soir, évoquant un risque « extrêmement limité », sans « indice » particulier.Hasard du calendrier, le risque a été rappelé le 15 novembre, lors de la publication d’un arrêté qui permet à la pharmacie centrale des armées d’approvisionner en grande quantité les SAMU en sulfate d’atropine – et ce en vue de la COP21, la grande conférence des Nations unies sur le climat à Paris.Lire aussi :Valls dramatise encore plus sa communicationCe produit jusque-là réservé aux militaires est un remède contre les neurotoxiques de la famille des organophosporés, dont fait partie le gaz sarin, utilisé comme arme chimique sur le théâtre syrien.Le sarin – un gaz inodore, incolore et très volatil, considéré depuis 1991 par les Nations unies comme une arme de destruction massive – attaque le système nerveux après inhalation ou simple contact. Il cause, notamment, des vomissements, diarrhées, convulsions musculaires, douleurs aux yeux et à la tête, paralysie, et peut provoquer un arrêt respiratoire en quelques minutes si la dose est importante.Lire aussi :L’armée appelée à la rescousse pour fournir des antidotes aux gaz toxiquesQue sait-on de la capacité de l’Etat islamique à utiliser des armes chimiques ?Parmi les armes prohibées, on sait que l’Etat islamique (EI) possède, au moins, du gaz moutarde. L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a confirmé son usage le 21 août à Marea, dans le nord de la Syrie. Selon des militants sur place, plus de cinquante obus de mortier avaient été lancés ce jour-là sur la ville par l’EI.Ce gaz, également nommé Ypérite, provoque de sévères brûlures chimiques et des détresses respiratoires, et tue lorsqu’il est utilisé en très grande quantité. C’est la substance qu’a utilisé le régime de Sadam Hussein en 1988 contre les Kurdes du nord de l’Irak, lors du massacre de Halabja en 1988, qui a fait environ 5 000 morts.En Irak, les peshmergas kurdes ont aussi accusé l’EI à plusieurs reprises – en décembre 2014, en mars, en août – d’attaques avec des obus chimiques. Depuis 2013, le stock d’armes chimiques du régime syrien « a été détruit à 98 % », notait Ahmet Üzümcü, le directeur général de l’OIAC, en avril. Mais « compte tenu de la propension des terroristes à exploiter les vulnérabilités du système global de sécurité, la menace des armes chimiques doit être une préoccupation pour tous les Etats ».Au plan international, les armes chimiques ont été interdites aux lendemains de la première guerre mondiale, première « guerre chimique », lors du protocole de Genève de 1925. Une interdiction renforcée en 1993 par la Convention sur l’interdiction des armes chimiques, que l’OIAC est chargé de faire respecter.Lire aussi (en abonnés) :L’Etat islamique expérimente la guerre chimique contre les KurdesL’Etat islamique est-il en capacité de procéder à des attaques chimiques hors de son territoire ?Pour Olivier Lepick, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), « la menace » d’utilisation d’armes chimiques sur des territoires extérieurs à la Syrie et à l’Irak « est réelle, mais elle reste très faible, compte tenu des barrières techniques et logistiques pour détenir ces produits en grande quantité, et pour les déplacer sur des milliers de kilomètres ».Toutefois, selon M. Lepick, « ce serait tout à fait dans la ligne de terreur de Daesh [l’EI] de s’intéresser à ce type d’armes qui, même en cas d’attentat raté, a un impact psychologique énorme ».Une attaque au chlore, peu mortelle mais pouvant causer de nombreux blessés, reste en tout cas plus aisée à mener. Les gaz de chlore, des toxiques respiratoires, sont « des produits chimiques industriels très communs », relève Patrice Binder, ancien médecin général inspecteur du service de santé des armées.Du côté des risques biologiques, « des agents pathogènes, comme celui de la maladie du charbon [responsable de cinq morts après l’envoi d’enveloppes contaminées en septembre 2011 aux Etats-Unis], le bacille de la peste, ou le virus de la variole, sont très surveillés. Mais ils pourraient, avec surtout d’autres agents plus accessibles, être aussi à leur portée », estime-t-il.Lire aussi le décryptage : az moutarde, sarin ou VX : des armes chimiques interditesComment la France est-elle préparée à d’éventuelles attaques chimiques et/ou biologiques ?La menace a été intégrée au plan Vigipirate après les attentats au sarin dans le métro de Tokyo en 1995. Le dispositif « Piratox », comprend des volets prévention, urgence et judiciaire face à une attaque chimique, et « Biotox », est dédié au biologique.Ces plans s’appuient surnotamment sur « un réseau de laboratoires spécialisés en microbiologie et chimie, qui s’entraîne une fois par an sur ce type de risques, et peut être mobilisé en cas d’alerte », ajoute le médecin général Binder, qui a présidé le comité scientifique du réseau national des laboratoires Biotox-Piratox depuis sa création, en 2004 jusqu’en 2014.Hasard du calendrier encore, un Comité national consultatif pour la biosécurité (CNCB), qui sera chargé de donner des avis scientifiques sur les risques de certaines recherches en microbiologie, doit être officiellement installé par le secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale la semaine prochaine.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAngela BolisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteNathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurent Borredon et Simon Piel L’enquête de la section antiterroriste de la police judiciaire parisienne, de la sous-direction antiterroriste de la direction centrale de la police judiciaire (SDAT) et de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) avance à grand pas.Suivez notre live sur la situation après les attentats du 13 novembreUne troisième personne tuée dans l’assaut de Saint-DenisAlors qu’on avait jusque-là confirmation de la mort de deux personnes lors de l’assaut donné dans l’appartement de Saint-Denis où se trouvait Abdelhamid Abaaoud, l’instigateur présumé des attentats du 13 novembre, le parquet informe vendredi 20 novembre que ce sont « trois personnes [qui] ont été tuées au cours de l’assaut du RAID, dont [Abdelhamid] Abaaoud ». Le corps de femme retrouvé dans les décombres a été identifié, selon le parquet, comme étant celui de Hasna Aït Boulahcen, cousine d’Abdelhamid Abaaoud. Un sac à main contenant un passeport à son nom avait été retrouvé dans l’appartement. La tête retrouvée par la police scientifique correspond finalement à celle d’un homme.Qui sont les individus impliqués dans les attentats du 13 novembre ?Comment est-on remonté jusqu’à Abaaoud ? Selon une source proche de l’enquête, c’est la géolocalisation du téléphone d’Hasna Aït Boulahcen, la cousine d’Abaaoud, qui a permis de confirmer le premier renseignement obtenu lundi après-midi selon lequel elle se trouvait à Saint-Denis avec son cousin. Un témoin est ensuite venu confirmer cette hypothèse. A la veille de la visite du roi du Maroc en France, plusieurs médias ont assuré que ce sont les services marocains qui avaient mis la police française sur la piste de l’appartement de Saint-Denis. Des informations démenties de sources judiciaires et policières françaises, qui tout au plus expliquent que les services du royaume chérifien ont transmis a posteriori des précisions sur les personnes interpellées dans l’appartement.C’est bien un renseignement de police judiciaire, l’exploitation de la téléphonie et des réquisitions bancaires qui ont mis les enquêteurs sur la piste de Saint-Denis. Toutefois, il n’est pas exclu que la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) a pu bénéficier de renseignements transmis par des services de renseignements étrangers qu’elle aurait ensuite fournis aux enquêteurs français. Chronologie des interpellations et perquisitions en Ile-de-France depuis le 13 novembreLe parcours d’Abdelhamid Abaaoud se préciseLes tribulations d’Abdelhamid Abaaoud dans la capitale française et sa proche banlieue entre vendredi et mercredi se précisent. Une caméra de vidéosurveillance de la RATP l’a filmé sur la ligne 9 vendredi 13 novembre, à 22 h 14, entrant à la station Croix-de-Chavaux, à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Des images qui tendent à corroborer l’idée que celui qui se faisait appeler Abou Omar était dans la Seat convoyant le commando qui a tiré sur les terrasses de café du 10e et du 11e arrondissement. La voiture avait été retrouvée dans la nuit de samedi à dimanche, rue Edouard-Vaillant, à Montreuil. Des éléments de téléphonie en cours d’exploitations pourraient venir confirmer cette hypothèse.Lire aussi :Traque, mesures sécuritaires en UE et vote au Sénat : les informations du jourSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.11.2015 à 10h56 • Mis à jour le20.11.2015 à 14h41 | Elise Vincent Le Monde a pu consulter une fiche de synthèse des services de renseignement belges, concernant le parcours d’Abdelhamid Abaaoud. Ce document, d’une vingtaine de pages, est daté du mois d’avril. Il reprend point par point, de façon chronologique, jusqu’en février, l’itinéraire connu de l’organisateur présumé des attentats du 13 novembre, à Paris, identifié jeudi 19 novembre par les enquêteurs, au lendemain de l’assaut policier mené contre un appartement de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Un itinéraire à l’évidence composé de nombreux trous, que les services belges ne cherchent pas à cacher.Suivez notre live sur la situation après les attentats du 13 novembreQu’apprend-on sur la personnalité d’Abaaoud ?Les services belges ont rassemblé quelques éléments de personnalité qu’on ignorait encore, dans cette fiche de synthèse. On y apprend qu’Abdelhamid Abaaoud est né à Anderlecht, le 8 avril 1987, et qu’il est l’aîné d’une famille nombreuse de six enfants. Il a la double nationalité belge et marocaine. Avant son premier départ pour la Syrie, au début de 2013, il était célibataire et vivait seul.La fiche retrace l’évolution de ses pseudonymes : Abou Omar en mai, Abou Omar Soussi en juillet 2014, puis Abou Omar Al-Baljiki, à partir de février 2015. Son adresse électronique quasi certaine a aussi été identifiée. Le document retrace notamment tous les numéros de téléphone connus du djihadiste. Le dernier date de mai 2013, et il est turc.Comment Abaaoud entre-t-il dans le champ des radars des services belges ? Abdelhamid Abaaoud a commencé à connaître des ennuis judiciaires en 2002 et a multiplié les séjours en prison entre 2006 et 2012, « mais jamais pour plus de trois mois », précise la note. Dans la famille Abaaoud, il est le seul à avoir des démêlés avec la justice avec son frère Yassine, pour des petits faits de délinquance.D’après la fiche, tout a réellement commencé pour Abdelhamid Abaaoud à la suite d’une note déclassifiée de la sûreté de l’Etat en date de février 2013. Celle-ci concerne le départ simultané vers la Syrie de sept jeunes gens.Rapidement, les enquêteurs découvrent une page Facebook où ils communiquent, intitulée : « La katiba al-muhajireen » (la katiba des immigrés). Et, très vite, ils mettent au jour la toile de leurs amitiés.En parallèle, les enquêteurs commencent à creuser l’entourage d’Abdelhamid Abaaoud. D’après son père, auditionné en février 2014, la radicalisation de son fils a démarré très vite après sa sortie, en septembre 2012, de l’établissement pénitentiaire de Forest. A cette époque, il se met à porter la barbe, arrête de fréquenter ses amis du quartier.Qu’apprend-on sur le parcours d’Abaaoud et ses voyages en Syrie ?Le parcours en tant que tel d’Abdelhamid Abaaoud est rempli d’inconnues. Interrogé au début de 2014, son frère Yassine pense qu’il a effectué un court séjour en Egypte avant de se rendre en Syrie. Chapitrée par grandes dates-clés, la fiche des services belges s’arrête ensuite sur la période de mars 2013. Abdelhamid Abaaoud est cette fois repéré par hasard, lors d’écoutes téléphoniques, sur le téléphone turc d’un interlocuteur situé à la frontière turco-syrienne. Abdelhamid Abaaoud souhaite alors que ce jeune homme fasse l’intermédiaire avec son frère Yassine, resté en Belgique, et l’incite à lui envoyer de l’argent pour lui et pour « Allah ». Un mois plus tard, en avril 2013, le jeune interlocuteur est lui-même de retour en Belgique.Lire aussi :Le gouvernement belge rejette les critiques de la France contre ses servicesSans qu’il n’y ait d’explications, la fiche des services belges bascule immédiatement au mois de septembre 2013 : Abdelhamid Abaaoud est alors considéré comme étant de retour en Belgique. « On sait très peu de chose sur [ses] faits et gestes jusqu’à ce qu’il revienne sur le territoire belge », concède la fiche, mais les renseignements dont elle fait état sont les suivants : « De source policière, il a été aperçu à la fin du mois de septembre en train de se promener dans Molenbeek-Saint-Jean. » Il était accompagné d’un homme qui est parti ensuite combattre en Syrie.Les notes passent au 20 janvier 2014 : Abdelhamid Abaaoud est cette fois contrôlé à l’aéroport de Cologne, en Allemagne, direction Istanbul. « Il est resté très discret et ne réapparaît sur notre radar » qu’à ce moment-là, rapporte la fiche de synthèse belge. Il est identifié en compagnie de son petit frère mineur, Younes, âgé seulement de 13 ans, et d’un autre jeune homme d’origine malienne, qui mourra plus tard en Syrie. Abdelhamid Abaaoud a en fait emmené Younes, à la sortie de l’école, à l’insu de ses parents. Rien ne les empêchera de s’envoler.C’est vers le mois de juin 2014 que le père d’Abdelhamid Abaaoud situe le dernier contact téléphonique avec son fils. Ce jour-là, Omar Abaaoud tente d’obtenir de parler avec le plus jeune des frères, Younes. Il ne l’a plus eu au téléphone depuis deux mois et s’inquiète. Mais il n’aura plus jamais de nouvelles. Omar Abaaoud pense alors que les deux frères n’étaient plus ensemble en Syrie à ce moment-là.A partir de quand les services belges considèrent-ils Abaaoud comme un suspect dangereux ?C’est à partir de février 2014 qu’Abdelhamid Abaaoud est considéré par les services de renseignements comme un incontestable « moudjahid de l’Etat islamique ». Ces derniers s’appuient particulièrement une vidéo, diffusée sur le site de BFM-TV, dans laquelle il apparaît tout sourire, au volant d’un pick-up qui traîne plusieurs cadavres de « mécréants », selon les mots d’Abaaoud.Selon la fiche de synthèse, ce n’est qu’en août 2014 que des mandats d’arrêt belges et internationaux sont formellement émis contre Abdelhamid Abaaoud. Le feuilleton s’arrête finalement en février 2015, quand les services belges tombent sur l’entretien d’Abdelhamid Abaaoud dans le magazine de l’Etat islamique, Dabiq.C’est sur l’une des photos de l’article que les enquêteurs reconnaissent deux jeunes gens soupçonnés de prévoir un attentat sur le sol belge. Ceux-ci sont tués à Verviers lors d’une intervention des forces de l’ordre belges, en janvier 2015, très peu de temps après les tueries à Charlie Hebdo et à l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, à Paris. Les deux mois qui courent avant la publication de la fiche de synthèse, en avril 2015, ne sont pas documentés.Lire aussi :Molenbeek, la plaque tournante belge du terrorisme islamisteElise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne Michel C’est une initiative qui tombe à point nommé. Tracfin, la cellule antiblanchiment de Bercy, et l’autorité de tutelle des banques devaient publier, vendredi 20 novembre, une liste précise et renforcée des obligations s’imposant aux banques et autres établissements financiers en matière de lutte contre le financement du terrorisme et l’argent sale. L’Etat islamique est visé au premier chef.Fondé sur une vigilance accrue des clients et des déclarations de soupçons élargies, ce plan d’action vise à mieux enrôler les banques dans la détection des flux illicites. Un rôle que leur a assigné le législateur depuis la fin des années 1990 et dont l’importance ne cesse de se renforcer avec la mondialisation financière et la montée du terrorisme.Elaboré à la demande de Michel Sapin, ministre des finances, après les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de Vincennes, ce document de 62 pages (dans sa version courte) prend tout son sens aujourd’hui, alors qu’il se trouve publié, par un hasard du calendrier, une semaine après les attentats du 13 novembre. Selon nos informations, ce plan avait été validé juste deux jours avant les attaques terroristes de vendredi.« Les changements dans l’attitude d’un client, doivent alerter »« Beaucoup de leçons peuvent être tirées des dramatiques attentats à Paris et en région parisienne, qui doivent nous conduire à une mobilisation totale. Face à ces actes barbares, je veux rappeler la détermination de la Banque de France à participer à la lutte contre le terrorisme, en s’attaquant à son financement », déclare François Villeroy de Galhau, nouveau gouverneur de la Banque de France et président de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). « Je n’ai pas de doute que l’implication du secteur financier dans [la] mise en œuvre [de ce plan] sera totale, nous y veillerons avec les professionnels », poursuit-il.Concrètement, ce document va de la surveillance des transferts d’argent effectués par des clients occasionnels à destination de la Syrie, de l’Irak ou d’autres territoires exposés au risque de blanchiment et de financement du terrorisme aux opérations soudaines et inexpliquées de clients réguliers et sans histoire, en passant par la vérification poussée des documents d’identité ou attestations fournies.« Les changements dans l’attitude d’un client, doivent alerter, mettent en garde les autorités. Le financement du terrorisme peut s’appuyer sur une grande variété d’opérations : virements domestiques ou internationaux, transferts d’espèces, retraits, opérations de change, ouverture ou fermeture de comptes, opérations de crédit, dont l’une des principales caractéristiques est de porter sur de faibles montants financiers. »L’argent anonyme, une des clés du problèmeIl s’agit en fait de rappeler le devoir fondamental des banques de « connaître leurs clients » et de vérifier la cohérence des transferts ou rapatriements de fonds opérés. Et ce, de bout en bout. Une obligation collective et globale dont les récents scandales financiers en matière de fraude et d’évasion fiscales (HSBC, LuxLeaks, etc.) ont montré qu’elle n’était pas toujours scrupuleusement assumée.« L’ACPR et Tracfin appellent tout particulièrement l’attention des organismes financiers sur la lutte contre le financement du terrorisme, écrivent en préambule ces autorités de tutelle et de renseignement financier. (…) Il est attendu qu’ils exercent une vigilance renforcée sur les transferts de fonds en provenance et surtout à destination de zones géographiques considérées comme risquées en matière de terrorisme ou de financement du terrorisme ou sur les opérations effectuées dans ces zones. »Les autorités rappellent aux banques et compagnies d’assurances que leurs dispositifs de contrôle doivent « intégrer les risques liés [à ces] pays ». « Il leur incombe aussi » de vérifier que certains Etats ne soient pas utilisés comme des « pays de transit », « pour cacher le pays final de destination ou de provenance des fonds ».L’argent anonyme étant une des clés du problème dans le financement des actes terroristes – utilisation d’espèces et de cartes prépayées, pour payer personnes ou matériel… –, des déclarations systématiques sont prévues, notamment au-delà de 1 000 euros pour les opérations effectuées à partir de versements d’espèces ou au moyen de monnaie électronique.Finalement, les superviseurs invitent banquiers et assureurs à « suivre l’actualité nationale et internationale, les communiqués du ministère des finances et les rapports annuels de Tracfin ou du GAFI [Groupe d’action financière, organisme intergouvernemental antiblanchiment] ». Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nathalie Guibert En quelles mauvaises mains va-t-elle tomber ? Une bombe française tirée ces derniers jours à Rakka n’a pas explosé. L’affaire a attiré l’attention jeudi 18 novembre, bien plus que le bilan, encore flou, des frappes françaises des derniers jours contre l’organisation Etat islamique (EI) à Rakka. Dans le fief syrien de l’organisation djihadiste, l’état-major des armées dénombre « trois raids, 60 bombes tirées, 36 objectifs détruits » en soixante-douze heures. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, la seule source à avoir donné un premier bilan provisoire, elles auraient fait au moins 33 morts parmi les djihadistes.Selon l’expression consacrée en pareil cas – « nous avons un certain nombre d’informations qui nous laissent penser que » –, l’état-major a annoncé craindre une manipulation prochaine de l’EI. Assurant ne pas vouloir entrer dans le jeu de la propagande de l’organisation terroriste mais s’en tenir à de l’information, il laisse entendre que des combattants de l’organisation sont en train de récupérer des morceaux de l’engin. « Nous craignons qu’ils l’exploitent à notre détriment, et mettent en scène un dommage collatéral en prenant un morceau avec le marquage OTAN français », explique le colonel Gilles Jaron, porte-parole de l’état-major.Dysfonctionnement habituelIl s’agit d’une bombe classique de la classe des 250 kg, une GBU-12 à guidée laser comportant 87 kg d’explosifs, l’une des moins massives de celles que tirent les avions de chasse. L’armée française sait grâce aux drones anglo-américains de la coalition qu’elle est bien tombée sur sa cible désignée, et qu’elle n’a pas explosé. Elle a peu de risques de le faire maintenant qu’elle est fichée au sol, la fusée comportant l’explosif primaire étant en miettes et l’explosif secondaire – la bombe elle-même – restant stable.Environ 3 % des bombes tirées depuis le début de l’opération « Chammal » n’auraient pas explosé, un taux de dysfonctionnement habituel, voire inférieur à d’autres opérations, selon l’armée. Pour un jour dans la guerre, ces quelques pour cents perdus parmi les milliers de tonnes d’explosifs meurtriers qui s’abattent sur les Syriens ont semblé peser lourd.Nathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Jégo (Istanbul, correspondante) La scène s’est produite, mardi 15 novembre, quelques minutes avant le coup d’envoi du match qui se jouait ce jour-là entre la Turquie et la Grèce au stade Basaksehir d’Istanbul, plein à craquer. Dix sept mille tickets avaient été vendus pour cette rencontre amicale.Une minute de silence est alors observée à la mémoire des 129 victimes des attentats de Paris et de Saint-Denis. Assis côte à côte dans la tribune d’honneur, le premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, et son homologue grec, Alexis Tsipras, tout sourire, entendent montrer combien les relations gréco-turques, jadis tumultueuses, sont apaisées par la « diplomatie du football ».Soudain, un groupe de supporteurs turcs se met à siffler et à crier « Allahou Akbar ! » (Dieu est grand). Des chants et des slogans favorables au président islamo-conservateur, Recep Tayyip Erdogan, retentissent dans la foulée.Figés dans la minute de silence sur la pelouse, les joueurs turcs adressent des signes de la main aux supporteurs, sur le mode autoritaire, mais rien n’y fait. Le premier ministre, Davutoglu, ne réagit pas. « Les martyrs sont éternels, le pays est indivisible ! » (Sehitler ölmez, Vatan bölünmez), clament les supporteurs déchaînés.On ne sait si cette hostilité d’une partie du public visait les victimes des attentats du 13 novembre, le premier ministre grec ou les deux. La phrase en question est d’ordinaire scandée par les patriotes turcs lorsqu’un soldat (qualifié de « martyr ») tombe sous les balles des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).Méthodes des « loups gris »Avec la reprise des hostilités entre le PKK et les forces régulières d’Ankara, en juillet, ce genre de slogan est revenu en force dans les rues et dans les stades. Le 13 octobre, au moment d’un match qualificatif pour l’Euro 2016 à Konya, une ville conservatrice de l’Anatolie centrale, des « Allahou Akbar ! » avaient là aussi retenti depuis les tribunes. Ces cris étaient venus briser la minute de silence observée à la mémoire des 102 victimes (tous des militants de la gauche prokurde) du double attentat-suicide survenu à Ankara trois jours plus tôt.Le mélange « Allahou Akbar » et « le pays est indivisible » consacre le retour de l’idéologie en vogue chez les militants ultranationalistes durant les années 1970. Adeptes de la « synthèse islamo-turque », ils professaient un nationalisme « qui ne conçoit pas la grandeur de la Turquie autrement que dans une défense et une promotion des valeurs religieuses et culturelles de l’islam », selon le chercheur Etienne Copeaux.Visiblement, la synthèse a le vent en poupe chez les jeunes militants du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur). Récemment, une nouvelle organisation de jeunesse a vu le jour au sein de l’AKP. Baptisée Foyers ottomans, elle mime la gestuelle, le discours et les méthodes des « Loups gris », soit le mouvement de jeunesse ultranationaliste.Au début du mois de novembre, quelques jours après la victoire de l’AKP aux législatives, les jeunes « Ottomans » de l’AKP avaient sillonné à bord de plusieurs voitures les quartiers réputés laïcs d’Istanbul sur un mode assez agressif, scandant des slogans hostiles à l’endroit des buveurs d’alcool.Marie Jégo (Istanbul, correspondante)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Julia Pascual Une semaine après les attentats de Paris et de Saint-Denis, environ un million de fidèles musulmans devaient assister à la prière, ce vendredi 20 novembre, en France. Et les attaques seront au cœur de nombreux prêches.Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a voulu profiter de ce « formidable rassemblement », explique Anouar Kbibech, son président. L’institution, qui continue de pâtir d’un manque de représentativité, a ainsi diffusé un prêche commun destiné à être repris lors de la prière.« Nous ne devons jamais nous lasser de dire et de redire haut et fort que l’islam authentique est à des années-lumière de l’idéologie de haine de ces criminels terroristes », expose notamment le texte.Il insiste sur le sens du « djihad » et sur la « sacralité de la vie ». « Les textes scripturaires doivent être appréhendés et expliqués par des référents religieux connus et reconnus », ajoute le prêche.Suivez notre live sur la situation après les attentats du 13 novembreNe pas laisser place à l’équivoqueL’initiative a quelque chose d’inédit. Un prêche commun avait déjà été pensé après les attentats de janvier 2015, mais « le texte n’allait pas aussi loin. On a été plus explicite », reconnaît M. Kbibech, qui prévoit également, « dès la semaine prochaine », un rassemblement des responsables du culte musulman élargi à des membres de la société civile et d’autres cultes. Les tragédies de janvier 2015 ont laissé l’amer souvenir des « voix [qui] s’étaient élevées pour dire que les musulmans ne s’étaient pas assez exprimés », concède M. Kbibech.Ne pas laisser place à l’équivoque. Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, refuse l’idée d’un « devoir de justification ». Mais il pense que « les responsables ne doivent pas opter pour la politique de l’autruche. C’est à nous de dire que l’islam n’est pas une religion de violence », insiste-t-il. Au lendemain des attaques meurtrières, il a réuni « plus d’une trentaine de responsables musulmans de la métropole. Il y avait même des mosquées salafistes représentées ». Tous ont signé un communiqué commun intitulé « Restons unis et solidaires ». M. Kabtane a également travaillé à un texte de prêche commun, diffusé à plus de cent soixante mosquées dans sa région.A la grande mosquée de Bordeaux, Tareq Oubrou va lui aussi consacrer son prêche aux attaques, sans pour autant reprendre le texte diffusé par le CFCM. Après la prière, une marche œcuménique reliera la mosquée à la mairie, en passant devant le temple, la synagogue et la cathédrale.De Créteil à Carcassonne en passant par Dax ou Ermont, des actions similaires auront lieu. « On l’avait déjà fait après Charlie », précise M. Oubrou. « Peut-être que le climat sera différent cette fois. » En partie parce que les attaques de vendredi ont montré plus encore « que le terrorisme est aveugle et frappe tout le monde ».« Faire front commun »« Les débats autour de “qui est Charlie” avaient vite semé la division, se souvient Hanan Ben Rhouma, rédactrice en chef de Saphir News. Cette fois, il n’y a pas de désaccord. » « C’est malheureux que nos institutions doivent montrer patte blanche », tempère Yasser Louati, porte-parole du Collectif contre l’islamophobie en France. Lui s’inquiète du flot de messages qu’il reçoit de musulmans « agressés parce qu’ils ont été assimilés à des terroristes ». Comme Nabil Ennasri, du Collectif des musulmans de France, qui met aussi en garde contre « les potentielles dérives liées à l’état d’urgence et les perquisitions de mosquées violentes, comme à Aubervilliers », plus tôt dans la semaine. Et n’hésite pas à parler d’une volonté de « faire front commun ». Il s’est joint à « Nous sommes unis », un appel publié dans le quotidien Libération, le 15 novembre, et lancé par l’association de dialogue interreligieux Coexister. L’appel réunit des signataires allant du CRIF au CFCM, en passant par les Scouts de France ou encore l’Observatoire de la laïcité.Un hétéroclisme qui n’allait pas forcément de soi. Nabil Ennasri évoque aussi un « besoin de parole » des musulmans. Besoin qu’il constate par exemple sur sa page Facebook, suivie par plus de 45 000 personnes et où des « débats sains » fleurissent. Comme cette discussion dans laquelle il défend l’attitude de ceux qui entonnent La Marseillaise. Il reconnaît qu’« il y a quelques années, [il n’aurait] pas eu la même réponse ».Lire aussi :A Dreux, la double peine des musulmansJulia PascualJournaliste au Monde Samuel Laurent La France vit, agit, souffre et pleure aussi sur Internet et sur les réseaux sociaux. Et la tragédie du 13 novembre l’a, s’il le fallait encore, prouvé. La France qui sort le vendredi soir, celle des 18-40 ans, c’est celle des utilisateurs de Twitter, Facebook ou WhatsApp. Et c’est vers ces médias qu’elle se tourne, même, voire surtout, en cas d’urgence.C’est par ces canaux que passeront, vendredi, les premières informations, celles des milliers de témoins qui tweetent ou postent pour dire les coups de feu, les victimes, la panique. C’est sur les réseaux sociaux qu’on verra, au cœur de l’horreur du vendredi soir, le meilleur : des mobilisations spontanées, comme le hashtag #porteouverte sur Twitter, sur lequel des habitants du 11e arrondissement proposent un abri à ceux qui courent dans les rues ; ou les dizaines d’initiatives, ensuite, pour retrouver les disparus de cette soirée tragique.Angoisse collectiveMais c’est aussi par les réseaux sociaux que viendra, sinon le pire, du moins le reflet de la panique du pays, sous forme de rumeurs, d’intox, relayées souvent de bonne foi, parfois avec de mauvaises intentions, et de « course au buzz », à la notoriété, à tout prix.Il y a les paniques qui s’amplifient, comme celle de dimanche, après les rassemblements, place de la République, qui se sont soldées par des mouvements de foule, suite à quelques pétards, bruits de voiture ou ampoules éclatées. Les réseaux sociaux, cette fois, ont joué un rôle de caisse de résonance de la panique des uns, qui s’est transmise aux autres, dans un contexte d’angoisse collective qui l’explique aisément.Sur le site du Monde, nous avons ouvert dès vendredi un suivi en direct, jour et nuit, des événements, dans lequel nos lecteurs pouvaient nous poser des questions. Nous avons aussi beaucoup publié sur les réseaux, essentiellement pour démentir des rumeurs et des bruits qui se diffusent d’autant plus vite dans ce contexte de peur.Lire aussi :10 rumeurs et intox qui circulent après les attentats du 13 novembreL’effroi, la sidération, l’angoisse, on pouvait les lire dans les questions de nos internautes, ou via des messages directs sur Facebook, reçus dans une proportion inédite. « On parle de coups de feu à [Montélimar, Marseille, Bordeaux…], pouvez-vous confirmer ? » Des dizaines, sinon des centaines de questions de ce genre nous ont été posées cette semaine, par des internautes sincèrement inquiets après avoir entendu telle ou telle rumeur. Nous avons taché d’y répondre au mieux.« Péril imminent »Ces fausses informations provenaient généralement d’échanges, notamment via des SMS qui ont circulé massivement, partout en France, toute la semaine. Emanant d’un « ami qui connaît quelqu’un à la DCRI » ou dans quelque haute sphère, ils préviennent d’un péril imminent à tel ou tel endroit. Nos lecteurs nous en ont envoyé une bonne demi-douzaine, à Toulouse, Marseille, etc. Tous faux, évidemment, mais tous emblématiques d’un pays apeuré, inquiet.Evidemment, au-delà de la peur, la malveillance existe. Sur les réseaux sociaux, quelques irresponsables, mauvais plaisantins ou militants de telle ou telle cause, ont diffusé mensonges, rumeurs et propagande, avec parfois un certain succès. Ce sont, par exemple, des photos de militants du Hamas se réjouissant d’un cessez-le-feu en 2012, en les faisant passer pour une célébration des attentats à Paris vendredi, ou cet adolescent en mal de notoriété qui inventera samedi des perquisitions à Strasbourg, où il ne s’est rien passé, simplement pour voir combien de partages il va obtenir.La recherche du « buzz », c’est aussi ce qui poussera certains à créer des comptes supposés aider des familles à retrouver leurs disparus, mais qui diffuseront parfois de fausses photos ou des clichés de personnes décédées, avec un message nauséabond : « Un RT [un partage] = un soutien », dans l’idée d’obtenir un maximum d’influence, puis de changer le nom et l’objet du compte.Il y a enfin ces petites histoires, moins essentielles, mais significatives : cette citation par exemple, certes fort belle, attribuée à un éditorial du New York Times et très largement diffusée, y compris par des personnalités diverses, qui était en fait… un commentaire posté sur le site du journal américain.Attentats du 13 novembre : le beau texte du « New York Times » était en fait un… commentaire Il circule sur les réseaux sociaux depuis le samedi 14 novembre au matin et célèbre la France et son mode de vie faite de « flirts, de bouteilles de vin » ou de « se moquer des religieux comme des hommes politiques ». Ce joli texte de soutien à la France, dont on a pu lire qu’il était extrait d’un éditorial, est en fait un commentaire publié dans la nuit de vendredi à samedi sur le site du New York Times, comme le signalait dimanche 15 novembre Laurent Gloaguen sur Twitter.Le texte, traduit en Français :« La France représente tout ce que les fanatiques religieux du monde détestent : profiter de la vie sur Terre de plein de petites manières différentes : une tasse de café parfumé avec un croissant au beurre, de belles femmes en robes courtes qui sourient librement, l’odeur du pain chaud, une bouteille de vin partagée avec des amis, un peu de parfum, des enfants qui jouent au jardin du Luxembourg, le droit de ne pas croire en Dieu, ne pas s’inquiéter des calories, flirter et fumer et profiter du sexe hors mariage, prendre des vacances, lire n’importe quel livre, aller à l’école gratuitement, jouer, rire, se disputer, se moquer des religieux comme des hommes politiques, laisser l’inquiétude sur ce qu’il y a après la vie aux morts. Aucun pays sur Terre ne profite mieux de la vie que les Français. Paris, nous t’aimons, nous pleurons pour toi. Tu est en deuil ce soir, et nous sommes avec toi. Nous savons que tu riras encore, chanteras encore, feras l’amour et guériras, car aimer la vie est ta nature. Les forces des ténèbres reflueront. Elles perdront. Elles perdent toujours. »Le souci de la source s’est ici effacé devant le besoin de partager, de commémorer, de communier. On en recensera plusieurs, de ce même type, histoires erronées ou déformées, mais partagées en toute bonne foi par des dizaines de milliers d’internautes.Aider à faire le triFace à ces mensonges, il nous a semblé important de ne pas négliger les réseaux sociaux. Inlassablement, durant toute la semaine, nous avons donc chassé ces canulars, pour mettre en garde les utilisateurs. Nous avons aussi taché de donner quelques « bonnes pratiques » pour éviter de se faire piéger. Ce qui n’a évidemment pas suffi à empêcher les rumeurs, bonnes ou mauvaises, de circuler, mais a pu aider une partie des internautes à faire le tri.Quelles leçons tirer de cet épisode ? Sans doute que, si les réseaux sociaux transforment chacun d’entre nous en média, au sens de transmetteur de l’information, la responsabilité que cela peut impliquer n’est pas évidente pour tout le monde. Les réseaux virtuels ont des conséquences réelles. Et la presse aussi doit en tenir compte : on ne peut plus faire le pari de « ne pas nourrir le troll ». D’ignorer la rumeur : nous ne sommes qu’un canal parmi des millions d’autres. Et notre rôle doit être aussi de certifier la fiabilité de l’information et de combattre la rumeur.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.11.2015 à 17h48 | Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Une fois n’est pas coutume : le dîner informel entre Angela Merkel et François Hollande, mercredi 25 novembre à l’Elysée, est précédé d’une série de déclarations de la part de leurs ministres, pas toujours coordonnées avec celles des deux dirigeants. La chancelière allemande et le président français, quant à eux, chercheront à rapprocher une nouvelle fois leurs vues sur la lutte contre le terrorisme, la crise des migrants ainsi que, dans une moindre mesure, les négociations climatiques à quatre jours de l’ouverture de la COP21. Mais en réalité, face aux défis du moment, chacun poursuit des priorités différentes : l’accueil des réfugiés pour la première  ; la guerre contre le terrorisme pour le second.La cohésion entre la France et l’Allemagne est mise à rude épreuve par la succession des crises. En prélude au dîner au sommet, Manuel Valls a d’ailleurs appelé à ce que l’Europe ferme ses portes aux migrants. «  L’Europe doit dire qu’elle ne peut plus accueillir autant de migrants, ce n’est pas possible  », a martelé le premier ministre lors d’une rencontre avec la presse européenne. « Le contrôle des frontières extérieures de l’Union européenne est essentiel pour son futur. Si nous ne le faisons pas, alors les peuples vont dire  : ça suffit, l’Europe  !  », a-t-il ajouté, dans des propos qui marquent un durcissement de la position française, déjà réputée pour son extrême réserve à l’égard des migrants.Négocier des contingents de réfugiésOr, ce que Berlin souhaite, c’est plutôt de négocier avec la Turquie des « contingents » de réfugiés syriens qui pourraient venir « légalement » en Europe – donc sans avoir à payer des passeurs – et qui seraient ensuite répartis dans l’Union européenne. Un des objectifs avoués est de diminuer le nombre de réfugiés en Allemagne, même si Angela Merkel refuse de fixer une « limite ». A Paris, l’Elysée reconnaît que l’Allemagne, la Suède et l’Autriche sont au maximum de leurs capacités et confirme que l’objectif est bien de parvenir à réduire les flux de réfugiés. Mais la position de l’entourage du président français semble moins catégorique que celle de Matignon.Lire aussi :Angela Merkel revient sur sa politique d’ouverture aux réfugiésPar ailleurs, la ministre de la défense allemande, Ursula von der Leyen, a confirmé que son pays s’apprêtait à envoyer au Mali jusqu’à 650 soldats, afin de participer à la lutte contre les mouvements djihadistes  dans cette partie de l’Afrique. Après l’attentat de Bamako, vendredi 20 novembre, cet engagement est une façon d’alléger l’implication de la France dans la région, à l’heure où celle-ci veut concentrer ses efforts sur la lutte contre l’organisation Etat islamique. Actuellement, seuls une dizaine de soldats allemands participent à cette mission.Divergence de vues sur la SyrieL’Allemagne pourrait-elle également s’engager davantage aux côtés de la France en Syrie ? Officiellement rien n’est exclu, à part l’envoi de troupes au sol. Mais, alors que la France met en avant « la guerre » contre l’EI, Angela Merkel rappelle – elle l’a encore fait ce mercredi matin au Bundestag – que la solution en Syrie est d’abord « politique ». Une différence d’approche avec l’Elysée qui n’est pas que sémantique, même si la chancelière devrait affirmer ce soir sa pleine solidarité avec la France dans l’épreuve, onze jours après les attentats de Paris.Lire aussi :Angela Merkel refuse de se voir en cheffe de guerreC’est pour éviter que le fossé se creuse davantage entre les deux pays que le vice-chancelier allemand, chef du parti social-démocrate, et ministre de l’économie Sigmar Gabriel, et son homologue français, Emmanuel Macron, ont proposé mardi de lancer un fonds de dix milliards d’euros sur trois ans afin de… lutter contre le terrorisme et d’aider les réfugiés. Une façon habile de lier les deux sujets et de favoriser les convergences entre les deux pays.«  Il y a un risque politique que nos peuples et nos gouvernements traitent ces sujets séparément  », a expliqué Emmanuel Macron pour justifier cette proposition-surprise . Les deux ministres, qui s’étaient vus à Paris le 20 novembre, ont émis cette suggestion à Berlin, à l’occasion d’une rencontre annuelle du BDA, le patronat allemand.Cette initiative «  est une contribution au débat  », a commenté sobrement l’Elysée. En Allemagne, l’entourage d’Angela Merkel la juge « intéressante », surtout si ce fonds sert également à aider les voisins de la Syrie qui hébergent de nombreux réfugiés. A commencer par la Turquie.Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste 25.11.2015 à 17h08 • Mis à jour le25.11.2015 à 18h08 La cause des bombardements de l’armée américaine sur un hôpital de Médecins sans frontières ayant fait 30 morts, dont 12 membres de l’ONG, à Kunduz, en Afghanistan, est « avant tout une erreur humaine » a déclaré, mercredi 25 novembre, le général américain John Campbell, délivrant les principales conclusions de l’enquête américaine sur l’opération.« C’est une erreur tragique. Jamais les forces américaines n’auraient intentionnellement visé un hôpital ou toute autre installation protégée ».Le chef des troupes américaines et des 13 000 soldats étrangers de l’OTAN en Afghanistan a expliqué que l’opération de bombardement menée par les forces spéciales américaines, le 3 octobre, a « confondu » l’établissement médical de l’ONG avec un bâtiment contrôlé par les talibans.MSF, qui réfute catégoriquement le terme d’« erreur », a exigé une enquête internationale indépendante sur les faits, qui font déjà l’objet de trois investigations : celle du Pentagone, une de l’OTAN, et une autre des forces afghanes.L’OTAN a depuis précisé qu’elle entendait ne plus mener que l’évaluation des dégâts humains et matériels liés au bombardement. Michiel Hofman, envoyé spécial du directeur général de MSF, note que pour leur enquête, les Afghans ne leur ont rien demandé, « pas un seul entretien ».Lire aussi :Drame de Kunduz : « L’armée américaine enquête sur elle-même... »Nouvelle version de l’armée américaine En pointant « l’erreur humaine », les forces armées occidentales change une fois de plus sa version pour expliquer le long bombardement, près d’une heure, de l’établissement médical.Après avoir affirmé que l’opération avait été menée pour protéger des soldats américains, l’OTAN avait ensuite dit que c’était l’armée afghane qui avait requis ce soutien, car ses soldats avaient été pris pour cible par les talibans près de l’hôpital. L’OTAN avait aussi rappelé que la décision finale avait à l’évidence été prise par l’état-major américain.A présent, les conclusions de l’enquête américaine avancent, qu’à la suite d’une panne électronique notamment, les membres de l’équipage ont été privés d’outils de navigation précis et de communication pendant le raid, qui devait viser initialement un bâtiment des services de renseignement conquis par les talibans à Kunduz.« L’établissement médical a été confondu avec une cible par les personnels américains qui pensaient être en train de bombarder un autre bâtiment à quelques centaines de mètres de là, où ils avaient été informés de la présence de combattants », a expliqué le général Campbell, soulignant « l’épuisement » des troupes, engagées depuis cinq jours dans de féroces combats contre les talibans à Kunduz, grande ville du nord qu’ils avaient conquise.« Les personnes ayant déclenché le raid et ceux qui l’ont exécuté depuis le ciel n’ont pas pris les mesures appropriées pour vérifier que cet endroit était une cible légitime »Lire aussi :Bombardement de Kunduz : l’armée américaine reconnait son « erreur », MSF veut une enquête indépendanteDes « mesures disciplinaires » seront prisesSi MSF a récemment admis qu’une « vingtaine de talibans » étaient traités dans son hôpital, l’ONG souligne que ses équipes avaient transmis les coordonnées GPS de l’hôpital aux armées afghane et américaine avant le début de l’attaque.Même une fois ses instruments de navigation rétablis, l’équipage a continué à frapper l’hôpital en se fiant à la description de la cible par les troupes au sol, sans vérifier ses coordonnées GPS, ont indiqué les enquêteurs américains.Le bombardement a continué en dépit du constat qu’il n’y avait pas de réaction hostile.« Nous avons tiré les leçons de cet accident terrible », a assuré le général Campbell. « Nous prendrons également des mesures administratives et disciplinaires dans le cadre d’une procédure équitable ».MSF, doublement meurtrie par le bombardement de son hôpital de Kunduz et celui mené le 27 octobre contre celui de Haydan, au Yémen, a publié les photos et une courte notice biographique de ses 14 employés, tous afghans, tués à Kunduz.October 3rd will remain a black day in our history: 14 colleagues lost their lives #Kunduz https://t.co/TVrAKbgQm7 https://t.co/1Vk2SBkUba— MSF (@MSF International)require(["twitter/widgets"]);Lire aussi :Kunduz : les dessous d’un « crime de guerre  » 25.11.2015 à 15h40 • Mis à jour le25.11.2015 à 15h44 « Le groupe FRAM ouvre un nouveau chapitre de son histoire », a déclaré un porte-parole de l’entreprise. Mercredi 25 novembre, le voyagiste a été cédé pour environ 10 millions d’euros à la société Voyages Invest et à sa filiale Phoenix, dont l’actionnaire principal est le fonds LBO France, qui détient également Karavel Promovacances, a annoncé le tribunal de commerce de Toulouse.Le repreneur gardera « 429 salariés en CDI » sur 650 en France, ainsi que « l’ensemble des CDD », selon le délibéré du tribunal, qui n’évoque pas en revanche le sort des quelque 650 autres employés de FRAM à l’étranger. Restée depuis 65 ans aux mains de la famille fondatrice, la société toulousaine de 1 350 employés était placée en redressement judiciaire depuis le 30 octobre.Lire aussi :FRAM ou le défi de relancer une marque des « trente glorieuses »Il était en concurrence avec deux autres candidats, DocteGestio et le groupe NG Travel. Mais Karavel Promovacances, le groupe d’Alain de Mendonça, était soutenu par Marie-Christine Chaubet, actionnaire à 40 % de FRAM, ainsi que par d’autres actionnaires, voire par nombre de salariés. Selon le porte-parole du voyagiste :« Cette décision, positive pour le groupe et ses salariés, met fin à une période d’incertitude. Le groupe, désormais adossé à un acteur majeur et solide, va pouvoir bénéficier de nouveaux moyens lui permettant d’envisager sereinement son avenir. » Jérôme Porier La Mairie de Paris envisage de transformer certaines chambres de bonne en logements sociaux. Elle s’appuie sur une étude réalisée par l’Atelier parisien d’urbanisme (APUR) à partir de données fiscales. Cet organisme estime à 114 400 le nombre de chambres de bonne dans la capitale, dont seulement 15 % seraient habitées.Elles sont concentrées à 87 % dans huit arrondissements : les 5e, 6e, 9e, 15e, 8e, 7e, 17e et 16e. A lui seul, ce dernier arrondissement en rassemblerait un tiers. Selon l’APUR, 81 % de ces chambres seraient situées dans des constructions en pierre de taille, des immeubles bourgeois construits entre 1830 et 1914, quand les étages supérieurs servaient à loger les domestiques. La plupart seraient « inconfortables », c’est-à-dire sans WC intérieurs et sans salle de bain, ce qui suppose que d’importants travaux devraient être réalisés pour les rendre habitables.Lire aussi :Cinq étudiants logés dans l’ancien appartement de Frigide BarjotLa moitié serait d’une surface inférieure à 9 mètres carrés, le minimum légal pour pouvoir être louée. Et seules 2 % seraient d’une surface supérieure à 19 mètres carrés. C’est pourquoi la mairie de Paris poursuit l’idée d’en regrouper certaines.« Nous allons pouvoir envisager l’acquisition d’une partie de ces chambres, afin de les aménager pour en faire des surfaces habitables », indique Ian Brossat, adjoint au logement de la maire de Paris, Anne Hidalgo. Le système Multiloc’, qui prévoit des aides aux propriétaires privés mettant leur bien vacant sur le marché, pourrait être utilisé.Lire aussi :Paris, laboratoire d’une politique de gauche pour le logementCes mesures viendront « soutenir l’objectif de création de 10 000 logements par an, dont au moins 7 000 sociaux, fixé par la maire de Paris, ainsi que le nécessaire rééquilibrage de l’offre de logements sociaux entre l’est et l’ouest de la capitale », souligne M. Brossat.Une étude d’ingénierie sur la réhabilitation de ces chambres de bonne parisiennes réalisée par la Société de requalification des quartiers anciens et l’APUR doit être remise au premier semestre 2016.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Madjid Zerrouky, Mathilde Damgé, Samuel Laurent et William Audureau Beaucoup de préjugés ou de contre-vérités circulent sur l’islam depuis les attentats du 13 novembre revendiqués par l’Etat islamique. Décryptage.Suivez la situation en direct sur notre site1. Un salafiste n’est pas forcément un terroriste en puissanceNombre de discours se concentrent en ce moment sur l’islamisme, et particulièrement sur le salafisme, courant traditionaliste, qui veut revenir à l’islam des origines. Sa montée en puissance dans l’Hexagone date des années 1990, grâce notamment au prosélytisme d’étudiants diplômés revenus d’Arabie saoudite où ils étaient allés suivre une formation en sciences religieuses. Il est associé à une vision de l’islam qui choque en France : port du voile ou d’un habit spécifique, de la barbe pour les hommes, pratique très rigoriste…Néanmoins, dire que le salafisme est en soi un vecteur de terrorisme serait un raccourci abusif : la majorité des salafistes ne se reconnaissent pas dans le djihadisme et la plupart appartiennent à ce que l’on appelle la branche quiétiste, non violente, qui se refuse à tout engagement politique, source de « fitna » (« division »), et se concentre sur la pratique religieuse.Il existe cependant une branche « révolutionnaire » du salafisme, le takfirisme, qui vise l’instauration par la force d’un Etat gouverné selon les règles de l’islam radical.Lire aussi :Pourquoi il ne faut pas confondre le salafisme et le takfirismeSi on observe les profils des terroristes djihadistes qui ont frappé la France, de Mohamed Merah à Abdelhamid Abaaoud, on constate par ailleurs qu’ils ne correspondent pas au cliché du « salafiste » barbu, étudiant l’islam pendant des années. Ce sont de jeunes délinquants, radicalisés suite à des rencontres, notamment en prison, qui ont souvent fait des voyages en Syrie, mais qui n’avaient pas un passé de religieux fervents.2. L’islam n’est pas un critère ethnique, c’est une pratique religieuse« Les musulmans doivent se désolidariser des terroristes », « les musulmans français ne doivent pas céder au communautarisme »… Depuis plusieurs années, on observe dans le discours une essentialisation de l’islam, comme dans ce tweet de Marion Maréchal-Le Pen, candidate du Front national aux élections régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur."Dans les banlieues, ce n'est parfois plus la loi de la République mais la loi de l'Imam !"— Marion_M_Le_Pen (@Marion Le Pen)require(["twitter/widgets"]);A travers ce discours, les « musulmans » sont assimilés à une sorte de « bloc » unique, à qui on reproche son communautarisme… tout en le considérant d’emblée comme une communauté. Au point, d’ailleurs, de donner à penser que toutes les personnes de culture musulmane sont des croyants.Or rien n’est plus faux : d’une part, l’islam, comme le christianisme ou le bouddhisme, est une religion. On ne naît pas musulman, on le devient, ou non. On peut être maghrébin et athée, être Syrien et chrétien…. Et même si l’on se dit croyant, la pratique peut être plus ou moins régulière, l’observation des dogmes et des règles également.Sans compter qu’il n’y a pas une seule pratique mais des pratiques : chiites ou sunnites n’observent pas tout à fait les mêmes rites, et d’une mosquée à l’autre, prêches et vision de l’islam peuvent fortement changer, comme c’est le cas d’ailleurs de toutes les religions. 3. Tous les musulmans ne sont pas arabes, et réciproquementEn raison de son héritage colonial et de l’important contingent de Français d’origine marocaine, algérienne et tunisienne présents sur le territoire national, il est fréquent d’assimiler en France musulmans et arabes. L’idée est triplement absurde.D’abord, à strictement parler, le terme « arabe » renvoie aux populations originaires de la péninsule arabique (Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis…) et est donc inadéquat pour les populations d’origine maghrébine.Ensuite, la confession et l’origine géographique ne préjugent évidemment pas l’une de l’autre. De même qu’il existe des Marocains juifs et chrétiens, il existe des musulmans français de longue date : à Saint-Denis à la Réunion, la première mosquée a été construite en 1905.Enfin, le visage de l’islam change considérablement d’un pays à l’autre, selon son histoire. Au Royaume-Uni, par exemple, la plus grande partie de la population musulmane est d’origine pakistanaise ; en Allemagne, elle est d’origine turque. Au niveau mondial, le pays musulman le plus peuplé se situe en Asie : il s’agit de l’Indonésie, avec plus de 200 millions de fidèles, devant l’Inde et le Pakistan.4. La France n’est pas « envahie » par les mosquéesContrairement à ce qu’avancent plusieurs personnalités ou médias comme Valeurs actuelles, la France n’est pas « envahie » par les mosquées.Le nombre des lieux de culte n’est pas facile à quantifier, notamment en raison du manque de centralisme de l’islam en France. Contrairement au catholicisme, qui dispose d’une organisation claire et structurée, l’islam, est très peu hiérarchisé.En 2012, le ministère de l’intérieur estimait qu’il y avait dans le pays 2 449 lieux de culte musulman, dont seulement 2,5 % de mosquées avec minaret. Ce nombre a fortement augmenté durant la dernière décennie : le précédent recensement faisait état de 1 536 lieux de culte en 2000.Mais, rapporté au nombre de fidèles, ce chiffre reste très inférieur aux lieux de culte catholique. Si on estime qu’il y a en France 2 millions de pratiquants musulmans, on parvient au ratio d’un lieu de culte pour 816 fidèles. Si on reprend le chiffre de 3 millions de catholiques pratiquants (qui fréquentent au moins une messe par mois), et qu’on le rapporte aux 40 000 églises consacrées en France, on arrive à un ratio d’1 église pour 75 fidèles.Lire : Quel est le poids de l'islam en France ?5. Le Coran n’appelle pas explicitement au djihad arméAprès les attentats du 13 novembre, comme après ceux de janvier, les ventes de Coran se sont envolées (7 des 20 meilleures ventes de livres religieux sur Amazon France concernent l’islam, dont le Coran en première place), comme s’il s’agissait de trouver dans le livre l’origine de cet appel à la violence. A l’instar de la Bible ou de la Torah, le Coran a parfois des conceptions très datées de la justice et certaines sourates prônent la violence vis-à-vis des autres confessions, tout comme d’autres appellent au contraire à la tolérance.Par exemple, dans la sourate 47, dite sourate de Mohammed, il est écrit :« Quand vous êtes en guerre avec les impies, passez-les au fil de l’épée jusqu’à leur reddition. »Mais dans la sourate 3, dite sourate de la famille d’Imran, il est aussi écrit :« Le fait qu’ils soient coupables ne te permet pas de décider de leur sort. C’est à Dieu seul qu’il appartient de leur pardonner ou de les punir. »Néanmoins, le djihad n’y est nullement décrit comme l’un des piliers de l’islam. Le concept de « djihad » (littéralement « l’effort ») s’applique avant tout au travail du pratiquant pour se conformer aux règles dictées par sa croyance. Ce n’est pas un appel au combat armé.« Aucun livre sacré n’est aujourd’hui aussi souvent invoqué à l’appui de la violence ou de l’oppression, affirment Faker Korchane, professeur de philosophie, et Sophie Gherardi, fondatrice du site d’information Fait-religieux.com. Au point qu’il est légitime de se demander ce qui, dans ses versets ou dans son statut même, peut prêter à une telle instrumentalisation politique et religieuse ».L’alternance entre explicite et ambigu dans le livre lui-même autorise de fait beaucoup d’interprétations. Pour Faker Korchane et Sophie Gherardi, l’interprétation est une véritable « passion » dans l’islam. Ils citent d’ailleurs Youssef Seddik, philosophe et anthropologue : « Le Coran a aboli toute interprétation imposée par une Eglise. En islam, chacun peut interpréter selon ses moyens, même le plus simple des croyants. Seule compte l’intention. »Lire aussi :Le Coran, voix divine, voies humainesWilliam AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteMadjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne-Aël Durand Une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint. Une réalité terrible, rappelée en ce 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes.18,7 %Selon le ministère de l’intérieur, près d’un homicide sur cinq, parmi les meurtres non crapuleux (liés à un objectif financier), est la conséquence de violences conjugales, qui touchent en grande majorité les femmes. La proportion de femmes victimes est encore plus importante lorsqu’il s’agit de violences conjugales « ordinaires » n’ayant pas entraîné la mort. 39 19La question des violences conjugales est devenue un véritable enjeu de santé public, relayée par un site dédié : stop-violences-femmes.gouv.fr. Un numéro vert, le 39 19, lancé il y a deux ans, a traité 50 000 appels en 2014, deux fois plus qu’en 2013. Il est destiné à aider les victimes, en les orientant vers des associations ou des centres d’hébergement d’urgence, mais aussi en les incitant à porter plainte, ce qui est encore trop rare. Anne-Aël DurandJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Dominique Gallois Une première dans le monde spatial. Jeff Bezos, le patron du géant américain Amazon, a annoncé, mardi 24 novembre, que sa société Blue Origin a fait atterrir en douceur une fusée après un vol suborbital non habité. Son lanceur New Shepard, qui emporte une capsule pressurisée pouvant transporter six personnes, a effectué lundi un vol d’essai montant à 101 kilomètres d’altitude. La capsule est revenue sur terre, freinée par trois parachutes géants, comme le montre une vidéo postée sur le site de Blue Origin. Afin de freiner la vitesse qui était de 7 000 km/h, son unique moteur s’est rallumé à environ 1 500 mètres d’altitude.A la surprise générale, Jeff Bezos double son rival Elon Musk, le fondateur de Space X, dans la compétition acharnée que les deux milliardaires se livrent pour développer le tourisme spatial depuis près de quinze ans.Blue Origin, l’outsider de Jeff BezosLe fondateur américain d’Amazon remporte là une première manche dans la course à la conception de fusées réutilisables. Une technologie essentielle pour réduire le coût des lancements futurs. « Imaginez qu’un Boeing 747 vole jusqu’en Asie et soit détruit ensuite : c’est le modèle des fusées actuelles », a expliqué Jeff Bezos sur la chaîne américaine CBS.« Si tout se passe bien, nous serons capables de transporter des passagers à l’horizon 2017 », se félicite le patron d’Amazon à la suite de ce succès. Il entend proposer des vols à la frontière de l’espace. Les passagers pourront être quelques minutes en état d’apesanteur, flottant ainsi dans la cabine avant de redescendre sur terre.Cependant, le tourisme spatial n’est qu’une des ambitions deJeff Bezos. Il a annoncé en septembre vouloir consacrer 200 millions de dollars (189 millions d’euros) au développement et à la construction de lanceurs et capsules spatiales en Floride. Elles pourront être mises sur orbite à partir de Cap Canaveral (Floride).Blue Origin s’est aussi associé à Boeing et Lockheed Martin pour développer un nouveau moteur de fusée pour des satellites destinés à la défense et à la sécurité nationale. Ce serait, à terme, une alternative à la fusée Atlas V, équipée d’un moteur russe. Et surtout, cela permettrait à Blue Origin de profiter des contrats très lucratifs que sont les lancements militaires. Un moyen de développer ses autres projets commerciaux et grand public à moindre coût.Space X, le joyau spatial d’Elon MuskBeau joueur, le milliardaire Elon Musk, fondateur par ailleurs du constructeur de voitures électriques Tesla, a félicité son concurrent dans un tweet.Congrats to Jeff Bezos and the BO team for achieving VTOL on their booster— elonmusk (@Elon Musk)require(["twitter/widgets"]);Il faut dire que Space X a connu deux échecs dans ses tentatives de ramener le premier étage de sa fusée sur une barge. Comme le montrent les vidéos, le lanceur, trop penché et soumis à des vents latéraux, tombe dans l’Atlantique. Lire aussi :Un amortisseur défaillant responsable de l’explosion de la fusée de Space XDe toutes les entreprises privées du secteur spatial, Space X est la plus avancée. En 2014, elle a obtenu l’exploitation d’un pas de tir historique de la Nasa au Kennedy Space Center en Floride. En cassant les prix des lancements de fusée et de mise en orbite des satellites, Elon Musk a déjà bouleversé la donne. Avec ses tirs low cost, il s’est imposé comme un acteur incontournable face au duopole formé par l’européen Arianespace et le russe ILS avec sa fusée Proton. Elon Musk envisage même, à terme, de proposer aux plus fortunés des voyages vers Mars.Lire aussi :Elon Musk, le capitaine d’industrie qui veut mourir sur MarsPour développer ses fusées, l’inventeur de PayPal a bénéficié dans son projet du soutien du l’US Air Force et de la Nasa, tout comme il avait obtenu des subventions de la Californie pour lancer sa voiture électrique Tesla. Sa fusée Falcon a aussi ravitaillé la station spatiale internationale et s’apprête à transporter des astronautes vers cette station dès 2017.Virgin Galactic, l’échec de Richard BransonLe grand Anglais hirsute, fondateur de l’empire Virgin, a dû revoir ses ambitions spatiales à la baisse. En octobre 2014, sa navette suborbitale Space ShipTwo s’est disloquée en vol lors d’un essai, tuant le copilote et blessant le pilote.Lire aussi :Tourisme spatial : cinq vaisseaux en compétitionDominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Paul Benkimoun, Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Audrey Garric La grippe aviaire est-elle de retour en Europe ? « Un cas d’influenza aviaire a été confirmé dans une basse-cour en Dordogne », indique le ministère de l’agriculture mercredi 25 novembre. C’est le premier cas détecté en France depuis 2007. Le communiqué de presse indique que le constat d’une « mortalité anormale » chez des volailles a « entraîné immédiatement la réalisation de prélèvements pour analyse par la direction départementale de la protection des populations ».Lire aussi :Un cas de grippe aviaire H5N1 découvert en Dordogne, le premier depuis 2007Le ministère précise que l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a confirmé le cas d’influenza aviaire dans la soirée du 24 novembre et a établi qu’il s’agit d’une « souche H5N1 hautement pathogène pour les volailles ».Le séquençage de cette dernière est en cours mais « il semble s’agir d’une souche déjà détectée en Europe qui présentait jusqu’alors un profil faiblement pathogène ». Elle a probablement acquis une virulence plus grande pour les volailles à la suite de mutations. Le plan national d’intervention sanitaire d’urgence a été activé et des zones de protection et de surveillance établies autour de l’élevage.Quelles sont les différentes souches de grippe aviaire ?Il existe des dizaines de souches de grippe aviaire. Tous ces virus possèdent à leur surface deux protéines externes, l’hémagglutinine (la lettre H), qui leur permet de se fixer sur un récepteur de la cellule cible, et la neuraminidase (N), qui favorise leur décrochage de la membrane cellulaire pour infecter d’autres cellules. Au total, on compte 16 formes différentes d’hémagglutinine et 9 de neuraminidase. Toutes les combinaisons de virus existent dans la faune animale, en particulier chez les espèces aviaires.Dans la majorité des cas, ces virus ne touchent que les oiseaux. Des foyers apparaissent ainsi régulièrement en Asie, mais aussi en Europe. Les souches H5 et H7 sont les plus pathogènes pour les animaux. En septembre 2014, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) avait mis en garde contre une nouvelle forme H5N6, particulièrement infectieuse et signalée pour la première fois en avril en Chine. En novembre de la même année, plusieurs foyers étaient apparus en Europe, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et en Allemagne, dus dans les deux derniers cas à une souche H5N8 jusque-là cantonnée en Asie.En Afrique de l’Ouest, une série de foyers d’infections d’animaux de basse-cour par le H5N1 se sont déclarés l’été dernier. Le virus, qui avait déjà touché le continent une première fois en 2006, a été réintroduit au Nigeria en 2014, s’étendant au Burkina Faso, au Niger et à la Côte d’Ivoire. Plus de 1,6 million de volailles sont mortes ou ont dû être abattues. La FAO avait demandé 20 millions de dollars (19 millions d’euros) pour combattre ces foyers mais indiquait, le 20 août 2015 n’avoir pu mobiliser cette somme.Lire aussi :En Côte d’Ivoire, l’épidémie de grippe aviaire perturbe l’activité des restaurateursMais parfois, après avoir infecté des espèces aviaires, les virus mutent et acquièrent des capacités qui leur permettent de passer la barrière d’espèce et d’infecter l’homme. « Toutes les souches sont susceptibles de se transmettre un jour aux hommes », assure Vincent Enouf, virologue et responsable adjoint du Centre national de référence des virus influenza de l’Institut Pasteur.Lire aussi :Grippe aviaire : la France relève le risque de « faible » à « modéré »Quels sont les risques pour la santé humaine ?Une combinaison spécifique de mutations génétiques rend le virus plus ou moins dangereux pour l’homme. Deux souches du virus de la grippe aviaire sont particulièrement suivies dans la mesure où elles ont infecté des hommes, entraînant des complications graves (pneumonies, maladies chroniques) voire la mort : H5N1, qui a provoqué plus de 400 décès, surtout en Asie du Sud-Est, depuis son apparition en 2003, et H7N9, qui a tué plus de 170 personnes depuis son apparition en 2013. « Les personnes infectées ont été au contact des animaux, dans des environnements avec des quantités de charges virales élevées dans l’air. C’est notamment le cas en Chine, où les éleveurs dorment avec leurs bêtes, poursuit le scientifique. Aucune souche de grippe aviaire ne s’est par contre transmise d’homme à homme. »En revanche, la souche H5N8, qui sévit en Chine et qui a été identifiée en Allemagne et aux Pays-Bas en 2014, bien qu’« hautement pathogène » pour les volailles, n’a pour l’instant jamais été transmise à l’homme. « Il n’y a pour l’instant pas de risque pour les hommes, d’autant que les cas de H5N8 ont été détectés dans des pays qui ont les moyens de juguler des foyers épidémiques. Il faut néanmoins continuer de les surveiller », assure Vincent Enouf. Préventivement, les personnels des exploitations contaminées sont malgré tout traités au Tamiflu, et les personnels chargés de tuer les bêtes et de nettoyer les exploitations sont équipés de masques et de combinaisons. Un laboratoire de référence de l’Union européenne, Weybridge, près de Londres, travaille également sur ce virus tout nouveau en Europe.Comment le virus a-t-il pu arriver en Europe ?Selon un expert européen, la contamination des exploitations européennes pourrait provenir d’oiseaux migrateurs, en particulier de cygnes sauvages migrant du Nord au Sud de l’Europe. Ces oiseaux seraient des porteurs sains du virus, et l’auraient attrapé lors de contacts avec d’autres volatiles, au Nord de l’Europe, provenant, eux, d’Asie. Le virus se serait transmis aux exploitations britanniques, allemandes et néerlandaises par des déjections des oiseaux migratoires tombées sur les fermes. Le virus pourrait, selon les experts, être le même dans les trois foyers épidémiques identifiés.Quelles sont les mesures prises par l’Union européenne pour prévenir et contrôler des épidémies ?L’Europe s’est dotée en 2003 d’une législation définissant les mesures de précaution à prendre d’urgence en cas d’apparition de foyers de grippe aviaire virulente. Il s’agit de la directive 2005/94/CE, qui prévoit qu’en cas d’apparition d’un foyer infectieux dans une exploitation, « aucun cadavre, aucune viande provenant de volailles, […] aucun ustensile, aucune matière ni aucun déchet, aucune déjection, aucun fumier de volailles, […] ne doit sortir de l’exploitation sans l’autorisation ». Idem pour les œufs. Les Etats membres doivent donc obligatoirement notifier les cas de grippe aviaire à l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE). Ils doivent ensuite abattre les élevages contaminés, et appliquer des mesures de restriction et de confinement. Les mouvements des personnes sont aussi contrôlés.Lundi 17 novembre 2014, à la suite de la découverte des cas aux Pays-Bas, la Commission européenne a systématisé ces mesures de restriction dans les zones entourant les exploitations agricoles concernées.Ce sont les mêmes mesures qui ont été appliquées à partir du 25 novembre 2015 en Dordogne : une zone de protection est établie dans un rayon de 3 km autour de l’exploitation et une zone de surveillance dans un rayon de 10 km. « La surveillance sera renforcée non seulement dans les élevages mais aussi dans la faune sauvage », souligne le ministère français de l’agriculture. S’y ajoutent des mesures d’abattage des volailles dans les exploitations qui pourraient être concernés.Audrey GarricChef adjointe du service Planète/Sciences du MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPaul BenkimounJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gaëlle Picut Le Conseil d’orientation pour l’emploi (COE) a publié, lundi 9 novembre, un rapport consacré aux réformes du marché du travail dans dix pays européens depuis 2008. Il met en avant le fait que la crise a exacerbé les déséquilibres du marché du travail existants, mais « a pu aussi cristalliser un certain nombre de défis communs auxquels sont confrontés aujourd’hui l’ensemble des pays européens ». Les deux principaux enjeux communs concernent l’éloignement d’une partie grandissante des jeunes du marché de l’emploi et l’augmentation du chômage de longue durée.Le taux de chômage des jeunes au sein de l’Union européenne est ainsi passé de 15,5 % en 2007 à 22,2 % en 2014, soit une hausse de 6,7 points en sept ans. En Italie et au Portugal, la situation est encore plus préoccupante puisque les taux atteignent respectivement 42,7 % et 34,8 %.« Dernier arrivé, dernier parti »Les jeunes ont souvent servis de variable d’ajustement et ont été victimes de la logique « dernier arrivé, premier parti », sans oublier la faiblesse des embauches. Par ailleurs, la crise immobilière a provoqué un effondrement du secteur du BTP qui recrute habituellement beaucoup de jeunes parmi les moins qualifiés. Par exemple, en Espagne, le secteur de la construction représentait 12,7 % des emplois fin 2007 pour 5,3 % début 2014. Autre élément préoccupant, le taux de jeunes ne travaillant pas et ne suivant ni études ni formation a augmenté entre 2007 et 2014, passant de 14,4 % à 16,6 % (avec un pic à 17,7 % en 2013).Quant au chômage de longue durée, il prend des proportions importantes dans plusieurs pays européens. En Espagne, il est passé de 20,4 % en 2007 à 52,8 % en 2014 ; en Irlande, de 30 % à 59,2 % sur la même période. Et il augmente même en Suède de 8 points, et passe de 13 à 21% entre 2008 et 2010. Cette évolution pèse immanquablement sur l’employabilité des demandeurs d’emploi. A ces deux tendances lourdes s’ajoutent des déséquilibres plus ou moins développés selon les pays. C’est le cas du temps partiel subi qui augmente de façon significative dans certains pays. Ainsi en Italie, fin 2014, 63,4 % des salariés en situation de temps partiel déclaraient vouloir travailler davantage (sachant que la part de salariés en situation de temps partiel entre 2007 et 2014 est passée de 13,4 % à 18,1 %).Autre tendance : le taux de transition à trois ans d’un contrat temporaire vers un contrat indéterminé a fortement chuté dans la plupart des dix pays européens étudiés. Parallèlement, la diversification des formes de travail atypiques s’est maintenue, soit sous forme d’emplois salariés (mini-jobs en Allemagne, contrat zéro heures en Grande-Bretagne) soit sous forme de travail indépendant non salarié (recibo verdes au Portugal ou para subordini en Italie).Or ces formes de travail sont « préoccupantes », selon le COE, car elles n’accordent souvent que des droits sociaux restreints et peuvent alimenter le risque de pauvreté, même si « les systèmes de redistribution et de solidarité informels peuvent plus ou moins atténuer cette appauvrissement » précise le rapport.L’emploi informel renforcéPar ailleurs, la crise a renforcé l’emploi informel. Le rapport du COE ne s’étend pas longuement sur ce phénomène. Il rappelle toutefois que « les conséquences sont lourdes : préjudices pour les droits des travailleurs, distorsion de concurrence entre employeurs, phénomène d’évasion fiscale et sociale, affaiblissement de la soutenabilité des finances sociales ».Le COE rappelle que si certains pays (Royaume-Uni, Allemagne Suède) ont retrouvé leur taux d’emploi d’avant la crise, d’autres restent dans une situation durablement dégradée (Italie, Espagne, Portugal). Enfin dans une situation intermédiaire, qui se rapproche du niveau d’emploi d’avant-crise sans encore l’atteindre, se retrouvent le Danemark, les Pays-Bas, l’Autriche et l’Irlande.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Aude Lasjaunias (Dunkerque, envoyée spéciale) Difficile d’imaginer, en franchissant le seuil du café Elleboode, que ce petit troquet de la place de la Gare de Dunkerque aurait pu mettre les clés sous la porte il y a encore quelques mois. Toutes les tables y sont occupées. Autour du baby-foot et du billard, placés aux deux extrémités de la salle, des grappes de personnes sont amassées. Sur le trottoir adjacent, une dizaine d’autres fument.Au bar, le va-et-vient est permanent : pour commander un thé, une barquette de frites ou encore demander à brancher son téléphone portable, si les autres prises que compte le bistrot sont déjà utilisées. Car l’essentiel des consommateurs ne dispose pas d’un accès permanent à l’électricité, contraint de résider dans les camps de fortune installés en périphérie de la ville, à Téteghem et à Grande-Synthe. Cette clientèle « atypique » a valu à l’endroit le surnom local de « café des migrants ».Clientèle au visage changeant« Il y a un an et demi, deux ans, plusieurs d’entre eux venaient déjà ici. Puis la fréquentation s’était tassée, jusqu’à récemment », explique la gérante, Laura, sémillante blonde de 24 ans. L’affluence soudaine est liée à l’arrivée des mauvais jours et au renforcement des contrôles policiers à Calais, qui ont conduit à la croissance exponentielle de campements dans la région. Au début de novembre, le nombre de migrants était estimé à 1 600 à Grande-Synthe et à près de 300 à Téteghem. A la même période en 2014, la préfecture de Nord–Pas-de-Calais chiffrait à 2 300 le nombre de réfugiés dans l’ensemble de la région.Lire aussi :Dans les environs de Calais, des camps de réfugiés devenus ingérablesEn quelques semaines, l’établissement de Laura s’est transformé en quartier général pour de nombreuses personnes en transit dans le Nord après avoir fui leur pays en quête d’une vie meilleure de l’autre côté de la Manche. Une clientèle aux visages changeants : « Il y a beaucoup de turn-over. A un moment, ils finissent tous par partir… »« Dès que je suis prêt le matin, je prends le bus pour venir. Je ne rentre qu’au moment de la dernière liaison, vers 18 heures », explique dans un anglais hésitant, Arras, 31 ans, qui séjourne dans la « jungle » de Grande-Synthe depuis deux mois. Au café Elleboorde, les clients ne sont pas contraints à une consommation régulière. Un mode de fonctionnement plus qu’appréciable pour ce Kurde originaire de Kirkouk, en Irak, dont les maigres économies fondent comme neige au soleil.Lire aussi le reportage :A Grande-Synthe, « on sait distribuer des vêtements à 80 personnes, pas à 800 »Critiques de certains habituésDans la salle, beaucoup de jeunes hommes : « C’est vrai qu’on voit peu de femmes ici », reconnaît la bistrote. Epaulée par sa mère, Nathalie, 45 ans, Laura tient sa clientèle à l’œil, malgré une atmosphère chargée en testostérone. « Il n’y a jamais eu aucun débordement. Les quelques personnes désagréables ont été invitées à partir. » Dolores, 39 ans, et Geneviève, 70 ans, des amies de la famille, sont venues donner un coup de main en ce jour du début de novembre. Elles n’ont pas non plus souvenir d’un quelconque épisode fâcheux : « Ils sont bien moins chiants que certains habitués », plaisante la plus âgée.La cohabitation avec certains consommateurs « historiques » ne s’est d’ailleurs pas faite sans encombre. « Il y a des critiques bien sûr. Plusieurs ont affirmé qu’ils ne venaient plus à cause des étrangers, raconte Dolores. Mais en réalité, ça faisait déjà un petit moment qu’ils avaient déserté. » D’autres restent fidèles au comptoir, enchaînant, entre deux boissons, les parties de baby-foot face à un duo irakien.Tapes dans le dos avec certains, plaisanteries avec d’autres, Sofiane, un Français de 20 ans, est un habitué du café. Lui se réjouit de la présence des nouveaux clients.« On essaie de nous faire peur avec les migrants. Ce que l’on peut entendre est tellement éloigné de la réalité. La violence par exemple… La dernière fois, il y a eu une bagarre entre jeunes de la ville sur le parvis de la gare, les gars sont sortis en trombe pour aller séparer les deux groupes. Quant à ceux qui dépeignent une bande de profiteurs qui bénéficient de l’argent de la collectivité… Vous avez vu dans quelles conditions ils vivent ? Aucun de ceux qui viennent ici ne souhaite rester en France. » « On les traite comme des gens normaux »Malgré la barrière de la langue, une communication spontanée, à grand renfort de gestes, s’est mise en place, donnant parfois lieu à de francs éclats de rire. Comme lorsque le quatuor chargé du lieu s’accorde une pause déjeuner. Au menu : du maroilles, une spécialité culinaire régionale qui n’est pas du goût — ou plutôt de l’odorat — des clients assis à la table proche de la cuisine, à en juger par les mines dégoûtées et les mouvements de bras sans équivoque des trois jeunes hommes lorsque les effluves fromagères les atteignent. « Maman, je peux te dire sans me tromper qu’ils trouvent que ton plat pue », glisse Laura. Et d’ajouter : « De toute façon, on va finir par devenir trilingue. On connaît déjà la base : thé, patate et téléphone. »Eddie, 34 ans, a découvert le lieu par hasard. Ce Normand est arrivé dans le Nord il y a trois semaines pour des raisons professionnelles. « J’aime bien venir ici. C’est un endroit chaleureux. On voit beaucoup de migrants dans la ville et a fortiori dans les environs de la gare. Dans ce bistrot, on les traite comme des gens normaux. » Lui a eu l’occasion d’échanger avec un jeune Syrien sur les raisons qui l’ont contraint à l’exil.« On ne prend pas réellement la mesure de ce qu’endurent ces hommes. Je n’ose plus trop leur demander de me raconter leur histoire, je trouve cela déplacé. Après tout, ils viennent dans ce café pour échapper quelques heures à leur quotidien. »Hassan, 23 ans, montre sur son téléphone des photos de sa « vie d’avant », quand il était encore étudiant en Irak. Ses habits sont plus soignés, ses joues moins creuses, ses yeux moins cernés… Chez certains, c’est un petit détail — une belle montre ou une chaîne en or — qui rappelle que le passé de ces clients est bien différent de leur présent. « Ça peut surprendre au premier abord, lorsque l’on voit des images des campements et les conditions précaires dans lesquelles ils sont contraints de vivre, reconnaît Sofiane. Mais, c’est comme si demain une guerre éclatait en France et que nous étions contraints de partir, de tout quitter. Nous aussi, on s’accrocherait à ces petites choses. » Aude Lasjaunias (Dunkerque, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Nunès Alors que les derniers décrets d’application de la loi sur l’encadrement des stages ont été publiés fin octobre 2015, la première offensive contre les sites qui ont fait du conventionnement de stages un business est lancée. Le ministère de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur a envoyé deux mises en demeure aux éditeurs des sites facforpro.com et bestudentagain.com. Ces courriers datés du 12 novembre et que le Monde s’est procuré leur enjoignent de supprimer de leurs pages les mentions affirmant qu’ils sont aptes à délivrer ou éditer une convention de stage. Ils ont deux semaines pour s’exécuter avant une action en justice.Un certain nombre de jeunes désirant effectuer un stage n’obtiennent pas de convention de leur établissement, ou n’en ont plus, alors que les entreprises exigent un tel document pour les accueillir. « Le conventionnement est devenu un business », témoigne Alexandre Leroy, président de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), l’un des deux principaux syndicats étudiants. Plusieurs entreprises se sont donc lancées sur le marché, proposant des conventionnements pour des sommes allant de 430 euros pour bestudentagain à 550 euros sur facforpro.Lire aussi :Malgré la loi « stagiaires », les abus continuent« Les cours en ligne ne permettent pas d’effectuer des stages »Dans les courriers adressés aux deux sociétés, le ministère rappelle la loi. Pour être en mesure de conventionner un stage, « le code de l’éducation nationale impose un volume pédagogique minimal de formation de l’établissement ». Ces deux établissements font valoir qu’ils répondent à cette exigence, en proposant un système de formation à distance (e-learning). Le ministère coupe court à cette défense dans la suite du courrier : les « cours en ligne ne permettent pas de signer une convention de stage conforme à la loi française et donc d’effectuer des stages ».Par ailleurs, les deux sites utilisent des logos officiels – celui du rectorat de Paris pour facforpro, celui du ministère pour bestudentagain – en guise de garantie de la légalité de leur activité. « Le logotype de la République française est une marque déposée », leur rappelle le ministère, et sauf autorisation, son utilisation constitue une contrefaçon réprimée par le code de la propriété intellectuelle.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter William Audureau « Merci de votre patience ». Le tweet de Nintendo France publié jeudi 12 novembre, annonçant la sortie du jeu de tir spatial Star Fox Zero en avril 2016, résume admirablement la situation pour les possesseurs de la console de salon Wii U, confrontés à des sorties erratiques depuis des mois.#StarFox Zero sortira en avril 2016. Merci pour votre patience. Vidéo : https://t.co/YPQ7hGphOE #NintendoDirectEU https://t.co/hR9oQ3pzY5— NintendoFrance (@Nintendo France)require(["twitter/widgets"]);Trois ans après son lancement – elle est sortie le 18 novembre 2012 – la console est boudée par la plupart des éditeurs tiers, et Nintendo lui-même peine à l’alimenter en titres. Les nouvelles aventures du renard de l’espace devaient ainsi être l’un des jeux phare de la console pour Noël, mais sa sortie avait été reportée en septembre.« Nous n’avons absolument pas arrêté de fournir la console en grands jeux Nintendo », rétorque Philippe Lavoué, directeur général de Nintendo France, interrogé par Le Monde à la Paris Games Week fin octobre. Le constructeur a lancé deux jeux majeurs cette année sur sa console : Splatoon, qui a trouvé 150 000 acquéreurs en France, et Super Mario Maker, jeu de construction de niveaux écoulé à 70 000 exemplaires à la fin octobre.Lire aussi :On a testé… « Super Mario Maker », une introduction enfantine aux joies de la création de jeux vidéoFaute de sorties régulières, Nintendo travaille désormais ses jeux sur la longueur. Le constructeur a organisé plusieurs jeux-concours autour de Super Mario Maker, dont une, la Super Mario Maker Academy, en partenariat avec cinq écoles françaises de jeux vidéo : « Il y a un engouement réel pour la création de niveaux, on a passé les 3 millions de niveaux disponibles » continue Philippe Lavoué. Le constructeur entretient également la scène e-sport avec des tournois sur ses titres les plus populaires comme Super Smash Bros., Mario Kart 8 et Splatoon.Lire aussi :« Splatoon », un jeu de tir haut en couleur sur Wii UTroisième et dernière des ventesMalgré cela, la console végète toujours à la troisième et dernière place des ventes de consoles de salon, malgré une année de commercialisation en plus que ses rivales Xbox One et PlayStation 4. Fin octobre, 630 000 unités de Wii U étaient en circulation en France, contre plus d’un million de PlayStation 4 et un chiffre estimé aux alentours de 800 000 pour la Xbox One. En comparaison, 6,5 millions de Wii ont été écoulées en France, un succès historique pour la marque. « On ne peut pas faire de comparaison à cette date, alerte Philippe Lavoué, il ne faut pas oublier qu’on fait 65 % de nos volumes sur les deux derniers mois de l’année ». Mais certains signes ne trompent pas.La meilleure vente de la console, Mario Kart 8, pourtant considéré comme l’un des meilleurs épisodes de la série, s’est écoulé à 5,9 millions d’unités dans le monde contre 36,5 pour Mario Kart Wii. Encore aujourd’hui, chaque année, le jeu Just Dance se vend davantage sur Wii que sur Wii U. Et Ubisoft, pourtant l’un des plus fidèles soutiens de Nintendo sur ces dernières générations, a annulé en 2014 la sortie de Know Your Friends, une compilation de minijeux, faute de perspectives commerciales suffisantes. La console a même fait l’objet de moqueries ouvertes de l’industrie.« On se doit de satisfaire nos acheteurs »« C’est difficile de succéder à une console comme la Wii. 630 000 unités, ce n’est pas 6,5 millions d’unités, c’est un fait, mais on se doit de satisfaire ceux qui nous ont fait confiance et acheté une Wii U », considère Philippe Lavoué. Le constructeur vient d’ailleurs d’annoncer plusieurs dates de sortie pour 2016, comme Star Fox Zero en avril, ainsi que le jeu de combat Pokkén Tournament et le remake en haute définition de The Legend of Zelda : Twilight Princess au printemps prochain.Actuellement, avec 10,7 millions d’unités écoulées dans le monde, la Wii U est la plus mauvaise vente de l’histoire du constructeur pour une console de salon, loin derrière la GameCube et ses 21 millions d’exemplaires vendus. Nintendo reste malgré tout le premier éditeur de jeu vidéo en France, grâce notamment à la Nintendo 3DS, dont 700 000 pièces se sont encore vendues en 2015. Le constructeur travaille par ailleurs sur une nouvelle machine, surnommée NX. L’entreprise japonaise n’a communiqué aucun détail à son propos, mais les observateurs tablent sur une sortie à Noël 2016.Lire : NX, Ultra 64, Nitro… Petite histoire de Nintendo à travers ses noms de codeWilliam AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.11.2015 à 12h27 • Mis à jour le13.11.2015 à 18h15 | Angela Bolis Etait-ce l’ultime procès de Robert Moor et de son entreprise chimique, Synthron, ou seulement un de plus pour cet homme de 85 ans, déjà condamné quatre fois ? Le PDG a comparu devant le tribunal correctionnel de Tours, jeudi 12 novembre, en son nom propre et comme représentant de cette usine de fabrication de produits chimiques qui cumule, depuis des années, une série d’infractions aux codes de l’environnement et du travail.Au dossier, sept arrêtés de mise en demeure pour non-respect des règles de sécurité de cette installation, classée site Seveso « haut » et installée à Auzouer-en-Touraine (Indre-et-Loire), où sont manipulées des centaines de substances chimiques dont certaines sont cancérogènes, toxiques ou inflammables. Et les reproches pleuvent : stockage anarchique, non-étiquetage des produits, rejets dans la rivière de la Brenne et dans l’atmosphère, absence de formation du personnel aux risques chimiques, recours abusifs aux intérimaires exposés à des substances dangereuses, etc.« Quand on arrive dans cet établissement pour la première fois, on a l’impression d’un site à l’abandon, témoigne à la barre Christophe Simbelie, inspecteur de l’environnement à la direction régionale de l’environnement (Dreal), chargé de suivre Synthron entre 2012 et 2015. Tout est plus ou moins rouillé, des murs en partie écroulés, des carreaux cassés, des peintures dégradées, des anciennes cuves déposées ci et là… » En octobre 2014, un contrôle de la Dreal relève quelque 57 non-conformités sur le site. Ces accusations ne sont pas nouvelles. Lors de son précédent procès, en 2014, M. Moor avait déjà répondu des faits similaires : stockages dangereux, absence de politique de formation, fuites et rejets… Neuf incidents avaient alors été versés au dossier, dont une explosion dans un atelier. L’affaire avait fait l’objet d’une vaste instruction, avec une perquisition de l’usine et du siège de la maison mère, Protex International, par une soixantaine d’enquêteurs, et avait été dépaysée au pôle santé public du tribunal de grande instance de Paris. M. Moor avait été condamné à six mois d’emprisonnement avec sursis et 40 500 euros d’amende.Mais la saga judiciaire de Synthron remonte plus loin encore. En 1988, une explosion fait flamber l’usine. « On s’est retrouvés saupoudrés de cendres, on ne savait pas ce qu’on respirait, on ne savait pas si on pouvait manger nos légumes, se souvient Mireille Hagel, une riveraine, qui se bat depuis plus de vingt-cinq ans sur ce dossier avec des associations de protection de l’environnement. La Brenne est devenue marron-rouge, tous les poissons sont morts. » La ville de Tours, privée d’eau pendant plusieurs jours, est ravitaillée par camions-citernes. L’incident donne lieu, en 1992, à l’un des premiers procès en France lié à l’environnement.Depuis, les incidents se suivent, les procédures administratives et judiciaires aussi. En 2004, nouvelle pollution grave de la Brenne. Lors du procès, quatre ans plus tard, se dessine une nouvelle façon d’évaluer le préjudice environnemental, non plus en se contentant de compter les quantités de poissons morts, mais en prenant en compte toute la faune aquatique, et, selon les juges, le paysage est l’« âme du territoire ».401e fortune de FranceLa répétition des infractions est telle que, d’après Serge Atico, du Bureau national du suivi des installations classées, cité à l’audience, Synthron est au premier rang du nombre de procédures engagées contre des sites Seveso en France. La deuxième place étant occupée par Protelor, autre usine du groupe Protex International. Niant toute responsabilité, M. Moor se dit assailli par « les demandes de la Dreal, ridicules et irréalistes, avec des délais trop courts ». « Il y a un nouveau texte par semaine pour la protection environnementale, on n’arrive pas à suivre. »L’octogénaire, 401e fortune de France, à la tête d’un groupe familial affichant 160 millions d’euros de chiffre d’affaires, a été décrit à l’audience comme un patron tout-puissant et omniprésent, qui n’investit dans la sécurité qu’en tout dernier recours. « Payer 395 000 euros d’amendes en dix ans, ou investir quelques millions d’euros pour se mettre en conformité… N’avez-vous pas pris finalement une décision rationnelle d’un point de vue économique ? », interroge l’avocat des parties civiles. Le procureur a requis une amende de 491 000 euros pour Synthron et de 216 500 euros pour M. Moor, avec une interdiction de gérer une société pendant cinq ans. Le jugement a été mis en délibéré.Angela BolisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.11.2015 à 11h39 • Mis à jour le13.11.2015 à 12h20 | Romain Geoffroy La décision de l’Union européenne, mercredi 11 novembre, d’étiqueter les produits israéliens issus des territoires palestiniens occupés a provoqué la colère d’Israël. Le gouvernement de droite de Benyamin Nétanyahou craint que la mesure européenne ne « soutienne et encourage » le mouvement international Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS) contre l’Etat hébreu.Lire aussi :Comprendre l’étiquetage des produits fabriqués dans les colonies israéliennesQui est à l’origine de ce mouvement ?En 2005, des militants propalestiniens lancent à travers le monde un appel au « boycott, au désinvestissement et aux sanctions contre Israël ». Le mouvement, inspiré du boycott de l’Afrique du Sud dans les années 1980 et appelé « BDS », s’oppose à l’occupation israélienne par des appels répétés au boycott de compagnies israéliennes et étrangères opérant dans les colonies israéliennes ou dans les territoires occupés.En France, où le mouvement s’est lancé en 2009 après la guerre de Gaza, on compte une cinquantaine d’associations et d’organisations signataires, parmi lesquelles l’Association France Palestine solidarité (AFPS), le Parti de gauche, le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) ou encore ATTAC.Quelles sont ses revendications ?Dans une interview donnée au Monde en juillet, le cofondateur du mouvement, Omar Barghouti, évoquait « trois exigences fondées sur le droit international » : - « La fin de l’occupation israélienne de 1967, ce qui inclut le démantèlement des colonies de Cisjordanie et la destruction du mur » ;- « La fin du système israélien de discrimination juridique à l’égard des citoyens palestiniens d’Israël, système qui correspond aux critères de l’apartheid tels que définis par l’ONU » ;- « L’autorisation pour les réfugiés palestiniens, chassés de force en 1948 et en 1967, de regagner leur domicile ou leur région d’origine, dans le cadre des résolutions de l’ONU sur ce point. »Lire aussi :Omar Barghouti : « Face à Israël, la France est hypocrite »Boycott, désinvestissement, sanctionsLe mouvement mène dans de nombreux pays (Royaume-Uni, Etats-Unis, Belgique, Allemagne, etc.) des actions d’appels aux boycotts commerciaux, universitaires ou culturels pour faire pression sur Israël. Il assure ne pas viser « des personnes ou des groupes en raison de leur origine ou de leur religion juive, ni leurs entreprises ou leurs produits » mais bien « la politique coloniale d’occupation israélienne et ses partisans ».Comme l’indique son nom, le mouvement BDS veut agir sur trois volets.Le boycott : le mouvement veut pousser les consommateurs à ne pas acheter de produits manufacturés en Israël ou dans les colonies.Le désinvestissement : l’organisation mène des actions de lobbying auprès des gouvernements, des institutions et des entreprises pour qu’elles cessent d’investir ou de coopérer économiquement avec l’Etat hébreux. BDS a notamment joué un rôle dans la décision de Veolia de vendre presque toutes ses activités en Israël ou plus récemment dans la décision d’Orange de rompre son partenariat avec l’entreprise israélienne de télécommunications Partner, présente dans les colonies israéliennes.Les sanctions : c’est-à-dire essentiellement la remise en cause des accords économiques de l’Union européenne avec Israël, BDS demandant à l’UE de sanctionner Israël au vu de ses violations du droit international.De longues batailles juridiquesEn France, le mouvement fait l’objet depuis 2010 de poursuites systématiques. En février 2010, Michèle Alliot-Marie, alors ministre de la justice, fait parvenir une circulaire aux procureurs visant les «  appels au boycott de produits israéliens  » et recommandait aux parquets d’apporter «  une réponse ferme  ».Le 20 octobre, la Cour de cassation a confirmé la condamnation par la cour d’appel de Colmar de 14 militants de BDS à 28 000 euros de dommages et intérêts aux parties civiles, ainsi qu’à une amende de 1 000 euros avec sursis pour chacun des militants. Il leur est reproché d’avoir participé à une manifestation dans un magasin Carrefour à Illzach (Haut-Rhin), « appelant au boycott des produits en provenance d’Israël ». Pour la haute juridiction française, le délit de «  provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race, ou une religion déterminée  » est bien constitué.Ces arrêts de la Cour de cassation font de la France l’un des rares pays du monde, et la seule démocratie, où l’appel au boycott par un mouvement associatif ou citoyen pour critiquer la politique d’un Etat tiers est interdit. Plusieurs militants pro palestiniens soulèvent d’ailleurs le fait que tous les appels au boycott ne soient pas traités de la même manière : les appels au boycott contre l’Afrique du Sud du temps de l’apartheid, contre la Birmanie du temps de la junte ou même contre le Mexique au moment de l’affaire Florence Cassez n’ont jamais fait l’objet de poursuites.Le BDS réfléchit actuellement à porter l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme où il souhaiterait invoquer l’article 10 de la convention européenne des droits de l’homme sur la liberté d’expression.Inquiétudes du gouvernement israélienL’impact du BDS sur le plan économique est encore difficilement mesurable. Mais chaque nouvelle campagne ciblant un grand groupe étranger, un supermarché, un annonceur ou un opérateur pour les inciter à ne plus investir en Israël fait connaître un peu plus le mouvement.L’importance réelle du BDS est toujours débattue. « Ça ressemble à un tsunami politique, mais, en réalité, ses militants sont actifs dans pas plus de dix ou douze endroits dans le monde, la plupart en Europe », soulignait au Monde l’expert Eran Shayshon, qui a beaucoup travaillé sur le BDS au sein du Reut Institute, à Tel-Aviv.Lire aussi :Israël face à la menace montante du boycottageTout cela n’empêche pas le gouvernement israélien de s’inquiéter de la montée du mouvement. M. Nétanyahou a récemment dénoncé une « campagne internationale pour noircir la réputation d’Israël ». Pour lui, ceux qui soutiennent le BDS mettent en cause jusqu’à l’existence de l’Etat hébreu.Comment le mouvement a-t-il accueilli la décision européenne ?Les produits concernés par la nouvelle décision européenne d’étiqueter les produits fabriqués dans les colonies représentent « moins de 1 % » du total des échanges commerciaux entre l’UE et Israël, soit 154 millions d’euros en 2014, selon des chiffres de la Commission. L’ambassadeur israélien avait pour sa part évalué les produits visés à « 2 % à 3 % » des exportations israéliennes vers l’UE, soit une valeur à 200 millions de dollars (187 millions d’euros) chaque année.Le Comité national palestinien pour le BDS s’est tout de même réjoui de la décision « qui montre que les gouvernements européens réagissent à l’opinion publique, aux campagnes de la société civile comme à l’intransigeance israélienne ».Mahmoud Nawajaa, le coordinateur général du BDS palestinien, a cependant nuancé ses propos : « Mettre en place quelques étiquettes sur un petit nombre de produits israéliens n’est pas une réponse à la mesure des crimes de guerre israéliens continus. » Même constat pour Imen Habib, animatrice du BDS en France, pour qui cette décision est insuffisante : « Ce que nous demandons c’est l’interdiction pure et simple de ces produits par l’UE. Etiqueter ces produits, c’est légitimer des produits fabriqués dans des territoires occupés considérés comme illégaux aux yeux du droit international. »Romain GeoffroyJournaliste au Monde Audrey Tonnelier C’est (enfin) une bonne nouvelle pour le gouvernement, à moins d’un mois du premier tour des élections régionales. Le produit intérieur brut (PIB) de la France a progressé de 0,3 % au troisième trimestre, a annoncé l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), vendredi 13 novembre. C’est légèrement plus que ce qu’anticipait l’Institut (+ 0,2 %). Dès lors, même si la croissance s’avérait nulle au quatrième trimestre, sa prévision de 1,1 % pour 2015 serait atteinte – ce que les économistes appellent l’« acquis de croissance ». Michel Sapin, le ministre des finances, a saisi l’occasion pour souligner, vendredi matin, que la croissance pour 2015 en France serait « au minimum de 1,1 % ».« C’est un chiffre qui est supérieur à l’hypothèse de 1 % sur laquelle nous avons construit le budget, et c’est le plus haut niveau atteint depuis quatre ans » s’est-il réjoui, allant même jusqu’à déclarer : le pays est « sorti de cette trop longue période de croissance extrêmement faible […]. Cela présage, sans pour autant que ce soit une certitude, une croissance plus élevée pour l’année prochaine ». Le gouvernement table sur une hausse de 1,5 % du PIB en 2016.La consommation, principale moteur de la repriseLa réalité est un peu plus nuancée. Certes, la croissance a rebondi au troisième trimestre. Un soulagement après le zéro pointé enregistré trois mois plus tôt, qui avait traumatisé politiques et économistes et fait douter de la réalité d’une reprise sans cesse repoussée. « Le mouvement de reprise amorcé en 2015 est bien là, même s’il reste modéré » confirme Xavier Timbeau, directeur de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).« On retrouve un rythme de croissance en phase avec les chiffres du climat des affaires » souligne Vladimir Passeron, chef du département de la conjoncture à l’Insee. Ces derniers, qui traduisent le regard porté par les chefs d’entreprises sur la santé de l’économie tricolore, sont en effet revenus à leur moyenne de long terme depuis le mois d’août. Ils ont même atteint en octobre un plus haut depuis août 2011, avant la dernière crise. La consommation, principal moteur de la reprise depuis des mois, continue de se redresser (+0,3 % sur le trimestre), « en ligne avec l’accélération du pouvoir d’achat des ménages », note M. Passeron. Mieux, l’embellie se dessine du côté de l’investissement des entreprises, talon d’Achille de la France depuis la crise. Il a progressé de 0,7 % au troisième trimestre, et l’Insee a revu en hausse les progressions des deux premiers trimestres (+0,8 % et +0,5 %). « L’image devient plus favorable, nous sommes dans une phase d’accélération », note M. Passeron.Les exportations causent une grosse frayeurEn revanche, l’investissement des ménages (dépenses d’immobilier pour l’essentiel) reste le gros point noir. Il poursuit son repli, même moins marqué (–0,5 %). « L’investissement des ménages en produits du secteur de la construction a plongé de 28 % depuis début 2008 ! », calcule Denis Ferrand, directeur général de l’institut de conjoncture Coe-Rexecode.Surtout, les exportations constituent la grosse frayeur de cette publication : jusqu’ici dopées par l’euro faible et les beaux « coups » commerciaux tricolores (aéronautique, naval), elles reculent de 0,6 %, après une hausse de 1,9 % au deuxième trimestre. « Il peut s’agir soit d’une correction après quatre trimestres très dynamiques, soit d’une inversion de tendance en raison du ralentissement des pays émergents », avertit M. Passeron. Une question à laquelle il semble trop tôt pour répondre, même si nombre de commentateurs y voient plutôt le contrecoup des belles ventes de frégates et autres rafales dans les derniers mois. Au global, l’Insee retient « une reprise modérée, même si les chiffres sont plutôt positifs ». C’est tout le paradoxe du redémarrage économique français : malgré un alignement des planètes inédit depuis huit ans (euro faible, taux d’intérêt au tapis, prix du baril de pétrole en chute), la France reste engluée dans une croissance poussive. Elle devrait d’ailleurs continuer d’être à la traîne de ses voisins européens cette année. « Une croissance de 1,1 %, ce n’est pas extraordinaire, c’est toujours moins que celle attendue en zone euro cette année, autour de 1,5 % » rappelle M. Ferrand. « Même compte tenu des aides à l’emploi mises en place par l’Etat, on est à peine sur le niveau qui permet de stabiliser le taux de chômage, » renchérit M. Timbeau. L’économie a tout de même continué à créer des emplois au troisième trimestre : +14 900 dans le secteur marchand.Lire aussi :Consommation, exportations, croissance... le coup d’arrêt de l’économie en graphiques« Impression mitigée »Surtout, explique M. Ferrand, « la reprise reste liée à des phénomènes circonstanciels, consommation notamment ». En dépit de l’amélioration de ce trimestre, la question de l’investissement des entreprises, dont seul le redémarrage pourrait assurer un véritable décollage durable de la croissance, reste posée. Les investissements des chefs d’entreprise de l’industrie ne devraient augmenter que de 1 % cette année, selon la dernière enquête de l’Insee sur le sujet, alors que les patrons prévoyaient encore une hausse de 2 % en juillet. « La décomposition de la croissance a réservé quelques surprises qui laissent, au bout du compte, une impression mitigée. Le rebond manque de vigueur. Il y a des signes qu’une reprise auto-entretenue s’amorce, mais ils restent encore trop timides pour être certain de ce diagnostic », confirme Hélène Baudchon, économiste France chez BNP Paribas.Pour le quatrième trimestre, l’Insee table sur une hausse de 0,4 % du PIB. Quant à la prévision du gouvernement de 1,5 % de croissance en 2016, « cela reste un scénario prudent, de très légère hausse. Si la croissance devait vraiment s’enclencher l’an prochain, on devrait avoir une accélération plus marquée » estime M. Timbeau. La longue convalescence de l’économie tricolore n’a pas encore pris fin.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jacques Follorou La démocratie allemande pourrait-elle servir d’exemple au Parlement français en matière de contrôle des services secrets ? Le travail des différentes instances parlementaires du Bundestag sur les services de renseignements allemands (BND) vient de donner lieu à de nouvelles révélations sur les dérives en matière d’espionnage. Mercredi 11 novembre, la station de radio allemande RBB (Radio Berlin Brandebourg) indiquait que le BND avait surveillé le diplomate allemand Hansjörg Haber alors que la Constitution allemande interdit l’espionnage des citoyens allemands.Cette radio précisait également que Laurent Fabius, ministre français des affaires étrangères, et des membres de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), du FBI américain et de sociétés aux Etats-Unis, figuraient également parmi les cibles. Jeudi, à Malte, en marge d’un sommet sur les migrations, François Hollande a demandé « que toutes les informations soient communiquées, parce qu’on ne peut pas comprendre qu’il puisse y avoir ce type de pratiques entre alliés ». Avant d’ajouter : « Je sais que la chancelière [Angela Merkel] fera tout pour nous dire exactement les circonstances qui ont été celles [qui ont conduit à] écouter un ministre de la République française. »La RBB ne fournit aucune indication sur l’origine de ses sources. En guise de détails, la radio berlinoise se contente d’évoquer une liste de 900 pages de « sélecteurs » (numéros de téléphone, courriels, adresses IP) utilisés par le BND et à laquelle ont eu accès des députés allemands, membres de la commission d’enquête chargée de faire la lumière sur les opérations de surveillance.« La question qui se pose, c’est de savoir si ces agissements ont été le fait des seuls Allemands ou pour le compte d’un service tiers, à savoir la NSA »Selon un membre du Bundestag travaillant sur les questions de renseignement, joint par Le Monde, ces nouveaux éléments seraient extraits de documents recueillis par la commission d’enquête parlementaire créée après les révélations de l’ex-consultant de l’Agence nationale de la sécurité américaine (NSA), Edward Snowden. Ces informations seraient également entre les mains de la délégation parlementaire au renseignement du Bundestag, chargée de suivre le fonctionnement des services secrets et qui devait se réunir vendredi.Au printemps, la presse allemande s’était déjà fait l’écho d’écoutes pratiquées par le BND de pays alliés, dont la France, sans l’aval du gouvernement. Paris était resté discret. Mais Bernard Bajolet, à la tête de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), s’était rendu à Berlin pour obtenir des explications auprès de son homologue du BND. Selon nos informations, il avait troqué le silence officiel contre l’obtention d’informations, portant notamment sur les dessous de la coopération entre le BND et la NSA.« La question qui se pose, relève un responsable de la communauté française du renseignement interrogé par Le Monde, c’est de savoir si ces agissements ont été le fait des seuls Allemands ou pour le compte d’un service tiers, à savoir la NSA. » En effet, des documents, également exhumés par la commission d’enquête parlementaire créée sur les activités de la NSA, et auxquels Le Monde a eu accès, ont montré, en juin, que le BND avait agi pour le compte de la NSA et espionné, notamment, la France, au moins de 2005 à 2008, par l’intermédiaire du groupe de télécommunications Deutsche Telekom.« Rien d’illégal »Les autorités allemandes, accusées de complicité d’espionnage avec la NSA, entre 2005 et 2015, des intérêts économiques et politiques européens, avaient affirmé qu’il était impossible de connaître l’identité des cibles visées. Ces documents de Deutsche Telekom, détenus par la commission d’enquête parlementaire allemande sur les activités de la NSA et révélés par le député Vert autrichien Peter Pilz, attestaient, au contraire, que les grands opérateurs nationaux de télécom européens disposaient des moyens d’identifier les personnes ou entreprises espionnées.A partir de 2005, l’ensemble du trafic intercepté a été renvoyé vers le centre d’interceptions, installé en Bavière, à Bad Aibling. Sur cette base, les opérateurs allemands travaillent aux côtés d’employés de la NSA dans le cadre du JSA (Joint Signal Activity). Interrogé par la commission d’enquête du Bundestag, le directeur du BND, Gerhard Schindler, a indiqué, le 21 mai, qu’il n’y avait rien d’illégal à cela tant que cette collecte ne concernait pas des intérêts allemands.Jacques FollorouJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.11.2015 à 10h26 • Mis à jour le13.11.2015 à 12h54 | Benjamin Barthe (Beyrouth, correspondant) Vendredi 13 novembre, au lendemain d’un double attentat-suicide qui a causé la mort de 43 personnes, dans la banlieue sud de Beyrouth, la totalité des écoles et des universités du Liban devaient rester fermées en signe de deuil.Cette mesure, jamais prise jusque-là en dépit des nombreuses attaques qui ont secoué le pays depuis le début de la crise syrienne, en 2011, témoigne de l’émotion suscitée par l’attaque revendiquée par l’organisation Etat islamique (EI).Il s’agit non seulement de l’action terroriste la plus meurtrière qu’ait connue Beyrouth depuis la fin de la guerre civile, en 1990, mais aussi de la fin d’une accalmie d’un peu moins de deux ans, durant laquelle la capitale libanaise s’était maintenue à l’écart du chaos régional. La dernière attaque d’envergure l’ayant frappée remonte au 19 février 2014, date d’un attentat à la voiture piégée devant le centre culturel iranien, qui avait fait 11 morts. « Je crains que nous revenions à la période des explosions », s’est exclamé le ministre de la santé, Waël Abou Faour, à l’unisson du pessimisme noir qui envahit de nouveau la population beyrouthine.« Bastion des hérétiques »C’est dans une rue commerçante bondée du quartier de Bourj El-Barajneh que le premier kamikaze, circulant sur un deux-roues, a déclenché sa charge explosive. Comme la totalité ou presque de la Dahyé, la banlieue sud de Beyrouth, l’endroit est un fief du Hezbollah, le mouvement chiite libanais. C’est là que réside une partie de sa base sociale et de ses cadres, militaires ou politiques. Quelques minutes après la première détonation, survenue devant un centre communautaire chiite, un second assaillant s’est fait exploser un peu plus loin, au milieu de la foule qui accourrait. Outre les 43 morts, les secouristes ont comptabilisé plus de 240 blessés. Le bilan aurait pu être encore plus lourd car un troisième kamikaze a péri dans une des deux attaques avant de pouvoir actionner sa propre charge.« C’est une stratégie de provocation. L’objectif est de semer la zizanie entre chiites et sunnites au Liban », estime le chercheur libanais Walid ChararaDans son communiqué de revendication, l’EI s’est félicité que les « soldats du califat » aient frappé le « bastion des hérétiques », une référence aux chiites, que les djihadistes considèrent comme des apostats. La haine des extrémistes sunnites à l’encontre du Hezbollah a été avivée par la participation de ses miliciens, à partir de 2012, à la répression du soulèvement anti-Assad en Syrie, qui est à dominante sunnite. Durant l’année suivante et jusqu’au début de l’année 2014, une demi-douzaine d’attentats ont ensanglanté en représailles des secteurs chiites de Beyrouth, l’un d’eux visant même l’ambassade d’Iran, le parrain régional du Hezbollah. Des actions revendiquées par diverses formations djihadistes, telles que les Brigades Abdallah Azzam, un groupuscule pro-Al-Qaida, ou le Front Al-Nosra, la franchise syrienne de l’organisation fondée par Oussama Ben Laden et par l’Etat islamique en Irak et au Levant, l’ancienne appellation de l’EI.Le carnage de Bourj El-Barajneh, dénoncé comme un « acte abject » par le président François Hollande, survient alors que la multinationale terroriste dirigée par Abou Bakr Al-Baghdadi, l’autoproclamé « calife » et « prince des croyants », rencontre des difficultés croissantes. Mardi 10 novembre, avec l’aide de l’aviation russe, l’armée syrienne a réussi à briser le siège de l’aéroport de Koueires, dans le gouvernorat d’Alep, qui était encerclé par l’EI depuis deux ans. Deux jours plus tard, les troupes gouvernementales se sont emparées de la ville de Hader, dans la même région, une importante base du Front Al-Nosra. Quelques centaines de kilomètres plus à l’est, la ville irakienne de Sinjar, sur laquelle flotte le drapeau noir des djihadistes depuis l’été 2014, fait face à une offensive simultanée des peshmergas kurdes et de la coalition anti-EI conduite par les Etats-Unis.L’EI sous pression « Après l’intervention de Moscou, l’Etat islamique est soumis à une très forte pression, décrypte Mario Abou Zeid, analyste au centre Carnegie de Beyrouth. Les bombardements russes ont redonné une capacité offensive au régime syrien, qui commence à grignoter le territoire de l’EI. » Dans ses objectifs, même si le mode opératoire diffère, l’attaque des secteurs chiites de Beyrouth s’apparente à la destruction en vol, le 31 octobre, du charter russe reliant Charm El-Cheikh à Saint-Pétersbourg, qui a été revendiquée par la filiale égyptienne de l’EI. Même si les enquêtes n’ont pas encore conclu catégoriquement à un attentat, les indices recueillis jusque-là, et notamment les enregistrements des boîtes noires, incitent à penser que l’avion a été victime d’une bombe placée en son sein.Affaibli dans son pré-carré syro-irakien, l’EI riposte sur un autre terrain, en se vengeant sur les alliés du régime syrien, la Russie comme le Hezbollah. Il fait la démonstration que sa capacité de représailles reste intacte et agite le spectre d’un nouveau cycle d’attentats, pour peu que l’offensive anti-EI continue à progresser. « C’est une stratégie de provocation, estime le chercheur libanais Walid Charara. L’objectif est de semer la zizanie entre chiites et sunnites au Liban. »Pour l’instant, le tissu social libanais a étonnamment résisté à ces coups de boutoir, en dépit de quelques flambées de violence ici et là. Ce petit miracle est notamment dû aux consignes que les deux grandes coalitions politiques du pays – « le 14 mars », à dominante sunnite, et le « 8 mars », à dominante chiite – ont données aux différents services de sécurité, qui sont souvent proches de l’un ou de l’autre camp, pour lutter en commun contre la menace terroriste. Cette coordination a permis d’éviter de nombreux bains de sang. Mais face à un ennemi aussi déterminé que l’EI, le sans-faute est impossible.Regarder l’infographie interactive : Syrie : les ennemis de mes ennemis.. Benjamin Barthe (Beyrouth, correspondant)Correspondant au Proche-OrientSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Romain Geoffroy et Gary Dagorn L’incident sur le plateau de Jean-Jacques Bourdin a fait grand bruit : Myriam El Khomri, ministre du travail depuis la rentrée 2015, n’a pas su répondre à une question simple portant sur le renouvellement des contrats à durée déterminée (CDD).Lire sur Les Décodeurs :Petit précis de droit du travail à l’attention de la ministre du travailQuelques jours plus tard, dans un autre registre, l’animateur Benjamin Castaldi a été moqué à son tour pour avoir affirmé lors de l’émission « On n’est pas couché » que le smic s’élevait à 1 800 euros net mensuels. On se souvient aussi de la députée (LR) Nathalie Kosciusko-Morizet, qui estimait à 4 euros le prix du ticket de métro le 24 février 2012 sur Europe 1, alors qu’elle était porte-parole de la campagne de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle.La tactique est aisée : demander au débotté à une personnalité le prix du litre de lait ou d’un autre bien de consommation courante, qu’il est en général incapable de citer.Pourtant, s’il est toujours facile de critiquer ces personnalités « coupées des réalités de la vie quotidienne », ferions-nous mieux ? Ce quiz vous propose de vérifier vos connaissances de base sur le coût de la vie et les revenus en France. Evidemment, vous pouvez vous aider d’Internet, mais cela réduit l’intérêt.Gary DagornJournaliste au MondeRomain GeoffroyJournaliste au Monde 13.11.2015 à 06h52 • Mis à jour le13.11.2015 à 13h10 | Soren Seelow Personne ne connaît son nom. Dans le dossier d’instruction de l’attentat de Karachi, qui a fait quinze morts dont onze employés français de la Direction des constructions navales (DCN) le 8 mai 2002 au Pakistan, il apparaît sous son seul alias : « Verger ». Verger est un ancien agent de la Direction de surveillance du territoire (DST), l’ancêtre de la DGSI. Il n’avait encore jamais été entendu par la justice. C’est désormais chose faite. A la faveur d’un tour de passe-passe inédit, les magistrats instructeurs sont parvenus à contourner le secret-défense qui leur est opposé depuis le début de cette enquête.DEPUIS 2009, LE JUGE MARC TRÉVIDIC CHERCHE À SAVOIR SI LE MOBILE POLITICO-FINANCIER A ÉTÉ VOLONTAIREMENT ÉTOUFFÉ AU PROFIT DE LA PISTE ISLAMISTELe témoignage de Verger, que Le Monde a pu consulter, a été déclassifié par le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, le 23 octobre. Il vient confirmer des informations longtemps tues par les responsables des services de renseignement : la DST, chargée en 2002 de l’enquête sur l’attentat, avait bel et bien travaillé dès les années 1990 sur un certain Ali Ben Moussalem, aujourd’hui considéré comme un personnage clé de l’affaire.Depuis 2009, le juge Marc Trévidic – chargé de l’enquête jusqu’à son départ du pôle antiterroriste en août 2015 – cherche à savoir si la DST a enquêté sur cet homme et le lui a caché. En d’autres termes si le mobile politico-financier a été volontairement étouffé au profit de la piste islamiste. Les anciens responsables des services qu’il a auditionnés sur ce sujet se sont systématiquement retranchés derrière le secret-défense. Et ses innombrables requêtes en déclassification concernant Ali Ben Moussalem se sont jusqu’ici heurtées à la même réponse : la DGSI, qui a succédé à la DST, ne retrouve aucune trace de ce travail dans ses armoires.Ce cheikh saoudien était à la tête d’un réseau d’intermédiaires – dont faisait partie Ziad Takieddine – imposé par le gouvernement Balladur dans plusieurs marchés d’armement en 1994 : la vente des sous-marins français Agosta au Pakistan et des frégates Sawari II à l’Arabie saoudite. Il est le pivot de la thèse selon laquelle l’attentat serait une mesure de rétorsion après l’interruption des commissions prévues par ces contrats. Quelques mois après son accession à la présidence de la République en 1995, Jacques Chirac avait décidé de mettre fin aux versements, qu’il soupçonnait d’avoir financé la campagne de l’ancien premier ministre devenu son rival dans la course à l’Elysée.Ali Ben Moussalem – qui est mort en 2004 – est considéré comme la principale victime de cette décision, avec un préjudice estimé à 120 millions d’euros. Ses connexions avec les services secrets pakistanais et la mouvance terroriste en font, pour les tenants de la thèse politico-financière, un suspect potentiel.Lire aussi :Attentat de Karachi : comment Bernard Cazeneuve a permis de contourner le secret-défense« Merci pour la France, elle vous le rendra »Le témoignage de Verger ne suffit pas à étayer le mobile financier de l’attentat. Il confirme en revanche que le renseignement intérieur a bien observé des transactions entre Ben Moussalem et des membres du gouvernement Balladur dans les années 90. La scène qu’il relate a été immortalisée par des « sous-marins » de la DST, des véhicules placés devant la boutique Arije – qui occupait le rez-de-chaussée de la permanence de campagne de Balladur à Paris – en face de l’hôtel Prince de Galles, propriété de Ben Moussalem :« En 1994-1995, je me suis intéressé aux activités de cheikh Ali Ben Moussalem et de son bras droit, Ziad Takieddine. Gérard Willing [le correspondant de la DST dont Verger était l’officier traitant] m’avait indiqué que la boutique Arije était une plaque tournante de trafics en tout genre et d’armes en particulier. La DST a placé cette boutique sous surveillance. A notre grande surprise, la campagne électorale étant lancée, nous avons observé que des membres du parti républicain de François Léotard [ministre de la défense du gouvernement Balladur] se rendaient dans l’immeuble abritant Arije. (…) Donnedieu de Vabres [chargé de mission auprès de François Léotard] aurait rencontré Ben Moussalem à l’hôtel Prince de Galles. Ce dernier lui aurait remis deux valises, pleines, selon Gérard Willing, d’argent. Donnedieu de Vabres aurait alors remercié Ben Moussalem en lui disant : “Merci pour la France, elle vous le rendra.” »Aucune trace de cette surveillance n’a été retrouvée dans les archives de la DGSI. Ce témoignage tend ainsi à confirmer les soupçons des parties civiles, convaincues depuis des années que l’appareil d’Etat leur cache la vérité. « Soit la DGSI ment à la justice et à son ministre de tutelle, soit les souvenirs de cet épisode peu reluisant de la rivalité entre Chirac et Balladur ont été détruits », explique Me Marie Dosé, avocate de plusieurs parties civiles.Durant les sept premières années de l’instruction, une seule piste a été creusée par la DST : celle d’un attentat perpétré par la nébuleuse Al-Qaida. Il faudra attendre 2008 – et la divulgation par la presse d’un rapport confidentiel commandé par la DCN dès septembre 2002, le rapport « Nautilus » – pour que la piste d’une vengeance liée à l’arrêt des commissions s’impose comme une alternative.Lire aussi : Affaire de Karachi : si vous avez raté un épisodePendant six ans, le juge Marc Trévidic se heurtera au secret-défense opposé par les témoins qu’il auditionne. Faisant suite à de multiples demandes d’actes déposées par Me Dosé, il requiert en 2012, 2013 et 2014 la déclassification des notes de la DST sur Ben Moussalem. Il n’obtiendra qu’un seul document : l’analyse d’un article du quotidien suisse Le Temps, copieusement caviardée et ne présentant aucun intérêt pour l’enquête.Les déclarations de Verger confirment – pour partie – celles du seul acteur de ce dossier à s’être montré prolixe sur le travail réalisé par la DST durant cette période : Gérard Willing. Cet « honorable correspondant » de la DST a affirmé dans le bureau du juge, le 28 janvier 2013, avoir enquêté sur Ben Moussalem dès 1994 et en avoir rendu compte à Verger, son officier traitant. Il précisait encore avoir transmis une note étayant la piste politico-financière cinq jours après l’attentat.« Non – Non plus – Non plus – Non »Son témoignage a depuis été régulièrement contesté – voire discrédité – par plusieurs anciens responsables de la DST. Aucune trace de son travail n’a jamais été retrouvée. Afin de vérifier ses assertions, le juge Trévidic a envoyé le 6 mai des questionnaires à remettre à cinq témoins qu’il n’avait pu entendre ou qui s’étaient retranchés derrière le secret-défense. Les réponses à ces formulaires ont été envoyées directement au ministre de l’intérieur – sans passer par le cabinet du juge – afin que le secret-défense ne puisse lui être opposé. A charge ensuite pour le ministre de les classifier, pour les déclassifier dans la foulée, ce qui est chose faite depuis le 23 octobre.Les destinataires de ces questionnaires étaient : Jean-Louis Gergorin (ancien directeur de la stratégie du groupe Matra), Raymond Nart (ancien directeur adjoint de la DST), Eric Bellemin-Comte (ancien chef du service de la DST chargé des contacts avec Gérard Willing), Jean-Jacques Pascal (ancien directeur de la DST) et le fameux Verger. Le seul à avoir fait état dans ses réponses d’un travail sur Ben Moussalem est celui dont l’identité demeure à ce jour un mystère. Interrogé sur l’existence de cet agent, l’ancien directeur adjoint de la DST, Raymond Nart, affirme pourtant que l’alias « Verger » ne lui évoque « aucun souvenir ».Eric Bellemin-Comte – aujourd’hui conseiller auprès du coordinateur national du renseignement à l’Elysée – continue lui aussi d’assurer que, « de mémoire », aucun travail n’a été effectué sur Ben Moussalem par son service. Quant à Jean-Jacques Pascal, ses réponses sont une succession de variations lapidaires sur le thème de la négation :« J’ignore tout de Monsieur Gérard Willing – Non – Non plus – Non plus – Non – J’en ignore tout – Je ne connais pas le Cheikh Ali Ben Moussalem – Rien – Non. »Treize ans après les faits, cet ancien patron de la DST continue de se dire convaincu, « à tort ou à raison », que l’attentat est le fait de « la mouvance taliban ».Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles Paris (Washington, correspondant) et Simon Roger A moins de trois semaines de la conférence des Nations unies sur le climat (COP21), John Kerry refroidit l’optimisme de la France. Dans un entretien au Financial Times, jeudi 12 novembre, le secrétaire d’Etat américain a indiqué que l’accord de Paris « ne sera certainement pas un traité ». « Il n’y aura pas d’objectifs de réduction [des émissions de gaz à effet de serre] juridiquement contraignants, comme cela avait été le cas à Kyoto. »Les propos du secrétaire d’Etat – dans la droite ligne d’une position maintes fois affirmée par le deuxième pays le plus émetteur après la Chine – n’ont pas suscité la controverse à Washington mais ont froissé les autorités françaises qui assureront la présidence de la COP à partir du 30 novembre. L’accord attendu à Paris pour contenir le réchauffement sous le seuil des 2 °C sera « contraignant ou il n’y aura pas d’accord », a réagi François Hollande depuis La Valette (Malte), où il participait à un sommet sur la crise migratoire. « J’ai eu mon ami Kerry hier, a commenté, jeudi, le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius. On peut discuter de la nature juridique de l’accord (…) en revanche, le fait qu’un certain nombre de dispositions doivent avoir un effet pratique est une évidence. » Le futur président de la COP21 a peu goûté la formulation de son homologue qui « aurait pu être plus heureuse ».Washington tient à éviter la dénomination de traitéLe débat ravivé par M. Kerry renvoie à une double interrogation, sur la forme juridique et sur le niveau de contraintes de l’accord qu’espèrent sceller à Paris les 195 pays de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). En 2011, à Durban, en Afrique du Sud, mandat a été donné aux négociateurs de signer un accord universel sur le climat à l’horizon 2015. Mais le document de Durban ne donne pas d’indication sur la forme juridique de cet accord. Il précise seulement que le texte devra être « un protocole, un autre instrument juridique ou un accord avec force de loi ».Lire aussi :Tout comprendre aux négociations climatiquesWashington tient à éviter la forme du traité pour s’épargner une épreuve de force incertaine avec le Congrès. Un traité est obligatoirement soumis au Sénat et doit être approuvé par une majorité des deux tiers avant d’entrer en vigueur. Or les républicains en ont pris le contrôle en 2014 après avoir consolidé leur majorité à la Chambre des représentants. Barack Obama n’a aucune chance de recueillir leur assentiment sur le climat. Le Parti républicain a critiqué les engagements américains de réduction de gaz à effet de serre, en estimant qu’ils allaient pénaliser l’économie nationale. De nombreux candidats à l’investiture républicaine pour la présidentielle de 2016 défendent des positions climatosceptiques, comme Donald Trump, ou militent pour l’exploitation des énergies fossiles américaines, qu’il s’agisse du charbon, du gaz ou du pétrole.Les Etats-Unis ne semblent pas prêts non plus à accepter un protocole. L’expérience du protocole de Kyoto a montré ses limites. Adopté en 1997 et entré en vigueur en 2005, il imposait pour la première fois des réductions d’émissions aux pays développés et prévoyait un mécanisme d’« observance » susceptible d’infliger des sanctions aux pays ne respectant pas leurs engagements. En théorie seulement, puisque Washington n’a jamais ratifié le protocole de Kyoto. Adopté par l’administration Clinton alors au pouvoir, sa ratification avait été retoquée par le gouvernement de son successeur républicain, George W. Bush. « Accord hybride »Pour franchir l’obstacle, M. Obama pourrait privilégier la voie de l’executive agreement, une forme de décret présidentiel. En cas d’échec, l’accord de Paris se résumerait à une simple déclaration internationale, vidée de toute substance juridique.« Les Etats-Unis soutiennent le principe d’un accord partiellement juridiquement contraignant », a expliqué à la presse un haut responsable américain, le 10 novembre, à l’issue de la pré-COP qui réunissait à Paris les ministres de quelque 70 pays de la CCNUCC. Un « accord hybride », prévoyant des contraintes sur le suivi des promesses faites par les pays, mais pas sur les objectifs chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre.« La contrainte, ce sera l’obligation de transparence et l’effet de réputation », a rappelé de son côté Laurence Tubiana, la principale négociatrice pour la France. A défaut de sanctions – comme il en existe au Conseil de sécurité de l’ONU ou à l’Organisation mondiale du commerce, qui dispose d’un organe de règlement des différends –, les pays mettront à profit l’état des lieux prévu tous les cinq ans pour juger de leur sincérité respective à lutter contre le réchauffement climatique. « Ce mécanisme de suivi de la bonne application des accords existe déjà dans la convention d’Aarhus sur l’accès aux informations environnementales, par exemple, rappelle le juriste Laurent Neyret. Cela assure une certaine vigilance. »Les Etats-Unis ne font pas mystère de leur volonté d’aboutir à un accord à Paris. Le 10 novembre, lors d’un déplacement à la base militaire et à la Old Dominion University de Norfolk, M. Kerry avait insisté sur ses engagements en faveur de l’environnement dès le début de sa carrière politique, dans le Massachusetts, et sur les conséquences déjà perceptibles sur la place de la montée des eaux.Lire aussi :Le legs climatique de Barack ObamaM. Kerry, qui avait annoncé à cette occasion la création d’un groupe de travail visant à intégrer les conséquences du réchauffement climatique dans la définition des objectifs stratégiques américains, avait évoqué l’enjeu que représente la conférence de Paris. « Je ne vous dirai pas qu’un accord global permettra à coup sûr de supprimer les menaces posées par le réchauffement climatique, mais la vérité est que nous ne les éliminerons pas sans un accord à Paris », avait-il dit.Simon RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterGilles Paris (Washington, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bruno Philip (Rangoun, envoyé spécial) La victoire du parti d’Aung San Suu Kyi aux élections législatives du dimanche 8 novembre a beau être écrasante, il reste à déterminer vers quelle sorte de démocratie se dirige ce pays si singulier, qui ne « ressemble à rien d’autre », comme disait Rudyard Kipling. L’écrivain britannique, même s’il ne passa que quelques jours en Birmanie en 1890, était né à Bombay, connaissait son Asie et, même si ce fut de prime abord la beauté des Birmanes qui le charma et lui inspira son célèbre poème Mandalay, il comprit rapidement que ce pays charnière entre Inde, Chine et Siam était bien différent.En termes contemporains, on pourrait dire de la Birmanie qu’elle est la nation de l’imprévisible. Qu’attendre d’ailleurs d’un pays où l’on roule à droite avec le volant placé à droite comme dans les pays où l’on roule à gauche ? Nul doute que la déroute que vient de subir la formation politique du pouvoir, de l’armée et du président Thein Sein, le Parti de l’union solidaire et du développement (USDP), vient de montrer l’immense attachement à la démocratie et à la liberté de la plupart des quelque trente millions d’électeurs birmans qui se sont rendus aux urnes le 8 novembre. Ainsi que leur vénération d’Aung San Suu Kyi, Prix Nobel de la paix 1991, pour laquelle le raz de marée en faveur de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (NLD), est une belle revanche contre ces généraux qui ont monopolisé le pouvoir durant un demi-siècle. Le président américain Barack Obama a félicité à la fois l’opposante et le président sortant Thein Sein, la première pour ses « efforts et sacrifices constants », le deuxième pour avoir mené des « réformes courageuses ».La Birmanie a une terrible et tragique histoire derrière elle : en 1962, le chef d’état-major des armées, Ne Win, fomente le premier coup d’Etat. Le général est un homme étrange, fantasque, cruel et capricieux qui lance son pays sur la « voie birmane du socialisme ». Une voie qui, comme le pays, ne ressemble à rien d’autre. La Birmanie roule sur cette route, puis s’enfonce dans la pauvreté et la répression. Le tyran se fait soigner à Vienne pour troubles mentaux, tire au revolver dans son miroir pour délivrer son image qu’il croit kidnappée par les nat, les « esprits ». Il se baigne dans le sang de dauphins pour se fortifier et, une nuit, il est aperçu sur un pont, habillé, marchant en arrière pour conjurer le sort, ainsi que le lui avait conseillé son astrologue.Mis à l’écart après le mouvement prodémocratique de 1988, écrasé par l’armée – cette répression a sans doute fait des milliers de morts –, Ne Win est remplacé par d’autres généraux. S’ils ne sont pas fous, ils sont tout aussi cruels et superstitieux. Ils ne lâcheront leur emprise qu’en 2011, date de l’autodissolution de la junte. Parce que ce sont ces mêmes militaires qui ont formé l’actuel gouvernement et entendaient diriger le pays vers la voie d’une « démocratie disciplinée », l’armée ne va renoncer ni à ses prérogatives, ni à son obsession de la « stabilité nationale », ni à son contrôle sur les ministères-clés du prochain gouvernement.« Réconciliation nationale » Dans le système en place, 25 % des sièges des deux chambres du Parlement sont réservés à des officiers. Le chef d’état-major des armées, le général Min Aung-Hlaing, qui s’est déclaré prêt jeudi 12 novembre à coopérer avec Aung San Suu Kyi, continuera à nommer les détenteurs de portefeuilles névralgiques : défense, intérieur et ministère des frontières. Ce dernier est important de par sa fonction stratégique et parce que, dans les confins frontaliers dont il s’occupe, vivent les turbulentes minorités ethniques (30 % de la population).Le 15 octobre, un cessez-le-feu national a été signé entre le gouvernement et huit groupes séparatistes armés des ethnies. Mais treize autres guérillas ont été les grandes absentes de ce compromis historique, alors que les combats continuent entre l’armée et les maquisards dans plusieurs Etats. Au lendemain du scrutin, hélicoptères et artillerie ont bombardé des régions tenues par une guérilla de l’ethnie Shan, où 6 000 villageois ont fui les combats depuis octobre. Cette nouvelle Birmanie « démocratique » va donc faire face à de nombreuses inconnues. Comme vient de le dire au New York Times l’écrivain et expert Thant Myint-U – petit fils de U Thant, l’ancien secrétaire général des Nations unies qui fut, en 1961, le premier non-Européen à occuper cette fonction –, « ce scrutin était simplement une élection pour une place dans un gouvernement dont le pouvoir sera partagé avec l’armée »…La « Lady » fait preuve d’une bonne volonté certaine. Elle a écrit jeudi au chef des armées, proposant de le rencontrer « à la date qui lui conviendra » au nom de la « réconciliation nationale ». Mais on ne sait pas quel poste va occuper Aung San Suu Kyi. En vertu d’un article de la Constitution, elle ne peut pas devenir chef de l’Etat car elle a été mariée à un étranger. D’ici à mars 2016, avant que les deux nouvelles chambres du Parlement – et donc les militaires qui y siègent – élisent un nouveau président, la NLD va devoir choisir un candidat dans le parti. Mais il sera vraisemblablement un inaugurateur de chrysanthèmes façon IVe République française…« Le prochain président devra comprendre parfaitement qu’il n’aura aucune autorité et devra se plier aux décisions prises par le parti », a également affirmé la « Lady ». Ainsi parle Aung San Suu Kyi la victorieuse. Mais si elle a gagné, reste à savoir de quoi sa victoire est le nom.Bruno Philip (Rangoun, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gaëlle Picut Le Conseil d’orientation pour l’emploi (COE) a publié, lundi 9 novembre, un rapport consacré aux réformes du marché du travail dans dix pays européens depuis 2008. Il met en avant le fait que la crise a exacerbé les déséquilibres du marché du travail existants, mais « a pu aussi cristalliser un certain nombre de défis communs auxquels sont confrontés aujourd’hui l’ensemble des pays européens ». Les deux principaux enjeux communs concernent l’éloignement d’une partie grandissante des jeunes du marché de l’emploi et l’augmentation du chômage de longue durée.Le taux de chômage des jeunes au sein de l’Union européenne est ainsi passé de 15,5 % en 2007 à 22,2 % en 2014, soit une hausse de 6,7 points en sept ans. En Italie et au Portugal, la situation est encore plus préoccupante puisque les taux atteignent respectivement 42,7 % et 34,8 %.« Dernier arrivé, dernier parti »Les jeunes ont souvent servis de variable d’ajustement et ont été victimes de la logique « dernier arrivé, premier parti », sans oublier la faiblesse des embauches. Par ailleurs, la crise immobilière a provoqué un effondrement du secteur du BTP qui recrute habituellement beaucoup de jeunes parmi les moins qualifiés. Par exemple, en Espagne, le secteur de la construction représentait 12,7 % des emplois fin 2007 pour 5,3 % début 2014. Autre élément préoccupant, le taux de jeunes ne travaillant pas et ne suivant ni études ni formation a augmenté entre 2007 et 2014, passant de 14,4 % à 16,6 % (avec un pic à 17,7 % en 2013).Quant au chômage de longue durée, il prend des proportions importantes dans plusieurs pays européens. En Espagne, il est passé de 20,4 % en 2007 à 52,8 % en 2014 ; en Irlande, de 30 % à 59,2 % sur la même période. Et il augmente même en Suède de 8 points, et passe de 13 à 21% entre 2008 et 2010. Cette évolution pèse immanquablement sur l’employabilité des demandeurs d’emploi. A ces deux tendances lourdes s’ajoutent des déséquilibres plus ou moins développés selon les pays. C’est le cas du temps partiel subi qui augmente de façon significative dans certains pays. Ainsi en Italie, fin 2014, 63,4 % des salariés en situation de temps partiel déclaraient vouloir travailler davantage (sachant que la part de salariés en situation de temps partiel entre 2007 et 2014 est passée de 13,4 % à 18,1 %).Autre tendance : le taux de transition à trois ans d’un contrat temporaire vers un contrat indéterminé a fortement chuté dans la plupart des dix pays européens étudiés. Parallèlement, la diversification des formes de travail atypiques s’est maintenue, soit sous forme d’emplois salariés (mini-jobs en Allemagne, contrat zéro heures en Grande-Bretagne) soit sous forme de travail indépendant non salarié (recibo verdes au Portugal ou para subordini en Italie).Or ces formes de travail sont « préoccupantes », selon le COE, car elles n’accordent souvent que des droits sociaux restreints et peuvent alimenter le risque de pauvreté, même si « les systèmes de redistribution et de solidarité informels peuvent plus ou moins atténuer cette appauvrissement » précise le rapport.L’emploi informel renforcéPar ailleurs, la crise a renforcé l’emploi informel. Le rapport du COE ne s’étend pas longuement sur ce phénomène. Il rappelle toutefois que « les conséquences sont lourdes : préjudices pour les droits des travailleurs, distorsion de concurrence entre employeurs, phénomène d’évasion fiscale et sociale, affaiblissement de la soutenabilité des finances sociales ».Le COE rappelle que si certains pays (Royaume-Uni, Allemagne Suède) ont retrouvé leur taux d’emploi d’avant la crise, d’autres restent dans une situation durablement dégradée (Italie, Espagne, Portugal). Enfin dans une situation intermédiaire, qui se rapproche du niveau d’emploi d’avant-crise sans encore l’atteindre, se retrouvent le Danemark, les Pays-Bas, l’Autriche et l’Irlande.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Aude Lasjaunias (Dunkerque, envoyée spéciale) Difficile d’imaginer, en franchissant le seuil du café Elleboode, que ce petit troquet de la place de la Gare de Dunkerque aurait pu mettre les clés sous la porte il y a encore quelques mois. Toutes les tables y sont occupées. Autour du baby-foot et du billard, placés aux deux extrémités de la salle, des grappes de personnes sont amassées. Sur le trottoir adjacent, une dizaine d’autres fument.Au bar, le va-et-vient est permanent : pour commander un thé, une barquette de frites ou encore demander à brancher son téléphone portable, si les autres prises que compte le bistrot sont déjà utilisées. Car l’essentiel des consommateurs ne dispose pas d’un accès permanent à l’électricité, contraint de résider dans les camps de fortune installés en périphérie de la ville, à Téteghem et à Grande-Synthe. Cette clientèle « atypique » a valu à l’endroit le surnom local de « café des migrants ».Clientèle au visage changeant« Il y a un an et demi, deux ans, plusieurs d’entre eux venaient déjà ici. Puis la fréquentation s’était tassée, jusqu’à récemment », explique la gérante, Laura, sémillante blonde de 24 ans. L’affluence soudaine est liée à l’arrivée des mauvais jours et au renforcement des contrôles policiers à Calais, qui ont conduit à la croissance exponentielle de campements dans la région. Au début de novembre, le nombre de migrants était estimé à 1 600 à Grande-Synthe et à près de 300 à Téteghem. A la même période en 2014, la préfecture de Nord–Pas-de-Calais chiffrait à 2 300 le nombre de réfugiés dans l’ensemble de la région.Lire aussi :Dans les environs de Calais, des camps de réfugiés devenus ingérablesEn quelques semaines, l’établissement de Laura s’est transformé en quartier général pour de nombreuses personnes en transit dans le Nord après avoir fui leur pays en quête d’une vie meilleure de l’autre côté de la Manche. Une clientèle aux visages changeants : « Il y a beaucoup de turn-over. A un moment, ils finissent tous par partir… »« Dès que je suis prêt le matin, je prends le bus pour venir. Je ne rentre qu’au moment de la dernière liaison, vers 18 heures », explique dans un anglais hésitant, Arras, 31 ans, qui séjourne dans la « jungle » de Grande-Synthe depuis deux mois. Au café Elleboorde, les clients ne sont pas contraints à une consommation régulière. Un mode de fonctionnement plus qu’appréciable pour ce Kurde originaire de Kirkouk, en Irak, dont les maigres économies fondent comme neige au soleil.Lire aussi le reportage :A Grande-Synthe, « on sait distribuer des vêtements à 80 personnes, pas à 800 »Critiques de certains habituésDans la salle, beaucoup de jeunes hommes : « C’est vrai qu’on voit peu de femmes ici », reconnaît la bistrote. Epaulée par sa mère, Nathalie, 45 ans, Laura tient sa clientèle à l’œil, malgré une atmosphère chargée en testostérone. « Il n’y a jamais eu aucun débordement. Les quelques personnes désagréables ont été invitées à partir. » Dolores, 39 ans, et Geneviève, 70 ans, des amies de la famille, sont venues donner un coup de main en ce jour du début de novembre. Elles n’ont pas non plus souvenir d’un quelconque épisode fâcheux : « Ils sont bien moins chiants que certains habitués », plaisante la plus âgée.La cohabitation avec certains consommateurs « historiques » ne s’est d’ailleurs pas faite sans encombre. « Il y a des critiques bien sûr. Plusieurs ont affirmé qu’ils ne venaient plus à cause des étrangers, raconte Dolores. Mais en réalité, ça faisait déjà un petit moment qu’ils avaient déserté. » D’autres restent fidèles au comptoir, enchaînant, entre deux boissons, les parties de baby-foot face à un duo irakien.Tapes dans le dos avec certains, plaisanteries avec d’autres, Sofiane, un Français de 20 ans, est un habitué du café. Lui se réjouit de la présence des nouveaux clients.« On essaie de nous faire peur avec les migrants. Ce que l’on peut entendre est tellement éloigné de la réalité. La violence par exemple… La dernière fois, il y a eu une bagarre entre jeunes de la ville sur le parvis de la gare, les gars sont sortis en trombe pour aller séparer les deux groupes. Quant à ceux qui dépeignent une bande de profiteurs qui bénéficient de l’argent de la collectivité… Vous avez vu dans quelles conditions ils vivent ? Aucun de ceux qui viennent ici ne souhaite rester en France. » « On les traite comme des gens normaux »Malgré la barrière de la langue, une communication spontanée, à grand renfort de gestes, s’est mise en place, donnant parfois lieu à de francs éclats de rire. Comme lorsque le quatuor chargé du lieu s’accorde une pause déjeuner. Au menu : du maroilles, une spécialité culinaire régionale qui n’est pas du goût — ou plutôt de l’odorat — des clients assis à la table proche de la cuisine, à en juger par les mines dégoûtées et les mouvements de bras sans équivoque des trois jeunes hommes lorsque les effluves fromagères les atteignent. « Maman, je peux te dire sans me tromper qu’ils trouvent que ton plat pue », glisse Laura. Et d’ajouter : « De toute façon, on va finir par devenir trilingue. On connaît déjà la base : thé, patate et téléphone. »Eddie, 34 ans, a découvert le lieu par hasard. Ce Normand est arrivé dans le Nord il y a trois semaines pour des raisons professionnelles. « J’aime bien venir ici. C’est un endroit chaleureux. On voit beaucoup de migrants dans la ville et a fortiori dans les environs de la gare. Dans ce bistrot, on les traite comme des gens normaux. » Lui a eu l’occasion d’échanger avec un jeune Syrien sur les raisons qui l’ont contraint à l’exil.« On ne prend pas réellement la mesure de ce qu’endurent ces hommes. Je n’ose plus trop leur demander de me raconter leur histoire, je trouve cela déplacé. Après tout, ils viennent dans ce café pour échapper quelques heures à leur quotidien. »Hassan, 23 ans, montre sur son téléphone des photos de sa « vie d’avant », quand il était encore étudiant en Irak. Ses habits sont plus soignés, ses joues moins creuses, ses yeux moins cernés… Chez certains, c’est un petit détail — une belle montre ou une chaîne en or — qui rappelle que le passé de ces clients est bien différent de leur présent. « Ça peut surprendre au premier abord, lorsque l’on voit des images des campements et les conditions précaires dans lesquelles ils sont contraints de vivre, reconnaît Sofiane. Mais, c’est comme si demain une guerre éclatait en France et que nous étions contraints de partir, de tout quitter. Nous aussi, on s’accrocherait à ces petites choses. » Aude Lasjaunias (Dunkerque, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Nunès Alors que les derniers décrets d’application de la loi sur l’encadrement des stages ont été publiés fin octobre 2015, la première offensive contre les sites qui ont fait du conventionnement de stages un business est lancée. Le ministère de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur a envoyé deux mises en demeure aux éditeurs des sites facforpro.com et bestudentagain.com. Ces courriers datés du 12 novembre et que le Monde s’est procuré leur enjoignent de supprimer de leurs pages les mentions affirmant qu’ils sont aptes à délivrer ou éditer une convention de stage. Ils ont deux semaines pour s’exécuter avant une action en justice.Un certain nombre de jeunes désirant effectuer un stage n’obtiennent pas de convention de leur établissement, ou n’en ont plus, alors que les entreprises exigent un tel document pour les accueillir. « Le conventionnement est devenu un business », témoigne Alexandre Leroy, président de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), l’un des deux principaux syndicats étudiants. Plusieurs entreprises se sont donc lancées sur le marché, proposant des conventionnements pour des sommes allant de 430 euros pour bestudentagain à 550 euros sur facforpro.Lire aussi :Malgré la loi « stagiaires », les abus continuent« Les cours en ligne ne permettent pas d’effectuer des stages »Dans les courriers adressés aux deux sociétés, le ministère rappelle la loi. Pour être en mesure de conventionner un stage, « le code de l’éducation nationale impose un volume pédagogique minimal de formation de l’établissement ». Ces deux établissements font valoir qu’ils répondent à cette exigence, en proposant un système de formation à distance (e-learning). Le ministère coupe court à cette défense dans la suite du courrier : les « cours en ligne ne permettent pas de signer une convention de stage conforme à la loi française et donc d’effectuer des stages ».Par ailleurs, les deux sites utilisent des logos officiels – celui du rectorat de Paris pour facforpro, celui du ministère pour bestudentagain – en guise de garantie de la légalité de leur activité. « Le logotype de la République française est une marque déposée », leur rappelle le ministère, et sauf autorisation, son utilisation constitue une contrefaçon réprimée par le code de la propriété intellectuelle.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter William Audureau « Merci de votre patience ». Le tweet de Nintendo France publié jeudi 12 novembre, annonçant la sortie du jeu de tir spatial Star Fox Zero en avril 2016, résume admirablement la situation pour les possesseurs de la console de salon Wii U, confrontés à des sorties erratiques depuis des mois.#StarFox Zero sortira en avril 2016. Merci pour votre patience. Vidéo : https://t.co/YPQ7hGphOE #NintendoDirectEU https://t.co/hR9oQ3pzY5— NintendoFrance (@Nintendo France)require(["twitter/widgets"]);Trois ans après son lancement – elle est sortie le 18 novembre 2012 – la console est boudée par la plupart des éditeurs tiers, et Nintendo lui-même peine à l’alimenter en titres. Les nouvelles aventures du renard de l’espace devaient ainsi être l’un des jeux phare de la console pour Noël, mais sa sortie avait été reportée en septembre.« Nous n’avons absolument pas arrêté de fournir la console en grands jeux Nintendo », rétorque Philippe Lavoué, directeur général de Nintendo France, interrogé par Le Monde à la Paris Games Week fin octobre. Le constructeur a lancé deux jeux majeurs cette année sur sa console : Splatoon, qui a trouvé 150 000 acquéreurs en France, et Super Mario Maker, jeu de construction de niveaux écoulé à 70 000 exemplaires à la fin octobre.Lire aussi :On a testé… « Super Mario Maker », une introduction enfantine aux joies de la création de jeux vidéoFaute de sorties régulières, Nintendo travaille désormais ses jeux sur la longueur. Le constructeur a organisé plusieurs jeux-concours autour de Super Mario Maker, dont une, la Super Mario Maker Academy, en partenariat avec cinq écoles françaises de jeux vidéo : « Il y a un engouement réel pour la création de niveaux, on a passé les 3 millions de niveaux disponibles » continue Philippe Lavoué. Le constructeur entretient également la scène e-sport avec des tournois sur ses titres les plus populaires comme Super Smash Bros., Mario Kart 8 et Splatoon.Lire aussi :« Splatoon », un jeu de tir haut en couleur sur Wii UTroisième et dernière des ventesMalgré cela, la console végète toujours à la troisième et dernière place des ventes de consoles de salon, malgré une année de commercialisation en plus que ses rivales Xbox One et PlayStation 4. Fin octobre, 630 000 unités de Wii U étaient en circulation en France, contre plus d’un million de PlayStation 4 et un chiffre estimé aux alentours de 800 000 pour la Xbox One. En comparaison, 6,5 millions de Wii ont été écoulées en France, un succès historique pour la marque. « On ne peut pas faire de comparaison à cette date, alerte Philippe Lavoué, il ne faut pas oublier qu’on fait 65 % de nos volumes sur les deux derniers mois de l’année ». Mais certains signes ne trompent pas.La meilleure vente de la console, Mario Kart 8, pourtant considéré comme l’un des meilleurs épisodes de la série, s’est écoulé à 5,9 millions d’unités dans le monde contre 36,5 pour Mario Kart Wii. Encore aujourd’hui, chaque année, le jeu Just Dance se vend davantage sur Wii que sur Wii U. Et Ubisoft, pourtant l’un des plus fidèles soutiens de Nintendo sur ces dernières générations, a annulé en 2014 la sortie de Know Your Friends, une compilation de minijeux, faute de perspectives commerciales suffisantes. La console a même fait l’objet de moqueries ouvertes de l’industrie.« On se doit de satisfaire nos acheteurs »« C’est difficile de succéder à une console comme la Wii. 630 000 unités, ce n’est pas 6,5 millions d’unités, c’est un fait, mais on se doit de satisfaire ceux qui nous ont fait confiance et acheté une Wii U », considère Philippe Lavoué. Le constructeur vient d’ailleurs d’annoncer plusieurs dates de sortie pour 2016, comme Star Fox Zero en avril, ainsi que le jeu de combat Pokkén Tournament et le remake en haute définition de The Legend of Zelda : Twilight Princess au printemps prochain.Actuellement, avec 10,7 millions d’unités écoulées dans le monde, la Wii U est la plus mauvaise vente de l’histoire du constructeur pour une console de salon, loin derrière la GameCube et ses 21 millions d’exemplaires vendus. Nintendo reste malgré tout le premier éditeur de jeu vidéo en France, grâce notamment à la Nintendo 3DS, dont 700 000 pièces se sont encore vendues en 2015. Le constructeur travaille par ailleurs sur une nouvelle machine, surnommée NX. L’entreprise japonaise n’a communiqué aucun détail à son propos, mais les observateurs tablent sur une sortie à Noël 2016.Lire : NX, Ultra 64, Nitro… Petite histoire de Nintendo à travers ses noms de codeWilliam AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.11.2015 à 12h27 • Mis à jour le13.11.2015 à 18h15 | Angela Bolis Etait-ce l’ultime procès de Robert Moor et de son entreprise chimique, Synthron, ou seulement un de plus pour cet homme de 85 ans, déjà condamné quatre fois ? Le PDG a comparu devant le tribunal correctionnel de Tours, jeudi 12 novembre, en son nom propre et comme représentant de cette usine de fabrication de produits chimiques qui cumule, depuis des années, une série d’infractions aux codes de l’environnement et du travail.Au dossier, sept arrêtés de mise en demeure pour non-respect des règles de sécurité de cette installation, classée site Seveso « haut » et installée à Auzouer-en-Touraine (Indre-et-Loire), où sont manipulées des centaines de substances chimiques dont certaines sont cancérogènes, toxiques ou inflammables. Et les reproches pleuvent : stockage anarchique, non-étiquetage des produits, rejets dans la rivière de la Brenne et dans l’atmosphère, absence de formation du personnel aux risques chimiques, recours abusifs aux intérimaires exposés à des substances dangereuses, etc.« Quand on arrive dans cet établissement pour la première fois, on a l’impression d’un site à l’abandon, témoigne à la barre Christophe Simbelie, inspecteur de l’environnement à la direction régionale de l’environnement (Dreal), chargé de suivre Synthron entre 2012 et 2015. Tout est plus ou moins rouillé, des murs en partie écroulés, des carreaux cassés, des peintures dégradées, des anciennes cuves déposées ci et là… » En octobre 2014, un contrôle de la Dreal relève quelque 57 non-conformités sur le site. Ces accusations ne sont pas nouvelles. Lors de son précédent procès, en 2014, M. Moor avait déjà répondu des faits similaires : stockages dangereux, absence de politique de formation, fuites et rejets… Neuf incidents avaient alors été versés au dossier, dont une explosion dans un atelier. L’affaire avait fait l’objet d’une vaste instruction, avec une perquisition de l’usine et du siège de la maison mère, Protex International, par une soixantaine d’enquêteurs, et avait été dépaysée au pôle santé public du tribunal de grande instance de Paris. M. Moor avait été condamné à six mois d’emprisonnement avec sursis et 40 500 euros d’amende.Mais la saga judiciaire de Synthron remonte plus loin encore. En 1988, une explosion fait flamber l’usine. « On s’est retrouvés saupoudrés de cendres, on ne savait pas ce qu’on respirait, on ne savait pas si on pouvait manger nos légumes, se souvient Mireille Hagel, une riveraine, qui se bat depuis plus de vingt-cinq ans sur ce dossier avec des associations de protection de l’environnement. La Brenne est devenue marron-rouge, tous les poissons sont morts. » La ville de Tours, privée d’eau pendant plusieurs jours, est ravitaillée par camions-citernes. L’incident donne lieu, en 1992, à l’un des premiers procès en France lié à l’environnement.Depuis, les incidents se suivent, les procédures administratives et judiciaires aussi. En 2004, nouvelle pollution grave de la Brenne. Lors du procès, quatre ans plus tard, se dessine une nouvelle façon d’évaluer le préjudice environnemental, non plus en se contentant de compter les quantités de poissons morts, mais en prenant en compte toute la faune aquatique, et, selon les juges, le paysage est l’« âme du territoire ».401e fortune de FranceLa répétition des infractions est telle que, d’après Serge Atico, du Bureau national du suivi des installations classées, cité à l’audience, Synthron est au premier rang du nombre de procédures engagées contre des sites Seveso en France. La deuxième place étant occupée par Protelor, autre usine du groupe Protex International. Niant toute responsabilité, M. Moor se dit assailli par « les demandes de la Dreal, ridicules et irréalistes, avec des délais trop courts ». « Il y a un nouveau texte par semaine pour la protection environnementale, on n’arrive pas à suivre. »L’octogénaire, 401e fortune de France, à la tête d’un groupe familial affichant 160 millions d’euros de chiffre d’affaires, a été décrit à l’audience comme un patron tout-puissant et omniprésent, qui n’investit dans la sécurité qu’en tout dernier recours. « Payer 395 000 euros d’amendes en dix ans, ou investir quelques millions d’euros pour se mettre en conformité… N’avez-vous pas pris finalement une décision rationnelle d’un point de vue économique ? », interroge l’avocat des parties civiles. Le procureur a requis une amende de 491 000 euros pour Synthron et de 216 500 euros pour M. Moor, avec une interdiction de gérer une société pendant cinq ans. Le jugement a été mis en délibéré.Angela BolisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.11.2015 à 11h39 • Mis à jour le13.11.2015 à 12h20 | Romain Geoffroy La décision de l’Union européenne, mercredi 11 novembre, d’étiqueter les produits israéliens issus des territoires palestiniens occupés a provoqué la colère d’Israël. Le gouvernement de droite de Benyamin Nétanyahou craint que la mesure européenne ne « soutienne et encourage » le mouvement international Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS) contre l’Etat hébreu.Lire aussi :Comprendre l’étiquetage des produits fabriqués dans les colonies israéliennesQui est à l’origine de ce mouvement ?En 2005, des militants propalestiniens lancent à travers le monde un appel au « boycott, au désinvestissement et aux sanctions contre Israël ». Le mouvement, inspiré du boycott de l’Afrique du Sud dans les années 1980 et appelé « BDS », s’oppose à l’occupation israélienne par des appels répétés au boycott de compagnies israéliennes et étrangères opérant dans les colonies israéliennes ou dans les territoires occupés.En France, où le mouvement s’est lancé en 2009 après la guerre de Gaza, on compte une cinquantaine d’associations et d’organisations signataires, parmi lesquelles l’Association France Palestine solidarité (AFPS), le Parti de gauche, le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) ou encore ATTAC.Quelles sont ses revendications ?Dans une interview donnée au Monde en juillet, le cofondateur du mouvement, Omar Barghouti, évoquait « trois exigences fondées sur le droit international » : - « La fin de l’occupation israélienne de 1967, ce qui inclut le démantèlement des colonies de Cisjordanie et la destruction du mur » ;- « La fin du système israélien de discrimination juridique à l’égard des citoyens palestiniens d’Israël, système qui correspond aux critères de l’apartheid tels que définis par l’ONU » ;- « L’autorisation pour les réfugiés palestiniens, chassés de force en 1948 et en 1967, de regagner leur domicile ou leur région d’origine, dans le cadre des résolutions de l’ONU sur ce point. »Lire aussi :Omar Barghouti : « Face à Israël, la France est hypocrite »Boycott, désinvestissement, sanctionsLe mouvement mène dans de nombreux pays (Royaume-Uni, Etats-Unis, Belgique, Allemagne, etc.) des actions d’appels aux boycotts commerciaux, universitaires ou culturels pour faire pression sur Israël. Il assure ne pas viser « des personnes ou des groupes en raison de leur origine ou de leur religion juive, ni leurs entreprises ou leurs produits » mais bien « la politique coloniale d’occupation israélienne et ses partisans ».Comme l’indique son nom, le mouvement BDS veut agir sur trois volets.Le boycott : le mouvement veut pousser les consommateurs à ne pas acheter de produits manufacturés en Israël ou dans les colonies.Le désinvestissement : l’organisation mène des actions de lobbying auprès des gouvernements, des institutions et des entreprises pour qu’elles cessent d’investir ou de coopérer économiquement avec l’Etat hébreux. BDS a notamment joué un rôle dans la décision de Veolia de vendre presque toutes ses activités en Israël ou plus récemment dans la décision d’Orange de rompre son partenariat avec l’entreprise israélienne de télécommunications Partner, présente dans les colonies israéliennes.Les sanctions : c’est-à-dire essentiellement la remise en cause des accords économiques de l’Union européenne avec Israël, BDS demandant à l’UE de sanctionner Israël au vu de ses violations du droit international.De longues batailles juridiquesEn France, le mouvement fait l’objet depuis 2010 de poursuites systématiques. En février 2010, Michèle Alliot-Marie, alors ministre de la justice, fait parvenir une circulaire aux procureurs visant les «  appels au boycott de produits israéliens  » et recommandait aux parquets d’apporter «  une réponse ferme  ».Le 20 octobre, la Cour de cassation a confirmé la condamnation par la cour d’appel de Colmar de 14 militants de BDS à 28 000 euros de dommages et intérêts aux parties civiles, ainsi qu’à une amende de 1 000 euros avec sursis pour chacun des militants. Il leur est reproché d’avoir participé à une manifestation dans un magasin Carrefour à Illzach (Haut-Rhin), « appelant au boycott des produits en provenance d’Israël ». Pour la haute juridiction française, le délit de «  provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race, ou une religion déterminée  » est bien constitué.Ces arrêts de la Cour de cassation font de la France l’un des rares pays du monde, et la seule démocratie, où l’appel au boycott par un mouvement associatif ou citoyen pour critiquer la politique d’un Etat tiers est interdit. Plusieurs militants pro palestiniens soulèvent d’ailleurs le fait que tous les appels au boycott ne soient pas traités de la même manière : les appels au boycott contre l’Afrique du Sud du temps de l’apartheid, contre la Birmanie du temps de la junte ou même contre le Mexique au moment de l’affaire Florence Cassez n’ont jamais fait l’objet de poursuites.Le BDS réfléchit actuellement à porter l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme où il souhaiterait invoquer l’article 10 de la convention européenne des droits de l’homme sur la liberté d’expression.Inquiétudes du gouvernement israélienL’impact du BDS sur le plan économique est encore difficilement mesurable. Mais chaque nouvelle campagne ciblant un grand groupe étranger, un supermarché, un annonceur ou un opérateur pour les inciter à ne plus investir en Israël fait connaître un peu plus le mouvement.L’importance réelle du BDS est toujours débattue. « Ça ressemble à un tsunami politique, mais, en réalité, ses militants sont actifs dans pas plus de dix ou douze endroits dans le monde, la plupart en Europe », soulignait au Monde l’expert Eran Shayshon, qui a beaucoup travaillé sur le BDS au sein du Reut Institute, à Tel-Aviv.Lire aussi :Israël face à la menace montante du boycottageTout cela n’empêche pas le gouvernement israélien de s’inquiéter de la montée du mouvement. M. Nétanyahou a récemment dénoncé une « campagne internationale pour noircir la réputation d’Israël ». Pour lui, ceux qui soutiennent le BDS mettent en cause jusqu’à l’existence de l’Etat hébreu.Comment le mouvement a-t-il accueilli la décision européenne ?Les produits concernés par la nouvelle décision européenne d’étiqueter les produits fabriqués dans les colonies représentent « moins de 1 % » du total des échanges commerciaux entre l’UE et Israël, soit 154 millions d’euros en 2014, selon des chiffres de la Commission. L’ambassadeur israélien avait pour sa part évalué les produits visés à « 2 % à 3 % » des exportations israéliennes vers l’UE, soit une valeur à 200 millions de dollars (187 millions d’euros) chaque année.Le Comité national palestinien pour le BDS s’est tout de même réjoui de la décision « qui montre que les gouvernements européens réagissent à l’opinion publique, aux campagnes de la société civile comme à l’intransigeance israélienne ».Mahmoud Nawajaa, le coordinateur général du BDS palestinien, a cependant nuancé ses propos : « Mettre en place quelques étiquettes sur un petit nombre de produits israéliens n’est pas une réponse à la mesure des crimes de guerre israéliens continus. » Même constat pour Imen Habib, animatrice du BDS en France, pour qui cette décision est insuffisante : « Ce que nous demandons c’est l’interdiction pure et simple de ces produits par l’UE. Etiqueter ces produits, c’est légitimer des produits fabriqués dans des territoires occupés considérés comme illégaux aux yeux du droit international. »Romain GeoffroyJournaliste au Monde Audrey Tonnelier C’est (enfin) une bonne nouvelle pour le gouvernement, à moins d’un mois du premier tour des élections régionales. Le produit intérieur brut (PIB) de la France a progressé de 0,3 % au troisième trimestre, a annoncé l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), vendredi 13 novembre. C’est légèrement plus que ce qu’anticipait l’Institut (+ 0,2 %). Dès lors, même si la croissance s’avérait nulle au quatrième trimestre, sa prévision de 1,1 % pour 2015 serait atteinte – ce que les économistes appellent l’« acquis de croissance ». Michel Sapin, le ministre des finances, a saisi l’occasion pour souligner, vendredi matin, que la croissance pour 2015 en France serait « au minimum de 1,1 % ».« C’est un chiffre qui est supérieur à l’hypothèse de 1 % sur laquelle nous avons construit le budget, et c’est le plus haut niveau atteint depuis quatre ans » s’est-il réjoui, allant même jusqu’à déclarer : le pays est « sorti de cette trop longue période de croissance extrêmement faible […]. Cela présage, sans pour autant que ce soit une certitude, une croissance plus élevée pour l’année prochaine ». Le gouvernement table sur une hausse de 1,5 % du PIB en 2016.La consommation, principale moteur de la repriseLa réalité est un peu plus nuancée. Certes, la croissance a rebondi au troisième trimestre. Un soulagement après le zéro pointé enregistré trois mois plus tôt, qui avait traumatisé politiques et économistes et fait douter de la réalité d’une reprise sans cesse repoussée. « Le mouvement de reprise amorcé en 2015 est bien là, même s’il reste modéré » confirme Xavier Timbeau, directeur de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).« On retrouve un rythme de croissance en phase avec les chiffres du climat des affaires » souligne Vladimir Passeron, chef du département de la conjoncture à l’Insee. Ces derniers, qui traduisent le regard porté par les chefs d’entreprises sur la santé de l’économie tricolore, sont en effet revenus à leur moyenne de long terme depuis le mois d’août. Ils ont même atteint en octobre un plus haut depuis août 2011, avant la dernière crise. La consommation, principal moteur de la reprise depuis des mois, continue de se redresser (+0,3 % sur le trimestre), « en ligne avec l’accélération du pouvoir d’achat des ménages », note M. Passeron. Mieux, l’embellie se dessine du côté de l’investissement des entreprises, talon d’Achille de la France depuis la crise. Il a progressé de 0,7 % au troisième trimestre, et l’Insee a revu en hausse les progressions des deux premiers trimestres (+0,8 % et +0,5 %). « L’image devient plus favorable, nous sommes dans une phase d’accélération », note M. Passeron.Les exportations causent une grosse frayeurEn revanche, l’investissement des ménages (dépenses d’immobilier pour l’essentiel) reste le gros point noir. Il poursuit son repli, même moins marqué (–0,5 %). « L’investissement des ménages en produits du secteur de la construction a plongé de 28 % depuis début 2008 ! », calcule Denis Ferrand, directeur général de l’institut de conjoncture Coe-Rexecode.Surtout, les exportations constituent la grosse frayeur de cette publication : jusqu’ici dopées par l’euro faible et les beaux « coups » commerciaux tricolores (aéronautique, naval), elles reculent de 0,6 %, après une hausse de 1,9 % au deuxième trimestre. « Il peut s’agir soit d’une correction après quatre trimestres très dynamiques, soit d’une inversion de tendance en raison du ralentissement des pays émergents », avertit M. Passeron. Une question à laquelle il semble trop tôt pour répondre, même si nombre de commentateurs y voient plutôt le contrecoup des belles ventes de frégates et autres rafales dans les derniers mois. Au global, l’Insee retient « une reprise modérée, même si les chiffres sont plutôt positifs ». C’est tout le paradoxe du redémarrage économique français : malgré un alignement des planètes inédit depuis huit ans (euro faible, taux d’intérêt au tapis, prix du baril de pétrole en chute), la France reste engluée dans une croissance poussive. Elle devrait d’ailleurs continuer d’être à la traîne de ses voisins européens cette année. « Une croissance de 1,1 %, ce n’est pas extraordinaire, c’est toujours moins que celle attendue en zone euro cette année, autour de 1,5 % » rappelle M. Ferrand. « Même compte tenu des aides à l’emploi mises en place par l’Etat, on est à peine sur le niveau qui permet de stabiliser le taux de chômage, » renchérit M. Timbeau. L’économie a tout de même continué à créer des emplois au troisième trimestre : +14 900 dans le secteur marchand.Lire aussi :Consommation, exportations, croissance... le coup d’arrêt de l’économie en graphiques« Impression mitigée »Surtout, explique M. Ferrand, « la reprise reste liée à des phénomènes circonstanciels, consommation notamment ». En dépit de l’amélioration de ce trimestre, la question de l’investissement des entreprises, dont seul le redémarrage pourrait assurer un véritable décollage durable de la croissance, reste posée. Les investissements des chefs d’entreprise de l’industrie ne devraient augmenter que de 1 % cette année, selon la dernière enquête de l’Insee sur le sujet, alors que les patrons prévoyaient encore une hausse de 2 % en juillet. « La décomposition de la croissance a réservé quelques surprises qui laissent, au bout du compte, une impression mitigée. Le rebond manque de vigueur. Il y a des signes qu’une reprise auto-entretenue s’amorce, mais ils restent encore trop timides pour être certain de ce diagnostic », confirme Hélène Baudchon, économiste France chez BNP Paribas.Pour le quatrième trimestre, l’Insee table sur une hausse de 0,4 % du PIB. Quant à la prévision du gouvernement de 1,5 % de croissance en 2016, « cela reste un scénario prudent, de très légère hausse. Si la croissance devait vraiment s’enclencher l’an prochain, on devrait avoir une accélération plus marquée » estime M. Timbeau. La longue convalescence de l’économie tricolore n’a pas encore pris fin.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jacques Follorou La démocratie allemande pourrait-elle servir d’exemple au Parlement français en matière de contrôle des services secrets ? Le travail des différentes instances parlementaires du Bundestag sur les services de renseignements allemands (BND) vient de donner lieu à de nouvelles révélations sur les dérives en matière d’espionnage. Mercredi 11 novembre, la station de radio allemande RBB (Radio Berlin Brandebourg) indiquait que le BND avait surveillé le diplomate allemand Hansjörg Haber alors que la Constitution allemande interdit l’espionnage des citoyens allemands.Cette radio précisait également que Laurent Fabius, ministre français des affaires étrangères, et des membres de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), du FBI américain et de sociétés aux Etats-Unis, figuraient également parmi les cibles. Jeudi, à Malte, en marge d’un sommet sur les migrations, François Hollande a demandé « que toutes les informations soient communiquées, parce qu’on ne peut pas comprendre qu’il puisse y avoir ce type de pratiques entre alliés ». Avant d’ajouter : « Je sais que la chancelière [Angela Merkel] fera tout pour nous dire exactement les circonstances qui ont été celles [qui ont conduit à] écouter un ministre de la République française. »La RBB ne fournit aucune indication sur l’origine de ses sources. En guise de détails, la radio berlinoise se contente d’évoquer une liste de 900 pages de « sélecteurs » (numéros de téléphone, courriels, adresses IP) utilisés par le BND et à laquelle ont eu accès des députés allemands, membres de la commission d’enquête chargée de faire la lumière sur les opérations de surveillance.« La question qui se pose, c’est de savoir si ces agissements ont été le fait des seuls Allemands ou pour le compte d’un service tiers, à savoir la NSA »Selon un membre du Bundestag travaillant sur les questions de renseignement, joint par Le Monde, ces nouveaux éléments seraient extraits de documents recueillis par la commission d’enquête parlementaire créée après les révélations de l’ex-consultant de l’Agence nationale de la sécurité américaine (NSA), Edward Snowden. Ces informations seraient également entre les mains de la délégation parlementaire au renseignement du Bundestag, chargée de suivre le fonctionnement des services secrets et qui devait se réunir vendredi.Au printemps, la presse allemande s’était déjà fait l’écho d’écoutes pratiquées par le BND de pays alliés, dont la France, sans l’aval du gouvernement. Paris était resté discret. Mais Bernard Bajolet, à la tête de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), s’était rendu à Berlin pour obtenir des explications auprès de son homologue du BND. Selon nos informations, il avait troqué le silence officiel contre l’obtention d’informations, portant notamment sur les dessous de la coopération entre le BND et la NSA.« La question qui se pose, relève un responsable de la communauté française du renseignement interrogé par Le Monde, c’est de savoir si ces agissements ont été le fait des seuls Allemands ou pour le compte d’un service tiers, à savoir la NSA. » En effet, des documents, également exhumés par la commission d’enquête parlementaire créée sur les activités de la NSA, et auxquels Le Monde a eu accès, ont montré, en juin, que le BND avait agi pour le compte de la NSA et espionné, notamment, la France, au moins de 2005 à 2008, par l’intermédiaire du groupe de télécommunications Deutsche Telekom.« Rien d’illégal »Les autorités allemandes, accusées de complicité d’espionnage avec la NSA, entre 2005 et 2015, des intérêts économiques et politiques européens, avaient affirmé qu’il était impossible de connaître l’identité des cibles visées. Ces documents de Deutsche Telekom, détenus par la commission d’enquête parlementaire allemande sur les activités de la NSA et révélés par le député Vert autrichien Peter Pilz, attestaient, au contraire, que les grands opérateurs nationaux de télécom européens disposaient des moyens d’identifier les personnes ou entreprises espionnées.A partir de 2005, l’ensemble du trafic intercepté a été renvoyé vers le centre d’interceptions, installé en Bavière, à Bad Aibling. Sur cette base, les opérateurs allemands travaillent aux côtés d’employés de la NSA dans le cadre du JSA (Joint Signal Activity). Interrogé par la commission d’enquête du Bundestag, le directeur du BND, Gerhard Schindler, a indiqué, le 21 mai, qu’il n’y avait rien d’illégal à cela tant que cette collecte ne concernait pas des intérêts allemands.Jacques FollorouJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.11.2015 à 10h26 • Mis à jour le13.11.2015 à 12h54 | Benjamin Barthe (Beyrouth, correspondant) Vendredi 13 novembre, au lendemain d’un double attentat-suicide qui a causé la mort de 43 personnes, dans la banlieue sud de Beyrouth, la totalité des écoles et des universités du Liban devaient rester fermées en signe de deuil.Cette mesure, jamais prise jusque-là en dépit des nombreuses attaques qui ont secoué le pays depuis le début de la crise syrienne, en 2011, témoigne de l’émotion suscitée par l’attaque revendiquée par l’organisation Etat islamique (EI).Il s’agit non seulement de l’action terroriste la plus meurtrière qu’ait connue Beyrouth depuis la fin de la guerre civile, en 1990, mais aussi de la fin d’une accalmie d’un peu moins de deux ans, durant laquelle la capitale libanaise s’était maintenue à l’écart du chaos régional. La dernière attaque d’envergure l’ayant frappée remonte au 19 février 2014, date d’un attentat à la voiture piégée devant le centre culturel iranien, qui avait fait 11 morts. « Je crains que nous revenions à la période des explosions », s’est exclamé le ministre de la santé, Waël Abou Faour, à l’unisson du pessimisme noir qui envahit de nouveau la population beyrouthine.« Bastion des hérétiques »C’est dans une rue commerçante bondée du quartier de Bourj El-Barajneh que le premier kamikaze, circulant sur un deux-roues, a déclenché sa charge explosive. Comme la totalité ou presque de la Dahyé, la banlieue sud de Beyrouth, l’endroit est un fief du Hezbollah, le mouvement chiite libanais. C’est là que réside une partie de sa base sociale et de ses cadres, militaires ou politiques. Quelques minutes après la première détonation, survenue devant un centre communautaire chiite, un second assaillant s’est fait exploser un peu plus loin, au milieu de la foule qui accourrait. Outre les 43 morts, les secouristes ont comptabilisé plus de 240 blessés. Le bilan aurait pu être encore plus lourd car un troisième kamikaze a péri dans une des deux attaques avant de pouvoir actionner sa propre charge.« C’est une stratégie de provocation. L’objectif est de semer la zizanie entre chiites et sunnites au Liban », estime le chercheur libanais Walid ChararaDans son communiqué de revendication, l’EI s’est félicité que les « soldats du califat » aient frappé le « bastion des hérétiques », une référence aux chiites, que les djihadistes considèrent comme des apostats. La haine des extrémistes sunnites à l’encontre du Hezbollah a été avivée par la participation de ses miliciens, à partir de 2012, à la répression du soulèvement anti-Assad en Syrie, qui est à dominante sunnite. Durant l’année suivante et jusqu’au début de l’année 2014, une demi-douzaine d’attentats ont ensanglanté en représailles des secteurs chiites de Beyrouth, l’un d’eux visant même l’ambassade d’Iran, le parrain régional du Hezbollah. Des actions revendiquées par diverses formations djihadistes, telles que les Brigades Abdallah Azzam, un groupuscule pro-Al-Qaida, ou le Front Al-Nosra, la franchise syrienne de l’organisation fondée par Oussama Ben Laden et par l’Etat islamique en Irak et au Levant, l’ancienne appellation de l’EI.Le carnage de Bourj El-Barajneh, dénoncé comme un « acte abject » par le président François Hollande, survient alors que la multinationale terroriste dirigée par Abou Bakr Al-Baghdadi, l’autoproclamé « calife » et « prince des croyants », rencontre des difficultés croissantes. Mardi 10 novembre, avec l’aide de l’aviation russe, l’armée syrienne a réussi à briser le siège de l’aéroport de Koueires, dans le gouvernorat d’Alep, qui était encerclé par l’EI depuis deux ans. Deux jours plus tard, les troupes gouvernementales se sont emparées de la ville de Hader, dans la même région, une importante base du Front Al-Nosra. Quelques centaines de kilomètres plus à l’est, la ville irakienne de Sinjar, sur laquelle flotte le drapeau noir des djihadistes depuis l’été 2014, fait face à une offensive simultanée des peshmergas kurdes et de la coalition anti-EI conduite par les Etats-Unis.L’EI sous pression « Après l’intervention de Moscou, l’Etat islamique est soumis à une très forte pression, décrypte Mario Abou Zeid, analyste au centre Carnegie de Beyrouth. Les bombardements russes ont redonné une capacité offensive au régime syrien, qui commence à grignoter le territoire de l’EI. » Dans ses objectifs, même si le mode opératoire diffère, l’attaque des secteurs chiites de Beyrouth s’apparente à la destruction en vol, le 31 octobre, du charter russe reliant Charm El-Cheikh à Saint-Pétersbourg, qui a été revendiquée par la filiale égyptienne de l’EI. Même si les enquêtes n’ont pas encore conclu catégoriquement à un attentat, les indices recueillis jusque-là, et notamment les enregistrements des boîtes noires, incitent à penser que l’avion a été victime d’une bombe placée en son sein.Affaibli dans son pré-carré syro-irakien, l’EI riposte sur un autre terrain, en se vengeant sur les alliés du régime syrien, la Russie comme le Hezbollah. Il fait la démonstration que sa capacité de représailles reste intacte et agite le spectre d’un nouveau cycle d’attentats, pour peu que l’offensive anti-EI continue à progresser. « C’est une stratégie de provocation, estime le chercheur libanais Walid Charara. L’objectif est de semer la zizanie entre chiites et sunnites au Liban. »Pour l’instant, le tissu social libanais a étonnamment résisté à ces coups de boutoir, en dépit de quelques flambées de violence ici et là. Ce petit miracle est notamment dû aux consignes que les deux grandes coalitions politiques du pays – « le 14 mars », à dominante sunnite, et le « 8 mars », à dominante chiite – ont données aux différents services de sécurité, qui sont souvent proches de l’un ou de l’autre camp, pour lutter en commun contre la menace terroriste. Cette coordination a permis d’éviter de nombreux bains de sang. Mais face à un ennemi aussi déterminé que l’EI, le sans-faute est impossible.Regarder l’infographie interactive : Syrie : les ennemis de mes ennemis.. Benjamin Barthe (Beyrouth, correspondant)Correspondant au Proche-OrientSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Romain Geoffroy et Gary Dagorn L’incident sur le plateau de Jean-Jacques Bourdin a fait grand bruit : Myriam El Khomri, ministre du travail depuis la rentrée 2015, n’a pas su répondre à une question simple portant sur le renouvellement des contrats à durée déterminée (CDD).Lire sur Les Décodeurs :Petit précis de droit du travail à l’attention de la ministre du travailQuelques jours plus tard, dans un autre registre, l’animateur Benjamin Castaldi a été moqué à son tour pour avoir affirmé lors de l’émission « On n’est pas couché » que le smic s’élevait à 1 800 euros net mensuels. On se souvient aussi de la députée (LR) Nathalie Kosciusko-Morizet, qui estimait à 4 euros le prix du ticket de métro le 24 février 2012 sur Europe 1, alors qu’elle était porte-parole de la campagne de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle.La tactique est aisée : demander au débotté à une personnalité le prix du litre de lait ou d’un autre bien de consommation courante, qu’il est en général incapable de citer.Pourtant, s’il est toujours facile de critiquer ces personnalités « coupées des réalités de la vie quotidienne », ferions-nous mieux ? Ce quiz vous propose de vérifier vos connaissances de base sur le coût de la vie et les revenus en France. Evidemment, vous pouvez vous aider d’Internet, mais cela réduit l’intérêt.Gary DagornJournaliste au MondeRomain GeoffroyJournaliste au Monde 13.11.2015 à 06h52 • Mis à jour le13.11.2015 à 13h10 | Soren Seelow Personne ne connaît son nom. Dans le dossier d’instruction de l’attentat de Karachi, qui a fait quinze morts dont onze employés français de la Direction des constructions navales (DCN) le 8 mai 2002 au Pakistan, il apparaît sous son seul alias : « Verger ». Verger est un ancien agent de la Direction de surveillance du territoire (DST), l’ancêtre de la DGSI. Il n’avait encore jamais été entendu par la justice. C’est désormais chose faite. A la faveur d’un tour de passe-passe inédit, les magistrats instructeurs sont parvenus à contourner le secret-défense qui leur est opposé depuis le début de cette enquête.DEPUIS 2009, LE JUGE MARC TRÉVIDIC CHERCHE À SAVOIR SI LE MOBILE POLITICO-FINANCIER A ÉTÉ VOLONTAIREMENT ÉTOUFFÉ AU PROFIT DE LA PISTE ISLAMISTELe témoignage de Verger, que Le Monde a pu consulter, a été déclassifié par le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, le 23 octobre. Il vient confirmer des informations longtemps tues par les responsables des services de renseignement : la DST, chargée en 2002 de l’enquête sur l’attentat, avait bel et bien travaillé dès les années 1990 sur un certain Ali Ben Moussalem, aujourd’hui considéré comme un personnage clé de l’affaire.Depuis 2009, le juge Marc Trévidic – chargé de l’enquête jusqu’à son départ du pôle antiterroriste en août 2015 – cherche à savoir si la DST a enquêté sur cet homme et le lui a caché. En d’autres termes si le mobile politico-financier a été volontairement étouffé au profit de la piste islamiste. Les anciens responsables des services qu’il a auditionnés sur ce sujet se sont systématiquement retranchés derrière le secret-défense. Et ses innombrables requêtes en déclassification concernant Ali Ben Moussalem se sont jusqu’ici heurtées à la même réponse : la DGSI, qui a succédé à la DST, ne retrouve aucune trace de ce travail dans ses armoires.Ce cheikh saoudien était à la tête d’un réseau d’intermédiaires – dont faisait partie Ziad Takieddine – imposé par le gouvernement Balladur dans plusieurs marchés d’armement en 1994 : la vente des sous-marins français Agosta au Pakistan et des frégates Sawari II à l’Arabie saoudite. Il est le pivot de la thèse selon laquelle l’attentat serait une mesure de rétorsion après l’interruption des commissions prévues par ces contrats. Quelques mois après son accession à la présidence de la République en 1995, Jacques Chirac avait décidé de mettre fin aux versements, qu’il soupçonnait d’avoir financé la campagne de l’ancien premier ministre devenu son rival dans la course à l’Elysée.Ali Ben Moussalem – qui est mort en 2004 – est considéré comme la principale victime de cette décision, avec un préjudice estimé à 120 millions d’euros. Ses connexions avec les services secrets pakistanais et la mouvance terroriste en font, pour les tenants de la thèse politico-financière, un suspect potentiel.Lire aussi :Attentat de Karachi : comment Bernard Cazeneuve a permis de contourner le secret-défense« Merci pour la France, elle vous le rendra »Le témoignage de Verger ne suffit pas à étayer le mobile financier de l’attentat. Il confirme en revanche que le renseignement intérieur a bien observé des transactions entre Ben Moussalem et des membres du gouvernement Balladur dans les années 90. La scène qu’il relate a été immortalisée par des « sous-marins » de la DST, des véhicules placés devant la boutique Arije – qui occupait le rez-de-chaussée de la permanence de campagne de Balladur à Paris – en face de l’hôtel Prince de Galles, propriété de Ben Moussalem :« En 1994-1995, je me suis intéressé aux activités de cheikh Ali Ben Moussalem et de son bras droit, Ziad Takieddine. Gérard Willing [le correspondant de la DST dont Verger était l’officier traitant] m’avait indiqué que la boutique Arije était une plaque tournante de trafics en tout genre et d’armes en particulier. La DST a placé cette boutique sous surveillance. A notre grande surprise, la campagne électorale étant lancée, nous avons observé que des membres du parti républicain de François Léotard [ministre de la défense du gouvernement Balladur] se rendaient dans l’immeuble abritant Arije. (…) Donnedieu de Vabres [chargé de mission auprès de François Léotard] aurait rencontré Ben Moussalem à l’hôtel Prince de Galles. Ce dernier lui aurait remis deux valises, pleines, selon Gérard Willing, d’argent. Donnedieu de Vabres aurait alors remercié Ben Moussalem en lui disant : “Merci pour la France, elle vous le rendra.” »Aucune trace de cette surveillance n’a été retrouvée dans les archives de la DGSI. Ce témoignage tend ainsi à confirmer les soupçons des parties civiles, convaincues depuis des années que l’appareil d’Etat leur cache la vérité. « Soit la DGSI ment à la justice et à son ministre de tutelle, soit les souvenirs de cet épisode peu reluisant de la rivalité entre Chirac et Balladur ont été détruits », explique Me Marie Dosé, avocate de plusieurs parties civiles.Durant les sept premières années de l’instruction, une seule piste a été creusée par la DST : celle d’un attentat perpétré par la nébuleuse Al-Qaida. Il faudra attendre 2008 – et la divulgation par la presse d’un rapport confidentiel commandé par la DCN dès septembre 2002, le rapport « Nautilus » – pour que la piste d’une vengeance liée à l’arrêt des commissions s’impose comme une alternative.Lire aussi : Affaire de Karachi : si vous avez raté un épisodePendant six ans, le juge Marc Trévidic se heurtera au secret-défense opposé par les témoins qu’il auditionne. Faisant suite à de multiples demandes d’actes déposées par Me Dosé, il requiert en 2012, 2013 et 2014 la déclassification des notes de la DST sur Ben Moussalem. Il n’obtiendra qu’un seul document : l’analyse d’un article du quotidien suisse Le Temps, copieusement caviardée et ne présentant aucun intérêt pour l’enquête.Les déclarations de Verger confirment – pour partie – celles du seul acteur de ce dossier à s’être montré prolixe sur le travail réalisé par la DST durant cette période : Gérard Willing. Cet « honorable correspondant » de la DST a affirmé dans le bureau du juge, le 28 janvier 2013, avoir enquêté sur Ben Moussalem dès 1994 et en avoir rendu compte à Verger, son officier traitant. Il précisait encore avoir transmis une note étayant la piste politico-financière cinq jours après l’attentat.« Non – Non plus – Non plus – Non »Son témoignage a depuis été régulièrement contesté – voire discrédité – par plusieurs anciens responsables de la DST. Aucune trace de son travail n’a jamais été retrouvée. Afin de vérifier ses assertions, le juge Trévidic a envoyé le 6 mai des questionnaires à remettre à cinq témoins qu’il n’avait pu entendre ou qui s’étaient retranchés derrière le secret-défense. Les réponses à ces formulaires ont été envoyées directement au ministre de l’intérieur – sans passer par le cabinet du juge – afin que le secret-défense ne puisse lui être opposé. A charge ensuite pour le ministre de les classifier, pour les déclassifier dans la foulée, ce qui est chose faite depuis le 23 octobre.Les destinataires de ces questionnaires étaient : Jean-Louis Gergorin (ancien directeur de la stratégie du groupe Matra), Raymond Nart (ancien directeur adjoint de la DST), Eric Bellemin-Comte (ancien chef du service de la DST chargé des contacts avec Gérard Willing), Jean-Jacques Pascal (ancien directeur de la DST) et le fameux Verger. Le seul à avoir fait état dans ses réponses d’un travail sur Ben Moussalem est celui dont l’identité demeure à ce jour un mystère. Interrogé sur l’existence de cet agent, l’ancien directeur adjoint de la DST, Raymond Nart, affirme pourtant que l’alias « Verger » ne lui évoque « aucun souvenir ».Eric Bellemin-Comte – aujourd’hui conseiller auprès du coordinateur national du renseignement à l’Elysée – continue lui aussi d’assurer que, « de mémoire », aucun travail n’a été effectué sur Ben Moussalem par son service. Quant à Jean-Jacques Pascal, ses réponses sont une succession de variations lapidaires sur le thème de la négation :« J’ignore tout de Monsieur Gérard Willing – Non – Non plus – Non plus – Non – J’en ignore tout – Je ne connais pas le Cheikh Ali Ben Moussalem – Rien – Non. »Treize ans après les faits, cet ancien patron de la DST continue de se dire convaincu, « à tort ou à raison », que l’attentat est le fait de « la mouvance taliban ».Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles Paris (Washington, correspondant) et Simon Roger A moins de trois semaines de la conférence des Nations unies sur le climat (COP21), John Kerry refroidit l’optimisme de la France. Dans un entretien au Financial Times, jeudi 12 novembre, le secrétaire d’Etat américain a indiqué que l’accord de Paris « ne sera certainement pas un traité ». « Il n’y aura pas d’objectifs de réduction [des émissions de gaz à effet de serre] juridiquement contraignants, comme cela avait été le cas à Kyoto. »Les propos du secrétaire d’Etat – dans la droite ligne d’une position maintes fois affirmée par le deuxième pays le plus émetteur après la Chine – n’ont pas suscité la controverse à Washington mais ont froissé les autorités françaises qui assureront la présidence de la COP à partir du 30 novembre. L’accord attendu à Paris pour contenir le réchauffement sous le seuil des 2 °C sera « contraignant ou il n’y aura pas d’accord », a réagi François Hollande depuis La Valette (Malte), où il participait à un sommet sur la crise migratoire. « J’ai eu mon ami Kerry hier, a commenté, jeudi, le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius. On peut discuter de la nature juridique de l’accord (…) en revanche, le fait qu’un certain nombre de dispositions doivent avoir un effet pratique est une évidence. » Le futur président de la COP21 a peu goûté la formulation de son homologue qui « aurait pu être plus heureuse ».Washington tient à éviter la dénomination de traitéLe débat ravivé par M. Kerry renvoie à une double interrogation, sur la forme juridique et sur le niveau de contraintes de l’accord qu’espèrent sceller à Paris les 195 pays de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). En 2011, à Durban, en Afrique du Sud, mandat a été donné aux négociateurs de signer un accord universel sur le climat à l’horizon 2015. Mais le document de Durban ne donne pas d’indication sur la forme juridique de cet accord. Il précise seulement que le texte devra être « un protocole, un autre instrument juridique ou un accord avec force de loi ».Lire aussi :Tout comprendre aux négociations climatiquesWashington tient à éviter la forme du traité pour s’épargner une épreuve de force incertaine avec le Congrès. Un traité est obligatoirement soumis au Sénat et doit être approuvé par une majorité des deux tiers avant d’entrer en vigueur. Or les républicains en ont pris le contrôle en 2014 après avoir consolidé leur majorité à la Chambre des représentants. Barack Obama n’a aucune chance de recueillir leur assentiment sur le climat. Le Parti républicain a critiqué les engagements américains de réduction de gaz à effet de serre, en estimant qu’ils allaient pénaliser l’économie nationale. De nombreux candidats à l’investiture républicaine pour la présidentielle de 2016 défendent des positions climatosceptiques, comme Donald Trump, ou militent pour l’exploitation des énergies fossiles américaines, qu’il s’agisse du charbon, du gaz ou du pétrole.Les Etats-Unis ne semblent pas prêts non plus à accepter un protocole. L’expérience du protocole de Kyoto a montré ses limites. Adopté en 1997 et entré en vigueur en 2005, il imposait pour la première fois des réductions d’émissions aux pays développés et prévoyait un mécanisme d’« observance » susceptible d’infliger des sanctions aux pays ne respectant pas leurs engagements. En théorie seulement, puisque Washington n’a jamais ratifié le protocole de Kyoto. Adopté par l’administration Clinton alors au pouvoir, sa ratification avait été retoquée par le gouvernement de son successeur républicain, George W. Bush. « Accord hybride »Pour franchir l’obstacle, M. Obama pourrait privilégier la voie de l’executive agreement, une forme de décret présidentiel. En cas d’échec, l’accord de Paris se résumerait à une simple déclaration internationale, vidée de toute substance juridique.« Les Etats-Unis soutiennent le principe d’un accord partiellement juridiquement contraignant », a expliqué à la presse un haut responsable américain, le 10 novembre, à l’issue de la pré-COP qui réunissait à Paris les ministres de quelque 70 pays de la CCNUCC. Un « accord hybride », prévoyant des contraintes sur le suivi des promesses faites par les pays, mais pas sur les objectifs chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre.« La contrainte, ce sera l’obligation de transparence et l’effet de réputation », a rappelé de son côté Laurence Tubiana, la principale négociatrice pour la France. A défaut de sanctions – comme il en existe au Conseil de sécurité de l’ONU ou à l’Organisation mondiale du commerce, qui dispose d’un organe de règlement des différends –, les pays mettront à profit l’état des lieux prévu tous les cinq ans pour juger de leur sincérité respective à lutter contre le réchauffement climatique. « Ce mécanisme de suivi de la bonne application des accords existe déjà dans la convention d’Aarhus sur l’accès aux informations environnementales, par exemple, rappelle le juriste Laurent Neyret. Cela assure une certaine vigilance. »Les Etats-Unis ne font pas mystère de leur volonté d’aboutir à un accord à Paris. Le 10 novembre, lors d’un déplacement à la base militaire et à la Old Dominion University de Norfolk, M. Kerry avait insisté sur ses engagements en faveur de l’environnement dès le début de sa carrière politique, dans le Massachusetts, et sur les conséquences déjà perceptibles sur la place de la montée des eaux.Lire aussi :Le legs climatique de Barack ObamaM. Kerry, qui avait annoncé à cette occasion la création d’un groupe de travail visant à intégrer les conséquences du réchauffement climatique dans la définition des objectifs stratégiques américains, avait évoqué l’enjeu que représente la conférence de Paris. « Je ne vous dirai pas qu’un accord global permettra à coup sûr de supprimer les menaces posées par le réchauffement climatique, mais la vérité est que nous ne les éliminerons pas sans un accord à Paris », avait-il dit.Simon RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterGilles Paris (Washington, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bruno Philip (Rangoun, envoyé spécial) La victoire du parti d’Aung San Suu Kyi aux élections législatives du dimanche 8 novembre a beau être écrasante, il reste à déterminer vers quelle sorte de démocratie se dirige ce pays si singulier, qui ne « ressemble à rien d’autre », comme disait Rudyard Kipling. L’écrivain britannique, même s’il ne passa que quelques jours en Birmanie en 1890, était né à Bombay, connaissait son Asie et, même si ce fut de prime abord la beauté des Birmanes qui le charma et lui inspira son célèbre poème Mandalay, il comprit rapidement que ce pays charnière entre Inde, Chine et Siam était bien différent.En termes contemporains, on pourrait dire de la Birmanie qu’elle est la nation de l’imprévisible. Qu’attendre d’ailleurs d’un pays où l’on roule à droite avec le volant placé à droite comme dans les pays où l’on roule à gauche ? Nul doute que la déroute que vient de subir la formation politique du pouvoir, de l’armée et du président Thein Sein, le Parti de l’union solidaire et du développement (USDP), vient de montrer l’immense attachement à la démocratie et à la liberté de la plupart des quelque trente millions d’électeurs birmans qui se sont rendus aux urnes le 8 novembre. Ainsi que leur vénération d’Aung San Suu Kyi, Prix Nobel de la paix 1991, pour laquelle le raz de marée en faveur de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (NLD), est une belle revanche contre ces généraux qui ont monopolisé le pouvoir durant un demi-siècle. Le président américain Barack Obama a félicité à la fois l’opposante et le président sortant Thein Sein, la première pour ses « efforts et sacrifices constants », le deuxième pour avoir mené des « réformes courageuses ».La Birmanie a une terrible et tragique histoire derrière elle : en 1962, le chef d’état-major des armées, Ne Win, fomente le premier coup d’Etat. Le général est un homme étrange, fantasque, cruel et capricieux qui lance son pays sur la « voie birmane du socialisme ». Une voie qui, comme le pays, ne ressemble à rien d’autre. La Birmanie roule sur cette route, puis s’enfonce dans la pauvreté et la répression. Le tyran se fait soigner à Vienne pour troubles mentaux, tire au revolver dans son miroir pour délivrer son image qu’il croit kidnappée par les nat, les « esprits ». Il se baigne dans le sang de dauphins pour se fortifier et, une nuit, il est aperçu sur un pont, habillé, marchant en arrière pour conjurer le sort, ainsi que le lui avait conseillé son astrologue.Mis à l’écart après le mouvement prodémocratique de 1988, écrasé par l’armée – cette répression a sans doute fait des milliers de morts –, Ne Win est remplacé par d’autres généraux. S’ils ne sont pas fous, ils sont tout aussi cruels et superstitieux. Ils ne lâcheront leur emprise qu’en 2011, date de l’autodissolution de la junte. Parce que ce sont ces mêmes militaires qui ont formé l’actuel gouvernement et entendaient diriger le pays vers la voie d’une « démocratie disciplinée », l’armée ne va renoncer ni à ses prérogatives, ni à son obsession de la « stabilité nationale », ni à son contrôle sur les ministères-clés du prochain gouvernement.« Réconciliation nationale » Dans le système en place, 25 % des sièges des deux chambres du Parlement sont réservés à des officiers. Le chef d’état-major des armées, le général Min Aung-Hlaing, qui s’est déclaré prêt jeudi 12 novembre à coopérer avec Aung San Suu Kyi, continuera à nommer les détenteurs de portefeuilles névralgiques : défense, intérieur et ministère des frontières. Ce dernier est important de par sa fonction stratégique et parce que, dans les confins frontaliers dont il s’occupe, vivent les turbulentes minorités ethniques (30 % de la population).Le 15 octobre, un cessez-le-feu national a été signé entre le gouvernement et huit groupes séparatistes armés des ethnies. Mais treize autres guérillas ont été les grandes absentes de ce compromis historique, alors que les combats continuent entre l’armée et les maquisards dans plusieurs Etats. Au lendemain du scrutin, hélicoptères et artillerie ont bombardé des régions tenues par une guérilla de l’ethnie Shan, où 6 000 villageois ont fui les combats depuis octobre. Cette nouvelle Birmanie « démocratique » va donc faire face à de nombreuses inconnues. Comme vient de le dire au New York Times l’écrivain et expert Thant Myint-U – petit fils de U Thant, l’ancien secrétaire général des Nations unies qui fut, en 1961, le premier non-Européen à occuper cette fonction –, « ce scrutin était simplement une élection pour une place dans un gouvernement dont le pouvoir sera partagé avec l’armée »…La « Lady » fait preuve d’une bonne volonté certaine. Elle a écrit jeudi au chef des armées, proposant de le rencontrer « à la date qui lui conviendra » au nom de la « réconciliation nationale ». Mais on ne sait pas quel poste va occuper Aung San Suu Kyi. En vertu d’un article de la Constitution, elle ne peut pas devenir chef de l’Etat car elle a été mariée à un étranger. D’ici à mars 2016, avant que les deux nouvelles chambres du Parlement – et donc les militaires qui y siègent – élisent un nouveau président, la NLD va devoir choisir un candidat dans le parti. Mais il sera vraisemblablement un inaugurateur de chrysanthèmes façon IVe République française…« Le prochain président devra comprendre parfaitement qu’il n’aura aucune autorité et devra se plier aux décisions prises par le parti », a également affirmé la « Lady ». Ainsi parle Aung San Suu Kyi la victorieuse. Mais si elle a gagné, reste à savoir de quoi sa victoire est le nom.Bruno Philip (Rangoun, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.11.2015 à 17h04 • Mis à jour le19.11.2015 à 18h42 Le chef d’état-major des armées français, Pierre de Villiers, s’est entretenu pour la première fois, jeudi 19 novembre, avec son homologue russe, le général Valeri Guerassimov, pour discuter de la « coordination » des opérations militaires en Syrie, selon le ministère de la défense russe dans un communiqué.« L’entretien a duré une heure. Valeri Guerassimov et Pierre de Villiers ont échangé leur évaluation de la situation sur le terrain et discuté de la manière d’accomplir la mission fixée par les présidents français et russe pour unifier les forces engagées dans la lutte contre le terrorisme international. »Les ministères de la défense russe et français n’avaient plus de contact direct depuis le début de la crise ukrainienne au printemps 2014. Mais après la série d’attentats à Paris où 129 personnes ont péri et plus de 350 personnes ont été blessées le 13 novembre, le président français François Hollande, qui prône une « coalition élargie et unique » contre le groupe État islamique (EI) en Syrie, a opéré un début de rapprochement avec la Russie, principal soutien du régime syrien de Bachar Al-Assad.Lire aussi :Le tournant russe de François Hollande« Coordination plus étroite »Vladimir Poutine et François Hollande ont ainsi convenu d’une « coordination plus étroite » entre les armées des deux pays, ainsi qu’entre les services secrets dans la gestion du dossier syrien. Dans la foulée, le chef de l’État russe a ordonné à ses navires de guerre déployés en mer Méditerranée d’entrer en « contact direct » avec le porte-avions Charles-de-Gaulle et de « coopérer avec les alliés » français. Ce navire, qui permettra de « tripler » la capacité de frappe de l’armée française en Syrie, sera « sur zone » en Méditerranée orientale, prêt à engager ses avions en Syrie « à la fin de la semaine », selon Paris.Comme la France après les attentats de Paris, la Russie a décidé mardi d’intensifier ses frappes en Syrie en raison du crash fin octobre de l’Airbus russe en Egypte, désormais considéré comme un attentat par Moscou. Des bombardiers stratégiques russes ont ainsi pour la première fois frappé des positions de l’EI en Syrie, où Moscou mène depuis le 30 septembre une campagne de frappes aériennes.Lire aussi :Crash dans le Sinaï : Poutine admet un attentat et promet de « punir » les responsables« 35 objectifs » détruitsSelon le chef d’état-major russe, l’aviation de Moscou a frappé, en quarante-huit jours d’intervention, 4 111 cibles en Syrie. Pour sa part, l’état-major français a annoncé jeudi que les frappes menées en représailles aux attentats du 13 novembre avaient détruit 35 « objectifs » de l’EI et que 60 bombes avaient été tirées sur 6 sites. L’une d’elle n’a pas explosé, a fait savoir l’état-major français jeudi, qui assure qu’elle est en revanche devenue inutilisable. L’armée craint toutefois que l’EI ne se serve de ce trophée de guerre pour attribuer à la France une attaque qui la mettrait en porte-à-faux par rapport à son opinion publique et à la communauté internationale.Pour l’instant, plusieurs organisations ayant des personnels à Rakka ont certifié qu’il n’y avait pas eu de victimes civiles lors du bombardement français de dimanche. Martin Untersinger et William Audureau « Pourquoi avez-vous bloqué mon compte ? Je m’appelle vraiment Isis Anchalee ! » Cette internaute a beau s’énerver : malgré trois tentatives de réactivation de sa page Facebook depuis sa suspension après les attentats du 13 novembre à Paris, le réseau social n’a toujours pas accédé à sa requête.@facebook why would you disable my personal account? MY REAL NAME IS ISIS ANCHALEE /facepalm— isisAnchalee (@Isis Anchalee)require(["twitter/widgets"]);Et pour cause : son prénom, homonyme du nom anglais de l’organisation Etat Islamique (ISIS, acronyme d’Islamic State in Irak and Syria), est motif de suspension pour la firme de Mark Zuckerberg.Lire aussi :Aux Etats-Unis, il ne fait pas bon s’appeler IsisComme le relève le New York Times, un ingénieur de chez Facebook lui a présenté ses excuses sur Twitter et confié chercher la source du problème.Le réseau social a jusqu’à présent cherché à afficher sa solidarité après les événements parisiens. Dès le vendredi soir, il a mis en place un safety check, un mécanisme pour permettre aux utilisateurs de signaler à leurs proches qu’ils étaient en sécurité, puis a proposé de teinter les images de profil des utilisateurs aux couleurs tricolores pour rendre hommage aux victimes des attentats.Mais malgré cela, la grogne monte face aux choix de modération étranges de la compagnie de Mark Zuckerberg, d’un côté prompte à soutenir la France, mais en modérant aveuglément quand il s’agit du mot « ISIS », et d’un autre côté, réticente à supprimer les vidéos à contenu djihadiste.Des signalements vainsL’auteur du livre Homo Cooperans 2.0, le Belge Matthieu Lietaert, a publié sur son blog une tribune largement relayée, dans laquelle il s’interroge sur l’attitude de Facebook vis-à-vis d’une vidéo postée par un média italien, et montrant l’appel de deux jeunes djihadistes belges à prendre les armes contre l’Europe. Après avoir signalé celle-ci à Facebook pour son contenu haineux, il a reçu un message de Facebook lui expliquant que celle-ci « n’enfreint pas [leurs] règles ».Dans un autre message très largement relayé sur les réseaux sociaux, un professionnel de la modération en ligne s’agace aussi après être tombé sur plusieurs vidéos d’appel au djihad de l’Etat islamique :« Nous avons signalé à Facebook chacune de ces vidéos pour qu’elles soient toutes retirées. Ces derniers nous répondent qu’ils ne peuvent pas supprimer les vidéos car “elles ne violent pas leurs normes communautaires”. »Pourtant, les standards communautaires définis par Facebook sont explicites : « Facebook supprime tout discours incitant à la haine ». Mais, nuance le règlement du réseau social, partager certains contenus ne signifie pas forcément le cautionner. Si la personne partage un contenu haineux pour le dénoncer, Facebook ne le supprime pas.C’est sans doute ce qui explique le maintien en ligne de la vidéo, publiée initialement par un député italien du Mouvement cinq étoiles.Une modération tardive et partielleMardi 17 novembre, au lendemain de ces deux coups de gueule sur les réseaux sociaux, la vidéo est enfin devenue inaccessible… mais uniquement en France, et à la demande du gouvernement.Du côté du réseau social, on confirme : « Il y a des équipes dédiées qui agissent 24 heures sur 24 pour faire tomber ces contenus : le terrorisme n’a pas sa place sur Facebook. Mais on regarde le contexte et pas seulement la vidéo : s’il s’agit de dénoncer, on considère au contraire que ces messages sont pédagogiques et on le garde, sauf si le gouvernement le demande. » Une politique à l’efficacité contestable : la vidéo de propagande djihadiste a eu le temps de passer de 6 à 14 millions de pages vues en 24 heures au lendemain des attentats du 13 novembre, et reste accessible hors de France, alors que les autorités s’orientent vers la piste d’attaques préparées en Belgique.Un blocage administratifUne pétition en ligne exigeant davantage de réactivité et de sévérité dans la modération des contenus djihadistes a, depuis, été lancée. Quant à M. Lietaert, il indiquait, mercredi en fin d’après-midi, « ne pas [avoir eu] de retour de Facebook », alors que la vidéo était toujours visible dans son pays. Une incohérence difficilement justifiable à ses yeux : « C’est une crise, on peut tirer des leçons et faire comprendre à certains acteurs qu’ils ont des responsabilités. Il ne sert à rien de mettre en vitrine des drapeaux et du safety check si ce n’est pas cohérent avec une politique de fond. »L’Assemblée nationale a voté, le 19 novembre, un amendement permettant au ministère de l’Intérieur d’« assurer l’interruption de tout service de communication au public en ligne provoquant à la commission d’actes de terrorisme ou en faisant l’apologie ». Ce qui s’étend, en droit, aux réseaux sociaux.William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles van Kote Il est un peu plus de 21 h 40, vendredi 13 novembre, et Daniel Psenny, journaliste à la rubrique Télévisions du Monde, travaille chez lui, au deuxième étage d’un immeuble situé derrière le Bataclan. Sur l’écran de la télévision, Jean-Hugues Anglade joue le rôle d’un commissaire de police. Daniel y prête une attention distraite, comme aux déflagrations qu’il entend et qui lui semble provenir de la série.« Comme ça devenait répétitif, je suis allé à la fenêtre et là, j’ai vu des gens sortir en courant et en criant des sorties de secours du Bataclan, qui se trouvent à quelques mètres en biais, de l’autre côté de la rue, raconte-t-il. Dans un premier temps, je me suis dit que c’était une bagarre qui démarrait, un peu plus forte peut-être que celles qui se produisent parfois en marge d’un concert. »Mais de nouveaux coups de feu sont tirés depuis l’intérieur de la salle, à intervalles distincts, pas en rafale, et la panique gagne : des spectateurs sortent par vagues du Bataclan, certains s’effondrent sur la chaussée étroite, d’autres fuient à toutes jambes, d’autres encore tentent de s’éloigner de la salle de concert, mais tombent à terre. Des personnes tentent de leur venir en aide en les traînant.« Je suis descendu pour ouvrir la porte d’entrée »« J’ai pris mon téléphone et j’ai filmé, par réflexe professionnel et parce que j’étais en position de le faire, se souvient Daniel Psenny, dont la vidéo a fait le tour du monde. C’était un document qui pouvait ne servir à rien... ou à quelque chose, au cas où. Au début, je demande par la fenêtre ce qui se passe, mais personne ne me répond. »Le journaliste appelle un confrère du Monde, qui l’informe des attaques en cours dans la région parisienne. « C’est là que je prends conscience que ce n’est pas une bagarre et que quelque chose de très grave se passe sous mes yeux. »Les déflagrations cessent au bout d’une dizaine de minutes. « Je suis descendu pour ouvrir la porte d’entrée de mon immeuble et que les gens puissent se réfugier dans le hall ou dans la petite cour. Mais personne n’est entré, les gens ne voulaient pas s’arrêter. »Daniel Psenny, qui pense alors que la fusillade est terminée, jette un coup d’oeil prudent dans la rue, voit des corps devant les issues de secours du Bataclan et, à quelques mètres à droite de l’entrée de son immeuble, un homme en tee-shirt rouge allongé face contre terre, visiblement mal en point. Un homme en noir, qu’il ne reverra plus par la suite, s’approche du blessé. Le journaliste vient à la rescousse et les deux hommes tirent le blessé pour le mettre à l’abri dans le hall de l’immeuble. « Comme un bruit de pétard sur mon bras »« J’ai dû ressortir pour refermer la porte de l’immeuble, je ne m’en souviens plus, tout ce que je sais, c’est que la rue semblait vide. Puis, il y a eu comme un bruit de pétard sur mon bras, une très forte douleur et le sang a jailli. La balle, on ne l’entend pas arriver... J’ai compris qu’on m’avait tiré dessus, je n’ai pas vu qui, et ça a recommencé à tirer. A posteriori, je me dis que le tireur était soit sorti dans la rue, soit à la fenêtre du Bataclan qui se trouve au premier étage. Il a dû voir deux hommes traîner un blessé, il était là pour faire un carton, un massacre. »La balle a traversé le biceps gauche et s’est fichée sous le clavier du digicode de l’immeuble. Un voisin fait précipitamment entrer Daniel Psenny dans son appartement. « Mais je n’avais qu’une idée en tête, c’était d’aller à l’hôpital pour m’y faire soigner. J’ai fait un garrot avec une chemise, pour éviter que le sang coule trop fort. »Les voisins du quatrième, que Daniel a appelés depuis l’interphone pour leur demander de l’aide, le font monter chez eux puis reviennent chercher l’homme blessé, un Américain prénommé Matthew. Blessé par balle au mollet, celui-ci est installé sur un canapé. Daniel appelle sur son portable une amie médecin, qui lui prodigue quelques conseils et lui explique comment effectuer des points de compression.Lire aussi :A l’hôpital, Daniel Psenny du « Monde » retrouve Matthew« Tétanisées, prostrées, terrorisées »« J’ai, ensuite, appelé des gens du journal pour leur dire qu’on était coincés, qu’il fallait absolument qu’on nous évacue. Mais les forces de l’ordre interdisaient tout accès au passage et donc a commencé une très longue attente. C’était très angoissant de se dire qu’on était en plein Paris, que l’on allait se vider de notre sang et que personne ne pouvait nous venir en aide. »Les personnes présentes dans la salle de séjour, maculée du sang des blessés, sont « tétanisées, prostrées, terrorisées ». Dans la chambre voisine, un enfant dort. Les détonations ou les allers et venues ne le réveilleront pas, pas plus que les explosions qui secoueront l’immeuble au moment de l’assaut final.Daniel Psenny est en contact régulier par téléphone avec des collègues, la police, les pompiers... « Les saignements reprenaient régulièrement, Matthew était très pâle et vomissait, mais nous n’avons jamais perdu conscience. C’est même étonnant que nous soyons restés aussi lucides, malgré les balles que nous avions prises. »Il faudra attendre une heure du matin et l’assaut final pour que les blessés soient « libérés ». Le Raid, depuis la rue, les autorise à quitter l’immeuble. Daniel Psenny descend à pied les escaliers et tombe nez-à-nez avec un agent du Raid qui le met en joue, le temps de s’assurer qu’il ne s’agit pas d’un assaillant. Il est évacué à pied vers le Cirque d’Hiver.« On m’a dirigé vers un restaurant où était installé un hôpital de campagne, on m’a fait un pansement pour arrêter l’hémorragie, on m’a mis une perfusion puis je suis parti en ambulance pour l’hôpital Pompidou. Là, il y avait beaucoup de monde mais c’était très calme, pas du tout l’ambiance de la série « Urgences« . Les médecins et infirmières nous ont pris en charge de façon très sereine. »Daniel Psenny a été opéré au bras samedi 14 novembre en fin de journée, après d’autres blessés plus gravement touchés que lui. Il est sorti de l’hôpital mercredi 18 novembre.Gilles van KoteDirecteur déléguéSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maxime Vaudano « Pourquoi Paris ? », se demande ce jeudi l’éditorialiste du Monde Alain Frachon dans une analyse consacrée aux attentats du 13 novembre. Il rappelle que pour « justifier » la barbarie de leurs actes, les kamikazes du Bataclan ont évoqué auprès des otages et des victimes « ce que votre président fait en Syrie ». « On est là pour venger nos familles et nos proches de l’intervention française en Syrie », ont-ils expliqué, selon le témoignage de l’un des rescapés recueilli par L’Humanité.Mais de là à dire qu’il y a un lien direct entre les frappes françaises sur l’EI en Syrie et l’action des terroristes à Paris et Saint-Denis, et que ce sont les premières qui auraient constitué « le » déclencheur de la seconde, il y a un grand pas. Un rappel chronologique montre l’escalade des tensions entre Paris et l’Etat islamique au cours des dernières années. Il fait aussi apparaître des tentatives d’attentats bien avant l’engagement français en Syrie.1. Des attentats sans doute préparés avant les frappes françaisesLa première intervention des chasseurs français contre les positions de l’Etat islamique en Syrie date du 27 septembre 2015. Soucieuse de ne pas aider indirectement le régime de Bachar Al-Assad, la France, qui fournissait des armes aux groupes rebelles syriens, s’était refusé à intervenir militairement contre le groupe djihadiste sur le territoire syrien jusqu’au revirement de François Hollande lors de sa conférence de presse de rentrée, le 7 septembre.Il s’est donc écoulé 67 jours entre la déclaration de guerre de la France à l’EI en Syrie et les attentats du 13 novembre. C’est probablement trop peu pour laisser aux terroristes le temps de planifier des opérations de cette ampleur. Surtout si l’on peut confirmer l’information selon laquelle l’un des terroristes, portant un passeport syrien, est entré en Europe par la Grèce le 3 octobre.Les attaques à Paris et Saint-Denis étaient donc très vraisemblablement préparées depuis une date bien antérieure à l’intervention française en Syrie.Voir notre visuel : Qui sont les individus impliqués dans les attentats du 13 novembre ?2. La France officiellement ciblée depuis un anToutefois, la France intervenait déjà en Irak avec la coalition internationale contre le groupe Etat islamique depuis le 19 septembre 2014. C’est à la suite de cet engagement que l’EI a pour la première fois ciblé publiquement la France et les Français dans un message du porte-parole Abou Mohammed Al-Adnani diffusé en plusieurs langues le 22 septembre :« Si vous pouvez tuer un incroyant américain ou européen – en particulier les méchants et sales Français – ou un Australien ou un Canadien, ou tout (…) citoyen des pays qui sont entrés dans une coalition contre l’Etat islamique, alors comptez sur Allah et tuez-le de n’importe quelle manière. »La veille, un groupe djihadiste affilié à l’EI avait enlevé en Algérie le Français Hervé Gourdel. Celui-ci avait été exécuté le 24 septembre, après le refus de la France de céder à l’ultimatum de cesser ses frappes en Irak.En janvier 2015, Amedy Coulibaly a revendiqué l’attentat de Montrouge et la prise d’otages de l’Hyper Cacher au nom de l’Etat islamique.3. Des menaces bien antérieuresLe groupe Etat islamique, qui a proclamé son « califat islamique » entre l’Irak et la Syrie le 29 juin 2014, projetait déjà de frapper les intérêts français bien avant d’être ciblés par l’armée française.Investi depuis au moins 2010 dans une vaste opération de recrutement de djihadistes occidentaux, notamment français, l’EI avait inspiré une tentative d’attentat sur le sol français avant que Paris n’intervienne en Irak : le 5 juillet 2014, Mohamed O., originaire de Créteil (Val-de-Marne), avait été interpellé par la DGSI alors qu’il projetait un attentat en France, après avoir effectué un séjour dans un camp d’entraînement de l’EI en Syrie.Lire : Des projets d’attentats déjoués à Lille, Paris et Nice, selon la DGSIDe même, le djihadiste français Mehdi Nemmouche n’avait pas attendu l’intervention de la Belgique en Irak (en septembre 2014) avec la coalition internationale pour commettre son quadruple assassinat au Musée juif de Bruxelles le 24 mai 2014.Lire aussi :La France, principale cible et vivier de l’« Etat islamique »4. Une portée symbolique forteSi l’EI frappe notre pays, ce n’est donc pas uniquement en réponse à une agression militaire. Dans son analyse, Alain Frachon cite plusieurs autres explications :S’en prendre à l’Occident permet à l’organisation de « faire diversion » alors qu’elle est mise en difficulté sur le terrain et a besoin de continuer « susciter des vocations » ;s’en prendre à la France revient à attaquer l’un des symboles mondiaux de la démocratie, vue comme une idolâtrie « qui repose sur la déification du peuple » ;s’en prendre à Paris, « capitale des abominations et de la perversion », c’est frapper l’un des totems de la supposée « décadence morale » à laquelle l’EI a déclaré la guerre ;s’en prendre au Bataclan c’est, selon le message de revendication de l’EI, viser « des centaines d’idolâtres dans une fête de perversité », même si le mode de vie n’est sûrement pas la première cible des djihadistes.Lire aussi :La France, ce pays que les djihadistes aiment haïrMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Margherita Nasi (Propos recueillis par) Pour le philosophe Bernard Stiegler, « la guerre est économique ». L’effondrement de l’emploi engendre le désespoir qui engendre à son tour la violence. « Il n’y a pas d’avenir hors d’un renversement fondamental de la valeur en économie », explique-t-il.« Nous sommes en guerre », martèle le président de la République depuis les attentats du 13 novembre. Est-ce que vous vous reconnaissez dans cette guerre ?Bernard Stiegler. – Non. Que veut dire ce “nous” ? Ils sont en guerre, pas moi. La guerre est économique, c’est la leur, et elle fait des victimes, dont moi, qui ne dors plus la nuit, non pas à cause des terroristes, mais à cause de l’absence d’avenir de mes enfants. Ce n’est pas de guerre contre Daech qu’il s’agit, mais de guerre économique et mondiale, qui nous entraînera dans la guerre civile si nous ne la combattons pas.L’emploi va s’effondrer, notamment auprès des jeunes. Et le désespoir engendre la violence… On ne produit plus de raisons d’espérer aujourd’hui. Les attentats du 13 novembre sont des attentats-suicides, et ce n’est pas anodin : le suicide est en voie de développement dans le monde entier, et en particulier auprès d’une jeunesse qui sait qu’elle sera au chômage pendant très longtemps.Ni Hollande ni Sarkozy n’ont donné la moindre perspective à ces jeunes. C’est contre cette bêtise, cette folie, que je suis en guerre. Une guerre contre moi-même aussi : nous sommes tous soumis à cette tendance qui consiste à trouver des boucs émissaires, à ne pas réfléchir, à cogner. C’est cela la barbarie, et c’est exactement ce que veut Daech : créer la guerre civile. ll y aura d’autres attentats si on ne change pas de politique. C’est le contexte de mon prochain livre, Dans la disruption.Lire aussi :« Pour les désespérés, l’islamisme radical est un produit excitant »Qu’entendez-vous par disruption ?La disruption est un phénomène d’accélération de l’innovation qui est à la base de la stratégie développée dans la Silicon Valley : il s’agit d’aller plus vite que les sociétés pour leur imposer des modèles qui détruisent les structures sociales et rendent la puissance publique impuissante. C’est une stratégie de tétanisation de l’adversaire.Dans mon ouvrage, j’analyse un texte signé Abu Bakr Al-Naji, tel que le résume Ignace Leverrier, qui désigne un collectif, dont d’anciens agents de Saddam Hussein devenus islamistes. C’est une sorte de « book » de Daech : à l’image des bibles d’entreprise qui détaillent les règles pour monter une concession, ce livre explique aux acteurs de Daech comment prendre le pouvoir. Il faut semer le chaos et à partir de là exploiter le besoin d’autorité.La pratique disruptive détruit les équilibres sociauxJe compare cette stratégie à celle du site Les barbares attaquent, fondé par Nicolas Colin, un ancien inspecteur des finances, connu pour son rapport sur la fiscalité du numérique, où il mettait en évidence l’inadéquation du système fiscal face à l’industrie numérique, qu’il décrivait comme des « cavaliers de l’Apocalypse », en l’occurrence les GAFA [acronyme pour Google, Apple, Facebook et Amazon].Il est désormais passé de l’autre côté, du service public à l’économie dont il décrivait les dégâts, pour créer un fonds d’investissement qui collecte de l’argent pour pratiquer la disruption à la française. Mais qui, répétant la stratégie des GAFA, ne peut qu’étendre leur écosystème et intensifier la colonisation de l’Europe : faire exploser les transports, l’immobilier, l’éducation, toutes les filières, via de nouveaux modèles type Uber. Or cette pratique disruptive détruit les équilibres sociaux – ce que [le philosophe allemand] Theodor W. Adorno anticipait en parlant dès 1944 de « nouvelle forme de barbarie » à propos des industries culturelles.Ce n’est pas en déclarant la guerre à Daech que cela s’arrangera. Cette déclaration n’est qu’une manière de se débarrasser de ses propres responsabilités en faisant porter le chapeau à des gens devenus extrêmement dangereux et que nous avons coproduit avec Daech.C’est donc sur les ruines de l’ultralibéralisme que se construit la radicalisation ?Oui. On ramène le radicalisme à une question de religion, et c’est scandaleux. La plupart des recrues de l’islam radical n’ont pas de culture religieuse. Ce n’est pas de religion dont il s’agit, mais de désespoir. Richard Durn, l’assassin de huit membres du conseil municipal de Nanterre en mars 2002, anticipe son acte en parlant de son sentiment de ne pas exister : il a voulu devenir quelqu’un par ce geste.En 2012, vous lanciez un appel pour un traité mondial de paix économique. Est-ce une solution toujours d’actualité pour éradiquer la barbarie ?Il faut ouvrir un débat en Europe, regarder les choses en face : depuis la naissance du Web, nous sommes totalement perdants. Exploitées à la façon disruptive telle que les GAFA la pratiquent, les technologies numériques accentuent la toxicité environnementale qui ne cesse de croître depuis le début de l’Anthropocène – cette ère où l’humain est devenu un facteur géologique majeur - en termes climatiques, atmosphériques, mentaux.Il n’y a pas d’avenir hors d’un renversement fondamental de la valeur en économie : seul le passage à une économie productrice de valeur durable permettra de surmonter le défi qui sera l’objet de la COP21 dès la semaine prochaine.Lançons une nouvelle politique européenne plutôt que de nous aligner sur un modèle américain disruptif qui est suicidaire. Inventons un nouveau Web, au service d’un modèle macroéconomique viable, plutôt que de développer une data economy totalement ruineuse. Ce sera le thème des « Entretiens du nouveau monde industriel », organisés au Centre Pompidou les 14 et 15 décembre. Ce n’est qu’en projetant un véritable avenir pour la planète que l’on pourra combattre Daech, c’est-à-dire le désespoir.Margherita Nasi (Propos recueillis par)Journaliste au Monde Anne-Aël Durand Comment mieux surveiller l’activité de personnes susceptibles de préparer des attentats en France ? Pour les députés, qui ont voté jeudi 19 novembre le projet de loi prolongeant l’état d’urgence, l’une des réponses est de renforcer le régime de l’assignation à résidence.A quoi sert l’assignation à résidence ?C’est une mesure de restriction des libertés : il s’agit de limiter les déplacements d’un individu et éventuellement de surveiller ses fréquentations.Qui est concerné ?En temps normal, l’assignation à résidence est prononcée par le juge d’instruction, ou le juge des libertés et de la détention, comme alternative à un emprisonnement à l’encontre d’une personne mise en examen ou condamnée à une peine inférieure à deux ans.Elle est accompagnée d’un dispositif de contrôle par bracelet électronique et parfois de contrôle judiciaire. La personne assignée à résidence doit se trouver à son domicile à certains horaires de la journée.Une assignation à résidence peut aussi être prononcée par un préfet contre un étranger frappé par une mesure d’expulsion du territoire français, comme alternative à un placement en centre de rétention. Il peut être tenu de remettre son passeport.L’état d’urgence ouvre la possibilité pour le ministre de l’intérieur d’assigner à résidence des personnes qui ne sont soumises à aucune procédure judiciaire si leur « activité s’avère dangereuse pour la sécurité et l’ordre publics », selon l’article 6 de la loi de 1955.Le texte précise que cette mesure ne peut pas « avoir pour effet la création de camps où seraient détenues ces personnes ».Lire aussi :Après les attentats du 13 novembre, le sentiment d’injustice des assignés à résidenceQue va changer la nouvelle loi ?Le projet de loi, présenté mercredi en conseil des ministres et discuté à l’Assemblée jeudi, prolonge l’état d’urgence durant trois mois et vise à en « renforcer l’efficacité ».L’assignation à résidence est en l’occurrence étendue à toute personne dont « il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre public ».Cette terminologie correspond aux « fiches S » de renseignement, soit potentiellement plus de 10 000 personnes.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : qu’est-ce qu’une « fiche S » ?Le texte précise désormais de nouvelles obligations qui pourront être imposées aux assignés à résidence :résider dans des lieux « déterminés par le ministère de l’intérieur », qui ne sont pas nécessairement leur domicile ;y être présent douze heures par vingt-quatre heures ;signaler leur présence à la police ou à la gendarmerie « dans la limite de trois présentations par jour » ;avoir l’interdiction de se trouver en relation « directement ou indirectement » avec des personnes désignées dont il existe également « des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre public ».Des amendements ont été votés par les députés jeudi, instaurant la possibilité de doter les personnes qui ont déjà été condamnées auparavant pour un acte de terrorisme d’un bracelet électronique (qui remplace alors l’obligation de pointer) et obligeant les assignés à résidence à se trouver sur les lieux de l’assignation douze heures sur vingt-quatre au lieu de huit auparavant. La loi doit encore être votée par le Sénat avant une promulgation en début de semaine suivante.Lire aussi :Pour les juristes, l’état d’urgence est « un moindre mal »Anne-Aël DurandJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Mathilde Damgé et Pierre Breteau La préfecture de police de Paris a annoncé, jeudi 19 novembre, l’interdiction de manifester sur la voie publique en Ile-de-France jusqu’à dimanche. C’est l’une des conséquences, la plus visible pour les citoyens, de l’état d’urgence décrété à la suite des attentats du 13 novembre à Paris, dont la prolongation vient d’être votée, pour trois mois, par les députés.Des manifestations annuléesLa loi du 3 avril 1955, qui définit l’état d’urgence, précise plusieurs éléments, au premier rang desquels le fait que les préfets peuvent interdire « à titre général ou particulier, les réunions de nature à provoquer ou à entretenir le désordre ».En Ile-de-France, les manifestations ont ainsi été interdites jusqu’à dimanche 22 novembre, après les attentats qui ont frappé Paris et Saint-Denis la semaine précédente.Le gouvernement a aussi interdit la marche pour le climat prévue le 29 novembre entre les places de la République et de la Nation à Paris, et dans toutes les villes de France, dans le cadre de la conférence sur le climat (COP21).A Lyon, la Fête des lumières, événement festif qui devait rassembler jusqu’à 4 millions de personnes pendant quatre jours, a été réduite à une seule soirée, le 8 décembre, transformée en hommage aux victimes du terrorisme.Lire aussi l'entretien :Etat d’urgence : « une marge de manœuvre bien trop large est offerte aux autorités »Pas d’interdiction systématique des rassemblementsL’état d’urgence n’interdit toutefois pas de manière systématique toute manifestation. C’est ainsi que la préfecture de police de Paris a autorisé « les rassemblements de fait sur les lieux des attentats à des fins commémoratives ».En l’absence d’événement public organisé, il est assez peu probable que ces rassemblements de recueillement atteignent le nombre de participants record du 11 janvier, après l’attaque contre Charlie Hebdo.Par ailleurs, la préfecture de police n’interdit pas « par principe » les spectacles dans les salles recevant plus de 1 000 spectateurs. En revanche l’organisateur est tenu de prévoir un « dispositif de sécurité renforcé ».Des libertés réglementées pour une durée limitéeLe texte sur l’état d’urgence permet aussi aux autorités d’interdire la circulation des personnes, de mettre en place des zones de protection ou de sécurité où le séjour des personnes est réglementé et d’autoriser des perquisitions administratives. La nouvelle version votée jeudi par les députés inclut le possible recours au bracelet électronique pour certains assignés à résidence, ou le possible blocage de sites internet par le gouvernement.Il existe toutefois des« barrières »  à l’état d’urgence, dont les modalités sont décidées suivant le contexte. Etablies mercredi, elles entérinent notamment le fait qu’il n’y ait pas d’entrave à la liberté de la presse ou des avocats.A l’issue des douze premiers jours d’état d’urgence, le gouvernement doit passer par la loi pour prolonger ce dispositif exceptionnel.Le projet de loi, adopté à une très large majorité par l’Assemblée nationale, prolonge l’état d’urgence en métropole et outre-mer jusqu’à fin février. Il doit encore passer entre les mains des sénateurs en vue d’une adoption définitive dès vendredi.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.11.2015 à 13h56 • Mis à jour le19.11.2015 à 14h01 Au lendemain de l’annonce du décès de Jonah Lomu, un autre grand nom du rugby néo-zélandais, Richie McCaw, a officialisé sa retraite sportive. « Je veux que les gens sachent que mon dernier match avec les All Blacks et en tant que joueur de rugby était la finale de la Coupe du monde il y a deux semaines », a déclaré McCaw lors d’une conférence de presse au siège de la Fédération néo-zélandaise de rugby, officialisant une décision que beaucoup pressentaient.Joueur le plus capé de l’histoire toutes nations confondues (148 sélections, dont 111 comme capitaine), élu à trois reprises meilleur joueur du monde (2006, 2009, 2010), record qu’il détient avec son compatriote Dan Carter, le troisième-ligne a surtout mené à deux reprises les All Blacks au titre de champion du monde, en 2011 puis dernièrement en 2015, grâce à une victoire sur l’Australie. Ce tableau de chasse lui a valu un surnom : « GOAT » (« Greatest of All Time », « le plus grand de tous les temps ») par ses coéquipiers.Lire le portrait :Coupe du monde de rugby : l’increvable, l’insupportable, le génial Richie McCawA ses débuts, nombreux étaient pourtant les sceptiques. « On n’a qu’à donner le maillot des All Blacks à n’importe qui ! » Voilà les propos tenus par l’ancien troisième-ligne international néo-zélandais Josh Kronfeld avant la première sélection de McCaw, le 17 novembre 2001 face à l’Irlande, il y a quasiment quatorze ans jour pour jour. Et lorsqu’il avait vu pour la première fois ce jeune joueur de 17 ans, Steve Hansen, sélectionneur des champions du monde 2015, avait même estimé qu’il avait « quatre pieds » pour suggérer sa maladresse ballon en main.Richard Hugh McCaw, né le 31 décembre 1980 à Kurow, un village de 339 habitants situé entre Christchurch et Dunedin, sur la rude île du Sud, semblait lui-même à peine croire à son destin. Dans son autobiographie parue en 2012, il raconte que, plus jeune, lorsque son oncle lui demanda de coucher sur papier que son but était de devenir « Un grand All Black » (« A great All Black »), il ne put inscrire que les initiales, « G.A.B ».« Très intelligent mais un peu ennuyeux »Mais McCaw a su conquérir son propre destin à force de travail. Troisième-ligne au gabarit quelconque (1,87 m, 107 kg), il est passé maître dans l’art de surgir le premier dans les rucks, « grattant » le ballon ou le ralentissant en jouant à l’extrême limite de la règle. Détesté par certains, adulé par les siens, le numéro 7 s’est toujours vigoureusement défendu de tricher, mettant en avant son approche scientifique du jeu et sa capacité à anticiper son mouvement.Dur au mal, capable de disputer l’essentiel de la Coupe du monde 2011 avec un pied tenu par une vis, il possède aussi un mental de fer. Qui lui a par exemple permis d’être élu « homme du match » pour sa première sélection (40-29 en Irlande) alors qu’il avait commis un en-avant sur son premier ballon. Ou de se relever des sévères critiques qui se sont abattues sur lui après ce qu’il considère comme « le plus grand échec de sa carrière » : l’élimination en quart de finale de la Coupe du monde 2007 face à la France (20-18).Décrit par Steve Hansen comme « très intelligent mais un peu ennuyeux », McCaw s’est souvent distingué pour son discours d’humilité au sein de All Blacks auparavant décriés pour leurs dérives comportementales. A l’issue de la finale de la Coupe du monde 2015, remportée le 31 octobre face à l’Australie (34-17), il déclarait ainsi : « Il n’y a aucune individualité plus grande que l’équipe. Et on comprend que notre tâche est d’apporter une pierre en plus à l’héritage. La chose qui me tient le plus à cœur, c’est qu’il ne s’agit pas d’être le héros chaque semaine, mais de juste faire son travail correctement. » 19.11.2015 à 13h31 • Mis à jour le19.11.2015 à 16h45 | Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) Le premier ministre belge, Charles Michel, a rejeté, jeudi matin, les accusations à peine voilées de la France contre son pays pour son inefficacité présumée dans la détection des terroristes qui ont commis les massacres de Paris. « Je n’accepte pas les critiques qui ont visé à dénigrer nos services de renseignement belges » a déclaré le chef du gouvernement lors d’une réunion extraordinaire de la chambre des députés consacrée aux attentats.Dans le même temps, la police belge procédait à sept nouvelles perquisitions à Molenbeek, et dans d’autres communes bruxelloises. Une personne a été arrêtée, d’après le parquet fédéral belge, dans le cadre d’une enquête ouverte au début de l’année sur Bilal Hadfi, l’un des kamikazes du Stade de France, le 13 novembre.Actions « exécutées par des cellules franco-belges »« Dès la nuit de vendredi à samedi, les autorités judiciaires belges et françaises ont travaillé main dans la main et, à Saint-Denis, un attentat a été empêché notamment grâce aux informations fournies par les services belges », a poursuivi le premier ministre.Il avait commencé son intervention en nuançant les propos de François Hollande sur des actions « décidées en Syrie, préparées en Belgique, exécutées en France » pour dire plutôt qu’elles avaient été « décidées en Syrie et exécutées par des cellules franco-belges ».M. Michel a voulu remercier les enquêteurs belges et souligner que son pays avait arrêté et condamné 160 personnes pour des faits de terrorisme au cours des derniers mois. « Des attentats ont été déjoués, des vies ont été sauvées », a-t-il répété.EnquêteDes questions continuent cependant de se poser quant à d’éventuels dysfonctionnements de services qui connaissaient une partie des auteurs des attentats mais ne les ont pas arrêtés à temps. « Comment ont-ils pu leur échapper ? », interroge Meryame Kitir, chef de l’opposition socialiste flamande.Lire aussi :Les failles de la lutte antiterroristeLe ton était toutefois à l’union nationale jeudi matin. Les discours ont témoigné d’un soutien, assez rare, de toute l’assemblée à l’action du gouvernement. Le « Comité R », qui chapeaute et contrôle les services de renseignement, a lancé une enquête qui satisfait tous les groupes. Il devra toutefois déposer son rapport rapidement, dans deux mois au maximum, demande Laurette Onkelinx, ancien ministre de la justice et chef du groupe socialiste.M. Michel a annoncé un budget supplémentaire de 400 millions d’euros pour la lutte contre le terrorisme. Son plan d’action s’articule autour de quatre axes : le renforcement des moyens humains et techniques des services de police et de renseignement, « l’éradication » des appels à la haine, un meilleur ciblage des individus potentiellement dangereux et une action au niveau international.Fichier des combattants étrangersLe gouvernement devrait adopter une loi sur la fermeture des sites radicaux sur le Web et entend faire fermer des mosquées. Il veut aussi enquêter sur le financement de certaines d’entre elles et mieux contrôler les imams. Une commission parlementaire spéciale pour la lutte contre le terrorisme sera créée.Un fichier des combattants étrangers devrait être établi – « enfin ! », ajoutent certaines sources – et les combattants rentrant de Syrie seraient d’office incarcérés avant, pour certains, d’être libérés à titre probatoire, un bracelet électronique au poignet.La Belgique va aussi mettre au point son propre fichier des données passagers (PNR), en espérant qu’il sera un jour incorporé dans un dispositif véritablement européen, en cours de négociation. Au plan judiciaire, on note des réformes importantes : la garde à vue pourra être portée de vingt-quatre à soixante-douze heures dans des affaires de terrorisme et les perquisitions pourront être menées vingt-quatre heures sur vingt-quatre.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : l’Europe veut accélérer la mise en place d’un fichier sur les passagers aériensM. Michel prône encore un contrôle strict aux frontières extérieures de l’espace Schengen, sous peine, dit-il, de voir celui-ci s’effondrer. Il dit enfin la « totale détermination » de son pays à combattre Daech et réclame « une large coalition internationale » agissant « si possible » dans le cadre d’un mandat de l’ONU.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.11.2015 à 12h24 • Mis à jour le19.11.2015 à 14h33 | Alexandre Pouchard Quelques jours après les attentats du 13 novembre, François Hollande a tenu à rassurer les maires de France réunis mercredi 18 novembre. Le chef de l’Etat a notamment déclaré que les policiers municipaux pourraient être armés par l’Etat : ce dernier pourra en l’occurrence « apporter aux maires qui le souhaitent des armes qui seront prélevées sur les stocks de la police nationale ». Il ne s’agit donc pas d’armer systématiquement les polices municipales mais de répondre à des demandes ponctuelles des élus.Une mesure déjà annoncée en janvierL’équipement en armes à feu de la police municipale est régulièrement réclamé par certains agents eux-mêmes et par la droite. Le débat est revenu en pleine lumière après les attentats de janvier, qui avaient notamment vu la mort de Clarissa Jean-Philippe, policière municipale de 25 ans, à Montrouge.Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait annoncé le 25 janvier, dans un communiqué, que les policiers municipaux pourraient être armés sur demande des maires et, là aussi, « dans la limite des stocks disponibles » :« L’Etat mettra gracieusement à disposition des collectivités qui souhaiteraient armer leur police municipale, et qui seront autorisées à le faire à cadre juridique constant, des armes opérationnelles (revolvers), dans la limite des stocks disponibles (plus de 4 000 armes). »Le président de l’association des maires de France, François Baroin (maire LR de Troyes) s’était déclaré « satisfait des modalités des annonces et du calendrier ». Le gouvernement avait également annoncé une rallonge de 2 millions d’euros des ressources du fonds interministériel de prévention de la délinquance, représentant une aide – pouvant aller jusqu’à 50 % – à l’acquisition de 8 000 gilets pare-balles.Que dit la loi actuellement ?Une convention entre la commune et l’EtatLa police municipale n’est pas armée « par défaut ». Il faut pour cela que la commune ait signé une « convention de coordination » avec la police ou la gendarmerie (selon la zone) et demandé une « autorisation d’acquisition et de détention d’armes ».Une demande motivée du maire pour armer un agentLe maire doit ensuite formuler une demande motivée auprès de la préfecture pour chaque agent qu’il souhaite équiper, précisant les missions de l’agent, les risques encourus, etc.Chaque agent se voyant armé doit impérativement avoir suivi une formation spécifique.Du gaz lacrymogène à l’arme de poingLa liste des armes possibles pour les policiers est bien définie par la loi. Il peut s’agir de :– bombe lacrymogène (catégorie D)– matraque de type « bâton de défense » (catégorie D)– bâton de défense de type « tonfa » (catégorie D)– projecteur hypodermique (anesthésiant) (catégorie D)– revolver chambré pour le calibre 38 spécial « Smith et Wesson » (catégorie B)– arme de poing chambrée pour le calibre 7,65 mm (catégorie B)– Flash Ball (catégorie B ou C selon le modèle choisi)– pistolets à impulsions électriques à distance (Taser) (catégorie B)Il y avait auparavant 7 catégories d’armes (numérotées de 1 à 7), qui ont été regroupées en 2013 en 4 catégories (de A, celles interdites ou relevant de l’arme de guerre, à D, dont l’acquisition et la détention sont libres bien que soumises à enregistrement). Le détail de ces catégories est disponible sur ce site.Des armes supplémentaires « à titre expérimental »Un décret publié le 2 mai 2015 dans le Journal officiel autorise les policiers municipaux, sur dérogation, à porter « un revolver chambré pour le calibre.357 Magnum », avec des munitions de calibre.38 spécial.Ce dispositif est décrit comme une « expérimentation » pour une durée de cinq ans.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Abel Mestre Thierry Braillard, secrétaire d’Etat chargé des sports, revient sur les questions liées à la sécurité dans les stades à sept mois de l’Euro 2016 qui sera organisé en France.Faut-il annuler l’organisation de l’Euro 2016 en France ?Non. Pourquoi annulerait-on ? En 2005, les attentats de Londres [le 7 juillet 2005, faisant 56 morts et 700 blessés] sont arrivés concomitamment à l’attribution des Jeux olympiques 2012. Les Anglais ne se sont pas posé la question de l’annulation !On travaille depuis des mois sur la sécurité des infrastructures, des stades, des « fan-zones » [espaces de rassemblement ouverts au public avec écran géant]… Un comité de pilotage sur cette question a été mis en place en septembre sous l’autorité de Bernard Cazeneuve où sont présents tous les acteurs : la Fédération, le ministère des sports, Euro 2016 SAS (société organisatrice).On a toujours travaillé dans l’esprit de sécuriser l’Euro. Cela a toujours été considéré comme une priorité pour les manifestations sportives. Regardez l’Euro de basket [qui s’est déroulé du 5 au 21 septembre] : il n’y a pas eu d’incidents, alors même qu’il y avait la question de la sécurité de l’équipe d’Israël.Doit-on maintenir les « fan-zones » ?Une circulaire du 15 mars précise les conditions de sécurité des « fan-zones ». Selon ce texte, les conditions d’accès à ces espaces sont les mêmes que pour les stades. Il y aura donc des palpations, des fouilles des sacs, de la vidéosurveillance, des agents…De nouvelles mesures sont-elles envisagées, comme l’installation de portiques de sécurité ?Il y a une réflexion, menée avec Bernard Cazeneuve, autour de ces portiques. Ces idées sont à l’étude. Les nouvelles enceintes ont mis en place des outils différents que par le passé. L’objectif est de donner un niveau équivalent de sécurité dans toutes les enceintes. On a vu vendredi que le Stade de France était bien sécurisé. Il faut le même niveau partout.Abel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Abel Mestre et Clément Guillou Le retard de la France dans la transcription du code mondial antidopage a fini par lui valoir un coup de règle sur les doigts, infligé mercredi à Colorado Springs (Etats-Unis) par l’Agence mondiale antidopage (AMA). Comme cinq autres pays, dont l’Espagne, la Belgique et le Brésil, la France a été « placée sous surveillance » par l’AMA.1 / 2… WADA approves decision to place Brazil, Belgium, France, Greece, Mexico & Spain on compliance “watch list”…— wada_ama (@WADA)require(["twitter/widgets"]);2/2...and that those on “watch list” must meet strict conditions by 18 March 2016. Otherwise, non-compliance will be declared.— wada_ama (@WADA)require(["twitter/widgets"]);Ils ont jusqu’au 18 mars 2016 pour se conformer à la législation antidopage mondiale, ce qui devrait être fait concernant la France, puisqu’il ne manque plus que les décrets d’application pour que la transcription du code mondial antidopage dans la loi française soit effective. L’ordonnance est passée en conseil des ministres le 30 septembre, sa ratification par le Parlement est engagée et les décrets d’application seront publiés « le plus rapidement possible », dit-on au ministère des Sports.«C’est simplement lié à une question de calendrier, au regard de notre processus particulier d’adoption des textes qui implique la participation de nombreux acteurs », a expliqué au Monde le secrétaire d’Etat aux sports Thierry Braillard. « Cette décision de l’AMA concerne les Etats et organisations qui ont enclenché un processus de conformité qui, sur le fond, intègre l’ensemble des stipulations du Code mondial mais dont la mise en œuvre n’est pas encore achevée », a-t-il ajouté. Le ministre se dit « absolument pas inquiet » sur d’éventuelles conséquences pour la candidature française à l’organisation des Jeux olympiques 2024.La France, qui va organiser l’Euro 2016 de football, avait mis neuf mois à trouver une solution pour adapter le code au droit français. La possibilité d’effectuer des contrôles antidopage la nuit posait notamment un problème de respect de la vie privée, soulevé par le président de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), le conseiller d’Etat Bruno Genevois.Lire aussi :Des contrôles antidopage nocturnes possibles en 2016 en FranceL’AMA durcit son discoursLe président de l’AMA, Craig Reedie, a assuré que cette date marquait un tournant dans la politique de l’agence, qui serait désormais plus sévère : « Le message de cette réunion fondatrice du Conseil de fondation de l’AMA est clair : dorénavant, nous serons plus attentifs à la mise en conformité de toutes les organisations antidopage dans le monde, afin qu’elles soient tenues comptables de la solidité de leur programme de lutte contre le dopage. »Le durcissementdu discours de l’AMA, recommandé par la commission d’enquête sur l’athlétisme russe dont le rapport a été publié au début de novembre, s’est également manifesté par le carton rouge adressé à six pays.Outre la Russie, dont l’agence antidopage a été sans surprise déclarée non conforme et suspendue, Andorre, Israël, l’Argentine, la Bolivie et l’Ukraine ont également été déclarées « non conformes ». Les deux premiers pays n’ont pas adapté leur législation au nouveau code mondial et les trois autres utilisent des laboratoires non reconnus par l’AMA pour leurs analyses antidopage.Lire aussi :En Russie, le dopage d’Etat n’est pas mortLe Kenya épargnéLa seule conséquence concrète est que ces agences nationales ne pourront plus mener d’opérations antidopage. Ces dernières seront menées, jusqu’à leur mise en conformité, par l’AMA, d’autres agences nationales ou les fédérations internationales.Le Kenya a sans doute échappé de justesse à une sanction similaire en annonçant samedi la création d’une agence antidopage. Le pays roi des longues distances en athlétisme est dans le viseur de la commission d’enquête de l’AMA et de la commission d’éthique de l’IAAF (Fédération internationale d’athlétisme), après que des témoignages ont fait état de contrôles positifs dissimulés, comme en Russie.L’AMA avait à son ordre du jour un autre sujet majeur : la proposition, faite par le CIO, qu’elle organise elle-même les contrôles antidopage dans le monde. L’agence sise à Montréal n’a fait que confirmer la création d’un groupe de travail, incluant le CIO et les fédérations internationales, qui devra rendre ses conclusions lors du prochain conseil de fondation de l’AMA en mai 2016.Lire aussi :Dopage : la FIFA s’inquiète de la perspective de laisser les contrôles à l’AMAClément GuillouJournaliste au MondeAbel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.11.2015 à 15h44 • Mis à jour le29.11.2015 à 17h30 | Catherine Pacary (Propos recueillis) En marge du dernier Grand Prix qui se court dimanche 29 novembre à Abou Dhabi, le directeur général de Renault Sport F1, Cyril Abiteboul, a déclaré qu’il attendait la fin de la saison pour « en dire plus » sur l’avenir de l’écurie française. Le futur met du temps à se desssiner. Nous l’avons rencontré mi-octobre à Viry-Châtillon, au sud de Paris, le « Fort Knox » de la recherche et développement de la marque.« Il vous parle de tout ce que vous voulez, d’histoire, de compétition, mais pas de ce qui est en cours », avait déjà prévenu Renault, à savoir les négociations menées par Carlos Ghosn en vue du retour – ou non – de Renault comme écurie de F1 à part entière. C’est à ce propos que nous attendons d’en « savoir plus ». A cette fin, l’actuel motoriste de Red Bull, Toro Rosso et Lotus rachèterait cette dernière, en bien mauvaise posture financière. Un sujet trop brûlant pour être éludé, dans un entretien que Cyril Abiteboul ne demandera pas à relire, démarche suffisamment rare pour être soulignée. Look décontracté, jean, basket, polo col « grand-père », allure chaloupée… Le charisme du patron n’a pas attendu le nombre (38) de ses années.Pourquoi Renault s’intéresse-t-il encore à la Formule 1, discipline aux investissements colossaux – 100 millions à 400 millions d’euros par an – et aux retours commerciaux incertains ?S’il est légitime sportivement pour Renault de faire de la F1, économiquement, ce sont les gens du marketing, qui, après des analyses poussées, ont conclu que le sport automobile, et la F1 en particulier, était une très bonne façon d’atteindre nos objectifs de notoriété, de visibilité et de « good opinion », c’est-à-dire tout le bien que les gens pensent de Renault. C’est une sorte d’entonnoir : on veut que le plus de gens possible connaissent Renault, qu’ils en aient une bonne image et, in fine, que cela se traduise dans leur acte d’achat. C’est un processus très long. Il n’y a pas de formule magique, ni vraiment de moyen de démontrer les choses.D’autant que l’automobile et la F1 font souvent l’objet de critiques…Tous les indicateurs sont au vert, à condition de ne pas les regarder de Saint-Germain-des-Prés, ou même de Paris. On est un constructeur mondial, avec des ambitions en Asie, Asie du Sud-Est, Chine, Inde… En Amérique du Sud également, marché sur lequel on est déjà très présent. La Formule 1 mondiale a encore une grande, une très grande valeur. C’est pour cela qu’on est dans ce sport depuis longtemps, et que l’on y repart pour un cycle long. Lorsque Renault est devenu simple motoriste, en 2011, vous avez expliqué que c’était beaucoup mieux ainsi. Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ?C’est très simple : le coût de la technologie. Nous avons décidé de redevenir motoriste dans des circonstances précises. Le règlement d’alors stipulait que le moteur était « gelé ». Il n’y avait donc pas à investir dans la technologie, puisque la nôtre était mature et performante. On avait un retour marketing moyen, mais pour un coût moyen. Maintenant, avec le règlement [qui a imposé notamment l’abandon du moteur atmosphérique pour le moteur hybride, depuis 2014], on a un coût technologique très élevé. La seule façon de le rentabiliser, c’est d’avoir un retour marketing beaucoup plus important. Ce qui ne peut se faire qu’en étant une écurie complète. A partir de là, il y avait deux options : arrêter tout ou redevenir une écurie à part entière…Réglementation en F1 : l’après 20142014, la révolution hybride Fin des moteurs V8 atmosphériques, remplacés par des V6 hybrides turbo — marquant le retour du turbo en F1 — avec système de récupération d’énergie cinétique au freinage couplé à une récupération de l’énergie thermique des échappements. Moins bruyants, au désespoir des fans purs et durs, ces moteurs sont bridés côté arrivée d’essence, ce qui permet une baisse de 35 % de la consommation.2015 La reconduction Quatre fois plus chers que les moteurs atmosphériques, les moteurs hybrides ont néanmoins démontré leur supériorité. Plus personne n’envisage de retour en arrière. De plus, ils mettent en lumière le rôle de vitrine technologique de la F1, peut-être un peu oublié. Enfin, la baisse de la consommation des monoplaces (-30 % encore), même si elle n’est pas encore assez connue, est un atout pour l’image de la F1.Mexico, 10 juillet Réunis dans le cadre du Conseil mondial du sport automobile, les membres de la FIA annoncent que Bakou (Azerbaïdjan) accueillera le 17 juillet 2016 une étape du Championnat du monde de F1, et Paris une épreuve de FE le 23 avril. Deux modifications dans le règlement sont entérinées avec effet immédiat : les pilotes ne peuvent être sanctionnés au maximum que d’un départ du fond de la grille en raison d’un changement de moteur (pour éviter les excès du Grand Prix d’Autriche, où Button et Alonso ont été sanctionnés chacun de 25 places sur la grille) ; les nouveaux constructeurs disposent d’un moteur supplémentaire pour la saison, soit cinq en tout contre quatre jusqu’alors, et Honda bénéficie de ce bonus dès la saison 2015.Cette décision correspond à votre propre retour chez Renault, en septembre 2014…Je suis revenu à un moment où on savait que ce que l’on faisait en sport automobile ne fonctionnait pas. La feuille de route était d’étudier la faisabilité d’un retour de Renault comme écurie. Nous avions une répartition des rôles très saine : le marketing exprimait ses besoins et les gens du sport regardaient comment les mettre en œuvre. J’ai rarement connu une période où la répartition des rôles était aussi claire, aussi légitime. Quelle qu’ait été la décision prise, notre travail a été fait de manière transparente, non partisane, complètement exhaustive.En Formule 1, rien ne se décide sans l’aval du « banquier » et producteur Bernie Ecclestone, 85 ans. Cela ne vous déstabilise pas ?J’ai une vision beaucoup moins négative que vous du travail de Bernie Ecclestone. C’est tout de même quelqu’un qui a réussi à doubler les profits de la Formule 1 en une dizaine d’années. Alors qu’il y avait un certain nombre de facteurs de risques, avec des constructeurs automobiles qui sont partis, la technologie de plus en plus élevée, etc. Pour moi, le boulot que fait Bernie pour l’actionnaire CVC [Capital Partners] est extraordinaire. Mais son âge est plus un risque qu’une opportunité. Il faut juste savoir bosser en intelligence avec lui. Il faut relativiser. Ce n’est pas Bernie qui a décidé de la présence ou non de Renault en Formule 1. Après, il peut nous faciliter les choses, c’est certain.« Mercedes insuffle les règlements parce qu’il a un pouvoir »Autre homme fort de la F1, Jean Todt préside la Fédération internationale de l’automobile (FIA). Il valide les règlements, les calendriers. Vous ne lui en voulez pas de certaines de ses décisions ?C’est très compliqué, la Formule 1. Dans le championnat aujourd’hui, vous avez des organisations de plus de mille personnes qui se battent les unes contre les autres par l’intermédiaire du règlement, qui tentent d’interpréter et de détourner les textes à leur avantage. Le règlement lui-même est de plus en plus lourd, de plus en plus contraignant. C’est comme le code du travail français. Le rôle du régulateur, je ne l’envie pas. Jean Todt a son style, mais ceux qui commentent de l’extérieur méconnaissent quelque peu le dossier. Voilà le seul commentaire que je ferai : Mercedes insuffle les règlements parce qu’il a un pouvoir.Quel est ce pouvoir ?La seule monnaie d’échange en Formule 1, c’est la performance. Aujourd’hui, Mercedes a le moteur le plus performant du plateau, celui que tout le monde souhaite avoir. Et comme la F1 est une terre de chantage absolue, pour arriver à ses fins, tous les moyens sont bons. Cela procure à Mercedes un pouvoir immense qu’ils utilisent pour maintenir leur avantage compétitif. Mais ils font un travail extraordinaire. Et cela ne peut qu’être inspirant pour nous. Pour avoir le pouvoir, il faut d’abord être performant en piste… Cela ne se passe pas dans l’autre sens.Côté pilote « performant », Romain Grosjean rejoint la nouvelle écurie américaine Haas F1. Le rêve d’une victoire 100 % française – constructeur, pilote, motoriste – s’envole ?Romain a fait toute sa carrière à Enstone [le site britannique de Renault-Lotus F1]. Il a commencé sa carrière chez Renault ; puis ça s’est mal passé. Puis il est revenu. En ce moment il est chez Lotus. Il avait envie de prendre l’air. Il prend l’air. On a tous des amis, de la famille, qui ont fait le choix, un jour, de prendre l’air.Lire aussi :F1 : Romain Grosjean chez Haas, la Scuderia bisJe peux comprendre qu’il ait envie de partir sur un projet nouveau. Le projet Haas surprendra pas mal de monde, parce qu’il est bien ficelé. En tout cas, au début. Ils vont avoir une période de grâce, avec de l’énergie, des moyens, le soutien de Ferrari. Je connais l’euphorie des premières années [vécues chez Caterham]. Les mecs arrivent, plein d’envie, de paillettes, ils ambitionnent de faire les choses différemment des autres… Malheureusement, en F1, je n’ai vu que les bonnes vieilles recettes fonctionner. Le projet Haas, il faudra le juger dans trois ans. Mais c’est un beau projet. Et je pense que Romain a quelque chose à jouer.Quant au patron d’écurie, on parle d’Eric Boullier, ex-team manager chez Lotus, de Flavio Briatore, patron de l’écurie Renault de 2003 à 2009…[Rires.] Je ne souhaite pas m’exprimer là-dessus, parce que le choix des hommes appartient à Carlos Ghosn et à Jérôme Stoll [président de Renault Sport F1]. « Briatore a pour la Formule 1 l’instinct de l’équilibre à donner entre le spectacle et la pureté du sport »Cela dit, j’ai travaillé avec Flavio. C’est quelqu’un d’extraordinaire, complètement animal et instinctif. Il connaît parfaitement le business et a réussi de belles choses avec Renault [victoires du championnat en 2005 et 2006, avec Fernando Alonso au volant]. Au-delà, je pense que Flavio Briatore a pour la Formule 1 l’instinct de l’équilibre à donner entre le spectacle et la pureté du sport. Le sport actuellement est géré par les Anglo-saxons comme « le sport tel qu’il devrait être, tel qu’il a toujours été, tel qu’il doit être et tel qu’il doit rester ». Et, effectivement, ils n’ont pas nécessairement une sensibilité du spectacle suffisante. Peut-être que le côté latin flamboyant de Flavio pourrait faire du bien.Alors que la saison se termine à Abou Dhabi, quel est le bilan du motoriste Renault ?On sait qu’on n’a pas fait un bon boulot, surtout en piste. On a envie de démontrer qu’on est capable de faire mieux. On en a la certitude. Pour cela il faut adopter la bonne stratégie. On n’a pas réussi à faire évoluer notre association avec Red Bull comme il fallait – je dis bien non pas comme on voulait, mais comme il fallait.Il y a un an, on avait proposé un partenariat très différent à Red Bull, qui n’en a pas voulu. Il fallait convaincre Christian Horner [patron de Red Bull] : une écurie de pointe aujourd’hui ne peut plus être indépendante. C’est usant et fatigant de sentir qu’on n’a pas la bonne stratégie, celle qui est appropriée aux types de règlements actuels…Quel est votre meilleur souvenir de conduite ?En Corse, au volant d’une Lotus Exige S. Ce n’est pas une Renault… En Renault, c’est avec une Mégane 2l. J’ai fait le tout premier essai en monoplace au Castellet. En Formule 1, on ne se fait pas vraiment plaisir, parce qu’on est submergé par la puissance, on n’y voit rien, ça tremble. Mais avec des 2 litres, c’est une extraordinaire école de pilotage.Cyril Abiteboul en dates14 octobre 1977 Naissance à Paris.2001 Ingénieur, diplômé de l’Institut National Polytechnique de Grenoble.2001 Entre chez Renault, occupe divers postes, en France et à Ernstone, au Royaume-Uni.2007 Directeur du développement de l’écurie Renault F1.2010 Directeur exécutif.2011 Directeur général adjoint, à Viry-Châtillon, il supervise les activités commerciales, de communication, et les liens avec les écuries partenaires. Essentiel lorsque le constructeur se recentre sur une activité de motoriste.2012 Team principal de Caterham F1 pour la saison.Septembre 2014 Cyril Abiteboul est nommé directeur général de Renault Sport F1. Il remplace Jean-Michel Jalinier, débarqué pour n’avoir pas su correctement prendre le virage technologique des V6 turbo hybrides. Red Bull demandait que des têtes tombent...Catherine Pacary (Propos recueillis)Journaliste au Monde 29.11.2015 à 12h43 • Mis à jour le29.11.2015 à 13h26 Ségolène Royal a confirmé dimanche 29 novembre l’installation de portiques de sécurité pour l’accès aux lignes Thalys avant le 20 décembre et le déploiement de brigades canines dans les transports. La ministre de l’écologie et des transports a précisé le dispositif lors du « Grand Rendez-vous » Europe 1 – « Le Monde » – i-Télé :« Ça se fera comme l’Eurostar, l’Eurostar c’est 15 minutes avant [le départ du train]. Il y a des progrès technologiques considérables, maintenant il y a des portiques mobiles qui ne détectent que (…) les explosifs ou les armes. Il n’est pas question d’embêter les voyageurs avec les produits, les tubes de dentifrice, les limes à ongles etc. »Ségolène Royal assure que sa promesse sur les... par Europe1frLa ministre n’a pas pris d’engagement sur la généralisation de ces portiques pour les TGV. En revanche, elle a annoncé « un plan de déploiement et de formation de nouvelles brigades canines dans les transports publics », pour assurer la sécurité des voyageurs.COP21 : un « accord ambitieux, contraignant et universel »Alors que s’ouvre dimanche à Paris la 21e conférence de l’ONU sur le changement climatique (COP21), Ségolène Royal a affirmé qu’un accord général était « à portée de main », mais qu’il y avait un « risque » qu’il ne soit « pas à la hauteur des enjeux ». Selon la ministre de l’écologie, il faut encore donner de l’impulsion pour obtenir un texte « ambitieux, contraignant et universel », susceptible de réduire le réchauffement de la planète en deçà de 2 °C.Ségolène Royal sur la COP21 : "nous voulons un... par Europe1fr« La Marseillaise, le drapeau, des repères fondamentaux »Lors de ce « Grand Rendez-Vous », Ségolène Royal a évoqué la « grande émotion » qu’elle a ressentie vendredi lors de la cérémonie d’hommage aux victimes des attentats du 13 novembre et exprimé sa satisfaction de voir flotter aux fenêtres, elle qui avait souhaité en 2007 que tous les Français en aient un chez eux. « Les symboles de la République, la Marseillaise, le drapeau, ce sont des repères fondamentaux », qui ne doivent pas être laissés à l’extrême droite, s’est félicitée l’ancienne candidate à la présidentielle.Royal : "La gauche avait abandonné les symboles... par Europe1frRetrouvez ci-dessous l’intégralité de l’émission d’Europe 1 :Le Grand Rendez-vous avec Ségolène Royal par Europe1fr Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Les 28 chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne se réunissent pour trois heures de discussion avec le premier ministre turc Ahmet Davutoglu, dimanche 29 novembre à Bruxelles. Quel est le but de cette inédite rencontre au sommet, réclamée depuis des semaines par la chancelière allemande Angela Merkel ?Ce que veulent les Européens, tout particulièrement les AllemandsIls espèrent obtenir d’Ankara un engagement ferme afin de juguler l’afflux des réfugiés en Europe, qui transitent par la Turquie. Depuis le début de l’année, plus d’un million de Syriens, Irakiens, Afghans, Pakistanais, sont déjà arrivés en Europe, il s’agit de la plus grande crise migratoire sur le continent depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.L’Union demande à la Turquie d’aider davantage les 2,2 millions de Syriens, qui fuient la guerre civile et qui, depuis quatre ans, sont venus se réfugier chez elle. Mais qui manquent d’écoles pour leurs enfants, de soins, etc. Elle veut aussi qu’Ankara garde mieux sa frontière avec la Grèce, premier pays d’entrée des migrants en Europe, qu’elle fasse mieux la chasse aux passeurs, aux faux passeports, et accepte de prendre en charge les migrants économiques venus des côtes turques mais refoulés en Grèce car non éligibles au droit d’asile.Ce qu’exigent les Turcs en échangeAnkara veut une aide financière pour prendre en charge ces réfugiés ; au moins 3 milliards d’euros, par an. Elle demande aussi de l’argent pour mieux équiper ses douaniers, notamment pour acheter des bateaux gardes-côtes. Mais le gouvernement de Ahmet Davutoglu exige surtout que ce sommet soit l’occasion d’un accord beaucoup plus large.UE-Turquie, vers un accord basé sur un malentendu ? Tusk parle migrants, Davoglu répond adhésion— jbchastand (@JB Chastand)require(["twitter/widgets"]);Il veut la relance du processus d’adhésion de la Turquie à l’UE, complètement gelé depuis des années. Ce processus avait été lancé officiellement en 2004. Mais Chypre bloque l’ouverture de chapitres de négociations, qu’elle conditionne à un accord sur l’occupation du nord de l’île par la Turquie. D’autres pays, à commencer par la France pendant la présidence de Nicolas Sarkozy, ont aussi beaucoup freiné le processus. Ankara exige aussi une libéralisation accélérée de la délivrance de visas (courts séjours, touristiques) aux Turcs en Europe : elle espère qu’elle interviendra en 2016 plutôt qu’en 2017.Lire :Face à l’UE, Erdogan savoure sa revancheA quoi devrait ressembler l’accord signé dimanche ? Les diplomates ont négocié jusqu’à samedi soir pour trouver un terrain d’entente. Les Européens ne devraient pas « lâcher » sur les 3 milliards d’euros : ils acceptent cette somme, qui doit aller en priorité à des actions en faveur des Syriens (non pas directement au budget turc), mais ne s’engagent pas sur sa périodicité (tous les ans, tous les deux ans ?). Par ailleurs, ils ne précisent pas d’où viendra cet argent.Pour l’instant, 500 millions d’euros ont été dégagés du budget de l’UE, et la commission européenne a demandé aux Etats membres d’avancer le reste. Mais la plupart refusent d’apporter des contributions directes, pour des raisons d’affichage politique (impossible pour le gouvernement Chypriote, par exemple, de dire qu’il va aider directement la Turquie) et exigent que le solde soit lui aussi trouvé dans le budget de l’UE.Concernant le processus d’adhésion, les Européens ne devraient s’engager concrètement que sur l’ouverture du chapitre 17 des négociations (politiques économiques et monétaires), qui, sommet ou pas, aurait de toute façon pu être ouvert dans les mois qui viennent. L’accord ne mentionnera pas les chapitres 23 et 24 (justice, droits fondamentaux, libertés, sécurité), malgré l’insistance des Turcs.Ankara, de son côté, ne s’engagera sur aucun calendrier précis de déploiement des mesures de « contingentement » des réfugiés demandées par les Européens.La question des droits de l’homme, grande absente Les atteintes flagrantes aux libertés d’informer, les dérives autoritaires du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, la répression brutale contre les Kurdes, l’ambiguïté d’Ankara vis-à-vis de l’organisation Etat islamique ne devraient pas être évoqués dans les conclusions du sommet de dimanche. « Il en sera peut-être question, mais dans le huis clos des discussions » selon des diplomates européens. S’ils répètent qu’ils ne transigeront pas sur leurs principes, les dirigeants européens, aux abois à cause de la crise migratoire, ont fait le choix de la « realpolitik ».Ces derniers jours, pourtant, deux journalistes (Can Dündar et Erdem Gül, du quotidien Cumhuriyet) ont encore été emprisonnés, suite à des articles dénonçant l’existence de livraisons d’armes des services secrets turcs à l’organisation Etat islamique. « Nous espérons que votre volonté de trouver une solution n’entamera pas votre attachement aux droits de l’Homme, de la presse et d’expression, qui sont les valeurs fondamentales du monde occidental » ont déclaré ces deux journalistes, dans une lettre adressée dimanche aux 28 leaders européens.Lire aussi :Fin d’année préoccupante pour l’état de l’EuropeCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.11.2015 à 10h00 Europe 1 Live par Europe1fr Maïa Mazaurette Chaque dimanche matin, dans la nouvelle application La Matinale du « Monde », la chroniqueuse Maïa Mazaurette vous parle de la sexualité sous toutes ses facettes. De quoi parle-t-on quand on évoque la satisfaction sexuelle ? Les études s’enchaînent, divertissantes, surprenantes, parfaites pour animer nos pauses-café. Mais contradictoires au point qu’on n’y retrouverait pas ses petits.En 2013, les Français affichaient 28 % de ravis de la couette, 44 % de modérément contents et 22 % de désespérés. A l’échelle mondiale, on tombe à 44 % de satisfaits à peine. Chez les femmes infidèles, 47 % s’ennuient au lit avec leur mari. Mais 97 % s’éclatent avec leur amant. Lesquels ne sont pas bien exigeants : 68 % des hommes pensent que la majorité de leurs partenaires leur ont donné du plaisir, contre seulement 45 % des femmes. Les couples qui ne partagent pas les tâches ménagères sont plus satisfaits et font plus souvent l’amour… en 2012. Parce qu’en 2015 c’est exactement l’inverse.On pourrait multiplier les exemples à l’infini, mais je manque de café. Et vous, d’aspirine.Comment expliquer des données aussi incohérentes ? Tout d’abord, la méthodologie scientifique diffère beaucoup selon qu’on passe du « petit sondage amusant » à « l’étude transnationale réalisée sur soixante-dix ans ». Ensuite, nous sommes des créatures contrariantes, promptes au changement d’avis (êtes-vous sexuellement satisfaits de la même manière le lundi ou le samedi ? Pas moi). Pire encore : nous ne sommes pas fichus de savoir ce qui nous rendrait heureux – et quand on nous donne des éléments de réponse (la méditation, la pêche à la truite), nous les ignorons (la méditation nous endort, la saison de pêche à la truite ne commence qu’en mars).L’orgasme n’est pas suffisantDe quels besoins sexuels parlons-nous, de toute manière ? Sécurité ou liberté ? Qualité ou quantité ? Satiété ou excès ? Prise de risque ou sentiers connus ? Camembert ou Paris-Brest ? Le désir aime la variation, notre organisation sociale préfère la stabilité.En dehors même de notre bouillie fantasmatique intérieure, comment les scientifiques pourraient-ils intelligemment poser la question de la satisfaction ? Est-elle comptable : durée, orgasme ? Mais quel orgasme : mécanique, solitaire, mystique ? La satisfaction, est-ce la fréquence ? Quid des snobs sexuels, pour qui rien ne suffira jamais ? Ou des adeptes du burger frites sexuel, qui assurent que tout est bon dans le cochon ?Cette question n’a rien d’anecdotique : selon la dernière grande enquête nationale (« Contexte de la Sexualité en France, 2006 »), 43 % des hommes et 31 % des femmes trouvent la sexualité indispensable. A quoi s’ajoutent 49 % d’hommes et 55 % de femmes pour qui elle est importante. En ajoutant les deux, vous obtenez des scores de république bananière. Les asexuels, qui ne voient pas trop l’intérêt des galipettes, représentent à peine 1 % de la population. Nous avons donc ici un indicateur crucial de bien-être, sans aucune idée de comment le définir. On n’est pas sortis de l’auberge.Considérons donc nos options :- Au niveau de la fréquence, une étude menée sur 30 000 personnes et sur quarante années montre qu’un rapport sexuel par semaine constitue le minimum vital. Si vous en êtes à douze : primo, il est temps d’apprendre le sanskrit pour vous occuper. Secondo, cela ne vous rendra pas plus heureux.En revanche, si vous descendez au-dessous du rapport hebdomadaire, ce manque à gagner en termes de joie de vivre est comparable à une diminution par trois de votre salaire. En moyenne, les Français sont à deux missionnaires par semaine… preuve que nous avons des standards supérieurs à la pure nécessité.– Au niveau de la qualité, l’orgasme n’est pas suffisant. Pour 58 % des Français, le plaisir sexuel est avant tout une question de bonne entente entre les partenaires. Les études ne manquent pas qui placent l’intimité sexuelle avant l’orgasme. Nous avons beaucoup plus besoin de prothèses affectives que de prothèses sexuelles ! Il existe en outre des orgasmes décevants. Nuls. Pourris. Ratés. Il existe des orgasmes du viol, difficilement comptabilisables dans la satisfaction sexuelle. Jouir pour jouir ? C’est un peu court.– La sexualité n’est pas un ovni flottant au-dessus de notre vie en général (même si ce serait rigolo). La bonne santé sexuelle compte, mais aussi celle du couple, l’estime de soi, l’absence de traumas, l’âge, l’ovulation, l’éducation, la température, les valeurs…– Au niveau du langage employé, la formulation est trouble : se satisfaire, ou être satisfait ? Se contenter, ou être content ? Les mots ont un impact sur les réponses. Or en l’état, la « satisfaction sexuelle » recouvre un champ qui va du smic sexuel (« mes organes génitaux sont fonctionnels ») au menu cinq-étoiles (« des orgasmes multiples obtenus à la suite d’une conversation passionnante avec des top-modèles en post-doctorat de philosophie »).– Enfin, mettons les pieds dans le plat : les Français sont connus pour chouiner. Nous nous plaçons péniblement au 29e rang mondial des pays les plus heureux, derrière le Panama, un pays dont on ignore s’il s’agit d’un chapeau, d’un canal ou d’une discothèque avec entrée gratuite pour les filles le mardi. Sans vouloir retourner le couteau dans la plaie : vous avez certainement entendu parler de notre consommation d’antidépresseurs ou de nos scores en suicide. Râleurs dans la vie… râleurs au lit ? Ce serait logique.Nous avons besoin de nous comparer à nos pairsLes facteurs de flou et d’incompréhension sont multiples, d’accord. Mais au cas où cette zone d’indéfinition ne serait pas assez perturbante, nous n’évoquons ici que des moyennes – en conséquence de quoi, si vous ne vous reconnaissez pas dans ces statistiques, veuillez avoir l’obligeance de ne pas vous jeter dans la rivière la plus proche (il fait froid). Si vous ne rentrez pas dans le moule, c’est parce que vous n’êtes pas un numéro mais le produit d’une histoire. Unique.Ce qui nous amène à l’interrogation suivante : pourquoi vous assommer de chiffres s’ils n’ont aucune pertinence dans votre cas personnel ? Parce qu’ils sont pertinents quand même ! Sauf si vous vivez sur un sac plastique étanche, auquel cas vous êtes un saumon surgelé ou un travers de porc, la satisfaction est à la fois individuelle ET culturelle.Quand je vous annonce qu’un rapport hebdomadaire suffit au commun des mortels, vous allez prendre ce paramètre en compte pour évaluer votre propre satisfaction. Pas parce que vous êtes un mouton (je vous rappelle que vous êtes un saumon surgelé ou un travers de porc), mais parce que nous avons besoin de nous comparer à nos pairs. Si la norme était à quarante interactions sexuelles par semaine, vous seriez probablement frustré de n’en avoir que trente-neuf. Veuillez donc vous comparer à vos amis veufs.L’appétit des médias pour les chiffres de la sexualité ne relève pas du grand capital – ce n’est pas non plus la preuve d’une dégénérescence de notre société. Vous ne lisez pas cette chronique par voyeurisme. Vous la lisez pour comprendre où vous vous situez sur cette petite planète. Sans norme, pas d’identité possible. Ni de subversion.Et peut-être un peu de voyeurisme aussi. Un peu.Maïa MazauretteJournaliste au Monde Catherine Pacary TennisCent onze ans que la Belgique attendait une deuxième chance d’accéder à la finale, face à la Grande-Bretagne, et de voir ses tennismen soulever le saladier d’argent ! A égalité après la première journée (1-1), la fratrie Murray (Andy et Jamie) a donné l’avantage à son clan en battant la paire belge Steve Darcis-David Goffin (6-4, 4-6, 6-3, 6-2), samedi 28 novembre. Rien n’est joué, même si les Britanniques viennent de poser une sérieuse option, avant le premier simple décisif entre Andy Murray et David Goffin, dimanche, à Gand, sur un terrain maintenu sous haute sécurité, puisque situé à 50 kilomètres de Molenbeek.Lire aussi :Après 6 jours en état d’alerte, la Belgique accueille la finale de la Coupe Davis RugbyLe match aurait dû avoir lieu au Stade de France. Après les attentats, la rencontre a été relocalisée au Stade Yves-du-Manoir de Colombes. C’est là, à la mi-temps, qu’a été présentée au public euphorique la nouvelle star du club des Hauts-de-Seine, le plus grand joueur de rugby au monde : le double champion du monde néo-zélandais Dan Carter, tout juste débarqué en France, la veille, avec famille et bagages. Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, la victoire du Racing 92 sur Toulouse (28-13) leur permet de remonter au 2e rang et de passer devant leurs adversaires du jour.Lire aussi :Rugby: la France, terre d’accueil des stars du mondialQuatre autres rencontres se jouaient samedi dans le cadre de cette 9e journée du Top 14 : Agen-Castres (18-23), Oyonnax-Brive (9-34), Bordeaux-Bègles - Pau (46-10) et Clermont-Toulon (9-35). Dernier match de la 9e journée aller du Top 14, Grenoble reçoit le Stade Français, dimanche à 16 h 15. FootballPas de déménagement de dernière minute pour les joueurs du PSG, qui recevaient les derniers du championnat, Troyes pour la 15e journée de Ligue 1. Les spectateurs en revanche ont dû s’armer de patience et se munir de leurs papiers d’identité pour pénétrer, après près de deux heures d’attente, dans les tribunes du Parc des Princes, ultra-sécurisées et privées de supporters troyens. Sans forcer, les Parisiens l’ont emporté (4-1), décrochant au passage le titre de champion d’automne bien avant la trêve.Lire aussi :Ligue 1 : le PSG, champion d’automne, déjàTrois matchs restent à jouer dans cette 15e journée aller de Ligue 1, dimanche : Saint-Etienne - Guingamp (14 heures), Bordeaux-Caen (17 heures) et Marseille-Monaco (21 heures). Formule 1Après des séances d’essais dominées, samedi, par la Mercedes de Nico Rosberg, celui-ci décroche sa sixième pôle position d’affilée. Il s’élance, dimanche (à 14 heures, heure de Paris), au côté de son coéquipier Lewis Hamilton, déjà assuré du titre de champion du monde des pilotes, alors que Mercedes caracole chez les constructeurs. Un parfum de bilan plane sur les déclarations de Romain Grosjean qui a vécu « une journée difficile » au sein de l’écurie Lotus, fortement pénalisée par ses difficultés financières – le pilote français a déjà annoncé son passage chez Haas pour la saison 2016. Côté Ferrari, Sebastian Vettel, qui peut s’enorgueillir d’être le seul à avoir mis en difficulté les Mercedes, rêve d’une victoire à Abou Dhabi. Mais Lewis Hamilton n’a pas l’intention de « gérer ». S’il est le plus rapide dimanche sur le circuit de Yas Marina, il décrochera sa 44e victoire, trois jours avant la grande fête nationale du 2 décembre en l’honneur du 44e anniversaire des Emirats. Un signe ?Catherine PacaryJournaliste au Monde Gaëlle Picut Le Conseil d’orientation pour l’emploi (COE) a publié, lundi 9 novembre, un rapport consacré aux réformes du marché du travail dans dix pays européens depuis 2008. Il met en avant le fait que la crise a exacerbé les déséquilibres du marché du travail existants, mais « a pu aussi cristalliser un certain nombre de défis communs auxquels sont confrontés aujourd’hui l’ensemble des pays européens ». Les deux principaux enjeux communs concernent l’éloignement d’une partie grandissante des jeunes du marché de l’emploi et l’augmentation du chômage de longue durée.Le taux de chômage des jeunes au sein de l’Union européenne est ainsi passé de 15,5 % en 2007 à 22,2 % en 2014, soit une hausse de 6,7 points en sept ans. En Italie et au Portugal, la situation est encore plus préoccupante puisque les taux atteignent respectivement 42,7 % et 34,8 %.« Dernier arrivé, dernier parti »Les jeunes ont souvent servis de variable d’ajustement et ont été victimes de la logique « dernier arrivé, premier parti », sans oublier la faiblesse des embauches. Par ailleurs, la crise immobilière a provoqué un effondrement du secteur du BTP qui recrute habituellement beaucoup de jeunes parmi les moins qualifiés. Par exemple, en Espagne, le secteur de la construction représentait 12,7 % des emplois fin 2007 pour 5,3 % début 2014. Autre élément préoccupant, le taux de jeunes ne travaillant pas et ne suivant ni études ni formation a augmenté entre 2007 et 2014, passant de 14,4 % à 16,6 % (avec un pic à 17,7 % en 2013).Quant au chômage de longue durée, il prend des proportions importantes dans plusieurs pays européens. En Espagne, il est passé de 20,4 % en 2007 à 52,8 % en 2014 ; en Irlande, de 30 % à 59,2 % sur la même période. Et il augmente même en Suède de 8 points, et passe de 13 à 21% entre 2008 et 2010. Cette évolution pèse immanquablement sur l’employabilité des demandeurs d’emploi. A ces deux tendances lourdes s’ajoutent des déséquilibres plus ou moins développés selon les pays. C’est le cas du temps partiel subi qui augmente de façon significative dans certains pays. Ainsi en Italie, fin 2014, 63,4 % des salariés en situation de temps partiel déclaraient vouloir travailler davantage (sachant que la part de salariés en situation de temps partiel entre 2007 et 2014 est passée de 13,4 % à 18,1 %).Autre tendance : le taux de transition à trois ans d’un contrat temporaire vers un contrat indéterminé a fortement chuté dans la plupart des dix pays européens étudiés. Parallèlement, la diversification des formes de travail atypiques s’est maintenue, soit sous forme d’emplois salariés (mini-jobs en Allemagne, contrat zéro heures en Grande-Bretagne) soit sous forme de travail indépendant non salarié (recibo verdes au Portugal ou para subordini en Italie).Or ces formes de travail sont « préoccupantes », selon le COE, car elles n’accordent souvent que des droits sociaux restreints et peuvent alimenter le risque de pauvreté, même si « les systèmes de redistribution et de solidarité informels peuvent plus ou moins atténuer cette appauvrissement » précise le rapport.L’emploi informel renforcéPar ailleurs, la crise a renforcé l’emploi informel. Le rapport du COE ne s’étend pas longuement sur ce phénomène. Il rappelle toutefois que « les conséquences sont lourdes : préjudices pour les droits des travailleurs, distorsion de concurrence entre employeurs, phénomène d’évasion fiscale et sociale, affaiblissement de la soutenabilité des finances sociales ».Le COE rappelle que si certains pays (Royaume-Uni, Allemagne Suède) ont retrouvé leur taux d’emploi d’avant la crise, d’autres restent dans une situation durablement dégradée (Italie, Espagne, Portugal). Enfin dans une situation intermédiaire, qui se rapproche du niveau d’emploi d’avant-crise sans encore l’atteindre, se retrouvent le Danemark, les Pays-Bas, l’Autriche et l’Irlande.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Aude Lasjaunias (Dunkerque, envoyée spéciale) Difficile d’imaginer, en franchissant le seuil du café Elleboode, que ce petit troquet de la place de la Gare de Dunkerque aurait pu mettre les clés sous la porte il y a encore quelques mois. Toutes les tables y sont occupées. Autour du baby-foot et du billard, placés aux deux extrémités de la salle, des grappes de personnes sont amassées. Sur le trottoir adjacent, une dizaine d’autres fument.Au bar, le va-et-vient est permanent : pour commander un thé, une barquette de frites ou encore demander à brancher son téléphone portable, si les autres prises que compte le bistrot sont déjà utilisées. Car l’essentiel des consommateurs ne dispose pas d’un accès permanent à l’électricité, contraint de résider dans les camps de fortune installés en périphérie de la ville, à Téteghem et à Grande-Synthe. Cette clientèle « atypique » a valu à l’endroit le surnom local de « café des migrants ».Clientèle au visage changeant« Il y a un an et demi, deux ans, plusieurs d’entre eux venaient déjà ici. Puis la fréquentation s’était tassée, jusqu’à récemment », explique la gérante, Laura, sémillante blonde de 24 ans. L’affluence soudaine est liée à l’arrivée des mauvais jours et au renforcement des contrôles policiers à Calais, qui ont conduit à la croissance exponentielle de campements dans la région. Au début de novembre, le nombre de migrants était estimé à 1 600 à Grande-Synthe et à près de 300 à Téteghem. A la même période en 2014, la préfecture de Nord–Pas-de-Calais chiffrait à 2 300 le nombre de réfugiés dans l’ensemble de la région.Lire aussi :Dans les environs de Calais, des camps de réfugiés devenus ingérablesEn quelques semaines, l’établissement de Laura s’est transformé en quartier général pour de nombreuses personnes en transit dans le Nord après avoir fui leur pays en quête d’une vie meilleure de l’autre côté de la Manche. Une clientèle aux visages changeants : « Il y a beaucoup de turn-over. A un moment, ils finissent tous par partir… »« Dès que je suis prêt le matin, je prends le bus pour venir. Je ne rentre qu’au moment de la dernière liaison, vers 18 heures », explique dans un anglais hésitant, Arras, 31 ans, qui séjourne dans la « jungle » de Grande-Synthe depuis deux mois. Au café Elleboorde, les clients ne sont pas contraints à une consommation régulière. Un mode de fonctionnement plus qu’appréciable pour ce Kurde originaire de Kirkouk, en Irak, dont les maigres économies fondent comme neige au soleil.Lire aussi le reportage :A Grande-Synthe, « on sait distribuer des vêtements à 80 personnes, pas à 800 »Critiques de certains habituésDans la salle, beaucoup de jeunes hommes : « C’est vrai qu’on voit peu de femmes ici », reconnaît la bistrote. Epaulée par sa mère, Nathalie, 45 ans, Laura tient sa clientèle à l’œil, malgré une atmosphère chargée en testostérone. « Il n’y a jamais eu aucun débordement. Les quelques personnes désagréables ont été invitées à partir. » Dolores, 39 ans, et Geneviève, 70 ans, des amies de la famille, sont venues donner un coup de main en ce jour du début de novembre. Elles n’ont pas non plus souvenir d’un quelconque épisode fâcheux : « Ils sont bien moins chiants que certains habitués », plaisante la plus âgée.La cohabitation avec certains consommateurs « historiques » ne s’est d’ailleurs pas faite sans encombre. « Il y a des critiques bien sûr. Plusieurs ont affirmé qu’ils ne venaient plus à cause des étrangers, raconte Dolores. Mais en réalité, ça faisait déjà un petit moment qu’ils avaient déserté. » D’autres restent fidèles au comptoir, enchaînant, entre deux boissons, les parties de baby-foot face à un duo irakien.Tapes dans le dos avec certains, plaisanteries avec d’autres, Sofiane, un Français de 20 ans, est un habitué du café. Lui se réjouit de la présence des nouveaux clients.« On essaie de nous faire peur avec les migrants. Ce que l’on peut entendre est tellement éloigné de la réalité. La violence par exemple… La dernière fois, il y a eu une bagarre entre jeunes de la ville sur le parvis de la gare, les gars sont sortis en trombe pour aller séparer les deux groupes. Quant à ceux qui dépeignent une bande de profiteurs qui bénéficient de l’argent de la collectivité… Vous avez vu dans quelles conditions ils vivent ? Aucun de ceux qui viennent ici ne souhaite rester en France. » « On les traite comme des gens normaux »Malgré la barrière de la langue, une communication spontanée, à grand renfort de gestes, s’est mise en place, donnant parfois lieu à de francs éclats de rire. Comme lorsque le quatuor chargé du lieu s’accorde une pause déjeuner. Au menu : du maroilles, une spécialité culinaire régionale qui n’est pas du goût — ou plutôt de l’odorat — des clients assis à la table proche de la cuisine, à en juger par les mines dégoûtées et les mouvements de bras sans équivoque des trois jeunes hommes lorsque les effluves fromagères les atteignent. « Maman, je peux te dire sans me tromper qu’ils trouvent que ton plat pue », glisse Laura. Et d’ajouter : « De toute façon, on va finir par devenir trilingue. On connaît déjà la base : thé, patate et téléphone. »Eddie, 34 ans, a découvert le lieu par hasard. Ce Normand est arrivé dans le Nord il y a trois semaines pour des raisons professionnelles. « J’aime bien venir ici. C’est un endroit chaleureux. On voit beaucoup de migrants dans la ville et a fortiori dans les environs de la gare. Dans ce bistrot, on les traite comme des gens normaux. » Lui a eu l’occasion d’échanger avec un jeune Syrien sur les raisons qui l’ont contraint à l’exil.« On ne prend pas réellement la mesure de ce qu’endurent ces hommes. Je n’ose plus trop leur demander de me raconter leur histoire, je trouve cela déplacé. Après tout, ils viennent dans ce café pour échapper quelques heures à leur quotidien. »Hassan, 23 ans, montre sur son téléphone des photos de sa « vie d’avant », quand il était encore étudiant en Irak. Ses habits sont plus soignés, ses joues moins creuses, ses yeux moins cernés… Chez certains, c’est un petit détail — une belle montre ou une chaîne en or — qui rappelle que le passé de ces clients est bien différent de leur présent. « Ça peut surprendre au premier abord, lorsque l’on voit des images des campements et les conditions précaires dans lesquelles ils sont contraints de vivre, reconnaît Sofiane. Mais, c’est comme si demain une guerre éclatait en France et que nous étions contraints de partir, de tout quitter. Nous aussi, on s’accrocherait à ces petites choses. » Aude Lasjaunias (Dunkerque, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Nunès Alors que les derniers décrets d’application de la loi sur l’encadrement des stages ont été publiés fin octobre 2015, la première offensive contre les sites qui ont fait du conventionnement de stages un business est lancée. Le ministère de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur a envoyé deux mises en demeure aux éditeurs des sites facforpro.com et bestudentagain.com. Ces courriers datés du 12 novembre et que le Monde s’est procuré leur enjoignent de supprimer de leurs pages les mentions affirmant qu’ils sont aptes à délivrer ou éditer une convention de stage. Ils ont deux semaines pour s’exécuter avant une action en justice.Un certain nombre de jeunes désirant effectuer un stage n’obtiennent pas de convention de leur établissement, ou n’en ont plus, alors que les entreprises exigent un tel document pour les accueillir. « Le conventionnement est devenu un business », témoigne Alexandre Leroy, président de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), l’un des deux principaux syndicats étudiants. Plusieurs entreprises se sont donc lancées sur le marché, proposant des conventionnements pour des sommes allant de 430 euros pour bestudentagain à 550 euros sur facforpro.Lire aussi :Malgré la loi « stagiaires », les abus continuent« Les cours en ligne ne permettent pas d’effectuer des stages »Dans les courriers adressés aux deux sociétés, le ministère rappelle la loi. Pour être en mesure de conventionner un stage, « le code de l’éducation nationale impose un volume pédagogique minimal de formation de l’établissement ». Ces deux établissements font valoir qu’ils répondent à cette exigence, en proposant un système de formation à distance (e-learning). Le ministère coupe court à cette défense dans la suite du courrier : les « cours en ligne ne permettent pas de signer une convention de stage conforme à la loi française et donc d’effectuer des stages ».Par ailleurs, les deux sites utilisent des logos officiels – celui du rectorat de Paris pour facforpro, celui du ministère pour bestudentagain – en guise de garantie de la légalité de leur activité. « Le logotype de la République française est une marque déposée », leur rappelle le ministère, et sauf autorisation, son utilisation constitue une contrefaçon réprimée par le code de la propriété intellectuelle.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter William Audureau « Merci de votre patience ». Le tweet de Nintendo France publié jeudi 12 novembre, annonçant la sortie du jeu de tir spatial Star Fox Zero en avril 2016, résume admirablement la situation pour les possesseurs de la console de salon Wii U, confrontés à des sorties erratiques depuis des mois.#StarFox Zero sortira en avril 2016. Merci pour votre patience. Vidéo : https://t.co/YPQ7hGphOE #NintendoDirectEU https://t.co/hR9oQ3pzY5— NintendoFrance (@Nintendo France)require(["twitter/widgets"]);Trois ans après son lancement – elle est sortie le 18 novembre 2012 – la console est boudée par la plupart des éditeurs tiers, et Nintendo lui-même peine à l’alimenter en titres. Les nouvelles aventures du renard de l’espace devaient ainsi être l’un des jeux phare de la console pour Noël, mais sa sortie avait été reportée en septembre.« Nous n’avons absolument pas arrêté de fournir la console en grands jeux Nintendo », rétorque Philippe Lavoué, directeur général de Nintendo France, interrogé par Le Monde à la Paris Games Week fin octobre. Le constructeur a lancé deux jeux majeurs cette année sur sa console : Splatoon, qui a trouvé 150 000 acquéreurs en France, et Super Mario Maker, jeu de construction de niveaux écoulé à 70 000 exemplaires à la fin octobre.Lire aussi :On a testé… « Super Mario Maker », une introduction enfantine aux joies de la création de jeux vidéoFaute de sorties régulières, Nintendo travaille désormais ses jeux sur la longueur. Le constructeur a organisé plusieurs jeux-concours autour de Super Mario Maker, dont une, la Super Mario Maker Academy, en partenariat avec cinq écoles françaises de jeux vidéo : « Il y a un engouement réel pour la création de niveaux, on a passé les 3 millions de niveaux disponibles » continue Philippe Lavoué. Le constructeur entretient également la scène e-sport avec des tournois sur ses titres les plus populaires comme Super Smash Bros., Mario Kart 8 et Splatoon.Lire aussi :« Splatoon », un jeu de tir haut en couleur sur Wii UTroisième et dernière des ventesMalgré cela, la console végète toujours à la troisième et dernière place des ventes de consoles de salon, malgré une année de commercialisation en plus que ses rivales Xbox One et PlayStation 4. Fin octobre, 630 000 unités de Wii U étaient en circulation en France, contre plus d’un million de PlayStation 4 et un chiffre estimé aux alentours de 800 000 pour la Xbox One. En comparaison, 6,5 millions de Wii ont été écoulées en France, un succès historique pour la marque. « On ne peut pas faire de comparaison à cette date, alerte Philippe Lavoué, il ne faut pas oublier qu’on fait 65 % de nos volumes sur les deux derniers mois de l’année ». Mais certains signes ne trompent pas.La meilleure vente de la console, Mario Kart 8, pourtant considéré comme l’un des meilleurs épisodes de la série, s’est écoulé à 5,9 millions d’unités dans le monde contre 36,5 pour Mario Kart Wii. Encore aujourd’hui, chaque année, le jeu Just Dance se vend davantage sur Wii que sur Wii U. Et Ubisoft, pourtant l’un des plus fidèles soutiens de Nintendo sur ces dernières générations, a annulé en 2014 la sortie de Know Your Friends, une compilation de minijeux, faute de perspectives commerciales suffisantes. La console a même fait l’objet de moqueries ouvertes de l’industrie.« On se doit de satisfaire nos acheteurs »« C’est difficile de succéder à une console comme la Wii. 630 000 unités, ce n’est pas 6,5 millions d’unités, c’est un fait, mais on se doit de satisfaire ceux qui nous ont fait confiance et acheté une Wii U », considère Philippe Lavoué. Le constructeur vient d’ailleurs d’annoncer plusieurs dates de sortie pour 2016, comme Star Fox Zero en avril, ainsi que le jeu de combat Pokkén Tournament et le remake en haute définition de The Legend of Zelda : Twilight Princess au printemps prochain.Actuellement, avec 10,7 millions d’unités écoulées dans le monde, la Wii U est la plus mauvaise vente de l’histoire du constructeur pour une console de salon, loin derrière la GameCube et ses 21 millions d’exemplaires vendus. Nintendo reste malgré tout le premier éditeur de jeu vidéo en France, grâce notamment à la Nintendo 3DS, dont 700 000 pièces se sont encore vendues en 2015. Le constructeur travaille par ailleurs sur une nouvelle machine, surnommée NX. L’entreprise japonaise n’a communiqué aucun détail à son propos, mais les observateurs tablent sur une sortie à Noël 2016.Lire : NX, Ultra 64, Nitro… Petite histoire de Nintendo à travers ses noms de codeWilliam AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.11.2015 à 12h27 • Mis à jour le13.11.2015 à 18h15 | Angela Bolis Etait-ce l’ultime procès de Robert Moor et de son entreprise chimique, Synthron, ou seulement un de plus pour cet homme de 85 ans, déjà condamné quatre fois ? Le PDG a comparu devant le tribunal correctionnel de Tours, jeudi 12 novembre, en son nom propre et comme représentant de cette usine de fabrication de produits chimiques qui cumule, depuis des années, une série d’infractions aux codes de l’environnement et du travail.Au dossier, sept arrêtés de mise en demeure pour non-respect des règles de sécurité de cette installation, classée site Seveso « haut » et installée à Auzouer-en-Touraine (Indre-et-Loire), où sont manipulées des centaines de substances chimiques dont certaines sont cancérogènes, toxiques ou inflammables. Et les reproches pleuvent : stockage anarchique, non-étiquetage des produits, rejets dans la rivière de la Brenne et dans l’atmosphère, absence de formation du personnel aux risques chimiques, recours abusifs aux intérimaires exposés à des substances dangereuses, etc.« Quand on arrive dans cet établissement pour la première fois, on a l’impression d’un site à l’abandon, témoigne à la barre Christophe Simbelie, inspecteur de l’environnement à la direction régionale de l’environnement (Dreal), chargé de suivre Synthron entre 2012 et 2015. Tout est plus ou moins rouillé, des murs en partie écroulés, des carreaux cassés, des peintures dégradées, des anciennes cuves déposées ci et là… » En octobre 2014, un contrôle de la Dreal relève quelque 57 non-conformités sur le site. Ces accusations ne sont pas nouvelles. Lors de son précédent procès, en 2014, M. Moor avait déjà répondu des faits similaires : stockages dangereux, absence de politique de formation, fuites et rejets… Neuf incidents avaient alors été versés au dossier, dont une explosion dans un atelier. L’affaire avait fait l’objet d’une vaste instruction, avec une perquisition de l’usine et du siège de la maison mère, Protex International, par une soixantaine d’enquêteurs, et avait été dépaysée au pôle santé public du tribunal de grande instance de Paris. M. Moor avait été condamné à six mois d’emprisonnement avec sursis et 40 500 euros d’amende.Mais la saga judiciaire de Synthron remonte plus loin encore. En 1988, une explosion fait flamber l’usine. « On s’est retrouvés saupoudrés de cendres, on ne savait pas ce qu’on respirait, on ne savait pas si on pouvait manger nos légumes, se souvient Mireille Hagel, une riveraine, qui se bat depuis plus de vingt-cinq ans sur ce dossier avec des associations de protection de l’environnement. La Brenne est devenue marron-rouge, tous les poissons sont morts. » La ville de Tours, privée d’eau pendant plusieurs jours, est ravitaillée par camions-citernes. L’incident donne lieu, en 1992, à l’un des premiers procès en France lié à l’environnement.Depuis, les incidents se suivent, les procédures administratives et judiciaires aussi. En 2004, nouvelle pollution grave de la Brenne. Lors du procès, quatre ans plus tard, se dessine une nouvelle façon d’évaluer le préjudice environnemental, non plus en se contentant de compter les quantités de poissons morts, mais en prenant en compte toute la faune aquatique, et, selon les juges, le paysage est l’« âme du territoire ».401e fortune de FranceLa répétition des infractions est telle que, d’après Serge Atico, du Bureau national du suivi des installations classées, cité à l’audience, Synthron est au premier rang du nombre de procédures engagées contre des sites Seveso en France. La deuxième place étant occupée par Protelor, autre usine du groupe Protex International. Niant toute responsabilité, M. Moor se dit assailli par « les demandes de la Dreal, ridicules et irréalistes, avec des délais trop courts ». « Il y a un nouveau texte par semaine pour la protection environnementale, on n’arrive pas à suivre. »L’octogénaire, 401e fortune de France, à la tête d’un groupe familial affichant 160 millions d’euros de chiffre d’affaires, a été décrit à l’audience comme un patron tout-puissant et omniprésent, qui n’investit dans la sécurité qu’en tout dernier recours. « Payer 395 000 euros d’amendes en dix ans, ou investir quelques millions d’euros pour se mettre en conformité… N’avez-vous pas pris finalement une décision rationnelle d’un point de vue économique ? », interroge l’avocat des parties civiles. Le procureur a requis une amende de 491 000 euros pour Synthron et de 216 500 euros pour M. Moor, avec une interdiction de gérer une société pendant cinq ans. Le jugement a été mis en délibéré.Angela BolisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.11.2015 à 11h39 • Mis à jour le13.11.2015 à 12h20 | Romain Geoffroy La décision de l’Union européenne, mercredi 11 novembre, d’étiqueter les produits israéliens issus des territoires palestiniens occupés a provoqué la colère d’Israël. Le gouvernement de droite de Benyamin Nétanyahou craint que la mesure européenne ne « soutienne et encourage » le mouvement international Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS) contre l’Etat hébreu.Lire aussi :Comprendre l’étiquetage des produits fabriqués dans les colonies israéliennesQui est à l’origine de ce mouvement ?En 2005, des militants propalestiniens lancent à travers le monde un appel au « boycott, au désinvestissement et aux sanctions contre Israël ». Le mouvement, inspiré du boycott de l’Afrique du Sud dans les années 1980 et appelé « BDS », s’oppose à l’occupation israélienne par des appels répétés au boycott de compagnies israéliennes et étrangères opérant dans les colonies israéliennes ou dans les territoires occupés.En France, où le mouvement s’est lancé en 2009 après la guerre de Gaza, on compte une cinquantaine d’associations et d’organisations signataires, parmi lesquelles l’Association France Palestine solidarité (AFPS), le Parti de gauche, le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) ou encore ATTAC.Quelles sont ses revendications ?Dans une interview donnée au Monde en juillet, le cofondateur du mouvement, Omar Barghouti, évoquait « trois exigences fondées sur le droit international » : - « La fin de l’occupation israélienne de 1967, ce qui inclut le démantèlement des colonies de Cisjordanie et la destruction du mur » ;- « La fin du système israélien de discrimination juridique à l’égard des citoyens palestiniens d’Israël, système qui correspond aux critères de l’apartheid tels que définis par l’ONU » ;- « L’autorisation pour les réfugiés palestiniens, chassés de force en 1948 et en 1967, de regagner leur domicile ou leur région d’origine, dans le cadre des résolutions de l’ONU sur ce point. »Lire aussi :Omar Barghouti : « Face à Israël, la France est hypocrite »Boycott, désinvestissement, sanctionsLe mouvement mène dans de nombreux pays (Royaume-Uni, Etats-Unis, Belgique, Allemagne, etc.) des actions d’appels aux boycotts commerciaux, universitaires ou culturels pour faire pression sur Israël. Il assure ne pas viser « des personnes ou des groupes en raison de leur origine ou de leur religion juive, ni leurs entreprises ou leurs produits » mais bien « la politique coloniale d’occupation israélienne et ses partisans ».Comme l’indique son nom, le mouvement BDS veut agir sur trois volets.Le boycott : le mouvement veut pousser les consommateurs à ne pas acheter de produits manufacturés en Israël ou dans les colonies.Le désinvestissement : l’organisation mène des actions de lobbying auprès des gouvernements, des institutions et des entreprises pour qu’elles cessent d’investir ou de coopérer économiquement avec l’Etat hébreux. BDS a notamment joué un rôle dans la décision de Veolia de vendre presque toutes ses activités en Israël ou plus récemment dans la décision d’Orange de rompre son partenariat avec l’entreprise israélienne de télécommunications Partner, présente dans les colonies israéliennes.Les sanctions : c’est-à-dire essentiellement la remise en cause des accords économiques de l’Union européenne avec Israël, BDS demandant à l’UE de sanctionner Israël au vu de ses violations du droit international.De longues batailles juridiquesEn France, le mouvement fait l’objet depuis 2010 de poursuites systématiques. En février 2010, Michèle Alliot-Marie, alors ministre de la justice, fait parvenir une circulaire aux procureurs visant les «  appels au boycott de produits israéliens  » et recommandait aux parquets d’apporter «  une réponse ferme  ».Le 20 octobre, la Cour de cassation a confirmé la condamnation par la cour d’appel de Colmar de 14 militants de BDS à 28 000 euros de dommages et intérêts aux parties civiles, ainsi qu’à une amende de 1 000 euros avec sursis pour chacun des militants. Il leur est reproché d’avoir participé à une manifestation dans un magasin Carrefour à Illzach (Haut-Rhin), « appelant au boycott des produits en provenance d’Israël ». Pour la haute juridiction française, le délit de «  provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race, ou une religion déterminée  » est bien constitué.Ces arrêts de la Cour de cassation font de la France l’un des rares pays du monde, et la seule démocratie, où l’appel au boycott par un mouvement associatif ou citoyen pour critiquer la politique d’un Etat tiers est interdit. Plusieurs militants pro palestiniens soulèvent d’ailleurs le fait que tous les appels au boycott ne soient pas traités de la même manière : les appels au boycott contre l’Afrique du Sud du temps de l’apartheid, contre la Birmanie du temps de la junte ou même contre le Mexique au moment de l’affaire Florence Cassez n’ont jamais fait l’objet de poursuites.Le BDS réfléchit actuellement à porter l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme où il souhaiterait invoquer l’article 10 de la convention européenne des droits de l’homme sur la liberté d’expression.Inquiétudes du gouvernement israélienL’impact du BDS sur le plan économique est encore difficilement mesurable. Mais chaque nouvelle campagne ciblant un grand groupe étranger, un supermarché, un annonceur ou un opérateur pour les inciter à ne plus investir en Israël fait connaître un peu plus le mouvement.L’importance réelle du BDS est toujours débattue. « Ça ressemble à un tsunami politique, mais, en réalité, ses militants sont actifs dans pas plus de dix ou douze endroits dans le monde, la plupart en Europe », soulignait au Monde l’expert Eran Shayshon, qui a beaucoup travaillé sur le BDS au sein du Reut Institute, à Tel-Aviv.Lire aussi :Israël face à la menace montante du boycottageTout cela n’empêche pas le gouvernement israélien de s’inquiéter de la montée du mouvement. M. Nétanyahou a récemment dénoncé une « campagne internationale pour noircir la réputation d’Israël ». Pour lui, ceux qui soutiennent le BDS mettent en cause jusqu’à l’existence de l’Etat hébreu.Comment le mouvement a-t-il accueilli la décision européenne ?Les produits concernés par la nouvelle décision européenne d’étiqueter les produits fabriqués dans les colonies représentent « moins de 1 % » du total des échanges commerciaux entre l’UE et Israël, soit 154 millions d’euros en 2014, selon des chiffres de la Commission. L’ambassadeur israélien avait pour sa part évalué les produits visés à « 2 % à 3 % » des exportations israéliennes vers l’UE, soit une valeur à 200 millions de dollars (187 millions d’euros) chaque année.Le Comité national palestinien pour le BDS s’est tout de même réjoui de la décision « qui montre que les gouvernements européens réagissent à l’opinion publique, aux campagnes de la société civile comme à l’intransigeance israélienne ».Mahmoud Nawajaa, le coordinateur général du BDS palestinien, a cependant nuancé ses propos : « Mettre en place quelques étiquettes sur un petit nombre de produits israéliens n’est pas une réponse à la mesure des crimes de guerre israéliens continus. » Même constat pour Imen Habib, animatrice du BDS en France, pour qui cette décision est insuffisante : « Ce que nous demandons c’est l’interdiction pure et simple de ces produits par l’UE. Etiqueter ces produits, c’est légitimer des produits fabriqués dans des territoires occupés considérés comme illégaux aux yeux du droit international. »Romain GeoffroyJournaliste au Monde Audrey Tonnelier C’est (enfin) une bonne nouvelle pour le gouvernement, à moins d’un mois du premier tour des élections régionales. Le produit intérieur brut (PIB) de la France a progressé de 0,3 % au troisième trimestre, a annoncé l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), vendredi 13 novembre. C’est légèrement plus que ce qu’anticipait l’Institut (+ 0,2 %). Dès lors, même si la croissance s’avérait nulle au quatrième trimestre, sa prévision de 1,1 % pour 2015 serait atteinte – ce que les économistes appellent l’« acquis de croissance ». Michel Sapin, le ministre des finances, a saisi l’occasion pour souligner, vendredi matin, que la croissance pour 2015 en France serait « au minimum de 1,1 % ».« C’est un chiffre qui est supérieur à l’hypothèse de 1 % sur laquelle nous avons construit le budget, et c’est le plus haut niveau atteint depuis quatre ans » s’est-il réjoui, allant même jusqu’à déclarer : le pays est « sorti de cette trop longue période de croissance extrêmement faible […]. Cela présage, sans pour autant que ce soit une certitude, une croissance plus élevée pour l’année prochaine ». Le gouvernement table sur une hausse de 1,5 % du PIB en 2016.La consommation, principale moteur de la repriseLa réalité est un peu plus nuancée. Certes, la croissance a rebondi au troisième trimestre. Un soulagement après le zéro pointé enregistré trois mois plus tôt, qui avait traumatisé politiques et économistes et fait douter de la réalité d’une reprise sans cesse repoussée. « Le mouvement de reprise amorcé en 2015 est bien là, même s’il reste modéré » confirme Xavier Timbeau, directeur de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).« On retrouve un rythme de croissance en phase avec les chiffres du climat des affaires » souligne Vladimir Passeron, chef du département de la conjoncture à l’Insee. Ces derniers, qui traduisent le regard porté par les chefs d’entreprises sur la santé de l’économie tricolore, sont en effet revenus à leur moyenne de long terme depuis le mois d’août. Ils ont même atteint en octobre un plus haut depuis août 2011, avant la dernière crise. La consommation, principal moteur de la reprise depuis des mois, continue de se redresser (+0,3 % sur le trimestre), « en ligne avec l’accélération du pouvoir d’achat des ménages », note M. Passeron. Mieux, l’embellie se dessine du côté de l’investissement des entreprises, talon d’Achille de la France depuis la crise. Il a progressé de 0,7 % au troisième trimestre, et l’Insee a revu en hausse les progressions des deux premiers trimestres (+0,8 % et +0,5 %). « L’image devient plus favorable, nous sommes dans une phase d’accélération », note M. Passeron.Les exportations causent une grosse frayeurEn revanche, l’investissement des ménages (dépenses d’immobilier pour l’essentiel) reste le gros point noir. Il poursuit son repli, même moins marqué (–0,5 %). « L’investissement des ménages en produits du secteur de la construction a plongé de 28 % depuis début 2008 ! », calcule Denis Ferrand, directeur général de l’institut de conjoncture Coe-Rexecode.Surtout, les exportations constituent la grosse frayeur de cette publication : jusqu’ici dopées par l’euro faible et les beaux « coups » commerciaux tricolores (aéronautique, naval), elles reculent de 0,6 %, après une hausse de 1,9 % au deuxième trimestre. « Il peut s’agir soit d’une correction après quatre trimestres très dynamiques, soit d’une inversion de tendance en raison du ralentissement des pays émergents », avertit M. Passeron. Une question à laquelle il semble trop tôt pour répondre, même si nombre de commentateurs y voient plutôt le contrecoup des belles ventes de frégates et autres rafales dans les derniers mois. Au global, l’Insee retient « une reprise modérée, même si les chiffres sont plutôt positifs ». C’est tout le paradoxe du redémarrage économique français : malgré un alignement des planètes inédit depuis huit ans (euro faible, taux d’intérêt au tapis, prix du baril de pétrole en chute), la France reste engluée dans une croissance poussive. Elle devrait d’ailleurs continuer d’être à la traîne de ses voisins européens cette année. « Une croissance de 1,1 %, ce n’est pas extraordinaire, c’est toujours moins que celle attendue en zone euro cette année, autour de 1,5 % » rappelle M. Ferrand. « Même compte tenu des aides à l’emploi mises en place par l’Etat, on est à peine sur le niveau qui permet de stabiliser le taux de chômage, » renchérit M. Timbeau. L’économie a tout de même continué à créer des emplois au troisième trimestre : +14 900 dans le secteur marchand.Lire aussi :Consommation, exportations, croissance... le coup d’arrêt de l’économie en graphiques« Impression mitigée »Surtout, explique M. Ferrand, « la reprise reste liée à des phénomènes circonstanciels, consommation notamment ». En dépit de l’amélioration de ce trimestre, la question de l’investissement des entreprises, dont seul le redémarrage pourrait assurer un véritable décollage durable de la croissance, reste posée. Les investissements des chefs d’entreprise de l’industrie ne devraient augmenter que de 1 % cette année, selon la dernière enquête de l’Insee sur le sujet, alors que les patrons prévoyaient encore une hausse de 2 % en juillet. « La décomposition de la croissance a réservé quelques surprises qui laissent, au bout du compte, une impression mitigée. Le rebond manque de vigueur. Il y a des signes qu’une reprise auto-entretenue s’amorce, mais ils restent encore trop timides pour être certain de ce diagnostic », confirme Hélène Baudchon, économiste France chez BNP Paribas.Pour le quatrième trimestre, l’Insee table sur une hausse de 0,4 % du PIB. Quant à la prévision du gouvernement de 1,5 % de croissance en 2016, « cela reste un scénario prudent, de très légère hausse. Si la croissance devait vraiment s’enclencher l’an prochain, on devrait avoir une accélération plus marquée » estime M. Timbeau. La longue convalescence de l’économie tricolore n’a pas encore pris fin.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jacques Follorou La démocratie allemande pourrait-elle servir d’exemple au Parlement français en matière de contrôle des services secrets ? Le travail des différentes instances parlementaires du Bundestag sur les services de renseignements allemands (BND) vient de donner lieu à de nouvelles révélations sur les dérives en matière d’espionnage. Mercredi 11 novembre, la station de radio allemande RBB (Radio Berlin Brandebourg) indiquait que le BND avait surveillé le diplomate allemand Hansjörg Haber alors que la Constitution allemande interdit l’espionnage des citoyens allemands.Cette radio précisait également que Laurent Fabius, ministre français des affaires étrangères, et des membres de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), du FBI américain et de sociétés aux Etats-Unis, figuraient également parmi les cibles. Jeudi, à Malte, en marge d’un sommet sur les migrations, François Hollande a demandé « que toutes les informations soient communiquées, parce qu’on ne peut pas comprendre qu’il puisse y avoir ce type de pratiques entre alliés ». Avant d’ajouter : « Je sais que la chancelière [Angela Merkel] fera tout pour nous dire exactement les circonstances qui ont été celles [qui ont conduit à] écouter un ministre de la République française. »La RBB ne fournit aucune indication sur l’origine de ses sources. En guise de détails, la radio berlinoise se contente d’évoquer une liste de 900 pages de « sélecteurs » (numéros de téléphone, courriels, adresses IP) utilisés par le BND et à laquelle ont eu accès des députés allemands, membres de la commission d’enquête chargée de faire la lumière sur les opérations de surveillance.« La question qui se pose, c’est de savoir si ces agissements ont été le fait des seuls Allemands ou pour le compte d’un service tiers, à savoir la NSA »Selon un membre du Bundestag travaillant sur les questions de renseignement, joint par Le Monde, ces nouveaux éléments seraient extraits de documents recueillis par la commission d’enquête parlementaire créée après les révélations de l’ex-consultant de l’Agence nationale de la sécurité américaine (NSA), Edward Snowden. Ces informations seraient également entre les mains de la délégation parlementaire au renseignement du Bundestag, chargée de suivre le fonctionnement des services secrets et qui devait se réunir vendredi.Au printemps, la presse allemande s’était déjà fait l’écho d’écoutes pratiquées par le BND de pays alliés, dont la France, sans l’aval du gouvernement. Paris était resté discret. Mais Bernard Bajolet, à la tête de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), s’était rendu à Berlin pour obtenir des explications auprès de son homologue du BND. Selon nos informations, il avait troqué le silence officiel contre l’obtention d’informations, portant notamment sur les dessous de la coopération entre le BND et la NSA.« La question qui se pose, relève un responsable de la communauté française du renseignement interrogé par Le Monde, c’est de savoir si ces agissements ont été le fait des seuls Allemands ou pour le compte d’un service tiers, à savoir la NSA. » En effet, des documents, également exhumés par la commission d’enquête parlementaire créée sur les activités de la NSA, et auxquels Le Monde a eu accès, ont montré, en juin, que le BND avait agi pour le compte de la NSA et espionné, notamment, la France, au moins de 2005 à 2008, par l’intermédiaire du groupe de télécommunications Deutsche Telekom.« Rien d’illégal »Les autorités allemandes, accusées de complicité d’espionnage avec la NSA, entre 2005 et 2015, des intérêts économiques et politiques européens, avaient affirmé qu’il était impossible de connaître l’identité des cibles visées. Ces documents de Deutsche Telekom, détenus par la commission d’enquête parlementaire allemande sur les activités de la NSA et révélés par le député Vert autrichien Peter Pilz, attestaient, au contraire, que les grands opérateurs nationaux de télécom européens disposaient des moyens d’identifier les personnes ou entreprises espionnées.A partir de 2005, l’ensemble du trafic intercepté a été renvoyé vers le centre d’interceptions, installé en Bavière, à Bad Aibling. Sur cette base, les opérateurs allemands travaillent aux côtés d’employés de la NSA dans le cadre du JSA (Joint Signal Activity). Interrogé par la commission d’enquête du Bundestag, le directeur du BND, Gerhard Schindler, a indiqué, le 21 mai, qu’il n’y avait rien d’illégal à cela tant que cette collecte ne concernait pas des intérêts allemands.Jacques FollorouJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.11.2015 à 10h26 • Mis à jour le13.11.2015 à 12h54 | Benjamin Barthe (Beyrouth, correspondant) Vendredi 13 novembre, au lendemain d’un double attentat-suicide qui a causé la mort de 43 personnes, dans la banlieue sud de Beyrouth, la totalité des écoles et des universités du Liban devaient rester fermées en signe de deuil.Cette mesure, jamais prise jusque-là en dépit des nombreuses attaques qui ont secoué le pays depuis le début de la crise syrienne, en 2011, témoigne de l’émotion suscitée par l’attaque revendiquée par l’organisation Etat islamique (EI).Il s’agit non seulement de l’action terroriste la plus meurtrière qu’ait connue Beyrouth depuis la fin de la guerre civile, en 1990, mais aussi de la fin d’une accalmie d’un peu moins de deux ans, durant laquelle la capitale libanaise s’était maintenue à l’écart du chaos régional. La dernière attaque d’envergure l’ayant frappée remonte au 19 février 2014, date d’un attentat à la voiture piégée devant le centre culturel iranien, qui avait fait 11 morts. « Je crains que nous revenions à la période des explosions », s’est exclamé le ministre de la santé, Waël Abou Faour, à l’unisson du pessimisme noir qui envahit de nouveau la population beyrouthine.« Bastion des hérétiques »C’est dans une rue commerçante bondée du quartier de Bourj El-Barajneh que le premier kamikaze, circulant sur un deux-roues, a déclenché sa charge explosive. Comme la totalité ou presque de la Dahyé, la banlieue sud de Beyrouth, l’endroit est un fief du Hezbollah, le mouvement chiite libanais. C’est là que réside une partie de sa base sociale et de ses cadres, militaires ou politiques. Quelques minutes après la première détonation, survenue devant un centre communautaire chiite, un second assaillant s’est fait exploser un peu plus loin, au milieu de la foule qui accourrait. Outre les 43 morts, les secouristes ont comptabilisé plus de 240 blessés. Le bilan aurait pu être encore plus lourd car un troisième kamikaze a péri dans une des deux attaques avant de pouvoir actionner sa propre charge.« C’est une stratégie de provocation. L’objectif est de semer la zizanie entre chiites et sunnites au Liban », estime le chercheur libanais Walid ChararaDans son communiqué de revendication, l’EI s’est félicité que les « soldats du califat » aient frappé le « bastion des hérétiques », une référence aux chiites, que les djihadistes considèrent comme des apostats. La haine des extrémistes sunnites à l’encontre du Hezbollah a été avivée par la participation de ses miliciens, à partir de 2012, à la répression du soulèvement anti-Assad en Syrie, qui est à dominante sunnite. Durant l’année suivante et jusqu’au début de l’année 2014, une demi-douzaine d’attentats ont ensanglanté en représailles des secteurs chiites de Beyrouth, l’un d’eux visant même l’ambassade d’Iran, le parrain régional du Hezbollah. Des actions revendiquées par diverses formations djihadistes, telles que les Brigades Abdallah Azzam, un groupuscule pro-Al-Qaida, ou le Front Al-Nosra, la franchise syrienne de l’organisation fondée par Oussama Ben Laden et par l’Etat islamique en Irak et au Levant, l’ancienne appellation de l’EI.Le carnage de Bourj El-Barajneh, dénoncé comme un « acte abject » par le président François Hollande, survient alors que la multinationale terroriste dirigée par Abou Bakr Al-Baghdadi, l’autoproclamé « calife » et « prince des croyants », rencontre des difficultés croissantes. Mardi 10 novembre, avec l’aide de l’aviation russe, l’armée syrienne a réussi à briser le siège de l’aéroport de Koueires, dans le gouvernorat d’Alep, qui était encerclé par l’EI depuis deux ans. Deux jours plus tard, les troupes gouvernementales se sont emparées de la ville de Hader, dans la même région, une importante base du Front Al-Nosra. Quelques centaines de kilomètres plus à l’est, la ville irakienne de Sinjar, sur laquelle flotte le drapeau noir des djihadistes depuis l’été 2014, fait face à une offensive simultanée des peshmergas kurdes et de la coalition anti-EI conduite par les Etats-Unis.L’EI sous pression « Après l’intervention de Moscou, l’Etat islamique est soumis à une très forte pression, décrypte Mario Abou Zeid, analyste au centre Carnegie de Beyrouth. Les bombardements russes ont redonné une capacité offensive au régime syrien, qui commence à grignoter le territoire de l’EI. » Dans ses objectifs, même si le mode opératoire diffère, l’attaque des secteurs chiites de Beyrouth s’apparente à la destruction en vol, le 31 octobre, du charter russe reliant Charm El-Cheikh à Saint-Pétersbourg, qui a été revendiquée par la filiale égyptienne de l’EI. Même si les enquêtes n’ont pas encore conclu catégoriquement à un attentat, les indices recueillis jusque-là, et notamment les enregistrements des boîtes noires, incitent à penser que l’avion a été victime d’une bombe placée en son sein.Affaibli dans son pré-carré syro-irakien, l’EI riposte sur un autre terrain, en se vengeant sur les alliés du régime syrien, la Russie comme le Hezbollah. Il fait la démonstration que sa capacité de représailles reste intacte et agite le spectre d’un nouveau cycle d’attentats, pour peu que l’offensive anti-EI continue à progresser. « C’est une stratégie de provocation, estime le chercheur libanais Walid Charara. L’objectif est de semer la zizanie entre chiites et sunnites au Liban. »Pour l’instant, le tissu social libanais a étonnamment résisté à ces coups de boutoir, en dépit de quelques flambées de violence ici et là. Ce petit miracle est notamment dû aux consignes que les deux grandes coalitions politiques du pays – « le 14 mars », à dominante sunnite, et le « 8 mars », à dominante chiite – ont données aux différents services de sécurité, qui sont souvent proches de l’un ou de l’autre camp, pour lutter en commun contre la menace terroriste. Cette coordination a permis d’éviter de nombreux bains de sang. Mais face à un ennemi aussi déterminé que l’EI, le sans-faute est impossible.Regarder l’infographie interactive : Syrie : les ennemis de mes ennemis.. Benjamin Barthe (Beyrouth, correspondant)Correspondant au Proche-OrientSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Romain Geoffroy et Gary Dagorn L’incident sur le plateau de Jean-Jacques Bourdin a fait grand bruit : Myriam El Khomri, ministre du travail depuis la rentrée 2015, n’a pas su répondre à une question simple portant sur le renouvellement des contrats à durée déterminée (CDD).Lire sur Les Décodeurs :Petit précis de droit du travail à l’attention de la ministre du travailQuelques jours plus tard, dans un autre registre, l’animateur Benjamin Castaldi a été moqué à son tour pour avoir affirmé lors de l’émission « On n’est pas couché » que le smic s’élevait à 1 800 euros net mensuels. On se souvient aussi de la députée (LR) Nathalie Kosciusko-Morizet, qui estimait à 4 euros le prix du ticket de métro le 24 février 2012 sur Europe 1, alors qu’elle était porte-parole de la campagne de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle.La tactique est aisée : demander au débotté à une personnalité le prix du litre de lait ou d’un autre bien de consommation courante, qu’il est en général incapable de citer.Pourtant, s’il est toujours facile de critiquer ces personnalités « coupées des réalités de la vie quotidienne », ferions-nous mieux ? Ce quiz vous propose de vérifier vos connaissances de base sur le coût de la vie et les revenus en France. Evidemment, vous pouvez vous aider d’Internet, mais cela réduit l’intérêt.Gary DagornJournaliste au MondeRomain GeoffroyJournaliste au Monde 13.11.2015 à 06h52 • Mis à jour le13.11.2015 à 13h10 | Soren Seelow Personne ne connaît son nom. Dans le dossier d’instruction de l’attentat de Karachi, qui a fait quinze morts dont onze employés français de la Direction des constructions navales (DCN) le 8 mai 2002 au Pakistan, il apparaît sous son seul alias : « Verger ». Verger est un ancien agent de la Direction de surveillance du territoire (DST), l’ancêtre de la DGSI. Il n’avait encore jamais été entendu par la justice. C’est désormais chose faite. A la faveur d’un tour de passe-passe inédit, les magistrats instructeurs sont parvenus à contourner le secret-défense qui leur est opposé depuis le début de cette enquête.DEPUIS 2009, LE JUGE MARC TRÉVIDIC CHERCHE À SAVOIR SI LE MOBILE POLITICO-FINANCIER A ÉTÉ VOLONTAIREMENT ÉTOUFFÉ AU PROFIT DE LA PISTE ISLAMISTELe témoignage de Verger, que Le Monde a pu consulter, a été déclassifié par le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, le 23 octobre. Il vient confirmer des informations longtemps tues par les responsables des services de renseignement : la DST, chargée en 2002 de l’enquête sur l’attentat, avait bel et bien travaillé dès les années 1990 sur un certain Ali Ben Moussalem, aujourd’hui considéré comme un personnage clé de l’affaire.Depuis 2009, le juge Marc Trévidic – chargé de l’enquête jusqu’à son départ du pôle antiterroriste en août 2015 – cherche à savoir si la DST a enquêté sur cet homme et le lui a caché. En d’autres termes si le mobile politico-financier a été volontairement étouffé au profit de la piste islamiste. Les anciens responsables des services qu’il a auditionnés sur ce sujet se sont systématiquement retranchés derrière le secret-défense. Et ses innombrables requêtes en déclassification concernant Ali Ben Moussalem se sont jusqu’ici heurtées à la même réponse : la DGSI, qui a succédé à la DST, ne retrouve aucune trace de ce travail dans ses armoires.Ce cheikh saoudien était à la tête d’un réseau d’intermédiaires – dont faisait partie Ziad Takieddine – imposé par le gouvernement Balladur dans plusieurs marchés d’armement en 1994 : la vente des sous-marins français Agosta au Pakistan et des frégates Sawari II à l’Arabie saoudite. Il est le pivot de la thèse selon laquelle l’attentat serait une mesure de rétorsion après l’interruption des commissions prévues par ces contrats. Quelques mois après son accession à la présidence de la République en 1995, Jacques Chirac avait décidé de mettre fin aux versements, qu’il soupçonnait d’avoir financé la campagne de l’ancien premier ministre devenu son rival dans la course à l’Elysée.Ali Ben Moussalem – qui est mort en 2004 – est considéré comme la principale victime de cette décision, avec un préjudice estimé à 120 millions d’euros. Ses connexions avec les services secrets pakistanais et la mouvance terroriste en font, pour les tenants de la thèse politico-financière, un suspect potentiel.Lire aussi :Attentat de Karachi : comment Bernard Cazeneuve a permis de contourner le secret-défense« Merci pour la France, elle vous le rendra »Le témoignage de Verger ne suffit pas à étayer le mobile financier de l’attentat. Il confirme en revanche que le renseignement intérieur a bien observé des transactions entre Ben Moussalem et des membres du gouvernement Balladur dans les années 90. La scène qu’il relate a été immortalisée par des « sous-marins » de la DST, des véhicules placés devant la boutique Arije – qui occupait le rez-de-chaussée de la permanence de campagne de Balladur à Paris – en face de l’hôtel Prince de Galles, propriété de Ben Moussalem :« En 1994-1995, je me suis intéressé aux activités de cheikh Ali Ben Moussalem et de son bras droit, Ziad Takieddine. Gérard Willing [le correspondant de la DST dont Verger était l’officier traitant] m’avait indiqué que la boutique Arije était une plaque tournante de trafics en tout genre et d’armes en particulier. La DST a placé cette boutique sous surveillance. A notre grande surprise, la campagne électorale étant lancée, nous avons observé que des membres du parti républicain de François Léotard [ministre de la défense du gouvernement Balladur] se rendaient dans l’immeuble abritant Arije. (…) Donnedieu de Vabres [chargé de mission auprès de François Léotard] aurait rencontré Ben Moussalem à l’hôtel Prince de Galles. Ce dernier lui aurait remis deux valises, pleines, selon Gérard Willing, d’argent. Donnedieu de Vabres aurait alors remercié Ben Moussalem en lui disant : “Merci pour la France, elle vous le rendra.” »Aucune trace de cette surveillance n’a été retrouvée dans les archives de la DGSI. Ce témoignage tend ainsi à confirmer les soupçons des parties civiles, convaincues depuis des années que l’appareil d’Etat leur cache la vérité. « Soit la DGSI ment à la justice et à son ministre de tutelle, soit les souvenirs de cet épisode peu reluisant de la rivalité entre Chirac et Balladur ont été détruits », explique Me Marie Dosé, avocate de plusieurs parties civiles.Durant les sept premières années de l’instruction, une seule piste a été creusée par la DST : celle d’un attentat perpétré par la nébuleuse Al-Qaida. Il faudra attendre 2008 – et la divulgation par la presse d’un rapport confidentiel commandé par la DCN dès septembre 2002, le rapport « Nautilus » – pour que la piste d’une vengeance liée à l’arrêt des commissions s’impose comme une alternative.Lire aussi : Affaire de Karachi : si vous avez raté un épisodePendant six ans, le juge Marc Trévidic se heurtera au secret-défense opposé par les témoins qu’il auditionne. Faisant suite à de multiples demandes d’actes déposées par Me Dosé, il requiert en 2012, 2013 et 2014 la déclassification des notes de la DST sur Ben Moussalem. Il n’obtiendra qu’un seul document : l’analyse d’un article du quotidien suisse Le Temps, copieusement caviardée et ne présentant aucun intérêt pour l’enquête.Les déclarations de Verger confirment – pour partie – celles du seul acteur de ce dossier à s’être montré prolixe sur le travail réalisé par la DST durant cette période : Gérard Willing. Cet « honorable correspondant » de la DST a affirmé dans le bureau du juge, le 28 janvier 2013, avoir enquêté sur Ben Moussalem dès 1994 et en avoir rendu compte à Verger, son officier traitant. Il précisait encore avoir transmis une note étayant la piste politico-financière cinq jours après l’attentat.« Non – Non plus – Non plus – Non »Son témoignage a depuis été régulièrement contesté – voire discrédité – par plusieurs anciens responsables de la DST. Aucune trace de son travail n’a jamais été retrouvée. Afin de vérifier ses assertions, le juge Trévidic a envoyé le 6 mai des questionnaires à remettre à cinq témoins qu’il n’avait pu entendre ou qui s’étaient retranchés derrière le secret-défense. Les réponses à ces formulaires ont été envoyées directement au ministre de l’intérieur – sans passer par le cabinet du juge – afin que le secret-défense ne puisse lui être opposé. A charge ensuite pour le ministre de les classifier, pour les déclassifier dans la foulée, ce qui est chose faite depuis le 23 octobre.Les destinataires de ces questionnaires étaient : Jean-Louis Gergorin (ancien directeur de la stratégie du groupe Matra), Raymond Nart (ancien directeur adjoint de la DST), Eric Bellemin-Comte (ancien chef du service de la DST chargé des contacts avec Gérard Willing), Jean-Jacques Pascal (ancien directeur de la DST) et le fameux Verger. Le seul à avoir fait état dans ses réponses d’un travail sur Ben Moussalem est celui dont l’identité demeure à ce jour un mystère. Interrogé sur l’existence de cet agent, l’ancien directeur adjoint de la DST, Raymond Nart, affirme pourtant que l’alias « Verger » ne lui évoque « aucun souvenir ».Eric Bellemin-Comte – aujourd’hui conseiller auprès du coordinateur national du renseignement à l’Elysée – continue lui aussi d’assurer que, « de mémoire », aucun travail n’a été effectué sur Ben Moussalem par son service. Quant à Jean-Jacques Pascal, ses réponses sont une succession de variations lapidaires sur le thème de la négation :« J’ignore tout de Monsieur Gérard Willing – Non – Non plus – Non plus – Non – J’en ignore tout – Je ne connais pas le Cheikh Ali Ben Moussalem – Rien – Non. »Treize ans après les faits, cet ancien patron de la DST continue de se dire convaincu, « à tort ou à raison », que l’attentat est le fait de « la mouvance taliban ».Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles Paris (Washington, correspondant) et Simon Roger A moins de trois semaines de la conférence des Nations unies sur le climat (COP21), John Kerry refroidit l’optimisme de la France. Dans un entretien au Financial Times, jeudi 12 novembre, le secrétaire d’Etat américain a indiqué que l’accord de Paris « ne sera certainement pas un traité ». « Il n’y aura pas d’objectifs de réduction [des émissions de gaz à effet de serre] juridiquement contraignants, comme cela avait été le cas à Kyoto. »Les propos du secrétaire d’Etat – dans la droite ligne d’une position maintes fois affirmée par le deuxième pays le plus émetteur après la Chine – n’ont pas suscité la controverse à Washington mais ont froissé les autorités françaises qui assureront la présidence de la COP à partir du 30 novembre. L’accord attendu à Paris pour contenir le réchauffement sous le seuil des 2 °C sera « contraignant ou il n’y aura pas d’accord », a réagi François Hollande depuis La Valette (Malte), où il participait à un sommet sur la crise migratoire. « J’ai eu mon ami Kerry hier, a commenté, jeudi, le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius. On peut discuter de la nature juridique de l’accord (…) en revanche, le fait qu’un certain nombre de dispositions doivent avoir un effet pratique est une évidence. » Le futur président de la COP21 a peu goûté la formulation de son homologue qui « aurait pu être plus heureuse ».Washington tient à éviter la dénomination de traitéLe débat ravivé par M. Kerry renvoie à une double interrogation, sur la forme juridique et sur le niveau de contraintes de l’accord qu’espèrent sceller à Paris les 195 pays de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). En 2011, à Durban, en Afrique du Sud, mandat a été donné aux négociateurs de signer un accord universel sur le climat à l’horizon 2015. Mais le document de Durban ne donne pas d’indication sur la forme juridique de cet accord. Il précise seulement que le texte devra être « un protocole, un autre instrument juridique ou un accord avec force de loi ».Lire aussi :Tout comprendre aux négociations climatiquesWashington tient à éviter la forme du traité pour s’épargner une épreuve de force incertaine avec le Congrès. Un traité est obligatoirement soumis au Sénat et doit être approuvé par une majorité des deux tiers avant d’entrer en vigueur. Or les républicains en ont pris le contrôle en 2014 après avoir consolidé leur majorité à la Chambre des représentants. Barack Obama n’a aucune chance de recueillir leur assentiment sur le climat. Le Parti républicain a critiqué les engagements américains de réduction de gaz à effet de serre, en estimant qu’ils allaient pénaliser l’économie nationale. De nombreux candidats à l’investiture républicaine pour la présidentielle de 2016 défendent des positions climatosceptiques, comme Donald Trump, ou militent pour l’exploitation des énergies fossiles américaines, qu’il s’agisse du charbon, du gaz ou du pétrole.Les Etats-Unis ne semblent pas prêts non plus à accepter un protocole. L’expérience du protocole de Kyoto a montré ses limites. Adopté en 1997 et entré en vigueur en 2005, il imposait pour la première fois des réductions d’émissions aux pays développés et prévoyait un mécanisme d’« observance » susceptible d’infliger des sanctions aux pays ne respectant pas leurs engagements. En théorie seulement, puisque Washington n’a jamais ratifié le protocole de Kyoto. Adopté par l’administration Clinton alors au pouvoir, sa ratification avait été retoquée par le gouvernement de son successeur républicain, George W. Bush. « Accord hybride »Pour franchir l’obstacle, M. Obama pourrait privilégier la voie de l’executive agreement, une forme de décret présidentiel. En cas d’échec, l’accord de Paris se résumerait à une simple déclaration internationale, vidée de toute substance juridique.« Les Etats-Unis soutiennent le principe d’un accord partiellement juridiquement contraignant », a expliqué à la presse un haut responsable américain, le 10 novembre, à l’issue de la pré-COP qui réunissait à Paris les ministres de quelque 70 pays de la CCNUCC. Un « accord hybride », prévoyant des contraintes sur le suivi des promesses faites par les pays, mais pas sur les objectifs chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre.« La contrainte, ce sera l’obligation de transparence et l’effet de réputation », a rappelé de son côté Laurence Tubiana, la principale négociatrice pour la France. A défaut de sanctions – comme il en existe au Conseil de sécurité de l’ONU ou à l’Organisation mondiale du commerce, qui dispose d’un organe de règlement des différends –, les pays mettront à profit l’état des lieux prévu tous les cinq ans pour juger de leur sincérité respective à lutter contre le réchauffement climatique. « Ce mécanisme de suivi de la bonne application des accords existe déjà dans la convention d’Aarhus sur l’accès aux informations environnementales, par exemple, rappelle le juriste Laurent Neyret. Cela assure une certaine vigilance. »Les Etats-Unis ne font pas mystère de leur volonté d’aboutir à un accord à Paris. Le 10 novembre, lors d’un déplacement à la base militaire et à la Old Dominion University de Norfolk, M. Kerry avait insisté sur ses engagements en faveur de l’environnement dès le début de sa carrière politique, dans le Massachusetts, et sur les conséquences déjà perceptibles sur la place de la montée des eaux.Lire aussi :Le legs climatique de Barack ObamaM. Kerry, qui avait annoncé à cette occasion la création d’un groupe de travail visant à intégrer les conséquences du réchauffement climatique dans la définition des objectifs stratégiques américains, avait évoqué l’enjeu que représente la conférence de Paris. « Je ne vous dirai pas qu’un accord global permettra à coup sûr de supprimer les menaces posées par le réchauffement climatique, mais la vérité est que nous ne les éliminerons pas sans un accord à Paris », avait-il dit.Simon RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterGilles Paris (Washington, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bruno Philip (Rangoun, envoyé spécial) La victoire du parti d’Aung San Suu Kyi aux élections législatives du dimanche 8 novembre a beau être écrasante, il reste à déterminer vers quelle sorte de démocratie se dirige ce pays si singulier, qui ne « ressemble à rien d’autre », comme disait Rudyard Kipling. L’écrivain britannique, même s’il ne passa que quelques jours en Birmanie en 1890, était né à Bombay, connaissait son Asie et, même si ce fut de prime abord la beauté des Birmanes qui le charma et lui inspira son célèbre poème Mandalay, il comprit rapidement que ce pays charnière entre Inde, Chine et Siam était bien différent.En termes contemporains, on pourrait dire de la Birmanie qu’elle est la nation de l’imprévisible. Qu’attendre d’ailleurs d’un pays où l’on roule à droite avec le volant placé à droite comme dans les pays où l’on roule à gauche ? Nul doute que la déroute que vient de subir la formation politique du pouvoir, de l’armée et du président Thein Sein, le Parti de l’union solidaire et du développement (USDP), vient de montrer l’immense attachement à la démocratie et à la liberté de la plupart des quelque trente millions d’électeurs birmans qui se sont rendus aux urnes le 8 novembre. Ainsi que leur vénération d’Aung San Suu Kyi, Prix Nobel de la paix 1991, pour laquelle le raz de marée en faveur de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (NLD), est une belle revanche contre ces généraux qui ont monopolisé le pouvoir durant un demi-siècle. Le président américain Barack Obama a félicité à la fois l’opposante et le président sortant Thein Sein, la première pour ses « efforts et sacrifices constants », le deuxième pour avoir mené des « réformes courageuses ».La Birmanie a une terrible et tragique histoire derrière elle : en 1962, le chef d’état-major des armées, Ne Win, fomente le premier coup d’Etat. Le général est un homme étrange, fantasque, cruel et capricieux qui lance son pays sur la « voie birmane du socialisme ». Une voie qui, comme le pays, ne ressemble à rien d’autre. La Birmanie roule sur cette route, puis s’enfonce dans la pauvreté et la répression. Le tyran se fait soigner à Vienne pour troubles mentaux, tire au revolver dans son miroir pour délivrer son image qu’il croit kidnappée par les nat, les « esprits ». Il se baigne dans le sang de dauphins pour se fortifier et, une nuit, il est aperçu sur un pont, habillé, marchant en arrière pour conjurer le sort, ainsi que le lui avait conseillé son astrologue.Mis à l’écart après le mouvement prodémocratique de 1988, écrasé par l’armée – cette répression a sans doute fait des milliers de morts –, Ne Win est remplacé par d’autres généraux. S’ils ne sont pas fous, ils sont tout aussi cruels et superstitieux. Ils ne lâcheront leur emprise qu’en 2011, date de l’autodissolution de la junte. Parce que ce sont ces mêmes militaires qui ont formé l’actuel gouvernement et entendaient diriger le pays vers la voie d’une « démocratie disciplinée », l’armée ne va renoncer ni à ses prérogatives, ni à son obsession de la « stabilité nationale », ni à son contrôle sur les ministères-clés du prochain gouvernement.« Réconciliation nationale » Dans le système en place, 25 % des sièges des deux chambres du Parlement sont réservés à des officiers. Le chef d’état-major des armées, le général Min Aung-Hlaing, qui s’est déclaré prêt jeudi 12 novembre à coopérer avec Aung San Suu Kyi, continuera à nommer les détenteurs de portefeuilles névralgiques : défense, intérieur et ministère des frontières. Ce dernier est important de par sa fonction stratégique et parce que, dans les confins frontaliers dont il s’occupe, vivent les turbulentes minorités ethniques (30 % de la population).Le 15 octobre, un cessez-le-feu national a été signé entre le gouvernement et huit groupes séparatistes armés des ethnies. Mais treize autres guérillas ont été les grandes absentes de ce compromis historique, alors que les combats continuent entre l’armée et les maquisards dans plusieurs Etats. Au lendemain du scrutin, hélicoptères et artillerie ont bombardé des régions tenues par une guérilla de l’ethnie Shan, où 6 000 villageois ont fui les combats depuis octobre. Cette nouvelle Birmanie « démocratique » va donc faire face à de nombreuses inconnues. Comme vient de le dire au New York Times l’écrivain et expert Thant Myint-U – petit fils de U Thant, l’ancien secrétaire général des Nations unies qui fut, en 1961, le premier non-Européen à occuper cette fonction –, « ce scrutin était simplement une élection pour une place dans un gouvernement dont le pouvoir sera partagé avec l’armée »…La « Lady » fait preuve d’une bonne volonté certaine. Elle a écrit jeudi au chef des armées, proposant de le rencontrer « à la date qui lui conviendra » au nom de la « réconciliation nationale ». Mais on ne sait pas quel poste va occuper Aung San Suu Kyi. En vertu d’un article de la Constitution, elle ne peut pas devenir chef de l’Etat car elle a été mariée à un étranger. D’ici à mars 2016, avant que les deux nouvelles chambres du Parlement – et donc les militaires qui y siègent – élisent un nouveau président, la NLD va devoir choisir un candidat dans le parti. Mais il sera vraisemblablement un inaugurateur de chrysanthèmes façon IVe République française…« Le prochain président devra comprendre parfaitement qu’il n’aura aucune autorité et devra se plier aux décisions prises par le parti », a également affirmé la « Lady ». Ainsi parle Aung San Suu Kyi la victorieuse. Mais si elle a gagné, reste à savoir de quoi sa victoire est le nom.Bruno Philip (Rangoun, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Grégoire Orain La parité sera-t-elle atteinte dans les prix littéraires en 2015 ? Le Goncourt a été remis, mardi 3 novembre, à Mathias Enard pour son roman Boussole. Le prix Renaudot, lui, a été accordé à Delphine de Vigan pour D’après une histoire vraie. Le 2 novembre, le prix Décembre avait récompensé Christine Angot pour Un amour impossible (Ed. Flammarion). L’Académie française a pour sa part attribué son Grand Prix à deux hommes le 29 octobre, Hédi Kaddour (Les Prépondérants, Gallimard) et Boualem Sansal (2084, Gallimard).Selon le verdict des jurys Femina et Médicis, qui doivent tous être remis avant la fin de la semaine, 2015 pourrait être l’une des rares fois où le monde de la littérature française a distingué autant d’autrices que d’auteurs. Une situation qui ne s’est produite que 8 fois en cent douze ans.Les femmes restent encore très peu distinguées par neuf des grands prix français (le Goncourt et le Goncourt des lycéens, le Femina, le Grand Prix de l’Académie française, le Renaudot, l’Interallié, le Médicis, le Décembre et le Flore). Depuis la création du Goncourt, le doyen des prix littéraires, en 1903, les autrices françaises n’ont reçu que 113 prix sur les 623 récompenses décernées.Des lauréates très minoritairesQu’il s’agisse des prix les plus anciens ou des plus récents, la proportion d’écrivaines primées est en leur défaveur. Le prix Femina, le plus paritaire, n’a pourtant récompensé que 37,5 % de lauréates. Suivent le Goncourt des lycéens (33 %), le prix Médicis et le prix de Flore, avec 20 % d’autrices, puis le Renaudot (14,5 %), le prix Décembre (13 %), le Grand Prix du roman de l’Académie (12 %), le prix Interallié (11 %) et enfin le prix Goncourt, avec seulement 10 % de lauréates. #container_14465376397{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14465376397{ height:500px; } #container_14465376397 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14465376397 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14465376397 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14465376397 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Sans le prix Femina, les femmes seraient bien moins récompenséesLe Goncourt n'a été remis qu'à 9,9 % de femmes depuis sa création en 1903require(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14465376397", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Prix Goncourt","Prix Femina","Prix de l'Académie","Prix Renaudot","Prix Interallié","Prix Médicis","Goncourt des lycéens","Prix Décembre","Prix de Flore"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Lauréats", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 100 ], [ "", 65 ], [ "", 91 ], [ "", 76 ], [ "", 71 ], [ "", 47 ], [ "", 18 ], [ "", 26 ], [ "", 16 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Lauréates", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 11 ], [ "", 39 ], [ "", 12 ], [ "", 13 ], [ "", 9 ], [ "", 12 ], [ "", 9 ], [ "", 4 ], [ "", 4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Des inégalités qui persistentParfois vieux de plus d’un siècle, les grands prix littéraires français ont longtemps été marqués par une époque où la question de la sous-représentation des femmes ne se posait pas avec autant d’acuité. Pourtant, malgré une tradition de lauréates récompensées dès le début du XXe siècle et en dépit de l’apparition de nouvelles distinctions (prix Médicis en 1958, Goncourt des lycéens en 1988, Décembre – anciennement prix Novembre – en 1989 et Flore en 1994), la tendance reste la même. #container_14460505406{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14460505406{ height:750px; } #container_14460505406 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14460505406 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14460505406 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14460505406 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La parité rarement atteinte, jamais dépasséeLes femmes ont été totalement absentes des palmarès à 45 reprises depuis 1903require(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14460505406", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { 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"", 25 ], [ "", 20 ], [ "", null ], [ "", 20 ], [ "", null ], [ "", 40 ], [ "", null ], [ "", 20 ], [ "", 40 ], [ "", 40 ], [ "", 16.66666667 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 16.66666667 ], [ "", null ], [ "", 16.66666667 ], [ "", null ], [ "", 50 ], [ "", 16.66666667 ], [ "", 16.66666667 ], [ "", null ], [ "", 50 ], [ "", 33.33333333 ], [ "", 33.33333333 ], [ "", 16.66666667 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 16.66666667 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 33.33333333 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 16.66666667 ], [ "", 50 ], [ "", 16.66666667 ], [ "", 16.66666667 ], [ "", 33.33333333 ], [ "", 50 ], [ "", 16.66666667 ], [ "", null ], [ "", 16.66666667 ], [ "", 14.28571429 ], [ "", 28.57142857 ], [ "", 42.85714286 ], [ "", 14.28571429 ], [ "", 22.22222222 ], [ "", 28.57142857 ], [ "", 10 ], [ "", null ], [ "", 44.44444444 ], [ "", 11.11111111 ], [ "", 44.44444444 ], [ "", 20 ], [ "", 11.11111111 ], [ "", 44.44444444 ], [ "", 33.33333333 ], [ "", 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récompenses accordées depuis 1903, on constate au final que les inégalités hommes-femmes ne se corrigent guère avec le temps. Sur les trente dernières années, il est régulièrement arrivé que les femmes soient totalement absentes des palmarès (en 1986, 1994, 1995, 2003 et 2008), tandis que la parité n’a plus été atteinte depuis 1984. L’Académie française n’a ainsi pas récompensé une femme depuis Henriette Jelinek, il y a dix ans.Des jurys essentiellement masculinsFaut-il aller chercher les raisons de cette sous-représentation dans la composition des jurys ? Là encore, les femmes y sont peu nombreuses en 2015, à l’exception, une nouvelle fois, du jury Femina composé exclusivement de femmes. Un choix assumé dès les origines : le prix a été créé pour répondre au Goncourt, dont les choix étaient jugés trop masculins. De fait, ce dernier a attendu 1944 pour récompenser une femme, Elsa Triolet.La composition du jury de l’Académie française n’est pas communiquée, tout comme celle du jury du Goncourt des lycéens, qui rassemble plusieurs milliers d’élèves. #container_14465386672{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14465386672{ height:500px; } #container_14465386672 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14465386672 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14465386672 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14465386672 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }A l'exception du Femina, des jurys à majorité masculineComposition des jurys, en 2015require(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14465386672", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"percent", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Prix Fémina","Prix Médicis","Prix Décembre","Prix Goncourt","Prix de Flore","Prix Renaudot","Prix Interallié"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Jurés", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", null ], [ "", 5 ], [ "", 7 ], [ "", 7 ], [ "", 8 ], [ "", 9 ], [ "", 10 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Jurées", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 13 ], [ "", 4 ], [ "", 5 ], [ "", 3 ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", null ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});La composition des jurys semble infléchir les sélections finales des différents prix : les jurys Goncourt, Flore, Interallié et Renaudot, très masculins, ont peu retenu de candidates pour le dernier round. #container_14465428170{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14465428170{ height:500px; } #container_14465428170 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14465428170 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14465428170 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14465428170 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les autrices plutôt minoritaires dans les sélections finalesLes jurys les moins féminins ont retenu moins d'écrivaines dans leurs sélections finales en 2015require(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14465428170", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"percent", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Femina","Médicis","Décembre","Goncourt","Flore","Renaudot","Interallié"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Auteurs retenus", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 4 ], [ "", 6 ], [ "", 1 ], [ "", 3 ], [ "", 3 ], [ "", 4 ], [ "", 6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Autrices retenues", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 3 ], [ "", 5 ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Et hors de France ?Le faible nombre de femmes lauréates de prix littéraires n’est malheureusement pas une exception française. La plus prestigieuse récompense internationale, le prix Nobel de littérature, est lui aussi détenu de manière écrasante par des hommes. Un fait qui se corrige légèrement avec le temps : depuis les années 1990, les femmes sont de plus en plus nombreuses à recevoir cette récompense, à l’image de la biélorusse Svetlana Alexievitch, qui l’a obtenu cette année. Mais elles ne représentent toujours que près d’un tiers des lauréats. #container_14465395536{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14465395536{ height:500px; } #container_14465395536 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14465395536 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14465395536 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14465395536 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }De plus en plus de femmes parmi les Prix Nobel de littératureLes auteures sont toutefois encore loin d'être aussi représentées que les auteursrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14465395536", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 1, max: 100, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:"", plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Entre 1901 et 1909","1910","1920","1930","1940","1950","1960","1970","1980","1990","2000","Depuis 2010"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Taux de lauréates", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 10 ], [ "", 0 ], [ "", 20 ], [ "", 11.11111111 ], [ "", 16.66666667 ], [ "", 0 ], [ "", 9.090909091 ], [ "", 0 ], [ "", 0 ], [ "", 30 ], [ "", 30 ], [ "", 33.33333333 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Grégoire OrainJournaliste au Monde 03.11.2015 à 16h25 • Mis à jour le03.11.2015 à 18h52 Le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé aux députés socialistes, mardi 3 novembre, le report d’un an de la réforme de la dotation globale de fonctionnement (DGF) aux collectivités locales. Si le vote de la réforme est toujours prévu dans le cadre du projet de loi de finances 2016, son application est repoussée au 1er janvier 2017. Une décision qui était attendue face à la fronde des élus locaux. La DGF est actuellement « injuste, inéquitable et par ailleurs illisible », a expliqué le chef du gouvernement au Sénat, lors des questions au gouvernement. La réforme, « importante et nécessaire », demande « du temps », a continué M. Valls, et elle doit répondre à plusieurs objectifs :Une architecture « plus claire, une dotation de base égale pour chaque commune » et « des dotations complémentaires pour tenir compte des charges de ruralité ou de centralité ».« Réduire les écarts de dotation injustifiés » et « accentuer les effets de la péréquation », dans une idée de « justice territoriale ».« Il y aura une majorité de gagnants » néanmoins « il peut y avoir (...) des perdants », a-t-il prévenu répétant qu’il y aurait « plus de gagnants que de perdants ».Ce report était réclamé par l’opposition de droite, qui jugeait que le texte avait été « fait dans la précipitation » – la réforme a été annoncée durant l’été. Dans la majorité, les avis sont, quant à eux, mitigés sur la décision de Manuel Valls. Si Olivier Faure, un des vice-présidents du groupe socialiste, a salué une solution d’« apaisement », Christine Pirès Beaune, rapporteure spéciale sur ce volet, s’est dite « dépitée » qu’aient été « entendus ceux qui crient le plus fort ».Une enveloppe de 36 milliards d’eurosL’Association des maires de France a, de son côté, salué dans un communiqué « cette décision positive qui va permettre de travailler efficacement sur les objectifs et les conséquences de cette réforme ». Mais son président François Baroin (Les Républicains) et son vice-président socialiste André Laignel ont réclamé à nouveau que la réforme soit dissociée du projet de loi de finances et fasse l’objet d’une loi spécifique, le temps que son impact soit pleinement évalué.Lire aussi :Les dotations de l’Etat aux collectivités simplifiéesLa DGF est le premier concours financier de l’Etat aux collectivités, avec un montant global de plus de 36 milliards d’euros. Créée en 1979, la DGF est devenue un maquis affreusement complexe et source d’injustices. Lundi, Bercy a remis aux élus locaux une simulation pour évaluer l’impact de la réforme du mode de calcul de l’enveloppe allouée chaque année aux collectivités locales.Lire aussi :Votre commune va-t-elle gagner ou perdre sur sa dotation brute en 2016 ? William Audureau Faut-il croire le Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (Sell), qui a annoncé le chiffre record de 307 000 visiteurs pour l’édition 2015 de la Paris Games Week ? Le total, très élevé, ferait de l’événement le troisième plus grand salon du genre dans le monde, derrière le Taipei Game Show et la Gamescom de Cologne mais devant la Brazil Game Show et le Tokyo Game Show. Il y a de très fortes raisons d’en douter.Lire aussi :La Paris Games Week 2015, entre gloire éphémère, fréquentation en hausse et ambiance bon enfant102 000 visiteurs d’écartEn 2014, les organisateurs annonçaient déjà une fréquentation inédite :« Le rendez-vous incontournable du jeu vidéo s’étendait sur 50 000 m² à destination du grand public, soit une augmentation de 50 % par rapport à l’an dernier. L’édition 2014 établit un record d’affluence historique, avec 272 000 visiteurs au rendez-vous (contre 245 000 en 2013) durant cinq jours de fête pour toute la grande famille du jeu vidéo. »Mais auprès des organismes de certification comme Expo’Stat, c’est un autre chiffre, beaucoup plus bas, qui fait foi. Sur le site officiel des foires et des salons de France, la Paris Games Week 2014 émarge en effet à 169 904 visites, sur une surface nette (c’est-à-dire hors stand) de 14 416 mètres carrés. Un différentiel de plus de 102 000 entrées, soit 62,5 %.Certification basée sur les billets distribuésSelon les informations du Monde, les 169 904 visites correspondent à un résultat du contrôle par Expo’Stat, qui effectue son calcul à partir des documents fournis par les organisateurs (souches de carnets de tickets…), analysés par des algorithmes.Comme le précise l’article A762A-1 du code du commerce, sont comptabilisées dans ces chiffres les « entrées journalières sur le site de la manifestation au cours de ses jours officiels d’ouverture quel que soit le motif d’entrée » : les intervenants professionnels tels que les animateurs, les agents de sécurité, les vendeurs et les journalistes sont ainsi pris en compte à chaque journée de présence.Les 272 000 entrées annoncées l’an passé, et a fortiori les 307 000 visiteurs de cette année, ont un rôle essentiellement commercial : convaincre les éditeurs de faire le déplacement sur le Salon. Le Sell, sollicité par Le Monde, n’a pas pu être joint au moment de la publication de cet article.Lire aussi :Activision, grand habitué de l’exagérationWilliam AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.11.2015 à 15h18 • Mis à jour le03.11.2015 à 17h12 | Camille Bordenet (Ingolstadt, envoyée spéciale) Dans la petite chambre de la famille Hasani, des Kosovars originaires de Mitrovica, les valises sont déjà prêtes. C’est comme si elles n’avaient jamais été défaites. « Retour à la case départ, constate, cynique, Besim, le père, 38 ans. On a tout sacrifié, on s’est endettés pour arriver jusqu’ici, et la seule chose que l’Allemagne trouve à nous offrir, c’est un billet d’avion retour ». Neuf mois après avoir quitté son pays pour l’Allemagne, la famille s’apprête à être rapatriée, comme le seront sans doute aussi les quelque 320 autres demandeurs d’asile originaires du Kosovo, d’Albanie ou du Monténégro qui vivent avec eux dans le centre d’Ingolstadt, en Bavière.Dans cette ancienne caserne militaire convertie en centre d’arrivée et de rapatriement, le rêve d’Allemagne prend fin pour ceux qui ne sont pas venus pour sauver leur vie, mais dans l’espoir d’en trouver une meilleure. « Ce centre vise à regrouper les demandeurs d’asile originaires des pays des Balkans qui n’ont presque aucune chance de rester », explique Maria Els, vice-présidente de la région de Haute-Bavière, en présentant les bâtiments. D’un côté, les logements des migrants, de l’autre, les bureaux administratifs. Toutes les autorités jouant un rôle dans la procédure sont présentes sur place : la région, l’Office fédéral de l’immigration et des réfugiés (BAMF), une antenne du tribunal administratif de Munich et la police, pour les expulsions. A leur arrivée, les migrants passent directement d’un bureau à l’autre pour la prise d’empreintes digitales, la visite médicale, l’enregistrement de la demande d’asile, l’entretien, puis l’éventuel recours. L’objectif : réaliser toute la procédure en l’espace de quatre à six semaines, contre plusieurs mois d’ordinaire.Accélérer les retoursCar c’est bien la vocation de ce centre spécialisé ouvert en septembre : accélérer les démarches pour renvoyer plus vite les migrants économiques originaires de « pays sûrs », qui n’obtiendront pas l’asile. Et envoyer un signal fort aux candidats de ces pays, à l’heure où l’Allemagne − qui s’attend à recevoir jusqu’à un million de demandes d’asile cette année − voudrait se consacrer à l’intégration des réfugiés fuyant les zones de conflit. « Nous pouvons accepter et soutenir les gens qui ont besoin d’une protection [les réfugiés] seulement si ceux qui n’en ont pas besoin ne viennent pas ou sont renvoyés rapidement », soulignait récemment le ministre allemand de l’intérieur, Thomas de Maizière.Pour accélérer les expulsions, Berlin vient de durcir sa législation : l’Albanie, le Kosovo et le Monténégro ont été ajoutés à la liste des pays d’origine « sûre » (la Bosnie-Herzégovine, la Serbie et la Macédoine l’étaient déjà) et les allocations en argent liquide perçues le temps que la demande soit examinée seront désormais remplacées, autant que possible, par des prestations en nature. Ces mesures devraient conduire au renvoi de « dizaines de milliers » de ressortissants des Balkans, selon le ministre de l’intérieur. Ces derniers représentent près de 40 % des demandes d’asile enregistrées dans le pays cette année, alors que leur chance de voir leur demande acceptée est inférieure à 1 %, selon les chiffres du BAMF. Les Albanais et les Kosovars, par exemple, s’inscrivent aux 2e et 3e rangs des demandeurs d’asile, juste derrière les Syriens. #container_14437073317{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14437073317{ height:500px; } #container_14437073317 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14437073317 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14437073317 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14437073317 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les 10 nationalités qui demandent et obtiennent le plus l'asile en AllemagneChiffres de janvier à septembre 2015, sur un total de 303 443 demandes d'asile.Source : Office fédéral allemand de l'immigration et des réfugiés (BAMF)require(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14437073317", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:true, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Syrie","Albanie","Kosovo","Serbie","Irak","Afghanistan","Macédoine","Erythrée","Pakistan","Incertain"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de demandes d'asile", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 73615 ], [ "", 45125 ], [ "", 34723 ], [ "", 22958 ], [ "", 16566 ], [ "", 16360 ], [ "", 11691 ], [ "", 7403 ], [ "", 5290 ], [ "", 4898 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Taux d'admission (%) ", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 91.2 ], [ "", 0.2 ], [ "", 0.4 ], [ "", 0.1 ], [ "", 88.7 ], [ "", 44.3 ], [ "", 0.5 ], [ "", 83 ], [ "", 11.6 ], [ "", 72.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 1, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Le centre d’Ingolstadt va désormais être agrandi pour compter jusqu’à 500 places d’ici décembre et la région en a déjà ouvert un deuxième du genre, à Bamberg. « L’idée est que le maximum de demandeurs d’asile issus des Balkans, qu’ils soient déjà présents dans le pays ou qu’ils arrivent, passent par ces centres », explique Maria Els.Lire aussi :Angela Merkel veut des zones de transit aux frontières« Pour eux, on est les mauvais migrants » La famille Hasani a compris le message. « Ils nous ont dit qu’il fallait faire de la place aux Syriens », soupire Besim. Son épouse Lumturije et leurs deux enfants ont reçu une réponse négative, lui attend toujours. C’est sa deuxième demande d’asile en Allemagne. L’entretien de Lumturije a duré 40 minutes, à peine. Elle a bien senti que son cas était joué d’avance : « Ils m’ont presque coupée en me faisant comprendre que je n’avais pas ma place », raconte-t-elle. Sur le bureau de la fonctionnaire, il y avait une boîte de mouchoirs, mais Lumturije n’a pas voulu pleurer. Elle aurait pu s’inventer une histoire, prétendre des persécutions, ou même tenter de se faire passer pour Syrienne, certaines le font bien. Elle a préféré dire la vérité.« Les demandeurs d’asile que nous recevons ici sont pour la plupart très honnêtes : ils disent qu’ils sont là pour trouver du travail, faire des études ou offrir un meilleur avenir à leurs enfants », explique Herbert Binter, directeur du bureau du BAMF au centre. Dans ce cas, l’entretien est en effet plus court, puisque ces motivations ne les qualifient pas pour obtenir le statut de réfugié. Mais « l’accélération de la procédure ne veut pas dire que nous écourtons l’examen de la demande. Comme partout, nous respectons toutes les étapes, dans le respect du droit », assure M. Binter.Lumturije a fait appel mais « à quoi bon ? ». La réponse est restée la même. « Pour eux, on est les mauvais migrants. Si on est ici, c’est qu’il n’y a plus d’issue », estime-t-elle. Alors, comme beaucoup, elle a signé le formulaire pour un retour volontaire et accepté les billets d’avion. « C’était ça ou attendre que la police vienne nous chercher à 4 heures du matin pour nous expulser. On ne voulait pas que les enfants vivent ça. » Depuis l’ouverture du centre, 90 expulsions ont eu lieu et 220 retours volontaires ont été enregistrés. Pour leur retour, certaines familles peuvent solliciter des aides en plus du billet d’avion – argent liquide de départ par exemple –, au sein de programmes soutenus par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Mais les conditions sont très variables : les Hasani n’y étaient pas éligibles car ils sont arrivés après le 31 décembre 2014. Ils ne demanderont pas non plus d’aide à Pristina à leur arrivée : « le gouvernement kosovar n’a rien à nous offrir », croit savoir Besim.Les illusions perdues Au détour des longs couloirs du centre, l’espoir a laissé place à l’abattement. Et à l’amertume. C’en est fini de l’attente fébrile d’une réponse positive. Ici, on n’attend plus que la date de son départ, résigné. Demain soir, Lumturije et les enfants seront rentrés à Mitrovica. Besim les accompagnera à l’aéroport de Munich. Et ne tardera pas à les rejoindre, il ne se fait pas d’illusions. Il veut malgré tout encore croire qu’il finira par décrocher un permis de travail, un jour.Car qu’auront-ils à offrir à leurs enfants, de retour chez eux, sans argent ni travail ? Même avec plusieurs années d’études, un diplôme d’infirmier et trois langues parlées couramment, Besim n’a jamais trouvé d’emploi au Kosovo, où près de la moitié de la population est au chômage. Son voisin de pallier albanais, Gzim Ndou, non plus, malgré ses douze ans à l’école et son diplôme de policier. Les deux pères de famille pensaient qu’ils auraient plus de chance en Allemagne ; ils avaient entendu dire que le pays cherchait de la main-d’œuvre qualifiée et donnait l’asile facilement. Alors, les Hasani ont fait comme quelque 130 000 autres Kosovars partis sur les routes entre l’été 2014 et le mois de février.Lire aussi le reportage :Kosovo : l’appel de l’OuestA Mitrovica, une ville qui porte encore les stigmates de la guerre, divisée entre quartiers serbes et albanais, la famille retournera vivre chez les parents de Besim ; heureusement les enfants sont excités à l’idée de retrouver leurs grands-parents et leurs copains d’école. Lumturije, elle, s’inquiète beaucoup pour les 600 euros qu’il faudra rembourser à la famille au retour : le prix qu’a coûté le voyage. Les 400 euros mensuels d’allocations reçus en Allemagne ont beau dépasser un salaire kosovar, ils étaient à peine suffisants pour vivre, encore moins pour mettre de côté. Besim s’empresse de préciser : « Ce n’est pas pour toucher ces allocations qu’on est venus. » Cela le contrarie que certains Allemands voient les Kosovars comme des profiteurs qui demandent plusieurs fois l’asile pour percevoir les prestations sociales ou envoyer de l’argent à leur famille.Une porte ouverte à la violence Dans le centre-ville d’Ingolstadt, les sentiments sont mitigés sur ce « centre des Balkans », comme l’appellent certains habitants. Il y a ceux, nombreux, qui se portent bénévoles pour organiser rencontres et activités, témoigne Wolfgang Scheuer, adjoint au maire. Mais aussi les « Not welcome » (pas les bienvenus), venus taguer les bâtiments du centre. « Il faut nous comprendre : les communes d’Allemagne accueillent déjà des milliers de réfugiés. On ne peut pas en plus faire de la place pour ceux qui viennent juste chercher un travail », confie Kristin, une habitante.A l’heure où les incidents contre les foyers d’accueil se multiplient dans le pays, les associations de défense des migrants craignent que ces centres regroupant les réfugiés selon leur région d’origine n’ouvrent la porte à la violence et à une stigmatisation contraire à la promesse d’un examen individualisé des demandes d’asile. « Avant même de décider de la protection à accorder, les demandeurs d’asile sont divisés entre bons et mauvais réfugiés. Or cette division, basée uniquement sur le pays d’origine, préjuge de la décision qui sera prise sur le besoin avéré ou non d’une protection », dénonce Stephan Dünnwald, du Conseil pour les réfugiés de Bavière. Il déplore que ces centres, parce qu’isolés, privent leurs résidents de l’assistance des associations et de tout processus d’intégration. Et déscolarisent les enfants.La veille, les Hasani ont fait l’aller-retour à Munich pour aller chercher des vêtements d’hiver dans leur ancien foyer d’accueil. Il a fallu attendre plus de quatre heures : la famille a été appelée en dernier, après les Syriens, les Afghans et les Erythréens. Besim, pourtant, n’en veut à personne. Il sait bien que les Syriens sont prioritaires à l’accueil. « Chez eux, c’est la guerre, ils meurent tous les jours… » Il se souvient d’un temps où les Bosniaques et les Kosovars étaient les Syriens de l’Europe. « Aujourd’hui on ne fuit plus les bombes, mais nous aussi on tente de survivre. Notre guerre est psychologique : on se bat contre la misère, le chômage, la corruption, le crime organisé. » Ainsi Besim a-t-il bien du mal à comprendre comment son pays peut être considéré comme « sûr ». Il aimerait qu’on réfléchisse aux raisons qui poussent son peuple à s’exiler.Camille Bordenet (Ingolstadt, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Pouchard, Elvire Camus, Madjid Zerrouky et Laurent Borredon Nicolas Sarkozy remet sa casquette de premier flic de France. L’ancien ministre de l’intérieur (2005-2007) et probable candidat à la primaire à droite pour l’élection présidentielle de 2017 a détaillé, mardi 3 novembre, ses propositions en matière de sécurité. Dans son discours, Nicolas Sarkozy a fustigé le bilan du gouvernement en matière de justice et de lutte antiterroriste, quitte à inventer des oppositions entre le PS et Les Républicains ou à recycler des propositions déjà avancées sous sa présidence, mais jamais mises en place. Nous avons examiné certaines parties de son discours.Les forces de l’ordre et la légitime défensePlus ou moins de détenus dans les prisons ?Combien de condamnés en milieu ouvert ?Les aménagements de peine, l’apanage de la gauche ?La gauche laxiste sur la lutte contre le terrorisme ?Interdire de territoire des binationauxCriminaliser la consultation des sites fondamentalistes Sur les forces de l’ordreLes forces de l’ordre et la légitime défense« Compte tenu de l’évolution de notre société et de l’usage croissant des armes à feu, pourquoi notre législation sur la légitime défense n’évoluerait-elle pas dans un sens plus protecteur des victimes potentielles, que sont les policiers et les gendarmes, face à un danger imminent. »Déjà-vu… et déjà appliquée aux gendarmesL’idée de permettre aux policiers et aux gendarmes de bénéficier d’une forme de légitime défense étendue a déjà été mise en avant par… Nicolas Sarkozy en avril 2012, au lendemain de la mise en examen d’un policier pour « homicide volontaire » en Seine-Saint-Denis. Il avait eu des propos quasi identiques à ceux avancés aujourd’hui :« Je suis du côté des fonctionnaires de la République, voilà la réalité. Que la justice dise le droit et nous nous inclinerons, mais je demande que le droit de la légitime défense évolue dans un sens plus protecteur pour les policiers et les gendarmes. Il doit y avoir une présomption de légitime défense. »A l’époque, Le Monde avait relevé que cette souplesse dans les règles d’engagement existe déjà pour les gendarmes et ce depuis 1943. Elle avait été également instaurée pour les policiers, mais supprimée à la suite de la guerre d’Algérie, en 1962.En juillet 2012, la mission sur la protection juridique des forces de l’ordre avait écarté l’idée de créer une présomption de légitime défense pour les policiers, au motif qu’un régime propre aux forces de l’ordre risquait de bouleverser l’équilibre général fixé par le Code pénal. Mais le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a rouvert le débat après l’attentat à Charlie Hebdo en créant un groupe de travail sur la question.Lire : Qu'est-ce que la « présomption de légitime défense » proposée par Nicolas Sarkozy ?Cette proposition avait par ailleurs été préalablement formulée par Marine Le Pen et figure dans le programme du Front national. Sur la justicePlus ou moins de détenus dans les prisons ?« Une seule courbe s’inverse, il faut le souligner, et il s’agit d’un engagement tenu du gouvernement avec sa réforme pénale de l’été 2014, c’est celle de la population carcérale : moins 1 500 détenus au 1er  septembre 2015 par rapport à septembre 2013. Plus de délinquance, et moins de délinquants en prison : voici un constat édifiant ! »C’est vrai mais…Le chiffre est exact : il y avait effectivement, au 1er septembre 2015, 1 544 personnes détenues en moins dans les prisons françaises par rapport au 1er septembre 2013 (65 544 contre 67 088). Le nombre de personnes écrouées mais non détenues (placées sous surveillance électronique notamment) a, lui, diminué de 762 en deux ans.Mais pourquoi, alors que Les Républicains s’emploient à beaucoup comparer l’évolution sur trois ans, prennent-ils soudainement 2013 comme référence ? Parce que le chiffre en date du 1er septembre 2012, lui, donne une réalité différente : avec 66 126 personnes écrouées à cette date, la baisse n’est plus que de 582 détenus. Une différence qui montre le côté fluctuant de ces chiffres. #container_14461238319{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14461238319{ height:500px; } #container_14461238319 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14461238319 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14461238319 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14461238319 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Rapport entre détenus et surveillantsrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14461238319", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:true, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2000","2001","2002","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Personnel de surveillance", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 20041 ], [ "", 20516 ], [ "", 20225 ], [ "", 20902 ], [ "", 22492 ], [ "", 22615 ], [ "", 22448 ], [ "", 23300 ], [ "", 23616 ], [ "", 24341 ], [ "", 25300 ], [ "", 25873 ], [ "", 26094 ], [ "", 26329 ], [ "", 26734 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Détenus", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 51441 ], [ "", 47837 ], [ "", 48594 ], [ "", 55407 ], [ "", 59246 ], [ "", 59197 ], [ "", 59522 ], [ "", 60403 ], [ "", 64003 ], [ "", 66178 ], [ "", 66089 ], [ "", 66975 ], [ "", 73780 ], [ "", 76798 ], [ "", 77883 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Nombre de détenus par surveillant", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 2.566788084 ], [ "", 2.331692338 ], [ "", 2.402669963 ], [ "", 2.650798967 ], [ "", 2.634092122 ], [ "", 2.617598939 ], [ "", 2.651550249 ], [ "", 2.592403433 ], [ "", 2.710154133 ], [ "", 2.718787231 ], [ "", 2.612213439 ], [ "", 2.588605883 ], [ "", 2.827469916 ], [ "", 2.916859736 ], [ "", 2.913256527 ] ], "type": "line", "lineWidth": 2, "yAxis": 1, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); Combien de condamnés en milieu ouvert ?« Il faut savoir que plus de 172 007 personnes condamnées sont suivies à l’extérieur de la prison, en milieu ouvert, par à peine 4 538 personnels des services pénitentiaires d’insertion et de probation. »C’est vrai mais…Les statistiques ici données sont issues des « chiffres clés de l’administration pénitentiaire » en date du 1er janvier 2015. Il y avait bien 172 007 « personnes suivies en milieu ouvert » par 4 538 « personnels des SPIP » (service pénitentiaire d’insertion et de probation).Seulement, Les Républicains se gardent bien d’une comparaison avec le début du quinquennat. Selon les mêmes chiffres clés de l’administration pénitentiaire datés du 1er janvier 2012, on comptait 173 063 personnes suivies en milieu ouvert (-1 056 en trois ans) par « à peine » 4 080 personnels des SPIP (+ 503 en trois ans). Les aménagements de peine, l’apanage de la gauche ?« Il faut construire plus de 20 000 places de prison pour atteindre 80 000 places et mettre fin à cette forme d’hypocrisie qui consiste à légitimer des aménagements de peine systématiques ou à laisser les condamnés à des courtes peines en liberté pour compenser la faiblesse de nos capacités carcérales. C’est un effort budgétaire conséquent (plus de 3 milliards d’euros) en investissement, mais il s’impose à nous. »C’est fauxEn matière d’aménagement de peine, Les Républicains n’ont pas toujours été aussi inflexibles qu’ils veulent le faire croire. Avant l’arrivée de la gauche au pouvoir, la loi Dati de 2009, sous couvert de désengorger le système carcéral, a rendu automatiques les aménagements de peine pour toute personne condamnée à jusqu’à 2deux ans de prison en correctionnelle. Avant cette date, seuls les condamnés à un an de prison pouvaient voir leur peine aménagée.Dans un rapport « pour renforcer l’exécution des peines » commandé par Nicolas Sarkozy et publié en juin 2011, le député UMP Eric Ciotti proposait d’ailleurs de revenir sur les aménagements de peine prévus par la loi pénitentiaire de Rachida Dati et de limiter à nouveau les aménagements aux peines n’excédant pas une année. Le rapport était resté lettre morte.Quant au chiffre de 80 000 places de prison supplémentaires — tiré d’un rapport de l’inspection générale des services judiciaires du mois de mars 2009 — il est régulièrement brandi par la droite, qui n’a jamais rien fait pour les créer. En 2009, Nicolas Sarkozy s’insurgeait déjà : « Comment peut-on parler de justice quand il y a 82 000 peines non exécutées parce qu’il n’y a pas de places dans les prisons ? » Deux ans plus tard, dans son rapport de 2011, Eric Ciotti l’utilisait à nouveau. Sur le terrorismeLa gauche laxiste sur la lutte contre le terrorisme ?« Parmi ces gens, certains sont allés faire le djihad et sont revenus : leur place est en prison, c’est possible depuis la loi de 2012 (proposé après Merah, sans que la gauche ne vote le texte en avril 2012). »C’est fauxEn affirmant que la gauche n’a pas voté, au mois d’avril 2012, le projet de loi antiterroriste, l’opposition actuelle insinue que le Parti socialiste est laxiste en matière de lutte contre le terrorisme. Or, si le PS avait fait savoir à l’époque qu’il ne voterait pas les mesures présentées par Nicolas Sarkozy parce qu’il les jugeait élaborées dans la précipitation, la mise en œuvre de mesures antiterroristes a toujours été relativement consensuelle en France. Arrivée au pouvoir, la gauche a fait voter dès décembre 2012 une première loi antiterroriste.En 2014, c’est sous la gauche qu’une nouvelle loi, renforçant une législation déjà très fournie (quatorze lois votées depuis 1986), visant à répondre à l’évolution de la menace terroriste après les attentats de Toulouse et de Montauban (et assez proche de celle de 2012), a été adoptée.Lire : Gauche et droite à l’unisson contre les djihadistes Interdire de territoire des binationaux« Il y a ceux qui partiront ou qui sont déjà partis : ils ne doivent pas pouvoir revenir. S’ils sont français, ils seront incarcérés et poursuivis par la justice française dès lors qu’ils posent un pied sur le territoire national. S’ils sont étrangers ou binationaux, tout le monde comprend que nous ne devons pas laisser ces terroristes revenir en France, ni dans la zone Schengen. » C’est compliquéLa loi antiterroriste de 2014 permet déjà d’empêcher le retour sur le sol français de terroristes présumés étrangers avec l’« interdiction administrative du territoire », qui peut être appliquée à une personne étrangère dont la présence en France « constituerait, en raison de son comportement personnel, du point de vue de l’ordre ou de la sécurité publics, une menace réelle, actuelle et suffisamment grave pour un intérêt fondamental de la société ».Interdire de territoire, voire de l’espace Schengen, des binationaux — donc français — est juridiquement plus complexe, le Conseil constitutionnel rappelait en 2008 que « les nationaux ont un droit général et absolu à entrer, séjourner et demeurer en France » en se fondant sur la Déclaration universelle des droits de l’homme.Seule solution, les déchoir de leur nationalité au préalable. Mais, selon la loi, on ne peut priver de sa nationalité qu’une personne non française de naissance — on ne peut pas créer des apatrides — ou qui est française depuis moins de quinze ans. Et cela suppose qu’elle ait déjà été condamnée, en France ou à l’étranger. Dans son bilan pédagogique annuel pour l’année 2014, le centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam estimait, sur la base du suivi de 325 familles, que 60 % de celles demandant une aide avant ou après le départ de leur enfant pour la Syrie ou l’Irak n’étaient pas liées à une histoire d’immigration récente (grands-parents français). En mars 2015, 40 % des signalements de radicalisation au ministère de l’intérieur concernaient des convertis.Lire aussi :Les nouveaux chiffres de la radicalisationQuant à mettre en prison ceux qui « sont allés faire le djihad et sont revenus », c’est déjà le cas pour une majorité des « revenants » de Syrie, en général mis en examen pour « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste » et placés en détention préventive. A l’exception de certaines femmes et de mineurs. Criminaliser la consultation des sites fondamentalistes« Enfin, il y a ceux qui sont dans la mouvance radicale, mais ne sont pas partis et ne partiront peut-être pas. Ils représentent une menace. Il est évident qu’ils consultent les sites Internet fondamentalistes. Cette consultation doit devenir un délit et, dans le cadre d’une procédure d’urgence judiciaire — comparution immédiate — faire l’objet d’une condamnation et donc d’une incarcération. »Pourquoi c’est inapplicableLa volonté de poursuivre des personnes consultant des « sites » djihadistes n’est pas nouvelle ; Nicolas Sarkozy le proposait déjà en 2012, après l’affaire Mohamed Merah. Outre les écueils juridiques d’une telle proposition, les sites djihadistes sont déjà censés être bloqués en France depuis la loi de 2014, la propagande djihadiste se diffuse majoritairement aujourd’hui sur des réseaux sociaux et non sur des « sites ».Comment, dès lors, repérer ceux qui « consultent » régulièrement ? Qui poursuivre ? A titre d’exemple, l’organisation Etat islamique était à l’origine de 40 000 tweets ou retweets en français par jour en juin 2015, selon des chiffres obtenus par Le Monde. Les différents comptes de l’EI (ou sympathisants) accumulaient alors… 2,8 millions de followers francophones (entre abonnés accidentels, simples curieux ou sympathisants).Madjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterElvire CamusJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.11.2015 à 14h46 La CLCV (Association nationale de défense des consommateurs et usagers) a épluché 650 petites annonces publiées sur 5 sites Internet différents : seloger.com, fnaim.fr, leboncoin.fr, pap.fr et century21.fr. D’après une étude publiée le 3 novembre, 42 % des loyers à Paris ne sont pas conformes à la loi. Ils excèdent, en moyenne, de 146,51 euros par mois, soit 1 758,12 euros à l’année, le montant maximum applicable.Lire aussi :L’encadrement des loyers profite aux locatairesLes loyers abusifs sont nettement plus fréquents quand les logements sont loués en direct : seules 47 % des annonces sont conformes à la loi, contre 70 % via un professionnel. Le taux d’annonces respectant la loi grimpe à 80 % sur century21.fr et 72 % sur seloger.com. Il chute en revanche à 59 % sur fnaim.fr, à 53 % sur pap.fr et même 46 % sur leboncoin.fr. Cela signifie tout de même que « 30 % des annonces passées par un professionnel ont un loyer excédant le maximum applicable », souligne la CLCV.Lire aussi :Encadrement des loyers : l’impact pourrait être plus fort que prévuLes abus concernent essentiellement les petites surfaces, car le taux d’annonces conformes à la loi y est le plus faible : 50 % pour les appartements d’une pièce, contre 59 % pour les deux pièces, 66 % pour les trois pièces et 78 % pour les quatre pièces et plus, a constaté l’association. Les loyers « hors la loi » sont aussi plus fréquents et plus excessifs lorsque le logement est meublé : seules 52 % des annonces pour ce type de biens sont conformes à la loi, contre 64 % des locations nues.Lire aussi :Encadrement des loyers à Paris : mode d’emploiPar ailleurs, l’association s’inquiète du fait que la contestation du loyer par le locataire auprès de la Commission départementale de conciliation (dont la saisine est gratuite) s’avère « assez délicate », car elle risque d’envenimer dès le départ la relation entre le bailleur et son locataire. Raphaëlle Leyris Annoncé dans la foulée du prix Goncourt, attribué à Boussole, de Mathias Enard (Actes Sud), le prix Renaudot a été attribué à D’après une histoire vraie, de Delphine de Vigan (Lattès).Lire :Prix Goncourt : Mathias Enard récompensé pour « Boussole »Succès à la fois public et critique de cette rentrée, son point de départ est justement l’histoire d’un succès qui fragilise. Lorsqu’on ouvre le roman, on découvre Delphine de Vigan, laissée quelque peu exsangue par Rien ne s’oppose à la nuit (JC Lattès, 2011), et l’ardeur qu’il a déclenchée. C’est dans cet état de vulnérabilité qu’elle rencontre L., dont elle se rendra compte plus tard qu’elles ont été condisciples en classes préparatoires.Un roman à la fois risqué et réussiL. travaille comme nègre dans l’édition, « accouchant » stars et ­individus aux destins plus ou moins exceptionnels de leurs récits autobiographiques. L. professe que le roman d’imagination est mort, que seule la vérité des faits intéresse les lecteurs, et qu’après Rien ne s’oppose à la nuit, consacré à sa mère, il n’est plus temps pour Delphine de Vigan de faire marche arrière, et de prétendre pouvoir ­revenir à la fiction stricte, avec des personnages fabriqués de toutes pièces. L. exerce une emprise croissante sur l’écrivaine en proie au doute, désormais incapable d’écrire, toujours plus isolée…Des citations de Stephen King, tirées de La Part des ténèbres et de Misery (Albin Michel, 1989 et 1990) ouvrent chacune des trois parties (« Séduction », « Dépression », « Trahison ») du roman, et l’influence de l’Américain se sent tout au long de ce roman à la fois risqué et réussi. Dans une atmosphère oppressante, Delphine de Vigan titille le goût de ses lecteurs pour le vrai et joue avec le flou entre réel et fiction. Menant une réflexion en acte, tout à fait convaincante, sur les pouvoirs de l’un et de l’autre. Les jurés du Renaudot sont venus le confirmer.Raphaëlle LeyrisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.11.2015 à 12h50 • Mis à jour le03.11.2015 à 15h45 | Raphaëlle Leyris Le Prix Goncourt a été attribué à Mathias Enard, pour Boussole (Actes Sud). Etaient également en lice Titus n’aimait pas Bérénice, de Nathalie Azoulai (POL), Les Prépondérants d’Hédi Kaddour (Gallimard, Grand Prix du roman de l’Académie) et Ce pays qui te ressemble, de Tobie Nathan (Stock).Lire aussi :Mathias Enard, la splendeur orientaleTrois ans après Le Sermon sur la chute de Rome, de Jérôme Ferrari, c’est la troisième fois de leur histoire que les éditions Actes Sud voient un de leurs romans distingué à la suite des délibérations au restaurant Drouant.Annoncé dans la foulée, et dans le même établissement parisien, le prix Renaudot est revenu à Delphine de Vigan pour D’après une histoire vraie (JC Lattès).Un roman à deux pôlesBoussole est le dixième livre de Mathias Enard, né à Niort en 1972, diplômé de persan et d’arabe, qui a beaucoup voyagé au Liban, en Syrie et en Turquie, notamment, et dont toute l’œuvre porte la trace de sa passion pour cette partie du monde. Entré en littérature en 2003 avec La Perfection du tir (Actes Sud), où l’on se tenait au plus près d’un sniper, dans un pays ressemblant furieusement au Liban, il s’est imposé comme l’un des grands auteurs de sa génération grâce à son quatrième roman, Zone (Actes Sud, 2008), tour de force sans point, embrassant l’histoire du XXe siècle sur le bassin méditerranéen, récompensé par (entre autres) le prix Décembre et le prix du livre Inter.En 2010, Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants lui avait valu le prix Goncourt des lycéens. Deux ans plus tard, Rue des voleurs avait été distingué par le prix Liste Goncourt/Le Choix de l’Orient, autre surgeon du célèbre prix.Mais le Goncourt tout court revient donc à Boussole, un roman qui brasse les lieux, les époques, les personnages et les langues, au fil d’une nuit d’insomnie, celle qui frappe son narrateur, Franz Ritter, un musicologue viennois. Entre 23 heures et 7 heures, il ressasse ainsi sa vie et ses obsessions. Elles le font remonter jusqu’au XIXe siècle, pour ranimer de hautes figures de l’orientalisme – Franz est en effet l’un de leurs héritiers, spécialiste des influences venues de Turquie, et de bien au-delà, sur la musique dite « occidentale ».Dans leurs pas, et avançant de références savantes en souvenirs de voyages et réminiscences de colloques (qui offrent parfois des tableaux très drôles du monde universitaire), il entraîne le lecteur à Istanbul, Téhéran, Damas, Alep… En plus de l’Orient (même si Enard n’oublie jamais ce que cette notion a de fictionnel), Boussole a un deuxième pôle, aussi rêvé et insaisissable que le premier : Sarah, la femme à laquelle tout ramène Franz, à la fois érudite et aventurière, éternellement ailleurs.Echos de l’actualitéRoman de l’altérité, sensuel et savant, gonflé de références, même si l’auteur a l’humour et l’intelligence de moquer gentiment la pédanterie de Franz, Boussole est un très beau livre qui prend le risque d’égarer parfois son lecteur, avec les volutes que dessinent les phrases, à mesure que le narrateur pense, dérive, somnole, lit, revient à lui…C’est un texte, aussi, profondément habité par la mélancolie, parce que les idéaux des personnages sont tous violemment balayés par les échos de l’actualité immédiate qui s’y font entendre – guerre en Syrie, destruction de Palmyre… Il est, du reste, dédié « aux Syriens ».Venant tordre une bonne fois pour toutes le cou aux idées reçues sur une littérature française censément autocentrée, chaque page de ce Goncourt 2015 vient sortir le lecteur de lui-même, le confronter à une infinité de sujets et de personnages dont il ignorait tout, pour les lui rendre proches.Lire la note de blog : La cohue du Prix Goncourt : « Ils se battent pour l’avoir en photo alors qu’il est sur Google »Raphaëlle LeyrisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Yan Gauchard (Nantes, correspondant) La rupture n’est pas encore consommée. Mais les portes ont commencé à claquer. Fort. A Nantes, les élus Europe Ecologie-Les Verts (EELV) l’assurent : le démarrage de travaux relatifs à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, ainsi que l’a évoqué le préfet vendredi 30 octobre, signera la fin de la coalition scellée avec le Parti socialiste (PS) au sein des exécutifs local et régional. Lire aussi :Notre-Dame-des-Landes : l’Etat relance des travaux« On a passé des heures à peser chaque mot de l’accord conclu, au lendemain du premier tour de l’élection municipale de 2014, pour faire liste commune au second tour, soupire Pascale Chiron, troisième adjointe (EELV) à la maire de Nantes et vice-présidente du conseil de la métropole. C’est écrit noir sur blanc, on s’en tient à la promesse faite par le président Hollande en 2012, à savoir : pas de travaux avant l’épuisement de tous les recours juridiques déposés. »Le premier ministre, Manuel Valls, considère que les jugements rendus en juillet, validant les arrêtés relatifs à la loi sur l’eau et aux espèces protégées, valent pour feu vert. Les principaux élus socialistes de Loire-Atlantique ont cosigné dans la foulée un communiqué dans lequel ils se réjouissent de la relance du dossier par le préfet.« Considérer que les recours sont épuisés est un mensonge total, affirme Ronan Dantec, élu nantais et sénateur EELV de Loire-Atlantique. Il y a des procédures en appel et le contentieux européen n’est pas réglé. »Lire aussi :Notre-Dame-des-Landes : la justice rejette tous les recours contre l’aéroportLundi 2 novembre, Mme Chiron a quitté – momentanément – le conseil municipal de Nantes avec 13 élus de son parti. Mme Chiron dénonce « l’arrogance gouvernementale » et considère que le contrat passé avec le PS au niveau local est « mis à mal ». Elle affirme que sa formation rompra avec la majorité municipale en cas de lancement du chantier. Elle n’exclut pas non plus de démissionner de son mandat, expliquant : « Je ne cautionnerai pas une situation où l’Etat bafoue les lois environnementales nationales et européennes. Le gouvernement prendrait alors le risque de se retrouver face à une guérilla urbaine, qui pourrait conduire à des morts. »Johanna Rolland, maire PS et présidente de la métropole de Nantes, se veut sereine et répète à l’envi : « Je suis convaincue que ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui nous divise. Chacun prend ses responsabilités. » Sophie Bringuy, vice-présidente des Pays de la Loire et candidate EELV lors du scrutin régional de décembre, considère que les « provocations » de M. Valls, tout comme les déclarations des élus socialistes locaux, sont « un acte de guerre ».La perspective d’une alliance avec le PS, au deuxième tour des régionales, relève désormais de la gageure. « Il n’est pas question de brader l’écologie, prévient Mme Bringuy. Il n’y aura pas de liste commune sans obtenir l’assurance du lancement en 2016 d’une étude d’optimisation de l’aéroport actuel de Nantes Atlantique et la confirmation d’un moratoire sur le dossier Notre-Dame-des-Landes excluant tous travaux et toute évacuation de la ZAD. »Lire aussi :COP 21 : Emmanuelle Cosse dénonce le « double discours » de la FranceYan Gauchard (Nantes, correspondant)Journaliste au Monde 07.11.2015 à 18h13 • Mis à jour le07.11.2015 à 18h14 | Alexandre Lemarié Ce devait être une occasion, pour la droite, d’afficher une image d’unité à un mois des élections régionales. Il n’en fut rien. Au contraire. Le conseil national des Républicains (LR), qui s’est tenu samedi 7 novembre, à Paris, à la Mutualité, a mis en lumière de manière éclatante les divisions internes au sein du parti, sur fond de rivalités pour la primaire pour la présidentielle de 2017.Certes, l’ensemble des candidats aux régionales LR (Valérie Pécresse, Christian Estrosi, Xavier Bertrand, Virginie Calmels, Laurent Wauquiez ou Bruno Retailleau) et la plupart des ténors du parti (Brice Hortefeux, Eric Ciotti ou Eric Woerth) étaient bien présents pour appeler au rassemblement et à la mobilisation des troupes, afin de l’emporter au scrutin des 6 et 13 décembre. Mais ce sont surtout les absents qui se sont fait remarquer.Deux rivaux de Nicolas Sarkozy pour la primaire ont brillé par leur absence : François Fillon pour cause de déplacement à La Réunion et Alain Juppé, qui avait prévu de faire une apparition dans la matinée avant de partir pour un déplacement en Corrèze. Le maire de Bordeaux, qui devait prononcer un discours vers 13 heures pour clôturer les travaux de la matinée, n’a même pas pu venir : une panne informatique à l’aéroport d’Orly l’a empêché de « décoller de Bordeaux ». « Dommage ! J’avais préparé un bon discours », a-t-il écrit sur Twitter, avant de publier deux billets de blog (ici et là) pour résumer le message qu’il entendait passer.Bruno Le Maire, lui, a passé une tête dans la matinée sans prononcer de discours à la tribune. Après s’être entretenu avec M. Sarkozy en privé, le prétendant à la primaire a filé vers 13 heures au salon du « Made in France » au Parc des expositions, à Paris. Même la vice-présidente du parti, Nathalie Kosciusko-Morizet, a « séché » le discours du patron de sa formation en s’envolant pour une visite au Liban. Chacun avait sa propre raison de ne pas écouter le discours de M. Sarkozy. Tous avaient la même intention : montrer leur indépendance vis-à-vis du président du parti, dans la perspective de la primaire.« Je n’accepterai aucune exception à l’unité »En l’absence de ses concurrents, Nicolas Sarkozy en a profité pour se poser en garant de « l’unité de la famille ». Manière de faire passer ses concurrents pour des diviseurs, avec le secret espoir de leur faire perdre des plumes dans l’électorat de droite. « A vingt-neuf jours des régionales, je n’accepterai aucune exception à l’unité, que ce soit dans les régions, dans les départements et au niveau national », a-t-il tonné, en lançant à l’attention de ses concurrents : « Les primaires doivent s’incliner derrière le calendrier. Protégeons les régionales des primaires ! »« L’unité, c’est une stratégie pensée, réfléchie, voulue, que j’imposerai quoi qu’il arrive et à laquelle je ne renoncerai jamais car sans unité, il n’y aura pas de victoire (…) et pas d’alternance. L’unité, c’est comprendre que naturellement dans une famille politique comme la nôtre, il y a des histoires, des cicatrices, des lâchetés, des tromperies, des infidélités, mais il y a la France. Et la France impose cette unité. Pour moi, c’est une école de tous les jours (…) C’est pour cela que j’ai pris la peine d’écouter tous les discours aujourd’hui », a-t-il poursuivi en référence à l’absence de ses rivaux pour écouter son propre discours.Avant de vanter ses efforts pour rassembler son camp : « L’unité, c’est plus difficile à réussir que la division car cela demande des efforts sur le long terme. Un effort car il faut faire semblant ne pas avoir entendu ce qu’il ne vous plaît pas. Quand il y a des sous-entendus que vous devez comprendre, eh bien vous ne les entendez pas. » Dans son esprit, ses rivaux prennent le risque de froisser les sympathisants de droite. Devant ses proches, M. Sarkozy a expliqué : « Les électeurs nous regardent et indexent la cote de chacun sur ce qu’il fait pour l’unité de la famille. »Pataquès avec M. ReyniéDans le rôle du bon élève sarkozyste, M. Wauquiez a abondé : « Que chacun remette au placard ses ambitions car il y a un seul mot d’ordre : reconquérir les régions. » « On ne réussit que collectivement. Si nous sommes séparés, nous serons condamnés. C’est pour cela que c’est important de venir aux fêtes de famille (…) Le premier qui divisera perdra », a également mis en garde Jean-Pierre Raffarin.Dans ce contexte déjà compliqué, un autre élément a parasité cette journée : le pataquès autour des listes de Dominique Reynié. M. Sarkozy a sévèrement rappelé à l’ordre sa tête de liste en Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, en lui reprochant ouvertement d’avoir modifié sa liste dans l’Hérault, alors qu’elle avait pourtant été validée par la Commission nationale d’investiture (CNI) du parti. « Ce n’est pas une auberge espagnole, ici. Il y a une discipline et une organisation ! », a-t-il lancé à l’attention du politologue, sans le nommer, devant les près de 2 000 conseillers nationaux présents.Lire : Régionales 2015 : Nicolas Sarkozy rappelle à l’ordre Dominique ReyniéTrès remonté, le président de LR a tenté de faire pression sur M. Reynié pour le contraindre à déposer les listes adoptées par les instances nationales. Loin de se démonter, le candidat a montré qu’il n’entendait pas se soumettre à la volonté de l’ancien chef de l’Etat. Une heure environ après avoir été recadré, M. Reynié a réussi à se faire ovationner par la salle, en lançant depuis la tribune : « J’ai pris un engagement, cher Nicolas : cette région, jugée imprenable, je veux la prendre ! » La réaction de l’assistance fut si positive que M. Sarkozy a finalement applaudi celui qui ose lui tenir tête et contre qui les partisans du président du parti ne décolèrent pas. En fin de journée, un sentiment dominait à l’issue de ce conseil national : on a connu démonstration d’unité plus éclatante à un mois d’un scrutin.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.11.2015 à 17h28 La grève du personnel de cabine de la Lufthansa s’est poursuivie samedi 7 novembre dans les aéroports de Francfort et Düsseldorf, avec 520 vols courts et moyen-courriers annulés et environ 58 000 passagers affectés, selon la compagnie aérienne allemande. Les vols longue distance ont été maintenus, à l’exception d’une liaison Düsseldorf-Newark (New Jersey).Environ 1 600 chambres d’hôtel ont été réservées par le groupe pour la nuit de vendredi à samedi, principalement à Francfort, afin d’héberger ses passagers en déroute, tandis qu’une cinquantaine de voyageurs ont dû passer la nuit en zone de transit, faute de visa les autorisant à entrer sur le territoire allemand, a précisé une porte-parole de la compagnie. Les aéroports de Francfort et Düsseldorf, respectivement numéro un et numéro trois en Allemagne, sont touchés par une grève d’une durée de 17 heures, de 6 heures à 23 heures.Il s’agit du deuxième jour d’une grève prévue pour durer jusqu’au 13 novembre – avec des pauses –, puisque le syndicat du personnel de cabine UFO a annoncé sa suspension dimanche, « la plupart des voyages ayant un caractère privé ce jour-là ».Les négociations entre le transporteur aérien et les délégués du personnel navigant, entamées en décembre 2013, portent sur des questions de salaire, mais aussi sur la protection contre les licenciements ou encore les retraites et les départs en préretraites, définis par conventions collectives. 07.11.2015 à 16h09 • Mis à jour le07.11.2015 à 16h40 | Elisabeth Pineau Bon, disons-le tout de suite, un match entre Andy Murray et David Ferrer n’est pas, sur le papier, l’affiche la plus alléchante. Sur le terrain non plus, d’ailleurs. Les spectateurs de Bercy ont pu une s’en convaincre nouvelle fois lors de la première demi-finale du tournoi parisien remportée samedi 7 novembre par l’Ecossais (6-4, 6-3), après 1 h 35 de jeu.• Revivez le match Murray-Ferrer au fil des minutesLe premier set est une succession de passages à vide de la part des deux joueurs. Premier à s’emparer du service de son adversaire, Murray se montre dominateur dans l’échange et s’appuie sur une première balle efficace. Mais l’Ecossais finit par lâcher le sien pour permettre à Ferrer de recoller à 3-3 puis de passer devant au jeu suivant. L’Espagnol, à qui le tournoi réussit plutôt bien – vainqueur en 2012 et finaliste en 2013 face à Djokovic – se procure trois balles de break à 4-3 que Murray s’emploie à sauver. Ferrer accuse le coup et… cède à nouveau son service. Le Britannique, qui dispute sa première demi-finale à Bercy, empoche la première manche 6-4 après cinquante minutes de jeu.Partie de ping-pongBreak et débreak, le refrain reprend de plus balle dans le deuxième set. Au point que les spectateurs doivent se demander s’ils sont bien assis dans l’enceinte de Bercy ou dans les tribunes du Paris 13 Tennis de table… Loin de capitaliser sur sa lancée, Murray se montre fébrile. Dès les premiers échanges du deuxième set, le nouveau numéro 2 mondial enchaîne les fautes directes grossières et cède son engagement après seulement trois jeux. Mais l’Ecossais n’a pas le temps de gamberger, au tour de l’Espagnol de trembler. Murray refait son retard sur un superbe passing de coup droit. Et confirme son break dans la foulée (5-3).Dans cette rencontre décousue, David Ferrer ne parvient pas à prendre l’ascendant. Sur une double faute, il offre une balle de match à l’Ecossais. Malgré une partition loin d’être convaincante mais plus lucide sur les points importants, ce dernier l’emporte finalement 6-4, 6-3. Et se qualifie pour la finale. Andy Murray rencontrera dimanche (15 heures) le vainqueur du match opposant Novak Djokovic à Stan Wawrinka. Une deuxième demi-finale qui, sur le papier, se montre, elle, prometteuse. Bonus : Stan, what else ?La facétie restera à coup sûr comme l’une des images de Bercy 2015, voire de la saison. Lors de son quart de finale face à Rafael Nadal disputé dans la nuit de vendredi à samedi (le match a commencé vers 23 heures), Stan Wawrinka a eu semble-t-il du mal à se tenir éveillé. Le Suisse s’est donc fait servir… un café serré lors d’un changement de côté dans le premier set (à 4-3 break contre lui) par le groom au service des joueurs. Tout simplement. L’effet fut presque immédiat. Deux jeux plus tard, il débreakait. Le numéro 4 mondial s’est finalement imposé (7-6, 7-6 en 2 h 21). « C’était parfait, l’arbitre m’a même dit que je pouvais commander un club-sandwich, s’est marré après coup Wawrinka. Je trouve que c’est sympa, il y a un canapé, une petite table, une lampe, de la musique… On est vendredi soir, j’aurais bien pris un Gin Tonic, mais je n’avais pas le droit ! »Elisabeth PineauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.11.2015 à 15h05 • Mis à jour le07.11.2015 à 15h11 | William Audureau « Meh. » Internet, jamais avare de monosyllabes, a trouvé en cette interjection économe, toute teintée de résignation philosophe et d’acquiescence bovine, la parfaite expression de ce que suscite la campagne de Call of Duty : Black Ops III, sorti le vendredi 6 novembre sur PC, consoles PlayStation et Xbox. Meh. Moui. Ok. Bof. Meuuuh.Un futur assommantQu’en dire d’autre ? Le dernier-né de la série d’Activision est ce jeu qui vous plante un pistolet du futur – 2065 – entre les mains et vous envoie charcuter par centaines des révolutionnaires singapouriens sanguinaires, des milices égyptiennes en béret et des robots tout droit sortis de Terminator.Passons sur les dialogues vertigineux de vacuité (« On va les laisser les torturer ? - On a des ordres »), les scènes de torture gratuites, les personnages grotesques et caricaturaux et le camion-citerne de lourdeur et de premier degré qui arrosent en permanence l’aventure : ils font partie de l’ADN de la série depuis longtemps.Plus problématique, le scénario, indigeste, est un mic-mac de Terminator du dimanche (surprise, les robots échappent au contrôle des humains), de relecture ultradroitière de l’affaire Snowden (il est question de traquer et punir un traître ayant révélé des informations sensibles sur la CIA), et de transhumanisme fiévreux (le héros, démembré par un robot, découvre la toute puissance de son nouveau corps augmenté par la technologie).Lire aussi :Pour faire la promo de « Call of Duty », une fausse attaque terroristeBêtise artificielleLa campagne elle-même reprend la recette éculée de la série, cette sempiternelle succession de chemins tout tracés à travers des mégalopoles en ruines. Parfois en dépit de toute logique, comme lors de cette scène où la voie à suivre est composée d’un aéronef écrasé entre deux plateformes suspendues dans le vide.Les fusillades dégagent ce sentiment tiède et déprimant d’avoir déjà été jouées cent mille fois. Oh, certes, les armes et les ennemis ont évolué. Mais les situations sont toujours les même qu’il y a huit ans, quand Modern Warfare passait pour un jeu innovant. On cherchera en vain une forme d’intelligence artificielle, même du côté des robots soldats. A des années-lumières d’un Halo, qui a fait du combat tactique et de l’improvisation perpétuelle le sel de ses batailles, Black Ops III est un jeu de tir au pigeon. En 2065, certes, mais de tir au pigeon quand même.Ce qui sauve l’aventure, c’est la possibilité, inédite, de la parcourir à quatre joueur, soit en écran splitté, soit en ligne. Un bienfait tombé du ciel : pour le meilleur ou pour le pire, la rencontre d’autres soldats de la manette apporte une petite touche d’imprévisibilité à un jeu désespérément prévisible. Quand les serveurs daignent répondre, ou ne pas interrompre la connexion dans le final d’une mission, évidemment.Compilation d’idées déjà vuesBien sûr, Black Ops 3 réserve ses quelques moments de bravoure. Si l’histoire met longtemps à démarrer, le dernier tiers surprend par ses envolées lyriques, son ambiance de plus en plus fantasmagorique, et ses soudaines libertés narratives plus proches d’un Assassin’s Creed voire d’un Metal Gear Solid maladroit que d’un Call of Duty classique. Le niveau de la forêt enneigée restera d’ailleurs comme l’un des plus fous de la série.L’aventure n’en reste pas moins cousue de fil blanc, avec ses inévitables missions d’infiltration, de conquête territoriale, de protection d’un allié, de tir au sniper ou de joute en arène. Le kamasutra du jeu de tir depuis dix ans, avec comme point d’orgue l’attaque aérienne plutôt réussie d’une base dans un désert égyptien, et la tristesse d’un premier niveau éthiopien tout en couloir, gris, morne et sans idée. Surtout, les ficelles de la mise en scène sont trop connues pour faire en 2015 le même effet qu’en 2007. Sans idée. Tel est bien le principal problème de Black Ops 3. Le jeu propose bien de prendre possession de robots et drones ennemis, et de visualiser les ennemis en surbrillance dans le noir. Mais rien qui n’ait été déjà fait dans les épisodes précédents. A l’inverse, un niveau sur deux semble directement repris de ses prédécesseurs, de la fuite en hovercraft à l’assaut d’un bateau en mer en passant par l’entrée dans une ville du Moyen-Orient bordée de tireurs sur les toits.Sans doute objectera-t-on qu’avec la puissance des nouvelles consoles, Call of Duty n’a jamais été aussi impressionnant visuellement. Ce n’est pas faux, mais il reste très inégal, et globalement en-deçà de nombreux autres jeux récents, comme Halo 5, ou dans un autre registre, Mad Max. Bref : à tout point de vue, la campagne est meh.Un multijoueur riche et efficaceHeureusement, les niveaux proposés dans le mode multijoueur sont autrement plus trépidants. C’est d’ailleurs là que les développeurs étalent le mieux leur savoir-faire – ce délicat équilibrage des armes, ce rythme nerveux, ces arènes retorses, ce système de progression et de personnalisation entraînant, qui font de ces matchs en ligne un puit à nuits blanches.Lire aussi :« Call of Duty, ça reste gravé dans le sang »Les douze cartes proposées sont variées, colorées, et savamment ventilées d’ouvertures afin de ne jamais permettre à un joueur de se planquer sans pouvoir être pris à revers. Elles sont aussi plus verticales et acrobatiques, avec des trouées sous-marines et des rampes verticales qui dynamisent encore un peu plus l’action. Enfin, le nouveau mode, « Spécialistes », offre à voir des joutes entre des profils de soldat très différenciés, à la manière d’un jeu d’arène en ligne à la League of Legends. Quant au mode Zombie, qui oppose quatre survivant à des hordes de revenants, il était déjà la cerise sur le gâteau des précédents Black Ops. Aujourd’hui, de nombreux joueurs achètent désormais les Call of Duty pour la cerise davantage que pour le gâteau, tant elle apporte une aération bienvenue aux délires paranoïaques et ultradroitiers de leurs campagnes. Avec son ambiance Chicago délicieusement décalée et son rythme oppressant, le nouveau mode Zombie remplit son contrat. Paradoxe de Black Ops 3, jeu qui doit compter sur des revenants sans cerveau pour enfin réveiller l’encéphalogramme du joueur.En brefOn a aimé - Tous les modes jouables à quatre - La partie compétitive étoffée - La prise en main instinctive - Les arènes multijoueur - Le dernier tiers de la campagneOn n’a pas aimé - Les niveaux prévisibles - Le scénario lourd, maladroit et confus - L’esthétisation de la torture - Le sentiment de déjà-vu, déjà-joué - Les graphismes en deça de la concurrence - Animations et fusillades d’un autre temps - Les serveurs capricieuxLa note de Pixels : Six drones de reconnaissance sur dixWilliam AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Rémi Barroux Une bonne centaine de militants d’Actions non-violentes COP 21 (ANV-COP 21) ont transformé, samedi 7 novembre au matin, le parvis devant le siège de Total, à La Défense (Hauts-de-Seine) en « scène de crime ». Le pétrolier français, rebaptisé « serial killer du climat », est accusé d’assassiner la planète.Réunis sur les quais du métro dès les premières heures de la matinée, après un périple destiné à brouiller les pistes, les militants de ce mouvement créé en juin à la suite de la publication d’un appel « Debout et déterminés pour sauver le climat », ont déboulé sur le parvis et atteint la grande tour du quartier d’affaires. En quelques minutes, le scénario s’est joué sous les yeux d’une vingtaine de policiers disposés devant l’entrée du siège de Total. Des militants ont déroulé les cordons jaunes fluo utilisés pour baliser les scènes de crime, se sont couchés sur le sol, ont marqué à la peinture blanche les silhouettes des victimes ou ont, tout simplement, tenu les banderoles, en français et en anglais.Lire aussi :Des « faucheurs de chaises » agissent pour le climat« Total est en train de tuer la planète »Malgré leur inquiétude devant le raidissement des autorités – le rétablissement des contrôles à la frontière annoncé par le ministre de l’intérieur en vue de la tenue de la conférence mondiale sur le climat au Bourget fin novembre, ou encore l’arrestation d’un journaliste la veille à Strasbourg, lors d’un mouvement de « réquisition citoyenne » de chaises dans une agence du Crédit agricole –, l’action s’est déroulée paisiblement. Quelques contrôles de sac à dos, l’identification des responsables et un peu de bousculade quand les militants non violents se sont approchés de la porte d’entrée du siège de Total. Un policier confiait en souriant à son collègue : « il faut leur dire que l’on n’a plus le droit d’entrer sur une scène de crime ».Lire aussi :COP21 : Paris va mettre en place un contrôle aux frontières pendant un mois Txetx Etcheverry, l’un des animateurs d’ANV-COP 21, à l’origine aussi du mouvement Alternatiba qui a fait le tour de France en vélo cet été pour appeler à la mobilisation pour le climat, a essayé de rallier les policiers à leur cause. « Total est en train de tuer la planète, j’espère que vous vous en rendez compte, et nous voulons la sauver, pour vous, vos enfants », leur a-t-il clamé, en vain.Lire aussi :Après 5 637 km à vélo, les militants d’Alternatiba sont arrivés à ParisLobbying au niveau mondialPour ces militants écologistes et alternatifs, adeptes des actions non violentes, le procès de Total est engagé. Et Patrick Pouyanné, directeur général de la société, est convoqué, le 3 décembre, pour la remise des prix Pinocchio du climat. Dans les dossiers à instruire : « pratique dévastatrice du torchage de gaz, comme au Nigéria », « exploration des sables bitumineux en Alberta (Canada) et Venezuela », gaz et pétrole de schiste en Argentine, forage en eau profonde en Articque, etc. « Ce qui est grave, ce ne sont pas seulement toutes ces pratiques, illégales parfois, c’est qu’en plus ils bloquent toute évolution, toute transition énergétique en faisant du lobbying au niveau mondial », confie Txetx. Comble d’hypocrisie pour ces militants, Total s’est offert « un alibi en or en étant accepté dans l’Agenda des solutions porté par la présidence française de la COP 21 ». D’ici à l’ouverture de la conférence, le 30 novembre, en présence de nombreux chefs d’Etat, ANV-COP 21 et l’ensemble des associations membres de la Coalition climat 21, préparent de multiples initiatives. Elles devraient culminer par l’organisation d’un grand week-end de manifestations les 28 et 29 novembre, en France et dans le monde. A Paris, le dimanche, plusieurs dizaines de milliers de personnes défileront de la place de la République à celle de la Nation.Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.11.2015 à 12h26 • Mis à jour le07.11.2015 à 12h38 | Brice Pedroletti (Pékin, correspondant) C’est sous haute sécurité que l’hôtel Shangri-La à Singapour a accueilli samedi le président taïwanais, Ma Ying-jeou, et son homologue de Chine populaire, Xi Jinping, pour une rencontre historique au sommet entre les deux Chines ennemies, la « nationaliste » issue du régime en exil de Tchang Kaï-chek et la « communiste ». Le président taïwanais est arrivé de Taipei le matin même dans un avion rempli de journalistes, accompagné par des avions de chasse de l’armée taïwanaise. Le président chinois effectue, lui, depuis la veille, une visite officielle à Singapour.Avant de s’asseoir autour d’une grande table ornée de bouquets de fleurs multicolores, M. Ma, cravate bleue, et M. Xi, cravate rouge, se sont longuement serré la main sous les objectifs des caméras devant une cohue de journalistes, en tant respectivement que dirigeants de Taïwan et de Chine continentale – pour ne pas surseoir au principe « d’une seule chine, mais chacune avec son interprétation », selon lequel le rapprochement actuel a abouti, au terme d’une série de rencontres régulières depuis 2008. Pékin continue de considérer Taïwan comme une province renégate et a passé en 2005 une loi antisécession qui autorise le recours à la force pour la récupérer.Lire :Entre la Chine et Taïwan, une poignée de main historiqueCréation d’une « hotline »S’adressant à « Monsieur » Ma, Xi Jinping a insisté sur l’occasion historique que représentait leur rencontre, et rappelé que « les deux rives du détroit forment une même et unique famille, qu’aucune force ne peut séparer » – une phraséologie typique dans la bouche des dirigeants communistes. « L’histoire nous a laissés avec des conflits non résolus », a répondu le président Ma Ying-jeou, appelant à un « respect mutuel des valeurs et du mode de vie » de chaque entité. M. Ma a énuméré une série de points et appelé à la création d’une « hotline » entre les deux Chines. Les deux dirigeants et leurs délégations ont ensuite poursuivi les entretiens à huis clos.Seul le président taïwanais s’est livré à l’issue de l’entretien à l’exercice de la conférence de presse – la Chine ayant laissé s’exprimer son représentant pour les affaires taïwanaises Zhang Zhijun, qui s’est retrouvé sous le feu des critiques des journalistes taïwanais dont il esquivait les questions.Rayonnant, et visiblement content de son entretien avec le président chinois, Ma Ying-jeou a loué une « atmosphère très amicale » : « c’était très positif. J’ai trouvé Xi très pragmatique, flexible et franc dans nos discussions », a-t-il déclaré. Parmi les points mis en exergue devant les journalistes, le président taïwanais s’est félicité d’avoir pu mettre sur la table des questions primordiales pour Taïwan, comme la présence de missiles chinois dirigés contre l’île – M. Xi a botté en touche, répondant que les missiles ne ciblaient pas particulièrement Taïwan – ou encore les interférences de la Chine chaque fois que des Taïwanais veulent rejoindre des organisations internationales ou lorsque Taïwan cherche à prendre part à des activités régionales. Enfin, il a pu parler en détail du « consensus de 1992 » – la notion que les deux côtés reconnaissent « une seule Chine, mais avec des interprétations différentes ».« Ma Ying-jeou a gagné avec cette rencontre une posture internationale qu’il n’avait pas », analyse Stéphane Corcuff, de l’antenne à Taipei du Centre d’Études sur la Chine contemporaine (CEFC). « Et cette conférence de presse lui a permis de marquer un point pour le camp de Taïwan – alors que Xi Jinping, lui, n’en a pas donné. Il est très rare pour un président taïwanais de bénéficier d’une telle attention internationale. Et ça lui a permis de dire tout haut à la Chine des choses essentielles pour les Taïwanais, qu’il fallait que Pékin entende : la nécessité pour la Chine de respecter la dignité de Taïwan, le fait que la Chine bloque Taïpei dans les instances internationales, et même les missiles », poursuit le chercheur. « Quand au consensus de 1992, le point de vue du KMT sur ″une Chine, et deux interprétations″ progresse – la Chine ayant toujours eu du mal avec la deuxième partie de la proposition. Ce qui laisse penser que le ″statu quo″ a de beaux jours devant lui », ajoute M. Corcuff.Terrain neutre, qui se prévaut de bonnes relations avec les deux Chines, la cité-Etat de Singapour fut déjà le théâtre en 1993 des premières rencontres sino-taïwanaises depuis la guerre civile, alors entre deux associations semi-officielles créées pour l’occasion. Celles-ci établirent un cadre à l’ouverture de la Chine aux capitaux et aux ressortissants taïwanais, qui, accueillis en Chine depuis la fin des années 1980, contribuèrent pour une très large mesure au décollage économique chinois.Opportunités et menaceVingt-deux ans après, la Chine, deuxième puissance économique mondiale, est vue autant comme une terre d’opportunités pour les géants industriels taïwanais que comme une menace dans une île, Taïwan, qui proscrit les investissements chinois et contrôle au plus près l’afflux des « compatriotes » de Chine continentale. C’est pour desserrer cet étau que le président Ma Ying-jeou, chef de file du Kouomintang (KMT), a promu la signature avec la Chine en 2010 d’un accord de libre-échange – dont le deuxième volet, qui porte sur les services, reste bloqué depuis les protestations étudiantes massives de mars 2014. Car, en jouant la carte du rapprochement avec la Chine, M. Ma a aussi incarné un KMT accroché à la chimère d’une grande Chine et déconnecté des aspirations – ou des appréhensions – d’un nombre croissant de Taïwanais, comme l’a montré la débâcle du KMT aux municipales de 2014 et les scores abyssaux de ce parti dans les sondages pour la présidentielle et les législatives de janvier 2016.Ma Ying-jeou s’est engagé avec Pékin dans une danse que beaucoup voient avec suspicion, tant elle peut se révéler un marché de dupes. A Taipei, les réseaux sociaux se sont ainsi embrasés après avoir découvert que la télévision centrale chinoise CCTV avait « flouté » le drapeau de Taïwan que M. Ma portait au revers de son veston lors de sa conférence de presse du 5 novembre. « Les Taïwanais voient de plus en plus le resserrement des liens économiques avec la Chine comme une menace à l’égard de leur autonomie politique et culturelle », a noté dans une tribune du New York Times l’ancien leader de Tiananmen Wuer Kaixi, exilé à Taïwan, où il s’est porté candidat, en indépendant, aux prochaines élections législatives. M. Wuer voit dans le sommet Ma-Xi le triomphe d’une « politique du cynisme », par laquelle la Chine s’est imposée en intermédiaire dans le processus électoral taïwanais.Alors qu’une centaine de manifestants ont tenté en vain vendredi soir de prendre d’assaut le Parlement à Taipei, le sommet Xi et Ma a été dénoncé par l’opposition, notamment sa principale force, le Parti démocrate progressiste (DPP dans son acronyme anglais), comme une manipulation et un risque pour la démocratie en raison de son caractère soudain et de l’absence de supervision démocratique, une critique que Ma Ying-jeou a rejetée lors de la conférence de presse du 5 novembre, arguant qu’il œuvrait en toute transparence.Le DPP et sa candidate, Tsai Ing-wen, sont favoris pour les élections présidentielle et législatives de janvier 2016. Mme Tsai a rappelé vendredi dans un long communiqué que la rencontre devait se dérouler selon le triple principe du « respect mutuel », de la « transparence » et en dehors de toute « précondition ». « Nouer des liens pacifiques et stables avec la Chine ne devrait être soumis à aucune condition préalable », a-t-elle précisé sur sa page Facebook ce matin – une allusion à l’insistance du PCC et du KMT pour ne pas s’écarter du dogme de la Chine unique. Le DPP, qui mène une politique plus apaisée vis-à-vis de la Chine par rapport aux années de la présidence Chen Shui-bian (2000-2008), n’en est pas moins honni par la Chine pour ses positions « indépendantistes ».Lire aussi :A Séoul, les dirigeants chinois, japonais et sud-coréen affichent leur volonté de dialogueBrice Pedroletti (Pékin, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elise Vincent L’enquête colossale sur les attentats de Paris en janvier s’oriente aujourd’hui, notamment, sur la piste d’un donneur d’ordre. Une personne susceptible d’avoir coordonné à distance les attaques des frères Kouachi contre Charlie Hebdo, le 7 janvier, et d’Amedy Coulibaly à l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, le 9 janvier. C’est la découverte de quelques-uns des échanges de ce commanditaire avec ce dernier qui ont trahi son existence. En l’état, impossible d’identifier son nom ou sa localisation exacte. Les éléments qui attestent de sa présence ne sont que des morceaux de mails et des adresses IP disparates repérées dans l’immensité du Web.Lire aussi (abonnés) :Attentats de Paris : la justice sur les traces des commanditairesMais dix mois jour pour jour après les attentats, l’étau se resserre progressivement, d’après les éléments que Le Monde a pu consulter, autour d’un individu basé à l’étranger. Un homme qui, à l’évidence, avait une vision d’ensemble des tueries qui ont coûté la vie à 17 personnes et en a piloté en partie les opérations.Rédigés dans le langage lapidaire des SMS, mais toujours précis dans leurs instructions, les messages de ce mystérieux commanditaire s’apparentent à chaque fois à de véritables ordres guerriers. « Ok, fé ske ta a fair aujourdhui ms simple com ça tu rentr dormir ensuit tu plank et verifi adress 1 ts les jrs : indications bientot pr recup amis aider toi. debarasse toi puce, maintenant passe sur adress 1, fini adress 2 », écrit-il ainsi à Amedy Coulibaly le 7 janvier, à 14 heures. Soit seulement deux heures après la tuerie de Charlie Hebdo…Le renfort de plusieurs compagnons d’armesUn peu plus tôt, à 12h48 exactement, le coordinateur inconnu a consulté un message du futur tueur de l’Hyper Cacher contenant plusieurs fichiers intitulés « inventaires ». Un seul d’entre eux n’était pas chiffré et donne une idée du contenu des autres. « J’ai un AK74 avec 275 cartouches. Six tokarev avec 69 cartouche. Trois gillet par balle militaire trois gillet tactique deux bombe a gel et a gaz deux gros couteaux un choqueur ». Un mail à l’orthographe hasardeuse sans doute rédigé par Amedy Coulibaly lui-même.Lire aussi :L’explosion de Villejuif et les tirs de Fontenay-aux-roses attribués à CoulibalyEn plus d’établir qu’il y avait donc bien une personne, en coulisse, tirant les ficelles du drame, ces échanges laissent entrevoir le fait qu’au-delà des frères Kouachi, Amedy Coulibaly devait, semble-t-il, recevoir le renfort de plusieurs compagnons d’armes pour son épopée macabre. Un scénario dont atteste, en filigrane, un dernier mail du commanditaire présumé, dévoilé par BFM TV, le 13 octobre. Le message date cette fois du 8 janvier à 17h21. « 1) pas possible amis, travailler tt seul », écrit notamment l’insaisissable correspondant, avant d’ajouter « 2) si possible trouver et travailler avec zigotos bien. 3) si possible expliker ds video ke toi donner zigoto les outils au nom de d, préciser leskels. » Les « zigotos » désigneraient les frères Kouachi, alors en pleine cavale. « D » signifierait « Daech ».Officiellement, seuls les frères Kouachi ont revendiqué l’attaque du journal satirique au nom d’Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA). Revendication appuyée, dès le 9 janvier, par un message vidéo sur YouTube du porte-parole d’AQPA au Yémen, Nasser Ben Ali Al-Anassi. Dans une autre vidéo posthume, Amedy Coulibaly, lui, s’est réclamé de l’Etat islamique (EI). Mais en exhumant ces échanges, le travail minutieux des enquêteurs spécialisés en cybercriminalité montre que les frontières peuvent être poreuses entre les deux organisations.Les prescriptions testamentaires de CoulibalyQuel individu, francophone, a pu avoir l’expérience, le parcours et le réseau, pour se retrouver informé à la fois du projet des frères Kouachi contre Charlie Hebdo au nom d’AQPA et de celui d’Amedy Coulibaly au nom de l’EI ? Quel itinéraire derrière ce soin inattendu à ne pas laisser AQPA « bénéficier » seule des retombées médiatiques de l’attentat du journal satirique ?Sans qu’aucun lien soit fait directement avec les attentats, deux noms de djihadistes français apparaissent avec insistance dans l’instruction colossale de la juge Nathalie Poux : ceux de Peter Cherif et de Salim Benghalem. Tous les deux ont la particularité d’avoir été plus ou moins proches des frères Kouachi et d’Amedy Coulibaly, tout en étant passés par le Yémen, où se trouve AQPA.Lire aussi :Le djihadiste français Salim Benghalem aurait été le geôlier des ex-otages en SyrieA son mystérieux tuteur opérationnel, Amedy Coulibaly avait en tout cas confié jusqu’à ses prescriptions testamentaires. Dans un ultime message non daté intitulé « salam », il demande à ce que l’on prenne soin de son épouse religieuse, Hayat Boumedienne : « Je voudrais que le frère s’occupe de ma femme dans les règles de l’Islam, réclame-t-il notamment. Je voudrais pour elle qu’elle ne se retrouve pas seule qu’elle est une bonne situation financiere qu’elle ne soit pas dellaiser. Surtout qu’elle apprenne l’arabe, le Coran et la science religieuse. Veillez a se quel aye bien religieusement. Le plus important c’est le dine [la religion en arabe] et la foi et pour sa elle a besoin d’etre accompagné. Qu’Allah vous assiste. »Lire aussi :Comment Hayat Boumeddiene, la compagne de Coulibaly, a fui la FranceElise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bruno Lesprit (Birmingham (Royaume-Uni), envoyé spécial) Nation réputée pour ses footballeurs, qui remportèrent la première édition de la Coupe du monde en 1930, puis celle de 1950 avant d’obtenir une quatrième place en 2010, l’Uruguay est encore en phase d’apprentissage en ce qui concerne le rugby, puisque sa sélection n’est apparue qu’après la seconde guerre mondiale. Ce retard explique sans doute pourquoi « Los Teros » (le tero étant une variété de vanneau) ont subi leur deuxième correction du tournoi (65-3) face à l’Australie, dimanche à Birmingham, après celle administrée par le Pays de Galles (54-9) une semaine plus tôt à Cardiff.Il s’agit du plus gros écart enregistré depuis le début de la compétition. L’autre maillon faible, la Namibie, a fait meilleure figure face à la Nouvelle-Zélande, à Londres le 23 septembre, en s’offrant même le luxe d’inscrire un essai.Cette hypothèse n’a jamais vu le jour pour les Uruguayens, dimanche à Villa Park, face aux doubles champions du monde australiens qui alignaient pourtant une équipe B. Le sélectionneur Michael Cheika avait procédé à quatorze changements par rapport à la formation victorieuse des Fidji, quatre jours plus tôt à Cardiff. Ce sage avait préservé ses titulaires en perspective des deux derniers chocs du groupe A, contre l’Angleterre le 3 octobre puis le Pays de Galles le 10, dans les deux cas à Twickenham.Alcool tristeJouer dans un stade de foot, l’antre du club d’Aston Villa, n’a été d’aucun recours aux Sud-Américains, pourtant encouragés par leurs supporteurs, minoritaires mais infiniment plus bruyants que ceux des Wallabies. Les Anglais présents, eux, se faisaient discrets. En dehors d’un unique et inapproprié Swing Low, Sweet Chariot en deuxième mi-temps, on ne les a pas entendus.Lire aussi :Coupe du monde de rugby : l’Angleterre en pleine déprimeIls avaient l’alcool encore triste après l’inquiétante défaite de leur équipe la veille, contre le Pays de Galles à Twickenham. Pour leur mettre du baume au cœur, la sono crachait le Whole Lotta Love de Led Zeppelin, dont deux membres, le chanteur Robert Plant et le batteur disparu John Bonham, sont originaires de Birmingham ou de sa région. La légende musicale locale est plutôt le groupe Black Sabbath. Mais pour la suite de la compétition mieux valait ne pas tenter le diable et s’en remettre à l’amour.Il faut dire aussi que l’horaire baroque du match, coup d’envoi à midi, était trop proche de celui du brunch du dimanche pour que les gosiers chantent. Mais il était idéal pour les acquéreurs australiens des droits télévisés : cela signifiait retransmission en soirée aux antipodes et recettes publicitaires conséquentes… World Rugby, le gouvernement mondial de l’Ovalie a vite appris des ruses de la FIFA.Trois professionnelsDans ces étranges conditions, la résistance uruguayenne a tenu sept minutes, le temps que Sean McMahon parvienne à déborder et aplatir dans l’en-but le premier essai. Dix autres ont suivi avec un point de bonus offensif (quatre essais) acquis dès la demi-heure de jeu. Le calice a été bu jusque dans les arrêts de jeu quand Tevita Kuridrani a parachevé l’orgie.Dans cette rencontre à sens unique, Quade Cooper, le fantasque et génial ouvreur de Brisbane (transféré à Toulon pour la saison prochaine) a encore trouvé le moyen de s’illustrer en marge de ses transformations. Il a récolté le carton jaune le plus stupide du tournoi pour avoir plaqué trop haut un Uruguayen débarrassé du ballon.Avec ce score fleuve, les Uruguayens se souviendront donc de leur premier match contre les Australiens. Versés dans le fameux « groupe de la mort », ils ne luttent pas à armes égales avec leurs quatre adversaires. Seuls trois joueurs de l’effectif sont professionnels : le pilier Mario Sagaro (Massy), le demi de mêlée Agustin Ormaechea (Mont-de-Marsan), le demi d’ouverture Felipe Berchesi (Carcassonne), qui évoluent tous en deuxième division française. Les autres travaillent au pays et s’entraînent notamment au Carrasco Polo de Montevideo, dont la première mission, comme son nom l’indique, est de former des cavaliers.Apprendre avec des racléesIls ont bien tenté, en s’inspirant du modèle argentin, de développer un jeu à la main face aux Australiens, sans progresser de plus d’un centimètre. Berchesi a tout de même pu transformer leur unique occasion, une pénalité à la 25e minute. On s’était bien douté qu’ils savaient marquer des buts.Seule sélection nouvelle de cette édition de la Coupe du monde par rapport à la précédente, l’Uruguay est en Angleterre pour apprendre, quitte à essuyer des raclées. Le sélectionneur Pablo Lemoine, plus fameux rugbyman national puisque cet ancien pilier a remporté le championnat anglais avec Bristol en 1999 puis trois Top 14 avec le Stade français, se réjouit de cette chance : « Nous n’avons jamais l’occasion de jouer contre l’Angleterre, le Pays de Galles et l’Australie en une saison, alors les trois en l’espace de quelques semaines… ».Le terrible tirage au sort leur avait promis quatre défaites avec distribution automatique du point de bonus aux adversaires. Cette fatalité marque un recul. Lors de leurs deux précédentes participations, les novices étaient toujours parvenus à remporter une victoire. Ce fut le cas en 1999 quand, pour leur premier match de Coupe du monde, ils s’imposèrent contre une autre nation de footballeurs, l’Espagne, à Netherdale (Ecosse). Quatre ans plus tard, ils récidivèrent à Sydney face à la Géorgie.Stricts observateursL’objectif est exclu cette année. Le rôle des Teros dans ce groupe se cantonne à de la figuration, un statut de stricts observateurs perchés sur une branche. Celui d’arbitres revient déjà aux Fidji que les Uruguayens rencontreront le 6 octobre à Milton Keynes avant d’être livrés aux lions anglais quatre jours plus tard à Manchester.A cette date, le pays hôte sera peut-être éliminé. Un cauchemar qu’aucun supporteur de sa Majesté n’ose encore envisager, avant le dramatique match contre l’Australie du 3 octobre, qu’il faudra gagner quoiqu’il arrive. Il n’a pas échappé aux plus optimistes que, contrairement au XV de la Rose, les Wallabies ont échoué à engranger le point de bonus contre les Fidji… C’est tout un art que de suggérer que son équipe pourrait être en position de force quand elle est plongée dans une situation désespérée.Bruno Lesprit (Birmingham (Royaume-Uni), envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Violaine Morin //sas_manager.render(21484); ADVERT_AD(['50270/464684', 21484, '', 'pave_milieu', '']); //sas_manager.render(21483); ADVERT_AD(['50270/464684', 21483, '', 'pave_haut', '']);les derniers articles de la thématique Varoufakis face à Cohn-Bendit : « Il faut donner de la souveraineté au Parlement européen » La femme, avenir du monde arabe Thomas Piketty : « C’est aux citoyens de faire pression sur leurs gouvernements »tous les articles de la thématiqueUne surprise attendait les spectateurs venus assister à la table ronde « Laïcités, religions et liberté d’expression », organisée dimanche 27 septembre dans le cadre du Monde Festival. Le dessinateur Riss, directeur de Charlie Hebdo, entre sur la petite scène du studio de l’Opéra Bastille quelques minutes après les autres invités. Survivant de la tuerie du 7 janvier 2015 qui a coûté la vie à huit membres de sa rédaction, il a succédé à Charb à la tête de l’hebdomadaire. Depuis, le dessinateur fait l’objet d’une fatwa et sa venue n’a pas été annoncée à l’avance pour des raisons de sécurité. A ses côtés se tient Jean Baubérot, sociologue et historien spécialiste de la laïcité. Pascal Balmand, secrétaire général de l’enseignement catholique, est également venu débattre, de même que Lila Charef, responsable du service juridique du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF).Les premières questions de Luc Bronner, directeur de la rédaction du Monde, sont adressées à Riss. Comment se porte son journal, deux jours après l’annonce de l’urgentiste Patrick Pelloux qui, à la suite de Luz, quittera la rédaction en janvier 2016 ? Pour Riss, une limite est désormais franchie entre ce qui est considéré comme insultant par des religieux, et l’intolérance pure et simple à l’humour noir. Ses dessins du petit Aylan dans le numéro du 9 septembre 2015 ont suscité des « menaces de mort, comme si on avait blasphémé ».Ses interlocuteurs revendiquent en retour la possibilité de critiquer Charlie Hebdo. Jean Baubérot souligne que Charb, mort le 7 janvier, parlait « d’escrocs de l’islamophobie » à l’encontre de ceux qui jugeaient ses caricatures insultantes. Moment de flottement. « Il n’est pas là pour vous répondre », rétorque Riss. « Je le regrette autant que vous », ajoute précipitamment son interlocuteur, un peu gêné.L’école, un lieu neutre ?Un consensus est rapidement trouvé sur la possibilité de critiquer l’hebdomadaire, « ce que nous n’avons jamais contesté », martèle Riss. Se pose alors une question plus complexe : qu’en est-il de la laïcité brandie à toutes les occasions comme prétexte à l’intolérance ? Le débat se déplace sur le terrain de l’école. Pour Pascal Balmand, secrétaire général de l’enseignement catholique, elle ne doit pas être un lieu où « l’enfant se défait de tout ce qu’il est pour devenir un élève ». Bien au contraire, répond Riss, « l’école devrait aussi être cet endroit neutre où un gamin peut devenir autre chose que ce que ses parents lui ont donné ».Lila Charef regrette que la laïcité devienne une arme idéologique utilisée pour stigmatiser, notamment depuis l’adoption de la loi de 2004 sur les signes religieux à l’école :« Les jeunes filles qui retirent leur voile avant d’entrer ont le sentiment d’être réduites à cette seule identité musulmane, alors qu’un individu est, bien sûr, fait de plein de choses. »De plus, ajoute-t-elle, ces jeunes filles voient se déployer un faisceau d’interdits qui concernent tous leurs vêtements.Surgit alors l’histoire de Sarah, cette collégienne de 15 ans scolarisée à Charleville-Mézières, renvoyée deux fois chez elle en avril 2015 parce que sa jupe était jugée trop longue. Une phrase de Lila Charef met le feu aux poudres : « on en est venus à chercher si la jupe était bien de chez Kiabi, et pas “made in Dubaï” ». De la salle monte un long murmure de désapprobation. Les répliques fusent : « Vous généralisez ! » lance un spectateur. « Il y a eu un seul cas ! », affirme un autre. Lila Charef rétorque que le CCIF a enregistré plusieurs plaintes au sujet des vêtements à l’école.La rencontre ne se termine pas vraiment dans l’apaisement. Signe sans doute qu’une approche pédagogique de la laïcité est encore nécessaire, une spectatrice fait remarquer, visiblement en colère, qu’il « manque un représentant de la troisième religion monothéiste », le judaïsme. Luc Bronner rappelle que le projet de cette table ronde n’était pas de « représenter chaque religion ». Par Violaine Morin Adrien Pécout (à Londres) et Eric Albert (à Londres) Jason Thomas n’en revient toujours pas. Voilà deux heures que son équipe, le pays de Galles, a remporté la victoire (28-25) sur l’Angleterre, samedi 26 septembre au soir, et le supporteur gallois continue de triompher devant le stade de Twickenham, à Londres, entre les stands de fish and chips et les mines défaites des supporteurs du XV de la Rose. « Cette Coupe du monde se passe en Angleterre. C’est leur Coupe du monde. Et on est venu les battre chez eux, sur leur terrain, devant leur public ! C’est l’une de nos plus belles victoires. »Lire aussi :Rugby : victoire surprise du pays de Galles sur l’AngleterreInversement, cette défaite surprise restera surtout dans les mémoires comme l’une des plus belles désillusions anglaises. A l’intérieur du centre de presse, Stuart Lancaster et Chris Robshaw tirent des têtes d’enterrement. Humiliés, le sélectionneur et le capitaine de l’équipe d’Angleterre rêvent d’être ailleurs. Pour ne pas se faire éliminer de leur Coupe du monde à domicile dès le premier tour par les Australiens et les Gallois, les voici désormais condamnés à l’exploit : dans ce groupe A pompeusement qualifié « de la mort », il leur faudra désormais battre à tout prix l’Australie dans une semaine, samedi 3 octobre.Victorieux des Fidjiens en match d’ouverture mais pour l’instant 3es de leur poule, les Anglais se raccrochent aux branches comme ils peuvent. « En 2011, la France avait fait deux mauvais matchs [défaites au premier tour contre la Nouvelle-Zélande puis les Tonga]. Ensuite, elle était allée en finale », rappelle Stuart Lancaster. Avant d’ajouter, sans aucune conviction : « Beaucoup de choses peuvent encore se passer. Nous avons encore plein d’espoir. » A voir les joueurs anglais défiler en zone mixte, déconfits et le regard vague, on ne dirait pas.« En 2007, vous aussi vous aviez bien perdu »Les uns après les autres, tous racontent la mine basse le cataclysme. En boucle, toujours le même mot – qui se passe de traduction – pour exprimer le malaise : les sujets du XV de la Rose se disent tous « devastated ». Dévastés par un match qu’ils avaient en main jusqu’à la 70e minute de jeu. Dévastés par une défaite face à l’ennemi héréditaire gallois qui pourrait bien les priver d’un accès aux quarts de finale. Dévastés, sans doute aussi, d’avoir raté l’essai de la gagne en fin de match.A deux minutes de la fin, avec trois points de retard sur le pays de Galles, l’Angleterre obtient une pénalité. L’emplacement est excentré, près de la ligne de touche, mais c’est l’occasion d’égaliser. A la place, les Anglais bottent en touche près de l’en-but gallois. En vain. Owen Farrell, le buteur anglais, qui a fait un sans-faute en passant toutes ses pénalités, refuse pourtant d’en tirer trop d’amertume. « C’est une décision collective et je la soutiens. » Mais derrière la solidarité de façade, on sent chez lui de nombreuses interrogations. « On se devait de gagner ce match, d’autant qu’on fait une très bonne mi-temps. On n’a pas été assez bons ensuite », se lamente le deuxième-ligne Geoff Parling sous sa barbe drue. Le demi de mêlée Ben Youngs, lui aussi, préfère aller de l’avant. Et lui aussi, comme son sélectionneur, prend la France pour exemple. Mais cette fois il est question de la Coupe du monde 2007 : « A l’époque vous aviez bien perdu votre match d’ouverture contre l’Argentine, et ça ne vous avait pas empêché d’aller en demi-finale cette année-là », rappelle-t-il, cette fois spécifiquement à destination de la presse francophone qui l’environne.Seule différence : en 2007, le XV de France n’avait pas de match couperet à disputer pour éviter une élimination fissa dès la phase de poules, humiliation qui n’est jamais advenue à un pays hôte en huit éditions de la Coupe du monde. « Nous avons à élever notre niveau contre l’Australie si on veut passer en quarts. En tout cas, on ne pense pas un instant à une élimination », se persuade le solide troisième-ligne James Haskell.« L’Angleterre aurait dû gagner »Dans les allées de Twickenham, le « temple » du rugby anglais, les supporteurs partagent cette déprime. « Les Gallois ont très bien joué, mais l’Angleterre aurait dû gagner ce match, on a vendangé trop de pénalités, déplore David Beeby, écharpe blanc et rouge autour du cou. Ce retraité avait fait le déplacement depuis Cambria, dans le nord de l’Angleterre. « C’est dommage, l’ambiance était fantastique, nous avions une superbe occasion… », soupire-t-il sans même avoir besoin de finir sa phrase. Samedi soir, combien de fois le public de Twickenham aura-t-il chanté, combien de fois aura-t-il entonné son rituel Swing Low, Sweet Chariot (y compris durant l’annonce de la composition d’équipe galloise) ? Au coup de sifflet final, le voici réduit au silence. Nulle bronca, nulle huée pour accompagner le retour de Robshaw et ses compagnons d’infortune aux vestiaires. « On était tellement bouleversé, tellement sous le choc », explique Hilary Catchpole, une supportrice anglaise et néanmoins francophile – en attestent ses ongles peints en bleu-blanc-rouge. Mais dès dimanche, la colère va prendre le dessus ! »A ses côtés, Alex, un écolier, agite une main géante. Malgré la défaite, il a tenu à faire lanterner son père devant le car des rugbymen anglais pour les saluer à leur sortie. Accoudé à une rambarde, Nigel Lee tente de relativiser la défaite, référence historique à l’appui : « Je ne pense pas que ce soit la pire défaite de l’histoire du rugby anglais. On a connu pire, je pense, par exemple à la Coupe du monde perdue contre l’Australie [1991, déjà à Twickenham]. » Au moins, cette année-là, le XV de la Rose s’était hissé jusqu’en finale de la compétition.Adrien Pécout (à Londres)Journaliste au MondeEric Albert (à Londres)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Rémi Barroux Ils ont donné leurs derniers coups de pédale dans les rues de Paris, samedi 26 septembre. Les militants cyclistes du Tour Alternatiba, partis le 5 juin de Bayonne, au Pays basque, en ont fini de leur gigantesque épopée qui leur a fait parcourir 5 637 kilomètres, en France, mais aussi en Belgique ou en Allemagne. Cent quatre-vingt-sept étapes différentes où ils ont répété inlassablement leur message : « Il faut changer le système, pas le climat. »La vingtaine de militants, jeunes pour la plupart, autour de l’increvable Txetx Etcheverry, syndicaliste basque à l’origine du projet avec les militants de Bizi, une organisation créée au lendemain de l’échec de la conférence climatique de Copenhague, en 2009, ont pédalé pendant quatre mois pour dire l’urgence climatique et la nécessité de mener le combat environnemental avec une exigence de justice sociale. Ils ont été rejoints sur les routes de France, mais aussi en Belgique, en Allemagne ou au Luxembourg, par des centaines de cyclistes pour des « vélorutions » organisées à chaque étape. A Paris, leurs efforts ont été couronnés par la mise en place des centaines de stands présentant des alternatives, énergétiques, de construction, de consommation, de transports, de monnaies aussi, les 26 et 27 septembre.« La planète, ce n’est pas “all inclusive” » Sur le podium installé place de la République, un concert était donné samedi soir, avec notamment les groupes Imany, Sinsemilia, HK et les Saltimbanks – Kaddour Haddadi (HK) confiait les raisons de son engagement : « La planète, ce n’est pas “all inclusive”, tout n’est pas à volonté, il faut faire attention, c’est juste du bon sens. » Les militants d’Alternatiba avaient aussi invité les représentants d’autres luttes, symbolisant pour eux la diversité des combats à mener : la « ferme des 1 000 vaches », Notre-Dame-des-Landes, les No-TAV opposés au projet de tunnel pour la ligne ferroviaire Lyon-Turin, les Artisans du monde, des agriculteurs togolais, le Réseau semences paysannes, des antinucléaires allemands…« Les alternatives existent partout, nous les avons rencontrées à chaque étape, il faut maintenant qu’elles se coordonnent, que tous ces projets montrent leur cohérence », explique Laurent Araud-Razou, 38 ans, qui a accompagné le tour depuis le début, depuis Bayonne où il réside. Bien sûr, les cyclistes d’Alternatiba ont conscience qu’ils ont rencontré, pour la plupart, des militants et des citoyens déjà convaincus. Mais pas uniquement. « Beaucoup pensent que la crise climatique n’est pas aussi grave qu’on le dit (…). Ils entendent plus parler des déficits économiques, de l’endettement, et ils sont préoccupés par leurs fins de mois, le chômage. Et les politiques ne font pas grand-chose, les décideurs économiques, les entreprises non plus, pensant que la population s’en fiche, explique Txetx. Mais cela change, on l’a vu durant notre tour. »L’urgence de la lutte climatiqueLa tenue de la conférence climat, la COP21, au Bourget à la fin de novembre, permet de mettre en lumière l’urgence de la lutte climatique, disent-ils tous. Mais il ne faut pas s’arrêter là. « On est content d’être arrivé, après tous ces kilomètres, mais surtout heureux de voir toutes ces personnes prêtes à se mobiliser, dit Bart, cycliste permanent depuis le début. Je vais peut-être avoir un coup de blues, avec la fin de cette aventure, mais je vais retrouver mon amie, Alice, à Bayonne et, surtout, plein de travail nous attend encore. »Avec les autres bénévoles d’Alternatiba, il va participer à la construction du « quartier génial », le QG qui, à La Plaine-Saint-Denis, accueillera pendant la durée de la COP21 les quelque 111 groupes Alternatiba existant – le dernier vient de se créer à Haïti.Corine, de Bordeaux, Cécile, étudiante lilloise en Allemagne, Julie, de Montrouge, tous ceux et celles que nous avions rencontrés en Alsace à la fin de juillet, se préparent pour les mobilisations qui vont accompagner la COP21. « La COP n’est pas une fin en soi, la mobilisation ne fait que commencer, estime Txetx. La lutte pour le climat est la plus importante parce qu’elle conditionne tout le reste, les questions d’alimentation, d’eau, de migrations… » Le 27 novembre le « QG » sera prêt. Les « alternatibistes » seront de toutes les manifestations qui vont accompagner la COP, préparées par la Coalition climat 21 : la grande marche internationale du 29 novembre, le Village mondial des alternatives, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), le week-end des 5 et 6 décembre, ou encore la grande manifestation pour la clôture de la COP, le 12 décembre. Mais Alternatiba voit plus loin. Tous les comités locaux se retrouveront à Bordeaux, les 20 et 21 février, pour décider de l’avenir de ce mouvement. « Nous n’avons pas plus d’une quinzaine d’années pour gagner ou perdre cette bataille contre le réchauffement climatique, insiste Txetx. Ce n’est pas seulement un problème de quelques degrés en plus, mais il s’agit de la modification totale des conditions de vie de l’humanité. »En attendant les futurs tours à venir, plusieurs milliers de personnes reprenaient en chœur, samedi soir, place de la République, les paroles d’HK et les Saltimbanks : « On lâche rien, on lâche rien ! »Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Aude Lasjaunias //sas_manager.render(21484); ADVERT_AD(['50270/464684', 21484, '', 'pave_milieu', '']); //sas_manager.render(21483); ADVERT_AD(['50270/464684', 21483, '', 'pave_haut', '']);les derniers articles de la thématique La femme, avenir du monde arabe Jordi Savall, gambiste engagé Peter Brook distille l’essence de son théâtretous les articles de la thématiqueAu fil des mois, le dossier grec est devenu le cas d’école pour aborder l’Europe et ses dysfonctionnements. Rien d’étonnant, donc, à ce que le débat entre Daniel Cohn-Bendit et Yanis Varoufakis, organisé dimanche 27 septembre dans le cadre du Monde Festival sur le thème « L’Europe a-t-elle tué la gauche ? », débute par une question sur le pays et les conséquences de l’application du mémorandum du 13 juillet : « Quelle sera la situation de la Grèce dans deux ans ? »Premier sourire de l’ancien ministre des finances grec. « Si l’accord est mis en œuvre en l’état, le futur ne sera que la continuité de ce que l’on constate aujourd’hui. » Et l’économiste de rappeler son opposition au texte conclu au terme de longues heures de discussion entre l’exécutif grec et les dirigeants européens, et de souligner que, dans tous les cas, le premier ministre, Alexis Tsipras, ne tiendra pas ses promesses – vis-à-vis de ses concitoyens ou des créanciers.Première réaction de l’ancien député d’Europe écologie-Les Verts au Parlement européen : « Théoriquement, Yanis a raison, politiquement, il a tort. » Lui aussi partage l’opinion que le gouvernement grec, sous pression, ne peut pas mettre en place les réformes dans les délais imposés. Lui aussi déplore les logiques contradictoires des différents Etats membres de la zone euro. Mais Alexis Tsipras a dû faire « face à un choix cornélien » : accepter l’austérité ou sortir de la zone euro. « Si certaines des réformes sont réellement adoptées, il y aura une possibilité de réduire la pression du mémorandum. La Grèce ne terminera pas dans deux ans avec le même poids de la dette qu’aujourd’hui », clame-t-il.« Les forces politiques ont abdiqué »Puis, « Daniel » et « Yanis » ont fait du « Cohn-Bendit » et du « Varoufakis » à grand renfort de phrases-chocs et d’expressions savoureuses saluées par les applaudissements de la salle. « Arrêtons ces négociations entre gouvernements qui ne font que chatouiller les égoïsmes nationaux ! », lance le premier. « Nous ne sommes plus une nation souveraine », tance le second en référence au contrôle de la troïka sur le budget du pays.#MFEurope : "Le problème c'est l'Europe pas la Grèce", insiste @yanisvaroufakis— AudeLjs (@Aude Lasjaunias)require(["twitter/widgets"]);Derrière le cas grec, le véritable enjeu de ce débat a été celui de l’avenir d’une Europe aujourd’hui « paralysée ». L’ancien leader du mouvement étudiant de Mai 68 est fermement partisan d’une solution fédérale. Une proposition qui ne semble pas déplaire à M. Varoufakis : « Si l’on veut créer des Etats-Unis d’Europe, il faut donner de la souveraineté au Parlement européen. » Pour lui, l’Eurogroupe – réunion mensuelle des ministres des finances de la monnaie unique – a pris le dessus sur les autres instances de l’UE. Même constat pour M. Cohn-Bendit, qui souligne que cette instance est non démocratique et qu’il est aujourd’hui impossible de remettre en cause les décisions prises en son sein : « Mais le problème ce n’est pas le Parlement, ce sont les forces politiques qui ont abdiqué. »Aude Lasjaunias Alexandre Lemarié 10 heures. Les ténors des Républicains (LR) Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire, ainsi que le président de l’Union des démocrates et indépendants (UDI), Jean-Christophe Lagarde, et la vice-présidente du MoDem, Marielle de Sarnez, font leur entrée. Standing ovation des quelque 3 000 personnes présentes au grand meeting de lancement de la campagne des régionales de Valérie Pécresse, tête de liste de la droite et du centre en Ile-de-France, dimanche 27 septembre, au Pavillon Baltard, à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne). « L’idée, c’est d’afficher le rassemblement de la droite et des centres, au moment où la gauche est empêtrée dans ses divisions », explique l’entourage de la députée des Yvelines, qui veut reprendre la région après dix-sept ans de domination de la gauche.La photo de famille est quasi parfaite. Manque tout de même une personnalité. Et pas n’importe laquelle. Nicolas Sarkozy manque à l’appel. Arrivé vers 11 h 50, aux côtés de Mme Pécresse, le président de LR n’a pas assisté aux discours de ses rivaux pour la primaire présidentielle de 2017.Lire aussi :Derrière l’unité pour les régionales, la droite cache mal les rivalités de la primaireLes quatre ténors de la droite avaient pourtant prévu de faire une entrée commune. Mais M. Sarkozy a finalement changé d’avis il y a une dizaine de jours. « Le Touquet est passé par là… », explique un responsable de LR. Comprendre : l’ancien chef de l’Etat – furieux qu’Alain Juppé ne soit pas resté pour écouter son discours, le 12 septembre, au Touquet (Pas-de-Calais) – a souhaité rendre la monnaie de sa pièce à son principal rival. Une anecdote qui illustre la tension extrême régnant entre les deux favoris de la primaire depuis une quinzaine de jours. Et montre qu’à ce meeting censé être consacrée aux régionales, la primaire demeure dans toutes les têtes.2017 dans toutes les têtesLors de leurs prises de parole à la tribune, les quatre ténors de la droite ont prononcé un discours tourné vers la présidentielle, en réaffirmant au passage leur soutien pour Mme Pécresse. Tous ont ciblé François Hollande, autant pour incarner l’alternance en 2017 que pour nationaliser la campagne des régionales, dans l’espoir de profiter du rejet de François Hollande.François Fillon a ainsi cité « trois bonnes raisons de sanctionner le pouvoir », en accusant le chef de l’Etat « de mentir aux Français », de ne pas avoir réduit le chômage et d’avoir aggravé « la crise identitaire » du pays. « On est en cale sèche et le capitaine de pédalo attend que la mer veuille bien remonter. Ce pouvoir est déconnecté. Le mieux, c’est de sanctionner ceux qui font du surplace », a lancé le député de Paris. Même tonalité chez Alain Juppé :« La France va mal car elle est mal gouvernée. La montée inexorable du chômage est le signe de l’échec de François Hollande. C’est un cancer qui mine notre société et il faut y mettre un terme en 2017 (…) L’alternance est devenue une urgence. »Lire aussi :La primaire impose sa loi à Nicolas Sarkozy Plus applaudi que ses concurrents, Nicolas Sarkozy a lui aussi fustigé l’action de François Hollande, en essayant de nationaliser l’élection en Ile-de-France : « Le combat que tu mènes, c’est un combat national car c’est la région capitale et il concerne 12 millions de Franciliens. C’est un vrai choix politique », a lancé le président de LR en direction de Mme Pécresse.L’ancien chef de l’Etat n’a pas caché sa volonté d’être candidat à la primaire de 2016, en lançant à l’assistance :« Notre seul objectif est de vous offrir l’alternance des régions à la fin de l’année. Et après on commencera l’année suivante avec beaucoup d’appétit… »Se projetant déjà vers le prochain quinquennat, il a lancé : « Je ne crois pas possible de réformer notre pays, il faut le refonder. » « Il va falloir réconcilier la France avec le travail, l’effort, le mérite », a-t-il dit, réitérant les credo de sa campagne de 2012.Sarkozy se démarque de Le Maire et Juppé Comme à son habitude, M. Sarkozy s’est posé en rassembleur de son camp – « Il ne faudra pas se faire de procès entre nous », a-t-il notamment déclaré –, tout en marquant ses différences avec ses concurrents pour la primaire. En particulier avec Bruno Le Maire. Celui qui se pose en candidat du « renouveau » a promis d’en finir avec le cumul des mandats, en déclarant : « Les Français ne croient plus dans le cumul des mandats et ils ont raison. Ils n’en peuvent plus de ces élus qui sautent d’une ambition à l’autre. »Lire aussi :Nicolas Sarkozy rassemble ses rivaux contre luiM. Sarkozy lui a répondu en affirmant le contraire. Il a de nouveau défendu le cumul des mandats, après l’avoir déjà fait, mercredi, lors des journées parlementaires de LR, à Reims (Marne) :« Certains disent : “Ce n’est pas bien d’être élu deux fois et d’avoir deux mandats.” Moi, je préfère ceux qui sont élus deux fois plutôt que zéro (…) Je ne connais pas un seul élu qui a volé son mandat, je ne connais que des élus qui ont mérité leur mandat. »M. Sarkozy a également exprimé son désaccord avec l’idée de gouvernement d’unité nationale, défendue par M. Juppé. En janvier, le maire de Bordeaux avait émis l’idée que « les gens raisonnables gouvernent ensemble et laissent de côté les deux extrêmes, de droite comme de gauche, qui n’ont rien compris au monde ». Tout sauf une bonne idée, selon M. Sarkozy, qui en profite pour fustiger la modération de son rival : « Comme cela serait facile que tous les gens de bonne volonté se mettent ensemble pour finalement construire un truc qui ne gêne rien, ni personne », a-t-il ironisé, en fustigeant « la tentation du consensus », qui n’aboutirait selon lui qu’à « des demi-solutions », en particulier sur l’immigration.Finalement, Valérie Pécresse est la seule à n’avoir parlé que des régionales en Ile-de-France. Lors d’un discours volontariste, la candidate a montré qu’elle comptait surfer sur la dynamique des municipales et des départementales :« La leçon à retenir de tous ces succès, c’est qu’à chaque fois, c’est l’union de la droite et du centre qui a fait notre victoire. Du MoDem à la Droite forte, de l’UDI au PCD [Parti chrétien démocrate], toutes les composantes de la droite et du centre sont aujourd’hui rassemblées et en ordre de marche. »« La révolte gronde contre une gauche qui a tout promis et qui n’a rien tenu », a accusé celle qui se trouve au coude-à-coude dans les sondages avec Claude Bartolone. Sans oublier d’attaquer son adversaire socialiste, présenté comme « un candidat de rechange » choisi par François Hollande : « Le bilan, c’est leur boulet. Ils n’y échapperont pas ! » Réponse lors du scrutin des 6 et 13 décembre.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.09.2015 à 15h06 • Mis à jour le27.09.2015 à 16h47 Nadine Morano a franchi un nouveau palier samedi soir. Invitée de l’émission « On n’est pas couché » sur France 2, l’élue au Parlement européen et ancienne ministre, a proclamé samedi soir que la France était un « pays de race blanche ».« Je n’ai pas envie que la France devienne musulmane », a-t-elle ajouté dans sa démonstration :« Pour qu’il y ait une cohésion nationale, il faut garder un équilibre dans le pays, c’est-à-dire sa majorité culturelle. Nous sommes un pays judéo-chrétien – le général de Gaulle le disait –, de race blanche, qui accueille des personnes étrangères. J’ai envie que la France reste la France. Je n’ai pas envie que la France devienne musulmane. »Mme Morano a, en parallèle, vanté la France comme un « Etat laïc ». Elle a ensuite défendu l’idée de quotas d’immigration « en fonction des compétences dont le pays a besoin et du continent de provenance ».Feignant la surprise devant l’indignation suscitée sur le plateau par ses déclarations, l’élue a argumenté : « Je suis désolée, c’est un mot [race] qui est dans le dictionnaire, je ne vois pas en quoi il est choquant. » Si « race » se trouve en effet dans les dictionnaires – le Larousse signale d’ailleurs dans sa définition que le mot « est au fondement des divers racismes et de leurs pratiques » – il a été supprimé en 2013 de la législation française par l’Assemblée nationale. Patrick Roger Il appartient au passé celui qui, en 2012, faisait le choix d’apporter son soutien à François Hollande contre Nicolas Sarkozy. Un choix dont il ne cesse de se mordre les doigts. « Je suis mieux placé que d’autres pour me souvenir de l’espoir de millions de Français qui ont cru que les promesses de François Hollande pouvaient devenir réalité. Qui ont cru, après la période tendue et agressive que Nicolas Sarkozy avait voulue, que François Hollande pourrait être le réformiste qu’il annonçait vouloir être, constate-t-il. Il n’a rien changé. » Alors, aujourd’hui, sans ambiguïté, c’est à « un vote de sanction » contre l’actuel président de la République et sa majorité qu’il appelle aux prochaines élections régionales des 6 et 13 décembre.Devant quelque 600 partisans réunis pour l’université de rentrée du MoDem à Guidel (Morbihan), le président du mouvement a proclamé que ces élections régionales devaient être l’occasion de dire le refus d’« un pays en implosion ». « Nous avons un devoir d’opposition », affirme-t-il, ne trouvant aucune circonstance atténuante à M. Hollande, si ce n’est que « l’échec vient de loin et la responsabilité est largement partagée avec les années précédentes ».« Une responsabilité personnelle de François Hollande »François Bayrou a passé une bonne partie de son discours à éreinter l’actuel titulaire de la fonction. « Au-delà de son caractère jovial, il a créé une immense déception, juge-t-il. Là où il faudrait vouloir, il ne veut pas. Là où il faudrait pouvoir, il ne peut pas. Et de cette absence de vouloir et de pouvoir, il en a fait un système, qu’il théorise. Il y a, dans la stagnation du pays, une responsabilité personnelle de François Hollande. »En privé, le principal bras droit de M. Bayrou, Marielle de Sarnez, ne mâche pas ses mots. « On s’est mis en danger maximum quand François Bayrou a dit qu’il voterait Hollande. On a pris tous les risques, Hollande, lui, n’en a pris aucun. Il n’a pas été au rendez-vous de l’histoire. Il ne s’est pas comporté en homme d’Etat. Il n’a pas su trancher. Il n’a pas gouverné. Il n’a ni autorité ni vision », déplore la députée européenne.C’est donc en alliance avec la droite et le centre droit que le MoDem abordera le prochain scrutin. « Les élections locales appellent le rassemblement. On est obligé de faire des ententes, plus ou moins de bon gré, sous la pression du réel », reconnaît M. Bayrou, conscient que, dans certaines régions, comme la Bretagne, Auvergne-Rhône-Alpes ou Bourgogne-Franche-Comté, ce « rassemblement » ne va pas sans susciter quelques tensions.Pour M. Bayrou, ces élections régionales seront un « vote sondage », « pour ou contre le gouvernement », « pour ou contre le Front national ». « La première question, explique-t-il, c’est “est-ce que vous voulez partir avec la majorité actuellement au pouvoir ?” La réponse, sans ambiguïté, est non. » Pour autant, il continue de défendre que « le centre, c’est le refus du droite-gauche ». « Je refuse que le centre soit classé à droite », persiste-t-il. C’est pourtant bien là qu’il se dirige.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Pouchard L’Elysée a annoncé dimanche 27 septembre que l’armée française avait effectué ses premières frappes en Syrie contre l’Etat islamique.1. Quelles cibles sont visées ?François Hollande a précisé dimanche après-midi que les frappes avaient visé un camp d’entraînement de djihadistes près de Deir Ezzor, dans l’est de la Syrie. « Nos forces ont atteint leurs objectifs : le camp a été en totalité détruit », a ajouté le chef de l’Etat.Mais selon nos informations, de premières frappes auraient été lancées dès le 24 septembre – ce que démentent les autorités –, et auraient visé les environs de Rakka, la « capitale » autoproclamée de l’Etat islamique.M. Hollande a souligné dimanche que « d’autres frappes pourraient avoir lieu dans prochaines semaines si nécessaires ».Dans un entretien au Monde le 18 septembre, le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, évoquait comme cibles prioritaires les « centres de formation des combattants étrangers » qui préparent ces derniers « non plus uniquement en vue de contribuer aux combats de Daech au Levant, mais pour intervenir en Europe, en France en particulier ».Lire aussi :La France attaquera des « centres de formation de combattants étrangers » en Syrie2. Quels moyens sont engagés ?Dans le cadre de l’opération Chammal, engagée en septembre 2014 contre l’Etat islamique et initialement cantonnée à l’Irak, la France a mobilisé six Mirage 2000 (positionnés en Jordanie), six avions Rafale et un avion de patrouille maritime Atlantique 2 (positionnés, eux, aux Emirats arabes unis).3. Quel cadre juridique ? Dans l’entretien accordé au Monde, Jean-Yves Le Drian a affirmé que « le cadre légal est l’article 51 de la charte des Nations unies qui porte sur la légitime défense ». Cet article précise qu’un Etat a le « droit naturel » de se défendre en cas « d’agression armée », jusqu’à ce que le Conseil de sécurité « ait pris les mesures nécessaires pour maintenir la paix et la sécurité internationales ».Il y a un an, Paris refusait d’intervenir en Syrie et estimait alors qu’aucun cadre juridique et politique ne pouvait légitimer une intervention. Les attaques en France commanditées depuis l’Irak et la Syrie lors de cette dernière année contribuent à accréditer la légitime défense : Sid Ahmed Ghlam à Villejuif, Yassin Salhi en Isère, Ayoub El-Khazzani dans le Thalys Amsterdam-Paris…Lire aussi :Le flot de volontaires étrangers vers l’Etat islamique ne tarit pasLa légitime défense est également le moyen invoqué par le Royaume-Uni dans le cadre de ses frappes contre l’Etat islamique et plus particulièrement contre des djihadistes britanniques.Lire aussi :Les frappes ciblées contre des djihadistes britanniques en Syrie sont-elles légales ?4. Que se passe-t-il si l’armée française tue un Français en Syrie ?Le ministre de la défense a éludé la question, affirmant que l’armée « ne cible personne en particulier ».« Nous combattons non des individus mais un groupe terroriste composé de ressortissants de différentes nationalités, dans le respect du droit international humanitaire. »5. Pourquoi la France frappe-t-elle maintenant la Syrie alors qu’elle s’y refusait il y a un an ?En s’engageant dans la coalition internationale contre l’Etat islamique en Irak, Paris avait alors expliqué qu’il mettait dans le même sac l’Etat islamique et le régime de Bachar Al-Assad, accusés de centaines de milliers de morts depuis le début de la guerre syrienne en mars 2011. Et pour la France, bombarder l’EI en Syrie ne pouvait servir que les intérêts du régime syrien.Mais depuis deux ans, « Daech [acronyme arabe de l’Etat islamique] a considérablement développé son emprise », a déclaré François Hollande le 7 septembre pour justifier le changement d’orientation de sa politique. Constatant la menace de plus en plus grande de djihadistes formés en Syrie pour frapper la France sur son territoire, les autorités ont fait volte-face. De plus, « le périmètre d’action des forces loyalistes à Bachar s’est réduit et aujourd’hui, frapper Daech ne signifie pas militairement favoriser Bachar », assurait Jean-Yves Le Drian le 18 septembre.Cela ne fait toutefois pas de Bachar Al-Assad un allié, s’emploie à expliquer le gouvernement. Jean-Yves Le Drian a assuré qu’il n’y avait « aucun » échange d’informations avec les Syriens et les Russes. Mais le nombre croissant d’Etats bombardant la région tenue par l’Etat islamique rend probable, à terme et de manière plus ou moins officielle, une certaine coordination entre les acteurs.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.09.2015 à 11h28 Le Paris-Saint-Germain s’est assuré de conserver la première place de la Ligue 1 en remportant son match à Nantes, samedi 26 septembre, lors de la 8e journée du Championnat de France de football. Ils sont suivis de Saint-Etienne. Le point sur les matchs de cette journée. Nantes-PSG : 1-4 Le Paris-Saint-Germain a conforté sa 1re place, samedi, avec une large victoire à Nantes (4-1), sa sixième de la saison, malgré une première période durant laquelle il s’est montré totalement apathique. Les Parisiens se sont réveillés en deuxième période pour renverser les Nantais.Lire : Ligue 1 : Le PSG surclasse Nantes Bordeaux-Lyon : 3-1 Humilié par Nice mercredi (1-6), Bordeaux s’est vengé plutôt deux fois qu’une sur Lyon samedi (3-1). L’OL avait l’esprit manifestement tourné vers la Ligue des champions, alors qu’il reçoit Valence mardi. Mais contrairement à Paris, aucune réaction d’orgueil, hormis la tardive réduction du score de Claudio Beauvue, ne s’est vraiment manifestée après une première période où il a encaissé trois buts. Conséquences au classement : les Girondins se donnent de l’air à la 12e place alors que Lyon chute au 6e rang, à désormais 8 points du PSG. Caen-Ajaccio : 2-0 Caen s’est facilement imposé samedi soir face à Ajaccio (2-0), ce qui lui permet de revenir à la hauteur et Rennes (3e) et Reims (4e) et d’oublier sa déroute de mercredi à Lorient (défaite 2-0). La cinquième victoire du Stade Malherbe, la deuxième consécutive à domicile après celle décrochée contre Montpellier (2-1) il y a une semaine, confirme le très bon début de saison des joueurs de Patrice Garande. Après 8 journées, les Caennais comptent autant de points (15) qu’après 20 journées la saison dernière… Ajaccio, qui n’a toujours pas gagné le moindre match en L1, a concédé sa 6e défaite. La saison du promu risque d’être longue. Bastia-Toulouse : 3-0 Bastia – qui a reçu quatre cartons rouges en sept matchs – s’est sorti d’une semaine marquée par une violente diatribe contre le corps arbitral en se défaisant, samedi, de Toulousains (3-0), eux aussi remontés contre les arbitres après 5 rouges en 7 matchs. Mis sous pression par les deux équipes, l’homme en noir du soir, Hakim Ben El Hadj, n’a finalement exclu personne au terme d’une rencontre qui a vu des Bastiais réalistes battre sèchement une équipe de Toulouse pourtant dominatrice. Grâce à cette troisième victoire de la saison, les Corses remontent à la 11e place du classement tandis que les Toulousains se rapprochent dangereusement de la zone rouge, en glissant au 16e rang. Rennes-Troyes : 1-1 Rennes a aligné un troisième match nul 1-1 d’affilée, le deuxième face à un promu, en concédant 1 point à des Troyens qui confirment les progrès vus face à Saint-Etienne. Grâce à ce point, Rennes reprend la troisième place à Reims à la faveur de la différence de but, mais les Bretons ont aussi perdu sur expulsion leur milieu défensif Yacouba Sylla, alors que Geslon Fernandes est déjà blessé pour plusieurs semaines. Reims-Lille : 1-0 Vendredi soir, Reims s’était emparé provisoirement de la troisième place de Ligue 1 après sa difficile victoire (1-0) face à Lille. Les Champenois se sont imposés grâce à un but de Ngog peu avant l’heure de jeu. Il avait manqué un penalty en première période. Les joueurs d’Olivier Guégan, invaincus depuis cinq matchs (2 victoires, 3 nuls), totalisent désormais 15 points, à une longueur de Saint-Etienne et deux du Paris-SG. Lille, de son côté, a enregistré sa première défaite depuis la première journée, quand le PSG était venu s’imposer dans le Nord en ouverture de la saison. Daniel Psenny Y a t-il un nouvel acte de censure d’un documentaire d’investigation sur Canal+ ? Selon nos informations, la direction des programmes de Canal+ a décidé de déprogrammer le documentaire « Hollande-Sarkozy, la guerre secrète », qui devait être diffusé le 28 septembre dans le cadre du magazine « Spécial investigation », en seconde partie de soirée.Cette décision a été confirmée au Monde par Luc Hermann, un des dirigeants de la société Premières Lignes, qui a produit ce documentaire réalisé par Jules Giraudat et Eric Mandonnet, journaliste à L’Express. « Nous en avons été avertis dimanche matin 13 septembre. La direction du magazine nous a expliqué qu’il ne s’agissait pas d’un acte de censure, mais aucune raison de cette déprogrammation nous a été avancée », dit M. Hermann.Plusieurs mois d’enquêteJoint par Le Monde, Stéphane Haumant, responsable de « Spécial investigation », confirme que le documentaire a bien été déprogrammé, sans qu’il en connaisse la raison. Mais, selon lui, ce n’est pas une question de contenu, comme il l’a expliqué au producteur. Aucune date pour la diffusion du documentaire n’a été décidée pour le moment.Commandé l’an dernier et livré cet été à la chaîne, ce documentaire qui a nécessité plusieurs mois d’enquête raconte les coulisses de la guerre de communication (coups bas, rumeurs, cabinets noirs…) à laquelle se livrent François Hollande et Nicolas Sarkozy.Le service juridique de la chaîne, qui a visionné le documentaire cet été, a donné son feu vert pour la diffusion. Cette déprogrammation a lieu après la censure du documentaire « Evasion fiscale, une affaire française », consacré au Crédit mutuel, demandée par Vincent Bolloré, et les reproches formulés par le patron de Canal+ concernant une enquête sur l’Olympique de Marseille. Interrogée par Le Monde, la direction de Canal+ n’avait pas répondu, dimanche.Lire aussi :Les médias selon Vincent BolloréDaniel PsennyjournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.09.2015 à 14h59 • Mis à jour le13.09.2015 à 15h13 Deux militantes du mouvement féministe Femen ont perturbé samedi 12 septembre un Salon consacré à la femme musulmane, à Pontoise (Val-d’Oise). Peu avant la fin de l’événement, vers 20 h 30, « deux Femen sont montées sur la scène, habillées de djellabas qu’elles ont enlevées, avant d’être prises en charge par le service de sécurité du Salon et remises à la police », a déclaré une source policière.Les deux femmes ont été « entendues samedi soir » et « nous allons poursuivre l’enquête et les auditions pour savoir ce qui s’est passé », a fait savoir le parquet de Pontoise, qui précise que leur garde à vue a été « levée dans la nuit » et que les organisateurs du Salon ont annoncé leur intention de porter plainte.D’après une vidéo publiée sur Twitter, les deux militantes ont fait irruption à la tribune, où parlaient deux hommes en qamis (tunique longue) blanc, dans le cadre de la troisième édition de ce « Salon au féminin » qui se tient samedi et dimanche au parc des expositions de Pontoise, au nord de Paris.« Personne ne me soumet »Les « deux imams étaient en train de parler de la question de savoir s’il faut battre ou non sa femme », quand les deux militantes, âgées de 25 et 31 ans, sont montées sur la scène, a raconté Inna Shevchenko, porte-parole des Femen à Paris. Les jeunes femmes – d’origine algérienne et tunisienne, selon Mme Shevchenko – ont crié, en arabe et en français, des slogans qui étaient également peints sur leurs seins et leur dos : « Personne ne me soumet, personne ne me possède, je suis mon propre prophète. »Aussitôt, des « Sales putes ! Il faut les tuer ! » ont fusé dans la salle, et une « quinzaine d’hommes ont sauté sur la scène et leur sont tombés dessus », a poursuivi Mme Shevchenko, reconnaissante à l’égard de la police, qui est intervenue très vite pour les protéger. La vidéo montre que hommes donnant des coups de pied aux deux femmes à terre.Pétition et manifestation contre le SalonAvant l’ouverture du Salon, une pétition réclamant l’interdiction de sa tenue avait recueilli près de six mille signatures sur le site Change.org. La personne à l’origine de la pétition dénonçait la présence parmi les invités de « prédicateurs fondamentalistes tels que Nader Abou Anas, connu pour avoir légitimé le viol conjugal et plus largement la soumission de la femme ».Le Parti des radicaux de gauche a également dénoncé la présence de tels prédicateurs. L’observatoire départemental de la laïcité du Val-d’Oise avait appelé à manifester dimanche à 15 heures contre ce qu’il qualifie de « Salon fondamentaliste ». 13.09.2015 à 13h35 • Mis à jour le13.09.2015 à 14h46 De violents orages en Languedoc-Roussillon samedi soir ont plongé la petite ville de Lodève, dans le département de l’Hérault, sous les eaux et provoqué d’énormes dégâts sur l’autoroute reliant Montpellier à Clermont-Ferrand.Après cette vague de précipitations, l’heure était à l’accalmie dimanche 13 septembre à la mi-journée, mais Météo France a de nouveau placé en vigilance orange huit départements du Sud-Est : l’Hérault, le Gard, la Lozère, les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse, l’Ardèche, la Drôme et l’Isère, qui devraient connaître un nouvel épisode orageux en fin de journée.Dimanche à l’aube, Météo France notait quelques « cumuls remarquables » au cours des dernières vingt-quatre heures, dont 386 millimètres à La Vacquerie et 336 millimètres à Lodève (Hérault), 221 millimètres à Soudorgues et 241 millimètres à Valleraugue (Gard), 323 millimètres à Saint-Maurice-de-Ventalon (Lozère).L’institut de prévisions météorologiques souligne que les orages de dimanche matin sur le littoral de Provence-Alpes-Côte d’Azur « pourront encore donner de la foudre, de fortes intensités pluvieuses horaires, de fortes rafales de vent, voire de la grêle sur les Bouches-du-Rhône, le Var et les Alpes-Maritimes ».Fermeture de l’A75Samedi soir, les violents orages qui se sont abattus sur le sud-est de la France ont provoqué la fermeture de l’autoroute 75 dans les deux sens à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Montpellier. L’autoroute s’est effondrée dans un sens sur les trois voies, soit un trou béant d’environ huit mètres sur dix. L’A75 est coupée, « en raison également de chutes de roches », explique le ministère de l’intérieur.« Plusieurs dizaines d’usagers de l’autoroute bloqués ont été pris en charge par la mairie de Lodève, évacués par la gendarmerie et dirigés vers un hébergement mis à disposition par la commune », selon le ministère. Des perturbations dans la circulation sont prévues sur deux semaines, a annoncé Bison futé. Plusieurs semaines seront nécessaires pour réparer cette autoroute reliant Béziers à Clermont-Ferrand.Inondations à LodèveDans le secteur de Lodève, les précipitations ont atteint des niveaux très élevés, dépassant plus de 300 millimètres en à peine trois heures. Elles ont provoqué l’inondation de la ville, et les sapeurs-pompiers ont dû procéder à quarante et une mises en sécurité et vingt-sept sauvetages.A Ganges (Hérault), les secours sont intervenus près de soixante-cinq fois pour mettre en sécurité les habitants, et ils ont fait cinq sauvetages, d’après le ministère. « A cette heure, on ne déplore fort heureusement aucune victime », soulignait-il.Le préfet du Gard a engagé chacun « à rester très vigilant et à se tenir au courant de l’évolution météorologique, compte tenu de l’arrivée d’une nouvelle perturbation en fin de journée » dimanche. A titre préventif, treize ponts submersibles ont été fermés. 13.09.2015 à 12h25 Trois malfaiteurs ont dérobé, samedi 12 septembre au soir, près de 25 000 euros en liquide et une Rolex à un guide touristique chinois devant un hôtel des Yvelines, en banlieue parisienne, selon des sources policières.Le guide de 32 ans, qui encadrait un groupe de Chinois, s’est fait arracher sa sacoche contenant l’argent nécessaire au voyage, soit 20 000 euros et près de 5 000 francs suisses (4 550 euros). Avant de prendre la fuite en voiture, les malfaiteurs se sont aussi emparés de la Rolex qu’il venait de s’offrir pour un montant de 5 000 euros.L’agression s’est déroulée à Carrières-sur-Seine, à 20 kilomètres à l’ouest de Paris, alors qu’un car de touristes en provenance de Paris déposait les voyageurs devant une résidence hôtelière. Les malfaiteurs ont d’abord tenté d’arracher les sacs à main de marque Longchamp de deux femmes, mais le guide est intervenu pour les en empêcher.Faits similaires aux abords du château de VersaillesL’enquête tentera de faire le rapprochement entre cette affaire et d’autres faits similaires qui se sont produits récemment dans le département, notamment aux abords du château de Versailles.Les touristes chinois, de plus en plus nombreux à visiter la France et réputés pour transporter beaucoup d’argent en liquide sur eux, sont parfois la cible de vols violents, un sujet assez délicat pour Pékin.Face à la multiplication des agressions, les autorités chinoises avaient fait part de leur préoccupation aux autorités françaises dès le printemps 2013, et un plan de sécurisation dans la capitale avait été mis en place.Lire aussi :La France se dirige vers une « saison touristique record » 13.09.2015 à 10h11 • Mis à jour le13.09.2015 à 13h18 Une fusillade a éclaté très tôt dimanche matin devant un bar de nuit du centre de Marseille, en face de l’Opéra, faisant un mort et au moins trois blessés graves, a-t-on appris de sources judiciaire et policière. Deux autres personnes ont été blessées plus légèrement.Selon les premiers éléments de l’enquête, un groupe à bord d’une grosse cylindrée aurait fait feu sur le bar avec une ou plusieurs armes de gros calibre, semble-t-il pour se venger à la suite d’une « dispute » qui avait éclaté un peu plus tôt dans la soirée entre des clients et un vigile du bar, a précisé Brice Robin, le procureur de Marseille.Vers 6 heures, la voiture « a déboulé dans la rue, s’est arrêtée. Les passagers ne sont pas descendus et ont tiré », a relaté une source policière. Marseille était alors sous un puissant orage et un groupe de personnes avaient trouvé refuge sous l’auvent du bar O’Stop, près de l’Opéra, un quartier connu pour sa vie nocturne. Une personne a été tuée à l’extérieur du bar, et d’autres, qui se trouvaient à l’intérieur de l’établissement, ont été blessées par balle ou par des éclats de verre, a précisé une source policière.« Dommages collatéraux »« Les victimes qui étaient là sont ce qu’on appelle des “dommages collatéraux”, mais il y a aussi apparemment des victimes travaillant dans la sécurité, dont celle qui est décédée », a précisé André Ribes, l’adjoint du procureur de Marseille, qui se refusait pour l’instant à parler de règlement de comptes. « Une quinzaine ou une vingtaine de personnes étaient présentes », sous l’auvent de l’établissement, a-t-il expliqué. Une cellule psychologique a été ouverte à l’hôpital de la Timone, a-t-il ajouté.Les enquêteurs ont retrouvé sur les lieux de la fusillade des douilles de 7.62 mm, pouvant correspondre à une kalachnikov, et des douilles de 9 mm. Ils cherchent à savoir si deux armes ont été utilisées par les agresseurs ou s’il y a eu des tirs de riposte. La police judiciaire de Marseille a été saisie de l’enquête. Le dernier homicide par balle à Marseille avait eu lieu le 6 août : un quinquagénaire lié au grand banditisme avait été abattu à l’arme de poing dans une rue commerçante par deux individus, dont un à moto.« Plan de lutte contre le trafic d’armes »« Je proposerai d’ici à six semaines un plan global extrêmement offensif de lutte contre le trafic et la détention d’armes dans notre pays », a annoncé Bernard Cazeneuve, invité du « Grand rendez-vous Europe1-Le Monde-Itélé » en réponse à une question sur la fusillade de Marseille.« Il y a toujours trop de violence dans cette ville. Nous avons obtenu des résultats très significatifs en matière de lutte contre la délinquance dans cette ville où nous avons saisi énormément d’armes », a souligné le ministre de l’intérieur.« Mais le désarmement de tous ces groupes criminels doit être intensifié. Il faut savoir que chaque année depuis 2013, nous saisissons près de 6 000 armes sur des groupes criminels et que, sur ces 6 000 armes, il y a à peu près 1 200 armes de guerre et je veux procéder au désarmement de tous ces criminels. » 13.09.2015 à 09h45 • Mis à jour le13.09.2015 à 15h01 A quelques heures de la célébration de la nouvelle année juive, des affrontements ont éclaté dimanche 13 septembre au matin sur l’esplanade des Mosquée, dans la vieille ville de Jérusalem, entre la police israélienne et des musulmans.Selon des témoins musulmans, les policiers israéliens sont entrés dans la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu de l’islam, et provoqué des dégâts. Un témoin musulman interrogé par l’Agence France-Presse (AFP)a notamment assuré que les policiers étaient entrés dans la mosquée jusqu’à l’endroit où se trouve la chaire utilisée pour le prêche. « Des tapis de prière ont été partiellement brûlés », a-t-il précisé. La police a démenti cette information, et a précisé que les forces de l’ordre s’étaient contentées de fermer la porte d’accès.Selon la police israélienne, des jeunes manifestants palestiniens se sont barricadés durant la nuit de samedi à dimanche dans la mosquée Al-Aqsa en vue de « perturber » les visites de juifs avant le début des célébrations, dimanche soir, du Nouvel An juif, fêté lundi et mardi. « Des manifestants masqués qui se trouvaient dans la mosquée ont lancé des pierres et des pétards vers les policiers. Des tuyaux suspects susceptibles d’être remplis d’explosifs artisanaux ont également été retrouvés à l’entrée de la mosquée », a ajouté la police.Les affrontements se sont poursuivis dans la matinée à l’extérieur de l’esplanade. Les forces de l’ordre ont utilisé des grenades lacrymogènes et assourdissantes contre des manifestants.Abbas « condamne fermement l’attaque »Ces violences ont lieu alors que la tension est montée autour de l’esplanade des Mosquées (le mont du Temple, pour les juifs) à la suite de la décision de Moshe Yaalon, le ministre de la défense d’Israël, de considérer comme « illégal » le mouvement des « mourabitouns », un groupe musulman en grande partie informel qui affirme défendre l’esplanade.Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, « condamne fermement l’attaque » israélienne contre la mosquée Al-Aqsa « et les agressions des fidèles qui s’y trouvaient », a fait savoir son bureau dimanche. « Jérusalem-Est et les lieux saints chrétiens et musulmans constituent une ligne rouge, nous ne laisserons pas passer des attaques contre nos lieux saints », prévient-il.Nabil Abou Roudeïna, le porte-parole de la présidence, a exhorté « le monde arabe et musulman, ainsi que la communauté internationale à s’atteler immédiatement à faire pression sur Israël pour qu’il cesse ses tentatives perpétuelles de judaïser la mosquée Al-Aqsa ». « Ces attaques sont très dangereuses et menacent la sécurité et la stabilité de toute la région », a-t-il poursuivi. « Le président Mahmoud Abbas mène des contacts intenses avec la Jordanie, le Maroc, la Ligue arabe et l’Organisation de la coopération islamique pour faire face aux attaques pour la judaïser, auxquelles Al-Aqsa fait face. »Statu quoL’esplanade des Mosquées, qui abrite la mosquée Al-Aqsa, est régie par un statu quo hérité du conflit de 1967 : les musulmans sont autorisés à monter à toute heure du jour et de la nuit sur l’esplanade ; les juifs ont le droit d’y pénétrer à certaines heures, mais sans y prier. L’esplanade se trouve à l’emplacement du mont du Temple juif, le premier lieu saint du judaïsme, détruit en 70 par les Romains.Benjamin Nétanyahou, le premier ministre d’israël, a assuré de nouveau dimanche qu’il voulait maintenir ce statu quo. « Il est de notre devoir et de notre pouvoir d’agir contre les émeutiers pour permettre la liberté de culte sur ce lieu saint. Nous agirons avec fermeté contre les lanceurs de pierres et de cocktails Molotov », a-t-il prévenu. Bruno Lesprit (Gloucester, envoyé spécial) Les rugbymen japonais ont perdu un avantage : ils ne peuvent plus se réfugier derrière la discrétion. Un ahurissant exploit les a métamorphosés, en un match, de nains de la planète rugby en potentiels Godzillas. Depuis leur stupéfiante, historique et retentissante victoire contre les Sud-Africains (34-32), dès leur première apparition le 19 septembre à Brighton, ils sont désormais attendus sur toutes les pelouses du royaume. Allaient-ils récidiver quatre jours plus tard à Gloucester, dans le sud-ouest de l’Angleterre, face aux Ecossais ? L’affiche était d’autant plus prometteuse qu’on sait le XV du Chardon capable de perdre contre n’importe qui.Le miracle ne s’est pas répété. Disciplinés, les hommes du sélectionneur néo-zélandais Vern Cotter ont réussi leur entrée dans la compétition en s’imposant sur un score large (45-10) mercredi 23 septembre. De quoi doucher les folles ambitions de l’entraîneur australien (de mère japonaise) Eddie Jones, qui promettait tout simplement de bousculer « l’ordre du rugby mondial ». Une pénalité dès la 2e minute, réussie par le capitaine Greig Laidlaw, a donné la direction du match. Méthodiques, les Ecossais ont imposé un combat physique et structuré à un adversaire qui misait à nouveau sur son agilité et la qualité de sa ligne d’arrières pour développer des offensives surprises. Mais les Japonais ont commis trop de fautes de main, qui les ont doublement pénalisés : ballons rendus lors des tentatives de percée, et confiés face aux perches au pied de Laidlaw, parfait connaisseur du terrain puisqu’il évolue à Gloucester.« Flower of Scotland » s’est mis à résonner dans l’enceinteRapidement menés 6-0, les Asiatiques ont su toutefois réagir dans un stade chaud bouillant, où s’agitaient des drapeaux du Soleil levant et vibraient des « Nihon ! ». Une pénaltouche, suivie d’un maul pénétrant et d’un essai d’Amanaki Mafi, leur a même permis de mener furtivement au score (7-6). Laidlaw a vite remis les pendules à l’heure. L’addition aurait pu être plus lourde si le phénoménal arrière Ayumu Goromaru n’avait réalisé un magnifique sauvetage dans les dernières secondes de la mi-temps en propulsant Tommy Seymour en touche à un mètre de la ligne d’en-but.En début de seconde période, les outsiders ont retrouvé quelque peu cette folie qui avait eu raison des Springboks. Une pénalité de Goromaru les a fait revenir à deux points. C’est précisément au moment où l’espoir renaissait que les Ecossais se sont souvenus que le rugby consiste aussi à inscrire des essais. Une offensive fluide et fulgurante a donné l’occasion au troisième-ligne John Hardie d’apporter enfin cinq points à son équipe. Les Japonais ont encore eu la possibilité de réduire l’écart sur pénalité mais la tentative de Goromaru a heurté la pagelle droite.Les efforts écossais ont fini par payer. Le rideau adverse s’est enfin déchiré quand le centre Mark Bennett a achevé sa chevauchée entre les perches. Flower of Scotland s’est mis à résonner dans l’enceinte quand un contre a envoyé sur orbite le centre Tommy Seymour. L’impact et la percussion des Ecossais leur ont permis d’inscrire un quatrième essai, synonyme de point de bonus, par Mark Bennett, avant que Finn Russell n’enfonce le clou.Ce revers, certes amer, était prévisible. Les quatre précédents (dont deux en Coupe du monde, en 1991 et en 2003) entre les deux sélections s’étaient tous conclus par une victoire écossaise, jamais par moins de 21 points d’écart. On mesurera toutefois le chemin parcouru en rappelant qu’un test-match à Perth, en Ecosse, en 2004 s’était soldé par un 100-8. Outre l’ancienneté manoriale (ils ont participé au premier match international de l’histoire du rugby en 1871, les Japonais n’apparaissant qu’en 1932), l’expérience, les statistiques, les Ecossais bénéficiaient d’un avantage conjoncturel : ils étaient frais comme des gardons ce mercredi puisque leur dernier match remontait au 5 septembre, le test-match perdu (19-16) contre la France.Coqueluches du MondialCette déconvenue ne devrait pas retirer aux Nippons leur statut de coqueluches du Mondial 2015. Une Japanmania s’est emparée de la compétition. Les maillots des Cherry Blossoms (« fleurs de cerisier ») sont en rupture de stock dans les magasins d’articles de sports. De fait, dans le centre-ville de Gloucester, des locaux se promenaient avec la tenue rouge et blanche, parfois avec un bandeau de samouraï. L’adversaire des Nippons n’était pas pour rien dans cet engouement. « Nous savons que les Anglais n’aiment pas les Ecossais, et c’est un bonus supplémentaire », avait affirmé avant la rencontre Eddie Jones, en invitant les supporteurs des Cherries and Whites, soit le Gloucester RFC, à se rendre dans leur stade avec le maillot de leur équipe, semblable à celui des Japonais. Ce dont ils ne se sont pas privés. Le distributeur de fanions aux abords du Kingsholm Stadium avait les bras encombrés de Croix de Saint-André. « Tout le monde me demande du japonais ! », s’étonnait-il.Pour le son, en revanche, les Ecossais ont occupé le terrain avec leurs cornemuses autour du Kingsholm, une enceinte de 16 500 places entièrement dévolue au rugby, antique (1891), et idéale pour procurer des sensations vintage.Les Ecossais, qui prennent la tête du groupe B, seront encore favoris face aux Etats-Unis, à Leeds le 27 septembre. Les Japonais, s’ils veulent atteindre les quarts de finale, devront faire subir aux Samoans le sort qu’ils ont réservé aux Springboks, à Milton Keynes le 3 octobre.Bruno Lesprit (Gloucester, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Jégo (Istanbul, correspondante) Entre les islamo-conservateurs du Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir) et les prokurdes du parti de la démocratie des peuples (HDP, gauche), la cohabitation aura été de courte durée. Mardi 22 septembre, les deux ministres prokurdes – Müslüm Dogan, ministre du développement, et Ali Haydar Konca, ministre de l’intégration européenne – ont profité d’une session du conseil des ministres pour présenter leurs démissions, aussitôt acceptées par le premier ministre Ahmet Davutoglu. Ils étaient les deux seuls ministres non AKP du gouvernement intérimaire formé le 28 août pour gérer les affaires courantes d’ici aux législatives du 1er novembre.« L’AKP mène une logique de guerre et de coup d’Etat », a dénoncé Ali Haydar Konca dans une déclaration lue à la presse mardi soir. « Le palais et le parti aux ordres du palais ont déclenché la guerre à cause du résultat des législatives du 7 juin », a-t-il ajouté. L’AKP a subi un revers lors de ce scrutin législatif avec la perte de sa majorité absolue au Parlement, du jamais vu en treize ans de son règne sans partage sur le pays. Alors que les voix kurdes s’exprimaient jusque-là en faveur des islamo-conservateurs, elles sont allées cette fois-ci au HDP, qui a obtenu 13 % des suffrages et 80 députés.Reprises des hotilités avec le PKKLe succès du HDP a compromis le rêve du président Recep Tayyip Erdogan de devenir l’« hyper »-président du pays, sans freins à son pouvoir. Pour ce faire, son parti doit compter 367 députés sur les bancs de l’Assemblée. Avec 258 parlementaires élus le 7 juin, il est loin du compte. M. Erdogan espère que la répétition du scrutin sera l’occasion pour les électeurs de corriger leur erreur. « Le 1er novembre approche. Nous attendons de vous un dernier effort. Je vous demande non pas 400 mais 550 députés, authentiques et nationaux. Vous comprenez ce que je veux dire ? » a-t-il lancé à ses partisans, rassemblés sous la bannière de la « lutte contre le terrorisme », dimanche 20 septembre à Yenikapi, un quartier d’Istanbul.Lire aussi :Manifestation monstre à Istanbul contre le « terrorisme » des rebelles kurdesLe ton est insistant. Mardi soir, dans une adresse aux électeurs sur la chaîne Kanal 7, le chef de l’Etat a réitéré : « Si vous voulez la confiance, si vous voulez la prospérité, il faut réfléchir pour qui nous allons voter. Vous savez ce que nous vivons depuis cinq mois… » Depuis la fin du mois de juillet, les hostilités ont repris entre l’armée turque et les rebelles du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit en Turquie), anéantissant l’espoir de paix né des pourparlers lancés en 2012. Dans les régions majoritairement peuplées de Kurdes dans le Sud-Est du pays, les attentats et les représailles sont redevenus le lot quotidien. C’est comme si ces régions étaient revenues treize ans en arrière, à l’époque de la sale guerre des années 1990-2000, avec son cortège de morts (40 000 au total), d’exécutions sommaires (plus de 3 000), de villages détruits.« A la nuit tombée, les commerçants déroulent leurs rideaux de fer et les rues se vident. Nous vivons à nouveau dans l’angoisse. »« A la nuit tombée, les commerçants déroulent leurs rideaux de fer et les rues se vident. Nous vivons à nouveau dans l’angoisse », confie Ekrem Kaya, professeur d’anglais à Mardin, dans le sud-est de la Turquie, contacté par téléphone. Le PKK n’est pas en reste. Régulièrement, les convois des forces de l’ordre sautent sur des mines placées sur les routes par les rebelles avant leur passage. Selon les données officielles, 90 % des attaques les plus meurtrières se déroulent de cette façon. Le 7 septembre à Daglica (près de la frontière irakienne), 17 soldats ont été tués dans l’explosion de leurs véhicules.Les propos des deux ministres ont été désavoués par Numan Kurtulmus, le porte-parole du gouvernement, irrité par la virulence de leur charge. Les deux ministres ont ainsi accusé l’élite islamo-conservatrice de ne pas envoyer ses enfants au service militaire. Ces derniers « se font faire des dispenses médicales » ou « achètent leur défection » (une procédure légale sous certaines conditions en Turquie) alors que « les enfants des pauvres n’ont pas d’autre choix que de se sacrifier ».Les deux démissionnaires se sont décrits comme « écartés » de la prise de décision au gouvernement. Le 9 septembre, ils faisaient partie d’une délégation du HDP en route vers la ville de Cizre, à la frontière de la Syrie et de l’Irak, soumise pendant huit jours à un blocus total de la part des forces spéciales. 23 personnes ont alors trouvé la mort, dont plusieurs civils privés de soins, les ambulances étant empêchées de circuler. Après avoir marché des dizaines de kilomètres à pied, la délégation du HDP a été stoppée par un cordon de police. Il lui a fallu plusieurs jours pour pouvoir entrer dans Cizre dévastée.Lire aussi :La ville turque de Cizre, épicentre de la reprise des combats entre Ankara et les KurdesMarie Jégo (Istanbul, correspondante)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard C’est sa première apparition publique depuis sa nomination comme directeur de la rédaction d’i-Télé : Guillaume Zeller a fait partie de la délégation envoyée par la chaîne d’information pour défendre sa demande de passage en haute définition, devant le conseil supérieur de l’audiovisuel, mercredi 23 septembre. Alors que le renvoi brutal de l’ancienne direction d’i-Télé par sa maison mère Vivendi a soulevé des doutes sur l’avenir de la chaîne, M. Zeller a donné quelques détails sur l’état d’esprit du nouveau management, tout en précisant que le projet stratégique et éditorial est encore « en cours d’élaboration ».Lire aussi :Nouveaux changements à i-Télé« Élargir le spectre des thèmes traités »« Les piliers d’i-Télé demeureront invariants : être une chaîne d’information, en continu, qui donne un éclairage sur les thématiques globales », a rassuré M. Zeller, en réponse à une question du conseiller Patrice Gélinet. Le directeur a fait référence à la « convention » passée par la chaîne avec le CSA.« Nous réfléchissons à élargir le spectre des thèmes traités », a toutefois précisé M. Zeller, citant différents domaines : « technologies, société, santé, éducation, consommation… » Des nouveautés qui pourraient éventuellement être insufflées en journée, quand l’audience des chaînes d’information est plus faible. La matinale de Bruce Toussaint est, elle, vue comme un « navire amiral puissant » et une « locomotive ». Un message qui sera sûrement noté en interne où courent les rumeurs selon lesquelles les animateurs avec des salaires importants pourraient être menacés.M. Zeller a cité deux autres axes : une « forte stratégie digitale », d’abord. Car, comme l’a relevé Maxime Saada, directeur général du groupe Canal+, également présent, i-Télé voit dans les téléphones mobiles « un espace un peu inoccupé ». « Mise en perspective de l’information »Puis M. Zeller a évoqué « la mise en perspective de l’information », donc une forme de « pédagogie », ce qui suppose parfois « un temps un plus long ». La promotion d’un plus grand recul par rapport à l’information en temps réel était déjà mise en avant par la direction précédente, et elle est aussi partagée par LCI, mais aussi France Télévisions pour son projet de chaîne d’information, et enfin BFM-TV, le leader, qui revendique ses efforts de décryptage et de reportages autour de l’actualité.Au long de cette audition face au CSA, on a senti des allusions feutrées aux polémiques qui ont entouré la prise de contrôle de Vincent Bolloré sur Canal+ et sa chaîne d’information. « Y aura-t-il des sujets qui fâchent qui seront interdits sur i-Télé ? », a ainsi demandé Mémona Hintermann-Afféjée, en référence aux documentaires de Canal+ déprogrammés ou critiqués par la direction de Vivendi. Non, a répondu M. Zeller. Ce dernier a fait un plaidoyer pour une « information plurielle, équitable, honnête, vérifiée ». Une volonté de rassurer, alors que son profil de journaliste proche du catholicisme traditionaliste a fait craindre, en interne, une inflexion politique, à deux ans de la présidentielle de 2017.Lire aussi :Les médias selon Vincent BolloréRassurer sur l’ambiance à i-TéléInterrogé justement par Mme Hintermann-Afféjée sur l’ambiance à i-Télé, M. Zeller a souri : « La situation est bien différente de ce qui a pu être affiché à l’extérieur », a-t-il dit, en référence aux articles parus dans la presse. Puis il a rendu un hommage à la rédaction en place : « Je suis admiratif du professionnalisme des équipes », a dit ce fidèle de Vincent Bolloré, passé par Direct 8 et Directmatin.fr mais sans expérience d’une chaîne d’information en continu.Enfin, M. Zeller s’est vu demander quand i-Télé aurait un « comité d’éthique digne de ce nom ». Le conseiller du CSA Nicolas About a ainsi évoqué indirectement la démission de deux membres de cette instance, en protestation contre la méthode de remplacement des dirigeants d’i-Télé, jugée brutale. M. Zeller promis que le nom des nouveaux membres serait connu bientôt, dans les « prochains jours ».Les autres patrons présents – Jean-Christophe Thiery, le PDG du groupe Canal+, Maxime Saada, son directeur général et Frédéric Vincent, directeur technique – ont soutenu M. Zeller et apporté quelques précisions stratégiques, promettant au CSA d’« investir » dans les moyens pour qu’i-Télé puisse rattraper son retard sur le leader BFM-TV.Jeudi, c’est le grand patron Vincent Bolloré qui aura l’occasion de poursuivre les discussions. Il sera auditionné à son tour par le CSA.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.09.2015 à 17h07 • Mis à jour le23.09.2015 à 18h54 Yogi Berra, considéré comme l’une des légendes du baseball, est mort mardi dans sa résidence du New Jersey à l’âge de 90 ans, a annoncé mercredi 23 septembre le musée qui porte son nom. L’ex-receveur américain qui a porté les couleurs des Yankees de New York pendant dix-huit saisons, de 1946 à 1963, est mort dans son sommeil de causes naturelles, selon le Yogi Berra Museum & Learning Center.Le natif de Saint-Louis, dans le Missouri, avait été élu meilleur joueur de la ligue américaine à trois reprises, en 1951, 1954 et 1955, et avait été sélectionné dix-huit fois au fameux All-Star Game, qui réunit les meilleurs joueurs de la saison. Yogi Berra, qui a joué la bagatelle de 2 120 matchs professionnels, a également gagné treize fois les World Series − l’équivalent du Super Ball pour le football américain −, dont trois en tant qu’entraîneur.Les « yoggismes » Mais au-delà de son palmarès exceptionnel, M. Berra restera dans l’histoire du baseball pour ses saillies humoristiques, également appelées les « yoggismes ». Parmi les plus savoureuses : « Ce n’est pas fini, tant que ce n’est pas fini », « le baseball est à 90 % mental, l’autre moitié est physique » ou « ne jamais répondre à une lettre anonyme ».Depuis l’annonce de sa mort, les réactions se multiplient pour saluer le talent du receveur américain, à commencer par son club de cœur, les Yankees de New York.We have lost an icon: http://t.co/bqLwILR1bb http://t.co/h0SDSvUzkw— Yankees (@New York Yankees)require(["twitter/widgets"]);(« Nous avons perdu une icône. »)De son vrai nom Lawrence Peter Berra, il a été intronisé au Temple de la renommée du baseball en 1972. La même année, le numéro « 8 » qu’il portait a été retiré par les Yankees. M. Berra a également sa plaque au Monument Park de l’équipe de New York, aux côtés d’autres légendes de ce sport telles que Babe Ruth, Lou Gehrig ou Joe DiMaggio. Madjid Zerrouky Lundi 21 septembre, la nomination de l’Arabie saoudite à la tête d’un groupe consultatif qui propose des experts pour le Conseil des droits de l’homme des Nations unies est rendue publique ; jeudi 24, elle devrait décapiter, puis crucifier Ali Mohammed Al-Nimr, un opposant chiite de 21 ans, dont le corps, monté sur une croix, sera exposé publiquement jusqu’au pourrissement de ses chairs.La nomination du royaume wahhabite au sein de ce groupe n’a pas manqué de placer les Nations unies sous le feu des critiques tant l’Arabie saoudite ne brille pas – c’est peu dire – par son exemplarité en matière de droits de l’homme.L’un des plus grands exécuteurs de la planèteDepuis le début de l’année, le royaume a déjà exécuté 134 condamnés, soit 44 de plus que l’an dernier. Entre janvier 1985 et juin 2015, au moins 2 208 personnes ont été victimes de la peine de mort, parmi lesquelles plus d’un millier d’étrangers, des mineurs et des handicapés mentaux.134 personnes ont été exécutées depuis le début de l’année, soit 44 de plus que l’an dernierEn mars 2015, Amnesty International s’était inquiétée du nombre de décapitations pour des affaires de stupéfiants – la moitié des exécutions. Riyad affirme appliquer la peine capitale pour les crimes graves, sur la base de la charia, la loi islamique : meurtre, viol, trafic de drogue, vol à main armée, enlèvement, mais aussi apostasie (refus de la religion), adultère et « sorcellerie ».Lire : Peine de mort : combien d'exécutions dans le monde en 2014 ?Des blogueurs fouettésDix ans de prison, dix ans d’interdiction de sortie du territoire et mille coups de fouet pour « insulte à l’islam » : le blogueur Raïf Badaoui a payé cher ses appels à réformer le royaume. Farouche défenseur de la liberté d’expression, il avait demandé sur son site Internet la fin de l’influence religieuse dans les décisions du gouvernement.Dix ans de prison, dix ans d’interdiction du territoire et 1 000 coups de fouet pour avoir appelé à réformer le royaumeMais en Arabie saoudite, toute critique contre la famille royale, les institutions religieuses et l’islam est passible de poursuites. Sous couvert de lutte contre la cybercriminalité, de nombreux militants ont été condamnés et leurs comptes ont été fermés. Lire : Un blogueur saoudien fouetté en public pour « insulte à l’islam »Des femmes mineures à viePas à une contradiction près, le royaume a ratifié en septembre 2000 la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, sans être tenue de respecter toute disposition contraire à la loi islamique. On a peine, au final, à voir laquelle elle respecte, même si on peut constater une – très – lente évolution sur ce sujet.Depuis 2015, les femmes ont le droit de voter, mais toujours pas de conduireSi les femmes ont ainsi acquis en 2015 le droit de voter et d’être éligibles aux élections municipales, elles restent traitées en éternelles mineures : citons l’obligation du recours à l’autorisation d’un tuteur masculin pour voyager, se marier, accéder à des études supérieures, etc. Elles ne peuvent en outre toujours pas conduire une voiture.Des migrants frappés et expulsés…Passages à tabac, conditions de détention déplorables : la campagne d’expulsion de centaines de milliers de travailleurs migrants « sans papiers » menée depuis 2013 a entraîné un grand nombre d’abus, selon un rapport de l’ONG Human Rights Watch.« Un grand nombre d’entre eux sont retournés dans leurs pays démunis, incapables d’acheter de la nourriture ou de payer pour le transport vers leurs régions d’origine, dans certains cas parce que des fonctionnaires saoudiens ont arbitrairement confisqué leurs biens personnels. »« De nombreux migrants ont été renvoyés vers des lieux où leur sécurité est menacée », note l’ONG, à l’image des Somaliens renvoyés à Mogadiscio.En moins d’un an, 36 000 Somaliens, 163 000 Ethiopiens et 613 000 Yéménites expulsésEn moins d’un an, l’Arabie saoudite a expulsé 36 000 Somaliens, 163 000 Ethiopiens et 613 000 Yéménites, selon l’Organisation internationale des migrations.Ceux qui sont en « règle » le sont en vertu de la Kafala, un système qui oblige les migrants à travailler sous l’égide d’un parrain, en général leur employeur. Ce système empêche les employés de changer librement de patron, même quand les conditions de travail sont devenues inacceptables pour eux, mais aussi de quitter le pays – leur passeport leur étant souvent « confisqué » à leur arrivée pour n’être rendu qu’au terme de leur période de travail. En 2014, 90 organisations non gouvernementales avaient appelé les pays du Golfe à réformer ce système.Madjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurie Moniez (Lille, correspondance) « Ça va, là. Je crois qu’ils en ont eu pour leur compte. On peut arrêter ? » Cette petite phrase lancée par Martine Aubry aux journalistes à la fin de sa conférence de presse de rentrée à Lille, mercredi 23 septembre, en dit long sur l’agacement de l’ancienne ministre à l’endroit de certains membres du gouvernement. Notamment ceux qui ont la charge de la politique économique. A commencer par Emmanuel Macron, le ministre de l’économie.Sur Macron : « Qu’il s’occupe de son ministère »« Macron ? Comment vous dire… Ras-le-bol, répond-elle, commentant les propos du ministre de l’économie sur le travail du dimanche. Il faut qu’il mette toute son énergie pour accélérer la croissance et l’emploi. Je supporte de moins en moins l’arrogance. »Se disant choquée par les déclarations de M. Macron à l’encontre des fonctionnaires, Mme Aubry dénonce les paroles de cet « ancien fonctionnaire, certes devenu banquier d’affaires, qui sait sans doute qu’en période de crise on n’a jamais eu autant besoin des fonctionnaires, policiers, enseignants, personnels dans les hôpitaux ».Lire aussi :La gauche du PS n’en peut plus de la stratégie de « provocation » d’Emmanuel MacronPour enfoncer le clou, la maire de Lille pointe « une ignorance de ce que les gens vivent aujourd’hui. Il y a un moment, ce n’est plus supportable. Qu’il s’occupe de son ministère, ce serait déjà très bien ».Après les propos sur les fonctionnaires de M. Macron (qui venaient après ceux sur les trente-cinq heures à la fin d’août), le premier ministre, Manuel Valls avait réitéré, dimanche 20 septembre, sa confiance à son ministre de l’économie.Lire aussi :Macron ou la solitude du hussardA l’évocation de la réforme du code du travail, Mme Aubry s’agace. « Je prône une modernisation. Oui, il y a des réformes à faire. Mais quand j’entends dire que la complexité du code du travail empêche l’emploi, c’est faux ! Si le code du travail est complexe, je conseille d’aller lire le code fiscal… Encore un nouveau travail pour M. Macron. »Martine Aubry souhaite la mise en place d’une « carte vitale » de la formation professionnelle liée au compte épargne-temps : il faut « des protections et des libertés individuelles pour les salariés ».Sur l’économie : « Passer à la redistribution »Sur le plan économique, la maire de Lille exhorte le gouvernement à aller plus loin :« Après trois ans d’effort, il faut passer à la redistribution. Je prône une réforme d’ensemble, comme Jean-Marc Ayrault. Avec un impôt citoyen qui regroupe la CSG et l’impôt sur le revenu pour un système plus juste et plus efficace. »Et pour les 20 milliards d’euros qu’il reste à distribuer aux entreprises dans le cadre du CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi), elle recommande de cibler les entreprises. « Un beau chantier pour MM. Sapin et Macron. »Discrète dans les médias, l’ancienne ministre du travail ne cache pas s’être exprimée à plusieurs reprises dans le cercle privé :« Il reste deux ans pour réussir. Il faut booster la croissance et l’emploi. Et ce ne sont pas les “gauchos du PS” qui le disent. »Sur le PS : « Je n’ai jamais joué contre mon camp »Martine Aubry espère toujours un virage à gauche du gouvernement. Au congrès du Parti socialiste, regrette-t-elle d’avoir signé la motion A, « légitimiste », portée par le premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, et le premier ministre, Manuel Valls, plutôt que de soutenir les frondeurs ?« Si c’était à refaire, je le referais immédiatement. Je ne les ai pas rejoints : ce sont eux qui m’ont rejointe. Si je n’y étais pas allée, le texte aurait été très différent. On aurait été minoritaires, on aurait dit la démocratie a parlé, circulez, y a rien à voir. »Peut-être n’a-t-elle pas été comprise par tout le monde lorsqu’elle a signé cette motion, reconnaît-elle, mais elle assume :« Je n’ai jamais joué contre mon camp, je veux que le président réussisse. »Lire aussi :Congrès du PS : Martine Aubry rallie la motion CambadélisSur les régionales : « Décision réfléchie de ne pas être candidate »Alors que la maire de Lille s’apprête à lancer, ce week-end, les festivités de Renaissance, manifestation culturelle organisée dans le cadre de Lille 3000, elle estime ne pas avoir besoin de « renaître » politiquement.« Je ne suis jamais partie. Il y a trois mois, tout le monde disait que j’étais finie. Aujourd’hui, à l’approche des régionales, il faudrait que j’aille me présenter dans les treize régions. »Et, non, elle n’ira pas croiser le fer avec Marine Le Pen et Xavier Bertrand aux régionales en Nord - Pas-de-Calais - Picardie. Même si les sondages donnent la gauche perdante.« C’est une décision réfléchie de ne pas être candidate. Je suis contre le cumul. Et Pierre [de Saintignon] connaît la région comme sa poche. Pas moi. Je connais Lille et sa métropole. Pierre, c’est le meilleur candidat. Il n’y a aucun doute. »Lire aussi :Régionales : Pierre de Saintignon, le pari risqué de Martine AubryPour ces élections régionales, l’ancien ministre des transports Frédéric Cuvillier doit annoncer officiellement, samedi, qu’il sera tête de liste PS dans le département du Pas-de-Calais. « Une très bonne nouvelle », commente Martine Aubry.Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde 23.09.2015 à 14h25 • Mis à jour le23.09.2015 à 15h21 | Adéa Guillot (Athènes, correspondance) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Pour son grand retour dans l’arène européenne, le premier ministre grec, Alexis Tsipras, sera à nouveau l’objet d’une vive attention et de pressions, mercredi 23 septembre, lors du sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement européens consacré à la crise migratoire.La Grèce est, avec l’Italie, l’une des principales portes d’entrée de réfugiés en Europe. Il lui est régulièrement reproché de ne pas faire assez pour garder ses frontières. Mais Athènes se défend d’être particulièrement laxiste.« Nous avons des dizaines d’îles face à la Turquie et des centaines de kilomètres de côtes à surveiller, explique un responsable au ministère, chargé de la politique migratoire. Les passeurs turcs nous envoient des dizaines de barques chaque jour par la mer. Une fois dans nos eaux, nous ne pouvons pas les renvoyer, le refoulement est interdit aux termes des conventions internationales, et il s’agit désormais à plus de quatre-vingt-dix pour cent de réfugiés demandant l’asile, pas de simples migrants économiques. Notre bataille n’est pas tant de les arrêter, ce que nous ne pouvons faire sans la collaboration de la Turquie, que de les accueillir décemment. »« Sortir définitivement du tout répressif »Alexis Tsipras a d’ailleurs nommé dans son nouveau gouvernement comme ministre délégué à la politique migratoire Yiannis Mouzalas, un gynécologue obstétricien très respecté en Grèce. Choisir un homme passé par Médecins du monde et connu pour être un bon gestionnaire des crises humanitaires symbolise l’orientation que le premier ministre souhaite donner à la politique migratoire de son pays.Lire aussi :Tsipras dévoile un nouveau gouvernement de fidèles« Il s’agit de sortir définitivement du tout répressif qui caractérisait l’action des précédents gouvernements conservateurs, précise une source ministérielle. Enfermer les réfugiés dans des camps pour qu’on ne les voie pas n’est pas la solution. Il s’agit aujourd’hui de leur permettre de traverser notre pays dans les meilleures conditions possible, car très peu souhaitent demander l’asile ici. » De fait, la majorité des quelque deux cent trente-cinq mille personnes arrivées en Grèce depuis le début de l’année en sont déjà reparties, via la Macédoine et la Serbie, puis la Hongrie, vers les pays de l’Europe du Nord réputés plus généreux et surtout mieux équipés, et plus prospères.« Nous devons aussi améliorer et accélérer nos procédures d’asile ici, en Grèce, car désormais, avec la politique des quotas, des milliers de réfugiés ayant obtenu l’asile sur notre sol pourront être accueillis dans d’autres pays européens », explique notre interlocuteur.Seulement 8 000 demandes d’asile déposéesLa Grèce va en effet bénéficier de plus de cinquante mille « relocalisations » supplémentaires de demandeurs d’asile provenant de son territoire vers d’autres pays de l’Union, selon la proposition de la Commission européenne, validée mardi 22 septembre à Bruxelles.Lire aussi :L’UE impose la répartition de 120 000 réfugiésPas facile cependant de convaincre les milliers de Syriens ou d’Afghans qui débarquent chaque jour sur les côtes grecques que leur rêve d’Allemagne ou de Suède peut désormais très bien commencer par un dépôt de demande d’asile en Grèce.« Ils ne nous croient pas lorsqu’on leur explique que les choses bougent en Europe et qu’ils n’ont plus forcément besoin de lancer leur famille sur la dangereuse route des Balkans », reconnaît une avocate bénévole qui conseille les réfugiés. Aujourd’hui, selon le HCR, seulement huit mille demandes ont été déposées au service d’asile grec.Mise en place de centres d’enregistrementAu-delà de la question des quotas qui a beaucoup divisé les Européens, l’autre grande idée, notamment soutenue par la France, est la mise en place de « hot spots » dans les pays d’entrée sur le territoire de l’Union. « Il s’agit de centres de recensement et d’enregistrement qui permettraient de séparer les demandeurs d’asile des migrants économiques », précise Grigoris Apostolou, le chef de liaison à Athènes de Frontex, l’agence européenne de gestion des frontières extérieures.Le 15 juillet, le commissaire européen à l’immigration, Dimitris Avramopoulos a envoyé aux Etats membres de l’Union européenne une feuille de route sur la création de ces centres en Italie et en Grèce. En Italie, quatre ports, Pozzallo, Porto Empedocle, Trapani et Lampedusa, dépendront d’un quartier général établi à Catane, en Sicile.« Un dispositif semblable devrait être mis en place en Grèce avec un QG au port du Pirée et des antennes dans les îles de la mer Egée, explique M. Apostolou. Mais nous attendons désormais les décisions du nouveau gouvernement, qui doit mettre à disposition des bâtiments pouvant accueillir ces opérations de screening. »Effort de solidarité de la part des autres paysPour Petros Mastakas, du haut-commissariat aux réfugiés, la mise en place de hot spots ne peut pas être décidée dans la panique, car la Grèce n’est pas équipée pour loger ces migrants le temps des opérations d’enregistrement. « Il n’y a pas de camps d’accueil, ni sur les îles, ni à Athènes, ni à Thessalonique. Comment la Grèce peut-elle financer la construction d’abris pour accueillir trois cent mille personnes ? Frontex va-t-elle donner des moyens ? Envoyer du personnel ? Rien n’est encore clair », assure M. Mastakas.« La seule chose claire, c’est qu’il s’agit à quatre-vingt-dix pour cent de réfugiés et pas de migrants économiques. Et même pour ces derniers, comment les renvoyer chez eux ? La Grèce en crise n’a pas les moyens de gérer seule cette situation. »C’est bien là le plaidoyer que devrait faire, mercredi soir à Bruxelles, Alexis Tsipras, qui demande un effort de solidarité de la part des autres pays de l’Union face à un phénomène qui dépasse largement la Grèce.Lire aussi :Allemagne : débat autour de l’impact économique de l’accueil des réfugiésAide européenne peu sollicitéeLes partenaires devraient, eux, assortir cette aide à la mise en place rapide de ces fameux hot spots. Certains pays, comme la Hongrie de Viktor Orban, n’hésitent pas à réclamer des mesures radicales. Imposer à Athènes un corps de gardes-frontières européens, même si des sources hongroises à Bruxelles reconnaissent que cela n’est pas très réaliste à court terme. Obtenir un accord à vingt-huit sur la formation d’un tel corps prendrait des années. Et la Commission répète sur tous les tons qu’il y va de la souveraineté de la Grèce et « qu’on ne peut pas imposer à un pays quelque chose qu’il n’a pas demandé ».Beaucoup à Bruxelles, en off, déplorent que la Grèce n’ait pas davantage sollicité l’aide européenne à laquelle elle peut prétendre. A la fin d’août, Athènes n’avait reçu que 30 millions d’euros de Bruxelles pour parer au flux de réfugiés, sur une enveloppe totale disponible de 470 millions d’euros.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter hanslucas.comAmnistie pour les putschistes ?Autre sujet de possible contentieux, l’amnistie réclamée par les putschistes. Michel Kafando a appelé mercredi à « honorer les mémoires des compatriotes injustement tombés pour la défense de la patrie ». Selon des sources hospitalières, au moins dix manifestants ont été tués, et des dizaines d’autres blessés en une semaine. « La nation tout entière leur rend hommage en attendant d’examiner la façon dont nous solderons les conséquences de cette funeste barbarie », a ajouté le président de la transition.Enfin, le sort du RSP reste en suspens. Selon l’accord conclu dans la nuit de mardi à mercredi, le RSP s’est engagé à cantonner ses soldats dans leur base de Ouagadougou et à se retirer des rues de la capitale. Les forces loyalistes, des unités habituellement stationnées en province qui avaient convergé sur la capitale lundi, ont, elles, promis de « reculer de 50 km » et de « garantir la sécurité du personnel [du RSP] et de leurs familles ».La société civile et le premier ministre issu de ses rangs, le lieutenant-colonel Isaac Zida, réclamaient toutefois la dissolution de cette véritable armée dans l’armée. Mercredi, M. Zida jugeait « inimaginable » de « conserver le RSP en l’état ». Le gouvernement de transition doit se réunir dès jeudi « au nom de la continuité de la vie nationale ». 23.09.2015 à 13h16 L’Autorité de la concurrence s’intéresse aux pratiques du secteur des fruits transformés en coupelles et en gourdes, autrement dit, aux fabricants de compote.« Les services d’instruction de l’Autorité de la concurrence ont procédé le 22 septembre 2015 (…) à des opérations de visite et saisie inopinées auprès d’entreprises suspectées d’avoir mis en œuvre des pratiques anticoncurrentielles dans le secteur des fruits transformés en coupelles et en gourdes », annonce l’Autorité dans un communiqué, mercredi 23 septembre.Le nom des entreprises n’est pas divulguéLe nom des entreprises n’est pas divulgué, ni le nombre de sociétés concernées. L’Autorité n’est encore qu’au tout début de son enquête qui peut prendre des mois, voire des années avant d’aboutir, et « ces interventions ne préjugent bien évidemment pas de la culpabilité des entreprises concernées », assure-t-elle.L’Autorité de la concurrence a cependant décidé depuis avril de communiquer sur ces visites pour « remédier à l’asymétrie d’informations existant entre les entreprises non visitées et les entreprises visitées », et ainsi « assurer l’égalité d’accès au programme de clémence pour ces entreprises ».Les entreprises qui choisissent de leur propre chef d’apporter des informations à l’Autorité peuvent en effet bénéficier de mesures de clémence ou d’une réduction de leurs amendes. Maxime Vaudano Soucieux de se démarquer de François Hollande, Nicolas Sarkozy a exposé, jeudi 10 septembre, ses solutions pour faire face à la crise des migrants dans un long entretien au Figaro, réitérées le soir même au journal de 20 heures de TF1.Parmi les propositions du président des Républicains (LR), celle qui a suscité le plus de réactions consiste à distinguer les réfugiés politiques des « réfugiés de guerre », qui bénéficieraient d’un statut à part. Ils seraient ainsi accueillis de manière « provisoire », pendant « la seule période des conflits » qui les ont contraints à fuir leur pays, avec une « vocation à rentrer chez eux une fois la paix rétablie » – contrairement aux réfugiés politiques classiques « que nous avons toujours accueillis au nom de notre tradition humaniste », qui bénéficient quoi qu’il arrive d’un visa de dix ans.Lire aussi :Migrants : pourquoi Nicolas Sarkozy durcit son discoursLe ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, s’est immédiatement opposé à cette idée, au nom de l’« indivisibilité » du statut de réfugié en France : « Dans l’histoire longue de notre pays, est réfugié quiconque est persécuté dans son pays en raison de ses origines, de sa religion, de ses convictions. »Comment le statut des réfugiés est-il défini ?La convention de Genève de 1951, signée par la France, ne fait aucune distinction entre les réfugiés, qu’elle définit comme :« Toute personne (…) qui, craignant d’être persécutée du fait de sa race [son origine], de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays ; ou qui, si elle n’a pas de nationalité et se trouve hors du pays dans lequel elle avait sa résidence habituelle à la suite de tels événements, ne peut ou, en raison de ladite crainte, ne veut y retourner. »Est-il possible de différencier le statut de réfugié ?Si la proposition de Nicolas Sarkozy est iconoclaste, elle n’est pas pour autant inapplicable. Rien n’empêche la France de créer plusieurs statuts différenciés de réfugiés, à condition de leur offrir les garanties fondamentales prévues par la convention.En effet, si les directives européennes demandent aux pays d’offrir aux réfugiés une protection « non temporaire », sa durée n’est pas précisée. Elle doit seulement courir au moins jusqu’à la fin des risques de persécutions dont peut faire l’objet le réfugié (voir la jurisprudence).Il serait donc théoriquement possible de mettre en place un statut de réfugié de guerre « à durée indéterminée », dont le terme ne serait pas fixé à l’avance (dix ans), mais indexé sur la fin d’une guerre (et des persécutions qui s’ensuivent).Que permet la loi française ?Cette possibilité existe déjà. En France, un certain Nicolas Sarkozy, ministre de l’intérieur, a créé en 2003 la « protection subsidiaire ». Il s’agit d’un statut particulier accordé aux personnes qui ne répondent pas aux critères précis de l’asile, mais qui sont quand même sérieusement menacées dans leur pays. Comme les Syriens ou les Afghans, protégés au nom du conflit généralisé qui gangrène leur pays, même s’ils ne sont pas visés personnellement par des persécutions.Comme le rappelle 20 Minutes, ce statut semble déjà assez bien correspondre aux objectifs exposés par Nicolas Sarkozy dans Le Figaro, car il est renouvelé tous les ans – ce qui permet d’arrêter la protection quand un conflit prend fin.Une autre possibilité permettrait de prendre en compte la situation particulière des « réfugiés de guerre » au niveau européen : le mécanisme de « protection immédiate et temporaire » mis en place en 2001, afin d’accueillir exceptionnellement des réfugiés le temps d’un conflit, sous un statut différencié.Ce système, qui peut être activé par les Etats européens en cas d’« afflux massif de personnes déplacées dans l’UE », n’a jamais été utilisé. Il nécessite une décision à la majorité des gouvernements européens.Pourrait-on contraindre les réfugiés à repartir après une certaine période ?Que l’on recoure à l’une de ces deux possibilités ou que l’on crée un nouveau statut de réfugié de guerre ne permettra pas de répondre à la préoccupation du président des Républicains : forcer lesdits réfugiés à rentrer chez eux une fois la paix revenue.Juridiquement, la loi française permet en effet à toute personne en situation régulière de demander la nationalité française après cinq ans de résidence en France, à condition de remplir certaines conditions (intégration professionnelle, connaissance de la langue, absence de condamnation pénale). Les réfugiés de plein droit sont même dispensés de ce délai.On imagine mal comment un nouveau statut de réfugié de guerre pourrait priver une certaine catégorie d’immigrés de ce droit à la naturalisation ; il serait très probablement jugé discriminatoire et non conforme aux principes juridiques français.Or la plupart des conflits poussant actuellement les « réfugiés de guerre » à émigrer vers l’Europe (Syrie, Libye, Afghanistan, Irak) ont très peu de chances de se régler dans les prochains mois, voire dans les prochaines années.Quel que soit leur statut, la plupart des réfugiés de guerre qui souhaiteraient à tout prix s’établir en France pourraient donc toujours être assez facilement naturalisés, même en les plaçant sous ce nouveau statut.D’autant plus que, de façon empirique, plus les conflits se prolongent et plus l’hypothèse de renvoyer de force les réfugiés chez eux devient moralement délicate. Même si, comme le rappelle l’avocat spécialiste de l’asile Gilles Piquois, la plupart des réfugiés n’ont au départ « qu’une envie : c’est rentrer chez eux quand leur pays retrouve la paix ».Lire :Syrie, Erythrée, Afghanistan… ce que fuient migrants et réfugiésMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.09.2015 à 13h01 • Mis à jour le11.09.2015 à 14h48 Les autorités cubaines ont décidé d’amnistier 3 522 prisonniers, un geste exceptionnel. L’annonce en a été faite vendredi 11 septembre par le Conseil d’Etat, organe suprême de l’exécutif cubain, dans le quotidien d’Etat Granma, une semaine avant la visite sur l’île du pape François, artisan du rapprochement entre La Havane et Washington, du 19 au 22 septembre.La Havane avait déjà élargi près de trois mille prisonniers avant la visite de Benoît XVI, en 2012, et environ trois cents un mois après celle de Jean-Paul II, en 1998.Parmi les bénéficiaires de cette amnistie figurent des détenus âgés de plus de 60 ans ou de moins de 20 ans sans antécédents pénaux, des malades chroniques, des femmes, ceux dont la liberté conditionnelle prend fin en 2016 et des étrangers, dont le pays garantit l’extradition.Une soixantaine de prisonniers politiquesCette mesure tient compte « de la nature des faits pour lesquels ils ont été condamnés, de leur comportement en prison, du temps de peine déjà purgé et de leur santé », précise le quotidien Granma. Sauf quelques « exceptions humanitaires » sont maintenus en détention les auteurs d’assassinats, de meurtres, de viols, d’actes pédophiles, de trafic de drogue, de violences et d’atteintes à la sûreté de l’Etat. Cette décision sera effective dans soixante-douze heures.Les autorités n’ont pas publié de chiffres sur le nombre de prisonniers sur l’île depuis 2012. A cette époque, la population carcérale y était estimée à environ cinquante-sept mille personnes dans deux cents centres de détention.Lire aussi :Entre les Etats-Unis et Cuba, les secrets d’un dégelAprès des années de fortes tensions, les relations entre l’Eglise et les autorités cubaines se sont progressivement détendues dans les années 2000, à la suite de la visite de Jean-Paul II. Et en 2010, le cardinal Jaime Ortega, chef de l’Eglise cubaine, avait mené une médiation décisive pour la libération de dissidents, ouvrant un dialogue jamais interrompu depuis avec les autorités.Depuis la libération de cinquante-trois prisonniers dans le cadre du récent dégel avec les Etats-Unis, il n’existe officiellement plus de prisonniers politiques dans les prisons du pays. La Commission cubaine des droits humains, interdite mais tolérée par les autorités, en dénombre, elle, une soixantaine.Lire aussi :Les dilemmes de l’opposition cubaine à l’heure du dégel  11.09.2015 à 12h22 | Paulo A. Paranagua (Caracas et Los Teques, envoyé spécial) L’opposant Leopoldo Lopez, 44 ans, condamné à treize ans de prison jeudi 10 septembre à Caracas, est détenu dans une prison militaire depuis le 18 février 2014. Il est accusé d’être l’instigateur de violences qui avaient fait trois morts dans la capitale vénézuélienne le 12 février 2014, date qui marque l’extension des manifestations étudiantes à tout le Venezuela. Des enregistrements vidéo ont pourtant montré que ceux qui avaient tiré contre les manifestants, ce jour-là, étaient des agents de l’Etat.Lire aussi :Au Venezuela, l’opposant Leopoldo Lopez a été condamné à treize ans de prisonPour le président Nicolas Maduro, Leopoldo Lopez est un « putschiste » et un « fasciste ». Il est confiné dans un cachot, loin des autres détenus politiques de la prison de Ramo Verde, située à Los Teques, à 30 km de Caracas. Sur une colline voisine se trouve la prison de femmes. La nuit, on entend des voix féminines crier : « Leopoldo, on t’aime ! »Son épouse, Lilian Tintori, 37 ans, professeur de yoga, lui a organisé son emploi du temps, entre exercice physique, lectures et apprentissage du cuatro, instrument à cordes du folklore vénézuélien. « Nous n’avons jamais autant parlé », confiait-t-elle en 2014 sur la route menant à Ramo Verde. Leurs deux enfants, Manuela (5 ans) et Leopoldo Santiago (2 ans), rendent parfois visite à leur père. Une psychologue aide l’aînée à supporter la pression de ses petits camarades à l’école.Lorsque le couple s’est marié, Leopoldo avait prévenu sa compagne qu’elle épouserait aussi le Venezuela, à cause de son engagement. Lilian n’avait jamais envisagé d’avoir une activité militante. La voilà transformée en « messagère » du prisonnier, multipliant les prises de parole, avec une force jusqu’alors inconnue. Son mari est, lui aussi, un orateur fougueux. « Il adopte un langage populaire, il veut toucher les chavistes », explique Teodoro Petkoff, figure de la gauche vénézuélienne.Parenté avec Simon BolivarLeopoldo Lopez est pourtant né dans une famille traditionnelle. Parmi ses ancêtres, l’un avait des liens de parenté avec Simon Bolivar, le père de l’indépendance. Un autre a conduit la première mission diplomatique auprès de Napoléon Bonaparte. L’arrière-grand-père a vécu vingt-deux ans en exil, le grand-père dix-sept ans.« L’histoire et la politique sont des passions familiales », avoue le père, ancien haut fonctionnaire du président social-démocrate Carlos Andrés Perez. La mère, elle, a été la première femme à la vice-présidence de l’entreprise pétrolière d’Etat. Leur fils a fait ses études supérieures aux Etats-Unis. « Il avait rameuté les étudiants contre les bombardements en Irak », rappelle son père.Leopoldo Lopez a été maire de Chacao, municipalité résidentielle de Caracas (2000-2008). Son inspiration, il l’a cherchée dans des villes innovantes comme Medellin (Colombie) ou Curitiba (Brésil). Il a mis l’accent sur la sécurité, l’urbanisme et les transports.Leopoldo Lopez n’a pas choisi un slogan politique au moment de se livrer à la justice, mais une devise de marathonien : « Le premier qui se fatigue, perd »Cette expérience a servi aux militants de son parti, Volonté populaire (centre gauche), qui sont parvenus à enlever seize municipalités aux chavistes en décembre 2013. Deux de ces nouveaux maires ont été condamnés et déchus de leur mandat en mars, pour n’avoir pas empêché les protestations contre le pouvoir.En 2008, Leopoldo Lopez voulait briguer la mairie métropolitaine de Caracas. A en croire des sondages, sa popularité rivalisait dans la capitale avec celle du charismatique président Hugo Chavez (1999-2013). Utilisant un prétexte administratif, le pouvoir suspendit ses droits politiques jusqu’en 2014. La Cour interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) trancha en 2011 en faveur de l’ancien maire. Mais le Venezuela refusa d’obtempérer et se retira de la CIDH.Invité en Europe par l’Internationale socialiste en 2010, Leopoldo Lopez tisse des liens avec d’anciens dissidents de l’Est. A Prague en 2013, il rencontre aussi la blogueuse cubaine Yoani Sanchez et l’ex-président du Costa Rica, Oscar Arias, Prix Nobel de la paix. L’ancien président socialiste du gouvernement espagnol Felipe Gonzalez a pris sa défense, a fait le voyage à Caracas, au mois de juin, mais n’a pas été autorisé à lui rendre visite à Ramo Verde.« Du bon côté de l’Histoire »En prison, Leopoldo Lopez a lu L’homme qui aimait les chiens, le roman du Cubain Leonardo Padura, qui met en scène Léon Trotski et son assassin. « Il m’a demandé une biographie de Trotski », raconte son père, qui ajoute : « Trotski était aussi dérangeant pour l’Union soviétique que mon fils pour ce gouvernement stalinien. » Beau gosse, sportif, Leopoldo Lopez n’a pas choisi un slogan politique au moment de se livrer à la justice devant une foule de partisans, mais une devise de marathonien : « Le premier qui se fatigue, perd. » Il participe à la traversée annuelle du fleuve Orénoque. Son père, son entraîneur, en tire une leçon : « Il ne faut pas nager contre le courant, il faut avancer en diagonale. »Leopoldo Lopez veut incarner le courage en politique. A croire que les Vénézuéliens, plongés en quelques décennies dans une société urbaine, cosmopolite, moderne, consumériste, prisent encore les valeurs rurales. Lors des tournées pour s’implanter en province, le dirigeant de Volonté populaire s’est lancé dans les tournois de toros coleados, consistant à attraper la bête par la queue et à la faire tomber. Résultat : il a été salué avec respect par les autorités chavistes locales.Depuis la prison, Leopoldo Lopez répète comme un mantra : « Nous sommes du bon côté de l’Histoire. » Nicolas Maduro, lui aussi, invoque « le sens de l’Histoire ». Lequel l’emportera, le volontarisme des opposants ou le messianisme des chavistes ?Paulo A. Paranagua (Caracas et Los Teques, envoyé spécial)Journaliste au Monde 11.09.2015 à 11h53 • Mis à jour le11.09.2015 à 15h07 | François Béguin Le tabac coûte chaque année 120 milliards d’euros à la société française, l’alcool 120 milliards d’euros également, les drogues illicites 8,7 milliards d’euros. Ces montants prennent en compte le coût des vies perdues, des pertes de production ou de la qualité de vie mais aussi le montant des dépenses publiques de soins, de prévention et de répression… A l’inverse, ces chiffres prennent aussi en compte les recettes des taxes et les économies que représentent les retraites non versées.Publiés vendredi 11 septembre, ces chiffres chocs du coût social des drogues sont la conclusion d’une étude financée par la Direction générale de la santé et pilotée par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). L’auteur de l’étude, l’économiste Pierre Kopp, s’est appuyé sur des données épidémiologiques et sanitaires se rapportant à 2010.A trois jours du début de l’examen du projet de loi de santé au Sénat, ils tombent à point nommé pour la ministre de la santé, Marisol Touraine, qui s’apprête à faire face à de nouveaux assauts parlementaires contre la loi Evin ou la mise en place du paquet de cigarettes neutre. La France compte 13,4 millions de fumeurs quotidiens et 3,8 millions d’usagers « à risque » de l’alcool.« Ce rapport doit permettre de prendre conscience du coût important des drogues pour la collectivité » et de « hiérarchiser les problèmes afin de mieux éclairer les choix d’engagement de dépenses publiques », souligne Pierre Kopp, déjà auteur il y a quinze ans d’une première édition de cette étude.Pour parvenir à ces quelque 250 milliards d’euros, ce professeur à l’université Panthéon-Sorbonne (Paris-I) a d’abord pris en compte le nombre de vies perdues chaque année en raison des drogues légales et illégales, soit 49 051 décès liés à l’alcool, 78 966 liés au tabac et 1 605 aux drogues illicites. Pierre Kopp a également intégré le nombre de malades liés à ces consommations (672 000 pour le tabac, 1,2 million pour l’alcool). Pierre Kopp a également recensé les dépenses engagées par l’Etat pour les soins, la prévention et la répression.Lire l'intégralité (abonnés) :La France paye cher ses addictions« Cynisme de façade »Pour être complet, il a enfin pris en compte les économies de retraites non versées et les recettes apportées par les taxes (13,3 milliards d’euros). Des chiffres mis en regard du coût des soins (8,5 milliards pour l’alcool et 25, 9 milliards pour le tabac), une façon de battre en brèche l’idée selon laquelle ces deux drogues licites rapporteraient au final à l’Etat plus qu’elles ne coûtent. « La taxation sur les alcools ne représente que 37 % du coût des soins des maladies engendrées par l’alcool », écrit l’économiste.Les résultats de cette étude montrent des coûts sociaux par catégorie de drogue « approximativement trois fois plus élevés » par rapport à une précédente version de l’étude parue en 2006. « Ce n’est pas la conséquence d’une augmentation de la consommation et d’une politique publique inefficace », prévient l’auteur, mais plutôt d’une « amélioration des connaissances épidémiologiques » (notamment sur le nombre réel de morts imputable au tabac) et d’un « changement dans la méthodologie du calcul économique adopté officiellement par les pouvoirs publics ».Interrogé sur les mesures qui permettraient de dégager des économies, Pierre Kopp suggère par exemple le doublement du prix du tabac, qui permettrait selon lui de« réduire de moitié la consommation ».Lire : La délicate évaluation du « coût social » du tabacFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.09.2015 à 11h30 • Mis à jour le11.09.2015 à 12h02 | Joël Morio Jeudi, le talk-show de début de soirée de Canal Plus a réuni 611 000 spectateurs. Lundi, pour sa reprise, il en avait rassemblé 915 000.« Le Grand Journal » nouvelle version, le rendez-vous de début de soirée de Canal Plus (entre 18 h 50 et 20 h 10), peine à trouver son public. Son audience pique du nez. L’arrivée de la journaliste-animatrice Maïténa Biraben n’infléchit pas la courbe. Jeudi 10 septembre, ils n’étaient plus que 611 000 téléspectateurs à suivre le talk-show. L’émission a été, en l’occurrence, devancée par les programmes des grandes chaînes (TF1, France 3, France 2, M6), mais aussi par « Touche pas à mon poste » (D8), « C à Vous » (France 5), « Secret Story » (NT1) et… « Les Ch’tis vs Les Marseillais » (W9) !Il s’agit de la troisième baisse d’audience consécutive. Une configuration inédite pour l’émission emblématique de Canal Plus. Lundi 7 septembre, pour sa remise à l’antenne, malgré la présence de Manuel Valls, moins d’un million de téléspectateurs (915 000 personnes) avaient suivi les débuts de la remplaçante d’Antoine de Caunes, remercié par Vincent Bolloré, le nouveau « propriétaire » de Canal Plus.L’an dernier, à la même époque, 1,1 million de téléspectateurs avaient assisté au retour d’Antoine de Caunes.« Ajustements constants »La nouvelle formule du « Grand Journal », préparée en moins de deux mois, ne trouve pas son public. Les critiques fusent sur cette mouture : simple version quotidienne du « Supplément » – l’émission dominicale de la chaîne cryptée, manque de rythme, usure de l’« infotainment » – ce genre qui mélange l’information et le divertissement.Dans une interview donnée à Metronews, le chroniqueur politique Jean-Michel Aphatie, lui aussi renvoyé du « Grand Journal » à la fin de la dernière saison, juge pour sa part que « Maïténa Biraben est à la hauteur de ce qu’on connaît d’elle » et estime qu’« elle a vraiment de la présence ». Il ajoute : « Je trouve que le plateau est un peu faible. Il manque dans l’équipe des chroniqueurs quelqu’un de vraiment fort et sérieux pour l’épauler. »A la direction de Canal Plus, on laisse entendre qu’on aurait anticipé cette baisse de l’audience. « Mathématiquement, la nouvelle émission devait faire moins que la précédente, qui commençait plus tard et intégrait les Guignols », plaide-t-on.Mais la chute depuis le début de la semaine n’avait sans doute pas été prévue. L’émission est en rodage insiste-t-on, des « ajustements constants » sont opérés pour l’améliorer.Joël MorioJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.09.2015 à 11h23 | Anthony Hernandez Des tables de jeu prises d’assaut ; le bruit et la lumière criarde des machines à sous ; le ballet des serveuses en petites tenues… nous sommes bel et bien à Las Vegas. Plus exactement à L’Orleans, un hôtel-casino qui ressemble à n’importe quel établissement de la ville. Les joueurs qui ont encore assez de lucidité pour lever le nez de leur bandit manchot verront de drôles de clients arpenter les moquettes vieillottes de ce gigantesque complexe de 1 885 chambres. Leur signe distinctif ? Une carrure impressionnante. Jusqu’à samedi 12 septembre, un peu moins de mille lutteurs et lutteuses, issus d’une centaine de nations, disputent en effet les Championnats du monde à Las Vegas – les sixièmes aux Etats-Unis – à L’Orleans Arena, salle multisport accolée à l’hôtel éponyme.Habituée au clinquant des grandes manifestations, la capitale mondiale du divertissement ne déroule pas vraiment le tapis rouge à ces vaillants lutteurs. En ville, seules les affiches publicitaires, qui annoncent, samedi 12 septembre, le prochain combat du boxeur milliardaire Floyd Mayweather, sont visibles. « A Las Vegas, peu importe l’événement, ce qui compte c’est de l’accueillir », résumait placidement un chauffeur de taxi.Pas de Céline DionPour le show à l’américaine, dont Las Vegas s’est fait une spécialité, il faudra repasser. Pas de Céline Dion au programme pour la cérémonie d’ouverture. A la place, un obscur chanteur passé par un télé-crochet américain. Portant fièrement sa bedaine, le bouc bien taillé, l’artiste a entonné The Star-Splanged Banner, l’hymne américain. Dans l’indifférence presque générale (à peine 1 000 spectateurs), on a assisté à un défilé de drapeaux, où la plupart des délégations n’avaient pas de porte-drapeaux ! Bonne élève, la Fédération française de lutte, qui organisera à Paris l’édition 2017 des Mondiaux, était, elle, représentée par Christophe Guénot, médaillé de bronze olympique en 2008 et désormais entraîneur.Entrés en premier dans la compétition, les spécialistes de la lutte gréco-romaine n’ont pas attiré davantage les foules à L’Orleans Arena, où à peine la moitié des gradins (4 000 spectateurs) étaient remplis. La raison ? Les spécificités de cette discipline où l’on utilise que les bras et seulement au-dessus de la ceinture. Or, aux Etats-Unis, on ne vibre que pour la lutte libre, proche du folk style, pratiquée dans les lycées et les universités américaines, dans laquelle on peut utiliser la totalité du corps.« On ne peut pas juger de la popularité de la lutte aux Etats-Unis sur ce premier jour, explique Richard Bender, secrétaire général d’USA Wrestling depuis 2000. Nous avons opté pour une stratégie de vente presque exclusive de passe pour toute la durée des Mondiaux. Mais il est tout de même difficile pour les gens de venir pour les six jours de compétition, et ils ont choisi de se réserver pour la lutte libre. » Verdoyantes prairiesDu côté de Las Vegas Events, partenaire d’USA Wrestling spécialisé dans l’organisation de manifestations sportives, on n’était nullement inquiet devant l’affluence moyenne des finales de gréco-romaine. « L’Arena sera pleine pour la lutte libre. Là, les gens sont au casino ou en train de dîner. Ce qui est une bonne chose », déclarait pragmatique le président, Pat Christenson, dont la moustache était beaucoup moins tendance que celle d’Andy Bisek, premier médaillé de bronze américain de ces Championnats du monde.Pour les organisateurs, il n’y a donc aucune déception majeure : vendredi 11 et samedi 12 septembre, les sessions de lutte libre se disputeront à guichets fermés. D’ailleurs, les Mondiaux se clôtureront avec le sacre attendu de l’Américain Jordan Burroughs, double champion du monde et champion olympique des – 74 kg.Avant d’être le fer de lance de l’équipe nationale, le champion a d’ailleurs fait le bonheur de l’équipe de lutte de l’université du Nebraska. Comme un symbole : le cœur de la lutte américaine est loin de battre à Las Vegas mais plutôt dans les verdoyantes prairies du Midwest, auquel il est nécessaire d’ajouter l’Oklahoma, Etat limitrophe situé juste au sud du Kansas.Petite barbe en collier, polo siglé à l’effigie de son média spécialisé WIN Magazine (Wrestling Insider News Magazine), le journaliste américain Mike Finn rappelle cette évidence : « Las Vegas n’est pas une région de lutteurs. En revanche, l’Iowa, l’Oklahoma ou encore l’Illinois ont une forte tradition de lutte. En novembre, l’université d’Oklahoma State et celle de l’Iowa espèrent réunir 20 000 fans lors d’un match de lutte en plein air dans l’enceinte du Kinninck stadium à Iowa city ! » Le secrétaire général d’USA Wrestling en personne, Richard Bender, ne dément pas la répartition géographique des fans de la lutte. Il rappelle également ce qui en constitue le socle, l’amour des Américains pour leur lycée et leur université. « Si les finales universitaires de lutte sont capables d’attirer 17 000 spectateurs par jour sur deux ou trois jours, c’est grâce à la connexion très forte des gens à leur université. Ce sont des fans de l’université avant tout. Il se produit un peu la même chose pour l’équipe olympique des Etats-Unis. En 1996, les tickets pour le tournoi de lutte étaient les troisièmes les plus demandés à Atlanta », explique-t-il.« C’est cool d’être à Vegas »Dès lors, pourquoi diable choisir d’organiser ces Mondiaux de lutte dans la « Ville du péché » ? Si aucun programme universitaire de lutte n’existe à Las Vegas, les patrons de la lutte américaine ont depuis longtemps pris l’habitude d’utiliser l’image de marque de la ville pour rentabiliser leurs compétitions. Ces vingt-sept dernières années, 23 championnats nationaux de lutte y ont été organisés. Pour ces Mondiaux 2015, sur le seul nom de Las Vegas, les accréditations (en grande partie des membres des différentes délégations) ont bondi de 2 000 pour un championnat du monde classique à plus de 3 500.Et qui dit nombreuses accréditations, dit monnaie sonnante et trébuchante. A Las Vegas, une grande partie des accrédités s’acquittent d’un forfait journalier de 190 euros, comprenant l’hébergement et trois repas quotidiens. De quoi financer une bonne partie d’une manifestation dont le budget s’élève à 3 millions de dollars (environ 2,7 millions d’euros), dont 1 million de dollars est déjà apporté par la billetterie et un autre million par l’UFC, la principale organisation de Mixed Martial Arts (MMA), partenaire de l’événement au grand dam de la Fédération internationale de lutte (UWW). « Organiser un événement dans cette ville lui donne toujours de la valeur. On accepte donc le risque d’être noyé dans la masse des événements, car nous pensons que le choix de Vegas est le meilleur pour la lutte américaine », se défend Richard Bender. L’équipe de lutte américaine est d’ailleurs consciente de la nécessité d’assurer le spectacle sur les tapis. Dimanche 6 septembre, un jour avant le début de la compétition, ses fleurons, Jordan Burroughs, accompagné de la lutteuse Adeline Gray, ainsi que du spécialiste de gréco-romaine Robby Smith, s’accordaient tous là-dessus. « C’est cool d’être à Vegas et d’être une partie du divertissement ! », lançait la double championne du monde quand Smith, beau bébé de 130 kg et spectaculaire quatrième mardi dans sa catégorie, voulait « faire le show pour montrer le travail et les sacrifices » des lutteurs américains.Burroughs, plus prophète en Iran, terre de lutte par excellence, qu’en son propre pays, voulait gagner pour conquérir les foules : « Nous devons tout faire pour gagner le titre par équipes. La dernière fois, c’était lors des Mondiaux organisés à Atlanta, en 1995. Las Vegas doit être notre vitrine ! »Anthony HernandezJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Claire Ané L’un des jobs les plus conciliables avec une vie de lycéen ou d’étudiant est de garder des enfants, le soir ou à la sortie de l’école, ou de proposer du soutien scolaire. Voici quelques conseils pour obtenir le poste.Quel job viser ? Faites d’abord un point sur les créneaux horaires et le volume de temps que vous pourrez y consacrer. Élèves de prépa, vous préférez ne pas vous engager sur toute l’année ? Visez les baby-sittings, plutôt en soirée, que vous pourrez décliner en période d’examens par exemple. Si vous avez plus de temps et souhaitez un revenu régulier, les « sorties d’école » de fin d’après-midi et du mercredi sont plus indiquées. Autre piste qui peut vous prendre moins de temps tout en étant mieux payée : l’aide aux devoirs pour les écoliers, si vous êtes lycéen, ou même des cours particuliers dans une matière, si vous êtes un peu avancé dans vos études supérieures.Où et comment trouver ? « Pour ne pas vous mettre en échec avec des gros temps de transports, ne cherchez pas trop loin de votre domicile ou lieu d’études », recommande Barbara Muntaner, rédactrice en chef du site du CIDJ, association d’intérêt public qui informe et conseille les jeunes sur l’orientation et l’emploi. Les petites annonces punaisées dans les écoles, collèges ou lycées des alentours, et dans les commerces, s’avèrent efficaces. « Dans ces secteurs, le bouche-à-oreille est ce qui marche le mieux : parlez-en à votre famille et amis, l’un d’eux qui donne des cours de maths pourrait vous recommander pour le français auprès d’une famille », poursuit Mme Montaner.Autres pistes, surtout si vous venez d’arriver dans une ville : contacter l’antenne locale du CIDJ, le Crous ou encore votre établissement d’études supérieures : « Les parents appellent souvent directement les écoles d’ingénieurs ou d’orthophonie à la recherche d’étudiants pour donner des cours à leurs enfants », indique Barbara Muntaner. Consultez aussi les sites web d’offres de jobs : ceux, généralistes, du CIDJ et de Jobaviz (proposé par les Crous), ou les spécialisés, comme Les tribus de Paris dans la capitale, Yoopies, ou bebe-nounou qui permet de déposer son annonce gratuitement mais exige de s’abonner pour obtenir le contact d’un employeur potentiel. Côté soutien scolaire, divers sites Internet et agences vous facilitent la mise en relation avec les familles. A savoir, un bon nombre sélectionnent en amont et prennent une commission conséquente sur les gains. Mais vous pouvez déposer une annonce gratuitement, par exemple sur Superprof ou Leboncoin.Quels sont les tarifs en cette rentrée 2015 ?D’abord, gardez en tête que le smic horaire est de 9,61 euros brut, et 7,53 euros net. Ensuite, sachez que les heures de nuit ne sont pas mieux payées, et qu’il n’est pas illégal, même si c’est rare, que l’on vous propose des « heures de présence responsable » (quand l’enfant confié dort) payées 1 tiers de moins. Si vous gardez plus de deux enfants, vous pouvez raisonnablement demander une bonification. Pour avoir une idée des tarifs horaires nets par région, vous pouvez vous référez à ceux calculés d’après les profils des 300 000 utilisateurs du site Yoopies. Ils varient entre 8,16 euros dans les Pays de la Loire et 8,95 euros en Ile-de-France. Pour l’aide aux devoirs, le tarif est souvent de 15 euros de l’heure, mais pour les cours particuliers dans une matière, comptez 30 à 60 euros pour une heure trente, selon les résultats obtenus par vos précédents élèves.Comment obtenir le poste ? Rien ne vaut une bonne recommandation. Pour la garde d’enfants, un brevet de secourisme (PSC1, qui s’obtient en une journée et coûte une cinquantaine d’euros), ou, mieux encore, le BAFA sont d’excellents atouts. Un CV sera probablement superflu, sauf si vous proposez des cours particuliers.Pensez à sécuriser la prise du premier rendez-vous, surtout si vous êtes une jeune fille : « Vous pouvez proposer une rencontre devant l’établissement scolaire de l’enfant ou de l’élève. Ne vous rendez au domicile de particuliers qu’après un vrai entretien téléphonique, seulement si vous le sentez bien, et laissez leurs coordonnées à un proche », conseille Barbara Muntaner.Faut-il être déclaré ? Demander un contrat ? Le travail au noir est majoritairement répandu sur des gardes très ponctuelles. Mais dès lors que la garde ou les cours sont réguliers, il est souvent préférable, pour vous comme pour la famille, de déclarer les salaires. D’abord parce que c’est la loi, ensuite parce qu’elle vous assure une couverture sociale en cas de maladie ou d’accident du travail. Enfin, elle s’avère souvent économique pour votre employeur, qui peut bénéficier d’une aide financière (PAJE) en cas de garde d’enfants de moins de six ans, et, dans tous les cas, de réduction d’impôts de 50 % des dépenses engagées. Vous pouvez faire valoir à un futur employeur hésitant que vous déclarer en ligne via le site du Chèque emploi service (CESU) ne lui prendra que cinq minutes chaque mois.Quant au contrat, il est requis par la loi dès lors que vous travaillez plus de huit heures par semaine ou plus de quatre semaines d’affilée.Et si je suis mineur ? Selon la loi, vous pouvez travailler à partir de 16 ans, mais pas au-delà de 22 heures, avec une pause de 30 minutes au-delà de 4 h 30. Si votre jeunesse inquiète le futur employeur, vous pouvez faire valoir qu’il est en droit de vous rémunérer en deçà du smic.Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.09.2015 à 10h53 • Mis à jour le11.09.2015 à 15h23 | Philippe Bernard (Londres, correspondant) Le premier ministre britannique, David Cameron, s’est dit « gravement préoccupé », jeudi 10 septembre au soir, après l’annonce par le premier ministre d’Irlande du Nord, Peter Robinson, de sa démission. Un départ consécutif à la crise gouvernementale qu’a engendrée le débat autour de la réalité du démantèlement de l’Armée républicaine irlandaise (IRA). Cette mesure-clé de l’accord de paix de 1998 a mis fin à trente ans de violences entre les unionistes protestants — qui considèrent que l’Irlande du Nord doit être maintenue au sein du Royaume-Uni — et les républicains catholiques – qui veulent être intégrés à la république d’Irlande.Lire aussi :Le premier ministre d’Irlande du Nord annonce sa démissionPeter Robinson souhaitait que l’assemblée ajourne ses travaux ou que Londres suspende les institutions politiques de la région semi-autonome. Il n’a obtenu ni l’un — faute de majorité —, ni l’autre. Il estimait que l’institution parlementaire ne peut plus fonctionner depuis que George Hamilton, le chef de la police d’Irlande du Nord, a affirmé que des membres de l’IRA, censée être dissoute, étaient impliqués dans un meurtre.Le 13 août, un ancien militant de l’Armée républicaine, Kevin McGuigan, a été tué selon un mode opératoire rappelant les assassinats punitifs commis autrefois par l’IRA. Selon le chef de la police, une partie de l’organisation, qui avait annoncé en 2005 avoir définitivement déposé les armes, est « toujours largement en place », bien que ses activités soient liées au crime organisé et non au terrorisme.Pour les partis unionistes, l’IRA est toujours activeLe meurtre et le déni par le Sinn Fein, l’ancienne branche politique de l’IRA devenue parti parlementaire, de la survivance de cette dernière, avaient déjà causé le départ de l’assemblée, le 29 août, du petit Parti unioniste d’Ulster (UUP). Mais la crise s’est aggravée, mercredi 9 septembre, avec l’arrestation de trois hommes, dont Bobby Storey, président du Sinn Fein en Irlande du Nord, dans le cadre de l’enquête sur le même meurtre. La crise a alors atteint le Parti unioniste démocrate (DUP) du premier ministre. Pour les partis unionistes, l’assassinat de McGuigan est la preuve que, contrairement aux affirmations du Sinn Fein, l’IRA est toujours active.Lire aussi :Un meurtre attribué à l’IRA provoque une crise politique en Irlande du NordIl s’agit de l’une des crises politiques les plus graves depuis l’accord de paix de 1998. Elle pourrait déboucher sur une administration directe par Londres, avant d’éventuelles nouvelles élections. Mais Peter Robinson ne tient apparemment pas à aller jusque-là. S’il a démissionné, il a laissé en place sa ministre des finances, qui assumera l’intérim, le temps qu’une solution soit trouvée avec Londres, qui a lancé vendredi un appel au calme et au dialogue.« Je regrette que nous soyons dans cette situation », a commenté Theresa Villiers, ministre britannique chargée de l’Irlande du Nord, sur l’antenne de la BBC :« L’essentiel maintenant est d’essayer de trouver un moyen de rétablir des relations qui fonctionnent, de régler les problèmes liés aux groupes paramilitaires, de parvenir à une application de l’accord de Stormont House [sur les questions communautaires] et cela ne peut se faire que par des discussions entre partis. »Theresa Villiers a estimé que la création d’une autorité indépendante chargée de contrôler le déclassement des armes et le démantèlement des organisations paramilitaires constituait « l’idée la plus plausible ».Philippe Bernard (Londres, correspondant)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.09.2015 à 10h09 • Mis à jour le11.09.2015 à 15h01 | Audrey Tonnelier et Sarah Belouezzane Après la polémique, la réaction. Selon les informations du Monde, les primes de départ de Michel Combes, l’ex-directeur général d’Alcatel-Lucent, seraient « presque divisées par deux », sur décision du conseil d’administration de l’équipementier télécoms, qui s’est réuni jeudi 10 septembre au soir. Ce bonus devrait passer de quelque 13,7 millions d’euros sur trois ans à « environ 7 millions d’euros », indique une source proche du dossier.Il y a « certainement encore à ajuster ces sommes » et à consentir « un nouvel effort », a estimé vendredi le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll, en marge d’une visite de François Hollande dans le Loir-et-Cher : « 50 % du chemin a été fait », a-t-il déclaré.M. Combes, architecte du rapprochement entre Alcatel et son concurrent Nokia, a quitté le groupe le 1er septembre pour prendre la présidence de Numericable-SFR et la tête des opérations chez Altice, maison mère de l’opérateur.Le conseil d’administration d’Alcatel, sous le feu des critiques, se conforme à certaines des recommandations du Haut comité de gouvernement d’entrepriseEn faisant amende honorable, le conseil d’administration d’Alcatel, sous le feu des critiques depuis fin août, se conforme à certaines des recommandations du Haut comité de gouvernement d’entreprise (HCGE), cette instance indépendante, garante du respect du code de bonne conduite des entreprises, le code AFEP-Medef.Dans son avis envoyé le 7 septembre à la direction du groupe, resté officiellement confidentiel, le HCGE incitait les dirigeants de l’équipementier à reconsidérer les conditions d’attribution et le montant des sommes versées à M. Combes. Selon nos informations, le comité s’était notamment ému du fait que les primes de M. Combes étaient en grande partie versées en actions, et donc susceptibles de grimper davantage en cas de hausse du cours de Bourse. Il avait recommandé qu’elles le soient en numéraire.Lire aussi :Alcatel : l’avis du haut comité de gouvernement d’entreprise serait sévère à l’encontre de Michel CombesLe conseil a décidé de s’y conformer, notamment pour la partie « stock-options » de l’enveloppe (options d’achat d’actions), qui devra, par conséquent, être revue. Pour calculer la partie numéraire de la prime, Alcatel devrait se baser sur la moyenne des cours du titre à l’ouverture de la Bourse pendant les vingt jours précédent le départ de M. Combes. Plus de risque d’une envolée de la prime en cas d’augmentation du cours de l’action Alcatel.Le HCGE n’avait pas non plus apprécié le fait que M. Combes touche des stock-options et des actions de performance pour la totalité de 2015, alors qu’il ne sera resté que huit mois dans l’entreprise cette année. La prime sera, là encore, reconsidérée au prorata de ces huit mois de présence, a statué le Conseil.Clause de non-concurrence maintenue, mais réduiteRésultat, l’ex-patron d’Alcatel devrait toucher, sur cette partie, au maximum 4,8 millions d’euros, conditionnés à la réussite du rapprochement avec Nokia, qui devrait être conclu au premier semestre 2016, au lieu des quelque 9 millions initialement prévus.En revanche, sur le principal point de la polémique, la clause de non-concurrence de 4,5 millions d’euros promise à M. Combes, le Conseil a pris une décision en demi-teinte. Cette clause avait été négociée durant l’été, alors même qu’il était de notoriété publique que M. Combes partait chez Altice, et non chez un concurrent direct.Lire aussi :L’affaire Combes pourrait rebattre les cartes de la gouvernance d’entrepriseCédant à la pression de l’opinion, M. Combes aurait, selon nos informations, demandé à Alcatel de reconsidérer cette clause. Mais le conseil d’administration de l’équipementier, estimant qu’elle était indispensable, a décidé de la maintenir, tout en l’abaissant substantiellement. « La clause de non-concurrence est très sévère, [M. Combes] ne peut ni être salarié, ni mandataire social, ni consultant ou même administrateur [dans un groupe du même secteur]. Elle court sur trois ans, ce qui est long. On ne pouvait se permettre de le voir aller chez Huawei ou Ericsson », avait récemment confié au Monde Philippe Camus, l’actuel PDG d’Alcatel.« On peut bien sûr comprendre que de tels montants choquent le grand public »Ces concessions suffiront-elles à contenter le HCGE et, au-delà, une classe politique et une opinion publique choquées par les polémiques de ce type ? L’affaire Combes n’est pas pour arranger les affaires des grandes entreprises, régulièrement épinglées sur des questions de gouvernance. Elle avait fait bondir non seulement le gouvernement et l’opposition, mais aussi, fait rare, le Medef. Les instances patronales y voient le risque d’une remise en cause du principe d’autorégulation, qui prévaut jusqu’ici en matière de gouvernance des entreprises, alors que l’exécutif évoque régulièrement l’idée d’une loi contraignante en la matière.L’Autorité des marchés financiers (AMF) était également montée au créneau, soulignant qu’elle avait demandé des comptes à Alcatel dès le mois de juillet, et que la réponse reçue lui avait semblé « peu convaincante en termes de bonne gouvernance, voire même sur le plan juridique ».« Le code AFEP-Medef a fait beaucoup pour la transparence de la rémunération des dirigeants. Mais on peut bien sûr comprendre que de tels montants choquent le grand public », estime Vincent Siguier, associé au cabinet d’avocats Granrut. Le débat est sans doute loin d’être terminé.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.09.2015 à 17h48 • Mis à jour le30.09.2015 à 18h20 | Rémi Dupré « Compte tenu de la situation politique en Ukraine, le Paris-Saint-Germain n’organisera pas de déplacement pour ses supporters. Le Paris-Saint-Germain déconseille par ailleurs vivement à ses supporters de se rendre par leurs propres moyens en Ukraine. » C’est peu dire que les dirigeants du PSG ont fait preuve d’une extrême prudence en envoyant ce communiqué six jours avant le déplacement de leur formation en Ligue des champions, mercredi 30 septembre, à Lviv.Pour cause de conflit persistant dans le Donbass, c’est dans cette localité de l’ouest de l’Ukraine que le club de la capitale défiera le Shakhtar Donetsk, sorti par le Bayern Munich en huitièmes de finale de l’épreuve la saison dernière, et battu (4-0) par le Real Madrid, le 15 septembre, lors de la première journée de la phase de poules.La crise dans les régions russophones du pays a profondément déstabilisé le « club des mineurs », fondé en 1936. Le quintuple champion en titre et vainqueur 2009 de la Coupe de l’UEFA a dû abandonner à l’été 2014 son stade flambant neuf de la Donbass Arena (52 000 places) et son siège, nichés au cœur de la prorusse et sécessionniste République populaire de Donetsk (RPD), pour s’exiler à Kiev, ville de son rival historique du Dynamo. C’est dans le petit stade Bannikov (1 600 places) que le Shakhtar s’entraîne.La capitale est devenue également la terre d’asile des deux autres formations de Donetsk, l’Olimpik et le Metalurg, pensionnaires de la « Premier liha » ukrainienne. Mais pour disputer ses rencontres de championnat et surtout celles de Ligue des champions, le club présidé par Rinat Akhmetov, premier oligarque de Donetsk, doit se déplacer encore plus à l’ouest, à l’Arena Lviv (35 000 places), à 550 km de Kiev et tout près de la frontière polonaise. La saison dernière, la moyenne de spectateurs a ainsi chuté de 33 000 à 15 000.« De la tristesse et de la colère »Dans le bassin houiller de Donetsk, la situation a empiré et ne laisse présager aucune perspective de retour dans l’immédiat. En dépit du cessez-le-feu en vigueur dans l’est de l’Ukraine, la Donbass Arena, construite pour l’Euro 2012, et financée à hauteur de 310 millions euros par Akhmetov, a été la cible de tirs d’obus le 19 septembre 2014. « Le côté nord-est de la façade a été endommagé, avait annoncé le club dans un communiqué. Le personnel a été transféré en lieu sûr. Personne n’a été blessé. » « Ce fut un choc, se souvient Alexander Kuzmenko, 21 ans, supporteur du Shakhtar depuis 2002 et domicilié désormais à Kiev. Il y en a eu au moins pour un million de dollars de dégâts. »Le 23 août, le stade inauguré en 2009 avait déjà été touché par une explosion lors de combats opposant l’armée loyaliste aux prorusses. La boutique officielle a fermé ses portes et le centre d’entraînement de Kircha, camp de base de l’équipe de France à l’Euro 2012, a été pris pour cible puis occupé par des hommes en armes. « Ma réaction a été de la tristesse et de la colère, confie Maxim Sinelnikov, 30 ans, fan du Shakhtar depuis 1995, et qui réside actuellement dans le centre du pays, à Cherkassy, « à cause de la guerre à Donetsk. »Dans ce contexte explosif, les mercenaires brésiliens du Shakhtar ont pris peur et ont été tentés de déserter, à l’été 2014, avant d’être rassurés – et en même temps menacés de sanctions financières – par leur président, Rinat Akhmetov, ancien mécène du Parti des régions de l’ex-président Viktor Ianoukovitch (2010-2014), et qui s’est rapproché stratégiquement du nouveau pouvoir pro-occidental de Kiev tout en s’opposant farouchement à la partition du pays. « Ce n’est pas une période évidente pour nous, avait reconnu, à l’été 2014, l’entraîneur roumain Mircea Lucescu. C’est dur de se lever le matin et d’apprendre que douze joueurs veulent quitter le club, alors que nous allons démarrer la Ligue des champions. Mais nous avons une responsabilité envers les habitants de Donetsk, qui se trouvent dans une situation très difficile. »« Nous avons le sentiment de jouer l’ensemble de nos rencontres à l’extérieur »Pour de nombreux supporteurs exilés, la délocalisation du Shakhtar à l’Arena Lviv est problématique. « Étant donné la situation du pays, peu de gens peuvent voyager pour supporter leur équipe, explique Viacheslav Shavaliiev, 28 ans, fan du club depuis 2002 et expatrié en Pologne. C’est difficile de jouer sur un autre terrain et quand on ne se sent pas soutenu. » « Ce n’est pas facile, car nous avons le sentiment de jouer l’ensemble de nos rencontres à l’extérieur », confiait à L’Equipe, en mars 2015, Darijo Srna, le capitaine croate du Shakthar, au club depuis 2003.« C’est un gros désavantage, la plupart des fans du Shakhtar sont restés à Donetsk mais on est soutenu par les supporteurs de Lviv en Ligue des champions », nuance Maxim Sinelnikov. Alexander Kumzenko se veut, lui, encore plus précis : « C’est inconfortable pour les joueurs. Quand le Shakhtar joue en championnat contre le Dynamo Kiev et Dniepropetrovsk à Lviv, les gens soutiennent les équipes visiteuses… Mais en Ligue des champions, le soutien du public de Lviv est incroyable, car les gens s’unissent autour des équipes ukrainiennes. »« Le club reviendra à Donetsk quand la guerre sera terminée »Selon ce journaliste sportif domicilié dans la capitale ukrainienne, « de nombreuses personnes qui ont quitté le Donbass vont assister au match du Shakhtar et une centaine d’ultras sont présents à chaque rencontre à Lviv. » Ces supporteurs exilés, jadis habitués à fréquenter la Donbass Arena, louent « l’aide humanitaire » apportée depuis plusieurs mois par Rinat Akhmetov et les dirigeants du Shakhtar. Un million et demi de rations alimentaires auraient d’ailleurs déjà été livrées au printemps dans 257 points de distribution, à destination de plus de 700 000 civils basés autour de  Donetsk et Lougansk. « Akhmetov essaie de montrer qu’il veut seulement la fin de la guerre et la paix, développe Alexander Kuzmenko. Il aide les gens des régions de Donetsk et Lougansk via sa fondation Renaissance. Mais en Ukraine, beaucoup de gens pensent qu’Akhmetov finance le terrorisme et a de l’influence sur cette région. La plupart des habitants de l’ouest de l’Ukraine détestent Akhmetov et le Shakthar. »A l’instar de Viacheslav Shavaliiev, beaucoup de fans contraints à l’exil espèrent que leur club, actuellement classé deuxième du championnat derrière le Dynamo Kiev, demeure « la première équipe d’Ukraine cette saison et brille sur la scène européenne. » Ils attendent surtout avec impatience le retour du Shakhtar dans ses murs, ceux de la Donbass Arena. « J’ai quelques informations en interne selon lesquelles le club pourrait débuter la saison 2016-2017 à la Donbass Arena, mais seulement si la guerre s’arrêtait dans quelques mois », assure Alexander Kuzmenko.« Le club reviendra à Donetsk quand la guerre sera terminée, ajoute Maxim Sinelnikov, quand il sera en mesure de protéger la vie des spectateurs et d’organiser des matchs internationaux. J’espère que ce sera pour bientôt, mais personne ne peut savoir quand… »Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Henri Seckel (Cardiff, pays de Galles) La révolution est actuellement en phase de test au Pays de Galles et en Australie. Depuis la fin de l’été, le championnat gallois de rugby – auquel ne participent pas les meilleures équipes du pays, qui jouent en Ligue celtique – et le championnat australien – idem, avec le Super Rugby – expérimentent un nouveau système de comptage des points : un essai en rapporte six ; une transformation, une pénalité ou un drop, deux. Si vous suivez la Coupe du monde qui se déroule en ce moment, vous avez dû vous apercevoir que le barème y était légèrement différent : chaque équipe empoche cinq points pour un essai, deux pour une transformation, et trois pour une pénalité ou un drop.L’expérience, menée sous l’égide de la Fédération internationale de rugby (World Rugby), est évidemment censée inciter les équipes à pratiquer un jeu offensif, et à faire le maximum pour marquer des essais plutôt que d’engranger des points grâce à des pénalités qui hachent les matchs, reproche souvent adressé à ce sport. Avec ce nouveau système, tandis que trois pénalités (ou drops) permettaient jusqu’alors d’engranger plus de points (9) qu’un essai transformé (7), il en faut désormais quatre pour en marquer autant (8).Voici un exemple d’essai à six points, le premier marqué au Pays de Galles, par l’ailier de Pontypridd Alex Webber lors d’une victoire 68-32 à Llanelli, le 5 septembre. C’est un essai normal. Mais il vaut six points.Pas avant 2017 en France ou en test-matchJoueurs, entraîneurs, supporters, arbitres et médias seront consultés dans le courant de l’année prochaine par un groupe d’étude chargé de recueillir leurs impressions, et dans lequel figure notamment Didier Retière, ancien entraîneur-adjoint de l’équipe de France aux côtés de Marc Lièvremont (2007-2011). C’est en novembre 2016 que ce groupe d’étude conseillera aux dirigeants de World Rugby de faire expérimenter les nouvelles règles à l’ensemble du rugby mondial, ou de les laisser de côté. Toute expérimentation à l’échelle planétaire débuterait en janvier 2017 dans l’hémisphère sud, et en août de la même année dans l’hémisphère nord. Et c’est en novembre 2018, si elles donnent satisfaction, que les nouvelles mesures pourraient être définitivement entérinées.S’il devait finir par être validé, ce changement ne serait que le dernier d’une longue liste d’évolutions du comptage des points en rugby, qui sont toujours allées dans le même sens : plus pour l’essai, moins pour les coups de pied. Aux origines du jeu, au XIXe siècle, inscrire un essai rapportait… zéro point : écraser le ballon au sol derrière la ligne d’en-but adverse donnait simplement à l’équipe qui y était parvenue un « essai », c’est-à-dire le droit de tenter d’envoyer, au pied, le ballon entre les poteaux, ce qui rapportait un point.Ce n’est qu’en 1886 que le fait d’aplatir commença à être récompensé : un point, et trois de plus en cas de transformation réussie. Deux ans plus tard, l’essai rapportait deux points, la transformation trois. En 1894, on inversa les valeurs : trois points pour un essai, deux pour la transformation, puis quatre et deux à partir de 1971, et enfin cinq et deux, le système actuel, en 1992. Par ailleurs, un drop valait quatre points à son apparition en 1906 avant de passer à 3 points en 1948 ; la pénalité, apparue en 1888, a toujours valu trois points.Le Japon n’aurait pas battu l’Afrique du SudLes sceptiques jugent inutile une éventuelle évolution, arguant que, lors du passage à l’essai à cinq points, on expliquait déjà qu’il s’agissait de rendre le rugby du futur plus fluide et moins sujet aux arrêts de jeu. Certains redoutent également que les défenses soient tentées de hacher encore plus le jeu en commettant des fautes, quitte à offrir à l’adversaire des pénalités faciles, plutôt que de prendre le risque d’encaisser un essai – mais il pourrait alors pleuvoir des cartons jaunes, synonymes d’exclusion temporaire. Enfin, on peut s’interroger sur la volonté de dévaluer le drop, dont on peut estimer qu’en plus d’être une prouesse technique, il récompense en général une attaque patiemment construite, et ne se contente pas de sanctionner une faute de l’adversaire.Quoi qu’il en soit, le Japon peut se réjouir que le nouveau barème ne soit pas déjà en vigueur pour la Coupe du monde : sa victoire historique contre l’Afrique du Sud, en ouverture du tournoi (34-32), se serait transformée en une courte défaite sur le score de 32-34, à savoir trois essais (18 points), deux transformations (4) et cinq pénalités (10), contre quatre essais (24), trois transformations (6) et deux pénalités (4) pour les Springboks. La France, elle, peut regretter que les nouvelles lois expérimentées n’aient pas existé lors de la dernière Coupe du monde, il y a quatre ans : au lieu de s’incliner 8-7 en finale face à la Nouvelle-Zélande (un essai non transformé et une pénalité pour les Blacks, un essai transformé pour les Bleus), elle aurait obtenu un match nul (8-8), et des prolongations.Congrats to @AlexWebber14 who created history earlier today when scoring the first 6pt try in the @PrincipalityPRM http://t.co/MOotLOhGmt— WelshRugbyUnion (@Welsh Rugby Union)require(["twitter/widgets"]);Henri Seckel (Cardiff, pays de Galles) 30.09.2015 à 16h06 Les talibans ont pris le contrôle, lundi 28 septembre, de la ville de Kunduz, déclenchant une contre-offensive des forces afghanes, soutenues par les forces américaines. Une « prise » qui constitue une nette victoire pour les insurgés et marque un tournant dans la guerre qu’ils mènent, depuis quatorze ans, contre les forces gouvernementales et étrangères.  Le succès le plus important des talibans depuis 2001La prise de Kunduz est un succès majeur pour les talibans. C’est la première fois, depuis la chute de leur régime, en 2001, qu’ils s’emparent d’une localité de cette taille et de cette importance. Capitale provinciale, cinquième ville d’Afghanistan, avec environ 300 000 habitants, Kunduz est un nœud stratégique du nord du pays qui permet de relier la capitale, Kaboul, au Tadjikistan voisin.Première ville clé à passer sous contrôle des talibans depuis une quinzaine d’années, Kunduz fut aussi le dernier bastion taliban de taille à tomber après l’intervention américaine, au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. Un assaut rapide, une contre-offensive difficileS’il n’a fallu que quelques heures aux talibans pour prendre le contrôle de Kunduz, lundi 28 septembre, la contre-offensive s’annonce autrement longue et laborieuse. Mercredi 30 septembre, les islamistes contrôlent encore la majeure partie de la ville.Les combats se sont rapprochés de l’aéroport, à moins de 10 kilomètres au sud du centre de la ville. C’est là que les forces afghanes se sont retranchées lundi lors de l’assaut, et de là qu’elles ont lancé, mardi, leur contre-attaque. Des milliers d’habitants y auraient aussi trouvé refuge.Les combattants talibans, dont le drapeau blanc flotte depuis lundi matin sur la place centrale de Kunduz, continuent à se déplacer librement à moto ou en voiture dans la ville en diffusant des chants par haut-parleurs.Si les forces afghanes ont annoncé avoir repris mardi le contrôle du siège de la police et de la prison, d’où des centaines de détenus ont été libérés par les insurgés, les talibans tiennent toujours des bâtiments gouvernementaux et militaires. Des institutions et des entreprises ont été pillées, dont la branche régionale des Nations unies, le bureau de l’agence de renseignement, deux stations de radio et des concessions automobiles.#UPDATE NATO troops reach Kunduz to support Afghan forces http://t.co/d3v8Dh4bP5 http://t.co/1mvuxk6S7s— AFP (@Agence France-Presse)require(["twitter/widgets"]);Devant l’assaut des talibans, une partie des quelque sept mille membres des forces de l’ordre de Kunduz a pris la fuite. Les autorités y ont dépêché des renforts, et près de cinq mille hommes, selon une source sécuritaire, seraient désormais sur place. L’arrivée de troupes supplémentaires, venues des provinces de Baghlan et de Kaboul, est toutefois ralentie par des attaques talibanes perpétrées le long des routes. Selon le New York Times, un millier de militaires seraient ainsi aux prises avec les insurgés dans la région de Baghlan. L’acheminement de médicaments est également perturbé.Les forces afghanes sont appuyées par l’armée américaine. Celle-ci, qui bombarde régulièrement des positions talibanes dans l’est du pays, a déjà mené au moins trois frappes aériennes sur les faubourgs et l’aéroport de Kunduz. Des forces de l’OTAN — des soldats britanniques, allemands et américains —, chargées d’assister et de conseiller les troupes afghanes, ont également, pour la première fois, pris part aux combats mercredi. Selon le colonel Brian Tribus, porte-parole de la coalition, ces militaires auraient agi en situation d’autodéfense :« Des conseillers des forces spéciales de la coalition, tout en conseillant et en assistant des éléments des forces afghanes de sécurité, se sont heurtés à une menace insurgée dans les environs de l’aéroport de Kunduz vers 1 heure, mercredi matin. »Selon les services de renseignement afghans, les frappes aériennes ont tué Mawlawi Salam, le responsable des talibans pour la province de Kunduz, ainsi que d’autres combattants. Un « revers » pour les AméricainsL’assaut des talibans sur Kunduz était prévisible. Depuis avril, ils avaient renforcé leurs positions dans la province et avaient déjà mené au moins un assaut dans les faubourgs de la ville. L’attaque de lundi a pourtant pris les troupes afghanes par surprise, traduisant un défaut de stratégie militaire mais aussi politique.Cette attaque souligne aussi l’ampleur des défis auxquels fait face l’armée afghane, en première ligne depuis la fin de la mission de l’OTAN, à la fin de 2014, pour tenter de combattre les talibans mais aussi l’organisation Etat islamique, dont la menace est croissante dans le pays. L’année 2015 est d’ores et déjà la plus meurtrière depuis 2001, l’insécurité ayant progressé et le nombre de victimes civiles explosé.Le départ des soldats américains a été présenté par le président Barack Obama, dans son discours sur l’état de la nation en janvier, comme un « pas en avant » :« Au lieu que des Américains patrouillent dans les vallées de l’Afghanistan, nous avons formé leurs forces de sécurité, qui ont maintenant pris l’initiative. »Environ dix mille soldats américains sont actuellement présents en Afghanistan, principalement pour former et conseiller leurs homologues afghans. En juin, Barack Obama avait annoncé que leur retrait complet — à l’exception de quelques centaines d’hommes — aurait lieu d’ici à la fin de 2016.La bataille de Kunduz peut-elle rebattre les cartes ? Le Pentagone a admis, mardi, que la prise de Kunduz constituait un « revers », et le général John Campbell, commandant de la mission « Resolute Support » en Afghanistan, doit justement témoigner le 6 octobre devant le Sénat américain pour discuter de l’avenir des forces engagées dans le pays. Il avait déjà mis en garde contre un retrait en fin d’année prochaine.  Les talibans renforcésLes débuts du « mandat » du mollah Akhtar Mansour à la tête du mouvement taliban, après l’annonce de la mort du mollah Omar, ont été compliqués par des divisions internes. La prise de Kunduz pourrait marquer un tournant et lui permettre d’asseoir son autorité. En s’emparant de cette ville stratégique, les talibans rompent avec leur stratégie de guérilla essentiellement rurale menée depuis quatorze ans à l’encontre des forces gouvernementales et étrangères.Lire aussi :Le mollah Mansour assoit son pouvoir sur le mouvement talibanA terme, les talibans, en sous-nombre face aux troupes gouvernementales, pourraient avoir du mal à conserver le contrôle des territoires conquis. Les troupes afghanes, appuyées par les forces américaines et de l’OTAN, devraient pouvoir reprendre Kunduz. Mais les talibans ont déjà prouvé, avec cet assaut, qu’ils n’étaient pas uniquement implantés dans les zones frontalières du Pakistan de l’est du pays mais aussi dans le nord. Qu’ils étaient suffisamment confiants dans leur capacité, aussi, pour défier le pouvoir dans une ville comme Kunduz.La prise de cette localité semble d’ailleurs s’inscrire dans une offensive plus vaste. Selon des responsables américains, les insurgés ont multiplié les assauts ces derniers jours contre des check-points militaires et des installations gouvernementales dans la province de Takhar, à l’est de Kunduz.Lire aussi :Les divisions du mouvement taliban aggravent la violence en Afghanistan Le président Ashraf Ghani affaibliLe président afghan, Ashraf Ghani, a assuré, mardi, que Kunduz serait reprise aux talibans et a essayé de justifier les difficultés auxquelles ses troupes font face :« Le problème est que notre ennemi utilise la population comme bouclier humain. Notre gouvernement est un gouvernement responsable, qui ne peut bombarder ses propres citoyens. »Cette victoire talibane, un an juste après la prise de fonction de M. Ghani, souligne toutefois l’incapacité de celui-ci à réaliser sa promesse de ramener la paix dans le pays. Confronté à une intensification des combats et à de profondes divisions politiques, Ashraf Ghani a jusqu’ici misé sur des négociations avec les talibans. Un pari risqué qui n’a pour l’instant pas porté ses fruits, les pourparlers ayant été suspendus sine die après l’annonce de la mort du mollah Omar.Ce nouveau revers devrait affaiblir encore un peu plus son autorité et amoindrir la confiance des Afghans en leur gouvernement. Il pourrait, en revanche, renouveler l’intérêt de la communauté internationale pour le pays, diminué depuis le retrait des troupes étrangères. 30.09.2015 à 15h19 • Mis à jour le30.09.2015 à 16h30 Le Conseil d’Etat a confirmé, mercredi 30 septembre, l’interdiction aux moins de 18 ans du film Love, de Gaspar Noé. Il valide ainsi une décision du tribunal administratif du 30 juillet.« Le juge des référés du tribunal administratif n’a pas commis d’erreur en suspendant partiellement le visa d’exploitation au motif que le film Love aurait dû être interdit aux moins de 18 ans (sans classement « X »), en raison des nombreuses scènes de sexe non simulées qu’il comporte », a précisé le Conseil d’Etat dans un communiqué.Lire aussi :Derrière Promouvoir, qui a fait interdire « Love » aux moins de 18 ans, un homme, André BonnetUne décision « aberrante »Love, radiographie d’une passion amoureuse où chair et sentiments sont en symbiose, est sorti en salles le 15 juillet, en étant interdit seulement aux moins de 16 ans. La ministre de la culture, Fleur Pellerin, qui souhaitait pourtant voir cette œuvre interdite à l’ensemble des mineurs et avait saisi à deux reprises la commission de classification des œuvres du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), avait finalement suivi son avis pour délivrer le visa d’exploitation.L’association Promouvoir, qui vise « la promotion des valeurs judéo-chrétiennes dans tous les domaines de la vie sociale », avait alors saisi le juge des référés du tribunal administratif de Paris et demandé la suspension du visa d’exploitation, estimant que ce film devait être interdit aux moins de 18 ans.Considérant que la « répétition » et l’« importance dans le scénario » de scènes de sexe non simulées étaient « de nature à heurter la sensibilité des mineurs », le tribunal administratif a effectivement suspendu le visa d’exploitation à la fin de juillet. Une décision qualifiée à l’époque d’« aberration », par le réalisateur Gaspard Noé : « Il y a un risque que les cinéastes ou scénaristes s’autocensurent », avait-il déclaré au quotidien Libération. #container_14313524292{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14313524292{ height:500px; } #container_14313524292 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14313524292 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14313524292 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14313524292 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les classifications des films en France (CNC)Source : CNC(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14313524292", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#7dc52e","#608a32","#f19300","#f56a20","#dd2b2b","#ff3232","#b50b11","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"percent", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Tous publics", "color": "#7dc52e", "data": [ [ "", 1102 ], [ "", 1118 ], [ "", 1163 ], [ "", 1267 ], [ "", 1174 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Tous publics avec avertissement", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 39 ], [ "", 58 ], [ "", 58 ], [ "", 82 ], [ "", 75 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": -12, "color": "#f19300", "data": [ [ "", 47 ], [ "", 43 ], [ "", 52 ], [ "", 77 ], [ "", 48 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "-12 avec avertissement", "color": "#f56a20", "data": [ [ "", 9 ], [ "", 12 ], [ "", 4 ], [ "", 2 ], [ "", 13 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": -16, "color": "#dd2b2b", "data": [ [ "", 11 ], [ "", 15 ], [ "", 18 ], [ "", 11 ], [ "", 10 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "-16 avec avertissement", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 1 ], [ "", 2 ], [ "", 3 ], [ "", 1 ], [ "", 2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": -18, "color": "#b50b11", "data": [ [ "", null ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", null ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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Il y a deux jours, elles écoutaient le discours de François Hollande lors de l’Assemblée générale de l’ONU, affirmant que la France devait « montrer l’exemple » en matière d’aide publique au développement (APD). Le président de la République annonçait même une augmentation de l’enveloppe de cette aide. Aujourd’hui, elles doivent affronter le dur retour à la réalité : le gouvernement indique mercredi 30 septembre une baisse de ce budget de 170 millions d’euros.D’après les documents officiels du ministère des Finances, le projet de loi de finances 2016 présenté ce matin en conseil des ministres prévoit en effet une enveloppe de 2,60 milliards d’euros l’an prochain pour la mission « Aide publique au développement » contre 2,77 en 2015. Les crédits écologie seront quant à eux de 6,49 milliards, contre 6,59 milliards en 2015.Lire aussi :Justice, culture... qui sont les gagnants et les perdants du projet de budget 2016 ?Volte-face après l’annonce de François Hollande à l’ONUL’APD correspond à l’ensemble des dons et prêts accordés à conditions très favorables par des organismes publics aux pays pauvres ou en développement. En France c’est l’Agence française de développement qui est l’opérateur de ces financements.Lors de son discours le 27 septembre à l’Assemblée générale de l’ONU, lors de laquelle ont été adoptés 17 objectifs pour le développement durable, François Hollande a promis d’augmenter de 4 milliards d’euros l’aide publique au développement par an à partir de 2020. Il a également annoncé une hausse des financements de la France sur le climat de 2 milliards d’euros supplémentaires par an en 2020.Lire aussi :La France va augmenter ses financements climatÀ deux mois de l’organisation par la France de la 21e conférence mondiale sur le climat, dite COP 21 et qui doit aboutir à l’adoption d’un nouvel accord mondial de lutte contre le changement climatique, la nouvelle de cette réduction dans le projet de loi de finances 2016 déçoit les ONG.Cinquième année consécutive de baisse« L’atterrissage est brutal », commente Christian Reboul, responsable Financement du développement chez Oxfam interrogé par Le Monde.« On sort de l’Assemblée générale de l’ONU, où a été affichée une grande ambition : celle d’éradiquer la pauvreté dans les quinze prochaines années. François Hollande a pris à son compte cet engagement, mais on ne voit pas la traduction de ses annonces dans la présentation du projet de loi de finances par le gouvernement. C’est la 5e année consécutive de baisse de l’aide publique au développement. »En 2014, la France n’a consacré que 0,36 % de son produit national brut à l’APD, soit à peine la moitié de l’objectif de 0,70 % fixé par l’ONU et respecté par seulement cinq pays, le Danemark, le Luxembourg, la Norvège, la Suède et le Royaume-Uni.« La coupe en 2016 est deux fois plus importante que celle de l’année précédente » souligne dans un communiqué l’ONG One, fondée par le chanteur Bono, leader du groupe U2. L’association estime que ces 170 millions d’euros « sont pourtant vitaux » : « Ils pourraient financer des traitements antirétroviraux pour 500 000 personnes séropositives et des vaccins pour plus de 2 millions d’enfants. »Lire aussi :Nous pouvons éclairer et nourrir l’Afrique !Marine ForestierJournaliste au Monde 30.09.2015 à 14h09 « Vous espériez servir vos concitoyens, et vous avez fini par les espionner ? Démissionnez ! » Depuis le début de la semaine, un groupe d’artistes et d’activistes défendant les libertés publiques affiche, devant les sièges des agences de renseignement américaines et allemandes, des posters incitant les employés des services secrets à quitter leur travail.Lancée à l’initiative du collectif Peng, cette campagne comporte également un site Web se présentant comme un guide à destination des espions pris de remords. Il comporte notamment un générateur de lettre de démission, des réponses à des questions pratiques comme « en quoi cela affectera-t-il ma famille », ou encore des témoignages de lanceurs d’alerte d’un ancien agent de la Stasi, les services secrets est-allemands… Le collectif affirme être d’ores et déjà en contact avec des personnes l’ayant sollicité pour effectuer leur « sortie » des agences de renseignement. Combien, qui ? Peng se refuse à le dire, pour des raisons de confidentialité et de sécurité. « Il s’agit de personnes et non d’ordinateurs, nous pouvons leur apporter un soutien logistique et psychologique, mais nous ne pouvons donner aucune information pouvant permettre de les identifier », expliquait le collectif ce mercredi lors d’une conférence de presse à Berlin.« Les drones américains tuent des innocents. Aucun moment de la vie privée n’est à l’abri, pas même les enterrements », a expliqué la juriste et activiste pakistanaise Nighat Dad. « Si vous travaillez pour les services de renseignement allemands, êtes-vous vraiment meilleurs que vos homologues américains, si vous aidez ces opérations à avoir lieu ? Sans l’Allemagne, sans la [base aérienne américaine sur le sol allemand] de Ramstein, les drones américains ne pourraient pas procéder à ces tueries de masse par drone », a-t-elle argué.Peng affirme ne pas chercher à susciter des vocations de lanceurs d’alerte – « il s’agit d’une décision personnelle », estime l’organisation, qui met toutefois en avant les messages de plusieurs lanceurs d’alerte, issus du monde des agences de renseignement sur son site. Le plus célèbre d’entre eux, Edward Snowden, ne participe pas à la campagne, mais a ouvert ce mardi un compte sur le réseau social Twitter – qui a accumulé presque un million d’abonnés en moins de vingt-quatre heures. 30.09.2015 à 14h00 • Mis à jour le30.09.2015 à 14h16 Bonne approche conjointe #NLFR! #Rembrandt @MuseeLouvre @Rijksmuseum http://t.co/ABehSkyPUn— JWBeaujean (@JW Beaujean)require(["twitter/widgets"]);La France et les Pays-Bas vont acheter ensemble, pour 160 millions d’euros, Portrait de Maerten Soolmans et Portrait de Oopjen Coppit, épouse de Maerten Soolmans, deux œuvres de Rembrandt mises en vente par la famille Rothschild, ont indiqué, mercredi 30 septembre, Fleur Pellerin, ministre de la culture, et son homologue Jet Bussemaker.Lire aussi :Rembrandt : vers un divorce à l’amiableL’accord avait été conclu entre le premier ministre néerlandais Mark Rutte et le président français François Hollande lors d’une rencontre à New York.Propriété de la branche française de la famille Rothschild depuis plus d’un siècle, les deux tableaux du maître néerlandais, datent de 1634. Ils n’ont été montrés qu’une seule fois au public en cent cinquante ans, pendant une exposition organisée en commun en 1956 par le Rijksmuseum d’Amsterdam et le Museum Boijmans Van Beuningen de Rotterdam.Trop cher pour ParisAu printemps 2013, la famille Rothschild est entrée en contact avec le Louvre, se disant prête à les céder pour environ 160 millions d’euros, un prix considéré comme très au-dessus du marché par plusieurs experts. L’offre a été jugée trop élevée par le musée qui a fini par la décliner après un an de négociations. Les deux toiles ont obtenu leur certificat d’exportation, autorisant leur sortie de France.Le président du Louvre Jean-Luc Martinez a alors engagé des discussions avec son homologue du Rijksmuseum Vim Pijbes, proposant une solution associant les deux pays. Dans un courrier adressé en juillet aux propriétaires, Fleur Pellerin et Jet Bussemaker, ont proposé que chaque musée fasse l’acquisition d’un des deux portraits et que les œuvres soient exposées alternativement dans chacun des deux établissements.RebondissementLa situation s’est compliquée au début de septembre lorsque le gouvernement néerlandais a manifesté sa volonté de voir les deux toiles rejoindre les Pays-Bas, se disant prêt à apporter 80 millions d’euros, tandis que le Rijksmuseum se faisait fort de réunir les 80 millions restants.Paris n’a pas changé de ligne, affirmant son soutien à la solution initiale consistant à maintenir les deux toiles sur le sol européen et les présentant dans les deux musées. C’est cette solution qui a prévalu.Les deux toiles « seront toujours exposées ensemble, de manière alternée, dans les deux musées les plus renommés et les plus visités d’Europe, le Rijksmuseum et le Louvre », a indiqué la ministre Jet Bussemaker. « Le propriétaire actuel des peintures soutient cette forme unique de collaboration culturelle européenne », a-t-elle ajouté. La question des détails pratiques, comme les assurances, les restaurations ou les expositions, sera abordée dans un accord qui sera signé par les autorités françaises, néerlandaises et le vendeur, selon la ministre. Isabelle Rey-Lefebvre Pour les acteurs de l’habitat, le pire a été évité avec le budget de l’Etat présenté mercredi 30 septembre par le gouvernement : l’enveloppe consacrée au logement pour 2016 s’élève à 17,7 milliards d’euros, soit à peine moins qu’en 2015 (17,9 milliards d’euros, à périmètre constant).Les principales économies concernent les trois types d’allocations logement (APL, ALF et ALS). Après moult réflexions et rapports – de la Cour des comptes, de l’Inspection des finances –, ce sont finalement les propositions d’un groupe de parlementaires, piloté par François Pupponi, député PS du Val-d’Oise et maire de Sarcelles, qui ont été retenues.Lire aussi :Justice, culture... qui sont les gagnants et les perdants du projet de budget 2016 ?Les économies se montent à 225 millions d’euros en 2016, et à 317 millions d’euros en 2017, quand les nouvelles mesures auront pris leur plein effet. Des sommes modestes, comparées à l’énorme poste des aides au logement : celles-ci pèsent 18 milliards d’euros, dont 15,5 milliards d’euros à la charge du ministère du logement, et sont versées à 6,5 millions de bénéficiaires, dont 95 % de locataires. L’objectif est bien de maîtriser cette dépense, qui s’alourdit de près de 400 millions d’euros chaque année.Quatre nouvelles mesures vont concerner les locataires, notamment dans les modalités plus restrictives du calcul des aides au logement. Les accédants à la propriété et les étudiants sont épargnés.Le patrimoine des allocataires pris en compteLa première de ces mesures, assez symbolique, est d’intégrer aux ressources des bénéficiaires, donc dans le calcul de leur aide, un revenu théorique de leur patrimoine (résidence secondaire, assurance vie, dépôt sur un livret A, etc.). Le rapport Pupponi, remis en mai à Bercy, avait suggéré un taux : 3 % de la valeur de ces biens. Selon l’étude d’impact préparatoire, 10 % des allocataires détiennent en effet un patrimoine de plus de 30 000 euros, et 2 % un patrimoine de plus de 150 000 euros. Pour un célibataire percevant plus d’un demi-smic, tout euro de revenu théorique supplémentaire se traduit par 33 centimes de baisse de l’allocation.L’économie attendue pour l’Etat, en année pleine, est de 133 millions d’euros, mais cette disposition étant difficile à mettre en œuvre puisqu’elle oblige les caisses d’allocations familiales chargées de calculer et verser l’aide à modifier leurs logiciels, elle n’entrera en vigueur qu’au 1er octobre 2016, réduisant l’économie attendue à 33 millions d’euros sur cet exercice.Réduction de l’aide pour les loyers très élevésLa deuxième mesure concerne les locataires qui paient un loyer très élevé, soit deux fois supérieur au loyer plafond pris en compte dans le calcul de l’aide personnalisée au logement. Par exemple, le loyer plafond est d’environ 400 euros par mois pour un couple en Ile-de-France : le seuil qui déclenchera la baisse s’élevera donc à 800 euros.Au-delà du seuil, l’allocation serait diminuée, dans l’idée de ne pas encourager les ménages à louer des appartements trop chers et d’alimenter ainsi l’inflation des loyers. Les ménages réglant des loyers supérieurs aux plafonds sont 475 000. L’économie attendue est, en année pleine, de 123 millions d’euros, mais le nouveau mode de calcul ne prendra effet qu’au 1er juillet 2016, réduisant ce gain de moitié cette année-là.Les locataires de moins de 25 ans mis à contributionLes salariés de moins de 25 ans qui bénéficient, l’année de leur embauche, d’un calcul favorable, verront leur régime désormais aligné sur le droit commun. Cette simplification procure immédiatement 109 millions d’euros à l’Etat.Des allocations arrondies à la baisseLes petits ruisseaux font les grandes rivières : la règle d’arrondir les allocations logement à l’euro, en oubliant les centimes, permet 20 millions d’euros d’économies supplémentaires.Lire aussi :Comment obtenir une aide au logement quand on est étudiant ?Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Les Décodeurs Burger King pourrait bien ne faire qu’une bouchée de Quick. Le groupe Bertrand, principal actionnaire de Burger King France a annoncé lundi 28 septembre son intention de racheter l’enseigne qui souffre de la concurrence féroce dans le secteur de la restauration rapide.1. Trois groupes qui dominent le monde du burgerAvec 93 milliards de dollars de chiffre d’affaires, l’américain McDonald’s, même s’il connaît des difficultés depuis quelques années, reste le géant incontesté du burger, loin devant ses concurrents.Burger King, également né aux Etats-Unis (même si son siège est désormais au Canada), arrive bien loin derrière son concurrent. 2. En France, le règne de McDonald’sDans l’Hexagone, McDonald’s écrase littéralement les autres acteurs du marché des fast-foods. Par le nombre de restaurants : 4 350, contre moins de 1 000 pour Quick et Burger King à eux deux. Le chiffre d’affaires français des trois groupes reflète également cette différence avec une domination encore plus marquée de McDonald’s. 3. Une stratégie de concentration dans un secteur difficileEn évoquant un rachat de Quick, Burger King pourrait tenter de revenir sur un marché français dont le groupe s’était extrait il y a une dizaine d’années. L’objectif : afficher une meilleure rentabilité. Si on rapporte le chiffre d’affaires de chaque groupe au nombre de restaurants qu’il possède en France, en effet, Burger King est le plus rentable, devant McDonald’s. Quick est bon dernier. Les DécodeursJournaliste au Monde Adrien de Tricornot En déplacement à Avignon, le premier ministre Manuel Valls a annoncé un « effort exceptionnel » de « 100 millions d’euros supplémentaires » en faveur des universités en 2016. Les derniers arbitrages budgétaires doivent être rendus publics mercredi 30 septembre mais M. Valls lève ainsi un petit coin du voile. Cette annonce intervient dans un contexte budgétaire plus que compliqué pour l’enseignement supérieur alors que les universités ont accueilli 65 000 étudiants supplémentaires à la rentrée. Néanmoins, cet « effort exceptionnel », pour reprendre les mots de M. Valls, provient de l’annulation d’une mesure de prélèvement effectuée en 2015 sur les trésoreries de certaines universités et écoles d’ingénieurs jugées excédentaires.Dans un entretien au Monde, M. Mandon avait déjà laissé entendre que cette ponction de 100 millions d’euros ne serait pas renouvelée.Lire aussi :Les universités confrontées à l’explosion du nombre d’étudiantsPour autant, la contrainte budgétaire sera-t-elle véritablement allégée ? Car M. Mandon n’espérait pas seulement obtenir une annulation de la ponction des trésoreries des établissements mais aussi « un plus » dans son budget. De combien sera-t-il ? L’inflexion qu’attend le ministre pourrait décevoir un enseignement supérieur d’ores et déjà confronté à une grave crise budgétaire.Contribution gelée depuis 2010La contribution de l’Etat – qui représente l’essentiel des ressources – est gelée depuis 2010. La puissance publique n’assume pas, en effet, la totalité des augmentations de la masse salariale qui a été transférée à des universités devenues autonomes. Sur les 1 000 nouveaux postes d’enseignants autorisés chaque année depuis 2013, 40 à 50 % n’ont pas été créés par les établissements, faute de moyens, selon les syndicats. Plus grave : pour le Snesup, 7 053 postes ont été perdus en dix ans.Lire aussi :7 500 bacheliers attendent encore une place à l’université« Il manque en réalité 500 millions juste pour fonctionner correctement » ont estimé les dirigeants des syndicats « réformistes » Sgen-CFDT, Unsa, Snptes et Fage lors de leur conférence de presse de rentrée le 17 septembre. Le rétablissement de 100 millions d’euros de crédits n’était donc considéré par les partenaires sociaux et les responsables des établissements que comme un premier pas.D’autant que les autres ressources des établissements fondent comme neige au soleil. Les contrats de plan Etats-région pour la période 2015-2020 accusent une baisse de 42 % des investissements dans l’enseignement supérieur et la recherche, par rapport à la période 2007-2013 (3,1 milliards d’euros contre 5,5), selon un comptage de l’agence spécialisée AEF publié le 25 septembre.Et la réforme de la taxe d’apprentissage a occasionné en 2015 une baisse d’une vingtaine de millions d’euros des recettes des écoles d’ingénieurs (sur 300 millions d’euros). Quatre écoles sur cinq sont publiques. Et elles ont contribué à hauteur de 24 millions d’euros au prélèvement sur les fonds de roulement.Lire aussi :Jean-Christophe Cambadélis : « Il est temps de redonner à la gauche son supplément d’âme »Adrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Garric et Denis Cosnard Un net revers pour Shell, une grande satisfaction pour les défenseurs de l’environnement. La principale compagnie pétrolière européenne a annoncé, lundi 28 septembre, qu’elle allait cesser toute exploration au large de l’Alaska, mettant un terme à des forages violemment contestés par les écologistes. Elle n’est pas la première à reculer en Arctique, une région souvent présentée comme une terre promise pour les compagnies pétrolières mais qui s’avère des plus hostiles.Lire aussi :Shell suspend ses activités de forage au large de l’AlaskaPourquoi l’Arctique attire-t-elle les convoitises des pétroliers ?Les forages dans le Grand Nord se sont révélés envisageables d’un point de vue économique au milieu des années 2000, quand le baril de pétrole a commencé à dépasser la barre des 50 dollars. Les politiques nationalistes de pays producteurs comme la Russie ou le Venezuela et les problèmes de sécurité en Irak et au Nigeria ont en outre compliqué l’accès aux principales ressources, et ce, alors que la demande en énergie ne cessait de grimper. Dans le même temps, la fonte de la banquise, ouvrant deux nouvelles routes maritimes (le passage du Nord-Ouest, côté canadien et celui du Nord-Est, côté sibérien), et les avancées technologiques, comme la fracturation horizontale, permettant aux gisements offshore d’être exploités via des puits sur la côte, ont attisé les convoitises des Etats frontaliers et des groupes pétroliers.L’engouement pour cette contrée encore largement inexplorée a particulièrement bondi en 2008, lorsqu’une étude de l’Institut de géophysique américain (USGS) a chiffré ses gisements potentiels : l’Arctique renfermerait 13 % des ressources mondiales non découvertes de pétrole (90 milliards de barils, soit trois ans de consommation mondiale) et 30 % de celles de gaz naturel (47 000 milliards de m3), essentiellement en Russie et en Alaska. Depuis, les permis d’exploration offshore se multiplient, y compris dans les zones les plus difficiles.Pourtant, la part des hydrocarbures en provenance du Grand Nord dans la production énergétique mondiale devrait sensiblement baisser d’ici à 2050, estiment le Bureau central de statistique et le Centre de recherches sur le climat norvégiens, dans une étude publiée en 2012. La production de pétrole dans l’Arctique devrait ainsi représenter 8 % de la production mondiale en 2050, contre 10 % en 2010, même si elle doublera en valeur absolue sur cette période. Pour le gaz naturel, la baisse devrait être encore plus prononcée, avec une part tombant de 27 % à 22 %. Un recul qui s’explique tout d’abord par l’essor des hydrocarbures non conventionnels, comme le gaz de schiste en Amérique du Nord, et le développement de la production de gaz conventionnel au Moyen-Orient, deux sources bien moins onéreuses à exploiter que les hydrocarbures de l’Arctique.Quels sont les obstacles au forage en Arctique ?Malgré ce potentiel, les obstacles à la ruée vers les terres polaires sont nombreux. Le premier écueil est technique. Compte tenu du climat hostile, avec des tempêtes fréquentes, mais aussi de l’éloignement, travailler en Arctique, à de très grandes profondeurs, s’avère très ardu. Shell avait eu l’occasion de le constater en 2012. A l’époque, le pétrolier avait connu une série d’avaries sur trois de ses plates-formes, dont l’une s’était échouée sur une plage et avait dû être remorquée pendant une semaine entière. Ces accidents à répétition n’avaient pas fait de victime ni de dégât sur l’environnement, mais avaient néanmoins relancé les inquiétudes des écologistes comme des autorités. Des enquêtes avaient été lancées sur les activités du groupe, et Shell avait dû suspendre ses opérations pendant plus d’un an.« Le recul de Shell, qui était en avance dans ce domaine, est très révélateur des difficultés à forer en Arctique. Les pétroliers ne peuvent opérer que quelques mois, en été, les opérations sont très coûteuses, en raison des nombreuses précautions à prendre, et ils ont rarement eu à résoudre des problèmes tels que des icebergs à la dérive qui menaceraient les plates-formes », analyse Denis Florin, associé chez Lavoisier Conseil, cabinet spécialisé dans l’énergie. Deuxième écueil, l’Arctique constitue une zone fragile, scrutée de près par les organisations de défense de l’environnement et les dirigeants politiques. Certains écologistes en ont fait leur combat principal, afin de protéger cet océan où la vie marine est spécialement dense. Ils veulent notamment empêcher qu’un accident provoque une pollution des fonds côtiers, qui resterait active durant des décennies. En juillet, lorsque Barack Obama avait donné son feu vert aux forages de Shell, Greenpeace avait dénoncé d’« immenses risques pour les populations de l’Arctique, la faune et notre climat ». En poursuivant l’exploration au nord du cercle arctique, Shell se serait donc exposé à un « environnement de régulation difficile et imprévisible », comme l’expliquent ses dirigeants, tout en ternissant sa réputation auprès d’une partie de la population.Lire aussi :A Seattle, les « kayaktivistes » contre ShellLe troisième obstacle, le plus décisif peut-être, est économique. En un an, les cours mondiaux du pétrole ont été divisés par deux. A 45 dollars par baril de brut américain, comme aujourd’hui, tenter d’extraire le pétrole situé dans des zones aussi complexes et risquées que l’Arctique n’a plus de sens. Or, après avoir cru à une remontée rapide des cours, les professionnels se préparent désormais à une longue période de prix bas.« Forer en Arctique avec de tels risques environnementaux est devenu anachronique, à une époque où l’on a des solutions bien plus pérennes en termes de transition énergétique, dénonce de son côté Sébastien Blavier, responsable de la campagne climat et énergie de Greenpeace France. C’est pourquoi nous demandons une sanctuarisation de l’Arctique au niveau de l’ONU et la mise en place de cadres réglementaires dans les pays concernés. »Où en sont les opérations de forage des pétroliers ?L’abandon de Shell ne signe, cependant, pas le retrait complet des pétroliers, qui restent une demi-douzaine à tenter d’explorer la zone. Pour l’instant, le géant russe Gazprom est le seul à exploiter le pétrole arctique, dans le champ de Prirazlomnoye, en mer de Pechora, dans le sud-est de la mer de Barents. L’italien ENI espère démarrer dans quelques semaines l’exploitation du champ Goliat dans la même zone, avec le Norvégien Statoil. Il a déjà subi deux ans de retard et son coût a grimpé de plus de 50 % par rapport à l’estimation initiale. La Norvège mise également sur la mer de Barents, où Statoil exploite déjà le gisement gazier Snohvit, en partenariat avec Engie (ex-GDF Suez).Toutefois, les projets de forage prennent du retard, et plusieurs pétroliers se sont déjà cassé les dents. Illustration de ces difficultés, l’avenir de l’énorme projet gazier Chtokman, dans les eaux russes de la mer de Barents, reste très incertain, près de vingt-cinq ans après sa découverte. Gazprom et son partenaire français Total n’ont pas réussi à trouver un accord qui permettrait de développer de manière viable ce gisement susceptible de contenir 3 900 milliards de mètres cubes de gaz, l’équivalent d’un an de la consommation mondiale.Le russe Rosneft ne devrait pas reprendre ses forages en mer de Kara, au nord de la Russie, avant 2020, en raison des conditions climatiques extrêmes et du retrait de son partenaire américain ExxonMobil, après les sanctions liées au conflit ukrainien. Autre abandon : en 2009, après cinq ans de recherche, les pétroliers britannique et russe BP et Rosneft ont décidé de stopper l’exploration sur le site de Sakhaline-4, après avoir échoué à trouver des réserves significatives. De la même façon, le britannique Cairn Energy n’est pas parvenu, au Groenland, à découvrir des volumes de pétrole suffisants pour être commercialisés, après avoir déboursé un milliard de dollars dans un programme d’exploration de deux ans.Audrey GarricChef adjointe du service Planète/Sciences du MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Damien Gouteux Le Suédois Gottfrid Svartholm Warg, cofondateur de The Pirate Bay, le célèbre annuaire de liens de téléchargement BitTorrent, est sorti de prison ce 25 septembre, au terme d’un long marathon juridique, et a été mis en liberté conditionnelle. Plus connu sous son pseudonyme « anakata », il est, avec Peter Sunde et Fredrik Neij, à l’origine du site qui s’est imposé comme l’un des plus importants sites de téléchargement au monde. Il était le dernier des trois fondateurs encore en prison : en plus d’une condamnation à de la prison ferme au terme du procès de The Pirate Bay, en 2009, il avait également été condamné à deux reprises pour s’être introduit dans des systèmes informatiques d’entreprises travaillant pour les gouvernements suédois et danois.Gottfrid is released, last pirate bay guy to get out. And TPB was never even down. Good work? Welcome out Gottfrid #freeAnakata #anakataFree— brokep (@Peter Sunde)require(["twitter/widgets"]);Les trois fondateurs de The Pirate Bay, ainsi que leur financeur Carl Lundström, avaient été condamnés en 2009 à un an de prison chacun, et à payer la somme de 30 millions de couronnes suédoises (environ 3 millions d’euros). Mais Gottfrid Svartholm s’était entretemps envolé pour l’Asie du Sud-Est. Il ne participa pas au procès en appel en 2010, qui allégea les peines de prison des trois autres condamnés mais augmenta leur amende. Gottfrid Svartholm a finalement été arrêté à Phnom Penh, au Cambodge, et extradé vers la Suède en septembre 2012 pour purger sa peine. De retour en Europe, Gottfrid Svartholm avait comparu dans deux procès pour piratage de données d’entreprises travaillant pour des gouvernements. Au terme d’un premier procès en Suède, en 2013, il écopa de deux ans de prison pour avoir piraté les ordinateurs de l’entreprise Logica, qui travaillait pour le fisc suédois. Cette peine fut réduite à un an en appel. Fin 2013, il était transféré dans une prison danoise. En octobre 2014, il était reconnu coupable par la justice danoise du piratage de l’entreprise américaine CSC et condamné à 3 ans et 6 mois de prison. Il fit appel de cette condamnation, mais resta en prison, les juges ayant estimé qu’il risquait de s’enfuir à nouveau à l’étranger. En juin 2015, il perdit son appel, qui confirmait sa peine.Malgré cette nouvelle condamnation, le cofondateur de The Pirate Bay est éligible à la libération conditionnelle, et sort donc de prison le 27 août. Mais la Suède émet alors un nouveau mandat d’arrêt contre lui pour qu’il purge les quatre dernières semaines restant de sa première condamnation de 2009 pour son implication dans The Pirate Bay. Il est alors arrêté et remis en prison le même jour, au grand désespoir de sa mère, Kristina Svartholm, qui affirme, dans des propos recueillis par Torrent Freak, que ni les autorités danoises, ni les autorités suédoises n’avaient informé le principal intéressé. La Suède souhaitait qu’il termine sa peine au Danemark, mais les autorités de ce pays, où Gottfrid Svartholm est interdit de territoire, ont refusé. Il a donc purgé ses dernières semaines dans la prison de Skannige, en Suède, avant d’être placé en liberté conditionnelle le 26 septembre.Damien GouteuxJournaliste au Monde Hervé Morin La NASA avait fait miroiter il y a quelques jours une « découverte scientifique majeure » concernant Mars. Depuis lors, les spéculations allaient bon train sur la webosphère, toujours prête à s’enflammer lorsqu’il est question de la Planète rouge : détection d’une forme de vie, de sources d’eau liquide, etc. ? Le suspense a pris fin, avec la mise en ligne d’un article présenté lors du Congrès européen de science planétaire, qui se tient à Nantes jusqu’au 2 octobre. Parallèlement, la revue Nature Geoscience a publié, lundi 28 septembre, des travaux de la même équipe détaillant les observations conduites par la sonde américaine Mars Reconnaissance Orbiter (MRO).Quel était donc ce « mystère martien » enfin résolu, évoqué par l’agence américaine – à qui il a pu arriver par le passé de « survendre » certaines découvertes ? Il concerne la nature de coulées saisonnières sombres observées sur des pentes de Mars, lorsque la température y devient plus clémente. Selon Lujendra Ojha (Georgia Tech, Atlanta) et ses collègues, ces écoulements sont constitués de saumures de différentes compositions, faites de chlorate et perchlorate de magnésium et de perchlorate de sodium.Un mélange salé pour rester à l’état liquideLa découverte de telles saumures n’étonnera guère les spécialistes : MRO et son prédécesseur Mars Global Surveyor ont observé depuis longtemps des coulées qui ravinent Mars, en été, sur les versants exposés au soleil. Or on sait que les conditions de température et de pression à la surface de Mars ne permettent pas la stagnation d’eau liquide en surface, qui soit gèle, soit s’évapore. Il a donc fallu imaginer des combinaisons de sels qui puissent maintenir le mélange à l’état liquide : sulfate de fer, sels de sodium et d’ammonium, etc. Plusieurs modélisations avaient été avancées ces dernières années. Parallèlement, l’atterrisseur de la NASA Phoenix – actif près de la calotte polaire Nord de Mars en 2008 – y avait confirmé la présence de perchlorates, également subodorée sur les sites d’atterrissage des missions Viking, lors de nouvelles analyses des données datant de la fin des années 1970. Enfin en mai 2015, la revue Nature Geoscience annonçait déjà la présence de telles saumures dans l’environnement du rover Curiosity.Pourraient-elle être sources de vie ? « Si nous combinons ces observations avec la thermodynamique de la formation de ces saumures à nos connaissances actuelles sur les organismes terrestres, est-il possible pour des organismes de survivre sur ces saumures martiennes ?, s’interrogeait Vincent Chevrier (Université de l’Arkansas), qui avait cosigné cette étude. Ma réponse est non. » « L’activité de l’eau dans les solutions de perchlorate pourrait être trop faible pour servir de support à la vie telle que nous la connaissons sur Terre »La nouvelle étude de Nature Geoscience ne dit pas autre chose : « l’activité de l’eau dans les solutions de perchlorate pourrait être trop faible pour servir de support à la vie telle que nous la connaissons sur Terre », rappelle-t-elle, même si elle mentionne une sorte d’analogue sur Terre, dans le désert de l’Atacama, où des bactéries extrêmophiles parviennent à survivre.L’étude détaille la façon dont une nouvelle méthode d’analyse des données recueillies par le spectromètre de MRO a permis de déterminer la composition des coulées intermittentes. « Ce que le spectromètre a analysé, ce ne sont pas les coulées liquides elles-mêmes, précise Marion Massé, du laboratoire Planétologie et géodynamique (université de Nantes-CNRS), cosignataire de l’article. Mais la signature des sels une fois l’eau évaporée. » Le mécanisme imaginé est le suivant : les chlorates et perchlorates présents dans le sol agiraient comme les sels utilisés sur les routes pour prévenir le verglas, ou ceux employés pour lutter contre la condensation dans certaines pièces humides : ils absorberaient l’eau présente dans la rosée du soir et du matin, en quantité suffisante pour alourdir le sol et entraîner son écoulement lent sur des pentes dépassant 30°. « Nous allons tenter de reproduire ce phénomène en laboratoire », précise Marion Massé, qui insiste sur la nécessité de vérifier que la faible teneur en eau de l’atmosphère martienne ne contredit pas cette théorie. Et de procéder avec prudence, car les perchlorates ont une fâcheuse tendance à exploser...Contrairement à ce que laissait supposer la NASA, le mystère n’est donc pas entièrement résolu. Ces résultats portent sur quatre sites, dont les signataires de l’étude estiment qu’il serait « justifié » de les explorer pour valider cette hypothèse. Nul doute que l’agence américaine, toujours en quête de crédits pour ses missions d’exploration, veillera à relayer cette demande.Hervé MorinPôle Science et MédecineSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.09.2015 à 16h17 • Mis à jour le28.09.2015 à 16h46 La cour d’appel de Paris a confirmé, lundi 28 septembre, le renvoi en correctionnelle pour « injures publiques » de la présidente du Syndicat de la magistrature (SM), Françoise Martres, dans l’affaire du « mur des cons ».La révélation, en avril 2013, par le site internet Atlantico, qui avait obtenu les images par un journaliste de France 3, de l’existence de ce panneau situé à l’intérieur des locaux du SM, sur lequel étaient collées les images de nombreuses personnalités, surtout de droite, avait déclenché un tollé. Douze personnes avaient porté plainte, dont le maire de Béziers, Robert Ménard, des élus UMP et le Front national.Le parquet avait requis un non-lieu, estimant, d’une part, que les faits étaient prescrits et, d’autre part, que la présidente du syndicat n’était pas « l’éditrice » de ce mur de photos, qui existait avant son élection et qu’elle n’a pas elle-même rendu public.Lire aussi :Imbroglio autour du « Mur des cons »Le juge qui instruisait alors le dossier avait cependant eu une lecture différente, considérant que c’était « le fait de rendre public un panneau en permettant son accès à un journaliste (…) qui a constitué l’acte de publicité » et donc qu’il « importe peu de savoir à quelle date les photos incriminées ont été épinglées sur le mur litigieux ». Il avait également estimé que la responsabilité de Mme Martres était bien engagée du fait même de son statut de présidente et parce qu’il « résulte de l’enregistrement vidéo qu’elle était présente avec le journaliste devant le panneau d’affichage incriminé et qu’elle reprenait à son compte l’existence de ce panneau et son contenu ».« On ne peut que regretter cette décision », a déclaré Françoise Martres, après la décision de la cour d’appel de Paris. « On ne peut pas considérer comme éditeur quelqu’un qui n’a pas voulu rendre public quelque chose », a-t-elle expliqué. Dans un communiqué, le SM a assuré attendre l’audience avec « sérénité ». 28.09.2015 à 15h14 • Mis à jour le28.09.2015 à 15h35 | Samuel Laurent Les faits remontent à 2002. Nicolas Sarkozy, ministre de l’intérieur, choisit comme directeur de cabinet un homme de confiance : le préfet Claude Guéant. Mais treize ans plus tard, celui-ci se retrouve au banc des accusés, pour avoir cautionné et profité d’un système de versement de primes en liquide au sein de la police, sur des fonds normalement réservés aux enquêtes.1. Des primes en liquideM. Guéant doit s’expliquer sur plusieurs factures correspondant à des achats effectués grâce à d’importantes sommes perçues en liquide entre 2002 et 2004. Selon ses explications, ces liquidités provenaient de primes, versées dans la police sur l’enveloppe des frais d’enquête et de surveillance (FES).M. Guéant avait expliqué au Monde, en 2013, sa version des faits :« Quand je suis arrivé au ministère de l’intérieur, il y avait plus de 400 personnes concernées par ces primes dont le régime fiscal n’était pas défini. J’ai d’ailleurs remis le système à plat pour mettre fin à ces pratiques en 2006. »Les sommes qui lui étaient remises s’élevaient à une dizaine de milliers d’euros chaque mois, dont il redistribuait environ la moitié à ses collaborateurs.2. Un flou savamment entretenu et une double primeMais dès l’éclatement de l’affaire, M. Guéant a entretenu le flou entre deux choses distinctes :- Les « primes au mérite » : Ce sont des sommes que touchaient certains policiers, et qui étaient alors prélevées sur les enveloppes FES. Ces sommes, plutôt petites, en général, selon les policiers interrogés, venaient compenser les efforts et l’investissement de certains policiers. Mais ces primes ne concernaient pas en principe la hiérarchie. De plus, M. Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, avait mis fin à ce système dès 2003, en mettant en place un fonds de 5 millions d’euros afin d’officialiser ces primes au mérite.Les écoutes téléphoniques montrent que ce sont ces primes qui seront mises en avant dans la défense de M. Guéant. Lors d’une conversation de juin 2013, Michel Gaudin, alors directeur général de la police nationale, lui explique : « Il faut clairement dire que c’était essentiellement pour des flics et puis que toi, t’en as gardé un petit peu ! Tu ne peux plus maintenant dire autre chose ! »- Les indemnités de sujétion particulière (ISP) : Ces primes accorées aux membres des cabinets ministériels complètent leur rémunération et compensent, là encore, leur lourde charge horaire. Elles sont officielles depuis 2002, et viennent remplacer les anciennes primes, versées en liquide sur des fonds spéciaux jusqu’à la fin des années 1990. Là encore, M. Guéant a un moment défendu le fait que les primes en liquide qu’il percevait étaient une compensation de la fin des primes sur fonds spéciaux, mais à tort : depuis 2002, celles-ci ont été compensées par les ISP, désormais officielles.» Lire : Derrière l’affaire Guéant, les primes de cabinet des ministresL’enquête a montré qu’en réalité, au ministère de l’intérieur, les deux systèmes avaient coexisté : le cabinet du directeur de la police nationale, mais aussi le cabinet du ministre, continuaient de percevoir des primes tirées du FES en liquide, en sus des ISP versées au sein du cabinet ministériel.3. Un système qui a longtemps perduréAlors que M. Guéant a assuré avoir lui-même « fait le ménage » dans ce système de primes en liquide, l’enquête indique qu’il n’en est rien : jusqu’en 2011, la Direction générale de la police nationale (DGPN) a continué de percevoir chaque année une enveloppe « pour frais d’enquête » qu’elle pouvait ensuite dépenser de manière totalement opaque et à sa guise. Selon la Cour des comptes, pas moins de 34 millions d’euros auraient ainsi été versés entre 2002 et 2012.Cette enveloppe « ruisselait » de la direction générale vers les commissariats, pour finir par permettre à ceux-ci de donner des primes à leurs hommes. Mais chaque échelon pouvait, semble-t-il, se servir un peu à sa guise.« Cet argent arrive dans les tiroirs des directeurs, ils en font ensuite ce qu’ils veulent. Ils peuvent en garder une partie ou reverser la totalité au personnel », expliquait au Monde, en 2013, un syndicaliste policier.A la révélation de l’affaire, les syndicats de policiers étaient d’ailleurs embarrassés, car le système des enveloppes perdure, reconnaissaient certains d’eux, même si « la manne a diminué ».» Lire : Affaire Guéant, le malaise des syndicats de policiers4. Guéant mise sur la prescriptionLa défense de M. Guéant compte bien mettre à profit l’ancienneté de ce système : ses avocats comptent notamment sur un livre de trois journalistes, Christophe Labbé, Jean-Michel Décugis et Oliviea Recasens, paru en 2006, Place Beauvau, la face cachée de la police (Robert Laffont).Ce livre évoquait déjà largement le système des primes et son opacité, ainsi que le fait que ces enveloppes « arrosaient » aussi la haute hiérarchie policière. La défense de M. Guéant explique que le parquet ne s’est pas saisi de ces révélations à l’époque, et que les faits, puisqu’ils étaient connus, seraient désormais prescrits.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.09.2015 à 15h17 • Mis à jour le09.09.2015 à 15h41 Lors de la rencontre opposant la Russie et Israël samedi dernier, Edin Mehinovic, un Bosnien de 35 ans, s’est levé dans le public pour effectuer un salut nazi et montrer ses fesses. Lors de son procès en comparution immédiate le 5 septembre à Montpellier, le tribunal correctionnel l’a condamné à un an de prison ferme – sans toutefois délivrer de mandat de dépôt – et une interdiction de stade de cinq ans.Lire : Record de Parker, Grèce et vente d’alcools : les duels cachés de l’EurobasketUne décision plus sévère que les réquisitions du parquet, qui proposait six mois ferme avec mandat de dépôt et cinq ans d’interdiction de stade, pour cet homme né à Doboj, en Bosnie-Herzégovine, mais vivant au Pays-Bas.« J’ai fait ce geste pour montrer à trois voisins, des Suisses qui sont extrémistes, qu’il ne fallait justement pas le faire. Et j’ai montré mes fesses parce que j’ai été provoqué par le public quand je me suis levé pour faire mon geste », s’est – étrangement – expliqué M. Mehinovic devant le président du tribunal Paul Baudoin.« Il fait partie de ces supporteurs qui ne se déplacent jamais pour le sport », avait estimé pour sa part, Jacques-Philippe Redon, le procureur de la République dans son réquisitoire. 09.09.2015 à 14h58 • Mis à jour le09.09.2015 à 15h45 | Constant Wicherek Le marché des transferts à peine clôturé, l’heure est déjà aux bilans. Grâce à son logiciel Transfert Matching System (TMS), la Fédération internationale de football (FIFA) a pour la première fois pu mesurer finement l’argent dépensé par les clubs sur une année pour acquérir de nouveaux joueurs.Le TMS est un système en ligne pour les transferts internationaux de football. Pour la première fois cette année, transferts et salaires officiels, mais aussi commissions pour les intermédiaires, la FIFA dit avoir tout épluché. Et la somme est effarante : 10,33 milliards de dollars (environ 9,3 milliards d’euros) auraient été dépensés par les clubs (en grande majorité européens) sur le marché du foot en 2014. Sur la totalité, 3,8 milliards d’euros concernent les indemnités de transferts, 5,2 milliards les salaires et 0,3 milliard les commissions d’agents.Les transferts dans les Big FiveEn 2014, les clubs dans le monde ont dépensé en indemnités de transferts 3,8 milliards d’euros.D’après les chiffres de la FIFA, les pays des Big Five européens (Allemagne, Angleterre, Espagne, France et Italie) ont investi cet été environ 2,15 milliards d’euros sur le marché des transferts, soit 2 % de plus qu’en 2014, ou ils avaient injecté 2,10 milliards.Les clubs anglais sont, sans surprise, les plus gros acheteurs d’Europe, avec 882 millions d’euros – investissement en baisse de 2 % par rapport à l’été 2014. Seuls la France et l’Italie ont augmenté leurs dépenses lors de ce marché estival. Les clubs français ont dépensé 242 millions d’euros (soit une augmentation de 65 %), et les Italiens 389 millions (+ 55 %). A noter que le prix moyen pour un transfert international est en légère hausse : il s’élève cette année à 5,1 millions d’euros, contre 4,9 millions la saison passée.Lire :Football : les transferts continuent d’affoler les compteursSi les équipes de l’Hexagone font partie des moins dépensières (le pays est quatrième des Big Five, juste devant l’Allemagne), elles sont les meilleures vendeuses, avec 394 millions d’euros (soit une progression de 60 %).Selon le rapport de l’instance internationale, l’âge moyen des joueurs engagés dans les cinq grands championnats est en baisse de 1 mois en moyenne, atteignant l’âge de 23 ans et 9 mois.Autre augmentation, sur cette période estivale, les cinq gros du Vieux Continent ont enregistré 1 340 transferts internationaux (soit 4 % de plus que le mercato 2014). Sur ces mouvements, la part des indemnités de transferts ne représente que 41 % de la circulation des fonds. Sur les 59 restants, 57 % concernent les salaires, et les derniers 2 % vont aux intermédiaires.Lire aussi :Transferts : la Ligue 1 s’affaiblit-elle ?Les salaires en hausseSur les 9,3 milliards d’euros dépensés par les clubs en 2014, la majorité concerne les salaires avec 5,2 milliards d’euros.En 2014, les clubs européens offraient environ 330 000 euros par an à leurs joueurs – en moyenne. Selon le rapport de la FIFA, ce chiffre est en hausse de 8 %. Cette année, les clubs du Vieux Continent versent à leurs joueurs une moyenne de 400 000 euros par an. L’Europe est la zone dans le monde qui offre les meilleures rémunérations aux joueurs, suivie de près par les clubs de la Confédération asiatique de football (AFC), qui offre 350 000 euros par année. « Tous ces chiffres montrent bien que le football un vrai secteur, analyse Raffaele Poli, responsable et cofondateur de l’Observatoire du football au Centre international d’étude du sport (CIES) de Neuchâtel (Suisse). Sur les salaires, il faut être prudent, on n’a pas tout de suite les chiffres exacts. »Si les rémunérations occupent une place plus importante que les indemnités de transferts, c’est parce que l’ensemble des promesses salariales (c’est-à-dire la durée totale du contrat) est pris en compte. Ces augmentations sont cependant à remettre dans un certain contexte : « Si le centre des transferts augmente, on peut penser qu’il existe une corrélation avec la hausse des salaires. En valeur absolue, l’augmentation des salaires reste quand même assez faible par rapport à la hausse des recettes », tempère M. Paoli.Lire aussi :La Premier League, reine du mercato estivalEn effet, dès la saison 2016-2017, les droits télévisuels vont augmenter en Europe pour atteindre en Angleterre le chiffre de 7,3 milliards d’euros sur trois ans (période 2016-2019) soit 2,4 milliards d’euros annuels. Ce n’est donc pas étonnant que l’on retrouve la Premier League en tête des achats, avec 363 nouveaux joueurs arrivant sur les côtes britanniques.« Il existe un football à deux vitesses, conclut M. Poli. Ce sport est une économie croissante, mais seulement pour les clubs de Premier League et quelques-uns qui jouent la Ligue des champions. Il se peut que les autres clubs soient petit à petit largués. »Constant Wicherek 09.09.2015 à 13h47 • Mis à jour le09.09.2015 à 13h56 | Matthieu Goar [Cliquer sur la carte pour l’aggrandir] Comment répartir au mieux les bureaux de vote prévus pour accueillir les millions d’électeurs espérés les 20 et 27 novembre 2016 ? Cette question stratégique de la primaire de la droite et du centre a occupé une bonne partie des discussions de l’été entre les entourages des candidats. Dans un parti refroidi par le vote pour la présidence de l’UMP, à l’automne 2012, quand les files d’attente avaient perturbé le scrutin et alimenté les paranoïas, la question est épineuse. Surtout si les rivalités au sein du parti Les Républicains (LR) s’en mêlent. Depuis des mois, Alain Juppé, François Fillon et Bruno Le Maire redoutent que l’implantation des bureaux ne favorise Nicolas Sarkozy. « C’est le sujet de la rentrée. Nous le suivons avec une très grande attention », expliquait un proche du maire de Bordeaux avant les vacances estivales.Les téléphones ont donc chauffé et les prétendants à la primaire ont finalement trouvé un terrain d’entente. Afin de rassurer tout ce petit monde, le comité d’organisation de la primaire, présidé par le député des Hauts-de-Seine, Thierry Solère, a choisi une méthode de répartition géographique relativement simple qui se trouve détaillée dans un document préparatoire que Le Monde s’est procuré. 9 446 bureaux sont pour le moment prévu et 500 autres seront ensuite installés dans des zones très rurales. Cela devrait donc représenter un dispositif légèrement supérieur aux 9 595 lieux mis en place par le PS pour sa primaire citoyenne en 2011. Assez pour satisfaire Alain Juppé, qui estimait que le nombre de 8 000 envisagé au départ était trop faible.Les voix du centreChacune des 566 circonscriptions législatives de métropole et d’outre-mer disposera au minimum de neuf bureaux de vote, ce qui représente un total de 5 094. Afin de s’adapter au nombre d’électeurs potentiels, les 4 352 bureaux restants sont distribués proportionnellement en fonction des scores cumulés de Nicolas Sarkozy, François Bayrou et Nicolas Dupont-Aignan au premier tour de la présidentielle de 2012. Les circonscriptions sont en fait classées en cinq paquets (les 115 circonscriptions où la droite et le centre ont réalisé les meilleurs scores auront 15 bureaux supplémentaires, les 115 où la droite est la plus faible seulement 2 de plus. Les trois autres paquets de 115 circonscriptions auront 4, 7 ou 10 bureaux en plus).Au final, les circonscriptions les moins bien loties auront donc 11 bureaux et les mieux dotés 24. Sans surprise, les départements les mieux servis sont ceux où le nombre de circonscriptions est élevé (Paris, 313 bureaux) ou les fiefs de droite (Hauts-de-Seine, 270, Alpes-Maritimes, 196).Cette méthode de répartition doit être validée lors d’une réunion du comité, le 15 septembre. A priori, tous les candidats sont d’accord sur ce principe. Pour M. Juppé, l’objectif principal était que les voix du centre soient bien prises en compte dans la répartition. Son représentant au sein du comité, le maire du Havre, Edouard Philippe, a défendu ce principe malgré quelques résistances. Laurent Wauquiez, secrétaire général du parti Les Républicains, a ainsi proposé que les voix de François Bayrou ne soient pas comptabilisées. Le représentant de Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux, a suggéré de calculer la répartition en fonction des scores du second tour de 2012, ce qui aurait exclu les centristes ayant voté pour François Hollande. Mais les sarkozystes n’ont pas bataillé longtemps sur ce point.Trouver les locauxComme le diable se niche dans les détails, les partisans d’Alain Juppé ont aussi obtenu que ce calcul soit réalisé en fonction des suffrages exprimés en 2012 et non en fonction des pourcentages. « Il y aura forcément plus de monde à venir voter dans une circonscription dense où l’on réalise 55 % que dans un endroit peu habité où l’on fait 80 % », résume Gilles Boyer, directeur de campagne du candidat à la primaire. D’accord sur ce principe, les proches de François Fillon aimeraient, eux, qu’il y ait plus de bureaux dans certaines zones. « Les villes sont bien servies. Mais faire 10 kilomètres en montagne, cela peut parfois être très compliqué », précise Patrick Stefanini, bras droit de l’ancien premier ministre.Une fois cette étape validée, il restera à trouver les locaux. Dans les prochaines semaines, des référents chargés de l’organisation de la primaire seront nommés dans chaque département pour contacter les mairies afin de trouver des salles municipales, des cantines d’école ou des gymnases. Le comité souhaite avoir une liste définitive des bureaux à la fin de l’année ou début 2016. Le PS n’avait validé sa liste qu’au printemps 2011.Mais cela aura un coût. « Avec la baisse des dotations de l’Etat, beaucoup de mairies ne mettent plus à disposition gratuitement des lieux pour les partis politiques », explique M. Solère. Le comité d’organisation devrait donc créer un microparti qui empruntera de l’argent au parti LR et à des banques. Il faudra ensuite constituer le corps électoral. Selon des sources, Bernard Cazeneuve s’est déjà engagé à faire remonter les listes électorales des préfectures afin de les mettre à disposition de la droite. Cela enlèverait une belle épine du pied aux organisateurs. En 2011, le PS avait eu des sueurs froides, en constatant que les préfectures mettaient parfois beaucoup de temps à fournir ces listes.Matthieu GoarJournaliste au Monde Cécile Ducourtieux (Strasbourg, envoyée spéciale) et Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) Des propos graves, marqués par l’urgence et la profondeur des crises dans laquelle l’Union européenne (UE) est plongée : à Strasbourg, mercredi matin, Jean-Claude Juncker, le président de la Commission, a tenu son premier discours « sur l’état de l’Union », axé sur la solidarité et la responsabilité. La question des réfugiés l’a évidemment longuement occupé, mais il a également évoqué la situation de la Grèce, le risque d’un « Brexit » à la faveur du prochain référendum sur l’appartenance de la Grande-Bretagne à l’UE ou encore l’enjeu des négociations climatiques, en vue de la conférence Cop 21.La crise des réfugiés. Le président de la Commission a évoqué les deux propositions législatives que la Commission a élaborées et qu’elle mettra sur la table du conseil extraordinaire des ministres de l’intérieur, lundi 14 septembre. Elles concernent la relocalisation urgente de 120 000 réfugiés partout en Europe – en plus des 35 000 environ déjà actés en juillet – et un mécanisme de relocalisation permanent, activable en cas de crise, quand la pression migratoire devient « extrême » dans un ou plusieurs pays.Ce mécanisme de solidarité doit permettre d’affronter une crise « grave et qui sera longue » a dit M. Juncker. Certains pays pourront se soustraire à l’obligation d’accueil de demandeurs d’asile ou de réfugiés, à condition de payer une compensation financière (0,002 % de leur PIB). Une liste des « Etats sûrs » (Turquie, pays des Balkans occidentaux, etc.) sera établie pour permettre une simplification des procédures de reconduite aux frontières pour ceux auxquelles le droit d’asile sera refusé.Lire aussi :M. Juncker veut rendre systématiques les quotas d’accueil de réfugiés en Europe« Nous avons peut-être été trop faibles face à la crise libyenne, trop peu déterminés face à la crise en Syrie, a déclaré M. Juncker. J’invite à une offensive diplomatique européenne face à cette question. » Il a d’autre part martelé que « le système de Schengen ne sera pas aboli sous ma présidence, mais il faut renforcer Frontex, en faire un système de garde-côtes européen, ce sera de l’argent bien investi ». Il a également réclamé des budgets plus importants pour l’aide au développement et la coopération, alors que la plupart des Etats membres les rabotent.« Tout le monde doit participer à l’effort d’accueil », a souligné le président. Il a rappelé intentionnellement que l’Union a toujours été une terre d’accueil : pour les juifs, les Sintis, les réfugiés espagnols, les Hongrois, les Tchèques et les Polonais fuyant la répression communiste ou, plus récemment, les habitants de l’ex-Yougoslavie. Mais l’Europe a aussi été une terre d’exode : « Il y a plus de Murphy et de O’Neill aux Etats-Unis qu’en Irlande. » Il a aussi relativisé la pression migratoire actuelle, qui ne représente « que 0,11 % de l’ensemble des populations européennes » alors que le Liban, par exemple, accueille des réfugiés dont le nombre atteint 25 % de sa population.« Il faut en finir avec les reproches mutuels », a plaidé le président, dans une allusion aux polémiques entre les capitales quant à l’attitude à tenir. Il a souligné que 4 milliards d’euros ont été mobilisés par l’Union européenne pour l’aide humanitaire pour la Syrie et les communautés qui accueillent les exilés dans les Etats voisins. « Nous avons sauvé 122 000 vies en Méditerranée, en triplant la flotte de Frontex. »Soucieux de ne pas rajouter à la désunion, M. Juncker a tenu à dire que « la Pologne, les pays baltes peuvent compter sur nous » pour protéger leurs frontières extérieures si elles devaient être remises en cause. Une allusion à la crise avec la Russie à propos de l’Ukraine.Plan d’aide à la Grèce. M. Juncker a insisté pour que le nouveau plan d’aide à la Grèce, le troisième depuis 2010, soit respecté par le nouveau gouvernement. Il a insisté sur le fait qu’il faut continuer de consolider l’eurozone et promis, pour les semaines à venir, un système commun de garantie des dépôts bancaires. « On le fera certainement sous forme d’un système de réassurance, il faut une dose de sécurité supplémentaire pour les épargnants », a-t-il indiqué. « Je suis en faveur de l’institution d’un trésor européen, c’est une nécessité de chaque jour », a-t-il ajouté, rejoignant les propositions françaises. La zone euro devrait par ailleurs être mieux représentée dans les instances internationales, « par le président de l’Eurogroupe et lui seul, pour que l’Europe ne donne plus l’impression d’être une basse-cour ». « Brexit ». L’Europe a des principes – la libre-circulation des personnes notamment – auxquels il n’est pas question de déroger, a incité M. Juncker mais il faut trouver « un accord équitable » avec Londres. Le président se dit favorable à l’allégement des règles bureaucratiques bruxelloises et souligne que les efforts accomplis dans le domaine énergétique ou du commerce international sont dans la ligne des revendications de Londres.Ukraine. « Nous devons soutenir le président ukrainien, il a eu le courage d’agir. Ceux qui ont des doutes quant à notre soutien verront qu’ils ont tort », a déclaré l’ancien premier ministre du Luxembourg. L’aide aux réformes et à la lutte contre la corruption sera maintenue.Cop 21. L’Europe, absorbée par d’autres questions, déploie toutefois des efforts importants pour faire aboutir la future conférence climatique de Paris. Il convient de se soucier de ce dossier qui pourrait entraîner d’autres flux migratoires, souligne le président. L’UE ne pourra toutefois accepter un accord à tout prix, s’il n’est pas à la hauteur de l’enjeu.L’emploi. Le « triangle vertueux », rigueur budgétaire, investissements et réformes, reste indispensable et doit avoir un but essentiel : assurer un emploi aux Européens – notamment aux jeunes – alors que 23 millions de personnes en restent dépourvues.Jeudi, journée spéciale sur Le Monde.fr #jourdemigrantsJeudi, la rédaction du Monde se mobilise avec près de trente reporteurs, en France, en Europe, en Afrique. De la frontière tuniso-libyenne à la gare de Munich, en Hongrie, en Macédoine ou sur l’île grecque de Lesbos, à Paris, à Lyon, à Marseille ou à Toulouse, ils décriront une journée parmi d’autres dans la vie de migrants.Retrouvez ces histoires, ces témoignages et les décryptages de nos journalistes lors de cette journée spéciale, dès 8 heures, jeudi 10 septembre, sur le live du Monde.fr, où nous répondrons également à vos questions, et sur Twitter et sur Instagram, avec le mot-clé #Jourdemigrants.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Strasbourg, envoyée spéciale)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anthony Hernandez (Las Vegas, envoyé spécial) En l’absence du champion olympique Steeve Guénot, les tapis de lutte de l’Orleans Arena de Las Vegas accueillent mercredi 9 septembre la meilleure chance française des Mondiaux 2015, les sixièmes organisés aux Etats-Unis. Mais pendant que le champion du monde en titre des – 85 kg, le lutteur de gréco-romaine, Mélonin Noumonvi, fera tout pour conserver son titre, trois lutteuses françaises seront également en compétition.Lire aussi :Même à Las Vegas, la lutte la joue discrète pour ses MondiauxArrivées lundi dans la capitale mondiale du jeu, Julie Sabatier (– 48 kg), Mélanie Lesaffre (– 53 kg) et Cynthia Vescan (– 69 kg) n’auront en tête qu’une seule chose : se hisser parmi les cinq premières de leur catégorie et ainsi décrocher un billet pour les Jeux olympiques de Rio l’an prochain. A 20 ans, la Montalbanaise Julie Sabatier reste sur un excellent résultat aux Jeux européens de Bakou (5e place). Issue d’une famille de lutteurs, comme ses deux camarades, elle est tombée dans le cercle toute petite : « Mon grand-père entraînait mon père, qui m’a lui ensuite entraînée », explique-t-elle.Année noireTrois fois championne du monde junior et seule lutteuse française qualifiée aux JO de Londres en 2012, Cynthia Vescan a connu deux années noires à cause de blessures multiples (deux chevilles, genou, pied…). Elle se remet tout juste d’une lésion du ligament externe du genou à la fin de juillet. « Si je suis là, c’est pour faire une médaille », lance la Strasbourgeoise au milieu d’un entraînement intensif qui doit l’aider à perdre les deux derniers kilos avant la pesée.Quant à la Boulonnaise Mélanie Lesaffre, médaillée de bronze européenne en 2010, elle a également connu son lot de blessures. « J’ai été opéré du coude, de l’épaule et du genou. On peut dire que je commence à être en pleine possession de mes moyens depuis le mois de mai seulement », constate-t-elle.Il ne sera donc pas évident pour les trois Françaises de se qualifier directement pour Rio et d’éviter ainsi les difficiles tournois de qualifications olympiques. Pour s’en persuader, il suffit d’éplucher la longue liste des redoutables concurrentes que constituent les lutteuses japonaises, sud-coréennes, russes, suédoises, ukrainiennes, américaines et autres azéries…Depuis son admission au programme olympique en 2004 à Athènes, la lutte féminine n’a cessé d’élever son niveau. « Avant, il y avait clairement moins de concurrence. Avec les JO, des nations traditionnelles de lutte, réticentes jusqu’alors, s’y sont mises. Et les derniers réfractaires, comme la Géorgie ou l’Iran, devraient arriver pour les JO 2020… », pronostique David Legrand, entraîneur de l’équipe de France féminin depuis deux ans et demi.Lire : Au pays de la lutte, les filles entrent dans le cercleA Las Vegas, il faudra encore suivre deux légendes de ce sport, les Japonaises Saori Yoshida et Kaori Icho. La première (– 53 kg) est quasi invincible depuis 2002. Elle a remporté douze titres mondiaux et les trois JO ouverts aux lutteuses. La deuxième (– 58 kg) a réussi le même grand chelem olympique mais « ne compte » que huit titres mondiaux.Avant cette explosion de la concurrence, la France a aussi compté deux grandes championnes, toutes deux originaires du nord de la France. Et ce n’est pas un hasard puisque cette région a été dans les années 1970 l’un des berceaux mondiaux de la lutte féminine avec les pays nordiques (Danemark, Suède et Norvège). « La première lutteuse française a débuté à Calonne-Ricouart, dans le Pas-de-Calais (ville de 5 000 habitants). De là, Tourcoing a suivi. C’est d’ailleurs la Fédération française de lutte et les pays du nord de l’Europe qui ont demandé à la Fédération internationale d’organiser des compétitions féminines », rappelle David Legrand.Les championnes françaisesOriginaire de Tourcoing (Nord), Anna Gomis a donc été quatre fois championne du monde, deux fois vice-championne du monde et deux fois médaillée de bronze mondial. Originaire de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), Lise Legrand, épouse de David Legrand, a remporté deux titres de championne du monde, une médaille d’argent et une médaille de bronze mondiales. Les deux lutteuses ont également apporté deux médailles de bronze à la France lors des Jeux d’Athènes en 2004.Depuis, seule une lutteuse française s’est à nouveau hissée sur la première marche d’un podium mondial : Audrey Prieto en 2007 à Bakou (Azerbaïdjan). « Après deux immenses championnes, c’est dur d’assurer la relève. Je pense que l’on souffre de notre petit nombre », analyse Alain Bertholom, président de la Fédération française de lutte (FFL). Avec 20 000 licenciés, la FFL peine en effet à agrandir sa base. Les lutteuses représentent d’ailleurs le quart des effectifs, avec 5 000 licences mais seulement 3 000 lutteuses qui font de la compétition. « Plus la base de la pyramide est étroite, plus il est difficile de sortir des championnes », défend David Legrand.Dans cette volonté de développement global, des actions spécifiques sont menées en direction du public féminin. Vice-présidente de la FFL, chargée de la commission féminine, Lise Legrand s’occupe particulièrement de ce dossier. « Nous avons notamment mis en place une action de communication et de promotion “Elles comme lutte” », ajoute Alain Bertholom. Pour le président de la FFL, l’objectif est tout trouvé : « Un sport comme la boxe française, sans médiatisation et sans participation olympique compte 40 000 licenciés. La lutte doit tout faire pour au moins atteindre ce nombre dans les années à venir. »Anthony Hernandez (Las Vegas, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis, Bastien Bonnefous et David Revault d'Allonnes « Faites-moi confiance », a glissé François Hollande, lundi 7 septembre, lors de sa conférence de presse à propos de la réforme du code du travail. Ce nouveau chantier social est périlleux pour l’exécutif alors que l’ancien directeur général du travail Jean-Denis Combrexelle a remis, mercredi 9 septembre à midi, son rapport sur le sujet au premier ministre, Manuel Valls.Lire aussi :Le rapport qui veut révolutionner le droit du travailLe chef du gouvernement, qui s’est emparé personnellement du dossier, veut en faire un des marqueurs forts du réformisme de la gauche au pouvoir. Au risque d’agiter une nouvelle fois un chiffon rouge en direction de sa majorité et des syndicats. Dans un réflexe pavlovien, l’aile gauche du Parti socialiste, par la voix de la sénatrice de Paris Marie-Noëlle Lienemann, n’a même pas attendu la publication du rapport Combrexelle pour le présenter, dès mardi, comme « une bombe à fragmentation pour notre droit du travail ».M. Valls avait semblé désireux d’aller assez loin, le 30 août, lors de l’université d’été du PS, à La Rochelle, en estimant que le code du travail est « si complexe qu’il est devenu inefficace », et qu’il est temps de « revoir en profondeur la manière même de concevoir notre réglementation ». « Nous devons donner plus de latitude aux employeurs, aux salariés et à leurs représentants pour décider eux-mêmes de leur politique de formation, d’organisation du travail, d’insertion des jeunes par des négociations au plus près de leurs besoins. Ce sera plus de souplesse pour les entreprises et, grâce à un dialogue social redynamisé, des droits mieux assurés pour les salariés », a-t-il expliqué.Pas de révolution socialeLe chef de l’Etat, s’il partage la lecture de son premier ministre, n’a pour sa part aucunement l’intention de faire la révolution sociale à trois mois des élections régionales et à moins de deux ans de la présidentielle. Lundi, M. Hollande a pris soin de fixer sur le fond les limites de la réforme : pas question de remettre en question les « garanties essentielles » que sont la durée légale du travail, le contrat de travail et le niveau du salaire minimal. Une façon de fermer la porte à certaines des pistes proposées par M. Combrexelle sur une possible remise en question des 35 heures ou un droit à l’expérimentation pour forger des normes sociales particulières dans le secteur de « l’économie digitale ». Il a également posé un garde-fou en termes de méthode : toute dérogation de la part des employeurs devra se faire par « accord majoritaire ».Il faudra ainsi la signature de syndicats ayant recueilli au moins 50 % des voix aux élections professionnelles (contre 30 % actuellement) pour qu’une telle décision puisse être appliquée. Une assurance adressée à la Confédération française démocratique du travail (CFDT), interlocuteur syndical privilégié de l’exécutif depuis le début du quinquennat et qui réclame cette limite. « Ce qu’on appelle le code du travail, ce n’est pas un nombre de pages. Ce sera finalement bien adapté à la situation des entreprises », a promis M. Hollande.Le pouvoir veut néanmoins assouplir et bouger vite. La réforme doit être un des chapitres principaux de la conférence sociale du 19 octobre, et aboutir à un projet de loi présenté en conseil des ministres au début de l’année 2016. Ce texte sera porté par la nouvelle ministre du travail, Myriam El Khomri, encadrée de près par le président de la République et le premier ministre. « Ils sont autour d’elle », euphémise un conseiller de l’Elysée. En plus de la réforme du code du travail, le projet de loi devrait contenir le détail de la mise en place du futur « compte personnel d’activité », une promesse de M. Hollande en direction de sa majorité. En revanche, il sera bien distinct de la future loi Macron 2 portée par le ministre de l’économie, prévue elle aussi pour 2016 et qui concernera « l’économie du futur ».« Contourner le dialogue social »Pour simplifier le droit du travail, le gouvernement souhaite donner davantage d’importance aux accords d’entreprise quand le rapport Combrexelle propose de réduire fortement le nombre de branches. « Il faut non pas chercher à recodifier, un exercice qui a déjà été fait par le passé. L’idée est d’utiliser la négociation collective, notamment au niveau de l’entreprise, pour construire des règles plus souples, adaptées aux entreprises, tout en offrant des garanties aux salariés. C’est exactement ce que dit la CFDT », explique-t-on à l’Elysée.Toutefois, du côté de la Confédération générale du travail (CGT), le secrétaire général du syndicat, Philippe Martinez, s’est dit « résolument contre cette évolution du code du travail ». Lors d’un point de presse, le leader cégétiste s’est justifié en arguant que « le gouvernement veut accentuer le nombre de dérogations possibles au code du travail, qui permet aux citoyens d’être égaux devant la loi ».Lire aussi :Droit du travail : le rapport Combrexelle satisfait les syndicats réformistes et le patronatLe gouvernement veut « garder des cales juridiques dans la loi », précise un conseiller, pour pouvoir mieux « négocier sur d’autres sujets, comme les conditions de travail, l’organisation du travail, les salaires, etc. ». Au risque d’affaiblir le dialogue social au plan national, vanté depuis son élection en 2012 par M. Hollande ? Une réserve qui ne gêne pas l’aile droite du PS. « François Hollande avait raison intellectuellement de faire le pari de la négociation sociale. Mais on voit bien que l’état des partenaires sociaux ne permet pas de réformer. Il faut donc contourner le dialogue social en le délocalisant à un autre niveau, celui des branches ou des entreprises », estime le député de Paris Christophe Caresche.L’exécutif fait le pari que la future loi ne sera pas un nouveau casus belli avec sa majorité. « Les gens qui ne sont pas d’accord se feront toujours plus entendre que ceux qui sont d’accord, mais ce ne sera pas un remake de la loi Macron », dit un conseiller, en référence au texte sur la croissance du ministre de l’économie, adopté sans vote à l’Assemblée nationale après recours à l’article 49-3.Eviter un mouvement socialLe chef de l’Etat veut certes réformer, mais éviter à tout prix un mouvement social, une de ses hantises depuis son arrivée aux responsabilités. « Il faut que ce soit une réforme d’ampleur, mais qui ne fasse pas peur, qui n’angoisse pas », résume un de ses proches. Alors que les frondeurs du PS et leur chef de file, le député Christian Paul, craignent que la future loi crée « une crise démocratique profonde » avec l’électorat populaire, la députée Elisabeth Guigou préconise, elle aussi, de trouver un bon équilibre : « Le domaine de la loi doit rester sur les sujets essentiels, comme la durée légale du travail ou la rémunération, mais il faut une plus grande souplesse dans les accords de branche et d’entreprise, car les salariés ont besoin de s’exprimer. Il faut permettre des évolutions sans perdre de vue que dans nombre d’entreprises le rapport de force n’est pas favorable aux salariés », explique l’ancienne ministre de l’emploi du gouvernement Jospin.Le président de la République est donc appelé à la prudence, jusqu’au sein du gouvernement. « Il faut y aller de manière subtile, conseille un ministre. Il faut trouver le juste milieu entre l’immobilisme et la remise en cause des acquis sociaux. C’est un beau chantier pour la gauche, mais attention à l’accident social. »Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne-Aël Durand Alors que la France a lancé mardi 8 septembre un premier vol de reconnaissance en Syrie, le Royaume-Uni a surpris l’opinion publique en révélant qu’une première frappe menée par la Royal Air Force avait tué trois djihadistes, dont au moins deux Britanniques, le 21 août dans la région de Rakka, fief de l’Etat islamique.Deux des victimes, Ruhul Amin, 26 ans, et Reyaad Khan, 21 ans, étaient « des terroristes qui avaient prévu une série d’attaques dans les rues de notre pays », a justifié, mardi, le ministre britannique de la défense, Michael Fallon. Selon le Guardian, Reyaad Khan aurait fomenté des attentats visant des commémorations officielles, dont une en présence de la reine Elizabeth. « Nous n’hésiterons pas à mener une action similaire » contre d’autres ressortissants menaçant de perpétrer des attaques sur le territoire britannique, a déclaré M. Fallon.Plusieurs organisations de droits de l’homme et membres de l’opposition s’inquiètent de la légalité de ces frappes, alors qu’en septembre 2014, le Parlement n’avait pas approuvé une intervention militaire en Syrie, mais seulement en Irak, dans le cadre de la coalition internationale formée autour des Etats-Unis contre l’Etat islamique.La justification de l’« autodéfense »David Cameron précise que la frappe du 21 août ne se déroulait pas dans le cadre de la coalition mais constituait une mesure, ciblée, d’« autodéfense ». Le missile a visé une voiture transportant les suspects sur la base de renseignements des services secrets (MI6, MI5), sans causer de victimes civiles.David Cameron affirme aussi que le procureur général (son conseiller juridique) l’a assuré de la légalité de l’action – mais il refuse de rendre publiques les motivations de celui-ci. Le gouvernement s’appuie notamment sur l’article 51 de la charte des Nations unies, qui reconnaît le « droit naturel de légitime défense, individuelle ou collective, dans le cas où un membre des Nations unies est l’objet d’une agression armée, jusqu’à ce que le Conseil de sécurité ait pris les mesures nécessaires pour maintenir la paix et la sécurité internationales ».Selon le spécialiste des questions juridiques au Guardian, Joshua Rozenberg, l’attaque contre Reyaad Khan « entre dans le cadre de la loi britannique », puisqu’« en droit anglais, il n’est pas nécessaire d’attendre que l’agresseur tire le premier ». Il estime que la légitime défense était proportionnée, puisque la frappe n’a pas visé un village entier, mais seulement une voiture, où se trouvaient deux autres combattants de l’EI, qui savaient que Khan constituait une cible potentielle. Quant à l’approbation du Parlement, le chroniqueur rappelle qu’elle n’est qu’une « convention » et non pas une « obligation », quelle que soit la nationalité des cibles.« Exécution extrajudiciaire »Mais cette vision de l’attaque est loin de convaincre les associations de défense des droits de l’homme et les membres des partis d’opposition. Le député conservateur David Davis évoque d’ailleurs « une exécution extrajudiciaire » sans sommation. L’ancien procureur général, Dominic Grieve, a affirmé que cette action « extrême » menée par un gouvernement qui a décidé de tuer ses ressortissants à l’étranger pourrait être contestée en justice par les familles des victimes.Pour Philippe Sands, professeur de droit à l’University College de Londres, cité par la BBC, « la préparation d’un futur attentat depuis un endroit éloigné ne peut pas en droit justifier des mesures d’autodéfense : l’attaque doit être imminente et on doit en apporter la preuve ». C’est désormais ces preuves, ou du moins les justifications de la frappe, que demande l’opposition.C’est ce que confirme au Monde David Cumin, spécialiste du droit de la guerre, qui considère que les frappes menées s’apparentent à des opérations de police extraterritoriale face au terrorisme. Dans ce cas, « l’usage de la force létale en opération de police est limité à la légitime défense individuelle ou pour autrui au sens du code pénal. Ce n’est évidemment pas le cas pour ce genre de frappe à distance ! ». Se prévaloir de la « guerre au terrorisme » est une « rhétorique sans fondement juridique », estime le maître de conférence de Lyon-III. « L’action britannique n’est légale que si l’on excipe [exerce une exception en justice] du fait que l’Etat islamique se trouve à cheval en Irak et en Syrie, et qu’en quelque sorte, la RAF exerce un droit de suite en Syrie de ses frappes – licites – en Irak. »Kat Craig, directeur juridique de l’ONG Reprieve, s’inquiète du fait que le premier ministre s’est arrogé le « pouvoir secret de tuer n’importe qui dans le monde à n’importe quel moment ». Pour l’ONG Amnesty International, ce type de frappes rappelle les méthodes employées par la CIA qui a utilisé des drones pour exécuter des « terroristes présumés » au Pakistan. « Si nous laissons ces actions devenir la norme, nous pourrions voir des pays du monde entier exécuter depuis les airs ceux qu’ils perçoivent comme leurs ennemis, sur la base du secret et d’informations impossibles à contester », précise sa directrice dans un communiqué.Anne-Aël DurandJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.09.2015 à 12h23 • Mis à jour le09.09.2015 à 15h44 Le directeur adjoint de la prison de Vendin-le-Vieil, près de Lens, a été relâché à 14 h 20 après avoir été pris en otage « vers 11 heures ce matin » par un « détenu particulièrement dangereux », a indiqué mercredi 9 septembre la direction du centre pénitentiaire. Le responsable n’a subi aucune violence physique, tandis que « le preneur d’otage s’est rendu et va être placé en garde à vue », ajoute le communiqué.L’individu était « armé d’un poinçon, visiblement de fabrication artisanale » et retenait le cadre de la prison « dans la salle des audiences située dans le quartier d’isolement », où il était retenu. Selon nos informations, ce détenu âgé de 34 ans, qui purge une peine pour violences avec arme, aurait des antécédents de prise d’otage en milieu carcéral.« Equipements de protection »Selon France 3 Nord Pas-de-Calais, le détenu multirécidiviste, originaire de la Guadeloupe, incarcéré en métropole depuis 2011, réclamait son transfèrement vers les Antilles. Le directeur de l’établissement pénitentiaire, Alain Jego a expliqué que le détenu était « libérable en 2033 ». Interrogé à ce sujet sur la chaîne d’outre-mer 1ère, il a déclaré :« Depuis que je suis arrivé ici, je n’ai subi que du racisme, que du cachot, que du mitard, que de l’isolement, que des casques, que des boucliers, que des injustices... Chaque fois que je demande un truc en prison, on l’accorde aux autres, mais jamais à moi. On m’a déjà traité de  “sale nègre”. Ça m’a poussé à commettre une agression. »Selon un syndicaliste Force ouvrière, Julien Martin, cité par le Figaro, le détenu est arrivé en mai à Vendin-le-Vieil. A cette occasion, compte tenu de sa dangerosité, les agents chargés de sa surveillance avaient reçu « des équipements de protection ». Mais ceux-ci leur avaient été « retirés il y a un mois », selon lui.La prison de Vendin-le-Vieil a été mise en service en 2015 et héberge 51 détenus, pour une capacité de 203 places, d’après l’administration pénitentiaire. Laetitia Van Eeckhout Transformer une nuisance en une ressource énergétique renouvelable : c’est le pari réussi de l’Institut supérieur d’enseignement technologique (ISET) de Rosso en Mauritanie, du parc national du Diawling, et du GRET, ONG française de développement, de valoriser en charbon le Typha, cette plante qui envahit le fleuve Sénégal. Une innovation distinguée, mercredi 9 septembre, par le prix Convergences 2015 qui récompense les projets à fort impact social ou environnemental.Cela faisait près de quinze ans que les habitants de la région de Rosso subissaient les effets dévastateurs de cette plante invasive quand a germé, en 2010, l’idée de cette valorisation. Depuis la mise en service en 1986 du barrage anti-sel de Diama à 27 km de l’embouchure du fleuve Sénégal, le Typha a trouvé un terrain d’eau douce propice à sa prolifération. Et ce tapis vert qui se développe depuis les rives et s’étale sur le fleuve, progresse d’année en année. Il s’étend aujourd’hui sur 130 km en amont de l’embouchure.Sur les bras du fleuve, le long des digues, sur le pourtour des plans d’eau, dans les zones marécageuses, le Typha est partout. Il bouleverse non seulement tout l’écosystème du delta, changeant la qualité de l’eau, absorbant oxygène et lumière et empêchant ainsi la pousse d’autres plantes. Mais il perturbe aussi toute l’activité économique de la région, réduisant les zones de productions agricoles et piscicoles habituelles des populations, privant celles-ci de couloirs de navigation, obstruant les canaux d’irrigation, restreignant l’eau vive pour abreuver leurs animaux… Et le Typha entraînant la stagnation de l’eau propice à la prolifération de moustiques et de parasites, les populations voient aussi de nouvelles maladies se développer.« 25 000 hectares envahis »« Côté Mauritanie, ce sont 25 000 hectares qui sont ainsi envahis par le Typha, souligne Julien Cerqueira, expert énergie au GRET. On aura beau dépenser des millions d’euros pour le couper, l’arracher, le brûler, il n’existe aucune méthode vraiment efficace pour se débarrasser de cette plante qui repousse sans cesse. Faute de pouvoir l’éradiquer, nous avons ainsi cherché à la valoriser. » Le projet, financé par la communauté européenne, a ainsi visé à concevoir une méthode, dans un premier temps artisanale, de conversion de cette biomasse en bio-charbon comme alternative au charbon de bois. « 90 % des ménages mauritaniens utilisent le charbon de bois comme combustible de cuisson, charbon issu des forêts et souvent produit illégalement. En offrant une alternative au charbon de bois, explique Julien Cerqueira, la transformation du Typha en une ressource énergétique renouvelable permet de lutter contre la déforestation. » Et ce faisant, d’atténuer les émissions de gaz à effet de serre. D’autant, souligne Samassa Nalla, représentant du GRET en Mauritanie, que « si toute production et consommation de charbon émettent du carbone dans l’atmosphère, le CO2 émis par le charbon de Typha est recapté par le Typha qui repousse très vite, à la différence du charbon de bois qui émet des gaz non réassimilés par l’environnement et conduit à la déforestation. Une tonne de charbon de Typha permet ainsi d’économiser 7 tonnes de CO2, par rapport à du charbon de bois ». « En offrant une alternative au charbon de bois, la transformation du Typha en une ressource énergétique renouvelable permet de lutter contre la déforestation », explique Julien Cerqueira, expert énergieL’impact est aussi économique. Régulant son envahissement dans les zones stratégiques pour les populations, la coupe du Typha nécessaire à la production de cette énergie favorise un retour à la normal des activités agricoles et piscicoles. « Et, insiste Samassa Nalla, de la coupe à la commercialisation en passant par la transformation, cette solution d’énergie renouvelable produite localement crée de l’activité nouvelle qui génère des revenus complémentaires pour les ménages. Sans compter que leur combustible domestique leur coûte ainsi moins cher, le charbon de Typha se consumant plus lentement et étant donc plus économique. »Marché prometteurDepuis 2012, huit unités de production artisanale ont été installées dans la région de Rosso. D’une capacité de production chacune de 1,5 tonne par mois, leur gestion est assurée par les villageois. Les hommes se chargent de la coupe du Typha, les femmes, organisées en coopérative, de la transformation et la commercialisation. Le Typha est séché, puis carbonisé pour devenir de la poussière de charbon qui sera mélangée avec de l’argile puis pressée et agglomérée sous forme de briquettes prêtes à la vente. Les promoteurs du projet cherchant à développer une véritable filière de valorisation du Typha, une unité semi-industrielle a été créée fin 2014. « L’objectif à terme, relève Julien Cerqueira, est de vendre le charbon de Typha à Nouakchott [la capitale mauritanienne]. Le marché est prometteur : la consommation mauritanienne de charbon de bois est estimée à 50 000 tonnes par an, dont 35 000 sont consommées dans la région de la capitale. Avec cette unité industrielle d’une capacité de production de 20 tonnes de charbon de Typha par mois, nous pouvons amplifier l’impact sur la déforestation.  »Laetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué La libéralisation des autocars longue distance accouche de sa première polémique. Et il fallait se douter qu’elle proviendrait de la région Pays-de-la-Loire. Son président socialiste, Jacques Auxiette, par ailleurs en charge du transport au sein de l’Association des régions de France, s’est indigné du lancement de l’offre Ouibus, par la compagnie nationale, qui gère les TER.Lire aussi :Avec Ouibus, la SNCF espère dominer le marché du car longue distance« Je ne suis pas contre le développement des nouvelles offres de transport en France, qui plus est, à prix abordable », prévient celui qui est membre du conseil de surveillance de la SNCF, dans un communiqué envoyé mardi 8 septembre. « Mais, il faut que la SNCF sache, et je m’y emploie dès aujourd’hui, que cela ne se fera pas avec l’aide des subventionnements régionaux. Elle devra assumer la totalité du manque à gagner financier pour les TER régionaux. »Des tarifs « dehors de toute réalité économique »Les régions, qui financent les trains régionaux depuis le début des années 2000, estiment que leur TER pourraient être largement impactés par le lancement d’offres de bus concurrentes, sur les lignes de plus de 100 km. Dans les Pays-de-la-Loire, le président de la région identifie 2 lignes TER majeures qui seront directement fragilisées par les bus et les TGV low cost dans le cadre de la concurrence créée par SNCF elle-même : Nantes/Le Mans (près de 3,7 millions de voyages par an) et Le Mans/Rennes (1,1 million de voyages par an).Pour l’élu, qui quittera la présidence de sa région à la fin de l’année, « plutôt que d’améliorer sa performance industrielle qui est un véritable enjeu, la SNCF s’engage à développer le low cost et le car, forcée sans doute par la loi Macron. Ces nouveaux services aux usagers qu’elle propose de développer se font indirectement avec l’aide de la région qui prend en charge une lourde part du risque commercial subi par les TER, selon les termes de la convention TER (40 %) : est-ce la contribution annuelle des Régions qui lui permet d’envisager des tarifs aussi bas, en dehors de toute réalité économique ? ».Dans ces conditions, la région annonce engager des « procédures précontentieuses prévues dans la convention Région/SNCF ». Si cette procédure est compréhensible du point de vue de l’élu et à quelques mois des élections régionales, elle a le défaut de ne cibler qu’un des acteurs du nouveau marché libéralisé par le gouvernement. Sur les lignes évoquées, Ouibus est loin d’être le seul concurrent.Quatre cent passagers par jourPar exemple, sur Nantes-Le Mans, vendu à partir de 25,50 euros pour le TER (bien moins cher pour les abonnés). Trois compagnies de cars proposent déjà des trajets : outre Ouibus, avec un prix d’appel de cinq euros, Isilines, également à partir de 5 euros et Starshipper assurent cette liaison. Sur le site de covoiturage, le trajet est proposé dans une fourchette de 8 à 13 euros à toute heure de la journée.Reste que le TER reste bien plus attractif au niveau du temps de transport et de sa fréquence. Quand Isilines propose cinq trajets par jour de trois heures, Ouibus en offre deux à 3h30 tandis que Starshipper lui propose un seul trajet de 2h30. Pour environ 10 000 personnes qui prennent chaque jour l’un des 24 trains proposés par la SNCF (entre 1h15 et 1h25 de trajet), les bus pourront transporter dans cette configuration un peu plus de 400 personnes par jour.« Le car aura un impact sur le train, et cela est indéniable, confirme-t-on à la SNCF. Il y a aura des ajustements à faire. Mais de là à dire que tout le marché des TER sera bouleversé, c’est un peu excessif. Et puis, qu’aurait-on dit si la SNCF n’avait pas lancé son offre de bus. Qu’elle reste passive face à la concurrence qui vient lui prendre des parts de marché ? » Lire aussi :Autocar : la guerre est déjà déclaréePhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alain Beuve-Méry Les jurés du prix Renaudot, présidé cette année par Jean-Noël Pancrazi, ont dévoilé, mardi 8 septembre, leur première sélection de dix-huit romans et huit essais pour les deux prix qu’ils remettront, le 3 novembre, et qui sont toujours annoncés dans la foulée du prix Goncourt, sur les premières marches de l’escalier, conduisant aux salons privés du restaurant Drouant à Paris, où les membres du jury délibèrent.Lire aussi :Angot, Enard et Liberati sur la liste du prix GoncourtLa liste des romans sélectionnés pour le prix Renaudot est un peu plus originale et diversifiée que celle du Goncourt, rendue publique, jeudi 3 septembre. Elle comprend aussi trois titres de plus. Trois valeurs sûres de la rentrée figurent sur les deux listes : Delphine de Vigan, avec D’après une histoire vraie (JC Lattès), Simon Liberati, pour Eva (Stock) et Boualem Sansal, auteur de 2084 (Gallimard). Mais Un amour impossible, de Christine Angot (Flammarion) ne figure pas dans la sélection du Renaudot.Ils ont, en revanche, retenu La Septième fonction du langage, de Laurent Binet, prix du roman FNAC et boudé par les Goncourt. De même, ils ont choisi Histoire de l’amour et de la haine, de Charles Dantzig, aussi publié chez Grasset.Outre le Delphine de Vigan, ce jury qui ne comprend qu’une femme, Dominique Bona, sur ses dix membres, n ’a repéré que deux romans écrits par des femmes : Ce cœur changeant, d’Agnès Desarthe (L’Olivier) et Juste avant l’oubli, d’Alice Zeniter (Flammarion).Les Renaudot ont aussi distingué deux premiers romans : La Cache, du journaliste Christophe Boltanski (Stock) et Les Désœuvrés, d’Aram Kebadjian (Seuil).Plusieurs habitués des prix littérairesOn trouve aussi, dans la liste du Renaudot, plusieurs romanciers habitués des sélections des prix littéraires : Yves Bichet, avec L’Eté contraire (Mercure de France), Eric Holder, pour La Saison des bijoux et Cherif Madjalani, avec Villa des femmes, tous les deux au Seuil, Philippe Jaenada, présent avec La Petite Femelle (Julliard) et le belge Patrick Roegiers qui parle du frère d’un de ses illustres devanciers, L’autre Simenon (Grasset).Sont aussi retenus : Frank Maubert, avec Les uns contre les autres (Fayard), Jérôme Leroy, auteur de Jugan (La Table ronde) et Arnaud Leguern pour Adieu aux espadrilles (Le Rocher) Enfin, les jurés ont repêché un titre paru en mars, Ann, de Fabrice Guenier (Gallimard).Pour son prix Essais, le jury Renaudot a choisi deux titres parus à L’Iconoclaste qui fait, cette année, une rentrée très forte et originale : Il s’agit de Victor Hugo est mort, de Judith Perrignon et 1001 morceaux, de Jean-Michel Ribes. Ils ont aussi distingué La Piste Pasolini, de Pierre Adrian (Les Equateurs) et Retour à Duvert, de Gilles Sebhan (Le Dilettante).Serge Bramly est nommé pour La Transparence et le reflet (JC Lattès), ainsi que Patrick Besnier, auteur d’une biographie d’Heny de Régnier. Enfin, l’écrivain et dessinateur Frédéric Pajak est distingué pour Manifeste incertain 4 (Noir sur blanc) et Sony Labou Tansi clôt la sélection avec Encre, sueur, salive et sang (Seuil).Quinze maisons d’éditionDans ses sélections, le jury du Renaudot distingue quinze maisons d’éditions différentes, des traditionnelles Le Seuil (4 titres), Grasset (3 titres), Gallimard, Fayard, JC Lattès, Stock (2 titres), mais aussi des plus petites : L’Iconoclaste (2 titres), Les Equateurs, ou Le Dilettante, par exemple. En revanche, aucun titre d’Albin Michel ou d’Actes Sud ne figure dans les listes du Renaudot.Les deux prochaines sélections auront lieu les 6 et 27 octobre. En 2014, David Foenkinos avait été couronné pour Charlotte (Gallimard).Alain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Piquard Nouveau séisme à Vivendi : Céline Pigalle et Cécilia Ragueneau quittent le groupe, alors qu’elles étaient directrice de la rédaction et de directrice d’ITélé, vendredi 4 septembre. Elles sont remerciées par Vincent Bolloré le patron du groupe. L’ex directeur de la rédaction de Direct 8 Guillaume Zeller est nommé directeur de la rédaction. Le journaliste et écrivain Philippe Labro, historique de la chaîne Direct 8, « sera aux côtés de Guillaume Zeller dans un rôle de conseil et lui apportera son expertise », précise le communiqué. « Jean-Christophe Thiery, président du directoire de Canal +, est chargé de développer la chaîne d’info du Groupe Canal + », lit-on encore. Les deux ex-dirigeantes de la chaîne d’information quittent le groupe, qui les « remercie » toutefois au passage pour leur travail.La veille, jeudi, dans la longue lettre qu’a adressée Vincent Bolloré, le président du conseil de surveillance de Vivendi, aux salariés du groupe Canal +, avait déjà renforcé le trouble présent depuis quelques jours au sein d’iTélé : « Nous allons investir plus dans le sport qui est l’ADN de Vivendi, le cinéma, les flux, les news. Guillaume Zeller va nous rejoindre pour les news, Thierry Cheleman va couvrir le sport, et Didier Lupfer le cinéma. » La nomination d’un homme que connait bien Vincent Bolloré - Guillaume Zeller est ancien directeur de la rédaction de Directmatin.fr - chargé de diriger les activités d’information au niveau du groupe a été interprétée comme une pierre dans le jardin des dirigeants actuels d’ITélé, dont Céline Pigalle, directrice de l’information du groupe Canal +. Elle a renforcé les rumeurs déjà persistantes sur le départ de Mme Pigalle ou celui de la directrice de la chaîne d’information en continu, Cécilia Raguenau, parfois décrite comme proche de Rodolphe Belmer, ancien numéro deux du groupe limogé par Vincent Bolloré début juillet.Questions sur le profil de Guillaume ZellerDiplômé de Sciences-Po et titulaire d’un DEA d’histoire contemporaine, Guillaume Zeller, 38 ans, a participé au lancement de Direct 8 en 2005. En 2007, il devient rédacteur en chef de Direct Soir avant d’être nommé directeur de la rédaction de Direct 8 en 2011 et du pôle digital du quotidien Direct Matin en 2012, détaille le communiqué.Mais son profil suscite également quelques critiques. Un salarié estime il n’a pas été à la tête d’un média d’information puissant (il a toutefois dirigé la rédaction de Direct 8 à l’époque où elle appartenait à Vincent Bolloré, avant sa revente à Canal+ et sa transformation en D8, puis du site web du quotidien Directmatin).Alors que l’information est un domaine sensible politiquement, le parcours de Guillaume Zeller suscite également des questions : il est spécialiste du catholicisme et de certains thèmes chers à la droite. Ancien chargé d’enquêtes au service historique de l’Armée de Terre, il a notamment publié Oran : 5 juillet 1962, sur « l’immense chasse à l’homme anti-européenne commise le 5 juillet à Oran, journée la plus sanglante de toute la guerre d’Algérie, avec au minimum 700 pieds-noirs assassinés ». Ou La baraque des prêtres, Dachau 1938-1945, sur les religieux déportés. Ou encore Un prêtre à la guerre, avec l’aumonier des parachutistes de Montauban, dont certains furent tués par Mohammed Merah.M. Zeller a été invité sept fois à l’antenne de la radio d’extrême droite Radio Courtoisie entre mars 2012 et avril 2015, pour y parler de ses livres, a pointé le site Streetpress. Il a également écrit 3 billets pour le site Boulevard Voltaire, fondé par Robert Ménard, devenu élu du Front national. Notamment sur la déchéance du général Paul Aussaresses, qui avait avoué dans Le Monde avoir commis des tortures pendant la guerre d’Algérie. Streetpress pointe aussi son rôle de chroniqueur littéraire dans Dieu Merci!, une émission religieuse de Direct 8, où il explique par exemple que les « missions » d’évangélisation étaient à l’origine un « message d’amour ».Les « valeurs » d’ITéléA iTélé, les dirigeantes avaient quant à elles développé ces derniers mois un discours autour de valeurs pour se démarquer du leader des chaînes d’information BFM-TV : il mêle la recherche d’un recul contre l’immédiateté de l’information en temps réel et la défense d’un certain humanisme, BFMTV étant accusée de « jouer sur les peurs », ce qui sous-entend presque qu’elle favorise le FN. La chaîne s’était aussi distinguée en se séparant du polémiste très à droite Eric Zemmour.Plus largement, iTélé s’interroge sur son avenir car les nouveaux dirigeants ne se sont pour l’instant pas exprimé sur leurs intentions pour la chaîne. Tout juste ont-il fait comprendre qu’il faisaient le constat qu’iTélé restait distancée en audience par BFM-TV (autour d’1 point de part d’audience contre 2 points environ pour BFM-TV). Et que la chaîne restait déficitaire.Le défi face au leader BFM-TVEn interne, les équipes sont conscientes d’être loin derrière le leader mais ont l’impression d’avoir parfois été plus réactives, lors de attentats de janvier notamment ; et estiment manquer de moyens pour rivaliser.Sur ce point, Vincent Bolloré suggère qu’il pourrait investir davantage, notamment dans l’information : « Nous allons augmenter nos budgets d’investissements et les rendre transversaux entre les différentes chaînes, gratuites et payantes », écrit-il. Guillaume Zeller sera-t-il chargé de piloter ces investissements pour le groupe ou gèrera-t-il plus directement ITélé ? « Sur i-Télé, il est trop tôt pour parler, nous n’avons pas de diagnostic précis », temporisait en début de semaine Maxime Saada, directeur général de Canal +.« En tout cas, on a besoin d’éclaircissement et vite. C’est difficile de bien travailler dans ces conditions », estime un salarié.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Soren Seelow Une information judiciaire pour enlèvement et séquestration a été ouverte le 23 juillet contre Mehdi Nemmouche, l’auteur présumé de la tuerie du Musée juif de Bruxelles du 24 mai 2014, a déclaré au Monde le parquet de Paris, confirmant une information d’Europe 1. La justice le soupçonne d’être l’un des geôliers de quatre journalistes français retenus en otage pendant dix mois en Syrie : Didier François, Edouard Elias, Nicolas Henin et Pierre Torrès.C’est l’audition de ces ex-otages, le 20 avril 2014, qui avait motivé l’ouverture d’une enquête préliminaire dès l’été 2014, comme Le Monde l’avait révélé en septembre de la même année. Selon certains témoignages, Nemmouche n’aurait été qu’un exécutant de base de l’Etat islamique chargé de surveiller les otages occidentaux, mais il aurait fait montre d’une grande brutalité et commis des actes graves.« Quand Nemmouche ne chantait pas, il torturait »Dans un témoignage publié en septembre 2014 par le site de son employeur, le magazine Le Point, l’ex-otage Nicolas Hénin avait déclaré :« Quand Nemmouche ne chantait pas, il torturait. Il était membre d’un petit groupe de Français dont la venue terrorisait la cinquantaine de prisonniers syriens détenus dans les cellules voisines. Chaque soir, les coups commençaient à pleuvoir dans la salle dans laquelle j’avais moi-même été interrogé. La torture durait toute la nuit, jusqu’à la prière de l’aube. Aux hurlements des prisonniers répondaient parfois des glapissements en français. »Durant l’enquête préliminaire, qui aura duré plus d’un an avant d’être confiée à un juge antiterroriste dans le cadre d’une information judiciaire, les services d’enquête « ont effectué des rapprochements, des investigations techniques ainsi qu’un gros travail d’échange d’informations avec Eurojust », l’unité de coopération judiciaire de l’Union européenne, explique une source judiciaire. D’autres otages européens pourraient en effet avoir eu affaire en Syrie avec ce Français d’origine algérienne, âgé de 29 ans.Mehdi Nemmouche est le principal suspect du quadruple assassinat du Musée juif de Bruxelles le 24 mai. Interpellé à Marseille le 30 mai 2014 à la descente d’un car en possession de plusieurs armes, il a été extradé le 29 juillet en Belgique, où il est incarcéré.Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphanie Le Bars L’assassinat en direct en Virginie de deux journalistes n’est que la partie visible d’une réalité macabre : la hausse spectaculaire en 2015 aux Etats-Unis des homicides par arme à feu. La mort de Jamyla Bolden est quasiment passée inaperçue. La fin tragique de cette fillette de 9 ans, tuée par une balle perdue ayant transpercé la fenêtre de la chambre de sa mère, où elle faisait ses devoirs, à Ferguson (Missouri), est juste venue grossir le macabre décompte auquel se livrent depuis quelques semaines les journaux américains. Scrutant les victimes d’armes à feu dans les rues, les maisons, les parcs, les lieux publics, les églises… à travers le pays, ils établissent chaque jour, ou presque, de nouveaux records. Des messages « alerte shooting » et des photos d’armes saisies alimentent régulièrement les comptes Twitter des polices de plusieurs grandes villes des Etats-Unis.Des statistiques alarmistesPar rapport à 2014, Milwaukee (Wisconsin) aurait vu le nombre d’homicides par armes à feu augmenter de 50 %, Houston (Texas) de 30 %, Chicago (Illinois) de 20 %, La Nouvelle-Orléans (Louisiane) de 33 %… New York aussi a connu une recrudescence des meurtres par armes à feu, sans parler de Baltimore (Maryland), où 45 crimes ont été enregistrés pour le seul mois de juillet, un niveau jamais atteint depuis 1972.Même la ville de Washington, réputée assagie depuis une vingtaine d’années, a connu un été meurtrier : ces dernières semaines, une succession de crimes y a porté à 105 le nombre de personnes tuées par balle depuis le début de l’année, soit autant que sur l’ensemble de 2014. Lors de la rentrée scolaire dans la capitale fédérale, lundi 24 août, la presse s’inquiétait de cette situation, alors que les enfants allaient de nouveau « être dans les rues ». Cinq jours plus tôt, un homme de 21 ans avait été abattu sur le parvis d’une église dans un quartier du sud de la capitale des Etats-Unis. Cet ordinaire sanglant passe souvent au second plan, occulté par des faits divers d’une violence inouïe et par la multiplication des violences policières à l’encontre des Noirs. L’assassinat en direct de deux journalistes d’une télévision de Virginie par un ancien collègue noir, pétri de haine raciste, le 26 août, la tuerie dans une église de Charleston (Georgie) de neuf fidèles afro-américains par un suprémaciste blanc, le 17 juin, ou la mort à Saint-Louis (Missouri) d’un homme tué par la police alors qu’il essayait d’échapper à une arrestation, le 19 août, en sont les plus récents exemples. Mais la folie meurtrière à laquelle l’Amérique fait face est tragiquement plus « banale », avec son lot de règlements de comptes, de balles perdues, de disputes réglées à l’arme de poing… Des drames qui touchent en premier lieu les quartiers populaires, majoritairement peuplés de communautés noires. Cette violence sociale, l’Afro-Américaine Peggy Hubbard, une retraitée de l’US Navy qui vit dans le Missouri, a entrepris de la dénoncer en postant, le 20 août, une vidéo sur son compte Facebook. Sa diatribe a fait le tour des réseaux sociaux et a été vue par plusieurs millions de personnes. Avec des mots qui ont parfois dépassé sa pensée (elle s’est excusée a posteriori pour les insultes proférées), Peggy Hubbard y fustige autant les crimes « entre Noirs » que les violences policières contre sa communauté. Elle s’offusque d’ailleurs de l’absence de réactions à la mort de Jamyla Bolden, et s’en prend avec rage aux rassemblements qui, en revanche, ont suivi l’arrestation mortelle du jeune « voyou » de Saint-Louis. Son coup de sang n’a pour l’instant pas eu de suites, mais elle promet de tout faire pour mobiliser sa « communauté ».Des explications divergentesSous le feu des critiques pour leur attitude envers les populations afro-américaines des quartiers populaires, les autorités policières semblent de leur côté particulièrement démunies face à cette poussée de violences estivales. Lors d’un colloque à Washington, début août, les responsables des polices de plusieurs grandes villes des Etats-Unis, convaincus d’être « face à une situation qu’ils n’avaient plus connue depuis des décennies », ont cherché à comprendre. La maire de Washington a notamment mis en avant « l’augmentation des violences conjugales et la sortie de prison de multirécidivistes violents ». « L’accroissement de l’usage des drogues de synthèse et la multiplication des armes illégales » ont aussi été pointés du doigt, comme dans les années 1980 et 1990, lorsque l’augmentation des homicides avait été attribuée au crack dans les cités américaines. Les policiers, eux, évoquent un « effet Ferguson » : il y a un an, la mort d’un jeune Afro-Américain tué par un policier dans cette ville du Missouri avait provoqué plusieurs journées d’émeutes. Accusés à plusieurs reprises de faire un usage disproportionné de leur arme, les officiers de police seraient désormais moins prompts à dégainer, laissant davantage le champ libre aux « bad guys ». De leur côté, des experts ont mis en cause la baisse des moyens attribués à la police aux niveaux fédéral et local.Lors du week-end du 4-Juillet, Fête nationale, la police de Chicago, a été confrontée à une situation sans précédent : 11 personnes ont été tuées et 55 blessées en quarante-huit heures, dont un enfant de 7 ans touché par une balle vraisemblablement destinée à son père, tout juste sorti de prison. Un bilan catastrophique pour les autorités de la ville, qui avaient mobilisé dans les rues un tiers d’effectifs supplémentaire lors de ce week-end festif traditionnellement agité. A ce rythme, les Etats-Unis devraient conserver sans difficulté leur place de leader au palmarès des pays de l’OCDE (à l’exception du Mexique), pour le nombre d’homicides par armes à feu : 11 208 en 2013. Quant au marché des armes à feu, il continue de prospérer : quelque 308 millions d’armes légales seraient, selon des chiffres de 2012, en circulation dans le pays.Stéphanie Le BarsJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Damien Gouteux Act of Aggression est le dernier jeu de stratégie en temps réel (STR) du studio français Eugen Systems, édité par Focus Home Interactive et sorti le 2 septembre sur PC pour 45 euros environ. Comme son nom l’indique, il est la suite indirecte d’Act of War : Direct Action, sorti en 2005, un titre bien accueilli – il avait recueilli sur le site Metacritic une note moyenne de 82 %. Son successeur est-il à la hauteur ?C’est quoi ?L’histoire met en scène dans un futur proche le combat entre la Chimère, une branche armée des Nations unies, et une organisation terroriste mondiale connue sous le nom de « Cartel ». A la suite d’un effondrement de l’économie chinoise, la situation dégénère très vite en une véritable guerre ouverte entre les deux factions.La campagne de 10 missions permet de se familiariser progressivement avec les mécanismes du jeu en dirigeant les forces chimériques. Après ses 3 derniers wargames, plus orientés vers la simulation, Eugen Systems est retourné à un style de jeu qui se veut un hommage aux STR des années 1990, comme Starcraft ou la série des Command & Conquer.Il faut récolter des ressources, construire sa base, produire des unités et essayer de détruire l’adversaire, le tout en temps réel. Les différentes unités, soldats, tanks, hélicoptères et avions de combats futuristes, qui sont à la disposition du joueur ont chacune leurs forces et faiblesses. Un tank du Cartel sera vite détruit par des soldats équipés de lance-missiles antichars, mais sera très résistant face à des mitrailleuses. Gérer son économie, espionner ce que prépare l’adversaire, composer la bonne force pour y répondre sont autant de compétences que le joueur développe petit à petit au cours de la campagne. Des missions bonus déblocables permettent de passer « de l’autre côté du miroir » en rejouant des situations, mais cette fois-ci du côté du Cartel.Petite bataille entre amisDeux autres modes s’offrent aux joueurs : l’escarmouche contre des intelligences artificielles gérées par l’ordinateur, à la difficulté réglable, ou rejoindre les champs de bataille virtuels contre des adversaires humains. Les joueurs, jusqu’à un nombre de huit, peuvent s’affronter sur différentes cartes, en prenant les commandes de la Chimère ou du Cartel, mais aussi de l’armée américaine. Un système de classements permet au logiciel de trouver directement un adversaire de votre niveau, pour éviter qu’un novice ne soit étrillé par un vétéran dès sa première partie.De l’histoire aux mécanismes, Act of Aggression est une déclaration d’amour à Command & Conquer : Generals, d’Electronic Arts, sorti en 2003. Plus généralement, le jeu suinte un indéfectible amour du genre, le STR « de la vieille école », auquel se consacre le développeur depuis quinze ans. La Chimère a un côté « européen » qui change des éternels (space) marines américains, que l’on peut aussi incarner. Quant au Cartel, il évite l’écueil de stigmatiser une culture ou une nation particulière et propose une véritable « internationale du mal ». Comme pour ses précédents titres, un ensemble de nouvelles cartes gratuites est déjà en préparation, pour ajouter de la variété aux champs de bataille.L’avis de PixelsOn a aimé…Act of Aggression est un jeu beau, bien fini, avec un scénario prétexte à un rythme nerveux qui prend peu à peu de l’ampleur. Les vidéos de briefing, avec leurs annonces météo ou boursières coupées par un « breaking news », participent à créer une petite ambiance, comme le fait de voir la campagne des deux points de vue, Chimère et Cartel. En escarmouches et en multijoueurs, on s’amuse à tester de nouvelles stratégies, à expérimenter l’emploi d’autres unités. Le résultat n’est pas toujours couronné de succès, mais la volonté d’améliorer son classement est un moteur suffisant pour relancer une autre partie.On a moins aimé…Rien n’est vraiment original ni véritablement fouillé dans l’univers et les personnages d’Act of Aggression. On ne vibrera pas à la manière d’un Starcraft pour son histoire d’amour sentimentalo-guerrière entre ses héros. Non, ici, c’est le jeu qui prime avant tout et la volonté de réussir le défi de battre son ou ses adversaires. Mais après tout on ne demande pas aux échecs d’avoir une biographie de chaque pièce.C’est plutôt pour vous si…Vous attendez un hypothétique Command & Conquer : Generals 2 depuis 2003 ou vous guettez la suite d’Act of War depuis 2005.Vous êtes fan des STR des années 1990 et vous voulez jouer à autre chose que Grey Goo ou Planetary Annihilation : TITANS.Vous trouvez les armures enchantées beaucoup moins seyantes qu’un exosquelette de combat.Ça n’est pas pour vous si…Vous adorez réfléchir et planifier votre stratégie tranquillement, au tour par tour.Vous préférez les elfes, les épées magiques et les dragons, beaucoup plus classes pour partir au combat, aux drones, tanks futuristes et missiles nucléaires.Vous voulez vous immerger dans une histoire avec des ramifications multiples et des personnages complexes et attachants, avec des actions aux conséquences déchirantes.Notre note :Defcon 2 sur 3 mon général.Damien GouteuxJournaliste au Monde 04.09.2015 à 17h28 • Mis à jour le04.09.2015 à 18h06 Critiqué pour son manque d’implication dans la crise migratoire, le premier ministre britannique, David Cameron, a annoncé de nouveaux engagements du Royaume-Uni, vendredi 4 septembre. Comme pour nombre de ses homologues européens, ces décisions font suite à la publication de la photo du petit Aylan, l’enfant retrouvé mort sur une plage turque mercredi.Depuis Madrid, où il rencontrait le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, M. Cameron a ainsi annoncé que le Royaume-Uni allait débloquer 100 millions de livres (137 millions d’euros) d’aide supplémentaire pour la crise humanitaire en Syrie, portant ainsi à 1 milliard de livres (près de 1,4 milliard d’euros) la contribution britannique, la plus élevée de l’histoire du Royaume-Uni.Le premier ministre a ajouté que 60 millions de livres (82 millions d’euros) seraient destinés directement à aider les personnes en Syrie et que le reste irait aux pays voisins, comme la Turquie, le Liban et la Jordanie, qui comptent tous de nombreux camps d’accueil des réfugiés.Lire aussi :Comprendre la crise des migrants en Europe en cartes, graphiques et vidéosLe Royaume-Uni va accueillir plus de réfugiésPlus tôt à Lisbonne, David Cameron avait déjà pris l’engagement d’accueillir plus de migrants sur le territoire britannique.« Face à l’ampleur de la crise et à la souffrance des gens, je peux annoncer aujourd’hui que nous ferons davantage, en accueillant des milliers de réfugiés syriens supplémentaires. »M. Cameron n’a pas donné de chiffres précis. Une porte-parole de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) évoquait toutefois 4 000 personnes supplémentaires.« S’il proposait d’accueillir 10 000 migrants syriens, cela placerait le Royaume-Uni au niveau d’autres pays européens qui ont pris les devants en offrant un havre à des réfugiés vulnérables », a de son côté réagi le responsable de l’organisation Oxfam, Mark Goldring.Le premier ministre britannique a insisté sur la nécessité de ne retenir que des personnes se trouvant dans des camps de réfugiés des Nations unies dans les pays voisins de la Syrie, afin de ne pas encourager de périlleuses traversées par la mer. En référence à la photo du petit Aylan, David Cameron a fait part de son émotion.« En tant que père et en tant qu’être humain, on ne peut qu’être bouleversé par ces terribles photos. Ces images resteront en nous tous pour très, très longtemps. »Lire aussi :Réfugiés : une photo pour ouvrir les yeux 04.09.2015 à 17h17 • Mis à jour le04.09.2015 à 17h56 | Laetitia Van Eeckhout Un pas en avant, trois pas en arrière. Les associations de défense des paysages sont vent debout : alors que le 13 juillet entrait enfin en vigueur l’interdiction des panneaux d’affichage de service appelés préenseignes (1,50 m2) à l’entrée des communes de moins de 10 000 habitants, le projet de décret d’application de la loi Macron en préparation prévoit l’installation de panneaux publicitaires beaucoup plus grands aux abords des stades.Ce projet de décret facilite l’implantation de vastes panneaux vidéo de 50 m2 sur les voies d’accès et les parkings des stades. « La loi GreneIle 2 de 2010 avait pourtant pour objet de renforcer la protection du paysage et non d’augmenter les possibilités d’implantation des panneaux publicitaires », dénonce Michel Blain, de l’association Agir pour les paysages, qui rappelle qu’« un premier coup de canif avait déjà été porté à cet objectif dans la loi elle-même, laquelle avait alors légalisé l’installation de tels panneaux publicitaires géants, lumineux et animés dans les gares et les aéroports ».« En plus d’augmenter la pollution visuelle, l’affaiblissement d’une réglementation qui visait notamment à permettre d’économiser l’énergie constituerait un signal très négatif à moins de trois mois de la COP21, observe Michel Dubromel, vice-président de France Nature Environnement (FNE). Alors que les citoyens sont incités à adopter des comportements plus responsables, le ministère de l’écologie propose de déresponsabiliser un peu plus les industriels de la publicité extérieure ! »Pollution visuelleEt surtout, le projet de décret prévoit que le règlement local de publicité intercommunal puisse autoriser des panneaux publicitaires sur pieds de 12 m² dans les petites villes faisant partie d’une unité urbaine de plus de 10 000 habitants. « Ces panneaux publicitaires, qui constituent une pollution visuelle majeure, étaient interdits dans ces petites communes depuis les années 1980. Et ils sont huit fois plus grands que ceux désormais interdits depuis le mois de juillet », relève Pierre-Jean Delahousse, président de Paysages de France.De même, lors de l’élaboration des règlements locaux de publicité, les maires doivent, selon ce projet de décret, consulter des sociétés d’affichage publicitaire, mais rien n’est prévu pour les associations de quartier et les riverains des panneaux publicitaires. « En passant totalement sous silence la participation des citoyens, ce projet de décret met à mal la démocratie participative. Ce sont pourtant les habitants qui sont les plus légitimes pour décider de leur cadre de vie, et non les sociétés d’affichage », observe Raymond Léost, responsable du réseau juridique de FNE.Présenté jeudi 3 septembre par les services du ministère de l’écologie aux associations et aux afficheurs, le projet de décret va être maintenant soumis à la consultation publique. Les associations, qui doutent que cette consultation débouche sur une évolution du texte, demandent à être rapidement reçues par la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, laquelle, observent-elles, est restée étrangement silencieuse.Lire aussi :Dans les villes de moins de 10 000 habitants, il n’y aura plus de panneaux publicitairesLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Joëlle Stolz (Vienne, correspondante) Le chaos règne toujours en Hongrie dans la crise des réfugiés. Des centaines d’entre eux, abandonnant l’espoir d’un départ direct en train vers l’Allemagne, le trafic ferroviaire international étant interrompu depuis le jeudi 3 septembre, ont entrepris vendredi de gagner à pied la frontière autrichienne – située à environ 175 km – où les organismes de secours s’attendent à une nouvelle vague d’arrivées.Vendredi après-midi, la police hongroise n’entravait pas leur marche, mais elle a annoncé qu’elle ne les laisserait pas atteindre la frontière. La situation pourrait donc devenir très tendue en fin d’après-midi. Des volontaires hongrois ont décidé d’aider, y compris en les prenant dans leurs véhicules, les plus fragiles des réfugiés, notamment les vieillards et les enfants. En Autriche, quelque 2 000 personnes avaient souscrit vendredi matin sur le réseau social Facebook à une initiative citoyenne proposant de former un convoi de voitures particulières pour « chercher », à partir de dimanche, des milliers de migrants bloqués en Hongrie. Les chemins de fer autrichiens, l’ÖBB, ont envoyé plusieurs trains et du personnel à la frontière, à Hegyeshalom, pour recevoir et transporter les gens – s’ils arrivent de l’autre côté.Isolement des demandeurs d’asile récalcitrantsDe la gare de Keleti de Budapest, où campaient dans des conditions déplorables des milliers de personnes venues du Moyen-Orient, l’abcès s’est déplacé vers la petite gare de Bicske, à l’ouest de la capitale. La police hongroise y a attiré jeudi un convoi de demandeurs d’asile, pour les amener ensuite par bus dans un camp d’internement provisoire.Lire aussi :En Hongrie, la police tente de forcer des migrants à aller dans un camp de réfugiésMais vendredi en milieu de journée, quelque 500 réfugiés refusaient toujours de descendre des wagons arrêtés sur les voies, ou même de prendre l’eau et les provisions proposées par les policiers. L’attitude de la police hongroise, qui a isolé le convoi des demandeurs d’asile récalcitrants, empêchant tout contact avec les ONG et les médias étrangers présents sur place, est déconcertante. Car elle laisse aussi passer sans difficulté des réfugiés qui parviennent à Bicske avec les trains régionaux pour se diriger ensuite vers l’ouest du pays, rapporte un journaliste de la radio publique autrichienne. Quelque 300 personnes internées dans le camp de transit de Röszke, à la frontière avec la Serbie, se sont par ailleurs échappées vendredi matin de l’enceinte où elles étaient retenues. La police a repris une partie d’entre elles.Gardienne de l’espace Schengen, dont elle est la pointe la plus avancée sur la route des Balkans qu’empruntent les réfugiés, la Hongrie est tenue, en vertu des accords communautaires de l’Union européenne, d’enregistrer les empreintes digitales de tous les demandeurs d’asile qui parviennent sur son territoire. Mais l’attitude du premier ministre conservateur Viktor Orban, qui a mobilisé depuis des mois son opinion avec des accents xénophobes, a exacerbé les tensions.« Race européenne, blanche et chrétienne »Vendredi, le Parlement hongrois a renforcé sa législation anti-migrants. Proposée par le gouvernement, la nouvelle législation accroit notamment les possibilités de déploiement de l’armée aux frontières, rend l’immigration illégale et alourdit considérablement les peines pour les passeurs. Le fait de franchir ou endommager la clôture de barbelés sera considéré comme un délit et le franchissement illégal de la frontière sera passible d’une peine maximale de trois ans de prison.« Nous ne voulons pas que nos enfants vivent dans un califat européen », a ainsi déclaré Antal Rogan, le chef de la fraction parlementaire du Fidesz, le parti de M. Orban. Un autre proche du premier ministre, le polémiste Zsolt Bayer, a exigé que l’Europe soit « libérée de cette horreur, si besoin par les armes », traitant les réfugiés de « sauvages » et d’« animaux » qui menacent « la race européenne, blanche et chrétienne ».Pour la première fois depuis la chute du communisme, le trafic ferroviaire et routier est perturbé, pour des raisons politiques, entre la Hongrie et l’Autriche. Jeudi 3 septembre, il fallait prendre trois trains différents et compter neuf heures de trajet pour regagner Vienne au départ de Budapest, une situation qui s’est prolongée vendredi. Des policiers hongrois inspectent systématiquement les wagons de voyageurs, mais les contrôles sont aussi renforcés sur la route du côté autrichien. Quatre militants autrichiens qui voulaient prendre des réfugiés dans leur véhicule ont été interpellés à Budapest, soupçonnés d’être des passeurs. Ils ont été relâchés vendredi.Ironie de l’histoire, la locomotive du train dans lequel sont montés jeudi matin à Keleti les réfugiés attirés à Bicske portait des inscriptions commémorant le « pique-nique paneuropéen », organisé au printemps 1989 sur le rideau de fer par les autorités autrichiennes et hongroises de l’époque, qui avaient découpé à la cisaille un morceau de barbelés – un acte symbolique qui a précédé de quelques mois la chute du mur.La fracture est-ouest se manifeste aussi dans l’Eglise catholique. Alors que la Caritas se trouve en première ligne, en Autriche, pour accueillir les réfugiés et défendre le « droit d’asile », l’archevêque de Budapest, le cardinal Péter Erdö, est sorti de son long silence, cette semaine, pour désavouer ceux qui prennent le risque d’aider concrètement des migrants.Joëlle Stolz (Vienne, correspondante)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Nunès Océane, bac avec mention en poche, imaginait son chemin tout tracé : une classe prépa, première étape vers HEC, l’Essec ou une autre école de commerce prestigieuse. Idem pour Kevin, nouveau bachelier originaire des Hauts-de-Seine, qui, à l’occasion d’un déménagement familial à Paris, voulait étudier le droit à l’université Paris-Sorbonne. Mais la plate-forme Admission postbac (APB 2015), qui centralise l’essentiel des demandes d’inscriptions dans le supérieur, en a décidé autrement.Tous deux, comme des milliers d’autres étudiants, jouent actuellement leur dernière chance, avant que leur orientation se transforme en déraillement. Selon le ministère de l’éducation nationale, vendredi 4 septembre, plus de 900 bacheliers diplômés en juin n’ont toujours pas obtenu de réponse à leurs demandes de formation sur APB.De la même manière, plusieurs milliers de bacheliers des années précédentes, dont l’orientation a buté sur un écueil, sont également en quête d’une seconde opportunité sur et hors APB (seulement 43,8 % des inscrits en licence sont passés en deuxième année en 2013). Et des possibilités demeurent en cette période de rentrée : dans de nombreuses écoles (privées), avec des qualités d’enseignement inégales, mais aussi dans l’enseignement public.Salons étudiantsLa plate-forme APB, qui répertorie toutes les places disponibles dans le public, mais aussi dans diverses formations du privé reconnues par l’Etat, propose par exemple 512 cursus en Ile-de-France acceptant toujours des inscriptions vendredi 4 septembre, dont 58 classes préparatoires. Le ministère a promis aux bacheliers 2015 qui verraient leur demande d’inscription à l’université non satisfaite à l’issue de la procédure complémentaire d’APB, le 15 septembre, que les recteurs traiteront chaque dossier au cas par cas.Lire l'entretien :Procédure complémentaire APB : « Il faut faire vite, il reste des places dans les filières très demandées »Aux nombreux autres désorientés de la fin d’été, les salons étudiants tendent les bras. Après celui de Studyrama jeudi à Paris, avec « 500 formations de bac à bac + 3 » disponibles dès ce mois-ci, ceux de L’Etudiant se tiennent ce vendredi à Paris, samedi à Lyon, mercredi 9 à Lille.La rentrée est la période faste pour l’enseignement supérieur privé. Restauration, art, design, ingénierie, management, commerce, Internet… pas un secteur n’échappe à la montée en puissance de ces établissements : « La part d’étudiants inscrits dans des formations privées a progressé de près de 4 points, passant de 14,6 % à 18 % ces dix dernières années », souligne ainsi la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), dans son rapport sur le coût de la rentrée 2015.Dans les salons de rentrée, on trouve ainsi des lycées sous contrat avec l’Etat proposant des BTS et des prépas aux grandes écoles (dont les prix varient de 2 000 à 3 000 euros par an), des écoles d’ingénieur et de commerce reconnues mais assez coûteuses. Mais les travées sont « massivement occupées par des écoles privées hors contrat », témoigne Martine Vanhamme-Vinck, directrice du Centre d’information et d’orientation (CIO) Médiacom de Paris.Ecoles reconnues et diplômes visésPour intégrer certains établissements, « la première condition est de pouvoir payer 8 000 à 9 000 euros par an », affirme Arnaud Parienty, professeur agrégé de sciences économiques, auteur de School business (Ed. La Découverte). « Cette condition éliminant la grande majorité des élèves, la sélectivité scolaire de ces écoles est forcément faible, si elles veulent remplir leurs classes », souligne l’enseignant. Une école peu regardante sur le curriculum vitae et les ambitions de ses recrues acceptera ainsi les élèves au dossier scolaire de niveau médiocre. « Et c’est tant mieux, glisse, un brin sarcastique, Martine Vanhamme-Vinck, directrice du CIO-Médiacom de Paris. Mais on peut s’interroger sur leur réussite aux examens. »Lire notre reportage :Salons étudiants : quand les écoles recrutent à tout prixAvant de signer un chèque à un établissement, plusieurs contrôles doivent être effectués par les candidats et leurs familles. En premier lieu, l’école doit être reconnue par l’Etat et surtout les formations qu’elle délivre doivent être visées, c’est-à-dire reconnues, par le ministère de l’enseignement supérieur. Cette reconnaissance assure notamment à l’étudiant un processus de formation, la bonne gouvernance de l’établissement, les moyens humains, matériels et financiers, les ressources académiques en professeurs permanents, les activités de recherche… la garantie d’un enseignement de qualité, en somme.« C’est également ce visa qui donne un niveau, qui permettra aux diplômés de la formation concernée de poursuivre leurs études au-delà », explique Carole Gibrat, responsable du secteur commerce-gestion à l’Office national d’information sur les enseignements et les professions (Onisep). Sans ce visa, le diplôme ne conduit qu’à une impasse : un soi-disant « bac + 3 » ne permettra pas de poursuivre sur un master.La reconnaissance de l’établissement par l’Etat, ou même d’un diplôme, n’est pourtant pas une garantie suffisante. « Face à l’injonction d’avoir un diplôme pour échapper au chômage, de nombreuses écoles se sont créées pour vendre des bachelors et des MBA. Beaucoup sont des boîtes à fric », avertit Alexandre Leroy, président de la FAGE. « Les bachelors sont typiquement les diplômes parmi lesquels certains sont reconnus, d’autres pas du tout. Le titre de bachelor n’est pas du tout protégé comme peut l’être la licence », précise Carole Gibrat à l’Onisep, ce qui explique la grande hétérogénéité de ces cursus en termes de qualité.Lire nos conseils pour choisir un bachelor :Le bachelor, un diplôme d’« appellation non contrôlée »Certaines écoles ne manquent ni de scrupules ni de malice pour attirer des étudiants sur leurs bancs. Parmi les pièges à éviter, il faut se méfier de l’établissement qui délivre un BTS ou un autre diplôme national, donc reconnu, et qui fait croire que le visa du BTS est valable pour l’ensemble des formations qu’il délivre. « Master of science est un titre qui n’est pas protégé, alors que master de science est un titre encadré », souligne ainsi l’Onisep. Rien de plus simple que de jouer la confusion, domaine dans lequel certaines plaquettes de formation sont expertes : « Des établissements proposent un master entre guillemets, d’autres un “mastere”, avec un “e” à la fin du mot. On laisse croire qu’il s’agit d’un titre universitaire, alors que cela n’en est pas un », dénonce Martine Vanhamme-Vinck.VigilanceIl faut également se méfier des établissements qui affichent « niveau master » : cela signifie que le diplôme est reconnu niveau I sur le Répertoire national des certifications professionnelles, mais qu’il ne permet par de poursuivre ses études plus avant, sur un doctorat par exemple ou une autre formation recrutant à bac + 5.Réelles opportunités pour les étudiants menacés d’une sortie de route, les inscriptions en septembre doivent donc s’accompagner de vigilance. A la lecture des plaquettes de présentation et des sites Internet des établissements, souvent fort soignés, doit s’ajouter la consultation du moteur de recherche de l’Onisep, qui précise, pour chaque établissement et cursus, son statut et sa reconnaissance.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent Ils se disent « français de souche », invoquent la « résistance au Grand Remplacement » ou plus généralement à l’islam et à l’immigration. Sans être forcément encartés ou militants d’un parti, ils sont actifs sur Internet pour exprimer leurs idées, que ce soit sur les réseaux sociaux ou sur des sites « d’information alternative », qui forment ce qu’ils appellent la « réinfosphère ».De fdesouche à Dreuz en passant par Riposte laïque, cette « réacosphère », comme on la nomme parfois, se mobilise fortement depuis jeudi 3 septembre. Avec un objectif : tenter de contrecarrer la mobilisation qui naît en solidarité avec les réfugiés, et que la diffusion de la photo d’Aylan Kurdi, trois ans, mort noyé au large des côtes turques, semble avoir avivée. Tous les moyens sont bons pour y parvenir, y compris la manipulation.1. La tentation du complotDès l’apparition de la photo, de très nombreux comptes et sites ont agité le spectre de la « propagande ». Tout y passe : le fait que le nom de l’enfant soit rapidement connu (son père, qui a survécu au naufrage, a pu l’identifier), le fait que sur un cliché, on voit un sauveteur turc muni de ce qui pourrait être un appareil photo… Et même une erreur de légende du site franceinfo.fr. Même la position de l’enfant dans la mort semble suspecte à certains.Cette photo n'est pas naturelle.. le corps de cet enfant ne pouvait avoir été ainsi rejeté par la mer.Photo indécente. — adrenaline1001 (@Adrenaline ♈)require(["twitter/widgets"]);Tout y passe, jusqu’au fait que le père de l’enfant ait eu un gilet de sauvetage… Rapidement, cependant, même les plus militants devront changer de registre, et trouver d’autres arguments.2. Une fillette décapitée pour répondre à un enfant noyéC’est ainsi que vont apparaître, rapidement là encore, une série d’autres photos d’enfants morts. Plusieurs circuleront, dont l’une, particulièrement sordide, donne à voir le cadavre décapité d’une petite fille encore vêtue d’un tutu de danseuse – image présentée comme l’exemple de la sauvagerie de l’Etat islamique, accusé d’avoir décapité la fillette.Elle est très diffusée, toute la journée de jeudi, notamment en réponse aux appels à la mobilisation de certaines personnalités, avec pour propos de dénoncer un « deux poids, deux mesures » face à ces situations tragiques. Or, si l’EI s’est fait connaître par des actes d’une cruauté indicible, cette image ne peut pas lui être attribuée. On la retrouve en effet dès 2012, avant que l’Etat islamique ne s’implante en Syrie. Plusieurs sites de soutien aux rebelles syriens opposés à Bachar Al-Assad la publient le 17 septembre 2012, attribuant la mort de la fillette aux milices gouvernementales et non à l’EI. Si ce cliché est le plus diffusé, il n’est pas le seul. Par exemple, ce cliché d’un enfant supposément tué dans le Donbass par les forces ukrainiennes. Mais là encore, il s’agit d’une photo à qui ont fait dire quelque chose : l’image, de provenance indéterminée, se retrouve sur des dizaines de sites russes et sert de photo d’illustration, par exemple, pour un infanticide au nord du pays ou même pour des faits divers étrangers.3. Image contre image, religion contre religionDe manière générale, l’image est un outil de prédilection pour ces militants antimigrants, qui ne prennent que peu garde à vérifier leurs sources et cherchent bien souvent à faire un distinguo en fonction de la religion (supposée) des réfugiés et des victimes du conflit.@jeunefrancaise Emotion sélective! D'autres enfants tués sans les larmes du monde entier. CHRETIENS http://t.co/78CL3f1hNA— pierrepaillet (@PAILLET)require(["twitter/widgets"]);Ce cliché date de 2014, il provient de l’AFP, et figure des enfants victimes d’un raid aérien à Alep, en Syrie. Mais rien ne permet d’affirmer, comme le fait l’auteur du tweet, que ces enfants sont chrétiens.Enfant #Syrie-n mort.Quand @LaurentFabius et #Hollande livrent des armes aux islamistes et sèment le chaos. #Migrants http://t.co/1TUvvE4glZ— netchys (@Netchys ن)require(["twitter/widgets"]);Quant à ce message accusant l’Occident d’avoir livré des armes « aux islamistes », il montre en réalité les conséquences du largage de barils d’explosifs par le régime de Bachar Al-Assad, en novembre 2014… et non pas par Daech.Autre exemple : cette image très dure d’enfants dans une cage.Je ne reste pas insensible à çe pauvre enfant mortPaix à son âme — Dartagn87058511 (@1 monde de merde)require(["twitter/widgets"]);Mais là encore, l’image doit être remise dans son contexte : il s’agit en réalité d’un « happening » organisé par un activiste syrien pour dénoncer les violences contre les enfants, sans qu’il soit aucunement question de religion ou de minorités chrétiennes.4. Le mensonge de l’exigence de nourriture hallalAu-delà des images, tout est bon pour démontrer que les réfugiés en provenance de Syrie ou d’Irak présentent un « danger » pour l’Europe. Voilà quelques jours, les mêmes réseaux faisaient amplement circuler une information disant que des réfugiés auraient refusé de la nourriture car elle n’était pas hallal.Or, comme l’ont démontré plusieurs médias, dont Libé Désintox, cette information, basée sur une vidéo qui a circulé sur de nombreux réseaux complotistes est fausse : La Croix-Rouge explique que ces colis ne contenaient aucun aliment pouvant poser la question du hallal, et le refus des migrants est motivé par le fait qu’on les empêche de traverser.5. La fausse réaction de l’Emir qatariAutre faux grossier, cette déclaration attribuée à l’émir du Qatar, supposé avoir dit à propos de l’accueil des réfugiés « nous avons assez d’esclaves comme cela ». Là encore, la citation a circulé dans ces cerles militants, qui stigmatisent l’inaction des pays du Golfe persique. Et là encore, il s’agit d’une intox. Cette fois, toutefois, ce sont nos militants qui ont été intoxiqués : cette « citation » provient d’el-manchar, un site parodique algérien, sur le modèle du « Gorafi français ». Elle n’a donc rien de vrai.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.09.2015 à 15h25 • Mis à jour le04.09.2015 à 17h45 | Eric Albert (Londres, correspondance) Alors que les retards et les dépassements budgétaires s’accumulent sur le chantier de Flamanville, en France, une autre centrale EPR construite par EDF rencontre de sérieuses difficultés. Le projet d’Hinkley Point C, dans l’ouest de l’Angleterre, multiplie lui aussi les ajournements. La décision officielle d’investir est sans cesse repoussée, le projet butant sur son financement.Jeudi 3 septembre, Jean-Bernard Levy, le PDG d’EDF a, presque par inadvertance, confirmé l’évidence lors d’une conférence de presse consacrée à Flamanville : la mise en service d’Hinkley Point, annoncée il y a deux ans pour 2023, ne sera pas tenue. Le retard est considérable : la première date envisagée, au tout début du projet, il y a six ans, était fin 2017.Retards en série depuis une décennieCet aveu n’est pas une surprise. La date de 2023 avait été annoncée il y a deux ans, quand EDF espérait boucler le financement des deux EPR d’Hinkley C courant 2014. Cela n’a pas été le cas. Avec un chantier qui doit durer neuf ans environ, la date de mise en service est nécessairement repoussée.Depuis une décennie, chacune des étapes de cet énorme dossier aura pris plus longtemps que prévu. L’acquisition en 2008 par EDF de British Energy, la société du nucléaire civil britannique, s’était avérée plus compliquée que prévu. Le feu vert des autorités nucléaires britanniques avait ensuite traîné. La catastrophe de Fukushima au Japon a très fortement contribué au renforcement des mesures de sûreté exigées.Mais, surtout, les négociations avec le gouvernement britannique ont été extrêmement complexes. Ce n’est finalement qu’en octobre 2013, avec des années de retard, que celui-ci avait accepté d’accorder un prix fixe garanti à l’électricité nucléaire : 92,5 livres (126 euros) par mégawattheure pour trente-cinq ans, le double du prix actuel. À l’époque, EDF avait débouché le champagne et avait déclaré espérer conclure le dossier de financement dans la foulée. « Courant 2014 », avait annoncé l’entreprise. Puis « au premier trimestre 2015 ».L’accord avec les Chinois toujours en suspensSix mois après cette dernière date butoir, la signature n’a toujours pas eu lieu. Les négociations butent sur l’accord avec les partenaires chinois. China General Nuclear Power Group (CGN) et China National Nuclear Corporation (CNN) doivent prendre entre 30 % et 40 % de participation dans le projet. Mais il se murmure qu’ils seraient très gourmands, notamment en matière de transfert de technologie.Cette version est rejetée par EDF, qui estime que le partenariat entre les groupes se fait désormais d’égal à égal. La Chine construit actuellement une centrale nucléaire par an et deux EPR y sont en cours de construction. Les compétences technologiques de l’empire du Milieu sont très avancées et n’ont rien à voir ce qui prévalait dans les années 1990, quand les premiers accords pionniers sur le nucléaire y étaient signés.Interrogations sur le coûtLe prix des deux centrales qu’EDF veut construire à Hinkley est également sujet à controverse. L’électricien français parlait, en 2013, de 12 milliards de livres (16 milliards d’euros). Quand elle a donné, en 2014, son feu vert au projet, la Commission européenne, pour sa part, évoquait 24,5 milliards de livres (33 milliards d’euros).Les deux factures ne sont certes pas directement comparables : le prix d’EDF est en monnaie constante de 2012, celui de la Commission en monnaie courante, et les scénarios ne sont pas les mêmes. Mais elles viennent rappeler l’incertitude qui règne sur la question.Lire aussi :Les menaces de plaintes se multiplient contre l’EPR d’EDF au Royaume-UniEDF assure que le dossier reste sur les rails. L’électricien français affirme que les négociations avec les Chinois avancent. Amber Rudd, la ministre britannique de l’énergie, avait affirmé en juillet qu’elle espérait voir un accord conclu d’ici à la fin de l’année. Certains articles de presse britannique spéculent même sur une signature finale lors de la visite du président chinois Xi Jinping au Royaume-Uni mi-octobre. Mais, dans ce dossier, les dates butoirs ont une fâcheuse tendance à être repoussées.Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Nunès Le « château » situé à l’entrée de la Cité internationale universitaire de Paris a des allures de marché, jeudi 3 septembre. Sauf que les exposants des stands déployés dans le luxueux bâtiment sont en costume cravate ou tailleur escarpins et vantent des marchandises d’un genre particulier : BTS, « bachelor », master, MBA et autres formations. Il accueille en effet étudiants et parents, jusqu’à samedi, pour des Salons Studyrama consacrés aux formations et aux stages.Pour Paul, Noutcha et Rémi, il y a urgence. Titulaires d’un brevet de technicien supérieur en informatique, les trois jeunes gens souhaitent poursuivre leurs études mais sont toujours sans école. « C’est ma faute, avoue Rémi, je m’occupe de tout toujours au dernier moment. » Résultat, un été de cigale et pas de projet. Les Salons de rentrée, « c’est ma porte de sortie vers une nouvelle orientation ». Noutcha doit pour sa part composer avec un agréable imprévu : alors qu’il s’imaginait devoir « repiquer » sa seconde année de BTS, le garçon s’est vu décerner son diplôme en juin. Pris de court, lui aussi a pris la direction des Salons.9 000 euros l’annéePaul, lui, avait tout prévu. Du moins le croyait-il. Le jeune homme a postulé en juin à l’école d’ingénieurs Esiee Paris. « J’ai rempli les formulaires, passé un entretien de motivation, puis le concours. » Au début de l’été arrive la bonne nouvelle : l’école l’accepte. C’est la fête à la maison, les parents sont fiers du succès de leur fils. Puis, c’est la douche froide : « L’école me demande alors 9 000 euros pour la première année ! » La voie royale vers un titre d’ingénieur se révèle être une impasse.Pour lui qui a fait toute sa scolarité dans l’enseignement public, la somme que lui demande l’école d’ingénieurs privée est « abracadabrantesque ». « Je n’ai pas lu sur le site de l’école que la formation était à ce prix, on ne m’en a jamais parlé lors des entretiens de sélection. C’est du temps et de l’énergie perdus. Pourquoi ne pas afficher tout de suite le coût de leur formation ? », interroge le jeune homme.On trouve de tout sur le marché de l’enseignement supérieur en septembre : ingénieur informatique, réseaux, ostéopathie, diététique, logistique, journalisme, design et une légion d’écoles de commerce, marketing, management et consorts. Mais il n’est pas facile pour les candidats de faire le tri entre les écoles reconnues par l’Etat et les autres. Puis, ce premier écrémage réalisé, de distinguer les diplômes reconnus et ceux qui ne le sont pas.Non reconnue par l’EtatRémi feuillette la plaquette de la Médicis Business School, école de commerce parisienne. Sans tarder, une jeune femme l’aborde et lui vante les bienfaits d’une formation tournée vers l’international. Pourquoi pas un bachelor ? Un diplôme d’origine anglo-saxonne, délivré en France sans contrôle. Sur la présentation de la formation, les photos semblent empruntées à un guide touristique : les palmiers de Miami, la baie de San Francisco ou San Diego la nuit tombée.Quid de la valeur du diplôme ? C’est sur le site Internet de l’Office national d’information sur les formations et les professions (Onisep) qu’il faut chercher. Médicis Business School est, sans surprise, une école privée hors contrat, donc non reconnue par l’Etat. Son bachelor international ne donne qu’un certificat d’école, qui n’est pas inscrit au répertoire national des certifications professionnelles. Le coût du cursus complet, qui dure trois ans, est de 21 700 euros.L’appellation n’est pas une garantieLe piège du bachelor esquivé, on déambule un peu plus loin vers le stand de l’ECV Digital, l’école du numérique et du Web, rien de moins. L’établissement propose également un bachelor, qui comme le précédent, n’est pas inscrit au répertoire des certifications professionnelles. Mais ce qui attire l’œil sur sa plaquette, c’est son « mastere », avec un « e ». S’agit-il du diplôme national « master », grade officiel de l’enseignement supérieur français ? « Oui », assure la jeune femme, tout sourire, qui tient le stand. Pourquoi un « e » ? Le diplôme est-il reconnu ? « Oui », affirme-t-elle, et le « e » serait pour indiquer qu’il s’agit d’un master « spécialisé ». Le site de l’Onisep dit que c’est faux. Pour plus de 21 000 euros (pour trois ans), le client n’aura qu’un « certificat d’école », quel que soit le nom que cette dernière voudra lui donner.L’appellation « master » (sans « e ») n’est toutefois pas une garantie. Par exemple, l’école technique supérieure privée Ifopi mélange habilement les genres sur sa plaquette : elle présente sur la même page son BTS et un master. Elle précise sur la même ligne et en petits caractères que le BTS est un diplôme d’Etat, et que son master est reconnu par la « fédération européenne des écoles ». Mais les deux labels n’ont pas la même valeur, et le master de cette école, contrairement à ce que laisse entendre la plaquette, n’est pas un grade universitaire.Les masters aussi, donc, se vendent à la pelle à quelques semaines de l’automne, et cela quel que soit le domaine. Une école de cascadeurs promet même le sien. Les conditions d’entrée pour ce « bac +5 » autoproclamé ? Avoir 16 ans et être en bonne santé.Lire aussi :Procédure complémentaire APB : « Il faut faire vite, il reste des places dans les filières très demandées »Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pierre Breteau Trop lourd, le code du travail ? Jugé « illisible » pour Laurent Berger, de la CFDT, il est régulièrement brocardé pour son volume.Le Code du travail codifie effectivement de nombreux aspects de la vie salariée, qui vont du plus essentiel (contrats, horaires, conditions) au plus accessoire : si oui ou non vous pouvez boire une bolée de cidre au bureau ou que vous avez droit à au moins 35 heures consécutives de repos par semaine.Et vous, connaissez-vous bien le code du travail ? Testez vos connaissances sur les articles les moins connus ou appliqués.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.09.2015 à 16h05 • Mis à jour le08.09.2015 à 17h00 | Claire Ané et Eric Nunès La première année à l’université est aussi celle où le risque d’échec est particulièrement important. Selon les derniers chiffres officiels, publiés cet été par le ministère de l’éducation nationale, sur les 177 228 étudiants inscrits pour la première fois en licence en 2012-2013, seulement 70 231 sont passés en deuxième année (L2), soit 39,6 %. Près de 50 000 étudiants ont redoublé (27,3 %), et 54 200 ont quitté l’université (30,6 %). Un taux de passage un peu inférieur à celui observé l’année précédente, où 40,1 % des « primo-entrants » en L1 avaient passé le premier obstacle.Toutefois, certaines universités s’en sortent mieux que d’autres, comme le montre le tableau ci-dessous. En tête des facultés qui parviennent à faire passer la majorité de leurs étudiants en deuxième année de licence, l’université d’Angers affiche un taux de réussite de plus de 55 %. Elle devance Lyon-II et l’université Pierre-et-Marie-Curie Paris-VI. Les trois établissements les plus mal classés sont tous situés outre-mer : il s’agit des universités de Nouvelle-Calédonie et de La Réunion, puis de celle des Antilles-Guyane.Ces données brutes peuvent utilement être complétées par la valeur ajoutée, qui est la capacité de chaque établissement à faire progresser ses étudiants. Elle s’obtient après une pondération des taux de réussite observés en fonction du « profil des étudiants accueillis (sexe, retard au bac, type et ancienneté de bac, profil des parents) et à l’offre de formation de l’établissement (domaine de la discipline de la licence) ».Résultats contrastés selon le type de bacEn tête de la valeur ajoutée, on trouve ainsi le centre universitaire Jean-François Champollion Nord-Est Midi-Pyrénées et l’université de Clermont-Ferrand I. Les DOM-TOM demeurent fortement représentés en queue de classement, avec les universités des Antilles-Guyane, de Polynésie et le Centre universitaire de Mayotte.A savoir, le devenir des étudiants dépend beaucoup du type de bac qu’ils avaient obtenu. Ainsi, les départs de l’université à l’issue d’une première année manquée concernent la majorité des bacheliers professionnels (60 % ) et technologiques (50 %), alors que seulement 20 % des bacheliers font ce choix. « Ces abandons ne sont pas obligatoirement synonymes d’échecs, souhaite souligner le ministère. Une partie des étudiants concernés se réorientent vers des filières non universitaires : sciences, technologies et santé (STS), écoles d’ingénieur, de management, de santé ou d’arts. » Les domaines d’études ne connaissent pas non plus la même réussite : c’est dans celui du droit-économie-administration économique et sociale (AES) que le taux de passage en L2 est le plus bas (36,9 %), alors qu’il atteint 40,4 % en Staps (Sciences et techniques des activités physiques et sportives) et 41,5 % en lettres-langues-sciences humaines.Au final, moins de 27 % des étudiants inscrits pour la première fois en L1 en 2009 ont obtenu leur diplôme de licence dans les trois ans, effectuant un sans-faute. La lutte contre l’échec en licence est pourtant de longue date une priorité du gouvernement. En 2007, Valérie Pécresse, alors ministre de l’enseignement supérieur, avait lancé le plan « Réussite en licence », doté de 730 millions d’euros.Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Delphine Roucaute (envoyée spéciale en Hongrie) Difficile de reconnaître la gare de l’est de Budapest (Budapest-Déli), tant elle change chaque jour d’aspect. Aux images de milliers de migrants serrés les uns contre les autres dans l’attente de trains en partance pour l’Allemagne, succédait, lundi 7 septembre, un parvis accueillant des stands de nourriture et d’habits clairsemés. Deux jours après l’ouverture de la frontière autrichienne et l’affrètement de trains à destination de l’eldorado allemand, vendredi soir, les lieux abritent presque autant de bénévoles que de migrants. Mais tous s’attendent à une prochaine arrivée massive en provenance des camps de réfugiés du sud du pays.Parmi le ballet des bénévoles, reconnaissables en partie à leurs gants de plastique et à leur maîtrise de l’anglais, une assemblée d’une trentaine de personnes se détache du clair-obscur des lampadaires. Les futurs bénévoles au regard attentif écoutent religieusement les conseils que leur prodigue Tamas Lederer, doux barbu à la figure d’intellectuel et au verbe haut. Ils sont venus proposer ce soir-là, malgré le froid, leurs services à Migration Aid, un groupe spontanément fondé sur Facebook par des civils il y a trois mois pour venir en aide aux migrants traversant la Hongrie.Plus de volontaires que de besoinsLes questions fusent, de la plus politique à la plus concrète : « Que se passe-t-il dans les camps de réfugiés ? », « A quelle heure avez-vous le plus besoin de mains ? » Tamas, coordinateur du groupe à la gare de l’Est, rassure autant qu’il met en garde, évoquant les situations de crise aussi bien que le droit de chacun à être émotionnellement dépassé par les événements. Et cet aveu : il y a plus de volontaires qu’il n’y a de besoins. Alors à chacun de venir proposer son aide quand il le pourra, et de voir s’il reste du travail à accomplir. Il admet volontiers que l’organisation du planning des volontaires n’est pas vraiment au point. « Ici ce n’est pas l’american way of life, avance-t-il malicieusement. Il n’y a pas besoin de tout organiser à la perfection. C’est le style de vie de l’Est. »Autour de cet îlot de bonnes volontés, difficile de remarquer les organisations caritatives professionnelles. Une ambulance de l’Ordre de Malte propose certes des soins médicaux de 18 heures à 22 heures. Mais le reste du temps, le champ est laissé libre à Migration Aid. « L’Ordre de Malte n’essaye pas de faire concurrence aux civils et se concentre sur son savoir-faire », affirme tranquillement dans son grand bureau faisant face au Parlement Lajos Györi-Dani, vice-président exécutif de l’organisation. Des services tels que la fourniture de boissons, de nourriture, d’habits et de couvertures sont ainsi laissés aux bons soins de la société civile. Le responsable reconnaît une forme de méfiance entre les groupes civils et les plus grandes structures, comme celle qu’il représente. Il faut dire qu’ils ne travaillent pas sur les mêmes terrains. L’Ordre de Malte, en tant que partenaire de l’Etat, intervient surtout dans les camps de réfugiés. Ces derniers, inaccessibles, sont dénoncés par les associations pour leurs mauvaises conditions d’accueil. Pour M. Györi-Dani, les migrants y séjournent dans des « conditions européennes ». Il admet cependant que les camps sont surpeuplés, avec toutes les nuisances que cela suppose.« Le sol froid et dur pour tout matelas »Amnesty International a ainsi dénoncé dimanche la manière dont étaient accueillis les migrants à la frontière entre la Serbie et la Hongrie, ayant notamment constaté que 500 personnes avaient dormi par terre dans le froid et la pluie parce que le camp de Röszke affichait complet. « Si l’Europe s’est réjouie des images heureuses en provenance d’Autriche et d’Allemagne vendredi, l’accueil réservé aux réfugiés franchissant la frontière hongroise en ce moment même est tout autre : des policiers antiémeute et le sol froid et dur pour tout matelas », peut-on lire dans son communiqué.Le parallèle avec les scènes de liesse retransmises depuis Vienne et Munich ne fait toutefois pas justice aux bénévoles hongrois. « L’approche hostile » de la Hongrie vis-à-vis des migrants que dénonce Amnesty International est avant tout le fait du gouvernement conservateur de Viktor Orban qui s’est clairement engagé depuis quelques mois dans une politique anti-immigration, passant d’une campagne d’affichage alarmante au vote d’une loi criminalisant les passages illégaux à la frontière. Sans parler du mur de barbelés de 175 km qu’il fait renforcer à la frontière avec la Serbie en attendant d’y déployer l’armée.Lire aussi :Qui est Viktor Orban, le premier ministre qui veut arrêter les migrants en Hongrie ?Le « romantisme de la spontanéité »Parmi les organisations caritatives, on se garde bien de critiquer la politique du gouvernement. La présidente de la Croix-Rouge à Budapest, Ildiko Buncsik, reconnaît tout juste que son organisation n’a pas été très rapide à réagir à la crise, en raison de la difficulté à savoir quelle était la marge de manœuvre des professionnels de l’humanitaire dans ce contexte politique à vif. Une place vide facilement comblée par les mobilisés de Facebook.A la gare de l’Ouest de Budapest (Budapest-Nyugati), un campement de quelques tentes résiste aux premières fraîcheurs de l’automne. C’est le terrain de la Croix-Rouge. Un conteneur y abrite la salle de consultation et la pharmacie, où les migrants viennent soigner les blessures infligées lors de leur douloureux périple – avec notamment le franchissement des barbelés –, mais aussi chercher leur insuline ou leurs antibiotiques. Médecins et pédiatres bénévoles œuvrent dans l’espace exigu et fournissent les premiers soins de ces longs voyages.Sans surprise, la tente d’à côté abrite les bénévoles de Migration Aid et leurs réserves inépuisables de vêtements et de nourriture. « Il y a un romantisme de la spontanéité, c’est pour ça que Migration Aid a pu mobiliser », avance Mme Buncsik. Elle préfère réserver ses bénévoles de la Croix-Rouge pour le moment où le mouvement informel faiblira.En attendant, de jeunes volontaires alertés par Facebook s’emploient parmi les tentes, et imaginent de nouveaux aménagements. Au stand du groupe, un couple de retraités britanniques vivant depuis quinze ans dans la capitale hongroise s’enthousiasme de sa semaine passée parmi les migrants. Entre deux plaisanteries très british, ils lancent : « C’est injuste que personne ne voie ce que font les Hongrois, tout ça à cause de Viktor Orban. C’est lui le problème. »Delphine Roucaute (envoyée spéciale en Hongrie)Journaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Audrey Garric et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) C’est un coup de plus porté aux biotechnologies par l’Europe. Mardi 8 septembre 2015, le Parlement européen a adopté en première lecture, à une grande majorité (529 voix contre 120), une législation interdisant le clonage d’animaux à des fins d’élevage et d’alimentation dans l’Union européenne mais aussi l’importation sur le territoire européen de leurs descendants et de produits qui en sont issus (viande, lait, matériel reproducteur, etc.). Les pays tiers devront par ailleurs garantir, via un système de certificats, que les produits qu’ils exportent en Europe ne sont pas issus de clones.« Nous avons gagné sur toute la ligne, les eurodéputés ont insisté non seulement sur le risque de sécurité alimentaire mais aussi sur la souffrance animale engendrée par les techniques de clonage, une préoccupation pas assez partagée en France, se réjouit l’eurodéputée Europe Ecologie-Les Verts Michèle Rivasi. Nous avons par ailleurs dit non à une artificialisation à outrance de l’élevage. On ne veut pas manger des animaux déformés pour avoir les gigots les plus gros possibles ! » Le Parlement européen, sous l’impulsion jointe de ses commissions environnement et agriculture, va considérablement plus loin que la Commission, qui avait proposé, en décembre 2013, d’interdire le clonage animal en Europe mais sans bannir la vente de viande ou de lait de leurs descendants ni assurer la traçabilité de ces produits. « Le clonage, c’est de la torture animale », a dénoncé la rapporteuse de la commission environnement, l’eurodéputée (Parti populaire européen, droite) allemande Renate Sommer. Cette mise au ban généralisée s’impose, sans quoi, en continuant d’importer des produits dérivés, « nous nous dédouanons à bon compte et nous laissons à d’autres le sale travail, tout en voulant en profiter ».Taux de mortalité élevéLa technique du clonage est décriée en Europe. Dans son avis scientifique de 2008 puis dans ses déclarations de 2009 et 2010, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) s’est montrée inquiète quant à la santé et au bien-être des animaux, soulignant le taux de mortalité associé au clonage. « Il apparaît que, dans une proportion significative d’animaux clonés – principalement pendant la période juvénile chez les bovins et la période périnatale chez les porcins – la santé et le bien-être étaient sévèrement altérés, souvent avec des conséquences graves, voire fatales », écrivaient ainsi les experts de l’EFSA.Les faibles taux d’efficacité résultant du clonage (6 à 15 % pour les bovins et 6 % pour les porcins) rendent nécessaire l’implantation d’embryons dans plusieurs bêtes pour obtenir un animal cloné. En outre, les fœtus anormalement gros aboutissent à des mises à bas difficiles et des décès néonatals. Rien n’est dit en revanche sur d’éventuels problèmes de la descendance des animaux clonés.« Le vote du Parlement est un signal fort, se félicite Camille Perrin, chargée de mission alimentation au Bureau européen des unions de consommateurs. Les eurodéputés ont entendu les consommateurs, qui veulent au minimum un étiquetage pour les viandes issues de descendants de clones, afin de savoir ce qu’ils achètent et consomment. Les parlementaires sont même allés plus loin. » Selon un sondage Eurobaromètre réalisé par la Commission européenne en 2008, 58 % des Européens sont opposés au clonage pour la production alimentaire, pour des raisons liées au bien-être animal ou à des questions liées à l’éthique. Et 83 % des consommateurs souhaitent que la viande et le lait issus de descendants de clones soient étiquetés comme tel.Descendants utilisés dans l’alimentationActuellement, la commercialisation en Europe de produits alimentaires issus d’animaux clonés est soumise au règlement Novel Food adopté en 1997, un an après le clonage de la brebis Dolly. Tout nouvel aliment doit, à ce titre, faire l’objet d’une autorisation de mise sur le marché à la suite d’une évaluation scientifique par l’EFSA. Mais jusqu’à présent, aucune entreprise n’a demandé une telle autorisation. En revanche, les Etats membres ont le droit d’importer depuis des pays tiers du matériel reproducteur d’animaux clonés, notamment sperme et embryons, de même que des descendants, qui se retrouvent très probablement dans nos assiettes.« Les animaux clonés coûtent très chers à produire, entre 15 000 et 20 000 euros. Ils ne sont donc pas destinés à la consommation – même s’ils finissent leur vie à l’abattoir –, mais à la reproduction, leur matériel reproductif étant utilisé pour l’insémination artificielle de nombreux autres animaux, ce qui permet de conserver des caractéristiques génétiques favorables, explique Camille Perrin. Ce sont donc les descendants, qui eux ne sont pas des clones, qui sont utilisés pour l’alimentation sans la moindre restriction ni transparence. »Faute de recensements obligatoires au niveau mondial, il n’existe pas de chiffre fiable sur le nombre d’animaux clonés, des bovins pour la majorité, développés principalement aux Etats-Unis, au Canada, en Argentine, au Brésil ou en Nouvelle-Zélande. Ni sur le nombre de descendants et les quantités de produits qui en sont issus. L’Union européenne importe chaque année 300 000 tonnes de viande bovine, mais sans que l’on connaisse la part provenant du clonage.Hostilité du Conseil et de la CommissionEn 2008, l’Union européenne avait entrepris de légiférer sur ce dossier lors de la révision du règlement Novel Food, devenu obsolète. Mais les débats avaient bloqué sur la question de l’utilisation de la progéniture d’animaux clonés dans les produits alimentaires. En 2013, la Commission a scindé le sujet en deux : une révision du règlement Novel Food d’une part, qui doit être votée par le Parlement à la fin du mois d’octobre, et qui portera entre autres sur les clones mais pas leurs descendants ; et un texte législatif spécifiquement consacré au clonage d’autre part.Ce dernier texte, malgré le vote sans équivoque du Parlement, risque de se voir rapidement bloqué. Il doit en effet être examiné en Conseil des ministres – où de nombreux Etats y sont opposés pour ne pas indisposer leurs partenaires commerciaux – puis revenir devant la Commission, très hostile à la version adoptée par les eurodéputés. « En cas de blocage persistant, le texte final pourrait être édulcoré ou même tout simplement retiré », craint Camille Perrin. « La discussion sera dure, mais il n’est pas impossible que les opinions publiques des différents pays membres se mobilisent », veut croire Mme Rivasi.Audrey GarricChef adjointe du service Planète/Sciences du MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Hélène Sallon Cinquante-sept Etats, dont la Russie et la Chine, onze organisations internationales et des personnalités politiques et religieuses se sont réunis, mardi 8 septembre, à Paris, pour adopter un plan d’action en faveur des minorités persécutées au Proche-Orient par l’Etat islamique (EI). La conférence internationale, inaugurée par le président François Hollande, avait été annoncée lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies convoquée le 27 mars, par le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, pour exhorter la communauté internationale à inscrire la défense des minorités ethniques et religieuses au cœur de son intervention en Syrie et en Irak.Lire aussi :En Syrie, qui de l’EI ou du régime de Bachar Al-Assad a fait le plus de victimes ?Certaines réticences de pays de la région, dont l’Irak, qui refusaient la distinction faite entre communautés dans les violences commises par l’EI, ont été levées. Tous étaient représentés à Paris, à l’exception de la Syrie et de l’Iran. « Evidemment, on s’intéresse à toutes les victimes de Daech [acronyme arabe de l’organisation Etat islamique], certaines ne sont pas ciblées pour leur religion. Mais, certaines communautés sont menacées en tant que telles. Il y a une volonté d’éradiquer des groupes humains et une urgence à agir », justifie une source diplomatique.« Séparer la religion de l’Etat »A la tribune, Monseigneur Louis Sako, patriarche des chaldéens de Babylone, a tenu à parler pour les trois millions de déplacés irakiens et non uniquement des 120 000 chrétiens d’Irak, au nom de la lutte contre le sectarisme. « La présence des Etats et des chefs religieux de toutes confessions est une occasion très spéciale pour collaborer à la réconciliation politique et à la paix, a-t-il commenté au Monde. L’action internationale est efficace pour en finir avec Daech mais, sur le long terme, il faut détruire cette idéologie horrible et promouvoir une réconciliation, une citoyenneté égale pour tous les Irakiens, et séparer la religion de l’Etat. »La France s’est engagée à débloquer 25 millions d’euros pour alimenter un fonds d’urgence, notamment pour des actions de déminage, de logement et de coopération judiciaireLe plan d’action, finalisé sous la coprésidence de M. Fabius et de son homologue jordanien, Nasser Judeh, entend permettre le retour durable des personnes déplacées et réfugiées, mettre fin à l’impunité des crimes commis contre les populations pour leur appartenance ethnique ou religieuse, et promouvoir des politiques inclusives et respectueuses de la diversité culturelle. « Il y a une volonté de sortir de la logique de l’urgence et du réflexe de l’accueil, comme le souhaitent les communautés sur place », précise une source diplomatique, au lendemain de l’annonce par le président Hollande de l’accueil de 24 000 réfugiés en France. « C’est gentil et généreux d’accueillir cette masse de réfugiés mais c’est une solution provisoire », abonde Mgr Sako.Concernant le volet humanitaire, l’accent sera mis sur le déminage, la reconstruction, l’accès à la santé et à l’éducation, la relance des activités économiques et la formation des forces de police locale. Pour le volet judiciaire, « la France est favorable à une saisine du Conseil de sécurité, mais les Etats de la région n’ont pas adhéré au statut de Rome et la Russie a par le passé opposé son veto sur le dossier syrien, donc on regarde ce que l’on peut faire pour des saisines d’actions judiciaires nationales », précise une source diplomatique.Coopération judiciaireDes programmes de coopération judiciaire, notamment sur l’identification des preuves avec la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), et de sensibilisation des populations sur le terrain sont envisagés. Pour le volet politique, les actions visent à renforcer les capacités des autorités locales en matière de gouvernance, à soutenir la société civile et à offrir des bourses universitaires aux communautés persécutées.La France s’est engagée à débloquer 25 millions d’euros, dont 10 millions sur deux ans pour alimenter un fonds d’urgence, notamment pour des actions de déminage, de logement, de réhabilitation et de coopération judiciaire. Quinze millions supplémentaires seront apportés par l’Agence française de développement pour les camps de réfugiés et le soutien aux communautés hôtes au Liban, en Jordanie, en Irak et en Turquie. Une conférence de suivi devrait être organisée début 2016 en Espagne.Hélène SallonMoyen-OrientSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Michel Bezat Les deux réacteurs de Fessenheim (Haut-Rhin), doyenne des centrales nucléaires françaises, ne fermeront pas avant la fin 2018, au moment où EDF mettra en service son réacteur de troisième génération de Flamanville (Manche). Promise dans un premier temps par François Hollande pour la fin 2016, puis « à l’horizon de la fin du quinquennat » (soit au printemps 2017), cette fermeture sera retardée d’au moins un an et demi, a confirmé, mardi 8 septembre, la ministre de l’écologie et de l’énergie, Ségolène Royal.Depuis les promesses du candidat Hollande puis du président de la République, la loi de transition énergétique votée en juillet au Parlement a changé la donne, estime le gouvernement. La loi prévoit désormais un plafonnement des capacités électronucléaires à son niveau actuel de 63,2 gigawatts (GW). « Il y a l’application de la loi, c’est assez simple maintenant puisque, effectivement, il y a un plafonnement de la production d’énergie nucléaire, a déclaré Mme Royal à Strasbourg. Ce qui veut dire que quand Flamanville ouvrira, Fessenheim devra fermer. Donc Flamanville va ouvrir d’ici à 2018. Et donc, en effet, Fessenheim devra fermer. » La centrale alsacienne, raccordée au réseau en 1977, a une puissance de 1 800 mégawatts (MW) et l’EPR une capacité de 1 650 MW.Lire aussi :Ségolène Royal annonce une relance de l’énergie nucléaireUn symbole pour les anti-nucléairesJeudi 3 septembre, Jean-Bernard Lévy, PDG d’EDF, a annoncé un nouveau glissement du calendrier de l’EPR et un nouveau « devis », qui est passé à 10,5 milliards d’euros, contre 3,3 milliards prévus en 2007, en raison d’importantes difficultés techniques sur le cœur de la centrale (cuve, soupapes, soudures des tuyaux). Le chargement du combustible et le démarrage du réacteur interviendront au « quatrième trimestre 2018 », a indiqué le patron de l’électricien. Compte tenu de sa montée en puissance et des tests, qui peuvent durer des semaines voire quelques mois, la mise en service commercial de l’EPR pourrait n’intervenir que début 2019.Lire aussi :Les zones d’ombre laissées par EDF sur FlamanvilleLes écologistes et les mouvements anti-nucléaires ont fait de la fermeture de Fessenheim (qui compte aussi des actionnaires allemands et suisses) un symbole. Mais il n’est pas totalement acquis que la réduction de la capacité nucléaire passera par une fermeture de Fessenheim. Certains scénarios évoquent d’autres centrales anciennes, comme Bugey (Ain) ou Tricastin (Drôme). D’autres suggèrent de ne fermer qu’un réacteur à Fessenheim, pour ne pas désindustrialiser la zone, et un autre dans une autre centrale.Mais Mme Royal a jugé « sans fondement » le chiffre de 5 milliards d’euros d’indemnités qu’EDF pourrait réclamer à l’Etat pour la fermeture de la centrale, tout en reconnaissant qu’« aucune évaluation » n’avait été réalisée à ce jour.Autre élément important, l’Autorité de sûreté nucléaire doit décider, d’ici à quelques mois, de la prolongation ou non au-delà de 40 ans du deuxième réacteur de Fessenheim. Sans ce feu vert, le réacteur devra fermer, quoi qu’il arrive, dès 2017.Lire le décryptage :Le nucléaire est-il toujours l’énergie la plus compétitive ?Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.09.2015 à 13h06 • Mis à jour le08.09.2015 à 13h27 | Daniel Psenny Le monde aime la production audiovisuelle française ! En 2014, les ventes de programmes (fictions, documentaires, films d’animation, jeux) ont atteint 153,8 millions d’euros, soit une augmentation de 12,1 % par rapport à 2013. « Un record historique », a déclaré Mathieu Bejot, délégué général de TV France International (TVFI), en commentant ces chiffres publiés, mardi 8 septembre 2015, par le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) et TVFI, lors du 21e « Rendez‐Vous », qui se tient à Biarritz du 6 au 10 septembre.Quelles sont les productions qui se vendent le plus ?Avec 38,9 millions d’euros (+ 49,3 % par rapport à 2013), c’est la fiction qui a opéré, l’an passé, la plus forte progression à l’exportation pour la quatrième année consécutive. Son volume de ventes dépasse désormais celui du documentaire (+13,2 % à 34,9 millions d’euros) et elle s’installe comme le deuxième genre le plus vendu.L’animation reste le genre le plus exporté, avec 45 millions d’euros, soit 29,2 % du total des ventes, même si le chiffre d’affaires à l’international fléchit légèrement (‐ 3,9 %).Les ventes de formats (fiction, jeux, variétés) sont aussi en hausse (+3,5 % à 22,8 millions).La fiction française progresse ainsi fortement à l’international : +49,3 % à 38,9 millions d’euros.« C’est un mouvement de fond pour la fiction française, explique M. Bejot. Cette accélération a été importante en raison du tournage de nombreuses fictions en langue anglaise et grâce à la diversité des téléfilms et des séries. »Qui achète ?Les chaînes les plus consommatrices de programmes audiovisuels français sont celles d’Europe de l’Ouest (+7,8 %) et d’Amérique du Nord (+34,2 %).La fictionEn 2014, les ventes de fiction française à l’international enregistrent une forte progression (+49,3 % à 38,9 millions d’euros).L’Europe de l’Ouest confirme son statut de première zone d’exportation de fiction française avec une part de 60,5 % en 2014, contre 55,2 % en 2013. La zone germanophone devient le premier acheteur de fiction française devant la Belgique. Ainsi, les ventes de fiction sont multipliées par quatre à l’image de « Profilage » (54 x 52’) vendue par TF1 International aux allemands de ProSiebenSat.1 ou « Les Revenants » (8 x 52’) vendue à Super RTL.Les chaînes belges conservent leur appétence pour les programmes de fiction française comme la saison 3 de « Soda » (244 x 22’) qui a été vendue à RTL Belgique. A noter aussi la percée régulière de la fiction française sur le territoire anglo‐saxon à l’image de la vente de « Les Témoins » (6 x 52’) à Channel 4. Les ventes de fiction française en Amérique du Nord progressent fortement de 106,1 % pour atteindre 5,9 millions d’euros en 2014. Les Etats‐Unis sont particulièrement actifs (+209,1 %).La production de séries françaises en langue anglaise permet d’offrir des débouchés à la production de fictions telles que « Taxi Brooklyn » (12x45’– EuropaCorp TV) vendue à NBC. Les ventes concernent aussi des séries de catalogue comme « Maigret » (54 x 90’– Meska Productions) vendue à MHz Networks ou encore « Les Témoins » (6 x 52’– Cinétévé) vendue à Netflix.Le documentaireLes ventes de documentaire français à l’international augmentent de 13,2 % pour atteindre 34,9 millions d’euros en 2014. Le genre capte 22,7 % des recettes, contre 22,5 % en 2013. Les documentaires d’investigation sont très demandés.Les programmes unitaires historiques de prestige avec des moyens techniques innovants sont également prisés à l’image du Dernier Gaulois distribué par FranceTV distribution qui mixe animation 3D et prise de vue en extérieur.Les ventes de documentaires en Amérique du Nord augmentent fortement de 72,7 % à 7,7 millions d’euros en 2014 ainsi qu’en Asie, avec une progression de 9,4 % pour atteindre 5,1 millions d’euros en 2014.L’animationEn 2014, les ventes de programmes français d’animation à l’étranger diminuent après cinq années de hausse consécutive à 45 millions d’euros (‐3,9 % par rapport à 2013). La part du genre atteint 29,3 % des ventes totales. Bien qu’en baisse, le niveau de chiffre d’affaires de l’animation française reste à son deuxième meilleur niveau depuis dix ans après une année 2013 record.Les formats de 22 minutes et 26 minutes sont de moins en moins sollicités au profit de formats courts (7, 11 ou 13 minutes) plus en phase avec les nouveaux modes de consommation des enfants. « Les réseaux et les grandes chaînes jeunesse américaines (Cartoon Network, Disney…) se tournent régulièrement vers les programmes d’animation français à l’image de Spark ou NBC Kids », souligne l’étude. Ces dernières ont acheté « Zou » (104 x 11'), les « Lapins Crétins » (78 x 71') vendu par FranceTV distribution ou « Sally Bollywood » (104 x 13').Les formatsLes ventes de formats français (fiction, jeux et variétés) à l’étranger continuent leur croissance (+3,5 %), passant de 22,1 millions d’euros en 2013 à 22,8 millions en 2014. Le marché reste en progression et continue à séduire de nouveaux territoires : le Royaume‐Uni, la Belgique, l’Espagne et l’Italie renouvellent leurs achats.Le jeu et le divertissement sont traditionnellement recherchés, aussi bien des valeurs sûres comme « Des chiffres et des lettres » (France TV distribution) ou « Fort Boyard » (ALP), mais aussi des nouvelles écritures comme « Slam » (Effervescence Productions, vendu par Can’t Stop Media) vendu en Slovénie ou « Run & Buzz », vendu par Newen Distribution en Turquie, en Espagne, au Benelux et en Russie. Les émissions de divertissement portent aussi le marché comme « Les Enfants de la télé » vendue par Endemol.Daniel PsennyjournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anthony Hernandez Las Vegas, envoyé spécial. Le monde de la lutte n’aime pas les paillettes. Que ce soit à Tachkent, Budapest ou à Las Vegas, un championnat du monde doit rester une chose sérieuse et sobre. Il n’y eut donc pas de show à l’américaine, lundi, dans la City of sin (« Ville du péché »), qui n’est clairement pas celle de la lutte gréco-romaine. A la place, une cérémonie d’ouverture pour le moins kitsch, s’est déroulée à l’Orleans Arena, salle multisports de 9 500 places construite en 2003 à côté de l’hôtel-casino du même nom.Dans l’indifférence presque générale (à peine 1 000 spectateurs), on a assisté à un interminable défilé de drapeaux, au rapide tour de chant d’un obscur chanteur à la sono déficiente, et d’une représentation sans éclat assurée par quelques danseuses et de pâles copies de crooners…Pour réaliser que l’on se trouve à Vegas, il faut aller à l’hôtel-casino, situé à un jet de pierre de là, où sont hébergés les lutteurs. Deux mondes s’y côtoient sans se mélanger. Les joueurs remarquent à peine la présence des athlètes, qui ignorent en retour pour la plupart les machines à sous et les tables de jeu.« On s’occupe, on joue aux cartes »La salle d’échauffement et de pesée est aménagée dans un salon de réception à l’étage. Les tapis de lutte remplacent de manière éphémère les moquettes vieillottes. « On n’a pas l’habitude de ce genre d’organisation. Les gens viennent ici en vacances. Il faut s’occuper de nos lutteurs. On les occupe, on joue aux cartes dans les chambres », explique Christophe Guénot, ancien médaillé de bronze olympique (2008) et désormais coentraîneur de l’équipe de France de lutte gréco-romaine.Malheureusement pour eux les spécialistes de la lutte gréco-romaine n’ont pas attiré tellement les foules à l’Orleans Arena. La raison ? on n'y utilise les bras et seulement au-dessus de la ceinture. Or, aux Etats-Unis, on ne vibre que pour la lutte libre, proche du folkstyle, pratiquée dans les lycées et les universités américaines, dans laquelle on peut utiliser la totalité du corps. Résultat : les gradins n’étaient qu’à moitié remplis pour les premières finales lundi soir.« On ne peut pas juger de la popularité de la lutte aux Etats-Unis sur ce premier jour. Nous avons opté pour une stratégie de vente presque exclusive de passe pour toute la durée des Mondiaux. Mais il est tout de même difficile pour les gens de venir pour les six jours de compétition, et ils ont choisi de se réserver pour la lutte libre », explique Richard Bender, secrétaire général d’USA Wrestling depuis 2000.Mauvais hymnePour les organisateurs, il n’y a donc aucune déception majeure : vendredi 11 et samedi 12 septembre, les sessions de lutte libre se disputeront à guichets fermés. D’ailleurs, les Mondiaux se clôtureront avec le sacre attendu de l’Américain Jordan Burroughs, double champion du monde et champion olympique des – 74 kg. Dans cette catégorie, il faudra suivre le Français Zelimkhan Khadjiev, champion du monde juniors en 2014. En – 57 kg, son compatriote Zoheir El Ouarraqe aura également la chance de lutter le dernier jour devant un public plus nombreux.Lire aussi :La lutte à tout prixEn attendant, la majeure partie de la délégation française, qui compte sept membres, devra lutter dans une enceinte loin d’être survoltée. Mercredi, dans la catégorie des – 85 kg, le champion du monde Mélonin Noumonvi, principale chance tricolore, défendra son titre. Le même jour, les trois lutteuses françaises, Julie Sabatier (– 49 kg), Mélanie Lesaffre (– 53 kg) et Cynthia Vescan (– 69 kg), tenteront de se mettre en valeur.Aujourd’hui mardi, Tarik Belmadani (– 59 kg) sera le premier lutteur français à entrer en lice. Récent médaillé de bronze aux Jeux européens, il tentera enfin de briller au niveau mondial.S’il parvient à décrocher un titre, espérons qu’il aura plus de chances que le Russe Roman Vlasov. Champion du monde des – 75 kg, ce dernier a dû patienter lundi soir cinq longues minutes avant que les organisateurs réussissent à jouer le bon hymne.Anthony HernandezJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Emmanuelle Jardonnet A partir de novembre, Sotheby’s dispersera aux enchères la collection de son ancien propriétaire et président, Alfred Taubman, décédé en avril. Et il ne s’agira rien de moins que de la plus importante collection privée jamais mise en vente.Une collection pléthorique découpée par époquesComme l’a annoncé le 3 septembre la maison de ventes, la dispersion sera répartie en plusieurs sessions cet automne et cet hiver à New York, avec une première vente dédiée aux « chefs-d’œuvres », le 4 novembre, une deuxième à l’art moderne et contemporain, le 5 novembre et une troisième à l’art américain, le 18 novembre. Une dernière vente, consacrée aux maîtres anciens, sera organisée le 27 janvier 2016.Sotheby’s donnera davantage de détails sur le contenu de ces ventes dans le courant du mois de septembre. Ce que l’on sait de la première promet déjà des records. Trois œuvres sont, en effet, estimées entre 25 et 35 millions chacune : Femme assise sur une chaise (1938), de Pablo Picasso, Untitled XXI (1976), de Willem de Kooning, et Portrait de Paulette Jourdain (1919), d’Amedeo Modigliani. Deux œuvres de Mark Rothko sont, par ailleurs, estimées entre 20 et 30 millions de dollars : Untitled (Lavender and Green) (1952) et N°6/Sienna, Orange on Wine (1962).L’ensemble de la collection mise en vente, qui comprend plus de 500 œuvres datant de l’antiquité à nos jours (Albrecht Dürer, Raphaël, Winslow Homer, Charles Burchfield, Egon Schiele, Jackson Pollock, Frank Stella…) est estimée à 500 millions de dollars (près de 450 millions d’euros). Elle devrait sans peine surpasser le précédent record établi par la vente Saint Laurent-Bergé par Christie’s, à Paris, en février 2009. A l’époque qualifiée de « vente du siècle », la dispersion de 730 lots, dont une trentaine de chefs-d’œuvres, avait rapporté 374 millions d’euros (dont deux bronzes chinois controversés, à 31 millions d’euros, qui n’avaient pas été payés).L’exposition des œuvres mises en vente débutera à New York à la fin octobre.La question des œuvres prêtées à DetroitParmi les pièces mises en vente figurent celles que le collectionneur avait prêtées à long terme au Detroit Institute of Arts (DIA). Si le musée reste discret sur les œuvres en question, le Detroit Free Press précise qu’il s’agit de huit peintures. Selon le Detroit News, sept d’entre elles sont des peintures baroques, dont Musical Company (1661), du peintre hollandais Hendrick Maertensz Sorgh.Le DIA fut au centre d’un débat passionné en 2014, alors que la ville de Detroit était en situation de banqueroute. La question de la vente de cette riche collection municipale fut posée. Finalement, une levée de fonds de 800 millions de dollars auprès de fondations, de grandes entreprises et de l’Etat du Michigan, appelée le « Grand Bargain », avait permis de sauver ce trésor artistique, constitué en grande partie grâce à des dons de collectionneurs de la ville.Lire : Les œuvres d’art de Detroit hypothéquées contre 3 milliards de dollars ? et Les constructeurs automobiles s’unissent pour sauver la collection d’art de DetroitSi Alfred Taubman avait seulement prêté ces œuvres à long terme, il avait, par ailleurs, fait des dons au musée, rappelle le Detroit News, notamment Small Landscape with Garden Door, de Paul Klee, une chaise de Charles Rennie Mackintosh et une sculpture de Raymond Duchamp-Villon, The Great Horse, installée en extérieur.Qui était A. Alfred Taubman ?Architecte de formation, cet entrepreneur du Michigan avait fait fortune en construisant des centres commerciaux dès les années 1950. Selon le site du Forbes Magazine, l’ensemble de ses actifs est estimé à 3,1 milliards de dollars (plus de 2,7 milliards d’euros).Collectionneur d’art passionné et avisé, il avait réparti sa large collection entre ses résidences, par catégories, rapporte le Detroit News : le modernisme dans sa maison contemporaine de la banlieue de Detroit, l’art britannique dans un appartement classique de Mayfair à Londres, les peintures de maîtres anciens à Palm Beach, et les dessins des maîtres anciens, ainsi que l’impressionnisme, dans sa résidence new-yorkaise.L’homme d’affaires a eu un rôle culturel et philanthropique important aux Etats-Unis tout au long de sa vie. Ses dons, qui s’élèvent à plusieurs centaines de millions, concernent les arts, l’éducation et la recherche médicale (sur les cellules souches ou la maladie de Charcot).Il est à l’origine du développement de Sotheby’s, maison de ventes qu’il avait rachetée en 1983. En 2002, il fut condamné pour entente illicite avec son concurrent, Christie’s, et purgea une peine de dix mois de prison, assortie d’une amende de 7,5 millions de dollars, même s’il a toujours clamé son innocence dans cette affaire. Sa famille n’est plus actionnaire majoritaire de la maison de ventes depuis 2005.L’homme d’affaires est décédé le 17 avril d’une crise cardiaque à son domicile du Michigan, à l’âge de 91 ans. Le produit des ventes aux enchères de sa collection d’art sera utilisé pour régler les frais de succession et financer la Fondation A. Alfred Taubman, qui poursuivra son travail philanthropique, a annoncé sa famille.Emmanuelle JardonnetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicole Vulser C’est le groupe hôtellier chinois Chongqing Tianci Hot-Spring Group qui a été désigné, lundi 7 septembre, pour la reprise du fabricant de collants Gerbe, basé à Saint-Vallier (Saône-et-Loire), par le tribunal de commerce de Chalon-sur-Saône.L’entreprise en difficulté avait été mise en redressement judiciaire mi-juillet. Le groupe chinois, récent propriétaire en France du château d’Esclimont (Eure-et-Loir), a proposé de de conserver 42 des 62 salariés. Il compte maintenir l’outil industriel à Saint-Vallier pour continuer à produire dans l’Hexagone et repositionner la marque Gerbe sur le très haut de gamme avec des investissements importants, notamment en marketing et communication en Chine.L’occasion d’intégrer le marché chinois« Ce groupe souhaite développer une gamme de luxe et créer de nouveaux produits comme des maillots de bain et ils veulent du “made in France” », a déclaré à l’AFP le représentant CFTC des salariés de Gerbe, Mario Barbosa, en précisant que la société chinoise prévoyait d’investir 3 millions d’euros en trois ans sur le site de Saint-Vallier.« Regrettant qu’une société française n’ait pas racheté Gerbe », M. Barbosa a cependant estimé le projet chinois « très intéressant ». « Cela nous offre la possibilité de rentrer dans le marché chinois car ce groupe détient plus de 80 boutiques en Chine, où ont été vendus plus de 250 000 maillots de bain », a-t-il ajouté.La société française Tricotage des Vosges, connue pour ses chaussettes Bleu Forêt avait étudié cette reprise et avait, selon son PDG, Jacques Marie, déposé une offre qui a achoppé. « Je ne voulais pas reprendre le bail des murs de l’usine, qui s’élevait à 240 000 euros par an auxquels s’ajoutaient 70 000 euros de charges. Cela revenait à ajouter 1,20 euros à chaque collant fabriqué dans l’usine. Pour moi, ce n’était pas conciliable avec une reprise industrielle qui permette de produire à un prix correct en France. Donc mon offre est devenue irrecevable par le tribunal », a-t-il expliqué. Fair play, il souhaite que l’opulence du groupe chinois permette de donner de vraies possibilités de relance à Gerbe.Des hauts et des basFondée en 1904 par Stéphane Gerbe et spécialisée dans le haut de gamme, la manufacture de Saint-Vallier a connu des hauts et des bas. En 2003, elle avait été rachetée par la société Rhovyl, basée à Tronville-en-Barrois (Meuse), spécialisée dans les fibres synthétiques, entraînant le départ de 31 personnes sur les 229 employés que comptait alors Gerbe. En 1995, l’effectif du groupe textile s’élevait à environ 530 personnes.Les fabricants de collants en France ont subi de plein fouet des délocalisations en série vers des pays où la main d’œuvre est meilleur marché. Ce qui a entraîné, comme dans la lingerie, des suppressions massives d’emplois. En avril, Dim – racheté à l’automne 2014 par le groupe américain Hanesbrands – avait ainsi annoncé la suppression de 165 postes à Autun (Saône-et-Loire), le berceau de la marque. La PME Perrin (Montceau), qui s’est distingué avec la marque Berthe aux Grands Pieds a également souffert d’ « un hiver trop doux, et avec la crise, les clients ne se jettent pas sur le “made in France” ».Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.09.2015 à 11h03 • Mis à jour le08.09.2015 à 14h00 | Isabelle Rey-Lefebvre et Julia Pascual Il va falloir pousser les murs. Face à l’arrivée massive de migrants en Europe dans des conditions souvent dramatiques, François Hollande a annoncé, lundi 7 septembre, un effort accru. La France s’engage à accueillir 24 000 réfugiés supplémentaires en deux ans. Ces réfugiés s’ajouteront aux 9 000 personnes que la France s’était déjà engagée à accueillir auprès de la Commission européenne, cet été.Où et comment les loger ? Le dispositif existant, soit 25 000 places en centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA), est déjà saturé par les 65 000 demandes que la France examine chaque année. « Seulement un tiers des demandeurs d’asile ont accès à une place en CADA, comme le prévoit pourtant la loi », rappelle la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars), qui estime à 20 000 le nombre de places supplémentaires nécessaires. Pour les créer, le gouvernement s’est résolu à mobiliser l’ensemble des acteurs : associations, bailleurs sociaux, collectivités locales.Fin juin, le gouvernement avait dévoilé un premier « plan migrants », qui prévoyait la création de 11 000 places de divers types : CADA, hébergements d’urgence et logements pour les réfugiés ayant obtenu l’asile mais n’ayant pas trouvé de place dans le parc immobilier conventionnel ou dans le parc social, faute d’insertion socio-économique.Politique d’accueil sélectiveAujourd’hui, les pouvoirs publics vont devoir redoubler d’efforts. Ils tablent en amont sur les effets d’une politique d’accueil sélective. Les 24 000 demandeurs d’asile seront en effet triés sur le volet. Lundi 7 septembre, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, en a donné un aperçu, en expliquant que la France allait dès cette semaine soulager l’Allemagne d’un millier de réfugiés, « uniquement des Syriens, Irakiens et Erythréens ». Pour les 24 000 à venir, la même logique devrait opérer.Lire aussi :Et l’Allemagne ouvrit ses portesLes demandeurs d’asile seront identifiés dans les futurs « hot spots », des centres de contrôle et d’enregistrement en Grèce, en Italie et en Hongrie. Cet écrémage préalable doit permettre d’accélérer l’octroi du statut de réfugié par la France et donc de limiter la durée de séjour dans les CADA « à deux mois maximum », selon le ministère de l’intérieur. L’idée est de faire basculer rapidement les réfugiés qui ont obtenu le statut, donc un titre de séjour et une autorisation de travail, vers un dispositif de logement pérenne, afin de faire de la place aux nouveaux arrivants.Le gouvernement ne fera cependant pas l’économie de places d’accueil supplémentaires. Un effort dont il ne chiffre pas encore le coût, celui-ci dépendant notamment du nombre de places effectivement créées et de leur nature (les hébergements d’urgence en hôtel étant particulièrement onéreux), des besoins de mises en conformité de bâtiments « recyclés »... A titre de comparaison, le « plan migrants » décidé en juin a été chiffré en année pleine à 70 millions d’euros. « Un processus interministériel permettra de dégager les moyens administratifs et budgétaires nécessaires », a seulement assuré Bernard Cazeneuve, lundi. C’est « une question de quelques millions » d’euros et ça « ne se fera pas au détriment d’autres politiques », a assuré le ministre des finances, Michel Sapin.Mobiliser les locaux vacantsLa réponse de la France va commencer à se dessiner plus concrètement lors de la réunion de travail convoquée samedi 12 septembre, à laquelle M. Cazeneuve a convié les maires de France. Le nouveau coordinateur national de l’accueil des migrants, le préfet Kléber Arhoul, est chargé de sa préparation. Il s’agit de mettre à contribution toutes les villes volontaires : « Elles nous proposeront du logement ou du foncier pour accueillir des demandeurs d’asile », résume t-on place Beauvau. « Paris, Bordeaux, Pau, Poitiers, Besançon, Villeurbanne, Evry, Avignon, Cherbourg, Rouen, Lille, Strasbourg, Metz et tant d’autres ont d’ores et déjà confirmé leur présence », saluait, lundi, M. Cazeneuve.Lie aussi :Les maires invités à organiser l’accueil des migrants« Nous avons commencé à joindre les différentes administrations pour répertorier les bâtiments inoccupés », fait ainsi valoir le maire socialiste de Strasbourg, Roland Ries. La ville de Saint-Denis a de son côté proposé au ministre de l’intérieur de mobiliser les locaux vacants d’une ancienne gendarmerie ainsi que les centres de vacances municipaux, inoccupés pendant les périodes hivernales.« Il y a un éventail large de locaux appartenant à l’Etat, aux collectivités, aux bailleurs, appuie Djamel Cheridi, directeur de l’hébergement et du logement accompagné au sein de l’association Coallia, un des principaux gestionnaires de CADA. Je pense aux anciens foyers logement désaffectés, aux anciennes maisons de retraite, aux bâtiments en attente de démolition, aux casernes qui pourraient être reconfigurées… »Jean-Paul Clément, le directeur général de la société d’économie mixte Adoma, qui gère 12 000 places d’hébergement pour demandeurs d’asile, confirme : « Nous sommes à la recherche de terrains où installer des préfabriqués, de bâtiments publics, casernes ou autres, pour accroître notre capacité. » Adoma regarde aussi du côté de l’Association pour la formation professionnelle des adultes (AFPA), opérateur de l’Etat dont la vocation est d’accueillir des stagiaires partout en France et qui pourrait contribuer à hauteur de 5 000 ou 10 000 places.« Ce n’est jamais que 1 000 personnes par mois, soit 10 par département »« La France a accueilli 500 000 Espagnols [à la fin de] la guerre d’Espagne et 120 000 boat people en 1979 », en provenance du Vietnam, du Cambodge et du Laos, rappelait lundi le porte-parole du Parti socialiste, Olivier Faure. Accueillir 24 000 personnes, « ce n’est jamais que 1 000 personnes par mois, soit 10 par département », relativise aussi Jean-François Ploquin, directeur de l’association Forum Réfugiés, qui gère des dispositifs d’accueil. Il redoute cependant la difficulté qu’aura la France « à permettre l’accès à un logement social aux personnes reconnues comme réfugiées », car il y a déjà une longue liste d’attente dans de nombreuses villes.« Le mouvement HLM veut apporter sa contribution »Les 4,6 millions de logements sociaux français sont en effet très sollicités : « Le mouvement HLM a une tradition d’accueil des réfugiés et veut apporter sa contribution, rappelle Marie-Noëlle Lienemann, vice-présidente de l’Union sociale pour l’habitat, qui fédère 755 organismes HLM. Dans le cadre du plan migrants, pour libérer 3 000 à 4 000 places, notamment dans les CADA d’Ile-de-France, nous avons, dès le mois de juin, proposé de mobiliser 1 000 logements dans les zones détendues, où il y a de la vacance. » C’est le cas, par exemple, du Centre et de l’Est de la France, l’objectif étant de répartir l’effort sur tout le territoire.« Nous ne devons pas raisonner uniquement en termes de places, met en garde M. Ploquin. Il faut un accompagnement dans une perspective d’emploi et des schémas de répartition qui tiennent compte du marché du travail, des transports… » Il demeure toutefois peu probable que le parc social ait les moyens d’absorber tous les besoins. Au ministère de l’intérieur, on veut croire qu’une partie des réfugiés se logeront directement dans le parc privé…Comment un réfugié est-il orienté ?La France a déjà commencé à « sélectionner » les premiers réfugiés qu’elle va accueillir. Il s’agit d’Erythréens, de Syriens et d’Irakiens que l’Office français de protection des réfugiés et apatrides est allé chercher cette semaine en Allemagne. Des personnes « en urgent besoin de protection », précise le ministère de l’intérieur. Une façon de suggérer que les ressortissants soudanais, afghans ou éthiopiens ne bénéficieraient pas de l’asile en France. L’orientation des demandeurs d’asile sera faite par l’Etat européen où les migrants sont arrivés et où ils ont fait leur demande d’asile, en liaison avec les « points de contact » des Etats membres. Parmi les critères pris en compte : les liens familiaux, la « vulnérabilité », les langues parlées, les caractéristiques culturelles, sociales et professionnelles ainsi que la possibilité d’hébergement dans le pays de destination.Lire aussi :A Bordeaux, asile incertain pour les migrants sahraouisJulia PascualJournaliste au MondeIsabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Les reportages qui dérangent ont-ils encore leur place dans le Canal+ de Vincent Bolloré ? Fin juillet, Society et Mediapart affirmaient que le patron de Vivendi était intervenu pour empêcher la diffusion d’un documentaire d’investigation sur le Crédit mutuel. Ces jours-ci, selon nos informations, c’est une enquête consacrée à l’Olympique de Marseille qui a suscité les critiques du nouveau patron de Vivendi. Aujourd’hui, ce sujet n’est pas disponible sur la plateforme de « replay » MyCanal, qui regroupe pourtant les programmes de la chaîne.Intitulé OM, la fuite en avant ?, le reportage a été diffusé, mercredi 2 septembre, dans l’émission « Enquêtes de foot », sur Canal+ Sport. Il revient sur l’été agité du club de football, qui a vu partir plusieurs de ses joueurs majeurs puis son entraîneur, l’Argentin Marcelo Bielsa.L’enquête évoque notamment le président de l’OM, Vincent Labrune. Un témoignage le décrit comme peu présent au quotidien et fait état d’une désorganisation à la tête du club. La relation de M. Labrune avec les journalistes sportifs est également évoquée, notamment la présence de certains d’entre eux à son mariage. L’enquête s’attache enfin à décortiquer la stratégie de réduction de la masse salariale mise en œuvre par la direction du club phocéen.Un « bref » message en CEJeudi 3 septembre, le lendemain de sa diffusion, lors d’un comité d’entreprise extraordinaire, Vincent Bolloré a déploré que ce sujet donne une image négative du club marseillais, a appris Le Monde. Il a fait comprendre qu’il y voyait un exemple de ce qu’il ne faut pas faire, c’est-à-dire prendre le risque de froisser des partenaires de Canal+ – la chaîne diffuse en effet une partie de la Ligue 1.Lire notre éclairage :La reprise en main continue à Canal +Une source proche de Vivendi confirme la teneur du « bref » message de M. Bolloré, mais affirme que la direction de Canal+, elle aussi, avait trouvé le reportage « inutilement partial ». Et rappelle que Canal+ a eu à souffrir un boycott temporaire du Paris-Saint-Germain et de l’OM en avril, à la suite de la diffusion de propos polémiques du joueur Zlatan Ibrahimovic.L’OM et son président sont des membres influents de la Ligue de football professionnel, qui attribue les droits de diffusion des championnats de France de Ligue 1 et de Ligue 2. Canal+ a remporté le dernier appel d’offres, en 2014, mais la chaîne subit la concurrence de beIN Sports.L’axe du divertissementOr, le sport est un domaine crucial pour le développement du groupe, souligne-t-on à Vivendi : M. Bolloré a expliqué jeudi aux cadres qu’il était prêt à investir beaucoup pour reconquérir le leadership de la chaîne payante sur les droits sportifs.À Vivendi, on estime que Canal+ est une chaîne de divertissement et d’information qui doit s’attacher à offrir le meilleur du spectacle et les plus grands événements, notamment sportifs ; plutôt que voir ses journalistes se placer en juge et régler des comptes. Une vision qui ouvre des perspectives de développement mais limite potentiellement l’investigation.« L’arrogance n’est pas un comportement qui permet d’avancer », avait énoncé Vincent Bolloré dans sa lettre adressée aux salariés, jeudi.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.09.2015 à 16h51 • Mis à jour le01.09.2015 à 17h17 L’Autorité des marchés financiers (AMF) s’est saisie du dossier de l’ex-directeur général d’Alcatel-Lucent, Michel Combes, dont les conditions de départ pourraient être entachées d’« irrégularités ». Dans une décision transmise mardi 1er septembre à l’Agence France-Presse, l’organisme indépendant affirme avoir demandé des précisions sur celles-ci au groupe d’équipementier en télécommunications dès la fin du mois de juillet. Sont examinées les modalités d’application des règles de gouvernance du patronat, mais aussi les informations données à la presse ces derniers mois sur la rémunération de M. Combes, et sur la clause de non-concurrence.Macron se saisit du dossierLe patron français quitte officiellement ses fonctions à la tête d’Alcatel-Lucent ce mardi avec 13,7 millions d’euros répartis sur trois ans, selon les estimations du Journal du dimanche. L’intéressé a reconnu un « montant significatif » mais l’a justifié au journal économique Les Echos : « Cela signifie que j’ai réussi à créer de la valeur et que l’entreprise est sauvée, alors que je l’ai rejointe en quasi-faillite. »Philippe Camus, actuel PDG par intérim du groupe, devait rencontrer dans la journée le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, pour discuter de ce dossier. Parallèlement, M. Combes a fait son arrivée à la présidence de Numericable-SFR, où il endosse également les habits de « directeur des opérations » pour le groupe, une fonction créée pour lui chez Altice, la maison mère de l’opérateur.Lire aussi :L’arrivée très agitée de l’ex-patron d’Alcatel chez Altice 01.09.2015 à 15h29 • Mis à jour le01.09.2015 à 16h28 | Maxime Vaudano C’est l’une de ces belles histoires que l’on voit circuler sur les réseaux sociaux, et qui souvent prolifèrent, en réaction aux informations « négatives » qui font les titres de l’actualité : le Costa Rica aurait décidé cet été de fermer ses zoos, de libérer tous ses animaux en captivité et d’interdire la chasse sur son territoire.La bonne nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre ces derniers jours sur divers sites d’information « positive », de « buzz » et consacrés à l’environnement… au mépris des règles les plus basiques de vérification.En effet, tous les animaux costaricains sont encore bien loin de gambader librement dans leur habitat naturel. Le gouvernement de ce petit pays d’Amérique a bien annoncé son intention d’en finir avec les cages en… 2003. Le chrétien-démocrate Abel Pacheco avait alors échoué à fermer les deux zoos publics du pays pour des raisons de procédure.Rebelote en 2013, quand le gouvernement socialiste de Laura Chinchilla a promis de transformer les deux zoos publics du pays en jardin botanique et en parc urbain d’ici à mai 2014, et de réimplanter dans leur habitat naturel les 400 animaux de 60 espèces différentes qui y résidaient.Bras de fer judiciaireProblème : comme en 2003, la Fundación Pro Zoológicos (Fundazoo), qui administre les deux zoos en question et dit craindre pour la sécurité des animaux remis en liberté, conteste en justice la fermeture des zoos pour une question de procédure. En septembre 2013, la justice costaricaine lui donne raison, au motif que le ministère de l’environnement s’y est pris trop tard pour annuler le renouvellement décennal automatique de la concession. Résultat : les zoos devraient rester ouverts au moins jusqu’à la fin de la nouvelle concession, en 2024.Débouté en appel en mars 2014, le ministère a engagé un bras de fer judiciaire en faisant appel du jugement en cassation. La décision n’a visiblement pas encore été rendue, le porte-parole du ministère ayant indiqué le 29 août au Tico Times n’avoir pas de « connaissance immédiate du statut de cet appel ».En attendant, le gouvernement a suspendu le financement public de la Fundazoo, ce qui n’a pas empêché la fondation d’engager d’importants travaux de rénovation dans l’un des deux zoos, le parc Simon-Bolivar, en vue du centenaire du zoo, en juillet 2016.Autre moyen de pression possible pour les autorités costaricaines : à défaut de pouvoir évacuer de force les animaux existants, l’Etat souhaite bloquer l’entrée de nouveaux spécimens pour empêcher de remplacer les morts. Par ailleurs, des groupes écologistes ont organisé en juillet une manifestation et lancé une pétition pour contraindre la Fundazoo à fermer le parc, ce qui suffit à montrer qu’on en est encore loin.Des animaux sauvages chez les particuliersReste un problème de taille, même en cas de succès : la prolifération des animaux en captivité en dehors des zoos publics, notamment chez les particuliers (un Costaricain sur quatre garde chez lui un animal sauvage, souvent illégalement), pour laquelle le ministère de l’environnement a édité en 2014 un « Manuel de bonnes pratiques ».La bataille pour la libération des animaux est donc loin d’être gagnée, d’autant que la prochaine élection présidentielle, prévue en 2018, pourrait tout à fait rebattre les cartes politiques de ce dossier.Il n’est bien entendu fait aucune mention de ces éléments dans les articles récents qui annoncent la fermeture prochaine des zoos costaricains. Et pour cause : l’article qui a relancé l’intérêt pour ce sujet, publié le 14 août par True Activist (qui n’est pas exactement un site d’information) et partagé depuis plus de 86 000 fois sur Facebook, se réfère uniquement aux premiers articles sur le sujet, qui remontent à 2013 et 2014. Méfiez-vous donc des articles recyclés à l’infini !Quid de la chasse et des énergies renouvelables ?Les mêmes sites qui se félicitent un peu précipitamment de la nouvelle de la fermeture des zoos costaricains mettent en avant le rôle pionnier du pays d’Amérique centrale dans le bannissement de la chasse et la promotion des énergies renouvelables.Si San José a effectivement interdit en 2012 la chasse comme sport, il est faux de dire qu’il a réussi à se passer totalement des énergies fossiles. Le Costa Rica est certes arrivé à l’exploit de produire de l’électricité pendant soixante-quinze jours en recourant uniquement aux énergies renouvelables, mais il est loin de pouvoir en faire de même sur la longue durée, comme l’explique le Guardian. La production hydroélectrique du pays est en effet dépendante de pluies abondantes, qui pourraient se faire de plus en plus rares avec le réchauffement climatique.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.09.2015 à 14h59 • Mis à jour le01.09.2015 à 16h13 La vente aux enchères sur Internet d’un stock de 881 jeux vidéo invendus datant du début des années 1980 et retrouvés en avril 2014 après une enquête minutieuse s’est écoulée pour 107 930 dollars (environ 96 000 euros). La ville d’Alamogordo, où se situait le site d’enfouissement, en a retiré environ 57 000 euros, le reste se répartissant entre les 14 000 euros versés à la Tularosa Basin Historical Society, l’association d’histoire locale ; les 23 000 euros restants seront utilisés pour financer l’envoi des jeux dans le monde entier, y compris en France, et même jusqu’en Australie et au Brésil.L’histoire remonte à 1983. L’échec de la nouvelle génération de consoles et la sortie simultanée de nombreux jeux vidéo d’une qualité douteuse entraînent l’effondrement de ce marché aux Etats-Unis. Les analystes prédisent « la fin » du jeu vidéo, comme une mode déjà passée. Atari, leader américain de l’époque, doit faire face à un grand nombre de cartouches invendues, notamment de l’adaptation vidéoludique du film E.T., hâtivement créée en trente-quatre jours, et réputée être le pire jeu vidéo de l’histoire.La société décide alors, dans le plus grand secret, de les enfouir dans le désert à côté de la ville d’Alamogordo, au Nouveau-Mexique. La ville était auparavant connue pour avoir, le 16 juillet 1945, accueilli le test de la première bombe atomique de l’histoire. Depuis, la rumeur à propos de ce trésor d’un nouveau genre — entre temps, le jeu, difficile à trouver, a vu sa cote exploser sur le marché de l’occasion — courait, sans que jamais ses acteurs la confirment.A l’occasion de la réalisation du documentaire Atari: Game Over, sur le krach de 1983 et la chute d’Atari, les sociétés Fuel Entertainment et Xbox Entertainment Studios entreprirent de retrouver la trace des cartouches perdues, plus de trente ans après. Avec l’aide de Joe Lewandowski, un entrepreneur local de l’enlèvement de déchets, qui avait participé à l’enfouissement, ils ont réussi à déterrer une large collection de cartouches, incluant des jeux Pac-Man, Ms. Pac-Man, le fameux E.T., Centipede, Pele’s Soccer et Warlords.Le conseil municipal d’Alamogordo vota en septembre 2014 la vente aux enchères des trouvailles sur eBay et sur son propre site. La cartouche la plus chère était bien sûr une copie du jeu E.T., vendue pour plus de 1 300 euros. Une vingtaine d’autres ont été données aux musées, et les réalisateurs du documentaire ont pu en garder une autre centaine. M. Lewandowski affirme qu’il reste encore 297 cartouches, selon le journal Alamogordo News. Il a déclaré vouloir les conserver pour l’instant, notamment celles d’E.T., en attendant la sortie éventuelle d’un second film. 01.09.2015 à 13h56 Lire aussi :Le pouvoir libanais débordé par la contestationDes dizaines de jeunes gens occupaient, mardi 1er septembre, le ministère de l’environnement libanais, réclamant la démission de Mohammad Machnouk, le ministre, sur fond de crise des ordures et de manifestations inédites contre la corruption de la classe politique.« Dehors ! Dehors ! Le ministre de l’environnement dehors ! » ont scandé ces militants qui se trouvaient dans un couloir proche du bureau du ministre, a indiqué une fonctionnaire présente au sein du ministère, précisant que M. Machnouk se trouvait dans son bureau.Quelques policiers tentent de convaincre les militants de quitter les lieux, mais ces derniers refusent. Un des organisateurs de la campagne citoyenne « Vous puez », Lucien Bourjeily, a affirmé que les jeunes « ne quitteraient pas les lieux avant la démission du M. Machnouk ».Cette escalade surprise survient quelques heures avant l’expiration du délai fixé par la campagne citoyenne pour obtenir la démission du ministre de l’environnement et trouver une solution durable à une crise des ordures qui dure depuis un mois et demi. La campagne, qui a organisé de grandes manifestations contre la classe politique depuis une semaine, a fixé un délai qui expirait mardi à 19 heures (17 heures à Paris).Organisée par le collectif Vous puez, la campagne de protestations a commencé avec la crise des ordures provoquée à la mi-juillet par la fermeture de la plus grande décharge du Liban et l’amoncellement des déchets dans les rues qui s’est ensuivi. Mais cette mobilisation illustre surtout le ras-le-bol d’une population de la corruption endémique, du dysfonctionnement de l’Etat et de la paralysie des institutions politiques.Lire aussi :Le pouvoir libanais débordé par la contestation Samuel Laurent En 2014, le site ifweweresyrian proposait de rapporter les chiffres du conflit en Syrie à la population de divers pays du monde, afin de mieux mesurer l’ampleur des dommages causés par la guerre. Nous nous sommes inspirés de leur travail avec les derniers chiffres disponibles, rapportés à la population de notre pays. Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.09.2015 à 12h23 • Mis à jour le01.09.2015 à 13h21 | Adrien Le Gal La trêve aura été de courte durée. Après quelques semaines d’apaisement, le premier ministre cambodgien, Hun Sen, est reparti en guerre contre l’opposition. Le 15 août, il a fait arrêter un sénateur, l’accusant de « trahison ». Hong Sok Hour avait publié sur son compte Facebook une fausse copie d’un traité avec le Vietnam, vieux de trente-six ans, présenté comme très défavorable au Cambodge.L’objectif du sénateur ? Flatter le sentiment antivietnamien et rappeler que le gouvernement est l’héritier de celui installé par Hanoï en 1979, à la chute des Khmers rouges. Hong Sok Hour, qui a la double nationalité, cambodgienne et française, risque jusqu’à dix-sept ans de prison.Avec cette arrestation, le Parti du peuple cambodgien (PPC, au pouvoir) et l’opposition (aujourd’hui rassemblée au sein du Parti du sauvetage national du Cambodge, PSNC) semblent retrouver les rapports qui ont toujours été les leurs : féroce répression d’un côté, accusations de servir la cause vietnamienne de l’autre.Depuis le mois d’avril, pourtant, Hun Sen et son vieil adversaire, Sam Rainsy, s’étaient livrés à des scènes de réconciliation inédites. Eux qui ont passé leur vie politique à s’agonir d’injures faisaient subitement assaut d’amabilités, s’engageant dans une « culture de dialogue » – une formule répétée à l’envi. Point d’orgue de cette séquence, un selfie réunissant le chef de l’opposition et le premier ministre, dans un hôtel de Phnom Penh, lors d’un dîner entre les deux hommes et leur famille, le 11 juillet.More than a culture of dialogue, Prime minister Hun Sen n Opposition leader Sam Rainsy in selfie style pic.twitter.com/7935UiG6Vc— Ung Chamroeun (@roubroum) 12 Juillet 2015Opposants « stupides »La page de la crise postélectorale de 2013 semblait alors tournée. L’opposition, qui avait remporté, selon les résultats officiels, 55 députés sur 123 à l’Assemblée nationale (soit un gain de 26 sièges), cessait de revendiquer la victoire, en échange de quelques promesses : une réforme de la Commission électorale, une licence pour une chaîne de télévision et une organisation des élections de 2018 cinq mois avant la date prévue. Mais après avoir habilement agité la carotte, Hun Sen rappelle qu’il n’a pas oublié l’usage du bâton. Alors que des parlementaires d’opposition multiplient les critiques sur le tracé – toujours controversé – de la frontière avec le Vietnam, la justice condamne, le 21 juillet, onze militants du PSNC à des peines allant de sept à vingt ans de prison, pour avoir participé à une manifestation non autorisée. Trois jours plus tard, le Parlement adopte une loi encadrant strictement le travail des ONG.Le 3 août, Hun Sen indique que les élections de 2018 auront bien lieu à la date prévue initialement, se moquant de ses opposants, « stupides », selon lui, de s’être contentés d’un accord de principe. Quant au sénateur Hong Sok Hour, son arrestation a eu lieu avant même que son immunité parlementaire ne soit levée, les autorités estimant qu’il s’agissait d’un « flagrant délit ». « S’il n’y a pas de procédures claires, la culture de dialogue est vaine »« Neuf autres militants des droits de l’homme et partisans de l’opposition ont été arrêtés récemment pour des motifs fallacieux, comme la participation à une manifestation ou la diffusion d’un message antigouvernemental sur Facebook, ajoute Naly Pilorge, directrice de la Ligue cambodgienne des droits de l’homme. Le PPC et le PSNC invoquent la “culture de dialogue” pour trouver des solutions, mais il est difficile de voir comment elle fonctionne en pratique. » « Il s’agissait d’une stratégie du PPC pour réprimer l’opposition, estime Kem Ley, président de Grassroots Democracy, un petit parti fondé en juillet. S’il n’y a pas de procédures claires, la culture de dialogue est vaine. » Aptitude à rebondirPourtant, Sam Rainsy continue d’y croire, a mis en sourdine ses attaques sur la frontière et se concentre sur les élections de 2018. « Hun Sen sait qu’il y a de grandes chances qu’il perde ces élections, et avoir une bonne relation avec Sam Rainsy pourrait le mettre à l’abri de poursuites s’il n’est plus au pouvoir, estime Son Chhay, un député du PSNC. Sam Rainsy, lui, pense qu’il n’a aucune chance d’arriver au pouvoir si Hun Sen refuse de se retirer. »Une défaite du premier ministre, au pouvoir depuis 1985, est pourtant loin d’être acquise. Certes, le facteur démographique joue contre lui : l’argument selon lequel c’est le PPC qui a débarrassé le pays des Khmers rouges en 1979 ne porte pas auprès de la nouvelle génération d’électeurs. Mais Hun Sen a toujours montré son aptitude à rebondir. Lui qui a longtemps été accusé de protéger la minorité vietnamienne a ainsi fait procéder, ces derniers mois, à des expulsions d’immigrés illégaux.Et dans les rangs de l’opposition, si personne ne conteste ouvertement la stratégie de Sam Rainsy, la « culture de dialogue » alimente les frustrations. « Les éléments ultranationalistes y voient, peut-être à juste titre, une capitulation devant le premier ministre, analyse Sebastian Strangio, journaliste australien auteur de Hun Sen’s Cambodia (Yale University Press, 2014). En acceptant de ne plus agiter la question de la frontière, Sam Rainsy risque de creuser le fossé entre les modérés, partisans d’attendre patiemment jusqu’aux prochaines élections, et les radicaux, qui voient le Vietnam comme la source de tous les maux du Cambodge. »Lire aussi :« La stabilité du Cambodge de Hun Sen est bâtie sur du sable »Adrien Le GalEditeur au service internationalSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laetitia Van Eeckhout Mardi 1er septembre, Paris va définitivement rejoindre le rang des quelque 200 villes européennes devenues – souvent depuis plusieurs années – des « zones à basse émission », restreignant leur accès aux véhicules polluants. Le temps de l’indulgence est terminé. Le non-respect des premières interdictions de circulation instaurées le 1er juillet au sein de la capitale donnera lieu désormais à sanction.Lire :Le plan antipollution de Paris en 5 questionsLes mesures concernent les bus, cars et poids lourds de plus de 3,5 tonnes les plus anciens, immatriculés avant le 1er octobre 2001. Ils ne pourront plus rouler entre 8 heures et 20 heures dans Paris intra-muros (hors périphérique et bois), les jours de semaine et le week-end. Cette interdiction ne s’applique toutefois pas aux véhicules prioritaires, camions-citernes et frigorifiques et aux véhicules des forces armées.Les contrevenants seront passibles d’une contravention de 2e classe, soit de 35 euros, et leur véhicule sera aussitôt orienté vers la sortie de la capitale. Dans un premier temps, les contrôles seront inopinés et se feront à l’aide de la carte grise. Mais la ville de Paris espère pouvoir s’appuyer dès que possible sur le dispositif des « certificats de qualité de l’air », annoncé en février dans la « feuille de route écologique » du gouvernement pour 2015. La pose de ces certificats sur les pare-brise permettra de contrôler plus efficacement la circulation des véhicules polluants.Lire aussi :Pollution de l’air : le retour de la pastille vertePastilles de couleurLe 2 juin dernier, la ministre de l’environnement, Ségolène Royal, a précisé que ces pastilles de couleur renseignant le niveau de pollution des véhicules s’appliqueront en janvier 2016, mais qu’elles pourront être lancées avant cette date à titre expérimental par les villes mettant en place une telle « zone à circulation restreinte », comme le prévoit la loi sur la transition énergétique promulguée le 17 août. La ministre a lancé à cette occasion un appel à projet « Villes respirables en cinq ans ». Les municipalités candidates doivent « mettre en œuvre des mesures radicales dans le domaine de la mobilité », et notamment mettre en place une « zone à circulation restreinte ». Une dizaine de villes ont déjà manifesté leur vif intérêt, dont Paris, première en France à s’être engagée dans cette voie.La préfecture de police qui désormais vérifie le niveau de pollution dès qu’elle procède à des contrôles – que ce soit de sécurité routière, de l’état des véhicules ou des conducteurs –, dit n’avoir pas enregistré beaucoup d’infractions aux premières interdictions de circulation de véhicules polluants instaurées depuis juillet au sein de la capitale. « La flotte des cars de tourisme est assez récente. C’est un peu moins le cas pour les poids lourds de 3,5 tonnes transportant des marchandises », souligne le capitaine David Pousset, responsable de la Compagnie de police routière, qui assure que les contrevenants ont apprécié d’être sensibilisés et prévenus des interdictions de circulation avant d’être effectivement verbalisés.« Eradiquer le diesel d’ici à 2020 »Si désormais les contrôles peuvent donner lieu à des sanctions, la mairie de Paris entend poursuivre la sensibilisation auprès de l’ensemble des automobilistes. Elle a ainsi décidé de faire du dimanche 27 septembre une journée sans voiture dans la capitale.Dès juillet 2016, l’interdiction de circulation s’appliquera également, durant la semaine, aux véhicules particuliers et utilitaires légers, diesel ou essence, de classe 1 (antérieur à 1997) – qui représentent encore 10 % du parc de voitures circulant à Paris – ainsi qu’aux deux-roues motorisés antérieurs au 31 mai 2000. Les véhicules de classe 2, 3 et 4 (soit tous ceux antérieurs à 2010) seront ensuite progressivement interdits entre 2017 et 2020.« Je veux éradiquer le diesel d’ici à 2020 à Paris, je ne lâche pas cet objectif-là », a expliqué Anne Hidalgo, maire (PS) de Paris, sur France Info, confirmant vouloir mettre en place des restrictions pour les véhicules personnels dès l’année prochaine. « Il ne s’agit pas d’empêcher la mobilité à Paris, Paris est une grande ville-monde, on a besoin de bouger, d’aller travailler, d’avoir toute la mobilité possible mais la mobilité, dans la ville du XXIe siècle, ce n’est pas seulement la voiture individuelle au diesel », a-t-elle expliqué.Lire aussi :Comment Anne Hidalgo veut réduire la pollution à ParisLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 01.09.2015 à 11h42 • Mis à jour le01.09.2015 à 17h28 Editorial du « Monde ». L’Allemagne donne l’exemple, et le bon exemple. Face à la poussée migratoire dont l’Europe est le théâtre, Angela Merkel a eu, lundi 31 août, les mots les plus justes. La chancelière a convoqué ce qui est au cœur de l’Union européenne – « les droits civils universels », selon ses mots – pour appeler à un sursaut commun de « solidarité », requis par une situation qui, pour être exceptionnelle, n’en va pas moins être durable.Lire aussi :Merkel met en garde l’Europe sur les réfugiésDans l’UE, tout se passe comme si ni les opinions ni nombre de gouvernants n’avaient encore pris la mesure du drame en cours. Une bonne partie de l’afflux de migrants actuels – réfugiés politiques ou économiques – vient de ce que les Américains appellent le Grand Moyen-Orient : de l’Afghanistan aux marches du Maghreb. C’est là un monde en guerre, plongé dans le chaos (souvent par la faute des interventions occidentales de ces dernières années) et qui mettra dix à quinze ans avant de se stabiliser.En attendant, les gens fuient – hommes, femmes, enfants. D’Afghanistan, d’Irak, de Syrie et d’ailleurs encore, ils partent, par milliers, chaque jour. Destination ? D’abord, les voisins les plus proches que sont le Liban, la Jordanie, la Turquie et qui, ensemble, accueillent plus des trois quarts des réfugiés. Ensuite, la zone la plus sûre, la plus riche et la plus proche : l’Europe. N’eût-t-elle pas institué la libre circulation (les accords dits de Schengen) entre la plupart de ses membres que l’UE n’en serait pas moins la destination privilégiée de ces migrants. Pour d’élémentaires raisons géographiques et matérielles.Schengen doit être réforméL’UE aurait pu décider un effort massif, exceptionnel, d’aide aux réfugiés du Liban, de Jordanie ou de Turquie. Elle ne l’a pas fait. Elle est maintenant en première ligne. Elle doit s’organiser face à cette crise majeure et durable. Mme Merkel, dont le pays est le plus généreux dans ce domaine, appelle les plus réticents d’entre ses membres, les nations d’Europe de l’Est, à faire preuve de solidarité. Polonais, Hongrois, Tchèques, Slovaques sont, avec les Allemands, parmi les plus attachés à Schengen. La libre circulation a assuré une partie de leur décollage économique. La chancelière menace : Schengen ne tiendra pas si l’Europe de l’Est ne prend pas sa part du fardeau.Mais Schengen doit être réformé. Les pays-frontières de l’UE que sont la Grèce, l’Italie, la Hongrie, tous débordés, ont moins besoin de leçons de morale que d’une aide conséquente pour créer dans l’urgence des centres d’accueil où opérer une première sélection entre candidats au statut de réfugié et migrant économique (souvent venus des Balkans). A terme, c’est dans les régions dites de départ – Grand Moyen-Orient et Afrique – que l’Europe devra se donner les moyens d’une politique migratoire commune. Cela suppose de s’entendre sur une liste de pays dits « sûrs », dont les ressortissants n’ont pas vocation au statut de réfugié politique ; d’unifier les législations sur le droit d’asile ; d’accepter une clé de répartition des migrants décidée en commun.Tout cela n’a de sens qu’au niveau européen, dit-on, avec raison, à Berlin et à Paris. La vague migratoire ne s’arrêtera pas de sitôt. Ceux qui prétendent le contraire, et prônent le renfermement national, sont, quelles que soient leurs intentions, des vendeurs de dangereuses illusions. Dans vingt ans, l’UE sera jugée sur la politique d’immigration qu’elle décidera ou non de mettre aujourd’hui en œuvre aujourd’hui. 01.09.2015 à 11h25 • Mis à jour le01.09.2015 à 12h11 Vingt-quatre heures après les heurts qui ont opposé manifestants d’extrême droite et forces de l’ordre devant le Parlement à Kiev, le bilan continue de s’alourdir. Arsen Avakov, le ministre de l’intérieur, mardi 1er septembre, qu’un deuxième policier a succombé à ses blessures dues à l’explosion d’une grenade. La veille, un premier membre de la garde nationale était mort après avoir reçu un fragment d’un engin explosif dans le cœur.Les manifestants s’étaient retrouvés lundi devant le Parlement à l’appel de divers partis nationalistes et d’extrême droite, qui s’opposent à l’adoption d’un projet de loi controversé donnant davantage d’autonomie aux territoires de l’Est prorusse. Ils dénoncent un texte qu’ils qualifient d’« antiukrainien » et de « pro-Poutine ». Mais le rassemblement a rapidement dégénéré, donnant lieu à de violents affrontements. Au total, 130 blessés ont été envoyés dans divers hôpitaux de la capitale ukrainienne. Parmi eux, six policiers sont toujours dans un état grave, selon les autorités ukrainiennes.Lire aussi :Kiev fait face à une violente opposition sur la réforme constitutionnelleUne action « antiukrainienne »Le président Petro Porochenko a rendu visite, mardi dans la matinée, aux policiers blessés. Il avait dénoncé lundi une « action antiukrainienne » et promis de châtier les coupables de ces violences. « Nous avons trouvé les auteurs, nous trouverons également les organisateurs », a-t-il ajouté mardi.C’est la première fois depuis le soulèvement proeuropéen de Maïdan, durant l’hiver 2013-2014, qui avait conduit à la chute du président prorusse Viktor Ianoukovitch, que la capitale ukrainienne est le théâtre de telles violences. Ces affrontements ont suscité la vive préoccupation des Etats-Unis et de l’Union européenne — soutiens de la classe politique aux affaires depuis le printemps 2014 en Ukraine —, et de la Russie, accusée par les Occidentaux de soutenir les rebelles séparatistes de l’est du pays.Dix-huit suspects restaient mardi en garde à vue, parmi lesquels le militant du Parti Svoboda soupçonné d’avoir lancé une grenade devant l’entrée du Parlement, selon la porte-parole de la police de Kiev. Combattant dans un bataillon paramilitaire dans l’est de l’Ukraine, il portait d’autres grenades sur lui. Le parquet de Kiev a annoncé dans un communiqué l’ouverture d’une enquête pour « meurtre, violences, troubles massifs et violations de l’ordre public ».Une réforme controverséeLa réforme à l’origine de ce mouvement de question concerne la question de l’autonomie des « républiques populaires » autoproclamées de Donetsk et de Louhansk, une problématique au cœur des accords de paix de Minsk-2, qui doivent apaiser un conflit armé ayant fait plus de 6 800 morts. Mais elle est synonyme pour beaucoup de nationalistes d’abandon de ces territoires aux rebelles.Lire aussi :Les combats ont gagné en intensité dans l’est de l’UkrainePourtant, contrairement aux attentes des séparatistes, cette réforme ne confirme pas définitivement le statut de semi-autonomie des territoires sous leur contrôle. Selon le texte, ce statut doit être déterminé par une loi séparée et seulement pour une durée de trois ans. Le projet doit encore être voté en deuxième lecture à une date encore non fixée, cette fois à une majorité des deux tiers des 450 députés, une barre qui pourrait se révéler difficile à passer. 01.09.2015 à 11h12 • Mis à jour le01.09.2015 à 14h09 | Sandrine Morel (Melilla (Espagne), envoyée spéciale) Finis les assauts continus contre les clôtures, les images de migrants perchés sur des grilles, et le bruit infernal de l’hélicoptère en pleine nuit. Le calme semble régner dans l’enclave espagnole de Melilla, située au nord-est du Maroc. Depuis quatre mois, les triples grillages de six mètres de haut et 11,5 kilomètres de long n’ont connu aucune intrusion de migrants. La seule « tentative », le 3 août, a été déjouée avant même que les migrants ne s’approchent des barbelés. « Si nous ne faisons plus la “une” de la presse à cause du problème de l’immigration illégale, c’est qu’il n’y a plus de problème, a tranché, fin juillet, le président de Melilla, Juan José Imbroda. L’Espagne a fait du très bon travail. »Depuis le début de l’année, à peine une centaine de personnes sur les 3 700 qui ont essayé sont entrées à Melilla par les grillages. L’an dernier, 2 100 migrants avaient atteint leur but, sur les 19 000 à avoir tenté leur chance. Forte de ces résultats, la garde civile espagnole est même allée offrir son expertise à la Hongrie, lors de la récente construction d’un mur de barbelé à sa frontière avec la Serbie.Dans ses bureaux de Melilla, le colonel Ambrosio Martin Villaseñor, chef de la garde civile, refuse cependant de crier victoire : « C’est une partie d’échecs. Nous ne devons pas baisser la garde. A chaque complication que nous posons, les migrants cherchent des solutions. » Lire aussi notre enquête : Le journal d'un migrant à MelillaFlou juridiquePour déjouer les assauts des migrants, l’Espagne a renforcé matériellement, légalement et humainement le mur de fer qui sépare le Maroc de l’Espagne, l’un des points de passage entre l’Afrique et l’Europe. Depuis la vague de 2014, des renforts ont été dépêchés dans l’enclave d’à peine 12 km2 où œuvrent déjà 650 gardes civils.Une loi controversée dite « de sécurité citoyenne », entrée en vigueur au printemps, a donné un cadre légal au « rejet à la frontière » jusqu’alors pratiqué dans un certain flou juridique, afin de permettre aux gardes civils de refouler côté marocain, par de petites portes dans les grillages, les migrants qui viennent de poser le pied côté espagnol sans que ceux-ci puissent demander l’asile.Enfin, l’Espagne a implanté d’étroites mailles anti-escalade afin d’empêcher les migrants de s’agripper aux barrières, même si certains viennent à présent munis de crochets. A peine touchées, les grilles, dotées de senseurs et de caméras, déclenchent une alarme dans la salle de contrôle du siège de la garde civile. Les unités stationnées à proximité ne tardent pas longtemps à se poster côté espagnol, tandis que les forces de l’ordre communiquent à leurs homologues marocains le lieu de l’approche.Lire aussi :Fermer les frontières « n’arrête pas un migrant prêt à risquer sa vie »« Le tonnerre gronde ailleurs »Car aucune de ces mesures ne serait suffisante sans la coopération du Maroc. De l’autre côté des grillages espagnols, le royaume chérifien a fini d’installer en 2015 ses propres barbelés, a creusé un fossé et a posté de nombreuses patrouilles dans des tentes militaires, afin de les surveiller. Et surtout, il a démantelé les campements de fortune du mont Gourougou, où des centaines, voire des milliers, de migrants subsahariens attendaient leur heure pour franchir les portes de l’Europe, y revenant après chaque échec.« La police marocaine nous poursuit. Elle nous fatigue. Elle casse tout. Elle a détruit notre ghetto », raconte Abdullah Baldé, un Guinéen de 20 ans, devant les portes du Centre de séjour temporaire des immigrés (CETI) de Melilla. Abdullah assure qu’il est passé seul, à la quatrième tentative, il y a un mois, car « en groupe, on est vite repéré ».« On renvoie les migrants avec violence et on devrait s’en féliciter ?, s’indigne José Palazon, président de l’association d’aide à l’enfance Prodein. Lorsque le silence règne ici, le tonnerre gronde ailleurs. Ceux que l’on refoule ici vont ensuite tenter la traversée en mer. » Si l’Espagne est aujourd’hui loin d’être aussi exposée que la Grèce ou l’Italie, il fut un temps où elle connut, elle aussi, une grave crise migratoire.En 2006, un an après l’annonce de la régularisation de près de 400 000 sans-papiers par le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero, 39 000 personnes étaient parvenues à entrer illégalement dans le pays, en particulier via les îles Canaries, et beaucoup d’autres avaient disparu pendant la traversée. En 2014, à peine 300 migrants ont pris la mer pour rejoindre les Canaries.Le nombre de migrants a augmenté« La route atlantique s’est asséchée grâce à la coopération avec le Sénégal, la Mauritanie et le Mali et aux patrouilles conjointes sur terre, en mer et dans les airs », résume le colonel Villaseñor. Pour parvenir à couper cette voie, le gouvernement de M. Zapatero avait travaillé sur trois fronts : la surveillance avec l’aide de l’agence européenne Frontex, la coopération policière avec les pays d’origine et l’aide au développement en direction du Sénégal, du Mali et de la Mauritanie en particulier.L’Espagne est-elle parvenue à couper à présent la voie de Melilla ? Rien n’est moins sûr. Car si les assauts des grillages ont cessé ces derniers mois, le nombre de migrants a augmenté. Alors que 5 300 entrées ont été recensées en 2014 (par le mur, mais aussi en bateau, à l’aide de faux documents ou cachés dans des véhicules), on en compte déjà 5 800 sur les huit premiers mois de l’année.La plupart rêve d’Allemagne, comme Mohammed Hamoud, 20 ans, qui discute sur le terrain vague qui borde le CETI avec d’autres compagnons d’infortune. Lui s’est d’abord rendu de Damas à Istanbul, d’où il a pris un avion pour la Mauritanie avant de louer une voiture pour parcourir les 3 000 km qui le séparaient encore de Melilla. « Aucun Syrien ne souhaite rester en Espagne. Ils savent qu’il y a beaucoup de chômage [22 % des actifs] et que les salaires sont bas », assure un policier du bureau d’asile. Le Maroc et l’Espagne ne sont que des étapes de plus dans leur long périple. Et Melilla les regarde à peine passer.Lire aussi :En Espagne, un migrant meurt asphyxié dans une valise, quatre autres se noient en MéditerranéeSandrine Morel (Melilla (Espagne), envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bruno Philip (Bangkok, correspondant en Asie du Sud-Est) Les enquêteurs thaïlandais ont ils, cette fois, appréhendé le responsable de l’attentat de Bangkok ? Le premier ministre et chef de la junte militaire, Prayuth Chan-ocha, a annoncé, mardi 1er septembre, qu’un « étranger » – désormais « principal suspect » de l’attentat qui a fait 20 morts le 17 août dans le centre de Bangkok – venait d’être arrêté à la frontière cambodgienne.Le porte-parole de la police thaïlandaise, le lieutenant-général Prawut Thavornsiri, a indiqué plus tard, lors d’une conférence de presse qui s’est tenue à Bangkok en fin d’après midi, que la nationalité du suspect n’a pas encore pu être établie. Il a cependant précisé que l’individu s’exprimait en anglais, et qu’il était interrogé par la sécurité militaire – depuis le coup d’Etat de mai 2014, la justice thaïlandaise est sous le contrôle de l’armée.Les enquêteurs estiment qu’il ressemble à « l’homme à la chemise jaune » que les caméras de surveillance avaient filmé près du temple Erawan, lieu de l’explosion, le montrant en train de glisser discrètement un gros sac à dos sous un banc, quelque temps avant l’explosion. Il est « probablement » celui qui a placé la bombe dans un temple fréquenté par les touristes au centre de Bangkok, a indiqué un autre responsable policier.Passeport chinoisLa télévision Thai Rath a diffusé mardi soir un court reportage où l’on voit l’homme arrêté entouré de soldats : il a la tête penchée, les yeux dissimulés par des lunettes de soleil. L’air sombre, il reste silencieux sous sa casquette de base-ball noire. Il a par la suite été ramené à Bangkok en hélicoptère.Depuis le milieu de l’après-midi, des médias thaïs diffusent la photo du passeport qu’ils affirment être celui du suspect : c’est un passeport chinois au nom de Mieraili Yussufu, né en octobre 1989 au Xinjiang, une province située à l’ouest de la République populaire de Chine et berceau de la population ouïgoure, une minorité turcophone et musulmane.Si la nationalité du suspect se confirmait, cela relancerait la théorie selon laquelle les responsables de l’attentat seraient des Ouïgours, ou des terroristes agissant en leur nom. Ils auraient ainsi voulu frapper le pouvoir thaï qui avait, en juillet, renvoyé en Chine plus d’une centaine de migrants clandestins de cette ethnie réprimée par le régime de Pékin. Au minimum, les expulsés risquent d’être accusés en Chine d’« émigration illégale », voire pire si certains d’entre eux ont pu à leur retour être taxés de « séparatisme », à un moment où l’agitation antichinoise croît au Xinjiang et que s’aiguise la répression d’Etat, notamment dans le but de limiter la liberté religieuse de ces musulmans d’Asie centrale.Jusqu’à présent, la junte militaire tentait de minimiser la possibilité de la piste d’un groupe terroriste international, redoutant que sa décision d’expulser les Ouïgours ne soit vue comme la cause de l’attentat. L’explosion a tué 20 personnes, dont 14 étrangers, essentiellement des touristes chinois. Le but de l’attentat aurait été tout à la fois de frapper l’industrie touristique thaïlandaise et de tuer des Chinois…Lire aussi :L’imprévisible pétaudière thaïlandaiseCertains analystes ont évoqué la possibilité que les responsables de cet acte puissent être non pas une organisation islamiste désireuse de venger des musulmans, mais plutôt un groupe turc d’extrême droite défendant des Ouïgours au nom d’une philosophie panturque.Mandat d’arrêt contre une ThaïlandaiseUn premier suspect, âgé d’une trentaine d’années et porteur d’un faux passeport turc, avait été arrêté samedi dans un quartier où vivent de nombreux musulmans, en périphérie de Bangkok. Et en fin de semaine, les autorités avaient lancé un mandat d’arrêt contre une femme suspectée d’avoir partie liée avec les organisateurs du plus sanglant attentat jamais organisé à Bangkok : il s’agit d’une Thaïlandaise de 26 ans, de religion musulmane, nommée Wanna Suansan et dont une photo montre sa tête ceinte d’un hidjab, le foulard islamique. Dans un appartement loué à son nom à Bangkok, les policiers avaient retrouvé du matériel servant à assembler un engin explosif.Contactée par l’Agence France-Presse par téléphone, une femme du même nom, choquée d’apprendre que la police la recherchait, avait pourtant affirmé un peu plus tard habiter en Turquie dans la ville de Kayseri, située dans le centre de l’Anatolie, où elle réside avec son mari.La jeune femme, originaire de la province de Phang Nga, au sud de la Thaïlande et où vit une importante communauté musulmane, avait affirmé ne pas avoir mis les pieds depuis le mois de juin dans cet appartement qu’elle sous-louait à un ami de son mari et s’est dite prête à revenir en Thaïlande pour prouver sa bonne foi.La police a également diffusé dans l’après-midi de mardi les photos de trois autres suspects, contre lesquels des mandats d’arrêt ont été lancés pour « possession illégale d’explosifs ». L’un des deux est turc, l’autre pourrait être un Ouïgour de nationalité chinoise. Un dernier développement qui confirme l’existence d’un plus vaste réseau chargé de frapper au cœur de la capitale thaïlandaise.Bruno Philip (Bangkok, correspondant en Asie du Sud-Est)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Julia Pascual et Sylvia Zappi Sursaut velléitaire ou déclenchement d’une mobilisation durable ? Vendredi 4 septembre, il était difficile de qualifier l’ampleur du soutien en faveur de l’accueil des réfugiés en France, tant celui-ci semblait évoluer au fil des heures et à tâtons.Lire aussi :Migrants : « On ne va pas laisser tomber ces gens », affirme l’AutricheLe flou s’est ainsi difficilement dissipé autour des organisations soutenant le rassemblement de solidarité avec les migrants, « Pas en notre nom », qui doit se tenir samedi à 17 heures place de la République, à Paris. Bien que se revendiquant « citoyen » et « spontané », il est apparu comme lancé par Raphaël Glucksmann, fils du philosophe André Glucksmann, à qui des militants reprochent une volonté de « récupération » et une proximité avec Bernard-Henri Lévy.Lire aussi :Glucksmann père et fils : la tête et les jambes« Peut-être que les conditions émotionnelles et politiques sont réunies pour qu’il y ait un électrochoc »Sur Facebook, alors que plus de 20 000 personnes annonçaient vouloir participer à l’appel, des associations ont finalement sauté le pas vendredi en fin de journée, à l’image de la Cimade : « C’est l’intention globale de mobilisation citoyenne qui doit primer, défend le secrétaire général de l’association, Jean-Claude Mas. Peut-être que les conditions émotionnelles et politiques sont réunies pour qu’il y ait un électrochoc ».Lire aussi :M. Cameron entrouvre la porte aux migrantsVendredi soir, à l’initiative de la Ligue des droits de l’homme (LDH), une réunion inter-associative s’est tenue, regroupant des syndicats (CGT, FSU, Solidaires) et des entités comme SOS Racisme, la Licra ou le MRAP. Elle a débouché sur un appel au rassemblement mardi 8 septembre. « Nous voulons porter trois revendications : la suspension des accords de Dublin, l’application de la directive européenne relative à la protection temporaire en cas d’afflux massif de personnes déplacées et l’organisation d’une grande conférence nationale sur le droit d’asile », détaille Françoise Dumont, présidente de la LDH.Lire aussi :Quelles initiatives pour aider les migrants en France ?Une gauche amorpheCet appel est « le premier » de la LDH. Mais des initiatives similaires, portées par d’autres entités, l’ont précédé. Elles ont peu porté, butant sur l’atonie des politiques et une majorité de Français hostile à l’accueil des migrants. « Le nouvel enjeu, c’est de convaincre les opinions publiques et les politiques qu’il faut développer de la solidarité envers les migrants et au sein de l’Europe, estime Laurent Giovannoni, au Secours catholique. On manque d’écho. »« Il y a un refus des forces démocratiques de s’emparer du sujet »Pour le directeur général de France Terre d’asile, Pierre Henry, « il y a un refus des forces démocratiques de s’emparer du sujet. Regardez le nombre de personnes qui travaillent sur les questions migratoires au sein des partis de gauche. Le politique a marginalisé les gens engagés sur cette question-là. »Les écologistes partagent ce constat d’une gauche amorphe. Comme si le discours du Front national pesait sur sa capacité à s’indigner. « On a perdu la bataille sous Sarkozy. Depuis, dans aucune campagne électorale, on a parlé des réfugiés autrement que sous l’angle sécuritaire, oubliant nos réflexes de mobilisation », dit Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts.Les militants écologistes, communistes ou anticapitalistes sont pourtant ceux que l’on retrouve dans les luttes locales de défense des migrants. Mais le discours de leurs dirigeants, qui défendent un accueil plus généreux des réfugiés, reste inaudible.Le Parti socialiste a donné l’impression de courir après l’événement : annonçant vendredi, en fin de journée, que des élus et des membres de sa direction seraient présent samedi. Le PS organisera aussi, mardi 8 septembre, un « grand meeting » parisien « en soutien aux villes solidaires avec les réfugiés ».Insuffisant, pour le député frondeur Pouria Amirshahi : « Au-delà de ses prises de parole symboliques, le PS doit engager un rapport de force avec le gouvernement. »Des rassemblements s’organisent simultanément dans d’autres villes : à Bordeaux, à Montpellier, à Grenoble, à Vannes, à Nantes, à Briançon, à Strasbourg (à 16 heures) ou à Arras. Une manifestation est prévue dimanche 6 à Rouen, ainsi que le dimanche 13 septembre à Rennes et Marseille.Julia PascualJournaliste au MondeSylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Yves-Michel Riols et Nathalie Guibert La France n’exclut plus de mener des frappes en Syrie contre l’Etat islamique (EI). Selon les informations du Monde, l’exécutif étudie cette option, qui fait débat au sein même du gouvernement. Le sujet a été abordé lors d’un conseil restreint de défense réuni par le président François Hollande, vendredi 4 septembre au matin, sur la crise syrienne. Jusqu’à présent, cette éventualité était purement et simplement écartée. Paris limitait à l’Irak sa participation à la campagne aérienne menée contre l’EI, avec une place qualifiée par l’état-major « d’équipier » dans la coalition militaire dirigée par les Etats-Unis. En Syrie, la France fournit conseils et armes aux rebelles « modérés ».L’exode accéléré des Syriens, l’échec de la coalition à faire reculer l’EI, ou encore le renforcement possible de la présence militaire russe sur le terrain sont en train de bousculer la position française.Ces derniers jours, plusieurs responsables laissaient entendre que la conviction du chef de l’Etat était faite. « Il ne serait pas aberrant d’avoir de la continuité dans notre action, là où on équipe, on forme, on soutient par ailleurs des forces » contre l’EI, c’est-à-dire en Syrie, a expliqué au Monde une source de haut niveau. « La décision est prise », affirmait même un expert bien informé, sans que l’on sache à quelle échéance, dans les prochains mois, de premières missions de reconnaissance pourraient être menées en Syrie par les Mirage 2000 basés en Jordanie ou les Rafale d’Abou Dhabi intégrés aux plans américains.Lire aussi :Premiers raids aériens de la Turquie en Syrie avec la coalition« Neutraliser » Bachar Al-AssadM. Hollande doit préciser ses orientations lors de sa conférence de presse de rentrée, lundi 7 septembre. Pour la France, pays désigné comme une des cibles privilégiées des terroristes de l’EI, une action en Syrie relève de la cohérence, souligne-t-on à Paris.« Est-on en capacité de frapper efficacement ? Sans nul doute. De frapper sans dommages collatéraux ? C’est plus difficile », résume une source de haut niveau. Paris affiche une attitude prudente. La priorité pourrait être donnée à des vols de reconnaissance et de renseignement. Les avions français pourraient aussi se concentrer sur les territoires syriens totalement occupés par l’EI, visant ses centres de commandement et sa logistique.Lire aussi :La coalition anti-EI discrète sur les victimes civiles en Irak et en SyrieMais pour l’heure, diplomates et experts admettent qu’aucune perspective politique ne se dessine. Jusqu’à présent, les Occidentaux ont toujours invoqué la feuille de route édictée lors des conférences de Genève, en 2012 et 2014, qui veut que toute négociation en Syrie aboutisse à la formation par « consentement mutuel » d’un gouvernement de transition, « doté des pleins pouvoirs exécutifs », ce qui suppose que M. Assad n’y joue aucun rôle.Lors de la réunion des ambassadeurs à l’Elysée fin août, le chef de l’Etat a parlé de « neutraliser » Bachar Al-Assad. Décryptage élyséen : « Cela signifie faire en sorte qu’il ne soit pas un obstacle à la négociation. » Et non plus : s’en débarrasser au préalable. Laurent Fabius a précisé, le 28 août : « C’est la seule solution, s’il en est encore temps. Nous en discutons avec les Arabes, les Américains, les Russes, les Turcs, les Iraniens. » Le discours s’est nuancé. Les solutions sont toujours aussi lointaines.Lire l'intégralité de notre enquête (en édition abonnés) :François Hollande envisage de frapper l’Etat islamique en SyrieYves-Michel RiolsJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteNathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar A une autre époque, le RPR et l’UMP ont dû composer avec « l’agité du bocage ». De son fief vendéen, Philippe de Villiers n’hésitait jamais à se lancer à l’assaut des élections présidentielles (4,74 % des suffrages en 1995, 2,23 % en 2007) et à mener la fronde souverainiste lors des élections européennes. A chaque fois, il grappillait de nombreuses voix à la droite. Au fur et à mesure des années, le « fou du Puy », de plus en plus hanté par une soi-disant islamisation de la France, était devenu aussi incontrôlable et turbulent que sa marionnette des « Guignols de l’info ».« Est-ce que cela veut dire que j’ai acquis un statut ou que je suis encore trop jeune pour avoir des ennemis ? »Et puis la Vendée est soudain apparue plus docile, avec l’émergence de Bruno Retailleau, fils spirituel de M. de Villiers, aujourd’hui fâché avec son mentor. Ce sénateur de Vendée a, lui, choisi l’entrisme en rejoignant l’UMP fin 2011, avant de grimper un à un les échelons du parti Les Républicains (LR). Devenu président du groupe au Sénat, il vient de réussir le joli coup politique de la rentrée en réunissant samedi 5 septembre, à La Baule (Loire-Atlantique), les rivaux Nicolas Sarkozy, Alain Juppé et François Fillon, pour l’université des militants des Pays de la Loire. « Est-ce que cela veut dire que j’ai acquis un statut ou que je suis encore trop jeune pour avoir des ennemis ? », s’interroge la tête de liste pour les élections régionales, entre l’inauguration d’un collège et un lâcher de pigeons à la Foire des Minées de Challans.Suivez notre reporter à La Baule :Tweets de @Matgoa!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Lire aussi :A droite, une rentrée en primaireCette émergence a commencé par une rupture. Pendant longtemps, « p’tit Bruno » a été l’ombre fidèle de Philippe de Villiers. Le seigneur de Vendée le repère dans les années 1980 et lui confie la scénographie du spectacle du Puy du Fou, une mission qu’il assurera pendant vingt-cinq ans. Et il lui fait goûter à la politique. D’abord conseiller général, M. Retailleau est l’éternel fidèle numéro deux qui garde au chaud le siège de député de Vendée quand le patron s’exile à Strasbourg en 1994. Elu sénateur en 2004, il assiste alors à l’émergence de Guillaume Peltier, ancien du FN, qui prend peu à peu sa place au sein du Mouvement pour la France (MPF), le parti souverainiste de M. de Villiers. « Ils pensaient tous les deux que Jean-Marie Le Pen était déclinant et qu’il y avait un espace à prendre. Moi j’estimais que le MPF devait plutôt être un aiguillon de la droite mais rester allié », se souvient M. Retailleau.« Trahir un jour, trahir toujours »En 2009, le fondateur du MPF ne supporte pas que M. Fillon, alors premier ministre, songe à son ancien fidèle pour le poste de secrétaire d’Etat au numérique. « Tu te rends compte, Bruno me parle maintenant d’égal à égal », glisse-t-il à un journaliste. Il l’expulse comme un manant du Puy du Fou. Dans le bocage, la révolte gronde et plusieurs centaines de bénévoles quittent à ce moment-là l’organisation du spectacle. M. de Villiers, tout à ses projets pharaoniques, comme son usine de dessalement, inquiète de plus en plus les milieux économiques du département. Plus grave, il ne tient plus ses troupes du conseil général. En 2010, il préfère démissionner de la présidence, laissant le siège libre à M. Retailleau, définitivement émancipé. Depuis, les deux hommes ne se sont plus parlé. « La Vendée n’était donc qu’un tremplin. Trahir un jour, trahir toujours », tweete M. de Villiers en janvier, quand son successeur annonce qu’il ne brigue pas un second mandat mais se lance dans la conquête de la région.« Il est beaucoup moins flamboyant [que Philippe de Villiers]. Mais sous le vernis, c’est la même politique »Avec son ton courtois et ses manières polies, M. Retailleau n’a rien à voir avec son pygmalion. « Il est beaucoup moins flamboyant, explique Stéphane Ibarra, l’un des deux seuls conseillers départementaux socialistes de la Vendée. Mais en fait, sous le vernis, c’est la même politique. » « 84 % des crédits dédiés à l’enseignement supérieur vont à des établissements privés », dénonce la députée PS de Vendée Sylviane Bulteau. Catholique pratiquant dans son village de Saint-Malô-du-Bois, M. Retailleau a mené les défilés de La Manif pour tous à La Roche-sur-Yon, sous les couleurs du drapeau vendéen, et ferraillé contre le texte légalisant le mariage homosexuel au Sénat. « Pour protéger la filiation et non par conviction religieuse », précise-t-il.En novembre 2014, le tribunal administratif de Nantes l’a obligé à retirer une crèche de Noël qu’il avait installée dans le hall du conseil départemental. Il dénoncera un « intégrisme laïcard » et menacera de saisir la Cour européenne des droits de l’homme. S’il assume toujours son souverainisme « parce qu’il n’y a pas de peuple européen », il assure n’avoir jamais partagé la fibre monarchiste de Villiers. « Contrairement à ce que disait Georges Clemenceau, la Révolution n’est pas un bloc. On peut célébrer 1789 et dénoncer 1793 », estime cet homme toujours prêt à rappeler le « génocide vendéen ».Ce villiériste sans les outrances plaît forcément à la Rue de Vaugirard, qui redoute les francs-tireurs. Poussé par Jean-Pierre Raffarin et Gérard Larcher, s’appuyant sur les réseaux fillonnistes, il conquiert à l’automne 2014 la présidence du groupe LR au Sénat alors que Nicolas Sarkozy rêvait d’y installer Roger Karoutchi. Un fait d’armes qui n’arrive même pas à le fâcher avec l’ancien chef de l’Etat. « Nicolas Sarkozy le trouve franc-jeu. Il a apprécié l’invitation à La Baule alors qu’il n’avait pas vu venir le truc. Et puis il finira bien par trahir François Fillon et se rapprocher définitivement de nous », glisse un proche de Nicolas Sarkozy.Matthieu GoarJournaliste au Monde 05.09.2015 à 04h22 • Mis à jour le05.09.2015 à 11h49 La Cité des sciences, où un violent incendie a eu lieu dans une partie en travaux le 20 août, sera fermée pendant tout le mois de septembre, a annoncé vendredi 4 septembre l’établissement parisien. La programmation des expositions temporaires de l’automne devra également être réaménagée, certaines zones devant faire l’objet de travaux.Dans la nuit du 19 au 20 août, les flammes ont ravagé une des quatre travées de la Cité des sciences destinée à accueillir un centre commercial. « Si les trois autres travées n’ont pas été touchées par le feu, l’eau utilisée par les pompiers et celle des systèmes de sécurité de l’établissement ont occasionné des dommages », explique-t-on à la Cité des sciences.La Géode a rouvertLes deux semaines passées ont été notamment employées à restaurer les réseaux électrique, téléphonique et informatique et à répertorier précisément l’ensemble des désordres dans les 100 000 m² de la Cité. Le mois de septembre sera consacré à un assèchement total des zones inondées et à un nettoyage complet de l’ensemble des surfaces et des installations techniques.La Géode, avec son immense écran de cinéma hémisphérique, a pour sa part rouvert ses portes au public depuis le 25 août. L’ouverture du centre commercial baptisé « Vill’Up », initialement prévue au 15 octobre, est repoussée à une date indéterminée, selon l’exploitant du projet, la foncière française Apsys. Simon Roger (Bonn, envoyé spécial) Après la « politique des petits pas » privilégiée depuis des mois sur le climat, comme en convient Ahmed Djoghlaf, l’un des deux diplomates chargés d’orchestrer les négociations, place à la politique des grands travaux ! C’est, en substance, la mission confiée par les 195 pays de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) aux deux coprésidents des débats (cochairs), vendredi 4 septembre, en assemblée de clôture de la session de Bonn.La première réunion préparatoire à la conférence mondiale de Paris, la COP 21, avait abouti en février à Genève à une compilation indigeste des positions des Etats. Le rendez-vous de juin, à Bonn, avait simplement amorcé le toilettage du texte. Le redécoupage du document durant l’été et la séance de rentrée dans le World Conference Center flambant neuf de la cité rhénane ont permis de clarifier certaines options… sans en écarter aucune.Il est temps « d’aller plus loin et de négocier sur le fond », estime Daniel Reifsnyder, le coprésident américain des débats. Les délégations des 195 pays membres disposeront dans la première semaine d’octobre d’une « base de négociation qu’ils n’ont pas eue jusqu’à présent », a assuré son binôme, l’Algérien Ahmed Djoghlaf. Il restera alors aux délégués de la CCNUCC une quinzaine de jours pour en étudier les moindres détails et cinq journées de négociations officielles, du 19 au 23 octobre, pour s’entendre sur un document clair et négociable pendant la COP 21, du 30 novembre au 11 décembre à Paris.Lire :Climat : à trois mois de la COP21, les Etats ont encore du chemin à faire« Se préparer au compromis »« Cinq jours, c’est suffisant pour arriver à dégager les points d’accord et de désaccord » considère Alden Meyer, de l’Union of Concerned Scientists, à condition, complète l’expert américain, que les coprésidents ne trahissent pas les demandes des Etats dans le document qu’ils s’apprêtent à rédiger. C’est tout l’enjeu des semaines à venir.Pour y parvenir, ils pourront s’appuyer sur la douzaine de négociateurs aguerris qui, thème par thème, ont compilé les points de convergence et les points de blocage des négociations. « Le moment est venu d’assembler les pièces du puzzle et de se préparer au compromis pour Paris », a insisté lors de la plénière de clôture Laurence Tubiana, la négociatrice en chef de la France. Et le modèle en question compte assez de pièces pour rendre fou le plus patient des amateurs de ce jeu d’observation.D’autant que les dossiers ouverts sur la table des négociations ne progressent pas au même rythme. « La question des politiques d’adaptation au réchauffement climatique est mieux prise en compte dans les discussions, le débat sur les mesures à engager avant 2020 prend forme [la COP21 devant déboucher sur un accord post 2020] », avance Pierre Cannet, responsable du programme climat et énergie au WWF. En revanche, sur le niveau de réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre, « nous ne sommes pas dans les clous ». Mercredi 2 septembre, un rapport de l’organisme Climate Action Trackers a rappelé que l’agrégation des 56 contributions nationales sur le climat consultables le 1er septembre plaçait la planète dans un scénario de réchauffement de 3 °C, alors que la communauté scientifique estime qu’une hausse du thermomètre de plus de 2 °C aurait des conséquences irrémédiables.Les lignes commencent à bougerLa question des « pertes et dommages », autrement dit des compensations financières à engager en cas d’événement climatique extrême, portée surtout par les pays les plus vulnérables, n’est plus taboue parmi les pays industrialisés. « Les Etats sont d’accord aujourd’hui pour reconnaître que c’est une partie du sujet du réchauffement climatique et que cette question doit figurer dans le texte de Paris », admet Laurence Tubiana.Lire aussi :Négociations sur le changement climatique : coup de semonce des Etats à BonnDans un autre dossier sensible – le débat sur les finances – les lignes commencent à bouger elles aussi, reconnaissent les ONG. « Jusqu’à maintenant, nous n’avions pas de proposition concrète, pas de vision partagée par de grandes coalitions de pays, estime Alix Mazounie, responsable des politiques internationales au Réseau Action Climat (RAC). Cette semaine, le G77, qui rassemble 133 pays en développement et la Chine, a accompli un effort réel de synthèse et présente sa vision de l’après-2020. » Un schéma dans lequel les 100 milliards de dollars par an promis par les pays du Nord à Copenhague constituerait une somme plancher, dans lequel aussi la révision des objectifs de financement répondrait à des cycles précis. Si la proposition risque de braquer nombre de pays développés, elle a le mérite de constituer « une base pour les discussions à venir », selon la représentante du RAC.Les discussions vont reprendre très vite, mais cette fois hors du cadre onusien. Deux jours de réunion ministérielle sont prévus à Paris les 6 et 7 septembre. Organisée par le ministre des affaires étrangères et futur président de la COP 21, Laurent Fabius, cette rencontre devrait aborder de nouveau les questions de financement et de pertes et dommages, en présence d’une quarantaine de ministres du monde entier.Simon Roger (Bonn, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Rémi Dupré (Lisbonne, envoyé spécial) Pour Didier Deschamps, l’essentiel était de stopper l’hémorragie. Et de bien gérer une rentrée sous tension. Alors que ses joueurs venaient de concéder trois défaites lors de leurs quatre dernières sorties printanières, le sélectionneur de l’équipe de France peut jubiler après le succès (1-0) obtenu par ses protégés face au Portugal de Cristiano Ronaldo, vendredi 4 septembre, à Lisbonne, en match préparatoire à l’Euro 2016, organisé dans l’Hexagone.A neuf mois du tournoi continental, les Bleus sont sortis indemnes et victorieux du stade José Alvalade et ses 50 000 spectateurs acquis à la cause de la Seleçao. Sixième au classement FIFA, la formation portugaise a paru davantage préoccupée par son déplacement en Albanie, lundi 7 septembre, en match qualificatif à l’Euro, que par la rencontre du jour. Sous les arcanes métalliques verdâtres de l’enceinte du « Sporting Clube de Portugal », le public lisboète a longtemps espéré que sa sélection prendrait sa revanche, onze mois après son revers (2-1) au Stade de France, en amical. Las.La blessure de FekirIroniquement, les organisateurs de la rencontre ont choisi de passer en boucle le tube disco I will survive, de Gloria Gaynor, hymne des champions du monde 1998, avant l’entrée des deux équipes sur la pelouse. Dès les premières minutes de la rencontre, les gestes techniques, souvent superflus, du capitaine Cristiano Ronaldo électrisent les supporteurs lusitaniens. Flottant dans son costume bleu, Didier Deschamps, amaigri au sortir des congés estivaux, reste debout près de son banc.Visiblement nerveux, le Bayonnais a décidé d’innover sur le plan tactique en optant pour une attaque bicéphale. Il a choisi de titulariser le prodige lyonnais Nabil Fekir, meilleur buteur de la Ligue 1 (4 réalisations en autant de journées), aux côtés de Karim Benzema. Mais le « Gone » s’effondre dès le quart d’heure de jeu, le genou endolori. Raccompagné aux vestiaires par deux membres du staff médical des Tricolores, la fine gâchette de l’OL sort prématurément, laissant sa place à Antoine Griezmman. Les occasions ne sont guère nombreuses de part et d’autre en cette première période particulièrement rugueuse et hachée.Les dribbles inutiles de Cristiano RonaldoA la 31e minute, profitant d’une belle combinaison entre Karim Benzema et Antoine Griezmann, le milieu parisien Blaise Matuidi a l’occasion d’ouvrir la marque. Mais l’infatigable numéro 14 des Bleus perd son duel face au portier portugais Rui Patricio, auteur d’un bel arrêt réflexe du pied. Dix minutes plus tard, c’est Cristiano Ronaldo qui fait, une nouvelle fois, vibrer le public lisboète. Sur coup franc, la star gominée du Real Madrid décoche une frappe vicieuse avec rebonds, obligeant le gardien adverse Hugo Lloris à se coucher.Lançant le Mancunien Morgan Schneiderlin à la place de Yohan Cabaye après la pause, Didier Deschamps trépigne sur son banc alors qu’Antoine Griezmann gâche une occasion en or (48e) suite à une belle combinaison entre Moussa Sissoko et Karim Benzema. Idéalement placé, l’ailier à la mèche blonde bute sur Rui Patricio, portier du Sporting et idole du public du stade José Alvalade. Soliste au toucher de balle soyeux, Cristiano Ronaldo alias « CR7 » continue à s’empaler dans la défense française, s’enferrant dans des dribbles inutiles. A la 54e minute, son coéquipier chez les Galactiques Karim Benzema a, lui aussi, l’opportunité d’ouvrir le score. Excentré dans le coin gauche de la surface de réparation portugaise, le numéro 10 des Tricolores voit sa frappe enroulée bien captée par Rui Patricio.Le but de ValbuenaA l’heure de jeu, l’avant-centre portugais Eder tente de réveiller ses partenaires, amorphes depuis plusieurs minutes, en décochant une frappe au-dessus de la cage de Lloris. Malgré son faible apport offensif et ses arabesques exaspérantes, Cristiano Ronaldo est ovationné à sa sortie (67e). Trois minutes plus tard, Karim Benzema expédie un joli coup franc que détourne péniblement Rui Patricio. L’attaquant du Real Madrid laisse ensuite sa place (75e) au néophyte Anthony Martial, 19 ans, qui honore sa première sélection avec les Bleus et dont le transfert record à Manchester United (autour de 80 millions d’euros) a défrayé la chronique cette semaine.Le public du stade José Alvalade retient son souffle lorsque l’attaquant Eder est devancé de justesse par Hugo LLoris (80e), auteur d’une belle sortie. Dans la foulée, Paul Pogba tente une volée du pied droit, aisément captée par Rui Patricio. Des deux côtés, les imprécisions, erreurs et autres passes à contretemps se multiplient. Quelques sifflets se font entendre dans les travées de l’écrin lisboète. C’est alors que Mathieu Valbuena, remplaçant pour la première fois depuis novembre 2013 et tout juste entré en jeu, expédie un magnifique coup franc plein axe dans la lucarne de Rui Patricio (85e). Sur son banc, Didier Deschamps savoure ce parfait hold-up tandis que l’ailier de poche des Bleus manifeste sa joie, poursuivi par l’ensemble de ses partenaires.Les Lusitaniens se ruent alors à l’attaque, poussés par leur public, au bord de l’hystérie. « On est chez nous », chantent alors en chœur les rares supporteurs français qui ont fait le déplacement à Lisbonne. Au coup de sifflet final, Didier Deschamps lève les bras au ciel. La mauvaise spirale initiée au printemps est enrayée. Les Tricolores tenteront de confirmer ce nouvel élan, lundi 7 septembre, contre la Serbie, à Bordeaux.Rémi Dupré (Lisbonne, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Joëlle Stolz (Vienne, correspondante) Sur l’insistance de la Hongrie, qui avait perdu le contrôle de la situation, l’Autriche a accepté de recevoir les milliers de réfugiés bloqués depuis plusieurs jours sur le territoire hongrois. Samedi 5 septembre au matin, le ministère de l’intérieur autrichien estimait qu’environ 4 000 migrants avaient traversé la frontière. Ils sont pris en charge au poste-frontière de Hegyeshalom-Nickelsdorf par de nombreux auxiliaires de la Croix-Rouge autrichienne.« On ne va pas laisser tomber ces gens », a déclaré le chancelier autrichien, le social-démocrate Werner Faymann. Le feu vert de Vienne a été donné au milieu de la nuit, « au vu de la situation d’urgence », après concertation avec la chancelière allemande Angela Merkel et le premier ministre hongrois Viktor Orban.Des autobus bleus sont partis peu après de la gare de Keleti, à Budapest. Des hooligans néonazis y avaient agressé des réfugiés, vendredi, avant de mettre à sac une partie du centre de la capitale, où avait lieu, le même soir, un match Hongrie-Roumanie pour la qualification à la Coupe d’Europe. Ces violences, et l’appel du parti d’extrême droite Jobbik à manifester samedi à Budapest contre les migrants, sans compter la présence de dizaines de journalistes étrangers, ont sans doute incité les autorités hongroises à vider l’abcès.175 km à piedLes bus affrétés par la Hongrie devaient notamment ramasser les quelque 1 200 personnes qui avaient entrepris vendredi de gagner à pied depuis Budapest la frontière avec l’Autriche, 175 kilomètres plus à l’ouest. Déjà épuisés après le long périple qui les avait conduits à travers les Balkans, et comptant dans leurs rangs femmes et enfants, les marcheurs progressaient très lentement, malgré l’aide prodiguée en chemin par des volontaires. Un groupe de quelque 400 migrants avait déjà, samedi matin, traversé à pied la frontière autrichienne.Lire :Hongrie : des centaines de réfugiés marchent sur une autoroute en direction de l’AutricheLorsque le chef de cabinet de M. Orban, Janos Lazar, a annoncé vendredi soir qu’une commission du Parlement avait décidé d’envoyer des bus pour mettre fin à ce calvaire, Vienne a cédé.Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-55eab62369074'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 17\r\n \r\n \r\nApr\u00e8s avoir pass\u00e9 plusieurs jours \u00e0 camper des les gares hongroises, des milliers de migrants se sont mis en marche vendredi 4 septembre en direction de la fronti\u00e8re autrichienne, situ\u00e9e \u00e0 quelque 175 kilom\u00e8tres de la capitale Budapest.\r\nCr\u00e9dits : LASZLO BALOGH \/ 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un transport en autocars vers l\u2019Autriche.\r\nCr\u00e9dits : LEONHARD FOEGER \/ REUTERS\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Face \u00e0 la d\u00e9termination de ces hommes et de ces femmes, dont certains se d\u00e9placent aid\u00e9s de b\u00e9quilles, le gouvernement hongrois a annonc\u00e9 vendredi soir qu\u2019il allait mettre en place un transport en autocars vers l\u2019Autriche.","source":"LEONHARD FOEGER \/ REUTERS","index":10,"position":11,"total_count":17,"item_lie":null,"link":"\/europe\/portfolio\/2015\/09\/05\/en-images-des-milliers-de-migrants-veulent-rallier-l-autriche-a-pied-depuis-la-hongrie_4746473_3214_10.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 12 \/ 17\r\n \r\n \r\nLe gouvernement de Viktor Orban a toutefois pr\u00e9venu que sa \"priorit\u00e9\" \u00e9tait \"que le transport en Hongrie ne soit pas paralys\u00e9\".\r\nCr\u00e9dits : Thanassis Stavrakis \/ AP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Le gouvernement de Viktor Orban a toutefois pr\u00e9venu que sa \"priorit\u00e9\" \u00e9tait \"que le transport en Hongrie ne soit pas paralys\u00e9\".","source":"Thanassis Stavrakis \/ AP","index":11,"position":12,"total_count":17,"item_lie":null,"link":"\/europe\/portfolio\/2015\/09\/05\/en-images-des-milliers-de-migrants-veulent-rallier-l-autriche-a-pied-depuis-la-hongrie_4746473_3214_11.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 13 \/ 17\r\n \r\n \r\nA la suite de cette initiative, l'Autriche et l'Allemagne se sont dit pr\u00eates \u00e0 recevoir les migrants de Hongrie.\r\nCr\u00e9dits : Thanassis Stavrakis \/ AP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"A la suite de cette initiative, l'Autriche et l'Allemagne se sont dit 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new Slide({slideWidth: 400}), buffer: 2, hidden: false }); var exclude = "keyboard touch adsReload resize xtmed thumbnails thumbnailsLightbox fullscreen"; portfolio.init(exclude);});« Ouvrir les yeux »Une fois en Autriche, les réfugiés pourront y déposer une demande d’asile, mais après un contrôle assez sommaire on les laissera libres de continuer leur route vers l’Allemagne, ce qui sera sans doute le cas le plus fréquent. Un train spécial de la compagnie nationale ÖBB a été affrété à la gare du village de Nickelsdorf pour acheminer jusqu’à Salzbourg, près de la frontière allemande, les migrants désireux de poursuivre leur route vers l’Allemagne.Sous la pression des événements, Berlin et Vienne ont donc fait une entorse aux règles communautaires : l’esprit de solidarité l’a emporté sur la lettre. Mais l’Allemagne et l’Autriche attendent toujours de la Hongrie qu’elle « respecte ses obligations européennes, y compris celles liées aux accords de Dublin », qui régissent le droit d’asile. Samedi matin, le chef de la diplomatie autrichienne a appelé l’Union européenne à « ouvrir les yeux », estimant que le transport en car de milliers de migrants par la Hongrie jusqu’à la frontière autrichienne montrait « à quel point c’est le bazar en Europe en ce moment ».Joëlle Stolz (Vienne, correspondante)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.09.2015 à 20h39 Un « corridor humanitaire » a été mis en place entre la Colombie et le Venezuela pour permettre à 2 067 enfants de retourner en classe, a annoncé vendredi 4 septembre Bogota. La fermeture de la frontière entre les deux pays a été amorcée le 19 août par le président vénézuélien, Nicolas Maduro.Plus de 16 000 personnes sont affectées par cette mesure, rapportent les Nations unies (ONU). Selon l’organisation, 1 355 personnes ont été expulsées du territoire par Caracas et 15 174 autres ont fui de crainte d’en être chassées.Lire aussi :Chaos après la fermeture de la frontière entre le Venezuela et la ColombiePar ailleurs, le ministre brésilien des affaires étrangères, Mauro Vieira, devait faire office vendredi de médiateur en allant s’entretenir à Bogota avec ses homologues colombienne Maria Angela Holguin, puis vénézuélienne Delcy Rodriguez à Caracas.« Un grand pas »Permettre le passage des enfants scolarisés était l’une des « conditions » posées jeudi par le président colombien, Juan Manuel Santos, avant toute rencontre avec son homologue vénézuélien sur cette crise qui envenime les relations entre les deux pays depuis près de trois semaines.« C’est un grand pas (...).Nous tous qui vivons à la frontière attendions ça », a déclaré à la radio colombienne Blu Radio Alejandro Garcia, maire de la municipalité vénézuélienne d’Ureña, limitrophe de la localité colombienne de Cucuta.M. Santos a également réclamé au Venezuela d’autoriser le passage de 15 camions afin que les Colombiens déplacés récupèrent leurs biens. Il a également plaidé pour le respect de « procédures minimales » en cas de nouvelles expulsions.Rappel des ambassadeursNicolas Maduro a décidé, mi-août, de fermer une partie de la frontière après une attaque contre des militaires qu’il a attribuée à des « paramilitaires colombiens » et décrété l’état d’exception. Dans la foulée, Bogota et Caracas ont rappelé leurs ambassadeurs en consultation.Selon le président vénézuélien, 5,6 millions de Colombiens vivent dans son pays, un chiffre non confirmé par les autorités colombiennes. 04.09.2015 à 18h59 La photo du jeune Aylan, 3 ans, mort noyé en tentant de gagner l’Europe, a suscité un émoi international et donné un visage aux milliers de migrants qui affluent depuis la Méditerranée. En France, l’opinion publique semblait encore très récemment réticente à l’accueil des migrants (à 56 % selon un récent sondage) mais de nombreux citoyens cherchent des moyens d’agir. De la simple pétition à l’accueil d’un migrant chez soi, l’action peut prendre diverses formes.Lire aussi :En France, de timides élans citoyens en direction des réfugiésPétitions en ligneC’est la démarche la plus immédiate pour faire entendre sa voix aux décideurs politiques. Plusieurs pétitions circulent sur Internet. L’une des dernières en date, intitulée « Nous voulons accueillir des réfugiés », a été lancée le 1er septembre par la Vague citoyenne – un mouvement né dans le sud-ouest de la France –, a déjà recueilli plus de 16 000 signatures. Une pétition, adressée aux chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne (UE), « Pour que cesse la honte en Europe », a rassemblé 460 000 personnes depuis juillet. D’autres textes se focalisent sur des sujets plus spécifiques, comme l’aide médicale aux migrants de Calais par exemple.Rassemblements citoyensDes citoyens rassemblés sur Facebook sous la bannière « Pas en notre nom » appellent à manifester samedi 5 septembre à 17 heures place de la République, à Paris, pour exprimer leur solidarité avec les migrants.Des rassemblements s’organisent simultanément dans d’autres villes : à Bordeaux, à Montpellier, à Grenoble, à Vannes, à Nantes, à Briançon, à Strasbourg (à 16 heures) ou à Arras. Une manifestation est prévue dimanche 6 à Rouen, ainsi que le dimanche 13 septembre à Rennes et Marseille.Dons aux associations et aux ONGDans les pays d’origine des migrants, sur les parcours qu’ils empruntent ou dans leur pays d’accueil, les migrants sont aidés par de nombreuses associations et organisations non gouvernementales (ONG) déjà très bien structurées, mais qui ont besoin pour fonctionner de recevoir de l’argent privé. En France, les dons donnent droit à des réductions d’impôts allant de 66 % à 75 % de la somme versée.Présente à la fois au niveau international et dans chaque ville de France, la Croix-Rouge intervient en situation d’urgence et dans l’accompagnement de long terme, sanitaire et social. Caritas (Secours catholique en France) développe aussi une mission internationale d’aide aux migrants.Sur les questions de santé, Médecins du monde et Médecins sans frontières agissent également dans les pays d’origine, sur les routes de migration (notamment en Méditerranée) et en France. Pour aider plus spécifiquement les enfants, on peut adresser ses dons à l’Unicef ou à l’ONG Save the Children, présente dans plusieurs pays d’Europe.Plusieurs ONG ou associations se consacrent davantage à l’aide aux réfugiés ou aux demandeurs d’asile : le Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) au niveau international, France Terre d’asile, la Cimade, le Gisti…Dons en nature ou bénévolatSpontanément, en voyant la détresse des migrants, de nombreux citoyens cherchent à offrir de la nourriture, des vêtements ou divers objets qui ne sont pas toujours utiles. « La générosité est importante, mais elle doit s’organiser pour ne pas se disperser ou rester un feu de paille », avertit Pierre Henry, porte-parole de France Terre d’asile, qui conseille par exemple de se renseigner auprès des associations locales ou des centres d’accueil des demandeurs d’asile, présents sur tout le territoire français, pour évaluer leurs besoins.De même, lorsqu’on souhaite offrir de son temps en devenant bénévole, le plus efficace est de s’adresser aux antennes locales des ONG citées ci-dessus. Plusieurs types de profils sont recherchés en fonction des missions : distribution de nourriture, interprétariat, cours de français, accompagnement dans les démarches administratives et conseil juridique… Mais Pierre Henry met en garde : « Le bénévolat est un engagement dans la durée. »HébergementPour éviter que les migrants dorment dans la rue alors que les centres d’hébergement sont saturés, des initiatives, encore modestes, proposent aux citoyens de les accueillir chez eux. Inspirée de l’organisation allemande Refugees Welcome, le mouvement Singa, soutenu par le HCR, vient de lancer un réseau d’hébergement des réfugiés chez l’habitant, baptisé CALM (Comme à la maison). Cet « Airbnb des migrants » qui met en relation des réfugiés mal logés ou sans domicile et des particuliers pour « quelques jours, quelques semaines et quelques mois » affirme avoir reçu 500 propositions en quelques jours.Le Service jésuite des réfugiés (JRS) a mis en place une initiative équivalente baptisée « Welcome ». Le principe est d’accueillir un réfugié dans sa famille pendant une durée déterminée (généralement quatre semaines). Le réseau est présent dans 17 villes. « Nous avons eu des centaines d’appels depuis avant-hier », explique Michel Cros, du JRS, qui insiste sur la dimension « amicale » et « humaine » de l’accueil, ainsi que la nécessité d’être situé assez près des préfectures, pour que le demandeur d’asile puisse effectuer ses démarches. Pour les personnes qui craignent de se lancer dans un engagement lourd, il est possible d’accueillir quelqu’un le temps d’un repas, d’un week-end ou pour des vacances.Enfin, les personnes disposant d’un logement vacant peuvent le mettre à disposition des demandeurs d’asile en passant par un dispositif Solibail, qui propose un loyer modique mais assuré. Alexandre Piquard et Alexis Delcambre Nouveau séisme chez Vivendi : Cécilia Ragueneau, directrice d’i-Télé, et Céline Pigalle, directrice de la rédaction du groupe Canal+, ont été débarquées, vendredi 4 septembre, par Vincent Bolloré, le tout puissant patron du géant des médias. L’ex-directeur de la rédaction de Direct 8, Guillaume Zeller, est nommé directeur de la rédaction de la chaîne d’info.Lire aussi :Comment Vincent Bolloré a pris le pouvoir à Canal+Le journaliste et écrivain Philippe Labro, historique de la chaîne Direct 8, « sera aux côtés de Guillaume Zeller dans un rôle de conseil et lui apportera son expertise », précise un communiqué publié vendredi soir. « Jean-Christophe Thiery, président du directoire de Canal+, est chargé de développer la chaîne d’info du Groupe Canal+ », lit-on encore.Selon nos informations, c’est vers 18 heures vendredi que MM. Thiery et Zeller ont informé la rédaction d’i-Télé lors d’un passage au sein de la chaîne. « C’est difficile, pas agréable, pas sympa », a reconnu M. Thiery, selon un témoin de la scène. « Mais il y a un nouveau projet et donc il faut un nouveau souffle, une nouvelle équipe et un nouveau nom [CNews], a-t-il justifié. On veut aller au-delà de tout ce qui a été fait. »Face aux interrogations des journalistes, notamment en matière de ligne éditoriale, le successeur de Bertrand Méheut à la tête de Canal+ a assuré que la chaîne resterait focalisée sur le « hard news », sans plus de précision. M. Thiery a également indiqué que le groupe entendait développer i-Télé, en particulier sur le numérique, et ne pouvait se satisfaire de voir sa concurrente BFM-TV la devancer en audience. Céline Pigalle a été longuement applaudie par ses troupes.Lire aussi :Sous Bolloré, un Canal+ « intégré » dans Vivendi« Sous le choc »Selon ce même témoin, un journaliste a posé une question sur le « profil » politique de Guillaume Zeller, rappelant que la rédaction d’i-Télé avait des valeurs « d’humanisme et d’objectivité ». Il n’a pas obtenu de réponse. « Thiery et Zeller n’avaient pas vraiment de projet. C’était hallucinant », raconte un salarié, décrivant une rédaction « sous le choc ».Diplômé de Sciences Po et titulaire d’un DEA d’histoire contemporaine, M. Zeller, 38 ans, a participé au lancement de Direct 8 en 2005. En 2007, il devient rédacteur en chef de Direct Soir avant d’être nommé directeur de la rédaction de Direct 8 en 2011 et du pôle digital du quotidien Direct Matin en 2012.Mais son profil intrigue au sein de la chaîne. Un salarié s’étonne ainsi que M. Zeller n’a jamais dirigé un média d’information puissant. Par ailleurs, c’est un spécialiste du catholicisme et de certains thèmes chers à la droite. Ancien chargé d’enquêtes au service historique de l’armée de terre, il a notamment publié Oran : 5 juillet 1962 (Tallandier), sur « l’immense chasse à l’homme anti-européenne commise le 5 juillet à Oran, journée la plus sanglante de toute la guerre d’Algérie, avec au minimum 700 pieds-noirs assassinés ». Ou La Baraque des prêtres, Dachau 1938-1945 (Tallandier), sur les religieux déportés. Ou encore Un prêtre à la guerre (Tallandier), avec l’aumônier des parachutistes de Montauban, dont certains membres furent tués par Mohamed Merah.i-Télé s’interroge sur son avenirM. Zeller a également été invité sept fois à l’antenne de Radio Courtoisie, une radio d’extrême droite, entre mars 2012 et avril 2015, pour y parler de ses livres, a pointé le site Streetpress. Il a également écrit trois billets pour le site Boulevard Voltaire, fondé par Robert Ménard, devenu élu du Front national et maire de Béziers. Notamment sur la déchéance du général Paul Aussaresses, qui avait avoué dans Le Monde avoir commis des tortures pendant la guerre d’Algérie. Streetpress évoque aussi son rôle de chroniqueur littéraire dans « Dieu Merci ! », une émission religieuse de Direct 8, où il explique par exemple que les « missions » d’évangélisation étaient, à l’origine, un « message d’amour ».A i-Télé, Mme Pigalle et Mme Ragueneau avaient, quant à elles, développé ces derniers mois un discours autour de valeurs pour se démarquer de la première chaîne d’information, BFM-TV, mêlant la recherche d’un recul contre l’immédiateté de l’information en temps réel et la défense d’un certain humanisme. BFM-TV, à l’inverse, est accusée de « jouer sur les peurs », ce qui sous-entendrait qu’elle favorise le FN. I-Télé s’était aussi distinguée en se séparant du polémiste très à droite Eric Zemmour.Plus largement, i-Télé s’interroge sur son avenir car les nouveaux dirigeants ne se sont pour l’instant pas exprimés sur leurs intentions pour la chaîne. Tout juste ont-ils fait comprendre qu’ils faisaient le constat qu’i-Télé restait distancée en audience par BFM-TV (autour de 1 point de part d’audience, contre 2 points environ pour BFM-TV). Et que la chaîne restait déficitaire.« Il ne faudra pas se faire endormir par l’argent »En interne, les équipes sont conscientes d’être loin derrière le leader en termes d’audience mais ont l’impression d’avoir parfois été plus réactives, lors des attentats de janvier notamment, et estiment manquer de moyens pour rivaliser avec BFM-TV.Sur ce point, M. Bolloré suggère qu’il pourrait investir davantage dans Canal+, en particulier en matière d’information : « Nous allons augmenter nos budgets d’investissements et les rendre transversaux entre les différentes chaînes, gratuites et payantes », écrit-il. Un discours susceptible de trouver un écho dans une partie de la rédaction. « Il ne faudra pas se faire endormir par l’argent », mettait néanmoins en garde un journaliste à la sortie de la réunion vendredi.A deux ans de la présidentielle s’ouvre une nouvelle ère pour i-Télé, avec un changement radical à sa tête. « On a besoin d’éclaircissement sur la suite et vite. C’est difficile de travailler dans ces conditions », déclarait un autre salarié. Dans un communiqué, la société des journalistes d’i-Télé a « fait part de sa vive émotion face à la brutalité du départ de Cécilia Ragueneau, directrice générale, et de Céline Pigalle, directrice de la rédaction », « rappelle son attachement aux principes intangibles d’une information libre, indépendante et objective » et « souhaite que la collaboration avec la nouvelle direction soit fructueuse et constructive ».Lire aussi :Drahi, Bolloré... Comment les médias français se recomposentAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.09.2015 à 18h26 • Mis à jour le04.09.2015 à 19h33 | Soren Seelow Une information judiciaire pour enlèvement et séquestration a été ouverte le 23 juillet contre Mehdi Nemmouche, l’auteur présumé de la tuerie du Musée juif de Bruxelles du 24 mai 2014, a déclaré au Monde le parquet de Paris, confirmant une information d’Europe 1. La justice le soupçonne d’être l’un des geôliers de quatre journalistes français retenus en otage pendant dix mois en Syrie : Didier François, Edouard Elias, Nicolas Henin et Pierre Torrès.C’est l’audition de ces ex-otages, le 20 avril 2014, qui avait motivé l’ouverture d’une enquête préliminaire dès l’été 2014, comme Le Monde l’avait révélé en septembre de la même année. Selon certains témoignages, Nemmouche n’aurait été qu’un exécutant de base de l’Etat islamique chargé de surveiller les otages occidentaux, mais il aurait fait montre d’une grande brutalité et commis des actes graves.« Quand Nemmouche ne chantait pas, il torturait »Dans un témoignage publié en septembre 2014 par le site de son employeur, le magazine Le Point, l’ex-otage Nicolas Hénin avait déclaré :« Quand Nemmouche ne chantait pas, il torturait. Il était membre d’un petit groupe de Français dont la venue terrorisait la cinquantaine de prisonniers syriens détenus dans les cellules voisines. Chaque soir, les coups commençaient à pleuvoir dans la salle dans laquelle j’avais moi-même été interrogé. La torture durait toute la nuit, jusqu’à la prière de l’aube. Aux hurlements des prisonniers répondaient parfois des glapissements en français. »Durant l’enquête préliminaire, qui aura duré plus d’un an avant d’être confiée à un juge antiterroriste dans le cadre d’une information judiciaire, les services d’enquête « ont effectué des rapprochements, des investigations techniques ainsi qu’un gros travail d’échange d’informations avec Eurojust », l’unité de coopération judiciaire de l’Union européenne, explique une source judiciaire. D’autres otages européens pourraient en effet avoir eu affaire en Syrie avec ce Français d’origine algérienne, âgé de 29 ans.Mehdi Nemmouche est le principal suspect du quadruple assassinat du Musée juif de Bruxelles le 24 mai. Interpellé à Marseille le 30 mai 2014 à la descente d’un car en possession de plusieurs armes, il a été extradé le 29 juillet en Belgique, où il est incarcéré.Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 17.09.2015 à 17h12 Les salariés de l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) en grève ont rebroussé chemin, jeudi 17 septembre, en cours de manifestation. Non pour stopper leur mouvement, mais pour changer de mode d’action afin de faire entendre leurs revendications. Quelques instants plus tard, ils installaient un hôpital de fortune en plein cœur de Paris, rue de Rivoli, pour dénoncer le projet de réorganisation du temps de travail porté par leur directeur général, Martin Hirsh.Tentes contenant un brancard, fauteuils médicaux et tensiomètres usagés ont ainsi agrémenté la rue de Rivoli, à proximité de l’hôtel de ville et du siège de l’AP-HP. L’Objectif étant de « montrer les conditions dans lesquelles on travaille », expliquait un représentant syndical de SUD santé. La dénonciation des conditions de travail à l’AP-HP était un nouveau ressort de mobilisation mis en avant par les syndicats, qui avaient anticipé une baisse de la participation à la grève. Selon la direction, 8,66 % du personnel était en grève à la mi-journée, bien loin des 34 % de la première mobilisation, le 21 mai, qui étaient déjà tombés à 12,5 % le 18 juin.Lire aussi :A l’hôpital Tenon, l’angoisse de la fin des 35 heures Dialogue rompuEn ligne de mire, le projet de réforme des trente-cinq heures visant les 75 000 agents (hors médecins) des trente-neuf établissements de l’AP-HP, annoncé au printemps par Martin Hirsch, et qui permettrait, selon lui, « d’économiser plus de 20 millions d’euros » et de « sauver quatre mille emplois par an ». Il s’agit notamment de réduire les plages journalières de travail des agents, de sept heures et trente-six minutes ou sept heures et cinquante minutes à sept heures et trente minutes, ce qui entraînerait la perte de trois jours de RTT par an et d’autres jours de congé propres à l’AP-HP, selon les syndicats.L’intersyndicale, qui a annoncé ne plus vouloir discuter avec Martin Hirsch, réclame toujours le maintien de ces avantages et journées de RTT, ainsi que dix mille embauches « pour faire fasse à la hausse d’activité ».Le dialogue s’était rompu au début de l’été, syndicats et direction ne parvenant à se mettre d’accord sur des « études de terrain », qui se poursuivent depuis, et dont les premiers résultats sont attendus pour la fin de septembre. En contrepartie, une mise à disposition de logements pour les personnels de l’AP-HP a été proposée dans le cadre d’un amendement déposé au projet de loi santé, en cours d’examen au Sénat. Mais elle n’a pas remporté l’approbation des syndicats.Lire aussi :35 heures à l’hôpital : la « méthode Hirsch » à l’épreuve de la grève de l’AP-HP 17.09.2015 à 16h59 • Mis à jour le17.09.2015 à 17h38 | Adéa Guillot (Athènes, correspondance) C’est le paradoxe de cette campagne électorale grecque. Alors que l’Europe entière ne parle que de la crise migratoire et des milliers de réfugiés qui campent à ses portes, la question est étonnamment anecdotique dans les débats en vue des législatives de dimanche 20 septembre. Et pourtant la Grèce est l’une des principales portes d’entrée de ces réfugiés. Jusqu’à 4 000 Syriens, Afghans ou Africains arrivent sur ses îles chaque jour.Lire aussi :Sur l’île grecque de Lesbos, 86 000 habitants et 20 000 réfugiésSans surprise, le parti néonazi Aube dorée est le plus offensif sur la question. Son slogan identitaire a toujours été « La Grèce appartient aux Grecs » et fonde aujourd’hui encore la base de sa stratégie électorale. Mais, empêtré dans un procès-fleuve visant quasiment l’ensemble de ses députés, l’Aube dorée a choisi de manière générale de faire profil bas. Ses diatribes sont peut-être nationalistes et anti-migrants, mais on ne les entend que peu dans la campagne.Ces dernières années, c’était surtout le parti conservateur de la Nouvelle Démocratie (ND) qui se montrait offensif sur la question. Son ancien leader – et ex-premier ministre avant l’arrivée au pouvoir d’Alexis Tsipras en janvier 2015 – Antonis Samaras avait axé une partie de sa campagne de 2012 sur la « reconquête des villes grecques envahies de clandestins » et avait coutume de comparer « le nombre de chômeurs équivalents au nombre d’immigrés en situation illégale ». Une rhétorique qui chassait délibérément sur les terres de l’Aube dorée alors en pleine ascension.Aujourd’hui, la ND a un nouveau chef, Evangelos Meïmarakis. Or ce dernier a choisi dans cette campagne éclair – les élections ont été annoncées il y a moins d’un mois – de ne pas surfer sur cette thématique. Certes il évoque la question des réfugiés en parlant lui aussi d’« illégaux » , mais concentre ses attaques non pas tant sur les réfugiés eux-mêmes que sur le leader du parti de la gauche radicale, Alexis Tsipras. Accusant son gouvernement, aux affaires entre janvier et août, de n’avoir rien fait pour organiser ou endiguer le flux. « Le gouvernement Syriza a envoyé le message aux passeurs turcs que nos frontières n’étaient pas gardées, ouvrant ainsi les vannes », répète-t-il à chaque meeting.Lire aussi :Evangelos Meïmarakis, pompier de Nouvelle Démocratie« Comment nous rendre responsables de ce flux immense alors que c’est un phénomène visiblement global qui touche tous les pays européens », répond de son coté Alexis Tsipras. Après avoir lui aussi évité de placer la question migratoire au centre de ses discours, Syriza change un peu son fusil d’épaule ces tout derniers jours. Lors d’une réunion de quartier mercredi soir, la députée Syriza Vassiliki Katrivanou a longuement insisté sur la différence d’approche qu’un gouvernement de gauche avait de ce phénomène. « Nous sommes les mieux placés pour nous battre pour accueillir décemment et humainement ces réfugiés. Les précédents gouvernements de droite n’avaient qu’une approche répressive et tout l’argent disparaissait dans la construction de camps de rétention », affirme cette spécialiste des droits de l’homme, qui travaille depuis plus de 10 ans pour améliorer l’accueil des réfugiés en Grèce. Mme Katrivanou regrette un peu que « l’ensemble de la campagne soit creux et ne porte pas sur le fond, sur la politique migratoire comme ailleurs ».Campagne vidée de sa substanceDe fait, à droite comme à gauche, les débats portent davantage sur les personnes que sur les programmes. Chez Syriza, on dénonce l’appartenance de la ND à « cet ancien système corrompu et oligarchique qui a conduit le pays à la crise ». Et chez la ND, on pointe l’incohérence de Tsipras qui, après avoir longtemps fait campagne contre l’austérité, a ramené en Grèce un troisième plan introduisant trois nouvelles années d’austérité dans le pays. « Syriza tout comme Nouvelle Démocratie ont voté le 14 août dernier pour ce nouveau plan d’austérité, ce qui vide la campagne de sa substance principale puisque le cadre économique est fixé à l’avance » explique le politologue Georges Sefertzis.C’est donc à la marge, dans ce que Syriza appelle « les fenêtres de négociations restantes » que se joue la campagne. Chacun essayant de convaincre l’électorat qu’il sera le mieux placé pour limiter la casse. Syriza, en promettant de se battre pied à pied pour défendre en priorité les Grecs les plus vulnérables mais aussi réformer la Grèce, et la ND, en se posant en garant de la stabilité pour permettre aux entreprises grecques de retrouver le chemin de la croissance.Pour autant, aucun parti ne prend le risque de proposer des mesures précises et surtout chiffrées. « Ils ne veulent pas faire de nouvelles promesses qu’ils ne pourront pas tenir », souligne M. Sefertzis. Ce manque de substance explique, en partie, l’indifférence profonde des Grecs face à ce nouveau scrutin, après les législatives de janvier dernier, et un référendum sur le plan d’aide, en mai, très disputé. Selon les derniers sondages 15 % de l’électorat ne sait toujours pas pour qui, ni même s’il ira voter, dimanche. L’abstention pourrait atteindre un niveau record.Lire aussi :Grèce : sept candidats en quête de virginité politiqueAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.09.2015 à 16h17 • Mis à jour le17.09.2015 à 17h11 Francfort a décidément des allures de cimetière à ciel ouvert pour les troupes de l’armée napoléonienne. L’adjoint au maire de la ville allemande chargé de la construction et de l’aménagement, Olaf Cunitz, a ainsi annoncé, jeudi 17 septembre, la découverte d’environ 200 squelettes de soldats de la Grande Armée de Napoléon sur le chantier d’un futur complexe immobilier dans l’ouest de la ville.Grâce aux quelques boutons de manchettes retrouvés dans les tombes, les premières estimations tendent à affirmer qu’il s’agit de soldats de la Grande Armée morts en 1813, sur le chemin du retour après la cinglante défaite essuyée par Napoléon lors de sa campagne de Russie.Sur la route vers la France, Napoléon avait notamment livré bataille à Hanau, une ville voisine de Francfort, vers la mi-octobre 1813, a rappelé M. Cunitz. Les combats s’étaient poursuivis dans la région, faisant près de 15 000 morts selon lui.Ces événements historiques font dire à M. Cunitz que les soldats découverts sont probablement morts des suites de blessures, ou ont succombé à l’épidémie de typhus qui décimait la Grande Armée à l’époque. Des assertions qui doivent encore être vérifiées scientifiquement.Lire aussi :Napoléon, le superman françaisDes tombes érigées en urgenceMais il est certain qu’il s’agit de « tombes érigées en urgence », comme le font les militaires, a détaillé Andrea Hampel, la directrice de l’inspection des monuments historiques de Francfort. Les soldats reposent en effet dans des cercueils sommaires, qui ont permis la bonne conservation des squelettes. Ils sont alignés en rang les uns à côté des autres et n’ont aucun objet funéraire.Par ailleurs, ils gisent selon une orientation Nord-Sud, alors que l’Europe chrétienne avait l’habitude d’enterrer ses morts sur un axe Est-Ouest. Un signe que les corps ont été enfouis à la hâte, selon Mme Hampel.Les tombes ont été inhumées grâce aux précautions archéologiques prises lors du chantier. Des mesures adoptées car ce n’est pas la première fois qu’une telle découverte a lieu à Francfort. D’autres soldats avaient déjà été retrouvés en 1979 dans le même quartier.Pour l’heure, plus de 30 squelettes ont déjà été sortis de terre. Les fouilles vont se poursuivre encore quatre à six semaines.Lire aussi :Napoléon ne suscite plus d’aussi ardentes guerres mémorielles Audrey Garric Les autorités chiliennes ont levé, jeudi 17 septembre, l’alerte au tsunami lancée la veille au soir après un violent séisme qui a frappé le centre du pays, à 230 km au nord de la capitale Santiago, et fait huit morts. Ce séisme de magnitude 8,3, le plus fort à l’échelle mondiale pour 2015, a provoqué l’évacuation massive d’un million de personnes. Raul Madariaga, sismologue et professeur à l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm, revient sur les puissants tremblements de terre que connaît le pays sud-américain.Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-55faec774f96d'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 7\r\n \r\n \r\nUn million de personnes ont \u00e9t\u00e9 \u00e9vacu\u00e9es en raison d'une alerte au tsunami d\u00e9clench\u00e9e apr\u00e8s un violent s\u00e9isme mercredi\u00a016\u00a0septembre au soir dans le centre du Chili, qui a fait au moins huit morts.\r\nCr\u00e9dits : Luis Hidalgo \/ AP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Un million de personnes ont \u00e9t\u00e9 \u00e9vacu\u00e9es en raison d'une alerte au tsunami d\u00e9clench\u00e9e apr\u00e8s un violent s\u00e9isme mercredi\u00a016\u00a0septembre au soir dans le centre du Chili, qui a fait au moins huit morts.","source":"Luis Hidalgo \/ AP","index":0,"position":1,"total_count":7,"item_lie":null,"link":"\/planete\/portfolio\/2015\/09\/17\/le-chili-secoue-par-un-violent-seisme_4760428_3244.html","isCurrent":true},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 2 \/ 7\r\n \r\n \r\nLes autorit\u00e9s chiliennes ont lev\u00e9 jeudi sur l'ensemble du pays une alerte au tsunami lanc\u00e9e la veille. A Santiago, la capitale, qui compte 6,6\u00a0millions d'habitants, des milliers d'habitants ont d\u00e9ferl\u00e9 dans les rues.\r\nCr\u00e9dits : ESTEBAN ZUNIGA \/ AFP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Les autorit\u00e9s chiliennes ont lev\u00e9 jeudi sur l'ensemble du pays une alerte au tsunami lanc\u00e9e la veille. 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Le Chili est malheureusement habitué : il est situé sur la zone de contact entre la plaque tectonique de Nazca et la plaque sud-américaine – la première plongeant sous la seconde selon un mouvement de subduction. C’est le pays le plus sismique de la planète, devant le Japon. Le séisme le plus puissant enregistré dans le monde l’a été dans le sud du pays, en 1960 – d’une magnitude de 9,5, tuant plus de 5 000 personnes. En moyenne, le Chili connaît tous les dix ans un tremblement de terre de magnitude 8 et entre dix et vingt secousses de magnitude 7. Mais depuis quelques années, la sismicité du pays s’est accrue, à l’image de celle du globe – avec notamment les forts séismes de Sumatra (2004), Tohoku (2011) ou Bohol (2013).Ce tremblement de terre a donc provoqué beaucoup moins de dégâts humains et matériels que le dernier gros séisme de 2010, qui avait fait plus de 500 morts. Comment expliquer cette différence ?Il y a trois raisons majeures. Tout d’abord, le séisme de cette nuit a touché une région très peu habitée, plutôt désertique. Il n’est pas rare, dans cet endroit, de parcourir plus de 200 km sans trouver de station-service. Ensuite, le séisme de 2010 était de magnitude 8,8, soit une puissance dix fois supérieure à celle d’une secousse de magnitude 8,3. Enfin, en 2010, le Chili n’était pas du tout préparé à un tel tremblement de terre : les services sismologiques ont par exemple arrêté de fonctionner en raison des coupures d’électricité. Depuis, de nombreuses stations sismologiques ont été installées sur l’ensemble du territoire et elles peuvent toutes fonctionner avec une source d’énergie secondaire. Elles ont donc pu communiquer toutes les informations importantes.Les normes de constructions parasismiques, prévues par une loi de 1960, ont également été renforcées, notamment pour l’appui des ponts. Enfin, il y a une réelle prise de conscience de la population des risques encourus avec les tremblements de terre. C’est pourquoi les autorités ont réussi à évacuer rapidement un million de personnes, grâce aux sirènes, à des SMS envoyés aux habitants et aux médias. Malgré tout, il reste des risques, notamment dans le nord du pays, où l’urbanisation s’est faite très près des côtes, pour avoir accès à l’eau.Ce fort séisme, après celui de magnitude 8,2 en avril 2014 dans le nord du pays, peut-il accélérer la survenue d’un « big one » ? Il y a trois zones dangereuses dans le pays, susceptibles d’être touchées par un « big one » [du nom donné au séisme dévastateur qui devrait toucher la côte ouest des Etats-Unis dans les prochaines années] : le Nord, la région de Coquimbo, au centre-nord (que les Chiliens appellent le « Norte chico ») et le Centre-Sud. Après deux séismes en deux ans, à Coquimbo et Iquique, il est très improbable que le Chili soit touché par un « big one » dans les années qui viennent.Le Chili enregistre en effet deux « big one » par siècle, selon les statistiques que nous tenons depuis 1575 – après la conquête du pays par les Espagnols en 1541. Au XXIe siècle, pour l’instant, le pays a été touché par le séisme de 2010, qui a affecté les régions du Maule, de Santiago et de Valparaíso (centre). Avant celui de 1960, dans le sud du pays, le Chili avait connu un très fort tremblement de terre de magnitude 8,8 en 1922, dans la région du désert d’Atacama (nord-est).Mais nous manquons de données historiques pour améliorer nos prévisions. Le nord du Chili est par exemple resté désertique et inhabité jusqu’en 1860, quand des compagnies étrangères ont commencé à exploiter les nitrates, le cuivre et le lithium. On ne sait pas quand sont survenus les précédents grands séismes antérieurs à celui de 1877, qui avait affecté la région avec une magnitude de 8,8. Les experts ne sont pas d’accord pour prévoir la date de la prochaine très grande secousse à cet endroit. Les sismologues chiliens penchent pour une fréquence de trois à cinq cents ans.Audrey GarricChef adjointe du service Planète/Sciences du MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Damien Gouteux Apple doit son retour sur le devant de la scène à ses équipements mobiles : d’abord l’iPhone, lancé en 2007, puis sa tablette iPad en 2010. Le système d’exploitation, le logiciel qui les équipe et gère les fonctions les plus basiques, est la porte d’entrée des utilisateurs dans le monde du constructeur californien. Autant dire que chaque version de celui-ci, appelé iOS, est scrutée avec attention pour voir ce qu’elle apporte. Mercredi 16 septembre, Apple a donc rendu publique et téléchargeable la neuvième version en date d’iOS, peu après la keynote où l’entreprise avait présenté l’iPad Pro.La recherche amélioréeLa première nouveauté est l’amélioration de son moteur de recherches, Spotlight, que la firme ne désigne plus que sous le nom de Search. Il peut à présent comprendre des requêtes verbales, à la manière de Siri, l’interface vocale du système d’exploitation. Il peut également servir de calculatrice, faire des conversions monétaires, afficher la météo ou les derniers cours de la Bourse.Si l’on cherche un contact, il est possible de l’appeler directement ou de lui envoyer un message. Les applications tierces pourront aussi fournir des informations qui seront insérées aux résultats des recherches. Ces améliorations de la fonction intégrée de recherche permettent un accès plus rapide aux informations… et de se passer du moteur de recherche du grand concurrent, Google. Une assistance proactive Spotlight s’active d’un simple glissement depuis l’écran d’accueil et suggère directement des contacts ou des applications à partir de votre activité (recherches Web, navigation…) ou de votre géolocalisation. Un menu de raccourcis qui permet d’accéder plus rapidement aux applications dont on a besoin au « bon moment » : en fonction de l’heure ou de votre localisation, les contacts sont automatiquement personnalisés, affichant par exemple des contacts professionnels aux horaires de bureau : Il en va de même pour la suggestion de contacts. D’une simple pression, on peut afficher leur fiche détaillée, les appeler, leur envoyer un message, ou initier une conversation vidéo. Cette assistance qui cherche à deviner vos intentions s’étend à toutes les applications d’iOS 9, comme Calendar pour l’agenda ou Mail pour les courriels.Le multitâche arrive enfin sur iPadAvec cette version d’iOS, Apple rajoute aussi des fonctions spécifiques pour ses tablettes. Slide Over permet de passer très rapidement à une seconde application alors que l’on en a déjà ouverte une, et de basculer de l’une à l’autre facilement. La fonctionnalité Split View offre, elle, la possibilité d’exécuter deux applications en même temps, en partageant l’écran. Gourmande en ressources, cette fonction n’est disponible que pour les iPad Air 2, iPad Mini 4 et le nouvel iPad Pro. Le Picture in Picture permet d’afficher une vidéo dans une vignette sur l’écran pendant que l’on fait quelque chose d’autre. Par exemple, pendant une conversation vidéo, on peut toujours regarder une vidéo YouTube. Une nouvelle application pour suivre l’actualitéUne nouvelle application de suivi de l’actualité, News fait son apparition. On choisit des sujets et des médias, puis News propose différents articles qui y correspondent. L’application ressemble à un fil d’actualité RSS (Really Simple Syndication), mais les articles sont proposés dans un style et une police qui diffèrent selon chaque média. Vos habitudes de lecture seront analysées pour affiner les propositions de News. Aux Etats-Unis, Apple a passé des partenariats avec plusieurs médias pour que leurs articles s’affichent directement dans l’application : The Guardian, ESPN, CNN, The New York Times… L’application n’est pas encore disponible en France.Une prise de notes amélioréeL’application Notes permet à présent de créer des mémos avec des croquis, des photos ou des listes en plus du simple texte. On peut également ajouter des liens vers une page Internet. Les notes sont intégrées aux recherches de Spotlight, sont synchronisables par le cloud, et peuvent être créées directement depuis Siri. Apple rattrape donc son retard face à Evernote.Retrouver son chemin avec MapsLa création en 2002 de Maps par la firme à la pomme répondait à la volonté d’offrir une alternative au service proposé par le concurrent Google. Mais lors de son dévoilement au grand public en 2012, de nombreux problèmes étaient présents.Depuis, Apple a fait du chemin et propose l’intégration des systèmes de transport en commun de grandes villes, une fonctionnalité limitée à New York et Londres pour l’instant. Précision intéressante : Maps affiche même l’emplacement des sorties des stations de métro souterraines. Une gestion de la batterie plus efficaceLa batterie est généralement le talon d’Achille des équipements mobiles. Apple affirme que le passage à iOS 9 fait gagner une heure d’autonomie supplémentaire. Lorsque la batterie tombe à moins de 20 %, le système propose de passer en mode économie d’énergie, comme sur les dernières versions d’Android. Certains services non essentiels sont alors désactivés pour prolonger la batterie, jusqu’à trois heures supplémentaires selon le constructeur. Un classement de la consommation de batterie par application sera également intégré.Petites touches finalesEn plus des grandes innovations citées précédemment, Apple a aussi peaufiné plusieurs aspects de son système d’exploitation.– La sécurité a été améliorée avec un mot de passe qui passe de 4 à 6 chiffres. De plus iOS 9 intègre l’authentification à deux facteurs : si vous vous connectez à votre compte iTunes avec un nouvel appareil ou navigateur Web, un code est envoyé pour être sûr que c’est vous.– Apple a créé une application pour faciliter la migration d’un téléphone Android à un iPhone.– Une nouvelle barre de raccourcis est intégrée directement dans le clavier. Par ailleurs, il sera désormais possible de désactiver l’option « shake to undo » qui annule une action lorsqu’on secoue sont téléphone.– Le fichier de mise à jour vers iOS 9 ne « pèse » que 1 gigaoctet – iOS 8 était quatre fois plus lourd, ce qui avait rendu la mise à jour difficile pour les utilisateurs dont le téléphone disposait de peu de mémoire.Damien GouteuxJournaliste au Monde 17.09.2015 à 14h57 • Mis à jour le17.09.2015 à 18h23 | Samuel Laurent La France cessera-t-elle un jour de débattre des 35 heures ? Un nouveau sondage, publié dans Libération, montre un pays divisé autour de la question du temps de travail, une courte majorité (52 %) souhaitant rester à 35 heures hebdomadaires, quand 40 % se disent prêts à y renoncer.1. Mesurer le temps de travail, une gageure39,6 ?Depuis les lois Aubry, les français doivent, théoriquement, effectuer 35 heures de travail hebdomadaire pour un plein-temps, contre 39 auparavant. #container_14423932810{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14423932810{ height:500px; } #container_14423932810 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14423932810 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14423932810 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14423932810 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du temps de travail salarié depuis 1945(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14423932810", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], 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La question est complexe.Le calcul le plus classique se fait à partir des grandes masses d’heures travaillées par an, ramenées au nombre de travailleurs concernés, ce qui permet notamment de comptabiliser les congés et les maladies.Et selon celle-ci, les Français travaillent effectivement, en moyenne, plus : 39,6 heures en pour les personnes à plein-temps, et 39 heures tout rond pour les seuls salariés. Ce qui place la France dans le bas du tableau européen, devant Pays-Bas, Italie ou Danemark, mais bien loin du Royaume-Uni, recordman de la durée de travail hebdomadaire avec 42,4 heures. #container_14424782568{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14424782568{ height:500px; } #container_14424782568 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14424782568 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14424782568 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14424782568 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Temps de travail hebdomadaire en Europe en 2014, selon Eurostatdans une sélection de pays, pour un salarié à temps-plein. (function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14424782568", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#285a82","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Royaume-Uni","Portugal","Chypre","Bulgarie","Grèce","Roumanie","Hongrie","Estonie","Allemagne","Union européenne à 28","Espagne","Suède","France","Pays-Bas","Italie","Danemark"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": " Non-salariés", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 46.1 ], [ "", 49.8 ], [ "", 48.5 ], [ "", 44.4 ], [ "", 50.3 ], [ "", 38.9 ], [ "", 43 ], [ "", 42.6 ], [ "", 49.3 ], [ "", 47.4 ], [ "", 48.5 ], [ "", 48 ], [ "", 51.3 ], [ "", 49.2 ], [ "", 45.5 ], [ "", 48.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Salariés", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 42.4 ], [ "", 41.7 ], [ "", 41.5 ], [ "", 40.9 ], [ "", 40.8 ], [ "", 40.8 ], [ "", 40.7 ], [ "", 40.6 ], [ "", 40.5 ], [ "", 40.4 ], [ "", 40.2 ], [ "", 39.9 ], [ "", 39 ], [ "", 38.9 ], [ "", 38.7 ], [ "", 37.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " heures", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Mais ce chiffre est en réalité très approximatif. Il est en effet très complexe de recueillir des données précises sur le temps réellement consacré au travail autrement que par des enquêtes type sondages. Faut-il par exemple décompter le temps des salariés absents, ce qui fait évidemment chuter la moyenne ?37,3 ?C’est d’ailleurs pour cela que l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ne donne pas le même chiffre que la statistique française et européenne. Pour cet organisme, les Français (salariés et non salariés à plein-temps) travaillent en moyenne 37,3 heures, ce qui les place… au-dessus des Allemands, contrairement au classement d’Eurostat. #container_14424797655{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14424797655{ height:500px; } #container_14424797655 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14424797655 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14424797655 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14424797655 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Durée hebdomadaire du travail selon l'OCDEDans une sélection de pays européens, pour les salariés et non-salariés à temps completSource : OCDE(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14424797655", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Grèce","Pologne","Islande","Portugal","Espagne","Nouvelle-Zélande","Luxembourg","France","Italie","Finlande","Royaume-Uni","Suède","Irlande","Allemagne","Norvège","Danemark","Pays Bas"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Durée du travail", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 41.94 ], [ "", 40.75 ], [ "", 39.7 ], [ "", 39.7 ], [ "", 37.91 ], [ "", 37.44 ], [ "", 37.38 ], [ "", 37.3 ], [ "", 36.93 ], [ "", 36.83 ], [ "", 36.65 ], [ "", 36.32 ], [ "", 35.64 ], [ "", 35.27 ], [ "", 34.44 ], [ "", 33.47 ], [ "", 30.14 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " heures", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}L’affaire est d’autant plus complexe que ce chiffre a une forte dimension symbolique. Son calcul a donné lieu à plusieurs controverses entre instituts.Et les choses se compliquent encore si on rentre dans les détails : on parle ici des salariés à plein-temps. Mais les temps partiels ou les travailleurs indépendants doivent également être comptabilisés. Autant de points qui rendent toute comparaison internationale délicate, un paradoxe alors que ce chiffre est l’un de ceux qui reviennent le plus souvent dans le débat> Lire : La France, pays où l’on travaille le moins ? La réduction du temps de travail a donc néanmoins imposé une baisse du nombre d’heures travaillées par an, qui est d’ailleurs dans la continuité des biasses observées dans le monde occidental depuis les années 1950. Depuis 2000, le nombre d’heures travaillées par an s’est stabilisé, à un niveau moindre qu’auparavant. Mais le nombre d’heures effectuées par semaine, lui, est resté globalement stable, comme le montre une seconde enquête.2. Plus de vacances, mais des journées aussi longues que dans les années 1990La durée légale du travail n’est pas la durée réelle : elle comptabilise un agrégat, plus ou moins précis, pas ce qu’effectue chaque salarié. Or, rares sont ceux qui se contentent de 35 heures sans jamais effectuer d’heure supplémentaire.A cet égard, la mesure qu’effectue la Dares (direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère de l’emploi) sur la « durée individuelle » et « habituelle » du travail est intéressante : recueillie via des entretiens individuels, elle demande à chaque personne d’indiquer combien de temps il a travaillé sur une semaine « normale », sans événement particulier (maladie, par exemple).Elle inclut donc toutes les heures habituellement effectuées, dont les heures supplémentaires régulières . Elle se différencie de la durée collective notamment par les jours de congés ou jours de RTT prévus pour tel ou tel salarié.Cette mesure correspond donc à la « journée » habituelle d’un individu et ne tient pas compte des congés. Et elle est plutôt stable depuis 1990 : à cette époque, les salariés déclaraient 39,6 heures, ils sont, en 2013, à 39,2 heures. Ce sont les non-salariés qui voient leur temps de travail se réduire le plus, passant de 54,6 heures à 51,7 heures. #container_14424814224{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14424814224{ height:500px; } #container_14424814224 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14424814224 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14424814224 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14424814224 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Durée individuelle du travail à temps completDonnées de la Dares sur une semaine "habituelle" (sans événement exceptionnel), mesurées individuellement auprès des ménagesSource : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14424814224", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1990","1991","1992","1993","1994","1995","1996","1997","1998","1999","2000","2001","2002","","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Non salariés", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 54.6 ], [ "", 55 ], [ "", 54.1 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54.4 ], [ "", 54.3 ], [ "", 54.7 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54.7 ], [ "", 54.7 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54.3 ], [ "", null ], [ "", 54.8 ], [ "", 55 ], [ "", 55.1 ], [ "", 54.8 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54 ], [ "", 53.5 ], [ "", 53.3 ], [ "", 52.7 ], [ "", 52.9 ], [ "", 51.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Salariés", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 39.6 ], [ "", 39.7 ], [ "", 39.7 ], [ "", 39.8 ], [ "", 39.9 ], [ "", 39.9 ], [ "", 39.9 ], [ "", 39.8 ], [ "", 39.7 ], [ "", 39.6 ], [ "", 38.9 ], [ "", 38.3 ], [ "", 37.7 ], [ "", null ], [ "", 38.9 ], [ "", 39 ], [ "", 39.1 ], [ "", 39.1 ], [ "", 39.2 ], [ "", 39.3 ], [ "", 39.4 ], [ "", 39.4 ], [ "", 39.5 ], [ "", 39.4 ], [ "", 39.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}3. Des chiffres variables selon les catégories, mais supérieurs à 35 heuresSi on ventile ce chiffre du temps de travail individuel selon la catégorie socioprofessionnelle, on observe la même chose : qu’il s’agisse de cadres, d’employés, d’ouvriers ou de professions intermédiaires, aucune catégorie n’est réellement à 35 heures hebdomadaires.Ainsi, selon la Dares du ministère de l’emploi, un cadre travaille en moyenne 44,1 heures par semaine, contre 38,3 heures pour un employé et 38 heures pour un ouvrier. #container_14424823202{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14424823202{ height:500px; } #container_14424823202 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14424823202 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14424823202 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14424823202 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Durée habituelle hebdomadaire par catégorie de salariésTirés de l'enquête emploi Insee : questionnaires individuels auprès de salariés, donnant la durée effective d'une semaine "normale" sans événement particulierSource : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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Mais leur rythme de travail lorsqu’ils travaillent, lui, n’a pas évolué depuis une trentaine d’années, et reste en général plus proche des 39 heures que des 35.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 17.09.2015 à 14h37 • Mis à jour le17.09.2015 à 14h51 La cour d’appel de Paris a confirmé, jeudi 17 septembre, la condamnation à 10 000 euros d’amende de Jean-Marie Molitor, directeur du journal Minute, pour avoir comparé la garde des sceaux, Christiane Taubira, à un singe.La couverture de l’édition du 13 novembre 2013 de l’hebdomadaire d’extrême droite présentait une photo de la ministre de la justice accolée du titre « Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane ». Une plainte avait été déposée par SOS Racisme et la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), ainsi que par le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP).La condamnation de première instance confirméeLe journal avait été condamné en première instance à 10 000 euros d’amende pour « injure à caractère racial », mais le parquet, qui avait également requis trois mois de prison avec sursis, jugeait la peine trop clémente et avait fait appel en novembre 2014. Frédéric Pichon, l’avocat du directeur de l’hebdomadaire, avait alors dénoncé un « acharnement ». « Le ministère public est un petit soldat servile, aux ordres de son supérieur hiérarchique », avait-il ajouté.Mme Taubira avait déjà été la cible de propos racistes du même acabit, de la part d’une jeune fille lors d’une manifestation d’opposants au mariage homosexuel ou encore d’une ex-candidate Front national aux municipales dans les Ardennes, Anne-Sophie Leclère, qui a été condamnée à neuf mois de prison ferme en juillet 2014. Laurie Moniez (Lille, correspondance) Alain Juppé, en visite à Lille ce jeudi, s’est affiché aux côtés de Xavier Bertrand, candidat aux régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, en qui il accorde « toute (s)a confiance ». Alors que l’IFOP et La Voix du Nord viennent de faire paraître un nouveau sondage ce matin annonçant la victoire de Marine Le Pen aux régionales, la droite a souhaité afficher son unité à travers une image symbole : réunir les deux candidats à la primaire dans le local de campagne du centre-ville de Lille. « Je lis, moi aussi, les sondages, a commenté Alain Juppé. Le score est serré mais la direction est la bonne et la campagne de Xavier Bertrand est en train de payer. »Alain Juppé sait toutefois que Xavier Bertrand, s’il remporte les régionales, bénéficiera ainsi d’un tremplin de taille pour les primaires. Mais avant les primaires à droite, il y a l’élection de décembre. A moins de trois mois du premier tour, le sondage donne le FN à 35 %, les Républicains-UDI-Modem à 28 %, et la gauche en troisième position dans tous les cas. Au second tour, le FN arriverait en tête avec 35 %, suivi de la droite à 33 % et la gauche à 32 %.« Profondément trahis »De quoi donner envie à Xavier Bertrand de muscler encore plus sa campagne à droite ? « Je ne me laisserai pas classifier dans une case, balaye-t-il. Et sachez que je suis sur la liste noire du FN. » Pour le député et maire de Saint-Quentin, cette campagne « sera dure comme jamais car il y a ici beaucoup de colère et de misère. Les électeurs de gauche se sentent profondément trahis ». Assis à ses côtés, le maire de Bordeaux ne dit mot. Il tient à rassembler.Xavier Bertrand, interrogé sur les migrants, ajoutera tout de même lors de la conférence de presse commune : « La position d’Alain n’est pas la mienne. Et alors ? Quel est le problème ? » Unité de façade ou pas, Les Républicains ont un objectif commun : remporter la région. « Il n’y a que nous qui sommes capables de battre Marine Le Pen », veut croire Xavier Bertrand. Et pour cela, il souhaite faire preuve de clarté en proposant la même liste au premier et second tour. Pas question de front républicain. Alain Juppé ajoute à sont tour : « Laisser entendre aujourd’hui que l’on ferait un front républicain, c’est donner dix points de plus à Marine Le Pen. » Avant un déplacement ce vendredi à Calais, Xavier Bertrand déclare par ailleurs qu’il va annoncer des « propositions qui vont détonner » sur le RSA et les demandeurs d’emploi. « Cela ne va pas plaire, prévient-il. Je ne ferai pas l’unité, ce n’est pas un drame. Je ne cherche pas à plaire mais à faire. »Lire aussi :Les Républicains reçoivent la visite surprise d’Alain Juppé au campus du TouquetLaurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) Un accord a été trouvé, à Bruxelles, mardi 22 septembre, entre les ministres de l’intérieur de l’Union européenne au sujet de l’accueil de 120 000 migrants. Il a fallu passer par un vote à la majorité pour faire passer le plan de la Commission européenne. La Slovaquie, la Roumanie, la Hongrie et la République Tchèque ont voté contre le mécanisme. La Finlande, où l’extrême droite est associée au gouvernement, s’est abstenue. La Pologne, jusqu’à présent réticente, s’est, en revanche, ralliée à la position de la France, de l’Allemagne et de la présidence luxembourgeoise de l’Union.Lire aussi :L’Union européenne pressée de trouver un accord sur la crise des migrantsL’accord conclu est particulièrement complexe. Il se décompose en deux grands chapitres : sur les 120 000 migrants à répartir, 66 000 réfugiés seront « relocalisés » depuis la Grèce et l’Italie dans toute l’Union, la Hongrie y compris, selon une clé de répartition contraignante. Le pays de Viktor Orban avait cherché à s’exclure du mécanisme envisagé au départ, qui devait répartir 54 000 réfugiés présents en Hongrie. Au terme de la relocalisation des premiers 66 000 réfugiés, les Etats se reverront en principe pour décider de la répartition de 54 000 autres.Des décisions sur les « hot spots »Les trois autres Etats qui se sont opposés à l’accord seront, en revanche, contraints d’accepter des réfugiés. Ceci ne devrait pas manquer de créer de nouvelles tensions, notamment parce que la Slovaquie refuse obstinément d’accueillir des personnes de confession musulmane.La Pologne a accepté de se dissocier de ses partenaires de l’Est parce que le texte des conclusions permet au gouvernement de Varsovie d’affirmer à son opinion publique que les plans initiaux de 120 000 ont été revus à la baisse et que l’effort à accomplir par les différents Etats sera étalé dans le temps. La France se flattait, elle, mardi soir, d’avoir obtenu une décision explicite concernant les « hot spots », ces centres d’enregistrement des candidats réfugiés dans les pays situés aux limites de l’espace Schengen. Une ambiguïté quant au rôle exact de ces structures subsiste, Paris et d’autres capitales affirmant qu’ils doivent aussi servir de lieux de rétention pour les déboutés du droit d’asile.Lire aussi :Comment fonctionneront les « hot spots » censés gérer l’accueil des migrants en Europe ?Malgré son caractère à la fois compliqué et ambigu, l’accord conclu permet que le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement qui aura lieu mercredi 23 septembre au soir dans la capitale belge, à la demande de la chancelière Angela Merkel, se déroule dans un climat moins explosif. Pour le reste, rien ne semble toutefois indiquer que les Etats membres sont prêts à envisager une réponse complète et durable à une crise migratoire qui, de l’avis de beaucoup, n’en est qu’à ses débuts.Lire aussi :L’Europe mieux armée pour faire face à cette crise migratoire inéditeJean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Garric Ce sont des tests a priori plutôt bienveillants qui ont permis de mettre au jour le vaste système de trucage aux tests antipollution mis en place par Volkswagen sur 11 millions de véhicules dans le monde. Tout débute en 2013, quand l’International Council for Clean Transportation (ICCT), une ONG spécialisée dans les transports propres, décide de tester les émissions de certaines voitures diesel. Elle s’attend alors à conclure que les véhicules vendus aux Etats-Unis sont moins polluants que les autres. Il s’agissait de prouver les bienfaits des normes américaines, nettement plus dures qu’ailleurs. « Notre hypothèse était que toutes ces voitures sortiraient propres », a déclaré à Reuters Drew Kodjak, le directeur exécutif de l’ICCT.L’ONG, dont les bureaux sont basés à Washington, San Francisco et Berlin, s’est donnée pour mission de fournir des études et des analyses aux régulateurs environnementaux afin « d’améliorer la performance et l’efficacité énergétique des transports routier, maritime et aérien, au bénéfice de la santé publique et de la lutte contre le changement climatique », indique leur site. Parmi ses programmes de recherche : la qualité de l’air, les carburants, les voitures électriques ou l’impact environnemental de l’industrie aérienne.Financée principalement par la ClimateWorks Foundation, une autre ONG engagée dans la lutte contre le réchauffement de la planète, l’ICCT est composée d’une trentaine de chercheurs et de chargés de mission, auxquels s’ajoutent une vingtaine de hauts fonctionnaires, de chercheurs universitaires et d’experts des transports qui se réunissent à intervalles réguliers pour favoriser des politiques publiques en faveur de transports propres, aux Etats-Unis et en Europe, mais aussi en Chine, en Inde et en Amérique latine. Emissions 15 à 35 fois supérieures aux normesPour les tests d’émissions polluantes des véhicules diesel, l’ONG, n’ayant pas les instruments de mesure nécessaires, a fait appel au Centre pour les émissions, les moteurs et les carburants alternatifs de l’université de Virginie-Occidentale, basé à Morgantown et dirigé par le professeur Gregory J. Thompson.Entre 2013 et 2014, le chercheur et l’ICCT effectuent alors une série de tests en condition réelle, sur cinq types de routes (autoroute, route urbaine, suburbaine, rurale et en pente) représentatives de la Californie, et sur trois modèles diesel : deux de la marque Volkswagen, la Jetta et la Passat, et un de BMW, la X5. Les résultats obtenus, publiés dans un rapport en mai 2014, sont stupéfiants : les émissions d’oxydes d’azote (NOx) – qui font partie des principaux polluants atmosphériques – émises par la Jetta sont 15 à 35 fois supérieures aux normes américaines, et 5 à 20 fois supérieures pour la Passat. Seule la BMW se situe au niveau ou en deçà des seuils réglementaires – à l’exception de conditions de pente en zone rurale.Preuve à l’appui, l’ONG demande aux autorités américaines des explications. En mai 2014, l’Agence fédérale pour l’environnement (EPA) et l’Agence de protection de la qualité de l’air californien (California Air Ressources Board, CARB) ouvrent leur propre enquête et découvrent sur plusieurs modèles Volkswagen et Audi un petit logiciel capable de limiter les émissions de gaz polluants le temps des contrôles. L’EPA envoie alors une lettre de grief aux dirigeants de la marque allemande, ce qui pourrait se traduire par de très lourdes pénalités financières, pouvant théoriquement atteindre 18 milliards de dollars (16 milliards d’euros). Les autorités américaines ont également ouvert une enquête pénale contre le constructeur automobile.Lire aussi :Accusé de tricherie Volkswagen est menacé de sanctions aux Etats-UnisAudrey GarricChef adjointe du service Planète/Sciences du MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marine Pelletier L’ancien capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis, Arnaud Clément et son successeur, Yannick Noah, ont été au centre de toutes les attentions, ces dernières semaines. La raison en est simple : le capitaine joue un rôle fondamental en Coupe Davis. C’est lui qui doit mener son équipe à la victoire.Et pour atteindre cet objectif, il doit remplir plusieurs missions, pas toujours évidentes. La première ? Faire émerger « un collectif ». Pas la plus simple, car le tennis est un sport individuel : pendant la saison, les joueurs d’une même équipe sont d’abord adversaires, avant d’être coéquipiers. Le capitaine doit donc être capable de composer avec les ego tout en asseyant son autorité.La confiance réciproque« Il faut que les joueurs aient confiance en leur capitaine et que le capitaine ait confiance en ses joueurs », résume le Français, Pierre-Hugues Herbert, dans une interview au Monde. Condition sine qua non pour que les joueurs croient en eux sur le terrain. Le capitaine doit donc jouir d’une certaine légitimité. Chaque mandat de Yannick Noah à la tête de l’équipe de France de Coupe Davis (entre 1991 et 1992, puis entre 1995 et 1998) s’était, par exemple, soldé par une victoire. Pour sa part, l’ancien Mousquetaire, Guy Forget, avait soulevé le Saladier d’argent à deux reprises : en 1991 et 1996.Même si le capitaine de Coupe Davis est officiellement nommé par la Fédération française de tennis (FFT), l’avis des joueurs est au moins aussi important. Pour preuve, ces dernières semaines, plusieurs joueurs se sont clairement prononcés en faveur ou non du départ d’Arnaud Clément. Au début de l’US Open, la FFT avait également organisé des entretiens individuels pour connaître leur position sur les changements à la tête de l’équipe.Connaître ses joueurs par cœurLe capitaine de Coupe Davis est également jugé sur sa capacité à s’adapter aux différentes circonstances, notamment la surface de jeu. Il n’alignera pas la même équipe suivant que les matchs se déroulent sur dur, sur gazon ou sur terre battue. Pour que ces choix se révèlent payants, il doit connaître ses joueurs par cœur : leurs atouts, leurs faiblesses, leur état de santé, etc. Il doit également pouvoir modifier la composition de son équipe au dernier moment : en cas de blessure, par exemple.Cette connaissance parfaite de son équipe doit lui permettre de suivre son intuition et de réaliser des « coups de poker ». En 2001, Guy Forget avait, par exemple, choisi d’aligner Nicolas Escudé face au numéro 1 mondial, Lleyton Hewitt. Nicolas Escudé n’avait pourtant pas réussi à passer le premier tour de ses quatre derniers tournois. Hewitt, lui, venait de remporter l’US Open et le Masters. Cette stratégie s’était pourtant révélée payante : le Français s’était imposé en cinq sets. Deux jours plus tard, Escudé avait réitéré l’exploit en offrant la victoire à la France, face à Wayne Arthurs (7-6, 6-7, 6-3, 6-3).« Le pouvoir de transcender »Dans le communiqué annonçant l’éviction d’Arnaud Clément, la FFT soulignait ses « difficultés à fédérer et transcender les meilleurs joueurs ». Il avait ainsi été incapable de « secouer » ses joueurs lors de la finale perdue contre la Suisse en novembre 2014 à Lille. C’est précisément pour cela qu’elle s’est tournée vers le dernier vainqueur français à Roland-Garros. « Son aura, sa personnalité, sa façon de parler avec un joueur en tête-à-tête, explique au Monde Patrice Hagelauer, son ancien entraîneur. Yannick vous touche, il vous entraîne, il vous embarque. Il a en lui le pouvoir de transcender tous les membres de l’équipe, il vous pousse dans vos retranchements, il vous donne la confiance indispensable pour gagner. Peu de personnages ont cette dimension-là. »Mais que le capitaine de l’équipe de France s’appelle Arnaud Clément ou Yannick Noah, il bute toujours sur la même limite : à la fin, ce sont les joueurs qui sont sur le court.Lire aussi :Le tennis français s’en remet (encore) à Capitaine NoahMarine Pelletier Jean-Baptiste Jacquin Le Conseil constitutionnel a décidé mardi 22 septembre de confirmer l’illégalité d’Uberpop en France. Ce service qui mettait en relation des particuliers qui s’improvisaient taxis amateur avait provoqué la colère des taxis.Lancé en février 2014 à Paris par le groupe américain Uber, le service Uberpop était dénoncé depuis comme illégal par le gouvernement. La loi Thévenoud du 1er octobre 2014, devait notamment permettre de poursuivre pénalement les personnes ou entreprises qui organisaient cette activité illégale. Mais les avocats d’Uber, au moyen d’une question prioritaire de constitutionnalité, avaient estimé que la rédaction trop floue de ce texte constituait une entrave à la liberté d’entreprendre.Lire aussi :L’économie collaborative rattrapée par la loiSérieux reversLes gardiens de la Constitution ont donc rejeté la question d’Uber. C’est un sérieux revers dans le développement en France du groupe californien, même si celui-ci avait décidé dès le 3 juillet de « suspendre » son service Uberpop en attendant cette décision.L’institution présidée par Jean-Louis Debré a rejeté l’intégralité des arguments soulevés par Uber dans sa bataille juridique. Hugues Calvet, l’avocat du groupe américain, avait notamment martelé lors de l’audience publique du 15 septembre que le texte incriminé (l’article 3124-13 du code des transports) risquait de rendre illégale l’activité de covoiturage, telle celle développée par le français Blablacar.Lire aussi :Manuel Valls se réjouit de la suspension d’UberPopAucune confusion n’est possible, a donc tranché le Conseil des sages. Il souligne que le covoiturage fait l’objet d’une définition dans un autre article de loi et qu’il s’agit ici de réprimer pénalement ceux qui se livrent « aux prestations de transport routier de personnes effectuées à titre onéreux » sans être ni des taxis, ni des voitures de transport avec chauffeur (VTC). « Le législateur a défini de manière claire et précise l’incrimination contestée », écrivent les hauts magistrats dans leur décision rendue avec vingt-quatre heures d’avance.La cour d’appel de Paris, qui avait sursis à statuer en mars sur la demande d’interdiction d’Uberpop dans l’attente d’une clarification constitutionnelle, va désormais pouvoir trancher cette question. Le tribunal correctionnel de Paris, devant lequel sont convoqués le 30 septembre le directeur d’Uber pour l’Europe et celui d’Uber France, voit également le débat juridique se clarifier. Ils risquent deux ans d’emprisonnement et 300 000 euros d’amende.Lire aussi :Uber France et ses deux dirigeants jugés en correctionnelle en septembreJean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.09.2015 à 17h26 • Mis à jour le22.09.2015 à 17h44 | Thierry Repentin (Délégué interministériel à la mixité sociale dans l’habitat) Alors que Montpellier accueille le congrès du mouvement HLM qui se terminera le 24 septembre, Thierry Repentin, délégué interministériel à la mixité sociale dans l’habitat, rappelle que tout le monde doit pouvoir accéder à un logement digne et à la hauteur de ses moyens.Le 13 décembre, nous fêterons les quinze ans de la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains, plus connue sous le nom de « loi SRU » et notamment son article 55 qui fait obligation aux communes d’offrir un taux minimal de logements sociaux.Elle fait désormais partie de notre patrimoine républicain, imaginée par Louis Besson alors ministre du logement, et grandement acceptée, voire parfois défendue, des deux côtés de l’échiquier politique. Il n’en a pas toujours été ainsi. C’est d’ailleurs pour la défendre que L’abbé Pierre a effectué son dernier déplacement en séance de nuit de l’Assemblée nationale.Et malgré certaines tentatives politiciennes – dont celle de Christine Boutin alors ministre du logement - et de nombreux débats, aucune majorité n’a jamais remis en cause cette loi. Et pour cause, elle répond à un besoin essentiel de la population : pouvoir se loger dans des conditions dignes et selon les moyens dont on dispose. L’article 55 de la loi SRU a déjà fait couler beaucoup d’encre. Souvent controversé, il repose cependant sur un principe inattaquable : la République doit s’appliquer partout en France et personne ne peut s’y soustraire sous aucun prétexte, et surtout pas à des fins clientélistes, discriminatoires et électoralistes.Entre 20 % et 25 % de logements sociauxAujourd’hui, 1 911 communes doivent ainsi avoir – selon qu’elles sont situées en zone plus ou moins tendue en matière de logements - entre 20 % et 25 % de logements sociaux sur leur territoire. Parmi elles, 222 qui n’ont pas mis en œuvre les moyens nécessaires pour rattraper leur retard, font l’objet d’un « constat de carence » par l’Etat…Le constat est donc clair : majoritaires sont les maires qui font des efforts pour respecter leurs obligations, et ce malgré les difficultés qu’ils rencontrent en matière d’urbanisme et de foncier disponible… ou en raison d’une frange de la population prête à s’opposer à la création de logements sociaux dans leur voisinage.Lire aussi :Chez les bailleurs sociaux, la crainte d’un désengagement de l’EtatC’est ainsi que depuis l’existence de la loi SRU, 450 000 logements ont été créés dans des communes où il en manquait cruellement. Ceci rend encore plus insupportables les déclarations publiques et médiatisées de ceux qui se revendiquent comme pourfendeurs de cette loi. Comment accepter que certaines communes n’aient pas réalisé un seul logement social en quinze ans de mise en œuvre de la loi ?Depuis que je travaille, sur le terrain, aux côtés des services de l’Etat, des élus et des bailleurs sociaux pour faire respecter l’application de la loi SRU, je rencontre beaucoup de bonnes volontés de tous bords politiques. Face à cela, les déclarations d’élus ouvertement récalcitrants m’apparaissent d’autant plus intolérables !Égoïsmes locauxIls sont peu nombreux, mais font beaucoup de bruit. Les uns en appelant à la culture de « l’entre soi », assumant ne pas vouloir accueillir des familles dont le niveau de revenus ne les qualifie pas à leurs yeux pour être membres de leur commune. D’autres déclarent que « les maires veulent bien faire du logement social à condition de pouvoir choisir leur population ». La plupart refusent de construire des logements sociaux sous prétexte qu’ils manquent de foncier disponible, alors qu’il se trouve pourtant bien des terrains pour y voir émerger des opérations immobilières privées…Lire aussi :Les HLM en conflit avec la Caisse des dépôtsIl doit être mis fin à ces égoïsmes locaux qui ont un coût supporté par l’ensemble de la société ! Certains d’entre eux vont jusqu’à soutenir qu’il n’est pas utile de construire davantage de logements sociaux, alors même que 1,8 million de demandes de logement social sont en attente. Ce sont les salariés de nos commerces, de nos entreprises, de nos services publics, de nos crèches ou de nos maisons de retraites et nombre de ceux que nous croisons tous les jours dans la rue qui sont les potentiellement locataires du parc social.Comment refuser qu’ils soient également des voisins ? Ce sont aussi les jeunes couples qui commencent leur vie professionnelle. Ce sont aussi, et il faut en faire notre fierté et notre force, ceux qui à un moment de leur vie peuvent compter sur la solidarité de la nation pour pouvoir se loger de façon digne.Alors le temps est effectivement venu de contraindre ces maires réfractaires au respect de la loi de la République et à l’écoute des besoins de nos concitoyens quels que soient leurs revenus. Non pour les stigmatiser, mais pour faire de la pédagogie par l’exemple, et par égard pour ceux qui font des efforts honorables.Pédagogie, équilibre et efficacitéC’est ce qu’avait annoncé le premier ministre dans le cadre du Comité interministériel à l’égalité et à la citoyenneté du 6 mars dernier. Cette action se fera dans un souci de pédagogie, d’équilibre et d’efficacité, tenant compte bien entendu des efforts effectués et des possibilités urbanistiques et financières de chacun. Mais elle permettra aussi de montrer qu’on ne peut pas faire fi des lois qui fondent notre République et que la réponse aux besoins et attentes de nos concitoyens est primordiale.Lorsque le premier ministre m’a confié la double mission de faire respecter la loi SRU et de faire en sorte que l’Etat libère des terrains publics au prix le plus bas possible, voire même à un prix proche de la gratuité, pour qu’y soient réalisés des logements, c’est dans un seul objectif : faire que partout en France, tout le monde puisse accéder à un logement digne et à la hauteur de ses moyens.Nous y parviendrons ! Car ce combat incarne la République. Il est la liberté de pouvoir se loger là où on le souhaite, il est l’égalité entre les habitants comme entre les territoires, il est la fraternité entre les communes de France et envers les familles modestes et moyennes !Thierry Repentin (Délégué interministériel à la mixité sociale dans l’habitat) Clara Wright Pour lutter contre le terrorisme, il faut permettre aux djihadistes déçus de s’exprimer. C’est ce que préconise un rapport publié le 18 septembre par le groupe de réflexion britannique The International Centre for the Study of Radicalisation and Political Violence (ICSR), spécialisé dans l’étude de la violence politique et de la radicalisation.L’intérêt de cette approche serait de dissuader les prétendants au départ et inciter les actuels combattants à quitter les rangs de l’organisation de l’Etat islamique (EI). Comment ? Par la diffusion des récits des militants désenchantés par leur séjour en Syrie ou en Irak. « Personne n’a plus de crédibilité pour défier le récit de l’EI et pour donner une impression réaliste du groupe et de la société totalitaire qu’il cherche à créer que les personnes qui l’ont expérimentée », explique l’étude.Dans l’enquête menée par l’ICSR, 58 témoignages sont cités : 21 viennent de Syrie, 9 d’Europe de l’ouest et d’Australie, 7 d’Asie… Ils révèlent tous « les contradictions » au sein de l’organisation djihadiste, qui tranchent avec l’image « d’unité » que cherche à diffuser l’EI.« Les injustices du quotidien »Par exemple, les dissensions internes à la communauté sunnite dérangent ces réfractaires. En Syrie, ceux qui se sont engagés pour renverser le régime de Bachar Al-Assad se retrouvent, en réalité, à combattre des groupes rebelles, sunnites eux aussi. C’est dans ce cas précis que la brutalité de l’EI leur saute aux yeux et les choque : les témoins rapportent des tueries d’innocents, de femmes et d’enfants, mais aussi de combattants par leurs propres chefs.Un constat qui pousse Peter Neumann, l’auteur du rapport, à conclure dans le quotidien britannique The Guardian : « Si vous voulez empêcher les personnes de rejoindre l’Etat islamique, inutile de montrer des photos de minorités ethniques ou religieuses en train d’être persécutées. » En effet, ces minorités ne sont jamais évoquées par les 58 témoins, alors que dans le monde occidental, leur survie est un enjeu majeur de la mobilisation anti-EI. La solution ? « Peut-être devriez-vous commencer par parler du fait que l’Etat islamique est en réalité mauvais envers les sunnites », suggère M. Neumann.Lire aussi :Jinan Badel, esclave de Daech : « Se taire, c’est être complice »L’enquête qu’il a menée révèle d’autres tensions au sein de l’organisation. Les ex-djihadistes se plaignent « d’injustice », « d’égoïsme » et de « corruption ». Ce discours rappelle celui de Sofiane, un Français ayant quitté la Syrie et dont le témoignage sur FranceTVinfo a été joint au panel. « Ce qui m’a saoulé, ce sont les injustices du quotidien », racontait-t-il. « Par exemple, quand tu cherches un appartement, on te met sur une liste d’attente. Et un émir local qui a plusieurs femmes, qui est connu, va directement obtenir une grande maison ! Alors qu’un jeune Français comme moi, qui a pourtant tout quitté dans son pays, on le fait dormir dans des trucs dégueulasses. » Les Syriens, eux, pensent le contraire : d’après l’étude, ils se sentent moins bien traités que les étrangers. Dans un cas comme dans l’autre, on est loin du rêve d’une société islamique idéale.Ni « action » ni « héroïsme »Enfin, les combattants de retour au pays souffrent de n’avoir trouvé ni « l’action », ni « l’héroïsme » qu’ils cherchaient. Quant aux étrangers, ils se sentent « exploités comme de la chair à canon », notamment pour perpétrer des attentats suicide. Autant de mots, d’images, de faits et de ressentis qui jettent un jour cru sur les failles de l’EI.Mais aujourd’hui, les « obstacles » à la défection et au témoignage sont trop nombreux, juge l’ICSR. Même sur un territoire échappant au contrôle de l’EI, ceux qui le quittent ont peur de ses représailles. Du côté des pays d’accueil, ils sont le plus souvent considérés comme « dangereux » et risquent de se retrouver poursuivis devant la justice à cause de leurs déclarations. L’ICSR appelle ainsi à applanir ces obstacles, à « aider à la réinstallation » des transfuges, loin d’amis éventuellement proches eux aussi de l’EI, et à « garantir la sécurité » des témoins potentiels, dont le nombre devrait augmenter dans les prochains mois. « Les transfuges provenant du prétendu Etat islamique sont un nouveau phénomène en pleine croissance », assure le rapport.Clara WrightJournaliste au Monde Samuel Laurent Proposition sincère, ou manière de se faire un peu plus entendre dans la course à la primaire qui s’engage au sein des Républicains ? Toujours est-il que François Fillon s’est fait, dans un entretien au Journal du Dimanche, le champion de la mise en place, en France, de statistiques ethniques – un « tabou » qu’il faut selon lui « faire sauter ».« Si on veut vraiment piloter la politique d’immigration comme je le préconise, permettre au Parlement de fixer chaque année le nombre de personnes que la France peut accueillir, ne pas subir une immigration qui ne viendrait que d’une seule région du monde, qui serait déconnectée de nos besoins économiques et de nos possibilités sociales, il faut avoir la possibilité de savoir qui on accueille, ce que ces personnes deviennent, comment elles s’intègrent. Pour cela, il faut des statistiques “ethniques”. »1. Une proposition devenue plus consensuelleM. Fillon n’est pas le premier à se dire favorable à de telles statistiques. L’ex-politologue Dominique Reynié, désormais candidat des Républicains aux régionales, s’était aussi prononcé pour en mai, de même que l’ancien ministre du logement Benoist Apparu, proche d’Alain Juppé, qui souhaitait dès janvier s’en prendre à ce « tabou ». Eric Ciotti est également favorable à de telles statistiques.Même Nicolas Sarkozy a évoqué la question, assurant, en marge d’une visite à l’Institut Necker sur les maladies rares en février : « Qu’on sache d’où sont les Français, aujourd’hui, cela ne change rien à la réalité de leur vie et c’est une information utile. » Au-delà des Républicains, un rapport rendu en novembre 2014 par la sénatrice écologiste Esther Benbassa et le sénateur Jean-René Lecerf (alors UMP, devenu Les Républicains depuis) préconisait lui aussi la mise en place de ce type de statistiques. Précisément, ils souhaitaient la présence, « une fois tous les cinq ans, dans le recensement, d’une question sur le pays de naissance des ascendants et la nationalité antérieure afin d’obtenir des résultats mesurables sur l’ampleur des discriminations et leur déploiement ».A l’heure actuelle, on demande lors du recensement le lieu de naissance, la nationalité, le lieu de résidence cinq ans auparavant, trois questions qui permettent déjà d’établir des statistiques sur l’immigration.Il est à cet égard intéressant de noter la réaction de Marine Le Pen à la proposition de M. Fillon. La présidente du FN a expliqué : « Je n’ai pas envie que soient mis dans le même sac des Français d’Outre-mer par exemple, nos compatriotes, et des gens qui sont sur le territoire et qui viennent de pays étrangers, des Maliens ou autres. Je crois que ce n’est pas sain. » En clair, pour elle, le débat sur « l’ethnie » ne doit pas primer sur la question de la nationalité d’origine.2. Origine et non ethnieLe terme même de « statistiques ethniques » est ici quelque peu galvaudé : ni M. Fillon ni les sénateurs Lecerf et Benbassa ne souhaitent en réalité connaître l’ethnie des Français. Ils évoquent, en réalité, la tenue de statistiques sur l’origine géographique des populations.La loi française interdit, en effet, de considérer les citoyens en fonction de critères comme la couleur de la peau, la religion ou « l’ethnie », terme qui fait déjà en lui-même débat. La société française n’a jamais, contrairement à d’autres, notamment dans le monde anglo-saxon, fait de l’ethnie un critère objectif : aux Etats-Unis, lors du recensement décennal, on demande aux interrogés de se définir parmi divers « types » ethniques : « Indien d’Amérique », « Asiatique », « Noir ou Africain-Américain », « Hawaïen », « Hispanique », « Blanc ou Caucasien », etc.On trouve peu de partisans de ce type de statistiques en France, qui sont d’ailleurs à l’heure actuelle interdites par la loi, même si quelques chercheurs obtiennent des dérogations pour étudier certains phénomènes. En revanche, nombre d’entre eux déplorent la faiblesse des études statistiques sur l’origine des personnes ou leur religion, qui permettraient d’étudier certains phénomènes, notamment les discriminations.3. Un débat qui n’en finit pasLa querelle remonte à loin. Dans les années 1990, Hervé Le Bras, démographe à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, s’opposait à Michèle Tribalat, sa consœur de l’Institut national des études démographiques (INED), expliquant que cette dernière, qui a la première distingué Français « de souche » et personnes issues d’autres origines, réveillait ainsi « le vieux fond ethnique » de la droite.» Lire : Quatre questions sur les statistiques ethniquesAujourd’hui, ce débat continue, essentiellement au sein du monde de la recherche, où nombre de sociologues souhaiteraient, à partir de ces statistiques, pouvoir travailler de manière plus précise sur les discriminations liées à « l’ethnie ». Mais d’autres acteurs n’ont de cesse d’utiliser ce type de statistiques à d’autres fins. C’est ainsi qu’il y a un an, un rapport du député républicain Guillaume Larrivé évoquait « 60 % de musulmans » dans les prisons françaises avait fait polémique, alors même que ce chiffre était largement sujet à caution.» Lire : les étranges calculs d’un député UMP sur l’islamisation des prisons4. Peu de rapport avec les flux migratoiresLa proposition, concernant l’immigration, apparaît quelque peu incongrue : le recensement pose déjà aux Français la question de leur nationalité et de leur pays d’origine. On sait donc déjà combien de personnes immigrées ou d’origine étrangère vivent dans notre pays.Quant à l’immigration régulière, elle passe forcément par les services de l’Etat, qui connaissent donc par définition le pays d’origine d’un migrant. M. Fillon pose la question du « suivi » de ces populations et de leur intégration, ce qui est, là aussi, déjà le cas, l’Insee, par exemple, réalisant régulièrement une étude sur « immigrés et descendants d’immigrés » mesurant les parcours des personnes arrivées en France.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.09.2015 à 16h23 • Mis à jour le22.09.2015 à 17h28 La présidente du Front national (FN), Marine Le Pen, a été renvoyée devant le tribunal correctionnel de Lyon le 20 octobre pour des propos tenus en 2010, a-t-on appris mardi 22 septembre. Lors d’une réunion publique avec des militants lyonnais, Marine Le Pen avait comparé les « prières de rue » de musulmans à l’occupation nazie.« Je suis désolée, mais pour ceux qui aiment beaucoup parler de la seconde guerre mondiale, s’il s’agit de parler d’Occupation, on pourrait en parler, pour le coup, parce que ça, c’est une occupation du territoire », avait déclaré Mme Le Pen sous les applaudissements..« C’est une occupation de pans du territoire, des quartiers dans lesquels la loi religieuse s’applique, c’est une occupation. Certes, il n’y a pas de blindés, pas de soldats, mais c’est une occupation tout de même et elle pèse sur les habitants », avait-elle ajouté.« C’est un scandale »Ces propos lui avaient valu une enquête préliminaire du parquet de Lyon pour « incitation à la haine raciale ». Ils avaient aussi provoqué la colère d’associations antiracistes, et deux plaintes, du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié des peuples (MRAP) et du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF). L’enquête avait été classée sans suite en septembre 2011, mais l’une des associations avait saisi le doyen des juges d’instruction de Lyon et une information judiciaire avait été ouverte en janvier 2012.En votant le 2 juillet 2013 la levée de son immunité parlementaire, le Parlement européen avait ouvert la voie à une mise en examen de Mme Le Pen, intervenue le 10 juillet 2014. Le 11 septembre suivant, le parquet avait requis son renvoi devant le tribunal correctionnel.Interrogée par Le Monde, cette dernière a dénoncé la décision de la justice évoquant un « scandale ».MLP au Monde : "C'est un scandale qu'un resp. pol. soit poursuivi pour l'expression de ses opinions. J'irai devant le tribunal pour le dire"— olivierfaye (@Olivier Faye)require(["twitter/widgets"]); Alexandre Lemarié Selon nos informations, Nicolas Sarkozy et Alain Juppé se rencontreront mercredi 23 septembre, lors d’un déjeuner, pour parler de la primaire à droite en vue de la présidentielle de 2017. Cette entrevue aura lieu dans un contexte de tensions entre les deux favoris pour ce scrutin, prévu en novembre 2016 . Le président des Républicains (LR) — furieux de la visite surprise du maire de Bordeaux au campus des jeunes LR au Touquet, le 12 septembre, sans le croiser — a riposté sur le terrain de la primaire en proposant ce jour-là que tous les candidats s’engagent sur un « projet d’alternance commun ».Quatre jours plus tard, les deux rivaux étalaient sur la place publique leurs divergences sur l’immigration. M. Juppé a exprimé son désaccord avec plusieurs des propositions que M. Sarkozy a soumises à l’approbation des adhérents du parti. Au plus grand bonheur de ce dernier, qui a volontairement axé le débat sur leurs points de clivage, dans l’espoir de pousser le premier à se démarquer de ses propositions.>> Lire : Immigration : Sarkozy durcit ses positions pour se démarquer de Juppé« Ce suspense est absolument intolérable… »Signe du climat polaire entre les deux hommes : le maire de Bordeaux a ironisé sur le faux suspense entretenu par l’ancien chef de l’Etat autour de sa candidature programmée à la primaire. Après que M. Sarkozy eut indiqué qu’il dirait « en septembre 2016 » s’il y concourt, M. Juppé a lancé, moqueur, vendredi, sur France Info : « Je suis bouleversé. Ce suspense est absolument intolérable… » Interrogé sur le risque de tensions au cours de cette primaire, l’ex-premier ministre et candidat déclaré a répondu: « Il y aura de la tension, je ne suis pas naïf. Il y aura de la compétition. »Après avoir posé pour les photographes, le 5 septembre à La Baule, en compagnie de François Fillon, afin d’afficher une unité de façade entre eux, MM. Sarkozy et Juppé seront de nouveau réunis dimanche 27 septembre dans les Yvelines, lors d’un meeting de soutien à Valérie Pécresse, candidate LR en Ile-de-France aux régionales.Et ce ne sera pas leur dernier en commun : M. Sarkozy a accepté d’aller soutenir Virginie Calmels, candidate LR-UDI-MoDem en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes pour les régionales, en compagnie de M. Juppé. Ce dernier souhaitait convier le président du MoDem, François Bayrou, à cette réunion publique en l’honneur de son adjointe à la mairie de Bordeaux. Mais M. Sarkozy a refusé catégoriquement de s’afficher avec le centriste, à qui il reproche de l’avoir fait perdre lors de la présidentielle de 2012.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.09.2015 à 14h38 • Mis à jour le22.09.2015 à 14h39 | Claire Ané A 14 ans, Eliott Sarrey est devenu, dans la nuit de lundi à mardi 22 septembre, le premier candidat français à être primé lors de la Google Science Fair, concours scientifique auquel des jeunes du monde entier soumettent chaque année leurs projets innovants.Le collégien originaire d’un village de Meurthe-et-Moselle a remporté le « prix incubateur », avec à la clé 10 000 dollars (9 000 euros) et un mentorat d’une année, durant lequel un scientifique l’accompagnera pour mûrir son invention.Celle-ci s’appelle Bot2Karot : il s’agit d’un robot jardinier, qui « sait biner, arroser, repiquer, percer des trous » à votre place, et peut être piloté via une application sur un smartphone, a-t-il expliqué à Mountain View, le siège de Google en Californie, où avait lieu la remise des prix.Sur le site de la compétition, Eliott explique comment est née l’idée (cultiver un potager sans y passer du temps). Il raconte aussi la réalisation du prototype, avec l’aide de sites web et de tutoriels, d’une fraiseuse et d’une imprimante 3D, ainsi que du centre de recherche de l’entreprise où son père est ingénieur.Cet élève de 3e, qui précise avoir lancé des clubs d’informatique et de robotique dans son collège, n’oublie pas d’évoquer l’avenir : celui de Bot2Karot, qui pourrait être adapté à un poulailler ou à la culture de potagers urbains sur les toits, mais aussi le sien : « Je voudrais passer mon année de première aux Etats-Unis pour apprendre à bien parler anglais, mais ce n’est pas possible pour des raisons financières, écrit-il. Gagner ce concours pourrait me le permettre, mais ce serait surtout une gloire personnelle, une reconnaissance. Cela serait formidable, incroyable ! »C’est désormais chose faite. Lire aussi le portrait d’Eliott Sarrey, écrit cet été par notre blogueur Guillaume Ouattara, après que le collégien a été sélectionné pour la finale du concours :Lire : Eliott, 14 ans, un collégien français repéré par GoogleLa vidéo où le collégien présente son projet : Et celle où il raconte la genèse du prototype :Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent Les femmes sont toujours moins bien payées que les hommes en France, mais cet écart tend à diminuer. C’est la conclusion de la dernière livraison de l’Insee sur les salaires en France en 2013.1. Un (léger) recul en moyenneAujourd’hui, les femmes gagnent, en moyenne, 1 943 euros net par mois (à plein-temps, dans le privé ou dans une entreprise publique), contre 2 399 pour les hommes. L’écart est donc de 19 %. C’est 2,5 points de moins qu’il y a dix ans, où l’écart était de 21,5 %. #container_14428470782{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14428470782{ height:500px; } #container_14428470782 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14428470782 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14428470782 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14428470782 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du salaire net moyen des hommes et des femmes en France depuis dix ansSalariés à temps plein du privé et du public, à l'exclusion des stagiaires, contrats aidés et salariés agricolesSource : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Mais les moyennes sont, comme toujours, trompeuses : elles ne tiennent pas compte d’un effet structurel, qui fait qu’on trouve plus d’hommes à des postes élevés, donc mieux rémunérés.On le constate en ventilant les écarts par catégorie socioprofessionnelle : une femme cadre est rémunérée en moyenne 19,8 % de moins qu’un homme cadre, quand une employée ne perd « que » 7,7 % par rapport à un employé. Chez les ouvriers, l’écart est de 16,6 %. #container_14428492194{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14428492194{ height:500px; } #container_14428492194 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14428492194 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14428492194 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14428492194 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Ecarts de rémunération moyenne entre femmes et hommes selon la catégorie socioprofessionnelleDans le privé et les entreprises publiques, pour un temps plein, en net. Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14428492194", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Moyenne","Cadres","Professions intermédiaires","Employés","Ouvriers"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Hommes", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 3150 ], [ "", 5830 ], [ "", 3163 ], [ "", 2244 ], [ "", 2267 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Femmes", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 2572 ], [ "", 4674 ], [ "", 2757 ], [ "", 2071 ], [ "", 1889 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}2. Toujours 10 % d’écart à poste et conditions équivalents9,9 %On peut cependant calculer « à secteur d’activité, âge, catégorie socioprofessionnelle, condition d’emploi (temps complet, temps partiel) donnés », comme le fait l’Insee. Selon ce calcul, l’écart passe sous la barre des 10 % en 2013, avec 9,9 %.L’institut note que les salaires horaires ont mieux progressé chez les femmes que chez les hommes entre 2012 et 2013 (+ 0,5 %, contre + 0,3 %)Lire aussi :Les hommes s’engagent pour l’égalité au travail3. Plus les salaires sont élevés, plus l’inégalité est marquéeAutre effet que note l’Insee : l’inégalité entre hommes et femmes s’accentue avec la hausse des salaires.Et de fait, la différence est marquée : dans le premier décile de revenu (les 10 % de salariés les moins bien rémunérés), la différence est de 7,97 % entre salaires des femmes et des hommes. Lorsqu’on se place à la médiane (50 % gagnant moins, 50 % plus), l’écart entre hommes et femmes monte à 13,97 %, soit près du double. #container_14428426288{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14428426288{ height:500px; } #container_14428426288 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14428426288 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14428426288 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14428426288 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les écarts de salaire entre homme et femme croissent avec le revenuLe graphique montre le salaire moyen par "décile" de revenu, puis pour les 95e et 99e centiles (les 5% et 1% les plus élevés). C'est parmi les 1% de salaires les plus élevés qu'on constate la plus grande différence de salaire selon le sexe(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14428426288", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["D1","D2","D3","D4","D5 ou Médiane","D6","D7","D8","D9","C95","C99"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Hommes", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1254 ], [ "", 1415 ], [ "", 1559 ], [ "", 1709 ], [ "", 1882 ], [ "", 2100 ], [ "", 2405 ], [ "", 2921 ], [ "", 3892 ], [ "", 5030 ], [ "", 9253 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Femmes", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 1154 ], [ "", 1268 ], [ "", 1374 ], [ "", 1485 ], [ "", 1619 ], [ "", 1794 ], [ "", 2029 ], [ "", 2368 ], [ "", 3036 ], [ "", 3756 ], [ "", 6053 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Et le dernier décile (les 10 % les mieux rémunérés) est encore plus impressionnant, avec un écart qui atteint 21,99 %, quasiment le triple du premier décile. Assez logiquement, si l’on s’intéresse au 1 % des mieux rémunérés, l’écart entre hommes et femmes monte à 34,58 %.Lire aussi :A la sortie de Sciences Po Paris, les femmes sont moins payées que les hommesEncore une fois, certains effets de structure (moins de femmes à ces postes) expliquent cette différence. Mais, à l’inverse, on aurait pu penser que les grandes entreprises où officient le plus souvent ces hauts cadres très bien rémunérés auraient donné l’exemple d’une meilleure égalité salariale.Lire aussi :Dans le monde: une grande part de l'écart de salaire hommes-femmes est inexpliquée, selon l'OITSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.09.2015 à 17h39 • Mis à jour le26.09.2015 à 18h21 | Henri Seckel (Leeds, Angleterre) L’Italie a fait un grand pas vers la Coupe du monde 2019, mais elle n’a pas avancé d’un centimètre vers les quarts de finale de l’édition 2015. Sa victoire poussive sur le Canada (23-18), samedi à Leeds, lui assure quasiment la 3e place du groupe D, qualificative pour le Mondial au Japon dans quatre ans, mais les faiblesses qu’elle a affichées rendent improbable l’hypothèse d’un succès contre l’Irlande, dimanche 4 octobre, sans lequel les quarts de finale lui seront inaccessibles.Une semaine après leur défaite face aux Bleus, les Italiens ont souffert le martyre pour accrocher leur première victoire du tournoi, qui ne devrait pas apaiser le courroux d’Alfredo Gavazzi. En avril, dans la foulée d’un Tournoi des six nations médiocre, achevé à l’avant-dernière place après une raclée subie à Rome face au pays de Galles (61-20), le président de la Fédération italienne avait eu ce commentaire délicat à propos des joueurs : « J’en ai marre des retraités. »Les statistiques de l’équipe italienne – une seule victoire en 2015 (sur 9 matchs avant aujourd’hui), une seule victoire en 2014 (sur 11 matchs) – plaidaient plutôt en faveur de Gavazzi, mais l’affaire avait provoqué un bon bazar, et Sergio Parisse, imité par de nombreux coéquipiers, avait alors tweeté le hashtag #portacirispetto, à savoir : « Faites preuve de respect envers nous. »“Dei pensionati sono stanco, al 15° posto del ranking non ci sono andato io» #portacirispetto— sergioparisse (@sergio parisse)require(["twitter/widgets"]);Le capitaine italien, toujours absent à cause d’une blessure au mollet, pourrait aujourd’hui tweeter « faites preuve de respect envers le maillot bleu » à l’attention de ses coéquipiers : la prestation livrée par les Azzurri face au Canada n’en inspire à peu près aucun. Et on imagine que Jacques Brunel, l’entraîneur français du XV italien, aura infligé à ses joueurs une colère « à la Saint-André » à la fin de la rencontre. A la mi-temps, déjà, sans doute.Un ours plaqué, et un Bergamasco recordLes Italiens ne menaient alors 13-10 que grâce à une pénalité réussie dans le temps additionnel de la première période, à la suite d’une maladresse du Canada qui avait pourtant le ballon en mains. Auparavant, c’est surtout l’Italie qui s’était montrée maladroite, au point d’être menée 0-10 après un quart d’heure de jeu – une pénalité de Nathan Hirayama, puis un essai sublime, sur le coup d’envoi, du dénommé Daniel Tailliferre Hauman Van der Merwe. Un essai de Michele Rizzo, une minute plus tard, maintenait l’Italie dans le match (7-10, 17e).Dès la reprise, une percée de l’arrière Matt Evans enflammait la défense italienne et Elland Road, théâtre des premiers exploits d’Eric Cantona en Angleterre en 1992 (13-15, 44e). Le public, en très grande majorité canadien, se mit alors à entrevoir la possibiilté d’un coup de théâtre façon Japon - Afrique du Sud, à moindre échelle. Plus encore lorsque Jamie MacKenzie inscrivit dans la foulée un nouvel essai splendide, finalement refusé après arbitrage vidéo pour un en-avant sur la dernière passe.Dix minutes plus tard, quelques instants après l’entrée en jeu de Mauro Bergamasco – 36 ans, et désormais 5 Coupes du monde au compteur, record du Samoan Brian Lima égalé –, un essai de Gonzalo Garcia redonnait l’avantage aux Italiens (20-15, 58e) et douchait les espoirs des Canucks, auxquels l’irruption sur la pelouse d’un supporter déguisé en ours aux couleurs du Canada et joliment plaqué par le service d’ordre, ne suffira pas à redonner le sourire en toute fin de match, pas plus que le point de bonus défensif. Après avoir frôlé le paradis face à l’Italie, le Canada devrait redescendre sur Terre face à la France, jeudi prochain, à Milton Keynes. Henri Seckel (Leeds, Angleterre) Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant) La journée du vendredi 25 septembre touchait à sa fin. Andrea Bernardi, vidéaste de l’Agence France-Presse (AFP), pensait sortir de Cisjordanie et repartir à Jérusalem lorsqu’un contact l’informa que des heurts opposaient des soldats israéliens à de jeunes Palestiniens, dans la localité de Beit Furik, près de Naplouse. Ces heurts faisaient suite aux funérailles d’un homme de 25 ans, tué une semaine plus tôt par l’armée après avoir, selon la version officielle, lancé un cocktail Molotov. Le vidéaste italien et son confrère photographe, Abbas Momani, décidèrent de se rendre sur place. Ils ne s’attendaient pas à devenir eux-mêmes les victimes de violences et d’abus de la part des soldats.« Nous avons laissé la voiture à l’intersection entre la route principale et celle conduisant vers le village, rapporte Andrea Bernardi. Nous avons d’abord croisé une voiture de la police aux frontières. J’ai montré mon accréditation israélienne, ils nous ont laissé passer sans problème, puis nous avons mis nos casques et nos gilets pare-balles avec le sigle presse. Nous avons avancé, et nous sommes arrivés à la hauteur d’une jeep de l’armée, puis d’une autre, 50 mètres plus loin, qui tirait du gaz lacrymogène contre les Palestiniens, à cent mètres de là. » Les minutes suivantes ont été entièrement documentées par un enregistrement vidéo, mis en ligne par une société de production locale, Palmedia.Mesures disciplinairesA plusieurs reprises, les soldats s’en sont pris aux deux journalistes, les invectivant, projetant à terre leur matériel, essayant de récupérer la carte mémoire de leurs appareils en fouillant les poches du photographe palestinien. Les deux hommes n’ont pas insisté, bien décidés à s’éloigner car la tension était grande. Lorsque Andrea Bernardi a voulu prendre une photo à l’aide de son téléphone de l’équipement endommagé, une jeep s’est approchée de lui, des soldats ont sauté à terre et l’ont plaqué au sol, en l’immobilisant avec un genou sur le dos. « Un soldat a pointé son arme sur moi. Ils ne m’avaient jamais demandé mon nom, ni un document d’identité avant cela. Ils ne m’ont pas arrêté. Ils avaient juste peur qu’on prenne des images des caméras qu’ils avaient détruites, en pensant peut-être à d’éventuelles sanctions. » Au total, les soldats ont détruit un appareil photo et une caméra, et confisqué un autre appareil et un téléphone.« Des mesures disciplinaires vont être prises », a annoncé à l’AFP le porte-parole de l’armée, le colonel Peter Lerner. « Les plus hauts niveaux de commandements ont été informés de l’incident », a-t-il ajouté. L’Association de la presse étrangère (FPA), à Jérusalem, a dénoncé « l’attitude déplorable » des soldats israéliens contre deux journalistes clairement identifiés, les violences physiques et les dommages matériels causés. Elle a aussi souligné son inquiétude : « Si tout cela n’avait pas été capturé sur vidéo, il ne se serait rien passé. Des patrouilles de l’armée agissent trop souvent dans l’impunité et en violation, semble-t-il, des ordres, en contradiction directe avec l’idéal de haute moralité à laquelle l’armée israélienne prétend adhérer. »Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant)ReporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Clément Guillou Jusqu’à la médaille de bronze inespérée de Jérôme Coppel jeudi dans l’épreuve du contre-la-montre, cela faisait dix ans et ce sprint d’Anthony Geslin à Madrid que la France n’avait pas touché de médaille mondiale chez les Elite hommes. Et si, à Richmond (Virginie), la disette prenait fin aussi dans la course en ligne ? L’équipe de France semble armée, avec un an d’expérience en plus pour ses leaders Tony Gallopin (6e l’an dernier) et Julian Alaphilippe, et la fraîcheur de Nacer Bouhanni en cas de sprint.Le leader de Cofidis, qui a remporté dimanche au Grand Prix d’Isbergues la dixième victoire de sa saison, évoque pour Le Monde ses rêves de maillot arc-en-ciel et sa saison compliquée.Retrouvez le portrait de Nacer Bouhanni dans Le Monde Sport & Forme daté du samedi 26 septembre.L’an dernier, vous aviez pris la 10e place des championnats du monde malgré une préparation tronquée. Comment vous sentez-vous cette année, un mois après avoir quitté le Tour d’Espagne sur chute ?J’ai eu une préparation idéale pour les championnats du monde. Je me sens enfin rétabli et j’espère que la roue va tourner après tous mes pépins [sept chutes en trois mois]. Je n’ai jamais baissé les bras, j’ai toujours continué à m’entraîner dur. Certains vont être usés par leur saison ; moi, je suis en forme. Je n’ai pas couru de grand tour en entier.Je connais mes données de puissance. La semaine dernière, quand je me suis entraîné dans la côte où j’ai mes habitudes en Lorraine, les valeurs étaient bonnes.Que pensez-vous du parcours ? Il est atypique, avec de petites montées sèches, des pavés. Ça va se jouer à l’usure et au placement, sur ces routes larges. Ce sera très dur physiquement. Après la dernière bosse, il reste 600 mètres jusqu’à l’arrivée, donc, en vue du sprint, il faut un lanceur qui puisse passer les montées dans le dernier tour. Je sais que je peux compter sur Julien Simon [son coéquipier chez Cofidis].Que représentent les championnats du monde pour vous ?C’est la plus belle. Au-dessus de Milan-San Remo, au-dessus d’une victoire finale dans le Tour de France, au-dessus de tout. Ensuite, on porte le maillot pendant un an ! L’objectif, quand on est sprinteur, c’est de gagner, je ne vais pas faire de langue de bois. Si je ne sentais pas que je peux gagner, je ne ferais pas le déplacement, je laisserais ma place.Comment prenez-vous le fait que Bernard Bourreau, le sélectionneur, ait retenu Arnaud Démare, un autre sprinteur, dans l’équipe ?C’est un choix… Il marchait un peu mieux au Grand Prix de Québec. C’est un avantage d’avoir deux coureurs. Arnaud Démare est plus dans le registre des classiques. On a deux profils différents.Quelle serait la répartition des rôles si vous étiez tous deux présents dans le final ?Ce n’est pas moi le sélectionneur, je n’ai pas encore le briefing. Je sais juste que je serai là pour le sprint et que mon but sera de m’économiser au maximum.« L’année n’est pas finie »Quel bilan faites-vous de votre saison jusqu’à présent ?Le bilan est mitigé, je n’ai que deux victoires en World Tour. Mais je n’ai pas eu les mêmes ennuis que la saison passée. Dès qu’on touche le sol, il faut du temps pour revenir. C’est pesant. J’ai quand même huit places de deuxième. Si mes deuxièmes places sur Paris-Nice et la Vuelta se transforment en victoire, ça change ma saison. Sur Milan-San Remo [6e], je n’étais clairement pas content. J’aurais dû monter sur le podium au minimum, vu les jambes que j’avais ce jour-là. J’étais beaucoup trop loin à l’amorce du sprint.Pendant six semaines, entre le Tour de l’Ain en août et le Grand Prix d’Isbergues dimanche, vous n’avez jamais pu sprinter pour la victoire dans les meilleures conditions, puisque vous aviez chuté avant le seul sprint auquel vous avez participé sur le Tour d’Espagne. Comment l’avez-vous vécu ? Il ne faut pas s’apitoyer sur son sort, il y a des années comme ça… J’ai dix victoires cette saison, avec tout ce qui m’est arrivé, et l’année n’est pas finie. Il reste les championnats du monde, Paris-Tours, le classement final de la Coupe de France [il est en tête à une épreuve de la fin], l’UCI Europe Tour [il est derrière à 9 points du Belge Theuns]. J’essaie de vite oublier ce qui ne va pas, comme je le fais avec mes victoires.Quelle explication donnez-vous à toutes ces chutes, au nombre de sept en trois mois ?C’est comme ça, c’est toi et ta chance. Au Grand Prix de Wallonie, un mec boit à son bidon et tape la roue du mec devant lui, moi, je suis juste derrière. Donne le vélo à n’importe qui, il tombera. Le reste, ce sont des chutes de masse où 40 coureurs vont au tas. Quand c’est Nacer Bouhanni qui tombe, on en fait tout un plat. Mais si on compte le nombre de chutes cette année de [Mark] Cavendish, ou même d’autres coureurs de Cofidis…L’an prochain, changerez-vous votre approche de la saison ?Mon programme devrait être assez similaire, sauf en début de saison, où je remplacerai les Tours du Qatar et d’Oman par l’Etoile de Bessèges et le Tour d’Algarve ou la Ruta del Sol. Puis ce seront Kuurne-Bruxelles-Kuurne, Paris-Nice, Milan-San Remo, le Critérium du Dauphiné, les championnats de France et le Tour de France. En fin de saison, j’aimerais faire le Grand Prix de Plouay et la Classique de Hambourg à la place de la Vuelta.Clément GuillouJournaliste au Monde Catherine Pacary « J’adore cette piste [Suzuka], c’est une piste de pilote. Je pense que nous l’aimons tous. A mon avis, [c’est] la meilleure piste au monde et je suis vraiment ravi d’être ici. » Est-ce la joie d’avoir gagné la semaine dernière à Singapour ? Le pilote de Ferrari Sébastien Vettel est quasi euphorique lors de la conférence de presse d’avant Grand Prix au Japon, une course qu’il a remportée 4 fois sur 6 participations. « Comme Sebastian l’a dit, c’est une piste agréable à conduire », enchaîne Valterri Bottas (Williams).Premier contact et a priori tout aussi positif pour Will Stevens (Manor) : « C’est une piste sur laquelle j’ai toujours voulu piloter. » « C’est un circuit très spécial pour beaucoup de pilotes. C’est le meilleur circuit du monde », poursuit encore le Britannique Jenson Button. Pas un mot sur Jules Bianchi, qui lui aussi aimait le tracé de Suzuka. Quatorzième manche de la saison de formule 1, les monoplaces reviennent sur la piste nippone pour la première fois après la sortie de piste mortelle du pilote français, le 5 octobre 2014. Un accident que le monde de la F1 n’a pas oublié. D’autant que le pilote russe Dannil Kvyat (Red Bull) est sorti de la piste, samedi 26 septembre. Le Russe est indemne mais ses mécaniciens vont devoir réparer sa monoplace. « Je vais bien, je ressens davantage de de déception que de douleur, a déclaré Kvyat au centre médical de Suzuka. J’ai fait une erreur de débutant en mettant deux roues dans l’herbe. Et comme il n’y a pas de dégagement, je n’avais nulle part où aller. C’était la fin logique. En effet c’est spectaculaire, et je suis désolé pour l’équipe. »« Ce retour à Suzuka nous rappelle que nous pensons toujours à Jules Bianchi et nous allons envoyer des forces à sa famille », a notamment lancé le champion en titre, Lewis Hamilton, mercredi 23 septembre, dans El Mundo Deportivo. Cet accident qui a soulevé des questions. Sur l’asphalte détrempé, ce premier dimanche d’octobre 2014 peu après 10 heures, Adrian Sutil perd le contrôle de sa Sauber et percute un mur de protection. L’Allemand s’extrait de son baquet, indemne ; un engin est envoyé pour enlever la monoplace, mais la course n’est pas neutralisée, seuls les drapeaux jaunes sont sortis. Jules Bianchi, dans son 44e tour, rate un virage. Sa Marussia fonce tout droit et s’encastre sous la grue venue dépanner Adrian Sutil.Lire : le post de blog d’Olivier Cougard sur l’accident de Jules BianchiGrièvement blessé à la tête, il est évacué au plus vite, soigné sur l’Archipel avant d’être rapatrié en France. Dans le coma pendant quelque neuf mois, le pilote de 25 ans meurt le 17 juillet à l’hôpital de Nice, sa ville natale, sans avoir repris connaissance.Malheureux concours de circonstances, comme l’analyse alors le vice-président non exécutif de Mercedes et triple champion du monde Niki Lauda ? La Fédération internationale de l’automobile diligente immédiatement une enquête et tire rapidement ses conclusions. Toute faute du personnel de piste, qui n’aurait pas agité les bons drapeaux au bon moment, est unanimement rejetée. Les trombes d’eau qui inondaient alors la piste étaient prévues, un avis de typhon avait d’ailleurs été lancé. Les conditions de pilotage étaient donc difficiles mais sans surprise.Reste la présence de cet engin. « L’entrée de cette grue sans le régime de la voiture de sécurité est totalement inacceptable. C’est une vraie faute à ne pas renouveler », avait alors accusé l’ancien pilote Alain Prost. « Il y a des circuits qui permettent d’avoir des grues en dehors des rails de sécurité, essentiellement les circuits en ville, comme à Monaco. Mais il y a des circuits avec de grandes aires de dégagement, où on aura toujours besoin d’engins de levage », explique le responsable de la sécurité à la FIA Laurent Mekies au Monde, jeudi 24 septembre. « L’autre moyen d’action pour éviter qu’un tel accident se reproduise est d’imposer la sortie des voitures de sécurité, les safety-cars, en mode systématique. Au risque de casser le rythme de la course. » La « virtual safety-cars »D’où la création d’une virtual safety-car (VSC). C’est la mesure phare parmi les douze mesures techniques entrées en application le 1er janvier, à la suite de l’accident de Jules Bianchi. Déjà existante en Endurance, cette procédure de voiture de sécurité virtuelle oblige les pilotes à ralentir dans une zone dangereuse, avant la sortie éventuelle de la voiture de sécurité réelle. En cas d’accident, un voyant s’allume dans les monoplaces et les pilotes doivent lever le pied, sous peine de disqualification. La VSC est déployée lorsque « des doubles drapeaux jaunes sont nécessaires dans n’importe quelle portion de la piste et les compétiteurs ou officiels peuvent être en danger, mais les circonstances ne sont pas de nature à justifier l’utilisation de la voiture de sécurité », précise la circulaire de la FIA.Autre amélioration apparue en 2015, même si elle n’est pas directement liée à l’accident de Suzuka l’an dernier, les prévisions météo se sont affinées. Les grandes écuries sont désormais capables de prévoir les averses à la minute près. Et, pour les plus petits teams, la FIA fait une communication radio à tous les pilotes en course. Cette mutualisation forcée des informations, qui impacte les stratégies de choix de pneumatiques, n’est au passage pas appréciée par tous.Lire aussi :Formule 1 : le mythe du risque zéro« On a également revu les critères d’application de la super-licence [le permis de conduire des pilotes de F1], qui mettent d’avantage l’accent sur les règles de sécurité », ajoute Laurent Mekies. Par ailleurs, et dans la mesure du possible, l’heure de départ des Grands Prix a été avancée pour éviter la « zone de baisse de luminosité. Le Grand Prix de Suzuka, par exemple, débute une heure plus tôt, à 14 heures. » « On se concentre sur la course »« Jules n’est jamais très loin de nos pensées », déclarait le directeur sportif de Manor Marussia, Graeme Lowdon, avant d’embarquer pour le Japon. « Nous allons devoir être forts, nous savons que ce sera difficile. Mais nous savons aussi que Jules était un compétiteur et qu’il aurait souhaité qu’on se concentre sur cette course. » C’est ce que va faire Lewis Hamilton. Vainqueur l’an dernier à Suzuka, le Britannique espère remporter ce week-end sa 41e victoire, et égaler le record d’un autre pilote tué en course, le Brésilien Ayrton Senna, le 1er mai 1994 à Imola, lors du Grand Prix d’Italie.Au-delà de l’enjeu personnel, le duel Mercedes-Ferrari se poursuit. L’abandon du leader à Singapour, le 20 septembre, a réduit à 41 points son avance au classement par rapport à son équipier Nico Rosberg : la Ferrari de Sebastian Vettel se rapproche à 8 points des pilotes Mercedes. Adrian Sutil, aujourd’hui pilote réserve chez Williams, ne courra pas. Manor a installé deux nouveaux pilotes dans ses baquets, l’Anglais Will Stevens et l’Américain Alexander Rossi. Ils porteront un #JB17 sur leur monoplace, comme à chaque course, et vont se battre pour une 12e ou une 13e place.Une fondationLe père de Jules Bianchi ne regardera pas le Grand Prix dimanche à la télévision. Ce serait trop douloureux. Cependant, pour « faire exister Jules », Philippe Bianchi a lancé l’idée, lors d’un entretien à RMCsport le 23 septembre, d’une fondation qui donne aux jeunes pilotes « des moyens pour qu’ils aient un avenir dans le sport automobile ». Il a lancé un appel aux pilotes de F1 qui voudraient l’aider « à créer cette fondation », les remerciant au passage pour leurs témoignages de soutien qui « nous donnent de l’énergie. Et puis, pour Jules, c’est une reconnaissance de ce qu’il était vraiment : un amoureux de ce sport ».F1 : un piéton sur la piste en plein Grand PrixLes organisateurs du Grand Prix de Formule 1 de Singapour ont annoncé, mercredi 23 septembre, qu’ils allaient renforcer la sécurité, en particulier les barrières entourant le circuit, trois jours après l’irruption d’un spectateur sur la piste en pleine course. « A la suite de cet incident, le Grand Prix de Singapour a mis en place un groupe de travail interne pour revoir le plan de sécurité à tous les points d’accès au circuit », ont indiqué les organisateurs dans un communiqué.Dimanche 20 septembre, en pleine course, le Britannique Yogvitam Pravin Dhokia (27 ans), poursuivi depuis pour « comportement dangereux » par la justice locale, s’est frayé un passage dans le grillage avant de traverser la piste, d’abord en marchant tranquillement, puis en accélérant à la vue des monoplaces. Ironie de l’histoire, le spectateur en question est entré sur la piste par une des sorties de secours aménagées par mesure de sécurité sur le circuit, qui doivent rester ouvertes et non verrouillées selon la réglementation de la Fédération internationale de l’automobile (FIA).Catherine PacaryJournaliste au Monde 26.09.2015 à 14h10 • Mis à jour le26.09.2015 à 14h13 Le tribunal administratif de Paris a ordonné aux migrants qui squattent le lycée Jean-Quarré à Paris de quitter les lieux dans un délai d’un mois, faute de quoi ils pourront en être expulsés de force.Le tribunal enjoint aux occupants de « libérer sans délai les locaux ». « A défaut de déférer à cette injonction dans un délai d’un mois (…), la Ville de Paris pourra requérir le concours de la force publique pour procéder à leur expulsion », précise-t-il, selon une décision prise vendredi 25.« Risque grave de sécurité »La Ville de Paris avait saisi en référé le tribunal administratif, considérant que ce lycée désaffecté n’était pas « adapté » à l’hébergement d’une population estimée à environ 500 personnes, qu’« il existe un risque grave de sécurité ainsi que des problèmes d’hygiène » et que « des faits de violence et d’insécurité ont été constatés ».La mairie souhaite transformer les locaux en « centre d’hébergement adapté à l’accueil de réfugiés avant le début de la période hivernale », le 1er novembre, et veut réaliser auparavant des travaux. Elle assure que les occupants éligibles à l’asile en France seront hébergés pendant un mois le temps d’effectuer leurs démarches.Les migrants – soudanais, érythréens, afghans, tchadiens – étaient environ 150 quand ils ont investi à la fin de juillet ce lycée hôtelier désaffecté, au terme d’un périple dans le nord de Paris passé par le métro La Chapelle et la Halle Pajol.Lire aussi :A Paris, toujours pas de solution durable pour les réfugiés de la mairie du 18e« Hors de question qu’ils se retrouvent à la rue »La Ville de Paris a déclaré à l’AFP prendre note de cette décision en affirmant « suivre la situation d’urgence et sanitaire sur place ». Si la décision ne permet pas l’intervention des forces de police avant un mois, « elle rappelle aux occupants qu’ils doivent quitter le lycée », mais « quitter les lieux de façon sèche n’est pas une option et il est hors de question qu’ils se retrouvent à la rue ».Dans cette optique « il est important » que les migrants et associatifs qui les soutiennent « ouvrent les portes pour permettre un recensement », ajoute-t-on de même source.Lire aussi :La France dispose des ressources pour loger les migrants 26.09.2015 à 11h58 • Mis à jour le26.09.2015 à 16h35 Patrick Pelloux quitte à son tour Charlie Hebdo. Le médecin urgentiste, qui tient une chronique dans l’hebdomadaire, a annoncé vendredi 25 au soir sa décision de cesser d’écrire dans le journal.Invité de la radio étudiante Web7Radio, M. Pelloux a expliqué que « quelque chose [était] terminé » :« Si j’ai décidé d’arrêter d’écrire dans “Charlie Hebdo”, c’est parce qu’il y a quelque chose qui est abouti, qui est terminé. Il y en a d’autres qui vont continuer ce journal et je reste “Charlie Hebdo” dans l’âme mais il faut savoir tourner la page, un jour. Pour aller mieux, parce qu’on ne va pas bien après ce qu’on a vécu… On est survivants, oui et non. Une partie de nous-mêmes s’est arrêtée au moment de ces attentats. »Lire : « Charlie Hebdo » : le casse-tête de la reconstruction« Je ne veux plus parler des attentats »« Je ne suis pas un héros », continue le médecin, assurant « [ne] plus [avoir] le courage de continuer » :« Chaque semaine, on vous parle des attentats. Je ne veux plus en parler. C’est probablement la dernière fois que j’en parle dans un média, parce que c’est épuisant. »Le 7 janvier 2015, Patrick Pelloux avait été l’un des premiers à arriver sur les lieux de l’attentat, au cours duquel douze personnes dont huit collaborateurs de Charlie Hebdo ont été tuées.« Je suis très content d’annoncer [mon départ] dans une radio de lycéens parce que je pense que les autres médias ont tiré un peu trop sur Charlie Hebdo avec des choses toutes faites. On ne demande pas un blanc-seing mais juste d’être un peu respectés », ajoute-t-il. Le médecin estime par ailleurs qu’il « n’apporte plus rien à ce journal ». « Je finirai l’année. Je m’en irai sans tambour ni trompette », poursuit-il, prévoyant son départ pour « début janvier ».M. Pelloux n’est pas le premier à quitter l’équipe « survivante » de Charlie Hebdo après l’attentat du 7 janvier 2015. Le dessinateur Luz avait lui-même annoncé son départ en mai, expliquant se sentir « phagocyté par mille choses, le deuil, la douleur, la colère », qui l’empêchent de s’intéresser à l’actualité. Il doit quitter le journal la semaine prochaine.Lire aussi :Luz : « Le dessin est revenu, lui »« Ça ne se passe pas bien avec la nouvelle direction »Malgré un avenir financier dégagé grâce aux nouveaux abonnements, dons et aides publiques (100 000 exemplaires vendus, 210 000 abonnés), la rédaction a été la proie ces derniers mois de tensions internes.Pour Zineb El Rhazoui, qui travaille également à Charlie Hebdo, ces deux départs sont bien « le signe que ça ne se passe pas bien avec la nouvelle direction ». « Patrick fait partie des gens qui sont dans le collimateur depuis des mois », a assuré cette journaliste, opposée à la direction, évoquant des tensions liés aux questions financières et éditoriales, mais aussi au « partage de la décision ».Lire aussi :Tensions à « Charlie Hebdo» sur le mode de gestion du journal Sarah Belouezzane et Martin Untersinger Il n’a cessé d’être retardé, mais il arrive enfin. Le projet de loi pour une « République numérique » a été mis en ligne samedi 26 septembre au matin par le premier ministre, Manuel Valls, et la secrétaire d’Etat au numérique, Axelle Lemaire. Avec ce texte, le gouvernement a l’ambition d’accompagner la société dans sa transition numérique. L’exécutif souhaite en outre l’aider à relever les défis que cette révolution provoque.Lire aussi :Le gouvernement présente sa stratégie numérique pour la FrancePremière étape, un processus d’élaboration législatif qui se veut innovant. Le texte a été conçu après de nombreuses consultations populaires organisées à l’aide d’un outil de participation en ligne. La version définitive du document est aujourd’hui à nouveau soumise à l’avis du grand public. Sa publication sur la Toile est destinée à permettre aux citoyens de la consulter, mais aussi de l’amender. Ces propositions feront l’objet d’un vote du public durant les trois prochaines semaines. Les vingt idées qui recueilleront le plus de suffrages seront examinées par le gouvernement, Mme Lemaire s’engageant même à recevoir leurs auteurs par petits groupes. Démocratie directe ? Pas tout à fait, répond la secrétaire d’Etat, qui parle plutôt de « démocratie contributive à un moment où la défiance à l’encontre du monde politique est très forte ».« Il faut démontrer que les politiques publiques peuvent intervenir pour protéger les citoyens »« C’est un dispositif inédit et expérimental en Europe et sans doute même dans le monde à ce niveau », indique la secrétaire d’Etat, qui reconnaît avoir dû faire face à de vives oppositions contre la démarche, mais aussi le contenu de la loi. « Il faut démontrer que les politiques publiques peuvent intervenir pour protéger les citoyens. Les outiller pour les rendre plus autonomes. C’est un moment historique dans l’histoire de l’Internet », insiste-t-elle.Pourtant, le projet de loi présenté samedi explore des domaines bien moins vastes que ce qui avait été envisagé à l’issue de la première consultation publique en février. Fini les mesures en faveur des start-up ou encore celles visant à assurer la cybersécurité des entreprises et des administrations. La loi se concentre sur les données personnelles.Ce recentrage ressemble à s’y méprendre à une dépossession de Mme Lemaire de certaines thématiques au profit d’Emmanuel Macron, son ministre de tutelle à Bercy « La valeur, dans le numérique, ce sont les données, défend Mme Lemaire. Cela fonctionne à l’inverse de la logique du capital au XXe siècle, où des ressources matérielles devaient être accumulées, comme le pétrole. Aujourd’hui, pour créer de la valeur, il faut favoriser la circulation des données. »Pour certains, ce recentrage s’apparente à une dépossession de Mme Lemaire de certaines thématiques au profit d’Emmanuel Macron, son ministre de tutelle à Bercy. Ce dernier s’intéresse en effet de plus en plus à l’économie numérique et multiplie les voyages et les rencontres avec les jeunes pousses. Il envisagerait d’ailleurs de consacrer une part de sa future loi, dite Macron 2, au financement des start-up et à l’innovation.Portabilité des fichiersMme Lemaire balaie ces affirmations. Elle estime avoir fait beaucoup pour l’essor des jeunes pousses tricolores en dehors du cadre législatif : « Beaucoup de choses ne relèvent pas de la loi. On ne voulait pas d’un catalogue de mesures sectorielles. Il s’agit là de poser un cadre avec les “briques” nécessaires à la préparation de la société au numérique. »Qu’à cela ne tienne, la loi Lemaire sera donc consacrée aux données. Et bâtie autour de trois axes : économie de la donnée, protection et confiance, accessibilité.Le premier repose sur le principe de « l’open data » ou données ouvertes par défaut. En clair, cela signifie que les administrations, les services publics industriels et commerciaux (SPIC) et les établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC) doivent rendre toutes les informations demandées par le public disponibles. Et ce, sous un format réutilisable. Il s’agira par exemple de chiffres de Pôle emploi, de données cartographiques de l’IGN ou encore des horaires précis de la SNCF.Si un internaute souhaite cesser d’utiliser Facebook, il pourra par exemple récupérer toutes ses informations pour les transférer sur le réseau social de son choix« Nous allons établir un droit de libre publication sur la base d’un volontariat des auteurs », se réjouit Mme Lemaire. Cette disposition ne concernera cependant pas les entreprises privées. Problème, les mesures de coercition contre les contrevenants demeurent inchangées et faire plier les administrations restera aussi long qu’aujourd’hui. La loi prévoit, en outre, la possibilité de croiser des bases de données administratives pour « une meilleure efficacité des politiques publiques » : l’Insee pourra par exemple croiser les numéros de Sécurité sociale avec les revenus des ménages.Voila pour le premier axe. Très important, le deuxième consacre les principes de protection pour « redonner confiance aux citoyens ». Parmi les mesures phares, la portabilité des données : un principe qui permet de transférer tous les fichiers personnels stockés dans un service (Facebook, Gmail…) vers un autre. Si un internaute souhaite cesser d’utiliser Facebook, il pourra par exemple récupérer toutes ses informations pour les transférer sur le réseau social de son choix.Droit à l’oubli pour les mineursCôté protection, la secrétaire d’Etat veut aller plus loin que ce que prévoit la loi de 1978 sur les données personnelles (celle-ci comprenait déjà un droit d’accès, de modification ou de suppression de ces fichiers). Le projet de loi présenté samedi veut donner aux internautes le droit de « décider des usages qui sont faits » de leurs données. Difficile d’imaginer des applications concrètes à ce droit dans un univers dominé par des géants du Net agissant dans le monde entier.Autre question délicate abordée, celle de la mort numérique. Les services internet devront demander à leurs utilisateurs de laisser des instructions de gestion de leurs comptes après leur mortLa secrétaire d’Etat prévoit par ailleurs dans son texte un droit à l’oubli pour les mineurs. Ces fichiers devront être supprimés « dans les meilleurs délais » si une demande est faite en ce sens. Autre question délicate abordée dans le projet de loi, celle de la mort numérique. Les services Internet devront demander à leurs utilisateurs de laisser des instructions de gestion de leurs comptes après leur mort. Et ce, dès l’inscription. Veulent-il que leur compte reste actif ? Ou, au contraire, qu’il soit immédiatement supprimé ? Un ayant droit pourra-t-il disposer des photos ou de toute information disponible ?Cette disposition concerne tout particulièrement les réseaux sociaux : Facebook a par exemple déjà commencé à mettre en place un dispositif de cette nature à l’heure où les familles se plaignent de plus en plus de l’usage fait des comptes de parent décédé.Enfin, le dernier axe concerne l’accessibilité. Celle-ci suppose par exemple que les sites Internet ou les applications des grandes administrations soient mieux adaptés aux aveugles et aux malentendants, sous peine d’amende. Il s’agit par ailleurs, en cas de non-paiement des factures, de garantir le maintien d’un service « téléphonique restreint et un service d’accès à Internet (…) jusqu’à ce qu’il ait été statué sur la demande d’aide ».Le projet de loi prévoit donc une série de mesures un peu techniques, dont il s’agira de voir si elles sont applicables. Notamment celles concernant des géants du Net, dont le champ d’action dépasse les frontières de l’Hexagone.Garantir le secret des correspondancesLe projet de loi introduit une mesure qui pourrait fortement déplaire aux services de messagerie, au premier rang desquels Gmail de Google. Il leur est en effet demandé de respecter « le secret des correspondances ». Le « traitement automatisé » du contenu, du sujet ou des pièces jointes d’un message sera limité, sauf lorsqu’il s’agit « d’afficher, d’acheminer ou de trier » lesdits messages. Le texte tel qu’il est présenté exclut donc l’affichage de publicité personnalisée sur la base du contenu des e-mails. L’obligation est également faite au fournisseur de messagerie de « prendre les mesures nécessaires pour garantir le secret des correspondances », sans pour autant préciser lesquelles.Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maryline Baumard Tous ne sont pas ingénieurs ou opposants au régime de Bachar Al-Assad. Encore moins les deux à la fois. Les Syriens réfugiés en France sont à l’étroit dans le portrait-robot qu’on pourrait dresser d’eux, même s’il contient sa part de vérité. « Le premier point commun, à mes yeux, entre les quelques centaines de Syriens que nous venons de ramener de Munich début septembre reste leur haut niveau d’éducation », pose d’emblée Mourad Derbak, le responsable de la division Europe et Moyen-Orient de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra).« J’ai croisé là-bas beaucoup de jeunes diplômés d’écoles d’ingénieurs qui me parlaient de Total, de Schlumberger, et étaient très au fait de l’actualité du secteur pétrolier », ajoute-t-il, insistant aussi sur le nombre de « commerçants et d’artisans, parfois très réputés et bien établis dans leurs villes, qui ont tout abandonné pour fuir la guerre ». Ce qui fait dire à ce spécialiste de l’asile qu’« aujourd’hui, nous sommes dans un exode et voyons vraiment arriver la société civile syrienne ».Lire aussi :Migrants : les affaires de l’exilLa surreprésentation des diplômés de l’enseignement supérieur dans cette population s’explique d’une part par le prix du voyage, qui cible les classes moyennes ou supérieures ; d’autre part parce que la société syrienne entretient historiquement un rapport spécifique à l’éducation. La chercheuse Elisabeth Longuenesse, de l’Institut français du Proche-Orient à Beyrouth, estime qu’en 1990, déjà, 21 % d’une classe d’âge fréquentait l’université. Ses travaux montrent aussi que depuis les années 1960, la formation des médecins et celle des ingénieurs a été particulièrement développée pour répondre aux besoins, certes, mais aussi car ces deux titres étaient socialement valorisés.Vague technologiqueLes données statistiques n’existent pas pour la France, mais en Allemagne, l’OCDE rappelle que 21 % des Syriens entrés entre janvier 2013 et septembre 2014 avaient fréquenté l’université… Michel Morzière, président d’honneur de Revivre, une association historique d’aide aux Syriens, observe de longue date cette surreprésentation intellectuelle : « Nous avons commencé dans les années 2000 à aider les victimes de la répression d’Hafez Al-Assad, et accueilli des dissidents qui avaient subi des peines de vingt, voire trente ans d’emprisonnement. Nous souhaitions les aider à se reconstruire. »« Ces premières vagues de demande d’asile ont en effet concerné des opposants politiques qui avaient milité sous le père de Bachar Al-Assad, remet en perspective Mourad Derbak. Sont venus s’y ajouter, dès 2011 et le début de la guerre, une vague de jeunes blogueurs qui étaient à leur tour victimes de la répression. »Ensuite, la vague technologique a laissé place aux « arrivées d’artistes, d’intellectuels, d’écrivains, d’hommes de théâtre ou d’acteurs », poursuit M. Derbak.Lire aussi :Les migrants, tous des hommes ?En 2011, la demande syrienne d’asile en France ne se situait qu’au 42e rang et représentait seulement 0,02 % des demandes déposées dans l’Hexagone. « Ce qui n’est pas une exception puisque, traditionnellement, les ressortissants du Proche et du Moyen-Orient demandent peu l’asile chez nous », rappelle M. Derbak. Même s’il n’a rien de commun avec les flux d’entrées que connaît aujourd’hui l’Allemagne, ce flot a ensuite crû pour atteindre 300 entrées individuelles mensuelles en France depuis cet été, rappelle-t-on à l’Ofpra.Administrativement invisiblesUn total de 7 000 personnes ont ainsi été protégées depuis 2011. « La communauté franco-syrienne compterait quelque 20 000 personnes », ajoute M. Morzière. Mais le comptage n’est pas simple car, intégrés à la société française dont ils ont souvent pris la nationalité, les anciens réfugiés sont devenus administrativement invisibles.Les 30 000 demandeurs d’asile, parmi lesquels une majorité de Syriens, que le chef de l’Etat s’est engagé à accueillir pourraient entraîner d’autres arrivées et diversifier les profils, puisque le statut de réfugié autorise à faire venir sa famille. Or les 600 personnes « recrutées » à Munich par l’Ofpra étaient majoritairement des hommes seuls, plutôt jeunes. Ceux qui sont mariés n’ont pas tous voulu faire subir les dangers du voyage à leur famille. Aussi, nombre de femmes et d’enfants attendent dans les camps en Turquie ou ailleurs.En parallèle à cette opération très médiatique, l’Ofpra est allé au Liban, en Jordanie ou en Egypte chercher 450 personnes qualifiées de « vulnérables » par l’Agence des Nations unies pour les réfugiés. « Des gens en mal de soins, des blessés, des victimes de maladies chroniques qui ont été contraints à arrêter les traitements », observe Mourad Derbak. Un public assez différent de celui qui arrive individuellement, mais dont le dossier sera aussi étudié par les services de l’Ofpra.Lire aussi :Le campement de Syriens de la porte de Saint-Ouen, un « mini-Calais »Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Rémi Dupré L’année 2015 aura scellé l’implosion de la Fédération internationale de football (FIFA). Vendredi 25 septembre, à 16 h 21, le ministère public de la Confédération helvétique (MPC) a annoncé, dans un communiqué, avoir ouvert la veille une « procédure pénale à l’encontre du président de la FIFA Joseph Blatter pour soupçon de gestion déloyale et – subsidiairement – abus de confiance ». Le MPC lui reproche également « un paiement déloyal de 2 millions de francs suisses » (1,8 million d’euros) en faveur du Français Michel Platini, patron de l’Union des associations européennes de football (UEFA) depuis 2007 et candidat déclaré à la succession du Valaisan. Ce versement aurait été effectué « au préjudice de la FIFA, prétendument pour des travaux effectués entre janvier 1999 et juin 2002 ». Ces informations ont fait frissonner les 170 journalistes qui jouaient des coudes devant les portes du « Home of FIFA », l’imposant siège de l’instance à Zurich.Prévue à 14 heures à l’issue de la réunion du comité exécutif de l’organisation, la conférence de presse de « Sepp » Blatter – 79 ans, en poste depuis 1998 – avait été annulée sans justification. Auparavant, l’avocat du Valaisan, Lorenz Erni, avait été aperçu aux abords du quartier général de la Fédération internationale. Alors qu’il a promis de lâcher les rênes de la FIFA à l’issue d’un congrès électif extraordinaire, programmé le 26 février 2016, le patriarche du foot mondial fait pour la première fois l’objet d’une poursuite judiciaire. Lui, l’animal politique à sang-froid qui s’était dit « clean » à la fin d’août, dans un entretien à la BBC.Le MPC « soupçonne » d’abord le septuagénaire d’avoir signé, en septembre 2005, « un contrat défavorable à la FIFA » avec l’Union caribéenne de football (CFU), présidée alors par le Trinidadien Jack Warner. Ce dernier, ancien patron de la Confédération d’Amérique du Nord centrale et des Caraïbes (Concacaf), est au centre de la litanie d’affaires de corruption qui ébranlent la FIFA depuis l’arrestation, le 27 mai, à Zurich, de sept dirigeants de l’instance mondiale pour des faits présumés de corruption et de racket.Dévoilé le 12 septembre par la chaîne de télévision suisse alémanique SRF, ledit contrat octroyait les droits télévisés des Mondiaux 2010 et 2014 au CFU pour 600 000 dollars (536 000 euros). Il a été signé conjointement par M. Blatter et M. Warner, démissionnaire de son poste de vice-président de la FIFA en 2011. L’homme d’affaires australien Jaimie Fuller, fondateur en janvier du mouvement New FIFA Now, avait alors estimé que le montant de ces droits serait beaucoup trop bas, « environ 5 % de la valeur du marché ». Dans cette affaire, Warner aurait réalisé un profit estimé à 17 millions de dollars (15 millions d’euros) avant que la FIFA ne résilie le contrat en 2011, la CFU n’ayant pas rempli ses obligations. « M. Blatter coopère, a indiqué son avocat américain Richard Cullen. Il n’y a pas eu de mauvaise gestion. »Le MPC reproche donc également à M. Blatter « un paiement déloyal de 2 millions de francs suisses » (1,8 million d’euros) en faveur de M. Platini, au préjudice de la FIFA, prétendument pour des travaux effectués entre janvier 1999 et juin 2002 ». A l’époque, l’ex-numéro 10 des Bleus officiait comme « conseiller football » de M. Blatter avant de siéger, dès juin 2002, au comité exécutif de la FIFA et d’en devenir le vice-président.Selon le MPC, ce paiement a été effectué en février 2011. Soit un mois avant que M. Platini ne soit réélu pour un second mandat à la tête de l’UEFA, et quatre mois avant que son homologue de la FIFA ne soit reconduit pour la troisième fois à la tête de l’instance mondiale, avec le soutien discret de la Confédération européenne. En marge de la réunion du gouvernement de la Fédération internationale, Michel Platini et « Sepp » Blatter ont été entendus par le MPC, qui a rappelé le principe de la présomption d’innocence. Si le dirigeant helvète a été auditionné en qualité de « prévenu », le patron du foot européen avait le statut de « personne appelée à donner renseignements ». Une perquisition a par ailleurs eu lieu dans le bureau du dirigeant de la FIFA et « des données ont été saisies ».Cette nouvelle déflagration judiciaire peut-elle remettre en question la candidature de Michel Platini à la présidence de la FIFA ? « Avec moi, il n’y aura que du foot, pas de politique », avait confié le sexagénaire, le 24 septembre, à l’Associated Press. « Il aura du mal à s’en remettre, juge-t-on aux portes de la FIFA alors que le dépôt des candidatures est prévu le 26 octobre. C’est un tournant dans la campagne. On a affaire à une accusation d’emploi fictif avec un versement effectué neuf ans après les faits. »Fragilisé par son vote controversé pour le Qatar, le 2 décembre 2010, lors du scrutin d’attribution du Mondial 2022, « Platoche » essuie déjà les critiques du prince jordanien Ali ben Al-Hussein et du Sud-Coréen Chung Mong-joon, ses principaux rivaux dans la course à la succession de Blatter. Ces derniers doutent notamment de sa posture de « chevalier blanc », malgré ses vains appels à la démission du patron de la FIFA, le 28 mai, la veille de sa réélection pour un cinquième mandat. « J’ai été contacté par de nombreuses associations membres ces dernières vingt-quatre heures et ce que j’ai entendu me fait penser, avec confiance, que si nous unissons nos efforts nous pouvons sortir plus forts de tout cela, a déclaré le prince Ali dans un communiqué. La nécessité d’avoir une nouvelle direction capable de rétablir la crédibilité de la FIFA n’a jamais été aussi évidente. »« Blatter et Platini doivent démissionner maintenant », déclare Musa Hassan Bility, président de la Fédération du Liberia et, lui aussi, candidat. « C’est un jour triste pour le football. La FIFA n’est plus. Elle ne peut plus s’autogouverner, glisse le président d’une Fédération européenne. J’ai cru vivre loin des mensonges et des tromperies. J’ai eu tort. »Michel Platini n’a pas tardé à réagir. « En ce qui concerne le paiement qui a été effectué en ma faveur, je désire clarifier que ce montant m’a été versé pour le travail que j’ai accompli de manière contractuelle pour la FIFA, s’est justifié l’ancien capitaine des Bleus. Je suis satisfait d’avoir pu éclaircir ce point envers les autorités. » Le patron de l’UEFA a notamment été défendu par le premier ministre Manuel Valls. « Il a toutes les qualités pour diriger la FIFA, a assuré le locataire de Matignon vendredi soir sur RMC. Je ne peux pas faire plus de commentaires, sinon d’apporter mon soutien et mon amitié à Michel Platini. »L’ouverture de cette procédure pénale à l’encontre du président de la Fédération internationale – qualifié d’« intouchable » par ses admirateurs et jamais inquiété par les scandales – intervient huit jours après la suspension du Français Jérôme Valcke, secrétaire général de la FIFA depuis 2007. Bras droit du Valaisan et clé de voûte du « système Blatter », le quinquagénaire fait notamment l’objet d’allégations de corruption dans le cadre de la revente de billets du Mondial 2014, organisé au Brésil. Avant la tenue de son comité exécutif, la FIFA avait d’ailleurs donné aux enquêteurs suisses, « sous condition », accès aux e-mails de Valcke, qualifié par un ancien pilier de l’instance de « personnage davantage intéressé par le business que par le jeu ».En plein séisme, la Fédération internationale a assuré qu’elle coopérait pleinement avec la justice suisse, qui enquête parallèlement sur « des mouvements financiers suspects sur 121 comptes bancaires » dans le cadre de l’attribution des Mondiaux 2018 et 2022, respectivement à la Russie et au Qatar. Si d’aventure Sepp Blatter démissionnait, le Camerounais Issa Hayatou, vice-président « senior » de l’institution et patron de la Confédération africaine, assurerait l’intérim à la tête de la FIFA jusqu’au scrutin du 26 février 2016.Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.09.2015 à 17h49 • Mis à jour le02.09.2015 à 18h32 Le président américain, Barack Obama, semblait assuré d’une victoire au Congrès pour l’accord sur le nucléaire iranien, mercredi 2 septembre, après le ralliement d’un nombre suffisant de sénateurs en prévision du vote qui aura lieu avant la fin du mois.La sénatrice démocrate Barbara Mikulski a ainsi annoncé qu’elle voterait en faveur de l’accord, portant le nombre de sénateurs favorables à trente-quatre. C’est le seuil que le président américain espérait atteindre, car il correspond à la minorité requise dans la chambre haute du Congrès pour empêcher les Républicains de tuer le pacte.« Aucun accord n’est parfait, surtout un accord négocié avec le régime iranien », écrit Barbara Mikulski dans un communiqué. Mais elle dit avoir conclu que le pacte était « la meilleure option disponible pour empêcher l’Iran d’obtenir la bombe nucléaire ».Lire aussi :Bataille au Congrès sur l’accord avec l’IranUne question qui divise le camp démocrateLe parti démocrate est divisé sur la question. La majorité soutient Barack Obama, mais quelques démocrates très liés à la communauté juive américaine, dont les sénateurs Chuck Schumer, de New York, et Robert Menendez, du New Jersey, ont d’ores et déjà annoncé leur opposition.Les chefs républicains du Congrès ont prévu de mettre aux voix, avant le 17 septembre, une résolution de désapprobation de l’accord nucléaire, qui devrait en tout état de cause être adoptée dans un premier temps, car les républicains ont à eux seuls la majorité absolue dans chaque chambre du Congrès.Barack Obama mettra son veto à la résolution, entraînant un second vote, mais cette fois avec une majorité des deux tiers requise dans les deux chambres pour outrepasser le veto. Au Sénat, qui compte cent élus, cette majorité est donc de trente-quatre voix. Mardi, les sénateurs démocrates Bob Casey (Pennsylvanie) et Chris Coons (Delaware) s’étaient déjà ralliés au président des Etats-Unis, portant le nombre de sénateurs favorables à trente-trois.Si la résolution de désapprobation était adoptée malgré le veto présidentiel, elle bloquerait l’application par les Etats-Unis des accords de Vienne signés le 14 juillet, qui prévoient la suspension des sanctions économiques les plus lourdes contre Téhéran. La levée des sanctions est la contrepartie réclamée par les Iraniens en échange des restrictions sur leur programme nucléaire.Lire aussi :Pour Obama, « la seule option sera la guerre » si le Congrès américain bloque l’accord sur le nucléaire iranien 02.09.2015 à 17h09 • Mis à jour le02.09.2015 à 17h42 | Brice Pedroletti (Pékin, correspondant) Le ciel bleu azur laisse deviner au loin les chaînes de montagne qui bordent l’ouest de Pékin. Place Tiananmen, les cyclistes, qui empruntent l’avenue de la Paix-Eternelle, bordant la Cité interdite, ne peuvent s’empêcher de mettre pied à terre quelques instants.Lire aussi :La Chine s’offre une parade à grand spectacle comme démonstration de forceMalgré les « circulez » des sentinelles, ils capturent un jour avant sur leur téléphone portable les rangées de tribunes prêtes pour le grand défilé militaire du jeudi 3 septembre. Recouvrant toute la zone piétonne sous la porte de la Paix-Céleste (Tiananmen en chinois), les centaines de sièges en plastique colorés font face à la gigantesque esplanade et à deux écrans géants, sur lesquels on distingue une image numérique de la Grande Muraille. Dans vingt-quatre heures, seules les personnalités invitées, triées sur le volet, dont trente chefs d’Etat et de gouvernement, auront accès au défilé. Les autres se contenteront de la télévision. Autant dire que tout a été préparé dans les moindres détails pour la « Victoire de la guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise et les forces fascistes » : des sentinelles sont postées au-dessus et en dessous de chacun des ponts et échangeurs des périphériques et des grandes avenues.Des régiments de policiers sont visibles dans le périmètre de la Cité interdite, dont les douves remplies d’eau ont été explorées par des plongeurs. Des véhicules des forces de l’ordre sont postés à tous les carrefours.Pékin, on ne badine pas avec la sécurité, des fouilles très poussées. http://t.co/zTtHRkCJSP— ZhangZhulin (@Zhulin Zhang)require(["twitter/widgets"]);La grande avenue commerçante de Wangfujing a bouclé ses grands magasins, et il est interdit d’y déambuler. Pas question de profiter de l’événement solennel pour faire du commerce : la rangée d’étals qui vend aux touristes toutes sortes de mets et d’insectes grillés à consommer dans des cornets à proximité de Wangfujing est déserte. Les Pékinois ont été soumis à une liste spectaculaire de règles et interdictions pour la parade, qui verra défiler d’est en ouest, sur l’avenue de la Paix-Eternelle, près de 12 000 soldats et un convoi d’engins porteurs de missiles et de véhicules blindés.Il est ainsi absolument interdit de faire voler dans le ciel des cerfs-volants, des modèles réduits d’avion, des drones, et même des pigeons – Pékin est connu pour ses pigeonniers et ses colombophiles assidus. Des centaines de restaurants, hôtels et commerce ont reçu l’ordre de fermer leurs portes – ainsi que toutes les écoles, dont le lycée français de Pékin.Les télévisions diffusent à l’envi des programmes comparant les différents uniformes des régiments chinois, ou explorant les subtilités du pas de l’oie. Le 3 septembre est devenu un nouveau jour de congé – et la majorité des employés de la capitale ont reçu l’obligation de se mettre en vacances.Pollution indésirablePrès de 20 stations de métros seront fermées de mercredi soir à jeudi soir, tandis que la plupart des rues du centre sont inaccessibles aux automobiles. Pour les habitants des immeubles proches de l’avenue, il est non seulement interdit de photographier le défilé, mais aussi de sortir sur le balcon et de… regarder par la fenêtre. Le ciel est lui aussi dégagé : 10 000 usines ont dû fermer dans les alentours de la capitale pour garantir des cieux libres de pollution.Avec l’arrestation ces dernières semaines de 197 personnes à l’origine de « rumeurs » au sujet de la Bourse, de l’explosion de Tianjin et de la parade militaire, Internet est sous étroit contrôle : gare à ceux qui répercutent le bon mot des dissidents en exil, comme quoi le défilé de demain célèbre « la victoire du fascisme ».Brice Pedroletti (Pékin, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.09.2015 à 15h51 • Mis à jour le02.09.2015 à 16h18 Le joint quotidien fait progressivement son retour sur les campus américains. C’est en substance le résultat d’une étude que l’université du Michigan a publiée mardi 1er septembre. Les accros à la fumette, c’est-à-dire les étudiants fumant de la marijuana de manière quotidienne ou quasi quotidienne, étaient 3,5 % en 2007. Leur nombre a presque doublé en 2015 (6 %). Il faut remonter à 1980 et la fin du mouvement hippie pour trouver un taux plus élevé (7,2 %).L’idée que se font les étudiants de la consommation a fortement évolué depuis le début des années 2000. En 2014, seuls 35 % des diplômés âgés de 19 à 22 ans jugeaient dangereuse la consommation régulière de marijuana alors qu’ils étaient 55 % en 2006, précise l’étude. Le nombre d’usagers occasionnels est aussi en augmentation, bien que de manière moins spectaculaire, ajoute l’étude, qui attribue cette hausse à l’assouplissement des politiques de lutte contre le cannabis dans de nombreux Etats, laissant penser aux étudiants que sa consommation est inoffensive.Tendance à la légalisation de la drogue douceL’Oregon est devenu, durant l’été, le quatrième Etat américain à autoriser un usage « récréatif » de chanvre. En novembre 2014, les résidents de l’Etat avaient approuvé à 56 % un référendum sur la « mesure 91 », rendant légal le fait de consommer, faire pousser et posséder du cannabis.La tendance à la légalisation de cette drogue douce se poursuit dans l’ouest des Etats-Unis. L’Alaska, le Colorado et l’Etat de Washington avaient déjà légalisé le cannabis à usage « récréatif » ces derniers mois. Si la marijuana reste illégale au niveau fédéral, plus de 20 Etats l’autorisent pour un usage médical.Lire aussi :A Washington, le joint de la discorde 02.09.2015 à 15h35 • Mis à jour le02.09.2015 à 15h44 | Denis Cosnard La SNCM, la compagnie maritime qui dessert la Corse et le Maghreb, n’est pas encore sauvée. Mais les juges du tribunal de commerce de Marseille auront comme ils le souhaitaient plusieurs offres de reprise à étudier lors de l’audience prévue le 25 septembre. Cinq candidats se sont fait connaître avant la date butoir fixée mardi 2 septembre à 12 h 30, indiquent des sources concordantes.Comme prévu, la première provient du groupe de logistique Stef, qui est déjà présent dans le transport maritime en Corse avec sa filiale La Méridionale. Il propose de reprendre uniquement l’activité de la SNCM avec la Corse. C’est son allié Daniel Berrebi, avec sa société mexicaine Baja Ferries, qui reprendrait les activités avec le Maghreb, comme il l’a proposé dans une offre distincte mais complémentaire.Lire aussi :Cinq candidats pour reprendre la SNCMLe groupement d’entrepreneurs corses Corsica Maritima a également déposé une offre. Les chefs d’entreprise emmenés par François Padrona, le patron des magasins Leclerc en Corse, espèrent ainsi pouvoir baisser le tarif du transport de marchandises avec le continent.Réponse attendue en octobreLes deux dernières offres émanent de candidats écartés par le tribunal de commerce en juin : l’armateur Christian Garin d’un côté (qui propose de reprendre un bateau de plus qu’au printemps), l’entrepreneur corse Patrick Rocca de l’autre.« La SNCM attire, se réjouit Pierre Maupoint de Vandeul, de la CFE-CGC. Cela s’explique sans doute par le fait que l’entreprise n’est pas si mourante que cela. Cet été, malgré une offre réduite, nous avons réalisé une excellente saison. Les navires étaient pleins, et les comptes à l’équilibre. Sur l’année, le déficit sera bien moindre que prévu. » Les administrateurs doivent à présent examiner les offres, de même que le comité d’entreprise. Celui-ci devrait se réunir le 8 ou le 9 septembre. La décision des juges est attendue en octobre.Lire aussi :SNCM, des vies à l’eauDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.09.2015 à 15h02 • Mis à jour le02.09.2015 à 16h23 L’Italie s’est dite prête, mercredi 2 septembre, à renforcer temporairement les contrôles au tunnel du Brenner, la reliant à l’Autriche. Cette décision fait suite à une demande de l’Allemagne qui fait face à un afflux de migrants.La police frontalière de Bolzano, dans le nord du pays, a déclaré dans un communiqué que « le gouvernement s’est rapidement activé (…) en se disant prêt à renforcer, dans le respect des accords de Schengen, les contrôles à la frontière du Brenner, comme cela avait été le cas lors du G7 ».Au moment du sommet du G7 qui a eu lieu au début de juin en Bavière, dans le sud de l’Allemagne, ces contrôles avaient été mis en place pendant quelques semaines. Confrontée à une « vague record d’arrivées ces dernières heures », la Bavière a demandé « un soutien logistique » à ses voisins, a expliqué la province de Bolzano, située dans une région semi-autonome germanophone.Lire aussi :Afflux record de migrants en Autriche et en Allemagne« Une intervention humanitaire extraordinaire »Avec l’autorisation du gouvernement italien, la province va accueillir pour quelques jours, « de manière temporaire pour permettre à la Bavière de se réorganiser et d’affronter l’urgence, entre 300 et 400 réfugiés », est-il expliqué dans un communiqué.« Ils seront répartis dans des gymnases, où les installations d’hygiène et les infrastructures fonctionnent déjà », avec le soutien logistique de la protection civile et d’organisations bénévoles, a ajouté la province en précisant que le coût de cette « intervention humanitaire extraordinaire » serait pris en charge par l’Etat.Lire aussi :L’Union européenne au défi de l’immigration Daniel AndreyevIl s'est tellement mis en scène dans ses propres jeux vidéo qu'il en est presque devenu un personnage, lui aussi. Avec Metal Gear Solid, dit « MGS », Hideo Kojima a créé la plus grande série de jeux d'espionnage et d'infiltration, inventant non seulement un concept, mais aussi un univers et des codes directement empruntés au cinéma et à la télévision. Génie visionnaire pour certains, perroquet brouillon et pervers pour d'autres, il divise. Il vient de terminer son ultime MGS alors qu'il s'est fait remercier par l'entreprise à laquelle il a toujours été fidèle, Konami. Sans mot dire, sans se plaindre. Afghanistan, robots et crottin de cheval : plongée dans le jeu Metal Gear Solid VRockstar et livreurA quelques heures de la sortie de Metal Gear Solid V: The Phantom Pain, mardi 1er septembre, sur PlayStation 4 et Xbox One, Kojima semblait très détendu. Il avait choisi de ne pas faire de la promotion classique, et s'est fait plaisir comme si c'était un tour d'honneur. Hideo Kojima a joué les coursiers et livré les stars en main propre, apportant leurs exemplaire personnels, dédicacés, à J.J. Abrams et aux autres artistes qui l'ont soutenu ou qui ont participé à MGSV.Visited JJ to directly inform MGSV TPP completion, who have been supporting me for a long time. — HIDEO_KOJIMA (@HIDEO_KOJIMA_EN)require(["twitter/widgets"]);C'est son côté « proche de ses fans » assumé. Il retweete aussi les cosplays (amateurs se déguisant en personnages de jeu) et fan-arts (créations réalisées en hommage au jeu) de son public. Pour le reste, silence radio. Sa séparation d'avec Konami en mars s'est faite dans l'arrière-boutique. Les langues ne se délient pas encore complètement sur les conditions de travail au sein de l'entreprise. « Mon corps est composé à 70 % de films » Au Japon, où les créateurs de jeux sont discrets sur leur vie, il est considéré comme un original. Hideo Kojima parle abondamment de lui, de manière presque romancée. En faisant une synthèse de ses interviews, on peut tout retracer. On découvre son enfance solitaire, entre campagne et ville. Il a déjà confessé avoir vécu des expériences de mort imminente, que ce soit pour cause de noyade ou lors d'un accident de voiture. Et puis, il y a ses parents. Ce sont eux qui lui ont donné le goût du cinéma.Sa fameuse phrase en signature de son compte Twitter, « Mon corps est composé à 70 % de films », c'est à eux qu'il la doit. Ils lui font regarder des westerns, des films d'horreur ou encore des classiques du cinéma européen. A chaque fois, ils en débattent. Comme tous ceux qui ont connu le son des bombardiers B-29 déchirant la nuit, son père lui transmet aussi sa peur de revivre les horreurs de la guerre.Hideo Kojima restera quand même le fils qui a fait le mauvais choix, celui d'une industrie encore honteuse à l'époque, les jeux vidéo. Et ne pas avoir la reconnaissance du père, dans une société confucéenne, c'est traumatisant.Un créateur qui diviseAujourd'hui, certains lui vouent un culte. Il déchaîne les passions au-delà de ses espérances. Demandez à ceux qui le détestent. « Ses jeux sont prise de tête, il se prend au sérieux », entend-on souvent. Ou au contraire, « je n'en peux plus de son humour pipi-caca », pour ne citer que les reproches les plus récurrents. Sans oublier cette critique permanente : il fait des jeux « bavards ». Jeune, Kojima écrivait des romans, toujours trop longs, le genre qu'aucune revue ne souhaite publier. Plusieurs décennies plus tard, Metal Gear Solid 4 obtiendra le record peu glorieux de « séquence cinématique la plus longue du monde » (71 minutes).Pour son chant du cygne de 2015, il a décidé d'être économe en dialogues. Certains diront que c'est pour épargner son héros, incarné cette fois-ci par Kiefer Sutherland. The Phantom Pain est devenu un jeu ouvert et non linéaire, sans sacrifier son histoire et sa dramaturgie, à tel point que les nouveaux venus vont être surpris par toute la liberté qu'il offre.Les fans, eux, savent à quoi s'en tenir. Dès le premier MGS, on pouvait se laisser uriner dessus par un loup pour en garder l'odeur et ainsi éviter de se faire attaquer par la suite – un souci du détail qui confine à la maniaquerie.Une approche iconoclasteLa base de son œuvre, c'est évidemment Metal Gear, sur l'ordinateur japonais MSX2, en 1987. Là où l'infinie majorité des jeux d'action repose sur le fait de tuer, il renverse complètement le prisme habituel du genre. Fini le « plaisir de tuer », voici la jouissance de ne pas se faire remarquer, de s'infiltrer en toute discrétion.Vers la fin du jeu, un message inquiétant apparaît : « Big Boss à l'appareil. Solid Snake ! Arrête l'opération, éteins ton ordinateur de jeu. Immédiatement. » C'est la première fois que Kojima s'adresse directement au joueur, qu'il essaye de lui faire perdre pied.Il écrit et réalise ensuite Snatcher (1988) et Policenauts (1994), des jeux d'aventures, noirs et drôles à la fois, qui mélangent sans vergogne plusieurs succès des années 1980. La frontière entre inspiration et hommage aux grands classiques y est assez trouble, à l'image de cette scène de Policenauts, une redite des scènes de désamorçage de bombe par des clones de Riggs et de Murtaugh, les héros de L'Arme fatale.Le pastiche est poussé jusqu'aux limites du droit d'auteur : le jeu met en scène Mel Gibson, version cheveux bleus. Le grand public occidental, lui, ne connaît pas encore Kojima, mais au Japon, il a déjà une voix et un public.Les mises en abîme de « MGS »En 1998, Metal Gear Solid sort enfin sur Playstation et devient instantanément un classique, en adaptant à la 3D son concept initial : le jeu d'infiltration. Quand Snake arrive enfin dans la base de Shadow Moses, les caméras se font dynamiques, comme au cinéma. Les crédits défilent dès le début, comme dans un blockbuster. La mention « A Hideo Kojima Game » s'impose. Le CD-Rom, avec sa mémoire qui permet d'inclure de nombreuses séquences vidéo, va enfin lui donner la capacité d'assouvir son ultime fantasme de cinéphile, la direction d'acteur. Akio Otsuka pose son timbre sur la figure de Snake, qui gardera sa voix durant tous les épisodes au Japon, tandis que David Hayter, futur scénariste de X-Men et de Watchmen au cinéma, se charge de la version anglaise.Ce que tout le monde va garder en mémoire, c'est la mise en abîme du joueur. Le « quatrième mur » – l'écran du téléviseur, qui sépare le joueur du jeu et le met en position d'observateur – va se briser à nouveau, pour donner l'une des scènes les plus connues du jeu vidéo. Un boss devenu mémorable, Psycho Mantis, interpelle le joueur désorienté. Il analyse la carte mémoire de la PlayStation et en fait le commentaire. Il critique la manière d'être de Snake, les performances du joueur. Pour le vaincre, il faut l'empêcher de lire dans la tête du héros, et pour cela, il faut débrancher la manette et la rebrancher sur le second port, tandis que sur le téléviseur, l'écran noir afiche la mention « Hideo ».Les combats contre des boss déroutants deviennent la marque de fabrique de Kojima et cet affrontement-là est sans doute le plus incroyable, dans un jeu déjà bien dantesque qui compte à son casting un ninja-cyborg.« MGS 2 », ou l'art de décevoirKojima conçoit alors ses œuvres de plus en plus comme un film d'action. Dans un monde où les suites s'enchaînent à une cadence annuelle, où les formules de jeux  sont assenées au public jusqu'à la lassitude, il va à chaque fois affiner ses jeux pour leur donner une message unique, quitte à aller dans le mur. Pour MGS2, la mort prématurée d'un de ses comédiens fétiches, Kaneto Shiozawa – alias le fameux ninja-cyborg – va obliger Kojima à revoir tous ses plans. Metal Gear Solid 2 sera donc une suite qui raconte la difficulté de faire des suites.C'est aussi à ce moment-là que Kojima repousse encore plus loin le « quatrième mur », en se moquant allègrement des attentes des joueurs. Ils voulaient tellement jouer Solid Snake, le charismatique héros, qu'il leur donne à incarner à la place un nouveau venu, Raiden, antihéros absolu. Gamin formé dans un environnement virtuel pour devenir Snake, il est un guerrier de génie parce qu'il a traversé les champs de bataille comme un jeu vidéo. Il faut être sacrément retors pour offrir délibérément un personnage principal appelé à être haï par les joueurs.Kojima va aussi humilier le pauvre Raiden, qui devra se battre tout nu dans des couloirs, les mains en cache-sexe. Fou de rage, Raiden jette finalement le médaillon attestant de son identité, ou plutôt de celle du joueur. Il a tant voulu être Snake qu'il n'a finalement été que Raiden, tout nu dans une base. C'est le premier point de rupture avec de nombreux fans.Entre jouissance  cinéphile et mélancolieL'œuvre de Kojima est imparfaite, autant que peut l'être une série basée sur des robots géants atomiques qui changent le cours des relations Est-Ouest. Metal Gear Solid 3 va rester dans les mémoires comme étant la plus limpide des aventures, avec ses références continuelles aux premiers James Bond, avec leurs meilleurs méchants, les communistes de la guerre froide. C'est peut-être aussi l'épisode le plus mélancolique de la saga.Certains voient en Metal Gear Solid 4 son faux pas, celui où il a souhaité tout expliquer. « Vous vous souvenez du guerrier-vampire de MGS 2 ? En fait, il s'agit d'un miracle de la science et des nanomachines. » Kojima y a bouclé toutes les pistes, répondu à quasi toutes les questions possibles. Son héros a subitement pris de l'âge, et passe littéralement cette dernière et longue mission à mourir. MGS4 est un jeu qui parle d'un vieux héros qui veut donner un sens à sa mort.Des thématiques raresC'est aussi cela qui agace chez Kojima, son envie permanente d'être profond et léger à la fois. Le Codec, le lien de communication permanent entre le QG et Snake, balance des discussions qui vont de la faune locale au matériel militaire, en passant par Godzilla et la nature humaine. Dans un pays où la psychanalyse n'existe quasi pas, Kojima utilise volontiers ses jeux pour exprimer ses propres angoisses. La menace nucléaire inhérente au Japon, la descendance, la paternité, la torture et plus globalement la guerre, tout y passe.Kojima reste un des rares créateurs qui aient proposé des jeux dont le thème est le parricide (le père, dans Metal Gear, la mère, dans Metal Gear Solid 3). Dans The Phantom Pain, il évoque frontalement le tragique destin des enfants soldats. Quand tous les jeux à monde ouvert comme GTA évitent soigneusement de mettre des enfants dans la rue pour éviter les vidéos de massacre sur YouTube, Kojima embrasse le problème jusqu'au malaise. Dans Ground Zeroes, le prélude de Phantom Pain, il était déjà question de viols et d'enfants torturés. Le traitement de ces sujets sensibles n'est pas forcément bon, et ses détracteurs sont toujours prompts à pointer les fautes de goût et les erreurs que commet Hideo Kojima. Mais en 2015, il semble être le seul à avoir le courage de s'y essayer dans un jeu à grand budget.Y a-t-il Une vie après « MGS » ?Beaucoup se demandent comment va survivre sa série, maintenant que Kojima quitte le ring. Il vend désormais mieux en Occident qu'au Japon, où il a connu plusieurs déboires. Comme par exemple avec Boktai: The Sun is in Your Hand (en japonais, Bokura no taiyô, « notre soleil »), un jeu d'aventure pour Game Boy Advance, qu'il imagine en 2003. Il raconte le combat d'un garçon contre une armée de vampires. Mise en abîme : la cartouche est équipée d'un capteur solaire ; pour charger l'arme du héros en énergie, le joueur doit sortir de chez lui et exposer le jeu à la lumière du soleil. Manque de chance, le jeu sort durant l'un des étés les plus pluvieux qu'ait connus le Japon, ce qui contribuera à son échec commercial.En 2009, Kojima Production s'est essayé à un autre genre, l'ambitieux Metal Gear Rising, un projet que Kojima ne fait que produire pendant qu'il s'occupe de Metal Gear Solid: Peace Walker. Malgré un concept prometteur, celui d'un jeu d'action où un ninja-cyborg peut tout découper, le projet va droit dans le mur. Hideo réunit alors son équipe et tient un discours d'une violence mémorable. Quelques mois plus tard, le projet renaît de ses cendres avec l'arrivée de PlatinumGames, anciens de Capcom et génies du game design. Dans une vidéo incroyable de franchise pour une société japonaise, Kojima et son équipe reconnaissent leurs erreurs d'une manière aussi violente qu'inattendue. Hideo Kojima semble hanté par la trace qu'il laissera. Quel est l'âge limite pour réaliser des jeux d'action ? Peut-il continuer comme Shigeru Miyamoto, qui à 63 ans, vient de finir de superviser Star Fox Zero, trente-cinq ans après ses débuts ? Quand Hayao Miyazaki réalise Princesse Mononoké à 57 ans, il sait bien que c'est sa dernière occasion pour mettre toute l'énergie qu'il a dans un film « d'action » – après, il sera trop tard. A chaque jeu, Hideo Kojima a systématiquement menacé de se retirer, arguant qu'il s'agit de son ultime projet. Maintenant que son équipe a été dissoute, que son œuvre appartient à un grand groupe, l'urgence se fait palpable, elle a changé de camp. Il y a quelques jours, sur Twitter, alors qu'il fêtait ses 52 ans, Hideo Kojima remerciait les internautes et ajoutait : « Je vais continuer pour le restant de mes jours. » //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444461', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Daniel Andreyev Maxime Vaudano Quatre-vingt millions d’euros, c’est la somme qu’a déboursée Manchester United pour arracher à Monaco Anthony Martial, jeune espoir de 19 ans totalisant à peine 51 matches en Ligue 1 pour 11 buts et aucune sélection en équipe de France. Elle suffit à donner une idée de l’emballement du marché des transferts de football.Lire aussi :Comment Martial est devenu le joueur français le plus cher de l’histoireSi les 20 millions d’euros de bonus (nombre de matchs joués, sélections en équipe de France, etc.) viennent comme convenu s’ajouter dans les prochaines années aux 60 millions d’euros net de son transfert, Anthony Martial sera le transfert le plus cher du football français, et le sixième de l’histoire au niveau mondial.Un peu éclipsé par le jeune prodige français, le Belge Kevin de Bruyne se place quant à lui au septième rang mondial grâce à son transfert de Wolfsburg vers Manchester City pour 75 millions. L’été 2015, marqué par quatre transferts supérieurs à 50 millions d’euros, est finalement dans la continuité des années précédentes. Le mercato estival 2014 avait ainsi déjà connu un coup de maître de l’AS Monaco, qui avait vendu le Colombien James Rodriguez au Real Madrid pour 80 millions d’euros. #container_14410985010{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14410985010{ height:400px; } #container_14410985010 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14410985010 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14410985010 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14410985010 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les plus gros transferts de l'été 2015Sources : Transfermarkt, presse(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = ["De Monaco à Manchester United","De Wolfsburg à Manchester City","De Manchester United à PSG","De Liverpool à Manchester City","De Aston Villa à Liverpool","De Valence à Manchester City","De Hoffenheim à Liverpool","De Monaco à Inter Milan","De Juventus à Bayern Munich","De Schalke 04 à Wolfsburg","De Inter à Real Madrid",""]//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14410985010", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, formatter: function(){ return Highcharts.numberFormat(this.y,1)+" M€" }, style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: 100, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Anthony Martial","Kevin De Bruyne","Angel Di Maria","Raheem Sterling","Christian Benteke","Nicolás Otamendi","Roberto Firmino","Geoffrey Kondogbia","Arturo Vidal","Julian Draxler","Mateo Kovacic"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Montant annoncé du transfert ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 80 ], [ "", 75 ], [ "", 63 ], [ "", 62.5 ], [ "", 46.5 ], [ "", 44.6 ], [ "", 41 ], [ "", 40 ], [ "", 37 ], [ "", 36 ], [ "", 35 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "M€", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { if (annotation_spe[this.point.index] != undefined){ return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) + annotation_spe[this.point.index] } else { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) } }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Le palmarès parle de lui-même : neuf des dix plus gros transferts de l’histoire ont eu lieu au cours des cinq dernières années. De quoi confirmer un véritable emballement du marché, produit de plusieurs facteurs combinés : l’arrêt Bosman (une décision de justice de 1995 qui a permis la libre circulation des footballeurs dans l’Union européenne), l’explosion des droits de retransmission télévisée (dont une partie est reversée aux clubs) et le développement de l’« achat » de joueurs par des investisseurs privés.La visualisation des dépassements du record du transfert le plus cher sur un peu plus d’un siècle permet de constater une progression exponentielle depuis le transfert de l’Argentin Diego Maradona de Boca Juniors vers le FC Barcelone, en 1982 – même s’il ne faut pas négliger l’influence de l’inflation. #container_14410985026{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14410985026{ height:500px; } #container_14410985026 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14410985026 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14410985026 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14410985026 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; } #mini-legende{ text-align:left; margin:0 auto; font-size:10pt; float:left;}#mini-legende span { margin:0 5px; display:inline-block; width:11px; height:11px; border-radius: 90px; background-color:black;}Le record du transfert le plus cher brisé 37 fois en 120 ansNationalité des joueurs : Angleterre (9)Italie (8)Argentine (5)Brésil (3)France (2)Portugal (2)Pays-Bas (2)Galles (2)Danemark (1)Ecosse (1)Uruguay (1)Espagne (1)Suède (1)Sources : Reuters. En livres courantes.Clubs impliqués dans ces transferts(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ var pays = { "ARG": ["Argentine"], "BRA": ["Brésil"], "DEN": ["Danemark"], "ENG": ["Angleterre"], "FRA": ["France"], "HOL": ["Pays-Bas"], "ITA": ["Italie"], "POR": ["Portugal"], "SCO": ["Ecosse"], "SPA": ["Espagne"], "SWE": ["Suède"], "URU": ["Uruguay"], "WAL": ["Pays de Galles"] } var couleurs = { "ARG": ["#99CCFF"], "BRA": ["#FFE847"], "DEN": ["#000099"], "ENG": ["#FF6699"], "FRA": ["#0000FF"], "HOL": ["#FF9933"], "ITA": ["#00FF99"], "POR": ["#669900"], "SCO": ["#6666FF"], "SPA": ["#FF0000"], "SWE": ["#663300"], "URU": ["#6600CC"], "WAL": ["#669999"] } //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: 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United", "River Plate", "Sheffield"], tickColor: '#FFF' }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 }, //SERIES series: [{ name: 'Records de transferts par club impliqué', data: [6, 6, 5, 4, 4, 4, 3, 2, 2, 2, 2, 2, 2] }], tooltip: { enabled: false }, }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Si l’on s’intéresse maintenant aux cinquante transferts les plus onéreux de l’histoire, on constate qu’ils sont concentrés entre une poignée de clubs : huit grandes formations européennes (Barcelone, Liverpool, Chelsea, Lazio de Rome, Manchester City, Manchester United, PSG et Real Madrid) monopolisent deux tiers des achats, alors qu’ils représentent à peine 28 % des ventes. A lui seul, le Real Madrid en compte une dizaine.La seule manière de relativiser quelque peu l’explosion récente des montants des transferts est de prendre en compte l’inflation. Un calcul très approximatif à partir de l’indice des prix à la consommation de l’Insee permet ainsi de réévaluer à la hausse les transferts les plus anciens… et de se rendre compte qu’en euros constants de 2014, le transfert de Zinédine Zidane de la Juventus vers le Real Madrid, en 2001, avait coûté quelque 92 millions d’euros… soit bien davantage que le jeune Anthony Martial. #container_14410985028{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14410985028{ height:500px; } #container_14410985028 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14410985028 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14410985028 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 270px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14410985028 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les 50 plus gros transferts de l'histoire en euros constants de 2014Sources : Transfermarkt(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14410985028", 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La BBC assure par exemple que le transfert de Gareth Bale a coûté 100 millions d’euros, battant le record de Cristiano Ronaldo, alors que le club madrilène évoque le chiffre de 91 millions d’euros. Quant à Neymar, il a été transféré, selon les sources, pour 86,2 à 111,7 millions d’euros de Santos à Barcelone. Pour plus d’uniformité, nous avons choisi d’utiliser les chiffres communiqués par les clubs.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.09.2015 à 14h05 • Mis à jour le02.09.2015 à 15h41 A la suite des révélations par plusieurs médias de l’existence de 50 000 « collaborateurs occasionnels du service public » non déclarés, dont la grande majorité officie au sein du ministère de la justice, la ministre Christiane Taubira est montée au créneau mercredi 2 septembre. « C’est un problème que j’ai pris effectivement à bras-le-corps, parce que j’estime d’abord que le ministère de la justice doit être exemplaire », a-t-elle déclaré à la sortie du conseil des ministres.Environ 40 500 personnes (interprètes, experts, médiateurs…) non déclarées sont employées par son ministère, selon un rapport des inspections générales des finances cité par plusieurs médias et dont l’Agence France-Presse a obtenu une copie.Plusieurs plaintes déjà déposées« Cette triple inspection a remis son rapport à l’été 2014, et depuis nous travaillons sur les préconisations de ce rapport que nous mettons en œuvre », a assuré Christiane Taubira. Elle mentionne notamment la création du portail Chorus, qui permet « de savoir qui est concerné, parce qu’il y a une différence à faire entre les personnes qui accomplissent des missions occasionnelles et les sociétés de prestation de services. »Elle a ajouté qu’un décret visant à « préciser la différence entre ces missions occasionnelles et les prestations de services qui donnent lieu à la TVA » était en préparation. « Pour les personnes qui accomplissent une mission occasionnelle, il y a une rémunération et donc une déclaration et les prestations de sécurité sociale, et puis pour les prestations de service, c’est la TVA », a poursuivi la ministre.Plusieurs plaintes individuelles ont déjà été déposées. Selon le rapport, en cas de poursuites judiciaires collectives, le coût pour les finances publiques serait « de l’ordre d’un demi-milliard d’euros ». Catherine Pacary Alors qu’un de ses deux pilotes, le Français Romain Grosjean, a réussi l’exploit de finir troisième, le 23 août, à Spa-Francorchamps, en Belgique, l’écurie Lotus, confrontée à de graves difficultés financières, pourrait disputer son dernier Grand Prix ce week-end à Monza, en Italie. « Nous vivons une saison très très difficile, reconnaît Alan Permane, directeur des opérations de piste de Lotus. C’est notre pire saison d’un point de vue financier. Faire rouler les voitures sur la piste est un énorme effort, semaine après semaine. Alors monter sur le podium est tout simplement incroyable ! »Incroyable, déjà, lors des essais libres du Grand Prix de Hongrie, à la fin de juillet, lorsque l’équipementier Pirelli a refusé de fournir les pneus aux deux monoplaces noires, tant qu’il n’avait pas reçu un chèque (estimé à 250 000 livres). L’écurie d’Enstone, dans l’Oxfordshire, n’a plus les moyens de payer ses fournisseurs, auxquels elle devrait 600 000 livres. Au total, Lotus team F1 aurait contracté 128 millions de livres de dettes.Salaires payés par Bernie EcclestoneAux impayés s’ajoutent les déboires judiciaires. Jeudi 20 août, Federico Gastaldi, l’un des responsables de l’écurie, et deux de ses collègues ont rompu le couvre-feu et quitté le circuit de Spa à la nuit tombée, trop occupés à parlementer. Charles Pic, troisième pilote de Lotus en 2014, venait de lancer une procédure et menacé d’envoyer les huissiers saisir les monoplaces. Le Français réclamerait 800 000 euros pour une dizaine de séances d’essais non effectuées la saison passée. Vu les « circonstances exceptionnelles », la Fédération internationale de l’automobile (FIA) n’a pas poursuivi le team… Mardi 1er septembre, le Times a révélé que Bernie Ecclestone en personne, le patron de la FOM (Formula One Management) avait déboursé, le 22 août, quelque 1,5 million de livres pour payer les salaires des 400 salariés de l’équipe afin d’assurer la présence de Lotus « à Spa et, espérons-le, en Italie ». « Mais maintenant ils ont besoin de progresser avec Renault, pour être sûr que tout est OK », a tenu à préciser le grand argentier de la F1.Le monde de la F1 et au-delà ne bruisse depuis que de cela : le rachat de Lotus team F1 par Renault. La seule façon rassurante de négocier cette deuxième moitié de la saison. Et de garantir la présence des deux voitures à Monza, toujours sous la menace des huissiers, même si Bernie Ecclestone a déclaré s’être entretenu avec Charles Pic.Renault prêt à injecter 60 millions de livresSelon le journal britannique, Renault serait prêt à offrir 60 millions de livres pour prendre 65 % des parts de Lotus – que le constructeur français avait vendu en 2010 à Genii. Aujourd’hui, Lotus est détenu conjointement par Genii, société privée sise à Luxembourg, et Andrew Ruhan. Problème, les moteurs Renault ne brillent cette année ni par leur fiabilité ni par leur rapidité. De plus, le constructeur français est déjà engagé avec Red Bull, même si leurs relations se sont beaucoup dégradées. Côté positif, en revanche, le vieux rêve réussi par Guy Ligier – mort le 23 août – et Jacques Laffite en 1977, tenté par Alain Prost, et à nouveau possible d’un triplé tricolore : une victoire d’un pilote français dans une équipe française au volant d’une voiture française.Un rêve que la troisième place de Romain Grosjean rend accessible. Aucune allusion pourtant sur le compte Twitter de ce dernier. Toujours souriant, philosophe, il félicitait, lundi 31 août son rival et ami Nico Rosberg pour sa récente paternité. Le même jour, le dossier de rachat était officiellement présenté au constructeur français. Renault n’avait toujours pas fait de proposition financière de rachat mardi 1er septembre.Catherine PacaryJournaliste au Monde Bertrand Bissuel Myriam El Khomri peut désormais mesurer combien il est difficile d’être ministre du travail – un poste qu’elle occupe depuis le début du mois. Selon les statistiques publiées jeudi 24 septembre par ses services et par Pôle emploi, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) s’est accru de 20 000 en août, en métropole, soit une hausse de 0,6 % par rapport à juillet et de 4,6 % en un an.Il ne s’agit pas de la progression la plus soutenue en 2015 : le mois d’avril avait connu une poussée encore plus forte (+ 26 200). Mais c’est sans conteste un mauvais chiffre, qui fragilise le gouvernement tout en relançant cette question lancinante : à quel moment va enfin se dessiner « l’inversion de la courbe » promise par François Hollande ?En attendant, le chômage bat des nouveaux records : 3 571 600 personnes sont concernées dans l’Hexagone (un peu plus de 3,835 millions en incluant l’outre-mer). Si l’on y ajoute les demandeurs d’emplois qui exercent une activité réduite (catégories B et C), les données sont encore plus spectaculaires : près de 5,421 millions en métropole (un peu plus de 5,726 millions avec l’outre-mer).Légère baisse chez les moins de 25 ansSeule et unique catégorie à connaître une baisse, très modeste au demeurant : les jeunes de moins de 25 ans. Leur nombre a reculé de 0,1 % en un mois, pour ceux qui sont en catégorie A, mais il a augmenté de 0,4 % entre août 2014 et août 2015.Le sort des personnes de 50 ans est toujours aussi préoccupant : + 1,4 % en un mois (+ 9,4 % en un an). Celles qui sont inscrites à Pôle emploi depuis au moins un an en métropole (dans les catégories A, B et C) voient leur nombre augmenter de 0,5 % en un mois et de 10,6 % en un an. Et l’ancienneté moyenne au chômage ne cesse grimper : 562 jours en août, soit 30 jours de plus par rapport au même mois de l’année précédente.« Les résultats au mois le mois doivent être analysés avec prudence, réagit Mme El Khomri, dans un communiqué. Seule la tendance compte. » La ministre du travail rappelle que les statistiques avaient baissé en juillet après une stabilisation en juin. De même, elle insiste sur le fait que « le chômage des jeunes est inférieur à ce qu’il était début 2013 », ce qui prouve, selon elle, que les dispositifs mis en place portent leurs fruits : emplois d’avenir, garanties jeunes, contrats de génération, etc.Mais l’embellie n’est pas encore d’actualité. Elle se produira peut-être à l’automne. Selon l’Observatoire français des conjonctures économiques, le second semestre devrait marquer « le tournant de la reprise », avec un taux de chômage qui retomberait à 9,8 % fin 2015, puis à 9,5 % fin 2016 (contre 10 % en décembre 2014).Lire aussi :L’inversion de la courbe du chômage pourrait débuter fin 2015Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Chaperon Les banques sont furieuses. Le président de la République a annoncé, jeudi 24 septembre, que les commissions perçues par les réseaux bancaires pour collecter le Livret A et le Livret de développement durable (LDD) allaient être réduites. Cette mesure prend par surprise les établissements bancaires, qui dénoncent un manque de concertation. La Caisse des dépôts (CDC), chargée de transformer l’épargne des Français en prêts pour le logement social, a aussi été prise de court.Qu’est-ce que cela change pour les épargnants ?Rien. Les épargnants ont déjà été pénalisés par la baisse du taux du Livret A, passé de 1 % à 0,75 % au 1er août, un plancher historique. Le pourcentage (0,4 %) perçu par les banques pour collecter les livrets d’épargne réglementés, représente désormais plus de 50 % de la rémunération des Français. Le gouvernement a donc décidé de raboter le commissionnement des réseaux.A qui cela profite-t-il ?Au logement social. Cette coupe surprise a d’ailleurs été dévoilée lors du discours de clôture du 76e congrès de l’Union sociale de l’habitat (USH). François Hollande a expliqué que si la commission des banques était réduite de 10 centimes – passant ainsi de 0,4 % à 0,3 % – cela représenterait grosso modo une économie de 250 millions d’euros pour les organismes HLM. Soit 10 centimes qui s’appliquent sur un stock d’épargne réglementée – Livret A, LDD et livret d’épargne populaire (LEP) – atteignant 250 milliards d’euros géré par la CDC.Comment ça marche ?Ce circuit financier est une particularité bien française. Les Crédit agricole, les Caisses d’épargne et autre Banque postale sont rémunérés pour collecter des fonds qui sont ensuite centralisés à la CDC, dans la section des « fonds d’épargne ». Cette division se charge ensuite de convertir cette manne en prêts à taux préférentiels accordés aux organismes HLM et pour la politique de la ville (à hauteur de 144 milliards d’euros).Autrement dit, ce sont les fonds d’épargne de la CDC qui bénéficient en premier lieu des économies réalisées auprès des réseaux de collecte. Reste à savoir comment ils vont les répercuter sur les emprunteurs sociaux. « Le modèle n’est pas encore arrêté », explique Odile Renaud-Basso, directrice générale adjointe de la CDC et directrice des fonds d’épargne.Que disent les banques ?Les banques estiment que le taux de 0,4 % ne couvrait déjà pas leurs coûts. « La commercialisation du Livret A exige une mobilisation des réseaux bancaires, impose d’informer les clients, d’effectuer leur suivi, de gérer des dizaines de millions d’opérations de versements et de retraits. Les banques doivent également vérifier que le déposant ne détient pas d’autres Livrets A. Cela nécessite des moyens humains, de structure et d’information », plaide la Fédération bancaire française, qui souligne : « A l’heure où les revenus de la banque de détail sont sous la triple pression des nouvelles réglementations, des taux bas et de l’impact du numérique, cette annonce est donc une mauvaise nouvelle pour les réseaux bancaires et leurs quelque 200 000 collaborateurs au contact des clients. » En filigrane, une menace sur l’emploi.Lire aussi :Aides à la construction : François Hollande déçoit les organismes HLMIsabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard Surprise dans le dossier de la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM), la compagnie maritime en difficulté qui dessert la Corse et le Maghreb. A la veille d’une audience cruciale du tribunal de commerce de Marseille, les administrateurs judiciaires qui gèrent l’entreprise depuis son dépôt de bilan ont présenté aux salariés, jeudi 24 septembre, leur rapport sur les différentes offres de reprise. Or ils recommandent aux juges d’écarter deux des quatre propositions en lice, dont celle qui paraissait jusqu’à présent favorite. Ce qui place en « pole position » les deux autres offres, celles 100 % corses de Patrick Rocca et des entrepreneurs réunis sous la bannière Corsica Maritima.Après analyse, les deux administrateurs conseillent aux magistrats qui se réunissent vendredi de ne retenir ni l’offre de l’ancien directeur du port de Marseille Christian Garin, – « il ne semble en mesure de justifier d’aucun financement à la mesure de ses ambitions », écrivent-ils –, ni, surtout, celle du duo STEF-Baja Ferries.Un vrai coup de tonnerre, alors que les deux candidatures liées du groupe de logistique STEF et de l’armateur franco-tunisien Daniel Berrebi, via sa société mexicaine Baja Ferries, étaient particulièrement attendues. En juin, c’est en particulier pour laisser le temps à STEF de présenter son dossier que le tribunal de Marseille avait renoncé à attribuer la reprise de la SNCM à l’un des trois candidats alors sur les rangs, et lancé un nouvel appel d’offres.Sur le papier, le duo STEF-Berrebi présentait de sérieux atouts, grâce à la solidité financière du groupe de logistique – il pèse 780 millions d’euros à la Bourse de Paris – et à l’expérience maritime de M. Berrebi, notamment dans les Caraïbes.Les syndicats s’étaient cependant alarmés du démantèlement prévu par les deux candidats, STEF souhaitant mettre la main uniquement sur l’activité avec la Corse, et M. Berrebi sur celle avec le Maghreb. Ce sont les problèmes juridiques complexes suscités par ce découpage qui poussent les administrateurs à ne pas retenir ce dossier.Lire aussi :« Monsieur Daniel » à l’abordage de la SNCMCelui-ci posait en outre un évident problème de concurrence. STEF étant déjà l’un des principaux transporteurs maritimes entre la Corse et le continent au travers de sa filiale La Méridionale, lui céder la SNCM reviendrait, selon les lignes, à créer un monopole ou un duopole avec Corsica Ferries.En proposant d’oublier le tandem STEF-Baja Ferries et M. Garin, les deux administrateurs judiciaires rebattent donc les cartes. Ils privilégient les deux autres offres sur la table, celles de l’entrepreneur corse Patrick Rocca et de la société Corsica Maritima. La première avait été écartée en juin, faute d’être jugée assez crédible. Elle est cette fois-ci considérée comme plus solide, et c’est celle qui prévoit de reprendre le plus de salariés – soit 865 personnes sur 1 450 aujourd’hui en contrat à durée indéterminée (CDI).La seconde est totalement nouvelle. Elle a été montée en quelques mois par un groupe de chefs d’entreprise actifs en Corse, notamment dans la distribution. Emmenés par François Padrona, le patron des magasins Leclerc en Corse, ils espèrent pouvoir baisser le tarif du transport de marchandises avec le continent. Ils proposent de reprendre 705 personnes, et même 800 s’ils peuvent bénéficier de subventions dans le cadre d’une délégation de service public pour le trafic avec la Corse.Lire aussi :Cinq candidats pour reprendre la SNCMLe tribunal de commerce de Marseille examinera ces quatre dossiers vendredi matin. Sa décision est attendue courant octobre.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.09.2015 à 17h09 | Isabelle Rey-Lefebvre François Hollande, qui intervenait jeudi 24 septembre au congrès HLM à Montpellier, a insisté sur sa détermination à faire appliquer partout la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU). Ce texte du 13 décembre 2000, symbole de la politique de gauche du logement, impose aux communes urbaines de se doter de 20 % à 25 % de logements sociaux à l’échéance 2025. Le président de la République a confirmé qu’une « politique de préemption » des terrains « sera [it] engagée » dans des communes ne respectant pas cette obligation. Celle-ci sera mise en œuvre après la publication d’un bilan « en octobre », a-t-il précisé.Lire aussi :Le gouvernement veut « taper fort » sur les villes en manque de logements sociaux« Dans deux mois, nous fêterons les quinze ans de la loi pour la solidarité et le renouvellement urbains. Quinze ans que cette loi est inscrite dans le paysage et a permis la construction de 450 000 logements sociaux », a rappelé le chef de l’Etat, avant de prévenir : « C’est parce que les communes ont eu quinze ans pour appliquer la loi de la République qu’on ne peut plus accepter que certains maires s’arrogent le droit de refuser sciemment de construire du logement social alors que plus des deux tiers participent à l’effort national. » « L’État est garant du droit au logement et j’entends qu’aujourd’hui cette grande loi soit strictement mise en œuvre. La République ne s’arrête pas aux frontières communales », a prévenu François Hollande, qui promet des mesures fermes. Le premier ministre « Manuel Valls annoncera en octobre la liste des communes carencées » en logements sociaux et « une politique de préemption [des terrains] sera engagée par l’Etat qui délivrera lui-même les permis de construire et réalisera les logements nécessaires ». La mesure pourrait concerner une vingtaine de communes récalcitrantes.Lire aussi :« Le logement partout et pour tous : le temps de la contrainte est venu »222 communes « carencées »M. Hollande avait déjà tenu des propos similaires en février et M. Valls les avait repris lors du comité interministériel sur l’égalité et la citoyenneté, en mars. Selon le dernier bilan, publié par le ministère du logement au printemps 2015, sur les 1 911 communes assujetties à la loi SRU, 222 sont « carencées », c’est-à-dire qu’elles n’ont pas rempli leurs objectifs de construction, déclinés par période de trois ans.Lire aussi :Des villes toujours rétives aux logements sociauxLes préfets disposent du pouvoir de se substituer au maire pour construire et préempter des terrains. Mais cette mesure est très rarement mise en œuvre. Les communes récalcitrantes pourraient également se voir infliger des pénalités susceptibles de représenter jusqu’à 7, 5 % du budget municipal, conformément à la Alur de 2014,.L’annonce du chef de l’Etat a été vivement applaudie à Montpellier par les congressistes représentants des bailleurs sociaux. Vendredi 24 septembre, le ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, Patrick Kanner devrait mener une « action coup de poing » pour le logement social dans une commune récalcitrante de la banlieue parisienne.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.09.2015 à 16h20 • Mis à jour le24.09.2015 à 18h27 | Gilles Paris (Washington, correspondant) Le pape François siégerait-il sur les bancs démocrates ou avec les républicains s’il était membre du Sénat ou de la Chambre des représentants ? Son discours, prononcé pour la première fois par un pape devant les élus des Etats-Unis réunis en session spéciale, plaide plutôt pour la première hypothèse, même si le souverain pontife s’est montré consensuel, compte tenu du caractère éminemment protocolaire de l’exercice.Lire aussi :François, un pape iconoclaste mais prudent« Moi aussi, je suis fils de ce grand continent », a-t-il commencé, immédiatement coupé par une vibrante standing ovation. Et c’est justement en s’appuyant sur cette histoire commune que François a longuement plaidé en faveur des migrants, alors que ce dossier a suscité une surenchère de propositions radicales parmi les candidats à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle de 2016. « Nous, le peuple de ce continent, nous n’avons pas peur des étrangers, parce que la plupart d’entre nous étaient autrefois des étrangers. Je vous le dis en tant que fils d’immigrés, sachant que beaucoup d’entre vous sont aussi des descendants d’immigrés », a-t-il poursuivi.Le pape a insisté sur « la crise des réfugiés d’une ampleur inconnue depuis la seconde guerre mondiale ». « Dans ce continent aussi [l’Amérique], des milliers de personnes sont portées à voyager vers le nord à la recherche d’une vie meilleure pour elles-mêmes et pour leurs proches, à la recherche de plus grandes opportunités. N’est-ce pas ce que nous voulons pour nos propres enfants ? Nous ne devons pas reculer devant leur nombre, mais plutôt les voir comme des personnes », a-t-il assuré, invitant le peuple américain, au travers de ses élus à « répondre d’une manière toujours humaine, juste et fraternelle ».François: face à la crise des migrant "nous ne devons pas reculer devant leur nombre"— Gil_Paris (@Gilles Paris)require(["twitter/widgets"]);« Un effort courageux et responsable » pour l’environnementLe traditionnel appel du souverain pontife à lutter contre les inégalités sociales et contre la pauvreté a été également accompagné de l’évocation d’un sujet considéré avec réticence par les élus républicains : la lutte contre le réchauffement climatique. S’appuyant sur l’encyclique publiée en juin, Laudato si (« Loué sois-Tu »), François a rappelé avoir invité à « un effort courageux et responsable », « pour inverser les effets les plus graves de la détérioration environnementale causée par l’activité humaine ». Assis derrière lui en tant que président du Sénat, le démocrate Joe Biden, a applaudi, au contraire de son voisin républicain, le « speaker » John Boehner.Les élus du Grand Old Party se sont montrés plus enthousiastes lorsque le pape a évoqué « notre responsabilité de protéger et de défendre la vie humaine à chaque étape de son développement ». Mais alors qu’ils s’attendaient sans doute à une critique de l’avortement, le pape a enchaîné en plaidant pour « l’abolition totale de la peine de mort », apportant son soutien aux évêques américains mobilisés sur ce sujet. « Une juste et nécessaire punition ne doit jamais exclure la dimension de l’espérance et l’objectif de la réhabilitation », a assuré François.#pope #congress plaide pour l'abolition de la peine de mort ; USA l'un des pays avec Chine et Ar Saoudite qui exécute le plus— SLeBars (@Stéphanie Le Bars)require(["twitter/widgets"]);Une définition très politique du rôle d’un dirigeantArtisan de la normalisation des relations entre les Etats-Unis et Cuba, où il était en visite avant d’atterrir à Washington, le pape a évoqué discrètement le sujet qui suscite également de très vives réserves de la part des élus républicains en saluant « les efforts réalisés au cours des derniers mois pour aider à surmonter les différences historiques liées à de déplorables épisodes du passé ». « C’est mon devoir de bâtir des ponts et d’aider tous les hommes et toutes les femmes, de toutes les manières possibles, à faire de même », a-t-il dit. « Lorsque des pays qui avaient été en désaccord reprennent le chemin du dialogue, un dialogue qui aurait pu avoir été interrompu pour des raisons les plus légitimes, de nouvelles opportunités s’offrent pour tous », a-t-il ajouté dans une évocation qui pouvait également concerner l’accord conclu avec l’Iran sur son programme nucléaire.Cette défense feutrée de son rôle dans la normalisation américano-cubaine a conduit François à une définition très politique du rôle d’un dirigeant. Notant que le précédant cubain avait impliqué « courage et hardiesse, qui ne sont pas synonymes d’irresponsabilité », le pape a assuré : « Un bon dirigeant politique est quelqu’un qui, ayant à l’esprit les intérêts de tous, saisit le moment dans un esprit d’ouverture et de pragmatisme. » Il n’est pas sûr que cet appel-là résonne longtemps dans un Congrès paralysé au contraire par la polarisation politique, au point qu’une menace de shut down (« fermeture » du gouvernement) plane actuellement sur les institutions fédérales.Lire aussi :Aux Etats-Unis, les soutiens atypiques du pape FrançoisGilles Paris (Washington, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Nunès Au lendemain d’une manifestation des étudiants en sport, contre le manque de moyens dans leurs facs, LeMonde.fr a recueilli des témoignages d’élèves de la filière sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps). Et ils partagent le même constat : les conditions d’étude n’ont pas suivi la forte hausse des effectifs, pratiquement multipliés par deux entre 2008 et 2014, pour atteindre 22 000 inscrits en première année de licence.Guillaume C. a observé cette détérioration : entré en première année en 2006, il est désormais doctorant et chargé de TD à l’université de Marseille. « Le nombre d’étudiants a considérablement augmenté. Le nombre de salles disponibles, sur le campus, n’a pour sa part pas changé. À cela se rajoute le manque d’équipements communaux pour la pratique des activités physiques, ce qui oblige les étudiants à prendre leur voiture. »Lire aussi :L’engouement pour la filière sportive oblige les universités à « sélectionner »Le tableau que brosse Romain C, en filière Staps au Mans, n’est guère différent. « Des amphithéâtres obsolètes, des structures sportives vétustes beaucoup trop éloignées du campus : vingt minutes de voiture pour aller en course d’orientation, trente minutes de transport en commun pour faire du rugby sur un terrain parsemé de trous, quinze minutes pour rejoindre la piscine… »Trois douches pour quatre classesÉtudier la pratique du sport demande d’importantes infrastructures qui nécessitent des budgets conséquents. « Mais les conditions matérielles se dégradent à cause du manque de moyens de notre UFR, regrette Thomas D, étudiant à l’université de Franche-Comté. Nous courons sur une piste goudronnée, impraticable par temps de pluie (d’énormes flaques d’eau envahissent la piste). Quatre classes peuvent se retrouver à la fin d’un entraînement (athlétisme, rugby, handball et escalade, par exemple) pour se partager trois douches… »Cédric R témoigne de son côté des « TD surchargés » et d’un « manque d’enseignants » à Nanterre. Idem à Bordeaux, selon Cyril P, « où le nombre d’étudiants en première année est passé de 250 à 400 pour cette rentrée. »À Rouen, Antoine B. compte 800 étudiants pour 600 places dans le grand amphithéâtre. « Le début d’année est donc très compliqué, tant pour les étudiants en surnombre et un peu perdus, que pour les enseignants qui ne peuvent plus prendre le temps d’expliquer à tout le monde. C’est aussi vrai pour l’administration qui doit traiter chaque année plus de dossiers avec des moyens identiques. L’enseignement est de qualité, le réel souci c’est qu’avec ce sureffectif, les étudiants de première année de licence ne peuvent plus poser les questions nécessaires, un décrochage se met alors en place. Heureusement à Rouen, l’UFR a “engagé” des tuteurs de troisième année (dont je fais partie) pour revoir en petits groupes de cinq étudiants les notions non comprises. Mais ce dispositif ne peut pas s’appliquer à tous les étudiants en raison d’un budget serré, là encore »Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pierre Breteau Peu avant le scandale des contrôles antipollution mensongers, révélé vendredi 18 septembre, le groupe Volkswagen était tout juste passé devant son concurrent historique, Toyota, en nombre de véhicules vendus au niveau mondial. De janvier à juin 2015, l’allemand a écoulé 5,04 millions de véhicules, contre 5,02 pour le japonais. #container_14430856899{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430856899{ height:500px; } #container_14430856899 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430856899 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430856899 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 260px; } #container_14430856899 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Volkswagen contre ToyotaComment le groupe allemand est redevenu le premier vendeur de véhicules automobilesSources : VW, Toyota(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Autrement dit, l’an passé le constructeur japonais était toujours premier, suivi de près par l’allemand. #container_14430864442{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430864442{ height:500px; } #container_14430864442 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430864442 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430864442 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 260px; } #container_14430864442 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Production automobile des 5 premiers groupesEn millions d'automobiles produites(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if 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c’est sans commune mesure avec la chute de plus de 35 % en deux jours qu’a connu le titre en Bourse lundi 21 et mardi 22 septembre, passant de 169 euros à 106 euros. #container_14430944419{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430944419{ height:500px; } #container_14430944419 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430944419 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430944419 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430944419 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le cours de l'action Volkswagen AG depuis en 2015(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = 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(UGPVB) a annoncé, jeudi 24 septembre, qu’elle renonçait au prix de 1,40 euro le kilo de viande de porc. Ce prix d’achat avait pourtant été âprement négocié, à la mi-juin, sous l’égide du gouvernement par les éleveurs de cochon.L’objectif de l’UGPVB est clairement affiché : il s’agit, dit-elle, de sauver le marché du porc breton (MPB) de Plérin (Côtes-d’Armor). Or, depuis la décision, en août, de deux abatteurs, la société Bigard et la coopérative Cooperl, de boycotter ce marché, le risque de sa disparition planait.Bigard et Cooperl avaient justifié leur décision en expliquant qu’ils refusaient le prix de 1,40 euro, qu’ils jugeaient « politique ». Ils considéraient que le différentiel avec le prix du kilo en Allemagne entamait leur compétitivité à l’exportation et risquait de leur faire perdre des marchés auprès des industriels prêts à faire leurs emplettes en Allemagne ou en Espagne.Prix allemands en baisseBigard a encore accru la pression le 18 septembre. Le groupe a annoncé qu’il allait acheter ses porcs à 1,329 euro le kilo, soit un prix inférieur à celui du marché de Plérin.Or, jusqu’à présent, l’abatteur, même s’il continuait, comme Cooperl, à pratiquer la politique de la chaise vide au MPB, continuait à acheter ses porcs au cours qui sert de référence au plan national.Lire aussi :Regain de tension dans la filière porcineEn dévoilant son projet de ne plus reconnaître Plérin comme cette référence, Bigard risquait d’entraîner avec lui les autres acteurs encore présents.C’est cette perspective de voir Plérin rayé de la carte, qui a conduit l’UGPV à capituler. L’Union a, en outre, demandé aux autres acteurs de ne plus acheter au prix de 1,40 euro.Michel-Edouard Leclerc a immédiatement embrayé sur son blog, affirmant que la consigne serait suivie par son enseigne de distribution.La pression était d’autant plus forte que le prix du cochon allemand, qui s’était redressé, est reparti à la baisse. Et que l’on entre dans une saison où la consommation de porc diminue en France. D’où le risque pour les éleveurs d’écouler plus difficilement leur production.L’annonce de la décision de l’UGPV s’est accompagnée de la démission du président du MBP, Daniel Picart. La cotation traditionnelle du jeudi n’a pas eu lieu.Lire aussi :Le cadran de Plérin au cœur du conflitLaurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Morgane Tual « Je ne vendrai jamais aucune de vos informations personnelles. Est-ce que quelqu’un a compté combien de fois j’ai écrit ça ? » Mardi 22 septembre, Hiroyuki Nishimura a répondu à des centaines de questions, teintées d’inquiétude, sur le forum 4chan. Et pour cause : la veille, la communauté découvrait que ce Japonais de 38 ans venait d’acquérir, pour une somme inconnue, le célèbre « imageboard » américain. Ce forum d’images controversé, parmi les plus populaires au monde, est l’un des temples de la culture Web dans ce qu’elle a de meilleur et de pire. N’importe qui peut y publier, anonymement, des messages qui s’autodétruisent au bout de quelques heures.Lire aussi :Chats mignons, stars nues et Anonymous : la folle saga du controversé forum 4chan« Hiroyuki est un pionnier dans l’univers des communautés anonymes et on peut le considérer comme l’arrière-grand-père de 4chan », a expliqué Christopher Poole, le fondateur du forum, en annonçant qu’il s’en séparait. « Aucun de nous n’utiliserait 4chan aujourd’hui – ni potentiellement aucun forum anonyme d’images – sans lui », a-t-il expliqué aux utilisateurs pour les rassurer.Une célébrité au JaponSur la Toile nippone, Hiroyuki Nishimura est une célébrité, que les internautes désignent simplement par son prénom, Hiroyuki. Et ce grâce à la création, en 1999, de 2channel, un forum au design sommaire, et à la liberté très large. Nul besoin de s’inscrire pour y publier, pas de conditions d’utilisation, pas de modération. Hiroyuki Nishimura a alors 23 ans, il étudie dans le Kansas, lors d’une année aux Etats-Unis. « Je m’ennuyais, il n’y avait pas grand-chose à faire sur le campus », écrit-il dans un billet publié mardi. Il décide alors de lancer 2channel « pour tuer le temps ».Le forum connaît un énorme succès. On y parle, sous couvert d’anonymat, aussi bien de technologie que de sport, de politique ou de dessins animés japonais. C’est là que serait né l’un des plus vieux « mèmes » d’Internet, le chat Giko, dessiné avec des caractères bruts – à l’origine, la plateforme ne permettait pas de publier d’images. Lire : Le mème, ou l'art du détournement humoristique sur InternetDes compilations de commentaires font l’objet de livres et de mangas et la popularité de 2channel est telle qu’il se retrouve plusieurs fois copié. Au Japon, il inspire notamment la création, en 2001, de 2chan, alias « futaba » (« bourgeon » en japonais, d’où son logo végétal), un autre forum aujourd’hui célèbre, qui permet de publier des images. C’est celui-ci qui donnera à l’Américain Christopher Poole l’idée de créer deux ans plus tard 4chan. Un héritage qu’il revendique :« La création de 2channel en 1999 a inauguré l’ère d’une culture Web de l’anonymat au Japon, qui a mené à la création de Futaba Channel, le site qui a inspiré 4chan. »« Le bad boy du Web japonais »Décrit comme « nonchalant » par le magazine Wired, qui a eu l’occasion de le rencontrer en 2008, Hiroyuki Nishimura prend un malin plaisir à contourner les règles strictes du savoir-vivre nippon, et assume publiquement une certaine paresse – qualité peu valorisée au Japon. « Si m’occuper du site avait nécessité que je me lève à 9 heures tous les matins, que je porte un costume et que je n’aie plus le temps de jouer aux jeux vidéo, j’aurais sans doute arrêté », expliquait-il dans un ouvrage publié en 2007, Pourquoi 2channel n’échouera jamais. Un comportement qui lui vaudra d’être qualifié de « bad boy du Web japonais » par le magazine américain.A l’époque, il affirme travailler avec 300 administrateurs bénévoles et admet, sans complexe, être la seule personne à toucher de l’argent grâce au site. La publicité lui rapporterait 100 millions de yens par an, assure-t-il, soit 744 000 euros.Mais les soucis s’accumulent. Comme sur 4chan, 2channel est le théâtre de nombreux dérapages : harcèlement, pactes de suicide, menaces de crimes – parfois mises à exécution, comme en 2008, quand un homme de 25 ans assassine sept personnes au Japon après l’avoir annoncé sur le forum.Hiroyuki Nishimura croule sous les procès, qu’il perd la plupart du temps, et refuse de payer. « Si un verdict m’impose de supprimer des contenus, je le ferai, explique-t-il dans les colonnes de Wired. Mais je ne me plie pas aux demandes d’argent. Est-ce qu’un businessman travaillant dans le domaine des télécoms devrait se sentir responsable quand quelqu’un reçoit un coup de téléphone menaçant ? » Il ne prend même plus la peine de se rendre aux procès : « Au début, je m’y rendais. Et puis, un jour, j’ai oublié de me réveiller, et rien ne s’est passé. J’ai donc arrêté d’y aller. »Les vidéos délirantes de Nico NicoParallèlement, Hiroyuki Nishimura est embauché par Dwango, une entreprise développant des applications mobiles et souhaitant importer l’esprit 2channel dans un nouveau service. Ensemble, ils développent en 2007 ce qui deviendra rapidement l’une des plateformes vidéo les plus populaires du Japon. Nico Nico Dōga (que l’on pourrait traduire par « vidéo cheeeese ») permet, comme sur YouTube ou DailyMotion, de publier des vidéos, initialement à caractère humoristique. Mais surtout, il donne la possibilité aux spectateurs de publier des commentaires directement sur la vidéo – au point que certaines images se retrouvent parfois entièrement recouvertes de texte. C’est en voyageant pour Nico Nico qu’il rencontre finalement, lors du festival SXSW de 2011, Christopher Poole, alias « Moot ». « Nous sommes devenus amis, et plus tard nous avons enregistré une vidéo Nico Nico ensemble à Tokyo. Depuis, quand il voyage à Tokyo, on traîne ensemble et on boit », écrit Hiroyuki Nishimura. Le créateur de 4chan lui confie qu’il souhaite se séparer du forum. Ce sera chose faite lundi 21 septembre, quand Christopher Poole présente, sur la plateforme, le nouveau propriétaire du site :« Il est l’une des rares personnes qui comprenne profondément ce que cela veut dire, de fournir un foyer virtuel à des dizaines de millions de personnes pendant plus d’une décennie. Il n’y a personne de plus qualifié qu’Hiroyuki pour diriger 4chan. »Lire : « moot », le plus connu des internautes anonymes, quitte 4chanSur 4chan, « c’est vous qui décidez »Mais les internautes sont inquiets. Si beaucoup connaissent déjà Hiroyuki de réputation, les rumeurs le concernant sont nombreuses. On l’accuse notamment de vendre les données des utilisateurs. Une théorie appuyée par un scandale ayant secoué 2channel en 2013 : 30 000 utilisateurs, qui avaient acheté une option payante leur donnant quelques privilèges sur le site, voient fuiter leurs données bancaires, leur identité et leurs messages. La promesse d’anonymat de la plateforme est brisée et les internautes s’interrogent : pourquoi 2channel conservait-il ces informations sur ces propres serveurs, en clair, ce qui n’est pas la démarche habituelle ?Mardi, le nouveau patron de 4chan a tenté de dissiper les interrogations de la communauté, en se pliant à un jeu de questions-réponses sur la plateforme. Une sorte de baptême du feu, où le Japonais a dû faire face à des questions en tout genre, de la plus absurde à la plus sérieuse, à l’image du forum. Une douzaine portent sur la problématique des données personnelles : « Allez-vous vendre nos données ? », insistent les internautes. « Je ne vendrai jamais vos données personnelles », répond-il inlassablement.Dans ce frénétique fourre-tout, Hiroyuki Nishimura prouve à la communauté qu’il connaît ses codes, son humour, sa culture, sans pour autant chercher le bon mot à tout prix. Laconiquement, il répond aussi bien à des questions de fond, qu’à des questions sans aucun intérêt – on lui demande à plusieurs reprises s’il préfère Asuka ou Rei, des personnages de la série Evangelion. Quitte à se répéter, il réplique à chaque fois, même aux insultes plus ou moins vulgaires, qui sont monnaie courante sur le forum.- Salut gros nez, quels sont tes projets pour le site ? - C’est à vous de voir. Je ne pense pas que j’aie un gros nez, celui des Caucasiens est plus gros. - Pourquoi ton site est pourri ? - Lequel ? - Asuka ou Rei ? - Asuka. - Vas-tu suivre ce que Moot a fait de 4chan ou as-tu des projets de changement ? - Oui, je veux suivre ses pas. - Peux-tu me souhaiter bonne journée ? - Passe une bonne journée.Il en dira peu sur ses projets pour 4chan – en a-t-il vraiment ? A la plupart des questions sur l’avenir du site, il renvoie toujours, avec sa nonchalance habituelle, les internautes vers leur propre responsabilité : « C’est à vous de voir », « C’est vous qui décidez », « Discutez-en ». Certains y verront une autre marque de sa paresse revendiquée. D’autres une manière de respecter l’esprit initial de ce forum mythique.Lire : 4chan, wizardchan, 8chan : le guide des forums anonymes les plus populaires du WebMorgane TualJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Faye L’extrême droite française, vent debout contre l’accueil de réfugiés venant de Syrie, d’Irak ou de la corne de l’Afrique, a trouvé un bouc émissaire de choix dans la crise des migrants qui secoue l’Europe : l’Allemagne. Une manifestation « contre la déferlante migratoire » est organisée, jeudi 24 septembre, devant l’ambassade d’Allemagne, à Paris, à l’initiative du Siel (Souverainisme, indépendance et libertés), un petit parti allié au Front national.La formation de Marine Le Pen n’appelle pas elle-même à participer à ce rendez-vous, qui doit réunir, entre autres, l’écrivain Renaud Camus – théoricien du « grand remplacement » –, le groupuscule islamophobe Riposte laïque, l’Action française, ou encore la porte-parole du mouvement allemand anti immigrés Pegida. Il n’empêche, le FN n’est pas en reste sur le sujet.Depuis plusieurs semaines, Angela Merkel occupe une place de choix dans les discours de Marine Le Pen, au même titre que François Hollande ou Nicolas Sarkozy. La présidente du FN n’a de cesse de dénoncer le rôle moteur de la chancelière allemande dans la mise en place d’un système de répartition des migrants dans l’Union européenne, et critique la volonté de Mme Merkel d’accueillir 800 000 personnes dès 2015 sur son propre territoire.Lire aussi :La crise des migrants contraint les politiques français à clarifier leur discours« L’Europe à la schlague »« Sans doute l’Allemagne pense-t-elle à sa démographie moribonde, et sans doute cherche-t-elle encore à baisser les salaires et à continuer à recruter des esclaves via une immigration massive », a lancé Mme Le Pen lors du discours de clôture de l’université d’été de son parti, le 6 septembre, à Marseille. De son côté, Florian Philippot a pour sa part jugé que l’Allemagne « n’en finit plus de lancer ses diktats au visage de l’Europe : sur l’euro, les migrants ou le budget ».En manifestant son opposition à Angela Merkel, le Front national réactive un couplet déjà entonné au plus fort de la crise grecque, en juin : l’Allemagne, première économie du continent, ferait valoir ses vues à l’Europe au mépris des intérêts de ses partenaires. « C’est l’Europe à la schlague, dénonce Mme Le Pen, interrogée par Le Monde. En toutes circonstances et en tous domaines, l’Allemagne impose sa loi. »Lire aussi :Marine Le Pen rétropédale sur le « Grexit »« L’Allemagne paraît grande car nous sommes à genoux »En s’en prenant à la chancelière, chef de file supposée de l’Union européenne, la présidente du FN tente d’endosser le rôle de première opposante à l’ordre européen tel qu’il existe aujourd’hui. Et de dénoncer par-là même l’action de François Hollande, renvoyé à une simple position d’« administrateur de province sous direction allemande ».« L’Allemagne nous considère comme un esclave car elle obtient ce qu’elle demande : Mme Merkel demande l’accueil de 800 000 migrants, François Hollande applaudit ; puis Mme Merkel rétablit les frontières, et François Hollande applaudit encore. L’Allemagne paraît grande car nous sommes à genoux », juge Marine Le Pen.Un renversement d’alliances en faveur de la RussieCes critiques contre une supposée « Europe allemande » s’exprimaient déjà quand le premier ministre grec Alexis Tsipras tentait, avant l’été, d’obtenir un plan d’aide pour son pays sans contreparties trop sévères en terme d’austérité. Pendant la campagne présidentielle de 2012, déjà, le Front national s’en prenait à l’Allemagne pour son rôle dans le maintien d’un euro fort.Partisane d’un renversement d’alliances en faveur de la Russie et de relations bilatérales entre Etats, la fille de Jean-Marie Le Pen assure que si elle arrivait au pouvoir, elle ne ferait plus du couple franco-allemand un moteur des décisions en Europe. Finis les conseils des ministres communs, la visite à Berlin dès la prise de fonction... « Je traiterais l’Allemagne comme je traite les autres pays. Il n’y a pas d’objectif de tension ou d’hostilité, mais s’il faut en passer par là, on le fera », déclare la députée européenne.Lire aussi :Le monde vu du Front nationalOutre-Rhin, la présidente du Front national est perçue avec une certaine circonspection. L’entreprise de dédiabolisation du parti, qui consiste d’abord à le laver tout soupçon d’antisémitisme, ne convainc pas, le discours sur l’islam ou l’immigration n’ayant pas varié par rapport à l’époque de Jean-Marie Le Pen. Au lendemain des élections européennes, en mai 2014, Angela Merkel avait jugé « regrettable » les bons résultats des partis populistes en Europe. Son ministre de l’économie, Wolfgang Schäuble, avait quant à lui estimé que les Français avaient voté non « pas pour un parti de droite, mais pour un parti fasciste ». Pas de quoi réchauffer les relations entre le FN et le gouvernement allemand.Olivier Faye Madjid Zerrouky C’est un ballet étrange – parfois quotidien – auquel assistent les riverains du Bosphore, le détroit qui sépare la mer Noire de la Méditerranée : se faufilant au milieu du trafic maritime civil, des bâtiments de la flotte russe transitent vers le sud en direction des côtes syriennes, croisant leurs homologues qui rejoignent leurs ports d’attache en Crimée. Tous sont suivis comme leur ombre par la marine turque.#SyriaExpress turns Bosphorus into a Russian Navy expressway. Northbound Otrakovski passes next to southbound R109 http://t.co/vu4jcqxBr4— YorukIsik (@Yörük Işık)require(["twitter/widgets"]);Sarcastiquement baptisé « Syria Express » par les « spotters » (photographes passionnés), les blogueurs et les observateurs avertis, le nombre de bateaux arborant la croix de Saint-André transitant par le détroit s’est considérablement accru avec la montée en puissance de la présence militaire russe en Syrie, comme l’indiquent les passages compilés par le site turc Bosphorus Naval News.Direction plus que probable : le port syrien de Tartous dans l’ouest du pays, où la marine russe dispose de facilités de mouillage et d’installation de ravitaillement et de réparation depuis 1971. Une présence encore trahie dernièrement par les photos de marins russes publiés sur les réseaux sociaux.Lire aussi :La présence russe en Syrie trahie par les réseaux sociauxBâtiments de débarquement et de transport de troupes, de soutien logistique, navires espions… la traversée du détroit donne à voir une flotte de la mer Noire en surchauffe, qui semble avoir mobilisé tous ses moyens pour son déploiement en Méditerranée orientale : le 19 septembre, le vénérable Smetlivy, un destroyer entré en service depuis 1969, saluait ainsi dans un nuage de gaz d’échappement la population d’Istanbul.Kashin class destoyer of BSF Smetlivy on Bosphrous this morning. @IBallantyn @CavasShips @samlagrone http://t.co/QgJbwJN6tK— Saturn5_ (@Bosphorus Naval News)require(["twitter/widgets"]);Parmi les « réguliers » de la traversée, certains bâtiments laissent peu de doutes sur les intentions russes. Le Korolev, l’Azov ou le Novocherkassk, qui comptent 3 allers-retours chacun depuis le mois d’août, sont des navires de débarquement dédiés au soutien des troupes à terre. Selon des estimations américaines, 500 hommes de l’infanterie de marine seraient actuellement déployés dans les régions de Tartous et de Lattaquié (nord-ouest du pays et fief alaouite du régime), pour un total de 1 700 militaires russes, avance le quotidien moscovite Kommersant.Officiellement, du côté de Moscou, on se borne à parler de manœuvres militaires : « En septembre et en octobre, les forces navales russes mènent des exercices dans la partie orientale de la Méditerranée », a annoncé officiellement le ministère de la défense dans un communiqué, jeudi 24 septembre.Le graphique ci-dessous n’englobe que les mouvements de la flotte de la Mer noire ; des bâtiments venus de des mers Baltique ou du Nord accostent aussi régulièrement à Tartous. #container_14424797655{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14424797655{ height:500px; } #container_14424797655 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14424797655 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14424797655 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14424797655 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Bâtiments de la flotte russe de la mer Noire transitant vers la Méditerranée orientaleDu 1er août au 24 septembre 2015. Sens mer Noire-MéditerranéeSource : Bosphorus Naval News(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14424797655", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Bâtiments de débarquement/transport de troupes","Bâtiments de soutien","Bâtiments d'espionnage et d'interceptions électroniques","Destroyeur","Frégate","Corvette lance-missiles"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "nombre", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 15 ], [ "", 4 ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Voir : une carte des positions russes en Syrie par l’Institut for the study of war (en anglais)Une base aérienne russe à LattaquiéAu ballet naval est venu s’ajouter un pont aérien de l’aviation russe vers l’autre point chaud du moment : l’aéroport Bassel-Al-Assad (du nom du grand frère de Bachar, mort en 1994), à 25 km au sud de la ville de Lattaquié.Ce qui n’était jusqu’ici qu’un aéroport de seconde zone, qui n’accueillait que quelques vols domestiques et abritait une poignée d’hélicoptères soviétiques antédiluviens, est en passe de devenir la rampe de lancement d’une présence militaire aérienne russe en soutien au régime syrien.Depuis le week-end dernier, 28 avions de combat russes y sont déployés (4 chasseurs Sukhoï 30, 12 bombardiers Sukhoï 24 et 12 avions d’appui au sol Sukhoï 25) – les deux derniers types reconstituant un « couple infernal » qui a fait ses preuves lors de campagnes russes dans le Caucase, notamment lors des guerres de Tchétchénie. A leurs côtés, des hélicoptères d’attaque Mil Mi-24 (Hind selon la classification de l’OTAN) et de transport de troupe Mi-8 (Hip), de l’artillerie et au moins 9 chars, selon un officiel américain interrogé par le New York Times. Un signal clair envoyé aux forces rebelles (parmi lesquelles les djihadistes du Front Al-Nosra), dont les premières lignes sont à peine à 20 km au nord-est de Lattaquié.Ces déclarations anonymes d’officiels américains ne font que corroborer un secret de Polichinelle : surtout depuis la publication d’images satellites publiées par l’entreprise AllSource Analysis en coopération avec l’institut de recherche Institute for the Study of War, qui ont retracé l’historique de l’aménagement de la base et du déploiement russe depuis la fin du printemps.New from @AllSourceA. Assad Airbase #Latakia. Possible new fuel dump, new logistics park, and 12 SU-25s+4 SU-30s. http://t.co/tuDFbJGASE— TheStudyofWar (@ISW)require(["twitter/widgets"]); Great coverage on our intelligence work with our partner @TheStudyofWar http://t.co/esEB7d1PtP #geoint #Russia http://t.co/Wdx7u4830o— AllSourceA (@AllSource Analysis)require(["twitter/widgets"]);L’ambassadeur syrien en Russie a fini par admettre, mercredi 23 septembre, que la Syrie accueillerait favorablement la construction d’une base militaire russe dans la ville de Lattaquié : « Si la Russie le souhaite, la Syrie saluerait une telle mesure parce qu’elle viserait à combattre le terrorisme sur notre sol », a déclaré Riad Haddad cité par l’agence russe Interfax.Le ministre français de la défense, Jean-Yves Le Drian, a jugé jeudi 24 septembre préoccupante le renforcement de la présence militaire russe en Syrie, faisant lui aussi état d’« un renforcement très significatif de la présence militaire russe dans le port de Tartous mais surtout dans la fondation d’un aéroport militaire au sud de Lattaquié avec la présence de plusieurs avions de chasse, d’hélicoptères de combat et de capacités de drone ».Le plan russe«  Nous soutenons le gouvernement de Syrie. Nous fournissons, et nous continuerons à [lui] fournir aide et assistance technique et militaire  », a martelé de son côté Vladimir Poutine la semaine passé. Le président russe propose ainsi une « sainte alliance » contre les djihadistes de l’organisation Etat islamique, dans laquelle il réaffirme son soutien indéfectible à Bachar Al-Assad.Un plan qu’il devrait évoquer lors de son discours devant l’Assemblée générale de l’ONU, le 28 septembre. Et un plan inacceptable pour les Occidentaux et leurs alliés, qui lient la résolution du conflit au départ de Bachar Al-Assad. La présence militaire russe, ostensible, semble précéder ses manœuvres diplomatiques tout en constituant un soutien précieux pour l’allié syrien, militairement en grande difficulté.Lire aussi :Poutine appelle à une alliance avec Assad contre l’Etat islamiqueLire aussi :Syrie : le drôle de jeu de M. PoutineMadjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Joël Morio Rien ne va plus pour le « Grand Journal ». L’émission quotidienne de début de soirée de Canal+, désormais présentée, depuis début septembre, par Maïténa Biraben, a réuni 562 000 personnes mercredi 23 septembre 2015. Il ne s’agit certes pas du plus bas score en nombre de téléspectateurs. Sur ce plan, le fond a été touché le 18 septembre dernier, avec 546 000 paires d’yeux devant leur poste. Mais en part de marché, c’est le plus mauvais résultat affiché par l’émission depuis sa relance : le talk-show de Canal+ a réalisé une part d’audience de 3,2 %, se situant derrière « Money Drop » de TF1 (20 %), le « 19/20 » de France 3 (15,6 %), « N’oubliez pas les paroles » sur France 2 (14.4 %), « La meilleure boulangerie » sur M6 (8,4 %), « Touche pas à mon poste » sur D8 (4,3 %), « C à Vous » sur France 5 (4,7 %) et « Les Ch’tis vs Les Marseillais » (W9). Le « Grand Journal « est même au coude à coude avec « Secret Story ».Au sein de Canal+, on juge ces audiences « catastrophiques ». Pourtant, la direction de la chaîne veut « donner du temps » à Maïténa Biraben. La présentatrice échappe jusqu’à présent aux critiques. Mais tel n’est pas le cas de ses chroniqueurs. Augustin Trapenard a admis alors que le « Grand Journal » recevait François Fillon, mardi 22 septembre, qu’il n’avait pas lu l’ouvrage que l’ancien premier ministre venait de présenter. Un aveu rare, qui a déclenché une petite polémique sur les réseaux sociaux. Les chroniques de Cyrille Eldin sont, elles, accusées de complaisance.Ajustements à venirLa direction promet, depuis quelques jours, des ajustements, sans toutefois préciser s’il s’agit de remplacer ou de faire arriver de nouveaux chroniqueurs. Tout en restant chroniqueur, Cyrille Eldin devrait un peu moins « rapporter » les potins de la vie politique.Deux « pastilles », « Mash up » et « Super bien » , ont été mises à l’antenne lundi 21 septembre. Les producteurs, tout en tenant à la présence d’invités politiques, même si ceux-ci ne font pas forcément de l’audience, veulent également faire bouger le curseur vers plus de divertissement. Enfin, on souligne à Canal+ que « tout est à reconstruire et qu’il faut un peu de temps pour que l’alchimie entre les chroniqueurs prenne ».Vincent Bolloré, le nouveau propriétaire de la chaîne, peut au moins se réjouir d’un article de presse, celui de Direct Matin qui, dans son édition de jeudi 24 septembre, titre : « La nouvelle équipe de l’émission s’impose sur Canal+ ». « Maïténa Biraben et son équipe font souffler un vent de fraîcheur sur Canal+. Le talk-show jongle en effet avec brio entre l’actualité, les débats de société et les nouvelles tendances culturelles », peut-on y lire. Il est vrai que Direct Matin appartient à… Vincent Bolloré.Lire aussi :Vincent Bolloré expose devant le CSA sa stratégie pour Canal+Joël MorioJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Emeline Cazi Il a fallu du temps pour que ses mains agrippées à la barre, derrière laquelle le président lui avait demandé de se placer, se desserrent. Depuis vingt bonnes minutes, François Pérol était était suspendu aux lèvres de Peimane Ghaleh-Marzban qui énonçait le jugement, page après page. A mesure que le paquet de feuilles diminuait, l’attention dans la salle se faisait plus grande. Et puis, au milieu d’une bulle de silence, cette phrase : « le tribunal vous déclare non coupable ».Il a fallu du temps à François Pérol pour bien l’intégrer. La séance était levée, mais il continuait de fixer cet homme, qui, pendant des heures, fin juin, l’avait interrogé, sans le ménager - « M. Pérol, le tribunal doit comprendre » - pour connaître le rôle exact que lui, l’un des plus proches collaborateurs de Nicolas Sarkozy, avait joué dans la création du groupe bancaire BPCE, dont il avait pris la tête en février 2009.Puis lentement, François Pérol a lâché la barre, a remercié son avocat d’une petite tape dans le dos, et s’est avancé vers sa femme. Il pleurait.Le tribunal n’a pas suivi les réquisitions sévères du parquet national financier, qui avait demandé de condamner François Pérol à une peine de deux ans de prison avec sursis et 30 000 euros d’amende, et de prononcer à son égard une «interdiction d’exercer toute fonction publique et ce de manière définitive ». Jeudi, le parquet financier a aussitôt fait appel du jugement.163 pages pour deux questionsLe tribunal qui jugeait l’ancien conseiller économique de Nicolas Sarkozy a répondu« non » aux deux questions, qui lui étaient posées au regard de l’article 432-13 sur la prise illégale d’intérêts : « François Pérol a-t-il formulé des avis sur les contrats conclus par les groupes » Caisses d’Epargne et Banques populaires au moment de leur fusion ? « François Pérol a-t-il proposé aux autorités compétentes des décisions et des avis relatifs aux opérations réalisées par les [deux] groupes [bancaires] » ?La loi, en France, interdit à un fonctionnaire de travailler pour une entreprise qu’il a surveillée, contrôlée ou sur laquelle il a formulé des avis, s’il ne laisse pas un délai de trois ans entre son passage du public au privé.La réponse de la 32e chambre tient en 163 pages. Un à un, le tribunal a repris les courriels, les notes qui figuraient au dossier pour savoir s’ils constituaient un avis, s’ils avaient eu une influence sur la rédaction du protocole d’accord conclu en mars 2009 entre les deux banques. Les notes rédigées par François Pérol et adressées au Président de la République n’ont eu aucune «portée arbitrale », a estimé le tribunal.Quant aux réunions, elles ont eu beau se tenir à l’Elysée, elles avaient pour but de rappeler aux dirigeants des banques l’urgence à se mettre d’accord et n’étaient pas destinées à agir sur les pouvoirs publics, puisque les décisions étaient déjà prises, pense la 32e chambre.Lire aussi :François Pérol, l’hyperbanquier devant les juges« En tout état de cause, il n’est pas suffisamment établi que Monsieur François Pérol ait, lors de ces réunions, donné des indications ou des instructions aux pouvoirs publics compétents. » Or, faute de preuves, pas de condamnation possible, avait plaidé Me Cornut-Gentil.« Singulière porosité »Le tribunal n’est pour autant pas dupe et n’a pas pris au mot toute la défense de François Pérol. Ainsi, n’a-t-il pas cru le principal collaborateur de Nicolas Sarkozy lorsque celui-ci assurait n’avoir aucun pouvoir de décision, ni aucun pouvoir propre.Le président Ghaleh-Marzban ne s’est pas privé non plus de dire ce qu’il pensait « du fonctionnement de l’Etat », avec ces courtisans qui frappent à la porte des conseillers, lesquels plutôt que de les éconduire les reçoivent pour mieux les ignorer.Cette « singulière porosité entre secteur privé et secteur public » et « l’apparente familiarité avec laquelle les plus proches collaborateurs d’un ministre (...) sont traités (...) donnent l’apparence d’une connivence pour des affaires privées, particulièrement regrettable au titre du respect dû aux institutions de la République. »Il y eût un mot pour Nicolas Sarkozy aussi. Ce n’était pas son procès, mais son ombre a plané pendant toute l’audience. Bien sûr, « au regard de la séparation des pouvoirs », « il n’appartient pas au tribunal d’apporter une appréciation sur cette intervention du Chef de l’Etat » - celle de nommer l’un de ses plus proches collaborateurs à la tête du deuxième groupe bancaire français - , « il lui incombe toutefois d’apprécier la portée éventuelle de cet acte ».« Légitime interrogation »Les conséquences ne furent pas négligeables. L’affaire Pérol avait fait grand bruit lorsqu’elle a éclaté en février 2009. A peine le nom du futur dirigeant de la toute nouvelle BPCE avait-il fuité dans la presse, que la gauche, mais pas seulement, avait crié au fait du prince.Le sénateur centriste Jean Arthuis avait dénoncé une décision « choquante ». « Illégale », avait même renchéri, le patron du Modem François Bayrou. Plus que le manque de transparence, c’est le mépris des règles sur le « pantouflage » qui heurtait.« Cette décision ne pouvait qu’entraîner (...) une légitime interrogation sur la nomination à un poste d’une particulière sensibilité », a confirmé le tribunal dans son jugement.Les parties civiles se disent déçues par cette relaxe après le long combat qu’elles ont mené pour qu’un juge d’instruction puisse enquêter et que le dossier arrive à l’audience. Les instances de lutte contre le pantouflage n’ayant pas pu intervenir, elles attendaient que la justice redise le droit.« La loi a été malmenée, bafouée, on a fabriqué du soupçon », avait plaidé Me Jérôme Karsenti, l’avocat historique d’Anticor, « et ce soupçon, c’est ce qui est au coeur de la crise du régime et c’est ce qui tuera la République ».« Je suis heureux que le droit soit dit », leur a répondu M. Pérol, à l’issue de l’énoncé du jugement, en sortant de la salle.Lire aussi :Chez BPCE, on veut se « remettre au travail sereinement » après la relaxe du PDGEmeline CaziJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.09.2015 à 18h19 • Mis à jour le10.09.2015 à 18h52 Les images, apparues mardi 8 septembre sur les réseaux sociaux, ont fait le tour du monde. Une journaliste hongroise, Petra Laszlo, est apparue mardi sur une vidéo faisant tomber d’un croc-en-jambe un migrant qui courait avec un enfant dans les bras, et donnant, dans un incident distinct, un coup de pied à une fillette.En quelques heures, la jeune reporter d’image blonde à la chemise bleue est devenue la cible privilégiée des internautes, qui soulignent notamment ses liens avec l’extrême droite. Le mot-clé #PetraLaszlo est l’un des plus diffusés sur Twitter et un « mur de la honte » a été lancé sur Facebook. Son employeur, la chaîne N1TV — proche du parti d’extrême droite Jobbik — a annoncé immédiatement le licenciement de la journaliste, qualifiant ses actes « d’inacceptables ».Mais plus qu’aux internautes, Petra Laszlo devra désormais rendre des comptes à la justice : une enquête criminelle a été ouverte jeudi 10 septembre sur la journaliste après que deux petits partis d’opposition ont déposé une plainte pénale. « Dans le cadre de l’enquête, les autorités vont examiner si des délits plus graves ont été commis », a indiqué Sandor Toro, procureur en chef adjoint du comté de Csongrad.Pas de réactions de la journalisteLa principale intéressée n’a toujours pas réagi publiquement. Son profil Facebook n’est plus accessible, mais, à en croire son dernier message dont une journaliste française a pu faire une capture d’écran, Petra Laszlo ne semble pas se repentir, au contraire :Ce matin sur le Facebook de #PetraLazlo http://t.co/nZqB3fL0Aw— nathalieleruch (@nathalie leruch)require(["twitter/widgets"]);Traduction : « Depuis hier j’ai reçu plus de 500 messages haineux. 90 % viennent de musulmans qui soutiennent l’Etat islamique. Il est aussi intéressant de constater que 0 % des messages viennent de mon pays. J’ai un pays entier derrière moi. Merci Hongrie. Heil. »La chaîne N1TV s’était déjà fait remarquer en plaidant la cause du maire d’extrême droite d’un village, Gyöngyöspata, qui, appuyé par des milices, faisait régner la terreur dans le quartier tsigane, rapporte Libération.La Hongrie sous le feu des critiquesL’incident impliquant Petra Laszlo s’est produit mardi à Roszke, près de la frontière serbe dans le sud de la Hongrie, où des centaines de migrants ont forcé un cordon policier.Lire aussi notre reportage :A la frontière serbo-hongroise, derrière les barbelés, la peur des campsLa Hongrie s’est trouvée ces dernières semaines en première ligne dans la crise des migrants, comme point d’entrée dans l’UE de dizaines de milliers de personnes majoritairement originaires de Syrie. Ce pays a été critiqué pour la construction d’une clôture de barbelés tout au long de sa frontière avec la Serbie, et pour sa gestion de l’arrivée des migrants sur son sol.Son premier ministre, le populiste Viktor Orban, a pris le contre-pied des pays d’Europe occidentale et du Nord, et en particulier de la chancelière allemande Angela Merkel en soulignant la menace que constituent selon lui les migrants musulmans pour l’identité chrétienne de l’Europe.Lire aussi :Migrants : la solidarité hongroise occultée par l’« approche hostile » du gouvernement Patrick Roger Le 20 août, François Hollande avait annoncé une nouvelle baisse d’impôt en 2016 « quoi qu’il arrive ». Lors de sa conférence de presse de rentrée, le chef de l’Etat était resté flou sur ses contours, se contentant d’affirmer qu’elle concernera « 8 millions de foyers », soit un gain moyen de 250 euros pour une enveloppe totale de 2 milliards d’euros.Le ministre des finances, Michel Sapin, s’est montré plus loquace, jeudi 10 septembre. Il a confirmé qu’un million de foyers ne paieront pas ou plus l’impôt sur le revenu grâce à cette mesure, comme l’avait publié Le Monde. Ce sont 3 millions de foyers fiscaux qui vont bénéficier en 2016 de baisses d’impôts pour la première fois ; un chiffre qui s’ajoute aux 5 millions de foyers déjà bénéficiaires des réductions.Décote et non suppression de trancheSelon le ministre, cette réduction d’impôt se fera techniquement par le mécanisme de la décote, et non par « une suppression de tranche », solution choisie en 2015, et qui avait profité, au total, à 9,45 millions de foyers, dont 3,8 millions comptant pour une seule part.La décote est un rabais réservé aux foyers dont l’impôt ne dépasse pas un certain plafond. En 2015, ce plafond était de 1 135 euros pour un célibataire et de 1 870 euros pour un couple. Parmi les 6 millions de contribuables concernés, « la plupart des célibataires » verront leur impôt diminuer de 200 à 300 euros, d’après Bercy. Les couples bénéficieront pour une majorité d’entre eux de 300 à 500 euros de baisse.La proportion de foyers français qui payent l’impôt sur le revenu devrait ainsi retomber autour de 46 %, comme c’était le cas en 2010. Une proportion de « 46 %, c’est un chiffre habituel en France, c’était comme ça avant la crise, il est légitime que ce soit comme ça après la crise », a justifié le ministre. Ce taux était monté jusqu’à 52,3 % en 2013. Le point le plus bas avait été atteint en 2009, avec un taux de 43,4 % de foyers imposables.Réforme fiscale reportéeM. Hollande a justifié le choix de ne pas passer par une réduction dégressive de la contribution sociale généralisée (CSG), comme le souhaitait le bureau national du PS ou le préconisait, dans un récent ouvrage, l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault. « Ce serait répartir sur énormément de contribuables, a-t-il écarté. J’ai préféré faire avec des baisses d’impôt sur le revenu » et « faire en sorte que les Français qui sont au-dessus de la première tranche puissent en avoir le bénéfice ». L’objectif, a-t-il expliqué, est que « certaines classes moyennes entrées dans l’impôt depuis 2010 en sortent » pour « leur redonner ce qu’elles ont finalement acquitté pour faire face à la réduction des déficits publics ».Le chef de l’Etat a donc remis à plus tard une réforme plus large de la fiscalité, favorisant la progressivité de l’impôt. Il a renvoyé à la mise en place du prélèvement à la source qui devrait devenir effectif en 2018. « La réforme fiscale est un processus qui ne se fait ni en un soir ni même en cinq ans », a-t-il affirmé, alors que certains, dans son propre camp, lui reprochent justement de ne pas avoir mis à profit son quinquennat pour mener cette réforme fiscale dont il avait fait un argument fort de sa campagne présidentielle.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Rémi Barroux Le Conseil économique, social et environnemental (CESE), qui réunit les représentants des entreprises, des syndicats de salariés, d’agriculteurs, d’associations environnementales, de personnalités indépendantes… a adopté à l’unanimité, mercredi 9 septembre, un avis, « Le biomimétisme : s’inspirer de la nature pour innover durablement ». Le biomimétisme, qui consiste à s’inspirer de propriétés essentielles de systèmes biologiques, animaux ou végétaux, pour mettre au point des formes, des matériaux, des procédés de production dans une approche durable et innovante, est insuffisamment développé en France.Pourtant les innovations empruntées dans la grande bibliothèque de la nature sont nombreuses. En 1941, un ingénieur suisse, Georges de Mestral, observe combien il est difficile de retirer les fleurs de bardane des vêtements et des fourrures des animaux, en raison de minuscules crochets : le Velcro est né. Au Japon, un ingénieur, passionné d’ornithologie, conçoit le nez du Shinkansen, le train à grande vitesse nippon, en remarquant comment le martin-pêcheur passe très rapidement d’un milieu peu dense, l’air, à un milieu plus dense, l’eau, avec un minimum de vibrations. Résultat, le profilage bio-inspiré de la motrice a permis une réduction de 15 % de la consommation électrique et une augmentation de la vitesse de 10 %. Les exemples sont légion. L’aigle des steppes a offert à l’aéronautique ses ailes qui ont inspiré les ailettes quasi verticales placées aux extrémités de la voilure des avions ; l’araignée, la solidité sans égal de son fil pour concevoir des gilets pare-balles. « La nature fait de la recherche & développement depuis trois millions d’années », résume Idriss Aberkane. Ce chercheur à Polytechnique, professeur à Centrale Supélec et spécialiste du biomimétisme cite volontiers l’exemple de la crevette-mante, appelée aussi squille, dont le corps allongé peut atteindre près de 20 cm. Ce petit crustacé de l’ordre des stomatopodes est un tueur. Avec ses pattes ravisseuses (comme une mante religieuse d’où son nom), il possède une puissance de frappe équivalente à celle d’une balle de 22 long rifle, soit quelque 102 km/seconde, lui permettant de briser des carapaces de crabes et des coquilles.L’incroyable crevette-mante« Cette crevette peut casser les parois d’un aquarium blindé et sa vitesse de frappe produit un flash de chaleur et de lumière, des étincelles sous l’eau, dégageant une chaleur équivalente à celle mesurée à la surface du soleil, détaille M. Aberkane. Quand la crevette frappe avec ses “marteaux”, cela forme une bulle d’air explosive permettant cette vitesse extrême, un phénomène appelé supercavitation. » Cette fonction remarquable a été étudiée de près, notamment par les militaires. Les Russes ont ainsi produit, grâce à cette propriété de supercavitation, un modèle de torpille pouvant filer à 370 km/h (contre 190 km/h maximum pour une torpille traditionnelle), la Chkval.Mais la crevette-mante possède aussi d’autres propriétés extraordinaires, notamment grâce à ses yeux. Bougeant indépendamment, ils offrent au crustacé une vision à 360° et, surtout, possèdent une douzaine de photopigments (contre trois pour l’œil humain, deux pour le chien) leur permettant de distinguer un nombre plus important de couleurs, de détecter la lumière fluorescente, ultraviolette ou encore, grâce à trois pseudo-pupilles, de trianguler l’objet visualisé. Les Américains s’en sont servis pour concevoir une caméra détectant les cellules cancéreuses dans les biopsies.Le biologiste Gilles Bœuf aime, lui, à citer « la libellule qui, avec quelques watts seulement, peut voler à presque 100 km/h et ce depuis des millions d’années ». Un exemple parfait d’économie d’énergie pour celui qui a été nommé, en juillet, conseiller scientifique pour l’environnement, la biodiversité et le climat par la ministre de l’écologie, Ségolène Royal. Pour autant, reconnaît-il, dans ce domaine, « la France a un réel effort à faire ».Amorçage financierPour développer le biomimétisme et combler le retard pris sur les Allemands, les Américains ou encore les Chinois, le CESE recommande de renforcer et coordonner la recherche déjà existante. Les auteurs du rapport ont identifié près d’une centaine de laboratoires ou d’équipes de chercheurs liés au biomimétisme. Il s’agit, comme l’a expliqué au CESE le climatologue Jean Jouzel, de « favoriser la coopération entre les différentes disciplines scientifiques, entre le public et le privé et entre la France et l’étranger ».Le CESE propose un « amorçage » financier qui pourrait être interministériel, dans le cadre des investissements d’avenir, d’organiser la mise en réseau des modules d’enseignement consacrés au biomimétisme, ou encore de généraliser son apprentissage, sous la forme, notamment, d’observation de la nature, au collège comme au lycée. Plus concrètement, il suggère que le Centre européen d’excellence en biomimétisme de Senlis (Ceebios), dans l’Oise, puisse bénéficier d’un de soutiens publics afin de jouer le rôle d’animation de réseau. Créé en 2012 sur le site d’une ancienne caserne militaire, le Ceebios, présidé par Gilles Bœuf, permet déjà la rencontre entre les entreprises et les chercheurs. « Les possibilités sont énormes, dans l’habitat, la cosmétique, les matériaux, l’énergie… Les contraintes économiques et environnementales nous poussent à innover et nos connaissances du vivant comme le progrès technique ont progressé de façon considérable, c’est une occasion qu’il faut saisir maintenant », résume Kalina Raskin, docteure en biologie et chargée du développement scientifique du Ceebios.Pas un miracleMais reproduire les procédés naturels dans un cadre industriel n’est pas simple. Les recherches sont longues et n’aboutissent pas toujours. Pour la représentante des entreprises au CESE, Catherine Tissot-Colle, le biomimétisme n’est « pas un miracle » et il doit « faire ses preuves économiques et technologiques », mais il représente « une inspiration pour de nouveaux modes de production et de fonctionnement, plus économiques ». L’enjeu est précisément là, dans la rencontre entre la technosphère et la biosphère. « Il faut mettre autour de la table, le biologiste, l’entrepreneur et le financier, et pour y arriver, il faut pouvoir parler des gains économiques futurs », avance Patricia Ricard, la rapporteure de l’avis sur le biomimétisme au CESE. Ce n’est pas un hasard, selon elle, si l’Allemagne, qui a misé industriellement sur le secteur des machines-outils, a investi des millions d’euros dans ce domaine, appelé outre-Rhin, depuis cinquante ans, « bionique ».Le potentiel est considérable et les domaines d’application des connaissances des systèmes naturels sont multiples : matériaux, machines outils et robotique, architecture, médecine, cosmétique, transports… sans oublier le recyclage puisque, dans la nature, rien ne se perd, tout se transforme et se réutilise. Le grand changement, selon la rapporteure de l’avis sur le biomimétisme, Patricia Ricard, tient dans le regard neuf que la société des hommes doit porter sur la nature. « Elle n’est plus une économie de la ressource mais de la connaissance », insiste la présidente de l’Institut de recherches Paul Ricard. Autrement dit, il faut arrêter d’en piller les ressources et en étudier l’organisation, les systèmes, les interactions.Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.09.2015 à 16h55 • Mis à jour le10.09.2015 à 17h12 Alors que des migrants dorment dans la rue ou dans des campements précaires à Paris, à Calais ou à Vintimille, à la frontière franco-italienne, et que de nombreux centres d’hébergement sont saturés, plusieurs initiatives proposent aux citoyens français d’accueillir des réfugiés chez eux ou dans des logements inoccupés.Lire aussi :Quelles initiatives pour aider les migrants en France ?De nombreuses propositionsL’émotion née après la photo d’Aylan Kurdi, l’enfant kurde de 3 ans retrouvé noyé sur une plage turque en tenant de rejoindre la Grèce, a engendré un élan de solidarité dans une partie de l’opinion française. « Nous avons eu des centaines d’appels » quelques jours après la diffusion de la photo, explique Michel Cros, du Service jésuite des réfugiés (JRS) qui organise un service d’accueil baptisé « Welcome ». Cette initiative, pour l’instant modeste, a permis d’héberger des réfugiés dans une cinquantaine de familles en France.La start-up Singa vient, elle, de lancer un réseau d’hébergement des réfugiés chez l’habitant, nommé « CALM » (Comme à la maison), et soutenu par le Haut-Commissariat aux réfugiés, qui a reçu « plus de 5 000 demandes » en une dizaine de jours. Elle s’inspire de l’organisation allemande Refugees Welcome. D’autres personnes se proposent spontanément à titre personnel ou dans le cadre d’activités paroissiales.Lire aussi :Connecter réfugiés et bénévoles, le pari gagné de la CALMPas de contrepartie financièreAu niveau juridique, rien n’empêche d’héberger un migrant chez soi, sans aucune formalité, même en situation irrégulière, hormis s’il est sous le coup d’une procédure d’expulsion. Le mieux est que la personne ait déjà déposé une demande d’asile – laquelle lui permet de recevoir une allocation journalière d’environ 11 euros. L’hébergement doit « assurer des conditions de vie digne et décente » et pas question de demander une contribution financière ou sous forme de services à la personne accueillie.Un accueil qui se prépareQue l’on s’adresse à la plateforme CALM ou au JRS, les démarches prennent un peu de temps, ne serait-ce que pour établir une correspondance entre les offres d’hébergement et les demandes des réfugiés. Michel Cros explique que les logements doivent être situés dans une ville ou à proximité pour que les demandeurs d’asile puissent effectuer dans la journée leurs démarches à la préfecture.Il est important aussi d’expliquer aux familles ce que l’on attend d’elles : pas un engagement de long terme, mais un hébergement d’environ « quatre à six semaines ». Aucune obligation d’assurer le vivre et le couvert, puisque les réfugiés ont souvent accès à des distributions de nourriture, mais il est conseillé de partager un repas régulièrement pour le contact « amical » et « humain ».« Il peut y avoir des différences culturelles sources de malentendus. Il est important par exemple que réfugiés et familles fixent une charte sur le fonctionnement au quotidien », explique Alice Barbe, cofondatrice de Singa. Attention aussi à ne pas poser de questions trop personnelles, douloureuses ou qui peuvent mettre mal à l’aise.Différentes manières d’hébergerSi partager son logement à plein-temps avec une personne qu’on ne connaît pas peut être trop lourd pour certains, le réseau Welcome précise que l’engagement peut être à géométrie variable : il est possible d’accueillir un réfugié le temps d’un repas, pour un week-end ou quelques jours de vacances afin de lui accorder un moment de « détente » et de le « sortir des lieux et des préoccupations quotidiennes ».Les personnes qui disposent d’un logement vacant peuvent aussi entrer dans les dispositifs de type Solibail. Les associations mettent les lieux à disposition des demandeurs d’asile et assurent le paiement d’un loyer modique pour le propriétaire.Lire aussi :En France, de timides élans citoyens en direction des réfugiés 10.09.2015 à 16h26 • Mis à jour le10.09.2015 à 18h47 | Matthieu Suc Les trois juges d’instruction en charge du dossier des attentats de janvier ont demandé la levée du secret défense de tous les actes d’enquête effectués par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) sur les frères Chérif et Saïd Kouachi et Amedy Coulibaly avant que ceux-ci ne commettent les tueries de Charlie Hebdo, de Montrouge et de l’Hyper Cacher.Dans une requête adressée le vendredi 3 juillet au ministre de l’intérieur, les magistrats réclament, comme le prévoit l’article L. 2312-4 du code de la défense, « la déclassification et la communication de l’ensemble des documents, rapports et notes établis par la DGSI et autres services de renseignement placés sous votre autorité, sur les surveillances (dates, nature, contenu) dont ont fait l’objet Saïd Kouachi, Chérif Kouachi et Amedy Coulibaly ».Lire aussi :De « Charlie » à « Charlie » : les sept jours qui ont changé la FranceLa promesse en avait été faite, le 19 mai, aux trente-trois personnes et associations qui se sont constituées partie civile dans ce dossier. Lors de cette réunion organisée au palais de justice de Paris, les juges d’instruction avaient annoncé leurs investigations à venir. Au premier rang desquelles la demande de déclassification des actes d’enquête de la DGSI.Cela faisait suite aux révélations du Monde qui, dans son édition du samedi 4 avril, pointait des dysfonctionnements dans les surveillances supposées effectuées en 2013 et 2014 par la DGSI sur les frères Kouachi, répertoriés depuis une dizaine d’années comme membres de la mouvance islamiste radicale. Des dysfonctionnements de nature à s’interroger sur la réalité même de ces surveillances.Lire aussi :« Charlie Hebdo » : quand la DGSI réécrit l’histoireTrois adresses « erronées »Ainsi, le 7 janvier, dans les heures qui suivent la tuerie de Charlie Hebdo, la DGSI fournit une note de renseignement sur Saïd Kouachi dont les dernières informations datent d’avant 2012. Il faudra attendre le 9 janvier et une note « mise à jour » pour que la DGSI communique un état civil complet. Quant aux trois adresses données pour son mandat de recherche, elles se révèlent « erronées ». L’une d’elles, à Pantin, concerne un homonyme de 81 ans… En réalité, le terroriste vit à Reims depuis des années. Son adresse n’a jamais changé, à un détail près : le nom de la rue a été rebaptisé le 26 février 2014, date à laquelle la DGSI est censée le surveiller.Lire aussi :Les frères Kouachi : une jeunesse françaisePar ailleurs, dans les jours qui suivent les attentats, plusieurs médias, citant « Beauvau » ou « certains cadres du renseignement », affirment que les écoutes administratives concernant les frères Kouachi avaient dû être interrompues à la demande de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS), l’autorité administrative indépendante chargée du contrôle de ces enquêtes. Ce qui provoque, le 12 janvier, un démenti de la CNCIS : « A aucun moment, [la Commission] n’a manifesté d’opposition (…). Les affirmations contraires sont, par conséquent, au mieux une inexactitude, au pire une manipulation. »« Plusieurs articles de presse ont fait état des surveillances des frères Kouachi »La requête en déclassification s’appuie sur ces éléments. « Plusieurs articles de presse ont fait état des surveillances des frères Kouachi », écrivent les magistrats. Dans leur requête adressée à Bernard Cazeneuve, les juges soulignent, non sans ironie, que ces « surveillances (…) ont été confirmées, selon ces mêmes articles, par vos services ou vous-même ». Dans son article du 4 avril, Le Monde relatait l’organisation par Beauvau d’un débrief avec une dizaine de médias, le samedi 10 janvier, afin d’expliquer que rien dans les surveillances effectuées ne laissait penser que les frères Kouachi et Amedy Coulibaly préparaient un attentat.« Nécessaire à la manifestation de la vérité »Considérant que cela est « nécessaire à la manifestation de la vérité », les juges réclament aujourd’hui que leur soient communiqués « les périodes pendant lesquelles les frères Kouachi et Amedy Coulibaly ont été surveillés, la nature de ces surveillances (physiques, téléphoniques, numériques) et le contenu de ces surveillances ». Une demande suffisamment précise pour éviter une réponse partielle du ministère de l’intérieur. Il sera de toute manière difficile au gouvernement de ne pas faire droit à cette requête.En mars 2012, alors dans l’opposition et en pleine campagne présidentielle, le Parti socialiste avait évoqué les failles dans la surveillance de Mohamed Merah, après avoir découvert que la DCRI – l’ancienne appellation de la DGSI – avait stoppé ses surveillances sur le tueur de Toulouse et Montauban, six mois avant son passage à l’acte. Le candidat François Hollande avait estimé que « des questions [seraient] nécessairement posées ». Une fois nommé ministre de l’intérieur, Manuel Valls avait lui assuré que c’était « l’intérêt de l’Etat que la vérité soit faite ». Vingt-quatre documents de la DCRI avaient été déclassifiés.Jeudi après-midi, le ministère de l’intérieur et le parquet n’avaient pas donné suite aux sollicitations du Monde. Matthieu SucJournaliste au Monde 10.09.2015 à 15h07 • Mis à jour le10.09.2015 à 17h37 | Alexandre Lemarié Dans un long entretien au Figaro, jeudi 10 septembre, Nicolas Sarkozy présente des propositions pour faire face à ce qu’il décrit comme une « pression migratoire » inédite « dans l’histoire de l’Europe ». Dans cet entretien, le président du parti Les Républicains (LR) réaffirme son « hostilité » aux quotas de réfugiés à répartir au sein de l’Union européenne. Pour lui, il convient d’abord de « refonder » Schengen et de mettre en place « une nouvelle politique d’immigration européenne ».Lire aussi les réactions :Valls à Sarkozy : « Le droit d’asile ne se découpe pas en tranches »Si elle aborde des questions de politique internationale, la sortie de M. Sarkozy ressemble à une opération de politique intérieure. En insistant sur le thème des « frontières » et en adoptant un discours de fermeté sur l’immigration, celui qui se pose en chef de l’opposition renoue avec le ton de sa campagne présidentielle de 2012, inspiré par Patrick Buisson, son ancien conseiller venu de l’extrême droite. Avec un objectif assumé : reconquérir les électeurs de droite passés au Front national dans l’optique de la primaire à droite, qui aura lieu en novembre 2016 en vue de l’élection présidentielle de 2017. D’autant que les derniers sondages le placent en deuxième position derrière Alain Juppé.Pour les séduire, M. Sarkozy reprend des thèmes traditionnels du FN et durcit son discours par rapport aux années précédentes. Il préconise notamment de supprimer l’aide médicale d’Etat (AME) accordée aux étrangers en situation irrégulière, alors qu’il disait ne pas vouloir « remettre en cause cette générosité française » lors de la campagne de 2012.Lire aussi :Réfugiés : Sarkozy veut refonder Schengen« Adaptation du droit du sol »De la même manière, il se dit pour la première fois favorable à une « adaptation du droit du sol », ce qu’il s’était toujours refusé à faire, déclarant même lors en 2012 : « Je suis pour le droit du sol. Nous le garderons (…). Le droit du sol, c’est la France. »Jugeant par ailleurs nécessaire de « réguler et réduire les flux migratoires », il plaide pour une réduction du nombre de bénéficiaires du regroupement familial. Et suggère la préférence nationale dans l’attribution des prestations sociales. Un discours qui résonne avec celui de Marine Le Pen, favorable à l’abrogation du droit du sol, à la suppression de l’aide médicale d’Etat pour les étrangers en situation irrégulière et à l’abolition des accords de libre circulation de Schengen.Lire aussi :Pour Marine Le Pen, « l’immigration est un fardeau »En dévoilant ses nouvelles positions, M. Sarkozy se démarque de la droite européenne, notamment de la chancelière allemande, Angela Merkel, et du premier ministre britannique, David Cameron, qui se montrent plus ouverts sur l’accueil des réfugiés. S’il cherche à contenir la pression du FN, le président des Républicains cherche aussi à donner des gages à son électorat, de plus en plus réticent sur la question de l’immigration. Ainsi, 68 % des sympathisants de droite sont opposés à l’arrivée des réfugiés en France, selon un sondage Odoxa pour Paris-Match et i-Télé réalisé les 3 et 4 septembre.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matteo Maillard Partir à la quête d’un logement parisien exige déjà du salarié une remarquable ténacité. La tâche est d’autant plus ardue lorsqu’on est un jeune étudiant sans contact dans la capitale. Afin de sortir de la jungle immobilière, de plus en plus d’associations et de start-up proposent des rencontres entre locataires, avec pour objectif de donner naissance à des colocations. C’est le cas du « Café coloc », ouvert mardi 8 septembre à l’occasion du forum « C’est la rentrée » qu’organise la mairie de Paris et le Crous.Lire aussi :Paris tient son forum étudiant de rentrée, jusqu’à ce jeudi soirPour cette deuxième édition, quatre acteurs du logement parisien : Appartoo, Autroisième.com, Loc’étudiant et Coopcoloc, se sont unis autour d’un principe : remettre l’humain au centre de la recherche de logement. Comment ? En évitant les sites impersonnels de petites annonces et en favorisant les rencontres en tête à tête. La « meilleure façon » de faire surgir la discussion et d’unir ses efforts dans la quête d’un toit.« Lorsque les participants arrivent, nous les invitons à remplir une fiche où ils se décrivent en quelques mots et définissent le type de logement qu’ils cherchent, explique Adrien Noblet, cofondateur d’autroisième.com. Ça permet de briser la glace en créant un premier contact. Quand tu rencontres quelqu’un en vrai et non par écrans interposés, tu sais vite si c’est la bonne personne. Celle avec qui tu veux partager ton logement. »« L’humour, c’est plus efficace qu’un bon dossier »« Il est important dans les annonces de se présenter de manière drôle et originale, car c’est ce qui marche le mieux, glisse Jimmy Crombez, fondateur d’Appartoo, un site qui met en relation les colocataires au profil semblable. Contrairement aux agences immobilières, chez nous, l’humour, c’est souvent plus efficace qu’un bon dossier. » « Je suis beau, sympathique, ordonné, propre. J’ai toutes les qualités, vraiment ! », assure ainsi crânement la fiche d’Alessandro épinglée sur le mur, parmi des dizaines d’autres.Derrière cet événement, se découvrent deux volontés communes. Celle de réduire le nombre d’intermédiaires, notamment les agents immobiliers, et celle d’effacer un peu l’anonymat d’une recherche de petites annonces en ligne. « Partager un logement, c’est une décision importante que les gens préfèrent faire en connaissance de cause, avance Jimmy Crombez. C’est pourquoi nous préférons que les gens se rencontrent pour de vrai avant de prendre leur décision. Ainsi nous adaptons notre rôle à celui de connecteur ou facilitateur. »Lire aussi :Les meilleurs sites pour trouver son logement étudiantUn soutien mutuelParmi les participants, Charlène-Jessica se présente comme une habituée de ces rencontres. « Sur Internet, on ne sait jamais trop sur quoi on va tomber, lance-t-elle. Même sur les sites réputés, comme appartager.com, on trouve beaucoup d’annonces glauques. Des mecs qui te proposent de partager leur lit. Je préfère aller aux événements de ce type. On rencontre des gens, on forme des groupes et on se soutient mutuellement dans nos recherches en se refilant les bons plans. »Prévu pour durer trois jours, le « Café coloc » se terminera un peu plus tard, ce jeudi soir. Il se poursuivra en effet au Baron samedi, un bar situé dans le 3e arrondissement parisien. Charlène-Jessica a déjà prévu de s’y rendre pour retrouver quelques connaissances rencontrées en début de semaine à un autre apéritif du même genre. « Il devait se terminer à 22 heures, mais je ne suis pas rentrée avant 8 heures du matin, c’était génial, s’exclame-t-elle. J’ai passé la nuit à rire avec des gens sympas en visitant des appartements, de Boulogne à Paris. Je n’ai pas encore trouvé le bon, mais je ne me décourage pas. » Peut-être que ce jeudi sera son jour de chance.Matteo MaillardJournaliste au Monde 10.09.2015 à 14h03 • Mis à jour le10.09.2015 à 17h35 | Laetitia Van Eeckhout C’est un long combat qui se termine pour Paul François, agriculteur de Bernac, en Charente, engagé depuis près de dix ans dans une bataille contre le géant américain Monsanto. Jeudi 10 septembre, la cour d’appel de Lyon lui a définitivement donné raison en concluant que la firme multinationale était responsable du préjudice qu’il a subi à la suite de l’inhalation du pesticide pour le maïs Lasso.La cour confirme ainsi le jugement en première instance du tribunal de grande instance de Lyon, qui, en février 2012, avait reconnu « responsable » Monsanto et l’avait condamné à « indemniser entièrement » le céréalier charentais. Elle invoque à l’encontre de la multinationale « un manquement contractuel », lui reprochant « d’avoir failli à son obligation générale d’information pour n’avoir pas respecté les règles en matière d’emballage et d’étiquetage des produits ».« Décision historique »Paul François s’est félicité, lors d’une conférence de presse à Paris, jeudi, de cette « décision historique », ajoutant que « le pot de terre peut gagner contre le pot de fer ». « Pour la première fois, un fabricant de pesticides est condamné à indemniser un agriculteur pour l’avoir intoxiqué », a insisté son avocat, François Lafforgue. « Cette décision est le point de départ d’un grand mouvement d’indemnisations. Elle ouvre une brèche dans la responsabilité des fabricants », a-t-il ajouté, appelant à la création d’un fonds pour indemniser les victimes de pesticides.« La reconnaissance de la responsabilité de Monsanto dans cette affaire est essentielle : les firmes qui mettent sur le marché ces produits doivent comprendre que dorénavant elles ne pourront plus se défausser de leurs responsabilités vis-à-vis des pouvoirs publics ou l’utilisateur et que des comptes leur seront demandés, abonde dans un communiqué Maria Pelletier, présidente de l’ONG Générations futures. C’est une étape importante pour toutes les autres victimes des pesticides qui espèrent voir enfin confirmée la responsabilité des firmes dans la survenue des maladies qui les touchent. »S’il refuse de passer pour une icône écologiste ou altermondialiste, ce céréalier charentais restera comme le premier en France à avoir fait condamner le géant de l’agrochimie américain. Il est en tout cas le premier à avoir rompu le silence sur les dangers des herbicides, insecticides et autres fongicides longtemps vantés.Troubles neurologiquesLa vie de cet exploitant de 47 ans à la tête de 240 hectares, longtemps affectés à la monoculture céréalière, a basculé le 27 avril 2004. Ce jour-là, voulant vérifier le nettoyage de la cuve d’un pulvérisateur, il a inhalé une forte dose de vapeurs toxiques. Pris de malaise, il a juste le temps d’expliquer ce qui vient de se produire à son épouse avant de finir aux urgences, crachant du sang : « Tout ce qui est arrivé après, je ne m’en souviens pas. »Après cinq semaines d’arrêt, Paul François reprend son travail mais souffre d’importants problèmes d’élocution, d’absences, de maux de tête violents. À la fin de novembre 2004, il s’effondre sur le carrelage de sa maison, où ses filles le découvrent inconscient.S’ensuit une longue période d’hospitalisation durant laquelle les médecins ont craint plus d’une fois pour sa vie, sans jamais faire le lien avec l’herbicide de Monsanto. D’examen en examen, de coma en coma, une importante défaillance au niveau cérébral a fini par être trouvée.Aidé de sa famille, Paul François a commencé à enquêter sur le Lasso, à ses frais. Il faut attendre mai 2005 pour identifier le coupable : le monochlorobenzène, solvant répertorié comme hautement toxique et entrant à 50 % dans la composition de l’herbicide.Depuis, Paul François vit avec une défaillance cérébrale, souffre de troubles neurologiques et doit subir une IRM tous les six mois, des lésions étant apparues au niveau du cerveau.« Les produits chimiques, c’était du pain bénit »A la lutte contre la maladie a succédé le combat juridique. Déjà pour faire reconnaître son intoxication comme maladie professionnelle. Un premier refus de la Mutualité sociale agricole (MSA) pousse Paul François à engager une procédure devant le tribunal des affaires sociales d’Angoulême. En novembre 2009, ce dernier condamne la MSA à admettre les conséquences de l’intoxication comme maladie professionnelle.Cette décision est confirmée par la cour d’appel de Bordeaux, le 28 janvier 2010, affirmant la responsabilité de l’herbicide Lasso dans les problèmes de santé dont souffre l’agriculteur.Parallèlement, dès février 2007, Paul François décide d’attaquer la firme Monsanto, car il est convaincu qu’elle connaissait les dangers du Lasso bien avant son interdiction en France, en novembre 2007. Le Lasso a en effet été interdit dès 1985 au Canada, et depuis 1992 en Belgique et au Royaume-Uni.Bien que se reprochant « d’avoir été aussi naïf avec les firmes », l’agriculteur assume le fait d’être issu d’une génération « tout pesticide ». « J’ai vécu et évolué avec la chimie. C’était du pain béni et d’un grand confort, avoue-t-il. On utilisait des produits chimiques mais on produisait plus. Et comme tous, j’en étais fier. » Aujourd’hui, Paul François, qui « vit avec une épée de Damoclès sur la tête », a considérablement réduit son utilisation de produits chimiques, « pour remettre du vivant dans le sol ». Et, aidé par son associé, il est en train de convertir une centaine d’hectares en agriculture bio. Mais il ne travaille plus à plein temps, obligé qu’il est souvent de rester alité.Laetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elisa Perrigueur (envoyée spéciale à Guevgueliya) Un pont étroit qui mène à la ville de Guevgueliya, en Macédoine. C’est sur cet édifice que plusieurs centaines de réfugiés, des Syriens, Afghans, Irakiens, sont restés bloqués, serrés, pendant plusieurs heures, jeudi 10 septembre.Comme chaque jour, dès l’aube, les réfugiés étaient arrivés au compte-gouttes dans le camp de Guevgueliya, venant de la Grèce, à 600 mètres. Sous la pluie battante, les migrants, trempés, pénétrant dans le pays par grappes de cinquante à cent personnes, se sont réfugiés sous les tentes des ONG. Epuisés après un long voyage, ils ne demandaient pourtant qu’à poursuivre leur périple vers la frontière serbe, à 171 kilomètres au nord. Mais ce jeudi, pour la première fois, le trafic des trains reliant le sud de la Macédoine à la Serbie était perturbé.« Ne poussez pas, pensez aux femmes et aux enfants »Affrétés par la Macédoine, il y avait jusqu’alors six trains par jour au minimum, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR). « Il y a eu un train ce matin, le prochain devrait arriver à 17 heures », assurait un militaire macédonien, à la mi-journée. Aussi, plusieurs centaines de migrants ont-ils quitté le camp de réfugiés pour rejoindre le pont qui mène à la ville de Guevgueliya et aux quelques bus et taxis. Par petits groupes, les réfugiés ont convergé vers l’édifice. Les militaires macédoniens, munis de boucliers et de matraques, ont formé une ligne, tentant de contrôler le passage en fonction de l’arrivée des bus, environ un toutes les dix minutes.Les taxis, eux, filaient déjà tous vers la Serbie. « Les militaires sont dépassés, ils ne veulent surtout pas laisser entrer les migrants dans la ville, car ce serait incontrôlable, commentait un habitant vivant dans un des lotissements alentours et observant la scène. C’est la première fois que cela arrive, les migrants ne sont jamais allés plus loin que la gare. »La foule des réfugiés a grossi au fil des minutes. La file s’est allongée. Les migrants situés à l’avant du groupe se sont retrouvés compressés. « Ne poussez, pas, ne poussez pas, pensez aux femmes et aux enfants », s’égosillait un militaire dans un haut-parleur. Peu après, plusieurs membres d’ONG ont pris le micro pour s’adresser en arabe à la foule. « Calmez-vous, il y aura des bus pour tout le monde », hurlait une jeune femme blonde. Mais les personnes, désespérées et pressées, continuaient toutefois de pousser. Aucune parole n’apaisait cette foule à bout, éreintée. Malaises et cris de détresseDans un premier temps, les militaires ont tenté de faire passer femmes et enfants d’abord. A chaque brèche ouverte dans le cordon sécuritaire, la foule toutefois continuait de pousser, entraînant des corps-à-corps avec les militaires. Les enfants aux premiers rangs hurlaient. Des familles séparées, arrivées près des bus, s’époumonaient, enjoignant à leurs proches de les rejoindre. Plusieurs personnes, dont une femme âgée, ont fait des malaises. Les cris de détresse étaient toutefois tellement épars qu’il était difficile pour les militaires de savoir qui succombait réellement à un évanouissement. « Laissez-nous passer, nous ne voulons pas de bus, mais y aller à pied », criait un homme. « Laissez les gens passer, il y a des enfants », criaient d’autres. « Rangez-vous, mettez-vous près des bus », criait un militaire, matraque en main, aux personnes passées de l’autre côté, recherchant un proche.Au bout de plusieurs minutes de tensions, les autorités macédoniennes, débordées, ont fini par laisser passer l’ensemble du groupe. En quelques secondes, les personnes, entre précipitation et soulagement, ont déferlé vers les taxis et les bus pris d’assaut. D’autres ont rejoint les artères de la ville pour trouver un autre moyen de locomotion.Suivez notre journaliste en Macédoine :Tweets de @ElisaPerrigueur!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Alors que l’évacuation de l’île de Lesbos et de celles de la mer Egée, en Grèce, est en cours, les autorités macédoniennes attendent quelque vingt-trois mille personnes dans les trois à quatre prochains jours. Les réfugiés traversent en effet la Grèce, avant de rejoindre la Macédoine. La majorité d’entre eux veut ensuite poursuivre la « route des Balkans », transitant ensuite par la Serbie, la Hongrie, l’Autriche, pour rejoindre l’Allemagne. D’autres milliers de réfugiés sont attendus en Macédoine ce jeudi.Jeudi, journée spéciale sur Le Monde.fr #JourdemigrantsJeudi, la rédaction du Monde se mobilise avec près de trente reporteurs, en France, en Europe, en Afrique. De la frontière tuniso-libyenne à la gare de Munich, en Hongrie, en Macédoine ou sur l’île grecque de Lesbos, à Paris, à Lyon, à Marseille ou à Toulouse, ils décriront une journée parmi d’autres dans la vie de migrants.Retrouvez ces histoires, ces témoignages et les décryptages de nos journalistes lors de cette journée spéciale, dès 8 heures, jeudi 10 septembre, sur le live du Monde.fr, où nous répondrons également à vos questions, et sur Twitter et sur Instagram, avec le mot-clé #Jourdemigrants.Elisa Perrigueur (envoyée spéciale à Guevgueliya) Eric Nunès Le taux de réussite au concours de professeurs des écoles dépend-il de l’ensoleillement de l’académie visée ? Alors que les inscriptions pour la session 2016 ont débuté, les statistiques de l’édition 2015, publiées par le ministère de l’éducation nationale, permettent de mesurer combien le sésame pour enseigner s’avère difficile à obtenir dans certaines académies, et bien plus facile dans d’autres.Lors de la session 2015, en moyenne, 38 % des candidats au concours externe effectivement présents aux épreuves ont été reçus. Mais le taux de sélectivité est très variable selon les académies. Est-ce leur statut d’insulaire ? En Corse ou à la Réunion, sur 100 candidats, seulement une quinzaine ont obtenu de retourner à l’école pour y enseigner. Les portes étaient grandes ouvertes dans les académies de Créteil et Versailles : ces rectorats ont accepté plus de 63 % des candidats.Notre carte de France du taux de réussite par académie, ci-dessous, est coupée par une diagonale qui va de Rennes à Menton. Au Sud, celles où au moins quatre candidats se présentent pour chaque poste ; au Nord, celles qui suscitent un moindre engouement. Les banlieues parisiennes constituent un cas particulier : elles recrutent énormément, en raison de leur forte démographie, sans susciter un intérêt proportionnel des candidats. Pour recruter suffisamment de professeurs des écoles en prévision de la rentrée 2015, le concours habituel, organisé par l’ensemble des académies de France, n’a d’ailleurs pas suffi à attirer suffisamment de candidats pour pourvoir les 1 540 postes ouverts à Créteil. Un concours « supplémentaire », ouvert aux candidats des autres académies, a dû être mis en place pour assurer qu’il n’y aurait pas de classes sans professeurs à la rentrée de septembre. A noter que ce concours exceptionnel n’a pas été pris en compte dans notre carte.L’académie de Créteil peine à recruter« La Seine-Saint-Denis n’est pas un territoire attractif, résume Isabelle Guigon, secrétaire départementale du syndicat UNSA éducation. La vie est chère, les transports sont peu pratiques, les conditions d’enseignement peu enviables. Confrontés à une misère sociale et intellectuelle, les enseignants doivent jouer les rôles d’infirmier, de psychologue…. Bref, l’académie de Créteil a peu d’argument à faire valoir pour attirer des vocations au sein de l’éducation nationale, malgré une démographie galopante. Il reste au rectorat à jouer sur la sélectivité du concours d’enseignant. » « Il est clair que le concours est plus accessible dans les académies qui ont de la peine à recruter, comme par exemple celle de Créteil. C’est mécanique », confirme Sébastien Sihr, secrétaire général du Syndicat national unitaire des instituteurs professeurs des écoles et PEGC (SNUipp).Lire aussi :A Créteil, un concours de la « deuxième chance » pour pallier la pénurie d’enseignantsQuelle note faut-il obtenir au concours pour enseigner dans une école élémentaire ? Au sein de l’académie de Montpellier, qui fait partie des académies les plus sélectives, « un candidat qui a en dessous de 14 de moyenne n’est pas reçu, affirme Isabelle Guigon. En comparaison, à Créteil, en 2014, des enseignants ont été recrutés avec une moyenne de 5. » En 2015, la moyenne du dernier candidat admis serait montée à 10, selon la syndicaliste. Mais aucun des 470 candidats retenus en liste complémentaire, et dont certains ont été appelés dès la rentrée pour assurer des remplacements dans les classes, n’aurait obtenu la moyenne.« Tourisme de titularisation »Quelle est la note à partir de laquelle un jury accepte qu’un candidat enseigne ? Le ministère de l’éducation nationale se garde de répondre. « L’objectif d’un concours n’est pas d’attribuer une note, mais de sélectionner les meilleurs candidats. Dans ce cadre, la note a peu de signification », élude un conseiller ministériel, tout en se gardant d’avancer un chiffre.Néanmoins, la plus grande facilité d’obtenir un poste dans certaines académies n’est pas sans conséquence. Elle engendre une forme de « tourisme de titularisation » : « Après avoir échoué dans leur académie en province, de nombreux candidats viennent passer le concours à Versailles ou à Créteil. L’admission en Ile-de-France en poche, ils espèrent qu’elle leur servira de visa pour retourner chez eux », expose Isabelle Guigon.La stratégie consistant à passer le concours dans une académie alors qu’on veut rapidement la quitter s’avère risquée. En faisant valoir un « rapprochement de conjoints », il faut compter « quatre ou cinq ans à dans l’académie de Créteil », estime isabelle Guigon. « Plus de 500 enseignants de l’académie sont séparés de leur famille et ne parviennent pas à obtenir leur mutation », met en garde Sébastien Sihr.Si l’on considère la situation du côté des élèves et des familles des académies les moins sélectives, au moindre niveau des professeurs débutants s’ajoute un turn-over plus important qu’ailleurs.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.09.2015 à 16h34 • Mis à jour le21.09.2015 à 18h51 | Gilles Rof Les incidents qui ont émaillé le match entre l’OM et Lyon, dimanche 20 septembre, en clôture de la 6e journée de Ligue 1, vont pousser les pouvoirs publics et le club marseillais à modifier et renforcer leurs dispositifs de sécurité autour des rencontres au stade Vélodrome et à l’extérieur. Ils placent également les clubs de supporteurs de l’OM, au cœur d’une série de débordements ces dernières semaines, dans le collimateur des forces de l’ordre et des instances du football.Alors que le ministre des sports, Patrick Kanner, s’est dit « écœuré » par les événements de la veille et a demandé que des sanctions soient prises contre « ceux qui ont commis ces fautes », le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Laurent Nunez, détaille au Monde plusieurs mesures. Parmi lesquelles un contrôle accru à l’entrée du stade et le retour de filets protecteurs autour de la pelouse marseillaise.Le président de la Ligue de football professionnel (LFP), Frédéric Thiriez, a indiqué pour sa part qu’il fallait « aider le club [de Marseille], avec les pouvoirs publics, à reprendre le contrôle de son public et notamment de ses virages », à l’issue d’une réunion d’urgence de son instance.Sept personnes ont été interpelléesDimanche, le jet de trois bouteilles en verre en direction du gardien de but lyonnais Anthony Lopes, peu après l’heure de jeu, a conduit l’arbitre Ruddy Buquet à arrêter le match pendant plus d’un quart d’heure. La rencontre se disputait dans un climat tendu. Sept personnes ont été interpellées dans et autour du stade, notamment pour violence sur les stadiers. Les services de police étudient les vidéos de surveillance en vue de procéder à d’autres interpellations. Le ou les responsables des jets de bouteilles n’ont, selon le préfet de police, pas encore été identifiés.La rivalité entre les deux clubs, les tensions entre leurs présidents Vincent Labrune et Jean-Michel Aulas, qui se sont violemment interpellés à l’issue du match, et le retour sous les couleurs de Lyon de l’ancien joueur de l’OM, Mathieu Valbuena, ont cristallisé la haine d’une partie du public marseillais. Une effigie de l’international français a été symboliquement pendue au pied du virage sud alors que, quelques minutes avant le match, le maillot du joueur, qui a passé huit ans à l’OM, a été brûlé par une foule surexcitée dans le boulevard jouxtant le stade. Ces débordements font suite à d’autres incidents impliquant des supporters de l’OM. Jeudi 17 septembre, à Groningue (Pays-Bas), plusieurs personnes arborant les couleurs du club marseillais ont mis à sac un café en marge du déplacement de l’OM en Ligue Europa. En fin de saison dernière, une rencontre entre Marseille et Bastia avait également été arrêtée à la suite de jets de projectiles sur la pelouse du Vélodrome, entraînant, comme sanction, la fermeture pour deux matches d’une partie du virage nord de l’enceinte marseillaise.« Une réponse forte des pouvoirs publics »« A neuf mois de l’Euro 2016 [dont six rencontres se disputeront à Marseille], cet enchaînement appelle une réponse forte des pouvoirs publics », explique au Monde le préfet de police de Marseille. Présent dimanche soir au PC sécurité du Vélodrome, Laurent Nunez s’est entretenu avec l’arbitre de la rencontre, le représentant de la LFP et les présidents des deux clubs, pendant l’interruption. Un échange via vidéoconférence, le PC sécurité étant situé à l’opposé du vestiaire des arbitres. « La situation a été parfaitement gérée, estime M. Nunez. L’arbitre a arrêté le match à juste titre, car l’intégrité physique des joueurs était menacée par ces jets de bouteille. Nous avons déployé deux compagnies de CRS, en précisant que si les forces de l’ordre étaient à leur tour la cible de projectiles, nous demanderions l’annulation de la rencontre. Heureusement, il n’y a pas eu d’autres incidents majeurs car évacuer le stade n’aurait pas été une chose facile. »Pour le préfet de police des Bouches-du-Rhône, les incidents d’OM-Lyon vont entraîner plusieurs conséquences. « Nous allons contrôler comment l’OM effectue ses fouilles, explique M. Nunez. Il n’est pas acceptable que des bouteilles en verre ou des fumigènes soient introduits dans les tribunes. » Autre point sensible, l’accès au Vélodrome des associations de supporteurs. A Marseille, elles sont traditionnellement autorisées à pénétrer dans le stade en amont des rencontres, pour mettre en place leurs animations. « C’est peut-être ce moment qui pose problème », note Laurent Nunez.Après les incidents contre Bastia, lors du dernier match de la saison 2015-2016, le nouveau préfet de police de Marseille a écrit à deux des associations de supporteurs marseillais pour, explique-t-il, « leur demander d’être vigilantes à la tenue de leur groupe ». Ces lettres, à destination des Ultras et des South Winners, deux associations de plusieurs milliers de membres qui gèrent les abonnements dans le virage sud, étaient assorties d’une menace de suspension temporaire. « On peut aller jusqu’à la dissolution », souligne M. Nunez, qui doit recevoir dans la semaine le responsable des Yankees, une troisième association de supporteurs marseillais.« L’ambiance du Vélodrome, c’est l’ADN du club » Du côté de l’OM, on redoute une suspension totale ou partielle du stade Vélodrome, dont le virage sud était déjà sous le coup d’un sursis. Dès dimanche soir, le retour des filets de protection autour de la pelouse a été validé. Des filets retirés la saison dernière « pour tenter de créer un climat apaisé » et qui seront disposés uniquement pour « les rencontres à risques ». Si, comme après chaque incident, une plainte contre X a été déposée par le club au lendemain de la rencontre, la remise en cause du système de vente des abonnements, concédé aux clubs de supporteurs depuis l’ère Tapie, n’est pas à l’étude. « L’ambiance du Vélodrome, c’est l’ADN du club, explique-t-on à l’OM. Si les gens remplissent le stade, c’est aussi pour voir les animations des groupes de supporteurs. »La mise en place d’abonnements nominatifs, avec photo du supporteur, est une question sensible à Marseille où les associations la refusent catégoriquement. «J’ai constaté que contrairement à ce qui se faisait dans d’autres clubs, note, prudent, Laurent Nunez, on ne sait pas toujours qui est présent dans les tribunes. Nous n’avons pas de listes nominatives de supporteurs, ce qui ouvre la porte à une certaine immunité. » En poste à Paris lors de l’application du plan Leproux, qui a totalement modifié la fréquentation du Parc des Princes, le nouveau préfet de police de Marseille ne cache pas que cette solution reste dans l’arsenal.Gilles RofJournaliste au Monde Cyril Simon Des sourires, des embrassades, quelques larmes, et le « V » de la victoire avec leurs doigts. La centaine de « chibanis » (« cheveux gris », en arabe) qui a fait le déplacement jusqu’au conseil des prud’hommes de Paris, est ressortie, peu avant 10 heures lundi 21 septembre, avec le sentiment du devoir accompli. « Ce qui nous satisfait, c’est la reconnaissance de notre travail de cheminot par la justice. L’argent, cela vient après », souligne Abdallah Britel, 62 ans, derrière ses lunettes de soleil. La SNCF vient d’être condamnée pour « discrimination dans l’exécution du contrat de travail » et « dans les droits à la retraite », selon le jugement.Lire aussi :La SNCF condamnée pour discrimination envers plusieurs centaines de « chibanis » marocainsLes plaignants, aujourd’hui presque tous à la retraite, doivent toucher entre 150 000 et 230 000 euros de dommages et intérêts, dont une grande partie de préjudices de carrière. Dans les années 1970, la SNCF avait signé avec eux un contrat à durée indéterminée de droit privé « pour travailleur étranger ». Dans le jargon du rail, on les appelle les « PS25 ». Ces immigrés, essentiellement originaires du Maroc, étaient cheminots mais ne pouvaient pas accéder au statut administratif de « cadre permanent » ou « agent au statut », plus avantageux et accessible aux seuls Français (et, depuis peu, aux ressortissants de l’Union européenne) de moins de 30 ans.Abdallah Britel a travaillé trente-cinq ans à la traction au dépôt de locomotives de Paris-La Villette. Retraité depuis 2007, il n’a jamais pu accéder aux formations et aux examens internes, indispensables pour monter en grade. « Le pire, c’est qu’à 52 ans, quand j’ai obtenu le statut de cadre permanent, grâce à la nationalité française, j’ai perdu six ou sept niveaux dans la hiérarchie. Les jeunes que j’ai formés sont devenus mes chefs. J’avais le même statut qu’un nouvel embauché. Ce fut très dur psychologiquement », confie-t-il, les yeux embués. A la suite de cet épisode, son salaire avait diminué de 400 euros.« On m’a dit : “Vous n’avez pas le droit car vous êtes étranger” »Saïd Eddibes se dit aujourd’hui « soulagé ». Il a connu le même type de mésaventures en 1979, sept ans après son arrivée gare de l’Est. « J’ai demandé à être chef d’équipe. On m’a envoyé dans une école, récapitule le Franco-Marocain, lapidaire. Et puis, le troisième jour, le directeur m’a dit : “Désolé, en fait, vous n’avez pas le droit car vous êtes étranger.” » Son ambition était de devenir chef de distribution, comme beaucoup d’autres, dont certains doctorants.« A l’époque, on ne connaissait rien de nos droits, s’indigne Mohammed Ngourari, 70 ans dont 41 à la gare de triage de Woippy, en Lorraine, avec une pensée pour ses collègues disparus. On se faisait arnaquer sur nos fiches de paie sans le savoir. »« A travail égal, traitement égal », martèle l’avocate des cheminots Clélie de Lesquen-Jonas, chaudement applaudie par les chibanis : « Cette récompense morale et financière répare les injustices. Si la SNCF fait appel, on n’hésitera pas à demander plus d’argent, en suivant la jurisprudence européenne. Ce qui est sûr, c’est qu’on ne négociera pas avec la SNCF dans ce dossier hors normes », prévient-elle.Lire aussi notre enquête :Les déclassés de la SNCFCertains cheminots étaient venus accompagnés de leur famille, lundi. Nadia tenait par exemple à assister son père âgé de 75 ans, très discret. Mohammed Bioudi a officié de 1972 à 2005 comme chef de manœuvre à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), où il habite toujours. « Je voyais bien que lui et ses collègues subissaient une forte discrimination. Alors qu’il ne refusait pourtant jamais rien à ses patrons. Il était peut-être trop honnête, trop arrangeant », soupire cette policière, les yeux rivés sur lui. Confiante, elle prie pour que la SNCF ne fasse pas appel. Mais après dix ans de combat judiciaire, elle le concède, « une mauvaise surprise peut vite arriver ».Lundi matin, la compagnie ferroviaire a indiqué ne pas vouloir commenter la décision du conseil des prud’hommes. Elle a jusqu’au 23 octobre pour faire appel.Cyril SimonJournaliste au Monde Marine Pelletier Cela sonne comme un retour aux sources pour Yannick Noah. La Fédération française de tennis (FFT) a confirmé sa nomination à la tête de l’équipe de France de Coupe Davis, lundi après-midi. « Sur proposition du président de la Fédération française de tennis, Jean Gachassin, et du directeur technique national, Arnaud Di Pasquale, le bureau fédéral de la FFT a nommé ce jour Yannick Noah capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis pour la campagne 2016 », indique la FFT dans un communiqué.Un rôle que le dernier Français vainqueur de Roland-Garros (1983) avait déjà endossé entre 1991 et 1992, et entre 1995 et 1998. Son arrivée à la tête de l’équipe de France fait suite à la destitution de l’ancien capitaine, Arnaud Clément, vendredi 18 septembre. Son mandat avait été miné par les défaites à répétition des Bleus - élimination en quarts de finale, face à la Grande-Bretagne, en juillet; défaite en finale face à la Suisse, en 2014. Et pour voir les Mousquetaires soulever le saladier d’argent, il faut remonter à 2001.« Noah, c’est vraiment l’homme de la situation ! »« Noah, c’est vraiment l’homme de la situation ! Il n’y a pas photo ! Quand il commence à travailler sur un projet, il le fait toujours à fond », indique au Monde Thierry Tulasne. L’ancien n°3 français n’est pas le seul de cet avis. Chaque mandat de Yannick Noah, à la tête de l’équipe de France de Coupe Davis, a été couronné d’un succès.En 1991, ses joueurs - Guy Forget et Henri Leconte - s’étaient imposés en finale face aux monuments Pete Sampras et André Agassi, à Lyon. La France remportait alors son premier saladier d’argent depuis 1932. Cinq ans plus tard, la bande à « Capitaine Noah » connaissait une nouvelle victoire, face à la Suède. Les Français n’étaient pourtant pas les favoris de cette rencontre. « L’une des forces de Yannick, c’est son intuition : il décide d’aligner Henri Leconte, environ 200e mondial, alors qu’il a des joueurs du Top 10 à sa disposition. C’est un coup de poker et ça fonctionne, affirme Thierry Tulasne. C’est également un homme qui arrive avec un gros palmarès. Il incarne la réussite. » Au cours de sa carrière, le Français s’est hissé à la troisième place mondiale (en 1983, année de sa victoire Roland-Garros).  Toutefois, ses années à la tête de l’équipe de France ne se sont pas toutes soldées par des victoires. En 1995, les Bleus avaient été malmenés par les Américains en huitièmes de finale (1-4). Même scénario en 1997. Après leur victoire en 1996, les Mousquetaires s’étaient inclinés d’entrée face à l’Australie, en huitièmes de finale.La tâche s’annonce rude pour le nouveau capitaine de l’équipe de France, expliquait Nicolas Mahut, au Monde, mardi 15 septembre : « Il ne faut pas croire qu’une personne va arriver avec sa baguette magique et nous faire gagner la coupe pendant trente ans. Que l’équipe ait Yannick Noah comme capitaine ou quelqu’un d’autre, les joueurs doivent se remettre en question et être soudés. »Yannick Noah, lui, semble prêt à relever le défi : « Quand on en a discuté avec lui, on a senti sa flamme se rallumer, son désir était patent », indiquait Arnaud Di Pasquale, le directeur technique national (DTN) de l’équipe de France, vendredi 18 septembre, lors d’une conférence de presse au siège de la FFT.Thierry Tulasne l’en croît capable : « C’est un homme charismatique qui peut mettre la pression aux adversaires. Il est capable de créer de l’enthousiasme chez les joueurs, de les faire jouer vraiment ensemble. Il sait également taper du point sur la table quand quelque chose ne va pas. » Marine Pelletier Clément Martel (envoyé spécial en Croatie) « I don’t know. » Le ton est sans appel, et le chauffeur, moustache poivre et sel et lunettes noires, détourne son attention. Debout devant son bus, il attend avec ses collègues le groupe de cinquante-deux migrants arrivés à Tovarnik, petite bourgade croate posée le long de la frontière avec la Serbie, sans savoir encore où il va les convoyer. Les véhicules ont été affrétés en urgence par le gouvernement croate en réponse à la situation. Les chauffeurs, pas plus que les policiers ou les migrants eux-mêmes, ne savent à cette heure-là la destination de ce convoi.Lire aussi :En Croatie, l’itinéraire bis des migrants compromisDepuis que la Croatie est devenue l’itinéraire bis de la route des migrants, après que la Hongrie a fermé sa frontière avec la Serbie, les bonnes volontés sont légion dans le pays, mais l’information est rare. Porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), Babar Baloch peut en attester.A Beli Manastir, après avoir vu débarquer les migrants en nombre dans la nuit de jeudi à vendredi, l’organisation de l’ONU et les autres ONG chargées du camp de cette ville aux confins des frontières croate, serbe et hongroise ont mis les bouchées doubles. Objectif : pouvoir accueillir plusieurs milliers de migrants dès samedi, après que la « première vague » des réfugiés de Beli Manastir a franchi la frontière hongroise. Problème : ils ne sont jamais venus, et nul n’a prévenu les organisateurs du camp.Même son de cloche à Zagreb, où la Croix-Rouge croate a vu large pour s’assurer de faire face à la crise que rencontre le pays. Dans le sud de la capitale croate, plusieurs immenses hangars ont été investis et équipés de lits, douches, et tout ce qu’il faut pour assurer un maximum de confort aux réfugiés. Mais alors que la Croix-Rouge se préparait à accueillir quatre ou cinq mille réfugiés au cours du week-end, ils n’étaient que trente dimanche matin à avoir dormi sur place. Dans la grande majorité, des « échappés » du système, ayant préféré rejoindre la capitale par leurs propres moyens plutôt que d’attendre d’hypothétiques bus. Parmi eux, Ziyad Mardini, un Syrien de 24 ans, explique avoir fui Tovarnik, car « les conditions étaient trop horribles ». Il a préféré payer 500 euros pour faire conduire son petit groupe (six personnes) jusqu’à Zagreb.Pas de vue d’ensembleEn assumant de forcer la main à la Hongrie en raccompagnant les réfugiés de Tovarnik aux portes du pays voisin, la Croatie est parvenue à désengorger son territoire, comme le souhaitait le premier ministre, Zoran Milanovic, qui refusait que le pays ne devienne le « refuge des migrants ». Mais les décisions politiques ont souvent été prises à l’insu des personnes travaillant sur le terrain. Bénévoles et ONG semblent former une chaîne où chacun des maillons ignore tout des autres. Et sur le terrain, nul ne parvient à avoir de vue d’ensemble de la situation. Chacun pare au plus pressé. Face à l’urgence, la porte-parole de la Croix-Rouge croate, Katarina Zoric, confie ne pas savoir exactement le nombre de camps déployés par son organisation dans le pays.Dimanche, le ciel gris et bas crache une fine pluie sur le village de Tovarnik. Difficile de croire qu’il y a deux jours à peine, les migrants tentaient de s’y abriter du soleil par tous les moyens. Ils laissent derrière eux les tentes leur ayant servi d’abris le temps d’une nuit et plusieurs bénévoles quelque peu déroutés pliant bagages. « On nous a dit de ranger, je crois qu’ils vont fermer le camp », témoigne, perplexe, Isabelle Modigall de l’ONG Save the Children, alors que ses camarades démontent la tente qui leur a servi de centre dans le camp. Derrière elle, des bénévoles de plusieurs organisations non gouvernementales s’inquiètent pour les stocks de nourriture qu’ils ont acheminée vers Tovarnik au cours des derniers jours. « On ne nous dit rien », déplore une jeune femme venue de Zagreb prêter main-forte à la cuisine du camp improvisé.Nouveau camp en bord de DanubeOù ont été emmenés les migrants de Tovarnik ? La réponse arrivera plus tard dans l’après-midi, se propageant de bénévole en bénévole. Environ 4 000 d’entre eux ont été envoyés dans un camp temporaire à Opatovac, à 15 kilomètres plus au nord, sur les rives du Danube. Selon le ministre de l’intérieur croate, Ranko Ostojic, ce nouveau camp vise à offrir trente-six à quarante-huit heures de répit aux réfugiés avant qu’ils ne quittent le pays.#Refugees started entering Opatovac temporary settlement. They are being provided with medical care & registered. http://t.co/N1bvfA30UF— VladaRH (@Vlada R. Hrvatske)require(["twitter/widgets"]);A Tovarnik, dimanche, une trentaine de travailleurs en combinaison étanche travaillaient déjà à effacer les traces laissées par ce soudain afflux de population. Les pieds dans la gadoue et une pince à déchets à la main, Ruza Veselcic Sijakovic, la maire de ce village de 1 500 âmes, explique comment les habitants de Tovarnik et du village voisin se sont retroussé les manches pour « aider face à cette catastrophe humanitaire ». Avouant « prendre les jours les uns après les autres », elle déplore le manque de réponse rapide de Zagreb quand, submergé par les vagues de réfugiés, Tovarnik a appelé à l’aide.Dimanche soir, Zagreb comptabilisait 21 000 entrées sur son territoire en seulement cinq jours et en anticipait d’autres, des réfugiés continuant d’arriver de Grèce en Macédoine, puis en Serbie. En visite au nouveau camp d’Opatovac, le ministre de l’intérieur a expliqué lundi midi qu’il était compliqué de gérer l’arrivée de tant de personnes. S’attendant encore à au moins 2 000 migrants dans la journée à Tovarnik, il a appelé à ce que « le flux s’interrompe », répétant que « la Croatie ne [pouvait] gérer autant de migrants ».Clément Martel (envoyé spécial en Croatie)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.09.2015 à 14h05 • Mis à jour le21.09.2015 à 15h21 | Les Décodeurs Vers une éclaircie dans les nuages qui entourent le régime social des indépendants (RSI) ? Le gouvernement a reçu lundi 21 septembre un rapport évoquant des pistes de réforme de cet organisme de protection sociale des artisans, commerçants, chef d’entreprise et professions libérales. Parmi leurs vingt préconisations, les députés socialistes Fabrice Verdier et Sylviane Bulteau proposent d’instaurer un taux unique de 11,5 % pour les droits sociaux minimaux au lieu des cinq taux actuels, de rapprocher le RSI du régime agricole et de l’assurance maladie, et d’améliorer les prestations.Depuis sa création en 2006, le régime social des indépendants a fait l’objet de multiples rapports tant il accumule les erreurs et suscite la colère de ses bénéficiaires. Pourquoi une telle grogne ?Lire aussi :Des mesures d’urgence pour calmer les petits patrons1. Qu’est-ce que le RSI ?Le régime social des indépendants existe depuis 2006. Il est né de la fusion des trois caisses de protection sociale des chefs d’entreprise : l’assurance vieillesse des artisans, la caisse nationale d’assurance maladie des professions indépendantes et l’organisation autonome nationale de l’industrie et du commerce.Le RSI assure la couverture maladie des professionnels libéraux, des artisans et des commerçants. En revanche, il ne gère que la retraite des artisans et des commerçants, celle des professionnels libéraux étant administrée par d’autres organismes. Depuis 2008, il est l’interlocuteur social unique des indépendants (hors professions libérales), ce qui signifie que l’organisme centralise toutes les cotisations.En tout, 6,1 millions de personnes sont directement ou indirectement rattachées au RSI, y compris les ayants droit (notamment les conjoints des assurés). En 2013, 4,1 millions d’entre eux ont bénéficié de la couverture maladie, et 2 millions de prestations retraites. La même année, l’organisme a géré 17 milliards d’euros de prestations, pour 11 milliards d’euros de cotisations collectées. #container_14428365068{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14428365068{ height:500px; } #container_14428365068 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14428365068 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14428365068 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14428365068 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }2,8 millions de cotisants au RSI en 2013Source : RSI(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14428365068", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Commerçants","Artisans","Prof. Lib."], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1100376 ], [ "", 996435 ], [ "", 703869 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Les régimes de base du RSI (maladie et vieillesse) sont en déficit structurel , les rentrées des cotisations ne suffisent pas à équilibrer le montant des prestations versées. Ce déficit est comblé par la contribution sociale des sociétés (C3S), une taxe versée par les entreprises. Toutefois, la C3S doit être supprimée progressivement d’ici à 2017, et ce sera alors au régime général de sécurité sociale de financer ce déficit. En revanche, les régimes complémentaires propres au RSI sont excédentaires.2. Qui gère le RSI ?Le RSI est géré à la fois par l’Etat et par des travailleurs indépendants. Ces derniers, élus par leurs pairs, siègent au sein de conseils d’administration régionaux. Les élections ont lieu tous les six ans et sont généralement marquées par une forte abstention. Aux dernières élections en 2012, le taux de participation était de 19 %.Ces 912 administrateurs élisent ensuite le conseil d’administration national. C’est ce dernier qui émet un avis consultatif chaque année sur la loi de finance de la sécurité sociale. Les conseils d’administration font aussi des propositions de mesures aux pouvoirs publics.3. Quels sont les problèmes du régime ?Les travailleurs indépendants se plaignent régulièrement des erreurs répétées de calcul de leurs cotisations ou de leur retraite. Il est ainsi arrivé qu’un huissier intervienne sur de fausses données.Le traitement des dossiers est lent, ce qui retarde la mise à jour de l’évolution des situations professionnelles. Et quand une erreur est constatée, c’est le parcours du combattant pour joindre un interlocuteur.Dans un rapport de 2012, la Cour des comptes a qualifié le RSI de « catastrophe industrielle » pour les travailleurs indépendants. Elle affirmait que la réforme donnant naissance au RSI avait été mise en œuvre de façon prématurée, les difficultés ayant été très sous-estimées, ce qui a provoqué des dysfonctionnements en chaîne pour les assurés.La Cour des comptes a recensé des appels de cotisations erronés, des encaissements non pris en compte ou encore des droits à la retraite qui ne sont pas à jour pour près de 40 % des affiliés. Une désorganisation latente qui a de graves conséquences financières, puisque chaque année, environ 1 milliard d’euros de cotisations ne sont pas recouvrés par les services du RSI, un chiffre avancé par le Syndicat national des indépendants.En juin 2014, les sénateurs Jean-Noël Cardoux (Les Républicains) et Jean-Pierre Godefroy (Parti socialiste) ont remis un rapport évoquant la crise de confiance des travailleurs indépendants envers leur régime social. Un chiffre illustre bien ce phénomène selon eux : le choix du paiement des cotisations par prélèvements mensuels. Avant la réforme instaurant le RSI, 70 % des cotisants choisissaient ce mode de paiement. Ils n’étaient plus que 20% en 2014. Une confiance d’autant plus altérée par l’alourdissement des cotisations, chiffré à un milliard d’euros, selon le rapport. Le taux de cotisation pour les travailleurs indépendants reste toutefois moins élevé que pour les salariés.4. Peut-on se passer du RSI ?Une partie de la droite et l’extrême droite ont exploité les dysfonctionnements du RSI, pour dénoncer les pratiques de l’Etat et remettre en cause les principes universels et solidaires de la sécurité sociale. Les députés Gilbert Collard (RBM) et Marion Maréchal-Le Pen (FN)se sont ainsi rendus en mars à une manifestation d’opposants au RSI. Mais ils ont reçu un accueil mitigé, les manifestants craignant une récupération politique.Par ailleurs, les difficultés du RSI à gérer ses affiliés sont du pain béni pour certaines organisations comme le Mouvement pour la liberté sociale (MLPS) du libéral conservateur Claude Reichmann, qui milite depuis vingt ans pour la fin de la sécurité sociale obligatoire, ou l’association Liberté sociale.Ces mouvements affirment qu’il est tout à fait légal pour un travailleur indépendant d’arrêter de cotiser au RSI pour prendre une assurance privée à l’étranger. Ils fondent leurs propos sur des directives européennes datant de 1992 qui mettent les organismes d’assurance européens en concurrence.Lire : Six questions sur les assurés qui souhaitent quitter la SécuCes directives ne concernent toutefois pas le régime français de sécurité sociale, qui garde son caractère obligatoire, selon un arrêt rendu par la Cour de justice de l’Union européenne. La cour insiste sur le caractère obligatoire et solidaire de la sécurité sociale française, et auquel personne ne peut déroger.Ce principe a été réaffirmé par le tribunal des affaires sanitaires et sociales (TASS) de Vesoul en avril 2014. Les personnes se risquant à quitter le RSI risquent trois ans de prison et 45 000 euros d’amende.Les DécodeursJournaliste au Monde 21.09.2015 à 13h38 • Mis à jour le21.09.2015 à 14h45 C’est un eldorado dont les entreprises françaises aimeraient bien profiter. Dans la perspective d’une levée des sanctions économiques imposées à l’Iran depuis 2006, une délégation française, composée d’une centaine d’entreprises et deux ministres, est arrivée dimanche 20 septembre à Téhéran. Tous espèrent poser les bases de nouvelles relations commerciales après la conclusion d’un accord international sur le nucléaire iranien.Lire aussi :Accord historique sur le nucléaire iranienAux côtés de Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture, et Matthias Fekl, secrétaire d’Etat au commerce extérieur, le Medef n’accompagne pas moins de 130 entreprises dont le pétrolier Total, l’avionneur Airbus ou le constructeur automobile Peugeot. La plupart des sociétés du CAC 40 seront représentées, mais aussi de nombreuses PME de l’agriculture, de la finance, du luxe, du secteur pharmaceutique, de la construction ou encore des transports.Dans ce dernier secteur, le ministre iranien des transports a d’ailleurs déclaré, lundi 21 septembre, que son pays était en discussions avec Airbus et… Boeing pour acquérir des avions neufs en contrat de location ou location-vente. En août, un responsable de l’aviation civile avait affirmé que l’Iran avait l’intention d’acheter entre 80 et 90 avions de ligne par an.Les échanges se sont effondrésTrès attractif, le marché iranien, avec ses 80 millions d’habitants et ses énormes besoins en infrastructures, n’est pourtant pas le Pays de cocagne dont rêvent les entreprises françaises. Yves Thibault de Silguy, vice-président de Medef International et vice-président du groupe de construction et de concessions Vinci, a mis les points sur les « i » le 10 septembre.« Nous y allons dans un esprit de reconquête, dans le sens noble du terme, mais conscients qu’on a du travail à faire »Partenaire traditionnel de l’Iran, la France a vu ses échanges avec ce pays s’effondrer ces dernières années sous l’effet des sanctions : de 4 milliards d’euros en 2004, ils sont tombés à 500 millions d’euros en 2013, et sa part de marché est passée de 7 % à 1 %.Si les contacts seront sans doute « un peu plus opérationnels » que lors du précédent voyage, organisé en février 2014, « les entreprises sont conscientes qu’elles ne vont pas en Iran pour signer des contrats tout de suite », a reconnu un représentant du Medef, interrogé par l’AFP. Pour lui, les premières signatures devraient intervenir « plutôt à la fin du premier semestre 2016 ».Dans sa course aux contrats, la France est en particulier désavantagée par la ligne ferme tenue durant les négociations qui ont abouti à l’accord sur le programme nucléaire iranien. Mais le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, qui s’est rendu à Téhéran durant l’été pour apaiser la relation entre les deux pays, a dit ne pas croire que cela puisse nuire aux entreprises françaises dès lors que les sanctions contre la République islamique seraient levées.Les entreprises françaises vont faire face à la concurrence de grands pays européens au premier rang desquels l’Allemagne, mais aussi les Etats-Unis, la Chine ou la Corée du Sud.Total a reposé des jalonsPrésent en Iran depuis 1954, Total a été la dernière major à quitter le pays, en 2008. Ses dirigeants n’ont cessé de répéter qu’ils y reviendraient quand les conditions – politiques mais aussi économiques – le permettraient. « Nous avons une longue histoire avec l’Iran. L’Iran est un pays qui a la culture de l’histoire, donc je sais que Total sera bien accueilli », assurait le PDG du groupe, Patrick Pouyanné, en juin.Il a rencontré des officiels iraniens, notamment le ministre du pétrole, Bijan Zanganeh, lors de la dernière réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), le 4 juin, à Vienne. Et les autorités lui ont dit que le retour de Total serait le bienvenu.Dans les années 2000, Total avait notamment investi dans l’une des phases de développement du gisement gazier géant de Pars-Sud en coopération avec le russe Gazprom et le malaisien Petronas.Lire aussi :Total veut rejouer sa carte en IranRenault et PSA travaillent à leur réinstallationChez PSA, qui a été l’un des premiers constructeurs à se retirer du pays, en 2012, alors que les sanctions contre la république islamique étaient renforcées, Jean-Christophe Quémard, en charge de la zone Afrique Moyen-Orient, discute depuis plusieurs mois déjà de la création d’une coentreprise avec son ex-partenaire local, Iran Khodro. Celle-ci serait détenue à parts égales par les deux constructeurs.La nouvelle coentreprise pourra définir son plan produit et développer ses véhicules sur les plates-formes les plus récentes du groupe, dotées de moteurs modernes. Les véhicules contiendront jusqu’à 70 % de pièces produites en Iran. La nouvelle coentreprise pourra exporter ces véhicules Peugeot dans la région.Renault, qui n’a jamais totalement coupé les ponts avec l’Iran, prend la même orientation. Selon le Wall Street Journal, le groupe français entend entrer au capital de Pars Khodro, son partenaire local, voire racheter des actifs industriels à Saipa, la maison mère de Pars Khodro. De même, le groupe va y produire des Sandero, des Logan pick-up, voire des Kwid, son dernier véhicule à bas coût, développé en Inde.Lire aussi :PSA et Renault se préparent à l’ouverture du marché iranienLa prudence reste de miseA Paris, on pense pouvoir signer les premiers contrats dans les domaines qui n’étaient pas spécifiquement concernés par les sanctions américaines ou européennes, comme l’agriculture, secteur dans lequel la France est peu présente en Iran, en particulier dans la viande et le poulet.Pour autant, il s’agit aussi de ne pas se précipiter. La visite pourrait faire naître des marques d’intérêt préalables à la conclusion d’accords durant la visite en France du président iranien Hassan Rohani, en novembre, même si aucun contrat d’envergure ne saurait être signé tant que les sanctions seront en vigueur.Leur levée devrait débuter au premier trimestre 2016 si l’Iran se conforme aux obligations prévues par l’accord, destiné à l’empêcher de se doter de l’arme atomique. Et les Français resteront prudents tant que les Etats-Unis n’auront pas donné d’assurances claires sur la liberté de commercer, dit-on de sources diplomatiques et entrepreneuriales.« L’objectif c’est de découvrir, apprendre, comprendre pour pouvoir ensuite monter des projets dans le court et le moyen terme, a dit à l’agence de presse Reuters le secrétaire général du groupe coopératif agricole Axéréal, Stéphane Michel. Il y a encore des contraintes, notamment des problématiques de change. Le pays aujourd’hui n’est pas raccordé au système financier mondial. Les sanctions américaines n’ont pas été levées. Ce pays n’est pas encore totalement connecté au monde. »L’année dernière, BNP Paribas a écopé d’une amende de près de neuf milliards de dollars pour avoir violé des embargos américains. 21.09.2015 à 12h41 • Mis à jour le21.09.2015 à 16h46 | Raphaëlle Besse Desmoulières et Nicolas Chapuis En annonçant, samedi 19 septembre, la tenue d’un référendum du 16 au 18 octobre sur l’union des listes de gauche aux élections régionales, Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste (PS), a bousculé le début de campagne. Pour l’instant, les formations de gauche partent en ordre dispersé dans la quasi-totalité des régions. Même dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Provence-Alpes-Côte d’Azur, régions où une victoire du Front national se profile, socialistes, écologistes et Front de gauche n’ont pas réussi à s’entendre.Avec son initiative le patron du PS tente donc de contourner les appareils partisans en faisant appel au « peuple de gauche ». Un coup de poker au résultat incertain.1. Comment le référendum sera-t-il organisé ?Les citoyens qui le souhaitent pourront participer au scrutin qui est organisé du 16 au 18 octobre 2015. La question précise n’a pas encore été dévoilée par le PS. Mais selon Jean-Christophe Cambadélis, « elle portera sur “oui ou non à l’unité dès maintenant pour les régionales ?” » Les électeurs devront se prononcer sur l’alliance entre les listes de gauche au premier et au deuxième tour de l’élection.Le PS veut installer des urnes sur l’ensemble des marchés de France dans la journée du 18 octobre. Par ailleurs, les citoyens qui le souhaitent pourront voter sur Internet du 16 au 18 octobre. Le PS envisage également de développer une application pour téléphone qui permettrait aux militants de faire voter les électeurs en faisant du porte-à-porte.Pour surveiller le scrutin, le PS veut mobiliser sa Haute autorité, qui placera un délégué dans chaque département.2. Quels sont les enjeux pour le PS ?Alors que la menace d’un Front national favori dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie n’a pas suffi à fédérer la gauche, qui présentera au moins trois listes au premier tour, le PS tente le tout pour le tout. Le risque est triple pour le parti au pouvoir.Il doit d’abord montrer sa capacité de mobilisation pour l’organisation de ce référendum, inédit dans l’histoire politique récente. Le congrès des socialistes, en juin 2015 à Poitiers, a laissé l’image d’un parti amorphe, incapable de convaincre ses propres militants de se déplacer massivement pour voter. M. Cambadélis devrait adresser cette semaine une lettre aux parlementaires et une autre aux militants pour les exhorter à participer à la mise en place du dispositif.Le deuxième défi pour le PS sera bien évidemment le résultat de cette consultation. M. Cambadélis, sondages à l’appui, est persuadé que les électeurs de gauche sont beaucoup plus unitaires que les appareils et veulent éviter une défaite aux élections régionales. « L’idée des dirigeants des formations politiques d’utiliser les régionales pour une recomposition à la gauche du PS n’est pas majoritaire dans l’opinion », assure un cadre de Solférino.S’ils gagnent leur pari, les socialistes estiment qu’ils bénéficieront alors d’un levier supplémentaire pour convaincre leurs partenaires d’unir leurs listes.Pour imposer ses vues, et c’est là le troisième et principal enjeu, le PS doit donc réussir à mobiliser très largement. Une faible participation laisserait penser qu’après trois ans de présidence Hollande, ce « peuple de gauche » largement mobilisé lors de la primaire de 2011 s’est dispersé dans la nature. Ou qu’il n’a plus rien à dire aux socialistes.Lire aussi :La gauche affronte les régionales en ordre dispersé3. Que dit le reste de la gauche ?S’il s’agissait de rassembler les partis de gauche, l’objectif est à première vue manqué. La proposition a provoqué des réactions de rejet, voire de colère, de la part de l’ensemble des autres partis concernés.« Je ne pense pas que ça soit par des référendums de partis sur les partis qu’on combattra la montée du Front national et qu’on réconciliera les Français avec la politique », a rétorqué Emmanuelle Cosse, la secrétaire nationale d’Europe-Ecologie-Les Verts (EELV).Même son de cloche du côté des communistes : « Si cette annonce est faite uniquement pour éviter de débattre du fond, du contenu, de la politique régionale et de celle gouvernement, ce n’est pas la peine », a renchéri Pierre Laurent, secrétaire national du PCF.Sans surprise, le Parti de gauche (PG) est le plus sévère. Jean-Luc Mélenchon, interrogé sur France Inter, estime que le PS « essaie de trouver un nouveau garrot », pour forcer le reste de la gauche à une alliance. « C’est indécent et à la limite du pathétique », assène Eric Coquerel, coordinateur national du PG, qui juge qu’il s’agit uniquement d’un « coup de com’, voire d’une arnaque ».Voir notre infographie : Elections régionales : quel est le candidat dans votre (nouvelle) région ?Au PS, on fait mine de ne pas prêter attention à ce concert de critiques. « Je ne peux pas appeler le peuple de gauche à bousculer le petit confort de la division des appareils et appareillons et être surpris qu’ils s’en offusquent », explique au Monde M. Cambadélis. Selon lui, l’élection municipale de Noisy-le-Grand, remportée dimanche 20 septembre de 33 voix par la droite face à une gauche divisée entre socialistes et Front de gauche, est une preuve supplémentaire que « la dispersion mène à la disparition ».Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterRaphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Raphaëlle Besse Desmoulières Un de plus. Stéphane Gatignon, maire de Sevran (Seine-Saint-Denis), annonce vendredi 18 septembre qu’il quitte Europe Ecologie-Les Verts. Dans une lettre adressée à la direction du parti que Le Monde s’est procurée, l’ex-PCF, désormais ex-EELV, dénonce des « errances gauchistes » et le choix des militants écologistes de s’allier au Parti de gauche dans le Nord - Pas-de-Calais - Picardie pour les régionales de décembre.« EELV fait le jeu de Marine Le Pen au plan régional et national, critique-t-il. C’est une erreur historique impardonnable face aux risques de marginalisation durable de la gauche dans notre pays. » M. Gatignon souligne que cela constitue pour lui « une rupture définitive avec le projet Europe Ecologie », qui visait à « faire bouger les lignes, transformer notre pays, agir sur et pour l’Europe ». Ancien du Parti communiste, M. Gatignon avait rejoint le mouvement lancé par Daniel Cohn-Bendit en 2009, avant d’être désigné tête de liste en Seine-Saint-Denis aux régionales l’année suivante.Lire aussi :Régionales : les Verts nordistes choisissent de partir sans le PSPour « un réformisme fort »« Quelle tristesse de voir ce que ce projet est devenu ! », se désole le maire de Sevran, qui rejette la faute sur Cécile Duflot. « Pièce par pièce, Cécile a démoli l’ouvrage, juge-t-il. Nous voilà à la remorque de la gauche de la gauche et du souverainiste Mélenchon à qui Duflot veut faire concurrence. » M. Gatignon estime que l’ex-patronne des Verts « incarne maintenant, avant tout, la haine du Parti socialiste après lui avoir fait les poches aux législatives de 2012 » et dénonce sa « petite cuisine présidentielle à 2 % ».Conseiller régional sortant, M. Gatignon n’avait pas réussi à obtenir la tête de liste en Seine-Saint-Denis pour les régionales de décembre, réservée à un candidat de la société civile, en l’occurence Mohamed Mechmache, porte-parole du collectif AC-Le Feu. « Si des événements extérieurs n’avaient pas précipité les choses, je serais parti en décembre après les élections régionales, en espérant que la gauche ait pu gagner au second tour », précise-t-il dans son courrier. Il plaide désormais pour « un réformisme fort » et « un nouveau mouvement qui fasse émerger de nouvelles équipes ».Lire aussi :Régionales : le difficile exercice de l'ouverture pour les écolos franciliensCes dernières semaines, les démissions se sont multipliées à EELV. Mercredi, c’était Laure Lechatellier, vice-présidente sortante du conseil régional d’Ile-de-France et tête de liste dans les Hauts-de-Seine, qui a claqué la porte. Quelques jours plus tôt, Marie-Pierre Bresson, adjointe de Martine Aubry à Lille et trésorière du parti, et Christophe Rossignol, conseiller régional sortant du Centre, avaient fait de même. Reste à savoir si tous viendront grossir les rangs du tout jeune parti Ecologistes !, créé la semaine dernière par François de Rugy et Jean-Vincent Placé.Lire aussi :François de Rugy annonce le lancement du parti « écologistes ! »Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.09.2015 à 17h07 Le Bureau d’enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT) a publié, vendredi 18 septembre, son rapport final sur le déraillement d’un train Paris-Limoges à Brétigny-sur-Orge (Essonne) qui avait fait sept morts en juillet 2013. Il doit être présenté aux représentants des victimes cet après-midi, dans les locaux de la Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs (Fenvac), à Paris.Plus d’un an et demi après son rapport d’étape, qui avait mis en cause les règles de maintenance de la SNCF, le BEA-TT demande au gestionnaire d’infrastructure SNCF Réseau (ex-RFF) de prendre des mesures « qui ont trait au management de la maintenance du réseau ferré national ».Le BEA-TT recommande tout d’abord de « faire vérifier régulièrement, par des audits externes (…), que l’évolution de l’âge moyen des différentes composantes du réseau ferré national est conforme aux orientations prises et que les moyens alloués à l’entretien sont cohérents avec les besoins ». Il demande également à la SNCF d’« améliorer la politique d’affectation des cadres dans les établissements en charge de la maintenance », notamment en équilibrant mieux les équipes avec de jeunes cadres et d’autres plus expérimentés, et en « réduisant le turn-over ».Enfin, le BEA-TT juge utile de mettre en place des « contrôles de l’état réel d’un échantillon d’équipements ayant récemment fait l’objet d’interventions de surveillance ou d’entretien afin d’évaluer la pertinence des règles de maintenance et la qualité de leur mise en œuvre ».Lire aussi :SNCF : deux ans après Brétigny, les failles de la maintenance réseauUn accident qui aurait pu être évitéDans son rapport d’étape, rendu le 10 janvier 2014, le BEA-TT avait souligné qu’il n’y avait pas eu de défaut de maintenance, mais avait invité « la SNCF à s’interroger sur l’efficacité globale du processus de surveillance de la voie et de ses appareils ».Le directeur du BEA-TT, Claude Azam, avait évoqué un « problème de culture collective ». L’accident de Brétigny-sur-Orge, le 12 juillet 2013, avait fait sept morts et des dizaines de blessés, à cause d’une éclisse – sorte de grosse agrafe sur l’aiguillage – à quatre boulons, qui avait fini par ne plus tenir que par l’un d’eux et avait pivoté, provoquant le déraillement du train.Les défauts à l’origine de la catastrophe auraient pu être repérés lors d’une inspection de routine, huit jours avant le déraillement du train, selon le BEA-TT. Son enquête est distincte de l’enquête judiciaire, menée à Evry. Mattea Battaglia Les projets de programmes de cycles présentés, vendredi 18 septembre, par la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, doivent se concrétiser en classe, du CP à la 3e, dès la rentrée 2016. Panorama de quelques changements perceptibles côté élèves.Du temps pour progresser dans une perspective de moins redoublerC’est l’une des conséquences de l’abandon du principe « un programme, une année, une discipline », au profit d’une logique dite « curriculaire » fixant des objectifs à atteindre sur trois ans plutôt qu’un niveau à obtenir en une année. D’où l’appellation retenue de « programmes de cycle », l’un pour les classes de CP-CE1-CE2 (cycle des apprentissages fondamentaux), l’autre pour les CM1-CM2-6e (cycle de consolidation, à cheval sur l’élémentaire et le collège), un dernier couvrant les classes de 5e, 4e et 3e (cycle des approfondissements). « Il ne s’agit pas de repousser les apprentissages mais d’autoriser à les reprendre, souligne le Conseil supérieur des programmes [CSP], qui a pris en charge leur rédaction. L’objectif est d’atteindre les exigences à la fin du cycle et pas nécessairement à la fin de l’année, dans une perspective de forte diminution des redoublements et de meilleure prise en charge de la vitesse de chacun. »Plus de progressivité dans les apprentissagesLe CSP s’est attaché à démontrer que la progressivité, favorisée par ces cycles, ne se fait pas au détriment de l’exigence scolaire et disciplinaire. Les « repères de progressivité » et « attendus de fin de cycle », bien présents dans les nouveaux programmes, en portent la trace : ainsi en mathématiques, pour le cycle 2, « il est possible lors de la résolution de problèmes d’aller avec certains élèves ou avec toute la classe au-delà des repères de progressivité identifiés pour chaque niveau ». On ne s’interdit pas la préconisation inverse : ainsi du report, en mathématiques, de l’étude de la technique opératoire de la division du CE2 au CM1. En grammaire, l’étude des pronoms relatifs et des propositions relatives interviendra en cycle 4 plutôt qu’en cycle 3.En histoire, la chronologie confirmée, des thématiques reformuléesAu collège, concernant l’histoire, le CSP s’est livré à une véritable « opération déminage ». S’il a confirmé l’approche chronologique, il est revenu sur l’idée d’un « libre choix » laissé aux enseignants entre des thématiques présentées comme facultatives et d’autres obligées – une distinction censée favoriser leur liberté pédagogique et leur permettre de « boucler » les programmes, mais qui a fait polémique ce printemps, bien au-delà des cercles d’enseignants. Parmi les thématiques reformulées, la première en classe de 5e, intitulée « Chrétienté et Islam, des mondes en contact », répond clairement à ceux qui avaient voulu voir, dans la première mouture des programmes divulguée en avril, un Islam surdimensionné au détriment de la Chrétienté. En classe de 3e, le premier thème, « L’Europe, un théâtre majeur des guerres totales », comprend les deux guerres mondiales – alors qu’il avait été question d’aborder 1914-1918 plutôt en 4e –, mais aussi l’entre-deux-guerres, Vichy, la résistance, la collaboration… Un chapitre de taille. Dernier thème proposé à l’étude en fin de collège : « Françaises et Français dans une République repensée ».L’accent mis sur le lire-écrire-compterDictée, calcul mental et lecture à voix haute, au quotidien, ont été défendus par Mme Vallaud-Belkacem peu avant la présentation officielle des nouveaux programmes. Y compris dans les colonnes du Monde, où la ministre a défendu « une école de l’exigence ». Dans les nouveaux programmes, si l’accent est clairement mis sur le lire-écrire-compter – des activités systématisées, répétées, amplifiées – on ne trouve pas trace pour autant, aussi clairement, des « dictées quotidiennes » prônées par voie de presse – et notamment dans une tribune signée par la ministre dans Le Monde.Une dimension numérique reconnueLes nouveaux programmes n’oublient par les « digital natives » que sont les écoliers et collégiens du XXIe siècle. Dès le cycle 2, encore plus aux cycles 3 et 4, le numérique est intégré aux apprentissages, en particulier dans le nouveau programme de français : lecture sur supports numériques, lecture hypertextuelle, écriture au clavier, recherches d’informations en ligne, etc., y sont mises en avant. Le programme de mathématiques, également, prévoit au cycle 3 l’introduction progressive des outils numériques, en particulier l’usage de logiciels de calcul et de numération. Un nouveau thème apparaît au cycle 4 : « Algorithmique et programmation ».Le croisement des enseignements, soit plusieurs enseignants par classeCertains professeurs pratiquaient déjà de manière sporadique l’interdisciplinarité : elle doit désormais être généralisée. Dans les trois programmes de cycles et pour chaque discipline sont précisées les possibilités de « croisements entre enseignements ». En classe de 5e par exemple, dans le cadre des enseignements pratiques interdisciplinaires (ces EPI découlant de la réforme du collège) « Culture et création artistiques » et « Information, communication, citoyenneté », histoire et français pourront être croisés, à travers l’« écriture par les élèves de carnets de bord ou de voyage réel ou fictif, éventuellement sous forme de blog, en utilisant les informations historiques ». Education physique et sportive (EPS), sciences de la vie et de la Terre (SVT) et chimie pourront aussi être mobilisées simultanément pour travailler sur les statistiques, la proportionnalité, la représentation de données ou encore la vitesse...Mattea BattagliaJournaliste au Monde 18.09.2015 à 16h13 • Mis à jour le18.09.2015 à 16h16 La Commission européenne a récemment rendu publique sa position concernant les dispositions relatives aux investissements du futur traité transatlantique de libre-échange (ou TTIP).L’une des questions les plus épineuses du dossier, comme le rappelait Cecilia Malmström, la commissaire européenne au commerce, dans un entretien accordé il y a quelques semaines, porte sur la nature de la juridiction en charge de régler les litiges d’investissement entre investisseurs et Etats.Lire : Bruxelles présente sa version relookée des tribunaux d’arbitrage du TaftaDans son document rendu public le 16 septembre, la Commission européenne a proposé la création de deux cours permanentes, un tribunal de première instance composé de quinze juges et un tribunal d’appel composé de six juges. Les Etats-Unis, en revanche, semblent plutôt favorables à des tribunaux arbitraux nommés de manière ad hoc pour chaque nouvelle affaire.Les Américains se prévalent de leur expérience émanant de l’accord de libre-échange nord-américain (ALENA), en vigueur depuis un peu plus de vingt ans, qui prévoit un mécanisme d’arbitrage. Il constitue à leurs yeux un exemple historique de réussite en matière de règlement des différends internationaux.Mais les Européens pourraient peut-être se tourner, eux aussi, vers le passé pour invoquer une réussite historique d’une dimension autrement plus marquante.En 2015 comme en 1907Un débat similaire a en effet eu lieu il y a un peu plus d’un siècle, lors de la deuxième Conférence de la Paix qui s’est tenue à la Haye en 1907. L’objectif de cette Conférence était, entre autres, de réformer le système d’arbitrage qui avait été précédemment esquissé lors de la première Conférence de la Paix (1899).Il s’agissait à l’époque de repenser un système arbitral permettant de régler les litiges entre Etats, alors que le débat actuel porte sur l’arbitrage opposant des investisseurs privés à des Etats. Néanmoins, les reproches faits à l’arbitrage en 1907 étaient très proches des critiques soulevées aujourd’hui en marge du TTIP.Et, ironie du sort, ces reproches avaient été exposés avec force par le représentant… des Etats-Unis. En 1907, les Etats-Unis soutenaient en effet, par le biais de leur représentant, que l’arbitrage entre Etats était trop coûteux et bloquait l’émergence d’une jurisprudence stable. Le représentant des Etats-Unis recommandait donc la création d’une cour permanente visant à remplacer les tribunaux arbitraux :« La Cour d’arbitrage n’a pas été appelée à connaître depuis 1899 que de quatre cas. Pourquoi ? Dans beaucoup de circonstances, des Puissances, divisées par des intérêts de minime importance, ne se sont pas présentées devant le Tribunal de La Haye à cause des dépenses que ce recours entraîne. Il est donc nécessaire de prendre des mesures pour que les dépenses de la Cour, y compris les traitements des juges, soient à la charge commune de toutes les Puissances signataires afin d’offrir aux litigants une Cour pour laquelle comme pour les litiges d’ordre national ils n’auraient rien à payer.D’autre part, l’absence de toute continuité de la Cour permanente à plusieurs points de vue a beaucoup amoindri sa force et son influence : chacune de ses réunions a été sans lien avec les autres, et ses rares arrêts, à la fois séparés par le temps et par la diversité de leurs objets, n’ont pas apporté grands progrès à la science du droit des gens. Il faut faire de la Cour actuelle une Cour réellement permanente aux sessions régulières et continues, réunissant régulièrement les mêmes juges, pénétrés du devoir et de la responsabilité de créer leur propre jurisprudence. »La résistance à une telle proposition fut forte et la recommandation visant la création d’une cour permanente n’a, dans un premier temps, pas dépassé le stade des vœux pieux. Mais cette recommandation a marqué un jalon important dans le processus menant à la création d’une Cour permanente de Justice internationale (CPJI), l’ancêtre de la Cour internationale de Justice (CIJ), après la première guerre mondiale.Que dire de la CPJI et de la CIJ avec le recul qu’offrent leurs nombreuses années d’existence ?Bilan méritoireNul ne peut nier la contribution décisive de ces deux cours au développement du droit international. Il n’est en revanche pas établi qu’elles aient permis de maîtriser les coûts liés au règlement des litiges interétatiques. De manière plus fondamentale, une question essentielle avait été omise du plaidoyer américain de 1907 (et devra être prise en compte par les négociateurs du TTIP) : celle de l’indépendance du juge (ou de l’arbitre) à l’égard du pouvoir politique et économique.À cet égard, le bilan des tribunaux arbitraux est méritoire : ces tribunaux n’ont pas hésité à condamner des Etats très puissants au cours des dernières années, faisant ainsi preuve d’une grande indépendance. Cette dernière garantit l’efficacité des recours que les cours permanentes – qu’elles soient étatiques ou internationales – peinent parfois à assurer face à des enjeux écrasants.Lire aussi la tribune :Arbitrage d’investissement : corriger les modalités de fonctionnement pour éviter les abusAu fond, tout dépend de la fonction que l’on souhaite insuffler au mécanisme de règlement des différends du TTIP, qu’il s’agisse de protéger les investisseurs, dire le droit, fonctionner à moindre coût, ou dépolitiser les différends en matière d’investissement. La distinction entre cour permanente et tribunaux arbitraux n’est donc pas une question technique pour juristes avertis. Il s’agit au contraire d’un choix important de société, que le débat public devra éclairer et orienter au cours des prochains mois.Florian Grisel (Chargé de recherche au CNRS et chargé de cours à King’s College London) et Thomas Schultz (Professeur à l’Institut de hautes études internationales et du développement à Genève et professeur associé à King’s College London) 18.09.2015 à 14h49 • Mis à jour le18.09.2015 à 15h40 | Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Dimanche 20 septembre, les électeurs grecs sont de nouveau appelés aux urnes pour élire leurs députés. Ce scrutin, neuf mois à peine après le précédent, qui s’est tenu en janvier, se confirme une nouvelle fois l’explosion du champ politique. Après plus de trente-cinq ans de bipartisme presque parfait entre les socialistes du Pasok et les conservateurs de la Nouvelle Démocratie, les sondages prévoient la possible entrée de près de huit formations au Parlement, dimanche. Pour cela, les partis doivent dépasser le seuil de 3 % des voix. Le parti de la gauche radicale Syriza et les conservateurs de Nouvelle Démocratie sont pour le moment au coude-à-coude, autour de 30 % des intentions de vote, selon les enquêtes d’opinion. Tour d’horizon des partis en lice.Syriza, la première force politique en difficulté Cette coalition de la gauche radicale est devenue le premier parti de Grèce depuis les élections européennes de mai 2014, sous la direction d’Alexis Tsipras. C’est un parti politique de gauche, officiellement fondé en 2004 mais qui concentre en fait de nombreuses formations politiques préexistantes (13 au total) allant des eurocommunistes aux écologistes en passant par des eurosceptiques et des socialistes. Alexis Tsipras, ancien président du mouvement le plus important de la coalition, Synaspismós, en est le président depuis le 4 octobre 2009.Rassemblant 4 % des électeurs avant la crise, la formation est devenue la première force politique de Grèce en capitalisant sur un discours anti-austérité très populaire dans un pays où la pauvreté a crû fortement depuis 2010. Le 25 janvier, Syriza a emporté les législatives et porté Alexis Tsipras au pouvoir. Après de difficiles négociations avec les créanciers européens, et le Fonds monétaire international, le premier ministre a finalement adopté un nouveau plan d’austérité entériné par le Parlement grec le 14 août.Lire aussi :La douloureuse conversion de Tsipras au réalismeUn divorce intervient alors avec la frange la plus radicale du parti qui ne lui pardonne pas ses renoncements. Près d’une quarantaine de députés refusent de valider l’accord. Et 25 quittent le parti à la suite du dissident Panayiotis Lafazanis pour créer l’Union populaire. Syriza est aujourd’hui crédité de 30 % des voix dans les sondages.L’Union populaire, chantre de la ligne anti-euro L’Union populaire (ou LAE) est une formation politique, pas encore tout à fait officiellement un parti, lancée par des dissidents de Syriza. Créée il y a quelques semaines seulement, elle est dirigée par Panagiotis Lafazanis, qui se fait désormais le chantre de la lutte anti-austérité. Il incarne surtout une ligne anti-euro, qui avait de tout temps existé au sein de Syriza. Pour LAE, la Grèce doit sortir de la zone euro et retrouver une monnaie nationale. La formation pourrait passer le seuil de 3 % des voix et entrer au Parlement et, comble du paradoxe, devenir ainsi un parti d’opposition à Syriza.Lire aussi :Grèce : les « frondeurs » de Syriza lancent leur propre partiNouvelle Démocratie, survivante du bipartismeNouvelle Démocratie (ou ND), menée par Evangelos Meïmerakis, est un parti fondé par Konstantinos Karamanlis en 1974, deux mois après la chute de la dictature. Surnommé « le Vieux », Karamanlis a joué un rôle capital dans la vie politique grecque, pour lequel il a obtenu le titre honorifique d’ethnarchis (« chef de la nation »). Car c’est grâce à lui que la Grèce est véritablement entrée dans l’ère démocratique en mettant fin à la monarchie par référendum, en 1974. Il est aussi le fondateur d’une dynastie politique. Son neveu Kostas Karamanlis fut le dernier premier ministre avant le naufrage financier du pays entre 2004 et 2009.Lire aussi :Evangelos Meïmarakis, pompier de Nouvelle DémocratieND s’est pendant plus de trente ans partagé le pouvoir avec les socialistes du Pasok, obtenant régulièrement plus de 50 % des voix. Elle subit elle aussi le rejet d’une partie de l’électorat grec qui rend les grands partis traditionnels responsables de leur situation. Mais contrairement au Pasok qui s’est totalement effondré, ND continue de mobiliser entre 25 et 30 % des voix. La Grèce compte un peuple de droite solide. Les sondages placent aujourd’hui ND au coude-à-coude avec Syriza, avec près de 30 % des voix.Le Pasok, marginalisé depuis la crise Le Mouvement socialiste panhellénique (Pasok) est aujourd’hui dirigé par Fofi Yenimata, la fille de Georges Yenimata, plusieurs fois ministre tout au long des années 1980 et 1990. Le Pasok est né le 3 septembre 1974, deux mois après la chute du régime des colonels. Son chef, Andréas Papandréou, était le fils de George Papandréou, qui, comme chef d’Enosi Kentrou (Union du centre) avait gagné les élections de 1965 en obtenant 53 % des voix. Après la dictature, Andréas Papandréou rejette cet héritage et fonde le Pasok. Le parti prend la tête du pays en 1981 ; le début d’un long règne qui va durer près de quatre décennies, parfois interrompu par quelques incursions de Nouvelle Démocratie.Lire aussi :La faillite de la classe politique grecqueFils d’Andréas, Georges Papandréou a été élu premier ministre en 2009. C’est lui qui, en révélant l’état réel des finances grec, a entraîné le début de la crise qui agite toujours le pays. Aujourd’hui le Pasok est totalement marginalisé et représente moins de 5 % des voix. C’est la principale victime de la recomposition du champ politique à l’œuvre en Grèce.Le Parti communiste de Grèce et son noyau solideLe Parti communiste de Grèce (ou Kommounistiko Komma Elladas, KKE) a été fondé en 1918. Jusqu’en 1974, il fut un parti illégal et à ce titre nombre de ses militants ont été torturés en Grèce. Le KKE a joué un rôle important pendant la résistance contre les nazis et pendant la guerre civile qui a suivi la seconde guerre mondiale en Grèce. Jusqu’à très récemment et pendant la crise, le KKE a réussi à garder le noyau de ses électeurs presque entier, à 8 %. Il est aujourd’hui à 6 % des intentions de vote.To Potami, centriste et libéral To Potami (« la rivière ») est un parti centriste libéral, fondé en mars 2014 par Stavros Theodorakis, journaliste star de la chaîne télévisée Mega. Le parti a été créé avec l’ambition de se présenter aux élections européennes de 2014, et d’y incarner le centre proeuropéen de l’échiquier politique, dans un paysage fortement polarisé entre gauche et droite.To Potami se caractérise par un positionnement à gauche sur les questions de société et à droite en matière d’économie. Aux élections de janvier, To Potami a rassemblé légèrement plus de 6 % des électeurs, se classant en quatrième position à quelques voix des néonazis d’Aube dorée. Aujourd’hui, la formation espère maintenir son score et se rêve en partenaire de coalition du prochain gouvernement si aucun des deux partis en tête n’arrive à obtenir de majorité absolue.Aube dorée, un parti néonazi sous pression judiciaire Parti politique néonazi, Aube dorée est officiellement créé en 1992. Longtemps anecdotique, le parti a fait brutalement son entrée au Parlement dès 2012, avec 6,97 % des voix. Un choc pour la société grecque mais qui révèle, à l’époque, le désarroi des électeurs qui ne savent plus pour qui voter et qui favorisent les partis qu’ils jugent antisystème. Son discours se concentre sur les thématiques xénophobes, souverainistes et nationalistes. Son slogan principal : « La Grèce appartient aux Grecs ».Lire aussi :En Grèce, profil bas pour les néonazis d’Aube doréeLe 18 septembre 2013, un militant d’Aube dorée poignarde à mort un militant antifasciste de 34 ans, Pávlos Fýssas. Il est arrêté et reconnaît les faits. Ce sera le début d’une longue enquête qui aboutit finalement à la mise en examen de plus de 70 membres ou sympathisants de la formation, dont la quasi-majorité de ses 17 députés, pour participation ou direction d’organisation criminelle. Le procès est en cours. Mais cela n’empêche pas le parti de se présenter au scrutin de dimanche. Il devrait se maintenir à plus de 7 % des voix.L’Union du centre, outsider politiqueFondée en 1992 et dirigée par Vassillis Leventis, l’Union du centre pourrait entrer pour la première fois, à la surprise générale, au Parlement. M. Leventis est un personnage longtemps raillé par le personnel politique grec et par les Grecs eux-mêmes pour ses interminables diatribes enflammées lancées depuis sa chaîne de télévision Kanali 67 dans les années 1990. Il visait à faire revivre l’héritage de certaines grandes figures politiques du passé, telles que les premiers ministres Elefthérios Venizélos, Georges Papandréou et Alexandros Papanastasiou. Dans les derniers sondages, M. Leventis flirte avec les 4 % d’intentions de vote. Une performance qui illustre parfaitement la fragmentation des voix lors du scrutin à venir.Les Grecs indépendants, partenaires disciplinés de Syriza Egalement nommé ANEL, ce parti souverainiste dirigé par Panos Kammenos aura sans doute du mal à se maintenir au Parlement dimanche. Les sondages le placent en dessous de la barre des 3 %. Il était pourtant dans le gouvernement Syriza, l’allié de coalition d’Alexis Tsipras, qui rêverait de pouvoir recommencer l’expérience avec ce partenaire discipliné et loyal.Fondé en 2012 par Panos Kammenos, un dissident de Nouvelle Démocratie, ANEL est un parti très nationaliste, attaché à l’orthodoxie et hostile aux migrants. Privé de ce soutien, Tsipras devrait se tourner vers le Pasok et To Potami pour tenter de former une coalition s’il arrive en tête dimanche.Lire aussi :Panos Kammenos, l’encombrant allié d’Alexis TsiprasAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.09.2015 à 13h20 • Mis à jour le18.09.2015 à 17h26 Nouvelle porte d’entrée en Europe occidentale après la fermeture des frontières hongroises, la Croatie semble aujourd’hui débordée par l’afflux de migrants sur son territoire. Le premier ministre croate, Zoran Milanovic, a annoncé, vendredi 18 septembre, que son pays n’enregistrerait plus de nouveaux arrivants et que les migrants ne seraient plus hébergés.« La Hongrie a verrouillé sa frontière avec du fil barbelé, ce n’est pas une solution, mais la solution n’est pas non plus que ces gens restent en Croatie », a lancé M. Milanovic. La Croatie s’était imposée comme la nouvelle route pour gagner l’Europe occidentale depuis le verrouillage de la frontière serbo-hongroise. Dans un premier temps, les autorités croates avaient laissé le passage libre aux hommes, femmes et enfants qui entraient dans son territoire pour gagner l’Europe de l’Ouest.Lire aussi :L’Union européenne a reçu plus de 213 000 demandes d’asile d’avril à juinMigrants transportés vers la frontière hongroiseZagreb a finalement dû faire machine arrière : alors que les autorités croates estimaient que le nombre de migrants serait de 20 000 en deux semaines, il a presque été atteint en deux jours avec l’arrivée de 14 000 personnes, « saturant » les capacités d’accueil du pays. Les personnes qui arrivent désormais aux frontières croates seront transférées vers la Hongrie, où les autorités ont barricadé les frontières, ou vers la Slovénie.Selon des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP), un convoi de 22 autobus affrétés par la Croatie pour le transport des migrants est actuellement bloqué près de la frontière avec la Hongrie. Ils faisaient face à quelque 200 policiers et 50 militaires hongrois chargés de garder la frontière. Dans l’après-midi, deux bus ont été vus traversant la frontière et leurs passagers transférés dans des bus hongrois pour une destination qui n’a pas été précisée de source officielle, rendant difficile, pour l’heure, d’y voir un fléchissement de la politique hongroise.Le premier ministre croate a justifié sa décision :« Quel autre choix avons-nous ? Vous êtes les bienvenus si vous voulez traverser la Croatie. Mais ne restez pas. Pas que l’on ne vous aime pas, mais parce que nous ne sommes pas votre destination finale (...) Je ne vois pas où est le problème pour la Slovénie et la Hongrie de laisser ces gens passer. »Le gouvernement hongrois a répondu, par la voix de son porte-parole, Zoltan Kovacs, en qualifiant la décision d’« inacceptable » : « Un pays européen n’a pas le droit de ne pas respecter la loi européenne pour la seule raison qu’il n’est pas prêt ! » Viktor Orban, le premier ministre de la Hongrie, avait d’ailleurs annoncé plus tôt que son pays avait commencé à poser une clôture barbelée à sa frontière avec la Croatie et envisageait de faire de même à sa frontière avec la Roumanie.Lire le reportage :En Croatie, l’itinéraire bis des migrants compromis Aucune envie d’être un « hot spot »M. Milanovic a prévenu les autorités européennes que son pays refuserait d’être un « hot spot », ces centres d’accueil et d’enregistrement dont l’UE veut se doter à ses frontières extérieures pour y examiner les demandes d’asile. La veille, la Croatie avait annoncé la fermeture « jusqu’à nouvel ordre » de sept des huit points de passage avec la Serbie.La Slovénie, petit pays de l’espace Schengen, a annoncé à son tour avoir suspendu, jusqu’à vendredi au moins, son trafic ferroviaire avec la Croatie. La Slovénie dit n’avoir pas l’intention de faciliter l’entrée sur son territoire des migrants, qui ont commencé à arriver à sa frontière.Lire aussi :Hongrie, Croatie, Autriche, Allemagne... le point sur l’afflux de migrants en EuropeL’Allemagne avait été, dimanche, le premier pays à annoncer le rétablissement des contrôles à sa frontière avec l’Autriche. Depuis, les portes de l’Europe se sont fermées les unes après les autres : la République tchèque, la Slovaquie et l’Autriche avaient rapidement annoncé un contrôle renforcé de leurs frontières avec la Hongrie. Eric Albert (Londres, correspondance) A en croire les organisateurs, la Coupe du monde de rugby, qui débute vendredi 18 septembre, est la plus grande jamais organisée. Côté spectateurs, 2,25 millions de billets ont été vendus, battant sur le fil le record établi par la France en 2007, à 2,19 millions. A la télévision, 772 millions de ménages à travers le monde vont avoir accès à vingt-trois mille heures de diffusion, là encore un record, de quoi rassasier les plus grands fans de l’ovalie.Pourtant, sur place, difficile de parler de fébrilité ou d’ambiance électrique juste avant le lancement du premier match, Angleterre-Fidji. Contrairement à la Coupe du monde de football, qui provoque une hystérie collective tous les quatre ans. Aucune croix de saint George n’est apparue aux fenêtres à Londres. Signe d’une certaine nonchalance, le Staines Street Syndicate, un pub du sud de la capitale connu pour ses retransmissions sportives, mentionne à la craie sur son tableau noir :« Ce week-end : rugby – brunch de 10 heures à 14 heures – DJ à 22 heures – Ouvert jusqu’à 2 heures du matin. » Le Mondial de rugby, un événement parmi d’autres…Au bookmaker d’à côté, de la maison William Hill, un groupe d’habitués vieillissants regardent avec une passion limitée les courses de chevaux du jour. Mais aucun d’eux n’a pensé à miser un penny sur le rugby. « Les courses hippiques et le football sont de loin les principaux paris qu’on reçoit, témoigne le gérant du lieu, derrière le verre renforcé qui le protège. On a eu quelques demandes sur le rugby, mais très peu. »La France à 14 contre 1Pour la petite histoire, William Hill place la Nouvelle-Zélande favorite à 6 contre 5 (45 % de chances de gagner), devant l’Angleterre, à 9 contre 2 (18 % de chances). La France est à… 14 contre 1 (6,7 % de chances).Pour trouver des signes extérieurs d’attente envers cette Coupe du monde, il faut se reporter sur le marketing. ITV, la chaîne qui retransmet l’événement, a placardé des affiches un peu partout à travers le pays. Une marque de cartes de crédit, une autre de bière et une compagnie aérienne s’assurent de la même façon que les plus distraits des Anglais seront au courant que des hommes en short vont bientôt se pousser dans la boue pour le contrôle d’un ballon. Dans le métro, un message défilant en bas des panneaux électroniques promet de donner en direct les résultats des matchs.Pourtant, il s’agit très probablement d’une fausse indifférence. Le pays, qui a codifié le rugby moderne et qui remplit régulièrement ses pubs de passionnés de sport sur petit écran, ne peut pas rester de marbre à la fête de l’ovalie.Avant le début des Jeux olympiques de Londres, en 2012, les Britanniques avaient déjà fait le même coup. Ils multipliaient les critiques alors qu’une partie des Londoniens avaient fui, craignant de graves interruptions dans les transports en commun. L’ambiance s’était finalement révélée débordante d’enthousiasme et de passion. Cette fois-ci, l’événement est plus long – six semaines – et réparti entre douze villes, ce qui pourrait diluer l’exubérance, mais la fête sera nécessairement au rendez-vous. Même au Staines Street Syndicate, le tenancier se prépare : « Le rugby ramène souvent plus de monde que le football. » La fête peut commencer.Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Yves Eudes La commission judiciaire de la Chambre des représentants des Etats-Unis a approuvé à l’unanimité, le 17 septembre, un projet de loi baptisé Judicial Redress Act, visant à accorder aux citoyens européens le droit de porter plainte devant un tribunal américain, au cas où leurs données personnelles récoltées par des organismes américains seraient utilisées de façon illicite ou abusive.Les Européens auraient accès à leurs données, et pourraient exiger des rectifications. Les promoteurs du projet, des élus démocrates et républicains, espèrent que le texte sera définitivement adopté par le Congrès avant la fin de l’année. Le Judicial Redress Act est présenté par ses partisans comme une mesure de réciprocité, car les citoyens américains possèdent déjà des droits similaires devant les tribunaux européens.Lire aussi :Aux Etats-Unis, un projet de loi pour garantir une meilleure protection de la vie privée aux EuropéensPlus généralement, l’objectif des législateurs américains est de rétablir la confiance entre les Etats-Unis et l’Europe, durement éprouvée par les révélations d’Edward Snowden sur l’espionnage à grande échelle pratiqué en Europe pendant des années par les agences de renseignement américaines. Le processus semble en bonne voie. Au début de septembre, les Etats-Unis et l’Union européenne ont signé un accord général d’échange et de protection des données électroniques entre leurs services de police et de justice, pour améliorer la collaboration transatlantique en matière de lutte contre le terrorisme et la criminalité.Ce projet, en préparation depuis des années, avait failli capoter en 2013 à cause de l’affaire Snowden. Cette fois, les Européens ont finalement accepté de signer, mais ont posé une condition non négociable : le traité n’entrera en vigueur qu’après l’adoption définitive du Judicial Redress Act par les Etats-Unis.Soutien des grandes entreprises du WebDans un communiqué officiel, la Commission européenne donne un exemple précis de l’utilité du nouveau texte : aujourd’hui, si un Européen se retrouve par erreur sur une « liste noire » établie par les autorités américaines à cause d’une simple homonymie, il risque d’être refoulé à son entrée sur le territoire des Etats-Unis, ou même arrêté, et ses recours sont très limités. Quand le Judicial Redress Act sera en vigueur, il pourra faire retirer son nom de la liste, grâce à l’intervention d’un juge américain.Les sociétés Internet américaines implantées sur le marché européen sont très favorables au Judicial Redress Act, qui devrait les aider à restaurer la confiance de leurs clients et utilisateurs sur le Vieux Continent. Sur son blog officiel, Google s’est félicité du vote de la Commission : « Les lois américaines en matière de protection de la vie privée et de sécurité, qui font la distinction entre les citoyens américains et étrangers, sont devenues obsolètes dans un monde où les communications se font en priorité grâce à un moyen de communication mondial : Internet. (…) Le Judicial Redress Act est un premier pas important vers l’établissement d’un cadre où les utilisateurs posséderont des droits comparables, indépendamment de leur citoyenneté. »Une fois conclu l’accord en matière de justice et de police, les négociateurs européens et américains s’attaqueront à un dossier encore plus complexe, également perturbé par l’affaire Snowden : la réforme du traité Safe Harbor, qui protège les données personnelles des consommateurs européens stockées aux Etats-Unis par des sociétés commerciales.Yves EudesGrand reporterSuivreAller sur la page de ce journaliste Guy Dutheil Avoir été condamné à maintes reprises pour propos antisémites, diffamation, injure et provocation à la haine et à la discrimination raciale, n’est pas la meilleure des cartes de visite pour un aspirant locataire. Alors qu’il pourrait bientôt être expulsé du théâtre de la Main d’or, où il se produit depuis quinze ans (le tribunal de Paris doit faire connaître sa décision le 29 septembre), le polémiste Dieudonné pensait avoir trouvé une autre scène pour ses prochains spectacles, mais il va devoir prospecter de nouveau.Le 8 septembre, la société Les Productions de la plume signe un bail, dit de courte durée, pour organiser des spectacles sur une partie du site des anciens Ateliers Christofle, situés à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Elle loue pour deux ans un local d’environ 1 500 mètres carrés constitué principalement d’une vaste salle de réception. Idéal pour des représentations.Le bail aura vraiment été de courte durée : une semaine. Le temps pour le propriétaire des lieux, la SARL des Ateliers Christofle, une filiale du groupe Madar, spécialisé dans l’immobilier de bureaux et d’entreprises, de découvrir « avec horreur et stupéfaction » que son nouveau locataire n’est autre que Dieudonné. Jamais le nom du polémiste n’est apparu dans la négociation du bail. Selon les documents que Le Monde s’est procurés, c’est sa compagne Noémie Montagne, la gérante des Productions de la plume, qui a signé le bail à sa place.Lire l'entretien :Dieudonné : « Je ne suis pas antisémite, parce que ça n’est pas drôle »« Troubles à l’ordre public »Quand il a découvert le tour de passe-passe, le propriétaire est « entré dans une colère noire ». Sa réaction n’a pas traîné. Par mail et lettre recommandée en date du mercredi 16 septembre, il a fait savoir aux Productions de la plume qu’il avait été « trompé » et qu’il considérait de ce fait le bail comme nul. Pour appuyer leur décision, les dirigeants de la SARL des Ateliers Christofle ont expliqué : « Notre consentement a été vicié dans la mesure où si nous avions su que cette société était, entre autres, la société de production de Dieudonné M’Bala M’Bala nous n’aurions jamais donné notre accord pour la signature de bail. » Le propriétaire invoque aussi « les troubles de jouissance au voisinage et les troubles à l’ordre public qui se sont produits par le passé en d’autres lieux ».Surtout, la direction de la SARL des Ateliers Christofle fait savoir « que pour des raisons morales, ils n’auraient jamais loué à un négationniste qui a déjà été condamné à plusieurs reprises par les tribunaux ». Le polémiste a déjà été condamné à 25 000 euros d’amendes pour des déclarations antisémites proférées lors d’une de ses représentations. Ce sont maintenant les avocats des deux parties qui devront régler ce conflit.Lire aussi :Dieudonné : les principaux procès perdus depuis 2007Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.09.2015 à 17h59 Lire aussi :Cuba : des catholiques croyants, peu pratiquantsIls étaient des dizaines de milliers de fidèles à s’être réunis au cœur de La Havane, dimanche 20 septembre au matin. L’imposante place de la Révolution, où les Cubains fêtent le 1er Mai sous les immenses portraits des révolutionnaires Ernesto « Che » Guevara et Camilo Cienfuegos, s’est transformée en cathédrale à ciel ouvert. En visite pour trois jours à Cuba, le pape François a célébré une grande messe festive et chargée d’émotion. Dans la foule, certains avaient veillé toute la nuit pour être sûrs d’apercevoir le pape lors de cette messe, point d’orgue de son séjour dans l’île.« Le chrétien est toujours invité à laisser de côté ses aspirations, ses envies, ses désirs de toute-puissance, en voyant concrètement les plus fragiles. Il y a un service qui sert, mais nous devons nous prémunir contre l’autre service, contre la tentation du service qui se sert », a mis en garde le pape argentin au moment de son homélie. Il a martelé que « le service n’est jamais idéologique, mais sert les personnes », dans une critique franche du régime communiste cubain.Le premier pape latino-américain a aussi rendu hommage à « un peuple qui a le sens de la fête, de l’amitié, de la beauté ». « C’est un peuple qui a des blessures mais qui sait ouvrir les bras, qui marche avec espérance, parce que sa vocation a de la grandeur », a-t-il lancé à la foule, qui l’écoutait dans le recueillement.Lire aussi :Le pape François à Cuba, en faveur de la continuation du rapprochement avec les Etats-UnisRésister à la tentation de l’émigrationDans la soirée de dimanche, François devait échanger avec des jeunes Cubains et les encourager à résister à la tentation de l’émigration massive, malgré les difficultés. Il doit aussi rencontrer au palais présidentiel le chef du gouvernement Raul Castro, qui devrait le remercier pour son rôle de facilitateur dans le rapprochement en cours avec les Etats-Unis. Une entrevue avec son frère aîné Fidel, le vieux Lider Maximo, pourrait également être organisée.Dès son arrivée samedi à Cuba, le pape a donné un tour politique à son voyage apostolique, exhortant Washington et La Havane à « persévérer sur la voie de la réconciliation », qu’il a largement contribué à initier. Il a aussi réclamé davantage de liberté pour l’Eglise catholique cubaine.Mardi, l’évêque de Rome s’envolera pour les Etats-Unis où il rencontrera le président Barack Obama et s’adressera notamment au Congrès américain et à la tribune des Nations unies.Lire aussi :Le cardinal Jaime Ortega, le chef controversé de l’Eglise cubaine 20.09.2015 à 16h24 • Mis à jour le20.09.2015 à 16h30 L’Allemand Sebastian Vettel (Ferrari) a remporté le Grand Prix de Singapour de Formule 1, dimanche soir, soit sa troisième victoire cette année, devant la Red Bull de l’Australien Daniel Ricciardo et l’autre Ferrari du Finlandais Kimi Räikkönen.Parti en pole position, Vettel a dû creuser l’écart trois fois, en raison de deux sorties de la voiture de sécurité. La deuxième fois, c’était à cause de l’irruption d’un homme sur la piste, en pleine ligne droite, dans les rues de Singapour.Hamilton abandonneLe Britannique Lewis Hamilton (Mercedes), leader du championnat du monde, a abandonné pour la première fois de la saison, à la suite d’un problème mécanique alors qu’il était quatrième et visait le podium.Champion du monde en titre, Hamilton avait collectionné les podiums depuis l’ouverture en Australie: 7 victoires et 4 autres podiums (trois fois 2e, une fois 3e) en 12 manches. Hamilton était arrivé à Singapour avec 53 points d’avance sur son coéquipier Nico Rosberg. Il en repartira avec 41 points d’avance sur Rosberg et 49 sur Vettel, qui avait déjà gagné en Malaisie et en Hongrie. Le prochain GP aura lieu dimanche au Japon, sur le circuit de Suzuka. 20.09.2015 à 15h48 • Mis à jour le20.09.2015 à 18h20 L’équipe de France a remporté dimanche face à la Serbie (81-68) le match pour la médaille de bronze de l’Eurobasket 2015. Les Bleus ont fait la différence dans le troisième quart-temps grâce à Nando De Colo et Tony Parker.L’équipe remporte sa troisième médaille consécutive dans une compétition internationale après l’or de l’Euro 2013 et le bronze de la Coupe du monde 2014. Vincent Collet et ses hommes devront néanmoins disputer un tournoi de qualification en juillet 2016 pour espérer disputer les Jeux olympiques.Après l’échec cruel face à l’Espagne en demi-finale jeudi, les Bleus ne voulaient pas quitter le tournoi sur une deuxième défaite, devant des supporteurs qui avaient de nouveau rempli le stade de Lille-Métropole.Pas toujours brillants en attaque, les Français ont compensé par une très grosse défense. C’est grâce à une succession de « stops » qu’ils ont fait la différence dans le troisième quart-temps en passant un 14-3 aux Serbes (58-44 à la fin du troisième quart-temps).Nando Colo porte l’équipeVincent Collet a ouvert plus largement son banc, ce qu’il s’était reproché de ne pas avoir fait contre les Espagnols. Evan Fournier en a profité pour retrouver de la confiance en attaque (15 points). Comme depuis le début du tournoi, c’est Nando De Colo qui a porté l’équipe avec 20 points et non Tony Parker, les 13 points de la star, toujours pas au mieux, cachant un faible 3 sur 12 au tir.Les Serbes, intimidés par les grands bras de Rudy Gobert, aussi bon en défense (14 rebonds, 3 contres) qu’en attaque (15 points et plusieurs dunks), ont été dominés à l’intérieur, préférant « arroser » copieusement de loin (8 sur 31 à trois points). Ils ont été complètement lâchés par leur leader, le meneur Teodosic, transparent (3 points à 0 sur 9). Eux aussi restaient sur une cruelle déception en demi-finale face à la Lituanie mais n’avaient pas le public pour se redonner du courage.Les Bleus ont su éviter le fléchissement dans les dernières minutes qui leur avait été fatal en demie pour s’offrir une sortie sous les vivats et un peu de baume au cœur en écoutant sur le podium une ultime Marseillaise entonnée par les spectateurs. Si l’Espagne remporte le titre dimanche soir, la France sera la seule équipe de l’Euro à n’avoir perdu qu’un seul match. Regrets éternels…Revivez le match entre la France et la Serbie. Alain Salles Membre de Syriza, ancienne députée, Réna Dourou est devenue en septembre 2014 la présidente de la région Attique, la plus importante de Grèce. Elle est devenue la première dirigeante de la gauche radicale à occuper des fonctions importantes, avant même la victoire d’Alexis Tsipras aux législatives du 25 janvier. Avant le scrutin très incertain du dimanche 20 septembre, elle explique dans un entretien au Monde comment Syriza a tenté de s’adapter aux réalités d’un pays aux abois.Lire aussi :La douloureuse conversion de Tsipras au réalismeVous attendiez-vous à voir Alexis Tsipras signer le mémorandum qu’il avait combattu ? Cela vous a surpris ou déçu ?On ne s’attendait pas à une telle pugnacité de la part de nos créanciers, à cette pression extrême au cours des négociations qui ont abouti au compromis du 12 juillet, au Sommet européen de Bruxelles. Un parti politique doit être prêt à affronter le pire et le meilleur, sans broncher, en essayant de faire de son mieux pour surmonter les difficultés, et de mettre en place les bases d’une alternative. Ce n’est pas une question de surprise ou de déception mais plutôt une question de choix politique.On doit garder le cap vers la mise en place d’une politique qui puisse faire avancer notre économie tout en respectant l’orientation européenne du pays. Il faut que le message soit clair : on n’abandonne pas les valeurs européennes, on revendique les politiques européennes qui ont permis les bases de la cohésion sociale prônée par l’ancien président de la Commission, Jacques Delors.Et ce n’est pas un hasard si Delors a su mettre les points sur les « i », critiquant le chemin parcouru jusqu’à aujourd’hui : « Quand elle se penchera sur l’Europe des années 2010-2015, l’histoire portera un regard très sévère sur cette Union économique et monétaire tellement mal conçue qu’il a été question qu’un de ses membres la quitte », écrivait-il en juillet.Le gouvernement Tsipras a finalement fait peu de choses depuis janvier. Est-ce seulement à cause des négociations avec l’UE ?Malgré les pressions dont notre gouvernement faisait l’objet, nous avons réussi pas mal de choses. On a échelonné les sommes dues au fisc pour à peu près un million de citoyens, on a protégé le logement principal des familles contre les enchères, on a établi la carte de solidarité pour les ménages les plus démunis.Aujourd’hui le plus urgent est, primo, de gagner les élections, en réunissant une majorité absolue, pour pouvoir former un gouvernement stable et efficace. Secundo, mettre en place des mesures pour surmonter les conséquences néfastes du mémorandum. Face à Nouvelle Démocratie (ND) dont la politique repose sur les principes du passé, ceux exactement qui ont mené le pays au gouffre, à la crise économique et sociale, nous sommes les garants de la sortie de cette crise tout en protégeant les plus démunis et en remettant en marche l’économie sur des bases saines.Notre but, en tant que force politique responsable à la tête du pays, est de combattre de façon efficace la bureaucratie, la corruption, la gabegie des deniers publics. Cette lutte contre les maux récurrents de la vie politique et sociale grecque, est vitale pour garantir les droits des citoyens.Vous êtes depuis un an à la tête de la région Attique. Quelles sont les « recettes » d’une gestion Syriza ? Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?On s’efforce de changer le paradigme d’exercice du pouvoir dans la région Attique. Ce n’est pas facile. Car les « plis » de la bureaucratie, de l’opacité, d’une gestion inefficace ne se défont pas facilement. Cela fait des décennies que les choses marchent comme ça, sous la gestion de ND et du Pasok, qui utilisaient la fonction publique comme un bastion à des fins électoralistes. Mais pour nous, il s’agit d’un pari vital et on va le gagner, quel qu’en soit le coût politique.Alain SallesJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marc Liévremont (Ancien sélectionneur du XV de France, vice-champion du monde en 2011.) Marc Lièvremont, sélectionneur du XV de France vice-champion du monde en 2011, analyse pour « Le Monde » le jeu des Bleus pendant la Coupe du monde.Un premier match en Coupe du monde est toujours très difficile à négocier, surtout quand on l’aborde dans la peau du favori. Il y a quatre ans, en Nouvelle-Zélande, contre le Japon (47-21), on en avait bavé jusqu’à l’heure de jeu, ce qui avait d’ailleurs provoqué une petite colère de ma part. Vendredi, lors du match d’ouverture, les Anglais ont eu beaucoup de mal à se dépêtrer des Fidjiens (35-11). Et puis il y a eu la victoire incroyable, magnifique, des Japonais contre l’Afrique du Sud, un exploit majuscule. Alors il faut se satisfaire de ce qu’on a.Il est assez rare de voir les grosses équipes pratiquer un rugby flamboyant dès leur entrée en compétition. Cela dit, dans notre poule, le deuxième gros, à savoir l’Irlande, a vraiment maîtrisé son rugby en passant cinquante points au Canada (50-7), une jolie fessée. Donc pour l’instant, dans notre match à distance avec eux, avantage aux Irlandais. Mais je considère que ce n’est pas inintéressant d’avoir vécu une première rencontre compliquée, heurtée.Lire aussi :Coupe de monde de rugby : la France bat facilement l’ItalieOn a eu la confirmation que Philippe Saint-André et l’équipe de France s’appuyaient sur un rugby costaud au niveau des fondamentaux, un peu basique, reposant en grande partie sur le défi physique et les percussions de Mathieu Bastareaud, utilisé de manière systématique sur les lancements de jeu. Jusqu’à la 55e minute, les Bleus ont étouffé les Azzurri en étant cohérents, conquérants, dans la lignée du dernier match de préparation contre les Anglais (victoire 25-20, le 22 août). Et puis Yoann Huget s’est blessé. Et tout s’est arrêté.« Une victoire à la Pyrrhus »On a perdu notre rugby, multiplié les erreurs de discipline et les fautes de main. Je ne sais pas si c’est lié à ce fait de jeu, mais peut-être que la blessure, les grimaces et les pleurs de Huget ont marqué les mecs, et généré un peu de flottement. La rencontre est ensuite tombée dans l’à peu près, et une certaine déliquescence. Il suffit de jeter un œil aux statistiques pour comprendre que c’est un match à ne pas montrer dans les écoles de rugby : 19 pénalités concédées par l’Italie, 17 par la France. Quand on sait que 10, c’est déjà beaucoup…Malgré tout, 32-10, c’est une victoire confortable. Mais c’est presque une victoire à la Pyrrhus, parce qu’on perd Huget, qui est un des « match-winners » de cette équipe, un de ses meilleurs atouts offensifs, à un poste où on n’est pas très riche. J’espère qu’il sera remplacé par Maxime Médard, qui est extrêmement talentueux, dans un autre registre, et qui a l’expérience de la Coupe du monde 2011.Selon le scénario écrit d’avance, avant d’aller jouer première place de la poule contre l’Irlande le 11 octobre, on va maintenant avoir deux matchs qu’on devrait logiquement maîtriser, contre la Roumanie mercredi et le Canada, huit jours plus tard.Vu qu’il n’y a que quatre jours entre le premier et le second match, le XV de France devrait connaître un gros remaniement pour affronter les Canadiens. On peut penser que la quasi-totalité de l’équipe va être changée, ce qui n’est peut-être pas idéal pour la fluidité du jeu offensif, dont on a un peu manqué face à l’Italie.Et puis certains joueurs alignés face à la Roumanie voudront se battre pour une place de remplaçant, pour faire partie des 22 retenus lors des gros matchs à suivre. Donc attention à ne pas pêcher par excès d’individualisme, à ne pas céder à la volonté de sortir du cadre collectif pour marquer des points, à ne pas tomber dans du hourra rugby. Ça peut être le piège de ces matchs a priori « faciles ».Marc Liévremont (Ancien sélectionneur du XV de France, vice-champion du monde en 2011.) 20.09.2015 à 12h57 | Pierre Bouvier Après une gestation digne de celle du Chlamydoselachus anguineus (requin-lézard qui détient le record de longueur en la matière : jusqu’à trois ans et demi), Wargaming, l’éditeur de World of Tanks, remet le couvert avec World of Warships (WoWs), un jeu de simulation de batailles navales en temps réel.Cette nouvelle déclinaison de la licence « World of… » par l’éditeur biélorusse de jeux vidéo en ligne débarque dans un univers relativement délaissé, puisque le dernier Silent Hunter (Ubisoft) remonte à 2010 et la série Total War, plus très jeune non plus, ne propose des batailles navales que jusqu’à Trafalgar.Progression à toute vapeurL’éditeur, qui a roulé des mécaniques avec sa simulation de combat de chars avant de traverser un relatif trou d’air à bord de World of Warplanes, complète sa trilogie et entraîne les joueurs sur les océans du globe, en reprenant les ingrédients qui ont fait le succès de la série : un jeu massivement multijoueurs (MMO) en free-to-play – le jeu est gratuit, certains avantages payants. Le joueur a donc le choix d’une progression lente et gratuite, honorable, à la force du poignet (gare aux troubles musculo-squelettiques tout de même). Les plus pressés pourront acheter un compte premium qui permet d’avancer plus vite, et des « doublons ». Cette monnaie du jeu permet de convertir l’expérience gagnée en bataille pour débloquer plus rapidement des navires performants, ou plus onéreux, d’acheter une ou plusieurs machines à sous : navires premium qui font gagner de l’argent plus rapidement, forment des équipages, fournissent des points d’expérience.Le jeu comporte également une partie encyclopédique. Les commandants amateurs qui s’affrontent déjà depuis quelques mois sur la version bêta utilisent une trentaine de navires de guerre (porte-avions, cuirassés, croiseurs et destroyers) des flottes américaines et japonaises. Pour les fanas de spécifications, des vidéos YouTube, en français et en anglais, et des Wikis permettent de s’y retrouver dans cet arsenal qui va des premières années du XXe siècle jusqu’à la seconde guerre mondiale.Risque d’addition saléeA ces deux nations s’ajoutent quelques zakouskis : un embryon de flotte russe, avec le croiseur Aurore, un cuirassé allemand, un cuirassé britannique apparaissent dans le magasin du jeu, histoire d’appâter le chaland. Ce qui marche plutôt bien, affirme-t-on chez Wargaming, puisque la plus grosse vente de WoWs est le cuirassé allemand Tirpitz, proposé à… 60 euros !De fait, le jeu est rapidement prenant : la prise en main est facile (4 touches pour avancer, reculer, aller à bâbord ou à tribord, clic de souris pour envoyer une bordée) et il suffit de se lancer pour que l’action arrive après quelques manœuvres. La durée des parties – limitée à 15 minutes ou à l’accomplissement d’un objectif – rend le tout très fluide.Une fois compris les fondamentaux – les torpilles vous coulent plus vite que vous ne l’imaginez ; gare à l’incendie ; attention à ne pas se prendre une île en plein combat –, il faut choisir une ligne de navires (destroyer, croiseur, cuirassé, porte-avions, chacun ayant son style de jeu) et essayer de s’y tenir.Mais il faut y consacrer du temps, beaucoup de temps. Même pas peur, remarque-t-on chez Wargaming, où l’on affirme avoir 2 millions de joueurs qui y passent, en moyenne… 3 heures par jour, rythmées par l’ennui, l’excitation et la frustration, au détriment de ce que l’on veut : sa famille, ses amis, la lecture, la plage…Laisser du temps au tempsUn joueur flemmard – l’auteur de ces lignes, par exemple – joue avec quelques navires premium (payants) et un compte du même acabit, pour ressentir le frisson des batailles face à des joueurs n’ayant pas vu la terre ferme depuis des mois et espérer, un jour, décrocher un Tier X (le navire le plus fort de sa catégorie), à bord duquel il se fera inévitablement laminer – et invectiver dans toutes les langues – par des marins plus expérimentés et qui jouent pour gagner.Ceux qui papillonnent entre plusieurs titres, qui voient « le jeu de l’année » à chaque gros lancement, risquent d’être déçus, puisque faire progresser son compte prendra des semaines, des mois, des années. Et il faut être réaliste : on ne peut se satisfaire de 5 ou 6 navires.Les cartes sur lesquelles se déroulent les combats peuvent s’avérer répétitives – de l’eau, toujours de l’eau –, mais sur environ 1 000 km2, elles permettent de visiter la côte Amalfitaine en Méditerranée, les atolls du Pacifique, l’océan Arctique… autant de milieux qui favorisent tel ou tel type de navire.Pour que les joueurs s’accrochent comme des bernacles à leurs navires, l’éditeur a plus d’un tour dans son sac et propose une mise à jour mensuelle, avec de nouvelles cartes, de nouveaux navires, de nouvelles fonctionnalités, le tout assaisonné d’événements et d’opérations commerciales plus ou moins alléchantes. Reste alors à choisir : consacrer du temps à World of Tanks ou à WoWs.On a aimé : le potentiel de garde du jeu, qui comme WoT ne se démode que si l’on n’y joue pasLa capacité à progresser vers des navires de milieu de gamme qui donnent de bonnes sensationsLa perspective d’avoir un arbre technologique touffuOn a moins aimé : le prix de certains naviresla lenteur de la progressionLa note de Pixels : 290 degrés à babord (sur 360)Pierre BouvierPierre BouvierSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.09.2015 à 11h14 • Mis à jour le20.09.2015 à 16h59 L’ailier du XV de France Yoann Huget, sévèrement blessé à un genou samedi contre l’Italie, doit déclarer forfait pour la suite de la Coupe du monde, a annoncé dimanche le manager Philippe Saint-André.Huget (28 ans, 41 sélections) est touché aux ligaments de son genou droit, a déclaré Saint-André au micro de TF1. Le Toulousain devrait être remplacé dans la journée au sein du groupe de 31 joueurs. Rémi Lamerat et Maxime Médard figurent parmi les postulants.Samedi soir, Philippe Saint-André avait déclaré : « Les nouvelles ne sont pour l’instant pas super rassurantes. Il s’est blessé tout seul sur un appui. […] Il y a des doutes par rapport à un ligament croisé. […] On va prendre le temps et dès demain matin il y aura un check-up avec le médical, une IRM et on prendra une décision rapidement. » Huget s’est subitement affaissé sur un appui à la 56e minute du match face à l’Italie à Twickenham. « Je n’ai pas vu directement l’action mais quand j’ai vu qu’il mettait du temps à se relever, je me suis douté que c’était assez important, avait déclaré le capitaine Thierry Dusautoir après le match. On est tous très triste de ce qui lui arrive et j’espère qu’il récupérera très vite. »Dimanche matin, dans un français mâtiné d’anglais, le sélectionneur français a tout à la fois évoqué « un crève-coeur pour Yoann » et pour l’équipe de France : « On perd un vrai ’’match-winner’, un vrai finisseur ». Devant les médias, réunis au Selsdon Park Hotel de Croydon, Saint-André a annoncé avoir déjà identifié le profil du futur remplaçant du Toulousain : « Ce sera un ailier comme Yoann, puncheur, marqueur d’essais, capable de casser des lignes ». Il s’agit de l’ailier de Castres Rémy Grosso, qui ne compte aucune sélection avec le XV de France, un joueur puissant qu’il décrit comme « un puncher », « marqueur d’essais », avec un « profil de pur finisseur ».   Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Le Grand Journal du 24/09/15 - Part. 1 avec Eric Dupont-MorettiL’animatrice du « Grand Journal », Maïtena Biraben, est visée par une polémique pour avoir évoqué deux fois au cours de l’émission, jeudi 24 septembre, le discours « de vérité » du Front national, dans lequel, selon elle, « les Français se reconnaissent ». Simple maladresse d’expression surexploitée médiatiquement ou phrase révélatrice ? Difficile de répondre. Pour Eric Dupond-Moretti, l’avocat que Mme Biraben interrogeait ce jour-là, la polémique est « débile ». De son côté, joint par Le Monde, Canal+ a choisi de ne pas commenter.Lire aussi :« Grand Journal » : une polémique « insupportable », selon Dupond-MorettiÀ un moment où la chaîne est scrutée, car elle a changé de mains depuis l’arrivée de Vincent Bolloré à la tête de Vivendi, plusieurs séquences du « Grand Journal » impliquant des responsables du FN ont récemment été taxées de complaisance. Lors de l’émission du 9 septembre, un sujet, tourné le week-end précédent à l’université d’été du Front national, montrait le journaliste Cyrille Eldin plaisantant avec Marine Le Pen et d’autres cadres. Quelques jours plus tard, le 15 septembre, Maïtena Biraben recevait Robert Ménard, le maire de Béziers, présenté comme « un pro de la com ».« Une chaîne de bobos de gauche »L’animatrice du « Grand Journal » est consciente que Canal+ a une image de chaîne de « bobos de gauche ». Et fait le lien avec le traitement du FN, comme elle l’a expliqué à TéléObs en juin, alors qu’elle était en charge du « Supplément » :« S’il y a bien une personne que j’attends, c’est Marine Le Pen. Elle ne veut pas venir sur Canal+. Elle considère que c’est une chaîne de bobos de gauche et j’en pâtis. Je suis certainement bobo mais personne ne peut dire si je suis de gauche ou de droite. Je le répète : elle est la bienvenue dans Le Supplément quand elle veut. »Maïtena Biraben a précisé aussi sa vision du traitement journalistique du FN :« Je ne comprends pas cette polémique qui consiste à se demander s’il faut ou non interviewer les personnalités du FN. Si ce parti est autorisé, je ne vois pas pourquoi je me pincerais le nez pour recevoir ses élus. Ils nous doivent des comptes, pas plus pas moins que ceux d’autres partis. »Elle rêve aussi d’accueillir « Nicolas Sarkozy, Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron, Matteo Renzi, Yanis Varoufakis, le ministre grec des finances, Hillary Clinton, Bill Gates ou Vladimir Poutine. (…) Je ne m’interdis rien. »Contre un Canal+ « arrogant » et « parisien »L’approche personnelle revendiquée par Maïtena Biraben prend un relief particulier dans un contexte de grande attente autour de la ligne du « nouveau Canal », repris en main depuis juillet par l’homme d’affaires Vincent Bolloré. Depuis leur arrivée à la tête de Canal+, M. Bolloré et ses hommes insistent sur le fait que les chaînes du groupe doivent éviter d’être trop « clivantes », notamment avec les sujets politiques ou religieux. À la direction de Vivendi, on souhaite ainsi tourner le dos à un Canal+ décrit comme trop « arrogant » et « parisien ».Ces qualificatifs ne sont pas sans rappeler ceux-là mêmes qu’employait récemment encore Marine Le Pen ou Eric Zemmour pour parler de la chaîne. Ces dernières années, la présidente du FN a choisi de cibler Canal+, faisant de la chaîne un symbole, à ses yeux, du « conformisme » et du « prêt-à-penser ».Cela ne l’a pas empêché d’accepter souvent les invitations de la chaîne, bien avant l’arrivée de Maïtena Biraben au « Grand Journal » : elle s’est rendue quatre fois dans le talk-show entre 2004 et 2011 puis, depuis 2011, au moins une fois par an, mais pas jusqu’ici en 2015. Elle a également été invitée au moins trois fois de la matinale d’i-Télé cette année.Dans ses relations avec Canal+, Mme Le Pen a régulièrement mis en scène son hostilité envers un média qu’elle a décrit peuplé de « bobos horribles ». La tension a été particulièrement vive avec « Le Petit Journal », qu’elle a – sans succès – attaqué en justice en 2011 et dont les journalistes ont été à maintes reprises refoulés d’événements organisés par le FN, avant qu’une équipe de l’émission soit agressée lors du défilé du parti le 1er mai 2015. En février, Mme Le Pen, interrogée lors d’un déplacement, assurait même : « Je ne réponds pas à Canal+. » Plus généralement, Mme Le Pen a multiplié les échanges musclés avec des figures de Canal+ comme Michel Denisot ou Anne-Sophie Lapix, qui l’avait mise en difficulté en janvier 2012 dans Dimanche +.Le souvenir de l’éviction d’Eric ZemmourCette relation houleuse avec le FN – la chaîne n’est pas la seule : Mediapart, Le Monde ou France Inter, entre autres, ont aussi subi ses critiques – a-t-elle vocation à s’apaiser ? Les mots de Maïtena Biraben, lâchés en direct, ne suffisent pas à l’établir.Depuis juillet, la prise de contrôle de Canal+ par le nouveau patron de Vivendi s’est accompagnée d’un soupçon de motivations politiques. M. Bolloré a été accusé de vouloir supprimer les « Guignols » pour faire plaisir à son ami Nicolas Sarkozy, ce qu’il a démenti.Lire aussi :Face au CSA, Vincent Bolloré multiplie les gestes d’apaisementMais la vision exprimée par Vivendi d’une chaîne qui ne doit pas exclure des catégories de personnes – et de spectateurs et clients – évoque l’argumentation d’une radio comme RTL pour justifier le maintien à l’antenne d’Eric Zemmour, considéré comme incarnant un courant de l’opinion. La direction précédente de la chaîne d’information en continu du groupe Canal+, i-Télé, limogée depuis, s’était illustrée par son éviction de l’essayiste militant, fin 2014. Une décision qui avait déplu à la direction de Vivendi.À la rentrée, la nomination à la direction de la rédaction d’i-Télé de Guillaume Zeller – fidèle de M. Bolloré passé par la chaîne Direct 8 mais aussi proche du catholicisme traditionaliste – a alimenté en interne les craintes d’une droitisation de la chaîne d’information.Lors d’une réunion, une journaliste de la chaîne a demandé à M. Zeller si Patrick Buisson, l’ancien conseiller maurrassien de Nicolas Sarkozy, pourrait arriver sur la chaîne. Le directeur de la rédaction a fermement démenti, en haussant le ton. Et depuis, il a assuré au Conseil supérieur de l’audiovisuel, comme M. Bolloré, qu’i-Télé produirait une information « impartiale », « équilibrée » et non partisane. Donc pas marquée à droite mais pas à gauche non plus.Lire aussi :Les médias selon Vincent BolloréLes prochaines semaines du « Grand Journal » et l’évolution des chaînes de Canal+ et de sa production montreront si la reprise en main par Vivendi marque aussi une inflexion d’image et de ligne.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.09.2015 à 17h24 • Mis à jour le25.09.2015 à 17h44 Une Française originaire de Valenciennes (Nord) est emprisonnée depuis lundi en Turquie, à Istanbul. D’après France 3 Nord-Pas-de-Calais, qui a relayé l’information jeudi 24 septembre, Charlotte Lecaille, 28 ans, a été interpellée en compagnie d’une amie allemande par les autorités turques alors qu’elle se rendait à un rassemblement de soutien aux migrants syriens qui tentaient de rejoindre l’Europe.Les deux jeunes femmes sont accusées d’avoir incité les migrants à passer la frontière entre la Turquie et la Grèce, mais aussi d’avoir caillassé les policiers. Selon les médias locaux, elles sont également soupçonnées d’espionnage pour le compte d’« obscurs groupuscules à la solde des services de renseignements ».Des allégations rapidement balayées par la sœur de Charlotte, citée par La Voix du Nord, qui assure que la jeune femme n’aurait « jamais pu faire ça » :« Elle s’intéresse à leur histoire. Mais elle ne fait partie d’aucun groupuscule politique. C’est juste une femme extrêmement humaine ! Sans être activiste, c’est quelqu’un qui peut répondre à un mouvement spontané de solidarité. »Fermeture des administrationsCharlotte Lecaille, qui a réussi à téléphoner à sa famille et à des amis, a été transférée dans un centre de détention provisoire administratif. D’après le quotidien nordiste, la jeune femme est en contact régulier avec deux avocats missionnés par le consulat de France.Ses parents, qui ont réussi à l’avoir au téléphone deux fois, assurent que la jeune femme n’a pas été maltraitée mais souhaite être rapatriée en France au plus vite. Toutefois, en raison de la fête de l’Aïd el-Kébir, les administrations sont fermées jusqu’en début de semaine prochaine. Marie Delcas (Bogota, correspondante) Les pourparlers de paix entre le président colombien, Juan Manuel Santos et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, extrême gauche), la dernière grande guérilla d’Amérique latine, sont très avancés après un accord, mercredi 23 septembre, sur la mise en place d’une juridiction compétente pour juger des crimes de guerre. Le chef des FARC, Rodrigo Londoño, alias Timoleón Jiménez ou « Timochenko », avait fait, mercredi, le voyage à La Havane pour une poignée de main historique avec Juan Manuel Santos, en présence de Raul Castro. Car c’est à Cuba que se tiennent depuis trois ans les négociations de paix.Lire aussi :La paix avec les FARC est désormais à portée de mainLa guérilla la plus vieille du mondeCe sont des guérilleros grisonnants qui négocient. Timochenko a 56 ans. Il en a passé près de quarante dans le maquis. Son prédécesseur Alfonso Cano a été tué par l’armée à l’âge de 63 ans, en 2011. Manuel Marulanda Velez, le fondateur des FARC, est, lui, mort de sa belle mort à 78 ans, en 2008.Les FARC ont été fondées par le Parti communiste colombien (PCC) en 1964, mais la guérilla puise ses origines dans « La Violencia », période de guerre civile en Colombie, dans les années 1950. Conservateurs et libéraux se disputaient alors à feu et à sang le pouvoir et les terres. Des milliers de paysans ont trouvé refuge dans les montagnes.Une fois la paix revenue, certains y sont restés pour tenter d’obtenir une réforme agraire. La révolution cubaine montrait la voie. « Je n’ai pas choisi la guerre, elle est venue me chercher », résumait Marulanda.Les FARC, qui se targuent d’être la plus vielle guérilla au monde, ont fait de leur longévité vertu, et de la géographie une arme. Deux fois grande comme la France, la Colombie est traversée de trois cordillères et de jungles impénétrables. De source militaire, les effectifs des FARC se montent aujourd’hui à 8 000 hommes en armes. Ceux de l’armée, à 500 000.Les guérilleros d’aujourd’hui sont souvent fils, petit-fils ou petites-filles de guérilleros. Près du tiers des combattants sont des femmes. Le maquis est devenu un mode de vie. Ancrées dans la misère du monde rural, les FARC continuent de se penser comme un mouvement d’autodéfense paysanne.Lire aussi :La Colombie trouve un accord avec les FARC sur une « désescalade du conflit »De nombreuses et vaines tentatives de paixAu début des années 1980, le pouvoir tente une première fois de négocier la réincorporation des guérilleros à la vie civile. Les élites locales, l’armée et la mafia naissante ne suivent pas. La Colombie est en train de devenir le premier producteur de cocaïne. Plus de 3 000 membres de l’Union patriotique, le front mené par les FARC et le PCC, seront assassinés. Comme seront tués des centaines de syndicalistes, de dirigeants paysans et de militants de gauche. Les chefs des FARC qui négocient à La Havane ne l’ont pas oublié.L’argent du narcotrafic va jeter de l’huile sur le feu du conflit. La guérilla, qui taxe les cultures de coca, s’enrichit et s’agrandit. Les milices paramilitaires d’extrême droite aussi. Enlèvements contre rançons, massacres de paysans, déplacements forcés à grande échelle : la confrontation s’intensifie. À la fin des années 1990, les FARC comptent 20 000 hommes en armes et sont en mesure d’infliger à l’armée d’humiliantes défaites, sans jamais toutefois menacer le pouvoir.Pour la population urbaine, désormais largement majoritaire, le conflit ne fait pas sens. Au tournant du XXIe siècle, une nouvelle tentative de paix négociée – la quatrième – se solde par un nouvel échec.Un mouvement affaibli par le conflitLes électeurs colombiens se laissent alors séduire par le discours sécuritaire d’Alvaro Uribe. De 2002 à 2010, ce président à poigne livre une guerre sans merci contre les FARC. Elle est largement financée par les États-Unis, qui ont inscrit les FARC sur la liste des organisations terroristes. Juan Manuel Santos est alors ministre de la défense. Sous la pression de l’armée, les guérilleros se replient loin des centres d’activités du pays.En 2010, devenu président, M. Santos fait volte-face. Affaiblies, les FARC acceptent la main tendue et s’assoient à la table des négociations en novembre 2012. Toutefois, la guérilla ne se sent pas vaincue militairement et entend négocier pied à pied sa reddition.Politique agraire, lutte contre le narcotrafic, participation en politique des guérilleros démobilisés et justice transitionnelle : quatre accords ont d’ores et déjà été annoncés. Les négociateurs doivent encore convenir des conditions de la démobilisation et de la réinsertion des combattants.Les négociations de paix sont loin de faire l’unanimité au sein de l’opinion publique. Une deuxième guérilla, l’Armée de libération nationale (ELN, castriste), plus faible que les FARC, est restée à l’écart des tractations, à attendre les résultats de La Havane.Plus de six millions de Colombiens (sur une population de 50 millions), essentiellement des paysans déplacés, se sont enregistrés auprès du département administratif créé pour gérer les programmes de restitution des terres et de réparation des victimes. Pour la première fois de leur longue histoire, les FARC semblent disposées à accepter leur responsabilité historique.Lire aussi :La Colombie cherche à faire oublier ses conflits armés et à attirer les investissementsMarie Delcas (Bogota, correspondante)Journaliste au Monde 25.09.2015 à 16h10 • Mis à jour le25.09.2015 à 16h28 La décision a pris de court le Congrès tout entier. Le président républicain de la Chambre des représentants aux Etats-Unis, John Boehner, a annoncé, vendredi 25 septembre, son intention de démissionner, d’après des membres de son parti. Selon le New York Times, qui révèle l’information, il quittera le Congrès à la fin du mois d’octobre.Elu de l’Ohio, John Boehner, qui occupait le poste de « speaker » depuis le 5 janvier 2011, était sous la pression de l’aile la plus conservatrice de sa majorité, qui contestait sa stratégie parlementaire, notamment en ce qui concerne le financement du Planning familial, cible d’une offensive des adversaires de l’avortement. Cette aile droite souhaite supprimer ce financement, au risque de provoquer un « shut down » – un « arrêt » administratif des activités gouvernementales – d’ici la fin du mois compte tenu de la volonté des démocrates et du président Barack Obama de le maintenir.Cette annonce, qui a eu lieu lors d’une réunion de son parti, intervient au lendemain de la première visite d’un pape au Congrès, un événement important pour ce catholique fervent. Connu pour son émotivité, John Boehner n’avait pas pu dissimuler quelques larmes au début du discours de François, puis lorsqu’il avait accompagné ce dernier sur un balcon du Congrès pour saluer la foule massée devant le bâtiment. Il avait déclaré à l’issue de la visite qu’il s’agissait d’« une bénédiction pour nous tous ». 25.09.2015 à 13h31 • Mis à jour le25.09.2015 à 15h08 Déclarée volée en 2001 par le Centre Pompidou, La Coiffeuse (1911), de Pablo Picasso, a pu être été restituée au musée, jeudi 24 septembre, lors d’une cérémonie officielle. La disparition de l’œuvre avait été découverte en décembre 2000 à l’occasion d’une demande de prêt. Sa dernière apparition en public remontait à trois ans plus tôt, lors de l’exposition « Picasso und seine Sammlung », à la Kunsthalle der Hypo-Kulturstiftung de Munich.En décembre 2014, le tableau, empaqueté, a été intercepté à Newark, dans le New Jersey, grâce à la vigilance du service des douanes américaines. Accompagné de la mention « Joyeux Noël », il était déclaré comme un cadeau artisanal d’une valeur de 30 euros.Les douaniers ont été surpris de constater que le prix annoncé était moitié moins cher que le coût d’envoi du paquet. En outre, le colis Fedex, posté en Belgique le 17 décembre 2014, était à destination d’un entrepôt de stockage climatisé dans le Queens, une destination étrange pour une petite pièce d’artisanat.Aucune interpellation n’a été effectuéeOn ne sait rien, en revanche, de la façon dont le tableau a disparu des collections, ni sur l’expéditeur et le destinataire du paquet. Aucune interpellation n’a été effectuée. L’œuvre, qui apparaissait dans la base de données d’Interpol recensant les œuvres volées, a été estimé à 15 millions de dollars (13,4 millions d’euros). Elle avait pu être restituée à l’ambassade de France à Washington le 13 août 2015.Peinte à Paris en 1911, cette petite huile sur toile (33 cm × 46 cm) aux tons bruns et beiges est un exemple caractéristique du cubisme analytique mis en œuvre par Braque et Picasso en 1910, qui vise à reproduire un sujet à l’aide de formes géométriques simples, et repose sur une décomposition des volumes en facettes.Le tableau était entré dans les collections du Musée national d’art moderne en 1967, grâce au legs de Georges Salles, un des grands collectionneurs français du cubisme. Il avait également appartenu à l’illustre marchand parisien Ambroise Vollard dans les années 1940. Il avait fait partie de la présentation des collections modernes lors de l’ouverture du Centre Pompidou, en 1977.Exposé avant la fin de l’annéeLe tableau pourra de nouveau être exposé, après son passage par le service de la restauration du Centre Pompidou. Selon le président du Centre Pompidou, Serge Lasvignes, la toile a été « détériorée par le vol, les mauvaises conditions de conservation qu’elle a subies et les aléas rocambolesques de son expédition outre-Atlantique » et « doit faire désormais l’objet d’une soigneuse campagne de restauration ». « Le rentoilage a souffert » et il faut « combler les espaces où la matière picturale a disparu », a expliqué Véronique Sorano-Stedman, chef du service de restauration du Centre Pompidou.L’accrochage de l’œuvre au sein de la nouvelle présentation des collections modernes du Musée national d’art moderne est prévu pour la fin de 2015. 25.09.2015 à 12h58 • Mis à jour le25.09.2015 à 16h31 | Patrick Roger En cette rentrée, comme à l’habitude rythmée par l’arrivée des avis d’imposition sur le revenu mais aussi sur les taxes foncière et d’habitation, l’exécutif a centré sa communication sur les baisses d’impôt sur le revenu : celles qui s’appliquent cette année et celles annoncées pour 2016.Il faut toujours se méfier des « bombes à retardement », ces mesures adoptées lors de précédentes lois de finances mais dont l’effet est différé. Ainsi en va-t-il de la majoration de la taxe foncière sur les terrains non bâtis, que certains contribuables ont découverte ces derniers jours en ouvrant leur avis d’imposition.Quatre questions pour y voir plus clair.Qu’est-ce que cette hausse de la taxe foncière ?La majoration de la taxe sur les terrains non bâtis est un dispositif voté dans le cadre de la loi de finances pour 2013. Le principe consiste à mettre en place une taxation plus importante du foncier dans les zones de fortes tensions immobilières, où existe un déséquilibre important entre la demande et l’offre de logements.Dans les communes concernées, la valeur locative des terrains constructibles est majorée de 25 % et de 5 euros par mètre carré en 2015 et 2016, montant forfaitaire qui passera à 10 euros par mètre carré à partir de 2017 et les années suivantes.En clair : cette disposition votée voilà deux ans s’applique pour la première fois cette année.Dans quel but a-t-elle été instaurée ?Pour le gouvernement, quand il a décidé cette majoration, il s’agissait en premier lieu de libérer des terrains constructibles dans les zones de forte tension immobilière. « C’est une mesure en faveur du logement et non une mesure fiscale », défend le ministère des finances.Lors de la discussion budgétaire, en novembre 2012, ni la droite ni la gauche ne remettent en cause cette disposition. D’autant moins que l’idée avait germé sous la précédente législature et insérée dans la loi de finances rectificative de mars 2012. Seul Michel Piron, député (UDI) de Maine-et-Loire, met en garde contre un régime trop « contraignant ».Quelles sont les communes concernées ? Au terme d’âpres discussions, le champ d’application de la majoration est réduit à 618 communes – qui figurent sur la carte ci-dessus.Dans un premier temps, la liste, arrêtée dans un décret publié au Journal officiel du 12 mai 2013, concernait 1 152 communes. Dès sa publication, elle provoque une levée de boucliers, notamment dans les zones rurales et périurbaines. Dans le climat de fronde fiscale et de révolte des « bonnets rouges » qui prévaut à l’automne 2013, le gouvernement fait marche arrière.Le gouvernement a alors reculé. La loi de finances rectificative du 29 décembre 2014 reporte d’un an la mise en application de la majoration, à partir de la perception de la taxe foncière 2015, et la recentre sur les communes où est perçue la taxe sur les logements vacants et situées simultanément dans le champ d’application de la taxe sur les micro-logements, dite « taxe Apparu ».Toutefois, les communes exclues du périmètre de la majoration de plein droit peuvent instituer une majoration, qui ne peut excéder 3 euros par mètre carré dans la limite de 3 % de la valeur forfaitaire moyenne, à condition qu’elles en aient délibéré avant le 28 février 2015. Les recettes de la majoration sont au bénéfice des communes et non de l’Etat.C’est le maire ou le président de l’agglomération qui a compétence pour établir la liste des terrains constructibles susceptibles de supporter la majoration. En sont exclus les terrains agricoles. En cas d’inscription erronée sur la liste des terrains constructibles, les contribuables peuvent réclamer un dégrèvement de la majoration qui leur a été indûment réclamée.Combien de contribuables sont-ils concernés ?Les services de Bercy estiment que la majoration de la taxe foncière concerne 1 730 foyers fiscaux. Ennuyé, Bercy a insisté sur le fait que loin d’être générale, cette hausse ne concernait que quelques centaines de terrains – sur un total de 37 millions de contribuables.Le premier ministre, Manuel Valls, invité jeudi 24 septembre de l’émission « Des paroles et des actes », sur France 2, a laissé entendre de possibles réaménagements :« Lors de la prochaine loi de finances 2016, il faut regarder de très près quelles sont les modifications qu’il faut apporter pour qu’il n’y ait pas des effets pervers à une mesure dont l’objectif était sain : délivrer des terrains dans les zones tendues où il manque des terrains. »Mais il n’a pas manqué d’ajouter que, « même s’il peut y avoir un problème de message, ne comparons pas ces quelques centaines de cas avec les neuf millions de ménages qui sont concernés par la baisse de l’impôt sur le revenu ou qui ne vont pas le payer. »Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 25.09.2015 à 12h15 • Mis à jour le25.09.2015 à 13h03 | Erwan Le Duc C’EST AUJOURD’HUIBattue avec les honneurs par les All Blacks dimanche, l’Argentine n’a pas le droit à l’erreur face à la Géorgie vendredi (17 h 45) à Gloucester sous peine de déjà faire une croix sur les quarts de finale de la Coupe du monde. La défaite initiale face aux All Blacks (26-16) a rassuré les Pumas sur leur potentiel, mais, avec trois nouvelles têtes dans son XV de départ et privée du deuxième-ligne Galarza, suspendu pour le reste du tournoi (voir ci-dessous), ils ont aussi tout à perdre face aux combattants du Caucase, à la prestation défensive saluée face aux Tonga (17-10).« Si nous perdons, nous rentrons à la maison », résume le troisième-ligne Juan Martin Fernandez Lobbe. « Mentalement, ce match est un poids pour nous et on va voir si on sait le manier. J’espère que notre défense sera bien organisée et agressive. La Géorgie n’est pas une équipe qui propose beaucoup en attaque, mais elle sait sortir les griffes et met beaucoup de passion », poursuit Fernández-Lobbe.La dernière fois que ces deux nations se sont croisées, en 2013, les Pumas l’avaient emporté difficilement (29-18). Mais les « Lelos » sont euphoriques après leur victoire contre les Tonga, « le plus grand succès de l’histoire du rugby géorgien », selon le capitaine Mamuka Gorgodze, construit grâce à une défense de fer (26 % de possession seulement). Le terrible troisième-ligne toulonnais se tient prêt à remettre en jeu son trophée de meilleur plaqueur du Mondial...TOP TRIO three of @GeorgianRugby's key men are leading the way with their physicality so far in #RWC2015 http://t.co/ltOSH303Op— rugbyworldcup (@Rugby World Cup)require(["twitter/widgets"]);C’ÉTAIT HIEROpposés mercredi à Londres aux champions du monde néo-zélandais, les valeureux Namibiens ont parfaitement tenu le choc avant de craquer lors des soixante-seize dernières minutes du match, pour finalement s’incliner sur le score honorable mais sans appel de 58-14. Et si le bilan est loin des records de l’histoire de la Coupe du monde (142-0 pour l’Australie face à... la Namibie en 2003, 145-17 pour... les All Blacks contre le Japon en 1995), les Néo-Zélandais se sont montrés implacables face à une équipe qui n’a toujours pas remporté le moindre match dans la compétition (16 défaites, série en cours), mais qui a désormais marqué un essai aux Blacks, par leur centre Deysel à la 51e minute.C’EST DIT« Les joueurs ont le droit d’exprimer leur opinion puisque ce sont eux qui reçoivent les plaquages, qui plongent dans les rucks. Pourtant World Rugby punit les joueurs qui s’expriment. Il faut avoir lu la charte qu’on est obligés de signer avant le début de la Coupe du monde ! Pendant deux mois, c’est comme si la Déclaration des droits de l’homme n’existait plus pour les joueurs. Les dirigeants veulent des corps musclés et des esprits faibles. »Ancien joueur professionnel, avocat de profession, très actif sur les réseaux sociaux, le Samoan Eliota Fuimaono-Sapolu est revenu dans une interview accordée au journal L’Equipe sur sa lutte contre la Fédération internationale de rugby, entamée lors du Mondial 2011 alors qu’il chaussait encore les crampons. Il s’insurge également contre les différences de traitement, au niveau sportif comme financier, qui existent entre les fédérations. « Qui fait grandir ce sport ? Nous, les équipes de seconde zone. (...) On (l’équipe des Samoa) a été en Papouasie-Nouvelle-Guinée, en Géorgie, aux Tonga, aux Etats-Unis, en Roumanie, à Singapour, au Japon… L’Angleterre fait trente heures d’avion pour aller en ­Nouvelle-Zélande mais refuse d’en faire quatre pour la Géorgie. Sans nous, il n’y aurait pas de Coupe du monde et pourtant, l’argent de ces matchs va ailleurs. »C’EST VU Et hop.C’EST BONUSDiscipline. C’est la tuile pour les Pumas, qui ont appris jeudi la suspension pour neuf semaines de leur deuxième-ligne Mariano Galarza, coupable de « jeu déloyal » lors du premier match perdu face à la Nouvelle-Zélande dimanche. En d’autres termes, le joueur de Gloucester s’est rendu coupable d’une fourchette, un geste consistant à planter ses doigts dans les yeux de l’adversaire, histoire d’incapaciter légèrement ce dernier.L’Argentin a nié tout acte de jeu déloyal lors de son audition. Mais « ayant procédé à un examen détaillé de toutes les preuves disponibles, y compris tous les angles de caméra et les preuves supplémentaires », le commissaire à la discipline, l’Anglais Christopher Quinlan, a confirmé le premier verdict, qui fait état d’un « contact avec l’œil ou le contour de l’œil » du Néo-Zélandais Brodie Retallick.Galarza, qui ne pourra être remplacé dans le groupe, a quarante-huit heures pour faire appel à partir du moment où il reçoit la notification de la décision.Et à part ça. Si les Namibiens ont l’habitude de prendre de belles roustes lors des Coupes du monde, ils sont aussi des hommes de partage, et n’hésitent pas à rendre la pareille lors de matchs plus à leur portée. Les Welwitschias sont ainsi responsables de la plus lourde défaite jamais encaissée par le XV des Makis de Madagascar, 112-0 en 2002. Des Malgaches qui ont pris leur revanche en 2012 lors d’une surprenante victoire par 57 à 54 après prolongations. Un match qui est entré dans l’histoire du rugby malgache, dont on parle assez rarement, il faut le reconnaître, et qui avait été lancé par un haka revisité, que revoici pour ceux qui l’avaient loupé.Erwan Le DucJournaliste au Monde Laetitia Van Eeckhout Conférences-débats, expositions, enquêtes d’opinion, visite de station de surveillance : un peu partout en France, vendredi 25 septembre, première journée nationale de la qualité de l’air, sont organisées des animations pour sensibiliser et impliquer le public sur l’importance de respirer un air de bonne qualité.Si ces manifestations répondent à la préoccupation majeure qu’est devenu le sujet pour les Français, cette journée de la qualité de l’air prend cependant, pour sa première édition, une tonalité toute particulière sur fond de scandale Volkswagen. Jeudi soir, France Nature Environnement (FNE) appelait, au-delà de la mobilisation des citoyens, « les collectivités et le gouvernement à passer à l’action ». Dans les territoires, le mouvement est d’ores et déjà engagé, comme en témoignent les initiatives des 25 lauréats de l’appel à projets « Ville respirables en 5 ans » dont la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a dévoilé le nom vendredi.Le futur Grand Paris, mais aussi la métropole ou communauté d’agglomération de Lyon, Strasbourg, Clermont-Ferrand, Le Havre, Cannes pour ne citer qu’elles : chacune de ces 25 collectivités lauréates s’est engagée à créer une « zone à circulation restreinte », pour y limiter la circulation des véhicules les plus polluants, et à développer des actions complémentaires adaptées à la spécificité de son territoire dans le domaine des transports, de l’industrie, de l’agriculture, du logement…Elles bénéficieront pendant cinq ans d’un appui financier et méthodologique de la part de l’Etat et de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.« Mesures fermes »… reportéesLe gouvernement est lui aussi attendu, alors que les révélations sur la tricherie du constructeur allemand Volkswagen pour truquer les tests antipollution de ses voitures diesel relancent les questions sur la dangerosité de ce carburant.Dès la publication, le 15 juillet, du rapport sénatorial évaluant à 100 milliards d’euros par an le coût de la pollution de l’air en France, Ségolène Royal avait promis des « mesures extrêmement fermes ». Initialement prévue la semaine suivante, l’annonce de ces mesures a été reportée à une date ultérieure, sans cesse repoussée.Lire aussi :Pollution : chaque année, un coût de 101,3 milliards d’euros pour la FranceJeudi, Ségolène Royal a indiqué, dans un tweet, qu’elle présenterait ces mesures lors d’une communication en conseil des ministres le 30 septembre. Elle devrait notamment apporter des précisions sur le dispositif de certificat sur la qualité de l’air, qui classe les véhicules selon leur niveau de pollution, et sur le processus de décision de circulation alternée en cas de pics de pollution, pour lequel une mission avait été lancée en avril.Je présenterai nouvelles mesures contre la pollution de l'air mercredi en conseil des ministres y c.gestion des pics de pollution #climat— RoyalSegolene (@Ségolène Royal)require(["twitter/widgets"]);Interdire le diesel ne serait « pas sérieux »Avant tout soucieuse, avec l’affaire Volkswagen, de garantir aux consommateurs que « les véhicules mis en circulation en France respectent la réglementation en vigueur », la ministre a aussi annoncé, à l’issue d’une table ronde avec les constructeurs, que des « tests aléatoires » allaient être menés sur une centaine de voitures.Lire aussi :Volkswagen : Royal annonce des tests aléatoires dès « la semaine prochaine »En revanche, Ségolène Royal a estimé que l’appel d’Europe Ecologie-Les Verts à interdire le diesel d’ici à dix ans n’est « pas sérieux ». « On ne peut pas traiter des problèmes de cette gravité-là en lançant des slogans idéologiques aux dépens des intérêts français », a-t-elle déclaré sur Europe 1 vendredi, rappelant que le diesel comptait pour plus de la moitié des ventes en France.Jugeant plus pertinent d’aider les véhicules propres, elle a ajouté : « Ce qu’il faut, c’est ne plus avantager le diesel, ça, c’est évident ». Une idée qu’elle excluait il y a encore peu.Pour Nicolas Hulot, le gouvernement ne saurait manquer cette « occasion de prouver son attachement à la santé de nos concitoyens, en annonçant la suppression progressive des avantages fiscaux au diesel ».Une éventuelle hausse de la fiscalité sur le gazole fait actuellement l’objet de « discussions » au sein du gouvernement, a déclaré de son côté, vendredi, le ministre du budget, Christian Eckert.En juillet, la commission sénatoriale pressait, elle aussi, l’Etat de mettre en œuvre cette mesure. Son président, le sénateur (Les Républicains) de Meurthe-et-Moselle Jean-François Husson, insistait alors : « Il est tout à fait possible de gagner à l’horizon de cinq ans les 17 centimes d’écart entre l’essence et le diesel, à moins de manquer de volonté. »Laetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 25.09.2015 à 12h07 | Martine Valo Une dose de pesticides, quelques résidus de médicaments, une once d’hormones et de phtalates : tel est le cocktail contre lequel se battent désormais les distributeurs d’eau au robinet. Mais les eaux minérales naturelles et de source, mises en bouteille, échappent-elles à cette contamination généralisée ? Pour répondre à cette interrogation, cruciale pour elles, 24 sociétés commercialisant 40 marques – soit les trois quarts du marché français –, ont uni leurs moyens afin de réaliser une étude inédite, menée au laboratoire de physico et toxico-chimie de l’environnement spécialisé dans les nano-traces, au sein de l’unité mixte de recherche EPOC (CNRS-Université de Bordeaux).Moyennant une année de recherche, 13 200 analyses et 130 000 euros, la fédération professionnelle a livré, jeudi 24 septembre, des données lui permettant de mettre en avant « la très grande qualité » de ses produits, qui, assure-t-elle, s’avèrent exempts de tous les « composés recherchés dans 99,7 % » des cas.Des traces d’herbicidesAinsi, 40 eaux minérales rendues anonymes ont été passées au crible. Les chercheurs ont traqué 330 molécules de synthèse différentes dans ces échantillons. Ils n’ont détecté ni trace de médicaments, ni d’hormones. Hélène Budzinski, directrice de recherche, qui a mené l’équipe de Bordeaux, est formelle : elle n’a pas trouvé de tamoxifène, un médicament de traitement contre le cancer, alors que d’autres analyses, dont la revue 60 millions de consommateurs avait rendu compte en 2013, indiquaient le contraire.En France, les sources n’échappent pas, en revanche, à l’omniprésence des pesticides dans les sols. Les chercheurs ont mis au jour des traces d’herbicides dans 9 échantillons sur 40, en faibles proportions : de 2 à 10 fois inférieures aux valeurs maximales imposées par la réglementation des eaux minérales, elle-même plus exigeante que celle régissant l’alimentation.Dans les 9 eaux contaminées, les scientifiques ont repéré des traces infinitésimales (moins de 50 nanogrammes par litre) de substances et de composés bien connus : atrazine, simazine, Diuron, Metolachlore (un organochloré comme le DDT), tous interdits depuis 2003 en France, puis dans l’Union européenne. On a trouvé aussi certaines de leurs métabolites (leurs molécules dégradées) comme le Terbutylazine desethyl, ainsi que de l’hexazinone, prohibé aussi.Il est probable que ces pesticides constituent, dans leur majorité, une forme d’héritage de l’agriculture pratiquée il y a trente ans. « Avec le temps, les métabolites deviennent de moins en moins dégradables et de plus en plus solubles dans l’eau, » précise Lodovico Di Gioia du département recherche de Danone. À terme, ces produits persistants devraient donc avoir tendance à diminuer, tandis que d’autres contaminants tendent à se développer.Des molécules « émergentes »L’équipe de recherche s’est aussi saisie de familles de polluants : les phtalates utilisés comme additifs dans des matières plastiques, les alkylphénols présents dans les détergents, lubrifiants, carburants, résines, ainsi que les acides perfluorés qui servent d’agent de surface antitache, antiadhésif, émulsifiant…Sur 29 de ces molécules « émergentes » étudiées, les analyses ont permis de détecter de l’alkylphénol deux fois, ainsi que de faibles traces d’acides perfluorés dans quatre échantillons : deux à la limite possible de quantification, une inférieure à 6 ng/l et une sous la barre des 20 ng/l, mais aucun phtalate.La difficulté ne réside pas dans la détection désormais, mais dans la quantification de plus en plus fine de ces substances. « De 1 milligramme par litre dans les années 1970, on est passé à une performance de quelques nanogrammes par litre, soit quelques grains de riz dans une piscine olympique », assure Denis Cans, président de Nestlé Waters France.Afin que ces données soient reconnues robustes, l’étude a eu lieu dans de strictes conditions expérimentales, sur 49 dispositifs d’analyses différents de façon à éviter le maximum d’interférence. « Elle a fait progresser mon laboratoire, assure Hélène Budzinski. Nous en sommes arrivés à demander à des techniciens d’arrêter de fumer ou de s’abstenir de boire du café pour ne pas perturber l’échantillonnage des analyses. » Cette recherche devrait donner lieu à une publication prochaine dans une revue scientifique, Chemosphere.Lodovico Di Gioia émet l’hypothèse que les résidus industriels d’acides perfluorés ont pu être apportés par la pluie. « L’absence de médicaments et d’hormones montre que nos aquifères ne sont pas contaminés par les eaux de surface », estime-t-il. Des marques comme Vittel ou Evian veillent ainsi sur des bassins-versants de 35 km2, tâchant de contrôler tout ce qui pourrait porter atteinte à leurs sources.Lire : L'eau minérale n'est plus épargnée par la pollutionMartine Valojournaliste PlanèteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Foucart   La sierra Nevada subit de plein fouet les effets de la sécheresse exceptionnelle qui sévit depuis quatre ans en Californie. Selon des travaux publiés lundi 14 septembre dans la revue Nature Climate Change, le manteau neigeux de la chaîne montagneuse, qui traverse le grand Etat de l’Ouest américain du nord au sud, a atteint au 1er avril 2015 son plus bas niveau depuis au moins cinq siècles.Les auteurs précisent que la masse neigeuse mesurée cette année n’y représente que 5 % de la moyenne historique relevée à la même période.Le record battu en 2015, notent les chercheurs, correspond à la température moyenne record, relevée en Californie entre janvier et mars ; ce qui « met en lumière le rôle de la température à accentuer la sévérité de la sécheresse ».Lire aussi :Complètement à sec, la Californie rationne l’eauComment les analyses ont-elles été faites ?Les auteurs ont analysé des séries de cernes d’arbres, dont ils ont extrait une estimation des variations, depuis l’an 1500, des précipitations hivernales et de la température moyenne de fin d’hiver, sur l’ensemble de l’Etat. Ils ont pu contrôler la validité de leur reconstruction en observant un bon accord entre l’estimation issue des cernes d’arbres et les mesures in situ réalisées en 1934 et en 1977, deux années marquées de très faible enneigement. Cette faiblesse de la couverture neigeuse est-elle une menace pour la Californie ?La question est effectivement cruciale : elle détermine partiellement l’abondance de la ressource en eau disponible.« Dans le climat de type méditerranéen de la Californie, environ 80 % des précipitations surviennent pendant les mois d’hiver, notent Soumaya Belmecheri, Valérie Trouet (université d’Arizona à Tucson) et leurs coauteurs. Le manteau neigeux de la Sierra Nevada joue un rôle critique dans le renflouement des réservoirs de l’Etat et fournit 30 % de ses ressources en eau. »Lire aussi :En Californie, le Général Sherman a soifCe phénomène de rétractation est-il observé ailleurs ?Oui. En Europe occidentale, les vagues de chaleur qui se sont succédé cet été sont ainsi à l’origine du retrait, exceptionnel, des glaciers alpins.Selon Christian Vincent, chercheur au Laboratoire de glaciologie et de géophysique de l’environnement (LGGE), la période d’ablation (c’est-à-dire de retrait) n’est pas encore achevée qu’elle marque déjà un record. « On constate des bilans de masse très déficitaires, qui se situent au niveau du record de 2003, alors que la fonte va continuer jusqu’en octobre », dit le glaciologue.Selon les mesures conduites par le LGGE, la mer de glace a déjà perdu 2,4 mètres d’épaisseur et le glacier de Saint-Sorlin près de 3 mètres. Le record précédent remonte vraisemblablement à 1947, mais cette donnée ne repose que sur des extrapolations opérées à partir de mesures faites à l’époque sur un glacier suisse.Ce record battu un mois avant la fin de la saison le confirme : la perte de masse des glaciers des Alpes se fait tambour battant. « Dans les trente prochaines années, les simulations suggèrent que la mer de glace devrait avoir reculé de 1,2 km, plus ou moins 200 mètres selon les scénarios climatiques, explique M. Vincent. Quant au glacier de Saint-Sorlin, [massif des Grandes Rousses] il devrait avoir disparu vers 2080 ; ce qui sera le cas de tous les glaciers alpins dont le point culminant est au-dessous de 3 500 mètres. »Stéphane FoucartJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matteo Maillard Alors que s’ébauche, en France, un vaste plan numérique à l’école, les résultats de la première étude de l’Organisation de coopération et de développement (OCDE) sur les compétences numériques des élèves, publiée mardi 14 septembre 2015, étaient particulièrement attendus. Que montrent-ils ? Premier enseignement : il ne suffit pas d’équiper massivement les élèves et enseignants d’outils numériques pour améliorer leurs performances.L’étude s’appuie sur les résultats des élèves de 15 ans dans les 34 pays membres de l’organisation, recueillis lors de l’édition 2012 de l’enquête PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves). Si elle salue la réduction de la « fracture numérique » entre 2009 et 2012, qui empêchait les élèves les plus défavorisés d’accéder à un ordinateur, elle se montre plus sceptique concernant l’utilisation d’Internet et des nouvelles technologies en classe, dont « l’incidence sur la performance des élèves est mitigée, dans le meilleur des cas ».Encore peu répandues dans les systèmes éducatifs des pays interrogés, les technologies de l’information et de la communication (TIC), lorsqu’elles sont utilisées en classe, ne sont pas un gage de réussite. Entre 2000 et 2012, parmi les pays où un investissement important dans le numérique a été réalisé, une baisse des résultats en compréhension de l’écrit, ainsi qu’en mathématiques et en sciences a été remarqué. C’est le cas de l’Espagne, mauvais élève du classement, malgré trente minutes quotidiennes consacrées aux nouveaux usages numériques, un temps supérieur à la moyenne.Les élèves français se débrouillent bien sur ordinateurA l’inverse, les élèves français, qui utilisent moins Internet à l’école que leurs camarades étrangers, s’en sortent plutôt bien en termes de résultats. Si dans l’étude PISA ils stagnent généralement en milieu de peloton, en matière de compétences numériques en revanche, ils se hissent à plusieurs reprises au-dessus de la moyenne. « Ils sont meilleurs en lecture sur ordinateur, naviguent de manière ciblée sur Internet et savent faire le tri entre les sources pertinentes et celles qu’il faut éviter », précise Francesco Avvisati, l’un des experts de l’OCDE. « C’est plus une question de qualité d’utilisation d’Internet que de quantité ». Les élèves français se débrouillent au final mieux sur ordinateur que sur papier, notamment les garçons, « alors que le numérique ne fait pas partie des apprentissages », souligne Eric Charbonnier, analyste à l’OCDE.Une situation qui devrait changer à compter de 2016, avec le déploiement du plan numérique dans l’ensemble des établissements scolaires français. Chantier à un milliard d’euros, ce plan « ne fonctionnera que si les enseignants y adhèrent, qu’ils sont bien formés à l’utilisation de ces outils et qu’entre eux une culture de collaboration et d’échange se développe, prévient M. Charbonnier. On peut mettre plein d’ordinateurs dans les classes, donner des tablettes aux élèves et les utiliser intensivement, si les pratiques pédagogiques ne suivent pas, la performance ne s’améliorera pas. »Lire aussi :Numérique à l’école : « Nos classes seront équipées d’ici novembre »Améliorer l’équité des systèmes d’éducationEn comparaison avec l’Australie, la Corée du Sud, Singapour, le Danemark ou la Norvège, la France a encore des efforts à fournir. Dans ces pays, la révolution numérique a été intégrée à l’apprentissage depuis une dizaine d’années « notamment par des augmentations conséquentes des budgets d’éducation », affirme M. Avvisati. Mais ce n’est pas tant l’intégration du numérique en classe qui a amélioré les performances scolaires que l’évolution des pratiques pédagogiques. « En même temps que l’adoption du numérique, ces pays ont développé largement le travail en petits groupes, l’apprentissage par projet et l’enseignement personnalisé et adapté aux compétences de chacun, explique l’analyste. Etablir le numérique sur des pédagogies du siècle passé n’a porté ses fruits dans aucun des pays qui l’a tenté. »Selon l’étude, avant la course au numérique, les pays doivent privilégier « l’équité de leur système d’éducation, et « garantir l’acquisition par chaque enfant d’un niveau de compétences de base en compréhension de l’écrit et en mathématiques ». Et l’étude de l’OCDE de conclure : « Si la technologie peut permettre d’optimiser un enseignement d’excellente qualité, elle ne pourra jamais, aussi avancée soit‑elle, pallier un enseignement de piètre qualité. »Matteo MaillardJournaliste au Monde Alain Beuve-Méry Les jurés des prix Décembre et Médicis ont dévoilé leurs premières sélections pour leurs prix respectifs qui seront remis lundi 2 novembre, pour l’un, et jeudi 5 novembre, pour l’autre.Présidé cette année par Josyane Savigneau, journaliste au Monde, le prix Décembre, qui récompense un livre écrit en français, a présenté une première liste avec quatorze titres qui sont aussi bien des romans que des essais. Une deuxième sélection avec seulement trois ouvrages sera rendue publique, mardi 20 octobre.Parmi les romans sélectionnés, figurent Un amour impossible, de Christine Angot (Flammarion) et Eva, de Simon Liberati (Stock), tous deux présents sur la première liste du Goncourt. De même, les jurés ont retenu Jugan, de Jérôme Leroy (La Table ronde) et L’Autre Simenon, de Patrick Roegiers (Grasset), présents sur la première liste Roman du Renaudot, ainsi que trois noms qui figurent sur la liste Essai du Renaudot : Pierre Adrian, avec La Piste Pasolini (Les Equateurs), Judith Perrignon, avec Victor Hugo est mort (L’Iconoclaste), et Gilles Sebhan, avec Retour à Duvert (Le Dilettante), tous trois édités par des petites maisons d’édition.Les jurés du prix Décembre ont aussi distingué quatre autres romans de la rentrée littéraire, écrits par Michaël Ferrier, avec Mémoires d’outre-mer (Gallimard), Juan Hernandez et Sébastien Rutes, pour Monarques (Albin Michel), Stéphanie Hochet, auteure d’Un roman anglais (Rivages), et Monica Sabolo, avec Crans-Montana (JC Lattès). La sélection fait la part belle aux essais littéraires avec trois titres : Relire, de Laure Murat (Flammarion), La Haine de la littérature, de William Marx (Minuit), et Adieu Montaigne, de Jean-Michel Delacomptée (Fayard).Dix-neuf éditeurs pour le MédicisLa liste du Médicis comprend quinze romans français et treize romans étrangers, pour un total de dix-neuf éditeurs cités. Gallimard est la maison la plus représentée, avec quatre romans français : Les Prépondérants, d’Hédi Kaddour, et 2084, de Boualem Sansal, présents aussi dans la liste du Goncourt, mais aussi Pirates, de Fabrice Loi, et Ann, de Fabrice Guénier, paru en mars, plus un roman étranger D’ailleurs, les poissons n’ont pas de pieds, de Jon Kalman Stefansson.Suivent les maisons Grasset et Le Seuil avec trois titres chacune, chaque fois, deux romans français et un étranger. Pour Grasset, Histoire de l’amour et de la haine, de Charles Dantzig, et Anomalie des zones profondes du cerveau, de Laure Limongi, plus La Fiancée de Bruno Schulz, d’Agatha Tuszynska. Pour Le Seuil, Les Désœuvrés, un premier roman d’Aram Kebadjian, et Le Beau Temps, de Maryline Desbiolles, plus Un mauvais garçon, de Deepti Kapoor.On trouve également sur la liste du Médicis D’après une histoire vraie, de Delphine de Vigan (JC Lattès), et Titus n’aimait pas Bérénice, de Nathalie Azoulai (P.O.L), présentes sur la première sélection du Goncourt, ainsi que les romanciers Christophe Boltanski, pour La Cache (Stock), aussi repéré par le Renaudot, et Olivier Demangel pour 111, publié aux éditions de la Fanfare. Les jurés ont en outre distingué Quand le diable sortit de la salle de bain, de Sophie Divry, Effraction, d’Alain Defossé, et Antoine Mouton, pour Le Metteur en scène polonais (Bourgois).La deuxième sélection du prix Médicis ainsi que la première liste des essais seront révélées mercredi 7 octobre. En 2014, Antoine Volodine (Terminus radieux, Seuil), l’Australienne Lily Brett (Lola Bensky, La Grande Ourse) et Frédéric Pajak (Manifeste incertain 3, Noir sur blanc) avaient respectivement décroché le prix Médicis du roman français, du roman étranger et essai. Le prix Décembre avait distingué Elisabeth Roudinesco, pour sa biographie de Freud, Sigmund Freud, en son temps et dans le nôtre, parue chez Seuil.La sélection complète du prix MédicisRomans français- Nathalie Azoulai, Titus n’aimait pas Bérénice (P.O.L)- Christophe Boltanski, La Cache (Stock)- Charles Dantzig, Histoire de l’amour et de la haine (Grasset)- Alain Defossé, Effraction (Fayard)- Olivier Demangel, 111 (Editions de la Fanfare)- Maryline Desbiolles, Le Beau Temps (Seuil)- Sophie Divry, Quand le diable sortit de la salle de bain (Notabilia)- Fabrice Guénier, Ann (Gallimard)- Hédi Kaddour, Les Prépondérants (Gallimard)- Aram Kebadjian, Les Désœuvrés (Seuil)- Laure Limongi, Anomalie des zones profondes du cerveau (Grasset)- Fabrice Loi, Pirates (Gallimard)- Antoine Mouton, Le Metteur en scène polonais (Bourgois)- Boualem Sansal, 2084 (Gallimard)- Delphine de Vigan, D’après une histoire vraie (JC Lattès)Romans étrangers- Oya Baydar, Et ne reste que des cendres (Phébus)- Javier Cercas, L’Imposteur (Actes Sud)- Jane Gardam, Le Maître des apparences (JC Lattès)- Hakan Günday, Encore (Galaade)- Deepti Kapoor, Un mauvais garçon (Seuil)- Alessandro Mari, Les Folles Espérances (Albin Michel)- Eirikur Orn Norddahl, Illska (Métailié)- Anna North, Vie et mort de Sophie Stark (Autrement)- Joyce Carol Oates, Carthage (Philippe Rey)- Nathaniel Rich, Paris sur l’avenir (Editions du Sous-sol)- Robert Seethaler, Une vie entière (Sabine Wespieser)- Jon Kalman Stefansson, D’ailleurs, les poissons n’ont pas de pieds (Gallimard)- Agatha Tuszynska, La Fiancée de Bruno Schulz (Grasset)La sélection complète du prix Décembre- Pierre Adrian, La Piste Pasolini (Les Equateurs)- Christine Angot, Un amour impossible (Flammarion)- Jean-Michel Delacomptée, Adieu Montaigne (Fayard)- Michaël Ferrier, Mémoires d’outre-mer (Gallimard)- Juan Hernandez et Sébastien Rutes, Monarques (Albin Michel)- Stéphanie Hochet, Un roman anglais (Rivages)- Jérôme Leroy, Jugan (La Table ronde)- Simon Liberati, Eva (Stock)- William Marx, La Haine de la littérature (Minuit)- Laure Murat, Relire (Flammarion)- Judith Perrignon, Victor Hugo est mort (L’Iconoclaste)- Patrick Roegiers, L’Autre Simenon (Grasset)- Monica Sabolo, Crans-Montana (JC Lattès)- Gilles Sebhan, Retour à Duvert (Le Dilettante)Alain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Daniel Psenny « Evasion fiscale : une affaire française », l’enquête sur le Crédit mutuel censurée par Vincent Bolloré, le patron de Canal+, sera finalement diffusée le 7 octobre vers 23 heures sur France 3 dans le cadre du magazine « Pièces à conviction » sous le titre « Evasion fiscale : enquête sur le Crédit mutuel ».Ce documentaire qui contient des révélations embarrassantes pour la banque mutualiste qui a aidé M. Bolloré à prendre le contrôle de Vivendi, maison-mère de Canal+, aurait dû être diffusé sur la chaîne cryptée le 18 mai dans le magazine « Spécial Investigation ». Mais, au dernier moment, M. Bolloré avait demandé à Rodolphe Belmer (ex-directeur général du groupe viré sans ménagement début juillet) qu’il soit retiré de la programmation. Une censure qui ne cachait pas son nom.Lire aussi :Canal+ : Bolloré accusé d’avoir censuré un documentaireLes droits détenus par Canal+Quelques jours après sa prise de fonction fin août, Delphine Ernotte, la nouvelle présidente de France Télévisions, avait annoncé que ce documentaire censuré serait diffusé sur France 3. Cela a pris un peu de temps en raison de problèmes de droits qui ne sont d’ailleurs toujours pas réglés. En effet, Canal+ qui, l’an dernier, a commandé ce documentaire à la société KM dirigée, à l’époque, par Renaud Le Van Kim (ex-producteur et réalisateur du Grand Journal viré en juillet par Vincent Bolloré), en possède toujours les droits. Si elle le souhaite, la chaîne peut exiger sa livraison à la société de production, contrôlée par le groupe Banijay dont M. Bolloré est aussi actionnaire… Ce serait alors une autre manière de bloquer la diffusion de ce documentaire.Lire aussi :« Guignols », « Grand journal », coûts : Bolloré secoue Canal+Malgré tout, lundi 14 septembre, France 3 a décidé de diffuser le documentaire avec le risque d’un recours juridique de la part de Canal+. A la demande des responsables de « Pièces à conviction », les deux auteurs Geoffrey Livolsi et Jean-Pierre Cannet ont remonté le film auquel ils ont pu ajouter plusieurs minutes.Daniel PsennyjournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julia Pascual L’Assemblée nationale entame sa rentrée, mardi 15 septembre, par l’examen en seconde lecture du projet de loi sur « l’adaptation de la société au vieillissement » dans un désintérêt assez révélateur d’un texte qui manque cruellement de moyens.Alors qu’un Français sur trois aura plus de 60 ans en 2060, et que la réforme de la dépendance est attendue depuis la canicule de 2003 pendant laquelle l’Inserm avait recensé 19 490 morts, le texte présenté mardi et mercredi « se caractérise surtout par ce qu’il n’y a pas dedans », décoche Pascal Champvert, le président de l’Association des directeurs au service des personnes âgées, qui regroupe des directeurs de services à domicile et d’établissements. M. Champvert regrette que la loi n’ait « pas été l’occasion d’un débat de société ». « Ça va se terminer par une petite loi de plus », pronostique t-il.Des propos que la rapporteure de la loi à l’Assemblée, la députée socialiste Joëlle Huillier (Isère), ne dément pas : « Intellectuellement, c’est frustrant. Bien évidemment, j’aurais préféré une loi globale. Mais on n’y arrive pas. Nous n’avons pas les moyens de le faire avec les recettes actuelles. »La députée socialiste regrette également la lenteur de la procédure législative. Le texte a été adopté en première lecture il y a déjà un an. Mme Huillier veut pourtant défendre ce qu’elle qualifie de « jolie loi ».« Droit au répit »Concrètement, le texte présenté devant l’Assemblée se concentre sur le maintien à domicile des personnes en perte d’autonomie à travers notamment la revalorisation de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) des 700 000 personnes âgées à domicile (sur un total d’1,2 million de bénéficiaires). La mesure devrait permettre à ces seniors de bénéficier d’une heure supplémentaire par jour d’aide à domicile pour les plus dépendants à une heure par semaine pour les plus autonomes.Cette hausse de l’APA doit coûter 375 millions d’euros par an, puisés dans les 645 millions de la contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie (CASA), un impôt créé en 2013 et prélevé sur les retraites, préretraites et pensions d’invalidité.Les fonds restants de la CASA seront fléchés vers d’autres dispositifs. La prévention de la perte d’autonomie bénéficiera ainsi d’une enveloppe de 140 millions d’euros pour le financement d’aides techniques (téléassistance, domotique…), d’un plan de lutte contre le suicide ou encore de campagnes d’information sur des thèmes comme le sommeil ou la nutrition. Un « droit au répit » sera instauré. Ciblé sur les aidants familiaux des personnes les plus dépendantes, il se traduira par une aide pouvant aller jusqu’à 500 euros annuels, pour une enveloppe globale de 80 millions d’euros.« Proche de la charité »La loi prévoit aussi l’adaptation de 80 000 logements privés d’ici à 2017, portée par l’Agence nationale de l’habitat. Et la rénovation des foyers-logements (110 000 places), rebaptisés « résidences autonomie » (40 millions d’euros sur trois ans), sorte de compromis entre le domicile et la maison de retraite.Sur cette dernière mesure, Claude Jarry, président de la Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et services pour personnes âgées, regrette un argent trop « rare » : « Ces logements foyers reviennent en grâce parce qu’on sait qu’on ne fera pas face à la vague grise. Du fait du manque de moyens, on ne va pas pouvoir mettre en place de véritables équipes médico-sociales. On est plus proche de la charité que de la solidarité. »« Les 3 milliards d’euros nécessaires pour une véritable réforme de l’autonomie, on ne les a pas », répète Joëlle Huillier. A tel point que le second volet de la réforme, qui devait faire l’objet d’un autre texte portant sur les établissements pour personnes âgées, n’est plus d’actualité. « En raison de la crise, il est renvoyé sine die », regrette M. Jarry.Julia PascualJournaliste au Monde 15.09.2015 à 16h41 • Mis à jour le15.09.2015 à 18h13 | Jean-Baptiste Chastand (Röszke, Hongrie, envoyé spécial) Un indescriptible chaos régnait, mardi 15 septembre, à la frontière entre la Serbie et la Hongrie, au lendemain de la décision de Budapest de fermer totalement sa frontière aux migrants. Effective depuis minuit, l’initiative a bloqué sur la route entre les deux pays plusieurs centaines de migrants qui essayaient de rejoindre au plus vite l’Allemagne en passant par la Hongrie. En colère, ceux-ci ont bloqué, mardi midi, l’autoroute reliant Belgrade à Budapest, qui était totalement fermée à la circulation.Devant les barricades de la police hongroise, les candidats à l’asile ont protesté en criant « Open, open, open », certains d’entre eux promettant même dans un acte de désespoir de mener une grève de la faim tant qu’ils ne pourraient pas passer. De l’autre côté, la police hongroise leur a demandé, en arabe, de se disperser. Sans succès, les migrants s’amassant le long des barricades, en plaçant les enfants devant au cas où les policiers et les militaires hongrois tenteraient de les disperser par la force.Lire aussi :La Hongrie veut construire une clôture antimigrants à sa frontière avec la RoumanieDans l’après-midi, pour décourager tout contournement de la frontière avec la Serbie, le gouvernement a annoncé son intention d’ériger une barrière similaire le long de la Roumanie. Les grillages s’étendraient « du point de jonction entre les frontières serbe, hongroise et roumaine sur une distance raisonnable », a déclaré le ministre hongrois des affaires étrangères, Peter Szijjarto, lors d’une conférence de presse à Budapest : cette mesure « est nécessaire étant donné que les passeurs pourraient changer leur route en raison de la clôture existante à la frontière serbo-hongroise », a-t-il expliqué.Conditions très particulièresAprès avoir marché 35 kilomètres le long de la clôture avec sa famille, John Ngoma, un congolais de 30 ans qui espère rejoindre la France, ne cachait pas son inquiétude. « Savez-vous ou on peut passer ? Est-ce qu’on peut demander l’asile en Hongrie », demande-t-il, un peu perdu, en se reposant dans un petit bosquet. « Opposant politique » en République démocratique du Congo, John Ngoma a réussi à obtenir un visa pour la Turquie, avant de tenter de rejoindre l’Europe par la Grèce et la route des Balkans. Bloqué devant la clôture, il hésite désormais à passer par un autre pays ou à déposer une demande d’asile en Hongrie.Alors qu’elles avaient pourtant annoncé la semaine dernière qu’elles y renonçaient, les autorités hongroises ont en effet officiellement installé mardi matin deux « zones de transit » à la frontière avec la Serbie, dont une tout près de l’autoroute de Röszke. Les migrants devraient être autorisés à y rentrer, mais dans des conditions très particulières : « Les personnes dans les zones de transit ne se trouveront pas sur le territoire hongrois d’un point de vue légal, mais comme dans une zone de transit d’aéroport », a expliqué le porte-parole du gouvernement hongrois lundi matin.Lire aussi :Afflux record de migrants en Hongrie avant la fermeture de sa frontière avec la SerbieÀ Röszke, cette « zone de transit » consiste en réalité en quelques containers accolés à la clôture. Une petite porte y donne accès. Elle s’ouvre de manière imprévisible. Derrière, trois policiers hongrois en masque acceptent de recevoir à chaque fois quelques migrants, alors que des dizaines se précipitent pour tenter de rentrer. Selon les ONG hongroises présentes sur places, les migrants doivent ensuite officiellement déposer leurs demandes d’asile en Hongrie, laisser leur empreinte digitale, et surtout prouver que la Serbie n’est pas un pays sûr pour eux, conformément à la nouvelle législation. Tous ceux qui ne remplissent pas ces conditions seront normalement immédiatement refoulés en Serbie.« On doit aussi être des humains »Pour décourager encore davantage les migrants, le gouvernement hongrois a annoncé, mardi, que soixante migrants avaient été arrêtés depuis lundi minuit en vertu de la nouvelle législation pénalisant de trois ans de prison ferme les migrants passant la clôture. Ces personnes « ont été arrêtées par la police alors qu’elles cisaillaient ou endommageaient la clôture (…) La police a ouvert une procédure pénale à leur encontre », a précisé un autre porte-parole du gouvernement, Gyorgy Bakondi. L’état d’urgence a été décrété dans les deux régions sud du pays, autorisant l’armée à contrôler les frontières, au côté de la police. Autant de mesures qui laissent peu d’espoirs aux migrants qui espéraient traverser la Hongrie.Parmi les migrants attendant une hypothétique ouverture de la frontière, Mohamed, un syrien, se démenait lui pour retrouver sa femme qui avait pu passer la clôture peu avant sa fermeture. « Nous étions un groupe de treize, nous avons creusé un trou sous la clôture, mais seuls onze ont pu passer avant que la police n’arrive », explique-t-il, particulièrement inquiet. Si lui compte tout faire pour passer, des dizaines d’autres migrants semblaient eux déjà chercher une autre voie pour parvenir en Europe, en se dispersant dans la campagne serbe à la recherche d’un taxi pouvant les amener plus loin.Mardi matin, le premier ministre ultra-conservateur hongrois Viktor Orban semblait de facto en passe de réussir son pari de barricader complètement son pays. « Le message que nous voulions faire passer est : “Ne venez pas, cette route ne vous mène pas à destination”. Selon nos données, les migrants ont compris ce message et les passeurs aussi », s’est ainsi félicité M. Bakondi. Venu assister à la fermeture de la frontière, l’ancien premier ministre socialiste Ferenc Gyurcsány, a lui réclamé à Viktor Orban « de venir ici regarder les migrants dans les yeux pour comprendre leur misère. On doit respecter les obligations de Schengen mais on doit aussi être des humains », a-t-il expliqué, admettant toutefois que « deux tiers des Hongrois ne veulent pas accueillir les migrants ».Lire aussi :Hongrie : une « atmosphère de guerre » contre les migrantsJean-Baptiste Chastand (Röszke, Hongrie, envoyé spécial)Journaliste au desk EuropeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Rémi Dupré « Zlatan va affronter Malmö. » Le 27 août, lors du tirage au sort de phase finale de la Ligue des champions, le facétieux Gianni Infantino, secrétaire général de l’Union des associations européennes de football (Union of European Football Associations, UEFA), s’était réjoui d’avance de voir le buteur suédois du Paris-Saint-Germain (PSG) défier ses compatriotes du Malmö FF, mardi 15 septembre, au Parc des Princes, pour l’ouverture de la compétition. Légèrement blessé aux côtes, celui qui n’a disputé qu’un match de Ligue 1 cette saison ne pouvait manquer ses retrouvailles avec son club formateur, où il évolua de 1995 à 2001.On ne peut comprendre la personnalité du géant scandinave sans se pencher sur son enfance passée dans la troisième plus grande ville de Suède (trois cent vingt mille habitants). Plus précisément à Rosengard, quartier multiethnique situé dans la périphérie de Malmö et terrain de jeu du jeune Zlatan, né d’une mère croate et d’un père bosnien porté sur la bouteille. Repéré à 14 ans par le Malmö FF, l’attaquant a longuement raconté cette période d’apprentissage charnière dans son autobiographie Moi, Zlatan Ibrahimovic (Albert Bonniers Förlag, 2011), écrite avec le journaliste David Lagercrantz, et qui s’est écoulée à sept cent mille exemplaires en Suède.« Rosengard ne me quittera jamais »« Vous pouvez me faire quitter Rosengard mais Rosengard ne me quittera jamais, confiait la star du PSG au Monde, en janvier 2013. On dit que c’est un endroit malfamé. Pas pour moi. J’avais tout : amis, activités, football, l’appartement de ma mère qui m’appelait pour le déjeuner quand je jouais dehors, celui de mon père de l’autre côté de l’autoroute. Quand j’ai dû aller dans le centre-ville de Malmö, j’ai commencé à prendre le bus et, à 17 ans, j’ai découvert un nouveau monde. »A Rosengard, Zlatan Ibrahimovic s’est « toujours considéré comme suédois ». « Mais nous y étions tous considérés comme des étrangers. Il y avait des Africains, des Yougoslaves, des Turcs, des Brésiliens… Dans le centre de Malmö, on sentait la différence entre les Suédois et les étrangers pour le football, expliquait-il. Pour jouer dans l’équipe première, je me suis dit que je devais me démarquer et être dix fois meilleur. Car je ne m’appelais ni Andersson ni Svansson. Mon nom est Ibrahimovic. Je ne suis pas un Suédois typique. Cela m’a obligé à travailler plus durement. J’ai eu de la chance : Malmö FF avait été rétrogradé et beaucoup de joueurs sont partis car ils ne voulaient pas jouer en deuxième division. Les dirigeants ont encouragé les jeunes talents. Cette fois le patronyme n’y était pour rien et j’ai saisi l’occasion. »« Nous ne sommes pas influencés par Zlatan »Quatorze ans après son départ du Malmö FF pour l’Ajax Amsterdam contre 8 millions d’euros, « Ibra » retrouvera au Parc des Princes au moins sept joueurs qu’il côtoie avec les Blagult. A la veille de la rencontre, l’entraîneur du champion de Suède en titre Age Hareide a d’ailleurs tenté d’esquiver les questions insistantes des médias portant sur le colosse et capitaine de l’équipe nationale (cent sept sélections, cinquante-sept buts depuis 2001). « Nous ne sommes pas influencés par Zlatan, on n’a pas évoqué Zlatan entre nous, a insisté le technicien. Le PSG est d’abord une équipe avec des étoiles partout. Il n’y a que dans le ciel qu’il y en a plus… » Actuellement classé au cinquième rang de son championnat, le Malmö FF devrait adopter une stratégie ultradéfensive sur la pelouse du Parc. « Pour beaucoup, ça va être la première fois contre une telle formation, mais ça ne nous rend pas plus nerveux de rencontrer à l’extérieur une équipe qui possède autant de stars, a assuré, la veille de la rencontre, le capitaine Markus Rosenberg. On va être obligés de jouer plus défensif, mais on ne vient pas sans ambition. Ce qui est très important, c’est qu’on croie en notre jeu, qu’on croie en nous. »Alors qu’elle a passé trois tours qualificatifs pour se hisser en phase finale de la compétition, renversant au passage le Celtic Glasgow (2-3 ; 2-0), la formation suédoise recevra le PSG, le 25 novembre, dans son stade de vingt mille places, bâti en partie grâce aux subsides qu’elle a touchés grâce aux nombreux transferts de son « poulain » Zlatan dans les plus grands clubs européens (Ajax Amsterdam, Juventus, Inter Milan, Barcelone, Milan AC, PSG). En attendant le retour au pays de l’enfant prodige, un écran géant a été installé ce mardi à Rosengard.Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter William Audureau « Lui, je suis très impatient de le voir faire le zouave déguisé en Birdo dans les prochains Nintendo Direct », s’est amusé sur Twitter le chercheur en études cinématographiques Alexis Blanchet.Les Nintendo Direct, ce sont ces vidéos promotionnelles dans lesquelles les hauts responsables de la société japonaise ont pris l’habitude de se ridiculiser de bon cœur. Et depuis l’annonce, lundi 13 septembre, de la nomination à la présidence de la société de jeux vidéo de Tatsumi Kimishima, 65 ans, un ancien banquier à l’allure austère, les observateurs ne manquent pas d’ironiser sur le contraste entre le nouvel homme fort de Nintendo et l’univers habituellement déluré de Mario. « Ça m’étonnerait vraiment que Kimishima se mette en scène comme Iwata [son prédécesseur]. Ça laisse songeur quant à la communication globale de la boîte », relève ainsi sur les réseaux sociaux Yann Rieder, producteur de podcast sur le jeu vidéo chez RadioKawa. « Un nouveau président à la maison de retraite Nintendo », épingle avec férocité le site spécialisé Factornews.On constate que Tatsumi Kimishima est capable de sourire, mais qu'il ne sait pas tenir une DS. Je suis perplexe. http://t.co/jdHn7hrakI— Nico_Oni (@Nicolas - Onigiri)require(["twitter/widgets"]);Une « troïka » à la tête de l’entrepriseLe nouveau président de Nintendo, nommé pour une période d’un an, paye auprès des joueurs son manque de notoriété, son profil de financier, et la gravité de son visage sur la photographie officielle fournie par la compagnie.Mais comme le relève le quotidien économique Nikkei, qui n’hésite pas à évoquer une « troïka », la société sera dans les faits dirigée par un triumvirat. Shigeru Miyamoto, le père de Mario et Zelda, nommé conseiller honorifique à la création, et Genyo Takeda, l’architecte de la console Wii, promu conseiller honorifique à la technologie, ont vocation à épauler M. Kimishima dans leurs domaines d’expertise.« C’est une solution temporaire, fiable et solide. Elle permettra probablement de tenir sans soubresauts jusqu’à ce que soit trouvé un vrai successeur. Les trois dirigeants de Nintendo sont des vétérans qui connaissent parfaitement la compagnie », relève Serkan Toto, consultant chez la société japonaise Kantan Games, cité par le site spécialisé Gamasutra, soulignant que l’ancien directeur de Nintendo of America apporte sa connaissance du marché américain.M. Toto estime par ailleurs que le nouvel homme fort de la firme n’a pas vocation, comme Satoru Iwata, à faire l’amuseur public dans les vidéos de la marque. « Kimishima laissera probablement d’autres personnes, comme Shigeru Miyamoto et Reggie Fils-Aimé, président de la filiale américaine, représenter Nintendo. »Lire aussi :« Reggie » Fils-Aimé, le cadre de Nintendo devenu une icône pour les joueurs et le WebAnalystes et joueurs en désaccordEn raison même du sérieux qu’il dégage, M. Kimishima rassure pour l’instant surtout les observateurs de l’industrie, à l’image de Tim Merel, de la société de conseil Digi-Capital, interrogé par le site spécialisé VentureBeat. « M. Kimishima est un excellent choix, et pourrait être vu par les marchés comme une marque claire de l’intention de Nintendo de continuer la stratégie de Satoru Iwata. »Ce n’est pas la première fois que joueurs et analystes se trouvent en désaccord. Le cours de la société avait bondi de manière spectaculaire en mars après l’annonce par M. Iwata du développement d’une nouvelle console, la NX, et surtout de projets de jeux sur mobile, qui avait alors choqué les fans historiques de la marque.L’action a par ailleurs atteint fin août, son plus haut niveau depuis 2011, après un rebond entamé le 14 juillet, jour de l’annonce de la disparition du très apprécié président de Nintendo.Lire aussi :Satoru Iwata, PDG atypique et brillant de NintendoWilliam AudureauJournaliste au Monde 15.09.2015 à 15h54 • Mis à jour le15.09.2015 à 17h14 | Nathalie Brafman Le paysage universitaire parisien se restructure. Mardi 15 septembre, Jean Chambaz et Barthélémy Jobert, respectivement présidents de l’université Pierre-et-Marie-Curie (UPMC) Paris-VI et Paris-IV Sorbonne, ont annoncé leur intention de fusionner pour créer une université unique. Ce nouvel établissement qui accueillera des étudiants aussi bien en médecine et en sciences (UPMC) qu’en lettres, langues, civilisations, arts, sciences humaines et sociales (Paris-IV Sorbonne) verra le jour le 1er janvier 2018.« Il y a maintenant dix ans que Paris-IV Sorbonne et l’UPMC ont décidé d’entamer un processus de rapprochement. Un destin commun s’est dessiné entre nos deux établissements renforcé en 2010 au sein de Sorbonne universités puis en 2012 par le succès de l’initiative d’excellence présentée ensemble », écrivent les deux présidents dans un communiqué envoyé en début d’après-midi aux personnels pour expliquer cette décision.L’objectif est clair : constituer une université de recherche de rang mondial et obtenir une meilleure place dans les classements internationaux. L’UPMC figure à la 36e place dans le classement de Shanghaï 2015. Par ailleurs, elle délivrera, à elle seule, 10 % des doctorats en France. Enfin, elle devrait aussi pouvoir miser sur sa taille pour compter « davantage » lors des discussions avec le ministère de l’enseignement supérieur.Une première depuis mai 1968Ce nouvel établissement devrait être composé au démarrage de trois facultés : une de lettres et sciences humaines et sociales (SHS), issue de l’actuelle Paris-Sorbonne, une de sciences et d’ingénierie et une de médecine, toutes les deux issues de l’actuelle UPMC. Ces trois composantes devraient être « équilibrées », soulignent les deux présidents. De fait, la faculté des lettres et SHS et la faculté de sciences et d’ingénierie ayant un nombre à peu près équivalent d’étudiants (environ 23 000), la faculté de médecine un peu plus de la moitié (11 000). Et pour rassurer leurs personnels respectifs, les deux présidents insistent sur le fait que cette nouvelle université et ses facultés « maintiennent et poursuivent, dans une identité nouvelle, l’histoire et les sentiments d’appartenance propres à chacun de ses fondateurs ».Cette fusion parisienne est une première depuis mai 1968 qui avait vu avec la loi Faure l’éclatement de l’université de Paris en treize établissements. En France, d’autres universités ont fusionné : l’université de Strasbourg, née en 2009 du rapprochement des universités Louis-Pasteur, Robert-Schuman et Marc-Bloch est à cet effet une pionnière. D’autres ont suivi : en 2012, les trois universités d’Aix-Marseille ont fusionné, et en janvier 2014, l’université de Bordeaux a été créée après la fusion des universités Bordeaux 1, Bordeaux Segalen et Bordeaux IV.Nathalie BrafmanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Hélène Sallon La région a été surnommée le « Tora Bora irakien », en référence à la zone montagneuse devenue la place-forte des Talibans pendant la bataille d’Afghanistan, lancée en réponse aux attaques perpétrées aux Etats-Unis le 11 septembre 2001. Cette vaste zone désertique à cheval sur la frontière irako-syrienne, de plus de 400 kilomètres de long entre Al-Baaj dans le nord de l’Irak et Routba près de la frontière jordanienne, est le cœur névralgique du territoire de l’organisation Etat islamique (EI). Faite de vallées encaissées traversées de rivières et de collines parsemées de caves, elle offre aux djihadistes un refuge quasi inaccessible.Lire aussi :L’inexorable progression de l’Etat islamiqueC’est dans cette zone stratégique, qui comprend les provinces autoproclamées de Ninive, Dijla, Ifrit et Al-Jazira en Irak, Abou Kamal et Deir ez-Zor en Syrie, et plus particulièrement dans la province irakienne de « Furhat », autour d’Al-Baaj, que le haut commandement de l’EI s’est établi. « Depuis le début de l’expansion de Daech [acronyme arabe de l’EI], la province de Furhat est son fief réel . C’est la province la plus importante pour lui car la région est bien protégée », indique l’analyste irakien, Hicham Al-Hachémi, spécialiste de l’EI.« Abou Bakr Al-Baghdadi et le haut commandement y vivent dans des endroits isolés, peu connus de tous », nous a indiqué M. Al-Hachémi, lors d’un passage à Paris. L’analyste irakien implanté à Bagdad se veut même plus précis et affirme que le calife autoproclamé de l’EI se trouve à Al-Baaj. Le chef de l’EI y serait en convalescence, selon l’expert, qui assure que ce dernier a été blessé dans une frappe de la coalition internationale, en mars 2015.Une région incontrôlableLe Pentagone, s’il avait confirmé au printemps une frappe sur Al-Baaj, a pourtant nié avoir ciblé une personnalité importante de l’EI. « Il est très difficile de retracer leurs trajets car ils sont protégés par plusieurs couches de sécurité et n’utilisent pas de moyens de communication modernes. Leurs femmes leur servent même de messagers », poursuit M. Hachémi. Al-Baghdadi aurait deux épouses. « Pendant sa convalescence, il est secondé par l’émir de l’EI pour la Syrie et l’Irak, Abou Alaa Al-Afari, originaire de Tal Afar », ajoute-t-il.Seuls les avions de la coalition balaient cette zone située à des centaines de kilomètres des lignes de front. « Depuis 2004 jusqu’à aujourd’hui, aucune puissance militaire n’a réussi à contrôler cette région », indique M. Al-Hachémi. Après l’invasion américaine de l’Irak en 2003 pour chasser le dictateur Saddam Hussein et la montée de l’insurrection d’Al-Qaida en Irak, « les Etats-Unis ont essayé de la contrôler et y ont perdu beaucoup de leurs soldats. Les tribus qui habitent cette région ont une longue histoire de contrebande, surtout d’armes, mais aussi de bétail, de vivres... Ce sont des combattants féroces que même le régime de Saddam Hussein a échoué à contrôler », poursuit-il.« Les combattants ont épousé les femmes de la région et vivent parmi la population de façon tout à fait normale »Quand l’EI est apparu dans la région, le 5 janvier 2014, ses combattants n’ont eu à tirer aucune balle. « Les gens les ont accueillis à bras ouverts. Les combattants ont épousé les femmes de la région et vivent parmi la population de façon tout à fait normale », indique M. Al-Hachémi. Lors d’un séjour effectué dans cette région en 2009, il avait observé au sein de la population des pratiques déjà proches de celles prônées par l’organisation djihadiste : le niqab pour les femmes, la barbe et le kamis pour les hommes, l’attribution des noms Oussama (du nom de Ben Laden, l’ancien chef d’Al-Qaida) ou Moussab (du nom d’Al-Zarkaoui, l’ancien chef d’Al-Qaida en Irak) aux nouveau-nés.Camps d’entraînementLa majorité de la population refuse de travailler pour le gouvernement et considère les chiites comme hérétiques. « Les jeunes des tribus locales se sont convertis au salafisme dans les années 1990. Sous l’influence d’associations saoudiennes, les cheikhs et imams se forment depuis en Arabie saoudite. Ils sont donc presque tous wahhabites », explique M. Al-Hachémi.Dans les années 2000, Al-Qaida en Irak y avait établi ses camps d’entraînements militaires et des centres islamiques. Aujourd’hui, la région abrite les centres de commandement de l’EI, et de nombreux stocks d’armes et de munitions. Des maisons d’hôte ont été établies pour recevoir les combattants étrangers. La province accueille surtout, selon l’expert, les centres de commandement des bataillons spéciaux, placés sous les ordres directs d’Al-Baghdadi.Ces cinq bataillons, composés respectivement de 350 à 500 hommes, sont divisés par nationalité et spécialité. L’unité combattante des Libyens est considérée comme la plus loyale. L’unité regroupant des ressortissants du Golfe et du Maghreb s’occupe de la protection des commandants. Les Européens de l’est et les Asiatiques assurent principalement la collecte du butin de guerre, des impôts et le transport des armes. Des Syriens sont chargés de la protection du fief de Rakka, en Syrie. La brigade de libération de Mossoul, composée à 80 % d’Irakiens, est le fer de lance de l’organisation. Elle combat aujourd’hui dans la province d’Hassaké, en Syrie.Depuis le début des frappes de la coalition en août 2014, 19 des 43 grands chefs de l’EI ont été tués.Depuis le début des frappes de la coalition en Irak puis en Syrie, en août 2014, 19 des 43 grands chefs de l’EI ont été tués, selon M. Al-Hachémi, qui poursuit : « Ils sont remplacés mais Daech ne dispose pas d’un important vivier de chefs historiques, avec une histoire djihadiste comparable aux chefs d’Al-Qaida. » L’EI regroupe aujourd’hui 100 à 125 000 combattants en Syrie et en Irak, dont 13 à 15 000 étrangers. « Jusqu’à février 2015, entre cinq et dix nouvelles recrues étrangères rejoignaient chaque jour le mouvement », indique-t-il. Les djihadistes français seraient au nombre de 800, principalement basés en Syrie et occupés à des tâches administratives, financières, médiatiques et au recrutement.Lire aussi :La coalition anti-EI discrète sur les victimes civiles en Irak et en SyrieHélène SallonMoyen-OrientSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pascale Santi Annoncés depuis des mois, les autotests de dépistage de l’infection par le VIH sont en vente libre en France dans les pharmacies depuis le mardi 15 septembre. Ils représentent un nouvel outil de dépistage qui vise « les populations moins réceptives aux outils classiques de prévention ».Lire aussi :Dépistage du virus du sida à domicile : une « bonne nouvelle » et quelques risquesComment marche cet autotest ?Conçus par la société AAZ et commercialisés par le laboratoire Mylan, ces tests permettent, à partir d’une minuscule goutte de sang collectée sur le bout du doigt, de déterminer en quinze à trente minutes s’il y a ou non eu contamination.Des autotests existent déjà aux Etats-Unis depuis 2012 et depuis mai 2015 au Royaume-Uni. En France, ces autotests viendront en complément des tests classiques déjà réalisés en laboratoire (5,2 millions en 2013), de ceux effectués dans les centres de dépistage anonyme et gratuit (environ 344 000) et des tests rapides à orientation diagnostique (TROD, 56 500 en 2013) effectués par des associations.Où peut-on s’en procurer et à quel prix ?Son prix, de 25 à 28 euros, est jugé trop élevé. Il n’est pas remboursé par l’Assurance-maladie. Des autotests devraient être gracieusement mis à disposition des usagers auprès des associations afin d’atteindre les personnes les plus à risque et les plus éloignées du dépistage, a annoncé la ministre de la santé, Marisol Touraine.Le test est disponible à l’achat dans les pharmacies ou sur leurs sites Internet. Mais attention à la vente en ligne, préviennent les autorités sanitaires. On trouve sur la Toile des autotests « en soldes » qui prétendent même avoir la certification européenne. Seul le test de la société AAZ l’a pour l’heure obtenu.Sont-ils fiables ?La Haute Autorité de santé, qui a conçu un guide d’utilisation sous forme de questions/réponses, précise qu’aucun test n’est fiable à 100 %. Le test peut être négatif si l’infection date de moins de trois mois, contre six semaines pour les tests en laboratoire. Le risque est donc d’avoir des faux négatifs.Surtout, un résultat négatif ne peut être considéré comme fiable que s’il n’y a pas eu de prise de risque au cours des trois derniers mois avant la réalisation du test – contre six semaines pour les tests de laboratoires.Que faire si le test est positif ?La question de l’accompagnement est essentielle. Comment réagira la personne qui, seule chez elle, apprend sa séropositivité ? Certes, si le résultat du test est positif, il doit être confirmé par un test classique. Et surtout, il est fortement conseillé de contacter son médecin, son pharmacien, ou Sida Info Service (0 800 840 800, anonyme et gratuit) ou encore une association.Mais qui le fera réellement ? Le Conseil national du sida répond que le contexte a évolué. L’instance avait pourtant rendu deux avis défavorables à la mise sur le marché des autotests, en 1998 et 2004, notamment parce que la personne contaminée était seule lorsqu’elle découvrait le diagnostic. Désormais, il l’affirme : « Le VIH est devenu une maladie chronique qui n’est plus associée à un diagnostic de mort à moyen terme ».Sida Info Service met à disposition sur son site la liste des centres, associations, services hospitaliers, etc.Quel est l’enjeu en matière de dépistage ?L’enjeu n’est pas mince. Un grand nombre de personnes échappent au dépistage en France. Sur les 150 000 personnes vivant avec le VIH aujourd’hui, on estime que 30 000 personnes (20 %) ignorent leur séropositivité. Conséquence : on dénombre 7 000 à 8 000 nouvelles contaminations chaque année. « Il faut trouver de nouvelles manières de favoriser les dépistages », a indiqué la ministre de la santé, Marisol Touraine.Le test dépiste-t-il d’autres infections sexuellement transmissibles ?Ce test dépiste le sida mais pas les autres infections sexuellement transmissibles, comme la syphilis, les infections à chlamydia, les gonocoques ou encore les hépatites virales.Pour l’association Aides, ce nouvel outil est une « bonne nouvelle ». « Notre message est clair : Dépistez-vous, car on peut mettre fin à l’épidémie. » Car plus le dépistage est précoce plus la prise en charge est efficace. Autre message fort : le meilleur outil de lutte contre le sida reste le préservatif.En attendant, d’autres études sur l’efficacité des autotests devraient être conduites par l’Agence nationale de recherche sur le Sida, qui a déjà conduit des études pour la mise en place de ces outils.Pascale SantiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.09.2015 à 14h00 • Mis à jour le15.09.2015 à 16h11 | Delphine Roucaute (Budapest, envoyée spéciale) Face à l’arrivée massive de migrants – fuyant principalement la Syrie et l’Irak – à sa frontière avec la Serbie, le gouvernement hongrois a fait voter, le 4 septembre 2015, une loi pénalisant le passage illégal de la frontière. Ces mesures législatives anti-immigration entrent en vigueur mardi 15 septembre et déclenchent l’inquiétude des associations de défense des droits de l’homme. L’avocate Marta Pardavi, coprésidente du comité Helsinki hongrois (comité de surveillance du respect des droits de l’homme), éclaire les points essentiels qui vont changer l’accueil fait aux migrants aux portes orientales de l’Europe.Lire aussi :La Hongrie veut construire une clôture antimigrants à sa frontière avec la RoumanieQuelles dispositions introduit la loi votée le 4 septembre ?Marta Pradavi : Cette nouvelle loi introduit dans le code pénal un amendement qui rend illégal le passage de la clôture de barbelés érigée le long de la frontière avec la Serbie. Pour le moment, et depuis les années 1990, le franchissement de la frontière est un délit. Aujourd’hui il devient un crime passible de trois ans de prison. La clôture est plus symbolique qu’autre chose, mais il faut noter qu’elle ne suit pas exactement le tracé de la frontière. Haute d’un mètre, elle est actuellement renforcée d’une deuxième barrière d’une hauteur de trois mètres, plus stable et plus difficile à traverser.Lire notre reportage à la frontière serbo-hongroise :La Hongrie a fermé sa frontière aux migrantsLa loi prévoyait également d’élargir la « zone frontière » à une soixantaine de mètres. Cette « zone frontière » aurait été une zone fictive dans laquelle les migrants devraient rester en attente d’une décision sur leur sort. Le gouvernement voulait faire construire des camps fermés, en forme de « U » aux sorties tournées vers la Serbie, dans lesquels les demandes d’asile seraient examinées dans le cadre de procédures accélérées. L’objectif était que tout ce qui concerne les migrants se passe là-bas. [Mais le gouvernement a finalement annoncé renoncer à ces camps fermés pour privilégier une intervention de l’armée à la frontière.]Quels seront les moyens pour les migrants d’entrer légalement en Hongrie ?Le gouvernement ne cesse de répéter qu’il veut que les migrants entrent légalement en Hongrie. Mais pour cela, il leur faudrait un passeport Schengen et un visa, choses qu’ils ne peuvent en aucune manière se procurer. Cette loi, c’est la réalisation pratique de cette conception hypocrite de l’Europe selon laquelle il y a un moyen légal de franchir ses portes, et qui est omniprésente dans la communication du gouvernement Orban.Il existe des portes et des brèches dans la clôture, notamment au niveau des routes et des rails du train qui relie Belgrade à Budapest, et qui croisent la clôture au niveau de la ville de Röszke [mais ces brèches ont été fermées dans la nuit de lundi à mardi]. Les migrants devront se présenter aux postes-frontières officiels, demander l’asile en Hongrie et attendre leur réponse dans la nouvelle zone frontière. Mais le gouvernement n’a pas l’intention d’accueillir un grand nombre de migrants. A partir de mardi, la seule solution pour la plupart des migrants, c’est le renvoi vers la Serbie.Cette loi est-elle conforme à la convention de Genève sur les réfugiés ?Non. L’article 31 de la convention de Genève dit que l’on ne peut pas sanctionner les demandeurs d’asile en cas de passage illégal. Le comité Helsinki a d’ailleurs proposé de transposer cet article dans le code pénal hongrois, mais n’a pas vraiment été écouté. De son côté, le gouvernement dit qu’il respecte Schengen et ses frontières, mais pas la convention de Genève. Il respecte les règles qui l’arrangent, celles qui lui permettent de garder les migrants en dehors de ses frontières.Lire aussi :Le retour des contrôles aux frontières en Europe signe-t-il la mort de l’espace Schengen ? Quelles sont les suites à attendre de ce renforcement de l’attitude hostile du gouvernement face aux migrants ?Une autre loi doit être votée au Parlement le 21 septembre et entrer en vigueur le 1er octobre, élargissant les compétences de la police et de l’armée. Selon le projet de loi actuellement à l’étude, le gouvernement aura le droit de décréter un « état de crise » causé par l’immigration, un nouveau statut permettant des interventions spéciales. La police pourra notamment rentrer n’importe où, sans avoir à demander de mandat. De son côté, l’armée pourra utiliser des armes dans l’enceinte du pays, alors même qu’il ne sera pas en situation de guerre. En principe, les soldats pourront tirer à la frontière en cas d’actes de violence et auront l’autorisation de blesser mais pas de tuer. Ils pourront donc par exemple tirer dans les jambes des migrants tentant de s’enfuir. C’est une véritable atmosphère de guerre, comme s’il s’agissait d’un ennemi dont il faut protéger le pays.Les critères permettant le déclenchement d’un « état de crise » sont par ailleurs assez précis : si 500 migrants pénètrent sur le territoire tous les jours pendant un mois, s’il y a une moyenne de 750 entrées sur deux semaines, ou 800 par jour en une semaine. Mais également si le nombre de personnes dans la zone de transit atteint le chiffre de 2 000 personnes par jour en une semaine. Enfin, s’il y a des phénomènes de violence en ville impliquant des migrants, comme par exemple si trois Afghans hurlent dans les rues de Szeged. Mais ce dernier point est tellement scandaleux qu’il ne passera peut-être pas lors du vote.Avec toutes ces règles, il y aura sûrement de gros conflits où la police et l’armée pourront intervenir avec des armes. On assiste à la réalisation de l’intention du gouvernement de refuser toute protection aux migrants. Mais les lois ne peuvent changer qu’avec une opposition politique très ferme.Cette opposition politique existe-t-elle en Hongrie ?Non, les Hongrois sont devenus très apolitiques. Seule l’Union européenne peut avoir un impact sur la politique du gouvernement. Mais ça va être très compliqué pour le premier ministre Viktor Orban de reculer. Son discours officiel consiste à dire que reculer devant Bruxelles pourrait jouer en faveur de l’extrême droite et faire le lit du parti Jobbik. Mais l’attitude qu’a actuellement le gouvernement a une dimension importante, qui dépasse le contexte européen. Il y a un risque de banalisation de l’extrême droite. C’est une honte qu’un gouvernement responsable puisse faire la promotion de cette politique anti-migrants. Le seul rayon de soleil dans toute cette politique est la solidarité entre humains que l’on voit à l’œuvre dans l’engagement des bénévoles auprès de ces populations.Delphine Roucaute (Budapest, envoyée spéciale)Journaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.09.2015 à 18h28 Les autorités turques accentuent encore la pression sur les médias. Lundi 14 septembre, la police a perquisitionné à Istanbul le siège du journal Nokta (« Le point », en turc) et arrêté un de ses responsables après la publication en « une » d’un photomontage du président, Recep Tayyip Erdogan, prenant un selfie tout sourire devant le cercueil d’un soldat tué par les rebelles kurdes.NOKTA 18. sayısıyla yarın tüm bayilerde... http://t.co/NhwVXsB3Y3— noktadergi (@NOKTA DERGİSİ)require(["twitter/widgets"]);(Nokta numéro 18. En kiosque demain)Selon son rédacteur en chef, Cevheri Güven, les forces de l’ordre se sont présentées une première fois dans la nuit devant les locaux du magazine. Ayant trouvé le bâtiment vide, elles y sont revenues à 8 h 30 lundi matin et ont saisi des documents. La presse turque rapporte que de nombreux exemplaires du magazine ont également été saisis ou retirés des kiosques.Le quotidien Hürriyet, visé à plusieurs reprises ces dernières semaines par des partisans du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, a publié la copie d’une décision du parquet d’Istanbul ordonnant la perquisition du journal, la saisie de son dernier numéro et le blocage de son compte Twitter pour « insulte au président » et « propagande terroriste ».Dans l’après-midi, les policiers sont revenus une troisième fois au siège de Nokta et ont interpellé son directeur de la publication, Murat Capan, a affirmé le journal sur Twitter. Cette réaction des autorités turques est motivée par la première page du dernier numéro du magazine.Lire notre analyse :En Turquie, les autorités accentuent la pression sur les médias« Une forme d’expression »Afin de se défendre, Nokta a expliqué sur son site Internet s’être inspiré d’un photomontage similaire publié en 2013 dans le Guardian qui montrait l’ex-premier ministre britannique Tony Blair prenant un selfie devant le panache de fumée noire d’une explosion pendant la guerre en Irak.« Notre couverture à l’origine de la descente de la police peut être jugée dure, perturbante et même cruelle (…), mais ce ne sont pas des crimes pour un média, simplement une forme d’expression. »B. Britanya yerleşmiş bir demokrasi olduğu için Blair selfiesi takibata uğramadı.TR'de RTE selfiesi hakaret sayıldı http://t.co/mbw6O5eQdp— KadriGursel (@Kadri Gürsel)require(["twitter/widgets"]);Critiquer Erdogan, un crime graveLes détracteurs du chef de l’Etat l’accusent d’exploiter les affrontements entre l’armée et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) pour remporter les élections législatives anticipées du 1er novembre. M. Erdogan a vivement rejeté ces allégations.« Critiquer Erdogan est devenu le crime le plus grave en Turquie », a ironisé lundi après l’opération visant Nokta un élu de l’opposition sociale-démocrate, Engin Altay. Cela « ne fait qu’aggraver le bilan déjà inquiétant de la Turquie en matière de liberté d’expression », a renchéri le haut-commissaire du Conseil de l’Europe pour les droits de l’homme, Nils Muiznieks.Lire aussi :M. Erdogan n’a pas renoncé à son rêve absolutisteLe gouvernement islamo-conservateur turc est régulièrement crituqué par les ONG de défense de la liberté de la presse, qui lui reproche ses pressions sur les médias. De nombreux journalistes sont poursuivis devant la justice pour « insulte » au président et, depuis le début du mois, deux journalistes britanniques et une Néerlandaise qui couvraient les combats entre l’armée et la rébellion kurde ont été expulsés. Marine Pelletier Les vingt-trois mille spectateurs venus assister au choc Djokovic-Federer, en finale de l’US Open, ont scandé le nom du Suisse pendant plus de trois heures, dimanche 13 septembre. Allant même jusqu’à applaudir à chaque faute directe ou première balle ratée du numéro un mondial sur le court Arthur-Ashe. Mais, ce soir-là, rien ne pouvait arrêter le « Djoker ». Pas même un Roger Federer très offensif – trente-neuf montées au filet gagnantes sur cinquante-neuf. Imperturbable, le Serbe s’est imposé en quatre sets (6-4, 5-7, 6-4, 6-4) et a remporté son dixième titre en Grand Chelem.Novak Djokovic a fait preuve d’une grande détermination et de beaucoup de sang-froid tout au long de la finale. Et a même réussi à contrer la fameuse sneak attack by Roger (SABR), ce retour de service que Roger Federer prend en demi-volée et qui oblige ses adversaires à faire un passing pour conclure le point. Dans le deuxième set, le numéro un mondial a ainsi enchaîné deux lobs magiques à 2-1.Federer a fait un bon match, mais son service n’était pas aussi efficace et son pourcentage de réussite sur les balles de break moins important qu’aux tours précédents. Mené cinq jeux à deux dans le quatrième set, le Suisse a réussi à revenir à 4-2 et a obtenu trois balles de 5-5. Mais le mental d’acier du Serbe lui a permis de reprendre le dessus et de s’imposer, pour la troisième fois de la saison, dans un tournoi du Grand Chelem – il avait déjà remporté l’Open d’Australie et Wimbledon.Proche du Grand ChelemLe Serbe a fait une saison quasi parfaite : sur douze tournois disputés, il s’est adjugé sept titres (Open d’Australie, Indian Wells, Miami, Monte-Carlo, Rome, Wimbledon, US Open) et a disputé quatre finales (Dubaï, Roland-Garros, Open du Canada, Cincinnati). « Je ne dirais pas que j’ai dominé la saison, mais je suis très fier de ce que j’ai accompli, a-t-il lancé à l’issue de sa victoire. Gagner un Grand Chelem, c’est spécial pour tout joueur de tennis, ce dont on rêve quand on devient professionnel. »Cette année, Djokovic a bien failli réaliser l’un de ses plus grands rêves : remporter les quatre tournois majeurs pendant la même saison. Une performance que seuls l’Américain Donald Bidge (1938) et l’Australien Rod Laver (1962, 1969) sont parvenus à réaliser chez les messieurs. En 2010, Rafael Nadal s’en était adjugé trois (Roland-Garros, Wimbledon, US Open), tout comme Roger Federer en 2006 et 2007 (Australie, Wimbledon, US Open les deux années).Au Masters pour un quadruplé inéditLe Serbe pourrait bien finir par réussir là où ses gloreiux contemportains se sont toujours cassé les dents. Roger Federer n’a pas remporté un seul titre du Grand Chelem depuis trois ans ; pour la première fois depuis 2005, Rafael Nadal, actuellement numéro sept mondial, n’a pas remporté un tournoi du Grand Chelem durant sa saison ; et, pour le moment, aucun joueur ne semble en mesure de concurrencer le Serbe à long terme sur les circuits.En 2011, Djokovic avait déjà été tout proche de réaliser cet exploit : il s’était imposé à l’Open d’Australie, Wimbledon et l’US Open, comme cette année. Pour entrer dans l’histoire, il devra donc conquérir le seul titre qui continue de lui résister : Roland-Garros. En juin, il s’était incliné en finale, face au Suisse Stanislas Wawrinka (4-6, 6-4, 6-3, 6-4). Mais le Serbe est loin d’avoir dit son dernier mot.« La saison n’est pas finie, mais celle des tournois du Grand Chelem, oui, a résumé Djokovic. J’en ai gagné trois sur quatre, et c’est plus que ce que je pouvais demander. Bien sûr, j’ai des attentes élevées et de grandes ambitions quand j’aborde un Grand Chelem, mais être là, assis avec le trophée, et évoquer tout ça, c’est incroyable. » Le numéro 1 mondial détient aujourd’hui un record de points au classement ATP : 16 145. Il sera sans aucun doute le favori du Masters de Londres en novembre, où il visera un autre record : il pourrait devenir le premier tennisman à remporter quatre fois de suite le tournoi de clôture de la saison.Marine Pelletier Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) La réunion du conseil extraordinaire des ministres de l’intérieur, lundi 14 septembre à Bruxelles, a été précédée d’une tentative de conciliation pilotée par la France et l’Allemagne. Les ministres Bernard Cazeneuve et Thomas de Maizière ont débattu pendant plus d’une heure avec leurs homologues italien, grec et hongrois, ainsi qu’avec la présidence luxembourgeoise de l’Union et la Commission européenne.Il s’agissait de négocier une sortie de crise, une série de pays (Hongrie, Slovaquie, République tchèque, Roumanie) refusant d’accepter un plan de répartition de 120 000 réfugiés élaboré par Bruxelles avec le soutien de l’Allemagne et de la France. Ce projet comporte une série d’autres dispositions, dont la création de centres d’enregistrement et de tri des demandeurs d’asile dans les pays où ils arrivent (les « hot spots »), la mise au point d’une liste de « pays sûrs » et l’instauration éventuelle d’un mécanisme permanent de répartition des réfugiés. La Commission évoquait aussi un système, déjà très contesté, de pénalité financière pour les Etats qui refuseraient de participer à la répartition des réfugiés.Lire aussi :Accueil des réfugiés : face à « l’urgence », les divisions demeurentDes réunions des ambassadeurs auprès de l’Union, dimanche soir et lundi matin, n’avaient rien donné. Pas plus qu’une tentative de la présidence luxembourgeoise, avec à la clé un texte suffisamment vague pour n’inquiéter aucune délégation. Ou encore des coups de fils passés par le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, aux dirigeants des quatre pays hostiles à un accord, ainsi qu’à ceux de la Lettonie. Lundi, les Européens se sont seulement mis d’accord sur l’accueil de 40 000 réfugiés, comme proposé au printemps par Bruxelles, loin des 120 000 désormais en discussion.Contrôles renforcésLa décision de l’Allemagne (rapidement imitée par la République tchèque, la Slovaquie et l’Autriche, sans doute bientôt par les Pays-Bas et la Belgique) de rétablir des contrôles à ses frontières rendait d’autant plus tendue l’ambiance de cette réunion extraordinaire. Officiellement, l’avenir de l’espace Schengen ne figurait toutefois pas au menu, déjà suffisamment dense, des discussions.Dans une déclaration commune, MM. Cazeneuve et Maizière ont voulu fixer leurs priorités avant la séance plénière. Ils ont insisté sur le fait qu’il ne pouvait y avoir de solution humanitaire « sans responsabilité ». « Le texte de la présidence luxembourgeoise est une bonne base, que nous voulons compléter pour éviter toute ambiguïté », a déclaré le ministre français.Paris et Berlin insistent sur la mise en place de contrôles renforcés aux frontières extérieures de l’Union et plaident pour l’efficacité des hot spots. Ceux-ci devraient distinguer rapidement réfugiés et migrants irréguliers et pourraient, selon certaines sources, se transformer en centres de rétention pour les clandestins en l’attente de leur renvoi.La France et l’Allemagne prônent aussi une aide urgente aux pays qui abritent de nombreux Syriens, dont la Turquie. Et ils insistent pour que tous les Etats de l’Union participent à la relocalisation à partir des hot spots. Avec l’espoir qu’un accord puisse, quand même, être conclu lundi soir, mêlant « la responsabilité et l’humanité ».Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.09.2015 à 16h51 • Mis à jour le14.09.2015 à 19h53 | Samuel Laurent et Madjid Zerrouky Samedi 12 septembre 2015, les Femen ont perturbé la tenue d’un Salon musulman organisé à Pontoise (Val-d’Oise), pour dénoncer la misogynie des propos tenus par les religieux présents. Mais si ce salon faisait l’objet de critiques pour avoir invité des imams considérés comme radicaux, la version des militantes féministes est également mise en doute.1. Qu’est-ce que ce Salon ?Contrairement à ce qu’on a pu lire ça ou là, il ne s’agissait pas d’un « Salon de la femme musulmane », mais bien d’un « Salon musulman », consacré plus particulièrement cette année à « la femme musulmane ». Il se tient à Pontoise (Val-d’Oise) depuis trois ans, et c’est une entreprise, Isla Event, dirigée par Farouk Benzerroug, qui l’organise.D’une durée de deux jours (pour un prix de 7 euros l’entrée), le Salon alternait cours de cuisine, présentés par la célébrité marocaine Choumicha Chafay, et conférences autour de la femme et de l’éducation : « La femme, l’éducatrice au grand mérite », « L’Islam traite-t-il la femme et l’homme de la même manière », « La valorisation de la femme en islam », « Les solutions pour un couple harmonieux », etc. Le Salon proposait également un défilé de mode musulmane, une conférence sur la finance éthique et participative et une autre sur l’éducation des enfants.2. Y avait-il des raisons d’interdire la tenue de ce Salon ?Dès avant sa tenue, le Salon était sous le feu de la polémique : des élus locaux FN critiquaient le fait que s’y trouve une partie « non mixte », réservée aux femmes, et comprenant des stands avec esthéticiennes, coiffeuses, maquilleuses… Mais une autre partie du Salon, mixte, proposait également d’autres activités : restauration, prêt-à-porter, etc.Les critiques avaient donc été nombreuses et rapides autour de cet événement, accusé également par des associations féministes de véhiculer misogynie et soumission de la femme à l’homme. Une pétition, lancée sur la plateforme Change.org, appelait même à interdire cet événement. Elle comptait 9 000 signataires lundi 14 septembre.Mais en réalité, interdire l’événement aurait été quasiment impossible : il s’agit d’un Salon privé, dont on ne peut pas estimer a priori qu’il présente des risques de trouble à l’ordre public, le seul motif qui peut conduire les autorités à interdire un événement avant qu’il ait lieu.3. Qui était présent ?Principale cible des détracteurs du Salon, la présence parmi les conférenciers de plusieurs imams proches de la mouvance salafiste aux positions – dans un passé récent – particulièrement virulentes sur la question des femmes et du voile : Nader Abou Anas et Mehdi Kabir, invités à débattre autour de la « valorisation de la femme dans l’islam » ou encore l’imam brestois Abou Houdeyfa (« La femme, l’éducatrice au grand mérite » ; « Les solutions pour un couple harmonieux »).Grand amateur des réseaux sociaux et déjà invité en 2013, Abou Houdeyfa, qui bien que se défendant d’être salafiste, préconise un retour aux sources et au modèle de vie des compagnons du prophète, est connu pour ses diatribes en faveur du voile dans lesquelles il enjoint les femmes musulmanes à respecter ce « commandement divin et prophétique ».En 2012, il n’hésite pas à qualifier les musulmanes non voilées de « femmes sans honneur », dont le visage sera peut-être « tourné et retourné dans les feux dans l’enfer ». Tout en s’interdisant de l’imposer.Un pas que Mehdi Kabir, imam à Villetaneuse, en Seine-Saint-Denis, n’est pas loin de franchir quand il clame « Comment est-ce que le mari peut se permettre de laisser sa femme sortir ainsi [sans voile], comment le frère peut se permettre de laisser sa sœur sortir ainsi ? Le père laisser sa fille sortir ainsi ? » En qualifiant au passage les femmes qui se parfument de « fornicatrices ».Pas en reste sur la question du voile, Nader Abou Anas, directeur de l’association religieuse et culturelle D’CLIC à Bobigny (Seine-Saint-Denis), assénait entre autres l’an dernier que les anges « maudissent toute la nuit » les femmes « qui se refusent à leur mari ».4. Quels propos ont été tenus ?Difficile, faute de vidéos de l’intégralité du Salon, d’établir l’exactitude de ce qui a été dit lors de celui-ci. Plusieurs témoignages, cependant, tendent à montrer que si les religieux présents sont connus pour des propos radicaux, ils n’ont pas, durant ce Salon, prononcé de prêche au contenu scandaleux.L’intervention des Femen a été interrompue brutalement par le service d’ordre. Selon leur leader, Inna Shevchenko, « deux imams étaient en train de parler de la question de savoir s’il faut battre ou non sa femme » au moment où elles les ont interrompu.Mais cette version est fausse, comme l’a prouvé, enregistrement à l’appui, le site Buzzfeed, qui avait un reporter sur place. La phrase exacte prononcée par l’orateur en tribune était « Nous voulons des musulmans et des musulmanes qui se comportent comme s’est comporté le prophète… » En l’occurrence, toujours selon Buzzfeed, l’orateur avait précédemment rappelé que Mahomet « ne tapait jamais sa femme et ne se faisait pas servir ».Madjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mattea Battaglia « C’est un peu comme un voyage sur place », confie Vanda Derkac en se glissant entre les rangées d’élèves. Dans la classe sur laquelle cette enseignante de français langue étrangère (« FLE », dans le jargon de l’école) veille le temps d’une matinée, ce vendredi 10 septembre, les langues autant que les voix se mêlent : au premier rang, si l’anglais et le chinois dominent, l’hindi et le serbe se devinent. A droite, c’est en arabe que les adolescents chuchotent ; à gauche, ils parlent le russe ou l’italien ; un peu plus loin le coréen…Une classe d’un jour : dans des locaux du rectorat de Paris, à deux pas de la porte des Lilas (Paris-20e), une quarantaine d’adolescents se succèdent chaque matin, depuis la rentrée. Des jeunes que l’éducation nationale qualifie, dans sa novlangue, d’« élèves allophones nouvellement arrivés » – autrement dit, des élèves parlant une autre langue que le français.Lire aussi :Quotas, frontières, Schengen : l’Europe cherche une réponse commune à la criseIls ont entre 10 et 18 ans et viennent y chercher leur sésame : soit une place dans une classe « ordinaire », soit un accueil dans une « unité pédagogique pour élève allophone arrivant » (UPE2A), sorte de « sas » temporaire en collège-lycée où l’accent sera mis, entre autres, sur l’apprentissage du français, avant l’intégration espérée dans le cursus classique.« Quelques-uns viennent de milieux aisés, beaucoup connaissent la précarité. Tous attendent énormément de l’école »Tout dépendra de leur niveau, évalué au cas par cas au rectorat. « C’est peu dire qu’il est divers, témoigne Arthur Derviso, l’un des huit enseignants qui, avec Vanda Derkac, fait passer des tests en français, en maths et d’expression orale. Certains jeunes peuvent avoir un très bon niveau scolaire mais ne pas du tout parler le français ; d’autres n’ont jamais mis les pieds à l’école, même dans leur pays d’origine. Quelques-uns viennent de milieux aisés, beaucoup connaissent la précarité. Tous attendent énormément de l’école… Cela fait la richesse de nos classes », souligne-t-il, lui qui enseigne, le reste du temps, dans une UPE2A d’un lycée du 13e arrondissement.Quelque 50 écoles primaires de Paris en sont actuellement dotées, comme 75 collèges et lycées. Et plus, si besoin, dans les semaines qui viennent, assure-t-on tant du côté de la Ville de Paris que du rectorat, où l’on a procédé, une semaine après l’annonce de l’accueil de 24 000 migrants en deux ans, au recensement des lieux et places disponibles. Avec, dit-on dans l’entourage de la maire PS Anne Hidalgo, « au moins une classe en réserve » au primaire dans chaque arrondissement, et 45 possibilités d’ouverture en collège.Lire aussi :La France est-elle toujours une terre d’accueil ?« Une hausse annuelle de 10 %, cela rien d’inatteignable »A l’échelle nationale, aussi, l’éducation nationale a sonné la mobilisation générale : c’est en tout cas le message martelé rue de Grenelle. Selon les estimations ministérielles, entre 8 000 et 10 000 enfants et adolescents pourraient être accueillis en deux ans. « 4 500 en moyenne chaque année, rapportés aux 45 000 élèves allophones que nous scolarisons déjà, ça représente une hausse annuelle de 10 %… et cela rien d’inatteignable », souligne-t-on dans l’entourage de la ministre de l’éducation.« Ne rêvons pas, on ne sauvera pas des classes rurales en y envoyant des enfants de migrants »La phase d’ajustement de la « carte scolaire » qui suit chaque rentrée, et qui se solde par d’ultimes ouvertures et fermetures de classes en septembre, ne rend-elle pas l’exercice périlleux ? « Les communes rurales voient dans l’accueil de ces enfants réfugiés une opportunité, [elles qui] voient fermer leurs classes à cause de la baisse du nombre d’élèves », a affirmé Najat Vallaud-Belkacem dimanche 13 septembre, sur France 3.Son cabinet apporte quelques nuances : « Ne rêvons pas, on ne sauvera pas des classes rurales en y envoyant des enfants de migrants. Mais on trouvera les moyens pour scolariser les enfants au plus près de leurs lieux d’hébergement… quitte à y envoyer, dans un premier temps, des antennes mobiles » – ces camions-école qui, d’ordinaire, prennent en charge les enfants roms et de la communauté des gens du voyage.Non sans difficulté, rappelle-t-on dans les milieux associatifs : près de la moitié des enfants vivant dans des squats, bidonvilles et autres campements ne sont pas scolarisés aujourd’hui, estime-t-on. « En dépit des efforts de l’éducation nationale, les réticences d’acteurs locaux perdurent, regrette Nathalie Serruques, responsable de la mission enfance de l’Unicef France. Gardons-nous des interprétations manichéennes – les difficultés viennent aussi des familles et de leur extrême précarité. Mais on ne peut pas ignorer que des municipalités, obligées – en droit – de délivrer les certificats d’inscription à l’école, ne le font pas. La peur d’être engorgé existe, conclut Mme Serruques, en particulier dans les petites villes ». Mais pas seulement, comme le montrent les polémiques récurrentes en matière de scolarisation entretenues à Béziers (73 000 habitants) par le maire Robert Ménard, élu grâce au Front national. Après celle sur le « fichage » des enfants musulmans au printemps, l’élu a refait parler de lui le 9 septembre en publiant, en « une » de son bulletin municipal, une photo – retouchée – de migrants montant à bord d’un train. En guise de titre : « Ils arrivent ! », puis « Béziers 3 865 km… Scolarité gratuite, hébergement et allocation pour tous ».« De la parole aux actes »Les enseignants, eux, n’entendent pas alimenter les polémiques. Pour les syndicats, une seule priorité : anticiper l’arrivée d’élèves. « On nous parle sans cesse d’une école mobilisée pour la défense des valeurs de la République, observe Sébastien Sihr, du SNUipp-FSU, majoritaire au primaire. Voyons aujourd’hui si l’on est prêt à passer de la parole aux actes ». D’autant que « l’accueil peut se faire assez naturellement, selon Christian Chevalier, du SE-UNSA, surtout si l’hébergement est bien réparti, en s’appuyant et en redéployant les ressources dont l’éducation nationale dispose déjà ». A commencer par les professeurs de « FLE » et les centres « CASNAV » – acronyme renvoyant aux « centres pour la scolarisation des nouveaux arrivants et des enfants du voyage » – dont chaque académie est dotée.« Les petits Syriens, ça fait quatre ans qu’on les reçoit sans que les politiques en fassent grand bruit »Au CASNAV de Paris, l’équipe de huit enseignants, pas vraiment habituée à être au centre de l’attention politico-médiatique, confie quelques regrets. « C’est quand même malheureux qu’il ait fallu cette mobilisation autour du petit Aylan pour qu’on vienne se pencher sur nos pratiques et pour qu’on porte de l’intérêt à nos élèves », témoigne Angèle Prévôt, qui enseigne, le reste du temps, dans une UPE2A du 19e arrondissement parisien d’un type un peu particulier, puisqu’elle n’accueille que des jeunes n’ayant jamais été scolarisés.Ce n’est pas le cas des enfants originaires de Syrie, dont tous les enseignants reconnaissent, ici, un niveau « généralement élevé ». « Les petits Syriens, ça fait quatre ans qu’on les reçoit sans que les politiques en fassent grand bruit, lâche Vanda Derkac. L’effet d’annonce m’inquiète un peu, mais s’il permet de changer le regard sur les primo-arrivants, de montrer que l’intégration par l’école se fait déjà, alors pourquoi pas ! »Mattea BattagliaJournaliste au Monde 14.09.2015 à 15h19 • Mis à jour le14.09.2015 à 15h35 De nouvelles annonces liées à la Fédération internationale de football (FIFA) sont attendues lundi 14 septembre à Zurich, où une conférence de presse se tient à l’hôtel Renaissance pour « faire un point » sur les enquêtes complexes qui visent l’organisation.Loretta Lynch, la ministre de la justice des Etats-Unis, et Michael Lauber, le procureur général de la Confédération suisse, devraient revenir sur les enquêtes liées à l’attribution des Mondiaux 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar ainsi qu’à des accusations de corruption.Lire aussi :Corruption à la FIFA : une enquête « encore loin de la mi-temps »Le scandale FIFA a éclaté le 27 mai dans le même hôtel Renaissance, avec l’interpellation de sept hauts responsables du football à la demande de la justice américaine. Ce coup de filet avait ébranlé la FIFA et provoqué la démission de son président, Joseph Blatter. Notre journaliste, Rémi Dupré, assiste à la conférence de presse.Tweets de @remidupre!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs"); 14.09.2015 à 14h48 • Mis à jour le14.09.2015 à 17h30 | Maxime Vaudano et Alexandre Pouchard L’Allemagne est-elle en train de virer de bord dans la crise des migrants ? Dimanche 13 septembre, Berlin a annoncé le rétablissement des contrôles d’identité à sa frontière avec l’Autriche, pour endiguer le flux de réfugiés qui pénètrent depuis plusieurs semaines sur son territoire.Une décision interprétée par la droite et l’extrême droite françaises comme une validation de leurs thèses. La présidente du Front national, Marine Le Pen, a réclamé que la France suive l’exemple de l’Allemagne en suspendant « à son tour en urgence les accords de Schengen ». « Comme quoi c’est possible », a renchéri sa nièce Marion Maréchal-Le Pen sur Twitter :Submergée, l'Allemagne vient de rétablir sa frontière avec l'Autriche. Comme quoi c'est possible. #RipSchengen— Marion_M_Le_Pen (@Marion Le Pen)require(["twitter/widgets"]);Guillaume Larrivé, secrétaire national à l’immigration des Républicains (LR), s’est réjoui de son côté d’une décision qui validerait l’analyse de Nicolas Sarkozy. Le président de LR a encore réclamé la semaine dernière la suspension temporaire de la libre-circulation dans l’espace Schengen, le temps de renégocier cet accord européen.1. Que sont les accords de Schengen ?2. Comment les frontières européennes sont-elles contrôlées ?3. Les pays européens avaient-ils le droit de rétablir des contrôles à leurs frontières ?4. Cela annonce-t-il la mort de Schengen ?5. La France devra-t-elle accueillir les migrants refusés ailleurs ?1. Que sont les accords de Schengen ?Conclus en 1985 par la France, l’Allemagne de l’Ouest et le Benelux, les accords de Schengen visaient à supprimer progressivement les contrôles aux frontières communes et à instaurer un régime de libre circulation des personnes. Entré en vigueur en 1995, l’espace Schengen regroupe aujourd’hui 22 des 28 Etats de l’Union européenne, ainsi que quatre pays extérieurs : l’Islande, la Norvège, la Suisse et le Liechtenstein. Concrètement, il supprime tout contrôle des frontières terrestres, maritimes ou aériennes entre deux pays appartenant à cet espace.2. Comment les frontières européennes sont-elles contrôlées ?Chaque Etat ayant une frontière avec un pays non-membre de l’espace Schengen (comme la Hongrie avec la Serbie, par exemple) se doit de contrôler les entrées. L’Union européenne s’est dotée d’une base de données commune, baptisée « SIS » (pour système d’information Schengen), permettant d’identifier les individus pénétrant sur le territoire européen et de distinguer les arrivants interdits de séjour ou bien ceux recherchés. La coopération opérationnelle pour la surveillance des frontières est théoriquement assurée par l’agence européenne Frontex.Lire : Migrants en Méditerranée : après « Mare Nostrum », qu’est-ce que l’opération « Triton » ?Concernant les demandes d’asile, très majoritairement déposées par des personnes entrées illégalement sur le sol européen, le règlement dit « Dublin III », adopté en 2013, prévoit une série de critères pour l’examen des demandes d’asile. Dans le cas d’un migrant majeur arrivant en Europe sans famille résidant déjà sur le continent, c’est l’Etat par lequel il est entré dans l’UE qui sera responsable de sa demande. Cette disposition fait principalement peser l’effort sur les Etats ayant des frontières extérieures à l’UE et moins sur les pays « intérieurs ».Le règlement prévoit d’autres cas, comme celui d’un mineur ou de personnes disposant de famille ailleurs en Europe, et qui peuvent demander l’asile ailleurs que dans les pays d’entrée.3. Les pays européens avaient-ils le droit de rétablir des contrôles à leurs frontières ?Oui. Une clause de sauvegarde intégrée à l’article 2.2 de la convention de Schengen autorise les Etats à rétablir provisoirement des contrôles aux frontières dans des circonstances exceptionnelles.C’est le code frontières Schengen de 2006 qui en précise les contours : il autorise le rétablissement des contrôles en cas d’atteinte de « menace grave pour l’ordre public et la sécurité intérieure » (pour six mois maximum) ou pour faire face à des événements imprévus (cinq jours maximum), et après consultation des autres Etats du groupe Schengen. Une réforme des règles réclamée par le président français, Nicolas Sarkozy, et le président du conseil italien, Silvio Berlusconi, a étendu en 2013 la possibilité de rétablir les frontières jusqu’à vingt-quatre mois, dans des « circonstances exceptionnelles », et notamment une défaillance grave du contrôle des frontières extérieures.Ce type de mesure, appliqué en général deux à trois fois par an, s’est pour l’instant limité à des menaces imminentes de terrorisme ou à l’accueil d’événements internationaux : des réunions de la Banque centrale européenne à Barcelone, le G20 de Cannes, l’Euro 2012 de football ou la visite du président américain Barack Obama en Estonie ont ainsi donné lieu ces dernières années à un rétablissement des contrôles pour quelques jours.L’Allemagne est le premier pays à invoquer cette clause pour des questions d’immigration. Cette justification n’étant pas clairement présente dans les textes européens, Berlin va devoir justifier d’une « menace réelle, actuelle et suffisamment grave pour l’un des intérêts fondamentaux de la société » auprès de la Commission européenne. De même que la République tchèque, la Slovaquie et l’Autriche, qui ont annoncé dans la foulée un contrôle renforcé de leurs frontières avec la Hongrie.4. Cela annonce-t-il la mort de Schengen ?Malgré sa décision, le gouvernement allemand n’a aucune intention de remettre en cause les accords de Schengen. Il a expliqué son choix par un dépassement de ses capacités d’accueil – une manière de faire pression auprès de ses homologues européens pour une meilleure répartition des demandeurs d’asile au sein de l’UE.Le porte-parole de la chancelière Angela Merkel a d’ailleurs précisé lundi que l’Allemagne ne fermait pas sa frontière aux demandeurs d’asile : « Les contrôles provisoires aux frontières ne sont pas la même chose qu’une fermeture des frontières, c’est complètement différent. Des réfugiés vont continuer à venir en Allemagne, nous espérons que cela se déroule dans le cadre d’un processus mieux ordonné. »Toutefois, sans accord des Européens pour trouver une solution durable à la crise migratoire, les appels à réformer, voire démembrer l’espace Schengen, devraient porter de plus en plus dans le débat public.Lire aussi :Crise des réfugiés : pourquoi un accord européen est très improbable lundi5. La France devra-t-elle accueillir les migrants refusés ailleurs ?Certains responsables politiques français, à l’image de l’ancien ministre de l’intérieur (LR) Claude Guéant, craignent que la fermeture des frontières allemandes ne crée un « appel d’air » vers la France.Selon les quotas proposés le 7 septembre par la Commission européenne, l’Allemagne devait accueillir 31 400 demandeurs d’asile arrivés en Italie, en Grèce ou en Hongrie. Mais l’afflux est tel que ce quota est largement dépassé : 100 000 personnes sont arrivées pendant le seul mois d’août et le pays s’attend à accueillir 800 000 demandeurs d’asile en 2015.Lire aussi :L’Allemagne et le défi historique des réfugiésLa France, elle, a accepté d’accueillir au cours des deux prochaines années au moins 24 000 demandeurs d’asile, en plus des 6 275 pour lesquels elle s’était déjà engagée. Auxquels s’ajoutent environ un millier de Syriens et d’Irakiens acheminés en urgence depuis l’Allemagne, a ensuite annoncé le président François Hollande. La décision des différents pays européens de rétablir les contrôles ne change aucunement cet engagement.Les employés de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), qui s’occupe des demandes d’asile en France, faisaient jusqu’alors face à une difficulté inattendue : ils peinaient à convaincre des migrants de renoncer à « l’eldorado allemand » et de venir dans l’Hexagone. La décision allemande pourrait faire changer d’avis certains.Lire aussi :Ces migrants que la France ne fait pas rêverLire aussi :Pourquoi les accords de Schengen sont-ils remis en cause ?Onze rétablissements provisoires des frontières depuis 2011Depuis l’entrée en vigueur du code frontières, en 2006, toutes les réintroductions de contrôle aux frontières ont été liées à la prévention du terrorisme, de la criminalité, ou à des raisons de sécurité liées à l’accueil de réunions internationales ou d’événements sportifs. Elles sont répertoriées depuis novembre 2011 par des rapports semestriels de la Commission européenne sur le fonctionnement de l’espace Schengen :En France, du 24 octobre au 5 novembre 2012, pour le G20 de Cannes ;En Espagne : du 28 avril au 4 mai 2012, pour une réunion de la BCE ;En Espagne : du 2 au 4 mai 2012, pour une réunion de la BCE ;En Pologne : du 8 juin au 1er juillet 2012, pour l’euro de football ;En Norvège, du 3 au 12 décembre 2012 pour la cérémonie du Nobel de la paix à Oslo ;En Pologne, du 8 au 23 novembre 2013, pendant l’accueil de la 19e conférence climat ;Aux Pays-Bas : 14 au 28 mars 2014, pendant l’accueil d’un sommet sur la sécurité nucléaire à La Haye ;En Belgique, du 1er au 6 juin 2014, pour un sommet du G7 ;En Norvège, du 24 au 31 juillet 2014, pour prévenir une menace terroriste ;En Estonie, du 31 août au 3 septembre 2014, pour une visite du président américain Barack Obama ;En Allemagne, à partir du 13 septembre 2015, pour faire face à l’afflux de migrants.Migrants et asile : ce que proposent les partis françaisLe président du parti Les Républicains (LR), Nicolas Sarkozy, a de nouveau proposé le 10 septembre de « refonder » Schengen, c’est-à-dire de mettre en place « une nouvelle politique d’immigration européenne ». Pendant la campagne présidentielle de 2012, déjà, il avait « menacé » de « suspendre la participation de la France aux accords de Schengen » si un nouvel accord n’était pas trouvé, permettant notamment de « sanctionner, suspendre ou exclure de Schengen un Etat défaillant ». Mais l’ancien chef de l’Etat n’a pas précisé les contours de ce « Schengen 2 » souhaité au niveau européen, qui devrait être approuvé par ses 26 membres. En attendant, il souhaite suspendre la libre-circulation des personnes au sein de l’espace Schengen, comme l’a fait l’Allemagne à sa frontière avec l’Autriche, et mettre en place des « centres de rétention dans les pays périphériques à Schengen », comme au Maghreb par exemple.Dans son projet, le Parti socialiste (PS) ne prévoit pas de bouleversement des accords de Schengen. Le PS demande un « renforcement de contrôle du Parlement européen sur les règles régissant l’espace Schengen et sur les mécanismes de surveillance aux frontières » et la réduction des « différentiels sociaux » entre Etats, comme par exemple la mise en place de salaires minimaux dans tous les pays européen.Lors des élections européennes de 2014, les centristes de l’UDI et du Modem souhaitaient notamment l’instauration d’une « logique de quotas annuels par métier et par pays » pour davantage de « cohérence » dans la politique européenne d’immigration.Au même moment, Europe Ecologie-Les Verts (EELV) apportait son soutien à la liberté de circulation et d’installation au sein de l’Union européenne et demandait la refonte totale du dispositif Frontex, « qui verrouille l’accès à l’Europe et met en danger la vie des candidats à l’exil ».Le Front de gauche souhaite lui aussi renégocier les accords de Schengen pour revoir la politique d’immigration européenne en faveur du pourtour méditerranéen. Il demande la suppression des centres de rétention administrative, dénoncées comme étant des « zones de non-droit ».Le Front national (FN) souhaitant, lui, revenir purement et simplement aux frontières nationales en même temps qu’en sortant de l’euro, il demande également la fin de l’espace Schengen, symbole selon lui du « laxisme de l’Union européenne pour qui la seule réponse à l’immigration clandestine consiste à encourager l’accueil de masse et les régularisations quasi-systématiques ». La France se retrouverait alors dans la même position que le Royaume-Uni ou l’Irlande, membres de l’UE sans appartenir à l’espace Schengen – sans pour autant tarir le flux de demandeurs d’asile, qui pourraient toujours entrer clandestinement en France.Correction, le 14 septembre à 17h30 : une erreur décrivait le règlement « Dublin II », adopté en 2003, comme étant actuellement en vigueur, alors qu’il s’agit des dispositions de « Dublin III », adoptées en juin 2013.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.09.2015 à 12h58 | Marie Jégo (Istanbul, correspondante) Trente-six heures après avoir levé le couvre-feu établi sur la ville de Cizre, un fief du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit en Turquie) dans le sud-est du pays, les autorités turques l’ont réimposé « jusqu’à nouvel ordre », dimanche 13 septembre.Privés d’eau, d’électricité, de téléphone et de soins médicaux depuis le 4 septembre 2015, les habitants de Cizre ont profité d’un court répit pour se réapprovisionner et enterrer leurs morts, soit 21 personnes tuées lors des récents combats de rue avec l’armée, avant de se barricader à nouveau chez eux.Les combats entre l’armée et le PKK dans les régions du Sud-Est à majorité kurde ont repris de plus belle depuis la fin du mois de juillet, une fois rompus les pourparlers de paix entre Ankara et les rebelles kurdes.Depuis, il ne se passe pas un jour sans l’annonce d’un nouvel attentat du PKK contre les forces de l’ordre. Deux policiers ont péri lors d’une attaque à la voiture piégée survenue à Sirnak, dimanche 13 septembre. Le même jour, un autre policier a été tué à Silvan, non loin de Diyarbakir, lors d’une attaque à la roquette.Combats et tirs de roquettesSituée près des frontières irakienne et syrienne, la ville (120 000 habitants) est un bastion du Mouvement de la jeunesse patriotique révolutionnaire (YDG-H), un mouvement constitué de jeunes Kurdes du PKK, formés à la guérilla urbaine. Récemment, ces jeunes avaient creusé des tranchées dans certains quartiers de Cizre afin d’empêcher les soldats turcs d’y pénétrer.Avant l’imposition du couvre-feu, le 4 septembre, des affrontements violents avaient éclaté. Suite au blocus, plusieurs quartiers de la ville ont été réduits à l’état de ruine par les combats et les tirs de roquettes, donnant à la petite ville des allures « de Beyrouth », selon les rares témoins qui ont pu se faufiler en ville à la faveur de la levée du couvre-feu.La députée du Parti de la démocratie des peuples (HDP, prokurde, gauche) Sibel Yigitalp a ainsi diffusé les photographies de la dépouille d’une mère de famille de Cizre entourée de bouteilles d’eau glacée. Empêchées de transporter à la morgue ou au cimetière les corps de leurs proches tués dans les accrochages, les familles font l’impossible pour conserver les cadavres.Situation politique paradoxalePendant l’opération de nettoyage menée par les forces turques du 4 au 12 septembre, aucun journaliste n’a pu entrer dans Cizre. Une trentaine de députés du HDP, dont le coprésident du parti Selahattin Demirtas ont bien tenté de marcher vers la ville dès le 9 septembre. Ils ont du rebrousser chemin après avoir été stoppés par des cordons de police. Dans le groupe de marcheurs figuraient Ali Haydar Konca, ministre de l’intégration européenne, et Muslim Dogan, ministre du développement, inclus dans le gouvernement intérimaire nommé récemment afin de mener le pays vers de nouvelles élections législatives, prévues pour le 1er novembre.La situation est on ne peut plus paradoxale. Seul parti d’opposition ayant accepté de participer au gouvernement intérimaire dominé par les islamo-conservateurs du Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir depuis 2002), le HDP détient deux portefeuilles mais il est régulièrement vilipendé par le président turc Recep Tayyip Erdogan pour sa collusion avec le PKK, tandis que son coprésident Selahattin Demirtas est sous le coup d’une double accusation de « terrorisme » et d’« insulte » au chef de l’Etat.Tout récemment, une nouvelle organisation pro gouvernementale baptisée « foyer ottoman » s’est livrée à des attaques sur les bureaux du HDP et sur des commerces tenus par des Kurdes dans plusieurs villes de Turquie. A Istanbul, à Ankara, à Alanya et à Kirsehir, des hordes de nervis ont lancé des opérations punitives tout en brandissant des drapeaux turcs et en chantant des slogans favorables à Recep Tayyip Erdogan.Erdogan renforcé au sein de l’AKPLa semaine dernière, les bureaux du quotidien Hürriyet à Istanbul ont été caillassés à deux reprises par une foule hostile chantant « Dieu est grand » et « Vive le président Erdogan ». Sur les réseaux sociaux, des partisans de l’AKP avaient appelé à brûler les locaux du journal d’opposition « tout comme le Madimak », un hôtel incendié en 1993 par des islamistes radicaux à Sivas (Anatolie) où 35 intellectuels laïcs réunis pour réciter des poèmes perdirent la vie.La rédaction d’Hürriyet était accusée d’avoir déformé les propos de M. Erdogan, prompt à déclarer à la télévision que la situation serait différente si les législatives du 7 juin avaient donné à l’AKP 400 députés au lieu de 258. « Si un parti avait obtenu 400 sièges aux élections et atteint le nombre requis au Parlement pour changer la Constitution, la situation serait différente », avait déclaré M. Erdogan.A la tête du groupe qui a attaqué Hürriyet se trouvait Abdurrahim Boynukalin, député de l’AKP et chef de son mouvement de jeunesse. Une initiative payante puisqu’il a été élu membre du comité exécutif du parti lors du congrès annuel de l’AKP à Ankara samedi 12 septembre. Intitulé « L’amour comme au premier jour », le 5e congrès de l’AKP a vu l’emprise du président Recep Tayyip Erdogan se renforcer. La majorité des 50 membres du comité exécutif du parti sont des fidèles du chef de l’Etat, parmi lesquels son beau-fils Berat Albayrak ainsi que son avocat Hayati Yazici. Les « pères » historiques de l’AKP, à l’instar de l’ancien président Abdullah Gül, qui s’est fait porter pâle le 12 septembre, ou de l’ex-vice premier ministre Bülent Arinc, apparaissent totalement marginalisés. « Au moment de sa fondation, l’AKP était le parti du “nous”. Il est désormais le parti du “moi” », a déclaré M. Arinc à la presse une fois le congrès achevé.Marie Jégo (Istanbul, correspondante)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matteo Maillard L’été se présentait pourtant sous de bons auspices pour Léonna-Deleine. Cette élève du 15e arrondissement de Paris venait de décrocher son bac technologique. Sans mention certes, mais de quoi lui ouvrir les portes de l’enseignement supérieur, croyait-elle. Mais tout ne s’est pas passé comme prévu. Sur ses onze vœux de formation déposés via le système d’admission post-bac (APB), aucun n’a été accepté.Parmi ses préférés figuraient pourtant des options bien différentes : une licence d’information et communication à la Sorbonne et un BTS en commerce international à l’école nationale de commerce. « J’ai bien été mise sur quatre listes d’attente, mais les établissements ont éliminé ma candidature les uns après les autres, raconte la bachelière de 18 ans. Je ne sais ni où je vais, ni ce que je vais faire à la rentrée. Je suis dépitée ».Léonna-Deleine est un cas rare, mais pas unique. Selon l’UNEF, premier syndicat d’étudiants, ils sont près de 3 000 non-inscrits ou mal-inscrits, dont plus de la moitié en Ile-de-France. « Leurs profils sont très divers, explique William Martinet, son président. Nous avons des bacheliers au projet d’étude ou professionnel très construit qui sont soutenus par leurs familles et d’autres plus désorientés, qui ont rempli leurs vœux APB sans grande attention et se retrouvent désormais bloqués dans le processus. »« Les universités font leur marché dans l’opacité »Au mois d’août, le syndicat a été surchargé d’appels de bacheliers sans affectation. « Nous assistons à une explosion du phénomène cette année, avance William Martinet. La croissance du nombre de bacheliers a suscité une augmentation des demandes d’inscription dans le supérieur. Si l’on ajoute à l’équation la pression démographique qu’exercera la génération baby-boom des années 2 000 qui passera le bac ces prochaines années, le problème est prévu pour durer. »Selon le syndicat, l’une des causes est que le système APB n’est pas pensé pour réguler les flux de candidats mais sert uniquement comme « plate-forme de tri », Elle transmet les dossiers des candidats aux établissements, en leur laissant une grande marge de manœuvre dans la sélection. « Les universités sont libres de faire leur marché comme elles l’entendent, dans l’opacité, soutient William Martinet. Quand on voit que la faculté de droit de l’Université Paris 1 reçoit 14 000 vœux d’inscriptions en première année pour 700 places, c’est qu’il y a quelque part un problème de capacité d’accueil. » Dans sa chambre, Léonna-Deleine scrute les annonces en ligne pour des formations en alternance dans de nombreux domaines. Une option qui la rebute, elle qui pensait étudier la communication à plein-temps. Elle se rappelle de son mois de juillet à courir au centre d’information et d’orientation (CIO) se renseigner, écouter les conseils de sa grande sœur, de ses amis et de son oncle, qu’elle n’a pas envie de décevoir. Car si de prime abord elle envisageait plutôt un BTS, son oncle veut absolument la voir en licence à l’université. Un choix qu’elle a adopté « pour ne pas se reposer sur ses acquis et tenter de repousser ses limites ». Il y a une semaine, il a envoyé une lettre à la ministre de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, Najat Vallaud-Belkacem, afin qu’elle considère le cas de sa nièce et ne laisse pas glisser son destin.Une situation en passe d’être régléeAu ministère de l’enseignement supérieur, si on admet un pic des demandes en juillet, la situation ne serait « pas plus alarmante que les années précédentes, sans être satisfaisante non plus ». Elle serait même en passe d’être réglée. Vendredi 11 septembre, il ne restait que 300 dossiers de bacheliers sans aucune affectation comme Léonna-Deleine, soit 0,05 % des inscrits sur la plate-forme d’orientation. Un nombre bien inférieur à celui de l’UNEF, car « il ne prend pas en compte les élèves qui ont une affectation ne correspondant pas à leur projet d’étude », précise William Martinet. Afin de résoudre la situation au plus vite, le ministère a annoncé vendredi dans un communiqué avoir sollicité les recteurs pour régler chaque situation au cas par cas, la loi obligeant à inscrire à l’université tous les bacheliers qui en font la demande. Ceux-ci n’auront pas pour autant le luxe du choix. Il leur sera attribué les places restantes dans des formations parfois bien éloignées de leurs vœux initiaux, admet-t-on au ministère.À ces étudiants affectés par défaut, s’ajoutent selon l’UNEF nombre de bacheliers qui, découragés par la plate-forme d’orientation, choisissent d’abandonner leurs études. Faute à l’injustice d’un système APB qui laisse une trop grande place au hasard. « Tous mes amis sont choqués qu’autant de bacheliers soient rejetés par le système, même des bons », explique Léonna-Deleine. Mais la jeune fille se sent partiellement responsable. « Je sais que c’est aussi de ma faute et que j’aurais dû remplir encore plus de vœux », soutient-elle, malgré le refus qu’ont essuyé ses onze choix.L’UNEF appelle à une réformePour éviter que cette situation ne se répète les prochaines années, l’UNEF appelle à une réforme d’APB. « Il faudrait que les candidats puissent choisir non les établissements qu’ils veulent rejoindre, mais la filière qu’ils souhaitent suivre, explique William Martinet. Et que ce choix soit fait en considérant la proximité géographique entre domicile et établissements. » Une procédure déjà mise en place pour la première année commune aux études de santé (PACES) en Ile-de-France. Une mesure qu’il faudrait encore compléter par l’ajout de quotas de mentions, afin que « les universités ne fassent pas leur choix en privilégiant uniquement les bonnes mentions au détriment des autres élèves compétents ».En attendant que le ministère la contacte, Léonna-Deleine postule partout où on pourrait l’accepter. Si ça ne marche pas, et qu’on ne veut pas d’elle en France, elle sait déjà où elle ira. Faire des études au Canada.Matteo MaillardJournaliste au Monde Anne Devailly (Montpellier, correspondante) Météo France avait déclenché l’alerte orange pour un bon quart sud-est de la France les samedi 12 et dimanche 13 septembre. De fortes pluies ont frappé en Languedoc-Roussillon, faisant parfois sortir les rivières de leur lit. Dans la nuit de samedi à dimanche, c’est la Lergue, affluent de l’Hérault, qui inondait les rues de la ville de Lodève, dans le nord de l’Hérault. Dimanche soir, c’était le Gardon qui sortait de son lit pour inquiéter les habitants d’Alès.Le phénomène est récurrent à l’automne dans cette région, et Météo France avait préparé la population : alerte orange, nombreux communiqués répétés tout au long de la journée pour inciter les habitants à limiter leurs déplacements. De leur côté, les maires n’ont pas hésité à annuler les événements prévus, encore nombreux en cette période de rentrée.L’A75 ferméeL’alerte orange a montré son efficacité : aucune victime n’est à déplorer, même si les dégâts dans le Lodévois ne sont pas négligeables : chaussées arrachées, voitures charriées par les eaux, 80 centimètres d’eau dans les couloirs de l’hôpital. A l’entrée de la ville, c’est l’autoroute A75 qui n’a pas résisté : la chaussée s’est effondrée. Cette autoroute Nord-Sud, qui traverse le Massif central, est très prisée des automobilistes en raison de sa gratuité. Elle restera fermée à la circulation plusieurs semaines.Dans le sud du département, en revanche, peu de dégâts. L’alerte étant départementale, les précautions prises avaient été tout aussi importantes : à Montpellier, Philippe Saurel, le maire, avait décidé d’annuler la journée des associations, prévue le samedi, et avait choisi de passer la soirée au PC (poste de commandement) installée à la mairie. Les autorités ont préféré prendre toutes les précautions : un épisode pluvieux précédent, il y a trois semaines, avait causé la mort d’un couple d’octogénaires dont la voiture avait été emportée dans une rivière dans le centre de Montpellier.Dans la nuit de dimanche à lundi, c’est le Gard, en particulier à Alès, qui a reçu de fortes précipitations. Le village de Molières-sur-Cèze a été envahi par une coulée de boue remontée par les égouts.Bétonnage des solsLes causes de ces phénomènes sont connues : la Méditerranée se réchauffe et entraîne des masses d’air chaud et humide qui peuvent entrer en contact avec des masses d’air froid. Mais cette explication n’est pas la seule : la région Languedoc-Roussillon est aussi parmi celles de France qui connaissent la plus forte croissance démographique, entraînant un bétonnage important des sols. « Cet afflux de population entraîne un fort développement de l’urbanisation et une nette tendance à l’étalement urbain, ainsi que la multiplication d’infrastructures, de réseaux et d’activités économiques au détriment des zones inondables. Ainsi, en dix ans, la surface inondable urbanisée a augmenté de 15 % », estimait la région dans un dossier préparant la conférence régionale sur la prévention des inondations qui s’est tenue en mai.Quasiment tous les automnes, les pluies font des ravages quelque part dans le sud-est de la France. Le sujet est donc récurrent, et les politiques mettent tous le dossier en haut de la pile dans une région où plus de 585 000 personnes résident de manière permanente en zone inondable. Il y a un an, les pluies avaient causé plus de 10 millions d’euros de dégâts dans la seule ville de Montpellier, et une véritable désolation dans la ville de Lamalou-les-Bains. En mai, la région Languedoc-Roussillon avait de nouveau annoncé une enveloppe importante pour prévenir ces inondations. Elle mobilisera 70 millions d’euros d’ici à 2020 à cet effet, dont 33 millions de crédits européens, gérés par les régions.PréventionEn 2014, des épisodes successifs de crues avaient touché 450 communes du Gard et de l’Hérault, occasionnant 130 millions d’euros de dégâts. La région Languedoc-Roussillon est également celle qui compte le plus de programmes de prévention, avec 1 200 communes qui en sont dotés.De son côté, quelques mois plus tôt, en février, c’est la ville de Nîmes qui annonçait 105 millions d’euros d’investissement sur cinq ans (2015-2020) pour lutter contre les inondations, avec notamment la construction de nouveaux bassins de rétention. Près de 200 millions ont déjà été investis depuis 1990 dans la ville, qui a notamment pris des mesures pour restreindre les zones constructibles. En 1988, des inondations avaient fait neuf morts, mais d’autres inondations ont suivi en 2002, 2005 et 2014.Anne Devailly (Montpellier, correspondante)Journaliste au Monde 19.09.2015 à 18h29 • Mis à jour le19.09.2015 à 18h39 | Nicolas Chapuis Le Parti socialiste veut organiser du 16 au 18 octobre prochain « un référendum auprès du peuple de gauche » pour « réaliser l’unité nécessaire lors des élections régionales face au bloc réactionnaire qui se constitue entre le FN et Les Républicains ». Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadelis, en a fait la proposition lors d’un Conseil national qui se tenait à la salle de la Mutualité à Paris, samedi 19 septembre.Trois jours durant, le PS veut disposer sur l’ensemble des marchés de France des urnes pour permettre aux citoyens qui le désirent de voter. En échange, ils devront donner leur nom, adresse et mail.« Ca nous permettra contrôler un minimum, c’est le même système qui avait été utilisé pour le vote sur la Poste », a indiqué M. Cambadelis. La question qui sera posée lors de ce référendum portera sur l’unité des listes de gauche au premier et au deuxième tour. Un membre de la Haute autorité du PS sera présent dans chaque département.Processus assez flouCombien y’aura-t-il d’électeurs ? Quel sera le niveau de contrôle ? Quel sera la valeur du résultat ? Pour l’instant le processus demeure assez flou. Mais par cette initiative, le PS tente de contourner les appareils partisans.Jusqu’à présent les écologistes et les communistes ont refusé de rejoindre le Parti socialiste sur les listes, même dans les deux régions où le FN peut l’emporter, dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en PACA. Le premier secrétaire du PS, s’appuyant sur un sondage Harris interactive réalisé pour le site Atlantico, est persuadé que les électeurs de gauche sont majoritairement favorable à une alliance. « Pour construire la nouvelle alliance, il faut un dépassement : on va s’adresser au peuple de gauche qui nous dira sa vérité », résume Christophe Borgel, le responsable des élections au Parti socialiste.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Adrien Pécout Nous y sommes. Après quatre saisons de mouron, quatre saisons d’exaspérations, quatre saisons de frustrations, le XV de France dispute son premier match de Coupe du monde 2015. Samedi 19 septembre, à Londres, à partir de 21 heures (heure française), les hommes de Philippe Saint-André se lanceront à la conquête d’un trophée Webb-Ellis qui a jusque-là toujours résisté aux Bleus lors de ses sept précédentes levées (trois finales, trois défaites).Face une Italie supposée inférieure, la France se contenterait déjà d’assurer l’essentiel. A savoir : une victoire inaugurale pour bien lancer la compétition et rasséréner des troupes au bilan négatif depuis que Philippe Saint-André les entraîne : à peine 17 victoires en 40 matchs depuis 2012. Tout autre résultat aurait pour fâcheuse conséquence d’inspirer une peur bleue aux Français (qui ce soir joueront en rouge) pour la suite de la compétition.Méfiance, donc, face à une « Squadra Azzurra » qui a déjà rappelé au XV de France que la glorieuse incertitude du sport n’était pas qu’une expression éculée : en quatre matchs contre l’Italie, « PSA » a perdu une fois (23-18), et il doit encore en garder un cuisant souvenir. Ce fut en février 2013, lors d’un déplacement à Rome qui précipita la faillite des Français cette année-là au Tournoi des six nations (6e et bons derniers).Son prédécesseur au poste de sélectionneur, Marc Lièvremont, sait de quoi l’on parle : lui aussi avait vécu un Italie-France traumatique (22-21), toujours à l’extérieur, en mars 2011. Ce cauchemar ne l’avait pas empêché de conduire la sélection tricolore à son troisième finale de Coupe du monde, quelques mois plus tard, lors du Mondial néo-zélandais.Lire aussi :Bastareaud, les neuf vies d’un enfant terrible du rugbyWesley Fofana forfaitSaint-André a beau répéter mordicus qu’il vise le titre, il serait déjà tout aise de se retrouver lui aussi en finale, et si possible sur le banc de l’entraîneur, le 31 octobre, à Londres, dans ce même stade de Twickenham que ses hommes fouleront contre les Italiens. Le « Goret », son délicat surnom, a conséquemment aligné dès ce soir son équipe type.Seul absent samedi : le centre Wesley Fofana, touché à la cuisse lors du troisième et ultime match de préparation qui a précédé le Mondial, le 5 septembre : cette victoire contre l’Ecosse avait succédé à une double confrontation contre l’Angleterre (un succès, une défaite). L’Italie, elle, fera sans son capitaine habituel : le troisième-ligne du Stade français Sergio Parisse, champion de France en titre, passera son tour pour cause de douleurs à un mollet. Raison de plus, donc, pour espérer réitérer la performance observée lors du deuxième test-match contre l’Angleterre, le 22 août, au Stade (25-20).Les Bleus auraient en tout cas tout intérêt à s’épargner une frousse italienne s’ils veulent enchaîner le cœur léger face aux deux adversaires suivants, la Roumanie (mercredi 23 septembre) et le Canada (jeudi 1er octobre). Sans parler du choc contre l’Irlande, dimanche 11 octobre, qui devrait déterminer l’ordre des deux premières équipes du groupe D. Et donc, en cas de qualification, l’identité de l’équipe qui se fendra d’un quart de finale potentiel face à la Nouvelle-Zélande.Regarder les vidéos :Comprendre toutes les règles du rugby à XV en 7 vidéosAdrien PécoutJournaliste au Monde 19.09.2015 à 16h56 • Mis à jour le19.09.2015 à 16h57 | Christine Rousseau J'ai lgt fait mes devoirs un transistor sur le bureau, écoutant "la grimpette" de J.Loup Lafont sur @Europe1 #enfance http://t.co/6U9oRX8KP5— FabSintes (@Fabienne Sintes)require(["twitter/widgets"]);A lire les nombreux messages publiés en ligne, Jean-Loup Lafont aura suscité plus d’une vocation radiophonique. C’est du reste sur Facebook, que sa fille, a annoncé samedi 19 septembre, la mort, à 70 ans de celui qui fut une des voix familières des auditeurs d’Europe 1 dans les années 1970-1980.Né en 1940, ce passionné de musique commence sa carrière au tout début des années 1970 en animant le célèbre « Hit Parade » d’Europe 1. Très vite, il se voit confier une autre émission musicale, « Mozik », puis ce sera « Maxi parade » en 1997 et « Basket » en 1977.Hommage à Jean Loup Lafont demain à 15h sur @Europe1. Se souvenir avec émotion des émissions de musique des 70´s qu'il animait avec talent— Olivennes (@Denis Olivennes)require(["twitter/widgets"]);Après avoir marqué pendant une décennie, les auditeurs de la station de la rue François 1er, Jean-Loup Lafont se tourne vers la télévision. A Antenne 2 d’abord, où il présente, dans une ambiance disco, entouré de pom-pom girls, « Blue Jean ». Tournée en direct depuis la salle Wagram, cette émission musicale diffusée le dimanche verra passer nombre de vedettes françaises et internationales, dont le groupe Queen ou les Bee Gees.Après un passage par TF1 où il animera « C’est super », il revient en 1988 sur Antenne pour officier dans le jeu « Kazkado ». Il terminera sa carrière télévisuelle en 1991 en présentant le tiercé sur La Cinq.Je l'écoutais enfant. C'est lui le 1er qui m'a donné envie de radio. Envie d'@Europe1. Au revoir Monsieur Lafont. http://t.co/rINk6Uge3Y— ThomasSotto (@Thomas SOTTO)require(["twitter/widgets"]);A l’annonce de sa disparition, les hommages se sont multipliés, notamment mettant en évidence les vocations qu’il a suscitée. De Thomas Sotto, la matinalier d’Europe à Emmanuel Maubert en passant par Florian Gazan, son ex-épouse, l’astrologue de RTL Christine Haas ou Fabien Namias, directeur général d’Europe 1.Jean-Loup Lafont fait partie de ceux qui ont permis à @Europe1 d'aimer la musique et les artistes. Nous pensons à lui.— FabienNamias (@Fabien Namias)require(["twitter/widgets"]);La radio d’ailleurs bousculera ses programmes, le 20 septembre, en proposant de 15 heures à 16 heures, une émission spéciale animée par Jacky Gallois.Christine RousseauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurie Moniez (Lille, correspondance) Près de 350 élus locaux du Nord se sont retrouvés ce samedi 19 septembre matin devant la préfecture de Lille pour manifester contre la baisse des dotations de l’Etat. A l’initiative de l’Association des maires de France, cette action a réuni près d’une centaine de maires, essentiellement de petites et moyennes communes de droite et du centre. Mais dans les rangs des manifestants portant leur ceinture tricolore, on comptait également une quinzaine de maires du Parti communiste et quelques maires socialistes comme Marc Godefroy, maire de Lezennes, près de Lille.« On peut être de gauche et considérer qu’il s’agit d’un enjeu entre l’Etat et les communes, et pas un enjeu droite-gauche, dit-il. Je suis d’accord pour faire des économies mais il faut les lisser dans le temps. »Aux côtés de Patrick Masclet, président de l’association des maires du Nord, une délégation d’élus de tous bords a été reçue par le préfet, Jean-François Cordet. « Le préfet a pris conscience de l’effet domino des baisses de dotation sur l’investissement des villes, a rendu compte Marc-Philippe Daubresse, maire Les Républicains de Lambersart. On va tuer l’emploi dans le bâtiment si l’on est contraint de baisser les investissements. C’est moins 750 millions d’euros sur trois ans dans toute la métropole lilloise ».Lire aussi :Baisse des dotations : pourquoi les maires manifestentLes élus sont d’accord sur un point : les collectivités doivent faire des économies mais « moins vite et moins fort », demande Valérie Létard, sénatrice UDI et présidente de Valenciennes Métropole Communauté d’Agglomération. « Si on m’enlève les dotations de l’Etat, c’est 17 points de fiscalité, explique Patrick Masclet, maire d’Arleux, et représentant des 650 maires du Nord. Je ne sais pas comment faire. Les communes représentent 9,5 % du déficit de la France et c’est nous les plus punis ».« Une véritable catastrophe »Venu accompagné d’agents territoriaux et de quelques concitoyens, le maire PCF de Seclin refuse de baisser les bras mais il craint de ne pas pouvoir réaliser des grands projets. « On rend des services à la population, particulièrement dans cette région qui souffre. Ce sera une véritable catastrophe qui va conduire à l’augmentation du chômage ». Sur son budget annuel de 22 millions d’euros, il a déjà dû absorber une baisse de dotations de 146 000 euros en 2014 et 380 000 euros en 2015. « Ça fera 1,3 million d’euros sur trois ans ! Alors que les nouveaux rythmes scolaires nous coûtent 250 000 euros par an car on veut faire de la qualité, pas de la garderie ».Lire aussi l'éditorial :Fronde des maires et démagogie localePragmatique, chaque maire énonce les projets qu’ils ne pourront pas lancer. Et tous rappellent que les premières victimes seront les citoyens. « On a baissé tous les budgets de 10 %. On a supprimé les feux d’artifices cette année, explique Norbert Jessus, maire PCF de Trith Saint Léger, commune de 6 000 habitants près de Valenciennes. Les départs en retraite ne sont pas remplacés. Et après ? On supprime les voyages des anciens ? Et quoi d’autre ? » Norbert Jessus n’avait pas touché aux impôts depuis quinze ans jusqu’à l’année dernière : plus 2 %, « mais ça ne représente rien ». Il soupire : « On n’a jamais connu ça. Je crois que même Sarkozy n’aurait pas osé ».Au-delà des clivages politiques, cette baisse annoncée de 30 % des dotations jusque-là accordées aux communes et intercommunalités pour assurer leurs missions inquiètent les élus confrontés au quotidien à des populations en souffrance. « On peut soutenir un gouvernement mais aussi alerter quand il y a une décision qui risque de pénaliser un territoire », explique le maire d’Anor, Jean-Luc Perat, divers gauche, très proche du PS.Avec près de 22 % de chômeurs dans sa commune de 3 400 habitants, il craint la baisse de 90 000 euros dans son budget annuel de 4 millions d’euros. « 90 000 euros, c’est trois emplois », précise-t-il. Avant de se disperser, les élus entonnent pour la troisième et dernière fois la Marseillaise. Et Patrick Masclet invite les élus à demander à leurs concitoyens de signer la pétition lancée par l’Association des maires du Nord.Lire aussi :Fronde des maires : les démissions se multiplientLaurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde Adrien Pécout La nuit est injuste. Il y a ceux qui dorment et ceux qui aimeraient dormir. Mathieu Bastareaud relève plutôt de la seconde catégorie, celle des abonnés aux nuits blanches, des angoissés des questions existentielles, des tourmentés qui cogitent sans répit. « Ça m’arrive encore, confie-t-il de sa voix de basse, sans tension apparente. J’essaie de rester couché, je refais la journée. Je repense à mes conversations, à mes entraînements. Je me dis qu’à ce moment-ci j’aurais dû dire autre chose, qu’à ce moment-là j’aurais dû faire une autre passe. Puis je pense à la journée de demain… »Comment trouver le sommeil, ces derniers jours ? Samedi 19 septembre, à Londres, le trois-quarts centre de l’équipe de France de rugby dispute son premier match de Coupe du monde : les Bleus commencent l’édition 2015 de la compétition face à l’Italie. Jeudi, il fêtait ses 27 ans. « J’ai déjà eu neuf vies dans le rugby, comme dans Super Mario », sourit l’amateur de jeux vidéo sous sa barbe drue. Vingt-sept ans, donc, et déjà une autobiographie. En juin, Mathieu Bastareaud publiait Tête haute, confessions d’un enfant terrible du rugby (Robert Laffont, 216 p., 18 euros), préfacé par le légendaire Jonny Wilkinson. « Quand je pense à ces enfants africains qui en vivent des vertes et des pas mûres, je me dis qu’il n’y a pas d’âge pour en écrire une… C’est selon la vie de chacun. » La sienne charrie son lot d’angoisses et de déprimes, qu’il a désormais appris à surmonter. « Je suis quelqu’un qui a peur », admet-il. Un temps mort. « Qui a peur de décevoir, de perdre. »« Les gens ont toujours vu en moi un potentiel. Mine de rien, c’est de la pression. Sauf que moi, cette pression-là, au lieu de l’évacuer, je me la mettais encore plus… »En quatre ans, le rugbyman a pourtant déjà acquis un palmarès presque aussi long que sa liste de tatouages, des symboles tribaux qui renvoient à l’imaginaire maori, des attrape-rêves amérindiens, ou encore le prénom de sa mère, Dania, premier motif de sa collection. Bastareaud est triple champion d’Europe en titre et champion de France 2014 avec le Rugby club toulonnais. Alors pourquoi « cette boule au ventre » qui l’étreint encore par moments ? « Les gens ont toujours vu en moi un potentiel et m’en ont toujours fait part. Même dans les catégories de jeunes [à Créteil-Choisy, puis à Massy], on s’attendait à ce que je fasse gagner l’équipe, se remémore le natif de Créteil et initié au rugby dès l’âge de 5 ans dans un centre aéré. Donc, mine de rien, c’est de la pression. Sauf que moi, cette pression-là, au lieu de l’évacuer, je me la mettais encore plus… » D’un côté, un joueur surpuissant (quelque 120 kilos pour 1,83 m) capable d’envoyer valdinguer n’importe quelle défense rencontrée à pleine vitesse. De l’autre, un être humain attachant avec ses fragilités, ses états d’âme, ses coups de blues.Maudite nuit du 20 juin 2009Cet ascenseur émotionnel, peu de sportifs de haut niveau auraient osé le raconter. Peu d’entre eux auraient eu la force d’avouer comme lui son enfance de dyslexique, ses phases de boulimie lorsque, encore mineur, au Centre national de rugby, à Marcoussis (Essonne), il vomissait les plats guadeloupéens de sa mère à la veille d’une pesée. Bastareaud plaisante même des TOC qui lui résistent encore : « Si j’étais chez moi, par exemple, là, ça n’irait pas ! » Joignant le geste à la parole, il aligne son smartphone bien parallèle à la table, puis les verres, côte à côte.Combien auraient confié, six ans après, une tentative de suicide jusque-là tenue secrète ? « Il me l’a dit presque au détour d’une phrase, se souvient Arnaud Ramsay, le journaliste qui lui a glissé l’idée de ce livre et lui a proposé de collaborer à sa rédaction. Lors de notre troisième et dernière session d’entretiens à Toulon, à un moment, il me dit : “j’ai voulu en finir.” Il m’a tout raconté d’une traite. » Ah, cette maudite nuit du 20 au 21 juin 2009 ! Alors en Nouvelle-Zélande, le novice aux dreadlocks se présente, à l’aube, devant l’encadrement médical du XV de France, le visage en sang et l’œil gauche tuméfié. Le Français de 20 ans prétend avoir été victime d’une bagarre avec des passants néo-zélandais, à l’issue d’un test-match perdu (14-10) avec les Bleus à Wellington. Cinq jours plus tard, les caméras de surveillance de l’hôtel démentent ce témoignage. On l’aperçoit entrer encore intact dans le hall, peu après 5 heures du matin. De retour en France, le joueur reconnaît son mensonge et livre une seconde version : il affirme désormais avoir chuté contre un coin de sa table de nuit, sous l’effet de l’alcool, au moment de se déshabiller. Certains ont encore du mal à admettre cette explication et suggèrent – sans réellement étayer le propos – une bagarre avec des coéquipiers ou la présence encombrante de jeunes femmes.Très vite, au pays du Rainbow-Warrior, le bateau de Greenpeace coulé par les services secrets français en 1985, l’erreur de jeunesse se transforme en affaire d’Etat. Le premier ministre français, François Fillon, présente ses excuses à son homologue néo-zélandais. « Vis-à-vis de tout le monde, on se sent très mal, on se sent sale, on a l’impression d’avoir trahi, décrit Mathieu Bastareaud, c’est ce sentiment qui prédomine. » Encensé puis soudain enfoncé, l’espoir déchu vit très mal sa chute : « A l’époque, on m’a fait passer pour un petit caïd de cité, qui était là par hasard, qui se foutait de tout et de tout le monde. C’est ce que je lisais le plus souvent. Et c’est ce qui m’a le plus gêné. Surtout que, souvent, les personnes qui écrivaient, je ne les avais jamais vues. » La tempête médiatique affecte aussi la mère du joueur. Chez elle, à Quincy-sous-Sénart, dans l’Essonne, où Le Monde l’a rencontrée, Dania Bastareaud évoque un moment exécrable : « Il était 22 heures exactement. Je me le rappelle bien, j’étais avec Lenny [le demi-frère de Mathieu], je lui disais d’aller se coucher, puis voilà qu’on sonne. J’ai sursauté : qui peut sonner à cette heure-là ? » Qui ? Un journaliste prêt à tout pour obtenir une réaction. « A la radio, ce journaleux avait ensuite donné mon nom, mon adresse, il avait dit que j’habitais un rez-de-chaussée. Et il avait évoqué un appartement avec des boîtes aux lettres déglinguées, alors qu’elles étaient en travaux… », soupire cette femme d’ordinaire pleine d’entrain.« Je suis arrivé au point de rupture »Enfant, Mathieu Bastareaud passait les week-ends à Créteil chez son père, salarié d’une entreprise de courses et de livraisons, et vivait le reste de la semaine à Quincy-sous-Sénart, dans cette résidence de quatre étages qui n’a rien d’un taudis. Plus encore que sa mère, le rugbyman professionnel accuse le coup. Employée dans un bureau de poste, Dania Bastareaud prend une journée de congé pour le réconforter. « Mathieu avait passé la nuit à pleurer, il disait : “ouais, j’ai fait une bêtise, mais c’est ma maman qu’ils viennent embêter.” »Aucune consolation ne le guérit de cette peine. Dans la semaine, le jeune homme passe à l’acte dans la cuisine de son appartement parisien. « J’ai saisi un grand couteau et je me suis tranché les veines, écrit-il dans Tête haute. Je me suis aussitôt écroulé sur le sol, tombant dans les pommes. » Ce soir de juin 2009, le rugbyman vient de consulter dans sa chambre une page Facebook « où l’on se défoulait sur [lui] » à grand renfort de « commentaires anonymes ». « J’ai saisi un grand couteau et je me suis tranché les veines. Je me suis aussitôt écroulé sur le sol, tombant dans les pommes »Depuis le salon, ses quatre amis alors présents l’entendent tomber. Hospitalisation d’urgence à l’hôpital Ambroise-Paré de Boulogne-Billancourt, puis séjour de deux semaines dans la confidentialité d’une clinique privée en banlieue parisienne. L’un de ses proches, Soule Diarra, employé de banque, a un temps « culpabilisé » de n’avoir su déceler ce profond mal-être. « Dans notre groupe, on n’avait pas trop tendance à montrer nos émotions. On n’a pas été assez vigilants, je pense qu’on a aussi une part de responsabilité. »Mathieu Bastareaud va mieux, beaucoup mieux. Plus apaisé, plus ouvert, le sportif a aujourd’hui mis un mot sur cette déprime qui l’a rongé. « Mathieu est capable d’assumer devant tout le monde ses anxiétés, ses doutes, dans un monde du rugby qui n’accepte pas facilement ce genre de failles, considère Meriem Salmi, la psychologue du Stade français qui le suit depuis son passage dans le club parisien (2007-2011). On est dans un sport où n’existent que la force, la puissance physique. Parler de ses émotions dans ce contexte, c’est aussi cela, l’intelligence. »Mais gare aux rechutes. Au mois de décembre 2014, le joueur toulonnais craque de nouveau, face caméra : « Je suis arrivé au point de rupture », lâche-t-il, en larmes, à l’issue d’une défaite à Paris (30-6) sur le terrain de son ancien club. Sur les conseils de Sébastien Tillous-Borde, demi de mêlée de Toulon et du XV de France, Bastareaud travaille, depuis, ses nerfs avec le préparateur mental et boxeur Faïsal Arrami : « Je lui demande par exemple d’être complètement relâché puis de bondir et de cogner dans un sac de boxe toutes ses forces, décrit le coach mental. Ce ne sont pas les émotions qui doivent le contrôler, c’est l’inverse. » « Mathieu a un côté un peu fleur bleue, un peu cœur d’artichaut, quand il a une copine, c’est les Feux de l’amour », plaisante Soule Diarra à propos de son ami, de nouveau célibataire.« Basta Rocket »« Basta Rocket », la fusée Bastareaud, ainsi que l’avaient surnommé les médias à ses débuts en équipe de France (35 sélections depuis 2009, mais aucune entre mars 2010 et février 2013), peut également s’appuyer sur une mère avec laquelle il a toujours entretenu une relation fusionnelle. « C’est peut-être parce que quand je me suis séparé de son père, Mathieu était le plus petit de mes trois enfants, il avait trois ans, juge-t-elle avec le recul. C’est vrai que je l’ai chouchouté un peu plus. Peut-être que j’ai voulu faire les deux, jouer le rôle de papa et de maman. C’était un enfant qui aimait qu’on lui montre qu’on l’aime. »Quand son fils jouait au Stade français, Dania Bastareaud savait qu’elle recevrait un coup de fil dès le retour aux vestiaires. « “Alors maman, tu as vu le match et tout, qu’est-ce que t’en as pensé, est-ce que j’ai bien joué ? est-ce qu’on a bien joué ?” » Aujourd’hui, elle se contente de lui envoyer un texto d’encouragement avant le match et un autre à la fin. Une attention à laquelle le trois-quarts centre est toujours aussi sensible. « Une fois, je n’ai pas pu lui en envoyer un. Le jour même, il m’a écrit : “Alors, je n’ai pas mon petit message d’après match ?” » Ce samedi 19 septembre, aucun problème en perspective : maman Bastareaud assiste au match contre l’Italie depuis les tribunes du stade londonien de Twickenham.Chaque semaine, Mathieu Bastareaud chroniquera la coupe du monde de rugby pour Le Monde.Adrien PécoutJournaliste au Monde Mathilde Damgé La visite du pape François, ce week-end à Cuba, est la 3e en 17 ans d’un pape sur l’île, après celle de Benoît XVI en 2012 et de Jean Paul II en 1998.Cette normalisation des relations entre le Vatican et l’île communiste a permis aux catholiques, présents en nombre à Cuba, d’obtenir plus de droits après des décennies d’athéisme forcené - 130 prêtres ont été expulsés de l’île après la révolution castriste de 1959. D’autres religieux tels que l’actuel chef de l’Eglise cubaine Jaime Ortega ont été envoyés dans des camps de travail tandis que l’Eglise a été expropriée de nombreux biens.Grâce à Jean-Paul II, les relations se sont apaisées et le jour de Noël est redevenu férié.Les catholiques représentent plus de la moitié de la population, selon les chiffres du Vatican 6,7 millions de personnes, soit 60 % de la population. Mais ces catholiques sont peu à fréquenter les églises. Selon Orlando Marquez, porte-parole de l’archevêché, 60 % des Cubains sont baptisés, mais moins de 5 % sont pratiquants. D’autres ramènent ce chiffre à 1 %.Et si 90 % des Cubains seraient croyants, les cultes syncrétiques afro-cubains (des mélanges entre christianisme et traditions africaines) dominent.Concernant la « couverture » du territoire cubain par les équipes pastorales (prêtres et laïcs s’occupant d’une paroisse), on comptait 837 catholiques par responsable pastoral contre 144 aux Etats-Unis en 2013. Le nombre de catholiques par prêtre est de 18 562 à Cuba contre 1 753 aux Etats-Unis.Selon un sondage réalisé en mars dernier auprès des Cubains pour le Washington Post, 44 % des Cubains interrogés se déclarent non religieux, 27 % se déclarent catholiques et 13 % se revendiquent d’un culte syncrétique comme Santeria, une croyance originaire des Caraïbes. Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.09.2015 à 11h06 • Mis à jour le19.09.2015 à 12h09 | Clément Martel (Beli Manastir, Croatie, envoyé spécial) Elle leur a tendu les bras pendant deux jours. Puis, submergée, la Croatie a voulu bloquer l’accès à son territoire aux nombreux migrants déroutés vers son sol à la suite de la fermeture de la frontière méridionale de la Hongrie. En vain. « Depuis que les points de passage avec la Serbie ont été coupés, toutes les heures, 200 nouveaux réfugiés arrivent à Tovarnik », expliquait, vendredi 18 septembre, Babar Baloch, porte-parole du Haut-Commissariat des Nation unies pour les réfugiés, le HCR. Beaucoup trop pour ce pays des Balkans qui estimait mercredi pouvoir accueillir 1 500 réfugiés par jour.Tovarnik, Aymen Ghalil y est passé. Comme l’immense majorité des migrants, ce Syrien de 27 ans a débouché dans ce village d’à peine 2 000 âmes après avoir franchi la frontière serbe à travers les champs de maïs. Parqué sur une route en plein soleil, il y a attendu une journée un train qui ne venait pas, avant de prendre place avec sa famille à bord d’un bus. Direction Zagreb, croyait-il, d’où ce mécanicien aéronautique comptait se rendre en Allemagne. Fausse route. Pour des raisons administratives, il a débarqué avec plusieurs milliers de ses compagnons à Beli Manastir, non loin de la frontière hongroise. Enervé par ce détour forcé, Aymen a tenté tout l’après-midi de convaincre des chauffeurs de taxi de l’emmener à Zagreb (à 300 kilomètres de là) et de déterminer les destinations des bus passant par ce coin reculé du pays. Car si la Croatie a pu lui sembler accueillante après les heurts violents à la frontière hongroise, elle avait tout de la terra incognita. Absent jusque-là de l’itinéraire migratoire, le pays n’est pas balisé comme les autres de la région par des groupes Facebook conseillant d’emprunter telle ou telle route.Au camp de #BeliManastir, dans le nord-ouest de la #Croatie, tout est prêt pour accueillir les #réfugie http://t.co/0O0aSTYfe8— martelclem (@Clément Martel)require(["twitter/widgets"]);A la différence de ses voisins hongrois et slovène, la Croatie ne fait pas partie de l’espace Schengen. Et, bien que membre à part entière de l’Union européenne depuis 2013, elle n’a pas à garantir – comme le traité l’exige – « la responsabilité du contrôle aux frontières de l’espace Schengen pour le compte des autres Etats de Schengen ». Une situation qui peut expliquer l’appel, mercredi, du premier ministre croate, Zoran Milanovic, à permettre le passage sans encombre des migrants sur son sol. Canalisé, le passage des réfugiés se fait sans encombre et ils deviennent rapidement le problème des pays en aval, sans que la Croatie n’ait à devenir l’un des centres d’accueil dont l’Europe veut se doter à ses frontières extérieures pour examiner les demandes d’asile (les hot spots). Mais deux éléments ont perturbé le plan croate, le manque de concertation et l’incroyable appel d’air créé par cette annonce. Pas plus que le premier ministre hongrois, Viktor Orban, n’a demandé à ses voisins la permission de fermer sa frontière avec la Serbie, la Croatie n’a coordonné ses efforts avec ses voisins au moment d’ouvrir ses portes. Et plus tard, lorsque Zagreb a rétropédalé après avoir recueilli en trois jours les 20 000 migrants que le pays pensait recevoir en deux semaines, M. Milanovic s’est mis à dos la Serbie et la Slovénie. La première ne voulant pas garder chez elle les réfugiés bloqués à la frontière croate, et la seconde refusant le rôle de domino suivant à être renversé par l’arrivée des migrants.Lire les derniers déroulements :Les migrants ballotés entre la Hongrie, la Croatie et la SlovénieIncroyable appel d’airPar ailleurs, si la Croatie ne s’est pas privée de critiquer la décision hongroise de barricader sa frontière face aux migrants, c’est par ce pays que les premiers migrants de la « via croatiana » ont quitté le pays. Vendredi soir, cinquante bus et un train ont franchi la frontière avec la Hongrie, dans le nord de la Croatie, les deux pays s’étant entendus pour laisser des « groupes de migrants vulnérables » poursuivre leur trajet vers l’Europe occidentale.Cet épisode a vidé Beli Manastir de ses réfugiés en un après-midi, mais pour peu de temps. Au cours de la nuit, une nouvelle vague de réfugiés est attendue dans la ville. Avant de passer, eux aussi, la frontière hongroise ? « Ce n’est pas un couloir » de migration, a proclamé la ministre croate des affaires étrangères, Vesna Pusic, mais une exception. Pour l’heure, la Croatie, itinéraire bis des migrants, reste un cul-de-sac.Clément Martel (Beli Manastir, Croatie, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Séverin Graveleau C’est ce qu’on appelle faire d’une pierre deux coups… avec seulement deux mots. Alors que le Conseil supérieur des programmes (CSP) a remis, vendredi 18 septembre, la seconde mouture des programmes scolaires du CP à la 3e, la ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, a pris tout le monde de court en se positionnant pour le retour des « dictées quotidiennes » à l’école, « indispensables » selon elle.Qu’importe si la formule « dictée quotidienne » n’est pas présente une seule fois au fil des 375 pages de ces programmes : en mettant l’accent sur une « école exigeante », la ministre a réussi à focaliser l’attention sur un symbole. Fine communicante, elle tient à distance, au moins dans un premier temps, un possible retour des critiques qui avaient émaillé la divulgation de la première version des programmes, en avril. Et évite le procès en laxisme que la droite a coutume de lui faire, en reprenant à son compte le « lire-écrire-compter » traditionnellement valorisé par les tenants d’une ligne pédagogique plus conservatrice.Pari réussi ? En tout cas, les politiques, de droite comme de gauche, étaient moins prompts à réagir que d’habitude. Contacté par Le Monde, François Fillon rappelle « la priorité des priorités » qu’est la maîtrise de la langue française. Et se souvient d’avoir été « vivement critiqué » en 2004 lorsque, ministre de l’éducation nationale, il avait « demandé que l’on fasse des dictées non seulement à l’école mais aussi au collège ». « Si vraiment cela se fait, j’applaudis, déclare-t-il, mais je crains que ce gouvernement n’ait pas assez d’autorité pour y parvenir. »Lire aussi :Cycles, progressivité, fondamentaux... ce qui change dans les nouveaux programmes« Cadeau fait aux réacs »Au Conseil supérieur des programmes, où l’on a à cœur de valoriser ces nouveaux programmes, dits « curriculaires », organisés par cycle de trois ans et non plus par année, on s’étonnait dès jeudi soir de « l’interprétation » faite par la ministre. La remise officielle des programmes vendredi s’est accompagnée d’un tweet du président du CSP, le géographe Michel Lussault : « A lire attentivement si l’on souhaite ne pas se contenter des slogans et des a priori. » Car la formule de la ministre n’est pas sans fondements. Dans cette seconde version des programmes, l’accent est bien mis sur les « occasions d’écrire très nombreuses [qui] devraient faire de cette pratique l’ordinaire de l’écolier », d’« au moins une séance quotidienne » en écriture, etc. Mais « c’est sur la régularité des exercices que nous insistons », explique Michel Lussault. Une préconisation qui s’appuie sur les récentes recherches du chercheur Roland Goigoux, de l’Institut français de l’éducation (ENS de Lyon), ou du linguiste Alain Bentolila.Du côté des syndicats enseignants, toutes sensibilités confondues, c’est peu de dire que l’accueil des propos de la ministre de l’éducation est mesuré. « Najat Vallaud-Belkacem fait le choix de parler à l’opinion publique plutôt qu’aux enseignants », lance Christian Chevalier, du SE-UNSA, qui évoque un « cadeau fait aux réacs ». « Quelle ambition ! On parle de refondation de l’école et on en vient à résumer ces nouveaux programmes à une dictée quotidienne », s’emporte de son côté Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUipp-FSU, premier syndicat en primaire ; selon lui, « l’enjeu du lire-écrire-compter est de savoir comment on fait, avec quels outils et ressources pédagogiques ».Les propos de la ministre sont globalement ressentis comme une injonction allant à l’encontre de la liberté pédagogique des enseignants. « Tant qu’elle y est, elle pourrait aussi prescrire l’heure à laquelle il faut la faire, cette dictée quotidienne, et la couleur des stylos » résume Sébastien Sihr.Séverin GraveleauJournaliste au Monde Anne Eveno C’est une piqûre de rappel qui fait mal, à un peu moins de deux semaines de la présentation par le gouvernement du projet de budget pour 2016. Moody’s a annoncé dans la soirée de vendredi 18 septembre avoir dégradé la note de la dette souveraine de la France, l’abaissant d’un cran, à Aa2 contre Aa1.« La principale raison de la décision de l’agence d’abaisser la note de la France à Aa2 est l’évidence accrue que la croissance économique tricolore va rester faible sur le moyen terme », explique Moody’s dans son communiqué. L’agence considère qu’il s’agit là d’un « frein pour tout retournement conséquent du fardeau important de la dette de la France dans un avenir prévisible ». « La reprise économique en cours en France s’est avérée sensiblement plus lente – Moody’s croit qu’elle le restera – par rapport aux reprises observées lors des précédentes décennies », ajoute l’agence, tout en notant que la solvabilité du pays reste extrêmement élevée, ce qui justifie la note Aa2. Sur l’échelle de Moody’s, il s’agit de la troisième meilleure note possible mais elle ravale l’Hexagone au rang du Qatar, et le place derrière des pays comme le Royaume-Uni (Aa1) et l’Allemagne, bien sûr toujours notée Aaa.Récemment, lors de la présentation du cadrage économique du projet de budget pour 2016, le ministre des finances, Michel Sapin, a indiqué tabler sur une progression du produit intérieur brut (PIB) en 2016 de 1,5 %, après + 1 % en 2015. Un rythme effectivement assez poussif, surtout après trois années de croissance nulle ou quasi nulle.Lire aussi :Un budget pour 2016 construit sur une « hypothèse prudente » de croissanceOutre la faiblesse de la reprise, l’autre raison invoquée par Moody’s pour justifier sa décision d’abaisser la note de la France est à chercher du côté des « contraintes politiques et institutionnelles » du pays qui pèsent sur ses finances publiques. Comme à son habitude, l’agence de notation dénonce le défaut de compétitivité du pays, et ses difficultés à se réformer.« Anciennes rigidités »Les remous provoqués au sein de la gauche par les propos du ministre de l’économie, Emmanuel Macron, sur les 35 heures ou sur une évolution du code du travail n’ont pas dû aider l’agence, apôtre du libre marché, à se défaire de son diagnostic sur l’Hexagone. Moody’s juge ainsi que la perte des parts de marché de la France à l’international est liée à d’« anciennes rigidités ».Lire aussi :Macron, star au Medef, épouvantail au PSEn dépit de ce nouveau coup de semonce, l’agence délivre quelques satisfecit. Ses économistes assurent que, outre sa solvabilité, la France peut compter sur quelques atouts : une économie « diversifiée », une tendance démographique « favorable » et de faibles coûts de financements. Résultat, et c’est le point positif de cette dégradation de la note souveraine du pays, l’agence assortit la note Aa2 d’une perspective « stable ». Cela signifie que Moody’s n’envisage pas de modification de la note dans les 12 à 18 mois à venir. Autrement dit, probablement rien avant l’élection présidentielle de 2017.Après la dégradation de vendredi, la France est désormais notée à l’identique par les principales agences financières de notation – Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch –, et le gouvernement peut espérer être sorti de la spirale infernale ouverte en janvier 2012 par la perte du fameux Aaa. François Hollande, alors en pleine campagne électorale, avait estimé « que c’était une politique qui avait été dégradée ».Assainir les finances publiquesCette fois, Michel Sapin, le ministre des finances, a préféré, sans surprise, relativiser la portée de la décision de Moody’s et n’en retenir que les aspects les plus positifs. Dans un communiqué, il a pris acte « du passage par Moody’s de la note de “Aa1” avec perspective “négative” à “Aa2” en la plaçant sous perspective “stable” ».Le ministre considère que les dernières données économiques et budgétaires « témoignent de la capacité du gouvernement à faire renouer l’économie avec plus de croissance et plus d’emploi, avec des finances publiques assainies ». Les pouvoirs publics ont confirmé cette semaine que le déficit public du pays serait ramené à 3,8 % du PIB cette année puis à 3,3 % l’an prochain. Quant à la dette publique – elle a atteint, fin 2014, 95,6 % du PIB –, le gouvernement escompte qu’elle se stabilisera « nettement au-dessous de 100 % du PIB en 2016 avant de progressivement refluer ».Face aux critiques sur les difficultés de la France à se réformer, M. Sapin rappelle que « le gouvernement demeure fermement engagé à poursuivre et à amplifier sa politique de réformes visant à soutenir le potentiel de croissance et d’emploi de l’économie française ». Une référence implicite à certains projets en cours de réalisation, comme la réforme du travail du travail le dimanche, ou déjà mis en place avec la loi Macron.Anne EvenoJournaliste au Monde Cécile Chambraud Le pape François aime dire qu’il a vocation à bâtir des ponts là où s’élevaient des murs. C’est un pont aérien qu’il jettera entre Cuba et les Etats-Unis, mardi 22 septembre, lorsqu’il décollera de l’aéroport de Santiago de Cuba pour la base d’Andrews, près de Washington. Deux mois et demi après le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays, jusqu’alors ennemis, ce trajet vaut autant qu’un discours.Il donne au voyage que le pontife argentin fera à Cuba (19 au 22 septembre) puis aux Etats-Unis (22 au 27 septembre), deux pays où Jorge Bergoglio se rend pour la première fois, une signification continentale. Il adresse aux Etats-Unis une exhortation : profiter du nouveau cours de sa politique envers Cuba pour « repenser leur responsabilité » à l’égard de l’ensemble de l’Amérique latine, selon une expression employée au Vatican, et pour développer la solidarité.C’est le coup de théâtre du 17 décembre 2014, lorsque les présidents américain, Barack Obama, et cubain, Raul Castro, avaient annoncé simultanément leur intention de renouer des relations, qui a conduit quelques mois plus tard le Vatican à faire précéder la visite de François aux Etats-Unis par une étape dans l’île. Les deux chefs d’Etat avaient remercié le chef de l’Eglise catholique de ses bons offices pendant les négociations.Le pape argentin avait en effet mis à profit sa parfaite connaissance de la situation régionale et les relations diplomatiques ininterrompues du Vatican avec l’Etat cubain depuis quatre-vingts ans pour jouer le rôle de facilitateur. Après Jean Paul II (1998), après Benoît XVI (2012), il sera le troisième pape en dix-sept ans à se rendre dans l’île. Mais le premier à pouvoir le faire dans un contexte d’optimisme.Lire aussi :Cuba, première étape symbolique du voyage du pape François en Amérique « Embrasser le peuple cubain »Le programme de la visite de deux jours et demi en atteste : le pape ne va pas à Cuba « pour susciter la controverse » avec les autorités. Il s’y rend d’abord, souligne-t-on au Vatican, dans un esprit pastoral, pour « embrasser le peuple cubain », pour célébrer en quelque sorte le début de la mise en œuvre du programme fixé en son temps par Jean Paul II. Lors de sa venue, le pape polonais avait appelé Cuba à « s’ouvrir au monde » et « le monde à s’ouvrir à Cuba ».En dehors de ses entretiens avec Raul Castro – qu’il a reçu en mai à Rome –, des messes qu’il célébrera à La Havane, Holguin et Santiago, des rencontres qu’il aura avec le clergé de l’île, des jeunes à La Havane et des familles à Santiago, ne figure à l’emploi du temps officiel de François aucune de ces rencontres auxquelles il attache tant de prix – et qui auront lieu aux Etats-Unis – avec des détenus, des sans-abri ou des déshérités. Ceux-ci sont pourtant innombrables dans ce pays à l’économie dévastée et où la misère se perçoit à chaque coin de rue.Il est encore moins prévu de contact avec des Dames en blanc, qui demandent la libération de leurs époux prisonniers politiques, ou encore avec des témoins des drames de l’exil. Il n’y a pas si longtemps, le détroit de Floride a servi de sépulture à des balseros, ces Cubains qui tentaient de gagner les Etats-Unis sur des embarcations dont toutes n’ont pas atteint leur destination.Pourtant, le thème des migrations figurera en bonne place dans la visite de François aux Etats-Unis. Il n’est cependant pas impossible que, comme il en est coutumier, le pape ajoute à cet agenda cubain une rencontre ou un geste imprévus qui témoignent de ces préoccupations. Un ajout en tout cas a été jugé « vraisemblable et prévisible » par Federico Lombardi, le porte-parole du Vatican, mardi 15 septembre, à savoir une rencontre entre le pape et Fidel Castro, l’ancien chef révolutionnaire qui avait été séduit par Jean Paul II.La prudence politique du programme pontifical à Cuba est le prolongement direct de la ligne suivie par l’Eglise cubaine depuis la révolution de 1959 : un dialogue discret avec le régime pour favoriser une libéralisation politique en douceur. Les papes successifs ont soutenu cette option. Ils ont condamné l’embargo économique imposé par les Etats-Unis. Benoît XVI l’avait qualifié d’« injuste et moralement inacceptable ». François ne devrait pas déroger à la tradition. Mais les encouragements en faveur de la mise en œuvre des libertés fondamentales pourraient être réservés à Raul Castro lors de leur entretien, dimanche après-midi. Le pape aura d’ailleurs sans doute plusieurs occasions de lui faire passer des messages : en sortant de sa rencontre avec François, à Rome, en mai, le président cubain avait déclaré qu’il se rendrait « à toutes les messes » qu’il célébrera dans l’île et que « si le pape continue à parler ainsi, un jour [il] recommencerai[t] à prier et retournerai[t] à l’Eglise catholique ». Lire aussi :Le cardinal Jaime Ortega, le chef controversé de l’Eglise cubaineL’Eglise cubaine comme force socialeL’Eglise locale a bénéficié de cette ligne de conduite dans la mesure où elle est demeurée la principale organisation non étatique tolérée, même si sa latitude d’action a connu des hauts et des bas. Bénéficiera-t-elle de la nouvelle configuration politique qui émergera peut-être de la fin de l’isolement de l’île ? Le pape argentin vient aussi pour épauler l’Eglise cubaine et la conforter comme force sociale avec laquelle le pouvoir devra compter.A La Havane, pendant la messe sur la place de la Révolution, cinq enfants recevront leur première communion des mains du pape, « signe d’espérance dans la croissance de l’Eglise », a précisé le père Lombardi.L’Eglise locale a bénéficié de cette ligne de conduite dans la mesure où elle est demeurée la principale organisation non étatique tolérée.Equateur, Bolivie et maintenant Cuba : en trois mois et deux voyages, le pape aura fait précéder son arrivée aux Etats-Unis par une visite chaleureuse à trois des pays du continent les plus éloignés politiquement et les plus critiques du géant nord-américain, et où sa propre vision des dégâts du système économique mondialisé trouve un écho tout particulier. Après avoir demandé un changement radical « de style de vie, de production et de consommation » dans l’encyclique Laudato si’ sur le climat, en juin, après avoir appelé à opposer « une résistance active au système idolâtrique qui exclut, dégrade et tue » et dénoncé « la tyrannie de l’idole argent », en juillet à Santa Cruz, en Bolivie, le pape s’emploiera ensuite, à partir de mardi, à convaincre les catholiques américains.Le voyage du pape à Cuba et aux Etats-UnisCubaLe pape François arrivera à La Havane samedi 19 septembre. Dimanche matin, il célébrera une messe sur la place de la Révolution, puis il s’entretiendra avec Raul Castro avant de rencontrer des jeunes au centre culturel catholique Felix Varela. Lundi, il se rendra à Holguin, avant de rejoindre Santiago, dans l’est de l’île, et son sanctuaire de la Vierge de la Charité du Cuivre.Etats-UnisLe pape s’entretiendra avec Barack Obama mercredi 23 septembre à la Maison Blanche avant de célébrer la messe de canonisation du franciscain Junipero Serra, évangélisateur de l’Ouest américain au XVIIIe siècle. Jeudi, François prononcera un discours devant le Congrès. Il rencontrera ensuite des sans-abris avant de s’envoler pour New York. Vendredi matin, il s’exprimera devant l’Assemblée générale des Nations unies puis participera à une rencontre interreligieuse au mémorial de Ground Zero. Dans l’après-midi, il rencontrera les enfants de familles immigrées dans une école catholique de Harlem et célébrera une messe au Madison square garden. Samedi et dimanche, il participera à la rencontre mondiale des familles, à Philadelphie, où il rendra aussi visite aux détenus de la prison Curran-Fromhold.Cécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Angela Bolis (Fidji, envoyée spéciale) Anote Tong, le chef de l’Etat et ministre des affaires étrangères des Kiribati, court le monde pour défendre la cause des îles menacées par la montée des eaux – Kiribati, mais aussi Tuvalu, Marshall, Maldives… –, à coups de formules alarmistes et de propositions radicales. C’est dans un hôtel de Suva, la capitale des Fidji, que ce sexagénaire, simple et distingué, a reçu Le Monde.Face à la montée du niveau de la mer qui menace les Kiribati, vous proposez la « migration dans la dignité ». Qu’entendez-vous par là ?Anote Tong : Nous pensons que nous n’aurons pas les moyens de préserver nos îles, même avec l’aide de la communauté internationale. Nous devons nous préparer au déplacement d’une partie de la population. Nous avons encore le temps, nous ne voulons pas que les gens migrent à la dernière minute. L’objectif, c’est qu’ils acquièrent des compétences grâce à des formations pour trouver de bons postes et répondre à des besoins spécifiques dans des pays comme le Japon, l’Australie ou la Nouvelle-Zélande, où la population est vieillissante et où il y a un besoin de main-d’œuvre.Quitter votre pays, est-ce la seule solution envisageable à long terme ?Nous pouvons toujours essayer de trouver des solutions d’ingénierie sur place. Par exemple, la possibilité de surélever les îles est étudiée. Mais dans tous les cas, pour une partie du territoire au moins, arrivera un moment où nous ne pourrons plus rester émergés : peut-être dans vingt ans, vingt-cinq ans, plus tôt qu’on ne le pense à mon avis. A ce moment-là, il sera impossible de s’adapter, à moins de se mettre à nager ou de devenir des îles flottantes artificielles [une solution déjà envisagée par M. Tong]. Donc les gens ont peur. [La « migration dans la dignité »], c’est le seul moyen que j’ai de leur donner un sentiment de sécurité : au moins j’ai un plan. Peu importe qu’il soit radical. Ca va être difficile, on va beaucoup y perdre, on ne sait pas ce qu’il adviendra de notre culture… Mais quels choix avons-nous ?Avez-vous déjà des solutions d’accueil dans d’autres pays ?Non, pas vraiment. Nous avons notamment 75 places par an en Nouvelle-Zélande. Avant, les gens les demandaient très peu, mais depuis qu’ils ont entendu parler du changement climatique, il y a la queue pour les obtenir. Ce n’est pas suffisant ! Nous espérons qu’il y aura une réponse de la communauté internationale, car c’est un défi moral et une responsabilité qui sont partagés.Un ressortissant gilbertin [habitant des Kiribati] a demandé pour la première fois le statut de réfugié climatique à la Nouvelle-Zélande, qui l’a refusé. Espérez-vous que ce statut soit reconnu ?Nous ne soutenons pas particulièrement cet homme… Et je rejette le statut de réfugié climatique, car nous ne voulons pas que les Gilbertins deviennent un poids pour les autres nations, ou des citoyens de seconde classe. Nous sommes en train de perdre notre terre, nous ne voulons pas perdre notre dignité.Qu’attendez-vous de la COP21 à Paris en novembre ?Même si nous réussissons à limiter les émissions de gaz à effet de serre, la mer va continuer à monter… Donc nous soutiendrons très fortement la signature d’un accord contraignant à Paris, mais n’oubliez pas que dans tous les cas, la situation des Kiribati continuera à être très problématique.Lire le reportage en grand format : Les îles Kiribati, enfer et paradisLire aussi : L’océan, grand absent de la Conférence de ParisAngela Bolis (Fidji, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anthony Hernandez « L’objectif d’atteindre les huitièmes de finale est à notre portée. » L’espérance de Jean-Michel Aulas, formulée au Monde avant le début de la Ligue des champions, est soumise au révélateur des Espagnols du FC Valence, mardi, pour le deuxième match du groupe. (A suivre en direct à partir de 20 h 45.) Après un match nul (1-1) face à la Gantoise (Belgique) concédé en supériorité numérique et assorti d’un penalty manqué par Alexandre Lacazette en fin de rencontre, les joueurs du président lyonnais n’ont plus guère le droit à l’erreur.Lire aussi :Lyon rate son retour en Ligue des champions, face au club belge de La GantoiseAuteur d’un début de saison décevant en Ligue 1 (3 victoires, 3 nuls et deux défaites) et frappé une nouvelle fois par de nombreuses blessures, dont celle très handicapante de son meilleur joueur Nabil Fekir (absent plusieurs mois), l’Olympique lyonnais vit un début de saison compliqué. Lundi, le mal-être de son attaquant vedette Alexandre Lacazette, dont la prolongation et la revalorisation de contrat ont agité l’été lyonnais, a été officialisé dans un entretien à L’Equipe : « Etre traité de la sorte, c’est blessant. Oui, son comportement [celui de Jean-Michel Aulas] m’a blessé et déçu. » Le meilleur joueur de Ligue 1 l’an passé n’avait pas apprécié que les négociations soient rendues publiques par son président.Lacazette-Beauvue, un duo en délicatessePlus surprenant, mardi dans les colonnes de Ouest-France, Claudio Beauvue, en balance avec le jeune Aldo Kalulu pour le deuxième poste en attaque, s’est lui aussi épanché. Discrète malgré ses trois buts inscrits, la recrue peine à trouver sa place dans un effectif d’une autre dimension que celui de son club précédent, Guingamp. A la question de savoir s’il se sentait bien à Lyon, Beauvue a simplement répondu : « Je vais passer cette question… » Même si le joueur a effectué un rétropédalage en urgence sur le site de L’Equipe à la mi-journée, ce nouvel épisode est un indice inquiétant quant à l’ambiance au sein du club.Lire aussi :8e journée de Ligue 1 : Lyon chute à Bordeaux, le PSG étrille Nantes, Caen et Bastia se relancentDéjà résigné en championnat où le titre n’échappera pas au PSG et à ses propriétaires qataris, l’OL a préféré balancer le dernier match à Bordeaux (défaite 3-1) en laissant au repos quatre joueurs qui seront titulaires à Gerland ce soir : la recrue espagnole Sergi Darder, le capitaine Maxime Gonalons, le défenseur serbe Milan Bisevac et Alexandre Lacazette en personne. Jean-Michel Aulas n’a jamais caché qu’il faisait une priorité d’assister à un huitième de finale de Ligue des champions dans son nouveau Grand Stade en 2016. Quinze ans aprèsL’entraîneur Hubert Fournier, lui aussi égratigné par Lacazette pour « son manque de soutien », sait qu’il est attendu au tournant pour sa capacité à faire briller son équipe sur la scène européenne, après une première saison réussie au-delà des attentes sur le plan national (deuxième place synonyme de retour en Ligue des champions). Point positif pour Fournier, l’adversaire valencien n’est pas non plus flamboyant depuis la reprise. Neuf points en six journées de Liga, 3 petits buts marqués, mais seulement 2 encaissés.De plus, lors de la première journée de la Ligue des champions, les Espagnols se sont inclinés 3-2 à domicile face au Zenith Saint-Pétersbourg. Si l’on considère que les Russes constituent finalement l’épouvantail de ce groupe, cet affrontement franco-espagnol prend encore plus d’importance.Il y a quinze ans, lors de la saison 2000-2001, un OL débutant en Ligue des champions avait croisé la route d’un FC Valence conquérant. Porté par des joueurs talentueux tels Ruben Baraja, Gaizka Mendieta, Santiago Canizares ou encore Roberto Ayala, le club « Ché » avait alors atteint la finale remportée par le Bayern Munich. En poules, les Lyonnais avaient perdu deux fois (1-0, 2-1) mais s’étaient qualifiés pour le deuxième tour. Il n’est pas certain que Lyon puisse se permettre cette année le luxe de deux défaites contre Valence.Anthony HernandezJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alain Beuve-Méry Le timing est presque parfait. Juste avant que la discussion ne reprenne, mardi 29 septembre à l’Assemblée nationale sur le projet de loi, relatif à la liberté de création, et que celle-ci n’aborde les articles relatifs à la répartition des droits dans la musique, Fleur Pellerin, ministre de la culture et de la communication, a annoncé et salué la signature d’« un accord historique pour la filière musicale ». Un accord trouvé à la suite de la mission, confiée au conseiller maître à la Cour des comptes, Marc Schwartz. Le contenu détaillé de l’accord ne sera donné que vendredi 2 octobre, mais ses grandes lignes sont d’ores et déjà connues.La lettre de mission donnée à M. Schwartz, datée du 21 mai, fixait trois objectifs concernant l’exploitation numérique de la musique enregistrée : « favoriser la vitalité de l’ensemble des acteurs ; préserver la diversité de la création et de sa diffusion ; assurer une rémunération reflétant équitablement leur apport à la création de valeur. » Une « juste rémunération » des artistesPour la ministre, l’accord trouvé permet de garantir « cette juste rémunération », car « les producteurs s’engagent à partager avec les artistes tous les revenus reçus des services de musique en ligne et à leur garantir dans ce cadre, une rémunération minimale, en contrepartie de l’exploitation numérique de leurs enregistrements. » Un encadrement des règles de détermination de l’assiette de rémunération des artistes a aussi été trouvé.L’accord « permet, en outre, de renforcer la transparence de l’économie de la filière et d’améliorer l’exposition de la musique et de la diversité culturelle sur les plates-formes de musique en ligne », ajoute la ministre, dans son communiqué.Dans ces conditions, Patrick Bloche, rapporteur (PS) du projet de loi Liberté de création devrait retirer, en toute logique, l’amendement qui préconisait une gestion collective obligatoire pour la répartition des droits musicaux issus de l’exploitation numérique (streaming et téléchargement), en cas d’échec de la mission Schwartz.L’accord satisfait pleinement les producteurs de musique. Pour le Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP) « le partage de la valeur créée par les exploitations numériques fait l’objet d’engagements précis et donne la priorité aux discussions entre partenaires sociaux dans le cadre de la convention collective de l’édition phonographique ». De son côté, l’UPFI (producteurs indépendants) approuvent que « des engagements substantiels aient été ainsi souscrits volontairement par les producteurs de phonogrammes vis-à-vis des artistes interprètes concernant le partage de la valeur. »Consternation du côté de l’AdamiLes responsables de plate-forme de téléchargement ou d’écoute en ligne Spotify ou Deezer n’ont pas encore réagi, mais leur souhait de conserver comme interlocuteur unique les producteurs de musique est respecté.L’accord prévoit aussi la création d’un fonds de soutien à l’emploi des musiciens par les plus petites structures de production phonographique.Seule l’association La Guilde des artistes de la musique (GAM), créée en mars 2013 par Axel Baur, qui revendique 200 membres se dit favorable à l’accord. La GAM est notamment satisfaite des mesures concernant la transparence des comptes entre artistes principaux et maisons de disques.C’est, en revanche, la consternation du côté de l’Adami et la Spedidam, les deux principales sociétés de gestion collective des droits de propriété intellectuelle des artistes-interprètes qui avait claqué, lundi 28 septembre, la porte de la mission Schwartz. « Les mesures proposées ne sont pas à la hauteur des ambitions affichées au sujet de la question essentielle de la rémunération des artistes et dont la portée est mondiale » , estime l’Adami. Pour Xavier, directeur des affaires juridiques de la Spedidam, « c’est une catastrophe, les artistes qui ne touchent pas de royalties vont encore perdre dix ans de rémunération. »Alain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.09.2015 à 16h59 • Mis à jour le29.09.2015 à 18h44 | Emeline Cazi Claude Guéant est arrivé légèrement en avance, un peu avant huit heures du matin, ce mercredi 3 juin. Ils sont six avec lui à avoir rendez-vous rue du Château des rentiers, au fin fond du XIIIe arrondissement, pour répondre aux questions de la police financière parisienne. Tous se sont côtoyés à l’Elysée sous Nicolas Sarkozy. Il y a là, aux côtés de l’ancien secrétaire général, son successeur Xavier Musca, Jean-Michel Goudard, l’ami publicitaire de Nicolas Sarkozy, les experts en sondages Julien Vaulpré et Jean-Baptiste de Froment, et l’ancienne directrice de cabinet Emmanuelle Mignon.Depuis la découverte par la Cour des comptes, en 2009, des contrats exorbitants de sondages passés sans appel d’offres, ils savaient qu’ils devraient, un jour, répondre à la justice. La lecture de leurs auditions, auxquelles Le Monde a eu accès, permet de retracer le circuit qui a conduit l’Elysée à privilégier les amis de la maison plutôt que le respect des comptes publics. Mais aussi de découvrir l’ampleur de la désorganisation qui prévaut à la Présidence de la République en ce début de mandat de Nicolas Sarkozy.Une marge de 1,4 millions d’eurosDeux amis du chef de l’Etat manquent à l’appel, ce jour-là. L’un fut son conseiller politique, le second son stratège. Aucun n’avait de bureau à l’Elysée mais tous deux se sont copieusement enrichis grâce à ces contrats sur mesure. La Présidence a ainsi reversé plus de 2,7 millions d’euros aux sociétés de Patrick Buisson et rémunéré 2,1 millions d’euros le cabinet GiacomettiPeron pour ses conseils. Les enquêteurs ont convoqué les deux hommes une première fois au cœur de l’été. Patrick Buisson a fait un bref passage devant le juge Serge Tournaire qui lui a signifié sa mise en examen notamment pour « détournement de fonds publics par un particulier », « recel de délit de favoritisme », et lui a donné rendez-vous début octobre. Pierre Giacometti, ancien directeur général d’Ipsos devenu consultant en stratégie d’opinions, a lui répondu pendant deux jours aux questions des policiers. Mardi 29 septembre, il était à son tour convoqué chez le juge.Longtemps Claude Guéant s’est tenu à distance de cette affaire. Quatre jours après sa garde à vue, l’ex-secrétaire général de l’Elysée affirmait sur le plateau de BFM n’avoir « pas participé à la commande de ces sondages, [ni] vu tous les sondages ». Ce n’est pas sa signature mais celle d’Emmanuelle Mignon qui donne tout pouvoir à Patrick Buisson pour commander des sondages aux instituts de son choix. Lequel ne s’est pas privé : en deux ans, il a réalisé plus d’1,4 million d’euros de marge. La signature de la directrice de cabinet figure également au bas du contrat Giacometti auquel la Présidence a versé plus de 2 millions d’euros en cinq ans. Quant aux avenants, ils sont paraphés par Jean-Michel Goudard. Claude Guéant pouvait donc dormir tranquille.C’était sans compter cette carte de visite venue le trahir et anéantir sa défense. Le petit carton blanc, dont Le Monde avait révélé l’existence le 31 juillet, était agrafé au rabat de la chemise qu’il a fait déposer sur le bureau de la directrice de cabinet, le 20 juin 2007. A l’intérieur, la convention Buisson. « Merci de mettre ce contrat à la signature et de faire retour d’un exemplaire à P. Buisson. CG. », est-il écrit. « C’est bien ma carte et mon écriture », a admis M. Guéant en garde-à-vue. « J’imagine [que] ce document est venu entre mes mains et je l’ai passé à la personne responsable. Je le répète : je n’ai pas négocié ce contrat. »« J’étais au ski à ce moment-là »L’ancien secrétaire général a beau nier, à mesure que l’enquête progresse, son rôle se précise. Emmanuelle Mignon est « une excellente juriste », dit d’elle Claude Guéant, même si ces deux-là ne s’apprécient guerre. La dame est aussi très prudente. Lorsque le contrat Buisson arrive sur son bureau, elle s’assure auprès du directeur des services financiers qu’il est en règle avec le code des marchés publics. Daniel Revel, déjà en poste sous Chirac, suggère de remplacer « la Présidence de la République » par « le Président de la République » mais n’y trouve rien d’autre à redire. Ce qu’ignore Emmanuelle Mignon, c’est que M. Revel comme tant d’autres, est persuadé que l’Elysée n’est pas soumis au code des marchés publics.Le contrat de Pierre Giacometti a t-il suivi le même chemin que la convention Buisson ? Jean-Michel Goudard, le conseiller stratégie, l’ignore – « j’étais au ski à ce moment-là » – mais le publicitaire « voi[t] mal comment on peut engager un mec de ce niveau sans que le Président ne soit au courant ». De fait, le circuit est identique : le Président accepte le principe, Claude Guéant valide, puis transmet à Emmanuelle Mignon pour signature.Les bases de cette deuxième collaboration ont été posées une semaine après l’élection, par courrier. Pierre Giacometti félicite Nicolas Sarkozy de sa « formidable victoire ». « Je suis très honoré de la confiance que tu m’as accordée tout au long de ces cinq ans […], je le suis plus encore lorsque tu m’as fait part de ta volonté de voir se poursuivre cette relation ». Six mois plus tard, le sondeur quitte Ipsos, lance son cabinet de conseil non sans avoir vérifié que la proposition du Président tient toujours. Bien sûr, répond Nicolas Sarkozy, qui lui dit de voir avec Claude Guéant.« La cave présidentielle est la propriété du Chef de l’Etat »Cette affaire de sondages en dit long aussi sur le fonctionnement de la Présidence sous la Ve République. Emmanuelle Mignon fait figure d’ovni à l’Elysée. Elle est la seule à penser que le code des marchés publics s’y applique comme ailleurs. D’ailleurs, lorsqu’elle demande au directeur financier de vérifier le contrat Buisson, elle ignore que ce dernier a pour seul bréviaire une note laissée par le chef du service financier du général De Gaulle. Les fonds de la Présidence sont « gérés selon un mode extrêmement souple » et « sont en quelque sorte les héritiers directs de la cassette royale », est-il expliqué. Sur les marchés publics, la page 3 est limpide : la loi ne s’applique pas. Pour l’anecdote, c’est le même document qui explique que « la cave présidentielle est la propriété du chef de l’Etat ». Libre à lui de partir avec, à la fin du mandat, ou de la vendre à son successeur.A l’automne 2007, la directrice de cabinet décide de mettre de l’ordre dans cette maison qui n’a pas plus de service juridique pour employer mille salariés, que de directeur des achats pour gérer 30 millions d’euros de dépenses. Un conseiller d’Etat vient à son secours en confirmant que l’Elysée n’échappe pas à la règle de la mise en concurrence. Bernard Trichet, le successeur de Daniel Revel aux finances, tombe lui aussi des nues en découvrant le contrat « exorbitant » de Patrick Buisson « pour le moins bref et peu formalisé ».La modernisation de « cette institution sans règle » prendra plusieurs mois. Il a fallu vaincre les résistances des « chefs de service [qui] ne connaissaient pas les procédures de marchés publics et ne semblaient pas, sauf pour un, avoir envie de rentrer dans cette démarche », se souvient le responsable des achats recruté en 2009. La loi est venue peu à peu remplacer la coutume. Le premier appel d’offres a concerné les meubles de la garden party. Une équipe a ouvert des enveloppes, comparé les prix et retenu la société la plus offrante pour organiser la réception. Une petite révolution sous la Ve République.Emeline CaziJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Hervé Morin « Si j’avais gagné un dollar à chaque fois que j’ai écrit qu’on avait trouvé de l’eau sur Mars… » Ce tweet d’Alexandra Witze, correspondante du journal scientifique Nature, résume l’attitude ambivalente que peut engendrer la politique de communication de la NASA autour de la Planète rouge. Ce message a été lancé sur les réseaux sociaux, lundi 28 septembre 2015, alors même que l’agence américaine entamait une conférence de presse présentant la détection de probables coulées de saumures sur les pentes martiennes, qu’elle avait annoncée comme « une découverte scientifique majeure ».But if I had a dollar for every story I wrote about water being found on #Mars… (sorry, I did warn you about the crankiness)— alexwitze (@Alexandra Witze)require(["twitter/widgets"]);Message désabusé de qui s’est trop souvent vu promettre monts et merveilles ? Alexandra Witze a, comme le reste de la presse, relayé cette information, mais avec les précautions d’usage. Il s’agit d’une avancée « incrémentale », un pas supplémentaire et non une révolution, a elle aussi relativisé Emily Lakdawalla, la blogueuse de la Planetary Society.Lire aussi :De l’eau salée s’écoulerait sur la planète MarsDu spectaculaire au flopCar par le passé, la NASA a rendu publics des résultats spectaculaires qui ont ensuite fait des flops. C’est le cas notamment de la météorite martienne ALH 84001, présentée en 1996 comme porteuse de traces de vie microbienne passée sur la Planète rouge. L’opération avait permis à l’agence américaine d’assurer ses budgets d’exploration spatiale, mais bien peu aujourd’hui soutiennent que la météorite en question ait pu transporter de la vie martienne fossilisée jusqu’à nous. Plus récemment, c’est la découverte d’une bactérie ayant intégré de l’arsenic dans la structure même de son génome, que la NASA avait choisi de porter aux nues, en évoquant une découverte en exobiologie – la science de la vie hors de la Terre. Hélas, la bactérie en question, pêchée dans un lac californien, s’était avérée plus ordinaire qu’escompté.« Suivez l’eau », était le mot d’ordre du programme d’exploration martienne de la NASA au tournant du siècle.Ces épisodes malencontreux ont temporairement conduit la NASA à un peu plus de prudence dans sa communication, même si elle ne manque jamais de relayer les résultats laissant supposer la présence d’eau, sous différentes formes – glacée ou liquide, remontant dans le passé lointain, ou aux périodes récente ou actuelle. L’eau est en effet sur Terre un ingrédient indispensable de la vie, et on suppose qu’elle est tout aussi essentielle à son apparition sur d’autres planètes, Mars étant la candidate la plus accessible. « Follow the water », « suivez l’eau », était même le mot d’ordre du programme américain d’exploration martienne au tournant du siècle. Il a désormais été remplacé par l’ambition de « rechercher des signes de vie », mais jusqu’alors, celle-ci ne s’est pas réalisée – notamment parce que les instruments déployés ne sont pas toujours adaptés à cette tâche.Négociation du programme d’exploration martienneTrouver de l’eau liquide reste donc un objectif excitant. Quitte à surjouer un peu l’enthousiasme. Certains chercheurs associés à la publication des nouveaux résultats dans la revue Nature Geoscience se sont d’ailleurs eux-mêmes dits surpris par l’ampleur de la couverture médiatique suscitée par la NASA, qui avait nourri les attentes en faisant miroiter la résolution d’un « mystère martien ». Certains mauvais esprits n’ont pas manqué de relever la coïncidence de ces résultats avec la sortie en salle aux Etats-Unis du film de Ridley Scott The Martian (Seul sur Mars en VF), qui décrit la survie d’un astronaute, joué par Matt Damon, sur la Planète rouge. L’agence spatiale américaine, qui a conseillé le réalisateur sur les aspects techniques, accompagne au plus près la diffusion de ce film, qui sera sur les écrans français le 21 octobre 2015. Celle-ci intervient alors qu’elle négocie son programme d’exploration martienne par des robots, puis, au-delà de l’horizon 2030, par des humains.Tradition d’autocongratulationIl est à noter qu’Andy Weir, l’auteur du webfeuilleton The Martian dont est tiré le livre qui a inspiré le film, était invité le 17 septembre lors de la conférence de présentation par la NASA de ses ambitions martiennes. « Nous n’avons jamais été aussi avancés sur le chemin d’une mission humaine vers Mars dans toute l’histoire de la NASA », avait alors déclaré Charles Bolden, l’administrateur de l’agence. Une presque lapalissade qui s’inscrit dans une longue tradition d’autocongratulation et de méthode Coué – alors qu’on pourrait penser que les résultats remarquables de la NASA, comme d’autres agences internationale (voir l’Agence spatiale européenne avec la mission Rosetta autour de la comète « Tchouri »), parlent bien mieux pour elles.Mais pour entretenir la flamme du contribuable et des parlementaires qui octroient les budgets, rien de tel semble-t-il qu’un film crédible exaltant l’esprit pionnier cher aux Américains. Si en plus des résultats laissent supposer qu’une fois sur place, il y aura de l’eau pour désaltérer des visiteurs…Et ça marche. « L’eau est l’une des ressources les plus précieuses et nécessaires à une mission humaine vers la Planète rouge, a déclaré à l’agence Associated Press le représentant Lamar Smith (Républicains, Texas), qui préside à la chambre le comité sur la science, l’espace et la technologie. Plus nous trouvons de preuves de sa présence, plus je suis encouragé à soutenir de futures missions vers Mars. » Lire aussi :« La vie sur Mars ? C’est la question à un million de dollars »Hervé MorinPôle Science et MédecineSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pauline Croquet Il est toujours difficile de redonner vie à des personnages chers au cœur du public. Près de dix ans après la fin de la série originale, les fans de Fruits Basket ont encore perdu espoir d’en savoir plus sur le devenir de Tohru, Kyô et Yuki et leurs personnages favoris. Courant de l’été 2015, les sites spécialisés de mangas leur rapportaient pourtant une bonne nouvelle : Natsuki Takaya, l’autrice, donnera une suite à Fruits Basket, qui fut avec Nana, l’un des plus gros succès du manga shojo (pour adolescentes) des années 2000.Chaque vendredi depuis le 4 septembre, le site HanaLaLa Online publie un chapitre de Fruits Basket Another, qui est davantage un spin-off (série dérivée) de l’histoire originale que sa suite. Les lecteurs suivent les aventures de Sawa, un nouveau personnage qui intègre le lycée Kaibara, un lieu-clé de l’histoire d’origine. Dès l’annonce de la parution, l’autrice précisait que, s’ils pouvaient être mentionnés dans cette deuxième histoire, les personnages principaux ne feraient pas d’apparition, cette nouvelle intrigue se déroulant plusieurs années après la fin de leurs études.Fruits Basket racontait en 23 volumes, parus aux éditions Delcourt, l’histoire de Tohru Honda, adolescente naïve et orpheline à l’optimisme inébranlable, qui s’installe chez les Soma, une grande famille victime d’une malédiction. En effet, douze de ses membres se transforment en animaux du zodiaque chinois à chaque fois qu’ils sont étreints par une personne du sexe opposé. Ces personnages à la fois drôles et très hétéroclites, mais aussi le triangle amoureux formé par Tohru, Kyô et Yuki Soma, a tenu en haleine de nombreux amateurs de manga pendant huit ans.Cette déception n’a pas entamé la curiosité des fans de Fruits Basket pour ces nouveaux chapitres qui, dès leur parution, ont été dévorés et sont traduits en anglais ou français par les lecteurs eux-mêmes. Et s’accompagnent parfois de critiques peu amènes, notamment sur Twitter : chapitres trop courts, personnages qui copient trait pour trait les anciens protagonistes… Plusieurs lecteurs regrettent le manque d’implication de Natsuki Takaya dans la série qui l’a propulsée. "Fruit basket another " tu veux faire une autre histoire ok mais bon change tes perso là c'est du 100% Kyo (😍 kyaaaaaaa) et pas du "Hajime" (son nom ds le nouveau manga) #manga #new #fruitbasketanother #hajime=kyo #WTF #coupdegueule Une photo publiée par Médalit Boudon Casassa (@medaritto) le 17 Sept. 2015 à 12h51 PDT Pourtant, sur son blog, l’autrice tentait de calmer les ardeurs avec des précisions rapportées par Crunchyroll : « Another » est une sorte d’hommage, qui ne comptera que deux à trois tomes au maximum pour accompagner la réédition de luxe de Fruits Basket au Japon, au début de septembre. Par ailleurs, la mangaka, pour raison de santé, a dû suspendre en pleine intrigue son autre série, Liselotte et la forêt des sorcières.Interrogé par Le Monde, Delcourt, l’éditeur français de Fruits Basket et Liselotte, a précisé ne pas savoir encore s’il publierait Fruits Basket Another.Pauline CroquetJournaliste au Monde Luc Leroux (Marseille, correspondant) Le tribunal correctionnel de Marseille a condamné à cinq mois de prison avec sursis, mardi 29 septembre, une élue socialiste marseillaise qui, par convictions religieuses, avait refusé de marier un couple de femmes. Le parquet de Marseille estime qu’il s’agit de la première affaire de discrimination, alors que 17 500 mariages homosexuels ont été célébrés en France depuis la promulgation de la loi sur le mariage pour tous, le 17 mai 2013.Le 14 août 2014, Sabrina Hout, adjointe déléguée à la famille de Samia Ghali, maire (PS) du 8e secteur de Marseille, avait utilisé une série de stratagèmes pour ne pas unir Claude et Hélène, deux femmes vivant ensemble depuis une douzaine d’années. Deux semaines avant ce mariage, elle avait demandé à un conseiller d’arrondissement non habilité à célébrer les mariages de la remplacer pour cette seule union. Mme Hout avait ensuite célébré les quatre autres mariages prévus ce jour-là à la mairie des 15e et 16e arrondissements.Des raisons religieusesL’élue avait quitté la salle des mariages avant l’arrivée de Claude et Hélène, l’une fonctionnaire de police, l’autre fonctionnaire territoriale, accompagnées de leurs familles, amis, collègues de travail et enfants. Mme Hout, élue pour la première fois en 2014, avait auparavant signé le registre et le livret de famille alors que la loi impose qu’elle recueille le consentement. Elle avait, par ailleurs, retiré le cavalier portant son nom pour placer devant le conseiller d’arrondissement celui d’un adjoint au maire, ajoutant : « Il est black comme toi. » Ce mariage avait dû être annulé par la justice et les épouses avaient été contraintes de se « remarier » le 14 février 2015.Le conseiller d’arrondissement et deux fonctionnaires présents ce jour-là ont tous affirmé que Mme Hout, 39 ans, agent hospitalier, avait fait valoir ses convictions religieuses. « Elle était très excitée et tapait des pieds », dira même un officier d’état civil. L’élu qui l’avait remplacée avait été sollicité par Mme Hout car, dira-t-il, « elle ne pouvait pas pour des raisons religieuses célébrer un mariage entre homosexuels ». Selon les deux épouses, Samia Ghali aurait évoqué la pression des frères de l’élue.« Une mascarade »Une première procédure ouverte pour faux en écritures publiques s’était soldée le 18 novembre 2014 par un rappel à la loi du procureur de la République, Samia Ghali lui ayant retiré sa délégation à la famille.Poursuivie sur citation directe délivrée par les deux épouses, Sabrina Hout a évoqué un « mauvais concours de circonstances », se défendant de tout sentiment homophobe. « J’étais indécise, avait expliqué l’élue au tribunal. Je suis pratiquante de l’islam, oui, c’est vrai. Mais je n’ai aucun problème avec les homosexuels. » Lors d’une réunion avec les élus, Sabrina Hout avait « émis des réserves. C’est nouveau, il faut que je réfléchisse », avait-elle déclaré à ses collègues.Le président du tribunal Fabrice Castoldi a donné lecture du jugement, soulignant combien les témoignages étaient « accablants ». Sa « mise en scène, voire la mascarade, lui a permis d’échapper aux obligations légales impératives pesant sur elle, et sur elle seule, en sa qualité d’officier d’état civil ». Les juges pointent « non seulement la mauvaise foi de l’argumentaire proposé par Mme Hout mais aussi l’intention de discriminer le couple pour des raisons découlant de l’orientation sexuelle des futures conjointes ».Un message « lancé à notre société tout entière »Le tribunal s’est montré plus sévère que le ministère public qui avait requis trois mois de prison avec sursis et 1 500 euros d’amende. Il s’en explique :« Il n’est pas indifférent que les agissements reprochés à Mme Hout se soient déroulés au sein d’une mairie, à l’occasion de l’application d’une loi nouvelle et à un moment-clé et particulièrement solennel de la vie d’un couple. Il est impératif qu’aucun citoyen, quels que soient notamment son âge, son handicap, sa race, ses opinions politiques et naturellement son orientation ou identité sexuelle, ne doute ou n’ait à douter de la neutralité du service public et de la loyauté républicaine des élus et fonctionnaires. »Selon Me Alain Lhote, défenseur de l’élue, « celle-ci en tirera les enseignements pour la suite de sa carrière ». « Le tribunal, a-t-il ajouté, a lancé un message à notre société toute entière ». Mme Hout devra également verser 150 euros de dommages et intérêts aux associations SOS Homophobie et Mousse, ainsi que 1 200 euros à chacune des deux épouses en réparation de leur préjudice moral. Le 1er septembre, lors des débats, elles avaient expliqué leur ressentiment. « Nous vivons dans le 15e arrondissement [quartier pauvre de Marseille], au milieu d’une population de toutes les religions, de toutes les couleurs et nous n’avons jamais eu un regard, une remarque. Il a fallu qu’on aille en mairie pour avoir, pour la première fois, une difficulté. »Lire aussi :A Marseille, imbroglio autour d’un mariage gay Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde Erwan Le Duc C’EST AUJOURD’HUI« Ce sera un énorme, énorme challenge pour nous. » L’entraîneur du XV de Namibie, Phil Davies, et ses joueurs caressent un rêve qu’ils espèrent enfin réaliser : remporter un match lors d’une Coupe du monde. Depuis 1999, les « Welwitschias » ont enchaîné 16 défaites de suite, un record pour une équipe nationale. Revigorés par leur belle déroute contre les All Blacks (58-14), les Namibiens attendent donc avec appétit leur deuxième match, contre des Tongiens fragilisés par une sortie de route surprise contre la Géorgie (17-10). Au pire, l’objectif pour les hommes de Jacques Burger sera de réaliser leur moins mauvaise défaite, qui reste un 32-17 encaissé contre l’Irlande en 2007.Ce Tonga-Namibie de la poule C sera par ailleurs présenté en majesté lors de ce Mondial, puisqu’il est le seul match inscrit au programme mardi 29 septembre, à 17 h 45, heure française.Profitons-en pour vous donner, en détail et en intégralité, la composition des deux équipes.Tonga : Lilo - Halaifonua, Piutau (cap.), Piukala, Vainikolo - (o) Fosita, (m) Takulua - Ram, Ma’afu, Kalamafoni - Tuineau, T Pole - Puafisi, Lutui, Tonga’uiha. Remplaçants : Ngauamo, Mailau,’Aulika, Lokotui, Fonua, Fisilau, Morath, Veainu.Namibie : Venter - Tromp, D. Van Wyk, Deysel, R. Van Wyk - (o) Kotze, (m) Buitendag - Kitshoff, Bothma, Burger (cap.) - Vanivi, Venter - Coetzee, Van Jaarsveld, Viviers. Remplaçants : van der Westhuizen, Redelinghuys, De Klerk, Du Plessis, Van Lill, Stevens, De La Harpe, Philander.L’arbitre sera le Néo-Zélandais Glen Jackson.On notera également que la sœur de l’ailier namibien Russel Van Wyk, Steffi Van Wyk, a été récemment élue Miss Namibie, et participera au concours de Miss Univers en 2016. Une compétition que son pays a déjà remportée (grâce à Michelle McLean en 1992), ce qui permet à la Namibie de compter au moins une victoire de plus en Miss Univers qu’en Coupe du monde de rugby.Une statistique qui laisse les « Welwitschias » de marbre, ils savent comme Rudyard Kipling qu’il faut traiter Triomphe et Désastre comme les deux menteurs qu’ils sont, surtout quand c’est Désastre que l’on rencontre le plus souvent.Et puis tout cela s’oublie vite avec une bonne séance de karaoké dans le bus :WATCH: Coming to a karaoke bar near you. it's the dulcet tones of @rugbynamibia belting out a pop classic 🎤🎵— rugbyworldcup (@Rugby World Cup)require(["twitter/widgets"]);RT si tu es persuadé que le Tonga - Namibie de demain sera le plus grand match de la Coupe du monde 2015— BoucherieOvalie (@Boucherie Ovalie)require(["twitter/widgets"]);C’EST DIT« C’est un match qu’il faut absolument gagner ! C’est la plus grande semaine de ma vie, de notre vie à tous ! Il faut le faire. Si on y arrive, ce sera énorme », a déclaré l’ailier anglais Jonny May, lundi en conférence de presse, en référence au choc décisif contre l’Australie. Des propos corroborés par l’entraîneur des lignes arrière du XV de la Rose, Andy Farrell : « Les joueurs sont superexcités, c’est la meilleure semaine de leur vie, car on sait tous ce qui est en jeu. » Comment dit-on méthode Coué en anglais ?C’EST VU Au lendemain d’un lundi chargé en conférences de presse, voici un petit florilège de photos de rugbymen face à des journalistes.Le Gallois Samson Lee ne se lasse pas de re-re-re-raconter cette victoire contre l’Angleterre. Le Sud-Africain Jesse Kriel a une nouvelle photo de profil. Harumichi Tatekawa a deux passions, le rugby et la chanson. Parfois, il parvient à concilier les deux. Oui, il y a aussi des gens derrière les panneaux publicitaires. Erwan Le DucJournaliste au Monde 29.09.2015 à 14h47 • Mis à jour le29.09.2015 à 17h09 | Henri Seckel (Exeter, Angleterre) Ah, la Coupe du monde de rugby 2015, et ses enceintes majestueuses. Twickenham (81 605 spectateurs), le temple de l’Ovalie en Angleterre ; le Millenium Stadium (74 154), son cousin du pays de Galles ; Wembley, qui a établi un nouveau record mondial d’affluence pour un match de rugby, dimanche, lors d’Irlande-Roumanie (89 267) ; et puis Sandy Park, à la sortie d’Exeter, dans l’extrême sud-ouest du pays. Le plus petit stade du tournoi, théâtre cet après-midi à partir de 17h45 de Tonga-Namibie : 12 300 places.Lire aussi :La gazette du Mondial de rugby : « Le plus grand match de la Coupe du monde », Miss Namibie et la méthode CouéPour les Namibiens, qui ont affronté la Nouvelle-Zélande jeudi dernier devant les 54 000 spectateurs du stade olympique de Londres – celui des Jeux de 2012, remis en service pour l’occasion –, le contraste risque d’être saisissant. L’acclimatation sera plus rapide pour les Tongiens, qui ont perdu leur premier match du tournoi au Kingsholm Stadium de Gloucester, l’autre « petit » stade de la Coupe du monde, 16 500 places. Outre leur capacité modeste, Kingsholm Stadium et Sandy Park partagent la particularité d’être les seuls « authentiques » stades de rugby de la compétition, en ce sens que, contrairement aux autres, ils hébergent tout au long de l’année des clubs du championnat anglais : le Gloucester RFC, et les Exeter Chiefs. Twickenham (Londres) et le Millenium (Cardiff) sont réservés aux équipes nationales d’Angleterre et du pays de Galles ; Wembley et le stade olympique sont multifonctions ; les neuf qui restent sont des stades de football.La moitié du public deboutEn entrant sur la pelouse pour l’échauffement ou les premiers repérages, hormis le Tongien Elvis Taione et le Namibien Chrysander Botha qui connaissent le lieux par cœur puisqu’ils jouent pour les Exeter Chiefs, les acteurs du jour découvriront donc une grande tribune latérale – la seule à deux niveaux –, une plus petite, en face, d’où l’on assiste au match sur ses deux jambes – une des deux tribunes derrière l’en-but est également dépourvue de sièges –, et si le stade n’est pas encore trop rempli, ils entendront sans doute le bruit des voitures provenant de la M5 voisine, l’autoroute qui relie le sud-ouest de l’Angleterre à Birmingham.Bernard Laporte, qui y a remporté (14-9) un match de Coupe d’Europe avec Toulon face au club local en 2013, a à peu près tout oublié de son passage dans ce stade à part : « Je ne me rappelle plus vraiment. Je me souviens que c’était champêtre. » « C’est le plus petit stade du tournoi, mais c’est peut-être là qu’il y aura la meilleure ambiance », annonce Mark Stevens, chargé de la communication des Exeter Chiefs, dont l’enceinte accueillera deux autres matchs (Namibie-Géorgie, le 7 octobre, puis Italie-Roumanie, le 11), déjà « sold out », comme celui du jour. De fait, le public est plus proche qu’ailleurs du terrain, et devrait se régaler en entendant le bruit des impacts, le souffle des joueurs, ou les annonces des combinaisons de jeu.En 1999, 3 671 spectateurs pour Uruguay-EspagneMais tout de même, pourquoi avoir fait venir la Coupe du monde sur une scène si modeste (dont la capacité devrait être portée à 20 000 specatateurs dans un futur proche) ? « Les organisateurs souhaitaient que tout le territoire profite du spectacle, explique Mark Stevens, notamment le sud-ouest du pays, où le rugby occupe une place importante », puisqu’on y retrouve les club d’Exeter et de Bath, mais aussi, en seconde division, les Cornish Pirates de Penzance (Cornouailles) et l’équipe de Bristol. « D’ailleurs, au départ, c’est Bristol qui devait être la ville-hôte du tournoi dans le sud-ouest, mais il s’est avéré que leur stade n’aurait pas été prêt à temps. » Alors l’organisation s’est rabbatue sur Exeter, ville charmante du bucolique comté de Devon.A moins que quatre cinquièmes des détenteurs de billets ne déclarent forfait à la dernière minute, Tonga-Namibie ne constituera pas un record de faible affluence en Coupe du monde. En 1991, la France avait disputé une rencontre du premier tour face aux îles Fidji à Grenoble, au Stade Lesdiguières (11 900 places). Cette année-là, un Italie-Etats-Unis s’était joué devant 7 500 personnes au Cross Green Stadium d’Otley (Angleterre). Et en 1999, seuls 3 671 spectateurs s’étaient rassemblés dans le petit stade de Netherdale à Galashiels (Écosse), qui peut en accueillir 6 000, pour voir l’Uruguay battre l’Espagne (27-15). Et contrairement au Tonga-Namibie de cet après-midi, la rencontre n’avait alors été diffusée sur aucune chaîne en France. Henri Seckel (Exeter, Angleterre) 29.09.2015 à 14h15 • Mis à jour le29.09.2015 à 15h01 Le Tribunal supérieur de justice de Catalogne (TSJC) a convoqué, mardi 29 septembre, le chef du gouvernement régional, Artur Mas, en vue de l’inculper pour avoir organisé, le 9 novembre 2014, une consultation sur l’indépendance de la Catalogne alors que celle-ci avait été interdite par la Cour constitutionnelle espagnole.La citation du dirigeant catalan pour désobéissance civile, abus de pouvoir et détournement de fonds publics survient deux jours après la victoire des listes indépendantistes catalanes aux élections régionales.Artur Mas devra s’expliquer le 15 octobre devant le TSJC pour avoir organisé cette consultation symbolique défiant le gouvernement de Madrid. S’il est reconnu coupable des charges retenues contre lui, le dirigeant catalan risque notamment de se voir interdire d’exercer une fonction publique pendant plusieurs années.Lire aussi :Artur Mas, pourfendeur de l’unité de l’Espagne« Un procès politique »La porte-parole du gouvernement de la Catalogne, Neus Munté, a dénoncé mardi ce qu’elle juge « un procès politique » et dénoncé « des tics et anomalies démocratiques » de la justice et du gouvernement espagnols visant à poursuivre « celui qui, le 9 novembre 2014, avaient sorti les urnes pour que les citoyens catalans puissent s’exprimer ».M. Munté a déclaré que les éventuelles poursuites contre M. Mas n’allaient pas changer le programme des indépendantistes. « Nous ne croyons pas que cela va affecter les avancées qu’il va falloir faire en toute normalité dans les prochaines semaines, pour constituer le parlement catalan issus des élections de dimanche, et pouvoir appliquer la feuille de route » du projet indépendantiste.Une consultation sans valeur légaleLe gouvernement conservateur de Mariano Rajoy refusant net, depuis 2012, l’organisation d’un référendum d’autodétermination, M. Mas avait décidé de convoquer cette consultation sans valeur légale au nom de la « liberté d’expression ». Près de 2,3 millions de personnes y avaient participé et 1,9 million s’étaient prononcées pour l’indépendance.Mais le Tribunal constitutionnel a estimé qu’il n’avait pas le droit de l’organiser, car il abordait un sujet national, l’unité de l’Espagne, ce qui n’est pas de sa compétence. S’appuyant sur la Constitution espagnole, Madrid argue qu’une région ne peut pas décider seule de l’avenir de l’unité du pays.Lire aussi :En Catalogne, un « vote » pour rien Rémi Dupré Il incarne la litanie d’affaires de corruption qui ébranlent la Fédération internationale de football (FIFA). Mardi 29 septembre, la chambre de jugement de la commission d’éthique de la FIFA, présidée par le magistrat munichois Hans-Joachim Eckert, a décidé de « suspendre à vie l’ancien vice-président de la FIFA et membre du comité exécutif de la FIFA, et ancien président [1990-2011] de la Confédération d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes [Concacaf], Jack Warner, de toute activité liée au football aux niveaux national et international ».Selon la FIFA, « cette décision a été prise sur la base des enquêtes effectuées par la chambre d’instruction de la commission d’éthique, consécutives au rapport d’enquête portant sur la procédure de candidature à l’organisation des éditions 2018 et 2022 [respectivement à la Russie et au Qatar] de la Coupe du monde. »Lire aussi :La FIFA et son « comité d’éthique », une histoire mouvementéeA la fin de décembre 2014, le Suisse Cornel Borbély, président de la chambre d’instruction dudit comité d’éthique, avait ouvert une enquête sur les activités de Jack Warner. Dans un communiqué, la FIFA explique : « Il a été conclu que ce dernier s’était rendu régulièrement et à plusieurs reprises coupable de nombreux actes de mauvaise conduite alors qu’il occupait différentes hautes fonctions et des postes influents au sein de la FIFA et de la Concacaf.En tant qu’officiel du football, il a joué un rôle-clé dans des activités d’offre, d’acceptation et de réception de paiements dissimulés et illégaux, ainsi que dans d’autres projets visant à faire de l’argent. Il a été reconnu coupable de violation de l’art. 13 (Règles de conduite générales), de l’art. 15 (Loyauté), de l’art. 18 (Obligation de déclaration, de coopération et de rapport), de l’art. 19 (Conflits d’intérêts), de l’art. 20 (Acceptation et distribution de cadeaux et autres avantages) et de l’art. 41 (Obligation de collaboration des parties) du code d’éthique de la FIFA. »« Paiements illégaux, corruption, racket et blanchiment d’argent »Contrairement à son successeur, Jeffrey Webb, l’ex-président de la Concacaf (Jack Warner ne faisait pas partie des sept dignitaires de la FIFA arrêtés à Zurich, mercredi 27 mai à l’aube, par la police suisse, sur ordre de la police américaine. Mais comme le ressortissant des îles Caïmans, le Trinidadien de 72 ans figure parmi les neuf dirigeants du foot mondial contre lesquels la procureure de Brooklyn, Loretta Lynch, a lancé des poursuites pour « paiements illégaux, corruption, racket et blanchiment d’argent. » « Cent cinquante millions d’euros en pots-de-vin et commissions auraient été versés pour obtenir des droits de marketing et médias lucratifs pour des tournois internationaux de football », expliquait la justice fédérale américaine.Les fils de Jack Warner, Darryl et Daryan, avaient plaidé coupable en 2013 devant les autorités américaines, reconnaissant avoir bénéficié de versements illégaux de plus de 1 million de dollars sur des comptes bancaires.L’acte d’accusation de la justice américaine affirmait en outre que M. Warner avait reçu 10 millions de dollars du gouvernement sud-africain en échange de trois voix en faveur de l’organisation de la Coupe du monde en Afrique du Sud en 2010. De plus, le département de justice avance que « M. Warner a entre autres sollicité et obtenu des pots-de-vins dans le cadre du processus d’attribution pour la Coupe du monde 1998 ». De son côté, M. Warner crie son « innocence » et jure qu’il n’a rien à se reprocher. Pour prouver sa bonne foi, il s’était rendu aux autorités de Trinidad-et-Tobago. La justice trinidadienne a fixé au 2 décembre la date de l’audience sur l’extradition aux Etats-Unis de Jack Warner.Lire aussi :Jack Warner, le côté obscur de la FIFAC’est peu dire que l’ex-président de la Concacaf (1990-2011) incarne le côté obscur de la FIFA. Ancien ministre de la sécurité nationale de Trinité-et-Tobago, Jack Warner avait promis un « tsunami », à la fin de mai 2011, avant le précédent scrutin présidentiel à la FIFA. Il venait d’être entendu par le comité d’éthique de la Fédération alors qu’il était au cœur d’un scandale de fraude électorale présumée. Soupçonné d’avoir voulu soudoyer des responsables caribéens pour soutenir la campagne de son allié qatari Mohamed Ben Hammam (radié à vie en 2012), Warner avait été suspendu et avait accusé le dirigeant de la FIFA, Joseph Blatter, d’avoir fait un « don » de 1 million de dollars (700 000 euros) à la Concacaf. Le Suisse avait ensuite été blanchi par ledit comité d’éthique et réélu pour un quatrième mandat. Le Trinidadien avait, lui, ensuite démissionné de son poste à la FIFA.« Ils ont acheté le Mondial 2022 »« Warner ayant lui-même choisi de démissionner, toutes les procédures menées à son encontre par la commission d’éthique sont closes, et la présomption d’innocence demeure », expliquait alors la FIFA dans un communiqué succinct. Avant de s’éclipser, Jack Warner avait divulgué des e-mails qu’il avait échangés avec le Français Jérôme Valcke, secrétaire général de la Fédération internationale depuis 2007. Dans cette correspondance, le numéro 2 de l’organisation accusait notamment Mohamed Ben Hammam d’avoir voulu « acheter la FIFA » comme « ils [les Qataris] ont acheté le Mondial 2022 ».Jack Warner était ensuite resté longtemps dans l’ombre, léguant en 2012 la Concafaf à Jeffrey Webb, vice-président de la FIFA et, ironie de l’histoire, ancien membre de son « comité de transparence et de conformité ». Le septuagénaire était bien malgré lui revenu sur le devant de la scène en novembre 2014. Son nom était cité par le juge munichois Hans-Joachim Eckert, président de la chambre de jugement du comité d’éthique de la FIFA, dans la synthèse que ce dernier avait faite du rapport de l’enquêteur américain Michael J. Garcia sur les conditions d’attribution des Mondiaux 2018 et 2022, respectivement à la Russie et au Qatar. Selon M. Eckert, le Trinidadien se serait vu offrir 35 000 livres sterling (environ 50 000 euros) et aurait été invité à dîner par le comité anglais de candidature à l’organisation du Mondial 2018. Le juge allemand évoquait également un emploi trouvé au Royauem-Uni pour un de ses proches. « Les demandes de M. Warner et les réponses [concernant la candidature de l’Angleterre pour la Coupe du monde] 2018 ont altéré l’intégrité du processus d’attribution, mais seulement de façon limitée », estimait M. Eckert. « Nous n’acceptons aucune critique sur l’intégrité de la candidature anglaise », avait réagi la Fédération anglaise, qui n’avait récolté que deux voix lors du vote d’attribution. Le 2 décembre 2010, Jack Warner faisait partie des 22 membres du comité exécutif de la FIFA qui avaient pris part au fameux vote pour l’attribution des Coupes du monde 2018 et 2022.« Le contrat défavorable à la FIFA » signé par Blatter et WarnerCette radiation survient après l’ouverture par le ministère public de la Confédération helvétique (MPC), le 24 septembre, d’une procédure pénale à l’encontre de Joseph Blatter, patron de la FIFA depuis 1998, pour « soupçon de gestion déloyale et – subsidiairement – abus de confiance »Le MPC « soupçonne » notamment le septuagénaire d’avoir signé, en septembre 2005, « un contrat défavorable à la FIFA » avec l’Union caribéenne de football (CFU), présidée alors par… Jack Warner.Lire aussi :FIFA : Blatter et Platini entendus par la justice suisseDévoilé le 12 septembre par la chaîne de télévision suisse alémanique SRF, ledit contrat octroyait les droits télévisés des Mondiaux 2010 et 2014 au CFU pour 600 000 dollars (536 000 euros). Il a été signé conjointement par M. Blatter et M. Warner, démissionnaire de son poste de vice-président de la FIFA en 2011. L’homme d’affaires australien Jaimie Fuller, fondateur en janvier de l’association New FIFA Now, avait alors estimé que le montant de ces droits serait beaucoup trop bas, « environ 5 % de la valeur du marché ». Dans cette affaire, Warner aurait réalisé un profit estimé à 17 millions de dollars (15 millions d’euros) avant que la FIFA ne résilie le contrat en 2011, la CFU n’ayant pas rempli ses obligations.En 1998, Jack Warner avait versé 1 dollar symbolique à la FIFA pour offrir à son pays les droits de retransmission du Mondial 2002, coorganisé par le Japon et la Corée du Sud. « Quand on vend des droits télévisés pour 1 dollar, c’est de la corruption, assurait au Monde, à la fin de mai, Guido Tognoni, ancien conseiller personnel de Blatter. La corruption, ce n’est pas seulement accepter de l’argent dans des enveloppes. Elle a beaucoup de facettes. »Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maxime Vaudano et Samuel Laurent A Chalon-sur-Saône, les élèves de primaire qui ne mangent pas de porc devront se contenter de légumes. Le conseil municipal de la ville et son maire, Gilles Platret (Les Républicains) devaient voter, mardi 29 septembre, une délibération mettant fin aux menus de substitution au porc dans les cantines. Se défendant de toute visée discriminatoire, l’édile fait valoir que du porc n’est servi en moyenne qu’une quinzaine de fois par an.Lire :Le maire de Chalon veut du jambon à la cantineLa décision a été prise depuis longtemps (en mars 2015), mais a été retardée par un procès, à l’initiative de la Ligue de défense judiciaire des musulmans. La justice n’a cependant pas donné tort à la mairie, estimant qu’il n’y avait alors pas d’urgence à statuer. L’association promet une nouvelle plainte dès la délibération votée, le premier menu avec porc étant prévu pour le 15 octobre. Mais elle n’a que peu de chances d’aboutir.En droit, en effet, rien n’empêche a priori la mairie de prendre cette décision. Comme l’a rappelé en 2011 le ministère de l’intérieur dans une circulaire, la cantine scolaire est un « service public administratif facultatif » soumis « au principe de la libre administration des collectivités territoriales ». Qu’il s’agisse de l’école primaire, du collège ou du lycée, les mairies, départements et régions sont libres de proposer ou non des menus de substitution à destination de certains élèves en fonction de leur religion.L’Etat encadre certes la restauration des écoliers, en imposant une alimentation « équilibrée » et « variée » et en posant quelques principes, comme le libre accès du pain et de l’eau, ou la non-discrimination dans l’accès au service public. Mais les revendications religieuses ne sont jamais rentrées dans ce cadre.La plupart des cantines proposent, dans les faits, des plats de substitution à la viande de porc, mais les rares restaurants scolaires qui y ont fait exception ont toujours obtenu gain de cause devant la justice. En 2002, le Conseil d’Etat a ainsi tranché que l’absence de repas de substitution ne méconnaissait pas la liberté religieuse. Les cantines doivent simplement permettre aux enfants d’apporter un panier-repas s’ils le souhaitent (et s’arranger pour les conserver dans de bonnes conditions d’hygiène). La règle est d’ailleurs la même pour les élèves présentant des intolérances alimentaires – et pour les usagers des hôpitaux.Lire le point de vue :Matthieu Ricard : « Pour des menus végétariens à l’école »Lire aussi :Repas végétariens dans les cantines : une loi à adopterMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nathaniel Herzberg Un poumon caché dans son organe de flottabilité. Voilà donc la dernière surprise que le cœlacanthe a réservé aux scientifiques. Une équipe franco-brésilienne a publié dans Nature Communications, mardi 15 septembre, une vaste étude qui conclut que l’impressionnant animal des grands fonds conserve un vestige de cet organe respiratoire, habituellement absent chez les poissons. Mieux : par l’étude de spécimens à différents stades du développement embryonnaire et la comparaison avec de très anciens fossiles, elle est parvenue à reconstruire l’évolution de cet incroyable animal.Le cœlacanthe n’en est pas à son premier canular. Tout au long du XIXe siècle, l’immense poisson (jusqu’à 2 mètres et 100 kilos) a ainsi été classé dans la catégorie des espèces disparues. Ses fossiles impressionnants peuplaient les musées, au côté de ses cousins dinosaures. Mais en 1938, un animal fraîchement mort a été ramené dans les filets d’un pêcheur sud-africain. Un spécimen pratiquement identique à ceux, vieux de 70 à 400 millions d’années, rassemblés dans les collections. Depuis, d’autres individus ont été retrouvés dans le détroit du Mozambique et au large de l’Indonésie, avec toujours ce même aspect préhistorique. La bestiole en a gagné le surnom de « poisson-fossile », et pris une place particulière dans la chaîne phylogénétique, quelque part entre les poissons et les vertébrés à pattes.Nouvelles techniques d’imagerieLa découverte récente va sans nul doute renforcer ce statut. L’équipe du Muséum national d’histoire naturelle et de l’université d’Etat de Rio de Janeiro a rassemblé de nombreux spécimens, dont un grand nombre puisés dans la collection de l’institution parisienne. Et ils ont disséqué les animaux. Pas avec pinces et scalpels, pour la plupart – on ne saccage pas un cœlacanthe –, mais grâce aux nouvelles techniques d’imagerie. Ainsi certains échantillons ont été analysés au synchrotron ESRF de Grenoble, qui permet, grâce à un accélérateur de particules, de pénétrer, sans les altérer, les couches profondes de la matière pour en faire apparaître les détails.Chez les animaux adultes, ils ont mis en évidence un poumon régressé, non fonctionnel, inclus dans l’organe graisseux. Cette poche remplie, comme son nom l’indique, de graisse permet au cœlacanthe d’adapter sa flottabilité. Une fonction essentielle que d’autres remplissent grâce à la vessie natatoire (espadon, truite), un foie graisseux (requin) ou encore une substance cireuse dans la tête (cachalot). Chez le cœlacanthe, ce rôle de ballast est donc joué par l’organe graisseux. Avec un grands succès : l’animal évolue au milieu des rochers dans une très large gamme de profondeur, de 120 à 800 mètres sous la surface.L’examen des animaux au stade embryonnaire a offert aux scientifiques une information plus étonnante encore. Sur les plus petits embryons (4 cm), ils ont découvert qu’au départ de sa vie, le poisson développe un poumon à un stade accéléré, comme nombre de mammifères marins. Puis la croissance s’interrompt, et l’organe graisseux prend le relais.Organe osseux de type inconnuCette observation du développement embryonnaire se retrouve dans l’histoire même de l’espèce. En effet, les fossiles de cœlacanthes, du Dévonien jusqu’au Crétacé (- 410 à - 66 millions d’années), présentaient dans leur cavité abdominale un organe allongé recouvert de plaques ossifiées se chevauchant les unes les autres. Or des ébauches de telles plaques viennent justement d’être mises en évidence chez les animaux contemporains. Là où les premiers naturalistes voyaient un appendice osseux de type inconnu, vessie pour les uns, vessie natatoire pour les autres, les scientifiques contemporains ont opté pour un troisième. « Cet organe était très certainement un poumon fonctionnel, ce qui concorderait avec leurs environnements de vie », affirme Marc Herbin, maître de conférences au Muséum, un des signataires de l’étude. En effet, les cœlacanthes ne vivaient pas, à l’époque, dans les grands fonds, mais en surface, tant dans les eaux marines que douces.C’est très vraisemblablement pour s’adapter à ce changement que ces étonnants poissons ont abandonné leur poumon. « Cela peut expliquer comment les cœlacanthes ont survécu aux crises environnementales du Crétacé [- 145 à - 66 millions d’années] et du Paléogène [- 65 à - 23 millions d’année] », indique l’article. D’autres, comme les dinosaures, n’ont pas eu cette chance. Ou plutôt pas trouvé cette ressource.Nathaniel HerzbergJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.09.2015 à 17h38 • Mis à jour le16.09.2015 à 18h29 | Olivier Faye Une paix des braves s’esquisse-t-elle entre Marine Le Pen et son père, Jean-Marie Le Pen ? Selon nos informations, une tentative de conciliation est en cours, sur la base de la proposition formulée par Mme Le Pen à son père lors d’un rendez-vous organisé au domicile de Marine Le Pen, à La Celle-Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), jeudi 3 septembre. Cette rencontre visait à obtenir une conciliation, à quarante-huit heures de l’ouverture de l’université d’été du Front national (FN). « Il ne faut pas grand-chose pour qu’il y ait un accord », veut croire un familier du « clan » Le Pen.Selon plusieurs sources, lors de leur tête-à-tête, Marine Le Pen a proposé à Jean-Marie Le Pen qu’il reste président d’honneur du FN, à la condition qu’il ne siège pas au bureau exécutif – les neuf plus hauts dirigeants du parti – ni au bureau politique, qui compte une quarantaine de membres.« Un mur contre un mur »Jean-Marie Le Pen n’avait pas vu sa fille depuis le 4 mai, jour où le bureau politique du Front national avait voté une motion contre lui, au lendemain de ses interviews polémiques sur RMC et à Rivarol. La rencontre a duré, mais n’a abouti à rien. « C’est un mur contre un mur », note avec regret un acteur de la conciliation.« Nous avons eu une rencontre qui n’a pas débouché sur de grands résultats, rien de positif n’en est sorti, dit Jean-Marie Le Pen. Cela n’a pas levé le voile des raisons de son attitude à mon endroit. Je me perds toujours en conjectures sur ce qui a poussé à l’injustice majeure de mon exclusion. » « Le marché qui m’était proposé était de garder le titre de président d’honneur, sans les missions qui y étaient attachées, confirme M. Le Pen. La seule concession que j’étais prêt à faire, c’était de ne pas aller au bureau exécutif. » Hors de question pour le patriarche de 87 ans de ne plus assister aux réunions du bureau politique.Sa fille lui a opposé une fin de non-recevoir. Contactée, Marine Le Pen refuse de confirmer l’existence de cette entrevue.La menace lors de l’université d’étéTout avait commencé deux jours plut tôt, avant l’ouverture de l’université d’été du FN. « J’y passerai. » En trois mots glissés à l’AFP, mardi 1er septembre, Jean-Marie Le Pen avait fait souffler un vent d’effroi chez les dirigeants du Front national.Exclu dix jours plus tôt du parti qu’il a contribué à fonder, le député européen affichait ce jour-là sa volonté de s’opposer à sa fille et de se rendre à l’université d’été du mouvement, qui se tient à Marseille le week-end suivant.De quoi gâcher le discours qu’entendait prononcer la présidente du FN en clôture de l’événement, qui devait lui permettre, en pleine crise des réfugiés, de dire avec force son rejet de l’immigration.A Marseille, les dirigeants frontistes se sont inquiétés pendant les deux jours de l’université d’été d’une possible irruption de l’ancien président du FN. L’avocat du parti, Me Frédéric-Pierre Vos, avait même fait le déplacement, au cas où le patriarche saisirait la justice en référé contre son exclusion. « J’ai été pendant deux jours l’imam caché. On ne parlait que de lui : va-t-il venir ? Ne pas venir ? », s’amuse M. Le Pen.L’ancien parachutiste avait renoncé finalement à se rendre au parc Chanot, après avoir annoncé, samedi 5 septembre, sa volonté de créer un Rassemblement bleu blanc rouge, qu’il imagine en pendant du Rassemblement bleu marine, à la droite du Front national.Le député européen nie que la rencontre avec sa fille ou les échanges qu’il a eus avec sa petite-fille Marion Maréchal-Le Pen et son entourage aient joué dans sa décision. « Je sais me convaincre tout seul, c’est ma propre réflexion qui m’a poussé à ne pas y aller », assure-t-il.Lire aussi :Le « Rassemblement bleu blanc rouge », la surprise de M. Le PenLe soir même, dans une interview au Journal du dimanche, Marine Le Pen s’était félicitée de la non-venue de son père, qu’elle a mis « à son crédit ». « C’est à la justice d’en décider », ajoute-t-elle quant au maintien ou non de son statut de président d’honneur… Pourtant, la justice n’a toujours pas été saisie de l’affaire.Pas de recours déposéMe Frédéric Joachim, avocat de Jean-Marie Le Pen, n’a en effet pas encore déposé de recours contre l’exclusion de son client. « Une assignation de vingt-cinq ou trente pages, cela ne s’écrit pas en cinq minutes », justifie-t-il. Mme Le Pen renvoie même à 2017 l’organisation d’un congrès pour supprimer la présidence d’honneur, à la condition que son père ne se rende pas coupable d’ici là de nouvelles provocations.Le statu quo profite aux deux parties. Cette accalmie temporaire est perçue d’un bon œil au Front national, après cinq mois d’une crise interne intense. « La situation se fige un peu, il n’y a pas d’apaisement, mais tout le monde prend acte de la situation. Le Pen est peut-être moins belliqueux, il cherche une porte de sortie », veut croire un dirigeant frontiste. « Une mauvaise négociation vaut mieux qu’un bon procès », estime quant à lui un proche de Marion Maréchal-Le Pen.Cette dernière assure de son côté qu’elle pourrait prendre certains proches de son grand-père sur ses listes pour les élections régionales des 6 et 13 décembre en PACA. « Il y aura des conseillers régionaux sortants. Mon état d’esprit n’est pas d’opposer un soi-disant jeunisme aux historiques. J’en parle en direct avec mon grand-père », explique-t-elle.Lire aussi :En PACA, la campagne vire au duel entre M. Estrosi et Mme Maréchal-Le PenAprès avoir affiché leurs désaccords en public pendant des semaines, cette possible paix des braves entre Marine Le Pen et son père pourrait-elle nuire à l’objectif de dédiabolisation qui sous-tend cette crise ? « L’opinion fait bien la différence entre Marine et son père, ça ne crée pas de dommages », veut croire un cadre du FN.Lire aussi :Au FN, un retour aux fondamentaux… sans le père fondateurOlivier Faye 16.09.2015 à 17h12 • Mis à jour le16.09.2015 à 17h15 Neuf ans après l’assassinat de dix-sept employés de l’ONG française Action contre la faim (ACF), un rapport de l’Organisation des Nations unies (ONU) publié mercredi 16 septembre sur les crimes commis au Sri Lanka lors de l’écrasement de la rébellion des Tigres tamouls relance la polémique. Dans ce document, l’ONU désigne clairement les forces gouvernementales comme responsables de ce massacre perpétré en 2006. Durant toutes ces années, l’armée avait toujours réfuté ces accusations en arguant qu’elle n’avait « aucun homme dans la zone au moment où ils sont supposés avoir été tués ».C’est la première fois que les Nations unies désignent ainsi un responsable dans ce drame. Dans un rapport publié en 2013, ACF avait accusé les forces de l’ordre sri-lankaises d’être responsables de ce massacre. Ils réclament depuis l’ouverture d’une enquête internationale indépendante sur ces crimes impunis que refuse le gouvernement sri-lankais.« Un des plus grands crimes contre le travail humanitaire »Le 4 août 2006, ces employés avaient été tués dans leurs locaux à Muttur, dans le nord-est du Sri Lanka. La région constituait alors l’épicentre des combats entre les forces gouvernementales et la rébellion des Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE). Ce conflit meurtrier qui a déchiré le pays pendant trente-sept ans, du début des années 1970 à la défaite des LTTE en 2009, a fait plus de cent mille morts.Le drame de Muttur est « l’un des plus grands crimes contre le travail humanitaire » jamais commis, avait dénoncé Mike Penrose, directeur d’Action contre la faim. « Ce n’est pas simplement dix-sept personnes tuées dans une zone de guerre. C’est dix-sept personnes retrouvées dans nos locaux avec une balle dans la tête. C’est un assassinat », avait-il ajouté.Agés de 23 à 54 ans, les quatre femmes et treize hommes étaient des spécialistes de la sécurité alimentaire, de l’assainissement de l’eau ou des chauffeurs. Ils travaillaient pour ACF depuis quelques mois ou plusieurs années et venaient en aide à des familles affectées par le tsunami qui a ravagé les côtes du Sri Lanka en 2004.Réconciliation et paix durablesFace à ces accusations, le gouvernement sri-lankais a promis de porter « l’attention voulue » au rapport accablant de l’ONU. Il a également promis « d’assurer un dialogue avec toutes les parties prenantes, en particulier les victimes du conflit », mais aussi les différentes communautés et les organisations internationales « avec l’objectif d’aboutir à une réconciliation et une paix durables ».Colombo ne dit pas cependant s’il acceptera la venue, souhaitée par l’ONU, d’experts internationaux pour participer à une éventuelle enquête sur ces crimes de guerre, une avancée que les précédents gouvernements ont également refusée. Car, outre ce massacre, le rapport dénonce des dizaines de milliers de disparitions forcées « dans le cadre d’une attaque large et systématique contre la population civile ».A la suite de ce rapport, Zeid Ra’ad Al-Hussein, le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, recommande la constitution d’« un tribunal spécial hybride intégrant des juges, des procureurs, des avocats et des enquêteurs internationaux », car il considère qu’un tribunal national n’aurait « aucune chance de surmonter les suspicions alimentées par des décennies » de conflit. Marine Pelletier Quelques jours après leur victoire en double à l’US Open, Pierre-Hugues Herbert et Nicolas Mahut peinent encore à y croire. Samedi 12 septembre, les deux Français ont remporté leur premier titre, en double, sur un tournoi majeur. Ils sont aussi devenus la première paire française à remporter la couronne à Flushing Meadows – en 1985, Yannick Noah et Henri Leconte avaient été éliminés en finale par les Américains Ken Flach et Robert Seguso. A leur retour en France, Pierre-Hugues Herbert et Nicolas Mahut sont revenus, pour Le Monde.fr, sur les moments forts de leur finale et leurs objectifs à venir, non sans un brin de fierté.Le dernier point, épique, a-t-il donné une saveur particulière à votre victoire ?Pierre-Hugues Herbert : Ce point, c’était une véritable cascade de coups. Ça ne se terminait jamais ! Remporter ce tournoi avec Nicolas, c’est beaucoup de fierté. Quand tu penses que les Mousquetaires ont conquis de nombreux titres, mais qu’ils n’ont jamais réussi à s’imposer à l’US Open, tu as le sentiment de rentrer dans l’histoire du tournoi.Nicolas Mahut : C’est un cocktail d’émotions. Tu as l’impression que le temps s’arrête et qu’il passe très vite à la fois. Quand nous remportons le match, c’est un grand soulagement, une explosion de joie.En janvier dernier, vous aviez été éliminés en finale de l’Open d’Australie, face aux Italiens Fabio Fognini et Simone Bolelli (4-6, 4-6). Tenez-vous votre revanche ?N. M. : Je ne parlerais pas de revanche. Car même si c’était une déception supplémentaire, je pense que nous n’étions pas encore prêts à gagner, en Australie. Tout était arrivé un peu vite. Pierre-Hugues s’était blessé en quarts de finale. Même si Pierre-Hugues m’avait épaté en demi-finales, cela faisait trop de choses à gérer. Selon moi, cette finale ratée à Melbourne nous a permis de remporter celle-ci. A l’US Open, nous étions vraiment prêts à gagner. Je l’ai vraiment ressenti à partir des quarts de finale. J’avais le sentiment qu’on était la meilleure équipe encore en lice.Nicolas, vous aviez disputé les demi-finales en double à l’US Open avec Julien Benneteau en 2004. En 2013, vous avez été éliminé en finale à Roland-Garros avec Michaël Llodra. Finalement, ce premier titre à l’US Open vient récompenser une longue attente…N. M. : Depuis mon retour de blessure en 2013, j’ai atteint un certain nombre de mes objectifs. J’ai remporté mon premier titre en simple sur le circuit [il avait dominé le Suisse Stanislas Wawrinka en finale du tournoi de Rosmalen, aux Pays-Bas] : je l’attendais depuis plus de dix ans… Je voulais vraiment jouer en Coupe Davis, j’ai réussi à le faire [en mars dernier face à l’Allemagne]. Remporter un tournoi du Grand Chelem en double, c’était clairement un des objectifs qu’il me restait à accomplir dans ma carrière. Cela fait plus de dix ans que j’essayais d’obtenir un titre en double sur un tournoi majeur, et que je tournais autour. C’est ce qui explique que j’ai été si heureux après la balle de match. Avec cette victoire, toutes mes déceptions se sont effacées d’un coup.Comment votre paire s’est-elle formée ?P.-H. H. : Quand j’ai commencé à côtoyer Nicolas, il y a quatre ans, il m’a rapidement dit que je serais un très bon joueur de double. En 2014, j’ai remporté mon premier titre en double à Tokyo [avec le Polonais Michal Przysiezny] et je suis entré dans le top 100 au classement en double. Puis, Michaël Llodra, le partenaire de Nicolas en double, s’est blessé. Il a choisi de former une nouvelle paire avec moi. Il a pris un gros risque en me sélectionnant. Finalement, cela a payé. J’espère que ça durera encore longtemps.N. M. : Quand Micha [Llodra] s’est blessé, je me suis interrogé sur la suite de ma carrière. Je n’étais plus tout jeune [Nicolas Mahut est aujourd’hui âgé de 34 ans], mais il me restait encore du temps avant de raccrocher. J’avais envie de tenter l’aventure avec Pierre-Hugues. J’ai donc appelé mon ancien entraîneur, Boris Vallejo : il est aujourd’hui le coach de Pierre-Hugues. Je lui ai demandé s’il le sentait prêt. Il m’a dit répondu oui. J’étais persuadé que c’était la bonne option. Ça a été encore plus vite que je ne l’espérais.Selon vous, qu’est-ce qui fait la force de votre équipe ?N. M. : Quand on joue en double, il y a souvent une concurrence qui s’installe entre les deux partenaires. Mais, comme je suis un peu plus âgé que Pierre-Hugues, il n’y a pas ce genre de rivalité entre nous. Je sais qu’il me dépassera très bientôt en simple. C’est dans la logique. On a noué une véritable relation d’amitié. On s’adore. Cela nous a permis de faire beaucoup de chemin. Je me suis beaucoup amélioré à ses côtés cette année, notamment sur la gestion des matchs.P.-H. H. : Nicolas a toujours été très honnête avec moi. Il n’a pas peur de me dire les choses, même si elles ne sont pas marrantes à entendre. Il m’a apporté de la confiance. En côtoyant des joueurs comme lui, je me suis rendu compte du niveau que je pouvais avoir.Quels sont vos objectifs ?N. M. : A court terme, finir la saison et être performant au Masters, en novembre prochain. Et puis, nous devons encore progresser, car il y a encore trois tournois majeurs que nous n’avons pas remportés.P.-H. H. : Les Jeux olympiques de Rio, en 2016. Les points que nous avons remportés après notre titre à l’US Open seront comptabilisés pour être sélectionnés aux JO. C’est un bon départ, mais nous ne devons pas nous reposer sur nos lauriers si nous voulons avoir la chance de représenter la France.La Fédération française de tennis (FFT) envisage de remplacer le capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis, Arnaud Clément. Qu’en pensez-vous ?N. M. : Je me suis déjà prononcé en faveur d’Arnaud Clément, parce que je connais l’homme : j’adhère à son discours et à ses valeurs, j’ai confiance en lui. Maintenant, si la Fédération estime qu’il faut un autre capitaine, on suivra bien évidemment ce choix. Mais il ne faut pas croire qu’une personne va arriver avec sa baguette magique et nous faire gagner la Coupe pendant trente ans. Que l’équipe ait Yannick Noah comme capitaine ou quelqu’un d’autre, les joueurs doivent se remettre en question et être soudés.Lire aussi :Coupe Davis : Yannick Noah de nouveau capitaine des Bleus ?P.-H. H. : Il faut que les joueurs aient confiance en leur capitaine et que le capitaine ait confiance en ses joueurs. Tous doivent se sentir concernés par le même objectif : cette Coupe Davis, il faut qu’on la gagne !Marine Pelletier Maxime Vaudano Depuis 2012, c’est devenu l’un des chevaux de bataille de Nicolas Sarkozy en matière d’immigration : il faudrait réformer les accords de Schengen, qui régulent la libre circulation des personnes au sein de 26 pays européens. Le président du parti Les Républicains (LR) ne cesse de marteler que cet espace imaginé en 1985 ne « fonctionne plus », et qu’il faut le remplacer par un « Schengen 2 », plus efficace pour endiguer l’immigration illégale et gérer les flux de demandeurs d’asile. Une proposition plus difficile à appliquer qu’il n’y paraît.Lire aussi :Espace Schengen : pour Nicolas Sarkozy, la France doit suivre l’exemple allemand1. Que propose Nicolas Sarkozy ?Jamais exposée dans le détail, l’idée de l’ex-chef de l’Etat peut être reconstituée en rassemblant ses prises de parole depuis la campagne présidentielle de 2012 jusqu’à son entretien dans Le Figaro en septembre 2015, en passant par son intervention lors de la campagne pour les élections européennes de 2014.Il souhaite tout d’abord suspendre « provisoirement la libre circulation des ressortissants non européens au sein de Schengen », ce qui suppose de rétablir des contrôles aux frontières intérieures afin de séparer les personnes en règle des clandestins.Par la suite, Nicolas Sarkozy souhaite négocier avec les autres Européens un « Schengen 2 » avec des règles plus strictes :Les Etats ne pourraient y adhérer qu’après avoir « préalablement adopté une même politique d’intégration » (c’est-à-dire des règles communes pour l’accès des immigrés au marché du travail, à la santé, à l’éducation, etc.) et d’immigration (des critères harmonisés pour accepter ou non un immigré ou un réfugié).Un système de sanctions permettrait de suspendre ou d’exclure un Etat qui serait « défaillant » dans le contrôle de ses frontières – c’est-à-dire qui laisse pénétrer des clandestins dans l’espace Schengen.Un mécanisme qui interdise à « un étranger de pénétrer dans l’espace Schengen, puis une fois cette formalité accomplie de choisir le pays où les prestations sociales sont les plus généreuses ».2. Suspendre provisoirement Schengen, c’est possible« Suspendre Schengen » revient à rétablir des contrôles aux frontières intérieures, qui sont théoriquement interdits par le traité européen. Les Etats-membres ont toutefois le droit de le faire à titre provisoire et dans des circonstances exceptionnelles, grâce à certaines clauses de sauvegarde. C’est ce qu’on fait ces derniers jours l’Allemagne, l’Autriche ou la Slovaquie.Lire le décryptage :Le retour des contrôles aux frontières en Europe signe-t-il la mort de l’espace Schengen ?Cette exception à la libre circulation ne peut toutefois durer plus de vingt-quatre mois, doit être justifiée par une « menace grave pour l’ordre public et la sécurité intérieure » et être proportionnelle à la gravité de la situation (fermer toutes les frontières n’est pas nécessaire si le problème vient d’un seul pays limitrophe, par exemple). Si ces critères ne sont pas respectés, la Commission européenne peut engager une procédure d’infraction contre l’Etat qui a rétabli ses frontières, et la forcer à les rouvrir, et lui infligeant éventuellement une amende.C’est ce qui avait failli arriver au Danemark quand le gouvernement libéral avait rétabli unilatéralement les contrôles sur ses frontières avec l’Allemagne et la Suède, en 2011, pour se protéger de la « criminalité transfrontalière ». L’annulation de la mesure par le gouvernement social-démocrate arrivé au pouvoir quelques mois plus tard avait mis un terme à la procédure.3. Instaurer un « Schengen 2 », c’est plus compliquéLa plupart des idées portées par Nicolas Sarkozy pour réformer Schengen ne pourraient être mises en œuvre sans une renégociation des traités qui régissent cet espace. Un processus très compliqué, qui nécessite un accord des Vingt-Huit puis une ratification de tous les pays membres (par un vote du Parlement ou un référendum). Or, la mauvaise expérience du traité de Lisbonne (très difficilement ratifié en 2009 après un « revote » des Irlandais) a refroidi les ardeurs des Européens les plus convaincus.Malheureusement pour Nicolas Sarkozy, il ne serait pas possible de faire passer ces modifications institutionnelles par la voie, plus commode, d’une directive européenne, comme lors de la précédente réforme, en 2013. « La possibilité d’exclure un Etat-membre ou de modifier la liste des membres doit forcément passer par une révision du traité », confirme Yves Pascouau, chercheur à l’Institut Jacques Delors et directeur de l’European Policy Centre.De même, mettre en place une politique européenne de l’intégration, comme l’appelle de ses vœux le président de LR, n’est pas vraiment possible en l’état actuel des traités. « L’intégration reste une compétence nationale : l’Union européenne peut seulement  coordonner les politiques d’intégration des Vingt-Huit, mais en aucun cas imposer la sienne », explique M. Pascouau. Impossible donc, par exemple, d’harmoniser les prestations sociales versées aux demandeurs d’asile dans les différents pays d’Europe, pour qu’ils évitent de choisir un pays d’accueil en fonction de ce critère.Ce problème remonte à la signature des accords de Schengen, en 1985, comme l’explique Yves Pascouau : « Pour aller plus vite, François Mitterrand et Helmut Kohl ont remis à plus tard la mise en place d’une politique commune d’immigration et d’intégration. Celle-ci n’a finalement jamais vu le jour, car les Etats n’ont jamais voulu s’attaquer à ce problème. » Un « oubli » que veut aujourd’hui combler Nicolas Sarkozy.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurence Girard La « ferme des mille vaches » suscite une nouvelle fois la polémique. La décision de la cour d’appel d’Amiens (Picardie) était attendue mercredi 16 septembre. Elle devait juger neuf militants de la Confédération paysanne à la suite des actions qu’ils avaient menées sur le site de cette exploitation à Drucat, près d’Abbeville.A cette occasion, le syndicat a demandé à ses militants de se rendre dans les commissariats et les gendarmeries pour déclarer qu’ils ont aussi participé aux actions. Et qu’il s’agit donc d’une responsabilité collective et syndicale, et non pas individuelle. Car pour la Confédération paysanne, la « ferme des mille vaches » est devenue le symbole de la « ferme-usine ». L’image de l’agriculture industrielle qu’elle condamne.Les neuf prévenus étaient poursuivis pour deux actions de démontage menées sur le chantier de la ferme en septembre 2013 et en mai 2014. Lors du procès en première instance, le 28 octobre 2014, le tribunal avait prononcé des peines allant de simples amendes à de la prison avec sursis. Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne, avait été le plus lourdement sanctionné, condamné à cinq mois de prison avec sursis et 300 euros d’amende. Le procès en appel s’était déroulé le 17 juin.Lire : La « ferme des mille vaches » : retour sur trois ans de conflitsLa décision en appel maintient la condamnation des neuf militants mais allège les peines. Trois qui s’étaient opposés au prélèvement d’ADN sont dispensés de peine. Les six autres sont condamnés à des amendes avec sursis comprises entre 1 500 euros et 5 000 euros.Dépassement du nombre de vaches autoriséesCe jugement continue toutefois à maintenir la pression sur le syndicat qui fait l’objet d’une procédure au civil. En effet, Michel Ramery, propriétaire de la « ferme des mille vaches », demande, par le biais de ses sociétés, plus de 200 000 euros de dommages et intérêts. La Confédération paysanne n’a pas manqué de faire le parallèle sur la situation jugée « illégale » par les pouvoirs publics de la « ferme des mille vaches ». L’inspection diligentée par les autorités, mardi 9 juin, a, en effet, confirmé le dépassement du nombre de vaches laitières autorisées. Les inspecteurs ont constaté la présence de 296 têtes de bétail de plus que le seuil fixé à 500. Plus de trois mois plus tard, et malgré une mise en demeure prononcée par la préfecture de la Somme le 1er juillet, le seuil autorisé est toujours largement dépassé.Les 150 premières têtes du troupeau sont entrées dans l’étable géante mi-septembre 2014. Les opposants, regroupés au sein de l’association Novissen, appuyés par la Confédération paysanne, avaient alors tenté un blocus de l’exploitation. M. Ramery, qui a fait fortune dans l’immobilier et est propriétaire de cette société agricole, avait justifié la mise en route grâce au permis de construire attribué pour l’ensemble de son projet. C’est-à-dire une étable de 1 000 vaches, associée à un bâtiment pour abriter la relève, soit 750 génisses, sans oublier un méthaniseur de 1,3 mégawatt.La ferme n’avait pas assez de surface d’épandage pour répandre le « digestat », les résidus organiques chargés d’azote produits par la méthanisationToutefois, la ferme n’avait pas assez de surface d’épandage pour répandre le « digestat », les résidus organiques chargés d’azote produits par la méthanisation. C’est pour cette raison que la préfecture de la Somme, par l’arrêté du 1er février 2013, avait finalement autorisé la SCEA Côte de la justice, société qui exploite la ferme, à n’élever qu’un effectif limité à 500 vaches laitières.Pour apaiser les tensions, une réunion avait été organisée au ministère de l’agriculture le 16 septembre 2014. M. Ramery avait alors expliqué qu’il envisageait de réduire la puissance du méthaniseur à 0,6 mégawatt et de ne consommer que des déchets agricoles, mais avait réitéré son intention d’atteindre un cheptel de 880 vaches laitières.En janvier 2015, M. Ramery a donc déposé une demande d’extension à 880 vaches laitières. Le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, avait alors affirmé que toute augmentation du cheptel devait être soumise à enquête publique préalable. Une obligation que réfutent les tenants du projet. Michel Welter, responsable de la ferme, évoque le décret 2011-63 sur les regroupements laitiers pour affirmer qu’il peut atteindre un effectif de 899 vaches par simple déclaration, sans demander d’autorisation.Coup de pokerSelon Michel Kfoury, membre de Novissen, M. Ramery a voulu faire un coup de poker en remplissant à bloc son étable. La preuve, selon lui, est que la construction du méthaniseur n’a pas débuté. Alors que la société de BTP de M. Ramery, qui a déjà construit la ferme, est prête à faire les travaux et sa filiale Ramery Environnement à le gérer. M. Le Foll, qui avait qualifié l’augmentation du cheptel d’« infraction », avait demandé que des sanctions soient appliquées.Le 20 juillet, lors du contrôle de la mise en conformité de la ferme suite à la mise en demeure de la préfète de la Somme, les inspecteurs ont constaté la persistance du dépassement. Soit 763 vaches au lieu de 500. Un procès-verbal pour non-respect d’une mise en demeure a été transmis au procureur de la République auprès du tribunal d’Amiens. Plus d’un mois plus tard, le 28 août, la préfecture a confirmé les sanctions administratives. Soit une amende de 7 800 euros et une astreinte journalière de 780 euros à compter de la date de notification de l’arrêté.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Thomas Sotinel (avec Pauline Forgue) En matière de titres, de Reservoir Dogs (1992) à Django Unchained (2012) en passant par Pulp Fiction (1994) ou Inglourious Basterds (2009), Quentin Tarantino (ou, plus exactement, les distributeurs français de ses films) a fait preuve d’une forte intolérance à la langue française. Si bien que l’annonce, mercredi 16 septembre, par la société SND – la filiale du groupe M6 qui a acquis, pour très cher, les droits français du film – de la sortie de son prochain western sous le titre Les 8 Salopards doit être saluée, aussi peu châtiée que soit l’expression.En version originale, le film, interprété, entre autres, par Samuel L. Jackson, Christoph Waltz et Bruce Dern, s’appellera The Hateful Eight, sa sortie aux Etats-Unis est prévue pour le 8 janvier 2016. La date à laquelle les spectateurs français pourront le découvrir n’est pas encore fixée.Le titre original se traduit littéralement par Les Huit Odieux, ce qui n’est pas très heureux et, de plus, fait perdre l’allitération. Autant donc rendre hommage à Robert Aldrich, dont The Dirty Dozen était sorti en France sous le titre Les Douze Salopards (il s’agit d’un film de guerre, pas d’un western) et aux Sept Mercenaires, de John Sturges qui étaient magnifiques (The Magnificent Seven) dans la version originale de ce remake sur le mode western des Sept Samouraïs, d’Akira Kurosawa (1954).Finalement, cette traduction est très rigoureuse si on la compare aux libertés que s’autorisaient les distributeurs de films français à l’âge d’or du western. En voici un florilège, que vous êtes invités à compléter dans les commentaires de cet article :- Une aventure de Buffalo Bill, de Cecil B. DeMille (1936), avec Gary Cooper = The Plainsman (l’homme des plaines)- La Charge fantastique, de Raoul Walsh (1941), avec Errol Flynn = They Died With Their Boots On (ils sont morts les bottes au pied)- La Charge héroïque, de John Ford (1949), avec John Wayne = She Wore a Yellow Ribbon (elle portait un ruban jaune)- La Captive aux yeux clairs, de Howard Hawks (1952), avec Kirk Douglas = The Big Sky (le grand ciel)- Le Train sifflera trois fois, de Fred Zinnemann (1952), avec Gary Cooper = High Noon (en plein midi)- L’Ange des maudits, de Fritz Lang (1952), avec Marlene Dietrich = Rancho Notorious (le ranch mal famé)- L’Homme des vallées perdues, de George Stevens (1953), avec Alan Ladd = Shane (du nom de son personnage principal)- Du sang dans le désert, d’Anthony Mann (1957), avec Henry Fonda = The Tin Star (l’étoile en fer blanc)- 100 dollars pour un shérif, de Henry Hathaway (1969), avec John Wayne = True Grit (un vrai cran, le remake du film par les frères Coen est sorti sous ce titre)- Sierra torride, de Don Siegel (1970), avec Clint Eastwood = Two Mules For Sister Sara (deux mules pour la sœur Sara).Thomas Sotinel (avec Pauline Forgue)Journaliste au Monde Alexandre Lemarié « Qu’on ne vienne pas me prononcer un procès de faiblesse, je n’en ai aucune ! » Le ton est donné. Nicolas Sarkozy a présenté un projet très droitier sur l’immigration, mercredi 16 septembre, lors d’une « journée de travail » sur ce thème au siège parisien du parti. L’occasion pour le président des Républicains (LR) – en l’absence d’Alain Juppé, de François Fillon et de Bruno Le Maire – de réitérer ses propositions pour faire face à la crise des réfugiés, avant un débat au Parlement sur le sujet.Lire : Réfugiés : Sarkozy veut refonder SchengenAlors que la France s’apprête à accueillir 24 000 demandeurs d’asile dans les deux ans à venir, l’ex-chef de l’Etat a réaffirmé son hostilité aux quotas de réfugiés à se répartir dans l’Union européenne. Pour lui, il convient d’abord de « refonder » Schengen et de « bâtir une nouvelle politique d’immigration européenne » impliquant une harmonisation des politiques sociales des Etats européens. « Sinon, ceux qui sont rentrés dans un autre pays vont se précipiter chez nous pour profiter de nos prestations sociales », a-t-il mis en garde. Une affirmation très discutable, puisque actuellement les réfugiés se rendent essentiellement en Allemagne, en Suède ou en Angleterre. De fait, alors que l’Allemagne attend jusqu’à un million de réfugiés cette année, la France devrait rester à des niveaux proches de 2014 (soit 66 000 demandes d’asile).S’il reste hostile aux quotas, M. Sarkozy est favorable à l’accueil des réfugiés à condition qu’ils retournent dans leur pays une fois la guerre terminée – il a de nouveau plaidé pour « l’activation d’un statut temporaire de réfugié de guerre » plus restrictif que celui de réfugié politique – et à condition que l’on diminue le nombre d’immigrés économiques (environ 200 000 par an). Pas question, dans son esprit, d’augmenter le nombre global d’immigrés en France. « Penser que l’immigration pourrait augmenter, c’est prendre un risque de déflagration de la société française », a-t-il prévenu, jugeant notamment nécessaire de réduire les conditions du regroupement familial.DURCISSEMENT« La France a le droit de choisir qui elle veut accueillir sur son territoire et qui elle veut refuser », a-t-il déclaré. Soulignant « les racines chrétiennes de la France », il se dit pour une immigration choisie : « Nous proposons que le Parlement ait le pouvoir de décider, chaque année, du nombre d’étrangers non européens admis à immigrer en France. » Pour les empêcher d’entrer sur le territoire, M. Sarkozy s’est de nouveau prononcé pour un rétablissement des contrôles aux frontières de l’espace Schengen pour les Non-Européens. Un système à deux vitesses difficilement applicable. Tout comme l’idée de créer un statut temporaire de réfugié de guerre. La preuve : même le député LR Pierre Lellouche a souligné lors de la réunion qu’il était « très difficile de trier les migrants économiques des réfugiés de guerre », comme le propose M. Sarkozy. « Un Malien qui vient en France, comment définir s’il fuit la guerre ou la misère ? », demande M. Lellouche.Officiellement, M. Sarkozy dit vouloir trouver une position médiane entre le Parti socialiste (PS), qui « se complaît dans des postures morales », et le Front national (FN), qui se borne à formuler des « impostures idéologiques ». Mais la ligne générale reste très à droite. Certaines propositions, en rupture avec ses credo passés, marquent un durcissement du discours de M. Sarkozy. Ce dernier plaide par exemple pour la suppression de d’aide médicale d’Etat (AME) accordée aux étrangers en situation irrégulière, alors qu’il disait ne pas vouloir « remettre en cause cette générosité française » lors de la campagne présidentielle de 2012. Autre signe de droitisation : le président des Républicains se dit désormais favorable à une « adaptation du droit du sol » pour durcir les conditions d’accès à la nationalité française, alors qu’il déclarait en 2012 : « Le droit du sol, c’est la France. »CLIVER AVEC JUPPÉSi son discours a pour objet de contrer l’extrême droite sur son terrain, dans l’espoir de reconquérir les électeurs de droite passés au FN, M. Sarkozy vise un autre objectif : souligner ses différences avec Alain Juppé, son principal rival dans l’optique de la primaire à droite pour la présidentielle de 2017, adepte d’une approche apaisée des problèmes d’immigration. La manœuvre se veut subtile. Le président de LR a expliqué que les adhérents de son parti auraient à approuver son projet sur l’immigration – lors d’un vote sur le site du parti, qui se déroulera de mercredi soir à vendredi soir – avant d’être soumis à l’approbation du bureau politique, le 22 septembre.Alors que les onze questions posées aux militants reprennent ses propositions, M. Sarkozy a estimé qu’il aurait été judicieux d’en ajouter « une douzième » sur la nécessité de contraindre les immigrés à « s’assimiler ». « Le débat entre l’assimilation et l’intégration est un débat central », a-t-il souligné, avant de lancer : « Je voudrais que l’on demande à nos adhérents : un étranger voulant devenir français doit-il s’assimiler ou s’intégrer ? C’est un débat qui n’est pas anecdotique, car l’intégration, cela veut dire : “Je viens comme je suis, avec ce que je suis et je m’intègre en France.” L’assimilation, c’est que le dernier arrivé accepte la langue, le mode de vie, la culture, les usages de ceux qu’il rejoint. C’est un sujet de débat entre nous [entre les ténors de LR]. Que les adhérents donnent leur sentiment. »Farouche partisan de « l’assimilation » – un mot issu de l’histoire coloniale –, M. Sarkozy tente ainsi de marginaliser M. Juppé. Lequel est favorable au concept d’« intégration » au motif qu’il « respecte les différences », et rejette celui de « l’assimilation », qui revient, selon lui, à « vouloir effacer les origines ».« SARKOZY JOUE AVEC LE FEU »L’objectif du président des Républicains : faire apparaître M. Juppé en décalage avec les aspirations de la base militante du parti, qui devrait à coup sûr se prononcer pour l’assimilation. « Sarkozy veut montrer qu’il incarne la ligne majoritaire au sein du parti. Il fait adopter par les adhérents un projet très à droite pour pousser Juppé à se démarquer et le faire passer pour un centriste », décrypte un dirigeant du parti.En opposant la légitimité des adhérents – plus radicaux que les sympathisants de droite – aux positions plus mesurées de son rival Juppé, le chef de l’Etat rejoue ainsi la même partition que lors de la campagne de 2012, quand il opposait « le peuple aux élites ». Reste que la manœuvre n’est pas sans risque. Celui qui se pose en garant de l’unité du parti se retrouve en effet à exacerber lui-même les divisions internes sur le sujet de l’immigration. « Sarkozy joue avec le feu en allumant lui-même un incendie en interne avec Juppé », s’inquiète un soutien de l’ex-chef de l’Etat. De quoi écorner l’image de rassembleur qu’il s’efforce de se donner dans l’optique de la primaire.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.09.2015 à 14h59 • Mis à jour le16.09.2015 à 15h09 | Claire Guélaud Une croissance moins soutenue qu’on aurait pu l’espérer dans les économies avancées et un ralentissement plus fort dans les émergents : c’est ce que prévoit pour 2015 l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). L’année 2016 serait meilleure, même si l’organisation s’inquiète, pour le moyen terme, du ralentissement de la croissance potentielle dans le monde.D’après les Perspectives économiques intermédiaires, présentées mercredi 16 septembre, la croissance mondiale serait ramenée de 3,3 % en 2014 à 3 % en 2015 (soit – 0,1 point par rapport aux prévisions de juin 2015). Elle accélérerait ensuite à 3,6 % en 2016 au lieu des 3,8 prévus avant l’été, sur fond de stagnation du commerce mondial et de détérioration des conditions financières. Comme souvent, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne.Le dynamisme retrouvé des vieilles économiesLes Etats-Unis et la zone euro sont les deux régions du monde pour lesquelles les prévisions ont été revues à la hausse en 2015 : + 2,4 % pour le produit intérieur brut (PIB) américain, soit un mieux de 0,4 point, et + 1,6 % pour la zone euro (+ 0,1 point). La reprise se poursuivrait en 2016 mais plus modérément que prévu : + 2,6 % aux Etats-Unis et + 1,9 % seulement dans la zone euro. Le Japon retrouverait le chemin d’une petite croissance : + 0,6 % en 2015, le double en 2016.Tout en qualifiant de « solide » la reprise américaine, sur fond de consommation soutenue et d’amélioration de l’emploi, l’économiste en chef de l’OCDE, Catherine Mann, a fait observer que l’investissement, même s’il avait commencé à se redresser, restait décevant.La Fed, élément perturbateur ?S’agissant de la hausse annoncée et peut-être imminente des taux d’intérêt américains, qui devrait provoquer des « turbulences négatives » dans les pays émergents, Mme Mann a insisté sur la nécessité d’une meilleure communication de la Réserve fédérale américaine. « A force de crier au loup, la Fed affaiblit sa propre crédibilité », a-t-elle ajouté en précisant que, « plus que la date, c’est le rythme d’augmentation des taux qui importe ».Lire aussi :L’économie mondiale est suspendue au choix de la FedEn zone euro, l’hétérogénéité demeure la règle. L’Allemagne devrait croître de 1,6 % en 2015 et de 2 % en 2016, la France de 1 % et de 1,4 %, tandis que le PIB italien ne progresserait que de 0,7 % et de 1,3 %. Pour l’économiste en chef de l’organisation, la reprise « décevante » de la zone euro – eu égard au coup de pouce que représente la baisse de l’euro et du prix du pétrole – s’explique par les difficultés persistantes du secteur financier. Les efforts de relance monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) n’ont pas assez d’effets sur l’économie réelle et la zone euro ne se désendette pas, a observé Mme Mann.Lire aussi :Un budget pour 2016 construit sur une « hypothèse prudente » de croissanceLe risque chinois, l’atout indienLa croissance chinoise, qui a tant fait parler d’elle depuis l’été, serait ramenée de 7,4 % en 2014 à 6,7 % en 2015 et à 6,5 % en 2016. L’OCDE, en d’autres termes, ne croit pas au scénario d’un atterrissage brutal de l’ex-empire du Milieu mais souligne les retombées sur l’économie mondiale de la baisse de la demande chinoise. L’Inde, de son côté, connaîtrait un sentier de croissance bien meilleur : + 7,2 % en 2015 et + 7,3 % en 2016. Quant au Brésil, son économie se contracterait de 2,8 % cette année et de 0,7 % en 2016. Une « récession profonde ». Le ralentissement plus important que prévu de la demande chinoise ne ferait pas dérailler la reprise mondiale sauf s’il devait aller de pair, comme ce fut le cas cet été, avec une correction importante et généralisée des marchés financiers mondiaux, a prévenu la chef économiste. Mme Mann reste donc convaincue de la nécessité de soutenir la demande par la poursuite des politiques de relance, chaque pays devant doser son « policy-mix » tout en engageant les réformes structurelles nécessaires au relèvement de la croissance potentielle.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.09.2015 à 14h25 • Mis à jour le16.09.2015 à 18h26 | Mathilde Damgé Human, la nouvelle œuvre du photographe héliporté Yann Arthus-Bertrand, est sortie la semaine dernière sur les écrans : ce documentaire, utilisant, comme c’est désormais devenu sa « patte », la photographie aérienne, se veut un portrait de l’humanité à l’heure de la surconsommation.Les chiffres évoqués pendant la promotion de cette nouvelle production à but philanthropique, présenté comme « le premier long-métrage mené par deux fondations à but non lucratif », sont impressionnants : 60 pays visités, 2 000 personnes interviewées, 63 langues parlées dans le film, 20 opérateurs, 16 journalistes, 5 monteuses, 2 500 heures de rushes sur un serveur de 200 téraoctets, 10 autres films livrant les clés de Human…Si ces chiffres en disent long sur l’ambition du photographe, on manque parfois de repères sur l’empire qu’en homme d’affaires avisé il a créé.Lire aussi :« Human » : un portrait de l’humanité en forme de clip monumental10 Paris-Dakar couvertsC’est le nombre d’éditions de la course automobile qu’a couvert Yann Arthus-Bertrand. « Une manne pour l’Afrique », a-t-il confié au magazine Jeune Afrique en 2012.Acteur tombé amoureux de la faune sauvage, Yann Arthus-Bertrand se spécialise dès 1991 dans la photographie aérienne, qu’il utilisera notamment pour couvrir la course automobile.Cette spécialité le conduit à travailler avec l’Unesco à un projet de près de quatre ans, qui fera son succès : La Terre vue du ciel. 6 millions d’euros de droits d’auteur pour « La Terre vue du ciel »C’est ce que le photographe a empoché (avant impôts) avec le livre La Terre vue du ciel, son best-seller. Sorti en 1999, cet ouvrage de photographies aériennes des paysages mondiaux s’est vendu à près de 3,5 millions d’exemplaires.Ce n’était pourtant qu’un début. Le photographe a ensuite décliné le concept avec plusieurs autres ouvrages : 365 Jours pour la Terre, vendu à 500 000 exemplaires, La Terre racontée aux enfants (200 000 exemplaires), L’Avenir de la Terre raconté aux enfants (100 000 exemplaires), La France vue du ciel et L’Algérie vue du ciel (100 000 chacun), mais aussi des produits dérivés, comme les agendas – plus de 150 000 se vendent chaque année –, les cartes postales ou les puzzles. De 2006 à 2010, Yann Arthus-Bertrand anime une émission sur France 2, « Vu du ciel », qui sera un nouveau succès.Cette manne lui permet de lancer, en 2005, la Fondation GoodPlanet, qui vise à sensibiliser le public à des actions en matière d’environnement.6,3 millions d’euros dépensés par sa fondationGoodPlanet, sa fondation, a été fondée avec le soutien de trois banques, « mécènes fondateurs » : BNP Paribas, la banque suisse Lombard Odier, et Cortal Consors, filiale de BNP spécialisée dans le trading en ligne pour les particuliers.Financée notamment par des dons d’entreprises, comme Casino, Suez ou BNP, GoodPlanet a investi 6,3 millions d’euros dans ses actions en 2014, dont pas moins de 38 % étaient consacrés à Human, coproduit avec la Fondation culturelle Bettencourt Schueller, la fondation de la famille propriétaire de la multinationale des cosmétiques, L’Oréal.13 millions d’euros de budget pour « Human »C’est le coût total de Human. Soit encore davantage que son précédent film, Home, produit par Luc Besson, qui avait coûté 12 millions d’euros. Le photographe était allé chercher 1 million d’euros au Qatar pour boucler le budget, en soutenant la candidature de l’émirat pour le Mondial. Contradiction soulevée par un rapport de l’Assemblée nationale :« Le climat local extrêmement défavorable contraindra à climatiser les infrastructures sportives. La facture énergétique de l’événement promet d’atteindre des montants considérables, bien que les finances qataries permettent d’investir en masse dans des sources renouvelables. Dans ce contexte, le soutien publiquement apporté par Yann Arthus-Bertrand à la candidature du Qatar étonne. »Selon la production, le film, en comptant tous les supports, a été vu 600 millions de fois, soit 150 fois plus que l’Hexagone vu d’un guidon (le Tour de France réunit en moyenne 4 millions de téléspectateurs pour chaque étape).6,7 millions d’euros de budget de réhabilitation pour le château du domaine de LongchampSuite à la décision favorable de la maire de Paris en 2015, la fondation GoodPlanet de Yann Arthus-Bertrand a obtenu une concession de 30 ans sur le château du domaine de Longchamp, « une grande maison de 2 500 m² », ainsi que deux pavillons de 400 et 800 m², précise le site de l’association. Le tout est situé dans un parc de trois hectares, en plein milieu du bois de Boulogne à quelques minutes de la place de l’Etoile. Son projet : proposer un « lieu de référence » autour des enjeux environnementaux, avec visites, commerces et restaurant.GoodPlanet a en réalité récupéré une concession attribuée en 2004 au World Wildlife Fund (WWF), qui n’a jamais réussi à trouver les fonds nécessaires pour réaliser les travaux de transformation du parc et du château.L’association réussira-t-elle là où le WWF a échoué ? GoodPlanet a fini l’année 2014 en léger déficit, comme le montre le rapport annuel. Selon Infogreffe, les comptes d’Altitude Anyway, son agence spécialisée dans la photographie aérienne, sont aussi déficitaires.Le budget pour la réhabilitation du lieu avoisine les 6,7 millions d’euros. Le rez-de-chaussée abritera une salle de cinéma de 120 places, qui fera aussi office d’auditorium, ainsi qu’un « coin boutique » et un bar-restaurant « bio, engagé et convivial » de 350 m². Yann Arthus-Bertrand l’imagine « décoré par Philippe Starck – un bon copain – avec des meubles de chez Emmaüs ». Le nom d’Alain Ducasse est évoqué aux fourneaux, rapporte le JDD.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Clara Wright L’organisation Etat islamique cherche à récupérer à son profit le drame de l’accueil des réfugiés en Europe, tout en essayant de retenir les aspirants à l’exil qui fuient les conflits syrien et irakien.Le 2 septembre, la photo du petit Aylan Kurdi, Syrien d’origine kurde retrouvé mort noyé sur une plage turque, choquait le monde entier. Une semaine plus tard, l’EI réagissait et condamnait les parents « syriens et libanais prêts à risquer la vie et l’âme (…) de leurs enfants lors d’un voyage dangereux vers les terres des (…) croisés ». Une sentence qui transforme le père d’Aylan Kurdi en premier coupable du décès de son fils, à en croire un article au titre évocateur – « Les dangers d’abandonner les terres d’islam » – paru dans le 11e numéro de Dabiq, le magazine anglophone de propagande de l’organisation.Lire aussi :Mort d’Aylan : mensonges, manipulation et vérité « Péché majeur »Même quand le périple des migrants n’est pas mortel, choisir de vivre « en Europe ou en Amérique » constituerait un « péché majeur ». Car là-bas les fidèles, qui pourraient « abandonner l’islam pour le christianisme, l’athéisme ou le libéralisme », seraient sous « la constante menace de la fornication, de la sodomie, des drogues et de l’alcool », ou encore « [oublieraient] la langue du Coran »… Cette propagande s’appuie sur une notion de territoire propre à la foi musulmane, puisqu’elle distingue le « Dar Al-Islam », où le souverain gouvernerait en se référant aux injonctions du Coran – comme dans le « califat » autoproclamé de l’Etat islamique –, et le « Dar Al-Kufr », où régnerait l’impiété.Autre argument plus personnel. Des sympathisants de l’Etat islamique demandent aux candidats à l’exil de choisir entre « une vie d’humiliation » ou « une vie de dignité ». La semaine dernière, des comptes Twitter francophones de sympathisants – ne dépendant pas de l’EI mais soutenant l’organisation – ont diffusé des montages photos, repérés par le journaliste de RFI David Thomson. Sur un premier, on peut voir l’image d’un djihadiste légendée : « Il a fuit [sic] les terres de kufr pour les terres d’islam. Une vie de dignité, d’honneur et d’abondance, loin du diktat des tawaghit » – les tawaghit désignent toutes les divinités idolâtrées en dehors d’Allah. Ce combattant parle, l’index levé, l’air déterminé. Juste en dessous, la photo d’un migrant avec, en arrière-plan, une ville aux allures occidentales. Le migrant fait le signe « V » de la victoire avec ses doigts, mais celle-ci serait amère, selon les djihadistes : « Il a fuit [sic] les terres d’islam pour les terres de kufr. Une vie d’humiliation, de paria soumis au diktat des tawaghit », peut-on lire.#lvd #ei #immigration #France #HIJRA http://t.co/rHxmV2D4pQ— kilafa1235 (@LVD15)require(["twitter/widgets"]);Là encore, le concept de territoire prévaut, tout comme l’idée du départ, cherchant à présenter l’émigration comme l’exact opposé du djihad. Dans la même veine, un autre montage présente deux gilets. A gauche, un gilet de sauvetage sous-titré : « Fuir vers le paradis européen ». A droite, un gilet pare-balles : « Fuir vers le paradis d’Allah ». Une alternative qui ne semble pas vraiment convaincre les aspirants à l’exode, toujours plus nombreux à souhaiter rejoindre l’Europe.#LVD.. Se résigner et fuir vers le mirage européen où combattre les dictatures laïc sanguinaire des régimes arabe ? http://t.co/QxyBb5uVxm— kilafa1235 (@LVD15)require(["twitter/widgets"]);Lire aussi :Syrie, Erythrée, Afghanistan… ce que fuient migrants et réfugiésClara WrightJournaliste au Monde Damien Leloup, Morgane Tual et Pauline Croquet « Un moyen d’exprimer de l’empathie » : c’est ainsi que Mark Zuckerberg a défini, mardi 15 septembre, une nouvelle fonctionnalité que Facebook s’apprête à tester. Et pas n’importe laquelle : une sorte de bouton « Je n’aime pas » (« Dislike », en anglais), afin de contrebalancer le célèbre « J’aime » du réseau social.Cela fait des années que des utilisateurs de Facebook réclament la création d’un opposé au « Like », ce pouce levé devenu le symbole du réseau social, qui exprime pêle-mêle l’intérêt, la sympathie ou l’approbation d’un internaute à l’égard d’une publication. Ce qui n’est pas sans poser quelques problèmes, comme l’a résumé Mark Zuckerberg lors d’une session de questions-réponses au QG de l’entreprise, à Menlo Park, en Californie :« Si vous partagez quelque chose de triste, comme sur la crise des réfugiés qui vous touche, ou si un membre de votre famille est décédé, cela peut n’être pas facile d’“aimer” ce post… Je pense qu’il est important de donner aux gens plus d’options que de simplement l’aimer. »Facebook s’était pourtant toujours refusé à créer un bouton de ce type, par crainte de voir les commentaires négatifs se multiplier sur le site et de décourager les internautes de partager certains contenus. En 2014, Mark Zuckerberg estimait ainsi qu’un bouton « Je n’aime pas » ne « serait pas une bonne chose pour le monde » et que Facebook ne souhaitait pas favoriser la diffusion de contenus négatifs. Désormais, le patron de Facebook estime que « les gens ne sont pas à la recherche d’un moyen de rabaisser les publications des autres, [...] ce qu’ils veulent vraiment est un moyen d’exprimer de l’empathie ». D’ailleurs, la forme définitive de cette fonctionnalité est encore floue, tout comme son nom, qui ne sera peut-être pas « Je n’aime pas ». L’an dernier, un des fondateurs de Facebook, Bret Taylor, avait balayé cette éventualité d’un revers de la main :« J’ai le sentiment que s’il y avait un bouton “Je n’aime pas”, ça finirait avec des choses vraiment négatives. Si vous voulez dire du mal de quelque chose, vous devriez plutôt écrire un commentaire, car il existe probablement des mots pour ce que vous voulez dire. »Sur Internet, les spéculations vont bon train sur le nom de cette fonctionnalité : s’agira-t-il d’un bouton « Je sympathise », « Je m’en soucie », « Je suis désolé », « Ça m’intéresse » ? Avec son lot, habituel, de détournements humoristiques, certains proposant des boutons « Whouah, ça c’est raciste », « Non mais il est moche ton gosse », ou encore « Je te trouve sexy mais je n’ai rien à te dire ».Lire aussi :L’irrésistible ascension de FacebookL’empathie n’a pas attendu un boutonLa nature (humaine) ayant horreur du vide, les utilisateurs de Facebook n’ont toutefois pas attendu un hypothétique bouton « empathie » pour trouver des manières d’exprimer ce sentiment. D’abord en détournant des fonctions classiques du réseau social : pour reprendre l’un des exemples cités par Mark Zuckerberg, la crise des migrants qui s’est intensifiée ces dernières semaines a vu des milliers d’internautes remplacer leur image de profil par des dessins ou des textes d’hommage à Aylan, cet enfant mort noyé dont les photos ont fait le tour du monde. En janvier, de très nombreux internautes français affichaient également un message « Je suis Charlie », après les attentats qui ont touché la France.Facebook a d’ailleurs pris en compte cette utilisation « empathico-revendicative » des photos de profil. En juin, le réseau social a mis en place un outil permettant d’appliquer en quelques clics un filtre représentant le drapeau arc-en-ciel aux photos de profil, en manière de soutien aux mouvements militant pour l’égalité des droits des personnes LGBT. Le réseau social est d’ailleurs en train de tester un système de photo de profil temporaire, a révélé la semaine dernière Tech Crunch, pour faciliter ce type d’utilisation.Les commentaires sont également largement utilisés pour exprimer des réactions plus nuancées qu’un simple clic sur le bouton « J’aime » – il est même relativement fréquent de voir des commentaires disant « je n’aime pas ». Surtout, l’utilisation des emojis, qui tend à se généraliser et fait partie intégrante des commentaires sur Facebook mais aussi sur Instagram (propriété de Facebook), comble en bonne partie le manque de nuance d’un simple « J’aime ». Dans de nombreux pays, plus de la moitié des messages publiés sur Instagram comportent au moins un emoji, outil utile pour indiquer toutes les nuances d’ironie, de compassion ou d’incrédulité.Lire aussi :« LOL » et « omg » menacés par les « emoji », selon InstagramLes entreprises n’en veulent pasUn bouton « Je n’aime pas » ou équivalent reste cependant une demande récurrente des utilisateurs de Facebook, comme l’a rappelé mardi Mark Zuckerberg. C’est, en revanche, une fonction dont ne veulent pas les annonceurs et les entreprises qui utilisent les pages de Facebook pour leur communication – rien ne ferait plus mauvais effet qu’un grand nombre de « Je n’aime pas » sur la page d’une grande société. Un problème qui ne se posera pas avec un bouton « empathique » – qui permettra aussi à Facebook de mesurer le degré d’empathie de ses utilisateurs avec un sujet ou un lien, bien plus précisément qu’avec une analyse toujours complexe des emojis ou des commentaires.Les contenus négatifs restent cependant bien présents sur Facebook – et notamment sur les sujets évoqués par Mark Zuckerberg, dont la crise des migrants. En Allemagne, la chancelière, Angela Merkel, et son gouvernement ont demandé la semaine dernière à Facebook de prendre davantage de mesures pour lutter contre les messages racistes et les appels à la haine. Comme après les attentats de janvier en France, qui avaient vu les messages haineux se multiplier, le réseau social s’est engagé à renforcer sa modération et à mettre en place une campagne de « contre-discours ». Facebook s’est également rapproché de l’association allemande FSM, qui lutte contre le harcèlement et les messages choquants en ligne.Lire aussi :Djihadisme : les géants du Web et le gouvernement vantent le « contre-discours »Pauline CroquetJournaliste au MondeMorgane TualJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDamien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) L’ex-premier ministre grec, Alexis Tsipras, avait tendu une perche aux parlementaires européens : il serait souhaitable qu’ils soient davantage impliqués dans la « troïka » des créanciers de la Grèce (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Commission européenne), leur avait-il signifié, dans un courrier, adressé le 19 août, au président du Parlement, Martin Schulz. Les eurodéputés pourraient, suggérait-il, exercer une forme de contrôle sur cette instance, très souvent critiquée ces derniers mois pour son manque de transparence et son supposé dogmatisme pro-austérité.Jeudi 3 septembre, les chefs des principaux chefs de partis politiques de l’hémicycle européen ont décidé de se saisir de cet appel. « Il a été convenu de mandater M. Schulz pour discuter avec le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, sur les modalités d’insertion du Parlement dans les mécanismes de contrôle de la “troïka” », selon une source au Parlement.Des propositions pourraient intervenir dès mercredi 9 septembre, quand M. Juncker prononcera son discours de rentrée (sur « l’Etat de l’Union »), à Strasbourg.Lire aussi :Grèce : et si la « troïka » cédait la place à un « quintet » ?L’ex-premier ministre luxembourgeois, qui s’est beaucoup impliqué dans la résolution de la crise grecque, avait de fait lui-même suggéré, dès juillet 2014, lors de son élection à la tête de la Commission, qu’il faudrait aménager la « troïka ». « La “troïka” est, selon moi, un instrument qui doit être repensé. Le Parlement a souligné, dans ses rapports à ce sujet, que, telle qu’elle fonctionne actuellement, la “troïka” présente un déficit démocratique. Elle manque de légitimité démocratique ; il lui manque une dimension parlementaire », a-t-il encore déclaré le 15 juillet. « Il faut repenser cette “troïka”, la rendre plus démocratique, plus parlementaire et plus politique. C’est ce que nous allons faire. »« Respecter la séparation des pouvoirs »Cependant, il n’est pas question que des eurodéputés soient directement intégrés dans les équipes de la « troïka », qu’ils aillent à Athènes négocier avec le gouvernement et l’administration grecs l’avancée des réformes exigées en échange des plans d’aide européens (le troisième plan d’aide en date, de 86 milliards d’euros, a été validé mi-août). C’est ce qu’avait clairement signifié la Commission, il y a quelques jours.Cette option semble en l’occurrence aussi largement rejetée au Parlement. « Ce n’est effectivement pas une bonne idée, il faut respecter la séparation des pouvoirs exécutifs et législatifs », note l’eurodéputé belge Philippe Lamberts, un des chefs de file du groupe des Verts.Dès lors, quelle forme le contrôle parlementaire sur la « tutelle » grecque pourra t-il prendre ? Les chefs des partis politiques de Strasbourg auraient exclu, jeudi, qu’un organe spécifique de l’hémicycle (une commission spéciale, par exemple) soit consacré à la Grèce. « On devrait utiliser les outils déjà existants, notamment l’article 7 du two pack », suggère une source parlementaire.Le « two pack » est une procédure très complexe de surveillance budgétaire des Etats membres, mise en place en 2013 pour tenter de prévenir de nouvelles crises financières et qui, de fait, prévoit la possibilité pour le Parlement d’être tenu au courant de la procédure de contrôle des budgets des pays européens par la commission.L’implication du Parlement dans la « troïka » devrait probablement prendre la forme d’un nombre plus grand d’auditions des membres de cette dernière par les eurodéputés.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claire Guillot Nilufer Demir, 29 ans, est correspondante pour l’agence turque DHA pour la région de Bodrum. Dans cette petite ville balnéaire plutôt chic, les réfugiés qui tentent la traversée vers l’île grecque de Kos ont changé le cours des choses – et son travail de photographe. Elle ne s’attendait pas, cependant, à ce que sa photo d’un enfant syrien noyé, sur la plage, ait un tel retentissement. Nous l’avons jointe au téléphone, en Turquie.Lire aussi :Réfugiés : une photo pour ouvrir les yeuxOù se trouve la plage où a été trouvé le petit garçon ?La plage de Ali Hoca Burnu est une plage à l’écart de Bodrum. C’est un endroit d’où partent souvent les migrants, donc avec d’autres photographes, on y va chacun son tour pour voir ce qui se passe. Hier, c’était mon tour… Quand je suis arrivée le matin, vers 6 ou 7 heures, il y avait un groupe de Pakistanais. Je les ai rejoints et nous avons aperçu, un peu plus loin, quelque chose échoué sur la plage.En nous approchant, nous avons vu que c’était le corps d’un enfant. Il y avait d’autres corps, mais plus loin, à 100 ou 200 mètres. On a tout de suite vu qu’il était mort et qu’il n’y avait rien à faire.Avez-vous hésité à prendre cette photo ?J’ai été très choquée au départ, mais je me suis reprise très vite. Je me suis dit que je pouvais témoigner du drame que vivent ces gens. Il fallait que je prenne cette photo et je n’ai plus hésité. J’en ai même pris toute une série. J’étais triste car c’est le corps d’un enfant, mais ça aurait pu être le corps d’un adulte, et j’en ai photographié déjà.L’homme qui tient l’enfant sur la photo est un gendarme, qui fait les premières constatations quand ce genre de choses arrive. Dans les premières images, on voit l’enfant tout seul, car le gendarme est arrivé quelques minutes après. Avez-vous eu conscience que c’était une photo si forte ?Non, pas du tout. Et aujourd’hui, j’ai un mélange de tristesse et de satisfaction… Je suis contente d’avoir pu montrer cette image à autant de gens, d’avoir témoigné, et d’un autre côté, je préférerais que ce petit garçon soit encore en vie et que cette image ne fasse pas le tour du monde.Le retentissement de cette photo a été énorme, poussant François Hollande et Angela Merkel à prendre rendez-vous pour évoquer le sujet.Je n’aurais jamais cru qu’une photo ait de tels effets. J’aimerais vraiment qu’elle puisse aider à changer le cours des choses. Pour ma part, j’aimerais que tout le monde puisse vivre en paix chez soi, et que les gens ne soient pas forcés de fuir leur pays…Pourquoi cette photo, selon vous, a-t-elle pu autant émouvoir les gens, par rapport à toutes celles publiées avant sur le sujet ?Je ne sais pas. Peut-être que le monde, en fait, attendait une image qui puisse changer les choses, faire bouger. Peut-être que ma photo a été le déclic que le monde attendait. J’ai surtout été au bon moment au bon endroit.Claire GuillotJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.09.2015 à 17h29 #container_14309028721{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14309028721{ height:450px; } #container_14309028721 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14309028721 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14309028721 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14309028721 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du taux des crédits immobiliersSource : Crédit Logement/CSA(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; 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Elle reste néanmoins modérée, en comparaison des désordres que la crise grecque a provoqués sur les marchés financiers », souligne l’observatoire. En août, la durée des prêts s’est établie à 216 mois en moyenne. « L’allongement des durées constaté en août compense largement la hausse des taux de crédits observée depuis juin dernier », note Crédit Logement/CSA. Jean-Michel Bezat L’opération « transparence » sur l’EPR de Flamanville (Manche), menée jeudi 3 septembre par le PDG d’EDF, n’a pas levé toutes les zones d’ombre sur l’avenir de ce projet pharaonique. Jean-Bernard Lévy, PDG de l’électricien, a certes reconnu que le réacteur de troisième génération (1 650 MW) ne démarrerait pas avant le quatrième trimestre 2018, avec sept ans de retard sur le calendrier initial, et qu’il ne coûterait pas 3 milliards d’euros mais 10,5 milliards. Mais plusieurs questions ou incertitudes demeurent.Quel sera le prix du mégawattheure produit ?M. Lévy s’est refusé à avancer un chiffre pour des raisons commerciales. Et aussi, a-t-il expliqué, en raison de l’incertitude sur de nombreux paramètres (coût du combustible et d’exploitation sur au moins soixante ans…). Mais compte tenu de son prix de revient, l’EPR de Flamanville devrait produire un MWh supérieur à 100 euros (contre environ 45 euros pour le parc actuel). Au Royaume-Uni, où la décision d’investir dans deux EPR à Hinkley Point serait en voie de finalisation, EDF a obtenu du gouvernement un prix garanti de 92,7 libres (117 euros) par MWh produit pendant 35 ans. « En fait d’« opération vérité », EDF ne donne aucune garantie sur le nouveau délai annoncé pour 2018, estime Cyrille Cormier, chargé de campagne énergie chez Greenpeace. Et même si l’EPR était mis en service fin 2018, le coût de production de l’électricité du réacteur serait près de 40 % plus cher que celui des parcs éoliens et des grandes centrales solaires à la même époque. ».Les défauts sur la cuve et les soupapes de sécurité peuvent-ils tuer l’EPR de Flamanville ? EDF affirme qu’il a déjà réparé plusieurs soudures défectueuses sur le circuit primaire. Il est aussi en passe de régler la question des soupapes de sécurité permettant d’éviter la surpression dans le circuit vapeur du bâtiment réacteur, soulevée en juin par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Les anomalies détectées « provenaient des conditions de réalisation des essais et non des soupapes elles-mêmes », a indiqué Xavier Ursat, le directeur exécutif de l’ingénierie et des nouveaux projets nucléaire, qui a annoncé de nouveaux tests.Restent les défauts de l’acier de la cuve, où se produit la réaction nucléaire. Areva a détecté en 2014 une concentration excessive de carbone sur le couvercle et le fond, une anomalie qualifiée de « très sérieuse » par le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), Pierre-Franck Chevet. Areva devait communiquer les résultats des nouveaux tests « à l’automne ». Ce sera finalement « dans le courant du premier semestre 2016 », a corrigé M. Ursat. Mais les premiers essais sont, selon lui, positifs. « Nous avons déjà assez d’éléments pour être confiants », a-t-il assuré, ce qui laisse augurer d’un feu vert de l’ASN.Un changement de la cuve forgée au Creusot (Saône-et-Loire) - déjà installée au cœur du bâtiment réacteur – est possible. Elle allongerait les délais de très longs mois et coûterait des centaines de millions d’euros. Un tel remplacement « ne fait pas partie des hypothèses sur lesquelles on travaille », indique Thomas Piquemal, le directeur financier d’EDF. Pour lui, ce report du démarrage en 2018 ne remet pas en cause les objectifs financiers, qui prévoient en particulier le retour à un flux de trésorerie positif en 2018.Quand fermera-t-on Fessenheim ou une autre centrale ?Une chose est sûre : François Hollande ne pourra pas tenir sa promesse de campagne de 2012 de l’arrêter « avant la fin du quinquennat ». La loi de transition énergétique ne prévoit pas de date. L’arrêt de la centrale alsacienne (ou d’une autre) ne se fera qu’une fois Flamanville en service, la France maintenant ainsi sa capacité électronucléaire à 63,2 MW. Mais EDF va devoir démêler un imbroglio juridico-administratif. Le décret autorisant la construction (DAC) de l’EPR, pris en avril 2007, expire en avril 2017 et l’entreprise va en demander la prolongation. Cette prolongation est « un subterfuge qui sera attaqué en justice », a prévenu l’Observatoire du nucléaire.Par ailleurs, EDF a déjà déposé à l’ASN sa demande d’exploitation de l’EPR. Un dossier de 40 000 pages sur lequel le gendarme du nucléaire pose une centaine de questions sensibles, appelant des réponses de l’énergéticien.Dans ces conditions, pour M. Lévy, il ne fait plus de doute que le premier EPR couplé au réseau électrique sera… chinois : le chantier de Taïshan, où les Chinois ont tiré les enseignements des erreurs commises en France et en Finlande, avance plus vite qu’en Europe.Lire aussi :EPR de Flamanville : les quatre malédictions d’un chantier controverséJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Martin Untersinger C’est un tir de barrage contre la surveillance des communications en France. Des associations – La Quadrature du Net, French Data Network et la Fédération FDN – ont déposé trois nouveaux recours devant le Conseil d’Etat pour annuler certaines dispositions utilisées par les services français de police et de renseignement.Contre la surveillance internationaleDeux recours, l’un au fond et l’autre en référé, ont été déposés lundi 31 août contre un décret secret, évoqué dans un article du Nouvel Observateur, qui fixe depuis 2008 le cadre légal des écoutes effectuées sur les câbles sous-marins par les services français et visant l’étranger. Un décret sur la surveillance internationale qui, selon l’avocat des associations, Me Spinosi, « légalise des écoutes massives ».Lire aussi :Comment Sarkozy et Hollande ont autorisé une vaste surveillance d’InternetLes associations avancent deux arguments dans le recours en urgence. Le premier concerne la nature secrète du décret. S’appuyant sur une précédente décision de la plus haute juridiction administrative française concernant le fichier Cristina, les associations affirment que l’existence de ce décret secret et non publié aurait dû être mentionnée dans un autre décret, classique et donc public.Le second s’appuie sur la toute récente décision du Conseil constitutionnel concernant la loi sur le renseignement. Ce dernier a estimé, au cœur de l’été, que les mesures de surveillance internationale, et leurs nécessaires garde-fous, relevaient non du domaine réglementaire, mais de la loi.Lire aussi :Loi sur le renseignement : que contiennent les dispositions censurées par le Conseil constitutionnel ?Même si le Conseil d’Etat a déjà eu à se prononcer, en secret, sur ce décret, les associations estiment que la décision du Conseil constitutionnel, intervenue depuis, est de nature à entraîner sa suspension par la plus haute juridiction administrative. La date de l’audience devrait être connue d’ici quelques jours.Un autre recours à ce sujet a été soumis au Conseil d’Etat, sur le fond cette fois. Il sera étoffé si le contenu du décret secret est communiqué aux associations et à leur conseil dans le cadre de la procédure en référé.Contre la rétention des donnéesL’autre nouvelle attaque contre les mesures de surveillance françaises concerne la question polémique de la conservation, par exemple par les fournisseurs d’accès à Internet, des données de connexion, à savoir certaines données liées à l’activité des internautes européens (identifiant de l’appareil notamment).Jugée trop large et insuffisamment protectrice des droits fondamentaux par la justice de l’Union européenne au printemps 2014, la directive européenne qui la mettait en place a été invalidée. L’Etat français n’a toujours pas tiré les conséquences de cette annulation, malgré une demande en ce sens, il y a quelques mois, de la part des associations : c’est cette absence de réaction qu’elles attaquent désormais devant le Conseil d’Etat.Le juge « gardien des libertés »Ces recours s’ajoutent à trois autres actions encore en cours devant la haute juridiction, visant d’autres dispositifs de surveillance numérique ou de censure, à savoir le controversé article 20 de la loi de programmation militaire et les mesures de blocage et de déréférencement de sites internet prévues par la loi sur le terrorisme adoptée fin 2014.L’idée derrière la multiplication de ces actions – les associations devraient également attaquer les décrets d’application de la loi sur le renseignement dès leur publication prochaine – est de « faire face à l’inertie du gouvernement qui reste sourd à la société civile, aux organisations internationales », explique Félix Tréguer, de la Quadrature du Net.Me Spinosi souligne lui aussi la place de plus en plus cruciale prise par les juges, notamment européens, sur la question des libertés publiques :« Une association, si elle veut faire évoluer la législation ou contraindre l’administration, doit le faire avec l’aide des juges. Le juge est le gardien des libertés et l’arbitre des pouvoirs. »Au-delà du résultat de ces procédures, l’avocat veut aussi « pousser le législateur à se positionner ». Ce dernier en aura l’occasion puisqu’une proposition de loi sur la question de la surveillance internationale, au cœur des actions des associations devant le Conseil d’Etat, va être très prochainement examinée à l’Assemblée.Lire aussi :Le Conseil constitutionnel, gardien de l’Etat plus que des libertésMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laetitia Van Eeckhout Les habitants de Paris de catégories sociales défavorisées sont plus vulnérables aux effets de la pollution atmosphérique : lors des pics de pollution, ils ont en effet un risque de décéder trois fois plus important que l’ensemble des Parisiens.Si on pouvait jusqu’ici en avoir l’intuition, ces inégalités sociales face à la pollution sont pour la première fois démontrées par une étude publiée dans la revue scientifique anglo-saxonne Plos One du 21 juillet et menée par des chercheurs de l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP) et de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).Analysant les causes de 79 107 décès survenus à Paris entre 2004 et 2009 chez les habitants de plus de 35 ans, cette équipe de chercheurs a voulu regarder si le profil socio-économique et l’exposition quotidienne à la pollution influaient ou non sur le risque de mortalité lors des pics de pollution. De nombreuses études ont déjà montré l’impact de la pollution de l’air sur la mortalité, mais la façon dont les facteurs environnementaux et les facteurs sociaux-économiques se conjuguent n’avait encore jamais été analysée.« La ville de Paris présentait un intérêt particulier pour ce type d’étude, car la capitale se caractérise par des concentrations moyennes de pollution qui varient énormément selon les lieux et par une diversité de quartiers accueillant des populations aux profils sociaux économiques variés », souligne le professeur de santé publique Denis Zmirou-Navier, coordinateur de l’étude avec Séverine Deguen.Lire aussi :La pollution a un impact immédiat sur la mortalitéPremier constat : à Paris, à la différence de villes comme Marseille ou Lille, les populations ouvrières ou défavorisées ne vivent pas toujours dans les quartiers les plus pollués. La carte de la répartition des habitants selon le statut socio-économique ne se superpose pas complètement avec celle des niveaux de concentration de dioxyde d’azote (NO2). « Au sein de la capitale, en dehors du périphérique, la pollution par le dioxyde d’azote prédomine dans les quartiers riches, comme le 8e, 17e, le long de la Seine dans le 15e », observe Denis Zmirou-Navier. Cumul de facteurs de risquePourtant, lors des pics de pollution, la mortalité des classes les plus défavorisées est supérieure à celles des classes aisées. « Les personnes de catégories socio-économiques les plus modestes, expliquent les chercheurs, sont plus vulnérables pour des raisons directement liées à leurs conditions de vie et cumulent des facteurs de risque de contracter des maladies chroniques » : elles travaillent dans un milieu professionnel plus exposé, passent plus de temps dans les transports, sont plus fréquemment fumeuses, ont un régime alimentaire moins équilibré, recourent tardivement aux soins.Ainsi, trois fois plus vulnérable aux pics de pollution, cette population subit un risque encore plus élevé de décéder lors de ces épisodes, si elle vit également dans un quartier pollué et est exposée chroniquement à des taux élevés de dioxyde de carbone.Malgré, souvent, une plus grande exposition à la pollution au trafic routier dans leur quartier, les habitants plus aisés sur le plan socio-économique peuvent, eux, s’adapter davantage et se soustraire plus facilement aux effets nocifs de la pollution de leur quartier en quittant la ville le week-end, pendant leurs congés, et en vivant dans des logements mieux protégés de la pollution.« Cette étude portant sur les pics de pollution montre que les mesures comme la circulation alternée, en cas de pics, ont du sens, car elles permettent d’en atténuer l’impact sur des personnes déjà vulnérables », relève Karine Léger, directrice adjointe d’AirParif, l’observatoire de la qualité de l’air en Ile-de-France.« Nous sommes face à un effet de fragilisation en continu des populations due à la pollution chronique. Une fragilisation dont les catégories sociales modestes sont les premières victimes lors des pics de pollution », insiste Denis Zmirou-Navier, tout en précisant que cette étude se veut une aide à la décision pour les élus locaux. « Ce travail d’objectivation des inégalités mérite d’être poursuivi, abonde Gilles Aymoz, de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), en développant une approche globale des effets sur la santé de l’ensemble des précarités, sociale, énergétique et d’exposition aux différentes pollutions. »Lire aussi :La pollution à Paris aussi nocive que le tabagisme passifLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Constant Wicherek Le mercato s’est clôturé lundi 31 août à minuit avec son lot de transferts étonnants et de sommes vertigineuses. Le départ de plusieurs jeunes joueurs de Ligue 1 affaiblit-il le championnat français ?Un record de vente pour la Premier LeagueLors du marché des transferts 2013, 131 joueurs de première et deuxième divisions françaises ont quitté l’Hexagone. En 2014, ils furent 160 et cette saison 106. « Les chiffres sont assez équivalents d’année en année, analyse Raffaele Poli, responsable et cofondateur de l’Observatoire du football au Centre international d’étude du sport (CIES) de Neuchâtel (Suisse). Les prix ont en revanche augmenté de 23 % par rapport à l’année passée. On observe des transferts précoces à des prix défiants toute concurrence. » En effet, la nouvelle donne de ce marché est que les joueurs partent de plus en plus jeunes : Anthony Martial, 19 ans, Jordan Amavi, 21 ans, à titre d’exemple.Lire aussi :La Premier League, reine du mercato estivalLa manne financière anglaise y est évidemment pour beaucoup même si « la Belgique a, en valeur absolue, le plus gros contingent de joueurs venus de Ligue 1 », précise Raffaele Poli. En effet, sur les 323 joueurs recensés dans les 31 championnats européens l’année dernière, 57 sont en Belgique, 44 en Angleterre ou encore 31 en Italie.Lors de cette période estivale, le record de départs vers la Premier League n’a pas été battu. En revanche 13 clubs de Ligue 1 ont vendu au moins un joueur à un club anglais. Pour la vingtaine de joueurs de l’élite transférés outre-Manche, 180 millions d’euros – un record – sont rentrés dans les caisses du football français, ce qui constitue presque la moitié du total des ventes de joueurs de L1 et L2 (420 millions).Des départs comblés ?Les clubs de Ligue 1 ont investi environ 200 millions d’euros lors de ce marché 2015, la balance est donc positive et représente le double de celle de l’année dernière. Les équipes françaises pros doivent vendre leurs joueurs pour présenter des budgets équilibrés. « Certains joueurs partis en Angleterre n’étaient pas des très grands joueurs de L1. Mais je pense que l’on peut considérer que certains retours spectaculaires comblent en partie les départs. Le retour d’un Lassana Diarra et d’un Abou Diaby par exemple, en termes d’image et de notoriété, c’est quelque chose », explique un acteur du football français et de ses instances qui requiert l’anonymat. On pense aussi à Mathieu Valbuena, revenu de Russie pour l’Olympique lyonnais. « Tôt ou tard tout le monde revient et c’est le cas en France. Sur dix joueurs qui quittent la Ligue 1, un seul a une trajectoire ascendante alors que les neufs autres ont soit une courbe stagnante soit descendante », soutient Raffaele Poli. Malgré les centaines de départs annuels depuis 2013, le foot français reste donc un vivier pour les clubs étrangers, signe d’un système de formation en bonne santé.Le foot français se régénèreFin 2014, 113 joueurs ayant grandi dans l’Hexagone évoluaient dans les quatre plus grands championnats d’Europe ; la France est le premier pays exportateur de footballeurs dans le monde devant l’Argentine, selon le numéro 88 de la lettre du CIES consacrée au « Big 5 » (l’Espagne, l’Angleterre, l’Italie, l’Allemagne et Ligue 1).« La réalité, c’est que la Ligue 1 se régénère. Il y a toujours des joueurs qui ont le niveau pour quitter la France, c’est signe de la vitalité du foot français. Et il reste attractif, cette année il y a eu 22 500 supporters de moyenne dans les stades. On repasse devant l’Italie au sujet de la fréquentation des stades et on bat un nouveau record », se réjouit notre interlocuteur anonyme.Cette attractivité des joueurs de Ligue 1 et Ligue 2 montre une chose : la formation française est reconnue et fonctionne bien. « Ces départs, c’est le reflet de la qualité de formation. Il y a beaucoup de joueurs formés par les clubs français qui quittent le territoire avant même d’avoir joué des matchs professionnels, développe Raffaele Poli. Cela veut dire que même si le joueur n’a pas le niveau pour percer en France, il a été assez bien formé pour jouer ailleurs. »Constant Wicherek 03.09.2015 à 15h43 • Mis à jour le03.09.2015 à 17h17 | Philippe Jacqué Elle se dévoile enfin. La SNCF a présenté, jeudi 3 septembre, sa stratégie sur le marché des autocars longue distance. L’opérateur public ferroviaire a, pour la circonstance, rebaptisé son service iDBus, créé en 2012 : celui-ci s’appellera désormais Ouibus – afin, notamment, d’avoir une « tonalité » proche de Ouigo, son service de train lowcost.Ouibus veut ouvrir 130 liaisons en 2016 afin de relier 46 villes. Ce service, à partir de 5 euros, devrait, selon la direction de l’entreprise, contribuer à la création de 300 emplois directs, dans la mesure où 80 % de l’offre reposera sur des autocaristes déjà présents dans les différentes régions.Pourquoi la SNCF investit-elle ce marché ?La loi pour la croissance et l’activité (dite « loi Macron ») a libéralisé le marché français des autocars longue distance pour les trajets supérieurs à 200 kilomètres. Elle a été officiellement promulguée au cœur du mois d’août.Lire aussi :Le transport par car va être ouvert à la concurrenceOr, l’arrivée du car longue distance pourrait donner le coup de grâce aux liaisons ferroviaires intercités, déjà lourdement déficitaires. Un secteur de la SNCF financé par des subventions d’Etat.Lire aussi :Intercités : l’Etat retarde les décisions difficilesLongtemps, la SNCF a d’ailleurs lutté contre la libéralisation des cars longue distance. Elle craignait la concurrence low cost.L’Etat ayant autorisé, en 2011, la desserte entre villes françaises, mais uniquement dans le cas de liaisons internationales d’autocars, la compagnie ferroviaire avait toutefois changé son fusil d’épaule en lançant, en 2012, son offre iDBus.Quel est l’enjeu ?En France, seulement 110 000 personnes ont utilisé un bus longue distance en 2013 et, avec la libéralisation de ce marché, le gouvernement vise, en année de croisière, quelque 5 millions de passagers.La SNCF se donne par exemple pour ambition, avec Ouibus, de réaliser 4 millions de voyages en 2016 et 8 millions de voyages en 2018.En autorisant les autocars à transporter librement des passagers, les Français pourraient récupérer quelque 700 millions d’euros de pouvoir d’achat, selon les chiffres avancés par le gouvernement.Quels sont les acteurs ?De nombreux acteurs ont d’ores et déjà mis en place leur offre, à des prix d’appel s’étalant de 1 à 12 euros.Début juillet, avant même la libéralisation, Transdev, le propriétaire d’Eurolines, avait inauguré sa nouvelle compagnie nationale Isilines. Dix-sept lignes sont aujourd’hui commercialisées par la société : de Paris-Lille à Rennes-Lyon en passant par Nice-Bordeaux).Lire aussi :Transdev se place dans la bataille du bus longue distanceLa filiale de la Caisse des dépôts et consignations entend transporter d’ici à deux ans 5 millions de voyageurs avec une flotte de 300 cars.D’autres acteurs ont affiné leur offre cet été. Megabus, marque détenue par le groupe britannique de transport Stagecoach, a annoncé ses premières lignes nationales sur la diagonale Mulhouse-Perpignan, ainsi que sur la radiale Paris-Toulouse.D’ici à la fin de l’année, la société promet de mettre en place pas moins de trente-cinq lignes sur différents trajets sur l’ensemble du territoire.Fin août, le leader allemand FlixBus a également dévoilé sa première ligne franco-française, qui relie Clermont-Ferrand à Paris, via Bourges. D’ici à la fin de l’année, la marque allemande, qui offre déjà des trajets entre les deux pays, prévoit une cinquantaine de lignes reliant une centaine de villes.Lire aussi :Autocars : l’allemand FlixBus se lance en FranceEnfin, Starshipper, une marque ombrelle d’acteurs locaux, devrait également renforcer son offre alors qu’elle propose déjà une dizaine de lignes reliant une trentaine de villes françaises.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.09.2015 à 15h35 | Simon Roger (Bonn (Allemagne), envoyé spécial) Depuis le début de la session de rentrée de Bonn, la grogne couvait parmi les délégués de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Mercredi 2 septembre au soir, elle a éclaté au grand jour lors de l’assemblée plénière convoquée à la demande expresse des membres de la CCNUCC.Les unes après les autres, les coalitions d’Etats composant la mosaïque onusienne ont pris la parole pour exprimer leur frustration face à la lenteur de certains groupes de travail et le mode de négociations retenu, alors qu’il ne reste plus que sept jours de discussions multilatérales – jusqu’au 4 septembre, puis du 19 au 23 octobre, toujours dans la cité rhénane – avant la conférence mondiale sur le climat du 30 novembre au 11 décembre à Paris, la COP21.Lire aussi :Climat : à trois mois de la COP21, les Etats ont encore du chemin à faire« Quelques progrès ont été accomplis au cours des trois premiers jours de débats, mais ils ne sont pas suffisants et la méthodologie n’est pas la bonne », a affirmé en ouverture de séance plénière la représentante de l’influent G77, une alliance regroupant 133 pays en développement et la Chine. Il est important pour nous de savoir quels sont vos plans pour la session d’octobre, a insisté la déléguée de l’Afrique du Sud, présidente en exercice du G77, confortée dans son analyse par les prises de position des orateurs suivants.Porte-parole des pays les moins avancés, l’Angola a rappelé l’urgence d’accélérer les travaux « dans les sept jours de négociations qui [leur] restent » et pointé la difficulté pour de nombreux Etats de participer à l’ensemble des réunions informelles initiées par les deux coprésidents des débats (les « cochairs ») et la douzaine de négociateurs chargés de faciliter le partage d’informations (les cofacilitateurs). Pour cette session de Bonn, de nombreux pays n’ont dépêché qu’un seul délégué sur place, alors qu’une nation comme la France s’appuie sur une équipe de 60 personnes.Lire aussi :Climat : Obama sera-t-il vraiment le meilleur allié de la COP21 ?« Je me demande si je pourrai faire état de progrès de retour chez moi », s’est préoccupé ensuite le délégué nigérian. Si des avancées ne sont pas enregistrées d’ici à la fin de la session vendredi, « il me sera difficile de justifier l’envoi de délégués ici à nouveau en octobre », a-t-il menacé.Feu nourri de critiques« Nous avons besoin de clarté », a insisté le représentant des Maldives, qui président actuellement l’Alliance des petits Etats insulaires. « Nous sommes venus ici bien préparés pour mener des négociations sur le texte, et nous nous retrouvons dans des discussions conceptuelles, a critiqué dans la foulée la Malaisie. Vendredi, il nous faut un document clair pour aller tous ensemble de l’avant. »Les pays développés ont participé eux aussi à ce feu nourri de critiques, le délégué de l’Union européenne faisant part notamment de sa déception à l’égard du document de travail soumis par les cochairs. « Le texte pour Paris doit être court et concis », a t-il martelé. En l’état, les négociateurs discutent sur un document certes moins long et mieux structuré que la compilation issue des débats de Genève, mais qui comporte toujours dans sa troisième partie un grand nombre de points en suspens et d’options ouvertes, y compris les plus contradictoires.« Il y a un risque réel de faire de cette partie 3 une poubelle pour les idées qui n’auront pas leur place dans l’accord de Paris [partie 1] ou dans les décisions de mise en œuvre [partie 2]. Beaucoup de pays ont envie de claquer la porte », confiait quelques heures plus tôt un négociateur dans les couloirs du centre de conférences où sont réunis depuis lundi matin quelque 2 000 délégués et observateurs.Malmenés pendant plus d’une heure, les coprésidents ont adopté un profil bas face à la fronde, sans doute sincère mais savamment mise en scène, des délégués de la CCNUCC. « Le message est clair, a réagi Ahmed Djoghlaf, l’un des deux « cochairs », nous n’avons pas été assez productifs, nous allons faire le meilleur usage du temps très limité d’ici vendredi après-midi. »Jeu de pokerUn message pas si limpide en réalité, car dans ce jeu de poker que constituent souvent les négociations multilatérales sur le climat, les rois du bluff peuvent être assis des deux côtés de la table. En donnant de la voix et faisant monter la pression, les coalitions adressent peut-être aussi aux « cochairs » un appel du pied qu’on pourrait résumer ainsi : aidez-nous à mieux organiser les négociations, et s’il le faut, nous vous donnerons mandat pour préparer un texte plus négociable que la version actuelle.« Le mécontentement des pays membres ne me surprend pas. Il est dans la lignée des propos récents du secrétaire général, Ban Ki-moon, qui se plaignait que les négociations avancent à une vitesse d’escargot, observe Alden Meyer, de l’Union of Concerned Scientists. Je ne sais pas où en seront les discussions vendredi, mais une chose est sûre, Internet, le téléphone vont continuer à fonctionner entre le 4 au soir et la reprise des travaux le 19 octobre ! »« On est dans un jeu très bien orchestré », interprète un observateur avisé du théâtre onusien, convaincu que la plénière avait pour but principal de préparer le terrain vers une nouvelle mission confiée aux cochairs. « Les coprésidents sont aux abois, estime au contraire le spécialiste des questions énergétiques et climatiques Pierre Radanne, leur marge de manœuvre va rester très limitée et les négociations ne vont démarrer véritablement que le 19 octobre ».Lire aussi :A Bonn, les négociations climatiques s’engluentIl ne restera alors que cinq jours, un délai court mais suffisant pour assurer la synthèse nécessaire, à condition, précise Pierre Radanne, que l’on évite « la diplomatie du bord du gouffre à laquelle on avait assisté à Copenhague, consistant à se dire je céderai le dernier ».Vendredi 4 septembre au soir, les délégués devraient quitter le World Conference Center des bords du Rhin avec une vision plus précise de la forme que prendra la dernière session de travail de la CCNUCC avant la COP21. Mais les arbitrages de fond devront attendre quelques semaines de plus.Simon Roger (Bonn (Allemagne), envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.09.2015 à 15h02 • Mis à jour le03.09.2015 à 16h23 | Alexandre Pouchard et Pierre Breteau Il y a eu les images des « assauts » coordonnés de centaines de personnes s’écharpant sur des grillages barbelés dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, au Maroc. Puis les décomptes macabres des dizaines, centaines, milliers de personnes mortes noyées dans la mer Méditerranée, les images des survivants hagards après avoir réussi à traverser la Méditerranée sur une embarcation de fortune. En cette rentrée, ils sont toujours plus nombreux à tenter de rejoindre l’Europe, certains fuyant la guerre dans leur pays, d’autres la misère.52,9 millionsCet afflux de migrants et de réfugiés est-il réellement le plus important depuis la seconde guerre mondiale, comme on a pu le lire et l’entendre récemment ? Les données de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (le Haut-Commissariat aux réfugiés ou HCR), qui comptabilise depuis 1951, dans chaque pays du monde, les demandeurs d’asile, ceux ayant obtenu le statut de réfugié, les déplacés intérieurs ou encore les apatrides, permettent de répondre à cette question : oui, c’est vrai. Il n’y a jamais eu, et de très loin, autant de réfugiés dans le monde depuis plus de soixante ans – on inclut ici et par la suite, dans la dénomination de « réfugié », toutes les catégories mentionnées ci-dessus.L’augmentation, progressive, a connu une accélération fulgurante depuis 2005. On comptait cette année-là 19,4 millions de réfugiés dans le monde – sans compter les rapatriés, de retour chez eux après une période d’exil. Début 2015, ils étaient 52,9 millions. #container_14406904636{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14406904636{ height:500px; } #container_14406904636 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14406904636 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14406904636 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14406904636 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le nombre de réfugiés dans le monde a explosé au XXIe siècle Tous types de migrants inclus : réfugiés, demandeurs d'asile, déplacés au sein d'un pays, apatrides... Hors rapatriés.Source : HCR(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14406904636", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, 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Myanmar et du Pakistan). Les suites de conflits passés, comme des guerres civiles en Colombie ou au Népal, y ont aussi contribué.La carte ci-dessous permet de constater l’évolution du nombre de réfugiés dans chaque pays du monde de 2000 à 2014 : Les Syriens, première nationalité représentée11,7 millions de réfugiés syriensSans surprise, le contingent le plus important de réfugiés provient de Syrie, où la guerre civile débutée en 2011 est désormais une guerre totale dans un pays en ruines. Le HCR dénombrait en début d’année 11,7 millions de déplacés syriens, sur une population initiale de 23 millions de personnes, soit plus de la moitié. La situation est tellement catastrophique dans le pays que l’agence des Nations unies reconnaît désormais automatiquement comme « réfugié » toute personne fuyant la Syrie.Lire :Si la Syrie était la France, 32,5 millions de personnes auraient été déplacées par le conflit6,4 millions de réfugiés colombiensPlus étonnant, la deuxième nationalité la plus représentée parmi les réfugiés dans le monde est colombienne. Un peu plus de six millions de personnes ont fui les combats de la guerre civile entre l’armée et les groupes paramilitaires – FARC en premier lieu –, qui a causé la mort de plus de 220 000 personnes. Il s’agit principalement de déplacés intérieurs.4,1 millions de réfugiés irakiensLes Irakiens sont la troisième nationalité la plus touchée avec 4,1 millions de réfugiés. Un peu plus d’un tiers (1,5 million de personnes) sont des déplacés intérieurs, tandis que les autres ont fui le pays, qui a connu la guerre en 2003 puis la guerre civile entre chiites et sunnites. #container_14412038950{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14412038950{ height:500px; } #container_14412038950 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14412038950 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14412038950 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14412038950 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les 15 nationalités comptant le plus de réfugiés en 2014Total des réfugiés, des demandeurs d'asile, des déplacés intérieurs et apatrides.Source : HCR(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Pour l’anecdote, le HCR comptait 104 réfugiés français fin 2014 : 54 aux Etats-Unis, 36 au Canada et 14 en Allemagne. Comme Slate l’expliquait dans un article en 2013, il s’agit principalement d’enfants nés de parents étrangers qui sont nés sur le sol français et ont donc la nationalité française, mais dont la famille bénéficie du statut de réfugié.Les Proche et Moyen-Orient concentrent un tiers des réfugiésOù tous ces migrants, réfugiés et déplacés sont-ils ? Le HCR constate que neuf réfugiés sur dix se retrouvent dans des pays considérés comme économiquement moins développés – et non en Europe. Parmi ces principales terres « d’accueil », on retrouve le trio comptant le plus de nationaux réfugiés (Syrie, Colombie, Irak) mais également la République démocratique du Congo (3 millions), le Pakistan (2,8 millions) et le Soudan (2,4 millions). #container_14412074860{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14412074860{ height:500px; } #container_14412074860 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14412074860 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14412074860 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14412074860 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les 10 pays qui comptaient le plus de réfugiés et demandeurs d'asile en 2014Nombre de réfugiés, demandeurs d'asile, déplacés intérieurs et apatrides. Hors rapatriés.Source : HCR(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14412074860", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:true, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#0386c3","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Taux pour 10 000 habitants" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: 5000, startOnTick: true, endOnTick:"", reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: 10000000, startOnTick: true, endOnTick:"", reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Syrie","Colombie","Irak","RDC","Pakistan","Soudan","Soudan du sud","Turquie","Afghanistan","Nigeria"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Part dans la population", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 3410.880806 ], [ "", 1235.341165 ], [ "", 1165.737081 ], [ "", 436.942019 ], [ "", 155.9388199 ], [ "", 640.774748 ], [ "", 1613.180417 ], [ "", 223.4755532 ], [ "", 417.8853432 ], [ "", 66.66472325 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Nombre de réfugiés en 2014", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 7947604 ], [ "", 6044488 ], [ "", 3995956 ], [ "", 3030635 ], [ "", 2886941 ], [ "", 2483905 ], [ "", 1893667 ], [ "", 1694772 ], [ "", 1307167 ], [ "", 1190078 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 1, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Le Proche-Orient et Moyen-Orient concentrent à eux seuls un tiers des réfugiés dans le monde (17,2 millions), avec notamment la Turquie (1,6 million, soit 223 pour 10 000 habitants) et le Liban (1,2 million, soit… 2 587 pour 10 000 habitants).Lire aussi :Réfugiés syriens : la Turquie, le Liban et la Jordanie en première ligneLa France comptait en fin d’année dernière un peu moins de 310 000 réfugiés ou demandeurs d’asile, soit 46 pour 10 000 habitants. Loin derrière d’autres pays européens comme la Lettonie (1 322 pour 10 000 habitants), l’Estonie (671), la Suède (233) et la Norvège (109). L’Allemagne, elle, ne comptait « que » 455 000 réfugiés et demandeurs d’asile fin 2014, soit relativement peu par rapport à sa population (56 pour 10 000 habitants), mais ce nombre est en très forte augmentation depuis le début de l’année (Berlin s’attend à en accueillir 800 000 d’ici la fin 2015).Voir aussi l'infographie : En Europe, une politique d'asile en ordre disperséLe HCR reconnaissait en juin son impuissance : « Nous ne sommes plus capables de ramasser les morceaux, déclarait Antonio Guterres, haut-commissaire aux réfugiés. Nous n’avons pas les capacités, les ressources pour toutes les victimes des conflits. »Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Madjid Zerrouky Un peu plus de vingt-cinq ans après la chute de celui de Berlin, l’Europe redécouvre les murs et érige des murailles de la Bulgarie à la Manche pour bloquer réfugiés et migrants. Dernier exemple : la Hongrie, qui construit une clôture de 175 km le long de sa frontière avec la Serbie.Au début des années 1990, déjà, l’Espagne a édifié des barbelés autour de ses enclaves nord-africaines ; la Grèce face à la Turquie en 2012 ; la Bulgarie en 2014… Pourtant, loin d’être hermétiques, ces barrières ne cessent d’être contournées quand elles ne cèdent pas, comme en cet été 2015, face à un afflux sans précédent de migrants.1. Ceuta et Melilla 2. Grèce 3. Bulgarie 4. Hongrie 5. CalaisCeuta et Melilla (1993)L’entrée de l’Espagne dans la Communauté européenne d’alors, en 1986, bouleverse le statut des territoires périphériques de la péninsule Ibérique ; outre les îles que le pays compte au large de l’Afrique (Canaries), deux territoires enclavés en plein cœur du Maroc – Ceuta (19 km2) et Melilla (12,3 km2) – deviennent des territoires européens.C’est en 1993 que le gouvernement espagnol, sous l’effet de l’augmentation des passages des migrants – surtout à Melilla – décide d’ériger des barrières pour tenter d’interdire l’accès par voie terrestre à ses deux territoires. Des clôtures, devenues un symbole de « l’Europe forteresse » pour leurs détracteurs, qui n’ont depuis cessé d’être renforcées : une triple rangée de grillages de 6 m de haut pour 11,5 km de long à Melilla,Depuis le début de l’année, à peine une centaine de migrants sur les 3 700 qui ont essayé sont parvenus à entrer dans l’enclave en escaladant le mur. Mais si les assauts massifs contre les grillages – qui impliquaient plusieurs centaines de personnes à la fois jusqu’à l’année dernière – ont pour l’instant cessé, le nombre de migrants atteignant l’enclave (par bateau, avec des faux papiers, cachés dans des véhicules) augmente : 5 300 en 2014 ; 5 800 depuis janvier 2015. Lire : Le journal d'un migrant à MelillaLire aussi :Migrants : l’efficacité en trompe l’œil des politiques répressives espagnolesEn mai 2004, le Maroc a à son tour décidé d’ajouter une barrière à l’édifice en érigeant sa clôture, haute de 5 mètres et surmontée de barbelés, autour de l’enclave espagnole de Melilla.Le mur d’Evros, en Grèce (2012)Plus symbolique qu’efficace, le mur érigé par Athènes face à la ville turque d’Edirne en 2012 est censé fermer une « brèche » de 12 km sur la frontière terrestre gréco-turque, séparée naturellement sur quelque 200 km par un cours d’eau, l’Evros. A cet endroit, le fleuve fait un coude dans le territoire turc, formant un corridor par lequel s’engouffraient jusque-là des dizaines de milliers de migrants.Sollicitée à l’époque par Athènes, la Commission européenne avait refusé de financer une barrière jugée à l’époque plutôt « inutile » par la commissaire chargée des affaires intérieures, Cecilia Malmström. Depuis, outre la traversée de l’Evros sur des embarcations, voire à la nage, les passeurs ont trouvé de nouvelles portes d’entrée : la Bulgarie ou la mer. Toutes les nuits, des migrants débarquent ainsi sur l’île de Kos après avoir traversé, depuis les côtes turques, un petit bras de mer Egée d’à peine 10 km. Cet été, la situation sur cette île touristique de 33 000 habitants pour 287 km2 est explosive, avec 7 000 migrants en attente d’un enregistrement.Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, sur les 224 000 réfugiés arrivés par la Méditerranée depuis janvier 2015, 124 000 sont entrés en Grèce.Lire aussi :A Kos, le flux de réfugiés ne tarit pasBulgarie (2014) Jusque-là « petite porte » d’entrée en Europe, la Bulgarie a vu ces derniers temps un nombre de plus en plus importent de migrants affluer sur son territoire en contournant la Grèce, une majorité venant de Syrie en transitant par la Turquie voisine. Depuis janvier, plus de 6 000 personnes ont ainsi franchi les 260 kilomètres de frontière que Sofia partage avec Ankara, soit trois fois plus que l’an dernier.Lire : Contre les migrants, un mur de barbelés fend la campagne bulgareEn 2014, l’un des pays les plus pauvres d’Europe a décidé de dresser un obstacle physique sur le chemin des migrants : en plus d’un dispositif de miradors et de caméras thermiques, un mur de barbelés haut de 3 mètres a été déployé sur les 30 km de la portion la moins montagneuse qui sépare le pays de la Turquie, considérée comme la plus facile d’accès. Un mur qui va être prolongé de 130 km en utilisant une partie des 15 millions d’euros reçus de l’Union européenne au titre de la protection des frontières en 2014, pour un coût total estimé de 46 millions d’euros. Hongrie (2015) S’estimant lâché par l’Union européenne, le gouvernement hongrois, dirigé par le conservateur Viktor Orban, a décidé à l’été 2015 de construire une barrière le long de sa frontière avec la Serbie pour endiguer le flux des migrants qui traversent le pays, provoquant notamment un vif échange entre le ministre des affaires étrangères hongrois et son homologue français Laurent Fabius qui a fortement critiqué cette initiative. Et Budapest prévoit en outre de voter une loi cet automne pour criminaliser toute tentative de franchissement de la clôture.Le pays a en outre annoncé, le 27 août, que plus de 2 100 policiers, des « chasseurs de frontière », selon la terminologie officielle, allaient effectuer des patrouilles accompagnées de chiens, et appuyés par des hélicoptères alors que le parti au pouvoir, le Fidesz, veut demander au Parlement l’autorisation de déployer l’armée à la frontière avec la Serbie.Cette année, près de 140 000 migrants sont entrés dans le pays – la plupart venant d’Irak, de Syrie, d’Afghanistan et de pays africains, d’où ils tentent de rejoindre d’autres pays de l’UE. 80 000 d’entre eux ont déposé une demande d’asile, contre 43 000 sur l’ensemble de l’année dernière.Calais« Centre de commandement et de contrôle, clôtures, vidéosurveillance, détecteurs infrarouges et projecteurs lumineux » et une double clôture de 3 km de long et de 2 à 4 mètres de haut… pour empêcher les migrants d’accéder au terminal d’Eurotunnel d’où ils espèrent gagner l’Angleterre.« Toutes ces mesures vont dans le même sens et envoient un signal fort : nos frontières sont sûres, et les passeurs commettent un acte criminel en faisant venir à Calais des migrants dont ils savent qu’ils ne pourront aller plus loin », clamaient les ministres de l’intérieur français et britannique dans la déclaration parue le 2 août 2015 dans le Journal du dimanche.Mardi 4 août, le gouvernement britannique a annoncé une rallonge de 10 millions d’euros pour renforcer la sécurité du terminal d’embarquement d’Eurotunnel à Coquelles, cible de plusieurs milliers de tentatives d’intrusion ces derniers jours.Environ 3 000 migrants se trouvent dans la région de Calais et cherchent à passer en Angleterre. Cet été, jusqu’à 2 000 tentatives d’intrusion par nuit ont été dénombrées sur les 650 hectares du site d’Eurotunnel et au moins neuf migrants ont trouvé la mort sur le site ou ses abords ces derniers mois.Face à la détérioration de la situation à Calais, devenue un cul-de-sac pour des migrants déterminés à rejoindre l’Angleterre coûte que coûte, le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé la création en janvier 2016 d’un nouveau campement humanitaire quinze ans après la fermeture du centre de la Croix-Rouge de Sangatte.Lire aussi :« J’essaie tous les jours de passer en Angleterre »Le mur maritimeAu verrouillage des frontières terrestres s’ajoute un autre mur, immense espace maritime et mortel : la Méditerranée. Depuis janvier, plus de 2 500 personnes ont péri en tentant de traverser la mer pour rallier l’Europe. Parmi elles, jeudi 3 septembre, un enfant de 3 ans échoué sur une plage turque : Aylan Kurdi, dont la photo est devenue l’emblème d’un afflux migratoire sans précédent et de ses drames.Lire aussi :Réfugiés : une photo pour ouvrir les yeux Le fonds européen pour la surveillance des frontièresLe Fonds européen pour les frontières extérieures – ou Fonds pour la sécurité intérieure/volet frontières et visas depuis 2014 – , est un instrument financier qui vise un partage équitable, entre les Etats membres, de la gestion intégrée des frontières extérieures de l’UE.Puisque les Etats Schengen n’ont pas tous des frontières extérieures à contrôler et ne sont pas concernés dans la même mesure par les flux transfrontaliers, l’Union utilise ses fonds de sorte à compenser certains des coûts pesant sur les États membres situés à ses frontières extérieures. Son budget est de 4 milliards d’euros pour la période 2014-2020.Madjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne-Aël Durand « Plus de prix, moins de charges. » Le mot d’ordre est repris par tous, sur les lames des tracteurs, à la tribune installée sur la place de la Nation, sur les banderoles et dans les discours des centaines d’agriculteurs venus manifester jeudi 3 septembre à Paris. Plus de quinze cents tracteurs venus de toute la France ont convergé vers la capitale dans la matinée à l’appel de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et des Jeunes Agriculteurs (JA).Gilbert Le Goff est parti mardi de Pleyben (29). Il manifeste à Paris pour une revalorisation le prix du lait. http://t.co/upXLcwIyya— anneaeldurand (@Anne-Ael Durand)require(["twitter/widgets"]);Gilbert Le Goff était parmi les premiers arrivés place de la Nation, vers 10 heures, à bord de son tracteur décoré de drapeaux bretons. Cet éleveur laitier de 40 ans est parti mardi midi de Pleyben, dans le Finistère, et a dormi dans une bétaillère. Il a rallié sur son trajet des collègues normands qui partagent ses difficultés et exigent une revalorisation des tarifs du lait.« Aujourd’hui, les charges (engrais, tracteurs, salaires) sont tellement élevées qu’elles ne couvrent pas les prix de revient. Je vends mon lait à 300 euros la tonne, alors qu’il me coûte 340. On ne fait plus d’investissements, on doit puiser dans nos réserves. Qui accepterait aujourd’hui de travailler pour rien ? »Lire aussi :Comprendre la crise des éleveursLes reports de charges annoncés par le gouvernement ne sont pas une solution pour Gilbert Le Goff : « C’est un pansement sur une jambe de bois. » Pour lui, la solution serait une harmonisation des charges et des règles dans l’Union européenne.Sur le trottoir, une famille de touristes allemands regarde, impressionnée, le défilé de tracteurs au son des binious. « C’est très organisé, note le père de famille, Franz Loffl. On comprend leurs problèmes, les éleveurs de lait manifestent aussi en Allemagne, car le prix est passé de 40 à 28 centimes. » Les Parisiens affichent également leur solidarité : « On soutient les paysans, ils sont extrêmement courageux, estime Aurore Duport, qui travaille dans une école primaire toute proche. Au fin fond de leur campagne, ils travaillent dur pour qu’on ait du lait dans les supermarchés. »L’appui de l’opinion publique, c’est aussi ce que sont venus chercher les manifestants, touchés de se faire saluer sur leur parcours. « On ne vient pas avec nos tracteurs et nos lames pour tout casser mais pour passer un message », tient à préciser un éleveur de porcs de Pouldreuzic (Finistère).Lire aussi :Crise du porc : « La FNSEA occupe le terrain, mais c’est un leurre »« Donner aux jeunes l’envie de s’installer »A la tribune, les représentants de toutes les régions se succèdent pour exprimer leurs revendications. « Plus de prix et moins de normes, ça peut fédérer beaucoup, au-delà du monde paysan », lance un premier orateur. Emmanuel, éleveur de porcs breton, crie son « ras-le-bol des normes environnementales » et des « mensonges » sur les dangers des nitrates dans l’eau. Il voudrait que l’étiquetage des produits en magasin valorise la production française, parce que « sur l’environnement, le sanitaire, le social, le bien-être animal, on est les meilleurs du monde ! » « L’élevage a un prix : les transformateurs et la grande distribution nous ont volés depuis des années !, renchérit Dominique Fayel, de la FDSEA du Cantal. Il faut qu’on retrouve de justes revenus pour donner aux jeunes l’envie de s’installer. »Emmanuel, agriculteur breton : "on demande un étiquetage d'origine des produits, moins de charges et de contrôleurs" http://t.co/dDIxrGud5p— anneaeldurand (@Anne-Ael Durand)require(["twitter/widgets"]);Romain, 19 ans, venu de Laon (Aisne), n’avait pas encore garé son tracteur et n’a pas pu entendre ce discours qui aurait résonné étrangement à ses oreilles. Cet ancien étudiant de BTS en alternance explique comment il s’est retrouvé à la tête de la ferme familiale après la mort de son oncle, qui « s’est suicidé, à cause de tout ça, les charges, la pression ». Sa ferme produit des céréales « en bio ». Il a soixante-dix bêtes, il s’est diversifié et tente de faire le maximum de vente directe, mais « ça ne suffit pas à faire face aux charges, le fioul, les pièces de tracteur, l’abattoir… » Il ne veut pas donner son nom de famille, pour ne pas que ses voisins sachent ses difficultés. Il descend de son tracteur, un sandwich à la main, et va rejoindre les autres agriculteurs qui suivent les discours sur la place de la Nation. « Il faut qu’on fasse neuf heures de route en tracteur pour manifester. Ça prouve qu’on ne nous écoute pas. »Lire aussi :« J’en ai marre de tes cochons ! »Huées et sifflement« Les paysans ont besoin d’être entendus et aimés. Cette demande de considération, le premier ministre l’a entendue pour la première fois depuis longtemps », clame en début d’après-midi Xavier Beulin du haut de l’estrade. Le président de la FNSEA vient rendre compte de sa rencontre avec Manuel Valls et détaille les mesures obtenues : année blanche, baisses de cotisation MSA, reports de charges, une « pause sur les normes environnementales » et l’instauration d’un fonds de réserve pour les mauvaises années. « Trop tard », crie un agriculteur dans la foule.Mais lorsqu’il se déclare satisfait d’avoir obtenu « des mesures concrètes », le leader syndical se fait huer et siffler par sa base. Des dizaines d’agriculteurs arborant autocollants, casquettes ou drapeaux de la FNSEA ou des JA font retentir pétards et cornes de brume. Quelques fusées de détresse sont lancées en l’air. Une cinquantaine de jeunes forme un cortège improvisé vers la Bastille, en scandant « Le Foll, démission » et en chantant La Marseillaise. « Les reports de charges, c’est du vent : le mois prochain ne sera pas meilleur », réagit Bruno Jullien, éleveur laitier dans les Ardennes, très remonté contre Xavier Beulin. « Ce gars gagne au moins 15 000 euros par mois, sans compter ses élevages de poulets au Brésil. Les petits paysans, il n’en a rien à foutre. »Les premiers tracteurs commencent à repartir, mais de nombreux agriculteurs attendent sur place, déçus. « Vu les kilomètres qu’on a faits, ces annonces, c’est de la merde », estime cedric Trioline, venu de la Haute-Loire. Pour Charles Nuytten, parti à 4 heures du matin de Lyons-la-Forêt (76), « on serait restés chez nous, ce serait pareil ». Eleveur bovin, à 29 ans, il hésite à reprendre la ferme de son père. « C’est à me demander si je ne vais pas changer de métier. Vous vous lèveriez le matin, vous, pour ne rien gagner ? »Vers 17 heures, une série de tracteurs faisait demi-tour sur le cours de Vincennes, pour regagner les exploitations. D’autres bloquent toujours la place, sous l’œil attentif de quelques policiers. « On n’a rien obtenu, les mecs sont déçus, explique le Finistérien Gilbert Le Goff. Je ne sais pas comment ça finira. » Certains évoquent déjà les cars prévus pour aller faire pression au Conseil européen de lundi. « Si on va à Bruxelles, ce sera sûrement plus costaud. »Anne-Aël DurandJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) La Ligue belge contre l’antisémitisme (LBCA) a décidé de déposer plainte contre un haut fonctionnaire européen, qui se serait rendu coupable d’une violente agression au cours de laquelle il aurait traité sa victime de « sale juive » après avoir fait l’apologie de Hitler et de Mussolini. L’intéressé, « administrateur » à la Commission de Bruxelles est, par ailleurs, le responsable de Génération 2004, l’un des syndicats qui s’occupent de défendre les intérêts des 35 000 fonctionnaires européens.Un soir de juillet, dans un café du quartier européen, une dispute a opposé le fonctionnaire à une personne d’origine italienne dont il ignorait, à ce moment, qu’elle occupait également une haute fonction en tant que chef d’unité à la direction générale « Voisinage » de la Commission. Elle y gère notamment l’aide financière apportée à l’Autorité palestinienne. L’homme, qui portait une plaque métallique à la gloire de Benito Mussolini et critiquait l’attitude d’Israël à l’égard des Palestiniens, a agressé cette fonctionnaire, qui lui avait fait observer que Mussolini était « quand même un dictateur ».Antisémitisme ambiantLa jeune femme, frappée à la tête et victime d’une tentative d’étranglement, a subi une commotion cérébrale, attestée par un certificat médical. Elle a déposé une plainte, appuyée par le témoignage d’un ami qui l’accompagnait et d’autres personnes présentes dans l’établissement. Ils confirment que l’homme qui l’a frappé aurait lancé « Hitler aurait dû tuer tous les juifs ». La victime n’est pas juive, mais a jugé que ce qu’elle avait subi était révélateur du climat d’antisémitisme ambiant.Elle a donc contacté la Ligue belge, qui demande à la Commission de prendre, à l’issue de l’enquête, « les mesures adaptées à la gravité des faits », à savoir de licencier l’auteur de l’agression pour faute grave. Entre-temps, celui-ci devrait être suspendu, « afin de garantir l’intégrité physique et psychologique de la victime », estime le président de la Ligue, Joël Rubinfeld.Contacté par courrier électronique et par téléphone jeudi matin, l’auteur de l’agression n’avait pas répondu jeudi soir aux sollicitations du Monde. Interrogé par Le Soir de Bruxelles, il n’a pas davantage souhaité commenter les faits mais a reconnu, en revanche, qu’il avait subi dans son pays d’origine, Malte, une condamnation à six mois de prison avec sursis, en 2002, pour détention d’images pédopornographiques.Interrogée, la Commission a indiqué qu’elle ignorait tout de cette affaire. Elle indique avoir ouvert une enquête interne et attendre les conclusions de l’enquête de la justice belge, avec la volonté de préserver la présomption d’innocence. Les services du président Juncker confirment que, lors de l’embauche d’un fonctionnaire, son casier judiciaire est, en principe, examiné, et qu’une condamnation qui y figurerait pourrait entraîner l’annulation d’un engagement.Lire aussi :Les juifs belges vivent dans la crainte d’un nouvel attentatJean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Mustapha Kessous Ce soir, « Le Grand Journal » fait sa grande rentrée sous très haute surveillance. Un nouveau décor, de nouveaux chroniqueurs et une nouvelle chef d’orchestre, Maïtena Biraben. C’est à cette animatrice de 48 ans – qui présentait le dimanche « Le Supplément » – que revient la lourde tâche de relancer une émission devenue au fil des années quelque peu clinquante et passablement aseptisée. Pour sa première soirée, « LGJ » veut taper fort en recevant le premier ministre, Manuel Valls, et la chanteuse Louane qui interprétera en direct sur le plateau son nouveau single.Rien n’a véritablement filtré sur le lifting du « Grand Journal ». Le nouveau concept a été aussi bien gardé qu’un secret industriel. Maïtena Biraben sera entourée, entre autres, du comique des politiques Cyrille Eldin, transfuge du « Supplément », et du chroniqueur littéraire Augustin Trapenard, seul rescapé de l’ancienne équipe. Pour rompre avec l’ancienne formule, la miss météo et la « boîte à questions » disparaissent.Rafraîchir un talk-show uséEn effet, Maïtena Biraben doit faire oublier l’époque Antoine de Caunes qui, lors de son arrivée aux commandes de l’émission en 2013 – après le départ de Michel Denisot – avait promis un show à l’américaine : « Je vais essayer d’introduire une humeur proche des “late shows” anglo-saxons, où tout est écrit, répété, scénarisé. L’invité ne sera plus pris dans une avalanche d’informations et de chroniques. À présent, tout s’organisera autour de lui. »La promesse était probablement trop belle… Désormais, l’équipe de Maïtena doit trouver un ton, peut-être moins politique et plus culturel pour éviter de se faire totalement dépasser par ses concurrents comme « Touche pas à mon poste » sur D8 et « C à vous » sur France 5. Depuis deux ans, ces deux talks n’ont cessé de grignoter des parts d’audience au « Grand Journal ». Face à cette concurrence, l’émission de Canal+ n’est pas parvenue à se renouveler et à trouver un nouveau souffle.Ainsi, le concept – ou plutôt l’idée – est semble-t-il de rafraîchir un talk usé, tape-à-l’œil et au rythme trop effréné. « Je prendrai le temps. C’est peut-être la première martingale », a expliqué Maïtena Biraben au Parisien. Ainsi une place sera accordée aux grands reportages de Diego Buñuel, nouveau directeur des documentaires de Canal+.Reprise en mainLe prestigieux talk-show de Canal+ a été le symbole de la reprise main de la chaîne cryptée par le nouveau patron, Vincent Bolloré. Au début de l’été, l’homme d’affaires avait demandé – ou exigé – que l’émission en claire de fin de journée soit réformée et celle des « Guignols de l’info » remaniée. Sauf que cet ordre n’a pas été suivi d’effet. Conséquence, Rodolphe Belmer, le numéro 2, a été remercié avant que d’autres têtes ne tombent, comme celle producteur historique du « Grand Journal » Renaud Le Van Kim. « Les Guignols » qui un temps devaient disparaître vont désormais passer en crypté mais plus au sein du « Grand Journal ». Pourtant, l’émission satirique assurait au programme son pic d’audience, au-dessus du million de téléspectateurs.Alors révolution ? Tout changer pour que rien ne change ? Réponse à 18 h 50.Lire aussi :Comment Vincent Bolloré a pris le pouvoir à Canal+Mustapha KessousReporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.09.2015 à 18h07 Adult Player, une application se présentant comme un logiciel pour téléphones Android permettant d’accéder à des vidéos pornographiques, était en réalité un « rançongiciel » — un programme qui tente de racketter ses utilisateurs. C’est ce que montre une étude de l’entreprise de sécurité informatique Zscaler, qui détaille le fonctionnement du logiciel.Une fois installée, l’application prenait en photo l’utilisateur du téléphone, et le menaçait ensuite de publier l’image sur Internet — via une page de demande de rançon personnalisée avec la photo de l’utilisateur du téléphone. Le message, qui se présentait grossièrement comme émanant du FBI américain, réclamait alors le paiement d’une amende de 500 dollars (450 euros). L’application, impossible à désinstaller par des moyens classiques, ne pouvait être désactivée qu’en redémarrant le téléphone en mode de sécurité.L’application n’était pas distribuée par le magasin d’applications en ligne de Google, mais par le biais d’un fichier d’installation. Ce type de racket, similaire au « racket aux fichiers verrouillés », est redevenu courant sur PC, mais est plus rare sur téléphones mobiles.Lire aussi :Le grand retour du racket aux fichiers verrouillés 07.09.2015 à 17h36 • Mis à jour le07.09.2015 à 17h59 La Moldavie est en ébullition, sur fond de scandale de corruption. Au moins trente mille personnes – 100 000 selon les organisateurs – ont réclamé dimanche 6 septembre la démission du président Nicolae Timofti, en arpentant les rues du centre de Chisinau . A l’origine des protestations notamment, la « disparition » mystérieuse d’un milliard de dollars des coffres des trois principales banques du pays, soit 15 % du Produit intérieur brut (PIB).Le mouvement de colère s’est poursuivi lundi, alors que des centaines de manifestants ont érigé des tente devant le siège du gouvernement pour demander le départ du président, accusé de servir les intérêts des oligarques et de ne pas lutter efficacement contre la corruption.Lire aussi :La Moldavie s’éloigne de l’EuropeLa manifestation avait été organisée par la plate-forme civique Dignité et justice, un mouvement d’opposition créé par des journalistes, politologues et militants issus de la société civile qui prône l’intégration européenne pour la Moldavie. Tous réclament l’organisation d’un scrutin au suffrage universel pour élire un nouveau chef d’Etat, actuellement élu par le Parlement, et la démission des dirigeants de la banque centrale et du parquet général.Au début d’avril, la Banque nationale de Moldavie avait découvert que les trois principaux établissements bancaires du pays, représentant environ un tiers des actifs bancaires du pays, avaient accordé des crédits à des destinataires qui n’ont jamais été identifiés. L’annonce de la disparition de cet argent avait déjà provoqué d’importantes manifestations à Chisinau et cristallisé la colère contre M. Timofti, au pouvoir depuis 2012. Dans ce pays considéré par certaines organisations internationales comme le plus pauvre d’Europe, le président est régulièrement accusé de ne pas lutter efficacement contre la corruption. Lire aussi :La Russie avance ses pions en Moldavie 07.09.2015 à 16h52 • Mis à jour le07.09.2015 à 17h57 C’est un nouveau geste envers les agriculteurs européens. La Commission européenne a proposé lundi 7 septembre de débloquer 500 millions d’euros d’aide d’urgence, principalement en faveur des producteurs laitiers, alors qu’un conseil ministériel de l’Union européenne se tient à Bruxelles. Cette enveloppe devrait être répartie entre « tous les Etats  membres », a fait savoir l’exécutif bruxellois dans un communiqué. Bruxelles a précisé que cette répartition se fera « avec un égard particulier pour les Etats membres dont les agriculteurs ont été le plus touchés par les évolutions du marché ».Cette proposition de la Commission est faite alors que des milliers d’agriculteurs manifestaient lundi à Bruxelles, dans le quartier des institutions européennes, pour mettre la pression sur les vingt-huit ministres européens réunis lors de ce conseil exceptionnel. Le monde agricole traverse une grave crise qui touche aussi bien le secteur de l’élevage que celui du lait, dont les producteurs sont victimes de l’effondrement des prix lié à une surproduction généralisée.Responsable de la mise en œuvre de la politique agricole commune (PAC), la Commission européenne a donc proposé une aide d’urgence à répartir entre les vingt-huit pays européens. A Bruxelles, on rappelle que la Commission avait déjà accordé 220 millions d’euros d’aide d’urgence aux agriculteurs depuis l’été 2014 et le début de l’embargo russe.Lire aussi :« L’agriculture européenne va crever »Enveloppe âprement négociéeL’enveloppe de la Commission a été âprement négociée au sein de l’institution. L’argent devrait en effet venir d’un fonds abondé par les amendes pour dépassement des quotas laitiers en 2014. Une manne supplémentaire devant normalement aller au budget général de l’Union. Or les priorités politiques à Bruxelles sont bien moins le secteur agricole, à qui va encore près de 38 % du budget de l’Union, que la gestion d’autres crises, jugées autrement plus dramatiques, comme celle des migrants.Lire aussi :Comprendre la crise des éleveursMais, pour la Commission, il était impossible de ne pas faire un geste, surtout que la crise est liée à des facteurs en grande partie exogènes. Principalement à l’embargo russe décrété en août 2014, touchant entre autres les produits laitiers, qui s’est ajouté à un autre embargo russe, sur le porc, décidé pour des raisons sanitaires au début de 2014.Les producteurs français demandent avec insistance la levée même partielle de l’embargo sur les abats de porc. Mais la Commission a jusqu’à présent été très ferme : l’Europe doit rester unie à l’égard de Vladimir Poutine, le président de la Russie ; elle ne soutiendra pas les initiatives individuelles d’un Etat membre, estimant qu’elles servent la stratégie de désunion de l’Union poursuivie par Moscou.Comme attendu, le « prix d’intervention » pour le lait n’a pas été augmenté, comme le réclamait certains pays comme la France, l’Espagne ou l’Italie. « Augmenter le prix payé pour l’intervention publique ne fera rien pour restaurer l’équilibre du marché mais créerait à la place un débouché artificiel pour les produits laitiers de l’UE, a expliqué Jyrki Katainen, vice-président chargé de l’investissement. Cela pèserait sur la compétitivité de l’Union pour les 10 % (ou plus) de la production laitière qui doit être exportée. »Le « prix d’intervention » est le prix fixé par la Commission auquel les Etats peuvent racheter le lait aux exploitants, quand ces derniers sont dans une situation très difficile. Il est actuellement fixé à 220 euros la tonne, un prix très en deçà du marché. Rémi Dupré Président des Girondins de Bordeaux depuis 1996, Jean-Louis Triaud accueille pour la première fois dans « son » nouveau stade de quarante-deux mille places une rencontre de l’équipe de France, lundi 7 septembre au soir, à l’occasion de la réception de la Serbie en match préparatoire à l’Euro 2016. Les Tricolores n’étaient plus revenus dans la cité girondine depuis vingt et un ans. C’était en août 1994, et les grands débuts d’un certain Zinédine Zidane.Quel est votre sentiment avant la venue des Bleus dans le nouveau stade de Bordeaux — inauguré le 23 mai — pour la réception de la Serbie, en match préparatoire de l’Euro 2016 ? A l’instar de tous ses supporteurs, je suis très heureux de voir l’équipe de France revenir à Bordeaux. Elle n’y était plus venue depuis très longtemps. La dernière fois, c’était en août 1994, au parc Lescure, lors du premier match de Zinédine Zidane avec les Tricolores d’Aimé Jacquet. Il jouait alors aux Girondins [avec notamment les internationaux Christophe Dugarry et Bixente Lizarazu] et avait inscrit un doublé contre la République tchèque [2-2] en amical. Je crois avoir assisté à ce match. Je ne m’en souviens plus tellement… La différence par rapport à 1994, c’est qu’il n’y a plus de joueur bordelais qui évolue avec les Bleus. Le défenseur sévillan Benoît Trémoulinas, qui est un ancien de chez nous [formé aux Girondins, il a évolué à Bordeaux de 1994 à 2013] figure dans le groupe de Didier Deschamps. J’espère qu’il jouera.   Initialement, le nouveau stade devait accueillir un match de préparation des Bleus en juin. Mais cela a été décalé pour une raison que j’ignore [les demi-finales du Top 14 de rugby]. Si elle a été choisie pour accueillir une rencontre de la sélection, c’est que cette enceinte est digne d’intérêt. C’est donc flatteur. C’est une forme de reconnaissance pour ce stade, qui est superbe, et pour la région.Quelles retombées en attendez-vous? On a apporté du plaisir à notre public en termes de confort et d’esthétique. Le cadre est magnifique et on aura davantage de spectateurs [huit mille en plus] ici qu’au stade Chaban-Delmas [anciennement parc Lescure]. La charge financière est assez lourde pour nous, mais on va aller au-delà de nos espérances en termes de recettes. Elles seront supérieures aux risques, selon notre business plan. Nos partenaires se sont engagés sur trois ans. On fera face à nos obligations. Il y aura donc des bonus. Mais ce ne sera pas suffisant pour acheter Lionel Messi ! Après, c’est toujours mieux si on participe chaque année à la Coupe d’Europe [les Girondins disputent cette année la Ligue Europa].Dans l’ancien stade, les deux tiers des spectateurs n’étaient pas abrités lorsqu’il pleuvait. La nouvelle enceinte est très verticale, fermée. Elle offre une bonne résonance, une bonne acoustique. Il y a donc une ambiance très forte les soirs de match. Là, on va avoir dix à quinze pour cent de spectateurs en plus à niveau sportif équivalent. L’agglomération bordelaise s’accroît, donc on va conquérir un nouveau public, qui va s’abonner durablement. Actuellement, nous comptons douze mille abonnés. J’espère que ce nouveau stade va durer aussi longtemps que Chaban-Delmas. Soit plus de soixante-dix ans [il avait été inauguré en 1938].Depuis son inauguration, le stade restait sans nom. En a-t-il un désormais ? Le 3 septembre, la Société Stade-Bordeaux-Atlantique (SBA), qui exploite l’enceinte, a annoncé avoir trouvé un « namer ». Ce sera donc l’assureur Matmut. D’où le nouveau nom du stade : le Matmut Atlantique (un contrat de dix ans pour une somme d’au moins 3,9 millions d’euros annuels).Cette venue des Bleus offre l’occasion aux spectateurs aquitains de se projeter vers l’Euro 2016, où Bordeaux accueillera cinq rencontres de la compétition, dont un quart de finale…Vous savez, l’organisation d’un match reste la même. Il n’y a que la couleur des maillots et les hymnes qui changent…Dimanche 30 août, lors de la rencontre de la Ligue 1 entre Bordeaux et Nantes, cinq supporteurs ont été légèrement blessés après qu’une barrière a cédé. Etes-vous inquiet ? On peut plutôt parler d’ouverture intempestive d’un portillon. Il y a un système de ventouses qui doivent résister à une certaine pression. Mais il y a eu un mouvement de foule, ou un « pogo » entre supporteurs, et le portillon s’est ouvert. On va donc demander que la résistance soit augmentée. On sait qu’il y a de la marge. Mais il ne faut pas non plus que les ventouses soient trop résistantes, sinon cela pourrait être aussi dangereux. Le maire (Les Républicains) Alain Juppé a écrit à la SBA pour appuyer cette demande que nous avons faite de longue date.Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.09.2015 à 16h11 • Mis à jour le07.09.2015 à 16h53 | Isabelle Mandraud (Moscou, correspondante) Prématurée, l’implication militaire russe en Syrie comme le prétend Vladimir Poutine ? Des photos postées sur le réseau social VKontakte, le Facebook russe, par de jeunes, et parfois même très jeunes soldats en Syrie, jettent le trouble. Ainsi, le 27 août, Pavel N., originaire de Sébastopol, en Crimée – la péninsule ukrainienne annexée par la Russie en mars 2014 –, a publié sur son compte personnel une photo le représentant en uniforme militaire, arme à la main, devant un blindé sur lequel est peint le drapeau syrien. Encore plus récemment, dimanche 6 septembre, après un « silence » de deux mois depuis sa dernière intervention sur sa page VKontakte, Vania S., tout juste âgé de 19 ans, a posté une photo de quatre hommes en uniforme, casques sur la poitrine avec ce commentaire : « C’est la Syrie !!! C’était dur les mecs ! » D’autres ont été effacées. La dernière image accessible de Maxime M., 27 ans, le situe en tenue de camouflage sur le pont d’un navire, le 29 mars, devant ce qui apparaît être le Bosphore, en Turquie. Il tend alors une feuille avec ce joli message : « Je t’aime ». Mais une photo plus récente, le montrant souriant, en civil et en tongs, devant un baraquement où est suspendu un portrait conjoint de Bachar Al-Assad et de Vladimir Poutine a disparu il y a peu. On n’en trouve plus trace que dans les archives. Des sources turques avaient évoqué le passage, par le Bosphore, de « trois grands bateaux russes ». Inquiétude de WashingtonIl existe d’autres photos de soldats russes, avec des références géographiques de villes syriennes comme Tartous, Lattaquié, Homs… Située à environ 160 kilomètres au nord-ouest de Damas, et à une trentaine de kilomètres de la frontière avec le Liban, Tartous est déjà connue pour abriter une base permanente de la flotte militaire russe. Mais le flot récent de témoignages sur les réseaux sociaux, repris en boucle par des sites, semble bien indiquer une recrudescence de la présence militaire russe. Surtout, les recrues apparaissent trop jeunes pour faire partie des « instructeurs » et des « conseillers » depuis longtemps sur place et toujours mis en avant par Moscou.A ce stade, rien ne prouve cependant que les auteurs de ces photos participent à des combats au côté de l’armée de Bachar Al-Assad. Les selfies sont posés, détendus. Aucun ne témoigne directement non plus sur la présence de pilotes destinés à préparer des frappes aériennes imminentes. Mais une vidéo datée du 23 août tournée par une milice pro-Assad et diffusée sur YouTube a elle aussi semé le trouble. En plein milieu de combats, au milieu du fracas des tirs, tandis que des soldats s’abritent derrière un mur, on entend assez clairement des hommes crier en russe : « Davaï, davaï ! Iécho raz ! » (« Vas-y, vas-y ! Encore une fois ! »).Au-delà du matériel et de l’armement fournis par la Russie à son allié syrien, admis sans difficultés à Moscou, la participation aux combats de soldats, plus délicate, ne semble pas écartée.Ces éléments rappellent étrangement les « selfies » de jeunes russes engagés ou envoyés au côté des séparatistes dans le conflit meurtrier qui mine le Donbass, dans l’est de l’Ukraine, dont la présence a été niée par la Russie avant que Moscou ne reconnaisse l’existence de « volontaires ». Depuis, aussi, le Kremlin a mis bon ordre dans ce déballage en interdisant par la loi, le 28 mai, la publication de « pertes militaires en temps de paix ».A ce stade, rien ne prouve cependant que les auteurs de ces photos participent à des combats au côté de l’armée de Bachar Al-AssadLes images en provenance de Syrie ont en tout cas suffisamment inquiété Washington pour que le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, appelle samedi 6 septembre son homologue russe Sergueï Lavrov afin de lui exprimer « l’inquiétude des Etats-Unis ». « Le secrétaire d’Etat a dit clairement que si de telles informations étaient exactes, ces actions pourraient provoquer une escalade du conflit », a fait valoir la diplomatie américaine en rapportant la conversation téléphonique entre les deux ministres. Pour Washington, qui pilote depuis un an des frappes militaires contre l’EI, cela « pourrait conduire à davantage de pertes de vies innocentes, à une augmentation du flot de réfugiés et à un risque de confrontation avec la coalition contre l’Etat islamique opérant en Syrie ».Lire aussi :Moscou réaffirme son soutien à Bachar Al-AssadCoalition élargie contre l’EILa veille, en marge d’un sommet économique à Vladivostok, Vladimir Poutine, tout en critiquant la « faible efficacité » des frappes américaines, avait qualifié de « prématurée » une intervention militaire russe. « De toute façon, a-t-il alors souligné, nous apportons un soutien sérieux et fort en matière de matériel, de formation militaire et d’armement. Il y a déjà cinq ou six ans, nous avons déjà signé de gros contrats avec la Syrie et nous les exécutons dans leur intégralité. » Ces contrats prévoient notamment la livraison d’avions de chasse MIG-31. Le chef du Kremlin est revenu, dans la foulée, sur sa volonté d’agir afin de « créer une certaine coalition internationale pour lutter contre le terrorisme et l’extrémisme ». Mais tandis que les Etats-Unis et l’Europe continuent à prôner le départ de Bachar Al-Assad, responsable, au même titre que l’EI, des atrocités dans ce pays dévasté par la guerre, le chef du Kremlin a pris soin d’écarter de toutes représailles son allié syrien. « Les gens fuient, non le régime de Bachar Al-Assad mais l’Etat islamique qui s’est emparé de territoires, en Syrie et en Irak, et y commet des atrocités », a-t-il souligné. Ces dernières semaines, la diplomatie russe n’a cessé de mettre l’accent sur les exactions commises par l’EI, un argument rebattu par Moscou qui lui permet d’avancer l’hypothèse d’une coalition élargie contre les djihadistes de l’EI comprenant les pays de la région mais aussi l’armée régulière syrienne.Les discussions devraient reprendre entre John Kerry et son homologue russe, Sergueï Lavrov, en marge de la 70e Assemblée générale de l’ONU prévue à New York du 17 au 22 septembre. Le président Poutine, dit-on à Moscou, devrait alors y présenter son « plan » pour la Syrie.Isabelle Mandraud (Moscou, correspondante)Correspondante à MoscouSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.09.2015 à 15h21 • Mis à jour le07.09.2015 à 19h07 | Alexandre Piquard et Alexis Delcambre Un plan social au sein du groupe Express Roularta, racheté récemment par l’homme d’affaires Patrick Drahi, est envisagé pour supprimer quelque 150 postes, a déclaré lundi 7 septembre une source proche du dossier, confirmant une information de La Correspondance de la presse, qui évoquait vendredi 200 postes. Ce plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) s’ajouterait aux 115 départs de journalistes déjà actés dans le cadre d’une clause de cession, selon les informations recueillies par Le Monde.« Jusqu’ici, il y avait en interne une part de résignation, mais ces annonces de nouveaux coups de massue nous réveillent. On se dit qu’il faut réagir », raconte un salarié, alors qu’une assemblée générale - qui pourrait être « houleuse » - est prévue, mardi 8 septembre.À ce jour, depuis le rachat du Groupe L’Express - Roularta par Patrick Drahi, 115 journalistes, dont environ 30 % issus de l’hebdomadaire L’Express, ont choisi de bénéficier de la clause de cession, ouverte depuis début juin.Le PSE en préparation devrait principalement concerner des fonctions administratives et techniques, mais il n’est pas exclu que des journalistes soient également concernés, selon une source proche du dossier. Trente « écrivants » pourraient voir leur poste supprimé dans le groupe, selon La Correspondance de la Presse.« Si, sur ce total, une vingtaine vient de L’Express, cela peut rendre quasiment impossible la réalisation du journal », s’alarme un salarié. L’organisation-cible, préalable à la mise en œuvre de ce PSE, devrait être établie pour fin septembre.Nouvelle organisationCes informations s’accompagnent de changements structurels. L’ensemble Express-Roularta, qui comptait jusqu’à présent quelque 700 salariés et une douzaine de titres, a été rebaptisé Groupe Altice Média (GAM), et il est désormais rattaché à Altice Media Group (AMG), la branche médias papier du groupe de Patrick Drahi.Lire aussi :« L’Express » entre dans l’ère Patrick Drahi Lundi, un organigramme de la direction « effectif depuis le 1er  septembre 2015 », a par ailleurs été annoncé dans un communiqué. Au niveau éditorial, Christophe Barbier est confirmé à son poste de directeur de la rédaction de L’Express et de directeur général des rédactions du GAM. Mais Matthieu Scherrer, rédacteur en chef du site spécialisé sur la high-tech 01Net mais aussi ancien du magazine Management, est « nommé conseiller auprès de Christophe Barbier ». De plus, François Dieulesaint, ancien directeur général de La Tribune, est nommé directeur général délégué.En interne, ces nominations sont diversement interprétées : pour un salarié, le directeur emblématique du journal depuis des années, Christophe Barbier, se trouve maintenu et conforté. Pour un autre, il est tout de même « fragilisé » et l’arrivée de M. Dieulesaint est une pierre lancée dans son jardin par Altice. Par ailleurs, il est avec Marc Laufer - directeur général d’Altice Media Group et PDG de GAM - un ancien du quotidien économique La Tribune, qui avait été revendu à Alain Weill, PDG de NextRadioTV et fortement restructuré. À un degré moindre, la promotion de Richard Karacian, des ressources humaines, au poste de secrétaire général, inquiète certains salariés pour les négociations sur l’emploi.A un niveau supérieur, une autre question se pose sur l’organigramme des filiales de Patrick Drahi : la répartition des rôles entre Alain Weill et Bernard Mourad, président d’Altice Media Group. Le premier est à la tête d’Altice Contents, qui contrôlera l’ancien groupe NextRadioTV (BFM-TV et RMC) – au sein duquel M. Drahi a pris une participation –, mais à terme, il encadrera toutes les activités média d’Altice, y compris les supports papier (L’Express, Libération…) regroupés pour l’heure dans Altice Media Group. Même si, pour l’heure, Bernard Mourad « continue de conduire la stratégie, le développement, les acquisitions et les relations institutionnelles » d’Altice Media Group. Les fonctions de ce dernier pourraient à terme évoluer.En attendant, Patrick Drahi franchit une étape dans la constitution de son groupe médias en annonçant le déménagement « d’ici la fin de l’année » de Libération dans l’immeuble de L’Express à Paris. Et en affrontant probablement une première contestation sociale ce mardi.Lire aussi notre décryptage :Drahi, Bolloré... Comment les médias français se recomposentAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) Des milliers d’agriculteurs étaient confrontés à un imposant cordon de policiers en tenue de combat, lundi 7 septembre en début d’après-midi, sur le rond-point Schuman, à Bruxelles. Des centaines de tracteurs avaient convergé depuis la veille vers les bâtiments de la Commission et du Conseil européen, où les ministres de l’agriculture des 28 devaient tenir un conseil extraordinaire pour tenter de faire face à la nouvelle crise du lait et de l’élevage que connaît le secteur, singulièrement en France.Klaxons, sirènes, tambours, pétards et jets d’œufs : le quartier européen a connu l’ambiance des grands jours et un blocage généralisé, organisé par quelque 5 000 paysans – 3 000 selon la police. Les convois de tracteurs avaient emprunté, le matin, les autoroutes conduisant à la capitale belge et paralysé un bon nombre d’entrées de celle-ci, désertée par les « navetteurs » flamands et wallons qui s’y rendent chaque jour. Stéphane le Foll, le ministre français, qui devait participer au Conseil avec ses collègues en début d’après-midi, s’est trouvé coincé dans les gigantesques embouteillages du jour.Lire le décryptage :Comprendre la crise des éleveursDe nombreuses délégations venaient de Belgique et de France mais des Allemands, des Luxembourgeois, des Italiens, des Polonais ou des Bulgares étaient également présents. « C’est la troisième fois en six ans que nous vivons une telle catastrophe », martelaient des leaders syndicaux, réclamant des solutions d’urgence et des prix équitables faute de quoi, affirmait une banderole, « l’agriculture européenne va crever ».« Les politiques nous ont lâchés, ce sont eux les coupables » Une vache en plastique frappée du drapeau européen était accrochée à une grue au milieu du rond-point, où les manifestants, arrosés de temps en temps par les forces de police, mettaient le feu à des pneus. « Mon revenu ne dépasse pas 10 000 euros par an », affirme Bernard Dupont, venu du Pas-de-Calais. « On défend une agriculture pour le consommateur, pas pour les multinationales qui sont en train de s’enrichir », soutient Erwin Schöpges, du syndicat MIG, qui défend les producteurs laitiers. « S’il n’y a pas de solution aujourd’hui, on reviendra en force », ajoute-t-il. Le pronostic était, en effet, que le Conseil n’arriverait pas à dégager de véritables solutions lors de cette première discussion.Lire aussi :Bruxelles propose une aide d’urgence pour les éleveurs européensA côté du rond-point, un cercueil trônait au milieu d’une remorque. Posée sur lui, une pancarte interrogeait, en allemand : « Qui sera le dernier producteur » ? Plus loin, le tracteur d’un autre paysan allemand était orné de slogans hostiles aux chaînes de distribution Aldi et Lidl. Dans le cortège, un Français arborait un slogan, « Je suis éleveur », en référence au « Je suis Charlie » apparu en janvier dernier.Chaque délégation formulait des revendications nationales mais c’est la Commission européenne qui était particulièrement sollicitée, avec une demande insistante au commissaire Phil Hogan pour qu’il révise la politique actuelle. « Nous ne voulons pas de subventions mais une vie digne et des prix équitables » expliquaient les délégués hissés sur une tribune. « Il faut produire moins et gagner juste », insistaient d’autres. « Les politiques nous ont lâchés, ce sont eux les coupables », insistait un responsable italien.Lire aussi :Crise du porc : « La FNSEA occupe le terrain, mais c’est un leurre »Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.02.2015 à 17h59 • Mis à jour le12.02.2015 à 18h40 Mardi 10 février, Hubert Skrzypek, alias « Bibix », joue à DayZ sur la plate-forme de diffusion Twitch. Dans une diffusion en direct de sa soirée, on peut le voir être arrêté par des forces de l'ordre en pleine partie. Des hommes en uniforme l'interrompent et le menottent devant la caméra. Le joueur garde son calme et demande aux hommes d'éteindre la webcam qui filme la scène.La vidéo s'interrompt après quelques minutes, alors qu'Hubert s'explique : il aurait été victime d'un « swatting », une pratique qui consiste à mobiliser les forces de police chez un joueur en guise de représailles. Le phénomène est particulièrement virulent aux Etats-Unis, où il prend une forme de harcèlement répandu sur Internet.Fausse alerteLe lendemain, Bibix, fort de 60 000 abonnés sur Twitch et plus du double sur YouTube, poste une vidéo à tête reposée. Il y affirme connaître les auteurs de cette attaque, sans vouloir les nommer : « Ça m'est vraiment arrivé [...]. Je [me] fais des dons hallucinants, j'arrive à vivre de ma passion, j'ai mon lot de détracteurs. Ce sont des gens qui sont arrivés sur ma chaîne, qui disaient que je ne méritais pas tout ça [...]. J'en dirais pas plus. »Lire aussi : Ils se lancent sur Twitch (et ne réussissent pas toujours)Le même jour, il explique sur France Info que la police aurait compris son innocence en quelques minutes, avant de repartir. Selon lui, quelqu'un aurait usurpé son numéro de téléphone pour appeler la police de Charenton-le-Pont, dans le Val-de-Marne, et simuler l'appel à l'aide d'un désaxé qui venait de tuer sa femme. Une procédure fréquemment utilisée pour ce genre de harcèlement.La méthode rappelle celle utilisée contre le journaliste et cofondateur de Rue89, Pierre Haski, en août. Harcelé, comme plusieurs autres journalistes de la rédaction, après la publication d'un article sur le hackeur pro-israélien Ulcan et ses méthodes, M. Haski avait reçu la visite de policiers armés : une personne se faisant passer pour lui avait appelé la police en affirmant avoir tué sa femme.« Prêts à tout pour faire du mal aux gens »Or, mercredi, au lendemain du « swatting » de Bibix, un compte YouTube au nom de « Gregory Chelli », le vrai nom d'Ulcan, a publié une vidéo se présentant comme un « témoignage » très critique d'une ex-petite amie de Bibix. Un faux, selon ce dernier, qui, sans nommer Ulcan, pointe du doigt le site Violvocal, point de chute d'Ulcan et de sa communauté.« Je ne peux en dire plus pour le moment mais c'est le site d'où vient la source de l'attaque terroriste », déclare-t-il au Monde. « Il s'est servi de quelques intermédiaires, c'est sûr ; mais j'ignore qui ils sont. Pour les raisons, c'est simple, c'est la popularité que j'ai grâce à ma chaîne Twitch », affirme-t-il. Il va porter plainte.[#Appel17] Appels malveillants, #swatting, #canular : ces comportements sont punis par la loi http://t.co/hGBK70DlfQ— Police Nationale (@PNationale)require(["twitter/widgets"]);Mercredi après-midi, le compte Twitter de la police nationale a publié un message préventif rappelant que le « swatting » est une pratique passible d'une peine de prison et d'une amende de 30 000 euros pour délit de fausse alerte. Claire Guillot C'est rarement la subtilité qui caractérise, d’ordinaire, les photos récompensées par le World Press, le prix le plus célèbre du photojournalisme : on y prime plutôt les effets spectaculaires, les sentiments exacerbés (douleur, tristesse), les actions fortes (bombardements, tueries, torture), l’hémoglobine… Y aurait-il comme une prise de conscience que ce genre d’images, certes très lisibles et efficaces, peut lasser ? Et qu’elles répondent rarement à la complexité des faits ?Comme pour répondre aux reproches faits depuis longtemps à cette imagerie répétitive et souvent pleine de clichés (riche/pauvre, victime/bourreau, mère à l'enfant ou « mater dolorosa »…), cette année, le World Press a décerné le titre de l'image de l'année à une photo sans action marquante, ni scène tragique. L'image de Mads Nissen, prise à Saint-Pétersbourg, montre un jeune couple homosexuel dans son intimité. Les poses, le clair-obscur et le décor (le drapé d'un rideau) font bien plus référence à la peinture hollandaise qu'à la photo de guerre. Les faits traités sont bien tragiques – la discrimination et la violence contre les homosexuels en Russie – mais ils sont illustrés par une image de tendresse et d’affection. « C'est une image très très subtile » a commenté Michelle McNally, présidente du jury, qui a qualifié la photo de « superbe scène ». Une photo qui montre non seulement le quotidien, mais qui a été prise dans un pays proche, pas sur le terrain d’une guerre lointaine. « C'est une chose qui manque souvent dans le photojournalisme, on a toujours l'impression qu'il faut chercher l'exotique », a commenté Donald Weber, autre membre du jury. Patrick Baz, de l’Agence France Presse, qui a également participé au jury, a insisté sur Twitter : « Ce prix parle d’amour et de haine, de paix et de guerre, et on n’a pas besoin de sang et de destructions pour décrire ça. »Lire aussi : le palmarès du World Press Photo 2015S'agirait-il d'une évolution durable ? Déjà, en 2014, le World Press avait récompensé une photo moins évidente que d'habitude, en évitant l’instant décisif et l’événement exceptionnel : on y voyait, dans une scène nocturne, des migrants lever leur téléphone portable en quête de réseau pour appeler leurs proches restés au pays. Le reste du temps, les photos de l’année du World Press font plutôt dans le spectaculaire. Les photos de sport particulièrement manipuléesAutre tendance forte en 2015 : la manipulation des images. Le jury, qui demande à tous les candidats présélectionnés d’envoyer les fichiers numériques « raw », c’est-à-dire avant toute retouche, pour les comparer avec les images soumises à la compétition, a eu des mots très durs sur la quantité de fichiers retouchés de façon excessive, et donc disqualifiés. Ce fut le cas d’une image sur cinq, soit 20 % !Le directeur général du World Press Photo, Lars Boering, a déclaré dans un communiqué : « Cette année, le jury a été très déçu de découvrir avec quelle légèreté les photographes ont traité leurs fichiers soumis à la compétition. Quand un élément a été ajouté ou retranché de l’image, cela nous a conduits à rejeter l’image en question. (...) Il semble que certains photographes ne peuvent résister à la tentation de rehausser leurs images soit en enlevant de petits détails pour “nettoyer” une image ou parfois à changer la tonalité de façon excessive, ce qui constitue un changement réel de l’image. Ces deux types de retouches compromettent l’intégrité de l’image. »Les retouches ont particulièrement affecté la section « sports », au point que le jury a renoncé à décerner le troisième prix de la catégorie « stories », faute de candidat « propre » (voir l’entretien de Lars Boering avec le British Journal of Photography, en anglais).Sens de l’image fausséUne tendance sur laquelle on peut émettre quelques hypothèses : peut-être le jury du World Press Photo est-il particulièrement sévère sur les retouches considérées comme « classiques » (couleurs réhaussées, ombres atténuées, etc.) ? On a du mal à le croire, vu que les membres sont issus de différents médias à travers le monde, avec des habitudes différentes.Ou alors peut-être les candidats au World Press ont-ils accentué les retouches dans l’espoir d’augmenter leurs chances d’être sélectionnés, sachant que le prix récompense des photos souvent parfaites techniquement ? Là encore, on peut en douter : ils savaient que leurs images seraient comparées aux fichiers originaux, et risquaient d’être disqualifiées car ces manipulations seraient considérées comme de la fraude.Ou enfin – hypothèse la plus probable, vu le nombre énorme d’images rejetées – les photographes ont pris l’habitude de retoucher leurs photos à un tel point et avec une telle facilité qu’ils ne semblent plus avoir conscience qu’ils faussent le sens de l’image. Ce qui ne laisse pas d’inquiéter sur ce qui nous est donné à voir du monde aujourd’hui. Comme s’il fallait, pour qu’elles retiennent notre attention dans le flot visuel qui nous noie, des images toujours plus léchées, toujours plus parfaites, toujours plus spectaculaires. Des images qui ressemblent plus aux jeux vidéo qu’à la réalité.Claire GuillotJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste François Béguin Combien ont gagné les 110 000 médecins libéraux recensés en France en 2011 ? A l’heure où les médecins généralistes réclament une revalorisation de 2 euros de la consultation en secteur 1, actuellement à 23 euros, une étude de l’Insee publiée mercredi 11 février vient rappeler la diversité des revenus chez les 57 000 médecins généralistes et les 52 000 médecins spécialistes. Les données de cette étude proviennent du croisement des fichiers de l’Assurance maladie et des déclarations d’imposition sur les revenus pour les années 2005, 2008 et 2011.Les revenus moyens En 2011, le revenu d’activité d’un médecin s’est ainsi élevé en moyenne à 106 140 euros, ce qui correspond à un revenu moyen net de 8 845 euros par mois. Ce chiffre cache cependant de grandes disparités, prévient l’Insee, dans la mesure où le revenu moyen « varie du simple au double suivant les spécialités ». Les anesthésistes et les radiologues déclarent plus de 189 000 euros annuels quand les dermatologues ne touchent « que » 86 230 euros par an. En bas de cette échelle des revenus, les généralistes ont touché eux en moyenne 82 020 euros en 2011, soit 6 835 euros net par mois. Au sein même des spécialités, les revenus moyens masquent à leur tour de fortes différences. « Par exemple, la moitié des ophtalmologues ont perçu en 2011 un revenu inférieur à 126 550 euros alors que les 10 % des médecins les mieux rémunérés de la spécialité ont déclaré un revenu supérieur à 301 220 euros », note l’institut national de la statistique.Les revenus des jeunes médecinsL’étude s’intéresse également aux revenus des jeunes médecins installés depuis moins de cinq ans, au nombre de 11 500 en 2011. En moyenne, ceux-ci ont perçu 108 500 euros, soit 2,3 % de plus que l’ensemble des médecins installés depuis plus longtemps. Mais derrière ce chiffre, se cache encore une différence notable entre les jeunes généralistes et les jeunes spécialistes.Les jeunes généralistes ont touché en moyenne 69 900 euros par an, soit 15 % de moins que l’ensemble des généralistes. D’une part parce que « la construction de leur patientèle semble plus lente » et d’autre part en raison de la féminisation de la profession, les médecins femmes ayant un volume d’activité inférieur de 25 % à celui des hommes, vraisemblablement en raison d’un temps de travail moins important. Et s’ils gagnent moins que leurs aînés, les revenus globaux des jeunes généralistes ont néanmoins progressé de 2 % entre 2005 et 2011.Les jeunes spécialistes déclarent pour leur part des revenus supérieurs de 6 % à l’ensemble des spécialistes. Et entre 2005 et 2011, leurs revenus globaux ont progressé de 11 %. Pour l’Insee, cette hausse s’explique notamment par la part prise par les revenus salariaux complémentaires, par exemple une journée ou une demi-journée par semaine dans un hôpital ou une maison de retraite. Une hausse qui trouve également sa source dans le développement des rémunérations versées sous forme forfaitaire par l’Assurance maladie en contrepartie du respect de certaines bonnes pratiques.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.02.2015 à 17h23 • Mis à jour le12.02.2015 à 17h29 | Philippe Jacqué La SNCF a enregistré un résultat net de 605 millions d’euros, après une perte nette de 180 millions d’euros en 2013 en raison d’une dépréciation des TGV, et son chiffre d’affaires est en croissance faible de 1,5 %, grâce à l’international.Dans son périmètre d’opérateur de transport (les résultats de SNCF Réseau seront présentés le 19 février), SNCF Mobilité a réalisé un chiffre d’affaires de 27,2 milliards d’euros. Mais la croissance n’est pas étale entre les différentes entités de l’entreprise de mobilité qui compte désormais trois branches : SNCF Voyages, Keolis et SNCF Logistics (fret).La France à la peineSi l’entreprise croit, elle le doit avant tout à ses activités hors de France. Ses activités françaises sont, elles, à la peine. Hors Gare et Connexion, qui gère les gares, toutes les activités sont orientées à la baisse. Le trafic a baissé de 0,4 % pour les TGV, de 3,7 % pour les Intercités, de 2 % pour les TER et de 0,1 % pour Transilien… Sans la grève contre la réforme ferroviaire de juin, qui a coûté 220 millions de chiffre d’affaires et 0,8 point de croissance à l’entreprise, les résultats seraient à peine meilleurs.Le chiffre d’affaires des activités françaises reste positif du fait de l’augmentation de la TVA de 3 points. Hors effet TVA qui revient à l’Etat, la SNCF voit son chiffre d’affaires Voyages baisser de 1,1 %. Pis, le TGV, la principale source de revenu de l’opérateur en France, a vu sa marge opérationnelle encore baisser, à 10,4 %, contre 11,4 % en 2013. En 2007, cette marge était de 18 % et permettait le renouvellement des trains. Aujourd’hui, l’entreprise cherche plutôt à réduire son nombre de rames en circulation (30 rames radiées en 2014 pour 12 rames plus capacitaires ajoutées) afin d’améliorer la rentabilité. Pour l’instant, sans effet.L’international sauve le groupeC’est Keolis et l’activité logistique qui tirent cette année le groupe. En engrangeant deux nouveaux contrats d’exploitation de trains en Angleterre et la gestion des trains de banlieue de Boston, Keolis réalise un bond de son chiffre d’affaires de 20 % à l’international, et de 8,5 % en intégrant ses activités françaises.Même dynamique de SNCF Logistics qui a retrouvé depuis la fin 2013 la croissance. L’activité a cru de 5,8 % en 2014, et de 50 % à l’international. Le chiffre d’affaires est en hausse plus modeste, à 8,8 milliards d’euros (0,9 % de croissance). Cependant, la marge opérationnelle s’améliore plus rapidement. Elle est passée de 3,7 % en 2013 à 4,8 % en 2014, soit 431 millions d’euros. La SNCF vise une marge supérieure à terme à 8 %…Le fret se redresse un peuSon périmètre a réduit comme peau de chagrin, mais il n’est pas mort. Le fret a affiché sa première année de croissance depuis le début des années 2000, avec une hausse de son chiffre d’affaires de 0,6 %. C’est modeste, mais cela met fin à des années de chute.Reste que l’activité n’est toujours pas rentable. La marge opérationnelle est négative, à -116 millions d’euros. En 2013, c’était -179 millions d’euros. Donc, c’est un peu mieux. Mais il reste que sur les 7,4 milliards d’euros de dette portée aujourd’hui par la SNCF, 3,4 milliards sont dus aux déboires de fret SNCF…Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.02.2015 à 17h03 • Mis à jour le12.02.2015 à 17h29 La SNCF a enregistré un résultat net de 605 millions d'euros, après une perte nette de 180 millions d'euros en 2013 en raison d'une dépréciation des TGV. Son chiffre d'affaires est en croissance de 1,5 %, grâce à l'international.Le chiffre d'affaires pour l'année 2014 s'établit à 27,2 milliards d'euros, tiré par les activités à l'international, qui représentent 25 % du total, et qu'elle veut porter à 30 % en 2020. L'activité trains à grande vitesse (TGV) recule de 1,1 %, Intercités de 3,6 %, et les chiffres d'affaires des activités Transilien (réseau ferroviaire de la banlieue parisienne) et TER (transport express régional) sont respectivement en croissance de 1,2 % et de 1,7 %.En France, le groupe dit avoir été largement pénalisé par la grève du mois de juin, qui lui a coûté près de 220 millions d'euros, et sans laquelle sa croissance aurait été de 2,3 %.Lire aussi : Les résultats de la SNCF pénalisés par les grèvesLes comptes de la SNCF tiennent compte, pour la première année, de la réforme ferroviaire votée en août 2014, et qui induit un changement de périmètre. 12.02.2015 à 16h24 • Mis à jour le12.02.2015 à 16h31 Le groupe Union pour un mouvement populaire (UMP) au Sénat a gagné un siège jeudi 12 février. Le Conseil constitutionnel a annoncé avoir inversé le résultat d'une élection dans le Vaucluse, ce qui permet à l'UMP Alain Dufaut de reprendre le siège de la socialiste Geneviève Jean.Les juges avaient été saisis par M. Dufaut, sénateur depuis 1987, battu en septembre 2014.Lire aussi : Sénatoriales : les résultats circonscription par circonscriptionDÉSORMAIS 144 SÉNATEURS UMPDans ce département, où devaient être désignés trois élus à la proportionnelle suivant la règle de la plus forte moyenne, les listes conduites par le socialiste Claude Haut et l'UMP Alain Dufaut avaient obtenu une moyenne identique pour l'attribution du troisième siège (196).M. Haut l'avait remporté, la règle prévoyant l'attribution à la liste ayant le nombre de voix le plus élevé avant de calculer la moyenne. Mais le Conseil constitutionnel a estimé qu'un bulletin « qui ne comportait aucun signe de reconnaissance a été considéré à tort comme nul » et que le nombre de voix recueillies par la liste de M. Dufaut devait être porté à 197. En conséquence, « le troisième siège de sénateur du département de Vaucluse doit être attribué non à la liste conduite par M. Haut mais à celle conduite par M. Dufaut » et « il y a lieu (...) de proclamer M. Dufaut sénateur du département de Vaucluse en lieu et place de Mme Jean ».Le groupe sénatorial UMP est donc porté à 144 élus, et le groupe socialiste à 110. Pierre Le Hir On se souvient du « j'aime l'entreprise » lancé par Manuel Valls à l'université d'été du Medef. Jeudi 12 février, devant les entrepreneurs du Syndicat des énergies renouvelables (SER), réunis à la Maison de l'Unesco de Paris pour un colloque sur « une nouvelle croissance : les énergies renouvelables contre le dérèglement climatique », le premier ministre a verdi son propos. « Nous devons réinventer notre modèle de croissance, a-t-il affirmé. L'écologie et l'économie, l'écologie et la compétitivité, l'écologie et la croissance ne sont pas opposées. »Alors que la loi sur la transition énergétique est en cours d'examen au Sénat et que la diplomatie française prépare la conférence mondiale sur le climat de décembre 2015, M. Valls a promis que « 2015 sera en France une année verte ». Et d'ajouter : « On entend souvent dire que les régulations environnementales sont un frein à la croissance. C'est faux. » Une façon de prendre le contre-pied de Nicolas Sarkozy qui, en 2011, au Salon de l'agriculture, estimait que l'environnement, « ça commence à bien faire ».Lire le décryptage : Le Sénat fait revenir en force le nucléaire dans la loi de transition énergétiqueRÉVISION DES SUBVENTIONS AUX ÉNERGIESPas d'annonces concrètes pour autant dans le plaidoyer du chef du gouvernement en faveur des filières renouvelables, un « levier indispensable » selon lui contre le réchauffement climatique. M. Valls a simplement souhaité une révision du système de subventions aux énergies – « les énergies fossiles bénéficient de quatre fois plus d'aides dans le monde que les renouvelables ». Il a aussi estimé qu'« il faut redonner un prix au carbone », même si, a-t-il précisé, « il faut tenir compte de nos industries, car il n'est pas question qu'elles s'en aillent hors d'Europe ».Invité d'honneur du colloque, l'Indien Rajendra Kumar Pachauri, président du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), a, lui, rappelé que pour espérer limiter à 2 °C la hausse des températures à la fin du siècle, « il faut réduire de 40 % à 70 % les émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2050 ». Ce qui exige de « presque quadrupler la part des énergies à émissions de carbone nulles ou faibles ».CROISSANCE DES INVESTISSEMENTS DANS LES RENOUVELABLESOn en est encore loin. A l'échelle de la planète, les ressources renouvelables ne pèsent que pour 22 % dans le bouquet électrique. Toutefois, la progression est rapide : les investissements annuels dans ce secteur ont grimpé de 39 milliards de dollars en 2004 (34 milliards d'euros) à 316 milliards dix ans plus tard.La croissance est particulièrement forte dans les pays émergents : à elle seule, la Chine, en même temps qu'elle construit à tour de bras de nouvelles centrales à charbon, compte pour 40 % dans les nouvelles capacités électriques mondiales utilisant des ressources renouvelables. « Le monde connaît une révolution énergétique depuis une dizaine d'années et ce n'est pas celle des pétroles et gaz de schiste, mais celle des énergies renouvelables », commente Jean-Louis Bal, président du SER.LA FRANCE À LA TRAÎNEDans ce paysage en mutation, l'Hexagone, en dépit des accents aussi verts que vertueux des discours officiels, reste à la traîne. « La France peut faire une croix sur ses objectifs de renouvelables pour 2020. Quoi qu'on fasse, il est trop tard pour redresser la barre », constate M. Bal. Toutefois, veut-il croire, « on peut se mettre sur une bonne trajectoire pour ne pas faire une croix sur les objectifs pour 2030 ».Lors de la signature du « paquet énergie-climat 2020 » de l'Union européenne, adopté en 2008, la France s'était fixé un objectif de 23 % de renouvelables dans sa consommation finale d'énergie, pour la fin de cette décennie. Elle n'en était, fin 2013, qu'à 14,2 %, principalement à partir du bois-énergie et de l'hydraulique. Un score très loin de celui de la Suède (52,4 % fin 2012), la Finlande (34,4 %), la Lettonie (33 %) ou l'Autriche (31,9 %). « Au rythme actuel, la part des énergies renouvelables pourrait ne s'élever qu'à 17 % en 2020 », prévoit le SER. RETARD COLOSSAL DE L'ÉOLIEN TERRESTRELa faute, principalement, au retard colossal pris dans l'éolien. « Alors que l'objectif est de 19 000 mégawatts (MW) installés en 2020 pour l'éolien terrestre, nous n'en sommes qu'à un peu plus de 9 000 MW, en dépit d'une nette remontée du volume des raccordements au réseau en 2014. Nous ne sommes pas du tout sur la bonne tendance », note M. Bal.Quant à l'éolien offshore, qui visait 6 000 MW installés en 2020, il doit pour l'instant se contenter des 3 000 MW programmés par les deux appels d'offres lancés en 2011 et 2013. Encore les six parcs de turbines en mer prévus face au littoral normand et breton (Fécamp, Courseulles-sur-Mer, Saint-Brieuc et Saint-Nazaire), ainsi qu'entre les îles d'Yeu et de Noirmoutier (Vendée) et face au Tréport (Seine-Maritime), ne commenceront-ils à tourner qu'après 2020. La profession espère à présent l'ouverture d'un troisième appel d'offres, avant la fin de l'année.Lire : La France prête à mettre le cap sur les énergies marinesSeule note positive, le photovoltaïque a atteint et même dépassé son objectif. « Nous visions 5 400 MW en 2020, nous en sommes à 5 300 MW en métropole et, avec les zones insulaires, à 5 700 MW », indique M. Bal. Le parc hydraulique, lui, demeure étale, tandis que la biomasse (bois-énergie et déchets) monte en puissance. Quant aux autres énergies marines, elles sont encore émergentes, avec deux fermes pilotes d'un total de 11 hydroliennes attendues, fin 2016 ou début 2017, dans le Raz Blanchard, une zone agitée par de puissants courants au large du Cotentin.Or, pour 2030, la barre a été placée haut : la loi de transition énergétique en cours de discussion prévoit 32 % de renouvelables dans le mix énergétique français, davantage que la cible de 27 % retenue par l'Union européenne à la même échéance. Il s'agit d'un objectif « à la fois ambitieux et raisonnable », estime toutefois le SER, qui considère 2015 comme « une année charnière ». FINANCEMENTSLe colloque du syndicat professionnel a été l'occasion pour ce dernier de remettre au premier ministre, ainsi qu'à la ministre de l'écologie, Ségolène Royal, une liste des actions à mettre en œuvre pour pousser les filières vertes. Les entrepreneurs attendent d'abord une programmation pluriannuelle de l'énergie (prévue par la loi de transition) « à la hauteur des enjeux », c'est-à-dire, précise M. Bal, « assortie de financements ». Ils demandent aussi la généralisation (également prévue par la loi) de l'autorisation unique pour les installations renouvelables. Une formule déjà testée dans sept régions pour les éoliennes et la méthanisation, qui doit permettre de réduire des délais de réalisation qui sont aujourd'hui, en moyenne, de huit ans.Le SER demande encore une généralisation du recours aux renouvelables dans les bâtiments neufs et en rénovation. Il souhaite aussi une mise en œuvre « progressive », laissant aux opérateurs une période d'« adaptation », du nouveau dispositif de soutien aux filières renouvelables. Celui-ci prévoit, à partir du 1er janvier 2016, de remplacer les tarifs d'achat garantis actuels par un mécanisme de complément de rémunération, sous forme de prime, pour l'électricité vendue sur le marché par les installations de grande puissance.A ces conditions, la profession annonce que les filières renouvelables, qui comptaient 75 000 emplois en 2013, pourraient en totaliser 300 000 à l'horizon 2030.Pierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Benjamin Benoit et William Audureau Vendredi 13, Nintendo sort la nouvelle déclinaison de sa console portable, une « New 3DS »  aux améliorations techniques, ergonomiques et cosmétiques, mais à la compatibilité avec l'ancien modèle pas très évidente.  Quels sont les modèles proposés ?Les consoles New 3DS se déclinent comme ses grandes sœurs, les 3DS standard et XL : il existe un modèle de base et un modèle XL, à l'écran plus grand. Les premiers sont à 170 euros environ, et les seconds à 200. Nintendo destine plutôt le modèle XL aux joueurs chevronnés et passionnés, tandis qu'avec ses coques colorées interchangeables, le modèle de base se veut fait pour une population plus large. Deux modèles XL en édition limitée aux couleurs de The Legend of Zelda: Majora's Mask ou Monster Hunter 4 Ultimate étaient également proposés, mais sont déjà en rupture de stock.>> Lire aussi : Majora's Mask, le retour du Zelda mauditQuelles sont ses caractéristiques ?Grâce à un nouvel écran, la New 3DS améliore le confort de la 3D stéréoscopique, fer de lance de la console originale. Elle utilise pour cela une technologie de suivi des yeux, ce qui lui permet en théorie d'adapter l'angle d'affichage à l'utilisateur. Dans les faits, quelques scintillements persistent toujours mais le rendu reste beaucoup plus agréable et moins fatigant que la première génération. L'effet de profondeur est également accru, et donne davantage l'impression de « rentrer » dans l'écran.Lire aussi : La New Nintendo 3DS, un bond en matière de 3DPar ailleurs, l'ergonomie a été améliorée et modernisée. Un deuxième stick fait son apparition au-dessus des quatre boutons de droite : un ajout bienvenu pour certains jeux qui demandent, par exemple, un usage poussé de la caméra. Deux boutons de tranche ont également été rajoutés, là aussi pour plus de maîtrise et de confort dans les jeux en 3D complexe, même si leur toute petite taille et leur disposition délicate ne les rend pas faciles à utiliser.La New 3DS incorpore par ailleurs la technologie NFC, qui permet de lire les données d'objets équipés d'une puce compatible. Concrètement, il n'y a plus besoin d'accessoire pour utiliser les Amiibos, les figurines de Nintendo, jusque-là surtout utilisées sur la Wii U. Attention cependant : la console est vendue sans chargeur - il faudra donc l'acheter séparément, ou utiliser un chargeur pour une version précédente de la 3DS ou de la DSi.Enfin, l'une des originalités de la console est la possibilité d'en changer la coque pour en personnaliser l'apparence. Une dizaine de coques différentes sont proposées mais sont en revanche payantes, aux alentours de 15 euros l'unité, et ne sont pas compatibles avec le modèles XL.Avec quels jeux est-elle compatible ?Avec les deux jeux qui accompagnent son lancement, Majora's Mask et Monster Hunter 4 Ultimate, bien sûr, mais aussi avec tout le catalogue 3DS classique, de The Legend of Zelda: Ocarina of Time à Tomodachi Life en passant par New Super Mario Bros. 2  et Pokémon Saphir Alpha, pour n'en citer que quelques-uns. Surtout, la New 3DS permet d'apprécier certains titres spécifiquement conçus pour deux joysticks, comme Monster Hunter 3, Kid Icarus Uprising et Resident Evil: Revelations, sans avoir à utiliser le Circle Pad Pro, un accessoire optionnel peu ergonomique. En revanche, elle ne lit plus les jeux de la Nintendo DS, contrairement à la 3DS.Peut-on jouer à Majora's Mask et Monster Hunter 4 Ultimate sans New 3DS ?Oui. Contrairement à ce que leur lancement le même jour que la console pourrait laisser penser, les deux sorties phares de ce vendredi tournent également sur n'importe quelle 3DS classique. De manière générale, Nintendo considère la New 3DS comme un nouveau modèle, à la manière d'une nouvelle version d'iPhone ou d'iPad, non comme une nouvelle console à part entière.>> Lire aussi : La New 3DS de Nintendo, une console de transition (édition abonnés)L'ergonomie et la puissance de la New 3DS ont toutefois été calibrés pour faire tourner des jeux équivalents à la génération 128 bits (celle de la PlayStation 2, de la Xbox, de la GameCube et de la Wii). A terme, certains titres devraient être exclusifs à ce nouveau modèle. Pour l'instant, seule la future adaptation du très bon jeu de rôle de la Wii, Xenoblade Chronicles, est dans ce cas, et Nintendo France assure qu'il devrait rester une exception.Peut-on transférer ses données 3DS sur New 3DS ?Oui, et c'est d'ailleurs l'une des premières choses que vous propose le nouveau modèle, une fois l'heure et la date configurées. Une étape d'importance puisqu'un transfert de votre compte Nintendo Network vous permettra de re-télécharger les jeux achetés en dématéralisé. Mais attention, la démarche est assez fastidieuse, puisqu'elle nécessite, outre les deux consoles, un PC et un cruciforme taille 0. Nintendo propose un guide pour réaliser ce transfert. Notez qu'il est impossible, à l'inverse, de transférer des données d'une console « New » vers une classique.Une difficulté supplémentaire : les nouvelles consoles n'accueillent que des cartes Micro SD, et vos données de « vieilles » consoles sont probablement sur des cartes SD tout court. Cela signifie qui si vous avez des jeux en dématérialisé à transférer, vous manquerez de place, il vous faudra vous procurer une carte micro de capacité égale ou supérieure. Nintendo liste des modèles compatibles ici. En bref, il y aura surement deux transferts à faire : d'abord votre compte pour le « fixer » à votre nouvelle console, puis vos données. Si votre nouvelle console avait un jeu intégré, il sera effacé mais lié à votre compte, donc re-téléchargeable.Est-ce une console adaptée pour les enfants ? Plutôt, dans la mesure où le catalogue de la 3DS est constitué de nombreux jeux très grand public, contrairement à la PlayStation 4 et la Xbox One, aux nombreux titres déconseillés aux moins de 18 ans. Néanmoins, pour les plus jeunes joueurs, le modèle le plus adapté est la Nintendo 2DS, qui appartient également à la famille des consoles 3DS, mais ne propose pas d'affichage 3D, et est renforcée contre les chocs.Benjamin BenoitJournaliste au MondeWilliam AudureauJournaliste au Monde Nicole Vulser Le textile est aux avant-postes de l’économie mondiale et l’étude annuelle publiée à l’occasion du principal salon mondial du textile, Première Vision, qui se tient à Villepinte (Seine-Saint-Denis) jusqu’au jeudi 12 février, donne le pouls de ces grands échanges planétaires.Fait nouveau, la Chine, dont les exportations vers l’Union européenne se tassaient sévèrement depuis 2011, rebondit. Mais de nouveaux fournisseurs montent aussi en puissance, portés à la fois par des facilités douanières et des bas coûts de main-d’œuvre : c’est le cas, par exemple, du Kenya pour les États-Unis, ou encore, pour le Vieux Continent, de certains pays d’Europe centrale, comme la Moldavie, ou la Macédoine.La Chine conforte sa position en Europe et aux États-UnisPremiers fournisseurs de vêtements dans l’Union européenne, les industriels chinois affichent une hausse de 5 %, à 28 milliards d’euros de leurs exportations sur les trois premiers trimestres 2014, selon l’étude de la fédération de la maille et de la lingerie. De façon plus générale, les importations européennes d’habillement ont augmenté de + 8 %, à 55,4 milliards d’euros sur cette période.Aux États-Unis aussi, les importations de vêtements progressent toujours et ont atteint 75,8 milliards de dollars (66,9 milliards d’euros) sur les onze premiers mois de 2014. La Chine occupe la première place dans ces importations.Lle Bangladesh souffre, le Kenya souritAux États-Unis, le Bangladesh, à la quatrième place des fournisseurs, connaît des difficultés. Barack Obama a retiré à ce pays le privilège d’un accès douanier gratuit aux États-Unis après la tragédie du Rana Plaza, qui avait fait 1 135 morts en avril 2013.> Lire aussi : Ateliers textiles au Bangladesh : des milliers de manquements à la sécurité mis au jour La géopolitique textile et le sourcing – les pays où s’approvisionnent les donneurs d’ordre – évoluent rapidement, de façon souvent aussi cynique que le dumping et la recherche incessante de coûts de main-d’œuvre les plus bas possibles.C’est ainsi par exemple que le Kenya a vu l’an dernier ses exportations bondir de 23,7 % presque exclusivement vers son premier marché, les États-Unis. Dans le cadre de l’AGOA en effet, les exportateurs kényans ne paieront pas de droits de douane pour les États-Unis jusqu’à fin 2015 et ils militent activement pour proroger cet accord.Les ateliers de Moldavie et de Macédoine alimentent l’EuropeAutre exemple en Europe. De plus en plus d’industriels italiens ou anglais, comme les maisons de luxe Armani, Dolce Gabbana, Versace, Moncler ou Prada, mais aussi les spécialistes de la mode à plus petits prix, comme Primark ou Benetton, sous-traitent en Moldavie, où le salaire moyen mensuel est de 210 euros.À Tiraspol, en Transnistrie, une des plus grandes entreprises textiles d’Europe affiche une capacité de production annuelle de 140 millions de mètres carrés de tissus ennoblis. Un reste historique du temps où cette région fournissait tous les uniformes soviétiques.Les exportations moldaves à destination de l’UE sont exonérées de droits de douane. Cela vaut aussi pour la Macédoine, qui compte elle aussi comme clients prestigieux Hugo Boss, Escada, Just Cavalli ou encore, dans la mode peu chère, Topshop.Depuis 2014, le système généralisé de préférences tarifaires - qui vise à aider certains pays à exporter - par des réductions ou des suppressions de droits de douane a été ramené de 177 à 90.Taxes douanières et marchés publics au cœur du traité transatlantiqueCette question de la facilitation des procédures douanières est aussi au centre des négociations du Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP), dont le neuvième « round » est prévu en avril, à Washington. À terme, l’idée est d’arriver « à ne plus avoir de taxes douanières », des deux côtés de l’Atlantique a indiqué au « Monde », Gail Stricker qui négocie pour les États-Unis.Les travaux des représentants américains et européens se focalisent aussi sur les problèmes réglementaires visant à protéger les consommateurs et sur l’épineuse règle d’origine. « Pour faciliter les échanges commerciaux, nous demandons de lever des obstacles existants », explique au « Monde » Isabelle Weiler, en charge du commerce et de l’industrie au sein d’Euratex, la confédération européenne du textile et de l’habillement basé à Bruxelles.Sont sur la table toute une série des questions techniques comme l’étiquetage (les informations données ne sont pas les mêmes d’un côté ou de l’autre de l’Atlantique), les tests d’inflammabilité des tissus (ils ne sont pas identiques, même s’ils exigent le même niveau de protection), ou encore les critères de non-dangerosité des vêtements pour enfants.Autre chantier complexe dans ces négociations, l’accès aux marchés publics. L’amendement Berry interdit par exemple aujourd’hui aux entreprises non américaines de participer à un appel d’offres visant à habiller les militaires américains. Réciproquement, même s’il n’existe pas de législation de ce type en France, il est très difficile aux entreprises textiles américaines d’obtenir un marché pour les uniformes des soldats français.« Nous en sommes aux discussions préliminaires sur ce dossier », confirme Gail Stricker qui négocie parallèlement pour les États-Unis dans l'’accord de partenariat transpacifique (Trans Pacific Partnership) depuis quatre ans.À la recherche de règles communes pour l’indication de l’origine des produitsEn ce qui concerne la recherche des règles communes pour l’indication de l’origine des produits, les revendications diffèrent selon les caractéristiques des deux marchés. Aux États-Unis, la filière est très intégrée et comprend aussi bien la production de fil (notamment de coton et de polyester) que le tissage et la confection.En Europe, la moitié des textiles produits est utilisée non pas dans la mode mais dans l’aérospatiale, la construction, la santé… « Aujourd’hui, c’est le pays où s’effectue la dernière opération qui peut figurer sur l’étiquette », explique Gail Stricker. Pour une chemise, si le fil vient des États-Unis, le tissage du Costa Rica et la confection du Salvador, c’est ce dernier qui figurera sur l’étiquette.Ce qui est en jeu dans les négociations TTIP n’est pas tant le nom du pays retenu, mais le nombre d’opérations effectuées sur le même territoire.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.02.2015 à 14h31 • Mis à jour le12.02.2015 à 16h07 | Maryline Baumard Alors qu’un nouveau drame a coûté la vie à plusieurs centaines de migrants venus d’Afrique, l’agence Frontex, chargée depuis Varsovie de surveiller les frontières de l’Europe, est accusée d’inefficacité et d’inadaptation face à la situation. En Méditerranée, son programme, baptisé Triton, assure la surveillance des côtes depuis novembre 2014. Il a remplacé la mission Mare Nostrum, financée par l’Italie et destinée au secours en mer. Entretien avec le directeur exécutif de Frontex, le Français Fabrice Leggeri, en poste depuis le 16 janvier.L’UE impuissante face aux drames de l’immigrationFrontex peut-il continuer à observer les naufrages sans agir ?Je voudrais d’abord rappeler ce qui s’est passé en début de semaine. L’Italie a reçu des appels de détresse de bateaux situés à 40 miles des côtes de Tripoli. L’Espagne, qui en a aussi reçu, les a reroutés vers l’Italie, preuve que l’Europe a un sens en matière de coopération.À quarante miles des côtes, nous sommes évidemment dans les eaux libyennes. D’emblée pourtant, les Italiens, qui ont reçu les premiers appels ont déclenché le plan « recherche et sauvetage ». Cela signifie que l’opération Triton de surveillance des frontières, que nous menons sous autorité italienne, a immédiatement été suspendue et que les navires italiens engagés dans Triton ont changé de commandement, passant sous l’autorité des gardes-côtes pour être intégrés dans l’opération de recherche. Ils le sont d’ailleurs encore et Frontex n’a toujours pas redémarré puisque si trois bateaux ont été retrouvés, un quatrième manque toujours à l’appel.Les récits rapportent que les bateaux de Frontex n’étaient pas opérationnels lors du naufrage…Sur la zone en question, la patrouille Frontex est composée d’un navire maltais et d’un autre islandais [ils sont prêtés par les Etats], auxquels s’ajoutent deux navires italiens. Les bâtiments maltais et islandais étaient effectivement en maintenance, mais les deux navires italiens ont été versés d’emblée à l’opération de recherche, même s’ils se trouvaient très loin de la zone. En réalité, Frontex a donc fourni des moyens supplémentaires à l’opération de secours mise en place par l’Italie.Des centaines de migrants en provenance de Libye disparus au large de l’île de LampedusaQue sait-on à l’heure actuelle de ce naufrage ?Dans un premier temps, les forces italiennes ont recueilli un premier bateau avec 75 personnes à bord. Dans un second temps, elles en ont repéré deux autres. Il ne restait que deux survivants sur l’un, et 7 sur le deuxième. Les autorités italiennes, qui, je vous le répète, ont repris le contrôle des navires de l’opération Triton, sont toujours à l’heure actuelle en train de rechercher la quatrième embarcation dont ont parlé les rescapés des trois premières. Ces migrants ont en effet expliqué que quatre bateaux étaient partis en même temps des côtes libyennes.Ce type de drame se reproduira inévitablement…Nous sommes confrontés à un trafic d’êtres humains. Les rescapés racontent avoir été contraints de monter dans les bateaux alors que les conditions météorologiques empêchaient tout départ. Ils ont vécu des heures épouvantables mais sont interrogés, lorsque leur état le permet, dans l’enquête ouverte, afin que l’on tente de prévenir les drames à venir.La solution ne passe-t-elle pas par une surveillance des eaux territoriales libyennes ? Frontex a un périmètre d’intervention plus limitée que Mare Nostrum qui lui préexistait…On n’intervient pas comme cela dans les eaux d’un Etat voisin ! Pour lutter contre la piraterie au large de la Somalie, il a fallu une décision du Conseil de sécurité de l’ONU et une coalition internationale d’Etat…Ne faut-il pas penser tout de même à un élargissement des missions de Frontex d’abord en charge de surveiller les frontières ? Nous prouvons chaque jour notre capacité opérationnelle. Je suis allé à Bruxelles depuis ma prise de fonction pour lancer un appel aux Etats membres, afin qu’ils prennent conscience de la situation. J’ai le sentiment que le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, y est très attentif. En décembre, le Parlement européen a débloqué 20 millions d’euros supplémentaires pour Frontex, mais mon travail est de sécuriser les moyens opérationnels pour toute l’année 2015 et je m’y attache. Par ailleurs, je suis allé à Rome et nous avons décidé de faire le point régulièrement afin d’améliorer notre modus operandi.Vous êtes inquiets pour les prochains mois ?Oui, d’ordinaire peu de bateaux arrivent durant les mois d’hiver. Le drame que nous venons de connaître donne une idée de la situation à laquelle nous allons devoir faire face dans les mois à venir.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.02.2015 à 18h41 • Mis à jour le13.02.2015 à 18h51 C'est une première dans l'armée américaine. Les autorités militaires vont permettre à Chelsea Manning, l'ex-analyste du renseignement en Irak et « taupe » de WikiLeaks, de recevoir en prison le traitement hormonal qui lui permettra de devenir une femme.La décision a été prise le 5 février par la colonelle Erica Nelson, commandante de la prison militaire de Fort Leavenworth (Texas), où Chelsea Manning purge une peine de trente-cinq ans de prison pour avoir transmis à WikiLeaks plus de sept cent mille documents confidentiels de l'armée américaine.CHRONIQUEUSE POUR LE « GUARDIAN »Chelsea Manning avait déjà reçu en avril 2014 l'aval d'un juge pour changer son prénom de « Bradley » en « Chelsea ». Au lendemain de sa condamnation, en août 2013, la soldate avait fait part de son intention de devenir une femme :« Alors que je tourne une page et entame une nouvelle période de ma vie, je veux que tout le monde sache qui je suis réellement. Je suis Chelsea Manning. Je suis une femme. Considérant la façon dont je me sens, et dont je me suis sentie depuis mon enfance, je veux commencer un traitement hormonal dès que possible. »Lire aussi : Bradley Manning : « Je suis Chelsea Manning. Je suis une femme »En septembre 2014, Chelsea Manning avait déposé plainte devant un tribunal fédéral pour obtenir ce traitement hormonal, estimant qu'un refus violerait le principe constitutionnel de l'interdiction des châtiments cruels et inhumains.Chelsea Manning va par ailleurs devenir chroniqueuse bénévole pour le site américiain du Guardian. Elle écrira sur les thèmes de la guerre, du genre et de la liberté d'information, a annoncé la rédactrice en chef du site. 13.02.2015 à 17h37 | Nathalie Guibert Par bus entiers, les relèves sont arrivées de Vannes, dans l’épais brouillard qui englobait la base de Brétigny-sur-Orge, jeudi 12 février. Les premiers soldats déployés en urgence après les attentats des 7, 8 et 9 janvier à Paris quitteront au cours de ce week-end l’Ile-de-France, où ont été mobilisés 56 % des effectifs du plan Vigipirate alerte attentat. Ce vaste mouvement de relève s’achèvera la semaine prochaine sur l’ensemble des régions.L’effectif a atteint 10 412 hommes le 15 janvier dans l’opération rebaptisée Sentinelle, selon les tableaux de l’état-major opérationnel de l’armée de terre. Hors cas de force majeure, cet effort, décuplé par rapport au régime de croisière de Vigipirate, est prévu dans les plans gouvernementaux comme un maximum, et sur une « courte durée ».Les armées étaient déjà déployées sur les opérations extérieures au maximum de leurs capacités (pour l’armée de l’air) ou même au-delà du contrat prévu dans le Livre blanc de la défense de 2013, avec 9 500 soldats au total. Depuis les attentats, pour la première fois, elles ont engagé simultanément autant de soldats sur le territoire national et à l’étranger, du Sahel à l’Irak. Les responsables militaires plaident pour une adaptation de Vigipirate.Patrouilles mobilesL’objectif qui est à l’étude est de faire diminuer l’effectif militaire par paliers, pour le porter à 7 500 prochainement, puis 3 000. Tout en changeant la façon d’agir.Au total, 154 unités ont été déployées sur 722 sites classés « sensibles » par les préfets. Une partie d’entre eux (120) formaient la couverture classique du plan Vigipirate. Y ont été ajoutés pour l’opération Sentinelle 592 sites confessionnels, dont la plupart ont jusqu’ici fait l’objet d’une garde statique et près de 200 étaient surveillés 24 heures sur 24, même si les locaux étaient vides.Cette « posture » va changer. Les militaires la jugent dangereuse pour les soldats, régulièrement pris pour cible, et usante à terme pour tout l’édifice.Les gardes statiques vont dans de nombreux cas être remplacées par des patrouilles mobiles. Après un appel d’offre passé en urgence, l’armée vient de louer 300 véhicules, des combis à 9 places frappés d’un logo Vigipirate-Opération sentinelle à cocarde. Des discussions sont en cours entre les militaires, les préfets et les représentants de la communauté juive pour réorganiser la surveillance, point par point.Depuis le début de l’opération en janvier, le commandement a recensé 371 incidents contre la troupe. Parmi eux, « des reconnaissances, prises de vue ou films » et « 14 agressions graves, que ce soit au couteau, par laser, voire coup de crosse », dont l’attaque au couteau du 3 février à Nice. Autre cas, début février à Etampes (Essonne), au sud-est de Paris : un jeune homme a été repéré à plusieurs reprises par les militaires, avant d’être identifié comme membre d’une fratrie de trois récemment revenue du Yémen. A Savigny-sur-Orge, une voiture a délibérément foncé sur les barrières qui protégeaient un lieu communautaire juif. Plus récemment, un homme a tenté d’arracher son fusil à un militaire en patrouille au Trocadéro à Paris avant d’être maîtrisé.Nathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Yann Bouchez Pas de frénésie financière. Aucune dépense inutile. Un budget raisonnable. Jeudi 12 février, alors que Bernard Lapasset, président du Comité français du sport international (CFSI), remettait l'« étude d'opportunité » sur les Jeux 2024 à la maire de Paris, Anne Hidalgo, les circonlocutions étaient de mise pour résumer une même idée : ces Jeux, auxquels la capitale s'apprête à postuler, seront modestes.Le budget global de la compétition est estimé à 6,2 milliards d'euros par le CFSI. La partie consacrée au fonctionnement, gérée par le Comité d'organisation des Jeux, s'élève à 3,2 milliards d'euros, et sera presque entièrement financée par le Comité international olympique (CIO –  1,8 milliard), la billetterie et les opérations marketing. Le volet concernant les infrastructures est évalué à 3 milliards d'euros. Des chiffres loin du budget de Rio 2016 (12 milliards), et de ceux des éditions précédentes, que ce soit Londres en 2012 (14 milliards) ou Pékin en 2008 (30 milliards). Candidate déclarée aux Jeux de 2024, la ville américaine de Boston a elle aussi présenté un budget réduit : 4,1 milliards d'euros.« Les Jeux dispendieux, je crois que ce n'est plus du tout d'actualité », soulignait Anne Hidalgo en novembre. Jeudi, elle a rappelé l'importance de la « soutenabilité économique de la candidature ». L'ère du gigantisme, caricaturée à l'extrême lors des Jeux d'hiver de Sotchi en 2014 (37 milliards d'euros), serait-elle révolue ? Du côté des candidatures occidentales, dans les paroles, c'est certain. C'est à celui qui apparaîtra comme le moins-disant. Mais l'histoire de l'olympisme incite à plus de prudence dans la réponse.BUDGETS REVUS À LA HAUSSESans prendre l'exemple démesuré de Sotchi, qui avait vu son budget initial de 8 milliards d'euros exploser, l'enveloppe prévue à Londres au départ a quasi triplé, passant de 5 milliards à 14 milliards d'euros. Depuis les Jeux d'hiver de Grenoble, en 1968, c'est une constante : les budgets de départ sont systématiquement revus à la hausse. Un gonflement des coûts qui se transforme parfois en fardeau sur le long terme. Il a ainsi fallu trente ans à Montréal, ville hôte des Jeux d'été de 1976, pour rembourser ses dettes. « Les Jeux ne coûteront pas un sou aux contribuables », avait pourtant promis le maire de l'époque, ajoutant qu'il était aussi impossible pour les Jeux québécois de produire un déficit que pour les hommes de tomber enceints.Si le dossier parisien apparaît modeste financièrement, c'est parce que ses concepteurs ont eu l'habileté de s'appuyer sur des infrastructures et des projets déjà existants. Les rénovations du Palais omnisports de Paris-Bercy, la restructuration de Roland-Garros, la récente construction du vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines ou celle, actuelle, de l'Arena 92, tous des futurs sites potentiels des jeux, vont sûrement coûter cher. Mais déjà prévues ou en cours, que Paris soit candidate ou pas, toutes ces dépenses n'entrent pas en compte dans le budget des Jeux.Selon la même logique, la partie des investissements en transports devrait être extrêmement réduite, puisque les Jeux s'inscriront dans le cadre du Grand Paris, qui consacre 32 milliards d'euros à l'amélioration du maillage en Ile-de-France d'ici 2025. Des astuces qui ont donc permis de réduire l'enveloppe présentée au CIO.Si les tenants des Jeux assurent que le privé participera au financement des sept enceintes couvertes et de la piscine olympique à construire, il faudra aussi veiller à ce que ces contrats ne deviennent pas des boulets, à l'image du Stade de France, réalisé par un consortium privé pour la Coupe du monde 1998 et par la suite devenu un gouffre financier pour l'Etat.« Cette candidature part bien parce qu'elle est maîtrisée », a voulu rassurer le secrétaire d'Etat chargé des sports, Thierry Braillard. Les responsables politiques savent bien que l'aspect financier est fondamental pour pouvoir convaincre l'opinion. Mais la maire de Paris a tenu à rappeler que si Paris postulait, ce ne serait « pas une candidature de témoignage ». La modestie a ses limites.Yann BouchezJournaliste au service SportSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.02.2015 à 17h03 Six députés ont déposé, le 23 janvier, un amendement à la loi Macron pour autoriser les départements et les régions d'outre-mer à intégrer des fêtes religieuses musulmanes et hindouistes au calendrier des jours fériés. Cette proposition, rapportée vendredi 13 février par L'Express, a été d'abord formulée par un groupe de dialogue interreligieux de La Réunion. L'objectif est de remplacer cinq jours fériés aujourd'hui liés à des fêtes religieuses chrétiennes par d'autres dates correspondant à ces deux religions.L'amendement a été déposé sous la forme d'une demande de dérogation au calendrier des jours fériés fixé par le code du travail pour les collectivités relevant de l'article 73 de la Constitution, déposé par six élus socialistes et apparentés de La Réunion, de Mayotte et de Guadeloupe.AÏD EL-KEBIR ET DIVALIL'une d'entre eux, la députée de La Réunion Erika Bareigts (PS), a justifié à L'Express cette demande : « Nous sommes indiens, chinois, malgaches, malbars, européens, kafs, comoriens… bref, nous sommes créoles. » Elle estime qu'il serait paradoxal qu'une « république laïque ne donne un statut légal qu'à une seule religion dans le calendrier ».Le texte propose que le lundi de Pâques, l'Ascension, le lundi de Pentecôte, l'Assomption et la Toussaint perdent leur statut de jours feriés. Ils pourraient être remplacés par l'Aïd El-Kebir, qui célèbre la fête d'Abraham et marque la fin du pèlerinage à La Mecque. Mais la date de cette fête pose problème : chaque année, elle n'est annoncée que dix jours à l'avance. Les hindouistes, eux, évoquent le 14 avril, le jour de l'an tamoul, ou le Divali, « la Fête de la lumière ».Si l'amendement était voté, les préfets devraient participer à la décision, en concertation avec l'ensemble des représentants des religions, des syndicats et organisations patronales, les impacts économiques n'étant pas négligeables, note L'Express.Lire le décryptage : Non, deux jours fériés de moins ne donnent pas un point de croissance en plus 13.02.2015 à 16h50 • Mis à jour le13.02.2015 à 17h15 | Alexis Delcambre Il était l’un des plus célèbres, et certainement le plus atypique des journalistes du New York Times, une figure unique et improbable devenue l’incarnation de l’emblématique quotidien américain. Au sortir d’une table ronde sur le film Citizenfour consacré à Edward Snowden, jeudi 12 février peu avant 21 heures, David Carr s’est effondré, au cœur de cette salle de rédaction du « Times » qu’il arpentait depuis douze ans. Il était âgé de 58 ans.Pour les journalistes couvrant le secteur des médias, et pour tous ceux qui suivent de près leurs mutations, M. Carr était une sorte d’icône. La clairvoyance des analyses qu’il livrait, chaque semaine, dans sa chronique « The Media equation », et sa hauteur de vue, se mêlaient à son style âpre et corrosif dans un mariage inhabituel. Il excellait dans l’art d’exposer les situations complexes des médias confrontés à la révolution numérique, avec des informations précises et détaillées, et une façon très solide de soutenir un propos.On repensait alors, inévitablement, aux séquences du film Page One : Inside The New York Times dans lequel on le voyait dans la posture de l’enquêteur, traquant au téléphone les dirigeants du groupe de médias Tribune pour vérifier, une à une, chacune des assertions qu’il s’apprêtait à publier. Un journalisme de « facts » méthodique et intransigeant pratiqué par un homme direct sans être rude.Lire aussi : "A la Une du 'New York Times'" : à New York, le quotidien ordinaire d’un quotidien en crise On croyait presque deviner, derrière cette rigueur obsessionnelle, la personne qu’avait pu être David Carr 25 ans plus tôt, dans sa vie précédente d’accro au crack,- une addiction qu’il était parvenu à surmonter. Il avait raconté cette vie, sans fard, dans une autobiographie publiée en 2008, The Night of the gun, et la portait encore dans sa silhouette bancale, ses traits marqués ou sa voix rauque.Le jeune homme doué, major de psychologie et de journalisme à l’université du Minnesota, avait transité par les bas-fonds avant de se hisser, pas à pas, d’un journal local au temple du journalisme : il y avait dans la trajectoire de David Carr une forme très américaine de rédemption ou de renaissance. L’homme avait également réchappé d’un cancer. « Je vis aujourd’hui une vie que je n’ai pas méritée, écrivait-il en conclusion de son récit. Mais nous passons tous sur cette terre avec le sentiment que nous sommes des imposteurs. »Gardien du templeLe film Page One d’Andrew Rossi, sorti en 2011, en avait fait l’incarnation du journalisme et des valeurs défendus par le New York Times. À l’origine, Rossi voulait faire le portrait de Carr, et il a finalement choisi d’étendre son propos pour livrer un portrait collectif de la rédaction de « The Grey Lady ». Mais son documentaire reste habité par la figure du journaliste du « media desk ». Sa densité, son charisme, tranchent en regard du style classique et policé de ses collègues.Une autre séquence du documentaire le confronte à l’équipe de Vice, le site en vogue qui prétend proposer un journalisme dépoussiéré et aller dans les endroits que délaissent les médias traditionnels. À l’écran, un reportage que Vice a réalisé sur la vie au Liberia et notamment le manque de sanitaires. « Nous y sommes allés bien avant vous, avait coupé David Carr. Ce n’est pas parce que vous avez mis un putain de casque de safari et regardé de la merde sur une plage que vous avez le droit de nous insulter. » « Sorry, sorry… », avait alors répété le leader de Vice, Shane Smith, rendant les armes. Outre ce film, Carr était aussi connu pour sa présence sur les réseaux sociaux et allait d’écoles de journalisme en tables rondes et autres panels, avec un goût manifeste pour la controverse. Sa dernière table ronde réunissait la réalisatrice Laura Poitras et le journaliste et prix Pulitzer Glenn Greenwald. « David Carr était l’un des journalistes les plus doués à avoir travaillé pour le New York Times », a déclaré le président de l’entreprise, Arthur Ochs Sulzberger Jr.Naissance : 8 septembre 1956 à Minneapolis2011 : « Page One, Inside The New York Times » Mort : 12 février 2015 à New YorkAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.02.2015 à 15h59 • Mis à jour le13.02.2015 à 18h29 Un juge espagnol a réclamé à Bankia une caution de 800 millions d'euros, vendredi 13 février, dans le cadre d'une enquête sur les conditions d'entrée en Bourse en 2011 de la banque espagnole.L'Audience nationale, la juridiction chargée des affaires financières à Madrid, demande que cette somme soit versée « dans un délai d'un mois et solidairement » par Bankia, sa maison mère, BFA, et quatre de ses anciens responsables. Parmi eux figure Rodrigo Rato, ancien président de la banque, également connu pour avoir dirigé le Fonds monétaire international (FMI) entre 2004 et 2007.Cette caution d'un montant exceptionnel permettrait de couvrir d'éventuelles indemnités en cas de condamnation.La banque a immédiatement fait savoir qu'elle comptait faire appel de cette décision.SAUVETAGE EUROPÉEN DU SECTEUR BANCAIRE ESPAGNOLLe juge Fernando Andreu enquête sur les conditions d'entrée en Bourse en juillet 2011 de Bankia, née à la fin de 2010 de l'union de sept caisses d'épargne en difficulté, une opération qui aurait été entachée d'irrégularités.Lire aussi (édition abonnés) : La justice espagnole se penche sur l'affaire BankiaBankia avait frôlé la faillite moins d'un an plus tard, obligeant le gouvernement espagnol à la nationaliser, ce qui avait précipité un sauvetage européen du secteur bancaire espagnol de 41,4 milliards d'euros, dont la moitié rien que pour cette banque.Bankia et plusieurs de ses anciens responsables font l'objet d'enquêtes dans différentes affaires. Rodrigo Rato a été inculpé dans un autre volet portant sur un vaste scandale financier.Lire (édition abonnés) : Les banquiers espagnols sous le coup de la justice 13.02.2015 à 15h33 • Mis à jour le13.02.2015 à 16h06 | Cristina Marino « J’aimerais pouvoir accompagner pendant de nombreuses années encore ce petit frère du Festival de Clermont-Ferrand », c’est ainsi que le délégué général de ce rendez-vous annuel du court-métrage, Eric Wojcik, a présenté le Nikon Film Festival, l’un des derniers nés des festivals en ligne dédiés à ce format. Avec cinq éditions à son actif, il peut effectivement faire figure de jeunot dans la cour des grands. Mais il s’est quand même offert un final en beauté avec la traditionnelle remise de prix, jeudi 12 février, au MK2 Bibliothèque (Paris 13e). Le jury présidé cette année par le réalisateur Michel Hazanavicius (The Search, The Artist, la série des OSS 117) s’est réuni au grand complet pour l’occasion.Tous les professionnels du cinéma présents lors de cette cérémonie de clôture ont tenu à souligner la qualité remarquable des courts-métrages proposés pour cette 5e édition, au total 1 091 films (pour 1 282 participants), dont cinquante ont plus particulièrement retenu l’attention du jury et du public sur Internet. C’est le cas notamment de Pascale Faure, directrice de l’unité des programmes courts et créations de Canal+, nouveau partenaire du Nikon Film Festival. Venue « repérer de nouveaux talents », elle s’est dite « admirative de la très grande qualité artistique » des courts sélectionnés. Ils feront d’ailleurs l’objet d’une diffusion le 8 mars dans le cadre de « Mickrociné », le magazine hebdomadaire des courts-métrages. Ils seront également projetés dans les salles MK2, autre partenaire du festival représenté par Elisha Karmitz, directeur de MK2 Agency, qui a fait office de maître de cérémonie pour la remise des prix. Un film « à la fois drôle et original »Cinq prix et une mention spéciale, créée pour l’édition 2015, ont été décernés au fil de la soirée. Grand vainqueur, le lauréat du Grand Prix du jury : David Merlin-Dufey avec son court intitulé Je suis l’ombre de mes envies – le thème imposé cette année était « Je suis un choix » (en moins de 140 secondes). Le président du jury, Michel Hazanavicius, n’a pas tari d’éloges sur ce film « à la fois très drôle et original, mystérieux et extrêmement maîtrisé », qui « ne mendie pas le rire » et fait preuve d’« une excellente gestion du temps ».Le lauréat 2015 est venu sur scène avec toute sa « troupe » comme il appelle l’équipe de « potes » qui travaille à ses côtés depuis ses débuts, en particulier son complice de toujours, Olivier Riche (qui présentait aussi un film en compétition cette année, Je suis orientée). Ils ont réalisé plusieurs courts-métrages, dont deux déjà en lice dans des éditions précédentes du Nikon Film Festival, Je suis gravé et Je suis fan de mon voisin. David Merlin-Dufey espère que ce prix va « leur ouvrir des portes » et leur permettre de mener à bien plusieurs nouveaux projets, dont une série de quinze épisodes de cinq minutes chacun sur le thème de la quête du plaisir féminin. Les « Guillaume Gallienne de la soirée »Autre gagnant de la soirée, le court-métrage d’Isabelle Quintard et Fabien Motte, Je suis à l’heure, qui s’est payé le luxe de décrocher deux récompenses : le prix du public et le prix de la meilleure réalisation, ce qui leur a valu le surnom de « Guillaume Gallienne de la soirée ». Sur un sujet particulièrement délicat, le viol, et surtout aussi la lâcheté ordinaire, ils parviennent, en un tout petit plus de deux minutes, à faire entrer le spectateur dans la peau du témoin – passif – d’une agression dans le RER. En suggérant plutôt qu’en montrant les choses de façon directe.Comme souvent dans ces festivals, les courts-métrages sélectionnés offrent un panorama très large de la société contemporaine et de ses maux, parfois dans un registre réaliste et tragique (comme Je suis un migrant, de David Bouttin, mention spéciale du jury) mais aussi parfois avec une bonne dose d’humour et de second degré (comme Je suis une moustache, de Vincent Liveira (prix Canal+) et Je suis tambour battant, d’Antoine Martin (prix des écoles), les deux autres lauréats de la cérémonie). Un seul regret peut-être : ne pas avoir pu découvrir, lors de cette cérémonie de clôture, plus de courts-métrages en compétition. Seule une douzaine de films ont été projetés – les cinq primés, bien sûr, mais aussi les nommés dans différentes catégories –, pour éviter que la soirée ne s’éternise jusque tard dans la nuit (contrairement au Mobile Film Festival qui, vu le format très court des films, 1 minute, peut se permettre d’en diffuser cinquante d’affilée). Mais la plateforme de diffusion en ligne du Nikon Film Festival permet des séances de rattrapage à l’infini, le catalogue intégral des 1 091 films proposés étant toujours accessible sur Ie Web. Un grand patchwork d’images dans lequel l’internaute peut piocher en fonction de ses envies de cinéma.Mobile et Nikon Film Festivals : le très court chemin vers la gloireLe palmarès du Nikon Film Festival 2015 en images :Grand Prix du jury (doté de 3 000 euros et une diffusion dans les salles MK2 et sur Canal+) : David Merlin-Dufey pour Je suis l’ombre de mes enviesPrix Canal+ : Vincent Liveira pour Je suis une moustachePrix de la meilleure réalisation (doté de 1 000 euros et une diffusion sur Canal+) : Isabelle Quintard et Fabien Motte pour Je suis à l’heurePrix des écoles (doté de 1 000 euros et une diffusion sur Canal+) : Antoine Martin pour Je suis tambour battantPrix du public (déterminé par les votes sur le site du festival et doté de 1 000 euros de financement sur la plateforme de financement participatif Ulule) : Isabelle Quintard et Fabien Motte pour Je suis à l’heureMention spéciale (spécialement créée pour l’édition 2015) : David Bouttin pour Je suis un migrantCristina MarinoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jérôme Porier « Dans la capitale, les grands appartements "collent au stock" », confie un agent immobilier. Ce qui signifie, dans le jargon des professionnels, que les grandes surfaces sont devenues particulièrement difficiles à vendre. « Il n'y a jamais eu autant de grands appartements sur le marché. C'est le segment qui souffre le plus actuellement à Paris. En un an, le délai pour vendre un quatre pièces est passé de 54 à 73 jours dans notre réseau », confie Fabrice Abraham, président de Guy Hoquet.Cette déprime surprend d'autant plus les professionnels que ces biens étaient parmi les plus recherchés lorsque le marché était euphorique, jusqu'en 2008. D'après les notaires parisiens, le prix des appartements de plus de 100 mètres carrés s'est tassé de 3,9 % en 2013 et de 1,7 % sur les 11 premiers mois de 2014. A défaut d'être spectaculaire, le retournement est patent puisque ce type de bien s'était apprécié de près de 10 % par an entre 2000 et 2008, à l'exception de l'année 2001 (+ 1,9 %).Résistance à l'estUne analyse plus fine montre que la décrue est plus forte dans les arrondissements du centre et de l'ouest. Entre 2011 et 2014, les prix moyens passent ainsi de 14 260 euros à 12 550 euros dans le 7e (- 12 %) et de 10 940 euros à 9 850 euros dans le 1er (- 10 %). En revanche, ils n'ont quasiment pas bougé dans les 10e, 11e et les arrondissements de l'est. « Cela montre que ces zones bénéficient du rééquilibrage des prix entre l'est et l'ouest de Paris », explique M. Abraham.Dans le 16e, la situation est contrastée. En apparence, les prix semblent résister : entre 2011 et 2014, le prix moyen des appartements de plus de 100 mètres carrés est passé de 10 070 euros à 9 340 euros (- 7,2 %). Mais ces chiffres cachent des réalités très différentes selon le type de biens.Dans cet arrondissement emblématique de la capitale, le plus riche en grandes surfaces d'habitation, le stock d'appartements haussmaniens à vendre a considérablement gonflé, au point de déséquilibrer le marché. Les plus difficiles à vendre sont les biens défraîchis avec de grands couloirs, soulignent les professionnels, car la répartition de l'espace y est peu optimale et la perspective de travaux fait fuir les acheteurs.« Cent mètres carrés de trop »« Les prix de ces appartements ont baissé de 25 % à 30 % par rapport au sommet de 2011, confie Thibaut de Saint-Vincent, président de Barnes. S'ils présentent des défauts, la baisse par rapport au prix affiché peut dépasser 30 %. » Dans le haut de gamme, les biens de plus de 250 mètres carrés, sans vue exceptionnelle, sans terrasse ni jardin, souffrent particulièrement.« Ils n'intéressent pas la clientèle étrangère ou provinciale. Et ils ont 100 mètres carrés de trop pour les familles françaises qui, même si elles en ont les moyens, refusent de payer pour une surface dont elles n'ont pas besoin », explique Charles-Marie Jottras, président de Féaux, spécialiste de l'immobilier de luxe en région parisienne.Raréfaction des étrangersDans les beaux quartiers, les prix de certains grands appartements démarrent donc à des niveaux jamais vus depuis dix ans. Avenue Victor Hugo, un bel appartement est ainsi à vendre pour « seulement » 7 500 euros du mètre carré. « Il serait parti à 11 000 euros en 2011 », confie M. de Saint-Vincent.L'emplacement reste déterminant : si le triangle d'or (8e arrondissement) continue de séduire les acheteurs du Moyen-Orient, tandis que les Américains et les (rares) Européens préfèrent la rive gauche, le 16e « familial » côté Auteuil ou Passy ne les attire pas. Même pour les biens dits « d'exception », la raréfaction des acheteurs étrangers, qui animaient ce marché dans les années fastes, se fait durement sentir.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sylvie Chayette Le rituel « marathon des Fashion Weeks » vient de commencer avec pour première destination New York. Suivront Londres, Milan puis Paris. Le tout prendra fin le 11 mars. Ce qu’il faut savoir pour s’y retrouver.La présentation des collections débute dès le milieu du XIXe siècle dans les salons parisiens. Charles Frederick Worth – Français d’origine britannique et présenté comme le père de la haute couture – commence à montrer à sa clientèle une sélection des patronages de ses nouvelles créations. Il est aussi le premier à dévoiler ses réalisations sur des mannequins de chair et d’os…A partir de 1860, les défilés n’ont plus lieu dans les maisons de mode mais aux abords des hippodromes, lieux mondains par excellence.New York prend le relaisLa seconde guerre mondiale et l’occupation de la France par les nazis mettent un coup d’arrêt aux présentations de mode parisiennes. C’est dans ce contexte que la Press Week voit le jour à New York, sous l’impulsion de la publicitaire Eleanor Lambert. L’objectif ? Mettre en avant la création de mode américaine. L’événement est exclusivement réservé aux journalistes. Lors de sa première édition, seuls 53 des 150 professionnels invités font le déplacement. Depuis 2009, la semaine new yorkaise a été rebaptisée « Mercedes-Benz Fashion Week », grâce au sponsor allemand. Un partenariat qui prendra fin à l’issue de cette Fashion Week automne/hiver 2015-2016.En 1952, les premiers défilés italiens ont lieu à Florence, organisés par Giovanni Battista Giorgini, exportateur du « made in Italy » aux Etats-Unis. En 1957, Milan prend le relais.Londres n’arrive qu’en 1961 mais en pleine période « Mods », – courant né des « modernistes », les fans du jazz de John Coltrane, apôtres du bon goût et de l’avant-garde.Sur des rythmes 80’sA Paris, on est passé des présentations très sages de Paul Poiret et Jean Patou dans les années 1920, aux folies d’Yves Saint Laurent, Mugler ou Margiela. Dans les années 1960, on commence ajouter de la musique, mais les années 1980 poussent plus loin la recherche scénographique.Les années 1980, c’est l’avènement du défilé spectacle. On se souvient du défilé « Les nonnes » de Jean Paul Gaultier ou de Thierry Mugler au Zénith.En 1988, Yves Saint Laurent organisait, lui, son défilé au Stade de France.Où ça se passe ?De 1994 à 2010, à Paris, les défilés avaient lieu au Carrousel du Louvre. Mais les marques ne s’y retrouvaient pas forcément, l’austérité du lieu ne leur permettant pas toujours d’être libres dans le choix de leur scénographie. Chanel défile depuis 2006 sous la nef du Grand palais, alternant les décors somptueux – banquise, jardins de Versailles, manège géant…A New York, les tentes du Bryant Park – quartier d’affaires de Manhattan – attiraient de plus en plus de célébrités, avec leur indissociable lot de badauds. L’endroit était devenu trop étroit. Pour assister à la plupart des défilés, c’est au Lincoln Center qu’il faut aujourd’hui se rendre.A Milan, le calendrier, très serré, se déploie sur des dizaines de lieux différents dans la ville. Même chose à Londres.L’organisation des calendriers Fashion Week devenant de plus en plus compliquée, il arrive que les choses ne se passent pas de façon idéale. Comme l’année dernière, lorsque, boudé par Anna Wintour – rédactrice en chef du Vogue américain –, qui avait préféré assister à l’ouverture des défilés parisiens, Giorgio Armani avait piqué une grosse colère à la clôture de la semaine de la mode milanaise.Quelle ville, quel style ?Traditionnellement, New York rime avec sportswear, Londres avec jeune création, Milan avec luxe, et Paris… avec centre du monde. Mais les repères ont évolué, et New York et Londres sont devenues des étapes essentielles, accueillant des créateurs de renommée internationale (Proenza Schouler, Alexander Wang outre-Atlantique ou J W Anderson, Simone Rocha outre-Manche). Milan reste la capitale des grandes griffes italiennes, indissociables et constitutives de l’univers du luxe (Gucci, Max Mara, Fendi, Prada, Armani, Tod’s, Versace, Bottega Veneta, Ferragamo, Missoni, Sergio Rossi...).Qui est invité ?Il faut d’abord se faire accréditer par les fédérations de la mode de chaque pays concerné. En France la Fédération française de la haute couture et du prêt-à-porter accrédite en moyenne 2 000 journalistes et acheteurs chaque saison. Mais chaque maison invite également ses acheteurs, journalistes, stars ou stylistes préférés.Do you speak english ? Yes, fashion english !Il faut savoir parler anglais. On parle de places en « front row » (premier rang) pour le gratin ou en « standing » (pour les derniers de la classe et le personnel des marques), de « backstages » (coulisses), de « shows » (défilés) et bien sûr de « fashion week », plus pratique dans les titres que « semaine de la mode ».Il n’y a plus de saisonsLa Fédération procède chaque saison à l’établissement du calendrier des collections printemps-été et automne-hiver pour ce qui concerne la haute couture et le prêt-à-porter féminin et masculin.

 Paris accueille chaque année, en janvier (pour les collections hiver) et en juillet (pour les collections été), une trentaine de défilés de haute couture et une quarantaine de défilés mode masculine, puis en mars (pour les collections hiver de l’année suivante) et octobre (pour les collections hiver de l’année suivante), 150 défilés de prêt-à-porter féminin.A partir du 12 mars débuteront donc à New York les collections automne-hiver 2015-2016. C’est comme votre journal préféré, qui est daté du lendemain, la mode prend de l’avance et annonce la saison suivante.Pour en savoir plus :- Le calendrier de New York (12-19 février)- Le calendrier de Londres (20-24 février)- Le calendrier de Milan (25 février-2 mars)- Le calendrier de Paris (3-11 mars)Sur twitter les bons « hashtags » : #NYFW pour New York, #LFW pour Londres, #MFW pour Milan et enfin #PFW pour Paris. A suivre l’incontournable@LoicPrigent. Exemple :"Elle a plus de Louboutin que de neurones.— LoicPrigent (@Loic Prigent)require(["twitter/widgets"]);Mais aussi@GolovanoffAlex (« La mode, la mode, la mode »), quelques mannequins (@Caradelevingne,@missjourdandunn,@constancejab,@KendallJenner,@AdrianaLima ou@LaraStone) et les journalistes anglophones, dont les indétrônables@CathyHoryn et@SuzyMenkesVogue. Côté créateurs, on retiendra notamment : @Burberry,@Dior,@JPGaultier,@lacoste,@armani,@KarlLagerfeld et@CHANEL et@LouisVuitton_FR. La liste n’est pas exhaustive.Sylvie ChayetteJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nathalie Cheysson-Kaplan Dans l'attente d'une véritable réforme de l'épargne salariale, le projet de loi Macron, en cours de discussion à l'Assemblée nationale, contient quelques mesures relatives à l'épargne salariale, qui viennent d'être adoptées en première lecture.Pour l'essentiel, il s'agit de dispositions qui visent à simplifier et à harmoniser les dispositifs en vigueur et à renforcer l'attractivité du plan d'épargne pour la retraite collectif (Perco).Harmonisation des règlesActuellement, les dates limites de versement aux salariés de leur quote-part individuelle de participation et de leurs primes d'intéressement ne sont pas les mêmes : le projet de loi prévoit une date limite unique fixée au premier jour du sixième mois suivant la clôture de l'exercice, soit le 1er juin pour les entreprises dont l'exercice coïncide avec l'année civile.Conséquence, le versement de la participation serait repoussé d'un mois, mais celui de l'intéressement avancé de deux.Autre différence : lorsque le salarié reçoit sa participation ou son intéressement, il a le choix entre retirer ces sommes ou les placer. S'il n'exprime pas son choix, le montant de sa participation est automatiquement placé et bloqué, alors que celui de l'intéressement, lui, est versé par défaut.Le projet de loi prévoit d'aligner les règles applicables à l'intéressement sur celles en vigueur pour la participation. Résultat, si le salarié ne fait pas connaître son choix, la totalité de ses primes seront versées sur son plan d'épargne entreprise (PEE).Toutefois, jusqu'au 31 décembre 2017, les salariés disposeront pendant trois mois d'un droit de rétractation : ils pourraient au cours de cette période demander le déblocage exceptionnel de leur intéressement placé par défaut sur leur PEE.De nouvelles mesures pour le PercoAujourd'hui, les salariés titulaires d'un compte épargne-temps (CET) peuvent transférer sur leur Perco l'équivalent de dix jours de congés non pris épargnés sur le CET, dans des conditions fiscales avantageuses.Lorsque l'entreprise n'a pas mis en place de CET, les salariés peuvent alimenter leur Perco avec des jours de congé non pris, mais dans la limite de cinq jours par an seulement.Le projet de loi met fin à cette différence : les salariés pourront verser dix jours de congés non pris sur leur Perco, dans les mêmes conditions fiscales avantageuses.Actuellement, les Perco doivent obligatoirement proposer à leurs adhérents un dispositif de gestion pilotée de leur épargne visant à réduire progressivement leur exposition aux risques à mesure que l'échéance de la retraite approche.Les épargnants qui souhaitent profiter de ce dispositif doivent opter en ce sens. Le projet de loi prévoit que la gestion pilotée devienne la norme par défaut. Cette mesure s'appliquera aux versements effectués à compter du 1er janvier 2016.Enfin, le projet prévoit la possibilité pour les entreprises d'alimenter unilatéralement le Perco — c'est-à-dire sans qu'il soit nécessaire pour les salariés de faire un versement préalable —, en faisant des versements périodiques, sous réserve que l'ensemble des salariés en profite.Nathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde 11.02.2015 à 17h44 • Mis à jour le11.02.2015 à 18h41 | Ania Nussbaum Cinquante nuances de Grey sort aujourd'hui en salles. Entre érotisme et « soft porn », le roman à succès d'E.L. James met en scène les ébats d'un jeune milliardaire et d'une timide étudiante. Son adaptation au cinéma a été interdite aux mineurs de moins de 17 ans non accompagnés aux Etats-Unis. En France, le Centre national du cinéma recommande de réserver le visionnage du film aux plus de 12 ans.Fifty Shades, « dépourvu de souffrance, de sécrétions, de poils », a donc été jugé plutôt sage par le CNC. Sur quels critères ? Se sont-ils assouplis ces dernières années, sous l'effet de la banalisation des images de sexe dans la vie quotidienne ?Les classifications du CNC en fonction de l'âgePour être diffusés en salle, les films doivent obtenir un visa d'exploitation du ministère de la culture. Ce visa est assorti d'une classification qui détermine les catégories d'âge auxquelles le film est destiné :tous publicsmoins de 12 ansmoins de 16 ansmoins de 18 ansclassification X (le classement en film X ne permet pas la sortie de l'œuvre en salles, hors cinéma X – il n'en reste qu'un en France)Chaque catégorie peut être assortie d'un avertissement (par exemple, American Sniper de Clint Eastwood est assorti de la mention « des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs »).Le classement pourrait être amené à évoluer. Dans son dernier rapport d'activité, la commission de classification des œuvres cinématographiques du CNC propose de supprimer la catégorie « moins de 12 ans » pour la remplacer par deux nouvelles catégories, moins de 10 et 13 ans.Au total :2 000 longs-métrages ont été visionnés par la commission du CNC entre 2010 et 2012 128 longs-métrages ont été interdits aux mois de 12 ans, contre 34 aux moins de 16 ans Comment est prise la décision ?En premier lieu, le film est visionné par une sous-commission de classification. Elle est composée de représentants associatifs, d'enseignants, d'étudiants, de retraités de l'audiovisuel, de « mères de famille » (sic). Ils sont nommés par le président de la commission.Tous les jours, six personnes en moyenne se réunissent pour regarder les films. A la fin de la projection, un rapport est rédigé. S'il conclut à une qualification « tous publics » (90 % des cas) à la majorité, les films ne sont pas visionnés par la commission complète. Au total, grâce aux procédures simplifiées, seuls 4 % des films sont vus par la commission.En cas d'absence d'unanimité, la commission de classification du CNC doit visionner le film durant l'une de ses deux séances hebdomadaires. La plupart du temps, elle suit l'avis majoritaire de la sous-commission. Le ministre de la culture valide ensuite son avis.Ces différentes étapes ont été mises en place par un décret de 1990.Qui a le dernier mot ?La décision finale appartient au ministre de la culture, qui émet un « décret de classification ». En général, il se range à l'avis de la commission de classification du CNC. Exceptionnellement, il peut décider de ne pas le suivre. En 2009, la productrice de Le Début de l'hiver, un court-métrage réalisé par Eric Guirado, saisit le ministre. Le film, qui aborde la pédophilie, passe d'« interdit aux moins de 12 ans » à un simple avertissement, de sorte qu'il puisse être diffusé dans le cadre d'actions de prévention à l'école.Qui sont les membres de la commission ?La commission de classification des œuvres cinématographiques est présidée par un conseiller d'Etat et un président suppléant, nommés par décret du premier ministre. Ses 28 membres sont répartis dans quatre collèges :Le collège des représentants des ministres de l'intérieur, de la justice, de l'éducation nationale, de la santé et des affaires sociales, de la jeunesseLe collège des professionnels du cinéma (producteurs, réalisateurs, distributeurs, exploitants, critiques), choisis par le ministre de la culture après consultation d'organisations et d'associations professionnellesLe collège de représentants du monde médical ou de spécialistes des sciences humaines, proposés par les ministres de la santé et des affaires sociales, ainsi que la justiceLe collège des jeunes (de 18 à 24 ans) proposés par le ministre de la culture, choisis sur une liste candidatures dressée par le CNC. Quels sont les critères de classement ?Il n'existe pas de grille d'évaluation précise, ce qui laisse une grande flexibilité à la commission. Elle fait preuve d'une « vigilance particulière » en ce qui concerne la violence (physique ou psychologique), les comportements dangereux ou délinquants s'ils sont banalisés ou valorisés, l'atteinte à l'image de la femme, à la dignité humaine, les scènes sexuelles crues et l'exhibitionnisme. Sur la forme, elle examine la durée et la fréquence des scènes « critiques », leur charge émotionnelle, leur caractère traumatisant.Pour autant, « lorsqu'un film intelligent, pudique, juste aborde des sujets graves (inceste, humiliation, etc.), il faut certes avertir le public, mais l'interdiction aux mineurs de moins de 12 ans ne doit pas être systématique en raison de l'intérêt pour la jeunesse à réfléchir à ces questions », selon le rapport de la commission.La démarche créatrice de l'auteur est donc prise en compte, ainsi que l'aptitude des plus jeunes à la saisir. Un film qui traite d'un sujet important, qui délivre un message social ou politique dans une réalisation de qualité pourra donc être jugé « tous publics » même s'il contient des scènes violentes.Les films d'horreur sont ainsi les plus faciles à classer, alors que ceux qui illustrent des scènes de violence psychologique réaliste (comme le film australien Sleeping Beauty en 2011) ou de soumission sexuelle consentie (comme le japonais Guilty of Romance en 2012) donnent lieu à plus de débats.En revanche, les critères sont plus précis pour les films interdits aux moins de 18 ans. Ils contiennent des scènes de sexe non simulées ou de grande violence, mais qui « par la manière dont ils sont filmés et la nature du thème traité, ne justifient pas un classement X ».Quel est l'impact économique de cette décision ?Lorsqu'un film est assorti d'une interdiction pour certaines classes d'âges, son public et son nombre d'entrées en salle se réduisent mécaniquement. Les cinémas ont l'obligation d'afficher les interdictions, ce qui peut engendrer des surcoûts pour les salles, qui doivent contrôler l'accès du public. Ainsi, entre 2010 et 2012, aucun film ayant obtenu une interdiction aux mineurs de moins de 16 ans n'a dépassé 100 000 entrées, à l'exception du film américain Le Dernier Exorcisme.A la télévision, certaines plages horaires sont réservées aux films tous publics. Par exemple, les films interdits aux moins de 12 ans ne sont pas diffusés avant 22 heures sur les grandes chaînes. Les longs-métrages qui sont réservés aux plus de 18 ans sont visibles sur les chaînes cryptées uniquement, entre minuit et 5 heures du matin. Cela limite le prix de vente potentiel du film aux chaînes de télévision.Peut-on contester les catégories d'âge d'un film ?La décision de classement peut avoir des conséquences économiques lourdes. C'est pourquoi il existe des procédures d'appel pour la contester. Si la commission ne peut pas couper ou modifier un film, le producteur ou le distributeur peuvent opérer des changements en vue d'un réexamen de l'œuvre.In fine, en cas de refus du ministre, les visas d'exploitation peuvent être contestés devant le juge administratif. Les spectateurs peuvent également s'adresser à la justice. Ce fut le cas en 2009 pour Antichrist de Lars Von Trier, que certaines associations auraient voulu voir classé « moins de 18 ans » ou « X », au lieu de « moins de 16 ans ».Les critères du CNC se sont-ils assouplis avec le temps ?Entre 2010 et 2012, les interdictions de moins de 12 ans à moins de 16 ans avec avertissement ont diminué par rapport aux années précédentes, « sans que cette diminution puisse être vraiment significative », écrit un groupe de travail de la commission.En revanche, entre 2007 et 2009, le nombre d'interdictions baisse. Dès lors, « certains au sein de la commission s'interrogent sur le fait de savoir si la jurisprudence de la sous-commission n'a pas évolué dans un sens progressivement plus libéral ».Ce derniers se demande aussi si la commission plénière n'est pas, elle aussi, « plus souple » du fait d'une « accoutumance aux images difficiles » et « d'un certain scepticisme à l'égard des missions exercées». Son rapport d'activité résume ainsi cette idée : « A quoi bon restreindre l'accès aux films quand toutes les images sont aujourd'hui en libre accès ? »Le document met le doigt sur une possible « autocensure » pour les œuvres françaises, liée au « au poids de la télévision dans l'économie du cinéma». Les films soumis à des restrictions d'âge auraient plus de difficultés à trouver des financements de la part des chaînes de télévision, et seraient tout simplement moins nombreux.Le phénomène se retrouve dans tous les pays : moins le public potentiel du film est large, moins il a de potentiel de générer des bénéfices, que ce soit au cinéma ou à la télévision.Ania Nussbaum Cécile Chambraud L’islamophobie progresse et « s’installe » dans la société française, a affirmé le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), mercredi 11 février, en présentant un résumé de son « état des lieux » annuel. Le CCIF, qui collecte les faits délictueux commis contre des musulmans – ou présumés tels – en raison de leur religion, a recensé 764 actes islamophobes en 2014, soit 10,6 % de plus qu’en 2013.Contrairement au ministère de l’intérieur, qui ne comptabilise que les agressions verbales ou physiques et les menaces, le CCIF inclut dans son décompte les faits de discrimination, qu’ils soient commis par des institutions publiques, des entreprises ou des particuliers. Ce sont ces faits de discrimination qui constituent la très grande majorité (77 %, soit 586 cas) des affaires dont l’association a été saisie par les victimes ou dont elle a eu connaissance par la presse. Les discours ou propos islamophobes (103), agressions verbales (28), agressions physiques (22) et dégradations-profanations (25) arrivent loin derrière.Quatre victimes sur cinq sont des femmesLes femmes sont de loin des victimes les plus nombreuses (81,5 %). « Une musulmane, surtout si elle porte le foulard, peut potentiellement rencontrer à chaque étape de sa vie des discriminations », a déclaré la porte-parole du CCIF, Elsa Ray. L’association souligne qu’une majorité des discriminations (420) sont relevées dans des institutions publiques (établissements de l’enseignement public, mairies, préfectures, commissariats), ce qui traduirait le fait, selon le CCIF, que « l’islamophobie se développe et s’enracine au sein même des institutions ».Dans le mois qui a suivi les attentats des 7, 8 et 9 janvier, l’association a enregistré un bond de 70 % des actes islamophobes par rapport à la même période de 2014. Elle a en particulier relevé 33 attaques contre des lieux de culte, soit davantage que pour toute l’année 2014. Lila Charef, responsable du service juridique du CCIF, a souligné l’impact des cas concernant des élèves, dont au moins deux écoliers ont été conduits au commissariat, comme Ahmed, 8 ans, à Nice, en raison de propos tenus après l’attentat contre Charlie Hebdo. Elle a déploré que les ministères de l’éducation nationale et de la justice n’aient pas au moins questionné les méthodes employées envers ces enfants, méthodes que le directeur de la police avait défendues.Le CCIF a enfin comptabilisé comme crime islamophobe l’assassinat, dans la nuit du 13 au 14 janvier, de Mohamed El Makouli, 48 ans, tué de dix-sept coups de couteau par l’un de ses voisins au Beaucet, dans le Vaucluse.Mohamed El Makouli, tué de 17 coups de couteau, a-t-il été victime d’un crime raciste ?Cécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Damien LeloupLes téléviseurs Samsung sont l'équivalent du télécran du roman 1984 : un objet de surveillance qui enregistre tout ce qui est dit dans une pièce et épie les faits et gestes des utilisateurs. C'est la comparaison que faisait, dimanche, Parker Higgins, militant de l'organisation de défense des libertés américaines EFF.Left: Samsung SmartTV privacy policy, warning users not to discuss personal info in front of their TV— Parker Higgins (@xor)require(["twitter/widgets"]);Depuis, un vent de panique s'est emparé de possesseurs de téléviseurs connectés de la marque sud-coréenne et d'une partie de la presse. La raison : une phrase figurant dans les conditions d'utilisation édictées par Samsung, qui précise que les services de commande à la voix existant sur ses téléviseurs peuvent être amenés à transmettre des conversations privées à un « service tiers » :« Nous vous signalons que, si les mots que vous prononcez contiennent des informations privées ou confidentielles, ces informations feront partie des données transmises à un tiers lorsque vous utiliserez le service de reconnaissance vocale. »Glaçante, la phrase n'est pourtant pas une nouveauté : elle figure depuis longtemps dans les conditions d'utilisation des téléviseurs Samsung. Et on la retrouve également, presque mot pour mot, dans les conditions d'utilisation d'un téléviseur de la marque concurrente LG. Que signifie réellement ce jargon juridique ?Actif ou passif ?Pour le comprendre, il faut savoir comment fonctionnent les technologies de reconnaissance vocale. Qu'il s'agisse d'un téléphone Android ou iOS, d'une télévision, d'un ordinateur de bord dans une voiture, les objets dotés de cette fonctionnalité fonctionnent selon deux modes, actif ou passif. Dans le mode actif, il faut appuyer sur une touche pour indiquer à l'objet qu'il doit « écouter » ; dans le mode passif, l'objet « écoute » par défaut ce qui se passe autour de lui et déclenche une action s'il reconnaît une commande préenregistrée.La reconnaissance vocale est une technologie complexe, qui nécessite une importante puissance de calcul pour bien fonctionner et reconnaître correctement les mots prononcés. Dans la plupart des cas, les objets qui ont besoin de pouvoir reconnaître plus que quelques mots-clés utilisent la puissance de calcul de machines très rapides connectées à Internet, et non uniquement la puce du téléphone ou de la télévision.Les mots captés par l'objet sont donc transmis à distance à un serveur qui les analyse et renvoie sa conclusion à l'appareil. Pour fonctionner, ces services ont donc besoin de « transmettre des données à un tiers » – en l'occurrence, pour les téléviseurs Samsung, le leader mondial de la reconnaissance vocale, Nuance. Les données sonores transmises peuvent effectivement contenir des informations très personnelles, puisque la reconnaissance vocale « traite » l'ensemble de ce qui lui est transmis. La présence de ces termes dans les conditions d'utilisations est donc « normale » et s'apparente à un avertissement.  Accusé d'écouter les conversations de ses clients, Samsung a affirmé au Guardian qu'il n'enregistrait pas les sons captés par ses téléviseurs, et que les données sonores étaient uniquement « fournies à un service tiers durant une recherche de commande vocale ». Sollicitée par Le Monde, Nuance confirme qu'elle est bien destinataire de ces données vocales. « Nous n'utilisons ces données qu'à des fins d'amélioration de notre technologie. [...] Lorsque nous travaillons avec des entreprises tierces, un contrat garantit la confidentialité des données. [...] Nous ne vendons pas ces données à des fins de marketing ou de publicité », écrit Gretchen Herault, le responsable de la vie privée de la société.« Tempête dans un verre d'eau »Autant d'informations qu'il est parfois difficile d'appréhender dans les conditions d'utilisation de ces télévisions connectée. Clauses floues, langage juridique abscons, textes interminables et difficilement accessibles... Ces textes sont la plupart du temps incompréhensibles pour quelqu'un qui n'a pas des connaissances en droit ni la patience de les lire.En réaction, le Consumentenbond, l'équivalent néerlandais de l'UFC-Que choisir, a lancé l'an dernier une étude exhaustive sur les problèmes de vie privée posés par les téléviseurs connectés. L'organisation de protection des consommateurs a dressé un tableau comparatif des conditions d'utilisation de ces appareils, et le résultat est sans appel : celles de Sony ne font « que » six pages, tandis que celles de Samsung atteignent... cinquante-sept pages.« La polémique autour de Samsung est de l'ordre de la tempête dans un verre d'eau », explique-t-on au siège de l'organisation, interrogée par Le Monde sur le sujet :« Ces téléviseurs n'écoutent pas en permanence tout ce qui se passe dans la pièce – le problème le plus important, c'est que leurs conditions d'utilisation ne sont absolument pas transparentes et sont beaucoup trop longues. »Dans le détail, le Consumentenbond note que la quasi-totalité des constructeurs ont inclus des clauses extrêmement larges et peu claires, voire illégales en droit européen. LG et Samsung ne précisent par exemple pas clairement quelles données sont collectées et dans quel but ; Sony l'explique clairement, mais ne dit pas qui collecte et conserve les données ; Panasonic est non seulement trop flou, mais exige aussi un paiement pour l'accès à ses données personnelles. Philips est le constructeur qui s'en tire le moins mal, selon l'étude : ses conditions d'utilisation sont certes longues, mais plutôt complètes et claires. L'entreprise reste cependant peu claire sur les types de tiers pouvant avoir accès aux données.Les analyses effectuées par le Consumentbond sur des modèles des cinq constructeurs montrent que ces derniers collectent de très nombreuses informations – chaînes regardées, nom du film en cours de diffusion, recherches effectuées... Prises isolément, ces informations peuvent sembler peu dangereuses pour la vie privée. Mais l'agrégation de ces « métadonnées » sur l'activité d'un téléspectateur permet, en définitive, d'en savoir beaucoup sur lui, ses goûts, ses habitudes – parfois plus que si la télévision « écoutait » réellement toutes les conversations autour d'elle.De vastes quantités de données personnelles collectéesPour le démontrer, un informaticien britannique, Jason Huntley, a décidé en 2013 de brancher un outil d'analyse de trafic sur la télévision LG qu'il vient d'acheter. Il découvre alors que l'appareil transmet au fabriquant une gigantesque quantité d'informations – comme les films qu'il regarde ou ses changements de chaîne. Plus ennuyeux encore, le téléviseur enregistre le nom de tous les fichiers présents sur les clés USB qui sont branchées dessus et envoie ces données aux serveurs de LG.A l'époque, M. Huntley publie un post de blog où il détaille ses découvertes ainsi que la réponse du constructeur, lequel estime que ces captations ne posent pas de problème puisque M. Huntley a accepté les conditions d'utilisation de sa télévision. Après une série d'articles très critiques à l'encontre de LG, le constructeur bloque la collecte de données – prévue notamment pour l'affichage de publicités ciblées. « Mais l'année dernière, LG a forcé ses utilisateurs à accepter de nouvelles conditions d'utilisation », explique au Monde Jason Huntley, avec des clauses très floues.« Les nouvelles conditions semblent les autoriser à collecter toutes les informations qu'ils recueillaient auparavant, y compris des informations sur des fichiers personnels hébergés sur des objets connectés au téléviseur. Cependant, lors de tests que j'ai effectués depuis, je n'ai pas trouvé de preuve qu'ils enregistrent effectivement ces informations. Je les soupçonne d'avoir prévu tous les cas de figure si à l'avenir ils décidaient d'activer de nouvelles collectes. »Dans ses analyses, Jason Huntley n'a pas détecté de transmission suspecte ou non chiffrée de données vocales, mais il note que les constructeurs sont libres de changer de technologie de reconnaissance vocale ou de décider de transmettre ces données à d'autres partenaires, « ce qui augmenterait les chances que les données soient utilisées à mauvais escient ou volées ». //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444463', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Cazenave On est encore loin de la France de propriétaires chère à Nicolas Sarkozy. Selon les derniers chiffres de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), 57,7 % des Français détiennent leur logement. « Cette part n'a cessé de croître jusqu'en 2010, mais elle est stable depuis », relève l'Insee dans la note qu'elle vient de publier.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1423644413246 .graphe").css("height", 350)$("#container_1423644413246 .title").empty()if ("La part des propriétaires s'est stabilisée depuis 2010"!= ""){La part des propriétaires s'est stabilisée depuis 2010")}$("#container_1423644413246 .subtitle").empty()if ("(en %)"!= ""){(en %)")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1423644413246 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Insee", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["1984","1994","2004","2014"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"%", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Autres", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 7.9 ], [ "", 5.7 ], [ "", 3.9 ], [ "", 3 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Locataires", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 40.2 ], [ "", 39.5 ], [ "", 39.4 ], [ "", 39.3 ] ], "color": "#FFc832" }, { "name": "Propriétaires", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 51.9 ], [ "", 54.8 ], [ "", 56.6 ], [ "", 57.7 ] ], "color": "#ff3232" }]})});var chart = $('#container_1423644413246 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Parmi ces propriétaires, la part de ceux qui ont fini de rembourser leur emprunt a progressé au fil des ans, en raison du vieillissement de la population. En 2014, 70 % n'ont plus de crédit à rembourser.Chez les locataires, 56 % sont logés dans le parc locatif privé, et près de 44 % dans le parc social. Des proportions stables depuis le début des années 1990.HUIT POUR CENT DE LOGEMENTS VACANTSSur les 33,9 millions de logements recensés en France, 83 % sont des résidences principales, 9 % des résidences secondaires ou occasionnelles. Enfin, le solde (8 %) est constitué de logements vacants. L'Insee note que la proportion de ces derniers a diminué jusqu'en 2006 avant de remonter.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1423644733290 .graphe").css("height", 350)$("#container_1423644733290 .title").empty()if ("Evolution du nombre de logements "!= ""){Evolution du nombre de logements ")}$("#container_1423644733290 .subtitle").empty()if ("(en millions)"!= ""){(en millions)")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1423644733290 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Insee", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["1984","1994","2004","2014"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"millions", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Logements vacants", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 1.87 ], [ "", 1.94 ], [ "", 1.93 ], [ "", 2.64 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Résidences secondaires", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 2.4 ], [ "", 2.85 ], [ "", 2.99 ], [ "", 3.18 ] ], "color": "#FFc832" }, { "name": "Résidences principales", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 20.1 ], [ "", 22.52 ], [ "", 25.42 ], [ "", 28.08 ] ], "color": "#ff3232" }]})});var chart = $('#container_1423644733290 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.02.2015 à 16h23 • Mis à jour le11.02.2015 à 16h55 | Yves EudesAprès plus de huit ans de batailles de procédure – reports, annulations, contre-annulations, renvoi à l'instruction, le procès d'eMule Paradise, site de téléchargement illicite de films et de séries télévisées, a enfin eu lieu, les 9 et 10 février, à la 31e chambre du TGI de Paris.Sur le banc des accusés, Vincent Valade, 29 ans, créateur et patron d'eMule Paradise, ainsi que quatre jeunes complices, dont certains étaient bénévoles, et le patron de la régie publicitaire Netavenir, qui plaçait des publicités sur le site.En face, une armada impressionnante : huit avocats représentant treize parties civiles : des majors de Hollywood (Fox, Disney, Universal, Paramount), les maisons françaises Pathé et Galatée, des associations de producteurs, des syndicats de distributeurs, la Sacem… Pour les plaignants, même si cette affaire est ancienne, elle reste exemplaire, car Vincent Valade aurait gagné beaucoup d'argent.Créé en 2004, eMule Paradise a prospéré en 2005 et 2006, avant d'être fermé en décembre 2006. Vincent Valade, qui avait 18 ans en 2004, avait mis au point un business model efficace. Le site, destiné à un public francophone, sélectionnait et publiait des liens vers des films et des séries télévisées hébergés sur les ordinateurs de millions d'internautes interconnectés grâce au logiciel pair-à-pair eMule. Très ergonomique, il proposait aussi le téléchargement du logiciel eMule, des tutoriels, des fiches sur les œuvres, un classement Top 50, un forum, et un flux RSS pour signaler les nouveautés. Selon l'accusation, eMule Paradise fournissait aux internautes une vraie valeur ajoutée, notamment en validant les liens pour éviter aux visiteurs de mauvaises surprises (copies de mauvaise qualité ou tronquées, films mal nommés, fichiers infectés par des virus, etc.). Selon les calculs des enquêteurs de l'Association de lutte contre le piratage audiovisuel, il recevait certains jours près de 330 000 visiteurs, et proposait des liens vers plus de 7 000 films. Vincent Valade aurait ainsi « facilité » au total plus de 6,1 millions de téléchargements.Comptes à l'étranger et Porsche CayenneLe service était gratuit, mais eMule Paradise rapportait de l'argent, grâce à un accord avec la régie publicitaire Netavenir, qui affichait sur ses pages des bandeaux publicitaires pour des grandes marques. Vincent Valade aurait ainsi gagné plus de 410 000 euros, ce qui lui aurait permis de louer des serveurs Internet puissants, d'embaucher des techniciens, et de s'acheter une Porsche Cayenne à 70 000 euros. Par ailleurs, il avait ouvert un autre site – une plate-forme de vidéos pornographiques. Il s'agit une activité légale, mais selon l'accusation, les deux sites fonctionnaient « en synergie » au niveau commercial, technique et financier.Pour dissimuler ses gains, et éviter de payer des impôts et des cotisations sociales, il avait ouvert trois sociétés offshore : une dans le New Jersey, avec un compte en banque en Estonie, une autre à Belize, dont le compte était à Chypre, et une troisième au Luxembourg. Pour l'avocate de la Sacem, Josée-Anne Benazeraf, c'est la preuve que Vincent Valade est un « businessman du piratage, précoce et habile », qui ne mérite aucune clémence.Repéré par des enquêteurs spécialisés, il est placé en garde à vue en septembre 2006. Nullement impressionné, il continue son activité, et lance un appel aux dons, pour que les internautes l'aident à payer d'éventuelles « grosses amendes ». D'où une seconde garde à vue en décembre, qui cette fois, se passe moins bien : « Les policiers m'ont ordonné de fermer mon site sur le champ, depuis leurs locaux, sinon ils me mettaient en détention. J'ai obéi, et depuis, le site ne fonctionne plus. » Peu après, Vincent Valade part s'installer au Luxembourg. Il affirme qu'il avait renoncé à eMule Paradise, et voulait développer son site pornographique. Mais au Luxembourg, rien ne se passe comme prévu. Ruiné, il rentre en France pour habiter chez sa mère.Pour sa défense, il affirme aujourd'hui qu'en réalité ses gains furent plus modestes – peut-être 160 000 euros. Il explique aussi que l'essentiel de l'argent ne provenait pas d'eMule Paradise, mais du site porno légal. En ce qui concerne les sociétés à l'étranger, il s'est contenté de contacter sur Internet une société luxembourgeoise qui proposait des « packages offshore ». Quant à la Porsche, elle n'est jamais sortie du garage, car il n'avait pas son permis de conduire : « C'est juste une bêtise, j'ai été mal conseillé, je subissais des influences néfastes. »Dix ans de poursuitesAujourd'hui, Vincent Valade est un barbu costaud au visage déjà buriné. On a du mal à retrouver l'adolescent intrépide et provocateur d'il y a dix ans. Il a très mal vécu cet interminable calvaire judiciaire. Il est chômeur et habite à Asnières, chez sa mère : « Je ne fais rien de la journée, cette histoire m'a exténué. Je ne peux pas entreprendre quoi que ce soit, il y a un gros point d'interrogation sur mon avenir. J'attends de voir ce qui va résulter de tout ça. »Pour expliquer son comportement passé, il raconte sa jeunesse : un gamin perturbé par un deuil familial, déscolarisé dès l'âge de 14 ans après plusieurs échecs, qui s'enferme dans sa chambre, et communique avec le reste du monde uniquement via Internet. Là, il développe une passion pour l'informatique, et noue des amitiés à distance avec des garçons de son âge : « Au début, la création du site n'avait aucun but commercial, c'était un projet porté par une petite communauté fraternelle et solidaire. J'avais enfin l'impression d'exister, et d'agir, je transmettais ma passion à mes amis. Internet m'a permis de sortir de mon isolement, de me ressaisir. Il y avait 150 000 abonnés sur mon forum, c'était comme une grande famille, nous parlions de tout. »Il affirme aussi qu'il ne s'est jamais caché, car il ne se sentait pas vraiment coupable : après tout, il n'hébergeait aucun fichier, et se contentait de publier des liens créés par d'autres… Il avait même entamé des démarches pour régulariser sa situation auprès de l'Urssaf et du fisc, et avait déclaré ses premiers gains sur la déclaration d'impôts de sa mère.Insensibles à ces arguments, les parties civiles lui réclament 8 millions d'euros de dommages et intérêts. Par ailleurs, compte tenu des pénalités de retard et des majorations, il doit au fisc 367 000 euros. Son avocat, Jean-Philippe Hugot, fait les comptes : « Il n'a plus un sou. La Porsche a été saisie, il a dû verser à la justice 50 000 euros en consignation, et Netavenir lui doit 50 000 euros. » Vincent Valade a essayé de trouver un arrangement avec le fisc, en vain : « J'avais trouvé un emploi chez Décathlon, pour montrer ma bonne volonté. Mais le pôle de recouvrement a exigé que je paie 200 000 euros par an. Du coup, j'ai tout arrêté. »Finalement, le procureur n'a pas demandé de peine de prison. Il requiert contre Vincent Valade une amende de 80 000 euros, et des dommages et intérêts de 8 millions d'euros. « Pour l'amende, pas de problème, explique Jean-Philippe Hugot. L'Etat pourra se servir sur l'argent mis en consignation et sur la Porsche, qui a été saisie. Mais si la juge confirme les dommages et intérêts, il devra payer toute sa vie. » Pour les complices, le procureur a requis des amendes de 4 000 à 10 000 euros, et 50 000 euros pour Netavenir. Le jugement a été mis en délibéré jusqu'au 12 mai. Pour Vincent Valade, l'attente continue.Lire aussi : Le trésor des pirates : bataille autour de l'héritage de The Pirate Bay //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444463', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Yves EudesGrand reporterSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.02.2015 à 14h51 • Mis à jour le11.02.2015 à 17h30 Christophe Rocancourt pourra préparer sa défense à son domicile. La justice a ordonné mercredi 11 février la remise en liberté  de l'« escroc des stars », mis en examen dans l'affaire du vol de plus de 50 kilogrammes de cocaïne au siège de la police judiciaire (PJ) de Paris. Christophe Rocancourt sera assigné à résidence à Rouen.Dans ce dossier qui avait éclaboussé le célèbre 36, quai des Orfèvres, Christophe Rocancourt est notamment soupçonné d'avoir été en contact en prison avec le suspect du vol, Jonathan G., policier de la brigade des stupéfiants. Ce dernier aurait demandé à Christophe Rocancourt de l'aide pour récupérer 200 000 euros en liquide à l'extérieur. Tous deux contestent cependant les faits.Lire notre synthèse : Rocancourt mis en examen dans l'affaire du vol de cocaïne du 36, quai des OrfèvresCORRUPTION ET ESCROQUERIEChristophe Rocancourt était déjà sous le coup d'une procédure judiciaire, dans le cadre d'une enquête pour corruption où il est soupçonné d'avoir tenté, contre paiement, de faire régulariser des sans-papiers. Il devait cependant être remis en liberté il y a quelques jours, selon son avocat.Ce dossier, connu sous le nom de l'« affaire Rocancourt », a connu un spectaculaire rebondissement la semaine dernière avec la mise en examen du patron de la PJ parisienne, Bernard Petit, pour violation du secret de l'instruction. Bernard Petit a été immédiatement suspendu. Richard Atlan, son chef de cabinet, a également été mis en examen. Les deux hommes sont soupçonnés d'avoir renseigné, en passant par des intermédiaires, un autre mis en cause, l'ancien patron du groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) Christian Prouteau. >> Lire aussi : L'ascension contrariée de Bernard Petit, policier ambitieuxChristophe Rocancourt avait en outre été condamné en février 2012 à Paris à seize mois de prison, dont huit de prison ferme, ainsi qu'à 578 000 euros de dommages et intérêts pour abus de faiblesse au préjudice de la réalisatrice Catherine Breillat. Clarisse Fabre Dans les collèges « modèles » choisis par les ministres pour mettre en scène leurs annonces, se cache parfois le petit grain de sable qui vient brouiller le message. Mercredi 11 février, à 8 h 15, c’est au collège Paul-Bert de Malakoff, presqu’au bout de la ligne 13 du métro parisien, que Fleur Pellerin et Najat Vallaud-Belkacem dévoilent leur « feuille de route » pour l’éducation artistique et culturelle.Cette fois-ci, tout le monde veut y croire ! Après l’attentat meurtrier contre Charlie Hebdo, le 7 janvier, l’éducation à l’image, la liberté d’expression et la culture en général sont plus que jamais des chantiers prioritaires. La ministre de la culture et de la communication et la ministre de l’éducation nationale sont attendues au tournant, et au deuxième étage, en haut de l’escalier en lino orange.Des élèves de cinquième de l’atelier théâtre travaillent sur les « conflits parents-enfants chez Molière », avec la comédienne Sandy Boizard, elle-même envoyée par le Théâtre 71 tout proche (scène nationale de Malakoff). L’atelier a pu se nouer avec la professeure de français, Karin Levitre. Le tableau est parfaitement conforme aux « trois piliers » du projet ministériel : un, le projet a lieu pendant le temps scolaire, ou péri-scolaire ; deux, les enfants ont une pratique artistique ; trois, ils rencontrent des artistes. Les ministres applaudissent, Fleur Pellerin tweete :Avec @najatvb et les enfants de la classe de 5ème atelier théâtre à Malakoff : bravo aux comédiens en herbe ! http://t.co/pHTuaiQIIX— fleurpellerin (@Fleur Pellerin)require(["twitter/widgets"]);« Préserver la dimension qualitative »Mais l’on apprend que l’atelier est fragilisé pour des raisons budgétaires. Il aura sans doute une durée raccourcie durant cette année scolaire 2014-2015, du moins a-t-il démarré plus tard que prévu, à la veille des vacances de Noël. Les élèves auront-ils les quarante heures prévues, ou un peu moins ? « On tient ces dispositifs à bout de bras. On nous dit que l’éducation artistique doit toucher tous les élèves. Nous, on dit qu’il faut préserver la dimension qualitative », commente le directeur du Théâtre 71, Pierre-François Roussillon, avant de quitter l’établissement scolaire.Pendant ce temps, Jean Plantu parle du métier de dessinateur à des élèves issus de divers ateliers (photo, architecture). Qu’est-ce qu’un cliché ? A quelles conditions n’est-il pas humiliant ? « Notre boulot est de continuer à faire des dessins sur tout », explique-t-il, au nom de l’association Cartooning for Peace. Afin de renforcer l’éducation aux médias et à l’information, le gouvernement annonce, dans une brochure de huit pages, qu’il veillera à ce « qu’au sein de chaque collège et chaque lycée, soit créé un média ». C’est écrit en gras. Suit cette phrase, en caractère normal et non plus en gras : « Les moyens dédiés seront renforcés. » Une journée des arts et de la culture à l’écoleUn point presse informel a lieu en plein air. Les deux ministres assurent que l’éducation artistique fera l’objet d’un « pilotage commun ». On n’entend pas tout, les mots se perdent dans le barrage des caméras. Mais voici les principales annonces : afin que « tous les échelons » du territoire soient touchés, une réunion annuelle des recteurs et des directeurs régionaux des affaires culturelles (DRAC) aura lieu de façon décentralisée – c’est une « première », assure-t-on dans l’entourage de Najat Vallaud-Belkacem. Une enveloppe de huit millions d’euros supplémentaires sera allouée aux établissements, afin de développer des projets collectifs – comme les chorales, avec la création de l’opération « l’Ecole en chœur ».La formation des enseignants sera renforcée : des expérimentations auront lieu dès 2015, notamment entre l’Ecole supérieure du professorat et de l’éducation (ESPE) d’Aix-Marseille, et le ballet Preljocaj. Des « formations croisées » entre acteurs culturels ou de l’éducation populaire, et enseignants seront organisées à l’échelle régionale, etc. Les programmes de lecture et d’expression orale seront renforcés en lien avec les bibliothèques et médiathèques. Enfin, une journée des arts et de la culture à l’école sera instituée dès cette année, au printemps. Ne reste plus qu’à connaître la date.Clarisse FabreReporter culture et cinémaSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.02.2015 à 17h31 • Mis à jour le28.02.2015 à 18h37 | Alexis Delcambre « C'est une débâcle, une erreur énorme », lâche Michèle Leridon, directrice de l'information de l'AFP, après l'annonce erronée du décès de Martin Bouygues, samedi 28 février.Que s'est-il passé ? Une triple erreur semble être à l'origine de cette « faute », comme l'a qualifiée Emmanuel Hoog, PDG de l'agence.Premier acte : samedi en milieu de journée, au siège de l'agence à Paris, serait parvenue une information faisant état du décès, dans l'Orne, du PDG du groupe Bouygues. L'origine de cette information n'est pas connue.Aussitôt, la rédaction en chef alerte les différents services concernés et contacte son bureau à Rennes, dont dépend le département de l'Orne, pour vérifier cette information.Les journalistes rennais téléphonent alors en quête d'une confirmation. C'est ainsi qu'ils entrent en contact avec Michel Julien, le maire de Saint-Denis-sur-Sarthon (Orne), une commune voisine de La Roche-Mabile où réside le PDG.Se produit alors une étonnante confusion. Interrogé pour savoir si Martin Bouygues était mort, le maire aurait répondu, selon l'agence, par l'affirmative. Dans cet échange, la confusion serait liée au fait que le maire faisait référence au décès d'une autre personne, Daniel Martin.Le bureau de Rennes envoie alors au siège parisien sa dépêche, forte de cette source locale. Celle-ci est immédiatement publiée sur les fils, sans recherche d'une autre confirmation. « Il est évident qu'il aurait fallu, à ce moment, attendre la confirmation du groupe Bouygues », estime Michèle Leridon, qui rappelle que les sources habituelles pour ce type d'information sont l'entourage ou les services de communication.HUMILIANTE « NOTE AUX CLIENTS »A 16 heures, l'AFP est contrainte d'envoyer une humiliante « note aux clients » : « Veuillez de ne pas tenir compte de toute la série de dépêches (alerte, urgent, LEAD et 2ELEAD) concernant l'annonce par erreur du décès de Martin Bouygues. » Entre-temps, la caisse de résonance des alertes et des tweets l'a déjà largement répandue.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Véronique Malécot Le bateau espagnol Mapfre, skippé par l'espagnol Xabi Fernandez, a remporté samedi 28 février à 9 h 31 (heure de Paris) à Auckland en Nouvelle-Zélande, la quatrième étape de la Volvo Ocean Race, la course autour du monde à la voile en équipage. Parti le 8 février de Sanya en Chine, Mapfre a bouclé les 5 264 milles nautiques (environ 9 750 km) du parcours en 20 jours 2 heures, 31 minutes et 20 secondes.Les marins de Mapfre s'offrent leur première victoire dans cette Volvo Ocean Race devant le bateau émirati Abu Dhabi Ocean Racing, mené par le Britannique Ian Walker, qui a coupé la ligne d'arrivée juste quatre minutes après eux, à 9 h 35. Ils étaient suivis de très près par l'équipage franco-chinois de Dongfeng Race Team, piloté par le Français Charles Caudrelier, arrivé à 9 h 39. La quatrième place a été prise par Team Alvimedica (Etats-Unis–Turquie), mené par l'Américain Charlie Enright, et qui a franchi la ligne un peu avant 11 heures (heure de Paris).Les deux derniers bateaux encore en course, le néerlandais Team Brunel (NED/ Bouwe Bekking) et le suédois Team SCA (SWE/ Sam Davies) sont attendus en début d'après-midi. Très sérieusement endommagé après s'être échoué sur un récif de l'océan Indien en décembre dernier, le septième bateau engagé dans la Volvo Ocean Race, le danois Team Vestas Wind (DEN/Chris Nicholson), n'a pas pu prendre le départ de cette quatrième étape.Lire : Volvo Ocean Race : une première victoire chinoiseLE SUSPENSE JUSQU'AU BOUTA l'arrivée à Auckland, les trois premiers bateaux se tiennent en moins de dix minutes au terme d'une course aux très nombreux rebondissements. Mapfre, qui a pris l'avantage hier sur Abu Dhabi Ocean Racing et Dongfeng Race Team, a dû se bagarrer jusqu'au bout pour rester devant. Ce matin encore, à quelques milles de la ligne, les trois bateaux se tenaient en moins de deux milles nautiques, rendant impossibles les prognostics sur la victoire finale. « Tout peut arriver dans les prochaines douze heures. Même le groupe de derrière peut revenir. Cette étape de trois semaines va sans doute se jouer cette nuit », reconnaissait encore hier soir sur son blog le skipper Charles Caudrelier.Les plus gros regrets sont certainement ceux de Bouwe Bekking, le skipper du bateau néerlandais Team Brunel. Après avoir mené la flotte pendant près d'une semaine, Team Brunel a manqué de chance lors d'une des nombreuses transitions – point de rencontre de deux systèmes météorologiques différents. Au début de la troisième et dernière semaine de course, le bateau de Bouwe Bekking menait la flotte avant de céder sa place en quelques heures et se retrouver en fin de classement, à la cinquième place. A l'inverse, cette dernière semaine a également vu la remontée spectaculaire du bateau chinois Dongfeng qui, après avoir cumulé erreurs de stratégie et avaries, est revenu du fond du classement aux avant-postes en quelques heures, pour finalement finir sur la troisième marche du podium.A l'arrivée, le skipper espagnol de Mapfre, Xabi Fernandez, raconte :« Cette étape a été très difficile. Il y a eu beaucoup de changements de places. Nous avions beaucoup appris sur l'étape 3 et là, nous avons vraiment bien navigué. Nous n'avions pas démarré cette Volvo comme souhaité. Nous sommes donc très contents du résultat. »Au classement général provisoire, Dongfeng et Abou Dhabi Ocean Racing gardent la tête à égalité de points (8 points) devant Team Brunel (14 points). Mais la route est encore longue jusqu'à la victoire finale. Il reste cinq étapes avant l'arrivée en Suède, à la fin juin.Les six monotypes VOR65 encore en course reprendront la mer le 15 mars pour rallier Itajaí au Brésil, puis Newport (Etats-Unis), Lisbonne, Lorient et enfin Göteborg, en Suède, où s'achèvera le 27 juin 2015 ce marathon planétaire en neuf étapes et neuf mois de course sur quatre océans.Voir notre visuel interactif : La Volvo Ocean Race, une course de titans autour du mondeVéronique MalécotJournaliste-cartographe au service Infographie. SuivreAller sur la page de ce journaliste Christine Rousseau Un road-movie gastronomique pour rendre ses lettres de noblesse à l’emblème du casse-croûte hexagonal (dimanche 2 mars à 12 h 30 sur Paris Première)Bien qu’il subisse depuis plu­sieurs années la redoutable concurrence des burgers, hot-dogs, kebabs et autres pitas, au royaume de la « street food », le traditionnel jambon-beurre reste le roi. Sur le zinc ou dans le train, il s’en dévore 1,2 milliard sur les 2,1 milliards de sandwichs vendus chaque année en France, seul pays d’ailleurs à consommer plus de sandwichs que de hamburgers. Passé à la moulinette de l’industrie agroalimentaire, ce totem alimentaire national a quelque peu perdu de sa superbe.Le comte de SandwichC’est pour lui redonner ses lettres de noblesse, acquises grâce à John Montagu, quatrième comte de Sandwich, au XVIIIe siècle en Angleterre, que François-Régis Gaudry s’en est emparé pour ce premier opus de « Très, très bon, le doc ». Fort du succès dominical de son magazine qui recense les bonnes adresses en France, le journaliste gastronomique s’est vu offrir par Paris Première un rab de vingt-six minutes pour concocter un documentaire autour de cet emblème de la cuisine française.Et quoi de mieux que de débuter avec un mets simplissime en diable pour éprouver la qualité d’un programme  ? Se lançant pour défi de réaliser le meilleur jambon-beurre pour le proposer à Charles Compagnon, un jeune chef parisien prêt à l’introduire à sa carte, notre limier gastronome est parti battre la campagne pour trouver les produits les meilleurs.La Bourgogne puis les CorbièresOn suit ainsi avec délectation ce road-movie joliment filmé qui nous entraîne successivement en Bourgogne, à Bligny-sur-Ouche, auprès de Frédéric Ménager, éleveur attentionné de grands de Gascogne, l’une des races de porcs noirs les plus anciennes d’Europe – nourris au seigle et soignés aux huiles essentielles, plus bio, il n’y a pas ; sur les monts d’Arrée, en Bretagne, où David Akpamagbo, ancien de HEC, applique la théorie du luxe à ses petits carrés estampillés « Le Ponclet » ; et, enfin, en Corbières, au « Moulin de mon maître », chez Roland Feuillas, entré en boulangerie et minoterie comme d’autres en religion.Piqué de petits rappels pratiques et historiques bienvenus, ce « doc » diablement bon délivre, au-delà d’une recette, trois belles tranches de vie où riment tradition, passion, transmission et respect du produit. Autant dire qu’on en redemande !« Très, très bon, le doc » : Jambon-beurre, de James Terranti (Fr., 2015, 52 min). Dimanche 2 mars à 12h30 sur Paris PremièreChristine RousseauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Rey-Lefebvre Miracle de la statistique, le ministère du logement a, vendredi 27 février, retrouvé 58 600 logements neufs « oubliés » dans le comptage de la production 2014 ! Ce ne sont donc pas 297 300 logements qui ont été mis en chantier l’an passé, un chiffre particulièrement faible, mais bien 356 200.Première conséquence : l’objectif, toujours réitéré mais jamais atteint, de 500 000 logements neufs construits par an se rapproche. Deuxième conséquence : une telle erreur jette un doute sur la fiabilité de l’appareil statistique français, que le monde entier nous envie pourtant, car, nous apprend le ministère, elle remonte à 2005, a été identifiée en 2010… et n’est corrigée qu’aujourd’hui.Recalculée sur les dix dernières années, la construction a gagné d’un coup 290 000 logements, et, rétrospectivement, le cap des 500 000 logements a presque (493 900) été atteint en 2006. Il a donc manqué à l’appel 68 900 logements en 2010 mais 1 500 seulement en 2011, puis 52 400 en 2012 et 69 900 en 2013. Depuis 2007, ce sont plus de 200 000 logements qui ont été ignorés des statistiques, soit l’équivalent d’une ville de la taille de Nice ! Une fois ces chiffres corrigés, les évolutions constatées avant correction restent cependant valables : la construction a bien plongé depuis 2012, mais de 10,7 % au lieu de 14,1 %.« Zone grise »Ce mécompte a deux raisons. A partir de 2005, l’instruction des permis de construire a été confiée aux collectivités locales et leur collecte administrative s’en est trouvée un peu désorganisée. En 2007, une réforme destinée à simplifier les procédures de délivrance d’autorisations de construire a encore amoindri la qualité de cette collecte. Et, parallèlement, il a toujours existé une « zone grise » qui n’a cessé d’épaissir au fil des ans, entre le nombre de permis accordés et celui des mises en chantier effectives, certains programmes étant entre-temps abandonnés ou repoussés.« Nous avons constaté que cet écart s’accentuait, explique un responsable du service d’observation et de statistiques du ministère du logement. Et, en 2009, mis cela sur le compte de la crise. Mais les professionnels du bâtiment, en particulier les vendeurs de matériaux de construction, attiraient notre attention sur cette perte inexpliquée. » D’autres alertes ont sonné, par exemple à la commission qui établit les comptes du logement où, en 2010, des experts ont fait part de leur scepticisme sur les chiffres de la construction. « Ce qui surprend, c’est le temps qu’a mis l’administration à reconnaître et corriger son erreur, commente Guy Lemée, rédacteur en chef de la revue Habitat et Collectivités locales, alors que, depuis longtemps, les professionnels émettaient des doutes. Plutôt que d’adopter une attitude hautaine, il serait bon de mettre les différents experts autour de la table et réunir des conférences de consensus », suggère-t-il.Sous-estimation des besoinsLa division logement de l’Insee avait déjà, dans les années 1990, été critiquée pour avoir largement sous-estimé les besoins nationaux, à 300 000 logements par an au lieu de 500 000, car elle n’avait pas considéré l’accroissement du nombre de ménages qu’entraînent, en plus de la démographie, des évolutions sociétales comme la décohabitation, les divorces, le vieillissement…Des pans entiers de l’économie du logement sont d’ailleurs ignorés par la statistique publique : l’Insee, par exemple, ne fournit que depuis quelques années une « estimation » du nombre de ventes de logements existants, alors qu’elles sont dûment enregistrées par les notaires ; l’indice Insee des prix des logements n’existe que depuis 1995, pour Paris, l’Ile-de-France et la province, sans autre détail, et il ne concerne pas le neuf.Résultat, des organismes privés, réseaux d’agences, syndicats professionnels, courtiers en crédits, pallient, avec plus ou moins de rigueur, les failles de la statistique publique (au Monde, nous ne publions que les données des notaires, fiables mais tardives, et celles du réseau d’agences Century21 établies sur environ 40 000 ventes par an, dans tout le territoire). Dans le domaine du mal-logement, la Fondation Abbé Pierre produit, depuis vingt ans, un état des lieux attendu, une mine de renseignements, devenue une référence.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Dominique Gallois (avec AFP) Mais que va faire Vincent Bolloré ? Le patron de Vivendi dispose aujourd’hui d’importantes capacités financières confortées par la sortie définitive de Numericable-SFR, annoncée vendredi 27 février. Cette journée marque un tournant. À l’occasion de la publication des résultats annuels du groupe, le conseil de surveillance de Vivendi, présidé par Vincent Bolloré, a accepté l’offre de Patrick Drahi formulée dix jours auparavant, concernant la cession de ses 20 % de Numericable-SFR. Cette vente est estimée à environ 3,9 milliards d’euros. Le groupe recentré sur les médias et les contenus a justifié sa décision au vu du « faible niveau de liquidité » du titre Numericable-SFR qui aurait rendu « incertaine une sortie dans des conditions optimales ». L’offre de 40 euros par action représente une prime de 20 % par rapport au cours du titre au 27 novembre 2014, lorsque Vivendi a conclu la cession de SFR, note le groupe.Toutefois, les analystes se sont étonnés, de cette vente qui se fait avec une décote importante, alors que le titre SFR-Numericable a terminé la séance de vendredi à la Bourse de Paris à 55,4 euros. « C’était une bonne opportunité pour encaisser le cash et éviter d’être dans une situation difficile de liquidités », a répondu le président du directoire, Arnaud de Puyfontaine, soulignant n’avoir d’ailleurs reçu aucune contre offre depuis celle de M. Drahi.Redistribution aux actionnairesAu total Vivendi devrait recevoir 17 milliards d’euros pour la cession du deuxième opérateur mobile français, auxquels s’ajoutent les 4,1 milliards pour la vente de Maroc Telecom. Le groupe dispose ainsi d’une trésorerie positive de 4,6 milliards d’euros fin 2014, ayant soldé toute sa dette, qui se montait à 11,1 milliards fin 2013. Et ce n’est pas fini. Vivendi prévoit encore de finaliser la cession a Telefonica de son actif télécom brésilien GVT au cours du deuxième trimestre 2015 pour 7,45 milliards d’euros.Dans un premier temps une partie de ces sommes va être restituée aux actionnaires. Ainsi, 5,7 milliards d’euros vont être rendus sous forme de dividendes et de rachats de titres sur la période 2014-2017, pour leur faire partager une partie des gains enregistrés sur ses récentes cessions. Vivendi versera un dividende au titre de 2014 de 1 euro, dont 0,8 euro correspondant à ses derniers désinvestissements. « L’objectif est de maintenir ce niveau de distribution au titre des exercices 2015 et 2016, représentant un retour aux actionnaires de 2 milliards d’euros supplémentaires », a précisé le communiqué financier. Le groupe prévoit également de racheter jusqu’à 2,7 milliards d’euros de ses propres actions.« Vivendi a vocation à devenir le Bertelsmann à la française »Rien n’a été dit concernant les futures acquisitions, mais une indication avait été donnée à la fin de l’année 2014 quand le groupe s’était porté officiellement candidat au rachat du pôle français de l’éditeur belge Roularta comprenant en particulier L’Express, L’Etudiant, L’Expansion. Un pôle passé finalement sous contrôle de.. Patrick Drahi.Patrick Drahi, le nouveau tycoon des médiasLe 9 décembre 2014, au micro de RTL, Vincent Bolloré déclarait que « Vivendi a vocation à devenir le Bertelsmann à la française, c’est-à-dire à réunir l’ensemble des médias qui soient écrits ou télévisuels ou sur le net. Donc, bien évidemment, s’il y a des opportunités qui se présentent, on les saisira. » Il ajoutait : « On a la chance d’avoir le groupe Canal qui est très important, on a la chance d’avoir Universal, le numéro un de la musique, mais pour que tout ça rayonne il faut des contenus et les magazines sont des contenus. »Concernant Canal +, les ventes ont progressé de 2,7% sur un an, avec un gain de 678.000 abonnements sur l'année 2014 qui atteignent désormais 15,3 millions dans le monde. Le portefeuille d'abonnés passe ainsi la barre des 11 millions pour la première fois grâce à l'Afrique et au Vietnam. L'offre de vidéo à la demande en France Canalplay y contribue aussi à cette performance avec 599.000 abonnés fin 2014.Vivendi devrait contribuer à alimenter les spéculations sur les marchés concernant ses futures acquisitions. Un point commun avec Patrick Drahi . Des rumeurs insistantes lui prêtent l’intention d’acquérir Bouygues Telecom. «Il n’y a aucune négociation en cours (…) Le choix, c’est le “stand alone”, on a été très clairs là-dessus  » a répliqué mercredi Martin Bouygues.Dominique Gallois (avec AFP)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Saliba (Mexico, correspondance) Fin de cavale pour Servando Gomez, chef du cartel mexicain des Chevaliers templiers. Vendredi 27 février, celui qu’on surnomme « La Tuta », a été arrêté dans la ville de Morelia, capitale de l’Etat du Michoacan (ouest du Mexique), fief de son étonnante organisation criminelle, à la fois secte et mafia. Cet ancien instituteur de 49 ans, décrit comme un stratège ultraviolent, a longtemps fait trembler les hommes politiques en diffusant sur le Web des vidéos révélant ses réseaux de corruption.Aucun coup de feu n’a été tiré lors de la capture de « La Tuta », vendredi à l’aube, dans une maison d’un quartier populaire de Morelia. Le criminel le plus recherché du Mexique, dont la tête était mise à prix 30 millions de pesos (1,8 million d’euros) par le gouvernement, était à la tête d’une organisation mafieuse d’un genre nouveau. Fondé en 2011, le gang des Chevaliers templiers impose un code moral et religieux à ses membres, contraints de manger du cœur humain lors de rites initiatiques. Spécialisé dans le trafic de méthamphétamines vers les Etats-Unis, le cartel a étendu ses activités aux enlèvements, au racket des producteurs de citrons ou d’avocats du Michoacan et à l’exportation frauduleuse de minerai de fer vers l’Asie.Son profil criminel, réalisé par le ministère public, le décrit comme un manipulateur, fan de combats de coqs, et un superstitieux, adepte du tarot.Né le 6 février 1966 dans la ville d’Arteaga, dans le sud du Michoacan, M. Gomez, a été instituteur avant de se consacrer, corps et âme, au début des années 2000, au trafic de drogue. « J’avais un travail très sain et très honnête, mais il ne satisfaisait pas mes aspirations », justifiait-il dans une bande audio diffusée le 2 février sur les réseaux sociaux. Surnommé aussi « El Profe » (Le Prof), M. Gomez a continué de percevoir jusqu’en 2010 un salaire versé par l’éducation nationale. Pourtant, quatre ans plus tôt, il était déjà identifié par la police comme un des fondateurs du cartel de La Familia Michoacana, réputé pour décapiter ses ennemis. Son profil criminel, réalisé par le ministère public, le décrit comme un manipulateur, fan de combats de coqs, et un superstitieux, adepte du tarot.Producteur de vidéosFin 2010, une lutte interne au sein de La Famila Michoacana l’incite à quitter ses rangs pour créer le cartel des Chevaliers templiers aux côtés de Nazario Moreno Vargas, alias « El Chayo », chef messianique de cette nouvelle mafia sectaire inspirée de l’ordre médiéval des Templiers. À la mort de ce dernier en mars 2014, « La Tuta » prend les rênes du cartel. Pour se protéger d’éventuelles trahisons politiques et médiatiques, ce fin stratège avait pris l’habitude de se transformer en producteur de vidéos distillées sur le Web et les réseaux sociaux.Une casquette de baseball vissée en permanence sur la tête, M. Gomez s’adressait ainsi à la population assurant être « un mal nécessaire » face aux autres organisations criminelles et au vide laissé par l’Etat. Sans compter ses vidéos tournées en caméras cachées où on le voyait en compagnie d’élus, syndicalistes ou hommes d’affaires, dont Rodrigo Vallejo, fils de l’ancien gouverneur du Michoacan, Fausto Vallejo. La simple apparition de ces personnalités dans ces vidéos les rendait complices supposés du narcotrafiquant. Au point d’entraîner la démission de Jésus Reyna, gouverneur intérimaire du Michoacan en 2013. Diffusée en septembre dernier, une de ces vidéos montre le correspondant local du géant de l’audiovisuel, Televisa, conseiller « La Tuta » sur sa communication, avant d’accepter l’argent du narcotrafiquant. Son arrestation était une des principales revendications des groupes d’autodéfense, fondée début 2013 par des habitants du Michoacan, excédés par l’incapacité des autorités à les protéger contre les Chevaliers templiers. Traqué, le fugitif aurait passé des mois dans les montagnes, avant de se rendre à Morelia dans le but de réaliser une opération chirurgicale destinée à changer son visage et sa voix. « Son arrestation marque la fin de l’ère d’une organisation qui contrôlait d’importantes structures gouvernementales », s’est félicité dans les médias le politologue Salvador Maldonado. Un joli coup de filet pour le président, Enrique Peña Nieto, qui coïncide avec son premier remaniement ministériel, après la destitution du ministre de la justice, Jésus Murillo Karam. Ce dernier était contesté dans sa gestion de la disparition de 43 étudiants, enlevés cinq mois plus tôt par des policiers véreux dans l’Etat de Guerrero, voisin du Michoacan.De là à annoncer la fin du cartel des Chevaliers templiers, il n’y qu’un pas que M. Maldonado refuse pourtant de franchir : « Des chefs régionaux pourraient prendre vite la relève. » Le nom de Homero González Rodríguez, surnommé « El Gallito », cousin d’« El Chayo » est déjà évoqué dans les médias comme successeur probable de la « Tuta ».Frédéric Saliba (Mexico, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.02.2015 à 05h05 • Mis à jour le28.02.2015 à 06h43 | Gilles Paris (Washington, correspondant) Le Parti républicain a failli par ses divisions provoquer vendredi 27 février la « fermeture » (« shutdown ») du département de la sécurité intérieure. Hostiles aux mesures de régularisation temporaires de clandestins annoncées en novembre par le président démocrate, Barack Obama, les élus républicains avaient pensé pouvoir les supprimer par des dispositions rajoutées dans une loi de finance concernant le département de la sécurité intérieure compétent pour les affaires d’immigration.En décembre, les républicains avaient en effet fait en sorte que les crédits qui lui avaient été alloués soient épuisés dès la fin du mois de février. Ce faisant, ils espéraient contraindre M. Obama à signer cette loi et à renoncer à ces régularisations en échange d’un financement de ce département jusqu’à la fin de l’année fiscale, en septembre.Une reddition inacceptableBloqué par l’obstruction prévisible des sénateurs démocrates au Sénat, le Parti républicain a dû se résoudre à un compromis provisoire : le financement pour trois semaines supplémentaires des services de ce département stratégique chargé notamment de la surveillance des frontières ou de la sécurité du président. Une reddition jugée inacceptable par l’aile droite républicaine de la Chambre qui l’a fait échouer en ralliant, pour des raisons opposées, la minorité démocrate.La mise au chômage technique de milliers de fonctionnaires et le non-paiement des salaires de dizaines de milliers d’autres maintenus à leur poste parce que jugés indispensables pour le fonctionnement du pays n’ont été évités qu’à la dernière minute à la suite du vote par le Sénat puis par la Chambre, avec cette fois-ci le soutien des démocrates, de l’extension des crédits du département de la sécurité intérieure pour une semaine supplémentaire.Le Congrès dispose donc d’un répit après une semaine mouvementée qui a témoigné de l’importance de ses fractures internes et dont les principales victimes ont été le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, et le « speaker » républicain de la Chambre, John Boehner, moins de quatre mois seulement après leur triomphe lors des élections de mi-mandat. Le 24 février, l’autorisation de construction de l’oléoduc controversé Keystone XL, première mesure votée par le Congrès désormais entièrement contrôlé par les républicains après leur conquête du Sénat, avait déjà été bloquée par le veto du président Obama.Gilles Paris (Washington, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.02.2015 à 02h38 • Mis à jour le28.02.2015 à 13h24 L'annonce de la mort de l'acteur qui a incarné Monsieur Spock a suscité de nombreuses réactions de la part du grand public et de personnalités.Lire aussi la nécrologie : Mort de Leonard Nimoy, alias SpockIllustrant le rôle immense que le personnage et la série télévisée qui l'a rendu célèbre ont joué pour des millions de passionnés et de professionnels de l'exploration spatiale, la NASA a été l'une des premières à saluer la mémoire du disparu.« RIP Leonard Nimoy. Nous sommes si nombreux à la NASA à avoir été inspirés par Star Trek. Explorons avec audace... », a écrit l'agence spatiale américaine sur Twitter, en allusion au générique de la série télévisée.RIP Leonard Nimoy. So many of us at NASA were inspired by Star Trek. Boldly go... http://t.co/qpeH5BTzQc http://t.co/nMmFMKYv1L— NASA (@NASA)require(["twitter/widgets"]);Le président américain, Barack Obama, qui « adorait Spock », lui a également rendu un hommage appuyé. « Leonard était un amoureux des arts et des lettres, un passionné de sciences (...) et, bien sûr, Leonard était Spock. »Vendredi, le capitaine Kirk a fait part de sa peine pour la perte de celui qu'il aimait « comme un frère ». « Ton humour, ton talent et ta capacité à aimer vont tous nous manquer », a tweeté William Shatner."I loved him like a brother. We will all miss his humor, his talent, and his capacity to love." — William Shatner (@WilliamShatner)require(["twitter/widgets"]);Des fans de tous les âges ont également défilé devant l'étoile de Leonard Nimoy sur le « Walk of Fame » de Los Angeles. « Avant Obi-Wan, avant Yoda, avant La Guerre des étoiles, il y a eu Spock », a dit l'acteur britannique Gregg Donovan, après avoir placé une gerbe de fleurs sur son étoile. 09.02.2015 à 18h09 L'ultime séance de négociations salariales dans le transport routier de marchandises s'est conclue, lundi 9 février, sur un « échec total », selon les syndicats, qui se réuniront mercredi soir en intersyndicale pour décider des suites à donner à leur mouvement.Lire notre décryptage : Pourquoi les routiers font-ils grève ?Les organisations patronales proposaient une revalorisation salariale de 2 % pour les plus bas salaires de la convention collective, loin des 5 % réclamés par les syndicats pour l'ensemble des salariés.Les cinq syndicats représentatifs réclament également l'instauration d'un treizième mois et la suppression de la carence maladie. Des revendications que le patronat avait qualifiées d'« irréalistes » et « déconnectées des réalités économiques ».Lire aussi (édition abonnés) : Transport routier, une culture du conflit 09.02.2015 à 17h33 • Mis à jour le09.02.2015 à 18h45 | William Audureau D'après Speakeasy, le blog du Wall Street Journal spécialisé dans l'industrie de la culture pop, l'adaptation de la saga de jeux d'aventure de Nintendo The Legend of Zelda en série télévisée est en cours de préproduction chez Netflix. Le service de vidéo en streaming en serait à la recherche de scénaristes, et envisagerait le projet comme un « Game of Thrones familial ».Si Nintendo, en pleine période de redéfinition de l'entreprise, n'a pas confirmé l'information, l'existence d'une application Netflix sur Wii U et le développement récent d'une minisérie de films d'animation sous une autre licence maison, Pikmin, rendent la thèse plausible. Mais si l'idée est alléchante sur le papier, elle pose un certains nombre de problèmes inhérents à la fois à la grammaire du jeu vidéo et à la saga Zelda.Un passif qui incite à la méfianceDe Goldeneye 007 aux différents Star Wars, en passant par Aladdin, les exemples de très bonnes adaptations de film en jeu vidéo ne manquent pas. Un studio britannique, TellTale, s'est même spécialisé dans les séries, avec des jeux comme Walking Dead, The Wolf Among Us et, depuis peu, Games of Thrones, tous adaptés de livres ou de bandes dessinées ayant été également portés au petit écran, voire directement inspirés de la série télévisée dans le cas du Trône de fer.Malheureusement, si les bonnes adaptations en jeu vidéo existent, les jeux vidéo bien adaptés, eux, sont beaucoup plus rares. De manière plus générale, de Super Mario Bros. : Le film à Max Payne en passant par Street Fighter, les jeux vidéo passés à la moulinette du grand écran sont surtout connus pour leur résultat décevant. Il existe peu d'exemples de séries inspirées d'un jeu, mais quand il y en a, comme Halo: Nightfall, avec ses notes de spectateurs très basses, ce ne sont pas elles qui mettront les amateurs de Zelda en confiance.Le jeu vidéo, meilleur produit dérivé que source d'inspirationS'il est de coutume d'accuser l'opportunisme ou le manque de budget derrière la plupart des adaptations ratées, le problème est souvent bien plus profond : rien n'est plus opposé à l'écriture cinématographique ou télévisuelle, narrative et linéaire, que le jeu vidéo, programme informatique ouvert et à chaque partie indéterminée. TellTale, avec ses jeux d'aventures, a réussi à rapprocher jeux vidéo et série en usant d'un habile subterfuge : des arbres de décisions, qui permettent de confier au joueur le volant de la locomotive tout en le maintenant sur une arborescence de rails prédéfinis.Mais s'il est possible de broder différents scénarios alternatifs pour étoffer une histoire en l'adaptant en jeu, adapter un jeu en série pousse forcément  à raturer une infinité de scénarios possibles pour n'en retenir qu'un. De ce point de vue, il n'y a pas d'adaptation de jeu vidéo en une histoire linéaire qui ne soit un affaiblissement de ses qualités premières, l'hésitation, l'improvisation, l'exploration et la découverte. Autant de qualités qui sont justement celles de la saga Zelda, et auxquelles Nintendo souhaite justement revenir dans son prochain épisode, en 2015, sur Wii U.The Legend of Zelda, une expérience spatiale avant que d'être narrativeS'il est possible d'extraire la moëlle interactive de certains jeux pour n'en conserver que les séquences cinématographiques (par exemple dans Uncharted, un jeu où les tronçons narratifs et ludiques sont très indépendants les uns des autres), la saga des Zelda repose volontiers sur une narration minimaliste. Son intérêt repose tout entier dans sa mise en scène de l'espace, son univers boisé traversé de grottes, de caches, de tanières et de recoins, dans ses donjons muets qui s'articulent en puzzles en trois dimensions, dans son obsession des serrures et des clés et sa fascination de la porte fermée.Les sentiments qui y sont associés sont peu télégéniques : ce n'est pas de la tristesse ou de la joie, de la colère ou de la compassion, mais quelque chose qui relève du plaisir à la fois abstrait, intime et enfantin de l'exploration, de l'appréhension, du tâtonnement, de l'expérimentation, de la découverte et de la résolution. Un film, en particulier, sait toutefois le rendre : Les aventuriers de l'arche perdue — un des films fétiches du créateur de Zelda. C'est de son côté qu'il y a matière à s'inspirer, davantage que du côté des manigances de Game of Thrones.Un héros qui n'en est pas unContrairement à Mario, doublé par l'acteur Charles Martinet depuis 1996, Link, le héros des Zelda, n'a pas de voix. Le détail n'est pas gratuit : il traduit la volonté de Shigeru Miyamoto d'imposer un personnage sous-caractérisé, pour qu'à la manière d'un jeu de rôle papier, le joueur l'investisse entièrement. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle, dans toutes les aventures, Link peut être autrement prénommé. Les rares exemples de jeux dans lesquels Link parle sont nés de partenariats industriels hasardeux avec le bureau américain de Phillips, dans les années 1990, et Nintendo les a toujours écartés de la série canonique.Tout comme l'entreprise japonaise s'est longtemps interdit de prêter ses personnages à l'industrie cinématographique après le fiasco de Super Mario Bros. : le film, en 1993. Si Netflix parvient à imposer un acteur pour incarner Link, il court le même risque : finir déjugé par Nintendo, et même par les fans.Un univers trop polymorphe pour une sérieDe manière générale, Netflix risque de se trouver face à un problème : il n'y a pas un, mais des Zelda. Lequel adapter ? L'univers maritime et miyazakien de Wind Waker ? Le monde lynchéen de The Link's Awakening ? L'inquiétant et lunaire Majora's Mask ? Ou encore le tolkienien Ocarina of Time ? Link lui-même sera-t-il châtain ou blond, grand ou petit ?Les producteurs auront à choisir à la fois un style, un univers et une esthétique commune là où la série n'en a pas. C'est confronté à pareil grand écart que les scénaristes de Super Mario Bros : le film avaient cédé au « gloubiboulga » de références, jusqu'à noyer le jeu vidéo dans un film qui le trahissait toutes les cinq minutes. Or, comme les Mario, Zelda dans son ensemble ne donne pas prise à une lecture cohérente.Le risque est alors de voir Netflix trancher en lieu et place de Nintendo, et, dans l'hypothèse où la série connaîtrait un succès important, contribuer à pétrifier l'univers d'Hyrule, à le figer durablement, aux dépens de la capacité traditionnelle de la saga à se réinventer.William AudureauJournaliste au Monde 09.02.2015 à 17h24 • Mis à jour le09.02.2015 à 17h30 Plus de 20 migrants sont morts de froid sur une embarcation qui a été secourue dans la nuit de dimanche à lundi par des gardes-côtes italiens, a annoncé lundi 9 février une source médicale. Une centaine de survivants, dont certains hospitalisés pour hypothermie, ont été transférés sur l'île italienne de Lampedusa.Lire : La traversée de la Méditerranée, « route la plus mortelle du monde »ORIGINAIRES D'ERYTHRÉE ET DE SYRIEL'alerte avait été donnée dimanche après-midi par les migrants à l'aide d'un téléphone satellitaire. Le centre opérationnel des gardes-côtes a dépêché sur place deux navires marchands qui se trouvaient dans la zone, ainsi que deux vedettes parties de Lampedusa.Lundi matin, les gardes-côtes avaient évoqué un premier bilan de 7 morts. Selon les médias italiens, le total des morts pourrait atteindre 25 à 27 migrants.Les migrants vers l'Italie, qui partent généralement de la Libye, sont actuellement pour la plupart originaires d'Erythrée et de Syrie, ainsi que des pays les plus pauvres d'Afrique subsaharienne. Des milliers d'entre eux ont trouvé la mort en tentant la traversée dans des embarcations de fortune surchargées. 09.02.2015 à 16h57 • Mis à jour le09.02.2015 à 17h05 Dix-neuf mille hippocampes, une espèce protégée par la convention de Washington sur les espèces menacées de disparition, ont été saisis jeudi 5 février à l'aéroport de Roissy, ont annoncé les douanes lundi.Les animaux, transportés à l'état déshydraté, ont été découverts dans un envoi commercial en provenance de Madagascar et à destination de Hongkong, a précisé la direction des douanes à l'AFP. Leur valeur est estimée à près de 200 000 euros.VERTUS APHRODISIAQUESLes hippocampes sont protégés du fait de la destruction de leur habitat et de prélèvements importants sur l'espèce. Ils sont notamment utilisés dans la pharmacopée traditionnelle chinoise, qui leur prête des vertus thérapeutiques et aphrodisiaques, ou vendus aux touristes.Le 15 janvier, les services douaniers chargés du contrôle des voyageurs avaient déjà intercepté 112 hippocampes morts dans les bagages d'un couple arrivant de Shanghaï. D'après les déclarations des douaniers, les animaux devaient être utilisés pour réaliser des bouillons pour bébé.La saisie de jeudi est la plus importante de ce genre, à Roissy, depuis 2005, précisent les douanes. A l'époque, 35 000 hippocampes avaient été découverts, pour un poids de 118 kg. Les animaux étaient répartis dans des sacs plastiques provenant de Conakry (en Guinée) et à destination de la province du Fujian, en Chine. Alexandre Léchenet HSBC a prévenu par lettre ses clients de l’imminence des révélationsSiège de HSBC Private Bank, Genève. Un ingénieur français à la retraite fait tourner entre ses doigts une boîte d’allumettes pour occuper ses mains. Tant qu’il ne l’emporte pas, tout va bien, le prévient le banquier. Si les douaniers le contrôlent avec cette pochette frappée du logo de la banque, il pourrait aller directement en prison.Si banquiers et clients font attention aux traces qu’ils laissent, c’est qu’ils font de la fraude fiscale ou du blanchiment d’argent. Dans les mois précédant la mise en place de la taxe européenne sur l’épargne (ESD), le 1er juillet 2005, les échanges entre les banquiers et leurs clients européens, que Le Monde a pu consulter, révèlent la pression que les banquiers font subir à leur clientèle. Le but est de leur permettre d’éviter cette nouvelle taxe : déplacer leurs avoirs à l’étranger ou mettre en place des « panaméennes », sociétés offshore basées au Panama.L’instauration de l’ESD a par ailleurs un intérêt pour HSBC : cette taxe européenne ne concerne que les personnes morales, la création d’une société offshore peut être envisagée pour l’éviter. Et cette solution est fructueuse pour la banque, qui empoche régulièrement les frais de création – entre 3 000 et 7 000 euros – et de gestion – autour de 1 500 euros annuels – de la « panaméenne ». Un encouragement à l’évitement fiscal qui a valu à la banque une mise en examen pour « blanchiment en bande organisée de fraude fiscale ».Qui est Hervé Falciani, le cauchemar de HSBC ?Banque restanteLe transfert du compte dans une autre filiale non européenne de HSBC et la création d’une société écran sont les deux solutions qui sont proposées en juin 2005 à un retraité vivant dans le 3e arrondissement de Paris. Ce jour-là, alors qu’il n’était pas venu depuis 1999, il passe un certain temps à éplucher tous les courriers que la banque a conservés. Comme lui, 76 % des clients de HSBC ont adopté le dispositif de banque restante en 2006. Il permet aux clients de ne recevoir aucune communication officielle de la banque à leur domicile. « Selon les marchés, les clients pouvaient choisir le système de banque restante pour de simples raisons de sécurité », rassure cependant le directeur des affaires juridiques de HSBC devant les juges.La banque restante n’est pas la seule disposition que les banquiers recommandent. Un client ne contacte la banque que depuis une cabine téléphonique. Et si le banquier vient au domicile du client, il lui recommande de déchirer systématiquement les documents griffonnés et échangés. Une rencontre en dehors de l’agence, qui plus est dans un autre pays, est considérée comme du démarchage bancaire illicite, un des chefs d’accusation retenus contre HSBC par les juges Van Ruymbeke et Bilger.HSBC a prévenu par lettre ses clients de l’imminence des révélationsSécurité, fraude fiscale d’un côté, démarchage de l’autre. La banque se soucie avant tout de la discrétion des échanges, au risque de déplaire au client. Ils omettent ainsi le nom et le montant des transactions lorsqu’ils jugent que les « adresses e-mail sur Hotmail » qu’utilise le client ne sont pas assez fiables. Mais toutes ces précautions n’ont pas beaucoup servi. Un simple informaticien de la banque a pu télécharger et déchiffrer de nombreuses bases de données. Et l’ingénierie de l’administration fiscale française a su aller au-delà des sociétés écrans et pseudonymes pour retrouver les vrais propriétaires des avoirs, dont certains ont également rencontré sur leur chemin la justice.Les 1001 visages des évadés fiscaux Alexandre LéchenetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.02.2015 à 15h48 • Mis à jour le09.02.2015 à 16h42 L'ensemble des organisations de chirurgiens-dentistes a appelé, lundi 9 février, à grossir les rangs de la manifestation nationale prévue le 15 mars à Paris, initiée par les internes en médecine, pour dénoncer le projet de loi santé.Comme les médecins, les chirurgiens-dentistes dénoncent « les réels problèmes techniques » liés à la généralisation d'ici à 2017 du tiers payant, mesure « qui ne règle en rien la problématique des soins dentaires puisque toute une partie de nos actes sont très mal remboursés », a expliqué Catherine Mojaïsky, présidente de la Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD). L'organisation exige « un report de la discussion parlementaire sur la loi de santé », prévue en avril, « afin d'en permettre la réécriture totale ».Lire aussi : Tiers payant généralisé : les raisons du blocageLe dispositif est « absolument ingérable » pour les chirurgiens-dentistes, affirme le syndicat. Concernant les prothèses et l'orthodontie, les tarifs sont supérieurs au plafond fixé par la Sécurité sociale, et « les dépassements sont pris en charge de manière extrêmement variable d'un contrat [de complémentaire santé] à l'autre », affirme la CNSD.PLUS DE TRANSPARENCE DEMANDÉELes dentistes sont inquiets car le projet vise notamment à permettre au patient de choisir son prothésiste. Le gouvernement souhaite en outre que les actes réalisés par les dentistes soient plus transparents, en faisant inscrire dans les devis le prix des prothèses, ce qui, selon les dentistes, ne tirera pas les prix à la baisse. Sur ces points, « nous n'avons aucun contact direct avec le ministère de la santé. C'est le silence total. Il semble que le ministère de la santé n'ait pas la main et qu'une partie de la loi santé soit écrite à Bercy », commente la présidente de la CNSD.Devant la grogne grandissante des professionnels de santé contre son texte, la ministre Marisol Touraine a relancé les discussions en janvier. Mais cette « pseudo concertation (...) a exclu délibérément les chirurgiens-dentistes » et « ne peut permettre dans le délai imparti de corriger un projet de loi dangereux », estiment neuf organisations de dentistes dans un communiqué commun. Les dentistes seront toutefois entendus vendredi dans le cadre du groupe de travail organisé au ministère de la santé sur le tiers payant, selon Mme Mojaïsky.Lire aussi (édition abonnés) : Tiers payant généralisé : dernière ligne droite pour trouver un accord 09.02.2015 à 15h28 • Mis à jour le09.02.2015 à 16h26 | Cécile Chambraud  lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_youtube#IoYd7As6UgU"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "youtube", id: "IoYd7As6UgU", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Voir aussi la version longue de la vidéoLe pape François a rendu une visite surprise à des migrants, pour la plupart d’origine latino-américaine, hébergés dans un bidonville de Pietralata, un quartier au Nord-Est de Rome, dimanche 8 février. Selon Reuters, le pape s’y est arrêté alors qu’il se rendait à la paroisse voisine de San Michele Arcangelo, qui vient en aide à ces migrants.A son arrivée, il a rapidement été entouré par les habitants qui se trouvaient dans ce camp. Comme à son habitude, il a posé ses mains sur leur tête, serré les mains qui se tendaient et embrassé les bébés. « Il mange bien, hein ! », a-t-il lancé au père de l’un d’entre eux. Puis il a fait réciter le Notre père à la petite foule qui l’avait entouré, avant de la bénir.Lorsqu’il était évêque de Buenos Aires, Jorge Mario Bergoglio était connu pour se rendre fréquemment dans les villas miserias (bidonvilles) de la capitale argentine. Depuis son élection, il met l’accent sur la nécessité pour l’Eglise catholique d’être proche des plus pauvres et, pour ses pasteurs, d’avoir « l’odeur de leurs brebis ».Le pape défend la famille traditionnelle et les pauvres à Manille Cécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Dominique Gallois L’industrie de défense française n’avait plus connu une année aussi faste à l’exportation depuis cinq ans. En 2014, les ventes françaises d’armements à l’étranger ont progressé de 17,3 % et ont atteint 8,065 milliards d’euros a révélé, lundi 9 février, la Direction générale de l’armement (DGA). Le secteur n’avait plus affiché un tel résultat depuis 2009, lorsqu’il avait enregistré quelque 8,16 milliards d’euros de recettes.Même si le chiffre définitif ne sera réellement connu qu’en mai, cette première estimation montre que la fin d’année a été bonne. L’objectif officiel affiché pour 2014 était d’atteindre 7 milliards d’euros. Ce qui n’était pas acquis. Au mois de septembre, les acteurs du secteur laissaient en effet entendre que cette « cible » annuelle d’exportations serait peut-être plus difficilement atteignable que prévu.Quatrième rang mondialLes 8 milliards d’euros engrangés à l’export intègrent, notamment, une bonne partie du contrat de 3 milliards de dollars (2,65 milliards d’euros), conclu avec l’Arabie saoudite et qui porte sur des livraisons d'armes au Liban. Avec ce montant de ventes à l’étranger, la France devrait se maintenir au quatrième rang mondial des exportateurs d’armes, derrière les États-Unis (de loin premier exportateur mondial), le Royaume Uni et la Russie, talonnée par Israël et l’Allemagne.La conquête des marchés étrangers est devenue une priorité au moment où le secteur est soumis à d’importantes contraintes budgétaires au plan national. Ce qui accroît la nécessité pour les industriels de trouver des débouchés à l’étranger – avec le soutien des pouvoirs publics. Mais cette quête de marchés à l’exportation est devenue d’autant plus difficile que de nombreux pays font le même raisonnement, et que de nouveaux entrants ont décidé de s’y implanter.40 000 emplois concernésLa France entend ainsi maintenir cette position face à des concurrents de plus en plus agressifs, comme la Corée du Sud, la Chine ou l’Allemagne. « Ils ont une marche qu’ils ne peuvent pas franchir et on ne les voit pas sur les terrains de conflits, contrairement à la France », entend-on toutefois dans les milieux de la Défense.Cet étiage de 7 milliards d’euros d’exportations est jugé indispensable pour le maintien de l’industrie de défense. Derrière cet objectif, ce sont à la fois la tenue de la balance commerciale et de l’emploi qui sont en jeu. Si, sur la décennie 2002-2012, la moyenne des exportations a été de 5,3 milliards d’euros, elle a augmenté pour remonter à 6,5 milliards entre 2009 et 2013.En septembre, une étude réalisée par le ministère de la défense et le Cidef (conseil des industries de défense françaises), avec le support de McKinsey, montrait que les exportations françaises d’armement concernent 40 000 emplois (27 500 directs et 12 500 indirects). Autre enseignement de cette étude : ces exportations de matériels militaires ont permis de réduire le déficit commercial de la France de l’ordre de 5 % à 8 % sur la période 2008-2013. Espoir pour le Rafale en ÉgypteL’année 2015 débute avec l’espoir d’une signature à l’exportation d’un contrat Rafale. Alors que l’on attendait l’Inde, ou le Qatar, c’est l’Égypte qui pourrait être le premier client à l’export de l’avion de combat de Dassault, avec une commande de 24 appareils.La France s’apprêterait à vendre le Rafale à l’ÉgypteLe Caire devrait aussi acheter rapidement une frégate multimission FREMM de DCNS (voire deux) et MBDA pourrait lui fournir des missiles. Selon les options retenues, le montant total du contrat varierait entre 3 et 6 milliards d’euros.« On a le sourire. Nous sommes relativement optimistes », a affirmé, lundi, Laurent Collet-Billon, le délégué général pour l’armement.Cela permettra de donner plus de marge de manœuvre à la loi de programmation militaire (LPM) en cours. Les avions, qui seraient livrés à l’Égypte, seraient en effet pris sur le quota de ceux que doit acquérir l’armée de l’air française (onze par an). Et la frégate FREMM (baptisée Le Normandie) doit normalement être achetée par la Marine nationale - il s’agit du deuxième bâtiment de ce type.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.02.2015 à 18h11 • Mis à jour le 06.02.2015 à 18h38Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/02/06/les-etudiants-en-cinema-de-toulouse-se-mobilisent-contre-les-restrictions-budgetaires_4571333_4401467.html"data-title="Les étudiants en cinéma de Toulouse se mobilisent contre les restrictions budgétaires"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/02/06/400x300/4571382_7_f070_etudiant_2a85ffa909218b4b6584e3fa4041cdc4.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/02/06/les-etudiants-en-cinema-de-toulouse-se-mobilisent-contre-les-restrictions-budgetaires_4571333_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" « Allez-vous laisser mourir la seule école de cinéma publique en région ? » C'est la question que posent les étudiants de l'Ecole supérieure d'audiovisuel de Toulouse (ESAV), dans une lettre ouverte adressée au président de l'université Jean-Jaurès à laquelle ils sont rattachés. Avec leurs enseignants et des anciens élèves, ils se mobilisent contre les suppressions annoncées de 2 500 heures de formation.A la suite du désengagement de l'Etat dans les financements des universités, les budgets de la faculté de Toulouse se trouvent fragilisés. Son président, Jean-Marc Minovez, aurait pour volonté d'organiser un système de redristribution plus égalitaire entre les différents cursus. Parmi les formations coûteuses de l'université il y a l'ESAV, école de cinéma reconnue au Centre national du cinéma. Elle forme chaque année quelque 200 étudiants. Un enseignement d'excellence qui exige un certain nombre de financements. Avec les restrictions budgétaires de la faculté, l'établissement risque de voir sa dotation de 5 000 heures de formation divisée par deux dès la rentrée 2016.« Nous refusons que la culture et le savoir soient inféodés aux seules logiques du marché , expliquent les élèves dans un texte en forme de pétition. Nous sommes solidaires des luttes pour la sauvegarde et le développement de la mission sociale, intellectuelle et démocratique de la recherche, de l'enseignement et de l'éducation. C'est dans ce cadre plus large que s'inscrit notre combat pour la sauvegarde et le développement de notre formation. »Il existe trois écoles de cinéma en France : la Fémis, Louis-Lumière et l'ESAV, la seule publique.Inès Belgacem width="314" height="157" alt="Geneviève Fioraso, secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur et à la recherche, voit dans l’entrepreneuriat un outil de lutte efficace contre le chômage." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/02/06/314x157/4571678_3_dbfb_genevieve-fioraso-secretaire-d-etat-a-l-en_13c7ab8512944324134b39824a3aa29a.jpg" Bacheliers et déjà chefs d’entreprise Les familles se soucient avant tout des débouchés, tandis que les jeunes se montrent souvent plus intéressés par les études elles-mêmes et le contenu des enseignements. width="314" height="157" alt="Le rapport intermédiaire de Regards sur l’éducation confirme une nouvelle fois les difficultés d’insertion professionnelle des plus jeunes et des moins qualifiés en France (photo d'illustration)." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/02/06/314x157/4571554_3_e9b1_le-rapport-intermediaire-de-regards-sur_369e70ad20a9df924fea825585f5817c.jpg" Comment valoriser les filières professionnelles au lycée ? Pour la ministre de l’éducation nationale, il faut « rompre le silence » et agir sur deux points : la formation des enseignants et la prise en charge des familles. width="314" height="157" alt="Le pavillon de Sève de l'Université du Québec à Montréal" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/02/05/314x157/4570770_3_f195_le-pavillon-de-seve-de-l-universite-du-q_9d9c58dd3ad17966933cc235f63a4adc.jpg" Un salon pour partir étudier au Québec Adrien Pécout Les supporteurs du XV de France vont devoir réviser leurs classiques. Haranguer les Tricolores à grand renfort d'« Allez les Bleus ! » sonnera un peu faux, samedi 7 février, au Stade de France. Car pour la première fois depuis plus d'un demi-siècle, les Français affronteront l'Ecosse, en ouverture du Tournoi des six nations, vêtus d'un maillot qui ne sera ni bleu ni blanc, comme cela leur arrive parfois, mais rouge.Et il va falloir s'y habituer. Les hommes de Philippe Saint-André arboreront cette tenue pour tous leurs matchs à l'extérieur jusqu'à la fin de l'année 2015, y compris durant la prochaine Coupe du monde (septembre-octobre). Mais ce sera donc également le cas dès ce week-end, à Saint-Denis. Contre l'Ecosse, la France ne pourra pas revêtir le maillot bleu qu'elle utilise d'ordinaire à domicile, ce privilège étant traditionnellement accordé à l'équipe visiteuse. L'équipementier de l'équipe de France, Adidas, a eu l'idée de virer au rouge dès 2013. Un sacrilège ? A la Fédération française de rugby, on indique que ce changement de couleur a fait débat, puis a été soumis à l'approbation du président Pierre Camou, du sélectionneur Philippe Saint-André et de plusieurs membres du bureau fédéral.Loin de s'en émouvoir, les joueurs jurent apprécier la nouveauté. Surtout quand leur équipementier les sollicite pour une vidéo de promotion… Au micro, le centre Wesley Fofana déclare : « Avec le fait de jouer en rouge, tout de suite, je pense qu'on aura un sentiment de combat d'agressivité. » Le talonneur Benjamin Kayser, lui, voit en cette nouvelle teinte rien de moins que « la passion, la victoire et le feu ». EN 1959, UNE VICTOIRE 9-0 CONTRE L'ÉCOSSE… EN ROUGELà-dessus, difficile de lui donner tort. Le 10 janvier 1959, à Colombes, la France avait déjà joué en rouge : à la clé, une victoire 9-0, déjà contre l'Ecosse. Cette année-là, lancés par cette victoire inaugurale, les Bleus remporteront dans la foulée leur premier Tournoi des cinq nations sans être ex æquo avec un autre pays.« Contre l'Ecosse, si je me souviens, on avait appris seulement le jour du match, une fois dans les vestiaires, qu'on porterait des maillots rouges », raconte au Monde Michel Celaya, le capitaine des Bleus et troisième-ligne de Biarritz à l'époque. Aujourd'hui octogénaire, l'ancien joueur ignore les raisons qui avaient conduit les Bleus à devenir rouges.« Et je ne sais pas non plus pourquoi, ensuite, cette tenue rouge n'a pas été conservée plus longtemps. Pour moi, le principal, c'était le coq qu'on avait sur le maillot et sur les blazers d'après-match. Et de toute façon, sur le terrain, nous, les troisièmes-lignes, on n'avait pas le temps de s'attarder sur le maillot, on était concentrés sur les guiboles adverses ! »En marge du match, Michel Celaya et ses compères François Moncla et Jean Barthe avaient tout de même tenu à immortaliser l'événement : « Cette couleur rouge, quand même, ça nous étonnait. On avait demandé à des journalistes de venir nous prendre en photo avec », ajoute l'international (50 sélections entre 1953 et 1961).Selon des témoignages oraux rapportés à la Fédération française de rugby, la France aurait également revêtu un maillot rouge en 1958 lors d'une tournée contre l'Australie, pour un match également synonyme de victoire (19-0). Elle le portera donc de nouveau jusqu'à la fin de l'année 2015, date à laquelle Adidas choisira ou non de rétablir le maillot blanc pour les matchs à l'extérieur.« Pour moi qui suis du Sud, ça ne me déplairait pas que le rouge reste la couleur de notre deuxième maillot, s'amuse Celaya, Biarrot de naissance. Pour plaisanter, je dirais que ça nous fait ressembler à des toréadors. Quand des taureaux vous foncent desssus, vous ne portez pas une cape blanche, vous portez une cape rouge. »Adrien PécoutJournaliste au Monde François Béguin Le sujet serait-il tabou ? Cela fait maintenant six mois que le rapport sur l’accueil des riches patients étrangers dans les hôpitaux français, dévoilé jeudi 5 février par Challenges, a été remis à ses deux commanditaires, Marisol Touraine, ministre de la santé, et Laurent Fabius, celui des affaires étrangères. Depuis, silence radio.A l’heure où les internes se joignent au mouvement de protestation des médecins libéraux contre la loi santé, serait-il délicat d’annoncer de quelle façon il conviendrait de déplier le tapis rouge pour accueillir davantage de « patients étrangers très solvables », à même de remplir les caisses de l’Etat ? A la CGT Santé, on dénonce d’ores et déjà le risque d’une « médecine à deux vitesses », selon Christophe Prudhomme de l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP).Aujourd’hui, ces patients étrangers fortunés payent 30 % de plus que les Français. Selon les calculs de l’économiste Jean de Kervasdoué, auteur du rapport, en attirer davantage permettrait de dégager en cinq ans 2 milliards d’euros, et de créer « 25 000 à 30 000 emplois ». « Nous avons, médicalement, la capacité de répondre à cette demande » de soins, qui connaît une croissance annuelle « à deux chiffres », assure-t-il. Mais en dépit de ses « atouts », la France a pris du retard face à la concurrence de pays comme l’Allemagne, Dubaï ou la Thaïlande. Il évalue à 1 % la proportion que pourrait atteindre d’ici à dix ans ces malades étrangers payants en France.En mai 2014, la privatisation de neuf chambres de l’hôpital Ambroise-Paré, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), pendant six jours, afin de soigner un émir du Moyen-Orient et accueillir sa famille, avait suscité une forte polémique. Jean de Kervasdoué se félicite que cet épisode ait pu ouvrir « le débat sur l’acceptabilité sociale et politique » de cette pratique, souvent qualifiée – à tort, selon lui – de « tourisme médical ». « Le seul scandale avec l’émir, c’est de ne l’avoir fait payer que 30 % de plus que le tarif de la Sécu », assure-t-il.Lire aussi : L’hospitalisation d’un émir relance le débat sur l’accueil de riches patients étrangers« L’augmentation systématique des tarifs de 30 % est dans la majorité des cas trop bas et dans quelques autres trop élevé », note-t-il dans son rapport. Outre la simplification de la procédure de délivrance des visas pour les patients et leurs familles, l’économiste préconise la mise en place d’une agence – nommée « Médical-France » –, qui serait chargée, par l’intermédiaire d’un site Internet en six langues, de « promouvoir, organiser et contrôler la prise en charge des patients étrangers ».Il souhaite que les établissements hospitaliers puissent proposer un devis « tout compris » en quelques heures et préconise le développement de sociétés privées de « conciergerie médicale » afin d’accompagner les malades étrangers. Pour lui, « ce sont des gens particulièrement fragiles, ils ont besoin d’être accueillis directement à l’aéroport et d’avoir affaire à des gens qui parlent leur langue, ou au minimum l’anglais ».Jean de Kervasdoué note également qu’« à de très rares exceptions près, aucun établissement sanitaire français n’est au standard international » en terme de conditions d’accueil, dont il juge la qualité « le plus souvent spartiate ». « Pour accueillir cette patientèle exigeante, il faudrait donc offrir les conditions hôtelières auxquelles ils sont habitués, et bien entendu, les facturer en conséquence », fait-il valoir. La restauration proposée devra « s’habituer aux habitudes alimentaires » de ces patients étrangers et les professionnels de santé et paramédicaux devront être formés à parler une ou plusieurs langues étrangères. « Les Français qui voudraient bénéficier de ce type de service haut de gamme le pourraient dans les mêmes conditions », précise-t-il.« Destruction de l’hôpital public »Pour le professeur André Grimaldi, membre du Mouvement de défense de l’hôpital public, la mise en place d’un tel service marquerait « la destruction de l’hôpital public ». « Le principe de l’égalité est fondamental, estime-t-il. Si ces patients veulent être soignés en France, ils doivent accepter le système. » Pour lui, « créer un secteur particulier de tourisme médical au sein des hôpitaux, c’est faire entrer le ver dans le fruit du système ». « Jusqu’à preuve du contraire, je n’ai jamais vu de moyens supplémentaires mis à disposition pour accueillir ces patients étrangers. Les accueillir à moyen constant, c’est donc le faire au détriment des autres patients », constate pour sa part Jean-Marc Duvauchelle, secrétaire général de Sud Santé à l’AP-HP. « Je me battrai pour que ces patients ne soient pas accueillis », ajoute M. Prudhomme.Pour Jean de Kervasdoué, les craintes de ses détracteurs sont infondées. « Ces éventuels futurs patients n’auraient aucun passe-droit et, d’un point de vue médical, seraient accueillis comme ils l’ont toujours été, et comme le sont les patients français. » Il se dit par ailleurs convaincu que les hôpitaux seraient en mesure « d’absorber » ce flux supplémentaire « sans pénaliser les Français ». Reste à savoir quelles suites les ministres de la santé et des affaires étrangères donneront à ses propositions.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.02.2015 à 16h47 • Mis à jour le06.02.2015 à 17h15 | Alexis Delcambre La température monte d’un cran à Radio France. Quelques semaines après que le PDG, Mathieu Gallet, a annoncé un déficit de 21 millions d’euros pour 2015, cinq organisations syndicales ont lancé un appel à la grève, pour le mercredi 11 février.Mathieu Gallet veut préparer Radio France à des « choix structurants »Cet appel à la grève vise autant la direction de l’entreprise que l’Etat actionnaire, jugés coresponsables du « naufrage budgétaire » et de « la grande casse de Radio France qui s’annonce ».Dans un tract, le syndicat SUD fait notamment référence à des documents de travail de la direction. Ceux-ci évoquent un « plan d’économies [qui] consiste à trouver 50 millions d’euros » - une somme correspondant au déficit prévu en 2019.« Si ressources propres rapportent 10 ME, rationalisations, diffusions rapportent 15 ME, trouver 25 ME sur la masse salariale… », est-il écrit sur ces documents, selon le syndicat. Il cite également une mention d’« effectifs non opérationnels » à « identifier » et des « projets de mutualisation concernant les rédactions et les journalistes ».Probable plan de départsSelon nos informations, ce document serait issu d’un séminaire qui s’est tenu le mercredi 28 janvier à la Maison de l’Amérique latine, à Paris, au niveau du « comité de direction élargi » (environ 65 cadres). Lors de ce séminaire, ces cadres ont planché sur les façons d’atteindre ce volume d’économies.À la direction de Radio France, on indique donc qu’il s’agit de « pistes de retour à l’équilibre » élaborées dans le cadre de la négociation du nouveau contrat d’objectifs et de moyens (COM) avec l’Etat. Ce COM doit encadrer la période 2015-2019 et la négociation doit s’achever fin mars.Au ministère de la culture, où l’intersyndicale de Radio France a été reçue il y a quelques jours, on confirme que le COM inclura l’objectif de retour à l’équilibre, mais on rappelle aussi que le budget de l’audiovisuel public a été stabilisé pour les trois ans à venir. La date du retour à l’équilibre fait encore partie des discussions.Une certitude : des économies sévères s’annoncent. M. Gallet n’a jamais caché sa volonté de développer de nouvelles sources de revenus - on parle d’exploitation du parking de la Maison de la radio, d’un restaurant, d’une librairie… Et il avait déjà évoqué, en janvier, une économie possible de 15 millions d’euros sur les coûts de diffusion, si Radio France cessait d’émettre en ondes moyennes et longues.Par contre, c’est la première fois qu’un chiffrage d’éventuelles mesures de départ sort. En interne, cela accrédite l’idée qu’un plan de départs est inéluctable. Dans les couloirs de la Maison de la radio, ces dernières semaines, cette perspective inquiète, tout comme les mutualisations engagées entre différentes équipes éditoriales, par exemple sur le sport.Malgré cette inquiétude, les syndicats ne sont pas sur la même ligne. FO et le SNJ n’appellent pas à la grève pour mercredi, jugeant que cette initiative vient trop tôt, alors qu’il n’y a pas eu d’annonces officielles. Et refusant d’affaiblir une opération prévue mercredi sur France Bleu, un mois après les manifestations du 11 janvier.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Lauer (New York, correspondant) La route vers le plein-emploi aux États-Unis n’a jamais été aussi dégagée depuis le début de la reprise. L’économie américaine a créé 257 000 emplois en janvier, selon les statistiques publiées, vendredi 6 février, par le Département du travail.Non seulement ce chiffre est largement supérieur à ce qu’anticipaient les économistes, mais en plus sa publication intervient après deux mois très porteurs en termes d’emploi. Cette séquence des trois derniers mois est la meilleure depuis 17 ans.Certes, le taux de chômage a grimpé de 0,1 point par rapport à décembre, à 5,7 %. En fait cette hausse est due au fait qu’un nombre plus important d’Américains est à la recherche active d’un emploi. Au cours des derniers mois, beaucoup se décourageaient et préféraient sortir des statistiques en abandonnant leur recherche.Cette remontée de ce qu’on appelle le taux de participation – c’est-à-dire la proportion d’Américains en âge de travailler qui ont un poste ou qui en cherchent effectivement un – peut être interprétée comme un signe de regain de confiance dans la dynamique du marché de l’emploi. Ce taux est remonté de 0,2 point en janvier, à 62,9 %, ce qui reste malgré tout un niveau historiquement bas.Néanmoins, la tendance de fond d’amélioration de l’emploi aux États-Unis est indéniable. Outre le bon chiffre de janvier, ceux de novembre et décembre ont été revus à la hausse. Avec 423 000 créations d’emplois (contre 353 000 estimés précédemment), novembre est ainsi le meilleur mois depuis 1997. En un an, l’économie américaine a créé 3,2 millions d’emplois.Aux Etats-Unis, « le rebond est vraiment en cours »Hausse des salairesAutre bonne nouvelle : les salaires commencent à frémir, laissant augurer un cercle vertueux capable de tirer la consommation, principal moteur de la croissance américaine. Le salaire horaire moyen a grimpé de 0,5 % en janvier par rapport au mois précédent, une évolution qui n’avait plus été constatée depuis novembre 2008.La hausse des salaires sur un an s’établit désormais à 2,2 %. Le rythme est encore modeste, mais dans un contexte d’inflation faible du fait notamment de la chute des prix du pétrole, c’est un signe encourageant pour la dynamique de croissance.Parmi les secteurs qui recrutent on trouve la construction (39 000 créations), l’industrie (22 000), la distribution (46 000), l’hôtellerie-restauration (37 100) et la santé (38 000). À noter le léger recul du secteur pétrolier, qui a perdu 1 900 emplois, principalement en raison de la baisse des investissements, en lien avec la chute des cours.La Réserve fédérale (Fed), lors de son dernier Comité de politique monétaire, le 28 janvier, avait souligné que « Les conditions du marché du travail continuaient à s’améliorer avec des gains solides en termes d’emploi et un taux de chômage plus bas », ajoutant qu’« une série d’indicateurs du marché de l’emploi suggère que la sous-utilisation des ressources du marché de l’emploi continue à diminuer. »La Fed se veut encore « patiente » avant de relever les tauxLes chiffres publiés vendredi sont plus que jamais de nature à encourager la Fed à resserrer sa politique monétaire au cours des prochains mois. Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.02.2015 à 16h17 • Mis à jour le06.02.2015 à 16h22 Les combattants kurdes syriens se sont emparés, vendredi 6 février, de plusieurs dizaines de villages autour de Kobané tenus jusque-là par l'organisation djihadiste de l'Etat islamique, a déclaré l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), sis à Londres et qui s'appuie sur un large réseau de sources civiles, médicales et militaires en Syrie.Les Unités de protection du peuple kurde (YPG) ont une nouvelle fois étendu leur contrôle territorial, s'emparant d'un total de 101 villages depuis qu'ils ont gagné à la fin de janvier la bataille de Kobané face à l'EI.« Ils contrôlent désormais un territoire allant de 15 à 25 km à l'est, à l'ouest et au sud de Kobané », ville située à la frontière de la Turquie, a déclaré le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.AU MOINS 13 MORTS DANS LES COMBATSLa bataille de Kobané, assiégée pendant plus de quatre mois par l'EI, revêtait une importance symbolique, les djihadistes en ayant fait un objectif majeur. La ville est désormais un véritable champ de ruines.Lire notre reportage à Kobané : Dans Kobané, libérée mais détruiteDepuis le 26 janvier, lorsque l'EI a fui Kobané, les combattants kurdes se sont progressivement emparés de dizaines de villages périphériques, parfois de simples hameaux.A certains endroits, les djihadistes de l'EI ont fui sans combattre les forces kurdes, mais dans plusieurs villages, des combats ont eu lieu. Ces affrontements ont fait au moins 13 morts vendredi dans les rangs de l'EI, selon l'OSDH. 06.02.2015 à 15h55 • Mis à jour le06.02.2015 à 18h56 Les autorités mexicaines ont découvert au moins 61 cadavres dans un crématorium privé abandonné de la ville touristique d'Acapulco, dans le sud du pays, a indiqué vendredi 6 février le procureur de l'Etat de Guerrero, Miguel Angel Godinez.« Jusqu'à présent, nous avons “61 corps” et nous travaillons pour déterminer combien d'enfants, combien de femmes, combien d'hommes » se trouvent parmi eux, a précisé M. Godinez, sans détailler les causes de ces morts.« DES INDICES ET DES PISTES »Les cadavres, découverts empilés, étaient enveloppés dans des draps et recouverts de chaux, a déclaré de son côté sous couvert d'anonymat un responsable de la police locale. Un important dispositif policier avait été déployé jeudi soir dans la zone, après que des riverains avaient donné l'alerte en raison de l'odeur qui se dégageait des lieux.Le procureur a ajouté qu'il y avait « des indices et des pistes » et que des arrestations seraient bientôt réalisées.A Acapulco, une des villes les plus touchées par la violence qui frappe le Mexique, le crime organisé exerce une forte pression sur les habitants des zones périphériques de ce port très touristique. C'est dans le même Etat du Guerrero que 43 étudiants ont disparu fin septembre après une attaque menée par des policiers locaux et des membres d'un cartel.Lire aussi : Mexique : le maire d'Iguala inculpé de l'enlèvement des 43 étudiants disparus 06.02.2015 à 15h37 • Mis à jour le06.02.2015 à 15h49 Le match pour la 3e place de la Coupe d'Afrique des nations entre la Guinée-Equatoriale et la République démocratique du Congo (RDC) ne sera pas disputée à huis clos samedi à Malabo malgré les violents incidents de jeudi qui ont fait 36 blessés, a annoncé vendredi la Confédération africaine de football (CAF).En revanche, un match à huis clos sera automatiquement infligé à la Guinée-Equatoriale si des incidents similaires se reproduisaient samedi. La Fédération équato-guinéenne de football a écopé d'une amende de 100 000 dollars. Les incidents de la demi-finale entre le Ghana et la Guinée-Equatoriale (3-0) ont fait 36 blessés, dont « 14 ont été transférés vers des formations hospitalières pour des examens complémentaires. Un cas nécessite un suivi approfondi », selon la CAF. Lire aussi : CAN : le Ghana en finale après un match marqué par des incidentsLa demi-finale entre le Ghana et le pays hôte de la compétition a été jeudi le théâtre de scènes de chaos avec des jets de projectiles incessants de la part du public local sur l'arbitre et les joueurs ghanéens durant le match. La rencontre a été ensuite interrompue pendant plus d'une demi-heure à la 83e minute après l'entrée sur la pelouse des fans des Black Stars, poussés à quitter les tribunes par des incidents avec les supporteurs adverses. Il a fallu l'intervention des forces de sécurité, à l'aide de gaz lacrymogènes et d'un hélicoptère, et l'évacuation d'une bonne partie des fans équato-guinéens pour pouvoir reprendre et terminer la partie.La finale, elle, opposera le Ghana à la Côte d'Ivoire à Bata, dimanche. Lire aussi notre reportage : CAN 2015 : « Le Nzalang est éliminé, la fête est gâchée » 06.02.2015 à 14h29 • Mis à jour le06.02.2015 à 14h40 La mort du gendarme Daniel Brière en octobre 2012 avait suscité un émoi national. Son meurtrier présumé, petit délinquant local déscolarisé qui sortait tout juste de prison, affirme avoir essayé d'éviter le gendarme alors qu'il roulait à vive allure en sortant d'un virage. La réclusion criminelle à perpétuité a été requise vendredi 6 février à l'encontre d'Alexandre Baudry, accusé devant la cour d'assises des Alpes-Maritimes d'avoir foncé délibérément sur le gendarme, mort l'arme à la main. « Il s'agit d'une exécution réfléchie, a affirmé l'avocat général Norbert Dornier. Je n'ai aucun doute quant à la culpabilité de Baudry », a-t-il dit. Le verdict est attendu vendredi.A l'attention de l'accusé, impassible dans le box, l'avocat général a lancé : « Vous êtes hors des règles, vous êtes un lâche. » M. Dornier a aussi rendu hommage à Daniel Brière, père de famille, « un gendarme exceptionnel » spécialisé dans les enquêtes économiques, aux états de service impeccables. Il a dénoncé « un processus de violence récurrent » contre les forces de gendarmerie et de police, avec plus de 40 000 atteintes physiques et violences à leur encontre chaque année. « Ils sont des héros ignorés au quotidien et qui risquent leur vie pour nous », a déclaré l'avocat général.Le 17 octobre 2012, Daniel Brière dirigeait sur le terrain, dans l'arrière-pays niçois, une enquête pour interpeller Alexandre Baudry, un voleur de voitures. En tenue civile, porteur néanmoins d'un brassard de gendarmerie, le major avait sorti son arme et s'était placé face au véhicule en faisant les sommations d'usage. Il avait été percuté de plein fouet. Le conducteur avait abandonné le véhicule en tentant de l'incendier, et était allé en soirée au cinéma avec des amis avant d'être arrêté le lendemain.Lire : Gendarme tué : le conducteur de la voiture mis en examen Eric Albert (Londres, correspondance) La commission parlementaire britannique en charge des comptes publics a remis, vendredi 6 février, un rapport dévastateur pour PricewaterhouseCoopers (PwC). Margaret Hodge, sa présidente, accuse le cabinet d’audit d’avoir mis en place « rien de moins que la promotion de l’évasion fiscale à échelle industrielle ».Le rapport concerne le dossier surnommé « LuxLeaks », ces fameux accords fiscaux signés entre les autorités du Luxembourg et des centaines de multinationales. Révélée en novembre 2014 par l’International Consortium of Investigative Journalists, en collaboration avec de nombreux journaux, dont Le Monde, l’affaire a mis à jour l’existence de 548 lettres entre PwC et le Luxembourg. Celles-ci concluaient des accords fiscaux concernant 343 grandes entreprises.LuxLeaks : L’évasion fiscale, un sport national pour les géants américainsSuite à ces révélations, la commission parlementaire, composée de députés de tout bord politique, a décidé de mener l’enquête. En 2013, elle avait déjà remis un rapport très critique concernant les quatre grandes firmes d’audit fiscal (PwC, KPMG, Deloitte, Ernst & Young).Elle a décidé de rouvrir le dossier, en faisant revenir devant elle le responsable des affaires fiscales de PwC pour le Royaume-Uni, Kevin Nicholson. Elle a aussi convoqué l’un des dirigeants de Shire Pharmaceuticals, une des entreprises épinglées par LuxLeaks.Deux employés sur un total de 5 600Leur audition a été houleuse. En passant devant la même commission, en janvier 2013, M. Nicholson a affirmé : « nous ne vendons pas des produits fiscaux en masse ». N’était-ce pas un mensonge, alors que 548 lettres pour des accords fiscaux ont désormais été mises à jour, a rétorqué Mme. Hodge ?Bafouillant, transpirant, mais tenant bon, M. Nicholson a insisté, assurant ses affaires étaient parfaitement légales, et qu’elles étaient adaptées à chaque entreprise en fonction des besoins. Il ne s’agissait donc pas d’une « vente de masse », selon lui.Son explication n’a pas convaincu. Dans son rapport final, Mme Hodge rend un verdict sans appel. « Il s’agit de vente en masse de produits d’évasion fiscale », accuse-t-elle.Elle prend l’exemple de Shire Pharmaceuticals, dont les affaires fiscales étaient arrangées par PwC. Grâce à des prêts internes entre les différentes entités de son groupe, dont celles basées au Luxembourg, l’entreprise a « transféré ses bénéfices de pays où les impôts étaient plus élevés vers le Luxembourg ». Son imposition dans le Grand-Duché était de 0,0156 %.Shire se défend, affirmant que ses activités au Luxembourg étaient réelles. Réplique de Mme Hodge : « la "substance" du travail de Shire (…) consistait en deux employés sur un total de 5 600 à travers le monde. Ni PwC ni Shire n’ont pu démontrer que la présence de l’entreprise au Luxembourg servait à autre chose qu’à éviter les impôts. » Code de bonne conduiteLe problème dépasse cependant PwC et Shire, estime la commission parlementaire. Celle-ci demande donc au gouvernement britannique d’agir, pour mieux réguler les cabinets spécialisés dans les conseils fiscaux.En particulier, elle recommande de mettre en place un code de bonne conduite pour l’ensemble de l’industrie. Actuellement, la plupart des cabinets ont leur propre code, y compris PwC. « Mais on ne peut pas faire confiance à l’industrie pour qu’elle s’autorégule », estime la commission.Elle demande aussi que les autorités britanniques soient plus actives au sein de l’OCDE, l’organisme qui centralise actuellement de grandes réformes fiscales internationales. En particulier, la commission suggère que la définition de « substance » économique soit mieux définie : voir Shire justifier de « substance » avec seulement deux employés basés au Luxembourg lui semble clairement ne pas respecter l’esprit des règles fiscales.Les Européens avancent dans la lutte contre l’optimisation fiscaleEric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Françoise Fressoz Jean-Louis Debré s’est dit, mercredi 4 février, hostile à une révision de la Constitution. Invité de l’émission Questions d’info sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP, le président du Conseil constitutionnel a jugé le moment inopportun : « La France est confrontée à une guerre contre le terrorisme, les Français désespèrent de ne pouvoir espérer en leur avenir. Ne les déchirons pas avec des réformes permanentes », a-t-il déclaré, en ajoutant : « la Constitution n’est pas un mécano, c’est une pièce ».Le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, avait relancé le débat la semaine dernière en rappelant sur BFM-TV et RMC qu’il était favorable à la suppression du Sénat dans sa forme actuelle pour le rapprocher du Conseil économique social et environnemental. Gérard Larcher, le président du Sénat, avait alors vivement réagi et décidé de ne plus collaborer avec M. Bartolone dans le cadre de la mission sur l’engagement républicain que leur avait confiée, le 20 janvier, François Hollande.Pour Jean-Louis Debré, la priorité aujourd’hui est de faire vivre l’esprit du 11 janvier. Saluant la réaction du peuple français qui, en descendant dans la rue, a dit « non aux luttes religieuses, à l’intolérance, à l’agressivité », il a jugé ce moment « important, nécessaire mais pas suffisant ». Il voudrait être sûr que « chaque fois qu’il y a un crime raciste, un crime antisémite, se manifesteront des réactions identiques ». Plus explicite encore, il a déclaré : « J’espère que s’il n’y avait eu que l’hypermarché casher, il y aurait eu la même réaction. »« Chanter la Marseillaise tous ensemble »S’inspirant des révolutionnaires qui « avaient imaginé en 1791 le chemin de la régénération républicaine », il voudrait que lors de certaines occasions, comme « la fête nationale, on chante la Marseillaise tous ensemble ». Citant Renan, il estime que la France est « un rêve d’avenir partagé » et que « ce rêve s’exprime par la Marseillaise ».La montée de l’antisémitisme inquiète cet arrière-petit-fils de rabbin : « nous avons cru que l’antisémitisme qui avait si profondément marqué notre pays était le fait de minorités. Aujourd’hui, il l’est toujours mais dans le système médiatique qui est le nôtre, il existe de manière encore plus forte », a-t-il déploré, en appelant à reprendre le combat pour la laïcitié.« La laïcité, c’est la liberté d’opinion, la liberté de croire ou de ne pas croire, la liberté de conscience, une vue optimiste de l’homme, la réponse au développement de l’intolérance », a-t-il affirmé, en déplorant « un échec collectif ».« C’est la laïcité qu’il faut enseigner »« Nous n’avons pas été assez offensifs sur ce principe. Nous avons posé notre baluchon au bord de la route. » Lui-même indique faire depuis huit ans la tournée des écoles et des facultés « pour parler avec les étudiants et avec les élèves de ce qui fait la République ».Il estime que dans les écoles, « plus que le fait religieux, c’est la laïcité qu’il faut enseigner », car « face à l’affrontement des religions, les philosophes des Lumières et les révolutionnaires avaient bien compris que la bonne façon d’apaiser les choses, c’était la laïcité ».« J’ai une famille exemplaire », a encore déclaré Jean-Louis Debré. « Il y a chez nous des juifs, des catholiques, des protestants. C’est une famille française. Et tout ça vit en parfaite harmonie, parce qu'on a dépassé un certain nombre de réflexes, et parce qu’il y a une liberté fondamentale qui est la liberté d’opinion. »Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.02.2015 à 18h12 • Mis à jour le04.02.2015 à 18h49 La cargaison de timbres-poste d'une valeur de 15 millions d'euros dérobée par des malfaiteurs lors du braquage d'un poids lourd à Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne) mardi 3 février au matin a été retrouvée intacte par la police le soir-même, ont indiqué des sources proches de l'enquête. Le lot a été retrouvé « au bord de la nationale 3 », dans le nord de la Seine-et-Marne, a précisé l'une de ces sources.Les malfaiteurs sont en revanche toujours en fuite et activement recherchés. D'après la source policière, « ils se sont peut-être débarrassé de la cargaison en apprenant que l'affaire avait fait du bruit ».UNE « ÉQUIPE DE TRUANDS » CHEVRONNÉELe transporteur, un sous-traitant de La Poste, avait été attaqué mardi vers 7 h 55 dans la zone industrielle de Brie-Comte-Robert, alors qu'il devait livrer un bureau de poste situé à proximité.Son camion, un 38 tonnes, circulait sur une bretelle de sortie de la Francilienne, à une trentaine de kilomètres au sud-est de Paris, lorsque plusieurs voleurs l'avaient contraint à s'arrêter en le bloquant avec leurs véhicules.Les malfaiteurs n'avaient dérobé qu'une partie de la cargaison, de l'ordre de 15 millions d'euros. La juridiction interrégionale spécialisée de Paris a été chargée de l'affaire en raison du profil des suspects, sans doute une « équipe de truands » chevronnée, selon cette source.Lire le récit : Plusieurs dizaines de millions d'euros de timbres-poste volés 04.02.2015 à 17h21 • Mis à jour le04.02.2015 à 17h25 | Cédric Pietralunga Cette fois, les dés sont jetés. Déposées lundi 2 février auprès du tribunal de commerce de Marseille (Bouches-du-Rhône), les offres de reprise de la SNCM ont été dévoilées mercredi 4 février aux syndicats de la compagnie, lors d’un comité d’entreprise qui s’est tenu dans la cité phocéenne.Alors que les administrateurs judiciaires de l’entreprise marseillaise en dépôt de bilan évoquaient « cinq offres de reprise et deux lettres d’intention » dans un communiqué publié lundi, les organisations syndicales, comme la direction de l’entreprise considèrent quatre dossiers comme sérieux.Sans surprise, on retrouve parmi eux l’homme d’affaires franco-tunisien Daniel Berrebi, l’ex-patron du port de Marseille, Christian Garin, et un transporteur corse, Patrick Rocca. Tous avaient déjà fait part publiquement de leur intérêt pour la compagnie.Le quatrième repreneur perçu positivement est la compagnie de ferries grecque Attica, invitée de la dernière minute, qui a déposé une lettre d’intention.Les trois autres acteurs évoqués par les administrateurs judiciaires - des hommes d’affaires suisse, italien et français - sont en revanche considérés par les organisations syndicales comme peu crédibles.La SNCM placée en redressement judiciaireRéduction du périmètre« C’est une bonne nouvelle : les activités de la SNCM suscitent de l’intérêt et des offres sérieuses sont désormais dans les mains des administrateurs judiciaires pour conduire les discussions, a réagi la direction de la compagnie dans un communiqué publié mercredi après-midi. Aucune offre ne propose de reprise partielle : elles concernent l’ensemble des activités au départ de Marseille vers la Corse et le Maghreb. » Mais, ajoute l’entreprise, « toutes [les offres] actent la nécessaire réduction du périmètre (…) pour envisager l’équilibre économique ».Selon différents interlocuteurs, M. Berrebi ferait figure de favori. « Son dossier fait 800 pages alors que les autres ne dépassent pas 50 pages, rapporte un proche de la compagnie marseillaise. M. Berrebi travaille sur la SNCM depuis le mois d’avril, il a étudié tous les aspects, c’est du solide. »Installé à Miami (États-Unis), Daniel Berrebi possède notamment une compagnie de ferries au Mexique, appelée Baja Ferries. La famille de l’armateur exploite également une flotte de vraquiers à travers la société Unishipping, dont le siège social est situé à Paris. M. Berrebi propose de garder 750 à 800 employés sur les quelque 2 000 de la SNCM (1 450 CDI et environ 600 CDD) et de réorienter une partie de l’activité de l’entreprise, qu’il renommerait France Ferries, vers le Maghreb.Concernant la desserte de la Corse, l’homme d’affaires se dit prêt à reprendre les liaisons depuis Marseille, avec des bateaux qui opéreraient sous le nom d’U Batellu (« un bateau » en Corse), mais a écarté de son offre les lignes assurées depuis Nice et Toulon, structurellement déficitaires.Pour relancer la compagnie, M. Berrebi assure pouvoir mobiliser 100 millions d’euros en trois ans, dont 80 millions de prêts bancaires. Mais il pose comme préalable de remettre à plat les accords sur le temps de travail, pourtant déjà renégociés en 2013. « Les salariés de la SNCM doivent travailler plus si on veut rentabiliser la compagnie », répète l’armateur à tous ses interlocuteurs.Mieux-disant socialementDe son côté, M. Garin, ancien président du syndicat des armateurs français et réputé proche de Marc Dufour, l’ex-patron de la SNCM débarqué en 2014, est mieux-disant socialement, puisqu’il propose de reprendre presque 900 salariés.Il envisage aussi de scinder l’activité de la compagnie en deux sociétés distinctes, l’une pour desservir l’île de Beauté dans le cadre de la délégation de service public accordée par la collectivité territoriale de Corse, l’autre pour assurer des liaisons avec le Maghreb.M. Garin assure également vouloir renouveler une partie de la flotte de la SNCM, avec quatre navires financés et construits par le sud-coréen Daewoo. Dans un entretien accordé mercredi au site Le Marin, l’homme d’affaires évoque un investissement « global de l’ordre de 100 millions d’euros » pour son projet de reprise.L’homme d’affaires corse Patrick Rocca, présent également dans le BTP et les déchets sur l’île de Beauté, propose quant à lui de conserver 700 emplois et de redéployer la compagnie avec de nouveaux navires, en développant les liaisons avec le Maghreb voire au-delà.Le grec Attica, qui possède déjà deux compagnies de ferries opérant en mer Egée et en mer Ionienne, propose lui aussi de reprendre environ 700 salariés. Mais il doit préciser son offre dans les prochaines semaines.Pas le couteau sous la gorgeMise en redressement judiciaire le 28 novembre, pour une durée de six mois, la SNCM n’a pas le couteau sous la gorge. La compagnie dispose de 42 millions d’euros de trésorerie, selon la direction de l’entreprise.Mais, affirment les connaisseurs du dossier, il faut aller vite pour rassurer les clients : le gros des réservations de la saison d’été s’effectue entre les mois de février et avril. « Si la SNCM ne veut pas connaître une année blanche, il faut un nouveau capitaine rapidement », explique un proche de l’entreprise.« Le processus n’en est bien sûr qu’au début, rappelle néanmoins la direction de la SNCM. Des conditions suspensives existent dans chaque offre car il faudra obtenir l’accord de Bruxelles, des Corses et du tribunal de commerce. » Le tribunal de commerce de Marseille a prévu d’examiner les offres de reprise le 20 mars.Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.02.2015 à 16h50 • Mis à jour le04.02.2015 à 17h58 | Marie LechnerJamais Transmediale n'aura connu pareille affluence. Installé à la Haus der Kulturen der Welt, bâtiment situé dans le Tiergarten à Berlin et surnommé « l'huître enceinte » en raison de sa forme, le festival des cultures numériques qui a succédé au festival d'art vidéo créé en 1988 est devenu un rendez-vous international majeur des artistes, chercheurs et activistes du Web, attirant un public toujours plus large dans ses expos, ateliers et conférences.Prolongeant l'édition passée, plombée par les révélations d'Edward Snowden sur l'espionnage massif des citoyens par la NSA au nom de la lutte contre le terrorisme, le thème de cette année, « Capture All » – « enregistrez tout »), la devise de l'ancien directeur de la NSA – n'était guère plus optimiste. La surveillance des communications par les gouvernements (relancée avec l'attentat à Charlie Hebdo) n'est qu'une facette de la collecte illimitée et de l'exploitation systématique des données par les voraces mastodontes du Net. Facebook, qui a vu son bénéfice quasiment doubler en 2014, a mis à jour ses conditions d'utilisation vendredi, lui permettant d'améliorer encore le ciblage publicitaire de ses utilisateurs et d'affiner les informations les concernant, en suivant leurs mouvements non seulement à l'intérieur du réseau social mais également ailleurs sur le Web. Dans son poème de 1967 All Watched over by Machines of Loving Grace, cité à plusieurs reprises durant le festival comme pour prendre la mesure du fossé qui nous sépare des premières utopies du cyberespace nées dans la contre-culture hippie, Richard Brautigan décrit un paradis électronique, un écosystème autorégulé, où « les mammifères et les ordinateurs vivent ensemble dans une harmonie mutuellement programmée ». « J'aime penser (il faut qu'il en soit ainsi) à une écologie cybernétique où nous sommes libérés de tout travail, retournés à la nature, réunis avec nos frères et sœurs mammifères, sous la surveillance bienveillante des machines de grâce et d'amour. » A l'ère de l'anthropocène, de la crise écologique et de la surveillance généralisée, il semblerait que quelque chose ait mal tourné...All watched over... est aussi le titre d'une série documentaire qu'Adam Curtis a réalisé pour la BBC en 2011, où il montre comment les humains ont été progressivement colonisés par les machines qu'ils ont construites, depuis les technophiles années 1990 et la croyance fervente selon laquelle les ordinateurs et Internet permettraient de créer un monde plus démocratique, à l'avènement d'un nouveau type de capitalisme global piloté par des algorithmes.On retrouve ces thèmes dans World Brain, film-essai décliné en webdocumentaire de Stéphane Degoutin et Gwenola Wagon projeté en avant-première à Transmediale, qui interroge la place de l'homme au sein de ces systèmes de plus en plus automatisés. Les technologies n'ont fait depuis que renforcer leur étreinte, avec l'explosion du Big Data – les gigantesques corpus de données récoltées et analysées par entreprises et Etats. Le festival questionne cette logique du « capture all », consistant à aspirer les moindres parcelles de nos vies dans les datacenters hermétiques répartis autour du globe, livrées en pâture aux algorithmes.L'idéologie dominante voudrait que non seulement la productivité de l'économie, mais également celle des individus, soient éternellement optimisées, tandis que s'érodent les frontières entre travail et vie privée, comme le suggère l'impressionnante bannière tricotée de Sam Meech. PunchCard Economy confronte le slogan des huit heures (de travail, de loisir, de sommeil...), revendication historique des mouvements ouvriers, aux conditions des travailleurs du numérique. Punchcard Economy - making of from Sam Meech on Vimeo.Après avoir numérisé les connaissances, puis quantifié et marchandisé nos relations avec les autres (par nos clics, liens, « like », tweet, chat, etc.), les technologies dites « réflexives » s'apprêtent à investir un autre champ : notre relation à nous-même. La multiplication d'objets « wearable » (montres, bracelets...) portés à même le corps et mesurant nos données biométriques, et son lot d'applications ludiques de fitness ou de régime, permet désormais une forme d'auto-coaching promu par le mouvement quantified self qui vise à mieux se connaître pour mieux se changer (plutôt que de changer la société).Lire dans Nos émotionsMesurer les réactions du corps pour déceler nos émotions les plus intimes est aussi l'objectif de l'affective computing, domaine de la science informatique en plein essor sur laquelle s'appuie un nombre grandissant de start-up, comme le soulignait l'artiste et chercheuse en neuroscience Pinar Yoldas lors du débat « Devices of affective surveillance » (« Objets de la surveillance affective »). Emanation du Media Lab du Massachusetts Institute of Technology, Affectiva a développé un logiciel capable d'analyser en direct les infimes nuances de nos expressions faciales et de déduire nos émotions à la lecture d'une vidéo en ligne via la webcam.Publicitaires et fournisseurs de services sont les premiers intéressés par cette détection qui permet d'ajuster ou de renforcer l'intensité des contenus proposés. Mais ses applications intéressent également la police, les assureurs, les employeurs... Affectiva dit avoir mesuré sept milliards de réactions émotionnelles à partir de 2,4 millions de vidéos de visages dans quatre-vingts pays. De quoi entraîner ses algorithmes lancés à la recherche de motifs permettant de prédire et d'influencer les comportements et affects à grande échelle.Sa concurrente, la firme californienne Emotient, propose elle de classer les photos en fonction des émotions. Le site promotionnel de RealEyes.it, qui se présente comme le « Google des émotions », prétend déceler les réactions « inconscientes » des utilisateurs. Son argument de vente est on ne peut plus clair : « Plus les gens ressentent, plus ils dépensent », faisant fi des questions éthiques comme : peut-on révéler les émotions des gens sans leur accord, et surtout qu'en est-il des erreurs d'interprétation ? L'une des préoccupations récurrentes exprimées durant le festival est cette foi excessive dans le pouvoir des algorithmes, dans leur efficacité et dans la totale transparence de la société des métadonnées. « Il y a cette idée que les big data donnent un accès direct à la réalité, qu'ils sont totalement objectifs, équitables, que la nature va parler par elle-même, sans transcription, sans médiation, institutionnelle ou politique », avance la juriste Antoinette Rouvroy.Des données privatisées  Aujourd'hui, ces modèles prédictifs basés sur d'importants volumes de données se généralisent dans les domaine économiques, sociaux et politique, avec le risque d'une « gouvernementalité algorithmique », telle que décrite par Antoinette Rouvroy, soit « une stratégie de neutralisation de l'incertitude – et, en particulier, de l'incertitude générée par la spontanéité des comportements humains ». Or, ces boîtes noires que sont les algorithmes ont tendance à oublier leur propre biais, estime le philosophe et théoricien Matteo Pasquinelli, prenant pour exemple la finance haute fréquence, où les algorithmes « influencent le domaine précis qu'ils sont censés mesurer ».Face à cette impasse, les stratégies artistiques divergent : résister à la datafication ? Ou accélérer ses tendances ? Le designer Mushon Zer-Aviv prône l'obfuscation, « arme des faibles » avec le projet collectif Ad Nauseam, qui clique sur toutes les annonces publicitaires rencontrées en ligne afin « d'obscurcir le profil de recherche ». Refusant son statut de « data-esclave », l'artiste Jennifer Lyn Morone a fait de sa propre personne une entreprise, enregistrée au Delaware, auto-exploitant l'intégralité des données qu'elle génère (biologiques, intellectuelles, comportement offline, online...) pour en tirer profit, suggérant ironiquement que seule cette forme de « capitalisme extrême » permettrait de retrouver un peu de pouvoir sur ses données.D'autres initiatives (réunies au sein de la liste de diffusion off.networks) appellent à s'extraire du « cloud » en développant des réseaux offline. Quant à l'artiste américaine Heather Dewey-Hagborg, elle promet rien de moins que l'invisibilité. Connue pour ses portraits 3D d'anonymes qu'elle recompose à partir d'ADN trouvé dans un cheveu ou sur un mégot, elle présentait son nouveau projet, constitué de deux produits à vaporiser pour éliminer ses traces ADN. La recette est disponible librement sur la nouvelle plateforme biononymous.me, première pierre pour réclamer la protection de la vie privée biologique.En dépit de l'engagement de certains projets, on ne peut que constater l'asymétrie radicale de pouvoirs et de moyens entre les individus et ceux qui possèdent les infrastructures. Pour le critique superstar du Net, Evgeny Morozov, il est urgent de réinvestir le combat politique. Le problème, d'après lui, n'est pas la prolifération des données, mais le fait qu'elles sont aujourd'hui dans les mains d'entreprises privées. Par conséquent, « elles ne sont pas au service du bien commun mais de la maximisation des profits. Il faut réclamer la propriété de ses données et on ne peut le faire en tant qu'artiste, activiste ou hackeur. Il faut capturer le pouvoir, il faut aller se faire élire. »Lire : « On devrait traiter la Silicon Valley avec la même suspicion que Wall Street » //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444463', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Marie LechnerJournaliste au Monde Anthony Hernandez Mercredi, à 20 heures, Hervé Renard va vivre à Bata, en Guinée-Equatoriale, sa troisième demi-finale de Coupe d'Afrique des nations (CAN). Après l'édition 2008 avec le Ghana et 2012 avec la Zambie, le sélectionneur français s'apprête à affronter la République démocratique du Congo avec la Côte d'Ivoire. « Si on pense que simplement revêtir le maillot de la Côte d'Ivoire suffira à battre la RDC, on aura tout faux. Il faut qu'on soit humbles, on n'a pas une équipe pour promener tous nos adversaires », prévient le Français avant ce nouveau rendez-vous.Suivez RDC-Côte d'Ivoire en direct à partir de 20 heuresContesté avant le début de la compétition, l'entraîneur de 46 ans, vainqueur surprise de la CAN 2012 avec la Zambie, n'aurait certainement jamais imaginé être de retour si rapidement sur ses terres d'élection africaines. Appelé en octobre 2013 en sauveur de Sochaux, pour sa première expérience en Ligue 1, Hervé Renard n'avait pas réussi à éviter au club doubien une descente en Ligue 2.SEPT ANS EN AFRIQUESon retour en France après sept années en Afrique n'avait pas été couronnée du succès escompté. Entraîneur à la réputation plutôt offensive, son physique de playboy et une forte confiance en ses qualités ne suscitent pas que des commentaires bienveillants. Alors qu'il espérait trouver un poste d'entraîneur plus prestigieux – son nom avait été évoqué pour prendre la succession de Rémi Garde à Lyon –, c'est l'Afrique, une nouvelle fois, qui lui a ouvert ses bras. Après une Coupe du monde ratée (élimination au premier tour), la Côte d'Ivoire a misé sur celui dont les qualités de meneur d'hommes et les chemises blanches immaculées ont fait la réputation. Après une entame de compétition poussive avec deux matchs nuls concédés face à la Guinée et au Mali (1-1), les Elephants ont décroché leur place en quart de finale grâce à une victoire 1-0 contre les Camerounais. Face aux favoris algériens, l'organisation ivoirienne et l'efficacité de Wilfried Bony (un doublé) ont fait la différence. Et il s'en est fallu de peu pour qu'Hervé Renard ne retrouve son mentor, Claude Le Roy, éliminé dans le derby congolais après que son équipe ait mené 2-0 à vingt-cinq minutes de la fin de la rencontre.LE ROY EN MENTORAncien joueur à la carrière modeste (un seul match de première division avec le Matra Racing), l'entraîneur a débuté son parcours en 1999 avec l'équipe amateur de Draguignan avant de rejoindre l'expérimenté globe-trotteur Claude Le Roy en Chine en 2002. Hervé Renard devient son adjoint à Guizhou Renhe. Les deux hommes se retrouvent une nouvelle fois en 2004 à Cambridge, ce qui sera un échec sportif. Après un intermède de deux saisons à Cherbourg en National, Le Roy fait encore appel à son cadet lorsqu'il est nommé sélectionneur du Ghana. Le duo conduit les Blacks Stars à la troisième place de la CAN 2008.Dans la foulée, le natif d'Aix-les-Bains se voit offrir sa première vraie chance en récupérant le poste de sélectionneur de la Zambie. Cette expérience est un succès avec une qualification pour les quarts de la CAN 2010. Après des passages en Angola et à l'USM Alger, c'est son retour gagnant en Zambie en 2011 qui assoit définitivement sa réputation. Lors de la CAN 2012, organisée au Gabon et en Guinée-Equatoriale, il participe grandement au premier sacre zambien dans cette compétition, après une séance de tirs au but pleine de suspense en finale face... à la Côte d'Ivoire.Opposés à la RDC, déjà rencontrée pendant les éliminatoires, les Ivoiriens partent largement favoris de cette première demi-finale mercredi. « On avait fait un match assez mouvementé à Abidjan [victoire 4-3]. L'explication est très simple : quand vous êtes entraîneur, vous n'êtes pas magicien. On avait eu deux matches en dix jours de travail ensemble. Ici, c'est la première fois qu'on a pu se préparer, mettre des idées en places, parler », raconte Hervé Renard.Alors qu'il a déjà acquis une certaine notoriété et un début de reconnaissance dans son pays, un deuxième succès en Coupe d'Afrique ferait taire définitivement les sceptiques et lui offrirait à coup sûr une expérience sur un banc plus prestigieux en Ligue 1 ou ailleurs en Europe. Lire aussi : Histoires de CAN (3/4) : 8 janvier 2010, le bus du Togo mitrailléAnthony HernandezJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard et Alexis Delcambre Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a annoncé, mercredi 4 février, la méthodologie retenue pour la nomination du prochain président de France Télévisions, à laquelle il doit procéder entre le 22 avril et le 22 mai : « Le conseil établira une liste restreinte de candidats qu’il auditionnera », mais « cette liste sera rendue publique à la condition qu’aucun des candidats retenus ne s’y oppose auprès du président », écrit le CSA. L’actuel président est Rémy Pflimlin et son mandat prend fin le 22 août 2015.Renforcer la confidentialitéIl suffira qu’un seul des candidats sélectionnés refuse que son nom soit rendu public pour que la liste entière reste secrète, précise le CSA au Monde. C’est un usage qui existe déjà dans les règlements de différends, qui peuvent rester confidentiels si l’une des deux parties le souhaite, ajoute l’institution pour justifier son choix.Cette procédure inédite vise à renforcer la confidentialité, dans l’espoir de ne pas décourager des candidats occupant des postes de premier plan dans le secteur privé. En effet, certains pourraient avoir peur de perdre leur emploi en briguant la présidence de France Télévisions, sans pour autant obtenir le poste in fine.« Nécessaire publicité des projets »Or cette quête de discrétion se heurte potentiellement à un autre principe : celui de la transparence quant à une nomination sensible et souvent décrite comme politique. « La procédure est contraire à la nécessaire publicité des projets des candidats retenus », a dénoncé sur Twitter Serge Cimino, reporter à France 3 et membre de la section SNJ (syndicat national des journalistes) de France Télévisions, seul candidat déclaré à ce jour. Tout en reconnaissant qu’aucun texte n’oblige le CSA à diffuser les projets des candidats.Lire : Présidence de France Télévisions, le casse-tête du CSA « Si le CSA estime qu’il vaut mieux que les noms ne soient pas connus, cela ne me choque pas », explique au Monde Franck Riester, député (UMP) membre de la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale. Tout en voyant, sur le fond, un « conflit d’intérêt » dans le fait que le CSA soit à la fois l’autorité de nomination du président de France Télévisions et son autorité de régulation.Même son de cloche au Sénat, où Jean-Pierre Leleux, membre (UMP) de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication, rappelle que le CSA est indépendant quant au choix de cette procédure et reconnaît que « si on veut avoir des candidatures libres, il faut qu’elles soient libres de tous côtés ». « Mais il est probable que tout se passera de façon confidentielle », relève-t-il.Pas de contacts entre candidats et membres du collègeCette procédure rend en effet très probable l’hypothèse que la liste des candidats retenus ne soit pas publiée. Mais il restera difficile pour l’autorité de s’assurer qu’il n’y aura aucune fuite dans la presse…Les candidatures seront reçues au siège, sous pli unique à l’attention du président du CSA, revêtu de la mention « Procédure de nomination à la présidence de France Télévisions – Personnel et confidentiel », à compter du lundi 9 mars et jusqu’au jeudi 26 mars, explique le communiqué.Le Conseil procédera à l’ouverture des enveloppes le mercredi 1er avril et publiera le nombre de candidats. Ensuite, le CSA « établira une liste restreinte de candidats qu’il auditionnera », explique-t-il. Ces auditions ne seront pas publiques, en conformité avec la décision du Conseil constitutionnel du 27 juillet 2000.Dernière précision, qui marque un changement par rapport à la procédure de nomination du président de Radio France, Mathieu Gallet, début 2014, les huit membres du collège du CSA n’auront plus de contacts avec les candidats retenus à partir du 1er avril.M. Pflimlin défend la « continuité »« Ce sera peut-être un poisson d’avril », plaisante l’actuel PDG, Rémy Pflimlin, au sujet de sa propre candidature - sur laquelle il ne s’est pas encore prononcé. M. Pflimlin se veut « au travail », loin de ces questions procédurales, et dans l’attente du rapport que le gouvernement doit publier, fin février, sur la stratégie qui sera celle de l’entreprise publique.Lire : France Télévisions : premières tensions autour de la succession à la présidence Mercredi encore, le PDG était auditionné au Sénat dans le cadre d’une table ronde sur l’avenir de France Télévisions. L’occasion pour lui de défendre son bilan, mais aussi de plaider pour une indépendance renforcée et une plus grande « continuité » dans la gouvernance de l’entreprise. Sans préciser si cette continuité incluait à ses yeux l’identité de son président.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.02.2015 à 14h54 • Mis à jour le04.02.2015 à 14h55 Le président du FC Barcelone, Josep Maria Bartomeu, mis en examen mardi pour fraude fiscale dans le dossier du transfert de Neymar, a déclaré voir un lien entre ces démêlés judiciaires et le soutien du club aux revendications indépendantistes en Catalogne. « Je suis convaincu qu'il y a certains pouvoirs au sein de l'Etat auxquels l'arrivée de Neymar au Barça n'a pas plu, ou bien le fait que le Barça, en tant que club catalan et catalaniste, a participé à certains événements », a déclaré Bartomeu dans une interview diffusée mardi soir à la télévision régionale 8tv. Lire aussi : Affaire Neymar : le président du Barça mis en examen pour fraude fiscaleHistoriquement lié au nationalisme catalan, le FC Barcelone a notamment mis son stade à disposition pour l'organisation d'un concert en faveur de l'indépendance, ou bien imaginé un maillot aux couleurs du drapeau catalan. Plusieurs de ses joueurs et dirigeants ont également pris part aux récentes manifestations.« Cela s'est retourné contre nous. Nous payons une facture politique », a assuré le président du club, selon qui « Barcelone n'a rien fait de mal ». Un juge d'instruction de l'Audience nationale de Madrid, spécialisée dans les affaires complexes, a convoqué Bartomeu en tant que mis en examen le 13 février pour qu'il s'explique sur un défaut de paiement de 2,8 millions d'euros d'impôts concernant un versement de 5 millions à Neymar, en rémunération de son embauche en 2013.Les conditions de l'arrivée de la star brésilienne n'ont cessé d'empoisonner le quotidien du club catalan ces derniers mois, contraignant notamment à la démission le président Sandro Rosell, prédécesseur de Bartomeu. Lundi, le parquet a demandé le renvoi devant un tribunal de Rosell et du club, qu'il soupçonne d'avoir dissimulé au fisc le montant réel du transfert. Cette mise en examen et ce risque de procès pourraient d'ailleurs s'avérer dommageables pour Bartomeu, candidat à sa propre succession lors des élections à la présidence du club programmées pour cet été. 04.02.2015 à 14h51 • Mis à jour le04.02.2015 à 15h23 | Philippe Jacqué Même pas mal ! Malgré le rappel de plus de 30 millions de véhicules défectueux en 2014, General Motors a affiché un chiffre d’affaires en hausse, de 155,4 à 155,9 milliards de dollars entre 2013 et 2014, selon les chiffres communiqués mercredi 4 février.Le bénéfice net atteint 2,8 milliards de dollars. C’est certes une baisse de 26 % des profits par rapport à l’année précédente pour le constructeur, soit 1 milliard de dollars. Mais le numéro 1 américain, et numéro 3 mondial avec 9,9 millions de véhicules écoulés, a plus que sauvé les meubles.Des provisions importantesCe résultat est d’autant plus remarquable que le groupe a mis en réserve pas moins de 2,8 milliards de dollars pour faire face aux conséquences des rappels de voitures (pour des défauts des des commutateurs d’allumage) et 400 millions de dollars en prévision des procès intentés par des familles de victimes d’accidents.Le groupe avait reconnu être au courant depuis 2003 de la défaillance des commutateurs d’allumage, qui, dans certaines circonstances, empêchait les airbags de se déployer. Mais il n’avait lancé les rappels de véhicules que début 2014.GM fait, depuis lors, l’objet d’une enquête judiciaire. Confronté à des plaintes dans l’ensemble des États-Unis, le constructeur a mis en place un fonds d’indemnisation des victimes.Automobile : des rappels qui coûtent cher à General MotorsEnfin, le groupe a engagé 1 milliard de dollars pour restructurer ses opérations en Europe et en Amérique latine. Du fait de ces charges, le bénéfice opérationnel du groupe a baissé sur un an de plus de 2x milliards, à 6,5 milliards de dollars.La bonne santé des activités en Amérique du Nord et en ChineComme ses concurrents américains, GM a dégagé de plantureux bénéfices en Amérique du Nord, où il réalise toujours l’essentiel de ses bénéfices (avant impôts), soit 6,6 milliards de dollars (7,5 milliards en 2013).Automobile : l’Amérique d’après-crise s’expose à DetroitDe même, en Asie, et plus particulièrement en Chine, où il écoulé 3,2 millions de véhicules en 2014, le constructeur a dégagé 1,2 milliard de bénéfices, c’est-à-dire autant qu’en 2013.L’Europe pèse encore sur les comptesComme ses concurrents américains, Ford et FIAT Chrysler Automobiles, le groupe continue à souffrir en Europe : il y a encore accumulé 1,3 milliard de dollars de pertes. Dont la moitié rien que pour restructurer ses opérations : fermeture d’usine en Allemagne, retrait du marché de la marque Chevrolet, etc. C’est 500 millions de dollars de pertes de plus qu’en 2013.Lire aussi : Chevrolet fait marche arrière en EuropeSi les opérations en Europe de l’ouest et en Europe centrale sont toutefois en train de s’améliorer très progressivement, les opérations en Russie font replonger le résultat du groupe.En parallèle, GM a essuyé une perte opérationnelle en Amérique latine, comme l’ensemble de ses concurrents américains et européens.Le groupe y a perdu 180 millions de dollars en 2014, contre un bénéfice de 327 millions l’année précédente.Pour 2015, la directrice générale de GM, Mary Barra, avait déclaré, mi-janvier, devant des analystes, que le groupe allait « continuer à nourrir » la « dynamique » de 2014 « en 2015 » et « devenir le constructeur automobile dégageant le plus de valeur. »Le constructeur table sur une hausse de son bénéfice opérationnel, grâce à ses principaux marchés. Il a augmenté le montant prévu de ses investissements cette année.General Motors va augmenter ses investissements de 20 % en 2015Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Bourcier (Rio de Janeiro, correspondant régional) Eclaboussés par un énorme scandale de corruption, Graça Foster, la présidente du géant pétrolier brésilien Petrobras, ainsi que l'ensemble de la direction du groupe étatique ont démissionné mercredi 4 février. Un « conseil d'administation se réunira vendredi pour élire une nouvelle direction après la démission de la PDG et des cinq directeurs », a précisé le groupe dans un communiqué.La police estime que le réseau de corruption démantelé au sein du groupe aurait détourné 4 milliards de dollars en dix ans, notamment au bénéfice d'élus et de parlementaires de la coalition au pouvoir, dont le nombre et les identités sont encore couverts par le secret de l'enquête.L'enquête implique également les plus grosses entreprises de construction du pays, qui auraient versé des pots-de-vin à des responsables de Petrobras pour obtenir des contrats. Pour l'instant, 39 personnes, entrepreneurs et ex-directeurs de la compagnie pétrolière font l'objet d'une enquête pour corruption. Aucune mise en accusation n'a encore été prononcée.Mardi, l'action de Petrobras avait clôturé en hausse de plus de 14 %, après des informations de la presse annonçant le départ sa présidente-directrice générale. Mercredi, elle progressait d'environ 2 %.Pour en savoir plus sur le scandale Petrobras, lire (édition abonnés) : Petrobras, le scandale qui éclabousse le Brésil« TOO BIG TO FAIL » ?Ce scandale, qui est rapidement devenu une affaire d'Etat, fait trembler la coalition au pouvoir de Dilma Rousseff, qui a soutenu publiquement à plusieurs reprises Mme Foster, qu'elle avait nommée à la tête du groupe et dont elle est proche. Mardi soir, la présidente avait reçu à Brasilia Mme Foster, mais rien n'a filtré du contenu de cet entretien. Mme Rousseff n'a pas encore réagi à l'annonce de Petrobras. Selon la presse locale, elle aurait décidé de remplacer Mme Foster « après s'être convaincue que son maintien en poste était intenable ».Cette affaire met aussi en danger l'économie de tout un pays. En moins d'un demi-siècle, Petrobras est venu coiffer les plus grandes entreprises du pays. Au cours de la période euphorique des années 2000, l'entreprise publique affichait un chiffre d'affaires d'une centaine de milliards d'euros, portée par les découvertes vertigineuses d'or noir sur les côtes de Rio de Janeiro et Sao Paulo. En 2010, le groupe réussit une augmentation de capital historique de 70 milliards de dollars. De quoi hisser le géant à la huitième place des entreprises mondiales, selon le classement du magazine Forbes.La question désormais est de savoir comment Petrobras va survivre à ce nettoyage. « Too big to fail » (« trop gros pour mourir »), disent les plus optimistes. Il n'empêche : le risque d'un démantèlement ou d'une division des activités en vue d'une privatisation partielle est évoqué. Du côté du marché américain, principale source de financement de Petrobras, on évoque la suspension de ses actions à la Bourse de New York.Les scénarios possiblesLe magazine économique Exame a émis différentes hypothèses possibles pour les douze prochains mois.Scénario « optimiste » :Le prix du baril de pétrole remonte à 110 dollars, Petrobras reconnaît que le système de corruption mis en place a coûté 5 milliards de reais. Le groupe parvient à boucler son bilan financier. Le cours de son action gagne 60 % et passe à 22 reais.Scénario « de base »Le baril est à 95 dollars et le coût de la corruption admise par Petrobras est de 12 milliards de reais. Le rythme de construction des plates-formes est ralenti mais la production de pétrole augmente. Les bénéfices engrangés en 2014 sont de 10 milliards de reais. Le cours de l'action passe à 12 reais (– 15 %).Scénario « pessimiste »Le prix du baril se rapproche des 75 dollars et Petrobras admet 21 milliards de reais de pots-de-vin. L'entreprise ne parvient pas à publier son bilan financier et doit payer l'amende de 340 milliards de reais. La banque publique de développement BNDES (pour Banco nacional de desenvolvimento econômico e social) lui vient en aide. L'action chute à 5 reais.Nicolas Bourcier (Rio de Janeiro, correspondant régional)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.02.2015 à 18h15 • Mis à jour le08.02.2015 à 18h23 L'équipe de France de tennis féminin s'est qualifiée pour les demi-finales de la Fed Cup en battant l'Italie (3-2). Les Françaises étaient pourtant menées 2-0 à l'issue des deux premiers simples, samedi. Elles l'ont finalement emporté grâce à la victoire du double composé de Kristina Mladenovic et Caroline Garcia sur la paire Sara Errani/Roberta Vinci en deux sets (6-1, 6-2), dimanche à Gênes.C'est la première fois de son histoire que l'équipe de France de Fed Cup remonte un tel handicap. Elle n'avait plus atteint les demi-finales de la compétition, équivalent de la Coupe Davis, depuis 2007. Elle affrontera en avril la République tchèque, tenante du titre, ou le Canada. Les Tchèques menaient 2-0 au Canada à l'issue de la première journée. Les Françaises, qui retrouvaient le groupe mondial, quitté en 2011, ont réussi un authentique exploit. L'Italie, qui a gagné quatre fois la Fed Cup (2006, 2009, 2010, 2013), ne s'était plus inclinée sur son sol depuis 2008.Ce succès doit à la fois à la combativité de Mladenovic et Garcia, toutes les deux âgées de 21 ans, qui ont remporté les deux premiers simples du jour, et à l'instinct d'Amélie Mauresmo. La capitaine tricolore a changé le cours de cette rencontre en choisissant d'aligner Mladenovic, n°74 mondiale, dans le premier simple de dimanche contre Errani (n°13), plutôt que sa n°1 Alizé Cornet.PARI GAGNANTLe pari s'est révélé gagnant, Mladenovic s'imposant (6-4, 6-3) contre une Errani un peu déboussolée. Garcia (n° 30) a ensuite enchaîné face à Camila Giorgi (n°3), dont le jeu s'est décomposé après le gain du premier set (4-6, 6-0, 6-2). Dans le double décisif, les deux jeunes Françaises ont continué sur la même dynamique, en dévorant les n°1 mondiales de la spécialité, qui restaient sur 18 victoires d'affilée en Fed Cup. Elles ont d'entrée mis une pression énorme au retour sur les Italiennes, qui malgré leur grande expérience ont irrémédiablement sombré dans le premier set (5-0).Impeccables au service et au filet, les Bleues ont continué dans le second set à diriger la manoeuvre (4-0), devant une paire italienne désabusée et un public vite réduit au silence. Avec une Mladenovic - récente finaliste du double mixte de l'Open d'Australie - parfaite chef de file, les Françaises ont évité de se crisper dans les derniers instants, où les Italiennes ont, vainement, tenté leur va-tout. 08.02.2015 à 16h22 • Mis à jour le08.02.2015 à 16h58 | Laurent Carpentier Ils sont une centaine à être venus au rendez-vous à l’Institut du monde arabe à Paris, bravant le vent frileux qui exaspère les doigts et rosit les joues. Graphistes, grapheurs, citoyens en tout genre… A midi trente, dimanche 8 février, à l’heure où ces oiseaux de nuit sont le plus souvent encore au lit et quand leurs concitoyens mangent le gigot familial, ils sont venus chercher des affiches, des seaux de colle et des pinceaux pour tapisser Paris d’un seul mot d’ordre : « Coexist ». Un mot-slogan tracé de manière stylisée : le croissant de l’Islam à la place du C, l’étoile de David pour le X, et une croix pour le T.C’est en traçant cette inscription sur un mur, près de la porte Dorée à Paris, huit jours plus tôt, que le street artiste Combo, barbu sans religion, s’est fait rouer de coups. C’est pour ne pas en rester là qu’il a appelé sur sa page Facebook à ce happening collectif. Jack Lang, patron du lieu, a offert l’hospitalité à l’Institut du monde arabe (IMA). Les réseaux sociaux ont fait le reste. Et c’est triomphant et enthousiaste que, sous l’œil des caméras, Combo et ses acolytes collent sur les fenêtres de l’immeuble construit par Jean Nouvel, le premier exemplaire du « Coexist ».Un désir de rencontre« Pour moi, la paix est quelque chose d’essentiel pour l’humanité, souffle Céline, assistante de vie à domicile, qui a fait le trajet depuis Orsay en banlieue Sud. « Je suis chrétienne d’origine, même si je ne pratique plus. J’étais invitée à un colloque à Lille ce week-end sur le thème “coexister”. Ce n’était pas possible de ne pas être ici aujourd’hui. » Passé le moment protocolaire, chacun prend ses affiches, un grand seau, un pinceau, se rassemble pour former des groupes qui s’éparpillent dans Paris. Mehdi, commercial, Johanna, assistante, Pascale et Raphaël partent vers Beaubourg, Châtelet, Hôtel de ville… « Qui veut venir avec nous ? », demandent-ils à la cantonade. « On va là où il y a du monde… » Coexister dans un désir de rencontre et de confrontation. La question de l’altérité posée dans cette action douce et symbolique.Sophie Courade, historienne de l’art de formation, enseigne la communication en BTS dans des établissements privés. « Depuis les événements de janvier, je n’en reviens pas, pas un seul de mes élèves n’a ouvert un Charlie. Le rapport à la presse n’existe pas. Je les ai fait travailler sur le Coexist, comme je les avais fait travailler sur Banksy ou Zoo Project. » Ses élèves ne sont pas là. Elle oui, avec deux amis qui ont déjà des affiches sous le bras, prêts à aller coller. Didier Eclimont aussi est dans la communication, à la tête de sa socité Delix, il est venu avec sa fille Juliette, qui étudie à l’université la gestion et la protection de la nature. « Où est-ce qu’on va ? Ça te dit République, papa ? »Pacifique ramdam, « Dji-art »Combo est satisfait. Cinq cents affiches ont été distribuées. Il a été entendu. Plus qu’il ne l’imaginait. L’article du Monde, mercredi dernier, a fait le tour des réseaux sociaux. « Depuis trois jours, mon téléphone sonne sans cesse. Je n’ai même pas pu répondre vendredi à mes parents qui voulaient me souhaiter un bon anniversaire, sourit-il. Mais non, ce “Coexist” n’est pas une marque déposée, hausse des épaules Clément, son ami et néanmoins agent – mère juive, père arabe. L’idée n’est d’ailleurs pas nouvelle, c’est l’utilisation qu’il en a faite qui est importante ! »La bande à Mamadou, Jeanne et Sabrina, a rallié Justin de Lyon et Antonin de Grenoble, qui étudient tous les deux le design au Lycée Léonard de Vinci à Villefontaine, dans l’Isère. Eux foncent vers le nord. Jusqu’à porte de Saint-Ouen. « Et s’il nous en reste, on les collera demain à La Courneuve, aux 4 000… », assure Jeanne. Son association YMCIA (Young Municipal Council International Action) y a ses bureaux. L’œil mal réveillé sous son sweat à capuche, mais passablement émerveillé par ce pacifique ramdam, un grapheur s’étonne, reprenant les mots de Combo qu’il a découverts sur Facebook : « C’est le ''Dji-art'' ! »« Je suis pour le monde des Bisounours », rit Sabrina, qui n’a ni la langue dans sa poche ni l’énergie en berne. Community Manager sur des sites de grosses entreprises françaises, elle brandit le pinceau à colle pour désigner le petit groupe qui s’égaye sur le parvis de l’IMA : « L’homme, l’humanité, c’est si important… Pourquoi faut-il que nous ayons besoin de drames pour que tout le monde se rapproche ? » Laurent CarpentierReporter cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.02.2015 à 16h02 | Anthony Hernandez C'est bien plus qu'un match amical que s'apprêtent à disputer les footballeuses de l'équipe de France à 18 h. A Lorient, elles reçoivent les États-Unis pour une vraie rencontre de prestige. Face aux Américaines, quadruples championnes olympiques et doubles championnes du monde, qu'elles n'ont battues qu'à deux reprises en dix-huit confrontations, les Bleues disputeront le 372e match de leur histoire.Depuis le 17 avril 1971, date de son premier match officiel face aux Pays-Bas à Hazebrouck (Nord), l'équipe de France féminine a bien grandi. Dans la foulée des succès européens de Lyon (vainqueur de la Ligue des champions en 2011 et 2012), de l'excellent Mondial 2011 (4e place) et des Jeux olympiques 2012 très corrects (4e place), c'est même l'ensemble du foot féminin tricolore qui a gagné en notoriété et en reconnaissance.REIMS, LIEU DE LA RENAISSANCE DU FOOT FÉMININMardi 27 janvier, l'association « Les Dégommeuses », qui milite notamment pour la promotion des femmes et des personnes transgenres dans le football, organisait à la mairie du 2e arrondissement de Paris une rencontre autour des pionnières du sport féminin. Deux ex-footballeuses tricolores invitées pour l'occasion, Armelle Binard et Ghislaine Royer-Souef, ont accepté de raconter la percée du foot féminin en France à la fin des années 60. En effet, si les observateurs connaissent de mieux en mieux les vedettes actuelles, de Laura Georges à Camille Abily ou à Louisa Necib, l'histoire de ces précurseuses reste méconnue.Si le tout premier match féminin de l'histoire s'est déroulé en 1885 à Londres, c'est vingt-deux ans plus tard, en 1917, que se joue la première rencontre de femmes en France. Dans la foulée, la Fédération des sociétés féminines sportives de France (FSFSF), tout juste fondée, organise le premier championnat de France de football féminin en 1918. En 1920, une sélection de joueuses françaises dispute en Angleterre la première tournée internationale. Mais les choses se gâtent pour ces courageuses pionnières lorsque la Fédération anglaise de football interdit la pratique féminine le 5 décembre 1921. Par extension, le football féminin vivote dans l'Hexagone pendant encore quelques années avant de se voir radier des sports soutenus par la FSFSF en 1933. Malgré quelques tentatives de résurgence après la deuxième guerre mondiale, il faut attendre les années 60 avant d'assister à une deuxième naissance. A partir de 1967, quelques équipes féminines fleurissent sur le territoire national : à Saint-Maur (Val-de-Marne), à Caluire en banlieue lyonnaise et à Reims. C'est d'ailleurs en Champagne que le football féminin français plante le plus solidement ses racines. La Rémoise Ghislaine Royer-Souef, 62 ans, a été partie prenante du projet dès sa création en 1968. « A 20 mètres de chez nous, il y avait un terrain de foot. J'ai débuté grâce à mes deux grands frères. On me mettait dans les cages. Lorsque j'ai eu 15 ans, j'ai lu dans le journal local, l'Union, que l'on cherchait des jeunes filles pour former une équipe », se souvient l'ancienne internationale.C'est Pierre Geoffroy, à l'époque journaliste à L'Union et également correspondant de L'Equipe et de France Football, aujourd'hui décédé, qui a l'idée d'organiser un match féminin de démonstration pour animer le traditionnel tournoi de foot de L'Union. « Cette équipe devait être éphémère et disparaître après ce match. Mais Pierre s'est fait avoir, nous n'avons jamais voulu arrêter », ajoute malicieusement Ghislaine Royer-Souef.En quelques mois, les jeunes Rémoises deviennent la référence du football français. Comme leurs prédécesseurs des années 1920, l'équipe part en tournée en Angleterre mais, nouveauté, également en Tchécoslovaquie. « Nous avons joué à Kaplice et à Prague. Les Tchèques étaient meilleures que nous et plus avancées. A Prague, sur un terrain en mâchefer, on a pris 11-0. L'année d'après, elles sont venues en Europe de l'ouest et lorsque nous avons à nouveau joué contre elles, nous avions déjà progressé », raconte la quintuple championne de France.« LE FOOT AUX ETATS-UNIS ? C'EST GRÂCE À NOUS »Chose encore plus étonnante, le club de Reims est choisi par des organisateurs italiens, à la pointe du renouveau du football féminin en Europe, pour disputer une tournée de trois semaines aux Etats-Unis en 1970. « Nous devions jouer dans chaque ville face à l'AS Rome. On a joué par 40 degrés à New York, à Montreal, à New Jersey ou encore à Boston. Le foot féminin n'existait pas là-bas. Je le crie haut et fort, je suis certain que c'est grâce à nous que ce sport s'est implanté chez les Américaines », clame Ghislaine Royer-Souef.La même année, un autre club de foot féminin voit le jour à Rouen. Armelle Binard, 17 ans, fait partie de l'aventure : « Je jouais au handball et je pratiquais l'athlétisme. Le foot c'était seulement avec mon frère et ses copains. Un jour, ma mère a entendu parler d'une équipe de foot féminine à Rouen. J'habitais à Elbeuf et je faisais donc du stop pour aller m'entraîner. »En plus de Caluire, Saint-Maur, Reims, rattaché en janvier 1970 au grand Stade de Reims, et Rouen, des clubs se montent à Joinville, Bergerac, Orléans ou encore Vendenheim. Mais dès le premier championnat de France féminin lors de la saison 1973-1974, les joueuses de Reims imposent leur domination avec cinq titres de championnes de France et deux places de deuxièmes. Tant et si bien que l'équipe de France, qui part disputer la première Coupe du monde non officielle au Mexique en 1971, est constituée presque entièrement de Rémoises. « Il n'y avait que 4 ou 5 joueuses non Rémoises dont je faisais partie. A l'époque, elles étaient les plus fortes. Avec Rouen, on les avait battues une fois. Quelle fête cela avait été », se souvient Armelle Binard, 62 ans, des étoiles plein les yeux.Au Mexique, les jeunes footballeuses se construisent des souvenirs inoubliables. « Ce Mondial mexicain, c'était extraordinaire. On a joué devant 70 000 spectateurs au stade Aztèque face à l'Angleterre. A Guadalajara, nous étions logées dans l'hôtel occupé par l'équipe de RDA lors du Mondial masculin en 1970 », explique Armelle Binard. Et ce long déplacement constitue pour beaucoup une première. « La plupart des joueuses n'avaient jamais voyagé, ni pris l'avion. Puis, Pierre Geoffroy ne se focalisait pas juste sur le foot. Il nous incitait à parler aux gens, à s'intéresser à une autre culture. On a visité les jardins flottants, le marché couvert, les pyramides... », s'émerveille encore Ghislaine Royer-Souef.CHAMPIONNES DU MONDE DES CLUBS EN 1978En 1975, Armelle Binard rejoint la grande majorité de ses coéquipières tricolores à Reims, où elle continue à jouer jusqu'en 1984, un an avant la disparition de la section féminine. Ghislaine Royer-Souef prend, elle, sa retraite sportive en 1980, à la naissance de son deuxième enfant. Deux ans plus tôt, les Rémoises avaient été sacrées championnes du monde des clubs, ex-aequo avec les Finlandaises d'Helsinki, lors d'un tournoi organisé à Taïwan. Complètement amatrices, juste défrayées et équipées, les footballeuses de l'époque conciliaient avec brio vie professionnelle et passion, n'hésitant pas à prendre leurs congés, parfois sans soldes, pour jouer au football. « Après de longs déplacements en mini-bus, jusqu'à Marseille par exemple, une nuit à 4 ou 5 dans une chambre d'hôtel, on rentrait après le match. Le lundi matin, ce n'était pas toujours évident d'arriver à l'heure », s'amuse Ghislaine Royer-Souef. Pourtant, nulle trace de jalousie par rapport aux situations nettement plus envieuses des joueuses actuelles. « Le but était exactement celui-ci, que le foot féminin progresse et se développe. Nous avons commencé et depuis un cap a été franchi », se réjouissent les anciennes Rémoises, qui essaient d'aller voir jouer le plus possible l'équipe de France et apprécient de « papoter avec Laura Georges et Camille Abily ».D'ailleurs, depuis les bons résultats du foot féminin français, Armelle et Ghislaine ont remarqué que l'on reparlait des pionnières. « Trente ans après, la ville de Reims a enfin fait poser une plaque sur le stade Auguste-Delaune avec nos cinq titres de championnes de France. Avant, il n'y avait que ceux des hommes. Récemment, lors de Reims-Lens, j'ai même donné le coup d'envoi à l'occasion de la présentation du nouveau maillot des filles », se félicite Ghislaine Royer-Souef, qui a assisté avec plaisir au renouveau de la section féminine il y a deux ans.Toujours impliquées dans la promotion du sport féminin, Armelle Binard et Ghislaine Royer-Souef constatent les progrès encore à réaliser dans ce domaine. « Tous les sports féminins sont moins médiatisés, pas seulement le football. Lorsque vous voyez que même les basketteuses, vice-championnes-olympiques, ne sont guère mises en avant. A Reims, nous avons également une championne du monde de cyclisme, la petite Pauline Ferrand-Prévot. Les médias pourraient en parler plus », explique Ghislaine Royer-Souef.Mais pour elle, pas question que le foot féminin s'aligne sur son homologue masculin. « Si nous devons gagner en reconnaissance, grandir encore, c'est surtout le foot masculin qui doit revenir à un peu plus de raison ! »Anthony HernandezJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elvire Camus (Toulouse, envoyée spéciale) Lorsque Latifa Ibn Ziaten nous reçoit ce samedi matin dans l'hôtel toulousain où elle séjourne depuis 48 heures, une longue semaine est sur le point de s'achever. Après quelques interviews, elle doit s'envoler pour Rouen retrouver sa famille. « Ce soir, je rentre chez moi Inch Allah », nous dit-elle de sa petite voix douce, qui tranche avec la force et la détermination dont cette femme de 55 ans fait preuve.Depuis la mort de son fils Imad, le soldat français qui fut la première victime de Mohamed Merah, le 11 mars 2012, Latifa Ibn Ziaten consacre presque tout son temps aux autres. Elle va au contact de la jeunesse isolée, des parents désœuvrés, « pour qu'il n'existe plus d'autres Merah ». Cette semaine, elle a rencontré une jeune fille de 15 ans qui a renoncé à partir en Syrie le jour de son départ. Elle s'est aussi rendue dans deux établissements scolaires, a participé à un débat sur la jeunesse et donné des dizaines d'entretiens à des journalistes. Sans compter les centaines d'appels et de textos auxquels elle a répondu.Les tueries du début d'année ont donné une résonance particulière à la démarche de Latifa Ibn Ziaten, car il existe des similitudes entre Mohamed Merah et les tueurs de Charlie Hebdo, de Montrouge et de la Porte de Vincennes. Tous les quatre ont grandi sans repère, sont passés par la délinquance, la prison, la radicalisation. C'est ce cercle infernal que la mère d'Imad Ibn Ziaten cherche à enrayer depuis près de trois ans, depuis que les « copains du tueur de [s]on fils » l'ont appelée à l'aide.« MORT UNE SECONDE FOIS »Deux mois après la mort du deuxième de ses cinq enfants, Latifa Ibn Ziaten, s'est rendue aux Izards, cité du nord-est de Toulouse où vivait Mohamed Merah, à la recherche d'explications. Là-bas, son fils Imad est « mort une seconde fois » lorsqu'un groupe de jeunes garçons qui traînaient au pied des tours lui a lancé que le terroriste était « un héros, un martyr de l'islam ». Elle leur a alors révélé son identité et le ton a changé. Les enfants se sont excusés et ont fini par se confier à elle : « On s'excuse Madame, mais vous voyez bien. Regardez autour de vous : là où on vit. On n'a pas de vie, on est perdus, enfermés. On est comme des rats. Et les rats, Madame, quand ils sont enfermés, ils deviennent enragés. »Quelques jours plus tard, elle fonde l'association « Imad Ibn Ziaten pour la jeunesse et la paix » qui vient en aide aux jeunes des quartiers difficiles. Son rôle au sein de l'association, elle le vit comme une mission : « Ils attendent que je les aide. Donc il faut que je fasse tout ce que je peux pour leur tendre la main, pour qu'ils s'en sortent. C'est important. »Française d'origine marocaine et musulmane pratiquante, Latifa Ibn Ziaten porte aujourd'hui le foulard en signe de deuil. Elle est arrivée en France à l'âge de 17 ans, en 1977, pour rejoindre son mari Ahmed, cheminot à la SNCF. Après des premiers moments rendus difficiles par la solitude et la barrière de la langue, Latifa Ibn Ziaten s'acclimate vite à sa vie « de l'autre côté de la Méditerranée ». Avec l'appui de voisins et des structures sociales de sa mairie, elle se souvient avoir été accompagnée et avoir toujours réussi à concilier sa foi avec son activité professionnelle. « J'ai toujours travaillé et j'ai toujours fait ma prière », assure-t-elle. A force de sillonner la France, Latifa Ibn Ziaten constate que tout le monde n'a pas eu cette chance. De sa rencontre avec les jeunes des Izards elle se rappelle : « Je savais que cette situation existait, mais je n'y avais jamais été confrontée. »Son travail au sein de l'association passe principalement par l'échange. Un voyage en Israël et en Palestine sur le thème du « vivre ensemble » a déjà été organisé, un autre est prévu à Washington et un troisième au Maroc, mais Latifa Ibn Ziaten consacre surtout son temps à partager son témoignage avec les parents et les enfants qu'elle rencontre. « Ma mère est quelqu'un de très dynamique. Elle a trouvé un moyen de vivre sa souffrance de manière intelligente. Elle ne s'est pas laissée aller à la haine, mais a cherché à s'ouvrir aux autres », explique Hatim, 35 ans, aîné des fils de Mme Ibn Ziaten et vice-président de l'association.La réinsertion des jeunes dans la société se fera, selon sa mère, par l'écoute et le dialogue. « Ces jeunes, ils ont un vide dans leur vie, et si on ne remplit pas ce vide, si on ne leur donne pas d'espoir, si on ne leur donne pas une chance, si on ne les sort pas des ghettos où ils sont enfermés, quelqu'un d'autre va venir à leur rencontre. Leur dire : "Vous voyez, vous n'êtes pas aimés, vous n'êtes pas considérés, vous n'avez pas de chances dans ce pays-là. Alors moi je vais vous donner une chance. Je vais vous donner de l'argent, je vais vous donner de l'importance, je vais vous donner de l'amour." Et ces jeunes, ils tombent dans le piège, malheureusement. »« CHACUN A SA RESPONSABILITÉ » Sa démarche a cependant des limites. Pour porter ses fruits, elle doit s'inscrire dans une action globale, que doit mener à ses côtés le gouvernement, mais aussi l'ensemble des acteurs sociaux : « Bien sûr que je ne peux pas faire ça seule, chacun a sa responsabilité. Il faut former des éducateurs, des assistantes sociales qui ne soient pas là juste pour parler paperasse. Il faut aussi comprendre ces jeunes, aller vers eux, ne pas attendre qu'ils viennent dans les bureaux. Dès les premiers signes de faiblesse, de violence, il faut les encadrer. On ne peut pas continuer à les ignorer. »Partout où elle se rend pour témoigner, Latifa Ibn Ziaten est accueillie avec la même émotion, un mélange de respect et d'admiration profonde. On vient l'écouter car on sait que son discours d'apaisement est ce dont la société a besoin en ces temps de tensions et de divisions. Devenue une véritable icône, même si elle tient à rappeler qu'elle n'est qu'« une mère de famille », on dit d'elle qu'elle a un « don » pour parler en public. Son fils Hatim la décrit comme une « militante de la paix ». « Ce qu'elle fait est honorable. Elle délivre un message de paix, dit que la religion est conciliable avec la République », saluent deux jeunes militantes présentes au débat sur la jeunesse citoyenne organisé vendredi 30 janvier à Toulouse.Dans un amphithéâtre comble, 150 personnes, jeunes et moins jeunes, profs et habitants des quartiers, sont venus l'interpeller sur leur mal-être, lui demander conseil ce soir-là. A l'image de cette femme qui dit souffrir des inégalités de traitement entre les « Français de souche » et les Français issus de l'immigration sur les questions d'accès au logement. Latifa Ibn Ziaten, qui refuse la victimisation, lui répond : « Madame, je suis d'accord avec vous, mais rien ne vous empêche d'aller vivre ailleurs que dans ces quartiers, rien n'empêche vos enfants d'en sortir. Il faut enfoncer les portes, passer au travers des barrières. » Certains pleurent pendant sa prise de parole, touchés par son témoignage. « Comment a-t-elle la force de se battre ? Et elle le fait pour nous tous, pour la République... », s'émeut une mère de famille.« DISCOURS RÉPUBLICAIN FORT »Dans les écoles, il lui arrive cependant de rencontrer de la résistance auprès d'élèves qui se disent ne pas « être Charlie », contrairement à elle. Pour Latifa Ibn Ziaten, caricaturer le prophète n'est « pas intelligent », mais elle n'est pas heurtée pour autant par les représentations publiées par Charlie Hebdo : « C'est pas des dessins qui vont changer ma foi ». Un raisonnement que ne partagent pas certains enfants, qui lui répondent qu'ils ne peuvent pas « accepter ça ».Mais le plus difficile pour elle est de se retrouver face à des collégiens, bien conscients de certaines injustices. « Quand un jeune de 12 ou 13 ans vous dit : "Vous savez madame, on habite à Versailles, mais on n'a jamais visité le château de Versailles. Pourquoi ? On ne le mérite pas ?", ça fait mal. Il faut connaître son pays, visiter ses monuments. Comment l'aimer si on ne le connaît pas ? Pourquoi certaines écoles ont les moyens d'organiser ces visites et d'autres, non ? C'est la même école de la République. Si on ne donne pas les mêmes droits à tous les enfants, ils ne vont pas grandir de la même façon. »En début d'année, Latifa Ibn Ziaten est intervenue devant les classes de troisième et de quatrième du collège Irène Joliot-Curie d'Argenteuil. La principale de l'établissement estime que sa venue aura un impact. « J'ai été impressionnée par la justesse de son intervention. Elle a livré un discours républicain fort. Son histoire dramatique fait qu'elle touche les élèves, ça n'est plus virtuel pour eux », confie Susanna Dutsch.Latifa Ibn Ziaten n'a, pour l'heure, pas d'autre activité. Avant le drame, elle travaillait comme surveillante et hôtesse d'accueil au musée des beaux-arts de Rouen. Avant cela encore, elle a été femme de ménage, a vendu des fruits et légumes sur les marchés et a été responsable d'une cantine scolaire. Elle est aujourd'hui en arrêt maladie et n'est pas prête à reprendre son poste : « Je n'ai pas la force d'être enfermée. Et pleurer devant les gens ça ne serait bon ni pour moi, ni pour les visiteurs. » Dans le militantisme, elle a trouvé un moyen de s'exprimer, de « sortir ce qu'il y a à l'intérieur de moi », explique-t-elle en rapprochant les deux mains de son cœur. Et puis, son mari et ses enfants partagent son combat. « Moi, par rapport à ma vie professionnelle, je n'ai pas la possibilité de suivre ma mère dans ses déplacements. Mais je l'aide comme je peux, je lui apporte mes compétences. Le combat qu'elle a pris est ambitieux mais elle en a les épaules et elle met du cœur à l'ouvrage. Je suis derrière elle a 120 % », détaille Hatim Ibn Ziaten, qui est professeur d'EPS dans les établissements spécialisés pour les handicapés.Surtout, sans apaiser sa souffrance, qui ne diminue pas avec le temps, « au contraire », sa démarche continue de faire vivre son fils Imad. « A chaque bonne action que je fais avec cette association, je vois mon fils grandir. Et ça, c'est important pour moi. Il n'est pas mort pour rien, Imad. »Elvire Camus (Toulouse, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Claire Guélaud Pour la deuxième fois depuis les débuts de la présidence turque, en décembre 2014, les « sherpas » des différents pays avancés et émergents membres du groupe des 20 (qui représente plus de 85 % de l’économie mondiale), se retrouvent, dimanche 8 février, à Istanbul pour plancher sur les stratégies de croissance, sur la régulation financière et sur la fiscalité.Officiellement, la Grèce ne figure pas à l’ordre du jour de cette réunion préparatoire au G20 finances, qui réunira, lundi 9 et mardi 10, ministres des finances et banquiers centraux des principales économies de la planète. Mais à la veille de l’Eurogroupe extraordinaire de mercredi, nul doute qu’elle sera dans toutes les têtes.Il devrait être beaucoup question, dimanche, de l’état de santé de la zone euro qui fait toujours figure d’« homme malade » de l’économie mondiale, malgré la révision à la hausse des prévisions de croissance de la Commission européenne.Trouver une solution au problème grecLes pays anglo-saxons (Etats-Unis, Canada, voire Royaume-Uni) et les émergents semblent résolus à exercer des pressions « de plus en plus fortes » sur les Européens pour qu’ils en fassent moins sur le terrain de la rigueur et de la consolidation budgétaire et qu’ils permettent ainsi une véritable reprise dans la première région économique du monde, observe un participant.Les questions des stratégies de croissance et d’un éventuel changement des politiques économiques et de réglage conjoncturel (policy-mix) dans un sens moins restrictif, réclamé par Syriza, la gauche radicale grecque, et par le nouveau premier ministre hellène, Alexis Tsipras, devraient être largement évoquées.Les pays anglo-saxons et les émergents, inquiets du caractère trop « faible » et trop « inégal » de la croissance mondiale, poussent en ce sens.Zone euro : désinflation ? Déflation ? En tout cas, baisse des prixLe Canada devrait aussi redire haut et fort qu’il est favorable à l’annulation de la dette grecque, une solution exclue par le Fonds monétaire international (FMI), la Commission européenne et la Banque centrale européenne (BCE).A l’évidence, les non Européens, traumatisés en 2010 par la crise des dettes souveraines et par la menace d’un éclatement de la zone euro, attendent tous de cette dernière qu’elle trouve une solution – le plus rapidement possible – au problème grec.L’Europe accroît la pression sur AthènesIls ne devraient pas manquer de rappeler aux Européens que c’est déjà avec la dette grecque qu’avait débuté, il y a quatre ans, la crise des dettes souveraines dans la zone euro.Inquiétudes sur la remontée des taux américainsLe débat macroéconomique devrait aussi porter sur le contre-choc pétrolier, dont les effets sont très différents selon que les pays sont exportateurs ou importateurs d’or noir, et sur la réapparition des crises de change dans les pays émergents.Ce dernier sujet est jugé particulièrement sensible en Turquie : le dévissage de la livre, au printemps 2013, lors de l’annonce par Ben Bernanke, alors président de la Réserve fédérale américaine (Fed, banque centrale), d’une normalisation progressive de sa politique monétaire, y a laissé de vifs souvenirs.Le pays hôte du G20 en 2015 est également préoccupé par la résurgence des turbulences financières dans de nombreuses économies émergentes en raison des anticipations de remontée des taux d’intérêt américains.Le gouvernement turc, dont les priorités pour le G20 (croissance inclusive, suivi des mesures pro-croissance adoptées lors du G20 en Australie en novembre 2014, investissement) sont encore « un peu floues », plaide pour la mise en place d’un groupe de travail sur le système monétaire international.Lutte contre le financement du terrorismeIl souhaite par ailleurs que le G20 se préoccupe davantage du sort des pays les moins avancés. Un bilan d’étape devrait être fait au sujet des 1 000 engagements pris par les chefs d’Etat et du gouvernement à Brisbane (Australie) pour relever de 2 000 milliards de dollars supplémentaires la croissance mondiale.Les travaux déjà bien engagés en matière de régulation financière, de lutte contre l’évasion fiscale et en faveur de l’échange automatique de renseignements fiscaux seront poursuivis. Le gouvernement français continue demander une régulation du « shadow banking ».Terrorisme : la France veut renforcer les dispositions « antiblanchiment »Avec le Brésil, la France souhaite ajouter un volet financier à la lutte contre le réchauffement climatique, dans la perspective de la COP21 (Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques) de décembre 2015 à Paris. Elle devrait aussi demander à ses partenaires du G7 - lesquels débattront sûrement de la question Ukrainienne après la rencontre à Moscou entre Angela Merkel, François Hollande et Vladimir Poutine - ainsi que du G20 de s’engager dans la lutte contre le terrorisme et contre son financement.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.02.2015 à 11h23 • Mis à jour le08.02.2015 à 12h17 Six personnes soupçonnées d'appartenir à une filière djihadiste ont été interpellées dimanche 8 février dans la région de Toulouse et Albi, a indiqué le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, dans un communiqué.L'opération a été ordonnée par des magistrats du pôle antiterroriste de Paris, saisis d'une information judiciaire ouverte pour « association de malfaiteurs terroriste et financement du terrorisme », affirme le ministre, qui ajoute que « les six individus ont été placés en garde à vue ».Les six interpellés sont soupçonnés d'avoir réalisé des transferts de fonds douteux et d'avoir recruté des candidats au djihad, a confié à l'AFP une source proche de l'enquête. Les enquêteurs cherchent également à vérifier si certains d'entre eux se sont rendus en Syrie.Ces arrestations interviennent cinq jours après le démantèlement d'une autre filière djihadiste en Seine-Saint-Denis et dans la région lyonnaise. Sur les huit personnes alors interpellées, cinq ont été mises en examen samedi et quatre écrouées. 08.02.2015 à 08h50 La 30e édition de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) s'achève ce dimanche 8 février, en Guinée équatoriale, par la finale Ghana-Côte d'Ivoire. Depuis sa naissance, en 1957, la compétition a bien grandi. Retour sur l'édition 1990, la seule qu'ait organisée et remportée l'Algérie, éliminée dès les quarts de finale de l'édition 2015.  Leurs tympans s'en souviennent encore. « Il y avait tellement de boucan pour la finale qu'après les hymnes nationaux, on n'entendait même pas le bruit de l'hélicoptère qui planait au-dessus de nous pour la sécurité ou pour la télé, je ne sais plus », raconte Chérif Oudjani. Ce 16 mars 1990, à domicile, l'avant-centre offre à l'Algérie le seul titre de son histoire en Coupe d'Afrique des nations. D'une frappe en dehors de la surface, il trompe le gardien du Nigeria (1-0) devant près de 100 000 supporteurs.La victoire plonge dans l'euphorie le stade du 5-Juillet et ses alentours, à Alger. « Au coeur de la capitale, place des Martyrs, il était impossible de circuler en voiture ou en deux-roues, se souvient le journaliste algérien Hédi Hamel, alors envoyé spécial pour le mensuel Afrique football. La rue Didouche Mourad - les Champs-Elysées locaux - rappelait les images de liesse filmées lors de l'indépendance du pays, en 1962. » Ce sacre récompense la décennie dorée du football algérien : déjà finaliste de la Coupe d'Afrique en 1980, troisième en 1984 puis 1988, l'Algérie avait surtout créé la sensation pour sa première participation à la Coupe du monde grâce à sa victoire sur l'Allemagne (2-1). Un adversaire qu'elle retrouvera en huitièmes de finale de la Coupe du monde 2014 et qui l'éliminera au terme d'un match haletant..En 1990, Chérif Oudjani fait figure d'exception dans l'équipe d'Algérie. Lui seul était né en France, à Lens, et non pas en Algérie. Alors âgé de 24 ans, l'attaquant de Sochaux évolue en pointe aux côtés de Rabah Madjer, l'un des rares Algériens à évoluer lui aussi à l'étranger. « Si Madjer n'avait pas été là, on aurait été moyens », reconnaît-il à propos de son aîné, célèbre pour sa subtile talonnade avec Porto contre le Bayern Munich, trois ans plus tôt, en finale de la Ligue des champions.L'ÉQUIPE DU FLN EN HÉRITAGE « En France, poursuit Oudjani, devenu recruteur pour le club de Lille, on parlait dans les années 1980 de la génération Platini. En Algérie, à la même époque, on avait la génération Madjer et Belloumi [meneur de jeu qui avait pris sa retraite internationale dès 1989]. » Pendant toute la CAN, toute l'équipe séjourne à l'intérieur même du stade du 5-Juillet, dans un hôtel mis à disposition pour les « Fennecs ». A l'abri de l'effervescence du centre-ville.  Pour entraîner ce collectif, on a fait appel à une figure nationale : Abdelhamid Kermali. Le sélectionneur s'était distingué pendant la guerre d'Algérie en quittant Lyon pour intégrer l'équipe du Front de libération nationale (FLN). Dès 1958, cette sélection itinérante de joueurs algériens milita pour l'indépendance du pays, à travers une tournée en Afrique, Europe de l'Est et Asie.« Kermali ne nous racontait pas ces histoires d'anciens combattants, se souvient Chérif Oudjani, lui-même fils d'un ancien footballeur du FLN. Nous, les joueurs, on était déjà assez motivé comme ça. » Quelques mois plus tard, le 22 décembre 1990 un club algérien prolonge cet état de grâce. Fierté berbère, la Jeunesse sportive de Kabylie (JSK) s'adjuge la deuxième Ligue des champions de son histoire, contre les Zambiens du Nkana FC.APRÈS LE TRIOMPHE, UNE DÉCENNIE DE GUERRELes années suivantes seront loin d'être aussi radieuses. A la décennie dorée du football algérien succédera, pour tout le pays, une « décennie noire ». De 1991 à 2002, clubs et sélection nationale souffriront du sanglant conflit qui oppose le gouvernement et plusieurs groupes islamistes. A l'origine de cette guerre ? L'élection annulée par le gouvernement à la suite du succès du Front islamique du salut (FIS) au premier tour.Lors de la CAN 1990, ce parti n'était alors qu'au stade embryonnaire. Par intermittences, quelques supporteurs en profitaient déjà pour lancer des slogans à la gloire d'Abassi Madani, le responsable du FIS.  « L'armée, le peuple, avec Madani ! »  s'exclamaient-ils le jour de la finale, d'après un article du Monde diplomatique paru la même année.« On voyait qu'à présent, ces opposants arrivaient à pénétrer les stades, le seul lieu où ils pouvaient s'exprimer ainsi dans le pays », considère Hédi Hamel, alors assis en tribune de presse. Depuis le terrain, en revanche, Chérif Oudjani n'a rien entendu de tout cela : « Vous plaisantez là, monsieur ? Quand il y a 100 000 personnes qui braillent, sauf si elles braillent toutes en même temps, c'est juste un énorme brouaha. Et déjà que je n'avais pas entendu l'hélicoptère... »Histoires de CAN, épisode 1 : L'Egypte de Nasser, lauréate de la première Coupe d'AfriqueHistoires de CAN, épisode 2 : Laurent Pokou, des faubourgs d'Abidjan au sommet Histoires de CAN, épisode 3 : 8 janvier 2010, le bus du Togo mitraillé Sarah Belouezzane Le cliché est entêtant, largement partagé : un banquier travaille toujours beaucoup, est stressé et surtout ne pense qu’à la finance. Grand brun calme, à la voix posée, Bernard Mourad, lui, ne colle pas vraiment à la représentation que l’on se fait du financier classique. Encore moins à celle du spécialiste de chez Morgan Stanley qui a œuvré pour la victoire de Patrick Drahi, son client de toujours, dans le duel épique qui l’opposa, en avril 2014, à Martin Bouygues pour le rachat de SFR. Pourtant, c’était bien lui. Travaillant d’arrache-pied sur le financement et l’exécution de l’opération le jour, mais s’occupant à une toute autre activité la nuit : le développement et la promotion d’une application mobile, My SOS, un réseau social solidaire.Aujourd’hui, M. Mourad quitte Morgan Stanley, et vient d'être nommé à la tête de Mag & News Co, le groupe de presse constitué par Patrick Drahi. Et qui regroupe Libération, L'Express, la chaîne d'information basée en Israël i24, ainsi que les titres de Marc Laufer, comme 01net. Ce dernier va d’ailleurs devenir le directeur général du nouvel ensemble. Selon l’entourage de M. Drahi, Bernard Mourad devra gérer la stratégie du groupe, son développement à l’international, ainsi que les futures acquisitions et les relations institutionnelles.Deux romans, une appli, une pièce de théâtreUne tâche qui viendra s'ajouter à toutes les autres... Car Bernard Mourad ne peut se satisfaire d’une seule activité : après avoir publié déjà deux romans et avoir fait avancer son application mobile, sa nouvelle lubie nocturne consiste en l’écriture d’une pièce de théâtre. Un huis clos entre le président grec Georges Papandréou, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel au moment du référendum sur l’aide à la Grèce.Né à Beyrouth en 1975 d’un père libanais chrétien et d’une mère juive d’origine marocaine, M. Mourad aurait dû travailler dans la santé, grande spécialité de la famille : son père est cardiologue, son frère est un spécialiste reconnu de l’hypertension, sa sœur, enfin, est infirmière. Mais il a choisi la banque, et l’écriture, son autre grande passion.Il n’a que 2 ans quand sa mère décide de rapatrier ses enfants en France pour fuir la guerre civile qui fait rage au pays du cèdre. Son père reste, convaincu que des temps plus calmes vont revenir, et que sa famille pourra rentrer.Arrivé en France, il fréquente les meilleures écoles de la république. Lycée Buffon dans le 15e arrondissement, puis Sciences Po et HEC. C’est un stage dans la section télécoms et médias de la banque Morgan Stanley qui lui ouvre les portes de la prestigieuse institution. Il ne changera plus jamais de secteur.« Anges gardiens »Son histoire avec Patrick Drahi commence en 2004. A l’époque, le future nabab n’est pas encore très connu. Il souhaite racheter Noos pour constituer un groupe hexagonal spécialisé dans le câble. Bernard Mourad et Dexter Goei, actuel PDG d’Altice (la holding luxembourgeoise du milliardaire, mais à l’époque lui aussi banquier chez Morgan Stanley) le conseillent. Les trois hommes ne se quitteront plus. Les deux financiers accompagnent M. Drahi dans ses opérations européennes, mais aussi israéliennes.L’idée de lancer son application, M. Mourad l’a eue grâce à une anecdote racontée au passage par un ami. Dans un immeuble de la région parisienne, une vieille dame fait un malaise. Elle a à peine le temps de prévenir le SAMU et s’écroule. Arrivés 15 minutes après l’appel, les urgentistes n’ont pas le temps de la réanimer, elle est déjà morte d’un arrêt cardiaque. Or, son voisin avait son brevet de secouriste, et aurait pu pratiquer les premiers soins cruciaux en attendant le SAMU.Le banquier a alors l’idée de créer un réseau social solidaire dans lequel une partie des membres, appelés les « anges gardiens », pourraient indiquer leurs compétences médicales. Les autres, plutôt en besoin d’aides, renseignent leurs pathologies chroniques, leur groupe sanguin ou encore les coordonnées de leur médecin traitant. En cas de détresse, un seul clic sur l’appli, et tout le réseau d’anges gardiens est prévenu.MySOS existe sur iPhones et smartphones Android. Lancée fin 2013, l’appli bénéficie du soutien de la Fédération française de cardiologie et de la Croix rouge. Elle compte aujourd’hui plus de 100 000 membres en France. Et pourrait bientôt s’exporter dans d’autres pays.Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.02.2015 à 13h32 • Mis à jour le01.02.2015 à 15h54 Quatre départements étaient toujours en vigilance orange dimanche 1er février dans le massif pyrénéen, où 7 000 foyers se trouvaient sans électricité en raison de très fortes chutes de neige. Il s'agit des Pyrénées-Atlantiques, des Hautes-Pyrénées, de l'Ariège et de la Haute-Garonne.L'activité des avalanches, atteignant notamment des axes de communication, est élevée, telle qu'« observée en moyenne une à deux fois par hiver », précise Météo France. Le risque avalanche a été relevé à son maximum (niveau 5 sur 5) dans les Pyrénées-Atlantiques dès samedi. Trois personnes ont été ensevelies par une avalanche dans le village d'Aulon, situé à l'entrée du Parc national des Pyrénées, dimanche matin. « Elles ont été dégagées et sont saines et sauves », selon un responsable de la préfecture, Stéphane Costaglioli. Les stations de ski des Hautes-Pyrénées ont été fermées jusqu'à lundi 7 heures, a précisé la préfecture du département, qui souligne que toutes les personnnes bloquées par la neige et qui ne sont plus en mesure d'atteindre les stations ont été prises en charge. Environ 5 500 foyers se trouvaient privés d'électricité dimanche matin dans les Hautes-Pyrénées et les Pyrénées-Atlantiques, a indiqué ERDF, précisant que 200 techniciens étaient à pied-d'œuvre dans des « conditions d'accès et de circulation difficiles ». 01.02.2015 à 12h27 • Mis à jour le01.02.2015 à 14h05 | Olivier Dumons et Yves Eudes « Your files are encrypted ! », « Votre ordinateur est bloqué ! », « Activité illicite démêlée ! ». Ils sont nombreux, entreprises ou particuliers, à s’être retrouvé, lors de la mise en route de leur PC, devant ces messages angoissants, le plus souvent en anglais, mais aussi depuis quelque temps, approximativement traduits en français. La plupart du temps bardés des logos du FBI, des drapeaux tricolores de la gendarmerie, de la police nationale, et même de la Sacem, ces messages à l’allure officielle sont conçus pour faire peur – et inciter à payer pour retrouver l’accès à ses fichiers sur son ordinateur ou son smartphone.Les premières versions de ces systèmes de racket en ligne sont apparues au début des années 1990. Ils s’apparentaient plus à un système de péage déverrouillant l’accès à son ordinateur. De faux messages de service qui semblaient émaner de Microsoft, ou de faux « avertissements officiels » des autorités locales intimant l’ordre de payer une – modeste – somme d’argent si l’on voulait récupérer toutes les fonctionnalités et documents de l’ordinateur infecté.Des versions plus évoluées, mais basées sur le même principe, ont ensuite vu le jour. Winlock, apparu en 2010, aurait rapporté en peu de temps près de 14 millions d’euros avant d’être éradiqué, selon les autorités russes. Et depuis, se sont succédé Windows Product Activation (2011), Reveton (2012), Cryptolocker (2013), Trojan.Ransomlock (2014), TorLocker (2014), et surtout CryptoWall (2014).CryptoWall, le « ransomware » (rançongiciel en français) le plus lucratif de ces dernières années, a été repéré dans une nouvelle version plus virulente par plusieurs chercheurs en sécurité le 18 décembre, un mois seulement après la dernière détection de la précédente mouture. Cette version 3.0 (ou « Crowti ») s’appuie sur le réseau anonyme TOR, mais aussi – et c’est une nouveauté – sur I2P (Projet Internet Invisible) pour éviter les détections.Un support anonyme et… gratuitDans la seule et unique fenêtre qui apparaît à l’écran – et qu’il est impossible de fermer – un message écrit en rouge prévient : « Pour obtenir la clé de décryptage, vous devez payer 500 USD/EUR. Si vous ne payez pas avant l’heure affichée, le coût du décryptage sera doublé à 1 000 USD/EUR. » Vient ensuite un compte à rebours égrenant en temps réel les 168 heures qui séparent de la destruction complète des fichiers, ainsi que le « pedigree » de l’ordinateur verrouillé (version de Microsoft Windows, adresse IP, origine de la connexion, et le nombre de fichiers encodés). Généreux, les pirates proposent en plus du bouton de paiement (en bitcoins), une aide en ligne rédigée en français correct et présentée de façon très pédagogique en 4 points, et un bouton « décrypter 1 fichier gratuitement ». Autre nouveauté, le bouton « Support », véritable service client anonyme, leur permettant de guider pas à pas les victimes dans le paiement de la rançon, puis dans le processus de récupération des données. Les pirates espèrent ainsi améliorer leur « rendement », qui se situait en dessous des 0,5 % pour les deux précédentes versions du logiciel, selon les estimations de Dell SecureWorks.En France, « aucune arrestation n’a été faite à ce jour sur ce type de racket en ligne : c’est beaucoup moins risqué que d’autres formes de délinquance », commente l’adjudant de gendarmerie Nicolas Devin, chargé des enquêtes sur les technologies numériques en région Nord-Pas-de-Calais. Ils sont neuf, comme lui, à traquer la cyberdélinquance dans le département, et plus de 200 sur le territoire national. Seuls trois cas ont été déclarés dans sa région : « Nous conseillons aux victimes de ne pas payer la rançon, de faire appel à des spécialistes. Mais nous ne pouvons pas les en empêcher, ce n’est pas une infraction. Donc, certains acceptent de perdre leurs données, de repartir à zéro. Quand la rançon est versée, les pirates tiennent en principe parole, mais le loup est dans la bergerie. »Difficile de remonter jusqu’aux escrocs  : « La source principale vient d’Ukraine, mais ce peut-être juste un relais. De toute façon, il n’y a pas de convention hors Union européenne. Les autorités locales ne coopèrent pas facilement, et nous n’avons aucun moyen de les contraindre. » Le rôle de la brigade est donc surtout très axé sur la prévention, notamment des PME et CCI : « Les pirates scannent le réseau pour trouver des serveurs mal protégés, des failles correspondant à leur outil. Si c’est un particulier, ils laissent tomber, si c’est une très grande entreprise aussi, ils savent qu’une multinationale aura les moyens de réagir. Leur cible préférée est donc la PME sans défense. Les escrocs adaptent leur prix à la taille de leur victime, il varie entre 10 000 et 20 000 euros pour une PME. »Des logiciels conçus en RussieSelon une analyse de Keith Jarvis, chercheur au CTU (Counter Threat Unit), l’unité spécialisée en menaces virales de la société Dell SecureWorks, CryptoLocker, la première version de CryptoWall, apparue le 5 septembre 2013, aurait rapporté à ses créateurs entre 27 et 30 millions de dollars (entre 23,3 et 26 millions d’euros), en infectant quelque 250 000 ordinateurs à travers le monde en moins de cent jours.A la fin mai 2014, et grâce à une action internationale conjointe baptisée « Opération Tovar », CryptoLocker fut isolé et mis hors d’état de se propager, tandis que les principaux responsables (russes) du gang de cybercriminels à l’origine de la fraude étaient mis sous les verrous. CryptoWall 2.0, la première variante améliorée de CryptoLocker et apparue début février 2014, utilisait déjà le réseau anonyme TOR. Elle émanait de toute évidence de la même mouvance de criminels russes et a continué à sévir jusqu’au 4 août 2014, date de la dernière campagne de propagation. Selon Microsoft, qui a lancé une mise en garde le 13 janvier, la propagation de CryptoWall 3.0 a débuté très rapidement.Christophe Kiciak, responsable de l’équipe CheckMates au sein de la société conseil en sécurité Provadys, est catégorique sur les trois cas qu’il a eus à traiter en 2014 : « Cryptolocker est une vraie plaie. Quand on vient nous voir, il est déjà trop tard, les données sont perdues. Nous pouvons parfois récupérer certains documents dans les mémoires internes ou les dossiers de fichiers temporaires, mais très peu : l’essentiel est perdu. Nous conseillons de ne pas payer, mais quand on leur dit que nous ne pouvons rien faire de plus, je vois la panique dans leurs yeux, et je suis sûr qu’après mon départ, ils vont payer. »Les pirates sont très réactifs. En 2014, une vulnérabilité a été repérée sur des serveurs de stockage Synology NAS (Network Attached Storage), qui équipent de nombreuses sociétés. Christophe Kiciak se souvient : « Ils ont développé une version spécialement adaptée à la nouvelle faille et l’ont propagée. Bilan, plusieurs milliers de particuliers et de PME infectés, et une rançon de 300 euros pour chacun à payer. Il est donc important de mettre régulièrement à jour ses systèmes de protection. »Le dernier spécimen détecté en date répond au nom de code de « Trojan. Agent. BHHK » (également appelé « CTB-locker »). Apparu en fin de journée le 19 janvier dans le sous-continent indien et en Amérique latine, il se propage très rapidement et se présente sous la forme d’un mail provenant d’un supposé FAX. A l’ouverture de la pièce jointe (un fichier compressé en zip), le logiciel chiffre la totalité des données de l’utilisateur connecté, puis demande un paiement de 8 bitcoins (environ 1 680 dollars) pour débloquer la situation.Olivier DumonsJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteYves EudesGrand reporterSuivreAller sur la page de ce journaliste 31.01.2015 à 21h51 • Mis à jour le01.02.2015 à 10h38 L'essentielL'Etat islamique a revendiqué et montré le meurtre de l'otage japonais Kenji Goto dans une vidéo publiée en ligne.Il s'agit de la deuxième exécution d'un otage japonais en une semaine, après la mort de Haruna Yukawa dimanche dernier.Le premier ministre japonais s'est indigné contre un « acte de terrorisme ignoble ».  Une semaine tout juste après l'annonce de l'exécution du Japonais Haruna Yukawa par l'organisation Etat islamique (EI), le premier ministre nippon, Shinzo Abe, est à nouveau apparu devant la presse le visage fermé, dimanche 1er février, pour condamner « un acte de terrorisme ignoble ». Le groupe djihadiste a publié en ligne une vidéo montrant et revendiquant l'exécution du journaliste Kenji Goto, samedi 31 janvier.L'enregistrement a été authentifié par SITE, le centre américain spécialisé dans la surveillance en ligne de la mouvance djihadiste. La vidéo présente « un degré élevé de crédibilité » a confirmé le ministre de la défense japonais, Gen Nakatani.Une mise en scène connueLa vidéo d'une minute montre un djihadiste masqué exécuter l'otage, agenouillé dans une combinaison orange, une mise en scène employée à plusieurs reprises par le groupe terroriste. Il y déclare que le gouvernement japonais est responsable de la mort du journaliste de 47 ans, qui avait rejoint la Syrie pour couvrir la guerre civile et avait probablement été capturé en octobre par l'EI.Selon le SITE, le bourreau à l'accent britannique est celui qui était présent sur de précédentes vidéos d'exécution d'otages occidentaux par l'Etat islamiqueAbe « très en colère »Visiblement ému, Shinzo Abe s'est indigné contre un acte « horrible » contre lequel il s'est dit « très en colère », ajoutant que le Japon ne renoncerait pas à combattre « un terrorisme inadmissible  ». Il a également présenté ses condoléances aux proches du journaliste.« Je n'ai pas de mots pour dire la peine que la famille doit ressentir, le gouvernement a fait le maximum pour gérer cette crise, c'est très regrettable (qu'on en arrive à cette issue) »« Nous allons y répondre de façon ferme », avait averti, avant lui, Yoshihide Suga, porte-parole du gouvernement.Lire (édition abonnés) : Le Japon confronté au chantage de l’Etat islamiqueUn « honnête homme » Né en 1967, Kenji Goto avait lancé en 1996 à Tokyo une société de production, Independent Press, laquelle fournit des reportages sur le Moyen-Orient aux chaînes de télévision japonaises.Sa femme avait pris la parole jeudi, pour demander sa libération, sur le site de l'organisation Rory Peck Trust pour le soutien des journalistes indépendants. Elle y décrivait ce père de deux fillettes comme « un honnête homme qui est juste allé en Syrie pour témoigner du sort de ceux qui souffrent » et indiquait avoir reçu directement plusieurs courriels des djihadistes. Incertitudes sur le sort du pilote jordanien Le Japon redoutait cet assassinat depuis une semaine, l'organisation Etat islamique ayant menacé de tuer Kenji Goto dans la vidéo où elle revendiquait l'exécution de Haruna Yukawa. Les djihadistes avaient ensuite publié plusieurs ultimatums dans la semaine. Dans un premier message, ils menaçaient de tuer le journaliste et le pilote jordanien Maaz al-Kassasbeh, qu'ils détiennent également, si une djihadiste emprisonnée en Jordanie n'était pas libérée.Lire : Qui est la djihadiste Sajida Al-Richaoui, dont l'EI demande la libération en Jordanie ?Dans une deuxième vidéo publiée jeudi, l'EI avait repoussé son ultimatum à jeudi soir, à travers un message, lu par le journaliste japonais, où les djihadistes ne menaçaient directement que le pilote jordanien. Ils exigeaient à nouveau la libération de la djihadiste, une demande à laquelle Amman ne s'était pas dite opposée mais le royaume avait exigé des preuves de vies de son pilote. Dimanche, le porte-parole du gouvernement jordanien, Mohammad al-Momeni, a assuré que son pays était « déterminé à tout faire » pour sauver son pilote.Lire (édition abonnés) : L’Etat islamique cherche à déstabiliser Amman en utilisant ses otagesSolidarité des dirigeantsLes dirigeants de la coalition internationale contre l'Etat islamique en Irak et en Syrie se sont indignés contre un meurtre « odieux » selon Barack Obama. « C'est un rappel de plus que l'EI est l'incarnation du mal, sans égard pour la vie humaine », a ajouté le premier ministre britannique David Cameron.Dans un communiqué publié peu de temps après les déclarations de M. Abe, François Hollande a, lui, condamné un « meurtre brutal » et s'est dit « solidaire du Japon dans cette nouvelle épreuve ». « Nos deux pays amis continueront de travailler ensemble pour la paix au Moyen-Orient et pour éliminer les groupes terroristes », a-t-il ajouté. 31.01.2015 à 19h12 • Mis à jour le01.02.2015 à 12h53 | Adrien Pécout La 30e édition de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) se tient en Guinée équatoriale jusqu'au 8 février. Depuis sa naissance, en 1957, la compétition a bien grandi. Retour sur la première CAN disputée au Soudan par trois équipes et remportée par l'Egypte, devenue, aujourd'hui le pays le plus titré du tournoi (sept sacres), mais incapable de se qualifier pour son cru 2015.  Porte-étendard de la lutte contre les puissances coloniales, l’Egypte de Nasser n’aura pas seulement été celle de la nationalisation du canal de Suez. Un an plus tard, le 16 février 1957, le pays s’impose aussi comme l’un des postes les plus avancés du football africain.A Khartoum, la capitale du Soudan, les Pharaons remportent la première Coupe d’Afrique des nations (CAN). Sous les yeux de 30 000 spectateurs, le quadruplé de Mohamed Al-Attar leur offre une large victoire en finale aux dépens de l'Ethiopie (4-0).Outre l’Egypte, seules deux équipes participent : l’Ethiopie, donc, et le Soudan, pays hôte que les Egyptiens ont dominé une semaine plus tôt en demi-finales (2-1). L’Afrique du Sud devait aussi en être, mais elle fut exclue au dernier moment pour cause d’apartheid.« Ses dirigeants voulaient présenter différentes listes de joueurs bien distinctes : une de Blancs, une de Noirs, une de métisses et une d’Indiens », détaille le journaliste algérien Hédi Hamel, auteur de La Légende de la CAN (éditions Tournon, 2008). « VOLONTÉ D'ÉMANCIPATION DES PAYS AFRICAINS »Egypte, Ethiopie, Soudan et Afrique du Sud font figure d’exception. Affiliés à la Fédération internationale de football, ces quatre pays déjà indépendants fondent la Confédération africaine de football (CAF) quelques jours plus tôt, dans un hôtel de luxe de Khartoum.Au rythme de la décolonisation et des indépendances nationales, le reste du continent rejoindra ensuite cette entité, au point de former aujourd'hui une assemblée de cinquante-quatre membres – dont seize participent tous les deux ans à la CAN.« Bien que limité à un “affrontement régional” entre pays voisins du nord-est du continent, la première Coupe d’Afrique est néanmoins la marque d’une volonté d’émancipation des pays africains dans le monde du football », écrit l’historien Yvan Gastaut, enseignant à la faculté de Nice. Troisième continent à se doter d'une compétition de football derrière l'Amérique (1916) et l'Asie (1956), l'Afrique a été plus prompte que l'Europe (1960) et l'Océanie (1973).Sur le plan politique, il faudra attendre 1963 pour assister à la création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), chargée d'accompagner les nations dans leur indépendance. Mais en Egypte, aussi bien pour la diplomatie que pour le football, le développement fut plus rapide. NASSER ET « LA PRISE EN MAIN DU FOOTBALL »Royaume indépendant de l'Angleterre depuis 1922, le pays devint dès 1934 le premier représentant de l'Afrique en Coupe du monde. Et tout s'accéléra à nouveau en 1952 avec l'entrée au pouvoir du colonel Nasser, renversant le régime du roi Farouk, puis proclamant la République. « En Egypte, la prise du pouvoir par les 'colonels' en 1952 se traduisit sous le régime nassérien par une prise en main du football, puisque le maréchal Abbelhakim Amer, ministre de la guerre,  fut 'élu unanimement' président de la Fédération égyptienne de football », écrivent les historiens Paul Dietschy et David-Claude Kemo-Keimbou dans L'Afrique et la planète football (éditions EPA, 2008).« Nasser appréciait vraiment l’attaquant Mohamed Al-Attar, surnommé Ad-Diba, explique Hedi Hamel à propos de l’avant-centre qui inscrit le quadruplé victorieux contre l’Ethiopie en finale de la première édition de la CAN, en 1957. Ce joueur avait portes ouvertes chez lui et, en ce temps-là, c’était considérable qu’un joueur de foot puisse être reçu par un leader politique aussi important »En 1959, la deuxième édition de la CAN donnera, là encore, satisfaction à Gamal Abdel Nasser. Le trophée couronne de nouveau l’Egypte ou, plus exactement, la République arabe unie. Ainsi s'appelait l’Etat qui a réuni Egyptiens et la Syriens entre 1958 et 1961, au nom du panarabisme nassérien. AL-AHLY, « LE NATIONAL »Aujourd’hui, un demi-siècle plus tard, les Pharaons continuent d’honorer cet héritage en Coupe d'Afrique des nations. Même s’ils ont échoué à se qualifier pour l'édition 2015 de la CAN, leur équipe nationale compte déjà sept titres en trente éditions, un record. Jusqu’à présent, aucune nation n’a fait mieux, pas même le Ghana et le Cameroun, quatre titres chacun.Chez les clubs aussi, l’Egypte domine le continent. Elu club africain du XXe siècle par la CAF, Al-Ahly (« le National ») détient le record de titres en Ligue des champions africaine : huit sacres. Cette équipe cairote - dont Nasser a été le président d'honneur - devance au classement son rival, le Zamalek (5 titres), qui portait jadis le nom de Farouk en honneur du roi éponyme.Dans un texte publié en 2014 par le New York Times, l'écrivain égyptien Alaa Al Aswany, auteur de L'immeuble Yacoubian, estime que ses compatriotes « sont aussi attachés au football que les Français le sont au vin ». Tout sauf une surprise, selon Hedi Hamel : « L’Egypte est le berceau du football africain, les troupes britanniques l’ont implanté dès les années 1880. Pendant les heures où ils ne travaillaient pas, les Anglais faisaient participer pour l’occasion des ouvriers ou des agriculteurs égyptiens. » Durant la décennie 1960, cette émergence du football nilotique profite aussi à l'Ethiopie de l'empereur Haïlé Sélassié et au Soudan. Ces deux voisins ont respectivement remporté la CAN en 1962 et 1970, à chaque fois à domicile, sur les bords du Nil. Deux nations pionnières de la CAN qui, au même titre que l'Egypte, figurent aux abonnés absents de l'édition 2015.Lire les autres épisodes d'Histoires de CAN : Laurent Pokou, des faubourgs d'Abidjan au sommet de la CANAdrien PécoutJournaliste au Monde Emmanuelle Jardonnet Ses souvenirs de son grand-père, Pablo Picasso ? Ils remontent à l’époque où, petite fille pauvre, elle se revoit faire le pied de grue devant les grilles de la villa du maître, à Cannes, lorsque son père, Paulo Picasso, l’emmenait pour réclamer des subsides à son propre père. « La Californie », cette grande villa du XIXe siècle, c’est ironiquement à elle, Marina Picasso, parmi la multitude d’héritiers, qu’elle est revenue. Elle avait alors une vingtaine d’années, et son premier geste a été de retourner vers le mur toutes les œuvres dont elle a aussi hérité de l’artiste. Par pur ressentiment, a-t-elle confié au New York Times.Le poids de son héritage, elle s’en était déjà en partie délesté psychologiquement en publiant ses mémoires en 2001, Picasso : mon grand-père, où elle révélait, après quinze ans de thérapie, ses vérités sur un clan désuni et la peine que lui a causée l’indifférence de son grand-père. A 64 ans, elle fait aujourd’hui savoir qu’elle se prépare à un détachement plus matériel, sonnant et trébuchant, de ses racines : la mise en vente de nombreuses œuvres de Picasso restées en sa possession.Ventes directesCe n’est en soi pas tout à fait une nouveauté : comme les autres héritiers du peintre, Marina Picasso se déleste régulièrement d’œuvres, pour vivre et financer ses projets. Depuis la mort, en 2008, de son marchand, le Suisse Jan Krugier, qui s’était chargé de la mise en vente de la plupart de ses pièces les plus prestigieuses, elle a tenté plusieurs stratégies sur le marché de l’art, rappelle le New York Times. En 2013, elle a ainsi mis aux enchères conjointement deux peintures de premier plan (dont Femme assise en robe grise, vendu 6,8 millions de dollars), puis en 2014, elle a présenté toute une collection de dessins de nu – dans les deux cas chez Sotheby’s.Lire : Deux Picasso vendus pour près de 6 millions d'eurosAfin de rompre avec toute tradition familiale, l’héritière envisage cette fois de gérer ses futures ventes à sa manière : en se passant des intermédiaires et de leurs commissions. Ainsi compte-t-elle céder en vente directe « au cas par cas, selon ses besoins ». Par cette prise en main, elle semble vouloir accélérer le mouvement, ce qui ne va pas sans nourrir craintes et fantasmes dans le milieu – la plus grande peur étant qu’elle inonde le marché, faisant baisser les prix au passage.Si elle n’a pas de liste prédéfinie des pièces qu’elle compte vendre, Marina Picasso se prononce sur deux choses : la rumeur selon laquelle elle va vendre la villa du peintre est fausse ; par ailleurs, elle sait quel est le premier tableau dont elle souhaite se débarrasser aujourd’hui : La Famille, un grand portrait de sa propre famille peint en 1935 sur un fond désertique – dans un style réaliste assez inhabituel. « Il est symbolique car je suis née dans une grande famille, mais cette famille n’en était en réalité pas une », a confié l’héritière.« Je n’avais pas de grand-père »Son père était le fils de Picasso et de sa première femme, la danseuse russe Olga Khokhlova. Selon elle, celui-ci servait à Picasso de chauffeur ou d’homme à tout faire. Puis ses parents se sont séparés : « J’ai très peu vu mon père. Je n’avais pas de grand-père. » Marina Picasso assure qu’elle ne possède aucune photo d’elle en compagnie de son grand-père, et qu’elle n’a pas eu la moindre de ses œuvres avant sa mort. Elle se souvient qu’il lui arrivait de lui dessiner des fleurs sur des feuilles en papier, mais on ne la laissait pas les garder.Olivier Widmaier Picasso, un autre petit-fils de Picasso – issu de sa liaison avec Marie-Thérèse Walter –, et lui aussi auteur d’une biographie (beaucoup plus positive) de Picasso, dit comprendre la colère de sa parente, mais relativise les faits : « Soyons honnêtes, Picasso n’était pas le seul responsable de cette situation. Sa mère avait la garde exclusive des enfants. Il ne voulait pas lui donner de l’argent parce qu’il s’inquiétait qu’elle ne l’utilise pas pour ses enfants. Il a donc plutôt payé leur scolarité directement. »A sa mort, en 1973, à l’âge de 91 ans, Picasso a laissé derrière lui quelque 50 000 œuvres et une « famille » composée de quatre enfants et huit arrière-petits-enfants, ainsi que des femmes et des muses, entre lesquels les batailles furent âpres lors du partage de ses biens. Cette sensation d’être mise au ban de la famille s’est encore accrue chez Marina Picasso lorsque Jacqueline Roque, la seconde femme de l’artiste, a interdit à son frère, Pablito, de se rendre aux obsèques de son grand-père. Quelques jours plus tard, celui-ci se suicidait, à 24 ans, en ingérant de l’eau de Javel.Quelque 10 000 œuvresPicasso n’avait pas laissé de testament. A l’issue des luttes d’héritage, un cinquième de ses biens furent finalement attribués à Marina Picasso, rappelle le New York Times – soit 10 000 œuvres : quelque 300 tableaux, et des céramiques, dessins, esquisses ou sculptures. « Les gens me disent que je devrais être contente d’avoir touché cet héritage, et je le suis. Mais c’est un héritage dépourvu d’amour », explique-t-elle. « Cela a été très difficile de porter ce célèbre nom et d’avoir eu autant de difficultés financières. Je pense que c’est pour cela que j’ai développé une fibre humaine et le besoin d’aider les autres. »L’argent tiré de ce pesant héritage, elle compte d’ailleurs l’utiliser pour développer ses actions philanthropes en France, en Suisse et au Vietnam. Cette mère de cinq enfants, dont trois adoptés au Vietnam, a fait don en 2014 de 1,5 million d’euros à la Fondation Hôpitaux de Paris, Hôpitaux de France, dont une partie finance une unité d’urgence psychiatrique pour adolescents à Marseille. Elle est également impliquée dans un projet d’aide aux personnes âgées hospitalisées pour de longs séjours, précise le New York Times.« Désormais, je vis au présent, dit-elle. Le passé est derrière moi. Mais je n’oublierai jamais, jamais. Je respecte mon grand-père et sa stature en tant qu’artiste. J’étais sa petite-fille et son héritière, mais je n’ai jamais eu de place dans son cœur. »Emmanuelle JardonnetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.02.2015 à 17h46 • Mis à jour le05.02.2015 à 17h59 Parce que l'actualité n'est pas faite que d'exploits à célébrer, chaque semaine, la rédaction des Sports du « Monde » sort son carton rouge. La saison passée, Mourad Boudellal annulait le match amical de Toulon à Béziers pour protester contre la percée électorale du Front national. Pour des raisons sportives, cette fois, le président du Rugby club toulonnais eût été bien inspiré d'en faire de même ce jeudi soir. A 21 heures, ses stars s'apprêtent à recevoir les Sud-Africains des Sharks au stade Mayol lors d'un autoproclamé « Rugby Masters » censé opposer le « meilleur des deux hémisphères ». Rien que ça.Sauf que le dit Rugby Masters intervient deux jours avant l'entrée du XV de France dans le Tournoi des six nations face à l'Ecosse.  L'une des meilleures équipes des deux hémisphères sera donc amputé de Guilhem Guirado, Alexandre Menini, Romain Taofifenua et Mathieu Bastareaud qui s'était récemment comparé à un « zombie » à bout de forces. L'équipe entraînée par Bernard Laporte devra aussi se passer, entre autres, de Bakkies Botha (blessé à une cheville) et Maxime Mermoz (grippé).L'hémisphère Nord contre l'hémisphère Sud. Le champion de France et d'Europe contre le vainqueur du championnat sud-africain. Aucun club n'avait osé depuis 1997 et ce Brives-Auckland resté dans les annales pour la correction (47-11) infligée au club de Patrick Sébastien. Mourad Boudjellal a aussi le sens de l'humour, mais surtout celui des affaires et de la com'. D'un point de vue marketing, ce match sera sans doute un joli coup pour lui et le promoteur français Team One Groupe, qui s'est fait fort, dès la fin du mois de novembre, de médiatiser la rencontre. Pour les organismes des joueurs, en revanche, c'est une autre affaire. Pauvres Toulonnais, est-on tenté de compâtir, à l'idée de ces joueurs qui risquent de finir la saison sur les rotules. Et qui doivent donc se fendre, devant les caméras de Sport +, d'un match additionnel en cours de route. Entre le championnat, la Coupe d'Europe, les matchs en sélection nationale, et les stages de préparation, leur saison ressemble déjà pour certains à un long et éprouvant tunnel de onze mois sur douze.Pour les épargner, Mourad Boudjellal aurait mieux fait de renoncer à la provocation de son homologue sud-africain John Smit. Le 24 novembre 2014, l'ancien Springbok avait tweeté : « Il est plus facile de gagner la H Cup [ancien nom de la Coupe d'Europe] que le Super Rugby, qu'est-ce que le RC Toulon dirait d'un match contre les vainqueurs du championnat sud-africain ». Aussi sec, le président toulonnais avait répondu par voie de presse : « On vous joue quand vous voulez, où vous voulez ! » Heureusement que l'homologue de Mourad Boudjellal ne l'a pas invité à venir les défier à Durban !  >> Lire aussi : Carton rouge… à Joseph Blatter Eric Leroux if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1423128981570 .graphe").css("height", 250)$("#container_1423128981570 .title").empty()if ("Evolution des rendements de l'assurance-vie"!= ""){Evolution des rendements de l'assurance-vie")}$("#container_1423128981570 .subtitle").empty()if ("(avant prélèvements sociaux)"!= ""){(avant prélèvements sociaux)")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1423128981570 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"FFSA, Insee, estimation 2014 Le Monde", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} %" }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"datetime", categories:null, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value:%Y}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "%Y"},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Rendement ", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 631152000000, 9 ], [ 662688000000, 8.96 ], [ 694224000000, 8.88 ], [ 725846400000, 8.36 ], [ 757382400000, 7.73 ], [ 788918400000, 7.15 ], [ 820454400000, 6.35 ], [ 852076800000, 6.13 ], [ 883612800000, 5.7 ], [ 915148800000, 5.2 ], [ 946684800000, 5.3 ], [ 978307200000, 5.3 ], [ 1009843200000, 4.8 ], [ 1041379200000, 4.5 ], [ 1072915200000, 4.4 ], [ 1104537600000, 4.2 ], [ 1136073600000, 4.1 ], [ 1167609600000, 4.1 ], [ 1199145600000, 3.9 ], [ 1230768000000, 3.7 ], [ 1262304000000, 3.4 ], [ 1293840000000, 3 ], [ 1325376000000, 2.9 ], [ 1356998400000, 2.8 ], [ 1388534400000, 2.5 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Rendement net d'inflation", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 631152000000, 5.6 ], [ 662688000000, 5.76 ], [ 694224000000, 6.48 ], [ 725846400000, 6.26 ], [ 757382400000, 6.03 ], [ 788918400000, 5.45 ], [ 820454400000, 4.35 ], [ 852076800000, 4.93 ], [ 883612800000, 5 ], [ 915148800000, 4.7 ], [ 946684800000, 3.6 ], [ 978307200000, 3.6 ], [ 1009843200000, 2.9 ], [ 1041379200000, 2.4 ], [ 1072915200000, 2.3 ], [ 1104537600000, 2.4 ], [ 1136073600000, 2.5 ], [ 1167609600000, 2.6 ], [ 1199145600000, 1.1 ], [ 1230768000000, 2.8 ], [ 1262304000000, 1.8 ], [ 1293840000000, 0.6 ], [ 1325376000000, 1 ], [ 1356998400000, 2 ], [ 1388534400000, 2 ] ], "color": "#FFc832" }]})});var chart = $('#container_1423128981570 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Le suspense est retombé : la quasi-totalité des assureurs ont désormais communiqué les rendements attribués l'an dernier à leurs fonds en euros garantis. Une information qui concerne les quelque 15 millions de Français qui détiennent un contrat d'assurance-vie.Le tableau récapitulatif de 180 contrats : Assurance-vie : les taux 2014 des fonds en eurosLa tendance 2014Elle est, encore une fois, à la baisse. Après avoir servi en moyenne 2,8 % en 2013, les fonds en euros devraient avoir délivré une performance moyenne de 2,5 % l'an dernier. Ce résultat est sans surprise. Cette diminution s'explique par la baisse des taux des obligations, qui représentent 80 à 90 % du portefeuille des fonds en euros classiques.Les assureurs doivent placer la collecte nouvelle dans des obligations qui rapportent de moins en moins, alors que le poids des obligations anciennes à plus fort rendement diminue mécaniquement, la baisse était inéluctable.Lire (en édition abonnés) : Pourquoi les taux bas donnent la migraine aux assureurs-vieLa Bourse n'ayant pas progressé l'an dernier, les assureurs n'ont pas pu y réaliser des plus values qui seraient venues gonfler l'ordinaire.Les topsSi la baisse frappe presque tous les fonds en euros, certains continuent néanmoins à servir des rendements très attractifs dans l'environnement actuel. Le record de 2014 est détenu par Primonial et Suravenir, dans le contrat Sérénipierre : leur fonds en euros, principalement investi en immobilier d'entreprises, a rapporté 4,05 %.Il est suivi de près par les fonds en euros dits « opportunistes », qui se laissent une grande liberté d'investissement. Celui de Suravenir, présent principalement dans des contrats en ligne, a rapporté 3,85 %, et son alter-ego de Spirica a progressé de 3,82 %.Ces fonds sont aujourd'hui majoritairement investis dans la pierre, mais s'autorisent à aller voir d'autres marchés si l'herbe est plus verte. Le fonds de Spirica prévoit ainsi d'investir cette année en actions non cotées et dans les infrastructures.Lire (en édition abonnés) : Les assurances-vie dopées écrasent la concurrenceAu rayon des fonds en euros classiques, donc investis principalement en obligations, c'est la modeste MIF (Mutuelle d'Ivry-La Fraternelle), qui détient la première place avec un taux de 3,65 %.Les flops Une nouvelle fois, les clients de Groupama-Gan ne sont pas à la fête, avec un taux de 1,8 % pour la seconde année consécutive. Seuls les épargnants ayant joué la carte de la diversification sur les unités de compte peuvent espérer gagner plus, le taux pouvant monter au maximum à 2,8 %.L'assureur n'est toutefois plus isolé en bas de tableau : la Banque Postale a crédité un taux identique sur une version de son contrat Vivaccio, et le Cap découverte du Crédit agricole ne le distance que de 5 points de base, à 1,85 %.De nombreux contrats vendus et garantis par les banques connaissent d'ailleurs une baisse sensible, qui les fait passer sous la barre des 2,5 %.Les mauvaises surprises Elles pourraient venir des vieux contrats d'assurance vie qui ne sont plus commercialisés, et pour lesquels la plupart des assureurs « oublient » d'indiquer les rendements attribués. La plupart de ces contrats rapportent généralement moins que ceux figurant en vitrine. En 2014, ils pourraient donc massivement passer sous la barre des 2 %. En toute discrétion…Eric LerouxJournaliste au Monde Bertrand Bissuel Les députés ont pratiquement achevé la lecture des articles sur les professions réglementées contenus dans le « projet de loi Macron » – dont l’examen reprend vendredi 6 février. Au cours des débats, le gouvernement a accepté de renoncer à l’une des mesures les plus controversées du texte : elle prévoyait de faire osciller les tarifs des notaires autour d’une valeur de référence avec un prix-plancher et un prix-plafond (d’où l’idée de « corridor tarifaire »). Cette concession ne convient pas à Pierre-Luc Vogel, président du Conseil supérieur du notariat (CSN), qui reste très critique sur la teneur du projet.Le gouvernement a revu sa copie en abandonnant le « corridor tarifaire ». Est-ce de nature à calmer vos inquiétudes ?Pierre-Luc Vogel : Notre satisfaction sur le corridor tarifaire a été de courte durée puisque ce dispositif, dont la complexité et les effets pervers ont été reconnus avec honnêteté par le ministre de l’économie, a été supprimé au profit d’un système de remise. Comme l’a dit le rapporteur général du projet de loi, Richard Ferrand, « nous sommes passés d’un corridor labyrinthique à un corridor rectiligne ». Or l’un et l’autre ont au moins une caractéristique commune : dans les deux cas, on s’y perd.Macron fait son mea culpa sur la rémunération des notairesPourquoi ?Quand on lit le texte, on a du mal à voir où l’on va. Il prévoit un système de remises que le notaire pourrait accorder uniquement sur les actes moyens. Cela va toucher les études en région, qui se situent dans cette moyenne et qui sont forcément fragiles. Une telle disposition est de nature à mettre en péril l’équilibre économique des confrères qui traitent ce type de dossiers.Vous dites que le texte va entraîner la destruction de 10 000 emplois. Comment être aussi affirmatif alors que la nouvelle grille tarifaire ne sera connue que dans plusieurs mois ?Nous nous sommes basés sur les recommandations de l’Autorité de la concurrence dans l’étude d’impact que nous avons réalisée. Il ne s’agissait pas de faire du chantage à l’emploi. Je rappelle que le Conseil d’Etat a considéré qu’il n’y avait pas eu de réelle étude d’impact sur ce point. Le reproche ne vient pas du notariat. Ceci étant, je n’exclus pas de faire exécuter une nouvelle étude d’impact, cette fois-ci par un organisme indépendant.Le lobbying « sans précédent » des notaires contre la loi MacronLe projet de loi donne de nouvelles prérogatives à l’Autorité de la concurrence sur les tarifs et l’installation de professionnels dans le notariat. L’idée sous-jacente est de sortir de la cogestion qui, aux dires de certains députés, a pu exister entre le ministère de la justice et la profession. Pourquoi y êtes-vous opposé ?Il y a là une sorte de sous-entendu de collusion entre la chancellerie et la profession qui me paraît totalement infondé. Je pense que le ministère de la justice a toujours joué son rôle. Les gouvernements se sont succédé, les majorités se sont succédé, les textes ont été appliqués. Je ne comprends pas cette critique.En réalité, on voit bien qu’il y a une opposition entre une vision purement économique, concurrentielle, et une vision des acteurs du droit. Nous nous sommes opposés à l’intervention de l’Autorité de la concurrence parce qu’elle a une vision strictement économique, avec une sorte d’obsession de la concurrence puisque sa mission consiste à l’encourager. J’ai du respect pour son travail mais le droit ne devrait pas entrer dans son champ de compétences car ce n’est pas une marchandise.Pour mieux le faire comprendre, nous raisonnons par analogie avec le monde de la santé. Le lien entre le notaire et son client est de même nature que celui entre le médecin et son patient : c’est un lien de confiance. Puisque le tarif est fixé par le gouvernement, qu’il le soit au bon niveau. Nous ne sommes pas dans le secteur marchand. Je ne vois pas pourquoi il y aurait ce système de remise à la tête du client. Aujourd’hui, l’analyse du ministère de l’économie a pris le pas sur celle du ministère de la justice. Je le déplore.Le texte cherche aussi à ouvrir la profession et à favoriser l’installation des jeunes. Vous êtes contre ?Nous sommes parfaitement d’accord avec ces objectifs. Et nous pouvons approuver le projet de loi s’il reflète fidèlement les intentions de M. Macron. Celui-ci a distingué trois zones : celles où il manque des professionnels et où la liberté d’installation doit jouer ; celles qui n’ont pas assez de notaires mais où l’ouverture de nouvelles études pourrait déstabiliser celles qui existent déjà et dans ce cas, le ministère de la justice peut s’opposer à des créations ; celles, enfin, où les besoins sont pourvus et qui ne nécessitent pas de créations d’offices. Mais le texte n’est pas encore assez clair pour que nous puissions nous prononcer sur ce point. Il faudrait qu’il soit mis en adéquation avec les déclarations du ministre.Votre profession s’était engagée, il y a plusieurs années, à augmenter le nombre de notaires titulaires mais la promesse est restée lettre morte. Pourquoi ?Nous l’avons reconnu et avons fait notre mea culpa. Ces engagements n’ont pas été tenus car les outils dont nous disposions pour identifier les besoins – les contrats d’adaptation structurelle – n’ont jamais été assortis de mécanismes coercitifs. Nous étions sur la base du volontariat. J’ai toujours regretté que les moyens en notre possession soient dépourvus d’un caractère obligatoire.Je tiens à rappeler que la France a la plus forte densité notariale en Europe : 14 pour 100 000 habitants, soit deux fois que la moyenne dans l’Union. En Allemagne, le nombre de professionnels a diminué. Mais cela ne doit pas pour autant nous exonérer de la nécessité de mieux accueillir les jeunes.Qu’est-ce que vous dites à vos confrères qui ont lancé des mots durs, voire menaçants, à l’encontre du ministre de l’économie et de députés de la majorité ?J’ai condamné publiquement les propos qui ont pu être tenus. Nous avons d’ailleurs diffusé un communiqué en ce sens, il y a une semaine. Dans un message vidéo qui va être diffusé sur notre portail interne, je rappelle à mes confrères la nécessité du respect de nos interlocuteurs. S’il est avéré que les menaces de mort, ayant amené M. Macron à déposer plainte, émanent d’un notaire, nous engagerons des procédures disciplinaires. Nous sommes dans la phase d’enquête. J’ai appelé le ministère de la justice pour être tenu au courant, il me faut des éléments factuels pour envisager des sanctions.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.02.2015 à 16h49 • Mis à jour le05.02.2015 à 16h54 | William Audureau et Madjid Zerrouky « L'Etat islamique envahit le monde des jeux vidéo. Un jeu authentique qui met en avant la fierté du moudjahid », se félicite Jarazaoui M. Depuis ce message posté sur Twitter, le 31 janvier, par cet influent relayeur d'informations de l'Etat islamique (EI), suivi par plus de 7 500 abonnés, la description enthousiaste d'une version personnalisée d'un jeu vidéo de guerre circule sur les réseaux djihadistes et fait la fierté de ses membres.Intitulée « Iraqi Warfare », cette version amateur modifiée, ou « mod » dans le langage du jeu vidéo, est apparue en l'automne. Basée sur le plus joué des simulateurs militaires, le jeu tchèque ArmA 3, elle permet de remplacer les deux factions jouables du jeu d'origine, Blufor et Opfor, par les unités de l'armée irakienne, des peshmergas kurdes et des combattants de l'EI, toutes reconstituées avec un impressionnant soin du détail.« Comme si vous vous battiez parmi les soldats de l'EI »Si le mod existe depuis septembre, sa découverte et son appropriation par des partisans de l'EI est récente. Sur YouTube, un « moudjahid d'Arma » a commencé à mettre en ligne ses parties à partir du début de l'année, en y incarnant systématiquement l'organisation djihadiste. L'une de ses vidéos est titrée « nous établissons l'Etat islamique » ; dans d'autres, il alterne extraits du jeu et vidéos des combats en Irak et en Syrie.La notoriété du mod dans la sphère djihadiste a véritablement explosé depuis qu'une vidéo de présentation de celui-ci a été repérée par Jarazaoui M. Lien à l'appui, dans un texte posté sur la plate-forme Justpaste.it, le djihadiste en vante les mérites pour l'organisation armée salafiste : « Ce jeu est très réaliste, c'est comme si vous vous battiez parmi les soldats de l'Etat islamique. » Et de vanter « les batailles contre les peshmergas laïques et l'armée apostate irakienne ». 11 000 consultations pour la description du jeuLe lien a été partagé plus de 500 fois sur Twitter depuis le 31 janvier, et la découverte du mod a eu droit à son petit « instant de gloire » avec une publication, le 1er février, sur un influent forum djihadiste pro-EI, aux membres cooptés, et qui sert de relais aux textes de ses dirigeants et aux informations de l'organisation. Les commentaires y sont enthousiastes : « On se retrouve dans le jeu… et sur la terre de l'immuabilité [la Palestine] », en référence à l'une des cartes du mode multijoueur. Au 5 février, 11 000 personnes avaient consulté la page, en arabe, popularisée par des comptes pro-djihadistes. Sur Armaholic, l'un des quatre sites hébergeant le mod, celui-ci a été téléchargé près de 5 000 fois, sans qu'il soit possible de savoir combien sont partisans de l'EI.Il ne s'agit toutefois pas du mod le plus populaire dans la communauté des joueurs d'ArmA 3, ni du seul à introduire des factions djihadistes : Middle East Conflict (50 000 téléchargements) permet également d'incarner l'EI, mais aussi le Hezbollah, l'armée syrienne, le Hamas, Boko Haram ou encore les talibans. Mais son existence semble ne pas avoir été remarquée par les partisans de l'EI.Un intérêt de l'EI pour les jeux vidéoContrairement à ce qu'affirment certains tabloïds anglais, rien ne permet d'attester que le mod ait été créé afin de servir d'outil de propagande ou de recrutement pour l'EI. Son auteur, un internaute identifié sous le pseudonyme de Marve_XT, n'a jamais revendiqué ouvertement de sympathie pour l'organisation djihadiste, sans l'avoir condamnée pour autant. Eloigné des forums du jeu pour « un “voyage” à des millions de kilomètres de [son] PC » depuis le 12 janvier, il n'a pas répondu aux sollicitations du Monde.fr.Lire aussi : Le changement de stratégie de l'EI sur InternetL'intérêt des partisans de l'EI pour les jeux vidéo n'est pas nouveau. En septembre avait circulé la bande-annonce d'une version modifiée de GTA intitulée Grand Theft Auto : Salil Al-Swarem (« le choc des épées »). Ouvertement djihadiste, elle reprend le titre Le Choc des épées, film de propagande de l'EI.William AudureauJournaliste au MondeMadjid ZerroukyJournaliste au Monde 05.02.2015 à 16h13 • Mis à jour le05.02.2015 à 16h15 | Brice Pedroletti (Pékin, correspondant) Figure emblématique du combat pour l’état de droit en Chine, l’avocat Pu Zhiqiang, détenu depuis mai dernier, n’attend plus qu’une décision du parquet pour connaître son sort : soit il sera jugé, soit les enquêteurs devront apporter des preuves supplémentaires dans son dossier d’accusation. Ce dernier, monté par la police, comporte notamment trois accusations – « incitation à la subversion du pouvoir de l’Etat », « incitation à la haine raciale et au séparatisme » et « provocation de querelles et de troubles » – passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à vingt ans de prison. Elles sont fondées sur 28 messages diffusés sur son compte Weibo, l’équivalent chinois de Twitter, entre 2011 et 2014. « Pour trois des accusations, les seules preuves présentées sont ces messages », a confirmé au Monde l’avocat Zhang Baojun, qui fait partie de l’équipe de défense de M. Pu.« Mon client reconnaît les avoir écrits, mais maintient que cela ne constitue pas un crime. Pour nous, la défense, ce n’est pas vraiment compliqué, c’est une question de liberté d’expression, comme le stipule la Constitution », explique maître Zhang. « Liu Xiaobo [prix Nobel de la paix condamné en 2009 à 11 ans de prison] avait été jugé à partir de plusieurs de ses textes. Or, il s’agissait de textes, cette fois, on ne parle que de tweets ! Le problème, c’est de savoir combien d’années ils veulent lui coller, car cela revient à ça », poursuit-il.« Tortures phyisques et mentales »Selon M. Zhang, les interrogateurs ont à ce jour compilé 74 volumes de 100 à 150 pages chacun après trois mois d’interrogatoires. M. Pu a été soumis à rude épreuve, puisque certaines des sessions ont duré dix heures : dans une lettre adressée en décembre au président chinois Xi Jinping, son épouse s’était plainte des « tortures physiques et mentales » infligées à son mari – notamment parce qu’il souffre de diabète. M. Pu partageait sa cellule avec 18 détenus, selon une proche.Les tweets retenus par la police pour nourrir les accusations sont des réactions et des commentaires, parfois très sarcastiques, de Pu Zhiqiang à des faits d’actualités ou des débats qui agitaient la blogosphère. En juin 2013, il appelle Lei Feng, le héros modèle du maoïsme, « le plus grand mensonge des soixante dernières années ». Dans un autre tweet daté de janvier 2013, l’avocat raille pour leur incompétence notoire deux députés à l’Assemblée du peuple : le major général Mao Xinyu, le petit-fils de Mao, ainsi que Shen Jilan, une députée de 84 ans qui n’a jamais voté contre aucune proposition de loi depuis 1954.« Conquérants et pilleurs »Les trois tweets les plus récents datent de 2014 et portent sur les troubles dans la région autonome ouïgour du Xinjiang, l’avocat réclamant des enquêtes sur la situation dans cette zone secouée par des attentats terroristes réguliers et appelant les Chinois « à ne pas se comporter en conquérants et en pilleurs ».Les arguments de Pu Zhiqiang ont touché une corde sensible à un moment où le régime chinois, en plein accès de paranoïa, affiche une tolérance zéro pour les voix critiques. « Le seul point positif, c’est qu’il a tenu et leur a donné du fil à retordre », explique une proche du suspect. « Ce qui explique qu’ils n’aient que ces tweets. Toutes sortes de rumeurs ont circulé après son arrestation, et elles n’ont pas tenu. »Une quatrième accusation du dossier, portant sur l’obtention illégale d’informations personnelles, concerne des démarches effectuées par l’avocat au nom de journalistes chinois sur des dossiers en cours. Arrêté le 5 mai 2014 après avoir participé à un séminaire privé de commémoration du massacre de Tiananmen en juin 1989, Pu Zhiqiang, connu pour avoir pris la défense de l’artiste dissident Ai Weiwei mais aussi de victimes moins connues des abus de l’Etat policier chinois, entretenait des rapports étroits avec toute une partie de la presse chinoise dite « progressiste ». Il bénéficiait, malgré la censure et la surveillance policière, d’une visibilité médiatique relativement grande en Chine.Brice Pedroletti (Pékin, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.02.2015 à 15h47 • Mis à jour le05.02.2015 à 16h05 L'examen d'ossements fossilisés, découverts en Russie dans le sud de l'Oural, a permis l'identification d'une nouvelle espèce de reptile marin vieille de 70 millions d'années, a annoncé jeudi 5 février un paléontologue russe. « Cette découverte est primordiale car les ossements, nombreux et en relativement bon état, indiquent qu'il s'agit d'un spécimen unique », a précisé Vladimir Efimov, président de la Société russe de paléontologie pour la région d'Oulianovsk.Menées dans la région d'Orenbourg, les fouilles ont permis « la découverte d'une nouvelle espèce (…) encore inconnue de la science », s'est félicité Julien Benoit, chercheur à l'université de Montpellier-II, spécialisée en paléontologie.LES OSSEMENTS DÉCOUVERTS EN 2012Les restes fossilisés du reptile marin ont été découverts en 2012 par des enfants membres d'un club de jeunes géologues de la région d'Orenbourg, qui ont acheminé eux-mêmes une partie des ossements, avant que ne soit dépêchée sur les lieux une équipe de chercheurs.L'étude de ces ossements pourrait conduire à des découvertes sur l'évolution de l'espèce et son environnement à la période du crétacé (de – 145 millions d'annés à – 65 millions d'années), selon M. Efimov. Les scientifiques russes comptent baptiser cette nouvelle espèce Polycotylus sopotsko, du nom de la directrice du club des jeunes géologues. Jean-Jacques Larrochelle Unibail-Rodamco travaille activement avec la Ville de Paris à remanier le projet de tour Triangle, rejeté par un vote du Conseil de Paris le lundi 17 novembre 2014, espérant son adoption au printemps, a déclaré le groupe immobilier, mercredi 3 février à la presse. « Nous avons bon espoir d'un vote positif, en avril, ou un peu plus tard. Nous ne sommes pas à un mois près. S'il faut prendre un ou deux mois de plus pour convaincre, nous le ferons », a déclaré Christophe Cuvillier, le président du directoire, en marge de la publication des résultats annuels.Le 22 janvier, l'adjoint de la maire de Paris en charge de l'urbanisme, Jean-Louis Missika (apparenté PS) avait indiqué que le projet amendé pourrait repasser devant le Conseil de Paris au mois d'avril. « Nous travaillons à des modifications, notamment à la possibilité d'inclure un hôtel », a ajouté M. Cuvillier sans plus de précisions, indiquant que « le programme, en cours de finalisation, sera présenté à la Ville de Paris ». Dans sa mouture initiale, le projet de tour Triangle comportait un hôtel à son sommet dont la faisabilité s’était avérée risquée.Lire aussi: La mairie de Paris invite les promoteurs de la tour Triangle à amender leur projetLa municipalité travaille avec le groupe sur ce nouveau projet, et Unibail-Rodamco espère cette fois « convaincre les conseillers qui n'étaient pas d'accord » avec la première version. Selon la Ville de Paris, « le préalable à la présentation devant le Conseil de Paris, c'est la décision du tribunal administratif » sur le premier vote, à bulletin secret, dont la maire Anne Hidalgo (PS) a contesté la validité auprès du Tribunal administratif, de nombreux élu(e)s ayant ostensiblement exhibé leurs bulletins.Les deux parties ne sont plus liéesCe vote au scrutin secret, obtenu par Madame Hidalgo après l’accord de plus du tiers des conseillers présents lors de la délibération du lundi 17 novembre 2014, fait par ailleurs l’objet d’une question prioritaire de constitutionalité (QPC) soumise par Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP). L’élue et son groupe contestent le « point du règlement intérieur du conseil de Paris permettant à une minorité d'imposer un scrutin secret à la majorité ».Cette procédure contestant un article du code général des collectivités locales, transmise par le tribunal administratif au Conseil d’Etat, voire au delà au Conseil constitutionnel, serait de nature à considérablement repousser l’hypothèse d’un Conseil de Paris sur ce sujet au printemps. Pour M. Cuvillier, que le vote soit déclaré irrégulier ou pas au plan juridique, ne change rien, car « il faut de toutes façons un nouveau vote, sur un autre projet, ou un projet amendé ».Le contrat liant Unibail-Rodamco à la Ville de Paris pour la construction de cette tour de 180 mètres, prévue au coeur du Parc des expositions de la porte de Versailles (Paris 15e), pour un investissement de 520 millions d'euros, ayant expiré le 31 décembre 2014, les deux parties ne sont plus liées par un projet devenu caduc, a-t-il précisé. La foncière dit avoir, à ce stade, retiré la tour Triangle de son portefeuille de projets en développement.Lire aussi : La tour Triangle dans le vent des polémiques  Jean-Jacques LarrochelleJournaliste au "Monde"SuivreAller sur la page de ce journaliste Alain Beuve-Méry Le marché du livre en France a accusé un nouveau repli en 2014. Les ventes, tous types de supports confondus, sont en recul de 1,1%, selon les chiffres de la société d’études GfK, communiqués jeudi 5 février.Doucement, mais inexorablement, le marché du livre s'effrite depuis trois ans. En 2013, il avait enregistré un recul de 2,7 %, passant symboliquement, pour la première fois, sous le seuil des 4 milliards d'euros, pour atteindre 3,9 milliards.Ce sont les ventes de livres « physiques » qui reculent toujours : en 2014, elles ont baissé pour la quatrième année consécutive, relève GfK.Les ventes de livres numérique progressent, mais leur croissance est « plus faible qu’attendue », pointe le cabinet d’études, et cette hausse ne vient « compenser que partiellement » le repli du livre « papier ».Lire également notre décryptage : Le secteur du livre ne veut pas céder à la morositéAlain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Davet #Noodle 👧 Une photo publiée par hewll (@hewll) le 30 Janv. 2015 à 10h24 PSTUn groupe virtuel est-il plus facile à reformer qu’un quatuor de chair et d’os ? Le dessinateur Jamie Hewlett, cofondateur de Gorillaz avec le chanteur-compositeur Damon Albarn, a confirmé la renaissance du gang né sous ses crayons, en postant sur son compte Instagram trois nouveaux croquis de ses héros, accompagnés d’un « Yes, Gorillaz returns ».La rumeur courait déjà l’an dernier, quand Damon Albarn, alors auteur d’un album - Everyday Robots - et d’une tournée solo, avait laissé entendre, dans un premier temps, qu’un nouvel album de Gorillaz était envisageable, avant de confier, quelques semaines après, qu’il s’était mis à écrire de nouveaux morceaux pour ce projet. Une belle surprise pour les fans de Murdoc, 2 D, Russel et Noodle, qui, après la sortie du quatrième album du groupe, The Fall (2011), avaient cru comprendre qu’une fâcherie entre Albarn et Hewlett avait compromis l’avenir de Gorillaz. #Murdoc in colour🚬🍷 Une photo publiée par hewll (@hewll) le 30 Janv. 2015 à 11h36 PSTLaboratoire visuel et musical Né au début des années 2000, ce quatuor virtuel était pourtant devenu un des plus passionnants laboratoires musicaux et visuels de la pop de la décennie. Créé avec l’aide de Jamie Hewlett, devenu une référence de la bande dessinée britannique, à la fin des années 1980 (la série Tank Girl), Gorillaz avait permis à Damon Albarn, leader du groupe Blur, de s’échapper des contraintes de son image de star de la britpop et de se libérer musicalement, en brassant une mosaïque de styles (dub, rap, electro, mélodies rock, latines ou orientales) avec une très efficace inventivité. Après quatre albums, une série de tubes (Clint Eastwood, Dare, Dirty Harry...) et plusieurs tournées, ce projet intégrant de nombreux invités (Lou Reed, Bobby Womack, De La Soul, Snoop Dogg...) semblait hors course après le départ de Hewlett et son équipe du petit immeuble de bureaux et studio, qu’ils partageaient avec Albarn à l’ouest de Londres.Après avoir longtemps dit qu’un album de Gorillaz n’était pas envisageable avant que paraisse un nouvel album de Blur, le chanteur semble avoir remisé le disque des anciens rivaux d’Oasis pour se consacrer, après son bel album solo, à la résurrection de son groupe de BD. L’insatiable musicien a aussi pris le temps de composer un nouveau spectacle musical, wonder.land, inspiré du livre Alice aux pays des merveilles de Lewis Carroll, dont la première devrait être présenté en juillet 2015 au Manchester International Festival.Stéphane DavetJournaliste au Monde Stéphanie Binet (Port-au-Prince (Haïti), envoyée spéciale) « Oxmo Puccino, 40 ans, rappeur pendant longtemps, aujourd’hui “poétiseur” et ambassadeur de l’Unicef. » Voila comment se présente le Parisien le 16 janvier, à Port-au-Prince, devant une assemblée d’adolescents haïtiens. L’artiste a forgé ce néologisme, « poétiseur », contraction de poète et de synthétiseur, pour parler de son métier de conteur, d’écrivain, de chansonnier. Avec le trompettiste Ibrahim Maalouf, il joue à la Philharmonie de Paris, du 5 au 8 février, leur adaptation d’Alice au pays des merveilles, créée en 2011 au Festival d’Ile-de-France.Trois semaines plus tôt, il est en Haïti pour sa troisième mission sur le terrain avec l’ONG qu’il a rejointe en 2009. Port-au-Prince est alors en ébullition. Il n’y a plus de gouvernement, des manifestants demandent la démission du président Michel Martelly, et l’ONU a fait passer son niveau de sécurité à trois sur une échelle de cinq. Cinq ans après le tremblement de terre qui a coûté la vie à 220 000 personnes, le pays est encore fébrile.Oxmo Puccino est là, notamment, pour constater les résultats obtenus contre la malnutrition et aider à la scolarisation des enfants. Marié à une Guadeloupéenne, avec qui il est parent d’une petite fille de 6 ans, le rappeur vient souvent dans l’île voisine des Caraïbes. Mais à Haïti, c’est un peu le Mali de ses parents qu’il retrouve : « C’est la même ambiance dans les rues, la même misère, mais ce n’est pas comparable, ce ne sont pas les mêmes raisons, pas les mêmes histoires, confie l’artiste, qui n’a connu le ... Olivier Faye Pour les élections départementales, le Front national part de loin, et Marine Le Pen le reconnaît volontiers. « C’est au niveau départemental que la marche est la plus haute pour nous », a estimé, mardi 17 février, la présidente du FN lors d’une conférence de presse lançant la campagne du parti pour l’élection qui doit se tenir les 22 et 29 mars.Avec seulement deux conseillers généraux sortants, dans le Var et le Vaucluse, et un scrutin majoritaire qui ne le favorise pas a priori, le parti d’extrême-droite préfère se montrer réaliste. « Je ne fais aucun pronostic, explique Mme Le Pen. Une victoire dans un département serait une heureuse surprise, mais une véritable surprise. » Cela ne l’empêche pas de prévoir que les candidats de son parti seront présents de « façon massive » au second tour dans les 2 054 cantons appelés à élire leurs représentants.« Montrer notre attachement à cette structure de proximité »Pour ce scrutin, le Front national sera « le mouvement le plus présent (...) loin devant l’UMP et le PS » a assuré le secrétaire général du parti, Nicolas Bay. Le FN dit présenter 7 648 candidats dans 1 912 cantons, soit 93,1 % des circonscriptions électorales. Lors du dernier renouvellement partiel, en 2011, le parti avait envoyé des candidats dans environ la moitié des cantons. Par ailleurs, sur les 1 600 élus municipaux obtenus par le FN en mars 2014, 1 170 d’entre eux seront candidats aux départementales. Une « démonstration concrète », selon Nicolas Bay, de la « professionnalisation » et du « développement » du Front national.La présidente du FN a par ailleurs fait état de ralliements engrangés par son mouvement depuis 2012. D’anciens responsables locaux de l’UMP, mais aussi des militants syndicaux, figureraient dans cette liste, et seront candidats aux élections départementales.Le Front national séduit de plus en plus à droite« Nous partirons avec un message clair : montrer notre attachement à cette structure de proximité qu’est le département, montrer notre opposition à la réforme territoriale, et montrer que nous sommes attachés au tryptique républicain Etat-nation/département/commune », a expliqué Marine Le Pen. Olivier Faye 17.02.2015 à 17h23 • Mis à jour le17.02.2015 à 18h42 Le trafic a été entièrement interrompu dès midi, mardi 17 février, au départ et à l'arrivée de la gare de l'Est à Paris, en raison de la découverte près des voies à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) d'un obus datant de la Seconde Guerre mondiale.Pas de reprise du trafic au départ et à l'arrivée de Paris-Gare-de-l'Est pour aujourd'hui. Nous vous invitons à reporter votre voyage. (2/2)— SNCF Direct (@SNCF_Direct)require(["twitter/widgets"]);« A 12 h 10, une fusée anglaise de 250 kg datant de la Seconde Guerre mondiale a été découverte sur un chantier à proximité immédiate des voies aux environs de la gare de Noisy-le-Sec, à huit kilomètres de Paris-Est », où circulent le TGV, le RER E et la ligne P du Transilien, a indiqué la SNCF dans un communiqué.Retour à Paris, à Gare de l'Est, avec les pauvres voyageurs complètement bloqués à cause d'un obus... http://t.co/GG1atlNNLJ— catherinef (@cathfournier)require(["twitter/widgets"]);INTERVENTION DES DÉMINEURSDepuis cette découverte, « aucun train ne circule à partir de la gare de l'Est et les trains de province en direction de la gare de l'Est sont arrêtés », a précisé une responsable de la communication de la SNCF. « A 14 h 15, les artificiers sont arrivés sur place pour neutraliser l'engin explosif. Les délais de déminage étant encore inconnus, il est conseillé aux voyageurs grandes lignes au départ ou à l'arrivée de Paris-Est de reporter leur voyage. »La compagnie précise que ses agents mettent « tout en œuvre pour accompagner et orienter les voyageurs vers des itinéraires de substitution ». Selon une source policière, « l'engin pourrait être encore en capacité d'exploser (...) Quand c'est comme ça, on ne prend pas de risques. On ne sait jamais. » Des démineurs du laboratoire central de la préfecture de police de Paris se sont rendus sur place. David Revault d'Allonnes L’arbitrage a été pris au dernier moment, vers 16 h 15 mardi 17 février, avant que le premier ministre monte à la tribune de l’Assemblée nationale, lors d’un coup de téléphone entre Manuel Valls et François Hollande. Les derniers comptages opérés par les représentants de l’exécutif faisaient état d’une majorité d’une demi-douzaine de voix sur la loi Macron, mais l’Elysée et Matignon ont préféré jouer la sécurité en engageant la responsabilité du gouvernement sur cette loi. « On a estimé qu’on était dans la marge d’erreur. Il y avait un aléa et un risque », résume un proche du président.Les équipes du chef de l’Etat, du premier ministre et du ministre de l’économie suivaient de près depuis plusieurs jours les « comptages » des spécialistes, et disposaient de pronostics extrêmement serrés. Mais mardi matin, le danger d’un vote négatif se précise. « Il est apparu, les comptes étant faits, qu’il y avait un risque trop important que le texte ne soit pas voté », raconte un conseiller. En déplacement en Alsace, où il va visiter le cimetière juif profané à Sarre-Union (Bas-Rhin), François Hollande a Manuel Valls au téléphone. Ils décident, pour donner au premier ministre la possibilité d’engager l’article 49-3 de la Constitution, de la convocation d’un conseil des ministres extraordinaires à 14 h 30. Celui-ci va durer moins d’un quart d’heure.« Un marqueur du quinquennat »L’exécutif se laissera encore près d’une heure trente, afin de se donner une dernière chance de convaincre les récalcitrants, avant de trancher en faveur du « 49-3 ». Comme l’a souligné le premier ministre à la tribune, le gouvernement entend souligner qu’il a laissé du temps au Parlement, afin de désamorcer les critiques qui, déjà, pointent un passage en force.« Le président considère que cette loi est un marqueur du quinquennat, un coup de jeune pour la société et l’économie et qu’il ne fallait plus tergiverser après des débats très riches, résume-t-on à l’Elysée. On estime que le débat a vraiment pu prendre tous ses droits. Macron a passé un temps inimaginable en séance. On gouverne, on dirige ce pays, on n’est pas dans la psychologie politique ni dans les états d’âme, et on avance. »Quant à l’autre critique qui ne manquera pas de s’exercer à l’encontre du pouvoir, celle de l’aveu de faiblesse et d’une majorité en peau de chagrin, l’exécutif renvoie au vote prévu jeudi sur la motion de censure qu’ont déposée l’UMP et l’UDI : « S’il n’y avait pas de majorité, le gouvernement serait renversé. On va avoir l’occasion de le vérifier avec la motion de censure de l’UMP », glisse un conseiller. Le président, qui laisse à son premier ministre le soin de piloter les opérations, n’a pour sa part pas prévu de s’exprimer.David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.02.2015 à 16h20 • Mis à jour le17.02.2015 à 16h50 | Francine Aizicovici Le dossier Goodyear Amiens Nord est loin d’être clos. Il a même été relancé, mardi 17 février au matin, par le placement en garde à vue (de 48 heures maximum) au commissariat de police d’Amiens de dix salariés licenciés et représentants CGT du personnel de cette usine, fermée depuis janvier 2014.Tous avaient reçu une convocation, à laquelle ils se sont rendus. Le leader de la CGT chez Goodyear, Mickaël Wamen, en fait partie.Ces dix personnes « sont auditionnées pour des faits reprochés de violence et séquestration », précise Bernard Farret, procureur de la République d’Amiens.Selon un communiqué de la CGT du site, cette situation intervient « dans le cadre d’une enquête judiciaire en lien direct avec l’occupation de l’usine avant le 22 janvier 2014 », date à laquelle un accord de fin de conflit avait été signé entre Goodyear Dunlop Tires France et la CGT, syndicat majoritaire sur le site.Du lundi 6 janvier 2014 au mardi 7 janvier 2014, le directeur de production, Michel Dheilly, et le directeur des ressources humaines Bernard Glesser avaient été retenus pendant 30 heures dans une salle où devait se tenir une réunion.« Acharnement »La CGT se sent trahie. Elle rappelle que l’accord de fin de conflit prévoyait que Goodyear Dunlop Tires France (GDTF) renonce à toutes les poursuites judiciaires et disciplinaires à l’encontre des salariés, du fait des actes commis à l’occasion de la restructuration et de l’occupation de l’usine.Pour la CGT, « cette façon de maintenir la pression » et cette « démonstration du fait que Goodyear ne respecte pas ses engagements » constitue un « acharnement » qu’elle entend « dénoncer ».En réalité, indique M. Ferret, « les plaintes de Goodyear en tant que personne morale ont été retirées, mais pas celles des deux directeurs », qui avaient été séquestrés.Mardi après-midi, d’ex-salariés de l’entreprise ont appelé leurs anciens collègues à un « rassemblement pacifique » devant le commissariat de police en soutien aux personnes gardées à vue. Celles-ci encourent cinq années d’emprisonnement si elles étaient condamnées pour séquestration.Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Martin Untersinger« Un des plus gros vols bancaires de l'histoire. » C'est en ces termes grandiloquents que le New York Times décrit une attaque informatique très sophistiquée qui a permis à des pirates de voler plusieurs centaines de millions de dollars à des banques du monde entier.Le quotidien américain a révélé, quelques jours avant sa publication, un rapport établi par la firme russe de sécurité Kaspersky, qui a étudié ce groupe de pirates et leurs méthodes pendant plusieurs mois.300 millions de dollars dérobésAu total, une centaine de banques, principalement en Russie mais également aux Etats-Unis, en Allemagne, en Chine, en Ukraine, mais aussi en France, ont été visées. Une cinquantaine de banques auraient été attaquées avec succès, l'une d'elles perdant 7,3 millions de dollars. Aucune n'est nommée par Kaspersky. Au total, l'entreprise dit avoir la preuve que 300 millions de dollars ont été dérobés, mais explique que ce montant pourrait être trois fois supérieur.Cette attaque a débuté à partir de la fin de l'année 2013 et a connu un pic à la fin de l'été 2014. Les pirates faisaient parvenir à des employés de banques des e-mails les incitant à ouvrir une pièce jointe contenant un programme espion.Ce programme, nommé « Carbanak » par Kaspersky se déployait ensuite dans les systèmes informatiques de la banque. « Ils pouvaient voir ce qu'il se passait à l'écran, capter des sons depuis le micro », explique Anton Shingarev, de Kaspersky.Avec les informations ainsi collectées, les pirates ont pu identifier et infecter des cibles disposant de davantage de pouvoirs au sein des réseaux informatiques puis observer la routine et les procédures adoptées par ces derniers pour gérer les fonds.Distributeurs activés à distanceDans un second temps, en utilisant les outils internes dont il avaient compris le fonctionnement, les pirates viraient d'importantes sommes d'argent vers des comptes bancaires, principalement en Chine et aux Etats-Unis.Une autre méthode consistait à activer à distance des distributeurs de billets devant lequel attendait un complice. « On a vu des images de caméras de surveillance montrant des distributeurs faisant sortir de l'argent sans qu'il y ait le moindre contact physique, c'est très impressionnant », s'étonne M. Shingarev.Pour Kaspersky, cette attaque est d'une complexité inédite. « On assiste à une augmentation du niveau de sophistication des attaques purement criminelles. Dans le passé, seuls des gouvernements étaient capables de faire ça », précise M. Shingarev, qui explique cependant que cette attaque semble uniquement motivée par l'appât du gain. Autre élément notable aux yeux de l'expert : le programme a été développé par une équipe « organisée, encadrée » et a évolué tout au long de l'attaque : « Les pirates deviennent de plus en plus professionnels. »Guerre des nomsLe virus « Carbanak » ressemble beaucoup à une autre attaque documentée par un concurrent néerlandais de Kaspersky, l'entreprise Fox-IT, à la fin de l'année 2014. Le virus portait un autre nom, « Anunak ».Les montants dérobés ne se recoupent pas parfaitement, tout comme les banques attaquées. Le modus operandi, lui, ne laisse aucun doute. « Le virus est le même », confirme-t-on chez Kaspersky. « C'est exactement le même virus, avec un nom différent », abonde Erik de Jong, expert chez Fox-IT.Pourquoi deux noms différents ? Anunak est en réalité le nom donné par les pirates eux-mêmes à leur virus. Le nom choisi par Kaspersky – « Carbanak » – est une contraction d'« Anunak » et de « Carberg », un groupe de pirates sur les vestiges duquel est née l'attaque détaillée par Kaspersky.Ces considérations étymologiques ne sont pas anodines. Sur le marché très porteur de la sécurité informatique, les entreprises en position d'analyser en profondeur des programmes informatiques ont tout intérêt que l'on relaie leurs trouvailles.Selon Kaspersky, les détails de cette opération sont prêts à être publiés depuis six mois, mais ont été gardés confidentiels dans l'attente du feu vert des autorités de plusieurs pays, Interpol et Europol, que l'entreprise a alertées, afin de ne pas mettre en péril des investigations. A Europol, on confirme que des enquêtes liées à cette attaque sont en cours.Par ailleurs, Kaspersky a sorti le grand jeu médiatique : une vidéo récapitulative, un accord de publication avec un des plus prestigieux quotidiens du monde, le tout alors que l'entreprise organise une grande conférence dédiée à la sécurité informatique. L'entreprise ne pouvait se permettre de « partager » sa trouvaille, même d'un simple nom, avec une entreprise concurrente. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444463', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 17.02.2015 à 14h58 • Mis à jour le17.02.2015 à 18h24 | Gérard Davet et Fabrice Lhomme  La cour d’appel de Paris a déclaré recevable, mardi 17 février, le recours en révision engagé contre la sentence arbitrale qui avait accordé, en juillet 2008, 405 millions d’euros à l’homme d’affaires Bernard Tapie, dans le cadre de son litige avec le Crédit lyonnais. Dans leur arrêt, les magistrats ordonnent la rétractation du jugement arbitral. Ils se prononceront dans un second temps, à compter du 29 septembre, sur le bien-fondé de la décision des arbitres. C’est-à-dire qu’ils indiqueront, ultérieurement, s’ils estiment sur le fond que M. Tapie a été lésé ou pas par le Crédit lyonnais. Le ministre des Finances, Michel Sapin, a "pris acte avec satisfaction" de l’arrêt de la cour : "Cet arrêt marque un tournant: en reconnaissant l'existence d'une fraude, la justice confirme le bien-fondé du choix d'attaquer cette sentence arbitrale, dans l'intérêt des contribuables", a écrit M. Sapin dans un communiqué.François Bayrou, président du MoDem, a estimé que "la cour d'appel de Paris donne raison sur toute la ligne à ceux qui, depuis des années, ont alerté l'opinion publique sur le caractère insupportable pour un État de droit de l'arbitrage rendu dans l'affaire Tapie en 2008". La décision de la cour d’appel n’implique pas, pour autant, que M. Tapie doit rendre les 405 millions d’euros, a déclaré l'un des avocats de l’homme d’affaires, Me Jean-Georges Betto. Selon l'avocat, il faudrait que "l'arrêt d'appel précise que M. Tapie doit rembourser les sommes, ce que l'arrêt ne fait en aucune manière. M. Tapie n'a pas à rendre l'argent", a-t-il insisté. La cour d’appel de Paris a déclaré recevable, mardi 17 février, le recours en révision engagé contre la sentence arbitrale qui avait accordé, en juillet 2008, 405 millions d’euros à l’homme d’affaires Bernard Tapie, dans le cadre de son litige avec le Crédit lyonnais. Dans leur arrêt, les magistrats ordonnent donc la réouverture des débats, et la rétractation du jugement arbitral. Ils se prononceront dans un second temps, à compter du 29 septembre, sur le bien-fondé de la décision des arbitres. C’est-à-dire qu’ils indiqueront, ultérieurement, s’ils estiment sur le fond que M. Tapie a été lésé ou pas par le Crédit lyonnais.Lire : Affaire Tapie-Crédit lyonnais : vingt ans de procédure pour rien ?La cour, en se fondant notamment sur les révélations de l’enquête pénale mises au jour par Le Monde, estime que l’intervention litigieuse de Pierre Estoup, l’un des trois arbitres, entache de fraude l’ensemble de la procédure :« Considérant qu’il est, ainsi, démontré que M. Estoup, au mépris de l’exigence d’impartialité qui est de l’essence même de la fonction arbitrale, a, en assurant une mainmise sans partage sur la procédure arbitrale, en présentant le litige de manière univoque puis en orientant délibérément et systématiquement la réflexion du tribunal en faveur des intérêts de la partie qu’il entendait favoriser par connivence avec celle-ci et son conseil, exercé une influence déterminante et a surpris par fraude la décision du tribunal arbitral ; qu’à cet égard, la circonstance que la sentence ait été rendue à l’unanimité des trois arbitres est inopérante dès lors qu’il est établi que l’un d’eux a circonvenu les deux autres dans un dessein frauduleux ; que pour le même motif, le fait que certaines des parties défenderesses n’aient pas participé à la fraude, est sans emport dès lors que celle-ci affecte les sentences dans leur essence même et atteint l’ensemble de leurs dispositions ; que le recours en révision dont les conditions se trouvent réunies doit être, en conséquence, accueilli ; qu’il convient d’ordonner la rétraction de la sentence arbitrale rendue le 7 juillet 2008 ainsi que celle des trois sentences du 27 novembre 2008 qui en sont la suite et la conséquence ; considérant qu’il convient afin qu’il soit à nouveau statué en fait et en droit, d’enjoindre aux parties de conclure sur le fond, selon les modalités précisées au dispositif de la présente décision et de renvoyer les débats, sur ce point, à une audience ultérieure. »Interrogé par Le Monde, le juriste Thomas Clay, expert en arbitrage, estime que l’arrêt de la cour d’appel est « la décision la plus importante de ce dossier tentaculaire. La Cour s’est donc reconnue compétente pour examiner la fraude. Les liens étroits et continus, entre l’un des arbitres, Pierre Estoup, et Bernard Tapie, mais surtout avec son avocat, Me Maurice Lantourne, ont fortement marqué la Cour qui y voit une fraude à l’arbitrage. Même si elle n’a pas été formellement annulée, on peut dire que la sentence a aujourd’hui disparu puisqu’elle est en cours de révision ».M. Tapie devra-t-il pour autant rembourser les sommes perçues ? Pour M. Clay, « rien n’empêche le CDR de réclamer la restitution immédiate des sommes touchées au terme de la fraude à l’arbitrage que la Cour vient d’admettre ».« Simulacre d’arbitrage »Le recours avait été déposé le 27 juin 2013 par le Consortium de réalisation (CDR), un organisme chargé de gérer le passif du Crédit lyonnais. Il reposait sur l’article 1 491 du code de procédure civile qui stipule que « le recours en révision n’est ouvert que pour l’une des causes suivantes : s’il se révèle, après le jugement, que la décision a été surprise par la fraude de la partie au profit de laquelle elle a été rendue ; s’il a été jugé sur des pièces reconnues ou judiciairement déclarées fausses depuis le jugement ; s’il a été jugé sur des attestations, témoignages ou serments judiciairement déclarés faux depuis le jugement ».Or, les investigations lancées au pénal par les juges d’instruction ont clairement établi qu’il y avait eu, selon les propres termes des magistrats, « simulacre d’arbitrage ». Tant Bernard Tapie que l’un des arbitres, Pierre Estoup, ont été mis en examen pour « escroquerie en bande organisée ». L’actuelle directrice du FMI, Christine Lagarde, alors ministre de l’économie, est aussi poursuivie pour « négligence », pour avoir laissé faire l’arbitrage et ne pas s’y être opposée en temps utile.De fait, dans un rapport – révélé en septembre 2014 par Le Monde – de la brigade financière entièrement consacré aux rapports étroits entre l’avocat de M. Tapie, Me Maurice Lantourne, et Pierre Estoup, les policiers notaient ceci : « Outre le fait que M. Estoup avait occulté de nombreuses et diverses relations professionnelles le liant à Me Lantourne depuis 1989, il avait également eu à connaître du dossier Bernard Tapie bien avant 2007 et le lancement officiel de la procédure d’arbitrage. Ces éléments sont donc de nature à confirmer un manque d’indépendance de Pierre Estoup à l’égard de Bernard Tapie. »« Aucune consultation, aucun avis »Le 29 octobre 2008, interrogé par les avocats du CDR, l’organisme chargé de régler le passif du Crédit lyonnais, M. Estoup avait assuré n’être intervenu comme arbitre que dans trois procédures, dans lesquelles Me Lantourne était aussi présent. Il avait également déclaré n’avoir délivré « aucune consultation, aucun avis, ni reçu aucune note dans le dossier Tapie-Adidas ».Pour les policiers, « ces propos s’avéreront mensongers, l’enquête ayant démontré que, dès 2000 », l’ancien magistrat avait eu connaissance du contentieux Tapie-Crédit lyonnais. Ils relèvent ainsi que « Pierre Estoup avait fourni à Me Lantourne de nombreuses autres prestations », non signalées. Ils en dénombrent quinze au total : arbitrages, conciliations, consultations… Interrogé par les policiers sur ces quinze dossiers et le fait qu’il a omis de les signaler, M. Estoup a peiné à convaincre. « Ce n’est pas de façon délibérée », notait-il une première fois. Ou encore : « J’aurais peut-être dû passer plus de temps à chercher dans mes archives. »Les enquêteurs ont retracé les flux d’argent entre M. Estoup, Me Lantourne et un autre avocat ayant œuvré pour M. Tapie, Me Francis Chouraqui. Sur la période 1997-2006, détaille la brigade financière, « Pierre Estoup avait facturé 808 987 euros d’honoraires relatifs à des dossiers liés à Mes Lantourne et Chouraqui. (…) Ce montant représentait 42,38 % du chiffre d’affaires de Pierre Estoup » sur la période concernée.Lire aussi : Affaire Adidas : Bernard Tapie n’a pas été lésé, selon la policeL’enquête établit donc avec certitude que M. Estoup, désigné par le camp Tapie, était impliqué sur le plan financier. Les enquêteurs ne manquent pas de rappeler qu’en juin 1998, Bernard Tapie avait dédicacé son livre, Librement (Plon, 1998), à Pierre Estoup, avec cette mention : « Votre soutien a changé le cours de mon destin. » Autre élément à charge, la brigade financière confirme que « les pièces essentielles de l’affaire Tapie/Crédit lyonnais avaient été communiquées à M. Estoup en septembre 2006 par Me Lantourne, et qu’un rendez-vous était organisé entre les deux hommes le 8 septembre 2006 ».« Victime d’une escroquerie commise par un tiers »Ses deux collègues arbitres, Pierre Mazeaud et Me Jean-Denis Bredin, témoins assistés, n’ont pas digéré les révélations de l’enquête. Pour Me Bredin, « c’est M. Estoup qui a rédigé la majeure partie du projet de sentence ». M. Mazeaud, lui, a assuré aux policiers : « Je me sens victime d’une escroquerie commise par un tiers. »La cour d’appel de Paris devra donc se prononcer dans un second temps sur le fond de la décision arbitrale. En clair, dire si M. Tapie a bien été floué par le Crédit lyonnais. Or, la justice dispose, comme l’a également révélé Le Monde, le 11 septembre 2014, d’un deuxième rapport. Rédigé le 9 juillet 2014, il soutient en 37 pages que l’homme d’affaires n’était pas fondé à réclamer un dédommagement. Sa conclusion est claire : « Les faits ayant pu être établis par les investigations ne permettent pas de donner crédit à la thèse de M. Tapie et aux conclusions des arbitres. »La police judiciaire estime en outre avoir établi que, devant le tribunal arbitral, « M. Tapie et son conseil ont produit des attestations qui s’avèrent inexactes, voire mensongères ». M. Tapie s’était insurgé dans nos colonnes, dès le 12 septembre 2014, contre ces affirmations : « La synthèse intermédiaire d’un policier n’est en réalité que la reprise pure et simple de la thèse fantaisiste développée par Jean Peyrelevade [ancien patron du Crédit lyonnais] et le Crédit lyonnais depuis 1995 pour tenter de masquer les fautes de la SDBO [filiale du Lyonnais], assurait-il. Cette thèse n’a convaincu aucune des juridictions saisies et a été balayée par tous les tribunaux qui ont jugé que j’avais été spolié par ma banque. »Fabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.02.2015 à 13h54 • Mis à jour le17.02.2015 à 13h57 Les Blues des Diables rouges ciblés par le fisc. Au matin du 8e de finale aller de Ligue des champions au Parc des Princes contre le PSG, deux joueurs belges de Chelsea et plusieurs de leurs coéquipiers en sélection sont dans le collimateur du fisc, qui enquête sur leurs comptes ouverts au Luxembourg, alors qu'ils n'y exercent aucune activité.Le journal De Morgen rapporte mardi 17 février que plusieurs internationaux belges, notamment Eden Hazard, Thibaut Courtois, Divock Origi et Kevin Mirallas, font l'objet d'une enquête sur les comptes bancaires qu'ils posséderaient au Luxembourg.DES SANCTIONS ENVISAGEABLESSelon le quotidien flamand, ces Diables rouges détiennent chacun une société luxembourgeoise, qu'ils utilisent, selon toute vraisemblance, pour y transférer leurs revenus publicitaires, bien moins imposés au Luxembourg qu'en Belgique.Ces constructions fiscales sont légales, mais à la seule condition « de pouvoir prouver que la direction effective de la société se fait depuis le Luxembourg. Ce qui est, naturellement, difficile (à démontrer) », indique un expert, qui estime donc que les joueurs pourraient être sanctionnés.Au mois de novembre, le scandale financier du LuxLeaks avait mis en lumière des constructions grâce auxquelles de nombreux clients internationaux, dont d'importantes multinationales, avaient conclu des accords préalables très avantageux avec le fisc luxembourgeois. Nicolas Chapuis Le premier ministre, Manuel Valls ne veut pas prendre « le risque d'un rejet » de la loi Macron. Il a donc décidé d'engager la responsabilité du gouvernement pour faire adopter ce texte en ayant recours au 49-3. « Une majorité existerait sur ce texte mais elle n'est pas certaine », a-t-il expliqué pour justifier cette décision du gouvernement.En conséquence, le débat à l'Assemblée nationale a été suspendu et le texte sera considéré comme adopté en première lecture si une motion de censure ne renverse pas le gouvernement. Celle-ci sera déposée par l'UMP et l'UDI et sera mise au vote jeudi à 18 heures, selon nos informations. Les députés UMP dénoncent « le passage en force » du gouvernement.Les députés du Front de gauche voteront également cette motion de censure, « parce que c'est le seul moyen de nous opposer à la loi Macron » après le « coup de force » pour la faire passer, a annoncé mardi leur chef de file, André Chassaigne.Loi Macron: les députés du Front de gauche voteront jeudi la motion de censure de l'UMP et de l'UDI #DirectAN— Patrick Roger (@ptr4col)require(["twitter/widgets"]);Si cette motion était adoptée – ce qui n'est pas possible au vu des rapports de force à l'Assemblée – le gouvernement devrait démissionner, et, si elle est rejetée, le projet de loi sera considéré comme adopté en première lecture.« J'ASSUMERAI MES RESPONSABILITÉS »L'exécutif s'est organisé en urgence, dès mardi après-midi, face au risque de rejet de la loi Macron. Un conseil des ministres extraordinaire s'est brièvement tenu à 14 h 30 pour discuter de cette situation de crise. Le président de la République a alors autorisé Manuel Valls à recourir au 49-3 s'il le jugeait nécessaire. Dans la foulée, lors des questions au gouvernement à l'Assemblée, Manuel Valls a affirmé qu'il ferait « tout » pour que la loi Macron « passe » : si chacun se ressaisit, la loi peut passer, a-t-il expliqué, sinon, « j'assumerai mes responsabilités ».Suivez en direct les conséquences du recours au 49.3 par le gouvernementAVEU DE FAIBLESSEPour l'exécutif, l'emploi du 49-3, c'est-à-dire de de la méthode forte, pour faire passer la loi Macron à l'Assemblée nationale, est un aveu de faiblesse. L'état de grâce post « 11-janvier » semble donc toucher à sa fin pour Manuel Valls et François Hollande. Les deux hommes ne sont pas certains d'avoir encore la majorité de leurs ambitions. La loi Macron, qui devait notamment servir de levier dans les négociations à Bruxelles sur le déficit, est remis en cause par une grande partie des socialistes eux-mêmes.Pour Emmanuel Macron, le ministre de l'économie, c'est également un revers. Sa méthode de défense pied à pied de tous les articles avaient été plutôt saluée. Mais son intransigeance sur certains articles clés du projet de loi l'ont privé des quelques soutiens nécessaires pour faire adopter le texte.« LE CHAOS N'ÉTAIT PAS ENVISAGEABLE »Selon une source au sein du parti socialiste, en effectuant un décompte des votes potentiels, les dirigeants de la majorité se sont aperçus que le projet de loi serait adopté à seulement quelques voix, qui correspondaient à l'apport de l'UDI. Présenter le texte au vote revenait à faire confiance aux centristes pour qu'ils ne changent pas leur vote pour en abstention au dernier moment. « Le chaos n'était pas envisageable », explique un dirigeant socialiste.Les proches du président et du premier ministre, voire les principaux intéressés en personne avaient parfois évoqué l'hypothèse d'un recours au 49-3 depuis le printemps 2014 et la nomination de Manuel Valls à Matignon, notamment à la veille de votes considérés comme délicats, comme le projet de loi de finances rectificatif ou le projet de loi de financement rectificatif de la sécurité social. Mais c'était souvent pour assurer, quelques jours, plus tard, qu'il n'en serait rien et que ce dispositif ne serait pas nécessaire.« UN DÉNI DE DÉMOCRATIE » POUR HOLLANDE EN 2006Sous la cinquième république la procédure du 49-3 a été particulièrement utilisée sous Raymond Barre, puis durant la neuvième législature (1988-1993), sous les gouvernements de Michel Rocard, Edith Cresson et Pierre Bérégovoy.François Hollande en sait quelque chose, lui qui avait défendu une motion de censure à l'Assemblée nationale contre Dominique de Villepin en 2006, quand ce dernier avait employé le 49-3 contre le CPE. A propos de cette méthode, il avait utilisé des mots durs : « Malgré ce passage en force, nous poursuivrons le débat parlementaire. (...) C'est une troisième violation des droits du Parlement en quelques semaines, une brutalité, un déni de démocratie, une manière de freiner ou d'empêcher la mobilisation ».Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.02.2015 à 18h16 • Mis à jour le02.02.2015 à 18h26 | Jean-Michel Bezat Philippe Knoche et la nouvelle équipe dirigeante d’Areva, en place depuis le 8 janvier, savaient qu’ils prenaient les commandes d’un groupe dont l’état de santé était dégradé.Les chiffres publiés lundi 2 février le confirment. L’exercice 2014 s’est soldé par un recul de 8 % du chiffre d’affaires pour le groupe nucléaire français, à 8,3 milliards d’euros.A ce stade, les résultats financiers ne sont pas encore communiqués. Mais, lundi, la direction d’Areva a prévenu que son bénéfice net 2014 pourrait souffrir de dépréciations d'actifs.Les pertes pourraient être supérieures à 1 milliard d’euros (694 millions au seul premier semestre).Areva, dont l'Etat français contrôle 87 % du capital environ, a prévu de présenter de nouvelles mesures d'économies ainsi qu'une révision de ses perspectives stratégiques et de son plan de financement à moyen terme, sans doute lors de la publication de ses résultats de 2014, prévue pour le 25 février.Le groupe a indiqué, le 23 janvier, qu’il « présentera début mars un plan de retour en compétitivité globale, qui sera décliné sur l'ensemble des sites. »Une éventuelle recapitalisationDepuis plusieurs semaines déjà, les nouveaux dirigeants planchent, avec l’Agence des participations de l’Etat (APE), sur ce plan de redressement des finances et des performances opérationnelles. Ce sera le deuxième plan d’envergure après « Action 2016 », lancé début 2012 (suppressions d’emplois, dépréciation d’actifs, économies, baisse des investissements, etc.).Plusieurs annonces sont attendues début mars : une éventuelle recapitalisation et un resserrement des liens avec EDF. Les 45 000 salariés du groupe échapperont-ils aux suppressions d’emplois ? Les deux tiers des effectifs sont en France, alors qu’il n’y réalise qu’un tiers de son chiffre d’affaires. M. Knoche dit avoir ouvert le dossier avec les syndicats.Les défis de Philippe Knoche à la tête d’Areva« Sortir du cercle vicieux du surendettement »S’il n’est pas face à un besoin de trésorerie immédiat, le groupe, dont les emprunts ont été placés dans la catégorie « spéculative » par l’agence de notation Standard & Poor’s, a un problème structurel : son incapacité à assurer son développement en générant des cash-flows opérationnels (trésorerie disponible).Ces dernières années, il n’a pu le faire qu’en s’endettant (7 milliards de dette brute) et en cédant pour 7 milliards d’actifs (Areva T&D, participations dans STMicroelectronics, Eramet, GDF Suez, Safran, etc.).Fin novembre 2014, devant les députés, M. Knoche avait dit travailler à un « plan complet de moyen terme », notamment « pour sortir du cercle vicieux du surendettement ».La dégradation accélérée de l’activité s’explique par un marché nucléaire déprimé, quatre ans après la catastrophe de Fukushima. Les ventes de réacteurs stagnent, notamment celles de l’EPR, et le cours du minerai d’uranium reste bas.Par ailleurs, Areva doit affronter « une concurrence forte dans des marchés dégradés » : Japonais, Américains, Russes, Coréens et maintenant Chinois sont de plus en plus agressifs. Quant aux clients (les électriciens européens et américains), ils sont de plus en plus exigeants sur le prix des équipements et des services.Enfin, Areva continue de souffrir du retard et des surcoûts (de l’ordre de 5 milliards d’euros) du chantier de l’EPR d’Olkiluoto (Finlande), qui entrera en service au mieux en 2018 avec neuf ans de retard.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurie Moniez (Lille, correspondance) Après l’annonce, dimanche 1er février, de son intention de mener une liste UMP aux élections régionales dans le Nord – Pas-de-Calais – Picardie, Xavier Bertrand n’a pas laissé Martine Aubry de marbre. « Ce qui m’a choquée, c’est que dès qu’il s’exprime, c’est pour nous attaquer, a regretté Martine Aubry. Ce n’est pas comme cela que l’on fait de la politique. C’est projet contre projet. »Lire aussi : Xavier Bertrand briguera la région Nord-Pas-de-Calais-PicardieLors d’une rencontre informelle avec la presse, la maire de Lille a répondu aux déclarations de l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy qui expliquait, dans les colonnes de La Voix du Nord : « Si le Parti socialiste croyait à la victoire, Martine Aubry serait candidate, ou alors des personnalités comme Patrick Kanner ou Frédéric Cuvillier le seraient. »Précisant qu’elle n’avait jamais été sollicitée par son parti pour la bataille des régionales, Martine Aubry a tenu à mettre les choses au clair : « Je rappelle que je n’ai jamais souhaité aller aux régionales. On ne peut pas cumuler deux exécutifs locaux ou alors j’aurais dû abandonner Lille. Par ailleurs nous avons un excellent candidat (Pierre de Saintignon, son premier adjoint à la mairie de Lille) donc la question ne se pose pas. Pierre fait une campagne remarquable. Je serai la présidente de son comité de soutien. » Future région Nord - Pas-de-Calais - Picardie : deux socialistes pour un fauteuilPar ailleurs, le maire de Lille n’a pas apprécié la remarque de Xavier Bertrand qui a déclaré que « les propos des responsables socialistes à l’égard de la Picardie ont blessé et que les Picards l’ont toujours en mémoire ». Faux, dit Martine Aubry : « C’est une contre-vérité de dire que je suis contre la Picardie. J’ai toujours dit qu’on devait être avec la Picardie mais pas tout de suite. Nous sommes les deux régions les plus pauvres, ce sont les faits, et, je le pense, ça ne fera pas une région forte. »« Il nous fallait du temps »Depuis plusieurs mois, la socialiste explique à qui veut bien l’entendre que Manuel Valls et François Hollande avaient accepté un amendement permettant de fusionner la Picardie et le Nord – Pas-de-Calais dans deux ans, « car il nous fallait du temps ». Mais il fut ensuite question de rattacher la Picardie à la Champagne. Ce que ne souhaitait pas Martine Aubry. Elle a donc accompagné Claude Gewerc, le président de la région Picardie, dans le bureau du ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve pour défendre la fusion de leurs deux régions, dit-elle. Ce qui fut fait… mais sans le délai souhaité des deux années supplémentaires.Aujourd’hui, Martine Aubry continue donc de répondre aux attaques sur ce dossier pour ne pas se mettre les Picards à dos. « Nous, nous souhaitions une grande région avec la Picardie et la Haute et la Basse Normandie autour de quatre grandes villes : Lille, Amiens, Caen et Rouen », insiste-t-elle. Et l’élue de rappeler par ailleurs « que les beaux débats démocratiques, ce sont les débats où l’on dit la vérité ». Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde Marie Pellefigue Depuis le 1er février, le taux du Plan d'épargne logement (PEL) est passé de 2,5 à 2 %. Malgré cette baisse, ce produit affiche encore une rémunération (1,69 % après prélèvements sociaux) supérieure à celle du livret A (1 % aujourd'hui) pour la même sécurité.Lire aussi : Les Français boudent le Livret ADès lors, les encours du PEL, qui ont fortement progressé l'an dernier, devraient continuer à gonfler. Mais avant d'ouvrir un PEL, encore faut-il connaître les quelques subtilités de ce produit d'épargne.Des règles de fonctionnement strictesUn PEL peut être ouvert avec un minimum de 225 euros, puis vous devez y verser au moins 540 euros par an (soit 45 euros/mois) pendant 4 ans. Vous pouvez effectuer des versements complémentaires pendant les dix premières années de votre PEL, dans la limite du plafond de 61 200 euros.Il n'est possible de détenir qu'un seul PEL par épargnant, mais vous pouvez en ouvrir un au nom de vos enfants mineurs.Au bout de quinze ans, le PEL est clôturé (sauf pour ceux ouverts avant le 28 février 2011), et les fonds automatiquement transférés sur un compte d'épargne classique, qui rapporte peu.Une rémunération fixée à l'avanceLe taux de rémunération d'un PEL est susceptible de varier chaque année, il existe donc des générations différentes de PEL. Si vous en ouvrez un aujourd'hui, votre épargne sera rémunérée au taux de souscription, soit 2 % brut, jusqu'à sa fermeture.Les intérêts versés sont exonérés d'impôts jusqu'au douzième anniversaire, au-delà de cette date, ils sont intégrés à vos revenus et imposés comme tels.En outre, le taux de 2 % s'entend brut de prélèvements sociaux, une fois ces derniers déduits, votre PEL vous rapportera donc 1,69% net. Ce qui reste largement mieux que le Livret A.La possibilité de gagner davantageVous pouvez booster cette rémunération en profitant de la prime d'Etat. Celle-ci permet de majorer la rémunération du PEL en la portant, au maximum, à 3 %.Pour la décrocher, vous devez souscrire un prêt immobilier d'un montant minimum de 5 000 euros et d'un montant maximal de 92 000 euros. « Ce prêt doit être destiné à acquérir la résidence principale ou y faire des travaux dans l'année qui suit la clôture du PEL », précise Frédérique Sisco, chez LCL.Si ce crédit permet de financer l'achat d'un logement basse consommation d'énergie, d'un logement ancien classé dans une classe énergétique de A à D, ou des travaux « verts », la prime, qui dépend du montant épargné sur le PEL, sera de 1 525 euros maximum. Sinon elle est plafonnée à 1 000 euros.Une liquidité correcteSur un PEL, l'argent épargné n'est pas bloqué : vous pouvez récupérer vos fonds quand vous le souhaitez. Si vous faites un retrait entre la date d'ouverture du PEL et son deuxième anniversaire, votre épargne sera rémunérée au taux du Compte épargne logement (CEL), soit 0,75 % aujourd'hui.Un retrait entre le deuxième et le troisième anniversaire du PEL limite sa rémunération aux seuls intérêts bancaires (soit 2 % brut) et entraine la perte des droits à prêt et donc de la prime d'Etat.Enfin un retrait entre le troisième et le quatrième anniversaire du plan minore la prime d'Etat et les droits à prêts de moitié.Attention, il est impossible de retirer partiellement de l'argent d'un PEL et tout retrait entraîne la clôture automatique du plan.Faut-il ouvrir un PEL aujourd'hui ?Oui, car à condition de laisser votre épargne bloquée deux ans dessus, il permet d'engranger une rémunération supérieure à celle du Livret A.Lire aussi (édition abonnés) : Pour les liquidités, le PEL et le Livret A restent la meilleure optionLe PEL permet aussi de profiter d'un crédit à un taux fixé à l'avance. Depuis le 1er février, ce dernier est de 3,20 %, soit un niveau peu compétitif aujourd'hui pour acheter. D'après le courtier Meilleurtaux.com, les taux d'emprunt oscillent actuellement entre 1,80 et 2,30 % sur 15 ans. « Mais ce taux de crédit pourra devenir intéressant dans le futur, si les taux évoluent à la hausse », ajoute Frédérique Sisco.Si vous avez un projet immobilier d'ici quatre ou cinq ans, ouvrir un PEL aujourd'hui fait donc sens. Si un membre de votre famille (enfants, parents, frères, sœurs, neveux,…) projette d'acheter ou de faire des travaux, sachez que vous pourrez lui céder vos droits à prêt, à condition qu'il soit titulaire d'un PEL depuis au moins trois ans.Que faire de votre ancien PEL ?Quelle que soit la génération de votre ancien PEL, si vous en détenez un, conservez-le car il vous rapportera davantage que la génération d'aujourd'hui. Et ce, même si les intérêts sont fiscalisés. Par exemple, si vous détenez un PEL ouvert en 2002, ce dernier rapporte 4,50 % brut, soit 3,80 % après prélèvements sociaux. En net, après impôts, ce taux passe à 2,66 % si vous êtes imposé à 30 %.Si en revanche vous avez un projet immobilier et que vous craignez une remontée des taux d'ici quatre ans, cassez votre ancien PEL et souscrivez-en un de la nouvelle génération pour profiter du taux garanti d'emprunt à 3,20 %.Marie Pellefigue Isabelle Chaperon Alors que le gouvernement met la pression sur les branches professionnelles pour signer son pacte de responsabilité et de solidarité, un pan important des services va manquer à l’appel : les banques, en effet, ne sont pas parvenues à trouver un accord avec leurs syndicats.L’Association française des banques (AFB) a fait savoir, lundi 2 février, qu’elle allait adresser aux syndicats, pour signature, un simple « relevé de conclusions ».« Celui-ci reprendra les principales dispositions contenues dans le projet d’accord proposé aux organisations syndicales le 19 décembre 2014 », précise dans un communiqué, l’association professionnelle qui représente les banques commerciales et leurs 200 000 salariés..Seule la CFDT Banque s’est déclarée prête à signer ce texte. Mais son paraphe n’est pas suffisant pour qu’elle valide seule l’accord : la CFDT se place juste en dessous du seuil de 30 % de représentativité exigé.« En fonction du contenu du texte, nous devrions signer le relevé de conclusion, car il nous semble important que la mise en oeuvre de certaines mesures en faveur des seniors, de l’insersion des handicapés ou de l’employabilité soient mises en oeuvre », plaide Luc Mathieu, secrétaire général de la Fédération banque et assurance CFDT.« Nous ne signerons pas ce texte car on a vu comment, dans le cas des services à la propreté, le gouvernement avait comptabilisé un relevé de conclusion en accord : on n’acceptera pas un tour de prestidigitation », prévient en revanche Régis Dos Santos, président du SNB/CFE-CGC.Alors que le gouvernement demande aux entreprises de créer des emplois en échange d’un allègement de charges de 41 milliards d’euros, le patronat bancaire avait présenté, le 19 décembre 2014 aux partenaires sociaux, un projet d’accord affichant un objectif d’« au moins 40 000 embauches sur trois ans ». Tout compris : CDI, CDD, apprentissage et contrats professionnels.Lors de ses voeux « aux forces vives de la nation », le 19 janvier, François Hollande avait demandé aux partenaires sociaux de passer à la vitesse supérieure pour la mise en place du pacte de responsabilité : « Un mouvement est engagé : 11 branches représentant des millions de salariés ont trouvé un accord. Ce rythme est encore trop lent, d’autres branches devront donc prendre le chemin et accélérer la marche. »« Ce texte acte une baisse de 1,5 % des effectifs »Les négociations, qui avaient été prolongées de quinze jours jusqu’à la fin du mois de janvier, n’ont pas permis de débloquer la situation.« Nous ne pouvons pas signer un texte qui acte une baisse de 1,5 % des effectifs dans la profession sans des contreparties suffisantes sur les conditions de travail et la prise en compte des risques psycho-sociaux pour les équipes », justifie de son côté M. Dos Santos. Il insiste sur le fait que « les 40 000 embauches sont un objectif et non un engagement ».Les banques font traditionnellement partie des plus grands recruteurs privés en France, car elles doivent faire face aux départs des bataillons de baby-boomers embauchés depuis les années 1960.Mais, depuis 2012, elles ont réduit les embauches alors que leurs revenus s’érodent dans un environnement de taux bas et que la révolution numérique menace leur modèle d’agences.L’AFB, enfin, ne représente « que » les BNP Paribas, Société générale et autres banques non-mutualistes. Les grands réseaux coopératifs et très gros employeurs, comme le Crédit agricole ou les Caisses d’épargne, avaient attendu de voir comment les négociations tournaient avec l’AFB pour se lancer.« La crainte que nous avons est que, dans ce contexte, ils n’ouvrent pas de négociations », déplore M. Mathieu.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Guillaume Fraissard Balles neuves pour la Coupe Davis. La fédération internationale de tennis a annoncé lundi 2 février la signature d’un partenariat avec la chaîne qatarie beIN Sports pour les droits télés et numériques de la Coupe Davis de tennis et de son pendant féminin la Fed Cup, les deux plus grandes compétitions de ce sport par équipes.Le contrat, dont le montant n’a pas été dévoilé, porte sur les sept prochaines saisons et démarre dès 2015. Dans un communiqué, la Fédération de tennis précise que ce partenariat à pour but « d’accroître l’exposition globale et la qualité de la couverture de la Coupe Davis et de la Fed Cup » aussi bien à la télévision que sur les réseaux numériques.En s’emparant des droits de la Coupe Davis, BeIN Sports poursuit son offensive dans l’univers de la petite balle jaune. La chaîne disposait déjà des droits du tournoi de Wimbledon, du Masters de Londres ou encore des principaux tournois du Masters 1000 (hors Monte-Carlo et Bercy).La Fed Cup et la Coupe Davis étaient jusqu’à présent diffusées sur Sport + (groupe Canal+) avec France Télévisions en relais pour tous les matches des équipes de France masculine et féminine.Comme pour d’autres sports (football, handball,…) la législation française en matière de droits sportifs précise en effet que si une équipe de France atteint les demi-finales, les matches doivent être diffusés en clair. Ce fut le cas récemment avec la demi-finale et la finale du championnat du monde de handball au Qatar.Le premier tour de Fed Cup, programmé les 7 et 8 février entre la France et l’Italie, sera diffusé sur France 4.Guillaume FraissardJournaliste - Supplément TéléVisionsSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.02.2015 à 17h08 • Mis à jour le 02.02.2015 à 17h08Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/02/02/stopdjihadisme-ce-qu-en-pensent-les-jeunes_4566744_4401467.html"data-title="#Stopdjihadisme, la campagne du gouvernement vue par des jeunes"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/30/400x300/4567052_7_9969_extrait-de-la-video-stopdjihadisme-ils-te_3cac9fc38ae75577d941ddb41b14afec.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/02/02/stopdjihadisme-ce-qu-en-pensent-les-jeunes_4566744_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Déployée la semaine dernière sur Internet, #Stop-djihadisme est une vaste campagne de « contre-propagande » lancée par le gouvernement en réponse à l'embrigadement terroriste, notamment parmi les plus jeunes. Le site Internet et la vidéo choc associée leur parlent-ils ? Eléments de réponses avec ces collégiens, lycéens et étudiants.Lire aussi :  #Stopdjihadisme : le gouvernement s'attaque à la radicalisation djihadisteUtiliser le même langage que les djihadistes, une bonne idée ? Laurie et Tanguy, 14 ans, élèves de 3e à Lyon et Angoulême et stagiaires au Monde, ne connaissaient ni le terme djihad, ni l'existence de propagande djihadiste sur Internet avant de regarder la vidéo du ministère de l'intérieur, à notre demande : « On y voit bien ce qui est bien et ce qui est mal. Il y a une large différence entre ce que les terroristes disent et la réalité », débriefe Laurie à chaud, s'avouant choquée par certaines images. Tanguy abonde : « Ils lancent des morts dans une fosse, ils traînent des cadavres derrière une voiture... On entend souvent que les jeunes sont habitués à la violence avec les jeux vidéo. Mais on sait faire la différence entre les jeux et la réalité. J'ai trouvé sur Youtube la vidéo du policier à terre qui se fait assassiner par un des terroristes de Charlie Hebdo. Ça n'est pas comme tirer sur quelqu'un dans mes jeux... » Pour Freddy Korsaga, lycéen de 17 ans et membre du conseil des jeunes d'Anthony (Hauts-de-Seine), ces images ne peuvent être qu'une bonne stratégie pour lutter contre l'embrigadement . « La vidéo analyse un par un les messages de propagande et décrit la réalité, bien différente. Elle devrait être publiée massivement sur les différents réseaux sociaux. » Matéo Siffointe, 16 ans, qui vit à Blagnac en Haute-Garonne, et appartient comme Freddy au comité jeune de l'Anacej, va plus loin : « Il est de notre devoir, nous jeunes, de relayer ce message et de participer à ces mesures de prévention. Il est nécessaire de faire circuler ce message pour contrer les appels au djihad et les films de propagande que l'on trouve très, voire trop facilement sur Internet. »Jusqu'où peut aller la violence ? Difficile d'être persuasif tout en évitant de heurter les plus jeunes qui pourraient tomber sur la vidéo. Sara Wah, étudiante de 22 ans à Marseille, se sent d'autant plus concernée qu'elle a grandi à Tourcoing (Nord), dans le quartier réputé sensible de la Bourgogne, et un de ses camarades de lycée est parti se battre en Afghanistan. « Il était déterminé », se souvient-elle, ajoutant qu'« une vidéo comme celle-là ne l'aurait pas touché. » « Prendre les mêmes mots que les djihadistes, c'est une bonne chose. On ne peut pas mieux démanteler une argumentation qu'en la prenant telle qu'elle est. Mais la vidéo ne va pas assez loin. Ces images choc, on les a tous vues.», déplore cette étudiante en Master 1 de ressources humaines et management.  Alix Havret, lycéenne de 15 ans à Courbevoie et membre du conseil des jeunes, voit les choses d'un autre œil : « Cette vidéo montre l'aveuglement du gouvernement sur le problème. Je pense que les personnes concernées par le djihadisme n'iront jamais consulter une plate-forme gouvernementale. » Iris Ané, élève de terminale à Aix-en-Provence, est du même avis : le gouvernement « traite la conséquence et non les causes profondes » : « Si des gens sont prêts à croire n'importe quel discours sur Internet, c'est dû à autre chose qu'une rhétorique de propagande bien menée. » Inès Belgacem width-314 height-157" « Mon addiction », la nouvelle campagne de prévention par et pour les jeunes Un partenariat novateur va permettre à 17 apprentis avocats de Rhône-Alpes de partager le quotidien des policiers. width="314" height="157" alt="Extrait du livre de Mathilde Levesque" src="http://s2.lemde.fr/image/2015/02/02/314x157/4568049_3_72ac_extrait-du-livre-de-mathilde-levesque_25bffcc28f2c14984aa4045238d76612.jpg" Punchlines et réparties : une prof publie ses lycéens de Seine-Saint-Denis Aux conventions industrielles de formation par la recherche (Cifre), créées en 1981, s’ajoutent désormais des crédits d’impôt recherche (CIR). width="314" height="157" alt="La prescription du prof d'« Une année au lycée » à la maman d'un élève « tout mou, et ses résultats aussi »." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/02/02/314x157/4568042_3_543d_la-prescription-du-prof-d-une-annee-au-l_96dc5df8e28a6eb6f641e6bd4ef73549.jpg" Consultation parents-profs 02.02.2015 à 16h39 • Mis à jour le02.02.2015 à 18h57 L'essentielL'alerte orange entre en vigueur pour vingt-quatre heures, à partir de mardi à 4 heures. Un « épisode neigeux notable pouvant engendrer des difficultés de circulation routière » doit toucher 15 départements, dont les cinq de la chaîne pyrénéenne.Un skieur, qui évoluait hors pistes, est mort lundi après-midi, en Haute-Garonne, emporté par une avalanche.Quinze départements du sud de la France seront placés en vigilance orange neige-verglas à partir de mardi 3 février à 4 heures, et pour vingt-quatre heures au moins, a indiqué Météo France lundi après-midi.L'établissement public prévoit en effet un « épisode neigeux notable pouvant engendrer des difficultés de circulation routière » dans les cinq départements de la chaîne pyrénéenne — Pyrénées-Atlantique, Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne, Ariège (plus Andorre), Pyrénées-Orientales —, déjà placés en vigilance orange pendant le week-end en raison de chutes de neige. Sont également concernés : les Landes, le Gers, Lot-et-Garonne, Tarn-et-Garonne, le Tarn et, plus à l'est, l'Aude, l'Hérault, le Gard, le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône. Dans l'après-midi, la perturbation se situait sur le golfe de Gascogne et devait arriver au-dessus de la France, par l'Aquitaine, en cours de nuit. Selon Météo France, l'épisode neigeux concernera Midi-Pyrénées dès le lever du jour, puis les neiges se déplaceront vers Languedoc-Roussillon et le pourtour méditerranéen en cours de matinée.Les hauteurs de neige attendues en plaine sont de 2 à 5 centimètres, et localement de 10 à 15 cm en se rapprochant du relief. Les conditions de circulation peuvent devenir rapidement très difficiles sur l'ensemble du réseau, ajoute Météo France, et les réseaux de distribution d'électricité et de téléphone peuvent connaître quelques dégâts.UN SKIEUR TUÉ DANS UNE AVALANCHEDans la Haute-Garonne, une avalanche a emporté lundi après-midi cinq jeunes gens qui skiaient hors piste près de la station du Mourtis. L'un d'eux est mort des suites de ses blessures, a indiqué le directeur de la station, Christophe Esparseil. Un autre skieur a été hélitreuillé et transporté vers un hôpital pour une probable fracture d'un tibia, et les trois autres sont sortis indemnes de l'avalanche, a-t-il précisé. « Les cinq jeunes gens, âgés de 20 à 30 ans, étaient pour la plupart des skieurs locaux », a ajouté le directeur de station, selon lequel ils avaient été « prévenus » des risques d'avalanche. Météo-France avait mis en garde lundi contre « un risque fort » d'avalanche – au niveau 4 sur 5 – pour tous les massifs pyrénéens, en raison des importants cumuls de neige tombée pendant le week-end.En fin d'après-midi, un millier de foyers restaient privés d'électricité, dont sept cents dans les Hautes-Pyrénées et trois cents dans les Pyrénées-Atlantiques, a indiqué le gestionnaire de réseaux ERDF, qui prévoyait de rétablir l'alimentation en courant pour tous ces foyers avant la fin de la soirée. 02.02.2015 à 15h43 L'ancien secrétaire d'Etat au commerce extérieur, Thomas Thévenoud, contraint de démissionner début septembre pour n'avoir pas réglé ses impôts depuis plusieurs années, est revenu, jeudi 29 janvier, sur ses déboires fiscaux. Député de la première circonscription de Saône-et-Loire, il était en déplacement dans la petite commune de Mazille, comme le rapporte le quotidien régional de Bourgogne Le Bien public. « J'ai commis des erreurs inexcusables, a-t-il expliqué aux élus de la commune, dans la petite salle du conseil municipal. Je comprends bien le choc qu'elles ont engendré (...). Mais je n'ai pas menti, ni trompé l'administration fiscale (...). Aujourd'hui, je paie le prix de tout ça avec ma famille. On est en pleine irrationalité, et quel immense gâchis. »Lire le récit (édition abonnés) : La folie domestique du couple Thévenoud« DÉBORDÉ » PAR SON « ENGAGEMENT PUBLIC »Affirmant « s'être laissé déborder par son engagement public », Thomas Thévenoud a assuré voir désormais « les choses autrement. C'est pour cela que je suis, par exemple, passé par le carmel avant de venir vous rencontrer ».L'éphémère secrétaire d'Etat au commerce extérieur avait quitté le gouvernement le 4 septembre, après avoir passé neuf jours en fonction. Depuis il revient pas à pas à l'Assemblée, où il a été exclu du groupe PS.Lire le décryptage : Cinq questions sur la démission de Thomas Thévenoud 02.02.2015 à 15h25 • Mis à jour le 02.02.2015 à 15h57Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/bac-lycee/article/2015/02/02/punchlines-et-reparties-une-prof-publie-ses-lyceens-de-seine-saint-denis_4567078_4401467.html"data-title="Punchlines et réparties : une prof publie ses lycéens de Seine-Saint-Denis"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/02/02/400x300/4568049_7_28e7_extrait-du-livre-de-mathilde-levesque_50869f1f60872fae10e40035807ec2e5.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/bac-lycee/article/2015/02/02/punchlines-et-reparties-une-prof-publie-ses-lyceens-de-seine-saint-denis_4567078_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" « Madaaaaaame, j'ai un proverbe il est trop vrai : c'est parce que la vitesse de la lumière est supérieure à celle du son, qu'on trouve les gens beaux avant de les trouver cons. » La répartie, désarmante, est l'œuvre d'un élève de Mathilde Levesque, professeure de français au lycée Voillaume, classé en Zone d'éducation prioritaire (ZEP) à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. C'est l'une des nombreuses « punchlines », ces répliques chocs et souvent drôles entendues en cours, qu'elle donne à lire dans Lol est aussi un palindrome, journal d'une prof au bord de la crise (de rire), un recueil tout juste publié. « Ces gamins sont géniaux », confie cette agrégée de 31 ans, heureuse de sortir ainsi de « l'image peu valorisante » qui définit habituellement les jeunes du « 9-3 », département déshérité de la banlieue parisienne.Journée de révision à la mer. Les signes religieux sont autorisés en extérieur : « Madaaaaaaaame ! Regardez ! L'école de voile ! Vous croyez que je dois y aller du coup ? » « - Vous voulez bien me définir le paradoxe ?                     - Ben c'est genre : je mets un short du Barça et un maillot du Real. »Mathilde Levesque raconte comment, en salle des profs, les enseignants s'échangent leurs anecdotes de cours et les meilleures répliques de leurs élèves, sans condescendance aucune : « On est le plus souvent admiratifs de leur répartie et de leur sens de l'humour. » Les rires fusent, dans son entourage, à chacun de ses récits. Un jour, elle se voit proposer d'en publier un recueil. « Je l'ai fait en partie pour mes élèves. On montre toujours une mauvaise image des lycéens en ZEP. Une image qui ne vient pas de nulle part, certes. Mais pourquoi ne pas parler des bons côtés aussi ? » Humour, autodérision, répartie, présence d'esprit, Mathilde Levesque ne tarit pas d'éloges sur eux : « Ce livre, c'est pour leur montrer leur potentiel. Celui auquel ils ne croient pas forcément eux-mêmes. »« Madame, bon c'est vrai que « ki » ne s'écrit pas comme « qui », mais avouez quand même que quand on l'écrit comme ça, ça redonne un 'petit coup de jeune' à la lettre K ! »« Madame, mais si je vous envoie du désir par sms, c'est de la textostérone ? »Ni livre militant, ni manuel de pédagogie, Lol est aussi un palindrome est découpé par mois, introduit chaque fois par un état des lieux de l'humeur de la classe et de celui de l'enseignante. Janvier  : « 47 occurrences de "Madame vous êtes sérieuses [variante de "sincère"], on a des devoirs" ; premières recherches de rimes avec mon nom de famille ; on ne trouve aucune rime avec mon nom de famille ; les copies comportent des mots d'excuses pour les défaillances orthographiques – parfois même un smiley. » Au fil des semaines, une relation différente s'installe entre la professeure et les lycéens, un schéma habituel selon elle : « Les premiers mois c'est la phase de découverte, aussi bien pour eux que pour moi. Il y a des périodes de fatigue et de stress, en fin de trimestre par exemple. D'autres périodes sont plus apaisées. Ça n'est pas toujours facile... »« - Madame, je peux vous rendre ma copie ?                        - Deux secondes, je ne suis pas shiva.                                 - Vas-y, elle m'a dit « va chier » la prof là ou quoi ? » « - Madame, vous m'avez fait succomber et après vous m'avez éconduit. Avouez, je parle bien !                                                                                        - Certes, vous êtes sur tous les fronts.                                 - Du coup, je suis effronté ! Avouez ! »Dans ce livre tendre tout en restant réaliste, Mathilde Levesque apparaît elle aussi pleine de répartie et d'autodérision. « Je considère que si j'ai le droit de plaisanter avec eux ou de me moquer, ils peuvent se permettre de me rappeler que je ne me suis pas coiffée ce matin... »« - Je vous ai déjà dit de ne pas vous battre. Enfin, pas avec les poings. Je ne me tue pas à vous apprendre l'argumentation pour rien, quand même.                               - Mais vous faites quoi, vous , quand on vous agresse ?    - Eh bien justement : j'utilise les mots, pas les poings !      - Genre, le mec, il est là, il vous sort son coutal, et vous hop-hop-hop, vous dégainez le Scrabble quoi ! »« - Madame c'est du gâchis que vous soyez prof.                                                                                      - Ah ?                                                                                    - Oui, vous auriez dû être avocate ou politicienne ou chef de gang, vous savez trop embrouiller. »« Ça reste des gamins de 15 ans », rappelle Mathilde Levesque. Pourtant, à la soirée de présentation de son livre, voici quelques jours, ils l'ont impressionnée : « Ils sont tous venus et se sont totalement fondus dans la foule, entre mes collègues et mes proches. Ils étaient parfaitement à l'aise. Ils ont une capacité d'adaptation extraordinaire. » Et ils ont d'emblée soutenu son projet de livre, en disant : « pour une fois qu'on rigole avec nous, et pas de nous ! »Lol est aussi un palindrome, journal d'une prof au bord de la crise (de rire), par Mathilde Levesque, First Editions.Inès Belgacem width-314 height-157" « Mon addiction », la nouvelle campagne de prévention par et pour les jeunes Un partenariat novateur va permettre à 17 apprentis avocats de Rhône-Alpes de partager le quotidien des policiers. width="314" height="157" alt="Extrait de la vidéo "#Stopdjihadisme : ils te disent..."" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/30/314x157/4567052_3_f115_extrait-de-la-video-stopdjihadisme-ils-te_e5b1bdd4c8c38b8743268f96393d35c1.jpg" #Stopdjihadisme : ce qu'en pensent les jeunes Aux conventions industrielles de formation par la recherche (Cifre), créées en 1981, s’ajoutent désormais des crédits d’impôt recherche (CIR). width="314" height="157" alt="La prescription du prof d'« Une année au lycée » à la maman d'un élève « tout mou, et ses résultats aussi »." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/02/02/314x157/4568042_3_543d_la-prescription-du-prof-d-une-annee-au-l_96dc5df8e28a6eb6f641e6bd4ef73549.jpg" Consultation parents-profs 10.02.2015 à 17h53 • Mis à jour le10.02.2015 à 18h37 Un tableau attribué par certains experts à Leonard De Vinci, intitulé Portrait d'Isabella d'Este, a été saisi en Suisse sur demande de la justice italienne, a annoncé mardi 10 février le parquet italien. Une saisie qui relance la polémique sur l'authenticité de ce portrait.En octobre 2013, le quotidien italien Corriere della Sera avait annoncé que ce tableau avait été authentifié, se basant sur l'expertise de l'historien de l'art Carlo Pedretti. Directeur du centre des études vinciennes du Hammer Museum de Los Angeles, M. Pedretti, expert reconnu, est l'auteur de nombreux ouvrages sur l'artiste. Le Louvre possède un dessin d'Isabelle d'Este par Vinci, mais les experts estimaient jusqu'ici que l'œuvre n'avait jamais été peinte.Ce tableau appartient à une famille italienne qui vit entre le centre de la péninsule et la partie germanophone de la Suisse, écrivait alors le Corriere. Leur collection (environ 400 œuvres) se trouve en Suisse depuis un siècle environ et sa majeure partie aurait été achetée par les grands-parents des actuels propriétaires, selon la même source. Selon le quotidien germanophone suisse Aargauer Zeitung, il s'agirait des héritiers de l'industriel et amateur d'art Peter Zai (1855-1936) qui vivait à Turgi, dans le canton d'Argovie. Mais l'autorité du professeur Pedretti ne réussit pas à convaincre tous les experts.« JE NE VOIS PAS LA MAIN DE LÉONARD »« Il s'agit sûrement d'une version d'atelier ou vraisemblablement plus tardive (XVIe ou XVIIe), tirée du portrait dessiné du Louvre », estimait à la même époque Jacques Franck, un autre expert, cité par Le Figaro. « Je ne vois pas la main de Léonard, même si c'est un document intéressant. Rien n'exclut qu'elle puisse être contemporaine de Léonard, mais j'en doute : les principales avanies subies par les œuvres graphiques du maître sont postérieures à sa mort, et le dessin du Louvre a été mutilé. Le portrait peint inclut ces manques », avait conclu M. Franck.Vrai ou faux Léonard, partiellement vrai et achevé par ses élèves, la prudence est désormais de mise dans l'attente de nouvelles expertises. Le parquet de Pesaro, à l'origine de la mise sous séquestre en raison d'une enquête compliquée concernant « l'exportation clandestine » du tableau mais également des « délits fiscaux et fraudes à l'assurance », évoque mardi dans son communiqué « une œuvre attribuée à Léonard de Vinci ». « Lorsque le tableau reviendra en Italie, le parquet ordonnera d'ultérieures expertises pour confirmer la paternité de l'œuvre », ajoute le parquet.Selon la justice italienne, « les négociations concernant la vente de l'œuvre étaient bien avancées et tournaient autour d'un montant de 120 millions d'euros » pour cette huile de 61 cm par 46,5.Lire aussi (en édition abonnés) : Tempête pour un crâne… attribué à Léonard de Vinci 10.02.2015 à 16h45 • Mis à jour le10.02.2015 à 18h24 | Philippe Jacqué et Cédric Pietralunga Le transporteur MoryGlobal, déjà sauvé de la liquidation il y a un peu plus d’un an, a été une nouvelle fois placé en redressement judiciaire, mardi 10 février, par le tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis), avec une période d'observation de six mois.A court d’argent, malgré un prêt de 17,5 millions d’euros accordé, en février 2014, par l’Etat, l’entreprise de transports avait déposé son bilan vendredi 6 février, plongeant ses 2 200 salariés et 2 000 sous-traitants dans l’inquiétude. Cette décision est néanmoins un soulagement. Selon plusieurs sources, le risque que le tribunal prononce directement la liquidation de MoryGlobal était réel.« C'est une bouffée d'oxygène pour la société, a estimé Michel Ariba, délégué FO. Nos clients peuvent nous remettre leurs colis, l'entreprise est en marche. On traverse une mauvaise passe mais on va se redresser. » « Nous allons pouvoir continuer à essayer de sortir notre société de ce mauvais pas, ça ouvre des perspective extrêmement importantes pour 2 200 personnes », a ajouté Lucien Datchy (CFDT).Sur onze mois en 2014, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 330 millions d’euros mais a perdu 40 millions d’euros, selon des déclarations effectuées le 30 janvier au tribunal de commerce de Pontoise (Val d’Oise). « La trésorerie est très tendue », confirme un proche du dossier.Lors de son précédent redressement judiciaire, MoryGlobal, qui s’appelait alors Mory Ducros, avait supprimé 2 800 postes sur 5 500 et fermé 35 agences sur 85.Difficultés chroniquesDepuis l’automne, le transporteur, qui était suivi par le Comité interministériel de restructuration industrielle, bénéficiait d’un gel de ses créances sociales et fiscales. « Sans cela et l’affacturage, l’entreprise aurait déjà fermé », assure une source.Dès les années 1990, le spécialiste de la messagerie Mory a connu des difficultés du fait d’un marché difficile et concurrentiel. Malgré les différents actionnaires et la multiplication des plans de sauvegarde et autres rapprochements, notamment avec Ducros, le transporteur n’a jamais réussi à rétablir ses comptes.En novembre 2013, Mory Ducros a déposé le bilan. A l’époque, il réalisait avec plus de 5 000 employés un chiffre d’affaires de 700 millions d’euros. A la suite de l’intervention de l’Etat, le fonds Arcole Industries avait décidé de reprendre l’activité après la suppression de 2 800 emplois et la fermeture de 35 agences sur 85. A partir de février 2014, le nouveau MoryGlobal comptait 2 300 salariés et une cinquantaine d’agences à travers toute la France.Alors que le marché de la messagerie a arrêté sa chute en 2014, MoryGlobal a vu ses résultats plonger, tandis que ses concurrents (Geodis, Schenker, Kuehne + Nagel, Dachser, Gefco et Heppner) ont vu leurs résultats s’améliorer. Chez MoryGlobal, les syndicats et Arcole se renvoient la responsabilité de la dégradation de la situation.Lire aussi : Le transporteur MoryGlobal de nouveau en faillite« On espère retrouver rapidement un actionnaire pour remonter la pente », indique Jean-Pierre Bizon (CFTC). Mais l’avenir de l’entreprise paraît sombre. « Aujourd’hui, un ou deux acteurs pourraient se positionner pour reprendre des agences de MoryGlobal afin de compléter sa couverture territoriale. En revanche, aucun ne va racheter l’ensemble de l’entreprise », assure un spécialiste de la messagerie.Le tribunal de commerce fera un point sur la situation de l'entreprise le 7 avril.Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Piquard Les attentats survenus à Charlie Hebdo le 7 janvier et ceux des jours suivants ont ouvert un débat sur le rôle des médias, loin d’être clos. Patrons de rédactions et journalistes ont, dans l’ensemble, l’impression d’avoir bien couvert ces événements exceptionnels mais des critiques demeurent.Une réunion de réflexion ouverte avec les médias, convoquée par le Conseil supérieur de l’audiovisuel jeudi 15 janvier, avait mis en évidence les relations avec la police et la gendarmerie comme points de friction ou, au moins, d’amélioration. Le CSA a décidé de poursuivre la réflexion, en prenant le temps d’analyser les images et sons diffusés. L’autorité a depuis demandé des précisions par écrit aux intéressés ; elle doit rendre mercredi 11 février ses conclusions et, éventuellement, prendre des sanctions.Lire : Attentats : quatre questions sur une couverture médiatique hors normesPolémique autour des otages cachés dans le supermarchéParmi les critiques adressées aux différents médias pendant les attaques des frères Kouachi et d’Amedy Coulibaly, l’une a visé le traitement par BFM-TV de la prise d’otages à l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes. Elle a connu un écho particulier car la femme d’un otage, à l’antenne, a accusé la chaîne d’information en continu d’avoir mis en danger les personnes cachées dans la chambre froide de l’enseigne, au sous-sol : en évoquant ces otages dissimulés, BFM-TV aurait pu révéler leur présence à Amedy Coulibaly, qui regardait la chaîne sur ordinateur, a expliqué en substance la dame.Le journaliste de BFM-TV « en contact avec une personne du RAID sur place »En réponse, BFM-TV a contesté certains points reprochés, tout en reconnaissant que son journaliste Dominique Rizet a mentionné une fois à l’antenne « une femme » cachée dans une chambre froide. Mais pour justifier ce choix d’information, Hervé Béroud, directeur de la rédaction de la chaîne, joint par Le Monde, a surtout cité une source du RAID, le service d’intervention de la police nationale chargé de mener l’assaut à l’Hyper Cacher :« A une occasion, le journaliste Dominique Rizet, en plateau, a évoqué une femme qui se serait cachée dans une chambre froide. Mais il l'a fait parce qu'il était en contact avec une personne du RAID sur place, qui lui avait dit que ces personnes-là n'étaient plus en danger car les forces d'intervention avaient pris position près de la chambre froide »Le RAID « met en cause totalement cette version des faits »Jointe par Le Monde lundi, la direction du RAID conteste pourtant l’argument de BFM-TV :« Nous mettons en cause totalement cette version des faits. Et la meilleure chose, s’il veut prouver que sa version est vraie, serait que le journaliste donne sa source et qu’une enquête de l’inspection générale de la police nationale soit diligentée. »Implicitement, la direction du service d’intervention estime qu’au moment de l’évocation sur BFM-TV d’une otage caché, deux heures environ avant l’assaut, on ne pouvait pas assurer que les personnes retranchées dans la chambre froide étaient hors de danger.Le CSA a demandé des « précisions » aux parties concernéesQuelle version croire, celle de BFM-TV ou celle du RAID ? A ce stade, difficile de trancher. « C’est assez bien joué de la part du journaliste, ironise une source policière. Il dit qu’il a des tuyaux. Mais comme on ne connaît pas la source… » Une manière de dire qu’il est peu probable que cette source soit recherchée et identifiée.Dominique Rizet, 55 ans, est journaliste spécialisé et travaille au sein du service police et justice de BFM-TV depuis décembre 2012, après avoir notamment collaboré à l’émission Faites entrer l’accusé, sur France 2. Joint par Le Monde, BFM-TV maintient sa version. Et sans surprise, n’envisage pas de préciser la source d’un journaliste.Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a demandé des précisions à la chaîne d’information en continu sur cet épisode, comme il l’a fait sur d’autres points et auprès de la plupart des grands médias audiovisuels. En l’occurrence, la procédure d’instruction de l’autorité, qui se veut contradictoire, a dû l’amener à demander des renseignements au ministère de l’intérieur. Puis à se tourner à nouveau vers BFM-TV. Et peut-être à recueillir des réponses frustrantes des uns et des autres.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claire Guélaud Réunis pendant 24 heures à Istanbul (Turquie), les ministres des finances et les banquiers centraux des pays du groupe des 20, qui rassemble plus de 85 % de l’économie mondiale, ont pris acte, mardi 10 février, de l’amélioration « inégale » des perspectives de croissance au niveau mondial et souligné la nécessité de conserver des politiques monétaires accommodantes dans plusieurs économies avancées, notamment celles menacées de « stagnation persistante ».Dans leur projet de communiqué final – la version définitive du texte doit être rendue publique mardi en fin de journée – les « financiers » du G20 renouvellent les engagements pris à Brisbane (Australie), fin 2014, en faveur d’une croissance plus forte et expriment leur volonté de poursuivre l’action engagée en matière de régulation financière et de lutte contre l’optimisation fiscale.L’insuffisance de la demande pointée du doigtLe diagnostic posé sur l’économie mondiale est nuancé. La conviction générale est que celle-ci souffre encore d’une insuffisance globale de la demande.Le G20 finances salue l’amélioration des perspectives de croissance dans certaines « économies clé ». Il fait état d’une reprise « lente, mais en progrès » ailleurs, mais aussi de l’« augmentation du risque de stagnation persistante » dans certains pays avancés. La zone euro et le Japon se reconnaîtront.L’« action déterminée » de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), qui a poussé l’institution de Francfort à faire du « Quantitative easing » (rachat de dettes), a été saluée.Le traitement de choc de la BCE pour réanimer la croissanceLes engagements pris en Australie de relever de plus de 2 % la croissance mondiale – soit plus de 2 000 milliards de dollars – d’ici à 2019 ont été renouvelés. Le sommet d’Antalia, à la fin de l’année, devrait être l’occasion de faire un point détaillé de l’état d’avancement des 1 000 mesures pro-croissance listées à Brisbane.La Turquie n’a en revanche pas encore réussi à convaincre ses partenaires du G20 du bien-fondé d’engagements chiffrés en matière d’investissements. Chacun s’accorde cependant à considérer qu’il s’agit d’une question clé pour la croissance. Des travaux sont en cours sur les partenariats public-privé.Des réserves émises sur l’« effet pétrole »Le débat à Istanbul a beaucoup tourné autour des effets très variés de la baisse du cours du baril de pétrole. Le G20 est apparu plus réservé que le Fonds monétaire international (FMI) sur les effets positifs sur la croissance de cette baisse du prix de l’or noir.Le sentiment général est que ce recul donne globalement de l’élan (« some boost ») à la croissance, même s’il tire aussi l’inflation vers le bas, ce qui est un problème en Europe par exemple.La baisse du prix du pétrole dopera la croissance, selon le FMIPar ailleurs, comme l’a fait le FMI, ministres des finances et grands argentiers appellent les pays importateurs, qui avaient mis en place des subventions énergétiques, à les supprimer au profit de transferts ciblés sur les populations les plus modestes.Le dossier grec non abordé officiellement, mais présent dans tous les espritsOfficiellement, il n’a pas été question de la Grèce lors de ces deux jours à Istanbul. En tout cas, le sujet n’a pas figuré dans les négociations entre délégations au sujet du communiqué final du G20. La situation à Athènes n’en était pas moins dans toutes les têtes.Avant que ne commence la réunion des ministres des finances et des grands argentiers, les États-Unis et le Canada ont appelé au pragmatisme et à un compromis. Mario Draghi et la directrice générale du FMI, Christine Lagarde devaient se rencontrer. Le FMI, toutefois, ne semble guère désireux de détailler sa position sur la Grèce avant la réunion de l’Eurogroupe (ministres des finances de la zone euro), mercredi 11 février.Grèce : l’Europe à la recherche d’un accord politiqueAmplifier les mesures de régulation financièreDans le domaine de la régulation financière, ministres des finances et grands argentiers sont convenus de poursuivre leurs efforts, qu’il s’agisse des banques, du « shadow banking », des infrastructures des marchés, comme les chambres de compensation, ou encore des assurances et des fonds d’investissement.Ils demandent aussi au FSB (Fonds de stabilité financière) de se pencher sur la sincérité des marchés et sur les problèmes de manipulation des cours, d’échanges de dérivés etc.Enfin, en matière de fiscalité, le G20 finances s’engage à suivre les recommandations de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en matière de lutte contre l’optimisation et l’évasion fiscales.Le G20 a enfin déploré le blocage persistant de la réforme financière du FMI.Vers une meilleure coordination de la lutte contre le financement du terrorismeLa France, qui y tenait beaucoup, a obtenu satisfaction sur la question du financement de la lutte contre le terrorisme. Le G20 Finances a chargé le Groupe d’action financière (GAFI) de faire un point en septembre sur l’état des standards et des normes dans ce domaine.Devraient être normalement évoqués à cette occasion la question du gel des avoirs et la coopération des structures de type Tracfin.En revanche, les résultats semblent plus modestes sur le financement de la lutte contre le réchauffement climatique, dont le gouvernement français fait grand cas dans la perspective de la COP21 à Paris en décembre.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eugénie Dumas Eugénie DumasJournaliste au Monde 10.02.2015 à 15h12 • Mis à jour le10.02.2015 à 18h23 | Jean-Michel Normand Le constructeur indien Tata envisage de lancer son AirPod aux Etats-Unis quand Peugeot-Citroën est à la peine pour l’« hybrid-air ».On croyait le projet de véhicule à air comprimé (une fois de plus) enterré mais il semble devoir refaire surface. Selon le quotidien indien Business Standard, le groupe Tata envisage de lancer aux Etats-Unis son AirPod, un petit véhicule de forme ovoïde animé par un moteur alimenté par un réservoir d’air comprimé. « C’est un projet à long terme et qui n’est pas facile », a expliqué l’un des dirigeants du groupe Tata au journal. Ce qui ressemble visiblement à un coup d’essai pourrait débuter au cours du deuxième semestre à Hawaï, par l’intermédiaire du groupe de distribution Zeo Pollution Motors, liée à Tata.Un joystick implanté à main droiteL’Airpod est le fruit d’un accord conclu entre le groupe indien et la société française MDI (Motor Development International) de l’ingénieur Guy Nègre qui a cédé à Tata une licence d’exploitation de son moteur après avoir vainement tenté de convaincre les constructeurs français. Le principe consiste à insuffler de l’air comprimé, préalablement stocké dans un réservoir, à l’intérieur d’un cylindre relié à un vilebrequin. Selon ses concepteurs, l’Airpod peut parcourir 200 km à une vitesse maximale de 80 km/h et le « plein » peut s’effectuer dans n’importe quelle station de gonflage. Long d’un tout petit peu plus de 2 mètres, ce véhicule à vocation urbaine se dirige non pas avec un volant mais à partir d’un joystick implanté à main droite. Derrière le conducteur, deux adultes et un enfant peuvent prendre place. Le prix de vente de l’Airpod pourrait être inférieur à 10 000 euros.La technologie « HybridAir »Si le projet indien de voiture à air comprimé semble donner des signes de reprise, c’est tout le contraire qui se dessine pour la technologie hybride essence-air comprimé de PSA. Mis au point par des ingénieurs de Peugeot Citroën en liaison avec l’équipementier Bosch, le concept « HybridAir » devait permettre de réduire jusqu’à un tiers la consommation d’essence de modèles urbains telle la Citroën C3. Compte tenu du montant de l’investissement – 500 millions d’euros – PSA doit trouver un autre constructeur prêt à s’associer à l’aventure. Or, le temps passe et aucune marque, y compris son partenaire chinois Dongfeng, n’a manifesté d’intérêt pour la technologie « HybridAir » qui doit, entre autres, faire face à la montée en charge des modèles hybrides (essence-électricité) rechargeables.Ces derniers temps, les rumeurs d’un abandon pur et simple sont devenues de plus en plus insistantes. Jean-Michel NormandJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.02.2015 à 14h12 • Mis à jour le10.02.2015 à 16h24 La chambre sociale de la cour d'appel de Lyon a débouté mardi « de l'intégralité de ses demandes » l'ex-entraîneur de l'OL Claude Puel qui réclamait près de 7 millions d'euros à son ancien club pour rupture abusive de contrat.Dans un arrêt rendu mardi, la cour d'appel « confirme le jugement » du conseil des prud'hommes de Lyon qui avait, le 27 mars 2014, débouté celui-ci de sa demande d'indemnisation. Jugement dont il avait fait appel.Il n'était pas encore précisé mardi matin si M. Puel comptait se pourvoir en cassation. Claude Puel réclamait quelque 3,5 millions d'euros au titre des salaires restant dus, ainsi que 1,65 million pour préjudice moral et personnel et 1,58 million pour non-paiement de la prime d'ancienneté.Lire notre enquête : Quand Aulas écrivait à PuelEmbauché en 2008 pour quatre ans, M. Puel, ex-entraîneur de Monaco et Lille, avait été licencié en juin 2011 pour « faute grave », un an avant le terme de son contrat. Selon son avocat, le conflit aurait dû passer par une procédure disciplinaire auprès de la commission juridique de la Ligue de football professionnel (LFP), en vertu d'une charte faisant office de convention collective.« Il a été mis dehors à cause des résultats sportifs, tout le reste n'a été qu'un habillage », avait plaidé son avocat, Me Olivier Martin, lors de l'audience du 2 décembre dernier devant la cour d'appel.« ATTITUDE D'INSUBORDINATION »Dans une lettre recommandée du 17 juin 2011 où l'OL lui signifiait une « rupture par anticipation de son contrat de travail », il lui était reproché notamment « un comportement fautif par une attitude aussi individualiste qu'autoritaire », et une « attitude d'insubordination volontaire et répétée ».Selon le contrat qui liait Claude Puel à l'OL détaillé dans l'arrêt mardi, le salaire de l'entraîneur s'élevait à 3 millions d'euros bruts pour la saison 2008-09 et augmentait chaque année, jusqu'à 3,3 millions bruts prévus pour la saison 2011-12. Ce salaire pouvait être porté à 4 millions d'euros si le club remportait la Ligue des champions et plus en cas de succès supplémentaires dans cette compétition. Il bénéficiait également de primes et d'avantages comme une « voiture de fonction haut de gamme d'une valeur limitée à 60 000 euros ». 10.02.2015 à 12h48 • Mis à jour le10.02.2015 à 16h18 | Anthony Hernandez et Pierre-Jean Vazel Eaubonne accueille mardi la quatrième édition du meeting féminin indoor d'athlétisme du Val-d'Oise. Une centaine d'athlètes se mesureront sur huit épreuves, à une dizaine de jours des championnats de France en salle et à moins d'un mois des championnats d'Europe de Prague (6-8 mars). En tête d'affiche, on comptera notamment la double championne d'Europe en titre du saut en longueur, Eloyse Lesueur, la double championne d'Europe en titre de l'heptathlon, Antoinette Nana Djimou, ou encore la championne du monde du saut en hauteur, la Russe Maria Koutchina. Cette année, pour la première fois, les organisateurs du meeting ont mobilisé une marraine de choix en la personne de Marie-José Pérec, triple championne olympique et icône de l'athlétisme. L'organisation d'un meeting exclusivement féminin vous paraît-elle la seule solution pour promouvoir l'athlétisme féminin ?Oui, parce qu'en fait cela permet de parler vraiment de la femme à ce moment-là et de mettre des épreuves en avant. Je pense que c'est ce qu'il faut faire. Et puis, par le passé, la ville de Reims l'avait fait. Il faut continuer dans ce sens-là. De plus, quand on regarde aujourd'hui les résultats au niveau féminin en France, c'est encourageant.Comme vous le rappelez, dans les années 1990, Reims a organisé des meetings féminins auxquels vous avez participé. Quels souvenirs en gardez-vous ?J'adorais. Il y avait une foule importante et je trouvais que cela marchait vraiment bien. Il y avait pas mal de retombées. C'est d'ailleurs pour cela que j'ai accepté d'en être la marraine. Tout ce qui favorise le sport féminin est très important, comme par exemple récemment la journée du sport féminin impulsée par le CSA (24 janvier). En effet, même avec les bons résultats des Françaises en football, en basket ou en handball, si l'on compare aux hommes, la médiatisation des femmes n'est pas encore à la hauteur. Pourtant, le sport féminin est attractif, esthétique et il n'y a pas de raisons que l'on n'en parle pas.Ambassadrice auprès de la Fédération française d'athlétisme (FFA), marraine de divers événements comme ce meeting, depuis votre retraite, vous occupez des rôles symboliques. Est-ce ce qui vous convient ?C'est ce qui me plaît même si je m'investis quand même un peu plus dans les Etoiles du sport (manifestation qui réunit Espoirs et champions du sport français à La Plagne chaque année). Je mets la main à la pâte car c'est un événement que je connais, géré par mon compagnon (Sébastien Foucrasse, ancien médaillé d'argent en ski acrobatique). Je me sens plus à l'aise. Dans la notion d'ambassadeur, pour la FFA par exemple, beaucoup de choses sont englobées. En novembre, j'ai participé par exemple à une rencontre avec les meilleurs athlètes. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que je n'ai pas envie d'entraîner quelqu'un, de passer du temps au stade.Quel regard portez-vous sur Antoinette Nana Djimou et Eloyse Lesueur avant ce meeting du Val-d'Oise ?Ce sont les têtes de file de notre équipe de France. Elles se comportent bien. Depuis quelques années, elles sont en pleine progression. Elles font des médailles et il est important de se construire un palmarès aussi beau que le leur.A l'exception des derniers championnats d'Europe de Zurich, il y a, ces dernières années, un déséquilibre français entre les résultats des hommes et ceux des femmes, surtout au niveau mondial. Comment l'expliquez-vous ?En France, j'ai l'impression que, lorsque les femmes marchent bien, les hommes sont un peu en retrait, et vice versa. Les bons résultats ne se produisent jamais en même temps. Est-ce parce qu'à un moment on s'occupe plus de l'athlétisme masculin ou de l'athlétisme féminin et que l'on délaisse l'autre ? Je ne sais pas trop.Contrairement aux pays de l'Est ou aux Etats-Unis, très peu d'athlètes françaises reprennent la compétition après une maternité. Qu'en pensez-vous ?Oui, c'est vrai. Après, c'est peut-être un choix. Moi, j'ai choisi d'avoir un enfant après ma carrière. Pendant, j'avais vraiment envie de la mener avec l'objectif de marquer l'histoire. Rien ne pouvait me faire déroger à cet objectif. Je n'allais pas prendre une autre direction en me disant que je pouvais revenir ensuite. De toute façon, j'ai toujours eu l'impression de ne pas avoir assez de temps.Pourquoi l'athlétisme ne s'inspire-t-il pas de la natation en organisant des courses mixtes ?Cela n'existe pas officiellement, mais moi, je l'ai fait ! En Allemagne, en 2000, j'ai participé lors de deux meetings à des courses avec les hommes sur 200 et 400 m. C'était autour de Rostock (ex-Allemagne de l'Est). Je ne connaissais pas le coin. C'est une drôle d'anecdote.Vous aviez gagné ?Je n'ai pas gagné mais ce n'était pas loin. J'avais réalisé 22 s 6 sur le 200 et je ne me rappelle plus du chrono sur le 400.Personne n'était au courant de cela...Mon coach de l'époque (Wolfgang Meier) m'avait inscrite, mais je suppose que c'était tellement surprenant que personne n'avait vraiment réalisé. C'est juste au moment du départ qu'ils ont vu qu'il y avait une fille. Apparemment, en Allemagne, à l'époque en tout cas, c'était possible de faire ça.Pierre-Jean VazelAnthony HernandezJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Martin UntersingerDes torrents de dollars. Après la publication, jeudi 5 février sur le site ProPublica, d’un article faisant état de ses difficultés à réunir de l’argent, les donations ont soudainement afflué dans les poches de Werner Koch.Vous ne connaissez probablement pas cet Allemand : il est pourtant l’auteur et le principal responsable des lignes de codes parmi les plus importantes de la sécurité sur Internet. Il a créé (et s’occupe toujours) de GNU Privacy Guard (« GNU’s Not UNIX » [littéralement, « GNU n’est pas UNIX »] – GPG), un code informatique qui met en musique le standard de cryptage OpenPGP : c’est grâce à lui que de nombreuses entreprises, journalistes, activistes, ou « simples » internautes protègent leurs courriels des indiscrets. Souvent, ces derniers utilisent GPG sans le savoir, puisque le logiciel libre peut être gratuitement réutilisé partout, et l’est dans plusieurs logiciels, comme GPG4Win (sa déclinaison pour Windows) ou Enigmail. Encore aujourd’hui, cette technologie fait figure de référence. Des documents de la NSA récemment publiés par Der Spiegel montrent que la puissante agence de renseignement se casse encore les dents lorsqu’elle tente d’en contourner la protection. Et jusqu’à la semaine dernière, son créateur n’avait quasiment pas un sou.« Je travaille sur GPG depuis longtemps [1999], mais au bout d’un moment j’ai réalisé que ça n’était pas juste que je vive avec un aussi petit salaire, cela affectait ma propre famille. Début 2013, j’ai commencé à chercher un nouveau travail », explique-t-il aujourd’hui au Monde. Son projet, après avoir été partiellement financé par des bourses de la République allemande, où il réside, reposait sur des donations d’internautes, insuffisamment nombreuses.200 000 dollarsCourant 2013, les révélations d’Edward Snowden se multiplient. Impossible pour lui d’abandonner son projet. Il continue donc, et lance en décembre dernier une nouvelle levée de fonds. Il a besoin de 137 000 dollars. Juste avant la publication de l’article de ProPublica, jeudi, il en avait récolté environ 43 000. Dès vendredi, le compteur atteint les 120 000 dollars, et lundi, dans l’après-midi, il passe la barre des 200 000 dollars. Facebook et Stripe, une start-up de paiement, lui ont aussi promis 50 000 dollars annuels chacun après l’article de ProPublica. Les problèmes de financement de GPG sont désormais derrière lui. Une donation discrète, dont M. Koch n’avait pas le droit de parler jusqu'à la semaine dernière, lui avait déjà permis d’éviter le pire. La Linux Foundation avait accordé 60 000 dollars, de quoi le convaincre de franchir le pas et d'embaucher un développeur à plein temps pour l’épauler, un « luxe » auquel M. Koch avait dû précédemment renoncer faute d’argent. Avec ces nouveaux fonds, auquel il ne « s'attendait pas du tout », M. Koch réfléchit même à embaucher un troisième développeur.GPG survivra, mais ses mésaventures posent à nouveau la question du financement des logiciels libres en matière de sécurité informatique. Le cas s’était déjà présenté avec le « bug » Heartbleed : un bout de code utilisé par des millions d’internautes et d’entreprises du monde entier était entretenu par une petite poignée de développeurs, dont un seul s’y consacrait à plein temps. De quoi favoriser, dans le cas d'Heartbleed, l’introduction involontaire d’une faille.Lire : Faille de sécurité Heartbleed : « Le pire scénario a été évité »La sécurité, « un coût sans contrepartie immédiate »Une mésaventure qu’a évitée GPG, mais Werner Koch reconnaît une carence : « Tous les gros projets libres utilisés pour créer des sites Web, comme PHP, ont été pris en charge par des entreprises, car c’est très important pour elles. Elles en voient les résultats tous les jours, si quelques chose ne marche pas, elles le remarquent et donnent de leur argent. Avec les logiciels de sécurité, on s’en rend compte après que le dommage soit fait. C’est un coût sans contrepartie immédiate. »Pourtant, pour Werner Koch, un financement assuré exclusivement par un gouvernement, par exemple, pose problème. « Ils financent de nouvelles fonctionnalités, mais pas le maintien du logiciel, pour lequel ils comptent sur les volontaires. Ils ne comprennent pas comment ça marche, ils pensent qu’on écrit un programme une fois, que ça marche, et qu’on a pas besoin de faire quoi que ce soit d’autre après » explique-t-il.Werner Koch est aussi très critique concernant les positions récentes des gouvernements britannique et américain sur le chiffrement des communications. Ces derniers se sont notamment alarmés des dispositions mises en place par Apple et Google pour protéger leurs utilisateurs et ont réclamé un moyen pour les forces de l’ordre d’y accéder. Plus récemment le premier ministre britannique, David Cameron, a évoqué une demande similaire.Lire : David Cameron veut accroître les pouvoirs de ses espions sur InternetAttention au passe-partout« On a déjà assisté à ce débat il y a une grosse dizaine d’années, où des gouvernements demandaient une clé universelle pour déchiffrer les communications », explique Werner Koch, faisant référence au tournant des années 2000, lorsque la cryptographie, alors militaire, est devenue accessible au grand public à mesure que l’informatique s'est démocratisée. Ce mouvement s’était accompagné de vélleités gouvernementales pour obtenir un moyen universel de casser cette cryptographie.« Le problème, c’est qui contrôle cette clé, explique M. Koch. Si vous mettez en place une clé universelle, les risques d’attaques contre cette clé sont très élevés. Ce passe-partout, c’est un problème pour les gouvernements, les entreprises, car il suffit de mettre la main sur cette clé pour tout déchiffrer : eux, mais leurs ennemis aussi. » //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444463', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Martin UntersingerJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter William Audureau Le 10 février, sans crier gare, le site anglais Eurogamer a abandonné son classique système de notation de zéro à dix points, remplacé par trois badges : « recommandé », « essentiel » et « à éviter ». Ce qui n'aurait pu relever que d'un changement de formule a été relevé par de nombreux sites spécialisés, d'ArsTechnica aux Etats-Unis à Gameblog en France, et vient poser une question récurrente : faut-il noter les jeux vidéo ? En apparence bénigne, elle interroge l'essence de ce média, écartelé entre son héritage d'objet juvénile, son existence première comme objet de consommation, et ses demandes répétées à une reconnaissance artistique.Qu'est-ce qu'une note dans un « test » de jeu vidéo ?Il s'agit tout simplement d'une appréciation chiffrée de la qualité du jeu, souvent apposée en fin de texte pour en résumer l'esprit. Elle est le plus souvent sur 10 aux Etats-Unis, sur 20 en France et sur 100 en Allemagne, mais de nombreuses variantes existent au sein d'un même pays. Le site Gameblog évalue les jeux sur 5, Gamekult sur 10, Jeux Vidéo Magazine et JeuxVideo.com sur 20, et feu le magazine Console + est longtemps resté le dernier héritier d'une décennie, les années 1990, où la note en pourcentages était la norme.  De quand datent les notes ?Elles sont presque aussi vieilles que la presse spécialisée : dès le premier âge d'or de l'arcade, entre 1979 et 1982, des revues américaines pour professionnels comme Replay et Play Meter adjoignent une note sur dix aux bornes d'arcade qu'ils essaient, afin de mieux conseiller leurs clients, essentiellement des gérants de salles de machines de jeux. Dans la foulée, Electronic Games en 1981 introduit un système similaire. De manière plus rudimentaire, le premier magazine de jeu vidéo français, Tilt, embrasse des notes sur cinq en astérisques pour son numéro de lancement en 1982. Son concurrent Gen 4 popularisera la formule sur 100.Quels sont les systèmes de notation les plus célèbres ?En Angleterre, le très prestigieux magazine Edge évalue les jeux sur dix, sans virgule, souvent sur des critères atypiques, en privilégiant les mécaniques et l'originalité à l'aspect technique. En vingt et un ans d'existence, la revue a accordé dix-sept 10/10. Super Mario 64 a été le premier, en 1996. Au Japon, le magazine Famitsu agrège quatre avis individuels sur dix en une note collective sur 40. Là encore, les 40/40 ont longtemps fait figure d'événements. Seuls The Legend of Zelda : Ocarina of Time, Bayonetta et The Legend of Zelda : Skyward Sword ont reçu la note maximale dans les deux revues.En France, aucun média n'a cette notoriété à l'étranger, mais au niveau national, le site Gamekult s'est fait connaître pour ses jugements sévères, au point de donner naissance à un mème, « C'est 7 », en référence à la note régulièrement attribuée à des jeux à très gros budget, comme Halo. En dix ans, le site n'a jamais accordé de note maximale.Ces notes ont-elles vraiment des conséquences ?Commercialement, rien ne permet de l'affirmer avec certitude. En revanche, l'émergence au milieu des années 2000 d'agrégateurs de notes comme Metacritic a conduit les éditeurs de jeux à ajuster les primes versées aux studios de développement à la note moyenne obtenue sur ces agrégateurs. Par exemple, un détail du contrat fuité liant Activision aux développeurs du jeu de tir Destiny, Bungie, évoque un bonus de 2,5 millions de dollars si celle-ci atteint 90 sur 100 – ce qui ne sera pas le cas. Outre que les conséquences financières peuvent être fatales pour un studio, le calcul comporte de très nombreux biais, à commencer par les différences culturelles entre pays (les sites français sont souvent plus sévères) et le mode de calcul – toutes les notes étant rapportées sur 100, un 4/5 enthousiaste devient un 80/100 sur Metacritic, correspondant à un jeu correct sans plus.Existe-t-il des systèmes de notation alternatifs ?A la marge, oui. C'est par exemple ce que fait la rubrique Pixels du Monde.fr, en proposant à chaque fois un barème parodique différent. Mais l'idée n'est pas nouvelle, et dès 2004, dans Game Fan, un ancien journaliste spécialisé, Chazumaru, s'était amusé à noter Metal Gear Solid 3 : Snake Eater en fréquences de radio, manière de pervertir de l'intérieur les cadres habituels de la critique de jeu vidéo tout en rendant hommage aux nombreuses mises en abîme et effets de réel de la série, qui utilise elle-même des fréquences de radio pour communiquer avec certains personnages.Plus loin de nous, dans les années 1990, le rédacteur en chef de Nintendo Player avait longtemps refusé de noter les jeux, avant de céder à la pression des lecteurs, et d'adopter un système parodique, une évaluation sur six champignons.  Y a-t-il des critiques de jeu vidéo sans notes ?Oui, et ce depuis au moins le début des années 2000. Dans le monde anglophone, un courant rapidement baptisé « New Game Journalism » (le « nouveau journalisme jeu vidéo ») oppose à une approche chiffrée consumériste de longs textes narratifs et expérimentaux, mettant l'accent sur l'expérience du joueur davantage que sur de supposées qualités techniques objectives du produit testé. Il y a eu des tentatives de l'importer en France, notamment à travers les articles de Tristan Ducluzeau dans Joypad et Chronicart, ou le projet de magazine sans note Game Select, en 2005, finalement avorté.Toutefois, des critiques impressionnistes d'Olivier Séguret dans Libération à l'approche déconstructiviste de Martin Lefebvre sur le site indépendant Merlanfrit,  toute une littérature parallèle s'est depuis développée, et si elle diffère en de nombreux points de style, d'approche et de sensibilités, elle se rejoint dans la volonté d'adapter la langue au jeu vidéo, afin d'en dire le charme et la spécificité, plutôt que de le réduire à de scolaires notes sur 20. Du moins c'est la théorie. Car après tout, la critique œnologique réussit bien à concilier les deux.William AudureauJournaliste au Monde Les Décodeurs Un mois après les attentats commis en région parisienne, Le Monde a pris connaissance des premiers éléments de l'enquête de police. On apprend notamment que les frères Kouachi ont coordonné leurs attaques contre le siège de Charlie Hebdo avec le tueur de l'Hyper Cacher de Vincennes, Amedy Coulibaly. Retour sur les principales révélations de l'enquête.CoordinationLa nuit qui précède l'attentat contre Charlie Hebdo, vers minuit, Chérif Kouachi sort de chez lui. Les policiers ont acquis la conviction qu'il retrouve Amedy Coulibaly. Le matin, à 10h19, un peu plus d'une heure avant la tuerie dans les locaux de Charlie Hebdo, les frères Kouachi envoient un dernier SMS à Coulibaly, probablement pour l'avertir de leur départ. Le contenu de ce SMS n'est pas connu mais il a très probablement servi de « top départ » à leurs attaques..On savait que Chérif Kouachi et Amedy Coulibaly s'étaient croisés en prison, que leurs épouses étaient proches, qu'ils partageaient de nombreux amis communs. Désormais, on est certain qu'ils ont coordonné leurs attaques contre Charlie et l'Hyper Cacher. Et qu'ils se sont préparés méticuleusement. Le Monde retrace la journée du 6 janvier chez les Kouachi et les heures qui ont précédé l'assaut contre la rédaction de Charlie.Lire notre article : Une heure avant Charlie, le dernier SMSDe longs mois de préparationL'attaque du 9 janvier contre un supermarché casher de l'Est parisien n'avait rien d'un acte spontané ni d'une réponse à la tuerie de Charlie Hebdo, deux jours plus tôt. Amedy Coulibaly, 32 ans, délinquant expérimenté, a effectué plusieurs recherches sur Internet, identifiant plusieurs commerces juifs dans Paris, avant de choisir l'Hyper Cacher. Il a même vérifié les heures d'ouverture du supermarché.Depuis plusieurs mois, le tueur brouillait les pistes, utilisait plusieurs téléphones. A partir de décembre 2014, il achète armes et matériel grâce à l'aide de complices qui ont grandi avec lui dans une banlieue de l'Essonne, au sud de Paris. Les hommes de main du jeune homme ont été mis en examen en janvier. Le Monde les décrit comme des « sous-traitants » du djihadiste.Lire notre article : Amedy Coulibaly et ses « sous-traitants »Moisson d'indicesLe 7 janvier, une voiture s'encastre dans un poteau, dans le 19e arrondisssement de Paris. Les frères Kouachi sortent du véhicule, armés jusqu'aux dents. Ils prennent possession de la voiture de Patrick, un retraité de 64 ans. « Si les médias t'interrogent, tu n'as qu'à dire "Al-Qaida Yémen" ! », lancent-ils au chauffeur, avant de le laisser récupérer son chien sur la banquette arrière. Les deux frères viennent d'assassiner douze personnes au siège de Charlie Hebdo.C'est le premier acte de trois jours de cavale pour les terroristes. Derrière eux, ils laissent armes, carte d'identité et même ADN à la disposition des enquêteurs, sans jamais chercher à effacer leurs traces ni faire taire les témoins. Au contraire. Le Monde raconte cette traque, qui s'achèvera sous le feu des gendarmes du GIGN à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne).« Zarma, c'est la guerre ! » : de Paris à Dammartin, trois jours de cavaleFilms amateurs en GoProEnfermé dans l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes à Paris, Amedy Coulibaly se filme avec une caméra GoPro, qu'il a fixée sur sa poitrine avant d'entrer dans le supermarché. Le 10 janvier, après sa mort sous les balles de la force d'intervention de la police, une autre vidéo apparaît sur le Web. Depuis son appartement, le terroriste y proclame son allégeance à l'Etat islamique (EI) et revendique les attaques. Des complices se sont ensuite chargés du montage et de la diffusion.Depuis la boîte mail de l'internaute qui l'a publiée, jusqu'aux mises en scène des djihadistes français, Le Monde est remonté aux origines de cette vidéo et raconte comment une mouvance d'activistes proche de l'organisation terroriste assure ce travail de propagande.Lire notre article : De la prise de vues à la mise en ligne, itinéraire de la vidéo de CoulibalyRetrouvez également notre grand format : « Des attentats à la marche républicaine, les cinq jours de Charlie Hebdo »Les DécodeursJournaliste au Monde 18.02.2015 à 15h32 • Mis à jour le18.02.2015 à 17h35 Le débat fut percutant. De violentes altercations ont opposé des députés mardi 17 février au soir dans l'enceinte du Parlement de Turquie, à Ankara, autour d'un projet de loi très controversé renforçant les pouvoirs de la police.A moins de quatre mois des élections législatives du 7 juin, cinq élus de l'opposition, qui tentaient de retarder le débat sur ce texte, ont été blessés lors d'une bagarre générale au cours de laquelle ils se sont confrontés à leurs collègues du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) au pouvoir.Lire aussi (édition abonnés) : En Turquie, M. Erdogan veut un Parlement sous contrôleLa scène n'a pas été filmée, les débats se déroulant à huis clos. Mais des élus ont raconté à la presse la violence de l'affrontement : claques, jets de verre et même coups de maillet sur la tête. Quatre parlementaires ont été sérieusement touchés, au point d'être hospitalisés.L'OPPOSITION CRAINT UN « ÉTAT POLICIER »« Il y a toujours eu des bagarres au Parlement, mais c'est la première fois que je vois ça », a raconté à la télévision Ertugrul Kurkcu, élu du Parti démocratique des peuples (HDP, parti pro-kurde). «, lui-même blessé à la tête d'un coup de poing. Cette fois, c'est le projet de loi de réforme de la sécurité intérieure qui a provoqué les crispations entre députés. Décrié en Turquie comme à l'étranger, ce projet de loi renforce les pouvoirs de la police, autorisant entre autres arrestations, écoutes et perquisitions sur la base d'un simple « soupçon », sans contrôle immédiat du juge.L'opposition accuse le président, Recep Tayyip Erdogan, de vouloir transformer avec ce texte le pays en « Etat policier ». Elle a promis d'utiliser tous les moyens pour en retarder l'adoption, que le gouvernement souhaite à l'inverse « le plus rapide possible ». « On a vu ce qui est arrivé au Parlement. Je ne veux pas penser à ce qui va se passer dans les rues quand cette loi sera adoptée », a déclaré Melda Onur, députée du CHP.Les deux camps se sont renvoyés mercredi la responsabilité des événements de la nuit, qui illustrent la forte polarisation de la vie politique turque. En un an seulement, l'hémicycle de la Grande assemblée nationale a ainsi vu des députés rivaux en venir aux mains à au moins deux reprises. Brice Pedroletti (Pékin, correspondant) En révélant sa liaison avec un homme transgenre, la sexologue Li Yinhe a brisé un tabou. Leur romance passionne les Chinois, sous l'œil bienveillant du Parti communiste. « Son physique est celui d'une femme, mais psychologiquement, c'est un homme. La différence entre ce genre de personne et les lesbiennes, c'est que bien qu'elle soit physiquement une femme, son identité de genre est masculine, et elle aime les femmes hétérosexuelles, et non les femmes gay. » Cette révélation, faite par la sexologue Li Yinhe au sujet de son compagnon, a fait couler beaucoup d'encre en Chine.Dans un billet de blog publié le 18 décembre 2014, elle explique qu'elle vit depuis dix-sept ans avec un homme transsexuel. Et cette révélation est en train d'élargir les horizons en Chine, où les débats autour de la sexualité restent corsetés à la fois par une conception traditionnelle de la famille et l'héritage puritain du communisme.Professeure à la retraite de la prestigieuse Académie des sciences sociales, Li Yinhe, 63 ans, est célèbre en Chine pour ses prises de position progressistes, qu'elle expose dans ses écrits et sur les plateaux télévisés. Elle s'est toujours prononcée en faveur du mariage gay et pour la dépénalisation de « la débauche en réunion » (passible de prison en Chine), de la pornographie et de la prostitution.Son coming out a fait moucheMais son coming out a fait mouche : la sexologue et son compagnon, présenté sous son pseudonyme d'internaute, Da Xia (« le chevalier justicier »), se sont vu consacrer des pages dans les magazines de société. L'hebdomadaire Nanfang Renwu Zhoukan a ainsi publié une interview exclusive de Da Xia, chauffeur de taxi de son état : traits fins et poitrine plate, celui-ci s'y épanche sur son amour pour Li Yinhe, « intellectuelle de combat », et raconte comment ils ont élevé l'enfant qu'ils ont adopté.Li Yinhe a expliqué avoir rencontré Da Xia dans une fête gay à Pékin, où on l'avait amenée pour se changer les idées trois mois après la disparition de son mari, le célèbre écrivain Wang Xiaobo (mort à 44 ans d'une crise cardiaque en 1997). Même Le Quotidien du peuple, l'organe de presse officiel du Parti, s'est félicité sur son fil Weibo (le Twitter chinois) de ce que « les sujets tels que les homosexuels, les personnes transgenres et le sida, qui étaient auparavant des tabous, [soient] devenus l'objet de débats et [soient] de plus en plus acceptés par la société. Chacun de nous est unique, alors laissons les évolutions sociétales suivre le progrès scientifique. Respecter le choix de Li Yinhe, c'est se respecter soi-même ! ».« Si j'étais homosexuelle, je le dirais ! »Cet enthousiasme n'a pas empêché quelques jugements. Et si Li Yinhe a choisi de s'exprimer, c'est notamment parce que des rumeurs sur Internet affirmaient qu'elle avait toujours caché son homosexualité. « Si j'étais homosexuelle, je le dirais ! » affirme-t-elle. Elle s'est vu aussi reprocher d'avoir manqué à ses devoirs de veuve ou d'avoir égratigné l'image du couple mythique qu'elle formait avec Wang Xiaobo, connu pour son exploration de la sexualité dans ses romans.Li Yinhe a précisé avoir fait avec Wang Xiaobo un mariage d'amour. Quant à sa rencontre avec Da Xia, elle écrit avoir « eu le sentiment que Dieu [lui] avait envoyé un ange pour [la] sauver du malheur d'avoir perdu Xiaobo ». C'est finalement le romantisme de l'histoire de Li Yinhe et Da Xia qui a conquis le public.La professeure se félicite d'avoir réussi un exercice de « vulgarisation », sans préméditation : « Avant, les gens en Chine entendaient cet acronyme, LGBT [lesbiennes, gays, bisexuels et trans], mais ça ne leur disait rien », nous confie-t-elle. « Là, c'est comme s'ils avaient tout à coup compris ce que signifiait le T dans LGBT. »Brice Pedroletti (Pékin, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.02.2015 à 14h34 • Mis à jour le18.02.2015 à 16h07 Claude Criquielion est mort mercredi 18 février au matin, à l'âge de 58 ans, des suites d'un accident vasculaire cérébral (AVC), a annoncé l'hôpital d'Alost (Belgique), où il avait été pris en charge dans la nuit de dimanche à lundi.L’ancien champion cycliste belge Claude #Criquielion est mort http://t.co/QehSUjvZ30 http://t.co/WvkV0AqgX5— Le Soir (@lesoir)require(["twitter/widgets"]);Criquielion, surnommé « Claudy », avait remporté le championnat du monde sur route en 1984, à Barcelone. Mais c'est aussi pour une course qu'il n'a pas gagnée que son nom est resté dans les mémoires : le championnat du monde 1988.Cette année-là, à Renaix, c'est-à-dire à domicile, le « Crique » était sur le point de s'offrir un deuxième titre mondial lorsqu'il fut littéralement balancé contre les balustrades lors du sprint final par le Canadien Steve Bauer, qu'il s'apprêtait à dépasser. C'est l'Italien Maurizio Fondriest, pourtant battu à 50 mètres de la ligne, qui avait finalement endossé le maillot arc-en-ciel, à l'issue de l'un des plus grands scandales de l'histoire du cyclisme (voir la vidéo ci-dessous ; début du sprint à 1 min 30 s).Criquielion, qui a couru de 1979 à 1991 avant d'embrasser une carrière de directeur sportif, avait remporté deux fois la Flèche wallonne (1985, 1989) ainsi que le Clasica San Sebastian (1983) et le Tour de Romandie (1986), fini cinq fois dans le top 10 du Tour de France — cinquième en 1986, son meilleur résultat —, et atteint le podium du Tour d'Espagne en 1980 (troisième).Haut fait majeur : Criquielion est toujours le seul Wallon à avoir triomphé dans l'incomparable Tour des Flandres, en 1987. Ce qui ne l'a jamais consolé de ne jamais avoir remporté Liège-Bastogne-Liège, que ce grimpeur présentait comme la plus belle des courses pour un attaquant de sa trempe, et mais où il fut devancé, lors de trois éditions différentes par l'Italien Moreno Argentin, bien meilleur sprinter que lui. « C'est mon plus grand regret, avait-il un jour raconté dans les colonnes du quotidien Le Soir. On a attendu que je prenne ma retraite pour modifier le parcours qui se termine désormais — enfin ! — par une bosse. »Après avoir quitté le monde du cyclisme en 2006, le champion du Belgique 1990 s'était reconverti dans la politique locale : il était adjoint au maire, notamment chargé des sports, dans la commune de Lessines, en Wallonie — à quelques kilomètres de Grammont (Geraardsbergen en néerlandais), dont le légendaire muur fut longtemps l'arbitre du Tour des Flandres. Un rôle d'élu rappelé par Charles Michel, le premier ministre belge, qui a exprimé son émotion sur Twitter :Toutes mes condoléances à la famille et aux amis de Claudy #Criquielion. C'était un grand champion et aussi un élu proche des citoyens.— Charles Michel (@CharlesMichel)require(["twitter/widgets"]); Alain Beuve-Méry Le couperet est tombé un vendredi 13. La quinzaine de salariés de La Hune ont appris la fermeture de leur librairie, propriété du groupe Madrigall, dirigé par Antoine Gallimard, au cours d’un comité d’entreprise extraordinaire, il y a une semaine. L’établissement qui occupait l’angle des rue Bonaparte et de l’Abbaye, et dont les vitrines donnaient sur la place de l’église Saint-Germain-des-Prés, dans le 6e arrondissement de Paris, fermera définitivement ses portes courant 2015.Il s’agit, en fait, de la seconde mort de cette librairie emblématique de Saint-Germain-des-Prés, fondée en 1949 par le libraire et galeriste d’art Bernard Gheerbrant, disparu en 2010. Il y a quatre ans, elle avait quitté son adresse historique du 170, boulevard Saint-Germain, avec son escalier central qui lui donnait un air de navire. Spécialisée en littérature, sciences humaines et beaux-arts, La Hune était devenue au fil du temps un haut lieu culturel et... Stéphane Lauer (New York, correspondant) A Wall Street, les faillites passent, les carrières, elles, se poursuivent, bon an mal an. Ces derniers jours, le petit monde de la finance se souvenait, avec une certaine nostalgie, qu’il y a vingt-cinq ans, Drexel Burnham Lambert (DBL), l’une des principales banques d’affaires de la place, disparaissait corps et biens, succombant à un cocktail bien connu, quoique mortel, d’avidité, de génie et d’arrogance. Vingt-cinq ans déjà. L’occasion de se poser la question à propos des principaux protagonistes de l’époque : que sont-ils devenus ?Avant que Lehman Brothers n’éclipse DBL dans les annales des sinistres de la finance, ce nom a toujours suscité à Wall Street des sentiments mitigés entre fascination et opprobre. La firme la plus rentable et la plus redoutée de l’époque finira par s’écrouler au cours de ce qu’on appela le « massacre de la Saint-Valentin », laissant sur le carreau près de 6 000 employés. En l’espace de quelques jours, cent cinquante ans d’histoire étaient réduits en fumée.A l’origine du désastre, un nom : Michael Milken. Avec sa tignasse noire de jais et sa mâchoire carnassière, il s’était fait connaître grâce à sa virtuosité sur le marché des junk bonds, littéralement des obligations « pourries ». Des titres très risqués, donc très rentables, qui allaient devenir le principal carburant de raids boursiers menés à la hussarde, dont certains de façon illégale.Le dernier bonus touché par Milken avant sa chute retrace à lui seul le parcours du personnage : 550 millions de dollars (482,3 millions d’euros) ! Comme l’avait déclaré en 2005 au New York Times Richard B. Handler, qui était à la fin des années 1980 l’un des jeunes traders de la société : « The sky was the limit », autrement dit, il n’y avait plus aucune limite.Délits d’initié, manipulations de coursA elle seule, DBL a détenu jusqu’à plus de 60 % de ce marché des obligations à haut rendement, représentant plus de 150 milliards de dollars, et dont les marges étaient en moyenne trois fois supérieures à celle des autres placements. Ce sont aussi ces acrobaties qui auront une part de responsabilité essentielle dans la crise des caisses d’épargne américaines à la fin des années 1980.A cette époque, la banque d’affaires était LA firme, celle où il fallait être, celle capable d’accélérer les carrières, d’attirer les meilleurs, de s’enrichir à une rapidité encore jamais atteinte. Trop beau pour être vrai. DBL finit par susciter la jalousie des concurrents et la suspicion de Rudolph Giuliani, alors procureur général de New York et futur maire de la ville.L’enquête révélera que derrière les performances stratosphériques se cachaient des délits d’initié et des manipulations de cours. Sous la pression, les langues se délièrent, et Milken fut mis en examen pour 98 chefs d’accusation, dont racket, escroquerie et délit d’initié. Condamné à dix ans de prison en 1991 et à 600 millions de dollars d’amende, l’ex-roi des junk bonds sera finalement libéré vingt-deux mois plus tard.Même si les condamnations ont été très circonscrites, on aurait pu penser qu’un passage chez DBL aurait plombé plus d’une carrière. En fait, c’est exactement l’inverse qui s’est passé. Richard Handler, le jeune trader, est devenu depuis patron de la banque d’investissement Jefferies. Leon Black, maître d’œuvre des fusions et acquisitions a, lui aussi, bien atterri en créant en 1990, avec ses compères de DBL, Joshua Harris et Marc Rowan, le fonds de private equity Apollo, qui dispose aujourd’hui de 164 milliards de dollars sous gestion.Antony Ressler a lui aussi été un temps de l’aventure Apollo, avant de fonder Ares Management, un fonds doté de 80 milliards de dollars. De son côté, Stephen Feinberg est à l’origine de Cerberus, un fonds d’investissement qui s’est fait connaître du grand public en prenant le contrôle de Chrysler en 2007. Mitchell Julis, qui avait chez DBL la responsabilité d’un portefeuille d’entreprises en difficulté, a monté Canyon Partners, un hedge fund de 23 milliards de dollars. L’ancien directeur général de DBL, Kenneth Moelis a pris la tête de la banque d’investissement UBS avant de monter sa propre banque d’investissement, Moelis & Co, qui a été introduite en Bourse en 2014 et qui vaut aujourd’hui un peu moins de 2 milliards de dollars.Enfin, Marc Faber, après avoir subi les conséquences des mauvaises nouvelles, a choisi de les annoncer lui-même. Il a créé The Gloom Boom & Doom Report, une lettre mensuelle sur tout ce qui a trait au marché baissier, ce qui lui a valu le surnom de « Docteur Doom » (docteur Catastrophe). Bref, la culture DBL a essaimé dans tout Wall Street, faisant notamment les beaux jours des concurrents.Quant à Michael Milken, s’il a toujours la denture agressive, sa tignasse a laissé place à une magnifique calvitie. Lui aussi aurait pu continuer sur sa lancée s’il n’avait pas été interdit d’activité boursière, conséquence directe de sa décision de plaider coupable pour alléger sa peine. Aujourd’hui, il travaille avec un certain succès à la réhabilitation de son image en créant une fondation, qui lève de l’argent en faveur notamment de la recherche sur le cancer. Pour lui aussi, le « massacre de la Saint-Valentin » n’est désormais qu’un lointain souvenir.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.02.2015 à 12h32 • Mis à jour le18.02.2015 à 14h05 | Anthony Hernandez Du 18 au 22 février, la France accueille pour la quinzième fois les Mondiaux de cyclisme sur piste, compétition organisée pour la première fois en 1893. C'est le nouveau Vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines, inauguré l'an passé, qui servira d'écrin aux meilleurs pistards du monde. La dernière réunion de cette élite sur une piste française remonte à 2006, au vélodrome de Bordeaux. Auparavant, entre 1900 et 1964, Paris avait été huit fois le théâtre de cette compétition spectaculaire.Seul rescapé de la candidature malheureuse de Paris aux Jeux olympiques 2012, le Vélodrome national a été finalement inauguré en janvier 2014. Le complexe abrite, en plus du vélodrome de six mille places, dont cinq mille en gradins, une piste couverte de BMX (bicycle motocross) assortie de trois mille places, une aire mutifonctionnelle de 5 000 m2, ainsi que des logements réservés aux athlètes de haut niveau (soixante places). « CLAIREFONTAINE DU VÉLO »Depuis son ouverture, le Vélodrome a notamment reçu un match entre l'équipe de France de piste et celle de la Grande-Bretagne, le record de l'heure des centenaires, battu par Robert Marchand (102 ans, 26,927 km en une heure), l'arrivée de la classique Bordeaux-Paris, ainsi que les championnats de France en octobre dernier. Les Mondiaux 2015 sont donc la première grande manifestation accueillie par ce nouvel outil mis à disposition du cyclisme français.A Saint-Quentin-en-Yvelines, l'enceinte qualifiée de « Clairefontaine » ou de « Marcoussis du vélo » par David Lappartient, président de la Fédération française de cyclisme (FFC), en référence aux temples du football et du rugby tricolores, héberge aussi le centre d'entraînement de l'équipe de France de piste et le siège de la FFC. Avec le Vélodrome national, le cyclisme français dispose désormais de cinq équipements couverts (Saint-Quentin-en-Yvelines, Roubaix, Bourges, Bordeaux et Grenoble).Le projet a coûté 75 millions d'euros, dont 56 millions répartis équitablement entre l'Etat, la région, le département et la communauté d'agglomération. Un partenariat public-privé qui s'avère donc plutôt déséquilibré. Néanmoins, pour Arnaud Zumaglia, directeur général de Vélopolis, société d'exploitation du lieu, « ce partenariat est l'un des rares à être restés dans le budget initial ». Vélopolis possède un contrat de vingt-sept ans, durant lequel elle s'engage à animer, exploiter et maintenir le site en l'état. « Il y a des garanties pour le propriétaire, la communauté d'agglomération. Nous devons rendre dans vingt-sept ans le vélodrome en parfait état, directement utilisable », affirme Arnaud Zumaglia.Afin d'obtenir la rentabilité du lieu, le locataire n'hésite pas à multiplier les activités diverses, variées et parfois surprenantes : parc d'attractions géant et temporaire pour les enfants ; compétition de boxe thaï ; festival de breakdance et de musiques ou encore concert... « Avant même d'accueillir éventuellement un jour les Jeux olympiques, on prouve que le vélodrome fonctionne et qu'il est rentable », avance le directeur de Vélopolis.Initiative intéressante, le Vélodrome, réservé une grande partie du temps à l'élite sportive, ouvre parfois ses portes au grand public. Il est possible d'y pratiquer de multiples activités sportives : badminton, cross fit, boxe, self-défense... Et pour les fondus de la piste, des baptêmes sont organisés pour les néophytes. « Sur un créneau réservé de 18 à 19 heures et pour 18 euros, on peut rouler sur la piste des pros en étant encadré par un coureur de l'équipe de France et l'un de nos coachs », explique Arnaud Zumaglia. Pour ceux qui se prennent au jeu, il en coûtera 250 euros à l'année pour accéder à la piste à des horaires dévolus.UNE PISTE LARGE ET RAPIDED'une largueur de 8 mètres, ce qui en fait une des plus larges au monde, d'une longueur olympique de 250 mètres, la piste de Saint-Quentin-en-Yvelines est réputée rapide, mais peut-être pas assez pour battre des records du monde et concurrencer celle d'Aguascalientes, au Mexique. En décembre 2013, le quadruple champion du monde François Pervis y avait battu les records du monde du 200 m lancé (9 s 347) et du kilomètre (56 s 303).Les meilleurs pistards de la planète auront dix-neuf épreuves pour se départager. A partir de 19 heures mercredi, Français, Britanniques ou encore Australiens s'affronteront pour le titre de la vitesse par équipes féminines et masculines.Anthony HernandezJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Ghazal Golshiri Les autorités iraniennes se lancent dans la lutte contre la poussière. Alors que la province du Khouzistan, au sud-ouest du pays, a été frappée par des tempêtes de sable sans précédent du 28 janvier au 12 février, l’indignation générale de la population, forte de 4 millions d’habitants, et la gravité de la situation ont poussé le gouvernement à agir. Mardi 17 février, la vice-présidente, Masoumeh Ebtekar, à la tête de l’Organisation de protection de l’environnement, s’est rendue à Ahvaz, la capitale de la région, pour rencontrer les autorités locales. Deux mesures ont été évoquées pour lutter contre la pollution de l’air : faire revivre les zones humides et identifier les endroits qui génèrent cette poussière.Le même jour, une délégation iranienne a été envoyée en Irak, l’un des pays voisins d’où proviennent les nuages de poussière. Le ministre de la santé, Hassan Ghazizadeh Hashemi, présent dans la délégation, a été sommé de collaborer avec son homologue irakien sur le sujet.RassemblementsDans le Khouzistan, la vie reprend progressivement. Les écoles et les administrations sont désormais ouvertes et les marchés, vides depuis plus d’une dizaine des jours, se remplissent peu à peu.Mais une semaine auparavant, la ville de Mahshar, la plus touchée par ce phénomène, enregistrait un niveau de poussière 67 fois supérieur à sa valeur réglementaire, à savoir 150 microgrammes par mètre cube d’air (µg/m3). À Ahvaz, considérée comme la ville la plus polluée au monde par l’Organisation mondiale de la santé, ainsi que dans douze autres villes, des vols avaient été interrompus, des écoles fermées et des centaines d’habitants hospitalisés pour problèmes respiratoires.De nombreux rassemblements ont été organisés dans la région pour protester contre ce qui était qualifié d’« inaction » des autorités. « Le Khouzistan n’a plus de souffle », « La mort collective à Ahvaz », « Ahvaz est notre ville et l’air propre notre droit », pouvait-on lire sur des pancartes brandies par les manifestants. Les clichés de ces rassemblements, ainsi que ceux de la brume de poussière, ont circulé massivement sur les réseaux sociaux et dans la presse persanophone, suscitant un grand émoi parmi les Iraniens. Sécheresse et pétroleLa sécheresse, le réchauffement climatique et la diminution des précipitations dans la province du Khouzistan ont entraîné la dégradation de son écosystème. Mais cette région abrite également le plus vaste champ pétrolier d’Iran. Or, les compagnies pétrolières ont asséché des terrains pour extraire le pétrole. Elles ont ainsi procédé à la déviation de la rivière de Karoun, à la construction de barrages sur la rivière de Karkheh, et à des drainages des marais et des zones humides de la région, notamment celle de Hawr Al-Azim. « Ces jours-ci, cette zone humide ressemble plutôt à un désert », constate le quotidien iranien Khorasan. Aujourd’hui, certains analystes et les autorités gouvernementales pointent la responsabilité du ministère du pétrole. Car, selon Ziyaeddin Sho’ai, le responsable de la lutte contre la poussière au sein de l’Organisation de protection de l’environnement, ce ministère « s’était engagé à planter des arbres sur 200 000 hectares et pailler les déserts du Khouzistan », c’est-à-dire à recouvrir le sol de paille ou de matériaux tels que du fumier et du compost, afin d’accroître la fertilité des sols. Or, le ministère du pétrole n’a pas tenu cette promesse. « Il ne l’a fait que sur moins de 5 000 hectares », se désole Ziyaeddin Sho’ai.« Ouvrir les digues pour que l’eau coule à nouveau »Pour le climatologue iranien Nasser Karami, enseignant de l’université de Bergen, en Norvège, une partie de cette poussière vient également de Syrie et d’Irak. Le premier pays est en proie à une guerre civile depuis bientôt quatre ans, tandis que le second est secoué par des conflits et des instabilités incessantes, reléguant la lutte contre la pollution de l’air au second plan.Concernant la pollution d’origine iranienne, Nasser Karami propose trois solutions, dans un article publié sur le site de la BBC Persian : « Dans un premier temps, il faut ouvrir les digues pour que l’eau coule à nouveau. A moyen terme, il faut pailler, et à plus long terme, il faut développer des espaces verts. »Dans les jours à venir, le gouvernement du président Hassan Rohani doit décider des fonds qu’il veut consacrer à la lutte contre la pollution dans le Khouzistan. L’Organisation de protection de l’environnement demande un budget de 500 000 milliards de tomans (12,5 milliards d’euros) au gouvernement. Une somme d’autant plus conséquente que l’Etat est déficitaire, notamment à cause de la chute brutale des cours du pétrole, la première source de revenu en Iran.La capitale iranienne, Téhéran, située dans une cuvette et entourée par des montagnes et des gratte-ciel qui empêchent une circulation facile de l’air, connaît également très régulièrement des pics de pollution atmosphérique. La mauvaise qualité de l’essence produite dans les raffineries iraniennes, le nombre important de voitures, souvent vieilles, l’insuffisance des réseaux de transports en commun, font que, selon Masoumeh Ebtekar, la pollution atmosphérique est responsable d’une mort prématurée sur sept.Ghazal GolshiriJournaliste au Monde Laurence Girard Quel est aujourd’hui le sentiment des agriculteurs sur le terrain ? » La question a été immédiatement posée aux représentants de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) reçus, mardi 17 février, à Matignon. Le gouvernement s’inquiète des tensions qui crispent le monde agricole, alors que se profile l’ouverture du Salon de l’agriculture samedi 21 février à Paris. Un salon qui sera inauguré, comme le veut la tradition, par le président de la République, François Hollande. A cinq semaines des élections départementales, ce rendez-vous n’est pas sans risque. Sous la houlette de Manuel Valls, le gouvernement a donc souhaité donner des gages au premier syndicat agricole français.Pour cette rencontre, à laquelle étaient également conviés les Jeunes agriculteurs (JA), syndicat allié à la FNSEA, le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll, son homologue du travail François Rebsamen, et la secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur et à la recherche Geneviève Fioraso avaient fait le déplacement aux côtés de M. Valls. Une représentation en force du gouvernement pour annoncer un certain nombre de mesures allant dans le sens des demandes formulées par la FNSEA.Un des points les plus sensibles concerne les relations entre agriculture et environnement. M. Valls s’est engagé à une simplification de la réglementation environnementale. En particulier en ce qui concerne les installations classées. L’objectif affiché étant de réduire le volume des dossiers et d’accélérer les procédures d’instruction des demandes, en s’alignant sur les pratiques d’autres pays européens.Ainsi, il souhaite faciliter l’agrandissement des élevages de volailles. Le seuil à partir duquel une autorisation est requise sera relevé de 30 000 à 40 000 emplacements. Si les bâtiments abritent moins de 40 000 poulets, un simple enregistrement suffira pour l’éleveur. Le gouvernement avait déjà assoupli les règles pour les élevages porcins. Un décret publié à Noël 2013, avait fait passer le seuil de déclaration de 450 à 2 000 porcs. Par ailleurs, le délais de recours contre les autorisations délivrées sera limité à quatre mois.Alléger les contrôlesAlors que le conflit qui s’est déroulé autour du barrage de Sivens (Tarn) a montré l’exacerbation des relations entre les écologistes et les tenants d’une agriculture productiviste, le sujet de l’eau n’a pas manqué d’être abordé. Le gouvernement a confirmé que les projets de retenues d’eau pour l’irrigation seront examinés en fonction des territoires. Elles bénéficieront de la participation financière des agences de l’eau à condition que les pratiques agricoles soient plus sobres. Et l’entretien des cours d’eau se fera sur la base d’une cartographie élaborée avec la profession. M. Valls a aussi expliqué à ses interlocuteurs que suite à la décision du tribunal d’instance d’Albi, ordonnant lundi 16 février, l’expulsion des zadistes occupant « La Métairie neuve » sur le site du projet de Sivens, l’autorité de l’Etat s’exercerait.Le gouvernement s’est aussi engagé à alléger les contrôles dans les exploitations agricoles. Plus de contrôles « sur pièces » que « sur place » et plus de contrôles « à blanc ». En matière de conditions de travail, les critères de pénibilité seront adaptés aux contraintes des entreprises agricoles et négociés avec les partenaires sociaux de cette branche. Ils seront mis en place en 2016. L’embauche des jeunes sera simplifiée et les contraintes liées à l’usage par des mineurs d’échelles ou de machines jugées dangereuses seront levées.Le rééquilibrage des relations entre les producteurs agricoles et la grande distribution a aussi été évoqué. Les autorités françaises veulent saisir la Commission européenne pour faire évoluer les règles de la concurrence afin d’améliorer les conditions de négociation entre les acteurs.Enfin, le gouvernement a annoncé l’élaboration d’ici septembre 2015, d’un projet de recherche et d’innovation baptisé « Agriculture Innovations 2025 ». Au menu : le biocontrôle, la robotique mais aussi les biotechnologies, c’est-à-dire les OGM et tous ses dérivés. Le sujet des biotechnologies est un des cheval de bataille de la FNSEA.C’est d’ailleurs la FNSEA qui a dévoilé mercredi matin, les décisions annoncées par M. Valls la veille. Avant même que M. Le Foll ne les présente officiellement lors du Conseil des ministres. Pour le premier syndicat français, qui a aussi recueilli, par le biais de son agence de presse Actuagri, l’interview d’avant-salon du chef de l’Etat, l’heure est à la satisfaction. Il avait mis la pression en organisant une manifestation nationale le 5 novembre 2014. Et laissait planer le doute sur d’éventuels mouvements d’humeurs d’agriculteurs lors de l’événement organisé Porte-de-Versailles à Paris. M. Le Foll a également multiplié les rendez-vous avec les représentants des grandes filières cette semaine pour tenter de déminer le terrain avant la visite présidentielle dans les allées du salon.Certaines filières souffrent, en effet, cette année. Les éleveurs bovins se plaignent d’une valorisation de la viande inférieure à leurs coûts de production. Les éleveurs porcins pâtissent de l’embargo russe. Les producteurs de fruits, de légumes, de pommes de terre et de céréales ont été confrontés à une baisse des prix liée à de trop bonnes récoltes. Quant aux éleveurs laitiers, si l’année 2014 a été favorable, ils subissent en 2015, un recul du prix du lait, lié là encore, à une production en hausse alors que se profile, fin avril, la fin des quotas laitiers en Europe. Les sources de tension et d’insatisfaction ne manquent pas.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.02.2015 à 09h18 • Mis à jour le18.02.2015 à 09h45 Le groupe Vivendi a annoncé, mercredi 18 février, avoir reçu une « offre ferme » de l'opérateur télécoms Numericable-SFR et d'Altice (maison mère de Numericable) pour leur céder sa participation de 20 % dans le nouvel ensemble pour environ 3,9 milliards d'euros.« Le directoire de Vivendi examinera cette offre dans les prochains jours », et le conseil de surveillance rendra une décision le 27 février. Le prix proposé par action est fixé à 40 euros, ce qui représente un montant total d'environ 3,9 milliards d'euros, détaille le communiqué.L'acquisition serait réalisée pour moitié par Numericable-SFR, dans le cadre d'un programme de rachat d'actions assorti d'un paiement comptant et pour l'autre moitié par Altice France, qui s'engage à un versement au plus tard le 7 avril 2016, avec un taux d'intérêt annuel de 3,8 %, assorti d'une garantie bancaire. VIVENDI TOUCHERAIT À LA FIN 17 MILLIARDS D'EUROSCette opération aurait lieu dans les jours qui suivent l'assemblée générale des actionnaires de Numericable-SFR, qui se tiendrait au plus tard le 30 avril 2015, souligne le communiqué. Le groupe a prévenu que ses résultats pro forma pour 2014 seront en baisse.Vivendi a jusqu'à présent maintenu que son groupe resterait actionnaire à 20 % de l'ensemble Numericable-SFR. Une éventuelle cession de cette dernière participation dans Numericable-SFR « se traduirait pour Vivendi par l'encaissement définitif de 17 milliards d'euros environ (après financement de l'acquisition de Virgin à hauteur de 200 millions d'euros) », souligne le groupe français.Vivendi avait vendu SFR à Numericable pour 13,36 milliards d'euros à la fin de novembre, clôturant ainsi une étape importante de son recentrage sur les médias et contenus. 15.02.2015 à 22h02 • Mis à jour le15.02.2015 à 22h21 Le Français Sébastien Ogier a remporté dimanche le rallye de Suède, deuxième des treize manches du championnat du monde des rallyes (WRC). Le pilote de l'écurie Volkswagen Motorsport devance le Belge Thierry Neuville (Hyundai i20) et son coéquipier norvégien Andreas Mikkelsen.Double champion du monde en titre et déjà vainqueur du rallye de Monte-Carlo en ouverture de saison, le Gapençais de 31 ans consolide sa position de leader du championnat, avant la troisième manche programmée au Mexique du 5 au 8 mars.Pour lui, la victoire s'est jouée dans la dernière spéciale de 15 kilomètres, également appelée « Power Stage ». Mikkelsen, qui occupait la tête du rallye au départ de cette ultime épreuve, est parti à la faute dans une longue courbe à mi-parcours qui lui a fait perdre 40 secondes. 27e SUCCÈS EN WRCL'erreur a profité à Ogier et Neuville, qui avaient respectivement trois et quatre secondes de retard avant cette spéciale. Vainqueur de cette « Power Stage » devant Neuville (+ 4 s), Ogier n'a donc pas laissé passer l'aubaine de signer à l'issue de ce week-end sa 27e victoire lors d'une manche du championnat du monde des rallyes.Ce succès, son deuxième en Suède après celui de 2013, permet aussi au Gapençais de creuser l'écart au classement général. Avec déjà 53 points à son actif, Ogier possède désormais 23 longueurs d'avance sur le duo Neuville-Mikkelsen (chaque victoire d'étape vaut 25 points et peut être bonifiée en fonction des résultats lors de la « Power Stage »). Son dauphin au début du rallye, Jari-Matti Latvala, n'aura marqué aucun point lors de cette étape suédoise. Egalement membre de l'écurie Volkswagen Motorsport, le Finlandais a échoué hors du top 10 à cause d'une sortie de route qui lui aura donc porté malheur, dès le vendredi 13 février. 15.02.2015 à 20h11 • Mis à jour le15.02.2015 à 21h33 Week-end agité sur le tremplin de Vikersund. En Norvège, le record du monde de vol à skis à été amélioré à deux reprises ce week-end, lors des 23e et 24e étapes de la Coupe du monde. A défaut d'avoir remporté l'épreuve dominicale, le Norvégien Anders Fannemel a comblé son public en parcourant la distance impressionnante de 251,5 m lors de son premier saut de la journée. Le voltigeur de 23 ans a ainsi amélioré de 1,5 m le record du monde établi la veille par le Slovène Peter Prevc, qui, pour sa part, avait remporté le concours de samedi.Malgré ce saut à rallonge, Fannemel s'est incliné dimanche face à l'Allemand Severin Freund, qui a obtenu un total de points plus élevé grâce au cumul de ses deux sauts (436,7 points avec des tentatvies à 237,5 m et 245,0 m, contre 394 points pour Fannemel).MONDIAUX 2015 EN VUECe nouveau record de vol à skis - discipline qui se dispute sur des tremplins plus imposants que ceux du saut à skis - relance les hostilités à une semaine des championnats du monde 2015 de ski nordique, qui débuteront vendredi 20 février, à Falun (Suède), par les qualifications sur le petit tremplin.Jusqu'à ce week-end, les précédents records de vol à skis avaient également été enregistrés dans le village de Vikersund, tel celui de Johan Remen Eversen, un autre Norvégien, « flashé » à 246, 5 m en 2011.  Fichier sélectionné dans Sport 15.02.2015 à 18h35 • Mis à jour le15.02.2015 à 18h59 Vexés d'avoir perdu à domicile contre l'Angleterre en ouverture du Tournoi des six nations, les Gallois se sont rattrapés en sortant vainqueurs de leur déplacement en Ecosse, dimanche 15 février, à Edimbourg (26-23).Le pays de Galles, prochain adversaire du XV de France dans deux semaines, a bâti son succès dans l'antre de Murrayfield grâce à une soudaine accélération à la demi-heure de jeu, en infligeant aux Ecossais un cinglant 10 à 0 en quatre minutes.L'essai de Webb (33e minute) sera alors assorti d'une transformation de Halfpenny, lequel a également inscrit quatre pénalités (6e, 19e, 31e et 48e minutes) et transformé un autre essai, celui de Davies (63e).L'ECOSSE MENACÉE PAR « LA CUILLÈRE DE BOIS »Ce matelas de points permettra au XV du Poireau de résister tant bien que mal à la furia écossaise en fin de match, conclu par un essai de Welsh (80e) qui fait écho à celui inscrit dès l'entame du match par son jeune coéquipier Hogg (9e).Prise en charge par l'ex-entraîneur de Clermont, Vern Cotter, en vue de la prochaine Coupe du monde, l'Ecosse enchaîne donc sa deuxième défaite après celle d'il y a une semaine, à Saint-Denis, face à une équipe de France pourtant peu en jambes (15-8).Samedi 28 février, les Ecossais recevront l'Italie, qui a également perdu ses deux premiers matchs du Tournoi des six nations. En jeu : éviter la peu glorieuse « cuillère de bois » qui « récompense » à la fin de la compétition l'équipe s'étant inclinée lors de tous ses matchs.  15.02.2015 à 18h05 • Mis à jour le15.02.2015 à 18h11 | Philippe Ridet (Rome, correspondant) Retracer la vie de Michele Ferrero, décédé samedi 14 février à Monaco à l’âge de 89 ans, c’est d’abord évoquer le produit avec lequel cet homme aussi discret que sa fortune était grande (environ 20 milliards d’euros selon le magazine Forbes) s’est identifié : la Nutella, pâte à tartiner à base de noisettes, de chocolat et d’huile de palme, née en 1964. « Ferrero a été pendant de très longues années au premier plan de l’industrie italienne, réussissant à rester toujours à la mode grâce à des produits innovants et à son travail tenace et réservé », a commenté le nouveau président de la république italienne, Sergio Matarella.Mais avant de devenir la première fortune de la Péninsule et le parangon de ce fameux « capitalisme à l’italienne » fait de vertus familiales, de saine gestion du patrimoine et d’acharnement, Michele Ferrero fut d’abord, à sa manière, un artisan. La mort de son père Pietro, en 1949, le laisse à la tête d’une entreprise de confiserie déjà florissante, sise à Alba (Piémont) et d’un produit d’appel, la Supercrema, dérivé du Gianduiotto piémontais, avec moins de chocolat (devenu cher après la guerre) et plus de noisettes (qui abondent dans la région). Seul problème, elle se tartine mal.Il faudra quinze ans de tâtonnements et d’expériences pour que s’élabore dans le secret la recette de la Nutella dont les Italiens vont faire le plus grand usage et l’élever au premier rang de leur patrimoine culturel à l’égal du Bel Canto et de la peinture classique. Dès lors, le nom de Michele Ferrero s’efface au profit de celui de sa création. Aujourd’hui, 365 000 tonnes de Nutella sont produites chaque année par 30 000 salariés dans 14 usines à travers le monde et consommées par des centaines de millions de gourmands (en tête : les Allemands, les Français, les Italiens et les Américains). L’entreprise affiche un chiffre d’affaires d’environ 8 milliards d’euros.Fort de ce succès, Michele Ferrero développe d’autres produits (Mon Chéri, Ferrero Rocher Kinder, Tic Tac, Estathe etc.) et bâtit un empire. Mais on ne le voit jamais dans la presse, ni à la télévision. Les photos de lui sont rares au point qu’on le surnomme « le Howard Hughes du chocolat ». La société à son siège au Luxembourg, le patriarche vivait à Monaco. « On ne doit apparaître dans les journaux que deux fois, disait-il : dans son avis de naissance et son faire part de décès ».Mais c’est toujours dans le cœur de son Piémont natal, à Alba (31 300 habitants), que l’empreinte de Michele Ferrero est la plus visible. Baptisée « Nutellapoli », la ville célèbre également pour les truffes blanches, illustre le « capitalisme social » version Ferrero. Les salaires y sont plus élevés que dans le reste de l’Italie, la société prend en charge, outre la crèche pour les enfants du personnel, les activités sportives et culturelles, la mutuelle de santé « jusqu’à la mort » pour qui a travaillé trente ans chez Ferrero. Les habitants d’Alba peuvent aussi, pour le chauffage, se brancher sur la petite centrale électrique de l’usine à un prix préférentiel. « Ce n’est pas une entreprise mais une oasis de bonheur, soutenait en 2014, Francesco Paolo Fulci, président de Ferrero SPA. En soixante-dix ans, nous n’avons jamais connu un jour de grève. »Éloigné des affaires par l’âge et la maladie, Michele Ferrero restait pourtant incontournable dans les choix stratégiques de l’entreprise. En 2009, il s’était opposé à ses fils qui avaient déclaré étudier une option de rachat du confiseur anglais Cadbury et envisageaient une entrée en bourse. « Si nous avions des actionnaires, ils nous demanderaient d’augmenter le chiffre d’affaires. Mais pour faire un bon produit, il faut du temps », confiait un cadre de l’entreprise. Michele Ferrero avait cédé la présidence du groupe en 2011 à son fils Giovanni, âgé aujourd’hui de 50 ans, juste après le décès de Pietro, qui avait succombé à un infarctus en Afrique du Sud à l’âge de 47 ans.Ses obsèques auront lieu à Alba, comme il se doit.Philippe Ridet (Rome, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.02.2015 à 17h46 • Mis à jour le15.02.2015 à 19h45 Bougies, fleurs, stylos... L'ambassade du Danemark à Paris s'est ornée des marques de soutien des passants, depuis les attaques dont a été victime sa capitale, samedi 14 février.Lire aussi : Fusillades de Copenhague : le temps de l'enquêteUn élan de solidarité partagé par le chef de l'Etat français, François Hollande, qui s'est également rendu dimanche 15 février à l'ambassade du Danemark en France pour « exprimer la solidarité de la France à l'égard du peuple danois » après les attentats de Copenhague. Le chef de l'Etat s'est entretenu une quinzaine de minutes avec l'ambassadrice du Danemark en France avant de faire une déclaration devant l'ambassade.« FRAPPER CE QUE NOUS SOMMES »Le chef de l'Etat a insisté sur les liens entre les attaques qui ont eu lieu il y a cinq semaines en région parisienne et les deux fusillades de Copenhague, survenues lors d'un débat sur la liberté d'expression et près de la grande synagogue de la capitale danoise.« Ce qui s'est produit hier, c'est ce qui était déjà l'œuvre en France il y a plus d'un mois, les mêmes cibles (...). Il y a un lien qui n'établit pas un réseau mais la même détermination d'un terroriste à frapper ce que nous sommes. Nos valeurs. »Entre la France et le Danemark, a-t-il conclu, existent « la même volonté pour résister, combattre et pour vaincre le terrorisme. » RASSEMBLEMENTS DEVANT L'AMBASSADEL'Union des étudiants juifs de France, SOS Racisme et l'Association française des victimes du terrorisme ont appelé à un rassemblement dimanche à 18 heures devant l'ambassade pour exprimer leur « attachement à la liberté d'expression » et « refuser le terrorisme et l'antisémitisme », après ces deux fusillades qui ont fait deux morts et cinq blessés à Copenhague.L'urgentiste et chroniqueur de « Charlie Hebdo » Patrick Peloux était notamment sur place, selon l'un de nos journalistes présents sur place. Patrick #Pelloux devant l'ambassade du #Danemark où il y a qqes dizaines de personnes et qqes personnalités. #Copenhague #cphshhoting Une photo publiée par Pierre Bouvier (@pibzedog) le 15 Févr. 2015 à 9h12 PSTNotre envoyée spéciale tweete depuis le rassemblement :Tweets de @Isareylef!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Le Parti socialiste a également appelé à un rassemblement lundi, devant l'ambassade du Danemark, « en signe de solidarité avec le peuple danois frappé par le terrorisme ». Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant) lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2h9ecj"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2h9ecj", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Cela relève presque du rituel politique. Quelques heures après la double attaque terroriste perpétrée à Copenhague, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a lancé un nouvel appel aux juifs d'Europe, dimanche 15 février, afin qu'ils trouvent refuge dans son pays. « Nous disons aux juifs, à nos frères et à nos sœurs : Israël est votre maison, a déclaré le chef du gouvernement. Nous nous préparons et nous appelons à l'absorption d'une immigration massive d'Europe. » Le chef du gouvernement avait déjà lancé un tel appel après les attentats commis à Paris au début de janvier contre la rédaction de Charlie Hebdo et une supérette casher. Le gouvernement français avait exprimé son peu de goût pour la démarche. Dimanche, c'est le rabbin Jair Melchior, plus haute autorité dans la communauté danoise, qui a confié sa « déception » après les propos de M. Nétanyahou. « Si notre façon d'affronter la terreur est de nous enfuir quelque part, alors nous devrions tous partir sur une île déserte », a-t-il noté.Lorsqu'un acte antisémite d'envergure est commis dans le monde, il est habituel pour le gouvernement israélien d'exprimer sa solidarité, mais aussi sa volonté d'accueillir « à bras ouverts », comme l'a répété M. Nétanyahou dimanche, les nouveaux arrivants. Aujourd’hui, au-delà de ces formulations classiques, le gouvernement doit s'adapter, du point de vue administratif et financier, à une tendance lourde. Le nombre d’immigrants juifs en Israël a atteint en 2014 un chiffre record depuis dix ans, avec l’arrivée de 26 500 personnes, soit une hausse de 32 % par rapport à 2013, selon les autorités.ENCOURAGEMENT À L'IMMIGRATION DE JUIFS DE FRANCE, D'UKRAINE ET DE BELGIQUE« Il y a une perception largement partagée selon laquelle l'Europe est devenue plus dangereuse pour les juifs, explique au Monde le porte-parole de l'Agence juive, Yigal Palmor. Il y a plus d'attentats, d'incidents, de violences, d'insécurité, pour les juifs identifiables comme tels, notamment autour de leurs institutions, des écoles et des synagogues. » Après une année 2014 record, la France est devenue le premier pays dans le monde pour l'alyah (près de 7 000 départs). Les attentats commis contre Charlie Hebdo et l'épicerie Hyper Cacher risquent de provoquer un afflux de candidatures encore supérieur aux prévisions, qui étaient de 10 000 pour 2015. « On assiste à une augmentation dramatique des appels, des demandes d'informations, des inscriptions aux soirées organisées par l'Agence juive, souligne Yigal Palmor. Mais on ne saura que plus tard dans l'année si la barre des 15 000 sera franchie. On n'organise pas un départ en vingt-quatre heures. »Dimanche, le conseil des ministres a adopté un plan destiné à encourager l'immigration de juifs venant de France, d'Ukraine et de Belgique, trois pays stratégiques. La France et la Belgique, en raison des attentats antisémites récents qui y ont eu lieu, développant un sentiment d'insécurité et de mal-être chez certains citoyens de confession juive. L'Ukraine, parce que la guerre qui ravage la partie orientale du pays et la précarité économique poussent à l'alyah ceux qui ont des racines juives. Le plan interministériel, d'un montant de 40 millions d’euros, est un complément aux dispositifs existant déjà. Sa valeur est surtout symbolique, à un mois des élections législatives. Le plan vise à renforcer des programmes destinés aux juifs dans les pays sources, à densifier le réseau d'émissaires traitant les demandes, à améliorer l'orientation professionnelle des candidats à l'émigration.Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant)ReporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 15.02.2015 à 16h31 • Mis à jour le15.02.2015 à 16h40 En panne de confiance au mois de janvier, Bordeaux a confirmé son renouveau pour se défaire de Saint-Étienne (1-0) dimanche 15 février, lors de la 25e journée de L1. Cette courte victoire à domicile permet aux Girondins - toujours 6e -  de revenir à un point des Verts (41 points), qui conservent pour l'instant leur 4e place, qualificative pour la Ligue Europa.Inscrit juste avant la pause, le but de Diego Rolan aura scellé ce choc animé et plaisant, qui aurait très pu bien sourire aux Stéphanois, si Gradel, récemment sacré champion d'Afrique avec la Côte d'Ivoire, avait montré davantage de réalisme. Dans un stade Chaban-Delmas bien garni, les Girondins ont connu de grosses difficultés pour déstabiliser le bloc visiteur.CARRASSO DÉCISIF DANS LES CAGESEn face, il n'a manqué qu'un peu d'efficacité aux Verts, dangereux d'entrée sur un oubli aquitain sur une longue touche de Théophile-Catherine pour Lemoine dont la reprise était repoussée par Carrasso (4e minute). Tabanou, de l'extérieur de la surface (17e), mais surtout Gradel, après un déboulé de Théophile-Catherine suivi d'un centre en retrait imparable (25e), n'ont pour leur part pas su accrocher le cadre du portier bordelais.Dommage pour les hommes de Christophe Galtier, apparemment en jambes cinq jours après leur laborieuse victoire à Paris contre le Red Star en huitièmes de finale de Coupe de France, mais qui perdaient un peu le fil juste après cette occasion. Si la première mèche bordelaise allumée par Khazri, après un jeu à trois avec Rolan et Kiese Thelin, accoucha d'une frappe en tribune (32e), la deuxième récompensa le regain de forme des Girondins.La suite de cette 25e journée de Ligue 1 : Paris et Marseille mettent déjà Lyon en confianceLancé sur le côté par Khazri, Rolan a repiqué au centre, fixé Baysse et surpris Ruffier d'une frappe dans un angle fermée (1-0, 42e). Gradel, le plus remuant des Stéphanois, aurait pu remettre les pendules à l'heure avec davantage de lucidité dans son face à face avec Carrasso (57e). Même remarque pour Gradel, dont la dernière tentative sera repoussée par Carrasso (90e +1) dans le temps additionnel. 15.02.2015 à 15h50 La géant bancaire HSBC a publié, dimanche 15 février, dans la presse britannique une lettre présentant ses « excuses les plus sincères » après les révélations du « SwissLeaks » sur un vaste scandale d'évasion fiscale impliquant la filiale helvétique de la banque britannique.Dans cette lettre, datée de dimanche et publiée en pleine page dans plusieurs journaux, dont le Sunday Telegraph ou le Sunday Times, le directeur général de HSBC, Stuart Gulliver, affirme que la filiale suisse a été « complètement réorganisée ». « Nous n'avons aucunement l'intention de faire des affaires avec des clients qui se soustraient à l'impôt et ne respectent pas nos exigences en matière de lutte contre les délits financiers », ajoute M. Gulliver dans ce document adressé « à tous les clients de HSBC, aux actionnaires et aux employés ». « Il nous faut montrer que nous comprenons que les gens que nous servons attendent davantage de notre part. C'est pourquoi nous présentons nos excuses les plus sincères », dit-il. La banque avait déjà reconnu en début de semaine des « manquements » , tout en assurant que ces pratiques appartenaient au passé.HSBC est depuis lundi au cœur d'un vaste scandale financier, une investigation internationale de plusieurs médias l'ayant accusée d'avoir fait transiter quelque 180 milliards d'euros de riches clients entre novembre 2006 et mars 2007 sur des comptes en Suisse, afin de leur éviter d'avoir à payer des impôts dans leurs pays respectifs.La majeure partie des cent quarante clients cités dans la presse a quitté la banque, qui a renforcé depuis les critères que doit remplir sa clientèle, dit le texte. 14.02.2015 à 17h39 • Mis à jour le14.02.2015 à 18h00 Après le succès étriqué obtenu la semaine dernière au pays de Galles (21-16), les Anglais ont remporté une nette victoire à domicile face à l'Italie (47-17), samedi 14 février, pour leur deuxième match du Tournoi des six nations 2015.>> Le fil du match Devant son public londonien de Twickenham, le XV de la Rose a fait vaciller le pack italien en seconde période, après une entame moins prolifique (15-5 à la mi-temps). Grand artisan de la victoire, le trois-quarts centre Jonathan Joseph a inscrit deux des six essais anglais.Ses fulgurances permettent donc à l'Angleterre de rester en course pour un Grand Chelem et, par là même, d'obtenir sa première victoire de l'année à domicile. De bon augure, à sept mois de la Coupe du monde que le pays organisera du 18 septembre au 31 octobre.3 ESSAIS ITALIENSMais, avant, les coéquipiers de Jonathan Joseph ont encore trois matchs à disputer dans ces Six Nations, dont le dernier contre le XV de France (21 mars), qui se déplace pour sa part à Dublin ce samedi pour y affronter l'Irlande.Malgré l'ampleur de sa défaite contre l'Angletere, l'Italie, elle, aura tout de même fait meilleure impression (3 essais inscrits) que la semaine dernière, lorsqu'elle s'était lourdement inclinée à Rome face à ces mêmes Irlandais (26-3).Lire le reportage : L'Irlande se méfie des « imprévisibles Français » 14.02.2015 à 16h39 • Mis à jour le14.02.2015 à 17h18 | Benjamin Benoit La série « Monster Hunter » fait partie de ces nombreuses franchises japonaises au succès local remarquable, au même titre que « Pokémon » ou « Yokai Watch ». Dans cette série développée et éditée par Capcom, le joueur incarne un chasseur et se frotte à une sélection de monstres à la taille grandissante. L'adrénaline du titre vient du sentiment de partir de rien pour défaire des créatures toujours plus fortes : chacune a des caractéristiques propres et une manière unique d'être vaincue. Les outils pour y arriver sont limités : des armes fabriquées par le joueur à partir des restes des monstres défunts. Monster Hunter 4 Ultimate, sorti vendredi 13 février sur New 3DS, propose un mode en ligne où quatre joueurs peuvent se rejoindre pour chasser ensemble.Sortie à l'origine sur Playstation 2 en 2004, la licence s'étale sur plusieurs « générations », à la manière de « Pokémon », avec qui elle partage de nombreuses similitudes : un appel à la collection, des monstres à battre, une direction artistique faite pour plaire à tous les publics, et un grand phénomène commercial et transmédia. Mais, à l'inverse des jeux « Pokémon », la série est aussi parue sur PSP, Playstation 3 et Wii. Des jeux dérivés sont parus sur PC et Xbox 360, PS Vita, bref, chaque console a eu son « Monster Hunter », mais seuls la moitié des jeux de la licence ont été exportés à l'international.Un succès monstreMonster Hunter 4 a connu au Japon un démarrage plus que respectable : 1 450 000 copies en seulement deux jours, juste derrière Pokémon X et Pokémon Y — soit 400 000 copies de moins que son prédécesseur dans le même laps de temps. Ses ventes en France sont honorables : dans une interview accordée au Figaro.fr, Stephan Bole, directeur général de Nintendo France, parle de 100 000 ventes pour le dernier volet de la saga et évoque une « marque forte ».Qu'est-ce qui fait le sel de la série ? « Le côté épique, selon Loup Lassinat-Foubert, journaliste spécialisé en jeux vidéo. Des monstres énormes à attaquer à plusieurs, Evolve fonctionne déjà sur ce principe. La coopération aussi, l'idée de vivre une aventure tous ensemble. Je pense que c'est le versant massivement multijoueurs au Japon. Des jeux avec une coopération de cette trempe, qui demandent une spécialisation de chaque personnage, sont encore assez rares. »Lire aussi : Vent de colère des joueurs contre EvolveCertains aspects du jeu agacent tout de même les joueurs. Des terrains de jeu trop fragmentés, une architecture en ligne trop balbutiante. « C'était vraiment très en retard par rapport au genre, déplore Loup. Le jeu est volontairement mal construit, selon les fans, pour qu'il soit plus difficile. Personnellement, je pense juste que la jouabilité est mauvaise et mine de bonnes idées. »Un phénomène de sociétéAu Japon, le succès de la licence se répercute hors du jeu vidéo. Chaque « Monster Hunter » sort le samedi, deux jours après le créneau habituel de sortie d'un jeu, pour des raisons de commodité : des files d'attente comparables à celles qui accompagnent un nouveau produit Apple sont toujours à prévoir, les magasins sont invités à mettre en place un dispositif spécial.  « Monster Hunter » est, surtout au japon, une grande marque avec de nombreux produits dérivés. Dans les restaurants, le métro, les salles d'arcade… un nouvel opus est omniprésent à sa sortie — « Monster Hunter » a également son dessin animé et ses mangas, indispensables pour faire dignement partie de la culture populaire japonaise. Mais, en France, la saga est encore loin d'égaler le succès de sa grande sœur « Pokémon ». Benjamin BenoitJournaliste au Monde 14.02.2015 à 12h26 • Mis à jour le14.02.2015 à 16h14 | Lucie SoullierDites-moi ce que vous écoutez, je vous dirai qui vous êtes. Et avec qui vous pouvez vivre. Musique et personnalité sont liées dans l'inconscient collectif, au point que cela devienne un « et plus si affinités ». Après les sites de rencontres fondées sur les convictions politiques, religieuses ou encore la classe sociale, voici venue Louise. Cette application, qui se présente comme le « Tinder des mélomanes », part d'un principe simple : mieux vaut éviter de faire cohabiter Led Zeppelin et France Gall sur le même tourne-disque. Même idée chez Soundmeet, qui a tout de même installé une option « affinités contraires ». Pour l'exotisme d'un duo d'un soir…Et parce que certaines âmes sœurs musicales sont parfois insoupçonnées. Une étude britannique dirigée par Adrian North, docteur en psychologie, avait ainsi montré en 2008 que les fans de metal et de musique classique se ressemblaient plus que ce que les idées reçues sur leurs préférences musicales pouvaient laisser penser. Des deux côtés, des gens « créatifs, doux, bien dans leur peau », concluait l'étude.Menée sur 36 000 personnes de plusieurs pays par les chercheurs de l'université Heriot-Watt, à Edimbourg, elle avait également déduit que les amateurs d'un même type musical, même étrangers, avaient plus en commun que les personnes d'un même pays. Et avait publié une typologie de personnalités : le rap ferait de vous quelqu'un d'ouvert, bien que parfois brusque, alors que le jazz témoignerait de votre créativité et de votre (haute) estime de vous-même.Le biais de la sincéritéOn pourrait donc saisir la personnalité de quelqu'un en étudiant la musique qu'il écoute, voire juger de son intelligence, pour Virgil Griffith, un programmeur informatique américain. Selon son étude, les gens intelligents écouteraient Beethoven (et Bob Dylan), les plus stupides Lil Wayne. Outre le fait très discutable que Muse soit devant les Doors, la méthode utilisée rend l'étude contestable. Et c'est justement tout l'intérêt de s'y pencher. M. Griffith s'est en effet appuyé sur la corrélation entre les résultats de lycéens à un examen et les pages des artistes qu'ils aimaient sur Facebook. Ne sont considérés comme fans de Lil Wayne que ceux qui l'assument publiquement. Or qui osera avouer au premier rendez-vous qu'il n'y a rien de mieux que Cyndi Lauper pour faire le ménage ?De même sur Facebook, où l'on ne montre pas qui l'on est à l'ensemble de ses contacts. Sinon, comment expliquer que la solution à la grogne du rapprochement entre Facebook et Spotify ait été la création du bouton écoute privée, qui permet de cacher à vos amis que vous vous transformez en fan de Balavoine passé minuit. Et sans pouvoir dissimuler à Spotify la musique que vous préférez écouter en faisant l'amour. Mais pas que.Car il y a plus de données personnelles sur une liste de lecture connectée que les simples préférences musicales de son créateur. Vos amis, avec qui vous êtes, ce que vous faites. Sans forcément savoir où vous vous trouvez, il est également possible de savoir si vous avez grandi dans les années 1990, si vous avez passé un samedi soir calme ou une soirée agitée (en trois briques : Rihanna-Beyoncé-Britney), si vous allez souvent courir le dimanche matin (combien d'entre vous ont une liste intitulée « run » ?) ou si vous aviez la garde de vos enfants ce week-end — à moins que la présence de Libérée, délivrée en tête de vos écoutes ne soit de votre fait… on ne juge pas. Dites-moi ce que vous écoutez publiquement, et je vous dirai qui vous voulez que l'on croie que vous êtes.Le bonheur de la musique tristeMais si c'était l'inverse ? Si c'était la musique que l'on écoutait qui influençait notre personnalité, à l'image du reconditionnement d'Alex dans Orange mécanique sur l'air de la Neuvième symphonie de Beethoven. Sans arriver aux extrêmes du film de Kubrick, la musicothérapie repose sur l'idée que musique et connexions sociales sont liées.Dans une interview donnée à Consequence of Sound il y a quelques mois, le professeur North raconte ainsi une expérience lors de laquelle ceux qui buvaient un verre de jus d'orange en écoutant le courant d'un petit ruisseau le trouvaient plus naturel et plus frais que ceux qui buvaient exactement le même en écoutant le trafic des voitures. « Le bacon semble toujours plus salé avec le bruit de la mer », ajoute-t-il. Ce que l'on perçoit à travers l'un de nos sens affecte donc les autres. Dites-moi ce que vous écoutez, je vous dirai comment vous allez.En d'autres termes, ceux qui écoutent Miossec seraient voués à déprimer jusqu'à plus soif ? Pas si sûr, et même bien au contraire, selon une étude publiée en octobre dans Plos One. L'écoute aurait une fonction cathartique, selon Liila Taruffi et Stefan Koelsch, de l'Université libre de Berlin. La musique triste « joue un rôle dans le bien-être, aussi bien en apportant une consolation qu'en régulant mauvaise humeur et émotions négatives ». //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444463', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Lucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.02.2015 à 11h21 • Mis à jour le14.02.2015 à 12h07 La circulation était chargée, samedi 14 février; en Rhône-Alpes sur les axes menant aux stations de ski d'Isère, de Savoie et de Haute-Savoie, avec 60 kilomètres de bouchons cumulés à 10 heures, en cette journée classée noire en région Rhône-Alpes par Bison futé.Les principales difficultés étaient situées dans le sens des départs sur l'A43, entre Lyon et Chambéry, et sur la RN85 au sud de Grenoble, a précisé le centre régional d'information et de coordination routière (Cricr) Rhône-Alpes - Auvergne. Sur l'A43, qui dessert les stations de Savoie et de Haute-Savoie, le temps de parcours entre Lyon et Chambéry était de 1 h 45 au lieu de 50 minutes habituellement.En conséquence, il est demandé aux automobilistes en provenance de Mâcon, Lons et Nantua d'éviter ce secteur en utilisant les itinéraires bis signalés. La circulation était également perturbée sur l'A48 entre Lyon et Grenoble, les automobilistes mettent 1 h 20 pour rallier les deux villes au lieu de 50 minutes.CALME VERS L'OISANS ET LE VERCORSLe trafic était toutefois relativement calme samedi matin sur les routes menant aux stations de l'Oisans et du Vercors, a ajouté le Cricr Rhône-Alpes - Auvergne, qui conseille en outre aux automobilistes pas encore sur la route de différer leur départ vers les Alpes. Dans le sens des retours, aucun incident n'était signalé.Les vacances d'hiver démarrent ce samedi pour la zone C (académies de Bordeaux, Créteil, Paris et Versailles) et se poursuivent pour la zone A (notamment les académies de Lyon de Grenoble). C'est aussi le début des vacances pour la Grande-Bretagne, l'Allemagne et la Belgique, a précisé le Cricr. Dimanche, la journée est annoncée verte au niveau national. 14.02.2015 à 10h07 • Mis à jour le14.02.2015 à 11h15 Coup d'essai, coup de bluff ? Apple a des centaines d'employés qui travaillent sur un projet de voiture électrique destinée à concurrencer General Motors, Nissan et Tesla, rapporte The Wall Street Journal. Selon le quotidien, qui cite une source au fait du dossier, le projet répond au nom de code « Titan » et a pour base un véhicule ressemblant à un monospace. Apple n'a pas fait pas de commentaires, mais Google et Uber sont aussi sur ce créneau.Le Financial Times rapporte aussi que la marque à la pomme est en train de recruter des experts de la technologie et du design automobiles pour effectuer des recherches dans un laboratoire secret en dehors de son siège californien de Cupertino. L'un des derniers spécialistes recrutés au sein du laboratoire d'Apple est le responsable de la recherche-développement de Mercedes-Benz dans la Silicon Valley, précise le Financial Times.D'après le quotidien financier, qui cite des sources proches du fabricant de l'iPhone, ces spécialistes sont à la tête d'équipes comptant des dizaines de salariés.Apple avait dévoilé en septembre une montre multifonctionnelle ainsi que deux nouveaux iPhone, et a créé ce laboratoire à la fin de 2014, ajoute le Financial Times. « Il y a trois mois, j'aurais dit que c'était pour CarPlay, a déclaré une personne citée par le Financial Times ayant étroitement collaboré avec Apple pendant des années. Aujourd'hui, je pense que c'est une voiture. »En mars 2014, Apple présentait CarPlay, un logiciel permettant d'avoir accès à toutes les fonctionnalités de l'iPhone dans sa voiture, grâce notamment à l'assistant vocal Siri. Les automobilistes auront également accès à leur musique ou d'autres contenus iTunes présents dans leur iPhone.Lire aussi (édition abonnés) : La voiture, nouvelle frontière de la high-tech 14.02.2015 à 05h17 • Mis à jour le14.02.2015 à 12h45 Nouvel épisode de la gronde populaire contre les forces de l'ordre américaines. La ville de Pasco, dans l'Etat de Washington, a été le théâtre de manifestations faisant suite à la mort, mardi, d'Antonio Zambrano-Montes, un Mexicain sans abri. Ce dernier a été tué par la police, sur laquelle il lançait des cailloux.La tension régnait toujours dans les rues de la ville, vendredi 13 février. « Nous ne voulons pas d'un autre Ferguson ici », a déclaré Dan Blasdel, médecin légiste du comté de Franklin, dans un entretien au Seattle Times, en référence à la ville du comté de Saint Louis où le meurtre de Michael Brown, un jeune Noir non armé tué par un policier blanc, avait provoqué de violentes manifestations.Regarder aussi le visuel interactif : Aux Etats-Unis, la longue histoire des brutalités policièresUne vidéo amateur montre trois policiers pointer leurs armes vers Antonio Zambrano-Montes, après l'avoir pourchassé sur un carrefour. Dans leur déposition, les agents ont dit avoir tenté de l'immobiliser avec un Taser, mais l'homme continuait à les attaquer malgré les électrochocs. Cependant, sur les images, la victime semble lever les mains en fuyant, quelques secondes avant qu'elle ne se fasse tirer dessus. UNE ENQUÊTE APPROFONDIEMercredi, Mexico a « condamné le meurtre d'Antonio Zambrano, une conséquence de l'utilisation de force létale par les forces de l'ordre ». Pour sa part, M. Blasdel envisage de demander une enquête pour déterminer les circonstances de la mort de l'homme sans abri, précise The Seattle Times. Dans l'éventualité d'une telle procédure, un jury serait chargé d'examiner la preuve et devrait décider si l'usage de la force létale était justifié.Lire aussi la note de blog : Filmer les policiers, la solution contre les bavures ?Jay Inslee, gouverneur de l'Etat de Washington, a fait savoir jeudi que son administration était en contact avec celle de la ville de Pasco pour étudier la nécessité d'investigations plus fouillées sur la fusillade. « Nous irons au fond de cette affaire afin d'en comprendre les circonstances », a-t-il déclaré. Guy Dutheil Les salariés d’Aéroport de Paris (ADP) ne relâchent pas la pression sur la direction pour obtenir une augmentation générale des salaires. En grève de 24 heures, du 12 au 13 février, ils étaient 250 à l’appel de la CGT, à manifester, jeudi 19 février, devant le siège d’ADP, boulevard Raspail à Paris, à l’occasion du conseil d’administration d’ADP, chargé d’avaliser les résultats annuels 2014 du gestionnaire d’aéroports.Augustin de Romanet ne veut pas entendre parler d’augmentation générale. Le PDG d’ADP prône « une politique salariale responsable ». Il assure que « le salaire d’un collaborateur d’ADP en 2015 progressera en moyenne de 2,4 % », soit « un gain de pouvoir d’achat moyen de 1,8 % ».Aux syndicats, qu’il a reçus jeudi, le PDG a justifié son refus par « un rapport de force plus important en faveur de l’Etat, des actionnaires et des clients », tous opposés à une hausse des coûts, indique la CGT.Aéroports de Paris : les salaires au centre du mouvement de grèvePourtant, ADP aurait de quoi se montrer plus généreux avec ses personnels. Le gestionnaire d’aéroports est en pleine forme. Pour preuve, en 2014, l’excédent brut d’exploitation (Ebitda) « a progressé plus vite que le chiffre d’affaires, avec une hausse de 3,4 % à 1,109 milliard d’euros ».En 2014, le gestionnaire d’aéroports a aussi réalisé un confortable bénéfice net de 402 millions d’euros, en progression de 33,3 %. Un « ressaut marqué », comme s’en félicite M. de Romanet, obtenu grâce à la poursuite en 2014 d’un plan de réduction des coûts engagé en 2013. Ces mesures ont « généré 56 millions d’euros d’économies », ajoute le PDG.3,1 milliards d’euros d’investissementsJustement, Air France, qui entre pour 50 % du chiffre d’affaires d’ADP, louche sur la cagnotte des bénéfices. La compagnie aérienne, encore dans le rouge en 2014, voudrait une baisse ou la stabilité des taxes d’aéroports. « Les redevances aéroportuaires versées à ADP l’an dernier représentent en moyenne 2,5 % des charges d’Air France », se défend le PDG. Plutôt qu’une baisse, il promet de tout faire, à l’avenir, « pour les modérer et rester compétitifs ».ADP et Air France s’affontent sur les redevances aéroportuairesAu passage, M. de Romanet, rappelle à Air France qu’il a, avec l’aide de la compagnie, obtenu la suppression « sur deux ans de la taxe sur les passagers en correspondance ». Une mesure qui allège « de 70 millions d’euros par an la charge d’Air France », pointe encore le PDG.Pour justifier son opposition à une baisse des redevances aéroportuaires, ADP, pointe également qu’à l’occasion du troisième contrat de régulation économique (CRE 3) il a pris l’engagement « d’investir dans les cinq prochaines années plus de 3,1 milliards d’euros pour améliorer le hub de Paris ».ADP prévoit de construire un nouveau système de tri de bagages. « Si des compagnies considéraient que certains de nos investissements sont inutiles, je serais prêt à les écouter », ironise le PDG.En 2014, ADP a poussé les feux de son développement, notamment pour refaire son retard sur l’aéroport d’Heathrow à Londres. « Nous avons attiré à Paris quinze nouvelles compagnies aériennes en 2014 », signale le patron d’ADP. Un afflux qui a permis une hausse de 2,6 % du trafic passagers l’an dernier.« C’est un bon chiffre si l’on considère que la grève des pilotes d’Air France nous a fait perdre environ un point de croissance du trafic. Sans la grève, nous aurions atteint au minimum 3,6 % de hausse du trafic l’an passé », souligne le PDG.Augmenter les dépenses par passagerDepuis son arrivée aux commandes d’ADP, M. de Romanet a mis le cap sur l’international. Il vient de remporter l’appel d’offres pour l’aéroport de Santiago du Chili. « Une concession d’une durée de 20 ans », avec, à la clef, « un investissement de 900 millions de dollars pour les travaux de rénovation et de construction d’un nouveau terminal », se frotte les mains le patron.Après le Chili, c’est l’aéroport de La Guardia, à New York qui pourrait tomber dans l’escarcelle d’ADP. La réponse est attendue en juin. En Asie, « nous savons qu’il y a un intérêt du gouvernement vietnamien pour ouvrir la concession de l’aéroport d’Ho Chi Min ville (ex-Saïgon) ».Plus que le Vietnam, c’est la Chine qui fait saliver le patron d’ADP : « Le plan quinquennal chinois en cours prévoit la construction de 84 nouveaux aéroports et l’extension de 120 autres. »Le gestionnaire d’aéroports vise aussi la clientèle chinoise à Paris. Beaucoup plus dépensière. Un passager chinois achète en moyenne pour 122 euros dans les boutiques d’ADP quand un américain n’en dépense que 40.En 2014, le chiffre d’affaires par passager d’ADP a atteint 18,2 euros, en progression de 3 % par rapport à 2013. Encore loin d’Heathrow où il serait supérieur de 50 %.ADP aura besoin de beaucoup de voyageurs chinois pour remplir les objectifs du CRE3 qui prévoit que le revenu par passager devra atteindre 19 euros en 2015. « Nous devrions y parvenir », estime, prudent, M. de Romanet. Notamment en développant « une offre accessible de boutiques avec des marques plus grand public ».Après les grands noms du luxe, ce sont des marques milieu de gamme, comme Desigual et Mango, qui devraient ouvrir des boutiques à Orly et à Roissy.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.02.2015 à 17h20 • Mis à jour le19.02.2015 à 17h34 | Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) Ce n’est pas le grand plan d’aide à l’Italie, souhaité par beaucoup, ou l’ébauche d’une nouvelle politique migratoire mais une simple mesure d’urgence : la Commission de Bruxelles a décidé, jeudi 19 février, de prolonger jusqu’à la fin de 2015 l’opération Triton de surveillance en Méditerranée et d’octroyer une aide d’urgence de 13,7 millions d’euros aux autorités italiennes pour les aider à gérer de nouveaux afflux de migrants et de demandeurs d’asile. Plus de 5 600 d’entre eux ont été sauvés en janvier, 19 500 depuis novembre 2014, a indiqué Dimitris Avramopoulos, le commissaire grec aux affaires intérieures.La Commission a débloqué jeudi un budget de 18 millions qui permettra de prolonger l’opération Triton, coordonnée par Frontex, l’agence de surveillance des frontières extérieures de l’Europe. Le mandat de l’opération ne semble, a priori, pas modifié, les États refusant que les bateaux s’approchent des côtes libyennes ou d’autres pays d’Afrique du Nord. Ils craignent un effet d’« aspiration » qui aurait pour effet d’accroître le nombre de des personnes tenant de rejoindre l’Europe.L’opération de sauvetage « Mare Nostrum » avait été arrêtée fin 2014, plusieurs pays ayant fait pression sur l’Italie en lui reprochant de favoriser les traversées de la Méditerranée. Selon ces critiques, les candidats à l’exil n’hésitaient pas à se lancer dans une traversée puisqu’ils étaient convaincus qu’ils seraient de toute façon recueillis. Rome affirmait, quant à elle, ne plus pouvoir supporter le coût d’une mission d’une telle ampleur.Menace terroristeTriton, dotée de moyens faibles (3 avions et 9 navires, dont une partie ne pouvant opérer en haute mer), ne paraît pas être un outil plus adapté à la situation actuelle, qui voit des clandestins tenter un passage malgré de mauvaises conditions climatiques et des passeurs se montrer de plus en plus agressifs et violents. Des gardes-côtes italiens ont, pour la première fois, été menacés par des hommes en armes la semaine dernière. Et, jusqu’ici, aucun pays n’a évoqué la possibilité de faire intervenir la force de réaction rapide coordonnée par Frontex, soit 1 800 hommes qui peuvent être déployés en une semaine.Un nouveau phénomène préoccupe, en tout cas, les autorités, sans que le commissaire y apporte une réponse convaincante : des officiels italiens et égyptiens s’inquiètent de la possible arrivée de membres de groupes terroristes sur le sol européen à la faveur des afflux de réfugiés. La Commission de Bruxelles doit débattre le 4 mars d’un nouveau calendrier concernant la politique migratoire. M. Avramopoulos affirme qu’elle doit ébaucher une stratégie sur le long terme et une approche « holistique » destinée à attaquer les racines du problème, en lien avec les pays d’origine et de transit. Les ministres de l’intérieur se réuniront le 12 mars pour évoquer les différents volets des problèmes actuels, et notamment la lutte contre les réseaux de passeurs.L’Italie « n’est pas seule »Dans l’immédiat, le commissaire grec assure que l’Italie « n’est pas seule » et souligne que si la politique migratoire européenne n’a « pas réussi » jusqu’ici, elle sera davantage solidaire à l’avenir. « La solidarité entre États était un slogan, elle ne s’est pas manifestée dans la pratique », a déclaré Dimitris Avramopoulos. Il estime que les choses vont changer et entend relancer les programmes européens d’installation des réfugiés. Il dit également vouloir redéfinir les conditions d’entrée « légales et sécurisées » pour les personnes qui fuient les conflits.Il n’indique pas, en revanche, comment il entend convaincre les États qui n’avaient pas voulu des propositions en ce sens de la précédente Commission. Et qui avaient aussi refusé de réviser l’accord dit « Dublin 2 », qui obligeait l’Etat où arrivent les migrants de traiter leur demande d’asile et de renvoyer ceux qui n’obtenaient pas de titre de séjour, y compris ceux appréhendés dans un autre pays de l’Union européenne.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.02.2015 à 16h55 • Mis à jour le19.02.2015 à 17h31 | Stéphane Foucart Souvent montrée du doigt pour son rôle dans l’érosion de la biodiversité, l’agriculture intensive n’est pas seule en cause dans la raréfaction des insectes pollinisateurs. Les jardiniers du dimanche ont, aussi, une part de responsabilité. C’est, en substance, le résultat de travaux de chercheurs français, publiés dans la dernière édition de la revue Biological Conservation, qui montrent pour la première fois que l’utilisation par les particuliers de pesticides – insecticides et herbicides – peut avoir des effets négatifs « à grande échelle » sur les papillons et les bourdons. A l’inverse, et de manière surprenante, d’autres produits phytosanitaires semblent avoir un effet positif sur ces deux groupes.Pour parvenir à ces résultats, Benoît Fontaine, du Muséum national d’histoire naturelle, et Audrey Muratet, de l’Observatoire de la biodiversité urbaine de Seine-Saint-Denis, ont utilisé les données d’observation des jardiniers amateurs eux-mêmes. « Il y a déjà eu de nombreux travaux traitant de l’impact sur la biodiversité des pesticides utilisés en agriculture, explique Benoît Fontaine. Conduire le même genre d’étude dans les jardins privés est plus problématique, car nous n’avons pas accès à ces terrains. »Réseau participatif d’observation de la natureAussi le Muséum national d’histoire naturelle a-t-il bâti un réseau participatif d’observation de la nature fondé sur le volontariat. Depuis respectivement 2006 et 2009, l’abondance et la diversité de 28 espèces de papillons et 11 de bourdons sont ainsi relevées par des milliers d’observateurs bénévoles, qui peuvent s’inscrire sur le site Vigie Nature. Environ 10 000 jardins privés ont ainsi pu être inclus dans l’étude, sur l’ensemble du territoire métropolitain. « A l’aide de quelques critères simples, nous demandons aux participants de décrire leur jardin, afin d’estimer son “attractivité” pour les insectes, précise M. Fontaine. Puis les participants déclarent s’il leur arrive d’utiliser, ou non, un certain nombre de catégories de produits. » Pour éviter des déclarations par trop incertaines, les quantités épandues ne sont pas renseignées. Ensuite, les observateurs bénévoles transmettent régulièrement des informations sur le nombre et la diversité des bourdons et des papillons rencontrés dans leur jardin. Les données générées sont étonnamment fiables. Par exemple, disent les chercheurs, la distribution géographique ou saisonnière de certaines espèces se retrouve dans les observations de ces milliers de bénévoles.Biais de l’échantillon d’observateursLe principal résultat est que, même dans le cadre d’une utilisation privée, l’usage d’insecticides réduit les populations de bourdons et les papillons. Ce qui n’est pas étonnant, de nombreuses études ayant montré en milieu agricole des effets sur le comportement, l’orientation, la fertilité et la mortalité des insectes pollinisateurs.« L’effet produit est significatif », dit cependant M. Fontaine, ajoutant que l’échantillon des citoyens-observateurs de Vigie Nature biaise probablement le résultat. « Les bénévoles qui participent sont déjà sensibilisés aux problématiques de la biodiversité et on peut légitimement penser qu’ils utilisent moins de pesticides que la moyenne », précise-t-il. L’effet réel, sur l’ensemble des jardins privés de France, est donc sans doute supérieur à celui détecté par les chercheurs.L’UICN, Syngenta et le déclin des bourdonsAutre résultat, moins évident : celui d’un effet négatif des herbicides. « Ces produits ne sont pas utilisés contre les insectes, mais ils réduisent la diversité végétale dans les jardins, dont profitent les bourdons et les papillons », explique le biologiste.De manière bien plus inattendue, les résultats montrent aussi que les fongicides, la bouillie bordelaise – un fongicide utilisé en agriculture biologique – notamment ou encore les anti-limaces ont un effet positif sur les deux groupes de pollinisateurs étudiés. « Le mécanisme que nous proposons pour expliquer ce phénomène est que les plantes qui sont protégées des agressions des champignons, des limaces, etc., peuvent consacrer plus d’énergie à la production de nectar et qu’elles sont donc plus attractives pour les bourdons et les papillons », dit M. Fontaine. Cela ne donne pas pour autant un blanc-seing à ces produits. « De nombreux travaux, précise le chercheur, montrent que certains d’entre eux peuvent avoir un effet néfaste sur la faune des sols », qui n’est pas moins indispensable au fonctionnement des écosystèmes que les pollinisateurs.Stéphane FoucartJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.02.2015 à 16h29 • Mis à jour le19.02.2015 à 17h49 | Pierre Lepidi « C’était un compagnon de la nuit pour ceux qui n’avaient rien. C’était un mendiant.  » C’est par ces mots que l’ordre dominicain a annoncé, mardi 17 février, la mort du père Pedro Meca, un homme qui avait consacré sa vie aux plus démunis, et dont Le Monde avait fait le portrait en décembre 2013 dans une série intitulée : A la rencontre de 10 « formidables anonymes ».On pouvait le croiser sur le parvis de l’église Saint-Eustache, dans le 1er arrondissement de Paris, où un repas chaud est servi chaque soir d’hiver aux plus pauvres. Là, il aimait discuter avec tout le monde. Toujours jovial, il poursuivait sa soirée en allant boire un café vers Châtelet, faire un tour du côté de la gare Montparnasse et s’enfoncer dans la nuit parfois jusqu’au petit matin.« Il n’y a pas d’itinéraire, je me laisse guider par la beauté des rencontres », assurait-il. Depuis plus de cinquante ans, le Père Pedro consacrait sa vie aux personnes de la rue, aux paumés, aux exclus. Avec une préférence pour ceux qui erraient dans la nuit. Avec ses longs cheveux blancs et sa barbe qui lui mangeait le visage, Pedro Meca ressemblait un peu aux gens dont il s’occupait. « J’ai toujours fréquenté les infréquentables », disait-il.« J’ai fait quelques conneries »C’était à un point que l’on ne peut imaginer. Pedro Meca a été abandonné par sa famille quelques mois après sa naissance, en 1935, à Pampelune, au Pays basque espagnol. Son père meurt quand il a un an. Sa mère, opposante au régime franquiste, condamnée à mort, s’exile seule en France. « C’est une nounou très pauvre qui m’a élevé, confiait Pedro Meca. Avec elle, nous avons vécu de la mendicité. Je n’avais rien, sauf l’essentiel : l’amour de cette femme que j’appelais Maman. »Dans l’Espagne de Franco, le catholicisme est une religion d’Etat. Il y a des aumôneries dans les écoles, les syndicats et l’armée. « Comme tout le monde », Pedro Meca est catholique, baptisé. A 12 ans, il entre à l’école apostolique. Il rêve d’aventures lointaines et se dit qu’être Frère dominicain peut l’aider à rejoindre l’Amérique latine et rencontrer les Indiens de la forêt amazonienne. « J’étais un gamin pas commode et ça s’est aggravé après le décès de ma nounou, racontait-il. J’ai fait quelques conneries, j’ai aidé des copains à s’évader d’une maison de correction, puis je me suis fait expulser de l’école. J’avais 17 ans, le franquisme me pesait. Alors j’ai traversé les Pyrénées. »Il rejoint Bordeaux, où il retrouve sa mère biologique, fréquente le monde de la nuit et se rapproche de la pègre locale. Pedro Meca devient contrebandier : « J’organisais avec l’Espagne des trafics de cigarettes, d’alcool, de moteurs de camion… » Il découvre le monde des réfugiés républicains et fréquente les milieux anarchistes. La défense du peuple basque, persécuté en Espagne par la dictature, le prend aux tripes. « Pendant cette période, j’ai laissé tomber Dieu mais lui ne m’a pas laissé tomber, disait-il. En mai 1956, j’ai croisé un frère dominicain et, après plusieurs discussions, j’ai été convaincu que ma place était au couvent. Il y a dans ma vie plusieurs traces de l’existence de Dieu. Mais, à chaque fois, je ne les remarque qu’après les avoir vécues. »Dans sa vie de contrebandierOrdonné prêtre en 1962, Pedro suit des études de théologie et continue de défendre la cause du peuple basque. « Cette lutte est celle de gens qui veulent la liberté dans un régime fasciste », lance-t-il à la télévision française pendant le procès de Burgos (1970), où seize accusés comparaissent devant un conseil de guerre pour le meurtre d’un policier espagnol.Muni de faux papiers, Pedro Meca continue de se rendre en Espagne, où il apprend qu’il est condamné à soixante-dix années de prison – il sera amnistié après la mort de Franco, en 1975. Dans sa vie de contrebandier, il côtoie le milieu marseillais, notamment Mémé Guérini, qui tient la ville.« Un type m’a dit un jour qu’il voulait se confesser pour se soulager d’un poids. Il m’a expliqué qu’il avait tué un homme et qu’un autre avait été condamné à sa place, se souvenait-il. Je lui ai répondu qu’il n’aurait pas l’absolution tant que l’innocent ne serait pas libéré, qu’il devait tout envisager pour cela, y compris se dénoncer. Mais je ne l’ai jamais revu. »« La foi chrétienne est révolutionnaire »Avant Mai 68, Pedro Meca animait des ateliers sur le thème « Christianisme et révolution ». Proche de l’ultragauche, il est condamné à quitter le territoire français, mais la peine ne sera jamais appliquée. « Je persiste à dire que la foi chrétienne est révolutionnaire. Si je croise Franco ou Pinochet au paradis, je demande l’asile politique en enfer ! », jurait-il.Il s’installe à Paris en 1969 et vit dans un squat du côté de Pantin. « En 1975, grâce à un don, l’abbé Pierre rachète le Cloître, un bar de la rue Saint-Jacques, confiait-il. Il cherchait des travailleurs sociaux pour travailler auprès des drogués qui fréquentaient ce bar, en faire un lieu convivial, ouvert toute la nuit. Le directeur était un dominicain, et j’ai été embauché. »Le Cloître devient le point de rendez-vous des paumés de la nuit parisienne. « Il y avait des dealers, des loubards, des mecs de la “French Connection” et, après mon arrivée, des réfugiés basques. On se retrouvait pour boire un coup, mais ça finissait souvent en bagarre », aimait raconter Pedro Meca, en montrant des cicatrices sur ses poings. L’établissement ferme en 1984 pour raison administrative. Toujours avec l’abbé Pierre, il crée Les Compagnons de la nuit puis, quelques années plus tard, La Moquette, rue Gay-Lussac, un lieu d’échanges et de discussions pour noctambules.« Qu’as tu fait pour ton frère ? »« L’axe de ma vie, c’est le lien social avec les pauvres, les rejetés, soulignait-il. Le pape François a dit qu’il voulait une église qui soit dans la rue. C’est ce que j’ai essayé de vivre… Au ciel, personne ne nous demandera le nombre de prières que nous avons récitées ni combien de cierges nous avons brûlés. On sera jugé sur nos rapports avec les autres. La question sera : “Qu’as-tu fait pour ton frère ?” »Chaque soirée du 24 décembre, le père dominicain rassemblait, avec le concours de quelques associations (Foyer Emmaüs, Les Compagnons de la nuit, Moi sans toit, Un ballon pour l’insertion…), 300 invités et 120 bénévoles au Musée des arts forains, dans le XIIe arrondissement. « Nous sommes ensemble toute l’année, donc on se connaît bien, expliquait-il. C’est pour cela que cette soirée s’appelle “Notre Noël”. Pour encourager la mixité sociale, des bénévoles servent les plats et animent les tables. Le plus important, c’est la convivialité. »Derrière un autel ou sur le trottoir, le père Pedro utilisait l’humour pour distiller ses messages. Fin 2012, il avait terminé la messe de Noël donnée à ses « paroissiens » de la rue en présentant les deux prêtres qui l’accompagnaient : « Celui-ci vient du Japon et ne parle pas bien français. Celui-là est âgé et il est un peu sourd. Alors, s’il y a parmi vous des gens qui veulent se confesser avant le dîner, c’est le moment ou jamais ! » Pierre LepidiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.02.2015 à 15h56 • Mis à jour le19.02.2015 à 18h31 Il aura fallu attendre douze ans. Après son dernier album, Think Tank, en 2003, Blur revient avec The Magic Whip, dont le groupe a annoncé sur Facebook la sortie le 27 avril. Ce huitième album a été enregistré dans un studio de Hongkong en 2013. Un premier extrait a été mis en ligne.Le chanteur Damon Albarn, le guitariste Graham Coxon, le bassiste Alex James, et le batteur Dave Rowntree ont également tenu une conférence de presse jeudi dans un restaurant chinois de Londres, à l'occasion du Nouvel An chinois. Pour parfaire ce retour, Damon Albarn et ses acolytes ont annoncé qu'ils seraient en concert le 20 juin en tête d'affiche du festival British Summer Time, à Hyde Park, à Londres.Le site du magazine Pitchfork a publié la liste des morceaux qu'ils y joueront. En attendant, vous pouvez toujours réécouter les classiques Girls and Boys, Parklife et Song 2, trois des tubes qui ont fait le succès du groupe .DERNIÈRE SCÈNE EN 2012Le quatuor emblématique de la brit pop n'avait jamais vraiment évoqué un possible retour sur scène ou en studio. Sa dernière apparition en public remonte à 2012, où dans le même parc, Blur avait donné un concert de clôture des Jeux olympiques de Londres devant quatre-vingt mille personnes.Les membres de Blur s'étaient depuis consacrés à d'autres projets artistiques et avaient expliqué qu'ils ne trouvaient plus l'inspiration ensemble. Damon Albarn aura notamment un agenda 2015 chargé. Après une tournée et la sortie d'un album solo largement applaudies par la critique, Gorillaz, deuxième projet majeur du compositeur, a également annoncé sa reformation. 19.02.2015 à 13h20 • Mis à jour le19.02.2015 à 16h27 C'est parti pour dix jours de ski de fond, de saut à skis, et des deux en même temps (c'est-à-dire de combiné, spécialité de notre Jason Lamy Chappuis national) : dans la foulée des Mondiaux de ski alpin (qui se sont achevés sur le triomphe de Jean-Baptiste Grange en slalom) s'ouvre, jeudi 19 février, la 50e édition des championnats du monde de ski nordique, qui s'achèvera dimanche 1er mars (le programme complet est ici). C'est à Falun, au centre de la Suède, que ça se passe, et l'on peut s'attendre à une razzia des voisins norvégiens, ainsi qu'à une ou deux belles surprises côté français.Depuis plusieurs jours déjà, les supporters « Vikings » se massent par centaines dans des caravanes, des motor-homes ou des tentes sur les parkings bordant le complexe de Lugnet, qui accueille les Mondiaux pour la quatrième fois. Ils seront nombreux à n'avoir d'yeux que pour leur reine, la musculeuse Marit Björgen.A 34 ans, la Norvégienne aux 90 succès individuels en Coupe du monde a toujours soif de succès. Elle compte déjà 12 titres mondiaux et pourrait bien atteindre la quinzaine ces jours-ci. La fondeuse la plus régulière de la saison se méfiera surtout de ses compatriotes : les six premières places du classement mondial sont monopolisées par des Norvégiennes, qui ont remporté 21 des 24 épreuves disputées...LA NORVÈGE MOINS BOULIMIQUE CHEZ LES HOMMESLa domination norvégienne est un peu moins évidente côté mascuin, puisque ces messieurs n'ont remporté « que » 14 des 24 manches de Coupe du monde déjà courues. Le leader du classement, Martin Johnsrud Sundby, a même montré des signes d'essoufflement ces dernières semaines. Mais en cas de défaillance, son compatriote Petter Northug (photo), nonuple champion du monde toujours là dans les grands rendez-vous, est prêt à bondir. Face à l'armada norvégienne, Dario Cologna tentera d'exister, notamment sur les courtes distances, qu'il domine cette saison. Le Suisse de 28 ans sera, avec le Russe Evgueni Belov, l'adversaire le plus coriace des Scandinaves. Toujours côté suisse, le mystère plane depuis quelques semaines autour de la star du saut Simon Ammann, après la forte commotion qu'il a subie début janvier. Falun sera son premier concours depuis sa chute sévère à Bischofshofen (vidéo ci-dessous).Il y aura du suspense sur les tremplins, le petit comme le grand, car une dizaine de sauteurs peuvent viser l'or. L'Allemand Severin Freund et le Slovène Peter Prevc ont été les plus réguliers ces dernières semaines, mais l'Autrichien Stefan Kraft (vainqueur de la tournée des Quatre Tremplins), le double champion olympique polonais Kamil Stoch ou le Japonais Noriaki Kasai – malgré ses 42 ans – font partie des favoris, eux aussi. En combiné, on attend les Allemands, surtout Eric Frenzel, déjà sept fois victorieux cet hiver en Coupe du monde, et champion olympique (petit tremplin) à Sotchi.ET SI MANIFICAT...Et les Français dans tout ça ? Pour les membres de l'équipe de combiné nordique, il sera compliqué de faire aussi bien qu'aux derniers Mondiaux. Il y a deux ans, à Val di Fiemme (Italie), les Bleus avaient décroché trois des quatre médailles d'or distribuées : en individuel avec Jason Lamy Chappuis (petit tremplin), en sprint par équipes, et en relais. Les choses se présentent moins bien à Falun : « JLC », diminué par une blessure au mollet, n'est plus apparu en compétition depuis un mois, et arrive donc dans le flou en Suède, où il dispute peut-être, à 28 ans, sa dernière compétition. Chez les filles, il y a peu de chances de voir la jeune Coline Mattel (17 ans, photo), rééditer son exploit de Sotchi, où elle avait obtenu le bronze. Si médaille bleue il doit y avoir, elle viendra probablement du ski de fond : Maurice Manificat, monté pour la première fois cette saison sur un podium de Coupe du monde dimanche dernier, arrive en forme au bon moment. Le skieur de 28 ans a atterri en Suède « rassuré » sur sa condition physique, et pourra nourrir quelques ambitions sur le 15 km, sa distance fétiche (le 25 février) et le relais (le 27), avec une équipe de France qui devra honorer le bronze décroché douze mois plus tôt à Sotchi.BONUS. On ne pourra pas reprocher à l'équipe américaine de ski de fond de ne pas avoir tout tenté pour mettre leur sport en avant. Alain Beuve-Méry Sus à Amazon ! La médiatrice du livre, Laurence Engel, a estimé, dans un avis rendu public, jeudi 19 février, que les offres d’abonnement donnant un accès illimité aux livres numériques, comme celle nommée Kindle Unlimited, proposée par Amazon depuis décembre 2014, contrevenait à la loi française sur le prix unique du livre numérique, votée en 2011.Cette décision était très attendue par les éditeurs français, toujours sur la défensive face aux initiatives du géant américain, mais chez lesquels les avis sur le sujet commencent toutefois un peu à diverger.Amazon lance son forfait lecture en FrancePourquoi cet avis est-il rendu aujourd’hui ?Cet avis d’une trentaine de pages, le premier de la médiatrice du livre, ex-directrice de cabinet d’Aurélie Filippetti est une réponse à la saisine, faite en décembre 2014, par Fleur Pellerin, actuelle ministre de la culture, à la suite de la commercialisation par Amazon de son offre de lecture en illimité.Le géant américain a en effet lancé, en juillet 2014, sur son propre sol, le service Kindle unlimited, qui propose pour 9,99 euros par mois, un accès à près de 700 000 ouvrages à 99 % en anglais, et depuis le décline dans les différents pays où il est implanté.La médiatrice du livre devait répondre à deux questions principales, qui agitent le monde de l’édition depuis décembre 2014 : la loi de 2011 sur le prix du livre numérique s’applique-t-elle aux offres d’abonnement ? Et si oui, les offres d’abonnement illimité la respectent-elles ?Quelle est la réalité des services d’abonnement illimité en France ?Outre Amazon, deux autres acteurs hexagonaux, ont tenté d’émerger sur ce marché balbutiant : il s’agit de Youboox, créé en octobre 2012 et de YouScribe, lancé en mai 2014 par Juan Pirlot de Corbion, ex-fondateur du site Chapitre, revendu ensuite à France Loisirs.A l’instar de ce qui se fait pour la musique et le cinéma, le concept est d’offrir au consommateur, un forfait illimité de lecture, moyennant un abonnement mensuel de quelques euros.Que dit la loi française ?La France défend comme principe que l’éditeur doit avoir la maîtrise du prix des livres que ceux-ci soient édités en version papier ou numérique. Une règle dont le distributeur Amazon essaie en revanche de s’affranchir par tous les moyens.Dans son avis, la médiatrice du livre souligne que « la loi du 26 mai 2011 s’applique bien aux offres de location de livres et en particulier aux services de lecture numérique par abonnement. »«  Dès lors, poursuit-elle, les offres d’abonnement dont le prix n’est pas fixé par l’éditeur ou dont le prix fixé par l’éditeur n’est pas porté à la connaissance de l’ensemble des détaillants ainsi que des usagers, contreviennent aux dispositions législatives.»Dans ces conditions, Laurence Engel rappelle que « ni l’abonnement dans son principe, ni évidement le streaming ne sont interdits par la loi », mais que ce sont aux offres commerciales actuellement proposées de se mettre en conformité avec la réglementation française.La position française est-elle partagée en Europe ?La France est, à ce jour, le seul pays à s’être prononcé contre ce nouveau type d’offre commerciale de lecture.« Le cadre de régulation qui prévaut en France pour le secteur du livre, à la fois souple et robuste, est la garantie d’un marché équilibré et d’une offre diverse. Dans un environnement dynamique, il ne constitue pas un frein à l’innovation et doit être préservé », défend Mme Engel.Ce propos est essentiellement à destination des autorités de Bruxelles qui voient d’un mauvais œil les règles du marché français, jugées trop protectionnistes à leurs yeux.Pour contester le bien fondé des règles nationales, la Commission européenne pourrait s’appuyer sur le montant du chiffre d’affaires du livre numérique, qui reste marginal en France en 2014 : 64 millions d’euros, soit 1,6 % du chiffre d’affaires total du secteur en valeur, et 2,4 % en volume, selon les chiffres de l’institut GfK.Quelle est la position des éditeurs ?A ce stade, les conclusions de Mme Engel répondent à un débat dans une large mesure théorique.En effet, les grandes maisons d’éditions ont, dans leur immense majorité, refusé de confier à Amazon leur catalogue pour l’usage des services de lecture en illimité. Que ce soient leurs nouveautés ou leur fond.Mais des divergences sont récemment apparues entre les éditeurs de BD d’une part, qui sont favorables aux forfaits de lecture et se sont notamment associés dans la plate-forme de BD numérique en ligne Izneo, et les trois principaux éditeurs français d’autre part, Hachette, Editis et Madrigall, partisans d’un statu quo.Alain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.02.2015 à 12h20 • Mis à jour le19.02.2015 à 12h24 | Anthony Hernandez Sport de tradition, dont la première édition des championnats du monde remonte à 1893, le cyclisme sur piste a longtemps passionné les foules, notamment à travers l'organisation des courses de six jours, qui opposaient des équipes de deux pistards pendant... six jours.Depuis mercredi et jusqu'à dimanche, le Vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines accueille les Mondiaux 2015. Les coureurs s'affronteront dans 19 disciplines – dix masculines et neuf féminines.>> Lire : « Le Clairefontaine » du cyclisme accueille les Mondiaux sur pisteLe cyclisme sur piste, dominé médiatiatiquement par son cousin sur route, est pourtant un sport spectaculaire et agréable à regarder. Deux grandes familles le composent : les épreuves dites de vitesse et les épreuves dites d'endurance.LES ÉPREUVES DE VITESSE On en dénombre quatre : le keirin, le kilomètre, la vitesse par équipes et la vitesse individuelle. La France regorge de champions dans ces épreuves de vitesse, de Daniel Morelon (triple champion olympique en 1968 et 1972) à Pierre Trentin (double champion olympique en 1968), en passant par Frédéric Magnié (septuple champion du monde de 1987 à 2000), Florian Rousseau (triple champion olympique en 1996 et 2000), Félicia Ballanger (triple championne olympique en 1996 et 2000), Clara Sanchez (double championne du monde en 2004 et 2005) ou plus récemment Grégory Baugé (triple champion du monde de vitesse individuelle 2009, 2010 et 2012) et François Pervis (auteur d'un triplé mondial inédit en individuel l'an passé). La vitesse par équipes : mercredi, l'équipe de France, composée de Grégory Baugé, Kévin Sireau et Michaël D'Almeida a remporté l'or, à la suite du déclassement en finale de la Nouvelle-Zélande. Il s'agit de la première médaille française des championnats. Chez les femmes, ce sont les Chinoises qui se sont imposées. Chez les hommes, chaque équipe comprend trois relayeurs alors qu'elles ne sont que deux chez les femmes. Les équipes s'affrontent par deux et sont positionnées au départ à deux points diamétralement opposés de la piste. Chaque relayeur effectue un tour en tête pour entraîner ses coéquipiers puis s'écarte. Le troisième et dernier relayeur termine donc seul et le temps est pris à son passage sur la ligne.Cette épreuve demande une bonne coordination et de la précision. En général, le dernier relayeur est souvent un spécialiste du kilomètre, qui possède une bonne résistance. Le démarreur est le plus puissant et le plus explosif puisque le départ est arrêté.Le keirin : jeudi, François Pervis défendra son titre décroché il y a un an à Cali en Colombie. La délégation française a, en tout cas, de bonnes chances d'obtenir une deuxième médaille.Le keirin a été inventé en 1948 au Japon mais n'a été introduit aux championnats du monde qu'en 1980. Il faut attendre les Jeux olympiques de Sydney en 2000 pour qu'elle soit inscrite au programme olympique des hommes et seulement 2012, à Londres, pour les femmes. Au Japon, le keirin fait l'objet de paris et suscite l'enthousiasme. Les conditions y sont beaucoup plus rudes qu'au niveau international : vélo en acier, roues à rayons, vélodrome découvert et exposé au vent, sprint lancé de beaucoup plus loin (800 m environ)...Les courses de keirin comprennent généralement de cinq à sept coureurs et durent environ deux kilomètres. Les coureurs suivent un vélomoteur, le lièvre, derrière lequel ils doivent rester, se placer, rivaliser de tactique jusqu'à ce qu'il s'écarte à 600 mètres de la ligne d'arrivée. Dès lors, les chiens sont lâchés. Le keirin est très spectaculaire, assorti parfois de contacts et de décisions de juges qui peuvent conduire au déclassement de certains coureurs.Le kilomètre (hommes) ou 500 mètres (femmes) : Il s'agit d'une épreuve classique de contre-la-montre avec un départ arrêté. Le record du monde du kilomètre est détenu par le Français François Pervis, en 56 s 303. Il a été établi en décembre 2013 sur le vélodrome d'Aguascalientes au Mexique.La vitesse individuelle : La plus prestigieuse, l'équivalente du 100 m en athlétisme (en anglais on l'appelle d'ailleurs sprint), est la vitesse individuelle, programmée d'ailleurs dimanche lors du dernier jour de compétition à Saint-Quentin-en-Yvelines. Il y aura quatre Français engagés, dont François Pervis, champion du monde en titre, Grégory Baugé, Michaël d'Almeida et Quentin Lafargue.Les concurrents s'affrontent directement par deux, avec un départ arrêté et côte à côte, sur deux ou trois tours selon la longueur de la piste. La tactique y joue un rôle prépondérant : certains assument d'être en tête, d'autres préfèrent être en embuscade pour profiter ensuite de l'aspiration du concurrent et le doubler. Il est possible de faire du surplace, afin de laisser son adversaire prendre la tête.LES ÉPREUVES D'ENDURANCE A Saint-Quentin-en-Yvelines, il y en a six pour les hommes et cinq pour les femmes.La poursuite individuelle : Elle oppose deux coureurs sur 4 000 mètres chez les hommes et 3 000 mètres chez les femmes. Les deux pistards démarrent sur une ligne diamétralement opposée et l'objectif est : soit de rattraper son avdersaire, soit de terminer en tête la distance totale.La poursuite par équipes : elle s'organise sur le même principe que la poursuite individuelle mais met aux prises deux équipes de quatre coureurs. Ils se relayent tous les tours ou demi-tours. L'objectif est de conserver le plus longtemps possible les quatre relayeurs, mais le temps est pris sur le troisième relayeur.Mercredi, l'équipe de France masculine, composée de Bryan Coquard, Julien Duval, Damien Gaudin et Julien Morice, a battu le record de France (4 minutes et 783 centièmes). Ils sont encore en lice jeudi pour une médaille de bronze, qui sera certainement très difficile à obtenir. La course aux points : Trente-cinq coureurs s'affrontent sur une distance de 40 kilomètres chez les hommes et de 25 kilomètres chez les femmes. Le classement est défini selon l'attribution de points, qui récompensent chaque sprint organisé (tous les dix tours de la piste) et des tours gagnés.L'américaine : Lors des Mondiaux 2015, seul les hommes disputent cette course (de 25 ou de 50 kilomètres). Elle oppose des équipes de deux coureurs (18 au maximum) qui se relaient pour disputer des sprints intermédiaires. Pendant que l'un est en course, l'autre se repose en roulant à vitesse réduite. Le classement est défini selon la distance effectuée et les points récoltés lors des sprints.Le scratch : Comme sur la route, il s'agit d'une course individuelle qui oppose 24 coureurs sur 15 kilomètres pour les hommes et 10 kilomètres pour les femmes.L'omnium : c'est l'équivalent à vélo du décathlon en athlétisme, sauf que l'épreuve regroupe six et non dix disciplines différentes. Bryan Coquard avait remporté l'argent aux JO de Londres mais c'est un autre Français, Thomas Boudat, champion du monde en titre, qui défendra son titre. Les six épreuves sont le scratch, la poursuite individuelle, l'élimination (tous les tours, le dernier est éliminé), le kilomètre contre-la-montre, le tour lancé (le coureur a un tour et demi pour se lancer et doit ensuite faire un tour le plus rapidement possible) et la course aux points. Anthony HernandezJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Caroline Taïx (Sydney, correspondance) En Australie, on ne s’attendrit pas à la vue de lapins, de renards ou de chats sauvages. Voilà bien longtemps que l’on s’inquiète de l’explosion du nombre de crapauds. Les dromadaires, les chèvres ou les chevaux sauvages sont qualifiés de « pests », d’animaux ravageurs. Tous ont été introduits par les colons, à partir de la fin du XVIIIe siècle, avant de se multiplier et se répandre dans le pays. Ils sont accusés de détruire la faune et la flore de l’île-continent.Une récente étude, intitulée Déclin et extinction des mammifères australiens depuis la colonisation européenne, publiée dans la revue de l’Académie américaine des sciences, dresse un terrible état des lieux. Les disparitions sont plus importantes que ce qui avait été reconnu jusqu’ici. En 200 ans, plus de 10 % des 273 espèces de mammifères terrestres endémiques se sont éteintes. Parmi elles, le loup de Tasmanie, le bandicoot ou le kangourou-rat du désert. Et cette érosion de la biodiversité se poursuit : 21 % des espèces de mammifères australiens sont en danger. Les auteurs de l’étude, des chercheurs de l’université Charles-Darwin, en Australie, estime que une à deux espèces devraient s’éteindre chaque décennie à venir.Chats sauvages et renards européensLongtemps isolée du reste du monde, l’Australie a développé une faune exceptionnelle. « La faune de mammifères terrestres australiens est la plus spécifique au monde », vantent les auteurs de l’étude. Ils citent notamment la grande diversité des marsupiaux ou des monotrèmes (ornithorynques, échidnés). Près de 90 % des 316 mammifères terrestres recensés en Australie vivent uniquement dans ce pays.L’Australie a d’autres particularités. L’extinction de ces mammifères terrestres y est plus forte que nulle part ailleurs. En comparaison, en Amérique du Nord, un seul mammifère terrestre endémique a disparu depuis l’arrivée des Européens : le vison de mer. Les causes du déclin et de la disparition de ces espèces ne sont pas les mêmes qu’ailleurs. On parle souvent de la pression démographique, mais en Australie, les extinctions ont lieu dans des régions reculées, où la densité de population est extrêmement faible. « La perte des mammifères australiens est due principalement aux espèces introduites, en particulier le chat et le renard européen », selon l’enquête. « Les chats ont été introduits comme animaux domestiques ainsi que pour chasser les souris, les renards pour pratiquer un sport de chasse anglais », explique John Woinarski, responsable de l’étude. « Les chats sauvages, au nombre de 15 à 23 millions, sont aujourd’hui presque partout. Aussi loin que vous puissiez trouver des signes de vie humaine dans l’immensité australienne, vous en verrez ». La plupart des mammifères ayant disparu ou en déclin sont de petite taille, pèsent entre 35 g et 5,5 kg et vivent près du sol, ce qui en fait des proies idéales pour chats et renards.IncendiesL’étude accuse également, entre autres, les fréquents incendies d’être à l’origine du déclin des mammifères australiens. « Ce n’est pas un facteur aussi important que la prédation, mais nous pensons que ces deux éléments sont liés, explique John Woinarski. L’impact des chats sauvages est plus important dans les zones brûlées, car la plupart des mammifères n’y ont plus de refuge. »Comment sauver les espèces en danger tant qu’il en est encore temps ? Les chercheurs suggèrent de les isoler sur des îles, à l’abri des chats et renards, comme cela a été fait. Il faut surtout éradiquer les prédateurs invasifs : « C’est la clé pour la survie des mammifères », estime John Woinarski. L’Australie teste un nouveau poison contre les chats, mais la taille du pays rend difficile le contrôle des animaux sauvages, souligne le scientifique. Des écologistes suggèrent pour leur part de s’appuyer sur un prédateur australien : le dingo, un chien sauvage réputé dangereux pour le bétail, voire pour les humains et qui, ils l’espèrent, ne ferait qu’une bouchée des chats sauvages et des renards.Le diable de Tasmanie sauvé de l’extinctionCaroline Taïx (Sydney, correspondance)Journaliste au Monde 16.02.2015 à 17h00 • Mis à jour le 16.02.2015 à 17h06Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/bac-lycee/article/2015/02/16/qui-sont-les-eleves-champions-de-l-absenteisme_4577466_4401467.html"data-title="Qui sont les élèves champions de l'absentéisme ?"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2009/08/12/400x300/1227780_7_c36e_11-5-est-le-taux-d-absenteisme-moyen-dans-les_da085878313001cbdb5b942e3b02deab.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/bac-lycee/article/2015/02/16/qui-sont-les-eleves-champions-de-l-absenteisme_4577466_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Plus d'un élève de lycée professionnel sur 10 (11,5 %), fait régulièrement le choix de l'école buissonnière plutôt que d'user son fessier sur les bancs de l'école, contre un 1 élève sur 20 en lycée général et technologique. Ce sont les taux d'absentéisme relevés dans une note publiée lundi 16 février sur le site du ministère de l'éducation nationale. Cette étude de la Direction de l'évaluation de la prospective et de la performance, réalisée entre septembre 2013 et avril 2014, souligne les différences d'assiduité en fonction du type d'établissement, mais également selon les régions et périodes de l'année.Qui sont les élèves absentéistes ?Un absentéiste, selon la règle de comptage du ministère, est un élève manquant à l'appel quatre demi-journées par mois ou plus sans justification. Il sont 4 % de l'ensemble des collèges, lycées et lycées professionnels. Si le pourcentage peut paraître relativement faible, il représente en chiffre brut environ 220 000 jeunes gens qui font de temps à autre le choix de la chaise vide durant leur scolarité dans le secondaire.Dans les collèges, l'absentéisme semble encore conscrit avec un taux relativement modeste de 2,8 %, même s'il augmente légèrement (il était de 2,1 % en 2011-2012). Dans les lycées d'enseignement général et technologique, il atteint 4,6 % , un peu moins que les 5 % observés deux ans plus tôt. Enfin, il culmine à 12,8 % parmi les lycées professionnels (LP), en hausse de 0,3 point. Et ceux-ci sont « très largement majoritaires » parmi les établissements concernés par l'absentéisme, souligne la note.Géographiquement, où se situent les plus absentéistes ?Pour lutter contre l'absentéisme, les chefs d'établissements sont invités à signaler à la direction académique les élèves pour lesquels les différentes mesures prises sont restées sans effet notable. Le taux moyen de ces élèves récalcitrants, les plus menacés de décrochage scolaire, est de 0,4 %. Les départements où ce taux est supérieur à 1 % sont la Guadeloupe (2,7 %), la Marne (2,5 %), les Alpes-Maritimes (2 %), les Pyrénées-Orientales, le Bas-Rhin (1,7 %), le Vaucluse (1,3 %) et la Somme ( 1,1 %).A quelle période de l'année enregistre-t-on le plus d'absences ?Le nombre d'heures d'enseignement perdues, tout motifs d'absence confondus (à la fois les absences justifiées et les non-justifiées, seules comptabilisées dans l'absentéisme) varie fortement selon les mois. Il est de 6,1 % en février et 5,9 % en avril,  contre 2,6 % en septembre et 4,3 % en octobre.Pourquoi les élèves décrochent-ils ?Trente à 46 % des élèves signalés à la direction académique pour leur manque d'assiduité sont récidivistes, signe de leur manque d'intérêt pour leurs études. « Les principales raisons en seraient : une orientation plus ou moins désirée, des temps de transport plus élevés, le temps consacré à un travail d'appoint », avance le rapport.Comment lutter contre l'absentéisme scolaire ?L'étude du ministère ne répond pas à cette question. Toutefois, lundi 9 février, la mère d'un collègien d'Escaudain (Nord), absent deux années scolaires durant et sans justification malgré les nombreuses injonctions de l'administration, a été condamnée à quatre mois de prison avec sursis. Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'éducation nationale, a estimé que « ce n'est pas une bonne solution ». Lire aussi : Prison avec sursis pour absentéisme scolaire : une sanction rare mais pas inéditeAbsentéisme chronique et décrochage scolaire avaient conduit, en 2010, à  l'adoption de la loi d'Éric Ciotti, député UMP, fort contestée, qui prévoyait de suspendre les allocations familiales en cas d'absences répétées et injustifiées. Elle a été abrogée en janvier 2013 par la majorité actuelle, parce que jugée inefficace. La nouvelle procédure, publiée au Bulletin officiel le 1er janvier 2015, mise quant à elle sur « l’accompagnement et l’écoute des jeunes ». « Quelles que soient les origines du phénomène, peut-on lire dans la circulaire, il appartient à l’institution scolaire de mettre en œuvre tous les moyens pédagogiques, éducatifs et de soutien des parents à sa disposition pour favoriser le retour de l’assiduité de l’élève. »Eric Nunès width="314" height="157" alt="Le harcèlement à l'école" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/02/16/314x157/4577358_3_9b56_le-harcelement-a-l-ecole_17bfbdae0726a154656c310cd4d86932.jpg" Harcèlement à l'école : les profs aussi ? E&H Lab est une agence de communication spécialiste de la RSE dont la diversité et le handicap en particulier width="314" height="157" alt="Si notre choix de cursus ne nous convient pas, la première règle est de réagir vite." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/02/13/314x157/4576344_3_1b70_si-notre-choix-de-cursus-ne-nous-convient-pas_07a3c2f96ca5c66fe573c1626d5fdd30.jpg" Orientation : chaque étudiant a le droit à l’erreur Partir à l’étranger, travailler, s’engager… autant de possibilités d’une césure après le bac. Et de se donner le temps de mûrir ou d’éprouver une vocation. width="314" height="157" alt="Lycéennes." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/02/13/314x157/4576140_3_92bd_lyceennes_839222ad29b2a7811e5fe33cec6afc96.jpg" Ecole : « Aucun de nous n'a besoin de la concurrence des notes » Damien Leloup Quoi de mieux, symboliquement, qu'un morceau d'un groupe appelé Police pour célébrer la Saint-Valentin en compagnie de la NSA ? Le 14 février, pour commémorer à sa manière la fête des amoureux, le compte Twitter de l'agence de sécurité américaine a publié ces quelques vers : « Chacun de leurs mouvements, chacun de leurs pas/Nous surveillerons nos adversaires étrangers. »Every move they make, every step they take. We’ll be watching our foreign adversaries. #HappyValentinesDay from the #NSA #vday2015— NSA/CSS (@NSA_PAO)require(["twitter/widgets"]);Vous aurez, bien sûr, reconnu une variation sur les paroles d'Every Breath You Take, la ballade chantée par Sting et incontournable hit de nombreuses boums depuis les années 1980. Si les paroles de Police « collent » parfaitement à la mission de la NSA, ce n'est pas un accident. Every Breath You take est une chanson d'amour, mais d'un amour qui a viré à l'obsession : le narrateur est un stalker, un harceleur qui espionne son ex-petite amie qu'il ne parvient pas à oublier et qui raconte en quelques phrases lourdes de menaces sous-entendues qu'il ne la lâchera pas du regard.L'agence « vous aime »Que comprendre, donc, dans cette étrange déclaration d'amour aux « ennemis étrangers » des Etats-Unis ? Que la NSA, atteinte du syndrôme de Stockholm, s'est éprise de ceux qu'elle surveille, à la manière du capitaine de la Stasi Gerd Wielder dans le film La Vie des autres ?Pas d'inquiétude, on est loin de l'espion caché dans votre grenier, tempère – toujours sur son compte Twitter – l'agence : « Nous n'écoutons pas vos conversations sur l'oreiller. » Peut-être, si vous êtes américain : l'agence n'a généralement pas le droit de surveiller les ressortissants des Etats-Unis. Si vous êtes européen, africain, asiatique, c'est un peu différent : elle peut enregistrer les métadonnées des SMS que vous envoyez tard le soir, la tête calée sur votre oreiller, à votre « significant other », comme disent les Américains.Oh, bien sûr, l'agence n'enregistre pas le contenu de vos SMS. Elle peut simplement collecter les données concernant vos échanges. Et savoir, par exemple, qu'après avoir envoyé chaque soir pendant un mois des séries de SMS au même numéro, entre minuit et une heure du matin, vous avez envoyé depuis chez vous deux photos au même destinataire, dans la nuit du 14 février, après que la géolocalisation de votre téléphone vous a situé dans un bar pendant plusieurs heures.Et puis, avant les conversations sur l'oreiller, il y a ce qui les précède. Le sexe. La sexualité, c'est très privé. Très, très privé. Là encore, la NSA l'affirme : elle respecte cet aspect de votre vie. D'ailleurs, elle « vous aime, vous et votre droit à la vie privée », selon le responsable du compte Twitter de l'agence. Pourtant, les documents révélés par Edward Snowden ont montré que la NSA et ses alliés ont méthodiquement listé les habitudes de consultation de sites pornographiques de personnes qui n'étaient même pas suspectées de terrorisme. Quand on est fou d'amour, on fait parfois des bêtises.Au départ sans doute débordé par cette série de messages sous le signe du Cupidon, @NSA_PR, le compte parodique qui se moque de tous les messages publiés par la NSA, s'est finalement repris. Pour répondre à Sting, il a dégainé les paroles d'une autre chanson d'amour ambiguë, Closer, du groupe de rock industriel Nine inch Nails, hymne à l'amour physique :« Vous nous laissez vous violerVous nous laissez vous souillerVous nous laissez vous pénétrerVous nous laissez vous embrouiller »Peut-être aurait-il été plus simple, et plus efficace, de répondre à la toute-puissante agence américaine avec une autre chanson de Police, qui lui demande de ne pas se tenir si près de nous ?Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.02.2015 à 15h49 • Mis à jour le16.02.2015 à 16h30 Son nom est devenu le symbole de la colère qui monte en Turquie. Ozgecan Aslan, étudiante de 20 ans a été retrouvée morte vendredi 13 février, dans une rivière de sa ville natale de Tarsus, dans le Sud du pays.Selon le récit de la presse locale, la jeune femme a été violée puis tuée à coups de barre de fer par le chauffeur du minibus qui la ramenait de l'université à son domicile. Aidé de deux complices, dont son propre père, le violeur présumé, Ahmet Suphi Altindoken, a ensuite coupé les mains de sa victime et mis le feu à son corps pour faire disparaître toute trace d'ADN. Rapidement identifiés, les trois suspects ont été interpellés par la police et sont passés aux aveux. Ils ont été inculpés et écroués dimanche.DES AGRESSIONS DEVENUES BANALESMais depuis l'enterrement vendredi de l'étudiante, des milliers de personnes, femmes et hommes confondus, ont manifesté leur indignation dans plusieurs grandes villes du pays. Lundi, ils étaient ainsi un millier à défiler à Mersin pour rendre hommage à l'étudiante, et faire de son histoire plus qu'un fait divers. A Ankara, la capitale, 3 000 avocats, qui défilaient pour dénoncer un projet de loi controversé renforçant les pouvoirs de la police, lui ont aussi rendu hommage en brandissant des photos de la jeune femme. Les associations féministes – selon lesquelles les meurtres de femmes ont nettement augmenté ces dix dernières années pour atteindre près de 300 cas en 2014 – ont appelé les Turques à porter le deuil et les réseaux sociaux débordent de messages de révolte exhortant les victimes à sortir du silence regroupés sous le mot-clé « #sendeanlat » (« toi aussi raconte » en turc).Turkish woman are also sharing their experiences of sexual harassment using #sendeanlat (Tell Your Story) http://t.co/kRZhZqlqCW— BBC Trending (@BBCtrending)require(["twitter/widgets"]);Lire le décryptage : Les droits des femmes turques sont-ils en régression ?L'AKP ET LE PRÉSIDENT MONTRÉS DU DOIGTLes manifestations d'indignation ont également pris un tour très politique. Le régime islamo-conservateur du Parti de la justice et du développement (AKP), qui règne sur le pays depuis 2002, est accusé de fermer les yeux sur la recrudescence des violences faites aux femmes. Le chef du principal parti d'opposition a ainsi attribué la hausse des violences faites aux femmes à la « morale » et la « mentalité » religieuses de l'AKP. Directement mis en cause, le président Recep Tayyip Erdogan a dénoncé lundi ces critiques qui, a-t-il dit, « prennent plaisir à la mort de quelqu'un » et espéré que les assassins présumés de la jeune femme recevraient « la peine la plus sévère ».Pourtant connu pour ses régulières saillies misogynes, l'homme fort du pays n'a pas hésité à se présenter en champion de la cause des femmes. « La violence contre les femmes est une plaie ouverte dans notre société (...), une rupture de la confiance de Dieu », a-t-il dit lors d'un discours.Lire (abonnés) : Le président turc juge l’égalité des sexes contre-nature Thomas Wieder Une page peu connue de la France de Vichy pourrait être bientôt remise en lumière par le truchement de François Hollande. Dans une lettre datée du 11 février, que Le Monde s’est procurée, le président de la République donne une réponse positive aux signataires d’une pétition lui demandant la « création d’un mémorial en hommage aux personnes handicapées victimes du régime nazi et de Vichy ». Rappelant que « plusieurs dizaines de milliers de personnes vulnérables » sont alors « mortes de faim, d’épuisement et de solitude », le chef de l’Etat fait sienne la cause des pétitionnaires : « Je partage votre volonté (…) qu’à ce délaissement la République n’ajoute pas le silence de l’oubli. Il est important que, dans les principaux lieux où cette tragédie s’est déroulée, des gestes puissent être effectués afin d’en rappeler le souvenir et d’en honorer les victimes. »En politique, le lobbying est une arme efficace, y compris quand il s’agit de questions mémorielles. Cette affaire le démontre. Dès le début de sa lettre, M. Hollande précise qu’il répond à une demande massive puisque, rappelle-t-il, la pétition dont il est question a été signée par « 75 000 personnes ». Le chef de l’Etat ne le précise pas, mais sans doute a-t-il aussi été sensible à la qualité de certains signataires. Dans la liste figurent en effet des personnalités connues et respectées : l’anthropologue Françoise Héritier, le généticien Axel Kahn, les philosophes Edgar Morin et Julia Kristeva, les écrivains Tahar Ben Jelloun, Pascal Bruckner et Sylvie Germain, les journalistes Jean-Claude Guillebaud, Serge Moati et Patrick Poivre d’Arvor, les psychiatres Marcel Rufo et Serge Tisseron, mais aussi Philippe Pozzo di Borgo, Olivier Nakache et Eric Toledano, l’inspirateur et les réalisateurs du film Intouchables.Mémorial de la Shoah : Hollande évasif au sujet des génocidesSans l’appui d’un si grand nombre de signataires et sans la présence parmi eux de telles personnalités, l’anthropologue Charles Gardou n’aurait peut-être pas rallié M. Hollande à sa cause. Professeur à l’université Lumière-Lyon-II, c’est lui qui est à l’origine de la pétition publiée depuis novembre 2013 sur le site change.org sous le titre « Pour un mémorial en hommage aux personnes handicapées victimes du régime nazi et de Vichy ».« Le projet est né d’une incompréhension inquiète, explique M. Gardou. Comment a-t-on pu laisser s’éteindre le souvenir de la mort de ces quelque 50 000 personnes ? C’est d’abord pour ne pas les oublier que nous avons lancé cet appel. Mais notre démarche n’est pas seulement tournée vers le passé. Rendre hommage à ces morts, c’est aussi dire quelque chose de notre temps présent, attirer l’attention sur le fait qu’on néglige trop souvent les plus vulnérables, rappeler qu’il n’y a pas de vies minuscules. » Reçu deux fois à l’Elysée, M. Gardou tient à indiquer que sa démarche se situe « en dehors de toute polémique ». La précision n’est pas inutile. Il y a quelques années, la question du sort réservé aux handicapés mentaux sous le régime de Vichy a donné lieu à une vive controverse. Celle-ci trouve son origine dans la thèse d’un médecin, Max Lafont, soutenue en 1981 et publiée six ans plus tard sous le titre L’Extermination douce. La mort de 40 000 malades mentaux dans les hôpitaux psychiatriques en France sous le régime de Vichy.« On est partagé entre l’intérêt et l’agacement »Défendu par les uns, brocardé par les autres, Max Lafont fut notamment critiqué par l’historien Henry Rousso, spécialiste reconnu de la période, qui, dans la revue Vingtième Siècle en 1989, écrivit ceci : « On est partagé entre l’intérêt certain que peut susciter un sujet assez original et sans conteste mal connu, et l’agacement face à un manque évident de méthode et, plus grave, la sollicitation permanente des faits en vue de soutenir une thèse radicale (…). Or à aucun moment n’est analysée une quelconque politique de Vichy visant à supprimer les malades mentaux. Et pour cause, car il semble bien qu’il s’agisse là d’un pur procès d’intention et non d’une réalité. (…) Le placard vichyste est déjà bien encombré sans qu’il soit besoin de l’enrichir de nouveaux cadavres. »Soucieux de ne pas raviver cette controverse, M. Gardou assure qu’il ne veut pas donner de nouveau du crédit à l’idée d’une « extermination programmée ». Pour lui, en effet, « ce qui s’est passé en France à l’époque n’a rien à voir avec ce qui s’est passé en Allemagne où il y a eu, avec l’opération T4, une politique délibérée d’extermination. En France, il s’agit avant tout d’un phénomène d’abandon dont ont été victimes des gens qu’on a laissés mourir de faim. » Malgré le souci de son auteur d’éviter « tout amalgame », la démarche ne convainc pas tous les spécialistes de la question. C’est le cas d’Isabelle von Bueltzingsloewen, collègue de M. Gardou à l’université Lumière-Lyon II, où elle enseigne l’histoire et la sociologie de la santé. Auteure d’un livre fort documenté sur le sujet (L’Hécatombe des fous, Aubier, 2007), Mme von Bueltzingsloewen a elle-même refusé de signer la pétition : « En soi bien sûr, l’intention est honorable, mais je ne peux signer un appel qui, dans sa formulation ambiguë et bien qu’il s’en défende, dresse un parallèle entre ce qui s’est passé en France et en Allemagne », explique l’historienne pour qui la démarche relève d’une forme de « bouillie mémorielle ».3 000 handicapés mentaux morts à ClermontQuelle forme prendra le « mémorial » auquel M. Hollande vient de donner son accord de principe ? Il est encore trop tôt pour le dire. Pour sa part, M. Gardou plaide pour un « lieu mémoriel » qui rende hommage aux morts et puisse en même temps servir de « centre de documentation et de recherche ». A ses yeux, celui-ci pourrait être basé à l’hôpital de Clermont (Oise) où, rappelle-t-il, « plus de 3 000 handicapés mentaux sont morts à l’époque ».Le dossier est désormais dans les mains de la Mission du 70e anniversaire de la seconde guerre mondiale, présidée par l’historien Jean-Pierre Azéma. Ses conclusions devraient être rendues dans un délai raisonnable. Dans sa lettre, M. Hollande précise en effet qu’il souhaite que « les pouvoirs publics [soient] éclairés sur les gestes mémoriels qui pourront être accomplis cette année ».Thomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.02.2015 à 14h04 • Mis à jour le16.02.2015 à 14h40 Les « zadistes » du barrage de Sivens perdent une bataille judiciaire. Le tribunal d'instance d'Albi a ordonné lundi 16 février l'expulsion des occupants de la « Métairie neuve », un corps de ferme propriété du conseil général du Tarn.Lire aussi : Sivens : nouvelle procédure d’expulsion des zadistesLe conseil général avait porté plainte en référé début février et demandait l'expulsion du bâtiment,  situé sur la « Zone à défendre » (ZAD), et qui sert notamment de dortoir aux manifestants opposés au projet de barrage.PAS D'EXPULSION AVANT LE 6 MARSLe tribunal a par ailleurs rejeté « l'ensemble des demandes de délais ou de sursis » présentées par les zadistes – identifiés sous un nom générique de « Camille », à la demande des manifestants qui veulent rester anonymes – et précisé que l'ordonnance serait valable pour une durée de six mois. « Pour nous ça ne change rien », a toutefois indiqué un zadiste commentant la décision, « seule la préfecture peut nous expulser. Or le préfet est favorable au dialogue, comme nous. »La semaine dernière, le tribunal d'instance d'Albi avait déjà ordonné l'expulsion d'une partie des « zadistes » occupant depuis octobre 2013 des parcelles sur le site de Sivens, mais la décision ne devait pas avoir beaucoup d'effets sur le terrain.La ministre de l'écologie, Ségolène Royal, a en effet indiqué que l'expulsion n'interviendrait pas avant la décision du conseil général, le 6 mars, sur l'avenir du projet de retenue d'eau. Ce délai a été confirmé par le préfet du Tarn, Thierry Gentilhomme, lors d'une réunion d'apaisement avec les « zadistes », début février. Les « riverains » de la ZAD (pour « zone à défendre »), comme se surnomment les habitants se disant « victimes » de l'occupation, exigent cependant que les zadistes soient immédiatement expulsés.La cinquantaine d'occupants encore présents sur l'ensemble du site de Sivens ont promis, après leur rencontre avec M. Gentilhomme, de « laisser les parcelles libres d'accès aux riverains pour une utilisation agricole ».Le chantier du brrage de Sivens avait été suspendu après la mort le 26 octobre de Rémi Fraisse, tué dans l'explosion d'une grenade offensive lancée par un gendarme. Le ministre de l'écologie avait ensuite décidé d'enterrer le projet initial de retenue d'eau le 16 janvier et proposé deux alternatives, notamment une version allégée du projet le situant à 330 m en amont à Sivens. Cette solution a les préférences du président du Conseil général, le socialiste Thierry Carcenac. 16.02.2015 à 12h25 • Mis à jour le16.02.2015 à 13h03 L'essentielDes policiers ont été visés par des tirs de kalachnikov il y a une semaine dans la cité de la Castellane à Marseille.Sept kalachnikovs et plusieurs kilos de drogue ont été retrouvés.En visite à Marseille à ce moment-là, le premier ministre, Manuel Valls, a qualifié cette fusillade d'« inacceptable ». Deux jeunes hommes soupçonnés d'être impliqués dans les tirs à la kalachnikov survenus lundi 9 février à Marseille quelques heures avant une visite de Manuel Valls ont été interpellés dimanche à Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, a indiqué La Provence, lundi 16 février, information confirmée de source policière. Ils doivent être transférés lundi après-midi à Marseille.Appelés par des riverains pour des coups de fusils-mitrailleurs tirés en l'air, des policiers avaient été pris pour cible le 9 février dans la cité sensible de la Castellane, lieu emblématique des quartiers nord, connu pour être une plaque tournante du trafic de drogue.Lire le décryptage : La délinquance a-t-elle réellement baissé à Marseille ?Ces tirs – qui n'avaient fait aucune victime – étaient intervenus quelques heures avant la visite du premier ministre Manuel Valls, venu présenter des résultats « encourageants » dans la lutte contre la délinquance et qui avait qualifié ces tirs d'« inacceptables ».Peu après, les policiers avaient retrouvé sept kalachnikov et plusieurs kilos de cannabis dans un appartement, dont les quatre occupants avaient été placés en garde à vue avant d'être relâchés sans que des charges ne soient retenues contre eux. A proximité de ce logement, les policiers avaient également découvert « une BMW faussement immatriculée », dans laquelle se trouvaient « deux fusils à pompe, 400 cartouches de gros calibre et un gilet pare-balles », selon une source policière. 16.02.2015 à 11h26 The US Justice system: An innocent coder pleads guilty after 3 years of DOJ abuse, with no end in sight, in order to move on with his life.— Kim Dotcom (@KimDotcom)require(["twitter/widgets"]);« Voilà le système judiciaire américain : pour enfin passer à autre chose, un codeur innocent plaide coupable après trois ans de harcèlement du département de la justice » : Kim Doctom, ex-administrateur du site de téléchargement MegaUpload, recréé sous la forme du site Mega en janvier 2013, a vivement critiqué ce vendredi la première condamnation dans le dossier du site, poursuivi pour hébergement de contenus contrevenant aux droits d'auteur. Une affaire judiciaire qui avance péniblement depuis trois ans, et pour laquelle le première condamnation concerne le programmeur estonien Andrus Nõmm, arrêté en 2012 aux Pays-Bas.M. Nõmm a été écroué dans l'Etat de Virginie, après des années de lutte contre une extradition aux Etats-Unis. Le 13 février, il a plaidé coupable et a été condamné à un an et un jour de prison, comme le détaille un document relayé par ArsTechnica. Il aurait renoncé à contester la procédure d'extradition des Pays-Bas qui le visait pour se rendre volontairement aux Etats-Unis. Six autres personnes liées à MegaUpload, dont Kim Dotcom, sont toujours poursuivies dans cette affaire, pour racket, blanchiment d'argent et violation de droit d'auteur. Une audience est prévue pour le mois de juin.Kim Dotcom toujours en Nouvelle-Zélande« Cette condamnation est en grand pas en avant pour la plus grande affaire d'infraction au droit d'auteur de l'histoire des Etats-Unis, a déclaré le procureur général adjoint. Nous avons l'intention de veiller à ce que les responsables soient reconnus coupables de s'être enrichis illégalement en volant du contenu d'artistes et créateurs américains. »Andrus Nõmm a reconnu la nature illicite du site et de ce qu'il pouvait héberger. Le site aurait accumulé un bénéfice de 175 millions de dollars, et provoqué un manque à gagner de 400 millions de dollars dans les industries culturelles, selon les chiffres de l'accusion. « Andrus à toute ma compassion. J'espère qu'il retrouvera bientôt son fils », a déclaré Kim Dotcom sur Twitter. Le fondateur de MegaUpload est toujours assigné à résidence en Nouvelle-Zélande, où il conteste la procédure d'extradition lancée contre lui. 16.02.2015 à 11h13 • Mis à jour le16.02.2015 à 12h10 | Frédéric Potet Un mois après l’attentat perpétré contre Charlie Hebdo, la fusillade de Copenhague – dans laquelle était probablement visé le caricaturiste suédois Lars Vilks – a jeté un effroi supplémentaire dans le petit monde des dessinateurs de presse. Né en 1967 à Karachi, le Suisse Patrick Chappatte est l’un de ses représentants les plus « internationaux » puisqu’il travaille en anglais pour l’International New York Times (ex-International Herald Tribune), en français pour Le Temps (Genève) et en allemand pour l’édition du dimanche de la Neue Zürcher Zeitung (Zurich) - tout ceci depuis Los Angeles où il vit.Lire les informations sur l’enquête : Fusillades de Copenhague : deux hommes arrêtés et inculpésEn quoi les événements de ces dernières semaines peuvent-ils avoir influé sur votre travail ?La première réponse spontanée, c’est de dire que rien n’a changé dans mon travail, le contexte dans lequel je dessine, celui de la grande presse généraliste, n’étant pas celui d’un journal satirique comme Charlie Hebdo. Mais on a franchi une ligne dans le sang. Une innocence a été perdue pour toujours.Ce que l’on dessine aujourd’hui dans n’importe quel coin d’Europe, nous dit-on, peut être vu désormais dans les rues de Karachi, de Lagos ou de Jakarta. Or l’humour, le trait d’esprit, sont culturels, ils se partagent avec un public délimité. Le gros malentendu planétaire est donc programmé.Et même au sein de l’Occident, vous seriez étonné de voir les différences de perception entre le monde francophone, qui est celui de ma culture, et les Etats-Unis où je réside. Beaucoup de gens outre-Atlantique ne comprennent pas l’esprit corrosif et le deuxième degré des dessins à la Charlie. Je ne crois pas qu’on pourra se mettre d’accord sur un sens de l’humour global, commun à la planète. On assiste peut-être au premier conflit de la globalisation, et c’est un conflit culturel. Vous posez-vous la question de l’autocensure en pensant au risque que représente la parution de tel ou tel dessin ?C’est évidemment ça, la vraie question. Et au-delà du premier réflexe qui consiste à dire que rien ne changera, au-delà de la posture, la réponse totalement sincère est que je ne sais pas, franchement. C’est une question très personnelle.Je ne changerai pas ma ligne, mon style. La provocation gratuite ne m’intéresse pas, car elle rate souvent sa cible. S’il vise juste, là où ça fait mal, un dessin peut heurter des gens au passage, mais ça n’est jamais le but premier du dessin. Pour moi, Mahomet n’a jamais été un sujet en soi ; l’extrémisme religieux, le djihadisme, l’intégration des Musulmans ou les courants antimusulmans sont des sujets en revanche.La puissance que possède le dessin n’est-elle pas le grand enseignement de ces événements tragiques ?Aujourd’hui, le dessin est devenu un symbole qui dépasse complètement la réalité. D’un côté, c’est comme si toutes nos valeurs, comme si la démocratie et la liberté d’expression résidaient sur le droit ou pas de dessiner la figure du prophète de l’islam. C’est absurde. De l’autre côté, pour beaucoup de musulmans, cette même image est devenue le point de fixation symbolique d’une foule de choses : frustrations sociales, revendications politiques, notions de fierté et d’exclusion.Or les symboles sont dangereux. Les hommes partent en guerre pour des symboles. C’est un cercle vicieux presque puéril – sanglant et puéril en même temps – qui dure depuis l’affaire des caricatures danoises en 2005. Il faut en sortir. Si censure il y a, celle-ci ne risque-t-elle d’être prioritairement décrétée par les organes de presse, davantage que par les dessinateurs ?Les événements récents vont fatalement influer sur l’environnement général. Je crains que les rédacteurs en chef et les éditeurs, soucieux parfois de ne pas perdre de lecteurs et de ne pas trop choquer, ajoutent un nouveau motif à leur prudence : la notion de danger. Le risque sécuritaire peut devenir un facteur de censure. Je crains que le monde dans lequel on vit et le périmètre dans lequel on s’exprime se rétrécissent, quoi qu’on en dise aujourd’hui.Cela vaut aussi pour les journalistes. La Syrie est le premier terrain à révéler cette réalité nouvelle : il y a des no man’s lands pour les journalistes aujourd’hui. Nous avons besoin d’un courage collectif pour défendre la liberté d’expression : le courage non seulement de ceux qui dessinent ou écrivent, mais aussi de ceux qui publient et de ceux qui lisent.Y a-t-il des sujets et des thématiques que vous vous interdisez de traiter en raison de leur dangerosité ?La liberté d’expression n’a jamais été absolue, elle dépend du cadre dans lequel on s’inscrit, à commencer par le journal pour lequel on travaille, sa ligne, la sensibilité perçue de ses lecteurs. Et plus largement le périmètre de la société, chacune ayant ses propres tabous : on ne rigole pas de l’holocauste dans nos sociétés, et on ne dessine plus les noirs à la façon de Hergé. En Russie, il est mal vu de s’en prendre à l’Eglise orthodoxe. Au Maroc, dessiner le roi vaut des condamnations, et dans bien des pays du monde, les dessinateurs côtoient depuis longtemps des lignes rouges parfois mortelles. Disons que le risque s’est mondialisé.Le dessinateur de presse n’est-il pas condamné à continuer à provoquer et à déranger, par le rire s’entend, quel que soit le contexte ? Reculer semble impossible, non ?On a besoin plus que jamais, comme de l’air qu’on respire, de cet humour qui nous aide à digérer les atrocités du monde. Que les porteurs de cet humour soient eux-mêmes victimes de l’atrocité, c’est une des amères ironies des attaques récentes. Depuis dix ans et l’affaire des caricatures danoises, je suis obsédé par une idée : éviter que le dessin soit utilisé, que les dessinateurs se retrouvent otages – par exemple d’un prétendu conflit de civilisations.Le dessin est puissant et, l’Histoire l’a montré, quand il est au service d’une propagande, il peut devenir une arme. On l’a vu avec l’usage que les nazis ont fait des caricatures sur les juifs.Aujourd’hui, le dessin se retrouve au centre d’un conflit attisé par les extrémistes de tous bords. On n’a pas envie de devenir les héros de Marine Le Pen. Il faut défendre les dessinateurs de presse en tant que voix critiques, responsables et indépendantes, partout dans le monde. Nous ne voulons être les soldats d’aucune guerre – si ce n’est la guerre contre la bêtise et la brutalité. Quelles autres réponses les dessinateurs peuvent-ils apporter ?Depuis des années, bien des dessinateurs s’interrogent sur les notions de liberté et de responsabilité. Autour de Jean Plantu a été créée à Paris l’association Cartooning for Peace - Dessins pour la paix qui rassemble des dessinateurs de tous les horizons. Nous avons aussi fondé une branche à Genève, qui décerne tous les deux ans un prix international à un dessinateur pour son courage – attribué en 2014 au Syrien Hani Abbas, aujourd’hui réfugié politique en Suisse, et à l’Egyptienne Doaa El-Adl. Et depuis une dizaine d’années, j’organise des opérations Plumes croisées qui consistent à rassembler des dessinateurs de presse de camps rivaux, dans des pays en conflit, autour de projets communs. En Côte d’Ivoire, au Liban ou en Amérique centrale, certains ont dessiné ensemble sur les sujets qui divisent. Pour montrer que le dessin est aussi un outil de dialogue. Et qu’on peut défendre la liberté d’expression tout en écoutant l’autre.Frédéric PotetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.02.2015 à 10h24 • Mis à jour le16.02.2015 à 17h34 Après l'échange controversé entre Roland Dumas et le journaliste Jean-Jacques Bourdin sur BFM-TV et RMC sur le fait que Manuel Valls serait « sous influence juive », le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a annoncé, lundi 16 février, qu'il instruisait un dossier, sans toutefois préciser ce qui était visé exactement dans cette enquête.Le premier ministre est-il sous influence juive ?, avait demandé l’animateur Jean-Jacques Bourdin. « Je peux le penser », a répondu l'ancien président du Conseil constitutionnel. « Il a des alliances personnelles qui font qu'il a des préjugés. Chacun sait qu'il est marié avec quelqu'un, quelqu'un de très bien d'ailleurs, qui a de l'influence sur lui », a-t-il déclaré, évoquant, sans la nommer, l'épouse du premier ministre, Anne Gravoin.« Sous le prétexte que je défendais à une époque les Arabes, les Palestiniens, contre les Israéliens, [M. Valls] m'a agressé un jour alors que je le connais à peine, c'est un copain de parti (...) , a aussi dit M. Dumas. Le père [de M. Valls] était un républicain espagnol formidable, c'était un bon peintre, il est resté en France, il a toujours refusé de revenir en Espagne du temps de Franco. Cela signifie quelque chose pour moi. Lui a pris le point de vue contraire. C'est sa vie, ça le regarde. »Des propos « qui ne font pas honneur à la République »Manuel Valls a réagi à ces propos plus tard dans la journée, affirmant des élus que « l'antisémitisme n'est pas une opinion, ce n'est pas une petite plaisanterie ». Le premier ministre s'est refusé à répondre « d'un point de vue personnel » mais a dénoncé « les propos d'un homme dont on connaît le passé et qui ne font pas honneur à la République depuis bien longtemps ».M. Valls est régulièrement attaqué dans les milieux proches de l'extrême droite et ceux proches de Dieudonné M'Bala M'Bala - ce dernier avait qualifié l'actuel premier ministre de « petit soldat israélien veule et docile ».« C'est le discours des années 30 sur la France enjuivée »Plusieurs autres responsables politiques avaient immédiatement dénoncé ces déclarations sur Twitter, notamment la ministre de l’éducation Najat Vallaud-Belkacem et le président de l’Assemblée Claude Bartolone, mais aussi le sénateur et vice-président de l’UMP Roger Karoutchi. Le dessinateur Joann Sfar a aussi fait part de son indignation.Roland Dumas qui nourrit l'antisémitisme ordinaire. Atterrant. Soutien à tous ceux qui combattent la haine.— Najat Belkacem (@najatvb) 16 Février 2015Révolté par les propos de Roland Dumas qui relèvent d’un antisémitisme ordinaire et d’un complotisme délirant. Ne rien laisser passer.— Claude Bartolone (@claudebartolone) 16 Février 2015Dans un monde où tout bouge, quel réconfort de constater que Roland Dumas est constant dans l'inconséquence et l'abjection.— Sfar Joann (@joannsfar) 16 Février 2015Roland Dumas va avoir 93 ans..L'âge du silence médiatique..ou de la révélation de la vraie personnalité?Ses propos sont odieux..comme lui?— Roger KAROUTCHI (@RKaroutchi) 16 Février 2015« C'est lamentable. C'est le discours des années 30 sur la France enjuivée. J'ai connu Roland Dumas résistant et pas reprenant le discours de ceux qu'il combattait », a réagi le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, sur TV5 Monde.« Cet homme a eu une grande carrière, a été un grand ministre, un grand avocat ; je crois qu’à un moment donné il faut savoir se taire », a réagi Alain Jakubowicz, le président de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme, sur RMC, jugeants ces propos « insignifiants, simplement significatifs de l’air du temps ». M. Jakubowicz a fait le rapprochement entre l’intervention de M. Dumas et les théoriciens du complot. « C’est affligeant, c’est pitoyable », a-t-il conclu.« Ce sont des polémiques complètement stériles », a pour sa part déclaré Marine Le Pen, la présidente du Front national, sur BFMTV.Lire aussi : Valls prône l’unité pour combattre « l’islamo-fascisme » Philippe Jacqué C’est une décision qui va intéresser au plus haut point les régions et sonne comme un nouveau camouflet pour la SNCF. Mardi 3 février, l’Autorité de régulation des activités ferroviaires (ARAF) a donné en grande partie raison au Syndicat des transports d’Ile-de-France dans le cadre d’un différend avec Gares et Connexions, la branche de la SNCF en charge des gares.De longue date, le STIF reproche à la SNCF le manque de transparence des comptes de Gares et Connexions par rapport aux services et aux prestations rendues par l’entreprise publique dans les 410 gares franciliennes. De même, le STIF conteste le niveau de rémunération des « capitaux investis » tarifée par Gares et Connexion au syndicat régional. En l’espèce, rappelle la loi, pour utiliser les gares, l’autorité organisatrice des transports doit payer une redevance d’utilisation des gares, ainsi que le « coût des capitaux » nécessaire aux différents investissements.Ramener le taux entre 5,5 % et 6,9 %C’est une question technique, mais qui coûte extrêmement cher à l’Ile-de-France. Le taux de rémunération des capitaux investis est en effet fixé à 9,2 %. L’Île-de-France paie ainsi plus de dix millions d’euros pour que la SNCF puisse investir l’argent notamment alloué… par la région.Selon l’ARAF, ce niveau de rémunération est trop important, car Gares et Connexion ne prend pas de risque significatif, 75 % du trafic de passagers étant garanti. Il propose dès lors de ramener ce taux à une fourchette allant de 5,5 % à 6,9 %. Dans la région capitale, cela correspondrait à une rémunération annuelle de la SNCF de 6,5 à 10,5 millions d’euros.Enfin, l’ARAF réclame à Gares et Connexion la mise en place d’un système de facturation des charges qui reflète d’avantage l’utilisation des services par chaque activité de transport, ainsi qu’un système d’incitations à la performance économique et à la qualité de service. Bref, la mise en place d’un bonus-malus à l’avantage de la région.La SNCF a un mois pour faire appelCes décisions de l’ARAF ont été d’emblée saluées par le syndicat francilien. « Ce nouveau dispositif devra se traduire par une amélioration de la qualité de service et une gestion plus efficace par l’opérateur SNCF. » La SNCF, quant à elle, dispose d’un mois pour faire appel de cette décision de l’ARAF. La SNCF avait menacé un rééchelonnement de ses investissements dans les gares si elle devait baisser ce taux…L’ensemble des régions, et notamment Pays de La Loire qui a soumis à l’ARAF la même requête que l’Ile-de-France, attendent la décision définitive afin de demander une baisse de leurs versements à la branche de la SNCF.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter François Béguin Le texte avait été déposé il y a maintenant un an. Le Sénat doit examiner, mercredi 4 février, la proposition de loi de la sénatrice écologiste Esther Benbassa visant à permettre un usage « contrôlé » du cannabis. Elle prévoit d’autoriser la « vente au détail » de « produits » à base de cannabis via un réseau de débitants agréés, comme l’est aujourd’hui le tabac. Le texte maintient en revanche toute une série d’interdits, comme la vente aux mineurs, l’usage dans les lieux publics et toute forme de publicité. Des sanctions seraient prévues pour toute personne vendant du cannabis sans être débitant.Le texte est, selon Mme Benbassa, « le premier à arriver au Parlement » sur cette question. Mais la sénatrice ne se fait pas d’illusion sur son sort, il devrait être rejeté en l’absence de majorité sur le sujet. Elle estime néanmoins que sa proposition de loi s’inscrit dans un « processus de sensibilisation » plus général, la voyant comme une « étape ». Et au vu de la multiplication des initiatives en France et des décisions prises à l’étranger – notamment aux Etats-Unis où la vente et la consommation sont autorisées dans les Etats Colorado et de Washington –, la sénatrice du Val-de-Marne en est convaincue : « Il y a tous les signes d’adoucissement sur cette question, ça va bouger. »« Ce texte pose de bonnes questions »La proposition de loi de Mme Benbassa n’avait pas été adoptée par la commission des affaires sociales du Sénat, lors de son examen le 28 janvier. Mais la sénatrice EELV fait valoir que les groupes PS et UDI « n’ont pas voté contre, mais se sont abstenus ». « Ce texte pose de bonnes questions », avait ainsi jugé Gérard Roche, sénateur UDI de la Haute-Loire, pour justifier son abstention. « Je ne pense pas qu’il faille mettre fin à l’interdit mais il faut sans doute voir comment réguler le système », avait pour sa part déclaré Catherine Génisson (PS, Pas-de-Calais), qui s’était elle aussi abstenue. Tout comme Jean-Pierre Godefroy (PS, Manche), qui avait estimé que « le débat doit être ouvert ».En décembre 2014, une étude du groupe de réflexion Terra Nova avait montré qu’une régulation par les prix dans le cadre d’une légalisation du cannabis, serait plus efficace pour limiter la consommation que la répression. « Et Terra Nova, c’est le think thank quasi officiel du parti socialiste ! », analyse Mme Benbassa. Un mois plus tôt, un député UMP et une députée PS, à la tête du Comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques (CEC), s’étaient entendus sur leur souhait de voir le délit d’usage de cannabis être transformé en une contravention de troisième catégorie.Cannabis : une contravention pour les consommateurs ?« Le prohibitionnisme ne marche pas, ayons le courage d’être pragmatiques », assure l’élue EELV. « Nous avons un arsenal juridique illisible et nous caracolons en tête des pays consommateurs de cannabis. Il est temps de parler librement », ajoute-t-elle.« Le vrai laxisme, c’est le statu quo »En 2011, l’ancien ministre de l’intérieur socialiste Daniel Vaillant s’était déclaré partisan d’une « légalisation sous contrôle » du cannabis afin de « sortir de l’hypocrisie ». « La consommation n’est certes pas une conduite à suivre, mais le vrai laxisme, c’est le statu quo », avait-il expliqué dans un entretien au Monde. Des termes aujourd’hui repris par Mme Benbassa, pour qui « le laxisme, c’est de ne pas voir les choses et d’abandonner tout débat ».En juillet 2012, l’entourage de Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur, avait affiché sa « fermeté sur la question des interdits », tout en assurant qu’il n’était pas « fermé au débat ». Au cours de la campagne présidentielle, François Hollande avait pour sa part clairement affirmé la « nécessité de l’interdit ».François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter William Audureau « Tu es une fille pleine d'imagination, mais nous ne sommes pas dans un manga ou un jeu vidéo », s'agace Chloe, l'amie d'enfance de Max, lorsque cette dernière évoque les visions prémonitoires qui la travaillent. La mise en abîme est jolie : qu'elles le veuillent ou non, Chloe comme Max sont bel et bien deux personnages d'un jeu vidéo, Life is Strange, dont le premier des six épisodes, « Chrysalis », est disponible (*) depuis vendredi.Et pourtant, à travers les deux heures de ce prologue à la foix doux et envoûtant, c'est bien dans le quotidien d'un petit campus lycéen américain que se retrouve plongé le joueur.Un sentiment de familiaritéLa scène d'introduction, volontiers familière, voit l'héroïne, Max, se perdre dans ses pensées durant un banal cours de photographie. Plus loin, tablettes, gardes-robes, clés USB, posters, plantes vertes, test de grossesse ou boîte d'antidépresseurs négligemment posés dans le décor renforceront ce sentiment d'ancrage dans la réalité quotidienne.Lire aussi : Comment a germé Life is Strange, le « Juno du jeu vidéo »Max, pourtant, n'est pas qu'une jeune amatrice de photographie timide et rêveuse. C'est aussi un personnage doté d'un pouvoir singulier, celui de remonter le temps quelques instants – juste assez pour assister à un meurtre, revenir au début de la scène, et réussir à l'empêcher en distrayant l'agresseur. Dès lors, chaque action, chaque discussion, sera l'occasion de s'interroger sur les conséquences de ses choix.Jeu d'ambiance plus que jeu d'aventureSi Life is Strange est très inspiré des jeux d'aventure à embranchement du studio Telltale (The Walking Dead, The Wolf Among Us, Game of Thrones) et repose comme eux sur un mélange d'exploration des décors et de conversations avec les autres personnages, on y trouvera difficilement la même densité, et les énigmes sont d'ailleurs quasi absentes de ce premier épisode. Lente et contemplative, la production des Parisiens de Dontnod vaut surtout pour son ambiance douce-amère, sa nostalgie diffuse et son aisance à ressusciter doutes et manigances de l'adolescence.La force de Life is Strange réside également dans son sens du rythme tout en contrastes, et sa faculté à passer en douceur de saynettes légères et anecdotiques à des moments de tension suffocants, comme à des séquences hallucinatoires tourmentées. Sa bande-son douce et entêtante, son jeu d'acteur plutôt convaincant et son subtil voile de mystère contribuent également à plonger le joueur dans son monde. Une fois l'épisode fini, et c'est un signe qui trompe rarement, musiques et images restent en tête de longues heures.(*) Life is Strange (épisode 1 « Chrysalis ») est disponible en téléchargement sur PC, PlayStation 3, PlayStation 4, Xbox 360 et Xbox One au prix de 5 euros. Six épisodes sont prévus.William AudureauJournaliste au Monde 03.02.2015 à 17h28 • Mis à jour le03.02.2015 à 17h31 | Alexandre Piquard et Alexis Delcambre L’année 2015 sera, pour le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), celle d’un choix lourd : il doit en effet désigner le président de France Télévisions, entre le 22 avril et le 22 mai.Mais avant ces dates, le CSA affronte un dilemme, sur la procédure à suivre pour choisir ce président - ou cette présidente. Comment rendre le processus plus confidentiel, afin d’attirer les meilleurs candidats, sans pour autant le rendre opaque ?Des pistes sont envisagées, dont celle de ne pas publier le nom des candidats qui seront retenus pour être auditionnés. Autre point : que faire en cas d’égalité des votes, le Conseil comptant désormais huit membres, contre neuf lors de la procédure pour Radio France. Les différentes options sont désormais entre les mains des « sages » et le Conseil doit trancher, mercredi 4 février, cette question épineuse.Rassurer les candidats du privéDans ses vœux du 27 janvier, le président du CSA, Olivier Schrameck, a fait une discrète allusion à cette « procédure que nous aurons collectivement à adopter, compte tenu de l’expérience de la désignation du président de Radio France ». En clair, c’est une référence à un problème récurrent, ravivé à l’occasion de la procédure qui couronna finalement Mathieu Gallet, en 2014 : l’absence de candidats venus du secteur privé.Les profils des candidats à Radio France étaient presque tous issus de la sphère publique et n’occupant pas de poste équivalent dans des médias de taille comparable. Dans le cas de France Télévisions, ce débat est rallumé, notamment depuis que des rumeurs de presse ont évoqué des candidats potentiels issus de grands groupes privés (Christopher Baldelli de RTL, Rodolphe Belmer de Canal+ ou encore Denis Olivennes de Lagardère active), non confirmées.Pour attirer ce type de profil - si telle était l’intention du CSA -, il faudrait pouvoir leur assurer qu’ils ne courent pas le risque de perdre leur emploi actuel dans l’hypothèse où leur candidature, une fois publique, n’aboutirait pas. Le cas d’Alexandre Bompard, qui avait dû quitter Europe 1 après avoir été sollicité pour présider France Télévisions en 2010, reste dans les mémoires.Certains au CSA se demandent donc s’il n’est pas possible d’assurer aux candidats une plus grande confidentialité. Les solutions sont loin d’être évidentes, car la procédure est strictement encadrée par différents textes légaux. Ainsi, l’idée de mandater un membre du collège - son président ou un autre - pour présélectionner des candidats, un temps évoquée, ne tient pas. Elle se heurte notamment au principe de collégialité des décisions - sans parler de l’attachement des conseillers à leurs prérogatives. « Cela ne pourra pas de faire en petit comité dans un coin », prévient l’un d’eux.Prévenir les fuitesUne piste semble toutefois envisagée : celle de ne pas publier la « shortlist » des candidats qui auront été retenus pour être auditionnés par le collège. Lors de la sélection du président de Radio France, six profils avaient été retenus et leurs noms dévoilés par le CSA.Un autre levier intéresse au sein du CSA : le calendrier. Plus celui-ci est resserré, plus sera limité le risque de fuites dans la presse, pense-t-on.Ces options rencontrent toutefois encore des obstacles. D’abord, certains peuvent rétorquer que limiter la transparence sur le nom des candidats peut alimenter le soupçon de partialité sur une nomination très sensible. Ou celui d’une décision partisane, les patrons de l’audiovisuel public ayant été un temps choisis par le président de la République lui-même.À l’inverse, le choix de ne pas diffuser les noms retenus par le CSA pour audition peut sembler vain. « Dans tous les cas, le CSA ne pourra jamais garantir à un cadre de l’audiovisuel privé une confidentialité totale, tout simplement parce que la décision est collégiale », estime l’un d’eux.Le président Schrameck a plusieurs fois insisté sur l’importance de prévenir les fuites dans la presse. Si cette insistance a globalement porté ses fruits, elle n’a pas empêché un incident majeur, en novembre 2014, avec la publication dans la presse d’une version intermédiaire du bilan quadriennal de France Télévisions.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter William AudureauIl ne met en scène ni bazookas, ni sportifs milliardaires, ni zombies énervés. Life is Strange, la dernière production du studio parisien Dontnod, disponible sur PC et consoles depuis le vendredi 30 janvier, n'a rien des blockbusters habituels. Rythme languissant, dialogues intimistes, réflexions sur le temps qui passe et ambiance feutrée : il révèle au contraire une face méconnue des jeux vidéo. « Il y avait une volonté de notre part de s'approprier des thèmes plus simples, plus nostalgiques, plus intimistes, explique Raoul Barbet, coréalisateur du jeu. On voulait être proche de l'humain, et la manière de filmer du cinéma indépendant nous parlait, avec ses personnages souvent à contre-jour, ses soleils dans le champs, ou son rythme qui n'hésite pas à prendre le temps. On avait clairement en référence des films comme Juno ou Virgin Suicide. »Le projet naît en 2013, après le développement de Remember Me, un jeu d'action situé dans un Paris futuriste, dans lequel l'héroïne d'alors a la possibilité de rembobiner le temps sur quelques secondes. « On a voulu aller vers quelque chose d'assez différent, de moins blockbuster, mais en reprenant ce qui avait marché et plu au public, notamment la possibilité de revenir dans le temps », raconte Michel Koch, l'autre coréalisateur de Life is Strange.Le jeu de la seconde chanceSi l'histoire du projet est jolie, c'est aussi que le studio Dontnod est passé près de la fermeture en 2014. Remember Me n'ayant pas rencontré le succès commercial escompté, il avait fallu l'intervention conjointe du Centre national de la cnématographie et de l'image animée (CNC) et d'un nouvel éditeur, le japonais Square Enix, pour maintenir la société française à l'eau. Fragilisée, celle-ci s'est reportée vers ce projet financièrement moins coûteux qu'un jeu d'action.Une cinquantaine de personnes ont travaillé dessus. Cela reste infiniment moins que les plus gros titres d'Activision ou Ubisoft. « On est sur des choses équivalentes à ce qu'on peut voir sur ce genre de jeux, c'est comme le cinéma indépendant par rapport à des blockbusters. » Moins cher, mais plus libre d'explorer des terrains en friche.La « Sainte Trinité » du jeu d'aventureL'équipe se met à explorer la voie d'une expérience plus narrative, celle d'un jeu d'aventure construit sur les choix de dialogues, et diffusé sous forme d'épisodes mis en ligne tous les mois. Si le concept est récent, Life is Strange n'est pas le premier à recourir à ce genre ni à ce format. « Pour les décrire aux initiés, on est au centre d'une sainte-trinité, entre Gone Home pour l'ambiance et les thèmes, Heavy Rain pour l'importance de la narration et des choix, et les jeux du studio Telltale comme Walking Dead ou The Wolf Among Us pour le format épisodique », détaille Jean-Maxime Moris, cofondateur du studio.Au sein de ce tryptique, c'est surtout par son sujet et sa direction artistoque que le projet commence à se démarquer. « La question a été de trouver comment intégrer le retour dans le temps dans un jeu. Nous en sommes venus à l'idée d'insister sur la question des choix et des conséquences, et la meilleure période pour en parler, c'était l'adolescence, décrypte Raoul Barbet. On aimait également le thème de la petite ville de la campagne américaine. Tout cela s'est imbriqué. »L'esprit du festival SundanceLes développeurs commencent ainsi à tisser l'histoire de Max, une lycéenne introvertie passionnée de photographie qui se découvre un jour l'étrange pouvoir de pouvoir inverser le temps sur une courte période. Celui-ci l'amène, et le joueur avec elle, à repenser son rapport aux autres et aux conséquences de ses actions, en multipliant les dilemme. « Quand on a vu quelque chose et que cela peut blesser une amie, faut-il lui en parler ? Ce genre de questionnement n'est pas fréquent dans le jeu vidéo, on a plus l'habitude de le voir dans le cinéma indépendant », se félicite Michel Koch. Si quelques séquences de rupture empruntent leur gravité au Take Shelter de Jeff Nichols, c'est bien Sundance, le festival américain du cinéma indépendant, qui sert de principal réservoir à influences à la direction artistique. La mise en scène n'hésite d'ailleurs pas à lui emprunter sa lumière feutrée, ses lents travellings proche des personnages et son ambiance musicale douce, mélancolique et boisée, ici assurée par le français Syd Matters. « C'est un jeu dans lequel on peut profiter du moment, de l'ambiance », résume Michel Koch. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444463', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });William AudureauJournaliste au Monde 03.02.2015 à 16h35 • Mis à jour le03.02.2015 à 18h09 | Jean-Baptiste Chastand C’est un petit amendement, en apparence très technique, mais qui cache de profondes et importantes divergences politiques et institutionnelles. Le Sénat a ajouté le 15 janvier, contre l’avis du gouvernement, mais avec l’abstention de l’ensemble des sénateurs socialistes, un discret article au projet de loi sur les compétences des collectivités territoriales prévoyant de renforcer le pouvoir des régions sur l’emploi. Cet article assure que « la région coordonne, sur son territoire, les actions des intervenants du service public de l’emploi » et donne la présidence des tout nouveaux comités régionaux de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelle (Crefop) aux seuls présidents de région.Sur le papier, cela peut sembler bénin, mais cette éventualité fait hurler les défenseurs d’une politique de l’emploi nationale. Derrière cet article se cache en effet une bataille d’ampleur avec l’Association des régions de France (ARF) qui compte faire de ces Crefop son tremplin pour reprendre à l’Etat la politique de l’emploi. Une politique aujourd’hui gérée quasi exclusivement depuis Paris, avec pour bras armé Pôle emploi. Dans cette bataille, le gouvernement a finalement choisi le camp des centralisateurs. Il ne veut entendre parler que d’une « coprésidence » des Crefop avec le préfet et refuse tout transfert de compétence.« Les régions ont déjà le développement économique, l’apprentissage, l’orientation, il est logique d’aller jusqu’au bout de la chaîne et de leur confier l’emploi », proteste René-Paul Savary, le sénateur UMP qui a défendu cet article, ouvertement soutenu par plusieurs responsables socialistes. Alain Rousset, le président socialiste de l’ARF, a ainsi demandé dans une tribune publiée le 12 décembre 2014 dans Les Echos, que les régions soient reconnues comme les « autorités organisatrices pour assurer la coordination des acteurs, organiser le maillage territorial et la répartition des moyens (…), mettre en place une véritable politique de prospection des entreprises et enfin cibler les publics prioritaires en fonction des caractéristiques du territoire ». Certains vont même jusqu’à souhaiter que Pôle emploi soit placé sous la tutelle des régions.Inefficace« Il n’en est pas question », assure-t-on dans l’entourage de François Rebsamen, le ministre du travail et de l’emploi, qui s’est juré de tout faire pour retirer cet article du texte. Le directeur de Pôle emploi, Jean Bassères, est sur la même ligne. « En matière d’accompagnement des demandeurs d’emploi, l’intervention de la région n’apporterait rien », a-t-il expliqué devant les sénateurs, le 10 décembre. Syndicats et patronat, qui gèrent, via l’Unedic, les deux tiers du budget de Pôle emploi sont tout aussi contre. « Une régionalisation n’offrirait aucune garantie d’équité en matière d’offres de services proposées sur les territoires », ont-ils assuré, dans une déclaration quasi unanime, le 16 décembre. Pour eux, il semble difficile de retirer à l’Etat le pouvoir de répondre à la principale préoccupation des Français, surtout dans un contexte de chômage de masse.De l’autre côté, les partisans de la régionalisation rétorquent que les inégalités territoriales existent déjà, les moyens de Pôle emploi étant répartis imparfaitement selon les agences. Qu’il est nécessaire de faire travailler davantage l’organisme avec les entreprises de leur bassin pour résorber les stocks d’emplois non pourvus. Et que l’action de Pôle emploi est globalement inefficace, faute de travail en commun avec les - trop nombreux - organismes gérant l’emploi, comme les missions locales (pour les jeunes), les Cap emploi (pour les handicapés), les PLIE (pour les personnes éloignées du marché du travail). Le système « à bout de souffle », « illisible », est même en partie responsable du chômage endémique en France, estime carrément M. Rousset. Il est surtout l’archétype des défauts de la décentralisation française, où chaque échelon veut intervenir sur ce domaine, avec son institution propre.PrérogativeEntre ces deux camps, le gouvernement a été des plus confus. Après s’être déclaré le 28 octobre « favorable (…) à l’expérimentation en matière d’accompagnement vers l’emploi », Manuel Valls a finalement expliqué le 15 décembre que « l’emploi doit rester la prérogative de l’Etat ». Le secrétaire d’Etat à la réforme territoriale André Vallini avait pourtant déclaré quelques jours auparavant qu’il pourrait y avoir « à titre expérimental » des mises à disposition de personnels de Pôle emploi. Thierry Mandon, le secrétaire d’Etat à la réforme de l’Etat, voyait lui carrément un Pôle emploi par région. Dans ce schéma, seules les règles d’indemnisation des chômeurs et la politique de contrats aidés auraient encore été décidées à Paris. Mais la ligne étatiste, défendue notamment par le ministre des finances Michel Sapin et François Rebsamen, semble, pour l’instant, l’avoir emporté. Pour tenter de la contourner, les députés socialistes ont fait voter en commission des affaires sociales lundi 2 février un amendement médian, prévoyant que les régions puissent coordonner l’action de toutes les institutions chargées de l’emploi, mais en excluant Pôle emploi. « Ce n’est même pas sur que le gouvernement y soit favorable », estime toutefois sa rapporteure, la députée PS Monique Iborra.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Emmanuelle Jardonnet Depuis quelques jours, au milieu de la grisaille hivernale, il est une portion du ciel qui est au beau fixe en plein cœur de Lyon. Il s’agit d’une monumentale photographie de 45 mètres de large et de 25 mètres de haut imaginée par l’artiste Philippe Ramette, qui renverse littéralement le paysage urbain, et dégage l’horizon devant la gare de la Part-Dieu.Alors que l’esplanade où elle se déploie était entravée depuis plusieurs décennies par un immeuble de bureaux, la ville a décidé de soustraire celui-ci du paysage, et ainsi d’ouvrir les perspectives de son vaste quartier d’affaires, dont la rénovation débute. La photographie de quelque 1 100 m2 est imprimée sur la bâche recouvrant l’échafaudage de confinement du bâtiment, installé pour cinq mois, jusqu’en mai, le temps de la phase de désamiantage de ses façades.JR au Panthéon, Ramette à la Part-DieuL’agglomération a donc choisi de se servir de la bâche des travaux non comme d’un support publicitaire, comme il est désormais commun de le faire, mais pour un geste à portée plus symbolique, en faisant appel à un artiste afin de créer une œuvre contextuelle – comme l’a récemment fait le Panthéon avec le street-artiste JR, à Paris.Lire : Quand les bâches publicitaires envahissent les monuments historiquesLa photo de Philippe Ramette prépare ainsi le terrain des changements du quartier en faisant basculer le réel. Qu’y voit-on ? Un homme en costume-cravate debout sur le toit du bâtiment renversé – c’est-à-dire que l’homme se tient à la verticale sur la rambarde de sécurité comme s’il s’agissait du rebord d’une fenêtre. Devant lui s’étend le paysage du centre-ville lyonnais : quelques tours, puis du ciel.« C’est l’émergence décalée d’un personnage dans une position surprenante qui apparaît dans un paysage auquel on s’est habitué, explique l’artiste. Un personnage qui n’est pas inactif, mais dans une attitude de projection aussi bien physique que mentale. » En jouant des lois de la gravité, la mise en scène invite les passants à contempler les mutations futures de leur ville.Pas un photomontageChez Philippe Ramette, les photos ne sont jamais retouchées, il ne s’agit donc pas d’un photomontage, comme les passants pourraient le penser à première vue. Si l’on s’attarde sur l’image, celle-ci révèle d’ailleurs discrètement ses secrets de fabrication : on aperçoit une structure métallique qui retient le corps de l’artiste et défie l’apesanteur : cette « prothèse » n’est pas cachée derrière le talon, mais discrètement dévoilée. Même chose au niveau de l’ombre du corps, qui inclut un bout d’ombre de la prothèse.Car la sculpture est en réalité le « noyau dur » du travail de l’artiste. « Je me considère comme un sculpteur qui fait des photos, les deux sont toujours liés, explique Philippe Ramette. Et j’ai besoin de sculptures invisibles pour réaliser mes images. » Ses prothèses incluent donc d’un système de fixation lui permettant de s’inviter dans les endroits les plus inaccessibles.Lire : Les objets cruellement absurdes de Philippe RametteCette image est d’ailleurs pour l’artiste l’occasion d’une réactivation de son travail photographique, mis en sommeil depuis quelques années « pour rééquilibrer [son] travail de sculpture », précise-t-il. Il s’agit donc d’une « étape importante », d’autant que ce paysage offre une « surdimension » inédite pour lui, et interactive.“Promenade irrationnelle”Le costume n’est pas un clin d’œil au quartier, même si le motif semble faire écho à l’environnement de bureaux. Car Philippe Ramette, 54 ans, s’est créé un personnage, récurrent dans son travail. « Apparaître dans mes compositions montre mon implication physique à l’intérieur de mon travail, et c’est devenu ma signature. Ce personnage déambule à l’intérieur de sa propre vie, et porte un regard décalé, différent, poétique », explique le plasticien.Le costume, selon lui, « introduit l’idée de fiction car il induit que la personne s’est apprêtée, cela accentue une certaine solennité. » L’accessoire, qui participe à l’étrangeté de ses compositions, « accentue l’idée de “promenade irrationnelle” ». Car, cette photo, loin d’être une œuvre indépendante, s’inscrit pleinement dans sa série du même nom, « Promenades irrationnelles », témoin de ses performances les plus accrobatiques.Support de la photographie, le bâtiment est lui-même devenu un objet sculptural paradoxal, qui anticipe sa propre disparition. L’artiste a d’ailleurs réalisé sa prise de vue depuis son sommet, intéressé « par ce point de vue qui va disparaître, point de non retour positif ». C’est cette vision optimiste – imposée implicitement par le fait de réaliser une œuvre de commande au service de la ville –, qu’il a tenu à souligner en anticipant le contraste météorologique entre la prise de vue, réalisée en septembre lors d’une journée ensoleillée, et le moment de l’affichage. Le bâtiment sera détruit au cours de l’été, s’effaçant à son tour devant un vrai ciel bleu.Lire : Philippe Ramette, plasticien du rêveEmmanuelle JardonnetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.02.2015 à 16h21 • Mis à jour le03.02.2015 à 16h27 Au beau milieu d'un calendrier surchargé, le PSG tentera mardi à Lille d'obtenir sa qualification pour la finale de la Coupe de la Ligue, une compétition qui n'est sans doute pas son objectif prioritaire mais dont il est le tenant du titre.En janvier et février, le PSG doit enchaîner sans faiblir les semaines à deux matches. Il en a déjà passé trois, reste la deuxième moitié du périple, pas la moins relevée. Après Lille mardi, les joueurs de Laurent Blanc iront en effet à Lyon dimanche pour un sommet qui peut retourner la Ligue 1 et leur offrir la place de leader.UN MATCH POUR LE STADE DE FRANCEEt il y aura ensuite quatre matches à domicile entre Ligue 1, Coupe de France et Ligue des champions avec le grand rendez-vous du 17 février face à Chelsea. « On attaque une belle semaine, c'est vrai, avec notamment ce déplacement à Lyon en championnat dimanche. Mais la première échéance, c'est cette demi-finale de Coupe de la Ligue et c'est un match difficile qui nous attend face à Lille », a déclaré lundi l'entraîneur parisien, soucieux de focaliser l'attention de ses troupes sur le match à venir.« Encore un tour et on est au Stade de France. Ce sont des choses excitantes à vivre », a ajouté Blanc, qui a déjà remporté deux fois ce trophée en tant qu'entraîneur, en 2009 avec Bordeaux et l'année dernière avec Paris. Face à l'enchaînement des matches, le technicien parisien est contraint de faire tourner son effectif alors que les progrès constatés sont encore fragiles et concernent plus les résultats (six victoires en sept matches en janvier) qu'une qualité de jeu encore fluctuante.RETOUR DES TITULAIRES ?Vendredi contre Rennes, c'est ainsi tout son milieu de terrain que Blanc avait chamboulé, avec les titularisations de Cabaye, Rabiot et Pastore pour un résultat qui ne l'a pas emballé, malgré la victoire (1-0). « Ce que j'ai vu à Saint-Étienne m'avait plu, ce que j'ai vu contre Rennes beaucoup moins. Il faut être vigilant et il faudra être meilleur dans le jeu, notamment en ce qui concerne la récupération du ballon. Contre Rennes, ça a été très, très mauvais », a-t-il jugé.Du coup, et même si la Coupe de la Ligue n'apparaît sans doute qu'en quatrième place des priorités du club de la capitale, les titulaires Motta, Verratti et Matuidi devraient faire leur retour. Touché au mollet contre Rennes, Pastore a déclaré forfait. Et en attaque, la place de titulaire de Cavani, sorti mécontent et sous quelques sifflets vendredi, semble précaire. 03.02.2015 à 15h52 • Mis à jour le 03.02.2015 à 15h54Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/02/03/orientation-post-bac-nos-parents-ne-peuvent-pas-nous-aider_4567800_4401467.html"data-title="Orientation post-bac : quelle aide est apportée par les parents ?"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/02/03/400x300/4568942_7_f4e8_des-parents-presents-parfois-pesants-de_a8c84cf2de44dee2ee59bd400bb949a3.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/02/03/orientation-post-bac-nos-parents-ne-peuvent-pas-nous-aider_4567800_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" « Passe ton bac d'abord ! » A cette injonction parentale, que tous les lycéens connaissent, s'ajoute souvent celle de bien choisir ses études supérieures. D'autant que c'est en ce moment que les élèves de terminale doivent se prononcer sur le site Admission post bac (APB). Si certains parents ont le conseil facile et apprécié de leur progéniture, d'autres sont jugés trop interventionnistes, ou alors peu impliqués, souvent plutôt par dépit face à un système éducatif complexe, qui n'a plus grand-chose à voir avec celui de leur jeunesse. En réponse à notre appel à témoignages sur Le Monde.fr Campus, les lycéens ont été nombreux à nous expliquer comment leurs parents les aident (ou pas) à remonter le fil d'Ariane de l'orientation.DES PARENTS IMPLIQUÉS...  « Mes parents m'aident en faisant des recherches pour moi et en m'apportant des prospectus, indique Diego, 15 ans, élève de seconde. Pas pour me pousser vers une direction particulière mais pour me montrer un plus grand choix d'études. Ils me parlent de ce qu'ils auraient aimé faire et cela m'aide à ne pas commettre les mêmes erreurs. » Le soir, ils s'assoient ensemble autour de l'ordinateur pour chercher des informations sur les sites des universités, lire les descriptions des cours et des filières qui l'intéressent. « Ils veillent sur moi et ne se découragent pas même si je change subitement d'idée », salue Diego, visiblement satisfait de l'implication bienveillante de ses parents.Melaine a 17 ans, et sa mère « s'intéresse énormément à [son] orientation ». C'est elle qui, en parcourant le site APB, l'a poussée à sélectionner en premier choix un BTS Assistant Manager, « dans le domaine des ressources humaines ». Un choix qu'elle estime « plus porteur » pour son orientation que son souhait initial, un BTS audiovisuel option gestion de production, et qui lui « permettra de trouver un travail plus facilement », assure-t-elle, sensible à l'avis maternel.... ET PARFOIS PESANTSUne telle sollicitude ne plaît pas à tout le monde, surtout quand elle devient oppressante. « Depuis le collège, mes parents, particulièrement ma mère, se préoccupent de mon orientation au point d'en faire une fixation », s'agace Eloïse, 16 ans. Autour de la table de la cuisine, l'orientation est un sujet récurrent de dispute familiale. « Ma mère ne comprend pas que je puisse être indécise sur le choix qui sera décisif pour le reste de ma vie, lance la jeune fille, qui reconnaît toutefois des qualités au souci maternel. Elle m'emmène à des salons, et j'ai récemment pu aller aux portes ouvertes des écoles qui m'intéressent. Mais le fait que l'on en parle constamment et tous les jours devient redondant, d'autant plus que cela rajoute un fort stress à une année de terminale S déjà fort demandante. »Laëtitia, 16 ans et élève de première S, déplore elle une intrusion parentale, alors qu'elle a déjà un plan de carrière tout tracé : elle sera sous-officier dans la marine nationale. « Mon père fait tout son possible pour m'imposer ses choix. Il veut me faire travailler dans un bureau après avoir fait des études et va jusqu'à me faire passer pour indécise ou amnésique alors que je suis surdouée, s'exaspère-t-elle, très décidée. S'ils ne signent pas l'autorisation parentale, je perdrai un an de carrière dans la marine... »DÉSORIENTATION PARENTALESi les parents sont souvent les premiers interlocuteurs lorsqu'ils s'agit d'aborder son avenir, ils ne sont pas pour autant la référence familiale exclusive. « Ma mère n'a pas suivi ses études dans le système français et pour mon père, âgé de 57 ans, ses études commencent à dater, il n'est donc plus trop à jour », constate Thomas, 17 ans, élève de terminale à Nantes. Dans sa famille, c'est sa sœur qui fait office de conseillère d'orientation. « C'est une élève brillante. Elle a intégré Sciences Po avec la mention très bien. Etant un élève moyen [...] j'ai donc une certaine pression pour réussir », confie-t-il.« Le gros problème, c'est que nos parents ne peuvent tout simplement pas nous aider, abonde Axel, 16 ans. Ils n'ont pas la moindre idée de comment se passe vraiment l'orientation aujourd'hui. Les bacs sont différents, les études le sont également. Il n'existe aucune réunion ou fiches d'information précises qui permettent aux parents de se renseigner sur les possibilités d'orientation. Ils ont donc forcément des fausses idées et des clichés sur les filières post-bac actuelles. »« TRAVAILLER AU PLUS VITE »A cette fracture générationnelle s'ajoute parfois une fracture sociale ou géographique. Plusieurs témoignages font état de la difficulté pour les parents immigrés de s'y retrouver dans un système éducatif opaque et parfois très différent de celui du pays d'origine. C'est le cas de Sofiane qui, ne pouvant trouver de l'aide auprès de ses parents, a dû se tourner vers ses professeurs et « ses recherches Internet » pour décrypter les cursus que recouvrent les acronymes de l'éducation nationale. Entre BTS, DUT, CPGE, Sofiane a finalement choisi le dernier, soit une classe préparatoire aux grandes écoles, pour devenir ingénieur. Un choix ambitieux et couronné de succès, puisqu'il a décroché le sésame pour l'Ecole nationale supérieure des arts et métiers. « Mes parents n'ont pas pu m'aider dans mon choix d'orientation, mais je ne leur en veux pas. Ils ont toujours été là pour me soutenir moralement et me mettre dans de bonnes conditions de travail. »Moins compréhensifs, les parents de Florian, « ruraux, très âgés, sans qualification », l'exhortaient au labeur physique. « Va travailler au plus vite pour gagner ta vie », répétaient-ils à l'envi, alors que le jeune homme appelait de ses vœux un cursus lui offrant « sagesse, réflexion et maturité ». « Ils ne pouvaient pas m'orienter correctement puisqu'ils ne connaissaient pas le pouvoir des études, poursuit-il. Ils me réduisaient au boulot. » Malgré une scolarité médiocre en lycée professionnel, dont il est exclu avant de passer son bac logistique, il a finalement réussi à se forger une voie dans les études. Aujourd'hui, il prépare un diplôme d'accès aux études universitaires à l'Université du Mirail, à Toulouse, et se dit « juste déçu de ne pas avoir eu des parents qui se soient plus intéressés à [son] évolution ».Matteo Maillard width="314" height="157" alt="Journée portes ouvertes au ministères des affaires étrangères" src="http://s2.lemde.fr/image/2015/02/03/314x157/4568574_3_cdd9_journee-portes-ouvertes-au-ministeres-des-a_d6ff5b6c79bbe34065c7527f02a66fdd.png" Découvrir les métiers de la diplomatie avec le Quai d'Orsay 100 000 questions pour préparer gratuitement, de façon ludique et sérieuse, les concours des écoles de commerce et d'ingénieurs, le TOEIC et le TOEFL et de nombreux autres examens. width="314" height="157" alt="" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/02/03/314x157/4569019_3_7819_2015-02-02-b2d04d3-25233-wcj0f0_6d3290c18e2b0e31411036391a65af8b.jpg" Admission postbac : que faire après le bac ? L’école privée sous contrat n’a pas été épargnée par les contestations après la tuerie de « Charlie Hebdo ». width="314" height="157" alt="Jour de neige" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/02/03/314x157/4568627_3_fa8d_jour-de-neige_35df6dd1eae2bdc9b64c6b84eb0c622f.jpg" Classe de neige 03.02.2015 à 14h56 Le directeur de la publication de l'hebdomadaire Valeurs actuelles, Yves de Kerdrel, a été condamné mardi 3 février à 2 000 euros d'amende pour provocation à la discrimination envers les musulmans, pour sa « une » du 22 septembre 2013 représentant une Marianne voilée à côté du titre « Naturalisés l'invasion qu'on nous cache ».Le tribunal correctionnel de Paris a en outre ordonné la publication d'un communiqué judiciaire en page de sommaire du journal. Yves de Kerdrel a également été condamné à verser 1 euro de dommages et intérêts à l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), qui avait saisi la justice, la même somme à SOS Racisme, et 500 euros de dommages et intérêts à la Maison des potes, ainsi qu'à la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra).Le parquet avait requis une amende de 5 000 euros.« AMALGAMES ET RACCOURCIS »Cette couverture « joue avec les amalgames et les raccourcis », exhorte « à la haine », avait estimé dans son réquisitoire la procureure Solène Gouverneyre, pour qui le terme d'« invasion » « incite en lui-même au rejet par sa connotation agressive ». L'avocat de l'UEJF, Me Stéphane Lilti, avait quant à lui dénoncé l'« extrême violence » de cette « une » qui vise « l'ensemble des musulmans ».A la barre, Yves de Kerdrel s'était défendu de toute volonté de stigmatiser, soutenant que le journal aurait pu utiliser « une Marianne aux yeux bridés, peu importe ». Pour lui, ces poursuites contre le journal témoignent d'une « régression du débat intellectuel », « ce qui pouvait être dit il y a vingt-cinq ans ne peut plus être dit aujourd'hui ».Lire (édition abonnés) : La France de « Valeurs actuelles »Yves de Kerdrel a également été poursuivi pour la publication d'un dossier intitulé « Roms, l'overdose », paru à la fin d'août 2013. Dans cette affaire, le jugement est attendu le 5 mars. Stéphane Lauer (New York, correspondant) Au bout de deux ans d'âpres négociations, la justice américaine est parvenue, mardi 3 février, à trouver un accord avec Standard & Poor's (S & P) afin de mettre fin aux poursuites engagées contre l'agence de notation pour sa responsabilité dans la crise des subprimes.Accusée d'avoir fait passer des produits financiers adossés à des crédits hypothécaires pour des investissements sûrs avant que la crise n'explose en 2008, S & P a accepté de payer une amende totale de 1,5 milliard de dollars (1,2 milliard d'euros). Il s'agit de la plus importante pénalité jamais payée par une agence de notation.Lire nos explications (édition abonnés) : L'Etat américain demande 5 milliards de dollars à Standard & Poor'sLa somme sera répartie entre le ministère de la justice, 19 Etats américains et le district de Columbia, qui toucheront chacun 687,5 millions de dollars. Le fonds de pension California Public Employee's Retirement System (Calpers) a négocié, dans un arrangement séparé, le versement de 125 millions. Le montant de l'amende est supérieur aux bénéfices réalisés par la maison mère de S & P, McGraw Hill Financial, en 2014, qui selon les analystes devrait avoisiner 964 millions de dollars.PRODUITS TOXIQUESLa plainte contre S & P avait été déposée en février 2013 pour avoir « conçu et mis en œuvre un système destiné à tromper les investisseurs », selon le ministère de la justice. Dès 2004, l'agence avait attribué la meilleure note de son système d'évaluation, les fameux « triple A », à des titres de dettes immobilières, qui se sont révélés être des produits toxiques, provoquant une réaction en chaîne jusqu'à l'éclatement de la crise financière.La justice américaine s'était en particulier appuyée sur l'exemple de produits financiers structurés, des Collateralized Debt Obligations (CDO), qui avaient obtenu la meilleure note, alors que quelques mois plus tard, quand le marché immobilier s'est écroulé, la valeur de ces titres s'est effondrée à son tour comme un château de carte, entraînant des pertes et des faillites retentissantes.S & P était accusée d'avoir surclassé ces actifs pour qu'un certain nombre de fonds de pension et d'organisme public de crédit, qui ne sont autorisés qu'à investir dans des produits non spéculatifs, en achète contre tout principe de bonne gestion « afin de préserver et renforcer ses relations avec les émetteurs [de ces actifs] », affirmait le ministère de la justice.Au-delà de la reconnaissance de sa culpabilité, S & P encourait des pénalités qui auraient pu atteindre 5 milliards de dollars, soit l'équivalent des pertes des institutions publiques lésées par cette notation soupçonnée d'être déconnectée de la réalité. Dans un premier temps, l'agence a tenté de se retrancher derrière la protection du premier amendement de la Constitution américaine, qui garantit la liberté d'expression. Ses évaluations relevant de la « libre opinion ». Puis le ton est monté avec le gouvernement américain.S & P avait même accusé les pouvoirs publics de « représailles » en son endroit, parce que, quelques mois auparavant, l'agence avait dégradé la note de la dette américaine, faisant perdre aux Etats-Unis son « triple A ». Le secrétaire au Trésor de l'époque aurait ainsi menacé S & P d'« examiner très attentivement » la conduite de l'entreprise à la suite de cette dégradation. Un scénario qu'a toujours démenti l'intéressé.MARCHANDAGELes négociations n'ont véritablement commencé qu'en février 2014, selon le Wall Street Journal. Commence alors un marchandage sur les conditions de levée des poursuites. Dans un premier temps, la justice réclamait 3,2 milliards de dollars, quand S & P ne proposait que 750 000 dollars. Puis sous la houlette de la nouvelle responsable du département juridique du groupe, Lucy Fato, à partir de l'été 2014, les positions se sont lentement rapprochées pour arriver à l'accord signé mardi.En acceptant de payer 1,5 milliard de dollars, S & P évite à la fois de reconnaître sa culpabilité et d'avoir violé la loi, ce qui aurait durablement entaché sa réputation. L'accord est destiné à « éviter le retard, l'incertitude, les inconvénients et les frais d'une nouvelle procédure », explique McGraw-Hill Financial dans un communiqué.L'agence avait signé un premier accord avec trois régulateurs américains, le 21 janvier, dans le cadre d'une autre procédure concernant des évaluations déficientes de dettes émises en 2011 comprenant des prêts immobiliers commerciaux, dans le but d'augmenter ses parts de marché dans ce domaine. S & P avait accepté de verser 77 millions de dollars de pénalité et, plus inédit, une interdiction de noter les titres de dette concernant l'immobilier commercial aux Etats-Unis pendant une durée d'un an.Lire aussi : Standard & Poor's sanctionnée six ans après le début de la crise financièreMoody's, l'un des principaux concurrents de S & P, serait également dans le collimateur de la justice, là encore pour avoir évalué de façon inappropriée des titres de dette émis entre 2004 et 2007 comprenant des crédits « subprime ». Cette procédure n'en serait qu'au stade préliminaire, selon le Wall Street Journal, qui affirme que les rencontres entre des dirigeants de Moody's et du ministère de la justice se sont multipliées ces derniers mois.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.02.2015 à 18h12 • Mis à jour le07.02.2015 à 18h27 L'Olympique de Marseille a encore laissé des points dans la course au titre. Les Marseillais ont concédé le match nul (1-1) à Rennes lors de la 24e journée de Ligue 1. L'Olympique lyonnais ou le Paris Saint-Germain, qui s'affrontent dimanche, ont l'occasion de prendre leur distance avec l'équipe phocéenne.Ca aurait même pu être pire pour Marseille. Mené au score, l'OM est parvenu à obtenir le nul grâce à un but du nouveau venu Ocampos, salvateur mais insuffisant pour prendre provisoirement la première place au classement, samedi lors de la 24e journée de Ligue 1. A la veille du choc entre le leader Lyon et le Paris SG (3e), l'OM pouvait mettre la pression sur ses deux rivaux pour le titre. A défaut d'y être parvenu, il a au moins réussi à ne pas perdre pour la quatrième fois d'affilée en championnat loin du Vélodrome, ce qui lui permet de rester deuxième.UN MOINDRE MAL POUR L'ÉQUIPE DE MARCELO BIELSAUn moindre mal donc pour l'équipe de Marcelo Bielsa qui a montré deux visages au stade de la Route de Lorient, apathique et sans inspiration lors de la première période, autrement plus entreprenante et déterminée en seconde, notamment dans le sillage de Lucas Ocampos, prêté par Monaco dans les dernières heures du mercato d'hiver.C'est l'Argentin, entré après la pause à la place d'Alessandrini décevant pour son retour dans son ancien stade, qui a eu la bonne idée d'égaliser en reprenant de volée au premier poteau un corner de Payet (60e). La rencontre a alors changé de physionomie alors que dans sa première heure Rennes méritait de mener au score après un beau but de Toivonen (27e).Lors de la dernière demi-heure, les attaquants marseillais ont eu des possibilités de donner l'avantage à leur équipe, mais ont rivalisé de mauvais choix dans le dernier geste, à l'image de Gignac sur un contre en supériorité numérique gâché. Encore à réaction, l'équipe de Marcelo Bielsa a montré du mieux par rapport à ses derniers matches à l'extérieur, mais le fait est que cela fait quatre mois qu'elle ne s'y est plus imposée. Les retours de Nicolas Nkoulou (de blessure) et d'André Ayew de la CAN, dont il dispute la finale avec le Ghana dimanche contre la Côte d'Ivoire, seront forcément utiles. Lire aussi : Ligue 1 : Saint-Etienne et Lens se séparent sur un nul  07.02.2015 à 14h00 François Hollande espère dans les « prochains jours » un règlement du contentieux entre l'Etat et les sociétés d'autoroute relatif à la décision gouvernementale de geler les tarifs des péages.« La solution ne peut pas être dans le contentieux, mais dans le règlement global, définitif, de la gestion des autoroutes dans la durée », a plaidé le président lors de l'inauguration d'un tronçon autoroutier entre Brive et Tulle, samedi 7 février.Six des sept sociétés d'autoroute concernées par le gel des tarifs des péages (à l'exception de la Société des autoroutes Paris-Normandie, SAPN) ont déposé un recours devant le Conseil d'Etat contre la décision du gouvernement de suspendre la hausse, qui devait atteindre 0,57 % en moyenne pour répercuter l'inflation et les investissements. Un premier bilan est prévu à la fin de février, et François Hollande a souligné samedi que le gel était une mesure « provisoire et conservatoire ».A la tribune avant lui, le président des concessions autoroutières de Vinci, Pierre Coppey, avait affirmé que « la décision unilatérale de suspendre la hausse des tarifs autoroutiers n'est pas plus productive que l'appel au juge pour en contester la légalité ». Selon lui, l'incertitude fait peser de « lourdes menaces » sur les concessions autoroutières et sur les sociétés concernées.Lire (édition abonnés) : Vinci : entre risque politique et bénéfice recordLe premier ministre a gelé l'augmentation tarifaire, prévue le 1er février, accordée aux sept sociétés concessionnaires privées sur leurs grands réseaux historiques. Mais, dans le même temps, le gouvernement a relevé les prix des péages sur les autoroutes publiques. Lire : L’Etat a bel et bien augmenté les tarifs d’autoroutes 07.02.2015 à 11h50 • Mis à jour le07.02.2015 à 11h58 | Anne Michel Selon nos informations, le ministre des finances, Michel Sapin, et le ministre de l'économie, Emmanuel Macron, viennent d'écrire au PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, afin de l'interpeller sur d'éventuelles pratiques d'optimisation fiscales au sein du groupe public d'électricité.Dans une lettre co-signée et datée du 6 février, dont Le Monde a eu connaissance, les deux ministres de Bercy demandent au PDG de l'entreprise publique de « faire la transparence sur les implantations et participations [de l'entreprise] à l'étranger » et « d'informer le conseil (d'administration) sur les évolutions à envisager en la matière ». Des instructions en ce sens ont été données par Bercy aux administrateurs représentant l'Etat au conseil d'administration, qui les formaliseront lors du prochain conseil du groupe. L'Etat détient plus de 80 % du capital d'EDF.FILIALES D'EDF VISÉESDans le viseur de Bercy se trouvent notamment des filiales d'EDF au Luxembourg et en Irlande, Océane Ré et Wagram Insurance Company, ainsi qu'une participation dans une entreprise située dans le paradis fiscal des Bermudes, qui permettraient au groupe de réduire substantiellement sa facture fiscale. Ces filiales fournissent principalement au groupe des prestations dites de réassurance (assurance d'assurances). Leur existence avait été pointée par France 2, dans une enquête de la chaîne diffusée le 9 décembre 2014 dans le cadre de « L'Œil du 20 heures ».Or, dans leur lettre du 6 février, Michel Sapin et Emmanuel Macron soulignent qu'« il peut y avoir des raisons techniques, juridiques ou commerciales pour qu'une entreprise ait des implantations à l'étranger ». Mais qu'ils ne « [pourraient] pas accepter que ces implantations soient principalement guidées par des raisons fiscales ».A travers cette initiative, le gouvernement entend se montrer à la manœuvre, pour lutter contre l'optimisation fiscale des multinationales. Et ce, en pleine ébullition politique en Europe autour des stratégies d'évitement de l'impôt mises en place par les grandes entreprises. Notamment au Luxembourg.Toujours selon informations, après EDF et son PDG, Bercy a l'intention de demander les mêmes efforts de transparence à l'ensemble des entreprises publiques dont l'Etat est actionnaire, qui sont gérées par l'Agence des participations de l'Etat (APE), dont GDF Suez, Orange, Renault, Areva, Airbus, la CNP...Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard « BuzzFeed s’est lancé en France sur le divertissement mais veut aujourd’hui passer à une nouvelle étape en se mettant aux news et à l’actualité. C’est pour cela que j’ai été embauchée. » Cécile Dehesdin résume ainsi le poste de rédactrice en chef française du site de contenu viral américain qu’elle occupera à partir du 24 février. La journaliste de 27 ans est chargée de recruter trois autres personnes pour porter l’équipe à six membres.Début novembre 2013, BuzzFeed avait choisi de se lancer en France avec une équipe ultra-légère : deux journalistes, l’une à Paris, l’autre à New York. Aujourd’hui sont recherchés deux profils de « viral news reporters », qui « prennent le Web comme terrain », explique Mme Dehesdin. On les veut plutôt généralistes, capables de repérer sur les réseaux sociaux des sujets politiques, de société, environnementaux… Est aussi envisagé un profil de journaliste plus spécialisé, par exemple sur les « minorités ». Cécile Dehesdin est une jeune journaliste Web à la trajectoire ascendante : titulaire d’un master de « journalisme numérique » à l’université de Columbia, aux Etats-Unis, elle a débuté au site d’informations Slate fin 2008, avant de connaître trois transferts : elle est passée à L’Express.fr comme « chef des infos », puis a été rappelée à Slate comme rédactrice en chef adjointe, en septembre 2014. Avant d’être débauchée par BuzzFeed.La « nouvelle étape » souhaitée par BuzzFeed peut être vue comme le signe que ses résultats en France sont décevants et que le lancement n’a pas été le succès escompté. Cécile Dehesdin estime, elle, que le bilan de l’édition française est plutôt bon, « sinon BuzzFeed ne chercherait pas à la développer ».Audience « doublée »La société américaine, non cotée en Bourse, donne peu de chiffres, mais se dit satisfaite d’avoir « doublé » son audience française, entre décembre 2013 et décembre 2014. Celle-ci reste modeste : selon Mediametrie-NetRatings, BuzzFeed a accueilli 649 000 visiteurs uniques en décembre 2014 et entre 400 000 et 500 000 de juillet à novembre. L’audience mobile est, elle, évaluée à 218 000 visiteurs uniques en novembre. En comparaison, les sites de buzz sous la marque française Melty rassemblent 2,1 millions de visiteurs uniques en décembre, le site Minutebuzz 1 million (mais atteint aussi 1 million sur mobiles). L’édition française du site d’information américain HuffingtonPost (dont Le Monde est actionnaire) est créditée de 3 millions de visiteurs uniques. Sans parler de concurrents comme Topito ou Ledemotivateur.En France, les gens partagent assez peu les contenus divertissants, drôles, idiots ou mignonsL’évolution de la stratégie de BuzzFeed en France est aussi le fruit de leçons apprises sur les goûts des lecteurs : « En France, les gens partagent assez peu les contenus divertissants, drôles, idiots ou mignons, comme les articles sur les chatons, résume Scott Lamb, le responsable du développement international. Sur les réseaux comme Facebook ou Twitter, ils ont un profil social plus sérieux que nos lecteurs américains. Les Français ont envie d’échanger sur l’actualité. » Et seraient aussi friands d’information internationale.Comme exemple de contenu réussi, M. Lamb cite le questionnaire comparant des citations de 50 Nuances de Grey (E. L. James, éd. JC Lattès) et du livre de l’ex-première dame Valérie Trierweiler, Merci pour ce moment (Les Arènes). Cécile Dehesdin relève des billets « au regard ironique, voire absurde », comme « les citations d’Eric Zemmour transformées en posters pour les toilettes ».Pour la maison mère BuzzFeed, l’adaptation faite en France dénote un ajustement de sa stratégie de développement international, cruciale. Déjà présente dans six pays avec sept éditions internationales, BuzzFeed veut s’implanter dans six autres pays en 2015, dont le Japon, le Mexique et le Canada. Mais, contrairement aux lancements français ou allemand, s’y dotera d’emblée d’équipes locales. Aujourd’hui, 35 % à 40 % de l’audience de BuzzFeed vient de l’extérieur des Etats-Unis, détaille M. Lamb. Et 40 journalistes (sur 250) sont implantés en territoire américain.Débaucher des journalistesL’autre grand axe stratégique est la vidéo : 60 « éditeurs » sont déjà au travail dans les studios montés à Los Angeles. La production de vidéos maison est d’autant plus importante que BuzzFeed est financé à 100 % par la publicité et s’est fait une spécialité de publier du « contenu de marque », rédigé pour ou par les annonceurs, mais ambitionnant d’être aussi accrocheur que les articles de la rédaction. La même logique est appliquée à la vidéo.Depuis trois ans, aux Etats-Unis, BuzzFeed poursuit une politique ambitieuse de développement d’un contenu d’actualité, recrutant des journalistes de médias établis, sous l’impulsion de Ben Smith, venu du site d’information Politico. Un moyen de conquérir de nouveaux lecteurs et de faire évoluer son image.Le site est aussi connu pour son usage très poussé des « données » : afin d’indiquer à chaque rédacteur les statistiques d’un article sur BuzzFeed et les réseaux sociaux, ou bien de cibler sciemment une catégorie sociale, comme les « Latinos », sous-représentés dans le lectorat… Enfin, une équipe de six personnes est chargée de développer du contenu spécialement dédié aux réseaux sociaux émergents comme Pinterest, Vine, Twitter ou Instagram, raconte M. Lamb, tout en précisant « qu’il est encore tôt pour savoir l’ampleur que cette activité va prendre ».Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.02.2015 à 07h33 • Mis à jour le07.02.2015 à 10h21 | Frédéric Saliba (Mexico, correspondance) L'essentiel Soixante cadavres ont été découverts dans un crématorium abandonné d'Acapulco vendredi 6 février.L’annonce vendredi matin avait d’abord fait craindre un nouvel épisode de violence impliquant des narcotrafiquants.Un mandat d’arrêt a été lancé contre le propriétaire du crématorium, fermé depuis près d’un an. Un mandat d’arrêt a été lancé, vendredi 6 février au Mexique, contre le propriétaire d’un crématorium de la station balnéaire d’Acapulco (sud-ouest), où 60 cadavres ont été trouvés la veille par les autorités. Cette découverte macabre a suscité une vive émotion dans un pays en proie à la violence sanguinaire des cartels de la drogue. L’enquête s’oriente pourtant vers une présomption de fraude de la part du propriétaire de l’établissement d’incinération.C’est une odeur fétide qui a incité des voisins du crématorium, situé non loin de la zone touristique d’Acapulco, à alerter les autorités. Jeudi soir, un important dispositif policier et militaire a été déployé aux abords de l’établissement, baptisé « Cremaciones Pacifico ». À l’intérieur des locaux abandonnés, les policiers et les soldats ont découvert 60 corps en état de décomposition avancée. Enveloppés dans des draps blancs, les corps étaient empilés sur des civières. Certaines dépouilles étaient recouvertes de chaux, répandue aussi sur le sol aux côtés de récipients contenants des produits chimiques et des ustensiles destinés aux incinérations. « Parmi les corps, figurent des cadavres de femmes, d’hommes et d’enfants, parfaitement embaumés », précise un communiqué du parquet de l’Etat de Guerrero, où est située cette ville touristique de 790 000 habitants. Mais pour l’heure, les autorités ignorent les causes et les dates des décès.Cette annonce a suscité de nombreuses spéculations sur un nouvel épisode macabre de la lutte que se livrent les cartels pour le contrôle de l’Etat de Guerrero, zone stratégique du narcotrafic. Acapulco est devenue l’agglomération la plus violente du Mexique avec 883 homicides en 2014 et une trentaine de meurtres depuis janvier. D’autant qu’à 200 km de là, 43 étudiants d’une école normale de la région ont été attaqués, le 26 septembre, par des policiers municipaux de la ville d’Iguala, liés au crime organisé. Selon la version des autorités, ces futurs instituteurs auraient été tués puis brûlés par les tueurs d’un cartel régional sans que leurs corps ne soient retrouvés.Disparus d’Iguala: « C’est l’affaire de trop »Le mobile reste une énigmeVendredi, Miguel Angel Godinez, procureur de l’Etat de Guerrero, a pourtant rejeté l’implication du crime organisé dans l’affaire des 60 cadavres non incinérés. Selon lui, l’enquête s’oriente vers la possible responsabilité du propriétaire du crématorium, Guillermo Estua Zardain, dont l’établissement était fermé depuis près d’un an pour « faillite et fraude envers ses débiteurs ». M. Estua Zardain pourrait être accusé de délit « contre le respect des cadavres ou des restes humains, contre les normes d’inhumation et d’exhumation et d’atteinte aux morts », selon le parquet. Pour M. Godinez, « le propriétaire du crématorium est aussi soupçonné de fraude envers les personnes qui pensaient que les restes de leurs proches décédés allaient être incinérés ». Prenant à son tour la parole sur cette affaire mystérieuse et choquante, Monte Alejandro Rubido, chargé de la sécurité au sein du gouvernement fédéral, a précisé qu’à partir des premières informations de l’enquête, « le propriétaire de l’établissement ne brûlait pas les corps, remettant d’autres cendres et de faux certificats d’incinération aux familles des défunts ».Le parquet de Guerrero a fait appel aux services d’Interpol pour localiser M. Estua Zardain, accusé notamment d’avoir violé les normes sanitaires en vigueur. À la recherche de l’identité des cadavres, les enquêteurs ont interrogé, vendredi, la présidente de l’Association des pompes funèbres de l’Etat de Guerrero et plusieurs responsables d’établissements funéraires d’Acapulco. « Nous recherchons les dossiers de toutes les personnes qui ont été incinérées entre 2013 et aujourd’hui », a expliqué M. Godinez. Ce dernier a précisé que les enquêteurs étudient aussi l’ensemble des contrats passés entre les services funéraires et le crématorium de M. Estua Zardain. Sans compter les analyses médico-légales réalisées sur les corps découverts afin d’identifier leur sexe et leur âge ainsi que les causes des décès.Le mobile de cette affaire reste une énigme qui inquiète les habitants d’Acapulco. Selon les médias locaux, ils étaient nombreux à se rendre, vendredi, auprès des services de la morgue municipale pour demander des informations, après l’incinération d’un proche défunt. Frédéric Saliba (Mexico, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.02.2015 à 04h39 • Mis à jour le07.02.2015 à 11h19  Le conseil national de l'Union pour un mouvement populaire (UMP) se réunit samedi 7 janvier, au terme d'une semaine qui a vu le parti se déchirer sur la position à adopter après son élimination de la législative partielle dans la 4e circonscription du Doubs, dimanche, au profit du Front national et du Parti socialiste.Le bureau politique a finalement à la majorité opté pour le « ni-ni », mardi, appelant « tous ceux qui se reconnaissent dans ses valeurs à exprimer leur double opposition en votant blanc ou en s'abstenant ». Une position contre laquelle se sont notamment élevés Alain Juppé et Nathalie Kosciusko-Morizet, mais aussi Nicolas Sarkozy, qui plaidait pour une inflexion avec un texte appelant à faire clairement barrage au Front national.Lire : Comment le « ni-ni » s’est-il imposé à l'UMP ?« J'ÉVITE LE CHOIX DU PIRE »Dans une interview au Figaro à paraître samedi 7 février, Nathalie Kosciusko-Morizet redit son opposition à cette attitude et plaide pour une consultation des militants. « C'est une question fondamentale, donc elle a vocation à leur être posée » affirme celle qui déclare :« Je n'ai aucune complaisance à l'égard du PS, mais je ne le mets pas sur le même plan que le FN et j'en tire la conclusion logique : quand je suis face au pire des choix, j'évite le choix du pire ! »« Ce ne sera probablement pas possible avant les départementales, qui vont venir très vite, mais je souhaite vraiment que les militants soient consultés », poursuit la vice-présidente de l'UMP.Le secrétaire général du parti, Laurent Wauquiez, réaffirme lui dans Le Parisien samedi son opposition à la ligne incarnée par Alain Juppé et Nathalie Kosciusko-Morizet. « On ne s'oppose pas le lundi au gouvernement pour ensuite appeler à voter pour lui le samedi. Sinon les gens ne peuvent plus vous croire. »Lire aussi : Non, les duels PS-FN ne provoquent pas de sursaut républicain Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Le Parlement européen et le Conseil (la réunion des 28 Etats membres) ont conjointement officialisé, mardi 27 janvier, un accord sur une directive antiblanchiment. Le texte était proposé par la Commission européenne depuis début 2013.Son principal intérêt ? Cette directive devrait permettre d’identifier les véritables bénéficiaires des « trusts » et autres fondations, entités juridiques particulièrement nombreuses dans les pays anglo-saxons, et jugées très opaques. Les Etats membres de l’Union européenne vont en effet devoir tenir des listes centralisées sur lesquelles figurent les propriétaires effectifs finaux de sociétés et autres entités légales, ainsi que de fiducies (trusts). « Un propriétaire “effectif” détient ou contrôle une entreprise ainsi que ses activités, et autorise, en fin de compte, les transactions – que cette propriété soit exercée directement ou par un mandataire », précise le Parlement, dans un communiqué.Les registres centraux seront accessibles, mais de manière limitée quand même. Les informations récoltées pays par pays sur les sociétés pourront être consultées par toute entité ou personne pouvant justifier « un intérêt légitime justifié », par exemple, en ce qui concerne le cas de blanchiment de capitaux suspecté, le financement du terrorisme, les soupçons de corruption, les infractions et la fraude fiscales. Banques, services de renseignement financiers, médias, mais sur demande, sont a priori concernés.Accès restreintConcernant les trusts, un régime spécial est instauré : l’accès au registre central les listant sera encore plus restreint. Les informations seront uniquement consultables par » les autorités et les entités soumises à des obligations [par exemple, les banques qui appliquent des mesures de vigilance à l’égard de la clientèle]. Les Britanniques tenaient tout particulièrement à cette restriction : « Au Royaume-Uni, les trusts sont très courants. On en créé un dès que, par exemple, on achète un appartement en copropriété ou pour une succession. Rendre le registre public, c’était un peu comme ficher toute la population. Difficile à accepter », précise une source diplomatique.Au Parlement, les eurodéputés Verts se sont notamment battus, lors des discussions sur le texte, pour une plus grande transparence du registre. Finalement, ils ont accepté le compromis, estimant qu’il représente déjà une forte avancée par rapport à la réglementation existante. « Il s’agit d’une avancée cruciale dans la mesure où ces [trusts] sont au cœur des mécanismes d’évasion fiscale et du financement du crime organisé à grande échelle, en Europe comme dans les pays en développement », estime l’élue Verte Eva Joly.Selon le texte, les banques, les auditeurs, les juristes, les agents immobiliers ou encore les casinos devraient se montrer plus vigilants concernant les transactions suspectes réalisées par leurs clients.Les Français, qui ont proposé, mardi, lors d’un Ecofin (réunion des ministres des finances des 28), que l’Europe fasse davantage d’efforts pour traquer les filières de financement du terrorisme, ont été tentés, ces derniers jours, de proposer des amendements dans le cadre de la directive blanchiment. Ils y ont finalement renoncé. « Cela aurait obligé à reprendre la discussion sur la directive, et à retarder d’autant son application. C’était trop risqué », explique une source européenne. Paris a donc préféré suggérer que la Commission européenne vienne avec une proposition de directive spécifique, qui tente, notamment, de mieux réguler l’usage des monnaies virtuelles, du type Bitcoin.Si un accord politique a été trouvé mardi, pour être formellement adopté, le texte de directive doit encore être validé par un vote en plénière au Parlement (en mars ou en avril prochain) et par le conseil des ministres de l’Union européenne, lors d’un prochain Ecofin. Les Etats membres disposeront ensuite de deux ans pour transposer la directive contre le blanchiment dans leurs droits nationaux.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mathilde Damgé Mort le 24 janvier 1965, il y a 50 ans, Winston Churchill a été mis à l'honneur cette semaine par les autorités britanniques qui ont appelé les internautes à livrer leurs citations préférées du « Vieux Lion » sur Twitter :What are your favourite #ChurchillQuotes? Here I talk about mine - I hope you'll share yours to mark #Churchill2015:— David Cameron (@David_Cameron)require(["twitter/widgets"]);Problème, parmi les nombreuses citations qui lui sont attribuées, plusieurs le sont à tort.Biographe zéléComme pour nombre de célébrités, Winston Churchill n'a pas dit tout ce qu'on lui attribue. Souvent, les citations sont devenues des aphorismes après avoir été reformulées par un biographe zélé. L'Américain Richard Langworth, ami de la fille benjamine de Winston Churchill, Mary, répertorie ces fausses citations dans le cadre des travaux menés par le Churchill Centre, basé dans l'Illinois.Par exemple, Le Dernier Lion, de l'historien William Manchester, regorge de ces bons mots qu'on ne retrouve cités nulle part ailleurs, comme :« Le gouvernement avait le choix entre la guerre et le déshonneur ; il a choisi le déshonneur et il aura la guerre. »Cette pique aurait été adressée à Neville Chamberlain, alors premier ministre, juste après la conférence de Munich, en 1938.Rien ne vient l'attester, hormis le livre de M. Manchester. Selon Richard Langworth, il s'agirait plutôt de la réécriture d'une phrase extraite d'une lettre à Lloyd George. Churchill, qui doit son ascension politique à cet ancien premier ministre, lui écrit juste avant la conférence : « J'ai l'impression que nous allons devoir choisir pendant les prochaines semaines entre la guerre et le déshonneur, et j'ai assez peu de doute sur l'issue de ce choix. »L'art de la citationParfois, Winston Churchill, fin lettré, ne fait que citer, sans le préciser, d'autres auteurs, comme dans le trait d'esprit suivant :« J'ai des goûts simples, je me contente du meilleur. »C'est ce que Winston Churchill aurait dit au directeur de l'hôtel Plaza à New York, en 1929 ou en 1931. Mais il est probable qu'il faisait référence à la pièce de son ami George Bernard Shaw, La Commandante Barbara, qui date de 1905 : « Je connais les gens comme Adolphus, calmes, simples, raffinés, poétiques – qui se contentent du meilleur ! »Ou encore :« Le courage est la plus grande des vertus car c'est celle qui présuppose toutes les autres. »Ici, Churchill citait Samuel Johnson, l'un des principaux hommes de lettres britanniques, auquel James Boswell attribue cette phrase dans sa biographie de l'auteur du XVIIIe siècle.« Je vais faire un long discours aujourd'hui ; je n'ai pas eu le temps d'en préparer un court. »Si l'homme d'Etat a un jour prononcé cette phrase, il ne faisait que reprendre Blaise Pascal : « Je n'ai fait celle-ci plus longue que parce que je n'ai pas eu le loisir de la faire plus courte » (Les Provinciales, 16e lettre).Vrai charisme, fausse paternitéIl arrive que la paternité de certaines citations ait été tout bonnement refusée à de moins célèbres orateurs que le charismatique chef d'Etat... au profit de ce dernier :« La croix la plus lourde que j'ai jamais eue à porter est la croix de Lorraine. »Cette référence à l'influence du général de Gaulle (à l'initiative de ce symbole de la France libre sous l'occupation) est en fait un mot du général Edward Spears, représentant en France de Winston Churchill.Autre citation mal attribuée, reprise sur la page Facebook d'Eric Zemmour :« Les fascistes d'aujourd'hui seront les antifascistes de demain. »Il s'agirait en fait de la phrase d'un homme politique américain controversé, Huey Long, qui aurait déclaré : « Quand le fascisme arrivera aux Etats-Unis, on l'appellera antifascisme ! »Des inventions de toutes pièces ?Enfin, dernier cas, et non le moins rare, la citation dont il est impossible de garantir qu'elle vient vraiment de Churchill.« Bien que j'aie été présent [à ma naissance], je n'ai pas de souvenir clair des événements qui y ont abouti. »Ou encore :« Ne me parlez pas de traditions dans la marine. Il n'y a que le rhum, la sodomie et le fouet. »Premier lord de l'amirauté, Winston Churchill ne tenait probablement pas ces propos, même s'il connaissait les expressions grivoises de la marine.Ou enfin, cette formule, repris dans une publicité pour le fabricant d'armes Lockheed Martin : « Nous gagnons notre vie avec ce que nous recevons, mais nous lui donnons un sens avec ce que nous offrons. » Un bel aphorisme... probablement créé de toutes pièces.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter David Larousserie Des chercheurs écossais ont réussi à ralentir la lumière, réputée pourtant avoir une vitesse constante dans le vide ! Leur faisceau laser est arrivé, à l’issu d’une course sur 1 mètre, dix micromètres derrière un laser normal, soit avec trente femtosecondes d’écart, comme ils l’expliquent dans la revue Science le 22 janvier.Depuis une quinzaine d’années, les chercheurs savent en fait ralentir la lumière, voire l’arrêter avant de la réémettre, en utilisant des milieux particuliers, à base d’atomes très froids notamment. Il est aussi bien connu que la lumière va moins vite dans l’eau ou l’air que dans le vide.La nouveauté est donc de n’avoir utilisé aucun de ces subterfuges et d’avoir réalisé cette course dans le vide, un milieu dans lequel la théorie n’autorise ni les traînards ni les fend-la-bise : tous les grains de lumière – les photons – filent à la même vitesse.Les chercheurs de l’université de Glasgow et de l’université Heriot-Watt d’Edimbourg (Ecosse) ont en fait démontré que la vitesse dépend de la forme du faisceau lumineux, comme prédit par la théorie de l’électromagnétisme de Maxwell. Mais, jusqu’à présent, la littérature scientifique se limitait à la description d’ondes planes, c’est-à-dire des ondes dont le front d’avancé est un plan perpendiculaire à la direction de propagation. En chaque point de ce plan, l’intensité est toujours la même.« Des aspects méconnus de l’optique »Mais en réalité un faisceau est limité transversalement : un laser focalisé, par exemple, a plus d’intensité au centre qu’en périphérie. Il est même possible de modifier à sa guise la forme spatiale d’un faisceau en utilisant, pour « sculpter » la lumière, des modulateurs spatiaux de lumière analogues à ceux que l’on trouve dans les projecteurs vidéos. Cette procédure peut même s’appliquer à un seul photon car ce grain de lumière, en mécanique quantique, se décrit aussi comme une onde. Dans ces cas, les équations tout à fait classiques de l’optique montrent que la vitesse n’est plus la même.C’est ce qu’ont expérimentalement constaté les Ecossais, en ralentissant de la lumière (mais l’accélération reste impossible !). Un faisceau très focalisé s’est propagé à une vitesse légèrement inférieure à celle d’une onde plane.Le chronomètre a été délicat à fabriquer. Il nécessite d’utiliser des faisceaux contenant des photons uniques corrélés et repose sur un effet quantique publié en 1987 : si deux photons corrélés arrivent exactement en même temps sur une lame de verre semi-réfléchissante, alors ils se « regroupent » et sortent tous les deux dans la même direction (soit en traversant la lame, soit en étant réfléchis). L’effet n’existe pas s’ils arrivent sur l’obstacle avec un très petit décalage temporel.« C’est une jolie expérience qui met le doigt sur des aspects méconnus de l’optique », souligne Claude Fabre, du laboratoire Kastler-Brossel (CNRS - Ecole normale supérieure - université Pierre-et-Marie-Curie). Que la vitesse de la lumière ne soit pas constante a donc une explication. Et les chercheurs invitent les acousticiens à le vérifier aussi pour les ondes sonores.David LarousserieJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.01.2015 à 17h00 • Mis à jour le27.01.2015 à 17h20 « C’est la photographie d’une société française en grande tension. » C’est ainsi que le Défenseur des droits, Jacques Toubon, a présenté son rapport annuel, mardi 27 janvier. En 2014, 100 000 demandes d’interventions et de conseils sont parvenus au Défenseur des droits, et 73 500 dossiers ont été ouverts. Les réclamations liées aux discriminations et celles qui concernent la déontologie de la sécurité sont toutes deux en forte hausse.Ces dernières demandes, qui concernent la relation entre les citoyens et toute personne chargée de la sécurité, ont connu une augmentation de presque 23 %. Les personnes qui saisissent le Défenseur se plaignent avant tout de « violence », « propos déplacés », « non-respect », « refus d’interventions » ou encore de « manque d’impartialité ». Le rapport souligne notamment la hausse du nombre de saisines en 2014 liées à l’usage d’armes de type Flashball dans le maintien de l’ordre.« Les gens ont de plus en plus conscience qu’il y a la possibilité d’un recours, mais ça ne veut pas dire que les violences policières sont forcément plus nombreuses », a précisé M. Toubon, expliquant toutefois qu’il était temps de reposer la question de la « gestion démocratique des foules ». Cette relation entre forces de l’ordre et citoyens « reste au cœur des préoccupations » du Défenseur des droits, dont l’autre cheval de bataille depuis dix ans reste la « lutte contre les discriminations », affirme-t-il.Dix ans de lutte contre les discriminationsAvec une augmentation de 23,5 % des réclamations, c’est d’ailleurs le thème qui a enregistré la plus forte hausse cette année. C’est un « terrible constat d’échec », pointe le rapport : les différentes chartes signées n’ont pas « permis de corriger les sélections de clientèle, les écarts de salaires structurels ou les pratiques discriminatoires ». « Le maintien des inégalités coûte moins cher que leur correction », regrette le rapport.« Il faut une réponse collective »Des inégalités essentiellement nourries par les convictions religieuses, la situation de famille, l’âge, le sexe ou l’état de santé. Précaires, femmes seules ou étrangers peinent toujours à accéder aux soins du fait notamment de la complexité des démarches ou d’un manque d’informations. Mais c’est « l’origine » arrive en tête des motifs de réclamations (23,7 %).« Il faut une réponse collective », a lancé M. Toubon. Pour lutter contre le racisme, une plateforme numérique sera lancée dans l’année, en partenariat avec d’autres organisations (Licra, France TV, association des maires de France, CSA, SOS Racisme) pour aiguiller les victimes dans leurs démarches et proposer des outils de prévention.Surtout, le Défenseur des droits s’est prononcé en faveur de la création d’un recours collectif exerçable par des particuliers s’estimant victimes de discrimination, sur le modèle des « class actions », ces actions de groupe aujourd’hui réservées aux biens et aux services. En matière de discrimination, « on s’aperçoit que la réponse pénale est difficile, notamment à cause de l’administration de la preuve », a souligné M. Toubon. Et d’ajouter : « Nous pensons donc qu’il faut développer les recours civils et administratifs, encourager probablement la création d’un recours collectif, comme dans le domaine de la consommation. »L’idée d’un recours collectif ouvert aux personnes s’estimant victimes de discrimination avait été lancée, il y a plusieurs années, par le Conseil représentatif des associations noires. Elle avait été reprise par la sénatrice écologiste Esther Benbassa qui avait déposé, en 2013, une proposition de loi, qui n’a jamais été examinée. Mme Benbassa a repris l’idée dans un rapport cosigné avec le sénateur UMP Jean-René Lecerf, intitulé « La lutte contre les discriminations : de l’incantation à l’action ».Thibault Petit (avec AFP.) 27.01.2015 à 16h06 • Mis à jour le27.01.2015 à 16h16 | Jean-Baptiste Chastand « Je ne crois pas que le plus approprié soit d’appeler les jeunes à se rêver un avenir de milliardaire ». Marisol Touraine, la ministre des affaires sociales, s’en est pris, lors de ses vœux à la presse, mardi 27 janvier, aux propos de son homologue Emmanuel Macron. Le ministre de l’économie avait déclaré le 7 janvier, dans un entretien aux Echos, qu’il fallait des « jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires ». Dès le 7 janvier, le secrétaire national du PS, Jean-Christophe Cambadélis, avait lui aussi critiqué la formule en déclarant : « Je ne sais pas si c’est le conseil qu’on doit donner aux jeunes Français. »« Procès d’intention »Tout en qualifiant le projet de loi défendu par M. Macron à l’Assemblée nationale d’« absolument nécessaire », la ministre des affaires sociales a expliqué que « la modernisation de l’économie ne peut pas faire à elle seule une politique qui s’adresse aux jeunes ». Et d’expliquer : « Etre de gauche, ça ne peut pas être que ça. » Mme Touraine a également défendu « la Sécurité sociale », qui fête cette année ses 70 ans, et qui permettrait de lutter « contre le délitement républicain ».Mardi matin, M. Macron s’était justifié sur Europe 1 après avoir été interrogé par un auditeur sur ses propos. « On m’interrogeait sur la création d’entreprises, et j’ai dit qu’il était sain dans un pays qu’en effet des jeunes aient cette ambition de devenir milliardaire, s’est-il défendu. Certains ont voulu y voir un esprit étroit qui réduit tout à l’argent. C’est le procès d’intention qu’on me fait souvent. » Visiblement, cela n’a pas suffi à convaincre Marisol Touraine.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pascale Krémer Dénicher une place dans un avion complet, privatiser un restaurant étoilé... Réussir l’impossible est le quotidien du concierge de carte bancaire haut-de-gamme. Alain Imbert raconte ce métier exigeant. Durant quatre ans, Alain Imbert a tenté de satisfaire les deux cents personnes les plus riches de France. Un « défi de tous les jours », qu’il ne regrette en rien, mais dont il convient aujourd’hui qu’il fut épuisant à relever. De 2010 à 2014, ce quadragénaire aux yeux rieurs, tout d’élégante discrétion, a été concierge de carte bancaire de luxe. Avec quelques collègues, 7 jours sur 7, et 24 heures sur 24, Alain Imbert était au service des détenteurs de la carte American Express Centurion.Toutes les banques réservent à leurs meilleurs clients, pour les fidéliser, l’accès à des cartes de paiement (Visa, American Express ou Master Card) haut-de-gamme, dont le nom et la couleur doivent d’emblée impressionner. Noires-distinguées ou métalliques-clinquantes, elles se nomment « Platinium », « Infinite », « World elite », coûtent des centaines ou des milliers d’euros à l’année, après un premier droit d’entrée encore plus dispendieux, et offrent, entre autres privilèges, l’accès à une conciergerie de luxe calquée sur celles des palaces.Pas le droit de dire « Je ne peux pas »Carte reine, pour les ultra-riches : l’American Express en titane, dite « Amex Centurion ». En l’extirpant de leur portefeuille, près d’un millier de Français exhibent, d’un geste désinvolte, leur capacité à dépenser et la puissance de leur réseau – puisqu’il faut, pour la détenir, avoir été parrainé. Mais cette élite économique est encore hiérarchisée, American Express ayant ouvert une « cellule VIP » pour deux cents riches d’entre les riches. Grandes fortunes françaises, chefs d’entreprises, avocats de renoms, célébrités en tous genres (acteurs, chanteurs, producteurs de spectacles, chefs étoilés…), ils sont assistés, du matin au soir, par une vingtaine de concierges qui se relaient au siège français du fournisseur américain de cartes de paiement, à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). Dès le mot de passe prononcé, leurs désirs deviennent des ordres.« On n’a pas le droit de dire  “Je ne peux pas” même si on le pense, se souvient M. Imbert. Il faut se débrouiller pour donner satisfaction. » Le tout-venant des demandes concerne l’organisation des déplacements professionnels, des voyages personnels et des loisirs, à Paris, en province, comme à l’étranger. Réservations de spectacles, de voitures avec chauffeur, de jets privés et d’hélicoptères, privatisations de restaurants ou magasins… « Par exemple, on me disait :  “Je pars à Miami après-demain, il me faut l’hôtel, le guide privé, les entrées partout, la voiture avec chauffeur”. Bien sûr, tout se fait toujours à la dernière minute puisque ce sont des gens pressés qui ont l’habitude d’avoir du monde à leur service ».Tout se monnaie, y compris l’amour filialUne panne de voiture ? Impensable de consulter les pages jaunes. C’est l’auxiliaire de vie de luxe qui cherche le dépanneur le plus proche. Un trimestre à passer pour affaires aux Etats-Unis ? Il déniche en 24 heures l’appartement et la baby-sitter anglophone prête à s’envoler. Un anniversaire à organiser pour la petite dernière et ses copines ? Une place en première dans un avion déjà plein ? Un siège dans les meilleures tribunes pour la finale de Roland-Garros le jour même ? Un queue-de-pie sur mesure pour le lendemain ? Une liste de nouveaux restaurants new-yorkais dignes d’intérêts pour un chef étoilé qui a déjà tout testé ? « L’impossible fait partie du quotidien », résume l’ancien concierge.Grâce à son carnet d’adresses (bureaux Amex dans le monde, contacts dans les services de billetterie, collègues concierges des grands hôtels…), il déniche des places pour les spectacles pourtant complets. Certaines places très précises, même. « Toujours le huitième rang central, pour certains clients. Pour très cher, la billetterie du théâtre peut faire déplacer ceux qui avaient réservé ces sièges ». Tout se monnaie (10 000 euros, la place express à Roland-Garros). Y compris l’amour filial. Alain Imbert a été appelé, un 24 décembre à 10 heures du matin, par un père qui entendait offrir un chien de telle race, telle couleur précise et rare, à son fils le soir même. S’en sont suivies des heures au téléphone, avec les éleveurs des quatre coins de France, puis, une fois trouvé le canidé correspondant au portrait robot, une vaccination et un rapatriement d’urgence en camionnette. Pour une livraison parisienne à 20 heures précises !« A l’école des Clés d’or, on nous disait que lorsqu’on sait gérer les clients français, on connaît le métier. »« Lorsque c’est un casse-tête, et que l’on propose des alternatives, certains clients nous disent qu’ils possèdent également la carte Visa Infinite, et que nos concurrents, eux, y arriveront… » Lui qui est né au Cambodge et ne sait pas dire non, lui qui a étudié à Pékin, travaillé chez des tour-opérateurs internationaux, côtoyé dans les palaces (comme chargé de relation clientèle puis concierge de luxe) ces clientèles huppées venues d’Amérique et d’Asie, avoue avoir été souvent estomaqué par le mépris et l’ingratitude des Français. « A l’école des Clés d’or, où j’ai appris la conciergerie de luxe, on nous disait d’ailleurs que lorsqu’on sait gérer les clients français, on connaît le métier », dit-il en souriant. Son pire souvenir ? A New York, lors du typhon de l’automne 2012, il a passé une journée entière à chercher, pour l’un de ses VIP dont l’hôtel était plongé dans le noir, une autre chambre de même standing. Il a fini par la trouver. Mais aucun surclassement ni petit-déjeuner gratuit n’était proposé. « Vous vous moquez de moi ? », hurle le client au téléphone. « J’étais à la limite de raccrocher », se souvient Alain.Vie entre deux mondesCar avec ces cartes Centurion, l’argent vient à l’argent, les privilèges à ceux qui n’en manquent pas. Leurs détenteurs jouissent d’un accueil particulier dans les aéroports : salons privés (avec buffets et massages), formalités réduites à leur plus simple expression (10 minutes pour accéder à l’avion). Ils bénéficient de soirées culturelles privées. D’une table réservée chaque jour chez les chefs les plus étoilés, dont ils peuvent profiter après un simple coup de fil le matin. Ils sont invités lors des pré-ouvertures de restaurants gastronomiques. « Ils adorent être les premiers à tester, et surtout se retrouver entre eux, en réseau », note le concierge. Ils sont quasi-systématiquement surclassés dans les avions. Ou les hôtels de luxe, qui leur offrent encore des petits cadeaux. Un dîner, une nuit sur quatre, et même une enveloppe de 300 euros à dépenser au spa.Alain Imbert, locataire d’un deux pièces à Asnières (Hauts-de-Seine), gagnait, comme salarié d’American Express, l’équivalent de ce que dépensaient ses clients pour une nuit d’hôtel. Ces quatre années de vie entre deux mondes ont été dérangeantes. « Je proposais une villa à 200 000 euros le mois, à Saint-Martin. On me répondait “Oui, c’est bon”, comme une évidence. Cela me semblait tellement fou que je préférais reformuler. Etaient-ils sûrs ? J’avais toujours peur de faire une boulette… Mais on est dans une autre dimension. L’aspect monétaire est un peu secondaire. » Avec sa valise à roulettes, dans les files d’attente des aéroports, il repense souvent à l’effet magique du rectangle de titane. « Je suis asiatique. Je sais qu’il faut patienter, cela viendra peut-être. »Pascale KrémerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Rémi Dupré Ancien directeur général du Comité français d'organisation du Mondial 1998, Jacques Lambert est le grand ordonnateur de l'Euro 2016, qui s'ouvrira dans cinq cents jours dans l'Hexagone. Ami intime du président de l'Union des associations européennes de football (UEFA), Michel Platini, l'ex-préfet se confie au Monde. >> Lire aussi notre portrait : Jacques Lambert, le maître d’œuvre de l’Euro 2016Le coup d'envoi de l'Euro 2016 sera donné en France le 10 juin 2016, dans cinq cents jours. Où en sont les organisateurs par rapport au calendrier prévisionnel ?Jacques Lambert : si j’avais dû signer il y a quatre ans, quand on a commencé l’organisation de l’Euro, sur l’état de la préparation à dix-sept mois de l’échéance, j’aurais signé pour en être là où on en est aujourd’hui. Franchement, on n’a pas rencontré, depuis le début du processus d’organisation, de graves problèmes. Il y a eu des difficultés à résoudre ou des problèmes à régler. On en a tous les jours. C’est le lot de tout organisateur. On a pu développer notre plan de marche au rythme et dans les conditions qu’on souhaitait. Pour un organisateur, c’est une forme de confort totalement appréciable. La vague d'attentats commis début janvier à Paris change-t-elle la donne quant à la sécurité de l'Euro 2016 ?Depuis l’origine, on sait que la sécurité sera un enjeu-clé de l’organisation et de la réussite de l’Euro. Si on regarde bien, ce qu’il s’est passé début janvier en France ne change pas radicalement la donne de la sécurité de l’Euro 2016. Le risque de l’action terroriste contre la France, je dis la France plus que contre le tournoi lui-même ou l’UEFA, avait été identifié depuis le départ et figurait sur la liste des douze risques qui figurent déjà dans le dossier de candidature et qui structurent depuis des mois le travail d’élaboration du dispositif de sécurité entre le ministère de l’intérieur, la Fédération française de football [FFF] et l’Euro 2016 SAS. Qu’est-ce qui a changé finalement depuis la semaine dernière ? Ce qui a changé, c’est la gradation du risque terroriste par rapport aux autres risques de l’organisation. On n’est plus simplement dans un risque théorique. On est dans un risque possible. Le passage à l’acte a eu lieu. Dans l’élaboration du dispositif de sécurité, il faut qu’on ait une ligne directrice claire et du sang-froid. Dans le contexte dans lequel on risque de vivre jusqu’en juillet 2016, l’organisateur sportif que nous sommes ne jouera qu’un rôle second en matière de sécurité. C’est l’Etat qui a un rôle premier, qui va fixer la feuille de route, et nous nous y confirmerons.Où en est-on sur le dossier des stades ?Sur les dix stades qui ont été sélectionnés, cinq sont livrés et en service : le Stade de France, Lille, Nice – deux stades neufs – Marseille et Saint-Etienne, deux stades dont les travaux de rénovation sont terminés. Il reste donc cinq stades à livrer : deux neufs, Bordeaux qui est en cours de finition et qui sera livré le 3 mai 2015, et Lyon qui sera lui livré à la fin de l’année 2015. Il y a aussi trois stades en rénovation dont les travaux seront terminés courant 2015 : le Parc des Princes, Lens et Toulouse. On est globalement dans le respect du calendrier qui avait été annoncé par le porteur du projet, que cela soit les villes et les clubs.Quand les billets seront-ils commercialisés ?On tend vers la fin du printemps, puisque cela sera symboliquement le 10 juin 2015, soit un an avant le coup d’envoi de la compétition, qu’on mettra en vente la billetterie grand public. On a considéré que ce délai d’un an était suffisant. Ce n’était pas la peine de les mettre sur le marché plus tôt. La définition des tarifs est arrêtée par Michel Platini, le comité exécutif de l’UEFA et moi-même. On attend une opportunité médiatique, d'ici mai, pour annoncer la politique tarifaire avant de lancer la commercialisation proprement dite.Faut-il de la pédagogie, justement, pour justifier auprès des contribuables les investissements faits par l'Etat pour l'Euro 2016 ?Il y a une croyance dominante selon laquelle les budgets publics seraient profondément affectés par cette organisation de l’Euro. Les stades, c’est 1,6 milliard d’euros. Les deux tiers de ce financement proviennent de fonds privés. Les fonds publics, ceux de l’Etat et des collectivités territoriales, représentent un tiers. Soit 600 millions d’euros. Cent cinquante millions de l’Etat et autour de 480 millions des collectivités territoriales. C’est vraiment quelque chose de totalement nouveau dans les modes de financement des stades. En 1998, et même jusqu’à l’émergence du projet Euro 2016, les financements des stades étaient intégralement publics. Car ils sont les propriétés des communes, des agglomérations. Sur les 9 stades, deux sont financés sur fonds privés : Lyon et le Parc des Princes puisque les actionnaires qataris (du PSG) financent l’intégralité des travaux de rénovation. Pour trois stades (Lens, Saint-Etienne et Toulouse), on est dans des financements totalement publics. Et quatre autres projets sont des partenariats public-privé. Vous allez me dire, in fine, les contribuables paieront pour les partenariats public-privé. Mais on voit bien que s’il n’y avait pas eu ce type de financement, il n’y aurait sans doute pas eu ce projet Euro 2016. Les collectivités publiques ne sont plus capables, seules, au regard de l’état de nos finances publiques actuelles, de financer ce type de projet. Ça ne me gêne pas que l’Etat intervienne ou finance massivement des équipements comme celui de la Philarmonie de Paris, 2 400 places pour 380 millions d'euros. Ce qui me gêne, c’est toujours l’espèce de différence de traitement médiatique entre les stades d’un côté et d’autres bâtiments ou infrastructures financés publiquement.La défiscalisation des entités chargées d'organiser l'Euro est depuis longtemps une condition sine qua non pour tout pays désireux d'accueillir le tournoi. Pourtant, cet élément a choqué l'opinion publique, qui l'a découvert récemment…On a plutôt tendance à ne mettre en avant que les arguments qui fâchent. S’agissant de la question des exonérations fiscales et du modèle économique de l’organisation de l’Euro, ce qu’on dit de manière systématique est « ça coûte cher», « ça ne vaut pas ça ». Ce dont on ne parle jamais, ce sont les retombées positives. Y compris sur le plan fiscal. Aujourd’hui, j’ai la profonde certitude que je pourrais m'asseoir sur un certains nombre de chiffres, mais ce n’est ni le lieu ni le moment pour le faire, et j'ai la conviction absolue que l’organisation de l’Euro en France va rapporter beaucoup plus en rentrées fiscales pour le budget de l’Etat qu’elle ne va lui coûter. De la même façon, on n’évoque jamais le surcroît d’activités que pendant un mois cet événement sportif va apporter à l’économie française. En dépenses d’organisation, financées intégralement par l’UEFA, ce qui va être dépensé en France, c’est entre 350 et 400 millions d’euros. La valeur d’un stade du type Lyon ou Lille. Ça se sont des dépenses qui seront engagées sur le territoire français. On sait, compte tenu de ce que va être le mode de distribution de la billetterie, qu'on aura en gros 1 million de visiteurs étrangers qui vont venir, et le montant de leurs dépenses s'établira entre 700 millions d’euros et 1 milliard d’euros pendant l’été 2016. Ça mérite aussi d’être mentionné. L'Euro 2016 est-il un chantier plus lourd que le Mondial 1998 ?Non. En termes d’organisation, ce n'est pas fondamentalement différent. On est maintenant sur des événements comparables en termes de taille. Vingt-quatre équipes au lieu de 32, 51 matchs au lieu de 64. D’une certaine façon, il est pour nous, Français, plus facile d’organiser l’Euro 2016 que le Mondial 1998. Pour deux raisons. Un, on a l’expérience qu’on s’est créée progressivement au fil des vingt dernières années avec le Mondial 1998, les Mondiaux d’athlé, le Mondial de rugby, etc. Deux, on a la puissance de l’UEFA derrière nous. En 98, c’était la FFF [La Fédération française de football] et le CFO [Comité français d'organisation] qui étaient responsables de l’organisation. Pour 2016, c’est l’UEFA qui est responsable de l’organisation et qui conserve la maîtrise de la commercialisation des droits.Sur le plan organisationnel, quelles sont les grandes différences entre Euro 2016 SAS et le Comité français d'organisation du Mondial 1998 ?Il n’y a pas beaucoup de différence. Six cent cinquante salariés en juin 2016 au lieu de 700 pour le CFO. En 1998, le CFO avait une partie de responsabilité. En termes de fonctionnement interne, il n’y a pas de différence majeure. Pour moi, il y en a une : je ne suis plus directeur général, mais je suis président. Je n’ai plus les mains dans le cambouis comme je les avais en 98. J’ai un directeur général qui fait « le mauvais travail », celui qui nécessite d’être au four et au moulin tous les jours. Mais ce directeur général, Martin Kallen, c’est son quatrième Euro dans des fonctions similaires, donc il a une maîtrise exceptionnelle de la préparation de ce genre d’événement. En quoi consiste votre job ?Mon job est à trois niveaux. Le premier, celui de l’UEFA. Je suis en quelque sorte, même si ce n’est pas correct statutairement, le missi dominici personnel de Michel Platini en France. Je suis son représentant personnel et le représentant personnel du comité exécutif de l’UEFA pour garantir la bonne fin des opérations. Le deuxième, en ce qui concerne le fonctionnement général de l’organisation, en tant que président du comité de pilotage qui réunit l’UEFA, la Fédération, le gouvernement, les villes, je suis l’intermédiaire permanent entre ces quatre instances pour assurer qu’il y a de l’huile dans les rouages et que les choses s’organisent correctement. A la fois dans la relation entre ces quatre parties et puis dans le traitement des dossiers. Du fait de mon passé, j’ai la chance de bien connaître les deux côtés du dispositif, le côté sportif, celui politique.Dans l’année qui vient, on va véritablement entrer dans une année opérationnelle. En tant que président, je n’ai pas eu un rôle décisif à jouer lors de cette année et demie. Les équipes opérationnelles d’Euro 2016 SAS, de l’UEFA ou de la FFF sont sur le devant de la scène. Mon intervention directe dans le processus d’organisation est beaucoup moindre que celui que j’ai eu en 98.Comment avez-vous rencontré Michel Platini ?Je dis souvent que la première fois que j’ai rencontré Michel Platini face à face, c’était quelque part dans l’automne 1992. Michel et Fernand Sastre étaient venus me voir quand j’étais au cabinet de Pierre Bérégovoy à Matignon, pour me demander si je voulais accepter la direction général du Comité d’organisation de France 98.Quelles relations entretenez-vous avec Michel Platini ?Sans entrer sur un terrain où je n’ai pas envie d’entrer, ce qui relève des relations personnelles relève des relations personnelles, je pense qu’à côté de l’aspect professionnel, ce qui nous relie dans la conduite de ce projet d’organisation, lui en tant que président de l’UEFA, moi en tant que président de la SAS, depuis la période du Mondial 98, il y a autre chose : une relation de confiance, de complicité, d’amitié.On parle souvent de vous comme le « mentor » de Michel Platini, ou celui qui a fait de lui un dirigeant…C’est une légende tenace que je combats fortement. Je lis souvent, à chaque fois ça me hérisse, que j’ai été le mentor ou l’un des mentors de Michel Platini. Entre nous, Michel Platini n’a besoin de personne pour devenir ce qu’il est devenu comme joueur ou dirigeant. Certes, en s’appuyant et en prenant de façon intelligente ce qu’il savait pouvoir prendre chez un Agnelli, un Jacques Georges, un Fernand Sastre, un Jean-Luc Lagardère, un X.,Y., et un Jacques Lambert, c’est lui seul qui a fait la synthèse de tout ça. Donc, si j’ai pu à un certain moment et pendant quelques mois, au moment où Michel a pris ses fonctions de coprésident du CFO, où il fait la transition brutale entre une carrière uniquement sportive, comme joueur et sélectionneur, et ce qu’est un dirigeant, où il a besoin de comprendre ce que c’est qu’aller rendre visite à un maire pour demander ceci, ce que c’est d’avoir une négociation avec le ministère des finances, faire un point de presse sur des sujets technico-économiques… Cela s’est fait naturellement. Je récuse fortement cette qualification de mentor ou d’éminence grise. Si je suis heureux de quelque chose, c’est d’avoir été ou d’être un ami de Michel plutôt que d’avoir été faussement un mentor.Auriez-vous travaillé pour l'Euro 2016 s'il n’avait pas été président de l’UEFA ?Pendant le processus de candidature, mon objectif était de faire gagner le projet de la France et de la FFF, et après j'avais prévu de me retirer de l’opération. J’avais alors 62 ans. Je reste directeur général de la FFF et je mets en place quelqu’un pour être la cheville ouvrière française de l’organisation. Un bon DG [directeur général], etc. Ce que j’avais pas prévu, c’est ce qu’il s’est passé à la FFF. Les suites de Knysna 2010, le fait qu’à un moment donné j’ai considéré que je ne pouvais pas rester à la FFF dans les conditions qui se dessinaient, je ne vais pas revenir sur les conditions de ma démission, c’est là où Michel Platini m’a dit en gros : « Tu vois que ton destin, c’est de continuer à t’occuper de l’Euro 2016. » Ça s’est fait assez naturellement.Etes-vous heureux de le voir briguer un troisième mandat à la tête de l'UEFA et, de facto, renoncer à être candidat à la présidence de la FIFA ?Très honnêtement, je préfère voir se dérouler un Euro 2016 en France avec Michel Platini comme président de l’UEFA qu’avec qui que ce soit d’autre. Il aurait été président de la FIFA, ça n’aurait pas empêché l’Euro 2016 de se dérouler, mais je trouve que c’est très bien que cet Euro 2016 se fasse avec lui.Que serait un Euro 2016 réussi sur le plan sportif ?C’est un Euro qui ressemblerait à ce qui s’est fait lors de la dernière Coupe du monde. Des bons matchs, du spectacle, des buts, de l’émotion. De la qualité sur la pelouse. Si de surcroît c’est réussi parce que l’équipe de France ajoutait sa pierre à l’édifice, comme en 1984, comme en 1998, jamais deux sans trois, va jusqu’au bout, ça serait l’hypercerise sur le gros gâteau. Didier Deschamps nous a un peu sauvé la mise le 19 novembre 2013 (après la victoire 3-0 des Bleus contre l'Ukraine lors du barrage retour au Mondial 2014). Il faut garder de la mesure. Il ne faut reconstruire après coup ce qu’aurait pu être l’avenir. L’Euro 2016, au regard de l’Europe, aurait été le même. Pour la France, cela aurait été autre chose. On a très bien senti au lendemain du match contre l’Ukraine un changement d’éclairage vers l’Euro. Dès le lendemain de la qualification des Bleus pour la phase finale de la Coupe du monde, tout le monde se projetait déjà vers l’Euro 2016 en France. C’était déjà un passage obligé pour mettre l’équipe de France dans de bonnes conditions pour disputer son tournoi chez elle.Et sur le plan économique ?Des stades pleins pour tous les matchs. Pas seulement pour ceux de l’équipe de France ou des grands matchs. La France devra tirer le meilleur parti possible de cet événement.Dans quelle mesure cet Euro est-il une chance pour la France ?Quand il est dans une situation compliquée, que ça soit d’un point de vue économique, géopolitique ou sécuritaire, un pays a besoin d’événements qui sortent de l’ordinaire pour le tirer vers le haut. L’Euro 2016 est l’un de ces événements. Il se trouve que c’est l’un de ces événements car tout le monde a encore à l’esprit France 98. Très probablement, si l’équipe de France s’était fait sortir par le Paraguay en 1998 on n’aurait pas le même éclairage, même vision de l’Euro 2016. Tout est relatif dans la vie. Il y a des moments où on ne maîtrise pas l’image.La réussite de l'Euro 2016 conditionne-t-elle une éventuelle candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2024 ?J’ai fait récemment l’exercice de comptabiliser les événements mondiaux et continentaux que la France a organisé depuis vingt ans. Quand on y regarde bien, à l’exception des JO d’été et des Championnats du monde de natation, comme on n’a pas de piscine, on a accueilli tout ce qu’on pouvait avoir comme finale mondiale ou européenne. On est, entre 1992 et 2018 (Ryder Cup), à 26 ou 27 événements organisés en France, soit un par an. La France est déjà reconnue dans le milieu sportif comme un organisateur fiable, compétent, efficace, etc. On n’a pas véritablement à faire la démonstration de notre savoir-faire ou de notre capacité. L’Euro 2016 ne devrait pas apporter fondamentalement plus que ce que la France a déjà démontré. On ne m’a pas sondé pour 2024. Le milieu olympique est un milieu très à part. Je ne me suis jamais considéré comme un expert en matière olympique. Je vais vous faire une confidence (il y a prescription) : Bertrand Delanoë m’avait proposé en 2003 la direction du comité de candidature de Paris 2012. J’ai réfléchi, mais décliné pour la raison que j’ai indiquée. Autant j’avais des compétences en matière d’organisation, autant pour conduire une candidature dans la famille olympique, il faut avoir d’autres qualités, d’autres réseaux. Je considérais que je ne les avais pas. J’ai préféré dire : « Je pense que je ne saurai pas faire. »Songez-vous au 10 juillet 2016, au soir de la finale ?Non. C’est encore trop lointain. Je ne fais pas la coquette. Je n’y pense pas. Je ne pense qu'au lendemain, le jour où je vais enfin m’arrêter de travailler sérieusement.Que ferez-vous après ?Rien. Ça sera la fin de ma carrière professionnelle. Je ne dis pas que je vais pas continuer à bricoler ici ou là. Je n’aurais plus de fonctions comme celles que j’ai occupées ces quarante dernières années.Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.01.2015 à 13h55 • Mis à jour le27.01.2015 à 18h38 L'essentielManuel Valls a annoncé, mardi 27 janvier, un gel des tarifs autoroutiers.Les sociétés d'autoroutes ont réagi en annonçant le lancement d'une procédure contre l'Etat. Le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé mardi 27 janvier un gel des tarifs autoroutiers, qui devaient augmenter de 1,07 % en moyenne le 1er février, afin de laisser au groupe de travail parlementaire le temps d'examiner les discussions en cours entre l'Etat et les concessionnaires autoroutiers.« Dans l'attente de l'aboutissement de ces travaux, le gouvernement a décidé de surseoir à l'application de la hausse des péages prévue contractuellement le 1er février [en répercussion de l'inflation, des investissements et de l'augmentation de la redevance domaniale], explique Matignon dans un communiqué. Il prendra des arrêtés à cette fin. »De leur côté, les sociétés d'autoroutes ont annoncé mardi le lancement d'une procédure contre l'Etat, afin de préserver leurs droits. Elles estiment que la suspension de la hausse des péages autoroutiers est une « décision unilatérale qui décrédibilise de façon durable la signature de l'Etat pour les contrats de partenariat public-privé ». « DEUX SCÉNARIOS ENVISAGEABLES »Le premier ministre souhaite qu'un point d'étape soit fait avec le groupe de travail d'ici à la fin février. Ce groupe de travail est chargé d'examiner « les deux scénarios envisageables », à savoir une renégociation ou une résiliation des contrats de concession, a rappelé Matignon.M. Valls avait annoncé la création de ce groupe de travail le 31 décembre, après avoir repoussé à 2017 une éventuelle résiliation des concessions, malgré la lettre signée par 152 députés socialistes lui demandant de les racheter. Le gouvernement avait ainsi attendu le dernier moment pour renoncer à une possible dénonciation des contrats des sociétés autoroutières applicable au 1er janvier 2016.Lire aussi : Autoroutes : le gouvernement cherche une voie de sortieDes négociations avec les concessionnaires autoroutiers ont cours depuis l'automne, après la publication de rapports de l'Autorité de la concurrence, qui avait dénoncé une situation de « rente », et de la Cour des comptes, qui avait également fait état du caractère déséquilibré des contrats.La ministre de l'écologie, Ségolène Royal, avait jugé à la mi-janvier « incongrue » et « inconcevable » l'augmentation de 0,57 % des tarifs de péage prévue au 1er février, pourtant validée par le gouvernement.Matignon a par ailleurs rappelé que le projet de loi pour la croissance et l'activité, dont l'examen en séance a débuté lundi à l'Assemblée nationale, « comporte des dispositions qui permettront une meilleure régulation des contrats et des péages ».Lire le décryptage : Pourquoi les péages sont-ils toujours plus chers ? William Audureau « Mythique », « une ambiance unique », « joie, rire, bonheur et jazz »… Plus de quinze ans après sa sortie, en 1998, Grim Fandango continue de hanter la mémoire de ceux qui s'y sont essayé, avec son univers décalé à la Tim Burton, son humour caustique et ses dialogues spirituels.Il ressort mardi 27 janvier sur PlayStation 4, PSVita, Mac, PC Windows et Linux dans une version remasterisée. L'image est restaurée en haute définition, le format ajustable à un écran 16:9, et langues et sous-titres sont personnalisables. Seul bémol : le fichier est très lourd (près de 5 Go). Néanmoins, le jeu vidéo a rarement aussi bien raconté son histoire : bonus rare et précieux, des commentaires de développeurs accompagnent désormais la partie du joueur s'il le souhaite.Cette réédition pousse le vice jusqu'à réserver un prestigieux trophée à qui finira l'aventure avec le pénible système de commande d'origine, affectueusement surnommé « mode tank », tandis que de nouveaux contrôles bien plus naturels sont désormais proposés.Le charme des jeux LucasArtManette en main, le charme du jeu original opère toujours. Le joueur incarne Manny Calavera, commercial de seconde zone dans une compagnie de voyages spécialisée dans les offres pour les défunts de fraîche date. Accessoirement, Manny est un squelette, qui appartient au monde de l'au-delà, et c'est déguisé en Camarde avec une capuche et une faux qu'il vient récolter ses « clients » dans le monde des vivants.« Il est normalement interdit de faire peur aux vivants, mais on le fait tous », savoure le héros au détour d'une scène chez les non-morts, avec ce ton délicieusement flegmatique qui est le sien. Petit bijou d'humour à la fois noir et absurde, l'aventure possède le charme des jeux LucasArts, ancien studio spécialisé dans les jeux d'enquête loufoques et alambiqués. Son auteur, Tim Schaffer (Maniac Mansion, Monkey Island, Full Throttle…), en reste d'ailleurs vingt ans plus tard le maître incontesté.Des énigmes volontiers alambiquéesGrim Fandango propose ainsi la quintessence du « point & click », ce genre à la logique interne si capillotractée, que pour avancer il est souvent bien utile d'avoir la solution du jeu sur les genoux – ou un tube d'aspirine.Par exemple, pour intercepter l'ordre de mission d'un collègue un peu trop doué, il vous faudra aller discuter avec un clown, lui demander de vous offrir deux ballons gonflables en forme de ver de terre, les remplir avec des fluides mortuaires, les insérer dans un tube à message, trouer un jeu de cartes avec une perforatrice et l'utiliser pour accéder à la salle des machines.En 1998 déjà, le jeu était réputé pour ses énigmes infernales. En 2015, bonne nouvelle : de nombreux guides pour les résoudre sont disponibles sur Internet. Quant à ceux qui souhaiteraient revivre les prises de tête d'antan quitte à y passer des heures, pas de souci : au pays des morts, Manny Calavera a tout son temps…William AudureauJournaliste au Monde Emeline Cazi et Luc Bronner  Amedy Coulibaly, responsable de la mort de cinq personnes dans des attaques terroristes à Montrouge et dans un supermarché casher de la porte de Vincennes, avait fait un coup d’éclat à l’hiver 2008. Alors incarcéré pour des faits de braquage, il avait filmé, avec d’autres détenus, en cachette, le quotidien au sein de la plus grande prison d’Europe à Fleury-Mérogis, dans l’Essonne.Dans une vidéo intitulée « Soldat du califat », publiée sur Internet dimanche 11 janvier, Amedy Coulibaly a revendiqué ces attaques terroristes. La vidéo débute par une scène visiblement tournée en prison, où le djihadiste enchaîne des pompes avant d’expliquer longuement ses actes.Démarche militanteLa vidéo tournée à Fleury-Mérogis avait fait grand bruit tant par sa démarche militante que par ce qu’elle montrait et dénonçait. Le témoignage avait alors contribué à relancer le débat sur les conditions de vie carcérale. Cinq détenus de la maison d’arrêt avaient introduit une caméra à l’intérieur de la prison et avaient filmé pendant des mois pour raconter leur quotidien dans ces cellules surpeuplées, dénoncer les conditions d’hygiène déplorables, montrer les douches aux « murs gluants ».Leur témoignage choc avait fait prendre conscience de la vétusté des locaux en montrant en images ce que dénonçaient depuis des années les associations de défense des prisonniers. En plein mois de novembre, les détenus dormaient dans des cellules aux vitres cassées. « C’est bientôt Noël, on est là, on caille comme des SDF. Même les SDF dehors, ils sont mieux que nous », témoignait un détenu devant sa fenêtre.Le projet est amené par le codétenu d’Amedy Coulibaly, un garçon qui a grandi comme lui dans une des cités de l’Essonne, au sud de Paris. Le preneur d’otages de la porte de Vincennes participait activement au projet, il apparaît même sur la vidéo. A cinq, ils sont parvenus à faire entrer le matériel nécessaire à la prise de vues, à tourner plus de deux heures et demie de rushs en cachant la caméra aux gardiens. Y compris des scènes de bagarres, dont une scène d’une rare violence, où un détenu est passé à tabac et laissé inconscient.Révéler la réalité de la prisonLes détenus avaient expliqué au Monde vouloir révéler la réalité de la prison, sans le filtre de l’administration pénitentiaire, qui ne présente « que les bâtiments en bon état ». « On s’est dit qu’il fallait montrer l’autre côté de la détention », avait expliqué un détenu, sous couvert d’anonymat. Mais, derrière ce travail, il y avait aussi la volonté de casser l’image positive des prisons pour une partie de la jeunesse des quartiers. « Beaucoup pensent qu’aller en prison c’est pas grave et qu’ils en sortiront plus forts. Nous, on veut leur montrer que c’est vraiment la merde et que tu deviens fou là-bas. » Le film diffusé en décembre 2008 sur Le Monde.fr avait également donné lieu à un reportage diffusé sur France 2 dans l’émission « Envoyé spécial ». Les deux réalisateurs du documentaire avaient ensuite publié un livre, Reality-taule. Au-delà des barreaux. L’ouvrage est dédié « à ceux qui feront tout pour ne jamais aller en prison et ceux qui feront tout pour ne jamais y retourner ». La dédicace est signée « Hugo et Karim ». Hugo, c’était le pseudonyme qu’avait choisi Amedy Coulibaly pour ce projet.Emeline CaziJournaliste au MondeLuc BronnerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Cazenave Dans la litanie des hausses de prix annoncées en ce début d'année, les banques se démarquent. Selon le baromètre annuel réalisé par Choisir ma banque pour Le Monde, publié le 12 janvier, les frais bancaires vont reculer de 3,5 % en 2015.Les banques seraient-elles soucieuses de redonner un peu de pouvoir d'achat aux Français ? « Elles n'ont pas eu le choix. Les consommateurs peuvent remercier le législateur. Depuis l'entrée en vigueur le 1er août 2014 des nouvelles règles européennes sur les prélèvements, les banques ne doivent plus, en théorie, les facturer. Conséquence, les frais baissent, même si pour compenser ce manque à gagner elles n'hésitent pas à augmenter d'autres lignes tarifaires », explique Ludovic Herschlikovitz, le président du comparateur de tarifs bancaires.FACTURATIONS ARCHAÏQUESLes frais de tenue de compte, par exemple, augmentent de 10 % en moyenne, alors que ce service n'en est pas un, puisqu'il s'agit simplement de détenir et de faire fonctionner son compte en banque.De même les retraits dits déplacés, c'est-à-dire lorsque vous retirez de l'argent dans un distributeur de billets d'une autre banque, augmentent de plus de 5 % ; le coût d'un virement occasionnel réalisé en agence progresse trois fois plus vite que l'inflation, etc. Et c'est sans compter sans certaines facturations qui paraissent aujourd'hui archaïques : un tiers des banques font ainsi encore payer la possibilité de gérer son compte sur Internet.GRAND ÉCART DES TARIFSDerrière cette moyenne, les prix entre les banques font le grand écart pour un même client. Nous avons, avec Choisir ma banque, dressé six profils de consommateurs, définis au plus proche des besoins réels. Résultat ? « Notre » cadre, par exemple, dépensera de 44… à 445 euros de frais annuels (avec une moyenne à 233 euros) selon l'enseigne. Un jeune actif paiera en moyenne 98 euros de frais bancaires, mais près de dix fois moins s'il choisit la banque la moins chère.Lire aussi : Le classement des tarifs bancaires selon votre profilA ce petit jeu, les acteurs internet sont les plus compétitifs. « Comme ils ne font pas payer de nombreux services, ils sont, en moyenne, six à dix fois moins chers », calcule M. Herschlikovitz. Ajoutez à cela les nouvelles habitudes de consommation et les banques en ligne bousculent les établissements traditionnels.Lire aussi (abonnés) : Les dernières heures de la banque à papa Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.01.2015 à 16h41 • Mis à jour le12.01.2015 à 17h07 L'avertissement était clair. Vendredi 9 janvier, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) demandait aux télévisions et aux radios d'« agir avec le plus grand discernement » pour assurer la sécurité de leurs équipes et ne pas gêner l'enquête, au moment où se déroulaient deux prises d'otages simultanées, après l'attentat contre Charlie Hebdo.Trois jours plus tard, l'heure est au bilan : le gendarme de l'audiovisuel a convoqué, lundi 12 janvier, les chaînes de télévision et les radios à une réunion, jeudi 15 janvier, sur leur traitement des attentats.APPEL À LA PRUDENCE« Le Conseil a décidé de convier les télévisions et les radios assurant une fonction d'information à une réflexion commune sur les questions et les difficultés qui ont pu être soulevées par l'accomplissement de leur mission », dit le CSA dans un communiqué.Lors de la traque des suspects de l'attentat contre Charlie Hebdo et du meurtre d'une policière près de Paris, puis durant les prises d'otages conclues par deux assauts simultanés, les médias avaient été appelés à la prudence et à ne pas donner d'informations susceptibles d'être utiles aux suspects, mais certains n'ont pas été exempts de critiques.LES FORCES DE L'ORDRE « GÊNÉES »Vendredi 9 janvier, l'épouse d'un otage de la supérette casher à Paris a critiqué BFM-TV, filiale de NextRadioTV, accusant la chaîne d'information en continu d'avoir dit à l'antenne que des personnes étaient cachées dans une chambre froide au sous-sol.Lire : Accusée d'avoir mis en danger des otages, BFM-TV se défendLa chaîne a en outre diffusé, après les assauts, des conversations avec les auteurs des attentats, enregistrées dans la journée, ce qui lui a valu de violentes critiques. Enfin, de source gouvernementale, on souligne également que les contacts entre la presse et les malfaiteurs avaient « gêné » l'action des forces de l'ordre.Hervé Béroud, directeur de la rédaction de BFM-TV, s'est défendu lundi sur France Inter en expliquant que le journaliste ayant donné cette information avait eu « l'assurance » du RAID de ne pas mettre les otages en danger en le disant à l'antenne. Quant aux conversations, il a estimé que la chaîne avait eu un réflexe citoyen plutôt que journalistique. « Dès 10 heures du matin, j'ai eu les plus hautes autorités de l'Etat (...), on leur a transmis le verbatim » de la discussion avec Chérif Kouachi, l'un des frères auteur de la tuerie de Charlie Hebdo, a-t-il dit. 12.01.2015 à 15h32 • Mis à jour le12.01.2015 à 16h48 | Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) Le redémarrage des 48 réacteurs nippons arrêtés après la catastrophe de Fukushima de mars 2011, promu par le gouvernement du premier ministre Shinzo Abe principalement pour des raisons économiques, se heurte à des résistances au niveau local. Dernière en date : le 6 janvier, le gouverneur du département de Niigata (nord), Hirohiko Izumida, a réitéré son opposition à la relance de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa.Cette installation appartient à Tepco, la compagnie d’électricité de Tokyo, également responsable de Fukushima. L’entreprise, nationalisée après le drame de 2011, compte sur la relance de la centrale pour améliorer sa situation financière. Tepco attend 323 milliards de yens (2,3 milliards d’euros) de profits opérationnels lors de l’exercice en cours mais redoute de nouvelles difficultés si Kashiwazaki-Kariwa ne redémarre pas. L’entreprise, qui ne devrait pas augmenter le prix de l’électricité, envisage déjà de nouvelles réductions de coûts.Japon: le nucléaire, au cœur des interrogations énergétiquesLors d’une rencontre le 6 janvier avec Naomi Hirose, le directeur général de Tepco, M. Izumida a justifié son opposition en reprochant à la compagnie de « faire preuve de passivité dans l’enquête sur les causes de la catastrophe de Fukushima ». « Les mesures disciplinaires en interne restent insuffisantes, a ajouté cet ancien haut fonctionnaire du ministère de l’économie, du commerce et de l’industrie, administration responsable du nucléaire. Dans ces conditions, il est impossible de commencer à discuter de la sûreté » de Kashiwazaki-Kariwa.Défiance des autorités localesCette opposition traduit une certaine défiance des autorités locales, qui, sans forcément s’opposer au nucléaire, veulent peser sur les choix dans ce domaine. Alors qu’elles n’étaient pas consultées avant Fukushima, la pire catastrophe nucléaire depuis Tchernobyl a mis en évidence les problèmes liés à leur exclusion des processus de communication et de décision, notamment en matière d’évacuation des populations menacées.Le 25 décembre, le gouvernement a rendu publics de nouveaux témoignages parmi les 772 recueillis dans le cadre de l’enquête réalisée après la catastrophe. Dans cette série, le gouverneur du département de Fukushima à l’époque de la catastrophe, Yuhei Sato, insistait sur le manque d’informations données par Tepco et le gouvernement au moment du drame. « Tout le personnel de mon administration avait les yeux rivés à la télévision pour essayer de savoir ce qui se passait. »Après Fukushima, les administrations locales ont été impliquées dans le processus de relance des réacteurs. Mais la procédure reste discutée. Il revient aujourd’hui aux gouverneurs des départements de définir qui peut s’exprimer sur la question. Dans le cas de la centrale de Sendai (département de Kagoshima, sud-ouest), qui a obtenu le 7 novembre l’aval des autorités locales pour redémarrer, le gouverneur de Kagoshima Yuichiro Ito avait décidé que seuls l’assemblée départementale, la ville de Satsumasendai, qui abrite la centrale, et lui-même jouiraient de ce droit.Le Japon reprend le chemin du nucléaireIl avait rejeté les demandes de participation des municipalités d’Ichikikushikino et d’Hioki, toutes deux proches du site, mais plutôt hostiles au redémarage. Dans une résolution adoptée en juillet, les élus d’Aira, également voisine de l’installation nucléaire, estimaient que les autorités locales comme Satsumasendai, bénéficiaires des subventions pour l’accueil d’installations nucléaires, ne pouvaient se prononcer objectivement.Quelles administrations impliquer ?Selon un sondage de l’agence Kyodo rendu public le 5 janvier, à peine 20 % des 160 départements et municipalités abritant des installations nucléaires approuvaient la procédure suivie pour la centrale de Sendai.Dans ce contexte, L’alliance des gouvernements du Kansai (région de l’ouest du Japon), une organisation réunissant les sept départements de la région, a demandé début janvier l’établissement d’un cadre précis définissant quelles administrations locales peuvent se prononcer sur le redémarrage d’une centrale.L’alliance a lancé cet appel car la décision sur la relance de la centrale de Takahama, dans le département de Fukui (centre) devra bientôt être prise. Elle veut impliquer toutes les municipalités et départements situés dans un rayon de 30 km autour d’une centrale. Interrogé le 6 janvier sur ce point, Yoichi Miyazawa, ministre de l’économie, du commerce et de l’industrie, a refusé de commenter.Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Claude Lanzmannn (Ecrivain et cinéaste) « Hyper casher » au fronton d’une grande surface juive de la porte de Vincennes ! Heureux comme Dieu en France ! Aucun doute : les chalands qui fréquentaient ce magasin considéraient l’emploi du mot « casher » non seulement comme un slogan publicitaire, mais comme une fière revendication identitaire dans un monde paisible.Nul, malgré maints avertissements qui eussent dû ouvrir les yeux, n’envisageait cette proclamation comme une imprudence, la source d’un danger possible. Beaucoup verront là une manifestation de l’incurable optimisme juif : le temps des étoiles jaunes semblait à jamais révolu. Il y a aussi des boucheries halal dans certains quartiers de Paris, boulevard de la Chapelle par exemple, un Hyper halal, qui sait, mais les juifs respectent la déontologie commerciale et nul parmi eux n’imagina jamais devoir descendre à bout touchant les amateurs de bifteck halal.Le 9 janvier pourtant, après plusieurs heures d’effroi et d’angoisse, le jaune fut éclaboussé de sang, comme il l’avait été l’avant-veille avec les douze morts et les blessés de Charlie Hebdo. La haine antijuive se démasquait avec une brutalité inouïe, sans fard ni alibi : « Mort aux juifs » cessait d’être un slogan tellement utilisé qu’il évacuait l’essentiel de son sens, à savoir la mort, pour, au contraire la requérir littéralement, l’administrer d’emblée, avant toute parole, comme si elle était le seul langage.  Bêtise des tueursOn tue d’abord, on parle après, on tue encore, meurtres entrecoupés de justifications débiles. L’antisémitisme, disait Sartre, n’est pas une opinion, c’est un crime. Nous sommes ici à l’acmé de l’antisémitisme : le crime nu. Et c’est la bêtise des tueurs qui sera, au bout du compte, la garantie de leur échec.On a raison de dire que les victimes de Charlie Hebdo, Wolinski, Cabu, Charb, Tignous, Honoré, Oncle Bernard, Elsa Cayat, Michel Renaud, Mustapha Ourrad et Frédéric Boisseau, celles de l’Hyper Casher, Yohan Cohen, Yoav Hattab, Philippe Braham, François-Michel Saada et les trois policiers Franck Brinsolaro, Ahmed Merabet et Clarissa Jean-Philippe sont morts en martyrs. Car leur mort est révoltante comme une exécution capitale et suscite la mobilisation spontanée, dans toutes les villes de France et dans de nombreuses capitales du monde, de millions de simples citoyens qui disent « NON ».Et ces « non » ont un poids formidable qui fera mesurer aux tueurs leur sinistre solitude. La question n’est plus de savoir si les juifs de France doivent quitter leur pays de naissance ou d’accueil pour Israël – puisqu’on en parle – ou demeurer malgré les crimes. C’est Manuel Valls, le premier ministre, qui a raison : « La France sans les juifs de France ne sera plus la France. » Ne donnons pas à Hitler cette victoire posthume.« Les musulmans de France peuvent jouer un rôle historique », par Hubert VédrineClaude Lanzmannn (Ecrivain et cinéaste) 12.01.2015 à 14h50 • Mis à jour le12.01.2015 à 15h01 | Henri Seckel Coup dur pour l'équipe de France de handball : son ailier droit Luc Abalo, blessé aux adducteurs courant décembre, ne participera pas au championnat du monde qui aura lieu du 15 janvier au 1er février au Qatar. « La lésion musculaire de Luc Abalo tarde à se résorber, a fait savoir la Fédération française de handball dans un communiqué publié lundi 12 janvier. L’équipe de France préfère le laisser au repos dans son club. Luc Abalo est donc forfait pour le Mondial 2015. »Le sélectionneur Claude Onesta dévoilera lundi soir, après la rencontre de préparation face à l'Autriche (à 19 heures, à Créteil) la liste des 16 joueurs sélectionnés pour le Qatar. Le petit et véloce Guillaume Joli, champion de France avec Dunkerque l'an passé, évoluant désormais à Wetzlar (Allemagne), a de grandes chances d'être amené à suppléer Abalo à l'aile droite, un poste que Valentin Porte, plus costaud que Joli, et utilisé comme arrière lors de l'Euro au Danemark l'an dernier, pourrait également occuper, puisqu'il est ailier de formation.FAVORIS QUAND MÊMEL'équipe de France, championne d'Europe il y a un an alors qu'elle était privée de joueurs majeurs (Xavier Barachet et Bertrand Gille blessés, Didier Dinart et Guillaume Gille jeunes retraités, Thierry Omeyer arrivé en cours de compétition) aura quand même l'étiquette de favori collée sur le maillot au Qatar. Les Bleus, également champions olympiques en titre, tâcheront d'y conquérir une cinquième étoile de champions du monde, après les titres de 1995, 2001, 2009 et 2011.Le forfait d'Abalo, présent pour tous les succès tricolores depuis 2006, est en fait surtout un coup dur pour le spectacle, tant le gaucher parisien régale le public par ses gestes ahurissants :Henri Seckel 12.01.2015 à 13h27 • Mis à jour le12.01.2015 à 15h57 De l'art de se placer ? Nicolas Sarkozy a un peu bousculé l'agencement du cortège des chefs d'Etat en réussissant à se glisser un court moment en première ligne de la marche républicaine, dimanche. Comme l'a souligné Paris Match, l'ancien président a en effet progressé dans les rangs pour se placer entre le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, et le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. Il n'est alors séparé que d'une personne de François Hollande.Finalement, au moment solennel de la photo historique de la minute de silence, Nicolas Sarkozy a repris sa place, le rang ayant retrouvé son ordre protocolaire. La préparation de cette journée a été soignée afin de donner une image d'unité. Nicolas Sarkozy, arrivé vers 14 h 30 à l'Elysée avec son épouse Carla Bruni, la tête plongée dans son col roulé, s'était affiché une dizaine de minutes sur le perron.Lire aussi : Une tête de manifestation à l'allure de sommet international 12.01.2015 à 11h55 • Mis à jour le12.01.2015 à 17h45 | Jean-Michel Normand Depuis la semaine dernière, travestis et transsexuels n’ont plus le droit de conduire en Russie. Une loi absurde et discriminatoire qui contraste avec l’intérêt que les constructeurs automobiles mondiaux portent à la population gay. On sait que la Russie n'est pas précisément gay-friendly. Le pays vient de franchir un nouveau cap en enrichissant son arsenal juridique homophobe avec une loi, entrée en vigueur la semaine dernière qui interdit aux travestis et transsexuels de conduire une voiture.Ce texte défend à toute personne présentant des « troubles mentaux et troubles du comportement » de prendre le volant. Parmi lesdits troubles mentaux et du comportement, figurent ceux liés à « l'identité de genre et aux préférences sexuelles ». On appréciera l'amalgame. D'autant que le législateur russe y ajoute les fétichistes, les pédophiles, les exhibitionnistes, les voyeurs et les sadomasochistes.« Je ne comprends pas pourquoi les fétichistes, les kleptomanes et les transsexuels ne peuvent pas conduire une voiture » a, non sans un certain bon sens, réagi sur son blog Elena Masiouk, membre du Conseil des droits de l'Homme auprès du Kremlin. Citée par l'AFP, elle constate « une violation des droits des citoyens russes » alors que l'Association des avocats russes pour les droits de l'Homme dénonce dans un communiqué une loi qui trahit « l'invasion progressive par les autorités du domaine de la vie privée ».Marketing visant ouvertement cette clientèleCette loi absurde contraste avec l'intérêt que portent – et depuis fort longtemps – les constructeurs automobiles aux questions d'orientation sexuelle. Conscients que la communauté LGTB pouvait se reconnaître à travers certains biens de consommation, plusieurs marques jouent la carte d'un marketing visant ouvertement cette clientèle.Dès 2000, Renault avait ouvert avec le Scénic RX4 la Gay pride de Stockholm. En 2003, General Motors a constitué un groupe de travail comprenant des salariés gays dont les conclusions avaient notamment conduit à intensifier les actions publicitaires ciblées dans certains magazines au profit des marques Cadillac, Saturn et Saab.Les clients aussi s'organisent. Aux Etats-Unis, gaywheels.com se veut le site « LGTB-friendly » de l'automobile. Il se fait l'écho du classement des constructeurs en matière de discrimination selon l'orientation sexuelle dans la gestion du personnel mais s'intéresse surtout aux nouveaux modèles. Les plus « gay », selon gaywheels.com ? La berline Hyundai Genesis mais aussi le break Subaru Outback à traction intégrale.Jean-Michel NormandJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant) On s’enlace, on se console, on se retrouve, on se compte. Quelques drapeaux israéliens flottent, mais pas de bleu-blanc-rouge. Environ 2 000 personnes ont assisté à la cérémonie, émouvante, puis politique, organisée mardi 13 janvier au cimetière Givat-Shaul, sur les hauteurs de Jérusalem, en Israël. En présence de familles étourdies de chagrin, arrivées de France dans la nuit, hommage fut rendu, par des discours, des psaumes et des flambeaux allumés, aux quatre victimes juives tuées dans le supermarché casher de la porte de Vincennes, à Paris, quatre jours plus tôt. Puis leurs corps ont été portés en terre, dans l’intimité.L’adieu à Yohan, Philippe, François-Michel, YoavYoav Hattab, 21 ans, Yohan Cohen, 23 ans, Philippe Braham, 45 ans, et Francois-Michel Saada, 64 ans, font partie des 17 personnes tombées dans les attentats de la semaine passée. Ils n’étaient pas Israéliens, mais ils étaient juifs. A ce titre, l’État d’Israël a voulu porter une partie du deuil, comme s’il rendait hommage à des membres éloignés de la famille, qu’il ne connaissait pas. Les calculs politiques n’étaient pas non plus absents, alors que la campagne électorale est lancée, avant les élections législatives anticipées du 17 mars. Les attentats à Paris font la « une » de la presse israélienne depuis plusieurs jours. A la tribune comme dans l’assistance, de nombreux députés et ministres israéliens avaient fait le déplacement mardi, devant un mur de caméras. « Pure haine des juifs »La cérémonie a débuté par un court hommage des proches des victimes, en anglais, en hébreu ou en français. « Philippe, protège-moi, protège Shirel et Naor et Ella et Elad », a lâché dans un souffle, chancelante, bouleversante, Valérie, l’épouse de Philippe Braham, « un homme parfait, un homme qui pensait aux autres avant de penser à lui-même, un père exemplaire ». Puis vint le tour des discours politiques. C’est le président israélien, Reuven Rivlin, qui sut trouver les mots justes et toucher la foule, évoquant chacune des victimes avec empathie, par son prénom. Philippe, qui faisait ses courses pour shabbat. François-Michel, qui avait acheté un appartement en Israël mais ne « pourra jamais fixer une  ’mezuzah’ [objet rituel] sur le seuil de la porte ». Yoav, venu pour la première fois à Jérusalem il y a deux semaines, où il s’est fait photographier devant le mur des Lamentations. Yoann, « déjà un héros » à 21 ans, qui « s’est battu avec le meurtrier, pour sauver la vie d’un enfant de 3 ans. » Le président israélien a ensuite dénoncé la « pure haine des juifs », « sombre et préméditée », qui cherche à frapper « partout où la vie juive existe, à Paris et à Jérusalem, à Toulouse et à Tel Aviv, à Bruxelles et à Bombai. Dans les rues et les synagogues. Dans les écoles et les marchés, les gares et les musées. »Rentré de Paris, le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, a lui aussi évoqué, comme à son habitude, le front commun que doit afficher la civilisation occidentale face à la menace de l’islam radical. « Je pense que la plupart [des dirigeants] comprennent, ou au moins commencent à comprendre, que le terrorisme de l’islam radical représente une menace claire et actuelle pour la paix dans le monde dans lequel nous vivons. »Légion d’honneur à titre posthumeS’adressant aux juifs de France, le chef du gouvernement a répété l’invitation traditionnelle des dirigeants israéliens, qu’Ariel Sharon formulait déjà en 2004, au moment de la recrudescence des actes antisémites en France. « Ils savent au fond d’eux qu’Israël est leur patrie historique qui les accueillera à tout moment comme ses enfants chéris », a assuré le premier ministre. Mais le président Rivlin, lui, comme il l’avait déjà fait samedi, a mis en garde les éventuels candidats français à l’aliyah. « Le retour à la terre de vos ancêtres ne doit pas être dû à la détresse, au désespoir, à la destruction, a-t-il martelé. La terreur ne nous a jamais gardés à terre, et nous ne voulons pas que vous vous y soumettiez. La terre d’Israël est une terre de choix. Nous voulons que vous la choisissiez par amour. » La visite très politique de Benyamin Nétanyahou à ParisReprésentant les autorités françaises, Ségolène Royal, la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, a décoré les victimes de la Légion d’honneur, à titre posthume. « Ils ont tous les quatre été tués parce que juifs, a souligné Ségolène Royal. C’est la plus révoltante des morts. » Selon la ministre, « l’histoire a créé une relation indestructible entre la République et les juifs de France. » « Chaque coup porté à un juif est un coup porté au peuple français », a-t-elle ajouté.Dans le public, de nombreux juifs français, qui ont choisi de « monter » en Israël, selon l’expression consacrée, ont écouté avec un certain scepticisme les déclarations de la ministre, répétant la détermination du gouvernement à lutter contre l’antisémitisme et toutes formes de violence. Le fatalisme s’est installé, comme si la menace ne cessait de grossir en Europe. Tous parlent des précédents funestes, d’Ilan Halimi, enterré dans ce même cimetière, ou bien des trois enfants et de l’enseignant victimes de Mohamed Merah, à Toulouse. Près de 7 000 juifs de France ont fait leur aliyah vers Israël en 2014. La barre des 10 000 sera-t-elle atteinte en 2015 ? Eric Attal, informaticien âgé de 48 ans, est le cousin de François-Michel Saada, l’une des quatre victimes du supermarché casher. Il est debout dans les premiers rangs, traînant sa valise à roulettes. Le jour de la prise d’otages, beaucoup de proches ont cru que c’était lui qui se trouvait dans l’épicerie, car il habite le quartier de la porte de Vincennes.« Vendredi, je suis rentré à la maison escorté par des hommes en armes. Mon fils a 10 ans. Il m’a demandé : papa, pourquoi on veut nous tuer ? D’habitude, je suis très attentif, très réactif pour lui répondre. Là, je ne savais pas quoi dire. Pour moi, l’aliyah n’est pas envisageable, j’ai été élevé dans la République. Ça reste une solution ultime. Deux militaires se trouvent nuit et jour dans l’école juive que fréquente mon fils. Mais on ne peut mettre des barrières partout. Regardez Israël. On a construit un mur de séparation avec les Palestiniens. Ça a arrêté les attentats. Puis ils ont envoyé des roquettes, alors on a créé le système Dôme de fer. Puis ils ont creusé des tunnels… »Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant)ReporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Rey-Lefebvre « Le passage au-dessous de la barre symbolique des 8 000 euros le mètre carré dans la capitale est, selon moi, une réalité depuis la fin 2014, avec un prix moyen de 7 863 euros le mètre carré », a affirmé Sébastien de Lafond, PDG de MeilleursAgents, lors d’une conférence de presse, mardi 13 janvier. Les prix des logements anciens parisiens n’ont baissé que de 2,8 % en 2014 mais la chute cumulée depuis le pic observé en juillet  2011, atteint 9 % et efface les fortes hausses enregistrées en 2010 et 2011, lorsque le marché était dopé aux mesures de relance de la présidence de Nicolas Sarkozy. C’est un retour à des niveaux de 2009, au cœur de la crise.14 % de baisse dans le 16e arrondissementLes quartiers les plus huppés sont les premiers à se dévaloriser : la chute, entre la mi-2011 et la fin 2014, atteint 14 % dans le 16e arrondissement, 13,6 % dans le 7e et 12 % dans le 6e. Par contraste, les quartiers plus populaires, le quart nord-est de Paris, résistent relativement bien avec un repli limité entre 5 % et 6 % dans les 18e, 19e et 11e arrondissements, et un petit 4 % dans le 10e. « Ce sont des secteurs en pleine transformation, en pleine gentrification », justifie M. de Lafond.Seule Marseille a chuté plus lourdement (– 12, 8 %) sur la période, tandis que des progressions de prix s’observent à Lille (+ 2 %), Toulouse (+ 2,8 %) et surtout Bordeaux (+ 11,3 %).Un acheteur pour un vendeurLa baisse n’a pas été contrariée par la modicité du coût de l’argent : bien qu’il soit possible, en ce début 2015, d’emprunter, sur vingt ans, à 2,6 %, contre 4,3 % en juillet 2011, ce qui fait bondir le pouvoir d’achat immobilier à Paris de 2,5 %, dont deux tiers, soit 1,6 %, grâce au seul impact des taux de crédit très bas, la reprise n’est toujours pas là.Pour M. de Lafond, lui-même ancien banquier, « tous les indicateurs du marché immobilier ancien sont inquiétants et les acquéreurs ne sont pas rendez-vous ». Selon l’indicateur de tension de MeilleursAgents, il y a à peine un candidat à l’achat pour un vendeur alors que, dans un marché fluide et équilibré, il en faudrait deux ou trois, car un acheteur reste à l’affût six ou neuf mois, deux fois plus de temps que les biens mis en vente. Les vendeurs doivent consentir des rabais de plus de 6 % pour conclure et les délais de négociation n’ont jamais été aussi longs, de cinquante-huit jours à Paris, soit deux fois plus qu’en 2010, à cent deux jours dans les autres villes de France.Perte de croissance de 4 milliards d’eurosPour retrouver une activité normale, il faudrait, au plan national, 220 000 ventes de plus que les 720 000 transactions enregistrées en  2014. « Moins de ventes, cela signifie moins de déménagements, moins de travaux, d’achat de meubles… C’est une perte de croissance de près de 4 milliards d’euros », s’alarme M. de Lafond pour qui 2015 risque de ressembler à 2014, avec une érosion des prix qui se poursuit, entre 0 % et 3 % à Paris, Lyon, Toulouse, Nantes ou Strasbourg, 3 % et 5 % à Marseille, Nice, Montpellier.Immobilier : les prix poursuivent leur baisseIsabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard « Il y avait deux patrons à Charlie Hebdo : Charb et Riss. Charb n’est plus là mais Riss devrait sortir de l’hôpital lundi. Evidemment qu’on l’attend tous », a expliqué Gérard Biard, rédacteur en chef du journal, mardi 13 janvier. Riss, alias Laurent Sourisseau, est directeur de la rédaction depuis 2009 et a été touché à l’épaule droite dans l’attaque contre Charlie Hebdo, mercredi 7 janvier.Cette petite phrase glissée dans une conférence de presse très suivie, à la veille de la sortie en kiosques du premier numéro après la tuerie qui a décimé son équipe, donne une indication sur l’organisation de l’équipe de Charlie Hebdo à l’avenir. Même si ce rendez-vous médiatique était consacré à évoquer le contenu de l’exemplaire à paraître et si les membres de Charlie Hebdo font savoir que tous les détails liés à l’avenir concret du journal ne sont pas encore clairs, loin de là. « Il va y avoir un avenir mais on ne sait pas encore très bien lequel, ni à quoi va ressembler le journal », a dit M. Biard mardi, alors que le numéro publié mercredi doit rester en kiosques 15 jours. « Il y aura un journal, il n’y aura pas d’interruption », a-t-il dit, même si les débats sur la suite semblent encore assez ouverts.Pour le numéro du 14 janvier, Riss a finalement réussi à dessiner, « de la main gauche », a raconté l’équipe de Charlie Hebdo mardi. Dans les pages intérieures, parmi les dizaines de dessins, il publie deux vignettes qui montrent un dessinateur de Charlie et un terroriste avec une mitraillette qui tue plusieurs personnes, sous cette légende : « dessinateur à Charlie Hebdo, c’est 25 ans de boulot, terroriste, c’est 25 secondes de boulot - Terroriste, un métier de feignant et de branleur ». Riss est notamment auteur de La Face karchée de Sarkozy (Vents d’Ouest, 2007).Encore sous le choc, la rédaction a voulu pour ce numéro surtout compter sur les « survivants » et a reçu peu d’aides extérieures : le dessinateur Jul, parti de la maison, y est revenu pour l’occasion, le dessinateur Riad Sattouf a donné un coup de main, le politologue Jean-Yves Camus signe un article.Et on retrouve aussi les dessinateurs Luz, qui a fait la couverture, Willem, Corinne Rey dite « Coco »… l’urgentiste Patrick Pelloux et les journalistes Antonio Fischetti, Sigolène Vinson, Laurent Léger, Zineb El Rhazoui… Eric Portheault, chargé de la partie administrative et financière, et l’avocat Richard Malka.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nathaniel Herzberg Depuis cinquante ans, ses os étaient restés sagement rangés dans une armoire du Hunterian Museum de Glasgow. Un drôle de monstre marin vient de voir le jour au pays du Loch Ness. Une équipe de scientifiques britanniques, belges et chinois a annoncé que quatre fossiles trouvés en 1959 sur l’île de Skye, en Ecosse, provenaient du dos, de l’aileron, de la queue, et d’une dent d’un animal jusqu’ici inconnu: un nouvel ichthyosaure, un type de reptile marin apparu il y a 250 millions d’années et disparu il y a 90 millions d’années. Ces travaux sont publiés, le 13 janvier, dans le Scottish Journal of Geology.Pour l’Ecosse, c’est un événement d’ampleur. La preuve de l’existence de ces vertébrés marins dans le pays n’avait jusqu’ici jamais été rapportée, alors que l’Angleterre, elle, disposait de spécimens depuis plus d’un siècle. L’animal s’est ainsi vu affubler d’un patronyme porte-drapeau: Dearcmhara shawcrossi, le premier mot signifiant lézard marin en gaélique (prononcer « jark vara »), le second rendant hommage au découvreur du fossile, Brian Shawcross. Quelques semaines après la défaite des indépendantistes au référendum, la découverte tiendrait presque de la revanche.Mi-dauphin, mi-crocodileMais au-delà de l’événement local, et même si les découvertes de fossiles de dinosaures, reptiles et autres tortues préhistoriques se sont multipliées ces dernières années, cette identification apporte des éléments importants à la connaissance de la faune ancienne. « D’abord c’est une nouvelle espèce », insiste Stephen Brusatte, de l’université d’Edimbourg, premier signataire de l’article. L’aileron supérieur (les ichthyosaures en avaient quatre) affiche une ossature particulière avec tout à la fois une extrêmité de forme triangulaire, et un important creux sur la face de l’os tout à fait uniques. « C’est probablement lié à une musculature différente. Peut-être un élément qui lui permettait de nager plus vite, même si on doit rester prudent sur les interprétations. » Mi-dauphin, mi-crocodile par son allure, l’animal chassait, selon toutes apparences, des poissons et d’autres petits reptiles dans les mers chaudes de l’Ecosse d’alors. Le marqueur d’une transitionLe paléontologue insiste surtout sur l’importance de la découverte sur un plan historique. « Au début du Jurassique, les reptiles étaient petits et primitifs. A la fin, ils sont tout à la fois plus grand et plus évolués. Mais quand a commencé la transition, quand s’est-elle achevée, on l’ignore encore », explique Stephen Brusatte. La relative petite taille de Dearcmhara shawcrossi – 4,20 mètres, quand même – et son caractère évolué permettent de conclure qu’il y a 170 millions d’années, la transition était en cours.Lancés dans un grand programme de recensement de tous les fossiles du pays, les paléontologues écossais entendent continuer leur entreprise. Ils ont lancé un appel aux collectionneurs privés afin qu’ils viennent nourrir « le patrimoine national ». D’ici là, pas sûr que le bel ichthyosaure vienne remplacer le chardon comme nouvel emblème écossais.Nathaniel HerzbergJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Louis Imbert Au moins six condamnations ont été prononcées en France depuis vendredi 9 janvier, au surlendemain de l'attaque contre Charlie Hebdo pour « apologie publique d'actes de terrorisme ». Les peines ont été prononcées en comparution immédiate à Valenciennes, Toulouse, Toulon et Reims (trois condamnations dans cette ville). Elles vont de trois mois à quatre ans de prison ferme.C'est la première fois qu'est ainsi appliquée la loi du 14 novembre 2014 sur « la lutte contre le terrorisme », la deuxième en deux ans après celle de décembre 2012. Cette loi inscrit le délit d'apologie d'un acte de terrorisme (déjà sanctionné par la loi de 1881 sur la liberté de la presse) au code pénal, avec la possibilité de passer en comparution immédiate devant la justice. Les procureurs ont insisté sur la nécessité de montrer la « sévérité » de la République après les attentats des derniers jours. L'accusation a été retenue contre des hommes au casier judiciaire chargé, en sursis ou en récidive.La loi « antiterroriste » de 2014 appliquée pour la première foisJusqu'au mois de novembre, la provocation et l'apologie des actes de terrorisme étaient considérées comme de simples délits de presse, relevant de la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881 (article 24). La loi de « lutte contre le terrorisme » voulue par le gouvernement Valls a fait passer ce délit au code pénal (article 421-4-5). La loi sur la presse s'applique cependant toujours pour des publications dans des supports de presse traditionnels.Sept ans de prison, 100 000 euros d'amendeAinsi, l'usage de ce chef d'accusation a été grandement facilité. Il a permis ces derniers jours aux tribunaux de prononcer des condamnations rapides, « pour l'exemple », en comparution immédiate (une procédure exclue pour les délits de presse). La plupart des condamnés avaient été placés en détention provisoire, une procédure simplifiée par la loi de novembre 2014, même si la précédente loi « antiterroriste » de décembre 2012 avait prévu de telles mesures en cas d'apologie d'acte de terrorisme. Enfin, la nouvelle loi permet le placement sous contrôle judiciaire et les saisies.La loi sur le terrorisme de 2014 a également alourdi les peines prévues : de cinq ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende au maximum, elles ont été portées à sept ans et 100 000 euros lorsque les faits sont commis sur Internet.Les principales condamnationsQuatre ans ferme à Valenciennes (Nord) La condamnation a été prononcée contre un homme de 34 ans, arrêté en état d'ivresse après un accident de voiture, dans lequel il avait blessé légèrement un père et sa fille de 12 ans, samedi à Haulchin (Nord). Il avait été jugé en comparution immédiate pour conduite sous l'emprise d'un état d'ivresse manifeste, refus de se soumettre aux vérifications en état de récidive, blessures involontaires, et apologie d'actes de terrorisme. C'est ce dernier chef qui explique la sévérité de la sentence, a expliqué le procureur, François Pérain.Aux policiers venus l'arrêter, il avait lancé : « Il devrait y en avoir plus des Kouachi. J'espère que vous serez les prochains (...). Vous êtes du pain béni pour les terroristes », selon le procureur. Selon La Voix du Nord, l'homme était déjà passé en jugement pour quatre outrages à personnes dépositaires de l'autorité publique et trois rébellions. La récidive a été prise en compte par le juge. Outre les quatre ans d'emprisonnement, il a écopé d'une annulation de son permis de conduire pendant deux ans et d'une interdiction de ses droits civils et de famille pendant trois ans.Dix mois ferme à ToulouseLe jeune homme de 21 ans voyageait vendredi dans un tramway sans titre de transport. Il s'en était pris aux contrôleurs en criant : « Les frères Kouachi, c'est que le début, j'aurais dû être avec eux pour tuer plus de monde. » Sa peine de 10 mois, prononcée mardi, a été alourdie de 2 mois par révocation d'un sursis accompagnant une précédente peine. L'homme avait déjà été condamné à trois reprises par la justice et faisait l'objet d'un sursis avec mise à l'épreuve qu'il ne respectait pas, précise La Dépêche. Il a été incarcéré le soir même.Un an ferme à ReimsLe jeune homme de 21 ans, sans emploi, avait été arrêté dimanche matin après un accident de la route sans gravité. Passager, un lendemain de fête, il s'était échauffé contre les policiers, décrit L'Union, jusqu'à lancer: « Je suis bien content que vos collègues se soient fait rafaler à Paris. »Peu après avoir été informé par le magistrat de permanence qu'il serait jugé le lendemain en comparution immédiate pour apologie de faits de terrorisme, il s'était évadé du commissariat. Il sera retrouvé dans les toilettes d'un bar. Sur son casier judiciaire figuraient huit mentions, notamment pour dégradation par incendie et vol aggravé. Il était sorti de prison le 10 novembre. A sa peine d'un an ferme s'ajoutent quatre mois de révocation d'un sursis.Trois mois ferme à ToulonL'homme de 27 ans, habitant de La-Valette-du-Var, avait publié sur sa page Facebook des photos de djihadistes et notamment la phrase « On a bien tapé, mettez la djellaba, on ne va pas se rendre, il y a d'autres frères à Marseille. » Arrêtédans la nuit de vendredi à samedi par des policiers agissant sur dénonciation, il a été condamné lundi par le tribunal correctionnel de Toulon à un an de prison, dont trois mois ferme pour apologie d'un acte terroriste. Le juge n'a pas prononcé de mandat de dépôt et l'homme est ressorti libre, sa peine devant être aménagée.L'apologie du terrorisme pas systématiquement retenueDans la totalité des cas que nous avons pu recenser, les procureurs ont systématiquement insisté sur la nécessité de condamnations sévères, en réaction aux attentats contre Charlie Hebdo, des policiers et un supermarché casher. Mais les juges n'ont pas systématiquement retenu l'accusation.simples « menaces »Ainsi, un Palestinien de 24 ans, jugé lundi à Toulouse, a été condamné à trois mois ferme avec mandat de dépôt pour « violences » volontaires sur fonctionnaire de police et « menaces ». Ce sans domicile fixe avait été arrêté, ivre à la sortie d'une boîte de nuit, dimanche à 7 heures du matin, suite à une dispute. Il était notamment accusé d'avoir crié qu'il voulait « faire le djihad » et tuer les agents « à la kalach ». L'homme avait un casier vierge, était arrêté pour la première fois de sa vie. « Si Dieudonné faisait l'apologie du terrorisme, ce n'est pas le cas de mon client ! Des outrages, une rébellion mais rien d'autre. Si, de la bêtise !» avait su convaincre son avocat, selon La Dépêche.Et avant « Charlie » ?La pénalisation de l'apologie d'un acte de terrorisme a été adoptée, en novembre, en réponse à la hausse de départs de Français pour le djihad en Syrie et en Irak depuis deux ans. Cette loi s'applique pour la première fois ces derniers jours, non comme un outil de répression contre une filière de recrutement djihadiste, mais de façon assez large au lendemain d'une série d'attentats, pour rappel au droit républicain.Le précédent Merah Auparavant, en 2012 le gouvernement Sarkozy – en fin de mandat – avait déjà tenté d'engager cette pénalisation suite à l'affaire Merah. La loi présentée, après le changement de majorité, par Manuel Valls, alors ministre de l'intérieur, n'avait pas retenu cette idée. A l'époque, le ministère expliquait qu'un délit de consultation de sites djihadistes soulevait des problèmes de constitutionnalité et risquait d'« encombrer les services de renseignement ». La surveillance administrative avait été jugée suffisante.Ce délit restait jugé dans les chambres de presse, pour des cas symboliques et néanmoins plus graves. Ainsi, il avait été retenu en mars contre Romain Letellier, modérateur du forum Ansar-alhaqq.net, considéré à l'époque comme le deuxième plus important site de propagande djihadiste francophone (4 000 inscrits, dont 680 actifs).Letellier avait été condamné, à un an de prison ferme, plus deux avec sursis. Il avait publié la traduction en français de deux numéros de la revue en ligne « Inspire », émanation d'Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA, Yemen). Cette revue, qui souhaite notamment inspirer les « loups solitaires » non-affiliés à des cellules djihadistes constituées, encourage les Occidentaux à commettre des attentats dans leur pays d'origine. C'est elle qui avait désigné le directeur de la publication de Charlie Hebdo, Charb, parmi 12 cibles prioritaires en 2013.Louis ImbertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter William Audureau Suite aux attentats commis la semaine dernière en Ile-de-France, plusieurs élus appellent de leurs vœux un « Patriot Act », du nom de ces lois d'exception votées aux Etats-Unis à la suite du 11-Septembre. Celles-ci ont notamment permis, par le renforcement du pouvoir des agences de renseignement, des écoutes téléphoniques et collectes de données massives auprès de la population civile.Adrienne Charmet-Alix est la coordinatrice des campagnes de la Quadrature du Net. Dès le 9 janvier, cette association de défense des libertés sur Internet a exhorté le gouvernement français à ne pas céder à la tentation de nouvelles lois antiterroristes, alors que les dérives liberticides des précédentes sont déjà dénoncées.Dans le discours du gouvernement, et notamment de Bernard Cazeneuve, Internet est souvent présenté comme un lieu d'autoradicalisation. Est-ce une analyse que vous partagez ?Cela dépend de ce qu'on appelle « autoradicalisation ». Dit comme cela, c'est un peu trop simple. Il faut différencier d'un côté ce qui relève d'un discours construit de propagande et de l'autre de ce qui relève d'éructions adolescentes. Internet n'est pas un endroit spécial. Rencontrer des gens, échanger, donner son opinion, c'est ce que chacun fait au quotidien, il ne faut pas s'imaginer Internet comme un endroit séparé du reste de la vie.Pour ce qui est des filières de propagande djihadistes sur les réseaux sociaux, il y en a, il ne faut pas le nier, mais de ce que l'on sait du parcours des trois auteurs des attentats de la semaine dernière, Internet n'a pas joué de rôle dans leur processus de radicalisation.  Ce qui nous pose un problème, c'est que dès jeudi le gouvernement a annoncé vouloir prendre des décisions supplémentaires concernant Internet, alors que cela semble n'avoir aucun rapport.Dès le 9 janvier, avant même le dénouement de la traque aux frères Kouachi, la Quadrature du Net a mis en garde contre une surenchère législative liberticide. Que redoutez-vous exactement ?Dès jeudi, la première chose qui a été faite par le gouvernement, ça a été d'envoyer à Bruxelles les décrets d'application de la loi Loppsi 2. C'était la dernière pièce qui manquait pour permettre le blocage administratif d'un site par un juge. Ce décret d'application traînait depuis plus de quatre ans. Il était nécessaire aussi pour mettre en application l'intégralité de la loi contre le terrorisme qui a été votée au mois de novembre. Cela a été fait en urgence.Quand nous avons vu que la première réaction du gouvernement a été de permettre de bloquer des sites sans procédure judiciaire, sans examen contradictoire, sans protection de la liberté d'expression en face, nous avons voulu rappeler l'importance de garder la tête froide. Quand la liberté d'expression est attaquée à travers Charlie Hebdo, quand des personnes juives sont assassinées en raison de leur religion, quand 4 millions de personnes descendent dans la rue, en criant « liberté, liberté », et que le premier réflexe du gouvernement est de créer un cadre permettant de réduire cette liberté, il faut avertir les citoyens et les mettre en garde contre des lois qui ne seraient problablement jamais passées sans ce contexte d'émotion.Justement, dans un tel contexte, comment mettre en garde sur les possibles dérives liberticides des lois d'exception sans faire le jeu des terroristes ? On imagine mal le gouvernement revenir en arrière sur la loi de novembre 2014.Non, malheureusement, quand une loi est votée, on revient rarement en arrière dessus. Ce qui nous inquiète beaucoup, c'est de voir arriver hier soir les premières condamnations pour apologie du terrorisme, conséquence directe de la loi sur le terrorisme, passées directement dans le code pénal. Cela donne ce que l'on a vu hier : des comparutions immédiates, des condamnations lourdes [pour certaines combinant une condamnation pour voies de fait], et plus lourdes si le discours a été publié sur Internet plutôt que sur d'autres supports, et des gens qui, pour des propos certes ignobles, vont partir faire de la prison ferme dans ce que l'on sait être les principaux lieux d'endoctrinement et de radicalisation.Lire aussi : Après les attentats contre « Charlie », trois condamnations pour « apologie du terrorisme »Le gouvernement est en train de répondre de la mauvaise manière, et de façon massive. Car si la condamnation est plus lourde sur Internet que sur un autre support, qu'est-ce qui va se passer ? Les auteurs de discours terroristes d'embrigadement vont chercher d'autres canaux de diffusion, et leurs messages vont passer sous les radars. La radicalisation va se faire ailleurs et cela n'aura absolument pas réglé le problème.Après les nombreuses révélations d'Edward Snowden sur les dérives du Patriot Act aux Etats-Unis, pensez-vous qu'un Patriot Act à la française puisse facilement être accepté en France ? Je ne pense pas, et c'est même rassurant d'entendre des responsables politiques dire qu'ils ne souhaitent pas un Patriot Act à la française. Mais ce n'est pas parce qu'ils le disent qu'ils ne le feront pas.On a déjà énormément de lois, de procédures et de services en mesure de surveiller et censurer la population, comme la loi de programmation militaire, dont les décrets d'application sont passés juste au moment de Noël, la loi antiterroriste, qui a été votée en novembre, ou la loi sur le renseignement, qui devrait arriver dans deux-trois mois. L'arsenal législatif permet déjà une très large écoute et une très large surveillance des citoyens, avec géolocalisation en temps réel, etc. Ce que je vois arriver, ce sont des demandes d'extension, de la durée des écoutes par des services, alors qu'elles viennent déjà d'être étendues.Si la presse ne le dénonce pas, si les citoyens ne le réalisent pas, on va se retrouver avec une extension de ce que l'on connaît déjà, et une massification des écoutes et de la surveillance. Il n'y a pas besoin d'avoir une agence avec un logo d'aigle pour avoir un Patriot Act à la française. On est déjà pas très loin, les trois quart du chemin sont déjà faits.De votre côté, quelle réponse législative préconisez-vous, qui ne soit pas synonyme de recul des libertés ?De ce que disent les experts, il y a déjà ce qu'il faut dans la loi. Simplement, c'est un choix à faire : choisit-on de surveiller massivement la population en espérant y trouver des renseignements, ou choisit-on de mettre des moyens humains sur les moyens de renseignements et de logistique. A priori, ce qui manque, ce sont les moyens humains. C'est ce que l'on préconise, afin de mieux suivre les personnes que l'on pense dangereuses, plutôt que toute la population. Le paradoxe est que les pouvoirs publics cherchent à renforcer un arsenal législatif déjà existant, alors que les plateformes sociales comme YouTube ou Twitter par exemple semblent très tolérantes vis-à-vis des messages d'apologie du terrorisme. N'est-ce pas sur elles qu'il faut faire pression ?Ce sont des plateformes américaines et, aux Etats-Unis, le premier amendement sanctuarise la liberté d'expression d'une manière beaucoup plus radicale qu'en Europe. On ne conçoit pas de faire de censure a priori. Et puis de manière plus cyniquement commerciale, il y a le risque, en cas de modération massive, de perdre ses utilisateurs. Enfin, le cadre établi par la LCEN ne leur impose pas de modération a priori. Ils font de bonne grâce ce que l'on demande d'eux. Au lieu de leur reprocher de ne pas assez censurer, de ne pas être assez actif, il faut réfléchir à ce que l'on veut comme cadre pour la liberté en France. On n'a pas de définition positive de la liberté d'expression. Peut-être est-ce le moment de mettre en route une réflexion là-dessus, afin, sans aboutir forcément à quelque chose d'aussi permissif qu'aux Etats-Unis, d'avoir enfin une définition claire de ce qu'est la liberté d'expression, de ce qu'elle permet et de ce qu'elle ne permet pas.Il semble qu'une partie non négligeable des auteurs de messages faisant l'apologie des attentats sur les réseaux sociaux aient été postés par des mineurs. Que peut-on faire contre ce phénomène ?Dans les années 70, quand il y avait du terrorisme d'extrême gauche, est-ce qu'on aurait condamné tous les enfants qui taggaient « morts aux flics » sur le hall de leur immeuble ? N'est-on pas dans le même registre ? Il faut bien distinguer ce qui relève de la sanction de ce qui relève de l'éducation. Il ne faut pas nier ce phénomène, mais il faut le traiter par le dialogue, plutôt que par une sanction massive. On sait très bien que depuis trente ans il y a un déficit d'éducation civique, la question est probablement là.William AudureauJournaliste au Monde 13.01.2015 à 16h42 • Mis à jour le13.01.2015 à 18h03 Après les marches du 10 et 11 janvier dans de multiples villes en France, nous avons interrogé différents responsables politiques sur la portée de celles-ci. Voici leurs contributions.Bernard Accoyer, député (UMP) de Haute-Savoie et ancien président de l’AssembléeLes « marches républicaines » du 11 janvier s’inscriront parmi les pages symboliques majeures de notre histoire nationale. […] Elles sont un acte de résistance face au terrorisme brutal et abject.Ce dimanche, un nombre sans précédent de nos compatriotes, quelles que soient leurs origines, leur religion, leurs opinions, se sont rassemblés dans un extraordinaire élan d’unité nationale autour des valeurs de notre République. Cette mobilisation ne doit cependant pas masquer certaines réticences à participer à cet élan, comme elles ont pu s’exprimer ici où là, notamment, parfois, lors des minutes de silence observées en milieu scolaire. Ce moment historique pour notre pays pourrait rester sans lendemain si nous étions incapables de « parler vrai », de réfléchir sans tabou aux causes qui ont conduit à cette situation, d’ouvrir le débat sur le sens des mots « République française » […].Depuis près d’un demi-siècle, à coups de déconstruction méthodique des valeurs qui ont fait notre pays, de repentances instrumentalisées alimentant les concurrences mémorielles les extensions communautaristes, l’abandon de pans entiers du territoire national à la loi du plus fort, toujours au détriment des populations les plus fragiles, notre pacte républicain a été affaibli, la communauté nationale a été fragmentée. Le diagnostic mérite d’être posé sans détour : notre République est en souffrance. Elle n’est plus, malheureusement, pour trop de nos compatriotes, ni une espérance ni une exigence.Le 11 janvier 2015 doit marquer le début d’une reconquête républicaine, d’un renforcement de l’instruction de tous les jeunes Français, de l’éducation civique et de l’enseignement de nos valeurs fondamentales, comme d’un rétablissement de l’autorité de l’Etat. L’Etat porteur de l’intérêt général, protecteur des plus faibles, l’Etat dont les agents et les symboles doivent être respectés. Alors, renouant avec la promesse républicaine, nous redonnerons à tous les Français l’envie d’aimer la France.Nathalie Kosciusko-Morizet, députée de l’Essonne et présidente du groupe UMP au conseil de ParisDans ces rassemblements, il y avait un esprit qui allait au-delà des appartenances partisanes, au-delà des engagements de la vie ordinaire. […] C’était très fort. Il y avait quelque chose de l’ordre du sacré. Une attente considérable s’est exprimée. Nous devons être au niveau d’exigence des citoyens, avoir de la tenue, nous mettre d’accord en évitant les polémiques.Plus vous regardez loin, plus vous vous donnez des chances d’avancer. Pour cela, il faut décrire les choses avec des mots simples et trouver des solutions concrètes. A l’époque de la guerre en Afghanistan, les services devaient surveiller une centaine de djihadistes en France, aujourd’hui on parle de plus d’un millier. Puisqu’il faut entre 20 et 30 personnes pour assurer la surveillance d’un seul djihadiste, nous devons augmenter les moyens des services. A nous de trouver la solution pour le faire. L’esprit d’unité nationale doit perdurer avec des mesures opérationnelles prises dans le consensus.Valérie Pécresse, députée des Yvelines et présidente du groupe UMP à la région Ile-de-FranceHier, on a tous ressenti un grand moment d’émotion. On était tous là pour dire : « On est la France » et « on est fiers d’être français ». Ce n’était pas une question de partis politiques. C’étaient les Français qui manifestaient dans un esprit de résistance et d’union nationale. La France ne se réveille pas la même aujourd’hui qu’hier. Il faut désormais écouter les questions de la France « d’en bas », y répondre pour calmer les angoisses. C’est un tournant. On incarne un idéal de liberté et de civilisation. On doit défendre cet idéal et le protéger.L’émotion, ça ne suffit pas. Le risque, c’est de sortir de cette manif en disant : « C’est bon, on est tous rassemblés et tout va bien. » Non, il faut des réponses à la hauteur. Il faut une grande loi d’exception, qui suscite un large consensus national. Le temps de la naïveté autour de la menace terroriste est passé. Je veux une loi de protection pas angéliste. Un « Patriot Act » à la française. Ce qu’il faut, c’est une réponse globale avec plus de moyens pour nos services de renseignement, un contrôle du Web plus strict, poser la question de l’isolement dans les prisons pour ceux qui reviennent du djihad.En termes de politique pénale, que fait-on des djihadistes présumés quand ils sortent ? Comment les désendoctriner ? Il faut se poser toutes ces questions sans tabous car le service de réinsertion actuel ne suffit plus.Il y a des sujets qu’on a éludés pendant trop longtemps et dont on n’a pas assez mesuré la gravité. La violence de l’agression subie par notre pays en termes de liberté justifie qu’on pose à ceux qui reviennent du djihad la question : « Vous sentez-vous vraiment français ? » Le fait que des jeunes ne veuillent pas faire la minute de silence pour Charlie Hebdo pose des questions. Il n’est pas normal que certains jeunes français disent : « La France n’est pas mon pays ». Pour y remédier, il faut des cours de morale républicaine à l’école et imposer le drapeau à l’école. Il faut inculquer aux jeunes l’amour du pays et du drapeau. Il faut réfléchir à ce que l’on doit mettre dans les programmes scolaires pour redonner cet amour du pays.Patrick Devedjian, député (UMP) et président du conseil général des Hauts-de-SeineCe qui s’est passé est une graine, une semence. A nous de maintenant transformer l’essai. Le président de la République, garant de l’unité nationale, a une très forte responsabilité. Il doit entretenir une attitude de respect à l’égard de tous les politiques, surtout au moment où les polémiques reprendront le dessus.Le ton doit devenir plus respectueux entre nous et je dis ça aussi pour l’opposition. Nous devons approfondir la concertation pour arriver à des équilibres. Cela suppose que chacun fasse un pas. Les projets doivent aussi être plus consensuels et ceux qui clivent doivent être reportés.Dans certains domaines, les mesures doivent être prises conjointement afin de prolonger cet esprit d’unité nationale. Il y a une peur du terrorisme, un besoin de sûreté qui est un droit inscrit dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Il nous faut donc répondre à cette angoisse, en ne portant pas atteinte aux libertés fondamentales. La politique est un art simple. Tout est dans l’exécution qui est une question de doigté.Rama Yade, conseillère régionale (Parti radical) d’Ile-de-FranceLa marche de dimanche était quelque chose de merveilleux… Moins pour le nombre record de citoyens qui se sont rassemblés que pour le sentiment de communion nationale qui en a émané. La mystique républicaine qu’on croyait morte s’est déployée. Il y a quelques semaines, peu pariaient sur ces valeurs. Moi et quelques-uns, nous avions le sentiment de prêcher dans le désert, accusés de défendre une soi-disant « pensée unique ». Où sont passés ceux qui croient au « suicide français » ? Où sont passés les 26 % du Front national ?On a touché au nerf de la République, à l’essentiel. Dans cette marche, les Français ont voulu dire beaucoup de choses, de l’inquiétude, de la colère, de la tristesse, de la détermination, de la fierté aussi. C’était la première manifestation de ma vie. Je suis donc incapable de la comparer à une autre. […] Si le monde nous a accordé une telle attention, c’est parce que nous sommes la France, le pays des droits de l’homme. […]Ce qui m’a également marquée, c’est le mélange. A travers ces actes barbares, l’Etat islamique veut diviser les Français. Voir des musulmans se qualifier de juifs, c’est une première victoire contre le terrorisme, une réponse éclatante. A la classe politique de se montrer digne demain.La République, ce n’est pas la mollesse. Notre force, c’est l’Etat de droit. Je ne suis pas favorable à un Patriot Act à la française. Aux Etats-Unis, cela a conduit à la torture. Mais le laxisme n’est pas non plus une solution. On ne rend pas service aux jeunes en les laissant vivre dans l’anarchie. Mes solutions ne sont pas droitières, elles sont républicaines.Souvenons-nous de la grande loi de 1905 sur la laïcité. Pour les curés de l’époque, c’était quelque chose d’extrêmement violent. Il faut d’abord arrêter de vider cette loi de 1905 de son sens. Et puis, plus qu’un patriot act, je suis pour un education act. Les « ABC » de l’éducation, les rythmes scolaires, ce ne sont pas les vrais enjeux. Ce qui importe c’est la transmission des savoirs, l’importance du travail. […] C’est rendre service aux enfants que de fermer les portes et les fenêtres des écoles. Les internats d’excellences étaient un bon exemple d’une politique efficace en matière d’éducation. L’excellence, la méritocratie, le travail, ce ne sont pas des gros mots.Le débat s’oriente vers les enjeux sécuritaires. Mais je pense que ces djihadistes ne doivent pas êtres jugés par nos tribunaux : ils doivent être traités au niveau de la Cour pénale internationale (CPI). […] La place des djihadistes n’est pas dans les prisons françaises, trop confortables pour eux, mais à la CPI.François Bayrou, maire de Pau et président du MoDemCe que je retiens en premier, c’est la puissance de la mobilisation : entre 4 et 5 millions de personnes, 40 000 à Pau, sans distinction de classe sociale, ou presque, d’origine, ou presque, de religion, ou presque, de philosophie, ou presque. Je n’ai jamais vu une mobilisation de cette ampleur, qui ne développe aucune hostilité quand d’habitude on se mobilise plutôt contre. Des jeunes ovationnaient des policiers qui n’en croyaient pas leurs yeux. […] Ce qui s’est manifesté là, c’est cet espoir de vivre ensemble, c’est de vivre cet espoir ensemble, c’est un mouvement puissant qui veut que l’on sorte de cette sclérose obsessionnelle dans laquelle on vit en France depuis des années. Tout cela est extrêmement émouvant.J’ai défilé exprès non avec les élus mais dans les rangs de la foule. Il y a une exaspération croissante vis-à-vis des élus politiques. Pourquoi y a-t-il un tel rejet ? Parce que ces partis ne représentent pas le peuple et le peuple les rejette, même ceux qui votent pour eux ne s’y reconnaissent pas. […] Mélenchon, Le Pen et moi, à nous trois, nous représentons 40 %, en 2012, de la population et nous n’avons aucune représentation, ou presque. C’est symptomatique de ce qui se passe dès lors que vous refusez de faire allégeance aux partis dominants. Ce manque d’authenticité de la représentation politique est nuisible. Il faut que cela change […].Il faut enfin savoir redonner au débat public une certaine hauteur. C’est le sujet central depuis quinze ans. Je sais que ça peut apparaître comme une obsession, mais la situation actuelle nous a conduits à la perte totale de légitimité du débat public.Annick Lepetit, députée de Paris et porte-parole du groupe PS à l’AssembléeLe premier ministre nous a redit qu’il était pour que tous les débats aient lieu, que c’était une demande de nos concitoyens. Il a également dit que les Français avaient répondu aux attaques « clairement, spontanément, dignement, chaleureusement ». La réponse prioritaire est la protection des Français et du pays et le renforcement de la lutte contre le terrorisme.Hier, s’est exprimée une demande à ce qu’on ne ferme pas les yeux, qu’on ne fasse pas semblant de ne pas voir ce qui se passe. Il faudra remettre les valeurs républicaines et de la laïcité au cœur de notre république, venir en soutien aux professeurs, qui peuvent parfois se sentir seuls.Pouria Amirshahi, député (PS) des Français établis hors de FranceDimanche a eu lieu une vraie levée de boucliers citoyenne, massive et avec un message : en France, on n’accepte pas d’être tué pour ses opinions, surtout quand il s’agit de ce qui est fondamentalement français, l’impertinence. C’est une grande force utile pour demain si nous ne basculons pas dans des délires sécuritaires et si nous ne laissons pas pousser les mauvaises herbes de la stigmatisation et des rancœurs.Il faut que les responsables politiques s’élèvent aussi haut que ce sont élevés ces gens, on ne peut pas avoir des grandes proclamations de la république puis s’excuser de ne pas le faire parce qu’on n’a pas d’argent. Nous devons consacrer toutes les ressources publiques à tout ce qui fait notre égalité de condition : les services publics, les écoles… Et convaincre ceux qui plaident pour plus de sécurité que ce n’est pas le problème car celui qui est déterminé à tuer le fera, malgré toute la police du monde.Julien Dray, député (PS) de l’EssonneIl faut d’abord bien analyser ce qu’il s’est passé, ce que ça révèle des failles de notre société à tous les niveaux. Ce que ça révèle comme sentiment et comme volonté. Il ne faut surtout pas se précipiter vers des produits cosmétiques ou des fuites en avant sécuritaire sans réflexion. Il faut surtout comprendre où en est la société française.C’est la cohésion républicaine qui est en cause, il faut réfléchir comment on fait pour la relancer, la renforcer. Sur les mesures techniques de lutte, n’annonçons pas de choses tout de suite, prenons le temps de voir ce qu’on peut construire. Il ne faut pas faire de la surenchère.Carlos Da Silva, député de l’Essonne et porte-parole du PSIl faut d’abord maintenir le niveau politique à la hauteur du 11 janvier, retomber dans la petite controverse politique serait la pire réponse. Les Français nous ont envoyé un signal dimanche : comment a-t-on pu oublier d’être fiers de nous-mêmes et de la France ? Quelle face de nous-mêmes voulons-nous éclairer ? Cela fait trop longtemps que les politiques comme les médias, par facilité, par opportunisme, par inconscience, n’éclairent que notre face sombre ou déprimée. Le 11 janvier, les Français ont rallumé le pays.Il n’y a pas une réponse magique, mais plusieurs chantiers à mener conjointement et qui prendront du temps : il y a la lutte contre le terrorisme bien sûr, mais aussi le combat pour l’école, la question de la laïcité, celle des territoires oubliés de la République… Autant de sujets dont on parle depuis des années mais auxquels il faut s’attaquer de manière radicale si nécessaire.Si le seul résultat, c’est un « Patriot Act », ça ne fera pas avancer le schmilblick. La France a besoin de deux-trois réformes nécessaires, comme sur l’éducation, qui ne se feront qu’avec une unité nationale entre la gauche et la droite. Il faut trouver un fort compromis. C’est le peuple UMP-PS-écologistes-Front de gauche qui était dans la rue. Est-ce qu’on ne peut pas trouver deux-trois grandes réformes nécessaires ? Allons-y !Emmanuel Maurel, député européen socialisteLe soutien exprimé dimanche aux politiques est avant tout une exigence. Les Français veulent une reformulation des valeurs républicaines : l’école, la laïcité, les Lumières, la sécurité… Ce sont des chantiers considérables, qui relativisent bien des petites querelles politiciennes, et face auxquelles les politiques peuvent être tétanisés parce que les réponses ne doivent pas être simplistes.Malek Boutih, député (PS) de l’EssonneCe que certains considéraient comme une illusion est apparu comme une réalité charnelle. Notre destin commun, celui d’une singularité française qui se distingue dans le monde, s’est manifesté le 11 janvier. En cela, cette journée historique s’inscrit dans l’héritage de 1789 et témoigne de la force de la République.Ce ne sont ni les partis ni les institutions qui ont fait l’unité nationale. C’est le peuple qui a fabriqué ce moment. Plus rien ne sera comme avant. Les conséquences politiques sont radicales. On peut toutefois signaler que toutes les formations politiques se sont bien comportées. A l’exception du Front national… A l’épreuve de l’Histoire, sa prétendue normalisation en prendra un sérieux coup.Désormais, il s’agit de protéger la population et notre modèle républicain. Deux étapes nous attendent. D’abord, des débats internes sont nécessaires sur les questions concrètes que nous avons laissées de côté : sur les ghettos, sur l’islam, sur le comportement électoraliste de certains élus, qui promettent sans agir. Les temps ont changé. Même SOS racisme a commis des fautes. Dans tous les camps il doit y avoir des remises en cause. Personne ne sortira indemne de cet épisode.Ensuite, l’ordre du jour des débats parlementaires doit être bouleversé. Je vais proposer une commission à l’Assemblée nationale pour reconstruire le maillage républicain dans les territoires du pays. Il y a notamment besoin de dispositifs sécuritaires particuliers : que faire des 1 300 Français partis faire le djihad ? Tous les sujets doivent être mis sur la table. Par exemple, certaines zones très précises ne sont plus en mesure d’être gérées par le système démocratique. Il s’agit de communes aux mains des communautés religieuses, des intérêts, ou encore des gangsters. La pauvreté, la délinquance, la destruction sociale et familiale y sont maximales. Il faut mettre en place des mesures exceptionnelles de reprise en main de ces territoires par l’Etat.Ce n’est pas un hasard si Coulibaly vient de Grigny (Essonne). S’il y a un potentiel de danger, ce sont des territoires qu’il faut nettoyer. Dans ces communes, les républicains ne peuvent que perdre. Je propose donc qu’elles soient temporairement mises sous tutelle par l’Etat. Ce sont des territoires où il y a une véritable ghettoïsation, où la question numéro un est identitaire.Michel Vauzelle, président (PS) de la région Provence-Alpes-Côte d’AzurQuatre millions, c’est magnifique et ce n’était pas du tout prévisible. Le peuple a réinvesti la place de la Nation et celle de la République, par le simple effet de la démocratie participative, sans partis politiques. Il s’est réapproprié le drapeau tricolore qui lui avait échappé, subtilisé par le Front national… C’est formidable. Mais la France compte 66 millions d’habitants. Où étaient les autres ? Pourquoi n’étaient-ils pas là ? Peut-être n’aiment-ils pas Charlie Hebdo, vont-ils voter FN, ne sentent-ils pas concernés ? C’est d’eux dont il faut s’occuper aujourd’hui. Et désormais, nous avons pour le faire, la force de ceux qui sont descendus dans la rue.La réponse au problème qui nous est posé ne peut venir des seuls politiques. Il s’agit de dire aux gens : « Vous êtes responsables ! ». Ils doivent entrer en résistance. Contre l’islamisme intégriste, bien sûr, mais aussi contre tous les fascismes qui nous menacent. Il faut aussi que nous résistions contre l’intolérant, le sécuritaire qui est en nous. Dimanche, on a parlé d’une « atmosphère de libération » à Paris. Mais dans notre cas, nous sommes très loin d’une libération. Le combat n’est pas gagné. Chacun doit veiller au salut de la République. Je suis, pour un an encore, le président d’une grande région musulmane, juive, chrétienne et laïque… Recherchons tous ensemble un nouveau modèle de société.Suivre le discours de certains élus qui ne parlent que de places de prison, de solution policière, de répression, parfois avant même que le délit soit commis, serait une catastrophe. Il faut expliquer que s’il y a un plan Vigipirate aujourd’hui, c’est parce qu’on fait la guerre en Irak et au Sahel, et qu’on doit la faire. Mais le seul plan Vigipirate est très insuffisant. Le problème n’est pas ethnique ou religieux, il est d’abord social. Si on ne réforme pas l’éducation nationale, si on n’a pas une politique sociale, si on ne donne pas du respect et un emploi à ses gamins, certains iront peut-être faire le djihad.Daniel Cohn-Bendit, ancien député écologiste européen Il faut investir dans les quartiers. Je ne fais là que répéter les études qui disent que dans des tas d’endroits, les gens n’ont pas de perspectives. Ce sont des endroits où se greffent les trafics de drogue, d’armes, et une idéologie dangereuse. C’est comme pour le climat, on paye les pots cassés de ce qu’on n’a pas fait pendant vingt ans. Nous avons besoin d’un grand « New Deal » pour les banlieues. Il y a des possibilités. […]Une minute de silence pour les mômes, c’est léger. Il faut prendre une journée entière pour leur parler. Il y a des tas de jeunes qui disent être très contents de ce qui est arrivé [les attaques], on ne se donne pas les moyens de les rattraper. Le message d’hier, c’est que Marine Le Pen peut ne pas être majoritaire en France. Tous ceux qui ne veulent pas se laisser terrifier sont sortis, c’est une bouffée d’air frais. La Manif pour tous, Marine Le Pen à 20 %, la France moisie, tout ça me faisait peur. Ces attentats ont fait sortir l’autre France.L’après « Charlie » au cœur des débatsService politique (avec Amos Reichman et Gilles Rof)  13.01.2015 à 16h15 L'effondrement du prix du pétrole n'est ni une bonne ni une mauvaise nouvelle. Car il n'est pas en soi le signe funeste d'une aggravation de la situation économique mondiale, mais pas davantage le Deus ex machina qui va permettre à la consommation européenne ou américaine de rebondir.La baisse du prix du pétrole d'environ 50 % depuis septembre est avant tout le reflet de l'augmentation de la production américaine, de la hausse du dollar, et de l'absence de perturbation de l'offre partout ailleurs dans le monde.La surprise est venue en fin d'année de ce que l'OPEP n'est pas venu en soutien aux cours du brut, l'Arabie saoudite décidant pour la première fois en près de 20 ans de poursuivre une stratégie de part de marché.Les prix demeureront donc sous-pression jusqu'à ce que le déclin naturel de l'offre et la réduction des forages jouent leur rôle de facteur d'ajustement. La reprise des prix en tendance pourrait se situer début 2016, quand les volumes de pétrole de schiste produits commenceront à baisser.La faiblesse de la croissance mondiale n'est qu'un facteur aggravant, corroboré par la baisse du prix d'autres matières premières, comme le minerai de fer, en retrait aussi d'environ 50 % sur l'ensemble de l'année 2014, ou le cuivre, en repli de 15 %.CIRCONSTANCES INHABITUELLESL'effondrement du prix du baril pourrait-il relancer la croissance mondiale ? Il est classique de considérer que la baisse du prix du pétrole agit comme une baisse d'impôts pour les consommateurs.Ce qui ne sera pas dépensé en facture d'énergie pourra être dépensé autrement, et relancera de ce fait la consommation.De plus, les entreprises bénéficient d'une baisse de leurs coûts matières, ce qui soutient leurs marges ou leur compétitivité, selon le choix qu'elles font quant à l'usage de cette bonne fortune.Ces arguments se sont vérifiés dans le passé, et la plupart des économistes se sentent même capables de chiffrer l'impact positif à attendre sur la croissance mondiale. C'est cependant faire peu de cas de deux circonstances inhabituelles.La première est que cette baisse du prix de l'énergie ne constitue un coup de tonnerre dans un ciel bleu. Elle surgit au contraire dans un contexte où le ralentissement de l'inflation approchait déjà de niveaux préoccupants pour la croissance et les facultés de remboursement des pays européens les plus endettés.Par conséquent, ce sont d'abord les anticipations d'inflation qui risquent d'être aggravées par la baisse du prix du pétrole. Il est loin d'être certain que les consommateurs se précipitent pour dépenser les économies que la baisse du prix de l'énergie leur procure, ou que les entreprises réinvestissent immédiatement leurs gains de marge dans le circuit économique.Comme le disait le regretté Bernard Maris, pour comprendre l'économie, il faut être psychologue. L'ampleur exceptionnelle du sursaut populaire du 11 janvier ne pourrait-il pas avoir autant d'impact en France sur le comportement des agents économiques que la baisse du cours du pétrole ?VIOLENCE DE LA BAISSELa seconde circonstance inhabituelle est la violence de cette baisse, qui met en question la rentabilité immédiate de toute une partie de l'industrie pétrolière, entraînant dès lors un coup de frein aux investissements et une détérioration du crédit de beaucoup d'entreprises du secteur.La plupart des producteurs de pétrole de schiste aux Etats-Unis ont besoin d'un prix du brut d'au moins 70 dollars pour justifier la poursuite des investissements.Ces conséquences sont susceptibles, au moins à court terme, d'agir comme un handicap à la croissance économique globale. C'est seulement dans un second temps qu'une reprise cyclique de l'économie pourra être favorisée par un faible prix de l'énergie.Didier Saint-Georges, membre du comité d'investissement de Carmignac. 13.01.2015 à 16h08 • Mis à jour le13.01.2015 à 18h28 Une rare unanimité a gagné l'Assemblée nationale, mardi 13 janvier, lors de la traditionnelle séance de questions au gouvernement, transformée en hommage aux victimes des attentats de Charlie Hebdo, de Montrouge et du supermarché casher de la porte de Vincennes.Minute de silence et MarseillaiseQuelques secondes après la fin de la minute de silence décrétée par Claude Bartolone, le président de l'Assemblée, les députés ont entonné ensemble La Marseillaise.Ont défilé ensuite à la tribune les représentants de chaque groupe politique, qui ont à tour de rôle dénoncé les actions terroristes qui ont endeuillé la France et appelé, à leur manière, à réagir pour ne plus que cela se produise.Manuel Valls, ovationné par les députés, a ensuite pris la parole. Il a salué la mémoire des victimes et la grande solidarité du peuple français et des gouvernements étrangers : « Les soutiens, la solidarité venus du monde entier ne s'y sont pas trompés : c'est bien l'esprit de la France, sa lumière, son message universel, que l'on a voulu abattre. Mais la France est debout. » Il a salué « la magnifique réponse, le magnifique message » envoyé par les députés qui ont chanté La Marseillaise.« La France est en guerre contre le terrorisme »Il a également reconnu « le grand message de responsabilité » adressé par les Français au gouvernement et aux parlementaires. Il a salué aussi le travail des policiers et gendarmes, chaleureusement et longuement applaudis – toujours debout – par les députés. Le ministre de l'intérieur a lui aussi été nommément remercié, et très applaudi par l'Assemblée. La garde des sceaux, Christiane Taubira, a elle aussi été citée par Manuel Valls mais beaucoup moins applaudie dans l'hémicycle.Le premier ministre a rappelé les moyens déployés dans la foulée des attentats, puis enchaîné : « Oui, la France est en guerre contre le terrorisme, le djihadisme et l'islamisme radical. La France n'est pas en guerre contre l'islam et les musulmans, a-t-il martelé, la France protégera tous ses concitoyens avec détermination et sang-froid. »Des « mesures exceptionnelles » mais pas de « mesure d'exception »« A une situation exceptionnelle doivent répondre des mesures exceptionnelles. Mais je le dis avec la même force : jamais des mesures d'exception qui dérogeraient au principe du droit et des valeurs », a garanti le premier ministre, avant d'énoncer ses propositions.« Nous avons aussi amélioré la coopération entre nos services intérieurs et extérieurs (...) même s'il faut faire davantage nos échanges avec les services étrangers, a-t-il annoncé. « Mais il faut aller plus loin, j'ai demandé au ministre de l'intérieur de m'adresser dans les huit jours des propositions de renforcement, a-t-il déclaré, elles devront concerner Internet et les réseaux sociaux qui sont plus que jamais utilisés pour l'embrigadement, la mise en contact et pour le passage à l'acte habituel. »Des quartiers spécifiques en prison pour « les éléments radicalisés »Christiane Taubira a eu nettement moins de succès, elle a été huée par une partie des députés lorsque Manuel Valls a évoqué avoir demandé « à la garde des sceaux de faire des propositions » de son côté dans les jours à venir. « Les phénomènes de radicalisation se développent en prison, ce n'est pas nouveau », a-t-il poursuivi. Evoquant une mesure expérimentée actuellement à Fleury-Mérogis, Manuel Valls a souhaité que, « avant la fin de l'année (...), la surveillance des détenus considérés comme radicalisés [soit] organisée dans des quartiers spécifiques créés au sein d'établissements pénitentiaires ».Lire (édition abonnés) : Changement de doctrine sur l’islamisme en prison« Progression insupportable » des actes antisémites« Je ne veux plus qu'il y ait des juifs qui puissent avoir peur, je ne veux pas que des musulmans aient honte, la République est fraternelle, généreuse et elle est là pour accueillir chacun », a-t-il martelé dans un hémicyle galvanisé. « L'histoire nous l'a montré, le réveil de l'antisémitisme, c'est le symptôme d'une crise de la démocratie, d'une crise de la république (...). Les actes antisémites connaissent en France une progression insupportable. Il y a les paroles, les insultes, les gestes. Les attaques ignobles, comme à Créteil, il y a quelques semaines, qui (...) n'ont pas soulevé l'indignation qui était attendue par nos compatriotes juifs », a déclaré le premier ministre, interrompu par les applaudissements.« Des actes anti-musulmans, inadmissibles, intolérables » M. Valls a aussitôt enchaîné pour relever que « l'autre urgence, c'est de protéger nos compatriotes musulmans. Ils sont aussi inquiets ». « Des actes anti-musulmans, inadmissibles, intolérables, a-t-il dénoncé, se sont produits ces derniers jours. Là aussi, s'attaquer à une mosquée, à une église, à un lieu de culte, profaner un cimetière, c'est une offense à nos valeurs. » « L'islam est la deuxième religion de France. Elle a toute sa place en France », a-t-il souligné.« La France est une liberté farouche », a-t-il poursuivi, « rester fidèle à l'esprit du 11 janvier, c'est être habité par ces valeurs, apporter des réponses aux questions des Français, comprendre que le monde a changé, qu'il y aura un avant et un après ».  « Il y a quelque chose qui nous a tous renforcés après ces événements et les marches de cette fin de semaine, nous le sentons tous, a-t-il conclu, c'est la fierté d'être français, ne l'oublions jamais. » L'intervention du premier ministre s'est terminée dans un tonnerre d'applaudissements. 13.01.2015 à 15h51 • Mis à jour le13.01.2015 à 16h16 Le réalisateur de Annie Hall, Bananas, et Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe (sans jamais oser le demander), passe au petit écran. Amazon Studios a annoncé, mardi 13 janvier, que Woody Allen va créer sa première série TV pour le service de diffusion par Internet d'Amazon. Le réalisateur américain devrait écrire et diriger l'intégralité d'une saison, composée d'épisodes d'une demi-heure.Baptisée « Untitled Woody Allen Project » (« le projet Woody Allen sans titre »), la série devrait être diffusée aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Allemagne.« Je ne sais pas comment je me suis mis là-dedans. Je n'ai aucune idée et je ne sais pas par où commencer. A mon avis, Roy Price [vice-président d'Amazon Studios] va le regretter », a commenté Woody Allen. Lire : Amazon part à l’assaut de la télévision avec la Fire TV Eric Albert (Londres, correspondance) Le gouvernement britannique a annoncé, mardi 13 janvier, qu’il reprenait le contrôle direct de Sellafield, le plus grand site européen de déchets nucléaires. Nuclear Management Partners (NMP), le consortium qui en avait la responsabilité jusqu’à présent, constitué du français Areva, du britannique Amec et de l’américain URS, perd son contrat. Ce nouveau rebondissement, dans un dossier qui traine depuis des décennies, vient symboliser l’extrême complexité du démantèlement de ce site nucléaire, prévu officiellement pour durer encore un siècle.En 2008, NMP avait remporté le contrat de la gestion de Sellafield, d’une valeur de 9 milliards de livres (11,5 milliards d’euros). Le site lui-même demeurait aux mains de l’Autorité de démantèlement britannique (NDA), mais sa gestion était entièrement sous-traitée, pour une période de dix-sept ans. Avec dix mille salariés sur place, l’ampleur du travail est un casse-tête scientifique et environnemental. Le site, au nord-ouest de l’Angleterre, a abrité un site d’armement nucléaire, ainsi que la première centrale nucléaire civile au monde, ouverte en 1956. Il a aussi été choisi pour retraiter le combustible de la majorité des centrales britanniques et contient d’importants lieux de stockage « provisoires » des déchets.Les difficultés se multiplientMais depuis 2008, les difficultés se multiplient pour NMP. L’estimation du coût du démantèlement et du retraitement des déchets s’est envolée. Le dernier chiffre officiel parle de 70 milliards de livres (90 milliards d’euros), avec des travaux qui doivent terminer… en 2120. NMP a été sévèrement critiqué à plusieurs reprises par le National Audit Office, équivalent de la cour des comptes, et par des comités parlementaires : les coûts augmentent, les délais ne sont pas tenus…Le gouvernement britannique a donc décidé de mettre un terme à son contrat. Mais il insiste que le problème n’est pas tant la performance de NMP que la structure du contrat. « Ces projets qui s’étalent ainsi sur le très long terme sont compliqués à gérer pour des entreprises du secteur privé », reconnaît un porte-parole du ministère de l’énergie et du changement de climat (DECC). D’ici quinze mois, l’Autorité de démantèlement britannique va donc reprendre la supervision directe du projet. Elle compte cependant continuer à sous-traiter certains contrats.Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Saliba (Mexico, correspondance) En 1968, juste avant de s’envoler pour couvrir le printemps de Prague, le journaliste Julio Scherer avait rencontré le président du Mexique, Gustavo Diaz Ordaz (1964-1970), digne représentant du régime clientéliste et corrompu du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) au pouvoir depuis 1929. A son arrivée à la résidence présidentielle à Mexico, le journaliste s’était vu remettre une lettre et une enveloppe remplie de billets de banque. « Merci, mais le président me connaît », avait refusé sans détours l’intéressé. Julio Scherer, mort mercredi 7 janvier dans la capitale mexicaine à l’âge de 88 ans des suites d’un choc septique, érigeait l’indépendance journalistique en règle de vie et faisait alors figure d’exception dans les milieux de la presse mexicaine, longtemps assujettie au PRI, qui a gouverné le pays sans partage durant soixante et onze ans jusqu’en 2000. Ancien directeur du quotidien Excelsior et fondateur de l’hebdomadaire d’investigation Proceso, il restera dans l’histoire du journalisme au Mexique comme celui qui a défié l’autoritarisme du PRI au nom du droit d’informer.« Chasseur d’exclusivités »Considéré comme l’un des plus importants journalistes mexicains du XXe siècle, cet homme discret et raffiné a influencé une nouvelle génération de reporters, en ouvrant la voie à la démocratisation du pays. Fils d’un banquier d’origine allemande, Julio Scherer Garcia était né à Mexico le 7 avril 1926. Il n’a pas encore 18 ans lorsqu’il entre comme coursier à l’Excelsior. « Je rêvais d’être un chasseur d’espèces inouïes : les exclusivités publiées sur huit colonnes », racontait en 2012 le journaliste dans son ouvrage Vivir (Vivre, non traduit), l’un des vingt-deux livres qu’il a écrits. Durant ses soixante-dix ans de carrière, sa plume aiguisée a révélé de nombreux scandales, telle l’existence d’une unité de l’armée dédiée à la lutte contre les guérillas ou les détournements de fonds du frère du président Carlos Salinas de Gortari (1988-1994).Muni de son inséparable carnet de notes, il a interviewé la plupart des dirigeants du continent américain, de John F. Kennedy à Salvador Allende, de Fidel Castro à Augusto Pinochet. Le printemps de Prague a été son dernier grand reportage international, avant de prendre, en août 1968, la direction de l’Excelsior. C’est lui qui a pris l’initiative, le 3 octobre 1968, au lendemain du massacre de Tlatelolco à Mexico, où des centaines d’étudiants tombaient sous les balles de l’armée, de publier dans son journal un encadré noir avec la question « Pourquoi ? ». Il avait coutume de comparer son métier à la chirurgie, précisant que « le journalisme doit être exact, comme le bistouri ».Ami des intellectuelsUne éthique sans faille qui lui a valu la reconnaissance et l’amitié de nombreux intellectuels et écrivains latino-américains, de Gabriel Garcia Marquez à Carlos Fuentes. Après le massacre de Tlatelolco, Julio Scherer apportera son soutien à Octavio Paz, démissionnaire de son poste d’ambassadeur en Inde, pour lancer la revue culturelle Plural, qui restera une référence durant les années 1970.Mais la dénonciation de la corruption politique dérange le pouvoir en place. En 1976, le directeur d’Excelsior est victime d’un putsch de la part des membres du journal influencés par le président Luis Echeverria (1970-1976). Pas de quoi stopper pour autant sa quête inlassable de vérité. Trois mois plus tard, ce philosophe et juriste de formation fonde Proceso, devenu depuis un magazine de référence au Mexique.En 1996, celui qui se disait un « reporter éternel » quitte la direction de l’hebdomadaire, mais continue de mener des interviews exclusives, dont celle du sous-commandant Marcos (2001). A 83 ans, veuf et père de neuf enfants, Julio Scherer prend le risque de rencontrer le puissant chef du cartel de Sinaloa, Ismael Zambada, dans un lieu tenu secret. La photographie des deux hommes côte à côte, publiée en couverture de Proceso en 2010, suscite la polémique. « Si le diable me propose une interview, je n’hésite pas à aller en enfer », opposait-il à ses détracteurs. Mais cette grande voix critique du Mexique n’a jamais accepté d’être interviewée, fidèle à l’idée qu’un journaliste doit rester dans l’ombre.DATES7 avril 1926 : naissance à Mexico31 août 1968 : directeur du quotidien Excelsior6 novembre 1976 : fonde l’hebdomadaire Proceso7 janvier 2015 : mort à 88 ans Frédéric Saliba (Mexico, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 23.01.2015 à 18h17 • Mis à jour le23.01.2015 à 18h38 Les portiques de sécurité sont mis à rude contribution, dans les aéroports américains. L'agence TSA, chargée de la sécurité dans les transports, a annoncé vendredi 23 janvier qu'un nombre record d'armes ont été interceptées en 2014 dans les bagages à main des passagers s'apprêtant à embarquer. En tout, 2 212 armes ont été interceptées, soit une augmentation de 22 % sur un an. Au total, 83 % d'entre elles étaient chargées.Dallas, Houston, Atlanta, Phoenix et Denver sont les aéroports où le nombre de découvertes ont été les plus importantes. Un fusil d'assaut chargé a notamment été intercepté à Dallas ainsi qu'un pistolet chargé, de calibre 9 mm, que portait à la hanche un homme de 94 ans à l'aéroport La Guardia de New York.UNE LAME CACHÉE DANS UNE ENCHILADALes inspecteurs de la TSA ont également intercepté une grenade à main à Los Angeles et six pains d'explosifs à Tampa, en Floride. Parmis ses trésors de guerre, la TSA a également cité un couteau à la lame de 20 cm cachée dans une enchilada à Santa Rosa en Californie et des lames de rasoir dans une carte d'anniversaire à Newport News en Virginie.Selon la loi fédérale, tenter d'introduire une arme chargée ou non à bord d'un avion peut faire l'objet d'une poursuite pénale et d'une amende de 10 000 dollars. Les armes peuvent être transportées dans les soutes si elles sont déchargées, emballées et enfermées dans un conteneur fermé à clef. En tout, la TSA a contrôlé l'an dernier 653,5 millions de passagers et 1,7 milliard de bagages à main. Julie Carriat Christopher Poole, le créateur du site 4chan, a annoncé qu'il prenait sa « retraite », après plus de dix ans comme administrateur principal du site. A 26 ans, il souhaite « passer à autre chose », a-t-il affirmé sur son blog. Depuis la création de 4chan, en 2003, le lycéen amateur de code est devenu un entrepreneur défenseur de l'anonymat sur Internet.Tout a commencé en 2003 : âgé de 15 ans, Poole vit chez ses parents dans la banlieue de New York. Adolescent qui quitte rarement son écran d'ordinateur, il apprend à programmer et passe du temps sur les forums de discussion sous le pseudonyme de « Moo », qui deviendra ensuite « moot ».Il tombe alors sur un « imageboard » japonais, 2chan, forum où les conversations se font par le biais d'images. Fasciné par le format et la rapidité de la conversation, il récupère le code-source du site, disponible librement, et lance 4chan (le 3 était déjà pris). Il envoie le lien de sa version anglophone de 2chan à une vingtaine d'amis (virtuels), et en publie l'adresse sur un forum.Le site deviendra une pépinière de phénomènes Web qui déferleront ensuite sur des sites plus populaires : les LolCats, notamment, y naissent. Les images de mangas, discussions sur la pop-culture japonaise, y fleurissent de manière anarchique aux côtés de contenus plus illégaux : pédopornographie, provocations racistes ou appels à des attaques informatiques.Lire aussi: 4chan, wizardchan, 8chan : le guide des forums anonymes les plus populaires du WebANONYMAT, « RICKROLLING » ET SOLITUDEL'interface de 4chan est ultra-simple : quelle que soit la thématique, la page a le même style dépouillé. Toutes les 24 heures environ, les commentaires et posts du jour précédent sont intégralement effacés : « Tout ce qui est dit sur 4chan est oublié le lendemain », résume son créateur. Le site n'a aucune archive, et n'importe qui peut poster n'importe quoi sans s'inscrire. Seul un pseudonyme est requis, et par défaut, c'est souvent le même pour tout le monde : « anonymous ». Ce n'est pas un hasard si le collectif de hackeurs « Anonymous » a pris forme dans les pages de 4chan.Parmi les canulars le plus marquants nés sur 4chan, le piratage en 2009 de la liste des cent personnalités les plus influentes du magazine Time, dans lequel « moot » se retrouve premier. Autre blague : le « rickrolling », pratique qui consiste à poster un lien apparemment relié au débat dans un forum, et qui redirige en réalité vers cette vidéo d'un chanteur des années 1980.A partir de 2005, le site prend de l'ampleur et « moot » se retrouve, seul, à la tête d'un monstre qu'il lui faut gérer avec des moyens réduits. Personne, hors ligne, n'est au courant que l'adolescent est à la tête de 4chan. Ses parents, auxquels il préfère cacher l'existence d'un site qui héberge du contenu « adulte », se désolent de le voir passer ses nuits devant son ordinateur et rater ses cours. Sa mère l'accompagne pourtant en voiture dans des dépôts-vente acheter des serveurs de seconde main pour héberger le site.En 2008, « moot » a presque 20 ans. Son site aussi a grandi : il compte 30 millions de visiteurs uniques, 2,4 milliards de pages vues en un an, selon ses propres estimations. 4chan pèse tellement lourd que, la même année, l'anonymat de « moot » prend fin. Christopher Poole rompt son silence et donne des interviews à Time et au Wall Street Journal.« UN HOBBY, PAS UN BUSINESS »Ceux qui préparaient déjà le portrait d'un Mark Zuckerberg 2.0 sont déçus : en dépit de ses millions d'utilisateurs, 4chan ne rapporte rien. Difficile d'attirer des marques pour faire de la publicité quand leur nom peut vite se retrouver aux côtés d'images douteuses quand elles ne sont pas illégales. De plus, le site est gratuit et sollicite, avec ses quantités d'images, beaucoup de bande passante – et donc de frais. En 2007, à 19 ans, Christopher Poole se retrouve endetté. Aujourd'hui, il dit avoir œuvré pour que le site « rentre dans ses frais » avant d'en laisser la gestion à d'autres collaborateurs. Devant les difficultés à monétiser le trafic de 4chan, « moot » a fait quelques tentatives de sites « propres ». Le dernier en date, Drawquest, était une plate-forme de dessin sur tablettes et iPhone, principalement utilisée par des adolescentes. Elle a fait faillite en 2014. Chez les utilisateurs de 4chan, certains dépassent allègrement toute légalité. Depuis 2006, plusieurs personnes ont ainsi été arrêtées pour avoir téléchargé des images pornographiques sur un des sous-forums les plus extrêmes. Des menaces d'attentats ont été diffusées, la plupart s'avérant, après arrestation, être de mauvaises blagues. Anonymes mais pas complètement invisibles, certains utilisateurs ont été trahis par leurs adresses IP, qui ont permis à la police de remonter jusqu'à eux – insensible à toutes les demandes de retrait de contenus, « moot » a cependant ponctuellement accepté de fournir des informations à la police.Sous la pression, Poole avait décidé en 2006 de mettre en place davantage de modération des messages, avec des « hommes de ménage » bénévoles désignés parmi les utilisateurs en plus des modérateurs de l'équipe. Pour autant, face à la masse des usagers, l'équipe ne contient pas toutes les dérives, comme on a pu le voir récemment avec la diffusion de photos de plusieurs actrices américaines. Mais Christopher Poole défend inlassablement la liberté de ses forums, évoquant l'utilité d'espaces sur Internet où « relâcher la pression ».Pour « moot », l'avenir d'Internet réside donc dans ces espaces anonymes, contrairement aux projets menés par Facebook ou Google. « Notre identité en ligne n'est qu'une seule de nos multiples facettes, pourquoi vouloir tout associer? », déclarait t-il dans une vidéo de 2011. Plus récemment, il disait sur son blog s'éloigner des réseaux sociaux. Mais, il le concède volontiers, on pourra toujours le croiser comme un simple anonyme sur 4chan. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444463', 25258, '', 'parallax', 'desktop']); require(["lmd/core/advert/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Julie CarriatJournaliste au Monde Jean-Jacques Larrochelle Un projet légèrement amendé de la tour Triangle, immeuble de grande hauteur dont la construction est envisagée porte de Versailles dans le 15e arrondissement de Paris, pourrait repasser devant le Conseil de Paris en avril, a indiqué, jeudi 22 janvier, l'adjoint au maire de Paris en charge de l'urbanisme, Jean-Louis Missika (apparenté PS).Le lundi 17 novembre 2014, le Conseil de Paris avait rejeté ce projet de 500 millions d’euros porté par Unibail-Rodamco, premier groupe coté de l'immobilier commercial en Europe. 78 conseillers de Paris (PS, PC, PRG) avaient voté pour, mais 83 (UMP-UDI-Modem, écologistes et PG) s’étaient exprimés contre. Arguant du non respect de la procédure qui devait se dérouler à bulletin secret – certains élus ayant exhibé leur bulletin avant de le glisser dans l’urne –, la maire de Paris, Anne Hidalgo (PS) avait saisi le tribunal administratif pour invalider le vote. Celui-ci ne s’est pas encore prononcé.La tour Triangle se casse le nez sur le secret d’un voteL’élue a chargé M. Missika de remettre l'ouvrage sur le métier. L’adjoint au maire a invité Unibail à revoir sa copie de manière à proposer un projet qui fasse plus largement consensus auprès des conseillers de Paris, explique l’AFP. Plusieurs élus de la droite et du centre avaient expliqué au cours des débats qu'ils n'étaient pas hostiles au projet de tour en soi mais qu'ils jugeaient son « contenu » – pour l’essentiel des bureaux – insatisfaisant.Une « nouvelle programmation » pour mi-févrierInterrogé par l'AFP, un porte-parole d'Unibail a confirmé que le groupe réfléchissait à une « nouvelle programmation », qui devrait être présentée aux élus « mi-février ». Elle prévoit que la surface hors-bureaux puisse dépasser 20 % de la surface totale de 80 000 m² de planchers. Sous couvert d'anonymat, un responsable a précisé qu'Unibail réfléchissait à l'installation d'un hôtel, à celle d'un incubateur d'entreprise, et à « l'agrandissement du centre social » que doit accueillir le gratte-ciel de 180 m. Evoquée au tout début du projet, la possibilité de construire un hôtel quatre étoiles au sommet de la tour avait été abandonnée, notamment en raison de la faible rentabilité économique de l'ensemble.La Ville de Paris a toutefois émis, jeudi 22 janvier au soir, des réserves sur le calendrier évoqué par M. Missika. « Le préalable à la présentation devant le Conseil de Paris, c'est la décision du tribunal administratif » sur le premier vote, a fait valoir un porte-parole. « Avril, c'est court », a ajouté cette source.La tour Triangle dans le vent des polémiquesJean-Jacques LarrochelleJournaliste au "Monde"SuivreAller sur la page de ce journaliste Emmanuelle Jardonnet La Fondation Prada n’est pas une nouvelle venue dans la galaxie des fondations des grandes maisons du luxe dédiées à l’art contemporain. Miuccia Prada et Patrizio Bertelli l’ont créée en 1993, avec l’ouverture d’un premier espace à Milan. Depuis 2011, elle s’est doublée d’une antenne à Venise, le Ca’ Corner della Regina, dans un palazzo du XVIIIe siècle donnant sur le Grand Canal. Mais le couple à la tête du groupe italien a décidé de voir les choses en encore plus grand, et son nouveau projet, annoncé depuis des années, a désormais une date officielle d’inauguration : le 9 mai.A quatre mois de l’ouverture, les informations sont délivrées au compte-gouttes. Impossible donc de révéler toutes les facettes du futur complexe milanais, qui s’annonce spectaculaire. Le détail du bâtiment lui-même, imaginé sur le site d’une ancienne distillerie du sud de la ville par l’architecte néerlandais Rem Koolhaas et son agence OMA, reste secret.Un bar imaginé par Wes AndersonCe que l’on sait, c’est que le bâtiment remanié, qui offrira une surface totale de près de 19 000 m2, avec au total plus de 11 000 m2 d’espaces d’exposition, se veut un « répertoire » d’espaces architecturaux. Du site industriel, datant des années 1910, seront conservés les bâtiments d’origine (anciens bureaux, laboratoires, silos ou entrepôts de l’usine), auxquels s’ajouteront trois nouveaux bâtiments, dont une tour et un grand cinéma-auditorium. Deux précisions sur l’organisation du site sont pour l’instant révélées par la fondation, et concernent le grand bâtiment par lequel se fera l’entrée des visiteurs. Un bar imaginé par le réalisateur américain Wes Anderson y recréera l’atmosphère typique des vieux cafés milanais. Et les enfants disposeront d’un espace conçu spécialement pour eux par des étudiants de l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Versailles (ENSA-V).Le nouveau centre d’art siglé révèle également une partie de sa programmation inaugurale, avec deux expositions jumelles : « Serial Classic » (« classiques en série », de mai à août) à Milan, et « Portable Classic » (« classiques à emporter ») à Venise. Ces deux projets, proposés par l’archéologue et historien de l’art italien Salvatore Settis, s’intéresseront d’un côté à l’usage de la copie des chef-d’œuvre dans l’art classique, de l’autre à la question des reproductions miniatures des plus prestigieuses sculptures grecques et romaines et de leur diffusion de la Renaissance à l’époque néoclassique. La scénographie de ces deux expositions sera assurée par l’agence OMA.Une programmation cinéma de Roman PolanskiLe choix de ces deux expositions d’art ancien peut surprendre pour le lancement d’un espace consacré à l’art contemporain. Il s’agit en quelque sorte d’une entrée en matière sur les origines de l’art occidental, alors même que les thèmes de l’appropriation, de l’édition limitée et de la reproduction sont très présents dans l’art actuel.La Fondation Prada, qui se veut avant tout une plateforme d’analyse de la culture contemporaine, insiste, par ailleurs, sur sa vocation pluridisciplinaire. Elle se présente comme « une structure ouverte et flexible », avec des commissaires d’exposition, des écrivains, des cinéastes, des architectes et des philosophes invités à  « réinventer constamment le programme » et mettre en place une large gamme d’activités, à Milan, Venise ou hors des murs de la fondation.Pour le lancement, le sculpteur américain Robert Gober et le photographe et artiste allemand Thomas Demand réaliseront des installations en dialogue avec l’architecture du site, et une sélection d’œuvres de la collection Prada sera présentée à travers plusieurs expositions thématiques.Côté cinéma, c’est le réalisateur Roman Polanski qui inaugurera la programmation, en proposant de parcourir les films qui ont inspiré son travail, avec la projection d’un documentaire et d’une série de longs-métrages.Emmanuelle JardonnetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Catherine Pacary Qu'est-ce qui fait encore courir Sébastien Loeb ? Après avoir quitté officiellement les pistes du championnat du monde des rallyes (WRC) en octobre 2013 pour se frotter au plus tranquille championnat du monde des voitures de tourisme (WTCC), le nonuple champion du monde (de 2004 à 2012) avait annoncé, à la fin de novembre 2014, qu'il participerait au Rallye Monte-Carlo. Jeudi, le pilote français a tenu parole en prenant le départ de la première épreuve de la saison. Et, pour son retour, il a commencé par un coup de maître en remportant la première spéciale. Au volant de sa Citroën DS3, il a signé le premier temps scratch – soit le meilleur temps toutes catégories confondues –, avec 30 secondes d'avance sur l'autre Sébastien, Ogier, double champion du monde en titre. Mais, vendredi après-midi, les choses se sont gâtées. Parti à la faute, Loeb a tordu sa roue arrière gauche et a perdu plusieurs minutes. Après les 6 épreuves spéciales de la deuxième journée, Sébastien Ogier se retrouvait donc seul en tête du classement général.« SEB LOEB EST JUSTE UN CONCURRENT DE PLUS POUR MOI » « C'est une pige : si je suis capable de me battre, tant mieux, sinon, ce n'est pas grave », avait prévenu Loeb avant le début de la course.  Sébastien Ogier, son ex-coéquipier jusqu'en 2011 condamné à rester dans l'ombre de Loeb jusqu'en 2013, voit-il pour autant d'un très bon œil le retour de son homonyme ? « Seb Loeb est juste un concurrent de plus pour moi », dit-il, diplomate.Petit rappel historique. Après que Loeb eut annoncé, en septembre 2012, son intention de lever le pied en rallye, l'année 2013 ne l'avait vu participer qu'à quatre épreuves WRC : Monte-Carlo, la Suède, l'Argentine puis le Rallye de France, chez lui, en Alsace. Cette dernière épreuve avait scellé sa retraite dans la catégorie sur une triste sortie de route, le 6 octobre 2013. Ogier, qui allait être sacré champion du monde cette année-là (il a conservé son titre en 2014), avait remporté la course alors que Loeb faisait ses adieux à la compétition en terminant sur le toit de sa DS3... Compétiteur et pilote hors norme, l'Alsacien, qui aura 41 ans en février, connaît parfaitement le Rallye Monte-Carlo pour l'avoir remporté à sept reprises. Pour vaincre de nouveau, il faudra toutefois qu'il retrouve le pilotage spécifique à ce rallye, et qu'il se réhabitue aux notes et à la voix de Daniel Elena, son copilote. Même s'il s'était rassuré en remportant, dimanche 30 novembre 2014, le 60e Rallye du Var à Sainte-Maxime avec son épouse, Séverine, comme copilote, le challenge est d'une autre envergure. Sa Citroën DS3 quatre roues motrices a beaucoup évolué. Il court, de plus, en 14e position – celle-ci étant définie en fonction du classement du championnat WRC 2014, auquel il n'a pas participé…Sébastien Ogier, lui, fait la course en tête et retrouve sa vallée natale du Champsaur. Au volant d'une Polo R WRC équipée d'un nouveau moteur, d'une nouvelle boîte, d'une nouvelle transmission, il bénéficie d'une équipe Volkswagen au plus haut niveau depuis deux ans. L'écart sur la ligne de départ entre les deux voitures est tel que les conditions de pilotage sont très différentes pour les deux hommes. Le gel, annoncé et bien installé, avantagera Loeb. Faut-il pour autant s'en remettre aux cieux ?Les deux pilotes, qui ont appris à avoir de l'estime l'un pour l'autre depuis leur séparation tumultueuse, ont tenté de limiter les enjeux. « Qu'est-ce qu'on risque ? Pas grand-chose, assurait Sébastien Loeb dans L'Equipe du 22 janvier. Ogier gagnera son championnat derrière, et puis voilà. » « Ce n'est pas sur cette course que nous prouverons notre valeur », renchérissait le cadet.« SANS HÉSITER LONGTEMPS »S'il est vrai que, sportivement, Sébastien Loeb n'a plus grand-chose à prouver (une contre-performance de sa part sera mise au compte de sa trop longue absence), la position de Sébastien Ogier, en lice pour un troisième titre mondial, est plus délicate.D'un point de vue extrasportif, en revanche, les risques changent de camp. Sébastien Ogier ne peut que se réjouir de la publicité que le sportif préféré des Français offre au championnat du monde et à cette première épreuve. Sébastien Loeb, qui a connu tous les honneurs mais a fini troisième du championnat du monde des voitures de tourisme, ne cesse de jurer que son retour au rallye n'est motivé que par « le plaisir », par l'envie de piloter, de partager avec son public. Toutefois, l'Alsacien a relevé « sans hésiter longtemps » le défi proposé par Yves Matton, le patron de Citroën Racing, de participer en guest star au « Monte-Carl ». Et les multiples sites Internet (événementiels, officiels, de vente, de fans...) s'en font largement l'écho. De plus, Citroën, qui sort d'une année compliquée, lance les festivités du 60e anniversaire de la DS et souhaite que ses DS3 WRC engagées par l'Abu Dhabi Citroën Total WRT jouissent d'une certaine visibilité.UN EXERCICE PÉRILLEUXLe come-back est un exercice périlleux. Jusqu'ici, ceux qui s'y sont essayés (Marcus Grönholm, Carlos Sainz) ont échoué. Sébastien Loeb a réussi son entrée. Mais le Monte-Carlo est long, et tout peut arriver. D'autant qu'il faut compter avec la valeur des autres concurrents .Parmi eux, les deux titulaires de l'équipe Hyundai, le Belge Thierry Neuville, 26 ans, et l'Espagnol Dani Sordo, 31 ans. Le premier, 45 rallyes au compteur, même s'il « n'aime pas trop le Monte-Carlo »  – et pour cause, il n'a jamais réussi à le finir – est actuellement 9e au classement général. Considéré comme l'un des grands espoirs de la nouvelle génération de pilotes, il avait créé la surprise en devenant vice-champion du monde en 2013 – au volant d'une Ford privée aux couleurs du Qatar – derrière… Sébastien Ogier.Le second pilote Hyundai, Dani Sordo (10e au classement général à 2 min 2 s), est beaucoup plus expérimenté, avec 116 rallyes courus depuis 2003. Longtemps le lieutenant de Sébastien Loeb, il s'est retrouvé de fait abonné aux deuxièmes places. Où l'on retrouve, par pilotes interposés, nos deux protagonistes.Catherine PacaryJournaliste au Monde 23.01.2015 à 15h18 • Mis à jour le23.01.2015 à 16h27 | Nathaniel Herzberg Fixer le juste prix. La question est vieille comme le monde, ou du moins comme le commerce. Un coup d’œil aux rayons des magasins laisse songeur. Qui, en effet, peut croire que 39,90 euros est très différent de 40 euros ? À l’inverse, comment expliquer une étiquette à 40,20 euros ?Deux économistes de Singapour, Monica Wadhwa (Insead) et Kuangjie Zhang (Nanyang Technological University) ont publié un article dans le Journal of consumer research qui promet d’éclairer le commerçant, comme le consommateur. Tout est affaire d’émotion, expliquent-ils. « Un prix rond (100 dollars) encourage les consommateurs à suivre leurs sentiments lorsqu’ils évaluent un produit, là où un chiffre non-rond (98,76 dollars) les incite à s’appuyer sur la raison, écrivent-ils. Et lorsqu’un achat est guidé par le désir, un prix rond conduira le consommateur à un sentiment de bien-être. »L’affirmation s’appuie sur une batterie d’études comportementales. Les chercheurs ont d’abord soumis un échantillon de consommateurs à deux types d’achat : l’un « hédoniste » (une bouteille de Champagne), l’autre « utilitaire » (une calculatrice). Dans le premier cas, les personnes ont manifesté une intention d’achat bien plus grande lorsque le prix était rond (40 dollars) que lorsqu’il ne l’était pas (39,72 dollars, ou 40,28 dollars).Dans le second cas, le phénomène inverse a été observé, sans que les deux prix décalés puissent être sérieusement départagés.Usage familial contre utilisation scolairePeut-être la nature même des deux produits cachait-elle d’autres motivations ? Les chercheurs ont alors réalisé la même opération avec un seul et même bien : une caméra numérique. Dans un cas, l’appareil était destiné à un usage familial, dans le second, à une utilisation scolaire. Cette fois, les consommateurs étaient invités à juger de la qualité des photos réalisées. La même différence est apparue : ceux qui achetaient un produit de vacances ont plébiscité la caméra à 100 dollars, là où ceux qui cherchaient un outil scolaire ont préféré celle à 101,53 dollars.Et si le cerveau se trouvait occupé par autre chose, quel en serait l’effet ? Un nouvel échantillon a été séparé en deux groupes : aux uns, il était réclamé de se souvenir d’une lettre ; aux autres d’une suite de sept lettres, qui leur seraient redemandées à la fin de l’expérience. Résultat ? Les seconds ont opté pour des jumelles à 80 dollars. « Ils ont choisi avec leurs sentiments, leur cerveau était occupé », insiste Monica Wadhwa. Les premiers, l’esprit libre, ont privilégié celles à 81,43 dollars.Enfin, les deux économistes ont établi une corrélation entre le prix proposé et la nature de l’argumentaire commercial le plus percutant. Aux prix ronds, les messages positifs et simples. Aux étiquettes à virgules, les argumentaires nourris.Pour les chercheurs, une conclusion s’impose : « un petit changement de prix peut avoir de grandes conséquences en termes de marketing ». Les vendeurs sont ainsi invités à « choisir l’étiquette en fonction du contexte d’achat ».Encore faut-il décider de ce qu’est un prix rond. Facile pour un pantalon, à deux chiffres, admettent-ils. Mais pour une voiture, à cinq. Faut-il un, deux ou trois zéros pour privilégier la passion ? Réponse à la prochaine étude.Nathaniel HerzbergJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 23.01.2015 à 14h12 • Mis à jour le23.01.2015 à 15h59 L'Institut de la mémoire nationale polonais (IPN) a établi une liste de quelque 9 500 membres du personnel du camp nazi allemand d'Auschwitz-Birkenau, a indiqué vendredi 23 janvier un procureur d'IPN. « Jusqu'à présent, le personnel nazi était estimé entre 4 000 et 6 500 personnes », a rappelé le procureur Lukasz Gramza.La liste a été constituée à la demande d'IPN, qui poursuit les crimes nazis et communistes. Un historien a mené l'enquête sur le fonctionnement du camp de la mort installé dans le sud de la Pologne. La liste de ces employés pourrait être publiée d'ici une douzaine de mois.« J'espère que cela ne prendra pas quelques années. Nous sommes en train de vérifier si les personnes se trouvant sur cette liste sont toujours vivantes, et c'est pour cela qu'elle doit pour l'instant rester secrète », a indiqué M. Gramza.L'IPN transmet ces informations au Service central d'enquêtes sur les crimes nationaux-socialistes à Ludwigsburg, en Allemagne, et aux procureurs allemands. Quelque 1,1 million de personnes, dont environ un million de juifs de différents pays d'Europe, ont péri entre 1940 et 1945 dans le camp d'Auschwitz-Birkenau.lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#k25trTfYgdUfCN3dSGL"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "k25trTfYgdUfCN3dSGL", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });}); 23.01.2015 à 13h43 • Mis à jour le23.01.2015 à 15h20 | Anthony Hernandez La plupart des joueurs qui disputent la 30e Coupe d'Afrique des nations évoluent en Europe. La France fournit cette année encore le plus important contingent avec soixante-quatorze joueurs sélectionnés. Mais du Cameroun au Burkina Faso en passant par la Tunisie et la République démocratique du Congo, certains internationaux africains défendent encore les couleurs d'un club de leur championnat national. Le Monde leur donne la parole à l'occasion de cette compétition, qui se déroule jusqu'au 8 février, en Guinée équatoriale. Suivez Algérie-Ghana en direct à partir de 17hNé il y a 30 ans à Roanne, Cédric Si Mohamed n'avait jamais mis les pieds en Algérie avant de rejoindre, en 2009, le championnat algérien après avoir porté les couleurs de Gueugnon, Yzeure ou Vesoul entre la CFA et le National. Troisième gardien des Fennecs et portier titulaire du Cercle sportif constantinois, il assistera au deuxième match de son équipe face au Ghana depuis le banc de touche. Appelé de dernière minute dans la sélection de Christian Gourcuff, il décrit l'engouement pour le football en Algérie. A la découverte d'une ferveur rare« Ma famille est originaire de Tlemcen, dans le nord-ouest du pays, mais je n'avais jamais mis les pieds en Algérie avant de signer mon premier contrat pro à Bejaïa. Ce qui m'a immédiatement marqué, c'est la ferveur des gens pour le football. Ils vivent pour cela, que cela soit au stade et en dehors. Ce lien qui unit les Algériens au foot oscille entre l'amour et la haine. Le football algérien est total, c'est un monde d'extrêmes. Je trouve que l'on a oublié un peu vite la mort d'Albert Ebossé [joueur camerounais de la JSK, Jeunesse sportive de Kabylie, mort à la fin d'un match, apparemment touché à la tête par un jet de pierre venu des tribunes], c'était il y a seulement trois mois. « Quand je discute avec d'autres joueurs franco-algériens du championnat, ils me disent que lorsque tu perds, c'est parfois difficile de sortir de ton propre stade. Nous faisons l'un des plus beaux métiers du monde, mais cela doit rester une fête, un jeu. « La responsabilité de certains présidents qui font aux supporteurs des promesses excessives, nullement en rapport avec la véritable qualité de l'équipe, peut également être engagée. Au final, ce sont les joueurs qui paient lorsque les résultats annoncés ne sont pas au rendez-vous. A cela, vous pouvez ajouter une presse sportive qui raconte parfois beaucoup de mensonges. » Constantine ressemble à saint-etienne« A Constantine, que j'ai rejoint en 2014, le public est semblable à celui de Saint-Etienne, même si le club n'a lui gagné qu'un seul titre de champion, en 1997. A domicile, le stade de 40 000 places fait souvent le plein. A l'extérieur, souvent près de 5 000 supporteurs n'hésitent pas à faire 1 000-1 500 km parfois pour nous soutenir. Ils sont totalement amoureux du club. » Un championnat en perte de vitesse« A mon sens, le championnat algérien a perdu un peu de valeur ces dernières années. Avant, il y avait plus de qualité, plus de discipline tactique et plus d'équipes contre lesquelles on savait qu'il serait dur d'éviter la défaite chez elles. Par exemple, à la JSK, à Sétif ou au Mouloudia d'Alger, tu savais que tu allais perdre. « En 2014, la victoire de l'Entente sportive de Sétif en Ligue des champions d'Afrique sonne comme un paradoxe. Ils ont réussi à garder une ossature, qui a proposé un niveau de jeu très élevé en Ligue des champions. En championnat, les choses sont différentes, il y a moins de ferveur et d'envie. »Un déficit de formation« En Algérie, il y a très peu de centres de formation.Cela fait un moment que l'on parle d'en construire, mais ça met du temps à venir. J'espère que les objectifs fixés seront tenus [On parle de la construction de seize centres de formation d'ici à deux ans]. « Beaucoup de jeunes joueurs, dès qu'ils brillent un peu, s'envolent vers l'Europe et quittent notre championnat. Et les bons résultats des Fennecs attirent l'attention des clubs européens et même africains sur les joueurs algériens. »Seulement deux joueurs du championnat algérien chez les Fennecs« Au vu des résultats actuels de la sélection, il est dur pour les joueurs locaux de rivaliser avec les performances des internationaux, dont la plupart évoluent dans des clubs du top 30 en Europe et qui sont habitués à la Ligue des champions et à la Ligue Europa. A l'heure actuelle, il n'est pas possible d'imaginer une ossature de joueurs du championnat algérien chez les Fennecs. A l'avenir, lorsque les centres de formation se seront développés, peut-être pourra-t-on le voir. Néanmoins, je peux vous dire que tous les internationaux se sentent algériens, et pas binationaux. Nous sommes fiers de porter ce maillot. »Anthony HernandezJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste François Béguin Une « nouvelle étape » dans la « recomposition » du réseau des maternités en France est « inévitable et nécessaire », juge la Cour des comptes dans un rapport publié vendredi 23 janvier. Elle appelle ainsi à la fermeture « sans délai » des établissements de petite taille « en cas d’absence de mise en conformité immédiate ». « Les très petites maternités fonctionnent dans des conditions de sécurité souvent insuffisamment vérifiées », fait-elle valoir, allant jusqu’à évoquer « des problèmes de sécurité parfois aigus ».La Cour prend l’exemple d’Ussel (Corrèze) et de Die (Drôme), deux des 13 maternités autorisées à fonctionner sous le seuil dérogatoire des 300 accouchements par an. Dans ces deux établissements, dont l’isolement géographique a été reconnu, « la non-conformité a été relevée à plusieurs reprises sans que l’activité ait été interrompue » et des risques sont « avérés en matière de sécurité ». A Die, un rapport avait notamment conclu en 2010 à « un nombre insuffisant de praticiens pour assurer les astreintes : aucune présence pédiatrique ou de sage-femme n’était garantie 24 heures sur 24 ».La Cour dénombre également 35 maternités de petite taille – qui effectuent entre 300 et 500 accouchements par an –, « confrontées à des difficultés sérieuses sur le plan financier et sur le plan des personnels » où « le respect des normes » est « inégalement assuré, en particulier en matière de permanence des soins ».« Sous-occupation importante »Pour les magistrats de la rue Cambon, la « faiblesse » de l’intervention des pouvoirs publics dans cette recomposition « confine à la passivité et revient à attendre des accidents graves pour engager des restructurations ponctuelles ». Le décès accidentel d’une parturiente, le 26 septembre, à la maternité d’Orthez (Pyrénées-Atlantiques), avait précipité la fermeture de l’établissement (344 naissances en 2013) qui était en discussion depuis plusieurs mois.La fermeture de la maternité d’Orthez, une issue « inéluctable »Plusieurs faiblesses sont pointées dans le dispositif actuel, comme les difficultés de recrutement de médecins. Celles-ci « conduisent à mettre en cause la sécurité dans un certain nombre d’établissements, les solutions mises en place étant d’effet limité, voire comportant parfois des risques patents », souligne le rapport, qui relève également que « la mise en conformité des locaux n’est pas encore intégralement réalisée ».Autre constat : la « sous-occupation importante » des établissements, avec un taux moyen d’occupation de 70 %. En 2012, un tiers des maternités ont eu un taux d’occupation inférieur à 60 %. A ce taux d’occupation « médiocre » s’ajoute une durée moyenne de séjour « significativement plus élevée que chez nos principaux voisins » (4,2 jours en France pour un accouchement normal en 2011 contre trois jours en moyenne dans l’OCDE). Conséquence : un « manque persistant d’efficience ».La « précarité financière des maternités » est enfin pointée. « Les structures sont déficitaires de façon presque systématique, en particulier pour le petit nombre d’établissements dont l’activité est quasiment totalement tournée vers la naissance. » Pour les magistrats, il est donc nécessaire de redéfinir leur modèle économique, en réduisant les coûts par la baisse de la durée moyenne de séjour, l’augmentation des taux d’occupation, et « la suppression des lits inutiles et des moyens qui y sont affectés ». Rapport de la Cour des comptes sur les maternitésFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Franck Nouchi Il aura suffi du génie de Federico Fellini et d’un bain nocturne dans la fontaine de Trevi, à Rome, pour qu’une actrice suédoise quasi-inconnue jusqu’alors entre dans l’histoire du cinéma. Anita Ekberg est morte le 11 janvier 2015 à Rocca di Papa en Italie, à l’âge de 83 ans.Anita Ekberg était née à Malmö le 29 septembre 1931. Dotée d’une plastique souvent qualifiée d’« exceptionnelle », elle est élue Miss Suède en 1950. Peu de temps après, elle signe aux Etats-Unis un contrat de mannequin avant de débuter une carrière d’actrice à Hollywood. C’est peu dire que ses formes et la blondeur de sa chevelure lui valent très vite une certaine notoriété. Frank Sinatra la surnomme « L’Iceberg », autant pour ses origines nordiques pour sa capacité à faire fondre les hommes.Joue son propre personnageAu cinéma, producteurs et metteurs en scène ne tardent pas à lui donner des petits rôles. On la retrouve ainsi dans deux films de Frank Tashlin (Artistes et modèles et Un vrai cinglé de cinéma), jouant à chaque fois un personnage appelé Anita aux côtés de Dean Martin et de Jerry Lewis. Plus tard, un critique américain écrira qu’Anita Ekberg était la seule personne capable de jouer son personnage.Parmi les autres réalisateurs américains qui la firent tourner durant les cinq années qu’elle passa à Hollywood, mentionnons William Wellman dans L’année sanglante (avec John Wayne et Lauren Bacall) ou encore King Vidor dans Guerre et Paix (avec Audrey Hepburn et Henry Fonda). L’humoriste Bob Hope a bien résumé ce qui plaisait tant aux Américains chez Anita Ekberg en regrettant que ses parents n’aient pas reçu le prix Nobel d’architecture. Bob Hope et tous ses confrères d’Hollywood n’avaient encore rien vu. Déjà très connu pour avoir réalisé des films comme I vitelloni, La Strada, Il Bidone et Les nuits de Cabiria, Federico Fellini propulse Anita Ekberg au firmament du cinéma mondial en un chef-d’œuvre : La Dolce Vita. Aux côtés de Marcello Mastroianni, elle interprète le rôle de Sylvia, une star américaine qui débarque à l’aéroport de Rome. Après une interview et un arrêt au Vatican, elle entreprend une visite nocturne dans la Ville éternelle qui se terminera par un bain mythique dans la fontaine de Trevi. Et tandis que l’aube dissipe le rêve de la vie douce et inimitable, la photo d’Anita Ekberg, en robe de soirée dans la fontaine, fait la une des magazines du monde entier.Baignade jugée scandaleuseSous le titre « Basta ! », l’Osservatore Romano dénonce cette « vie sale » comme une indécente insulte au caractère sacré de Rome. Le journal du Saint-Siège va même jusqu’à menacer les spectateurs italiens d’excommunication. Quelques mois plus tard, le jury du festival de Cannes présidé par Georges Simenon décerne, à l’unanimité, la Palme d’or à La Dolce Vita. Les organisateurs du Festival n’ayant pas souhaité qu’Anita Ekberg vienne à Cannes avec un acteur italien de seconde zone qui était son boyfriend d’alors, l’actrice bouda la Croisette.Sex-symbol planétaire, presque aussi célèbre que Marilyn Monroe ou que Brigitte Bardot, Anita Ekberg ne sera la star que d’un seul grand film. On l’apercevra deux ans plus tard, le temps d’un sketch réalisé par Federico Fellini et intitulé “Les tentations du docteur Antoine”, dans Boccace 70. Le scénario de ce sketch en dit long sur l’image d’Anita Ekberg en ce début des années 1960 : fervent défenseur de la vertu, le docteur Antonio Mazzuolo passe son temps à traquer les amoureux des bancs publics jusqu’au jour où il aperçoit, en face de chez lui, un énorme panneau publicitaire sur lequel apparaît Anita Ekberg. Poitrine opulente, pause lascive, la star de La Dolce Vita vante les bienfaits du lait : « Bevete più latte » (Buvez plus de lait !). Dès lors, Anita Ekberg deviendra l’unique obsession de cet homme qu’il faudra aller chercher un jour tout en haut de ce panneau où il s’était juché…Après de nombreux films italiens sans le moindre intérêt, Anita Ekberg interprétera son propre rôle dans Intervista de Federico Fellini. Retrouvant pour l’occasion Marcello Mastroianni, elle revoit avec lui la fameuse scène de la fontaine de Trevi.Collectionnant mariages et aventures sentimentales ratés, Anita Ekberg finira sa vie à quelques dizaines de kilomètres de Rome dans une maison de retraite. En 2011, à Noël, le quotidien italien La Stampa lança un véritable SOS, expliquant que l’actrice n’avait plus de quoi subvenir à ses besoins. Quelques mois plus tôt, à l’occasion de ses 80 ans, Anita Ekberg avait déclaré au Corriere de la Serra qu’elle « se sentait un peu seule ».Franck NouchiJournaliste au Monde Bastien Bonnefous et Nicolas Chapuis Il est 15 h 30, place Léon Blum à Paris, quand au loin retentissent la première Marseillaise et les premiers applaudissements. Le cortège engage sa marche, scandant « Charlie ! Charlie ! ». Au balcon sur le boulevard Voltaire, des riverains ont accroché des pancartes « Je suis Charlie », et des panneaux « Laïcité ». Dans le ciel tourne un hélicoptère.Le premier cortège s'avance, celui des familles et des proches des victimes. Certains arborent un bandeau blanc « Charlie » autour de leur tête. D'autres sont coiffés d'une kippa. Au premier rang, les membres survivants de l'équipe de Charlie Hebdo se tiennent par la main. Tous sont très émus : Patrick Pelloux, en larmes, Luz, Coco et les autres… Des encouragements tombent des immeubles du boulevard.Vingt mètres derrière ce groupe composé d'une centaine de personnes s'avance l'impressionnant cortège des chefs d'Etat. La photo a des airs de sommet international. Au premier rang, François Hollande bras dessus bras dessous avec Angela Merkel, la chancelière allemande. Les deux échangent quelques mots, la mine grave. Le président de la France salue d'un geste de la main les personnes aux fenêtres.Matteo Renzi, David Cameron, Mariano Rajoy… pas un grand chef d'Etat européen ne manque à l'appel. Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK, président du Mali, Benyamin Nétanyahou, premier ministre d'Israël, Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, font également partie de la première ligne. A quelques mètres, Manuel Valls, Nicolas Sarkozy et plusieurs dignitaires étrangers se pressent.Arrivé devant la mairie du 11e arrondissement, le cortège marque une pause et observe une minute de silence. Le moment de faire une photo de famille solennelle. L'ensemble du gouvernement est là, ainsi que d'autres grandes figures de la gauche, comme Lionel Jospin, Michel Rocard et Jack Lang.L'instant est fugace. Bientôt le cortège officiel se disperse. François Hollande va saluer familles et proches des victimes. Les chefs d'Etat regagnent leurs véhicules et quittent les lieux, laissant la place au cortège des personnalités politiques (Martine Aubry, Jean-Christophe Cambadélis, Jean François Copé, Jean-Michel Baylet, François Baroin, Valérie Pécresse, Hervé Morin, etc.) accompagnés de représentants syndicaux (Thierry Lepaon, Pierre Gattaz, Laurence Parisot) et religieux. Derrière eux s'apprête à défiler l'immense foule populaire venue de la place de la République.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Morgane Tual Il faut s'engouffrer dans les sous-sols de la préfecture de police, passer quelques portes blindées et présenter son badge à plusieurs reprises avant de pouvoir pénétrer dans le PC sécurité. Ici, une trentaine de personnes, toutes équipées de micro-casques, s'activent pour coordonner les forces de l'ordre réparties dans la capitale, pour protéger la grande marche républicaine de dimanche 11 janvier.>> Suivre notre couverture des événements en directEric Belleut, directeur ajoint de la Direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC), qui coordonne le dispositif de sécurité, assure ne pas avoir eu connaissance « de menaces précises » concernant la manifestation parisienne. « Mais on a toujours un plan Vigipirate “alerte attentat”, toutes les équipes sont d'une extrême vigilance », souligne-t-il.Et le dispositif est « inédit ». En tout, pas moins de 5 500 policiers, gendarmes et militaires déployés en région parisienne : 2 200 agents sur le parcours de la manifestation, ainsi que 1 350 militaires et 2 000 policiers ailleurs dans Paris et en Ile-de-France.Lire : Ce qu'il faut prévoir avant de se rendre à la marche républicaine à ParisPLUS D'UN MILLIER DE CAMÉRASEntourés d'une vingtaine d'écrans, sur lesquels s'affichent des images de caméras de surveillance, une grande carte du parcours du défilé et aussi des chaînes d'information en continu, les policiers communiquent en direct avec les forces présentes sur le terrain. Ici, on trouve des représentants de la gendarmerie, des CRS, de l'armée, mais aussi du service de la protection (chargé des personnalités), de la RATP ou encore de la SNCF. Le tout sous le commandement de la DOPC, qui prend ses ordres du préfet de police.Le PC a accès à plus d'un millier de caméras. Les opérateurs disposent de cartes interactives leur indiquant l'emplacement de chacune d'entre elles. En un clic, ils se connectent à celle qu'ils souhaitent, l'orientent à leur guise et scrutent les images. « On suit tout ce qui se passe à la manifestation, à l'Elysée et sur tout Paris », explique Eric Belleut.Jamais, auparavant, il n'avait été confronté à une telle situation. « En dehors du volume de personnes attendues, on n'a jamais eu autant de chefs d'Etat sur une manifestation. Nous avons une double problématique inédite : assurer la sécurité de la manifestation et faire en sorte que 44 chefs d'Etat puissent défiler et repartir en toute sécurité. »JOURNÉE PRÉPARÉE DEPUIS PLUSIEURS JOURSSi la tension est palpable, l'équipe travaille dans le calme et la concentration, au milieu des téléphones qui ne cessent de sonner. Cette journée, ils la préparent depuis plusieurs jours. « Nous avons organisé une dizaine de réunions, avec l'Elysée, Matignon et les organisateurs, pour se caler. Le dispositif a évolué. Au début, François Hollande ne devait pas venir, puis il y a eu les autres chefs d'Etat. » A 9 heures dimanche matin, les équipes ont été informées sur le dispositif final.C'est dans ce même endroit que toutes les opérations ont été menées, depuis l'attaque de Charlie Hebdo, mercredi. Dans quel état de fatigue se trouvent les membres de l'équipe ? « On a un système de roulement », explique Eric Belleut. « Ils travaillent une journée, puis ont un jour de repos », ce qui permet d'éviter l'épuisement. « Sauf les chefs, mobilisés jour et nuit », précise-t-il. « On essaie de dormir un peu quand on peut. »Morgane TualJournaliste au Monde 11.01.2015 à 15h55 • Mis à jour le11.01.2015 à 18h51 Dès la mi-journée, dimanche 11 janvier, au moins un million de personnes ont convergé vers la place de la République, lieu de départ de la marche républicaine organisée à la suite des attaques terroristes subies par la France cette semaine. Le ministère de l'intérieur évoque un rassemblement « sans précédent » qui rend le comptage officiel « impossible ». « Paris est aujourd'hui la capitale du monde. Le pays tout entier va se lever vers ce qu'il a de meilleur », a déclaré François Hollande, qui recevait une cinquantaine de dirigeants étrangers.Lire notre article sur les rassemblements en province : De Lyon à Nouméa, plus de deux millions de manifestants Des citoyens très concernés Avec des pancartes « Je suis Charlie », des « unes » de l'hebdomadaire satirique à la main, en famille, entre amis, des milliers de citoyens français sont venus témoigner de leur solidarité. Dès 13 heures, la place de la République était noire de monde et les réseaux de transport étaient saturés dans toute une partie de la capitale. Des drapeaux français avaient été accrochés sur la statue de Marianne et des Marseillaise spontanées régulièrement scandées par la foule. Sur place, les journalistes du Monde ont recueilli de nombreux témoignages. « J'étais un fan de Hara-Kiri, un peu moins de Charlie. Mais le sujet dépasse le journal, il s'agit de la liberté d'expression. La dernière fois que je suis descendu dans la rue, c'était en 2002, contre Le Pen », explique Jean-Louis Feldmann, 63 ans, qui porte sur sa veste un autocollant « La République contre le fanatisme ».Voir les images : L'immense manifestation à Paris en imagesTous évoquent une même envie de défendre les valeurs de la République. « Nous n'avions pas conscience que la liberté d'expression était menacée, qu'on pouvait nous museler », estime Martine Douillet, assistante RH. De nombreux manifestants ont amené leurs enfants. Ainsi Sophie et Christophe Picot, venus avec Chloé, 10 ans : « C'est sa première grande manifestation, on voulait qu'elle soit présente, qu'elle sache ce que sont nos valeurs. On est venus défendre la liberté. » Les communautés musulmane et juive se sont également mobilisées. Comme Ali Moussa, médecin, venu de Montreuil : « Je suis venu pour mes enfants, pour dire qu'il y a des choses intolérables. Nous sommes musulmans et nous sommes horrifiés par ce qu'il s'est passé. Des amalgames peuvent se créer, il faut que les gens soient plus intelligents, qu'ils dépassent les clivages. » Chantal Chemla, kinésithérapeute de confession juive, est venue avec son mari et ses voisins : « Nous sommes présents pour montrer que nous n'avons pas peur, que nous sommes debout. Juifs, policiers et journalistes, c'est le même combat ! Il ne concerne pas seulement la communauté juive. »#11janvier #je suis Rabelais je suis Voltaire je suis Charlie pic.twitter.com/BqYFB08JqR— Isabelle Rey (@Isareylef) 11 Janvier 2015>> Voir les images : #JeSuisCharlie : vos photos des rassemblements sur une carteLes familles et les proches en tête de cortègeLes familles des victimes de Charlie Hebdo, ainsi que des proches et des survivants de l'attentat de mercredi sont eux arrivés vers 14 heures, pour défiler en tête du cortège. Descendus d'un bus aux abords de la mairie du 11e arrondissement, ils portent tous un bandeau blanc sur la tête où est écrit « Charlie ». Lire notre article sur la tuerie : « Vous allez payer car vous avez insulté le Prophète »Les dirigeants du monde témoignent de leur solidarité Avant de se rendre à la marche, le Britannique David Cameron, l'Allemande Angela Merkel et de nombreux autres dirigeants étrangers ont été reçus à l'Elysée par le président François Hollande. Le premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, l'Espagnol Rariano Rajoy et le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, sont également passés au palais présidentiel. L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy, les anciens premiers ministres Alain Juppé, Lionel Jospin, Jean-Pierre Raffarin et de nombreuses personnalités de la République se sont également venus au palais présidentiel avant de se rendre en bus sur le lieu de départ de la marche.Lire aussi : Ils participeront à la marche républicaine dimanche à ParisLes dirigeants ont défilé pendant environ une demi-heure. François Hollande était entouré d'Angela Merkel et du président malien, Ibrahim Boubacar Keita. Après une minute de silence, le cortège des officiels s'est séparé. Le président français a ensuite rejoint le groupe des proches des victimes des djihadistes. Il s'est entretenu de longues minutes avec certains d'entre eux, puis il s'est rendu à Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis) rendre visite à la famille d'Ahmed Merabet, le policier froidement abattu par les frères Kouachi après l'attaque des locaux de Charlie Hebdo.Le chef de l'Etat réconforte le médecin Patrick Pelloux :Plus de 5 500 policiers et militaires mobilisésUn PC sécurité a été installé pour assurer le bon déroulement de ce défilé exceptionnel. Une trentaine de personnes y coordonnent les forces de l'ordre réparties dans la capitale, soit 5 500 agents et militaires. Entourés d'une vingtaine d'écrans, sur lesquels s'affichent les images des caméras de surveillance et une grande carte du parcours, ils communiquent en direct avec les forces présentes sur le terrain. Des représentants de la gendarmerie, des CRS, des militaires, du service de protection chargé des personnalités, de la RATP ou encore de la SNCF, sont présents. Le commandement est assuré par la Direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC), qui coordonne l'ensemble du dispositif.Lire notre reportage : Tension et concentration au PC sécurité : « On n'a jamais eu autant de chefs d'Etat sur une manifestation » Emeline Cazi Cela ne semblait être au départ qu'un simple, mais violent, fait divers, une agression de joggeur comme il en arrive parfois en France, ou ailleurs. Un acte a priori sans lien avec les attentats commis le matin même, dans la salle de conférence de rédaction de Charlie Hebdo. Mais l'agression par balle dont a été victime un homme de 32 ans, mercredi 7 janvier dans la soirée, sur la coulée verte à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine), pourrait avoir un lien direct avec l'attaque du supermarché casher de la porte de Vincennes et les autres attentats terroristes menés ces derniers jours.Le procureur de Paris, François Molins, a fait savoir dans un communiqué le 11 janvier que la section terroriste du parquet de Paris était désormais saisie de ces faits et qu'ils s'ajoutaient à l'enquête générale sur les attentats de Charlie Hebdo et de Montrouge, où une policière municipale a été tuée.L'expertise balistique faite dans la nuit du 10 au 11 janvier, après la prise d'otages de la porte de Vincennes, a montré qu'un rapprochement pouvait être fait « entre les étuis percutés découverts à Fontenay-aux-Roses et le pistolet automatique Tokarev découvert sur les lieux de l'hypermarché casher porte de Vincennes », explique le parquet de Paris.« ARME DE POING »Le joggeur agressé à Fontenay-aux-Roses était un simple citoyen parti faire son footing. Il ne portait pas d'uniforme ni un quelconque signe religieux. Comme à son habitude, il avait garé sa voiture à Verrières (Essonne), avant de s'engager sur la coulée verte, non loin du parc de Sceaux. Vers 20 h 30, il croise un homme qui le poursuit et lui tire dessus à plusieurs reprises. Il est blessé à la jambe et au dos.Alors que son agresseur prend la fuite, lui parvient à gagner une maison à proximité. Il sonne. L'habitante prévient les pompiers et la police. A l'arrivée des secours, l'homme est toujours conscient et peut livrer quelques détails sur son agression et décrire l'homme qu'il a croisé. « Il a pu indiquer que son agresseur a tiré à l'arme de poing, qu'il était vêtu d'une doudoune noire à col de fourrure, rabattu sur la capuche », racontait Le Parisien au lendemain des faits. Il s'est ensuite enfui en direction de Sceaux.Le joggeur, dont les blessures ne semblaient pas graves initialement, est désormais plongé dans le coma et est entre la vie et la mort.PERQUISITIONLes enquêteurs ne pouvaient pas affirmer avec certitude qu'Amedy Coulibaly, l'auteur de la prise d'otages de la porte de Vincennes, est l'agresseur de la coulée verte, mercredi soir. Mais ce dernier vivait à Fontenay-aux-Roses depuis deux ans, et les cinq étuis retrouvés sur les lieux de l'agression correspondent à ceux ramassés dans le supermarché casher.On ne sait pas non plus si les étuis ramassés à Montrouge près de la policière municipale correspondent à ceux découverts à Fontenay-aux-Roses et à porte de Vincennes. Des expertises sont en cours. La police scientifique espère également pouvoir trouver des traces d'ADN sur les étuis découverts à Fontenay, de manière à les comparer avec l'ADN d'Amedy Coulibaly.Par ailleurs, lors de l'enquête de flagrance sur le meurtre de Montrouge, un appartement récemment occupé par Amedy Coulibaly avait été perquisitionné à Fontenay-aux-Roses. Le rapprochement entre les deux agressions a pu être fait grâce à l'expertise balistique faite dans la nuit après l'assaut de la porte de Vincennes, mais aussi parce que c'est le même service d'enquêteurs, la police judiciaire de Nanterre, qui était saisi à la fois de ces faits et ceux de Montrouge. L'enquête est désormais confiée à la Direction régionale de la police judiciaire de Paris, à la Sous-direction antiterroriste (SDAT) et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).Lire le portrait : Amedy Coulibaly, de la délinquance au terrorismeEmeline CaziJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.01.2015 à 14h25 • Mis à jour le11.01.2015 à 14h37 | Claudia Courtois (Bordeaux, correspondante) Ce dimanche, Charlie était vraiment partout dans le petit village de Portets, à 28 kilomètres au sud de Bordeaux (Gironde). Des affichettes avec le désormais slogan blanc sur fond noir étaient placardées dans cette cité de 2 500 habitants, de l'école à la mairie, en passant par l'institut de beauté, la bibliothèque, la Poste, l'emplacement des taxis…Des affiches qui servaient également de renseignement pour la manifestation prévue pour dimanche à 10 heures : à l'initiative du maire (divers droite), Didier Cazimajou, les villageois et habitants des environs étaient invités à ce rassemblement silencieux devant la mairie et sa façade en pierre de taille où l'entrée est encore surmontée d'une grande banderole « Bonne année ».Suivre les manifestations en direct sur LeMonde.fr« LE MONDE RURAL NE DOIT PAS ÊTRE EN MARGE »Pour le maire qui en est à son quatrième mandat d'élu, mais son premier en tant que maire, organiser cette marche était une évidence : « Le monde rural ne doit pas être en marge des grandes métropoles, car tous les Français sont concernés, mais, dans les communes rurales, souvent, on n'a pas les moyens, pas les réflexes, avec, parfois, l'appréhension et la peur d'une dérive. A notre manière, on apporte une petite pierre à la démocratie, c'est le plus important. » Quelques minutes avant le départ, le premier magistrat et ses assistants photocopiaient encore des affiches « Je suis Charlie », dont 150 ont été distribuées à la population. Derrière la porte, des dizaines de personnes commençaient à se rassembler : des enfants, des ados en famille, des personnes âgées, des médecins, des chômeurs, toutes religions confondues, venus de Portets mais aussi des villages voisins. AU-DELÀ DE TOUTE BANNIÈREUne famille est même arrivée de Bègles, près de Bordeaux, avec leur fille de 21 mois confortablement installée dans le porte-bébé dorsal, sucette à la bouche : « Ça sera sa première manifestation, mais c'est important qu'elle soit là pour lui transmettre des valeurs, même si elle ne s'en souviendra plus et qu'on devra lui rappeler », explique son père, Jonathan Brügmann. La mère du jeune homme, Dominique, tient à ajouter : « C'est important de défiler en dehors de toute bannière politique, associative ou religieuse, juste défiler au nom de l'humanité. » Les élus ont sorti les écharpes tricolores, d'autres avaient une cocarde en tissu au revers de leur veste. Environ 150 personnes sont venues, sans banderole ni slogan, juste les affiches données ou d'autres créées pour la circonstance.Dans ce village aux portes de l'agglomération bordelaise, une communauté marocaine et de confession musulmane vit sans problème. Médecin, Chafiq Belhachmi, de garde aujourd'hui, défilait avec sa femme, Véronique et sa fille, Noémie. « C'est important en tant qu'être humain pour dénoncer l'obscurantisme. » Dans son cabinet, on lui a bien sûr parlé des événements. « Ici, ça se passe bien, on est bien intégrés et je n'ai aucune crainte, insiste le médecin, la cinquantaine. On fait confiance et on est optimiste. »Le cortège a fait un petit tour en passant par la place des Martyrs, devant l'église où un grand sapin de Noël est dressé. Le maire a demandé une minute de silence. Le public brandit alors les affiches, les stylos, les crayons et, spontanément, juste après, s'est mis à applaudir avec insistance. Au cœur du cortège, deux femmes, deux Marocaines, les affiches à la main : « On devait être là dans notre ville, on est solidaires et en tant que musulmanes, on est contre la barbarie », soufflent Afaf Aharoui et Donia Mrani-Zidoun, mère de trois enfants dont deux sont partis avec leur père à la manifestation prévue l'après-midi à Bordeaux. « Ça nous fait mal à cause des répercussions possibles. Mais ce qui s'est passé, ça n'est pas nous, pas notre religion. Il faut qu'on avance. » Claudia Courtois (Bordeaux, correspondante)Journaliste au Monde 11.01.2015 à 13h41 • Mis à jour le11.01.2015 à 13h50 | Damien Leloup « #OPCharlieHebdo », pour « opération Charlie Hebdo », contre « OPFrance » et d’autres : plusieurs sites ont été victimes d’attaques informatiques, ces derniers jours, de la part de militants islamistes ou « anti-Charlie » d’une part, et de membres du réseau informel Anonymous disant vouloir « venger » Charlie Hebdo et les autres victimes des attaques terroristes de cette semaine.Dernier site touché : celui du mémorial d’Oradour-sur-Glane, dont la page d’accueil a été remplacée par un message appelant la France à « aller se faire foutre » et signé « je suis muslim et je ne suis pas Charlie ». En fin de semaine, le site du mémorial de Caen avait, lui aussi, été victime d’un détournement de sa page d’accueil, revendiqué par le groupe pro-islamiste tunisien Fellaga team.Le ou les pirates sont parvenus à s’infiltrer dans un serveur géré par une société vannetaise, hébergeant plusieurs dizaines de sites, et à remplacer la page d’accueil de tous ces sites par son message de revendication. Vendredi, le groupe APoca-DZ, lui aussi islamiste, avait attaqué les sites de plusieurs mairies d’Ile-de-France, vraisemblablement selon le même mode opératoire.Les attaques de ce type, menées par des pirates islamistes, sont relativement courantes : les pirates recherchent des sites n’ayant pas appliqué les mises à jour de sécurité récentes à la recherche d’une faille, sans nécessairement viser un site en particulier, et ils remplacent sa page d’accueil par un message de revendication. Elles touchent régulièrement des sites de PME ou de mairies.« OPCharlieHebdo »Dans la nuit, le groupe Anonymous, qui a lancé cette semaine une opération « anti-islamistes », a revendiqué la mise hors ligne du site ansar-alhaqq.net, un site de référence de propagande djihadiste. Le groupe a en revanche affirmé ne pas être à l’origine d’une attaque ayant touché ou-manger-halal.fr, qualifiant cette opération de « raciste ».Le collectif informel, dont chacun peut se revendiquer – certains groupes islamistes ont d’ailleurs participé à des opérations à l’initiative des Anonymous ces dernières années – a annoncé avoir lancé une opération baptisée « OPCharlieHebdo » visant à mettre hors ligne des sites djihadistes ou à publier des listes de comptes Twitter et de pages Facebook faisant l’apologie du terrorisme.Lire : Sur Internet, Anonymous contre les islamistesCette opération a fait l’objet de nombreuses critiques, notamment au sein de la communauté s’intéressant à la sécurité informatique. Accusée de risquer de compliquer les enquêtes en cours, cette opération est aussi vivement critiquée parce qu’elle utilise le blocage de sites Internet comme « outil » de défense de la liberté d’expression.Le compte à rebours était un piège marketingAnonymous avait également démenti être à l’origine du site opcharliehebdo.com, qui affichait depuis quarante-huit heures une page affichant un compte à rebours sur fond de drapeau islamique. Très diffusé sur les réseaux sociaux, le site avait laissé craindre qu’il s’agissait d’une menace de nouveaux attentats.Ce dimanche, la page unique du site a cependant été mise à jour pour renvoyer vers le site de Rantic, une société de marketing spécialisée dans la vente de trafic Web. Cette entreprise, qui n'a pas d'existence légale, avait déjà été impliquée dans la création d'une fausse page de menaces contre Emma Watson, au moment de la publication de photos de célébrités nues.Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant) Plus que jamais, Israël veut ouvrir ses bras aux juifs de France. Parmi la délégation israélienne qui s’est envolée vers Paris pour participer à la grande marche de dimanche, autour du premier ministre Benyamin Nétanyahou, se trouve Natan Sharansky, le patron de l’Agence juive.Cet organisme semi-gouvernemental, qui a pour vocation d’encourager et d’aider les juifs du monde entier à émigrer vers Israël, considère dorénavant la France comme un objectif prioritaire, en raison d’un afflux sans précédent de candidats. Son porte-parole, Yigal Palmor, qui fut longtemps la voix officielle du ministère des affaires étrangères, détaille au Monde les ressorts de ce phénomène.La France est devenue en 2014 le premier pays source pour l’aliyah, l’émigration en Israël. Comment l’expliquez-vous ?C’est vrai, 2014 a été l’année d’un record historique. Nous avons accueilli près de 7 000 juifs de France, soit une augmentation de 130 % par rapport à 2013. Il y a une multiplication des demandes, des appels. Près de 50 000 personnes ont contacté nos délégués l’an passé pour obtenir des informations. Cela indique une humeur, mais ça ne présage pas forcément du nombre de personnes qui se rendront aux réunions, et encore moins de celui des départs effectifs. Sur la base des dossiers ouverts et des procédures déjà engagées, nos prévisions pour 2015 s’établissent entre 8 000 et 9 000. Ces chiffres exceptionnels traduisent une lame de fond.Mais ces prévisions datent d’avant les attentats de cette semaine à Paris, notamment la prise d’otages sanglante dans une épicerie casher...Il est trop tôt pour faire de nouvelles prévisions, mais on peut déjà noter que le choc est très fort. Il y a un cumul des secousses, après l’affaire Ilan Halimi et puis les tueries de Mohammed Merah.N’est-il pas choquant que le premier ministre d’Israël, Benyamin Nétanyahou, appelle samedi les juifs de France à faire leur aliyah, à la veille d’une marche historique pour l’unité nationale ?Il faut comprendre que cela fait partie de l’ethos de l’Etat d’Israël, conçu dès le départ comme un refuge, un abri pour les juifs du monde entier. Quand une situation dramatique comme celle de ces derniers jours en France se présente, il est presque automatique pour des dirigeants israéliens de tenir de tels propos. Lorsque des juifs sont agressés, Israël garde ses portes grandes ouvertes, que ce soit pour les juifs de France, d’Ethiopie ou d’Ukraine. Il ne s’agit pas d’un désaveu de la France et de la République. Les Israéliens regardent, très émus, ces jours-ci, les écrans de télévision. Notez ce qu’écrit la presse, de tous bords politiques : les juifs sont attaqués et en danger. Lorsque Ariel Sharon avait tenu des propos similaires [en 2004, appelant les juifs de France à faire leur aliyah], il ne faisait que répéter ce qui allait de soi, pour les Sharoniens comme pour les anti-Sharoniens : c’est la vision sioniste de base.Mais les victimes sont des citoyens français…Personne ne demande aux dirigeants français de rendre des comptes. Mais il est normal qu’Israël, pays ami, exprime des inquiétudes et un sentiment de fraternité à l’égard d’une communauté qui lui est proche. Il va y avoir un grand débat, franco-français, sur ce que devra faire la République, sur la place des uns et des autres, sur les mesures sécuritaires à adopter aussi. Faut-il mettre certaines libertés en danger, comme l’ont fait les Etats-Unis après le 11-Septembre avec le Patriot Act ? Faut-il préserver Schengen ? Je me garderai bien de dire ce que les Français devraient faire. Mais les Israéliens se sentent très concernés, car des juifs ont été pris pour cibles. Il ne faudra pas s’étonner si certains Israéliens veulent donner des conseils aux Français. On est habitués à cela de la part des Français. Mais, entre pays amis, on peut se le permettre sans se montrer susceptible.Quelles sont les motivations des juifs français effectuant leur aliyah ?Il faut être prudent, car il n’y en a jamais une seule. Il existe d’abord un phénomène général d’expatriation, qui concerne des centaines de milliers de Français, sur fond de crise économique. Il existe aussi pour certains des motivations religieuses, ou bien un sentiment d’appartenance. Un grand nombre de personnes parlent d’un climat d’intolérance, de violences, d’un certain langage qui blesse. Le fait qu’ils ne se sentent plus chez eux en France est certainement un élément de la décision. Celle-ci est souvent familiale. On a remarqué une très forte proportion de familles parmi les arrivants.Dans le passé, c’étaient plutôt de jeunes individus. Là, la tendance, ce sont les familles et les retraités. Leur profil est plutôt classe moyenne, avec un nombre assez fort de diplômés du supérieur, des professions libérales. Ils s’installent d’abord à Tel-Aviv et à Jérusalem, mais aussi à Ashdod et à Netanya, où l’on entend de plus en plus parler français.En quoi consiste le dispositif spécifique mis en place à destination des juifs français candidats à l’aliyah, au début de 2014 ?Il consiste d’abord à renforcer les effectifs qui s’occupent de l’intégration des immigrés. Il prévoit aussi des programmes spéciaux pour l’apprentissage de la langue, l’aide à l’insertion au travail, la levée des obstacles bureaucratiques. Je pense notamment à l’homologation des diplômes professionnels (médecins, avocats) ou à l’obtention de la carte d’identité. Comme pour les autres arrivants, il existe aussi des aides financières, au logement ou bien pour les emprunts, en vue de suivre des études.Mais quelle est la part des Français décidant de retourner en France car la greffe ne prend pas ?Il n’y a pas de chiffre avéré. L’estimation générale, pour tous les migrants, est de 20 %. Mais on voit par exemple, pour l’immigration en provenance de Russie, que certains gardent un pied de chaque côté. C’est même le cœur de leur activité, dans la coopération bilatérale, ou la médiation. Ils sont en même temps ici et là-bas, ils profitent de la possibilité de faire le pont.Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant)ReporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.01.2015 à 14h21 • Mis à jour le31.01.2015 à 14h23 | Maxime Vaudano Officiellement, il n'a rien à voir avec Marine Le Pen. La masse des témoignages récoltés par la presse à longueur d'enquêtes depuis plusieurs années ne laisse pourtant guère de doute : Jeanne, le microparti de la nébuleuse frontiste, dans le viseur de la justice, est bien la machine de guerre de la présidente du Front national, même si son nom n'apparaît nulle part dans ses statuts.Créée à l'automne 2010 pour l'aider à succéder à son père, cette structure est au cœur du « système Le Pen », qui doit préparer sa candidature pour l'élection présidentielle de 2017. L'information judiciaire confiée en avril 2014 aux juges Renaud Van Ruymbeke et Aude Buresi a donné lieu, le 23 janvier, à la mise en examen de Frédéric Chatillon, un proche de Marine Le Pen, soupçonné d'être l'un des principaux bénéficiaires du système mis en place autour de Jeanne.Si l'enquête n'a pas encore livré toutes ses conclusions, la seule étude des comptes de campagne du microparti, disponibles en ligne, permet de se faire une idée des mécanismes en jeu.Des recettes par millionsBien davantage qu'un simple microparti censé soutenir la carrière politique de Marine Le Pen, Jeanne manipule une manne financière qui n'a rien à envier aux grands partis de la vie politique française. En 2012, année présidentielle, le microparti était la quatrième formation politique en termes de rentrées financières, à 9,6 millions d'euros, derrière le PS, l'UMP et le PCF... mais devant le FN.Chez Jeanne, l'argent ne provient pas des cotisations d'adhérents : elles s'élèvent à peine à 120 à 180 euros annuels au total. Ce n'est pas non plus une structure de recueil discret de dons, comme pouvait l'être Cotelec, le microparti de Jean-Marie Le Pen. Aucun don n'a été enregistré en 2013, contre à peine 11 500 euros en 2011.L'essentiel des recettes provient des « produits d'exploitation », qui font de Jeanne une véritable PME au service de et servie par la galaxie frontiste. En 2011 et 2012, plus de 90 % des rentrées d'argent de Jeanne étaient constituées de la facturation des « services rendus aux candidats pour les campagnes électorales ». Essentiellement les « kits de campagne » (tracts, affiches, sites Web...) de 16 500 euros proposés – puis quasiment imposés – à l'ensemble des candidats du Front national (99 % des candidats aux législatives de 2012 y ont souscrit, selon l'ancien commissaire aux comptes de Jeanne).Ces kits sont au cœur des soupçons des juges : fabriqués par la société Riwal, dirigée par Frédéric Chatillon, l'un des plus proches conseillers de l'ombre de Marine Le Pen, ils auraient été largement surfacturés aux candidats frontistes, qui les payaient grâce au financement public des campagnes électorales en cas de score supérieur à 5 %. En plus de bénéficier à Riwal, qui a réalisé, selon L'Obs, plus de 2 millions de marge en 2012, ce mécanisme a peut-être profité à Jeanne, qui aurait pris des marges au passage en tant qu'intermédiaire.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; } .camembert{ width:100%; float:left; } #troiscamemberts{ width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; padding-left:10px; padding-top:5px; }Les recettes de « Jeanne »$("#container_1422620651096 .graphe").css("height", 300)$("#container_1422620651096 .title").empty()if ("En 2011"!= ""){En 2011")}$("#container_1422620651096 .subtitle").empty()if ("L'intégralité des produits d'exploitation provient de la "facturation des services rendus aux candidats pour les campagnes électorales". 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Pour se justifier, l'état-major du FN explique qu'il s'agit là du seul moyen de contourner la réticence des banques à financer ses candidats. A quoi sert cet argent ?En face de toutes ces recettes, le fonctionnement de la machine Jeanne ne pèse pas bien lourd : à peine 5 000 euros annuels de salaires (charges comprises) en 2013, 271 euros de loyers en 2012 (mais plus rien en 2013), et quelques milliers d'euros en déplacements.La lecture des comptes nous apprend que les plus gros postes de dépenses sont :la « propagande et communication », qui a coûté au microparti plus de 8 millions en 2012, lors de la campagne de Marine Le Pen, et seulement 630 000 euros en 2013 ;les « autres charges externes », non détaillées, qui peuvent aller de l'achat de matériel à la location de salles, qui ont culminé à 730 000 euros en 2012.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; } .camembert{ width:100%; float:left; } #troiscamemberts{ width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; padding-left:10px; padding-top:5px; }Les dépenses de « Jeanne » $("#container_1422620651086 .graphe").css("height", 260)$("#container_1422620651086 .title").empty()if ("En 2011"!= ""){En 2011")}$("#container_1422620651086 .subtitle").empty()if ("L'intégralité des produits d'exploitation provient de la "facturation des services rendus aux candidats pour les campagnes électorales". Les recettes des cotisations d'adhérents (180 €) sont trop faibles pour apparaître sur le graphique."!= ""){")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1422620651086 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, spacingTop: 0, marginTop:0, marginBottom:0, type: "pie", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/comptes-des-partis-et-groupements-politiques/", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"CNCCFP", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels: { enabled: false,{point.name}: {point.percentage:.1f} %', distance: 10, style: { color: (Highcharts.theme && Highcharts.theme.contrastTextColor) || 'black' } }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Cotisations des adhérents","Produits financiers","Dons de personnes physiques","Produits d’exploitation"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" €", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"vertical", verticalAlign:"middle", labelFormatter: function () { console.log(this) return this.name + ' : '+Highcharts.numberFormat(this.percentage,1)+' %'; 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Pas de quoi vider les caisses de Jeanne ; pourtant, le parti affiche chaque année un bilan en pertes (près de 300 000 euros en 2013). L'explication est simple : le microparti met chaque année de côté un demi-million d'euros dans ses « dotations aux amortissements et provisions », un poste des comptes censé anticiper les dépenses à venir l'année suivante. Un magot qui pourrait servir à Marine Le Pen de cagnotte en vue de l'élection présidentielle de 2017.Tout cela est-il illégal ?En soi, le montage mis en place autour de Jeanne et Riwal n'est pas illégal. Cependant, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) et, derrière elle, les juges, s'interrogent sur plusieurs aspects potentiellement frauduleux :Jeanne peut-il prêter de l'argent ?Oui, rien de l'interdit, mais tout est question de mesure. La justice pourrait considérer qu'en industrialisant ce système de prêts, Jeanne s'est mis en contravention de la loi, qui « interdit à toute personne autre qu'un établissement de crédit d'effectuer des opérations de banque à titre habituel ».La loi autorise bien une formation politique A à prêter de l'argent à un parti B, mais seulement si l'emprunt « relaie » un prêt bancaire consenti par A, avec les mêmes intérêts. Il était donc a priori interdit à Jeanne de puiser dans ses fonds propres pour consentir un prêt aux candidats frontistes.L'autre problème vient du fait que les candidats frontistes ont déclaré les (gros) intérêts payés avec le remboursement du prêt comme frais de campagne, pour pouvoir se les faire rembourser par l'Etat. Indirectement, l'Etat a donc financé la gourmandise financière de Jeanne – à hauteur de 400 000 euros pour les seules législatives de 2012, selon l'Obs.Marine Le Pen avait déjà ainsi tenté d'incorporer à ses comptes de la campagne présidentielle de 2012 les intérêts des prêts que lui avaient consentis le micro-parti de Jean-Marie Le Pen, Cotelec (319 000 euros pour un prêt de 4,5 millions) et Jeanne (19 000 euros d'intérêts pour un prêt de 450 000 euros). Elle s'était alors fait rappeler à l'ordre par la CNCCFP, qui rappelait que les prêts entre deux formations politiques ne doivent pas « procurer un enrichissement sans cause » au prêteur.En revanche, pour l'instant, la CNCCFP n'a annulé aucun compte de campagne de candidat frontiste aux législatives pour ce motif, même si elle a rectifié plusieurs irrégularités.Des prêts imposés ?Selon Mediapart, certains candidats frontistes ont déclaré aux juges ne pas avoir été mis au courant du prêt qu'ils avaient souscrit auprès de Jeanne. Un tel contrat forcé, forcément paraphé avec une signature frauduleuse, relèverait du faux et usage de faux et de l'escroquerie. Les motifs retenus pour la mise en examen de Frédéric Chatillon, le 23 janvier.Des contrats antidatés ?Toujours selon Mediapart, l'entourage de Marine Le Pen aurait demandé à certains candidats d'antidater des conventions de prêt avec Jeanne qui n'avaient pas été signés dans les temps, c'est-à-dire pendant la campagne.Des prestations surfacturées ?De nombreux témoignages et éléments matériels suggèrent que le kit de 16 500 euros était largement surfacturé aux candidats (et donc à l'Etat, qui remboursait les frais de campagne des candidats dépassant les 5 %). Selon une enquête de l'Obs, certaines prestations étaient facturées jusqu'à cinq fois le prix du marché, ce qui aurait eu pour but d'accroître la marge de Riwal.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.01.2015 à 12h00 • Mis à jour le31.01.2015 à 18h14 La numéro un mondiale, Serena Williams, a remporté samedi à Melbourne le 19e tournoi du Grand Chelem de sa carrière, en remportant la finale de l'Open d'Australie. Elle a battu la numéro 2 mondiale, Maria Sharapova, 6-3, 7-6 (7/5).Avec ses 19 titres majeurs, l'Américaine, âgée de 33 ans, dépasse ses compatriotes Chris Evert et Martina Navratilova. Depuis le début de l'ère Open en 1968, seule l'Allemande Steffi Graf a un palmarès plus étoffé, avec 22 trophées.C'est la deuxième victoire consécutive en Grand Chelem pour la cadette des sœurs Williams, qui avait remporté début septembre l'US Open. Elle s'est imposée pour la sixième fois de sa carrière à Melbourne. Son dernier succès dans l'hémisphère Sud remontait à 2010. Forfait en 2011, elle n'y avait pas brillé lors des trois précédentes éditions, ne faisant pas mieux que les quarts.Lire : Open d'Australie : une finale Sharapova-WilliamsLa numéro un mondiale était arrivée à Melbourne cette année avec une folle envie de mettre fin à la disette, et repartir de l'avant, après une année 2014 mitigée en Grand Chelem avec un seul titre à New York et des éliminations avant les quarts dans les trois autres levées.UNE AGRESSIVITÉ DÉMULTIPLIÉESa victoire, la seizième d'affilée contre sa dauphine, ne souffre d'aucune contestation. Serena Williams a allégrement dominé ce match grâce à un service performant (18 aces) et une agressivité démultipliée. La reine de la WTA a profité de l'apparente tension de son adversaire pour faire le break d'entrée. Offensive en retour de service, l'Américaine a fait souffrir une Sharapova timorée.Sharapova a réussi à se relâcher dans la seconde manche, mais peinait à remporter ses jeux de service à cause d'une première balle qui manquait de puissance (pic à 177 km/h). Celui de Serena Williams s'est mis à tourner à plein régime (15 aces dans le 2e set à 203 km/h). A chaque fois que Sharapova se rapprochait du break, l'Américaine repassait devant grâce à son arme fatale.S'encourageant sans cesse, à base de « Come on ! » (Allez !), pour témoigner sa détermination à sa rivale, la numéro un mondiale s'est procurée une première balle de match à 5-4, sauvée par Sharapova. La superstar russe a retardé l'échéance jusqu'au tie-break, où Williams a fait la différence grâce à des retours puissants avant de finir… sur un ace. 31.01.2015 à 04h15 • Mis à jour le31.01.2015 à 09h45 En pleine campagne électorale, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, voit rebondir sur lui une extravagante affaire de détournement de fonds présumé de la part de sa femme.Sara Nétanyahou est, selon les médias israéliens, soupçonnée d'avoir empoché pendant plusieurs années de l'argent versé pour le retour en magasin de bouteilles consignées. Le problème, c'est que celles-ci avaient été achetées pour le compte du bureau du premier ministre, et que l'argent des bouteilles aurait dû revenir dans les caisses de l'Etat.Selon le quotidien Haaretz (anglophone), le couple avait remboursé l'équivalent de 1 000 dollars de consigne il y a deux ans, mais un de leurs anciens employés affirme que les sommes empochées par Sara Nétanyahou ont été bien supérieures, et que son époux en était au courant.Courroucé, Benyamin Nétanyahou s'en est pris aux médias, vendredi 30 janvier, qu'il a accusé dans un long message sur Facebook de porter « des attaques calomnieuses contre [lui] et [son] épouse en vue de faire tomber le Likoud [son parti] et de favoriser l'arrivée au pouvoir de la gauche » aux législatives du 17 mars.DÉPENSES EXCESSIVES ?D'après plusieurs médias israéliens, cette affaire ne pourrait cependant être que la partie émergée d'une plus vaste controverse sur la gestion des dépenses du couple. Selon Haaretz et Yédiot Aharonot, quotidiens hostiles à M. Nétanyahou, le contrôleur de l'Etat chargé de superviser les comptes publics (nommé par le premier ministre) refuserait, à la demande de l'avocat du chef du gouvernement, de rendre public avant les élections un rapport compromettant sur leurs dépenses, jugées excessives en repas, fleurs, coiffeurs ou chaussures.Israel Hayom, un quotidien gratuit pro-Nétanyahou, a, pour sa part, dénoncé la « bassesse d'une campagne électorale qui, plutôt que de traiter des questions de fonds, se concentre sur des ragots et la diffamation ».Le premier ministre était déjà monté au créneau, lundi, pour défendre son épouse après la publication dans des médias d'extraits de procès-verbaux de deux anciens employés de la résidence du premier ministre accusant Mme Nétanyahou de « comportements abusifs ». En décembre, le tribunal du travail de Jérusalem avait déjà accepté la demande du premier ministre de reporter à après les élections une autre procédure contre son épouse.Lire aussi (édition abonnés) : Israël : Benyamin Nétanyahou lance un référendum sur son nom 31.01.2015 à 02h30 • Mis à jour le 31.01.2015 à 15h12Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/stages-premier-emploi/article/2015/01/31/le-service-civique-obligatoire-enthousiasme-les-francais-selon-un-sondage_4567219_4401467.html"data-title="Le service civique obligatoire enthousiasme les Français selon un sondage"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/20/400x300/4559957_7_17d0_des-jeunes-volontaires-s-occupent-d-une-femme_9d3c6b738100119eec7f4fe5bab07feb.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/stages-premier-emploi/article/2015/01/31/le-service-civique-obligatoire-enthousiasme-les-francais-selon-un-sondage_4567219_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Pressentie pour être l'une des annonces phare de la conférence de presse de François Hollande, jeudi 5 février, à l'Elysée, l'extension du service civique à l'ensemble des jeunes de 16 à 25 ans, en le rendant obligatoire, aurait largement l'approbation de l'opinion.Selon un sondage de l'institut Odoxa pour iTélé et Le Parisien-Aujourd'hui en France, 80 % des personnes interrogées se sont dites favorables à « la mise en place d'un service civique obligatoire pour les jeunes adultes ».Lire aussi : Service civique : ce qu'il faut savoir pour décrocher une missionLES JEUNES PLUS PARTAGÉSLa mesure, qui satisfait majoritairement les sympathisants de gauche comme de droite, a toutefois plus massivement la faveur de ces derniers (89 % contre 73 % pour les sympathisants de gauche), alors que certains ministres du gouvernement se sont montrés mitigés sur la proposition.Les 18 à 24 ans, qui seraient directement concernés par cette mesure, sont, eux, légèrement plus partagés : 62 % s'y disent favorables, 36 % opposés et 2 % ne se prononcent pas.Lire : Comment juger de la pertinence d'un sondage ?Sondage réalisé en ligne les 29 et 30 janvier auprès d'un échantillon de 1 008 personnes selon la méthode des quotas. width="314" height="157" alt=" " src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/30/314x157/4567094_3_6106_ill-4567094-0ff9-000-par7996504_a396ddb574f8d323bf391698da30eb6a.jpg" Un rapport veut remettre à plat les aides au logement Actuellement lycéen(ne), vous êtes en pleine réflexion sur vos études, et vos parents ne sont probablement pas indifférents à la chose. width="314" height="157" alt="Minute de silence en hommage aux victimes de Charlie hebdo, le 8 janvier dans un lycée parisien." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/30/314x157/4567058_3_33f7_minute-de-silence-en-hommage-aux-victimes-de_734924e6ab2e1eabd4ab35f81ab555b2.jpg" « Nous ne sommes pas tous Charlie, nous sommes tous la Liberté » Actuellement lycéen(ne), vous êtes en pleine réflexion sur vos études, et vos parents ne sont probablement pas indifférents à la chose. width="314" height="157" alt="Le service civique est ouvert aux jeunes de 16 à 25 ans." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/30/314x157/4566992_3_a414_le-service-civique-est-ouvert-aux-jeunes-de-16_b143d3bc48fe40d312a83e60fb2c438f.jpg" L’idée de rendre obligatoire le service civique n’enthousiasme pas la gauche 30.01.2015 à 22h32 Le dopage dans l'athlétisme russe continue de faire tomber des têtes. La championne olympique du 3 000 m steeple, Yuliya Zaripova, a été suspendue trente mois pour dopage, et sa compatriote Tatyana Chernova, ex-championne du monde d'heptathlon, deux ans, a annoncé vendredi 30 janvier l'agence russe antidopage (Rusada).Zaripova a été écartée à compter du 25 juillet 2013 pour d'importantes anomalies dans son profil sanguin révélées dans son passeport biologique. Championne olympique à Londres à l'été 2012, elle voit ses résultats obtenus entre le 20 juin et le 20 août 2011 puis entre le 3 juin et le 3 septembre 2012 annulés, et devrait probablement perdre sa médaille d'or olympique.« CELA MONTRE L'EFFACITÉ DU SYSTÈME DE CONTRÔLE »Chernova, championne du monde d'heptathlon en 2011, a été également suspendue après un contrôle positif aux stéroïdes durant les championnats du monde 2009. Les résultats qu'elle a obtenus entre le 15 août 2009 et le 14 août 2011 sont effacés, mais elle conservera son titre mondial, obtenu juste après cette période. Alors que ces démissions font suite à de nombreuses autres, le ministre des sports russe, Vitaly Mutko, a déclaré dans un communiqué :« Bien sûr, nous sommes très en colère de voir nos athlètes de haut niveau violer les règles antidopage, mais d'un autre côté, cela montre l'effacité du système de contrôle dans notre pays. »Ces deux suspensions font suite à la démission, la semaine dernière, de l'entraîneur en chef des athlètes de l'équipe de Russie depuis 2007, Valentin Maslakov, 70 ans. La carrière d'entraîneur du septuagénaire, qui durait depuis près de quarante ans, s'est interrompue alors que la Fédération russe fait face à une enquête de l'Agence mondiale antidopage, qui a également entraîné  la suspension pour dopage de cinq marcheurs russes, dont trois champions olympiquesLire la synthèse : Dopage : le rude hiver de l'athlétisme russe 30.01.2015 à 17h40 • Mis à jour le30.01.2015 à 18h03 Alors qu'il entretenait le suspense depuis plusieurs semaines sur un éventuel retour dans la course à la Maison Blanche, le républicain Mitt Romney a revu ses plans pour 2016.« Après avoir réfléchi considérablement à une nouvelle candidature à la présidence, j'ai décidé qu'il était mieux de donner une chance à d'autres leaders du parti de devenir notre prochain candidat », a-t-il déclaré, vendredi 30 janvier, lors d'une conférence téléphonique avec ses soutiens.Et de se justifier :« Vous savez que j'ai voulu devenir président. Mais je ne veux pas rendre les choses plus difficiles pour qu'un autre candidat émerge avec de meilleures chances d'être élu président [...] Vous ne pouvez pas imaginer à quel point il est difficile pour Ann [sa femme] et moi de nous retirer, surtout face à votre soutien et à celui de tant de personnes à travers le pays. Mais nous estimons que c'est la meilleure solution pour le parti et pour le pays. »UN RETRAIT FAVORABLE À JEB BUSHLe républicain a jugé « improbable » que les circonstances évoluent au point de lui faire changer d'avis. Mais il a confirmé qu'il ne créerait pas de comité de campagne et qu'il n'embaucherait pas de salariés.Battu en 2012 par Barack Obama, et devancé quatre ans plus tôt lors de la primaire républicaine par John McCain, l'ancien gouverneur du Massachusetts avait confié à la mi-janvier qu'il songeait « sérieusement » à une troisième tentative et avait récemment pris la parole pour critiquer Barack Obama et l'ex-secrétaire d'Etat Hillary Clinton, favorite des démocrates pour 2016.Lire aussi (édition abonnés) : Pléthore de candidats à l’investiture républicaineSon retrait pourrait notamment favoriser les desseins de Jeb Bush, fils et frère des anciens présidents George H. Bush et George W. Bush, qui s'est officiellement engagé dans la course à la Maison Blanche à la mi-décembre. Lire : Jeb Bush, candidat républicain potentiel dans la course à la Maison Blanche ? 30.01.2015 à 17h17 • Mis à jour le30.01.2015 à 18h41 La commission juridique de la Ligue de football professionnel a interdit vendredi à Hatem Ben Arfa de participer d'ici la fin de saison à des rencontres officielles avec l'OGC Nice, suivant une décision de la Fifa. En revanche, la commission a accepté d'homologuer le contrat de Ben Arfa à Nice, ce qui signifie qu'il pourra s'entraîner avec le club azuréen. Le club de Nice va saisir le tribunal administratif.Quelques instants plus tôt, la Fédération internationale de football (FIFA) avait confirmé qu'à ses yeux Hatem Ben Arfa avait déjà joué pour deux clubs cette saison, ce qui semblait condamner son transfert à Nice, puisqu'un joueur ne peut pas évoluer pour trois clubs lors d'un même exercice.Au cœur du dossier figure un match disputé l'été dernier par le joueur avec l'équipe des moins de 21 ans de Newcastle, son précédent club, lors d'un tournoi des centres de formation.UNE RÉPONSE « CLAIRE ET FERME »Le milieu offensif a ensuite joué en Championnat d'Angleterre avec Hull City, auquel Newcastle l'avait prêté. La question était donc de savoir si le match disputé avec les moins de 21 ans de Newcastle était officiel ou non.La Fédération anglaise avait assuré que, pour elle, il ne l'était pas. Mais la FIFA, elle, a estimé que ce match entrait bien dans les décomptes.Réunie une première fois il y a dix jours, la commission juridique de la LFP avait demandé à la Fédération française de football de saisir à nouveau la FIFA afin d'obtenir une réponse « claire et ferme ». C'est cette réponse qui est parvenue ce vendredi aux instances du football français. Et la LFP a décidé de la suivre. 30.01.2015 à 16h42 • Mis à jour le30.01.2015 à 16h48 | Martine Valo A l’Assemblée nationale, l’examen du projet de loi Macron n’en était pas encore arrivé au tour de l’article 28 que celui-ci animait déjà la séance de questions au gouvernement mercredi 28 janvier. En réponse à l’inquiétude exprimée à son sujet par la députée écologiste Michèle Bonneton, Ségolène Royal s’est voulue conciliante : « Le gouvernement est tout à fait ouvert au dépôt et au vote d’un amendemement destiné à garantir la non-régression en matière de droit à l’environnement. »Le texte que défend le ministre de l’économie compte suffisamment d’opposants pour que cette bonne volonté ne passe pas inaperçue. Censé « moderniser le droit de l’environnement (…) au bénéfice, notamment, des entreprises et qui vise à accélérer la réalisation des projets publics et privés », il est dans le collimateur des écologistes, de certains socialistes et de communistes. En effet, afin de « faciliter les relations entre l’administration et les porteurs de projets ayant des incidences sur l’environnement », la loi propose de confier au gouvernement le pouvoir de décider lui-même par ordonnance des règles du jeu en la matière. Ce recadrage pourrait aider à venir à bout d’une bonne partie des recours déposés par les opposants « aux grands chantiers », comme le barrage de Sivens. Révision des délais d’autorisationL’idée est répandue qu’en France la moindre réalisation est soumise à un mille-feuille de procédures formelles, à un enchevêtrement d’obligations réglementaires responsables de délais à rallonge avant de sortir de terre. Un motif suffisant pour confier à l’administration publique le soin de trancher tout cela sans passer par le Parlement ? Plus d’un député y trouve à redire. Les élus Verts répètent à l’envi leur contrariété, « on nous demande un chèque en blanc ! », tandis que Sabine Buis (PS) avait un temps envisagé de déposer un amendement demandant la suppression pure et simple de ce fameux article 28. Ceux qui l’entourent, de 26 à 30, sont d’ailleurs aussi décriés.Car le texte d’Emmanuel Macron balaie très large sur le terrain de l’environnement. Il veut ainsi revoir les délais d’autorisation dans le secteur de l’urbanisme, la façon d’évaluer les impacts sur la nature. Il souhaite en outre confier à une autorité unique le soin d’instruire et de délivrer le feu vert pour des installations classées de type industriel ou agricole. Ses ambitions de réforme touchent aux compétences des élus locaux, à l’indépendance de l’autorité environnementale en région, à un éventuel pouvoir de substitution des préfets vis-à-vis des maires ayant refusé un permis de construire… Surtout, il imagine réformer par ordonnance les modalités de concertation des citoyens.« C’est Bercy qui dicte sa loi ! »« On va restreindre la participation du public, réduire sa capacité d’action en supprimant, par exemple, le pouvoir de démolition des constructions illégales sauf dans quelques zones protégées très sensibles, dénonce Jean-Louis Rouméguas (EELV). C’est Bercy qui dicte sa loi ! Ils veulent sécuriser les projets économiques, pas l’environnement. Mais le droit dans ce domaine est par sa nature même sujet à débat. »Non seulement la loi Macron illustre les hésitations du gouvernement, tiraillé entre exigences de l’économie et de la protection de la nature, mais elle ouvre aussi la boîte de Pandore. Certains parlementaires socialistes en profitent ainsi pour demander que le Code minier soit remis sur la table. L’ancienne ministre de l’écologie, Delphine Batho, ne se prive pas de souligner les contradictions du moment. « Cette politique est illisible, assure-t-elle. On ne peut pas d’un côté dire, après les affaires de Sivens, de Notre-Dame-des-Landes ou du Center Parcs de Roybon, qu’il faut davantage de démocratie participative, comme l’a déclaré le président de la République, et vouloir court-circuiter le Parlement ! » Pour la députée socialiste : « Ce ne sont pas quelques aspects techniques que le gouvernement veut gérer par ordonnances, mais les principes mêmes du débat public touchant aux questions environnementales. »Lors de la Conférence environnementale de novembre 2014, peu après le choc causé par la mort du jeune opposant Rémi Fraisse sur le site de Sivens dans le Tarn, François Hollande avait demandé l’ouverture d’un chantier de réflexion sur les moyens de favoriser une démocratie participative, « la seule manière de garantir, dans la transparence et la responsabilité, aussi bien la préservation de la nature que (…) le développement économique », avait-il solennellement déclaré. Un bon levier aussi pour désamorcer l’émergence de « zones à défendre », les ZAD, et autres mouvements de protestation qui se multiplient sur le territoire. Le président de la République suggérait même l’idée de référendums locaux.« Sivens a eu l’effet d’une claque »Le 6 janvier, le Conseil national de la transition écologique (CNTE) – une structure qui réunit plusieurs collèges : syndicats, élus locaux, parlementaires, associations entre autres – était prévenu qu’il allait devoir s’atteler sérieusement à ce dossier. Auparavant, cette instance avait surtout planché – elle aussi – sur la simplification du droit en matière d’environnement. « Voilà des mois qu’il n’était question que de modernisation des procédures, il fallait imaginer comment faire toujours plus simple, toujours plus court, témoigne Florence Denier-Pasquier, vice-présidente de France Nature Environnement (FNE), qui siège au CNTE. Et puis il y a eu Sivens, qui a fait l’effet d’une claque à tout le monde. Chacun ou presque a alors senti qu’il fallait prendre le chantier de la démocratie au sérieux. »La démocratie environnementale reste à inventerJury de citoyensLes référendums locaux, en revanche, ne convainquent guère les associations, qui leur reprochent d’être trop sujets à débat, ne serait-ce que pour en définir le bon périmètre. La Fondation Nicolas Hulot lance pour sa part l’idée d’une sorte de jury composé de citoyens tirés au sort. « Le gouvernement n’a rien à gagner avec cet article 28 qui ne constitue pas le cœur de la loi Macron, analyse Matthieu Orphelin, porte-parole de la fondation. Ce serait un signal trop négatif vis-à-vis de l’opinion et il ne permettra pas aux projets mal engagés au départ d’aller plus vite. »Ségolène Royal a indiqué qu’elle envisage de glisser quelques-unes des dispositions émanant des réflexions du CNTE dans son projet de loi sur la biodiversité, qui doit aboutir en mars, voire dans un autre texte législatif à l’automne. Or ce n’est là ni le rythme, ni l’esprit de la loi Macron. Quant aux fameuses ordonnances décriées, la ministre de l’écologie se veut, une fois encore, rassurante sur celles qui concernent son portefeuille. Elle a promis qu’elle superviserait leur rédaction et consulterait le CNTE.L’avocat spécialisé Arnaud Gossement rappelle, lui, en guise de conclusion que le droit à l’environnement est à 90 % lié à des cadres européens. Réformer à coups d’ordonnances n’est pas-être pas la plus subtile façon de tenir compte de cet enjeu-là.Martine Valojournaliste PlanèteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.01.2015 à 15h58 • Mis à jour le30.01.2015 à 17h49 | Emmanuelle Jardonnet Moomin, c’est un peu le Babar finlandais, le Snoopy scandinave, une sorte de Hello Kitty qui serait doté d’une vie riche d’échanges et de questionnements. S’il est besoin aujourd’hui d’introduire ce petit hippopotame blanc aux yeux ronds grand ouverts sur le monde, devenu une référence graphique et littéraire dans le nord de l’Europe et au Japon, c’est qu’entre la France et Moomin, il y a eu comme un rendez-vous manqué.Figure finlandaise, la romancière, illustratrice, peintre et caricaturiste Tove Jansson (1914-2001) – prononcer « touvé yansson » – a créé son personnage et la ribambelle de créatures peuplant son univers en 1945. Les aventures de ses « trolls » ont rencontré un succès immédiat, transformant un premier roman illustré pour enfants en une saga qui s’est doublée d’aventures en « comic strips » dans la presse. En tout, plus de 10 millions de livres, traduits dans 44 langues, ont été vendus dans le monde – une « moominmania » restée cependant très confidentielle en France.« Un jalon important de la BD »« Cette œuvre, méconnue du public français, méritait depuis longtemps un éclairage, estime Jean-Philippe Martin, l’un des commissaires de l’exposition consacrée aux Moomins à la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image d’Angoulême. C’est un jalon important de la BD, qui a nourri l’imaginaire de nombreux artistes, dont Hayao Miyazaki ou Bill Watterson. » Le projet, lancé il y a quatre ans, a pourtant failli être abandonné. Il aura fallu la perspective du centenaire de la naissance de l’auteur en 2014, les 70 ans de la création de la série en 2015 et la préparation d’un film d’animation franco-finlandais, Les Moomins sur la Riviera, sorti en 2014 en Finlande et attendu le 4 février en France, pour qu’il soit relancé. « Nous avions une fenêtre, c’était maintenant ou jamais ! », résume le commissaire.Le Monde magique des Moomins, qui s’installe pour plus de huit mois au bord de la Charente, propose des focus sur certains aspects de cette folle aventure et les différentes facettes du travail de Tove Jansson. L’exposition se présente de façon séduisante comme une immersion grandeur nature dans la Vallée des Moomins. Sur le sol, des chemins inspirés par la cartographie des lieux dessinée par l’auteur invitent à la déambulation et mènent tous à la maison bleue de la famille Moomin, dont l’intérieur est aménagé en salle de projection pour les plus petits.Au fil du parcours, des espaces semi-clos proposent autant de mini-expositions, abordant tour à tour l’univers visuel romanesque, celui, graphique, en noir et blanc, de la bande-dessinée, ou le phénomène Moomins lui-même, qui a entraîné la création de multiples produits dérivés de qualité (jeux et jouets, affiches, disques, motifs de papier-peint, vaisselle, calendriers de l’Avent, etc.). Une de ces alcôves, où tout est exposé à hauteur d’enfant, est aussi dédiée à l’art de Tove Jansson en dehors des Moomins, de la caricature à la peinture abstraite.Folklore nordique revisitéQuelle est donc cette magie qui opère depuis tant de décennies auprès des enfants comme des adultes ? Tove Jansson l’a reconnu elle-même : la création des Moomins est une réaction plus ou moins consciente à la seconde guerre mondiale, avec l’envie de créer un monde permettant d’échapper à la rudesse de l’époque, qui avait laissé la Finlande ravagée. Une invitation à l’évasion qui revisite l’imaginaire et le folklore nordique. Les trolls, créatures des forêts et des montagnes souvent effrayantes, ont pris avec les Moomins, être amicaux et sensibles, une dimension plus humaniste et fraternelle.Divers dangers viennent bousculer l’équilibre de leur paisible vallée, forçant la famille et ses amis à partir dans des aventures impromptues et drôlatiques. Le ton faussement léger et insouciant permet d’aborder, l’air de rien, des réflexions sur la nature, la vie en société, les rencontres, l’amour, l’amitié, la mélancolie… Selon le commissaire Jean-Pierre Mercier, c’est l’« universalité du propos » qui explique l’engouement durable pour les Moomins. « Son message était : vivez en paix, cultivez votre jardin, rêvez », résume Xavier Picard, le réalisateur des Moomins sur la Riviera, qui est pour sa part tombé « amoureux » des Moomins en les découvrant au Japon.« Comic strips » dans la presse« Tove lisait beaucoup de littérature et de philosophie, et savait observer, capter les caractères », raconte sa nièce Sophie Jansson, qui dirige aujourd’hui la branche culturelle de Oy Moomins Characters Ltd, société commerciale détentrice des droits sur l’œuvre. Issue d’une famille d’artistes, Tove Jansson vivait une vie alternative, ayant choisi très jeune de ne pas se marier ni avoir d’enfant et de dédier sa vie à l’art. « C’était une femme libre et merveilleuse. Elle aimait jouer, elle était comme un enfant sans être un enfant. Elle avait le don de ne pas catégoriser les gens par âge, et elle considérait les enfants à égalité avec elle », analyse Sophie Jansson.C’est certainement cette qualité de savoir toucher tous les âges qui lui a permis de créer un univers parlant aussi bien aux enfants qu’aux adultes. Si les romans pour enfants ont lancé le personnage, la notoriété des Moomins s’est d’ailleurs largement étendue grâce à la BD, visant un public plus mature. C’est la presse finlandaise qui a commencé à publier ses savoureux « comic strips », mais c’est la presse britannique qui va opérer un basculement : à partir de 1954, le London Evening News, tiré à 12 millions d’exemplaires dans le monde, publie quotidiennement ses vignettes pendant près de quinze ans. Accaparée par son personnage alors qu’elle souhaitait se consacrer à d’autres travaux, Tove Jansson demandera à son frère Lars de prendre la relève des strips. A eux deux, ils ont fait évoluer les Moomins et leur pratique graphique jusqu’en 1975. Edition en France relancée en 2007Que s’est-il donc passé pour que la magie finlandaise n’opère pas réellement en France jusqu’ici ? Les éditions Nathan ont commencé à faire traduire les romans dans les années 1980, puis l’une des plus populaires séries d’animation adaptées de l’univers des Moomins a été diffusée dans les années 1990 à la télévision française. « Le vrai problème, c’est qu’il n’y a pas eu de continuité dans les publications », explique le commissaire. Nathan se serait brouillé avec ses traducteurs, ce qui a bloqué la situation et les droits pendant de nombreuses années.Les éditions jeunesse Le Petit Lézard ont finalement réussi à relancer l’édition des Moomins, en commençant par les BD – le premier tome, édité en 2007, avait remporté d’ailleurs le prix du patrimoine au Festival d’Angoulême 2008. Puis ont renoué avec les traducteurs d’origine, le couple franco-suédois Kersti et Pierre Chaplet, pour reprendre la publication des romans et faire évoluer leur traduction.Il a peut-être aussi manqué un vrai déclic. L’exposition finit sur les coulisses des Moomins sur la Riviera, qui est déjà un grand succès en Finlande. Il s’agit de la première adaptation pour le grand écran basée sur les « comic strips ». C’est aussi la version la plus traditionnelle et fidèle aux dessins originaux. A voir si la « magie » opérera et si le dessin animé emportera l’adhésion d’un large public en France.Foisonnement de personnalitésEn quittant l’exposition, on regrette seulement qu’il n’y ait pas de véritable galerie de portraits de la population des Moomins. Certes, on retrouve les principaux personnages, mais sans réel point d’entrée dans le foisonnement de leurs personnalités, liens ou manies, au-delà de l’immature et paresseux Sniff et du dévouement de Mamma Moomin.Les présentations ne sont pas vraiment faites avec Little My, petite rousse à chignon insolente et farceuse, imaginée par l’auteur en écho à sa propre enfance, le Renaclerican, le meilleur ami philosophe et migrateur de Moomin, avec sa pipe et son grand chapeau, la coquette Mademoiselle Snork et son frère, mais aussi l’effrayante Courabou, Tou-ticki, inspirée par la compagne de Tove Jansson, puis tout un tas de personnages secondaires rencontrés au gré des voyages : Boines au grand nez, Chassebés aux oreilles poilues, monomaniques Hémules, le méchant Fourmilion, les dépressifs Filifolles, les fameux Hatifnattes, sortes de fantômes pleins de doigts qui se déplacent en groupe et produisent de l’électricité, sans parler des Zbors, Misalines, Scroutons, brigands et extra-terrestres…« Le Monde magique des Moomins ». Musée de la bande dessinée, quai de la Charente, Angoulême. Du 28 janvier au 4 octobre, relâche du 18 mai au 19 juin afin de préserver les œuvres les plus fragiles. Ateliers pour les enfants autour de l’exposition. www.citebd.org et www.bdangouleme.comEmmanuelle JardonnetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste AFPEn Tanzanie, les ONG tirent la sonnette d'alarme. Des centaines de femmes, souvent âgées, ont été tuées ces derniers mois. Leurs agresseurs les accusent de sorcellerie. Témoignages de survivantes.S'abonner dès 1 €RéagirClasserEmailFacebookTwitterGmailLinkedinPinterestPartagerrequire(['lmd.afrique.toolbar'], function (toolbar) { toolbar.init('.js-toolbar');}); Union africaine : « un sursaut » est nécessaire face aux crises Organisée en un temps record, la CAN 2015 serait-elle déjà une réussite ? Le rhinocéros blanc, une espèce bientôt éteinte, « pour une certaine période » Martin Untersinger (Bletchley, envoyé spécial)Lorsqu'on arrive au petit matin près du manoir de Bletchley Park (Angleterre), occupé un temps par le mathématicien Alan Turing, il ne reste aucune trace de Benedict Cumberbatch et du tournage du film Imitiation Game. En revanche, on croise beaucoup de personnes âgées venues visiter ce qui est désormais un musée à la gloire des « casseurs de code », qui ont réussi à décrypter les communications allemandes pendant la seconde guerre mondiale. Au-delà de la sortie d'un film consacré au sujet, la fréquentation du lieu tient au nouveau statut d'Alan Turing, désormais considéré comme un inventeur génial de l'ordinateur moderne, après les excuses officielles du gouvernement, en 2009, et du pardon royal accordé en 2013 – Turing avait été condamné à un traitement hormonal en 1952 en raison de son homosexualité.Lire : Alan Turing, l'interminable réhabilitation d'un génieEn passant de l'ombre à la lumière, Turing a emmené Bletchley Park dans son sillage. Au tout début de la seconde guerre mondiale, 56 brillants membres des meilleures universités du Royaume-Uni (mathématiciens, linguistes, etc.) avaient été dépêchés, à 80 kilomètres au nord de Londres dans ce manoir victorien au goût architectural douteux pour préparer l'affrontement avec l'Allemagne nazie. EnigmaLeur but : décrypter la machine utilisée par le IIIe Reich pour ses communications radio, un engin cryptographique sophistiqué baptisé Enigma. Cet appareil, qui ressemble à une grosse machine à écrire dans un étui en bois, comporte trois rotors dotés chacun de 26 circuits électriques, un pour chaque lettre de l'alphabet. A chaque pression sur une touche, un courant électrique parcourt les trois rotors et vient allumer une petite ampoule sur le dessus de la machine qui illumine une lettre, la « transcription » de celle qui vient d'être tapée. Au fil de la saisie du texte, les rotors pivotent à un rythme préétabli, de sorte qu'une même lettre tapée au début et à la fin d'un message ne sera pas traduite de la même manière.Lire : Aux origines de la machine de chiffrement EnigmaCelui qui reçoit, en morse, le message crypté n'a qu'à configurer la machine de la même manière que son correspondant et à taper le texte qu'il reçoit. En retour s'allument les lettres tapées à l'origine par l'émetteur du message. Le problème pour celui qui tente de décrypter le message est immense : les possibilités de positionnement initial des rotors sont extrêmement nombreuses.Les Britanniques et les Français la pensent inviolable, jusqu'à ce que trois mathématiciens polonais, à la veille de l'invasion de leur pays par la Wehrmacht, leur dévoilent une technique permettant, en exploitant plusieurs failles de la machine et les erreurs des Allemands, de briser le chiffrement d'une bonne partie des messages. Dans les mois qui précèdent le début de la guerre, les armées allemandes modifient certaines caractéristiques de leurs machines Enigma qui réduisent à néant les avancées des scientifiques polonais. Alors que la menace allemande se fait de plus en plus sentir, la tâche incombe donc aux « professeurs » de Bletchley Park de percer le secret d'Enigma.Les plus brillants cerveaux du paysIls y parviendront, en grande partie et au prix d'un effort colossal et d'avancées sans précédent dans l'histoire de l'informatique. Les seuls cerveaux réunis à Bletchley Park ne suffisent évidemment pas. Alan Turing s'emploiera donc à démultiplier le cerveau humain avec une machine.Poursuivant les travaux des Polonais, Alan Turing et les autres mathématiciens construisent donc un appareil destiné à passer en revue extrêmement rapidement les différents paramètres possibles d'Enigma. Son nom ? « La bombe ». Elle est pourtant plus proche du gros réfrigérateur que de l'explosif. Sur son flanc, des dizaines de bobines tournent sur elles-mêmes pour passer en revue les différents paramètres possibles d'Enigma.Lorsque la machine et son bruit semblable à plusieurs milliers d'aiguilles qui s'entrechoquent s'arrêtent, une opératrice – 75 % des Britanniques présents à Bletchley Park sont des femmes – note la combinaison possible et vérifie si elle permet de déchiffrer les messages du jour. Plusieurs exemplaires de cette « bombe », prototypes des ordinateurs modernes, fonctionneront simultanément à Bletchley Park.De la « bombe » au « Colosse »Plus tard pendant dans la guerre sera même construit à Bletchley Park le premier véritable ordinateur électronique moderne, Colossus. Il s'attaquera avec succès à Lorenz, l'appareil utilisé par Hitler pour communiquer avec ses plus proches généraux, pourtant plus robuste qu'Enigma. Grâce à ces machines révolutionnaires pour l'époque, les Britanniques ont collecté de précieuses informations sur la stratégie et les mouvements des nazis. Les historiens estiment qu'ils ont largement contribué à accélérer la victoire des Alliés et sauvé des millions de vies. Jusqu'à une date relativement récente, cet épisode, pourtant l'un principaux actes de naissance de l'informatique et une des clés de la seconde guerre mondiale, était totalement inconnu. Lorsqu'on en demande la raison au docteur Joel Greenberg, mathématicien et historien de Bletchley Park, la réponse fuse : « le secret ! »L'effort entrepris par les mathématiciens de Bletchley était tellement crucial que ce qui s'y passait n'était connu que d'une petite poignée de très hauts responsables britanniques. Tous les renseignements issus des « codebreakers » étaient frappés du sceau « ultra », plus confidentiel encore que « top secret », un niveau de protection créé spécialement pour Bletchley. Tous ceux qui y travaillaient, y compris les responsables de la cantine, étaient soumis à l'Official Secret Act, un texte drastique qui leur interdisait toute allusion à leur activité, et ce, en théorie, jusqu'à leur mort. Le secret était tel que les 8 500 personnes qui y travaillaient au plus fort de la mobilisation ne savaient pas exactement ce que faisaient leurs collègues. Même les plus proches parents des mathématiciens impliqués ne savaient rien, pour certains jusqu'à leur lit de mort. Et pour cause : il fallait à tout prix que les Allemands ignorent l'existence et les succès de Bletchley Park. Pour ce faire, les Britanniques se sont même efforcés de faire croire que les informations cruciales obtenues via leurs casseurs de codes leur parvenaient par des moyens plus traditionnels, quitte à inventer, dans des messages destinés à tromper les Allemands, de faux réseaux d'espions dans toute l'Europe. Plus tard, avec la guerre froide, c'est la crainte des espions soviétiques qui a contribué à garder le silence sur les activités du manoir – dont l'existence et les premiers succès étaient pourtant connus de Staline.Ce secret n'a pas empêché les connaissances acquises à Bletchley Park de se diffuser après-guerre. Les Britanniques ont partagé avec les Américains le design des « bombes » et de « Colossus », ce qui leur a permis d'améliorer considérablement ce dernier. A la fin de la guerre, les mathématiciens sont retournés dans leurs universités et, pour certains, ont continué leurs travaux, sans pouvoir dire où et pourquoi ils avaient tant progressé.Le secret s'effrite un peu en 1974 avec la parution de l'ouvrage de Frederick William Winterbotham, The Ultra Secret, levant quelque peu le voile sur les activités de Bletchley Park. Mais jusqu'à 1982 et la parution de The Hut Six Story, de Gordon Welchman – un mathématicien qui a joué, aux côtés de Turing, un rôle majeur dans le décryptage des codes Allemands –, les informations concernant Bletchley Park sont généralistes et fragmentaires, explique M. Greenberg.De l'ombre à la lumièreL'obscurité qui recouvre cette période de l'histoire britannique s'est donc dissipée peu à peu. Ces dernières années, c'est même une pleine lumière qui se déverse sur le manoir victorien. Bletchley Park attirait en 2006 moins de 50 000 personnes par an. En 2014, ils ont été cinq fois plus nombreux à venir visiter les installations réhabilitées telles qu'elles existaient au tournant de l'année 1941. Le temps a passé depuis qu'en 1991, des historiens locaux ont réinvesti les lieux, quasiment délabrés et jusqu'ici vaguement utilisés par le gouvernement. Ce n'est même qu'au mois de mai, à l'issue d'un chantier de rénovation à 8 millions de livres, que le musée s'est doté d'un visage moderne. Créé en 1994, il vivait jusqu'alors de manière « précaire », concède-t-on aujourd'hui. Le retour en grâce, largement justifié, d'Alan Turing n'est pas étranger à son succès. « En décembre, le mois de la sortie de The Imitation Game au Royaume-Uni, le nombre de visiteurs a énormément augmenté », explique Iain Standen, le PDG de Bletchley Trust, l'organisation à but non lucratif qui gère le site.De quoi se féliciter et se rassurer quant à la pérennité des installations, financées notamment par Google, British Aerospace, le fabricant d'antivirus McAfee ou la loterie britannique. Mais les dirigeants du musée ne veulent pas trop dépendre de l'aura, forcément périssable, d'Alan Turing. « Nous rappelons volontiers qu'Alan Turing n'était qu'une personne sur près de 10 000 et que Bletchley Park ne représente qu'une partie d'un individu aux multiples facettes, explique encore M. Standen. C'était un travail de groupe ». Il s'agit donc de « raconter les histoires des autres héros méconnus » qui ont accompagné celui qu'on présente un peu vite comme le seul inventeur de l'ordinateur moderne. Difficile de lui donner tort : qui connaît Dilly Knox, John Jeffreys, Peter Twinn ou encore Gordon Welchman, qui ont pourtant été aussi importants dans les progrès réalisés à Bletchley que Turing lui-même ?Les pionniers de l'analyse des métadonnéesSi Alan Turing était responsable du décryptage des messages interceptés de la marine allemande, Bletchley Park ne se limitait pas à cette seule activité, abonde M. Greenberg. Ce dernier explique ainsi que les ingénieurs de Bletchley Park sont des pionniers de l'analyse de trafic. « Pour moi, c'est encore plus important que les avancées en matière de cryptographie », avance l'historien. Chaque utilisateur allemand d'Enigma disposait d'identifiants uniques. Les analystes de Bletchley se sont organisés de manière à pouvoir suivre précisément quel responsable parlait à qui, quand et où. Une excellente manière de surveiller l'armée allemande. « Cela ressemble beaucoup aux métadonnées d'aujourd'hui », explique M. Greenberg.Autre innovation développée à Bletchley : le stockage de données. A l'aide de petites fiches perforées traitées par des machines automatisées, qui servaient à organiser les informations recueillies dans les messages allemands décryptés, les experts de Bletchley ont pu faire des rapprochements inédits. Ainsi, au cours de la guerre, ils ont décodé un message allemand indiquant qu'un gradé de la Wehrmacht allait se rendre dans une ville du sud de l'Italie. Isolée, cette information ne vaut rien. Mais grâce à leur ingénieux système, ils retrouvent un ancien message, datant de plusieurs mois, qui leur permet de découvrir que ce gradé était en réalité responsable de l'établissement de bases aériennes allemandes. Et que les Allemands s'apprêtent donc à en installer dans le sud de l'Italie.Bletchley avait donc abouti à construire l'équivalent – très spécialisé – d'un véritable moteur de recherche...Lire aussi la critique : « The Imitation Game » : Alan Turing, génie tragique //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444463', 25258, '', 'parallax', 'desktop']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Martin Untersinger (Bletchley, envoyé spécial)JournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.01.2015 à 13h27 • Mis à jour le30.01.2015 à 17h08 L'essentielUne réunion entre Ukrainiens et rebelles prorusses doit avoir lieu vendredi à Minsk, au lendemain d'une prolongation des sanctions européennes contre la Russie.Les combats dans l'est de l'Ukraine ont fait vingt-quatre morts, dont dix-neuf civils, dans les dernières vingt-quatre heures. Les émissaires diplomatiques de l'Ukraine, de la Russie et des séparatistes prorusses qui occupent l'Est ukrainien, encadrés par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), espéraient engager de nouveaux pourparlers de paix en Biélorussie, vendredi 30 janvier.Mais, avant même le début de ces discussions, l'un des responsables des séparatistes de Donetsk a annoncé qu'elles étaient « annulées ». « Nous quittons Minsk aujourd'hui », a lancé, quelques heures après son arrivée, Denis Pouchiline. L'annonce a été immédiatement démentie par la diplomatie biélorusse.La perspective d'un cessez-le-feu dans la région du Donbass semble s'éloigner encore un peu plus. Un premier cessez-le-feu avait déjà été signé à Minsk au début de septembre, mais les combats avaient repris quelques jours après. Une nouvelle trêve instaurée le 9 décembre a été rompue dès janvier.Dans une déclaration commune à l'issue d'une réunion intergouvernementale, la France et la Pologne ont appelé à « un cessez-le-feu immédiat » et ont demandé à la Russie de cesser « toute forme de soutien aux séparatistes ». Moscou, qui a très mal réagi à l'extension de six mois des sanctions décidées par les Européens, a dénoncé une politique qui « ne fait que porter préjudice aux peuples et aux économies de nos pays ».DE NOMBREUSES VICTIMES CIVILES Confronté à une situation militaire qui semble inextricable et à des combats de plus en plus meurtriers, le président ukrainien, Petro Porochenko, avait appelé jeudi le Groupe de contact, composé d'un ex-président ukrainien, de l'ambassadeur de Russie en Ukraine et d'une représentante de l'OSCE, à « mener d'urgence des consultations (avec les rebelles) pour obtenir un cessez-le-feu immédiat ». Un appel resté lettre morte.Selon un nouveau bilan ukrainien, au moins vingt-quatre personnes, parmi lesquelles dix-neuf civils, ont été tuées au cours des dernières vingt-quatre heures dans des combats dans l'est du pays.A Donetsk, une des dernières grandes villes contrôlées par les séparatistes, treize civils ont été tués dans des bombardements depuis jeudi. Kiev, qui avance de son côté un bilan de sept morts, a imputé le bombardement d'un centre culturel aux séparatistes, vendredi, les accusant d'avoir voulu nuire aux discussions qui étaient prévues dans la journée à Minsk. Depuis avril 2014, le conflit en Ukraine a fait plus de cinq mille morts.>> Lire notre reportage (édition abonnés) : Village par village, les combattants prorusses progressent en Ukrainelmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2frgoq"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2frgoq", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });}); 30.01.2015 à 12h54 • Mis à jour le30.01.2015 à 14h40 L'Olympique de Marseille (OM) a été victime à l'automne 2014 d'une escroquerie au virement vers la Chine pour un préjudice de l'ordre de 700 000 euros.L'OM a réagi en milieu de journée vendredi à cette information recueillie par l'AFP de sources policière et proche de l'enquête, sans préciser dans quelles conditions s'était déroulée cette arnaque. « Comme des centaines d'autres entreprises françaises, l'Olympique de Marseille a été victime d'une escroquerie dite 'à la fausse qualité' », a expliqué le club sur son site internet, indiquant avoir « immédiatement déposé plainte » et « pris toutes les dispositions nécessaires ». « Une partie de la somme a pu être recouvrée », a cependant assuré l'OM.Cette plainte a donné lieu à l'ouverture d'une enquête préliminaire du parquet de Marseille à l'automne dernier, qui l'a confiée à la brigade financière de la PJ de Marseille, « en collaboration avec l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière » (OCRGDF), l'organisme centralisant ce type d'affaire, a précisé la source policière. « Nous sommes là dans le cas de figure d'escrocs internationaux qui, donnant toute l'apparence d'un donneur d'ordre, envoient ces demandes de virement auprès d'entreprises, récupérant les fonds le plus vite possible avant que la victime ne s'en rende compte. En général, les demandes sont formulées le vendredi après-midi », selon cette source.MICHELIN ÉGALEMENT VICTIMELes autorités judiciaires françaises sont confrontées à une explosion des arnaques aux faux ordres de virement. Totalement indus, ils représentent 300 millions d'euros de préjudice et 700 procédures comptabilisées par les services d'enquête français qui ont constaté « une accélération des faits fin 2013, début 2014 », avaient indiqué en novembre dernier les membres d'une délégation du ministère français de la justice à Pékin.Les escroqueries aux faux virements coûtent ainsi chaque année des millions d'euros aux entreprises françaises, petites et grandes. La multinationale du pneu, Michelin, a ainsi reconnu en novembre dernier s'être fait dérober 1,6 million d'euros. Autre victime récente: le cabinet d'audit KPMG, pour un préjudice de 7,6 millions d'euros. 28.01.2015 à 18h29 • Mis à jour le 28.01.2015 à 18h29Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/01/28/comment-se-preparer-avant-un-depart-a-l-etranger_4565195_4401467.html"data-title="Vacances, stage, études ou travail : comment préparer son départ à l'étranger"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/28/400x300/4565403_7_70ed_partir-pour-un-voyage-touristique-un-stage-ou_723f30a8790f66e50bef3fd15acd9ca3.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/01/28/comment-se-preparer-avant-un-depart-a-l-etranger_4565195_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Le voyage, c'est l'aventure. Mais celle-ci n'interdit pas de prendre des précautions afin que le séjour ne se transforme pas en cauchemar. Que vous partiez pour des vacances, des études, un stage, un emploi ou un volontariat international, voici quelques indications qui pourraient faciliter votre expatriation.Papiers et visa en règleLa première chose est de vous assurer que vos papiers sont en ordre. Dans l'Union européenne et les pays voisins (Suisse, Monaco, Liechtenstein, Andorre), une carte d'identité valide suffit. Mais la plupart des autres pays exigent désormais un passeport biométrique que vous devez réaliser auprès des mairies équipées avec le matériel adéquat (photographie numérisée et prise d'empreintes digitales). La procédure pouvant prendre deux mois, mieux vaut s'y prendre à l'avance. Même conseil pour le visa qui, selon le pays, peut mettre du temps à être délivré. Attention, certains pays peuvent aussi exiger que la date d'expiration du passeport excède de plusieurs mois la date du retour. Renseignez-vous directement auprès du consulat ou de l'ambassade du pays, à retrouver sur l'annuaire du ministère des affaires étrangères.Se renseigner sur sa couverture socialeDans quelle mesure vos soins à l'étranger seront-ils remboursés ? Dans le cadre d'un détachement professionnel, qui concerne notamment les fonctionnaires, vous pouvez continuer de bénéficier des avantages de la sécurité sociale. Mais une expatriation pour étudier ou travailler vous rend dépendant du régime de sécurité sociale du pays de destination. Plus d'information sur cette page du ministère des affaires étrangères.Si vous partez en vacances en Europe, vous pouvez vous procurer la carte européenne d'assurance maladie, qui permet de couvrir les soins médicaux lors de votre déplacement. Il faut la commander 15 jours avant votre départ auprès de votre caisse d'assurance maladie. Hors de la zone UE, seuls les frais médicaux jugés urgents par le médecin-conseil de votre assurance maladie pourront être remboursés à votre retour. Mais vous devrez les régler sur place à vos frais.Faire le point avec son médecinPrenez rendez-vous avec votre médecin traitant pour lui demander quelles sont les précautions à prendre pour votre destination. Vérifiez avec lui si vos vaccins sont à jour. Certains pays exigent en effet à l'entrée de montrer votre carnet de vaccination et la preuve que vous avez été traité contre la fièvre jaune ou la malaria. Pour cette dernière, il vous faudra peut-être prendre un traitement antipaludéen en prophylaxie, à débuter une semaine avant votre départ et à poursuivre quatre semaines après votre retour.Si vous suivez par ailleurs un traitement en France, profitez de votre visite au médecin pour demander dans quelles conditions le poursuivre. Par ailleurs, il peut être bienvenue de souscrire à une assurance rapatriement, si la structure médicale du pays d'accueil n'est pas suffisante.Mentionner son arrivée à l'ambassadePour des séjours courts : missions, stages, vacances de moins de deux mois, il est conseillé de vous enregistrer sur le système Ariane. Il s'agit de remplir un formulaire en indiquant vos coordonnées succinctes et vos dates de séjour afin d'être rapidement joignable par le centre de crise des ambassades en cas de problème. Dans le cas d'un séjour long, il est important de s'inscrire au registre du consulat. Cela concerne les expatriés qui restent six mois et au-delà. Cette procédure permet de collecter leurs données de contact de manière plus complète afin, par exemple, de pouvoir accélérer le renouvellement du passeport ou autre document officiel en cas de perte ou de vol. Vous pouvez aussi, à votre arrivée dans le pays d'accueil, vous rendre à l'ambassade ou au consulat français le plus proche. Le cas échéant, contactez le par téléphone afin de mentionner votre présence sur le territoire.Connaître la législation en vigueurPour ne pas risquer de recevoir une amende salée ou passer quelques temps derrière les barreaux, il est fortement conseillé de prendre connaissance de la législation en vigueur dans le pays d'accueil : code de la route, produits et médicament interdits notamment. Il est important aussi de se renseigner sur les us et coutumes afin d'éviter les tracas liés à des comportements offensants pour ceux qui vous accueillent. Toujours avoir à l'esprit que ce qui semble aller de soi dans son pays n'est peut être pas si naturel ailleurs. Rappelez-vous aussi de la date d'expiration de votre visa, afin de pouvoir soit le renouveler soit quitter le pays sans le risque d'une date de séjour dépassée.Vous pourrez trouver les réponses à vos nombreuses questions en visitant la rubrique « Préparer son expatriation » du site du ministère des affaires étrangères.Matteo Maillard width="314" height="157" alt="" src="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/28/314x157/4565424_3_868f_2015-01-28-e822d1f-28713-10nwg1w_656055dc936ecb93ce762a3fa90bdfb5.png" L’école de commerce Skema se développe à Paris et au Brésil L'école japonaise ouvrira à la rentrée 2015, à Angoulême, une formation en deux ans accessible sur concours aux bac + 3. width="314" height="157" alt="" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/28/314x157/4565354_3_f335_2015-01-28-b28bcf5-14187-1fjpgv_c0a35a5cee69051511fa9c3a1d951f44.png" Un CDI avant la fin des études Atlan a déployé tablette tactile et réalité augmentée pour mieux recruter width="314" height="157" alt="Concours "Ma thèse en 180 secondes"" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/28/314x157/4565045_3_08c7_concours-ma-these-en-180-secondes_4e09ffbd26fb3a47867268571a19a47d.jpg" 180 secondes chrono pour présenter votre thèse 28.01.2015 à 17h45 La tempête Juno devait être une des plus importantes à jamais frapper la ville de New York, selon son maire, Bill de Blasio. Dans cette optique, des mesures de sécurité exceptionnelles ont été mises en place, comme l'interdiction totale de circuler ou la fermeture du métro. Résultat, une ville paralysée dans l'attente d'un blizzard qui aura finalement été bien moins puissant que prévu : de leurs domiciles, d'où les New-Yorkais avaient quasi-interdiction de sortir, ils ont pu voir leurs rues sous 25 centimètres de neige et non les 60 redoutés. Deux jours après, et malgré quelques critiques, les responsables municipaux et fédéraux ont justifié ces mesures préventives, mais n'ont pas évoqué le coût qu'a provoqué cette opération.Le déneigementLa mairie avait déployé 1 800 déneigeuses et 500 saleuses. En 2010, le journal Christian Science Monitor avait évalué à un million de dollars le coût du nettoyage des rues enneigées de New York pour une hauteur de neige de un pouce (2, 54 cm). La ville ayant enregistré jusqu'à 25 cm de chutes de neige cette semaine, le coût des simples opérations de nettoyage pourrait s'élever à 10 millions de dollars.Annulations de vols, pour les compagnies et surtout les passagers Le blizzard a également engendré des pertes pour les compagnies aériennes, qui ont annulé des milliers de vols – 6 000 pour la seule journée du 26 janvier – mais ce sont finalement les passagers qui ont mis le plus la main à la poche.Selon CNN, l'annulation d'un vol intérieur coûte 6 000 dollars à une compagnie quand les passagers qui auraient dû prendre ce même vol paient, au total, 58 000 dollars en frais d'hébergement, de nourriture, de transport. La chaîne rappelle ainsi que l'hiver dernier, entre décembre 2013 et février 2014, un million de vols ont été annulés ou retardés, ce qui a coûté 500 millions de dollars aux compagnies. Les 90 millions de passagers touchés par ces incidents ont quant à eux déboursé environ 5,3 milliards de dollars.La perte de salaireLe New York Times a fait le calcul : si ne serait ce qu'un dixième des 3,9 millions de travailleurs ne prend pas son poste, la perte serait de près de 160 millions de dollars. Sont surtout concernés les employés dont les heures chômées ne sont pas rémunérées ou les employeurs qui, au contraire, payent leur salariés y compris quand ils n'ont pas pu se rendre à leur travail.Or la fermeture du réseau de métros de New York – une première en 110 ans d'existence – de lundi soir à mardi matin 9 heures, soit après l'heure de pointe, a pénalisé de nombreux salariés : 55 % des 3,9 millions de travailleurs que compte New York utilisent les transports en commun pour se rendre à leur bureau. Bien sûr, ce calcul qui, par exemple, ne prend pas en compte les personnes qui ont pu travailler depuis leur domicile, n'est que théorique. Il donne cependant une idée de la perte de salaire qu'ont enregistrée certains, la décision de fermer le métro étant particulièrement critiquée de ce point de vue.Perte de productivitéTime tente une équation : la métropole de New York ayant produit environ 1 400 milliards de dollars en 2014, si on considère que chaque jour de l'année est équivalent en terme de production, la perte journalière reviendrait à 3,8 milliards de dollars. Là encore, il faut nuancer ce chiffre immense.La ville n'a pas été entièrement coupée : certains commerces ont fonctionné, de la nourriture a été vendue et achetée, de l'électricité produite et distribuée, des personnes ont travaillé depuis chez elles, d'autres se sont rendues à leur travail une fois le métro ouvert, après 9 heures.Mais le coût d'une paralysie quasi totale ne peut se limiter à la seule ville. Une tempête de neige d'ampleur ferait ainsi perdre chaque jour quelque 700 millions de dollars à l'Etat de New York, selon une étude de 2014 réalisée par l'organisation Global insight, qui a évalué les conséquences financières pour les salaires, les taxes locales et fédérales, et le commerce. Pour conclure, estime Time, le coût total de la tempête new-yorkaise et des mesures déployées devrait être compris entre 500 millions et un milliard de dollars. 28.01.2015 à 16h49 • Mis à jour le28.01.2015 à 17h23 Cinq dirigeants du mouvement anti-islam allemand Pegida ont démissionné mardi 27 janvier. Parmi eux, Kathrin Örtel, qui avait succédé à la tête de l'organisation à Lutz Bachmann, acculé au départ après la publication d'une photo le montrant grimé en Adolf Hitler.Selon la page Facebook de Pegida, Kathrin Örtel a quitté ses fonctions en raison de « menaces » dont elle aurait été victime et parce qu'elle se sentait harcelée par les « photographes » rôdant autour de chez elle. Figurent également parmi les démissionnaires Rene Jahn, Achim Exner, Bernd-Volker Lincke et Thomas Tallacker.Le mouvement des Patriotes européens contre l'islamisation de l'Occident (Patriotische Europäer gegen die Islamisierung des Abendlandes, Pegida) a connu chaque lundi une affluence croissante depuis l'automne dernier, jusqu'à rassembler un record de 25 000 manifestants à Dresde le 12 janvier, dans le sillage des attaques terroristes à Paris.Lors de sa dernière manifestation, dimanche, Pegida n'avait rassemblé que 17 000 personnes, bien moins que les 25 000 du 12 janvier. Kathrin Örtel, qui n'a cessé d'affirmer que le mouvement n'était pas xénophobe, était devenue de fait sa principale figure depuis le retrait de Lutz Bachmann. Elle avait pris ses distances avec Legida, la déclinaison de Pegida à Leipzig, considérée comme « plus radicale » par les services de renseignement.Voir notre reportage à Dresde : A Dresde, berceau du mouvement Pegida contre « l'islamisation de l'Europe » 28.01.2015 à 16h19 Ils avaient participé au financement du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un mouvement considéré comme terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis. Dix Kurdes de nationalité turque ont été condamnés, mercredi 28 janvier, en appel à Paris à des peines de douze mois à quatre ans de prison avec sursis.La cour d'appel a également condamné la Maison du peuple kurde (MPK) de Marseille, au cœur de la collecte des fonds, à 50 000 euros d'amende et a prononcé sa dissolution.Le 3 décembre 2013, le tribunal correctionnel avait prononcé des peines allant de six mois à trois ans de prison, dont deux ans avec sursis dans cette affaire. La cour d'appel a donc annulé les peines de prison ferme prononcées en première instance en leur substituant des peines avec sursis plus longues.COLLECTE DE L'IMPÔT RÉVOLUTIONNAIRE« On a alourdi les sursis pour les empêcher de continuer à militer », a jugé Me Sylvie Boitel, avocate de plusieurs prévenus, en soulignant que la suppression des peines fermes n'aurait pas d'impact, « la plupart des prévenus ayant déjà effectué entre quatre et douze mois de détention provisoire ». Et sa consœur Me Suzanne Bouyssou, avocate de deux des prévenus, d'ajouter : « On les soutient à Kobané [en Syrie] quand ils risquent leur vie pour défendre le monde libre face au groupe Etat islamique et, au même instant, on les condamne en France à de lourdes peines pour des motifs de raison d'Etat, pour faire plaisir à la Turquie. »Lire aussi l'entretien avec le fondateur du PKK (édition abonnés) : Cemil Bayik : « L’AKP, parti du président turc, reste notre ennemi »Selon l'accusation, sous couvert d'activités culturelles, de soirées, de concerts, la MPK œuvrait en fait pour la kampanya (« campagne », en turc), la collecte de l'impôt révolutionnaire auprès de la diaspora kurde, et aurait fait office de siège financier du PKK dans le sud de la France.Pendant l'enquête, le responsable du financement avait estimé le montant annuel de la kampanya à 300 000 euros, mais il avait assuré qu'il s'agissait d'un acte « complètement volontaire ».Lire aussi le décryptage : Les Kurdes, un peuple éclaté entre quatre pays Philippe Jacqué L’offre est plus qu’alléchante. Pour 59,99 euros par mois, IDTGV, une filiale de droit privé de la SNCF, offre une carte d’abonnement qui, moyennant un engagement sur douze mois, permet un accès illimité – et quand on le veut – à son réseau d’une quarantaine de destinations, essentiellement dans le Sud et l’ouest du pays.Seulement 10 000 cartes ont été mises en vente, mercredi 28 janvier, sur le site IDTGVMax.com. Et elles devraient partir très rapidement : mercredi après-midi, le site était déjà saturé...Le lancement de cette carte, calquée sur les cartes illimitées de cinéma, de vidéos en ligne (Netflix, Canalplay) ou d’écoute de musique (Spotify, Deezer, etc.) est une innovation marketing très intéressante. S’il existe des abonnements de travail, dédiés à une seule ligne de train, ou à un réseau urbain, l’illimité sur les trajets loisirs de plus de 3 heures est une première.Dans l’immédiat, cela va assurer à IDTGV 720 000 euros de revenus par an. Mais il s’agit aussi de proposer une alternative très abordable et rapide au covoiturage, en plein boom, avec sa flexibilité. « Soixante euros, cela correspond en moyenne à un plein d’essence… », relève Valérie Dehlinger, la patronne d’IDTGV.Le bilan d’une telle offre sera intéressant à tirer. Elle peut modifier la manière dont le train et la mobilité longue distance sont aujourd’hui « consommés ».La SNCF lance le covoiturage courte distance pour les Franciliens4 millions de passagers, contre un demi-million en 2005La commercialisation de cette carte survient alors qu’IDTGV fête son dixième anniversaire – le service avait été lancé le 6 décembre 2004. À l’époque, cette offre était censée faire revenir vers le train les voyageurs qui optaient pour les avions à bas coût, en jouant sur des tarifs bas, tout en préparant l’ouverture à la concurrence ferroviaire.Alors que ces concurrents se font toujours attendre en France, le combat contre l’avion se poursuit. Et le pari a été tenu, assure Rachel Picard, la directrice de Voyages SNCF. Selon elle, « 18 % des passagers d’IDTGV auraient voyagé avec un autre mode de transport sans cette offre ».En dix ans, le nombre de passagers a été multiplié par huit, passant d’un demi-million en 2005 à près de 4 millions en 2014. Selon une étude du cabinet Elton Pickford, le client moyen de ce service a 37 ans, et prend à 90 % ce train pour un trajet loisir.Les trains connaissent un taux de remplissage moyen de 85 %, laissant de la place aux détenteurs de la nouvelle carte IDTGVMax. Le chiffre d’affaires a pour sa part décuplé, passant de 22 millions d’euros en 2005, avec une poignée de destinations desservies, à environ 200 millions d’euros en 2014.Et ce avec une marge opérationnelle plus importante que celle des TGV, évaluée en moyenne à 12 %, grâce à la distribution exclusive des billets par Internet, à la multiplication des services tarifés et à une organisation plus flexible du travail. En raccrochant ses rames aux TGV classiques, IDTGV divise de même par deux ses coûts fixes directs et variables, comme la consommation d’énergie.Un laboratoire de test pour la SNCFDepuis dix ans, IDTGV fonctionne sutout comme un laboratoire pour la SNCF capable de tester et imaginer des offres et des concepts. C’est cette filiale qui a testé en premier la vente exclusivement par internet des billets. Depuis décembre, elle propose l’achat des billets à crédit (paiement en trois fois) quand la somme dépasse 150 euros. Une innovation qui pourrait assez rapidement être proposée pour les autres trains.C’est encore IDTGV qui a essuyé les plâtres du m-billets, les billets sur téléphone mobile, voire désormais sur les montres connectées. C’est IDTGV qui a généralisé le contrôle à quai des billets, permettant de remplacer les contrôleurs par des superviseurs dans les trains. Pour lutter contre la fraude, ce système est d’ores et déjà testé pour certains TGV classiques.C’est enfin IDTGV qui a testé pour la première fois les billets difficilement échangeables (12 euros pour changer un billet) non remboursables, une mesure que la SNCF rêve d’étendre à d’autres trains…Mais cela ne s’arrête pas là. C’est ce service qui a imaginé le transport « porte-à-porte », un concept qu’entend désormais généraliser la SNCF. IDTGV a ainsi inventé les IDcab, des véhicules avec chauffeurs proposés à prix fixe aux usagers de ces trains. De même, il a mis en place IDneige, qui permet d’enchaîner, après le train, le transfert en bus vers les stations d’hiver.Dès son lancement, IDTGV a proposé deux types d’ambiance dans ses trains, les espaces « zen », où l’on peut se reposer, et « zap », où des animations sont proposées. « IDzen est un vrai succès et nous réfléchissons à transférer ce concept dans les TGV classiques », indique Rachel Picard.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe-Jean Catinchi Disparu à 90 ans le 1er avril 2014, le médiéviste Jacques Le Goff occupait une place unique dans le champ de sa discipline. Par son parcours, mais surtout par la singularité de ses approches, sa façon de concilier le temps long cher à Fernand Braudel et d'autres temporalités dont il a su tisser les liens, échappant à la tentation du dogme pour toujours s'inscrire au plus près de l'humain.Lire aussi : Jacques Le Goff, mort d'un « ogre historien »Près d'un an après sa mort, la Bibliothèque nationale de France (BNF), en partenariat avec l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), que Jacques Le Goff fonda à partir de la VIe section de l'Ecole pratique des hautes études (EPHE) et dont il assura la présidence de 1975 à 1977, a tenu à rendre hommage à l'érudit et au penseur, comme à l'homme engagé et au passeur infatigable. Consacrée à Conjurer la peur, le bel essai de Patrick Boucheron sur le bon gouvernement à Sienne, la dernière émission des « Lundis de l'Histoire », qu'il anima pendant plus de 45 ans sur France Culture, fut diffusée le 31 mars, quelques heures seulement avant son décès.Une œuvre novatriceDes quatre tables rondes – dont deux ont été confiées à des médiévistes (Patrick Boucheron et Didier Lett) –, on retiendra la singularité résolue de l'œuvre. Si novatrice qu'elle a prolongé les réticences de certaines écoles nationales à emprunter les voies ouvertes par les héritiers de Marc Bloch et Lucien Febvre – ce que l'on appelle par commodité « l'Ecole des Annales ».Les invités étaient nombreux, des piliers de l'EHESS (Alain Touraine, Jacques Revel, Marc Augé, Alain Boureau, André Burguière) aux témoins émouvants des premiers séminaires de Le Goff (Christiane Klapisch-Zuber), des compagnons de longue date (Pierre Nora pour l'édition, Michèle Perrot pour la radio, Krzysztof Pomian pour l'âme polonaise de Jacques) ou d'autres plus récemment croisés (Michel Pastoureau, que les conseils de Le Goff guident encore, ou Aurélien Gros, qui eut la charge de la correspondance du médiéviste reclus, la fidèle Christine Bonnefoy se réservant la prise en note des derniers manuscrits quand le rythme de l'écriture l'imposa).Mais si, naturellement, la parole de Jean-Claude Schmitt rappela à quel point Le Goff, si sensible à l'objet et à l'outil, au silence des sources aussi, renouvela le questionnaire de la documentation de l'historien, si Marc Augé pointa le goût de Le Goff pour les continuités et les tournants plutôt que pour les ruptures, voie singulière par rapport à Febvre ou Foucault, les deux fortes contributions de Sylvain Piron sur la vision du temps et d’Etienne Anheim sur le concept d'« histoire totale » ont montré qu'en marge de la mémoire et des évocations intimes, la stature de Le Goff est déjà un sujet d'histoire et une adresse de méthode pour les générations qui ne le croiseront que dans les livres.Si au regard de l'histoire comme des autres sciences humaines, il y a bien un « moment Le Goff », où s'invente réellement l'anthropologie historique, avec l'entrelacs des curiosités et des compétences qui bousculent tous les usages académiques (et là, comment ne pas mentionner, autre lecteur de Marcel Mauss et de Louis Gernet, Jean-Pierre Vernant qui dialogua si bien avec Le Goff ?), on peine à mesurer aujourd'hui les résistances que le chantier Le Goff a pu rencontrer.Un engagement profondément européenAinsi a-t-on pu apprécier les indices sur le rayonnement international de l'œuvre qu'apporta la troisième table ronde. On se doutait de l'engagement profondément européen de Jacques Le Goff – il anima la collection « Faire l'Europe », qui visait à sortir simultanément dans cinq langues et bien plus de pays les textes phares de l'historiographie européenne.Au fil des interventions (l'Italienne Carla Casagrande, indissociable de sa collègue Silvana Vecchio, le Polonais Jurek Pysiak, le Hongrois Gabor Klaniczay, pour l'Allemagne, Pierre Monnet, et, pour le monde anglo-saxon, l'Américain Patrick Geary), astucieusement organisées selon la chronologie du succès des traductions de Le Goff, on mesura l'enthousiasme suscité dès la fin des années 1950 par la singularité provocatrice du jeune médiéviste – fort d'un titre au caractère anachronique résolument volontaire, comme le rappela Alain Boureau, Les Intellectuels au Moyen Age, paru en 1957, fut accessible aux lecteurs italiens dès 1959 et s'imposa comme la plus recommandable des introductions à l'histoire de la pensée médiévale dans un pays où le petit livre dépassa la trentaine de rééditions.Sur plus d'un demi-siècle, l'enthousiasme ne cessa de grandir et ce « succès énorme » autorise même à parler d'« amour solide et durable » entre Le Goff et son public transalpin. Même adhésion passionnelle pour les Polonais qui considèrent qu'il a fallu Le Goff pour que leur pays ait une place dans la médiévistique européenne. Ses voyages dès la fin des années 1950, les moments d'enseignement à Varsovie qu'il assura ponctuellement jusqu'en 1995, les liens personnels si forts qu'il entretint avec Aleksander Gieysztor et Bronislaw Geremek – le maître et le frère – sans même évoquer la place de cœur que le pays occupe puisque l'épouse de Jacques, Hanka, était polonaise, expliquent la révérence envers le médiéviste français. Même constat en Hongrie, où le même programme d'ouverture à l'Est, prôné par Fernand Braudel, conduit Le Goff au mitan des années 1960. S'en suit un réel foyer d'échanges et de complicité que l'Atelier d'histoire sociale ouvert à Budapest à la fin des années 1970 symbolise.Des réticences chez les Allemands et Anglos-SaxonsLe son est différent du côté de la médiévistique allemande. Si le rythme des traductions finit par s'accélérer, à l'origine, il faut jusqu'à trois décennies pour que certains des premiers livres de Le Goff soient accessibles outre-Rhin. Et encore, le terme « civilisation », essentiel pour comprendre la somme parue chez Arthaud en 1964, La Civilisation de l'Occident médiéval, devient-il « Kultur » comme le mot « Europe » remplace l'« Occident ». C'est que la démarche anthropologique de l'œuvre heurte autant qu'elle contrarie les priorités de l'école allemande où la question de l’Etat et des identités régionales, comme la place du Grand homme, ne se retrouvent pas dans la vision de Le Goff. Ce long Moyen Age reste terra incognita en Allemagne et comme naguère Marc Bloch, le regard de Le Goff suscite fascination et réticence, comme si l'anthropologie historique menaçait trop directement les traditions philosophique et philologique des écoles allemandes.Même distance dans le monde anglo-saxon qui n'épargne ni dédain ni condescendance devant un chantier si étranger au positivisme en vogue chez les Anglais. Il est vrai, rappelle Patrick Geary, que « l'histoire médiévale n'a jamais fait partie des Belles Lettres en anglais. » Les comptes-rendus savants, souvent tardifs, ne comprennent ni n'admettent les options de Le Goff, qui incarne même pour certains, le « vice de l'Ecole des Annales ». Il faut attendre le Saint Louis, salué pour sa méditation profonde sur la façon de faire l'histoire, pour que les œillères vacillent.Vu de France, on n'a plus guère conscience de la « révolution Le Goff », tant la longévité de l'homme, la vitalité de sa production, la force d'entraînement qui fut la sienne pour imposer les audaces et les innovations, ont installé sa pensée dans notre paysage intellectuel. Par delà la dimension commémorative, une journée comme celle du mardi 27 janvier remet au centre l'essentiel : l'art d'une pensée qui réinvente l'Histoire en interrogeant inlassablement ses enjeux, ses outils et ses leçons.Philippe-Jean CatinchiJournaliste au Monde 28.01.2015 à 15h35 • Mis à jour le28.01.2015 à 18h24 | Rémi Dupré  Il est le sixième candidat, à ce jour, à se lancer dans la course à la présidence de la Fédération internationale de football. Mercredi 28 janvier, l'ancien international portugais Luis Figo (127 sélections entre 1991 et 2006), 42 ans, a annoncé dans un entretien accordé à la chaîne américaine CNN son souhait de défier le dirigeant sortant de la FIFA Joseph Blatter, en poste depuis 1998 et qui brigue un cinquième mandat de quatre ans à la tête du gouvernement du football mondial.« Je me soucie du football et quand je regarde l’image de la FIFA – pas seulement maintenant, mais lors des dernières années -, je n’aime pas ça. Si vous tapez FIFA sur internet, le premier mot qui apparaît, c’est scandale. Nous devons nous employer à faire évoluer cette image.  Le football mérite mieux que ça », a expliqué l'ancienne star du FC Barcelone (1995-2000), du Real Madrid (2000-2005) et de l'Inter Milan (2005-2009), qui déclinera son programme « dans les prochaines semaines. » L'attribution controversée des Mondiaux 2018 et 2022, respectivement à la Russie et au Qatar, serait à l'origine de sa décision. « Quand j’ai vu que le rapport de Michael J. Garcia ne serait pas publié, j’ai pensé que c’était le moment de faire bouger les choses. Si vous êtes transparent, si vous demandez une enquête et que vous n’avez rien à cacher, pourquoi ne pas rendre ce rapport public ?, s'est interrogé le Ballon d'or 2000, qui pourrait faire de l'ombre médiatique à ses rivaux en vertu de sa notoriété. Si vous n’avez vraiment rien à cacher, vous devez le faire.»« Le football m'a beaucoup donné durant ma vie et je veux donner quelque chose au jeu en retour, s'est-il justifié dans un communiqué. Lors des derniers mois, j'ai vu l'image de la FIFA se détériorer et je m'adresse à tous les gens du football, joueurs, entraîneurs, présidents d'associations, aux nombreuses personnes qui m'ont demandé de faire quelque chose. Au cours de ma carrière, j'ai travaillé à tous les niveaux du jeu. Cela m'a conféré un point de vue unique et une compréhension et je me sens capable d'améliorer la discussion autour de l'avenir de la FIFA et l'avenir du jeu. » LES CINQ PARRAINAGES EN POCHEFinaliste de l'Euro 2004 et arrivé troisième du Mondial 2006 avec le Portugal, Luis Figo assure avoir recueilli, avant la date limite du dépôt des candidatures prévue jeudi 29 janvier à minuit, cinq parrainages émanant de fédérations nationales, condition sine qua non pour être retenu pour l'élection programmée le 29 mai lors du Congrès de Zurich. «C'est une élection difficile, mais Luis fera preuve de ténacité pour faire valoir ses points de vue sur ce dont a besoin le football», a indiqué la Fédération portugaise de football, qui soutient naturellement son compatriote.Depuis 2011, l'ex-star lusitanienne, formée au Sporting Lisbonne, qui totalise 577 matchs en club, était membre de la Commission du football de l'Union des associations européennes de football (UEFA). Le stratège de la Selecçao avait mis un terme à sa carrière  en 2009. Au cours de son longue et riche carrière, il s'est notamment forgé un palmarès éloquent (24 titres en club dont une Ligue des champions en 2002 avec le Real Madrid, quatre titres de champion d'Italie et deux titres de champion d'Espagne).LE SOUTIEN DE MOURINHOLuis Figo a notamment reçu le soutien de son ancien entraîneur à l'Inter Milan (2008-2009) et compatriote José Mourinho. « La candidature de Luis Figo est un grand pas pour le football. Sa longue carrière garantit le meilleur pour le futur. Je crois en son caractère et en sa détermination, aussi bien que en sa passion pour le jeu. Il sera un président focalisé sur le football et son avancée globale, agissant étroitement avec les Fédérations», a estimé le « Special One» dans un communiqué. Les deux hommes avaient également travaillé ensemble lorsque José Mourinho était entraîneur adjoint au Sporting Lisbonne (1992-1994) et au FC Barcelone (1996-2000). L'ex-capitaine de la sélection du Portugal a également reçu l'appui de l'ancien défenseur blaugrana (1989-1995) Ronald Koeman. Figo est le deuxième joueur de stature internationale à se lancer dans la course à la présidence après le Français David Ginola, dont la campagne tardive a été financée par un site irlandais de paris en ligne. L'ex-buteur du PSG n'est pas assuré de recueillir les cinq parrainages nécessaires, tout comme le diplomate français Jérôme Champagne, ex-secrétaire général adjoint de la FIFA. A contrario, le prince jordanien Ali Bin al Hussein, vice-président de la FIFA depuis 2011, et le président de la fédération hollandaise Michael van Praag, candidats eux aussi, ont affirmé avoir collecté les cinq lettres de recommandations requises pour défier Joseph Blatter fin mai.FIGO, LE CANDIDAT DE L'UEFA?De son côté, l'ex-patron de la Fédération chilienne Harold Mayne-Nicholls a renoncé à se présenter. Le quinquagénaire fait notamment l'objet d'une enquête du Comité d'éthique de la FIFA dans le cadre de l'attribution des Mondiaux 2018 et 2022. Le Sud-américain est soupçonné de « conflit d'intérêt»  pour avoir négocié des bourses d'études pour son fils et son neveu avec le responsable de l'académie Aspire au Qatar.  « Je pense qu'il y a des gens mieux préparés que moi, a-t-il expliqué. Il y a trois candidatures fortes qui avancent mes idées: celle de Michael van Praag, et celle du prince Ali Bin al Hussein. Je les soutiens. Et depuis aujourd'hui, il y a celle de Luis Figo qui a été mise en avant par Michel Platini (le président français de l'UEFA qui a renoncé à affronter Joseph Blatter, en août 2014). »Seule Confédération continentale à ne pas soutenir Joseph Blatter, l'UEFA attend de comparer les programmes des candidats en lice avant de se positionner. « Des candidats crédibles avec de nouvelles idées (aideront) à un débat ouvert dans la campagne électorale pour la présidence de la FIFA. Il est bon pour la FIFA et pour le football d'avoir des candidats valables avec une grande expérience dans le sport, venant de différents endroits du monde. Nous attendons d'en savoir davantage sur leurs programmes pour l'instance et pour le jeu », a déclaré Pedro Pinto, porte-parole de l'UEFA.Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.01.2015 à 13h51 • Mis à jour le28.01.2015 à 15h09 Quatre résultats identiques (1-1), un grand favori (Côte d'Ivoire) en sursis : le scenario surprenant du groupe D de la CAN pourrait accoucher d'un dénouement encore plus rocambolesque, avec un éventuel tirage au sort en cas d'égalité parfaite, à l'issue de la dernière journée, mercredi.En élaborant le règlement de la compétition, la Confédération africaine de football (CAF) n'avait sans doute pas prévu l'invraisemblable situation qui prévaut dans cette poule. Mais elle s'est elle-même placée dans un certain embarras, en réduisant au minimum les critères pour départager les quatre formations (Côte d'Ivoire, Cameroun, Mali, Guinée) si cette uniformité est maintenue jusqu'au bout. Une telle loterie, à laquelle la CAF avait eu recours en 1988 pour envoyer l'Algérie dans le Top 8 aux dépens des Ivoiriens, écornerait en tout cas un peu plus l'image de l'instance et celle de sa compétition-phare.SUSPENSION DE GERVINHOTous les yeux seront principalement rivés vers le choc Côte d'Ivoire-Cameroun. Si les stars ivoiriennes sont encore en vie, elles peuvent dire un grand merci à Max-Alain Gradel qui les a sauvées en fin de rencontre face au Mali. Un parcours qui est pour le moment bien loin de correspondre à leur statut. Ses leaders ont failli dans les grandes largeurs, à commencer par Yaya Touré, transparent, et les Éléphants ont d'entrée de jeu perdu leur arme offensive numéro 1, Gervinho, exclu contre la Guinée pour avoir giflé un adversaire et suspendu pour les deux matches suivant.De quoi placer le groupe sous haute tension et mettre une grosse pression sur Hervé Renard. Pour son premier tournoi à la tête d'une équipe de haut rang, celui qui s'est révélé en guidant la Zambie vers le sacre continental à la surprise générale en 2012, joue très gros. « C'est toujours plus facile de jouer un Côte d'Ivoire-Cameroun, que de jouer dans un pays de notoriété moindre, où vous êtes malmenés, sur des terrains pas toujours fantastiques. C'est le genre de matches dont on raffole tous », a-t-il expliqué mardi, apparemment très serein.Le défenseur vétéran Kolo Touré (33 ans) a pris un accent plus martial : « Il va falloir se battre comme des guerriers. » Les Camerounais se disent eux « très confiants », à l'image du capitaine Stéphane Mbia. Pas question pour autant de miser sur un quelconque avantage psychologique, pour des Lions Indomptables qui avaient surclassé la Côte d'Ivoire lors des qualifications (4-1, 0-0). « C'est un autre contexte, ce sera une finale », a tranché l'ancien milieu de terrain de Marseille.LA SURPRISE DE LA GUINÉEPour le sélectionneur Volker Finke, déjà sous le feu nourri de la presse camerounaise qui réclame son départ en cas d'élimination, « on va voir qui va trouver l'unité sous la pression. C'est l'état d'esprit qui va décider du match. » Le technicien allemand commence à être habitué à l'environnement si particulier des Lions, lui qui a vécu aux premières loges le désastre du Mondial 2014 (lourdes défaites contre la Croatie et le Brésil, altercation entre deux joueurs en pleine rencontre, accusations de corruption).Dans l'autre match, le Mali ferait bien de se méfier de la Guinée, la belle surprise de cette CAN, et de son atout maître Ibrahima Traoré. Mais pour défier le demi-finaliste des deux dernières éditions, le Syli National devra se passer des services du défenseur de Saint-Étienne Florentin Pogba, touché à la cuisse. 09.01.2015 à 18h26 • Mis à jour le09.01.2015 à 18h51 Tags racistes, incendie, tirs de fusil... Plusieurs lieux de culte musulmans ont de nouveau été pris pour cible, vendredi 9 janvier, après l'attentat contre Charlie Hebdo qui a coûté la vie, mercredi, à 12 personnes. Jeudi, des tirs avaient déjà visé une mosquée dans l'Aude et une explosion s'était produite dans un snack jouxtant la mosquée à Villefranche-sur-Saône (Rhône).Le ministère de la justice a diffusé une circulaire demandant aux juridictions de faire remonter tout signalement d'actes islamophobes. Ces signalements sont centralisés à la Direction des affaires criminelles et des grâces (DACG).Regarder l'infographie : « Charlie Hebdo », Montrouge, Vincennes : le film des 54 heuresAu Mans, dans la SartheA la mosquée des Sablons au Mans, la surveillance policière a été renforcée. Cette mosquée où, selon les termes du commissaire de police venu sur place, se pratique un « islam apaisé, intégré, un islam de France » avait fait l'objet dans la nuit de mercredi à jeudi de deux lancers de grenade à plâtre qui n'ont fait ni dégât ni victime.La tension est montée dans la nuit de jeudi à vendredi. Vers 22 heures, des petits groupes de jeunes du quartier voisin des Sablons – réagissant à la rumeur qui a circulé sur Facebook affirmant que des skinheads voulaient saccager la mosquée – ont allumé des feux de poubelle et de voiture et brisé les vitres de l'arrêt du tram. Les échauffourées avec les forces de l'ordre ont duré deux heures.A Saint-Juéry, dans le TarnQuatre coups de feu ont été tirés jeudi, vers 23 heures, sur la façade d'une mosquée de la commune tarnaise de Saint-Juéry, proche d'Albi, sans faire de blessé. Vendredi matin, les premiers fidèles qui ouvraient la mosquée située dans un bâtiment sans signe distinctif ont constaté les dégâts, et des responsables ont ensuite porté plainte, selon un enquêteur de police.A Aix-les-Bains, en SavoieUne mosquée a été incendiée jeudi 8 janvier vers 22 heures, selon le Dauphiné libéré. Vendredi, le procureur de la République de Chambéry a annoncé « privilégier la thèse criminelle ».A Liévin et Béthune, dans le Pas-de-CalaisDeux mosquées en chantier ont été profanées dans le Pas-de-Calais. Des croix gammées, des slogans nazis et une inscription « Charlie est vivant » ont été taguées sur la future mosquée de Liévin, en construction, selon La Voix du Nord. Une tête de cochon a également été trouvée sur le sol. A Béthune, le tag « dehors les Arabes » était visible sur une palissade de la mosquée en construction. A Vendôme, dans le Loir-et-CherLa mosquée de Vendôme, dans le Loir-et-Cher, a été la cible de deux coups de feu, selon La Nouvelle République. Deux impacts ont été retrouvés, vendredi au petit matin, sur les portes du lieu de prière. Deux autres impacts ont été relevés sur un tabac-presse, à l'autre bout de la ville.A Corte, en Haute-CorseEn Corse, une tête de porc et des viscères ont été découverts, vendredi matin, accrochés à la porte d'une salle de prière musulmane, à Corte (Haute-Corse), a annoncé la gendarmerie.A RennesA Rennes, les inscriptions « Er maez » – « dehors » en breton – et « Arabes », ont été taguées à la bombe dans la nuit de jeudi à vendredi sur la façade d'un centre culturel islamique en construction, a rapporté à l'AFP un responsable du centre.A Bischwiller, dans le Bas-RhinA Bischwiller, dans le Bas-Rhin, une inscription « Ich bin Charlie » (« je suis Charlie », en allemand) et un dessin obscène ont été découverts jeudi matin sur le mur extérieur d'une mosquée en construction, relève L'Alsace.fr.Inquiétude des fidèles, prêches des imamsCes profanations et tirs contre des mosquées inquiètent la communauté musulmane de France. Jeudi, toutes les fédérations qui assurent sa représentation institutionnelle avaient appelé les imams à condamner « la violence et le terrorisme » lors de la grande prière du vendredi. Un appel qui a été relayé par de nombreux imams, qui ont condamné la violence dans leurs prêches et appelé à lutter contre l'amalgame entre terrorisme et islam. Lire aussi : Les imams appellent les musulmans à « se désolidariser de ces actes et le faire savoir » 09.01.2015 à 16h00 • Mis à jour le09.01.2015 à 17h49 Le profil de Chérif et Saïd Kouachi, les deux auteurs présumés de l'attaque de Charlie Hebdo, tués dans un assaut du GIGN après deux jours de cavale, se précise peu à peu.Suivre la situation en direct sur LeMonde.frL'enfanceSaïd et Chérif Kouachi, âgés de 34 ans et 32 ans et de nationalité française, sont tous deux nés dans le 10e arrondissement de Paris, respectivement le 7 septembre 1980 et le 29 novembre 1982. Aînés d'une fratrie de quatre, dont un autre garçon et une petite sœur, ils se retrouvent très jeunes orphelins de leurs parents immigrés d'Algérie. Adolescents, ils sont placés par les services sociaux dans le foyer d'un établissement corrézien, à Treignac, de 1994 à 2000, selon La Montagne. Saïd Kouachi passe un CAP et un BEPC d'hôtellerie là-bas.Chérif passe ensuite un brevet d'éducateur sportif puis il gagne Paris. Là, il s'installe avec son frère Saïd chez un Français converti, dans le 19e arrondissement de la capitale, et travaille comme livreur de pizzas.Petite délinquance et radicalisationChérif Kouachi est à l'époque considéré comme violent et impulsif. Ses camarades lui attribuent déjà des projets d'attentats terroristes contre des commerces juifs à Paris. Avec ses copains, il commet des larcins dans le quartier des Buttes-Chaumont, dans le 19e : vols, drogue, petits trafics.Son attrait pour le « djihad » apparaît en 2003, lorsqu'il commence à fréquenter la mosquée Adda'wa, rue de Tanger, près des métros Stalingrad et Riquet. Peu à peu, ce « fan de rap et de jolies filles », selon un reportage de « Pièces à convictions » diffusé en 2005, se fait endoctriner. Il rencontre à la mosquée Farid Benyettou, qui n'a qu'un an de plus mais qui se vante d'une connaissance approfondie de l'islam et joue les prédicateurs à la sortie de la prière.Avec lui, les jeunes gens suivent des cours de religion, à leur domicile et dans un foyer du quartier. Leur mode de vie change radicalement. Ils arrêtent de fumer, cessent les trafics, visionnent des vidéos sur le djihad. Les images de l'intervention américaine et britannique, en mars 2003, en Irak, les fascinent.Lire le récit : La fratrie Kouachi, de la petite délinquance au djihadLa filière des Buttes-ChaumontUne dizaine de jeunes âgés de moins de 25 ans, sous l'autorité de « l'émir » Farid Benyettou, se regroupent dans ce qui s'appellera la filière des Buttes-Chaumont. Leur but : envoyer des djihadistes rejoindre en Irak les rangs de la branche irakienne d'Al-Qaida, dirigée à l'époque par Abou Moussab Al-Zarqaoui. Chérif Kouachi se fait alors appeler « Abou Issen ».Il s'entraîne tous les jours avec d'autres en courant dans le parc des Buttes-Chaumont, tandis qu'un homme rencontré à la mosquée leur dispense des rudiments sur le maniement des kalachnikovs. Certains membres du groupe des Buttes-Chaumont rejoignent l'Irak entre 2003 et 2005. Chérif Kouachi, lui, ne s'y rendra pas : il est interpellé, à Paris, en janvier 2005 alors qu'il comptait s'envoler pour la Syrie, porte d'entrée pour l'Irak.Emprisonnement et nouvelle radicalisationChérif Kouachi est incarcéré entre janvier 2005 et octobre 2006, à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne). En détention, sa pratique rigoriste de l'islam est remarquée. Il fait la connaissance de celui qui deviendra son nouveau mentor : Djamel Beghal, qui se fait appeler Abou Hamza. Ce homme, qui purge une peine de dix ans de prison pour un projet d’attentat fomenté, en 2001, contre l’ambassade des Etats-Unis à Paris, a reconnu avoir suivi « une formation paramilitaire » dans un camp d'entraînement afghan financé par Oussama Ben Laden entre 2000 et 2001. A sa sortie de prison, il conserve des liens avec certains de ses anciens complices de la filière des Buttes-Chaumont.Lire aussi : Chérif Kouachi, sous l’emprise d’un mouvement sectaire salafisteLe procès des Buttes-ChaumontLe procès de ce groupuscule a lieu en mars 2008 devant le tribunal correctionnel de Paris. Parmi les sept prévenus : Thamer Bouchnak, Mohamed El-Ayouni, Boubakeur El-Hakim et Chérif Kouachi. A l'époque, les jeunes gens apparaissent à la barre comme un petit groupe amateur. Une sorte de bande de « pieds nickelés » qui comparaît libre, à l'exception de l'un d'entre eux.« Plus le départ [en Irak] approchait, explique alors Chérif Kouachi, plus je voulais revenir en arrière. Mais si je me dégonflais, je risquais de passer pour un lâche. » Il est condamné le 14 mai 2008 à trois ans de prison dont dix-huit mois avec sursis. Il recouvre la liberté immédiatement, sa peine étant couverte par la détention provisoire. Saïd Kouachi, lui, fera soixante-douze heures de garde à vue dans ce dossier, avant d'être lavé de tout soupçon.En apparence, Chérif Kouachi se range : il se marie le 1er mars 2008, s'installe dans un studio à Genevilliers (Hauts-de-Seine), travaille en intérim en région parisienne, notamment à la poissonnerie du magasin Leclerc de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). En novembre, il entreprend, avec sa jeune épouse, un pèlerinage à La Mecque, par le biais d'un voyagiste turque. Sa femme Izzana commence à porter le niqab et abandonne son travail d'animatrice en crèche.Les auditions de la police antiterroriste En 2010, tandis que son frère Saïd reste dans l'ombre, le cadet des Kouachi, alors âgé de 27 ans, ressurgit dans le collimateur de la justice antiterroriste. En avril, Chérif Kouachi se rend à plusieurs reprises dans le Cantal, à Murat, pour y rencontrer son mentor Djamel Beghal, qui y est assigné à résidence. Lors d'une surveillance de ce séjour, les enquêteurs de la sous-direction antiterroriste (SDAT) constatent que Chérif Kouachi et Djamel Beghal font de longues marches en compagnie de deux hommes : le premier a été condamné pour sa participation à une filière de djihadistes en Afghanistan, le second appartient au Groupe salafiste pour la prédication et le combat algérien. En mai de la même année, Chérif Kouachi est soupçonné par la SDAT d'avoir participé à la préparation de l’évasion d’une autre figure de l’islam radical, Smaïn Ait Ali Belkacem. Ce dernier a été condamné, en novembre 2002, à une peine de prison à perpétuité pour sa participation à l’attentat de la station RER Musée-d’Orsay en octobre 1995. Chérif Kouachi est placé en garde à vue entre le 18 et le 21 mai et auditionné à onze reprises.Selon les procès-verbaux consultés par Le Monde, il adopte un mutisme et une détermination qui tranchent radicalement avec le profil d'amateur qu'il avait donné lors du procès de la filière des Buttes-Chaumont. Faute de preuves suffisantes, le parquet de Paris requiert un non-lieu le 26 juillet 2013. On n'entend plus parler de lui jusqu'à la tuerie de Charlie Hebdo, mercredi 7 janvier.Lire notre enquête (édition abonnés) : Les voyages des frères KouachiDans ce dossier, lors d'une surveillance le 12 mars 2010, les policiers voient apparaître l'aîné des Kouachi, Saïd, mais là aussi, sans plus d'éléments le concernant, les policiers ne poursuivent pas les investigations à son encontre.Le voyage au Yémen de Saïd KouachiSaïd Kouachi, domicilié à Reims et sans emploi, voyage au Yémen pendant quelques mois durant l'année 2011, selon une source diplomatique française. Dans ce pays, il aurait été vu en présence de personnes appartenant à la mouvance radicale et aurait été formé au maniement des armes par un membre d'Al-Qaida avant de rentrer en France, selon le New York Times.Le quotidien américain ajoute que les autorités américaines avaient placé depuis des années les deux frères dans la base de données des personnes suspectées de terrorisme, y compris sur la fameuse « No Fly List » qui interdit à ceux qui y figurent de prendre des vols au départ ou à destination des Etats-Unis.Lire aussi : Les séjours de Saïd Kouachi au Yémen Jacques Follorou On disposait jusqu'ici de peu d'informations sur le parcours de Saïd Kouachi, l'un des deux frères suspectés d'avoir perpétré la tuerie à Charlie Hebdo. Selon une source diplomatique française, son nom a été transmis par les autorités yéménites aux services de sécurité américains après avoir séjourné au Yémen en 2011. Toujours selon cette même source, les éléments fournis aux services de renseignement américains indiquaient que l'intéressé avait été vu en présence de personnes appartenant à la mouvance radicale.Suivre la situation en direct sur LeMonde.frSelon les éléments donnés par les Yéménites aux Américains l'homme serait, notamment, passé par la petite ville de Shihr, port de pêche ouvert sur la mer d'Arabie et réputé pour ses centres d'enseignement du salafisme, un courant sunnite qui prône un retour à l'islam des origines. La ville, qui attire des étrangers du monde entier, hébergerait de 200 à 300 Français, essentiellement des nouveaux convertis.PAS DE PRÉCISIONS SUR LE NIVEAU D'INTÉGRATION DANS AQPANéanmoins, rien ne permet, pour l'instant, de connaître avec précision le niveau d'intégration de Saïd Kouachi dans les rangs d'Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA) ni même si cette organisation peut avoir commandité l'attaque contre Charlie Hebdo. Les frères Kouachi ont revendiqué, au moins, à deux reprises, leur filiation avec le Yémen auprès des personnes qu'ils ont croisé dans la journée du mercredi 7 janvier.Il avait déjà été confirmé que Chérif Kouachi, le cadet de la fratrie, a appartenu à un groupe que l'on pourrait aujourd'hui considérer comme l'un des « pionniers » du djihad à l'étranger. De nationalité française, né dans le 10e arrondissement de Paris, Chérif, qui se faisait appeler « Abou Issen », a été condamné, le 14 mai 2008, à trois ans de prison dont 18 mois avec sursis dans le dossier dit de la « filière des Buttes-Chaumont », qui envoyait des candidats au djihad en Irak entre 2004 et 2006.Lire aussi : La fratrie Kouachi, de la petite délinquance au djihadJacques FollorouJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.01.2015 à 14h58 • Mis à jour le09.01.2015 à 15h32 | Frédéric Potet Un prix « Charlie de la liberté d’expression » devrait être créé à l’occasion du Festival international de la bande dessinée (FIBD) d’Angoulême dont la 42e édition aura lieu du 29 janvier au 1er février. Réunis jeudi 8 janvier à Paris, au lendemain de la tuerie ayant eu lieu dans les locaux de Charlie Hebdo, les organisateurs de la manifestation ont lancé l’idée de cette distinction qui devrait ensuite être décernée, chaque année, à un dessinateur – de presse et/ou de bande dessinée – ne pouvant pas exercer son métier en toute liberté. « Ce prix cessera d’être remis le jour où tous les dessinateurs du monde pourront s’exprimer librement, c’est dire qu’il a de l’avenir », a confié au Monde le délégué général du FIBD. Plusieurs autres initiatives ont également été envisagées par les organisateurs du festival, notamment un « concert dessiné » exceptionnel qui rassembleraient, pendant une prestation musicale du compositeur Areski Belkacem, de nombreux dessinateurs français et internationaux. Plantu, caricaturiste du Monde et créateur de l’association Cartooning for Peace, a été sollicité pour imaginer un scénario lors de cette soirée. Une table ronde sur la thématique de la liberté de la presse, réunissant des dessinateurs et des responsables d’organes médiatiques, est également en préparation. Idem d’une exposition en extérieur reproduisant une sélection des meilleures « unes » de Charlie Hebdo. Un « appel à dessiner » via Facebook« Si Charlie Hebdo est une singularité française, le festival d’Angoulême en est une aussi. Nous ne pouvions pas rester sans rien faire », indique Franck Bondoux. Le FIBD a d’ores et déjà lancé un « appel à dessiner » via une page Facebook : 300 dessins, issus de 15 pays différents, ont été envoyés par des amateurs en une seule journée mais aussi par des bédéistes professionnels. Une délégation du festival sera par ailleurs présente dimanche à la marche républicaine prévue à Paris entre les places de la République et de la Nation derrière une banderole où sa mascotte – un petit fauve à oreilles pointues créé par Lewis Trondheim – affirme « être Charlie » lui aussi. La réunion de jeudi a aussi abordé la question de la sécurité. La préfecture de Charente a fait savoir qu’elle renforcerait les effectifs policiers qu’elle déploie habituellement pendant la manifestation et a encouragé les organisateurs à faire de même avec les vigiles qui filtrent les entrées des différents lieux de rassemblement et d’exposition. « Après une tragédie pareille, la question que le monde de la bande dessinée doit se poser est simple : doit-on sombrer dans l’autocensure et raser les murs ou continuer à se rassembler et discuter comme on l’a toujours fait ?, assène Franck Bondoux. La meilleure réponse que puissent donner les amoureux du dessin est que cette édition du festival batte des records de fréquentation. » La manifestation accueille environ 200 000 visiteurs chaque année. Frédéric PotetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.01.2015 à 13h10 • Mis à jour le09.01.2015 à 18h23 Le prochain numéro sera aussi « normal » que possible et pas « nécrologique », explique un membre de l'équipe joint par Le Monde. Il contiendra aussi des dessins des membres de l'équipe tués – Cabu, Wolinski, Charb, Tignous – ajoute ce journaliste. L'idée est que les dessinateurs et chroniqueurs soient à leur place habituelle, résume-t-il.Paraître malgré tout, voilà l'idée des survivants de l'attentat contre Charlie Hebdo qui a coûté la vie à 12 personnes. Ils se sont retrouvés au sein des locaux du journal Libération, vendredi 9 janvier en fin de matinée. Une réunion de la rédaction délicate après des premières retrouvailles, jeudi.Par ailleurs, des membres de l'équipe seront à la manifestation de dimanche à Paris. Et un site a été lancé pour leur faire un don, ponctuel ou mensuel http://www.jaidecharlie.fr, qui sera relayé par d'autres médias.Touchée par les soutiens reçus, l'équipe cherche à se projeter sur le contenu de ces huit pages. A l'image de Richard Malka, l'avocat de l'hebdomadaire satirique, qui déclarait devant les bureaux de Libération, vendredi : « Le peu d'énergie qu'il nous reste, on le met dans les huit pages du prochain numéro. » >> Lire le récit (édition abonnés) : « Charlie Hebdo », le journal des survivants« CONTINUER À LUTTER CONTRE LA CONNERIE »Sur France Info jeudi, le grand reporter de Charlie Hebdo, Laurent Léger, témoignait, bouleversé et choqué, de la difficulté de produire ce numéro. « Je ne sais pas trop comment on va faire. On va faire quelque chose, je sais pas comment, quand... Enfin si quand on va le faire d'ici lundi parce qu'il faut le boucler lundi maximum. » Mais aussi, et justement, de l'importance que ce journal sorte. « Surtout celui-là. Je sais que Charb et les autres auraient voulu absolument que sorte un journal et qu'on dise qu'on existe. » « Je veux pas qu'on fasse un journal de nécrologies, je veux qu'on fasse un journal pour dire le défi d'exister, le défi de dire les choses, de continuer à lutter contre la connerie, contre la bêtise humaine, contre l'obscurantisme, contre tous les fondamentalismes. »>> Lire aussi : « Charlie Hebdo » : du côté des blessés, entre trauma et soulagement— (@)require(["twitter/widgets"]);VALLS, INVITÉ SURPRISELe premier ministre, Manuel Valls, et la ministre de la culture, Fleur Pellerin, sont arrivés peu après 13 h 30, « invités surprise » de la conférence de rédaction de Charlie Hebdo, selon une journaliste de Libération.Manuel Valls et Fleur Pellerin, invités surprise de la conference de redaction de #CharlieHebdo http://t.co/kGdS3o1C98— Isabelle Hanne (@isabellehanne)require(["twitter/widgets"]); 09.01.2015 à 12h19 • Mis à jour le09.01.2015 à 15h02 | Morgane Tual Deux jours après l'attentat sanglant qui a frappé mercredi 7 janvier les locaux de Charlie Hebdo, de nombreux internautes se sont indignés du « business » qui a commencé à émerger sur Internet autour de la tragédie.Quand certaines personnes cherchent à gagner de l'argent sur Ebay grâce au drame de #Charlie, c'est juste ignoble. http://t.co/zyOhwk6eNk— Ⓐlix (@AlixCLM)require(["twitter/widgets"]);Sur le site de vente aux enchères eBay, des numéros emblématiques du journal ont été mis en vente, comme celui publié la veille de l'attentat, ou encore le provocateur « Charia Hebdo », du 2 novembre 2011. Certains d'entre eux ont atteint des prix pharamineux allant jusqu'à 75 000 euros. Mais la rapidité avec laquelle ces sommes ont monté laissent soupçonner une forme d'escroquerie.D'autres ont mis en vente des dessins originaux des victimes.COMMISSIONS D'EBAY VERSÉES À « CHARLIE HEBDO »eBay a publié un communiqué jeudi pour souligner que les annonces « qui ne respecteront pas [leurs] conditions d'utilisation » seront supprimées. Avant d'ajouter :« En France, nous donnerons à Charlie Hebdo, les éventuelles commissions perçues par eBay sur les ventes de magazines et produits de Charlie Hebdo liées à cette tragédie. »Mais il n'y a pas que les « produits » de Charlie Hebdo qui sont exploités sur la plateforme. L'immense succès du mot-clé #JeSuisCharlie a été aussitôt récupéré par les vendeurs de t-shirts, mugs et autres porte-clés officiant sur le site. La requête « Je suis Charlie » donne près de 3 000 résultats sur eBay : casquettes, coques de téléphones, badges, stickers, parapluies et même des plaques militaires.Lire : #JeSuisCharlie : sur Internet, vague mondiale d'émotionLES 3 SUISSES ÉPINGLÉSHors eBay, d'autres initiatives ont choqué nombre d'internautes, parmi lesquelles le message des 3 Suisses sur les réseaux sociaux, transformant son logo en « Je suis Charlie ». Une démarche considérée par certains comme relevant de la « récupération commerciale ».Récupération de #JeSuisCharlie par les 3 Suisses.... Pathétique. http://t.co/OljKq4kKVB— Jeremy Audouard (@Jeremyaudouard)require(["twitter/widgets"]);L'entreprise a depuis retiré l'image et s'est excusée : « Nous regrettons d'avoir heurté ou choqué en ces moments d'intense émotion. Jamais nous n'avons voulu en faire une quelconque démarche commerciale. »Nous regrettons sincèrement d'avoir choqué en voulant partager notre émotion. #jesuischarlie http://t.co/DPtu17rqNa— 3Suisses (@3Suisses)require(["twitter/widgets"]);JESUISCHARLIE.COMEnfin, des noms de domaine relatifs à l'attentat ont été achetés. Jesuischarlie.com et jesuischarlie.net ont été réservés dès mercredi et pointent vers le site officiel de Charlie Hebdo. En revanche, jesuischarlie.fr et iamcharlie.fr sont pour le moment vides. Le premier a été réservé par une entreprise de formation professionnelle, Coactive Team, et le second par l'entreprise informatique Jaw X Process. Joint par LeMonde.fr, son PDG, Etienne Wetter, assure que « le but n'est pas de faire de l'argent » :« Je l'ai acheté dans la tourmente d'hier, sans idée précise. J'achète souvent des noms de domaine, mais je n'en ai jamais revendu aucun. Là, ça évite que des personnes le récupèrent pour en faire mauvais usage. »Le propriétaire du nom de domaine ne sait pas exactement ce qu'il va en faire, mais n'exclut pas de faire pointer également l'URL vers le site de Charlie Hebdo.Le mot-clé #JeNeSuisPasCharlie a également été converti en nom de domaine. Jenesuispascharlie.com et jenesuispascharlie.fr ont été achetés mais rien n'y avait été publié jeudi en fin d'après-midi.Lire : Sur les réseaux sociaux, #jesuis Charlie, flic, Ahmed, Franck...Morgane TualJournaliste au Monde 09.01.2015 à 11h19 • Mis à jour le09.01.2015 à 13h19 | Gaëlle Dupont et Cécile Chambraud L’attentat contre l’équipe de Charlie Hebdo a profondément ébranlé les musulmans de France. Mais chez eux, l’effroi ne va pas seul. Il s’accompagne souvent d’un sentiment d’inquiétude pour eux-mêmes : cette agression ne va-t-elle pas aggraver les difficultés qu’ils rencontrent pour prendre leur place dans la communauté nationale ? Ne va-t-elle pas attiser une islamophobie dont ils dénoncent l’extension ?Cette crainte a poussé des responsables religieux, associatifs, intellectuels à prendre la parole très rapidement et à préparer des initiatives inédites dans le but de desserrer cet étau.Jeudi 8 janvier à midi, des musulmans, pratiquants ou non, sont présents dans la foule venue observer une minute de silence devant la mairie d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), à l’appel de la municipalité et de nombreuses organisations, notamment musulmanes. « En tant que musulman, je suis très touché, affirme Abderrahim Aabid, 47 ans, gérant d’une société de transports. Cela n’a rien à voir avec l’islam, c’est de la barbarie. » Des « voyous », des « détraqués », des « gens très éloignés de la religion » : c’est ainsi que les terroristes sont qualifiés par les musulmans présents.« Si on n’est pas d’accord avec un dessin, on doit répondre par la plume »Ils n’étaient ni lecteurs ni admirateurs de Charlie Hebdo, mais qu’importe. « Si on n’est pas d’accord avec un dessin, on doit répondre par la plume, affirme M. Aabid. Dans ce pays on est libres. »« Je ne me suis jamais senti aussi français »« On connaît les dessinateurs assassinés depuis qu’on est enfant, dit Karim, chef d’entreprise d’une quarantaine d’années. Charlie, personne n’est obligé de l’acheter. Et ils tapaient aussi sur le pape, non ? » Karim est musulman, non pratiquant, « mais surtout français ». « Je ne me suis jamais senti aussi français, poursuit-il. C’est la première fois de ma vie que je chante La Marseillaise. » Révolté, il veut faire bloc. « La seule réaction possible, c’est d’être uni, pour que ça ne dégénère pas », explique-t- il.Beaucoup redoutent des jours et des semaines difficiles. « Des amalgames vont avoir lieu, c’est évident », affirme Djamel, employé dans le secteur des transports. « Le Front national va y gagner », craint-il. « Il y a 6 millions de musulmans, et peut-être 600 fêlés. Devons-nous payer pour eux ? », interroge M. Aabid. A Marseille, Foued A., 35 ans, salarié d’EDF, se pose la question de la mobilisation : « J’ai hésité à me rendre à la manifestation d’hier. Je me suis demandé si c’était ma place. Je ne voulais pas affronter les regards. Cet attentat va rendre la vie des musulmans de France encore plus compliquée. La discrimination, que nous subissons déjà quotidiennement, va encore s’accentuer. »L’amalgame entre le terrorisme et l’islam, c’est ce péril que sentent monter bien des musulmans et que voudraient déjouer des responsables cultuels, associatifs et des intellectuels. Immédiatement après l’attentat, l’islam « officiel » a condamné l’agression. Toutes les fédérations qui assurent sa représentation institutionnelle, réunies jeudi matin à la Grande Mosquée de Paris, ont appelé les imams à condamner « la violence et le terrorisme » lors de la prière, vendredi, et les fidèles à se joindre aux rassemblements dimanche.«  Il va falloir être ferme et clair  »Cette mobilisation de l’islam « officiel » se retrouve dans la société civile. « L’atmosphère est lourde, commente Samy Debah, président du Collectif contre l’islamophobie en France. On est atterré par ce qui s’est passé. La communauté musulmane sent qu’elle a une charge plus lourde sur les épaules. » «  Il y a une unanimité pour condamner mais aussi une véritable crainte que la stigmatisation soit à la mesure de l’impact de l’attentat », résume Saïd Branine, fondateur du site d’informations Oumma.com. « Le sentiment qui prédomine est le choc et le dégoût, note Hanan Ben Rhouma, rédactrice en chef du site Saphirnews.com. Tout de suite derrière, il y a la crainte d’un retour de bâton violent. »Attaque contre « Charlie Hebdo » : condamnations officielles dans les pays musulmansQuatre mosquées ou bâtiments en dépendant ont été pris pour cible depuis l’attentat contre Charlie Hebdo, au Mans (Sarthe), à Port-la-Nouvelle (Aude), à Villefranche-sur-Saône (Rhône) et à Poitiers. « Les musulmans sont partie prenante de cette émotion et de l’esprit de rassemblement. Mais va-t-on les accepter ? », se demande Saïd Branine.« Il va falloir être ferme et clair, affirme Hanan Ben Rhouma. Beaucoup d’actions sont en train d’être mises en route. » Des imams d’Ile-de-France ont appelé les fidèles, vendredi matin, à « participer massivement » aux manifestations de dimanche. Ceux de Montpellier et sa région devaient mettre au point « un discours unanime de prêche condamnant sans aucune ambiguïté un acte barbare »….« On n’a pas besoin d’injonctions pour se mobiliser »« La question est de savoir quelle est l’action la plus audible. On n’a pas besoin d’injonctions pour se mobiliser », observe la rédactrice en chef de Saphirnews.com, qui ironise au passage sur les « contradictions de notre société : on sollicite aujourd’hui notre islamité, mais le reste du temps, on nous oppose la laïcité ! »Pour Samy Debah, « il faut absolument que la communauté musulmane rebondisse avec un message fort et sur le long terme, en direction des musulmans et de la communauté nationale. » Gaëlle Dupontjournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterCécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.01.2015 à 11h16 • Mis à jour le09.01.2015 à 18h18 | Matthieu Suc « ATWH. » Ces quatre lettres se déclinent sur toutes les cotes du dossier d’instruction. C’est le nom de code choisi par les enquêteurs pour désigner la tentative d’évasion d’un terroriste qu’ils étaient en train de déjouer en 2010. L’anagramme du mouvement sectaire salafiste Al Takfir Wal Hijra (« Anathème et Exil »), auquel sont suspectés d’appartenir les malfaiteurs, au premier rang desquels Chérif Kouachi.Deux rapports en date des 21 mai et 4 juin 2010, de la sous-direction antiterroriste (SDAT), soulignent « l’existence d’une association de malfaiteurs chevronnés, formée autour de (…) donneurs d’ordres appartenant au mouvement takfir ». Il s’agit des participants au projet d’évasion d’un des auteurs de l’attentat de 1995 dans le RER C. Dans ces documents, Chérif Kouachi est désigné comme « islamiste radical », et sa proximité est soulignée avec Djamel Beghal, qualifié, lui, de « chef d’une cellule opérationnelle d’obédience takfir ».Dissimuler ses idéesD’après la présentation faite par les policiers et qui sera reprise par le parquet de Paris dans son réquisitoire du 26 juillet 2013, « l’idéologie takfiri », courant de pensée de l’islam radical sunnite, remet en cause les pouvoirs politiques en place et la société dans son ensemble, considérés comme corrompus vis-à-vis des préceptes fondamentaux de l’islam.Cette doctrine incite ses membres à continuer de vivre au sein de la société, mais en dissimulant leurs idées, dans l’attente du moment où le mouvement aura acquis assez de puissance pour sortir de l’ombre et excommunier l’ensemble de la société.Fondée à la fin des années 1970 en Egypte, l’idéologie du Takfir Wal Hijra est apparue en France lors d’opérations de financement au djihad international comme l’affaire du réseau Chalabi en 1994, un trafic d’armes et soutien logistique au GIA algérien.Avant de rappeler que Chérif Kouachi suivait les cours de théologie dispensés par Djamel Beghal, les policiers notent dans leurs rapports que « certains jeunes délinquants, en manque de repères, soumis à une conversion soudaine ou à un retour à leurs origines, se laissent séduire par cette philosophie qui leur permet de poursuivre leurs activités délictueuses sous une caution morale religieuse ».Chérif et Saïd Kouachi, des djihadistes aguerrisMatthieu SucJournaliste au Monde Olivier Faye, Matthieu Goar et Bastien Bonnefous François Hollande tente de mettre un terme à la bataile politique qui a émergé jeudi, moins de vingt-quatre heures après l’attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo. Alors que partis de gauche et de droite se sont divisés sur la question de la participation du Front national à la « marche républicaine » organisée dimanche 11 janvier, à Paris, en hommage aux victimes, le chef de l’Etat a clamé vendredi que « tous les citoyens peuvent venir » à ce type de rassemblements, qui ne font l’objet d’« aucun contrôle ».« Des forces politiques, des forces syndicales ont appelé à une manifestation, c'est leur responsabilité mais ce sont les citoyens qui décident », a déclaré M. Hollande, après avoir reçu la présidente du FN, Marine Le Pen, à l’Elysée – au même titre que les principaux dirigeants politiques du pays.Mme Le Pen, elle, a elle eu le sentiment de « ne pas avoir réussi à obtenir du président de la République la levée claire de l’interdiction pour [son] mouvement, ses élus, ses représentants, que des millions de Français espéraient voir dans les cortèges ». La responsable frontiste ne compte pas pour autant se rendre à la marche car « je ne vais pas où on ne veut pas de moi ».« Je suis Charlie », c’est luiL’ensemble des formations, du Front de gauche à l’UMP, ainsi que tous les syndicats et plusieurs associations antiracistes, participeront à ce rassemblement organisé à l’initiative de la gauche, au risque d’en faire une manifestation largement partisane avant d’être simplement citoyenne.Mais cet appel à l’unité s’arrête au Front national, qui n’a pas été invité à rejoindre le cortège par le PS ou l’exécutif. Avec, derrière les convictions bien réelles exprimées par les responsables politiques, l’existence de calculs politiques à court terme.« Charlie Hebdo » : Olivier Besancenot rejette l’unité nationale « L’antithèse de ce que représente “Charlie Hebdo” »Si le patron de la Rue de Solférino, Jean-Christophe Cambadélis, précise que dimanche « vient qui veut et qui se sent concerné », la grande majorité des responsables socialistes estime que le FN n’a pas sa place dans cette marche.« Le Front national est l’antithèse de ce que représente Charlie Hebdo, cela n’aurait aucun sens que ce parti soit présent à nos côtés », explique un porte-parole du PS, Carlos Da Silva. « La question ne se pose même pas. Nous invitons toutes les forces politiques républicaines et démocratiques qui veulent rassembler le pays, pas celles qui le divisent, stigmatisent nos concitoyens musulmans et jouent sur les peurs, y compris depuis mercredi », ajoute l’ancien ministre François Lamy, chargé pour le PS de l’organisation du rendez-vous.Pour Julien Dray, « le FN n’est pas dans l’arc républicain » et « en tant que parti politique, il n’a pas sa place dans cette manifestation ». « Que les électeurs de Marine Le Pen puissent venir, c’est leur liberté de citoyens, mais inviter le FN, ça veut dire que tout ce que nous avons fait depuis vingt ans n’avait aucun sens », estime M. Dray, qui a été pendant les années 1980 un des principaux animateurs de la gauche antiraciste en France.Normalisation du parti d’extrême droitePour beaucoup au PS, l’idée de défiler aux côtés de l’extrême droite est inimaginable au regard de l’histoire de la gauche. « Je ne fais pas l’union nationale avec les fascistes, lâche un élu socialiste. Les victimes de Charlie doivent se retourner dans leurs tombes en entendant ça ! Si le FN vient, il faut les virer à coups de pied au cul. » Accepter la présence du FN reviendrait pour les socialistes à définitivement normaliser ce parti et à ne pas pouvoir demain condamner d’éventuelles alliances électorales entre lui et la droite alors qu’approchent les élections départementales et régionales.Interrogé jeudi matin, le premier ministre n’a pas clairement pris position. « L’unité nationale est la seule réponse possible à la situation actuelle. Mais l’unité nationale, c’est aussi autour des valeurs profondément républicaines, de tolérance, de refus d’amalgames », s’est contenté de répondre sur RTL Manuel Valls qui ne devait pas contacter Mme Le Pen pour évoquer le sujet avec elle, comme il l’avait fait mercredi avec Nicolas Sarkozy.Cette dernière initiative du premier ministre heurte les partis à la gauche du PS ainsi que certains responsables socialistes eux-mêmes. Si le Front de gauche considère que la présence du FN dimanche reviendrait à « insulter la mémoire » de Charlie Hebdo, Jean-Luc Mélenchon demande au premier ministre de « renoncer à organiser les manifestations ». « Nous ne lui reconnaissons pas cette responsabilité », précise M. Mélenchon qui avertit MM. Hollande et Valls que l’« union nationale », qu’il préfère appeler « fraternité républicaine », ne change rien à son opposition à l’exécutif depuis le début du quinquennat : « On ne va pas, au nom de Charlie Hebdo, faire bras dessus bras dessous avec eux, on ne va pas porter leurs paquets. »Des élus socialistes regrettent de leur côté que cette politisation de la marche dominicale permette une fois encore au FN de se poser en victime. Pouria Amirshahi, député PS des Français établis hors de France, explique que « cette polémique n’aurait jamais eu lieu si Manuel Valls n’avait pas fait savoir qu’il avait proposé à Sarkozy d’y participer ». Pour M. Amirshahi, « Le Pen se fait désormais un malin plaisir de jouer l’exclue d’une manifestation à laquelle elle ne se serait jamais rendue. Au mieux c’est de l’amateurisme politique, au pire de l’irresponsabilité ».« Tous les Français sans exclusion », pour l’UMPA droite, en revanche, la position de l’UMP est radicalement différente de celle du PS : le principal parti de la droite républicaine ne s’opposera pas à la venue du FN, dimanche. Et tous ses dirigeants, de Nicolas Sarkozy à Alain Juppé en passant par François Fillon, sont sur la même ligne.Pour sonder ses troupes, le nouveau président de l’UMP a convoqué un bureau exceptionnel, jeudi après-midi. Après avoir hésité par peur que la manifestation ne soit pas assez « digne », M. Sarkozy a finalement prôné une participation car « l’impératif d’unité nationale s’impose », selon un communiqué. Et aucune voix ne s’est opposée à la venue du FN. « Les mots ont un sens. L’unité nationale, c’est tous les Français sans exclusion sinon ce n’est plus l’unité nationale », explique Sébastien Huyghe, porte-parole de l’UMP et député du Nord.Cette unanimité à l’UMP a été d’autant plus facile à trouver que les principaux ténors s’étaient déjà prononcés pour l’ouverture de cette marche à l’ensemble des partis. « Dès lors que le FN prend une position convergente avec celle des grandes formations politiques, et je crois que c’est le cas aujourd’hui face à ce drame épouvantable, pourquoi commencer à exclure lorsqu’on parle d’unité ? », a déclaré jeudi sur RTL M. Juppé. A l’instar du maire de Bordeaux, François Fillon et Xavier Bertrand participeront au rassemblement. L’ancien premier ministre considère que la manifestation ne doit pas « exclure plusieurs millions de Français », le député de l’Aisne estime que « tous ceux qui ont condamné sans réserve les faits ont leur place ».Ecartée de l’organisation de cette manifestation, selon ses dirigeants, l’UMP assume en bloc sa position et laisse les responsables PS s’enfermer dans une polémique avec Mme Le Pen. « Dans un moment comme celui-là, il ne doit pas y avoir de calcul politicien. Si on exclut le FN, on le stigmatise et on joue son jeu. Les organisations qui ne sont pas républicaines devraient être dissoutes, hors je n’ai pas vu le gouvernement dissoudre le FN », rappelle M. Huyghe.Olivier FayeMatthieu GoarJournaliste au MondeBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.01.2015 à 18h34 A vingt-huit mois de l'élection présidentielle, l'UMP dessine les premiers contours de sa future primaire. Chargé par le parti d'organiser ce scrutin, Thierry Solère, député UMP des Hauts-de-Seine, a annoncé mardi 6 janvier que Nicolas Sarkozy avait validé le vote papier.« Par nature, le vote papier peut assurer une parfaite transparence de la procédure », a-t-il expliqué devant plusieurs journalistes. C'est « lors de la réunion des nouveaux adhérents en décembre » que le président de l'UMP a fait connaître son choix.Mardi après-midi, la question de la charte qui sera soumise aux votants à cette primaire devait être abordée en réunion. Faisant référence à celle signée lors de la primaire PS de 2011 — « Je me reconnais dans les valeurs de la gauche et de la République, dans le projet d'une société de liberté, d'égalité, de fraternité, de laïcité, de justice et de progrès solidaire » —, M. Solère a considéré que « plus de contraintes » dans cette charte, c'est potentiellement « moins de gens qui viennent ».RASSURER SES CONCURRENTSThierry Solère, proche de Bruno Le Maire, a été nommé par Nicolas Sarkozy à la tête d'un groupe de députés chargé de penser cette primaire, qui devrait se dérouler en 2016. Il devra rendre en mars son projet de primaire ; une première, puisque la droite n'a jamais expérimenté ce type de scrutin pour sélectionner son candidat à la présidentielle.Regarder le visuel interactif : Quelles troupes pour Sarkozy, Juppé et les autres en 2016 ?D'après M. Solère, de nombreux autres sujets, outre la charte, sont toujours en débat, tels l'autorisation de procurations, les conditions économiques pour voter, celles pour se présenter, la question des parrainages, le financement éventuel des campagnes des candidats par l'UMP, le plafonnement de leurs dépenses de campagnes, etc.Le groupe de travail sur la primaire, composé de représentants de plusieurs des candidats à cette échéance, a été une initiative de Nicolas Sarkozy pour apaiser les tensions alors que ses concurrents craignaient que le nouveau président du parti ne verrouille la primaire. Alain Juppé et François Fillon, déjà candidats, avaient ainsi menacé de se présenter à la présidentielle librement si cette élection était dénaturée.Lire l'analyse (édition abonnés) : L'UMP crée un groupe de travail sur la primaire 06.01.2015 à 17h55 Fondée en 1798, la faïencerie historique des Emaux de Longwy (Meurthe-et-Moselle) cherche un repreneur pour éviter la faillite. Réputés au temps du japonisme puis de l'Art déco, avant de tomber en désuétude, les précieux émaux, des faïences chatoyantes uniques en leur genre, peinent aujourd'hui à séduire une nouvelle clientèle.Une reprise serait la seule solution, selon Arnold Kostka, dont la famille est à la tête de la société depuis 1991 et qui emploie actuellement une petite quarantaine de salariés à Longwy. « On est un peu obligé d'en arriver là » pour éviter un dépôt de bilan et une « casse sociale », explique-t-il.Depuis trois ans M. Kostka tentait de récolter 1 million d'euros auprès de différents acteurs publics pour honorer des dettes bancaires. Mais les financements sont arrivés « au compte-gouttes », et aujourd'hui il manque toujours 420 000 euros, une partie des soutiens ayant fait défaut. « La solution la plus propre était de chercher un acheteur qui ait les moyens de solder ces dettes et de repartir avec un peu d'argent à investir », a ajouté M. Kostka.Vente rapide de l'entrepriseDes négociations exclusives sont menées depuis l'automne dernier avec un repreneur potentiel français, soutenu par un fonds d'investissement spécialisé, a-t-il précisé. M. Kostka espère finaliser la vente au premier trimestre 2015. Une reprise est possible sans licenciement, selon le chef d'entreprise. Il en veut pour preuve la hausse de 8 % du chiffre d'affaires au premier semestre de l'exercice décalé 2014-2015 de l'entreprise.La faïencerie souffre de l'hémorragie des boutiques d'arts de la table en France, en raison du déclin des listes de mariage, de la crise économique et de la concurrence du commerce en ligne. L'entreprise a tenté de redresser la barre en augmentant ses boutiques en régie propre, comme à Paris, et en se tournant davantage vers l'export, notamment vers les pays émergents. Mais les ventes à l'étranger ne concernent actuellement que 10 % de la production. 06.01.2015 à 17h36 • Mis à jour le06.01.2015 à 18h31 Dans l'enquête en cours sur le système présumé de fausses factures mis en place lors de l'organisation par la société Bygmalion de meetings pour la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, la police cherche à déterminer les responsabilités des acteurs clés du dossier. L'UMP est-elle à l'initiative de cette fraude présumée pour financer illégalement la campagne de Nicolas Sarkozy ? Ou Bygmalion pour s'enrichir ? Auteur présumé de ce montage financier, le parti de l'ancien président veut changer de posture : il vient de s'inscrire, d'après une information donnée mardi 6 janvier par L'Express et confirmé par Daniel Fasquelle, trésorier de l'UMP, parmi les créanciers de Bygmalion, l'ancienne société de Bastien Millot, mise en liquidation judiciaire en juillet. Selon le site de l'hebdomadaire, l'UMP réclamerait à l'entreprise fondée par deux proches de Jean-François Copé 28 millions d'euros.Lire la synthèse :Bygmalion : ce que l'on sait, ce qui reste mystérieux« RETOURNER L'OPINION »Interrogé par Le Monde sur cette information, un député UMP a estimé que « la démarche vise à faire passer le parti pour une victime de Bygmalion et non comme l'auteur présumé de l'infraction ». Il explique ainsi :« C'est une manière de contre-attaquer pour retourner l'opinion, qui pense majoritairement que l'UMP a fait peser sur son budget des factures de la campagne présidentielle de 2012, afin de masquer le dépassement des comptes du candidat Sarkozy. »En mars, l'avocat de la société Bygmalion avait accusé l'UMP d'avoir « imposé » des « factures litigieuses » pour masquer des dépassements de frais lors de la campagne présidentielle de 2012. Selon lui, le parti a ainsi demandé à Bygmalion et sa filiale Event & Cie de lui faire régler certains meetings de la campagne de Nicolas Sarkozy au prétexte de conventions souvent fictives. Ce système aurait permis de masquer jusqu'à 18 millions d'euros de dépenses.Le Journal du dimanche (JDD) avait révélé en juin que la police avait découvert au siège de la société Bygmalion une double comptabilité, qui confirme une facturation litigieuse d'une partie des 42 meetings de Nicolas Sarkozy lors la campagne présidentielle de 2012.Plusieurs cadres de la société Bygmalion, d'Event & Cie et de l'UMP ont déjà été mis en examen dans cette affaire.Voir aussi nos 4 graphiques pour comprendre l'ampleur des fausses factures et notre infographie sur les protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP 06.01.2015 à 17h07 • Mis à jour le06.01.2015 à 17h32 | Maxime Vaudano C'est un mystère qui ne se dissipe pas aussi aisément qu'on pourrait le croire. Selon les données compilées par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) sur les quarante dernières années, janvier est – de loin – le mois le plus « meurtrier » de l'année en France métropolitaine. Le nombre de décès enregistrés y est en moyenne supérieur de 15 % à la moyenne de l'année : près de 52 000 décès, contre 40 000 en septembre, le mois le moins meurtrier.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1420551707679 .graphe").css("height", 450)$("#container_1420551707679 .title").empty()if ("Les mois où l'on meurt le plus"!= ""){Les mois où l'on meurt le plus")}$("#container_1420551707679 .subtitle").empty()if ("Moyenne du nombre de décès recensés en France métropolitaine par mois depuis 1975"!= ""){Moyenne du nombre de décès recensés en France métropolitaine par mois depuis 1975")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1420551707679 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.insee.fr/fr/bases-de-donnees/bsweb/serie.asp?idbank=000436394", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Insee", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Janvier","Février","Mars","Avril","Mai","Juin","Juillet","Août","Septembre","Octobre","Novembre","Décembre"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Décès", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ { name: "", y: 51544.525, color: "#F19300" }, [ "", 46091.825 ], [ "", 48209.875 ], [ "", 44482.225 ], [ "", 43676.425 ], [ "", 41525.425 ], [ "", 42965.55 ], [ "", 41721.425 ], [ "", 40503.625 ], [ "", 44189.575 ], [ "", 43896.65 ], [ "", 48555.2820512821 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1420551707679 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Cette tendance, observée également outre-Manche par nos collègues britanniques de la BBC, ne s'explique pas seulement par la rigueur de l'hiver. Certes, le « surplus de mortalité » moyen observé dans l'Hexagone pendant l'hiver n'est que de 9 %, et depuis 1975, tous les mois les plus meurtriers se trouvent dans la période de décembre à mars, à une exception près : la canicule d'août 2003.Cela n'explique pas l'exceptionnelle dangerosité de janvier, placée 25 fois en tête des mois comptant le plus de décès en quarante ans. Les températures seraient-elles en cause ? La BBC n'a constaté sur les dernières années aucune corrélation entre la rigueur de l'hiver et l'excès de mortalité qui y survient. En effet, si les virus se propagent plus facilement en hiver, le froid, contrairement aux idées reçues, n'est pas responsable de la multiplication des maladies (rhumes en tête) en cette saison, comme l'explique Slate.fr.Lire également : Les SDF ne meurent pas seulement en hiverif (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1420552469256 .graphe").css("height", 450)$("#container_1420552469256 .title").empty()if ("Les saisons où l'on meurt le plus"!= ""){Les saisons où l'on meurt le plus")}$("#container_1420552469256 .subtitle").empty()if ("Moyenne du nombre de décès recensés en France métropolitaine par saison depuis 1975"!= ""){Moyenne du nombre de décès recensés en France métropolitaine par saison depuis 1975")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1420552469256 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.insee.fr/fr/bases-de-donnees/bsweb/serie.asp?idbank=000436394", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Insee", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Hiver","Printemps","Automne","Eté"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Décès", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 146196.050420168 ], [ "", 136368.525 ], [ "", 128589.85 ], [ "", 126212.4 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1420552469256 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Si l'Insee ne fournit pas de données précises, l'Office for National Statistics, son équivalent britannique, fournit un décompte jour par jour, qui montre que la semaine la plus mortelle est au Royaume-Uni la première de l'année, avec un record... le 1er de l'an. Poursuivant l'enquête de la BBC, le site Ampp3d avance quelques explications possibles : d'une part, le 1er janvier est un jour particulièrement redoutable pour les piétons (le quatrième le plus dangereux aux Etats-Unis, après la fête nationale et la veille de Noël), notamment à cause des excès d'alcool. D'autre part, les vacances de Noël connaissent traditionnellement un surplus de mortalité dans les hôpitaux, qui peut notamment s'expliquer par le plus grand nombre de jeunes médecins mis en première ligne pendant les congés de leurs aînés.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.01.2015 à 15h58 • Mis à jour le06.01.2015 à 17h08 Il est le troisième Palestinien accusé d'avoir participé en juin à l'enlèvement puis au meurtre de trois Israéliens, événement à l'origine de plusieurs mois de violences israélo-palestiniennes. Hossam Qawasmeh a été condamné, mardi 6 janvier, à la prison à perpétuité par un tribunal militaire israélien. Il a également été condamné à verser 750 000 shekels (environ 160 000 euros) de dommages aux familles de Naftali Frenkel, d'Eyal Yifrah et de Gilad Shaer, les trois jeunes hommes enlevés le 12 juin près d'un bloc de colonies en Cisjordanie occupée. Leurs corps avaient été retrouvés quelques jours plus tard.2 200 MORTS CÔTÉ PALESTINIEN, 73 CÔTÉ ISRAÉLIENA la fin de septembre, deux autres Palestiniens accusés eux aussi d'avoir participé à ce rapt et à ces assassinats avaient été tués lors d'un échange de tirs avec des soldats israéliens à Hébron, en Cisjordanie.La mort des trois Israéliens avait créé un climat d'extrême tension, qui a duré tout l'été 2014 dans la bande de Gaza et s'est poursuivi au cours de l'automne à Jérusalem-Est, où les forces israéliennes avaient lancé une vaste campagne d'arrestations.Une offensive israélienne avait ainsi été lancée le 8 juillet dans la bande de Gaza, la troisième en six ans. Le conflit, qui a duré cinquante jours, a fait près de deux mille deux cents morts côté palestinien, en grande majorité des civils, et soixante-treize côté israélien, quasi tous des soldats.Lire les explications (édition abonnés) : Gaza, les racines d'une guerrelmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x22i6cm"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x22i6cm", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });}); Isabelle Chaperon Enervement. Colère. Rage. Les clients de BNP Paribas se défoulaient, mardi 6 janvier, sur les réseaux sociaux pour faire connaître leur frustration. Depuis la veille, tous les accès à distance de la première banque française, que ce soit le site Internet ou l’application mobile, fonctionnaient de manière très ralentie, voire se révélaient carrément bloqués.Contactée, la banque reconnaît un « problème de serveurs » et souligne que les équipes sont « mobilisées » : « il n’y aura pas de conséquences. Toutes les opérations seront traitées », précise un porte-parole.« Bonjour, nos équipes sont au courant et font leur maximum pour rétablir la situation. Merci pour votre compréhension », a répété en boucle sur Twitter la banque aux clients mécontents.Avant d'être la banque d'un monde qui change, ça serait bien d'être la banque d'un site qui change... #BNP #BNPParibas— mikafleismaher (@Mikaël FLEISMAHER)require(["twitter/widgets"]);Seuls les accès à distance sont concernés, les opérations en agence restant toujours possibles.Le désarroi des clients met toutefois en pleine lumière l’importance prédominante des consultations, virements et autres opérations courantes réalisées à travers Internet ou les téléphones mobiles, au détriment des guichets bancaires en perte de vitesse.Selon le site touteslespannes.fr qui, comme son nom l’indique, détecte « les moments où la technologie connaît des défaillances » en traquant les récriminations sur les réseaux sociaux, BNP Paribas se plaçait mardi, jusqu’en milieu de journée, en tête d’un top 10 des « bugs », liste largement dominée par ailleurs par les opérateurs télécoms.La banque avait déjà reconnu des ralentissements sur ses serveurs à la fin décembre. Selon un spécialiste, le trafic sur les comptes est particulièrement soutenu en fin et en début d’année.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.01.2015 à 14h45 • Mis à jour le06.01.2015 à 15h09 Retournement de situation pour le meurtrier belge Frank Van Den Bleeken, cinq jours avant la date prévue de son euthanasie. Ses médecins ont « décidé de ne plus continuer la procédure d'euthanasie », qui devait avoir lieu dimanche, a annoncé le ministre de la justice belge, Koen Geens, mardi 6 janvier.Emprisonné depuis vingt-six ans — essentiellement dans des institutions psychiatriques — pour un assassinat en 1989 et de multiples viols, Frank Van Den Bleeken, 52 ans, avait demandé à bénéficier de la loi belge de 2002 autorisant l'euthanasie en raison de souffrances psychiques. Un droit à mourir que lui avait accordé la Cour d'appel de Bruxelles en septembre.Frank Van Den Bleeken sera finalement transféré dans un centre psychiatrique spécialisé ouvert en novembre à Gand (Ouest), a précisé le ministre dans un communiqué. Le ministre n'a fourni aucune précision sur les motifs de ce revirement, indiquant seulement que « les motivations personnelles de cette décision relèvent du secret médical ».Lire le récit (édition abonnés) : En Belgique, un détenu obtient le droit d'être euthanasié pour raisons psychiatriques« PERSPECTIVE D'UN TRANSFERT RAPIDE »La polémique enflait en Belgique depuis l'annonce, samedi, de la date programmée pour l'euthanasie de ce quinquagénaire, beaucoup dénonçant dans cette évolution un détournement de la loi belge sur l'aide à la fin de vie. Frank Van Den Bleeken se considère comme un danger pour la société, et ne souhaite pas être remis en liberté. Mais jugeant ses conditions de détention inhumaines, il avait demandé à être transféré dans un établissement psychiatrique spécialisé aux Pays-Bas. Après le refus de la justice, il estimait n'avoir pas d'autre issue que l'euthanasie.Le ministre de la justice dit avoir « décidé de transférer » Frank Van Den Bleeken au centre psychiatrique légal de Gand en vue d'y mettre en œuvre un « trajet adapté de soins ». En outre, selon M. Geens, des « contacts très récents et intenses » avec les autorités néerlandaises « offrent une claire perspective d'un transfert rapide vers un centre spécialisé dans les longs séjours d'internement ».CARENCES DANS LA PRISE EN CHARGE DES MALADES MENTAUXCette affaire a souligné les limites de la loi de 2002 autorisant l'euthanasie dans certaines conditions, dont la présence « d'une souffrance physique ou psychique constante et insupportable ». La Ligue belge des droits de l'homme (LDH) a notamment jugé que le choix de Frank Van Den Bleeken était « le résultat direct des manquements de l'Etat belge à son obligation de prise en charge des personnes souffrant de troubles mentaux ».Le ministre de la justice a promis de développer dans les six prochains mois un « plan en vue de l'organisation d'une capacité concrète d'accueil en Belgique » des internés souffrant de troubles psychiques profonds. Le pays a été plusieurs fois condamné par la Cour européenne des droits de l'homme pour ses carences dans ce domaine.Lire le décryptage : Légalisation de l'euthanasie : où en sont les pays européens ? Marlène Duretz Ce petit compagnon humanise les écrans. Prisé des réseauteurs comme des textoteurs, il traduit émotions et états d’âme, à commencer par l’amour. « En 2014, le nombre de recherches sur les applis de rencontres a été le plus élevé de l’histoire », souligne le géant Google dans son incontournable classement des recherches annuel. « Le romantisme n’est pas mort, bien au contraire : les recherches sur  ’trouver une petite amie’ ont été 100 fois plus nombreuses que celles sur  ’trouver un petit ami’ », selon Google pour qui  « nous restons très attachés aux traditions et cherchons davantage ’mariage’ que ’divorce’ malgré l’essor des nouvelles technologies ».  Le 15e e-observatoire annuel du cabinet de conseil texan Global Language Monitor (GLM) vient corroborer ce fructueux état des lieux amoureux. Selon son palmarès de décembre, « l’emoji cœur et ses nombreuses déclinaisons ont été échangées plus d’un milliard de fois par jour dans le monde » . L’emoji (ou émoticône) est le terme japonais pour désigner le pictogramme (ou l’ensemble des caractères typographiques) qui représente une émotion, un état d’esprit ou encore une ambiance.“Nobody has ever measured, not even poets, how much the ♥ can hold.” http://t.co/qgtMsxVLCE— Suzie_Jones (@Suzie Jones)require(["twitter/widgets"]);Le smiley, ce visage graphique souriant dans un cercle jaune ou :-) dans sa version typographique, compte notamment parmi les 722 pictogrammes disponibles à ce jour, dont 250 nouveaux entrants pour la seule année 2014, rejoints d’ici à juin 2015 par 37 autres, et tous intégrés au Unicode, standard informatique qui permet des échanges de textes dans différentes langues. Mais, c’est l’émoticône cœur et consors, symbole de l’amour et du sentiment amoureux, qui rafleraient la première place du «  mot de l’année » le plus utilisé en langue anglaise sur Internet. « C’est la première fois qu’un idéogramme décroche la palme », confirme le cabinet GLM, toutefois peu disert sur sa méthodologie.En juin 2014, le site fivethirtyeight.com a établi, à l’aide du compteur d’émoticônes publiées sur Twitter en temps réel conçu par l’artiste américain Matthew Rothenberg, que l’émoticône cœur avait été utilisée plus de 342 millions de fois sur le seul réseau social depuis le lancement d’emojitracker.com, le 4 juillet 2013. Aujourd’hui, en 3e position derrière le « petit cœur sur fond blanc » et ses 474 millions d’occurrence, le « grand cœur » cumule plus de 239 millions utilisations, devant le smiley aux yeux de cœur et aux 232 millions. Toutefois, si le cœur brisé n’apparaît qu’en 13e position, le smiley aux grosses larmes est plébiscité par les utilisateurs de Twitter qui le hissent en tête du palmarès des émoticônes les plus en vue sur le réseau social, avec plus de 537 millions occurrences. Le réseauteur est visiblement plus enclin à dévoiler ses éclats de rire que ses penchants romantiques. Pourtant, toutes émoticônes loveuses cumulées, l’amour et le sentiment amoureux reprennent le dessus, frisant le milliard. Aaaaaaah l’Marlène DuretzJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter François Bougon C’est la dernière prouesse de l’imprévisible censure chinoise. « La saga de Wu Meiniang », une série télévisée historique à grand budget consacrée à Wu Zetian, la seule impératrice ayant régné (au VIIe siècle de notre ère), a été retirée des écrans puis diffusée de nouveau après avoir subi un « lifting » : les décolletés omniprésents ont disparu, les scènes ayant été recadrées pour qu’on ne voie plus que le visage des actrices.Le blockbuster de Jiang Wen émeut la censure chinoiseLa série, dont la principale vedette est l’actrice Fan Bingbing, a commencé à être diffusée par Hunan TV, une chaîne commerciale connue pour ses programmes novateurs, le 21 décembre. Mais, une semaine plus tard, elle était subitement déprogrammée. Sur leur compte Sina Weibo, le principal réseau social chinois, les producteurs arguaient de « causes techniques », sans donner plus de détails, et annonçaient une nouvelle diffusion à partir du 1er janvier.Si la Sarft, l’administration de tutelle du cinéma et de la télévision, n’a pas donné de raisons précises, la nouvelle version de la série montre une volonté de ne plus montrer des « décolletés trop généreux », comme l’a indiqué l’agence officielle Chine Nouvelle.lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_youtube#xnyrlsxkhvQ"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "youtube", id: "xnyrlsxkhvQ", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Si certains amateurs de la série ont fait part de leur colère en ligne, d’autres ont choisi l’arme de l’humour pour dénoncer cette nouvelle censure. Un internaute a par exemple publié une série de photos retouchées, sans décolletés, mais avec le bas du corps. Une autre fait circuler une blague ridiculisant le responsable de l’administration d’Etat de la presse, de l’édition, de la radio, du cinéma et de la télévision. Ce dernier se rend chez le médecin pour un problème cardiaque.- « Qu’avez-vous ? »- « Une douleur thoracique ».- « Désolé, lui répond le docteur. Je ne soigne pas en dessous du cou, vous n’avez plus qu’à attendre la mort. »Des femmes ont lancé sur Sina Weibo ou sur Twitter une campagne où elles apparaissent avec un décolleté.#有沟任性 我的身体我做主! 挤挤,自由会有的~ http://t.co/CT4jdhATVB— pearlher (@Her peirong)require(["twitter/widgets"]);Début décembre, la sortie du nouveau film du réalisateur chinois Jiang Wen, Gone With the Bullets, avait été repoussée, la production avançant « de nouvelles circonstances » surgies durant « la phase finale de la censure du film » et requérant des « réajustements ». Le mois précédent, le numéro un chinois Xi Jinping avait présidé une réunion avec des écrivains, cinéastes et artistes, les enjoignant à créer des œuvres positives au service du peuple.Le blockbuster de Jiang Wen émeut la censure chinoiseFrançois BougonChef adjoint au service InternationalSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.01.2015 à 17h00 • Mis à jour le04.01.2015 à 18h40 Les 32es de finale de la Coupe de France ont eu lieu, dimanche 4 janvier.Les Girondins de Bordeaux (L1) se sont qualifiés en battant (2-1) Toulouse (L1) au stade Chaban-Delmas. Les deux équipes s'étaient déjà affrontées en Coupe de la ligue (3-1 pour Bordeaux) et en Ligue 1 (2-1 pour Bordeaux).Lyon (L1), défait par les Lensois (L1) à Gerland en 8es l'an dernier (2-1 a.p.), a vaincu (3-2) les Nordistes sur la pelouse du Stade de l'Epopée, à Calais. L'AS Saint-Etienne (L1) a battu (1-0) Nancy (L2) après prolongation (0-0, 0-0).L'AS Monaco (L1) a battu (2-0) Nîmes (L2) à domicile, une équipe en difficulté sportivement (17e de L2).A Dinan, Guingamp (L1) a battu (3-0) Dinan-Léhon (CFA2).Metz (L1) n'a pas rencontré trop de difficultés pour battre (2-1) Epinal (National).Rennes (L1) s'est débarrassé (2-1) de Dunkerque (National).Marseille Consolat (National) a éliminé (3-0) l'AC Ajaccio (L2).Auxerre (L2) a battu (1-0) Strasbourg ARC (National).Yzeure (CFA) a battu (1-3) Pagny-sur-Moselle (DH). 04.01.2015 à 13h44 • Mis à jour le04.01.2015 à 14h05 « Obamacare », la réforme de l'assurance santé du président américain, est peut-être « la seule grande réussite » des six ans d'administration de Barack Obama aux Etats-Unis, selon l'économiste franco-américaine Esther Duflo, invitée du « Grand Rendez-Vous » i-Télé-Europe 1-« Le Monde », dimanche 4 janvier. Et pourtant, remarque-t-elle, « Obamacare » est « ridicule » si on compare au système de santé en France. C'est « insensé d'avoir quelque chose d'aussi faible et c'est le mieux qu'il a pu faire ! »Lire nos explications : L'assurance-maladie obligatoire entre en vigueur aux Etats-UnisElle explique que les Américains, en particulier ceux du « milieu » (en opposition à ceux qui habitent sur les côtes) « vivent dans une illusion d'autonomie, de la nécessité de faire tout tout seul ». Pour eux, l'idée même de toute redistribution est inacceptable.Interrogée sur le pessisme ambiant en France, elle admet « un certain pessimisme qu'on retrouve dans les médias (...) mais en même temps les Français ont beaucoup d'enfants », rappelle-t-elle, faisant remarquer qu'« il faut avoir suffisament confiance en l'avenir pour avoir des enfants ».lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2dzg1f"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2dzg1f", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});La professeur au MIT et au Collège de France, spécialiste de la lutte contre la pauvreté, est actuellement conseillère du président Obama pour les questions de développement, elle admet pourtant les limites de sa science. A la question de savoir comment la croissance peut décoller, elle répond simplement « on comprend mal ce qui provoque l'étincelle » de la relance. Aujourd'hui, admet-elle, « on se rend bien compte qu'on comprend très mal pourquoi à un moment la croissance décolle dans un pays plutôt que dans un autre ».lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2dzi56"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2dzi56", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Pour retrouver l'intégralité de l'émission (40 minutes) : Le Grand rendez-vous avec Esther Duflo 04.01.2015 à 11h56 Lors de cinq jours d'affrontements avec les forces de l'ordre dans le nord-ouest du Burundi, plus de cent rebelles ont été tués, a annoncé une source militaire dimanche 4 janvier, affirmant que « le groupe a été anéanti ». Il a aussi fait état de « deux morts » dans les rangs de l'armée, mais selon d'autres sources militaires douze soldats ont été tués au cours de ces combats.« Nous avons saisi également un mortier de 60 mm, cinq lance-roquettes, des mitrailleuses et plus de cents fusils », a ajouté ce général de l'armée sous couvert d'anonymat.Selon l'armée, les rebelles voulaient rejoindre la forêt de la Kibira, qui servait de sanctuaire aux groupes armés pendant la guerre civile burundaise (1993-2006), notamment à la guérilla hutu en lutte contre l'armée alors dominée par la minorité tutsi.RECRUDESCENCE DES VIOLENCES ARMÉESLa zone frontalière où se sont produit les affrontements a été le théâtre de plusieurs attaques de rebelles en provenance de RDC depuis le début de l'année. Les précédentes attaques ont systématiquement été revendiquées par une branche dissidente des Forces nationales de libération (FNL, ex-rébellion hutu devenue parti d'opposition), qui a cette fois-ci nié toute implication.La recrudescence des violences armées à l'approche des élections cruciales prévues fin juin inquiète au Burundi. Avant la guerre civile, l'histoire du petit pays d'Afrique des Grands Lacs avait déjà été jalonnée de massacres ethniques entre majorité hutu et minorité tutsi. Les précédentes élections de 2010, boycottées par l'opposition, avaient débouché sur des violences. 04.01.2015 à 09h12 • Mis à jour le04.01.2015 à 12h41 La Corée du Nord a dénoncé avec force dimanche 4 janvierle renforcement par les Etats-Unis de leur arsenal de sanctions à son encontre, en riposte au piratage informatique de Sony Pictures.Les Etats-Unis, qui accusent Pyongyang d'être derrière la cyber-attaque, ont ajouté vendredi à leur liste noire dix hauts responsables du régime, l'agence nord-coréenne de renseignement ainsi que deux entreprises liées au secteur militaire du régime communiste. La Maison Blanche a prévenu qu'il s'agissait « du premier volet » de sa réponse au piratage informatique, dont Pyongyang dément avec vigueur être l'auteur.« MAUVAISE CONSCIENCE »Le ministère nord-coréen des affaires étrangères a déclaré que le refus de Washington de lancer une enquête conjointe était le signe de sa « mauvaise conscience ». « Les actions persistantes et unilatérales de la Maison Blanche et l'adoption de sanctions (....) prouvent manifestement qu'elle ne s'est pas départie de sa répugnance et de son hostilité invétérées » envers la Corée du Nord, a déclaré un porte-parole cité par l'agence officielle KCNA.Lire le décryptage : Piratage de Sony Pictures : des experts doutent de la thèse nord-coréenneLa Corée du Nord fait déjà l'objet d'une large batterie de sanctions internationales liées à son programme nucléaire controversé. Les nouvelles sanctions ne feront que renforcer la détermination de Pyongyang à faire de son programme militaire sa priorité, a ajouté le porte-parole.Il s'agit de la première riposte officiellement revendiquée par Washington depuis l'attaque contre Sony signée du mystérieux groupe de hackers « Guardians of Peace ». La Corée du Nord a été récemment victime de coupures d'internet géantes mais Washington a refusé de reconnaître ou de démentir en être responsable.Pour tout comprendre : Quatre questions sur le piratage historique de Sony Pictures 04.01.2015 à 02h07 • Mis à jour le04.01.2015 à 03h02 En raison de mauvaises conditions de météorologiques, un cargo immatriculé à Chypre a fait naufrage à 25 kilomètres au large de Wick, dans le nord-est de l'Ecosse. Les huit membres de l'équipage sont portés disparus. Les recherches pour les secourir ont été interrompues dans la nuit du samedi 3 au dimanche 4 janvier. Le Cemfjord a été aperçu par un ferry, samedi vers 14 h 30 locales (15 h 30 à Paris). La dernière position du navire avait été enregistrée la veille à 13 h 15 locales (14 h 15 à Paris). La compagnie maritime Brise of Hamburg, propriétaire du bateau, a confirmé que l'équipage, sept Polonais et un Philippin, était porté manquant « suite à un accident grave ». « Aucun appel de détresse n'a été reçu », selon le communiqué.Construit en 1984, le cargo de 83 mètres de long avait passé avec succès sa dernière inspection en décembre. Le navire acheminait quelque 2 000 tonnes de ciment d'Aalborg (Danemark) à Runcorn, près de Liverpool, sur la côte du nord-ouest de l'Angleterre, où il devait arriver lundi. 03.01.2015 à 20h42 La publication de photos montrant des jeunes UMP et FN fêtant le passage de 2014 à 2015 ensemble a obligé, samedi 3 janvier, les cadres de leurs partis à s'exprimer pour dégonfler la polémique.Vendredi, l'hebdomadaire Marianne, a révélé ce réveillon sur son site, relayant des clichés d'abord postés sur Facebook et Twitter par des participants à la soirée. On y voit notamment Pierre Gentillet, le président des jeunes de la Droite populaire, un courant de l'UMP, en compagnie d'une militante du Front national jeunesse, chez qui se déroulait le réveillon. Cette dernière a également publié une photo d'elle en compagnie du vice-président du FN, Florian Philippot, qui s'est brièvement rendu à la soirée.« JE N'AI PAS EU L'IMPRESSION DE DISCUTER AVEC DES NÉO-NAZIS »Stéphane Tiki, le président des Jeunes UMP a assuré samedi que les membres de sa formation présents au réveillon allaient être bientôt reçus « pour savoir le pourquoi du comment decette fameuse soirée ». « S'agissait-il bien d'une soirée privée? Comment expliquer la présence de M. Philippot? Cette soirée avait-elle une connotation politique? Voilà ce qu'on va leur demander », a-t-il ajouté, en rappelant une « règle très claire »: « pas d'alliance entre l'UMP et le FN ».« C'était une très bonne soirée », a raconté à l'Agence France-presse M. Gentillet qui était accompagné à ce réveillon par deux autres conseillers nationaux UMP, Maxime Duvauchelle et Alexandre Moustafa. « Je n'ai pas eu l'impression de discuter avec des néo-nazis. Il y avait des gens du Front, des UMP, une militante féministe de gauche et des gens pas politisés... C'est un non-événement », a-t-il continué.Sébastien Huygue, un porte-parole de l'UMP, parle lui, « à ce stade », d'une « maladresse de jeunesse » :« Elle ne doit pas masquer la règle de base qui a été de tout temps celle de l'UMP: pas d'alliance avec le Front national. Comme l'a rappelé récemment Nicolas Sarkozy devant les cadres de l'UMP, toute personne qui ferait un accord avec le FN a vocation à quitter le parti ».Au-delà de « l'étalage abusif » de cette soirée sur les réseaux sociaux, certains à l'UMP, comme Jérémy Visconti, délégué national des Jeunes du parti , goûtaient peu un tweet publié le 1er janvier par M. Gentillet: « La République a tremblé hier soir. » « Soit c'est de l'humour et je n'arrive pas à comprendre ce genre d'humour. Soit c'est de la provocation et il faut s'expliquer! », a déclaré M. Visconti.Interrogé sur son tweet - retiré de son compte depuis -, M. Gentillet a assuré que « c'est un délire entre étudiants politisés et rien d'autre ».« LA FÊTE, TOUT SIMPLEMENT »Mais le le chef de file du courant Droite populaire, l'ancien ministre Thierry Mariani, a lui déploré dans un tweet cette polémique: « Et même qu'il y avait aussi des jeunes de gauche!!!! Bref NON ÉVÉNEMENT POLITIQUE. La fête tout simplement... et sans brûler de voitures! »..@leLab_E1 Et même qu'il y avait aussi des jeunes de Gauche!!!!Bref,NON ÉVÉNEMENT POLITIQUE.La fête simplement...et sans brûler de voitures!— Thierry MARIANI ن (@ThierryMARIANI)require(["twitter/widgets"]);« Ceux qui s'indignent de cette soirée ont une vie bien triste ! Et ça en dit long du niveau d'abrutissement et de sectarisme... », a réagi à son tour M. Philippot.Dans un communiqué, le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a pour sa part demandé à M. Sarkozy, président de l'UMP, ainsi qu'à Alain Juppé, candidat à la primaire du parti pour la présidentielle de 2017 , de « condamner le réveillon des jeunes UMP/FN »: « Cette fraternité d'un soir de fête, où le vice-président du FN est venu saluer quelques-uns de ses amis, annonce une proximité qui mérite une clarification immédiate » Maryline Baumard Morte à 25 ans en exerçant un métier qu’elle apprenait encore. A l’heure où les enfants partaient à l’école, où les habitants de Montrouge se rendaient à leur travail, Clarissa Jean-Philippe est morte, tuée sur la voie publique, jeudi 8 janvier.Un agent de la voirie a également été grièvement blessé par l’agresseur, qui a ouvert le feu sur eux à l’arme automatique alors qu’ils intervenaient sur un accident de la circulation, vers 8 h 15, avant de prendre la fuite. La section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie de l’enquête.Clarissa Jean-Philippe était en mission pour cette ville réputée paisible des Hauts-de-Seine. « Elle s’était rendue avec un de ses collègues sur un accident de voiture et gérait la circulation à quelques mètres du lieu de l’accrochage », rappelle David Merseray, vice-président de la CFTC police municipale. C’est là qu’elle a été visée. Arrivés très rapidement sur place, les secours n’ont pas réussi à la ranimer, en dépit de soins très intensifs. Son décès a été annoncé en milieu de matinée.La jeune femme n’avait qu’un pied dans la vie active. Elle était encore stagiaire et le maire (UDI), Jean-Loup Metton, avoue qu’il la connaissait encore très peu. Reçue au concours d’agent de police municipale quelques mois auparavant, elle avait quitté la Martinique pour venir se former à l’école de Pantin (Seine-Saint-Denis). Elle avait laissé là-bas une mère et un frère.Déception de la gestion du drameTuée dans l’exercice de ses fonctions, Clarissa Jean-Philippe, que ses collègues dépeignent comme une jeune femme « vive et dynamique », n’aura jamais franchi le cap de la titularisation. La formation initiale dont elle bénéficiait comprend une partie théorique au métier. Ensuite, le stagiaire doit mettre en pratique ses connaissances durant quarante-cinq jours, sur le terrain, avant de devenir titulaire.A l’épreuve de cette mort, la communauté policière a dû ajouter la déception de la gestion de ce drame. « Lorsque des collègues ont appelé le petit frère de la policière, resté en Martinique, nous avons découvert que la mère de Clarissa Jean-Philippe a appris le décès de sa fille en écoutant la radio… Nous sommes effondrés de cette gestion », rappelle M. Merseray. Cette mort tragique réveille aussi à ses yeux le débat sur l’armement des policiers municipaux.Lire aussi : Fusillade au sud de Paris : « On s’est dit “ça y est, un nouvel attentat” »L’Union syndicale professionnelle des policiers municipaux s’est de son côté réservé le droit de porter plainte contre le maire de Montrouge qui n’avait pas jugé utile d’armer sa police municipale.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.01.2015 à 16h24 • Mis à jour le08.01.2015 à 18h49 La plupart des partis politiques, du Front de gauche à l'UMP, participeront à la marche républicaine organisée à l'initiative des partis de gauche, dimanche 11 janvier à Paris, après l'attentat contre Charlie Hebdo.Mais cet appel à l'unité nationale lancé par toute la classe politique s'arrête au Front national. Pour l'instant, le parti d'extrême droite n'a reçu aucune invitation officielle à rejoindre la marche de la part de Manuel Valls ou François Hollande.COLÈRE DE MARINE LE PENContactée par Le Monde, Marine Le Pen s'indigne contre le fait d'être tenue à l'écart de la « marche républicaine » et parle d'une « manœuvre politicienne minable ». « Je ne demande pas à être intégrée à l'union nationale. L'union nationale, ce n'est pas un chantage où on peut venir à condition de la fermer. Je n'entends pas me soumettre à ce chantage. Il y a un dévoiement total du concept d'union nationale. Ils en assumeront les conséquences auprès des électeurs.« Tout cela c'est une manière de tenter d'écarter le seul mouvement politique qui n'a aucune responsabilité dans la situation actuelle, ainsi que ses millions d'électeurs. Tous les autres partis sont morts de peur. Ils pensent à leurs petites élections et à leurs petits mandats. Ce sont des vieux réflexes qui ont congelé la vie politique depuis vingt ans et qui ont creusé la fracture entre les gouvernants et le peuple. Si on ne m'invite pas, je ne vais pas m'imposer. C'est un vieux piège. Au moindre incident on dira que c'est de ma faute. »Suivez en direct les derniers éléments de l'enquête et la traque des suspects François Lamy, chargé pour le PS de l'organisation de la « marche républicaine », explique au Monde que le Front national n'est pas invité car il fait partie « des organisations qui divisent le pays, stigmatisent nos concitoyens musulmans et jouent sur les peurs ».« Je ne comprends même pas que l'on puisse se poser la question. Nous invitons toutes les forces politiques, républicaines et démocratiques, qui veulent relever et rassembler le pays après l'effroyable drame de mercredi. »L'UMP UNANIME CONTRE UNE EXCLUSION DU FNPreuve que la question n'est pas facile à trancher, Nicolas Sarkozy a convoqué un bureau politique exceptionnel à l'UMP, jeudi, pour définir une position commune sur la participation au rassemblement de dimanche. Il a été décidé d'appeler à manifester car « l'impératif d'unité nationale s'impose ».Et c'est au nom de cet impératif qu'à l'issue de la réunion le parti de droite s'est positionné unanimement contre l'exclusion du FN. « Il n'est pas acceptable que le Front national soit exclu pour une manifestation d'unité nationale, a ainsi déclaré le secrétaire général de l'UMP Laurent Wauquiez. On ne pourrait pas comprendre que certains soient exclus. »Sébastien Huyghe, porte-parole de l'UMP et député du Nord, a détaillé au Monde les raisons de ce soutien apporté au FN :« Les mots ont un sens. L'union nationale, c'est tous les Français sans exclusion sinon ce n'est plus l'unité nationale. Dans un moment comme celui-là, il ne doit pas y avoir de calcul politicien, ce ne serait pas à la hauteur de l'événement. « Si on exclut le FN, on va le stigmatiser, on joue son jeu. Si les organisations n'étaient pas républicaines elles devraient être dissoutes, je n'ai pas vu le gouvernement dissoudre le FN. »DES VOIX DISSONANTES À GAUCHEA gauche, plusieurs responsables ont dénoncé cette mainmise du gouvernement sur l'organisation du rassemblement. Interrogé par Le Monde, le socialiste Pouria Amirshahi, député des Français établis hors de France, explique que « cette polémique sur [la marche républicaine de] dimanche n'aurait jamais eu lieu si Manuel Valls n'avait pas proposé et fait savoir qu'il avait proposé à Sarkozy de participer ». « D'abord, Valls n'est pas organisateur de ce dimanche et ferait bien de se comporter en humble citoyen. Ensuite si Sarko veut venir, il n'a qu'à le décider lui-même. Enfin et surtout Le Pen se fait désormais un malin plaisir de jouer l'exclue d'une manifestation à laquelle elle ne se serait jamais rendue. Au mieux c'est de l'amateurisme politique, au pire de l'irresponsabilité. »Plus tôt dans la journée, Jean-Luc Mélenchon avait exprimé son souhait de voir Manuel Valls « renoncer à organiser les manifestations car nous ne lui reconnaissons pas cette autorité ». A l'inverse, l'ancien premier ministre UMP François Fillon s'est dit contre l'exclusion du FN, estimant qu'on ne pouvait « pas parler d'unité nationale en excluant plusieurs millions de Français ».Jeudi après-midi s'est tenue une réunion de préparation au rassemblement, organisée par le PS, le Parti communiste français, Europe Ecologie-Les Verts, le Mouvement républicain et citoyen, le Parti radical de gauche, le Parti de gauche, l'UMP, l'UDI, le Modem. L'entourage de Nicolas Dupont-Aignan, patron de Debout la France, a annoncé qu'il faisait aussi partie de la coordination et qu'il serait au rassemblement.Lire aussi : Charlie : tous les syndicats participeront à la marche silencieuse 08.01.2015 à 14h57 • Mis à jour le08.01.2015 à 17h17 | Emeline Cazi Me Vincent Ollivier a défendu Chérif Kouachi lors du procès de la filière irakienne dite « des Buttes-Chaumont » qui s’est tenu au tribunal de grande instance de Paris, en mars 2008. Chérif Kouachi y comparaissait libre, avec six autres jeunes gens, qui ont pour la plupart grandi dans le 19e arrondissement de Paris. Avec son frère Saïd, Chérif Kouachi est suspecté d’avoir perpétré l’attaque des locaux de Charlie Hebdo mercredi 7 janvier. Tous deux sont toujours activement recherchés. La police a interpellé certains de leurs proches.La traque d’une fratrie de djihadistesQuelle enfance Chérif et Saïd Kouachi ont-ils eue ?Les parents sont-ils morts, ou ont-ils abandonné leurs enfants ? Je ne sais plus vraiment. Mais Chérif est élevé par son frère Saïd et sa sœur, qui travaille auprès de jeunes enfants. Chérif a également fait des séjours en foyer. Je n’ai pas le souvenir d’une personne ancrée dans le fondamentalisme religieux. Il est plutôt tombé dans une petite bande qui devient, comme très souvent dans ces cas-là, une famille de substitution et dont on cherche à sortir sans passer pour un lâche. Je me rappelle d’ailleurs sa sortie de garde à vue : il se disait soulagé d’avoir été arrêté parce qu’il avait peur d’être tué en Irak.Le profil psychologique de votre client correspond-il à celui d’un terroriste aussi déterminé ?Je ne l’ai jamais vu ou perçu comme quelqu’un qui s’était construit psychologiquement dans le but de commettre de tels actes. C’était un garçon un peu naïf rattrapé par une histoire qui le dépassait. Mais bon, c’est toujours ce que disent après coup ceux qui ont connu un meurtrier ou un terroriste.Que pouvez-vous dire de son frère aîné, Saïd Kouachi ?J’ai lu ce matin un peu partout que Saïd Kouachi avait directement appartenu à cette filière. Mais à l’époque, il a fait 72 heures de garde à vue puis a été lavé de tout soupçon. Par ailleurs, je n’arrive pas à faire le lien entre le professionnalisme des auteurs des actes commis mercredi dans les locaux de Charlie Hebdo et l’amateurisme qui consiste à partir mener cette attaque avec une carte d’identité, et d’abandonner celle-ci dans une voiture.Emeline CaziJournaliste au Monde Alexandre Piquard C'est la meilleure nouvelle depuis l'attaque qui a visé la rédaction de Charlie Hebdo : l'hebdomadaire satirique va « sortir la semaine prochaine », a assuré, jeudi 8 janvier, l'urgentiste Patrick Pelloux, chroniqueur du journal. Une information confirmée un peu plus tard par l'avocat du journal, Richard Malka, qui annonce que « Charlie Hebdo sortira mercredi prochain et sera tiré à un million d'exemplaires », contre soixante mille habituellement.Ce sera un numéro de huit pages, a-t-il dit, au lieu de seize pages habituellement. Le journal a notamment reçu des aides des groupes Canal+ et Le Monde, a-t-il précisé.Lire aussi : Les soutiens s'organisent pour que « Charlie Hebdo » vive« C'EST CE QUE CHARB AURAIT VOULU »Autour de Richard Malka s'est tenue une réunion jeudi midi avec les « survivants » du journal. « Nous sommes encore sous le choc, mais l'important est notre décision de faire paraître le prochain numéro de Charlie. Ce numéro, c'est pour rendre hommage à ceux qui ne sont plus là. C'est ce que Charb aurait voulu », dit-il.Malgré le choc, Luce Lapin, secrétaire de rédaction de longue date, résume la détermination des troupes : « On veut sortir la semaine prochaine... et les suivantes ! C'est sûr. Ils n'ont pas tué le journal, contrairement à ce qu'ils croient. »Malgré les coups de fils incessants de journalistes, le manque de locaux et l'émotion, Luce Lapin, présente la veille sur les lieux du drame, s'emploie à faire avancer l'édition pour mercredi prochain, « jour de parution habituel ».Dès vendredi à 11 heures aura lieu une réunion à Libération, qui a accepté de prêter ses locaux à l'hebdomadaire, comme à la fin de 2011 après l'incendie qui avait ravagé le journal.UNE ÉQUIPE DÉCIMÉELa question centrale est celle de l'équipe : il reste cinq dessinateurs opérationnels, dont Luz. Et Jul, qui avait quitté la rédaction mais est revenu pour aider. Riss ne peut travailler car il a été touché à l'épaule et est hospitalisé, comme les journalistes Philippe Lançon et Fabrice Nicolino, compte Luce Lapin. Parmi les journalistes et chroniqueurs valides, on trouve Antonio Fischetti, spécialiste des sciences, l'urgentiste Patrick Pelloux, Laurent Léger...A la direction, on trouve Gérard Biard, le rédacteur en chef, indemne car parti en vacances à Londres et rapatrié d'urgence depuis.« Nous avons besoin d'aide, dit Richard Malka. Nous n'avons plus un seul crayon, plus d'archives, d'ordinateurs, plus rien... Mais nous n'avons pas de doute sur la solidarité envers Charlie Hebdo. Elle est là. »LES CONFRÈRES ET LE GOUVERNEMENT EN SOUTIENLa question de la poursuite de Charlie Hebdo a été évoquée dès mercredi soir lors d'une réunion au ministère de la culture, convoquée par Fleur Pellerin, avec des représentants des médias – et consacrée également aux questions de sécurité.« Il y a eu des déclarations d'intention de patrons de médias, mais il faut maintenant voir quelles suites concrètes vont être données », prévient Emmanuel Vire, secrétaire national du SNJ-CGT, qui a assisté à la réunion.Une nouvelle réunion doit se tenir jeudi après-midi entre les médias qui ont proposé leur aide à Charlie Hebdo. Outre le soutien logistique et humain, un soutien financier est en discussion entre diverses structures.« CHARLIE HEBDO » AVAIT DES DIFFICULTÉS AVANT LE DRAMELe directeur du Monde, Gilles Van Kote, a insisté sur le fait que Charlie Hebdo « doit renaître » :« Il est indispensable qu'il y ait des prochains numéros de “Charlie Hebdo”. (...) Cette équipe doit se remettre debout, c'est pourquoi les médias français se mobilisent pour donner à cette équipe les moyens de reprendre son travail, avec des moyens humains s'il le faut, des moyens financiers et des locaux. »Pour le secrétaire du syndicat SNJ-CGT Vire :« Les directions de grands médias et le ministère ont un sursaut et tant mieux, mais “Charlie Hebdo” allait mal et avait dû lancer un appel à souscription, comme beaucoup des trop rares médias indépendants. Il faudrait par exemple réorienter les aides à la presse en faveur de ces titres pour arriver à une vraie pérennité. »En novembre 2014, Charlie Hebdo, déficitaire depuis longtemps, selon Charb, avait lancé une souscription : « Je ne dis pas que nous sommes un monument national, mais nous sommes un peu le dernier vestige d'une presse indépendante », avait-il dit aux Inrocks, qui rappelaient le rôle complémentaire du Canard enchaîné et de Siné Hebdo. « Nous ne renaîtrons pas de nos cendres. Personne ne reprendra le risque de relancer un journal comme Charlie, sous cette forme. Ça ne rapporte rien », imaginait alors Charb.Mais juste avant la tuerie du 7 janvier, les 200 000 euros apportés par la souscription avaient donné « une bonne bouffée d'air » à l'équipe, se rappelle Luce Lapin. Et redonné un élan que la rédaction espère retrouver.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.01.2015 à 12h59 • Mis à jour le08.01.2015 à 15h40 | Soren Seelow Ils étaient tous là, ou presque. Comme tous les mercredis. Réunis entre chouquettes et croissants autour de la grande table ovale qui occupe toute la pièce pour la conférence de rédaction. Un rituel immuable depuis la création de Charlie Hebdo. A gauche, comme toujours, Charb, le directeur de la publication. Ce mercredi 7 janvier avaient pris place à ses côtés les dessinateurs Cabu, Wolinski, Tignous, Honoré et Riss, les rédacteurs Laurent Léger, Fabrice Nicolino et Philippe Lançon, l’économiste Bernard Maris ou encore les chroniqueuses Sigolène Vinson et Elsa Cayat.La conférence de rédaction débute généralement à 10 h 30 et s’anime rapidement à la faveur de quelques blagues grivoises. Un seul sujet tabou : la machine à café, parce qu’elle ne marche jamais. Aux murs sont épinglées quelques « unes » mythiques du journal satirique : celle de « Charia Hebdo », qui avait motivé l’incendie criminel ayant ravagé les anciens locaux de l’hebdomadaire, en novembre 2011, une autre sur Marine Le Pen illustrée par une « merde » sur le drapeau français, une caricature du pape dénonçant la pédophilie dans l’Eglise, un Sarkozy grimaçant…La réunion se finit quand elle finit, c’est-à-dire quand il est l’heure d’aller casser la croûte aux Petites Canailles, un bistrot de la rue Amelot, dans le 11e arrondissement de Paris.L’un des agresseurs a dit : « Charb ? » Il a tiré sur Charb. Puis ils ont égrené tous les noms, et ont fait feu en rafalesCe mercredi 7 janvier, personne n’est allé déjeuner aux Petites Canailles. La réunion avait commencé depuis une heure quand deux hommes cagoulés ont fait irruption au milieu des crayons, faisant taire le joyeux brouhaha. Ils étaient armés de fusils d’assaut. L’un des agresseurs a dit : « Charb ? ». Il a tiré sur Charb. Puis ils ont égrené les noms des membres de la rédaction, et ont fait feu en rafales. Selon les propos des rescapés, ils ont crié « Allahou akbar » et « Vous allez payer, car vous avez insulté le Prophète ». A Sigolène Vinson, ils ont dit, un canon sur la tempe : « Toi on te tuera pas, car on ne tue pas les femmes, mais tu liras le Coran. »Lire les portraits des victimes : Charb, Cabu, Wolinski et les autres, assassinés dans leur rédactionVoeux prémonitoiresSept rédacteurs et dessinateurs sont morts en quelques secondes : Cabu, Charb, Tignous, Wolinski, Bernard Maris, Honoré et Elsa Cayat, une femme pourtant, psychanalyste et chroniqueuse. Mustapha Ourrad, le correcteur kabyle qui avait obtenu la nationalité française un mois plus tôt, a lui aussi été assassiné. Franck Brinsolaro, un des deux policiers qui assure la sécurité de Charb en permanence depuis l’attentat de novembre 2011, a également perdu la vie, tout comme Michel Renaud, ancien directeur de cabinet du maire de Clermont-Ferrand, invité par la rédaction.A 11 h 28, quelques minutes avant la tuerie, l’hebdomadaire avait publié des vœux prémonitoires sur Twitter : un dessin d’Honoré représentant Al-Baghdadi, le leader de Daesh, assorti de ce commentaire « Et surtout la santé ! ». Meilleurs vœux, au fait. pic.twitter.com/a2JOhqJZJM— Charlie Hebdo (@Charlie_Hebdo_) 7 Janvier 2015Le dessinateur est mort peu après avec ses amis sur la grande table ovale, là même où les caricaturistes grattent leurs derniers dessins les jours de bouclage, où se font les derniers choix de « une » dans une effusion de bons mots et de blagues de mauvais goût. « Ils ont tiré sur Wolinski, Cabu… ça a duré cinq minutes… Je m’étais réfugiée sous un bureau… », raconte à L’Humanité une survivante, la dessinatrice Corinne Rey, dite « Coco ».Dans leur folie meurtrière, les agresseurs avaient abattu quelques minutes plus tôt un des agents d’entretien de l’immeuble au rez-de-chaussée, Frédéric Boisseau, 42 ans. Un deuxième policier blessé, Ahmed Merabet, sera achevé d’une balle dans la tête en tentant d’arrêter la fuite des tueurs, un peu plus tard, boulevard Richard-Lenoir.« Carnage indescriptible »Douze morts en tout, onze blessés, dont quatre grièvement. Philippe Lançon est grièvement touché au visage, Riss à l’épaule, Fabrice Nicolino à la jambe. Simon Fieschi, le jeune webmaster chargé de gérer le « shit storm », le tombereau d’insultes adressées à la rédaction depuis des années sur les réseaux sociaux et par téléphone, est le plus gravement atteint. Un « carnage indescriptible », selon un témoin ayant pu pénétrer dans la rédaction après la tuerie.Arrivés sur place peu après la tuerie, les urgentistes ont décrit « des blessures de guerre ». « Je n’ai jamais vu ça de ma carrière », témoigne l’un d’eux : « On est rodé (…) mais pas pour le vivre dans la réalité. » « Le jour le plus noir de l’histoire de la presse française », a résumé à chaud, au pied de l’immeuble, Christophe Deloire, directeur de Reporters sans frontières. Il s’agit également de l’attentat le plus sanglant ayant frappé la France depuis un demi-siècle.La brume était tenace et froide ce mercredi matin quand deux hommes vêtus de noir et de gilets pare-balles se sont présentés, visiblement mal renseignés, devant le numéro 6 de la rue Nicolas-Appert, à deux portes des locaux de Charlie Hebdo. Ils ont profité de l’arrivée de la postière, qui passait remettre un pli recommandé, pour s’engouffrer dans la porte, raconte l’employée d’une entreprise audiovisuelle, l’Atelier des archives, installée dans l’immeuble. Ils ont fait asseoir la postière et un employé qui venait récupérer le pli.Lire notre reportage : Devant « Charlie Hebdo » : « On a cru entendre des pétards, c'était des rafales »Innombrables menaces de mortPuis ils ont demandé : « C’est où, Charlie Hebdo ? ». Ils ont tiré une balle, qui a traversé la porte vitrée d’un bureau. L’employée qui s’y trouvait est sortie dans le couloir et a échangé un bref regard avec les deux hommes.Prenant conscience qu’ils s’étaient trompés d’immeuble, les assaillants sont ressortis et se sont présentés devant le numéro 10, l’adresse où a trouvé refuge le journal satirique depuis le 1er juillet 2014. Parfaitement au fait du jour et de l’heure de la conférence de rédaction de « Charlie », les agresseurs sont en revanche moins renseignés sur la localisation exacte de leurs bureaux.Selon le parquet de Paris, ils croisent dans le hall de l’immeuble deux agents d’entretien, leur demandent où se trouve Charlie Hebdo, avant d’en abattre un. Ils prennent ensuite en otage Coco, qui se trouve dans l’escalier. La dessinatrice tente de les égarer en les emmenant au troisième étage, alors que la rédaction se trouve au deuxième.Depuis l’attentat de 2011 et les innombrables menaces de mort reçues par sa rédaction, Charlie Hebdo a rendu ses locaux indétectables. La fière affiche qui ornait l’entrée de ses anciens locaux incendiés dans le 20e arrondissement, désormais couverte de suie, a été rapatriée à l’intérieur de la rédaction. Sur la porte du palier qui donne accès au journal, nulle mention du titre de la publication. « Les Éditions rotatives », est-il écrit. Les voisins, eux, ont été priés de ne pas ébruiter la présence du sulfureux périodique dans l’immeuble.« On a tué “Charlie Hebdo” ! »Selon un employé de Premières lignes, une société de production installée en face de la rédaction de « Charlie », au deuxième étage, les deux assaillants égarés au troisième auraient menacé de leur arme un locataire croisé dans le couloir. Avec toujours cette même question, obsédante : « Où est Charlie ? ». Ils finiront par trouver la bonne porte. C’est la dessinatrice Coco qui, sous la menace d’une arme, devra accepter de taper le code de la porte blindée qui donne accès à la rédaction. Après la tuerie, les deux agresseurs s’engouffrent dans une Citroën C3 noire garée en bas du journal. Un témoin a affirmé aux enquêteurs avoir aperçu un complice, arrivé sur la scène de crime à bord de la C3 mais reparti à scooter. Les deux tireurs, eux, s’enfuient par l’Allée verte, une ruelle. Ils y rencontrent une première patrouille de police à VTT. Des coups de feu sont échangés, qui ne feront aucun blessé.Une vidéo tournée par des employés de Premières lignes, réfugiés sur le toit de l’immeuble après les premiers coups de feu, a enregistré la fusillade. On croit entendre « Allahou akbar » entre deux rafales. Les assaillants croisent ensuite la route d’un véhicule de police rue Pelée. S’ensuit une deuxième salve de tirs. Une autre vidéo amateur permet d’entendre distinctement les cris : « On a vengé le prophète Mohamed, on a tué Charlie Hebdo ! »C’est boulevard Richard-Lenoir que leur furieuse échappée fera sa dernière victime. La scène a été capturée par une troisième vidéo amateur. On y voit deux hommes équipés de gilets pare-balles et armés de fusils d’assaut sortir d’une Citroën noire et courir en direction d’un policier tombé au sol, sans doute touché par un tir. « Tu veux nous tuer ? demande l’un des tireurs. – Nan, c’est bon chef », répond le policier à terre. L’homme cagoulé passe devant lui et l’abat d’une balle dans la tête, au fusil d’assaut, sans même freiner sa course. La victime, Ahmed Merabet, 42 ans, était gardien de la paix au commissariat du 11e arrondissement.Les deux tueurs retournent ensuite à leur véhicule, calmement, sans aucun signe de panique, comme des hommes entraînés au combat. La scène ressemble à un entraînement pour commando. L’un s’assoit au volant, l’autre prend le temps de ramasser une basket tombée de la portière et prend place sur le siège passager.Lire l’enquête : La traque d’une fratrie de djihadistes« J’ai cru à des pétards »Lorenzo (qui a souhaité garder l’anonymat) habite boulevard Richard-Lenoir. Sa fenêtre donne sur la scène où le policier a été abattu. Il raconte au Monde : « Vers 11 h 30, j’ai entendu des coups de feu. J’ai cru à des pétards, je me suis approché de la fenêtre. Il y avait plein de policiers rassemblés au milieu du boulevard, mais aussi des gens à vélo qui passaient. C’était un matin normal », se remémore le jeune homme.Il poursuit : « Sur la droite, j’ai vu une voiture de couleur sombre arrêtée en plein milieu de la rue. Deux hommes vêtus de noir en sont sortis, avec des cagoules, armés de fusils noirs. Un policier a tiré dans leur direction. Les deux hommes tiraient aussi. Le policier a été touché et est tombé en poussant un cri. Il a tenté de s’enfuir mais est tombé face contre terre. Les agresseurs ont couru vers lui. L’un est arrivé à sa hauteur et lui a tiré une balle dans la tête. Puis ils sont remontés dans la voiture ».Le dessinateur Willem a pris connaissance de la tragédie dans un train. Son allergie aux conférences de rédaction lui a sauvé la vieLa Citroën fonce alors vers le nord de Paris. Place du Colonel-Fabien, elle percute violemment la conductrice d’un Touran Volkswagen. Ses deux occupants finiront par abandonner précipitamment leur véhicule après s’être encastrés dans des poteaux au niveau de la rue de Meaux, dans le 19e arrondissement, oubliant à bord une pièce d’identité qui mènera à leur identification ainsi qu’un chargeur vide de kalachnikov et d’autres effets personnels. Ils braquent alors le conducteur d’une Clio, s’emparent de la voiture et reprennent leur fuite. Les policiers perdront leur trace porte de Pantin.Mais trois suspects de la tuerie, Saïd Kouachi, 34 ans, son frère Chérif Kouachi, 32 ans, et Mourad Hamyd, 18 ans, sont rapidement identifiés. Des opérations du Raid et du GIPN étaient en cours à Reims et à Charleville-Mézières dans la nuit de mercredi 7 à jeudi 8 janvier. Un appel à témoin avec la photo des deux frères a été diffusé par la police. Le plus jeune des suspects, Mourad Hamyd, s’est présenté volontairement dans la nuit au commissariat de police de Charleville-Mézières, « pour s’expliquer », selon le parquet de Paris.Ils étaient tous là ou presque, mercredi 7 janvier à la conférence de rédaction de Charlie Hebdo. Les rares absents portent aujourd’hui le deuil. Le dessinateur Willem a pris connaissance de la tragédie dans un train entre Lorient et Paris. Son allergie aux conférences de rédaction lui a sauvé la vie. La journaliste Zineb était, elle, en vacances au Maroc, son pays d’origine. « Les rescapés comme moi ne le sont que par un concours de circonstances, raconte-t-elle par téléphone au Monde. Je n’arrive pas encore à réaliser que nous ne verrons plus jamais Charb, Cabu, Tignous et les autres… Presque tous les dessinateurs sont morts. Comment allons-nous faire ? » Suivre les dernières informations en direct sur LeMonde.fr : Après l'attentat contre « Charlie Hebdo », la France à l'heure du recueillement Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.01.2015 à 16h08 • Mis à jour le01.01.2015 à 16h59 Jeb Bush, fils et frère de présidents américains, est un candidat potentiel à l'élection présidentielle de 2016. Dans cette perspective, le Washington Post révèle que le'ex-gouverneur de Floride a démissionné de tous les conseils d'administration auxquels il siégeait.Mettre fin à ces collaborations « fait partie du processus dans lequel il s'est engagé, alors qu'il consacre progressivement son attention à une potentielle course à la présidentielle », a déclaré Kristy Campbell, la porte-parole de Jeb Bush, au quotidien américain. « C'est une étape naturelle de plus », a-t-elle ajouté.Lire aussi : Jeb Bush, candidat républicain potentiel dans la course à la Maison Blanche ?Le 16 décembre, Jeb Bush, 61 ans, avait pris ses rivaux de court en annonçant qu'il se lançait dans la course à la présidence. Il doit commencer à sillonner le pays dès ce mois-ci pour évaluer l'enthousiasme de la base républicaine et  récolter les fonds dont il aura besoin pour avoir une chance d'éliminer ses rivaux à la primaire républicaine, avant d'affronter son adversaire démocrate.HILLARY CLINTON EN TÊTE DES SONDAGESLa machine politique de la famille Bush, rodée pour l'élection à la présidence du père de Jeb Bush, George H.W. Bush, puis de son frère George W. Bush à deux reprises, sera difficile à contrer pour les adversaires de l'ex-gouverneur de Floride dans son propre parti.A ce stade très prématuré, les sondages le placent légèrement en tête des primaires républicaines, mais perdant face à la démocrate Hillary Clinton, qui n'a pas déclaré ses intentions, mais dont tout le monde est convaincu qu'elle tentera elle aussi de succéder à Barack Obama à la Maison Blanche. 01.01.2015 à 14h31 • Mis à jour le01.01.2015 à 15h05 |François Bougon Après la bousculade meurtrière de la nuit du réveillon sur le Bund, la promenade du bord de fleuve de Shanghaï, les hommages se sont multipliés jeudi 1er janvier. Des habitants de la métropole sont venus déposer des bouquets de fleurs là où s’est produit le drame, peu avant minuit. Sur les sites chinois, comme The Paper, on peut voir des bandeaux noirs, en signe de deuil, avec une bougie et l’inscription : « Aujourd’hui, ne dites pas joyeuse année ». Selon le dernier bilan, au moins 36 personnes sont mortes et 47 ont été blessées, dont 13 grièvement, parmi lesquelles de nombreux jeunes venus fêter le passage de la nouvelle année dans un des lieux les plus emblématiques de la capitale économique et financière de la Chine. Des médias locaux avaient attribué dans un premier temps la bousculade à un lancer de faux dollars depuis une boîte de nuit situé en haut d’un immeuble, mais plusieurs témoins, sur le réseau social Sina Weibo, ont mis en doute cette version des faits. Selon eux, l’endroit où s’est produite la tragédie se trouvait plutôt du côté de la rivière Huangpu et non près de l’immeuble en question.Selon une vidéo amateur diffusée sur Sina Weibo, la foule de plus en plus dense, face à un cordon de policiers trop peu nombreux et totalement débordés, serait plutôt à blâmer. On y voit des jeunes tenter d’alerter ceux qui se pressent en lançant : « Reculez, reculez. » Le président Xi Jinping a ordonné une enquête complète pour comprendre ce qui s’est passé. La célébration du Nouvel An n’a eu de cesse de gagner en popularité ces trois dernières années à Shanghaï, attirant l’an passé environ 300 000 personnes, largement au-dessus des prévisions des autorités de la ville. Celles-ci redoutaient les débordements et avaient d’ailleurs annoncé avoir renoncé au compte à rebours indiquant les douze coups de minuit à l’aide de rayons laser en 3D sur le Bund, par crainte d’incidents causés par une foule trop nombreuse.François BougonChef adjoint au service InternationalSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.01.2015 à 13h19 • Mis à jour le01.01.2015 à 13h29 Un homme de 17 ans est mort jeudi 1er janvier après avoir été blessé au thorax par un coup de couteau lors d'une rixe dans le quartier du Trocadéro, à Paris, durant la nuit du réveillon.Selon les premiers éléments de l'enquête, le jeune homme a été blessé vers 1 h 30 du matin au cours d'une bagarre entre deux hommes « qui pourraient être des marginaux ou des sans domicile fixe », précise une source policière. Hospitalisé, il est mort jeudi matin des suites de ses blessures. L'auteur des coups, un homme d'une trentaine d'années, a été placé en garde à vue.Le 31 décembre 2013, un jeune homme de 20 ans avait été tué d'un coup de couteau dans les jardins du Trocadéro alors qu'il tentait de récupérer le sac d'une amie que plusieurs agresseurs venaient de voler. Deux hommes avaient été interpellés quelques mois plus tard. 01.01.2015 à 11h03 • Mis à jour le01.01.2015 à 11h15 Le département d'Etat américain a fait part de sa vive préoccupation après l'arrestation du chef de file du principal parti d'opposition chiite à Bahreïn, le cheikh Ali Salman, y voyant un facteur de nouvelles tensions dans le royaume.Ali Salman, secrétaire général de l'association islamique Al-Wefaq, a été arrêté dimanche 28 décembre après avoir dirigé un rassemblement d'opposition contre les élections du mois de décembre, boycottées par son parti. CRAINTE D'UN ATTISEMENT DES TENSIONS« Les partis d'opposition qui expriment pacifiquement des critiques contre le gouvernement jouent un rôle essentiel dans les Etats et les sociétés pluralistes », a déclaré le département d'Etat dans un communiqué.« Nous craignons que la mesure prise à l'encontre d'un haut dirigeant de l'opposition n'attise les tensions. »Base de la Ve Flotte américaine, le petit royaume du Golfe dirigé par la dynastie sunnite des Khalifa est en proie à des troubles depuis les grandes manifestations en 2011 de la majorité chiite, qui réclame la fin des discriminations dont elle se dit victime.Lire aussi : Le Bahreïn relâche la pression sur un militant des droits de l'homme 01.01.2015 à 10h34 • Mis à jour le01.01.2015 à 12h38 |Soren Seelow Les remèdes de grand-mère ne manquent pas. Mais sont-ils efficaces ? Voici les conseils de trois médecins pour vous aider à bien vivre votre 1er janvier. Vous ne vous souvenez pas bien. Il y a eu du champagne, bien sûr, du vin rouge, quelques cocktails, une ou deux bières en introduction suivies de quatre tequila paf qu'un ami vous a chaleureusement invité à boire en mitraillette... Vous n'êtes pas très bien, en fait. Cette tenace migraine, ces bruits de siphon qui s'échappent de sous votre couette, cet œil gauche que vous ne parvenez pas à ouvrir complètement... Vous souffrez de ce que les médecins appellent la veisalgie, un terme formé des mots norvégien kveis ("inconfort succédant à la débauche") et grec algia ("douleur"). Inconfort, douleur... les mots sont éloquents. En d'autres termes, vous avez la gueule de bois.Et en ce premier jour de la nouvelle année, vous prenez votre première grande résolution, la même que l'an dernier : vous arrêtez de boire. Mais avant, il va falloir survivre à cette première journée de l'année. Des remèdes de grand-mère à l'efficacité forcément prouvée, des conseils pratiques glanés sur Internet, des astuces d'alcooliques rapportées par des amis vous reviennent en mémoire. Un grand bol de café, pourquoi pas salé, vous remettra d'aplomb, pensez-vous. Une petite bière fera remonter votre taux d'alcool et apaisera ainsi votre mal-être. Un petit hamburger devrait vous aider à absorber l'alcool que vous avez dans le sang. Un citron pressé, des œufs crus, de l'anguille hachée, un cachet d'aspirine ? N'en faites rien. Il n'existe pas de remède miracle, et les conseils présentés comme tels correspondent le plus souvent à ce qu'il faut précisément éviter.Tous les praticiens s'entendent sur un point : la seule méthode infaillible (en dehors d'une consommation raisonnable d'alcool) consiste à boire de l'eau, beaucoup d'eau, avant, pendant et après le réveillon. Et à éviter les mélanges d'alcool. Mais à l'heure où vous lisez ces lignes, il est peut-être déjà trop tard. Voici donc les conseils avisés de trois médecins : un nutritionniste, une spécialiste de la médecine chinoise et une praticienne du centre antipoison de Lille.Le nutritionniste. Première idée reçue battue en brèche : "Le café, c'est non. Ça fait travailler le foie, alors qu'il faut justement le reposer. Le thé est éliminé par les reins, c'est mieux", explique Gilles Demarque avant de dresser le menu gastronomique idéal d'un lendemain de cuite. "Les réveillons sont riches en protéines et en sucres. Il faut donc éviter ce type de nutriments." Vous l'aurez compris : le saumon fumé, les restes de bûche et la tranche de foie gras qui vous font les yeux doux dans le frigo patienteront encore quelques jours. "La pire chose à faire est de se jeter sur les restes de la veille", martèle-t-il. Vous mangerez donc : des laitages 0 % et des fruits pour tenir jusqu'au dîner. Le soir venu, des légumes pas trop salés, des fruits gras, comme l'avocat, une cuillerée à soupe d'huile, des laitages 0 % et encore des fruits.Le 2 janvier, il sera temps de réattaquer en douceur les protéines maigres avec de la viande blanche, du poisson blanc et des légumes. "La migraine est liée à une hépatite alcoolique. Il faut donc rééquilibrer le foie en mangeant équilibré", résume le nutritionniste. Et toujours boire de l'eau, la migraine étant provoquée par la déshydratation du corps, qui travaille pour éliminer l'alcool.La médecine chinoise. Céline Zhang connaît un petit fruit qui fait des miracles : le gouqi, un fruit rouge qu'on peut se procurer notamment dans le 13e arrondissement à Paris et qui nettoierait le foie. Le thé oolong est également réputé pour ses vertus réparatrices. Mme Zhang vous conseille donc de vous préparer un thé avec du miel, du citron et un peu de vinaigre. "Tout ce qui est acide est bon", insiste-t-elle. Autre pratique, autres mœurs : à la différence de M. Demarque, Mme Zhang déconseille fortement toute forme de laitages, surtout les laitages industriels, qui fatiguent la rate. "La rate et le foie forment un couple. La rate est la femme ; le foie, le mari. Si l'un va mal, l'autre est affecté", explique-t-elle. Pas de laitages, donc, et plus généralement pas de protéines animales. Préférez les végétales, comme le soja.Le centre antipoison. "Il n'y a pas grand-chose à faire", constate, fataliste, une toxicologue du centre antipoison de Lille. "Il faut beaucoup boire, manger léger, mais sans oublier de se recharger en glucides lents (pâtes, riz, pain) et en sucres rapides (jus de fruit, coca...)", précise-t-elle. Et attention aux médicaments ! Si certains conseillent d'avaler un comprimé de paracétamol avant de se coucher – et d'éviter l'aspirine, qui diminuerait les capacités du corps à éliminer l'alcool –, cette toxicologue recommande la prudence. "Un alcoolique devra éviter le paracétamol, qui est toxique pour le foie. A proscrire en cas de cirrhose. L'aspirine est moins nocive. Mais si la personne est en bonne santé, le paracétamol est plus efficace." Ultime conseil : "Une personne seule fera mieux de se coucher en position latérale de survie pour éviter d'inhaler son vomi."Enfin, si votre migraine n'a fait qu'empirer à la lecture de cet article, voici un numéro vert, celui d'Ecoute alcool : 0 980 980 930 (ouvert 7 jours sur 7, coût d'un appel local depuis un poste fixe). Avant d'être réconforté par une conseillère bienveillante, vous aurez la chance de patienter en écoutant le morceau A Forest de The Cure. Une façon comme une autre de prolonger la soirée de la veille.Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.01.2015 à 06h26 • Mis à jour le01.01.2015 à 15h13 Ils ont marqué 2014 et seront honorés dès le 1er janvier dans la nouvelle promotion de la Légion d'honneur. Au total 691 personnes seront décorées, dont 571 chevaliers, 95 officiers, 19 commandeurs, cinq grands officiers et un grand'croix.La Légion d'honneur sera également remise « à titre exceptionnel » à la volontaire de Médecins sans frontières qui avait été contaminée par le virus Ebola. Son jeune âge (29 ans) ne lui permettait pas de remplir le critère de vingt ans d'activité minimum exigé pour être nommé chevalier. Contaminée lors d'une mission au Liberia et rapatriée le 19 septembre en France, la jeune femme avait été soignée avec des traitements expérimentaux et avait pu quitter, guérie, l'hôpital militaire Bégin, près de Paris, début octobre.Font également partie des promus :Patrick ModianoLe Prix Nobel de littérature va être promu officier. >> Lire son discours de réception du prix Nobel Jean TiroleL'autre Prix Nobel français de l'année 2014, couronné en économie, est également promu officier. Lire (édition abonnés) : Jean Tirole, un économiste inclassable et Derrière le Nobel de Jean Tirole, le succès de l'Ecole de ToulouseThomas Piketty L'économiste, dont le livre Le Capital au XXIe siècle s'est déjà vendu à 1,5 million d'exemplaires, est nommé chevalier. Il a cependant indiqué jeudi à l'Agence France-Presse son intention de refuser la distinction.Lire : Pourquoi le livre de Piketty est-il un succès aux Etats-Unis ? et (édition abonnés) Thomas Piketty : pourquoi ses courbes affolent la planète ? Arthur Avila Le lauréat de la médaille Fields 2014, la plus prestigieuse récompense en mathématiques, a été fait chevalier.Lire : En France, on n'a pas de croissance, mais on a les maths ! et (édition abonnés) : Artur Avila, les maths pour dynamiqueSont promus au poste de grand officier :la soprano Mady Mesplé ;l'homme d'affaires et actionnaire à titre individuel du Monde Pierre Bergé ;l'ancien président du Sénat Christian Poncelet qui est directement nommé à ce grade.Sont promus commandeurs :la réalisatrice Nina Campaneez ;le journaliste Robert Namias ;Henri Proglio, ancien patron d'EDF qui va prendre la présidence du groupe Thales.Sont nommés chevaliers :l'actrice Mimie Mathy ;le chanteur Christophe ;l'écrivaine Agnès Desarthe. 01.01.2015 à 03h04 • Mis à jour le01.01.2015 à 03h08 Trois jours après la proposition d'ouverture de « pourparlers » formulée par la Corée du Sud, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a affirmé qu'il n'avait « pas de raison » de refuser cette main tendue.« Si les autorités sud-coréennes veulent sincèrement améliorer les relations entre la Corée du Nord et du Sud par le dialogue, nous pouvons reprendre les rencontres à haut niveau qui ont été suspendues », a-t-il déclaré dans son discours de nouvelle année, diffusé jeudi 1er janvier par les médias d'Etat nord-coréens.Lundi, Ryoo Kuhl-jae, ministre sud-coréen de l'unification chargé des affaires nord-coréennes, s'était dit prêt à rencontrer des représentants du pays voisin, pour des discussions portant sur la question de la réunion des familles séparées par la guerre ou encore des événements qui marqueront le 70e anniversaire de la division de la péninsule, à la fin de la seconde guerre mondiale, en 1945.CONDITIONSKim Jong-un a cependant posé une condition à ce que de tels échanges se tiennent, affirmant que :« Si l'atmosphère et l'environnement sont là, il n'y a pas de raison de ne pas tenir un sommet à haut niveau (avec la Corée du Sud). »En octobre, des incidents frontaliers avaient empêché la reprise des pourparlers, et la situation entre les deux Etats avait empiré par la suite, le Nord exigeant du Sud de faire cesser les lâcher de tracts hostiles à son régime envoyés par des activistes sud-coréens.La dernière discussion entre les deux Corées remonte au mois de février. Elle avait permis la réunion de familles, mais le dialogue avait été ensuite interrompu en raison d'un regain de tension militaire. 05.01.2015 à 18h02 • Mis à jour le05.01.2015 à 18h10 Ce sont les premières nouvelles de Philae en 2015. Actuellement « assoupi » sur la comète Tchourioumov-Guérassimenko, le robot devrait se réveiller en mars, a annoncé, lundi 5 janvier, Jean-Yves Le Gall, président du Centre national d'études spatiales (CNES), l'agence spatiale française, qui participe à cette aventure européenne.La « saga Philae va se poursuivre » en 2015, a souligné M. Le Gall, en présentant ses vœux à la presse. « On espère que, dès le mois de mars, l'éclairement du robot sur la comète lui permettra de recharger ses batteries et donc de recommencer son travail scientifique », a-t-il expliqué.« On espère vivre en direct le passage de la comète à son périhélie [la position la plus rapprochée du Soleil], le 13 août, avec probablement des mois extrêmement intenses (…). Je suis convaincu qu'on va voir des choses qu'on n'imaginait pas, notamment lorsque la comète va passer près du Soleil. »COINCÉ ENTRE DEUX FALAISES EN MODE VEILLELe petit robot Philae, passager depuis plus de dix ans de la sonde spatiale européenne Rosetta, s'est posé le 12 novembre sur la comète Tchourioumov-Guérassimenko, après une descente de sept heures en chute libre, à plus de 510 millions de kilomètres de la Terre.Pour tout comprendre : Cinq questions sur la mission de Philae sur « Tchouri »Mais après deux rebonds, Philae s'est retrouvé coincé entre des falaises dans un endroit peu éclairé. Une situation délicate qui empêche ses batteries solaires de fonctionner suffisamment pour permettre au robot de poursuivre son travail. Le robot est donc en mode veille depuis le 15 novembre.Relire aussi le récit (édition abonnés) : La folle semaine de Philae Philippe Bernard (Londres, correspondant) Un couple exemplaire – Kate et William -, un bébé royal – le petit George – et un ventre de duchesse qui s’arrondit à nouveau. Alors que les Windsor ont quitté la rubrique des scandales et reconquis leur popularité, la photo du prince Andrew en chemise ouverte serrant de près une adolescente au nombril à l’air, va-t-elle, faire replonger la famille royale dans une nouvelle annus horribilis ?Les accusations d’abus sexuels sur mineures portées par la jeune femme, âgée de 17 ans au moment des faits, à l’encontre du duc d’York devant un tribunal de Floride, ont fait la « une » de tous les journaux britannique ce week-end, et alimenté d’innombrables pages racoleuses dans les tabloïds. « Andrew : non, je n’ai pas eu de relation sexuelle avec cette fille », a élégamment tiré le Mail on Sunday à côté de la photo en question, qui date de 2001 et suggère tout le contraire.Le palais de Buckingham prend la paroleVigoureusement démenties par le palais de Buckingham, les turpitudes prêtées à Randy Andy (« Andy le tombeur »), cinquième dans l’ordre de succession pour le trône britannique, ont un tel retentissement médiatique qu’elles entachent à nouveau l’image de la monarchie. Pareille situation, confirme Peter Hunt, spécialiste de la famille royale à la BBC, « pourrait sérieusement porter préjudice au prince Andrew et à l’institution qu’il représente ».L’affaire avait déjà été évoquée il y a quelques années lorsque la jeune femme, que le Mail on Sunday nomme Virginia Roberts, employée par le milliardaire américain Jeffrey Epstein comme  « prostituée » selon ses dires, avait affirmé avoir rencontré à trois reprises le prince Andrew. Mais cette fois, c’est une plainte déposée devant un tribunal de Palm Beach (Floride) qui le prétend : cette femme « a été forcée à avoir des relations sexuelles avec ce prince quand elle était mineure » à Londres, à New York et sur une île des Caraïbes dont Jeffrey Epstein est propriétaire, entre 1999 et 2002.Alors qu’Andrew, aujourd’hui âgé de 54 ans, n’est pas partie dans ce dossier, Buckingham, fait rarissime, a formellement démenti ces allégations à deux reprises. « Toute allégation selon laquelle des actes inconvenants ont été commis avec une mineure est catégoriquement fausse », assurait un premier communiqué publié le 2 janvier. Le palais a récidivé le lendemain, tranchant avec le silence glacé de rigueur en pareil cas. Buckingham « nie catégoriquement que le duc d’York ait eu une quelconque forme de contact ou relation sexuelle » avec la femme en question. L’affaire a même gâché les vacances aux sports d’hiver de l’intéressé, qui est rentré dimanche de Suisse.Le réseau EpsteinJusqu’en juillet 2011, Andrew, Albert, Christian Mounbatten-Windsor, duc d’York exerçait les fonctions de représentant spécial du gouvernement britannique pour le commerce international, utilisant l’image de marque de la monarchie à des fins de promotion du « made in Britain ». Mais l’ancien officier de la Royal Navy avait dû alors démissionner, cerné par de multiples scandales, dont la corruption de son ex-femme Sarah Ferguson, qui monnayait l’accès au prince à des hommes d’affaires louches, ses liens avec les fils des dictateurs Ben Ali et Kadhafi, et surtout sa proximité avec le banquier américain Jeffrey Epstein, condamné à dix-huit mois de prison en 2008 pour l’exploitation de prostituées mineures.Ce dernier dossier rebondit aujourd’hui, car les avocats des jeunes femmes contestent l’accord secret passé entre M. Epstein et la justice américaine. En juillet, ils ont obtenu en justice la communication de documents qui leur avaient été cachés. Selon leur nouvelle plainte, déposée au nom de deux victimes supplémentaires, M. Epstein aurait fourni des jeunes filles à toutes sortes de « personnalités bien introduites politiquement et financièrement puissantes », notamment « des présidents étrangers, un premier ministre connu et d’autres dirigeants mondiaux », afin de s'« attirer leurs bonnes grâces » et éventuellement de « les faire chanter ».Interrogé par la BBC, Alan Dershowitz, professeur de droit à Harvard et conseil de Jeffrey Epstein, lui aussi mis en cause, a accusé l’accusatrice du prince Andrew d’« inventer des histoires » pour mettre en cause des célébrités. « Ce type de réaction agressive explique pourquoi les victimes d’abus sexuels gardent le silence, a répliqué la jeune femme dans une lettre au Guardian. Aucune intimidation ne me fera retourner au silence ». Philippe Bernard (Londres, correspondant)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.01.2015 à 17h22 • Mis à jour le05.01.2015 à 17h25 Deux Américains d'origine gambienne ont été inculpés, lundi 5 janvier, par la justice américaine pour complot, après le coup d'Etat manqué en Gambie mené fin décembre, a annoncé le ministère de la justice.Cherno Njie, 57 ans, et Papa Faal, 46 ans, qui possèdent également la nationalité gambienne, avaient été placés en détention pour leur participation présumée dans l'attaque du palais présidentiel, à Banjul, la capitale du pays. Ils doivent comparaître lundi respectivement à Baltimore, dans le Maryland, et à Minneapolis, dans le Minnesota, pour complot de violation du traité de neutralité.FUITE AUX ÉTATS-UNISSelon l'acte d'accusation, les deux hommes ont préparé l'attaque avec l'objectif de renverser le président de la Gambie, Yahya Jammeh, et d'installer l'un d'entre eux, Cherno Njie, comme dirigeant par intérim du nouveau régime.Mais le putsch du 30 décembre a fait long feu : les forces de sécurité loyales au président ont repoussé l'attaque du palais présidentiel, mené par Papa Faal et une dizaine d'autres assaillants. Cherno Njie se tenait à l'écart dans l'attente de prendre le pouvoir, en cas de réussite de l'assaut. Les deux hommes sont ensuite parvenus à prendre la fuite et à regagner les Etats-Unis, où ils ont été arrêtés.MM. Njie et Faal sont également poursuivis pour possession d'armes à feu dans le but de commettre un acte de violence. Ils avaient acquis ces armes, des munitions et toutes sortes d'équipements aux Etats-Unis, d'août à octobre, et les avaient envoyés en Gambie pour les utiliser dans leur tentative de coup d'Etat.DES « TERRORISTES SOUTENUS PAR DES PUISSANCES » Le président — arrivé lui-même au pouvoir par un coup d'Etat il y a vingt ans, et qui dirige, depuis, la Gambie d'une main de fer — était hors du pays lors de la tentative d'assaut de son palais.Il a immédiatement exclu un putsch militaire et a accusé un « groupe de terroristes soutenus par des puissances qu['il] ne voudrai[t] pas nommer », « des dissidents basés aux Etats-Unis, en Allemagne et au Royaume-Uni », d'être à l'origine de l'attaque. 05.01.2015 à 16h51 • Mis à jour le05.01.2015 à 17h29 Destabilisé par l'afflux de réfugiés syriens, le Liban a décidé de limiter l'ouverture de ses frontières. Depuis lundi 5 janvier, les autorités du pays imposent aux réfugiés syriens d'obtenir des visas ou permis de séjour lorsqu'ils arrivent à la frontière. Ces derniers doivent ainsi justifier le but de leur venue et la durée de leur séjour, avant d'espérer décrocher le précieux sésame.Lire aussi notre reportage (en abonnés) : Au Liban, le désespoir des réfugiés syriensLa mesure est sans précédent entre les deux pays, dont les ressortissants avaient toujours librement traversé la frontière depuis leur indépendance, dans les années 1940. Six types de visas ont été créés - touriste, affaires, étudiant, transit, médical ou courte durée.La nouveauté devrait surtout compliquer grandement la tâche de ceux qui veulent fuir leur pays en guerre. Chaque permis requiert en effet des conditions spécifiques tels qu'une réservation d'hôtel et 1 000 dollars pour un visa de touriste, ou une invitation émanant d'une entreprise libanaise pour un visa d'affaires.Khalil Jebara, conseiller du ministre de l'intérieur du Liban, a tenté de la justifier par le danger que représenteraient pour son pays de nouvelles arrivées :« Nous respectons nos obligations internationales, nous n'expulserons personne et il y a aura des exceptions humanitaires. (…) Mais il est grand temps de réguler l'entrée des Syriens (…). Leur présence entraîne un lourd fardeau sécuritaire, économique et social, une pression que les infrastructures ne peuvent plus supporter. »Lire le reportage (édition abonnés) : La guerre en Syrie gangrène peu à peu le LibanUN NOMBRE DE RÉFUGIÉS DÉJÀ EN BAISSELe Liban héberge plus d'un million de réfugiés syriens et compte la plus forte concentration de réfugiés dans le monde par tête d'habitant. Cet afflux met à rude épreuve le pays, qui connait ainsi des troubles sécuritaires, notamment dans des zones comme Ersal, ville frontalière de l'est du pays abritant des dizaines de milliers de réfugiés.lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x28sqly"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x28sqly", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Depuis des mois, le gouvernement libanais met en garde la communauté internationale qu'il ne parvient plus à faire face à l'arrivée massive de Syriens. Il avait déjà entrepris l'année dernière de limiter l'entrée des personnes fuyant les combats de la guerre civile syrienne. En conséquence, le nombre de Syriens s'enregistrant au Liban sur une base mensuelle a diminué de moitié depuis la mi-2014, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).« Nous comprenons les raisons pour lesquelles les gouvernements mettent en place ces mesures », a dit un porte-parole du HCR, Ron Edmond, en faisant allusion au Liban et à la Jordanie, qui a elle aussi restreint l'entrée de réfugiés syriens sur son sol. Ces pays « supportent un énorme fardeau en acceptant autant de réfugiés, mais dans le même temps nous souhaitons garantir que ces personnes ne soient pas renvoyées vers des situations dangereuses », a ajouté le porte-parole.Lire aussi : Plus de 3 millions de réfugiés syriens depuis le début du conflit 05.01.2015 à 16h41 • Mis à jour le05.01.2015 à 17h14 Mais qui était Khant Kaous III ? Des archéologues tchèques ont découvert en Egypte la tombe de cette reine « inconnue », épouse d'un pharaon de la Ve dynastie, qui a régné il y a environ 4 500 ans.Ce sont des inscriptions faites par les ouvriers de la sépulture sur les murs, qui comprenaient le nom et les titres de la reine, qui ont permis d'identifier cette reine dont on ignorait l'existence, a affirmé dimanche 4 janvier le ministre des antiquités égyptien, Mamdouh Al-Damaty.« TÉMOIN DE LA CONSTRUCTION DES PREMIÈRES PYRAMIDES »La tombe, mise au jour au sud-ouest du Caire, sur le site d'Abou Sir, daterait du milieu de la Ve dynastie (2494-2345 avant Jésus-Christ), selon un responsable du ministère. Découverte sur le site du complexe funéraire de Néferefrê, pharaon de la Ve dynastie, « cela laisse à penser que la reine était la femme de Néferefrê ». Les archéologues ont également trouvé des ustensiles de la vie quotidienne, 24 en calcaire et quatre autres en cuivre. Cette découverte « va permettre de nous éclairer sur certains aspects inconnus de la Ve dynastie qui, avec la IVe dynastie, a été témoin de la construction des premières pyramides », a précisé le ministre. 05.01.2015 à 16h03 • Mis à jour le 05.01.2015 à 16h03Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/01/05/sept-applications-indispensables-aux-etudiants_4543310_4401467.html"data-title="Sept applis indispensables aux étudiants"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2014/12/19/400x300/4543902_7_85d3_preparer-un-memoire-exige-bien-souvent-de-b_bccdace1d6784674afb5da9092393a44.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/01/05/sept-applications-indispensables-aux-etudiants_4543310_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Etudiants, que diriez-vous, parmi vos bonnes résolutions pour 2015, de vous doter des bons outils pour réussir vos prochains exposés, mémoires et autres travaux académiques ? Voici une sélection d'applications qui vous aideront à construire une bibliographie, travailler à plusieurs, hiérarchiser vos prises de notes et marque-pages... EasyBib : une bibliographie à portée de mainPréparer un mémoire ou une thèse, c'est recourir à une quantité impressionnante de citations. Un travail souvent fastidieux avec des standards de mise en forme variables selon la culture académique, la discipline ou encore l'université où vous étudiez. Pour vous simplifier la tâche, EasyBib, à la fois site Web et application, permet de générer automatiquement une citation selon le standard exigé (MLA, APA, Chicago, etc.) Il vous suffit d'entrer l'URL du site Internet, la référence de l'ouvrage ou de scanner son code-barre pour avoir une citation prête à être copiée-collée dans votre bibliographie. Sur le Web, iOS, Android.Jumpcut : l'historique de vos copier-collerVous avez le réflexe pomme C / pomme V profondément ancré dans votre cerveau reptilien, mais ça vous excède de ne pas pouvoir retrouver l'historique de vos collages, surtout quand ceux-ci sont des paragraphes entiers ? Jumpcut vous aide à organiser tous les bouts de textes que vous avez capturés lors d'une simple navigation sur le Web, ou pendant la préparation d'un travail académique. Ce module est particulièrement pratique lorsque vous devez référencer de nombreuses citations dans la bibliographie d'un devoir ou d'un mémoire. Sur Mac - gratuit. Concurrent pour PC : Ditto.Evernote : un carnet numérique sur toutes les plates-formes Une prise de notes rapide et disponible partout, c'est ce que permet Evernote, qui se veut le carnet Moleskine de votre poche-revolver, version numérique. Vous pouvez le dégainer sur tous les supports : smartphones, tablettes, ordinateurs, afin d'y inscrire une idée, coller un tableau excel, le PDF d'un cours ou enregistrer ce dernier si vous avez un micro intégré à votre appareil. L'application se révèle particulièrement intéressante quand il s'agit d'organiser ses notes de cours, fixer des rappels de tâches ou même se lancer dans la rédaction d'un long travail.Le journaliste américain Nicholas Carlson en a fait son outil de prédilection pour écrire un livre de 90 000 mots. Il apprécie en particulier « la sauvegarde automatique dans le cloud », qui assure de ne jamais égarer son travail, « la transition facilitée entre ses annotations et son texte en cours de rédaction », et l'interface utilisateur qui évite de « se disperser entre plusieurs applications ». Sur Mac et PC, iOS et Android.Google drive, docs, sheets : la bureautique 2.0Google fournit un très pratique bureau dans les nuages, que l'on ait créé une adresse Gmail ou pas. Drive, Docs, Sheets, la suite bureautique du géant américain relègue Microsoft Word et Excel au placard. Drive est votre disque dur en ligne dans lequel vous pouvez créer ou enregistrer autant de dossiers que vous avez de cours ou de sujets à traiter.Le Doc, similaire à Word, comme le tableur, possède une option de partage très efficace pour les travaux en groupe. Préparer un exposé à plusieurs devient aisé, surtout si vous travaillez à distance les uns des autres. Vous pouvez rédiger en même temps sur le même document tout en discutant des modifications à faire via le chat ou la visioconférence intégrés. Une erreur ? Pas de panique, toutes les modifications sont archivées. Vous pouvez donc revenir à la version antérieure du document que votre camarade a effacée par inadvertance (laissons-lui le bénéfice du doute). Sur Mac, PC, iOS et Android.Post-it : n'en perdez plus un seul !Vous êtes du genre à recouvrir votre frigo de Post-it avec les tâches à effectuer dans la semaine ? C'est pratique, mais lorsqu'il s'agit de ramasser ses idées pour les ordonner, le Post-it n'est pas idéal. On le perd, on l'oublie, il se décolle et glisse sous la cuisinière. Cette application vous permet de photographier de multiples Post-it d'un coup avec votre smartphone. Vous pouvez alors les classer, les intégrer dans un document en les exportant en PDF, Excel, PowerPoint ou en images. Sur iOS.Readability : tout lire le lendemainUn article que l'urgence de l'instant (ou la paresse) vous empêche de lire immédiatement ? Le réflexe de tous les procrastinateurs : le mettre de côté pour plus tard. Il y a bien la technique des « onglets », mais à force d'en ouvrir on finit par noyer son navigateur, qui ralentit sévèrement. Sinon, on peut le mettre de côté dans une application comme Readability. Une sauvegarde qui permet de lire l'article plus tard, même hors connexion, dans l'avion ou le métro. L'application agit aussi comme un réseau social, qui permet de suivre des profils d'internautes et lire les articles qu'ils recommandent. Sur iOS et Android. Concurrents : Pocket et Instapaper.Delicious : pour les gloutons du marque-pageQuand on a plusieurs appareils, conserver ses marque-pages en déplacement s'avère être une véritable gageure, en particulier pour les étudiants qui révisent partout. Arrivé devant l'ordinateur de la bibliothèque, plein de bonne volonté pour achever ce travail à rendre hier, on ne retrouve plus ses sites favoris ni les articles de référence qu'on avait sauvegardés à la maison. Le plus pratique est de compiler ses découvertes numériques sur le site delicious.com. Un système d'étiquetage permet de s'y retrouver rapidement parmi ses centaines de marque-pages et d'en découvrir de nouveaux, créés par d'autres utilisateurs. Efficace pour trouver un site spécialisé et méconnu lorsque l'on étudie un sujet pointu. Sur iOS et Android.Calculer ses moyennes et gérer son emploi du temps... Découvrez d'autres outils utiles dans notre article : Six applications pour réussir au lycéeMatteo Maillard width="314" height="157" alt="Entre la fin de leurs études et leur entrée dans la vie active, de plus en plus de jeunes prennent une année sabbatique pour partir sac au dos faire le tour du monde." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/05/314x157/4549355_3_fc7a_entre-la-fin-de-leurs-etudes-et-leur-entree-d_e91dac446074a91a1da78b99a2425d60.jpg" Comment avez-vous valorisé votre année sabbatique sur votre CV ? En manque de médecins, la Picardie tente de susciter des vocations chez les lycéens en lançant une filière d'excellence santé. width="314" height="157" alt="Pourquoi le Pape François souhaite réformer la Curie ?" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/05/314x157/4549320_3_126c_pourquoi-le-pape-francois-souhaite-reformer-l_2f42f6a1ab5e5fb974305822b5b42017.jpg" L'actu utile : le pape François et la Curie d'Augias Les épreuves écrites du diplôme national du brevet des collèges 2015 (DNB) sont prévues les 25 et 26 juin, les résultats sont attendus au plus tard le 10 juillet. width="314" height="157" alt="Bonne année et au boulot !" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/05/314x157/4549144_3_2dbc_bonne-annee-et-au-boulot_9f10cec88bf346dbc8d409c7a4792960.jpg" Bonne année et au boulot ! 05.01.2015 à 15h37 • Mis à jour le05.01.2015 à 17h33 C'est un nouveau coup d'arrêt aux travaux de la Samaritaine. La cour administrative d'appel de Paris a stoppé, lundi 5 janvier, le chantier de rénovation du célèbre grand magasin en confirmant l'annulation du permis de construire.Plusieurs fois mis en sursis par des décisions de justice, les travaux avaient brièvement repris depuis la mi-octobre, à la faveur de la suspension des effets du jugement prononcé par le tribunal administratif de Paris le 13 mai 2014.LVMH VA SAISIR LE CONSEIL D'ÉTATA la suite de cette décision, le groupe de luxe français LVMH, propriétaire de la Samaritaine, a annoncé son intention de saisir le Conseil d'Etat. Le chantier prendra « autant de mois de retard » qu'il en faudra au Conseil d'Etat pour trancher, a expliqué un porte-parole de LVMH, ajoutant que le groupe de luxe et la Mairie de Paris envisagent de demander un sursis à exécution qui permettrait au chantier de continuer.La Ville de Paris, qui défend le projet porté par le groupe, a également fait part de son intention de se pourvoir en cassation devant le Conseil d'Etat.QUALITÉS ARCHITECTURALESA la mi-mai, le tribunal administratif avait estimé que, malgré ses qualités architecturales, le projet ne s'insérait pas dans le quartier, plutôt homogène et principalement constitué d'immeubles de pierre de taille. Plus particulièrement, la façade ondulante en verre prévue par LVMH apparaissait « dissonante », les immeubles parisiens en pierre étant « variés mais traditionnels ».Le projet prévoit en effet pour le nouvel édifice un habillage de verre transparent, doté d'ondulations verticales de taille variable et sur lequel figurent des points blancs dont la densité va croissante de bas en haut. Le rideau de verre viendrait ainsi dégrader un ensemble considéré comme « le prototype architectural » du Paris haussmannien, selon la commission du Vieux-Paris, qui a émis un avis défavorable au projet. Cette section de la rue de Rivoli, la première percée entreprise sous le Second Empire, suscite d'autant plus l'inquiétude que deux des trois bâtiments préhaussmanniens datant de 1852 dans cette rue ont déjà été démolis.Lire (édition abonnés) : Le projet de la Samaritaine se résume à de l'empaquetageRESPECT DU PLAN LOCAL D'URBANISMELe tribunal administratif avait été saisi par deux associations, la Société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France (SPPEF) et SOS-Paris, qui faisaient valoir que cette façade en verre conçue par l'agence japonaise Sanaa ne respecte pas les règles du plan local d'urbanisme (PLU), lequel impose que les « constructions nouvelles doivent s'insérer dans le paysage par leur volume, leurs matériaux, leur aspect ».L'architecture extérieure du nouveau bâtiment prévu dans le projet « ne répond pas à l'obligation d'insertion de la construction projetée dans le tissu urbain environnant », selon les dispositions du plan local d'urbanisme de Paris, a considéré la cour administrative d'appel dans son arrêt.L'îlot de la Samaritaine, fermé depuis 2005, fait l'objet d'une rénovation importante prévoyant la création d'un nouvel espace comprenant des commerces, un hôtel de luxe, des bureaux, une centaine de logements sociaux et une crèche. Le projet de LVMH implique un investissement d'environ 460 millions d'euros et la création de plus de 2 100 emplois.Lire (édition abonnés) : Façade tout en transparence pour les uns, « rideau de douche » pour les autres 05.01.2015 à 14h15 • Mis à jour le05.01.2015 à 18h51 Ebranlé depuis plus d'un an par un vaste scandale de corruption et d'écoutes, le gouvernement islamo-conservateur du président de la république turque Recep Tayyip Erdogan continue sa contre-offensive. Lundi 5 janvier, quatre anciens ministres impliqués dans cette affaire ont échappé à la justice après qu'une commission parlementaire ait voté contre la transmission de leur dossier à la Cour suprême. Sans surprise, les neuf députés membres du parti de M. Erdogan, sur les 14 que comptait cette commission, se sont prononcés contre le renvoi devant la justice, selon le président de la commission, Hakki Koylu.Les quatre ex-ministres sont soupçonnés d'avoir touché des pots-de-vin d'un homme d'affaires d'origine iranienne, Reza Zarrab, pour faciliter un trafic illicite d'or avec l'Iran sous embargo lorqu'ils étaient ministres. Les trois premiers ont démissionné et le quatrième a été remercié à la faveur d'un remaniement ministériel d'urgence le 25 décembre 2013 pour répondre à ce scandale qui touchait l'ensemble du gouvernement turc, y compris M. Erdogan – alors premier ministre devenu président en août – et sa famille.Lire le décryptage : Ecoutes, purges, affaires : tout comprendre de la crise en TurquieCHASSE AUX SORCIÈRESLe camp Erdogan, qui a toujours nié les accusations et dénoncé un complot monté par ses anciens alliés de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, a depuis lancé une vaste chasse aux sorcières contre son nouvel ennemi, qui fait désormais l'objet d'un mandat d'arrêt, et ses alliés supposés.Lire aussi (édition abonnés) : Mis en cause dans un scandale d'écoutes, Erdogan accuse le «lobby du prédicateur»La police et la justice, où M. Gülen compterait de nombreux soutiens, sont ainsi touchées par des purges sans précédent. Les personnes arrêtées sont accusées d'avoir participé à un vaste système d'écoutes illégales qui visait les hauts représentants de l'Etat, dont M. Erdogan, et dont des extraits diffusés sur les réseaux sociaux ont contribué à faire éclater le scandale de corruption.Depuis le mois de juillet, des dizaines de policiers ont été arrêtés au cours d'une longue série d'interpellations. Le dernier coup de filet s'est déroulé lundi 5 janvier, avec l'arrestation de 34 policiers dans huit villes du pays, d'après l'agence officielle Anatolie. Accusés d'avoir enregistré illégalement les conversations téléphoniques d'hommes d'affaires, politiciens et membres du gouvernement, ils sont également suspectés de contrefaçon de documents officiels et de violation de la vie privée.L'offensive du gouvernement d'Ahmet Davutoglu, successeur de M. Erdogan au poste de premier ministre depuis le mois d'août, s'est élargie le mois dernier avec une série d'arrestations dans les médias pro-Gülen, dont le principal journal turc, Zaman, et la chaîne de télévision Samanyolu, qui ont suscité les critiques de l'Union européenne. Un premier procès s'est ouvert vendredi pour juger 13 suspects accusés d'avoir installé des micros dans ses bureaux. 17.01.2015 à 15h19 • Mis à jour le17.01.2015 à 15h22 L'entraîneur du PSG Laurent Blanc a indiqué samedi que ses deux joueurs Ezequiel Lavezzi et Edinson Cavani, privés des trois premiers matchs du Paris SG en 2015 par mesure disciplinaire, sont désormais « à disposition du groupe », sans préciser s'il les retiendrait contre Evian dimanche en Ligue 1.« On a réintégré Edinson (Cavani) et Lavezzi, ils se ré-entraînent depuis 5-6 jours avec nous, ils seront à disposition du groupe, mais vous saurez ce (samedi) soir si ils sont convoqués pour Evian », a dit le coach parisien en début d'après-midi devant la presse. Le groupe retenu contre Evian sera dévoilé en soirée.« Rien n'est oublié, mais après il y a un groupe, un collectif, des objectifs, et il y a deux joueurs importants, tu ne peux pas te passer d'eux, on pense qu'on a fait ce qu'il fallait faire (la punition, ndlr), il faut qu'ils assument leur bêtise, ils sont conscients qu'ils en ont fait une, déjà », a poursuivi Blanc.LA FIN DES PASSE-DROITSLavezzi et Cavani avaient été privés des trois premiers matches du PSG en 2015, toutes compétitions confondues, car ils avaient manqué la reprise de l'entraînement cet hiver après avoir prolongé leurs vacances. Ces absences avaient fait désordre alors que Blanc venait d'annoncer la fin des passe-droits.Par ailleurs, Blanc a assuré que le PSG abordait le match contre Evian « de la meilleure manière car ça faisait très très longtemps qu'ont n'avait pas eu un effectif au grand complet, depuis le début de la saison je ne sais pas si c'est arrivé une fois ». « On est au complet, en forme physiquement, à part Clément Chantome qui sera un peu court peut être », a conclu l'entraîneur du PSG. 17.01.2015 à 14h56 • Mis à jour le17.01.2015 à 15h09 Le trafic a été interrompu dans le tunnel sous la Manche, samedi 17 janvier, après un dégagement de fumée provoqué par un camion en feu, selon la police britannique. Une porte-parole d'Eutotunnel a précisé que l'incident s'est produit dans le tunnel nord, dans le sens Angleterre-France. Les passagers d'un train ont dû être évacués ; l'opération s'est déroulée sans encombre par une galerie de secours. « A cause d'un incident dans le tunnel, tous les départs sont actuellement suspendus dans les deux directions », a informé Eurotunnel-Le Shuttle sur son compte Twitter, ajoutant que des détecteurs de fumée s'étaient activés dans un des tunnels.Passenger and Freight services are currently suspended in both directions. We are awaiting further info from our teams in the Tunnel ^LD— Eurotunnel LeShuttle (@LeShuttle)require(["twitter/widgets"]);La compagnie Eurostar a annoncé pour sa part qu'aucun train ne pourrait circuler dans la journée. « Si vous deviez voyager aujourd'hui, nous vous recommandons de ne pas vous présenter en gare et de reporter votre voyage », précise-t-elle sur son site internet. Tous les trains Eurostar ont dû faire demi-tour vers leur gare d'origine, a ajouté Eurostar sur Twitter. 17.01.2015 à 14h24 • Mis à jour le17.01.2015 à 15h43 L'Espagnol Marc Coma a remporté son cinquième rallye Dakar moto samedi 17 janvier, en franchissant la ligne d'arrivée de la dernière spéciale chronométrée, à Baradero, au nord de Buenos Aires, offrant au passage un 14e titre d'affilée au constructeur autrichien KTM. Avec ce cinquième trophée, le Catalan de 38 ans, tenant du titre, revient à hauteur des Français Cyril Neveu et Cyril Despres, et à une longueur de Stéphane Peterhansel, vainqueur de 11 éditions du Dakar au total, dont 6 en moto.Depuis 2005, Coma et Despres sont les seuls à avoir gagné le Dakar moto, sous les mêmes couleurs de KTM, où ils étaient équipiers avant que Despres ne parte pour Yamaha en 2014, puis chez Peugeot en quatre roues cette année.Sur le podium final du Dakar 2015, à l'issue de la 13e étape, entre Rosario et la capitale argentine, Coma a devancé le Portugais Paulo Gonçalves, sur Honda, et l'Australien Toby Price, sur KTM également. La 13e et dernière étape, longue de 393 km, dont 101 km chronométrés, a été remportée par le Slovaque Ivan Jakes devant son compatriote Stefan Svitko et l'Australien Toby Price, soit un triplé pour KTM. HABITUÉ DE LA VICTOIREMarc Coma, vainqueur d'une seule étape cette année, et 5e samedi, avait pris la tête au classement général au soir de la 8e étape, sur le retour de la Bolivie, profitant des problèmes de mécanique du leader de l'écurie Honda, Joan Barreda Bort. Il ne l'avait alors plus lâchée, ne laissant jamais le Portugais « Speedy » Gonçalves revenir à moins de cinq minutes.Victorieux de son premier Dakar en 2006, en Afrique, Coma avait ensuite gagné le premier Dakar sud-américain, en 2009, avant de récidiver en 2011, 2014 et donc 2015.A noter la 9e place au général final de la jeune Espagnole Laia Sanz, 29 ans, sur Honda, qui signe ainsi le meilleur classement jamais réalisé par une femme sur le Dakar en moto, mieux que la 10e place de la Française Christine Martin, en 1981. 17.01.2015 à 11h30 • Mis à jour le17.01.2015 à 17h29 | David Revault d'Allonnes (Tulle, envoyé spécial) Un étrange entre-deux, que le président a ainsi résumé : « La vie doit continuer, mais rien ne sera plus jamais comme avant. » François Hollande a fait son retour à Tulle, samedi 17 janvier, à l'occasion de la traditionnelle cérémonie des vœux aux habitants de sa ville d'élection. Des vœux envisagés comme un retour à la normale, mais qui portaient immanquablement la lourde charge des attentats terroristes de la semaine précédente et de la mobilisation qui s'en est suivie.« Je ne change pas mes habitudes. C'est le message : la vie doit reprendre sa place. Nous devons en sortir plus fort. Et à ceux qui s'interrogent : faut-il reprendre ses activités ? Je réponds oui », avait dès son arrivée assuré le président, qui a sacrifié à la traditionnelle visite du marché de la gare, où il a reçu dans la matinée un accueil sympathique mais mesuré. Ce retour sur ses terres d'élection, qu'il n'avait pas arpentées depuis la cérémonie d'hommage aux 99 pendus par la division Das Reich, le 9 juin dernier, a cependant toute la journée été empreint d'une inhabituelle gravité.Alors que Tulle et la Corrèze, au diapason du pays, s'étaient mois après mois éloignées de l'ancien maire et président du conseil général, le chef de l'Etat a pu mesurer la température à son égard. Et, aussi, combien les attentats et le traumatisme national qu'ils ont produit ont pu influer sur celle-ci. Il s'agissait là de sa première sortie publique, au contact de la population, depuis son escapade à Saint-Pierre-et-Miquelon, le 24 décembre dernier. « C'est le retour parmi les siens, après une phase très éprouvante pour le pays, dit un conseiller. Après des moments de très grande gravité et de solennité, le fait de revenir ici, c'est plus léger. »« La vie continue », certes. Mais à Tulle, où 10 000 personnes ont défilé le 11 janvier, record historique, M. Hollande, tout au long de la journée, ne s'est jamais éloigné de cette onde de choc qui secoue la France depuis le 7 janvier. Ainsi en remettant, à la préfecture, des décorations à plusieurs personnalités de la région, dont Raymond Frugier, maire d'Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), « symbole de ce que la barbarie peut faire, a expliqué le président. Et alors que la barbarie continue et fait apparaître son visage hideux, il faut toujours lutter contre le fanatisme, l'intolérance, la haine. » Ou, quelques instants plus tard, s'interrogeant sur l'attitude d'une partie de la jeunesse après les attentats : « Comment faire pour que les jeunes n'aient pas simplement des connaissances pour comprendre le monde, mais qu'ils puissent être également des citoyens avec comme exigence de respecter les valeurs de la République, notament la laïcité ? »>> Lire le reportage (édition abonnés) : Emotion à Béthune après des actes islamophobesAPPEL AU « SURSAUT »Après un tour au deuxième marché de Tulle, sur les bords de la Corrèze, où il s'est vu offrir quelques présents par les Tullistes, puis un déjeuner avec les conseillers généraux à l'hôtel Marbot, siège de l'exécutif départemental où il a décoré son successeur Gérard Bonnet, François Hollande a souhaité une bonne année à ses anciens administrés, comme à l'accoutumée, depuis la salle polyvalente de l'Auzelou.Longuement applaudi, il a mis en regard la réaction de « cette terre du Limousin, cette terre de Corrèze, [où] on sait ce qu'est la résistance, la mémoire, ce que la haine et le fanatisme peuvent provoquer », et le sursaut national du 11 janvier. « Comme tous les Français vous avez été bouleversés par les actes odieux qui ont coûté la vie à 17 personnes (...) Comme beaucoup de Français, vous avez voulu vous rassembler pour clamer votre attachement à la liberté d'expression, qui ne se négocie pas (...). Mais aussi pour la laïcité, les droits de l'homme, la dignité », a expliqué le chef de l'Etat dans un discours en grande partie consacrée aux attaques de Paris.Evoquant les dispositions antiterroristes qui seront annoncées lors du prochain conseil des ministres – partage d'informations avec les Européens, contrôle des déplacements, surveillance des sites internet, mesures sur les prisons –, M. Hollande a également exhorté à « ne pas oublier non plus les tensions qui traduisent les séparations, les tentatives, les dérives, les ruptures qui existent dans notre société et provoquent des comportements inadmissibles ». Il a ainsi appelé à un « sursaut de notre pays, qui est aussi un appel à plus de fermeté dans le respect des règles de la République, à plus de fraternité dans les relations sociales, à plus d'égalité dans la transmission du savoir, à plus de République dans l'engagement ».Visant, sans le citer, le Front national, il a fustigé « ceux-là qui évoquent la soumission, l'invasion, la subversion (...), qui veulent une France en petit, une France recroquevillée sur elle-même ». M. Hollande, avant d'aborder les affaires courantes, pacte de responsabilité et réforme territoriale, en avait encore appelé à l'union sacrée. « Il ne s'agit pas d'appeler à l'unité pour l'unité. Les clivages existent, ils doivent être respectés. Mais quand l'enjeu est l'essentiel, quand il s'agit de notre propre avenir, de notre propre nation, il y a ce qui doit nous rassembler. Là, il faut éviter mauvaises querelles, surenchères, amalgames », a expliqué le président, qui a appelé à « nous hisser pour être à la hauteur de l'esprit du 11 janvier, poursuivre notre tâche avec ardeur, réformer avec audace ».Le retour à la normale n'est pas encore à l'ordre du jour. Pour la première fois, cet exercice corrézien s'est d'ailleurs conclu par une Marseillaise.>> Lire aussi : Hollande : « Les musulmans, premières victimes du fanatisme »David Revault d'Allonnes (Tulle, envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Piquer (Madrid, correspondance) Le groupe pétrolier espagnol Repsol a décidé d’abandonner la recherche d’hydrocarbures au large des îles Canaries, après avoir jugé insuffisante la qualité du pétrole et du gaz découverts. « Les prospections ont confirmé que du gaz et du pétrole ont bien été produits dans ce bassin mais les dépôts sont saturés d’eau et les hydrocarbures présents sont disposés en couches très fines non-exploitables », a annoncé le groupe dans un communiqué vendredi 16 janvier. « Il y a du gaz (depuis le méthane jusqu’à l’hexane) mais pas en volume ni en qualité suffisants pour envisager un forage », a ajouté Repsol.La nouvelle a été applaudie par les groupes écologistes et par le gouvernement régional – présidé par Paulino Rivero, à la tête de la coalition nationaliste de centre-droit – qui avaient tout tenté pour stopper les prospections, sans succès. « Repsol, le ministère de l’industrie et le gouvernement du PP [Parti Populaire au pouvoir] ont perdu la partie et les Canaries ont gagné », s’est félicité M. Rivero peu après l’annonce.Les Canaries en guerre contre des forages pétroliersFeu vert du gouvernement de MadridLe gouvernement de Madrid avait donné son feu vert à la société pétrolière pour procéder à trois sondages dans la zone. Il avait ensuite fait bloquer, par le tribunal constitutionnel, un référendum que voulait organiser le président des Canaries. « Pour un pays avec un tel niveau de dépendance énergétique (plus de 80 %) il est bon de savoir s’il possède ou non » des hydrocarbures, a affirmé vendredi la vice-présidente du gouvernement, Soraya Saenz de Santamaría, en défendant toujours le projet.Pour l’association espagnole Ecologistes en action, le gouvernement doit à présent revenir sur les autres permis d’exploration pétrolière accordés au large des régions côtières et de l’archipel des Baléares, en Méditerranée.Repsol avait fait miroiter des créations d’emploisL’opération du Rowan-Renaissance, le bateau de Repsol qui effectuait les sondages au large des Canaries, aura duré soixante-trois jours. Il est arrivé à sonder jusqu’à 3 093 mètres de profondeur. Les opérations qui, d’après la société, ont mobilisé « 750 professionnels venant de plus de 50 entreprises » avaient démarré le 18 novembre 2014, dans la polémique. Repsol se battait depuis deux ans pour chercher des hydrocarbures dans cette zone de 616 000 hectares, située à une cinquantaine de kilomètres des îles de Lanzarote et Fuerteventura, entre les côtes espagnoles et marocaines. Pour essayer de convaincre l’opinion publique, férocement opposée au projet, Repsol avait fait miroiter les importants investissements prévus pour les sondages pétroliers – 280 millions d’euros – ainsi que des créations d’emplois, dans une région où le chômage frôle les 34 %.Mais les Canaries craignaient avant tout les effets des prospections sur le tourisme, principale activité économique de l’archipel qui, en 2013, a accueilli près de 10,5 millions de visiteurs. Les écologistes, eux, dénonçaient un possible un impact sur la faune et la flore et des risques sismiques. Ils mettaient en avant l’importance écologique de la zone située près des côtes africaines – elle est traversée par les cétacés et les tortues marines –, classée zone spéciale de protection des oiseaux.Greenpeace avait envoyé en novembre son navire Arctic-Sunrise dans la zone pour dénoncer les prospections mais il avait été mis sous séquestre par les autorités. Quant au Rowan-Renaissance, a annoncé Repsol, il « retournera en Angola pour poursuivre le programme de recherches d’hydrocarbures » que la compagnie mène dans ce pays.Isabelle Piquer (Madrid, correspondance)Journaliste au Monde 17.01.2015 à 10h19 • Mis à jour le17.01.2015 à 10h20 La guerre de l’échalote est relancée. Une fois de plus, les Bretons sont à l’offensive. Avec un mot d’ordre : chasser l’intrus des rayons des supermarchés. Et inciter les consommateurs et les pouvoirs publics à soulever la tunique de l’échalote. Les curieux découvriront que se cache de plus en plus souvent sous des habits trompeurs un vulgaire oignon.Vous pourrez toujours rétorquer, en tant qu’expert ès botanique, qu’oignon comme échalote appartiennent à la même famille, celle des Amaryllidaceae. Mais les amateurs de cuisine sont unanimes pour défendre sa spécificité. Qu’elle accompagne un onglet de bœuf, assaisonne une salade ou parfume une poêlée de champignons, cette plante condiment se distingue aisément.Les paysans bretons, eux, ne s’en laissent pas conter. Même avec des mensurations allongées, un oignon reste un oignon. Et l’oignon déguisé en échalote est, pour eux, une histoire triste à pleurer. Ils ont fait partager leur courroux, mercredi 14 janvier, partant de Saint-Pol-de-Léon, de Cléder et de Kerlouan, dans le Finistère, pour former un cortège de 300 tracteurs et déverser 3 000 tonnes d’authentiques échalotes sur la RN12 près de Morlaix.« Une concurrence déloyale »L’instigatrice de cette opération coup de poing n’est autre que la puissante coopérative légumière bretonne Sica, qui avait déjà déversé artichauts, oignons et autres choux-fleurs sur le pavé breton en septembre 2014. Différence notable, aucune attaque de bâtiment public n’est cette fois à déplorer.Les 500 producteurs français d’échalotes traditionnelles, dont plus de 300 en Bretagne, se battent depuis 2012, suite à la montée en puissance de ces variétés dites de semis en provenance de Hollande. C’est en effet au pays de la tulipe que l’oignon a été hybridé pour imiter l’échalote. Ils dénoncent « une concurrence déloyale ». « Un oignon se sème quand une échalote se plante. Soit une heure de travail par hectare d’un côté, contre cent vingt heures de l’autre », assène Hubert Le Nan, producteur à Plouescat et président de la section échalote.La vraie-fausse échalote a séduit les céréaliers de la Beauce et sa production est passée de 4 000 à plus de 10 000 tonnes en trois ans. De quoi gonfler le volume total, qui est passé de 40 000 à 50 000 tonnes. Un trop-plein porté également par une conjoncture météo favorable aux cultures légumières. Résultat, les prix plongent inexorablement. « En novembre 2013, nous vendions notre kilo d’échalotes à 40 centimes d’euro le kilo. Le prix est tombé à moins de 10 centimes depuis mai 2014, loin de notre coût de revient », souligne M. Le Nan.S’appuyant sur les résultats d’une étude menée par le Groupe d’étude et de contrôle des variétés et des semences, sous l’égide du ministère de l’agriculture, les manifestants demandent le retrait des variétés incriminées. Ils veulent que ces hybrides soient rayés du catalogue de semences proposé par la Hollande et que le produit ne soit plus commercialisé en France sous le nom d’échalote. Chloé Hecketsweiler et Paul Benkimoun C’est un médicament miracle contre l’hépatite C, et vendu au prix fort. Au point que ses concepteurs redoutent un trafic et ont imaginé un plan de surveillance des malades totalement inédit.Médecins sans frontières (MSF) a donné l’alerte la semaine dernière : les dispositions prévues par le laboratoire américain Gilead, unique fabricant de la molécule sofosbuvir, pour éviter des reventes risquent de compromettre la santé des malades. Commercialisé sous le nom de Sovaldi, ce médicament change la donne dans le traitement de l’hépatite C, avec une efficacité supérieure et une durée deux fois plus courte que les autres traitements. Il est disponible à un tarif moins cher dans des pays en développement. Gilead veut éviter qu’il ne soit revendu pour être exporté vers des pays où les prix sont plus élevés.En France, comme le précise l’arrêté du 18 novembre 2014 pris par le ministère de la santé, le comité économique des produits de santé (CEPS) a fixé le prix du Sovaldi à 13 667 euros hors taxes la boîte de 28 comprimés (soit 488,10 € le comprimé). Cela porte le coût du traitement de trois mois à 41 000 € hors taxes, avec un remboursement à 100 % par l’assurance maladie. Aux Etats-Unis, le coût total du traitement dépasse 70 000 euros.Les mesures anti-détournement mises en place par Gilead pourraient s’étendre aux neuf producteurs de médicaments génériques indiens avec lesquels l’entreprise a signé un accord de licence volontaire en septembre 2014 permettant la fabrication du sofosbuvir pour 91 pays en développement. MSF en a eu connaissance au cours de discussions avec le fabricant en vue d’acquérir ce médicament pour ses programmes contre l’hépatite C. Le plan prévoit des dispositions qui bafouent la confidentialité et les droits de l’homme, selon MSF.QR code sur les flaconsEn effet, il prévoit que l’accès d’un patient au médicament à partir d’un distributeur agréé par Gilead ou auprès d’un professionnel de santé se fait sur une base nominative, avec des preuves de l’identité, de la citoyenneté et du lieu de résidence. Des dispositions problématiques pour des individus marginalisés (usagers de drogues, personnes sans domicile fixe…). Chaque flacon de comprimés sera porteur d’un QR code comprenant les informations nominatives du patient ainsi que son adresse. Les représentants de Gilead pourront ainsi contrôler avec un simple smartphone les informations relatives au patient. Il est prévu que Gilead et ses représentants pourront à tout moment accéder à ces informations auprès du prescripteur.Le traitement sera délivré pour un mois – et non pour la totalité des trois mois requis – et le patient devra s’engager par écrit à retourner, en personne ou par courrier, le flacon vide avant de pouvoir obtenir le suivant. Selon MSF, au Pakistan, qui ne dispose pas d’un réseau de distribution des médicaments dans toutes les provinces, la dispensation comme le retour devront être effectués par courrier.MSF s’inquiète de voir des informations sensibles sur le patient être diffusées à un laboratoire qui n’est pas directement partie prenante dans les soins. Dans son communiqué, l’organisation humanitaire s’alarme du risque d’atteinte à la confidentialité : « Gilead pourrait avoir accès aux ordonnances et à d’autres documents médicaux, qui pourraient inclure un diagnostic sur la santé mentale, le statut à l’égard du VIH, des antécédents d’usage de drogues et autres informations sensibles », s’alarme MSF dans son communiqué.Influence sur la conduite du traitementL’interférence dans la relation médecin-patient pose problème. Un représentant du laboratoire, que Gilead désigne sous le nom de patient support executive (« cadre de soutien au patient ») pourrait ainsi influer sur la conduite du traitement, son éventuelle extension ou son interruption dans le cas où un flacon n’aurait pas été retourné ou se serait égaré dans le courrier.« Si l’on ne s’y oppose pas, les mesures anti-détournement de Gilead restreindront l’accès et retarderont le passage à grande échelle du traitement dans les pays lourdement affectés par le virus de l’hépatite C (VHC), affirme MSF. Gilead doit apporter une plus grande transparence et des informations sur ce programme controversé. MSF a demandé à Gilead d’éliminer ce programme là où il a été mis en place, de mettre un terme aux négociations en cours avec les autres gouvernements pour introduire de tels programmes et d’amender tous les accords de licence volontaire de manière à ce que les entreprises de génériques n’aient pas à mettre en œuvre des mesures anti-détournement. »Sollicité par Le Monde, Gilead n’a pas apporté d’éclaircissement sur les mesures prises par le laboratoire pour éviter le détournement des médicaments commercialisés dans les pays en développement. Pour le moment, elles ne s’appliquent qu’en Egypte, où Gilead commercialise en propre son médicament.« Nous pensons que la description de ce programme est trompeuse et inexacte. Protéger la vie privée du patient est de la plus haute importance et aucune information sur le patient n’est recueillie. Pour bénéficier de soins médicaux dans le cadre du programme national sur les maladies du foie du ministère égyptien de la santé, les patients doivent présenter un document d’identité. C’est indispensable d’y satisfaire pour obtenir tout médicament. Les patients inclus dans le programme sont régulièrement suivis dans leur centre de traitement pour évaluer son efficacité et les décisions thérapeutiques sont prises exclusivement entre patients et médecins », explique Clifford Samuel, vice-président du programme d’accès aux médicaments de Gilead.« Il faudra du temps avant que les prix chutent »Plus classiquement, le groupe impose aux “génériqueurs” de fabriquer des comprimés de forme et de couleur différentes du Sovaldi « original ». Cette mesure permet de repérer très vite les copies réexportées illégalement. « Dans le cas des antirétroviraux, les médicaments pour lesquels nous avons le plus de recul, nous constatons que c’est un phénomène exceptionnel, indique Michel Joly, qui dirige la filiale française de Gilead. Malgré la différence de prix, les comprimés ne se baladent pas d’un pays à l’autre ». Gilead commercialise notamment le Truvada, une association d’antirétroviraux. Vendu plus de 500 euros la boîte en France, il est disponible pour 22 euros par mois dans les pays à plus faible revenu pour un peu moins de 40 euros dans les pays à revenu intermédiaire.La sofosbuvir est cependant loin d’être aussi abordable. En Egypte, où 14 % de la population est infectée par le VHC, le traitement est commercialisé 300 dollars la boîte, soit 900 dollars pour un traitement complet de douze semaines. C’est 1 % du prix facturé aux Etats-Unis, mais pour traiter les seules personnes à un stade avancé de la maladie, le gouvernement égyptien devrait consacrer sept fois le montant du budget total de la santé, selon l’étude sur les inégalités dans l’accès aux traitements contre l’hépatite C réalisée à la demande de Médecins de monde (MDM) par la consultante Pauline Londeix (Act-Up Bâle). Traiter 55 % des quelque 232 000 patients atteints d’une hépatite C chronique en France équivaudrait au budget 2014 de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris. « Il faudra du temps, pour que les prix chutent sous l’effet de la concurrence entre les “génériqueurs” avec qui nous avons passé des accords, estime Michel Joly. C’est ce qui s’est passé dans le domaine du VIH sur une durée de cinq à dix ans. »Revers en Inde pour GileadEn attendant, une éventuelle chute des prix, Gilead vient de subir un revers en Inde avec le rejet par les autorités de l’un des brevets couvrant le Sovaldi. Dans ce pays où 12 millions de personnes sont infectées par le VHC, le coût du traitement a été abaissé à 900 dollars (778 euros), mais ce montant demeure hors de portée de la population, estiment les ONG indiennes. Gilead a annoncé qu’il faisait appel de la décision de l’Office indien des brevets.Chloé HecketsweilerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalistePaul BenkimounJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.01.2015 à 16h48 • Mis à jour le22.01.2015 à 16h51 | Laetitia Van Eeckhout Le mouvement d’urbanisation galopante que connaît le monde n’est pas prêt de ralentir. Depuis 2008, plus de la moitié de l’humanité vit en ville, selon les Nations unies. Et, en 2050, la planète comptera 6,4 milliards d’urbains, soit plus des deux tiers de la population mondiale qui atteindra alors 9 milliards. Or « 40 % de la croissance urbaine se fait dans les bidonvilles », souligne le Forum économique mondial de Davos, dans son rapport annuel « Global Risks » publié en préambule du sommet qui s’est ouvert jeudi 21 janvier pour quatre jours. Ce rapport, qui dresse chaque année la liste des risques qui menacent la planète, consacre pour la première fois un chapitre entier à « l’urbanisation rapide et incontrôlée ».Sous la pression de la croissance démographique et de l’exode rural, l’urbanisation dans les pays émergents entraîne un étalement urbain peu contrôlé, caractérisé par le développement de quartiers composés d’habitats sommaires, surpeuplés et non reliés aux réseaux d’eau potable et d’assainissement. Selon l’ONU-Habitat, plus d’un milliard de personnes, soit un tiers de la population urbaine, vit dans des bidonvilles. En Afrique subsaharienne et en Asie du Centre et du Sud, ce sont respectivement 62 % et 43 % des urbains qui habitent dans des quartiers précaires.Ce phénomène de « bidonvillisation » concentre à lui seul plusieurs des risques considérés comme ayant un fort impact pour la planète dans les années à venir : instabilité sociale, épidémies, crise de l’eau, adaptation insuffisante au changement climatique, selon l’étude du Forum économique mondial réalisée avec des partenaires privés (Marsh & McLennan Companies, Zurich Insurance Group) et universitaires (université de Singapour, Oxford Martin School, et Wharton Risk Management Center de l’université de Pennsylvanie).Lire aussi : La FAO et l’OMS exhortent les Etats à combattre la malnutritionEpidémies internationalesLe risque sanitaire est sans doute l’un des plus préoccupants. L’insalubrité et la densité de certains grands centres urbains favorisent la diffusion rapide de maladies infectieuses, difficiles à contenir et créant un risque d’épidémies internationales. Comme l’a montré l’épidémie du virus H1N1 qui a émergé en 2009 au Mexique ou celle du SRAS née en Chine fin 2002. Ou encore, plus récemment, celle d’Ebola, qui s’est propagé en 2014 à une vitesse fulgurante en Afrique de l’Ouest, tout particulièrement au Liberia, en Guinée, en Sierra Leone, où les bidonvilles ont été fortement touchés.Lire aussi : Tout savoir sur Ebola en 30 questionsLes épidémies ne constituent pas le seul risque sanitaire, observent les auteurs du rapport Global Risks qui pointent aussi les risques de maladies non contagieuses, de diabète, de maladies respiratoires chroniques, de maladies cardio-vasculaires ou de cancers qu’engendrent la malnutrition, l’inactivité physique, la consommation d’alcool, de tabac, la pollution affectant les grands centres urbains. Ce phénomène touche les pays développés comme en développement. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 38 millions de personnes meurent chaque année de maladies non transmissibles ; et sur les 14 millions qui décèdent prématurément avant l’âge de 70 ans, 85 % vivent dans les pays à faible ou à moyen revenu. Dans ces mêmes pays, le nombre de diabétiques, souligne encore le rapport, ne cesse de croître et devrait doubler d’ici à 2035 pour passer de 181 millions à 347 millions de personnes. En Chine, cette maladie est désormais aussi développée qu’aux Etats-Unis : en 2013, elle touchait respectivement 9 % et 9,2 % des populations chinoise et américaine.De quoi meurt-on dans le monde ?Forte empreinte carboneLes grandes métropoles sont aussi particulièrement vulnérables aux effets du changement climatique. Selon le rapport, quinze des vingt mégapoles (comptant plus de 10 millions d’habitants) au monde sont situées en zones côtières, menacées par la hausse du niveau de la mer et les cyclones. La surpopulation et la faiblesse des infrastructures ne font souvent qu’accentuer les risques de catastrophes naturelles à l’origine d’importants dommages. « Sécheresses, inondations, pénuries d’eau, de nourriture mettront de plus en plus à l’épreuve la résilience des infrastructures des villes en général », observent les auteurs du rapport Global Risks.« Les villes doivent non seulement s’adapter au changement climatique, elles ont aussi un rôle majeur à jouer pour en limiter les effets », insistent-ils. Le développement urbain tend à produire d’importantes émissions de gaz à effet de serre (GES), le béton et les matériaux servant à la construction des habitations et des infrastructures ayant une forte empreinte carbone. La croissance économique et l’urbanisation des pays en développement sont déjà aujourd’hui à l’origine chaque année des deux tiers des émissions de GES.En coordination avec le secteur privé, et en développant une planification de l’affectation des sols adéquate, les villes peuvent développer des infrastructures plus durables, à faible teneur en carbone, soutiennent les experts du Forum économique mondial. Pour répondre à ces besoins d’infrastructures, ils appellent les villes à s’appuyer sur des partenariats publics-privés. Car la plupart des gouvernements sont aujourd’hui soumis à de fortes contraintes budgétaires. Or la tâche paraît immense. Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les besoins en infrastructures d’électricité, de transports, de télécommunication, de traitement de l’eau représenteraient 3,5 % du PIB mondial d’ici 2030, soit près de 71 000 milliards de dollars (61 000 milliards d’euros).Laetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste William Audureau Microsoft a dévoilé, mercredi 21 janvier, son HoloLens, un casque de réalité augmentée, capable de proposer de la réalité virtuelle, mais présenté par son constructeur comme des lunettes holographiques. De quoi s'y perdre, entre trois technologies à l'expérience utilisateur très différentes.L'holographieElle a été popularisée en 1977 par l'hologramme de la princesse Leia dans Star Wars, et remise au goût du jour pour ressusciter des chanteurs comme Mickael Jackson ou Tupac dans les années 2010 (il s'agit en réalité de simples projections doublées d'un effet d'optique). Loin d'être un fantasme pour férus de science-fiction, l'holographie est pourtant une technologie qui existe bel et bien déjà de manière commerciale, même si elle est pour l'instant essentiellement réservée à des clients professionnels (industrie du spectacle, boutiques de grands magasins, communicants) en raison de son prix. Elle consiste à projeter dans l'espace un objet en trois dimensions, autour duquel, sans casque ni lunettes, les spectateurs peuvent tourner pour l'observer sous différents angles. Mais et contrairement à ce que Star Wars suggère, il ne peut pas y avoir d'hologramme dans l'air libre, du moins en l'état actuel des connaissances : il faut que l'image soit projetée contre un écran ou des parois semi-réfléchissantes, ce qui explique pourquoi les sociétés spécialisées les commercialisent sous forme des « boîtes holographiques ». Contrairement à ce qu'affirme la communication mise en place par Microsoft, son casque HoloLens ne relève pas de l'holographie mais de la réalité augmentée. Les applications holographiques grand public sont encore embryonnaire, et se heurtent à plusieurs obstacles : le prix, tout d'abord, mais aussi le rendu des couleurs et l'impossibilité de restituer des scènes complexes avec plusieurs éléments. La réalité augmentéeL'idée est simple : elle consiste à enrichir visuellement la réalité d'informations ou d'images générées par un accessoire dédié. On en trouve la trace dans plusieurs œuvres de la culture populaire, de Dragon Ball Z, avec le détecteur de puissance, jusqu'à Minority Report et ses publicités personnalisées. D'un point de vue pratique, elle suppose au moins deux éléments : un objectif pour filmer une scène et un écran pour la restituer, en temps réel, enrichie de données visuelles supplémentaires. Dans la vraie vie, la réalité augmentée existe déjà, parfois à petit prix. Des consoles portables comme la 3DS et la PS Vita sont par exemple compatibles avec des cartes dédiées qui, une fois posées sur un support plat et filmées par l'appareil, font apparaître à l'écran des personnages virtuels évoluant sur fond réel.Plus ambitieux, les Google Glass promettaient d'enrichir la réalité de toutes les informations de l'écosystème Google, par exemple en surimprimant sur les verres les directions à suivre lors d'un itinéraire en voiture. Le HoloLens de Microsoft prolonge cette approche, en glissant dans le champ de vision de l'utilisateur, par exemple, le visage d'un correspondant sur Skype ou des briques de jeu de construction virtuelles incrustées dans son appartement.La limite de la technologie tient pour l'instant à la présence même d'un casque futuriste et de la gêne occasionnée dans la vie sociale : celui-ci peut être perçu comme ridicule voire, pire, comme intrusif.La réalité virtuelleC'est ce que propose l'Oculus Rift et Morpheus, deux prototypes de casques, l'un dont les droits ont été rachetés par Facebook, le second qui a été développé par Sony. La réalité virtuelle consiste à plonger l'utilisateur dans un monde virtuel englobant, à la manière de la matrice dans le film Matrix. L'utilisateur peut y promener son regard, et même s'y déplacer et y interagir, à la manière d'un jeu vidéo qui ne serait plus contenu dans un simple écran, mais entourerait le joueur. La déconnexion visuelle (voire auditive) avec la réalité est totale, et seuls quelques sens comme l'odorat ou l'équilibre raccrochent encore l'utilisateur à ce qui se passe réellement autour de lui.Ultra-immersive, ce type d'expérience permet d'explorer depuis sa chaise des mondes inaccessibles, comme des reconstitutions virtuelles de l'espace ou de villes éloignées, de se mettre dans la peau d'animaux sauvages, de s'enivrer de voler comme un oiseau, ou encore de s'amuser à parcourir une maison du point de vue d'une araignée ou d'une souris. Principal défaut inhérent à la technologie : ces casques sont encombrants, et l'occlusion de certains sens peut provoquer des maux de têtes. Mieux vaut par ailleurs avoir quelqu'un à ses côtés pour surveiller que junior ne met pas les doigts dans la prise pendant que vous explorez les cratères de Pluton.Si des casques de réalité virtuelle ont été commercialisés dès les années 1990, souvent sans succès, à l'image du Virtual Boy de Nintendo, un regain d'intérêt certain entoure celle-ci depuis les progrès affichés, notamment par l'Oculus Rift – qui n'a cependant toujours ni prix ni date de sortie.William AudureauJournaliste au Monde Matthieu Goar et Hélène Bekmezian Le bureau de Jean-François Copé à l’Assemblée nationale a été perquisitionné, jeudi 22 janvier, dans le cadre de l’affaire Bygmalion. L’information révélée par RTL a été confirmée au Monde. Comme le veut l’usage, les enquêteurs ont demandé aux services du Palais Bourbon l’accès aux locaux une heure avant leur visite. Ils sont arrivés à 10 h 30 et sont restés près de trois heures sur place. L’ancien président de l’UMP et député de Seine-et-Marne était présent. Selon le site du Journal du dimanche, le domicile parisien de l'homme politique, son bureau d'avocat et celui qu'il occupe à la mairie de Meaux (Seine-et-Marne) ont également eu la visite des policiers. Des perquisitions avaient déjà eu lieu en mai et en octobre 2014 au siège de l'UMP.Depuis juin 2014, les juges d’instruction du pôle financier enquêtent sur un système présumé de fausses factures qui aurait pu permettre d’imputer à l’UMP des dépenses de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012. Un montage qui aurait pu servir à maquiller un dépassement des comptes de campagne. Ces factures étaient émises par la société Event & Cie, une filiale de Bygmalion, entreprise fondée par Bastien Millot et Guy Alvès, des proches de Jean-François Copé. Ces derniers ont été mis en examen en octobre 2014 pour abus de confiance, complicité de faux et usage de faux. Franck Attal, ex-patron de la filiale Event & Cie, avait lui mis en examen pour faux et usage de faux.Le dossier s’accélèreLe dossier semble s’accélérer en ce qui concerne les personnalités politiques. Jean-François Copé était à l’époque secrétaire général du parti mais il a toujours nié avoir eu connaissance de ce système de facturation. Mais après les révélations de la presse (après un premier article du Point, Libération a évoqué un montant de 18,5 millions d’euros facturé à l’UMP pour des conventions fictives), il a été poussé à la démission de la présidence du parti le 27 mai 2014 par les dirigeants de son propre camp.Selon des éléments révélés par Le Monde, M. Copé a participé à une réunion fin février 2014 où étaient présents Guy Alvès et Bastien Millot après les premières révélations. Le Figaro a également publié un SMS de Jérôme Lavrilleux, ancien directeur adjoint de la campagne présidentielle de 2012, envoyé à Guillaume Lambert, directeur de la campagne, qui indique que M. Copé est au courant des dérapage des dépenses liées à la campagne présidentielle. Entendu comme témoin, le 26 mai, ce dernier avait ainsi assuré aux policiers n’avoir été mis au courant des malversations que le 16 mai, lors d’une réunion à l’UMP.Lire aussi : De nouveaux éléments fragilisent la défense de Jean-François CopéJérôme Lavrilleux, ancien bras droit de Jean-François Copé, a lui été entendu en garde à vue en juin. Il a depuis été exclu de l’UMP mais dispose d’une immunité en tant que député européen. Toutefois, les magistrats ont demandé à ce qu’elle soit levée. M. Lavrilleux a assuré que Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé n'étaient pas au courant de l’existence de ce système. Mercredi 21 janvier, le bureau de l'Assemblée nationale a levé l'immunité parlementaire de Philippe Briand, à la demande de ce dernier. Ce député UMP d’Indre-et-Loire est l’ancien trésorier de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.Sept personnes ont déjà été mises en examen dans ce dossier, quatre anciens dirigeants de Bygmalion ou d'Event and Cie et trois anciens cadres de l'UMP, dont son ex-directeur général, Eric Cesari, un proche de Nicolas Sarkozy. Après s'être portée partie civile, l'UMP réclame vingt-huit millions d'euros à Bygmalion, jugeant avoir été victime de la société de communication.Matthieu GoarJournaliste au MondeHélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.01.2015 à 15h40 • Mis à jour le22.01.2015 à 18h11 | Alexandre Pouchard et Samuel Laurent Deux semaines après les attentats à Paris, Nicolas Sarkozy était l'invité du journal de 20 heures de France 2, mercredi 21 janvier. L'ancien président de la République a défendu son bilan en matière d'effectifs policiers et a renouvelé une proposition déjà émise et testée par le passé. 1. Des effectifs de police et gendarmerie en baisse depuis 2002Ce qu'il a ditAlors que David Pujadas lui faisait remarquer que « pendant [son] quinquennat, le nombre de personnels de police et de gendarmerie avait diminué de plusieurs milliers », M. Sarkozy a répondu :« C'est faux, c'est faux, c'est totalement faux. [...] Les chiffres parlent d'eux-mêmes : entre 2002 et 2011, on a eu 1 700 postes de plus. »Pourquoi c'est fauxCe n'est pas nouveau, Nicolas Sarkozy est fâché avec les chiffres. Qu'il s'agisse de la période 2002-2011 ou du seul quinquennat (2007-2012), les effectifs de police et de gendarmerie ont baissé.Selon les chiffres publiés dans un rapport de la Cour des comptes en mars 2013 ainsi que ceux disponibles dans les projets de loi de finances, la police et la gendarmerie ont perdu plus de 9 000 postes entre 2007 et 2012. Le résultat, notamment, du non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux, une règle instaurée par… Nicolas Sarkozy lui-même.Les effectifs avaient en revanche augmenté entre 2002 et 2007 (+ 7 000 postes), d'où une baisse relativement faible sur la totalité de la période entre 2002 et 2012 (– 2 000 postes). Mais il s'agit bien d'une baisse, contrairement à ce qu'affirme M. Sarkozy. Si l'on s'arrête à 2011, comme le fait l'ancien chef de l'Etat, la diminution des effectifs est un peu moindre (– 1 500 postes) mais « les chiffres parlent [toujours] d'eux-mêmes ».if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1421920093197 .graphe").css("height", 450)$("#container_1421920093197 .title").empty()if ("Evolution des effectifs de policiers et de gendarmes"!= ""){Evolution des effectifs de policiers et de gendarmes")}$("#container_1421920093197 .subtitle").empty()if ("En équivalents temps plein (ETP)"!= ""){En équivalents temps plein (ETP)")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1421920093197 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Lois de finances, Cour des comptes", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:0, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["2002","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" ETP", shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Effectifs policiers", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 144605 ], [ "", 143970 ], [ "", 145285 ], [ "", 147727 ], [ "", 148855 ], [ "", 148355 ], [ "", 146328 ], [ "", 144922 ], [ "", 144900 ], [ "", 144958 ], [ "", 143535 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Effectifs gendarmes", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 97987 ], [ "", 99334 ], [ "", 101000 ], [ "", 100225 ], [ "", 100540 ], [ "", 101336 ], [ "", 100389 ], [ "", 97416 ], [ "", 96107 ], [ "", 96076 ], [ "", 96900 ] ], "color": "#FFc832" }]})});var chart = $('#container_1421920093197 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}2. « Rétablir » des heures supplémentaires… jamais suppriméesCe qu'il a ditSoulignant que la formation des forces de l'ordre prend du temps alors que le besoin de renforts est urgent, Nicolas Sarkozy a proposé :« Vous pouvez renforcer notre dispositif sans perdre de temps en décidant immédiatement de rétablir les heures supplémentaires dans la police, dans les services de renseignement, ce qui nous permettra de récompenser des fonctionnaires qui ont fait un travail remarquable. »Pourquoi c'est plus compliquéL'ancien chef de l'Etat propose de « rétablir » des heures supplémentaires dans la police… qui n'ont jamais été supprimées. Le décret n° 2000-194 du 3 mars 2000 fixe « les conditions d'attribution d'une indemnité pour services supplémentaires aux fonctionnaires actifs de la police nationale ». En réalité, les heures supplémentaires ne donnent pas lieu à une rémunération (sauf pour les compagnies républicaines de sécurité, CRS) mais à une récupération en repos. En 2011, la Cour des comptes avait dénoncé « l'accumulation des heures supplémentaires » non récupérées, avec un solde qui était passé de 7 millions d'heures stockées au 31 décembre 2002 à 12,6 millions en décembre 2008.A la fin de sa présidence, Nicolas Sarkozy avait mis en place un dispositif exceptionnel intitulé « plan d'optimisation opérationnelle des services de police ». Il consistait à « renforcer la présence de policiers sur la voie publique, notamment pendant la nuit et les week-ends, sans procéder à de nouveaux recrutements ». C'est-à-dire que des agents pouvaient effectuer des patrouilles supplémentaires, sur une base volontaire, en étant payés plus. Selon Frédéric Péchenard, alors directeur général de la police nationale et actuel directeur général de l'UMP, ce système présentait l'avantage d'être « souple et efficace » pour mobiliser des forces supplémentaires.Problème : la mise en application de cette mesure a été vivement critiquée par la Cour des comptes en 2013. La rémunération horaire prévue dans ce plan était bien supérieure à celle prévue par le décret du 3 mars 2000. La décision a été prise par Frédéric Péchenard pour « susciter un nombre de volontaires suffisant », sans modifier le décret en question, comme cela aurait dû être le cas. M. Péchenard assure aujourd'hui au Monde que seules « certaines heures » ont été payées plus car elles cumulaient la rémunération prévue par le décret et le règlement intérieur de la police nationale en cas de travail de nuit et de week-end.Manuel Valls avait répondu aux remarques de la Cour des comptes en affirmant que « si l'utilisation d'un dispositif [semblable] devait à nouveau être nécessaire, l'application d'une telle démarche nécessiterait de procéder au préalable à une modification du décret du 3 mars 2000 afin d'éviter le risque de lectures juridiques sujettes à caution ». Nicolas Sarkozy n'a pas seulement évoqué la police durant son entretien sur France 2. L'ancien président a aussi parlé de « l'islam de France », une expression récurrente dans son discours.  3. "Islam de France et non Islam en France", une vieille rengaineCe qu'il a dit« Nous voulons un islam de France et non pas un islam en France »Pourquoi c'est du déjà-vuVouloir définir un « islam de France », c'est-à-dire qui s'intègre bien à la République, plutôt qu'un « islam en France » dont certaines valeurs y seraient contraires, c'est une expression récurrente dans le discours de Nicolas Sarkozy, au moins depuis le début des années 2000. C'est dans cette optique qu'en 2003, alors qu'il était ministre de l'intérieur, il avait contribué à la création du Conseil français du culte musulman (CFCM), instance représentative de la population musulmane en France.Dès 2002, Nicolas Sarkozy expliquait à l'Assemblée qu'en créant le CFCM, il cherchait à « donner à l'islam une représentation nationale qui lui permette de s'exprimer et de trouver sa place à la table de la République, mais un islam de France et non pas un islam en France ».En décembre 2007, alors qu'il est devenu chef de l'Etat, il reprend cette expression lors d'une visite au Vatican : « Partant du principe également que  je ne souhaite pas un islam en France mais un islam de France. C'est donc la question d'un islam européanisé, compatible avec les valeurs de la civilisation européenne et donc c'est pour ça que j'ai créé le CFCM : voilà les débats que je souhaite voir prospérer en France », explique-t-il à la presse.En 2011, alors que le débat sur « l'identité nationale » voulu par M. Sarkozy alimente la polémique, ce dernier ressort la même idée. Interrogé sur l'échec du multiculturalisme, il répond : « Il doit y avoir un islam de France, et non un islam en France. Il est parfaitement normal qu'il y ait des lieux de culte pour tous. Mais nous ne voulons qu'il n'y ait pas de prosélytisme agressif, quel qu'il soit. »Et en 2012, lors du débat de l'entre-deux-tours avec M. Hollande, Nicolas Sarkozy utilise une nouvelle fois la formule : « Depuis dix ans, nous assistons à une radicalisation et à une pression d'un islam en France alors que nous voulons un islam de France », lance-t-il. Bref, l'expression aura accompagné une bonne partie de la carrière de Nicolas Sarkozy.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.01.2015 à 14h54 • Mis à jour le22.01.2015 à 16h18 | Rémi Dupré Si les dirigeants du Paris-Saint-Germain grondent actuellement en voyant leur équipe peiner au troisième rang de la Ligue 1, ils ont dû esquisser un sourire satisfait, jeudi, en parcourant la nouvelle édition de la Football Money League, étude réalisée chaque année depuis 1997 par le cabinet d’audit Deloitte. Avec 474,2 millions d’euros de revenus affichés à l’issue de la saison 2013-2014, l’équipe de la capitale conserve sa cinquième place au classement des clubs les plus riches d’Europe. A ce palmarès économique, le PSG enregistre un bond historique (+ 75,4 millions d’euros), puisque son chiffre d’affaires était évalué à 398,8 millions d’euros au terme de l’exercice 2012-2013.Depuis 2011 et son rachat par les actionnaires de Qatar Sports Investments (QSI), l’institution parisienne a augmenté ses revenus de 374 millions d’euros. De surcroît, le double champion de France en titre tire 69 % (327,7 millions d’euros) de son chiffre d’affaires de ses retombées commerciales. C’est la plus grosse proportion observée dans ce domaine par le cabinet Deloitte. Pour expliquer ces « revenus commerciaux record », les analystes pointent le partenariat lié avec l’autorité du tourisme du Qatar (QTA) (150 millions d’euros par saison durant quatre ans), qui a valu au PSG d’être sanctionné au printemps 2014 dans le cadre du fair-play financier.« Cela est complété par les contrats de sponsoring noués avec Nike et Emirates, ajoute le cabinet Deloitte. Le club a aussi bénéficié d’un nombre de nouveaux accords ou de contrats renouvelés lors de la saison 2014-2014 avec la Banque nationale du Qatar, Ooredoo, Panasonic, Microsoft, Hublot et Heineken. Les revenus commerciaux sont “boostés” aussi par l’apparition des tournées internationales, notamment celle de la mi-saison avec un match amical contre le Real Madrid à Doha. »DES REVENUS QUI AVOISINENT CEUX DU BARCA ET DU BAYERNTirant ses revenus à 13 % de la billetterie (63,1 millions d’euros) et à 18 % des droits télévisuels (83,4 millions d’euros), le PSG a notamment reçu 54,4 millions d’euros de l’UEFA en vertu de sa participation à la Ligue des champions. Il est le seul club français à figurer dans le top 20 européen, loin devant l’Olympique de Marseille, classé 23e (130, 5 millions). Son chiffre d’affaires avoisine désormais celui du FC Barcelone (484,6 millions d’euros), 2e en 2012-2013 (482,6) et 4e désormais au classement, et celui du Bayern Munich (487,5 millions d’euros), qui conserve son troisième rang (431,2 millions en 2012-2013).Club le plus riche du monde lors du premier classement de la Football Money League en 1997, Manchester United passe en une année de la quatrième à la deuxième place en affichant des revenus de 518 millions d’euros (contre 423,8 en 2012-2013). Les Red Devils n’avaient plus figuré dans le duo de tête depuis la saison 2007-2008. Ils ne pâtissent guère de leur piètre classement en Premier League (7e), qui a eu pour conséquence de les priver pour la première fois d’une qualification européenne depuis la saison 1989-1990. Ils profitent notamment de leurs revenus commerciaux (226,4 millions d’euros), notamment sur le marché asiatique (Chine, Corée du Sud) et de la juteuse répartition des droits télévisuels en Premier League qui lui assurent une manne de 162,3 millions d’euros.Pour la dixième année d'affilée, le Real Madrid demeure le club le plus riche de la planète avec des revenus estimés à 549,5 millions d’euros, soit une croissance de 6 % (+ 30,6 millions d’euros) par rapport à la saison 2012-2013. Les Merengue profitent notamment de leur dixième (Decima) victoire en Ligue des champions, en mai 2014, lors de la finale (4-1 après prolongations) qui les a opposés à leurs frères ennemis de l’Atlético. Ils ont tiré 42 % de leur chiffre d’affaires de leurs retombées commerciales (231,5 millions d’euros), 37 % des droits télévisuels (204,2 millions d’euros) et de 21 % de la billetterie (113,8 millions d’euros). « 2013-2014 est la première saison durant laquelle un club de football gagne plus de 200 millions d’euros en droits TV », insistent les analystes de Deloitte.Selon le cabinet d’audit, les 20 clubs européens les plus riches ont réalisé un chiffre d’affaires cumulé de 6,2 milliards d’euros en 2013-2014, soit une augmentation de 14 % par rapport à la saison précédente. Trois clubs espagnols (Real Madrid, FC Barcelone, Atlético Madrid), quatre italiens (Milan AC, Juventus, Inter Milan, Naples), trois allemands (Bayern Munich, Borussia Dortmund, Schalke 04), et surtout huit clubs anglais (Manchester United, Manchester City, Chelsea, Arsenal, Liverpool, Tottenham Hotspur, Newcastle United et Everton) figurent dans ce cénacle très prisé. Galatasaray est la seule équipe turque (18e, 161, 9 millions d’euros) à apparaître dans ce top 20.Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Michel Bezat Voilà qui ne fait pas les affaires de GDF Suez et de ses concurrents. Une température exceptionnellement douce et la crise économique ont entraîné une forte baisse de la consommation de gaz en France en 2014. Le recul a été de 16,5 %, a indiqué Thierry Trouvé, directeur général de GRTgaz, mercredi 21 janvier, tombant de 467 térawattheures (TWh) en 2013 à 390 TWh un an plus tard, même si ce recul peut être ramené à 5,4 % après correction des effets climatiques.Il faudra aussi disposer du bilan de TIGF, l’ex-filiale de Total qui assure un quart du transport du gaz dans l’Hexagone (dans le Sud-Ouest), pour disposer d’une vision globale. Mais c’est le niveau le plus bas observé depuis dix ans, précise la filiale de GDF Suez.L’année 2014 a été la plus chaude que la France ait connu depuis que les premières statistiques météorologiques, et ce phénomène a fortement pesé.Fort recul chez les particuliersTous les clients n’ont pas eu le même comportement. La consommation des particuliers et des petits professionnels raccordés au réseau de distribution de GRDF, autre filiale de GDF Suez, a chuté de 19,2 %, un chiffre ramené à 2,2 % après correction des effets climatiques.La chute est d’autant plus forte que le premier semestre 2013 avait été plus froid que la normale.Les Français se sont moins chauffés certes, mais M. Trouvé estime qu’« une moitié de cet écart résiduel de 2,2 % est probablement imputable à l’effet des politiques environnementales (efficacité énergétique, performance des bâtiments…) ».GRTgaz constate, par ailleurs, une bonne résistance de la consommation des industriels (hors production d’électricité) directement raccordés aux gros gazoducs de son réseau, même si elle a reculé de 6,1 %.« On constate une relative stabilité des volumes de gaz consommés par les clients industriels depuis dix ans », note l’entreprise.En revanche, la demande de gaz pour les centrales électriques a poursuivi sa baisse en 2014 (– 34 %). Depuis 2011, les volumes de gaz dans la production électrique ont chuté de 60 % pour tomber à 19 TWh en 2014.Concurrencés par le charbon, les éoliennes et les fermes solaires photovoltaïques, de nombreux électriciens (GDF Suez, E.ON, RWE, Iberdrola, Enel…) ont dû fermer des centrales au gaz.Hausse des flux liés au transit vers l’Espagne et l’ItalieLa France étant un pays de transit notamment Nord-Sud, GRTgaz achemine aussi du gaz vers d’autres pays. En 2014, les volumes transportés ont baissé de 8,4 % (à 583 TWh), reflétant le marasme économique qui frappe l’Europe.« Les flux liés au transit de gaz vers l’Espagne et l’Italie ont partiellement compensé la baisse des consommations, en augmentant de 41 % », note GRTgaz.Après des problèmes qui avaient entraîné, début 2014, une forte augmentation des prix dans le sud de la France, pénalisant des secteurs très « gazointensifs » comme la chimie, GRTgaz dit avoir pris « des initiatives qui ont permis de réduire les tensions Nord-Sud ».L’entreprise a notamment augmenté les capacités de près de 20 %. « L’écart de prix entre les places de marché Nord et Sud [parfois de 1 à 3, selon l’Union des industries chimiques], a disparu en novembre et décembre, notamment grâce au retour du gaz naturel liquéfié dans les terminaux du sud de la France. » Ces terminaux restent néanmoins sous-utilisés : les importations via les méthaniers ont encore reculé de 19 %.Pour améliorer l’approvisionnement du pays, le gouvernement a donné son feu vert, mi-janvier, à la construction du gazoduc « Eridan » de 220 kilomètres (des Bouches-du-Rhône à la Drôme), qui doit être mis en service fin 2016.Déclaré d’utilité publique en octobre 2014, ce projet de 500 millions d’euros permettra de « développer les capacités de transport de gaz naturel dans le Sud-Est, sur l’axe Sud-Nord », indique GRTgaz.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anthony Hernandez La plupart des joueurs qui disputent la 30e Coupe d'Afrique des nations évoluent en Europe. La France fournit cette année encore le plus important contingent avec soizante-quatorze joueurs sélectionnés. Mais du Cameroun au Burkina Faso en passant par la Tunisie et la République démocratique du Congo, certains internationaux africains défendent encore les couleurs d'un club de leur championnat national. Le Monde leur donne la parole à l'occasion de cette compétition qui se déroule jusqu'au 8 février en Guinée équatoriale. >> Lire : « En Tunisie, on fait passer les clubs avant la sélection »Avant la rencontre entre la République démocratique du Congo et le Cap-Vert, jeudi à 20 heures à Ebibeyin, Robert Muteba Kidiaba, gardien de but du Tout-Puissant Mazembe, évoque ce que représente le football dans son pays. Selon celui qui joue dans le meilleur club de RDC depuis 2002 et qui compte 105 sélections avec les Léopards du Congo, le football permet d'« oublier les problèmes et le quotidien difficile ». Le football comme un exutoire« Le football représente beaucoup de choses, il réunit les gens. Les Congolais oublient les problèmes, les soucis du quotidien. Il y a une passion énorme pour le foot. Je ne peux pas me promener tranquillement. Sinon on dit : “ Ah, c'est la voiture de Kidiaba ”. Je créé des embouteillages. Je dois faire mes courses en cachette ou envoyer quelqu'un à ma place. Les supporteurs sont difficiles à gérer et très exigeants. [Ces dernières années, de nombreux incidents mortels ont émaillé des matchs du championnat de RDC, dont 15 morts à Kinshasa en mai 2014 et 3 morts à Lubumbashi en novembre.] Il y a des rivalités par exemple entre mon club du Tout-Puissant Mazembe, dans la province du Katanga, et les clubs de la capitale comme l'AS Vita. Lorsqu'un joueur d'un club du Katanga joue à Kinshasa sous le maillot national, il doit être le meilleur. Sinon le public se met à douter. Quand j'entre sur le terrain, les gens sont contents de moi. Tout se passe bien. Les supporteurs savent se retrouver derrière la nation quand les Léopards jouent. » Un championnat disputé  « Le championnat national se développe. Il n'y a pas la domination d'un seul club [le Tout-Puissant a tout de même remporté les quatre derniers titres]. A Lubumbashi, des clubs comme le FC Saint Eloi Lupopo ou le Cercle sportif Don Bosco sont performants. A Kinshasa, vous avez l'AS Vita [finaliste de la Ligue des champions africaine en 2014] ou encore le DC Motema Pembe. Depuis 2013-2014, après deux saisons en poule unique de 14 clubs, le championnat est à nouveau divisé en deux groupes de huit équipes. Les deux premières se qualifient pour un tour final qui décide du champion. L'engouement est de partout mais particulièrement lors du clasico Tout-Puissant Mazembe contre Vita et également lors du derby de Lubumbashi face à Lupopo. »Les clubs de RDC au sommet de l'Afrique« Le Tout-Puissant est l'un des cinq meilleurs clubs africains [quatre Ligues des champions d'Afrique en 1967, 1968, 2009 et 2010]. L'AS Vita est aussi compétitif sur le continent [1 Ligue des champions en 1973 et deux finales perdues, dont celle de 2014]. Le président Moïse Katumbi Chapwe [ce riche homme d'affaire est président du Tout-Puissant depuis 1997 et gouverneur du Katanga depuis 2007] offre les meilleures conditions pour que les joueurs et le staff soient à l'aise. Nous avons un avion privé pour les déplacements, souvent longs. Notre stade de 20 000 places est flambant neuf. Le club est l'un de ceux qui pratiquent les meilleurs salaires en Afrique, à partir de 10 000 dollars par mois. » L'exil est plus difficile pour un gardien africain« J'ai fait toute ma carrière en RDC [Robert Kidiaba a disputé plus de 700 matchs rien qu'avec le Tout-Puissant Mazembe depuis 2002]. J'avais des propositions venant du Brésil en 2010 mais mon président voulait me garder. J'avais sa confiance, et ma carrière était déjà bien entamée. Je tends vers la fin et je n'aurai donc pas eu la possibilité de montrer de quoi j'étais capable en Europe. C'est ainsi. Pour les gardiens africains, il est plus compliqué de s'expatrier. En Europe, ils préfèrent les gardiens qui ont été formés là-bas. Souvent, les gardiens africains qui y jouent ont grandi là-bas ou ont rejoint jeunes les centres de formation. »Une ossature locale chez les Léopards« Il est important d'avoir des joueurs locaux en équipe nationale. Cela montre que nous avons du talent dans notre championnat, contrairement à d'autres pays. C'est important de donner leur chance à ses joueurs. De plus, quelques internationaux africains jouent également pour des clubs de RDC [cinq joueurs de Mazembe dont deux Zambiens,un Ivoirien, un Malien et un Ghanéen seront à la CAN 2015]. » Anthony HernandezJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le conflit des routiers a entamé, lundi 26 janvier, sa seconde semaine de grève, avec des blocages ciblés, sans que le dialogue social n'ait repris. Nicolas Paulissen, le président de la Fédération nationale du transport routier (FNTR) assure que néanmoins, « que tous les fils du dialogue ne sont pas rompus. Nous avons toujours des contacts informels avec les organisations syndicales et le secrétariat d'Etat aux transports. »La négociation bloque toujours sur les augmentations salariales conventionnelles. Le patronat a proposé d'ouvrir d'autres chantiers, tels que le renforcement de la protection sociale, et obtenu une fin de non recevoir de la part de l'intersyndicale CGT-FO-CGC-CFTC, qui veut d’abord régler la question des salaires.Une autre proposition patronale a surgi, qui ne semble pas non plus permettre de sortir de l'impasse pour le moment. L'Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE), qui représente les PME, souhaite que soit mise à l'ordre du jour la définition du temps de travail des conducteurs.Elle part du principe qu'« il n'est plus concevable que les entreprises françaises accusent une déperdition de 30 % du temps de conduite vis-à-vis de leurs concurrentes européennes en raison d'une simple différence d'appréciation des temps de disponibilité des conducteurs. »L'OTRE indique qu'elle « identifie ce point comme une condition nécessaire » à la reprise des négociations.« 30 % du temps de travail effectif »En France, précise Gilles Mathelié-Guinlet, son secrétaire général, le temps d'attente des routiers, sur un parking avant un chargement ou un déchargement, ou bien sur un quai pour prendre un ferry, « entre dans le calcul du temps de travail effectif, dont il représente 30 %, alors que dans certains pays, l'attente n'est pas considérée comme du temps de travail. C'est un temps non productif, qui coûte très cher aux entreprises« L’OTRE propose « que ce temps soit considéré comme un temps d'astreinte payé avec un pourcentage du taux horaire. » Les heures d'attente sortiraient ainsi du temps de travail, « ce qui laisserait du temps de conduite en plus », estime M. Mathelié-Guilet. Pour lui, au final, le salaire serait augmenté puisque viendrait s'ajouter trois heures d'astreinte.Les syndicats ne veulent pas en discuter. « Tant qu'à faire, le patronat pourrait nous envoyer une facture pour que nous, on paie les patrons ! », s'énerve Thierry Douine, président de la fédération CFTC des transports.Avant d'expliquer que « pendant ces heures, on attend que le client nous donne le feu vert pour charger ou décharger de la marchandise. Et on doit rester là, sans pouvoir vaquer à nos occupations personnelles, parce que quand le client nous dit : je vous appelle dans 2 heures, finalement il nous prend une heure plus tard. »De même, sur le quai dans l'attente d'un ferry, « je ne vais pas jouer à la belote dans un bistrot, j'attends le ferry. » Pour lui, tous ces chantiers proposés ne font que mettre en évidence le fait que « le routier n'a pas un salaire équivalent à ses responsabilités. »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard Les acteurs du monde de la publicité s’opposent depuis de longs mois sur les règles du jeu à suivre sur Internet. Et ils ont eu la surprise de découvrir qu’un amendement à la « loi Macron », voté par les députés en commission le 16 janvier, apporte un début de réponse au débat : il soumet le numérique aux principes de la « loi Sapin », rédigée en 1993 pour imposer au secteur publicitaire une obligation de transparence.Lire : Dans la publicité, Internet bouscule frontière entre agences médias et régies« Ce secteur était avant 1993 caractérisé par une grande opacité, peu favorable à une bonne allocation des ressources », a expliqué François Brottes, auteur de l’amendement (relevé par la Correspondance de la presse) et président de la commission spéciale chargée d’examiner le projet de la loi pour la croissance et l’activité du ministre de l’économie, Emmanuel Macron.Avec l’essor du numérique, cette opacité s’est redéveloppée et il y a dans le secteur un problème d’éthique, selon les annonceurs : « Le grand principe de la loi Sapin, c’est qu’on ne doit pas confondre l’achat et la revente. On ne peut donc pas faire les deux à la fois et être un grossiste, comme l’étaient les grandes centrales d’achat avant 1993 », explique Pierre-Jean Bozo, directeur général de l’Union des annonceurs (UDA).Les acteurs doivent donc choisir : les agences médias achètent des espaces pour le compte des annonceurs et les régies en vendent pour le compte des médias.Sur 100 euros, 40 vont aux médias, 60 aux intermédiairesSelon l’UDA, une part du conseil média sur Internet n’est pas neutre et certains acteurs achètent des espaces aux régies pour ensuite les revendre aux annonceurs... sans transparence sur les prix, ce qui ne permet pas à l’annonceur de vérifier que son argent a été dépensé au mieux.L’UDA estime que 10 % à 15 % du marché de la publicité en ligne est concerné. Au niveau européen, elle cite une étude selon laquelle sur 100 euros dépensés par un annonceur, seuls 40 vont aux médias, 60 revenant aux divers intermédiaires.Avec l’amendement inséré dans la loi Macron, les annonceurs ont-ils donc gagné sur toute la ligne ? Ce n’est pas si simple, tant le sujet est complexe et la querelle profonde.D’abord, Emmanuel Macron, en séance, a demandé que soit prise en compte la concertation en cours auprès de tous les acteurs du secteur, dans le cadre du projet de loi numérique de la secrétaire d’Etat Axelle Lemaire, qui devait en principe couvrir ce sujet.Le ministre a fait préciser dans l’amendement que les modalités de « reporting » aux annonceurs seraient précisés plus tard, par décret en conseil d’Etat : il s’agit de la transmission d’informations que l’agence média est tenue de faire à l’annonceur : par exemple sur le prix d’achat des espaces à la régie.Cette subtilité fait dire aux agences médias, que si on en reste là, l’amendement adopté « enfonce une porte ouverte » : la vraie question est, selon elles, de reconnaître un nouveau « statut d’acheteur-revendeur qui existe dans la vraie vie mais n’est pas défini pour la publicité numérique », explique Bertrand Beaudichon, vice-président délégué de l’Udecam. Ce type d’acteurs n’est pas reconnu par la loi Sapin.L’émergence de « transformateurs d’espace »Deux innovations ont bousculé le marché : la collecte de données sur le profil sociologique et l’historique de navigation des internautes, mais aussi l’automatisation de la vente d’espaces publicitaires sur de grandes plateformes « programmatiques », également appelées « trading desks ».Certains acteurs sont donc devenus des « transformateurs d’espace », argumente M. Beaudichon : ils achètent des espaces, y ajoutent des données puis les revendent dans une prestation globale.C’est le cas des « retargeteurs », spécialistes du ciblage des internautes en fonction de leur comportement, selon le vice-président délégué de l’Udecam, mais aussi des filiales de trading-desks créés par des agences médias.Ces dernières peuvent ainsi communiquer à un annonceur le prix d’espaces qu’elles ont achetés à une régie qui appartient à leur propre groupe.« La loi Sapin est trop blanche ou noire », estime-t-on à l’Udecam. Du côté des annonceurs, on estime que l’amendement qui vient d’être adopté « va dans le bon sens ». Au gouvernement la tâche délicate d’achever de clarifier les choses.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Ridet (Rome, correspondant) Neuf ans pour « naufrage par imprudence », quatorze ans pour l’« homicide involontaire de 32 personnes » et trois ans pour « abandon de navire », soit vingt-six ans de prison auxquels s’ajoutent trois mois pour fausses déclarations aux autorités maritimes… C’est la peine qui a été requise, lundi 26 janvier, par les procureurs du tribunal de Grosseto (Toscane), où est jugé Francesco Schettino, ancien capitaine du Costa-Concordia, le paquebot qui, la nuit du 13 au 14 janvier 2012, suite à une manœuvre aventureuse, s’est échoué à l’entrée du port de l’île du Giglio. Les juges ont également réclamé l’arrestation du prévenu « pour risque de fuite » ainsi que la déchéance de ses droits à commander un navire.Lors des réquisitions, l’un des magistrats du parquet a ainsi dressé le portrait de celui que l’Italie ne surnomme plus que le « capitaine poltron ». « Schettino concentre sur lui l’image de l’optimiste imprudent et de l’idiot habile, ce qui fait de lui un idiot imprudent. » « Que Dieu ait pitié de lui, nous, c’est impossible », a ajouté un autre procureur. Le verdict sera rendu au mois de février.Aucune circonstance atténuanteL’absence de circonstances atténuantes prouve bien à quel point l’accusation n’a jamais cru un mot de la défense de Francesco Schettino. Ce dernier s’est présenté comme un capitaine expérimenté, victime de la médiocrité de ses adjoints et de son équipage. La manœuvre fatale de l’inchino qui consiste à s’approcher le plus près des côtes pour faire admirer le paysage aux passagers aurait été « sans danger » si l’on avait écouté scrupuleusement ses consignes.Or le procès a démontré qu’il n’avait cessé de donner des ordres imprudents au timonier et qu’il n’aurait que rarement consulté les instruments du bord jusqu’au moment du choc avec un récif. « Une erreur magistrale », ont indiqué les juges. « Avec trente secondes de plus, la catastrophe aurait été évitée », a plaidé le capitaine. « L’équipage croyait être sur un Concorde, pas sur le Concordia », a-t-il déclaré encore samedi, dans une nouvelle tentative de minimiser ses responsabilités. « Je suis prêt à en assumer une part. Mais une part seulement », a-t-il précisé.Niant contre toute évidence les faits, assurant que sans sa décision de faire échouer le bateau au plus près des côtes le bilan aurait été encore plus lourd, ce personnage hâbleur a semblé vouloir se conformer à son image d’homme le plus détesté de la Péninsule. Un homme prêt à gagner la terre ferme dans sa chaloupe alors que des centaines de passagers cherchaient encore à fuir la carcasse du navire. « Il n’a pas cherché à sauver des vies. Il est resté sur un rocher à regarder couler son navire », accusent les magistrats… « Peuple de poètes et de navigateurs », comme il est inscrit au fronton du Palais de civilisation à Rome, les Italiens n’ont pas apprécié qu’on se moque d’eux. Les juges non plus.Philippe Ridet (Rome, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Luc Leroux (Marseille, correspondant) Le parquet national financier a ouvert, le 12 janvier, une enquête préliminaire pour favoritisme, prise illégale d'intérêts, complicité et recel de ces délits autour des quatre marchés de la distribution de l'eau et de l'assainissement signés, le 31 octobre 2013, par la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM). Le parquet national financier s’est saisi de ce dossier initialement entre les mains du procureur de la République de Marseille, et a confié les investigations à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales.Conclus pour quinze ans, ces quatre marchés, dont le chiffre d'affaires prévisionnel avoisine les 3,2 milliards d'euros, ont été sévèrement critiqués, en avril 2014, par la chambre régionale des comptes Provence-Alpes-Côte d'Azur, qui soulignait également un possible conflit d'intérêts concernant Martine Vassal, adjointe au maire (UMP) de Marseille et chef de file de la droite aux élections départementales de mars.Au terme d'un processus d'appel d'offres, la Société des eaux de Marseille (SEM, filiale à 100 % de Veolia) avait été nommée attributaire du marché de la distribution de l'eau dans dix-sept des dix-huit communes de la métropole – près d'un million d'habitants – et de deux des trois marchés d'assainissement, le troisième revenant à la Société d'exploitation du réseau d'assainissement de Marseille (SERAM, filiale de Suez Environnement). Le président de la métropole, le socialiste Eugène Caselli – il a été remplacé par l'UMP Guy Teissier en avril 2014 – se félicitait alors d'une baisse du prix de l'eau.Une transparence pas « optimale »Saisie le 9 décembre 2013 par le préfet des Bouches-du-Rhône, la chambre régionale des comptes a analysé ces marchés qui mettaient en concurrence Veolia via sa filiale – distributeur de l'eau à Marseille depuis 1942 – et le groupement Lyonnaise des eaux-France Suez Environnement. « L'économie générale du contrat est très favorable aux intérêts du délégataire », pointaient les magistrats, considérant que la collectivité « n'a pas utilisé toutes ses marges de négociation ».Les conditions de transparence n'ayant pas été « optimales », Marseille Provence Métropole a, aux yeux de la chambre régionale des comptes, « exposé la procédure à un risque de constat d'irrégularité par le juge administratif ». La durée de la délégation de service public de l'eau est jugée « manifestement excessive » : quinze ans au lieu de douze en moyenne. Le montant des investissements mis en avant pour justifier cette durée n'a pas convaincu la chambre régionale. Ses experts comparent ainsi le contrat signé par Veolia avec le Syndicat des eaux d'Ile-de-France, en 2010 – douze années pour 80 millions d'euros d'investissements – à celui signé à Marseille – quinze années pour 39,7 millions d'euros.Les juges de la chambre régionale des comptes se sont étonnés du montant des frais de siège versés au délégataire – 2% des charges d'exploitation alors que la métropole souhaitait les plafonner à 0,5% –, et du défaut d'inventaires des installations. Leur rapport concluait que « la régularité du contrat s'en trouve atteinte, l'absence d'inventaires suscitant des doutes sur les modalités d'estimation des travaux de renouvellement et leur prise en compte pour départager les offres ».Martine Vassal « sereine »Cette enquête préliminaire tombe mal pour Martine Vassal, chef de file de l’UMP aux prochaines élections départementales, la droite comptant mettre fin à trente-deux ans d'hégémonie de la gauche à la tête du conseil général. Adjointe au maire de Marseille, Mme Vassal avait eu, en sa qualité de présidente de la commission « agglomération éco-responsable » de la métropole, « une influence active sur l'adoption par le conseil de communauté de Marseille Provence Métropole des délibérations y compris sur le choix du délégataire finalement retenu », écrivaient les juges financiers dans leur avis.Or l'élue est par ailleurs trésorière depuis novembre 2012 du Conseil mondial de l'eau – organisateur du Forum mondial de l'eau à Marseille en mars 2012 –, présidé par Loïc Fauchon, président de la Société des eaux de Marseille et signataire du contrat de délégation de service public. L'élue, qui aurait donc eu accès à tout le processus de négociation, aurait dû, selon la chambre, « par prudence, s'abstenir de prendre part au processus ayant abouti à la décision d'attribuer la délégation de service public de l'eau à la SEM ».A la publication des avis de la chambre régionale des comptes, Martine Vassal s'était déclarée « sereine » : « Ce sont les services de Marseille Provence Métropole qui ont mené l'analyse et nous avons suivi leurs préconisations. » Dans sa réponse en mai 2014, la communauté urbaine contestait point par point l'ensemble des griefs détaillés par la chambre régionale des comptes. La SEM indiquait, de son côté, que « face à une concurrence sévère et déterminée, elle a proposé le meilleur service au meilleur prix pour les habitants et notamment une baisse de 20 % par rapport au tarif précédent. »Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde 26.01.2015 à 17h19 • Mis à jour le26.01.2015 à 17h29 La Ville de Paris projette de créer des structures d’accueil pour les mineurs étrangers isolés, a annoncé Dominique Versini, adjointe à la mairie de Paris, chargée de la protection de l’enfance, lundi 26 janvier. Entre le moment où un mineur isolé étranger arrive à Paris et celui où il est pris en charge par les services sociaux, il devrait légalement se passer au maximum cinq jours, le temps de vérifier sa minorité. En réalité, il se passe plusieurs mois pendant lesquels le mineur ne dispose pas d’un logement pérenne et se trouve parfois en situation de grande précarité.Lorsqu’un jeune étranger arrive à Paris, il passe d’abord par la Permanence d’accueil et d’orientation des mineurs isolés étrangers (Paomi). En France, les services de l’aide sociale à l’enfance, gérés par les départements, ont l’obligation de prendre en charge les mineurs, avec ou sans papier. Les adultes majeurs, s’ils sont en situation irrégulière, sont quant à eux expulsables. A la Paomi, l’enfant raconte son parcours et ses papiers d’identité sont vérifiés. A l’issue de cet entretien, une première évaluation est livrée : il est plutôt mineur ou plutôt majeur. Le dossier est ensuite transmis à la justice, qui tranche.Vingt euros par semaineEn attendant la décision, ces jeunes sont laissés dans la précarité. Ils dorment dans des gymnases ou dans des hôtels, seuls. Et l’aide sociale à l’enfance leur verse environ 20 euros par semaine en liquide. « Nous ne voulons plus cela car nous avons remarqué qu’il y avait des réseaux autour de ces jeunes », a expliqué Dominique Versini. Un appel à projet a donc été lancé mi-décembre. Il devrait être présenté en mars. L’idée serait de créer un accueil de jour pour environ 150 jeunes qui offrirait des repas, la possibilité de faire une lessive ou de se laver ; des services suffisants pour ne plus avoir à verser de l’argent aux migrants et surtout leur permettre de rompre leur isolement.L’appel à projet comporte également la création d’une structure de nuit d’environ 25 places pour les plus vulnérables. « On veut qu’il y ait un adulte pour les encadrer et ne pas les laisser seuls. L’objectif, c’est de mettre ces jeunes à l’abri », a détaillé l’élue.Et surtout, d’accélérer le processus entre l’évaluation de la Paomi et la décision de justice. Car c’est cette période qui pose problème. Paris accueille 1 700 mineurs isolés étrangers, soit un tiers de l’ensemble du pays. En décembre 2014, dix travailleurs sociaux supplémentaires avaient été recrutés. « Notre objectif c’est de rentrer dans le délai de cinq jours d’ici mars », a expliqué Mme Versini.« Cela ne règlera pas les problèmes de fonds, s’est étonnée Brigitte Wieser, de Réseau éducation sans frontières Paris (RESF). Que ça aille plus vite et qu’ils soient encadrés, c’est très bien, mais ce qu’on veut, c’est que ces jeunes ne soient pas mis dehors le jour de leurs 18 ans en pleine année scolaire ». La Mairie de Paris doit faire des annonces aux associations le 2 février. « On nous a promis une remise à plat du dispositif », glisse, sceptique, Brigitte Wieser.Mobilisation pour les lycéens sans papiers Interdisons les tests d’âge osseux sur les jeunes immigrés Thibault Petit Bruno Lesprit Après avoir parcouru ces lignes, le lecteur se surprendra peut-être à connaître dorénavant d’autres Cap-Verdiens que la diva de la morna, la chanteuse Cesaria Evora. Par chance, les deux noms proposés sont faciles à retenir pour un Français qui aurait suivi l'épopée de la Coupe du monde de 1986 : Platini et Stopira. Ce sont en effet deux des vingt-trois joueurs que Rui Aguas, le sélectionneur portugais du Cap-Vert, a appelé pour disputer la Coupe d’Afrique des nations (CAN) en Guinée équatoriale.Suivez Zambie-Cap-Vert en direct à partir de 19 heuresLes Tubarões Azuis (« Requins bleus ») conservent toutes leurs chances de se qualifier pour les quarts de finale avant d’affronter la Zambie, lundi 26 janvier à 19 heures à Ebebiyin. Après avoir tenu en échec la Tunisie et la République démocratique du Congo, un nul pourrait leur suffire si, dans le même temps, les Tunisiens battent les Congolais à Bata. Cet exploit ne serait pas inédit. En 2013, en Afrique du Sud,  les Cap-Verdiens, qui avaient décroché  leur première participation à cette compétition en écartant le Cameroun,  avaient fait ensuite sensation en franchissant la phase de poules au détriment du Maroc et de l’Angola. Ils étaient tombés en quarts devant le Ghana (0-2).Luis Carlos Almada Soares, dit « Platini », était alors entré dans l’histoire du football national en devenant le premier buteur cap-verdien de la CAN, et même d’un grand tournoi international. Commun dans les pays lusophones, l’état-civil à rallonge se traduit généralement par l’emploi d’un diminutif. Dans son cas, ce fut un surnom en hommage au numéro 10 français. Cela tombe bien, car c’est aussi le poste qu’occupe cet homonyme de 28 ans, qui a perdu depuis sa place de titulaire en sélection. Depuis le début de la CAN,  Platini n'a joué qu’une dizaine de minutes, face aux Congolais.DEUX PLATINI LUSOPHONESIl n’est pas le premier footballeur à avoir été baptisé en l’honneur de l’actuel patron de l’UEFA.  De trois ans son aîné, le baroudeur brésilien Michel Platini Mesquita l’a devancé. Curiosité permise par la mondialisation du football, les deux Platini lusophones ont pu se croiser récemment dans le championnat bulgare, puisque le Cap-Verdien évolue actuellement au CSKA Sofia (après un détour chypriote à l’Omonia Nicosie) et le Brésilien vient d’être libéré par le Slavia Sofia. En revanche, le dénommé Patrick Martins Viera, prêté à Yokohama par le Palmeiras de Sao Paulo, n'a pas encore eu le loisir de rencontrer un double portant le nom de l'ancienne tour défensive des Bleus.Les Brésiliens semblaient détenir en football le monopole des apelidos adoptés en hommage à d’illustres personnages, sportifs ou non. A commencer par l'attaquant international Hulk, qui hérita le nom du géant vert énervé pour sa supposée ressemblance avec l’acteur Lou Ferrigno. Mais on relève également que les Alain ont la cote, qu'il s'agisse de Delon (avec l'avant Allan Delon, qui fut approché par Marseille) ou d'Allan Kardec, le druide fondateur du spiritisme enterré au Père-Lachaise (avec Alan Kardec, attaquant du Sao Paulo FC). Ce sont cependant les gloires de la musique qui offrent, avec celles du ballon rond, le plus d'exemples, ce qui ne surprend guère de la part du peuple de la samba et de la bossa nova. L’ancien joueur du Real Madrid Roberto Carlos, réputé pour ses coups francs, avait ainsi été nommé d'après une vedette de la MPB, la musique populaire brésilienne.JOHN LENNON ET MICHAEL JACKSONL’Atletico Goianiense a pu offrir le cas unique et inouï d'une formation alignant certains John Lennon et Michael Jackson — au côté de Mahatma Gandhi. Avec ces trois combattants de la paix, la palme de l’originalité revient à l’attaquant de Santa Cruz, Creedence Clearwater Couto. Le malheureux a été affublé de ce nom interminable par un père fan des rockers californiens, fort populaires à la fin des années 1960, et dont l'appellation était déjà imprononçable pour les non-anglophones. « Les plus jeunes n’ont jamais entendu parler de ce groupe, et je dois souvent répéter mon nom plusieurs fois, s'est plaint « CCC ». Mon seul regret est que certaines personnes s’intéressent à moi à cause de mon nom et pas pour mes qualités de footballeur. » Il peut toutefois s'estimer chanceux que son paternel lui ait fait grâce du nom complet de ses idoles : Creedence Clearwater Revival. En comparaison, Platini est évidemment d'un usage aisé. Formé au Sporting Praia, le club de la capitale, le troisième du nom dans le monde du football a rapidement émigré, comme la plupart de ses pairs cap-verdiens, vers les championnats portugais. C’est à Santa Clara, pensionnaire açorien de deuxième division, qu’il s’est illustré, en arrivant au moment où Stopira partait. Mais les deux joueurs avaient déjà été coéquipiers à Praia,  qui fit un temps fortement souffler la nostalgie des Français de 1986 puisqu'elle comptait en outre dans ses rangs un Tigana... Lire aussi : CAN 2015 : le Congo et la Guinée équatoriale premiers qualifiésAgé de 22 ans,  Stopira — avec un « i » et non le « y » de l’avant-centre de la campagne mexicaine — est lui défenseur et indiscutable titulaire de la sélection cap-verdienne. Il doit son sobriquet à son prénom, Ianique, l'équivalent de celui du Français (Yannick). Il a expliqué qu’il lui fut donné à Praia par des anciens, admirateurs des hommes d'Henri Michel. Comme Platini, Ianique Santiago Tavares a quitté le monde lusophone pour migrer en Europe de l’Est, puisqu’il porte aujourd'hui les couleurs du Videoton de Szekesfehervar, en Hongrie.En 2009, il fut une des révélations des Jeux de la lusophonie, lorsque les espoirs cap-verdiens battirent à la surprise générale le Portugal en finale à Lisbonne. Affilié à la FIFA depuis 1986, onze ans après son indépendance, l'archipel, par manque de moyens financiers, s'est longtemps mesuré à ses seuls voisins d'Afrique de l'Ouest, dans le cadre confiné de la Coupe Amilcar-Cabral, du nom du libérateur de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert. Aujourd’hui 40e au classement FIFA et 7e nation africaine, il n'est plus pris de haut. Surtout avec Stopira et Platini dans son effectif.Bruno LespritJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.01.2015 à 16h49 • Mis à jour le 26.01.2015 à 17h24Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/01/26/en-hommage-a-charlie-hebdo-des-lyceens-ont-marche-de-bordeaux-a-paris_4563577_4401467.html"data-title="« Charlie Hebdo » : les lycéens ont marché de Bordeaux à Paris"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/26/400x300/4563676_7_378a_apres-600-kilometres-de-marche-les-lyceens-po_939269330d807642748a87d26bba1638.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/01/26/en-hommage-a-charlie-hebdo-des-lyceens-ont-marche-de-bordeaux-a-paris_4563577_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" « Liberté, on t'aime et on veut te garder » : onze jours après avoir quitté Bordeaux à pied, des lycéens ont achevé, vendredi 24 janvier à Paris, leur marche de 600 km en hommage aux victimes des attentats en région parisienne des 7, 8 et 9 janvier. Ils ont été rejoints en chemin par une cinquantaine d'autres lycéens.Sous un vent glacial, le groupe est arrivé devant l'épicerie Hyper Cacher, porte de Vincennes, dans l'Est parisien, où Amedy Coulibaly avait tué quatre otages, le 9 janvier. C'était deux jours après l'attaque des frères Chérif et Saïd Kouachi contre les locaux de Charlie Hebdo qui a fait 12 morts, dont les dessinateurs Charb, Cabu et Wolinski.« On a marché 25 km par jour en moyenne », raconte Hugo, 17 ans, les mains rougies et abîmées par le froid, admettant que « les deuxième et troisième jours de marche sont les plus difficiles » parce que « le corps n'est pas encore habitué ».Cette marche a quelque chose de « très beau, très généreux », a estimé le médecin urgentiste et chroniqueur de Charlie Hebdo Patrick Pelloux, venu les accueillir. Persuadé que le message qu'« ils portent à 50 » est le « même » que celui porté par « les 4 millions de Français qui ont manifesté » le 11 janvier, il a ajouté, très ému : « On n'oublie pas les 17 victimes, les blessés et les familles. On est ensemble, on reste ensemble. »Lire : « Charlie Hebdo » : de Bordeaux à Paris, des lycéens se lancent dans une marche de l'unité width="314" height="157" alt="Travailler à distance gratuitement, c'est possible avec les MOOCS." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/26/314x157/4563310_3_759c_travailler-a-distance-gratuitement-c-est_04d3d8f212a1c35affa122f1614dadeb.jpg" Vidéo, big data, Ebola... dix MOOC inédits pour débuter l'année Conçu pour favoriser une entrée rapide dans la vie active, le bachelor permet aussi d’accéder à un bac + 5. Témoignages width="314" height="157" alt="" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/26/314x157/4563769_3_adac_2015-01-21-b004dcd-6284-1q2pcf6_22ad156cad4e822b3ae38423f4576528.jpg" Le bachelor, avec ou sans projet professionnel Tandis que le coût de revient des masters, mastères ou MBA s’envole, les bachelors, qui accueillent des étudiants issus du bac, peuvent se contenter d’enseignants moins chevronnés. width="314" height="157" alt="L'école Audencia, à Nantes" src="http://s1.lemde.fr/image/2012/05/23/314x157/1706155_3_3444_l-ecole-audencia-a-nantes_964fe2e9fa16ff7a5009d4ffa3c4be69.jpg" Audencia en pointe sur la formation d'ingénieurs-managers 26.01.2015 à 16h22 Toutes les zones habitées de la province de Diyala, dans l'est de l'Irak, auraient été libérées du groupe djihadiste Etat islamique (EI). « Les forces irakiennes ont le contrôle total de tous les villes, districts et cantons de la province de Diyala », a annoncé, lundi 26 janvier, le général Abdelamir Al-Zaïdi.Lire (édition abonnés) : La coalition anti-EI affiche son soutien à l’IrakLa dernière bataille dans une zone habitée de cette province a eu lieu de vendredi à lundi, dans le secteur de Mouqdadiyah, au nord-est de la préfecture Baqouba. Selon le général Zaïdi et un responsable local, les forces irakiennes ont pris le contrôle de la ville elle-même et des villages environnants.COMBATS SUR PLUSIEURS FRONTSLe général irakien a précisé que 58 membres des forces progouvernementales avaient été tués et 248 blessés, et que « plus de 50 djihadistes » ont péri. Il a également dit que les combats se poursuivraient dans une zone montagneuse isolée, à cheval sur plusieurs provinces, dont celle de Diyala.Depuis que l'EI s'est emparé de larges parties du territoire irakien, en juin, les forces fédérales, des combattants kurdes, des miliciens chiites et des membres de tribus sunnites combattent les djihadistes sur plusieurs fronts, avec l'appui de frappes aériennes de la coalition internationale menée par les Etats-Unis. Certains pays membres de l'alliance ont également envoyé des conseillers militaires en Irak.Le 23 janvier, le Pentagone avait toutefois assuré que l'EI n'avait perdu que 700 km2 de territoire en Irak, soit seulement 1 % des 55 000 km2 conquis en 2014.lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x20dsur"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x20dsur", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });}); 26.01.2015 à 16h06 | Frédéric Cazenave Souscrire l'assurance de son crédit immobilier dans un établissement autre que la banque prêteuse va bientôt être réellement possible. Certes, depuis la loi Lagarde, adoptée en 2010, n'importe quel emprunteur peut en théorie déjà le faire, à condition que la nouvelle assurance présente un niveau de garanties équivalent. Et depuis la loi Hamon de mars 2014, il est même possible de changer d'assurance emprunteur durant la première année du crédit.« Or cela peut représenter une économie substantielle. Nous avons calculé qu'un couple de cadres de 35 ans empruntant 200 000 euros sur quinze ans, économise 12 000 euros en optant pour la délégation d'assurance », note Arnaud Giraudon, président de Acommeassure.Lire aussi : Crédit immobilier : comment alléger le poids de l'assuranceMais en pratique une telle opération était difficile à réaliser, car il y avait débat sur la façon d'apprécier les garanties des assurances.« Les consommateurs avaient du mal à faire accepter leur assurance alternative car les banquiers prenaient prétexte d'une petite garantie mineure pour leur refuser la délégation d'assurance », explique Maxime Chipoy, à l'association de consommateurs UFC-Que Choisir.GARANTIES MINIMALESCet aspect est désormais réglé. Le Comité consultatif du secteur financier a annoncé qu'un accord entre les banques, les assureurs et les associations de consommateurs a été trouvé.Cet accord fixe une liste globale de garanties minimales exigibles par les banques en cas de demande de délégation d'assurance couvrant notamment le décès et l'invalidité. Chaque banque devra alors sélectionner et rendre publics onze critères au sein de cette liste.Ces critères devront être communiqués à l'emprunteur qui pourra alors, s'il le souhaite, faire appel à un autre organisme pour l'assurance couvrant son crédit immobilier.L'entrée en vigueur de ces règles doit intervenir rapidement. « Il n'y a pas besoin de décret pour que ces nouvelles règles s'appliquent », explique-t-on du côté de Bercy.A compter du 1er mai, les banques devront utiliser la liste globale pour motiver le refus d'une délégation d'assurance et au plus tard le 1er octobre, les nouvelles dispositions entreront en vigueur.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Yves Eudes Dans le sillage des attentats de Paris, plusieurs pays européens, dont la France, ont lancé à Bruxelles une nouvelle offensive sur un dossier en souffrance depuis des années. Pour lutter plus efficacement contre le terrorisme et la criminalité, ils souhaitent la création d'un PNR (Passenger Name Record) – une base de données centralisée qui contiendrait des fichiers détaillés sur tous les passagers transitant par un aéroport européen, conservés pendant cinq ans.L'affaire des PNR agite les eurodéputés depuis une décennie. Après les attentats du 11 septembre 2001, les Etats-Unis avaient exigé que les Européens leur communiquent les données personnelles des passagers des vols transatlantiques. Après une longue bataille diplomatique et juridique, les Etats-Unis finissent par l'emporter : en avril 2012, le parlement européen ratifie l'accord PNR euro-américain, grâce aux voix des socialistes et du PPE (Parti populaire européen, centre-droit). Les libéraux, les verts et la gauche radicale votent contre.Forts de ce premier succès, plusieurs Etats-membres, dont la France, demandent alors à la Commission européenne de préparer un projet de PNR européen. Or, cette fois, la commission parlementaire « Libé » (libertés civiles, justice et affaires intérieures), au sein de laquelle Verts et libéraux sont très actifs, réussit à bloquer le projet, et demande à la Cour européenne de justice (CEJ) de statuer sur sa conformité avec la Convention européenne des droits de l'homme. Le scandale des programmes de surveillance de masse de la NSA américaine, révélés par Edward Snowden, était venu renforcer le camp des opposants.Or, en ce début 2015, l'actualité semble cette fois favoriser les partisans du PNR. Au lendemain des attentats de Paris, le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, explique aux médias qu'un PNR européen est indispensable. A Bruxelles, l'eurodéputé français Dominique Riquet (UDI, groupe libéral-démocrate), spécialiste des transports aériens, explique sans détour qu'il faut sauter sur l'occasion : « Ces événements ont changé l'ambiance au parlement, y compris chez les socialistes. Il y a une nouvelle pression sur les dossiers de terrorisme et de criminalité. Prenez l'exemple de Hayat Boumeddiene (la compagne du tueur Amedy Coulibaly, qui est sans doute en Syrie) : elle est allée en Espagne, puis elle a pris l'avion pour la Turquie, et cela n'a déclenché aucun signalement européen. » Selon lui, « le PNR va revenir sur la table, et cette fois, je sens qu'il va passer ». Sur le fond, M. Riquet dit ne pas comprendre pourquoi les Européens, qui acceptent de livrer leurs données PNR aux Américains, refuseraient de se les donner à eux-mêmes…« Garanties minimales de protection »Le projet initial ayant été rejeté par la commission Libé, il faudra présenter un texte légèrement modifié : « pour la forme, assure M. Riquet, mais l'esprit sera le même ». Les partisans du PNR ont officiellement demandé à la CEJ de rendre son arrêt dès que possible. Ils espèrent boucler le dossier en trois mois. Cela dit, sur le plan technique, M. Riquet reconnaît que la mise en place d'un PNR européen prendra du temps, car certains pays, notamment en Europe de l'Est, n'ont pas d'infrastructure dans ce secteur.Face à cette offensive, les anti-PNR restent mobilisés. La fronde est menée par l'eurodéputée néerlandaise libérale-démocrate Sophia In 't Veld, qui appartient au même groupe que Dominique Riquet. Elle connaît bien le sujet, car elle fut rapporteure du projet d'accord PNR euro-américain. Elle avait recommandé de voter contre le texte, qui selon elle, « n'offre aucune des garanties minimales pour la protection des données personnelles des Européens une fois qu'elles ont été envoyées aux USA. » Elle se dit persuadée que la défaite de son camp a été provoquée par les « pressions incroyables » exercées par les Etats-Unis sur certains pays.Aujourd'hui, elle accuse les partisans du PNR d'utiliser des tactiques déloyales : « Cette façon d'exploiter l'émotion provoquée par les attentats de Paris est très cynique – et je reste polie. » Pour conforter son opposition, Mme In 't Veld s'appuie sur un autre arrêt de la CEJ : « La Cour a affirmé que la rétention de données peut se faire uniquement pour des personnes déjà soupçonnées d'un crime, et non pas pour toute une population », dont le seul « crime » est d'avoir pris l'avion. Dans son pays, Sophia In 't Veld n'est pas isolée. En janvier, le Parlement néerlandais a rejeté un projet de création d'un PNR national.De même, les Verts restent hostiles au projet. L'eurodéputé vert allemand Jan-Philipp Albrecht, vice-président de la commission Libé et ancien rapporteur du projet de règlement européen sur la protection des données personnelles, refuse d'envisager un PNR européen tant que le Conseil n'aura pas adopté les directives et les règlements garantissant une meilleure protection des données personnelles. Revenant sur l'actualité, M. Albrecht affirme que si le PNR européen avait existé, cela n'aurait rien changé aux attentats de Paris : « Les tueurs étaient déjà signalés, ils étaient dans le fichier Schengen, ce qui n'a d'ailleurs servi à rien. Or, le PNR servirait surtout à surveiller des "non-suspects", des gens à qui on ne reproche rien. » M. Albrecht affirme que la création d'un PNR paneuropéen coûterait 500 millions d'euros, plus les frais de fonctionnement annuels.Yves EudesGrand reporterSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.01.2015 à 17h07 La pionnière du mouvement naturiste Christiane Lecocq, qui avait fondé il y a soixante-cinq ans la Fédération française de naturisme (FFN), est morte le 24 décembre à l'âge de 103 ans, a-t-on appris vendredi 2 janvier auprès de l'association.Native de Tourcoing, dans le Nord, Christiane Lecocq, au côté de son époux Albert, a « œuvré au développement des valeurs naturistes et à leur promotion », en créant la FFN en 1950, puis en cofondant la Fédération naturiste internationale (FNI) en 1953, selon un billet posté sur le site de la FFN.« Si la France est aujourd'hui la première destination naturiste mondiale, avec 3,5 millions de pratiquants, dont plus de 1,5 million de Français, elle ne peut nier que c'est notamment grâce à elle ! », précise Armand Jamier, président de la FFN, sur le site.16 MILLIONS D'ADEPTES« Dès les années 50, le couple Lecocq a tout de suite mis en avant le caractère social et familial du naturisme et a pressenti qu'il pouvait devenir un produit touristique comme un autre », a renchéri Yves Leclerc, vice-président de la FFN. Le couple avait notamment créé en 1950 le centre de vacances naturiste de Montalivet, en Gironde, « aujourd'hui le plus important d'Europe », selon M. Leclerc.Mme Lecocq, qui a vécu à Carrières-sur-Seine, dans les Yvelines, est morte à Chatou, dans le même département. Elle devait être inhumée vendredi au cimetière de Carrières-sur-Seine, où repose son époux. La FNI compte 16 millions d'adeptes issus de 38 pays, selon M. Leclerc. 02.01.2015 à 16h36 • Mis à jour le02.01.2015 à 16h58 Le gouvernement israélien a exprimé, vendredi 2 janvier, sa « profonde déception » auprès de l'ambassadeur de France, convoqué après le vote français en faveur d'un projet de résolution palestinien, malgré son échec au Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies.« Le seul moyen de parvenir à la paix est d'encourager les parties à reprendre les négociations, et non pas à travers des déclarations et des campagnes unilatérales », a dit au diplomate français le directeur général adjoint du ministère des affaires étrangères israélien, chargé de l'Europe.L'ambassadeur lui a répondu, selon une source diplomatique française, que l'initiative de Paris visait précisément à éviter « premièrement une division du Conseil de sécurité sur le sujet, deuxièmement une initiative unilatérale des Palestiniens », en référence à la menace palestinienne de demander l'adhésion à la Cour pénale internationale (CPI) en cas de rejet de leur projet de résolution.Lire : Pourquoi l'Autorité palestinienne veut rejoindre la Cour pénale internationaleLes Palestiniens entendaient faire adopter par le Conseil de sécurité une résolution qui aurait donné à Israël trois ans pour se retirer des territoires qu'il occupe depuis 1967. Le texte, approuvé par seulement huit des quinze membres, a été rejeté, faute de réunir les neuf voix nécessaires.MAHMOUD ABBAS DEMANDE L'ADHÉSION À LA CPI Le texte ayant été rejeté mardi par le Conseil de sécurité, le président palestinien Mahmoud Abbas a mis à exécution la menace de demande d'adhésion à la CPI dès le lendemain. « Nous regrettons la situation actuelle », a ajouté la même source française au sujet de cette demande d'adhésion.L'adhésion à la CPI est censée permettre aux Palestiniens de poursuivre des responsables israéliens devant la justice internationale pour des crimes liés selon eux à l'occupation et pour crimes de guerre. Une partie de la communauté internationale craint que cette demande ne crispe davantage les relations tendues entre Israéliens et Palestiniens et n'éloigne encore plus les perspectives de reprise des efforts de paix.Les Etats-Unis, principal allié d'Israël mais aussi important bailleur d'aide à l'Autorité palestinienne, ont exprimé une vive opposition à la démarche palestinienne.Lire nos explications (édition abonnés) : La surenchère diplomatique de la Palestine agace Israël et les Etats-Unis 02.01.2015 à 15h54 • Mis à jour le02.01.2015 à 15h56 |Marie Pellefigue L’année 2014 a été riche en nouvelles mesures concernant l’immobilier. On les doit, pour la plupart, à l’adoption le 24 mars de la loi Alur (accès au logement et un urbanisme rénové). Cette dernière a instauré de nouvelles règles qui ne sont pas toutes entrées en application. La loi de finances, adoptée fin décembre, a aussi prévu quelques changements en termes de fiscalité immobilière. Passage en revue des principales nouveautés qui interviennent en ce début de l’année 2015.La loi ALUR change la donne pour les propriétairesLes loyers plafonnés à ParisL’Observatoire des loyers de l’agglomération parisienne (Olap) est en train de calculer les loyers médians dans les 80 secteurs qu’il a définis dans la capitale.Ces valeurs serviront de référence. Les loyers ne pourront pas dépasser ce montant, majoré de 20 %. Les propriétaires pourront également s’appuyer sur cet indice pour augmenter les loyers sous-évalués.En principe, le plafonnement devrait être mis en place à la fin du premier trimestre dans la capitale.Lire aussi : L’encadrement des loyers peut-il être efficace ?Du nouveau dans les copropriétésA compter du 1er janvier, les syndics professionnels devront proposer lors des assemblées générales de mettre en place un extranet accessible à tous les copropriétaires. « Ils pourront y trouver tous les documents de type règlement intérieur ou carnet d’entretien par exemple », explique Frédéric Blanc, juriste spécialisé en logement à l’UFC-Que choisir. Pour le moment, la liste des pièces à intégrer à l’extranet n’est pas précisée. les associations de consommateurs espèrent qu’un décret sortira en 2015.Par ailleurs, à partir du 26 mars 2015 ou au moment du renouvellement de leur mandat, « les syndics devront ouvrir un compte bancaire séparé au nom de chaque copropriété sans facturer cette prestation. En dessous de 15 lots, les copropriétaires peuvent renoncer à un compte séparé », explique David Rodriguez, juriste immobilier à la CLCV. Auparavant, la quasi-intégralité des syndics regroupait les fonds des différentes copropriétés qu’ils géraient sur un seul compte à leur nom à eux.Lire aussi : L’art et la manière de changer de syndicUne taxe d’habitation majorée pour les résidences secondairesLes communes auront désormais le droit de majorer de 20 % la part communale de la taxe d’habitation qu’elles perçoivent chaque année, mais uniquement sur des logements qui sont meublés et qui ne constituent pas la résidence principale des propriétaires.Lire aussi : Qui sera concerné par la nouvelle taxe sur les résidences secondaires ?Un crédit d’impôt simplifié pour les travaux de rénovationLa loi de finances a validé le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) dont peuvent bénéficier les ménages qui réalisent jusqu’au 31 décembre 2015 des travaux dans leur logement pour en améliorer les performances énergétiques (changement de chaudière, mise en place d’un double vitrage, isolation des combles…).Le CITE remplace, en le simplifiant, l’ancien CIDD (crédit d’impôt pour le développement durable). Désormais, le crédit d’impôt est de 30 % sur le montant des rénovations effectuées par des professionnels certifiés. Il n’est plus nécessaire de réaliser plusieurs types de travaux pour en bénéficier, un seul suffit.Le montant des dépenses ouvrant droit au crédit d’impôt est plafonné à 8 000 euros pour un célibataire et à 16 000 euros pour un couple (majoré de 400 euros par personne à charge).Lire aussi : Immobilier : tout savoir sur les aides à la rénovation Immobilier neuf : le Pinel remplace le DuflotDepuis le 1er septembre, le dispositif d’investissement immobilier locatif Pinel remplace le Duflot. Il permet aux investisseurs qui achètent un logement neuf de bénéficier d’une réduction d’impôts de 12, 18 ou 21 % du montant de leur investissement, plafonné à 300 000 euros et à 5 500 euros/m2.Pour cela, les propriétaires doivent s’engager à louer leur bien pendant respectivement 6, 9 ou 12 ans à des locataires qui répondent à des plafonds de ressources (dépendants de la composition de la famille et de la zone géographique), et en ne dépassant pas un plafond de loyer, également déterminé par la localisation.Outre le fait que le dispositif impose un engagement de location moins long que celui du Duflot, le dispositif Pinel permet aussi de louer à l’un de ses ascendants (parent, grand-parent…) ou descendant (enfant, petit-enfant…). « Pour continuer de profiter de la réduction d’impôt, il faudra qu’ils respectent les plafonds de ressources », précise Stéphane Jacquin, directeur de l’ingénierie patrimoniale chez Lazard Frères Gestion. Attention, la réduction d’impôt démarre l’année de la location effective du bien, et pas celle de son acquisition.Lire aussi : Comment Pinel réaménage DuflotUn abattement exceptionnel pour les donations de terrains à bâtirLes personnes qui donnent un terrain à bâtir entre le 1er janvier et le 31 décembre 2015 vont bénéficier d’un abattement exceptionnel. La donation doit être réalisée en pleine propriété, et le donataire (qui reçoit le terrain) doit s’engager à y construire un logement dans les 4 ans au plus tard.Le montant de cet abattement dépend du lien de parenté entre donateur et donataire. S’il s’agit d’une donation à un ascendant ou descendant en ligne directe, un conjoint ou un pacsé, l’abattement exceptionnel est de 100 000 euros. Il passe à 45 000 euros pour une donation au profit d’un frère ou d’une sœur et à 35 000 euros pour une donation à une autre personne (de la famille ou non).Le montant maximal est fixé à 100 000 euros par donataire, quel que soit le nombre de bénéficiaire. « Une personne qui donne un terrain à ses deux enfants profitera donc d’un abattement exceptionnel de 50 000 euros pour chacun d’entre eux », indique Stéphane Jacquin.Attention, si l’engagement de construire n’est pas respecté, la donation sera requalifiée et le donataire qui a reçu le terrain devra payer des droits sur la fraction exonérée avec en plus des intérêts de retard et une pénalité égale à 15 % du montant des droits.Un abattement pour les donations de logements neufsLes personnes qui donnent un bien dont le permis de construire a été obtenu entre le 1er septembre 2014 et le 31 décembre 2016 bénéficient aussi d’un abattement exceptionnel. Seuls impératifs à respecter cette fois : la donation doit être réalisée en pleine propriété, et le logement donné ne doit jamais avoir été habité ou loué. Le montant est le même que précédemment, et il reste limité à 100 000 euros par donataire. Une personne qui donne à la fois un terrain et un logement neuf peut bénéficier deux fois de l’abattement exceptionnel, toujours dans la limite des plafonds.Marie PellefigueJournaliste au Monde 02.01.2015 à 15h07 • Mis à jour le02.01.2015 à 15h49 La polémique déclenchée par le président islamo-conservateur turc, Recep Tayyip Erdogan, sur la place « naturelle » des femmes a rebondi, vendredi 2 janvier, en Turquie après une sortie de son ministre de la santé jugeant que la maternité était leur seule « carrière » possible.Lire le décryptage : Les droits des femmes turques sont-ils en régression ?A la faveur d'une visite rendue aux premiers bébés de l'année 2015 dans les maternités d'Istanbul, le ministre a dispensé quelques conseils à leurs mères. « Les mères ne doivent pas mettre d'autres carrières que la maternité au centre de leur vie. Elever de nouvelles générations doit être au centre de leurs préoccupations », a lancé Mehmet Muezzinoglu, cité par les médias turcs.UNE VOLÉE DE CRITIQUESCes déclarations ont suscité une volée de critiques. « La maternité n'est pas une carrière, a réagi sur son compte Twitter l'écrivaine à succès Elif Safak. Les femmes turques doivent décider elles-mêmes de leur chemin dans la vie (pas se le faire imposer par des hommes politiques). »Motherhood is Not a"career"anyway.Turkishwomen should decide their own paths in life(not male politicians from above)— Elif Şafak / Shafak (@Elif_Safak)require(["twitter/widgets"]);Une députée de l'opposition, Aylin Nazliaka, a pour sa part suggéré à M. Muezzinoglu « d'arrêter de parler ». « Il a des motifs cachés derrière ces déclarations. Leur but est de faire des femmes des citoyennes de seconde zone », a-t-elle écrit sur Twitter. « UNE CARRIÈRE INDISCUTABLE ET SACRÉE »Droit dans ses bottes, le ministre de la santé a réitéré ses propos vendredi. « La maternité n'est pas une carrière ouverte à tous (...), c'est une carrière indiscutable et sacrée », a-t-il insisté devant la presse. Habitué des déclarations à l'emporte-pièce, M. Erdogan s'est lui aussi illustré récemment par une série de sorties sur le même thème, qui ont provoqué l'ire des féministes.Lire aussi : Recep Tayyip Erdogan, « gardien du vagin des femmes turques »A la fin de novembre, il avait jugé l'égalité hommes-femmes « contre nature » et souligné que l'islam avait « défini une place pour les femmes : la maternité ». En décembre, le chef de l'Etat, qui milite fermement pour que les femmes aient au moins trois enfants, avait également comparé la contraception à une « trahison ».M. Erdogan, qui a dirigé le gouvernement pendant onze ans avant son élection à la présidence, en août dernier, est régulièrement accusé par ses détracteurs de vouloir islamiser la société turque, en limitant notamment les droits des femmes.Lire aussi (édition abonnés) : Le président turc juge l’égalité des sexes contre-nature Emmanuelle Jardonnet L’explosion du box-office en Chine s’est poursuivie en 2014, avec une hausse de 36 % des ventes de billets d’accès aux salles de cinéma, a rapporté jeudi 1er janvier l’agence Chine nouvelle. Avec des recettes d’entrée dans les salles atteignant 29,6 milliards de yuans (3,94 milliards d’euros), la Chine confirme ainsi sa place de deuxième marché du cinéma derrière les Etats-Unis.Cet essor se fonde d’abord sur l’apparition de nombreux nouveaux cinémas dans la deuxième économie mondiale : plus de mille cinémas et près de 5 400 nouvelles salles ont ouvert dans le pays en 2014, portant le nombre total des grands écrans à 23 600. « En moyenne, quinze nouveaux écrans se sont ouverts chaque jour en 2014 », a déclaré Zhang Hongsen, patron de l’Administration d’Etat de la radio, du cinéma et de la télévision, cité par Chine nouvelle.Quota de 34 films étrangersLes productions nationales ont représenté la majeure partie (54,5 %) des recettes, et gagnent des parts de marché. Mais la Chine protège son industrie cinématographique en limitant de façon draconienne, par un système de quotas, le nombre de films étrangers distribués sur son territoire.Ce quota, qui s’élève à 34 films par an, a finalement été amputé d’un film : la sortie de Hunger Games : La Révolte, partie 1 a en effet été repoussée à février 2015 pour laisser de la place aux productions nationales. Parmi ces films, un seul français : Eyjafjallajokull, qui se place en avant-dernière position en termes de fréquentation, juste devant Mandela : Un long chemin vers la liberté, production britannico-sud-africaine.Pourtant, si l’on observe ci-dessous le Top 20 du box-office chinois (le site Box Office Mojo publie le top 100), on s’aperçoit que la moitié des films sont des blockbusters américains. De son côté, la Chine peine par ailleurs à exporter ses propres œuvres. L’un des films chinois de l’année ayant bénéficié d’une sortie internationale, Coming Home, de Zhang Yimou, ne se place qu’en 35e position sur son propre marché (avec 38 millions d’euros de recettes) du top 100.A lire : Pourquoi « Coming Home » ne représentera pas la Chine aux OscarsA noter que le film le plus vu en salles en 2014 en Chine, Transformers : L’Age de l’extinction, était taillé sur mesure pour le marché chinois, avec des stars chinoises au casting et des scènes se déroulant dans le pays – même si celles-ci ont finalement été tournées aux Etats-Unis.Un public jeuneAu total, 618 films chinois ont été produits en 2014, soit un peu moins qu’en 2013 (638), avec une volonté d’accentuer la qualité plutôt que la quantité des films, souligne le Hollywood Reporter. Et jamais le pays n’avait connu autant de spectateurs, avec 860 millions d’entrées (+ 34,5 % par rapport à 2013), selon les chiffres officiels. Enfin, 66 films ont dépassé le seuil symbolique des 100 millions de yuans (13,4 millions d’euros), dont 36 productions chinoises, contre 60 films en 2013.Le 7e Art est en pleine effervescence en Chine, offrant les perspectives les plus prometteuses du monde. Ce développement est soutenu par la croissance rapide de la classe moyenne, qui aime sortir le week-end dans les multiplexes des nouveaux centres commerciaux.Selon Zhang Huijun, le président de la Beijing Film Academy, le public chinois est porté par la jeunesse. « Nous sommes ravis que les jeunes aillent davantage au cinéma. Ils plébiscitent les grands écrans et les dispositifs sonores, mais considèrent également que c’est une façon de socialiser. »Ci-dessous, le top 20 du box-office chinois (les films chinois sont précédés d’astérisques) :1 - Transformers : L’Age de l’extinction : 249,5 millions d’euros ***2 - Breakup Buddies : 156 M€ ***3 - The Monkey King : 139 M€ 4 - Interstellar : 101 M€ 5 - X-Men : Days of Future Past : 96,5 M€ 6 - Captain America : The Winter Soldier : 96 M€ ***7 - Dad, Where Are We Going ? : 93 M€ 8 - La Planète des singes : L’Affrontement : 89 M€ ***9 - The Breakup Guru : 88 M€ ***10 - The Continent : 83 M€ 11 - Les Gardiens de la galaxie : 80 M€ 12 - The Amazing Spider-Man 2 : Le Destin d’un héros : 78 M€ ***13 - Back in Time : 77,5 M€ ***14 - The Man from Macau : 70 M€ ***15 - Tiny Times 3 : 68 M€ 16 - Godzilla : 64,5 M€ ***17 - Gone with the Bullets : 62,5 M€ 18 - Le Hobbit : La Désolation de Smaug : 62 M€ ***19 - My Old Classmate : 60,5 M€ 20 - Expendables 3 : 60,5 M€A lire : En Chine, le pop-corn accompagne le boom du cinémaEmmanuelle JardonnetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.01.2015 à 12h02 • Mis à jour le02.01.2015 à 12h41 Deux détenus de la prison de Saint-Martin-de-Ré, sur l'île de Ré, se sont évadés vendredi 2 janvier, a-t-on appris auprès du parquet de la Rochelle. Les deux hommes se sont échappés peu avant 10 heures après avoir séquestré un agent technique. Ils ont finalement été interpellés vers midi, tout près du pénitencier, précise le journal Sud-Ouest.Selon France 3 Poitou-Charentes, les deux individus s'étaient évadés à l'aide d'une corde avant de voler une voiture.L'ïle de Ré avait immédiatement été bouclée par les gendarmes. L'accès au pont de l'île, seul accès à la terre ferme, avait été bloqué.Évasion à la prison de l'île de Ré : un barrage filtrant mis en place sur le pont http://t.co/z7ZoXMoqwy http://t.co/vczo9zL2NL— SO_LaRochelle (@SO_LaRochelle)require(["twitter/widgets"]); 02.01.2015 à 10h49 • Mis à jour le02.01.2015 à 12h23 De nombreux internautes indiens se sont plaints ces derniers jours de ne pouvoir se connecter à plusieurs sites Internet, parmi lesquels le français Dailymotion, mais aussi les très fréquentés Vimeo ou GitHub.Selon plusieurs médias, comme The Times of India, il s'agirait d'un blocage décidé par le gouvernement. Une thèse confirmée mercredi 31 décembre par un communiqué du ministère des communications, qui affirme que 32 sites « utilisés pour la propagande djihadiste » sont concernés par ce blocage.La liste de ces sites n'a pas été publiée officiellement, mais Pranesh Prakash, du Centre for Internet and Society, a diffusé sur son compte Twitter une circulaire les répertoriant. The Times of India souligne toutefois ne pas avoir été en mesure d'authentifier le document.Insane! Govt orders blocking of 32 websites including @internetarchive @vimeo @github @pastebin #censorship #FoEx http://t.co/F75ngSGohJ— Pranesh Prakash (@pranesh_prakash)require(["twitter/widgets"]);QUATRE SITES DÉBLOQUÉSLe site Pastebin, qui permet de stocker du texte, a été l'un des premiers à signaler son blocage, dès le 19 décembre. Le 26 décembre, la situation était toujours inchangée, comme l'indique son compte Twitter.http://t.co/e3zRKnJJQO seems to have been blocked in India. If you are from India and unable to visit Pastebin, please email us.— Pastebin.com (@pastebin)require(["twitter/widgets"]);D'après les témoignages des internautes, il semblerait que l'accès à certains de ces sites diffère selon les opérateurs. Le gouvernement a néanmoins annoncé dans son communiqué que quatre d'entre eux allaient être débloqués, car « ils se sont engagés à interdire la publication de propagande et à travailler avec le gouvernement pour supprimer ce type de contenu ». Il s'agit de Dailymotion, GitHub, Vimeo et Weebly.Mais, pour l'heure, aucune information ne permet de connaître le sort des 28 autres sites dans le pays qui compte la troisième plus grande population d'internautes du monde.Lire notre décryptage : Comment l'Etat islamique contourne la censure sur les réseaux sociaux Adrien Pécout La plupart des joueurs qui disputent la Coupe d'Afrique des nations 2015 évoluent en Europe. Le contingent le plus important - soizante-quatorze d'entre eux - provient du championnat de France. Mais certains internationaux africains défendent encore les couleurs d'un club de leur pays natal. Le Monde leur donne la parole à l'occasion de cette compétition, qui se tient jusqu'au 8 février en Guinée équatoriale.Aaron Appindangoye, lui, joue pour la sélection du Gabon. Sur les vingt-trois joueurs, il est l'un des deux seuls joueurs à évoluer encore au pays, dans le club du CF Mounana. Alors que les Panthères ont déjà disputé deux matchs et affrontent, dimanche 25 janvier, la Guinée équatoriale, le défenseur de vingt-deux ans raconte son quotidien au pays.  UNE CENTAINE DE SUPPORTEURS« Au Gabon, le football est le sport numéro un, aucun sport ne passe avant. Mais je suis au regret de constater que les gens s’intéressent surtout à notre équipe nationale. Quand les Panthères jouent au pays, que ce soit à Libreville ou en province, à Bitam, elle fait le plein à chaque fois. Alors que pour des matchs entre clubs, il n’y a pas beaucoup de monde au stade. Même pour des matchs de première division, ils sont à peine une centaine de supporteurs en tribunes. Et parfois encore moins.Cette saison, c’est encore plus compliqué que d’habitude : alors qu’il devait reprendre en septembre dernier, il y a cinq mois, notre championnat national n’a toujours pas redémarré. La principale raison qui explique ça, ce sont les problèmes de financement des clubs, mais franchement, je ne saurais entrer dans les détails. Depuis la rentrée, nos clubs ne font que des matchs amicaux entre eux. Dans ces conditions, il est de plus en dur pour des joueurs locaux comme moi de jouer en équipe nationale. Pour pouvoir nous observer correctement, quand le nouveau sélectionneur est arrivé, je me souviens qu’il a organisé une semaine de détection à Libreville. Il a demandé à plusieurs locaux de faire un stage avec lui, pour tester notre niveau. Finalement, il n’a retenu que deux joueurs : moi-même et un autre de mes coéquipiers.400 000 FRANCS CFA MINIMUM Aujourd’hui, notre sélection a de plus en plus de joueurs qui se sont déjà expatriés. Et dans les championnats étrangers où ils sont maintenant, ils jouent la plupart du temps à un niveau plus élevé que nous autres au Gabon. Ici, le championnat est passé professionnel depuis seulement deux saisons. Moi, je joue dans l’un des plus gros clubs du pays, à Mounouna. Il y aussi le Mangasport ou le FC Missile, le club de l’armée. Le salaire minium tourne autour de 400 000 – 500 000 francs CFA par mois [près de 600 euros]. Avec, on vit déjà bien. Mais malgré tout, mon objectif est de sortir moi aussi du Gabon. Ça fait quand même pas mal d’années que je joue ici et le rêve de tout jeune football africain, c’est de s’expatrier. Pour que les Gabonais aient envie de rester au pays, il faudrait déjà que le niveau de notre championnat s’améliore. Et aussi que nos clubs puissent nous assurer des salaires avec des sommes pas très loin de celles que l’on pourrait gagner en Europe…FACEBOOK, REPAIRE D'AGENTSMon agent, un Français, m’avait trouvé un essai à Bastia en 2013. Finalement, ça n’avait rien donné. Ces derniers mois, plusieurs autres agents ont essayé de me joindre sur les réseaux sociaux comme Facebook, par exemple. Pour se faire remarquer par un agent ou un recruteur, l’une des solutions  est de pouvoir jouer des matchs avec la sélection nationale. Ou alors, on peut toujours avec l’équipe réserve du Gabon, l’'équipe des locaux', comme on dit.C’est une sélection composée exclusivement de joueurs locaux qui, comme moi, jouent toute l’année au Gabon. 'L’équipe des locaux' n’a pas le droit de jouer la CAN, mais elle peut participer au CHAN [Championnat d’Afrique des nations]. J’y ai  moi-même participé l’année dernière. C’est un peu comme la CAN, sauf que cette compétition est réservée aux joueurs qui évoluent en Afrique toute l’année. »Adrien PécoutJournaliste au Monde 24.01.2015 à 15h06 • Mis à jour le24.01.2015 à 15h23 L'attentat de Charlie Hebdo ? « Cela ressemble à une opération des services secrets, mais nous n'avons pas de preuves. Je ne pense pas que les organisateurs de ce crime soient les autorités françaises, mais elles ont permis à ce crime d'être commis. Ce sont pour l'instant des suppositions. »Telle a été la thèse défendue par le président d'honneur du Front national, Jean-Marie Le Pen, le 16 janvier dans le tabloïd russe Komsomolskaïa Pravda – il a ensuite démenti au Monde avoir « parlé des services secrets ».Interrogé sur le sujet vendredi sur Europe 1, Florian Philippot, vice-président du parti d'extrême droite, a lâché : « Il a peut-être pris un peu de vodka avant... Ce n'est pas du tout la ligne du Front national, c'est tout ce que je peux vous dire. »Une petite phrase que n'a particulièrement pas goûté Jean-Marie Le Pen, lequel a tweeté samedi : « Outrecuidance : de Phillipot [sic] je ne reçois ni critiques politiques ni conseils diététiques. D'ailleurs, on sait que je ne bois pas d'alcool. »Outrecuidance : de Phillipot je ne reçois ni critiques politiques ni conseils diététiques. D'ailleurs, on sait que je ne bois pas d'alcool.— Jean-Marie Le Pen (@lepenjm)require(["twitter/widgets"]);Vendredi soir, M. Philippot avait également affirmé que Jean-Marie Le Pen était « inoffensif pour tout le monde aujourd'hui ». Une formule également peu appréciée par l'ancien président du Front national, 86 ans et candidat aux élections régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d'Azur : « Je suis prêt à faire l'épreuve de la popularité avec n'importe quel dirigeant FN pour voir si je suis aussi inoffensif qu'on le croit. » 24.01.2015 à 13h20 • Mis à jour le24.01.2015 à 15h33 Dernier Français en lice à l'Open d'Australie, Gilles Simon a été éliminé au troisième tour après sa défaite contre David Ferrer, 9e mondial, 6-2, 7-5, 5-7, 7-6 (7/4), samedi 24 janvier à Melbourne.C'est la première fois depuis quatre ans qu'il n'y aura pas de Français en seconde semaine du tournoi australien, première levée du Grand Chelem de l'année.La dernière française en lice dans le tournoi, Alizé Cornet, a elle aussi été sortie au troisième tour samedi par la Slovaque Dominika Cibulkova, finaliste l'an passé.Simon a beaucoup sué, se dépensant sans compter mais n'a pas réussi faire plier l'infatigable David Ferrer, malgré une défense de mort de faim. Finaliste de Roland-Garros 2013, l'Espagnol prendra part à la seconde semaine du tournoi des Antipodes pour la cinquième fois d'affilée. Il rencontrera au prochain tour le Japonais Kei Nishikori, numéro 5 mondial. « Pour l'instant, je ne pense pas à ça, juste à me reposer », a soufflé après le match Ferrer, qui a terminé avec un orteil en sang tant la partie a été intense.Le Francilien a tenté de battre l'Espagnol dans les échanges. Sa victoire en quatre manches contre le Valencien lors du troisième tour de US Open lui avait donné de l'espoir. « On avait fini tous les deux avec des crampes », avait souligné le Français avant le duel de samedi, le huitième entre les deux joueurs (6-2 pour Ferrer).Le Français a presque tout le temps couru après le score contre l'Espagnol, sans jamais abdiquer. Sa patience a été récompensée dans le troisième set. Lorsque Ferrer a servi pour le match à 5-3, Simon a refait son break de retard et réussi à faire céder son adversaire pour prolonger les débats.Cela n'a fait qu'énerver un peu plus Ferrer qui a appuyé sur l'accélérateur, profitant de la fatigue de Simon, pour mener 5-1. A ce moment-là, les chances du Francilien était bien mince mais il y a cru encore, empilant cinq jeux d'affilée pour pousser l'Espagnol dans un tie break. Simon a fini par céder non sans avoir sauvé deux balles de match. 24.01.2015 à 13h02 • Mis à jour le24.01.2015 à 15h21 | Luc Cédelle Une voix reconnaissable entre toutes, au timbre ironique et doux, vient de s'éteindre. Compagnon de générations d'auditeurs, homme de radio après avoir été comédien, José Artur, mort samedi 24 janvier, à l'âge de 87 ans, fut avant tout l'homme du « Pop Club », qu'il produisit et anima sur France Inter de 1965 à 2005. Une émission-culte, diffusée en direct et en soirée tardive, cocktail de musiques et de dialogues dont il fut, éternelle écharpe blanche autour du cou, l'inlassable ordonnateur.Lire aussi : José Artur, l’accoucheur verbalQuarante ans durant, il reçut à son Micro de nuit (Stock, 1974) des milliers d'invités, souvent déjà célèbres, souvent en passe de l'être, tant sa capacité de détection – des talents, des tendances, de l'air du temps… – était affûtée. La longévité inégalée du « Pop Club » n'est pas le fait d'un manque d'idées de son créateur, au contraire. Professionnel au large spectre, José Artur créa et anima parallèlement d'autres émissions de radio et collabora à différents programmes de télévision. Il était le père de la comédienne Sophie Artur et de l'animateur de radio et de télévision David Artur.Blagueur, allergique à toute gravitéNé le 20 mai 1927 à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), José Artur est issu d'une famille d'origine bretonne et de stricte tradition catholique, mère au foyer, père officier de marine puis sous-préfet. Dès l'âge de 12 ans il est en pension chez les frères maristes. Il poursuit ses études secondaires durant l'Occupation, principalement dans différents établissements catholiques où il endosse le personnage de l'élève capable mais rétif à toute discipline.Auteur de plusieurs livres de souvenirs (notamment Parlons de moi y a que ça qui m'intéresse, Robert Laffont, 1988), José Artur n'y est pas très disert sur sa vie privée et familiale. On y apprend qu'il a huit frères et sœurs, qu'il a été – outre de nombreuses liaisons – marié plusieurs fois, qu'il s'est séparé en 1962 de l'actrice Colette Castel, mère de Sophie Artur et s'est remarié en 1971 avec Marie-Christine, mère de David. Sur son enfance, une seule certitude émerge, par défaut : c'est qu'elle a produit un adulte allergique à toute gravité, blagueur impénitent, friand de citations caustiques et se conformant à cette maxime de La Bruyère, mise en exergue du même livre : « Il faut rire avant d'être heureux ».Des débuts au théâtre et au cinémaA 17 ans, après avoir été témoin de la Libération de Paris et s'être senti lui-même libéré de toute obligation scolaire, il commence à voler de ses propres ailes. Son rêve est d'être comédien. Tout en occupant un premier emploi de grouillot chez un courtier il prend des cours de théâtre. Par l'intermédiaire d'une amie de son père, c'est sa rencontre avec le célèbre comédien François Périer, dont il devient le secrétaire particulier et avec qui il se lie d'amitié qui l'introduit vraiment dans ce milieu. C'est cependant à 19 ans et comme acteur de cinéma que José Artur obtient son premier succès public en 1946 dans Le Père tranquille, film de René Clément où il incarne un jeune résistant beau gosse. Deux ans plus tard, il joue au théâtre dans Le Voleur d'enfants, de Jules Supervielle, dans une mise en scène de Raymond Rouleau. Sa carrière sur les planches, notamment aux côtés du comédien et metteur en scène Pierre Brasseur, devenu un proche, durera une dizaine d'années, jusqu'en 1959 et ne connaîtra pas d'épisode ultérieur.Au cinéma, en revanche, il continuera d'apparaître même une fois devenu homme de radio. Il totalise une quinzaine de contributions, essentiellement des petits rôles pour des cinéastes amis. On l'aperçoit en journaliste homosexuel dans Z de Costa-Gavras (1969), il joue un commissaire de police dans Bel Ordure de Jean Marbeuf (1973), un prêtre dans Monsieur Balboss (1975) du même cinéaste, un travesti burlesque dans Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ, de Jean Yanne (1982)… Son dernier rôle sera celui d'un marchand de journaux dans Tombés du ciel, de Philippe Lioret (1994).C'est au début des années 1960 que José Artur fait ses premières armes sur les ondes – qui seront toujours pour lui celles de France Inter – dans la tranche matinale ainsi que dans une émission magazine pour les jeunes. En février 1964, il est déjà assez connu pour devenir directeur artistique des croisières sur le paquebot France, fonction qu'il assumera jusqu'en 1968. Mais son vrai lancement – plutôt son décollage fulgurant – date du 4 octobre 1965 aux commandes du premier « Pop Club».Un passage obligé des starsLe mot même, « pop », est alors inconnu en France. Au service d'un contenu culturel éclectique, à la fois grand public et défricheur, José Artur installe avec cette émission un ton absolument nouveau pour l'époque, « branché » et « people » avant la lettre, mélange d'insolence, d'élégance et de désinvolture. Il y laisse libre cours à un humour pince-sans-rire, parfois ravageur, qui ne l'empêche pas d'installer sans vulgarité une certaine intimité avec ses interlocuteurs. Le tout avec la tension particulière et l'authenticité du direct.Musiciens, chanteurs, acteurs, plasticiens, cinéastes, gens de théâtre, journalistes, intellectuels défilent au micro dans un coq à l'âne permanent. L'émission devient vite un point de passage obligé et une première marche sur l'échelle du succès. « Pipelette de luxe», comme il se désigne, José Artur accueille alors des inconnus qui s'appellent Barbara, Paco Ibanez, Robert Charlebois, Michel Berger, Julien Clerc, Véronique Sanson, Régine Deforges, Armand Gatti… La liste occuperait un annuaire ! La musique, surtout le rock et le jazz, tient une place déterminante dans le programme, non seulement à travers les invités mais aussi par le disque pop de la semaine, lancé en ouverture de l'émission. L'archétype du disque pop que l'auditeur découvre ? Hotel California, des Eagles, en 1976. Le « Pop club » est aussi le tremplin ou le lieu de l’affirmation d'une ribambelle de grands professionnels de l'audiovisuel, assistants du maître de cérémonie. Enumération garantie non exhaustive : Claude Villers, Patrice Blanc-Francard, Pierre Lattès, Eve Ruggieri, Gérard Klein, Bernard Lenoir… En 1971, José Artur est écarté de l'antenne pendant six mois, accusé de publicité clandestine pour avoir cité au micro une marque de vodka. Les confrères et l'intelligentsia pétitionnent et il est finalement rétabli dans ses fonctions. D'une décennie à l'autre, à des horaires plus ou moins tardifs et sur des durées variant au gré des circonstances et des directions, le « Pop Club » va persister et se renouveler. L'émission est dotée d'inoubliables et changeants génériques, notamment le fameux « 24 heures sur 24, la vie serait bien dure… » par Les Parisiennes sur une musique de Claude Bolling et, dans les années 1980, celui de Serge Gainsbourg et Jane Birkin, « Pour oublier le passé, le futur, voici le Pop Club de José Artur… »Les lieux de sa réalisation changent aussi : d'abord le bar du théâtre Le Ranelagh, puis le Bar noir, au cœur de la Maison de la radio ; puis le Fouquet's aux Champs-Elysées, sans oublier l'hôtel Palm Beach de Cannes en été, une infinité de studios installés en reportage et, jusqu'à la fin de l'émission en 2005, le Drugstore Publicis.Une série d’émission aux noms « arturiens»« Tous les jours, note José Artur dans un de ses livres, je travaille en m'amusant au bord de la nuit, à la limite de l'insolence souriante et de la décontraction apparente qui frise l'indifférence. » Il ne travaille pas qu'au bord de la nuit car, toujours imaginatif et sans lâcher son « Pop Club », il inscrit à son palmarès une série d'autres émissions à succès, aux noms très « arturiens » : « Qu'il est doux de ne rien faire » ; « Flirtissimo » ; « Avec ou sans sucre » ; « Table ouverte » ; « Au niveau du vécu »… Dans « A qui ai-je l'honneur ? », il doit, à l'aide de la graphologue Noëlle Robert examinant une lettre manuscrite, deviner qui est son invité dont il est séparé par un rideau et dont la voix est déformée. Le Tout-Paris des années 1980 a défilé derrière le rideau. Parmi les émissions plus récentes, il faut citer « C'est pas dramatique » (de 1996 à 2007), consacrée à l'actualité théâtrale, et la bien nommée « Inoxydable», de 2006 à 2007. En 2008, à 81 ans et toujours sur France Inter, au micro de Stéphane Bern qui, plus tard, l'accueillera aussi dans « Le Fou du roi », José Artur, ce « bavard qui sait écouter », comme il s'était défini, égrenait ses souvenirs d'homme de radio pendant cinq minutes tous les matins. Le nom de cette ultime série : « C'est pas croyable ».Luc CédelleJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.01.2015 à 12h26 • Mis à jour le24.01.2015 à 18h44 | Martine Valo Elle reste peu connue, mais représente pourtant la moitié de la planète. La haute mer désigne cet immense espace qui s'étend au-delà des zones maritimes régies par des juridictions nationales, soit près des deux tiers des océans. Pour l'heure, elle constitue surtout une sorte de Far West sans règles, mais susceptible d'aiguiser beaucoup de convoitises. Lors de la conférence qui lui était consacrée par les Nations-unies et qui s'est achevée vendredi 23 janvier à New York, après quatre jours de délibérations, une large majorité d'États a décidé qu'il était temps d'entamer des négociations diplomatiques afin de parvenir - un jour -, à définir par quel moyen protéger la biodiversité marine.EXPLOITATION MINIÈRE, TRAFIC, RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUEBoom des exploitations minières en eau profonde, surpêche, sans compter l'essentiel du trafic de marchandises mondiales : face aux multiples menaces, l'avancée peut sembler modeste ou du moins tardive. Elle a pourtant déjà fait l'objet de plusieurs années de débat. Le groupe de travail qui s'était fixé comme date butoir la prochaine assemblée générale de l'ONU en septembre, s'est réuni trois fois pour parvenir à ce simple point de départ. Il a fallu tenir compte de l'opposition des États-Unis et de la Russie, qui restent hostiles à la démarche et ont voté contre. A l'inverse, l'Union européenne, plusieurs pays africains, sud-américains et de la région caraïbe se sont montrés moteurs pour obtenir ce feu vert. Mais il reste beaucoup à faire avant d'aboutir à un accord – on parle plutôt d' un « instrument international » - en vue d'établir des règles communes pour ma protection de la haute mer.La question de la bonne santé des océans devrait légitimement occuper une large place sur la scène internationale en prélude à la 21e conférence sur les changements climatiques qui se tient en fin d'année à Paris. Le monde marin est un poumon pour la planète, il produit la moitié de notre oxygène, mais ses écosystèmes sont perturbés par le réchauffement et l'acidification de l'eau. La pression s'accroît donc sur les gouvernants pour qu'ils parviennent au minimum à s'accorder sur une gestion durable des ressources marines.L'Appel de Paris d'avril 2013 en faveur de la haute mer avait déjà un certain retentissement. Depuis, plus de 270 000 personnes ont signé ces derniers mois une apostrophe similaire à l'adresse du secrétaire général des Nations Unies. Cette pétition-là a été lancér par la Commission océan mondial, une sorte de club de responsables politiques, coprésidé par l'ex-président du Costa Rica José Maria Figueres et soutenu par la fondation Pew Charitable Trust.LES ONG EN PREMIÈRE LIGNELes ONG sont très présentes sur ce terrain. L'Alliance de la haute mer qui en regroupe 27 plus l'Union internationale pour la conservation de la nature s'est félicitée de l'important pas franchi lors de la conférence de New York. Greenpeace en fait partie et multiplie ses efforts pour mobiliser la société civile, notamment sur Twitter. Sa direction a pris John Kerry en ligne de mire. Elle reproche au secrétaire d'Etat américain ses positions ambiguës. En 2014, il avait organisé une rendez-vous politique international, intitulé Notre Océan. Entre deux vibrants discours, sous le regard ému de Leonardo di Caprio, il avait annoncé la création de la plus grande aire maire protégée du monde dans le Pacifique et des aides pour la lutte contre la pêche illégale.Las, aujourd'hui les États-Unis sont un frein aux négociations sur d'éventuelles règles communes. « Nous sommes déçus par l'attitude américaine aux Nations-unies, commente Sofia Tsenkile, conseillère de Greenpeace international. Ils veulent défendre les océans mais ils restent soumis au lobbying des industries d'extraction qui ne veulent pas restreindre leurs visées sur les fonds marins. » Greenpeace demande la création d'un réseau de réserves marines qui couvrirait 40 % de la surface des océans, interdite à l'exploitation minière et à la pêche industrielle. Malgré la création récente de plusieurs très vastes aires protégées, ce taux n'atteint que 1 %, difficilement.Martine Valojournaliste PlanèteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.01.2015 à 10h07 • Mis à jour le24.01.2015 à 15h11 L'essentielDe violents combats entre les rebelles chiites d'Ansar Allah et les forces gouvernementales ont fait au moins 35 morts depuis lundi.Le gouvernement du Yémen a présenté sa démission jeudi.Le président Abd Rabbo Mansour Hadi a également présenté sa démission, mais le Parlement doit se prononcer sur celle-ci dimanche.  Des milliers de personnes sont descendues samedi 24 janvier dans les rues de la capitale du Yémen lors de la plus grande manifestation anti-Houthis depuis l'entrée de ces miliciens chiites d'Ansar Allah dans Sanaa en septembre.Le Yémen se retrouve sans gouvernement ni président depuis vendredi après la démission des deux chefs de l'exécutif sous la pression des miliciens zaïdites – une branche du chiisme –, qui ont assiégé durant une semaine le palais présidentiel et plusieurs autres bâtiments gouvernementaux.Le Parlement doit se prononcer sur la démission du président Abd Rabbo Mansour Hadi dimanche lors d'une session extraordinaire mais la tenue de cette réunion reste incertaine vu l'imposant déploiement dans la capitale des rebelles houthistes, miliciens qui portent le nom du chef de leur tribu.Lire l'analyse : Pourquoi les rebelles houthistes défient le pouvoir au Yémen« A BAS LA LOI DES HOUTHIS »Des dizaines de partisans houthistes ont tenté de perturber la manifestation, provoquant des rixes avant de quitter les lieux alors que le nombre des manifestants ne cessait d'augmenter. « A bas, à bas la loi des Houthis », ont notamment scandé les manifestants anti-Houthis, qui répondaient à l'appel du « Mouvement de rejet », un groupe récemment créé dans plusieurs provinces yéménites pour contrer la puissante milice chiite.Le rassemblement a eu lieu sur la Place du changement, près de l'Université de Sanaa, et devait se mettre en marche pour rallier la résidence du premier ministre démissionnaire, dans le centre de la capitale, selon les organisateurs. Mais les manifestants ont changé d'itinéraire et se sont rendus vers la résidence du président Hadi pour lui signifier qu'ils refusaient sa démission. M. Hadi avait présenté sa démission jeudi peu après que le premier ministre Khaled Bahah eut présenté celle de son gouvernement.Voir la vidéo : Yémen : qui sont les rebelles houthistes qui menacent le pouvoir ?lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2f8cbx"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2f8cbx", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });}); Marie-Béatrice Baudet et Serge Michel Ce fut une longue traque, au fil d’enquêtes menées dans plusieurs pays : Madagascar, Etats-Unis, Vietnam, Malaisie, Inde, Belgique, Ukraine, Chine, Indonésie, France… Le Monde publie, samedi 24 janvier, le premier volet d’une série de cinq reportages qui racontent une nouvelle forme de délinquance désormais prisée par les réseaux mafieux : la criminalité environnementale.Bolabola, le bois qui saigneCe projet éditorial bimédia, lancé voilà deux ans avec le soutien du European Journalism Centre, porte le nom d’« écocide » car tous ces trafics illicites conduisent à la destruction massive de la faune comme de la flore. Un crime contre la nature. Originalité de la démarche, les journalistes du Monde ont travaillé en étroite collaboration avec une équipe de juristes internationaux – chercheurs, juges, avocats – pilotée par Laurent Neyret, professeur de droit à l’université de Versailles, qui a théorisé le concept d’écocide.« Nous souhaitons construire un droit pénal efficace contre la criminalité environnementale qui est en plein essor. En échangeant avec les enquêteurs du quotidien, nous avons pu mesurer combien l’arsenal pénal en vigueur dans beaucoup de régions de la planète était inadapté pour sanctionner les éco-crimes. Au final, cet enrichissement mutuel a abouti, de notre côté, à une trentaine de propositions formalisées dans deux projets de conventions internationales destinées à faire bouger l’arsenal juridique mondial », explique Laurent Neyret.Chasse au trésor juteuseIl ne s’agit pas ici de pointer les dommages écologiques de telle ou telle pollution industrielle, aussi grave soit-elle. Notre objectif est tout autre. Nous avons souhaité décrire pourquoi et comment les professionnels du crime organisé se tournent maintenant vers l’environnement pour diversifier leurs sources habituelles d’enrichissement telles que la drogue et les armes. Les gisements potentiels sont infinis : bois précieux, ressources minières, animaux… Quant à la demande, elle est de plus en plus forte, portée par une classe asiatique riche, à la recherche de luxe, d’objets rares, de porte-bonheur et de remèdes soi-disant miraculeux. Les deux mondes ont tout loisir de se rencontrer grâce à Internet.Un exemple. Jeudi 22 janvier, les autorités sud-africaines ont indiqué que 1 215 rhinocéros avaient été tués dans leur pays en 2014, soit plus de trois animaux abattus chaque jour. Un nouveau et triste record qui menace l’un des plus grands mammifères de la planète. Pour les braconniers, en revanche, c’est une chasse au trésor bien juteuse. Aux Etats-Unis, un kilo de poudre de corne de rhinocéros se vendait, en novembre 2014, 70 000 dollars (62 000 euros), selon les chiffres avancés par les enquêteurs du US Fish & Wildlife Service (USFWS), soit deux fois et demie plus cher qu’un kilo de cocaïne (28 000 dollars). Autant ? Oui, car il n’y a pas de prix à la folie humaine et celle notamment des acheteurs chinois et vietnamiens qui croient que la corne de rhinocéros, faite de kératine, une substance que l’on trouve dans nos cheveux et dans nos ongles, guérit de tout, même du cancer. Un non-sens médical.Les trafics pistés ? Le bois de rose à Madagascar ; les déchets électroniques d’Europe jusqu’en Chine ; les mines d’étain illégales en Indonésie ; les tigres en Inde et enfin, les pesticides contrefaits importés jusqu’en France et en EspagneRésultat : la criminalité environnementale est désormais placée par les experts au quatrième rang mondial des commerces illicites après les stupéfiants, la contrefaçon et le trafic des êtres humains – même s’il est difficile d’évaluer précisément les activités clandestines. Le chiffre d’affaires du commerce illicite d’espèces sauvages s’élèverait à 19 milliards de dollars (17 milliards d’euros), selon un rapport publié fin 2013 par le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW). De son côté, The Global Initiative, un réseau international d’experts du crime organisé, créé en 2013 à New York, estime que la pêche illégale rapporte aujourd’hui 23 milliards de dollars par an et que la Camorra, l’un des acteurs clés du trafic de déchets toxiques exportés vers les pays les plus pauvres comme la Somalie, en retire chaque année un butin de 27 milliards de dollars.« High profit, low risk »Les éco-crimes ne sont pas qu’une machine à cash. Ils menacent aussi la sécurité de communautés et de régions entières. Il est ainsi établi que le trafic d’ivoire – comme celui des diamants en son temps – finance plusieurs groupes armés en Afrique, y compris, selon IFAW, la LRA (l’Armée de résistance du Seigneur, rébellion ougandaise), les Chabab de Somalie et les milices djandjawids du Darfour. Et le Programme des Nations unies pour l’environnement a annoncé début janvier que 100 000 éléphants avaient été tués en Afrique pour leurs défenses depuis trois ans. Là encore, un record.Comment expliquer un tel développement ? Sur le terrain, nous avons entendu des dizaines de fois cette même réponse : « High profit, low risk » (« Profit élevé, risque faible »). Le crime organisé qui a réalisé, lui aussi, son audit juridique, sait que les peines de prison encourues pour le saccage des écosystèmes sont minimes par rapport à celles infligées pour trafic de drogue, par exemple. « Si vous êtes pris avec un kilo de cocaïne aux Etats-Unis, vous pouvez écoper de dix ans. Avec un kilo de poudre de corne de rhino dont la valeur est pourtant supérieure, vous risquez un an », témoigne un agent de l’USFWS.Les journalistes du Monde ont remonté la piste de cinq trafics : le bois de rose à Madagascar ; les déchets électroniques d’Europe jusqu’en Chine ; les mines d’étain illégales en Indonésie ; les tigres en Inde et enfin, les pesticides contrefaits importés jusqu’en France et en Espagne. Des sujets sous haute surveillance de nombreux Etats, de grandes ONG internationales comme WWF et IFAW, ainsi que d’Interpol. La police internationale, qui s’appuie sur les forces locales de 190 pays, a depuis quelques années pris la mesure de ce nouveau danger, multipliant enquêtes et opérations multilatérales. Mais rien n’est gagné. Les trafiquants visent depuis peu les hippocampes dont la chair, selon une nouvelle lubie lancée sur Internet, guérirait du sida. La bataille est immense.Serge MichelGrand reporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMarie-Béatrice BaudetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.01.2015 à 17h40 • Mis à jour le10.01.2015 à 18h10 | Soren Seelow Hayat Boumeddiene, la compagne d'Amedy Coulibaly, le preneur d'otages de la porte de Vincennes tué vendredi lors de l'assaut de la police, serait partie en Syrie plusieurs jours avant que son conjoint ne passe à l'acte, selon nos informations.Une source haut placé rapporte qu'une femme « ressemblant fortement à Hayat Boumeddiene et munie de son passeport » a pris un vol Madrid-Istanbul, vendredi 2 janvier, en compagnie d'un homme dont le frère est connu des services de renseignement français. Elle aurait ensuite, selon les services de renseignements turcs, passé la frontière turco-syrienne jeudi 8 janvier et n'a jamais utilisé son billet retour en date du 9 janvier.500 APPELSElle-même visée par un mandat de recherche en France, la jeune femme âgée de 26 ans est mariée depuis juillet 2009 – religieusement mais pas civilement – avec Amedy Coulibaly. Un temps envisagée, sa présence sur les lieux de la prise d'otages de Vincennes à ses côtés n'est finalement pas avérée.Il ressort des investigations, et notamment des exploitations téléphoniques, que l'épouse de Chérif Kouachi, l'un des deux auteurs de la tuerie de Charlie Hebdo, a passé plus de 500 appels au cours de l'année 2014 avec Hayat Boumeddiene, une des raisons pour lesquelles les enquêteurs voulaient l'entendre. Le nombre de communications entre les deux femmes est, selon le procureur de Paris, François Molins, « de nature à établir des liens constants et soutenus entre les deux couples ».ARBALÈTESelon des rapports de la sous-direction antiterroriste, Chérif Kouachi, Amedy Coulibaly et Hayat Boumeddiene se fréquentent depuis 2010. D'après des écoutes téléphoniques, les deux hommes rendaient régulièrement visite à Djamel Beghal, assigné à résidence dans le Cantal. Condamné pour terrorisme il était un prosélyte reconnu de la mouvance radicale takfir, considérée comme une secte au sein de la communauté salafiste.Hayat Boumeddiene raconte dans ces écoutes s'être également rendue dans le Cantal, entre autres pour tirer à l'arbalète.Lire : Ce que l'on sait d'Hayat Boumeddiene, la compagne d'Amedy CoulibalySoren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Bernard (Londres, correspondant) Peter Neumann, directeur du Centre international pour l’étude de la radicalisation (ICSR) de l’université King’s College de Londres, affirme qu’Al-Qaida ou l’Etat islamique (EI) ne veulent plus réitérer des attaques de type 11-Septembre, mais plutôt des attentats de petite échelle « impliquant peu de gens et ne nécessitant pas beaucoup de préparation », comme les attaques qui ont frappé Paris du 7 au 9 janvier. L’attaque contre « Charlie Hebdo » et les événements en France marquent-ils un tournant dans la stratégie du terrorisme islamiste visant le monde occidental ?Oui, j’en suis convaincu. Les groupes islamistes, que ce soit Al-Qaida ou l’Etat islamique (EI), perpètrent désormais des attentats de plus petite ampleur. Depuis 2001, nous avions d’une certaine manière de la chance, car les djihadistes cherchaient absolument à commettre des attaques complexes et ambitieuses qui supposaient beaucoup de préparation et un grand nombre de participants. C’était beaucoup plus facile pour la police de les détecter, car ils étaient obsédés par l’idée de réitérer un 11-Septembre. L’an dernier, ils ont compris qu’il n’y avait pas besoin de s’attaquer au World Trade Center pour causer la terreur et exacerber les tensions dans nos sociétés. Un attentat de petite échelle impliquant peu de gens et ne nécessitant pas beaucoup de préparation peut créer un choc identique. C’est ce que nous avons commencé à voir l’an dernier à Ottawa et à Sidney.Cette nouvelle stratégie marque-t-elle une dérive ou procède-t-elle d’une décision ?Le 22 septembre 2014 a été diffusée sur les réseaux sociaux une déclaration d’un porte-parole de l’Etat islamique qui disait en substance : « Allez-y, faites tout ce que vous pouvez ! ». Le message visait les Occidentaux et explicitement les Français. En constatant l’impact en Europe des exécutions comme celle du journaliste américain James Foley, les djihadistes se sont rendu compte qu’il suffisait de poster sur Internet la vidéo d’une exécution pour mettre le monde entier en émoi. Il n’y a pas besoin de lancer des avions contre le World Trade Center : en tuant une personne on peut faire réagir le président des Etats-Unis. Ils ont constaté que c’était plus efficace que les attaques d’ampleur qui ont d’ailleurs parfois échoué. Ce message a eu un grand impact chez les djihadistes d’Europe : ils ont compris que pour devenir célèbre, il n’y avait pas besoin de faire comme à New York ou Madrid et qu’une attaque individuelle pouvait apporter la même renommée.Pensez-vous que le type de situation que connaît la France peut se répéter ailleurs dans le monde occidental ?Je ne fais pas que le penser, j’en suis absolument certain. Il y aura d’autres attaques en France ou dans d’autres pays occidentaux. Il s’agit d’un nouveau modus operandi et je crois qu’à la fin de 2015, on se dira que cette année aura été celle des attaques de faible ampleur et d’énorme impact. Les sociétés occidentales comptent beaucoup de gens radicalisés, non seulement des djihadistes qui sont rentrés après avoir combattu en Syrie, mais aussi des partisans d’Al-Qaida et de l’EI qui n’ont jamais été là-bas. Donc le potentiel est vaste pour de nouvelles attaques, car ces personnes comprennent l’ampleur du choc que peut produire un acte isolé.Vous parlez de « tournant ». Mais l’idée d’attentats perpétrés par des individus n’est pas nouvelle... C’est vrai, l’idée n’est pas nouvelle évidemment. Elle est aussi vieille que le terrorisme lui-même. C’était la stratégie des anarchistes au XIXe siècle. Mais c’est nouveau si l’on se réfère aux années 2001-2010 où l’ensemble des mouvements djihadistes était tellement fasciné par le 11-Septembre que leur ambition était de recommencer.Ce nouveau type d’attentats moins ambitieux est-il plus difficile à prévenir ?Oui et c’est le grand défi d’aujourd’hui pour les polices et les services secrets européens : trouver de nouvelles méthodes pour les détecter et les empêcher de passer à l’acte.L’attentat contre Charlie hebdo reflète-t-il la rivalité entre Al-Qaida et l’Etat islamique ? Oui, car Al-Qaida, confronté aux succès de l’EI, est sur la défensive. Nous savons qu’Al-Qaida pense que la seule façon de reprendre l’avantage est de perpétrer des attentats spectaculaires dans le monde occidental. En fait, il y aura deux faits marquants de 2015 : d’une part les attaques de faible ampleur et d’autre part la rivalité entre Al-Qaida et l’EI pour exercer la suprématie sur le mouvement.Pour vous, les événements de France portent la signature d’Al-Qaida ?Oui je le pense. Al-Qaida estime que ce type d’attaque est celui où ils excellent : spectaculaire, relativement coordonnée et impliquant des gens entraînés.L’émotion mais aussi la mobilisation sont impressionnantes dans la société française. Les manifestations en faveur de la défense des libertés et les démonstrations de cohésion peuvent-elles changer les choses ?Cela ne changera pas ce que les djihadistes ont en tête : ils manifestent beaucoup d’enthousiasme à l’égard de ce qui vient de se passer et ne seront sûrement pas impressionnés. Mais c’est une bonne chose que la société française réagisse de cette façon, notamment parce que cela mobilise les musulmans modérés contre les djihadistes. Mais les personnes qui sont déjà radicalisées ou attirées par le djihad se moquent du nombre de personnes qui défilent.Philippe Bernard (Londres, correspondant)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Potet En situation de concurrence tout au long de l’année, les principaux éditeurs de bande dessinée ont décidé de faire front commun après les événements tragiques qui ont endeuillé le 9e art avec les assassinats de Cabu, Wolinski, Charb, Tignous et Honoré, mercredi 7 janvier. Une vingtaine de maisons d’édition spécialisées – Casterman, Dargaud, Delcourt, Drugstore, Dupuis, L’École des loisirs, Fluide Glacial, Futuropolis, Glénat, Jungle, Kana, Le Lombard, Panini, Soleil, Steinkis, Urban Graphic, Vents d’Ouest – ont lancé l’idée d’un ouvrage collectif en hommage aux victimes de Charlie Hebdo. Ce sera une première : jamais aucun album de BD n’a à ce jour rassemblé autant de partenaires éditoriaux. « Nous étions tous liés de près ou de loin à l’histoire de Charlie Hebdo. Cabu et Wolinski ont marqué toutes les générations d’auteurs de bande dessinée. Il fallait faire quelque chose », explique Philippe Ostermann, le directeur général délégué de Dargaud et président de la commission bande dessinée du Syndicat national de l’édition (SNE). La porte n’est pas fermée : les éditeurs indépendants (L’Association, Cornélius, Les Requins marteaux…) seront contactés en début de semaine afin de rejoindre le projet. Programmé pour être présent en librairie dès février, ce futur album prendra la forme d’un album de 200 à 300 pages au format classique (220 x 290 mm), avec une couverture souple qui facilitera d’éventuelles réimpressions. Le premier tirage devrait être compris entre 50 000 et 100 000 exemplaires.Son contenu sera une sélection de planches, strips et autres gags piochés au sein de la production pléthorique de dessins réalisés spontanément par des dessinateurs et illustrateurs professionnels depuis le 7 janvier. « Comme on n’a pas le moral, on dessine », confie Jean-Yves Ferri (Aimé Lacapelle, De Gaulle à la plage), également scénariste (Le retour à la terre avec Manu Larcenet, Astérix chez les Pictes avec Conrad).Les bénéfices de l’album seront intégralement reversés aux familles des victimes des attentats de ces derniers jours.  Frédéric PotetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Yves Eudes Aussitôt après l’attentat contre Charlie Hebdo, mercredi 7 janvier à Paris, le collectif international de hackers Anonymous a annoncé le lancement d’une opération punitive baptisée #OpCharlieHebdo, qui vise les « terroristes islamistes » actifs sur Internet.Dès le 7 janvier, le collectif affiche sur le site de publication anonyme Pastebin un long communiqué en anglais et en français : « Attendez vous à une réaction massive et frontale de notre part car le combat pour la défense de ces libertés est la base même de notre mouvement. » Dans le même temps, deux vidéos vengeresses adressées à « Al-Qaida, l’Etat Islamique et autres terroristes » sont diffusées sur Youtube à partir d’un compte situé en Belgique : « nous, les Anonymous de toute la planète avons décidé de déclarer la guerre à vous les terroristes… Nous allons surveiller toutes vos activités sur le Net, nous fermerons vos comptes sur tous les réseaux sociaux. Vous n’imposerez pas votre charia dans nos démocraties… »Le 9 janvier, les Anonymous publient sur Pastebin les adresses d’une trentaine de comptes Twitter en français, en anglais et en arabe, présentés comme appartenant à des extrémistes islamistes. Le lendemain, la majorité de ces comptes étaient fermés, mais certains continuaient à fonctionner. Les Anonymous entendent ainsi attirer l’attention du public et des autorités sur certains jeunes musulmans qui soutiennent ouvertement l’action des agresseurs de Charlie Hebdo :« Les frères Kouachi et Amedy avaient certes compris l'islam. Nous les saluons et témoignons de notre admiration. »« Nos morts sont aux paradis et vos morts sont en enfer, la communauté a besoin de héros comme les frères #Kouachi #JeSuisKouachi. »« Où étaient vos "#JeSuisCharlie" quand Israël a massacré 17 journalistes à Gaza / 2014 ?! #JeSuisLesMosquéesAttaquées. »« 88 000 policiers et soldats contre deux frères :) »Le 10 janvier, les Anonymous poursuivent leur action en publiant sur Pastebin une vingtaine d’adresses de comptes Facebook « islamistes », en diverses langues.Blocages ou détournements de sites, attaques de comptesLes opérations à venir se préparent sur le canal #OpCharlieHebdo du réseau de discussion instantanée IRC « Anonops ». Des centaines de sympathisants d’Anonymous viennent y discuter d’actions plus radicales à mener contre les « terroristes ». Chacun a sa préférence : blocages de sites, détournements de pages, pénétration de serveurs et de bases de données, attaques de comptes de réseaux sociaux...Dans la pagaille, des groupes de travail éphémères se forment, les adresses des premiers sites visés commencent à circuler. Des graphistes proposent de créer des pages humoristiques ou provocatrices à afficher sur les sites islamistes quand ils auront été piratés. Un site à usage interne appartenant au Parti pirate allemand affiche des listes provisoires de centaines de comptes Facebook et Twitter soupçonnés d’appartenir à des islamistes radicaux, qui n’ont pas encore été publiés sur Pastebin.Par ailleurs, un mystérieux site intitulé opcharliehebdo.com affiche sur fond noir un compte à rebours, qui atteindra zéro le dimanche 11 janvier à 10 heures, heure de Paris. Ses créateurs ont pris soin de masquer leur identité, l’adresse a été déposée auprès d’un registre britannique et le site est hébergé aux Etats-Unis. En deux jours, il a déjà changé deux fois de serveur – samedi après-midi, il se trouvait chez un prestataire de l’Arizona.Des internautes inquiets croient y voir une menace d’attentat, et quelques-uns suggèrent même d’annuler la manifestation de soutien à Charlie Hebdo qui doit se tenir dimanche 11 janvier à Paris. Sur le canal de discussion Anonops, plusieurs participants affirment que ce compte à rebours n’est pas l’œuvre des Anonymous et ne mérite pas d’être mentionné.Yves EudesGrand reporterSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.01.2015 à 14h37 • Mis à jour le10.01.2015 à 14h45 | Hervé Morin Les chances de succès étaient « au mieux de 50 % », avait prévenu Elon Musk, le fondateur de la société américaine SpaceX. Parvenir à faire se poser une fusée sur une plateforme en mer était en effet un pari risqué. L’audace, marque de fabrique de l’entrepreneur, n’a pas encore payé : samedi 10 janvier, le long cigare du premier étage du Falcon 9 a réussi à toucher une barge de moins de 100 mètres de large, flottant à 300 km des côtes de Floride. Mais pas à s’y poser à la verticale, ce qui a entraîné sa destruction. « Cela promet pour le futur », a aussitôt tweeté Elon Musk, qui indique qu’il faudra remplacer quelques éléments de la plateforme flottante en vue d’un prochain essai.Un atterrissage réussi aurait constitué une première, avec la promesse de révolutionner l’industrie spatiale. En effet, les fusées classiques sont considérées comme du « consommable » : les différents étages qui les composent se désintègrent dans l’atmosphère ou retombent en mer. « C’est comme détruire un 747 après un vol unique », a coutume de dire Elon Musk, qui rêve de couper court à ce gaspillage en récupérant d’abord le premier étage de sa fusée, doté de 9 moteurs coûteux (assurant une poussée équivalente à celle de cinq 747), puis le second, pour assurer plusieurs vols avec le même matériel.Aérofreins mobilesLa mission du Falcon 9 avait pour objectif principal d’acheminer vers la Station spatiale internationale 2,5 tonnes de matériel. Le 28 octobre 2014, une mission similaire d’Orbital Science, concurrent américain de SpaceX, avait tourné court, avec l’explosion quelques secondes après le lancement de sa fusée Antares. SpaceX a pour sa part à nouveau réalisé un sans-faute, puisque son module Dragon est désormais en route vers la station.Mais ce vol de routine, le sixième du genre vers l’ISS, comportait donc aussi un volet expérimental : le premier étage, qui s’est détaché du reste de la fusée trois minutes après le lancement, a aussitôt amorcé sa descente. Pour la contrôler, il a déployé des ailerons mobiles en forme de grilles servant d’aérofreins. Les moteurs ont aussi été réallumés par trois fois pour ralentir l’engin, qui est passé d’une vitesse de 1 300 m/s à l’apogée, à 2 m/s en théorie au moment de l’atterrissage. La fusée avait auparavant déployé quatre pieds destinés à assurer sa stabilité. L’ensemble est aussi haut qu’un immeuble de 14 étages... Lors de précédents vols, ce premier étage avait réussi à ralentir suffisamment sa course pour se maintenir près de la surface de l’océan, avant de basculer et d’exploser. Mais des essais dédiés, sur terre ferme, avec la fusée expérimentale Grass Hopper, avaient auparavant montré que le concept pourrait fonctionner.L’arrivée de lanceurs réutilisables, même partiellement, rebattrait les cartes dans un secteur caractérisé par des coûts de lancement difficilement compressibles par d’autres moyens. SpaceX a déjà commencé à casser les prix, ce qui a contraint notamment les Européens à réagir : l’Agence spatiale européenne (ESA) vient d’obtenir de ses vingt Etats membres les moyens de financer à hauteur de 4 milliards d’euros le développement d’Ariane 6, une fusée de taille intermédiaire qui a vocation à entrer directement en compétition avec le Falcon 9, lui-même soutenu financièrement par des commandes de la NASA.Accord historique des Européens pour une nouvelle fusée Ariane 6Les Ariane 6 seront déclinées en deux modèles, qui doivent voler au plus tôt en 2020. Le coût de lancement d'un satellite par Ariane 62 devrait être de 70 millions d'euros aux conditions actuelles de marché, et celui d'Ariane 64, de 90 millions, soit 120 millions de dollars. SpaceX propose pour sa part des tirs à 60 millions de dollars (46 millions d’euros), une offre qui serait encore revue fortement à la baisse si le premier étage était réutilisé avec succès. La co-entreprise Airbus Safran Launchers qui vient tout juste d’être créée pour développer Ariane 6 et commercialiser les lanceurs d’Arianespace, aurait alors un gros handicap face au nouveau venu américain.Cette menace est prise très au sérieux par les Européens. Lors de ses vœux à la presse le 6 janvier, Stéphane Israël, président d’Arianespace, a cependant précisé que les gains potentiels en matière de coûts doivent être mis en balance avec les défis que représentent la masse supplémentaire imposée par les systèmes de récupération, les coûts de remise à neuf d’un étage et de son système de propulsion, ainsi que les effets sur la cadence de tir et la fiabilité.« Le vrai test n’est pas de faire se poser un premier étage. Et sans doute SpaceX y parviendra-t-il dans un prochain essai, confirmait Jean-Yves Le Gall, président du Centre national d’études spatiales (CNES) avant le tir de samedi. L’important, c’est de pouvoir le faire revoler dans des conditions économiques raisonnables. » Le CNES a déjà à son actif de multiples études sur la réutilisation d’éléments de lanceurs, indique-t-il, et une ligne budgétaire « de quelques millions d’euros » a été ouverte à ce sujet pour envisager une adaptation des lanceurs européens, au cas où le concept défendu par Elon Musk se montrerait pertinent.Hervé MorinPôle Science et MédecineSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.01.2015 à 14h05 • Mis à jour le10.01.2015 à 17h50 | Abel Mestre Pas question de laisser passer ce qu'elle considère comme un affront. Marine Le Pen a déclaré, dans une vidéo de moins de quatre minutes postée, samedi 10 janvier, sur le site Internet du Front national, qu'elle appelait les Français à se rendre aux rassemblements et manifestations en province, mais pas à celle de Paris.Une manière, pour Mme Le Pen, de répondre au fait de ne pas avoir été conviée à la manifestation républicaine de dimanche, organisée dans la capitale : « Nous, élus de la Nation, nous prendrons part aux défilés où le sectarisme est moins violent. Nous serons avec le peuple français, ailleurs que dans le cortège parisien, récupéré, hélas !, par des partis qui représentent ce que les Français détestent : l'esprit partisan, l'électoralisme et la polémique indécente », a tranché la présidente de la formation d'extrême droite.« Nous défilerons contre personne mais avec toute la France et pour la France, la République n'appartient à personne », a-t-elle encore déclaré. Et d'inviter ses partisans à rejoindre les cortèges en province, où la « République n'est pas prise en otage ». « Je laisse les Français seuls juges de ceux qui en appellent à la liberté en appliquant l'exclusion », a-t-elle lancé en visant ceux qu'elle nomme « les partis politiques sectaires » qui ont « fait pression » pour exclure le FN de la manifestation républicaine de dimanche. « Le rejet de la barbarie appartient à tous les Français », a-t-elle ajouté. Marine Le Pen défilera pour sa part à Beaucaire, dans le Gard.« ON NE VA PAS MULTIPLIER LES INITIATIVES »L'attitude à prendre face aux hommages organisés ce week-end n'est pas claire au sein du parti lepéniste. Ainsi, les mairies FN vont rendre hommage aux victimes des attentats du 7 janvier en ordre dispersé. Stéphane Ravier, maire du 7e secteur de Marseille, n'organisera rien. « Je serai, comme annoncé depuis plusieurs semaines, à la galette des rois organisée par Valérie Laupies à Tarascon, et en présence de Jean-Marie Le Pen », a-t-il expliqué au Monde.Franck Briffaut, maire de Villers-Cotterêts (Aisne) n'organisera rien non plus. « Nous sommes dans la zone la plus tendue, nous ne pouvons pas appeler à des rassemblements », se justifie-t-il. Il est vrai que Chérif et Saïd Kouachi, les deux responsables présumés de la tuerie contre Charlie Hebdo le 7 janvier, se sont cachés aux environs de la ville avant de se retrancher dans une entreprise en Seine-et-Marne en prenant des otages. « Nous avons mis en place des cahiers de condoléances que nous enverrons à Charlie Hebdo. »A Fréjus (Var), le maire, David Rachline, n'avait d'abord rien prévu. « Nous avons fait un rassemblement jeudi. On ne va pas multiplier les initiatives », déclarait-il avant de changer d'avis. « Je n'avais pas vu le communiqué de l'Association des maires de France en faveur des hommages locaux, explique-t-il. Je vais suivre leurs recommandations et organiser un rassemblement dimanche dans ma ville », a précisé le jeune sénateur lepéniste. En revanche, dans une autre ville du Var, Cogolin, Marc-Étienne Lansade n'a rien prévu de faire.« LE BUT, C'EST AUSSI D'ALERTER L'OPINON »Dans le Pas-de-Calais, à Hénin-Beaumont, l'hommage devait avoir lieu samedi. « Ce sera une manifestation apolitique, organisée par les anciens combattants et la ville en hommage aux victimes », explique Bruno Bilde, l'un des adjoints du maire, Steeve Briois. L'opposition municipale, des associations et des syndicats ont appelé à un rassemblement différent au même moment. « Ces deux initiatives se sont montées sans concertation et ne sont pas en concurrence », affirme Marine Tondelier, élue EELV de la ville, qui évoque des « pressions de la mairie » pour qu'il n'y ait qu'un seul événement organisé.A Beaucaire, dans le Gard, Julien Sanchez a voulu, lui, mettre en place un hommage « aux victimes du terrorisme islamique ». Une manière pour le jeune élu de politiser son initiative et d'en faire une sorte de tribune. M. Sanchez prendra donc la parole dimanche et fera passer son message. « La tonalité, ce sera plutôt ce que dit Marine Le Pen que ce que dit François Hollande. Le rassemblement est ouvert à tout le monde, mais je parlerai des causes de ces attentats. Sans faire d'amalgames entre les islamistes et les musulmans. Le but, c'est de se recueillir mais aussi d'alerter l'opinion », ajoute-t-il.Lire l'analyse (édition abonnés) : Marine Le Pen veut tirer profit de sa mise à l’écartJean-Marie Le Pen : « Je ne suis pas Charlie »Plus tôt dans la journée, Jean-Marie Le Pen avait également dénoncé le rassemblement prévu dimanche à Paris, « orchestré par les médias » selon lui, et qui lui rappelle les mobilisations lors de l'affaire de Carpentras et lors de l'entre-deux-tours de la présidentielle en 2002. Mais le père fondateur avait, lui, choisi de se désolidariser avec le soutien porté à l'hebdomadaire satirique, touché en plein au cœur mercredi lors de la première attaque terroriste.« Aujourd'hui, c'est “nous sommes tous Charlie”, “je suis Charlie”. Eh bien moi, je suis désolé, je ne suis pas Charlie. (...) Je me sens touché par la mort de douze compatriotes français dont je ne veux même pas savoir l'identité politique, encore que je la connaisse bien, qu'elle soit celle d'ennemis du FN qui en demandaient la dissolution par pétition il n'y a pas tellement longtemps.Je ne me sens pas du tout l'esprit de Charlie. Je ne vais pas, moi, me battre pour défendre l'esprit de Charlie qui est un esprit anarcho-trotskyste parfaitement dissolvant de la moralité politique. »Lire aussi : #JeSuisCharlie : sur Internet, vague mondiale d'émotionAbel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.01.2015 à 12h39 • Mis à jour le10.01.2015 à 18h23 « Toutes les mesures sont prises pour que cette manifestation puisse se dérouler dans le recueillement, le respect et la sécurité. » A la veille de la grande républicaine prévue à Paris en hommage aux victimes des attentats qui ont frappé la région parisienne ces derniers jours, qui s'annonce massive et à laquelle participeront plusieurs leaders politiques étrangers, le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, se veut rassurant.Lire : Des leaders européens participeront avec Hollande à la marche républicaineDes « mesures exceptionnelles » ont été annoncées, samedi 10 janvier : plus de 5 500 policiers et militaires seront mobilisés dimanche à Paris et son agglomération, et 1 900 sur tout le territoire. Le ministre de l'intérieur a également mentionné des tireurs d'élite, postés sur les toits des immeubles bordant l'itinéraire de la marche. Toits qui, comme les égouts, auront été inspectés au préalable.Les autorités ont par ailleurs décidé, à l'issue d'une nouvelle réunion de crise à l'Elysée, le maintien du plan Vigipirate à son niveau le plus élevé en Ile-de-France, qui sera « conforté au cours des prochaines semaines ». Bernard Cazeneuve a expliqué ainsi cette décision :« Nous sommes, compte tenu du contexte, exposés à des risques. (...) C'est la raison pour laquelle nous maintenons la mobilisation de la totalité des dispositifs qui ont été décidés par le premier ministre au cours des derniers jours et que nous les renforçons pour assurer davantage encore la protection d'un certain nombre d'institutions et de lieux de culte. »Lire aussi le décryptage : Quels sont les moyens de l'antiterrorisme en France ? DEUX ITINÉRAIRES PRÉVUSLe premier ministre, Manuel Valls, qui avait d'ores et déjà annoncé le déploiement de « moyens de sécurité massifs » , a invité samedi les Français à « venir nombreux » à la marche dimanche, à Paris et dans de nombreuses villes de France.« Le terrorisme [...] veut nous fracturer, veut que nous nous terrions chez nous. La plus belle réponse est celle que le peuple français donne depuis mercredi par des mobilisations spontanées partout dans les villes. »La marche républicaine, qui partira à 15 heures de la place de la République, se déroulera le long de deux itinéraires entre les places de la République et de la Nation, a par ailleurs indiqué samedi le député François Lamy, chargé de l'organisation au PS. Le premier trajet passera par le boulevard Voltaire, le second un peu plus au nord, empruntant l'avenue de la République, le boulevard de Ménilmontant puis le boulevard de Charonne.Lire aussi : L’union nationale se brise sur la question du FN Sandrine Blanchard Parmi les humoristes, Nicolas Bedos est l’un des rares à accepter de livrer son sentiment sur les attentats qui ont secoué Paris et leurs conséquences sur la liberté de rire de tout. Polémiste et écrivain, le fils de Guy Bedos ne s’interdit aucun sujet et revendique le droit à l’insolence. Il avait provoqué une controverse lors de sa chronique virulente, en janvier 2014 sur France 2, contre Dieudonné. Et auparavant, en 2010, lorsqu’il s’était moqué de la politique israélienne. Il redoute aujourd’hui l’émergence d’une « censure préventive ».Vous avez renoncé à faire une chronique ce samedi 10 janvier lors de l’émission de Laurent Ruquier, « On n’est pas couché » sur France 2. Pourquoi ? Depuis le jour du drame, j’étais partagé entre l’envie de faire place au silence afin de laisser l’émotion nous envahir et celle d’honorer la mémoire de mes camarades Wolinski, Cabu et Tignous. Ils n’auraient pas aimé que l’on se censure, que l’on freine le combat de l’impertinence et que leur mort installe une atmosphère de solennité. Le recueillement national est salutaire, mais n’oublions pas que ces gens ne reposaient jamais la plume satirique, même dans des moments de très grande émotion. Souvenons-nous de la manière dont ils ont traité le 11 septembre ou le carnage de Mohamed Merah.Jeudi, lors de l’enregistrement, je m’étais grimé en Houellebecq. Je m’apprêtais à faire une satire de sa posture d’artiste dispensé d’affect et d’opinion personnelle… Et puis le malaise, le sentiment d’indécence médiatique, se sont emparés de moi. Je me suis dit « ta gueule », je me suis levé et je suis parti. Je regrette ce réflexe car je reste convaincu que le plus bel hommage qu’on puisse rendre à Charlie, c’est de continuer le boulot. Parce que rire, se moquer, c’est résister, c’est vivre. Il ne faut pas étouffer le nez de clown sous un mouchoir blanc. Quels étaient vos liens avec les gens de Charlie ?Ils envoyaient fréquemment des signes de soutien et de sympathie – et c’était réciproque - dans les moments où l’on se sentait très seul face à la polémique. Je pouvais compter sur eux quand - et cela m’est arrivé souvent - je me retrouvais confronté à une cabale bien-pensante. Lorsqu’on s’attaquait soit à Israël, soit à la séduction exercée par Dieudonné sur les jeunes de banlieue ; quand la twittosphère s’emballait, que les associations commençaient à vous chercher des tares, que la censure pointait le bout de son nez, des gens comme Charb ou Wolinski n’étaient jamais très loin pour envoyer un texto et dire « continue, gars ».Qu’est-ce que représente pour vous l’attentat du 7 janvier ?Pour moi c’est le début d’une « guerre » extrêmement brouillonne, dangereuse, soumise au populisme de Le Pen et Zemmour. Avec le risque que les satiristes et les médias s’autocensurent par peur de se faire tirer une balle dans la tête ! Mais je retiens aussi la communion internationale en faveur de la liberté d’expression. Il va falloir être précis, tout dire, ne mentir ni aux Français effrayés par l’islam, ni aux musulmans qui pourraient se sentir exclus devant l’hagiographie qu’on fait actuellement de Charlie Hebdo.Pleurer la bande Charlie n’empêche pas de rappeler son combat offensif, quasi hebdomadaire, à l’encontre des symboles islamiques. Non, Charlie n’était pas un repaire de déconneurs bon enfants. Et alors ? J’étais de tout cœur avec eux. Mais nier l’obsession satirique de Charb concernant l’Islam serait une provocation à l’égard des jeunes musulmans - ceux-là même qui, jamais, n’ont souhaité une telle barbarie. Charlie avait le droit - et le devoir - de concentrer son vitriol sur l’Islam radical mais on ne peut pas dire qu’il était un journal satirique classique. C’est faire de l’angélisme, du politiquement correct, et ça risque d’attiser le sentiment d’exclusion des jeunes musulmans. Qui pourraient se dire : « S’ils ne reconnaissent pas que certains dessins étaient extrêmement véhéments, alors j’emmerde Charlie et la France ».Le 7 janvier, un journal courageux sur un combat dangereux a été flingué par la caricature de ce qu’ils dénonçaient. Voilà ce que c’est, cet attentat. Il n’y a pas de graduation dans la liberté d’expression. J’étais pour ces caricatures tout en remarquant - de par la répétition de leurs attaques - que Charlie prenait des risques considérables.Pourquoi avoir choisi de vous grimer en Michel Houellebecq pour un projet de chronique post 7 janvier ?La canonisation littéraire de Houellebecq commence à me faire sourire. Relisons Echenoz, Handke ou Roth pour relativiser la valeur formelle de Houellebecq. C’est un malin dépressif, dans la lignée de certains artistes contemporains : Il use, plus ou moins habilement, de la distance ironique pour mieux disséminer un certain nombre de ses névroses idéologiques. Comme pour Dieudonné, chez Houellebecq, l’art et l’humour ont bon dos. De plus, pour les esprits primaires et binaires, le massacre de Charlie est une formidable consécration des thèses de Le Pen, Zemmour, Finkielkraut… et de Houellebecq, dans son dernier roman. Ces néoréacs, névrosés, paranos, inconscients et amers, ont volé la vedette du politiquement incorrect aux progressistes de gauche. Car la gauche s’est vautrée dans le mensonge par omission et dans le consensus. Elle s’est aveuglée sur l’inquiétude provoquée par l’islam, et elle a offert un boulevard aux réacs. Ceux-là osent s’emparer des sujets qui fâchent, ce qui les rend attractifs – voire télégéniques. La gauche doit reconnaître la désorientation des Français face au mariage gay ou au dogme religieux. On vient de flinguer une bande d’anarchistes de gauche car ils se moquaient de l’intolérance religieuse. Et qui est en train de bouffer le gâteau de la révolte ? Des petits-bourgeois xénophobes.Le frappant télescopage entre la sortie du livre de Houellebecq et l’attentat contre « Charlie Hebdo »Vous en voulez beaucoup à la gauche… Le problème de la gauche – qu’il s’agisse des politiques, des intellos ou des artistes - c’est qu’elle a tendance à ne s’adresser qu’à ceux qui sont déjà d’accord avec elle. Ce qui compte, aujourd’hui, ce sont tous les autres ! Par exemple, un récent sondage estime que 77 % des Français ont un problème avec l’Islam. Quand j’ai fait ma chronique sur Dieudonné dans laquelle je me moquais, outrancièrement, d’un jeune de banlieue, toute une partie de mes amis de gauche m’est tombée dessus en me disant « oh, tu n’aurais pas dû, ce n’est pas bien ». Ça veut dire quoi « ce n’est pas bien ? » On ne peut plus se moquer de certains jeunes de banlieue sous prétexte qu’on comprend le facteur social et psychologique de leur désarroi ? Donc on ne peut plus parodier certains gosses de riches sans mépriser l’argent ? Les pros israéliens sans être antisémites ?Au contraire, il ne faut pas laisser le terrain de la critique du gouvernement israélien et de la culture dite « de banlieue » aux racistes patentés. Le fait que je milite contre les discriminations et prône les bienfaits de l’immigration ne me dispense pas d’être lucide sur certains monstres. Réveillons-nous. Ce n’est pas en niant un problème qu’on le règle. Il est urgent de faire de la pédagogie pour expliquer la différence entre un musulman et un islamiste radical.Vous avez reçu à plusieurs reprises des menaces suite à vos chroniques. Vous est-il arrivé d’avoir peur ? Bien sûr j’ai eu très peur. J’ai couru à la sortie d’un cinéma, j’ai été coursé trois fois en sortant de chez moi par des gars qui criaient « Vive Dieudo ! Je vais te tuer ! », je suis allé habiter ailleurs. Il y a des personnes qui ont posté sur Twitter : « j’espère que Nicolas Bedos sera le prochain sur la liste ». Qu’il s’agisse d’Allah ou de Dieudonné, on est face à des jeunes qui se sont passé le mot : faut leur faire la peau.Serez-vous dimanche à la marche républicaine ? Oui. Je crois beaucoup aux symboles. Ne serait-ce qu’à l’égard de nos gamins. Ils n’oublieront jamais ce jour-là. Cela marquera très sainement leur conscience. J’ai pleuré devant les images de rassemblement, ce monde entier qui a défendu l’humour, l’impertinence.Avez-vous le sentiment que les événements actuels vont sonner le glas de l’impertinence et de la provocation, entraîner une autocensure ? C’est exactement ce qui se passe. Le pire est annoncé. Avant, la censure était d’ordre opportuniste, elle intervenait pour protéger contre la charge des politiques et des associations, lorsqu’on craignait de perdre des lecteurs ou de l’audimat. Demain, ils vont nous censurer au nom de notre propre intégrité physique. Si la semaine prochaine, je me fous de la gueule des islamistes radicaux chez Ruquier, il est possible que je sois censuré par ma chaîne parce qu’elle craindra, à raison, que le plateau soit infiltré par trois tarés tirant à vue. La censure sera défensive. Au nom d’une forme de paix sociale, de plus en plus de médias vont avoir la trouille. Il y a trop d’interdits en France, disons la vérité. Pour que Charb, Cabu et les autres ne soient pas morts pour rien, laissez-nous l’ouvrir et risquer notre peau. Quitte à ce qu’on ne puisse plus aller pisser sans être accompagnés par trois agents de sécurité. Si l’on n’est pas suicidaire, il ne faut pas faire ce métier.Sandrine BlanchardJournaliste au Monde SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Soren Seelow Il est trop tôt pour dire si les attaques terroristes qui ont frappé Paris ces derniers jours étaient coordonnées. Au regard des connexions entre leurs auteurs, on sait déjà qu’elles étaient liées. En trois jours, des tueurs se réclamant d’organisations rivales ont mené sur le sol français trois opérations. Mercredi, Saïd et Chérif Kouachi, 34 et 32 ans, abattent douze personnes à la rédaction de Charlie Hebdo. Le lendemain, Amedy Coulibaly, 34 ans, tue une policière à Montrouge, puis quatre otages vendredi dans une épicerie casher à Paris.De la tuerie de Charlie Hebdo, mercredi 7 janvier, jusqu’à la mort des trois assaillants, vendredi 9 janvier, rarement la capacité de réponse des forces de l’ordre aura été autant mise à l’épreuve. Outre les 88 000 agents mis à l’œuvre sur le terrain, plusieurs centaines de fonctionnaires de police judiciaire et vingt-trois magistrats ont été mobilisés durant ces trois jours de traque. Effectuant, a précisé vendredi soir François Molins, procureur de Paris, 48 écoutes téléphoniques et 39 géolocalisations. Cette attaque inédite dans l’histoire récente du pays s’est conclue vendredi par une double prise d’otages, une première en France, et un double assaut coordonné par le RAID et le GIGN, une première également. Elle aura fait vingt morts, dont les trois tueurs.A 17 heures, vendredi, les trois preneurs d’otages sont tuésDerrière la résolution de ces derniers, leur entraînement manifeste au combat et leur supposée coordination, ces trois jours de chasse à l’homme ont laissé planer l’étrange impression d’une absence de planification.« Ce qui prédomine dans cette affaire, c’est un niveau de détermination très fort, doublé d’une démarche totalement sacrificielle, explique un haut fonctionnaire de la police nationale. Leur action n’avait pas de perspective d’avenir, la réflexion n’était pas très poussée ».Mercredi : la tuerie de Charlie Cette ardeur mêlée de nihilisme explique sans doute plusieurs erreurs commises par les assaillants. Mercredi 7 janvier, vers 11 h 30, deux hommes cagoulés se présentent au 6, rue Nicolas-Appert, dans le 11e arrondissement de Paris, à deux numéros des locaux du journal satirique. Une première approximation surprenante, quand on sait que les frères Kouachi s’étaient renseignés sur le jour et l’heure de la conférence de rédaction hebdomadaire, et qu’ils connaissaient par leur nom plusieurs membres de la rédaction.Réalisant qu’ils s’étaient trompés d’immeuble, les tueurs parviennent quelques minutes plus tard dans les locaux de Charlie Hebdo, au numéro 10, et assassinent huit journalistes ainsi que le policier chargé d’assurer la protection de Charb, le directeur de publication. Ils épargnent Sigolène Vinson au motif qu’ils ne « tuent pas les femmes », mais abattent froidement Elsa Cayat, une femme, signe d’une certaine confusion dans cette expédition punitive sous drapeau idéologique. La balistique témoigne de la sauvagerie de la tuerie : dans les locaux de la rédaction, les enquêteurs retrouveront 31 étuis de kalachnikov.Autre incohérence : au micro de BFM-TV, qui les a interrogés vendredi par téléphone tandis qu’ils étaient retranchés dans l’entrepôt d’une imprimerie à Dammartin-en-Goële de Seine-et-Marne, les deux hommes ont assuré qu’ils ne tuaient pas les « civils » et que les journalistes de Charlie Hebdo n’étaient pas des « civils » mais des « cibles ». Ils abattront pourtant dans le hall de l’immeuble du journal un agent d’entretien qui n’était pas une « cible ».« Ils étaient (…) très calmes, très sereins, très professionnels. (…) Ils donnaient l’impression d’être en opération »Dans la rue, où les attend leur véhicule – une Citroën C3 noire volée –, les deux frères ouvrent le feu à vingt-cinq reprises en direction des agents de police. Boulevard Richard-Lenoir, ils achèvent un policier blessé, Ahmed Merabet, d’une balle dans la tête tirée à bout portant. En regagnant lentement leur véhicule, l’un des deux assaillants, entre sang-froid et nonchalance, prend le temps de ramasser une chaussure de sport au pied de la portière du siège passager.Saïd et Chérif Kouachi débutent alors une folle chevauchée sans but apparent. Ils foncent à tombeaux ouverts vers le Nord de Paris, où leur course s’achève dans un poteau, les contraignant à abandonner leur véhicule.Dans la précipitation, ils abandonnent à bord la carte d’identité de Saïd Kouachi, un drapeau djihadiste, une dizaine de cocktails Molotov, deux talkies-walkies, une caméra Go Pro, un pare-soleil de police et un gyrophare. Sur un des cocktails Molotov sera retrouvée une empreinte digitale appartenant à Chérif Kouachi. Les deux hommes prennent néanmoins le temps d’emporter avec eux un arsenal de guerre : un lance-roquettes M82, des cocktails Molotov, deux pistolets automatiques, deux kalachnikovs et une grenade.Ils braquent sur place un automobiliste et s’emparent de sa Clio. Au micro de RTL, le propriétaire du véhicule raconte : « Ils étaient (…) très calmes, très sereins, très professionnels. Ils n’ont jamais couru ni élevé la voix. (…) Ils donnaient l’impression d’être en opération. (…) Des gens qui avaient l’habitude du maniement des armes et qui n’avaient pas peur mais très déterminés. La simple chose qu’ils m’ont dite en partant : si les médias te posent une question tu n’as qu’à dire que c’est Al-Qaida Yémen. »Les policiers pistent la Clio avant de perdre sa trace au niveau de la Porte de Pantin. La carte d’identité retrouvée dans la voiture permet à la sous-direction antiterroriste et à la direction générale de la sécurité intérieure de mener des investigations auprès des proches des deux hommes. Dans la nuit, perquisitions, écoutes et géolocalisations se multiplient pour tenter de localiser les tueurs dans les communes où ils sont susceptibles d’être hébergés : Gennevilliers, Reims et Charleville-Mézières. Neuf proches sont placés en garde à vue. Jeudi : l’apparition d’un troisième tueurJeudi, à 8 heures, tandis que la France se réveille encore sous le choc de la tuerie de la veille, un homme tue d’une balle dans le dos une jeune policière municipale de 26 ans qui intervenait sur un accident de la circulation à Montrouge. Des douilles de 9 mm et de kalachnikov sont retrouvées sur la chaussée. Un agent de voirie qui aurait tenté de s’interposer est blessé d’une balle qui lui traverse la joue.Le tireur, vêtu de noir, d’un gilet pare-balles et d’une cagoule, est armé d’une kalachnikov, d’une arme de poing et porte une ceinture de munitions. Il braque un automobiliste et s’empare de son véhicule, qui sera retrouvé à Arcueil, à proximité d’une station de RER.Tout le monde ignore alors si les deux attaques sont liées. Moins d’une heure et demie plus tard, à 9 h 26, les frères Kouachi refont parler d’eux. Ils font irruption dans une station-service au bord de la Nationale 2 près de Villers-Cotterêts, dans l’Aisne, à 80 kilomètres au nord de Paris. A court de vivres, ils braquent le gérant et s’enfuient à bord de leur Clio avec un sac de nourriture. La vidéosurveillance, qui permet de les identifier, les montre armés d’un lance-roquettes et de kalachnikov.Dans la soirée, les enquêteurs présentent une photo d’Amedy Coulibaly à un témoin, qui reconnaît le tireur de MontrougeC’est le début d’une chasse à l’homme erratique qui mobilisera pendant 24 heures près de 1 500 policiers et gendarmes sur une zone située à cheval entre l’Oise et l’Aisne. Un témoin les localise à la mi-journée. Puis ils se volatilisent à nouveau.En fin de journée, les enquêteurs découvrent que les frères Kouachi connaissent un certain Amedy Coulibaly, que Chérif a rencontré en prison. Les deux hommes avaient été mis en cause dans la tentative d’évasion armée de Smaïn Aït Ali Belkacem, un des cerveaux des attentats de 1995. Les anciens codétenus se fréquentent toujours. Selon le procureur de Paris, la compagne d’Amedy Coulibaly, Hayat Boumeddiene – toujours activement recherchée samedi matin – a échangé au cours de l’année passée près de 500 appels téléphoniques avec celle de Chérif Kouachi.Dans la soirée, les enquêteurs présentent une photo d’Amedy Coulibaly à un témoin, qui reconnaît le tireur de Montrouge. A 1 heure du matin, une trace d’ADN prélevée sur une cagoule retrouvée sur les lieux l’identifie formellement. Des perquisitions sont réalisées à son dernier domicile connu et dans ceux de ses proches à Bagneux, Grigny et Fontenay-aux-Roses. Un fonctionnaire de la PJ confie que les enquêteurs s’interrogent désormais sur sa possible implication dans la tentative de meurtre d’un joggeur, victime sans raison apparente de trois tirs de calibre 9 mm, mercredi soir à Fontenay-aux-Roses.Vendredi : la double affiliation Vendredi, peu après 8 heures, les frères Kouachi réapparaissent. Surgissant d’un bois, ils braquent une automobiliste à Nanteuil-le-Haudouin, dans l’Oise. Ils prennent la fuite au volant de sa Peugeot 206, qu’ils abandonneront peu après dans la zone artisanale de Dammartin-en-Goële, en Seine-et-Marne.Après un échange de tirs avec une patrouille de gendarmes, les deux hommes se réfugient dans les locaux de la société d’une société d’imprimerie, rapidement encerclés. En plein siège, Chérif Kouachi répond à un coup de fil de BFM-TV pour revendiquer la tuerie de Charlie Hebdo. Il affirme à la chaîne avoir été envoyé par Al-Qaida au Yémen, un pays où il s’est rendu en 2011 : « Anwar al-Awlaqi m’a envoyé, moi, avant qu’il ne soit tué ».Cet ancien idéologue en chef d’Al-Qaida dans la péninsule arabique (AQPA) a été tué par une frappe américaine en septembre 2011, l’année où Chérif a séjourné dans ce pays. Vendredi soir, AQPA a fait parvenir à l’Associated Press un communiqué dans lequel il revendiquait l’attaque.Vers 15 heures, Amedy Coulibaly, qui a pris en otage les clients d’une supérette casher de la Porte de Vincennes, à Paris, appelle BFM-TV et se réclame, lui, de l’Etat islamique. Il affirme que son attaque et celle des frères Kouachi étaient coordonnées. Samedi matin, l’EI n’avait toujours revendiqué aucune des trois attaques. Cette supposée coordination entre deux équipées terroristes émanant de deux groupes rivaux au sein de la nébuleuse djihadiste laisse certains spécialistes songeurs. Le chercheur Romain Caillet propose une lecture pragmatique de cette convergence. « Si ces déclarations sont confirmées, il ne s’agirait pas d’une alliance entre AQPA et l’EI, mais entre des djihadistes français et d’autres djihadistes français. Ce genre de rapprochements de circonstance existe tous les jours en Syrie entre l’EI et Al Nosra [une branche d’Al-Qaida]. Ces types se connaissaient, cette proximité a pu jouer. »S’il semble a priori peu naturel de penser que les frères Kouachi, se réclamant d’AQPA, aient pu avertir de leur projet Amedy Coulibaly, qui se revendique de l’EI, il n’est pas impossible que ce dernier se soit greffé sur leur action par opportunisme, ou que les trois hommes aient coordonné leurs actions en dehors de toute logique politique. Un bricolage d’alliances sur fond de camaraderie entre anciens codétenus qui s’est scellée dans un bain de sang.Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.01.2015 à 10h14 • Mis à jour le10.01.2015 à 11h23 Après le document sonore diffusé hier soir par BFM-TV, un nouvel enregistrement réalisé pendant la prise d'otage de l'épicerie casher est disponible ce matin. On y entend une conversation entre Amedy Coulibaly, recherché pour le meurtre d'une policière à Montrouge et tué lors de l'assaut contre l'épicerie casher dans laquelle il s'était barricadé, et ses otages. Le terroriste justifie son action et demande que l'on « laisse les musulmans tranquille ».La rédaction de RTL, qui a dévoilé l'enregistrement, explique avoir appelé l'Hypercasher où Amedy Coulibaly détenait une dizaine d'otages vers 15 heures vendredi. Il aurait décroché le téléphone sans répondre puis mal raccrocher le combiné, détaille RTL. « S'engage alors une longue conversation entre Coulibaly et quelques otages », précise la radio.Malgré la mauvaise qualité de l'enregistrement, on entend l'homme tenter de justifier son action : « A chaque fois, eux, ils essaient de vous faire croire que les musulmans sont des terroristes. Moi, je suis né en France. S'ils n'avaient pas été attaqués ailleurs, je ne serais pas là ».Lire aussi le portrait : Amedy Coulibaly, de l'espoir de la réinsertion au terrorisme sectaireDISCOURS DÉCOUSUSon discours, totalement décousu, se poursuit ensuite par des allusions à l'Etat islamique, au voile, à Bachar Al-Assad et aux aux coalitions occidentales présentes au Mali, en Irak ou en Afghanistan : « Je pense à ceux qui avaient Bachar Al-Assad en Syrie. Ils torturaient les gens [...] On n'est pas intervenu pendant des années [...] puis bombardiers, coalition de 50 000 pays, tout ça [...] Pourquoi ils font ça ? Il y a eu le nord du Mali et il y a eu la Syrie, un coup monté en même temps [...] Il n'y a eu aucune exaction au Mali [...] Il faut qu'ils arrêtent […] d'attaquer l'État islamique, qu'ils arrêtent de dévoiler nos femmes, qu'ils arrêtent de mettre nos frères en prison pour rien du tout. »BFM-TV avait procédé de façon similaire hier en appelant vendredi l'imprimerie dans laquelle les deux frères Kouachi étaient retranchés à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne). Les frères Chérif et Saïd Kouachi, principaux suspects de l'attaque de Charlie Hebdo, avaient revendiqué leurs actes, Chérif se disant « envoyé par Al-Qaida au Yémen ».Lire aussi : Les terroristes avaient revendiqué dès 10 heures leurs attaques sur BFMAmedy Coulibaly avait, lui, contacté BFM-TV vers 15 heures vendredi. Il avait affirmé s'être « synchronisé » avec les tueurs de Charlie Hebdo pour planifier les attaques. « Eux, Charlie Hebdo ; moi, les policiers », déclarait-il à la chaîne. Coulibaly se réclamait de l'Etat islamique, organisation pourtant rivale d'Al-Qaida.Il déclarait par ailleurs, selon la chaîne, que quatre otages étaient morts à 15 heures dans le supermarché de la porte de Vincennes, c'est-à-dire avant l'assaut donné par les forces de l'ordre (vers 17 heures). Il disait alors détenir 16 personnes. Une version « vraisemblablement » exacte d'après le procureur de Paris, qui indiquait vendredi soir que, selon les premiers éléments de l'enquête, les victimes auraient été tuées dès le début de la prise d'otage.Lire le reportage : Porte de Vincennes, « la guerre » pendant quatre heures 21.01.2015 à 17h35 • Mis à jour le21.01.2015 à 18h47 | Chloé Hecketsweiler L’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, la plus grave depuis l’identification du virus en 1976, a fait quelque 8 500 morts identifiés sur plus de 21 000 cas recensés, selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) arrêté au 12 janvier. Le virus a commencé à refluer dans les trois pays les plus touchés – Sierra Leone, Liberia et Guinée. Mais attention à ne pas baisser trop vite la garde, prévient David Nabarro, envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la lutte contre l’épidémie d’EbolaInvité au forum de Davos, qui s’est ouvert mercredi 21 janvier, il espère convaincre une audience aussi puissante que fortunée d’investir davantage dans la santé. Car face aux maladies infectieuses, le combat n’est jamais vraiment gagné. Il explique au Monde les leçons qu’il tire de cette catastrophe.Lire aussi : Tout savoir sur Ebola en 30 questionsLa fin de l’épidémie est-elle proche ?David Nabarro : Il faut se méfier des prévisions : si l’épidémie s’éteint plus vite que prévu, on est accusé d’avoir exagéré les choses. Si cela prend plus de temps, on est accusé de ne pas avoir fait assez d’effort. Nous sommes en bonne voie de réussir, mais il suffit de peu de choses pour que la tendance s’inverse de nouveau : un ou deux rites funéraires qui ne respecteraient pas les règles de sécurité pour qu’un nouveau foyer émerge.Epidémies : des prédictions entre science et politiqueNous apprécions la situation selon deux indicateurs. La façon dont se propage le virus d’abord. Si les nouveaux malades figurent tous sur les listes de contacts établies par les patients précédents, on peut penser que le foyer est bien cantonné. Dans le cas contraire, l’épidémie n’est pas contrôlée. Nous évaluons aussi l’intervalle entre le début des symptômes et l’arrivée au centre de soins. S’il est de deux à trois jours c’est un bon signe, s’il est de plus de cinq jours, le nombre de personnes contaminées entre-temps risque d’être élevé.En Guinée, et dans certaines régions de Sierra Leone, ces deux indicateurs sont encore au rouge. Il ne faut donc pas crier victoire trop vite.Ebola : le début du reflux de l’épidémieFaut-il s’attendre à des dommages collatéraux ?L’épidémie a mis un coup d’arrêt aux soins de routine. Les femmes enceintes ne sont plus suivies, les enfants ne sont plus vaccinés, les blessés se débrouillent seuls… Plus personne n’ose aller à l’hôpital, ce qui est tout à fait légitime. Notre priorité pour 2015 est de remettre debout le système de santé. Mais en raison du manque de soins et de médicaments, il faut s’attendre à une augmentation des décès, notamment dus au paludisme.Ebola met à mal tout le système de santé guinéenCela peut-être contrebalancé par d’autres facteurs. Avec Ebola, le comportement des gens a changé. Ils ont pris conscience de l’importance de certaines mesures d’hygiène, comme de se laver les mains régulièrement. Cela peut avoir un impact très positif sur la santé, en réduisant les risques de contamination.La mobilisation des laboratoires pharmaceutiques a-t-elle été suffisante ?Ce sont des entreprises commerciales : elles développent des vaccins et des médicaments si elles pensent qu’il y a un marché. C’est le cas maintenant grâce à l’argent mis sur la table par les gouvernements pour financer la recherche, les essais cliniques et plus tard, l’achat des traitements. Je me félicite que public et privé avancent ainsi main dans la main sur ce sujet.Plusieurs vaccins sont en cours de test et nous aurons les premiers résultats dans deux à trois mois. Je suis très confiant et je pense qu’il y aura en face des financements pour garantir l’accès à ce vaccin, notamment pour protéger les soignants qui travaillent aujourd’hui dans la peur.Quelles leçons les pays touchés peuvent-ils tirer de cette catastrophe ?Leurs systèmes de santé ne sont pas dimensionnés pour faire face à une telle épidémie. Ils ont pris conscience qu’ils devaient revoir leurs priorités dans le domaine de la santé, car les maladies infectieuses restent la première menace dans les pays tropicaux. Il y aura d’autres épidémies : de choléra, de fièvre jaune, de grippe… Et l’expertise acquise ces derniers mois doit les aider à s’y préparer. La riposte doit s’anticiper à Freetown, Monrovia ou Conakry, bien plus qu’à Paris, Londres ou Atlanta.L’aide extérieure ne peut pas se substituer aux Etats. Elle ne peut-être qu’un renfort que l’on mobilise au coup par coup. Une option serait de créer des « task forces » mobilisables sur un « coup de sifflet » dans chaque région du monde. Elles réuniraient des experts bien préparés au terrain, déjà vaccinés, ayant l’habitude de travailler ensemble et capable de sauter immédiatement dans un avion.Ce sera l’une des propositions discutées le 25 janvier à l’OMS lors d’une réunion extraordinaire consacrée à la gestion de l’épidémie. Nous devons dès maintenant nous demander : comment être meilleurs la prochaine fois ?Quel message souhaitez-vous faire passer au forum de Davos ?Je souhaite réaffirmer que la santé publique est une priorité pour le monde entier. Entre les épidémies, il est difficile d’attirer l’attention des gouvernements, et pourtant, un effort constant est nécessaire. Une fois la crise passée, il faudra aussi redoubler d’effort pour soutenir le développement des systèmes de santé dans les pays touchés. C’est un investissement pour l’avenir, qui se traduira par une meilleure productivité et une plus grande sécurité.Jusqu’à présent, les Etats ne se sont pas donné les moyens de faire face à de telles épidémies. Pourtant, le coût d’une telle catastrophe est bien plus élevé que l’investissement requis pour aider les pays les plus pauvres à construire un système de santé digne de ce nom. Nous devons tous revoir nos priorités.Chloé HecketsweilerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Béatrice Jérôme « Chacun a ses mots. Ce n'est pas le mien. » Anne Hidalgo ne souscrit pas au vocabulaire employé, mardi 20 janvier lors de ses vœux à la presse, par Manuel Valls sur l'existence d'un « apartheid territorial, social et ethnique » dans certains quartiers. Mais elle dresse le même constat.« Apartheid » en France ? Valls lève un tabouEn présentant ses vœux à la presse, mercredi 21 janvier, la maire de Paris a estimé qu’il y a des « fractures territoriales insupportables et qui n'ont que trop duré ». Elle reconnaît qu'il existe dans la capitale des « quartiers très difficiles » mais où le « sentiment de relégation n'est pas aussi fort parce qu'il y a le métro , que les gens ont le sentiment d'être au centre de l'agglomération » et parce que « depuis treize ans nous agissons ».Anne Hidalgo a rappelé qu'elle avait « fait en sorte que le budget de la ville soit essentiellement orienté vers ces quartiers » . « Mon prédecesseur également, a-t-elle ajouté. Nous avons mis des médiathèques, des bibliothèques, des nouveaux collèges, des écoles. C'est là que nous avons mis du service public réel. »La maire de Paris n'entend pas laisser dire qu'il y aurait des zones de « non-droit » dans la capitale. Malgré les « excuses » formulées par Fox News, qui a fait état, après les attentats, de « no-go zones » auxquelles les non-musulmans ne pourraient pas accéder, la maire a confirmé mercredi son intention de porter plainte contre la chaîne américaine. « Ce n'est pas vrai. C'est juste un mensonge qui porte atteinte aux Parisiens. Et donc je vais demander réparation », a lancé Mme Hidalgo, affirmant devant les journalistes que la presse doit se poser « la question de la vérité ».Une carte du citoyenDeux semaines après les attentats, Mme Hidalgo a aussi annoncé une série d'actions sur le front de la sécurité, de l'aide à l'emploi et du soutien aux « quartiers populaires ». Elle a l’intention de s'inspirer de Bill de Blasio, le maire de New York en visite à Paris mardi, qui lui a appris l'existence d'une « carte de citoyen de New York ». « Nous allons créer une carte du citoyen de Paris. Elle donnera accès à des lieux, à des spectacles » et devrait permettre de voter au budget participatif. Elle sera donnée à tous les habitants, même étrangers dès l'âge de 7 ans. Décidée à transformer « l'énergie » qui s'est exprimée dans la manifestation historique du 11 janvier, la maire a lancé un appel au « volontariat des adultes ». Elle entend ouvrir le samedi matin «  les écoles, les collèges et les centres d'animation notamment dans les quartiers populaires » pour que des bénévoles puissent offrir du soutien scolaire à des enfants ou pour que se tiennent des « forums citoyens » organisés par des associations.Elle a également décrété une « mobilisation sans précédent » pour que les « entreprises, les artisans, les associations » aident les jeunes des familles « plus précaires » à trouver un stage ou un emploi.Mme Hidalgo entend, par ailleurs, créer « une cellule municipale de repérage des actes antisémites ou racistes ». Le 12 mars, elle réunira les autorités religieuses et les associations laïques à l'Hôtel de ville.Hidalgo veut « réduire la fracture territoriale » avec le Grand ParisAlors que le financement et les compétences de la future métropole du Grand Paris sont en discussion, cette semaine, au Sénat en première lecture du projet de loi portant nouvelle organisation territoriale de la République, Mme Hidalgo a souhaité, mercredi 21 janvier, que « le Grand Paris soit fait pour réduire la fracture territoriale ».Le matin même, Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale, élu de Seine-Saint-Denis a déclaré à France Info : « Il faut qu’on puisse dire, notamment sur la métropole parisienne : il y a des endroits qui sont dans une situation plus difficile que les autres, et on accélère ». « J’ai beaucoup aimé les mots de Bartolone », a glissé la maire de Paris en s’éclipsant des salons de réception lambrissés de l’Hôtel de ville de Paris. Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 21.01.2015 à 17h04 • Mis à jour le21.01.2015 à 17h40 Avec la victoire (4-2) contre Evian en Ligue 1 dimanche, le spectre de la crise s'est éloigné et l'entraîneur du PSG Laurent Blanc revient à des tracas plus classiques, gérer l'effectif et le calendrier, avant le 16e de finale de Coupe de France contre Bordeaux mercredi (21 h).Il y aura un turn over contre les Girondins. Blanc en a exposé les raisons, sans dire évidemment qui serait titulaire, remplaçant, mais laissant au repos deux titulaires habituels, David Luiz et Blaise Matuidi, ainsi que le remplaçant Clément Chantôme. « Les conditions de jeu vont être difficiles, on rentre dans l'hiver, le froid, et j'ai cinq joueurs (Luiz, Matuidi, Marco Verratti, Zlatan Ibrahimovic et Chantôme, ndlr) sous le coup d'une suspension (en cas de nouvel avertissement, ndlr), il ne faudrait pas qu'ils soient absents pour le même match. »Deux joueurs en revanche sont certains de jouer contre les Girondins au Parc des Princes. « Edi (Cavani) et Pocho (Lavezzi) manquent de compétition, mais ils se sont très bien entraînés, physiquement ils sont aptes, ils participeront, eux, c'est sûr. Titulaires ou pas, vous verrez », a développé Blanc. Les deux joueurs ont été privés des trois premiers matches de 2015, toutes compétitions confondues, pour être rentrés en retard de leurs vacances d'hiver. La punition de l'Uruguayen et de l'Argentin s'est achevée dimanche, puisqu'ils sont entrés en fin de match lors de la victoire contre Evian (4-2) en L1, Cavani marquant même un but.« UN DES RARES TROPHÉES QU'ILS N'ONT PAS GAGNÉ »Si le PSG se qualifie, les 8es de finale de Coupe de France tombent les 10 ou 11 février, soit une semaine avant un 8e de finale aller de Ligue des champions contre le redoutable Chelsea de Jose Mourinho. Et autour de ces deux dates, le PSG devra également appréhender le championnat avec un choc à Lyon le 8 février et la demi-finale de la Coupe de la Ligue à Lille le 3 février...Sans oublier que ce mois de février surchargé se terminera pour la bande à Zlatan par un déplacement en L1 chez l'autre représentant français en C1, Monaco, le week-end du 28 février. Ce qui ne veut pas dire que Paris fera l'impasse sur la Coupe de France. « A titre personnel, j'aimerais la gagner, et les joueurs de cet effectif aimeraient la gagner, c'est un des rares trophées qu'ils n'ont pas gagné », souligne l'ancien sélectionneur des Bleus.La dernière fois que le PSG a remporté la Coupe de France, c'était en 2010, soit avant l'arrivée des Qataris à l'été 2011. 21.01.2015 à 15h49 • Mis à jour le21.01.2015 à 18h30 | Benoît Vitkine Le président ukrainien, Petro Porochenko, a décidé d’écourter son séjour à Davos et rentrera mercredi 21 janvier en Ukraine, en raison de « l’aggravation » de la situation dans l’Est. Les combats se sont intensifiés ces derniers jours, notamment pour le contrôle de l’aéroport de Donetsk et dans la partie nord de la région de Louhansk. Pour la première fois depuis l’été, Kiev a accusé l’armée russe de prendre directement part à ces combats qui ont tué cinq civils à Donetsk, dans la nuit de mardi à mercredi.Si l’Ukraine a fréquemment accusé Moscou de fournir du matériel et des blindés aux rebelles du Donbass, c’est la première fois depuis l’été qu’elle affirme que des troupes régulières russes participent directement aux combats. Lundi, l’état-major ukrainien faisait état de l’arrivée sur le territoire rebelle de deux bataillons tactiques de l’armée russe, chacun comptant 300 à 350 hommes et du matériel. Ceux-ci auraient passé la frontière dans la région de Louhansk.Le lendemain, Kiev assurait que ces soldats avaient pris part à des combats précisément dans la partie nord de cette région de Louhansk. L’armée ukrainienne y a notamment subi de lourds bombardements et a dû abandonner un barrage qu’elle tenait à l’est de la ville de Louhansk.En tout, selon le président Petro Porochenko, plus de 9 000 soldats russes seraient présents sur le sol ukrainien. Un chiffre invérifiable.Moscou a qualifié ces accusations « d’hallucinations », comme elle nie depuis le début de la guerre être impliquée de quelque façon que ce soit. La livraison d’armes et le passage d’hommes en armes par la frontière ont pourtant été documentés à plusieurs reprises et constatés par de nombreuses sources indépendantes.Sur les renforts russes, lire : Pourquoi l’ONU évoque le risque d’une guerre civile dans l’est de l’UkraineOù et pourquoi combat-on ?Au cours de l’été, l’intervention directe de l’armée russe avait stoppé net l’armée ukrainienne alors que celle-ci menait une offensive victorieuse contre les places fortes des séparatistes dans la région.Petro Porochenko : « La ligne de front pour défendre les valeurs de l’Europe, c’est l’Ukraine »Des combats, le plus souvent sous forme d’échanges d’artillerie, ont lieu tout le long de la ligne de front. Il y a quelques jours, l’explosion d’une roquette a tué treize occupants d’un bus près de la localité de Volnovakha. L’épisode, survenu en un lieu relativement épargné par les violences ces dernières semaines, a fortement ému l’Ukraine.Lire aussi Treize civils tués dans une attaque contre un barrage de l’armée ukrainienneMais les affrontements les plus durs sont localisés sur quelques points chauds des régions de Donetsk et de Louhansk, notamment le nord de cette dernière. Là, les rebelles essaient depuis plusieurs mois de prendre la ville Chtchastia, qui abrite une centrale thermique et dont le contrôle leur permettrait de mettre Louhansk à l’abri.Voir ci-dessous la carte de situation de l’état-major ukrainien : Le cas de l’aéroport de Donetsk est différent. C’est là qu’ont lieu les combats les plus sanglants. L’infrastructure elle-même, totalement détruite, est hors de service depuis le mois de mai, mais le contrôle des lieux est devenu un enjeu symbolique majeur pour les deux camps. Le territoire de l’aéroport constitue aussi une pointe avancée de l’armée ukrainienne dans la ville de Donetsk, et donc une menace permanente pour les séparatistes.Voir ci-dessous le territoire de l’aéroport filmé par un drone :lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_youtube#_2dsVMpyL40"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "youtube", id: "_2dsVMpyL40", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});La trêve est-elle enterrée ?Plusieurs cessez-le-feu ont été conclus dans ce conflit qui dure depuis neuf mois et qui a fait officiellement 4 800 morts, et sans doute davantage. Les deux derniers, conclus à Minsk en septembre et en décembre 2014, portaient la signature de la partie russe et ont fait baisser l’intensité des combats. Mais ceux-ci ne se sont jamais arrêtés. Il y a une dizaine de jours, le niveau des violences a brutalement augmenté, les bombardements et les accrochages reprenant avec une vigueur qui rappelle les durs combats de l’été. Une dizaine de soldats ukrainiens et autant de civils y sont morts – les chiffres des tués dans les rangs séparatistes ne sont pas connus. Les deux camps se rendent mutuellement responsables du déclenchement des combats et affirment ne faire que riposter aux attaques adverses.Pour autant, les accords de Minsk ne sont pas morts. Ils servent toujours de base aux épisodiques négociations entre belligérants et capitales impliquées dans le dossier. Ces accords ont un volet militaire – cessez-le-feu, retrait des armes lourdes, retrait des combattants étrangers, échange de prisonniers… – et un volet politique et institutionnel qui paraît particulièrement ambitieux dans le contexte actuel.La diplomatie au point mortMercredi soir, les ministres des affaires étrangères russe, ukrainien, allemand et français doivent se retrouver à Berlin. L’objectif reste la préparation d’une éventuelle rencontre à Astana, au Kazakhstan, entre les chefs d’Etat de ces quatre pays. Mais ce sommet semble très hypothétique.Initialement prévue le 15 janvier, une telle rencontre a déjà été annulée il y a dix jours, alors même que la situation sur le terrain était plus calme. Les diplomates occidentaux indiquaient alors que les discussions achoppaient sur le tracé d’une ligne de démarcation entre les deux camps, la Russie refusant de reconnaître celle définie lors des accords de Minsk de septembre 2014.Lire aussi (en édition abonnés) La diplomatie piétine dans le dossier ukrainienBenoît VitkineJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent « Les 1 % les plus riches posséderont bientôt la moitié de la richesse mondiale. » Ce titre, vous avez pu le lire sur LeMonde.fr, comme du reste sur de très nombreux sites dans le monde entier, qui ont tous repris une étude de l'ONG Oxfam, publiée peu avant le forum économique de Davos, et réalisée à partir de données issues de la banque Crédit suisse.1 %, 50 %Le rapport est frappant, et il a donc été assez logiquement mis en avant. Nous avons réalisé une série de graphiques pour l'illustrer, en prenant la peine de consulter l'étude d'origine de la banque helvète, mais sans nous plonger dans les détails de la méthodologie de cette étude. Ce qui était un tort : il s'avère qu'elle possède certains biais, relevés notamment par l'économiste Alexandre Delaigue sur son blog.Pourquoi l'étude est-elle critiquable ?Les chiffres de Crédit suisse, repris par Oxfam, présentent un biais méthodologique certain : ils comparent des patrimoines nets. Soit, des actifs auxquels on retranche des dettes. Comme le résume avec ironie M. Delaigue, avec ce mode de calcul, « la personne la plus pauvre du monde n'est pas un Africain affamé : c'est Jérôme Kerviel », puisqu'il est redevable de sommes colossales, et donc très fortement endetté. Second biais relevé par l'économiste, qui tient plus de l'effet de déformation : l'étude ne précise pas assez ce que sont les fameux « 1 % les plus riches » : on parle ici au niveau mondial, et on compare donc des situations nationales très différentes. Si on ramène tout à la moyenne, il n'est pas nécessaire d'être un millionnaire en France pour être bien plus riche qu'un Syrien ou qu'un habitant du Laos.Ainsi, selon M. Delaigue, « pour entrer dans les 50 % les plus riches au niveau mondial, il suffit d'un patrimoine net d'environ 3 000 euros. Cette somme se trouve sur le livret A de nombreux Français qui n'ont probablement pas l'impression d'être parmi les plus riches ». Pour être dans les 1 %, il faut 650 000 euros de patrimoine net, ce qui n'est pas rien, mais ne représente pas une richesse exceptionnelle pour autant.Pourquoi reste-t-elle pertinente ?Ces critiques sont pertinentes. Cependant, l'étude est-elle pour autant intégralement fausse ? Non, répond Jean Gadrey, professeur d'économie à l'université de Lille et collaborateur du mensuel Alternatives économiques. Pour lui, les chiffres d'Oxfam, « imparfaits sans le moindre doute, sont défendables et honnêtes, en ce sens qu'ils sont transparents sur la méthode (ce qui facilite d'ailleurs les critiques…) et qu'ils s'appuient sur les meilleures sources disponibles à ce jour ». Comme le relève M. Gadrey, il est très difficile d'obtenir des données parfaites au niveau mondial sur les niveaux de patrimoines privés, car on compare des situations très différentes selon les pays. Si on veut construire un indicateur évolutif et qui décrive la situation présente, il faut donc nécessairement se contenter d'approximations, qui n'en sont pas pour autant fondamentalement inexactes. En outre, l'étude d'Oxfam est identique dans sa méthodologie à celles des années précédentes, et la comparaison se fait donc dans les mêmes termes.Surtout, relève l'économiste, d'autres études utilisant d'autres méthodes de calcul aboutissent à la même tendance. Il cite notamment l'étude « World Wealth Report », qui aboutit aux mêmes conclusions que celle d'Oxfam : une concentration de richesses aux mains d'un petit nombre, et qui va croissant.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pascale Krémer C’est une demeure sans chichis située à Saint-Malo. Mais sur le site d’échange de logements HomeExchange.com, elle connaît un succès fou. Les propriétaires n’en reviennent pas. Ni même les responsables du site. La maison la plus convoitée du site mondial d’échanges de maisons et d’appartements HomeExchange.com (Trocmaison.com/fr en version française), qui en réunit plus de 60 000 dans 150 pays, n’est pas une sublime villa art déco avec piscine à Miami ni un château en Espagne. C’est une maison familiale de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) bâtie à la fin des années 1970, à trois kilomètres de la mer.« Comme tous les abonnés au site, j’ai reçu le mail qui donnait cette info. D’un coup, j’ai reconnu ma maison. J’étais tellement surpris que j’ai cru que le mail avait été personnalisé, que tout le monde recevait ce classement avec sa propre maison placée en tête. Je suis allé vérifier sur l’ordi d’un collègue de bureau, lui aussi inscrit… Et c’était encore ma maison qui apparaissait ! », se souvient Benoît Héraud, heureux possesseur de cette maison malouine dont la présentation sur le Net reçoit le plus de visites. « Je la regarde d’un autre œil, maintenant, même si je l’aimais déjà bien avant. »Un propriétaire étonné par un tel succèsSur le compteur associé à l’annonce, M. Héraud avait bien remarqué que les visites se chiffraient en dizaines de milliers. Mais, sans élément de comparaison, il ne s’en étonnait pas plus que cela. Pas davantage que des deux ou trois propositions d’échanges reçues chaque jour. Aujourd’hui encore, ce succès l’interroge. Aucune emphase, d’ailleurs, chez cet ingénieur œuvrant dans une PME de matériel électrique, et dont l’épouse est conseillère en économie sociale et familiale. Lorsqu’il décrit sa maison, il ne la survend pas plus que dans l’annonce parue sur HomeExchange.« Elle n’a rien d’exceptionnel. On l’a achetée il y a cinq ans et entièrement rénovée. Elle est propre, bien agencée, grande, surtout, avec cinq-six chambres et plus de 200 mètres carrés. Je mets en avant les chambres de mes filles, qui ont 8 et 5 ans, la salle de jeux. Et je parle du Mont Saint-Michel, de Cancale, de Dinard, qui attirent sans doute. Mais ça, c’est ma vision de Breton… ». Ses photos, admet-il enfin, avec une première pointe de fierté, « rendent bien ». Prises un jour de soleil, juste avant un échange, donc dans une maison briquée de fond en comble.Lorsque l’on parcourt l’annonce, on découvre en effet une villa sans prétention, pourvue de grandes baies vitrées, d’une décoration moderne tendance Fly ou Ikea, d’un jardin qu’égaient les inévitables balançoire et maison en plastique pour enfants… La direction Europe de ce site, l’un des leaders mondiaux de l’échange de maisons (61 250 inscrits à jour de cotisation), tente elle aussi d’élucider le mystère du pavillon de Saint-Malo, qui bénéficierait d’un phénomène cumulatif. La France est la destination la plus recherchée du site devant l’Italie. Et notamment son littoral. Les inscrits ne rêvent pas forcément d’un appartement au pied de la tour Eiffel, ils veulent une expérience « authentique », aller là où vivent (mangent et boivent) les « vrais » Français, quitte à sortir des sentiers battus.Autres points positifs : une annonce en bon anglais (« Perfect for iodized family vacation »), une famille qui se présente très directement et sympathiquement en photos, une maison qui ne ferait pas la Une d’une magazine de décoration, donc n’intimide pas, mais qui semble agréable à vivre, confortable, familiale, bien située, et fait l’objet sur le site de six retours d’expérience extrêmement élogieux. En résumé, une maison bien référencée, d’autant que les nombreuses pratiques sportives mentionnées la mettent en avant lors des recherches avec ces critères.Quoi qu’il en soit, depuis 2008, la famille Héraud profite pleinement de l’engouement planétaire pour sa demeure. Elle a pratiqué une quinzaine d’échanges, en Europe, dans le sud de la France, en Corse, à Paris et dans le Finistère. « Dans des maisons qui sont, en général, plus belles que la nôtre. Nous avons notamment été éblouis par un mas catalan en Espagne. C’était un vrai domaine, il y avait une piscine olympique. Eux ne savaient pas vraiment mettre leur bien en valeur sur le site… ». Pascale KrémerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Pouchard Chaque mois de janvier, la petite commune de Davos, dans l'est de la Suisse, 12 000 habitants en temps normal, se transforme pendant quelques jours en centre économique scruté dans le monde entier. Le Forum économique mondial, qui débute mercredi 21 janvier et se tient jusqu'à samedi, attirera cette année 2 500 personnalités, dont de nombreux chefs d'Etat ou de gouvernement et des dirigeants de grands groupes. François Hollande, la chancelière allemande Angela Merkel, le président du Conseil italien Matteo Renzi, et la directrice du Fonds monétaire international (FMI) la Christine Lagarde, feront entre autres une apparition lors de cette édition 2015. Ce sera la première participation du président français.Lire aussi le reportage : Au forum de Davos, le blues des patrons Qui organise le Forum ?C'est une fondation à but non lucratif qui est à l'origine du Forum économique mondial, dont elle porte le nom (« World Economic Forum » en anglais, WEF). Fondée en 1971 par un économiste allemand, Klaus M. Schwab – qui préside encore l'organisation –, elle est financée par le millier de grandes entreprises qui en sont membres. On trouve parmi elles, pêle-mêle, ArcelorMittal, Google, Facebook, les français Total, Publicis, Sanofi, GDF Suez, Veolia…Décrite comme « indépendante » et « impartiale » dans ses statuts, elle compte près de 500 employés et est dirigée par un « conseil de la fondation » qui compte 26 membres, dont les Français Carlos Ghosn (PDG de Renault-Nissan) et Christine Lagarde. Son rôle premier est d'être le « gardien de la mission, des valeurs et de la marque » de la fondation, de décider de la stratégie de l'organisation, de nommer de nouveaux membres, etc. Bien que le règlement de la fondation affirme que le conseil doit « tendre vers la parité », il ne compte que 5 femmes pour le moment.Combien ça coûte ? 200 millions La Fondation dispose d'un budget annuel d'environ 200 millions de francs suisses (près de 200 millions d'euros). Un peu plus de la moitié est consacrée à l'organisation des forums (celui de Davos étant le principal mais pas le seul), tandis que l'autre moitié sert à la rémunération du personnel, selon le rapport annuel 2013-2014.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1421837539835 .graphe").css("height", 450)$("#container_1421837539835 .title").empty()if ("Les revenus du Forum économique mondial en croissance constante"!= ""){Les revenus du Forum économique mondial en croissance constante")}$("#container_1421837539835 .subtitle").empty()if ("En millions d'euros (à partir du cours du franc suisse au 21 janvier 2015)"!= ""){En millions d'euros (à partir du cours du franc suisse au 21 janvier 2015)")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1421837539835 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www3.weforum.org/docs/WEF_AnnualReport_2013-14.pdf", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"WEF", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Revenus"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" millions d'euros", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": 2010, "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 143 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": 2011, "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 158 ] ], "color": "#FFc832" }, { "name": 2012, "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 178 ] ], "color": "#ff3232" }, { "name": 2013, "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 186 ] ], "color": "#F19300" }, { "name": 2014, "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 199 ] ], "color": "#28beaa" }]})});var chart = $('#container_1421837539835 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}60 000 Côté revenus, chaque entreprise adhérente verse une adhésion annuelle minimum de plus de 40 000 euros ainsi que plus de 18 000 euros pour que son PDG puisse participer au forum de Davos, soit un total de près de 60 000 euros. Les membres les plus importants (et les plus riches) peuvent devenir « Industry Associates », pour plus de 100 000 euros, « Industry Partners », pour plus de 200 000 euros, ou « Strategic Partners » au-delà de 400 000 euros. Ces statuts donnent droit à des privilèges pendant les forums (réunions et dîners privés, etc.) et la possibilité d'envoyer plusieurs représentants, expliquait en 2011 un article du New York Times traduit dans Courrier international. Ces adhésions représentent 39 % des recettes de la fondation, la majeure partie provenant des partenariats (sponsoring).De quoi parlent-ils donc ?Le but du Forum, depuis sa première édition en 1971, a longtemps été de promouvoir un modèle de management européen – il s'appelait d'ailleurs « European Management Forum » jusqu'en 1987, date à laquelle il est devenu le « forum économique mondial ». Son fondateur, Klaus Schwab, était impressionné par le modèle américain, notamment dépeint dans Le Défi américain du Français Jean-Jacques Servan-Schreiber. Quelque 400 chefs d'entreprise européens ont participé à la première réunion dans la petite station de Davos, choisie pour son isolement, sous le parrainage de la Commission européenne.Selon l'article 3 de ses statuts, la fondation œuvre pour « améliorer l'état du monde » via « les collaborations entre public et privé ». Dans ce but, ses membres « identifient des problèmes au niveau mondial, régional et industriel, cherchent des solutions et, quand c'est possible, créent des partenariats pour agir ».Chaque année, plusieurs thèmes sont sélectionnés pour les nombreuses conférences. Lors de l'édition 2015 seront ainsi évoqués la résolution de crises géopolitiques, les répercussions du changement climatique, la lutte contre les pandémies, le futur de l'énergie, les inégalités de richesse… Outre des dirigeants d'entreprises et des chefs d'Etat et de gouvernement, des représentants de la société civile (ONG, universitaires, responsables religieux, personnalités du monde de la culture…) seront également présentes. Pourquoi le forum est-il critiqué ?Le forum de Davos a mauvaise réputation. Il est perçu comme la réunion des puissants et riches capitalistes – ce qu'il est en grande partie – réunis pour la défense d'un modèle qui les avantage. « Tous les acteurs de la compétition des temps modernes s'y retrouvent pour professer une même foi en un libéralisme de bon aloi : une louche de commerce international débridé et quelques cuillères à soupe de règles du jeu et d'éthique », écrivait Bernard Esambert, ingénieur et financier français, dans Une vie d'influence (éditions Flammarion). « Il ne faut y voir rien de plus qu'une machine à café mondiale où des gens se rencontrent, bavardent, se serrent la main, échangent des tuyaux et s'en vont », affirmait de son côté Jacques Attali en 2009 dans le quotidien suisse La Liberté. Certains patrons de grands groupes, pourtant membres de la fondation, comme Facebook ou Google, ont cessé d'y aller chaque année. Une des principales multinationales mondiales, Apple, n'est même pas adhérente de l'organisation.Lire notre article publié en janvier 2014 : Qui a boudé le sommet de Davos ?Mais le forum fait toutefois régulièrement preuve d'ouverture, en diversifiant le profil des participants. Ainsi, dès 2000, José Bové, alors nouveau héraut de l'altermondialisme, avait été invité, mais il avait préféré manifester dans la station suisse avant de participer, l'année suivante, au premier Forum social mondial à Porto Alegre.Après la crise financière de 2008, le fondateur du WEF, Klaus Schwab, avait appelé en 2011 dans Le Monde à « abandonner les excès du capitalisme pour plus d'engagement social ». L'économiste constatait notamment que « le capitalisme s'est déséquilibré » et avait « besoin d'être réformé ».« La mise en œuvre spéculative de capital virtuel en comparaison à une utilisation du capital dans l'économie réelle a pulvérisé les limites de la raison et échappe à tout contrôle. (...)[Face à l'entrepreneur qui assume le risque de ses investissements], le manager a été associé aux intérêts des détenteurs de capitaux par un système de bonus exagéré, ce qui a perverti le système. (...)Le capital n'est plus le facteur de production décisif dans le système économique mondialisé. »Lire la tribune de Klaus Schwab en intégralité : Abandonnons les excès du capitalisme pour plus d'engagement social La fondation, qui publie régulièrement des rapports sur de nombreux thèmes, a plusieurs fois affiché sa préoccupation face à la « montée des inégalités » avec un « fossé persistant entre les revenus des citoyens les plus riches et ceux des plus pauvres » qui menace la stabilité mondiale.Mais l'apport concret de ces études et des discussions chaque mois de janvier à Davos, lui, est difficilement quantifiable. En 2012, Mohamed El-Erian, gérant de l'un des plus gros fonds d'investissement au monde, Pimco, avait décrit le rassemblement comme « un prestigieux salon où l'on discute », qui veut « influencer la politique aux niveaux national et mondial » mais qui, « au fil des années et dans un monde de plus en plus instable et incertain, n'a pas eu beaucoup d'impact ».Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Goar Dirigeant pressé, Laurent Wauquiez a devancé tout le monde. Pendant que le TGV file vers Zurich, mardi 20 janvier, le secrétaire général de l’UMP s’est lui arrêté à Belfort au milieu des brumes hivernales. Direction le département voisin du Doubs dont la 4e circonscription va bientôt assister à un défilé de têtes médiatiques. Ce week-end, Marine Le Pen doit s’y rendre. Le 27 janvier, le premier ministre, Manuel Valls, animera un meeting. Le 28, l’ancien ministre Xavier Bertrand relaiera la parole de l’UMP et Nicolas Sarkozy se réserve la possibilité de venir soutenir son candidat entre les deux tours de la législative partielle (1er et 8 février). A la frontière de la Suisse, les partis s’apprêtent à se disputer un héritage.Ici, entre les communes d’Audincourt, de Valentigney et de Taillecourt, au cœur de l’agglomération de Montbéliard, le FN et l’UMP vont tenter de ravir au PS le siège de député occupé par Pierre Moscovici, ancien ministre de l’économie devenu commissaire européen le 1er novembre 2014. « La bataille sera symbolique car il s’agit de la succession de Moscovici, celui qui a fait exploser les impôts, celui qui a ruiné la France », lance à ses troupes Laurent Wauquiez lors de l’inauguration du local de campagne de Charles Demouge, le candidat UMP. Dans cette petite pièce, entre un verre de vin blanc et une part de toutché – un gâteau franc-comtois –, les députés du Doubs Annie Genevard et Marcel Bonnot, celui du Territoire de Belfort Damien Meslot ou encore le sénateur Alain Joyandet (Haute-Saône) sont venus soutenir ce professeur d’université.Nicolas Sarkozy a réuni certains d’entre eux à Paris mi-janvier et leur a demandé de se mobiliser pour cette élection. Il y a encore quelques semaines, cette législative aurait pu faire tomber la majorité absolue socialiste à l’Assemblée. Le ralliement au PRG de Jean-Pierre Maggi, député des Bouches-du-Rhône et proche de Jean-Noël Guérini, a mis fin depuis à ladite majorité absolue. Mais l’enjeu reste très important pour l’UMP : ce scrutin doit permettre de mesurer la démonétisation de la marque PS après deux ans et demi de pouvoir, et illustrer la capacité de l’UMP à contrer le FN.DéclassementL’ombre de l’usine historique de Peugeot, devenu PSA, domine la circonscription. 42 000 personnes y travaillaient en 1978. Après des années d’externalisation de certaines productions, les employés sont aujourd’hui moins de 15 000 à pointer tous les jours. Sur cette terre marquée par la désindustrialisation et le sentiment de déclassement, la candidate frontiste Sophie Montel a imposé une triangulaire à MM. Moscovici et Demouge en 2012, et le FN est arrivé en tête aux européennes de 2014 dans le Doubs (26,77 %).Par conséquent, l’UMP et l’UDI, qui présentent un seul candidat, s’attendent à être bousculées sur leur droite et tapent de façon préventive. « Les frontistes donnent des leçons à la Terre entière. A un moment, il faut les renvoyer à leurs propres turpitudes », tance M. Wauquiez lors d’une réunion publique à Valentigney, en rappelant que Mme Montel a démissionné de son poste de conseillère municipale de Montbéliard quelques semaines après les municipales pour devenir députée européenne, et qu’elle habite à 100 kilomètres de l’agglomération. Lundi 19 janvier, l’Est républicain a révélé qu’une enquête avait été ouverte pour abus de faiblesse contre certains de ses colistiers, qui, d’après le quotidien, auraient enrôlé des personnes affaiblies lors des municipales. Le procureur a été contacté par un militant UMP.« Remplacer l’assistanat par le travail »M. Demouge arpente les 38 communes de la circonscription tout en répondant « aux médias nationaux, matin, midi et soir ». Il a prévu six réunions publiques et un meeting et espère arriver en tête au premier tour. Devant ses concitoyens, il évoque la réforme territoriale, les hausses d’impôts, les lacunes de l’éducation et la justice jugée trop permissive. « Il faut refuser l’assistanat et le remplacer par du travail », explique-t-il sous les yeux approbateurs de M. Wauquiez, auteur de La lutte des classes moyennes (Odile Jacob). Au micro, debout entre les travées, le secrétaire général de l’UMP se dit fier de revenir sur ce territoire « fait de gens modestes qui ont le goût du travail, le goût d’entreprendre ».Mais deux semaines après les attentats, le contexte à l’échelle du pays s’impose toujours dans les débats. Dans la petite médiathèque de Valentigney, ville de 10 000 habitants, M. Wauquiez parle de ces « valeurs que l’on n’a pas envie de perdre », des « décisions à prendre pour défendre la République », de « l’avant et de l’après », de « l’histoire de France que l’on doit apprendre à nos enfants », du « drapeau, de la Marseillaise, de la règle de vie en commun ». « Je ne supporte pas ce discours qui pardonne l’impardonnable, qui justifie l’injustifiable », estime M. Wauquiez au sujet de « l’apartheid social » évoqué par le premier ministre à propos de certains quartiers de banlieue. Une longue Marseillaise conclut la réunion. Observée de partout, cette élection législative aura bien un caractère national.Matthieu GoarJournaliste au Monde 18.01.2015 à 15h52 • Mis à jour le18.01.2015 à 16h26 Le PSG monte au moins provisoirement sur le podium de la Ligue 1 grâce à un succès 4-2 face à Evian dimanche au Parc des Princes. Les Parisiens (3es, 41 points) comptent désormais deux points d'avance sur le quatrième Saint-Etienne (39 points), qui se déplace à Rennes à 17 h. A 21 h, l'OM, dauphin de l'OL qui s'est imposé hier à Lens (2-0), reçoit Guingamp pour tenter de revenir à un point du leader.Le PSG, qui n'avait plus gagné en championnat depuis trois matches (deux défaites et un nul), a préservé l'essentiel en prenant trois points précieux dans la course au titre.Mais le PSG s'est d'abord fait peur, devant son public, trahi par sa défense, avant de dérouler en fin de match. C'est d'abord David Luiz qui a laissé le vétéran Cédric Barbosa, 38 ans, ouvrir le score d'une demi-volée (0-1). Puis c'est Grégory van der Wiel qui a marqué contre son camp pour établir le score à 2-2.PASTORE DÉCISIFParis s'en est finalement sorti grâce à David Luiz qui s'est fait pardonner d'une tête décroisée (1-1), grâce ensuite à Marco Verratti (2-1) puis Javier Pastore (3-2) et Edinson Cavani (4-2). Au passage, Luiz et Verratti ont inscrit leurs premiers buts en Ligue 1 pour le PSG.Et Zlatan Ibrahimovic ? Le meilleur buteur des deux derniers exercices en championnat a longtemps paru lent, avant de faire jouer sa vision du jeu et sa justesse de passe sur le but de Cavani. Les deux meilleurs Parisiens furent Lucas et Pastore, le Brésilien étant d'ailleurs passeur décisif pour l'Argentin.Cavani, sifflé à son entrée en jeu, tout comme l'autre ex-banni Lavezzi, a donc reconquis une partie du public parisien en marquant. Pour Lavezzi, ce sera sans doute plus long. Paris devra confirmer sa guérison à Saint-Étienne, adversaire d'un autre calibre qu'Evian, la semaine prochaine. 18.01.2015 à 15h08 • Mis à jour le18.01.2015 à 16h40 Eurostar a annulé dix trains, dimanche 18 janvier après-midi, à cause d'un nouvel incident dans le tunnel sous la Manche, qui a contraint Eurotunnel à fermer l'installation pendant deux heures dimanche matin, a annoncé le directeur général de la compagnie ferroviaire, Nicolas Petrovic.« Eurotunnel a eu un autre incident d'infrastructure, un incident technique d'électricité sur une caténaire vers 10 heures du matin, donc ils ont refermé les deux tunnels de 10 heures à midi. »L'incident a eu lieu alors que le trafic était encore sensiblement perturbé en raison d'un arrêt de la liaison transmanche samedi pendant de longues heures à la suite d'un début d'incendie dans le tunnel.Depuis midi, le trafic a repris dans l'un des deux tunnels, mais « nous avons accumulé des retards supplémentaires. Cela veut dire que cet après-midi nous serons dans l'obligation d'annuler dix trains », a expliqué M. Petrovic.Les numéros des trains annulés sont annoncés sur le site Internet d'Eurostar, et les clients concernés pourront échanger leur billet ou se le faire rembourser. Il s'agit de deux allers-retours Paris-Londres et de trois allers-retours Bruxelles-Londres. 18.01.2015 à 12h59 L'armée ukrainienne affirme avoir repoussé l'offensive des rebelles prorusses à l'aéroport de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine. Mais les combats se poursuivaient à ses abords, dimanche 18 janvier. Une partie de la ville a également été paralysée par des bombardements.La grande majorité des tirs avait lieu à l'aéroport Serge-Prokofiev, mais des obus sont également tombés près du centre de la ville, où les transports publics ont cessé de fonctionner et où les magasins ont fermé. Une habitante témoigne :« Pendant toute la nuit, des obus passaient près de notre immeuble. L'artillerie rebelle tire d'un quartier résidentiel sur l'aéroport. Ce matin, des vitres ont été brisées par l'onde de choc. Tout tremble. On a très peur. »Lire aussi (édition abonnés) : La diplomatie piétine dans le dossier ukrainienlmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2crweg"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2crweg", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});OFFENSIVE REBELLEA 6 heures du matin, heure locale, « les troupes ukrainiennes ont reçu l'ordre d'ouvrir le feu massivement sur les positions séparatistes connues », a écrit sur sa page Facebook un conseiller du président ukrainien, Iouri Birioukov, qui se trouve près de la ligne du front. La veille, l'armée, à l'aide d'au moins dix chars, a arrêté l'offensive rebelle et a créé un corridor pour l'envoi des renforts à l'aéroport et l'évacuation des victimes.Un porte-parole militaire a annoncé, samedi, que trois soldats avaient été tués et dix-huit blessés durant les dernières vingt-quatre heures dans l'Est séparatiste prorusse. Les autorités municipales séparatistes de Donetsk ont elles fait état, dimanche, d'au moins deux civils tués et de cinq blessés dans le même laps de temps. Depuis son éclatement, en avril 2014, le conflit en Ukraine a fait plus de 4 800 morts. Une nouvelle trêve avait été instaurée le 9 décembre. Elle a été rompue dès janvier.Lire aussi le décryptage : Une trêve et après… où en est la guerre en Ukraine ?lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x1dltfd"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x1dltfd", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });}); 18.01.2015 à 01h40 • Mis à jour le18.01.2015 à 10h26 Les chefs des diplomaties britannique, Philip Hammond, et américaine, John Kerry, organisent une réunion des pays membres de la coalition contre les djihadistes de l'organisation Etat islamique (EI) jeudi 22 janvier à Londres.Lire aussi : Quels pays participent aux raids aériens contre l'Etat islamique ?Les ministres des affaires étrangères d'une vingtaine de pays, dont les partenaires arabes de la coalition, sont attendus à cette journée de discussions. L'objectif est de faire le point sur les progrès réalisés dans la lutte contre le groupe extrémiste, qui a conquis de vastes régions en Irak et en Syrie l'an dernier.Lire aussi (édition abonnés) après les attentats en région parisienne, les pays arabes réaffirment à Paris leur appui à la coalition anti-EIARRÊTER LES FINANCEMENTS DE L'EISelon un haut responsable britannique, la réunion se tiendrait à Lancaster House, dans le centre de la capitale anglaise, deux semaines après les attentats de Paris lors desquels trois djihadistes ont tué dix-sept personnes en se revendiquant d'Al-Qaida et de l'Etat islamique.« Il est vital de réfléchir à tout ce que nous pouvons encore faire pour venir à bout de la problématique des combattants étrangers, pour arrêter les financements de l'EI, pour améliorer l'assistance humanitaire et pour continuer notre campagne militaire coordonnée », a ajouté cette source.L'annonce de cette réunion a été faite après une rencontre entre le président américain, Barack Obama, et le premier ministre britannique, David Cameron, vendredi 16 janvier, à Washington.  17.01.2015 à 20h55 • Mis à jour le18.01.2015 à 16h19 Le parquet fédéral, chargé de l'enquête sur la cellule djihadiste démantelée cette semaine en Belgique, alors qu'elle était sur le point de commettre des attentats, a démenti, dimanche 18 janvier, tout lien avec des arrestations la veille dans le centre d'Athènes.« Il est apparu qu'il n'y a aucun lien entre ces personnes et l'enquête », a annoncé Eric Van Der Sypt, le porte-parole du parquet.Samedi, une source policière grecque avait fait état de quatre arrestations, ajoutant que la police antiterroriste avait transmis ADN et empreintes digitales aux autorités belges pour vérifier si Abdelhamid Abaaoud, présenté par les médias belges comme le chef de cette cellule, figurait parmi eux. Finalement, deux des quatre suspects ont rapidement été mis hors de cause, et les vérifications se sont concentrées sur les deux restants, a précisé dimanche cette source policière.Interrogé au sujet de M. Abaaoud, le parquet fédéral a une nouvelle fois refusé de confirmer ou d'infirmer qu'il aurait commandé et financé le réseau de Grèce ou de Turquie, comme l'affirment plusieurs médias belges.VASTE OPÉRATION DE POLICE EN BELGIQUECe Belge de 27 ans d'origine marocaine a combattu dans les rangs de l'organisation Etat islamique en Syrie, selon les médias belges. Il apparaît notamment dans une vidéo où l'EI se vante de commettre des atrocités.Il aurait notamment passé des appels de Grèce au frère de l'un des deux djihadistes qui ont été tués lors de l'assaut par la police de leur repaire à Verviers (est de la Belgique) jeudi soir. Les deux suspects avaient riposté à la kalachnikov, déclenchant une violente fusillade.Une vaste opération de police avait ensuite conduit à l'arrestation de treize personnes dans plusieurs communes belges. Cinq d'entre elles ont été inculpées vendredi soir pour « appartenance à un groupe terroriste ». Deux suspects en fuite ont été arrêtés dans les Alpes françaises.Lire aussi : Ce que l'on sait de l'opération antiterroriste en BelgiqueDes perquisitions ont permis de retrouver des armes, des produits permettant de fabriquer des bombes, d'importantes sommes d'argent, des uniformes de police et des faux documents. La cellule démantelée, composée en partie de djihadistes revenus de Syrie, voulait « tuer des policiers sur la voie publique et dans des commissariats » par des attentats « dans tout le pays », selon le parquet fédéral.Lire (édition abonnés) : Des militaires déployés pour surveiller les sites sensibles en Belgique 18.01.2015 à 15h25 • Mis à jour le18.01.2015 à 15h34 L'Américaine Lindsey Vonn a égalé le record des 62 victoires en Coupe du monde de ski alpin dames de l'Autrichienne Annemarie Moser-Pröll en gagnant dimanche la descente de Cortina d'Ampezzo.Vonn a devancé l'Autrichienne Elisabeth Görgl et l'Italienne Daniela Merighetti sur l'Olympia delle Tofane, dans les Dolomites, une piste fétiche où elle s'impose pour la sixième fois.L'Américaine pourrait devenir l'unique détentrice du record dès lundi à l'occasion du Super-G qui sera disputé à Cortina.LE SUPER-G POUR UN RECORDLa quatrième place échoit à une autre Italienne, Elena Fanchini, vainqueur surprise « à domicile » dans la descente de vendredi, reprise de celle qui avait été annulée à Bad Kleinkirchheim, en Autriche.Leader de la Coupe du monde, Tina Maze, termine cinquième et consolide sa position en tête du classement. Sa dauphine Mikaela Shiffrin ne disputait pas la descente et Anna Fenninger, tenante du gros globe et troisième au général, n'a terminé que 9e à Cortina. 18.01.2015 à 13h35 • Mis à jour le18.01.2015 à 14h24 Il n'y aura donc pas de treizième « Montagsdemo » (« manifestation du lundi ») du mouvement allemand anti-islam Pegida lundi 19 janvier dans les rues de Dresde (Est).Les Patriotes européens contre l'islamisation de l'Occident (Patriotische Europäer gegen die Islamisierung des Abendlandes, Pegida) ont  annoncé, dimanche, l'annulation de leur prochaine manifestation, invoquant sur leur page Facebook « des raisons de sécurité » après qu'un de leurs organisateurs a fait l'objet d'une menace de mort de l'organisation Etat islamique.« Nous nous voyons contraints de prendre cette mesure, après discussion avec les services de police », écrivent les responsables de Pegida, dénonçant « une atteinte grave à la liberté d'opinion et de manifester » de la part « des forces terroristes ».Les rassemblements de Pegida organisés depuis octobre ont rassemblé un nombre toujours croissant de personnes à Dresde. Lundi 12 janvier, cinq jours après les attentats commis à Paris, 25 000 personnes, un record, ont défilé dans la capitale de la Saxe pour réclamer une politique migratoire plus restrictive.Lire notre reportage : Allemagne : Pegida mobilise, contre-manifestations dans tout le paysUN DRAPEAU ET UNE BOUGIEAu lieu de manifester lundi, Pegida demande à ses sympathisants de mettre un drapeau allemand et une bougie aux fenêtres. « Nous demandons à chaque Européen favorable à la liberté d'opinion et opposé au fanatisme religieux d'installer son drapeau national et une bougie à la fenêtre », écrivent les organisateurs, qui ont l'habitude de communiquer de façon anonyme sur leur page Facebook et déclinent la communication directe avec des journalistes.Les services de renseignement allemands redoutent de possibles attaques terroristes contre des cortèges du mouvement anti-islam, qui défilent chaque lundi dans plusieurs villes allemandes depuis octobre, a affirmé le magazine Der Spiegel dans son édition de samedi.PERQUISITIONS À BERLINSelon l'hebdomadaire, des « services de renseignement étrangers » ont dit à leurs homologues allemands avoir intercepté des communications entre des « djihadistes connus » dans lesquelles étaient évoquées de « possibles attaques contre les marches hebdomadaires de Pegida ».Ces informations sont prises « très au sérieux » par les autorités, écrit le Spiegel, qui cite une source sécuritaire allemande « de haut rang ». Vendredi matin, une dizaine de perquisitions au sein de la « mouvance islamiste » ont été effectuées à Berlin et deux personnes ont été arrêtées.Des opérations de police dans des milieux djihadistes présumés ont aussi eu lieu ces derniers jours en Belgique, en France et en Grèce.Lire : Plusieurs opérations antiterroristes dans les milieux djihadistes en Europe 18.01.2015 à 03h50 • Mis à jour le18.01.2015 à 07h39 La décision du Brésil et des Pays-Bas ne s'est pas fait attendre. Quelques heures après l'annonce de l'exécution en Indonésie de six personnes impliquées dans des affaires de drogue, dont cinq ressortissants étrangers, les deux pays ont rappelé, dimanche 18 janvier, leurs ambassadeurs dans l'archipel. Les condamnés étaient originaires d'Indonésie, du Nigeria, du Malawi, du Vietnam, des Pays-Bas et du Brésil.Malgré les appels à la clémence, Djakarta a procédé, peu après minuit dans la nuit de samedi à dimanche, à la mise à mort des accusés, parmi lesquels figuraient deux femmes. lls ont été fusillés par un peloton d'exécution. Il s'agit de la première application de la peine capitale dans le pays depuis l'arrivée au pouvoir, fin octobre, du nouveau président Joko Widodo.« UNE PUNITION CRUELLE ET INHUMAINE »Ils avaient été condamnés entre 2000 et 2011 pour trafic, à l'exception du citoyen néerlandais Ang Kiem Soei, 62 ans, qui avait été reconnu coupable d'avoir organisé la production d'ecstasy à grande échelle.Brasilia a fait savoir que des consultations allaient être menées avec son représentant en Indonésie. « Le recours à la peine de mort, de plus en plus condamné par la société mondiale, pèse gravement sur la relation entre nos pays », a ainsi déclaré la présidence.Ancienne puissance coloniale dans l'archipel, les Pays-Bas ont de leur côté condamné fermement cette mise à mort. « Il s'agit d'une punition cruelle et inhumaine qui peut se résumer par un déni inacceptable de toute dignité et intégrité humaines », a ainsi souligné le ministère des affaires étrangères.« ÉTAT D'URGENCE »Le nouveau chef de l'Etat, Joko Widodo avait avalisé les exécutions le mois dernier. Son élection avait suscité les espoirs des observateurs internationaux d'un assouplissement sur ce thème, mais il a pris le parti de se montrer intraitable à l'encontre de toute personne impliquée dans des affaires de drogue. En décembre, le président avait ainsi déclaré qu'il n'y aurait « pas de grâce » ce type de délits, qui plongent le pays dans un « état d'urgence ».Lire son portrait (abonnés) : En Indonésie, un président venu du peupleLa législation de l'archipel est l'une des plus sévères du monde. Une Britannique de 56 ans, arrêtée en 2013 à Bali avec près de cinq kilos de cocaïne, est actuellement dans le « couloir de la mort », de même que deux Australiens. Selon les autorités, une vingtaine de détenus au total sont en attente d'exécution.LA FRANCE S'INQUIÈTE AUSSILa France a fait part vendredi de sa « préoccupation » quant au sort de son ressortissant Serge Atlaoui, condamné en 2007 à la peine capitale pour avoir travaillé dans un laboratoire clandestin de production d'ecstasy, près de la capitale. Arrêté en 2005, l'homme a déposé un recours devant la Cour suprême, qui ne s'est pas encore prononcée.Depuis 2013, l'Indonésie applique de nouveau la peine de mort. Ce châtiment avait été suspendu pendant cinq ans. L'ONG de défense des droits de l'Homme Amnesty international a dénoncé, dimanche, une « régression grave » pour Djakarta. L'Union européenne avait appelé l'archipel à renoncer à ces exécutions. 18.01.2015 à 00h50 • Mis à jour le18.01.2015 à 10h37 Michel Rocard, ancien premier ministre socialiste (1988-1991), met en garde dans une interview au Journal du dimanche, dimanche 18 janvier, contre toute remise en cause de la politique d'immigration en France après les attentats en  région parisienne de la semaine dernière : « Il ne faut surtout pas mélanger tous les problèmes ! On ne peut pas mettre des barbelés et des miradors à toutes nos frontières. C'est une vision du monde qu'il faut éviter à tout prix. »« La vérité, c'est qu'il y a une corrélation forte entre l'importance et la durée du chômage et la délinquance », affirme M. Rocard, selon qui la meilleure solution à apporter à la crise que connaît actuellement le pays est de retrouver « le chemin de l'emploi ».« DÉGÂTS CONSIDÉRABLES »L'ancien premier ministre dénonce la tentation de se doter d'un « Patriot Act » à la française — l'ensemble des mesures sécuritaires adoptées par les Etats-Unis au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. A ses yeux, en matière de lutte contre le terrorisme, le pays dispose d'ores et déjà de « l'arsenal législatif » approprié.Lire aussi (édition abonnés) : Pourquoi un « Patriot Act » à la française est impossibleMichel Rocard met notamment l'accent sur les « dégâts considérables »provoqués par ce dispositif outre-Atlantique.« C'est une idée concentrationnaire de vouloir se prémunir à tout prix. »Lire le décryptage : Le Patriot Act, une législation d'exception au bilan très mitigé 17.01.2015 à 19h03 • Mis à jour le17.01.2015 à 21h45 Samedi, à Bata, la Guinée équatoriale, pays hôte de la CAN 2015, a manqué le coche lors du match d'ouverture. Les locaux ont mené jusqu'à la 87e minute de jeu face au Congo, entraîné par le Français Claude Le Roy (1-1). Les buts ont été inscrits par Nsue à la 16e minute de jeu et par Thievy.Lire : la Coupe d'Afrique des nations, une compétition en quarantaine Ancien joueur de l'équipe de France Espoirs, Bifouma Thievy, a donc sauvé les Diables rouges, même si ce score de parité, qui reflète les débats, n'arrange pas vraiment les deux équipes avant l'affiche entre le Burkina Faso et le Gabon.Effet local oblige, le Nzalang nacional (éclair national) a d'emblée mis plus de fougue dans la partie, alors que les Congolais semblaient dépassés, comme anesthésiés par l'ambiance, et largement battus dans l'agressivité. Cet écart s'est donc vite traduit au tableau d'affichage, avec l'ouverture du score signée Nsue Lopez, après une transmission plein axe d'Edu Salvador.Les deux joueurs étaient d'ailleurs les principaux poisons pour les adversaires, entre un capitaine multipliant les appels, avec encore une frappe excentrée dangereuse (70e), et son très vif passeur décisif. Balboa, l'autre attaquant, qui avait inscrit le but de la victoire lors du premier match du Nzalang dans une CAN (en 2012, déjà à Bata), se tenait en soutien, dans un rôle précieux. Mais il perdait son duel avec le gardien (61e).DISCOURS D'OBIANGLes Congolais, eux, s'efforçaient de poser le jeu, autour des organisateurs Oniangue et Ndinga, et ont contrôlé la seconde période en montant progressivement en puissance, jusqu'à faire le siège des cages adverses dans le dernier quart d'heure, siège finalement récompensé. Bifouma libérait les siens sur la fin et douchait les 35 000 supporters locaux.Avant cela, le président Teodoro Obiang avait déclaré pendant la cérémonie d'ouverture de la compétition : « La Guinée équatoriale est fière d'organiser la Coupe d'Afrique des nations 2015 malgré les critiques de (ses) ennemis ». Cet État de moins de 800 000 habitants a repris l'organisation de la CAN en novembre après le désistement du Maroc.Teodoro Obiang Nguema tient le pays, troisième producteur de pétrole d'Afrique subsaharienne, d'une main de fer depuis son coup d'État en 1979. 20.01.2015 à 20h57 Les obsèques de Frédéric Boisseau, « première victime des assassins de Charlie Hebdo », se sont déroulées mardi 20 janvier dans son village natal en présence de nombreux habitants venus témoigner leur affection pour cet « enfant de la Seine-et-Marne », « courageux et plein de vie ».Autour de l'église de Recloses, la foule attend, silencieuse. Les visages sont fermés. Dans ce village à 80 kilomètres au sud de Paris, tout le monde connaît les Boisseau. Au pied de l'église, ils ont déposé des gerbes. « A notre Fredo », peut-on y lire. Le corbillard entre dans le parc, roues crissant sur le gravier de l'allée.« ILS L'ONT ABATTU SANS AUCUN MOTIF RÉEL »Les deux fils de la victime, 10 et 12 ans, entourent leur mère. Président du conseil général de la Seine-et-Marne, Vincent Eblé rappelle que Frédéric Boisseau, 42 ans, fut la « première victime de Charlie Hebdo ». Employé par le groupe français Sodexo – dont le PDG était présent à la cérémonie –, il réalisait, avec deux collègues, des travaux de maintenance dans le hall de l'immeuble où le journal satirique avait son siège, quand les assaillants ont déboulé, surarmés et hurlant.« Catherine, Cédric et Baptiste, votre compagnon, votre père, était là au mauvais moment, au pire moment. Parce qu'il n'a pas su renseigner les terroristes » sur l'étage où se trouvait la rédaction de Charlie Hebdo, « ils l'ont abattu sans aucun motif réel », a-t-il dit. Et Frédéric Boisseau, mort dans les bras de son ami et collègue Jérémy Ganz, « n'a pas pu crier avec vous : “je suis Charlie” » le 11 janvier, a poursuivi le sénateur.PAS DE « HIÉRARCHIE DES PEINES ET DES HOMMAGES »Alors que Christophe Boisseau s'est plaint que son frère ait été « oublié », le ministre du travail, François Rebsamen, a affirmé qu'il n'existait pas de « hiérarchie des peines et des hommages ». Les douze victimes de l'attentat perpétré par les frères Kouachi « n'exerçaient pas le même métier, n'avaient pas la même notoriété, pas les mêmes opinions ni les mêmes origines », mais « ils sont douze à être pleurés par la République, car la République n'oublie personne et ne distingue pas entre ses enfants », a affirmé M. Rebsamen, avant de lui remettre la Légion d'honneur à titre posthume.« Il s'était levé dans la nuit parce qu'il habitait loin », a poursuivi le ministre, parlant d'un homme « courageux, plein de vie », « apprécié autant pour ses qualités humaines que professionnelles ». Avant de conclure: il était « un de ces visages amicaux, bienveillants, de la France du travail ». Une messe a été célébrée dans l'église du village, à 80 kilomètres au sud de Paris, puis Frédéric Boisseau a été inhumé dans l'intimité à Villiers-sous-Grez où il résidait, à cinq kilomètres de là. Maryline Baumard Lassana Bathily est français. Mardi 20 janvier, à 19 h 30, le chef du gouvernement, Manuel Valls, lui a remis de sa main trois symboles d'entrée dans la citoyenneté française. Le jeune Malien, héros de la prise d'otages du supermarché casher de la porte de Vincennes, le 9 janvier, a reçu du premier ministre une lettre signée du chef de l'Etat, un passeport et une médaille. Trois preuves concrètes que son rêve d'enfant, « devenir français », était bien devenu une réalité. Le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, y a ajouté un livre d'Ernest Renan et un autre du photographe Raymond Depardon. Deux regards sur la France.La cérémonie d'entrée dans la citoyenneté française de ce Malien de 24 ans s'est déroulée dans la salle des fêtes du ministère de l'intérieur, place Beauvau. Une salle surchauffée par la large affluence des journalistes, mais aussi par un parterre très VIP. Un auditoire à la hauteur du geste de ce jeune qui a risqué sa vie pour en sauver d'autres. Le premier ministre, Manuel Valls, avait tenu à être présent sur l'estrade, et dans la salle ses ministres étaient nombreux, de Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur, à la garde des sceaux, Christiane Taubira. A leur côté, les représentants des grandes religions avaient aussi fait le déplacement pour saluer le nouveau citoyen français, comme les associations qui l'ont aidé à rester en France, ses collègues de l'Hyper Cacher ou son employeur.« JE NE SUIS PAS UN HÉROS, JE SUIS LASSANA »Si Lassana Bathily a déclaré vouloir prendre « un peu de recul » face au tumulte médiatique qui l'assaille depuis le 9 janvier, il a montré lors de cette cérémonie une remarquable modestie et une grande distance par rapport à son geste. Après avoir « remercié ceux qui [lui] ont fait confiance et soutenu depuis toujours » et souligné qu'il pensait là en particulier à « ses parents », le jeune homme a rappelé un vibrant « je ne suis pas un héros, je suis Lassana et je resterai moi­-même ».Il a salué la mémoire de son collègue et ami Yohan Cohen, tué par Amedy Coulibaly. « J'ai perdu quelqu'un que j'aimais beaucoup, a­-t­-il tenu à rappeler, quelqu'un avec qui j'ai beaucoup ri. On s'appelait “Boss­boss” », a-­t­-il pudiquement avancé, comme un cri du cœur.Lassana Bathily, c'est au départ un parcours de migrant comme tant d'autres. Né en juin 1990 dans un village de la région de Kayes, au Mali, le jeune homme quitte sa mère pour rejoindre son père à Paris. Aîné d'une fratrie de trois enfants, il partage sa vie entre son foyer et l'école républicaine. Il est scolarisé dans un lycée professionnel du nord de Paris, où il prépare un CAP de carreleur.« UNE ERREUR MANIFESTE D'APPRÉCIATION »En 2010, cet élève « respectueux, sérieux et intelligent » décroche son diplôme, comme le raconte un de ses enseignants. Mais n'a toujours pas de papiers. Son parcours en France aurait même pu s'arrêter là, puisqu'il se retrouve sous le coup d'une obligation de quitter le territoire à la fin de l'année 2010. Bernard Cazeneuve rappelle que le tribunal administratif reconnaît alors que cette décision du préfet est « une erreur manifeste d'appréciation ». Mais c'est grâce à ses anciens profs du lycée, dont plusieurs sont membres du Réseau éducation sans frontières, qu'il ose mener cette démarche. Le jeune Malien obtient à leur côté un titre de séjour, en juin 2011. Il renouvelle ensuite son titre, sans problème, année après année, jusqu'à son acte de bravoure du 9 janvier.Faut­-il croire le ministre de l'intérieur lorsqu'il lui lance un « vous auriez été naturalisé, car la citoyenneté française n'est pas réservée aux braves » ? Les données chiffrées ne plaident pas vraiment pour les paroles ministérielles, puisque seuls 57 610 personnes ont obtenu la nationalité française par décret en 2014. C'est peu, mais la courbe est ascendante, et le chef du gouvernement a rappelé lors de cette cérémonie avoir « relancé le processus de naturalisation, car c'est une chance pour notre pays ».Debout à côté de l'orateur, son dos courbé comme un effet secondaire d'une haute stature, ou pour ne pas paraître bien plus grand que les deux ministres de la République, Lassana Bathily a gardé les yeux vers le sol durant tous les compliments qui ont pu lui être faits. « Vous êtes un des visages de cette France en l'honneur de laquelle ont défilé près de 4 millions de Français », lui a déclaré Manuel Valls. « Vous participez pleinement au projet de la France », a ajouté Bernard Cazeneuve.Derrière les mots ministériels, sur le ton solennel du moment, le premier ministre comme le ministre de l'intérieur ont su donner à ce moment des accents de sincérité. Bernard Cazeneuve a osé, une fois n'est pas coutume, utiliser l'image de son père, instituteur de la République, réunissant des enfants de confessions différentes autour du savoir. Manuel Valls, lui, a laissé poindre ses souvenirs d'enfant né ailleurs.Mardi 20 janvier, la France a gagné un nouveau citoyen. Un chemin d'espoir pour tant d'immigrés qui rêvent un jour aussi de vivre ce moment. Même si ce n'est pas sous les ors du ministère de l'intérieur. Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.01.2015 à 18h00 • Mis à jour le20.01.2015 à 18h50 | Nathalie Guibert Pour les armées, le plan « Vigipirate alerte attentat » représente, depuis le 7 janvier, un effort significatif, comme l’a rappelé le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian. Pour le budget de la défense, le coût supplémentaire de cette mobilisation, 10 500 hommes aujourd’hui, n’est pas neutre : il s’établit à un million d’euros par jour, selon les informations du Monde. Ce surcoût comprend l’indemnité de service accordée aux soldats dans cette opération intérieure et les frais de fonctionnement liés à leur déploiement.Mais c’est dans la durée que l’effort se mesure, et qu’il va peser. Cet effectif exceptionnel d’urgence, qui s’ajoute à celui de la « posture permanente de sûreté » (la dissuasion, la police du ciel, la sécurité des approches maritimes de la France) est le plafond prévu par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2013. Pour tenir, l’armée de terre devra procéder à des arbitrages, différer des entraînements, des formations, voire prélever des hommes sur d’autres missions.L’armée appelée à être plus visible sur le territoire nationalDans la durée, en outre, la validité du plan se pose aussi. Au ministère de la défense, les gardes statiques devant les lieux sensibles sont en discussion. D’un côté, l’armée, visible, rassure. En amont, le commandement a été attentif aux consignes passées, ainsi qu’à la sélection des militaires envoyés. Ces jours-ci, les réseaux sociaux ont rapporté le chaleureux accueil réservé à certains dans les écoles juives, où des parents leur ont offert des pâtisseries.« Une cible devant une cible »Mais, « si le dispositif est appelé à durer, il pourrait aussi devenir un fixateur de tension », rapporte une source à l’issue d’une des réunions des derniers jours. Quelques unités ont subi des provocations bénignes, des insultes, des menaces jetées en passant. Plus grave, certains militaires ont été ostensiblement pris en photo avec des intentions peu claires. Les incidents relevés sont en proportion infimes. Ils concerneraient « au plus 0,1 % des effectifs sur le terrain » selon l’armée de terre, qui ne les juge pas significatifs en volume. Aucune procédure pénale n’a été ouverte. Mais depuis les assassinats commis par Mohamed Merah, en 2012, le sujet est ultrasensible.« Les militaires sont des cibles, et un soldat devant un site sensible, c’est une cible devant une cible », résume un officier. Parmi ces incidents, l’un a retenu l’attention, au Raincy (Seine-Saint-Denis), en banlieue parisienne. En pleine nuit, lundi 19 janvier, deux soldats en faction devant le collège Merkaz Hatorah ont vu un automobiliste s’arrêter, et sembler manipuler une arme à l’approche des militaires. Faudra-t-il, dans les semaines qui viennent, privilégier des rondes ou des patrouilles véhiculées ? Les gardes statiques ne sont pas un mode d’action militaire, juge-t-on du côté de la défense, et les maintenir serait prendre un risque.Une autre question délicate est soulevée : poster des soldats devant de nombreux lieux jusque-là très discrets les « révèle » en quelque sorte. Des centres culturels, des lieux de prière sont repérés, auxquels le voisinage pouvait ne pas prêter attention. Passé le déploiement en urgence, il ne fait pas de doute du point de vue des armées que Vigipirate doive être réaménagé.Nathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Delphine Roucaute et Madjid Zerrouky Lundi à Cologne, l'écrivain français Michel Houellebecq s'est défendu d'avoir écrit, avec son roman Soumission, un « livre islamophobe » mais a estimé qu'on en avait « parfaitement le droit ». Rien n'est moins sûr.Quelle définition ?Le terme « islamophobie » suggère à l'origine une peur collective de la religion musulmane. Mais il s'impose depuis quelques années comme l'ensemble des réactions de rejet vis-à-vis des personnes musulmanes (ou supposées telles). En effet, si le suffixe « phobie » désigne étymologiquement une peur, son sens a dévié et peut désigner communément une notion d'« hostilité sociale », comme dans les mots xénophobes, homophobes, etc.Le point de vue (en édition abonnés) : Ce que « phobie » veut dire, par Olivier RolinDe nombreuses institutions tentent de tracer les contours de ce concept qui relève aussi bien des préjugés que des actes. Ainsi, selon le Conseil contre l'islamophobie en France (rapport 2014),  « il s'agit de l'ensemble des actes de discrimination ou de violence contre des institutions ou des individus en raison de leur appartenance, réelle ou supposée, à l'islam. Ces actes sont également légitimés par des idéologies et des discours incitant à l'hostilité et au rejet des musulmans. »De la même manière, le Conseil de l'Europe établit dans son rapport sur l'islamophobie et ses conséquences pour les jeunes que « l'islamophobie peut se définir comme la peur, ou une vision altérée par des préjugés, de l'islam, des musulmans et des questions en rapport. » Ce à quoi il ajoute :« Qu'elle se traduise par des actes quotidiens de racisme et de discrimination ou des manifestations plus violentes, I'islamophobie est une violation des droits de I'homme et une menace pour la cohésion sociale. »Selon ces définitions, il ne s'agit donc pas d'une critique de l'islam en tant que dogme, mais bien d'une hostilité vis-à-vis des musulmans.Quelle différence avec le racisme ?Dans une interview donnée au Nouvel Observateur en juillet 2013, Manuel Valls, alors ministre de l'intérieur, expliquait qu'il refusait d'utiliser le terme « islamophobie », préférant l'expression « racisme antimusulman ». Il reprenait ainsi à son compte l'argumentaire de l'essayiste Caroline Fourest pour qui le terme « islamophobe » est un concept utilisé par les adeptes d'un islam fondamentaliste afin d'empêcher toute critique de la religion.Interrogée par Rue89, Caroline Fourest s'expliquait en 2013 :« Il y a peut-être une occurrence [de ce terme] dans les années 20, mais ce sont bien les mollahs iraniens, à la fin des années 70, qui en feront la vraie première utilisation publique et politique, en accusant les féministes qui se battaient contre le voile d'être islamophobes. L'objectif de ces intégristes est de faire croire que critiquer l'islam, c'est être antimusulman. Cela leur permet d'empêcher toute critique féministe et laïque de la religion. »Cette affirmation, également développée dans l'ouvrage Tirs croisés coécrit avec Fiammetta Venner, est problématique puisqu'elle ne repose sur aucune source précise. Le sociologue Marwan Mohammed explique de son côté que le mot « islamophobie » n'existe pas en persan et doit son origine à des administrateurs coloniaux français du début du XXe siècle.Au-delà de ce point d'histoire, le sociologue, auteur en 2013 avec Abdellali Hajjat de l'ouvrage Islamophobie, Comment les élites françaises fabriquent le « problème musulman », déclarait à Libération que « ce déni du terme d'islamophobie a durant longtemps laissé dans l'ombre l'expérience de l'islamophobie. Et ceux qui la subissent le vivent très mal ».Pour Alain Gresh, rédacteur en chef du Monde diplomatique, refuser la dimension raciste de l'islamophobie est une manière de se voiler la face. « Il est évident qu'il y a un recoupement entre racisme anti-Maghrébins et islamophobie, sans doute renforcé par la visibilité d'une partie de la jeune génération, qui s'affirme "musulmane" sur la scène publique et ne rase plus les murs. Il se développe ainsi un nouveau racisme anti-arabe, porté par une partie des intellectuels et des médias, qui se camoufle sous le drapeau de la lutte contre l'islam », affirmait le journaliste au début des années 2000.Attention toutefois à ne pas confondre racisme et islamophobie. « Tous les musulmans ne sont pas maghrébins et tous les Maghrébins ne sont pas musulmans. En outre, quand on observe les données du ministère de l'intérieur, on observe une stagnation du racisme anti-maghrébin, qui a toujours représenté la catégorie la plus importante, contrairement aux actes visant l'islam ou les musulmans, dont la progression est très forte. Il n'y a pas de dynamique commune, bien qu'assez souvent origine et religion s'articulent », souligne Marwan Mohammed.Voir aussi le chat avec Stéphanie Le Bars : L'islamophobie, un nouveau racisme ?L'islamophobie est-elle répréhensible ?L'islamophobie n'est pas punie en tant que telle en France. L'encadrement de son expression dans l'espace public relève des lois régissant la liberté d'expression. En effet, selon la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse (voir l'article 24), « la provocation à la discrimination, la haine ou la violence envers des personnes en raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée » peut faire l'objet d'une condamnation. C'est dans ce cadre-là que plusieurs personnes tenant des propos islamophobes sont passées devant la justice.Lire notre décryptage : « Charlie », Dieudonné… : quelles limites à la liberté d'expression ?A titre d'exemple, le 15 octobre 2013, Christine Tasin, présidente de l'association « Résistance républicaine » et collaboratrice du site Riposte laïque (proche des identitaires d'extrême droite), avait déclaré devant un abattoir mobile installé pour le sacrifice rituel de l'Aïd-el-Kébir à Belfort : « Oui, je suis islamophobe, et alors ? La haine de l'islam, j'en suis fière. L'islam est une saloperie (...), c'est un danger pour la France. » Le parquet de Belfort avait estimé que ses mots étaient « de nature à susciter le rejet des musulmans en les désignant comme un danger pour la France ». La militante islamophobe avait ainsi été condamnée pour « incitation à la haine raciale ».Même chose sur Internet. Un internaute ayant publié sur Le Figaro.fr en juillet 2011 un message à caractère islamophobe a ainsi été condamné en 2013 à un mois de prison avec sursis et à 1 680 euros d'amende, note le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF).Comment mesurer son ampleur en France ?Deux organismes tentent de mesurer l'ampleur du phénomène dans l'Hexagone avec des méthodologies différentes : l'Observatoire national contre l'islamophobie – une instance dépendant du Conseil français du culte musulman (CFCM) – qui comptabilise les plaintes déposées et  transmises au parquet par la police ou la gendarmerie, et le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) – qui reproche au premier sa trop grande proximité avec la place Beauvau et se méfie des statistiques policières –, recensant  les actes sur la base de déclarations de citoyens et des remontées médiatiques.Leurs divergences politiques et méthodologiques se traduisent dans les faits par des divergences sur les chiffres. Ainsi, dans son rapport annuel 2014 basé sur les chiffres de l'année 2013, le CCIF a dénombré 691 actes islamophobes sur le territoire quand l'Observatoire national contre l'islamophobie en a recensé 226.Dans l'attente de chiffres complets pour l'année 2014, l'Observatoire national contre l'islamophobie a cependant d'ores et déjà alerté pour ce début d'année 2015 : au 19 janvier, 116 actes antimusulmans avaient été recensés en France, soit une hausse de 110 % par rapport à janvier 2014.Lire notre décryptage : Comment mesure-t-on l'islamophobie en France ?Quelle reconnaissance au niveau mondial ? Des institutions européennes ou occidentales comme le Conseil de l'Europe ou l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) ont légitimé l'usage du terme « islamophobie ». Mais la lutte contre l'islamophobie est aussi l'un des chevaux de bataille de l'Organisation de la conférence islamique. L'OCI, qui regroupe 57 Etats membres et dispose d'une délégation permanente aux Nations-unies, veut obtenir la reconnaissance de ce délit au niveau mondial et sa retranscription dans les droits nationaux au même titre que le racisme.Ce militantisme s'est concrétisé par la mention de l'islamophobie – au même titre que le racisme, la xénophobie ou l'antisémitisme – parmi les maux à combattre par les conférences des Nations-unies sur le racisme. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, déclarant en 2009 que « le racisme peut aussi s'exprimer de manière moins formelle comme la haine contre un peuple ou une catégorie particulière comme l'antisémitisme, par exemple, ou plus récemment l'islamophobie ».Mais l'OCI, dont la majorité des membres ont l'islam pour religion d'Etat et où toute critique est assimilée au blasphème, est souvent accusée de vouloir faire reconnaître au niveau international un délit de « diffamation des religions » sous couvert de lutte contre l'islamophobie.Avec des succès mitigés, comme elle le reconnaissait dans son rapport 2012 : « Pendant la dernière décennie, l'OCI a réussi à adopter une résolution sur la diffamation des religions au sein du Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève et à l'AGNU (Assemblée générale des Nations Unies). La résolution, après les premières années, a cependant été confrontée à l'opposition des pays occidentaux qui l'ont perçue comme étant centrée sur l'islam et ont soutenu que ses dispositions étaient destinées à restreindre la liberté d'expression. »Madjid ZerroukyJournaliste au MondeDelphine RoucauteJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Pierre Le Hir Il ne revient pas à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) de se prononcer sur la politique énergétique de la France. Son président, Pierre-Franck Chevet, qui présentait ses vœux à la presse, mardi 20 janvier à son siège de Montrouge (Hauts-de-Seine), n'a donc pas commenté les récentes déclarations de la ministre de l'écologie, Ségolène Royal. Dans un entretien donné à l'Usine nouvelle, elle affirmait : « Il faut maintenant programmer les investissements de sécurité des réacteurs existants. Mais il faut aussi programmer la construction d'une nouvelle génération de réacteurs, qui prendront la place des anciennes centrales lorsque celles-ci ne pourront plus être rénovées. »Lire aussi : Ségolène Royal annonce une relance de l’énergie nucléaireInterrogé par Le Monde, M. Chevet indique toutefois que « du point de vue de la sûreté, de nouveaux réacteurs sont toujours préférables à une prolongation des réacteurs existants », parce qu'ils présentent des « garanties » supérieures.Le gouvernement ayant fait le choix de ne pas sortir du nucléaire, tout en réduisant de 75 % à 50 % la part de l'électricité produite par l'atome d'ici à 2025, la question soulevée est en effet celle de l'extension de la durée de vie des centrales actuelles ou de leur remplacement. Et elle se pose en termes économiques, mais aussi en termes de sûreté.MOYENNE D'ÂGE DE 29 ANSLes 58 réacteurs du parc électronucléaire français, mis en service pour la plupart entre la fin des années 1970 et la fin des années 1980, sont vieillissants. Leur moyenne d'âge est de 29 ans et, entre 2019 et 2025, près de la moitié d'entre eux atteindront la limite de quarante ans pour laquelle ils ont été conçus.Leur exploitant, EDF, veut les pousser jusqu'à 50 ou même 60 ans. A cet effet, il prévoit d'investir 55 milliards d'euros dans un « grand carénage » comportant également des mesures de renforcement imposées par l'ASN à la suite de l'accident de Fukushima en mars 2011 au Japon. Un montant dont l'Autorité de sûreté précise qu'il correspond au « chiffrage d'EDF » et qu'elle « ne le cautionne pas », la question de l'allongement de la durée de fonctionnement des centrales n'étant pas tranchée. Ni, à fortiori, la liste des travaux à réaliser arrêtée.Car l'ASN l'a redit mardi avec force : « La prolongation au-delà des quarante ans n'est nullement acquise à se stade ». Le gendarme du nucléaire donnera « un avis d'orientation » sur ce sujet fin 2015, et ne prendra pas de « position générique », c'est-à-dire de principe, avant 2018. Encore y aura-t-il ensuite un examen au cas par cas. Entre 2020 et 2025, pas moins de 26 réacteurs devront passer leur quatrième visite décennale en vue d'une possible prolongation, le premier d'entre eux étant celui de Tricastin 1 (Drôme et Vaucluse), que suivront de peu les deux unités de Fessenheim (Haut-Rhin).Lire aussi : "Le fonctionnement des centrales nucléaires au-delà de quarante ans n'est pas acquis"Pour obtenir un éventuel feu vert, souligne M. Chevet, les réacteurs devront présenter « une sûreté améliorée, se rapprochant des standards exigés pour les nouvelles installations ». Celles de troisième génération, du type de l'EPR qui doit entrer en service en 2017 à Flamanville (Manche). Les réacteurs dits de quatrième génération – des réacteurs à neutrons rapides héritiers du surgénérateur Superphénix – ne sont pas attendus, en effet, avant 2040 ou 2050.DEUX CENTS POSTES DEMANDÉSFace à ces enjeux, comme au suivi des travaux post-Fukushima qui doivent se poursuivre jusqu'en 2018, l'ASN a renouvelé, mardi, sa demande d'une réforme du financement du contrôle du secteur de l'atome. Cela, afin de « maintenir un haut niveau de sûreté nucléaire et de radioprotection ». « Nous sommes un millier en France – 500 à l'ASN et 500 à l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) – pour assurer l'ensemble des activités d'évaluation et de contrôle. Il faudrait deux cents personnes de plus », plaide M. Chevet.Or, l'Etat n'a accordé que 30 postes supplémentaires aux deux organismes sur la période 2015-2017. L'ASN propose donc que le budget qui leur est alloué par l'Etat soit abondé par une contribution annuelle directement versée par les exploitants nucléaires, sous le contrôle du Parlement. Le coût des deux cents emplois demandés, note M. Chevet, se monte à environ 50 millions d'euros par an. Loin des 55 milliards d'euros du grand carénage…Pierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexis Duval Le texte semblait perdu dans les limbes de la machinerie parlementaire. Le voilà qui refait surface. François Hollande s’est engagé, lundi 19 janvier, dans un discours prononcé à l’occasion du 70e anniversaire de l’Agence France-Presse, à ce qu’un projet de loi renforçant « la protection du secret des sources » des journalistes soit examiné au Parlement cette année.« Il y a un projet de loi qui est attendu depuis trop longtemps, qui doit renforcer la protection du secret des sources, il sera discuté au Parlement cette année, je m’y engage », a déclaré le chef de l’Etat, alors que le texte est à l’arrêt depuis un an à l’Assemblée.La mesure est une promesse de longue date de François Hollande, la 51e des 60 propositions formulées pendant sa campagne pour l’élection présidentielle en 2012. Un projet de loi, dont la dernière mouture en date avait été validée en conseil des ministres, puis par la commission des lois de l’Assemblée, devait être examiné par les députés le 16 janvier 2014… avant d’être décalé au 14 mai de la même année, puis d’être reporté sine die.AmbiguïtéLe 17 décembre 2014, la ministre de la culture, Fleur Pellerin, avait déclaré que le gouvernement n’avait « pas renoncé à légiférer » sur ce sujet, soulignant que cela exigeait « un travail difficile et long », en particulier pour s’« assurer de la constitutionnalité du futur texte ».Dans sa forme actuelle, la loi du 4 janvier 2010 relative à la protection du secret des sources stipule « qu’il ne peut être porté atteinte directement ou indirectement au secret des sources que si un impératif prépondérant d’intérêt public le justifie et si les mesures envisagées sont strictement nécessaires et proportionnées au but légitime poursuivi. Cette atteinte ne peut en aucun cas consister en une obligation pour le journaliste de révéler ses sources. »Avocat spécialiste du secret des sources, Me Christophe Bigot appelle à « éviter l’arbitraire judiciaire » qu’implique le « motif prépondérant d’intérêt public » inscrit dans la loi du 4 janvier 2010. Il ajoute : « On s’est vite rendus compte que la loi de 2010, qui a constitué une avancée, était insuffisante car elle prêtait à intérprétation. »C’est l’ambiguïté de cette notion de « motif prépondérant d’intérêt public » que le ministère de la justice souhaitait lever. Dans la toute première version du projet de loi, en mai 2013, la chancellerie avait proposé une nouvelle formule : « Il ne peut être porté atteinte directement ou indirectement au secret des sources que pour prévenir ou réprimer la commission soit d’un crime, soit d’un délit constituant une atteinte grave à la personne. » Deux conditions « cumulatives » sont requises : que les informations revêtent « une importance cruciale » et qu’elles ne puissent « être obtenues d’aucune autre manière ». La formulation s’inspirait largement de la législation en vigueur en Belgique depuis 2005. Mais cette modification a été refusée par le Conseil d’Etat le 30 mai 2013.D’après la dernière version en date, des enquêteurs pourraient désormais enfreindre le secret des sources en cas d’« atteinte grave à la personne » mais aussi en cas de menace sur « les intérêts fondamentaux de la nation ». Autrement dit, un champ tout aussi flou que celui du « motif prépondérant d’intérêt public ».Lire aussi : Les avancées promises sur le secret des sources supprimées« Cela fait trois ans qu’on tourne en rond », déplore Pierre-Antoine Souchard, président de l’Association confraternelle de la presse judiciaire, qui avoue être « dubitatif quant à la nature du futur texte évoqué par le chef de l’Etat ». Il affirme également que « l’ensemble de la profession est unanime : il faut s’inspirer du texte belge ».Alors que plusieurs autres pays européens disposent désormais d’un texte spécifique, M. Souchard considère qu’« il est temps qu’en 2015, la France se dote d’une législation ». Concernant les « intérêts de la nation », le journaliste estime qu’« il ne faut pas que cette notion soit extensible au gré du contexte et de l’actualité ».Alexis DuvalJournaliste éditeur print/webSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.01.2015 à 16h50 • Mis à jour le20.01.2015 à 17h01 Le militant bahreïni des droits de l'homme Nabil Rajab a été condamné mardi 20 janvier à six mois de prison pour « atteinte aux institutions ». Le militant, membre de la majorité chiite, était poursuivi pour des tweets jugés insultants envers les autorités sunnites du royaume. Nabil Rajab, qui avait été libéré un mois après son arrestation, le 1er octobre, pourra toutefois éviter la prison s'il paie une caution de 200 dinars (531 dollars).« De nombreux Bahreïnis qui ont rejoint le terrorisme et l'EI [Etat islamique] viennent des institutions sécuritaires, et ces institutions ont été le premier incubateur idéologique », avait notamment écrit Nabil Rajab.Des organisations de défense des droits de l'homme avaient demandé à la mi-janvier aux alliés occidentaux de Bahreïn de faire pression sur le royaume pour qu'il abandonne les poursuites contre le militant. Bahreïn, allié des Etats-Unis et siège de la Ve flotte américaine, fait partie des pays ayant rejoint la coalition internationale antidjihadiste.Le petit royaume (1,3 million d'habitants) est secoué depuis février 2011 par un mouvement de contestation animé par la majorité chiite qui réclame à la dynastie sunnite Al-Khalifa une vraie monarchie constitutionnelle. Nabil Rajab était l'un des animateurs de ce mouvement. Directeur du Centre bahreïni pour les droits de l'homme, il avait été libéré en mai après deux ans d'emprisonnement pour avoir participé à des manifestations non autorisées.Lire son portrait (édition abonnés) : L'inlassable combat pour les libertés du Bahreïni Nabil RajabLe chef de l'opposition chiite, Cheikh Ali Salmane, sera jugé pour sa part le 28 janvier pour tentative de changement du régime par la force, les menaces et des moyens illégaux. L'arrestation à la fin de décembre de Cheikh Salmane, qui dirige Al-Wefaq, le plus important mouvement de l'opposition, a provoqué de violentes protestations de la communauté chiite de Bahreïn. Morgane Tual « Responsabiliser les acteurs de l'Internet » : c'est le message qu'a martelé Bernard Cazeneuve, mardi 20 janvier, au Forum international de la cybersécurité à Lille, quelques jours après les attentats qui ont frappé la région parisienne. « Ils doivent avoir un rôle de vigilance », a précisé le ministre de l'intérieur :« Quand je vois sur certains réseaux sociaux des propos qui sont de véritables appels à la haine, de l'antisémitisme mais aussi de l'islamophobie, je me demande, pourquoi laisser ces phrases qui blessent ? »Bernard Cazeneuve avait annoncé la semaine dernière qu'il se rendrait « prochainement » aux Etats-Unis pour « sensibiliser » les grands opérateurs d'Internet comme Google, Facebook ou encore Twitter.« EMBRIGADEMENT »Actuellement, ceux-ci suppriment les contenus contraires à la loi ou à leurs conditions d'utilisation, sur demande des autorités ou après signalement des internautes. Mais cela peut parfois prendre du temps. Qui plus est, certains contenus, comme cette vidéo appelant à commettre des attentats en France, ne vont « pas à l'encontre des standards de la communauté [Facebook] » et restent donc en ligne.Le 13 janvier, Manuel Valls avait demandé à Bernard Cazeneuve de faire des propositions « dans les huit jours » sur le contrôle d'Internet et des réseaux sociaux, « plus que jamais utilisés pour l'embrigadement, la mise en contact et l'acquisition de techniques permettant de passer à l'acte ». Pourtant, la radicalisation des frères Kouachi et d'Amedy Coulibaly n'était pas passée par le Web.BLOCAGE DES SITESLors du prochain conseil des ministres, mercredi, Bernard Cazeneuve devrait présenter une série de mesures. Il a déjà fait savoir que le décret d'application prévoyant le blocage administratif des sites faisant l'apologie du terrorisme serait publié dans les prochains jours.Cette mesure fait partie de la loi antiterroriste adoptée en novembre, qui permet d'imposer aux fournisseurs d'accès à Internet de bloquer ce type de sites, sans avoir recours à un juge, comme c'était auparavant la règle. Un dispositif contesté, qu'il est relativement aisé de contourner.Lire : L'impossible et controversé blocage des sites Internet djihadistesBernard Cazeneuve, accompagné de son homologue allemand, Thomas de Maizière, a aussi jugé « nécessaire que [la] riposte soit commune, européenne, internationale » face à l'activité en ligne des groupes terroristes. Depuis les attentats, environ 1 300 piratages de sites ont été revendiqués par des islamistes radicaux et 25 000 messages haineux ou soutenant les attentats ont été signalés sur la plate-forme Pharos, a affirmé le ministre.DES MESURES CONTESTÉESLe détail des mesures proposées ne sera communiqué que mercredi, mais le ministre de l'intérieur a déjà affiché un objectif : renforcer la coopération entre les organismes de surveillance d'Internet et de lutte contre la criminalité en ligne des différents pays, comme l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information en France, chargée de la protection de l'Etat et de ses infrastructures.Un positionnement qui fait frémir certains défenseurs des libertés numériques, qui dénoncent le risque d'instauration d'une censure dans le cadre d'un combat pour la liberté d'expression.Quand le gouv, par des réflexes brutaux de censure, génère de l'attention au niveau mondial pour ce/qui elle prétend combattre.. #sic #haine— Jérémie Zimmermann (@jerezim)require(["twitter/widgets"]);Des critiques dont Bernard Cazeneuve se défend. Ces mesures ne sont pas là « pour faire qu'Internet soit moins un espace de liberté » mais, pour lui, « l'éthique de la responsabilité doit s'appliquer à cet espace de liberté ».Lire : Facebook précise pourquoi, et comment, il censure des photos et messages litigieuxMorgane TualJournaliste au Monde Béatrice Jérôme Va-t-on rouler à 50 km/h la nuit sur le périphérique ? Adjoint écologiste à la mairie de Paris chargé des transports, Christophe Najdovski y est favorable. Alors que la vitesse maximale est passée de 80 à 70 km/h – jour et nuit – depuis le 23 janvier 2014, « il faudrait » la limiter à 50 km/h entre « 22 heures et 7 heures du matin », propose l’élu EELV, dans un entretien au Parisien, mardi 20 janvier. « C’est une idée personnelle mais pas un projet de majorité », précise-t-il.Mais la maire PS de la capitale, Anne Hidalgo, ne l’entend pas de cette oreille. « Il n’est pas du tout question de prendre une telle mesure », indique au Monde Mathias Vicherat, directeur de cabinet de Mme Hidalgo. « M. Najdovski est en dehors des clous », insiste l’entourage de la maire.La ville de Paris et la préfecture de police viennent pourtant de dresser un bilan positif des effets de la limitation à 70 km/h depuis janvier 2014. « On constate une baisse significative de 15 % des accidents et des blessés alors que ceux-ci augmentent en Ile-de-France », se félicite M. Najdovski. « Le trafic est mieux régulé, plus fluide » grâce « à une diminution des effets d’accordéon et de cisaillement », indique-t-il.Lire aussi : Le « bilan très positif » du passage à 70 km/h sur le périphérique parisienEnfin, le niveau sonore a baissé de « 1,2 décibel le jour et de 0,5 décibel la nuit ». Ce constat « encourage à poursuivre », affirme l’élu écologiste qui veut ramener la vitesse entre 22 heures et 7 heures du matin sur le périphérique au même niveau que dans Paris intra muros.Revêtement antibruitMme Hidalgo n’entend pas pour autant risquer de susciter un tollé des automobilistes ni créer un sujet de polémique avec le gouvernement. La décision relève en effet de l’autorité de l’Etat. En 2013, la décision de limiter la vitesse à 70 km/h sur le périphérique avait donné lieu à de longues discussions entre la mairie de Paris et le cabinet de Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur.« Les mesures prises ont déjà montré des résultats. Et l’acceptabilité de la population est plutôt bonne, se félicite le cabinet de Mme Hidalgo. Il n’est pas question pour autant de faire des annonces qui risqueraient d’être impopulaires avant d’avoir entamé des études rigoureuses sur les effets de telle ou telle mesure. Telle est la méthode d’Anne Hidalgo », martèle son entourage. M.Najdovski n’en invite pas moins l’exécutif parisien à débattre du sujet « sans tabou ».En matière de lutte contre la pollution, la maire de Paris n’entend pas, pour autant, laisser ses alliés écologistes la court-circuiter. Lors de ses vœux aux élus parisiens, le 7 janvier, Mme Hidalgo avait pris l’engagement de couvrir d’ici 2015 un tiers du périphérique – contre 10 % aujourd’hui – d’un revêtement antibruit. Cette mesure s’appliquera d’abord dans le nord et l’est de Paris, c’est-à-dire « dans les quartiers populaires » précise M. Vicherat, là où vivent la plupart des « quelque 150 000 personnes qui habitent à proximité du périphérique ».En outre, la maire de Paris s’est engagée à prendre « les premières mesures de restriction de circulation des véhicules les plus polluants sur le territoire parisien dès 2015 ». Elle devrait les détailler lors du conseil de Paris, le 9 et 10 février, au cours duquel Mme Hidalgo présentera un plan de lutte métropolitain contre la pollution. Nombre de ces mesures envisagées par la ville nécessitent le feu vert du gouvernement.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) Un « tifo » géant déployé dans une tribune du Standard de Liège a choqué, dimanche 25 janvier, alors que l'équipe locale recevait sa grande rivale bruxelloise, le Sporting d'Anderlecht. La banderole géante reprenait la formule « Red or dead » (« rouge ou mort »), le slogan du noyau dur des supporteurs. Le Standard joue en rouge et blanc et l'équipe est familièrement désignée comme « Les Rouches ».Le scandale est né du dessin qui ornait le tifo : l'image d'un guerrier armé d'un sabre et tenant de la main gauche la tête grimaçante de Steven Defour, le meneur de jeu de l'équipe adverse. Une allusion un peu trop évidente aux pratiques du groupe terroriste Etat islamique, le jour même où deux otages japonais ont sans doute subi le même sort que d'autres otages avant eux…Et au Standard Liège, on a le sens de l'hospitalité pour Steven Defour, ancien rouche maintenant à Anderlecht.. #Foot http://t.co/IecOSQxQp9— Christophe-C Garnier (@ChrisCGarnier)require(["twitter/widgets"]);Un transfert perçu comme une « trahison »Steven Defour a commencé sa carrière à Genk avant de jouer au Standard, dont il a été capitaine. Il a remporté deux titres de champion de Belgique avec ce club. Il a ensuite passé plusieurs années au FC Porto avant d'intégrer, pour la saison actuelle, l'équipe d'Anderlecht. Les fans liégeois ne lui ont pas pardonné ce qu'ils estiment être une trahison. Ils avaient promis de lui réserver un accueil dont il se souviendrait lors du match de dimanche, qui marquait son retour au stade de Liège-Sclessin.Personne ne s'attendait toutefois à une image d'un pareil mauvais goût même si la direction du club et la police, méfiantes, avaient apparemment demandé aux « ultras » de leur montrer le calicot géant avant le démarrage de la rencontre. Les supporteurs auraient sorti une autre banderole avant de procéder à une substitution. L'autoroute menant de Liège à Bruxelles était quant à elle ornée de nombreux slogans hostiles au médian d'Anderlecht.Demande de sanctionsL'attitude des supporteurs – qui auraient travaillé six semaines à la confection de leur tifo – a suscité une réprobation unanime. De nombreuses personnes ont réclamé une sanction de la fédération belge de football. « De mauvais goût, stupide et inacceptable », a même tweeté un vice-premier ministre, le libéral Didier Reynders, originaire de Liège.Manifestement déstabilisé, Steven Defour a reçu deux cartons jaunes, ce qui lui a valu une exclusion en deuxième mi-temps. Le Standard a remporté la rencontre 2-0.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Daniel AndreyevCe soir là autour de la table, il y a de simples joueurs de jeux vidéo, des journalistes, ou encore des développeurs. C'est une soirée au restaurant entre amis, comme tant d'autres, entre Noël et Nouvel An. Mais naturellement, la conversation dérive vers l'un des derniers phénomènes en date de la pop culture, les « Amiibo ». Presque tous ont cédé à l'emballement pour ces jouets interactifs que Nintendo a lancés à Noël dernier, en marge de son jeu-phare Super Smash Bros. Les chiffres parlent d'eux-même. Il s'est écoulé 2,6 millions d'Amiibo rien qu'aux USA en un seul mois. En France, alors que le parc de la console Wii U est d'un demi-million depuis son lancement en 2012, 200 000 pièces ont été vendues en moins de deux mois, selon des chiffres obtenus par Le Figaro.Un succès d'une ampleur inattendueCes petites figurines rivées sur un socle contiennent une puce NFC qui stocke des données, et les transfère quand elle effleure la tablette Wii U, à la manière d'un passe de bus ou de métro dernière génération. Nintendo a sans doute été pris de court et n'a pas imaginé que ces petits jouets allaient aussi bien se vendre.« Au Japon, ils n'ont absolument pas compris », raconte Grégoire Hellot, directeur de collection de manga chez Kurokawa et spécialiste de la pop culture japonaise. « Les rayons sont restés remplis à une semaine de Noël et tout le monde s'en fichait. »Dans les terres de Nintendo, le pays où le jouet est roi, où les Gachapon, de jolies figurines souvent très détaillées et vendues dans des distributeurs, deviennent des objets de collection, les Amiibos ont laissé indifférent. Il a fallu que quelques Japonais remarquent la cote du personnage du jeu Animal Crossing, baptisé le Villageois, pour qu'eBay regorge soudain de ces versions japonaises. «On remarque que beaucoup de joueurs font l'acquisition d'Amiibo dans un but de collection. En 2015, nous voulons remettre l'accent sur l'intérêt ludique de ces figurines», confie au Figaro.fr le directeur général adjoint de Nintendo France, Philippe Lavoué.La collection avant le jeuIl faut dire que dans Super Smash Bros, le principal jeu avec lequel elles sont compatibles, elles ne servent qu'à invoquer à l'écran un combattant autonome, que le joueur peut entraîner, affronter, ou tout simplement regarder évoluer. Celui-ci devient plus fort à chaque match. Les plus mordus laissent leur Amiibos se battre pendant 90 minutes entre eux pour « farmer », récupérer quelques objets rares dans le jeu. Après quelques minutes, cet avatar atteint le niveau 50, devient redoutable et… c'est tout. Leur intérêt, aux yeux de nombreux acquéreurs, réside en fait ailleurs.lire : A quoi servent les « amiibo », les figurines lancées par Nintendo ? Ils sont de ces objets que l'on expose ostensiblement, telle une carte rare de Magic, sans même penser à les utiliser. D'ailleurs, dans la communauté des joueurs, personne n'est dupe quant à leur intérêt. Il est parfaitement possible de s'en passer pour jouer à Smash Bros., et signe de leur intérêt réel, de petits malins ont même trouvé le moyen de les utiliser sans endommager la boite.A moins de 13 euros pièce, un Amiibo n'est pas un investissement très risqué. Mais tout un commerce parallèle s'est mis en place autour d'eux, et leur cote a vite explosé. La majorité d'entre eux reste dans son emballage pas toujours élégant pour les garder neufs. A ce prix-là, on peut même se faire des cadeaux après les fêtes, avec un peu de second degré.  Les fans ont appelé cette course à la petite figurine rare « l'Amiibo-Game ».A table, un Kirby passe de main en main, tandis qu'un des joyeux drilles sort de son sac une Wii Fit Trainer, une des plus convoitées. Les convives jouent à qui fera la meilleure blague sur les Amiibo. « Je vais payer les études de mon gosse grâce à ça » ou « je me fais le fullset [la collection intégrale] que je ferai dormir vingt ans dans un coffre » sont les vannes les plus classiques.  Des amis plus laids que beauxLe pire, c'est que tout le monde est d'accord : elles sont plutôt moches. « Dès que ce sont des persos kawaii [« mignon », en japonais], ça peut aller. Mais ceux à forme humanoïde, au secours », constatent à l'unission les membres de notre tablée. La vie des Amiibo avait d'ailleurs assez mal commencé. A l'automne, les premières photos des produits dans leur version commerciale révélaient un monde d'écart entre le Link ou le Marth de Fire Emblem promis par les catalogues, et ceux des jouets finaux, tout droit sortis d'une boîte de céréales.Le constat est le même dès lors qu'on les compare au travail de moulage et de finition des figurines de Disney Infinity, l'un des principaux concurrents en matière de jouets NFC. Echelle parfaite, rendu suffisamment kawaii... les personnages Disney et Marvel, qu'ils soient réalistes ou exagérés, écrasent ceux du premier jet de Nintendo.La légende urbaine du métro de MoscouMalgré la popularité de Super Smash Bros, il y avait de quoi s'inquiéter pour les figurines du constructeur japonais. Le premier sursaut inattendu de la campagne de promotion des Amiibos est venu de Russie.Sur une vidéo publiée sur Instagram, une main passe sa figurine à l'effigie de Samus, une pirate de l'espace en combinaison cybernétique, sur le portail du métro russe. Bip ! Une lumière verte puis, quelques secondes plus tard, après la fin de l'extrait le plus partagé, une rouge. Son auteur, Dima de son pseudonyme, constate alors – mais en russe – que « ça ne marche pas ! ». A l'exception de quelques russophones, Internet rate la précision, et la légende urbaine se répand sur Internet : un Amiibo permettrait de frauder le métro de Moscou.Chasse générale aux exemplaires défectueuxMais à l'origine de la fièvre Amiibo, il y a surtout quelques tweets et un article un peu alarmiste sur le site spécialisé Kotaku annonçant des stocks limités pour certains modèles. Certains sont en effet plus difficiles à trouver que d'autres.Dans la première fournée, Wii Fit Trainer et le villageois d'Animal Crossing ne seraient plus fabriqués, et Marth devrait connaître le même destin. Les fans les désignent déjà comme « la Sainte Trinité », rassemblée sous le sigle « MTV ». Nintendo rassure tout le monde : il y aura toujours des Mario, des Link et des Donkey Kong. Les égéries de la marque n'ont rien à craindre, Nintendo annonce de nouvelles séries d'Amiibos aux poses moins guerrières, prévues pour la sortie de Mario Party en mars. Et un nouveau stock de Marth ! La situation échappe rapidement à Nintendo. Le constructeur japonais ne propose pas de versions collectors de ses figurines. Alors, contre-attente, ce sont sur les modèles entâchés d'un défaut de fabrication que se jette les collectionneurs. Les plus originaux s'arrachent sur eBay.Une Samus dotée d'un canon à chaque bras atteint 2500 dollars, tandis qu'une Princesse Peach sans jambes sous sa jupe aurait été adjugée sur eBay à 25 000 dollars, même si rien ne prouve que la transaction ait été finalisée. La chasse à la défectuosité est ouverte et se calme quand les acheteurs cherchent à vendre de simples Kirby mal emballés. Le résultat de cette spéculation, c'est un effet de mode permanent au moment des arrivages. Le jour de sa sortie, il n'y avait déjà plus de Little Mac, le héros boxeur de Punch Out, que ce soit dans les grands magasins ou dans les boutiques de collection du quartier République à Paris, temple des magasins de jeux vidéo.Via le bouche-à-oreille, les gens déterminent que le héros du vieux jeu de boxe de Nintendo va devenir la prochaine figurine rare. « Je sais très bien que je ne vais pas me faire beaucoup d'argent là-dessus », dit Jérome, un client rencontré dans un magasin et qui a acheté sa Wii U il y a à peine un mois. « Mais bon, j'aimerais bien en prendre deux à tout hasard ». Faute de Little Mac, il repartira avec Diddy Kong, le facétieux primate de la famille de Donkey Kong.L'étrange plaisir de priver les autresLe prix relativement démocratique des Amiibos entraîne même quelques dérives. Dans une interview accordée au site Nintendonuggets (étrangement retirée depuis), le collectionneur « DD » raconte comment il avait déjà acheté pour 4 000 dollars d'Amiibos. Sur les photos de ses achats, il fait figurer un doigt d'honneur au premier plan.« Je déteste le personnage de Harmonie depuis qu'elle est apparue dans les jeux Super Mario Galaxy. Je déteste ses fans. Je vais les faire cracher et m'enrichir grâce à eux », affirme-t-il. Il est ce qu'on surnomme un hoarder, un collectionneur qui stocke massivement sa marchandise, prenant un plaisir compulsif en privant les autres. Quitte à acheter en double, en triple. Ou en centuple, le nombre de Harmonie acheté par « DD ». Heureusement, dans tout ce flot de mauvais esprit, il y a aussi les fans de customisation qui modifient les figurines. Personnaliser Kirby comme s'il avait avalé le personnage de Sonic Snake, ou le croiser avec un Yoshi ? Pas de problème pour Toby Thornton, un internaute bricoleur qui a même décidé d'ouvrir son Amiibo Workshop, une boutique en ligne où il vend des pièces repeintes à la main. Le résultat final du chevalier Link revu et corrigé par ses soins est sans commune mesure avec l'original.Nintendo a renoué avec ses habitudes : prendre contrôle de la saison de Noël, avec le bon produit populaire au bon moment. La DS, la Wii, Nintendogs ou Animal Crossing sont des exemples de ce savoir-faire. L'enjeu pour Nintendo est d'essayer de garder cet élan pour 2015 et d'éviter que leur petits jouets n'aillent rejoindre trop tôt le concurrent Skylanders dans le bac à jouets soldés. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444463', 25258, '', 'parallax', 'desktop']); require(["lmd/core/advert/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Daniel Andreyev 25.01.2015 à 16h16 • Mis à jour le25.01.2015 à 18h24 Lyon a poursuivi sa superbe série samedi avec une septième victoire d'affilée en Ligue 1 en battant Metz 2-0, un succès terni par la blessure de Lacazette, mais qui met la pression sur le Paris SG, qui joue en soirée à Saint-Etienne.A 21 heures, lorsque Parisiens et Stéphanois débuteront leur match au sommet à Geoffroy-Guichard, l'OL sera, lui, un tranquille leader, avec quatre points d'avance sur Marseille, sept sur le PSG et huit sur les Verts. Il le doit à cette victoire face à Metz (18e), tranquille à défaut d'être géniale. Voir tout le classement de la Ligue 1C'est Lacazette qui a ouvert le score sur un penalty obtenu par Ghezzal, qui valait au passage une exclusion au défenseur messin Milan. Mais le meilleur buteur de L1, auteur sur le coup de son 21e but de la saison, a dû sortir sur blessure dès la demie-heure de jeu. On ne connaît pas encore la gravité de la blessure de l'attaquant lyonnais. Une longue absence serait un très gros coup dur pour l'OL, qui doit affronter lors des prochaines journées Monaco et le PSG.Côté messin, Malouda a lui aussi dû sortir sur blessure, alors qu'il faisait son retour à Gerland. En fin de match, Tolisso a inscrit le but du 2-0 après un bon travail de Gourcuff.UN CHOC ENTRE LE PSG ET SAINT-ETIENNEDans l'autre match disputé à 14 heures, Evian-Thonon a battu Toulouse 1-0 grâce à un but inscrit dès la 4e minute par Thomasson. Les Haut-Savoyards passent à la 16e place alors qu'à Toulouse (17e), il y a urgence à réagir. Le choc de cette 22e journée aura donc lieu à Saint-Etienne, où les Verts recevront le Paris SG.Le PSG a montré dans les coupes qu'il allait un peu mieux, mais il faut désormais le confirmer en championnat. D'autant que Lyon avance vite. Outre la rencontre au sommet de Geoffroy-Guichard, on suivra également ce dimanche, à 17 heures, les matches entre Rennes et Caen et entre Reims et Lens.Samedi, Monaco avait confirmé son incroyable solidité avec un très précieux succès 1-0 sur la pelouse de Lille. Sur leurs douze derniers matches toutes compétitions confondues, y compris la Ligue des champions, les Monégasques n'ont en effet encaissé qu'un seul but. Et c'était face à Lyon, en prolongations. Résultat, les hommes de Leonardo Jardim sont cinquièmes et peuvent espérer se mêler à la course au podium.De son côté, Marseille avait confirmé vendredi ses difficultés actuelles, notamment à l'extérieur, avec une défaite 2-1 sur le terrain d'une bonne équipe de Nice.Voir tous les résultats de la Ligue 1 25.01.2015 à 15h56 • Mis à jour le25.01.2015 à 16h28 | Rafaële Rivais Dès le mois de novembre 2014, la Sécurité routière annonçait que l'année 2014 risquait d'enregistrer la première remontée de la mortalité routière depuis 2002. Lundi 26 janvier, le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, devrait confirmer cette mauvaise nouvelle. De source officieuse, la hausse pourrait être de 4 % par rapport à 2013. Elle pourrait donc donner quelque 130 morts de plus – 2013 avait enregistré 3 268 décès – , soit un total d'environ 3 400 morts.On est loin des objectifs officiels : Nicolas Sarkozy s'était fixé pour la fin de son quinquennat, en 2012, celui de passer sous les 3 000 tués. La Commission européenne demande que la France descende sous les 2 000 morts en 2020. Pour parvenir à ce résultat, il aurait fallu que la mortalité baisse de 8 % dès 2014, et que cela continue ainsi chaque année.Le ministre dévoilera ces chiffres aux membres du Conseil national de la sécurité routière (CNSR), instance de conseil du gouvernement. Il existe désormais un contentieux entre le ministre et la majorité du CNSR, qui avait réclamé en juin 2014 une généralisation de la baisse de la vitesse maximale autorisée, de 90 à 80 km/ heures, sur les routes à double-sens sans séparateur médian, ses experts ayant démontré qu'elle permettrait de sauver environ 400 vies par an.« Expérimentation » de la baisse de vitesseLe ministre avait refusé d'entériner cette mesure qu'il juge impopulaire. Il avait décidé de ne procéder qu'à une « expérimentation » de la baisse, sur « des segments très accidentogènes ». En décembre, il avait fait savoir qu'il présenterait à la mi-janvier la manière dont cette expérimentation serait conduite. Les attentats et la présentation de mesures antiterroristes ont retardé cette présentation. De source officieuse, il n'indiquera pas les axes sur lesquels cette expérimentation se fera, car ils ne sont pas encore arbitrés.Lire aussi : la baisse de vitesse sur les routes divisePlusieurs membres du Conseil national de la sécurité routière, comme le docteur Philippe Lauwick, président de la commission « alcool stupéfiants vitesse », ou Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, lui diront qu'ils souhaitent une expérimentation large. Mme Perrichon déplore que le comité des experts du CNSR n'ait pas été consulté sur le choix des axes.Le ministre présentera encore d'autres mesures censées permettre de lutter contre la mortalité routière. De source officieuse, il s'inspirera en partie du rapport de l'inspection générale de l'administration (IGA), rédigé sous la direction de Marianne Bondaz en juillet 2014, mais jamais rendu public. Mais on ignore ce qu'il en retiendra.Limiter l’alcool à 0,2 gramme pour les jeunes ?Ce rapport préconisait notamment d'abaisser le taux d'alcool maximum autorisé aux conducteurs novices, en le faisant passer de 0,5 gramme par litre de sang à 0,2 gramme par litre de sang. Les membres du CNSR contestent l'intérêt de cette mesure : « Les spécialistes constatent qu'il y a très peu d'accidents corporels ou mortels liés à un taux d'alcoolémie inférieur à 0,5 gramme », a ainsi déclaré son président, le député (PS) du Bas-Rhin, Armand Jung. « Il s'agit d'une mesure politiquement correcte qui stigmatise les jeunes et ne sert à rien », avait estimé Mme Perrichon.Pour lutter contre l'alcoolémie des jeunes, les experts du CNSR recommandent d'autres mesures : développement de l'auto-contrôle (éthylotests, éthylotest anti-démarrage), développement de la désignation d'un conducteur sobre lors de sorties en discothèque, mesures dissuadant les jeunes d'acheter de l'alcool (contrôle des publicités, contrôle de l'âge à l'achat), actions en direction des établissements vendant de l'alcool, ciblage des contrôles aléatoires des forces de l'ordre aux heures connues de consommation).Le rapport de l'IGA préconise « la généralisation des éthylotests anti-démarrage en composition pénale ». C'est aussi ce que veulent les membres du CNSR, comme ils l'ont indiqué dans une recommandation du 29 novembre 2013, sans obtenir satisfaction : l'autorité judiciaire peut, théoriquement, conditionner le droit à la conduite à l'installation de ces systèmes sur les véhicules. Mais, en pratique, elle ne le fait pas, faute d'installations agréées dans le ressort de chaque juridiction.Renforcer la lutte contre le téléphone au volantL'IGA constate par ailleurs que « l'usage de plus en plus répandu du téléphone au volant est maintenant tel qu'il n'est plus possible de réglementer efficacement le téléphone mains libres ». En effet, les sondages disponibles montrent que bien que les conducteurs perçoivent le danger du téléphone au volant et a fortiori celui du SMS ou d’Internet, de plus en plus le pratiquent. L'IGA se contente donc de recommander de « communiquer davantage sur les risques spécifiques du SMS au volant ». La Sécurité routière vient d'ailleurs de diffuser un court métrage sur ce thème, la Magie de Noël, réalisé par Mathieu Amalric.Le CNSR, lui, avait été plus loin, en recommandant le 21 juin 2013, l'interdiction d'utiliser au volant non seulement l'appareil tenu en main, mais aussi les kits mains libres.Rafaële RivaisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.01.2015 à 13h50 • Mis à jour le25.01.2015 à 15h30 Le Comité national contre le tabagisme (CNCT) a déposé plainte contre les fabricants de cigarettes Marlboro (Philip Morris), Camel (Japan Tobacco), Lucky Strike (British American Tobacco) et Gauloises (Imperial Tobacco-Seita) pour entente illicite sur les prix, a indiqué dimanche Yves Martinet, son président.« Nous avons déposé plainte auprès du parquet financier de Paris », a précisé M.Martinet, confirmant une information parue dans le Journal du Dimanche. « Les quatre grands industriels du tabac travaillent en cartel, ils font tout pour que les prix augmentent de façon modérée, pour que la consommation ne diminue pas », a affirmé le président de l'association antitabac.Lire : Et si le prix du tabac était fixé en fonction de son coût pour la collectivité ?Selon Yves Martinet, les industriels visés par la plainte « se limitent à de petites augmentations qui sont en fait des rattrapages d'inflation, qui ne conduisent pas à une modification du comportement des fumeurs » : « Pour qu'il y ait une modification du comportement des fumeurs, il faut que les hausses soient importantes, comme cela avait été le cas en 2003-2004. »PAS DE HAUSSE DES PRIX OBLIGATOIRE EN 2015Il n'y aura pas de hausse plancher obligatoire du prix des cigarettes en 2015, à la suite d'une modification fiscale votée cet automne, une mesure décriée par les antitabac. Les cigarettiers peuvent néanmoins augmenter le tarif des paquets de cigarettes, mais une telle éventualité est peu probable dans un marché en recul de 5,3 % en volume l'an dernier, avait expliqué lors du vote Pascal Montredon, président de la confédération des buralistes.En 2016, le gouvernement souhaite introduire le paquet neutre, c'est-à-dire des paquets standardisés ayant la même forme, taille, couleur et typographie. La marque apparaîtrait de manière discrète et il n'y aurait pas de logo. En France, où environ 13 millions de personnes fument, le tabac, première cause évitable de décès, fait 73 000 morts par an.Lire aussi : Les paquets neutres de cigarettes dès « début 2016 » en France 25.01.2015 à 11h24 • Mis à jour le25.01.2015 à 12h58 Bruno Le Maire, ancien ministre UMP, a fustigé dimanche la référence de Manuel Valls à « l'apartheid ». « Quand j'entends le premier ministre parler d'apartheid, je dis outrance, insulte », a déclaré l'ex-candidat à la présidence UMP, invité du « Grand Rendez-Vous » i-Télé-Europe 1-Le Monde. « C'est une insulte à la République de parler d'apartheid », a-t-il martelé. Nicolas Sarkozy, président de l'UMP, s'était dit « consterné » par cette comparaison et avait parlé de « faute ».Lire aussi : L’« apartheid » en France ? Pourquoi les mots de Manuel Valls marquent une ruptureL'ancien ministre s'est déclaré pour « l'union nationale », mais contre « l'alignement national ». Un tel « alignement », qui consisterait « à dire que l'opposition devrait avoir les mêmes positions que la majorité » n'est pas envisageable. Il a aussi émis des réserves sur le déplacement de François Hollande en Arabie saoudite samedi pour présenter ses condoléances après le décès du roi Abdallah. « C'est normal qu'on aille donner des condoléances à l'Arabie, j'espère que François Hollande en a profité pour dire très clairement qu'on ne pouvait pas accepter la flagellation d'un blogueur », Raef Badaoui, a-t-il dit. « Il est temps qu'on dise très clairement les choses, on ne peut pas dire on continue comme avant, il y a un islamisme radical qui nous menace », a-t-il ajouté.Lire aussi : Plusieurs chefs d'Etat à Riyad après le décès du roi Abdallah 25.01.2015 à 04h22 • Mis à jour le25.01.2015 à 16h30 Près de 80 % du territoire pakistanais s'est retrouvé privé d'électricité dans la nuit du samedi 24 au dimanche 25 janvier après la chute du principal câble de distribution, situé dans le sud du pays. Il s'agit de l'un des pires incidents de ce type enregistrés au Pakistan.La reprise de l'approvisionnement devrait prendre plusieurs heures. « Nous ne dormirons pas tant que le problème ne sera pas résolu, à la demande du premier ministre [Nawaz Sharif] », a indiqué sur Twitter le ministère de l'énergie. La situation affecte les grandes villes du pays, dont la capitale Islamabad, mais aussi l'aéroport de Lahore.Le Pakistan fait régulièrement face à des coupures d'approvisionnement en énergie liées à un secteur complexe et obsolète, confronté en outre à des défauts de paiement à répétition. Nawaz Sharif avait déjà dû annuler son déplacement cette semaine au Forum économique mondial de Davos (Suisse) à cause d'une grave crise énergétique provoquée par un arrêt des importations de pétrole. 25.01.2015 à 02h19 • Mis à jour le25.01.2015 à 14h18 Les trois lycéens de Châteauroux soupçonnés d'avoir violemment agressé un de leurs camarades qui avait pris fait et cause pour Charlie Hebdo sur Facebook après la fusillade du 7 janvier ont été exclus définitivement de l'établissement. Cette décision a été prise, vendredi 23 janvier, à l'issue d'un long conseil de discipline au sein du lycée technique et professionnel Blaise-Pascal. La ministre de l'éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, s'était rendue dans la ville la semaine dernière, après l'incident. Elle avait salué « la réaction rapide et ferme » de l'équipe pédagogique, « à la fois en termes de sanctions disciplinaires, de transmission à la justice, puisque les auteurs de l'agression sont sous contrôle judiciaire, mais aussi de réponse éducative ». Les adolescents, âgés de 15 et 16 ans, ont déjà été mis en examen pour « violences en réunion » par le juge des enfants.Lire aussi (en édition abonnés) le reportage : A Châteauroux, après l’union sacrée, la désillusionUn élève du lycée qui avait posté sur le réseau social des messages de « tolérance et de laïcité » avait été sévèrement molesté par d'autres élèves dans le garage à vélo de l'établissement scolaire, qui accueille un millier d'élèves et d'étudiants. Les trois agresseurs avaient reconnu les faits et expliqué « s'être énervés », selon un responsable de l'établissement scolaire. 15.01.2015 à 18h09 • Mis à jour le 15.01.2015 à 18h34Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/01/15/rentree-decalee-comment-se-reorienter-sans-perdre-une-annee_4557120_4401467.html"data-title="Rentrée décalée 2015 : comment se réorienter sans perdre une année"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/15/400x300/4557375_7_4b41_pour-ne-pas-etre-deborde-mieux-vaut-pr_fbe9adee3afcc1d3f260887095c8878d.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/01/15/rentree-decalee-comment-se-reorienter-sans-perdre-une-annee_4557120_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Votre premier semestre d'études supérieures a été une désillusion ? Une erreur d'orientation, un échec aux partiels peuvent rapidement conduire à une impasse académique, et une réorientation s'avérer nécessaire. Par chance, de plus en plus d'établissements proposent de se reconvertir en cours d'année. Cette « rentrée décalée », qui s'étale de janvier à mars, offre une seconde chance aux étudiants égarés, à ceux qui achèvent tardivement un stage ou un CDD, ou rentrent d'une année sabbatique. Mais il convient d'agir vite, et avec discernement. Voici quelques éléments pour vous aider dans ce processus.Est-il encore temps, mi-janvier ?« Tout dépend des établissements, explique Carole Vouille, directrice du service commun universitaire d'information et d'orientation (Scuio) de l'université Paris-Sud. A la mi-janvier, la marge de manœuvre se rétrécit. Il faut rapidement prendre contact avec les services d'information et d'orientation, que ce soit au sein de votre établissement actuel ou dans les CIO [centre d'information et d'orientation]. » L'objectif est de pouvoir définir un nouveau projet de formation et de constituer un dossier de candidature. L'aide des chargés d'orientation des CIO peut vous être d'une grande utilité dans votre démarche : faire le bilan de votre premier semestre, définir vos compétences et vos objectifs.Quels sont les cursus concernés ?Du BTS à la licence en passant par le DUT et parfois le master, une pluralité de diplômes autorisent une rentrée entre janvier et mars, que ce soit à l'université, dans un IUT ou une école spécialisée, dans le public ou le privé. De très nombreux domaines sont concernés, que vous choisissiez des études de commerce, de communication ou d'ingénieur. Pour ces différents établissements, offrir une deuxième opportunité de rentrée en cours d'année permet de gonfler les effectifs.A titre d'exemple, si vous souhaitez vous réorienter en licence d'histoire, de lettres ou de sociologie, l'université Paris-IV (Sorbonne) accepte les inscriptions jusqu'au 22 janvier via son formulaire en ligne : E-candidat. Si le secteur du bâtiment vous intéresse, l'IUT de Nancy-Brabois vous propose un DUT génie civil, en décalé dès le 2 février.Où me renseigner ?Les CIO comme les Scuio sont des sources de renseignements précieuses. Pour trouver le plus proche de chez vous, le site Internet de l'Office national d'information sur les enseignements et les professions (Onisep) propose une carte interactive.Si vous envisagez d'étudier en Ile-de-France, l'Académie de Paris fournit, un panorama très complet des établissements qui proposent des rentrées décalées en Ile-de-France. Les autres académies ne proposent pas une telle liste.Si vous recherchez plutôt un DUT, l'espace avenir de l'université de Strasbourg a recensé, quant à lui, tous les IUT français qui vous permettent d'y entrer au deuxième semestre.Si vous avez pour tout diplôme votre baccalauréat, replongez-vous dans le guide de l'Onisep « Après le bac, choisir ses études supérieures » pour trouver votre voie dans le labyrinthe des filières de formation.Pour le reste, vous devrez faire le travail par vous-même en contactant les établissements qui vous intéressent, au cas par cas. N'hésitez pas à viser large et soumettez votre dossier à plusieurs écoles, afin d'avoir le choix.A quelles difficultés m'attendre ?Effectuer une rentrée décalée permet de ne pas perdre une année. Mais le processus n'est pas sans sacrifice. De nombreux cursus exigent que vous rattrapiez les cours manqués depuis septembre, sur votre temps libre ou vos vacances. Certaines écoles retardent l'obtention de votre diplôme de quelques mois. D'autres prévoient des sessions de rattrapage l'été, pour que vous puissiez recommencer à la rentrée d'octobre au même niveau que vos camarades du cursus régulier.La charge de travail est donc conséquente. « Il faut du courage et de la motivation pour faire un choix de réorientation en cours d'année », soutient Emmanuel Yves, référent du Service d'offre de formation et d'insertion professionnelle de l'université Paris-Descartes. La meilleure solution ? « S'informer efficacement sur les exigences de chaque formation, auprès des CIO et des établissements, affirme Carole Vouille. Mais il ne faut pas se précipiter dans son choix. Il est parfois nécessaire de prendre un peu de temps, même un semestre, pour bien mûrir son projet de formation. »Et si je ne trouve pas ?S'il est trop tard pour vous réorienter dans la filière de vos rêves, ne paniquez pas. Il y a d'autres possibilités pour vous assurer une année productive. Des programmes courts existent. Ainsi le Scuio de l'Université de Paris-Sud propose un diplôme universitaire en « méthode et organisation », qui vous permet de faire un bilan personnel, de construire un nouveau projet et d'apprendre à consolider son anglais. Ce diplôme d'un semestre peut ensuite être valorisé sur son CV.D'autres organismes de formation, comme le Centre national d'enseignement à distance, vous permettent de préparer depuis chez vous les concours des grandes écoles, des instituts de santé ou différentes épreuves de droit public. Vous pouvez aussi profiter de votre semestre pour passer des examens de langues reconnus, comme le Toefl.« Certains étudiants mettent à profit ce temps de respiration pour prendre un semestre sabbatique, partir travailler à l'étranger ou faire des stages dans les domaines professionnels qui les intéressent, rassure Caroline Vouille. Le plus important est de ne pas rester sans activité, même s'il est indispensable de prendre un peu de temps pour soi, afin de mettre son avenir en perspective. »Matteo Maillard width="314" height="157" alt="Le CFA métiers de l'opéra accueille une dizaine d'apprentis par an." src="http://s1.lemde.fr/image/2013/06/26/314x157/3436764_3_f99c_le-cfa-metiers-de-l-opera-accueille-une-d_351cc9c1e910c155e95ad73d2fb2346c.jpg" Apprentissage : après l'éclaircie, la rechute Les lycéens et les étudiants parisiens que nous avons rencontrés sont tiraillés entre la liberté d’expression et l'apologie du terrorisme. width="314" height="157" alt="Quelques-uns des lycéens participant à la marche." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/13/314x157/4555528_3_7018_quelques-uns-des-lyceens-participant-a-la-m_7749cf1557fa8eb2eea203b93895f7b1.jpg" Des lycéens marchent 600 kilomètres pour « Charlie » Des enseignants témoignent de l'atmosphère dans leurs classes. width="314" height="157" alt="Difficile retour à la normale" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/14/314x157/4555796_3_a7ce_difficile-retour-a-la-normale_5741b3ee59f72bd55f208b411a1601f9.jpg" Mondialisation : le phénomène « Je suis Charlie » est un cas d'école 15.01.2015 à 17h32 • Mis à jour le15.01.2015 à 17h51 | Damien Leloup C'est l'un des paradoxes de la lutte contre la diffusion des appels à la haine sur le Web : alors que le Parlement a adopté une série de mesures très sévères sur la diffusion de messages de propagande terroriste en ligne, une vidéo appelant à commettre des attentats en France reste librement accessible sur Facebook. Ce clip de l'Etat islamique d'un peu plus d'une minute, en français, a été initialement diffusé le 20 décembre et publié sur Facebook le 8 janvier. On y voit des hommes armés de fusils-mitrailleurs et de lance-roquettes, à la frontière entre l'Irak et le Kurdistan syrien, appeler dans des termes très violents à commettre des attentats sur le sol français et à tuer des « kouffars » (mécréants) par tous les moyens, en prenant exemple sur « notre frère Mohammed Merah ».Cette vidéo, vue plus de 1,6 million de fois, a fait l'objet de plusieurs signalements – Facebook permet à ses utilisateurs d'avertir ses équipes de modération lorsqu'ils voient des contenus illégaux ou choquants. Ces contenus sont ensuite examinés par les modérateurs de Facebook, qui décident de les supprimer ou non. Dans le cas de cette vidéo appelant à commettre des attentats, les équipes de modération ont estimé que ces images n'allaient « pas à l'encontre des standards de la communauté [Facebook] », comme le montrent des copies de réponses que le Monde.fr s'est procurées. La diffusion de ce type d'appels à la haine et au terrorisme est interdite par la loi, et leur diffusion est sévèrement réprimée. Mais Facebook considère, dans ses règles de modération internes, que la diffusion de ce type de messages est possible tant que la personne qui les publie le fait pour les condamner – des « contre-propos » – ce qui est le cas dans cet exemple. « Facebook respecte la loi dans tous les pays où nous sommes présents – si la justice ou les autorités nous le demandent, nous supprimons les contenus contraire à la loi », explique-t-on à Facebook France.Facebook a déjà eu de nombreux problèmes liés à cette pratique. Fin 2013, le réseau social avait finalement supprimé une vidéo de décapitation après plusieurs revirements. A l'époque, Facebook avait « réexaminé les récents signalements de contenu violent et nous avons conclu que ce contenu faisait l'apologie de la violence de manière inappropriée et irresponsable ».Risque judiciaire pour FacebookEn France, ces choix de modération font courir un risque important à Facebook, estime Delphine Meillet, avocate spécialisée dans le droit de la presse. « La loi sur la confiance dans l'économie numérique est très claire : Facebook n'ayant pas agi promptement pour empêcher l'accès à un contenu illicite qui lui avait été signalé comme tel, il en devient l'éditeur, et en est donc pénalement responsable. »Un risque d'autant plus important que depuis 2014, la loi française s'est durcie : la loi sur la lutte contre le terrorisme a considérablement renforcé les sanctions pour apologie du terrorisme, et prévoit notamment une mesure de blocage sans procès des sites. S'il est peu probable que Facebook se retrouve directement bloqué, la diffusion de vidéos de ce type va directement à l'encontre des efforts de la police, qui a mis en place une procédure spécifique pour enregistrer puis supprimer le plus rapidement possible les vidéos djihadistes. La vidéo de revendication d'Amedy Coulibaly a ainsi été supprimée de DailyMotion et de YouTube très rapidement après sa mise en ligne. Ces derniers jours, Manuel Valls a insisté à plusieurs reprises sur le fait que la lutte contre « l'embrigadement », notamment sur Internet, serait une priorité des futures mesures de lutte contre le terrorisme. Manuel Valls a notamment déclaré, mardi devant l'Assemblée nationale, qu'il souhaitait mettre en place de nouvelles mesures d'encadrement des réseaux sociaux. L'itinéraire de la vidéo du 20 décembre montre cependant que les dispositions d'ores et déjà en vigueur sont peu ou mal appliquées.Lire : Les signalements de contenus appelant à la haine se multiplient sur InternetDamien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.01.2015 à 17h01 • Mis à jour le15.01.2015 à 17h31 Le parquet d'Istanbul  a ouvert une enquête judiciaire contre le journal turc Cumhuriyet, après qu'il a publié la caricature du prophète Mahomet, parue en « une » du dernier numéro de Charlie Hebdo, mercredi 14 janvier. Cette caricature, reproduite par d'autres médias, n'en finit plus de faire des vagues en Turquie, seul pays musulman où un organe de presse a osé la publier. « Nous ne pouvons accepter les insultes faites au prophète », avait averti jeudi le premier ministre islamo-conservateur, Ahmet Davutoglu, estimant, devant des journalistes, que « la publication de cette caricature est une grave provocation (…) [et que] la liberté de la presse ne signifie pas la liberté d'insulter ».Le journal Cumhuriyet, emblématique de l'opposition kémaliste, a publié dans son édition papier de mercredi 14 janvier un cahier spécial de quatre pages reproduisant l'essentiel des caricatures diffusées le même jour par l'hebdomadaire satirique parisien. La rédaction avait cependant accepté de ne pas faire figurer le croquis du prophète musulman à la « une ».Lire aussi : Turquie : censure, autocensure et pressions après la publication de la caricature de MahometPOLICIERS OBNUBILÉS PAR LA « UNE »Une escouade de policiers avait fait irruption dans les locaux de l'imprimerie dans la nuit de mardi à mercredi pour contrôler de visu les paquets prêts à l'envoi. La distribution a pu se faire normalement après leur passage.La caricature figurait toutefois en petit format à la page 5, à côté d'un éditorial condamnant le terrorisme, hors du cahier consacré à Charlie Hebdo, et en page 12, toujours en petit format. Il semblerait qu'elle ait échappé à la vigilance des policiers, obnubilés par la « une » et par le cahier spécial, où elle n'était pas.Quatre sites Internet (Birgun.net, Internethaber.com, Thelira.com, T24.com) ont également dû censurer leurs pages sur décision d'un tribunal de Diyarbakir (Sud-Est, à majorité kurde). 15.01.2015 à 15h19 • Mis à jour le15.01.2015 à 18h14 | William Audureau Le groupe AnonGhost, connu pour ses multiples attaques contre des sites français variés depuis le 9 janvier, a publié une liste d'une dizaine d'employés des ministères des finances et de l'intérieur, avec nom, prénom, adresse mail et numéros de téléphones – pour la plupart obsolètes d'au moins quatre ans. Les hackeurs affirment être en possession d'une base de données comportant au total plus de 10 000 entrées personnelles.« Toutes les informations de ceux qui travaillent pour le gouvernement français obtenues par AnonGhost », se congratule le fondateur du groupe dans un tweet. Contacté par Le Monde.fr, ce Mauritanien de 24 ans confie vouloir « faire quelque chose avec [ces adresses mail] » avant de les diffuser sur Internet. Les possibilités sont toutefois limitées : envoi massif de courriers indésirables, tentatives d'escroquerie ou, plus simplement, diffusion d'un communiqué qui pourrait être à la fois humoristique et menaçant, suggère l'intéressé.AnonGhost est né en 2008 sur des idéaux libertaires proches d'Anonymous, mais avec une volonté de défendre les valeurs et l'image de l'islam. Ses membres, au nombre d'une vingtaine, viennent de divers pays musulmans, comme la Tunisie, le Pakistan ou encore le Liban. Le groupe se dit ouvertement opposé à l'Etat islamique, ne cautionne pas les attentats et prône la tolérance entre les religions. « On ne soutient personne, nous sommes indépendants », revendique son fondateur.En revanche, le groupe de hacktivistes est fortement opposé aux caricatures du prophète. « Cessez la parution de Charlie Hebdo et tout ira bien ! », menace le hackeur.Depuis plus d'une semaine, des centaines de sites Web ont fait l'objet d'un « défaçage », c'est-à-dire d'un remplacement de leur page d'accueil, revendiqués par des groupes affirmant vouloir défendre l'islam. Parmi les sites touchés se trouvaient majoritairement des sites associatifs, de mairies ou d'associations qui semblent avoir été touchés parce qu'ils utilisaient des versions non mises à jour et donc vulnérables de logiciels populaires. Quelques sites symboliques ou à forte audience ont également été visés, comme celui du Mémorial de Caen ou celui du comique Kev Adams.William AudureauJournaliste au Monde 15.01.2015 à 14h13 Le nombre de régularisations a baissé en 2014, après un bond en 2013 dû à l'assouplissement des conditions permettant les « admissions exceptionnelles au séjour ». Le nombre de ces régularisations est passé de 35 274 en 2013 à 31 265 en 2014, soit un recul de 11,4 %, a rapporté, jeudi 15 janvier, le ministère de l'intérieur dans un document donnant une première estimation de l'immigration et des naturalisations l'an dernier.Précisément, ce sont les régularisations faites pour « motif familial » qui sont en baisse (– 14,5 %), et surtout celles concernant les parents d'enfants scolarisés (– 40 %) et les personnes résidant en France depuis plus de dix ans (– 28,3 %), même si le motif familial continue de justifier 83 % des régulations. A l'inverse, celles pour motif économique (obtention d'un travail) sont en hausse (+ 9,4 %), tout comme celles qui concernent les migrants devenus étudiants (+ 5,7 %).Lire aussi le décryptage : 7 idées reçues sur l'immigration et les immigrés en FranceASSOUPLISSEMENT AVEC LA CIRCULAIRE VALLSLe ministère a relativisé cette baisse d'une année sur l'autre en rappelant que 2013 avait connu une hausse exceptionnelle (plus de 50 %) des régularisations en raison de l'entrée en vigueur de la circulaire Valls de 2012. Ce texte avait assoupli les conditions de régularisation pour les parents d'enfants scolarisés (en exigeant cinq ans de présence en France et trois ans de scolarisation) et les salariés.Lire les explications : Le difficile calcul du nombre de régularisationsLe nombre exact de régularisations n'est cependant pas connu. Car le ministère ne communique aucun chiffre sur les régularisations obtenu de façon quasi automatique dans un certain nombre de cas (après la naissance d'un enfant français, le mariage avec une Française ou un Français ou s'ils sont malades, par exemple).77 335 NOUVEAUX FRANÇAISLes acquisitions de nationalité ont de leur côté augmenté de 10,9 % l'an dernier, avec 77 335 nouveaux Français. L'augmentation a été de 10,3 % par décret, et de 12,6 % par mariage.Les expulsions ont pour leur part augmenté de 7,7 % l'an dernier, 15 161 étrangers en situation irrégulière ayant été éloignés du territoire. La hausse a atteint 40 % pour les ressortissants de pays hors Union européenne (soit 6 515 personnes), notamment l'Albanie, le Kosovo et les pays du Maghreb.Lire aussi : Etrangers, regroupement familial, séjour... Petit lexique de l'immigration Alexandre Lemarié Une semaine après l’attentat contre Charlie Hebdo, l’UMP a présenté, mercredi 14 janvier au soir, douze propositions pour lutter contre le terrorisme. Alors que les responsables du parti de Nicolas Sarkozy multiplient les propositions discordantes, l’ancien chef de l’Etat a défini une ligne commune pour réaffirmer son autorité sur ses troupes. « Il veut coordonner et centraliser les choses pour ne pas que chacun fasse ses petites annonces dans son coin », explique son entourage.Sécurité : Nicolas Sarkozy fait pression sur l’exécutifUne infraction pénale créée en août 1944La principale proposition pour empêcher le retour de djihadistes français de Syrie est le « retrait ou la déchéance de la nationalité française pour les terroristes binationaux ». Pour les Français, ne disposant pas d’une autre nationalité, le parti prône le rétablissement de la mesure « d’indignité nationale ».En proposant de réintégrer dans notre arsenal juridique cette infraction pénale, créée en août 1944 et utilisée au plus fort de l’épuration, l’UMP tente ainsi de parer aux problèmes juridiques que posait la volonté de M. Sarkozy de déchoir de leur nationalité les Français ayant participé ou été complices d’actes terroristes. Si elle est applicable pour les binationaux, la déchéance de nationalité est illégale pour les Français qui n’ont qu’une seule nationalité. D’après les conventions internationales signées par la France, aucun pays ne peut rendre une personne apatride. L’idée de l’ancien chef de l’Etat posait donc « des problèmes constitutionnels », comme l’a résumé l’ex-ministre de l’intérieur, Claude Guéant, lundi soir, sur France 2.Huit personnes ont été déchues de la nationalité française entre 1996, date d’entrée en vigueur de la loi, et 2006. Le Conseil constitutionnel est actuellement saisi d'une question prioritaire de constitutionnalité pour déterminer si cette double peine est valide. D'autant que les trois auteurs des attentats des 7 au 9 janvier étaient tous Français, et ne seraient en rien concernés par cette mesure.Le parti de droite pense donc avoir trouvé la parade. Cette peine « d’indignité nationale » serait assortie d’« une peine de dégradation nationale emportant la privation des droits civiques, civils et politiques pour les terroristes français ». Objectif : dissuader les Français non-binationaux, qui sont partis faire le djihad, de revenir dans leur pays d’origine. En cas de retour, il serait frappé par « une condamnation sévère et très symbolique », avait fait valoir le député UMP, Philippe Meunier, en novembre 2014, lorsqu’il avait rédigé une proposition de loi en ce sens lors de l’examen du projet de loi de lutte contre le terrorisme. Son texte avait été écarté par la commission des lois de l’Assemblée. « Il s’agit de faire comprendre aux terroristes français qu’ils ne peuvent s’attaquer à la France en conservant les privilèges de la citoyenneté », explique le député du Rhône Georges Fenech, secrétaire national à justice au sein de l’UMP.Parmi les dix autres mesures présentées, l’UMP propose notamment d’« adopter sans délai une loi-cadre sur le renseignement renforçant les moyens juridiques d’intervention des services spécialisés ». Principale idée : pousser le Parlement européen à adopter le système sur les échanges de données des passagers européens dit « PNR » (Passenger name record), qui permet de « tracer les passagers vers certaines destinations » lorsqu’ils prennent l’avion. Manuel Valls, jugeant le dispositif « indispensable », a lui-même prié mardi les parlementaires européens de voter ce texte, pour l'heure gelé à Strasbourg.Dans ce domaine du renseignement, l’UMP pousse aussi le gouvernement à « renforcer » sa coopération avec les pays étrangers. M. Sarkozy juge primordial de se rapprocher des services de renseignement de la Tunisie, du Maroc et de la Turquie.Des centres de « déradicalisation »Autre requête de l’UMP concernant les prisons : élargir la rétention de sûreté, créée en 2008, aux actes terroristes ; créer des centres de « déradicalisation » pour les djihadistes condamnés et des places de prison supplémentaires ; permettre la fouille systématique pour les détenus radicalisés et « exclure les possibilités d’aménagement de peine et de réduction de peine pour les faits de terrorisme ». François Hollande s'était engagé à supprimer la rétention de sûreté, inventée par l’Allemagne en 1933. Sans suite pour l’instant.Le parti, qui ne revendique pas un « Patriot Act » à la française, préconise en outre la création d’une infraction spécifique pour la consultation « habituelle et sans motif légitime » des sites Internet appelant au terrorisme, l’accélération des procédures d’expulsion de personnes faisant l’apologie du djihad, la mise en place d’un plan national et européen de lutte contre le trafic d’armes.Pourquoi un « Patriot Act » à la française est impossibleReprenant une idée formulée par M. Sarkozy depuis 2012, l’UMP juge encore nécessaire une réforme de l’espace Schengen « pour améliorer les contrôles aux frontières et les échanges d’information ».Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Aurélie Collas Comment l’école peut-elle contribuer à transformer l’émotion suscitée par la récente vague d’attentats en action ? Que peut-elle faire de plus en matière de formation du citoyen ? La « grande mobilisation de l’école pour les valeurs de la République », organisée cette semaine, doit servir à apporter des réponses.Mardi 13 janvier, la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a rappelé, lors d’une réunion de recteurs, les chantiers en cours : nouveau programme d’enseignement moral et civique, prévu pour la rentrée 2015, nouvelles ressources et séquences de formation continue pour les enseignants…La réponse du Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco), elle, est sans équivoque : ce ne sont ni les programmes ni les prescriptions qui changeront les choses en profondeur, mais plutôt leur mise en œuvre sur le terrain.Sur le papier, en effet, « la France se place en tête des pays européens par son investissement en matière d’éducation civique », indique le Cnesco dans une note sur « l’apprentissage de la citoyenneté à l’école », publiée le 12 janvier. Elle est le seul pays où les cours d’éducation civique ont des horaires dédiés, du primaire au lycée. Le seul à avoir un modèle pédagogique aussi complet, alliant cours, participation des élèves à la vie de leur établissement et projets éducatifs sur la citoyenneté. Le champ couvert va des institutions de la République et ses valeurs aux règles de vie en société, en passant par l’éducation au développement durable, aux médias, à la santé, etc.« Une simple obligation »Du côté des pratiques, en revanche, le tableau du Cnesco est plus sombre. « Les failles sont dans la mise en œuvre », souligne la sociologue Nathalie Mons, sa présidente. D’abord, « les heures d’éducation civique peuvent être attribuées à d’autres disciplines », rapporte-t-elle. Côté vie scolaire, les lycéens s’engagent peu dans la vie de leur établissement. En 2013, la mission sur l’enseignement de la morale laïque, installée par l’ancien ministre Vincent Peillon, faisait état d’instances de vie lycéenne « peu connues et peu valorisées, parfois perçues comme une simple obligation réglementaire », et d’une faible participation des élèves aux élections de leurs représentants (50 %). Enfin, si des projets collectifs sont mis en place pour incarner les valeurs transmises, ils restent peu nombreux et apparaissent « essentiellement dans les moments de tension », selon cette mission.Pour réduire le décalage entre le prescrit et le réel, nombre d’observateurs insistent sur le rôle crucial de la formation des enseignants. « En formation initiale, ces aspects de citoyenneté s’inscrivent dans un ensemble plus général sur les conditions d’exercice du métier, rapporte Pierre Kahn, professeur en sciences de l’éducation. C’est insuffisant pour les stagiaires, surtout lorsqu’ils sont envoyés là où des élèves refusent la minute de silence en l’hommage à Charlie Hebdo. »« On fait au mieux, soupire François Da Rocha Carneiro, professeur dans un lycée de Roubaix (Nord). Dans certains quartiers, l’école est l’unique représentant de l’Etat, et les enseignants se sentent bien seuls. » Façon de rappeler qu’on ne peut demander à l’école de régler, à elle seule, tous les maux de la société.Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Christine Salvadé (Genève, correspondance) Un euro pour 1,20 franc suisse, c’est fini. La Banque nationale suisse (BNS) a mis fin, jeudi 15 janvier dans la matinée, à ce taux plancher qui avait été fixé le 6 septembre 2011.Mais cette annonce, inattendue, a eu pour effet de faire remonter brutalement la valeur du franc suisse face à l’euro et de faire plonger la Bourse suisse.Pourquoi le taux plancher avait-il été mis en place ?Le « cours plancher » avait pour but de limiter l’appréciation du franc suisse : c’est-à-dire que les autorités suisses toléraient que l’on puisse avec 1,20 franc acheter 1 euro, mais pas que l’on puisse acquérir 1 euro avec 1,15 franc.Plus la valeur du franc suisse face à l'euro baisse, plus, en fait, la valeur du franc suisse augmente : il faut de moins en moins de franc suisse pour acheter un euro.Ce cours avait été fixé en septembre 2011, au plus fort de la crise des dettes souveraines en zone euro, le franc suisse faisant office de valeur refuge.Dans la pratique, la banque centrale devait acheter en masse des devises étrangères pour contenir sa propre devise.Lire aussi notre décryptage sur le mécanisme du cours plancherPourquoi le taux plancher est-il supprimé maintenant ?« Nous avons étudié notre bilan et sommes arrivés à la conclusion que le moment de mettre fin au taux plancher était arrivé, maintenant et non pas dans six mois ou dans un an », a déclaré, jeudi après-midi, Thomas Jordan, président de la direction générale de la BNS.Un peu plus tôt, dans un communiqué, la BNS avait indiqué, que « le franc demeure certes à un niveau élevé, mais depuis l’introduction du cours plancher, sa surévaluation s’est dans l’ensemble atténuée ». Elle évoque également le net affaiblissement de l’euro par rapport au dollar.En décembre, face aux secousses sur les marchés monétaires liées à la chute du rouble, la BNS avait déjà été contrainte de procéder à un nouvel ajustement en imposant un taux négatif sur les dépôts que les banques effectuent auprès d'elle.Récemment, les pressions spéculatives s’étaient accentuées sur le cours plancher du franc suisse. Même après l’annonce de l’introduction des taux d’intérêt négatifs, en décembre 2014, juste après Noël, rappelle le quotidien Le Temps.Selon Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque, « on peut clairement appréhender la décision de la Suisse comme une action préventive juste avant que la BCE ne lance son programme de rachats de dettes souveraines le 22 janvier qui va encore un peu plus diluer la valeur de l’euro et faire échec à sa politique monétaire ».Le franc suisse s’envole et la Bourse chuteThomas Jordan a admis que cette décision pourrait être « momentanément douloureuse ».Sitôt l’annonce faite, la Bourse suisse a dévissé : à 12 H 30 locales, l’indice SMI des 20 valeurs vedettes perdait 12,04 %, affichant 8 093,81 points.« Personne ne s’attendait à l’abandon du cours du plancher sans mise en garde préalable », relève Christopher Dembik.« La Banque nationale suisse a choqué les investisseurs », renchérit Connor Campbell, analyste chez Spreadex, relevant que la réaction immédiate a été « explosive ».De fait, la réaction à la décision de la BNS n’a pas tardé sur le marché des changes. Le franc suisse s’est apprécié en flèche par rapport à l’euro, celui-ci valant un peu plus de 1,1608 franc à 11 h 05, contre 1,20 franc environ juste avant l’annonce de la BNS.Un peu avant 11 heures, la monnaie suisse a même atteint 0,8517 franc suisse pour un euro, un sommet historique, puisque la devise suisse n’avait jamais franchi le seuil de parité d’un euro pour un franc suisse, depuis l’introduction de la monnaie unique en 1999.L'annonce de la BNS a levé un vent de panique en Pologne où quelque 700 000 ménages détiennent des crédits immobiliers en devise helvétique, le zloty décrochant de près de 20% face au franc suisse. La bourse de Varsovie chutait jeudi de quelque 2 % à la mi-journée.Les entreprises suisses exportatrices évoquent un « tsunami »Autre conséquence : en l’espace de quelques instants, les produits suisses à l’exportation sont devenus 30 % plus chers, du fait de l’abandon du taux plancher.Les entreprises suisses exportatrices risquent donc d’avoir des difficultés à vendre leurs produits à l’étranger.« Ce que la BNS provoque là, c'est un tsunami », a déclaré, à l'agence ATS, Nick Hayek, directeur général de Swatch Group, numéro un mondial de l'horlogerie, estimant que cela aura des répercussions pour « l'industrie d'exportation, le tourisme, mais également pour l'ensemble de la Suisse ».« Il n'est pas possible que nos PME - la colonne vertébrale de notre économie - soient ainsi abandonnées », a réagi Swissmechanic, l’organisation patronale de l'industrie des machines. Plus de 80% de ces PME exportent leur production, essentiellement vers l'Union européenne et plus particulièrement en Allemagne.La banque suisse UBS estime que les exportations vont diminuer de 5 milliards de francs suisses et que la croissance de l’économie helvétique devrait être amputée de 0,7 point de pourcentage.En revanche, pour les milliers de frontaliers travaillant en Suisse, l’effet est positif : ils sont les grands gagnants indirects de l'opération puisque leur revenu a progressé de 30 %.Comment la Suisse compte-t-elle atténuer l’effet de sa décision ?Pour que cette suppression n’entraîne pas de durcissement inopportun des conditions monétaires, la BNS a abaissé considérablement les taux d’intérêt appliqués aux dépôts effectués par les banques auprès d’elle.Elle avait déjà instauré, fin 2014, un taux négatif sur les dépôts bancaires au-delà d’un certain seuil - une première depuis les années 1970 - afin de rendre dissuasifs ces dépôts et pousser les banques à investir cet argent. Jeudi, la BNS a annoncé que le taux passait à -0,75 % contre - 0,25 %.À l’avenir, elle continuera de prendre en compte la situation sur le marché des changes pour définir sa politique.« Cela signifie probablement qu’elle envisage une gestion des changes non plus sur une devise, mais sur un panier de devises. Cette solution a été évoquée récemment par le Conseil fédéral », relève l’économiste et analyste financier François Savary.Pourquoi ne pas l’avoir annoncé dans la foulée ? « Il faut d’abord que le marché des changes se stabilise », répond M. Savary.Le cabinet d’analyse économique londonien Capital Economics estime que la BNS « sera bientôt obligée d’intervenir pour empêcher une rapide appréciation de la devise helvétique vis-à-vis de l’euro ».Christine Salvadé (Genève, correspondance)Journaliste au Monde 14.01.2015 à 17h54 • Mis à jour le14.01.2015 à 18h22 | Eric Nunès Cette semaine, comme chaque semaine, Charlie Hebdo, vendu au prix habituel de 3 euros, c'est une rafale. De caricatures, de paires de fesses, de seins, sans oublier les quelques verges disséminées sur 14 pages. C'est 36 « terros », 21 flingues de tous modèles, des dessins et des stigmates dans le cœur et les corps des dessinateurs survivants de l'attentat du 7 janvier. Car ce no 1178 de Charlie Hebdo, c'est surtout un prophète une larme à l'œil en couverture. Et un journal-hommage de ceux qui restent à ceux qui ont été assassinés.Les rescapés, les miraculés, les retardataires de la conférence de rédaction du 7 janvier tentent encore de faire rire, mais ils sont sur trop de fronts. Alors ils se racontent, se quittent et s'étreignent une dernière fois, crayon en main, réussissant à conserver, malgré le drame, la tonalité irrévérencieuse et provocatrice caractéristique de la publication.« Nous les survivants, nous devrons encore pendant longtemps ramasser les fragments et voir ce qu'on pourra en faire. Fragments de mémoire, pour que chacun reconstitue la scène qu'il n'a pas vue, qu'il n'aurait jamais voulu voir, et qu'elle ne quitte plus jamais notre mémoire individuelle et collective », écrit la rédactrice Zineb El-Rhazoui, dans la double colonne « En bref ».Lire aussi : « Charlie Hebdo » : les kiosques dévalisés dès l'ouvertureEtre Charlie c'est être laïqueAu bord de la faillite il y a quelques semaines, Charlie se retrouve soudain avec des millions de nouveaux amis. Mais « nous ne sommes pas dupes », avertit dès la page 2, le rédacteur en chef Gérard Biard dans la chronique « L' apéro », qui a valeur d'édito. Beaucoup « sont très brièvement de passage ». A ces lecteurs tout neufs, le rédacteur en chef rappelle qu'« être Charlie » c'est être laïque, prôner « l'universalisme des droits, l'exercice de l'égalité, de la liberté, de la fraternité, de la sororité ». Ceux qui sont Charlie « se reconnaîtront. Et nous emmerdons les autres, qui de toute façon s'en foutent... »Si la couverture est signée Luz, le numéro publie, post-mortem, de nombreux dessins de Cabu, Tignous, Honoré et Charb. La chronique « psy » d'Elsa Cayat, « Charlie Divan », figure à sa place habituelle, bien que la rédactrice ait été assassinée le 7 janvier. Le titre de son texte : « La capacité de s'aimer ».Sylvie Coma, Antonio Fischetti... d'autres prennent la plume pour raconter, dans un numéro publié à 5 millions d'exemplaires, l'humanité de Cabu ou la sensibilité de Tignous. Dans sa chronique, Patrick Pelloux, l'urgentiste qui le premier a porté des soins à ses camarades à terre, fait mine d'un déni. Le silence de Cabu, Charb, Elsa, Honoré ou Mustapha serait dû à un problème technique, téléphone en panne ou connexion défaillante. « Je vais finir par péter la gueule aux nouvelles technologies ! », conclut-il.Numéro hommageAnecdotes, mots d'amour et d'affection émaillent les billets des survivants. Pas de nécrologie officielle dans ce numéro spécial, mais des dizaines de clins d'œil, de souvenirs partagés que les auteurs n'ont pas souhaité contenir.Mais ce Charlie un peu spécial n'en reste pas moins Charlie et n'oublie pas de dégainer ses piques en direction du gouvernement et de la manière dont, médiatiquement, il a géré l'événement. Alors que Manuel Valls, premier ministre, se faisait ovationner, mardi 13 janvier par l'Assemblée nationale, le reporter Laurent Léger souligne dans une enquête intitulée « Antiterrorisme : des trous dans le filet », les failles et la responsabilité des services de renseignement français, celle notamment de l'ancien ministre de l'intérieur dont « l'organisation du renseignement d'aujourd'hui n'est autre que son grand œuvre. »Comme à l'ordinaire, le journal se clot sur la fameuse « der » réunissant les couvertures auxquelles le lecteur a « échappé ». La dernière figure une camarde, faux à l'épaule et Charlie Hebdo en mains, qui déclare : « Je m'abonne. »  Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.01.2015 à 16h59 • Mis à jour le14.01.2015 à 18h14  Une semaine après le début des attaques terroristes en région parisienne qui ont fait 17 morts, François Hollande a présenté, mercredi 14 janvier, ses vœux aux armées à bord du porte-avions Charles-de-Gaulle, une cérémonie programmée au large de Toulon qui a pris une dimension toute particulière.« J'interviens devant vous dans une épreuve. Nous avons été victimes d'une attaque terroriste sur notre propre sol », a-t-il déclaré d'emblée, avant de rendre, « une fois encore hommage aux victimes » et d'exprimer sa « profonde compassion à l'égard des proches » de celles-ci.« Face à l'épreuve, le peuple français a su réagir. Il a répondu par une unité qui [fait] la fierté de notre nation. »M. Hollande a tenu à « saluer » les forces de police et de gendarmerie « qui ont neutralisé les terroristes et qui assurent quotidiennement la sécurité » des Français. Ces effectifs ont été renforcés par les armées, a-t-il déclaré : le dispositif est passé de 1 000 à 10 500 « ce soir » en à peine « trois jours ». « Jamais dans notre histoire récente il n'y a eu tel déploiement avec une telle rapidité. »« La capacité de notre armée nous permet donc d'assurer dans un délai rapide cette mission de protection de nos compatriotes. Je tenais aujourd'hui à vous en féliciter. Nous devons répondre à des attaques venues de l'intérieur, qui peuvent être commanditées de plus loin. Mais dans le même temps nous devons aussi conjurer les menaces venant de l'extérieur. »UN BUDGET DE L'ARMÉE « SANCTUARISÉ » M. Hollande s'est félicité des décisions d'intervention prises jusque-là, que ce soit au Mali, en janvier, ou en Irak contre l'Etat islamique. Il a cependant regretté que la communauté internationale n'ait pas réagi plus vite en Syrie. Elle aurait dû le faire « dès la fin du mois d'août 2013, ou au début du mois de septembre ».Le porte-avions Charles-de-Gaulle, « symbole de notre indépendance » partira bientôt en mission au Proche-Orient car « aujourd'hui, la situation justifie sa présence. » Pour M. Hollande, le bâtiment de guerre nous permettra de disposer de plus d'informations et de poursuivre la mission en Irak « avec plus d'efficacité […], et nous donnera les moyens de projection ».Actuellement quelque 800 militaires sont déjà engagés dans les opérations et bénéficient de l'appui de neuf Rafale, un avion ravitailleur, un avion radar, un avion de patrouille maritime aux Emirats arabes unis. Six Mirage 2000-D sont déployés en Jordanie et une frégate anti-aérienne est également mobilisée dans le golfe arabo-persique.« CE RYTHME DOIT ÊTRE REVU ET ADAPTÉ »Le président de la République a, enfin, annoncé qu'il avait demandé au ministre de la défense de lui faire des propositions rapidement, avant un conseil de défense sur question des effectifs de l'armée qui aura lieu mercredi.« La situation exceptionnelle que nous connaissons doit conduire à revenir sur le rythme de réduction des effectifs qui avait été programmé pour les trois prochaines années dans le cadre de la loi de programmation militaire. Ce rythme doit être revu et adapté. »La loi de programmation militaire, qui a alimenté un fort mécontentement dans les rangs des armées, prévoit pour l'heure la suppression de 33 675 postes sur la période 2014-2019. Quant au budget annuel de l'armée, d'un montant de 31,4 milliards d'euros, il restera « sanctuarisé » jusqu'en 2016, a assuré le président.Lire notre décryptage : Où l'armée va-t-elle supprimer le plus de postes en 2015 ? 14.01.2015 à 15h54 • Mis à jour le14.01.2015 à 18h35 | Samuel Laurent et Damien LeloupDepuis une semaine, de nombreuses remarques et questions de nos lecteurs et des internautes nous interpellent sur la liberté d'expression et ses limites, ou s'étonnent de la manière dont est appliquée la loi. Nous avons tenté de faire un tour d'horizon des messages les plus fréquents.« J'ai le droit de dire ce que je pense »Vous avez le droit, oui, mais en privé, et encore. La liberté d'expression en public, et même devant un cercle d'amis dans certains cas, est encadrée. Vous ne pouvez pas vous promener dans la rue en criant « Mort aux Syldaves », par exemple. Ce serait un délit (si les Syldaves existaient).La liberté d'expression n'est pas absolue. Un certain nombre de propos, racistes, antisémites, appelant à la haine, à la violence, faisant l'apologie du terrorisme, sont des délits selon la loi. On ne peut donc pas les tenir en public. Il ne s'agit pas de « censure » ou de « pensée unique », mais d'une règle de droit, qui ne date pas d'aujourd'hui : la loi sur la liberté de la presse remonte à 1881.Lire aussi l'analyse : Jusqu'où va la liberté d'expression ?« Mais alors je ne peux pas dire ‘les Syldaves sont des salauds', même sur mon Facebook visible uniquement par des amis ? »Non. La jurisprudence est assez claire : vous pouvez être condamné pour « injure publique », par exemple, même si c'est sur un profil qui n'est accessible qu'à quelques dizaines de personnes. Les tribunaux considèrent que c'est une situation comparable à celle d'une injure proférée dans une entreprise, un café ou tout autre lieu public. Il existe des cas où la justice a estimé qu'un groupe Facebook très fermé ou un profil avec peu d'ami relevait du privé, mais ils sont l'exception. Encore une fois, tout dépend de l'existence d'une plainte. Donc si quelqu'un estime que vos propos sont offensants et qu'il y a accès, vous pouvez être condamné.« J'ai bien le droit de faire de l'humour »Oui, vous avez le droit. Mais dans certaines limites, toujours les mêmes : ne pas diffamer, ne pas faire l'apologie du crime, du terrorisme, du racisme… En réalité, une personne s'estimant offensée par votre humour peut porter plainte contre vous. Et ce sera alors à la justice de décider s'il s'agit d'humour ou si vous déguisez du militantisme ou des injures sous des traits humoristiques. S'il existe un « droit à la satire et à l'outrance » consacré par la jurisprudence, l'humour n'autorise pas tout, et ne permet pas de tout justifier.« Les gens ne sont jamais condamnés pour ce qu'ils disent sur Internet »C'est faux. Lundi, un homme qui avait publié des photos faisant l'apologie du djihad sur son profil Facebook a été arrêté et condamné à trois mois de prison ferme à Toulon. Ce n'est qu'un exemple parmi de nombreux autres. Il suffit qu'il y ait une plainte déposée contre un contenu, ou un signalement aux autorités via la plate-forme Pharos, qui les recense, pour qu'une action soit menée. Y compris sur Internet, y compris lorsqu'il s'agit d'un profil anonyme.On pourrait multiplier les cas, par exemple celui du compte Twitter « Jeunepopkemon », condamné aux dépens de Rachida Dati pour avoir usurpé son identité dans un but pourtant revendiqué comme humoristique. Autre exemple, celui de Boris Le Lay, nationaliste breton qui multiplie les condamnations pour propos racistes sur Internet.Ce matin, le ministère de l'intérieur totalisait près de quarante procédures ouvertes pour « apologie du terrorisme » à la suite des événements de la semaine dernière.Lire : Une cinquantaine de procédures ouvertes pour apologie du terrorisme et menaces« On condamne plus les propos contre tel groupe que contre tel autre »Nous n'en savons rien... et vous non plus. En réalité, il n'existe pas de statistique comparative des condamnations pour racisme ou incitation à la haine par thème ou groupe ciblé. Quelques affaires sont sans doute plus médiatisées que d'autres, mais cette impression ne correspond pas nécessairement à la réalité judiciaire.« Les trucs antisémites sont toujours censurés, jamais les trucs contre l'islam »C'est faux. Il existe nombre d'exemple de comptes, de profils supprimés et de condamnations à la suite de propos racistes ou islamophobes. Par exemple cette élue FN condamnée l'an dernier à neuf mois de prison ferme et une amende pour des photomontages racistes à propos de Christiane Taubira. Ou encore l'organisation d'extrême droite Riposte laïque, condamnée en 2014 pour provocation à la haine envers les musulmans. On pourrait multiplier les exemples, notamment Eric Zemmour, condamné en 2011 pour provocation à la discrimination raciale.La loi est la même à chaque fois : racisme ou antisémitisme sont des délits, et tenir des propos en faisant l'apologie est condamnable.« Dieudonné est condamné et mis en garde à vue et pas 'Charlie', il y a deux poids deux mesures »Les deux cas de figure sont très différents. Tout d'abord, Dieudonné a été condamné à plusieurs reprises pour différents motifs, dont l'incitation à la haine et à la discrimination et pour contestation de crimes contre l'humanité. Charlie Hebdo, visé par une trentaine de plaintes au long de son histoire, a également été condamné à plusieurs reprises, principalement pour “injure”, et une fois pour une tribune et un dessin « visant précisément les harkis et la communauté qu'ils forment », alors que des enfants de harkis avaient entamé une grève de la faim.Lire : « Charlie Hebdo », 22 ans de procès en tous genresSurtout, le droit français reconnaît bien un droit à la satire et à la caricature, et c'est la raison pour laquelle Charlie Hebdo a régulièrement échappé à une condamnation. Dieudonné a également été relaxé pour les mêmes raisons après une plainte d'associations juives contre un sketch diffusé en 2004 sur France 3, le tribunal considérant par ailleurs que ses propos « ne s'adressaient pas à la communauté juive en général ».Mais les avocats de Dieudonné n'ont pas toujours utilisé cet argument : lors de son procès visant la chanson « Shoahnanas », « l'humoriste » s'était borné à expliquer que son texte parlait de « chauds ananas », une ligne de défense intenable.Son placement en garde à vue, mercredi 14 janvier, est encore un autre cas de figure : il a été fait sur la base de la toute dernière loi de lutte contre le terrorisme, qui punit très sévèrement l'apologie du terrorisme, après que Dieudonné a publié un message sur le Web se revendiquant comme « Charlie Coulibaly ». Sa garde à vue ne signifie cependant pas qu'il sera condamné.Enfin, dans le cas précis des caricatures de Mahomet republiées par Charlie Hebdo, rappelons que le droit français ne sanctionne pas le blasphème – une disposition en ce sens existe encore en Alsace et en Moselle, héritage historique du concordat, mais n'est plus appliquée, et plusieurs responsables religieux ont réclamé la semaine dernière son abrogation définitive.« Mon commentaire sur FaceBook a été supprimé, on a violé ma liberté d'expression »La liberté d'expression est un principe légal qui vous protège, mais il n'impose pas à un tiers d'accueillir vos propos. Tout comme le patron d'un café peut vous demander de ne pas hurler d'obscénités dans son établissement, les plates-formes Internet, qu'il s'agisse du français Dailymotion ou de l'américain Facebook, ont tout à fait le droit de fixer leurs propres règles – à condition qu'elles respectent la loi française. Facebook interdit par exemple, et tout à fait légalement, les photos de nus, ou les propos “agressifs” – une catégorie bien plus large que celle de la loi qui sanctionne les appels à la haine.Comme le résume le dessinateur américain XKCD, la liberté d'expression n'oblige pas les gens qui sont en désaccord avec vous à vous écouter !J'aurais dû traduire ce strip depuis longtemps. C'est pour toi, Éric. http://t.co/DTJfWGAhD2— Maitre Eolas ✏️ (@Maitre_Eolas)require(["twitter/widgets"]);« Twitter laisse fonctionner des comptes néonazis et a bloqué le mien » »Twitter et les réseaux sociaux en général n'emploient pas des armées de modérateurs chargés de lire les tweets de tous les utilisateurs. Ils demandent à ces derniers de « faire la police » en signalant les comptes aux contenus offensants, avant d'éventuellement envisager de les bloquer. La loi sur la confiance dans l'économie numérique permet à ces services de disposer d'un régime de responsabilité allégé : ils sont « simplement » tenus de supprimer dans un déli raisonnable les contenus contraires à la loi qui leur sont signalés.Par ailleurs, certains sites, et notamment Twitter, appliquent plutôt une philosophie héritée de la conception américaine de la liberté d'expression, beaucoup plus permissive que celle qui a cours en France et en Europe. Les géants du Web appliquent depuis longtemps une pratique « géographique » du blocage, certains contenus illégaux en France pouvant être légaux dans d'autres pays. Ces grandes sociétés tendent donc à pratiquer un blocage « géographique » : elles ne suppriment par exemple pas un compte à connotation nazie, illégal en France ou en Allemagne, mais bloquent son accès dans les deux pays. Cette forme de « jurisprudence privée » a émergé après un procès retentissant contre eBay, aux tous débuts du développement de l'Internet grand public : attaqué parce qu'il vendait des objets nazis, le site avait décidé de bloquer ces enchères en France et en Allemagne, mais de les laisser librement accessibles aux Etats-Unis.« C'est le règne de la pensée unique et de la bienpensance bobo qui veut censurer notre liberté de nous exprimer »,  « c'est la faute du gouvernement PS », « c'est la faute de Sarkozy si on ne peut plus rien dire dans ce pays »La loi sur la presse date de 1881, bien avant mai 1968.Par ailleurs, les gouvernements successifs, de droite comme de gauche, ont apporté depuis les années 1980 de nouvelles limites à la liberté d'expression – régulièrement avec les voix de l'opposition. Sous des gouvernements de gauche, on peut rappeler notamment la loi Gayssot (qui sanctionne la négation de crimes contre l'humanité) ou la toute dernière loi de lutte contre le terrorisme (également votée très largement par l'opposition). Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, une proposition de loi réprimant la négation du génocide arménien avait finalement été censurée par le Conseil constitutionnel, mais François Hollande s'était engagé durant sa campagne à présenter un nouveau texte en ce sens. Ce qu'il n'a toujours pas fait. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444463', 25258, '', 'pixels_1', 'desktop']); require(["lmd/core/advert/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=pixels_1]', '#articleBody'); });Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.01.2015 à 15h29 • Mis à jour le14.01.2015 à 18h41 Etudiants ingénieurs à l’Institut polytechnique des sciences avancées d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), Julie Blandin, Rockya Cissé, Arthur Bossebeuf et Guillaume Aumont ont tous participé à une minute de silence en hommage aux victimes de Charlie Hebdo. Les jeunes qui la contestent ? « On peut les comprendre : il y a la liberté d’expression, et chacun peut dire ce qu’il veut », croient-ils savoir. « Si on n’est pas d’accord, on peut aussi le dire, expliquent-ils en chœur. Il ne faut pas faire l’apologie de ces crimes et il faut que chacun respecte l’opinion des autres. »Quelques jours après les attentats, dont celui de Charlie Hebdo, qui ont fait 17 morts, le sujet reste sensible et beaucoup de ceux qui l’abordent préfèrent rester anonymes. Dès lors que l’on évoque le cas du polémiste Dieudonné et la contestation de la minute de silence.A la sortie du lycée Buffon, boulevard Pasteur à Paris, un élève de 1re appelle à une distinction nette : « Les caricatures, c’est les journalistes, c’est pour ça qu’on les a “butés” : les dessinateurs qui sont morts, ils se moquaient. Dieudonné, lui, il fait l’apologie du terrorisme, il le glorifie, ça, ce n’est pas normal. » Mais les débats au lycée lassent d’autres élèves qui, en réaction, lancent à propos de Dieudonné et Charlie Hebdo : « C’est la même chose, c’est pareil ». « On en a marre. Je suis Charlie, la manif, tout ça, ça ne va rien changer », protestent des lycéennes. « Les caricatures de Charlie étaient poussées, certes, mais il n’y avait jamais d’incitation à la haine. Ce n’est pas comme Dieudonné, qui revendique encore une fois sa maladie raciste en soutenant par ses propos les acteurs du tueur de l’hypermarché casher », affirme au contraire une élève de 2nde de Gabriel-Fauré, dans le 13e arrondissement de Paris.Lire les témoignages d’enseignants : Dans les collèges et lycées, le soutien à « Charlie Hebdo » loin de faire l'unanimité« Toucher à quelque chose de sacré, c’est blessant »Même si elle reconnaît que les dessins de Charlie Hebdo ont pu blesser : « Moi, je ne suis pas musulmane, alors je peux dire “Je suis Charlie”. Mais les musulmans de mon lycée, qui se sont sentis offensés, même s’ils sont choqués par les attentats, ils préfèrent dire : “Je suis Ahmed”. D’ailleurs, je les comprends. »Coiffée d’un voile noir, une étudiante de première année en biologie à l’université Paris- Diderot explique aussi qu’elle a manifesté dimanche, contre « la terreur et les tueries » mais sans pancarte « Je suis Charlie » : « On réagit tous à ce climat de terreur et aux fusillades car on est tous concernés, on est tous français. Personnellement, je ne cautionne pas les caricatures, mais ça ne justifie bien sûr pas de tuer. » « Il faudrait réguler la liberté d’expression, qui n’est pas absolue. Toucher à quelque chose de sacré, c’est blessant », dit-elle.A la cafétéria de l’université Paris-Diderot, un groupe de trois étudiants en master de sociologie et philosophie politique se retrouve pour la première fois depuis les événements, préparation des partiels oblige. Le débriefing est très critique : « Moi, je ne suis pas allé à la marche, dit l’un d’entre eux. Je sentais beaucoup d’éléments qui allaient m’énerver comme le mot d’ordre “Je suis Charlie”. Je ne voulais pas participer à une injonction collective. Soit on est dans l’union nationale, soit on est dans le complotisme, critique-t-il. Je condamne les attentats mais j’ai peur d’un “Patriot Act” qui suspende nos libertés. Moi, je n’aime pas Charlie : mes parents aimaient Hara-Kiri et ça leur a fait un coup mais moi, par exemple, je ne me reconnais pas du tout dans la ligne du Charlie Hebdo de Philippe Val et Caroline Fourest. » Le jour du rassemblement, une de ses camarades dit avoir été prise d’un gros sentiment de culpabilité : « D’un côté, il y avait la dimension défense des valeurs républicaines, auxquelles je crois à mort, et en même temps, la France n’a pas une politique très claire vis-à-vis de l’étranger, souligne-t-elle. Une marche ne réglera pas tous les problèmes, de même qu’elle n’occulte pas la responsabilité des Etats occidentaux dans la montée des extrémismes. » Finalement, cette jeune fille blonde aux lunettes multicolores a été défiler pour défendre la liberté d’expression. Et laisser de côté la présence de chefs d’Etat opposés à la liberté d’expression, de dictateurs. Même si elle a regretté leur présence. « Moi, j’y suis allé pour sentir le mouvement collectif mais, intellectuellement, je pense qu’il y a trop d’indignation sélective, de hiérarchisation dans la valeur des vies : cinq journalistes français mobilisent, pas des millions de Congolais ou les victimes des guerres contre le terrorisme en Irak, en Afghanistan ou au Mali », ajoute une autre étudiante.Lire notre décryptage : « Charlie », Dieudonné, réseaux sociaux... la foire aux questions de la liberté d'expressionLa vraie question, celle du respectA l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, Sophia, une étudiante géorgienne, affirme ne pas comprendre la différence entre les propos de Dieudonné et les caricatures des journalistes qui ont été tués, qui sont pour elles « des marques d’irrespect ». « Evidemment, je suis contre le terrorisme, donc contre Dieudonné, mais je ne suis pas davantage en faveur de ces caricatures. En effet, leurs auteurs, à mon avis, ne respectaient pas les habitants de la France, et notamment ses habitants musulmans qui composent une partie importante de la population, insiste-t-elle. C’est pareil pour Dieudonné : il ne respecte ni les juifs ni les catholiques. Aucun principe supérieur ne peut justifier tant d’irrespect. La vraie question que pose toute cette histoire, ce n’est pas celle de la liberté d’expression, c’est celle du respect. »Provocation, satire… Pour cette étudiante à l’Institut international de communication de Paris, il existe bien une « énorme » différence : « J’aimais bien Dieudonné, il me faisait rire, mais là, c’est du foutage de gueule. Alors que la France est en deuil, il ne trouve qu’une chose à faire : rajouter de l’huile sur le feu [en disant se sentir « Charlie Coulibaly » sur son profil Facebook juste après le rassemblement]. Ce n’est pas nécessaire. Il y a une nuance dans la liberté d’expression que Dieudonné ne saisit plus. Je dois avouer n’avoir jamais été une grande fan de Charlie Hebdo. Cela ne m’a pas pour autant empêcher d’aller manifester, mercredi et dimanche. Dire que l’on se sent à moitié terroriste comme l’a fait Dieudonné, alors même que la peur des attentats rapproche les Français, ce n’est même plus de la provocation. C’est dire non à l’unité nationale qui cherche à se former. C’est refuser la citoyenneté. C’est un geste éminemment critiquable… »Romain Chapel et Adrien de Tricornot 14.01.2015 à 14h42 • Mis à jour le 14.01.2015 à 15h50Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/01/14/ces-lyceens-marchent-600-kilometres-pour-charlie_4555362_4401467.html"data-title="« Charlie Hebdo » : de Bordeaux à Paris, des lycéens se lancent dans une marche de l'unité"data-picture="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/13/400x300/4555528_7_bf46_quelques-uns-des-lyceens-participant-a-la-m_469781d3d352d4050d3166af861e6212.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/01/14/ces-lyceens-marchent-600-kilometres-pour-charlie_4555362_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" « Nous marchons pour la liberté d'expression et le vivre-ensemble », souffle Sharleen, 17 ans, tandis que le bruit assourdissant d'un camion couvre sa voix. Cette lycéenne est partie avec une dizaine de camarades de Bordeaux, mardi 13 janvier, avec la ferme intention de rallier à pied le siège de Charlie Hebdo, à Paris. « Une marche de l'unité », longue de 569 kilomètres, en hommage aux victimes des attentats de la semaine dernière.Dix étapes sont prévues. Près de 60 kilomètres par jour, de quoi user ses semelles. « Ça va être dur, mais on est super motivés », lance Zelda, l'autre jeune fille du groupe, scolarisée au lycée Montaigne de la ville. « Nous marchons pour aller à la rencontre des gens et pour lutter contre les amalgames », explique-t-elle.UN REPAS CHAUD OFFERT PAR LES HABITANTSLa pluie qui s'abat ne les freine pas, pas plus que le froid. « Nous sommes partis préparés, s'exclame Sharleen, essoufflée. Nous avons des vêtements imperméables, des bouteilles d'eau et des trousses de soin si l'un d'entre nous se blesse. » A 17 heures, le jour décline déjà, et il ne reste que quelques kilomètres avant d'atteindre la première étape : Montendre (Charente-Maritime), une ville de 3 000 habitants, où le maire les attend sur le perron de l'hôtel de ville.S'ils n'y arrivent pas avant la tombée de la nuit, une camionnette les aidera à achever leur étape. Sans éclairage, « il est trop dangereux de marcher de nuit sur les routes », assure Sharleen. Leurs sacs à dos enfin déposés au sol, ils pourront alors profiter d'un repas chaud offert par les habitants et se reposer dans un gymnase, à l'abri des intempéries.« Nous avons prévenu les dix communes-étapes de notre passage et elles ont toutes été enthousiasmées par le projet », dit Nicolas Faguen, permanent de la FIDL (Fédération indépendante et démocratique lycéenne) de Bordeaux. Ce syndicat lycéen apporte son aide financière et logistique aux marcheurs. Il assumera notamment le coût des billets de train pour le retour. « Les mairies ont accepté sans hésiter de nous héberger pour la nuit et de nous nourrir gratuitement », ajoute Zelda.  DEUX WEEK-ENDS POUR RATTRAPER LES COURSAngoulême, Orléans, Etampes. Le long du parcours, « un appel a été lancé pour ceux qui souhaitent marcher avec nous jusqu'à la capitale », explique Sharleen. Le groupe espère bien quelques signes de soutien, un peu de réconfort et quelques mètres de marche partagée. « Des automobilistes nous klaxonnent en passant près de nous et lèvent leur pouce, ça remonte le moral. »Dix jours sur les routes, c'est autant d'absence sur les bancs du lycée. Leurs professeurs les soutiennent et leur fourniront les documents des cours manqués par e-mail, assure Nicolas Fagnen. Par ailleurs, ils sont en discussion avec une entreprise de soutien scolaire. Elle devrait leur dispenser gratuitement des cours de rattrapage pendant deux week-ends afin de les aider à préparer leur bac blanc.L'arrivée à Paris est prévue le 23 janvier, si les lycéens parviennent à tenir le rythme, soutenu. La FIDL se charge d'organiser le comité d'accueil. Sur le blog, la page Facebook et le compte Twitter de cette marche, la mobilisation frémit déjà, et si ça continue comme ça, « peut-être que nous convieront des personnalités politiques et médiatiques », annonce Nicolas Fagnen. Les lycéens ont emporté avec eux une pancarte qu'ils afficheront devant le siège de Charlie Hebdo. Y est écrit, au feutre bleu : « Ils ont voulu blesser la France, ils l'ont fait marcher. »Matteo Maillard width="314" height="157" alt=""Nous sommes tous Charlie" , pancarte brandie lors de la marche républicaine du 11 janvier à Paris." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/14/314x157/4556182_3_617b_nous-sommes-tous-charlie-pancarte-brandie_3f4acd504cf45f1ab366c0867f5e5671.jpg" « La vraie question, ce n’est pas celle de la liberté d’expression, c’est celle du respect » Des enseignants témoignent de l'atmosphère dans leurs classes après les attentats en région parisienne. width="314" height="157" alt="Difficile retour à la normale" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/14/314x157/4555796_3_a7ce_difficile-retour-a-la-normale_5741b3ee59f72bd55f208b411a1601f9.jpg" Mondialisation : le phénomène « Je suis Charlie » est un cas d'école Fondatrice de Leetchi.com, Céline Lazorthes a suivi le MS management et nouvelles technologies d’HEC et Télécom Paris en 2008. C’est là que lui est venue l’idée de lancer son système de cagnotte en ligne. width="314" height="157" alt="" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/13/314x157/4555485_3_a6bc_2015-01-13-33b8eb4-11125-1hkww3z_d66d39e3ac6e946d7ac30a876cee8606.jpg" « Les universités doivent investir le marché de la formation continue » 14.01.2015 à 14h15 • Mis à jour le14.01.2015 à 16h50 | Eric Nunès Les images étaient belles, dimanche 11 janvier. Celles d'un peuple uni derrière des valeurs communes, un moment de grâce républicaine qui ressemblait à de l'unité nationale. Mais dans les collèges et les lycées de la République, l'heure n'est pas forcément au recueillement ou à la main tendue. Plusieurs professeurs ont répondu à un appel à témoignages du Monde.fr. Les noms des professeurs ont été modifiés.Dos aux tableaux noirs de leurs salles de classe, ces enseignants expliquent leurs difficultés à faire passer un message humaniste à nombre de leurs élèves. Ils soulignent toutefois l'occasion qui leur est offerte de rappeler quelques principes, comme la liberté d'expression ou la laïcité.Lire le reportage : A Saint-Denis, collégiens et lycéens ne sont pas tous « Charlie »« Charlie l'a cherché »Professeur ardéchois, Christian C. souligne que les élèves musulmans sont également les victimes de la défiance que ne manqueront pas d'engendrer ces attentats . « Il faut entendre ces élèves dire qu'ils ont peur qu'on les montre du doigt, les entendre dire à quel point l'islam n'a strictement rien à voir avec les terroristes, que les terroristes ne sont pas musulmans... et les entendre dire combien ils sont sincèrement choqués par certains dessins de Charlie Hebdo. »Si la majorité des élèves ont été marqués par la violence des tueries, nombreux sont aussi ceux qui « trouvent que Charlie Hebdo l'a bien cherché », témoigne Christophe T., professeur d'anglais dans le nord de Paris. Même discours dans un lycée professionnel lyonnais :« C'est bien fait pour eux, ils n'avaient qu'à ne pas insulter le Prophète », rapporte Alban N., résumant ce qu'il a entendu de la part de certains élèves dans sa classe.Des propos qui trouvent un écho bien au-delà des zones urbaines et périurbaines. Dans un collège rural des Alpes-de-Haute-Provence, Sylvie S., professeure de mathématiques, entend également : « Il ne fallait pas insulter, on va répliquer ! » Ces réactions sont « minoritaires», mais loin d'être isolées, selon les dizaines de témoignages reçus.Lire aussi : Dans une classe de 6e à Paris : « Les élèves ont besoin de parler de l'attentat contre "Charlie Hebdo" »Deux poids deux mesures« On n'est pas Charlie ! » Pour les élèves d'un cours pour jeunes adultes bruxellois, le message est clair, selon leur professeur d'économie, Paul-Henri G : « On en a marre de toujours se faire insulter. » Dans la salle de classe, « on ne voit pas la différence entre la caricature de la religion par Charlie et l'insulte des religionnaires ou l'incitation à la haine de Dieudonné », analyse l'enseignant.Il y aurait « deux poids deux mesures ». C'est le point de vue de collégiens parisiens rapporté par Elias C., enseignant. D'un côté, « Dieudonné avait été censuré et empêché de s'exprimer au théâtre alors que Charlie Hebdo avait pu continuer à se moquer de l'islam et du prophète Mahomet ». Pourquoi rendre hommage aux victimes des attentats de Charlie Hebdo et pas « une minute de silence pour les Palestiniens ou l'Afrique? », ont interpellé des collégiens.Lire l'interview d'Abdelkrim Branine, rédacteur en chef de Beur FM : « Il faut écouter ceux qui disent “Je ne suis pas Charlie”»Le décalage est également médiatique, selon Bertrand L., professeur dans un lycée havrais : « Certains élèves semblaient vaguement fascinés, admiratifs de l'action menée par les terroristes... Le contraste est saisissant avec les reportages télévisés, montrant des jeunes, issus visiblement des 'beaux quartiers parisiens', effondrés et aux réactions pleines d'humanité. »Quelles sont les valeurs que doit défendre la République ? L'éducation nationale doit jouer un rôle majeur dans la formation civique de jeunes dont « les seuls interlocuteurs à la maison sont les réseaux sociaux », estime une enseignante de Seine-Saint-Denis. « Il faut trouver un programme commun et national pour apaiser cette situation et faire comprendre que la laïcité est notre fondement », souligne-t-elle.« J'ai une classe d'adolescents de 16 à 17 ans, raconte Sarah C., enseignante en Suisse. Beaucoup ne comprenaient pas le mot 'intégriste' issu de la caricature de Charlie Hebdo. Pour la plupart, 'intégriste' voulait dire : 'celui qui intègre' ! Une fois l'explication du mot fournie, un élève a réagi : 'Mais madame, eux aussi utilisent des mots qu'on ne comprend pas ! ». « L'éducation est précieuse », estime l'enseignante.Lire également : « Charlie », Dieudonné… : quelles limites à la liberté d'expression ? Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.01.2015 à 13h04 • Mis à jour le14.01.2015 à 15h59 | Raffaele Poli (Responsable de l’Observatoire du football du Centre international d’étude du sport) Chaque mois, l'Observatoire du football du Centre international d'étude du sport (CIES) décrypte pour Le Monde les grandes tendances qui traversent le football européen. Le mercato d’hiver bat son plein. Beaucoup de supporteurs espèrent que leurs clubs se montrent ambitieux en engageant de nouvelles recrues. Les analyses menées au sein de l'Observatoire du football du CIES montrent cependant que le succès dépend bien plus de la capacité à garder durablement les meilleurs éléments que du nombre de transferts réalisés.Barcelone, Real Madrid, Bayern Munich, Chelsea : qu’est-ce qui les différencie des équipes rivales ? On pourrait mentionner leur richesse, mais d’autres clubs, comme Manchester City ou le Paris-Saint-Germain, disposent aussi de moyens considérables. Contrairement à ces derniers, cependant, ils ont récemment gagné la Ligue des champions et ont terminé à la première place de leur groupe lors de l’édition actuelle. Ils se situent en outre aux 25 premières places du classement européen des équipes avec les effectifs les plus stables : Real Madrid (4e), Barcelone (6e), Bayern Munich (10e) et Chelsea (24e). Manchester City pointe à la 41e place et Paris- Saint-Germain n’est que 115e. Lire : Le classement européen des équipes les plus stablesAutre caractéristique intéressante : l’âge moyen de recrutement des membres actuels de l’effectif des quatre derniers vainqueurs de la Ligue des champions se situe entre 22,3 ans pour Real Madrid et 23,8 ans pour Chelsea. Cette valeur monte à 24,5 ans pour le Paris-Saint-Germain et jusqu’à 25,6 ans pour Manchester City.Ces données montrent que le succès se planifie. Avec d'énormes moyens financiers, Manchester City et le PSG ont certes gagné rapidement des titres dans leur pays, mais devront vraisemblablement attendre encore quelques années pour triompher en Ligue des champions. Pour ce faire, si l'Union européenne de football association (UEFA) le permet, ils devront investir encore des sommes considérables pour garder leurs meilleurs éléments, tout en en ayant le nez fin pour recruter les nouveaux Yaya Touré ou Zlatan Ibrahimovic.Sans cela, les compétitions européennes risquent fort de devenir encore plus ennuyeuses qu'elles ne le sont déjà. Désormais, pour les grosses écuries, la phase de poule constitue en effet une sorte d'échauffement. Au fil des ans, il y a de moins en moins de prétendants non seulement à la victoire, mais aussi à une « simple » place en quarts de finale.UNE MEILLEURE REDISTRIBUTION DES INDEMNITÉS DE TRANSFERTPour élargir le cercle des équipes ambitieuses, les instances dirigeantes du football feraient bien de renforcer les mécanismes de redistribution au sein du football professionnel, notamment en ce qui concerne les droits télévisuels et les indemnités de transfert. Sur ce dernier plan, pourquoi ne pas répartir systématiquement les sommes payées à toute la chaîne des clubs ayant contribué au développement des joueurs, au prorata du nombre de saisons ou de matchs disputés dans chaque équipe ?De cette manière, les clubs pourraient monnayer de manière bien plus importante et durable qu'aujourd'hui les efforts consentis en matière de formation. L'Olympique de Marseille, par exemple, aurait ainsi pu gagner un bon pactole lors du transfert de Samir Nasri d'Arsenal à Manchester City (28 millions d'euros). Et Lille aurait pu faire de même à l'occasion du transfert de Yohann Cabaye de Newcastle au Paris-Saint-Germain (27 millions d'euros).Ainsi, une meilleure redistribution des indemnités de transfert encouragerait les équipes à se focaliser encore davantage sur la valorisation de joueurs formés localement, au lieu de spéculer à outrance sur le marché des transferts. Dans un contexte de financiarisation du football où les joueurs deviennent des marchandises, la formation est de plus en plus sacrifiée sur l'autel du business. Comme le montre l'Atlas digital de l'Observatoire du football, le pourcentage de joueurs formés au club dans 31 championnats européens de première division a atteint un minimum historique lors de la saison en cours (20,1 %). Parallèlement, le turnover de joueurs n'a jamais été aussi élevé : 41,5 % des membres des effectifs actuels ont été recrutés après le 1er janvier 2014.L'ABANDON DE LA FORMATION AU PROFIT DE LA SPÉCULATIONL'abandon de la formation au profit de la spéculation n'est pas profitable au football. Il en va de même de la compétitivité des équipes. Le premier rapport mensuel de l'Observatoire du football montre en effet que depuis 2009, 34 % des équipes ayant recruté plus de 15 joueurs en début de saison ont fini par descendre de catégorie. Leur probabilité de relégation est deux fois plus élevée que pour les clubs ayant engagé entre 11 et 15 joueurs (17 %) et trois fois plus élevée que pour les équipes avec dix nouvelles recrues au plus (10,6 %). Les nombreuses analyses menées lors des dix dernières années montrent que la stabilité des effectifs confère aux clubs un avantage compétitif sur les équipes rivales, que ce soit sur le plan sportif (meilleurs résultats à court et moyen terme) ou économique (plus grande capacité à intégrer des joueurs formés localement et à générer des plus-values en cas de transfert).Des indicateurs de stabilité comme la permanence moyenne des joueurs dans le club d'appartenance ou le pourcentage de nouvelles recrues dans l'effectif prennent ainsi tout leur sens pour juger de la pertinence des stratégies de gestion mises en place. Au-delà du renforcement des mécanismes de redistribution, pour protéger le football contre les mauvaises pratiques de certains dirigeants, encourager la formation et accroître la compétitivité des équipes, il serait donc également opportun de réfléchir à l'introduction de limites dans le nombre de transferts consentis. Il s'agirait notamment de définir aussi précisément que possible le niveau souhaité d'une telle limitation afin d'atteindre les buts escomptés sans entraver la libre-circulation des footballeurs, ni provoquer une distorsion du marché dans le respect du principe de la proportionnalité.En attendant, les supporters du Paris-Saint-Germain peuvent tout de même se réjouir de la stabilité grandissante de l'effectif de leur équipe (seulement cinq transferts en début de saison), en espérant que le fair-play financier ne sera pas un obstacle insurmontable pour recruter les quelques vedettes dont le club aura encore besoin pour franchir les dernières marches qui le conduiront vers les sommets européens.Raffaele Poli (Responsable de l’Observatoire du football du Centre international d’étude du sport) 19.01.2015 à 16h17 • Mis à jour le19.01.2015 à 17h08 Le dessinateur Riss, blessé lors de l'attentat contre Charlie Hebdo le 7 janvier, devrait sortir mardi 20 janvier de l'hôpital et devenir directeur de la publication du journal satirique, succédant à Charb, qui a été tué dans l'attaque, a-t-on appris lundi auprès du journal.Riss, de son vrai nom Laurent Sourisseau, 48 ans, était directeur de la rédaction de Charlie Hebdo depuis 2009 et dirigeait le journal avec Charb. « Il y avait deux patrons à Charlie Hebdo : Charb et Riss. Charb n'est plus là, mais Riss devrait sortir de l'hôpital lundi. Evidemment qu'on l'attend tous », avait déclaré la semaine dernière le rédacteur en chef Gérard Biard, à la veille de la parution du dernier numéro de Charlie Hebdo.PROCHAIN NUMÉRO EN FÉVRIERAvant de redémarrer avec Riss aux commandes, les rescapés de Charlie Hebdo comptent prendre deux semaines de repos ; un nouveau numéro devrait probablement sortir le 4 février. D'ici là, le « numéro des survivants » restera en vente. Paru le 14 janvier avec une caricature de Mahomet en « une », il suscite depuis sa sortie des manifestations, parfois violentes, dans certains pays musulmans.Lire : Le rédacteur en chef de « Charlie Hebdo » défend la « une » controverséeRiss a dessiné deux croquis de la main gauche pour ce numéro. L'un montre un dessinateur et un terroriste armé, avec comme légende « dessinateur à Charlie Hebdo, c'est 25 ans de boulot ; terroriste, c'est 25 secondes de boulot. Terroriste, un métier de feignant et de branleur ».Entre les dons et les recettes du numéro du 14 janvier, tiré à 7 millions d'exemplaires, Charlie Hebdo devrait réunir plus de 10 millions d'euros. 19.01.2015 à 13h44 • Mis à jour le19.01.2015 à 16h43 | Nicolas Chapuis Après dix jours passés à traiter les suites des attaques terroristes, François Hollande faisait lundi 19 janvier son retour sur le terrain des questions économiques et de l’emploi. Devant l’ensemble des représentants syndicaux et patronaux, le chef de l’Etat a présenté ses vœux « aux forces vives de la nation ». Il en a profité pour les appeler à faire preuve de responsabilité dans les négociations sociales : « Vous veillerez dans les décisions que vous prendrez à être à la hauteur de ce qui s’est produit dans notre pays. » Dans son discours, le président a évoqué longuement les attentats des 7 et 9 janvier, estimant que « l’économie est, avec la sécurité, une condition de la cohésion de notre pays ». « Il y a des intérêts et des sensibilités différents dans cette salle, mais la cause de la cohésion de notre pays nous rassemble tous », a-t-il lancé aux partenaires sociaux. Les vœux présidentiels intervenaient dans un contexte social tendu. Les syndicats et les représentants du patronat ont échoué dans la nuit de vendredi à samedi à se mettre d’accord sur la réforme des seuils sociaux et sur la modernisation du dialogue social. Ils doivent se retrouver jeudi pour une ultime séance de travail. « Cela doit être le dernier rendez-vous. Un échec aurait des conséquences qui iraient bien au-delà de cette réforme », a prévenu François Hollande, l’air grave.Une prise de position qui n’a pas plu au numéro un de FO. Selon Jean-Claude Mailly, le chef de l'Etat « fait pression pour qu'il y ait un accord » or « ce n'est pas de son rôle et ce n'est pas respectueux de la liberté de négociation ».Les négociations sociales restent suspenduesLe chef de l’Etat a également profité de ses vœux pour demander aux partenaires sociaux de passer à la vitesse supérieure pour la mise en place du pacte de responsabilité : « Un mouvement est engagé : 11 branches représentant des millions de salariés ont trouvé un accord. Ce rythme est encore trop lent, d’autres branches devront donc prendre le chemin et accélérer la marche. »Pas question pour autant de revenir sur ce qui a fait sa méthode depuis trois ans. Le dialogue social « a fonctionné avec la signature de plusieurs accords interprofessionnels », a estimé le chef de l’Etat, avant d’ajouter : « Le dialogue social respecte la position de ceux qui signent comme de ceux qui ne signent pas. » Un message adressé en premier lieu à la CGT, représentée par Philippe Martinez, chargé d’assurer l’intérim après la démission de Thierry Lepaon, mais dont la candidature a été rejetée pour le poste de secrétaire général.Sortir du marasmeSur le chômage, François Hollande a promis que l’Etat continuerait à soutenir sa politique d’emplois aidés en 2015. « 380 000 personnes seront concernées cette année », a-t-il expliqué. Le chef de l’Etat compte toujours sur un redressement de l’économie pour sortir du marasme. Appelant l’Europe à accélérer sa politique d’investissement, il a assuré que « la Banque centrale européenne va racheter jeudi des dettes souveraines ».En attendant Mario Draghi (et la croissance)Enfin, le président a tracé les perspectives de développement pour l’économie française, avec en ligne de mire la conférence climat de 2015, qui doit être « une opportunité pour nos entreprises parce que nous sommes les meilleurs dans beaucoup de secteurs. » Il a également défendu le projet de loi Macron, sur lequel les députés socialistes se sont divisés tout le week-end, notamment sur le volet travail du dimanche et droit du travail.Le travail du dimanche divise toujours le PSA l’issue de ces quarante-cinq minutes de discours, conclues sur un appel à l’unité nationale – le nouveau mantra présidentiel – ses conseillers ont refusé de se réjouir trop vite de la forte poussée enregistrée dans différents sondages. « On critiquait leur fiabilité quand ils étaient bas, on ne va pas dire qu’ils sont crédibles maintenant, expliquait l’un deux. Les Français ont considéré que le président avait bien fait son travail, mais ça ne change rien au fait qu’ils attendent des résultats sur l’économie. » Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.01.2015 à 12h32 • Mis à jour le19.01.2015 à 14h56 Syndicats et patronat se retrouveront à nouveau, jeudi 22 janvier, pour tenter de parvenir à un accord sur la modernisation du dialogue social, après avoir échoué à aboutir en fin de semaine dernière.Les organisations patronales (Mouvement des entreprises de France – Medef –, Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises – CGPME –, Union professionnelle artisanale – UPA) et syndicales (Confédération générale du travail – CGT, Confédération française démocratique du travail – CFDT –, Force ouvrière – FO –, Confédération française des travailleurs chrétiens – CFTC –, Confédération française de l'encadrement-Confédération générale des cadres – CFE-CGC) devaient en principe boucler les discussions vendredi, mais après une séquence record (deux jours et une nuit complète), la partie patronale (Medef et UPA, sans la CGPME) a fini par renoncer à l'aube à présenter un nouveau texte. Le Medef n'est pas parvenu en interne à déterminer les concessions aux exigences syndicales acceptables par ses adhérents.LA FIN DU CHSCTSelon le négociateur CFTC Joseph Thouvenel, il n'est pas certain à ce stade qu'un nouveau texte soit présenté en amont de la réunion de jeudi. Celle-ci démarrera à 10 heures au siège du Medef. L'organisation patronale a confirmé avoir proposé aux syndicats de se retrouver à cette date.Les partenaires sociaux ont entamé, à la demande du gouvernement, il y a quatre mois, cette négociation difficile qui aurait déjà dû aboutir à la fin 2014. Pour alléger les contraintes des entreprises et les seuils sociaux, le Medef et l'UPA veulent regrouper toutes les instances de représentation du personnel (comité d'entreprise, le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail – CHSCT – et les délégués du personnel), dans les entreprises de plus de 11 salariés en un « conseil d'entreprise ».En contrepartie, ils proposent un droit de représentation « universel » pour tous les salariés. Il doit permettre à ceux des très petites entreprises (TPE, moins de 11 salariés) de trouver conseil auprès d'une instance externe dans chaque région.Lire l'analyse : Les négociations sociales restent suspendues 19.01.2015 à 11h57 • Mis à jour le19.01.2015 à 15h12 | Jean-Michel Normand Si certaines marques utilisent encore des jeunes filles comme de purs faire-valoir sur les stands des salons automobiles, d’autres en font de précieuses sources d’information sur les consommateurs… C’est assez ridicule et parfois même affligeant, mais c’est ainsi. Les minauderies de mannequins à demi dénudés font partie intégrante, quoique à des degrés divers, du folklore des salons automobiles.Ces dernières années, les expressions les plus accentuées d’une conception réduisant la voiture à une figure à caractère sexuel (et, donc, féminine puisque « la bagnole » serait exclusivement une affaire d’hommes) se situent dans les manifestations organisées en Russie et en Chine.Dans ce dernier cas, peut-être va-t-il falloir employer le passé. Les organisateurs du salon de Shanghai, qui s’ouvrira le 20 avril prochain, viennent en effet de faire savoir aux constructeurs qu’il était envisagé d’interdire le recours aux mannequins sur les stands, dites « booth babes ».Salon de l’automobile aux allures de boîte de nuitIls ne font là que relayer une recommandation du gouvernement chinois, devenue de plus en plus insistante depuis le dernier salon de Guangzhou, en novembre, qui fit l’objet de vives critiques de la part des médias officiels. Certains s’offusquèrent d’assister à une « exposition de chair fraîche ».Il semble que ces velléités de remise au pas ne sont pas seulement dictées par un souci moralisateur visant à combattre la « vulgarité » sur les stands des constructeurs nationaux. La bousculade du 1er janvier à Shanghaï, qui a fait 36 morts lors d’un mouvement de foule (une enseigne avait fait pleuvoir des flyers publicitaires ressemblant à des billets de banque), semble avoir incité les autorités à se montrer plus rigoureuses sur les conditions d’organisation de certains événements.Nouvel An endeuillé en Chine après une bousculade meurtrière à ShanghaïIl est vrai que, sur les salons chinois, les prestations des « girls » autour d’un nouveau modèle suscitent toujours une forte affluence. La décision de les bannir n’est pas encore prise mais on peut s’attendre à ce que le prochain salon de Shanghaï ressemble un peu moins que les précédents à une boîte de nuit.Les salons automobiles qui se tiennent aux États-Unis ou en Europe de l’Ouest sont, de ce point de vue, moins caricaturaux. Le machisme n’en conserve pas moins quelques beaux restes.Quelques constructeurs en quête de notoriété, de même que certaines marques italiennes, usent et abusent de l’image de la pin-up alanguie sur une carrosserie. Nombre de sites automobiles ont aussi le bon goût d’organiser régulièrement l’élection de « la miss du salon » de Paris ou de Genève.De la « booth babe » à la « spécialiste du produit »Sur les stands, les autres figures féminines incontournables que sont les hôtesses d’accueil ont, de leur côté, vu leurs fonctions s’élargir au cours des années. Longtemps cantonnées à la distribution de documents publicitaires, ces jeunes femmes sont depuis belle lurette formées à délivrer des informations techniques et commerciales aux visiteurs.Avec le rebond du marché automobile outre-Atlantique, les constructeurs qui exposent lors des salons américains recourent deux fois plus à ces « spécialistes du produit », dont le casting est largement fondé sur des critères physiques, observe un récent article du Wall Street Journal. Des apprenties mannequins ou actrices rémunérées, assure le journal, jusqu’à 1 000 dollars par jour.Ces hôtesses ne sont pas (seulement) recrutées pour faire joli ni même pour vanter les performances ou l’aménagement intérieur d’une voiture mais pour scruter les réactions des visiteurs concernant certains aspects du véhicule, qu’il s’agisse de son style, de ses caractéristiques ou de son niveau d’équipement.Quelques-unes rédigent un briefing quotidien mais d’autres doivent remettre un rapport complet qui peut prendre deux mois de travail, assure le quotidien selon lequel il n’est pas rare que les marques prennent des décisions en fonction de ces observations. « Désormais, prévient le Wall Street Journal, les mannequins des salons automobiles vous étudient de près ». Juste retour des choses.Voir la video du Wall Street Journal : When Your Car Show Model Has an MBAJean-Michel NormandJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Mandraud (Moscou, correspondante) L'essentielUne foule importante a manifesté dans la République tchétchène contre les caricatures publiées par Charlie Hebdo.Le président, Ramzan Kadyrov, s'est lancé dans une diatribe « contre ceux qui insultent la religion musulmane »Depuis plusieurs jours, les mobilisations contre ces dessins satiriques représentant le prophète Mahomet se multiplient dans le monde. lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2f21rx"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2f21rx", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées à Grozny, capitale de la Tchétchénie, lundi 19 janvier, pour protester contre les caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo. Le ministère de l'intérieur de cette petite république musulmane qui fait partie de la fédération de Russie avance le chiffre de « un million de personnes », quand le ministre de l'intérieur russe évoque 800 000 personnes, soit 60 % de la population tchétchène. Mais des observateurs ont signalé la présence de manifestants venus de différents pays, dans cette ville de seulement 271 000 habitants. De grandes banderoles siglées de cœurs rouges et d'inscriptions en arabe proclamant leur amour pour le Prophète étaient visibles dans le cortège. « We love prophet Muhammad », brandissaient, en anglais, mais aussi en russe et en arabe, les protestataires qui ont lâché des centaines de ballons rouges dans le ciel porteurs du même message. Une foule majoritairement composée d'hommes a également prié, à proximité de la mosquée Akhmad-Kadyrov, du nom du président assassiné en 2004. L'imposant édifice, inauguré en 2008, est surnommé « le cœur de la Tchétchénie ».« SPECTACLE DE RUE » La manifestation de Grozny a été couverte en direct par la télévision nationale russe, signe d'un soutien tacite du président russe Vladimir Poutine. Sur une tribune, les dignitaires tchétchènes, dont le président, Ramzan Kadyrov, qui dirige la Tchétchénie d'une main de fer, se sont relayés. « Ceci est une manifestation contre ceux qui insultent la religion musulmane, a déclaré le dirigeant tchétchène. Nous n'autoriserons jamais qui que ce soit à insulter notre prophète. »En début d'après-midi, M. Kadyrov n'a pas hésité à se livrer à quelques caricatures verbales, en déclarant : « L'incident pourrait avoir été organisé par les autorités et services secrets des pays occidentaux souhaitant provoquer une nouvelle vague d'embrigadement pour l'Etat islamique. »Puis il a ajouté, selon les agences russes : « Nous voyons que l'Europe n'a pas tiré de leçons des événements sanglants de Paris. Au lieu de condamner les tireurs et ceux qui les ont provoqués en publiant leurs caricatures, les autorités françaises ont organisé un spectacle de rue en faveur d'une permissivité excessive. »TÊTE DE FILE DES « ANTI-CHARLIE »Depuis l'attentat commis le 7 janvier en France, qu'il a condamné du bout des lèvres, Ramzan Kadyrov a pris la tête de la contestation « anti-Charlie » dans la région, admonestant, et même menaçant, les médias russes qui se laisseraient « tenter par l'aventure » de publier des caricatures par solidarité.Meilleur allié de Vladimir Poutine après les deux guerres russo-tchétchènes des années 1994-1996 et 1999-2000, sans doute le dirigeant tchétchène a-t-il vu dans ce mouvement un moyen de redorer son image dans le monde musulman. Plusieurs ressortissants tchétchènes ont rejoint les rangs de l'Etat islamique en Irak et en Russie.Interdit de territoire par les Etats-Unis et l'Union européenne, Kadyrov se sert fréquemment de tels rassemblements pour réaffirmer son allégeance au gouvernement russe. La république tchétchène dépend en effet très largement du soutien financier et militaire de Moscou pour maintenir une paix fragile dans cette région. « SOLIDARITÉ AVEC LES MEURTRIERS »La manifestation a été diversement commentée. « Solidarité avec les meurtriers », grinçait sur son blog le journaliste et écrivain russe Andreï Malguine. Un rassemblement prévu à Moscou pour le 25 janvier, similaire à celui de Gozny, a été interdit par les autorités russes.Samedi, environ 15 000 personnes s'étaient rassemblées en Ingouchie, autre république du Caucase russe dont la population est majoritairement musulmane, pour protester contre les caricatures du Prophète. Des manifestations, parfois très violentes, se sont multipliées ces derniers jours dans le monde, notamment au Pakistan ou au Niger, où dix personnes sont mortes en marge des rassemblements.Lire aussi : Des milliers de manifestants dans le monde musulman contre les caricatures de MahometIsabelle Mandraud (Moscou, correspondante)Correspondante à MoscouSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sébastien Hervieu (Johannesburg, correspondance) « C’est la première fois de ma vie que je vois des inondations d’une telle ampleur », raconte Harry Phiri, joint dimanche au téléphone. Le commissaire du district de Nsanje, situé à l’extrême sud du Malawi, est pourtant habitué aux débordements des cours d’eau pendant la saison des pluies qui accompagne l’été austral.Mais cette fois-ci, les plaines se sont transformées en lacs, les maisons aux murs de terre se sont effondrées, les ponts détruits ont coupé les routes, et le représentant local a vite dû organiser les secours avec l’aide des autorités nationales. « Grâce à six bateaux et deux hélicoptères, nous avons pu secourir un millier d’habitants réfugiés dans les arbres, sur le toit de maisons ou sur des monticules, mais dans mon district, il y a encore près de 150 personnes dont nous n’avons pas de nouvelles. »Le responsable craint aussi le sort réservé aux déplacés de sa région : « 85 000 personnes ont dû fuir leurs maisons en courant devant l’arrivée des eaux, ils ont tout perdu, manquent de tout, et doivent souvent dormir à même le sol, y compris dans des salles de classe. »Insécurité alimentaireDébut janvier, des pluies torrentielles se sont abattues pendant plusieurs jours sur le petit Etat d’Afrique australe. Dans certaines zones, il serait tombé plus de 300 millimètres d’eau en à peine une semaine. Le président malawite, Peter Mutharika, a déclaré 15 des 28 districts du pays en état de catastrophe naturelle. Emportées par les eaux, 176 personnes sont décédées, selon les autorités, qui craignent un bilan final encore plus lourd. De nouvelles précipitations sont attendues dans les prochains jours.Le Mozambique, pays voisin, a aussi été victime des torrents d’eau. Vingt et une personnes y sont mortes, selon un bilan provisoire de l’Agence nationale de gestion des catastrophes. 53 000 Mozambicains ont dû quitter leur maison. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU a dénombré pour le Malawi près de 121 000 personnes déplacées, essentiellement dans le sud du pays.Dans le district de Nsanje, le plus touché par les inondations, une vingtaine de camps ont été établis pour accueillir les personnes sans abri. Le Programme alimentaire mondial prévoit d’acheminer par voie aérienne 100 tonnes de nourriture pour subvenir aux besoins de près de 80 000 personnes. La destruction des champs de maïs, l’aliment de base des Malawites, va accroître l’insécurité alimentaire d’une population, surtout les enfants, déjà en partie frappée par la malnutrition.« Eaux stagnantes »« Nous redoutons l’apparition d’épidémies de maladies comme le choléra à cause des destructions des latrines, de l’absence d’eau potable et de la promiscuité des gens qui se sont réfugiés chez des membres de leurs familles ou connaissances, explique Amaury Grégoire, chef de mission pour Médecins sans frontières au Malawi. Les eaux stagnantes risquent également de favoriser la reproduction des moustiques qui transmettent le paludisme, les enfants risquent par ailleurs d’être plus facilement atteints par la rougeole. »Ces dernières années, plusieurs pays d’Afrique australe ont été victimes de pluies intenses, à savoir des précipitations abondantes sur une courte période. Des météorologistes locaux estiment qu’elles sont de plus en plus fréquentes et pointent du doigt le réchauffement climatique.« En réduisant la capacité d’absorption des sols, la déforestation aggrave aussi les dégâts causés par les inondations, estime Gift Mafuleka, directrice adjointe du département gouvernemental de la gestion des catastrophes. Faute d’équipements, les habitants vont couper du bois pour se chauffer, s’éclairer et faire la cuisine, et les programmes de replantation sont insuffisants. »Zones inhabitablesMeurtri en 2000 par des inondations qui avaient fait près de 800 morts et des centaines de milliers de déplacés, le Mozambique a récemment développé un plan national de prévention. « Le Malawi a les moyens de faire face à des inondations, mais les autorités ne s’attendaient pas à une catastrophe d’une telle ampleur, des personnes âgées ont raconté qu’elles n’avaient jamais connu ça », estime un expert étranger en poste au Malawi.Les autorités ont déjà évoqué la possibilité de déclarer inhabitables certaines zones proches des cours d’eau. « Mais c’est souvent là où se trouvent les terres les plus fertiles, il ne sera pas facile de faire déménager ces populations qui vivent essentiellement de l’agriculture vivrière et qui perdraient ainsi leur gagne-pain », prédit Alex Mdooko, commissaire du district de Chikwawa (sud du Malawi), également touché par les inondations.Selon lui, « il faudrait peut-être alors imaginer une migration saisonnière, avec une maison au bord de l’eau pour la saison sèche et une autre sur les hauteurs occupée pendant la saison des pluies ». Une solution qui risquerait toutefois d’accroître la compétition pour une terre de plus en plus disputée en raison de l’augmentation de la population.Sébastien Hervieu (Johannesburg, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Le groupe français de télécommunications Alcatel-Lucent a confirmé, lundi 19 janvier, être sans nouvelles du responsable des ressources humaines de la coentreprise Alcatel Lucent Shanghai Bell, à travers laquelle il opère en Chine avec une société publique locale. Le siège français précise que Jia Lining « ne s’est pas présenté à son poste depuis le 14 janvier ».Un site d’information économique parmi les plus fiables du pays, Caixin, précisait dès vendredi que le véhicule de M. Jia a été retrouvé sur le pont suspendu Yangpu, qui relie l’est et l’ouest de Shanghaï et permet de franchir le fleuve Huangpu.Le site citait, sans la nommer, une source proche de la famille affirmant que M. Jia est introuvable et qu’il ne répond pas non plus à son téléphone.Selon des informations accessibles sur son profil sur différents réseaux sociaux chinois, Jia Lining a rejoint Alcatel Lucent Shanghai Bell en 1998 et a, en parallèle, passé, entre 2004 et 2007, un doctorat de ressources humaines à l’université Jiaotong de Shanghai.Publication sur un groupe de discussionLe contexte de cette soudaine disparition la rend d’autant plus mystérieuse. Alcatel est présent en Chine depuis le milieu des années 1980, en association avec une compagnie locale comme l’impose la réglementation chinoise – il s’agit du groupe de télécommunications Huaxin, placé sous la responsabilité de la Commission de supervision et d’administration des actifs de l’Etat chinois, car à capitaux publics.Dans un groupe de discussion ouvert par des responsables des ressources humaines d’entreprises publiques sur le très populaire réseau social WeChat, Jia Lining venait de publier une lettre portant des accusations détaillées de corruption et de mélange des genres avec leurs intérêts familiaux contre neuf cadres chinois d’Alcatel-Lucent.Une version de ce message circule sur le Web chinois, sans qu’il soit possible d’authentifier ni son auteur réel ni la véracité de son contenu.Son en-tête précise qu’elle a été rédigée par M. Jia, en tant que membre du syndicat de l’entreprise mais également représentant au sein du groupe du « Jiwei », la brigade anti-corruption du Parti communiste chinois (PCC). Suit alors une longue liste d’accusations s’étalant sur plus de 3 500 de caractères.Enquête interneAlcatel Lucent « ne fait pas de commentaire sur les allégations faites par un employé de son joint-venture Alcatel-Lucent Shanghai Bell dans la presse chinoise », précise le groupe au Monde.L’entreprise ajoute qu’une enquête interne sur ces allégations est actuellement en cours et qu’Alcatel-Lucent Shanghai Bell coopère pleinement avec les autorités locales à ce sujet.Cette affaire se déroule sur fond de campagne de lutte contre la corruption menée à grand bruit par le secrétaire du PCC, Xi Jinping, depuis son arrivée au pouvoir il y a deux ans.Le patron de l’espionnage chinois tombe pour corruptionLe gouvernement a communiqué sur sa détermination à mettre au pas tant les entreprises étrangères que les puissantes sociétés d’état.Des accusations de corruption, portées par un mystérieux lanceur d’alerte, avaient déjà visé le groupe pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK) après le début de l’été 2013.Lire également : Corruption en Chine : le grand déballage commence autour de l’affaire Glaxo Smith KlineHarold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Fox News Video http://t.co/OWQfme2rjf— Julie Banderas (@JulieBanderas)require(["twitter/widgets"]);APPROXIMATIONS EN SÉRIEUn commentateur et un journaliste de la chaîne américaine conservatrice avaient affirmé qu'il existait en France et au Royaume-Uni notamment des « no-go zones » où les non-musulmans n'étaient pas autorisés et où la police ne se rendait pas.Le 11 janvier, Steven Emerson avait déclaré sur Fox News, lors d'une discussion sur le multiculturalisme de la société britannique, qu'au Royaume-Uni, « des villes entières comme Birmingham sont totalement musulmanes » et que « les non-musulmans n'y vont tout simplement pas ». Le premier ministre britannique, David Cameron, l'avait en réponse traité de « parfait idiot ».La semaine dernière, un journaliste de la chaîne, Nolan Peterson, avait affirmé de son côté, cartes à l'appui, qu'il y avait à Paris des zones de non-droit interdites aux non-musulmans et où la police ne mettait pas les pieds. 29.01.2015 à 18h32 • Mis à jour le 29.01.2015 à 18h32Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/01/29/maman-a-louer-pour-etudiants-debordes_4566140_4401467.html"data-title="Maman à louer pour étudiants débordés"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/29/400x300/4566348_7_40ae_another-mother_e74aea24ed70251f7b912bca61610115.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/01/29/maman-a-louer-pour-etudiants-debordes_4566140_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Pour faire la lessive, remplir le frigo et ranger, une maman, c'est quand même bien pratique ! Ce que confirmeront sûrement les étudiants nouvellement indépendants, abonnés aux laveries et aux rayons de plats surgelés tout prêts. Et si on pouvait embaucher une mère de substitution ? C'est l'idée d'Ilene Scoratow, professeur d'espagnol à Pittsburgh (Etats-Unis), qui a décidé de lancer « Another mother » (« une autre mère »), un « service de blanchisserie, ménage et shopping ».« Ne pas trouver le temps de faire sa vaisselle ou de laver ses vêtements ne signifie pas vouloir porter des vêtements sales en classe ou au travail, ou ne pas se soucier des plats accumulés dans l'évier pendant deux semaines qui commencent à sentir », compatit Ilene Scoratow, qui se propose d'apporter « la liberté d'utiliser son temps pour se détendre un peu et se faire plaisir », plutôt que pour les tâches ménagères. Et en prime, telle une mère aimante et dévouée, le site propose de livrer paniers de confiseries et kit de survie pour les périodes d'examens. On y trouve aussi une astuce de la semaine, pour enlever une tache d'un vêtement par exemple. Depuis 2012 et la création de sa mini start-up, Ilene Scoratow a convaincu une quarantaine de clients, pour lesquels elle joue les mères de substitution. Si le service rendu diffère peu de celui proposé par les aides ménagères et autres services d'aide à la personne, un rapide tour du Web ne permet pas de lui trouver un exact équivalent en France, surfant joyeusement sur les stéréotypes maternels. N'en déplaise aux Tanguy chassés du nid... Inès Belgacem width="314" height="157" alt="" src="http://s2.lemde.fr/image/2015/01/29/314x157/4566531_3_2725_2015-01-28-aa4dfc8-27830-1ofrs1z_09df7625cac48de922e9f484a4386213.jpg" Les classements, obsession risquée des universités Neuf fiches « e-methodo » vous permettent d'exercer vos fondamentaux pour vous préparer au bac et au concours de Sciences Po. width="314" height="157" alt="Le lycée Gabriel Fauré, à Paris, dans le XIIIe arrondissement." src="http://s1.lemde.fr/image/2007/10/22/314x157/969895_3_accb_le-lycee-gabriel-faure-a-paris-dans-le-13e-ar_a0330139f5bf357bd6fae6be44234972.jpg" Des stages de langues gratuits pour les lycéens parisiens Claude Garcia, professeur de SES, explique aux élèves des séries S, ES et L comment préparer et réussir cette épreuve anticipée du baccalauréat. width="314" height="157" alt="Comment enseigner le fait religieux ?" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/29/314x157/4565820_3_9aee_comment-enseigner-le-fait-religieux_3fe8b38887465d77823262d09481207f.jpg" Après les attentats, comment aborder la religion en cours d'histoire ? 29.01.2015 à 16h40 • Mis à jour le29.01.2015 à 16h58 Après l'entrepreneur Elon Munsk et le physicien Stephen Hawkins, le fondateur de Microsoft a fait part à son tour d'inquiétudes quant au développement d'intelligences artificielles. A l'occasion d'une session d'AMA (pour Ask Me Anything, « demandez-moi n'importe quoi », littéralement) sur le site Reddit, Bill Gates s'est déclaré « dans le camp de ceux qui sont préoccupés par la superintelligence [artificielle] ».Son inquiétude s'inscrit toutefois dans le long terme : « Au début les machines accompliront de nombreuses tâches pour nous et ne seront pas super intelligentes. Ce devrait être positif si nous le gérons bien. Quelques décennies après, cependant, l'intelligence sera assez forte pour devenir un sujet de préocuppation. Je suis d'accord avec Elon Munsk et plusieurs autres sur ce point, et je ne comprends pas ceux qui ne s'inquiètent pas. »Elon Munsk, cofondateur de Paypal, mais aussi des start-up technologiques SpaceX, Tesla Motors et SolarCity, avait déclaré en août sur Twitter qu'il fallait « faire très attention avec l'intelligence artificielle », qui pouvait se révéler « potentiellement plus dangereuse que les bombes atomiques ».De nombreuses évolutions positivesPlus récemment, le célèbre physicien Stephen Hawkins avait déclaré dans un entretien que « le développement d'une intelligence artificielle complète pourrait mettre fin à l'humanité ».Bill Gates s'est néanmoins voulu positif sur l'évolution de la technologie robotique durant la prochaine décennie, prévoyant un grand progrès dans « les problèmes comme la vision, la compréhension du langage et la traduction ». « Une fois que les ordinateurs-robots atteindront un niveau de compétence à partir duquel voir et bouger sera facile pour eux, estime Bill Gates, ils seront dès lors utilisés de manière intensive. » 29.01.2015 à 16h33 • Mis à jour le29.01.2015 à 16h48 | Yann Bouchez A 30 ans, Jared Tallent pourrait être un homme comblé. Il l'est, en grande partie. Le marcheur australien, avec trois médailles olympiques glanées à Pékin (2008) et à Londres (2012), présente un joli palmarès. Mais, alors que se profilent les Jeux de Rio, en 2016, Jared Tallent apparaît aussi comme un champion frustré.L'Australien possède une particularité dont il se serait sûrement bien passé. Parmi les athlètes qui l'ont devancé sur ses trois podiums olympiques, il y eut à chaque fois un marcheur ensuite suspendu pour dopage.Flashback. Le 16 août 2008, à Pékin, Jared Tallent termine le 20 km marche derrière le Russe Valery Borchin et l'Equatorien Jefferson Perez. Six jours plus tard, le 22 août, il obtient la deuxième place du 50 km marche, à plus de deux minutes de l'Italien Alex Schwazer. En 2012 à Londres, sur 50 km, l'Australien termine derrière le Russe Sergey Kirdyapkin.PASSEPORTS BIOLOGIQUES ANORMAUXBorchin, Schwazer, Kirdyapkin : tous sont depuis tombés pour dopage. L'Italien a été contrôlé positif à l'EPO juste avant les Jeux de Londres, alors que de forts soupçons pesaient sur lui. Borchin et Kirdyapkin, eux, purgent une suspension depuis le 25 octobre 2012 pour des données anormales sur leur passeport biologique.Leur sanction n'a été révélée que le 20 janvier 2015 par l'agence antidopage russe (Rusada). Borchin est interdit de compétition pour une durée de huit ans. Kirdyapkin, lui, s'est vu infliger une suspension de trois ans et trois mois. La Rusada a également annoncé les suspensions d'autres marcheurs de premier rang, dont Sergey Bakulin, champion du monde du 50 km marche à Daegu, en Corée du Sud, titré en 2011 devant son compatriote Denis Nizhegorodov (disparu des radars depuis) et... un certain Jared Tallent. « Je n'ai pas été surpris par l'annonce des suspensions des Russes, assure au Monde Jared Tallent. Il y a eu beaucoup de problèmes dans la marche russe, depuis longtemps. L'entraîneur des marcheurs, Viktor Chegin, a vu vingt et un de ses athlètes suspendus pour dopage ! Le premier remonte à 1999. Ces athlètes n'avaient presque pas concouru depuis les Jeux de Londres, en 2012. Ils ont tous déclaré forfait quelques jours avant les Mondiaux de Moscou, en 2013, donc je savais qu'il se passait quelque chose. Je me doutais qu'ils purgeaient une suspension et je pensais que c'était une suspension qui allait rester secrète. Mais quand cela a été annoncé, je n'ai pas été surpris. Vous ne pouvez pas avoir confiance dans les athlètes de Viktor Chegin. »SITUATION UBUESQUESi l'annonce de la sanction de cinq marcheurs russes de premier plan, le 20 janvier, peut être vue comme une avancée dans la lutte contre le dopage, l'Australien s'indigne de la décision de la Rusada. La sanction infligée au champion olympique du 50 km marche à Londres semble de prime abord assez lourde. Mais pour Tallent, la situation est ubuesque, car les dirigeants de l'athlétisme russe ont permis à Sergey Kirdyapkin de s'aligner à Rio, en 2016. Surtout, ils ne lui ont pas retiré sa médaille d'or de Londres.« Si l'on regarde le cas de Kirdyapkin, il a des résultats anormaux jusqu'en juin 2012, avec des valeurs sanguines anormales, explique l'athlète de Canberra. Mais ses résultats sanguins, pendant les Jeux de Londres, ne sont pas anormaux, donc on lui dit : “Tu es propre à Londres, tu peux garder tes médailles.” C'est scandaleux. Normalement, avec le passeport biologique, on annule tous les résultats depuis la première fois où sont apparues les valeurs anormales. Pour lui, ce fut 2009 et 2010. Donc ses résultats devraient être annulés depuis 2009. »« A LONDRES, J'ÉTAIS LE VÉRITABLE VAINQUEUR »Avec une telle décision, l'or olympique reviendrait alors à Tallent. Et l'Australien ne serait pas du genre à refuser ce nouveau métal. « J'ai toujours pensé depuis Londres que j'étais le véritable vainqueur, confie-t-il. J'avais de gros doutes sur les Russes depuis 2008, avant les Jeux de Pékin, lorsque cinq des athlètes de Saransk, où s'entraînent les marcheurs, ont été contrôlés positifs à l'EPO. Cela montrait qu'ils se dopaient en groupe. Depuis, les cas se sont accumulés. Donc je savais que c'était une question de temps pour récupérer la médaille d'or. Je pense que je la mérite, j'étais le meilleur athlète propre ce jour-là. »Le 23 janvier, Jared Tallent a rappelé sur Twitter qu'il demandait la démission de Viktor Chegin depuis 2008. « Chegin bénéficie de nombreux soutiens en Russie », déplore-t-il. En s'exprimant sur ces sujets régulièrement et sans demi-mesure, Tallent espère peut-être une réaction de la fédération internationale d'athlétisme. Et bénéficier, un jour, du titre de champion olympique de Londres, ce qui est encore loin d'être acquis.In 2008 I called for Viktor Chegin to be banned. Over 6 years later and he's still killing our sport. #banchegin http://t.co/7HVmfkFFvf— Jared Tallent (@JaredTallent)require(["twitter/widgets"]);La médaille d'or de Schwazer de 2008 ne lui reviendra jamais, cela semble une certitude : l'Italien n'a été contrôlé positif à l'EPO que quatre ans plus tard, et en 2008, l'IAAF n'avait pas encore mis en place le passeport biologique, seul moyen de confondre des athlètes qui n'ont pas subi de contrôle positif. Il faudra donc se contenter de croire Schwazer lorsqu'il assure qu'il était propre à Pékin. En attendant, un jour peut-être, de récupérer l'or de 2012, Jared Tallent continue de s'entraîner, en Australie. A Rio, pour ses troisièmes Jeux, il visera à nouveau un podium, et, si possible, la plus haute marche. Mais il devra très probablement faire avec le retour de Sergey Kirdyapkin. Sans oublier une nouvelle génération, formée à Saransk, qui a émergé au niveau de l'élite mondiale.« Il y a déjà de nouveaux marcheurs russes, très jeunes et avec des performances extraordinaires pour leur âge, ne s'étonne plus Tallent. Ça peut vous donner des indices sur le fait qu'ils s'entraînent de la même manière — même si je ne peux pas l'affirmer à coup sûr. Ça sera dur de les battre. Je ferai de mon mieux, et j'espère gagner l'or à Rio. Je suis très déterminé. » Lire l'article : Dopage : le rude hiver de l'athlétisme russeYann BouchezJournaliste au service SportSuivreAller sur la page de ce journaliste Bruno Lesprit Cas probablement unique dans la pop et le rock, la quasi-totalité des compositions des Beatles ont été reprises à un moment ou un autre, leurs succès comme leurs titres les moins connus. Versions fidèles aux originaux, détournements, contemporaines de leurs créations par les Fab Four ou revues des décennies plus tard. En accompagnement de la diffusion des albums du groupe en kiosques avec la collection The Beatles et leur présentation hebdomadaire dans M, le magazine du Monde, nous vous proposons de découvrir quelques-unes de ces reprises.Lire aussi : The Beatles : « Abbey Road », notes de finCette semaine : autour de l’album Abbey Road (septembre 1969).« Come Together » (Lennon-McCartney), par Dandy & The IsraelitesLe groove syncopé de Come Together devait fatalement attirer l’attention des artistes de soul, de Ike & Tina Turner, qui s’en emparèrent aussitôt, à Michael Jackson. Mais leurs versions sont largement supplantées en originalité par celle de Dandy & The Israelites, des Jamaïcains établis à Londres, qui s’autorisèrent dès 1969 de rebaptiser le titre Let’s Come Together et de transformer la chanson en reggae chaloupé. Publié en 45-tours par la compagnie phonographique Downtown et régulièrement réédité sur des compilations.« Something » (Harrison), par Frank SinatraFrank Sinatra, qui n’était pas réputé pour ses compliments, décréta qu’il s’agissait de « la meilleure chanson d’amour jamais écrite » et de sa préférée de… Lennon & McCartney. George Harrison ne prit pas ombrage de cette méprise mais indiqua perfidement que parmi la centaine de reprises que Something avait suscitées, sa faveur allait à celle de James Brown. Le crooner italo-américain intégra cette perle dès 1970 à son répertoire en rajoutant des cordes et en alanguissant le tempo. Ce qui n’améliora pas sa cote auprès des fans des Beatles.« Maxwell’s Silver Hammer » (Lennon-McCartney), par Gérard Saint-PaulDétestée par John Lennon qui fit tout pour que Paul McCartney ne puisse la publier en single, cette pièce tragi-absurde a été par la suite largement dédaignée par les musiciens. La France devait évidemment se distinguer grâce à Gérard Saint-Paul, ancien chanteur des Dauphins, des twisteurs originaires d’Oran. En 1970, il proposa un album de (très) libres adaptations, 10 Hits de Lennon & McCartney publié par Disc’AZ. Dans cet ensemble Bang Bang Maxwell demeurait toutefois bien plus fidèle à l’esprit de l’original que Come Together, devenu… C’est beau Paris ou Get Back transformé en Rentre Jojo à la maison.« Oh ! Darling » (Lennon-McCartney), par Vanessa Paradis On reste en France avec cette version de Oh ! Darling interprétée par Vanessa Paradis en 1996 lors d’un concert caritatif et privé diffusé par Canal+. L’ex-Lolita avait pris un virage anglophile et rock quatre ans plus tôt en publiant un album entièrement confectionné par Lenny Kravitz, un obsédé du rétro psychédélique. Elle n’hésitait pas lors de cette soirée à investir Get Of Off My Cloud, des Rolling Stones, ou All Day And All of the Night, des Kinks. Ballade de supplication amoureuse dans l’esprit des années 1950, Oh ! Darling correspond mieux à ses cordes. « Paul McCartney a dû en faire à Linda un jour (…), glisse la chanteuse en présentation. Et là ça m’amuse bien, pour une fois, c’est une fille qui prend la place du macho ». « Octopus’s Garden » (Starkey), par Reparata & The DelronsGirl Group new-yorkais qui connut son quart d’heure de célébrité en 1968 avec le tube Captain of Your Ship, en faisant déjà usage d’efforts sonores de navigation, Reparata & The Delrons jeta naturellement son dévolu sur Octopus’s Garden, dont le thème et les bruitages aquatiques lui semblaient naturellement destinés. Cette chanson était la deuxième que parvint à composer Ringo Starr (de son vrai nom Richard Starkey, utilisé pour les crédits) après le laborieux Dont’Pass Me By sur l’« album blanc ». Le batteur choisit cette fois de rester ludique, sinon enfantin, dans la lignée évidente de Yellow Submarine. Publiée par la compagnie phonographique britannique Dart Records en single en février 1972, la version facétieuse et poppy de Reparata & The Delrons passa à peu près inaperçue.« I Want You (She’s So Heavy) » (Lennon-McCartney), par Noir DésirAprès avoir intégré à son répertoire scénique Helter Skelter, hard-rock pré-zeppelinien hurlé par Paul McCartney sur le « White Album », le groupe de Bertrand Cantat s’en prit à une autre pièce violente des Beatles, I Want You (She’s So Heavy), la dernière chanson qui réunit les quatre en studio en août 1969. Cette version est proposée en 1992 dans l’édition en single de Tostaky (le continent), le tube éponyme de l’album bruitiste des Bordelais, alors très influencés par les extrémistes de Rage Against The Machine et de Fugazi. Le début laisse craindre que Cantat souffre d’une extinction d’une voix. Noir Désir évacue ensuite la construction complexe de l’original et notamment toute sa partie blues, écourte un texte qui se réduit pourtant à dix-sept mots, pour se concentrer sur le final et son crescendo obsessionnel d’arpèges dissonants. Etirée en concert, I Want You prend la place d’Helter Skelter pour le final chamanique de Noir Désir, comme le montre cet extrait du concert donné par le groupe aux Eurockéennes de Belfort en 1997.« Here Comes The Sun » (Harrison), par Nina SimoneDécidément, les mélodies de George Harrison attirent les gens du jazz. Après Sinatra avec Something, c’est la prêtresse Nina Simone qui s’approprie Here Comes The Sun, l’autre joyau harrisonien d’Abbey Road, qu’elle place en ouverture d’un album de reprises publié par RCA-Victor en septembre 1971, au côté de Just Like a Woman de Bob Dylan ou de My Way, l’adaptation par Paul Anka et popularisée par Sinatra du Comme d’habitude de Claude François. Le piano se substitue au picking de la guitare acoustique et un orchestre de cordes au synthétiseur Moog. En 1968, la chanteuse américaine avait publié un single courant sur les deux faces, Revolution, qui fut interprété comme une réponse critique et radicale à la chanson du même nom des Beatles, dénoncée par l’ultra-gauche de l’époque pour sa frilosité, sinon sa lâcheté.« Because » (Lennon-McCartney), par Elliott Smith Jeune homme incurablement dépressif et beatlemaniaque, le regretté Elliott Smith, mort en 2003 à l’âge de 34 ans, avait grandi avec l’« album blanc » comme compagnon d’enfance. Pour le film American Beauty (1999), de Sam Mendes, le Werther pop-folk de Portland (Oregon) livre une version de Because, très fidèle et respectueuse de la structure et des harmonies vocales, l’une des plus belles réussites du trio de vocalistes Lennon-McCartney-Harrison. Elliott Smith s’autorise pourtant à sabrer l’introduction au harpischord (clavecin électrique), un décalque de la Sonate au Clair de lune de Beethoven, pour entrer directement dans la chanson a cappella.« You Never Give Me Your Money » (Lennon-McCartney), par Sarah VaughanIl existe aussi une version de cette ballade de McCartney par la chanteuse de cabaret britannique Paloma Faith, mais il a été jugé préférable d’épargner cette médiocrité au lecteur/auditeur. A la place, une valeur sûre, Sarah Vaughan qui démontrerait, après Sinatra et Nina Simone, qu’Abbey Road est peut-être un disque de jazz (le compositeur et pianiste britannique Mike Westbrook en proposa aussi une relecture intégrale en 1989). L’extrait est tiré de l’album Songs of the Beatles, enregistré en 1977 par « la Divine » et publié quatre ans plus tard. Comme l’indique son titre, il est entièrement consacré au répertoire (plutôt tardif) du groupe britannique, avec trois autres chansons d’Abbey Road : Come Together, I Want You (She’s So Heavy) et Something. Les arrangements ne sont malheureusement pas toujours du meilleur goût. Sarah Vaughan est en effet accompagnée, entre autres, par les frères Porcaro (Steve aux synthétiseurs et Jeff à la batterie) qui vont bientôt se faire connaître dans le monde entier avec leur groupe Toto.« Sun King » (Lennon-McCartney), par GomezLes Bee Gees, des abonnés aux reprises des Beatles, ont commis en 1976 une relecture très Walt Disney de cet autre tour de force vocal d’Abbey Road pour le film documentaire All This And World War II, consacré au second conflit mondial et dont la bande-son était exclusivement composée de reprises du groupe de Liverpool. Plus surprenante est la tentative de Gomez, entité « indé » de Southport, dans le Merseyside, la région d’origine des Beatles, récompensée en 1998 du Mercury Prize pour son premier album, Bring It On. Cette version est apparue sur Abbey Road Now !, une interprétation contemporaine de l’album par des insulaires, livrée en 2009 avec le magazine britannique patrimonial de rock Mojo.« Mean Mr. Mustard » (Lennon-McCartney), par BeatallicaIl existe curieusement un groupe sud-africain, spécialisé dans l’animation des soirées, qui répond à ce nom d’une chanson mineure de John Lennon ayant suscité peu d’envies de reprises. Sinon celle de Beatallica, improbable quatuor de Milwaukee (Wisconsin) entièrement voué à l’association des créations des Beatles avec celles de Metallica, par la technique du mash-up, la fusion de deux morceaux, voire plus. C’est ainsi que Beatallica a réalisé en 2013 l’album Abbey Load (Load étant un disque de Metallica, pour comprendre ce truculent jeu de mots), un monstre de Frankenstein. Les farceurs ont toutefois été contraints par Sony/ATV Music Publishing, détenteur des droits d’édition des Beatles, de ne pas modifier les textes originaux. Ils durent donc abandonner leur version initiale, une recréation sous le titre de Mean Mr. Mustaine, clin d’œil à Dave Mustaine, membre fondateur puis limogé de Metallica, puis leader du rival de thrash metal Megadeth. Beatallica a toutefois pu incorporer des éléments de l’apocalyptique The Four Horsemen, présent sur l’album de Metallica Kill’Em All (1983). La force des grands répertoires est de pouvoir subir tous les outrages.A 26 mn et 3 secondes de la vidéo (audio seulement) de l’album entier.« Polythene Pam » (Lennon-McCartney), par Atom & His Package Enchaînée avec Mean Mr Mustard, cette deuxième miniature lennonienne n’est pas non plus devenue un standard. On relève cette tentative d’Atom & His Package, projet post-punk synthétique et confidentiel du démiurge américain Adam Goren. Rebaptisée P. P. (Doo Doo), cette version de Polythene Pam conclut en 1999 l’album Making Love, un recueil de faces B et de raretés. Absente des sites d’hébergement de vidéos en ligne YouTube ou Dailymotion.« She Came in Through The Bathroom Window » (Lennon-McCartney), par Joe CockerMort le 22 décembre 2014, Joe Cocker devint une star du jour au lendemain grâce à son interprétation épileptique de With a Little Help From My Friend lors du festival de Woodstock, en août 1969, un « hymne soul » selon McCartney, fort attristé par cette disparition. Cinq ans plus tôt, Cocker avait déjà fixé son choix sur une chanson des Beatles pour son premier single avec I’ll Cry Instead. Et son deuxième album, Joe Cocker !, publié en novembre 1969, comportait deux reprises d’Abbey Road, les chansons Something et She Came in Through The Bathroom Window. Le gosier du plombier de Sheffield fait encore merveille, dans une veine musicale blues-rock sudiste très proche de Delaney & Bonnie, un duo mixte autour duquel gravitèrent les futurs Dominos d’Eric Clapton (présents en 1970 sur le triple album All Things Must Pass, de George Harrison) ou le pianiste Leon Russell. Ce barbu à la longue tignasse coiffée d’un haut de forme devint d’ailleurs accompagnateur de Joe Cocker à partir de cet album, puis sur l’épique tournée Mad Dogs & Englishmen.« Golden Slumbers/Carry That Weight/The End » (Lennon-McCartney), par Booker T. & The MG’sPiliers de la maison Stax, l’emblématique label de soul de Memphis (Otis Redding, Sam & Dave, Isaac Hayes, etc.), le groupe instrumental Booker T. & The MG’s, célèbre pour Green Onions, décida avec l’album McLemore Avenue de rendre un hommage exclusif au génie d’Abbey Road, sept mois seulement après sa parution. Sorti en avril 1970, avec une pochette (traversée de passage piéton) et un titre (nom de rue) en formes de clin d’œil au modèle, le projet s’octroie quelques fantaisies puisqu’il débute par la fin, par le medley Golden Slumbers/Carry that Weight/The End, auxquels l’organiste Booker T., le guitariste Steve Cropper, le bassiste Duck Dunn et le batteur Al Jackson Jr. se permettent d’adjoindre Here Comes The Sun et Come Together. L’admiration que vouait les MG’s aux Beatles était réciproque. Pour les sessions de Revolver (1966), ces derniers projetèrent même de se transporter au Tennessee pour enregistrer au studio Stax, qui fut réservé pour deux semaines après une visite de leur manager Brian Epstein. Cet environnement aurait à l’évidence convenu pour le cuivré Got To Get You Into My Life. L’affaire fut abandonnée pour des raisons de sécurité et les quatre se replièrent sur leur base londonienne, les studios d’EMI à Abbey Road.Bruno LespritJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.01.2015 à 15h26 • Mis à jour le29.01.2015 à 16h59 | Matthieu Goar Retrouver le bon air de la campagne électorale pour recevoir une bonne bouffée de chaleur partisane : jeudi 29 janvier, trois jours après avoir rencontré Angela Merkel à Berlin, Nicolas Sarkozy a effectué son premier déplacement en France depuis son élection à la tête de l’UMP, le 29 novembre 2014. Après avoir dialogué avec des médecins, l’ancien chef de l’Etat a été accueilli au théâtre Raymond-Devos de Tourcoing (Nord) par des militants ravis de lui chanter « joyeux anniversaire ». Nicolas Sarkozy a fêté ses 60 ans mercredi 28 janvier.Au cours de ce meeting, M. Sarkozy a ciblé l’exécutif en revendiquant son droit à la critique. Malgré le danger terroriste qui pèse sur la France, la fin de l’unité nationale est définitivement actée. « Qu’est ce que c’est l’unité nationale ? Ce n’est pas une petite bouteille de chloroforme pour chacun des parlementaires de l’opposition et pour le président de l’UMP », a lancé l’ancien président de la République.« Ça ne peut pas continuer comme cela »Critiquant la loi Macron qui cible les notaires mais épargne « les dockers qui ont ruiné le port de Marseille », ou réactivant ses thèmes de campagne comme la renégociation de l’espace Schengen ou la fin de l’aide médicale d’Etat, le président de l’UMP est surtout revenu sur les récentes annonces de l’exécutif en matière de lutte contre le terrorisme. « Quelles sont les décisions que vous avez prises pour nous protéger ? », a lancé l’ancien chef de l’Etat en demandant à Manuel Valls de débloquer 150 millions d’euros pour payer des heures supplémentaires aux forces de police. Une idée qu’il avait déjà énoncée sur France 2 mercredi 21 janvier.Lire : Effectifs et horaires des policiers, les erreurs de SarkozyDeux semaines après avoir publié les douze mesures préconisées par son parti sur le sujet, M. Sarkozy n’a pas fait de nouvelles propositions. Mais il a répété l’impératif de renforcer les pouvoirs des services de renseignement qui « doivent pouvoir piéger une voiture suspecte » et « aller dans une cité perquisitionner une cave quitte à en informer la justice a posteriori ». Revenant, dans la foulée de cette analyse sécuritaire, sur l’immigration, il a demandé un « nouveau contrat d’intégration ». « Ça ne peut pas continuer comme cela. La liberté de circulation en Europe, ce n’est pas la liberté d’installation de tous les gens du monde en Europe », martèle-t-il, tout en refusant l’idée d’un continent fermé car « les civilisations sont mortes de la consanguinité, pas de la mixité ».« L’impératif est l’apaisement »Acclamé par ses partisans, le président de l’UMP a bien l’intention de se poser comme le premier opposant à la majorité à moins de deux mois des élections départementales. Car il sort d’une période compliquée. Depuis la fin des attentats, il a pris soin de ne pas briser l’unité nationale et « d’être à la hauteur des événements que vous avez traversés » tout en essayant d’exister politiquement. Que ce soit en jouant des coudes lors de la marche républicaine ou en insufflant l’idée de la peine d’indignité nationale pour les terroristes. Peine perdue, c’est l’expression « d’apartheid social » prononcée par le premier ministre qui a provoqué le débat et donné le tempo de l’agenda médiatique. La cote de popularité de l’ex-chef de l’Etat a faibli à cette occasion, selon un sondage de l’IFOP pour Paris Match et Sud Radio.D’après cette étude, l’ancien président de la République, qui affectionne pourtant les thématiques sécuritaires, perd 4 points (38 % d’opinion favorables) alors que Manuel Valls gagne 5 points (60 %). Le premier ministre devient la deuxième personnalité préférée des Français, derrière… Alain Juppé. « Laissez les éditorialistes éditorialiser », a demandé M. Sarkozy, critiquant les commentateurs qui s’adonnent à « une danse macabre sur fond de sondage ». « Les sondages ne nous intéressent pas quand 17 de nos compatriotes ont perdu la vie », a estimé le président de l’UMP.Nicolas Sarkozy devrait intensifier ses déplacements en France dans les semaines à venir. Il pourrait en effectuer un par semaine sans se lancer dans une frénésie médiatique. L’idée est toujours de chercher le bon équilibre entre son rôle d’opposant et sa stature d’homme d’Etat. « Il faut montrer l’image d’un parti qui n’est pas excité, pas énervé. L’impératif est l’apaisement, et de travailler sur le fond. La course sera longue », commente Marc-Philippe Daubresse, député du Nord.Alain Juppé entre en primaireMatthieu GoarJournaliste au Monde 29.01.2015 à 14h51 • Mis à jour le29.01.2015 à 14h52 | Stéphane Davet Petit accident industriel de ce début d’année, Vulnicura, le neuvième album studio de Björk, dont la parution était prévue le 20 mars, est sorti dans la précipitation après que son contenu a fuité sur Internet. Distribué en exclusivité sur iTunes, avant une publication « physique » que son label One Little Indian réorganise en catastrophe, ce disque nous arrive sans prévenir. Ce qui n’est pas plus mal.Piratée, Björk sort son album en toute hâteDepuis plusieurs années, la chanteuse islandaise a, en effet, tendance à accompagner ses enregistrements d’une panoplie de concepts et gadgets, qui, au lieu d’enrichir ses compositions, finissent par les parasiter. Ou à en camoufler les points faibles. Dernier exemple en date, son album Biophilia (2011) et sa cohorte de trouvailles multimédia peinaient à cacher la froideur émotionnelle et la pauvreté mélodique des chansons.La relation de Björk avec l’artiste contemporain Matthew Barney, depuis le début des années 2000, avait peut-être amplifié cette tendance à la sophistication dialectique de ses créations. Sans y avoir été trop préparé, on découvre que sa séparation avec le peintre-vidéaste-sculpteur-photographe américain a, cette fois, nourri l’inspiration de Vulnicura.Impact viscéral des émotionsGrand classique thématique, le « breakup album » a généré quelques chef-d’œuvres de l’histoire de la pop : Blue, de Joni Mitchell, Blood on the Tracks, de Bob Dylan, The Boatman’s Call, de Nick Cave, 808’s & Heartbreak, de Kanye West, For Emma, Forever Ago, de Bon Iver…Ce disque est-il destiné à ce Panthéon ? Cette rupture a, en tout cas, le mérite de reconnecter la madone de l’avant-garde avec la réalité des relations humaines, avec l’impact viscéral des émotions. Album étymologiquement thérapeutique – du latin « vulnus », « blessure » et « cura », « soin » –, Vulnicura voit, en effet, l’Islandaise décrypter cet échec amoureux avec la précision d’une anthropologue autant qu’avec la passion d’une femme meurtrie.Processus de guérisonLes morceaux se présentent ainsi sous la forme d’un récit chronologique, de 11 mois avant à 9 mois après cette séparation. En terme d’écriture, ce processus de guérison peut donner des résultats saisissants, à l’image de History of Touches, où Björk ressent en un instant tous les contacts physiques qui ont rythmé leur vie amoureuse.Psychologiques, autant que sentimentaux et charnels, ces textes ne signent pas pour autant un retour de la chanteuse à un format traditionnel. Peu de titres consoleront ici les nostalgiques de Human Behaviour, All Is Full of Love, Bachelorette, Isobel, Play Dead ou Hidden Place, quand l’Islandaise n’opposait pas audace formelle et art du couplet-refrain.Sons visionnairesLe début de Vulnicura laisse pourtant croire à une accessibilité presque retrouvée. Dans Stonemilker, puis Lionsong, les incantations de la soprano s’accompagnent d’orchestrations de cordes quasi romantiques. Perçant sous ce flot voluptueux, une électronique indocile perturbe la mélancolie de stries acides et de perturbante arythmie.Si un orchestre islandais se charge des violons, c’est un jeune Vénézuélien, Alejandro Ghersi, qui pilote les machines. Sous le nom d’Arca, il s’est taillé une réputation de producteur de pointe aux côtés de Kanye West et de FKA Twigs. Il s’ajoute ainsi au tableau de chasse (Mark Bell, Timbaland, Matmos, Howie B…), d’une Björk toujours à l’affût de sons visionnaires. Cet alliage electro/acoustique rappelle celui d’un autre album de la dame, Vespertine (2001), disque intimiste, où se côtoyaient déjà arrangements pour orchestre de chambre et expérimentations robotiques.Blues arctiqueMais celle qui, à partir du 8 mars, verra une vaste rétrospective de son œuvre musicale et visuelle présentée au MoMA de New York, extrêmise encore ce parti pris dans des morceaux dont la longueur (généralement, entre 6 et 10 minutes) ne facilite pas l’assimilation. D’abord caressantes, cordes et machines se font ensuite les métaphores stridentes et anguleuses de ce blues arctique.Entre fascination (l’orientalisant Notget, l’intense humanité du chant et l’architecture de Black Lake) et migraines (les éprouvantes circonvolutions de Mouth Mantra, les échanges maniérés d’Atom Dance avec le vieux complice, Antony Hegarty), Vulnicura exigera une patience inversement proportionnelle au temps qu’il a fallu pour le faire fuiter.Vulnicura, 1 CD One Little Indian. bjork.com et www.indian.co.ukStéphane DavetJournaliste au Monde 29.01.2015 à 12h45 • Mis à jour le29.01.2015 à 14h28 Après le bureau de l'ex-patron de l'UMP Jean-François Copé à l'Assemblée nationale le 22 janvier, des perquisitions ont visé, jeudi 29 janvier, le domicile parisien et le bureau de l'ex-directeur de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, Guillaume Lambert – désormais préfet de Lozère – dans le cadre de l'affaire Bygmalion, selon des sources proches de l'enquête.Dans cette affaire de fausses factures qui ont permis de dissimuler des dépenses de campagne de Nicolas Sarkozy lors de la présidentielle de 2012, les enquêteurs cherchent à déterminer quelle connaissance les responsables politiques avaient de la fraude.Lire notre décryptage : L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeDÉJÀ 7 PERSONNES MISES EN EXAMENLes enquêteurs de l'office anticorruption de la police judiciaire, qui disposent de nombreux éléments comptables et de témoignages, ont la conviction qu'Event et Cie, filiale de Bygmalion, a adressé à l'Union pour un mouvement populaire (UMP) et « à sa demande » pour 18,5 millions d'euros de fausses factures en 2012, selon une source policière.L'objectif était d'imputer ces factures à l'UMP pour « dissimuler les réelles dépenses » de la campagne et ne pas crever le plafond légal de 22,5 millions d'euros, selon cette source. A la mi-juin, Guillaume Lambert avait adressé un courrier au procureur de Paris, chargé de l'affaire, pour réaffirmer qu'il n'avait pas connaissance d'un système de fausses factures destiné à faire prendre en charge indûment par l'UMP des meetings de la présidentielle.Ce système a en revanche été reconnu par l'ex-directeur adjoint de la campagne Sarkozy, Jérôme Lavrilleux, et par la société Bygmalion. Sept personnes ont déjà été mises en examen : quatre anciens dirigeants de Bygmalion ou d'Event and Cie et trois anciens cadres de l'UMP, dont son ex-directeur général, Eric Cesari, un proche de Nicolas Sarkozy. L'enquête a été ouverte notamment pour abus de confiance, mais a été étendue au délit de financement illégal de campagne.Voir l'infographie : Les protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP 29.01.2015 à 12h24 • Mis à jour le29.01.2015 à 17h53 L'essentielUn F-16 s'est écrasé lundi au centre de formation de pilotes d'élite de l'OTAN. Onze personnes ont été tuées, dont neuf militaires français, et vingt ont été blessées.Le parquet de Paris a ouvert une enquête sur les causes de l'accident.L'hommage national aux soldats français tués aura lieu le 3 février. L'avion de chasse grec F-16 qui s'est écrasé lundi 26 janvier sur la base espagnole d'Albacete, faisant onze morts, dont neuf militaires français, a eu une panne au décollage, et les deux pilotes ont tenté de s'éjecter, a rapporté, le ministère de la défense. « Ce qu'on sait, c'est que l'équipage du F-16, assez rapidement, pratiquement après le décollage, a essayé de s'éjecter. Donc cela confirme bien cette panne », a déclaré le chef d'état-major de l'armée de l'air, le général Denis Mercier, sans pouvoir se prononcer sur la nature de la panne. Il s'agit du plus grave accident aérien subi par les troupes de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) et par l'armée française dans le cadre d'un entraînement.L'hommage national aux soldats français tués aura lieu à Paris mardi 3 février, à 10 heures, aux Invalides. Un autre hommage leur sera rendu lundi sur la base aérienne 133 de Nancy-Ochey (en Meurthe-et-Moselle), dont la plupart étaient originaires.OUVERTURE D'UNE ENQUÊTE EN FRANCELe parquet de Paris a ouvert une enquête sur les causes de l'accident, car, même si les faits ont eu lieu à l'étranger, l'ouverture d'une enquête en France est une procédure classique lorsque des nationaux figurent parmi les victimes.Des officiers de police judiciaire de la section de recherches de la gendarmerie de l'air et des militaires de l'institut de recherche criminelle de la gendarmerie se sont ainsi rendus sur place, mardi, dans le cadre d'une demande d'entraide pénale internationale transmise aux autorités judiciaires espagnoles. Côté espagnol, une enquête a également été ouverte et confiée à un juge de Valence avec la garde civile. Une commission d'enquête technique est aussi à l'œuvre.NOMBREUSES PERSONNES DÉPLOYÉES AU SOLL'accident s'est produit vers 15 heures lundi, lors d'un entraînement sur la base aérienne de Los Llanos, dans la province d'Albacete, située à environ 250 kilomètres au sud-est de Madrid.Au moment du décollage, le F-16 a perdu de sa puissance et s'est écrasé sur le tarmac, heurtant cinq appareils qui s'y trouvaient, dont deux Alpha Jet et deux Mirage 2000-D, alors que de nombreuses personnes étaient déployées au sol. Les pompiers ont mis une heure à éteindre l'incendie causé par le crash.Lire (édition abonnés) : En Espagne, le plus grave accident aérien de l’OTAN 16.01.2015 à 19h14 • Mis à jour le16.01.2015 à 19h36 | Abel Mestre Après la parution, vendredi 16 janvier, dans le tabloïd russe Komsomolskaïa Pravda d'une interview choc, Jean-Marie Le Pen maintient auprès du Monde la quasi-totalité de ses propos publiés concernant la tuerie de Charlie Hebdo. Dans cet entretien, le président d’honneur du Front national commence par déclarer : « Je ne suis pas Charlie Hebdo. Ce journal anarchiste était l’ennemi direct de notre parti le Front national, et ses journalistes, il y a quelques années, rassemblaient des signatures pour une pétition exigeant notre interdiction. Et tous ces politiciens, qui sont sortis manifester, ce ne sont pas des Charlie, mais des charlots ! »Surtout la Komsomolskaïa Pravda, qui a attribué les attentats récents à Paris aux Américains, prête à Jean-Marie Le Pen les propos suivants :  « Ces passeports oubliés des frères Kouachi me rappellent le passeport d’un terroriste tombé de l’avion en feu le 11 septembre 2001, et préservé par miracle. New York était en flammes, mais le passeport est resté intact. Aujourd’hui, on nous dit que les terroristes sont des idiots, voilà pourquoi ils auraient laissé les documents dans la voiture. La fusillade à Charlie Hebdo ressemble à une opération des services secrets, mais nous n’avons pas de preuves. Je ne pense pas que les organisateurs de ce crime soient les autorités françaises, mais elles ont permis à ce crime d’être commis. Ce sont pour l’instant des suppositions. »« 15-20 millions » de musulmans en FranceInterrogé par Le Monde, visiblement gêné, M. Le Pen maintient qu’il juge « étonnant de trouver une carte d'identité avec des tueurs aussi organisés. C'est aussi étonnant que de trouver un passeport intact le 11 septembre. Je m'étonne simplement de cela et je crois que je ne suis pas le seul. » En revanche, le vieux leader frontiste se dit catégorique. Il ne se « souvient pas d'avoir parlé des services secrets ».Dans ce même entretien, M. Le Pen chiffre à « 15-20 millions » le nombre de musulmans vivant en France. Un chiffre tiré de publications d’Azouz Beggag, affirme-t-il au Monde. A la question : « Est-ce que Marine Le Pen vous a téléphoné pour vous remonter les bretelles ?  », il répond : « Personne ne me remonte les bretelles ! On ne me remonte pas les bretelles au Front national ! » Abel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.01.2015 à 18h34 Google a été condamné pour la première fois par une juridiction française en décembre 2014 pour avoir refusé une demande de droit au déréférencement, appelé abusivement « droit à l'oubli », révèle Le Figaro vendredi 16 juin.Une internaute avait constaté qu'une recherche sur Google avec son nom et son prénom renvoyait comme premier résultat vers un article du Parisien évoquant sa condamnation pour escroquerie à une peine de trois ans de prison, dont trois mois ferme, qui datait de 2006.Craignant les conséquences de cette information sur sa recherche d'emploi, elle avait adressé une demande à Google pour que le moteur de recherche retire ces résultats de recherche. C'est un arrêt du mois de mai dernier de la Cour de justice européenne qui lui en donnait la possibilité. En septembre, l'entreprise américaine avait refusé de procéder à cet effacement. La plaignante s'était donc tournée vers la justice.Lire notre analyse : Internet : du devoir de mémoire au « droit à l'oubli »Dans une ordonnance rendue le 19 décembre dernier, le tribunal de grande instance de Paris a finalement ordonné au géant américain de retirer sous dix jours ces liens dans ses résultats de recherche.La justice a retenu deux arguments principaux. Le fait, d'une part, que huit années s'étaient écoulées depuis la publication des articles et que, d'autre part, d'éventuels employeurs n'ont normalement pas accès à ce type d'information, la condamnation pour escroquerie n'étant pas inscrite dans le bulletin no 3 du casier judiciaire. Ces deux éléments justifiaient, selon le tribunal, la suppression partielle des articles des résultats de recherche. Il n'a cependant pas accordé à la plaignante les dédommagements qu'elle réclamait.LA FRANCE EN TÊTEUne décision de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) de mai dernier consacre le droit au déréférencement partiel, c'est-à-dire le droit de faire supprimer des moteurs de recherche les liens vers des pages comportant des informations personnelles « non pertinentes, obsolètes ou inappropriées ». Cette suppression ne s'applique que sur les résultats qui s'affichent lorsque sont recherchés le nom de l'internaute qui en fait la demande.Ce n'est pas la première fois que la justice française mentionne l'arrêt européen dans une décision condamnant le moteur de recherche. Dans ce cas précis, en revanche, la justice a donné raison à la plaignante en s'appuyant précisément sur les critères retenus par la CJUE dans son arrêt de mai, ce qui est une première.Depuis la reconnaissance du droit à l'oubli par la CJUE, la France avec 50 000 cas est en tête des pays européens au niveau du nombre de demandes de retrait de liens, mais la firme de Mountain View a décliné pour l'instant un peu plus de la moitié d'entre elles (52 %) dans l'Hexagone.Lire : A Paris, Google face au casse-tête du « droit à l’oubli » 16.01.2015 à 17h32 • Mis à jour le16.01.2015 à 20h19 Près de huit ans après les faits, un policier de l'Essonne a été condamné, vendredi 16 janvier, à trois mois de prison avec sursis pour avoir fait croire qu'il n'avait tiré avec son arme qu'à trois reprises, au lieu de six, lors de violences urbaines dans le quartier de la Grande Borne, à Grigny, en 2007. La cour d'appel de Paris l'a déclaré coupable du délit de « modification de l'état d'un crime ou d'un délit ». Sa condamnation ne sera pas inscrite à son casier judiciaire.Vers 22 h 20, le 8 mai 2007, trente à quarante jeunes gens attaquent avec des pierres et des cocktails Molotov des policiers venus surveiller le tournage d'un clip vidéo. L'affrontement est qualifié de « particulièrement dur » par les forces de l'ordre, rapidement débordées. Celles-ci tirent avec leurs Flash-Ball et utilisent des grenades lacrymogènes. Sans effet. « Nos munitions n'avaient aucune conséquence sur la détermination de nos assaillants », raconte le chef de la brigade anticriminalité (BAC) devant les enquêteurs de l'inspection générale de la police nationale (IGPN).SIX COUPS DE FEULa vingtaine de policiers est obligée de se replier dans une station-service un peu plus loin. Les violences se poursuivent. Sur des images de la vidéosurveillance, on voit notamment un individu en train de saisir le pistolet d'une pompe à essence puis tenter de l'allumer avec un briquet — sans y parvenir. Dans la panique, selon le récit donné par les forces de l'ordre, un des policiers tombe. Un émeutier qui se trouve à une dizaine de mètres le voit et se prépare à lancer un cocktail Molotov.Le brigadier-chef P., fait alors feu avec son arme de service pour protéger son collègue. A trois reprises, assure-t-il. Le jeune homme, âgé de 17 ans, est touché au bras, mais il parvient à s'enfuir. Interpellé à l'hôpital peu après, il reconnaît, après seize heures de garde à vue, avoir lancé un cocktail Molotov éteint sur les policiers alors qu'il se trouvait à une cinquantaine de mètres. La justice décide de l'écrouer et ouvre une information judiciaire pour tentative de meurtre.Lire l'article d'archives : Le jour où la police a tiré à balles réelles sur des émeutiersMais l'enquête menée par l'inspection générale de la police nationale révèle finalement que six coups de feu ont été tirés par le policier. Trois caméras de vidéosurveillance ont également démenti la version des policiers. Confronté aux découvertes sur le nombre de tirs, le brigadier-chef de la BAC revient sur ses déclarations.MENSONGE DU POLICIERDevant l'IGPN, il reconnaît avoir utilisé dans la « panique » les six cartouches de son revolver Manhurin. Il avoue aussi s'être débarrassé de trois douilles « dans une bouche d'égout ou dans un terrain vague » pour tenter de dissimuler ses tirs. « J'ai craint que l'administration trouve mon comportement excessif et que d'avoir tiré six cartouches était trop par rapport à la situation vécue », assurait le policier, bien noté par sa hiérarchie.Le procureur de la République d'Evry de l'époque, qui en a eu connaissance, ne transmet pourtant ces éléments ni au juge d'instruction ni à la défense du jeune homme blessé par les tirs et placé en détention provisoire. Ils ne leur seront révélés que neuf mois après les faits, de façon fortuite, lorsque le juge demandera de nouvelles expertises.Lire aussi (édition abonnés) : La justice tente de répondre aux violences policièresLe mensonge du policier révélé, le jeune homme est remis en liberté, le 22 février 2008, « avec les excuses de la justice ». Le doute subsiste sur ses agissements ce soir-là, mais il lui profite aujourd'hui. « Même si sa présence aux abords de l'émeute comme simple spectateur paraît peu crédible, résume l'ordonnance de non-lieu, il n'en demeure pas moins qu'aucun élément, ni matériel ni de témoignage, ne permet d'affirmer le contraire. » Une fois hors de cause, il se constitue partie civile. En première instance, le tribunal correctionnel d'Evry avait jugé, le 12 septembre 2011, sa constitution de partie civile irrecevable. Le jeune homme avait fait appel. Vendredi, la cour d'appel a donc condamné le policier, mais a débouté le jeune homme, qui demandait des dommages et intérêts. Marine Benoit S’acheter en un clic une robe repérée sur une actrice ou les chaussures portées par une inconnue : c’est la promesse des applications de « sourcing mode ». Mais le résultat des recherches est d’une efficacité inégale. Il y a quelques années, l’arrivée de l’application de reconnaissance musicale Shazam marquait le début d’une nouvelle ère : terminées les longues heures passées à tenter de se rappeler le nom d’un morceau entendu à la radio ou les recherches sur d’obscurs forums pour découvrir quel groupe jouait sur la publicité d’une berline. En un clic et quelques secondes, Shazam nous donnait la réponse et nous évitait ainsi ces pénibles obsessions grâce à une empreinte acoustique captée, puis comparée à la base de données centrale de la société. Aujourd’hui, il est désormais possible d’en faire de même pour les vêtements. Ou presque.Avec une sortie annoncée pour début 2015, l’application Shazam Fashion, distribuée par la firme Shazam elle-même, ne sera pourtant pas basée sur un système de reconnaissance visuelle du vêtement comme on aurait pu l’imaginer (ou en rêver).Destinée uniquement à reconnaître les pièces portées par les acteurs du petit écran, elle reposera sur des partenariats avec les producteurs de télévision américains. Andrew Fisher, le PDG de Shazam, déclarait déjà en mars 2013, dans les pages du Guardian, avoir « engagé des partenariats avec plus de 160 émissions américaines ».Si Shazam confirmait, avec cette annonce, que la révolution digitale en matière de consommation de prêt-à-porter était plus qu’engagée, d’autres applications déjà disponibles ont depuis eu le temps d’aller encore un peu plus loin.S’offrir le blouson au dragon de Ryan GoslingApplication lancée voici quelques semaines, The Take permet de s’habiller de la tête aux pieds comme ses héros de cinéma (américains, toujours). Le principe est le même que celui de Shazam version musicale : grâce à la reconnaissance sonore, The Take identifie le film qu’est en train de regarder l’utilisateur pour lui proposer ensuite une sélection de modèles portées par les comédiens dans certaines scènes majeures.On apprend ainsi que le blouson de Ryan Gosling dans Drive, en satin et orné d’un dragon dans le dos, a été fabriqué spécialement par un tailleur de Los Angeles, Richard Lim de High Society ; que les bottes de combat de Jennifer Lawrence dans le film Hunger Games sont griffées Tory Burch ; et même que l’avion piloté par Jamie Dornan alias Christian Grey dans Cinquante nuances de Grey (en salles le 11 février) est un DG Flugzeugbau DG 1000…Certaines applications sont capables de détecter la provenance d’un téléphone portable ou d’un couteau vus dans un film, et même de révéler la localisation d’un lieu de tournage.Car au-delà des robes et des paires de chaussures, The Take est à même de nous informer de la provenance des objets utilisés dans une scène, comme un téléphone portable ou un couteau, et même de détecter la localisation d’un lieu de tournage.Seul hic : l’application ne répertorie qu’une centaine de blockbusters, mais la plupart, sortis en salles très récemment, laissent supposer que le catalogue est voué à s’étoffer avec le temps. Malgré tout, inutile d’espérer pouvoir utiliser The Take devant un drame français, même dans les mois à venir.Plus généraliste, Asap54, fondée à Londres en 2013 par Daniela Cecilio, une développeuse brésilienne, est à mi-chemin entre un Pinterest et un Instagram de la mode. Uniquement disponible sur iPhone, cette application propose aux utilisateurs de retrouver l’origine d’un vêtement à partir d’une simple photo. Ce qu’on aurait pu attendre de Shazam Fashion, en somme. Une fois la correspondance trouvée, Asap54 redirige l’utilisateur vers le site marchand en question. Si son système de scan ne parvient pas à trouver de correspondance exacte, plusieurs équivalents sont proposés.Sur le papier, Asap54 semble être l’une des meilleures applications mode de ces dernières années. Pourtant, après un certain nombre de tentatives pour retrouver des modèles, le résultat déçoit quelque peu. Après tout, un tee-shirt noir reste un tee-shirt noir. Une application ne peut déterminer le petit détail qui fait toute la subtilité d’un modèle à partir d’une seule photo. Forcément, ce genre de système a ses limites », explique Benjamin Gauffre, directeur exécutif de BrandsOnAir, site Web de shopping de produits vus à la télévision. Lancé en 2011, le site est en cours de refonte grâce au soutien financier du groupe de presse Reworld Media (propriétaire notamment des magazines Be, Marie France ou Pariscope).Chez BrandsOnAir, quatre spécialistes mode passent quotidiennement au crible le petit écran français, où ils tentent de répertorier un maximum de pièces repérées sur les plateaux télés, dans les séries ou les émissions de téléréalité. « Nous fonctionnons aussi beaucoup sur le mode du partenariat avec les chaînes de télévision. Le problème en France, c’est que pour exercer ce type d’activité, on se doit de reverser de l’argent à la fois à la boîte de production et à la chaîne en question, qui sont deux entités bien distinctes. C’est beaucoup plus coûteux et contraignant qu’aux États-Unis, où les chaînes sont souvent productrices elles-mêmes », poursuit Benjamin Gauffre.Une start-up française a pourtant réussi à dominer le marché du « sourcing mode » à l’international. WhereToGet, lancée en février 2011, compte aujourd’hui plus de 3 millions de visiteurs uniques par mois, dont 60 % d’Américains. Sa force ? Une communauté de passionnés qui « s’entraide ».Un nouvel outil marketing pour les marquesCar WhereToGet fonctionne uniquement sur le principe du « crowdsourcing »  : « L’internaute poste d’abord une photo d’une pièce qui l’inspire, généralement trouvée sur des sites de partage d’images comme Tumblr, Instagram ou Pinterest. Dans la foulée, la communauté de membres va mener son enquête et, une fois la pièce repérée, elle va poster un lien vers le site marchand. Pour nous, ce lien est quasi obligatoire », explique Romain Moyne, le fondateur de la société.WhereToGet ne cache pas son lien étroit avec les marques, qui sont considérées sur le site comme des membres à part entière et peuvent donc encourager les internautes à acheter leurs produits au travers d’un tracking des requêtes, un système de « pistage » du profil des internautes. « Indéniablement, notre but est d’avoir la base de données la plus complète au monde en matière de “sourcing mode” ». Pour le sociologue Nicolas Herpin, chercheur au CNRS et à l'Observatoire sociologique du changement, « ce genre de plates-formes, c’est surtout une énième méthode de publicité à l’heure où le placement de produit prend de plus en plus d’ampleur. Ces technologies risquent tout simplement d’accélérer les nouveaux désirs liés aux objets dernier cri, et particulièrement pour les plus jeunes, friands de gadgets numériques ».Car il est vrai qu’en surfant sur ces applications, on a surtout le sentiment de se retrouver dans un immense catalogue et qui nous présente surtout ce qu’il veut plutôt que ce que l’on veut. Et qui aurait à lui tout seul ringardisé La Redoute.« De toute façon, qu’ils aient pris ou pas des accords avec les marques, ces nouveaux outils transforment la réalité en une publicité géante. N’importe qui peut ainsi devenir, à son insu, un mannequin potentiel », ajoute Nicolas Herpin. Voyons les choses du bon côté, comme le créateur de WhereToGet : « Ce ne sont plus les magazines de mode qui inspirent la jeune génération. Désormais, c’est la vraie vie. »Marine BenoitJournaliste au Monde Paul Benkimoun Le secret a été bien gardé, et le professeur Philippe Menasché, chirurgien cardiaque à l’Hôpital européen Georges-Pompidou (Paris), en a réservé la primeur à ses pairs de la Société française de cardiologie, vendredi 16 janvier. En collaboration avec l’équipe du professeur Jérôme Larghero (hôpital Saint-Louis, Paris), spécialisée dans les biothérapies, il a réussi pour la première fois au monde une thérapie cellulaire chez une patiente en insuffisance cardiaque, qui se porte bien trois mois après l’intervention. Une étape qui couronne vingt ans de recherches.Dans l’insuffisance cardiaque (IC), le cœur n’est plus capable d’assurer correctement sa fonction de pompe et d’apporter aux différents organes et tissus l’oxygène qui leur est indispensable. Cette pathologie touche entre 1 % et 2 % de la population et augmente fortement après 75 ans. Plus de 22 000 décès par an en France ont pour cause directe l’IC. Elle a des causes multiples, parmi lesquelles l’infarctus du myocarde, qui entraîne la mort de cellules de la paroi cardiaque (nécrose) et une altération de la fonction du ventricule gauche.Des traitements médicamenteux sont efficaces et, dans les cas extrêmes, la transplantation cardiaque peut venir au secours des patients atteints. Depuis vingt ans, le professeur Menasché et son équipe travaillent à mettre au point une option moins lourde que la greffe de cœur, en transplantant dans la zone lésée par l’infarctus des cellules capables de se contracter comme celles du muscle cardiaque.Des cellules capables de battre en rythmeLeur première tentative, en juin 2000, a consisté à injecter directement dans la zone nécrosée des cellules-souches prélevées dans la cuisse du patient lui-même. Pour des raisons éthiques, s’agissant d’un protocole expérimental, le patient subissait parallèlement un pontage coronarien, opération consistant à établir un nouveau circuit pour vasculariser le muscle cardiaque. Les résultats observés dans une petite étude en France, puis une étude européenne, se révélèrent décevants. Car une cellule de muscle de la cuisse n’est pas une cellule de muscle cardiaque, capable de battre en rythme. Depuis, plusieurs équipes dans le monde se sont engagées sur la voie de la thérapie cellulaire, mais avec, pour le moment, des résultats plutôt modestes.Pour s’approcher le plus possible des cellules cardiaques originelles, Philippe Menasché et ses collègues ont développé leur propre procédé à partir de cellules-souches embryonnaires. Susceptibles de se différencier pour donner les différents types de tissus présents dans notre organisme, elles sont obtenues à partir d’embryons conçus dans le cadre d’une fécondation in vitro.Grâce à différentes substances, il est possible de diriger les cellules-souches embryonnaires vers un destin de cellule cardiaque. Travaillant à l’époque avec Michel Pucéat (Inserm), le professeur Menasché faisait la démonstration en 2007 que, une fois injectés dans le cœur de rats présentant une défaillance cardiaque, ces précurseurs humains purifiés se différenciaient bien en cellules cardiaques.Embryonnaires et « pluripotentes »Après les différentes étapes chez l’animal, il fallait passer à l’expérimentation chez l’homme. Un nouveau défi qui allait être relevé par une collaboration, entamée il y a cinq ans, avec l’équipe du professeur Larghero et du docteur Valérie Vanneaux, responsable des manipulations et cultures cellulaires.En mai 2013, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) donnait son feu vert à un protocole de recherche sur six patients. Ils devaient remplir trois critères : être atteints d’une altération sévère de la fonction du ventricule gauche, avoir eu un infarctus du myocarde et présenter une indication à un pontage coronarien. Le protocole prévoit systématiquement la mise en œuvre du traitement expérimental parallèlement à la réalisation du pontage.Ces chercheurs de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (APHP) ont constitué une banque de cellules-souches embryonnaires « pluripotentes », capables de donner tous les types de cellules de l’organisme. Après les avoir fait se multiplier, elles sont congelées. Il est ensuite possible de décongeler à la demande un tube, faire à nouveau se multiplier les cellules. Pendant quatre jours, ces cellules vont être orientées pour se spécialiser en cellules à destin cardiaque, un résultat obtenu pour au moins la moitié d’entre elles.Il faut ensuite éliminer toutes celles ne s’étant pas différenciées afin d’assurer une pureté d’au moins 95 % du lot de cellules à injecter et écarter des cellules encore indifférenciées qui pourraient évoluer vers la formation de tumeurs.De plus, l’équipe des professeurs Menasché et Larghero a mis au point une méthode plus précise que l’injection de cellules en vrac : un « patch », sorte de tissu dans les mailles duquel se trouvent les précurseurs de cellules cardiaques.Sécurité et faisabilité assuréesUn premier patient remplissant les trois critères a accepté ce protocole expérimental. Agé de 77 ans, il présentait un état de santé très délabré avec de multiples pathologies (forte obésité, diabète, insuffisance respiratoire…). Malheureusement, si l’opération s’est déroulée sans souci, son organisme a rapidement été défaillant et il est décédé. Dans une lettre adressée au professeur Menasché, sa veuve encourageait le chirurgien à « absolument continuer son œuvre » et affirmait sa « foi » dans la réussite de ce procédé.Huit autres patients furent ensuite récusés jusqu’à ce que se présente une femme âgée de 68 ans. Souffrant d’une IC sévère, elle était diabétique. Les suites opératoires ont été simples, sans aucune complication, et la patiente a pu regagner son domicile. Elle peut à présent se déplacer et son état clinique s’est amélioré. Un résultat qui peut aussi résulter du pontage coronarien.A ce stade, il ne s’agissait que de s’assurer de la sécurité et de la faisabilité de la thérapie cellulaire et non de son efficacité. Néanmoins, cette première réussite est particulièrement encourageante. L’application du protocole aux cinq autres patients prévus et le suivi à plus long terme permettront de savoir si une nouvelle voie thérapeutique se confirme pour l’insuffisance cardiaque.Paul BenkimounJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.01.2015 à 16h11 • Mis à jour le16.01.2015 à 17h52 | Stéphane Lauer (New York, correspondant) Même Goldman Sachs n’échappe pas à la tendance. La plus prestigieuse des banques d’affaire américaine a annoncé, vendredi 16 janvier, une baisse de 7,1 % de son bénéfice net au quatrième trimestre. Comme JP Morgan, Bank of America ou Citigroup, qui ont également publié cette semaine des résultats en baisse, Goldman Sachs est confronté à un environnement de moins en moins favorable.Même si la banque d’affaires a réalisé un chiffre d’affaires meilleur que ce qu’attendaient les analystes, celui-ci a baissé de 12 % au quatrième trimestre, à 7,69 milliards de dollars pour un bénéfice net de 2,1 milliards, contre 2,33 milliards sur la même période de l’année précédente.Cette chute s’explique par le fait que Goldman Sachs est beaucoup plus dépendante des activités de courtage que ses principales concurrentes. Or cette activité a été très chahutée. « Nous sommes satisfaits de nos performances au cours d’une année caractérisée par des conditions financières et une économie mondiale mitigées », s’est toutefois félicité Lloyd Blankfein, le PDG de Goldman Sachs.L’impact de cet environnement compliqué est notamment visible dans le « fixed income », c’est-à-dire les placements obligataires, les marchés des devises et celui des matières premières. Dans ce domaine la chute du chiffre d’affaires atteint 29 % à 1,22 milliard.Pour Citigroup et Bank of America la baisse a atteint respectivement 16 % et 30 %, tandis que JP Morgan a publié un résultat dans cette activité en chute de 14 % à périmètre comparable.L’une des explications réside dans le parcours erratique qu’ont connu ces métiers au cours de 2014. Dans un premier temps, les marchés ont fait preuve d’un calme inédit avec très peu d’activité et donc très peu d’opportunité de revenus, tandis que la fin de l’année a été secouée par une très forte volatilité, notamment en raison de la chute brutale des cours du pétrole.Recul des bonusLa banque d’investissement n’a pas été non plus épargnée. Pour Goldman Sachs, cette activité a plongé de 16 % par rapport au quatrième trimestre de 2013 à 1,4 milliard. La banque d’affaire a compensé en réduisant ses coûts opérationnels de 14 %. Ceux-ci ont même baissé de 12 % par rapport au dernier trimestre.Les bonus versés au management et aux employés en ont subi les conséquences : leur montant total a baissé de 11 % à un peu moins de 2 milliards. Il s’agit du premier poste de dépenses pour Goldman Sachs, qui, en proportion du chiffre d’affaires est cependant resté étal à 36,8 %.Même si Goldman Sachs est parvenu à limiter les dégâts, les résultats des banques américaines montrent une nette dégradation de leur rentabilité. Sur l’ensemble de 2014, le bénéfice net de Bank of America a plongé de 58 %, celui de Citigroup de 47 %.Outre les mauvaises performances dans le courtage, les deux établissements pâtissent de la faiblesse des taux d’intérêt qui pèse sur la rentabilité de leur activité de prêt.Wells Fargo, la première capitalisation bancaire américaine, moins exposée au courtage, s’en est mieux tirée. Le groupe a dégagé en 2014 un bénéfice net de 23,1 milliards de dollars, en hausse de 5 %.Même si la performance a faibli au quatrième trimestre, le bénéfice net reste en hausse de 2 % à 5,7 milliards de dollars. La rentabilité progresse ainsi pour le 18e trimestre successif, selon la société d’études FactSet.Le nouvel environnement réglementaire pointé du doigtLa rentabilité des banques américaines a été également bousculée par les amendes astronomiques qu’elles ont dû payer pour éviter des poursuites judiciaires. Bank of America a ainsi dû verser plus de 16 milliards aux autorités américaines pour sa responsabilité dans la crise des subprimes.Le bénéfice de Citigroup au quatrième trimestre ne s’est élevé qu’à 350 millions de dollars contre 2,4 milliards sur la même période de l’année précédente après avoir provisionné 3,5 milliards au titre des amendes dont elle fait l’objet et des charges de réduction de coûts.Quant à JP Morgan, la pénalité qui lui a été infligée dans le scandale sur les manipulations des marchés des devises a lourdement pesé sur ses résultats. La banque a accepté en novembre de payer 1 milliard de dollars aux autorités britanniques et américaines.Par ailleurs, le groupe a payé 100 millions supplémentaires dans un accord à l’amiable avec des investisseurs institutionnels. JP Morgan reste sous la menace de poursuites criminelles sur ce dossier.Mercredi, lors d’une conférence avec les analystes, Jamie Dimon, le PDG de JP Morgan s’est plaint également du nouveau contexte de régulation, qui oblige les banques à réduire leur exposition aux activités les plus spéculatives, qui étaient jusqu’à présent les plus lucratives.« Les banques sont attaquées », a-t-il lancé, ce qui n’a pas empêché JP Morgan de publier un bénéfice net record de 21,8 milliards de dollars. Même sur la défensive, les banques ont visiblement encore de la ressource.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.01.2015 à 14h47 • Mis à jour le16.01.2015 à 16h16 | Laurent Carpentier C’est une idée de geek. Du 16 au 31 janvier, à Paris, une bande d’allumés a décidé de créer un Festival du domaine public pour célébrer ces créateurs dont les œuvres tombent, soixante-dix ans après leur mort, dans le pot commun. « Cette année, on a une belle moisson. Tous les auteurs morts en 1944. Munch, Kandinsky, Jean Giraudoux, Mondrian, Maillol, Romain Rolland, Glenn Miller… Enfin, lui, c’est plus compliqué. C’est un Américain… », s’enthousiasme Alexis Kauffmann. Autant de réappropriations possibles, de rééditions libres, de samples (échantillons) autorisés, cela vaut bien une fête.A force de se frotter sur le Net aux questions de droits d’auteur, ce prof de maths, fondateur de Framasoft, réseau dédié aux logiciels libres, a fini par se passionner pour la question vécue comme une aubaine : « Saint-Exupéry aussi est mort en 1944, mais il était “mort pour la France”. La loi accorde, dans ce cas-là, un bonus de trente ans supplémentaires aux ayants droit. Ça complique les choses : en Belgique, il n’est en effet bien évidemment pas “mort pour la France”… Du coup, on peut y sortir de nouvelles éditions du Petit Prince ou les publier libres de droits, sur le Net. »« Laisser libre cours à la création »De ce sujet juridique, Alexis Kauffmann et sa complice Véronique Boukali ont finalement imaginé, au début de l’été, faire un événement culturel. Vingt-sept célébrations essaimées dans Paris : spectacles, conférences, « grande fête du remix »… Le 25 janvier, à l’église Saint-Merri, un concert de la pianiste Kimiko Ishizaka, qui a mis, sitôt enregistrées, ses interprétations de Bach et de Chopin dans le domaine public ; le 31, à l’université Paris-VIII, une conférence sur Romain Rolland ; le 29, à l’Ecole normale de la rue d’Ulm, « musiques publiques »… La Cité de l’architecture, la BNF et le très fermé Musée du barreau de Paris sont de la partie. Du cinéma également, avec notamment, le 30 janvier, à la Gaîté lyrique, une version colorisée du Fantômas (1913) de Louis Feuillade que l’artiste orléanais Shoï Extrasystole sonorise de ses samples électro.Rien de très spectaculaire, un festival fait « en mode artisanal », dans les interstices, avec les moyens du bord. Mais un festival néanmoins. Dans les frimas de janvier, parce que les œuvres sont « libérées » le 1er janvier suivant l’année du décès de l’auteur. « On a pris l’habitude de fêter les centenaires, alors que les 70 ans avec le basculement des œuvres dans le domaine public sont beaucoup plus signifiants, poursuit, imperturbable, son initiateur. Au-delà de la redécouverte des artistes, c’est d’abord l’occasion de laisser libre cours à la création. On parle à la jeune génération qui est celle du remix. » Un petit festival au grand conceptQui dit « domaine public » ne dit pas faire tout et n’importe quoi. Certains pays comme les Etats-Unis sont tout d’abord régis par le système du copyright : droits commerciaux liés à l’œuvre et non à l’auteur. Les films prennent en compte les droits d’auteur du réalisateur, du producteur, du scénariste, du compositeur… En ce qui concerne les photos, le droit à l’image n’est pas effacé. Et puis une œuvre continue d’appartenir physiquement à son propriétaire, qui peut en maîtriser l’usage. « Il faut que les institutions jouent le jeu. Si au Louvre, on peut utiliser son appareil photo, le Musée d’Orsay l’interdit, quant à Beaubourg – que nous avions contacté pour Kandinsky –, rien ne dit qu’ils mettront des œuvres en haute définition à disposition du public. »Enfin, le droit moral subsiste. On pourra publier librement des images des célèbres statues de Maillol qui trônent au Carrousel du Louvre, mais on ne pourra pas y faire de photos trop suggestives, au risque de provoquer l’ire des héritiers, et un procès, comme ce fut le cas l’an passé pour Terry Richardson avec Laetitia Casta. Tout ça ne désarme pas notre prof de maths devenu patron de ce petit festival au grand concept, qui doit ruminer quelque part cette phrase de Romain Rolland tirée de Jean-Christophe, son lénifiant best-seller : « Un héros, c’est celui qui fait ce qu’il peut. Les autres ne le font pas. »Lire aussi : Poser sur les Maillol des Tuileries peut coûter très cher (même si l'on est Laetitia Casta) Festival du domaine public, à Paris, 27 événements, 20 lieux. Jusqu’au 31 janvier. festivaldomainepublic.orgLaurent CarpentierReporter cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.01.2015 à 13h24 • Mis à jour le16.01.2015 à 15h39 L'homme qui retenait depuis un peu plus d'une heure deux personnes dans un bureau de poste, vendredi 16 janvier, à Colombes a été interpellé, selon la police. Le preneur d'otage s'était retranché dans les locaux, avec « une arme de guerre ». Les deux personnes retenues dans l'établissement ont été libérées et aucune d'entre elles n'est blessée, selon des sources policières.Je ne sais pas encore ce que c'est mais on parle d'un braquage ou d'une prise d'otages à la Poste de #Colombes http://t.co/uV3ywMibuI— Dario Spagnolo (@dariospagnolo)require(["twitter/widgets"]);LA PISTE TERRORISTE ÉCARTÉED'après une source policière, l'homme est entré seul dans le bureau de poste vers 12 h 30 et certains clients ont pu s'enfuir. Connu de la police comme délinquant de droit commun, il avait lui-même appelé police-secours « en tenant des propos décousus » et affirmant être lourdement armé, de grenades et kalachnikov.La piste terroriste avait été rapidement écartée. La brigade de recherches et d'intervention de la PJ parisienne et les policiers d'élite du RAID étaient sur place. Un hélicoptère de la Sécurité civile survolait la zone où un important périmètre de sécurité avait été mis en place. #colombes arrivee du #RAID Une photo publiée par @etiennemonin le Janv. 16, 2015 at 5:12 PST 03.01.2015 à 16h59 • Mis à jour le03.01.2015 à 17h59 Le livre n'est pas encore sorti en librairie, mais il fait déjà beaucoup parler de lui. Soumission, le 6e roman de Michel Houellebecq, qui paraît le 7 janvier chez Flammarion, met à l'Elysée le chef d'un parti musulman, élu au second tour de la présidentielle de 2022 face à Marine Le Pen, grâce au soutien du PS et de l'UMP. De la provocation ? Non, assure l'écrivain, dans une interview menée par le journaliste de France Culture Sylvain Bourmeau, et parue samedi 3 janvier dans la revue littéraire trimestrielle anglophone Paris Review :« Je procède à une accélération de l'Histoire mais, non, je ne peux pas dire que c'est une provocation dans la mesure où je ne dis pas de choses que je pense foncièrement fausses, juste pour énerver. Je condense une évolution à mon avis vraisemblable. »Lire aussi : Le prochain livre de Michel Houellebecq déjà disponible (illégalement) en ligneA supposer que « les musulmans réussissent à s'entendre entre eux (...), cela prendrait certainement des dizaines d'années » pour qu'ils accèdent au pouvoir en France, concède l'auteur.« UN PARTI MUSULMAN EST UNE IDÉE QUI S'IMPOSE »Michel Houellebecq, qui a longtemps vécu en Irlande avant de s'installer de nouveau en France, se dit frappé « des énormes changements » constatés dans le pays, et en Occident. « C'est l'une des raisons qui m'ont conduit à écrire » ce livre, explique-t-il.Cette fiction est-elle une satire ? « Non. Très partiellement, c'est une satire des journalistes politiques tout au plus, un petit peu des hommes politiques aussi à vrai dire. Les personnages principaux, non. » Michel Houellebecq reconnaît toutefois jouer sur la peur : « J'utilise le fait de faire peur. En fait, on ne sait pas bien de quoi on a peur, si c'est des identitaires ou des musulmans. Tout reste dans l'ombre. »« J'ai essayé de me mettre à la place d'un musulman, et je me suis rendu compte qu'ils étaient en réalité dans une situation totalement schizophrénique (...) Que peut bien faire un musulman qui veut voter ? Il n'est pas représenté du tout. Il serait faux de dire que c'est une religion qui n'a pas de conséquences politiques (...). Donc, à mon avis, un parti musulman est une idée qui s'impose. » 03.01.2015 à 14h58 • Mis à jour le03.01.2015 à 15h22 Soupçonné d'avoir pris part aux attentats d'Al-Qaida contre deux ambassades américaines d'Afrique de l'Est en 1998, le Libyen Abou Anas Al-Libi est mort vendredi dans un hôpital new-yorkais, a annoncé son avocat Bernard Kleinman. Agé de 50 ans et atteint d'un cancer du foie, son état s'était détérioré ces dernières semaines alors que son procès devait s'ouvrir le 12 janvier.Le 7 août 1998, les attentats avaient visé simultanément les ambassades des Etats-Unis au Kenya et en Tanzanie. Ils avaient fait 213 morts, dont 12 Américains, et plus de 5 000 blessés à Nairobi, et 11 morts et 85 blessés à Dar es Salam.Abou Anas Al-Libi avait été inculpé à New York en 2000, notamment de « complot visant à tuer des citoyens américains » et « complot visant à détruire des bâtiments et propriétés des Etats-Unis ».Après avoir longtemps fait partie de la liste des hommes les plus recherchés du FBI, qui avait offert une récompense de cinq millions de dollars pour son arrestation, il a été capturé en 2013 à Tripoli, la capitale libyenne, par les forces spéciales américaines.Selon l'acte d'accusation, il avait notamment mené, dès 1993, des opérations de surveillance « visuelle et photographique » de l'ambassade américaine à Nairobi. Il devait comparaître avec le Saoudien Khalid Al-Fawwaz, arrêté en Grande-Bretagne en 1999. Un troisième suspect, l'Egyptien Adel Abdel Bary, qui devait initialement être jugé avec eux, avait plaidé coupable en septembre. Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Le sociologue allemand Ulrich Beck, à qui l'on doit notamment le concept de la « société du risque », est décédé le 1er janvier d'un infarctus, à l'âge de 70 ans. Né le 15 mai 1944 à Stolp, aujourd'hui Słupsk en Pologne, Ulrich Beck a grandi à Hanovre, mais a fait ses études supérieures à Munich, où il a étudié la sociologie, la psychologie et les sciences politiques.L'année même de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, en 1986, il publie son ouvrage majeur : La Société du risque (Aubier, 2001), qui connaîtra un succès mondial, mais ne sera traduit en français que quinze ans plus tard.Pour lui, « la production sociale des richesses » est désormais inséparable de « la production sociale de risques ». L'ancienne politique de distribution des « biens » de la société industrielle doit donc être relayée par une politique de distribution des « maux » engendrés par cette société.Lire : Penser la société du risque global, par Ulrich BeckComme le note le sociologue belge Frédéric Vandenberghe dans une Introduction à la sociologie cosmopolitique du risque d'Ulrich Beck, « confrontée aux conséquences de la politique d'industrialisation, la société industrielle devient “réflexive”, ce qui veut dire qu'elle devient un thème et un problème pour elle-même ». Une théorie qui a eu un impact important sur le mouvement écologiste allemand, qui a pris son essor dans les années 1980 et a été notamment influencé par la « seconde modernité » décrite par Ulrich Beck.Lorsqu'Angela Merkel a annoncé en mars 2011, après la catastrophe de Fukushima, vouloir renoncer au nucléaire civil à l'horizon 2022, Ulrich Beck avait accepté de faire partie de la commission éthique chargée de réfléchir à la faisabilité d'un tel projet pour l'Allemagne.« NON À L'EUROPE ALLEMANDE »Ses réflexions sur le risque ont amené Ulrich Beck à remettre très tôt en question les Etats-nations, une notion qu'il qualifiait de « catégorie-zombie ». Il était en faveur d'un Parlement mondial, tout en soulignant les risques que cette mondialisation entraînait pour l'individu, de moins en moins protégé par des structures collectives et de plus en plus dépendant d'une réussite individuelle reposant notamment sur l'éducation et le savoir.Pour Ulrich Beck, la construction européenne était une étape importante vers la voie de la mondialisation maîtrisée qu'il appelait de ses vœux. En 2010, avec notamment les députés européens Daniel Cohn-Bendit et Sylvie Goulard et l'ancien premier ministre belge Guy Verhofstadt, il faisait partie du groupe Spinelli, qui plaidait pour une Europe fédérale.Avec le philosophe Jürgen Habermas, dont il était proche, Ulrich Beck était l'un des intellectuels allemands les plus engagés ces dernières années dans le combat européen. Les titres de deux de ses derniers ouvrages, Pour un empire européen et Non à l'Europe allemande, en témoignent.Ulrich Beck aimait mettre en avant les cours qu'il avait donnés à la London School of Economics et à la Maison des sciences de l'homme à Paris. Ne détestant pas la polémique, Ulrich Beck s'en était violemment pris ces dernières années à Angela Merkel, fustigeant l'attentisme de la chancelière. Il avait créé le néologisme Merkiavel, qui allait faire florès dans toute l'Europe.Lire : L'Europe, grande absente de la politique merkélienne Lire : Angela Merkel, nouveau MachiavelFrédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.01.2015 à 12h20 • Mis à jour le03.01.2015 à 12h23 L'OGC Nice (Ligue 1) a confirmé sur Twitter et par un communiqué diffusé sur son site, samedi 3 décembre, avoir trouvé un accord de principe avec l'ancien joueur de l'équipe de France Hatem Ben Arfa (27 ans, 13 sélections) pour sa venue dans le club azuréen cette intersaison. Il devrait passer une visite médicale lundi.L’OGC Nice confirme avoir trouvé un accord de principe avec Hatem Ben Arfa !http://t.co/DpzQHNGuXy— OGC Nice (@ogcnice)require(["twitter/widgets"]);L'attaquant devrait donc faire son retour sur les pelouses de la Ligue 1 quatre ans et demi après son départ de l'Olympique de Marseille. Transféré à Newcastle en 2010, il a connu quatre saisons très inégales en Premier League, où il n'a pas été épargné par les blessures, les Magpies le prêtant au modeste club de Hull City cette saison. Sa dernière apparition avec les Bleus remonte à un match contre la Suède lors de l'Euro 2012.Son arrivée, si elle se concrétise, ne devrait donner lieu à aucune transaction entre les deux clubs, Ben Arfa ayant résilié son contrat avec Newcastle. 03.01.2015 à 09h58 • Mis à jour le03.01.2015 à 13h39 Des pirates informatiques ont exploité une faille dans un site de TF1 pour pirater les données de près de deux millions de personnes, a révélé vendredi 2 janvier le site ZatazMag, spécialisé dans le questions de sécurité informatique. L'attaque a visé précisément l'espace « abonnement presse » du site, un service qui permet de s'abonner à plusieurs magazines. Celui-ci est géré par un tiers, a tenu à préciser TF1.La chaîne a affirmé qu'il n'y avait pas de « piratage des données de TF1.fr, mais piratage d'un partenaire commercial de TF1.fr », Viapresse, à qui elle a renvoyé la responsabilité de l'incident. « A aucun moment, les données des internautes inscrits à TF1.fr et gérées par TF1 n'ont été exposées, ni piratées », a affirmé une porte-parole de la chaîne.LES DONNÉES SERONT « SÛREMENT REVENDUES »Les pirates ont néanmoins récupéré sur les bases de données du prestataire des adresses e-mail et des mots de passe, dont ils ont fourni des captures d'écran en guise de preuve. Ils affirment également avoir dérobé des RIB.« Les données que nous détenons (…) seront sûrement revendues », ont-il déclaré à ZatazMag. Rapidement alertée, l'équipe technique du site a réparé la faille dans l'heure. 03.01.2015 à 06h38 • Mis à jour le03.01.2015 à 12h55 Comment se déroule les séances d'enregistrement d'un album ? Certains mélomanes que la question taraudait pourront bientôt y répondre. Car à compter du 16 janvier, c'est bien en public la chanteuse britannique PJ Harvey enregistrera son neuvième opus. Les spectateurs suivront les sessions de miss Polly derrière une vitre sans tain dans un studio spécialement aménagé au Somerset House de Londres.L'événement, baptisé « Recording In Progress », doit durer quatre semaines entre le 16 janvier et le 14 février. Proposé à un tarif de 15 livres (34,5 euros) pour la séance de 45 minutes, il affichait déjà complet quelques heures seulement après son annonce.« Les visiteurs vont pouvoir vivre exactement ce qui se passe en studio en voyant Harvey, ses musiciens et ses producteurs de longue date, Flood et John Parish, à l'œuvre dans leur cheminement créatif vers un album », a expliqué un représentant du Somerset House, ce haut-lieu de la création à Londres.« Je souhaite que Recording In Progress fonctionne comme une exposition dans une galerie. J'espère que les visiteurs pourront saisir le flux et l'énergie du processus d'enregistrement », a de son côté souligné la chanteuse, dont le dernier album, Let England Shake, remonte à 2011. 02.01.2015 à 23h43 • Mis à jour le03.01.2015 à 07h31 Le Stade Français s'est incliné vendredi 2 janvier contre Lyon (12-9) sur la pelouse du Matmut Stadium de Vénissieux, en ouverture de la 15e journée de Top 14.  En tête du championnat depuis sa victoire dimanche dernier contre Toulon, le club de la capitale – réduit à 14 dès la 32e minute après le carton rouge de Morné Steyn – n'a pas confirmé dans le Rhône. Cette défaite avec le point de bonus défensif place les Parisiens sous la menace des Toulonnais, qui peuvent reprendre leur trône en cas de victoire samedi à Montpellier.Les deux essais de l'ailier fidjien Mosese Ratuvou offrent à la formation rhodanienne un bon bol d'air dans la course au maintien. Le LOU remonte provisoirement au 9e rang (30 points). Les Lyonnais poursuivent donc sur leur belle lancée, entamée dimanche avec leur victoire sur Clermont.BONNE ENTAME PARISIENNEL'ouvreur sud-africain Morné Steyn pourra oublier sa première titularisation avec Paris. Il a été exclu pour un coup de pied sur Ratuvou, laissant ses coéquipiers à 14 pendant près de 50 minutes. Le Stade Français avait choisi de faire tourner en alignant au coup d'envoi seulement cinq joueurs (Nayacalevu, Tomas, Parisse, Papé, Bonfils) qui avaient débuté contre Toulon dimanche dernier.Dominateurs en mêlée, les Parisiens réalisaient la meilleure entame. Une pénalité (6e) et un drop (12e) de Steyn, sous les poteaux, leur permettaient de prendre la tête d'entrée. Mais les Lyonnais, très en jambes, ne leur laissaient aucune occasion d'essai. Au contraire, ils affolaient à plusieurs reprises la ligne. Kendrick Lynn (26e), Stephen Brett (38e), Waisele Sukanaveita (40e) étaient stoppés dans les derniers mètres.DOUBLÉ DE RATUVOULes Lyonnais trouvaient finalement la faille après une touche à hauteur des 22 mètres. Le pack était arrêté à cinq mètres de la ligne, et le demi de mêlée, Ricky Januarie, trouvait son ailier, Ratuvou. Son essai était validé par l'arbitre vidéo (5-6, 29e).En deuxième période, le Stade Français se reposait sur le jeu au pied de Jules Plisson. Mais le LOU tenait sa proie. Le jeu se débridait et à l'issue d'une séquence de plus de trois minutes, Ratuvou, meilleur marqueur en Pro D2 la saison dernière, réalisait le doublé avec un essai transformé par Jérôme Porical et donnait l'avantage à son équipe (12-6. 50e). Plisson réduisait le score sur une pénalité (12-9, 60e) avant de rater l'occasion d'égaliser après une nouvelle faute en mêlée des Lyonnais (70e). Le leader avait laissé passer sa chance. Frédéric Potet De son vrai nom Bernard Verlhac, Tignous  – né en 1957 – avait adopté ce pseudonyme signifiant « petite teigne » en occitan en hommage à sa grand-mère, qui le surnommait ainsi. Le dessinateur de presse avait fait ses armes dans le magazine Casus Belli, dans les années 1990. Il travaillait régulièrement à Marianne depuis cette période et à Charlie Hebdo où il a trouvé la mort mercredi 7 janvier au cours de l’attentat qui a emporté ses confrères Cabu, Georges Wolinski et Charb. Il collaborait également régulièrement au mensuel de bande dessinée Fluide glacial et à L'Humanité.Doté d’un trait souple et nerveux à la fois, Tignous avait aussi régulièrement mis son imagination fertile et corrosive au service d’émissions télévisées en direct, notamment auprès de Laurent Ruquier sur France 2, de Marc-Olivier Fogiel sur M6 ou Bruno Masure sur Public-Sénat.« UN DESSIN PRÊTE À RIRE. QUAND IL EST VRAIMENT RÉUSSI, IL PRÊTE À PENSER »Caricaturiste et dessinateur de presse, il s’était essayé à la bande dessinée tardivement, en 2010 avec l’album Pandas dans la brume (Glénat), ne s’en sentant pas capable jusque-là. Auteur d’illustrations également (notamment pour un livre de Didier Daeninckx sur la guerre d’Algérie, Corvée de bois), Tignous n’en restait pas moins un « pur » dessinateur de presse. En 2010, il confiait au site Internet de l’ambassade de France en Colombie lors d’un voyage à Bogota :« Un dessin réussi prête à rire. Quand il est vraiment réussi, il prête à penser. S’il prête à rire et à penser, alors c’est un excellent dessin. Mais le meilleur dessin prête à rire, penser et déclenche une forme de honte. Le lecteur éprouve de la honte d’avoir pu rire d’une situation grave. Ce dessin est alors magnifique car c’est celui qui reste. »Tignous faisait également partie de Cartooning for Peace, le réseau international de dessinateurs de presse engagés œuvrant pour la liberté créé par Plantu. « Je serais ravi de penser que chaque fois que je fais un dessin j’évite un enlèvement, j’empêche un assassinat ou je retire une mine antipersonnel. Quel bonheur ce serait ! Si je pouvais avoir ce pouvoir-là, je ne dormirais plus et ferais des dessins sans arrêt », disait-il.Frédéric PotetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.01.2015 à 16h38 • Mis à jour le07.01.2015 à 18h50 | Mathilde Damgé Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-54ad72244089f'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 8\r\n \r\n \r\nA Paris, place de la R\u00e9publique, des bougies ont \u00e9t\u00e9 allum\u00e9es en hommage aux victimes de l'attentat contre \"Charlie Hebdo\".\r\nCr\u00e9dits : P. Bouvier \/ Le Monde\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"A Paris, place de la R\u00e9publique, des bougies ont \u00e9t\u00e9 allum\u00e9es en hommage aux victimes de l'attentat contre \"Charlie Hebdo\".","source":"P. 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Bouvier \/ Le Monde\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Des participants au rassemblement parisien sont venus avec des pancartes arborant le message \"Je suis Charlie\".","source":"P. 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Le parti communiste, la CFDT, le Syndicat national des journalistes invitent à manifester à 18 heures au même endroit.Le PS, après avoir appelé à un rassemblement dans l'après-midi même, a précisé par la voix de Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire, que cette manifestation « de tous les républicains » aurait lieu « dès que cela sera possible ».Des rassemblements sont également prévus dans de nombreuses villes de France et à l'étranger.A Paris, plusieurs de nos journalistes sont sur la place de la République et couvrent le rassemblement sur leur compte Twitter.Tweets de https://twitter.com/lemondelive/lists/hommages-charlie-hebdo!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Retrouvez ici l'ensemble des manifestations répertoriées par Le Monde.fr (en cours d'actualisation). Au Palais-Bourbon, où siègent les députés, les drapeaux français ont été mis en berne.L'Assemblée en deuil #CHARLIE_HEBDO #DirectAN http://t.co/g7jOo7NvLJ— Razzy Hammadi (@RHammadi)require(["twitter/widgets"]);Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Potet Quand on lui demandait comment il appréhendait la mort, Georges Wolinski répondait par cette boutade : « Je veux être incinéré. J'ai dit à ma femme : tu jetteras les cendres dans les toilettes, comme cela je verrai tes fesses tous les jours. » Erotomane revendiqué, provocateur né, pessimiste patenté et cynique assumé, homme aux multiples facettes et aux contradictions innombrables, le dessinateur avait-il imaginé qu'il tomberait un jour sous les balles de terroristes armés jusqu'aux dents ?Son assassinat, dans l'attentat dont a été victime la rédaction de Charlie Hebdo, mercredi 7 janvier à Paris, signe la disparition d'un des hommes de presse les plus insaisissables de l'époque contemporaine. Georges Wolinski avait 80 ans. Il était avec Cabu, assassiné avec lui, le doyen et le père spirituel de très nombreux dessinateurs et caricaturistes d'aujourd'hui.Lire le portrait : Cabu, un coup de crayon sans égalNé à Tunis le 28 juin 1934 d'une mère franco-italienne et d'un père juif polonais, Georges Wolinski est élevé par ses grands-parents maternels en France avant de rejoindre à l'âge de 13 ans sa mère remariée. François Cavanna, à qui il a envoyé des dessins, le fait entrer à Hara-Kiri en 1960, où il réalisera notamment une adaptation de la Reine des pommes, un roman de Chester Himes. Surchargé de hachures, son style n'a alors rien à voir avec celui qu'il adoptera un peu plus tard dans un souci de plus grande spontanéité et d'expressivité, et dont il ne se départira jamais tout au long de sa carrière.« TOUS LES ACTES SONT SUSPECTS »Le milieu des années 1960 le voit collaborer à la revue Bizarre, des éditions Pauvert, à L'Enragé puis à L'Action, avant de rejoindre en 1969 Hara-Kiri et Charlie Hebdo. L'année suivante, il devient le rédacteur en chef de Charlie Mensuel, une fonction qu'il assumera jusqu'en 1981. Dans le même temps, Wolinski multiplie les collaborations tous azimuts, notamment pour L'Humanité, Libération et Le Nouvel Observateur.Les années 1990 le voient travailler pour Paris Match et Le Journal du dimanche, deux publications où il continuait d'œuvrer régulièrement. Il s'essaiera parallèlement à la publicité, ce qui lui vaudra les foudres d'une partie de la profession, et se fera même remettre la légion d'honneur par Jacques Chirac. Il écrira également pour le théâtre et le cinéma (Le Roi des cons, Elles ne pensent qu'à ça...) et publiera des dizaines d'albums chez de très nombreux éditeurs. Son dernier ouvrage, Le Village des femmes (Le Seuil), paru en septembre, était son tout premier « roman graphique ».Observateur impitoyable du genre humain, Georges Wolinski était surtout à lui seul, avec sa façon provocante et blessée de se moquer des choses, une incarnation vivante de la liberté de la presse et de la liberté tout court. « L'humoriste, disait-il, n'appartient à aucun parti, ne croit en aucune religion ; tous les actes sont suspects, surtout ceux qui ne sont pas guidés par l'intérêt. »>> Lire aussi : Charb : « je préfère mourir debout que vivre à genoux »Frédéric PotetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Yann Bouchez Les histoires d'amour finissent mal, en général. Loin des yeux, loin du coeur, dit-on. Mais celle de Fernando Torres avec l'Atlético Madrid est si particulière qu'elle s'accomode mal de ce type de généralités. Et le retour - après plus de sept ans d'exil et au moins autant de changements capillaires - de l'enfant chéri de l'Atlético, qui devrait être aligné ce soir (21 heures) lors de la rencontre de huitième de finale de Coupe du Roi face au Real Madrid, s'effectuera sans doute dans un contexte d'intense émotion du côté des supporteurs. Lire aussi : les fans de l'Atletico Madrid en masse pour accueillir Fernando TorresLes aficionados de l'Atlético n'ont pas oublié El Niño - qui conserve son surnom enfantin malgré ses 30 ans le rapprochant plus de la fin de carrière que de ses débuts. Pour s'en convaincre, il suffit d'évoquer un chiffre : dimanche 4 janvier, ils étaient environ 45 000 dans les tribunes du stade Vicente-Calderon, au bord de la rivière Manzaneres, pour saluer le retour de Torres, prêté lors du mercato d'hiver par le club italien du Milan AC. On pourrait également citer les 2 000 maillots floqués à son nom vendus durant la seule journée de dimanche.« Un jour, il faudra que vous m'expliquiez ce que j'ai fait pour que vous me traitiez aussi bien », s'est étonné, tout en modestie, le nouvel attaquant madrilène, dimanche. Et d'ajouter, pour évoquer son retour dans le club de ses débuts, qu'il avait quitté à l'été 2007 : « Cela faisait très longtemps que j'attendais ce moment. Et ça y est, je suis là. » Si ce type de déclaration résonne parfois comme une formule d'une banalité affligeante dans la bouche de certains footballeurs globe-trotteurs habitués à changer de maillot à chaque saison, elle prend une tonalité singulière dans celle de Torres, lui qui débuta en professionnel sous les couleurs de l'Atlético à dix-sept ans seulement, en 2001, lors d'un match contre Leganes. L'Atlético Madrid évoluait à l'époque en deuxième division. Le club de la capitale espagnole essuyait alors les conséquences des excès de son président Jesus Gil y Gil (1987-2003).Deux ans plus tard, alors qu'il n'a que 19 ans, Fernando Torres est promu capitaine. Avec les Rojiblancos (rouge et blanc, couleurs de l'Atlético), il dispute cinq saisons de Liga, inscrivant 75 buts, dont 19 lors de la saison 2003-2004. En tout, il marque 91 buts en 241 matchs. Mais au-delà de ces statistiques, il porte souvent à bout de pied une équipe qui n'a pas encore pris sa dimension actuelle.UN EXIL DE SEPT ANSC'est pour rejoindre un plus grand club et alourdir un palmarès squelettique pas à la hauteur de son talent - un championnat de deuxième division espagnole, en 2002 -, que Torres quitte Madrid pour rejoindre le Liverpool FC à l'été 2007. Un exil réalisé sans enthousiasme excessif, plus pour donner une autre ampleur à sa carrière.Dans le Nord-Ouest de l'Angleterre, le pari est réussi au niveau individuel : il améliore encore ses statistiques de buteur, avec 24 buts en Premier League dès sa première saison. Mais barré par les autres ténors du Big Four, les Reds ne gagnent rien. Alors Torres se rattrape sous le maillot de l'équipe d'Espagne, avec laquelle il remporte l'Euro 2008 - un but en finale qui lui vaudra de terminer 3e du Ballon d'or cette saison-là- et la Coupe du monde 2010.En janvier 2011, il est transféré à Chelsea contre 58 millions d'euros. Une coquette somme qui semble peser sur son efficacité : il lui faudra attendre le mois d'avril pour marquer son premier but avec son nouveau club. Mais alors que ses performances personnelles chutent, tout comme son poids dans le jeu des Blues, où son efficacité le cantonne à un rôle de joker, son palmarès en club suit une courbe inverse : en 2012, il remporte la Coupe d'Angleterre et la Ligue des Champions. En 2013, la Ligue Europa. Avec la sélection espagnole, il gagne le championnat d'Europe 2012, devenant au passage le premier joueur de l'histoire à être buteur lors de deux finales d'un Euro.Mais il n'arrive jamais vraiment à s'imposer à Chelsea et rejoint en prêt le Milan AC à l'été 2014. En Série A, il n'arrive pas à s'imposer comme un titulaire indiscutable, mais le club italien décide de cet hiver de lever l'option d'achat et de le prêter dans la foulée à l'Atlético.« FERNANDO N'ARRIVE PAS COMME LE SAUVEUR »Si l'engouement autour de son retour à Madrid est aujourd'hui incontestable, l'attaquant suscite autant d'espoirs que d'incertitudes. « La forte charge émotionnelle et l'inconnue footballistique vont de pair depuis l'annonce du retour de Fernando Torres à l'Atlético », résume le journal El Pais dans son édition du 7 janvier. Sa capacité de s'adapter dans l'effectif de l'actuel troisième de la Liga sera déterminante. Depuis son départ en 2007, l'Atlético Madrid est un club qui a su grandir. Surtout avec l'arrivée de Diego Simeone sur le banc des Rojiblancos, en 2011. Vainqueur de la Ligue Europa en 2010 et 2012, le club a disputé la finale de la Ligue des champions en 2014 - perdue face au Real Madrid - et s'est habitué à jouer les premiers rôles en Liga, aux côtés des deux ogres que sont le Real et le Barça. En 2014, au terme d'une saison haletante, l'Atlético a remporté le championnat espagnol grâce à sa force collective, même s'il s'appuyait sur de fortes individualités.« Fernando n'arrive pas comme le sauveur », a tenu à tempérer Diego Simeone, pour elnever les pressions sur les épaules de l'Espagnol, qui pourrait être une force d'appoint pour Mario Mandzukic et Antoine Griezmann sur le front de l'attaque de l'Atlético. Il devrait être aligné d'entrée aux côtés du Français ce soir pour affronter le Real.Yann BouchezJournaliste au service SportSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.01.2015 à 15h33 • Mis à jour le07.01.2015 à 18h46 Après l'attaque meurtrière contre Charlie Hebdo, mercredi 7 janvier (à suivre en direct sur Le Monde.fr), le premier ministre, Manuel Valls, a relevé le plan Vigipirate au niveau « alerte attentat », dans toute l'Ile-de-France, échelon le plus élevé de la nouvelle nomenclature.Six compagnies républicaines et escadrons de gendarmerie mobile ont été déployé en renfort sur Paris, ce qui porte à « 16 le nombre de forces mobiles engagées sur Paris et la petite couronne » selon un communiqué du ministère de l'intérieur. Par ailleurs, l'armée de terre va fournir deux unités supplémentaires de 100 soldats pour la protection de Paris, ce qui porte l'effectif de 450 à 650 hommes.L'équivalent de l'ancien niveau « écarlate »Mis en place en 1978, le plan Vigipirate a été entièrement remodelé le 20 février 2014. Le code couleur à quatre niveaux (jaune, orange, rouge, écarlate) adopté en 2003, était devenu « un peu obsolète ».En effet, la France se trouvait continuellement en Vigipirate rouge depuis les attentats de Londres en 2005, et régulièrement en rouge renforcé lors des fêtes de fin d'année. Le niveau écarlate, le plus élevé, avait été activé une seule fois, après l'attentat perpétré par Mohammed Merah à Toulouse en 2012.Deux niveaux et 300 mesuresLe plan Vigipirate, sous l'autorité de Matignon, associe tous les ministères. Son fonctionnement est détaillé sur le site risques.gouv.fr. Il contient trois cents mesures, dont certaines sont mises en place en permanence : surveillance des transports, des lieux publics, contrôle des accès aux sites publics... D'autres mesures spécifiques sont temporairement activées lors d'événements sportifs, comme le renforcement des contrôles et de la surveillance aux abords des sites et dans les transports.Le niveau « alerte attentat », lui, est mis en place pour une durée très limitée. Il peut s'appliquer à une zone géographique spécifique ou à l'ensemble du territoire, et implique l'activation de mesures supplémentaires, dont certaines restent confidentielles pour des raisons de sécurité. Protection renforcée et sorties scolaires suspenduesAprès l'attaque de Charlie Hebdo, les organes de presse, les grands magasins, les lieux de culte et les transports ont été placés en « protection renforcée » mercredi en région parisienne. Une forte affluence était attendue dans les commerces pour le premier jour des soldes d'hiver.Matignon précise que « toutes les forces disponibles sont mobilisées et des renforts civils et militaires seront déployés ». Une cellule interministérielle de crise a été activée. Les effectifs de soldats en patrouille sont passés de 450 à 650 hommes.Les académies de Paris, Créteil et Versailles ont suspendu jusqu'à nouvel ordre les sorties scolaires et activités en dehors des établissements. Il a également interdit de stationner aux abords des écoles, collèges et lycées.Le syndicat de chirurgiens Le Bloc a appelé à l'arrêt de la grève dans les cliniques pour être disponibles en cas d'urgence. « On ne voudrait pas poser problème dans les services d'urgence puisqu'actuellement, avec le plan vigipirate, on doit être disponibles », a précisé son porte-parole.  07.01.2015 à 15h15 • Mis à jour le07.01.2015 à 15h51 | Philippe Jacqué Le comité d’entreprise exceptionnel de la SNCF, organisé mercredi 7 janvier, a confirmé qu’en 2015 le groupe SNCF réunifié supprimera près de 1 100 postes équivalents temps plein, pour un effectif actuel de 149 000 cheminots.Dans le détail, et comme les syndicats du groupe public l’avaient déjà avancé, c’est SNCF Mobilités, l’opérateur de transport, qui va voir ses effectifs reculer de 1 600 postes cette année. En revanche, SNCF Réseau, le gestionnaire des voies (réunissant l’ex Réseau ferré de France et SNCF Infra), verra les siens s’étoffer de 500 postes.En clair, si le groupe public va largement recruter - environ 8 000 personnes - le nombre de départ en retraite sera bien plus important.« Ce nombre d’emplois budgétaires ne correspond pas exactement au nombre de personnes employées, précise cependant un syndicaliste. La suppression de 1 100 postes devrait se traduire en fait par le départ de quelque 2 000 personnes. »Quant à la masse salariale du groupe public, qui évolue bien plus rapidement que l’inflation, elle devrait évoluer de 2 % cette année.Nouvelle organisation du travailJeudi, lors d’un conseil d’administration de la SNCF, Guillaume Pepy, le président du directoire du groupe, devrait annoncer de nouvelles mesures, notamment d’organisation du travail, pour limiter l’expansion à l’avenir de la masse salariale.Plus largement, la nouvelle entité SNCF a pour objectif de réaliser près de 2 milliards d’économies à l’horizon 2017. SNCF Réseau doit revoir ses processus industriels de maintenance, tandis que SNCF Mobilités entend utiliser tous les leviers pour baisser ses coûts : diminution des effectifs, lutte contre la fraude, réorganisation de la maintenance, augmentation du roulement des matériels comme il l’a déjà testé avec Ouigo, son TGV à bas coût.Pour les syndicats, ces annonces sont contradictoires avec les ambitions de la SNCF d’améliorer cette année le service aux voyageurs.Journée d’action fin janvierIl s’agit d’« une nouvelle dégradation de l’emploi, des fermetures de guichets, de gares et des suppressions de contrôleurs dans le train », a confié à l’AFP Gilbert Garrel, de la CGT cheminots.De même, explique Roger Dillenseger de l’UNSA, « il faudrait plutôt 1 000 à 1 500 recrues pour SNCF Réseau pour répondre à la charge de rénovation prévue ».Le 29 janvier, la CGT appelle à une journée de mobilisation contre la réforme ferroviaire entrée en vigueur le 1er janvier 2015, qui a réuni la SNCF et Réseau ferré de France dans un groupe public plus intégré.SUD Rail décidera jeudi s’il se joint au mouvement. Ce qui ne sera pas le cas de la CFDT et de l’UNSA.La fin du train ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.01.2015 à 15h03 • Mis à jour le07.01.2015 à 17h23 | Gilles van Kote (Directeur du "Monde") Face à l'horreur soulevée par l'attentat dont notre confrère Charlie Hebdo a été victime ce matin, Le Monde exprime sa stupéfaction et son indignation, sa solidarité émue avec l'équipe de Charlie Hebdo et ses condoléances aux familles des victimes.En s'en prenant à notre confrère, c'est à la liberté de pensée et d'expression que s'en sont pris les auteurs de cet attentat, et donc à des valeurs fondatrices de notre société. Ces valeurs, Le Monde n'a cessé, depuis sa création, en 1944, de les défendre.La tuerie survenue ce mercredi 7 janvier ne fait que renforcer notre certitude qu'il est nécessaire de lutter contre l'ignorance, l'intolérance, l'obscurantisme et le fanatisme. Il est plus que jamais indispensable de rappeler que la liberté de la presse ne se négocie pas.Gilles van Kote (Directeur du "Monde")Directeur du MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Potet Un coup de crayon sans égal qui lui permettait de caricaturer avec une facilité déconcertante n'importe quelle personnalité du monde politique ou du show-business, un air d'éternel adolescent attardé, une allure légèrement voutée sous son imperméable, carton à dessins sous le bras, digne du Grand Duduche, le héros naïf et utopiste qui l'a fait connaître dans les années 1960.L'assassinat de Jean Cabut, dit Cabu, mercredi 7 janvier à Paris dans l'attaque armée dont a été victime la rédaction de Charlie Hebdo, laisse un vide béant dans le monde des dessinateurs de presse. Cabu restera comme l'un des géants du genre. L'histoire retiendra qu'il est mort, une semaine avant son 77e anniversaire, en compagnie d'un autre monstre sacré du dessin de presse, Georges Wolinski, assassiné le même jour à l'âge de 80 ans.Lire le portrait : Georges Wolinski, dessinateur érotomane et pessimisteNé le 13 janvier 1938 à Châlons-sur-Marne (Marne), Jean Cabut publie ses premières illustrations alors qu'il n'a que 16 ans dans l'Union de Reims après avoir fait des études artistiques à Paris, au sein de l'Ecole Estienne.Suivez l'évolution de la situation : En direct : des coups de feu au siège de « Charlie hebdo »PÈRE DU GRAND DUDUCHE ET DE MON BEAUFDémobilisé en 1960 après deux ans passés en Algérie pour son service militaire, il entre à Hara-Kiri avant d'intégrer deux ans plus tard la rédaction de Pilote où il donnera naissance au Grand Duduche, en souvenir de ses années de lycées en province. Un autre personnage emblématique sortira de son imagination à cette période qui le verra rejoindre Charlie Hebdo puis Charlie Mensuel : Mon Beauf, l'un des héros les plus bêtes et méchants de l'histoire de la bande dessinée. Caricaturiste émérite, précurseur dès les années 1970 d'un genre qu'on n'appelait pas encore la BD-reportage, amateur de jazz et fan éperdu de Charles Trenet, Cabu aura travaillé pour un nombre vertigineux de journaux et de publications pendant sa carrière : Ici Paris, Jazz Hot, Rock & Folk, Le Journal du dimanche, France-Soir, Paris-Presse, Le Figaro, Le Nouvel Observateur, Le Monde, Ciné Revue, Pariscope, Politique hebdo, La Grosse Bertha... Et bien évidemment Le Canard enchaîné, dont il était un des piliers depuis 1982.Il a également travaillé pour la télévision, notamment au sein de Récré A2 aux côtés de Dorothée et à Droit de réponse, l'émission de Michel Polac. On lui doit aussi de nombreuses couvertures de livres et de disques. Cabu était le père du chanteur Mano Solo, mort en 2010.Lire aussi : Les dessinateurs « horrifiés » après l'attentat contre leurs « copains »Frédéric PotetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.01.2015 à 13h49 Thierry Lepaon jette l'épogne, annonce Europe 1. Le secrétaire général de la CGT « a annoncé sa démission, mercredi matin, devant la commission exécutive de la CGT réunie pour la deuxième journée consécutive », indique la station de radio.Selon Europe 1, Thierry Lepaon « veut proposer, lors d'une nouvelle réunion de la commission exécutive qui pourrait se tenir lundi prochain 12 janvier, un nouveau bureau confédéral et un nouveau secrétaire général ».M. Lepaon avait annoncé, mardi, qu'il allait « remettre son mandat » en jeu devant le « parlement » (CCN) de la centrale le 13 janvier.Le leader de la CGT a été acculé à cette décision après deux mois de polémiques autour des affaires liées à son train de vie au sein de la centrale syndicale.Lire : Thierry Lepaon, les cent jours d'une chute et en édition abonnés : Thierry Lepaon n’est plus en mesure de rester à la tête de la CGT 07.01.2015 à 13h27 • Mis à jour le07.01.2015 à 18h18 Peu après l'attaque terroriste des locaux du journal satirique Charlie Hebdo mercredi, faisant au moins 12 morts, plusieurs dessinateurs se disaient sous le choc.Suivre la situation en direct« Je suis abasourdi, horrifié, a réagi Aurel, dessinateur au Monde. J'attends des nouvelles de copains et suis partagé entre le fait d'aller chercher moi-même des informations et d'attendre. On espère tous que ce genre d'événement n'arrive jamais. Les gens de Charlie Hebdo étaient protégés. Ce qui s'est passé est inimaginable. »Quant à Plantu, dessinateur au Monde, il a publié un dessin, en soutien à Charlie Hebdo : Martin Vidberg, dessinateur blogueur sur Le Monde.fr, a fait de même : Le dessinateur Zep a également publié un post sur son blog du Monde.fr : Une solidarité qui dépasse les frontières françaises. Sur Twitter, les hommages des dessinateurs du monde entier se sont multipliés, comme celui d'Ann Telnaes, journaliste au Wasington Post :Washington Post cartoonist @AnnTelnaes on #CharlieHebdo. http://t.co/kwtvbInWJC http://t.co/Ipk9Q6y0RA— Anup Kaphle (@AnupKaphle)require(["twitter/widgets"]);David Pope, dessinateur australien au Canberra Times, a également publié une réaction.Can't sleep tonight, thoughts with my French cartooning colleagues, their families and loved ones #CharlieHebdo http://t.co/LqIMRCHPgK— David Pope (@davpope)require(["twitter/widgets"]);« ILS N'ONT PAS ATTAQUÉ À N'IMPORTE QUEL MOMENT »De son côté, Pascal Gros, dessinateur à Marianne s'est dit « par terre, comme quelqu'un qui connaît potentiellement des tas de gens qui ont été butés par des connards. Les tueurs ont fait irruption à l'heure de la conférence de rédaction, ils n'ont pas attaqué à n'importe quel moment. »« Charlie Hebdo » visé par une attaque terroriste, la rédaction déciméeParmi les douze victimes figurent les dessinateurs Charb, Cabu, Wolinski et Tignous. Le plan Vigipirate a été élevé à son plus haut niveau en Ile-de-France, passant au niveau « alerte attentats ».Lire aussi : Charb, Cabu et les autres, assassinés dans leur rédaction 27.08.2015 à 13h35 • Mis à jour le27.08.2015 à 14h08 | Constant Wicherek Le sélectionneur des Bleus Didier Deschamps a annoncé, jeudi 27 août, la liste des vingt-trois joueurs retenus pour se déplacer au Portugal le 4 septembre et recevoir à Bordeaux la Serbie trois jours plus tard.Chez les gardiens, la hiérarchie demeure inchangée. Hugo Lloris garde les buts, suppléé par Steve Mandanda. Stéphane Ruffier, le portier de Saint-Etienne, conserve sa place de numéro 3.La défense est le plus gros chantier de l’équipe tricolore. Didier Deschamps a décidé de se passer de Mamadou Sakho. Le héros de la double confrontation contre l’Ukraine en novembre 2013, en difficulté dans son club de Liverpool, est le deuxième défenseur central le plus utilisé – sélectionné à vingt et unes reprises – par le sélectionneur depuis l’arrivée de ce dernier à la tête des Bleus, le 8 juillet 2012. Pour le remplacer, l’ancien entraîneur de l’Olympique de Marseille a convoqué Eliaquim Mangala, Laurent Koscielny et Kurt Zouma, qui se disputeront une place de titulaire pour accompagner Raphaël Varane. Patrice Evra occupera le flan gauche de la défense, doublé par Benoît Trémoulinas, tandis que Mathieu Debuchy et Bacary Sagna évolueront au poste de latéral droit.Au milieu de terrain, le sélectionneur tricolore témoigne sa confiance aux mêmes. Paul Pogba, Geoffrey Kondogbia, Blaise Matuidi, Moussa Sissoko, Morgan Schneiderlin et Yohan Cabaye postuleront pour une place dans l’entrejeu français.En attaque, Didier Deschamps a dû se passer des services d’Alexandre Lacazette, blessé au dos. Pour le remplacer, un nouveau venu, Anthony Martial (19 ans), accompagne Karim Benzema, Nabil Fekir, Olivier Giroud, Antoine Griezmann et Mathieu Valbuena. Liste des 23 Bleus contre le Portugal et la SerbieGardiens : Hugo Lloris (Tottenham, Angleterre), Steve Mandanda (Marseille), Stéphane Ruffier (Saint-Etienne).Défenseurs : Patrice Evra (Juventus Turin, Italie), Laurent Koscielny (Arsenal, Angleterre), Bacary Sagna (Manchester City, Angleterre), Mamadou Sakho (Liverpool, Angleterre), Raphaël Varane (Real Madrid, Espagne), Benoît Trémoulinas (FC Séville, Espagne), Kurt Zouma (Chelsea, Angleterre), Mathieu Debuchy (Arsenal, Angleterre).Milieux de terrain : Paul Pogba (Juventus Turin, Italie), Yohan Cabaye (Crystal Palace, Angleterre), Geoffrey Kondogbia (Inter Milan, Italie), Blaise Matuidi (PSG), Moussa Sissoko (Newcastle, Angleterre), Morgan Schneiderlin (Manchester United, Angleterre).Attaquants : Mathieu Valbuena (Lyon), Karim Benzema (Real Madrid, Espagne), Antoine Griezmann (Atlético Madrid, Espagne), Anthony Martial (Monaco), Nabil Fekir (Lyon), Olivier Giroud (Arsenal, Angleterre). Constant Wicherek 27.08.2015 à 12h59 La première Coupe du monde de rugby organisée en Asie aura-t-elle lieu comme prévu au Japon en 2019 ? Le pays organisateur va devoir revoir sa copie. Le World Rugby, organisme international qui gère et organise les principaux tournois de l’Ovalie, vient en effet de demander au gouvernement nippon une nouvelle liste des stades et un budget révisé pour le Mondial 2019.Ces demandes font suite à la décision du premier ministre japonais, Shinzo Abe, en juillet d’abandonner le projet de stade prévu à Tokyo pour les Jeux olympiques de 2020 et qui devait accueillir également la Coupe du monde de rugby un an plus tôt – dont la finale. M. Abe a fait valoir que le coût prévisionnel du stade de 1,8 milliard d’euros était trop élevé et qu’il souhaitait que le projet soit repris à zéro, avec une conception entièrement revue. Mais à présent, toute nouvelle construction à l’endroit prévu en plein cœur de Tokyo sera achevée trop tard pour 2019.Lire aussi :Le stade olympique de Tokyo, un fiasco à la japonaise« Offrir aux supporteurs et aux équipes une expérience sportive exceptionnelle » « A la suite de […] la décision décevante du gouvernement japonais de retirer le nouveau stade de la liste des sites de la Coupe du monde de rugby 2019, [le] World Rugby a remis une nouvelle feuille de route au comité d’organisation au Japon afin qu’il donne des assurances quant à la réussite du tournoi », a déclaré l’organisation internationale dans son communiqué. Elle donne jusqu’à la fin de septembre au Japon pour lui remettre une liste « révisée et détaillée des sites capables d’offrir aux supporteurs et aux équipes une expérience sportive exceptionnelle ». L’organisation internationale n’a visiblement pas apprécié la prise de position du premier ministre nippon, qui demande également un budget révisé du tournoi pour assurer « une sécurité financière suffisante ».« Le nouveau stade national devait être au centre d’un ensemble de douze sites et devait accueillir le match d’ouverture, la finale et des rencontres phare, et sa perte a des répercussions générales sur la capacité d’accueil et le budget de la Coupe », poursuit le World Rugby dans son communiqué, exigeant « des assurances officielles » sur le budget et les sites.« [Le] World Rugby reste convaincu que les critères requis peuvent être respectés par le comité japonais d’organisation de la Coupe de rugby 2019 et que la première Coupe du monde de rugby en Asie sera un succès retentissant », ajoute néanmoins l’organe du rugby mondial.« Nous travaillons dur pour trouver un accord avant la fin de septembre » Akira Shimazu, directeur du Comité olympiqueLa réponse du comité olympique japonais ne s’est pas fait attendre. Le comité d’organisation japonais a indiqué qu’il préparait un nouveau programme et un nouveau budget. En effet, les éventuels stades de remplacement ne pourront pas accueillir autant de spectateurs que le stade olympique prévu initialement, d’où une baisse des recettes de vente de billets.« Le World Rugby et le comité d’organisation de la Coupe du monde 2019 ont entamé des discussions sur un nouveau programme et un nouveau budget, sachant que le nouveau stade ne serait pas prêt à temps », a déclaré Akira Shimazu, son directeur général. Et d’ajouter : « Nous travaillons dur pour trouver un accord avant la fin de septembre au plus tard. » Le Japon dispose de plusieurs stades capables d’accueillir la Coupe du monde, dont celui de la finale du Mondial 2002 de football, situé à Yokohama, à une trentaine de kilomètres au sud de Tokyo. 27.08.2015 à 11h26 | William Audureau« Megaman ? Le superhéros ? Celui qui est bleu, sur consoles, là ?- Exactement ! On est en train d'y jouer.- Ah c'est ça les cris derrière ? Eh bien bon appétit, et amusez-vous bien ! »Le livreur de pizza repart comme il est arrivé, le sac plus léger, mais avec un sourire complice aux lèvres. Qui pourrait résister ? Né en 1986, impliqué dans une soixantaine de jeux dont le récent Super Smash Bros. sur Wii et 3DS, Megaman le petit robot bleu est l'un des héros de jeu vidéo les plus anciens et populaires.Il revient depuis le 25 août sur PlayStation 4, Xbox One et Steam dans Megaman Legacy Collection, une compilation de ses premières aventures, initialement sorties sur la NES de Nintendo, lissées en HD et format 16/9.  Quinze euros sur la boutique en ligne et le double pour les pizzas, c'est ce qu'il en coûtera pour un petit voyage dans le temps.« Ah, on est en 200X »« Je peux mettre Megaman 2 ? Parce que bon, c'est mon préféré... », supplie d'emblée Jaroslav. (Pour d'évidentes raisons d'anonymat, tous les prénoms de ce test ont été remplacés par des prénoms tchèques, patrie d'origine du mot « robot »). Dalimil et Vilém acquiescent. La partie se lance, les quelques lignes tenant lieu de scénario défilent. « Ah, on est en 200X », relève avec amusement Dalimil. « Il faut dire que c'était une sacrée année », ironise Jaroslav. Sorti en 1988, le premier Megaman se contente en effet de prendre pour cadre, de manière très floue, la première décennie des années 2000. Un contexte idéal pour que Rock (le prénom japonais de Megaman) défie l'infâme Dr. Wily et ses huit robots, dans l'ordre de son choix, avec pour seule arme (initialement) les boulettes d'énergie projetées par son bras bionique. Chaque robot battu donne à Megaman accès à une nouvelle arme. « Franchement, le fait que ce soit en HD, ça ne change strictement rien », croit pouvoir affirmer Jaroslav d'une voix docte, avant d'hurler en paniquant. « Eh mais ils viennent à l'infini sur moi ! » « Ah non mais il saute super haut le mec ! », commente Dalimil devant les bonds d'un lapin mécanique. A peine 25 secondes après le début de la partie, un feu d'artifice bleu explose à l'écran. Megaman est déjà mort.« T'es mal choisi le stage ! », tempète Dalimil. « Ils sont tous comme ça ! », s'excuse Jaroslav. Avec un premier game over et un mini-Grenelle de la manette , il est décrété à l'unanimité que le stage de Heatman, trop dur, doit être mis de côté pour mieux commencer par le niveau de Woodman, l'homme des bois, réputé plus simple.« Tu es de bon conseil Dalimil, Woodman, est plus facile ! Il y a des check point ?- Tu rêves !- Ah mince il me lance des carottes ! », panique Jaroslav devant les bonds d'un lapin bionique agressif.Woodman, gare à toiLe niveau de Woodman est effectivement plus facile : se relayant à la manette, l'équipée valeureuse parvient à traverser le niveau, seulement freinée par les flammes d'un robot canin géant. « Il faut juste trouver le bon timing, il faut juste trouver le bon timing », souffle Dalimil, en maître Yoda de l'année 200X.« Le fait de ne pas pouvoir se baisser, c'était quand même dingue… », soupire Jaroslav, en référence à l'une des plus célèbres caractéristiques de Megaman, robot manifestement né sans genoux. « Tout est conçu pour forcément mourir au moins une fois », rebondit Vilém, en extase devant le degré de sadisme du moindre niveaux. Au second essai, Dalimil décide d'expérimenter une nouvelle stratégie : à fond, tout droit, et tant pis pour les petits dégâts. « Tu t'embêtes pas ! », taquine Vilém. « Franchement, qu'est-ce que je vais m'emmerder à buter toutes ces petites saloperies ? », pèse celui qui se vante d'avoir fini The Lost Levels, ce Super Mario Bros., que Nintendo avait initialement refusé de sortir en Occident en raison de sa difficulté.Mais l'assistance déchante rapidement. « J'ai perdu le rythme, là, ouh là j'ai fait une erreur j'ai voulu rusher… J'avais oublié à quel point je détestais ce jeu… Avec trois barres je vais jamais réussir… [feu d'artifice bleu]. Attends, comment il m'a eu là ? » Dix essais plus tard, Megaman est dix fois mort.« A moins d'être un dieu de la manette… »« On tente Megaman 1 ? On fait lequel ? Fireman ? » La chasse aux droïdes récalcitrants peut repartir. Le premier Megaman ne propose que six niveaux et autant de boss, là où le chiffre de huit s'imposera dès sa suite comme la norme. Il est également plus dépouillé, ses univers et ses graphismes plus sommaires, mais ses plates-formes mouvantes, ses mécanismes en mouvement et ses obstacles en tout genre, déjà tous très retors. « C'est un jeu qui ne laisse pas le droit à l'erreur », résume Dalimil, fataliste.  « Le seul avantage de ce jeu, c'est qu'il n'y a pas de compte à rebours, nuance Jaroslav. On dit toujours que Mario était un jeu de plate-forme lent et Sonic un jeu rapide, mais en fait il y avait un compte à rebours dans Mario, il fallait respecter un temps donné alors que Sonic te donnait le temps de finir ton niveau à ton rythme. » Megaman 1, comme Megaman 3, continuent de titiller la patience. « La moitié du jeu repose sur le fait que tu es invincible pendant 3 secondes quand tu te fais toucher, analyse Dalimil. A moins d'être un dieu de la manette c'est impossible de passer certains passages sans se faire toucher. » Genoux bleus et canard masquéLes trois derniers Megaman ont eux un petit air de découverte et d'espoir. Seul Vilém a joué à Megaman 4 à l'époque, personne ne connaît le 5, sorti en 1993, alors que tous avaient déjà basculé sur Super Nintendo, ni le 6, inédit en Europe à l'époque.Première agréable surprise : les petites lignes de textes d'introduction ont laissé place à des dessins grands comme l'écran et animés en détail. Le temps d'une soirée, on se surprend à saisir la prouesse technologique et l'étonnement des joueurs d'alors : la taille de plus en plus grande des cartouches permettait aux développeurs d'enrichir le jeu. Jaroslav s'extasie sur une innovation, une révolution, même. « Hé, mais quand est-ce que Megaman a appris à se baisser ? », lâche-t-il comme s'il assistait à une anomalie historique. Depuis Megaman 3, en fait. Parfois, certaines textures du jeu rappellent les techniques industrielles de Capcom. « Oh, mais ce niveau reprend les éléments graphiques de Duck Tales », épingle Jaroslav.A la même époque, certains jeux basés sur l'univers Disney, comme l'adaptation du dessin animé Myster Mask, reprenait le système de jeu et le moteur de Megaman. Le canard masqué à la cape mauve tire en effet des ventouses, dans Darwing Duck, un jeu de plate-forme et de tir réalisée en partie par la même équipe.« Mieux que mon convertisseur péritel »D'un commun accord, tout le monde trouve la HD de qualité et le format 16/9 bienvenu, alors que les anciennes consoles ne sont plus compatibles avec les télévisions modernes, faute de prise péritel, et que les nombreuses rééditions se contentent souvent d'un format 4/3 peu élégant avec ses bandes noires sur les côtés. « Franchement c'est mieux que mon convertisseur péritel en HDMI », se félicite Jaroslav.Parfois, certains éléments à l'écran clignotent, ou l'action ralentit, comme à l'époque, quand la NES était poussée dans ses derniers retranchements (qui n'étaient pas loin des premiers). Personne ne s'en scandalise, au contraire, face à la sophistication diabolique des niveaux et les mélodies prenantes du jeu. « Capcom, c'était vraiment les rois de la musique, et du jeu vidéo. Comment ils ont fait pour descendre si bas ? », regrette Jaroslav, qui vient d'acquérir deux autres vieux jeux de la société, Tic & Tac et Duck Tales.De Gravityman à YamatomanMegaman 4 est unanimement jugé plus facile, mais le robot bleu finit par exploser, une dernière fois, dans un tableau entièrement pensé pour mettre le joueur trop en confiance… jusqu'à ce qu'un ennemi surgisse par surprise.L'écran de sélection de Megaman 5 fait sensation, avec ses boss nommés Waveman, Chargeman ou encore Napalman. « Faut qu'on trouve le moins méchant, moi je dirais Gravityman parce qu'il a l'air un peu bourré », coupe Jaroslav, décidément enthousiasmé. Le niveau est l'un des meilleurs de la soirée : la gravité s'inverse régulièrement, obligeant à appréhender les obstacles tête à l'envers - et parfois à glisser au plafond.Megaman 6, l'ultime jeu de la compilation, réserve quelques dernières surprises. Le scénario, notamment : il ne se déroule plus en 200X, mais en 20XX [sic]. « Hé, mais ce sont les mêmes niveaux que dans le 4, c'est quoi cette arnaque ?, soupire Jaroslav tout en se débattant avec une balle de ping-pong géante que vient de lui envoyer un robot. « Ca manque d'idées, c'est un peu plus plat, là… En même temps Yamato ça pouvait donner quoi comme niveau d'aussi fou que l'antigravité ? », tente de relativiser Vilém.Gerbe bleueAprès une ultime explosion, il est décidé de revenir à Megaman 2, le plus emblématique. « On s'est améliorés, j'en suis sûr, on va en faire un dur, on va y arriver », persiste Jaroslav avec enthousiasme. Personne n'ose le contredire. Tout le monde sait que l'échec est promis. Mais ils sont si jolis, ces petits feux d'artifice bleus. « - Eh, mais pourquoi tu vas là ? C'est à droite la suite du niveau, s'écrit Dalimil.- Oui, rétorque Jaroslav avec confiance, mais à gauche, de l'autre côté du fossé, il y a une vie bonus ». Ce furent ses derniers mots. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444461', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });William AudureauJournaliste au Monde Stéphane Foucart Six cent millions de tonnes de dioxyde de carbone émises en plus entre 2008 et 2013 : c’est, selon des chercheurs du Stockholm Environment Institute, la facture climatique d’une faille embarrassante dans le protocole de Kyoto… précisément destiné à lutter contre les émissions de gaz à effet de serre. Dans un rapport publié lundi 24 août, le centre de recherche met en lumière les faiblesses de l’un des mécanismes prévus par le traité, entré en vigueur en 2005.Lire aussi :Tout comprendre aux négociations climatiquesCe mécanisme, dénommé « Mise en œuvre conjointe » (MOC), prévoit la possibilité, pour les pays développés, de remplir leurs engagements de réduction d’émissions en finançant des projets d’atténuation du réchauffement dans d’autres pays, eux aussi soumis par le protocole de Kyoto à un effort de réduction. De quoi s’agit-il ? Ces projets peuvent être le captage et l’incinération de gaz industriels à fort pouvoir réchauffant, la récupération de fuites de gaz naturel sur des sites de traitement ou de production, l’aménagement d’installations minières pour les rendre plus vertueuses, l’amélioration de l’efficacité de centrales électriques, etc. Tout le système repose sur l’émission et l’achat de crédits carbone – des droits à polluer –, dont les principaux bénéficiaires sont la Russie, l’Ukraine et dans une moindre mesure la Pologne et l’Allemagne.« Notre analyse indique que les trois quarts environ des compensations obtenues par le biais de la mise en œuvre conjointe ne représentent probablement pas des réductions d’émissions, écrivent Anja Kollmuss, Lambert Schneider et Vladyslav Zhezherin. L’analyse suggère que ces compensations pourraient avoir au contraire permis aux émissions mondiales de gaz à effet de serre d’être supérieures de 600 millions de tonnes de dioxyde de carbone, par rapport à ce qu’elles auraient été si chaque pays avait dû faire baisser ses émissions sur son propre territoire. » En gros, l’effet de « vases communiquants » prévu par la MOC ne fonctionnerait pas correctement.Déchets rémunérateursAu total, les chercheurs ont recensé 604 projets financés par ce biais, et qui ont jusqu’à présent bénéficié d’environ 860 millions de crédits carbone. Un échantillon de 60 projets ont été sélectionnés au hasard par les chercheurs et minutieusement examinés. Selon eux, l’écrasante majorité des projets financés par la MOC ne présente pas d’efficacité climatique réelle ou démontrée.Dans la dernière édition de la revue Nature Climate Change, les chercheurs du Stockholm Environment Institute illustrent leurs propos par un cas d’école. Ils ont examiné quatre usines russes produisant comme déchets du HFC-23 ou du SF6 – des gaz fluorés au très fort pouvoir réchauffant. De manière frappante, les quantités de ces gaz-rebuts produites par ces installations ont considérablement augmenté entre 2008 et 2013, dès lors que leur captage et leur incinération ont été rémunérés par le biais de la mise en œuvre conjointe. En l’espace de cinq ans et à production finale stable, ces usines chimiques se sont mises à générer jusqu’à dix fois plus de ces déchets gazeux, subitement devenus très rémunérateurs…Selon les chercheurs, l’une des principales failles réglementaires ayant permis ce genre de dérive repose sur la gouvernance du système. « Les pays hôtes peuvent largement établir leurs propres règles pour approuver les projets et émettre des crédits carbone, sans contrôle international », écrivent les chercheurs. Ce sont par exemple les autorités russes qui décident de la sélection et du contrôle des bénéfices climatiques des projets installés sur leur territoire.Ce type d’effet pervers du marché carbone « a des implications particulièrement sérieuses » pour la politique climatique européenne, ajoutent les chercheurs du Stockholm Environment Institute. « Près des deux tiers des crédits [de la mise en œuvre conjointe] sont passés par le système d’échange de quotas d’émission de l’Union européenne, déclare Anja Kollmuss, coauteur du rapport. Ainsi, la faible qualité des projets financés par le biais de la MOC pourrait avoir sapé les objectifs de réduction d’émissions de l’Europe de l’équivalent d’environ 400 millions de tonnes de CO2. » Soit un peu plus qu’une pleine année des émissions françaises et « environ le tiers des réductions d’émissions requises entre 2013 et 2020 » au niveau européen…Effets perversLa Commission européenne ne conteste pas les principaux éléments du rapport et admet avoir « beaucoup appris » depuis que le marché européen du carbone utilise des crédits de la mise en œuvre conjointe. « Nous avons adapté notre cadre réglementaire en conséquence, explique-t-on à Bruxelles. Nous limitons l’utilisation de crédits, y compris ceux de la MOC, dans notre système d’échange, à la fois quantitativement et qualitativement. »Par exemple, l’Europe ne finance plus, depuis 2013, les projets de captage et d’incinération des HFC. Cette décision, prise en 2011, faisait suite à la découverte d’effets pervers semblables à ceux mis au jour aujourd’hui. « Le pouvoir réchauffant de certains gaz fluorés est tel que leur valeur, en termes de crédits carbone, est considérable, rappelle l’économiste Christian de Perthuis, président du conseil d’administration de la chaire Economie du climat (université Paris-Dauphine). On s’est rendu compte qu’en Chine, des usines étaient construites essentiellement pour produire de tels gaz, à la seule fin de les détruire ensuite… » Ce n’était alors pas la mise en œuvre conjointe qui était en cause, mais le mécanisme de développement propre – un système semblable destiné aux pays du Sud, non soumis par le protocole de Kyoto à des réductions d’émissions.A la Banque mondiale, on ne conteste pas non plus les conclusions majeures du rapport. Il existe bien, dit un porte-parole, « des effets pervers non désirés dans un nombre limité de cas », mais ces derniers « ne diminuent pas l’importance des instruments de valorisation du carbone basé sur les mécanismes de marché ». S’accorder sur des règles internationales de bonne comptabilité des gaz à effet de serre émis ou non, préviennent les chercheurs du Stockholm Environment Institute, sera un point critique de l’accord mondial qui doit être signé en décembre à Paris.Lire aussi :Ban Ki-moon : « Nous avançons à une vitesse d’escargot » sur le climatStéphane FoucartJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.08.2015 à 11h06 • Mis à jour le27.08.2015 à 13h44 Editorial du « Monde » Difficile d’imaginer croisade plus consensuelle, plus évidente, plus salutaire : la lutte contre le gaspillage alimentaire est plébiscitée par les citoyens, soutenue par l’ensemble des acteurs concernés et approuvée par tous les partis politiques. Elle devrait être une grande cause nationale et, au-delà, européenne et mondiale.Les chiffres sont connus. Ils sont sidérants. Dans l’Hexagone, sur l’ensemble de la chaîne alimentaire, de la production à la consommation, entre 90 et 140 kg de denrées par habitant sont perdus chaque année. Chaque Français jette à la poubelle de 20 à 30 kg de nourriture par an, dont 7 kg sont encore dans leur emballage. Le coût économique, lui, est estimé entre 12 et 20 milliards d’euros par an.Lire aussi :La France fait la chasse au gaspillage alimentaireA l’échelle de la planète, évaluent les Nations unies, c’est un tiers de la production alimentaire qui est dilapidé, soit une perte colossale de près de 900 milliards d’euros par an, alors même que la malnutrition reste un fléau dans bien des pays. Chacun admet volontiers que cette gabegie est aussi absurde que scandaleuse. Selon la formule percutante du président du Secours populaire français, interpellant François Hollande en octobre 2014 : « La faim dans le monde, elle est chez nous. »« Mettre la pression »Difficile, pourtant, de trouver exemple plus affligeant de nos palinodies nationales. Depuis la signature du Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire en 2013, droite et gauche se disputent, au Parlement, la paternité d’une loi faisant obligation aux grandes surfaces d’organiser la collecte des denrées alimentaires invendues mais encore consommables au profit d’associations caritatives (banques alimentaires, Restos du cœur, Croix-Rouge, Secours populaire…).En février, une proposition de loi du député Les Républicains Jean-Pierre Decool est d’abord introduite sous forme d’amendements à la « loi Macron » alors en discussion, puis écartée par la majorité, sous prétexte d’attendre la remise d’un rapport commandé par la ministre de l’écologie, Ségolène Royal. En mai, plusieurs dispositions recommandées par ce rapport sont introduites dans des conditions acrobatiques – et approuvées à l’unanimité – dans le projet de loi sur la transition énergétique, où elles n’avaient que faire. Ce que n’a pas manqué de relever le Conseil constitutionnel en les censurant, le 13 août. Affligeant !Bien dans sa manière, Ségolène Royal a donc décidé d’avancer et de « mettre la pression ». En réunissant, jeudi 27 août, les enseignes de la grande distribution et en leur demandant de s’engager à organiser des dons aux organismes caritatifs d’aide alimentaire, elle espère obtenir de façon volontaire et contractuelle ce que la loi aurait imposé. Faute de quoi, prévient-elle, elle se chargera de faire la plus mauvaise publicité aux grandes surfaces qui ne joueraient pas le jeu, et, si nécessaire, de recourir à un nouveau texte législatif en bonne et due forme.La ministre de l’écologie a raison. Mais que de chicanes politiques dérisoires et de crispations inutiles. Et que de temps perdu, qui aurait pu être mis à profit pour mobiliser tous les acteurs de la chaîne alimentaire : l’industrie agroalimentaire, la distribution et la restauration, bien sûr, mais aussi, surtout, les consommateurs eux-mêmes, qui sont à l’origine de l’essentiel de cette lamentable gabegie. 27.08.2015 à 09h33 • Mis à jour le27.08.2015 à 10h59 Inévitable. C’est ainsi que la NASA a qualifié mercredi 26 août la montée des océans d’au moins un mètre dans les cent à deux cents prochaines années, sur la base de nouvelles données rendues publiques. Une certaine incertitude demeure cependant, notamment sur le calendrier précis de cette montée, car la vitesse de fonte des principales calottes glacières des pôles reste encore inconnue.Les dernières prédictions sérieuses en date, qui remontaient à 2013 par un panel intergouvernemental des Nations unies sur le changement climatique, évoquaient une montée des océans de 30 à 90 cm d’ici à la fin du siècle. Selon M. Nerem, les données mesurées par les satellites de la NASA pointent vers la fourchette haute de ces prévisions.« Les couches de glace se réveillent »« Plus de 150 millions de personnes, principalement en Asie, vivent dans des zones situées à moins d’un mètre de l’actuel niveau des mers. Aux Etats-Unis la montée des eaux va aussi changer le tracé de nos côtes, notamment dans des Etats comme la Floride », a souligné Michael Freilich, directeur de la division sciences de la Terre au siège de la NASA à Washington, rappelant qu’aujourd’hui les grandes marées causent déjà des inondations dans certaines rues de Miami.« Certaines îles du Pacifique pourraient être entièrement éliminées et des grandes villes comme Dhaka, au Bangladesh, Singapour ou Tokyo seront grandement touchées ».Les scientifiques surveillent particulièrement les glaces du Groenland, qui ont perdu en moyenne 303 milliards de tonnes par an durant la dernière décennie. L’Antarctique de son côté a fondu de 118 milliards de tonnes par an. Les océans ont monté d’environ 7,6 centimètres depuis 1992, avec des pointes à 23 centimètres en certains endroits en raison de variations naturelles.« Nous avons vu en étudiant les changements climatiques survenus depuis la naissance de la Terre que des montées des eaux jusqu’à trois mètres en un siècle ou deux sont possibles si les glaces fondent rapidement », a précisé Tom Wagner, un autre scientifique de la NASA spécialiste de l’étude des glaces. « Nous voyons des preuves que les couches de glace “se réveillent”, mais nous devons mieux les comprendre avant d’affirmer que nous entrons dans une nouvelle période de fonte rapide », a-t-il conclu.Lire le reportage grand format :Les vigies du climat 27.08.2015 à 09h00 • Mis à jour le27.08.2015 à 10h14 | Macha Séry Double plaisir de la franchise. Il serait tentant de honnir la suite de la saga Millénium. Par prévention contre l’auteur, David Lagercrantz, qui aurait impudemment mis ses pas dans ceux d’un fantôme, le dénommé Stieg Larsson. Quand les ayants droit d’Agatha Christie ont attendu près de quarante pour autoriser une nouvelle aventure d’Hercule Poirot (Meurtres en majuscules, de Sophie Hannah, Le Masque, 2014), ceux du journaliste et écrivain suédois Stieg Larsson, mort d’une crise cardiaque en 2004, ont sauté le pas, à peine onze ans plus tard.En outre, les décisionnaires de ce prolongement romanesque sont les héritiers légaux mais illégitimes, motivés sans doute par le profit, quoiqu’ils aient affirmé qu’ils reverseraient les droits d’auteur à Expo, la revue que Larsson avait cofondé avec sa compagne Eva Gabrielsson dont il a partagé la vie pendant trente-deux ans. Spoliée, faute d’être mariée, des fruits du succès que constitua, après sa mort, la publication de la trilogie Millénium (80 millions d’exemplaires vendus dans le monde), qui lança la vogue pour le polar nordique, elle fut surtout privée de toute autorité morale sur l’œuvre d’un homme dont elle avait partagé idéaux et passions.Lire aussi :Eva Gabrielsson : « L’œuvre de Stieg Larsson, une industrie »Lisbeth Salander à l’assaut de la NSAPar solidarité, une partie de l’intelligentsia suédoise appelle, de ce fait, à boycotter ce quatrième tome, qui sort, ce jeudi 27 août, simultanément dans trente pays. Sauf que, sauf que… Ce qui ne me tue pas (presque un slogan pour conjurer les critiques et les anathèmes), de David Lagercrantz, est un livre réussi. Tout en se tenant écarté de l’imitation stylistique, il ne trahit pas l’univers romanesque de Stieg Larsson. On retrouve ici la révolte contre l’injustice, la quête de vérité face à un mensonge soigneusement entretenu, le devoir de transparence face à l’opacité des réseaux criminels et des conspirations politiques.Lagercrantz a choisi comme trame principale l’espionnage technico-industriel et la surveillance électromagnétique (téléphone et Internet), conduits à grande échelle par l’organisme fédéral du renseignement américain, la National Security Agency (NSA), dont Lisbeth Salander va pirater l’intranet. Elle va, autrement dit, voler l’or de Fort Knox. Les « grandes oreilles » des Etats-Unis enregistrent chaque jour vingt millions de messages échangés à travers le monde. Or, « celui qui surveille le peuple finit à son tour par être surveillé par le peuple », prévient l’héroïne. Autre motivation : s’approprier les données dont l’agence de contre-espionnage dispose pour pister un réseau criminel.La même révolteIl fallait, pour réussir l’hommage à Stieg Larsson, un sujet fort, ancré dans l’actualité et le débat d’idées. Si différents soient-ils, Lisbeth Salander et Mikael Blomkvist, tels qu’on les a découverts il y a dix ans, partagent la même révolte et un fort sentiment de responsabilité citoyenne. Doit-on sacrifier une partie de nos libertés individuelles par peur du terrorisme ? Qui est en mesure de garantir que l’exploitation des données ainsi obtenues ne sera pas frauduleuse, voire meurtrière ?Ici, un éminent chercheur suédois, spécialiste de l’intelligence artificielle, petit génie des codes-sources et des réseaux neuronaux, idole des geeks, quitte précipitamment la Silicon Valley et rentre au pays. La raison ? S’occuper de son fils de 8 ans, lourdement handicapé, qu’il a délaissé de nombreuses années. Il omet de se formuler à lui-même qu’il fuit les tracas. Il a en effet découvert que, dans la société pour laquelle il travaille, certains spécialistes ne sont ni plus ni moins des voleurs et des plagiaires, liés à une organisation criminelle.« Assis sur une bombe »Avec la complicité d’hommes politiques, pour attiser les conflits sociaux et les tensions communautaires, les chefs de ce mystérieux réseau emploient sur le terrain d’anciens soldats d’élite. A terme, ils envisagent de porter atteinte aux intérêts économiques nationaux. En clair, l’homme est « assis sur une bombe ». La nuit où il doit rencontrer Mikael Blomkvist afin de lui faire part de ses inquiétudes, il est trop tard. Il vient d’être abattu à son domicile et son ordinateur confisqué.Outre une narration efficace, David Lagercrantz manie bien l’entrelacs de scènes et l’alternance des points de vue. Il brosse également des portraits convaincants. L’un des plus touchants est celui du garçonnet, autiste, reclus dans son mutisme et unique témoin du meurtre de son père.L’auteur de l’autobiographie de ZlatanDavid Lagercrantz, l’auteur de ce thriller, a une carrière de romancier en Suède, mais n’a jamais été traduit à ce titre en France. Il s’est surtout taillé un nom en signant Moi Zlatan Ibrahimovic. Mon histoire racontée à David Lagercrantz (JC Lattès, 2013), autobiographie du joueur vedette du PSG qui fut en lice pour le… Goncourt suédois et s’exporta partout.Une suite littéraire envoie toujours des signaux contraires. D’un coté, les romanciers qui s’y emploient, admirateurs de l’œuvre de leur aîné(e), trouvent là un moyen de payer leur dette en reprenant le flambeau. De l’autre, c’est aussi reconnaître que l’art est industrie, que Millénium est, de facto, devenue une marque déclinable, à l’écrit comme à l’écran.SoulagementEn ce sens (commercial), il y a précisément un plaisir de la franchise : conjuguer les retrouvailles, donc le connu, à la découverte d’une intrigue imprévisible, ici souvent haletante. Les fans d’un écrivain éprouvent une singulière satisfaction lorsqu’ils reçoivent, après un long silence, des nouvelles de personnages aimés.Comment ne pas continuer d’adorer le tandem d’intransigeants formés par la punkette, hackeuse de génie, et la gloire vieillissante du journalisme d’investigation ? Lagercrantz va même plus loin en remettant en scène – presqu’en selle – des caractères secondaires, auxquels on s’est aussi attaché : la rédactrice en chef Erica Berger, l’inspecteur Jan Bublanski (qui a pris du grade) et sa proche partenaire Sonja Modig, le policier Hans Faste, le procureur Richard Ekström, Plague de la Hacker Republic...Au passage, le romancier poursuit l’interrogation sur l’évolution de la presse écrite amorcée par son modèle. De nouveau mais autrement – onze ans ont passé –, elle prend la forme d’un combat de David contre Goliath. Comment préserver son intégrité journalistique à l’heure de l’influence toute-puissante des réseaux sociaux, de la progression des sujets people et du déclin quasi-inexorable des journaux ? Une seule issue : la qualité de l’information.Quand s’ouvre Ce qui ne me tue pas, la revue Millenium, qui porte haut les couleurs de l’enquête au long cours et du journalisme narratif, a été recapitalisée par un empire médiatique, fait de chaînes de télé et de tabloïds, qui détient en échange 30 % des parts du journal. Il serait temps d’entreprendre des réformes, d’être plus tempérant, de songer à la conversion numérique. Peut-être serait-il aussi temps, laissent entendre les nouveaux patrons, que Mikael Blomkvist, cet empêcheur de tourner en rond, admiré mais finalement has-been, prenne du champ.Dans Ce qui ne me tue pas, le journaliste-détective prend un malin plaisir à prouver le contraire, nouvelle enquête et nouveau scoop à la clé. Qu’on ne s’inquiète pas pour eux : Mikael Blomqvist est un dur à cuire et Lisbeth Salander une redoutable pugiliste.Millénium 4. Ce qui ne me tue pas (Det son inte ödar oss), de David Lagercrantz, traduit du suédois par Huge Roel-Rousson, Actes Sud, « Actes noirs », 490 p., 23 €.RepèresStieg Larsson (1954-2004). Militant d’extrême gauche (il rencontre Eva Gabrielsson à 18 ans lors d’une manifestation contre la guerre du Vietnam), il se forme au journalisme dans des publications trotskistes.En 1995, il établit la Fondation Expo dans le but d’étudier et de dénoncer les progrès de l’extrême droite en Suède. Il en dirige la revue, Expo. Son influence peut se mesurer aux nombreuses et sérieuses menaces de mort qu’il reçoit dès lors.L’écriture de thrillers, a-t-il pu dire, est pour lui un moyen de se détendre.Il meurt à 50 ans d’une crise cardiaque, laissant, achevés mais non publiés, trois tomes de la série Millénium, sur dix qu’il aurait envisagé d’écrire. 2005-2007 Parution en Suède des trois tomes de Millénium, qui mettent en scène les investigations du journaliste Mikael Blomkvist et d’une jeune femme hors du commun, Lisbeth Salander.2006-2007 La trilogie paraît en France, chez Actes Sud.2008-2009 Elle paraît en anglais.2009 Millénium est adapté au cinéma en Suède (avec Michael Nyqvist et Noomi Rapace).2011 Sortie de l’adaptation américaine du premier tome de Millénium (réalisé par David Fincher, avec Daniel Craig et Rooney Mara).Début 2015 Selon Time Magazine, les ventes mondiales de la trilogie ont atteint 80 millions d’exemplaires.Août 2015 Parution mondiale de Millénium 4. Ce qui ne me tue pas, de David Lagercrantz (en France chez Actes Sud).Macha SéryJournaliste au Monde Chloé Hecketsweiler et Sandrine Cabut La partie semble bel et bien perdue pour le laboratoire pharmaceutique Roche. Le ministère français de la santé a autorisé, jeudi 27 août, par un arrêté, le remboursement de l’Avastin dans le traitement de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), une maladie de l’œil qui peut conduire à la cécité. Or le géant suisse conteste cette utilisation, arguant que l’autorisation de mise sur le marché (AMM) de sa molécule – comme anticancéreux – ne permet pas cet usage et qu’il existe deux médicaments pour traiter la DMLA.Lire aussi : Des traitements innovants ajoutés à la liste des médicaments essentielsLe principal est le Lucentis, un autre produit mis au point par Roche, mais commercialisé en Europe depuis 2007 par le laboratoire suisse Novartis. Son principe actif, qui doit être injecté dans l’œil du patient, est proche de celui de l’Avastin, mais son coût est dix à trente fois plus élevé. Un autre produit dispose d’une AMM européenne depuis 2012, l’Eylea (Bayer).En France, où la DMLA concerne 900 000 personnes, le Lucentis représente le premier poste de dépense de l’Assurance-maladie avec 428 millions d’euros remboursés en 2013. Avec ce passage en force, les autorités sanitaires espèrent réduire significativement la facture. Selon l’arrêté, l’injection de l’Avastin sera facturée 10 euros, soit presque 80 fois moins que celle du Lucentis.L’économie est pour l’heure difficile à estimer. « Tout dépendra du niveau de recours à l’Avastin. Il faudra attendre les premiers éléments de suivi de la recommandation temporaire d’utilisation [RTU] pour faire des projections fiables, souligne le ministère de la santé. Le médecin conserve sa liberté de prescription et le patient doit donner son accord en cas d’utilisation de l’Avastin. »Paradoxalement, les hôpitaux chargés de reconditionner l’Avastin pour son utilisation ophtalmologique auront du mal à assurer la sous-traitance pour les établissements non équipés pour ce type de manipulation. « Le tarif de 10 euros est financièrement intenable, regrette François Chast, chef du service de pharmacie clinique des hôpitaux universitaires Paris-Centre. Nous avions prévu de facturer l’injection à 78 euros. »Lire aussi : Ophtalmologie : la guerre des médicamentsLes médecins pourront prescrire l’Avastin à la place du Lucentis à partir du 1er septembre, date de l’entrée en vigueur de la RTU. Ce dispositif permet depuis 2011 d’encadrer des prescriptions non conformes à l’AMM lorsqu’il n’existe pas d’alternative thérapeutique. En décembre 2014, le gouvernement a modifié la loi afin de permettre le recours aux RTU pour des motifs économiques.Etablie pour une durée de trois ans, la RTU de l’Avastin sera renouvelée « en fonction des données d’efficacité et de sécurité qui seront issues du suivi des patients », précise l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Dans le cadre d’une RTU classique, cette surveillance incombe au fabricant, mais, dans ce cas, Roche a indiqué qu’il ne souhaitait pas s’en charger. Le laboratoire craint d’être mis en cause en cas de problème. « Roche ne saurait voir sa responsabilité engagée à quelque titre que ce soit du fait de l’utilisation de l’Avastin en traitement de la DMLA », a-t-il expliqué dans un courrier adressé à l’ANSM en janvier. Il a déposé deux requêtes devant le Conseil d’Etat : l’une de référé pour obtenir la suspension de la RTU au 1er septembre, l’autre au fonds, pour l’annuler.La situation est inédite. « C’est la première fois qu’une RTU est mise en place sans l’accord de la firme », relève Dominique Martin, le directeur général de l’ANSM, en rappelant que toutes les données analysées lors de l’instruction du dossier confirment que l’efficacité des deux médicaments est comparable et qu’il n’existe aucun sur-risque avec l’Avastin.Le dispositif sera d’abord déployé dans des hôpitaux pilotes de l’Assistance publique des hôpitaux de Paris et des Hospices civils de Lyon, avant d’être étendu. « A terme, il est possible que les traitements soient aussi réalisés dans des cabinets libéraux, mais à ce stade, la préparation du médicament et les injections intra-oculaires seront effectuées uniquement dans des pharmacies hospitalières », précise encore M. Martin.Les deux géants suisses qui ont des liens capitalistiques (Novartis détient un tiers du capital de Roche) et commerciaux (Novartis verse des royalties à Roche sur les ventes de Lucentis réalisée en dehors des Etats-Unis) perdront inévitablement au change. En 2014, Roche a réalisé 1,6 milliard de dollars (1,4 milliard d’euros) de chiffre d’affaires grâce aux Lucentis, et Novartis, 2,4 milliards de dollars de ventes. Cette affaire pourrait leur coûter d’autant plus cher que l’Autorité de la concurrence française les soupçonne « d’avoir mis en œuvre des pratiques anticoncurrentielles dans le secteur de la commercialisation des traitements de la DMLA ». En avril 2014, elle a mené des perquisitions aux sièges des deux groupes en France, et le dossier est toujours en instruction.En mars 2014, son homologue italienne avait infligé aux deux sociétés une amende record de 182,5 millions d’euros, estimant qu’elles avaient « artificiellement distingué » leurs médicaments. De son côté, Roche campe sur ses positions. « L’Avastin et le Lucentis sont deux molécules différentes qui ont été développées pour des pathologies différentes et ne sont pas du tout interchangeables, rappelle Véronique France Tarif, responsable des relations publiques de Roche en France. D’ailleurs, si nous demandions l’AMM pour l’Avastin dans le traitement de la DMLA sur la base des études cliniques disponibles, nous ne l’obtiendrions pas. »Chloé HecketsweilerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSandrine CabutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.08.2015 à 17h41 • Mis à jour le12.08.2015 à 18h50 Démissionnaire de l’UCPF (Union des clubs professionnels de football) le 9 juillet dernier, le président de l’Olympique lyonnais n’a pas tardé à être rejoint par la quasi-intégralité des dirigeants du championnat de France. Dix-sept autres clubs ont déjà officialisé leur ralliement.Jean-Michel Aulas indique même au Monde avoir convaincu un dix-huitième club : le Stade rennais, que préside René Ruello. Jusqu’à présent, seul un club ne s’est pas joint au mouvement : l’En avant Guingamp - piloté par Bertrand Desplat, gendre de Noël Le Graët, patron de la Fédération française de football (FFF) et lui-même ancien président de la formation bretonne.Lire aussi :Football : entre la Fédération et la Ligue, la « guerre » est déclaréeCette décision fait suite au triste spectacle donné par les instances du football français sur le dossier des deux montées et descentes prévues initialement dès l’an prochain par la Ligue professionnelle de football, mais finalement annulées par la FFF. Jean-Michel Aulas livre au Monde sa version des faits et, par la même occasion, sa vision de l’avenir du football professionnel en France. Pourquoi l’écrasante majorité des clubs de Ligue 1 (19 sur 20) a décidé de quitter l’UCPF ?Nous avons décidé de quitter l’UCPF afin de créer un nouveau syndicat qui se veut plus indépendant vis-à-vis de la Fédération française de football. La décision de la FFF d’annuler le passage, entériné par le conseil d’administration de la Ligue professionnelle de football, de trois à deux descentes en Ligue 2 dès cette saison, s’apparente à de l’abus de pouvoir. En effet, lors des deux votes organisés sur cette question, la grande majorité des votants du CA (13 voix contre 2 puis 14 contre 1) était favorable à la réforme.Quel est l’argument de la Fédération pour bloquer cette décision ?La Fédération considère que cela va à l’encontre de l’intérêt général du football français. Elle considère qu’une minorité de présidents de clubs veut prendre le pouvoir et imposer ses décisions.Quel sera l’objectif de ce nouveau syndicat ?L’idée est de créer une structure plus indépendante de la FFF que ne l’est l’UCPF aujourd’hui et d’essayer de générer plus de ressources financières. Le but n’est pas d’écraser les autres. Nous voulons bien entendu garder le principe de solidarité, au moins économique, avec les clubs de Ligue 2.Pourtant, les clubs de Ligue 2 semblent défavorisés…Nous avons voulu réguler l’aspect économique avec cette réforme, c’est-à-dire créer moins d’incertitude sur les descentes et donc les pertes économiques. Il existe un gap financier important entre la Ligue 1 et la Ligue 2, il faut donc plus protéger les investisseurs des clubs de Ligue 1.Pourquoi cette décision intervient cette semaine ? Il faut savoir que demain (jeudi), la décision va passer en référé au Conseil d’Etat, c’est donc un bon timing. Nous allons montrer au Conseil d’Etat que l’argument de la Fédération, qui considère que la décision va à l’encontre de l’intérêt général du foot français, est sans fondement et totalement contraire à la vérité.Il me semble aussi que c’était le moment opportun pour changer de modèle. L’an prochain, le football français organisera l’Euro 2016 et nous avons ou sommes en train de construire des stades ultramodernes pour cet événement. En 2006, l’Allemagne a construit dix stades avant l’organisation de sa Coupe du monde. La fréquentation de ses stades a alors augmenté de 25 000 spectateurs en moyenne à un peu moins de 50 000 environ aujourd’hui.Quand ce syndicat sera-t-il officiel ? Pour l’instant, nous travaillons sur la structure et nous vérifions que le nom choisi est utilisable. Nous annoncerons tout cela au début du mois de septembre. Nous sommes à l’aube d’une saison merveilleuse qui se conclura par cet Euro organisé sur notre territoire. C’est le moment parfait pour réformer le football français.Propos recueillis par Constant Wicherek David Larousserie A 4 heures du matin, la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko atteindra, à plus de 30 kilomètres par seconde, son point le plus proche du Soleil, soit à 186 millions de kilomètres. Elle sera à plus de 265 millions de kilomètres de la Terre, entre les orbites de Mars et de notre planète. Ce passage symbolique sera suivi de près par celui de la sonde européenne Rosetta, qui accompagne l’objet céleste depuis août 2014.Les scientifiques s’attendent à un surcroît d’activité pour ce corps inerte. La chaleur vaporise en effet les glaces d’eau et de dioxyde de carbone, ce qui rejette loin du noyau des poussières de la surface, voire des couches internes de la comète. A la clé peut-être la détection de molécules jamais repérées jusqu’à présent, comme des molécules organiques prébiotiques, c’est-à-dire entrant dans la composition des briques élémentaires de la vie.Ces dernières auraient pu être aussi identifiées par Philae, le mini-laboratoire que Rosetta a largué le 12 novembre sur la comète, mais ce dernier reste muet depuis le 9 juillet.Lire aussi :La comète Tchouri, un concentré glacé de germes de vie« Accès à des zones nouvelles »Les différents spectromètres de Rosetta seront donc en alerte, à 300 kilomètres au-dessus de la comète. Cette distance de sécurité doit permettre à la sonde de ne pas perdre le nord. Sous l’effet du vent de poussières, ses capteurs, qui repèrent certaines étoiles afin de déterminer la position du vaisseau, pourraient en effet être perturbés.« La partie sud de Tchourioumov-Guérassimenko devient éclairée et nous allons donc avoir accès à des zones nouvelles. À cause de l’inertie thermique, cette phase d’activité intense va se poursuivre au-delà du périhélie », estime Nicolas Altobelli, adjoint du directeur scientifique de la mission pour l’Agence spatiale européenne. Modifications du noyauEn réalité, les modifications ont déjà commencé pour le noyau. Le 11 août, l’Agence européenne a mis en ligne un cliché spectaculaire pris le 29 juillet montrant un jet très brillant (plus que la comète elle-même), très fin et bref. Le flux de poussière a été multiplié par dix, atteignant les 30 grains par seconde récoltés sur un détecteur. La composition des gaz éjectés a changé depuis les précédents jours : sept fois plus de sulfure d’hydrogène, deux fois plus de dioxyde de carbone par exemple. Une responsable d’un des instruments estimait trop prématuré de se prononcer sur l’origine des poussières récoltées : surface ou couches plus internes.Il y a peu de chance que l’érosion du noyau conduise à sa dislocation. La comète perd certes une tonne de poussières par seconde mais pèse encore une dizaine de milliards de tonnes. Elle tourne sur cette orbite proche du Soleil depuis 1959 à raison d’un tour tous les six ans et demi ; auparavant, elle se trouvait au-delà de Jupiter. « Tchouri est assez “jeune” sur cette orbite. Observer son évolution actuelle doit nous permettre de retrouver les conditions initiales de sa formation il y a plus de 4 milliards d’années. Mais c’est dur de remonter le temps », indique Nicolas Altobelli.Dans un mois environ, les équipes de pilotage tenteront à nouveau de joindre Philae mais s’éloigneront aussi du noyau pour observer la formation du bouclier magnétique qui bloque les particules apportées par le vent solaire.David LarousserieJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.08.2015 à 16h31 • Mis à jour le12.08.2015 à 16h45 McDonald’s France a présenté ses excuses mercredi 12 août pour avoir diffusé une note interne interdisant aux salariés de son restaurant d’Hyères, dans le Var, de donner leur repas aux personnes sans abri.Sur son site Internet, l’association 60 millions de consommateurs a relayé cette note, « signée de la direction », qui dit qu’il est « formellement interdit de procurer de la nourriture aux clochards ». « Notamment, relate 60 millions de consommateurs, les repas dont bénéficient gracieusement les salariés. » La note précise que ces repas sont un « avantage en nature personnel [qui] ne doit profiter qu’au salarié en question. McDonald’s n’a pas vocation [à] nourrir tou[s] les affamés du territoire ». L’association relève que « le document se termine par une menace explicite de licenciement pour les salariés qui enfreindraient la consigne ».Photo reçue d'un lecteur. Chez #mcdonalds dans le Var, aider un nécessiteux serait-il passible de licenciement? http://t.co/9SQQ83K7TL— thlaurenceau (@Thomas Laurenceau)require(["twitter/widgets"]);La chaîne de restauration rapide avait publié cette note « suite à un incident grave avec deux sans-abri le soir du 25 juillet devant le McDonald’s d’Hyères ». L’entreprise affirme qu’il s’agissait de « prévenir ces incidents et préserver la sécurité de ses clients », mais explique que, « le procédé et la formulation se révélant maladroits, la direction du restaurant a très rapidement retiré l’affiche ».« McDonald’s se joint au restaurant pour présenter ses excuses à toutes celles et ceux que cette affiche a pu choquer, et rappelle que l’enseigne a vocation à servir tous ses clients, sans aucune distinction », a réagi le groupe. « Toutefois, regrette 60 millions de consommateurs, McDonald’s France n’a pas répondu à notre question de savoir si, oui ou non, les salariés ont le droit de partager leurs hamburgers gratuits avec des nécessiteux. »Gaspillage alimentaireArash Derambarsh, conseiller municipal Les Républicains de Courbevoie (Hauts-de-Seine), qui s’est illustré ces derniers mois pour ses prises de position contre le gaspillage alimentaire, a condamné mercredi « de façon très ferme » l’attitude du restaurant McDonald’s d’Hyères. « Quand quelqu’un veut aider un autre être humain, il faut l’aider, il faut l’encourager », a déclaré sur RTL M. Derambarsh, qui avait défendu au printemps des mesures destinées à empêcher les grandes surfaces de jeter de la nourriture. « J’en appelle aux parlementaires : si McDonald’s, comme d’autres fast-foods, refusent de donner de la nourriture consommable à des gens qui ont faim, on va en passer par la loi », a-t-il encore affirmé.Lire aussi :Gaspillage alimentaire : « Il faudra des moyens pour gérer les nouveaux dons » Hervé Morin Emmanuelle Charpentier, microbiologiste, est co-inventrice d’une récente technique d’édition du gène CRISPR-Cas9. Ces ciseaux moléculaires, capables de cibler spécifiquement une séquence d’ADN, permettent un bricolage extrêmement précis du génome, avec de nombreuses applications en recherche et en médecine.Professeure à l’école de médecine de Hanovre, en Allemagne, Emmanuelle Charpentier dirige un département du Centre Helmholtz. Elle est aussi professeure associée au Molecular Infection Medicine Sweden à l’université d’Umea, en Suède.Elle répond à nos questions dans le cadre des commémorations de la première bombe nucléaire ayant explosé sur la ville d’Hiroshima, le 6 août 1945.Lire l'introduction du dossier :70 ans après Hiroshima, la science produira-t-elle de nouveaux « fils de putes » ?Le 16 juillet 1945, à l’issue du premier tir nucléaire grandeur nature, dit « Trinity », au Nouveau-Mexique, le physicien américain Kenneth Bainbridge, responsable de l’essai, a déclaré à Robert Oppenheimer, patron du projet Manhattan : « Maintenant nous sommes tous des fils de putes » (« Now we are all sons of bitches »). Trois semaines plus tard, le bombardier américain Enola-Gay larguait la bombe Little Boy sur Hiroshima.Dans votre discipline, avez-vous le sentiment que ce moment où des chercheurs pourraient avoir la même révélation que Kenneth Bainbridge a été atteint, ou est en passe de l’être ?En tant que scientifiques qui travaillons dans le but de faire une découverte importante, nous avons tendance à penser aux avantages que notre recherche peut apporter et à tout le bien qu’elle pourrait procurer. Penser à la façon dont la découverte pourrait être abusée est tout aussi important mais n’est généralement pas ce qu’un chercheur perçoit à première vue. Dans toute discipline, nous devons être conscients que de nouvelles découvertes sont toujours accompagnées d’une responsabilité.Dans mes domaines, la microbiologie et la génétique, j’ai récemment découvert une nouvelle technologie de l’édition du gène, CRISPR-Cas9. Je suis convaincue que ses avantages pour la recherche scientifique et la santé humaine sont extrêmement importants, par exemple pour développer de nouveaux traitements efficaces pour les maladies graves. Avec la communauté, nous travaillons sur des initiatives visant à établir une compréhension partagée de la technologie et l’établissement de directives collectives. Je suis encouragée par le travail préparatoire qui est mis en place pour assurer que la technologie sera utilisée avec responsabilité.Avez-vous ce sentiment concernant d’autres disciplines ? Lesquelles et pourquoi ?Beaucoup de nouvelles découvertes importantes s’accompagnent de risques potentiels et de responsabilités significatives pour leur développement et leur utilisation. L’ère nucléaire a également permis l’utilisation industrielle de composés et de produits radiopharmaceutiques pour traiter de nombreuses maladies. Malheureusement, c’est une question qui n’est pas spécifique à une discipline mais peut devenir une problématique dans presque tous les domaines.Quel pourrait être l’impact d’un Hiroshima issu de votre discipline ?Ma discipline est l’étude des bactéries, micro-organismes simples qui vivent autour de nous, peuvent provoquer des maladies et ont été largement étudiés comme organismes modèles pour comprendre la biologie. Ma recherche au niveau fondamental a conduit à la découverte de la technologie CRISPR-Cas9, qui permet une intervention chirurgicale précise du gène dans une cellule ou dans un organisme. Il existe d’autres technologies d’édition de gènes.Cependant, la technologie CRISPR-Cas9 a un énorme potentiel. Parce qu’elle est si efficace, simple et rentable, elle peut être utilisée dans un très large éventail d’applications, allant d’outil dans la recherche fondamentale à des applications potentielles dans des domaines comme l’agriculture et le développement de nouvelles options thérapeutiques pour les maladies génétiques.Récemment, il y a eu des rapports publiés sur l’utilisation de la technologie pour modifier l’ADN humain dans des cellules germinales, ce qui signifie que l’effet serait héréditaire, affectant ainsi potentiellement la prochaine génération et toutes les suivantes. Beaucoup ont fait valoir que l’utilisation clinique des modifications de la lignée germinale, chez les personnes, pourrait être très problématique, et cette question est actuellement au centre d’un débat éthique.Nous ne connaissons tout simplement pas les effets à long terme de modifications de la lignée germinale. Comme différents pays à travers le monde ont établi des règles éthiques différentes, il est très important de veiller à ce que tous appliquent une base standard, qui prévienne toute utilisation contraire à l’éthique de CRISPR-Cas9 ou autre technologie d’édition de gène. Ces initiatives ont déjà commencé et sont en cours au niveau mondial. Après 1945, des physiciens, comme Einstein, ont engagé une réflexion éthique sur leurs propres travaux. Votre discipline a-t-elle fait ou fait-elle de même ?Malgré les progrès et développements très rapides dans le domaine, le génie génétique par CRISPR-Cas9 est une très jeune technologie. Les découvertes centrales faites dans mon laboratoire avec mes collaborateurs ont été publiées récemment, en 2011 et 2012. La technologie CRISPR-Cas9 est très puissante, et mes collègues et moi sommes bien conscients de l’importance des considérations éthiques autour de la technologie et de ses applications dans le contexte de maladies humaines. Ces considérations ne sont pas spécifiques à CRISPR-Cas9, elles concernent d’autres technologies ayant aussi le potentiel de manipuler le génome humain.Je pense que la communauté scientifique mondiale a été influencée par les expériences passées de découvertes comme le clonage de gènes ou l’énergie atomique, et les discussions éthiques émergent de nos jours beaucoup plus tôt – à la découverte initiale de la technologie et en parallèle de son avancement. Des discussions et débats au niveau mondial autour des règles d’utilisation de CRISPR-Cas9 et d’autres technologies d’édition de gène dans un but bénéfique et éthique sont déjà en cours.Pensez-vous qu’il soit nécessaire que le public prenne conscience des enjeux liés à vos travaux ?Absolument. Nous avons besoin d’un débat large et global impliquant tous les acteurs, allant des scientifiques, dans des disciplines aussi diverses que l’agriculture et la biomédecine, aux législateurs, médecins, développeurs, patients et au grand public sur le plan mondial. Ceci est fondamental pour assurer que nous sommes en mesure de prévenir les abus de la technologie sans limiter et entraver la recherche et le développement dans des applications sûres et bénéfiques.Quelle est selon vous la marge de manœuvre des scientifiques face aux puissances politiques et industrielles qui commanditent et exploitent les résultats de ces travaux ?Le parrainage et le soutien de la recherche scientifique par les gouvernements et l’industrie sont d’une importance vitale pour faire des découvertes fondamentales et permettre leur traduction dans des nouveaux traitements, des services et des technologies dont nous pouvons tous profiter. Sans ce soutien, la plupart des découvertes qui changent notre vie et font maintenant partie de notre vie quotidienne n’auraient pas été faites. Le plus grand bien commun ne peut provenir que de collaborations et d’un dialogue ouvert et continu qui implique les parties prenantes à tous les niveaux.Pensez-vous à des mesures précises pour prévenir de nouveaux Hiroshima ?Les nouvelles découvertes dans toute discipline viennent toujours avec une responsabilité. Il est crucial d’initier et de maintenir des conversations ouvertes et transparentes à travers le monde sur l’utilisation éthique des technologies et de veiller à ce qu’il n’y ait aucun abus. Il faut des initiatives et des lignes directrices mondiales communes pour assurer que les utilisations sûres et éthiques des technologies soient promues et que les applications contraires à l’éthique ou nuisibles soient évitées.Hervé MorinPôle Science et MédecineSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Damien Leloup Après de longues hésitations, Hillary Clinton, en tête des sondages pour l’investiture démocrate à la présidentielle américaine, a finalement accepté de donner le disque dur d’un ordinateur personnel qu’elle a utilisé comme serveur mail durant son mandat au Département d’Etat (2009-2013).L’utilisation par Mme Clinton de son compte e-mail personnel dans le cadre de ses fonctions fait l’objet d’une enquête du ministère de la justice. Cette enquête a connu de multiples rebondissements, et constitue un élément-clé utilisé par les adversaires de la candidate dans la campagne pour l’investiture démocrate.Lire aussi :Hillary Clinton ouvre ses serveurs au FBI et remet une copie de ses e-mailsQu’est-il reproché à Hillary Clinton ?Aux Etats-Unis, les élus et hauts fonctionnaires ne sont pas autorisés à utiliser des boîtes e-mail personnelles pour des activités liées à leur mandat. Ces correspondances sont considérées comme faisant partie des documents importants de leur activité : la loi américaine, et notamment le Federal Records Act, impose d’en conserver une copie pour archivage. A moins d’être classés confidentiels ou secret-défense, ces échanges peuvent être consultés par toute personne qui en fait la demande au nom de la loi sur la liberté d’information (Freedom of Information Act).Sarah Palin, candidate à la vice-présidence pour les républicains en 2008, avait connu des déboires similaires. Après un piratage de son compte Yahoo! personnel, la presse américaine avait révélé qu’elle avait utilisé cette adresse pour gérer des dossiers liés à son mandat, en tant que gouverneure de l’Alaska. L’affaire avait créé un scandale qui avait causé du tort à Sarah Palin, en pleine campagne présidentielle, avant de se retourner contre le parti démocrate : le pirate, identifié quelques semaines plus tard, était le fils d’un élu démocrate.Ces e-mails étaient-ils correctement protégés ?En tant que responsable de la diplomatie américaine, Hillary Clinton envoyait et recevait une très grande quantité d’informations confidentielles et sensibles. Son compte e-mail aurait donc dû faire l’objet de mesures de protection particulièrement importantes. Mais le compte personnel qu’elle utilisait, et qui fonctionnait avec plusieurs serveurs – dont l’un situé à son domicile –, ne bénéficiait pas de ces mesures, et était donc aisément vulnérable à un piratage. Plus grave, certaines mesures élémentaires de protection n’étaient semble-t-il pas respectées – l’un des domaines liés au compte utilisait un certificat de sécurité invalide.Ces éléments font dire aux républicains – mais aussi à de nombreux experts en sécurité informatique – qu’il est très probable que les messages ayant transité par ce compte aient été, à un moment ou un autre, consultés par des pirates. Aucune preuve d’un piratage d’ampleur n’a cependant été apportée pour l’instant.Que contenaient ces courriels ?Ce mardi, la commission d’enquête a annoncé que parmi les quarante e-mails qu’elle a pu examiner, au moins cinq contenaient des informations classifiées. Deux d’entre eux contenaient des informations classées « top secret ». Selon le département d’Etat, « il y a potentiellement plusieurs centaines de courriels classifiés parmi les 30 000 remis par Mme Clinton aux enquêteurs ».Lire aussi :Ce que contiennent les e-mails rendus publics d’Hillary ClintonComment a réagi Mme Clinton ?Mme Clinton et son équipe ont essentiellement joué la montre. Il a fallu cinq mois pour que le ministère de la justice obtienne l’accès au disque dur du serveur situé au domicile de la secrétaire d’Etat. L’équipe de Mme Clinton avait effacé le contenu du disque dur fin 2014, après avoir transmis aux enquêteurs un fichier présenté comme contenant l’intégralité des courriels y figurant.Si depuis le début de l’enquête Mme Clinton a reconnu l’avoir utilisé, elle a toujours affirmé qu’aucun document confidentiel n’avait transité par cette boîte e-mail. Les premières conclusions de l’enquête montrent le contraire, mais notent également que les documents examinés, s’ils contenaient bien des informations classifiées, n’étaient pas identifiés comme tels. Un argument qui pourrait être utilisé par Mme Clinton pour arguer de sa bonne foi.En revanche, la commission parlementaire d’enquête sur l’attaque du consulat américain de Benghazi, en Libye, qui s’était soldée en 2012 par la mort de l’ambassadeur, a découvert en juin que le fichier transmis par Mme Clinton n’était pas complet. Quinze courriels envoyés par la responsable de la diplomatie américaine à Sidney Blumenthal, vieil ami et conseiller de Mme Clinton, ne figuraient pas dans le fichier – M. Blumenthal avait transmis des copies de tous ses échanges avec Mme Clinton à la commission d’enquête, à sa demande.Quelles peuvent être les conséquences de l’enquête ?Hillary Clinton est loin d’être la première responsable politique américaine accusée d’une utilisation illégale de courriels. Les condamnations judiciaires sont extrêmement rares, mais les conséquences politiques peuvent être lourdes. Mme Clinton fait déjà l’objet d’attaques l’accusant d’avoir mis en danger la vie des soldats américains, et ses adversaires dénoncent son manque de transparence – dont le gouvernement Obama avait pourtant fait l’une de ses priorités.Autre conséquence très concrète : l’inspection générale du département d’Etat a lancé le 17 juillet une vaste enquête interne sur « l’utilisation d’outils de communication personnels par cinq secrétaires d’Etat et leurs équipes proches ».Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.08.2015 à 12h44 • Mis à jour le12.08.2015 à 14h11 L’alpiniste suisse Ueli Steck, 39 ans, a annoncé mercredi avoir achevé l’ascension des 82 sommets alpins de plus de 4 000 mètres en soixante-deux jours, avec l’escalade, la veille, de la barre des Écrins. « Pour moi, c’est une très belle expérience, un très beau voyage », a confié mercredi l’alpiniste.Ueli Steck s’était fixé pour objectif de relier tous ces sommets en moins de quatre-vingts jours. Son expédition l’a mené à travers les Alpes suisses, françaises et italiennes sans moyens motorisés entre les étapes. Il a cheminé à pied et à vélo. La fin de son itinéraire a été marquée par l’aller-retour mardi de l’ascension de la barre des Écrins, culminant à 4 102 mètres d’altitude.Il avait débuté son projet « 82 summits » le 11 juin, mais son périple a été endeuillé le 23 juillet, lorsque l’un de ses compagnons de route, l’alpiniste néerlandais Martijn Seuren, s’est tué lors d’une ascension commune sur le Mont-Blanc. Martijn Seuren, 32 ans, a fait une chute de 300 mètres sur les arêtes de Rochefort, à environ 3 900 mètres d’altitude, pour finir dans une crevasse sur un glacier suspendu.Lire : Ueli Steck, piolet d’or et de discordePiolet d’or en 2014Ueli Steck a été récompensé en 2014 d’un piolet d’or (prix international crée en 1991, par Montagnes Magazine et le Groupe de Haute Montagne) pour l’ascension de la face sud de l’Annapurna (8 091 mètres) au Népal en 28 heures en solitaire. Il l’avait escaladé par une voie extrêmement difficile, considérée comme un des derniers grands problèmes de l’Himalaya. L’alpiniste français Pierre Béghin y était mort en 1992 lors d’une tentative d’ascension avec Jean-Christophe Lafaille.Adepte du « speed climbing » (ascension rapide), Ueli Steck a escaladé cette voie en un temps record, atteignant le sommet sans sac à dos, avec une simple corde et une gourde dans la poche. Son exploit a été contesté par certains médias car l’alpiniste n’avait pas ramené de preuve de sa conquête.Ueli Steck a aussi réalisé en 2008 l’ascension des Grandes Jorasses (1 200 mètres de paroi), dans le massif du Mont-Blanc, en 2 heures et 21 minutes, quand il faut deux jours pour une cordée classique. 12.08.2015 à 12h36 • Mis à jour le12.08.2015 à 14h52 Moins de 1,2 milliard d’euros : c’est la somme que devait officiellement rembourser la France à la Russie, à la suite de l’annulation de la vente de deux navires de guerre Mistral. Selon le ministre de la défense français, Jean-Yves Le Drian, l’accord, annoncé le 5 août après huit mois d’intenses négociations, prévoyait en effet le strict remboursement du prix d’achat initial des bâtiments. Mais selon les calculs du Canard enchaîné, la facture serait bien plus élevée : près du double, à savoir autour de 2 milliards d’euros.Lire aussi :Paris et Moscou trouvent un accord sur les MistralLe communiqué de l’Elysée précise que le remboursement concerne « exclusivement » « les sommes avancées au titre du contrat ». Mais, selon l’hebdomadaire, si la France a déjà remboursé les quelque 896 millions d’euros qui avaient été versés par Moscou, un certain nombre de frais indirects, également avancés par les Russes, demeurent.Le Canard énumère ainsi : le remboursement des frais d’aménagement du port de Vladivostok pour l’accueil des navires ; l’adaptation de trente-deux hélicoptères K52 emportés par le navire ; et la formation de quatre cents marins russes pendant un an et demi.Paris devra également payer, comme promis, la marge escomptée par la DCNS, le groupe industriel public constructeur des Mistral. Et restituer la totalité des équipements électroniques à Moscou. Mettre, également, les navires aux normes de l’OTAN, et payer encore d’onéreux frais de gardiennage et d’entretien des navires à quai pendant les mois nécessaires à ces opérations. Bref, au total, « la facture de la vente annulée devrait dépasser 2 milliards d’euros », estime le journal.Lire aussi :210 jours avec le Mistral, le récit d’un marin russe dépitéLes conditions de l’accord annoncées au Parlement à la rentréeSi les termes de l’accord franco-russe, et notamment la facture à payer, n’ont pas été rendus publics lors de son annonce, ces conditions seront précisées au moment de l’examen du texte au Parlement, « dès la rentrée », soit à partir du 14 septembre, a dit le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, qui assure « qu’on s’en tire très bien, d’après ce que me disait le premier ministre ». François Hollande avait confirmé que « le Parlement français sera[it] saisi d’un projet de loi pour ratifier cet accord » et que « les chiffres très précis ser[aie]nt dans le document parlementaire ».Après des mois de tergiversations qui ont empoisonné les relations franco-russes, la France a donc récupéré la « pleine propriété et la libre disposition » des deux navires. La marine française n’ayant pas l’intention de les garder, restrictions budgétaires obligent, Paris s’est mis en quête de nouveaux acquéreurs. Le 6 août, le président Hollande a assuré qu’ils « suscit[ai]ent une certaine demande de la part de beaucoup de pays, et [qu’]il n’y aura[it] aucune difficulté pour trouver preneur ». Le Caire serait notamment candidat à leur rachat, tout autant que l’Arabie saoudite. 13.08.2015 à 17h04 • Mis à jour le13.08.2015 à 17h10 Après les Hautes-Alpes, la veille, c’est maintenant au tour du préfet des Alpes-de-Hautes-Provence d’ordonner, jeudi 13 août, l’abattage de quatre loups. Les tirs de prélèvement sont autorisés pour une durée de six mois et justifiés, selon la préfecture, par « la progression de l’espèce dans le département et l’importance des dommages occasionnés sur les troupeaux des exploitations et estives ».Le préfet a également autorisé « des tirs de défense » pour protéger des secteurs où des troupeaux domestiques sont en pâture. Il souligne que « au 12 août 2015, sont toujours en vigueur dans le département deux arrêtés de tirs de prélèvement, 209 arrêtés de tirs de défense et huit arrêtés de tirs de défense renforcée », autorisant le prélèvement d’un total de « neuf loups » dans le département.La population de loups en baisseChassé sans relâche, le loup est revenu naturellement dans les Alpes par l’Italie dans les années 1990, et est protégé par deux textes européens ratifiés par la France : la convention de Berne de 1979 et la directive « habitats » de 1992. Il a vu sa population tripler en dix ans en France, de 100 à 300 environ, recolonisant peu à peu un tiers du territoire dans le Sud-Est. Au grand dam du monde pastoral : les attaques de loup ont doublé en cinq ans, avec 8 500 brebis tuées entre juillet 2014 et juillet 2015.Lire :L’homme et le loup, trois mille ans de face-à-faceAu début de juillet, le gouvernement a durci la lutte contre ce prédateur : le nombre maximal de loups qui pourront être abattus est passé de 24 individus, en 2014-2015, à 36 pour la période 2015-2016. En 2014-2015, ce quota n’avait pourtant pas été atteint : 19 loups avaient été tués officiellement et un par un braconneur. Un second arrêté facilite les conditions dans lesquelles ces abattages pourront être autorisés par les préfets en cas de dommages importants aux élevages, perpétrés malgré les mesures de protection (clôtures électrifiées, chiens, etc.). Autre mesure : plusieurs loups pourront être abattus pendant une même opération de « prélèvement », et plus forcément sous le contrôle de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).Lire aussi :L’Etat facilite l’abattage des loupsEn 2015, pour la première fois, la population de Canis lupus a connu une légère baisse : elle a été estimée par l’ONCFS à 282 individus, contre 301 en 2014. Et contre quelque 1 000 individus en Italie, et près de 3 000 en Espagne. A la fin de juillet, le plan d’aide aux éleveurs en difficulté annoncé par le ministère de l’agriculture prévoyait pourtant le « renforcement de la protection des élevages ovins contre le loup et l’engagement par le gouvernement d’une démarche de déclassement du loup comme espèce strictement protégée, auprès de la Convention de Berne et de l’Union européenne ». Une démarche qui promet toutefois d’être longue et laborieuse, pour un succès très incertain. 13.08.2015 à 16h06 • Mis à jour le13.08.2015 à 17h19 Vendredi 14 août, le Conseil d’Etat rendra son verdict sur le litige qui oppose actuellement la Fédération française de football (FFF) et la Ligue de football professionnelle (LFP). Jeudi matin, les sages du Palais Royal ont examiné deux requêtes. La première émane de quatorze clubs de Ligue 2 et d’une formation de National (troisième division), qui contestent la réforme votée par le conseil d’administration de la LFP instaurant le système de deux relégations et promotions – contre trois jusqu’à présent –, entre le championnat d’élite et la division inférieure dès cette saison. La deuxième provient de la Ligue qui s’oppose à l’annulation, le 23 juillet, de sa décision par le comité exécutif de la FFF. De facto, le football français traverse l’une des crises les plus graves de son histoire.Lire l'entretien :Jean-Michel Aulas : « C’est le bon moment pour réformer le foot français »A la suite de la décision de la FFF d’invalider cette réforme, Jean-Michel Aulas, président de l’Olympique lyonnais et siégeant au conseil d’administration de la Ligue, a décidé, le 5 juillet, de démissionner de l’Union des clubs professionnels de football (UCPF), le syndicat des patrons de clubs professionnels. Dix-huit autres présidents de Ligue 1 lui ont emboîté le pas, mardi 11 août. Seul Bertrand Desplat, le président de Guingamp, qui devait s’entretenir jeudi matin avec Jean-Michel Aulas, n’a pas encore suivi le mouvement.Le président de l’UCPF, Jean-Pierre Louvel (ex-président du Havre en Ligue 2), avait lui aussi remis sa démission, estimant que l’image envoyée au public était désastreuse. Le sexagénaire, qui attend la nomination de son successeur à la fin de septembre avant de quitter l’instance, souhaite montrer que l’UCPF « est avant tout réformatrice pour tous les clubs, contrairement à ce que certains veulent penser ». Il indique que « certains voulaient avoir la mainmise sur les décisions car il est plus facile d’imposer sa patte quand il y a moins de clubs. Demain, neuf ou dix clubs vont s’imposer ».Au départ, lors de l’assemblée générale de l’UCPF, deux propositions étaient sur la table. La première consistait à mettre en place deux montées et deux descentes ainsi qu’un barrage opposant le 18e de Ligue 1 et le 3e de Ligue 2. La seconde visait à lancer la réforme de deux montées et deux descentes à la fin de la saison 2016-2017. Cette dernière a été retenue, puis le conseil d’administration de la Ligue a choisi, le 21 mai, d’avancer la réforme à cette saison. Une décision confirmée le 9 juillet.Les présidents de Ligue 1 vers une « Première Ligue »De leur côté, les présidents de Ligue 1 envisagent désormais de créer leur propre syndicat, qui pourrait s’appeler, selon nos informations, la « Première Ligue ». Comme un clin d’œil à nos voisins britanniques. « Nous en sommes encore aux vérifications pour créer la structure et voir si le nom que nous avons choisi peut être utilisé », confie au Monde Jean-Michel Aulas. Le cabinet international Cleary Gottlieb Steen & Hamilton LLP et l’un de leurs avocats parisiens, François Brunet, ont ainsi été mandatés pour créer la structure juridique de ce syndicat. Maître Brunet est connu pour avoir plaidé pour les supporteurs du Paris-Saint-Germain quand ces derniers ont attaqué l’UEFA sur le dossier du fair-play financier.Lire aussi :Fair-play financier : le PSG peut à nouveau casser sa tirelireCette nouvelle structure verrait le jour alors que les clubs de l’élite française traversent une période difficile sur les plans financier et sportif. Les fondateurs de ce syndicat souhaitent avoir d’avoir davantage de marge de manœuvre face à la FFF, et ainsi voir leurs chiffres d’affaires augmenter.Selon Jean-Michel Aulas, les patrons des clubs de Ligue 1 comptent conserver le principe de solidarité financière vis-à-vis des équipes de l’échelon inférieur et le partage actuel des ressources. « Il ne faut pas oublier non plus que l’on protège les clubs de Ligue 2 qui montent. Avec cette réforme, ils ont une chance en moins de redescendre. Nous avons eu par le passé des clubs qui sont montés dans l’élite, qui se sont mis en danger puis qui ont disparu comme Grenoble ou Arles-Avignon [placé en liquidation judiciaire] », explique au Monde Jean-Louis Triaud, le président des Girondins de Bordeaux. A dix mois de l’Euro 2016, organisé dans l’Hexagone, le football français est loin de montrer un visage serein.Constant Wicherek 13.08.2015 à 15h31 • Mis à jour le13.08.2015 à 17h34 Deux puissantes explosions, une forte onde de choc, des incendies dans un entrepôt contenant des produits toxiques, et au moins 50 morts et plus de 700 blessés. Si la cause précise de la catastrophe industrielle qui a eu lieu, mercredi 12 août au soir, dans le port de Tianjin dans le nord-est de la Chine, reste à déterminer, ce drame montre une nouvelle fois les failles de sécurité dans les infrastructures d’un pays que l’on surnomme parfois « l’usine du monde ».Lire aussi :Chine : « Les portes métalliques se sont déformées » à Tianjin pendant les explosions2700 morts en 8 moisChaque année, les accidents industriels meurtriers se comptent par centaines. Entre janvier et août 2014, le gouvernement chinois a ainsi compté 640 « graves » accidents du travail, ayant entraîné la mort de près de 2 700 personnes. De son côté, l’ONG China Labour Bulletin a élaboré une cartographie interactive des accidents du travail dans le pays, listant 342 cas qui ont concerné au moins trois employés ou tué au moins une personne, cités dans les médias chinois depuis décembre 2014. Rien que le mois dernier, quinze personnes ont été tuées lors de l’explosion d’un site illégal de stockage de feux d’artifice dans la province du Hebei, dans le nord de la Chine. Et douze autres sont mortes dans l’effondrement d’une fabrique de chaussures à Wenling, dans l’Est. Parmi les accidents les plus tragiques, on peut aussi citer la mort de 119 personnes prises au piège, en l’absence d’issues de secours praticables, dans l’incendie d’un abattoir de volailles dans le nord-est du pays en 2013.En août 2014, la Chine s’était aussi émue de la mort de 75 personnes dans l’explosion d’une usine de pièces de voitures approvisionnant l’américain General Motors, à Kunshan, près de Shanghaï – un bilan rehaussé plus tard à 146 morts selon China Labour Bulletin. Des ONG et des médias ont une fois encore mis en cause les normes de sécurité sur le site. La déflagration aurait été provoquée par une flamme allumée dans une salle confinée remplie de poussières en suspension. « Il y avait des inspections, mais dès qu’elles étaient terminées, plus personne ne prêtait attention aux règles de sécurité », a témoigné un ouvrier cité par l’agence Chine nouvelle. « Des mesures comme des systèmes de ventilation adéquats auraient dû empêcher l’accumulation de particules de poussière », a abondé de son côté China Labor Watch, une ONG basée aux Etats-Unis.Renforcement des sanctionsA la suite de cet accident de Kunshan, dix-huit personnes, dont trois responsables de l’entreprise et des membres du gouvernement local, avaient été poursuivies pour leur rôle dans la catastrophe, et 214 usines suspendues à cause de problèmes de sécurité similaires dus à une « pollution poussiéreuse ». La loi sur la sécurité au travail a aussi été rendue plus sévère fin 2014. L’enquête sur cet incident ayant déterminé que la plupart des employés n’étaient pas au courant des procédures de sécurité, les formations du personnel ont notamment été renforcées.Parmi les autres mesures, les entreprises de plus de 100 salariés doivent ouvrir un poste à plein-temps dédié à la sécurité, et le rôle des syndicats dans ce domaine a été consolidé. Les sanctions ont aussi été sensiblement augmentées : pour un accident grave, c’est-à-dire qui entraîne 10 à 30 morts, 50 à 100 blessés, ou 50 à 100 millions de yuans (7 à 14 millions d’euros) de pertes, l’amende maximale pourra désormais être de 20 millions de yuans (environ 2,8 millions d’euros), pour 100 000 yuans (14 000 euros) auparavant.Ces nouvelles mesures permettent de punir aussi plus sévèrement et personnellement les responsables plutôt que les entreprises, souligne Liu Tiemin, de l’Académie chinoise des sciences et technologies de sécurité, cité par la chaîne publique CCTV. Ils pourront ainsi écoper d’une amende de 30 à 80 % de leur revenu annuel, et se voir interdit de travailler à un poste de responsabilité dans une entreprise du même secteur industriel. Les régulateurs, enfin, se réservent le droit de couper le courant aux usines fautives, si la sécurité continue d’y poser problème.« La Chine a des règles de sécurité déjà en vigueur pour éviter les explosions dans les usines, le défi étant de convaincre les gouvernements locaux qu’il est dans leur intérêt d’appliquer ces réglementations, plutôt que de fermer les yeux sur leur violation par des industries locales lucratives », estimait cependant The Diplomat, magazine couvrant la région Asie-Pacifique, à la suite d’un autre accident industriel meurtrier survenu dans la province de Jiangsu il y a un an.Plusieurs cadres arrêtésCe volet de sanctions sera-t-il appliqué après la tragédie de Tianjin, considéré comme « accident extrêmement grave » selon la loi chinoise ? D’après CCTV, plusieurs cadres travaillant pour une « entreprise concernée » de cet entrepôt de Tianjin, dont le propriétaire est Tianjin Dongjiang Port Ruihai International Logistics, ont été arrêtés mercredi.Pour Geoffrey Crothall, de l’ONG China Labour Bulletin basée à Hongkong, les règles de sécurité au travail sont légion en Chine, mais « faiblement appliquées, (…) la sécurité passant après la recherche du profit ». « En général, dans ce type de cas, les autorités trouvent des boucs émissaires, certains responsables vont être licenciés ou rétrogradés, mais les choses vont finalement très peu changer, en dépit de la grande publicité qui entoure cette tragédie », estime-t-il. 13.08.2015 à 14h13 • Mis à jour le13.08.2015 à 16h19 | Thomas Sotinel « Gosford Park » à 20 h 40 sur OCS MaxServi par le scénario de Julian Fellowes, Robert Altman porte son regard sans pitié sur la gentry britannique « Un gentleman n’est jamais servi au petit déjeuner », apprend-on à l’hôte américain d’une partie de chasse au manoir de Gosford Park, qui attend en vain qu’on lui apporte ses œufs au bacon. « Oh, vous voulez dire comme dans une cafétéria ? », répond l’invité. La force comique de Gosford Park naît de cet abîme d’incompréhension, de tout ce qui remplit l’Atlantique : le dédain des Américains pour la décadence anglaise ; le mépris des Britanniques pour l’arrivisme de leurs ex-colons. Sans le scénariste britannique Julian Fellowes, Robert Altman ne pourrait exercer sa formidable misanthropie à si bon escient.Foisonnement d’émotionsCar Gosford Park serait un objet bien moins séduisant sans l’agencement minutieux d’une multitude de détails d’une précision ethnologique. Le prélude du film est consacré à l’arrivée des convives dans le manoir de Gosford Park où les attendent Sir William McCordle (Michael Gambon) et Lady Sylvia (Kristin Scott Thomas). Au manoir, les domestiques des invités doivent abandonner leurs patronymes pour ceux de leurs maîtres, afin que les hiérarques du personnel de Gosford Park, la gouvernante Mrs Wilson (Helen Mirren), le majordome Jennings (Alan Bates) et la cuisinière Mrs Croft (Eileen Atkins), soient mieux en mesure de diriger les opérations.Après avoir capté l’attention grâce à son don d’observation, après avoir imposé au spectateur la tâche difficile mais distrayante de reconstituer, à partir d’informations dispensées avec parcimonie, les arbres généalogiques des snobs et l’organigramme des différentes domesticités, Altman s’aventure dans les recoins. Bien avant que minuit ne sonne, Gosford Park met à jour la circulation des sentiments à l’intérieur de chacun des deux camps, mais aussi entre maîtres et serviteurs. Ces haines et ces amours prennent une vie propre par la grâce de cette corporation si britannique, les acteurs. Il fallait Maggie Smith pour que Constance, comtesse de Trentham, devienne un peu plus qu’une mégère emperlée, en l’occurrence une femme terrifiée par la mort et le dénuement, qui se sert de sa femme de chambre comme du réceptacle de ses angoisses. A ce surplus d’âme répond l’abnégation de Kristin Scott Thomas, qui dépouille son personnage d’aristocrate mal mariée de toute séduction pour n’en laisser que la silhouette brutale d’une cavalière experte douée d’à peine plus d’intelligence que ses montures. A l’étage inférieur, Alan Bates, majordome alcoolique, donne une représentation vive du résultat d’une vie de servitude. Chaque acteur apporte une réponse extraordinaire de pertinence aux questions que posent les personnages.Ce foisonnement d’émotions, de sentiments, de sensations envahit le film et finit par infléchir le regard satirique d’Altman, que l’on dirait presque forcé de reconnaître la part d’humanité du plus abject de ses personnages, et de réfléchir à leur destin, individuel et collectif. Arrive l’inévitable meurtre. Avec son détective incompétent (Stephen Fry), flanqué d’un bobby futé, l’enquête transforme le film en partie de Cluedo, et Altman renoue avec son penchant pour la satire. Mais, en chemin, il s’est perdu avec délices dans un monde disparu dont la représentation garde, à travers le temps, toute sa puissance de fascination.Gosford Park, de Robert Altman. Avec Maggie Smith, Alan Bates, Ryan Phillippe (Grande-Bretagne, 2001, 135 min). Jeudi 13 août, sur OCS Max, à 20 h 40.Thomas SotinelJournaliste au Monde 13.08.2015 à 13h20 • Mis à jour le13.08.2015 à 15h34 Les députés grecs doivent valider, jeudi 13 août, l’accord sur le troisième plan d’aide au pays, obtenu mardi entre Athènes et ses créanciers et qui ouvre la voie à un indispensable renflouement de 85 milliards d’euros sur trois ans pour que la Grèce puisse, dans un premier temps, rembourser 3,2 milliards d’euros à la Banque centrale européenne (BCE) le 20 août.Le texte, qui couvre la réforme de la fiscalité et des retraites, celle de la fonction publique et la relance du programme de privatisations avec la création d’un fonds supervisé par les institutions européennes, devrait être adopté sans difficulté, l’opposition s’étant engagée à soutenir le gouvernement du premier ministre, Alexis Tsipras. Mais le chef du gouvernement risque d’être confronté, comme lors des votes du mois de juillet sur de premiers volets de mesures, à la colère des députés de son propre camp.« Il est avéré que certains parlementaires de Syriza ne voteront pas en faveur de l’accord », a déclaré la porte-parole du gouvernement Olga Gerovasili, à la chaîne Mega TV, reconnaissant qu’« un gouvernement qui n’a pas de majorité ne peut pas aller bien loin ».Lire aussi :L’accord avec la Grèce à l’épreuve du politiqueDes réserves européennesLa perspective d’une scission de Syriza n’est plus taboue en Grèce et des législatives anticipées pourraient avoir lieu à l’automne pour « rechercher auprès du peuple un nouveau mandat », a admis Mme Gerovasili.Jeudi matin, ex-ministre de l’énergie Panagiotis Lafazanis, démissionnaire de son poste, a appelé, dans une déclaration signée par d’autres membres de Syriza, à la « constitution d’un large mouvement panhellénique (…) de lutte contre le nouveau mémorandum, l’austérité et la mise sous tutelle du pays ». Les membres les plus radicaux de la coalition d’extrême gauche exigent du gouvernement qu’il respecte les promesses électorales de janvier et qu’il revienne sur la vague de hausses des impôts et de réductions des dépenses imposées depuis 2010, qui a eu un effet dévastateur sur une économie déjà en grande difficulté.L’accord doit ensuite être approuvé le 14 août par l’Eurogroupe, la réunion des ministres des finances de la zone euro. Là encore, la séance pourrait être agitée. L’Allemagne a déjà fait part de ses réserves sur le texte et a annoncé avoir « des questions » à soulever. Le ministère des finances a toutefois démenti une affirmation du magazine Bild, qui assurait que Berlin rejetterait l’accord.Mais tout porte à croire qu’après les négociations apaisées de ces derniers jours l’Eurogroupe donnera son feu vert. Cela permettra à certains Parlements nationaux – comme en Allemagne, aux Pays-Bas ou en Finlande –, de se prononcer à leur tour, la semaine prochaine.La Grèce renoue avec la croissanceLa Grèce a renoué avec la croissance contre toute attente au deuxième trimestre, malgré des négociations très tendues avec ses créanciers et la menace d’une sortie de la zone euro, montrent des statistiques publiées jeudi 13 août. Le service de la statistique Elstat a également révisé le chiffre du premier trimestre en annonçant une croissance nulle, alors que les chiffres publiés jusqu’à présent donnaient une contraction de 0,2%. Cette révision implique que la Grèce n’a pas renoué en début d’année avec la récession dont elle était sortie l’an passé. Laurence Girard Le verdict est tombé à 11 heures. Il n’y aura pas de cotation du porc au marché de Plérin dans les Côtes-d’Armor jeudi 13 août. La décision a été prise à l’issue d’un conseil d’administration du marché du porc breton (MPB). Elle était très attendue, car cette place de marché bretonne, même si elle ne traite que près de 15 % des volumes de cochon commercialisés en France, sert de référent national. Or, cette boussole du marché s’est déréglée le 10 août, plongeant la filière porcine dans une nouvelle crise.Lire sur Les Décodeurs :Prix du porc : comprendre le rôle du marché de PlérinDans la foulée, le président de l’Union des groupements producteurs de viande en Bretagne, Michel Bloc’h, a réclamé une rencontre d’urgence à Matignon avant la fin de la semaine.« Je lance un appel au premier ministre, à son cabinet, je veux pas lui foutre en l’air ses vacances, bien au contraire, mais il faut au minimum que ses conseillers nous reçoivent dès demain. Cette situation est inextricable pour nous producteurs, il faut que l’Etat entende, je veux que M. Valls nous entende sur ce discours-là. »Mais le gouvernement a refusé de céder à la pression. La « Cooperl et Bigard [les deux industriels à l’origine du blocage] ne représentent que 30 % des acheteurs » a tempéré Stéphane Le Foll, précisant que le leader français de la viande Bigard achètera autant de porcs que d’habitude cette semaine, au prix revalorisé demandé par les éleveurs, mais ailleurs que sur le marché au cadran de Plérin.En boycottant le marché au cadran tout en maintenant ses achats par ailleurs, « M. Bigard veut signifier que ce niveau de prix n’est pas tenable pour lui et pour son entreprise », a expliqué le ministre. L’industriel s’est toutefois engagé « à poursuivre ses achats à la hauteur de ce qu’ils étaient la semaine dernière, c’est-à-dire 90 000 porcs » pour l’ensemble de ses achats en France, a déclaré Stéphane Le Foll lors d’une conférence de presse. « La non-cotation du marché de Plérin fait que le prix qui s’applique aujourd’hui est de 1,404 euro/kg », a fait savoir le ministre.Répondant à la demande de rencontre formulée par les représentants des éleveurs porcins, le ministre de l’agriculture a assuré qu’il rencontrerait « la semaine prochaine M. Bigard et le président de la Cooperl pour continuer les discussions ». 1,40 euro le kilo, trop cher pour les industrielsLa décision de ne pas reprendre la cotation jeudi a été prise après que la Cooperl et Bigard-Socopa ont annoncé poursuivre leur boycottage. Vingt mille porcs seraient restés invendus sur les près de soixante mille qui auraient dû être mis en vente. La réouverture du marché de Plérin vendredi reste toujours incertaine.Le ministre de l’agriculture a souligné qu’il ne disposait d’aucun levier juridique pour forcer la cotation à reprendre sur le marché de Plérin, car il s’agit d’une association type loi 1901 où seuls les adhérents sont habilités à prendre les décisions. S’ils n’arrivent pas à se mettre d’accord, il peut y avoir une procédure de conciliation paritaire, et en dernier recours une décision du tribunal de commerce, a expliqué le ministre.Daniel Picart, président du MPB, a assuré avoir envoyé une lettre de mise en demeure aux deux industriels pour non-respect du règlement du marché, qu’ils ont signé. Les industriels estiment trop cher le prix actuel du porc (revalorisé à 1,40 euro le kilo). Ils soutiennent que les Allemands en ont profité pour abaisser leur prix. Le différentiel atteint aujourd’hui 0,28 euro. Trop selon la Cooperl et Bigard, qui estiment ne plus être compétitifs à l’export et vis-à-vis de leurs clients salaisonniers tentés d’acheter des cochons espagnols ou allemands pour réduire les coûts.Les éleveurs bovins et laitiers relancent leur mouvementDes éleveurs du Finistère avaient, eux aussi, lancé un ultimatum au gouvernement mercredi soir pour tenter de trouver une issue à ce nouvel épisode de la crise. Jeudi, les représentants des producteurs ont demandé à être reçus jeudi ou vendredi par le premier ministre, Manuel Valls, ou par son cabinet.Lundi, Stéphane Le Foll avait annoncé la tenue d’une « table ronde » réunissant tous les acteurs de la filière porcine à la fin du mois d’août. L’objectif était d’encourager la reprise des cotations au marché du porc breton de Plérin aujourd’hui. Sans succès. La tension monte, d’autant que d’autres éleveurs, bovins et laitiers, ont décidé de relancer leur mouvement. Une manifestation a été organisée jeudi matin à Caen. Là encore, les producteurs demandent le respect des engagements négociés cet été pour revaloriser le prix du lait et de la viande.Lire le décryptage :Cinq questions sur le mouvement de protestation des éleveursLaurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.08.2015 à 11h23 • Mis à jour le13.08.2015 à 16h54 | Patrick Roger Les riches sont plus nombreux, en France, et ils sont même de plus en plus riches. Ainsi, entre 2013 et 2014, le nombre d’assujettis à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) est passé de 312 406 à 331 010, soit une progression de 6 %. Dans le même temps, la valeur totale des patrimoines déclarés a bondi de 10 %, atteignant 476,28 milliards d’euros en 2014 contre 433,47 milliards l’année précédente. Les valeurs immobilières ont crû de 8,2 % et les valeurs mobilières de 10,8 %. Alors que, dans le même temps, la croissance du produit intérieur brut (PIB) se languissait à un morne 0,4 %.Deux facteurs principaux concourent à cette fulgurante progression : une hausse de l’ordre de 20 % du CAC 40 sur l’année, qui a dopé les revenus boursiers, et les résultats obtenus par le service de régularisation des avoirs non déclarés détenus à l’étranger. Le retour de ces capitaux « planqués » a ainsi gonflé la base imposable à l’ISF. Résultat : l’impôt sur la fortune a rapporté à l’Etat 5,19 milliards d’euros en 2014 contre 4,39 milliards en 2013 (+ 18 %). Ce sont d’abord les patrimoines les plus élevés, supérieurs à 10 millions d’euros, qui ont connu la plus forte progression, la valeur moyenne des patrimoines des foyers assujettis à l’ISF s’établissant à 2,7 millions d’euros.Cette augmentation du rendement de l’ISF, en volume et en nombre d’assujettis, a eu pour conséquence d’accroître le nombre de bénéficiaires du plafonnement de cet impôt. En 2014, ce sont ainsi 8 872 redevables qui ont pu réduire le montant de leur ISF. Le coût total du plafonnement s’élève à 905 millions d’euros en 2014, selon les chiffres de Bercy – qui conteste le chiffre de 926 millions paru dans la presse en début de semaine –, soit une remise moyenne de 102 000 euros. Sur ce total, 3 290 bénéficiaires du plafonnement se situent dans la tranche des patrimoines supérieurs à 10 millions d’euros. Pour eux, l’économie moyenne réalisée grâce au plafonnement se monte à 246 674 euros. A eux seuls, ils absorbent 811,5 millions d’euros de la ristourne consentie par l’Etat.Rompre avec le bouclier fiscalPar comparaison, en 2013, 7 650 foyers redevables de l’ISF avaient pu bénéficier du plafonnement et le coût de ce dispositif avait représenté 825 millions d’euros. En un an, le nombre de bénéficiaires a grimpé de 16 % et, en volume, la progression est de 12 %. Le système mis en place en 2013 s’avère en définitive de plus en plus coûteux.Au départ, quand François Hollande et la gauche sont revenus au pouvoir, il s’agissait de marquer une rupture avec le bouclier fiscal mis en place en 2006 par Dominique de Villepin et dont Nicolas Sarkozy, en 2007, avait abaissé le seuil à 50 %. En 2010, dernière année de l’application du « bouclier Sarkozy », 6 287 contribuables en avaient bénéficié, pour un montant total de 856 millions d’euros. En 2011, cependant, l’ancien président de la République, sous la pression de la crise et de sa majorité, fait marche arrière et abandonne le bouclier fiscal. En contrepartie, il relève le seuil d’assujettissement à l’ISF, qui passe de 800 000 à 1,3 million d’euros (avec une déduction de 30 % sur la résidence principale), réduit le nombre de tranches du barème de 7 à 5 et le taux marginal d’imposition applicable pour la tranche supérieure à 10 millions d’euros est abaissé de 1,8 % à 1,5 %. De fait, en 2011, le nombre d’assujettis a chuté de presque la moitié et le rendement de l’ISF a légèrement diminué.En 2012, sans revenir sur le barème mis en place sous la précédente législature, la gauche instaure une « surtaxe ISF ». Grâce au produit de cette « contribution exceptionnelle », le rendement de l’ISF retrouve un niveau de 5,04 milliards contre 4,32 l’année précédente. La polémique s’envole lorsque les chiffres publiés par Bercy montrent que, cette année-là, 8 810 foyers fiscaux, sur un total de 37 millions, ont été imposés à plus de 100 % de leurs revenus de 2011.L’« enfer fiscal »Sous la contrainte du Conseil constitutionnel, le gouvernement se résout à rétablir un plafonnement à 75 % des revenus. Dans le même temps, cependant, il introduit un certain nombre de garde-fous afin d’éviter les montages d’optimisation fiscale permettant à certains hauts patrimoines d’atteindre plus vite le plafond. Mais fin 2013, nouvelle censure du Conseil constitutionnel et le gouvernement est, de nouveau, contraint de revoir son dispositif. Ce qui aboutit aujourd’hui à ce que le coût du plafonnement atteigne ce niveau record.Parallèlement, un autre chiffre publié récemment a défrayé la chronique : celui des départs à l’étranger de contribuables aisés. Pour ceux dont le revenu fiscal de référence est supérieur à 100 000 euros, ils seraient 3 744, en 2013, à s’être installés hors de France, soit 40 % de plus qu’en 2012. Le nombre de départs de redevables de l’ISF s’élève quant à lui à 714, soit 15 % de plus que l’année précédente. Cela ne représente cependant que 0,2 % des contribuables assujettis à l’ISF.Ces chiffres ont suffi à alimenter la controverse récurrente selon laquelle l’« enfer fiscal » que subissent les plus aisés les contraindrait à s’exiler, privant ainsi l’Etat de recettes non négligeables. Une analyse « abusive », estime Bercy. Rien ne permet d’établir que les 46 000 personnes – dont 60 % ont moins de 40 ans – qui se sont installées à l’étranger en 2013 l’aient fait pour des raisons fiscales. D’autant que, en sens inverse, le nombre d’étrangers résidents fiscaux en France est passé, lui, de 200 000 à 210 000. Qui s’accommodent de l’enfer.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurence Girard Le retrait forcé des nouilles Maggi des rayons des magasins indiens n’a guère été du goût de Nestlé. Le géant suisse doit digérer la mauvaise nouvelle. Sans surprise, cette contre-performance sur un de ses grands marchés de consommation, s’inscrit dans les comptes semestriels publiés jeudi 13 août. Sur les six premiers mois de l’année, le chiffre d’affaires a stagné et le bénéfice s’est tassé de 2,5 %. L’Asie pénalise les performances de croissance du numéro un mondial de l’agroalimentaire. Il n’affiche qu’une croissance organique de 0,8 % sur la zone Asie-Océanie et Afrique Subsaharienne. A comparer à la progression de 5,2 % dans les Amériques et même de 3,8 % en Europe-Moyen-Orient.Les nuages se sont accumulés en Inde pour Nestlé au moment de la mousson. Le 5 juin, l’autorité sanitaire du sous-continent, la Food Safety and Standards Authority of India (FSSAI) a ordonné au groupe suisse le retrait de la vente des nouilles instantanées Maggi. En cause, la découverte par plusieurs provinces dans ce plat très populaire d’un taux de plomb jugé non conforme, soit sept fois supérieurs au seuil fixé par la réglementation. Une décision immédiatement contestée par Nestlé.Le groupe a d’ailleurs saisi la haute cour de Bombay pour faire valoir ses droits. Celle-ci a jugé que la décision du régulateur était « arbitraire » et a été prise en violation des « principes de la justice nationale ». La cour a donc annulé la décision et ordonné de nouveaux tests afin de déterminer si elles peuvent revenir dans les rayons. Lire aussi :Nestlé : Une transparence de plombDe nouveaux tests ordonnésMais le bras de fer avec les autorités indiennes plombe les comptes du groupe de Vevey. En Inde, Nestlé a engrangé un chiffre d’affaires de 1,33 milliard d’euros en 2014. Au deuxième trimestre 2015, les ventes ont plongé de 20 % à 265 millions d’euros. Le coût du retrait des nouilles sur l’ensemble du territoire et de leur destruction est désormais estimé à plus de 60 millions d’euros. Résultat, les résultats de la filiale indienne ont plongé dans le rouge sur cette période. Mais l’affaire n’est pas terminée.Mercredi, le gouvernement indien a annoncé qu’il réclamait au géant suisse 90 millions d’euros de dommages et intérêts. François-Xavier Roger, le nouveau directeur financier du groupe, a d’ailleurs souligné, en présentant les résultats semestriels que l’impact continuera à se faire sentir tant que les nouilles Maggi n’auront pas retrouvé leur place dans les rayons. Une décision de la justice indienne tombée le jour même pourrait peut-être contribuer à ce retour dans les magasins. Elle a, en effet, annulé l’interdiction faite par le régulateur de vendre les nouilles Maggi tout en ordonnant de nouveaux tests pour juger si ce produit pouvait être à nouveau proposé aux consommateurs indiens.Casse-tête chinoisL’Inde n’est pas le seul casse-tête de Nestlé. Le groupe suisse travaille à remettre ses activités chinoises sur les rails de la croissance. Et ce dans un contexte économique moins flamboyant. En février, lors de la présentation des résultats annuels, Paul Bulcke, le PDG de l’entreprise, s’était livré à un rare exercice de contrition, reconnaissant que Nestlé avait perdu le contact avec le consommateur chinois. Un client désireux de s’offrir des marques occidentales, soucieux de sa santé et très actif dans l’achat sur Internet. Tous ces changements rapides d’habitude de consommation dans l’empire du Milieu ont pris de court le groupe suisse. Il a donc décidé de nommer à la tête de la Zone Asie-Océanie et Afrique de Nestlé, sa directrice financière d’origine chinoise Wan Ling Martello avec la délicate mission de renouer avec la croissance sur son deuxième marché.M. Roger a confirmé les objectifs financiers de Nestlé pour l’ensemble de l’année 2015. Soit une croissance organique de 5 % et une amélioration des marges et du bénéfice à taux de change constant. Pour atteindre ses objectifs, Nestlé mise sur l’amélioration de ses ventes de produits surgelés aux Etats-Unis et sur ses marques phares comme Nescafé, Perrier, Kit Kat mais aussi Felix ou Purina dont le succès ne se dément pas. Le groupe compte aussi sur sa récente diversification dans les produits dermatologiques, un secteur à croissance soutenue et aux fortes marges.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matteo Maillard Quand on est étudiant à l’aube de sa vie professionnelle, les premières expériences de travail sont rarement des perspectives d’avenir. Du petit boulot pas franchement motivant au stage parfois ingrat, il est désormais de rigueur d’enchaîner les expériences afin de se forger un CV. Certaines de ces expériences peuvent se transformer en véritables révélateurs de carrière, ou du moins apparaître comme des moments agréables et originaux dont on tire une satisfaction aussi concrète qu’inattendue. Suite à un appel à témoignage, de nombreux lecteurs nous ont confié leurs (més)aventures.Lire aussi :Pauvre comme « job »Un mauvais stage peut en cacher un bonDurant l’été 2014, alors qu’il cherche un stage de deux mois « afin de découvrir le métier d’avocat », Olivier, 23 ans, étudiant en master 2 de droit des affaires à Nice, postule sur un site d’annonces spécialisé dans le milieu juridique, sans grand espoir. A sa surprise, son téléphone retentit quelques heures après le dépôt de son annonce. Au bout du fil, on lui propose un rendez-vous le lendemain matin. « Heureux, j’ai enfilé mon costume et me suis rendu à l’adresse du cabinet parisien. J’entre dans l’immeuble, et attends devant la porte. Personne. Soudain, l’ascenseur s’ouvre et en sort un homme en combo chemise hawaïenne - short - claquettes, qui me dit – ah c’est toi le nouveau ! – Je venais remplacer l’ancien stagiaire dont c’était le dernier jour de travail, dans un cabinet vide, ayant pour tout mobilier deux chaises et deux bureaux. Pas d’imprimante, pas de machine à café, pas de code civil, pas d’internet… rien ! »Lire aussi :Travail saisonnier : du nouveau à la fin de l’été ?Dans ce stage cauchemardesque aux « conditions matérielles et humaines nulles », Olivier se retrouve régulièrement seul. « J’ai dû rédiger en totale autonomie des assignations et des conclusions. J’ai conduit des consultations juridiques et préparé des rendez-vous clients. » Une expérience éprouvante mais qui, contre toute attente, se révèle particulièrement bénéfique pour Olivier. « J’ai finalement fait bien plus que n’importe quel autre stagiaire d’un gros cabinet », s’amuse l’étudiant, satisfait. « Ce fut une expérience exceptionnelle ! »« J’ai viré à l’extrême gauche »Outre la formation, les stages peuvent aussi bouleverser nos présupposés, voire entamer un revirement politique. C’est le cas de Julien D. 26 ans, « issu d’une famille cultivée », avec « de bonnes études » derrière lui. Il s’est toujours défini de centre droit sur l’échiquier politique, « convaincu qu’il ne servait à rien de râler, et qu’au lieu de revendiquer, il fallait mériter ». Son diplôme d’ingénieur en poche, il effectue un stage dans une usine chinoise où, durant quatre mois, il devait « faire des contrôles qualité pour le compte d’importateurs, pour qui le déplacement n’était pas possible ». Mais dès son arrivée, il subit « un choc », celui du « luxe côtoyant la misère ». Puis, « une équipe virée du jour au lendemain, donnant à tous le sentiment d’une terrible précarité », achève de le révolter. Ces événements le font « virer à l’extrême gauche ». « Toutes ces choses étaient contraires à mes idéaux, explique-t-il. Les chinois font avec et s’adaptent. Ils n’ont pas le luxe d’avoir des idéaux ; priorité à la vie quotidienne. Un salaire, c’est déjà bien, les opinions, c’est un luxe pour Occidental. » Une situation qui lui donne l’impression que les Français sont « un peuple d’idéalistes : exigeants, intransigeants, perfectionnistes ».Réorientation humanitaireMais le stage n’est pas vecteur de fierté nationale pour tout le monde. Il peut être aussi un moyen d’épanouissement dans une culture étrangère. En Afrique, Maxime L., 25 ans, s’y est rendu la première fois dans le cadre d’un projet de soutien scolaire monté avec le scoutisme français. A 400 kilomètres de Ouagadougou (Burkina Faso) et à plusieurs heures de route de la ville la plus proche, cet étudiant en classe préparatoire s’est retrouvé dans un village de brousse où il a dû apprendre à vivre très différemment de son confort citadin. « Une expérience déroutante », explique-t-il. « Nous devions aller jusqu’aux pompes à eau pour nous approvisionner, nous faisions à manger sur un réchaud à l’extérieur et nous dormions à même le sol dans un bâtiment en dur. » Alors que sa formation l’amenait à travailler dans la modélisation pour les banques, ce stage a décidé Maxime à se réorienter dans un cursus d’ingénieur en électricité, afin de travailler dans le développement et l’accès à l’énergie. Avec son association humanitaire « Idées Madagascar », il a aidé à construire et entretenir des réseaux d’eau potable dans la région des hauts plateaux de l’île. Ces stages lui ont donné le goût de l’humanitaire qui ne l’a pas quitté depuis. Aujourd’hui, il vit en Haïti depuis deux ans et travaille sur le projet de réhabilitation de la centrale hydroélectrique de Peligre pour fournir de l’électricité aux habitants de la région.Un polytechnicien en ZEPPas besoin pour autant de courir le monde pour s’épanouir dans son stage de formation, comme le démontre Taha Yassine Z., 21 ans, étudiant en deuxième année à l’Ecole polytechnique. Lui s’est rendu en octobre 2014 dans un lycée de ZEP pour y passer six mois « au chevet de l’éducation nationale » et fournir un soutien scolaire aux élèves. Une expérience qui fut « la source d’un questionnement riche et fertile », explique-t-il. « Comment transmettre le savoir ? Quelle frontière entre savoir académique et savoir vivre ? ». Si cette longue expérience lui a permis de s’épanouir « sur le plan humain et professionnel », celle-ci lui a laissé « le sentiment d’un travail inachevé ». Car « le soutien fourni aux élèves est un puits sans fond dans lequel toute nouvelle force vive est la bienvenue », soutient-il. « A défaut de réunir davantage de moyens en ces temps de crise, multiplions et encourageons des expériences comme celle que j’ai vécue. »Être au service des autresDe l’humanitaire à l’éducation, de nombreux lecteurs nous on fait part de leur désir d’effectuer un emploi au service de son prochain. A l’exemple de Nicolas D., 22 ans, étudiant à Colombes (Hauts-de-Seine), qui pousse l’intention encore plus loin. Chaque été, il abandonne sa tenue d’étudiant en droit, pour revêtir le maillot de bain du sauveteur en mer. Mais avant de pouvoir se lancer dans l’aventure, il a dû passer « des week-ends, des soirées, et parfois des vacances » à réviser pour passer ses diplômes de secourisme et le permis bateau. Mais son labeur a payé puisqu’il peut désormais agir dans toutes les situations où une personne se retrouverait en danger dans les vagues.« Le plus intéressant dans ce métier, ce sont les interventions », explique-t-il. « L’adrénaline et le stress montent. Vous pouvez par exemple vous retrouver devant une noyade, un malaise, une crise d’épilepsie, une hémorragie, ou plus rare, une crise cardiaque. Mais heureusement cela n’a pas été mon cas. C’est un peu la loterie. » Le métier lui a appris à « conserver son sang froid » dans ces situations de stress. Il n’idéalise pas pour autant son rôle de sauveteur et souligne qu’en général le travail est « plus ennuyeux » car porté sur de la surveillance et de la prévention. « On fait la police pour que les gens ne se retrouvent pas dans des situations dangereuses, comme un nageur qui irait se baigner par drapeau rouge, parce qu’il a “payé sa semaine de vacances” ». Des conflits qu’il doit apprendre à gérer mais qui lui rapportent « des mines d’anecdotes très drôles » qu’il s’amuse à raconter en privé.Matteo MaillardJournaliste au Monde 13.08.2015 à 10h17 • Mis à jour le13.08.2015 à 11h36 | Pierre Breteau Un Irlandais qui passe ses vacances en Slovaquie paie sa bière en moyenne 2,5 fois moins cher qu’au pub au coin de sa rue. S’il veut un peu plus de soleil et opte pour la Grèce, il paiera le même demi de blonde deux fois moins cher que chez lui.Bienvenue dans la zone euro, où tout le monde a la même monnaie mais où la valeur des biens et services diffère grandement d’un marché à l’autre.Dans les 19 pays de la zone euro, jusqu’à la Lituanie, dernière arrivée en janvier 2015, le pouvoir d’achat varie énormément. Ainsi, si vous dépensez 80 euros de courses en France, un Portugais avec exactement le même panier de courses ne paiera en moyenne que 60 euros.En se reportant au dernier indice des prix des biens et services publié par l’office européen des statistiques, Eurostat, portant sur l’année 2014, deux groupes se dégagent. D’un côté, les pays du sud et de l’est de l’Europe, où l’indice des prix est en dessous de la moyenne de l’Europe des 28 – les plus clairs sur la carte ; de l’autre, les pays de l’ouest et du nord, où ils sont globalement au dessus – les plus foncés.Au milieu, on trouve l’Allemagne et l’Italie, qui se situent presque exactement dans la moyenne avec un indice global de 102.Parité du pouvoir d’achat : méthodologiePour établir ces chiffres sur la parité du pouvoir d’achat, l’étude s’est penchée sur le prix de 2 400 produits dans 37 pays d’Europe. Elle les classe sur le continent et dans la zone euro en fonction du type de produits : vêtements, électronique grand public, hôtellerie et restauration, pain et céréales, lait, chaussures, etc.Cette catégorisation permet d’affiner l’étude du pouvoir d’achat en Europe, puisque selon le pays, le prix des vêtements peut être plus faible que la moyenne, là où celui de la nourriture peut être élevé – comme c’est le cas en Autriche.A chaque fois, ces calculs établissent un indice en base 100 pour le niveau des prix, où 100 est la moyenne des 28 pays de l’Union européenne. Tout le détail est disponible chez Eurostat.La fiscalité sur l’alcool et le tabac très inégaleEn prenant l’exemple d’un produit que l’on trouve facilement partout, la bière, on tombe cependant sur un cas un peu à part. Comme le précise l’étude d’Eurostat, la fiscalité sur l’alcool et le tabac varie fortement d’un pays à l’autre.Ainsi, en Irlande, ces produits sont lourdement taxés (indice 170 là où 100 représente la moyenne dans l’Europe des 28). A l’inverse, la Lituanie – encore elle – applique une fiscalité très légère pour ne pas dire inexistante : son indice est de 72,9. A Vilnius, un paquet de cigarette coûte en moyenne moins de 3 euros quand, de l’autre côté de l’Europe, un Dublinois doit dépenser plus de 10 euros pour le même paquet.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.08.2015 à 16h08 • Mis à jour le23.08.2015 à 16h24  Le Britannique Lewis Hamilton (Mercedes), parti en pole position, a remporté le Grand Prix de Belgique de Formule 1, dimanche à Spa-Francorchamps, devant son coéquipier Nico Rosberg et le Français Romain Grosjean (Lotus). Auteur d'un nouveau sans-faute, de bout en bout, le double champion du monde et leader du championnat n'a jamais été inquiété et a bouclé, après 43 tours d'une course intense, épargnée par la pluie, sa 39e victoire en F1, dont six en 2015.C'est aussi en onze courses, le 7e doublé des Flèches d'Argent cette saison. Hamilton, implacable, a terminé avec deux secondes d'avance sur Rosberg et a donc récidivé à Spa où il avait déjà gagné en 2010 au volant d'une McLaren. « C'est une journée de rêve. Nico allait très vite aujourd'hui, mais à chaque fois j'ai pu trouver la parade », a réagi Hamilton sur le podium.« J'ai complètement raté mon départ, et Lewis mérite de gagner. Je vais partir très vite car ma femme peut accoucher à tout moment », a dit Rosberg, encore battu à la régulière par son ami d'enfance.La bonne affaire du jour a été réalisée par Grosjean, monté sur son 10e podium de F1, en 75 Grands Prix, après avoir mieux géré ses pneus que Sebastian Vettel (Ferrari): le quadruple champion du monde a crevé son pneu arrière droit, trop usé, à deux tours de la fin.Les places d'honneur sont allées à deux autres gros bagarreurs, le Russe Daniil Kvyat (Red Bull) et le Mexicain Sergio Pérez (Force India), qui ont assuré le spectacle pendant une heure et demie devant près de 60.000 spectateurs ravis de leur après-midi. 23.08.2015 à 13h58 • Mis à jour le23.08.2015 à 14h05 Un incendie a fortement endommagé la mosquée d’Auch dans la nuit de samedi à dimanche, et une enquête a été ouverte pour savoir s’il s’agit d’un accident ou d’un acte criminel, a déclaré le procureur de la République.Dans un communiqué, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, souligne que « l’enquête ouverte sous l’autorité du parquet devra déterminer les causes exactes de ce sinistre. Les premières constatations conduisent cependant à ne pas écarter d’emblée son origine malveillante ». Le ministre de l’intérieur « apporte son entier soutien à la communauté musulmane et l’assure de la pleine mobilisation des services de police pour faire toute la lumière sur ces faits ».L’édifice détruit à 70 %Le feu, qui s’est déclaré vers 3 h 30 du matin dans un bâtiment vide, n’a pas fait de victimes, selon les pompiers et le procureur, Pierre Aurignac. Le toit s’est effondré, et la petite mosquée située en centre-ville est détruite à 70 %, a précisé le procureur. Des travaux liés à l’agrandissement du lieu de culte étaient en cours et le feu a pris à proximité de cette zone, dans une salle menant à la salle de prière, a-t-il ajouté à l’AFP.« Je voudrais tirer ça au clair étant donné le contexte des événements récents en matière de terrorisme islamiste », a ajouté M. Aurignac. En janvier, des lardons avaient été jetés contre la façade de la mosquée.La France, où vit la plus grande communauté musulmane d’Europe, avec quelque cinq millions de membres, a connu 274 actes et menaces antimusulmans au premier semestre 2015, a annoncé l’Observatoire national contre l’islamophobie (ONCI) vendredi 17 juillet. Un chiffre en hausse de 281 % par rapport à la même période l’an dernier, au cours de laquelle 72 actes antimusulmans avaient été répertoriés. 23.08.2015 à 12h31 • Mis à jour le23.08.2015 à 16h13 La gestion de l’afflux record de réfugiés en Allemagne est « le plus grand défi de l’Allemagne depuis la Réunification » du pays, a déclaré dimanche 23 août le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel, critiquant de nouveau vivement la passivité d’autres pays européens.« La réaction [à l’égard des réfugiés] qui a eu lieu jusqu’à présent n’est pas à la mesure des exigences que l’Europe doit avoir vis-à-vis d’elle-même », estiment le vice-chancelier et le ministre des affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, dans une tribune parue dimanche dans le quotidien Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung.Lire aussi :800 000 demandeurs d’asile attendus en Allemagne en 2015, un recordLes deux hommes, membres du Parti social-démocrate (SPD) qui participe à la coalition gouvernementale, plaident pour une politique du droit d’asile unifiée et renforcée dans l’Union européenne. Parlant d’un « devoir de générations », ils jugent « nécessaire » une plus juste répartition dans l’UE.« Une situation, dans laquelle, comme c’est le cas aujourd’hui, seuls quelques pays membres portent l’entière responsabilité est aussi peu gérable qu’un système, qui pèserait unilatéralement sur les pays, qui par hasard forment les frontières extérieures de l’Union européenne. »L’UE « échoue lamentablement »Les deux ministres demandent la mise en place d’un « codex européen de l’asile », garantissant un même statut de l’asile dans toute l’Union européenne, et une politique européenne intégrée en la matière « nouvelle et plus ambitieuse ».Alors que l’Allemagne reçoit un grand nombre de réfugiés des pays des Balkans, désormais considérés comme sûrs, ils souhaitent également que les personnes ne pouvant pas prétendre au droit d’asile « retournent dans leurs pays d’origine », auxquels ils demandent une collaboration plus grande.Berlin doit faire face à l’arrivée d’un nombre sans précédent de réfugiés : le pays devrait connaître un nombre record de 800 000 demandes d’asile en 2015. Dès l’annonce de ses prévisions, mercredi, Sigmar Gabriel avait accusé l’Union d’« échouer lamentablement » sur ce dossier. Le ministre de l’intérieur, Thomas de Maizière, membre de l’Union chrétienne-démocrate (CDU, conservateur), appelait la Commission européenne à « agir contre les pays membres qui n’assument pas leurs devoirs ».Lire aussi :L’Europe se déchire sur le sort des migrants 23.08.2015 à 11h45 • Mis à jour le23.08.2015 à 14h02 Jeuxvideo.com, le site d’actualité du jeu vidéo le plus fréquenté en France, a été la cible d’une tentative de piratage dans la nuit de samedi à dimanche. Une partie des articles figurant sur la page d’accueil du site ont été remplacés par diverses photos parodiques.Les administrateurs du site conseillaient dimanche matin de ne pas se rendre sur le site, et surtout de ne pas se connecter à son compte personnel sur le site et ses forums.Selon les constatations du Monde, une partie des problèmes touchant le site – notamment le remplacement du contenu d’articles par des images parodiques – seraient dus à un problème de sécurité sur les commentaires du site. Des internautes sont parvenus à insérer du code au sein de commentaires, masquant le contenu de l’article et affichant à la place des images. Vers midi, le site annonçait le retour à la normale et affirmait que les données personnelles de ses utilisateurs n’avaient pas été touchées. Les personnes qui se sont connectées sur le site entre vendredi soir et dimanche matin sont toutefois incitées à changer leur mot de passe par prudence.Les données perso semblent intactes, mais par précaution nous invitons les membres 1/2— JVCom (@Jeuxvideo.com)require(["twitter/widgets"]); 23.08.2015 à 11h06 • Mis à jour le23.08.2015 à 11h53 | Ariane Chemin //sas_manager.render(21484); ADVERT_AD(['50270/464684', 21484, '', 'pave_milieu', '']); //sas_manager.render(21483); ADVERT_AD(['50270/464684', 21483, '', 'pave_haut', '']);les derniers articles de la thématique Garry Kasparov - Deep Blue : échec et bug Six vies de Michel Houellebecq (6/6) : Un objet de collection Six vies de Michel Houellebecq (6/6) : 7 janvier, la collision tragiquetous les articles de la thématique On voulait raconter l’univers d’un écrivain, on se retrouve devant un secret-défense. Furieux que Le Monde engage, cet été, une série d’articles dont il n’a pas l’initiative, Michel Houellebecq nous a répondu, le 26 juin : « Je refuse de vous parler et je demande aux gens que je connais d’adopter la même attitude. »En copie de son mail, le Tout-Paris, des philosophes Bernard-Henri Lévy et Michel Onfray en passant par l’écrivain Frédéric Beigbeder. Consigne leur est donnée, si Le Monde persévérait dans son entreprise, de ne pas hésiter à « porter plainte au civil » : « La procédure judiciaire est finalement simple, et plutôt lucrative. » Et d’ajouter qu’il a décidé de se confier au Figaro Magazine (hebdomadaire que, dans son livre avec BHL, Ennemis publics, il n’hésitait pas pourtant à traiter aimablement de « torchon »),« demand[ant] aux gens qu’[il] connaît de faire le même choix ».Ce n’est pas la première fois que Michel Houellebecq tente d’intimider la presse. En 2005, un journaliste passé par l’AFP puis par Le Point (et aujourd’hui à L’Obs), Denis Demonpion, demande à s’entretenir avec l’écrivain. Il veut écrire sa biographie. Tout est fait pour l’en dissuader. Raphaël Sorin, qui édite alors Houellebecq, propose au journaliste d’« insérer les remarques » de son auteur, « après lecture, en appels de notes », comme l’avaient fait, explique-t-il avec Houellebecq au futur biographe, Malraux ou Schopenhauer. Refus du journaliste. « Les entretiens sont pour moi un exercice très décevant, plaide Houellebecq par mail, en vain. J’ai l’impression que ce que je dis n’a aucun intérêt. » Puis Houellebecq écrit au reporter pour lui faire croire qu’il va publier son autobiographie avant la sortie de sa « bio ».Ses désirs sont des ordresHouellebecq non autorisé paraît en 2005 chez Maren Sell (une édition augmentée est en cours d’écriture). Denis Demonpion a mis la main sur l’acte d’état civil de l’écrivain, qui s’était rajeuni de deux ans, et a « retrouvé » sa mère, que son fils disait morte (elle s’est éteinte le 7 mai 2010). Evidemment, un homme de l’imaginaire a le droit de mentir : de Nietzsche à Céline, c’est presque une spécialité. Mais Houellebecq devient comme fou. Il bannit de sa vie ceux qui ont raconté leurs souvenirs, tel l’écrivain Dominique Noguez, pourtant l’un de ses alliés les plus dévoués. « Je regrette (…) de ne pas avoir (…) tenté sur l’auteur de la biographie un peu d’intimidation physique », confiera, en 2008, Houellebecq à BHL. Depuis, l’ouvrage est régulièrement cité par les universitaires et dans les actes de colloques consacrés à l’écrivain, auxquels il assiste carnet à la main, au premier rang.« Je me souviens que, lorsque le livre était paru, Michel avait été finalement soulagé, comme si son vrai secret n’avait pas été percé », raconte aujourd’hui l’éditeur Raphaël Sorin. « Il y a à l’évidence plusieurs points sensibles dans sa vie, sourit Maren Sell, l’éditrice de Houellebecq non autorisé, mais j’ai constaté que cet homme crée autour de lui des climats de dépendance, positive ou négative. » Ses désirs sont des ordres. « Si je vous parle, je perds mon job… », explique-t-on chez Flammarion. Teresa Cremisi, son éditrice ad vitam aeternam, comme le puissant agent de l’écrivain, François Samuelson, prennent des airs désolés : « Il peut [vous] quitter à jamais pour une ombre au tableau… » « Pour ne pas mettre en danger la santé de Michel », son ancienne compagne Marie-Pierre Gauthier est contrainte de décommander le deuxième rendez-vous. Le réalisateur de l’épatant Enlèvement de Michel Houellebecq, Guillaume Nicloux, annule l’entretien prévu d’un texto : « Que ne ferait-on pas pour un ami… » Jusqu’à ces universitaires qui s’exécutent, « navrés ». Une vraie scène de… Soumission. Ci-dessous, retrouvez les liens vers les six volets de notre série écrite par Ariane Chemin La tour et le territoire 1/6Si l’on s’envolait de quelques étages pour raconter Houellebecq ? Pour gagner les hauteurs du Chinatown parisien, d’où il contrôle le ballet du Tout-Paris.Extrait :Une tour haute comme un gratte-ciel, dans le XIIIe arrondissement de Paris. De ce sémaphore seventies, l’écrivain a fait son refuge. (...) Du haut de sa tour, l’écrivain pourrait dominer Paris. Profiter d’un « panorama exceptionnel», comme disent les agences immobilières, petites annonces et autres notices qu’il aime tant décortiquer. Mais l’appartement regarde davantage vers le périphérique que vers la capitale. « Il m’a expliqué qu’il ne voulait apercevoir aucun monument parisien », raconte le journaliste Sylvain Bourmeau, qui fut longtemps son confident. En Irlande, il s’était installé dans un lotissement sans âme, plein d’étranges sens giratoires, près de l’aéroport de Shannon. De son autre logement, un ancien bed and breakfast (« The White House »), on apercevait à peine la mer. En Espagne, où il a poursuivi ses douze années d’exil, « son bureau était installé au sous-sol » de l’appartement, confie Marie-Pierre Gauthier, sa seconde épouse, dont il est séparé.Dans le monde, hors du monde : Houellebecq raffole des contradictions. Houellebecq est un déménageur qui aime les paysages de la banalité, « le seul à les raconter et en voir le romantisme, comme Tarkovski au cinéma ou Caspar Friedrich dans ses peintures », dit Arielle Dombasle, son amie. A son retour en France, il y a trois ans, il a écumé les Citadines de la capitale. Les appart-hôtels sont des logements pour sédentaires-nomades un peu perdus, les palaces de la post-modernité, au fond, pour artistes qui hésitent entre marge et intégration. Ceux de la place d’Italie et de la rue Esquirol toute proche lui avaient particulièrement plu. « Le bord du périph, c’est pratique : je prends ma bagnole et je file », explique le romancier à ses amis. Lire l’intégralité de l’articleUn gourou à « 20 ans » 2/6Retour sur une période méconnue de la vie de Michel Houellebecq : celle de « 20 ans », le magazine « pour filles extra-averties ».Extrait :« A 20 ans, le magazine pour jeune filles, on raffole des pseudos : l’esprit potache des années 1980, comme sur les radios libres. Isabelle Chazot signe « Isabel Catolic » et Liberati, « Paul Pote ». Mais pas d’alias pour la nouvelle recrue. C’est sous son nom, Houellebecq, ce patronyme venu d’une famille de paysans et de pêcheurs du Nord-Cotentin mais son vrai nom d’écrivain, qu’il se résout, en décembre 1995, à donner au magazine un texte sur la fête, repris plus tard par ses soins dans son recueil Interventions 2 (Flammarion, 2009) : « Le but de la fête est de nous faire oublier que nous sommes solitaires, misérables et promis à la mort. Autrement dit, de nous transformer en animaux. C’est pourquoi le primitif a un sens de la fête très développé. » Ah, quels ravages ont dû faire les « boums » adolescentes et les slows amoureux sur un jeune Houellebecq, observateur douloureux de couples enlacés comme Tisserand, le héros d’Extension…20 ans est devenu branché, comme Les Inrocks, et cela lui convient. « J’ai été depuis le début soutenu par des médias tendance : 20 ans, Technikart, toute une mouvance Canal+, glisse Houellebecq en janvier 1999 dans un entretien à la NRF. Ces gens ne sont nullement stupides. » Le mensuel ne rate aucune occasion d’ouvrir ses colonnes à l’écrivain totem. « Quand on est un gros rat, même un gros rat en décapotable, on ne ramasse rien, répond-il ainsi à Isabelle Chazot qui l’interroge sur les exclus de la drague. Les gens ne cherchent même pas le plaisir sexuel, mais plutôt la gratification narcissique ; la reconnaissance de leur valeur érotique par le désir d’autrui. » » Lire l’intégralité de l’articleLire aussi :Six vies de Michel Houellebecq : un homme d’ordre et de loiLe procès verbal 3/6« L’islam, la religion la plus con… » En 2001, ces mots du romancier font scandale. Un an plus tard, il est au cœur d’un procès. Le spectacle est autant dans le prétoire que dans la salle des témoins.Extrait :« En cette fin d’été, on se presse sous les boiseries et les hautes croisées de la « dix-septième » comme pour une première de théâtre. Houellebecq joue à guichets complets. Les caméras de CNN et d’Al-Jazira restent à la porte, les écrivains Régine Desforges et Gabriel Matzneff s’asseoient sur les bancs encaustiqués. Michel Houellebecq ne se retourne pas sur les supporteurs de Bruno Mégret qui portent sur leurs tee-shirts une Marianne baillonnée. « Ouiche… » « J’aurais un peu tendance à dire »… « Si vous voulez… » Le romancier répond laconiquement aux questions du président du tribunal, le souriant Nicolas Bonnal, un peu intimidé : c’est l’une de ses premières audiences à la 17e, après la figure du commandeur Montfort, qui avait régné dix ans sur ce salon des lettres où la courtoisie et le verbe sont rois. Comme Louis de Funès, comme Fabrice Luchini, Houellebecq transforme de sa seule voix la banalité du quotidien en épopée burlesque.- « Vous êtes écrivain ?– Dans le meilleur des cas, oui… », répond-il en posant le doigt sur ses lèvres. Les questions glissent sur lui telle l’eau sur la vitre : c’est comme si on demandait son avis sur l’islam à un clone de ses romans. « Je ne suis pas un intellectuel à la Sartre », dit-il. « Me demander un avis sur un sujet, quand on me connaît, c’est absurde, parce que je change d’avis assez fréquemment », ajoute-t-il. » Lire l’intégralité de l’articleLire aussi :Six vies de Michel Houellebecq : à Jérusalem, « une crise de folie inouïe » Le corps à l’ouvrage 4/6Coiffure, dents, métamorphoses… On parle beaucoup du visage de l’écrivain. Mais son corps en dit au fond davantage. Et chaque roman se lit aussi comme un bulletin de santé.Extrait : « Muscles et esprit gymnaste sont arrivés d’une autre manière, plus directe, plus personnelle, plus brutale. A l’automne 2014, pour la première fois, Michel Houellebecq offre son corps aux spectateurs. Cours de free fight avec ses ravisseurs dans L’Enlèvement de Michel Houellebecq, de Guillaume Nicloux, d’abord, puis danse solitaire en cycliste au sommet des montagnes chez Gustave Kervern et Benoît Delépine (Near Death Experience) : une vraie leçon d’anatomie. Il est le seul acteur ou presque et se tient de dos, les bras en croix. Pas de parka floue, pas de jean flottant ou de velours à pinces : il offre au spectateur ses cuisses et son dos moulés dans un cuissard de cycliste et un maillot Lycra. Un corps frêle, mais tonique et musclé, des mollets fuselés, presque les canons apolloniens seuls tolérés par les magazines.D’ordinaire, c’est le visage de Michel Houellebecq qui fait la « une » des journaux. La partie commentée de son corps, à chaque apparition de la star. Réseaux sociaux, romans et journaux intimes de ses contemporains (de Philippe Muray à Stéphane Zagdanski), chacun y va de sa description et de son commentaire. A qui ressemble-t-il ? Paul Léautaud, ce clochard des lettres atrabilaire, ou Antonin Artaud, l’auteur duThéâtre et son double, qui de son propre corps avait fait un spectacle et le prolongement de son œuvre ? Françoise Sagan, comme dit la blogosphère ? Céline, à cause de la coupe et de la ligne de ses pantalons ? La chercheuse Agathe Novak-Lechevalier lui avait fait un jour remarquer que, sur la couverture de Poésie, aux éditions J’ai lu, il cultivait une ressemblance avec Baudelaire. « J’ai aussi une ressemblance avec Hugo période Guernesey, lui a répondu Houellebecq. Sauf qu’il a l’air plus dingue que moi. » » Lire l’intégralité de l’articleLire aussi :Six vies de Michel Houellebecq : un livre, et au lit !Trois jours et deux nuits au monastère 5/6Suivant pas à pas Huysmans, l’auteur de « Soumission » a passé quelques jours à l’abbaye de Ligugé, en décembre 2013. Il n’y a pas trouvé Dieu, mais les moines ne l’ont pas oublié.Extrait :« Quand Michel Houellebecq se présente à la porterie de l’abbaye, ce soir d’hiver 2013, le Père Vincent, qui l’accueille, le prend d’abord pour un SDF. Il s’apprête d’ailleurs à diriger l’écrivain vers le dortoir de quatre lits réservé aux vagabonds, dans la tradition et l’esprit de saint Martin, qui avait déchiré son manteau en deux pour le donner aux pauvres. Les moines racontent la scène en riant. Heureusement le Père Joël arrive en courant, haute taille, grand sourire sous sa calvitie « de Pierre Moscovici » – c’est le détail cocasse que Houellebecq retient de lui dans Soumission. (...)Durant son séjour, Houellebecq s’acquitte consciencieusement de sa vie bénédictine. Il déjeune avec les moines, à la table qui, au milieu de la salle voûtée, est réservée aux hôtes masculins de passage. L’abbaye a gardé de l’époque de Huysmans le goût de la bonne chère. Un vrai trois-étoiles Ligugé : légumes bio du potager, vins fins à chaque repas. Tierces, sextes, nones, vêpres, complies, l’écrivain se rend à plusieurs offices, mais les vitraux ne l’inspirent pas. L’église moderne (que les moines ont préféré à l’ancienne, où se rendait Huysmans, sur la place du village) ressemble, écrit-il dans Soumission, au « centre commercial Super-Passy de la rue de l’Annonciation ». » Lire l’intégralité de l’article 7 janvier, la collision tragique 6/6Alors que Michel Houellebecq commence en fanfare la promotion de Soumission, les frères Kouachi font irruption dans la rédaction de Charlie Hebdo. Au moment même où elle était en train de rire et de se disputer au sujet du romancier…Extrait :En septembre 2014, il avait remporté un succès inattendu avec un petit essai, Houellebecq économiste, où il expliquait que, si Balzac avait été le romancier de la bourgeoisie et du capitalisme triomphants, l’auteur d’Extension du domaine de la lutte était celui de la finance et d’un modèle économique en plein déclin.Il admirait Houellebecq comme une groupie et depuis si longtemps ! « Je le revois encore il y a quelques années, raconte le romancier toulousain Christian Authier, devant la Maison de la radio, qui me récitait des passages entiers et les plus beaux aphorismes des romans de Houellebecq. » C’était presque comme s’il avait écrit cet essai pour forcer une amitié. Son éditrice chez Flammarion, Noëlle Meimaroglou (aujourd’hui directrice littéraire chez Fayard), finit par arracher à Teresa Cremisi un rendez-vous avec l’auteur des Particules, à l’été 2014. Houellebecq économiste était achevé, mais qu’importe ! « Ce fut la rencontre de son année, raconte Dominique Seux. Je ne l’ai pas vu une fois entre septembre et sa mort sans qu’il me parle de Houellebecq. » Maris était l’homme des coups de foudre amicaux, Houellebecq est celui des amitiés séquentielles. Quelques dîners avant Noël avaient suffi pour échafauder quelques projets, un débat ensemble en mars : après le 7 janvier, en tout cas.Michel Houellebecq, sur le plateau du journal télévisé de France 2, le 6 janvier.Sur le nouveau calendrier de 2015, toute la critique littéraire a entouré cette date de rouge. Personne ne sait encore que ce sera un jour noir pour Charlie, pour la liberté de pensée, pour la France et l’esprit des Lumières, mais nul n’ignore que c’est le jour de parution du « nouveau-livre-évènement-de-Michel-Houellebecq », Soumission. Lire l’intégralité de l’article Lire aussi :Etre houellebecquisé ou ne pas l’être Ariane Chemin 23.08.2015 à 10h24 • Mis à jour le23.08.2015 à 14h29 La marine et les garde-côtes italiens ont annoncé dimanche 23 août être venus en aide à quelque 4 400 migrants bloqués sur des embarcations au large des côtes libyennes. Cette vaste opération avait été mise en place après la réception d’appels à l’aide de dix-huit bateaux, dont quatorze pneumatiques. Au moins sept bâtiments – six italiens et un norvégien – y ont participé.Selon des témoignages recueillis par la police parmi les 432 personnes sauvées sur l’un des navires de fortunes, celles-ci avaient dû s’acquitter de 2 000 euros auprès de passeurs pour le trajet de l’Egypte à l’Italie. L’embarcation était dix fois plus remplie que ses capacités ne le permettaient, de nombreux individus étant alors confinés dans la cale. Ceux-ci devaient payer davantage s’ils souhaitaient prendre l’air, affirment les migrants interrogés.« Ne les laissez pas débarquer ici »La mission de samedi a déclenché de virulentes critiques côté transalpin sur la gestion de la crise migratoire par le premier ministre, Matteo Renzi. « C’est une blague. Nous utilisons nos propres forces pour effectuer le travail des passeurs et faire en sorte que nous soyons envahis », a déclaré Maurizio Gasparri, sénateur du parti de centre droit Forza Italia de Silvio Berlusconi.Lire aussi le décryptage :Peut-on aller détruire les embarcations des migrants comme le suggère Eric Ciotti ?Le patron de la Ligue du Nord, formation farouchement opposée à l’immigration, a appelé le gouvernement à rediriger les naufragés vers des plates-formes pétrolières italiennes inutilisées au large de la Libye : « Aidez-les, secourez-les et prenez soin d’eux : mais ne les laissez pas débarquer ici », a ainsi écrit Matteo Salvini sur sa page Facebook.Lire : Méditerranée : chiffres et carte pour comprendre la tragédiePlus de 104 000 migrants d’Afrique, du Proche-Orient et d’Asie du Sud ont atteint les ports d’Italie méridionale depuis le début de cette année après avoir été secourus en Méditerranée. Quelque 135 000 autres sont arrivés en Grèce et plus de 2 300 sont morts en mer après avoir tenté de rallier l’Europe grâce à des passeurs. La police de Palerme, en Sicile, a annoncé samedi avoir arrêté six Egyptiens soupçonnés d’avoir été les passeurs de personnes retrouvées à bord d’un bateau surchargé et à la dérive le 19 août.Lire aussi :L’Europe se déchire sur le sort des migrants 23.08.2015 à 06h44 • Mis à jour le23.08.2015 à 07h41 La Corée du Nord et la Corée du Sud se sont accordées sur un deuxième round de négociations dimanche 23 août après une nuit de discussions infructueuses, en vue de trouver une solution à la crise qui a placé la péninsule au bord d’un conflit armé.Après dix heures de négociations marathon entamées samedi et qui se sont prolongées une bonne partie de la nuit, les deux parties devaient se rencontrer à nouveau dimanche à 15 heures (8 heures en France), afin de « réduire les divergences », a déclaré un porte-parole de la présidence sud-coréenne, Min Kyung-wook.Lire aussi :Après deux jours de tensions, les deux Corées prêtes à dialoguerLa rencontre, organisée dans le village frontalier de Panmunjom où fut signé le cessez-le-feu de la guerre de 1950-1953, avait débuté peu avant l’expiration de l’ultimatum lancé vendredi par le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. Il exigeait l’arrêt des haut-parleurs récemment remis en service par Séoul pour diffuser à plein volume des messages de propagande à la frontière.Un difficile compromisEn dépit du scepticisme concernant la mise à exécution par Pyongyang de ses menaces, Kim Jong-un étant coutumier des annonces belliqueuses, l’ultimatum a accru les tensions qui ont atteint leur plus haut niveau depuis des années à la frontière entre les deux Corées. Le Nord a repositionné des unités d’artillerie, tandis que des avions de chasse sud-coréens et américains ont effectué des exercices de simulation de bombardement. Et, à titre de prévention, des centaines de civils sud-coréens vivant à proximité de la frontière ou près d’unités de propagande militaire ont été évacués de leurs logements vers des abris souterrains.Les négociations à Panmunjom ont été dirigées par le conseiller sud-coréen à la sécurité nationale, Kim Kwan-jin, et son homologue nord-coréen, Hwang Pyong-so, un proche collaborateur de Kim Jong-un. Il s’agissait des discussions intercoréennes au plus haut niveau depuis près d’un an, ce qui reflète la gravité de la situation. Des analystes avaient prévenu qu’il serait difficile de trouver un compromis sans qu’aucune des deux parties perde la face, en particulier compte tenu de leurs exigences respectives. EscaladeSéoul avait refusé d’éteindre ses haut-parleurs jusqu’à ce que Pyongyang s’excuse pour l’explosion d’une mine antipersonnel qui a mutilé deux soldats sud-coréens lors d’une patrouille à la frontière au début d’août. A la suite de cet incident, la Corée du Sud avait décidé de reprendre sa guerre de propagande, une pratique que les deux pays avaient cessée en 2004 d’un commun accord. Cette initiative avait suscité l’ire de Pyongyang, qui dément toute implication dans ces explosions, et la situation s’était envenimée jusqu’à déboucher jeudi sur un exceptionnel échange de tirs d’artillerie entre les deux ennemis.Lire aussi :Pyongyang et Séoul se défient mutuellementTechniquement, les deux pays sont en conflit depuis soixante-cinq ans car la guerre de Corée (1950-1953) a pris fin avec un simple cessez-le-feu qui n’a jamais été formalisé par un traité de paix en bonne et due forme. La situation actuelle est surveillée de près par la communauté internationale. Le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, a exhorté vendredi les deux Corées à mettre fin à l’escalade de tensions, tandis que les Etats-Unis, qui disposent de quelque 30 000 militaires en Corée du Sud, ont invité Pyongyang à la retenue. La Chine, principal soutien de la Corée du Nord, a également lancé des appels au calme, désireuse d’éviter tout esclandre au moment où elle tente d’attirer des dirigeants du monde entier à Pékin au début de septembre pour assister aux commémorations de la défaite japonaise de 1945. 11.08.2015 à 18h18 • Mis à jour le11.08.2015 à 18h33 Google devient Alphabet, mais Google continue d’exister au sein d’Alphabet : si vous n’avez rien compris aux annonces de Google, la nuit dernière, tour d’horizon des principales questions. Que s’est-il passé ?Google a annoncé, à la surprise générale, une importante restructuration, dans la nuit de lundi 10 à mardi 11 août. L’entreprise change de nom et devient Alphabet, une holding qui supervisera toutes les filiales du groupe. Le changement devrait être effectif au début de 2016 : Alphabet supervisera une série d’entreprises, dont Nest (objets connectés), Calico (lutte contre le vieillissement) et Google.Google a-t-il disparu ?Pas du tout : la société continue d’exister, mais en tant que filiale de la nouvelle entité, Alphabet. La partie la plus grand public de Google garde le nom de Google. Le moteur de recherche continuera de s’appeler Google, et les noms des services ou produits, comme Gmail, Drive, ou Android ne changeront pas.Je n’ai donc pas besoin de changer mon moteur de recherche Google.com en Alphabet.com ?Pas du tout. D’autant plus que l’adresse Alphabet.com… n’appartient pas à Google. Elle est la propriété de BMW, et le site est actuellement inaccessible. De même, le compte Twitter @alphabet vous donnera peu d’informations sur le nouveau groupe, puisqu’il appartient à un illustre inconnu qui a eu une journée difficile lundi :Well, that was an interesting way to end a Monday...— alphabet (@Chris Andrikanich)require(["twitter/widgets"]);Cela va-t-il changer quelque chose pour les conditions d’utilisation des services Google ?A court terme, non. Google a harmonisé il y a un an les conditions d’utilisation de ses services – ce qui lui a d’ailleurs valu de vives critiques de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), en France. Des changements pourraient cependant avoir lieu à plus long terme, par exemple si un produit de Google X fonctionne en utilisant des données collectées par Google, vu qu’il s’agira de deux sociétés distinctes.Pourquoi Google change-t-il sa structure ?Les explications de Larry Page, cofondateur de Google, sont peu claires. Dans son message publié lundi soir, il évoque un besoin de renouvellement de l’entreprise, mais aussi la volonté de faire preuve de plus de transparence. En clair, ce message, qui s’adresse principalement aux marchés financiers, indique que Google est prêt à détailler davantage les coûts et les revenus de ses filiales. En simplifiant, la quasi-totalité du chiffre d’affaires d’Alphabet proviendra en fait de Google, vu que la filiale comprendra toutes les entités qui génèrent aujourd’hui de l’argent : YouTube, la régie Google Ads…Les entités déficitaires, qui travaillent sur des projets à très long terme, comme Calico (lutte contre le vieillissement) et le laboratoire Google X (voitures sans pilote, lunettes connectées, projets biomédicaux ou sur les énergies renouvelables…), seront plus clairement identifiées dans les bilans financiers.Sont-ce les seules raisons ?Même si elle a été accueillie avec enthousiasme par la Bourse, cette restructuration est assez incompréhensible. Google, qui vient de publier d’excellents résultats et avait déjà satisfait les attentes des investisseurs en annonçant des coupes budgétaires dans ses projets les moins directement rentables, n’avait pas besoin de procéder à cette restructuration.Cette réorganisation a des intérêts pour Google, notamment pour ses dirigeants. Google X, un projet qui tient beaucoup aux cofondateurs et qui est dirigé par Sergueï Brin en personne, devrait théoriquement bénéficier d’un regain de liberté en devenant une filiale à part entière.Enfin, cette nouvelle structure sera mieux armée pour résister à certains types de procédures pour abus de position dominante, et offre de nouvelles possibilités en matière d’« optimisation » fiscale en séparant les entités les plus rentables et les plus déficitaires.Quelles seront les autres filiales d’Alphabet ?Outre Google, qui sera dirigé par Sundar Pichai, la star montante de la société, Alphabet comptera sept filiales : Nest (domotique et objets connectés), Calico (lutte contre le vieillissement), Sidewalk (technologies et urbanisation), Fiber (fournisseur d’accès à Internet), X (laboratoire multiprojets à long terme), Capital (finance) et Ventures (investissements). Toutes sont dirigées par des hommes – la seule femme à figurer parmi les plus hauts cadres de l’entreprise, Ruth Porat, sera directrice financière à la fois de Google et d’Alphabet.Lire aussi :Sundar Pichai, un as du mobile à la tête de GoogleCette réorganisation a-t-elle changé l’équilibre des pouvoirs dans l’entreprise ?Pas pour l’instant. Les dirigeants des filiales sont restés les personnes déjà en poste, avec des ajustements sur les titres. Comme le notent plusieurs observateurs, la nouvelle structure permettra aussi à Google de créer un nouvel échelon de postes à responsabilité, pour récompenser des employés qu’elle souhaite promouvoir ou retenir.En fait, cette réorganisation ne change rien !C’est assez vrai… du point de vue de l’utilisateur, et à court terme. Les changements sont plus importants pour les investisseurs. Surtout, cette restructuration préfigure des changements à venir : ils faciliteront d’autres réorganisations à tous les niveaux, ou encore les rachats d’entreprises tierces – Google en a racheté près de deux cents depuis sa création, avec plus ou moins de bonheur.Pourquoi cela s’appelle-t-il « Alphabet » ?Officiellement, parce que c’est un jeu de mot sur « alpha », qui désigne dans le jargon financier un retour sur investissement supérieur à la normale, et « bet », qui signifie « pari ». Et ce mot a un avantage : il existe dans de très nombreux langages. 11.08.2015 à 17h54 • Mis à jour le11.08.2015 à 18h26 | Martin Untersinger Dans une tribune publiée mardi 11 août dans le New York Times, plusieurs responsables européens et américains de la lutte contre la criminalité et le terrorisme accusent directement Apple et Google de mettre des bâtons dans les roues à leurs enquêtes. La critique n’est pas nouvelle. Mais, pour la première fois, elle vient aussi de France.Le procureur de la République de Paris, François Molins, a en effet joint sa plume à celles de Cyrus Vance, procureur de Manhattan, de Javier Zaragoza, procureur de la Haute Cour espagnole, et d’Adrian Leppard, commissaire de Londres, pour faire part de son inquiétude quant aux mécanismes de protection des données qu’offrent – ou vont offrir – Apple et Google à leurs clients.Limitation « radicale » des capacités d’enquêteLes signataires de la tribune expliquent que les enquêteurs de leurs pays respectifs disposent d’un droit d’accès aux données privées de suspects. Ce droit, écrivent-ils, est bordé de solides garanties, en vertu d’un « équilibre entre le droit à la vie privée des individus et le droit des populations à la sécurité ». Cet « équilibre », affirment-ils, a été « fondamentalement renversé par deux entreprises de la Silicon Valley ».Dans leur viseur, Apple et Google, qui développent des logiciels qui équipent la quasi-intégralité des téléphones dans le monde. Ces deux entreprises ont toutes deux annoncé ces derniers mois de nouvelles mesures de protection des données de leurs utilisateurs. Le but : rendre les photos, messages ou vidéos stockés dans le téléphone impossibles à lire à ceux qui ne disposent pas du code du téléphone.Du coup, les signataires de la tribune reprochent aux entreprises de « limiter radicalement [leur] capacité à enquête sur des crimes dangereux et de contrecarrer [leur] combat contre le terrorisme ». Ils citent notamment le cas d’un meurtrier qui n’a pas été retrouvé car les seules pièces à conviction sont des téléphones, l’un équipé d’Android, le logiciel de Google, et l’autre un iPhone, dont les contenus sont désormais inaccessibles aux enquêteurs. Les attentats de Charlie Hebdo et de Saint-Quentin-Fallavier sont également mentionnés pour illustrer l’importance des téléphones mobiles dans les enquêtes, sans qu’il soit précisé dans quelle mesure le chiffrement des données a perturbé le travail des enquêteurs.Un acteur français prend la paroleCe bras de fer entre les géants de la Silicon Valley et les autorités a déjà été initié depuis plusieurs mois aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Le directeur du FBI ou le ministère américain de la justice ont dénoncé, par le biais notamment de tribunes dans la presse, les dangers que pose le chiffrement des données et ont réclamé des moyens pour conserver un accès aux données protégées. David Cameron, lui, s’était publiquement demandé s’il était normal qu’il subsiste des données auxquelles la police ne pouvait pas accéder.De leur côté, les entreprises ont répliqué. « Chez Apple, nous rejetons l’idée que nos clients aient à choisir entre vie privée et sécurité. Nous pouvons et nous devons fournir les deux. Nous pensons que les gens ont un droit fondamental à la vie privée », a récemment expliqué Tim Cook, dénonçant en filigrane les attaques de l’administration américaine contre ses produits. Les scientifiques ont également contre-attaqué : une quinzaine d’informaticiens parmi les plus compétents en la matière ont dénoncé, dans un rapport publié au début du mois de juillet sous l’égide du prestigieux MIT, les projets – plus ou moins arrêtés – du gouvernement américain d’obliger les entreprises à conserver une clé secrète permettant le déchiffrement des données.C’est la première fois qu’une personnalité française de haut rang dans la lutte contre le terrorisme et la grande criminalité, s’exprime sur cette question. Selon Mediapart, des dispositions contraignant l’utilisation de la cryptographie ont été retirées au dernier moment du projet de loi sur le renseignement, récemment validé par le Conseil constitutionnel.Une deuxième guerre de la cryptographieCet affrontement sur la question du chiffrement, de plus en plus ouvert, constitue à de nombreux égards un deuxième épisode de la « guerre de la cryptographie ». Ce terme désigne l’affrontement qui avait opposé, dans les années 1990, scientifiques et entreprises à l’administration Clinton, qui voulait intégrer dans tous les ordinateurs une puce électronique capable de donner accès aux autorités aux données qui y transitent. Le conflit avait tourné à l’avantage des professionnels du secteur lorsque le gouvernement américain avait renoncé à cette idée.Le débat se pose en des termes très proches aujourd’hui : faut-il que le gouvernement puisse interférer avec les produits des entreprises du Net pour conserver un accès à toutes les données ? Les arguments de ceux qui y sont opposés n’ont pas beaucoup changé : du côté des scientifiques, on explique patiemment qu’il est techniquement impossible de garantir un système de protection des données fiable tout en y aménageant une porte dérobée. Chez les entreprises, on craint que les clients désertent leurs solutions au bénéfice de pays où la législation est moins draconienne.Si les débats, à presque vingt ans d’intervalle, se ressemblent, le contexte a considérablement changé. Internet et l’informatique sont bien plus répandus, une grande partie de la population des pays développés est désormais équipés de smartphones, et les criminels en tout genre ne font pas exception. Toute mesure de protection des données est donc susceptible d’affecter de nombreuses enquêtes.Lire aussi :Cybersécurité : Barack Obama tend la main à la Silicon Valley méfianteLe poids des révélations d’Edward Snowden sur la surveillance d’Internet par les Etats-Unis pèse particulièrement lourd sur les relations entre autorités et entreprises du numérique. Ces dernières sont devenues beaucoup plus méfiantes et beaucoup d’entre elles ont, ces derniers mois, musclé leur sécurité.Le poids du numérique dans la société implique aussi que les données (bancaires, médicales, personnelles) de tous les citoyens (et des entreprises) doivent être protégées contre la fraude, les pirates ou l’espionnage. Et le chiffrement des données est un instrument crucial de cette nécessaire protection. C’est d’ailleurs le sens d’une tribune publiée le 28 juillet dans le Washington Post par d’anciens hauts cadres de la sécurité nationale américaine – dont un ancien directeur de la NSA – qui mettent en garde contre une exagération de la menace que ferait peser la protection des données sur les enquêtes. Les bénéfices de davantage de protection excèdent, selon eux, les dangers ponctuels d’enquêtes qui ne peuvent aboutir.Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.08.2015 à 17h45 Longtemps, pour acheter de l’art, il fallait se rendre dans une galerie ou une maison de vente aux enchères sans vraiment savoir ce qu’on allait trouver. Avec l’arrivée d’Internet, il a été ensuite possible d’acheter en ligne et d’avoir son œuvre livrée devant sa porte. Aux Etats-Unis, à présent, les galeries d’art et les maisons de vente aux enchères ne jurent plus que par l’application Instagram, comme l’explique un article du New York Times.Instagram, c’est une application en ligne pour smartphones et tablettes qui permet de partager ses photos et vidéos de 15 secondes maximum avec ses abonnés. On dénombre plus de 300 millions d’utilisateurs dans le monde. L’application, qui existe depuis 2010, est devenue rapidement un outil de communication entre les entreprises et les internautes. La société internationale de vente aux enchères Christie’s comptabilise, par exemple, plus de 98 000 abonnés sur son compte. Elle poste régulièrement les photos des coulisses des mises aux enchères et les biens qui sont proposés à la vente.Dans l’univers de l’art français, Instagram s’impose plus en douceur. Avoir un compte est désormais une évidence pour de nombreux artistes ou galeristes, dont John Ferrères, qui tient la galerie L’Inlassable dans le 6e arrondissement de Paris. Il s’est inscrit à la demande de ses clients lors d’une foire d’art contemporain à Miami et a été rapidement séduit : « On publie des photos d’œuvres liées à l’exposition en cours. Il nous est déjà arrivé qu’un collectionneur nous appelle deux heures après la publication d’une photo. C’est la force de cet outil. »Célébrités et invités de prestigeEt quand des célébrités amatrices d’art ont Instagram, les galeries et maisons de vente aux enchères en profitent. John Ferrères et son associé ont récupéré de nouveaux abonnés après la publication d’une photo par Jacquees, jeune rappeur américain aux 700 000 followers.Une photo publiée par la galerie L’Inlassable (@galerielinlassable) le 10 décembre 2014 à 4 h 13 PST Golden teeths / Fake Idols with #jacquees Une photo publiée par Galerie L'Inlassable (@galerielinlassable) le 10 Déc. 2014 à 4h13 PSTLe marchand d’art Kamel Mennour capture, quant à lui, quotidiennement les activités de sa galerie et ses invités de prestige, dont Catherine Deneuve, Kylie Minogue ou encore Gaspard Augé du groupe Justice. Une pratique qui rencontre un certain succès, puisqu’il comptabilise plus de 5 800 abonnés.Une photo publiée par Kamel Mennour (@kamelmennour) le 23 juin 2015 à 11 h 47 PDT This afternoon at the #galeriekamelmennour in conversation with #claudeleveque and #catherinedeneuve #numéro @thibautvw #kamelmennour Une photo publiée par kamel mennour (@kamelmennour) le 23 Juin 2015 à 11h47 PDTDavantage une vitrineInstagram est donc, pour l’instant, davantage une vitrine qu’une plateforme de vente… et le restera pour encore un moment. Elizabeth Bourgeois, porte-parole de l’application a assuré au New York Times que la compagnie ne prévoyait pas d’y intégrer un outil de monétisation.« Instagram montre notre univers et aide surtout à développer notre visibilité », explique Thierry Sugitani de l’agence de photographes VU' qui a ouvert la galerie du même nom en 2010. Plusieurs photos sont publiées chaque jour sur le compte Instagram de l’agence. Les réseaux sociaux « classiques » sont pour l’instant plus efficaces pour la galerie : « On a beaucoup plus d’interaction via Facebook, qui nous a fait entrer en contact avec certains clients. »Les galeries d’art ont également un autre favori, le site Web Pinterest, qui sert à collectionner et partager des photos avec d’autres utilisateurs. Il suffit d’appliquer un « pin » sur la photo qu’on aime pour l’avoir sur son profil. Un outil efficace pour les galeristes qui peuvent tester la popularité d’une œuvre. Mais Pinterest a encore du chemin à faire pour rattraper Instagram : il ne compte pour l’instant que 72,8 millions d’utilisateurs.Marie-Caroline Cabut 11.08.2015 à 16h33 En Thaïlande, les condamnations pour lèse-majesté sont de plus en plus fréquentes. Au point de justifier, mardi 11 août, une condamnation de la part de l’Organisation des Nations unies (ONU), qui se sont dites « consternées par les peines de prison scandaleusement disproportionnées prononcées au cours des derniers mois pour des cas de crime de lèse-majesté » dans le royaume.Au début d’août, un homme de 48 ans a été condamné pour six messages et photos publiés sur Facebook jugés insultants pour la famille royale. Le juge l’avait initialement condamné à dix ans de prison par message, soit soixante ans de prison, mais a consenti à réduire de moitié la peine après que l’homme, qui travaille dans une agence touristique, plaida coupable. Dans le même temps, une jeune femme de 29 ans travaillant dans un hôtel de Chiang Mai a été condamnée à vingt-huit ans de prison. Des peines record pour des accusations de lèse-majesté.Car si la figure sacralisée du roi n’est pas nouvelle en Thaïlande, où Bhumibol Adulyadej est présenté comme un demi-dieu et le bienfaiteur de la nation depuis des décennies, le nombre de ces poursuites a connu une hausse exponentielle depuis l’arrivée au pouvoir des militaires, lors du coup d’Etat du 22 mai 2014. Selon la Fédération internationale des droits de l’homme, cinq affaires de lèse-majesté seulement étaient en cours avant le putsch, contre plus de cinquante après.Ces derniers mois, un homme a été condamné à la fin de mars à vingt-cinq ans de prison pour la publication, sur Facebook aussi, de messages jugés diffamatoires pour la monarchie. Puis c’est une femme souffrant de troubles mentaux qui a été condamnée en mai pour « comportement inapproprié envers un portrait du roi ». A la fin de juin, un homme, lui aussi atteint de troubles psychiatriques, a été condamné à cinq ans de prison pour avoir tailladé un portrait du couple royal. Et un autre homme à trois ans et quatre mois de prison pour l’envoi d’Espagne d’un courriel jugé diffamant pour la famille royale.Un groupe de théâtre, un libraire de rue ayant vendu des livres interdits, ou encore le Club des correspondants étrangers de Thaïlande, qui s’est vu interdire l’organisation d’un débat sur le sujet, en ont pâti. A la mi-juillet enfin, dix personnes du groupe Banpodj – une organisation qui diffuse sur Internet des clips politiques très critiques envers la monarchie – ont été condamnées à des peines allant jusqu’à cinq ans de prison ferme pour « insulte » au roi.Les personnages publics n’échappent pas non plus à la vague de poursuites. En mai, c’est l’ancien premier ministre Thaksin Shinawatra, en exil depuis le coup d’Etat qui l’a renversé, en 2006, qui a été menacé de telles poursuites en raison d’une interview jugée antimonarchiste. La junte militaire est soupçonnée de chercher à l’éradiquer du paysage politique thaïlandais. Au début de juin, le crime de lèse-majesté a également été invoqué pour arrêter un conseiller du palais, dernier épisode d’une affaire ayant décimé l’entourage de l’ex-femme du prince héritier, disgraciée à la fin de 2014.Lire aussi :Boom des insultes au roi à BangkokCheval de bataille de la junte militaireAu moment du coup d’Etat, les militaires ont justifié leur action par la nécessaire défense de la royauté, déjà protégée par l’une des lois les plus répressives au monde : selon l’article 112 du code pénal, toute personne offensant le roi, la reine, l’héritier du roi ou le régent est passible de quinze ans d’emprisonnement pour chaque délit. Depuis, le culte de la personnalité du roi a atteint des sommets. Et les militaires ont fait de la lutte contre le crime de lèse-majesté leur cheval de bataille, dans un contexte de grande incertitude liée à la succession du roi, âgé de 87 ans.L’ONU, qui a appelé à « la libération immédiate » des personnes en « détention préventive prolongée pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression », s’est aussi dite « alarmée par l’aggravation des difficiles conditions de détention », et par le fait que « les tribunaux militaires ne respectent pas les normes internationales des droits humains ». Pour David Streckfuss, rare analyste installé en Thaïlande à accepter de commenter le sujet auprès de l’Agence France-Presse, l’usage immodéré du crime de lèse-majesté trahit « une tentative plutôt désespérée de la part de l’ancienne élite pour maintenir l’idéologie conservatrice » et « leur image de la Thaïlande unifiée par la force ». « Dans ce climat, la police, les procureurs, les tribunaux et tous les fonctionnaires semblent avoir peur de ne pas donner suite aux allégations de lèse-majesté, craignant d’être accusés de déloyauté envers la monarchie », ajoute Brad Adams, de Human Rights Watch. Et l’autocensure est couramment pratiquée, y compris parmi les médias étrangers.Lire aussi :En Thaïlande, un an après le coup d’Etat, la dictature s’installe 11.08.2015 à 15h33 • Mis à jour le11.08.2015 à 15h40 Refus de « prestations différenciées » en fonction de la religion du côté de la mairie ; « droit au respect de la liberté de culte » pour les plaignants : le débat sur la disparition programmée, dès la rentrée, du menu sans porc dans les cantines de Chalon-sur-Saône a été vif, mardi 11 août au tribunal administratif de Dijon.La Ligue de défense judiciaire des musulmans avait engagé un recours en référé afin d’obtenir la suppression de la décision du maire (Les Républicains) de Chalon, Gilles Platret. « Un enfant serait extrêmement traumatisé si une côte de porc lui était servie et qu’il était obligé de la manger alors qu’il lui est répété dès le plus jeune âge que c’est un interdit alimentaire », a plaidé Me Karim Achoui, avocat et président de l’association.Un autre avocat de la Ligue, Me Jean-Baptiste Jacquenet-Poillot, a estimé que cette décision du maire « viol[ait] la laïcité », conçue en France comme « une laïcité d’intégration et non d’assimilation ». Selon lui, les élèves ont « droit au respect de la liberté de culte et de conscience ». Il a également déclaré que le maire était « incompétent pour prendre cette décision de son propre chef ».Outre cette procédure d’urgence, la Ligue de défense judiciaire des musulmans a également déposé un recours en « excès de pouvoir » pour que ce dossier soit jugé ultérieurement sur le fond, espérant « faire jurisprudence ».La mairie assure appliquer « la jurisprudence du Conseil d’Etat »De l’autre côté de la barre, représentant la mairie de Chalon-sur-Saône, Me Philippe Petit a assuré que le maire appliquait « la jurisprudence constante du Conseil d’Etat ».« La laïcité est une abstention et non l’obligation positive de fournir à chacun ce qu’il attend pour l’exercice de son culte en exigeant des prestations différenciées. »Me Petit a par ailleurs émis un « doute sur la recevabilité » du recours en raison notamment du dépassement du délai légal de deux mois.En mars, le maire de la ville, Gilles Platret, avait assuré qu’il ne s’agissait pas d’« un combat contre la religion musulmane ». « Je veux éviter ce système où les enfants sont regroupés à une même table en fonction de leur religion. Ce n’est pas ça le vivre-ensemble », a-t-il ajouté, en affirmant qu’« en aucun cas on obligerait les enfants à manger de la viande ».Il s’agit d’un « vrai débat de société », selon le maire, qui a rappelé que « d’autres collectivités avaient pris les mêmes décisions pour d’autres motifs, en tournant autour du pot ». La décision est attendue avant la fin de la semaine.Vif débat au sein des RépublicainsA la mi-mars, l’annonce de M. Platret de supprimer le menu de substitution au porc dans les cantines de la ville, où la pratique était en vigueur depuis 1984, avait déclenché une vive polémique, y compris dans son propre camp. Plusieurs ténors de droite, comme Bruno Le Maire, Christian Estrosi, mais aussi le chef de file des députés LR, Christian Jacob, avaient pris leurs distances avec cette idée, ce dernier affirmant que la ville de Provins, dont il est maire, continuerait à proposer « un menu alternatif ».En revanche, le président du parti Les Républicains, Nicolas Sarkozy, avait soutenu M. Platret.Lire :Menu unique à la cantine : Sarkozy désavoué dans son propre campLa ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, avait quant à elle dénoncé une décision qui prend « en otage les enfants ». L’Observatoire de la laïcité avait relevé que, « si aucune obligation ne contraint la commune dans le cadre d’un service facultatif, (...) la laïcité ne saurait être invoquée pour refuser la diversité de menus ».Outre Sargé-lès-le-Mans (Sarthe), en décembre 2014, et Arveyres (Gironde), en mars 2013, Perpignan et Toulouse ont récemment fait savoir qu’elles proposeraient désormais un menu végétarien dans les cantines.Lire aussi la tribune :Le repas végétarien, le plus laïc de tous 11.08.2015 à 14h46 • Mis à jour le11.08.2015 à 15h13 La villa « Pamplemousse », surnom donné à la luxueuse résidence sur l’île de Saint-Martin du député et maire Les Républicains de Levallois-Perret, Patrick Balkany, et de son épouse, a été vendue, rapporte le journal Le Parisien, mardi 11 août, reprenant une information relayée par Charlie Hebdo sur les réseaux sociaux à la veille de sa sortie en kiosques.Les époux Balkany, poursuivis pour « blanchiment de fraude fiscale », « corruption » et « blanchiment de corruption », ont longtemps nié être les propriétaires de cette villa. Il faudra attendre mai 2014 pour qu’Isabelle Balkany avoue finalement aux enquêteurs, au cours de sa garde à vue lors de sa mise en examen, qu’elle possédait avec son mari la résidence « Pamplemousse » depuis 1997.Tracfin avait mis en évidence que la demeure antillaise appartenait à une série de sociétés écrans en Suisse, au Panama et au Liechtenstein. L’origine initiale des fonds utilisés pour acheter cette propriété n’est pas claire, mais Tracfin soupçonne Patrick Balkany d’avoir utilisé une société suisse pour injecter discrètement des fonds dans les années 1990. Il s’agirait de la société Getrust, à Genève. Mais dans les faits, le couple Balkany y passait une bonne partie de ses vacances. Isabelle Balkany avait même contracté une assurance habitation pour la maison, ce qui permet à Tracfin de conclure qu’elle est l’« ayant droit économique », c’est-à-dire la véritable propriétaire de la société qui détient la villa.Le domicile des Antilles, évalué à 3 millions d’euros, avait été saisi par la justice il y a quelques mois. On ne connaît pour l’heure ni le montant de la transaction ni l’identité du nouveau propriétaire.Lire : Tout comprendre à l'affaire Balkany « Un acharnement »Parallèlement, la justice a également ordonné il y a quelques semaines la saisie du moulin de Cossy, à Giverny (Eure). Cette résidence n’appartient pourtant plus aux époux Balkany mais à leurs enfants, à qui ils l’ont donnée. Le conseil de M. Balkany, Grégoire Lafarge, a annoncé dans les colonnes du Parisien qu’il avait « immédiatement » fait appel de cette décision, avant de dénoncer un « acharnement » de la justice :« C’est une mesure d’excès qui démontre l’acharnement dont font l’objet mes clients. D’une part ils ne sont plus propriétaires de cette demeure, et d’autre part elle n’a aucun lien avec le dossier. » 11.08.2015 à 14h28 • Mis à jour le11.08.2015 à 14h52 | Rémi Dupré Vincent Labrune n’a appris la démission de Marcelo Bielsa que quelques minutes après le revers inaugural (0-1) à domicile de l’Olympique de Marseille contre Caen, samedi 8 août, lors de la première journée de Ligue 1. Tandis que l’entraîneur argentin justifiait son abdication en conférence de presse, le président du club phocéen ouvrait la lettre qu’il lui avait écrite, mercredi 5 août. Ce jour-là, une réunion avait eu lieu entre El Loco (le fou), Philippe Pérez, directeur général, et Igor Levin, l’avocat de Margarita Louis-Dreyfus (MLD), propriétaire de l’OM, et veuve de Robert (RLD), qui avait racheté l’institution en 1997. Selon Bielsa, ses deux interlocuteurs auraient indiqué leur souhait de modifier plusieurs points de son contrat, dont la prolongation jusqu’à l’horizon 2017 semblait quasiment bouclée.Lire aussi :Ligue 1 : pourquoi Bielsa a claqué la porte de l’OMD’après son entourage, Vincent Labrune s’est senti « trahi » par son coach, en poste depuis juillet 2014. Homme de confiance de MLD, président de l’OM depuis juin 2011 et l’éviction de Jean-Claude Dassier, le quadragénaire à la crinière brune a ensuite annoncé la nouvelle à ses joueurs. Dans une atmosphère glaciale, il les a exhortés à rester combatifs avant de recevoir un coup de fil de l’actionnaire. Cette dernière l’a alors assuré de son soutien.L’ex-protégé de RLD, disparu en 2009, se retrouve aujourd’hui en première ligne. « Le départ de Bielsa, c’est l’échec de Labrune, qui s’est trompé sur l’homme, souffle un observateur avisé de l’OM. Il va désormais jouer les vierges effarouchées, mais il s’était autocongratulé de l’avoir fait venir. » Leader du groupe de supporteurs des « Dodger’s », Christian Cataldo critique avec virulence la gestion du cas Bielsa par la direction du club. « Les dirigeants de l’OM ne sont que des amateurs. Ce n’est pas surprenant si des bombes explosent, tempête-t-il tout en réclamant la publication du contrat de l’entraîneur argentin. Ils ont tout mal géré depuis le départ. Ils ont laissé la situation s’envenimer. Labrune est très habile sur les plans médiatiques et de la communication. Mais il nous prend tous pour des imbéciles. C’est un jeu de dupes. On ne règle pas un contrat avec son entraîneur trois jours seulement avant l’ouverture de la Ligue 1. »Lire aussi :« Bielsa insulte les joueurs et les supporteurs de l’OM »Absent lors de la réunion du 5 aoûtEn annonçant sa démission, Bielsa a insisté sur l’absence de Labrune lors de la réunion explosive du 5 août. S’il avait trouvé un accord avec le natif de Rosario, pourquoi le président olympien s’est-il éclipsé au profit de son directeur général et du représentant de l’actionnaire ? Cette posture traduit-elle la volonté de MLD de reprendre la main ? En marge des points de divergence connus (une prime de 300 000 euros nullement accordée à Bielsa et les conditions liées à la 2e année de contrat), il apparaît clairement que le technicien argentin souhaitait directement négocier avec Labrune afin de régler les derniers détails de son contrat. « Pourquoi Vincent Labrune était-il absent de cette réunion ? » s’interroge à haute voix Christian Cataldo. « S’ils n’ont pas tenu leurs promesses, ils n’ont aucune chance de retenir Marcelo », sourit un ancien compagnon de route de l’Argentin, alors que le maire de Marseille (Les Républicains) Jean-Claude Gaudin a demandé à Labrune et MLD de « tout faire pour garder Bielsa ».Muet, le président de l’OM s’en est pour l’instant tenu à un communiqué minimaliste dans lequel il s’est dit « abasourdi » par le départ fracassant d’un entraîneur, qui l’avait accusé, en septembre 2014, de n’avoir pas « tenu ses promesses » en matière de recrutement. « Bielsa n’a jamais aimé Labrune, estime un fin connaisseur des arcanes de l’OM. Il l’a toujours catalogué comme un menteur patenté. » Jeudi 6 août, El Loco avait pourtant loué le travail réalisé par son président lors du mercato estival. Lui qui a considérablement valorisé, la saison dernière, plusieurs de ses cadres transférés cet été comme Giannelli Imbula, vendu 20 millions d’euros au FC Porto, et Dimitri Payet, enrôlé pour 15 millions d’euros par West Ham.Les critiques de ses prédécesseursCritiqué par les supporteurs phocéens, Labrune se retrouve désormais dans le collimateur de ses prédécesseurs. « C’est à lui de tirer les conséquences de sa politique qui a mené le club là où l’on sait, pas loin du gouffre », a asséné l’ex-dirigeant olympien (2005-2009) Pape Diouf dans les colonnes de La Provence. « Vincent devrait avoir l’intelligence, l’humilité et le recul pour faire le constat que, depuis son arrivée à la présidence, non seulement sportivement, les résultats sont mauvais, mais aussi financièrement, on ne peut pas dire que ce soit un parcours brillant. (…) Il ne semble avoir de bons rapports qu’avec lui-même, c’est ça le problème de fond », a renchéri l’ex-président propriétaire de l’OM (1986-1994) Bernard Tapie dans le même quotidien, dont il est actionnaire.Après avoir confié provisoirement les rênes de l’équipe à Franck Passi, l’adjoint de Bielsa, Labrune s’est mis en quête d’un nouvel entraîneur. Celui qui rêvait, il y a encore deux saisons, de faire de l’OM un « Borussia Dortmund à la française », comme il l’assurait en septembre 2013 au Monde, a vainement sondé l’Allemand Jürgen Klopp, l’ex-coach à succès (2008-2015) du BVB. « Marseille a manifesté un grand intérêt, mais, pour Jürgen, le temps n’est pas encore venu de revenir diriger une équipe », a confié à Bild son agent Marc Kosicke.Lire aussi :Gerets, Gallardo ou Dupraz... qui pour succéder à Marcelo Bielsa à l’OM ?« Il va falloir voir qui est sur le marché, glisse un expert de l’OM. Frédéric Antonetti ? Le problème, c’est que Labrune ne peut pas le voir. Le Belge Eric Gerets (aux manettes de 2007 à 2009) ? Il faudrait que ce dernier veuille revenir. » Fragilisé, le président du club phocéen va devoir judicieusement choisir le successeur de Bielsa. Et ce dans des délais très courts.Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Constant Wicherek Même si nous n’en sommes qu’aux prémices de l’exercice 2014-2015, le Paris-Saint-Germain (PSG) semble avoir déjà tué tout suspense. En s’imposant ce dimanche au stade Louis-II (3-0), les Parisiens ont montré une telle assurance et une telle différence de niveau que d’aucuns prédisent déjà un quatrième sacre de suite en championnat.Lire aussi :Ligue 1 : le monarque, c’est ParisPourtant, certains rivaux pensaient bien pouvoir profiter de l’habituelle méforme parisienne du début de saison. Las, ils en sont pour leurs frais. « On pensait être en avance sur la préparation et on comptait sur le centre de formation pour combler l’écart de niveau, mais ça n’a pas servi », explique au Monde Jean-Michel Aulas, le président de l’Olympique lyonnais (OL), pour expliquer la défaite de son équipe lors du Trophée des champions au début d’août (2-0).Le bilan parisien est sans appel. Quatre matchs de Ligue 1, quatre victoires, sept buts marqués et aucun encaissé, voici le début de saison du PSG. Après avoir disposé de Lille (1-0), les joueurs de la capitale sont venus à bout du Gazélec Ajaccio (2-0) et de Montpellier (1-0), sans Ibrahimovic (blessé au genou) et sans forcer.On attendait ce dimanche un premier test avec ce déplacement au stade Louis-II. Il n’en fut rien. Lors d’une première mi-temps poussive, les Parisiens ont accéléré en seconde période pour s’imposer (3-0). Pourtant, les coéquipiers de Thiago Silva ne sont pas encore tous présents. Pastore, grand artisan des merveilleux six derniers mois de Paris l’année passée, est blessé, et la recrue phare de l’été, Angel Di Maria, commence tout juste à s’intégrer à l’effectif.Avec Di Maria, Paris ajoute un passeur d’exception de plus et dispose désormais de l’une des plus belles « rampes de lancement » d’EuropeEt pour sa rentrée des classes – à peine vingt-cinq minutes (il est entré en jeu à la soixante-sixième minute à la place de Lucas) –, la copie de l’Argentin fut impressionnante. Sur son premier ballon, il aurait pu offrir un but à Edinson Cavani. Vingt minutes plus tard, il dépose le cuir, sur une ouverture de 30 mètres, dans la course d’Ezequiel Lavezzi pour le troisième but du PSG (83e).Avec Di Maria, Paris ajoute un passeur d’exception de plus et dispose désormais de l’une des plus belles « rampes de lancement » d’Europe, alors qu’il excellait déjà sur le jeu long grâce aux qualités de Thiago Motta et de Marco Verratti.« Je suis inquiet pour le championnat. Avec près de 300 millions d’euros investis depuis l’arrivée des Qataris, l’écart de dépense avec les autres clubs est colossal. Même si la règle économique n’est pas absolue, c’est impossible de lutter », soupire le président de l’OL.Qui pour les concurrencer ?Présenté comme principal concurrent du PSG, Monaco doit revoir ses prétentions à la baisse. Pointant à la treizième position, l’effectif monégasque doit se débrouiller sans six joueurs majeurs : Aymen Abdennour, Layvin Kurzawa, Geoffrey Kondogbia, Yannick Ferreira-Carrasco, Dimitar Berbatov, et enfin Anthony Martial, en partance pour Manchester United. De quoi s’interroger sur la pertinence de la stratégie du club de la Principauté.Lire aussi :Anthony Martial transféré à Manchester United pour « au moins 50 millions d’euros »Du côté marseillais, l’effectif est aussi décimé qu’instable. Pour l’instant il semble délicat d’évaluer le potentiel de cette équipe qui a déjà connu trois entraîneurs (Bielsa, Passi et Michel) en un mois. Après une éclatante victoire contre Troyes (6-0), les Olympiens sont retombés à Guingamp (2-0) sans rien proposer de très exaltant. Niveau comptable, trois défaites et une victoire en quatre matchs. Trois points et une quinzième place.En revanche, Lyon, lui, est toujours là. Hubert Fournier n’a pas perdu de joueurs majeurs et s’est même renforcé en accueillant Mathieu Valbuena, Yanga Mbiwa, Claudio Beauvue, Rafael, Jérémy Morel et Sergi Darder.Après trois premières journées poussives (une victoire, un nul et une défaite pour une cinquième place), l’OL s’est largement imposé, ce samedi, à Caen (4-0). En l’absence d’Alexandre Lacazette (blessé au dos), c’est le très attendu Nabil Fekir – auteur de trois buts – qui a emmené les Gones vers leur deuxième victoire de la saison.« Je pense que les titres en France sont compromis pour nous pour les deux ou trois prochaines années, mais nous avons l’effectif pour finir sur le podium », se rassure Jean-Michel Aulas.Lire aussi :Ligue 1 : Nabil Fekir réveille Lyon, vainqueur à Caen (4-0)Constant Wicherek 31.08.2015 à 15h30 • Mis à jour le31.08.2015 à 16h37 C’est la fin du mont McKinley, le point culminant des Etats-Unis. La montagne, qui s’élève à 6 194 mètres, va en effet retrouver son nom d’origine, mont Denali, a annoncé dimanche 30 août Barack Obama, le président des Etats-Unis, attendu en Alaska pour une visite de trois jours.Ce nom, issu des langues amérindiennes, signifie dans un dialecte local « celui qui est haut ». Ce changement d’appellation répond à une attente forte des populations autochtones, mécontentes que la montagne ne soit pas reconnue avec son nom traditionnel malgré son importance dans l’histoire et la culture de la population locale des Athabascans.« J’aimerais remercier le président pour avoir travaillé avec nous pour effectuer ce changement et témoigner son honneur, son respect et sa gratitude aux Athabascans d’Alaska », a déclaré Lisa Murkowski, sénatrice de l’Alaska, qui a milité pendant des années en faveur de ce changement. « C’est symbolique, mais désormais toutes les cartes et descriptions porteront le nom traditionnel », a expliqué au Washington Post Julie Kitka, présidente de l’Alaska Federation of Natives. Le décret actant le changement de nom a été signé le 28 août.Le pic avait été baptisé officiellement en 1896, alors qu’un prospecteur explorait les montagnes au centre de l’Alaska. En apprenant que le républicain William McKinley, ex-gouverneur de l’Ohio, avait reçu la nomination de son parti pour être président, le prospecteur avait alors décidé de nommer le sommet en son hommage. McKinley devint le vingt-cinquième président des Etats-Unis, mais il ne mit jamais les pieds en Alaska.Lire aussi :Obama en Alaska pour convaincre les Américains du réchauffement climatique Samuel Laurent Peu connue du grand public jusqu’ici, la fiche « S » est devenue un élément d’actualité depuis les attaques commises en France depuis le début de l’année. L’auteur présumé de l’attaque commise dans le TGV Thalys le 21 août 2015, Ayoub El-Khazzani, était en effet fiché S, tout comme Yassin Salhi, l’auteur d’un attentat manqué à Saint-Quentin-Fallavier en juin, ou comme Sid Ahmed Ghlam, soupçonné d’avoir voulu commettre un attentat contre une église de Villejuif, mais aussi les frères Kouachi, auteurs de l’attaque contre Charlie Hebdo, et leur complice Amedy Coulibaly.Autant d’éléments qui suffisent au député des Alpes-Maritimes, Christian Estrosi, pour demander que l’on impose aux personnes fichées S le port d’un bracelet électronique, quand la présidente du Front national, Marine Le Pen, évoque leur expulsion. Mais qu’est-ce au juste qu’une fiche S ?Un fichier vieux de plus de quarante ans et désormais européenLa fiche S (pour « atteinte à la sûreté de l’Etat ») n’est en réalité qu’une des nombreuses catégories d’un fichier vieux de plus de quarante ans : le fichier des personnes recherchées (FPR). Créé en 1969, il comporterait plus de 400 000 noms, qu’il s’agisse de mineurs en fugue, d’évadés de prison, de membres du grand banditisme, de personnes interdites par la justice de quitter le territoire, mais aussi de militants politiques ou écologistes (antinucléaires, anarchistes, etc.).Chaque catégorie possède une nomenclature, sous la forme d’une lettre : « M » pour les mineurs en fugue, « V » pour les évadés… Le FPR compte 21 catégories au total, selon la Commission nationale informatique et libertés (CNIL), qui en fournit une dizaine d’exemples :« E » (police générale des étrangers) ;« IT » (interdiction du territoire) ;« R » (opposition à résidence en France) ;« TE » (opposition à l’entrée en France) ;« AL » (aliénés) ;« M » (mineurs fugueurs) ;« V » (évadés) ;« S » (sûreté de l’Etat) ;« PJ » (recherches de police judiciaire) ;« T » (débiteurs envers le Trésor)…La loi précise également les obligations et interdictions résultant d’une peine avec sursis, ou dans le cadre d’un suivi sociojudiciaire, mais aussi l’interdiction de stade, celle d’exercer certaines professions ou de conduire un véhicule.Cette fiche contient, selon le décret de 2010 en vigueur, l’état civil, le signalement, la photographie, les motifs de recherche, la conduite à tenir en cas de découverte et quelques autres détails.On donc peut être fiché dans le FPR pour une foule de raisons : judiciaires (si on fait l’objet d’une interdiction de sortie de territoire ou à l’inverse d’une obligation de le quitter), administratives (immigré clandestin, personne disparue…), fiscales (si on doit de l’argent à l’Etat), mais aussi « d’ordre public » : si l’on est soupçonné de terrorisme, ou d’atteinte à la sûreté de l’Etat, par exemple.A l’exception des fiches « J » et « PJ », qui correspondent à des personnes recherchées par la justice ou la police, les fiches, y compris « S » n’entraînent aucune action automatique de coercition à l’encontre d’une personne.En outre, depuis la mise en place de Schengen, ce fichage n’est plus seulement français, mais européen : la plupart des pays membres de l’espace Schengen « versent » dans une base commune leurs fiches afin que les autres en bénéficient. Mais chaque pays peut également faire disparaître une fiche car elle l’estime caduque, la supprimant ainsi de toute la base de données.« Menaces graves pour la sécurité publique »C’est le plus souvent la Direction générale de la sûreté intérieure (DGSI), le service du renseignement français, qui produit les fiches S. Mais une telle fiche peut être émise suite à des informations provenant d’autres pays ou dans le cadre de collaborations internationales : la personne visée peut ou non se trouver sur le territoire français.Dans la plupart des catégories du FPR, le fichage est le plus souvent subséquent à une décision administrative, judiciaire ou fiscale : on est fiché « IT » suite à une interdiction de territoire, ou « V » si on s’est évadé de prison. Le cas de la fiche S est particulier : il s’agit de personnes que l’on soupçonne de visées terroristes ou d’atteinte à la sûreté de l’Etat (ou de complicité), sans pour autant qu’elles aient commis de délit ou de crime.La loi est d’ailleurs floue à ce sujet : peuvent faire l’objet d’une fiche S toutes les personnes « faisant l’objet de recherches pour prévenir des menaces graves pour la sécurité publique ou la sûreté de l’Etat, dès lors que des informations ou des indices réels ont été recueillis à leur égard ».La fiche S est elle-même subdivisée en divers niveaux matérialisés par des chiffres, qui vont de « S1 » à « S16 ». Contrairement à ce qu’on a pu lire, explique le ministère de l’intérieur, ce niveau de chiffres ne correspond pas à la « dangerosité » d’une personne, mais plutôt aux actions à entreprendre pour le membre des forces de l’ordre qui contrôle cette personne. Ainsi, S14 correspond depuis peu aux combattants djihadistes revenant d’Irak ou de Syrie.Mais un hooligan, un manifestant altermondialiste régulier ou un opposant actif à la construction de l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes peut se retrouver fiché S au même titre qu’un combattant djihadiste connu par les services de renseignements de dizaines de pays.Impossible d’arrêter quelqu’un en raison d’une fiche SS’il arrive qu’une personne soit « fichée S » dans le cadre d’une enquête et surveillée à ce titre, le fait d’être fiché n’entraîne, pour les autorités, aucune obligation de suivi ou de surveillance. On l’a dit, des fiches S sont émises sur transmission de renseignement provenant d’autres pays, sans que les personnes concernées soient nécessairement en France.Dans la communauté du renseignement, on parle de 5 000 personnes qui feraient l’objet d’une telle fiche. Le ministère admet qu’il y a en réalité un nombre supérieur de fichés S, sans souhaiter communiquer le chiffre complet. Néammoins, sur son blog, Jean-Jacques Urvoas, spécialiste de la sécurité au PS, évoque dans un billet récent le chiffre de 10 000 « fiches S ». Ces personnes ne se trouvent pas nécessairement en France et ne sont pas nécessairement françaises.En réalité, la fiche S a surtout un rôle d’alerte : en cas de contrôle d’identité, ou à un aéroport, par exemple, elle signale aux forces de l’ordre que des soupçons pèsent sur l’individu contrôlé, et que tout renseignement que l’on pourra obtenir est précieux. Mais on ne peut pas arrêter quelqu’un, et encore moins l’expulser, au simple motif qu’il a une fiche S, contrairement à ce qu’avance Marine Le Pen. Cela reviendrait à expulser toutes les personnes placées sur écoute par la justice au motif qu’elles sont sur écoute.Une fiche temporaireFaire l’objet d’une fiche S ne signifie pas non plus que l’on fait l’objet d’une surveillance active, mais qu’on a été, à un moment, soupçonné, pour des raisons qui peuvent être très diverses, de vouloir atteindre aux intérêts de l’Etat.C’est donc une autre pierre dans le jardin des tenants de l’arrestation ou de l’expulsion des personnes fichées S : le plus souvent, ces dernières ne le savent pas, puisque cette catégorie est couverte par le secret défense.Dans bien des cas, le but du renseignement est de remonter des filières et de trouver d’autres contacts, bref de procéder à des surveillances discrètes. En clair, prévenir un terroriste soupçonné qu’il fait l’objet d’une surveillance en lui mettant un bracelet électronique n’est pas forcément une méthode efficace pour l’empêcher de nuire (ou empêcher ses complices d’agir).Néanmoins, ce mode de fonctionnement a un défaut : les fiches du FPR (et notamment les fiches S) sont temporaires. Si une personne fichée ne commet aucune infraction et se fait oublier, sa fiche sera effacée au bout d’un an. C’est ce qui s’est produit pour Yassin Salhi, qui avait été fiché S de 2006 à 2008, avant de disparaître du fichier.Ces fiches ont surtout un rôle dans le cadre d’enquêtes, assure le ministèreSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.08.2015 à 14h18 • Mis à jour le31.08.2015 à 15h59 | Gilles Paris (Washington, correspondant) Depuis sa déclaration de candidature, le 16 juin, Donald Trump a pris en un temps record l’ascendant sur les autres candidats républicains à l’investiture, bousculant les favoris (l’ancien gouverneur de Floride Jeb Bush, le gouverneur du Wisconsin, Scott Walker) et privant d’espace les outsiders, qu’ils soient issus de la société civile, comme le neurochirurgien Ben Carson, ou du Congrès, comme le sénateur du Texas Ted Cruz, figure radicale des Tea Party. Le magnat de l’immobilier compte ses points forts et ses faiblesses. Les enquêtes d’opinion réalisées au niveau national en donnent un premier aperçu. #container_1440865222208{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1440865222208{ height:500px; } #container_1440865222208 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1440865222208 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1440865222208 .subtitre{ display:block; }La percée de Donald TrumpLe magnat de l'immobilier creuse l'écart sur ses principaux rivaux républicains(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1440865222208", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://i2.cdn.turner.com/cnn/2015/images/08/17/rel8a.-.gop.2016.pdf", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#35c21f","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"baromètre Fox News", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"Intentions de vote (en %)" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:true, startOnTick:true, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["31/05-02/06","21-23/06","30/07-02/08","11-13/06"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:-45 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Donald Trump", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 4 ], [ "", 18 ], [ "", 26 ], [ "", 25 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Ben Carson", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 11 ], [ "", 6 ], [ "", 7 ], [ "", 12 ] ], "color": "#FFc832" }, { "name": "Ted Cruz", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 8 ], [ "", 4 ], [ "", 6 ], [ "", 10 ] ], "color": "#ff3232" }, { "name": "Jeb Bush", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 12 ], [ "", 14 ], [ "", 15 ], [ "", 9 ] ], "color": "#35c21f" }, { "name": "Scott Walker", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 12 ], [ "", 15 ], [ "", 9 ], [ "", 6 ] ], "color": "#28beaa" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);En un peu plus de deux mois, de polémiques en déclarations fracassantes, M. Trump s’est installé au cœur de la campagne pour l’investiture républicaine. Il bénéficie de trois décennies de forte exposition médiatique qui en font le candidat le plus connu. Seule Hillary Clinton, côté démocrate, enregistre une notoriété comparable. #container_1440967004847{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1440967004847{ height:500px; } #container_1440967004847 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1440967004847 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1440967004847 .subtitre{ display:block; }L'arme de la notoriétéParmi les principaux candidats républicains, Donald Trump est celui qui enregistre le plus faible déficit de notoriété (function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1440967004847", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.quinnipiac.edu/news-and-events/quinnipiac-university-poll/national/release-detail?ReleaseID=2274", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Quinnipiac University (20-25 août)", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"en % des personnes interrogées" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Donald Trump","Jeb Bush","Ted Cruz","Scott Walker","Ben Carson"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" % des personnes interrogées", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "N'en sait pas assez sur lui", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 8 ], [ "", 26 ], [ "", 38 ], [ "", 48 ], [ "", 50 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Cette percée concerne toutes les familles du Grand Old Party, quelles que soient les divergences idéologiques. En dépit d’un style de vie flamboyant, le magnat de l’immobilier séduit les conservateurs religieux comme le courant quasi insurrectionnel des Tea Party. M. Trump perçoit sans doute les dividendes de sa campagne de 2012 mettant en doute la nationalité du président démocrate Barack Obama. #container_1440967161405{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1440967161405{ height:500px; } #container_1440967161405 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1440967161405 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1440967161405 .subtitre{ display:block; }Un soutien qui transcende les différentes familles républicainesAucun électorat ne résiste à la poussée de Donald Trump (function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1440967161405", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.quinnipiac.edu/news-and-events/quinnipiac-university-poll/", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Baromètre Quinnipiac University", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Ensemble de l'électorat républicain","Proche des Tea Party","Blanc « born again », évangélique","Très conservateur","Conservateur","Modéré"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Mai", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 5 ], [ "", 4 ], [ "", 2 ], [ "", 4 ], [ "", 4 ], [ "", 6 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Août", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 28 ], [ "", 25 ], [ "", 24 ], [ "", 25 ], [ "", 26 ], [ "", 31 ] ], "color": "#FFc832" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Passé maître dans l’utilisation des médias, Donald Trump jouit par ailleurs au sein de l’électorat républicain d’une forte image de super manageur. Il bénéficie du discrédit qui frappe tout ce qui est lié à Washington (l’administration comme le Congrès), une carte que tentent de jouer sans grand succès pour l’instant Scott Walker et le sénateur Ted Cruz, artisan du « shut down » (l’arrêt du fonctionnement de nombreuses administrations fédérales en octobre 2013). #container_1440968140470{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1440968140470{ height:500px; } #container_1440968140470 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1440968140470 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1440968140470 .subtitre{ display:block; }Un super manageurAu sein de l'électorat républicain, Donald Trump devance largement ses principaux rivaux sur une série de dossiers(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1440968140470", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://i2.cdn.turner.com/cnn/2015/images/08/17/rel8a.-.gop.2016.pdf", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#9500f2","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Enquête CNN-ORG conduite du 13 au 16 août", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"Qui est le meilleur... (en %)" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:[" En économie","Contre l'immigration illégale","Contre l'Etat islamique","Sur les sujets sociétaux"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:-45 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" % des personnes interrogées", shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Donald Trump", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 45 ], [ "", 44 ], [ "", 32 ], [ "", 18 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Jeb Bush", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 8 ], [ "", 12 ], [ "", 16 ], [ "", 14 ] ], "color": "#FFc832" }, { "name": "Ben Carson", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 5 ], [ "", 4 ], [ "", 5 ], [ "", 12 ] ], "color": "#ff3232" }, { "name": "Ted Cruz", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 4 ], [ "", 6 ], [ "", 6 ], [ "", 4 ] ], "color": "#9500f2" }, { "name": "Scott Walker", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 5 ], [ "", 2 ], [ "", 4 ], [ "", 4 ] ], "color": "#28beaa" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Impérial pour l’instant au sein de l’électorat républicain, le magnat de l’immobilier suscite cependant des réserves fortes chez les démocrates, auprès des jeunes, ou au sein des électorats noir et latino. L’hostilité qu’il rencontre auprès d’eux compromet ses chances s’il devait recevoir l’investiture républicaine pour la présidentielle de 2016. Une perspective encore très lointaine : les premiers caucus et primaires ne débuteront pas avant le 1er février. #container_1440967978968{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1440967978968{ height:500px; } #container_1440967978968 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1440967978968 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1440967978968 .subtitre{ display:block; }Une image particulièrement clivanteDonald Trump jouit comparativement d'une meilleure image auprès des hommes blancs âgés de plus de 50 ans et peu diplômés(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1440967978968", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.quinnipiac.edu/news-and-events/quinnipiac-university-poll/national/release-detail?ReleaseID=2274", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Quinnipiac University (20-25 août)", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"en %" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["18-34 ans","34-49 ans","50-64 ans","65 ans et plus","Diplôme universitaire","Pas de diplôme universitaire","Blancs","dont hommes","dont femmes","Noirs","Latinos"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:-45 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"% des personnes interrogées", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Avis favorable", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 25 ], [ "", 33 ], [ "", 41 ], [ "", 40 ], [ "", 29 ], [ "", 39 ], [ "", 41 ], [ "", 46 ], [ "", 36 ], [ "", 12 ], [ "", 22 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Avis défavorable", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 66 ], [ "", 53 ], [ "", 51 ], [ "", 50 ], [ "", 63 ], [ "", 49 ], [ "", 49 ], [ "", 45 ], [ "", 53 ], [ "", 79 ], [ "", 63 ] ], "color": "#FFc832" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Sa crédibilité fait également l’objet d’interrogations, tous électorats confondus. Il est ainsi celui qui obtient le plus mauvais résultat sur sa capacité à exercer la fonction présidentielle parmi les principaux candidats. Un autre obstacle par rapport à un rival comme Jeb Bush, d’autant que cette qualité est très majoritairement reconnue à la favorite démocrate, Hillary Clinton. #container_1440968262059{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1440968262059{ height:500px; } #container_1440968262059 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1440968262059 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1440968262059 .subtitre{ display:block; }Un problème de crédibilitéDonald Trump obtient le plus mauvais score des principaux candidats républicains à la question de la capacité à exercer la fonction de président(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1440968262059", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.foxnews.com/politics/interactive/2015/08/14/fox-news-poll-sanders-gains-on-clinton/", "_blank" ); } } } }, colors:["#f2c90f","#3366ff","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Sondage Fox News (11-13 août)", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"En %" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Jeb Bush","Marco Rubio","Ted Cruz","Ben Carson","Donald Trump"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"% des personnes interrogées", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Dispose des qualités requises pour occuper la fonction de président", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 67 ], [ "", 63 ], [ "", 47 ], [ "", 45 ], [ "", 45 ] ], "color": "#f2c90f" }, { "name": "Ne dispose pas des qualités requises pour être président", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 28 ], [ "", 24 ], [ "", 35 ], [ "", 30 ], [ "", 52 ] ], "color": "#3366ff" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Gilles Paris (Washington, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 31.08.2015 à 13h38 • Mis à jour le31.08.2015 à 16h46 Au moins quatre-vingt-dix policiers ont été blessés par une explosion devant le Parlement ukrainien, à Kiev, lundi 31 août. Arsen Avakov, le ministre de l’intérieur de l’Ukraine, a annoncé qu’un des policiers était mort, après avoir reçu un fragment d’un engin explosif dans le cœur. La déflagration a eu lieu alors que des affrontements avaient lieu entre la police et des manifestants, qui protestaient contre l’adoption en première lecture par les députés d’un projet de loi controversé donnant davantage d’autonomie aux territoires de l’Est prorusse.Plusieurs personnes ensanglantées demeuraient allongées à même le sol devant la Rada. A la sortie du Parlement, des manifestants ont lancé des grenades fumigènes, propageant des nuages de fumées noire et blanche devant le bâtiment ; du gaz lacrymogène aurait également été utilisé par les deux camps.Les partis de droite, à l’origine des manifestations aux alentours du Parlement, ont dénoncé le texte, qu’ils qualifient d’« antiukrainien » et de « pro-Poutine », et ont tenté de faire pression sur les députés. La réforme cristallise les tensions dans ce pays en proie à une guerre civile depuis près de trois ans. Avant le vote à la Rada, des élus du Parti radical, qui fait pourtant partie de la coalition proprésidentielle, avaient en effet bloqué l’accès à la tribune du Parlement pour empêcher ce vote en scandant « Honte ! ».Une réforme qui ravive les tensionsDans le même temps, plusieurs centaines de militants du parti nationaliste Svoboda manifestaient devant le Parlement, protestant eux aussi contre cette réforme, alors que le mouvement d’extrême droite Pravy sektor a déclaré avoir bloqué la circulation dans la rue devant l’assemblée monocamérale. M. Avakov a accusé les membres de Svoboda d’avoir provoqué la police et d’avoir lancé « plusieurs engins explosifs » sur les forces de l’ordre.Lire aussi :Les combats ont gagné en intensité dans l’est de l’UkraineLa réforme constitutionnelle, souhaitée par les Occidentaux conformément aux accords de paix de Minsk signés en février, est au cœur de débats acharnés en Ukraine, où beaucoup la voient comme une tentative de légaliser de facto le contrôle par les rebelles d’une partie de l’est industriel du pays. Son adoption octroie davantage de pouvoirs aux conseils des élus régionaux et locaux, notamment ceux situés dans la zone actuellement sous contrôle rebelle. La création d’une « police populaire » cristallise notamment les critiques. Mais, contrairement aux attentes des séparatistes, elle ne confirme pas définitivement le statut semi-autonome des territoires sous leur contrôle. Selon le texte, ce statut doit être déterminé par une loi séparée et seulement pour une durée de trois ans. 31.08.2015 à 13h22 C’est un intrus dans le classement des applications les plus téléchargées sur l’iTunes Store, le magasin d’applications en ligne d’Apple : entre deux applications de sport et trois jeux vidéo à succès s’est niché VHS Camcorder, un petit logiciel qui permet de filmer des images avec son téléphone flambant neuf comme s’il s’agissait d’un Caméscope des années 1980. Sortie le 17 août, vendue 4 euros, cette application a connu un succès spectaculaire en à peine une semaine. Il faut dire que le résultat est impressionnant : du grain de l’image jusqu’aux tressautements d’une bande usée, en passant par le souffle de la bande-son, le logiciel reproduit fidèlement les images que prenaient les Caméscope à cassettes de la fin des années 1980 et du début des années 1990.Le succès de l’application a bénéficié d’un coup de pub inespéré. Le 22 août, le rappeur Wiz Khalifa est interpellé sans ménagement par la police dans l’aéroport de Los Angeles, parce qu’il se déplace sur un hoverboard (un skateboard sans roue). La scène est filmée par des proches de l’artiste, qui utilisent VHS Camcorder et publient la vidéo sur les réseaux sociaux. Les images font instantanément le tour du Web :All because I didn't want to ditch the technogy everyone will be using in the next 6 months. Do what you want kids. http://t.co/7F0KIQgFrA— wizkhalifa (@Cameron)require(["twitter/widgets"]);« Tout ça parce que je n’ai pas voulu laisser tomber une technologie que tout le monde utilisera dans six mois. Faites ce que vous voulez les jeunes. » Cette promotion virale a bien servi le créateur de l’application, Thomas Worth, qui travaille dans les effets spéciaux et la post-production d’images à Los Angeles. Il a eu l’idée de développer ce produit après avoir réalisé un clip de présentation du logo de son entreprise « façon années 1980 », a-t-il expliqué au magazine Wired.Le succès du clip lui a fait comprendre qu’il y avait une nostalgie pour ces images, mais créer une application capable de filmer « comme dans les années 1980 » soulevait un certain nombre de problèmes techniques. Pour générer de manière crédible les lignes tremblotantes d’une vidéo sur cassette usée, il utilise une technologie gourmande en ressources. Là où des applications comme Instagram plaquent un filtre sur les images, VHS Camcorder utilise un moteur de rendu qui effectue de lourds calculs pour retravailler les images en plusieurs « couches ».Pour élaborer le programme, Thomas Worth a regardé des centaines d’heures de vieilles vidéos sur YouTube : films personnels, publicités… Exactement le type de vidéos que collectionne et diffuse le Found Footage Festival, un groupe de passionnés d’images des années 1980 et 1990 qui met en ligne le contenu de cassettes trouvées dans des caves ou des brocantes.Festival d’images trouvéesAbsurdes, drôles, ces images connaissent désormais une deuxième vie en ligne, mais aussi dans des projections organisées de manière itinérante par le Found Footage Festival. Encore très confidentiel, le festival commence à avoir les honneurs de la presse aux Etats-Unis – il figurait mi-août dans la sélection des événements culturels à ne pas manquer du Wall Street Journal, aux côtés d’une projection de courts-métrages choisis par Christopher Nolan.Coïncidence ? Le style VHS a également amorcé son grand retour cet été dans les jeux vidéo. Her Story, un jeu indépendant qui a connu un spectaculaire succès, joue à plein sur les images des années 1990. Dans ce jeu d’enquête, le joueur, livré à lui-même, doit résoudre une enquête complexe en s’appuyant uniquement sur des extraits d’interrogatoires filmés au Caméscope, pour tenter de comprendre les circonstances de la mort d’un homme.« Quand j’ai commencé à écrire le scénario, ce n’était pas clair dans ma tête que le jeu aurait cette esthétique VHS, explique Sam Barlow, le créateur du jeu, au site Rockpapershotgun. Mais au fur et à mesure que j’écrivais, j’ai repoussé l’histoire dans le passé. » Son précédent jeu, Serial, utilisait pourtant aussi des images ancrées dans les années 1990. Mais lui-même doute que les images VHS soient de retour de manière durable, ou qu’elles permettent de transmettre de manière efficace des émotions. « Nous sommes presque devenus insensibles à la réalité. Il y a une forme de réalisme dans la VHS et les images trouvées qui ne nous touche plus. » 31.08.2015 à 13h00 • Mis à jour le31.08.2015 à 15h24 | Margherita Nasi 1 % de la population de la planète détient aujourd’hui près de la moitié de la fortune mondiale. Si on mettait 80 multimilliardaires dans un autobus, il contiendrait une fortune équivalente à celle de la moitié la plus pauvre de l’humanité. L’inégalité massive qui émerge aux Etats-Unis et dans beaucoup de pays avancés est devenue tellement frappante qu’elle fait l’objet de nombreuses images et métaphores. Elle est également le sujet de l’ouvrage de Joseph E. Stiglitz, La Grande Fracture. Un sujet qui peut paraître galvaudé, mais auquel économistes et politiques ne se seraient intéressés que trop récemment, après avoir suscité l’indifférence si ce n’est « une hostilité directe », regrette l’auteur, qui pointe l’incapacité des économistes à saisir les conséquences de l’ascension de l’inégalité et à élaborer des politiques qui auraient pu permettre de changer de cap.Crise financière et inégalité sont inextricablement meléesPour le prix Nobel de l’économie, il s’agit là d’une question vitale, « pour des raisons morales mais aussi économiques ». L’ouvrage, composé d’un recueil d’articles et d’essais écrits ces dernières années pour divers journaux et pérodiques, est centré sur l’inégalité, mais se penche aussi sur la grande Récession, puisque pour M.Stiglitz crise financière et inégalité sont inextricablement melées : « l’inégalité a contribué à provoquer la crise ; la crise a exacerbé les inégalités préexistantes ; et leur aggravation a plombé l’économie et rendu encore plus difficile une reprise robuste ».Mais comme pour l’inégalité, il n’y avait pas de fatalité dans la profondeur ni la durée de la crise. C’est là le message central du livre :« le niveau actuel de l’inégalité en Amérique n’est pas inévitable. Il n’est pas le résultat des lois inexorables de l’économie. Il dépend des politiques que nous suivons, et de la politique ».Après un prélude où il revient sur les années qui ont précédé la crise, l’ancien économiste en chef de la Banque mondiale analyse les problèmes primordiaux que pose l’inégalité, revient sur son intérêt pour le sujet, et détaille causes, dimensions et conséquences des inégalités. Il aborde ensuite les idées sur les politiques à venir, et évoque l’inégalité dans d’autres pays et les stratégies conçues pour la combattre, en passant par le miracle mauricien, le cas du Japon, de Singapour, de la Chine, mais aussi de l’Ecosse et de l’Espagne.Il se concentre enfin sur l’anémie persistante de l’emploi, et comment remettre l’Amérique au travail. L’auteur se veut critique, sans pourtant sombrer dans le fatalisme : création de réglementations financières efficaces, réforme du financement des campagnes électorales, réforme du système de fiscalité et investissements dans les infrastructures, l’éducation et la recherche… les pistes à explorer sont nombreuses, car « si la politique a été la cause de nos problèmes actuels, ce n’est que par la politique que nous trouverons des solutions : le marché ne le fera pas tout seul ».La grande fracture, Joseph E. Stiglitz (Les Liens qui Libèrent, 448 pages, 25 euros).Margherita NasiJournaliste au Monde 31.08.2015 à 11h55 | Marie Pellefigue À partir du 1er septembre, les Français ne pourront plus payer en liquide leurs achats ou prestations de plus de 1 000 euros. Ce plafond était auparavant fixé à 3 000 euros. Ce nouveau seuil concerne les transactions entre un particulier et un professionnel (commerçant, artisan, entrepreneur…) ou entre deux professionnels. Les paiements entre particuliers ne sont pas soumis à cette nouvelle réglementation. Le seuil autorisé pour les non-résidents, essentiellement les touristes, qui règlent leurs achats en liquide, a lui aussi diminué : il passe de 15 000 euros à… 10 000 euros.La raison de ce changement ? Tracfin, la cellule de lutte contre le blanchiment du ministère de l’économie, vise à limiter le lessivage d’argent sale. Vu les sommes évoquées, peu de Français devraient subir ce changement de réglementation, la part des achats en liquide baissant chaque année en France, au profit des règlements par carte bancaire.D’après la Fédération des banques françaises (FBF), les paiements par carte bancaire représentent 49,5 % des paiements en France, et leur part progresse plus vite que celle des autres moyens de paiements (espèces, chèques, virements ou prélèvements). En outre, le paiement en espèces concerne essentiellement les petits montants. D’après la Banque de France, le paiement moyen en liquide par Français se monte à 24,30 euros.Mesures complémentaires en vigueur le 1er janvier 2016Une deuxième mesure, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2016, concerne les particuliers qui effectuent des opérations de change de leurs euros contre des devises. À partir de l’an prochain, ils devront fournir une pièce d’identité à partir de 1 000 euros. Jusqu’à la fin de l’année, cette obligation est applicable sur les seules opérations de change de plus de 8 000 euros.Toujours dans le cadre de la lutte contre le blanchiment, les établissements bancaires devront, à partir du 1er janvier 2016, signaler à Tracfin toute personne qui effectue des dépôts ou retraits d’espèces supérieurs à 10 000 euros par mois.Marie Pellefigue Marlène Duretz Se faire livrer une blanquette par le voisin d’à côté ? C’est ce que proposent de nombreux sites de restauration entre particuliers.Mathilde, célibataire et cancre culinaire, s’est longtemps contentée du trio pizza-kebab-plat surgelé. Jusqu’à ce qu’elle découvre sur Internet que son voisin du 3e étage concoctait un poulet basquaise pour 6 euros.Parce que les voisins cordons-bleus foisonnent et que les cordons des bourses, eux, se resserrent, la restauration entre particuliers se développe sur la Toile. Le pionnier français du genre, Super-marmite.com, est né en 2010 et compte jusqu’à 4 000 cuisiniers. Rejoint depuis par Monvoisincuisine.fr, lancé en janvier, et plus récemment encore par Comuneat.fr. Des plates-formes pensées comme des réseaux sociaux, sortes de « Airbnb culinaire », qui mettent en relation cuisiniers amateurs et « gourmands » flemmards. Grâce à la géolocalisation, on peut choisir un fournisseur de petits plats près de chez soi (même si la livraison est possible). Ou opter pour une sélection par type de cuisine. Originaire des Pouilles, Andrea Acquaviva, contributeur de Monvoisincuisine.fr, propose les plats typiques de sa « mamma ». Orecchiette alla crudaiola (pâtes typiques de la région) et tiramisu, pour 33 euros à deux, livraison et commission (10 %) incluses. Un euro le cookie américain, 7 euros le couscous, 3 euros le lassi coco…Tester à grande échelle ses petits platsLes spécialités « exotiques » ont la cote. « A quoi bon chercher une quiche lorraine sur notre site alors que la cuisine comorienne ou végétalienne vous tend les bras ? », affirme Anouck Talban, cofondatrice de Monvoisincuisine.fr. Chez le voisin, on va chercher « une cuisine généreuse et alternative, alliée au plaisir de la rencontre ».Lire aussi :Les réseaux sociaux de voisins tissent leur toileQui est derrière les fourneaux ? Les femmes au foyer, en quête d’un revenu complémentaire, constituent l’essentiel des contributeurs de Monvoisincuisine.fr. La rémunération se fait parfois par le biais d’une interface de paiement en ligne, le plus souvent de la main à la main. Le flou fiscal entourant la restauration collaborative met du beurre dans les épinards.« Il arrive même que nos marmitons proposent des plats gratuits », constate Olivier Desmoulin, le cocréateur de Super-marmite.com. A l’ère de « Top Chef », « MasterChef » et autres « Meilleur pâtissier », de nombreux cuisiniers en herbe utilisent ces sites pour tester à grande échelle leurs petits plats avant une reconversion professionnelle. « C’est un peu le LinkedIn des jeunes qui sortent des écoles de cuisine », observe l’un des cinq cofondateurs du balbutiant Mycookr.com, Guillaume Sauvage-Combat.Miracle de l’économie collaborative, on mange les plats du voisin sans rien savoir de l’hygiène de sa cuisine ni de son frigoOutre exceller aux fourneaux, il faut aussi gagner la confiance du « chaland ». Miracle de l’économie collaborative, on mange les plats du voisin sans rien savoir de l’hygiène de sa cuisine ni de son frigo. Si Comuneat.fr dit tester, de façon aléatoire, les plats de ses cuisiniers, la plupart des sites ont tout simplement une charte de qualité. Qui prône plats faits maison et produits frais… sans autre garantie.Les notes et les commentaires des utilisateurs font le reste. Baleke, qui officie sur Super-marmite.com, est crédité d’un 9,73/10. « La bonne cuisine commence par la bonne hygiène, je lave tous les produits à l’eau vinaigrée, assure -t-il. Mais, surtout, je cuisine léger, avec goût. »« La cuisine va bien au-delà de la transaction entre voisins, estime M. Sauvage-Combat. Goûter le plat de quelqu’un, c’est prendre quelque chose de lui. » Si dormir dans le lit d’un particulier est devenu un réflexe, manger ce qu’il cuisine pourrait aussi s’imposer.Marlène DuretzJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.08.2015 à 17h43 • Mis à jour le30.08.2015 à 18h34 | Bastien Bonnefous Manuel Valls a mouillé la chemise, au propre comme au figuré. Le premier ministre, une heure durant et la chemise blanche trempée de sueur, a livré dimanche 30 août un discours de clôture de l’université d’été du PS à La Rochelle dont la nouveauté n’était pas dans des annonces particulières – il n’y en a eu aucune – mais dans sa tonalité.A moins de deux ans de la présidentielle, Manuel Valls ne s’adresse plus aux socialistes comme les mois précédents lorsqu’il s’agissait de débattre avec les défenseurs d’une autre politique au sein de son propre parti. Le combat idéologique avec les « frondeurs » ou avec les anciens ministres Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, ne semble plus avoir, à ses yeux, de raison d’être car jusqu’en 2017, la ligne de la gauche au pouvoir sera la sienne, explique-t-il en creux.Sa fermeté et son assurance sont dictées par la « fragmentation » qui traverse selon lui l’ensemble de la classe politique française. « Dans la période que nous traversons, ceux qui gouvernent doivent être forts et tenir bon sinon les Français seront de plus en plus inquiets », confiait Manuel Valls au Monde, samedi 29 août, la veille de son discours. « Nous, nous savons ce que nous sommes. Dans un monde d’incertitudes, d’instabilités, où tout change si vite, nous devons être forts », a-t-il répété à la tribune dimanche.Lire aussi :A La Rochelle, Manuel Valls appelle à l’union avec les écologistes pour les régionalesContre le « bloc réactionnaire »Devant les militants socialistes, il a fustigé, à plusieurs reprises, l’absence de « cohérence » de l’opposition, pour mieux insister sur « la constance » de son gouvernement. Sur la politique migratoire, les réformes économiques ou l’école, la droite est « incohérente », affirme Manuel Valls, renvoyant ses différents responsables – Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire – à leurs divergences.Si la droite est désorganisée, le premier ministre estime en revanche que l’expansion politique et idéologique de l’extrême-droite continue. Evoquant sans citer leurs noms les cas récents du chef d’entreprise Charles Beigbeder qui a déclaré qu’« il n’hésitera pas à voter pour le FN », de l’économiste Jacques Sapir qui « appelle à la constitution d’un front anti-euro », et l’invitation de Marion Maréchal-Le Pen par le diocèse du Var, Manuel Valls a décrit la constitution d’un « bloc réactionnaire » et « le risque d’un désastre national ». Pas de réforme fiscalePas question pour le chef du gouvernement que face aux divisions de l’opposition ou au danger de l’extrême-droite, le PS se perde encore pendant deux ans dans ses débats internes. Alors Manuel Valls enfonce. Sur l’économie, « nous continuerons à réformer », assène-t-il, estimant que « la stabilité est le socle de la confiance » et « les zigzags, les sables mouvants de la défiance ». Pas de remise en cause du CICE ou du pacte de responsabilité. Pas de réforme fiscale non plus comme celle souhaitée par l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault qui vient d’écrire un livre sur le sujet. « La réforme fiscale n’est pas dans les tribunes de presse ou les écrits, elle est appliquée », affirme-t-il, citant la baisse des impôts en 2016 – sans chiffrer celle-ci – et la mise en place du prélèvement à la source.Lire :Jean-Marc Ayrault : « Le temps de la réforme fiscale est venu »Lire aussi :Les baisses d’impôt seront inscrites dans la loi de finances de 2016, assure VallsManuel Valls confirme même la préparation d’une réforme du marché du travail pour simplifier « un code du travail si complexe qu’il en est devenu inefficace ». Le sujet est un chiffon rouge pour l’aile gauche du PS et l’annonce provoque quelques sifflets dans la salle. Ce seront les seuls du discours avec ceux qui fusent quand le premier ministre prononce le nom d’Emmanuel Macron. Le ministre de l’économie a été la cible des socialistes pendant le week-end après ses allusions critiques contre les 35 heures. « Il n’est pas question de revenir sur la durée légale du temps de travail, ce débat est clos. Ce qui m’intéresse, ce n’est pas le passé, c’est l’avenir », déclare Manuel Valls après avoir fait taire les sifflets. Le « drame humain » des migrantsLa seule évolution dans le discours du premier ministre est intervenue finalement à propos de la crise des migrants en Europe. Jusqu’à présent, l’ancien ministre de l’intérieur insistait fortement sur la « fermeté » à opposer à « l’immigration économique irrégulière ». A La Rochelle et avant un déplacement lundi à Calais, il a davantage mis l’accent sur « le drame humain » provoquée par l’afflux de réfugiés. « Ceux qui fuient la guerre, les persécutions, la torture, les oppressions, doivent être accueillis », a-t-il déclaré, appelant à une réponse européenne globale.Par sa défense de l’action gouvernementale et ses attaques contre l’opposition, le discours du premier ministre avait des accents de campagne électorale, à quatre mois des régionales et moins de deux ans de la présidentielle. Manuel Valls a l’intention de profiter de la période de recomposition politique à gauche pour « évoluer, bousculer certains de nos tabous, penser l’avenir pour le façonner ».Un travail mis au service de François Hollande qui est « en train d’accomplir ce défi immense, de réinventer [la gauche] au pouvoir ». Un travail qui pourrait aussi servir ses propres intérêts, si jamais le président de la République ne se représentait finalement pas en 2017. Selon un sondage Ifop pour le JDD, Manuel Valls reste le meilleur candidat pour le PS à la présidentielle : il obtient 35 % d’opinions favorables chez les sympathisants de gauche contre 22 % pour François Hollande. Et chez les sympathisants socialistes, son score augmente encore (45 % contre 30 %).Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Lemarié Nathalie Kosciusko-Morizet a effectué sa rentrée, dimanche 30 août, à Paris, en organisant une journée de réflexion placée sous le thème de la « liberté ». Une manière pour la députée de l’Essonne d’investir le débat d’idées, avant sa probable candidature à la primaire de la droite pour la présidentielle de 2017. Celle qui fait figure de modérée au sein de son parti se prépare à concourir à ce scrutin, prévu en novembre 2016, estimant qu’elle est la seule à défendre « la modernité » à droite. « Je vous ai réunis pour travailler à une nouvelle génération d’idées (…) Nous devons nous mobiliser », a-t-elle déclaré devant près de 200 personnes, dont des économistes, des chercheurs ou des militants associatifs.Proposant d’ « inventer une nouvelle offre politique », la vice-présidente des Républicains (LR) s’est clairement démarquée des discours droitiers de son parti. Estimant que son parti est trop focalisé sur la question de l’islam, l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy a jugé que son camp ne devait pas courir après le Front national sur cette question, comme sur celle de l’immigration. « Aujourd’hui, la seule réponse que l’on semble capable de donner au délitement national, c’est le repli identitaire, comme si l’identité française, qui est complexe et riche, pouvait être réduite à une seule de ses multiples sources », s’est-elle indignée, en s’inquiétant de « la montée des extrêmes » en France et en Europe. « Il faut lutter contre les forces réactionnaires qui nous tentent », a-t-elle insisté.Lire l'entretien :NKM : « Ne tombons pas dans une régression identitaire »Lors de sa rentrée, NKM se démarque de l'aile droite de LR en mettant en garde contre un "repli identitaire" http://t.co/hCVoS60OtU— AlexLemarie (@Alexandre Lemarié)require(["twitter/widgets"]); « Pensée réactionnaire »Pour NKM, pas question de surfer sur l’islamophobie :«  Des mouvements conservateurs, voire réactionnaires sont à l’œuvre. Ils s’appuient largement sur les inquiétudes légitimes nées de l’émergence du fondamentalisme islamique. Mais on ne combat pas l’agression par la régression, le djihad par l’esprit de croisade. (...) N’organisons pas la guerre des religions. »Disant se « battre » contre « le nouveau pessimisme de la droite », qui prône « le repli sur soi, sur ses intérêts, sur son identité menacée », l’ex-candidate à la mairie de Paris a dénoncé la « pensée réactionnaire » de certains intellectuels, citant Michel Houellebecq et Eric Zemmour. Avant de souligner : « Jamais je n’arrêterai le combat contre l’extrême droite et contre ses idées (…) Je ne crois pas que la haine, l’invective, le ressentiment soient des solutions aux problèmes de la France. »Un discours à l’opposé de la ligne de Nicolas Sarkozy, qui préconise des mesures de fermeté sur les sujets régaliens et identitaires pour concurrencer le FN. Le message est limpide : l’ancienne porte-parole de M. Sarkozy veut défendre ses convictions en toute liberté et ne pas lier son avenir politique à celui de l’ancien chef de l’Etat. « Elle a compris qu’elle devait reprendre son indépendance pour exister », observe un ex-ministre. « Je revendique une liberté de ton et de pensée (...) Je ne veux pas que l’on fasse campagne en 2017 avec des idées mortes, qui ne répondent plus aux enjeux actuels », avait-elle déjà déclaré dans un entretien au Monde publié samedi, en assumant d’avoir des « nuances » avec M. Sarkozy.Lire aussi :Grèce, immigration, Libye... ce que propose Nicolas SarkozyLors de sa journée de rentrée, NKM a d’ailleurs choisi de se concentrer sur les questions économiques et d’emploi. Sa journée de rentrée a été rythmée par trois séquences : une première table ronde s’est tenue sur la nécessité de baisser les charges des entreprises pour relancer l’économie, une autre sur le thème de la fin du salariat comme modèle de référence et la dernière partie a été consacrée à des témoignages de « femmes libres ».L’occasion pour l’ex-candidate à la mairie de Paris de répéter sa proposition de baisser les charges sur les entreprises à hauteur de 100 milliards d’euros, dès 2017, dans l’espoir de créer un choc de compétitivité. Pas question, selon elle, de se contenter de formuler des promesses sur les « vieilles lunes de la droite », en citant la suppression de l’ISF, la fin des 35 heures ou la baisse des charges. Dimanche, NKM a bien posé la première pierre de sa probable candidature à la primaire.Lire aussi :Primaire à droite : la bataille de l’argentAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.08.2015 à 16h30 • Mis à jour le30.08.2015 à 19h29 Bordeaux a obtenu son premier succès de la saison en Ligue 1 contre Nantes (2-0), réduit à dix en seconde période, dimanche lors de la 4e journée.Moins de trois jours après leur qualification compliquée obtenue au Kazakhstan en Europa League, les hommes de Sagnol ont montré de belles dispositions et s’éloignent du même coup de la zone dangereuse (10e).Tout le contraire des Canaris, étonnamment amorphes dans la touffeur aquitaine au point que l’on s’est un temps demandé quelle équipe avait fait le long déplacement aux portes de la Chine cette semaine.Hormis une tentative de Sigthorsson un peu trop excentré d’entrée et une frappe dangereuse signée Audel bien sortie par Carrasso (53e), de retour après son entorse de la cheville, la partition des hommes de Der Zakarian a été plutôt inquiétante.De quoi aider les Girondins dans leur opération reconquête, de points et de confiance. Plus entreprenants que face à Reims, leur domination outrancière a longtemps été stérile mais leur abnégation justement récompensée avant la pause.Khazri rate une panenka mais se rattrapeLe détonateur aurait dû être Khazri à la 39e minute. Il l’a été, mais dans les interminables arrêts de jeu du premier acte, dus aux fumigènes lancés par les supporteurs du virage sud. Cinq minutes plus tôt, le Franco-Tunisien manqua complétement sa panenka sur un penalty obtenu par Maurice-Belay, accroché par Djidji (38e).Mais Khazri n’a pas eu le temps de douter car après une combinaison avec Crivelli, il gagnait cette fois son duel avec le portier nantais, qui encaissait son premier but de la saison (1-0, 45e+3).Les Nantais ont semblé se réveiller au retour des vestiaires, jusqu’à l’expulsion de Lenjani (50e) pour une semelle sur Chantôme qui changea les plans tactiques des visiteurs, tout près de concéder un deuxième but suite à un corner de Khazri, dévié de la tête par Saivet et repoussé par Riou. Mais la tête de Yambéré ne trouvait que la transversale (58e).Ce n’était que partie remise pour les Bordelais qui, après plusieurs essais, arrivaient enfin à doubler l’écart par leur seule et unique recrue jusque-là, le Serbe Milan Gagic, d’une frappe des 20 mètres imparables (2-0, 87e).Bastia réduit à neufL’AS Saint-Etienne, elle aussi qualifiée sans briller en coupe d’Europe, s’est imposée (2-1), au stade Geoffroy-Guichard aux dépens d’une équipe de Bastia frustrée, réduite à neuf.Dès la troisième minute, Alexander Djiku, emporté par son élan, s’était rendu coupable d’un jeu dangereux sur Fabien Lemoine, lequel a néanmoins pu reprendre le jeu rapidement. C’est la seconde fois consécutive en championnat que les Verts se retrouvent en supériorité numérique rapidement. A Lorient (1-0), c’est le gardien Benjamin Lecomte qui avait été exclu dès la première minute.L’arbitre Antony Gautier devait exclure ensuite François Kamano en seconde période après un choc avec le gardien Stéphane Ruffier qui a, lui aussi, repris le jeu très vite (72e) : le troisième carton rouge de Bastia cette saison, déjà.Les Verts ont enchaîné un troisième succès consécutif, le second en Ligue 1 où ils pointent au huitième rang (7 points), devancés à la différence de buts par Bastia. L’attaque stéphanoise peu convaincanteLe défenseur central et capitaine Loïc Perrin a donné l’avantage à son équipe en reprenant un corner, peu évident, qu’il avait obtenu après un premier tir sur la barre de Romain Hamouma (21e).Le meneur de jeu Valentin Eysseric, prêté par Nice le 17 août et dont c’était le troisième match avec l’ASSE, a porté le score à 2-1 d’un tir lointain.Entretemps, le Sporting avait égalisé par Gaël Danic qui profitait d’une mésentente entre Lemoine et Kevin Théophile-Catherine (41e) concrétisant une bonne fin de première période avec une occasion de Yannick Cahuzac et une autre de Floyd Ayité.Malgré cette victoire, l’AS Saint-Etienne, qui espère faire signer dans les prochaines heures l’avant-centre slovène Robert Beric (Rapid Vienne), présent dans les tribunes dimanche, n’a, une nouvelle fois, guère brillé par son attaque (4 tirs cadrés sur 20) malgré une nette possession du ballon (64,3 %) et sa supériorité numérique.Eysseric, Nolan Roux, Jean-Christophe Bahebeck ont tour à tour échoué dans leur tentative alors qu’un tir lointain de Benoît Assou-Ekotto passait de peu à côté et la seconde période n’a pas du tout été convaincante dans l’animation offensive avec un seul tir probant de Roux, détourné par Jesper Hansen dans les arrêts de jeu.L’attaquant prêté par le Paris Saint-Germain Jean-Christophe Bahebeck a dû sortir à la mi-temps, victime d’une « baisse de tension », a indiqué le club stéphanois à l’AFP. La rencontre s’est disputée à partir de 14H00 par une température caniculaire de 35 degrés. Bastien Bonnefous La nomination du nouveau ministre de l’emploi devrait intervenir en début de semaine. Selon nos informations, ce remaniement attendu depuis l’annonce du départ du gouvernement de François Rebsamen, redevenu maire de Dijon, est prévu dans la journée du lundi 31 août ou du mardi 1er septembre.Lire aussi :Départ de Rebsamen : dernier couac avant les vacances« Il doit être acté avant le conseil des ministres de mercredi », a expliqué au Monde une source gouvernementale. Ce remaniement devrait être a minima, consistant à remplacer poste pour poste M. Rebsamen. François Hollande et Manuel Valls ont donc décidé pour l’instant de ne pas profiter de la crise en cours chez les écologistes pour procéder à un remaniement de plus grande envergure à quatre mois des élections régionales.Plusieurs profils envisageablesPour succéder à M. Rebsamen Rue de Grenelle, plusieurs profils sont envisageables. François Hollande peut vouloir faire le choix de la tranquillité et nommer à nouveau un fidèle parmi les fidèles, comme Stéphane Le Foll – ce qui serait de surcroît une façon de l’exfiltrer du ministère de l’agriculture, où la crise des éleveurs lui fait traverser une mauvaise passe.Mais M. Hollande peut aussi vouloir saisir l’occasion d’envoyer un signal fort à sa majorité en choisissant une figure incarnant un infléchissement de la politique économique. Dans ce cas, un profil comme celui du député « frondeur » Jean-Marc Germain, ancien directeur de cabinet de Martine Aubry et mari d’Anne Hidalgo, permettrait sans doute de resserrer les rangs à quelques semaines des élections régionales.Lire aussi :François Rebsamen démissionne : son successeur reste à trouverBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.08.2015 à 12h15 • Mis à jour le30.08.2015 à 15h21 Le neurologue Oliver Sacks, auteur du succès planétaire L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau, est mort dimanche chez lui à New York des suites d’un cancer, selon son assistante citée par le New York Times. Il avait 82 ans.Le médecin britannique avait révélé en février dans une tribune dans le New York Times intitulée « Ma propre vie » qu’il souffrait d’un cancer en phase terminale. « Il y a un mois, je me sentais en bonne santé, en très bonne santé, même, écrivait le médecin âgé de 81 ans dans le quotidien américain. Mais ma chance a tourné. Il y a quelques semaines, j’ai appris que les métastases s’étaient multipliées dans mon foie. »Il y a neuf ans, Oliver Sacks avait été soigné pour une forme rare de mélanome qui lui avait fait perdre l’usage d’un œil. « Je suis reconnaissant d’avoir pu vivre neuf ans en bonne santé depuis que le premier diagnostic a été établi, mais maintenant je vois la mort en face », expliquait-il avant de développer sa philosophie de vie. Avec sérénité, il expliquait se sentir « intensément vivant ». « Je dois maintenant choisir comment vivre les mois qu’il me reste. Je veux vivre de la façon la plus riche, la plus profonde, la plus prolifique qui soit », assurait-il.Lire aussi : Oliver Sacks, le voyant Oliver Sacks a passé la plus grande partie de sa vie à étudier des patients souffrant de troubles neurologiques, notamment l’autisme et le syndrome de Tourette.Il s’est fait connaître en 1973 avec son livre L’Eveil, dans lequel il exposait le cas de patients qui souffraient d’« encéphalite léthargique », une forme de « maladie du sommeil » dont le neurologue les sortait grâce à un médicament. Son livre a ensuite été adapté au cinéma en 1990 avec Robin Williams et Robert DeNiro.Mais c’est sans doute L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau qui lui a valu son plus grand succès de librairie. Il y décrivait les affections les plus singulières qu’il avait rencontrées chez ses patients.Lire aussi :La maladie de ceux qui ne reconnaissent pas les visages William Audureau Ne fouillez pas dans votre mémoire, vous ne l’y trouverez pas. Sous ses faux airs de héros des années 1980, Shovel Knight est né il a tout juste un an, en juin 2014. Il figure pourtant désormais dans la collection des figurines interactives de Nintendo, les Amiibo, aux côtés de personnages aussi emblématiques que Mario, Donkey Kong ou Sonic. Le petit chevalier à la pelle est pourtant un pur produit de l’écosystème du jeu vidéo des années 2010. Son conte de fée débute le 13 mars 2013 sur Kickstarter, la plate-forme de financement collaboratif lancée tout juste un an plus tôt.Hommages rétroLe jeune studio Yacht Club Games, composé de six vétérans, y présente son projet comme « une lettre d’amour révolutionnaire aux jeux des années 1980 ». Et cite comme références Megaman, un jeu de tir et de saut mettant en scène un adorable robot bleu, et Castlevania, un jeu d’exploration dans le manoir de Dracula. Celui-ci ne coûte pas très cher à concevoir : 75 000 dollars. Il en obtiendra le quadruple, grâce à la mobilisation de quinze mille internautes.Le titre met en scène un chevalier bleu équipé d’une pelle, grâce à laquelle il se bat, creuse pour dégotter des trésors, ou encore rebondit comme s’il s’agissait d’un ressort. Son esthétique rappelle immédiatement l’époque des premières consoles Nintendo et Sega, jusqu’à sa musique, son interface et ses graphismes, qui feignent de respecter les limites d’alors.Une ascension fulguranteA sa sortie, la presse spécialisée s’emballe : « Shovel Knight est de très loin le plus authentique jeu rétro jamais fait », s’enthousiasme Polygon. « Un amalgame intelligent, attentif et bien fait d’une cascade de classiques de la NES », rebondit IGN. « N’importe quelle personne ayant grandi avec les jeux vidéo des années 1980, en particulier ceux sortis sur NES, aura du mal à rester insensible face à tout l’amour prodigué par Shovel Knight », corrobore Gamekult. En une semaine seulement, il s’écoule à 75 000 copies, réparties à parts égales entre Wii U, 3DS et PC. Sa note moyenne, qui était déjà de 85/100 sur l’agrégateur Metacritic, monte à 90 sur les consoles Nintendo. A la fin de l’année 2014, il remporte le prix du meilleur jeu indépendant aux premiers Game Awards, une émission américaine visionnée un million de fois sur YouTube.Désormais jeu emblématique de la nouvelle scène indépendante, il est adapté en 2015 sur consoles Sony, la PlayStation 4 et PlayStation Vita, et fort de 700 000 ventes depuis son lancement, Shovel Knight sera même édité en version physique, en octobre, sur 3DS, PlayStation 4 et Wii U, privilège des jeux indépendants à succès, comme Minecraft avant lui. Paradoxe d’un chevalier qui, à force de creuser, n’en finit pas de monter.Lire : La pelle dans les jeux vidéo, plus qu'une arme, un art de vivreMais le cavalier à la bêche brûle les étapes. Depuis que Nintendo a dévoilé un Amiibo – une figurine connectée – à l’effigie du chevalier bleu, Shovel Knight ne combat plus dans la même catégorie que les autres jeux indépendants. Depuis leur lancement fin 2014, les figurines se sont écoulées à 14 millions d’unités dans le monde.Lire aussi :A quoi servent les Amiibo, figurines lancées par Nintendo ?Yacht Club annonce d’ores et déjà d’autres jeux maison, ainsi qu’une compatibilité – encore à définir – avec plusieurs titres du constructeur. L’annonce n’a pas fait que des heureux, notamment parmi les fans du studio, qui voient cette figurine interactive à 13 € comme un moyen de faire payer comptant des modes de jeu additionnels qui auraient pu être moins chers.« Utiliser la marque pour des jeux barjots »Evoquant sur son site son avenir, le studio Yacht Games s’ouvre à de folles perspectives.« Nous adorons tous Shovel Knight, mais nous avons des millions d’idées. Ce serait amusant d’emmener la série sur la même route que certains grands jeux et créer un Super Shovel Knight ou un Shovel Knight 64. Nous pourrions aussi utiliser la marque pour d’autres genres de jeux cinglés (qui a dit Shovel Kart ?). »Dont acte : depuis ce jeudi 27 août, il est à l’affiche de Runbow, un jeu de plate-forme collégial sorti en dématérialisé sur Wii U. Il est entièrement peuplé de héros de jeux indépendants, comme Juan, le lutteur mexicain de Guacamelee, Rusty, le robot mineur de SteamWorld Dig. Pour peu qu’il apparaisse dans un futur Super Smash Bros., au milieu de Sonic, Mario, Megaman et Pacman, Shovel Knight croisera bientôt la pelle dans la cour des grands.William AudureauJournaliste au Monde 28.08.2015 à 16h47 • Mis à jour le28.08.2015 à 17h46 Noel Biderman, le PDG du groupe canadien Avid Life Media, qui édite notamment le site de rencontres adultères Ashley Madison – victime d’un piratage massif qui a abouti à la publication de sa base de données de clients –, a présenté sa démission vendredi 28 août. Son remplaçant n’a pas encore été nommé.Le piratage avait provoqué un scandale à grande échelle, impliquant plusieurs millions d’internautes – la liste complète compte 37 millions d’adresses e-mail, mais près de la moitié correspondraient à de faux profils. Diverses enquêtes sont en cours, aux Etats-Unis où l’armée s’intéresse à quelques milliers de comptes créés avec des adresses e-mail militaires (l’infidélité est sévèrement sanctionnée par le code de conduite de l’armée américaine), et au Canada, où deux suicides pourraient être liés à la publication de la liste d’utilisateurs.De faux profils fémininsLes différents documents publiés par le ou les pirates ont également apporté des informations peu reluisantes pour l’entreprise et son mode de fonctionnement. L’analyse de la base de données montre notamment que les utilisateurs du site étaient essentiellement des hommes – seuls quelques milliers de femmes utilisaient effectivement le service. Parmi les 5 millions de profils féminins, seuls 1 500 ont vérifié leurs messages internes, contre plus de 20 millions de profils masculins. De même, seuls 2 400 profils féminins ont utilisé au moins une fois la messagerie instantanée du site, contre 11 millions de profils masculins s’y étant connectés.Le site avait déjà été accusé de publier de faux profils d’utilisatrices pour attirer des clients masculins – qui devaient payer pour le service. En 2012, une ancienne employée, recrutée pour créer un millier de faux profils féminins pour la version brésilienne du site en quelques semaines, avait porté plainte contre Ashley Madison pour des blessures liées au stress professionnel.Sans nier formellement qu’elle avait créé de faux profils, l’entreprise avait affirmé que ces affirmations étaient sans lien avec le fond du dossier, et porté plainte à son tour pour diffamation, affirmant que la salariée avait tenté de lui extorquer une forte somme d’argent. La plaignante avait finalement été déboutée.Lire aussi :Piratage : derrière Ashley Madison, un groupe à la réputation sulfureuseDes données jamais effacéesLes pirates accusaient également Ashley Madison de ne pas supprimer totalement les informations sur ses utilisateurs qui avaient opté pour une option, payante, de suppression de leurs données personnelles. Les fichiers mis en ligne tendent à prouver que certaines informations (adresse e-mail, coordonnées bancaires) étaient toujours conservées par l’entreprise, même lorsque les clients avaient payé pour que leur compte soit totalement effacé. Ce service sous forme d’option avait rapporté à l’entreprise un million de dollars canadiens en 2014.L’enquête sur le piratage est menée par la police de Toronto, en collaboration avec le FBI américain. Avid Life Media a offert une prime de 360 000 euros pour toute information pouvant conduire à l’arrestation du ou des auteurs, qui se présentent sous le nom du groupe « The Impact Team » et affirme avoir piraté le site pour dénoncer les pratiques du site et de ses utilisateurs – le groupe a également publié des courriels embarrassants de Noel Biderman.The Impact Team avait révélé avoir dérobé les fichiers en juillet, et posé un ultimatum à Avid Life Media, sommée de fermer Ashley Madison et un autre de ses sites, Established Men. Ce dernier site propose sur sa page d’accueil des rencontres entre « des femmes séduisantes et des hommes qui ont réussi » – de la prostitution déguisée, dénonçaient les pirates.Lire aussi :Le piratage du site Ashley Madison et la question de la « moralité » des hackeursL’entreprise dans la tourmenteNon cotée, Avid Life Media envisageait en avril une entrée en Bourse pour lever 180 millions d’euros afin de se développer, notamment en Asie. Avec ses services principalement utilisés en Amérique du Nord, le groupe avançait 105 millions d’euros de chiffre d’affaires, et visait une valorisation d’un milliard de dollars – 900 millions d’euros.Mais toute levée de fonds semble désormais plus qu’improbable. Au moins cinq plaintes ont d’ores et déjà été déposées pour négligence contre le groupe, dont quatre aux Etats-Unis, et il est probable qu’au moins l’une d’entre elles se transforme en une coûteuse action de groupe. Si les documents publiés par les pirates montrent que la société avait pris des mesures de sécurité informatique de base pour protéger les données de ses utilisateurs, des échanges de courriels rendus publics montrent également que l’existence de failles de sécurité avait bien été signalée en interne. Mais leur colmatage n’avait pas été considéré comme prioritaire.Lire aussi :Piratage d’Ashley Madison : qui sont les vraies victimes ? Pierre Le Hir Sur les trente-trois pays les plus menacés par le manque d’eau à l’horizon 2040, quatorze sont situés au Moyen-Orient, ce qui risque d’aggraver l’instabilité de cette région. C’est ce que fait apparaître une étude du World Resources Institute (WRI), un centre de recherche américain sur les questions environnementales.Les experts ont combiné modèles climatiques (températures et précipitations) et scénarios de développement socio-économique (croissance démographique, urbanisation, émergence de classes moyennes…). Ils ont ainsi établi le classement des pays de la planète les plus vulnérables, au cours des vingt-cinq prochaines années, au « stress hydrique », celui-ci étant défini par une disponibilité en eau inférieure à 1 700 m3 par an et par habitant. Mauvaise gestion chronique des nappesEn tête arrivent le Bahreïn, le Koweït, le Qatar, les Emirats arabes unis, la Palestine et Israël, avec un indice de stress maximal, suivis de l’Arabie saoudite, du sultanat d’Oman et du Liban. « La région, sans doute déjà la moins sécurisée du monde pour l’accès à l’eau, est confrontée à des défis exceptionnels dans un avenir prévisible », écrivent, dans un article publié mercredi 26 août sur le site du WRI, trois responsables du programme sur l’eau, Andrew Maddocks, Robert-Samuel Young et Paul Reig.En regard des conflits qui déchirent le Moyen-Orient, la question de l’eau peut sembler « secondaire », ajoutent-ils. Mais, observent les auteurs, la sécheresse inédite qui a frappé la Syrie entre 2006 et 2010, conjuguée à la « mauvaise gestion chronique » des nappes phréatiques, a « forcé 1,5 million de personnes, principalement des paysans et des éleveurs, à quitter leurs terres et à migrer vers les zones urbaines ». Ce qui a « amplifié la déstabilisation générale de la Syrie » et « probablement contribué aux troubles qui ont alimenté la guerre civile ».Lire aussi :Le climat et la guerreEntreprises vulnérablesD’autres pays, en particulier le Chili, la Namibie et le Botswana, devraient voir leur niveau de stress hydrique augmenter à un rythme particulièrement élevé, du fait de la hausse des températures et de la baisse des précipitations. Ce qui « pourrait rendre plus vulnérable leurs entreprises, leurs exploitations agricoles et leurs communautés ».Moins exposées à une pénurie d’eau extrême, les grandes puissances, Etats-Unis, Chine ou Inde, ne sont pas pour autant à l’abri, selon les prévisions de l’institut américain. Dans ces trois pays, « le haut niveau de stress hydrique devrait rester à peu près constant d’ici à 2040 ». Mais certaines régions, comme le sud-ouest des Etats-Unis et la province chinoise de Ningxia, dans le nord du pays, pourraient voir leur manque de disponibilité en eau croître « de 40 % à 70 % ».Les auteurs reconnaissent que leurs projections sont entachées d’« incertitudes ». Aussi les présentent-ils comme « un avenir possible de l’offre et de la demande en eau ». Elles sont destinées, écrivent-ils, à « aider les organisations, les entreprises et les institutions financières internationales à prendre des mesures pour atténuer les risques ».Pierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.08.2015 à 15h59 | Salvatore Aloïse (Rome, correspondance) Jusqu’ici, ils n’étaient connus qu’à travers un chiffre et une date : les 49 cadavres du 15 août. Un parmi les nombreux naufrages de cet été, le long de la route des migrants, dans le canal de Sicile. Mais ce chiffre commence à « parler » : on sait à présent comment certains de ces hommes, enfermés dans la cale de l’embarcation qui devait les mener vers l’Italie, ont passé les derniers moments de leur vie.L’un écrivait une chanson de rap, un autre écoutait de la musique sur son iPod, avec ses écouteurs. Il y avait celui qui avait apporté avec lui un sachet d’aspirine. Parmi les objets retrouvés, en vrac : des dinars libyens, un téléphone portable de fabrication chinoise, un collier en cuir, un porte-monnaie vide… La Repubblica a publié, jeudi 27 août, les photos des pièces à conviction à la disposition de la police criminelle de Catane, en Sicile, qui mène l’enquête pour « homicides ».Ces hommes venaient du Bangladesh, du Pakistan, de la Côte d’Ivoire… Grâce aux témoignages des survivants, les policiers savent désormais qu’ils ont tenté de remonter à l’air libre pour échapper aux fumées rejetées par le moteur. Mais ils ont été roués de coups à chaque tentative de sortir de cette soute de six mètres sur quatre, d’une hauteur d’à peine 1,2 m, où l’on ne pouvait tenir qu’allongé. Parmi les pièces à conviction, un policier qui, avant, enquêtait sur les morts le long des rues de Catane, et qui aujourd’hui s’occupe des cadavres trouvés en mer, a toujours entre les mains la n° 15, racontent les deux journalistes du quotidien romain. Il s’agit de paroles de rap, dédiés à « Gazelle », le titre de la chanson. « C’est l’histoire tragique d’une jeune fille qui s’appelle Gazelle », écrit-il d’emblée. Sur le second feuillet, l’écriture devient presque incompréhensible. D’une « beauté sublime », Gazelle « aime la vie malgré l’enfer où elle est tombée » – une histoire d’hommes qui ont abusé d’elle et l’ont abandonnée. L’agent ne cesse de retourner à la cellule frigorifiée du navire où se trouvent les dépouilles des 49 morts du 15 août. Mais il n’a pas encore réussi à trouver celui qui, parmi eux, était le rappeur probablement amoureux, comme « Gazelle », de la vie.Salvatore Aloïse (Rome, correspondance)Journaliste au Monde 28.08.2015 à 14h16 • Mis à jour le28.08.2015 à 14h21 Le tirage au sort des poules de l’Europa League s’est déroulé, vendredi 28 août à Monaco, lors d’une cérémonie présentée par le journaliste anglais Darren Tulett. Parmi les 48 clubs sélectionnés pour les phases de groupes de la compétition figurent quatre formations hexagonales : Bordeaux, Monaco, Marseille et Saint-Etienne.Pour cette édition, l’Union des associations européennes de football (UEFA) a instauré que les onzes Russes du Lokomotiv Moscou et du FC Krasnodar ne puissent pas rencontrer les Ukrainiens du FK Dnipro Dnipropetrovsk à ce stade du tournoi – l’autre club russe, le Rubin Kazan, étant de toute façon dans le même chapeau que ce dernier.Tirage clément pour l’Olympique de MarseilleLe club phocéen a hérité du groupe F. En raison de son classement UEFA, il se trouvait dans le 1er chapeau. Les hommes de Michel affronteront les Portugais de Braga, les Tchèques du Slovan Liberec et les Néerlandais du FC Groningue.L’AS Monaco hérite de TottenhamLe club de la Principauté, qui avait atteint les quarts de finale de la Ligue des champions la saison passée, sera opposé dans le groupe J aux Londonniens de Tottenham, aux Bruxellois d’Anderlecht et aux Azéris du FK Qarabag.Une poule relevée pour les VertsSaint-Etienne hérite d’un difficile groupe G. S’ils veulent se qualifier, les hommes de Christophe Galtier devront se défaire des Ukrainiens du FK Dnipro Dnipropetrovsk et des Italiens de la Lazio de Rome. Ils seront aussi opposés aux Norvégiens de Rosenborg.Les Girondins dans le viseur des Reds et de KazanDans le groupe B, les Bordelais devront se défaire des Anglais de Liverpool et des Russes du Rubin Kazan. Leur troisième adversaire est le club suisse de Sion. Alice Pfeiffer Cette bohème néolibérale, souvent caricaturale dans sa façon de s’habiller ou de manger, sait mieux que quiconque allier mode de vie alternatif et sens des affaires. A force d’entendre moquer leur chemise à carreaux et leur fixie (vélo à pignon fixe), leurs chips de kale et leur barbe, on pensait les hipsters en voie d’extinction. Mais ils semblent plus solides que l’air du temps qu’ils expirent.D’ailleurs, leur mode de vie et leurs codes stylistiques dépassent largement les frontières des quartiers dans lesquels ils ont émergé (3e arrondissement et Est parisien, Brooklyn à New York, Shoreditch à Londres, Kreuzberg et Prenzlauer Berg à Berlin, Södermalm à Stockholm). Ils s’installent même rive gauche à partir du 3 septembre.A la lisière de Saint-Germain-des-Prés, dernière enclave des intellectuels parisiens, Le Bon Marché (7e arrondissement), temple de la bourgeoisie depuis plus d’un siècle, s’aventure du côté bohème de la force en consacrant son exposition annuelle au quartier de Brooklyn qui, s’il était une ville, serait la cinquième des Etats-Unis en nombre d’habitants, juste derrière Chicago. On pourra donc s’offrir, rue de Sèvres, un tatouage assorti à une besace en cuir végétal ou grignoter un brookie, savant mélange de cookie et de brownie.Brooklyn, le berceauBanlieue très pauvre pendant la majeure partie du XXe siècle, Brooklyn a vu grandir les réalisateurs Woody Allen et Spike Lee et le rappeur Jay-Z. Elle a commencé, dans les années 1990, à attirer une population peu fortunée fuyant les loyers exorbitants de Manhattan, avant de devenir une destination de choix d’une jeunesse anticonformiste et créative.C’est ce qui a attiré l’attention du Bon Marché : l’émergence des hipsters, non pas comme tendance de mode, mais comme phénomène de société. « C’est une bohème urbaine, riche de son entraide, avec une volonté de production et de consommation alternatives, explique Lise Attia, directrice commerciale du Bon Marché, à l’initiative de l’exposition “Brooklyn Rive Gauche”. Notre clientèle est en quête d’authenticité, de créateurs investis et d’histoires qui ont du sens. »A Lire (édition abonnés) : Hipsters, la nostalgie du coolSi le terme « hipster » apparaît dans le milieu du jazz dans les années 1940 pour désigner une jeunesse avant-gardiste à l’élégance travaillée, il désigne aujourd’hui une attitude anticonformiste bien particulière, « hip » (« branchée »). Les hipsters baignent dans l’entrepreneuriat, achètent et vendent local et montent des microbusiness. Des adeptes du bio aux jeunes talents des nouvelles technologies, Brooklyn est aujourd’hui sur le point de concurrencer Silicon Alley, le quartier high-tech de Manhattan. « Une vraie communauté a vu le jour, désireuse de se détacher d’un monde hyperconnecté, déshumanisé – des artistes, des personnes qui ne rentraient pas dans le modèle du succès américain classique », analysent Daniel et Brenna Lewis, les fondateurs de Brooklyn Tailors. Cet atelier de confection consacré, à ses débuts, aux costumes sur mesure est lancé dans leur appartement, à Clinton Hill, en plein Brooklyn, en 2007. Cette année-là, 19 costumes sont vendus – 461 en 2014. La marque, que l’on pourra découvrir au Bon Marché, est vendue à travers le monde, notamment dans la chaîne de magasins de luxe Barneys.Un terreau fertile pour les entreprisesCette « pensée et ce mode de vie » se déclinent au travers de nombreux labels. Au Bon Marché, 150 marques seront présentes pour évoquer cette Amérique hipster protéiforme : on y trouve, côte à côte, de la vaisselle Fishs Eddy évoquant le mouvement Art & Crafts, des tissus Coral & Tusk, inspirés des Indiens d’Amérique, ou encore des vêtements de travail Save Khaki façon ruée vers l’or. Le tout généralement produit de façon locale, artisanale et transparente.« Les Ferrari et le champagne d’antan ont été remplacés par des tickets de métro, des vélos et des cappuccinos à emporter. » Douglas McWilliams, économisteCe mode de vie se révèle être un terreau fertile pour des entreprises alternatives qui, tout en conservant l’idéalisme des débuts, savent manier les grands principes de l’économie libérale. « J’aime les belles choses, j’aime pouvoir avoir une belle vie, ce n’est pas un tabou. Le monde de l’art, qui est aussi régi par l’argent, est loin d’être aussi honnête ! », fait remarquer Scott Campbell, le tatoueur invité par le grand magasin, qui travaille dans un studio à Williamsburg, au cœur de Brooklyn, et compte parmi ses clients Sting, Jennifer Aniston et Marc Jacobs. « Le tatouage, comme la culture alternative prônée par les hipsters, s’est démocratisé et attire, aujourd’hui, toutes les classes sociales, même les plus privilégiées. »Les prix de l’immobilier en témoignent : aujourd’hui, certains quartiers comme Dumbo dépassent largement le très huppé Upper East Side de Manhattan. A Williamsburg, autre quartier très prisé de Brooklyn, le futur magasin Apple, les boutiques J. Crew ou Sandro côtoient des commerces indépendants de plus en plus nombreux. Et les vedettes suivent le mouvement : la comédienne et réalisatrice Lena Dunham et l’actrice Sarah Jessica Parker viennent d’y emménager dans de luxueux appartements.Lire aussi :Etes-vous bobo ou hipster ?La culture hipster est devenue un phénomène commercial et sociologique mondial, qui impose de nouvelles règles dans les villes occidentales. Pour l’économiste Douglas McWilliams, ces hipsters ont hérité de la volonté des golden boys des années 1990 — mais s’expriment au travers de valeurs plus populaires, loin de l’ostentation, aujourd’hui jugée de mauvais goût. « Les Ferrari et le champagne d’antan ont été remplacés par des tickets de métro, des vélos et des cappuccinos à emporter », dit-il. Dans son dernier livre The Flat White Economy (Gerald Duckworth & Co Ltd, 256 pages, non traduit), M. McWilliams analyse le phénomène du jeune entrepreneur hipster en tant que pièce maîtresse d’une économie nouvelle et mondiale, de Shoreditch, à Londres, à Pigalle, à Paris, en passant par Tel-Aviv ou Lisbonne. Le succès du style hipster découle du fait « qu’il ne dépend pas d’un logo, contrairement aux années 1990, si clinquantes, il est donc reproductible à tous les niveaux de la mode », dit-il au sujet de la mode des jeans skinny et chemises bûcheron, disponibles chez Saint Laurent comme chez Carrefour. « On montre qu’on est dans le coup, non pas en s’offrant une pièce siglée, mais par notre habileté à suivre la course à la dernière excentricité. »Cette quête d’individualité calculée au millimètre près a souvent été le sujet de caricatures dans les capitales avisées. Dès 2012, Berlin organise des « Hipster Olympics », concours sportif qui s’amuse des modes hipster et propose des activités telles que les courses en sac en toile (le « Tote Bag » récupéré du shopping) ou le jeté de grosses lunettes.« La culture hipster a créé un mode de vie qui produit le contraire de ce qu’il promet : une quête d’uniformité mondiale plutôt que d’authenticité locale. » Pascal Monfort, spécialiste mode et luxeOutre-Manche, la chaîne de télévision Chanel 4 a créé la sitcom « Nathan Barley », qui caricature la population branchée de Shoreditch. En 2013, un article dans le New York Times, « How Hipsters Ruined Paris » (« comment les hipsters ont ruiné Paris »), dénonce un phénomène mondialisé, qui mettrait en péril toute culture de quartier. Sur les réseaux sociaux, des quiz grinçants essaient de donner des clés pour distinguer un djihadiste d’un hipster… Une des critiques les plus virulentes est résumée par Pascal Monfort, intervenant à HEC en mode et luxe, qui estime que « la culture hipster a créé un mode de vie qui produit le contraire de ce qu’il promet : une quête d’uniformité mondiale plutôt que d’authenticité locale ».Pourtant, selon Ismaël Jmili et Ines de Peretti, deux élèves d’Esmod Paris, le hipster est un segment marketing que personne ne peut plus ignorer : ils l’ont même étudié en cours. « Cela a une réalité commerciale. Et, si les branchés de la capitale sont fatigués, il ne faut pas oublier que la mode n’est pas qu’à Paris ! Cela a rebondi en province, plus branchée que jamais, grâce à l’arrivée de marques comme Asos – et a contribué à modifier les habitudes : désormais, les policiers ont le droit de porter la barbe et les tatouages ! »« Brooklyn Rive gauche », du 3 septembre au 17 octobre 2015 au Bon Marché, 24 rue de Sèvres, 75007 Paris.Lire aussi :A Madrid, l’église « hipster » de Saint-AntoineAlice PfeifferJournaliste au Monde Manon Rescan Après l’annonce par Jean-Vincent Placé de sa décision de quitter Europe Ecologie-Les Verts, précédé par François de Rugy, Daniel Boy, directeur de recherche au Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences Po), spécialiste de l’écologie politique, revient sur les racines de la crise que traverse le parti.L’écologie politique française a été traversée par de multiples crises au cours de son histoire. Que révèlent les nouvelles turbulences que connaît EELV ?Elles sont symboliques d’une chose qui n’est pas propre à l’écologie politique : la question des alliances et du pouvoir. Au tout début de leur existence, les écologistes, les Verts d’Antoine Waechter, avaient adopté la tactique du ni droite ni gauche. M. Waechter défendait alors l’idée que l’écologie n’était pas réductible aux partis politiques.La position était toutefois difficile à tenir car les adhérents du parti étaient, eux, clairement à gauche. De plus, un parti qui ne fait que 3 ou 4 % des suffrages n’obtient que très difficilement des élus. Parmi les concurrents de M. Waechter, Dominique Voynet et Yves Cochet se sont donc mis à défendre les alliances avec des partis de gauche dans le but de pouvoir avoir des élus. C’est ce qu’ils ont fait notamment en 1997 en négociant un programme avec le PS, et des circonscriptions. Les Verts ont alors obtenu des élus et une ministre : Dominique Voynet, chargée de l’environnement.Cette stratégie a tenu tout le temps de la gauche plurielle, jusqu’en 2002 [quand la droite revient au pouvoir]. En 2012, les écologistes [alors devenus Europe Ecologie-Les Verts] adoptent une stratégie similaire à celle de 1997 : un programme négocié très complet et un grand nombre de circonscriptions négociées au moment des élections législatives. Cela leur a permis d’obtenir de nombreux élus et surtout un groupe parlementaire. Jean-Vincent Placé, qui est l’artisan de tout cela, a auparavant négocié la même chose au moment des sénatoriales. Cécile Duflot entre également au gouvernement, au ministère du logement.Lire aussi :A EELV, on minimise la crise : « C’est l’opération des Pieds nickelés »A partir de quel moment cela a-t-il changé ?La bascule se produit avec l’arrivée de Manuel Valls à la tête du gouvernement [en mars 2014]. Cécile Duflot qui s’est plusieurs fois écharpée avec celui qui était jusque-là ministre de l’intérieur, notamment sur la question des Roms, décide seule de quitter le gouvernement, estimant que M. Valls est trop à droite pour les écologistes.Cette sortie du gouvernement repose alors la question de l’alliance avec le PS. Le parti se retrouve face à une contradiction avec laquelle il vit depuis longtemps : si les socialistes sont leurs alliés électoraux, sur un certain nombre de sujets de société, les écologistes sont bien plus à gauche que le PS. Ils vivaient avec cette contradiction, mais à l’arrivée de Valls, celle-ci n’est plus tenable.A cela s’ajoute un contexte européen avec des problématiques comme les politiques d’austérité qui soulèvent de nouvelles questions. Les écologistes ont alors deux options : le virage à gauche, incarné par Mélenchon, ou la social-démocratie. Voilà ce sur quoi ils se déchirent actuellement.Lire aussi :EELV entre crise interne et résultats mitigés aux dernières électionsLe virage à gauche semble pourtant majoritaire…Cela semble vraisemblable, oui, mais tant qu’il n’y a pas de vote des adhérents en Congrès, difficile de le savoir fermement. Le problème c’est que s’ils font alliance avec le Front de gauche, les écologistes savent qu’ils vont perdre le pouvoir. Le seul cas où ils sont parvenus à l’emporter dans un tel schéma, c’était à Grenoble aux municipales de 2014. Mais Grenoble n’est pas la France, elle a une tradition très particulière de gauche gestionnaire. Plus vraisemblablement, les écologistes risquent d’être marginalisés s’ils suivent ce scénario. On les voit mal finalement demander des circonscriptions au PS en 2017. Cela veut dire qu’ils risquent de perdre des élus, et donc un groupe parlementaire, et de l’argent.Quel est dans ce cas le calcul de ceux qui prônent les alliances avec la gauche radicale ?Ils parient sans doute sur le développement d’un grand parti à la gauche du PS qui aurait vocation à mettre ce dernier en minorité, et à gouverner. Ça a été le cas en Grèce, mais avec un autre mode de scrutin, et les difficultés que l’on connaît aujourd’hui. C’est une spéculation un peu délicate…De son côté, Jean-Vincent Placé appelle à une alliance de « l’écologie réformiste », peut-il y parvenir ?Cela va aussi être compliqué pour lui, car il va devoir aller chercher des centristes comme Jean-Luc Benhamias, des gens comme Corinne Lepage et pourquoi pas les anciens d’Europe Ecologie, les proches de Nicolas Hulot, les associations, ceux qui ont fait le Grenelle de l’environnement… Et tenter de mettre tout le monde d’accord. La tâche ne va pas être facile non plus.Manon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.08.2015 à 13h43 • Mis à jour le28.08.2015 à 15h10 Le premier ministre irakien, Haider Al-Abadi, a ordonné, vendredi 28 août, la réouverture de la « zone verte », un périmètre ultra-sécurisé à Bagdad, où se trouvent le siège du gouvernement et plusieurs ambassades. Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’une vaste campagne de réformes du gouvernement visant notamment à lutter contre la corruption, en réponse à des semaines de manifestations.Cette annonce pourrait toutefois provoquer l’inquiétude des ambassades des Etats-Unis et de Grande-Bretagne, qui s’y trouvent. Si les attaques à Bagdad ont diminué par rapport au premier semestre de 2014, des attentats frappent toujours la capitale, revendiqués notamment par le groupe djihadiste Etat islamique (EI).La « zone verte » est entourée de hauts murs de béton, protégée par des chars, des véhicules blindés et des membres des forces de sécurité d’élite. Avant l’invasion de l’Irak par la coalition emmenée par les Etats-Unis, en 2003, elle abritait les fastueux palais du président Saddam Hussein et d’autres responsables du régime. Après 2003, ces palais ont été occupés par les forces étrangères, puis par la nouvelle classe politique irakienne, qui est aujourd’hui accusée de corruption généralisée.Lire aussi :En Irak, la brigade des Lions victorieux d’AllahSérie de mesures contre la corruptionM. Abadi a également ordonné la réouverture des rues près des sièges des partis politiques ou des résidences d’autres personnalités à Bagdad ou en province. Des hommes politiques connus ont fait fermer les artères menant à leur domicile, et même à celui de leurs proches, et des miliciens progouvernementaux ont aussi fermé certains axes, rendant très difficile la circulation dans la capitale irakienne.M. Abadi a encore réclamé la formation de commissions pour examiner les conditions de vente et de location de propriétés d’Etat et le retour à l’Etat de biens immobiliers illégalement acquis. Ces mesures pourraient susciter une forte résistance au sein de la classe politique qui a profité de ces méthodes.Le Parlement a approuvé le 11 août un plan de réformes qui comprend, notamment, la réduction des postes ministériels et la baisse drastique du nombre de gardes du corps pour les hauts responsables.Lire aussi :Irak : le Parlement, sous pression de la rue, vote des réformes anticorruption Nicole Vulser Le ralentissement plus rude que prévu de la croissance en Chine va-t-il affecter de façon durable les groupes de luxe ? Depuis la triple dévaluation surprise du yuan intervenue la semaine du 11 août – la devise s’est dépréciée de 3 % à 4 % face au dollar en quelques jours – et la sévère correction qui en a découlé sur les marchés boursiers asiatiques, les géants de cette industrie restent attentistes.Lire aussi :En Chine, le yuan subit la plus forte perte hebdomadaire de son histoireEntre le 10 août et le 24 août, les actions des seize principales entreprises du secteur (LVMH, Richemont, Hermès, Swatch, Burberry, Moncler, Christian Dior, Kering, Prada…) ont perdu 15,9 % de leur valeur, a calculé Erwan Rambourg, analyste chez HSBC.Hermès est l’un des rares à avoir enregistré plus de 10 % de croissance de ses ventes en Chine au premier semestre mais la marque souffre à Hongkong et surtout à Macau. Pour le sellier, qui a publié vendredi 28 août un bénéfice net de 483 millions d’euros (en hausse de 17 % par rapport à la même période de 2014), l’Asie-Pacifique reste de loin la zone géographique la plus rentable.Mesures anticorruptionMais, quand la Chine s’enrhume, le luxe se sent mal. Pour une raison simple : les clients chinois qui font leurs emplettes dans l’empire du Milieu, à Hongkong, ou qui voyagent à l’étranger contribuent jusqu’à 30 % des ventes des marques de luxe. Plus précisément, 35 % pour Gucci (Kering), environ 20 % pour LVMH et 22 % pour sa filiale Louis Vuitton.Lire aussi :Quand la Chine s’éveille au luxeEt selon le cabinet Bain & Co, les dépenses des Chinois dans cette catégorie de produits sont trois fois plus élevées quand ils sont à l’étranger. Essentiellement parce que les prix sont beaucoup moins chers hors de leurs frontières. Autant dire que cette clientèle est vitale pour la santé du secteur.Cela fait cependant trois ans que les groupes de luxe ont fait leur deuil des taux de croissance exceptionnels de 20 % à 30 % enregistrés pour leurs ventes en Chine. Depuis la mise en place de mesures anti-corruption qui ont fortement pénalisé les ventes de montres et d’alcools, les temps sont plus rudes. Et en 2014, pour la première fois, le marché du luxe chinois a reculé de 1 % à 18 milliards de dollars (15,9 milliards d’euros) selon Bain & Company.La tempête actuelle risque-t-elle d’aggraver la situation ? Pour Luca Solca, analyste chez Exane BNP Paribas, « une dévaluation du yuan de 5 % à 10 % sera presque indolore. Après, cela commencera à faire du mal ». L’impact est limité tant que la dépréciation est contenue à 4 %, confirme Céline Chérubin (Natixis), qui prévoit 1 % à 2 % de baisse du résultat courant de LVMH, de Kering et d’Hermès en 2016. Scénario du pire, l’hypothèse d’une chute de 15 % de la monnaie chinoise face au billet vert « entraînerait une baisse de la demande en produits de luxe de 15 %, quel que soit leur positionnement de prix », souligne-t-elle.Mathématiquement, la dévaluation du yuan se traduira par des profits plus faibles pour les groupes européens, note M. Rambourg. Sans compter que les clients chinois, payés en yuans, auront moins d’argent à dépenser quand ils voyageront à l’étranger. C’est là le risque le plus important, estime aussi Luca Solca.Hausse des salaires en Chine, une planche de salutPlusieurs patrons du luxe s’attendent à un marché moins dynamique à court terme mais parient sur la volonté de Pékin de tout faire pour éviter un effondrement de la croissance qui pourrait faire vaciller le régime. A moyen terme, Axel Dumas, gérant d’Hermès, se dit confiant sur les mesures qui pourront être prises pour encourager la croissance du pays.La dévaluation du yuan va permettre « un rééquilibrage des prix entre la Chine et la France qui est plutôt positif », note Axel Dumas. Mais pour certains groupes comme Chanel, Burberry ou certaines marques de montres de Richemont, cette baisse sera pénalisante puisqu’elle vient s’ajouter à des réductions de prix décidées précédemment pour réduire les écarts tarifaires parfois énormes, jusqu’à 50 %, avec les autres pays.La baisse de la monnaie chinoise profitera en revanche aux groupes américains qui fabriquent en Chine des produits d’entrée de gamme comme Coach, Michaël Kors, Calvin Klein, Ralph Lauren.L’autre mauvais signal de l’été, l’effondrement de la Bourse à Shanghaï a pu déprimer les petits porteurs, aussi consommateurs de produits de luxe. « Celui qui avait investi 100 douze mois auparavant était arrivé à un pic de 250 avant de tomber, le 10 août, à 150. Sur le papier, il fait une affaire mais il a l’impression de ne pas avoir vendu quand il le fallait », explique M. Rambourg. Si les Chinois investissent moins en Bourse que les Américains, les grandes fortunes de Hongkong en revanche y sont très présentes. Ce qui pourrait aggraver le déclin du luxe dans l’ancienne colonie britannique.Lire aussi :Dans l’univers du luxe, Hongkong perd de son attraitOlivier Abtan, directeur associé de Boston Consulting Group, n’est pourtant pas « très inquiet à court terme ». Au plan mondial, les ventes aux Etats-Unis sont reparties à la hausse. Et malgré un constant tassement de la croissance du produit intérieur brut de la Chine, la consommation n’y a pas pour autant ralenti. Dernier signe positif, la hausse annuelle de 10 % des salaires dans le pays accroît chaque année la constitution d’une classe aisée, cible rêvée des marques de luxe.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.08.2015 à 16h57 • Mis à jour le06.08.2015 à 18h26 | Louis Imbert La guerre au Yémen est entrée dans une nouvelle phase, depuis la prise d’Aden à la mi-juillet par les forces loyalistes, et le débarquement de renforts terrestres de la coalition arabe menée par l’Arabie saoudite. Il s’agit de la première victoire de la coalition après quatre mois d’une guerre qui ne paraît pas approcher de sa fin, et qui a fait déjà plus de 4 000 morts, en grande partie des civils.Le pays compte 1,2 million de déplacés internes, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, et près de 100 000 personnes ont fui depuis le début du conflit, notamment en Somalie et à Djibouti. Selon l’institution, environ 80 % de la population a besoin d’aide humanitaire.La situation militaireA la mi-juillet, les forces fidèles à l’ex-président Abd Rabo Mansour Hadi ont chassé les milices houtistes d’Aden, le grand port du Sud. Ces dernières, originaires du nord du pays, issues de la minorité zaïdite (une branche du chiisme) et proches de l’Iran, s’étaient emparées, depuis l’automne, de la capitale Sanaa, avant de chasser le président et de prendre pied à Aden.Les forces loyalistes étaient appuyées par des bombardements de la coalition, des éléments des forces spéciales saoudiennes et émiraties ainsi que par des exilés yéménites, entraînés et équipés en Arabie saoudite. Elles ont également établi une alliance de circonstance avec des séparatistes sudistes, des milices tribales et des militants islamistes sunnites.Depuis, les loyalistes reçoivent des renforts en hommes (1 500 soldats de la coalition arabe, en majorité venus des Emirats, seraient présents dans le pays) et en équipement lourd, notamment des chars français Leclerc, expédiés par l’armée émiratie qui en possède plus de 300. Ces forces remontent vers le nord et ont pris lundi 3 août la base militaire d’Al-Anad, ancien centre de l’opération antiterroriste américaine au Yémen.De là, elles pourraient remonter vers la région de Taëz, un terrain montagneux plus difficile que la plaine côtière. Des combats ont déjà lieu dans deux provinces contiguës à la région d’Aden, celles de Lahj et d’Abyane.Lire aussi :Au Yémen, les forces loyalistes reprennent le dessusAden, une ville en ruine Aden reste la zone la plus en difficulté, malgré le repli des houthistes et des forces loyales envers l’ex-président Ali Abdallah Saleh. « La ville est complètement détruite. Il n’y a plus de services publics, c’est un dépotoir à ciel ouvert », dit Thierry Goffeau, coordinateur de Médecins sans frontières (MSF) à Aden, sorti récemment de la ville. L’équipe de MSF y vit pour une large part cloîtrée dans un hôpital aux fenêtres protégées par des plaques de métal – des balles perdues sifflent encore quotidiennement. Cependant, « la population souffle un peu » aujourd’hui, avec l’arrêt des bombardements. Certains tentent de revenir chez eux, inspectent les dégâts, déblaient.Plusieurs ONG espèrent reprendre pied dans Aden à la faveur de sa « libération » par les forces loyalistes. Elles comptent sur l’installation d’une forme de gouvernement (le premier ministre yéménite en exil, Khaled Bahah, est venu marquer la reprise de la ville, le 1er août) et sur la réouverture progressive de l’aéroport. Déjà, quelques avions saoudiens se sont posés à Aden, qui ont acheminé de l’aide humanitaire.De graves pénuries d’essence, d’eau, d’électricitéLa ville manque de tout, comme une large part du pays. Les violences, les difficultés d’approvisionnement dues aux combats et au blocage des ports mis en place par l’Arabie saoudite, et renforcées après la résolution de l’ONU du 14 avril imposant un embargo sur les armes destinées aux milices houthistes, ont créé en quatre mois l’une des pires crises humanitaires actuelles.La pénurie de fuel est peut-être la plus grave. L’essence alimente les générateurs pour l’électricité, les pompes à eau et les transports. On manque donc d’eau, d’électricité et les routes sont désertes. L’accès aux secours, aux soins, rares, est encore compliqué par les points de contrôle de toutes les forces en présence et les bombardements de la coalition menée par l’Arabie saoudite, qui touchent la plupart des axes du pays. « Des femmes enceintes meurent en route parce qu’elles ne peuvent rejoindre les cliniques », dit Thierry Goffeau.Un point rassurant : dans cette société tribale, la plupart des habitants qui ont dû fuir leur quartier, leur village ont trouvé à se loger chez des proches. Les camps de déplacés sont rares. Les ports en large partie fermésDepuis lundi, des sources proches du gouvernement en exil ont affirmé à plusieurs médias que l’embargo qui frappe le port d’Hodeïda, ouverture des houthistes sur la mer Rouge, serait renforcé. « Mercredi matin, on ne trouvait déjà plus de fuel en ville sur le marché noir, dit Arnaud Phipps, directeur des programmes d’Action contre la faim (ACF) au Yémen, qui maintient une équipe dans cette ville. Les vendeurs attendent une pénurie renforcée pour relâcher leur stock. On en trouvait à moins de deux dollars le litre, ces derniers jours. On s’attend à ce que cela monte à cinq dollars, et le prix de toutes les marchandises augmentera avec. »Le port, déjà, ne fonctionne qu’à 5 % à 15 % de ses capacités. Du fait des autorisations difficiles à obtenir auprès de la coalition, du danger, mais également du coût des assurances, de la manutention au port, du dédouanement et du transport. ACF a ainsi dû récemment débourser 50 000 dollars (45 808 euros) pour acheminer 100 tonnes de matériel sanitaire et de nourriture à Hodeïda. « A ce prix, nous commençons à nous demander s’il ne faut pas arrêter », dit M. Phipps.MSF estime que l’embargo sur les armes mis en place par l’Arabie saoudite constitue un blocus de fait : une arme de guerre contre les houthistes. Elle affirme que l’Arabie saoudite, chargée par le comité des sanctions de l’ONU d’assurer l’embargo, profite de l’absence de mécanismes clairs d’inspection des cargaisons pour détruire des bateaux et asphyxier les zones houthistes. MSF assure que ses bateaux ont essuyé deux tirs, des coups de semonce venus des deux camps. « Ils ont voulu nous faire peur », dit Mégo Terzian, président de l’organisation.Julien Harneis représentant de l’Unicef au Yémen, nuance cette analyse en rappelant que ses livraisons par bateaux passent tous les dix jours à Aden depuis le début du conflit. Les livraisons par avions restent plus difficiles, les aéroports ayant été visés par des bombardements de la coalition.Louis ImbertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.08.2015 à 15h23 | Martin Untersinger On trouve de tout sur le site 4chan : des considérations souvent imagées et créatives (et parfois illégales) sur la sexualité, quantité d’images liées à la culture japonaise, ou encore de longues discussions sur la politique ou les jeux vidéo. Et, pendant quelques minutes en octobre 2012, ce forum à images a hébergé un document secret du service de renseignement du ministère australien de la défense, le Defence Intelligence Organization (DIO), révèle le Canberra Times.Le DIO, l’une des trois agences de renseignement australienne, a eu de la chance dans son malheur. L’un de ses anciens agents, tuant opportunément le temps sur le forum le plus mal famé d’Internet, repère le document et donne l’alerte.Branle-bas de combat chez les espions australiens : laisser ce document au milieu des images humoristiques de chat et des photos de jeunes filles à peine majeures, ça fait mauvais genre. Le précieux document est donc finalement soustrait aux yeux indiscrets des internautes en à peine une heure, sans que l’on sache précisément comment l’agence s’y est prise pour le faire retirer.Comment ce dossier réservé aux agents australiens habilités et à leurs plus proches alliés, s’est-il retrouvé là ? Les soupçons portent sur Michael Scerba, un agent du DIO de 21 ans au moment des faits, qui comparaît actuellement devant la Cour suprême de la capitale australienne.« Julian Assange est mon héros »Il aurait, selon l’accusation, récupéré le document secret, avant de le graver sur un CD-Rom et de le ramener chez lui. « Je poste ce que je pense devoir être dans les médias : des bombardements, des morts civiles, des actions de “terroristes” qui ne sont tout simplement pas dans les médias » aurait-il clamé en publiant le document. Avant de préciser que « Julian Assange est [son] héros ».Le problème, lorsqu’on veut dénoncer les pratiques opaques des démocraties en postant un document classifié dans la gigantesque cour de récréation qu’est 4Chan, c’est que personne ne vous croit. « J’ai juste eu quelques commentaires du genre : “C’est faux et gay.” [terme utilisé de manière péjorative sur 4chan] » se plaint-il dans une publication ultérieure.Lire : 4chan, wizardchan, 8chan... s'y retrouver dans la jungle des forums anonymes les plus populaires du WebN’est décidément pas Edward Snowden, le célèbre lanceur d’alerte américain, qui veut. Les enquêteurs n’ont semble-t-il guère peiné pour remonter jusqu’à lui par le biais de son adresse IP, une information pourtant facile à dissimuler.Cette affaire est aussi source d’embarras pour le DIO, incapable de savoir qui a eu accès au document ou si des copies ont pu être réalisées. Tout juste sait-on que 14 personnes avaient commenté sous le document au moment où celui-ci a été retiré. Pour ajouter du kafkaïen à l’absurde, certaines des pièces cruciales dans le procès contre M. Scerba – et notamment le document publié en ligne – doivent rester secrètes. Il faudra donc croire le DIO sur parole lorsque ce dernier affirme que cette publication sauvage a causé de graves dommages à la sécurité du pays.Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.08.2015 à 14h50 • Mis à jour le06.08.2015 à 18h35 L’organisation djihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué, jeudi 6 août, l’attentat visant une mosquée du quartier général des forces spéciales d’Arabie saoudite – une unité des forces de sécurité du royaume –, dans le sud du pays. L’attaque a fait quinze morts et neuf blessés. Dix policiers figurent parmi les victimes de l’attentat, l’un des plus meurtriers contre les forces de défense depuis plusieurs années.L’attentat a été perpétré à Abha, chef-lieu de la province d’Assir. La région est proche de la frontière avec le Yémen, où l’Arabie saoudite mène une campagne aérienne arabe contre les rebelles houthis, des chiites soutenus par l’Iran, qu’elle veut empêcher de prendre le contrôle de tout le pays.Le prince Fayçal ben Khaled ben Abdel Aziz, gouverneur d’Assir, s’est rendu sur le lieu de l’attaque et au chevet des blessés. Il a dénoncé un attentat destiné à « déstabiliser le pays et à provoquer la peur chez les citoyens ».Lire le reportage : La guerre au Yémen ravive le malaise des chiites d’Arabie SaouditeL’Etat islamique contre les chiites « hérétiques »En mai, deux attaques-suicides à la bombe dans des mosquées chiites d’Arabie saoudite avaient déjà été revendiquées par l’EI, pour qui les chiites sont des « hérétiques ». La première, à Qatif, dans l’est du pays, avait tué 21 fidèles, et la deuxième, à Dammam, avait fait 4 morts.En menant sa première attaque dans le royaume le 22 mai, l’EI avait promis aux chiites « des jours sombres » jusqu’à ce que « les soldats de l’EI » les « chassent de la péninsule arabique ». Poids lourd de la région, l’Arabie saoudite fait partie de la coalition dirigée par Washington pour combattre l’EI en Irak et en Syrie. Ces derniers mois, le pays a multiplié les arrestations d’extrémistes sunnites soupçonnés de planifier des attaques pour « attiser les tensions confessionnelles ».Lire le décryptage : Quelles sont les différences entre sunnites et chiites ?« Quiconque a pris part, planifié, soutenu, coopéré ou sympathisé avec le crime odieux sera tenu responsable et poursuivi en justice. Il subira la punition qu’il mérite », avait averti le roi Salmane après le premier attentat de mai. Le 18 juillet, les autorités saoudiennes avaient annoncé le démantèlement d’une organisation liée à l’EI et l’arrestation de 431 suspects, en majorité des Saoudiens. Les membres du réseau opéraient « sur un scénario préparé depuis des zones agitées à l’étranger, dans le but de semer la sédition et d’étendre le chaos », selon le ministère de l’intérieur. Florian Reynaud La croissance de Facebook dans le secteur de la vidéo ne fait pas que des heureux. Alors que l’entreprise continue de présenter des chiffres impressionnants, un youtubeur très connu a publié un article virulent dénonçant la stratégie agressive du réseau social.Dans un post de blog intitulé « Vol, mensonges et vidéos Facebook », le très célèbre Hank Green accuse le géant du Net de ne rien faire contre les vidéos volées. Il montre notamment du doigt le freebooting, c’est-à-dire les internautes qui téléchargent une vidéo virale sur YouTube pour la mettre en ligne sur Facebook. Cette pratique grignote les revenus des créateurs qui vivent des publicités et sponsors sur YouTube. Si, par exemple, une vidéo de Norman Thavaud venait à être volée et mise en ligne sur Facebook par une page tierce, il ne touche aucun revenu sur les vues générées, au contraire du réseau social, qui affiche des espaces publicitaires sur son site.Des contenus supprimés tardivementHank Green affirme que Facebook met trop de temps à supprimer les contenus piratés qui lui sont signalés. Il mentionne par ailleurs une étude du cabinet Ogilvy qui estimait que sur 1 000 vidéos parmi les plus virales de Facebook durant le premier trimestre 2015, 725 étaient des contenus pris sur d’autres sites. « Ce n’est pas insignifiant, c’est la vaste majorité du trafic des vidéos Facebook », dénonce Hank Green. Plusieurs créateurs indiquent également que les algorithmes de Facebook favorisent la visibilité des vidéos natives et pénalisent les liens vers YouTube. Résultat : les contenus republiés sans autorisation sur Facebook engrangent plus de vues et sont bien plus viraux.Le blogueur vidéo, qui indique gagner sa vie grâce à YouTube et diriger 30 salariés, affirme que les créateurs de YouTube se plaignent de ce phénomène « depuis plus d’un an ». En janvier dernier, le podcasteur SmarterEveryDay, lui aussi très populaire, a publié une vidéo pour dénoncer l’inaction de Facebook face à la copie sauvage de contenus. Selon lui, les vidéos virales copiées sur YouTube et republiées sur Facebook ne sont supprimées qu’après avoir fait suffisamment de millions de vues pour garantir d’importants revenus publicitaires au réseau social, potentiellement au détriment des plus petits youtubeurs. Enfin, il est très difficile pour ces créateurs de vérifier si leurs vidéos ont été recopiées puisque Facebook ne dispose pas d’un moteur de recherche de vidéos aussi efficace que celui de Google.Une réponse de FacebookPour ces youtubeurs, la faute est à l’absence d’un système efficace de détection automatique de contenus protégés par le droit d’auteur, comme le Content ID de YouTube. « C’est pour le moins inexcusable que Facebook, une entreprise avec une capitalisation boursière de 260 milliards, lance sa plateforme de vidéos sans système de protection des ayants droit », s’indigne Hank Green.La plainte du blogueur a entraîné une réponse rapide de Facebook par la voix de Matt Pakes, chef de produit. Il a indiqué que Facebook utilisait bel et bien un outil de détection automatique de contenus nommé Audible Magic, et ce depuis plusieurs années. « Alors que la vidéo continue de croître sur Facebook, nous cherchons activement des solutions adaptées à notre plateforme et à notre écosystème pour aider les ayants droit à identifier et gérer les potentielles atteintes à leurs contenus », ajoute Matt Pakes. Il a enfin concédé que le réseau social faisait face à un défi de taille étant donné le nombre de vidéos qu’il devait gérer.Le chef de produit a également répondu aux critiques accusant Facebook de pénaliser les liens YouTube pour pousser son propre lecteur vidéo. Pour Matt Pakes, les vidéos YouTube sont moins virales parce que les internautes prennent peu le temps de cliquer pour les regarder. En comparaison, les vidéos Facebook se lancent automatiquement lorsqu’elles apparaissent dans le fil d’actualité d’un utilisateur et sont donc plus regardées.Des chiffres truqués ?L’autre accusation portée par Hank Green concerne la comptabilisation des vues par le réseau social en comparaison de YouTube. Il affirme que Facebook compte une vidéo comme « vue » au bout de trois secondes, contre bien plus chez YouTube (variable selon la durée de la vidéo), et gonfle donc ses chiffres artificiellement. Pour Hank Green, Facebook porte atteinte à la valeur des vues et les revenus publicitaires qui peuvent en découler. « Si vous êtes resté sur une vidéo pendant au moins trois secondes, ça signale que vous n’avez pas simplement fait défiler votre fil d’actualités mais que vous avez montré une intention de regarder la vidéo », a répliqué Matt Pakes.Florian ReynaudJournaliste au Monde 06.08.2015 à 12h54 • Mis à jour le06.08.2015 à 13h55 Identifier les auteurs des attaques chimiques survenues en Syrie et les traduire devant la justice. Tel est l’essence du projet de résolution des Nations unies auquel sont parvenus, jeudi 6 août, Washington et Moscou, a fait savoir le secrétaire d’Etat américain, John Kerry.Le texte, adressé au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et à l’Organisation pour l’interdiction des armes nucléaires (OIAC), sera présenté le 7 août au Conseil de sécurité.Il leur demande de mettre sur pied une équipe d’enquêteurs chargés de trouver les instigateurs de ces agressions. La mise au jour des responsabilités dans les attaques chimiques est un préalable à toute action des 15 membres du Conseil de sécurité des Nations unies. L’instance a déjà menacé de prendre des mesures pour punir leurs auteurs.Lire nos reportages : Syrie : l'enquête du « Monde » au cœur de la guerreLa Syrie, membre de la convention sur l’interdiction des armes chimiquesSelon M. Kerry, Etats-Unis et Russie ont trouvé un terrain d’entente à l’occasion d’une rencontre avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, en marge d’une réunion de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) à Kuala Lumpur, en Malaisie.Le département d’Etat américain a ouvert les discussions à ce sujet avec Moscou il y a plusieurs mois. Mais le pays, qui dispose d’un droit de veto au Conseil de sécurité, n’a jamais retiré son soutien au régime de Bachar Al-Assad et a empêché toute action de l’ONU contre Damas depuis le déclenchement du conflit il y a un peu plus de quatre ans.La Syrie a officiellement intégré la convention sur l’interdiction des armes chimiques en octobre 2013 dans le cadre d’un accord russo-américain sur le démantèlement de son arsenal chimique, après des accusations contre le régime d’utilisation de gaz sarin lors d’une attaque meurtrière près de Damas.Lire aussi :Moscou prend ses distances avec Damas Les Décodeurs Le Conseil constitutionnel a validé, mercredi 5 août, l’essentiel de la loi sur la croissance et l’activité, dite « loi Macron », du nom du ministre de l’économie. Le texte va maintenant « être mis en œuvre sans délai », a assuré le premier ministre, Manuel Valls, et la publication des décrets devrait intervenir progressivement d’ici la fin de l’année.Plusieurs articles ont été censurés par le Conseil constitutionnel mais « la plupart des mesures annulées pour raison de procédure seront présentées à nouveau devant le Parlement dans les prochains mois », souligne M. Valls.L’itinéraire législatif de la loi a notamment été marqué par deux votes en bloc à l’Assemblée nationale, au cours desquels le gouvernement a engagé sa responsabilité en raison de l’utilisation de l’article 49, alinéa 3 de la Constitution.Le texte fourre-tout de 308 articles vise, selon Emmanuel Macron, à guérir les « trois maladies » de la France : « défiance », « complexité » et « corporatisme ». Saluée par le Medef, la loi a tout au long de son parcours suscité des critiques de toutes parts, et a subi de nombreuses modifications. Passage en revue des principaux points de loi – parmi de nombreux autres : 1. L’assouplissement du travail le dimanche et la nuitLe dispositif retenu supprime les cinq dimanches travaillés de plein droit proposés à l’origine et laisse le choix aux élus de fixer le nombre de dimanches « entre 0 et 12 ». Les autorisations seront débattues au niveau intercommunal au-delà de cinq dimanches. Les salariés percevront une compensation d’au moins 30 % sur leurs salaires ainsi que d’éventuelles contreparties selon des accords d’entreprise au cas par cas.Des « zones touristiques internationales » sont créées, à Paris, Nice, Cannes ou Deauville, dans lesquelles les commerces pourront ouvrir les dimanches et jusqu’à minuit, sur la base de compensations salariales (salaire doublé pour le travail en soirée). Voir notre infographie complète : Combien de salariés travaillent le dimanche ? 2. Des lignes nationales de carsJusqu’à présent limités par des régimes d’autorisation complexes, ils seront libéralisés. M. Macron en avait fait un symbole, estimant qu’il s’agissait d’une mesure à destination « des plus pauvres », qui pourraient ainsi « voyager facilement ».« A l’heure actuelle, beaucoup de Français sont trop pauvres pour prendre le train, qui est trop cher. Le transport en autocar est 8 à 10 fois moins cher que le train. Cette mesure de libéralisation du transport en autocar va bénéficier aux familles les plus modestes, les plus précaires, les plus fragiles. »Selon le ministre, cette libéralisation du transport par car devrait créer des « dizaines de milliers » d’emplois. Les débats ont conduit à mettre en place des limitations, régions et départements pourront ainsi interdire ou limiter certaines lignes. 3. L’assouplissement du permis de conduireLe permis devient un « service universel » dont le délai d’attente, actuellement de quatre-vingt-dix-huit jours en moyenne entre deux présentations à l’examen, devra être divisé par deux. Les épreuves du code de la route seront confiées à des sociétés privées. Dans les départements où l’attente entre deux passages à l’examen est supérieure à quarante-cinq jours, des « agents publics ou contractuels », dont ceux de La Poste, pourront le faire passer. Enfin, la durée minimale de vingt heures de conduite a été supprimée. 4. Une réforme des prud’hommesAutre chantier complexe, celui de la justice prud’homales. La réforme vise à simplifier les procédures pour en réduire les délais. La loi prévoit une formation des conseillers et des sanctions en cas de manquement à la déontologie, ainsi qu’un statut de défenseur syndical, et un renforcement du pouvoir des inspecteurs du travail et du pouvoir judiciaire (juge départiteur).En dernière minute, le gouvernement avait ajouté un barème d’indemnités (maximales) en cas de licenciement, en fonction de l’ancienneté des salaires dans l’entreprise et de la taille de celle-ci. Mal perçue par nombre de députés socialistes, cette mesure a été retoquée par le Conseil constitutionnel, qui a estimé que la différence de traitement selon la taille de l’entreprise « méconnaissait le principe d’égalité devant la loi ». 5. Les règles de licenciement collectif modifiéesSur ce volet, dont l’objectif est de sécuriser davantage les entreprises, un amendement des rapporteurs qui a été voté privilégie la négociation collective et encadre plus strictement la délimitation du périmètre d’application des critères de licenciement en cas de décision unilatérale de l’employeur. 6. Une incitation à l’épargne salariale et l’actionnariat salariéLa loi Macron simplifie ces dispositifs pour permettre leur généralisation aux petites et moyennes entreprises (PME), et les rendre plus attractifs fiscalement. Les fonds récoltés devraient également être davantage utilisés pour financer l’économie.La loi Macron abroge en revanche la prime de partage des profits mise en place sous la présidence de Nicolas Sarkozy, qui obligeait les entreprises augmentant leurs dividendes deux ans de suite à une redistribution au profit de leurs salariés.Lire aussi : Les salariés gèrent leur épargne salariale avec une très grande prudence 7. La libéralisation des professions réglementées et Infogreffe en open dataL’installation des nouveaux arrivants (huissiers, notaires, commissaires-priseurs) sera libéralisée afin de favoriser la concurrence et de permettre aux titulaires des diplômes requis de se lancer – le tout étant toutefois régulé par le ministère de la justice. Les grilles tarifaires doivent également être modifiées pour les actes « de la vie courante et de la plupart des transactions immobilières », afin d’en diminuer le prix.Mais la possibilité d’introduire une part de tarifs variables a été supprimée lors des débats, au profit d’un système de remises fixes possibles pour les jeunes huissiers, notaires et mandataires judiciaires. La commission spéciale a entériné la liberté d’installation « contrôlée » des notaires, huissiers et commissaires-priseurs et a adopté un amendement fixant une limite d’âge (70 ans) pour ces professions. Ce qui n’empêche pas la grogne des notaires de se poursuivre.En revanche, les greffes des tribunaux de commerce ont perdu leur combat : les données du Registre national du commerce et des sociétés (RNCS), qui étaient jusqu’ici leur propriété et auxquelles on n’accédait que par des services payants, seront désormais librement accessibles.Cette réforme a provoqué une forte réaction des professionnels concernés, des avocats aux huissiers. Ils dénoncent la « marchandisation » du droit « livré à l’économie », craignent un recul de l’accès au droit, ou prédisent la « mort de la profession » des commissaires-priseurs ou des administrateurs et mandataires judiciaires, avec des milliers d’emplois supprimés à la clé.Infogreffe regroupe les 135 greffes des tribunaux de commerce de France, soit près de 2 000 collaborateurs. Le site, qui emploie une trentaine de personnes (informaticiens et personnel technique), existait avant 2009 – les données étaient même diffusées sur le Minitel dans les années 1990 – mais ce n'est qu'à cette date qu'il a récupéré le monopole de la délégation de service public, au détriment de l'Institut national de la propriété intellectuelle (INPI). 8. Des prêts entre entreprisesUne entreprise qui dispose d’une trésorerie excédentaire pourra prêter de l’argent à un fournisseur ou un sous-traitant en difficulté, pour une durée limitée à deux ans et dans la mesure où prêteur et débiteur entretiennent des liens économiques. 9. Cinq à dix milliards d’euros de cessions d’actifsLe texte, examiné le 10 décembre 2014 à l’Assemblée, comporte un volet avalisant la vente par l’Etat de 5 milliards à 10 milliards d’euros d’actifs dans des entreprises ; 4 milliards seront affectés au désendettement, le reste étant réinjecté dans l’économie. Le détail de ce qui sera cédé n’a pas encore été divulgué. M. Macron s’est contenté de préciser qu’il n’était pas question de privatiser EDF, comme cela avait pu être évoqué. Lire aussi : Participations : les mauvais comptes de l'Etat actionnaire 10. Et aussi…La loi évoque également, parmi d’autres mesures :un assouplissement des conditions de changement de banque pour les consommateurs, avec la mise en place d’un service entièrement automatisé ;une « majoration de constructibilité » de 30 % pour les communes désireuses de s’agrandir ;une carte professionnelle dans le bâtiment pour éviter les fraudes et le travail au noir. Les mesures censurées par le Conseil constitutionnel :Assouplissement de la loi Evin.Les députés avaient également voté, contre l’avis du gouvernement, un assouplissement de la loi Evin sur la communication autour de l’alcool mais cette mesure a été retoquée par le Conseil constitutionnel, estimant qu’elle n’avait rien à voir avec le contenu de la loi Macron. L’entérinement du centre de stockage de déchets nucléaires à BureAu dernier moment, le gouvernement avait introduit dans la loi d’un amendement entérinant le centre de stockage des déchets radioactifs à Bure, dans la Meuse. Cet article a été censuré par le Conseil constitutionnel, qui a, là aussi, estimé qu’il s’agissait d’un « cavalier législatif » qui devra être présenté dans un nouveau texte.Lire : Quels sont les enjeux du stockage des déchets nucléaires à Bure ? Les DécodeursJournaliste au Monde Matteo Maillard Chaque rentrée, c’est la même rengaine. Sur leur feuille d’inscription universitaire, les étudiants doivent choisir leur affiliation à un organisme de sécurité sociale. En général, deux possibilités s’offrent à eux : cocher la case de La Mutuelle des étudiants (LMDE), présente au niveau national, ou celle d’un de ses concurrents régionaux, regroupés pour dix d’entre eux dans le réseau emeVia (MEP dans le sud-est, Smeba en Bretagne ou Smerag dans les départements d’outre-mer par exemple). Sur les campus, c’est la foire d’empoigne. Les représentants de ces mutuelles, jamais à court d’arguments, font tout pour recruter les nouveaux arrivants. Dès lors, comment distinguer les qualités et les désavantages de ces différents organismes ?Des résultats décevantsDire que les mutuelles étudiantes sont mal aimées est une litote. Dans une enquête menée au premier semestre 2014, l’UFC Que-choisir pointe de « graves dysfonctionnements » dans la gestion de ces organismes de santé. Des conclusions semblables à leur précédente étude de 2012 et au rapport de la Cour des comptes de 2013. Sur les 273 témoignages d’étudiants recueillis, 65 % signalent des difficultés et retards de remboursements de leurs frais de santé, si importants qu’ils ont même convaincu 17,4 % d’entre eux de « renoncer à se soigner ». Une situation à laquelle s’ajoute la confusion, puisque six étudiants sur dix (61,2 %) avouent ne pas comprendre le rôle des mutuelles et la compétition qu’elles se livrent pour une même mission de service public.La même cotisation pour tousTout d’abord, il est important de rappeler que tous les étudiants inscrits dans un établissement du supérieur (1,7 million) doivent être affiliés au régime obligatoire de la sécurité sociale. L’affiliation se fait par l’intermédiaire du dossier d’inscription, et le coût de la cotisation annuelle, fixé par l’Etat, est le même pour toutes les mutuelles, soit 215 euros en 2015. Cependant, certains régimes spéciaux existent. Les étudiants en dessous de 20 ans, boursiers ou dont les parents ont une situation professionnelle particulière (indépendants, diplomates etc.) peuvent être exemptés de cotisation. Les étudiants-salariés qui travaillent plus de soixante heures par mois ou cent vingt heures par trimestre sont aussi concernés. Un principe qui s’applique de la même manière pour les taux de remboursement des soins. Ils restent les mêmes, peu importe la mutuelle à laquelle l’étudiant est affilié.Les bouquets d’offres complémentairesC’est donc sur la qualité de service et les offres complémentaires que les mutuelles se distinguent. La LMDE possède cinq gammes de complémentaires santé. Elles vont de Coups durs LMDE, la moins chère, qui à 78 euros par année, couvre les soins urgents ; jusqu’à Optimum forfaits LMDE, la plus chère, à 645 euros par année, qui vous autorise une chambre particulière en hôpital et la prise en charge de vos lunettes et lentilles de contact. A titre d’exemple, en région parisienne, la Smerep propose trois mutuelles « phares » : l’Indispensable à 89 euros par an, la Médiane à 324 euros par an et la Totale à 588 euros par an.Une qualité de service insatisfaisanteConcernant la qualité de service, la Cour des comptes comme l’UFC Que-choisir estiment les prestations de service médiocres, autant pour la LMDE que pour le réseau emeVia ; même si une légère préférence semble se dégager pour le second. Dans l’étude de l’association de consommateurs, 59 % des plaintes enregistrées concernent la LMDE et 12 % les mutuelles régionales. Les critiques principales que formulent les étudiants sont des retards dans la distribution des cartes vitales, dans le remboursement des frais, des attentes de plusieurs heures en agence et de grandes difficultés pour entrer en contact téléphonique. « La LMDE a un taux de réponse beaucoup plus faible que les autres organismes, explique Mathieu Escot, responsable des études à l’UFC Que-choisir. Sa situation est particulièrement dégradée du fait de ses difficultés financières énormes. »Du changement dans l’airPlacée sous sauvegarde judiciaire le 9 février, la LMDE accuse depuis plusieurs années de lourds problèmes de gestion. Mais l’horizon de ses 920 000 affiliés devrait s’éclaircir dès la rentrée prochaine. En vertu d’un accord signé avec la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) le 28 mai, celle-ci prendra en charge dès septembre son régime obligatoire de sécurité sociale. Romain Boix, représentant des délégués de la LMDE, assure qu’avec ce changement de taille « la LMDE va gagner en efficacité et se dégager de la plupart de ses difficultés ». Les salariés de la LMDE pourront ainsi « se concentrer sur ses qualités : prévention, accompagnement des étudiants et complémentaires santé, poursuit-il, alors que le back-office sera géré par le personnel de la CNAM ».Lire aussi :Fin de galère annoncée pour les étudiants affiliés à la LMDEImplantation nationale contre régionaleDernière différence de taille à relever avant de faire son choix : la LMDE est une structure nationale, ce qui signifie que l’on trouve ses agences sur tout le territoire français. Un argument en faveur des étudiants particulièrement mobiles. « C’est une facilité que ne peut pas offrir le réseau emeVia et les autres mutuelles régionales », soutient Romain Boix. Un avis que ne partage pas Annie Coutarel, directrice générale de la Smerep qui assure que « les transferts de dossiers d’une mutuelle régionale à une autre sont très simples. Ils sont faits électroniquement en moins d’une semaine dès l’inscription de l’étudiant dans son nouvel établissement. »Lire aussi :Sortie de crise à La Mutuelle des étudiantsMatteo MaillardJournaliste au Monde Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Dans un geste de conciliation envers le Vatican, l’Eglise officielle chinoise a procédé, mardi 4 août, à la première ordination d’un évêque depuis trois ans. Malgré une très forte présence policière et le refus de laisser entrer nombre de curieux dans la cathédrale d’Anyang (province du Henan, centre-est du pays), selon l’agence catholique UCA News, les autorités chinoises ont fait un pas diplomatique en nommant Zhang Yinlin coadjuteur de cet évêché, car l’homme a également reçu en amont l’approbation de Rome.Tous les évêques choisis pour concélébrer étaient de ceux qui bénéficient à la fois de la reconnaissance de l’Eglise romaine et de l’institution chargée de contrôler au plus près cette religion en Chine, l’Association patriotique des catholiques chinois.Cet effort pourrait constituer une première étape du dégel dans les relations tendues entre Pékin et le Saint-Siège, pour lesquelles l’ordination de nouveaux évêques constitue systématiquement un test. La dernière remontait au mois de juillet 2012 et l’événement avait été de nature à cristalliser encore un peu plus les antagonismes. Dans la cathédrale de Shanghaï, en pleine messe, le nouvel évêque Ma Daqin avait renoncé à ses fonctions au sein des institutions officielles chinoises après avoir constaté qu’un des six évêques chargés d’imposer les mains ne bénéficiait pas de l’approbation papale. Une partie de l’audience avait applaudi l’annonce de son retrait de l’Association patriotique, tandis que les officiels furieux étaient rapidement sortis de l’église. Depuis, Ma Daqin demeure en résidence surveillée.Lire aussi :Chine : au Hebei, les évêques disparaissentDestruction des croix trop visiblesEn parallèle, le gouvernement continue de mener une campagne de destruction des croix visibles de l’extérieur, notamment dans la province du Zhejiang, et en particulier dans la ville de Wenzhou, un bastion chrétien sur la côte sud-est. Comme le résume le père Jim Mulroney, rédacteur en chef d’un hebdomadaire religieux de Hongkong, le Sunday Examiner, « les catholiques en Chine ne cessent de dire que la situation se dégrade, il y a davantage de flicage, davantage de mesures d’isolement, les prêtres ont désormais peur de se contacter entre eux ». Les croyants ne sont d’ailleurs pas les seuls, depuis son arrivée au pouvoir il y a presque trois ans, le président Xi Jinping prend en chasse les universitaires, les avocats libéraux, la presse et tout autre organe susceptible de critiquer. Toutefois, fait valoir M. Mulroney, le pouvoir chinois prend les dossiers séparément pour ce qui est de l’Eglise catholique, ce qui expliquerait le caractère schizophrène de l’attitude consistant à, d’un côté, frapper fort contre les croix trop visibles au Zhejiang et à réprimer les curés exerçant hors du circuit officiel et, de l’autre, jouer la carte de l’apaisement avec Rome sur la question de l’ordination des évêques. « Le problème des évêques est devenu un symbole et l’Etat chinois veut malgré tout s’assurer de bonnes relations avec le reste du monde », juge le père Mulroney, qui suit de près le sort des catholiques de Chine continentale.Lire aussi :En Chine, la disparition embarrassante d’un évêque de l’Eglise « clandestine »Des canaux de discussion se sont donc ouverts et des signes de compromis apparaissent. L’an dernier à Wuhan, dans le centre du pays, l’organe catholique étatique s’apprêtait à procéder à l’ordination d’un prêtre qui non seulement n’avait pas encore reçu l’aval du pape, mais ne souhaitait pas être fait évêque faute d’approbation de Rome. Après une négociation de dernière minute, l’Eglise officielle chinoise sut faire marche arrière. De même à Anyang, le doute aura plané jusqu’à la dernière minute quant au fait de savoir si Pékin allait réellement tolérer que l’ordination soit réalisée dans les conditions acceptables aux yeux du Vatican, à savoir une approbation parallèle par la Chine et Rome. Ce mode opératoire avait été initié lors d’une ordination à Shanghaï en 2005, ouvrant une période de cinq années et dix ordinations apaisées. Mais, dès 2010, l’Association patriotique fit voler en éclat ce consensus fragile en ordonnant un religieux non approuvé par le Saint-Siège à Chengde, dans le nord-est du pays, et en contraignant physiquement des membres du clergé fidèles à Rome à assister à cette messe.Les appels du pied du papeSi l’arrivée au pouvoir simultanée de deux nouvelles personnalités en mars 2013 avait ouvert une fenêtre d’opportunité, Xi Jinping et le pape François rajeunissant les deux institutions particulièrement conservatrices que sont le Vatican et le Parti communiste chinois, l’affirmation par M. Xi de la puissance chinoise sur la scène internationale et du contrôle du parti unique sur la société a depuis laissé peu d’espace.Le pape a pourtant multiplié les appels du pied. En décembre 2014, il a refusé de recevoir le dalaï-lama, bête noire du gouvernement chinois, de passage à Rome pour une réunion des Prix Nobel de la paix. Puis, le 19 janvier 2015, en survolant l’espace aérien chinois de retour des Philippines, il confiait avoir fait savoir aux Chinois qu’il souhaitait faire le déplacement. Déjà, lors du vol retour de sa visite en Corée du Sud, au mois d’août 2014, il se disait prêt à se rendre en Chine « dès le lendemain matin ». Après les Philippines, François résumait l’équilibre actuel : « Les Chinois sont polis et nous sommes polis également. Nous faisons les choses pas à pas. »« Les Chinois sont polis et nous sommes polis également. Nous faisons les choses pas à pas »Un fil d’échange s’est ouvert, mais toutes les conditions ne sont pas réunies. Pékin a explicitement précisé attendre de Rome qu’il rompe ses relations diplomatiques avec Taïwan pour reconnaître la République populaire de Chine. De son côté, le Vatican étudie l’opportunité de canoniser le jésuite Matteo Ricci, qui au XVIe siècle avait fait le lien entre la Cité interdite et l’Occident et demeure un personnage admiré. Mais outre la difficile quête d’un miracle, l’Eglise catholique juge difficile de faire davantage de gestes si la Chine ne fait rien pour améliorer la situation de ses fidèles.Lire aussi :Comment le Vatican « fabrique des saints »La question des évêques apparaît dans ce cadre complexe comme un thermomètre de la volonté chinoise. « Il y a eu des discussions d’ordre général et le service diplomatique du Vatican a dit espérer qu’il n’y aura plus d’ordinations d’illégales », détaille Jim Mulroney. La Chine a fait mardi cette première concession.Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.08.2015 à 17h22 C’est une première dans le monde pharmaceutique. Selon la BBC, l’agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux, la FDA, a donné son accord à la production du Spritam, un médicament contre les crises d’épilepsie, qui a la particularité d’être composé de molécules assemblées par une imprimante 3D.Le laboratoire américain Aprecia Pharmaceuticals, qui développe la pilule, a annoncé qu’elle devrait être commercialisée au début de l’année 2016. L’entreprise a également précisé vouloir à l’avenir développer d’autres médicaments fabriqués grâce à cette technologie.Dans le monde pharmaceutique, cette dernière suscite en effet beaucoup d’intérêt. Les laboratoires espèrent pouvoir grâce à elle fabriquer des tablettes de médicaments sur mesure, prenant en compte les dosages nécessaires pour chaque patient.« Depuis cinquante ans, nous fabriquons des médicaments dans des usines avant de les expédier vers les hôpitaux. Pour la première fois, ce procédé permettra de fabriquer des tablettes beaucoup plus près des patients », explique ainsi à la BBC le docteur Mohamed Albed Alhnan, maître de conférences en pharmacologie à l’université du Lancashire central, en Angleterre. Une commercialisation sur-mesure qui, si elle était possible avant, avait un coût bien trop important pour être employée.Lire : L’âge du « faire », une nouvelle révolution industrielle ? Damien Leloup, Florian Reynaud et Martin UntersingerSur Internet, il existe une règle officieuse mais bien connue : tout contenu sera détourné à des fins pornographiques. Aucun chiffre sur l'ampleur du phénomène ne fait autorité, mais le réseau des réseaux a été utilisé, quasiment dès sa création, pour diffuser et consulter de gigantesques quantités de textes, photos puis vidéos et jeux pour adultes.Un usage qui n’a pas mis longtemps à inquiéter les gouvernements et partis politiques, dans un domaine où les Etats ont historiquement mis en place des législations précises et parfois draconiennes pour encadrer la diffusion des magazines et vidéos pornographiques, dans un but de protection de l’enfance ou de la morale. La récente décision, prise par l'Inde, de bloquer plus de 800 sites à caractère pornographique, est loin d'être la première initiative en la matière.Les premières tentatives d’interdiction ou de restriction de la pornographie ont été mises en place dès l'avènement de l’Internet grand public. En 1995, les Etats-Unis adoptent une loi, le Communications Decency Act, qui interdit notamment la diffusion par Internet de contenus à caractère sexuel aux mineurs. La loi, signée par Bill Clinton, sera finalement invalidée en partie, deux ans plus tard, par la Cour suprême, au nom de la liberté d’expression. La même année, en Allemagne, le fournisseur d’accès américain Compuserve est mis en examen pour diffusion d’images pornographiques, pédopornographiques et à caractère nazi via ses canaux de discussion.Avec l’explosion du Web, un consensus a émergé dans la plupart des pays : impossible à endiguer, la pornographie en ligne doit être encadrée, notamment pour protéger les plus jeunes – la pédopornographie, interdite dans tous les pays du monde à des degrés différents, constituant un cas à part traité comme tel par les législateurs. Mais cette tâche incombe principalement aux parents : à charge pour eux de contrôler l’accès de leurs enfants au réseau. Se développent alors de nombreux services de « contrôle parental », que les possesseurs d’ordinateurs installent sur leurs machines, et qui bloquent l’accès à tous les sites ne figurant pas dans une « liste blanche » ou appliquent une liste de sites interdits.Le blocage, à l’échelle d’un pays, de toute la pornographie sur Internet est impossible : techniquement et légalement, aucun pays n’est en mesure de bloquer efficacement des sites Web, et encore moins lorsqu'on en compte plusieurs centaines de milliers. Sans oublier que la frontière entre pornographie, art, politique et liberté d’expression est parfois ténue, comme le montrent, cette semaine encore, les débats sur l’interdiction aux mineurs du film Love de Gaspard Noé aux moins de 18 ans, ou les interminables polémiques sur les pratiques de censure des images de nu sur Facebook.Dans la plupart des démocraties, les gouvernements ont donc pris des pincettes : en Islande, un projet global d’interdiction de la pornographie en ligne, évoqué en 2013 par le ministre de l’intérieur, a finalement été abandonné.La Chine, spécialiste de la censure antipornoAilleurs, dans des régimes autoritaires, les pouvoirs publics ont pris moins de précautions. La Chine, qui pratique aussi une large censure politique du Web, interdit la pornographie. Les peines encourues pour la diffusion de pornographie sont lourdes : le créateur du plus grand site pornographique chinois a été condamné à la prison à vie en 2006. La police chinoise procède depuis quelque temps à des « opérations de nettoyage » qui se soldent par des amendes, y compris contre les géants du Net chinois, des blocages, voire des arrestations de personnes accusées de diffuser de la pornographie. En 2014, l’opération avait abouti au blocage de 110 sites tandis qu’en 2009, 5 000 personnes avaient été arrêtées.La frontière entre censure des contenus pour adultes et censure politique est parfois mince : Pékin a déjà à plusieurs reprises accusé Google de diffuser des images pornographiques lors du conflit qui a opposé le moteur de recherche à la Chine, à la fin des années 2000. Le gouvernement chinois avait envisagé d’obliger les fabricants d’ordinateurs à installer par défaut un logiciel de filtrage des contenus pornographiques, mais le projet a finalement été abandonné. Comme pour tous les types de censure en Chine, les sites interdits sont parfois débloqués (puis, rebloqués) sans explication.Plusieurs autres pays, dont le Qatar ou l’Ouzbékistan, appliquent des règles de censure draconiennes ; en Arabie saoudite, où la censure politique est particulièrement intense, s’ajoute à l’interdiction de la pornographie celle des contenus « immoraux » : les images présentant des décolletés ou des nudités partielles sont interdites, tout comme tous les contenus évoquant l’homosexualité. De très nombreux sites sont donc bloqués. Pour maintenir à jour sa liste des sites interdits, le ministère de l’intérieur incite les internautes à dénoncer les sites « immoraux » afin de les ajouter à sa liste noire.Un blocage sélectif et imprécisEn Grande-Bretagne, où la législation sur les contenus pour adultes est historiquement conservatrice, le filtrage des sites a été confié par le gouvernement aux fournisseurs d’accès. Les listes de sites à bloquer ne se limitent pas à la pornographie : l’ONG Open Rights Group, après avoir mené des tests, a découvert que des sites liés au partage de fichiers, voire certains réseaux sociaux, étaient inclus dans ces listes de blocage. En tout, 20 % des sites les plus visités seraient bloqués par les filtres proposés par les fournisseurs d’accès, alors que les sites pornographiques ne représentent que 4 % des sites les plus visités, expliquait le directeur de l’ONG, Jim Killock, à TorrentFreak.Avant que la fourniture de mécanismes de blocage ne soit imposée aux fournisseurs d’accès, c’était la couverture d’un album du groupe de rock Scorpions figurant sur Wikipedia qui avait été incluse, en 2008, dans une liste de sites à bloquer qu’utilisaient certains fournisseurs d’accès. La page avait donc été rendue inaccessible pour de nombreux internautes britanniques, de même que les fonctionnalités de modification de tous les articles de l’encyclopédie en ligne.En Australie, c’est le gouvernement qui a mis en place, à la fin des années 2000, le filtrage de sites dans le cadre de la lutte contre la pédopornographie en ligne. Mais là encore, la publication de la liste des sites bloqués, après une fuite, a montré que la liste comportait aussi des sites visiblement bloqués par erreur, et d’autres interdits pour des raisons qui n’avaient rien à voir – s’y trouvaient notamment plusieurs sites de poker en ligne, ainsi que des sites consacrés au satanisme et des sites « Anamia », consacrés aux troubles de l’alimentation. La liste des sites bloqués cette semaine en Inde comporte d’ailleurs plusieurs exemples étonnants, à commencer par le site du Dauphiné libéré ou celui du site humoristique américain 9Gag. Et même un site Inernet… destiné aux personnes qui pensent être « accro » à la masturbation.Au-delà de ces effets de bord des blocages, la plupart des mesures de filtrage mises en place sont aisément contournables, comme l’ont de nouveau montré plusieurs articles de la presse indienne ces derniers jours. Le journal indien anglophone DNA a même publié un guide à destination de ses lecteurs pour contourner le blocage. « Il n’est pas difficile d’accéder aux sites pornographiques en dépit du blocage, expliquent les experts », titre plus sobrement le Times of India. Le blocage des sites peut être contourné en utilisant des réseaux privés virtuels (VPN) qui permettent de créer un « tunnel » pour se connecter au Web depuis un pays tiers ne pratiquant pas les mêmes blocages.  //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444461', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Florian ReynaudJournaliste au MondeMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDamien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.08.2015 à 16h02 • Mis à jour le04.08.2015 à 16h46 Toujours plus haut, toujours plus grand... Dubaï, l’émirat du Golfe habitué aux projets extravagants, a annoncé mardi 4 août qu’il se dotera de la nouvelle plus grande station de ski couverte au monde, avec une piste de 1,2 km, et de la plus haute tour « résidentielle », culminant à 711 mètres.Ce nouveau projet touristique et résidentiel, Meydan One, comprendra aussi une fontaine dansante s’élevant à 420 mètres, conçue pour être sans égale dans le monde, un vaste centre commercial, un hôtel de 350 chambres et une marina, selon un communiqué publié par les autorités.D’un coût estimé à 25 milliards de dirhams (6,2 milliards d’euros), le projet, d’une superficie de 3,6 millions de mètres carrés, s’étendra de l’hippodrome de Meydan, dans le désert de l’émirat, jusqu’à Burj Khalifa, la plus haute tour au monde, qui culmine à 828 mètres, indique le quotidien Al-Bayan de Dubaï. La tour Burj Khalifa comprend des bureaux et des hôtels, tandis que la nouvelle tour annoncée par les autorités ne sera que résidentielle.Lire : Burj Dubaï, à l'assaut du cielAncien record, toujours à Dubaï, en 2005Une première phase du projet, qui doit accueillir jusqu’à 78 000 habitants, devrait être réalisée d’ici à cinq ans pour coïncider avec l’organisation par l’émirat de l’Exposition universelle 2020, selon ses promoteurs.Dubaï dispose déjà d’une station de ski artificielle, ouverte en 2005 dans un centre commercial. Elle est considérée à ce jour comme le plus grand complexe de ski couvert au monde par le Guinness World Records.Grâce à sa réputation de ville libérale dans un environnement conservateur, Dubaï est devenu un centre d’affaires qui attire les entreprises et les expatriés cherchant à s’établir au Moyen-Orient. L’émirat s’est également imposé comme une destination touristique avec 13,2 millions de visiteurs l’an dernier. Il table sur 20 millions de touristes en 2020. 04.08.2015 à 15h33 • Mis à jour le04.08.2015 à 15h49 La chaîne spécialisée Ma chaîne sport (MCS) et l’opérateur téléphonique Numericable-SFR, filiales du groupe Altice, ont annoncé mardi 4 août, dans un communiqué, la signature d’un partenariat exclusif d’une durée de cinq ans avec les instances du basket-ball français pour la diffusion de l’ensemble des compétitions.Le montant du contrat n’a pas été communiqué, mais serait « sensiblement supérieur » à celui actuellement en cours avec le groupe Canal+, a indiqué une source proche du dossier. « C’est un partenariat sans précédent, tant au niveau financier que sur la durée, c’est une énorme avancée pour le basket français », s’est félicité le président de la Fédération française de basket-ball (FFBB), Jean-Pierre Siutat.Partenariat marketing avec Numericable-SFRL’accord prévoit la diffusion de l’ensemble des compétitions de la FFBB et de la Ligue nationale de basket (LNB), dont deux rencontres hebdomadaires du championnat de Pro A, avec un magazine hebdomadaire de cinquante-deux minutes, ainsi que des rencontres amicales des équipes de France, à l’issue du championnat d’Europe de basket qui se déroule du 5 au 20 septembre, et dont la finale se jouera à Lille.Selon la FFBB, douze rencontres de Pro A, le All Star Game et la finale de la Leaders Cup seront diffusés en clair sur L’Equipe 21, la chaîne du quotidien sportif L’Equipe. Le contrat prévoit un partenariat marketing avec Numericable-SFR, qui passera par des animations autour des rencontres de championnat et des principaux événements basket de l’année, a-t-on précisé du côté de l’opérateur.Initialement prévue plus tard, la renégociation des droits de diffusion du basket français avait été avancée à cette année du fait de l’arrêt de Sport+, la chaîne du groupe Canal+ retransmettant ces compétitions. L’ensemble du dispositif sera présenté à l’occasion d’une conférence de presse au Campus SFR, à Saint-Denis, le 3 septembre. 04.08.2015 à 11h01 • Mis à jour le04.08.2015 à 11h07 | Martin UntersingerCela fait longtemps que la police parisienne compte des drones dans son arsenal. Officiellement, ces appareils ne prennent les airs qu'à des fins d'expérimentation. Pourtant, la Brigade de recherche et d'intervention (BRI), la prestigieuse unité d'élite de la préfecture de police, utilise régulièrement, publiquement et depuis plusieurs mois des appareils volants sans pilote lors de véritables interventions. Et ce alors que le cadre légal de l'utilisation de drones par les autorités en zone urbaine est largement inexistant.« démontrer la plus-value »Les rangs de la police bruissent de l'arrivée de drones depuis des années. La phase d'essai la plus récente date de 2014. Le journal interne de la préfecture s'en faisait l'écho, en septembre 2014 : on pouvait y lire qu'à ce stade, il s'agissait uniquement de « démontrer la plus-value » ou de « comparer les performances ». Plus loin, le journal était encore plus clair :« Aucun survol des personnes ou des espaces privés (terrasses privées, balcons, jardins privatifs…) ne sera possible. Les services de police, tout comme les particuliers qui utilisent ce type d’appareils, doivent respecter la réglementation existante. »Ce cadre juridique contraint assez fortement les expérimentations que mène la police. Ainsi, lorsqu'elle ordonne le survol du stade Duvauchelle de Créteil où se tient un match de football, le 19 septembre 2014, les drones doivent rester à l'écart du stade et des spectateurs, note le site 94 Citoyens. « L’objectif est de se familiariser avec ces produits, de voir quelles applications nous pouvons en tirer », explique là encore un agent de la direction opérationnelle des services techniques et logistiques (DOSTL), l'unité de la préfecture chargée de ces expérimentations, que l'on voit à l'œuvre dans la vidéo ci-dessous.Au moins deux interventions réellesDepuis, la police s'est quelque peu affranchie de ce cadre et a utilisé des drones lors d'interventions. Le 13 mars, la BRI est appelée au croisement des rues de Lieuvin et des Morillons, dans le XVe arrondissement de Paris. Au 4e étage, un homme, déjà connu des services de police pour des faits de violence, s’est retranché avec ses deux petites filles. Les négociations n'aboutissent pas. Après avoir fait placer un drone en vol stationnaire devant les fenêtres de l'appartement, la police donne l'assaut. L’homme est interpellé et ses fillettes extraites indemnes de l'appartement. Un photographe de l'Agence France-Presse est présent sur les lieux et photographie le drone en action. Le 2 juin, un homme est repéré en train de cambrioler une chambre de bonne, rue du Faubourg-Saint-Denis, dans le Xe arrondissement de Paris. Une opération policière d’envergure va être mise sur pied pour tenter de l’appréhender. Un témoin aperçoit un drone à proximité immédiate de l'opération policière. Selon nos informations, il a été mobilisé par la BRI, dépêchée sur les lieux. L'homme, cerné, parvient tout de même à se volatiliser sur les toits de Paris. Il n’a pas été retrouvé.La BRI ne fait pas mystère de son utilisation des drones. Il en est fait mention sur son site Internet, tout comme dans un « webdocumentaire » publié le 23 juin à l'occasion de son cinquantième anniversaire. On aperçoit même un modèle dans une photo postée ce jour-là sur le compte Twitter de la préfecture de police.#BRI50ans Présentation du matériel d'assistance technique. pic.twitter.com/ySEsV2iFUy— Préfecture de police (@prefpolice) 23 Juin 2015Disposant d'un seul drone léger, la brigade fait aussi appel, selon nos informations, à une entreprise spécialisée pour piloter des modèles plus lourds. Cette entreprise forme également les fonctionnaires de la BRI à l'utilisation de ces modèles. En tout, l'unité emploie au moins trois drones, dont un en propre.Un cadre légal incertainL'utilisation de drone, particulièrement en agglomération, est très strictement encadrée. Dans la plupart des cas, ce sont deux décrets de 2012 qui s'appliquent aux drones civils, c'est-à-dire ceux que l'on peut trouver dans le commerce, et qui interdisent le survol des zones habitées.Ce cadre légal général ne s'applique pas aux forces de police, « lorsque les circonstances de la mission et les exigences de l'ordre et de la sécurité publics le justifient ». Ce faisant, l'utilisation des drones par la police, rejetée dans un brouillard législatif, est soumise à un cadre juridique famélique. « C'est fait à l'arrache », avoue même une source policière. Un constat partagé par l'avocat spécialisé Didier Gazagne, du cabinet Alain Bensoussan :« [Cette exclusion du cadre de 2012] ne signifie pas que les missions réalisées ne puissent pas porter atteintes aux libertés publiques. L'utilisation des drones pour des missions de sécurité par les services de police et de gendarmerie pose des problèmes d'applicabilité du droit existant. Les différentes expérimentations réalisées par les différents services de police ou de gendarmerie pour des missions ne sont aujourd'hui à ma connaissance pas encadrées sur le plan juridique. »Seule possibilité de faire rentrer les drones dans le cadre de la loi : les faire immatriculer en tant qu'« aéronefs militaires », ce qui permet de leur appliquer un arrêté de 2013 qui prévoit un régime d'autorisation stricte.Les expérimentations ont-elles officiellement pris fin ? La BRI a-t-elle bénéficié d'autorisations spécifiques ? Peut-on s'attendre à la multiplication des drones dans le ciel parisien ? La BRI a-t-elle fait immatriculer ses drones pour les faire rentrer dans le cadre de la loi ? Ces essais ont-ils abouti à l'adoption, prévue de longue date, d'une doctrine d'utilisation ? Sollicités à plusieurs reprises, les services de la préfecture de police n'ont pas donné suite à nos questions.Quelles expérimentations ?Jusqu'à présent, les essais menés par la police concernant les drones étaient très limités. Le drone Elsa avait fait beaucoup parler de lui lorsque, en octobre 2007, la ministre de l’intérieur Michèle Alliot-Marie en a évoqué l'acquisition. Ces drones très légers ont fait l'objet de tests pendant plusieurs années. Interrogé à deux reprises par des députés en 2008 et 2010, le ministère de l'intérieur avait expliqué que ces tests étaient menés « en espace clos », et non en situation d'intervention réelle. « Certains points, en particulier juridiques, devront également être clarifiés », notait en 2010 le garde des Sceaux en exercice, Brice Hortefeux.Ce type de drone était brièvement sorti de l'expérimentation lors du sommet de l'Otan, à Strasbourg, en avril 2009. Interrogé sur le sujet, le ministère de l'intérieur avait expliqué, en 2010, qu'il avait, pour ce vol précis, « reçu l'accord des autorités compétentes » et que les expérimentations « se poursuivaient ».« Le survol de populations reste à ce jour très réglementé pour des raisons de sécurité évidentes », expliquait le ministre Bernard Cazeneuve en novembre 2014 en réponse à un député :« Un travail prospectif est actuellement mené au sein de la gendarmerie, de la police nationale et de la sécurité civile en vue de déterminer les missions qui pourraient être confiées à ce type d'appareils. [...] Aucun calendrier de déploiement n'a été arrêté. »Les forces de police et de gendarmerie militent de longue date pour une clarification du cadre légal applicable à leur utilisation d'engins volants sans pilote. Les bénéfices, en matière de maintien de l'ordre ou de repérages notamment, sont évidents. D'autant que certains événements, comme l'Euro 2016, qui se déroule en France dans moins d'un an, s'y prêtent particulièrement. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444463', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.08.2015 à 09h54 • Mis à jour le04.08.2015 à 10h24 | Anne Eveno Détrôné, le roi Apple en Chine sur le marché des smartphones. Pendant deux trimestres consécutifs – le dernier de 2014 et le premier de 2015 – le fabricant des iPhone s’était emparé du titre de plus gros vendeur de téléphones intelligents du marché chinois, en grande partie grâce au succès de ses derniers nés l’iPhone 6 et l’iPhone 6 Plus.Mais les constructeurs locaux tiennent enfin leur revanche. Selon le cabinet Canalys, au deuxième trimestre 2015, Apple a chuté de la première marche du podium pour retomber à la 3e place, derrière Xiaomi et Huawei.Selon cette étude, Xiaomi détenait à la fin juin une part de marché de 15,9 %, talonné par Huawei avec 15,7 %. A eux deux, ces groupes peuvent donc revendiquer un tiers du marché chinois. Apple pointe en troisième position, suivi du sud-coréen Samsung et du chinois Vivo. Le cabinet Canalys ne livre pas de données pour ces trois fabricants, réservant à ses clients et pour la fin de cette semaine l’intégralité de son étude.« La compétition entre les principales marques de smartphones n’a jamais été aussi intense. Xiaomi aura fort à faire pour se maintenir en tête sur les trimestres à venir », observe dans le communiqué de Canalys, l’analyste Wang Jingwen.47,5 millions d’IPhones vendus en un trimestreA Wall Street, les résultats de cette analyse ont affecté Apple, d’autant que plane le spectre d’un ralentissement de l’économie chinoise. L’action a reculé en clôture lundi de 2,36 %, revenant à ses niveaux de la fin janvier 2015. Entre-temps, Apple a publié des résultats stratosphériques, faisant état de la vente au dernier trimestre de 2014 de 74,8 millions d’iPhone, et son action s’était envolée.Selon les chiffres publiés fin juillet par Apple, le groupe de Cupertino a tout de même vendu 47,5 millions d’iPhone lors du trimestre achevé en juin, soit une hausse de 35 % sur un an. Les smartphones représentant 63 % des ventes du groupe. La déception au niveau des volumes est par ailleurs compensée par une forte hausse du prix de vente moyen, soutenu par le succès des iPhone 6 et iPhone 6 Plus, le dernier modèle et aussi le plus cher. Le prix de vente moyen est ainsi passé en un an de 561 à 660 dollars.Lire aussi :L’iPhone porte à nouveau les résultats d’AppleDans ce contexte, la Chine demeure, malgré tout, un moteur pour les bénéfices d’Apple. le groupe y a doublé ses ventes en un an, portant son chiffre d’affaires à plus de 13 milliards de dollars pour le trimestre courant d’avril à juin 2015. Et malgré la lutte acharnée à laquelle se livrent les acteurs sur ce marché, Tim Cook a été très clair en juillet dernier.« Nous sommes extrêmement optimistes sur la Chine […] Nous serions fous de changer nos plans » d’investissements accrus, a commenté le patron d’Apple, évoquant « un niveau incroyable et inédit d’opportunités. »Anne EvenoJournaliste au Monde 08.08.2015 à 13h20 • Mis à jour le08.08.2015 à 14h13 | Elvire Camus (San Francisco, envoyée spéciale) Un potager, un verger, une petite ferme, une piscine, des jardins, un centre communautaire et quelque 224 logements à loyer modéré, le tout niché au cœur de l’une des vallées les plus bucoliques de la Californie. Lorsque George Lucas a fait savoir qu’il avait l’intention de convertir une petite partie des terres qu’il possède dans le comté de Marin, au nord de San Francisco, en un lotissement réservé aux seniors et aux travailleurs qui perçoivent un faible revenu, le père de Star Wars a déclaré vouloir faire « quelque chose de gentil pour les habitants de Marin ».Le peu de détails pour l’instant connus du projet que le milliardaire souhaite développer à ses frais sur sa propriété de Grady Ranch, une ancienne ferme de sapins de Noël acquise dans les années 1970, à côté du fameux Skywalker Ranch où il a construit ses studios de cinéma, suffit à faire rêver des dizaines de professions à bas salaire qui n’ont pas les moyens de se loger dans le comté qu’ils contribuent à faire vivre, tant l’immobilier y est devenu inaccessible.Le boom de la high-tech et de ses employés très bien payés, qui enflamme les prix à San Francisco, de l’autre côté du Golden Gate Bridge, se propage au reste de la région. En avril, le prix de vente médian d’une maison est passé à 1 million de dollars à Marin et le prix de l’immobilier (vente et location) a augmenté de 13 % en un an. A titre de comparaison, à l’échelle nationale, les loyers augmentent de 4 à 6 % par an environ. « Je pense que Marin est un exemple frappant de ce qui se passe dans toute la Baie de San Francisco : les prix de nos logements sont bien supérieurs à ce que les personnes qui travaillent ici ont les moyens de se payer. Nous n’avons pas encore atteint les niveaux de San Francisco, mais les hausses sont spectaculaires », explique Leelee Thomas, en charge du développement urbain pour le comté de 258 000 habitants.Logements inaccessiblesPersonnel médical, professeurs, policiers, employés administratifs sont parmi les professions les plus touchées. Comme la moitié des employés du comté, Thom Tucker, père célibataire de 38 ans, n’habite pas à Marin. Il passe en moyenne deux heures par jour dans sa voiture, à faire la navette entre son domicile et son bureau. « Les logements à Marin sont inaccessibles. Je viens, certes, d’un milieu modeste, mais je travaille dur et j’aimerais pouvoir vivre là où je travaille. »Philip Thomas, 51 ans, est dans la même situation. Pour gagner du temps, il a investi dans une moto. En deux-roues, il ne passe « que » 50 minutes matin et soir sur la route. L’hiver, en voiture, il passe près de 2 h 30 par jour dans les embouteillages. « J’adore mon travail, mais ça devient trop compliqué pour moi, je suis en train de réfléchir à quitter mon poste pour aller travailler dans le comté de Solano (à l’est), où j’habite. »En plus de l’aspect financier, les opportunités sont rares dans le comté qui construit le moins de logements de la région. Selon le dernier rapport sur l’habitat à Marin, « des habitations plus petites, à des prix de vente modérés, sont nécessaires pour répondre aux besoins des célibataires, des seniors et des familles à faible revenu ». Aujourd’hui 12 000 personnes sont sur liste d’attente pour obtenir un « affordable housing », littéralement « logement abordable ».C’est ce type de logement subventionné que veut construire George Lucas à Grady Ranch. Selon la loi américaine, il s’agit d’habitations dont le loyer ou le paiement du prêt ne doit pas dépasser 30 % du revenu total d’un foyer. Pour y prétendre, il faut répondre à des critères financiers : un travailleur qui gagne moins de 80 % du revenu médian de la région — environ 133 390 dollars par an pour un couple en 2013, soit 121 640 euros, à Marin — peut s’inscrire sur liste d’attente, un senior doit lui gagner entre 30 et 60 % du revenu médian. Alors oui, le projet semble répondre à un besoin important. Mais cette annonce faite en 2012 et concrétisée au mois d’avril par la soumission d’une « pré-application » (sorte de brouillon de projet) au gouvernement local ne réjouit pas tous les résidents de Marin County. Les voisins de Grady Ranch sont fermement opposés à la construction de ce lotissement à côté de chez eux. Damon Connolly, l’élu qui représente la zone géographique où le projet doit voir le jour, craint qu’il ne dénature la région. Il estime notamment que le nombre d’habitations prévues est trop important : avec 224 unités, il s’agirait du plus gros lotissement du comté. « Il faut que les gens qui travaillent à Marin puissent pouvoir y vivre, mais cela ne veut pas dire que tous les projets sont valables. La communauté a fait part d’inquiétudes légitimes et je veillerai à ce qu’elles soient prises en compte », explique-t-il.« Ecolos » avant l’heureEn réalité, il est très compliqué d’entreprendre le moindre développement immobilier ou urbain à Marin. Vers la fin des années 1950, alors que la banlieue de San Francisco, principal bassin d’emploi de la région, étaient en pleine expansion, une poignée d’habitants de Marin soutenus par quelques politiciens se sont battus contre le développement de centres commerciaux, autoroutes et autres lotissements que nombre de promoteurs rêvaient de voir pousser sur ce bout de terre idéalement situé.Parmi les principales batailles menées, celle qui sera le plus citée au cours de notre enquête est « la guerre des autoroutes », lorsque, au début des années 1970, un petit nombre d’hommes et de femmes — qualifiés d’« écolos », considérés à l’époque comme étant plus dangereux que les communistes — sont parvenus à faire annuler la construction de plus de 1 600 km d’axes routiers à Marin, dont environ 320 km le long des côtes. L’objectif était de multiplier par cinq le nombre de résidents en quarante ans. Au lieu de cela, combat après combat, le mouvement finira par obtenir, en 1973, le classement de plus de 80 % de la superficie de Marin en terrains inconstructibles, réservés à l’agriculture ou transformés en parcs naturels ouverts au public.Aujourd’hui, quand le brouillard, généralement accroché au pont, vous laisse l’appréhender, la traversée du Golden Gate Bridge depuis San Francisco permet à elle seule de comprendre le combat de ces militants. Sur le pont, peu à peu, la ville s’efface pour laisser place aux falaises verdoyantes qui se jettent dans la mer. Une fois à Marin, une seule autoroute dessert les principales villes de la région. Pour le reste, les axes sinueux permettent d’entrevoir l’océan Pacifique à chaque virage, quand ils ne longent pas les forêts de séquoias. Mais chaque victoire a son revers de médaille. « Plus de 80 % de Marin est protégé de façon permanente, ce qui est formidable, mais la contrepartie est que nous payons le prix fort, notamment en termes de diversité », explique Steve Kinsey, élu qui représente les habitants de West Marin, la zone la plus préservée. Etant donné le peu de terres disponibles à la construction, le prix de l’immobilier, déjà affecté par le développement de San Francisco, a encore grimpé. Les foyers modestes ont été poussés en dehors du comté tandis que les familles plus aisées, attirées par le cadre de vie exceptionnel si près de la ville, y ont construit leur résidence secondaire ou principale, transformant progressivement Marin en le comté le plus riche de la Californie en termes de revenu par habitant et le cinquième plus riche du pays.Mais Grady Ranch n’est pas inconstructible. La propriété se trouve justement dans les moins de 20 % de terres réservées au développement de logements. Selon la loi, plus de 300 logements peuvent y être érigés. « Le projet de M. Lucas est un immense cadeau pour notre communauté qui a besoin de plus de logements à bas coût, et il est cohérent avec les objectifs historiques que nous avons pour la région », commente M. Kinsey. Autour de la propriété, de nombreuses habitations jalonnent d’ailleurs la vallée. Le voisin immédiat du ranch est une immense villa protégée par un portail automatique en bois, en face se trouve la résidence d’un des membres du groupe Metallica, plus à l’est encore se trouvent un lotissement et quelques unités de logement pour les seniors. Dès lors, l’opposition est difficile à justifier, mais elle n’est pas inexistante pour autant.« Volontaires pour le ghetto »Les réserves formulées à l’encontre du projet vont des détails pratiques — comme le fait que les seniors seraient loin d’un centre de soin (l’axe qui dessert le ranch n’est pas relié par une ligne de bus) — aux préoccupations environnementales — plus de résidents veut dire plus de trafic routier, donc plus de pollution — aux attaques directes contre « ceux » qui pourraient s’y installer. Lors d’une réunion au sujet du réaménagement de certaines zones de Marin, dont Grady Ranch, une mère de famille et agente immobilière a pris la parole pour exprimer son opposition au projet : « On dirait que tu as fait de nous des volontaires pour le ghetto », lance-t-elle à l’élue locale de l’époque, Susan Adams, aujourd’hui remplacée par Damon Connolly. Autour d’elle, certains, choqués, la sifflent, d’autres l’applaudissent.Cette réflexion, Tina Stolberg qui travaille à Marin depuis onze ans en a eu vent. A 58 ans, cette bibliothécaire scolaire approche de la retraite, et c’est la vente de sa maison qui lui permettra de joindre les deux bouts une fois qu’elle ne percevra plus de salaire, prévoit-elle. Or, Mme Stolberg est bien consciente qu’elle ne retrouvera pas de logement à Marin si elle quitte son domicile, c’est pour cette raison qu’elle s’est inscrite sur liste d’attente pour le futur lotissement de Grady Ranch. Si le projet voit effectivement le jour, qu’elle remplit les conditions financières et que son casier judiciaire est vierge, elle fera partie des candidats potentiels qui seront sélectionnés par tirage au sort. « J’ai entendu des commentaires du genre : “ce projet va amener des gens qui ne sont pas de chez nous.” Mais c’est faux, nous travaillons très dur nous payons des impôts. Je ne comprends tout simplement pas d’où vient tout ce venin. Je pense que ces gens-là sont ignorants. » Anne-Marie, infirmière de 55 ans, s’est également inscrite sur liste d’attente. Pour elle, qui vit et travaille à Marin depuis que sa famille s’y est installée dans les années 1940, l’opposition féroce à ce genre de projet est la preuve que le coin a changé. « Je me rappelle quand Marin était habitée par des familles de la classe populaire, ça n’était pas comme ça. Aujourd’hui, le message est “si tu ne peux pas vivre ici, tant pis pour toi” », estime-t-elle.Save Marinwood, l’un des principaux groupes contre le projet de logements à Grady Ranch, assure ne pas être opposé aux logements sociaux de manière générale, pourvu qu’ils remplissent une série de critères. « Nous ne sommes pas contre la construction d’habitations à loyer modéré, surtout pour les seniors, comme le Rotary Village Senior Center de Lucas Valley qui est bien situé, ne comporte pas trop d’unités, ne dénature pas le paysage et est financièrement responsable », détaille Stephen Nestel, pour Save Marinwood.Lire aussi :George Lucas : « l’empire du mal » pour ses voisinsSelon Jonathan Rothwell, membre du programme de politique urbaine du Brookings Institute, ce genre d’argument est souvent évoqué lorsqu’un projet de développement supplémentaire est envisagé dans des zones périurbaines :« Les propriétaires vont citer des arguments environnementaux pour préserver les espaces verts, en général demander un statut particulier pour les zones non développées afin de s’assurer qu’elles ne le soient jamais, ou que leur développement se fasse au terme de nombreuses années de débat politique. Cet argument peut finir par bloquer le développement de logements à loyer modéré et exacerber la ségrégation entre les classes sociales et les races. » Dans le cas de Grady Ranch, un groupe de résidents réclame depuis peu le statut de « California scenic highway » pour la route qui dessert la propriété de M. Lucas, ce statut limiterait le développement autour de l’axe. Mais Stephen Nestel est persuadé que le projet verra le jour, peu importent les moyens déployés : « L’argent de George Lucas fait bouger beaucoup de choses à Marin. »25 % de chancesOr, rien n’est moins sûr. Après la pré-application, une version finale du projet doit être déposée devant le conseil d’administration du comté. Il sera non seulement soumis au vote des représentants du public, mais surtout confronté aux problèmes pratiques qu’il faudra impérativement résoudre pour pouvoir lancer les premiers travaux. Le principal étant l’acheminement de l’eau en période de sécheresse historique en Californie. Il n’est pas garanti que l’organisme chargé de distribuer la ressource accepte de le faire pour plus de 200 logements supplémentaires.PEP Housing, l’organisme à but non lucratif auquel George Lucas a confié son projet, après qu’il a remporté un appel d’offres, est très confiant étant donné l’immense avantage dont il bénéficie. « M. Lucas donne les terres et l’argent pour développer sa propriété. Selon mon expérience, c’est sans précédent », assure Mary Stompe, directrice de PEP Housing. Aux Etats-Unis, les logements à loyer modéré sont financés par un patchwork de sources d’argent venant pour une petite partie des gouvernements, mais surtout d’organismes à but non lucratif ou de fonds privés. Le dernier projet développé par PEP Housing comptait 13 unités de logements réservés aux seniors, 19 sources de financement différentes et a mis sept ans à sortir de terre.Thomas Peters, président de la Marin County Foundation, dont une des activités est la construction et la gestion de logements sociaux, est moins optimiste. Selon lui, le projet n’a que 25 % de chances de voir le jour, en raison des autorisations qu’il reste encore à obtenir mais aussi du pouvoir de nuisance des voisins. « Mais c’est un solide 25 %, car il est mené par un homme de l’importance de M. Lucas dont la terre a été attribuée, il y a des années, à la construction de logements », précise-t-il en souriant. « Ça serait formidable que ce projet se réalise, c’est une question de justice. Et même si 200 habitations ne vont pas résoudre la crise du logement à Marin, il pourrait lancer une série de projets qui, en cumulé, pourront faire la différence. »Elvire Camus (San Francisco, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.08.2015 à 11h33 • Mis à jour le08.08.2015 à 11h34 Météo France a étendu, samedi 8 août, la vigilance orange pluie-inondation à quinze départements dans le Midi-Pyrénées, le Limousin, les Charentes et l’est du Poitou. Vendredi, trois départements (les Pyrénées-Atlantiques, le Gers et les Hautes-Pyrénées) avaient déjà été placés en vigilance orange.Jusqu’à dimanche midi, l’Ariège, l’Aveyron, la Charente, la Charente-Maritime, la Haute-Garonne, le Lot, le Tarn, le Tarn-et-Garonne, la Corrèze, la Creuse, la Haute-Vienne et la Vienne, en plus des trois autres départements, sont donc sous la menace de fortes précipitations.Ces pluies devraient ensuite se déplacer vers le nord-est et l’est, mais Météo France n’était pas encore en mesure de préciser à quels départements la vigilance orange serait étendue.Par ailleurs, le Rhône est toujours maintenu en vigilance orange canicule. Vendredi, il a fait plus de 39 °C sur l’agglomération lyonnaise. Aujourd’hui, les températures devraient encore être très élevées avec des maximales de 35 °C et 37 °C en moyenne vallée du Rhône. L’arrivée de pluies dans la nuit de samedi à dimanche devrait mettre fin à cet épisode caniculaire. 08.08.2015 à 09h27 • Mis à jour le08.08.2015 à 16h00 | Audrey Garric Le lion est mort. Difficile de qualifier l’ampleur de la vague d’émotion qui a déferlé sur les réseaux sociaux et les médias après l’abattage du félin Cecil, icône du Zimbabwe, par un dentiste américain lors d’une partie de chasse. Déluges de commentaires et de photos, traque du chasseur jusqu’aux menaces de mort, indignations et pleurs de célébrités, centaines de milliers de dollars versés à des organismes de recherche et à des ONG de protection des animaux sauvages.Rien ne paraît pouvoir étancher la peine et l’indignation collectives. A tel point que le Zimbabwe a interdit la chasse près du parc national Hwange, que des compagnies aériennes nord-américaines se sont engagées à ne plus transporter de trophées et qu’un sénateur américain a proposé une « loi Cecil » contre ce sport désormais honni par l’opinion publique occidentale.Lire aussi :Derrière Cecil le lion, l’épineuse question de la chasse au trophéeLes tollés entraînés par les actes de cruauté envers les animaux, ou par la mise en scène de leur abattage, ne sont pas nouveaux. On se souvient du zoo de Copenhague qui avait provoqué la foudre des internautes, voilà un an, en abattant et en dépeçant un girafon en parfaite santé, Marius, parce qu’il ne présentait pas un patrimoine génétique suffisamment original. En France, la vidéo virale du chaton Oscar, violemment jeté contre un mur par un jeune homme, avait également suscité des torrents de commentaires et conduit à la condamnation de l’auteur à un an de prison ferme, une peine plus sévère qu’à l’accoutumée.Cette fois, l’histoire est d’autant plus détestable qu’elle est assortie de relents colonialistes : un riche touriste américain, blanc de surcroît, qui débourse 50 000 dollars (quelque 46 000 euros) pour tuer le roi des animaux dans un pays africain, l’image marque. D’autant que l’époque n’est plus celle de Tintin au Congo. Le temps est loin où l’on exposait les fauves dans des cages exiguës au sein de ménageries, et où l’on organisait des combats de bêtes sauvages. Aujourd’hui, la société – une partie du moins – ne ressent plus le besoin de se mesurer à l’animal. La vie sauvage et les espaces naturels sont non seulement davantage respectés, mais fascinent aussi pour la majesté et l’esprit de liberté qu’ils incarnent. De plus en plus, le tourisme de chasse cède la place au tourisme d’observation, qui permet de générer des rentrées financières sans piller ou gaspiller les ressources naturelles.Actes de cruauté et de mises à mort quotidiensComment expliquer ce basculement ? Les progrès de la recherche scientifique, de l’éthologie à la biologie en passant par le droit animal, ont permis de mieux saisir les modes de vie des êtres à quatre pattes et de faire preuve d’empathie à leur égard. Les pressions des associations de défense des animaux, qui se sont professionnalisées, ont conduit certains pays à interdire des pratiques sanglantes – comme la découpe d’ailerons de requins vivants ou le massacre de bébés phoques. Enfin, Internet et les réseaux sociaux ont facilité tant la dénonciation de massacres d’éléphants que l’émerveillement face à des images de chatons ou de lionceaux. Le droit suit (timidement) le mouvement. En France, à défaut de faire l’objet d’une vraie catégorie dans le code civil, les animaux se sont vu accorder, en début d’année, le statut d’êtres vivants doués de sensibilité, censé davantage les protéger.Mais ces bons sentiments s’exercent à l’égard de certains animaux seulement. Les emblématiques, les iconiques. Les « beaux » ou les « mignons ». Les félins, les chats, les baleines, les ours polaires, les dauphins ou les pandas. Pas les rats, les salamandres, les échidnés ou les poissons. Pourtant, l’érosion de la biodiversité, si elle est générale, concerne davantage les amphibiens et les reptiles que les oiseaux et les mammifères.Le rapport de l’homme à l’animal est irrationnel. Nombre d’entre nous s’indignent de l’abattage d’un lion au Zimbabwe, mais tolèrent plus facilement la chasse en France – qui tue 30 millions d’animaux par an –, ainsi que la corrida, les zoos ou l’expérimentation animale. Surtout, la grande majorité ferme les yeux sur l’élevage industriel, responsable de la pire exploitation et maltraitance animales de tous les temps. A l’échelle mondiale, ce sont 65 milliards d’animaux qui sont abattus chaque année pour satisfaire nos appétits toujours plus carnés. Des bêtes qui passent une vie de plus en plus courte en étant maltraitées, surmenées, gavées d’antibiotiques et d’hormones de croissance, avant d’être transportées et abattues sans considération. L’essentiel de nos modes de vie est fondé sur l’utilisation des animaux.A la différence de la mort du lion Cecil, cette exploitation nous est cachée et nous ne voulons pas la voir. Tout est fait, dans les pays développés, pour nous épargner la vue d’actes de cruauté et de mises à mort, en réalité quotidiens. Dans le secteur agroalimentaire, les abattoirs et les vastes élevages industriels sont situés hors des villes et fermés. Le lien entre la bête et les morceaux de viande est gommé. Le vocabulaire lénifiant prend le dessus sur la réalité des pratiques.Le chemin est encore long dans la prise de conscience de la condition animale. La mort de Cecil peut ouvrir une porte sur cette réalité. A nous de nous y engouffrer, pour en faire une question de justice plus qu’une réaction affective.Audrey GarricChef adjointe du service Planète/Sciences du MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphanie Binet (Los Angeles) La sortie du troisième et dernier album de Dr. Dre, Compton, est un événement mondial mais pas local. A Los Angeles, le 6 août, à une heure de la diffusion de ses nouveaux morceaux sur la plate-forme musicale Apple, personne n’est bouleversé par l’annonce faite par le rappeur lui-même le 31 juillet, sur l’antenne de la radio numérique Beats1, de l’arrivée de son nouveau disque, en digital le 7 août, en physique le 21 août.Dans un magasin de téléphonie mobile, un employé résume l’état d’esprit ambiant : « Depuis 2001 [son disque sorti en 1999], il nous bassine avec ça. A force de l’attendre depuis seize ans, on ne l’attend plus. » Dre a, en effet, tellement retardé la sortie de son projet Detox qu’il a fini par le jeter à la poubelle. « Pas assez bon », de son propre aveu. A South Central et Watts, où le premier disque de Dr. Dre, The Chronic, fut considéré, à sa sortie en décembre 1992, comme la bande-son de ces quartiers noirs et latinos, même réaction. « A 18 heures, on a autre chose à faire qu’écouter un album sur un mobile en Wi-Fi. Et on n’a pas tous des iPhone. On rentre du boulot après des heures d’embouteillages. On se repose avant de se préparer pour le lendemain », résume une habitante.Lire aussi :Dr. Dre : le rappeur entrepreneurLes radios de Los Angeles, privées, elles, de cette exclusivité, préfèrent parler de la sortie prochaine du film Straight Outta Compton, consacré à son groupe N.W.A, fondé par Dr. Dre et Eazy E. Ce dernier, figure tutélaire de la ville, dealer des rues et membre du gang des Crips, avait réussi à défier le FBI avec son label, Ruthless Records, qu’il avait créé avec son manager, Jerry Heller, avant de mourir du sida en 1995. C’est cette histoire que raconte le film et c’est son tournage qui a convaincu Dr. Dre, coproducteur du film, de retourner en studio. L’homme d’affaires de 2015, âgé de 50 ans, s’est senti défié par le rappeur de 1988, jeune, culotté, sans peur.Mais Compton, nouvel album de Dr. Dre, n’est pourtant pas la bande originale du film Straight Outta Compton comme annoncé, mais regroupe les musiques inspirées par le long-métrage, pratique courante dans le rap des années 1990. En 1995, La Haine, de Matthieu Kassovitz, avait eu aussi son album La Haine, musiques inspirées du film. Sur le sien, Dre invite tous ses anciens poulains (Snoop Dogg, Eminem, The Game, Xzibit, exception faite de 50 Cent) et ses nouvelles plumes (Kendrick Lamar, Jon Connor, King Mez, Justus). C’est avec les deux derniers que le producteur a écrit la majeure partie des titres. Il ne reprend pas la narration du film mais raconte en quoi sa ville, Compton, a été une telle source d’inspiration pour toute sa carrière.Ouverture en fanfareLa pochette de son album pose déjà l’argumentaire. Le point de vue vient de Compton, les lettres d’Hollywood au-dessus de Beachwood Canyon ont été remplacées par celles de la commune au sud de South Central. La pochette est une vue aérienne vers les gratte-ciel de Downtown à partir des quartiers pauvres, inversant le regard des auditeurs, plutôt habitués à voir la ville à partir des hauteurs de Mulholland Drive. Le graphiste s’est arrangé avec la géographie locale : il n’y a pas de colline à Compton, juste un alignement de maisons.L’album s’ouvre en fanfare sur une réinterprétation de la musique d’Universal Pictures. Une voix off, cérémonieuse, fait l’éloge de cette ville idéalisée par les Afro-Américains qui fuyaient la ségrégation du sud des Etats Unis dans les années 1950 : « Compton, c’était le rêve américain, la Californie ensoleillée, avec les palmiers dans la cour, le camping-car, le bateau… » Un rêve qui a tourné au cauchemar, continue encore la voix, « où, même si quatre conseillers municipaux sur cinq sont noirs, aucun n’a réussi à enrayer la criminalité et la paupérisation. Avec 47 meurtres l’an passé, Compton est une des villes les plus criminelles en densité par habitant ».Les trois morceaux les plus inspirésCette belle intro est cependant gâchée par un excès de jeunisme du rappeur, qui après seize ans d’absence adopte la manière de rapper, très actuelle et surfaite, du sud des Etats-Unis, le trap. Il l’abandonne heureusement sur le reste de l’album. Ce premier morceau, Talk About It, introduit aussi ses deux nouveaux espoirs, King Mez, de Caroline du Nord, et Justus, rappeur blanc de Dallas, qui citent une des rimes les plus célèbres de The Notorious B.I.G., rappeur new-yorkais, un temps rival de la Côte ouest, et assassiné à Los Angeles, It Was All a Dream (« c’était tout un rêve »). Il faut attendre le deuxième titre pour retrouver la qualité de la production de Dr. Dre avec Genocide, qui mêle un toast ragga de l’Anglaise Marsha Ambrosius du groupe Floetry et la dextérité de celui qui va l’accompagner sur trois des morceaux les plus inspirés du disque : Kendrick Lamar.Ainsi sur Darkside/Gone, la même équipe rend un bel hommage à Eazy-E. King Mez, lui, remet les pendules à l’heure sur le mythe des rappeurs gangsters : « Non, je n’ai jamais vendu de drogue, mais je sais qui en a. » Dre ne rappe finalement en solo que sur un seul des seize titres de l’album, le dernier. Pour le reste, en bon producteur, il s’attache plutôt à déstabiliser ses partenaires de ces vingt dernières années : musique plus rock pour les anciens, Ice Cube et Snoop Dogg, jazz pour The Game… Il signe, de plus, une belle collaboration avec DJ Premier, son homologue de la Côte est, pour Animals. Du bon Dr. Dre, inattendu, joué dès le lendemain de la diffusion sur Apple sur bon nombre d’autoradios. Le mythe tient encore la route. Vendredi 7 août, dans l’après-midi, les lettres de Compton étaient dessinées dans le ciel de Los Angeles par des avions publicitaires.Stéphanie Binet (Los Angeles)Journaliste au Monde 08.08.2015 à 06h47 • Mis à jour le08.08.2015 à 10h57 Saad Dawabsha, le père du bébé palestinien brûlé vif il y a une semaine par des colons israéliens, a succombé à ses blessures à l’hôpital israélien où il avait été admis, a annoncé samedi 8 août un responsable palestinien. Sa famille a confirmé.Ghassan Daghlas, responsable au sein de l’Autorité palestinienne pour le nord de la Cisjordanie occupée où se trouve Douma, le village où la maison de la famille Dawabcheh a été incendiée, a ajouté qu’autorités palestiniennes et israéliennes étaient en contact pour organiser le transfert de son corps pour des funérailles prévues dans la journée.Lire le reportage :Cisjordanie : « Les deux enfants étaient à l’intérieur, c’était impossible d’entrer »ColèreLe 31 juillet, avant l’aube, des hommes masqués ont lancé des cocktails Molotov sur la maison des Dawabsha, qui avaient laissé les fenêtres ouvertes en raison de la chaleur. La petite habitation a aussitôt été réduite à un tas de cendres, seuls les murs subsistant, recouverts des mots « Vengeance » et « Prix à payer », la signature habituelle des colons israéliens et activistes de l’extrême droite.Ali, 18 mois, a péri brûlé vif alors que sa mère Riham, 26 ans, et son père Saad ont été hospitalisés, le corps couvert à 90 % de brûlures au troisième degré. Le lendemain et le jour suivant, des milliers de Palestiniens ont manifesté en Cisjordanie occupée et à Gaza.La mère d’Ali Dawabsha est toujours entre la vie et la mort tandis que leur autre fils, Ahmed, 4 ans, aurait montré des signes positifs de rétablissement ces derniers jours, les médias locaux rapportant qu’il aurait ouvert les yeux et même prononcé quelques mots.Lire aussi :La presse israélienne s’inquiète du « cancer » de l’extrémisme religieux 08.08.2015 à 04h56 • Mis à jour le08.08.2015 à 11h30 Le sort d’un Croate enlevé près du Caire par la branche égyptienne du groupe Etat islamique (EI) restait inconnu samedi 8 août au matin, après l’expiration d’un ultimatum de l’organisation djihadiste qui a menacé de l’exécuter.Tomislav Salopek, âgé de 31 ans et employé d’une société française spécialisée dans l’exploration du sous-sol, a été enlevé le 22 juillet dans la banlieue nommée « 6 octobre » au Caire. C’est le premier étranger kidnappé et menacé de mort par la branche égyptienne de l’EI, qui a revendiqué son premier attentat au Caire le 11 juillet.Lire :En Egypte, une menace terroriste aux multiples visagesDepuis la Croatie, son père a supplié les djihadistes de lui laisser la vie sauve. « La seule et unique raison de son séjour dans votre patrie était de gagner de quoi nourrir ses enfants, rien de plus », a dit à l’AFP Zlatko Salopek depuis sa maison familiale à Vrpolje, dans l’est du pays.L’ultimatum a expiréDans une vidéo mise en ligne mercredi, l’otage, agenouillé aux pieds d’un homme cagoulé tenant un couteau et lisant une feuille, dit qu’il sera exécuté dans quarante-huit heures si le gouvernement égyptien ne libère pas « des femmes musulmanes » emprisonnées. La vidéo ne précise pas quand le compte à rebours a exactement commencé, mais deux jours se sont écoulés depuis sa mise en ligne. Au moment de son enlèvement, M. Salopek, père de deux enfants, travaillait depuis quelques mois pour la société Ardiseis, filiale de la Compagnie générale de géophysique (CGG), en tant qu’analyste sismique.La ministre des affaires étrangères croate Vesna Pusic se trouve depuis jeudi au Caire pour suivre cette affaire de près, et a rencontré son homologue égyptien Sameh Choukri. « Nous n’épargnerons aucun effort pour retrouver l’otage et assurer sa sécurité. Nous déployons des efforts intensifs pour déterminer le lieu de sa détention », ont indiqué les Affaires étrangères après la rencontre. 08.08.2015 à 02h04 • Mis à jour le08.08.2015 à 12h03 En renonçant à recommander la peine de mort, les neuf femmes et trois hommes composant le jury du procès de James Holmes ont de fait condamné l’auteur de la tuerie du cinéma d’Aurora à la réclusion à perpétuité sans possibilité de libération anticipée, vendredi 7 août.« Nous ne sommes pas parvenus à un verdict unanime. […] Nous nous attendons à ce que la Cour impose une peine d’emprisonnement à perpétuité sans possibilité de liberté conditionnelle », a déclaré l’un des douze jurés du tribunal de Centennial. Le verdict final sera prononcé par le juge Carlos Samour entre le 24 et 26 août.Lourdement armé, James Holmes, 27 ans, était entré le 20 juillet 2012 dans un cinéma bondé pendant une projection du film sur Batman, The Dark Knight Rises. Selon des témoins, il avait lancé un fumigène dans la salle avant d’ouvrir le feu, tirant au hasard avec un fusil d’assaut AR-15, un pistolet calibre .40 et un fusil de chasse. La fusillade a fait douze morts, dont une fillette de 6 ans.Meurtre avec préméditationLors d’audiences préliminaires, les procureurs avaient déclaré que James Holmes avait minutieusement planifié le massacre et disposait d’assez de munitions pour tuer tous les spectateurs de cette salle de cinéma, où quatre cents personnes étaient présentes ce soir-là. Son avocat, Dan King, avait assuré que son client était atteint de maladie mentale : « Quand M. Holmes est entré dans ce cinéma […], il avait perdu tout contact avec la réalité. »Lire : Le tueur d'Aurora veut plaider non coupable pour "démence"Trois ans après le massacre, au mois de juillet, James Holmes avait été reconnu coupable de meurtre avec préméditation et avec « extrême indifférence » pour chacune des douze victimes. 01.08.2015 à 17h00 « Arrêtons les morts du tunnel, les gens avant les bénéfices dans le tunnel ». Telles étaient les inscriptions, scandées tels des slogans, qu’on pouvait lire sur les pancartes de la vingtaine de manifestants venus défendre un traitement humain des migrants, devant l’entrée de service du terminal Eurotunnel à Folkestone, dans le sud-est de l’Angleterre, samedi 1er août.« Nous sommes ici pour dire clairement aux migrants que beaucoup de gens ici sont prêts à les accueillir et que nous n’approuvons pas la façon dont ils sont traités », a dit à l’AFP Bridget Chapman, l’organisatrice du rassemblement qui a débuté à 12 heures (heure française) et s’est achevé dans le calme à 14 heures.Une trentaine de membres issus du parti d’extrême droite la Ligue de défense anglaise (English Defense League, EDL) et du parti politique Britain First, créé en 2011 par d’anciens membres de l’EDL, sont venus pour dénoncer cette manifestation de soutien.« Envoyer l’armée pour stopper cette marée humaine » Au son de l’hymne britannique, ces derniers arboraient de larges drapeaux britanniques et des drapeaux de l’Angleterre avec une croix rouge sur fond blanc et criaient « l’Angleterre d’abord, récupérons notre pays », « A qui sont les rues, à nous ! » ou encore « Traîtres de gauchistes ». Le chef du parti Britain First, Paul Goding, a déclaré :« Nous sommes ici pour nous opposer à ces manifestants gauchistes. Le peuple britannique ne veut pas de l’immigration. Nous sommes une petite île surpeuplée. Nous n’avons déjà pas assez de place pour nos concitoyens sans compter une immigration de masse dans ce pays. »Interrogé sur ce qui pouvait être fait pour régler la situation des migrants qui se rassemblent par centaines chaque soir à Calais pour tenter de rejoindre le Royaume-Uni, il a répondu : « Nous pouvons envoyer l’armée pour stopper cette marée humaine. »Lire aussi notre reportage :« J’essaie tous les jours de passer en Angleterre »Intrusions en baisse la nuit dernièreDans la nuit de vendredi à samedi, quelque 300 tentatives d’intrusion de migrants ont été constatées par la police sur le site d’Eurotunnel près de Calais – une zone de 650 hectares –, un chiffre en forte baisse par rapport aux nuits précédentes : depuis près de deux mois, 1 500 à 2 000 tentatives d’intrusion sont constatées quotidiennement.Pour aider la France à faire face à la situation, Londres s’est dit prêt, vendredi, à envoyer des moyens supplémentaires. « Nous sommes prêts à aider davantage et à travailler main dans la main avec nos homologues français pour faire baisser la tension des deux côtés de la frontière », a déclaré le premier ministre britannique, David Cameron, en annonçant l’envoi de nouvelles clôtures et de chiens renifleurs supplémentaires.Lire aussi notre analyse (abonnés) :A Calais, la France est « le bras policier » de Londres 01.08.2015 à 14h48 • Mis à jour le01.08.2015 à 15h15 La présidence du Kurdistan irakien, région pilonnée par les raids de l’aviation turque depuis le 24 juillet, a demandé, samedi 1er août, le départ des membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). « Le PKK doit éloigner son champ de bataille de la région du Kurdistan irakien pour que les civils ne deviennent pas des victimes de cette guerre », a indiqué le bureau du président de la région, Massoud Barzani, dans un communiqué.De nouveaux raids de l’aviation turque contre des bases du PKK à Zarkel, à l’est d’Erbil, ont fait au moins six morts samedi, ont annoncé des responsables locaux alors que l’offensive d’Ankara contre ces rebelles turcs est entrée dans sa deuxième semaine.Guerre contre le PKK et contre l’EIDepuis le 24 juillet, des avions de chasse turcs F-16 visent des cibles du PKK en Irak et de l’Etat islamique (EI) en Syrie. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a engagé son pays dans une « guerre contre le terrorisme » après l’attentat du 20 juillet à Suruç qui a fait 32 morts. Mais les bombardements turcs ciblent principalement le PKK, considéré par la Turquie, les Etats-Unis ou encore l’Union européenne comme une organisation terroriste.En Irak, le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de M. Barzani a toujours eu des désaccords avec le PKK, même s’il a autorisé les combattants de cette guérilla à établir leurs camps dans les montagnes du Kurdistan irakien. Dans son communiqué, le président Barzani a pressé le PKK et le gouvernement turc de renouer leur dialogue de paix, alors que la trêve qui tenait depuis 2013 entre les deux parties a volé en éclats après les récentes violences.Lire aussi :Les Etats-Unis ont-ils lâché les Kurdes ?Le PKK a affirmé qu’il avait perdu peu d’hommes dans les raids menés depuis une semaine alors que l’agence gouvernementale turque Anatolie a rapporté samedi qu’environ 260 combattants de cette guérilla kurde turque avaient été tués et des centaines d’autres blessés.Lire aussi :Les Kurdes de Cizre crient vengeance contre les autorités de Turquie 01.08.2015 à 12h50 | Alicia Dauby L’échec sanglant de l’Emirates Cup risque de laisser des traces. Quatre défaites en cinq matchs dont un revers cuisant face à Arsenal (6-0) loin d’être tout à fait digéré, des absents, des blessés, des doutes... Les Gones ne semblent pas se trouver dans les meilleures dispositions avant d’affronter le Paris Saint-Germain, samedi, dans le cadre du Trophée des Champions. Cette compétition, qui oppose le vainqueur de la Ligue 1 à celui de la Coupe de France, sonne comme un ultime test pour les Lyonnais, avant le lancement du championnat la semaine prochaine.Auteur d’un quadruplé historique (Ligue 1, Coupe de France, Coupe de la Ligue et Trophée des champions), le PSG affronte l’Olympique lyonnais au Canada, deuxième de Ligue 1 cette saison. Alors que Jean-Michel Aulas devrait se réjouir de cette affiche, il en est tout autre pour le président lyonnais, présent dans la presse ces derniers jours. Il a d’abord remis en question la mauvaise préparation des joueurs d’Hubert Fournier dont il remet en cause certains choix.Des remous à LyonLe président lyonnais ne semble pas avoir apprécié la semaine supplémentaire de vacances accordée aux internationaux par leur entraîneur. Il a également évoqué l’hygiène de vie de Clément Grenier, blessé gravement à la cuisse face à Arsenal et absent pour au moins quatre mois : « Que Clément Grenier aime vivre, c’est bien. Maintenant, s’il fume, ce que je ne sais pas, je lui conseille d’arrêter », a-t-il déclaré.L’homme fort de l’OL, tout comme son caractère, a aussi affirmé qu’il boycotterait le Trophée des Champions pour ne pas avoir obtenu gain de cause auprès du PSG au sujet de la suspension de Nabil Fekir, pour cause de trois avertissements en championnat la saison dernière : « Si le président de Bein Sports (Nasser Al-Khelaïfi, ndlr) appelle le président du PSG (Nasser Al-Khelaïfi, ndlr) pour lui demander de faire lever la suspension de Nabil Fekir, je saute dans un avion ! Sinon, non, je boude ! Priver Nabil d’une affiche diffusée sur Bein, car il a eu un troisième avertissement en championnat l’année d’avant alors qu’on est décimé par les blessures, je ne trouve pas ça fair-play » rappelle Jean-Michel Aulas qui ne pourra pas non plus compter sur son milieu Gueïda Fofana plusieurs mois durant.L’histoire n’est pas la même pour le PSG. Récent vainqueur de l’International Champions Cup à Chicago (Etats-Unis), le club de la capitale a brillé tout au long de son séjour américain pour sa première particpation. A la hauteur face à de gros clubs comme Chelsea ou Manchester, l’effectif de Laurent Blanc semble des plus prometteurs avant le début de saison en championnat. Sans compter que le meilleur reste peut-être à venir en la personne d’Angel Di Maria qui ne devrait pas tarder à rejoindre la capitale.Le PSG en pleine confianceL’international argentin est annoncé pour quelque 65 millions d’euros en provenance de Manchester United, soit le plus gros transfert depuis la levée des sanctions imposées dans le cadre du fair-play financier pour le PSG.Les deux dernières recrues parisiennes, quant à elles, ont déjà convaincu. Le nouveau gardien Kevin Trapp et le milieu de terrain français Benjamin Stambouli se sont parfaitement intégrés lors de cette « répétition générale » orchestrée par Laurent Blanc.Zlatan Ibrahimovic reste l’homme fort de son équipe. Le Suédois, élu homme du match face aux Red Stars mercredi soir, a été l’auteur de 3 buts durant la compétition. Quant à Edinson Cavani, très sollicité tout au long du mercato estival et tout proche d’un éventuel départ du club parisien, semble plus que jamais vouloir rester à la capitale. Un carton plein pour les Parisiens avant d’affronter les Lyonnais ce soir.Alicia Dauby 01.08.2015 à 11h39 La somnolence est la principale cause de mortalité sur autoroutes, à l’origine de près d’un tiers (29 %) des accidents mortels ces cinq dernières années, selon le bilan annuel de l’Association française des sociétés d’autoroutes (AFSA) publié samedi 1er août : 142 personnes ont trouvé la mort dans 123 accidents sur les grands axes l’an dernier, soit 16 % de moins qu’en 2013. Depuis 2000, le nombre de tués sur autoroutes a été divisé par plus de deux (– 54 %).La somnolence au volant reste le danger majeur, notamment au petit matin et dans l’après-midi : c’est dans les tranches horaires 5 heures-8 heures et 14 heures-17 heures que se concentre la moitié (49 %) des accidents liés à ce phénomène. Les jeunes sont particulièrement touchés : lors de ces accidents, 52 % des conducteurs ont moins de 35 ans.Les autoroutes demeurent toutefois les voies de transport routier les plus sûres, avec seulement 4 % des accidents mortels enregistrés en France en 2014.Lire aussi :Chassé-croisé : jusqu’à 880 km de bouchons pour la pire journée de l’étéD’une manière plus large, la baisse de l’attention a été à l’origine de 41 % des accidents mortels, malgré une baisse régulière d’environ 5 % par an depuis 2010.Grâce notamment à l’instauration des radars automatiques au début des années 2000, la vitesse excessive est en net recul. Si elle était à l’origine de 31 % des accidents mortels en 1999, elle n’était mise en cause que dans 14,6 % des cas en 2014.Samedi, jour le plus dangereuxLa drogue, l’alcool ou les médicaments ont, eux, provoqué un accident mortel sur cinq (20 %) ces cinq dernières années. Les mois d’avril et septembre sont les plus meurtriers : entre 2010 et 2014, 10,3 % des accidents mortels ont eu lieu durant chacun de ses deux mois, qui ne représentent que 8,3 % du trafic chacun.Le samedi est le jour le plus dangereux en raison notamment d’excès (alcool, drogue…) plus fréquents et d’un taux d’occupation des véhicules plus important (1,47 personne par véhicule en semaine, 1,98 le week-end). Si la majorité des accidents ont lieu de jour (54 %), le risque est quatre fois plus élevé la nuit, où se produisent 46 % des accidents pour seulement 10 % du trafic autoroutier. Alicia Dauby Après une première semaine d’épreuves moins suivies par le grand public, place à la natation en bassin aux championnats du monde de natation (du 2 au 9 août). Troisième nation lors des derniers Mondiaux en 2013 à Barcelone, la France vise encore plus haut à Kazan. Les plus grands noms de l’équipe de France seront présents en Russie, excepté Yannick Agnel, victime d’une pleurésie début juin.Une nouvelle médaille au 4 x 100 m ?Dimanche, le relais 4 x 100 m nage libre messieurs sera l’une des épreuves phares de cette première journée de courses. L’équipe de France, composée de Camille Lacourt, Florent Manaudou, Jérémy Stravius, Fabien Gilot ou encore Mehdi Metella, reste invaincue depuis les Jeux olympiques de Londres (2012). Pas moins de trois ans que les Bleus s’imposent en maîtres de la discipline, vainqueurs depuis à Barcelone en 2013, à Berlin aux Championnats d’Europe et à Doha aux Mondiaux en petit bassin en 2014. Le quatuor tricolore entend bien enrichir son palmarès d’une quatrième médaille à Kazan.La deuxième grosse sensation de cette journée s’appelle Ryan Lochte. L’Américain pourrait marquer l’histoire de son sport, dimanche, en réalisant, pour la première fois lors d’une grande compétition, un virage suivi d’une coulée dorsale dans les épreuves de nage libre. Censée lui procurer plus de vitesse, l’Américain avait déja adopté cette technique au meeting d’Athens, dans l’Etat de Georgie (Etats-Unis, 10-13 juillet). Tous les yeux seront donc rivés sur le quintuple champion olympique qui nagera sous l’eau en dos, avant de reprendre sa nage en crawl une fois de retour à la surface.Charlotte Bonnet, nouvelle pépiteAprès avoir glané cinq titres nationaux aux derniers championnats de France à Limoges en avril dernier, La Niçoise Charlotte Bonnet est elle aussi attendue lors de cette première journée des Mondiaux. En lice sur 100 m et 200 m nage libre, la jeune nageuse de 20 ans a toutes ses chances pour décrocher sa première médaille mondiale en solo. L’Azuréenne, qui évoluait alors à l’ombre des résultats de sa meilleure amie, Camille Muffat, apparaît comme le nouvel espoir féminin de la natation française. La compétition sera tout de même rude pour décrocher une place en finale dans un 200 m baptisé « course du siècle ». Les temps forts de la première semaineGrâce à leurs exploits , d’autres nageurs français sont eux aussi sortis de l’ombre. Encore peu médiatisées, la nage en eau libre ou encore la natation synchronisée auront fait parler d’elles lors de cette première semaine des Mondiaux.Marc-Antoine Olivier (19 ans), a été le premier à ouvrir les hostilités en terminant 6e du 10 km en eau libre des Championnats du monde, lundi matin. Entraîné par Philippe Lucas, le jeune français a assuré sa qualification pour les Jeux olympiques de Rio. Axel Reymond, 12e, a raté le coche puisque seuls les 10 premiers décrochaient leur billet pour Rio sur l’unique épreuve olympique de l’eau libre.Le lendemain, la Française Aurélie Muller a été sacrée championne du monde de natation en eau libre sur 10 km en 1 heure 58 minutes et 3 secondes devant la tenante du titre européen, la Néerlandaise Sharon van den Rouwendaal. Une première dans l’histoire des Mondiaux pour l’équipe de France qui n’avait encore jamais décroché l’or. La nageuse de Sarreguemines a elle aussi validé sa qualification pour les Jeux de Rio de Janeiro.Ils ont crée la sensation lors de cette première semaine des Mondiaux. Malgré leur 4e place, jeudi en finale du duo mixte de natation synchronisée, Virdinie Dedieu, triple championne du monde en solo, et Benoît Beaufils, show-man à Las Vegas dans un spectacle aquatique, ont été le premier couple tricolore à marquer l’histoire de cette discipline.Programme du Dimanche 2 août :Courses de natation : (séries de 06 h 30 à 1 0h 15, demi-finales et finales de 14h30 à 16h45)Séries : 100 m papillon dames, 400 m nage libre messieurs, 200 m 4 nages dames, 50 m papillon messieurs, 400 m nage libre dames, 100 m brasse messieurs, 4 x 100 m nage libre dames, 4 x 100 m nage libre messieurs Demi-finales : 100 m papillon dames, 200 m 4 nages dames, 50 m papillon messieurs, 100 m brasse messieurs Finales : 400 m nage libre messieurs, 400 m nage libre dames, 4 x 100 m nage libre dames, 4 x 100 m nage libre messieursAlicia Dauby 01.08.2015 à 08h43 • Mis à jour le01.08.2015 à 11h49 | Jean-Baptiste de Montvalon Inflexible, le Conseil d’Etat aura fait preuve de constance pendant le long feuilleton – encore inachevé – de la ratification par la France de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Comme en 1996, puis en 2013, la plus haute juridiction administrative vient de rendre un avis défavorable – mais non contraignant – à la ratification de cette charte, adoptée à Strasbourg le 5 novembre 1992 et signée par la France le 7 mai 1999.Lire aussi :Régions : et les nouvelles capitales sont...Sollicité par le gouvernement le 24 juin sur le projet de loi constitutionnelle qui a été présenté par la garde des sceaux en conseil des ministres vendredi 31 juillet, le Conseil d’Etat, qui l’a examiné la veille, expose les raisons pour lesquelles il « n’a pu donner un avis favorable à ce texte ». Les mots ont varié avec le temps, mais la trame de l’argumentation reste la même : la charte mettrait en cause les principes d’indivisibilité de la République et d’unicité du peuple français.« Déclaration interprétative »Ces obstacles juridiques sont connus de longue date. Et les réflexions sur les moyens de les surmonter ne datent pas d’hier. Dans un rapport remis au premier ministre Lionel Jospin, en septembre 1998, le juriste Guy Carcassonne, décédé en mai 2013, avait estimé que la France pouvait souscrire une proportion suffisante des engagements prévus par la charte dans des conditions compatibles avec la Constitution. Il suggérait d’accompagner la signature de la France d’une « déclaration interprétative » rappelant qu’aux yeux de la France le terme de « groupe » visait une addition d’individus et non une entité autonome, titulaire de droits. C’est sur cette base que le processus de signature de la charte a abouti, en mai 1999. La ratification, en revanche, n’a jamais été menée à son terme.Saisi par Jacques Chirac, le Conseil constitutionnel avait jugé, dans sa décision du 16 juin 1999, que le préambule de la charte, notamment, était contraire à la Constitution. Et que la « déclaration interprétative » française ne levait pas cet obstacle. Il avait ainsi souligné que « les principes constitutionnels d’indivisibilité de la République, d’égalité devant la loi et d’unicité du peuple français (…) s’opposent à ce que soient reconnus des droits collectifs à quelque groupe que ce soit, défini par une communauté d’origine, de culture, de langue ou de croyance ». Une révision de la Constitution devenait dès lors un préalable indispensable à la ratification de la charte.Mise en gardeC’est l’objet du texte qui vient d’être présenté en conseil des ministres, et que François Hollande envisagerait de soumettre en 2016 au Parlement réuni en Congrès. Le Conseil d’Etat adresse au gouvernement une très claire mise en garde. A ses yeux, la charte européenne et la déclaration interprétative du 7 mai 1999 sont deux textes « difficilement compatibles entre eux ». Sans le dire explicitement, il juge donc incohérent d’insérer dans la Constitution, comme le souhaite le gouvernement, que l’autorisation de ratification s’applique à la Charte européenne des langues régionales et minoritaires « complétée par la déclaration interprétative du 7 mai 1999 ».Cette double référence, estime le Conseil d’Etat, « introduirait une contradiction interne génératrice d’insécurité juridique ». « En second lieu, ajoute-t-il dans son avis, elle produirait une contradiction entre l’ordre juridique interne et l’ordre juridique international, exposant tant à des incertitudes dans les procédures contentieuses nationales qu’à des critiques émanant des organes du Conseil de l’Europe chargés du contrôle de l’application de la charte. »Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 01.08.2015 à 04h40 • Mis à jour le01.08.2015 à 11h51 Un jet privé saoudien s’est écrasé vendredi 31 juillet dans le sud de l’Angleterre, et ses quatre occupants ont été tués dans l’accident. Selon l’ambassadeur d’Arabie saoudite à Londres, l’aéronef transportait notamment des membres de la famille d’Oussama Ben Laden, le cerveau des attentats du 11 septembre 2001.Sans donner toutefois l’identité des victimes du crash de l’avion, qui s’est abîmé à l’extérieur d’un garage de vente aux enchères de voitures, en bout de piste de l’aéroport de Blackbushe, à 65 km au sud-ouest de Londres, le prince Mohammed Ben Naouaf Al-Saoud a présenté ses condoléances à la famille Ben Laden, sur le compte Twitter officiel de l’ambassade.#Saudi Emb in London confirms Osama Bin #Laden stepmother & his sister among 4 dead in plane crash in Blackbushe — SaadAbedine (@SaadAbedine)require(["twitter/widgets"]);« Son altesse royale le prince Mohammed Ben Naouaf Al-Saoud, ambassadeur au Royaume-Uni du gardien des Deux Saintes Mosquées, a présenté ses condoléances aux fils de Mohammed Ben Laden et à leurs proches après le grave accident de l’avion qui transportait des membres de leur famille vers l’aéroport de Balckbushe », a-t-il écrit selon un journaliste d’Al-Jazira et plusieurs médias britanniques.Un jet saoudienL’Autorité générale de l’aviation civile saoudienne a par ailleurs indiqué dans un communiqué que l’appareil était enregistré dans l’Etat du Golfe, ajoutant qu’elle collaborerait avec les enquêteurs britanniques pour déterminer la cause de l’accident. « Le Bureau d’enquête sur les accidents aériens du Royaume d’Arabie saoudite présente ses plus sincères condoléances aux familles des victimes », est-il aussi écrit dans le communiqué.Une porte-parole de la police locale a confirmé que les quatre personnes à bord du jet privé, trois passagers et un pilote, ont été tuées. « Malheureusement, il n’y a aucun survivant. Il y avait quatre personnes à bord, dont le pilote », a déclaré Olga Venner.Citant l’Autorité générale de l’aviation civile saoudienne, le journal saoudien Al-Hayat indique sur son site internet que l’Embraer Phenom 300 s’est écrasé alors qu’il décollait de l’aéroport de Balckbushe. Plusieurs médias, dont la BBC, ont précisé que l’avion avait décollé de l’aéroport de Milan Malpensa, qui n’a fait aucun commentaire pour l’instant. Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) La police japonaise a arrêté samedi 1er août Mark Karpelès, le PDG français de MtGox, plateforme d’échange de la monnaie virtuelle bitcoin. Sise dans l’archipel, la plateforme a été déclarée en faillite en avril 2014 après avoir dû stopper ses activités deux mois plus tôt.A l’époque, M. Karpelès, 30 ans, affirmait que MtGox avait subi une attaque informatique de grande ampleur ayant entraîné la perte de 850 000 bitcoins, d’une valeur de 48 milliards de yens (352 millions d’euros). Quelque 200 000 bitcoins, équivalant à 6,98 milliards de yens (51 millions d’euros) avaient par la suite été retrouvés, selon M. Karpelès, sur un stockage non connecté aux autres ordinateurs.Lire le portrait : Marc Karpeles, l'homme derrière MtGoxSon arrestation s’inscrit dans le cadre de l’enquête sur la faillite de son entreprise. Selon la chaîne publique NHK, la police nippone considère que M. Karpelès sait où se trouvent les bitcoins disparus. Il aurait manipulé le système pour les détourner sur un compte secret.Opacité et volatilitéLes investisseurs ayant utilisé les services de MtGox avaient exprimé leur colère en juillet 2014 lors d’une réunion des créanciers de la plateforme. Une centaine d’investisseurs, pour la plupart des étrangers expatriés au Japon, s’étaient alors retrouvés au palais de justice de Tokyo. « Ils disent qu’une enquête est en cours, avait alors déclaré à l’AFP un investisseur français. C’est tout. Mais ils semblent refuser de rendre publics des renseignements plus précis sur MtGox et sur la façon dont les bitcoins ont été dérobés, s’ils l’ont vraiment été. »Créé sur ordinateur en 2009, le bitcoin a vu sa valeur passer de quelques cents à ses débuts à plus de 1 000 dollars fin 2013. Les bitcoins sont gérés au travers d’un complexe réseau international. Ses promoteurs y voient un moyen efficace et anonyme de transférer des fonds. Les échanges gérés par MtGox ont atteint 80 % des transactions de cette monnaie virtuelle totalement indépendante de toute autorité monétaire. Historiquement, la société était une des premières plateformes de gestion de bitcoins.Les malheurs de MtGox n’ont que provisoirement ralenti les transactions autour de la devise virtuelle. D’après le Nihon Keizai, le quotidien économique japonais, le nombre d’utilisateurs de cette monnaie serait reparti à la hausse notamment aux Etats-Unis. D’autres devises virtuelles seraient également en développement.Lire le grand format : Dark Wallet, les anarchistes de l'argentLes autorités de régulation s’inquiètent de l’opacité qui entoure leur gestion et de la volatilité de leur valeur. En juin, les pays membres de la Financial Action Task Force (FATF), un organisme intergouvernemental réunissant notamment le Japon, la Chine et les Etats-Unis, ont initié une réflexion pour réguler les échanges des monnaies virtuelles.L’objectif est notamment de lutter contre le financement du terrorisme. Les Etats-membres de la FATF, comme ceux qui ne le sont pas, devraient notamment être invités à surveiller les transferts vers les territoires contrôlés par l’organisation Etat islamique. L’idée est également d’imposer un contrôle de l’identité des nouveaux utilisateurs.Au Japon, une loi serait en projet pour permettre de stopper les circulations de fonds à des fins criminelles. En 2014, l’Autorité bancaire européenne avait appelé les établissements financiers de la région à ne pas effectuer de transactions de cette monnaie virtuelle en attendant l’établissement de règles d’utilisation.Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.08.2015 à 17h49 L’Institut de veille sanitaire (InVS) a confirmé, mercredi 5 août, ce que Le Canard enchaîné révélait dans son édition du jour : les ventes globales de vaccins ont fortement diminué en France au premier semestre 2015 par rapport au premier semestre 2014.Selon Le Canard enchaîné, cette baisse des ventes dans les pharmacies s’explique en partie par une « pénurie » de ces vaccins, souvent très difficiles à trouver, et par la défiance grandissante des Français vis-à-vis de la vaccination.Lire aussi :Pénurie de vaccins pédiatriquesL’hebdomadaire cite ainsi une note confidentielle transmise par l’InVS à la Direction générale de la santé (DGS) le 28 juillet. L’organisme public alerte sur la pénurie et affirme qu’entre le premier semestre 2014 et le premier semestre 2015, la délivrance des vaccins « pentavalents » (diphtéries, tétanos, polio, coqueluche et méningite) a baissé de 80,7 %.Au cas par cas, les vaccins de type DT-Polio ont baissé de 14,5 %, ceux pour la coqueluche de 14,6 % et ceux pour la méningite de 15,1 %. En conclusion, l’InVS prévoit « une très probable diminution de la couverture vaccinale des nourrissons (…) en 2015 ».La DGS, qui dépend du ministère de la santé, affirme en revanche qu’il est « trop tôt » pour dire si ce recul est lié à une baisse de la couverture vaccinale et demande d’attendre l’analyse plus complète que l’InVS publiera à la rentrée.Lire aussi :La vaccination, ça se discuteLa ministre de la santé veut un « débat » sur la vaccinationPour le médecin épidémiologiste de l’InVS, Daniel Lévy-Bruhl, ce retrait s’explique « probablement » par la superposition de plusieurs phénomènes, en particulier la mise en place en avril 2013 d’un nouveau calendrier vaccinal, avec notamment un abaissement de l’âge du premier rappel à 11 mois. Il admet toutefois que ce recul pourrait aussi dénoter une « petite diminution de la couverture vaccinale ».Ces chiffres interviennent en tout cas une semaine après que la ministre de la santé Marisol Touraine a annoncé dans un entretien accordé au Parisien l’organisation d’un « débat » sur la politique de vaccination à l’automne, pour enrayer la défiance grandissante de la population à l’égard des vaccins.« Se vacciner n’est pas un geste de confort, ni uniquement un choix individuel. C’est un enjeu collectif », avait-elle alors rappelé. Un sondage Odoxa indiquait en juin que les Français continuent de faire confiance aux vaccins : 87 % estiment qu’ils sont utiles, 81 % qu’ils sont efficaces et 65 % réfutent l’idée qu’ils seraient dangereux.Mais une pétition critiquant la politique vaccinale, lancée par le chirurgien-oncologue controversé Henri Joyeux, aurait recueilli plus de 700 000 signatures sur Internet, selon le site du praticien.Lire aussi :Les vaccins en six questions Martin Untersinger Le site Netzpolitik est, depuis plusieurs jours, au cœur d’un scandale retentissant en Allemagne. En cause, une enquête pour « trahison » ouverte à la suite de deux de ses articles, publiés en février et en avril.1. Netzpolitik, c’est quoi ?Netzpolitik est un site d’information fondé en Allemagne par Markus Beckedahl et qui va fêter son onzième anniversaire à l’automne. Comme son nom l’indique, il s’intéresse aux questions de politique numérique, notamment « la protection des données, les cultures numériques, la neutralité du Net, les questions de copyright et la surveillance ».Ses journalistes, qui se présentent comme engagés, veulent promouvoir les « libertés numériques et leur implémentation politique ». Actuellement animé par quatre personnes, Netzpolitik compte aussi de nombreux collaborateurs indépendants.Ce site dont l’audience reste relativement modeste – il revendique environ 40 000 visiteurs par jour – peut cependant, dans un pays où la question des libertés numériques a le vent en poupe, se targuer d’une très solide réputation.Dès 2005, il a été récompensé par Reporters sans frontières pour sa défense de la liberté d’expression sur Internet. Très bien informés, notamment sur les questions de surveillance, ses animateurs sont même devenus le véritable poil à gratter du gouvernement allemand : la chancellerie s’était même plainte de leur travail auprès des députés formant la commission d’enquête sur les activités de la NSA dans le pays. « Nous avons une place centrale dans les débats sur la politique numérique », se réjouissait d’ailleurs, sans fausse modestie, l’un des journalistes actuellement poursuivis, Andre Meister, dans une vidéo récente.Netzpolitik fait figure de précurseur, à l’échelle allemande comme européenne sur les questions numériques. « Lorsque nous nous sommes lancés, nous étions contents si, une fois par mois, Internet était abordé dans l’agenda politique. Aujourd’hui, on a davantage peur au début de chaque semaine en regardant le nombre de fois où la politique numérique va être abordée », s’amusait il y a peu son fondateur, M. Beckedahl.2. Que racontent les articles pour lesquels le site est poursuivi ?Deux articles ont fortement déplu au Bundesamt für Verfassungsschutz (BfV, Office fédéral de protection de la Constitution), le service de renseignement intérieur allemand. Ces articles racontaient comment ce service prévoyait davantage de moyens, notamment pour mettre en place une cellule de surveillance des réseaux sociaux pour lutter contre le terrorisme.Dans un premier article, publié le 25 février, le site a d’abord révélé des extraits détaillés du projet de budget du BfV. Les détails des comptes de ce service de renseignement sont, comme dans la plupart des pays, secrets. On connaît la totalité de l’enveloppe consacrée au fonctionnement des services, pas leur répartition exacte.Sur la base d’un document, Netzpolitik raconte donc que le BfV va se doter de moyens informatiques pour « analyser massivement des données Internet », notamment sur les réseaux sociaux, grâce à une enveloppe de 2,75 millions d’euros. Le but est de pouvoir « déterminer des relations, jusqu’ici invisibles, entre des individus ou des groupes sur Internet », une tâche « impossible à réaliser manuellement ».Dans un second article, mis en ligne le 15 avril, le site apporte davantage de précisons sur les projets des services allemands grâce à de nouveaux documents qu’ils s’est procuré. Le BfV va compter dans ses rangs une unité appelée Erweiterte Fachunterstützung Internet (EFI, support internet étendu spécialisé), composée de 75 agents. Ils se concentreront notamment sur les conversations en ligne et sur les données présentes sur Facebook.Netzpolitik rappelle alors que cette volonté de traiter des données de manière massive semble contrevenir à la législation allemande qui encadre les activités du BfV, puisque ce dernier ne doit enquêter que de manière ciblée.Le site évoque également le programme Perseus, un outil utilisé par les services pour traiter les données brutes récoltées, notamment les métadonnées. Enfin, il évoque la volonté du BfV de se doter de capacité « de collecte d’information clandestine », c’est-à-dire pour aller au-delà des informations publiquement disponibles.Comme le rappelle Netzpolitik dans ses deux articles, ces informations avaient déjà fuité dans de nombreux journaux allemands. Mais le site spécialisé apporte des précisions et des détails inédits. Ce qui n’a pas plu au BfV.3. Où en est-on de la procédure ?Après les deux articles de Netzpolitik, le BfV a porté plainte. Ce sont ensuite les services du procureur fédéral, Harald Range, qui ont mené l’enquête. Dans leur viseur, deux journalistes de Netzpolitik – l’auteur des articles, Andre Meister, et le responsable du site Markus Beckedahl – ainsi qu’une personne « inconnue », leur source. L’affaire est rendue publique le 30 juillet, lorsque les deux journalistes reçoivent un courrier des services du procureur les informant qu’ils sont accusés de trahison. Un chef d’accusation qui n’a pas été utilisé depuis 1962.Le procureur a ensuite ordonné une expertise juridique afin de savoir si les informations rendues publiques par Netzpolitik relevaient du secret d’Etat, et en attendant les résultats, a suspendu l’enquête. Les conclusions de l’expertise ont été connues lundi 3 août : oui, les journalistes ont publié des informations secrètes. Le gouvernement, qui avait déjà publiquement pris ses distances avec le procureur, aurait ensuite, selon ce dernier, fait pression pour que les conclusions de l’expertise soient ignorées. Harald Range a ensuite, fait très inhabituel, dénoncé les pressions exercées par le gouvernement. En réponse, le ministre de la justice Heiko Maas a mis le procureur à la retraite d’office. Il sera remplacé par l’actuel procureur fédéral de Munich Peter Frank.Lire aussi :En Allemagne, le ministre de la justice limoge le procureur généralAujourd’hui, l’enquête est toujours ouverte et la plainte déposée par le service de renseignement allemande n’a pas été retirée.Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.08.2015 à 15h40 • Mis à jour le05.08.2015 à 16h47 | Pauline Croquet et Damien LeloupC'est un objet mythique, qui a fait rêver des générations d'amateurs de science-fiction au même titre que les sabres-lasers de La Guerre des étoiles : le skateboard volant utilisé par Marty McFly dans la trilogie Retour vers le futur. Soit une planche au design rétrofuturiste fleurant bon les années 1980, en lévitation au-dessus du sol, capable de survoler le bitume.Le constructeur automobile Lexus (filiale de Toyota) a présenté mercredi 5 août une vidéo de démonstration de son propre prototype de hoverboard, réalisée dans un skatepark de Barcelone, et les images sont bluffantes :2015, année où se situe le « futur » dans le deuxième film de la trilogie, sera-t-il l'année du hoverboard grand public ? Pas vraiment, bien que de nombreux projets choisissent cette date-butoir symbolique. La vidéo de Lexus est avant tout un coup publicitaire, une démonstration technique et esthétique qui masque les – gigantesques – limites de l'engin. Tout d'abord, cette planche n'est pas capable de voler n'importe où : elle nécessite une piste d'aimants pour fonctionner. C'est la raison pour laquelle Lexus a fait aménager spécialement le skatepark où se déroule la démonstration, à Barcelone, pour y insérer des pistes aimantées. Et son autonomie est limitée : vingt minutes environ.Ensuite, le prototype nécessite l'utilisation d'azote liquide pour refroidir les supraconducteurs qui font « flotter » la planche lorsqu'elle est posée sur le champ des aimants – c'est la raison pour laquelle le hoverboard semble dégager une épaisse fumée, lorsque le liquide, à une température de -180 degrés Celsius, entre au contact de l'air ambiant. Dans ces conditions, difficile d'imaginer utiliser cette planche pour se rendre au bureau… Les journalistes ayant pu tester la planche rapportent par ailleurs que les sensations sont assez éloignées de celles que l'on peut imaginer en regardant Marty McFly se déplacer sur son hoverboard.Hoverboard à aimants ou planches à hélicesLexus n'est certainement pas la première entreprise à vouloir sortir un modèle de skateboard flottant. Si Mattel, qui prêtait sa marque à la fameuse planche de Retour vers le futur, ne s'est pas portée candidate, sa compatriote américaine, Arx Pax, a lancé une levée de fonds collaborative l'an dernier pour commercialiser le Hendo, son modèle de hoverboard. Un projet sérieux qui a fait à l'époque beaucoup de bruit. Pour autant, les amateurs auront vite déchanté face à son prix, 10 000 dollars, la faible hauteur à laquelle il « vole » grâce à quatre aimants, mais aussi et surtout la nécessité pour l'acheteur de disposer d'une piste spéciale, comme la Slide de Lexus.Lire : Le skateboard volant de « Retour vers le futur » n'a pas encore été inventéUne start-up américaine, Haltek, avait également ouvert une cagnotte sur le site de financement participatif Indiegogo avec pour projet de sortir une planche à l'été 2015. Elle n'a récolté que 3 000 dollars sur le million nécessaire, et le projet de l'entreprise n'a pas vraiment l'air de décoller. De Haltek, on retiendra donc surtout le slogan de sa campagne : « Probablement impossible, mais ça vaut certainement le coup d'essayer ».« Probablement impossible, mais ça vaut certainement le coup d'essayer »Ce type de développement nécessitant à la fois des moyens et beaucoup d'optimisme, pas étonnant que Google ait aussi tenté de mettre au point un skateboard volant, en confiant la tâche à son laboratoire, le Google X, celui-là même qui a créé les Google glass et les voitures sans chauffeur. La planche devait flotter grâce à des émetteurs magnétiques. L'abandon du projet est annoncé en 2014, les chercheurs n'étant pas parvenus à stabiliser le hoverboard.A côté de ces « vrais » hoverboards, qui utilisent les capacités des aimants pour faire léviter les planches, existent également des prototypes à hélices, plus proches dans leur fonctionnement d'un hydroglisseur. Les pales soufflent l'air pour faire décoller et flotter la planche, comme le font certains drones du commerce. Plus simple, la technologie dispose de nombreux avantages : elle ne nécessite pas une piste adaptée, et peut s'élever nettement plus haut dans les airs. Mais elle nécessite, tout comme les planches à supraconducteurs, des batteries puissantes, et ne reproduit pas réellement l'effet visuel du flottement à quelques centimètres du sol. Mais elle est aussi meilleur marché : en mai dernier, un Canadien a battu le record du monde de distance en hoverboard avec un prototype qu'il avait lui-même construit, en survolant le lac Ouareau sur 275 mètres.Car c'est aussi l'un des avantages des planches à hélices : elles permettent de flotter sur l'eau, ce qui n'est pas le cas des hoverboards à aimants. Un avantage qui ne sera sans doute pas du goût des fans les plus accros à Retour vers le futur, dans lequel l'un des méchants rappelle sans ménagement à Marty McFly que sa planche n'est pas conçue pour les surfaces aquatiques :« Eh McFly, t'es complètement choko, ça marche pas sur l'eau, c'est pas pour le surf ! Va te faire remettre les turbos à neuf » //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444461', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Pauline CroquetJournaliste au MondeDamien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.08.2015 à 14h55 • Mis à jour le05.08.2015 à 16h00 | Florian Reynaud La Gamescom, salon du jeu vidéo, a débuté mercredi 5 août à Cologne en Allemagne. Plusieurs studios et constructeurs sont venus présenter de nouvelles bandes-annonces et des démonstrations de jeu, pour certains très attendus.« Star Wars Battlefront »Dans ce jeu d’action distribué par Electronic Arts, le joueur incarne un soldat lambda sur un des multiples champs de bataille de la saga. Un nouveau mode multijoueur nommé « Fighter Squadron » a été dévoilé : du combat aérien qui opposera jusqu’à 22 joueurs. Les batailles étaient un des aspects décevants de Star Wars Battlefront 2. Dans le mode « Fighter Squadron », les environnements ont été diversifiés et le système de héros de l’opus précédent semble avoir été intégré aux vaisseaux spatiaux. Dans la séquence dévoilée, le joueur a l’opportunité de piloter le Faucon Millenium pour abattre un transporteur de l’Empire. Star Wars Battlefront est toujours prévu pour le 17 novembre sur PS4, PC et Xbox One.Lire aussi :On a essayé... « Star Wars : Battlefront », le jeu vidéo qui rejoue « La Guerre des étoiles »« Dark Souls 3 »Déjà annoncé à l’E3, le nouvel opus de Dark Souls s’est offert une nouvelle bande-annonce lors de la préconférence Xbox à Cologne. La série, à la difficulté sans merci, oblige le joueur à mourir encore et encore pour avancer dans le jeu. Le jeu développé par les Japonais de From Software devrait sortir début 2016.Lire : De « Dark Souls » à « Bloodborne », portrait d'un créateur de mythes« Unravel »Déjà dévoilé à l’E3 en juin – et l’un des coups de cœur du Monde au salon – le jeu de plateforme poétique distribué par Electronic Arts a été dévoilé plus en détail mercredi 5 août avec une démonstration présentée par le créateur Martin Sahlin. Unravel est un jeu de plateforme-puzzle où l’on incarne un petit personnage tricoté en laine. Il doit avancer dans divers environnements en utilisant ses fils comme grappin, pont… tout en faisant attention à ne pas épuiser ses ressources.Lire aussi :On a essayé… « Unravel », le jeu le plus mignon du salon du jeu vidéo E3« Halo 5 : Guardians »Microsoft a également annoncé la création du premier tournoi mondial d’Halo 5 : Guardians dont la cagnotte s’élèvera à un million de dollars. Un montant qui fait pâle figure comparé aux 18 millions de dollars de récompense pour les vainqueurs du championnat de Dota 2 qui a lieu en ce moment.« Mirror’s Edge Catalyst »Présentée en juin lors de l’E3, la suite du jeu de plateforme vu à la première personne Mirror’s Edge sortira le 25 février 2016. Une vidéo de démonstration de Mirror’s Edge Catalyst a été diffusée lors de la conférence d’Electronic Arts à Cologne mercredi 5 août. La vidéo montre une séquence d’infiltration, d’action et de plateforme dans laquelle l’héroïne Faith doit pénétrer un immeuble pour voler des documents et s’échapper en catastrophe après avoir été repérée.Final Fantasy XVSquare Enix a révélé une nouvelle bande-annonce pour le jeu de rôle Final Fantasy XV. Les images dans ce teaser décrivent des événements qui se déroulent 15 ans avant ceux du jeu, indique le studio. Une première vidéo, plus longue et plus riche en détails sur l’univers du jeu avait été diffusée en septembre dernier. Aucune date de sortie n’a été communiquée pour le moment.De nouvelles vidéos ou dates de sortie ont également été présentées pour plusieurs titres, notamment :une vidéo de jeu pour Quantum Break ;une nouvelle séquence de jeu du prochain Tomb Raider ;une date de sortie, le 23 octobre, pour Zelda Tri Force Heroes ;une bande-annonce pour Le Roi des corrompus, l’extension de Destiny ;une bande-annonce pour le prochain Need for Speed ;une bande-annonce pour Mafia 3.Florian ReynaudJournaliste au Monde 05.08.2015 à 13h38 • Mis à jour le05.08.2015 à 14h40 La Turquie avait annoncé, le 23 juillet, avoir passé un accord avec les Etats-Unis dans la guerre menée contre l’Etat islamique (EI), prévoyant notamment l’utilisation des bases turques d’Incirlik et de Diyarbakir par les Américains. Deux semaines plus tard, cet accord prend forme et la coalition mise en place par Washington lancera « prochainement » depuis les bases aériennes turques une « bataille globale » contre les djihadistes présents dans le nord de la Syrie, a assuré mercredi 5 août le ministre des affaires étrangères turc, Mevlut Cavusoglu.Le chef de la diplomatie turque, qui a rencontré son homologue américain, John Kerry, au cours d’un déplacement en Malaisie, a précisé :« Actuellement, avec les Etats-Unis, nous entraînons et équipons l’opposition modérée [en Syrie] et nous allons aussi démarrer notre combat contre Daech [acronyme arabe l’Etat islamique], bientôt, et de manière efficace. Ensuite, ce sera plus sûr pour les opposants modérés qui combattent Daech sur le terrain. » Une « zone de sécurité » à la frontièreLa Turquie et les Etats-Unis collaborent à l’élaboration de plans visant à apporter une couverture aérienne à de groupes rebelles syriens, formés par les Etats-Unis et opérant dans le nord de la Syrie, et à repousser l’EI d’une bande de territoire sur la frontière avec la Turquie.Cette « zone de sécurité » pourrait couvrir un secteur de 80 km de long sur 25 km environ de large, au nord-est d’Alep. Mais jusqu’ici, les Américains se sont refusés à utiliser ce terme, craignant, comme l’a dit Stephen O’Brien, sous-secrétaire des Nations unies chargé des opérations humanitaires, que cela encourage des réfugiés syriens à se rendre dans une zone qui ne serait pas « suffisamment défendue ».Lire le décryptage :La Turquie est-elle en train de créer une « zone de sécurité » dans le nord de la Syrie ?D’après M. Cavusoglu, « se joindre [à ce plan] intéresse d’autres pays au sein de la coalition, comme la Grande-Bretagne et la France, tandis que parmi les pays de la région, il est possible que l’Arabie saoudite, le Qatar et la Jordanie y prennent part ». La semaine dernière, François Hollande a toutefois redit que la France n’entendait toujours pas intervenir militairement en Syrie, sous quelque forme que ce soit.Les Etats-Unis encouragent la Turquie à accentuer la lutte contre l’EI, mais Ankara s’est longtemps montré réticent à agir. Cette position a radicalement changé après l’attentat-suicide de Suruç, le 20 juillet, qui a tué 32 personnes et a été attribué au groupe extrémiste.Depuis, la Turquie a déjà mené une série de raids aériens, indiquant qu’elle ciblait également des militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l’Irak.Lire aussi :Les frappes turques en Syrie, tournant dans la guerre contre l’EI Martine Valo Les Nuits des étoiles seront célébrées cette année les 7, 8 et 9 août. Voilà vingt-cinq ans que les astronomes d’un soir ou aguerris se donnent rendez-vous à l’occasion de cette fête pour lever le nez vers la voûte céleste. Pour que la poésie scientifique soit au rendez-vous, il faut évidemment rejoindre un coin du territoire épargné par la profusion d’éclairage artificiel qui caractérise les pays développés. Pas simple. L’extension galopante des nuisances lumineuses, voilà précisément ce que veut souligner l’Association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes (Anpcen).« La question de la lumière relève du registre culturel : depuis toujours on la considère comme un progrès, sans s’interroger sur ses effets négatifs, estime Anne-Marie Ducroux, présidente de cette organisation et membre du Conseil économique social et environnemental. Il arrive que le problème soit abordé sous l’angle de l’économie d’énergie, mais pas sous celui de la santé humaine, ni de la biodiversité. » L’Anpcen milite donc sans relâche pour accélérer une prise de conscience qui figure, certes, dans les lois issues du Grenelle de l’environnement, mais de façon théorique. Il n’existe concrètement ni objectifs gouvernementaux, ni indicateurs précis, ni même d’outil public de mesure, se plaint cette organisation qui revendique parmi ses adhérents une centaine d’associations, des collectivités et des particuliers, soit 6 000 personnes mobilisées sur « les enjeux pluriels de la qualité de la nuit ».Onze millions de points lumineux pour l’éclairage public La carte de France de la pollution lumineuse qu’elle rend publique, mercredi 5 août, a été réalisée en modélisant diverses données – notamment des syndicats d’énergie – et des mesures réalisées sur le terrain, au pied des réverbères, par des volontaires. Ce travail étant le premier du genre, il ne permet pas de comparaison dans le temps, mais il rend compte de l’intensité du problème actuel. Le classement « très mauvais », en rouge tirant vers le blanc, indique une luminescence 30 fois supérieure à celle naturelle du ciel, contre 4 fois supérieure s’agissant du rang « moyen » et 2 fois pour la qualité « importante ».Toujours plus de réverbères et de lampes, davantage allumés toute la nuit, tel est le diagnostic de l’Anpcen. Elle souligne par exemple l’augmentation de 89 % des points lumineux en trente ans liée à l’extension et à la densification en ville, dans les zones périurbaines comme dans les campagnes. On compte environ 11 millions de points lumineux pour l’éclairage public, 3,5 millions d’enseignes lumineuses. Selon une étude de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, en France, malgré des progrès dans la dépense d’énergie, cet éclairage public représente encore pour les collectivités locales 41 % de leur consommation et 37 % de leur facture d’électricité.Poissons et oiseaux perturbésEn outre, insiste l’Anpcen, la tendance est d’illuminer toujours plus les paysages remarquables, tels que les parcs et jardins, berges, ponts… L’organisation a publié en juillet, avec la Mission économie de la biodiversité (créée par la Caisse des dépôts), un document de synthèse recensant différentes études scientifiques ayant trait à l’impact de la lumière artificielle sur les espèces.Résultat : des poissons modifient leurs cycles de migration, leurs modes d’alimentation et de reproduction. Ceux qui chassent la nuit sont privilégiés par rapport aux autres, mais peuvent être eux-mêmes davantage exposés au profit de leurs prédateurs. Les oiseaux connaissent eux aussi des perturbations dans leurs comportements, notamment les nocturnes qui ont besoin de la lumière de la lune et des étoiles pour s’orienter.Ainsi dans la nuit du 8 au 9 octobre 2002, un millier d’oiseaux sont morts lors de la mise en service de l’éclairage du nouveau pont entre la Suède et le Danemark, rapporte l’étude. Le phénomène des insectes ou des mammifères captivés par une ampoule ou éblouis par des phares de véhicules, incapables de les éviter entre dans cette foisonnante pollution lumineuse.La lumière artificielle forme des barrières qui fragmentent l’espace, la nuit, et constitue une pression supplémentaire sur la biodiversité, contribuant à son érosion. L’Anpcen plaide pour le retour de la nuit, en particulier, dans les parcs et espaces naturels et demande que des « trames nocturnes » – autrement dit une meilleure préservation de l’obscurité – soient intégrées lors de l’élaboration des schémas régionaux de cohérence écologique et des trames vertes et bleues.Martine Valojournaliste PlanèteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.08.2015 à 11h58 • Mis à jour le05.08.2015 à 12h13 | Matthieu Goar Au Front national, on s’écrit des cartes postales avec une plume acide. Au moment de partir en cure de repos estivale, mardi 4 août, Jean-Marie Le Pen a reçu un courrier de sa fille, présidente du FN, qui le convoque à nouveau devant le bureau exécutif du parti. Ce conseil de discipline est prévu le 20 août et la « sanction prononcée peut aller jusqu’à la suspension provisoire, la radiation et l’exclusion pour faute grave », prévient d’emblée Marine Le Pen. « Le procédé est abject et indigne d’un candidat à la présidence de la République », a aussitôt réagi M. Le Pen dans un communiqué.« Le procédé est abject et indigne d’un candidat à la présidence de la République »Déboutée trois fois par la justice, Marine Le Pen persévère. Sa stratégie de dédiabolisation du Front national passe par l’exclusion du cofondateur du parti, et elle ne peut se permettre de faiblir dans ce bras de fer politico-familial. Elle a donc décidé de relancer depuis le début la procédure disciplinaire à l’encontre de M. Le Pen. Après ses propos réitérés sur les chambres à gaz, « détail » de la seconde guerre mondiale, le patriarche avait été convoqué une première fois devant le bureau exécutif, le 4 mai. A la fin d’une séance houleuse sous forme de thérapie de groupe, le cofondateur du FN avait été suspendu à titre provisoire et les dirigeants avaient organisé un vote par courrier des militants pour mettre fin à sa fonction de président d’honneur. C’était mal connaître le caractère procédurier de M. Le Pen qui avait alors saisi en référé le tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre.Lire aussi :Pour le moment, la crise au FN n’affecte pas l’image de Marine Le Pen« Le vote renforce la légitimité du bureau exécutif  »Le 2 juillet, la justice a d’abord annulé sa suspension, car le parti n’avait pas précisé sa durée. Le 8 juillet, le TGI a également suspendu le « congrès postal », comme le surnommait ironiquement M. Le Pen. Le 28 juillet, la cour d’appel de Versailles a confirmé cette décision. Histoire de reprendre la main politiquement, Marine Le Pen a alors dépouillé les 28 664 votes déjà reçus par courrier. Selon le parti, qui a publié les résultats le 29 juillet, 94,08 % des votants se sont prononcés pour la fin de la fonction de président d’honneur de M. Le Pen. « Le vote des adhérents renforce la légitimité du bureau exécutif pour reprendre la procédure disciplinaire », estime un proche de la présidente. « Ils ont l’intention maintenant de bien faire les choses. En mai, le temps politique a primé sur le temps juridique », analyse Me Frédéric-Pierre Vos, avocat du FN.Avant même la décision de la cour d’appel, Marine Le Pen et ses proches ont commencé à se concerter pour savoir comment écarter le père malgré la justice. Très vite, ils se sont mis d’accord pour relancer depuis le début la procédure disciplinaire. Conscients des failles juridiques qui avaient annihilé leur première tentative, les dirigeants du FN ont cette fois-ci recensé toutes les sorties médiatiques de M. Le Pen qui ont nui, selon eux, aux intérêts du FN.Dans le dernier courrier adressé, Marine Le Pen dresse en quinze points un inventaire des « outrances » du président d’honneur, selon le mot d’un de ses proches. Il y a bien sûr ses propos sur la Shoah, tenus début avril sur BFM-TV, ses déclarations sur le maréchal Pétain, la même semaine dans Rivarol, mais aussi des faits plus récents, comme son « intrusion sur la scène de l’Opéra », lors du rassemblement traditionnel du parti le 1er mai, ou son interview le 5 mai à Europe 1, où il a dit avoir « honte que la présidente du FN » porte son nom.« Ils croient bétonner mais en fait ils bidonnent »Pas moins cinq points concernent des critiques adressées à Florian Philippot, vice-président du parti, soupçonné par M. Le Pen d’être un « agent double » fin juillet dans Le Parisien, et dont les proches ont été qualifiés de « gestapettes » dans une vidéo diffusée sur Youtube. Le FN pointe aussi ses attaques contre sa petite-fille, Marion Maréchal-Le Pen, qui n’aurait selon son grand-père, s’exprimant début juillet sur i-Télé, « ni l’expérience, ni le gabarit » pour diriger la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. « Ils font feu de tout bois. Ils croient bétonner mais en fait ils bidonnent, car la plupart de ces griefs relèvent de la liberté d’expression de Jean-Marie Le Pen », assure Me Frédéric Joachim, avocat du cofondateur du parti.Entre intérêts politiques d’un parti qui rêve de normalisation et psychanalyse familiale, le bureau exécutif du 20 août risque donc d’être encore très tendu. Marine Le Pen sera présente. Son père n’a pas encore confirmé s’il s’y rendrait. Si M. Le Pen est exclu de son parti, il restera à trancher la fin de sa fonction de président d’honneur. Disparaîtra-t-elle avec sa radiation ? Les deux camps s’affrontent déjà sur ce point et le feuilleton juridique n’est pas terminé puisque le FN réfléchit encore à se pourvoir en cassation pour faire valider son idée de vote par courrier. Dans le cas contraire, le parti organisera un congrès « physique », sans doute après les élections régionales de décembre.Matthieu GoarJournaliste au Monde 05.08.2015 à 11h08 • Mis à jour le05.08.2015 à 13h44 La communauté internationale a accéléré ses efforts, mercredi 5 août, pour aider la Birmanie confrontée à d’importantes inondations, qui ont déjà fait 69 morts et affecté 260 000 personnes.Quarante et une personnes sont mortes dans le seul Etat Rakhine, à l’ouest du pays, où vivent dans des camps 140 000 déplacés, en grande partie des musulmans Rohingya, déplacés par les conflits qui les opposent aux bouddhistes.Dans les régions de l’ouest du pays, des dizaines de milliers de personnes sont toujours bloquées par les eaux et certaines zones sont coupées du reste du pays. Et depuis mardi, une alerte aux crues a été émise dans la région du delta de l’Irrawaddy, au sud des zones touchées pour l’instant.Lire aussi :L’odyssée des Rohingya birmansUne « catastrophe naturelle majeure » selon l’ONU Les pluies diluviennes de ces derniers jours ont provoqué une montée des eaux rapide et des glissements de terrain. Ces intempéries placent la Birmanie face à une « catastrophe naturelle majeure », d’après les Nations unies, qui se sont dites, mardi, « préoccupées » par la situation de ce pays pauvre.Dans ce contexte, le Japon et la Thaïlande ont annoncé fournir des kits de secours (couvertures de survie…) pour l’équivalent de 150 000 dollars. La Chine et plusieurs agences de l’ONU, présentes depuis le début de l’inondation le 30 juillet, ont également intensifié leurs efforts, en fournissant des marchandises. Washington devrait prochainement annoncer également son programme d’aide.Mardi, Rangoun avait officiellement lancé un appel à l’aide internationale pour porter secours aux sinistrés et commencer à reconstruire les villages inondés. Cette attitude tranche avec le comportement adopté autrefois par la junte, qui refusait toute assistance extérieure. En 2008, le pouvoir militaire avait ainsi été accusé de négligence et d’indifférence lors de sa gestion des catastrophes provoquées par le cyclone Nargis, qui a fait près de 140 000 morts ou disparus.Accusées de minimiser l’ampleur de la catastrophe et d’avoir mis trop de temps à alerter la population, les autorités birmanes ont reconnu, mardi, avoir tardé à réagir – une concession exceptionnelle.Les pluies torrentielles ont également fait des centaines de morts et plus de deux millions de personnes ont été évacuées en Asie, notamment en Inde et au Pakistan. Jean-Baptiste de Montvalon Géographe, ancien ambassadeur, Michel Foucher est titulaire de la chaire de géopolitique appliquée au Collège d’études mondiales. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels L’Obsession des frontières (éd. Tempus Perrin, 2012).Face à la crise des migrants à Calais, un député du Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP) a suggéré que l’Angleterre reprenne la ville, tandis que des élus français ont souhaité que les contrôles à l’entrée du Royaume-Uni soient déplacés à Douvres… Que vous inspire cette « bataille » autour d’une frontière intra-européenne ?Si une « bataille » s’annonçait, les « bourgeois de Calais » sauraient cette fois résister à un siège… Nos capacités stratégiques ont progressé depuis la guerre de Cent Ans ! Que ce scénario de reconquête soit énoncé par un député eurosceptique est amusant et a le mérite, si l’on peut dire, d’exhumer une vieille carte mentale : la Manche fut, jusqu’au XIXe siècle, une mer pour deux royaumes, donc une aire d’affrontement. Devenue mer intérieure européenne, c’est la seule dotée d’un double toponyme sur les cartes officielles : Manche et English Channel. Dans la tradition militaire anglaise, la mer sépare et fait frontière ; en France, c’est la côte fortifiée.Lire le reportage :« J’essaie tous les jours de passer en Angleterre »Où est la frontière franco-britannique ? Elle se situe là où s’effectuent les contrôles de douane et de police : à la gare du Nord et à Saint-Pancras, à Roissy et Heathrow, à Douvres, Calais, comme dans une douzaine d’autres ports. La frontière juridique est maritime, à mi-distance des côtes des Etats riverains, et terrestre, au milieu du tunnel sous la Manche selon le traité signé à la cathédrale de Canterbury en février 1986, en présence de la reine Elisabeth et du président Mitterrand. Ces limites fixent l’aire d’extension de la convention de Schengen, que Londres a refusée tout en ouvrant ses portes aux migrants des Etats ayant adhéré à l’Union européenne en 2004, surtout Polonais et Baltes.Que recouvre sur notre continent la notion de frontière ?Les limites de la souveraineté et de l’identité nationales demeurent. En passant de Strasbourg à Kehl, en Allemagne, sur le pont de l’Europe, l’absence de contrôle douanier n’efface en rien les traits propres aux deux nations. L’espace de l’Europe instituée est plus fluide. La liberté de circulation est saluée par les opinions européennes, quand elle s’applique à elles-mêmes.Mais la mise en commun d’attributs de souveraineté suppose de bâtir à chaque instant des accords collectifs, comme on l’a vu lors de la crise grecque. L’Etat-nation, doté de son enveloppe frontalière – limite, pas barrière – est le noyau de base mais, dans le monde tel qu’il a l’inconvénient d’être, il doit se développer de concert avec les autres pour peser.Le coût humain et financier des migrations va-t-il engendrer un renforcement des frontières ou les remettre en cause ?Le calcul du coût suppose une typologie fine, selon les trajectoires migratoires. De qui parle-t-on ? Des Français de Londres ? Des Kurdes de Berlin ? Des Maliens d’Ile-de-France ? Des Syriens de Stockholm ? Les études sérieuses montrent que les bénéfices, individuels et collectifs, sont nettement supérieurs aux coûts : travail fourni, compétences importées et acquises, envoi de salaires aux familles des lieux d’origine. A l’âge global, chacun, dans l’ancien tiers-monde comme en Moldavie, sait qu’ailleurs l’herbe est plus verte. Les migrations sont irrépressibles. La prospérité et la sécurité de l’Europe la rendent attractive. Il faut renforcer la concertation dans la gestion des régimes frontaliers, au-delà des circonstances exceptionnelles.Après les drames autour des Canaries, Madrid a réalisé qu’il était aussi important d’aider la Mauritanie ou le Sénégal que les pays andins hispanophones. L’accès légal à l’espace européen pour étudier ou exercer une activité suppose une démarche cogérée avec les pays de départ. La convention de Schengen n’avait qu’un objectif interne, de libre circulation réservée aux ressortissants des pays signataires. Les crises et drames actuels posent la question d’une action à l’extérieur de l’Union européenne : aide ciblée au développement, programmes cogérés de migration circulaire et surtout de mobilité dans les zones d’interaction migratoire et, parfois, interventions dans les zones de crise.Lire le compte-rendu :Plus de 2 000 hommes, femmes et enfants sont morts « aux portes de l’Europe » en 2015Des chercheurs étudient les conséquences d’une éventuelle ouverture de toutes les frontières. Que vous inspire cette piste de travail ? L’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme affirme en effet le droit à quitter son pays. Cette liberté n’est pas encore acquise partout. Mais le droit d’émigrer ne trouve pas son corollaire dans celui d’immigrer. La disparité dans le régime des visas est grande : il est plus facile à un Danois d’aller en Indonésie que l’inverse. Les visas pour entrer dans l’espace Schengen sont exigés dans 134 Etats. Il n’est pas certain que l’asymétrie de traitement soit durable, au nom de l’égalité des droits des Etats. Le Sénégal a rétabli les visas pour les Français, et se rendre en Algérie n’est pas simple – message de réciprocité, en quelque sorte. Toutes les pistes méritent d’être expérimentées, d’abord celles traitant de la mobilité, depuis et vers l’Europe instituée.Lire sur Les Décodeurs :Comment fonctionne la politique migratoire entre le Royaume-Uni et la France ?Quel jugement portez-vous sur la façon dont les politiques français abordent cette question des frontières et des migrations ?La frontière civilisée est une interface et une ressource. Sa fonction de barrière ne s’impose qu’en cas de menace directe sur notre sécurité. Un changement de discours politique sur ces questions serait salutaire, avec la reconnaissance publique de la réalité durable des mobilités et la nécessaire construction de dispositifs les encadrant : visas de travail de longue durée, cogestion des mobilités entre pays de départ et pays d’arrivée, mise en place de règles pour détruire le régime illégal des passeurs…Ce qui est en jeu est également notre choix d’un rapport au monde. L’image positive du Royaume-Uni, projetée au loin par le message des Jeux olympiques de Londres, en 2012, cette image d’un pays moderne et multiculturel, ouvert et globalisé, nourrit une attraction irrésistible, même au fin fond du Soudan. D’où l’afflux vers Calais. Les Français – opinion et dirigeants –, qui candidatent pour des JO en 2024 et une Exposition universelle en 2025, seraient bien inspirés d’y réfléchir et d’assumer enfin toutes les composantes d’une politique d’ouverture, dans un monde de communication instantanée, loin d’un illusoire repli sur soi.Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.08.2015 à 17h17 • Mis à jour le17.08.2015 à 17h20 | Pierre Le Hir L’entrée dans l’ère industrielle a marqué, pour les océans de la planète, un profond bouleversement : alors que depuis près de deux millénaires, leurs températures baissaient de façon continue, le réchauffement dû aux activités humaines a inversé la tendance. C’est ce que fait apparaître une étude internationale publiée lundi 17 août dans la revue Nature Geoscience et à laquelle plusieurs équipes françaises ont collaboré.Sur l’ensemble des mers du globe, des tropiques jusqu’à proximité des pôles, les chercheurs ont reconstruit les variations de températures des eaux de surface au cours des deux mille ans passés. Cela, à partir des données extraites du zooplancton fossile enfoui dans les sédiments marins ou encore de certaines molécules organiques. La teneur en magnésium et en calcium pour les premiers et le type de lipides qu’elles contenaient pour les secondes renseignent sur la chaleur des eaux superficielles où évoluaient ces organismes.« Pour la première fois, nous avons une vision rétrospective de l’évolution climatique de l’océan sur deux millénaires », explique Marie-Alexandrine Sicre, directrice de recherche au CNRSIl ressort que « les températures de surface moyennes de l’océan ont régulièrement diminué entre le Ier et le début du XIXe siècles ». L’étude ne chiffre pas cette baisse en degrés Celsius, les moyennes recouvrant de fortes disparités régionales. « Globalement, le refroidissement passé est plus prononcé près des pôles, avec des valeurs pouvant atteindre 2,5 à 3 °C, que dans les zones tropicales, où il se situe autour de 1 °C sur les deux derniers millénaires », indique Guillaume Leduc, chercheur du CNRS au Centre européen de recherche et d’enseignement de géosciences de l’environnement, cosignataire de l’étude.« Jusqu’à présent, nous ne disposions de relevés de températures, mesurées par des navires océanographiques, que pour le siècle dernier, ajoute Marie-Alexandrine Sicre, directrice de recherche du CNRS au Laboratoire d’océanographie et du climat, qui a également participé à ce travail. Pour la première fois, nous avons une vision rétrospective de l’évolution climatique de l’océan sur deux millénaires. Le refroidissement que nous avons mis en évidence jusqu’au début de l’ère industrielle est une découverte. »Comment expliquer ces presque deux millénaires de rafraîchissement des mers ? Les chercheurs ont fait tourner des modèles – permettant de remonter jusqu’aux années 800 seulement – en y introduisant différents facteurs possibles de « forçage » : variations de l’orbite de la Terre, intensité du rayonnement solaire, gaz à effet de serre, déforestation ou volcanisme. Conclusion : sur la période des années 800 à 1 800, l’activité volcanique est le seul paramètre susceptible d’expliquer ce coup de froid.Activités humainesOn savait déjà que les grandes éruptions volcaniques – telles que celles du Pinatubo (Philippines, 1991), du Krakatoa (Indonésie, 1883) ou du Tambora (Indonésie, 1815) – peuvent faire chuter temporairement les températures à la surface de la Terre, parfois pendant plusieurs années. Les cendres et les gaz qu’elles propulsent jusqu’à la stratosphère se transforment en effet en aérosols qui font écran aux rayonnements solaires. L’étude montre que ces éruptions ont aussi pour conséquence « un refroidissement à long terme de la surface des océans », explique Helen McGregor (université de Wollongong en Australie), première signataire de l’article.Tout a donc changé avec les débuts de l’industrialisation. En raison du réchauffement lié aux activités humaines, les océans montent progressivement en température. « Il est frappant de constater que le changement climatique d’origine anthropique est d’ores et déjà enregistré dans les sédiments marins qui se sont déposés au cours des deux derniers siècles », observe Guillaume Leduc.Cette bascule est d’autant plus notable qu’une grande partie de l’énergie accumulée dans le système climatique, sous l’effet du réchauffement global, est absorbée par les océans. Et que ceux-ci jouent donc un rôle crucial dans la régulation du climat de notre planète. Les éruptions volcaniques ne s’étant pas arrêtées avec l’ère industrielle, il est vraisemblable, estime Marie-Alexandrine Sicre, que leur effet « rafraîchissant » sur les océans tempère le réchauffement réel des mers directement induit par l’homme.Pierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Martin UntersingerLawrence Lessig aurait pu se satisfaire du parcours tout tracé auquel ses diplômes le destinaient : après des études en droit dans les prestigieuses universités de Pennsylvanie, de Cambridge (en Angleterre) et Yale, il a enseigné à l’université de Chicago puis assisté le juge de la Cour suprême Antonin Scalia.Mais après avoir, il y a quelques mois, traversé le New Hampshire à pied en plein mois de janvier – température moyenne : -6 °C – ce juriste et intellectuel américain de 54 ans a choisi d’envisager une candidature à la primaire démocrate avant l’élection américaine de 2016. Quel rapport ? Son combat, entamé en 2007, contre la corruption en politique.Universitaire respectéLa plupart des Américains n’ont jamais croisé ses indéboulonnables petites lunettes rondes. Pourtant, dans certains milieux, Lawrence Lessig est une icône. Il est en effet un des premiers intellectuels, au milieu des années 1990, à s’emparer d’un sujet tout neuf : Internet. Et il devient rapidement une référence : le magazine Wired, bible des pionniers connectés, le qualifie de « Elvis du droit du numérique ». En 1999, il publie Code et autres lois du cyberespace, un livre avant-gardiste qui fera référence. Alors que dans la Silicon Valley domine une vision d’Internet teintée de libertarianisme, voyant le Web comme un réseau s’affranchissant des lois des hommes, le professeur de droit constitutionnel démontre que le code informatique n’est pas neutre, mais constitue une norme incontournable. Il en tire une maxime célèbre, « code is law » , « le code est loi ». Une grille d’analyse qui a remarquablement résisté à l’évolution, pourtant ultrarapide, du réseau – et anticipe de plusieurs années les débats, encore largement d’actualité aujourd’hui, sur les questions de vie privée, de liberté d’expression ou de propriété intellectuelle.C’est sa réflexion sur cette dernière question qui fait de lui un des universitaires les plus célèbres et respectés sur la question numérique. Selon lui, le droit de la propriété intellectuelle, et plus particulièrement le copyright, est fondamentalement inadapté à l’univers numérique, qui démultiplie les opportunités de « fair use », c'est-à-dire la copie et le partage, légal et encadré, d’une œuvre sans l’accord explicite de son auteur. Une nouvelle donne que la loi, dépassée, réprime injustement. Lawrence Lessig fera campagne pour une réforme du copyright aux Etats-Unis, menant son combat jusqu’à la Cour suprême, et crée les Creative Commons, un système de droit d’auteur simplifié aujourd’hui largement utilisé qui permet aux artistes de protéger leur œuvre tout en en maximisant le partage sur la Toile.« Qui se soucie de Mickey Mouse ? »Après des années de lutte, une défaite à la Cour suprême et alors que la législation sur le copyright n’a guère évolué, Lawrence Lessig annonce en 2007, à la surprise de nombre de ses supporters, qu’il se consacrera désormais à un autre enjeu : celui de l’influence de l’argent dans la vie politique.Lire : Ces millions qui pourrissent la démocratieIl raconte que l’évidence lui est apparue en écoutant l’ancien vice-président Al Gore déplorer l’incapacité de la classe politique américaine à reconnaître la réalité du changement climatique. « Nos gouvernements ne comprennent pas les faits, même basiques, lorsque de puissants intérêts ont un intérêt dans cette incompréhension » écrit Larry Lessig. Une sensation qu’il dit avoir éprouvée à de nombreuses reprises dans son combat pour la réforme de la propriété intellectuelle. Il a longuement combattu le fait que l’industrie du divertissement, Disney en tête, parvienne contre toute logique à faire modifier la loi pour étendre sans cesse la durée du droit d’auteur. « En vrai, qui se soucie de Mickey Mouse ? » lance-t-il, en 2008, à un journaliste de The Nation. « Mais si l’on n’arrive pas à résoudre le problème du réchauffement de la planète ? Une question aussi fondamentale que celle du réchauffement ? Alors, on est foutus ».Le « croisé du copyright » devient le « croisé de la corruption ». Il multiplie les interventions publiques et dévore tous les livres sur la question – ce domaine est bien éloigné de celui dont il est devenu un des meilleurs experts. Il envisage une candidature au Congrès dans la circonscription de San Francisco. Il renonce, refroidi par un sondage qui lui prédit une défaite cuisante. Il lance également « Change Congress », une initiative qui emprunte sa méthodologie à ses anciens combats. Alors que les élections législatives se rapprochent, il liste, sur un site et une carte interactive, les prises de position des candidats – et des électeurs – sur quatre engagements limitant l’influence de l’argent sur la vie politique. L’idée est de s’appuyer sur Internet comme plateforme d’organisation politique pour créer un effet boule de neige en montrant que la lutte contre la corruption a le soutien de nombreux votants. Pour lui, le problème n’est pas la corruption au sens traditionnel du terme, mais le fait que l’argent définit les priorités des législateurs et influe considérablement sur les positions qu’ils défendent, ce qui conduit les élus du Congrès à passer « 30 à 70 % de leur temps à lever de l’argent ». Dans une interview au Boston Globe, donnée à l’occasion de la sortie de son premier livre sur le sujet, Republic, Lost, Lessig raconte que « la principale question » sur laquelle s’est penché le Congrès lors du premier trimestre 2011 c’est celle des « frais de transactions par carte bancaire », en dépit de « deux guerres, d’un immense problème de chômage, d’un déficit abyssal, des enjeux d’assurance santé et de réchauffement climatique ». « Aucun élu du Congrès ne s’est fait élire en se disant : “Je vais m’occuper de ce problème”. La raison, c’est que si vous laissez planer l’incertitude sur votre position en tant qu’élu du Congrès sur un dossier, des millions de dollars vont vous tomber dessus » assène-t-il.« Le système est truqué. Aucun changement notable n’interviendra avant qu’il ne soit corrigé » martèle-t-il de conférence en conférence. En janvier 2014, il entreprend une marche à travers l'Etat du New Hampshire pour sensibiliser à sa cause. Mais, pour le moment, les résultats de ses efforts se font attendre. Alors que la bataille pour les primaires, républicaine mais aussi démocrate, en vue de l’élection américaine de 2016 bat son plein, il a décidé de changer de stratégie.Lire : Lawrence Lessig : « Les citoyens, et non les lobbys, doivent financer la politique »« C'est une question de principe, pas de personne »Le 11 août, il a donc annoncé qu’il considérait très sérieusement une candidature à la primaire démocrate. S’il réussit à lever un million de dollars – en petites donations, évidemment – d’ici le 7 septembre, il rejoindra Bernie Sanders, Joe Biden ou Hillary Clinton dans la course à l’investiture démocrate. A ce stade, il a pu réunir un peu plus de 360 000 dollars en une semaine.Sa décision, il dit l’avoir prise faute d’engagement solide et sérieux des autres candidats démocrates en matière de réforme du système électoral. « Il ne fait aucun doute qu’il y a de meilleurs candidats que moi. Si quelqu’un de plus connu s’engage de manière crédible je m’effacerai avec plaisir. C’est une question de principe, pas de personne » explique-t-il dans une vidéo de présentation.Lawrence Lessig a un plan : il veut être un « candidat référendum ». S’il est candidat et élu – une hypothèse dont il convient lui-même, qu'elle relève à ce stade de la pure science-fiction – il s’engage sur un seul point : réformer en profondeur le mode de financement de la vie politique américaine, de manière à empêcher les puissances économiques de peser démesurément sur la vie du Congrès. Les grandes lignes de sa réforme : un financement public des campagnes, divisé en petites fractions de manière à ce que les citoyens puissent y contribuer de manière plus égalitaire. Une fois cette réforme achevée, il s’engage à démissionner, pour laisser son vice-président gouverner le pays, les mains libérées de l’archaïsme de l’ancien système. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444463', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 17.08.2015 à 16h06 • Mis à jour le17.08.2015 à 16h56 | Rémi Dupré La conférence de presse était programmée lundi 17 août, à l’hôtel Shangri-La, luxueux établissement niché dans le 16e arrondissement de Paris. En milieu de matinée, le Sud-Coréen Chung Mong-joon, 63 ans, a annoncé officiellement sa candidature à la présidence de la Fédération internationale de football (FIFA), dans l’optique du congrès électif extraordinaire de l’organisation, prévu le 26 février 2016. Ancien vice-président de la FIFA (1994-2011), patron de la Fédération de son pays (KFA) de 1993 à 2009, et héritier de l’empire industriel Hyundai, l’homme d’affaires brigue ainsi la succession du Suisse Joseph Blatter, 79 ans, en poste depuis 1998, et emporté par la litanie d’affaires de corruption qui a ébranlé l’institution.Lire aussi :FIFA : Michel Platini face à ses premiers détracteursActuellement vice-président honoraire de la FIFA, Chung Mong-joon a chaleureusement salué les journalistes présents avant de lire son discours. « La FIFA est devenue une organisation corrompue parce que la même personne et ses acolytes l’ont gérée pendant quarante ans. Le pouvoir absolu corrompt absolument », a déclaré le milliardaire, ciblant « Sepp » Blatter et son prédécesseur brésilien, Joao Havelange (1974-1998). « Le sujet principal de cette élection est de savoir si l’ancien système de corruption de M. Blatter doit perdurer ou non », a insisté le « Docteur Chung », qui a fondé en 2008 l’institut asiatique d’études politiques, un think tank qui promeut la paix, et à terme la réunification entre les deux Corées.L’élégant sexagénaire aux cheveux grisonnants s’est engagé, s’il est élu, à ne faire qu’un seul mandat de quatre ans à la tête de la FIFA. Il a ensuite présenté sa plate-forme programmatique, proposant de renforcer « les contrôles et contrepoids entre la présidence, le comité exécutif et les organes judiciaires » de la Fédération internationale. S’il l’emporte dans les urnes, Chung Mong-joon entend « publier le salaire, les primes et les dépenses du président de la FIFA », « augmenter le programme d’assistance financière », « transformer le congrès en un forum ouvert » et « promouvoir une plus grande représentation des femmes aux différents niveaux de la FIFA ».Le candidat s’est ensuite prêté au jeu des questions-réponses. « La FIFA a été fondée ici en 1904, et, dans son histoire, la FIFA a eu huit présidents. Pratiquement tous étaient européens », a souligné l’homme fort du football sud-coréen, expliquant ainsi pourquoi il avait choisi d’annoncer sa candidature à Paris. Ce déplacement symbolique sur les terres de son rival Michel Platini, patron de l’Union des associations européennes de football (UEFA) et favori dans la course à la succession de Blatter, résulte évidemment d’un choix purement stratégique. D’autant que l’ex-meneur de jeu de l’équipe de France est officiellement soutenu par le cheikh bahreïnien Salman ben Ebrahim Al-Khalifa, président de la Confédération asiatique de football (AFC).« Michel Platini ne devrait pas être candidat »« Des médias européens ont fait de Michel [Platini] des portraits selon lesquels il était le protégé de Sepp Blatter, a expliqué l’actionnaire principal de Hyundai Sidérurgie, qui a jadis voulu devenir président de la république de Corée. Vous connaissez les relations entre Platini et Blatter ? Ce n’est pas une situation saine pour Michel. Je pense qu’il serait bon pour lui de ne pas être candidat cette fois. » Chung Mong-joon est notamment revenu sur les liens contrastés entre le patron de l’UEFA et le président de la FIFA, évoquant leur alliance en 1998 lors de l’intronisation de l’Helvète à la tête de la Fédération internationale. « Ce fut alors une mauvaise nouvelle pour le football », a observé le sexagénaire, qui à l’époque avait soutenu le dirigeant suédois de l’UEFA Lennart Johansson. En 2002, il avait vainement appuyé le Camerounais Issa Hayatou, défait dans les urnes par Blatter.Cette année-là, Chung Mong-joon avait poli son image d’opposant numéro un au patron du football mondial. A la veille du Mondial coorganisé par le Japon et par son pays, il avait porté plainte au pénal contre Blatter, à l’instar de douze autres membres du comité exécutif. Le Suisse Michel Zen Ruffinen, alors secrétaire général de la FIFA, venait de rédiger un rapport afin de pointer « la mauvaise gestion financière au sein de l’organisation », « des faits de corruption » ainsi que la gouvernance « dictatoriale » de Blatter.« Chung s’est toujours allié à l’UEFA contre Blatter, explique un fin connaisseur de la Fédération internationale. Il a notamment joué un rôle, dépensant au moins 80 millions de dollars sur sa fortune personnelle, pour que la Corée du Sud puisse organiser la Coupe du monde 2002. » En mai 1996, soucieux d’éviter une crise en interne, Joao Havelange avait finalement choisi de confier l’organisation conjointe du tournoi planétaire à la Corée du Sud et au Japon.« Il a toujours été dans le camp des opposants à Blatter »Lors de ce premier Mondial organisé sur le sol asiatique, Chung Mong-joon avait notamment été considéré par les supporteurs locaux comme le principal artisan du beau parcours de la sélection sud-coréenne, qui avait alors atteint les demi-finales, en éliminant notamment l’Italie et l’Espagne aux tours précédents. « C’est la première fois que je voyais le patron d’une Fédération descendre sur la pelouse avec son équipe nationale pour saluer la foule après une victoire », se souvient un ancien taulier de la FIFA.Pour certains observateurs, le sixième fils de Chung Ju-yung — le fondateur du conglomérat Hyundai, mort en mars 2001 — rêve de « diriger une grande organisation sportive ». « C’est quelqu’un de solitaire, d’ambitieux, qui a systématiquement été dans le camp des opposants à Blatter, sans forcément être l’un des plus éloquents, développe un ancien compagnon de route du patron de la FIFA. Il a les moyens d’être ambitieux, grâce à sa fortune colossale. Aujourd’hui, il sait que Platini est le grand favori pour l’élection et qu’il a plusieurs longueurs d’avance. Il lui lance donc quelques peaux de banane en le mettant dans le même sac que Blatter. »Celui qui a perdu en 2011 son poste au sein du comité exécutif de la FIFA, au profit du prince jordanien Ali ben Al-Hussein, a au moins un point commun avec Michel Platini. A l’instar de l’ex-numéro 10 des Bleus, Chung Mong-joon a participé, le 2 décembre 2010, au scrutin d’attribution des Mondiaux 2018 et 2022, respectivement à la Russie et au Qatar. A l’inverse du patron de l’UEFA, qui a publiquement reconnu avoir donné son suffrage au richissime émirat, le Sud-Coréen n’a, lui, jamais révélé pour qui il avait voté.Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 17.08.2015 à 14h03 • Mis à jour le17.08.2015 à 14h44 Un Palestinien, dont l’identité n’a pas été révélée dans l’immédiat, a été tué par l’armée israélienne, lundi 17 août, après avoir tenté de poignarder un garde-frontière près de Naplouse, en Cisjordanie occupée.C’est le troisième incident de ce genre en trois jours en Cisjordanie. Samedi, un Palestinien avait déjà été tué par l’armée israélienne après avoir légèrement blessé un soldat avec un couteau. Quelques heures auparavant, un autre avait été blessé dans les mêmes circonstances.Les attaques de soldats, de colons et de civils israéliens par des Palestiniens, isolés et souvent munis d’un couteau, se sont multipliées ces derniers mois à travers la Cisjordanie et à Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël. Depuis le début de l’année, les soldats israéliens ont tué une vingtaine de Palestiniens en Cisjordanie occupée lors d’attaques ou de manifestations anti-israéliennes. 17.08.2015 à 13h10 • Mis à jour le17.08.2015 à 14h10 L’allocation de rentrée scolaire, qui aide à payer les cartables et autres fournitures de cinq millions d’enfants et adolescents, sera versée le 18 août, a dit le ministère des affaires sociales. Elle sera de :363 euros pour les 6-10 ans ;383 euros pour les 11-14 ans ;396 euros pour les 15-18 ans.Du fait de la faible inflation, le montant de cette allocation, versée sous conditions de ressources à plus de trois millions de familles, reste inchangé cette année, après des augmentations de 0,7 % en 2014, de 1,2 % en 2013 et de 25 % en 2012. Pour la première fois, elle sera aussi versée aux parents d’enfants handicapés ayant atteint l’âge de 6 ans, mais étant encore scolarisés en maternelle.Pour bénéficier de l’allocation de rentrée scolaire, il faut avoir eu en 2013 des ressources ne dépassant pas 24 306 euros pour les familles avec un enfant ; 29 915 euros pour celles avec deux enfants ; 35 524 euros pour trois enfants, selon les plafonds publiés sur le site de la Caisse nationale d’allocations familiales (CNAF). Le montant du plafond augmente ensuite de 5 609 euros par enfant supplémentaire.Depuis la rentrée 2014, les parents d’adolescents de 16 à 18 ans n’ont plus à fournir de justificatif de scolarité, une attestation sur l’honneur assurant que l’enfant est scolarisé étant suffisante. Cette année, cette disposition est étendue aux apprentis. 17.08.2015 à 11h36 • Mis à jour le17.08.2015 à 15h06 Bousculée par l’arrivée massive de migrants et l’installation de campements sauvages en pleine rue ou dans des bâtiments squattés, la Ville de Paris organise l’accueil des clandestins. Un premier centre d’accueil « officiel » a ouvert le 29 juillet dans un ancien hôtel rénové du 14e arrondissement, rue Raymond-Losserand. Après deux semaines d’occupation par des migrants, la situation semble également se débloquer au lycée Jean-Quarré (19e arrondissement). « Nous souhaitons transformer ce lycée en centre d’accueil temporaire. Les travaux, minimes, devraient être réalisés en quelques semaines », assure Bruno Julliard, premier adjoint au maire de Paris.Depuis début juin, plusieurs campements de migrants ont été démantelés dans Paris avant de réapparaître, faute de centres d’accueil en nombre suffisant. Et rien n’est prévu pour les personnes qui ne souhaitent pas demander l’asile en France mais poursuivre leur route, la plupart vers la Grande-Bretagne. La maire (PS) de Paris, Anne Hidalgo, avait ainsi promis en juin la création de centres de transit – s’attirant les critiques d’une partie de l’opposition, qui redoute que ces centres ne constituent une incitation à venir pour les clandestins.« En Serbie, l’accueil était meilleur qu’ici »La volonté de la municipalité se heurte à plusieurs obstacles : trouver des lieux adéquats, y entreprendre des travaux d’aménagement et convaincre des collectifs de soutien aux migrants avec lesquels elle entretient des relations pour le moins tendues. Pour le lycée Jean-Quarré, la Ville a demandé au comité La Chapelle en lutte les noms des migrants, afin de les loger pendant la durée des travaux. Cette liste a été refusée par les bénévoles, qui craignent que la mairie l’utilise pour expulser les sans-papiers. La mairie préfère parler d’un « dialogue constructif » et réfléchit à mener les travaux sans déloger les réfugiés. Un étage contaminé par de l’amiante sera condamné et des travaux d’urgence seront entrepris.La préfecture de Paris, à qui revient d’autoriser ou non cette ouverture, soutient le projet, « à condition que le lieu soit géré par une association professionnelle, type Croix-Rouge ou Emmaüs », confirme Sophie Brocas, secrétaire générale de la préfecture d’Ile-de-France. Le centre d’accueil, d’une capacité de 100 à 150 personnes, fonctionnerait jusqu’à la transformation du lycée en médiathèque, prévue en 2020.Actuellement, entre 200 et 300 migrants, venus du Darfour, d’Erythrée, du Soudan, de Libye, du Tchad ou du Maghreb, squattent le lycée dans des conditions précaires. Les douches du bâtiment sont régulièrement inondées et les toilettes en nombre réduit. Les occupants survivent grâce aux bénévoles et aux dons des habitants du quartier, qui fournissent matelas, draps ou encore nourriture. « En Serbie, l’accueil était meilleur qu’ici », raconte Ahmed Adil, réfugié soudanais. Après un périple d’un an, épuisé et traumatisé, l’homme de 51 ans « n’imaginait pas se trouver dans une situation pareille ».Lire le reportage :« J’essaie tous les jours de passer en Angleterre »Accueillir aussi des sans-abri Autre sujet de polémique, « le centre ne sera pas forcément réservé aux migrants », précise la préfecture de Paris. L’ancien lycée hôtelier devrait aussi accueillir des sans-abri dans le cadre du plan hivernal, qui prévoit des places supplémentaires d’hébergement. Pourtant, l’accueil de migrants dans des centres habituellement dévolus aux SDF a montré ses limites ces derniers mois. Les travailleurs sociaux qui gèrent ces centres accueillent des sans-abri très marqués par la rue, isolés, désocialisés, certains souffrant de troubles psychiatriques. Les migrants forment un public très différent, souvent issu des classes moyennes de leur pays, où ils étaient ingénieurs, journalistes, universitaires, avocats, étudiants…Au Centre Gravelle de Vincennes, un ancien lieu de rétention converti en hébergement lors des grands froids et rouvert, le 8 juin, pour faire face à la vague migratoire, les migrants se sont rebellés contre les règles spartiates qui régissent ce lieu habitué à recevoir les sans-abri du bois de Vincennes, demandant, par exemple, du savon et un fil à linge… « Nous avons changé 75 % de l’équipe des surveillants de nuit qui n’étaient pas dans le dialogue », reconnaît le directeur de Gravelle, membre d’Emmaüs Solidarité.« Nous n’allons pas mettre en concurrence migrants et SDF, tranche Sophie Brocas. Nous devons pouvoir accueillir tout le monde. » Afin de répondre aux besoins de chacun, des « équipes pluridisciplinaires » seront mises en place. Elles aideront notamment les migrants dans leurs démarches administratives. Des associations pourront également offrir des services complémentaires, comme des cours de français.Lire sur Les Décodeurs :Cinq questions sur le droit d’asileAmélie Petitdemange (avec Isabelle Rey-Lefebvre) 17.08.2015 à 10h47 • Mis à jour le17.08.2015 à 10h53 « Nous voudrions exprimer notre indignation face aux attaques meurtrières visant les journalistes dans votre pays », ont dénoncé 500 intellectuels, écrivains et artistes, dans une lettre ouverte à Enrique Peña Nieto, le président du Mexique. Les signataires, parmi lesquels figurent le Britannique Salman Rushdie, le Sud-Africain et Prix Nobel John Maxwell Coetzee ou encore l’Américain Noam Chomsky, réagissent ainsi à l’assassinat, le 31 juillet, du photoreporter Ruben Espinosa.Le corps de l’homme de 31 ans a été retrouvé, pieds et poings liés, dans un appartement de Mexico au côté des cadavres de quatre femmes. Toutes les victimes ont été torturées. Travaillant pour le magazine d’investigation Proceso, Ruben Espinosa, était originaire de la région de Veracruz, qu’il avait dû quitter quelques semaines avant sa mort car il faisait l’objet de menaces. Il s’était installé dans la capitale, réputée plus sûre.« C’est le dernier en date d’une longue série d’atrocités contre la presse, et il s’est produit dans une ville qui était considérée comme un des derniers refuges dans le pays pour les journalistes. Il semble qu’il n’y a plus de lieu sûr pour les membres de la profession. Tout attentat contre un journaliste est une attaque contre le droit même de la société à être informée. »Miguel Angel Mancera, le maire de la capitale, a annoncé l’entrée en vigueur d’une loi destinée à renforcer la protection des journalistes dans son Etat. Elle prévoit notamment la mise en place d’un fonds, pouvant être débloqué dans les vingt-quatre heures en cas d’urgence, destiné à venir en aide aux journalistes et défenseurs des droits de l’homme, pour leur permettre notamment de se loger et se nourrir.Veracruz, une des régions les plus dangereusesDepuis 2000, Reporters sans frontières (RSF) a dénombré l’assassinat de 88 journalistes et collaborateurs de médias en lien certain ou possible avec leur profession. Une vingtaine d’entre eux ont par ailleurs disparu. Dans le seul Etat de Veracruz, l’un des plus touchés par les violences liées au trafic de drogue, l’ONG a recensé 13 exécutions depuis 2010, ce qui la pousse à considérer cette région comme l’une des plus dangereuses du monde après l’Irak et la Syrie.« Monsieur le président, il ne faut plus d’assassinats », exigent les signataires de la lettre, qui appellent à traduire en justice les meurtriers :« Dans votre pays, les statistiques concernant l’impunité dans les crimes contre la presse sont désastreuses. » 22.08.2015 à 16h49 • Mis à jour le22.08.2015 à 17h46 Plus d’un siècle de rivalités franco-anglaises en rugby. Le 101e « Crunch » de l’histoire du ballon ovale se déroulera ce samedi au Stade de France. Le XV du Coq France reçoit en effet dans son temple de Saint-Denis celui de la Rose en préparation de la Coupe du monde qui se tiendra en Angleterre du 18 septembre au 31 octobre 2015. Une semaine seulement après s’être incliné à Twickenham (19-14) contre ces mêmes rugbymen anglais, toujours en test-match.En 2013, Erik Bonneval, ailier de l’équipe de France dans les années 1980, expliquait au Monde qu’à son époque, l’appellation « Crunch » « n’existait pas » : « Le Crunch, ce n’était que du chocolat. Mais ça envoyait ! » Si le nom est donc récent, l’opposition a fait l’histoire de l’ovalie. France-Angleterre, c’est cent neuf années de confrontations, fourmillant de records et d’anecdotes.Le premier de l’histoireLe 22 mars 1906, l’équipe de France rencontre pour la première fois celle d’Angleterre au Parc des princes, à Paris. Pour l’inauguration de leur première tunique tricolore (maillot bleu, short blanc et chaussettes rouges), les Bleus sont défaits 35 à 8.Premier Tournoi des cinq nationsLa France intègre en 1910 le tournoi européen. Lors de sa campagne, elle perd ses quatre rencontres, donc celle contre l’Angleterre (11-3) le 3 mars au Parc des princes. C’est la première des sept (la dernière remontant à 1957) cuillères de bois – lorsque toutes les rencontres du tournoi sont perdues – de l’histoire du rugby français. Première victoireLe 2 avril 1927 au stade olympique Yves-du-Manoir de Colombes, le XV de France s’impose pour la première fois face aux Anglais. Après une série de quinze défaites et un nul (11-11 à Londres en 1922), les Bleus finissent par l’emporter chichement (3-0).Victoire et exclusionL’année 1931 marque un tournant. Le 6 avril, le XV de la Rose est battu par les rugbymen français (14-13) à Colombes. Mais plus d’un mois avant la rencontre, le 2 mars, les Home Nations – fédérations anglaise, écossaise, galloise et irlandaise – avaient décidé d’étudier le cas du rugby français pour l’exclure des compétitions. En cause, un jeu trop violent et des soupçons de professionnalisation de ses joueurs.Retour aux compétitionsAprès la seconde guerre mondiale, le rugby français réintègre le Tournoi des cinq nations. Le 19 avril 1947, l’Angleterre bat la France (6-3) à Twickenham et termine première de la compétition (ex aequo avec le Pays de Galles). Le XV tricolore termine troisième. Première victoire à Londres Le 24 février 1951, à Twickenham, la météo anglaise est fidèle à sa légende. Pluies diluviennes, brouillard et boue sont au rendez-vous pour ce match historique. Grâce à l’aide de ses avants, l’équipe de France s’impose pour la première fois en terre anglaise (11-3).Premier Grand ChelemLe XV de France affronte l’Angleterre lors du troisième match du Tournoi des cinq nations, le 24 février 1968 à Colombes. Grâce à l’essai de Jean Gachassin, trois-quarts aile des Bleus, les coéquipiers du capitaine Christian Carrère l’emportent 14-9. Ils viendront ensuite à bout du Pays de Galles le 23 mars et s’adjugeront le premier Grand Chelem (quatre victoires en quatre matchs) du rugby français.Crachats et insultesAprès une victoire sur le Pays de Galles lors de leur premier match dans le tournoi européen, les Français se déplacent à Twickenham le 19 février 1977. Sur le sol londonien, les Bleus sont attendus, objets de crachats et d’insultes lors de leur entrée sur le pré. Lors de cette rencontre, l’arrière anglais Alastair Hignell rate six pénalités. Du côté français, le Narbonnais François Sangali inscrit le seul essai du match. Jean-Pierre Rives et ses coéquipiers s’imposent finalement (4-3) et conquièrent à nouveau le Grand Chelem, avec les mêmes joueurs à chacun de ces quatre matchs et sans le moindre essai encaissé. Finale à Twickenham L’Angleterre et la France comptent trois victoires chacune lors du tournoi continental de 1981, avant de s’affronter en « finale » à Twickenham le 21 mars. Le XV tricolore s’impose (16-12) et remporte son troisième Grand Chelem (après ceux de 1968 et de 1977).Désillusion au MondialEn octobre 1991, l’Angleterre, l’Ecosse, le pays de Galles, l’Irlande, et la France coorganisent la deuxième Coupe du monde de rugby. Les Français sont vice-champions du monde puisqu’ils se sont hissés en finale de la première édition en 1987, battus par les hôtes néo-zélandais. Quatre ans plus tard, ils s’inclinent en quart de finale au Parc des Princes, le 19 octobre, devant les Anglais (19-10). Le parcours de la sélection dirigée par Daniel Dubroca reste à ce jour le plus médiocre des Bleus au Mondial.La remontée fantastiqueAprès un Grand Chelem au Tournoi des six nations en 2004, l’équipe de France débute l’édition suivante par une victoire contre l’Ecosse (16-9). Le 12 février 2005, elle se déplace à Londres. Privée de Peter De Villiers et d’Aurélien Rougerie, la sélection de Bernard Laporte est menée (17-6) à l’issue de la première période. Revanchards au retour des vestiaires, les coéquipiers de Serge Betsen ne laisseront plus leurs adversaires inscrire le moindre point. Dimitri Yachvili marque quatre pénalités en seconde période (sur un total de six passées) pour une victoire finale de 18-17. Deux recordsLe « Crunch » du Tournoi des six nations 2015 est historique. Devant plus de 82 000 spectateurs massés à Twickenham, les deux nations n’inscrivent pas moins de douze essais (sept pour l’Angleterre, cinq pour la France), un record lors d’un match entre ces deux équipes. En même temps, les Bleus encaissent 55 points – et en marquent 35 –, soit le plus grand nombre jamais enregistré en près de 110 années de confrontations.Constant Wicherek  22.08.2015 à 15h16 • Mis à jour le22.08.2015 à 15h26 | Clément Guillou Quel qu’il soit, le vainqueur du Tour d’Espagne 2015 aura construit son succès sur du sable. Le dernier grand tour de la saison démarre en effet ce soir de Marbella, où les organisateurs ont eu l’idée saugrenue de tracer un court contre-la-montre par équipes sur une promenade de plage, avec passages sur des plaques de plastique, un sentier sablonneux ou un ponton en bois... À 60 kilomètres/heure, sur des pneus si fins et avec des passages de relais très rapides, les cascades étaient garanties.En raison de la révolte des coureurs, les écarts à l’arrivée ne seront pas pris en compte pour le classement général, ce qui devrait transformer l’épreuve en aimable paseo pour la plupart des équipes.Is the @UCI_cycling serious that this is acceptable? Union??? http://t.co/4Sb2NktRQ7— rorysutherland1 (@Rory Sutherland)require(["twitter/widgets"]);Preview of Saturday's @lavuelta 7,4km TTT course 😯😳😕 http://t.co/PbnIbDBTWn— chrisfroome (@Chris Froome)require(["twitter/widgets"]);Une polémique malvenue pour cette course octogénaire et pourtant en perpétuelle quête de légitimité, qui vit dans la crainte d’être amputée de sa troisième semaine. En transformant leur course cycliste en numéro de cirque, les dirigeants de la Vuelta, propriété d’Amaury Sport Organisation (ASO) comme le Tour de France, ont presque fait oublier l’exceptionnel plateau présent sur la Costa del Sol.Les quatre premiers du Tour de France seront là (Chris Froome - Nairo Quintana - Alejandro Valverde - Vincenzo Nibali), quelques autres des grimpeurs les plus excitants du moment sans oublier un joli quatuor de sprinteurs (Peter Sagan - John Degenkolb - Nacer Bouhanni - Caleb Ewan). Contador absentUn seul être manque, en somme, à ce Tour d’Espagne : le vainqueur sortant et véritable star du cyclisme espagnol, Alberto Contador. Epuisé par un Tour de France décevant (5e) au point de faire oublier son succès presque facile sur le Giro, le leader de la Tinkoff-Saxo a mis un terme à sa saison sur les Champs-Elysées et pense déjà au Tour 2016.Les leaders présents en Espagne ont sans doute eux aussi, dans un coin de leur tête, la préparation pour la Grande boucle : les cinq derniers vainqueurs du Tour ont en effet disputé le Tour d’Espagne la saison précédente.Après avoir dominé respectivement le Giro et le Tour, les équipes Astana et Sky alignent leurs meilleurs éléments ou presque sur cette Vuelta qui offrira un duel rare entre deux équipes aux manières, traditions et cultures opposées.Pour le rôle de leader, l’équipe kazakhe refuse de choisir entre Fabio Aru, nouvelle icône du cyclisme transalpin et deuxième du Giro, et son aîné Vincenzo Nibali, sous forte pression de son manager Alexander Vinokourov après une saison en demie-teinte. Derrière ces deux têtes d’affiche italiennes, leur coéquipier basque Mikel Landa, troisième du Giro, pourrait faire vibrer les locaux lors du passage dans les cols des Asturies...avant de rejoindre Sky l’an prochain.Lire aussi :Cyclisme : Astana court toujours, mais sous surveillanceFroome a-t-il récupéré ?L’équipe britannique a adjoint à Froome des éléments clés de sa victoire de juillet, l’homme à tout faire - rouler, bordurer, grimper - Geraint Thomas et l’Irlandais Nicolas Roche. Le reste de l’équipe semble propre à protéger de toute mésaventure le natif du Kenya, qui a toujours vécu de bons moments sur la Vuelta. N’est-ce pas sur les routes espagnoles qu’il est passé, en 2011 et en quelques jours, du statut de coureur bradé à celui de vainqueur potentiel d’un grand tour ?Lire aussi :Tour de France : Mysterious FroomeDepuis sa deuxième victoire dans le Tour de France, Chris Froome a capitalisé sur son maillot jaune en disputant des critériums lucratifs sans oublier de rouler vraiment, de temps en temps, pour entretenir sa forme.Mais, comme les autres prétendants au maillot rouge de leader, le duo de la Movistar Quintana-Valverde, le vétéran catalan Joaquim Rodriguez ou l’Américain Tejay Van Garderen - troisième du Tour de France avant son abandon soudain à l’entrée des Alpes -, Froome aura un Tour de France dans les jambes.Chaleur et sommetsUn manque de fraîcheur physique et mentale qui, chaque année, réduit à néant les chances des prétendants à un doublé qui n’a été réalisé que par Jacques Anquetil (1963) et Bernard Hinault (1978), à l’époque où la Vuelta se disputait au printemps.Depuis 1995, année du déplacement du Tour d’Espagne à la fin de l’été, il n’est arrivé qu’à cinq reprises que la course soit remportée par un coureur sortant du Tour. De quoi faire de Fabio Aru, qui a cette Vuelta en tête depuis le début de l’été, un favori de l’épreuve au même titre que Froome et Quintana.Le parcours, ponctué de transferts éprouvants pour les coureurs, n’offrira en effet aucun répit entre la chaleur andalouse en première semaine, une étape reine courue intégralement en Andorre dès le 2 septembre et un contre-la-montre de 39 kilomètres sans doute décisif à Burgos une semaine plus tard.Entre la haute montagne et les étapes tracées pour les puncheurs comme Peter Sagan, les sprinteurs auront tout de même sept étapes pour faire parler leurs grosses cuisses, s’ils parviennent à contenir l’appétit des chasseurs d’étape désireux de se mettre en valeur afin d’obtenir un contrat la saison prochaine. Clément GuillouJournaliste au Monde 22.08.2015 à 12h35 Accusée de crimes contre l’humanité, génocide et crimes de guerre, l’ancienne « première dame » du régime meurtrier des Khmers rouge au Cambodge, Ieng Thirith, est morte samedi 22 août. Elle avait 83 ans. C’est le tribunal de Phnom Penh, parrainé par les Nations unies et devant lequel elle était poursuivie, qui a relayé l’information.Son procès avait été suspendu en 2012 car la cour l’avait considérée inapte à être jugée pour cause de démence. Elle était l’une des rares cadres du régime à devoir répondre devant la justice des atrocités commises à l’époque. « Elle est restée sous contrôle judiciaire jusqu’à sa mort », a précisé le tribunal.Plus haut gradée du régimeAu pouvoir de 1975 à 1979, les Khmers rouges, dirigés par Pol Pot, « Frère numéro un », ont éliminé, au nom d’une utopie marxiste, quelque deux millions de Cambodgiens. Près d’un quart de la population était morte d’épuisement, de famine, de maladie ou de tortures et d’exécutions.Ieng Thirith était la veuve de Ieng Sary, ministre des affaires étrangères et mort en mars 2014 et fut elle-même ministre des affaires sociales. Elle était la plus haut gradée des femmes du régime, dont peu sont montées dans la hiérarchie. Elle était également la belle-sœur de Pol Pot. 22.08.2015 à 12h05 • Mis à jour le22.08.2015 à 16h57 | William Audureau et Morgane TualAlors que tout le monde se met aux casques de réalité virtuelle, de Sony à Facebook en passant, à sa manière, par Microsoft, les constructeurs historiques s'y sont déjà mis il y a longtemps, l'histoire se souvient qu'il y a vingt ans, le 21 août 1995, Nintendo lançait aux Etats-Unis le Virtual Boy, une bizarrerie inédites, inédite en Europe et qui reste encore aujourd'hui le plus grand échec historique de la marque.« C'est le futur ! » ; « C'est incroyable ! » ; « J'ai perdu trois points à chaque œil ! »... Vingt ans plus tard, ce casque loufoque et méconnu continue de faire un effet bœuf à ceux qui l'essaient pour la première fois – comme les innocents cobayes de la rédaction du Monde.fr. Les réactions oscillent entre fascination, amusement, inquiétude et ironie. « Ça risque de faire très mal à plein de trucs », pointe un confrère en désignant à la fois ses yeux, sa nuque et son dos. « Ça y est, j'ai envie de vomir », entend-on après quelques minutes de jeu. « Y a du son et tout ! » Les jeux aussi laissent perplexes. Sur les notes d'impression d'une collègue, on peut ainsi lire à la ligne Mario Tennis :« Décalage entre l'environnement habituel de Mario, joyeux et coloré, et cette monochromie de l'enfer rouge. Possibilité d'avancer sur le court, en relief. Maniabilité moyenne, jeu lent, pas très palpitant. » http://3.bp.blogspot.com/-QG_6xDSpn14/U4h2mZ_EKuI/AAAAAAAAAc8/ZR1N1Yd50xw/s1600/all-hail-the-virtual-boy-nintendo-dancing-Tomodachi-Life-13972509073.gifGalactic Pinball ne trouve pas plus grâce à ses yeux.« FLIPPER. J'ai l'impression que je ne maîtrise pas ce que je fais. »Seul un certain Vertical Force, tire son épingle du jeu.« *****JEU DE TIR VAISSEAUX. Pas mal, le plus convaincant des quatre. Vaisseaux sur plusieurs niveaux de profondeur, il faut s'adapter en hauteur, largeur et profondeur. Une dimension en plus pour de vrai. » Une mini-victoire pour une machine si moquée.Une prise en nez difficileIl faut dire que le Virtual Boy n'est pas une machine comme les autres. Techniquement, il ne s'agit d'ailleurs ni d'une console de salon (elle ne se branche pas sur la télévision) ni d'une console portable (elle ne s'emploie que sur un support comme une table ou un bureau). C'est au joueur de poser ses deux tiges sur une surface plane, puis d'insérer le haut du visage dans le casque de vision – souvent en se penchant douloureusement, les tiges étant courtes. En dépit du risque de lumbago, l'objet est confortable, grâce à la mousse où repose le contour des yeux. Il faut en revanche s'accommoder de l'odeur du plastique, celui-ci se situant à quelques centimètres à peine du nez du joueur. Par ailleurs, on ne voit pas la manette et ses boutons, ce qui donne la non moins étrange impression de jouer à l'aveugle. Il n'est pas non plus possible de bouger la tête, l'objet évoquant davantage un télescope de jeu en relief qu'un casque de réalité virtuelle. On a déjà vu prise en main, ou plutôt prise en nez, plus instinctive. En dépit de sa résolution d'écran riquiqui (384 × 224, là où l'Oculus Rift proposera du 2 160 × 1 200), la définition d'image ne fait pas mal aux yeux. L'écran semble en effet lointain, empêchant de voir de trop près les pixels. Ce n'est pas pour autant que la rétine se croit en vacances : pour des raisons économiques, la console affiche dans un rouge et noir atypique, qui demande une certaine concentration. Et quand l'utilisateur fatigué ôte le masque, la lumière du jour fait l'effet d'une morsure de soleil sur un vampire. Peur que le public se lasse des TVA l'origine de ce projet loufoque, une société américaine, Reflection Technologies, qui en 1992, est venue proposer sa solution d'affichage en relief – ou plutôt en profondeur. « Lorsque nous avons débuté le développement du Virtual Boy, la Super Nintendo était en pleine explosion de ses ventes. Mais nous continuions à nous demander combien il faudrait de temps pour que le grand public ne se lasse finalement de l'affichage traditionnel. Donc, nous en sommes arrivés au projet d'une image en 3D », explique en 1995 Gunpei Yokoi au magazine Next Generation, entretien retranscrit sur le site Planet Virtual Boy.Soixante personnes ont été mobilisées chez Nintendo, au sein de la division historique des produits nomades (Game & Watch, Game Boy), supervisée par M. Yokoi, l'un des plus créatifs ingénieurs de la firme. L'ambition de la console transparaît dans l'enthousiasme de la notice de Mario Tennis, l'un des rares jeux proposés au lancement.« Mario, Yoshi et les autres dessinent des cercles en courant librement d'un côté à l'autre du court. La balle qui fuse au-dessus de la tête. Mario Tennis, c'est un jeu de tennis qui donne une sensation de présence encore jamais vue jusqu'à présent dans les autres jeux du genre. En utilisant pleinement l'affichage relief caractéristique du Virtual Boy, il représente en totale 3D les mouvements des personnages et de la balle. »La console la moins attendueSorti en juillet au Japon et en août aux Etats-Unis, le Virtual Boy se heurte toutefois très vite à l'incompréhension du public. « La Virtual Boy de Nintendo sort ce lundi, mais il s'agit peut-être de la console de jeu la moins attendue depuis au moins dix ans. Les gens s'en désintéressent, purement et simplement, surtout parce que personne ne semble savoir ce que c'est », écrit à l'époque le journaliste Steve Kent dans The Seattle Times. Seuls quelques dizaines de milliers d'exemplaires se vendent au Japon en été, et les prévisions de vente sont ramenées de 1 million à 500 000 pièces dès septembre. La bizarrerie du concept et de l'objet, son prix élevé (199 dollars de l'époque) et l'omniprésence médiatique de la grosse nouveauté de l'année, la sortie de la première PlayStation, douchent rapidement les quelques ambitions de Nintendo. Une sortie européenne est rapidement écartée, avant que la production cesse définitivement dès décembre.Lire aussi : Il y a vingt ans, les casques de réalité virtuelle, curiosité du premier salon des jeux vidéoEn août 1996, le Nikkei, quotidien financier japonais, évoque des ventes totales de 780 000 unités. Aucune autre console de la marque ne fera pire, pas même la Wii U, qui a péniblement dépassé les 10 millions de ventes malgré les nombreuses erreurs de communication de Nintendo.Miyamoto, qui a milité pour le concept mais n'a pas été impliqué dans le développement, regrettera que le Virtual Boy ait été perçu, à tort, comme une console de jeu dans la veine de la Game Boy plutôt que comme une simple expérimentation amusante pour joueurs curieux et aisés. « Ce n'est pas tant que la machine était mauvaise en tant que produit, mais que nous avons eu tort dans la manière de la présenter. »« Nintendo rigole beaucoup du Virtual Boy »Cet échec n'a toutefois eu aucune conséquence – merci Pokémon, sorti l'année suivante. Rencontré à l'E3 2015 – un mois avant la mort brutale de Satoru Iwata –, le directeur adjoint de Nintendo France, Philippe Lavoué, assumait même volontiers cet épisode atypique de l'histoire de la société.« Nintendo rigole beaucoup du Virtual Boy, quand vous discutez avec M. Iwata, on se marre en évoquant cette machine. Nintendo apprend de ses échecs, et on n'a pas peur de dire que c'était un échec commercial. Cette machine était très bizarre, mais peut-être un peu avant-gardiste. » Dans une discussion avec ses employés, Satoru Iwata n'avait d'ailleurs pas hésité à évoquer l'expérience à l'heure de lancer la Nintendo 3DS, et son écran relief. « Le Virtual Boy, je pense, a été un échec commercial. Normalement, il aurait été compréhensible que Nintendo soit en un sens traumatisé par tout ce qui est jeu vidéo en 3D. Mais la compagnie a continué à essayer, et on peut dire que ces essais ont finalement porté leurs fruits. »Cela n'a pas empêché non plus les anciens de l'équipe de glisser des clins d'œil à au plus célèbre échec de la firme dans une dizaine de jeux, de Wario Ware sur Game Boy Advance à Game & Wario sur Wii U en passant par les rééditions de Pokémon Or et Argent sur DS. Encore des jeux en 2013Si les anciens de l'aventure Virtual Boy défendent sa mémoire, c'est peut-être parce que le casque de Nintendo est en soi une expérience unique, avec des jeux sympathiques. A défaut de séduire immédiatement, Mario Tennis cache plusieurs astuces, qui prépareront le fabuleux Mario Tennis 64 quelques années plus tard. Et si un Super Mario Land a été annulé, Wario Land se démarque par sa qualité, dans le registre de la plate-forme en deux dimensions.Produit atypique, le Virtual Boy est même une antiquité recherchée, que l'on trouve aujourd'hui à vendre entre 150 à 400 dollars sur eBay. Elle a également sa communauté, regroupée notamment sur le site Planet VB, qui organise annuellement des compétitions de développement sur la machine. Elle a donné lieu à plusieurs jeux et programmes non officiels, comme un jeu de tir en vue subjective dans l'univers de Mario, Mario Combat, Zpace Racers, un jeu de course futuriste, ou encore un émulateur Game Boy. Certains sont même allés jusqu'à reprendre et finir la programmation de projets d'époque, à l'image de Faceball, en 2013. Il vient étoffer le catalogue de jeux « homebrew », c'est-à-dire développés hors circuit par des passionnés. Pourtant, vingt ans après ce cuisant échec, ce n'est pas l'excitation autour d'Oculus Rift qui convaincra Nintendo de revenir sur ce genre de produit. Pas tout de suite, en tout cas. « Nintendo est toujours en recherche permanente sur toutes les possibilités de jeu, cela a déjà été abordé à plusieurs reprises dans les laboratoires de recherche en interne, c'est toujours le cas, mais nous n'avons pas aujourd'hui de proposition de matériel, ce n'est pas d'actualité pour nous en 2015 », affirme Philippe Lavoué. Malmené par l'histoire, moqué, ridiculisé, même, le Virtual Boy n'appelle aucune suite. Il réclame juste un peu de tendresse. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444461', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });William AudureauJournaliste au MondeMorgane TualJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.08.2015 à 10h30 | Marie Charrel (Athènes, envoyée spéciale) Provocateur, idéaliste, arrogant. Yanis Varoufakis, ex-ministre des finances grec, fascine autant qu’il agace. Quatre jours avant son passage en France, à la fête de la Rose, à Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire), dimanche 23 août, l’économiste trublion a reçu Le Monde le 19 août sur l’île grecque d’Égine, où il a une maison.Lire aussi la rencontre :La « star » Varoufakis se cherche un destinLe troisième plan d’aide à la Grèce, qu’il définit comme une « capitulation » face aux créanciers d’Athènes, conduira son pays dans l’abîme, explique-t-il. Il dénonce l’opacité de l’Eurogroupe, qui, selon lui, prend des décisions majeures pour l’avenir de la zone euro sans que les citoyens en soient informés.La France a-t-elle été un allié du gouvernement d’Alexis Tsipras pendant les négociations avec les partenaires de la Grèce ?La plupart des Européens imaginent que ces derniers mois la Grèce a négocié avec ses partenaires de la zone euro. Ce n’est pas le cas. Pendant les cinq mois où j’ai été impliqué au sein de l’Eurogroupe [la réunion des ministres des finances de la zone euro], mes homologues me renvoyaient systématiquement vers les représentants des institutions, à savoir la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE), et le Fonds monétaire international (FMI).Je n’ai jamais négocié en direct avec Michel Sapin, mon collègue français. Ni avec Wolfgang Schäuble, le ministre des finances allemand, qui assurait qu’il ne pouvait rien faire pour moi et me renvoyait aux institutions.Même lorsque M. Schäuble et moi avons enfin ouvert un dialogue, peu avant mon départ, il était clair que le moindre degré de convergence entre nous ne pouvait être exprimé de façon officielle.C’est la grande leçon de ces derniers mois : la zone euro est la zone économique la plus puissante, mais personne ne la dirige — ou du moins, personne d’élu. Elle a créé un monstre, l’Eurogroupe, où les ministres des finances ne négocient pas vraiment les uns avec les autres.Reprochez-vous au gouvernement grec d’avoir signé le troisième plan d’aide ?J’ai voté contre ce programme. Ce gouvernement, moi y compris, a été élu en janvier sur un engagement simple : ne plus signer avec les créanciers d’accord économiquement non viable. C’est-à-dire qui aggraverait la récession et rendrait littéralement impossible le remboursement de notre dette. Depuis 2010, la Grèce a commis deux fois l’erreur d’accepter de tels plans. Nous avons promis d’y mettre un terme, et, en ce qui me concerne, je n’ai jamais changé de position.Lire aussi le compte-rendu :Le rocambolesque « plan B » de M. VaroufakisMalheureusement, le premier ministre a fini par accepter ce troisième programme, qu’il a pourtant lui-même décrit comme mauvais. L’Europe tout entière en sortira perdante. De mon côté, j’en ai tiré les conséquences en démissionnant, comme je m’étais engagé à le faire.Lire aussi l'analyse :L’Eurogroupe, cet embryon de gouvernement européenCe nouveau programme, de 86 milliards d’euros, a pourtant permis à la Grèce d’éviter le « Grexit », une sortie de la zone euro.C’est ainsi que la presse présente les choses. Mais je ne partage pas cette analyse. Si la Grèce tente, en dépit du bon sens et des lois élémentaires de l’économie, d’appliquer ce mémorandum et les réformes qui l’accompagnent, elle courra droit au Grexit. Car ce programme est conçu pour faire sombrer notre économie.Résultat : nous ne pourrons pas tenir nos engagements, et le docteur Schäuble pourra nous pointer du doigt et couper les aides au pays. Le Grexit est très clairement l’objectif qu’il poursuit.Vous affirmez que M. Schäuble veut pousser la Grèce hors de l’euro. Pour quelle raison ?Pour atteindre la France. L’Etat-providence français, son droit du travail, ses entreprises nationales sont la véritable cible du ministre des finances allemand. Il considère la Grèce comme un laboratoire de l’austérité, où le mémorandum est expérimenté avant d’être exporté. La crainte du Grexit vise à faire tomber les résistances françaises, ni plus ni moins.Lire aussi l'intégralité de l'interview :Yanis Varoufakis : « La véritable cible du docteur Schäuble est la France et son Etat-providence »Marie Charrel (Athènes, envoyée spéciale)Journaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Suc Un carnage a sans doute été évité vendredi 21 août dans un train Thalys reliant Amsterdam à Paris. Un homme torse nu, armé d’un pistolet automatique et d’un fusil d’assaut kalachnikov, a ouvert le feu sur les passagers avant d’être maîtrisé par des militaires américains en vacances. Cette attaque, vraisemblablement terroriste, intervient huit mois après les attentats de janvier à Paris. Deux passagers ont été blessés. L’agresseur, décrit comme un homme de 26 ans, marocain ou d’origine marocaine, a été placé en garde à vue à Arras vendredi soir. Il a été transféré dans les locaux de la sous-direction antiterroriste (SDAT) à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) samedi matin.Samedi, le parquet fédéral belge a annoncé l’ouverture d’une enquête « sur la base de la loi antiterrorisme » suite au fait « que le suspect est monté dans le train à Bruxelles ».Lire aussi :Ce que l’on sait du suspect de l’attentat déjoué du ThalysIl est environ 17 h 45 lorsqu’un coup de feu retentit dans un wagon de queue du train à grande vitesse Thalys 9364, qui circule alors à hauteur d’Oignies (Pas-de-Calais). Un homme vient de tirer au pistolet sur un passager, touché à la gorge. « J’ai vu qu’il était torse nu, assez fin et sec, mais quand il est arrivé, j’ai bloqué sur le flingue », raconte Damien, un Parisien de 35 ans, encore sous le choc, dans un gymnase d’Arras où ont été accueillis les passagers du train après le drame. Christina Cathleen Coons, originaire de New York et en vacances en Europe, se trouvait dans la voiture 12. « J’ai entendu des coups de feu, sans doute deux, et un type s’est écroulé. Il avait du sang partout, apparemment il était touché au cou », relate-t-elle, au milieu du gymnase où le personnel de la Croix-Rouge distribue des bouteilles d’eau aux passagers.Un premier voyageur français a tenté de le désarmer en le croisant sortant des toilettes arme à la main. Mais l’homme réussit à lui échapper et « plusieurs coups de feu » sont partis, selon des précisions apportées par le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve samedi midi. « Quand il est arrivé, j’ai entendu clic-clic-clic et j’ai cru que c’était un jouet », ajoute Damien. L’assaillant « s’est arrêté entre les deux wagons, il a tiré, ça a fait clic-clic-clic, sans faire de coup de feu comme dans les films. Le mec torse nu est ensuite retourné dans le wagon 12 et une personne avec un tee-shirt vert, rasé, l’a vu, s’est jeté sur lui et l’a plaqué au sol ».L’homme au tee-shirt vert est l’un des deux militaires américains qui vont maîtriser l’agresseur et éviter le pire. « On a entendu un coup de feu et le bruit d’une glace brisée. Nous avons vu un employé de la compagnie traverser en courant la voiture après un coup de feu », raconte Anthony Sadler, un étudiant en dernière année à l’université de Sacramento State. Ce Californien de 23 ans voyage en compagnie de deux amis d’enfance, Alek Skarlatos, 22 ans, un membre de la Garde nationale, originaire de l’Oregon rentré en juillet d’une affectation en Afghanistan, et Spencer Stone, natif de Sacramento et membre de l’Air Force basé dans les Açores. « J’ai levé la tête et j’ai vu un gars avec un AK-47 », complète Chris Norman, un Britannique de 62 ans, assis dans la même voiture.« Alek a dit à Spencer : “Occupe-toi de lui” »Lire aussi :Tirs dans le Thalys : « On a frôlé la catastrophe »Le sexagénaire anglais et l’étudiant américain décrivent alors la même scène : « Alek a dit à Spencer : “Occupe-toi de lui”. Spencer s’est précipité et l’a plaqué au sol. Ils ont commencé à maîtriser le terroriste. » L’un des deux héros, Alek Skarlatos, a confirmé : « Spencer et moi avons couru sur une dizaine de mètres, nous ne savions pas si son arme marchait ou pas. Nous avons eu beaucoup de chance que personne ne se fasse tuer. » A terre, le tireur porte des coups de cutter à Spencer Stone. Alek Skarlatos, lui, ramasse l’arme du tireur. Les militaires le frappent jusqu’à ce qu’il perde connaissance. Durant la quarantaine de secondes qu’a duré son assaut, l’agresseur n’a pas prononcé un mot. Tandis que ses amis surveillent le tireur évanoui, Spencer Stone porte secours au passager qui a été touché à la gorge par le coup de feu.Monté à Anvers et assis dans le wagon suivant, Laurent a cherché à porter secours aux blessés. Il décrit la scène à son arrivée dans le wagon où a eu lieu la fusillade : « J’ai vu une personne au sol, une autre personne lui faisait un garrot au niveau du cou, je le voyais bouger. Il y avait aussi une personne ligotée au sol, saucissonnée », dit-il, faisant allusion au tireur. Le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve qui s’est rendu dans la soirée à Arras, où le train a été immobilisé, a exprimé sa « gratitude » envers ces Américains « particulièrement courageux, qui ont fait montre d’une grande bravoure dans des circonstances extrêmement difficiles », louant leur « sang-froid ». Dans la nuit de vendredi à samedi, le président Barack Obama a salué l’action « héroïque » des deux militaires américains, témoignant sa « profonde gratitude pour le courage et la réactivité de plusieurs passagers, y compris des membres de l’armée américaine, qui ont de manière altruiste maîtrisé l’assaillant ». François Hollande qui s’est entretenu par téléphone avec plusieurs passagers, recevra les Américains à L’Elysée « dans les prochains jours ». Anthony Sadler, qui n’était jamais venu en France, n’en revient pas : « C’était mon premier voyage en Europe et nous avons stoppé un terroriste, c’est dingue… »Lire aussi :Thalys : hommage aux « héros » américains qui ont neutralisé le tireur Terroriste ? Le premier ministre belge, Charles Michel, a immédiatement évoqué sur Twitter une « attaque terroriste ». Mais les autorités françaises sont plus prudentes sur les mobiles de cette agression. « Comme toujours lorsqu’il s’agit d’actes qui peuvent revêtir un caractère terroriste, la plus grande prudence et la plus grande précision s’imposent », a déclaré le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, lors d’un point de presse à la gare d’Arras.Au final, l’attaque a fait deux blessésC’est pourtant bien la piste terroriste qui est privilégiée. La section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie de l’affaire – « en accord avec le parquet local, au vu de l’armement utilisé, du déroulé des faits et du contexte », a indiqué le parquet de Paris – et a aussitôt chargé de l’enquête la SDAT de la direction centrale de la police judiciaire. La police technique et scientifique a fouillé le train, ne retrouvant qu’une seule douille, d’après une source proche du dossier. Les identités des 554 passagers du train Thalys ont été vérifiées et leurs bagages fouillés. Si l’hypothèse terroriste se confirmait, ce serait la neuvième fois qu’une attaque ou qu’un projet d’attaque vise le territoire français en huit mois.Au final, l’attaque a fait deux blessés, l’un par balle, le passager touché au début de l’assaut, l’autre par arme blanche, le militaire Spencer Stone, qui a immobilisé le tireur. Le premier a été héliporté au CHU de Lille. Le second, atteint au niveau du coude, où il porte une plaie superficielle, souffre également d’une fracture au doigt et a été hospitalisé à Arras. L’acteur français Jean-Hugues Anglade, qui se trouvait dans le train, s’est légèrement blessé en « tentant d’actionner le signal d’alarme », selon un porte-parole de la SNCF. Le comédien souffrirait de contusions à une main et devait quitter l’hôpital d’Arras dans la soirée.Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-55d886c11f38d'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 8\r\n \r\n \r\nLes inspecteurs de la police judiciaire.\r\nCr\u00e9dits : PHILIPPE HUGUEN \/ AFP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Les inspecteurs de la police judiciaire.","source":"PHILIPPE HUGUEN \/ AFP","index":0,"position":1,"total_count":8,"item_lie":null,"link":"\/police-justice\/portfolio\/2015\/08\/22\/tirs-dans-le-thalys-le-suspect-etait-lourdement-arme_4733266_1653578.html","isCurrent":true},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 2 \/ 8\r\n \r\n \r\nLes experts de la police technique et scientifique (PTS) ont inspect\u00e9 le train apr\u00e8s le passage des d\u00e9mineurs.\r\nCr\u00e9dits : PHILIPPE HUGUEN \/ AFP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Les experts de la police technique et scientifique (PTS) ont inspect\u00e9 le train apr\u00e8s le passage des d\u00e9mineurs.","source":"PHILIPPE HUGUEN \/ AFP","index":1,"position":2,"total_count":8,"item_lie":null,"link":"\/police-justice\/portfolio\/2015\/08\/22\/tirs-dans-le-thalys-le-suspect-etait-lourdement-arme_4733266_1653578_1.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 3 \/ 8\r\n \r\n \r\nLa police scientifique inspecte les rames du Thalys.\r\nCr\u00e9dits : Olivier Touron\/Divergence pour Le Monde\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"La police scientifique inspecte les rames du Thalys.","source":"Olivier Touron\/Divergence pour Le Monde","index":2,"position":3,"total_count":8,"item_lie":null,"link":"\/police-justice\/portfolio\/2015\/08\/22\/tirs-dans-le-thalys-le-suspect-etait-lourdement-arme_4733266_1653578_2.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 4 \/ 8\r\n \r\n \r\nLe suspect, qui \u00e9tait mont\u00e9 \u00e0 Bruxelles, a \u00e9t\u00e9 interpell\u00e9 en gare d'Arras, o\u00f9 le Thalys a \u00e9t\u00e9 arr\u00eat\u00e9, et plac\u00e9 en garde \u00e0 vue.\r\nCr\u00e9dits : HANDOUT \/ REUTERS\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Le suspect, qui \u00e9tait mont\u00e9 \u00e0 Bruxelles, a \u00e9t\u00e9 interpell\u00e9 en gare d'Arras, o\u00f9 le Thalys a \u00e9t\u00e9 arr\u00eat\u00e9, et plac\u00e9 en garde \u00e0 vue.","source":"HANDOUT \/ REUTERS","index":3,"position":4,"total_count":8,"item_lie":null,"link":"\/police-justice\/portfolio\/2015\/08\/22\/tirs-dans-le-thalys-le-suspect-etait-lourdement-arme_4733266_1653578_3.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 5 \/ 8\r\n \r\n \r\nL'auteur des tirs \u00e9tait en possession d'un fusil d'assaut kalachnikov, d'un pistolet automatique, de neuf chargeurs et d'un cutter, selon une source polici\u00e8re.\r\nCr\u00e9dits : PASCAL ROSSIGNOL \/ REUTERS\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"L'auteur des tirs \u00e9tait en possession d'un fusil d'assaut kalachnikov, d'un pistolet automatique, de neuf chargeurs et d'un cutter, selon une source polici\u00e8re.","source":"PASCAL ROSSIGNOL \/ REUTERS","index":4,"position":5,"total_count":8,"item_lie":null,"link":"\/police-justice\/portfolio\/2015\/08\/22\/tirs-dans-le-thalys-le-suspect-etait-lourdement-arme_4733266_1653578_4.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 6 \/ 8\r\n \r\n \r\nUn bless\u00e9 est \u00e9vacu\u00e9 de la gare d'Arras par les pompiers. 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Ces frappes comptent parmi les plus meurtrières du conflit engagé fin mars et qui a fait au moins 4 300 morts, dont de nombreux civils, selon l’ONU.Des responsables des services de sécurité yéménites ont affirmé que la coalition avait répondu à des bombardements des rebelles houthistes, menés jeudi depuis le quartier de Sala vers des zones résidentielles, qui avaient tué 23 civils – un chiffre invérifiable de source indépendante. La coalition a frappé de façon répétée, depuis quatre mois, des cibles non militaires et pilonne les axes de communication. Les deux parties mènent également des attaques depuis des zones civiles, près d’hôpitaux ou d’écoles, usant d’armes imprécises, selon un rapport publié mardi par Amnesty international, qui a demandé à l’ONU d’ouvrir une enquête pour crimes de guerre.Les forces loyales au président en exil à Riyad, Abd Rabo Mansour Hadi, aidées par des milices séparatistes sudistes, tribales et des groupes djihadistes, ont repris, mi-juillet, le grand port du sud du pays, Aden, aux rebelles houthistes, d’obédience chiite et supposés être soutenus par l’Iran. Ces forces remontent actuellement vers le nord, avec le soutien d’unités terrestres émiraties et saoudiennes. Mais la route de Taëz est une zone montagneuse, que les chars émiratis – notamment des chars français Leclerc – auront du mal à atteindre.Le port d’Hodeïda bombardéDans les collines sur lesquelles est bâtie Taëz, des forces locales de la « résistance populaire », notamment affiliéesau parti Al-Islah des Frères musulmans, affrontent les houthistes dans des combats anarchiques. « Il est difficile pour les houthistes de tenir Taëz, qui ne leur est pas acquise », dit Farea Al-Muslimi, analyste au centre Carnegie pour le Moyen-Orient. Les affiliations politiques (progressistes, baasistes…) y sont anciennes et diverses. M. Al-Muslimi craint que la coalition ne tente de pousser son avantage militaire plus au nord, vers les zones houthistes. « Maintenant, il y a une possibilité pour toutes les parties de parler de paix », estime l’analyste, alors que le président Hadi a proposé un cessez-le-feu de deux semaines, dans la nuit de vendredi à samedi, et que des négociations ont lieu à Oman. Sur le plan humanitaire, le Yémen a atteint un nouveau stade dans la crise,avec le bombardement, mardi, par la coalition, du port d’Hodeïda, tenu par les houthistes, par où transite une large part de l’aide humanitaire internationale. La Maison Blanche s’est dite, jeudi, « vivement préoccupée » par cette attaque menée contre le port, aujourd’hui à l’arrêt.Depuis deux semaines, le gouvernement yéménite en exil laisse entendre que ce port doit céder le pas à celui d’Aden, où il reprend pied. Mais la volonté du gouvernement de laisser acheminer l’aide d’Aden vers les zones sous contrôle des houthistes est loin d’être garantie. Un navire marchand a accosté à Aden vendredi, le premier depuis le début du conflit. Le terminal conteneurs reste largement endommagé, et n’a plus les capacités de stockage nécessaires pour nourrir le pays.Louis ImbertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.08.2015 à 08h39 • Mis à jour le22.08.2015 à 13h20 Deux heures avant l’expiration de l’ultimatum posé par Pyongyang à son voisin du Sud, des négociations entre des conseillers des dirigeants des deux Corées ont été annoncées, samedi 22 août. Celles-ci devaient débuter à 18 heures, heure locale, soit 11 heures, heure française, dans le village frontalier de Panmunjom.Cette rencontre intervient après une nouvelle escalade verbale entre les deux pays, le gouvernement nord-coréen ayant annoncé, vendredi 21 août, que ses forces armées avaient été placées en « état de guerre ». A l’origine du contentieux, les haut-parleurs installés par Séoul dans la partie méridionale de la zone démilitarisée (DMZ) séparant les deux territoires que Pyongyang accuse de diffuser de la propagande contre son régime.Lire aussi :L’escalade verbale et militaire se poursuit entre les deux CoréesLa Corée du Nord avait donné quarante-huit heures – soit jusqu’au samedi 17 heures, heure locale – pour les démanteler sous peine de nouvelles actions militaires. Séoul et Pyongyang s’étaient livrés, jeudi, à plusieurs tirs d’obus, pour la première fois depuis octobre 2014. L’armée sud-coréenne avait alors été placée en état d’alerte maximale. Une mesure imitée dès le lendemain par les troupes nord-coréennes.Lire aussi :Pyongyang et Séoul se défient mutuellementLes deux Etats sont toujours théoriquement en guerre depuis le conflit de 1950-1953, qui s’est terminé par un armistice et une trêve, non par un traité de paix. 26.08.2015 à 16h42 • Mis à jour le26.08.2015 à 17h01 Eliminé avec l’AS Monaco lors du barrage de Ligue des champions contre Valence, Layvin Kurzawa participera quand même à la plus prestigieuse compétition européenne avec le Paris Saint-Germain. C’est l’entraîneur parisien Laurent Blanc lui-même qui a officialisé, mercredi 26 août, au micro de France Bleu, l’arrivée du latéral gauche international français.« C’est un très bon joueur qui nous rejoint, un jeune joueur avec un potentiel très intéressant pour le Paris Saint-Germain. »Selon L’Equipe, Monaco et le club parisien auraient trouvé un accord à hauteur de 24 millions d’euros. Le latéral gauche était attendu à Paris mercredi après-midi pour signer un contrat de cinq ans. A Paris, Kurzawa sera la doublure de Maxwell, puisque Lucas Digne devrait être prêté pour une saison à l’AS Roma. Rémi Dupré Meilleur buteur de la Coupe du monde 1998 (avec six réalisations), organisé dans l’Hexagone, l’ex-attaquant Davor Suker préside la Fédération croate depuis 2012. Membre du comité exécutif de l’Union des associations européennes de football (UEFA) depuis mars, il soutient Michel Platini, patron de la Confédération européenne, qui briguera la succession de Joseph Blatter à la tête de la Fédération internationale (FIFA), le 26 février 2016, lors du congrès électif extraordinaire de l’instance mondiale. Alors que le candidat français lance sa campagne à Monaco, vendredi 28 août, l’ex-canonnier de la sélection « au damier » explique son choix au Monde.Quel regard portez-vous sur la candidature de Michel Platini à la présidence de la FIFA ? Je pense que Michel Platini représente une bonne solution pour la FIFA et le football mondial. Il est l’un des plus grands joueurs de l’histoire. C’est pourquoi il est identifiable et respecté à travers le monde. Il a montré durant son mandat à la tête de l’UEFA qu’il était aussi un grand dirigeant. Il a été courageux et déterminé dans ses décisions. L’UEFA est très bien organisée et il apporterait ainsi son expérience à la FIFA. Il sait comment protéger l’intégrité du jeu, comment combattre le racisme ou comment affronter les défis financiers. L’UEFA a su commercialiser ses compétitions, comme la Ligue des champions, l’Euro ; et la FIFA a besoin de cette expertise au niveau mondial.Voterez-vous pour Michel Platini, le 26 février 2016, lors du congrès électif extraordinaire de la FIFA ?Dans tous les cas, Michel Platini bénéficiera du plein soutien de la Fédération croate et de moi-même. Nous croyons en sa capacité à diriger. Peu importe si c’est à l’UEFA ou à la FIFA, sa présence et sa vision sont positives pour le monde du football.Peut-il réformer la FIFA ? Oui, je le pense. S’il y a quelque chose qui distingue Michel Platini, c’est sa vision. Quand il est devenu le président de l’UEFA (en 2007), il n’a pas eu peur de prendre des décisions importantes qu’il estimait bonnes pour le football. Ce qui est assez impressionnant est qu’il ait réussi à satisfaire à la fois les grands clubs et les grands championnats en augmentant les revenus commerciaux des compétitions, et les clubs et championnats plus modestes, en leur donnant davantage de chances de se qualifier pour la Ligue des champions, par exemple.« Platini est identifiable et respecté à travers le monde. Il a montré durant son mandat à la tête de l’UEFA qu’il était aussi un grand dirigeant. Il a été courageux et déterminé dans ses décisions. »Des projets comme le fair-play financier, la lutte contre le racisme, l’Euro 2020 organisé dans treize pays, la Ligue des nations [qui remplacera, à l’horizon 2018-2019, les matchs amicaux entre nations européennes], le nouveau format des qualifications pour l’Euro prouvent que Michel Platini a la vision pour piloter d’aussi grandes organisations. C’est pourquoi je n’ai aucun doute sur sa capacité à savoir ce dont la FIFA a besoin en ce moment, et à défendre les bonnes valeurs, comme la solidarité.Comment jugez-vous ce début de campagne, propice aux attaques en tous genres ?J’espère qu’il y aura un authentique débat. Des élections démocratiques, ouvertes et transparentes seraient bénéfiques pour la FIFA. Je crois fermement que Michel Platini est le meilleur candidat, mais ce serait bien d’entendre d’autres idées, des approches alternatives émanant de différentes personnalités durant la campagne. Je suis persuadé que la nouvelle ère qui va s’ouvrir à la FIFA sera caractérisée par des discussions plus ouvertes et démocratiques qu’elles ne l’étaient par le passé entre les Confédérations et les Fédérations nationales. Ces discussions tendront aussi vers l’intérêt du football et non vers des intérêts particuliers.Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.08.2015 à 16h03 • Mis à jour le26.08.2015 à 16h16 | Damien Leloup Invité de la matinale de France Inter, mercredi 26 août, le ministre de l’intérieur l’a réaffirmé : « 90 % de ceux qui basculent dans le terrorisme le font sur Internet ». C’est loin d’être la première fois que Bernard Cazeneuve utilise ce chiffre.Comme le rappelle le site NextInpact, le ministre s’est appuyé une bonne douzaine de fois sur cette statistique, principalement pour défendre des mesures de la controversée loi sur le renseignement, adoptée en juin.Lire aussi :Loi sur le renseignement : que contiennent les dispositions censurées par le Conseil constitutionnel ?Un échantillon peu représentatifD’où proviennent ces « 90 % » ? Comme le notait Libération, il est tiré d’un rapport du Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam (.pdf). Fondé sur des entretiens réalisés avec 160 familles, ce texte repose sur un échantillon statistique peu représentatif.D’une part, parce que le nombre de cas étudiés est limité, et aussi parce que les cas étudiés se font sur la base des proches qui ont contacté un numéro d’aide aux familles de personnes en cours de radicalisation. L’échantillon étudié ne comprend pas, par exemple, de personnes qui se sont radicalisées sans que leurs proches s’en rendent compte, ou de personnes isolées. Il est difficile d’en tirer des conclusions générales sur l’ensemble des personnes qui se tournent vers le terrorisme.Par ailleurs, la présentation de ce seul chiffre est tendancieuse. Comme le montre la même étude, une bonne partie de l’endoctrinement se fait aussi par SMS. Et la rencontre avec un interlocuteur physique est, en dernière étape, le préalable à la quasi-totalité des départs vers la Syrie.En réalité, M. Cazeneuve met surtout en avant la technologie utilisée pour communiquer plus que le fond de la communication elle-même et de son impact sur ses destinataires. En utilisant le même raisonnement, on pourrait par exemple dire que 100 % des départs pour le djihad utilisent, à un moment de leur processus de radicalisation, un téléphone ou une voiture...Lire : Djihadisme sur le Web : les exagérations de Bernard CazeneuveEchanges d’informationsIl est bien sûr indéniable que les réseaux djihadistes utilisent le Web et les réseaux sociaux pour diffuser leur propagande, ou approcher des sympathisants pour leur fournir des contacts et renseignements. Plusieurs médias (par exemple Rue89 et France TV Info) ont démontré comment Facebook pouvait servir de lieux d’échanges d’informations sur le djihad pour des personnes déjà convaincues.Lire : La stratégie de l’Etat islamique sur InternetAu point que les grandes plateformes (Youtube, Facebook...) font avec plus ou moins d’efficacité la chasse aux vidéos de propagande, parfois composées d’images truquées ou même appelant les musulmans européens à commettre des attentats dans leurs pays. Les principaux réseaux sociaux ont annoncé cette année la mise en place de plusieurs mesures pour favoriser l’émergence de « contre-discours » face à une propagande djihadiste diffusée par de petits groupes très actifs, et qu’il est difficile de supprimer totalement.Pour autant, la diffusion de ces vidéos joue, selon la plupart des experts, un rôle minime dans le processus de recrutement des djihadistes. « L’idée qu’en regardant des vidéos, on décide soudain de partir pour la Syrie ne correspond pas à la réalité. Ce sont des groupes de jeunes qui se rencontrent dans une mosquée ou dans un kebab et se radicalisent ensemble », expliquait au Monde en décembre 2014 Peter Neumann, qui dirige le Centre international pour l’étude de la radicalisation (ICSR).Lire aussi :Propagande, djihad et vidéoDes terroristes radicalisés en prison ou dans des mosquées radicalesCes dernières années, les principaux attentats qui ont touché la France et la Belgique ont ainsi surtout été le fait de terroristes qui ne se sont pas radicalisés sur le Web, comme le montrent les enquêtes des services de renseignement, de police et de gendarmerie.Ayoub El-Khazzani, le principal suspect de l’attaque contre le Thalys, a regardé une vidéo de propagande djihadiste sur son téléphone avant de sortir des toilettes du train armé d’un fusil d’assaut. Mais selon les informations du Monde, c’est dans une mosquée radicale d’Algésiras, en Espagne, qu’a eu lieu sa radicalisation.Lire aussi :Attaque dans le Thalys : Ayoub El-Khazzani, itinéraire d’un routard de l’islam radicalMême chose pour Sid Ahmed Ghlam, l’étudiant qui projetait un attentat contre une église de Villejuif. Plusieurs de ses proches, dont son frère et sa belle-sœur, appartiendraient à la mouvance Tabligh, un mouvement de prédication littéraliste. Les frères Kouachi, auteurs de la tuerie à Charlie Hebdo, avaient des profils très éloignés du jeune autoradicalisé en ligne.Au contraire : Chérif Kouachi faisait partie de la filière dite « des Buttes-Chaumont », du nom de ce quartier de Paris où il a fréquenté plusieurs mentors salafistes, dont Farid Benyettou. Arrêté en 2005 alors qu’il tente de rejoindre l’Irak pour y faire le djihad, il fait la connaissance à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis d’un nouveau père spirituel, Djamel Beghal. Sa seule utilisation connue d’Internet dans le cadre de ses activités terroristes se limite à la consultation de sites Web sur le maniement des armes.Lire : Les frères Kouachi et Coulibaly, des pionniers du djihadisme françaisAmedy Coulibably, auteur de l’attaque contre l’Hyper Casher, avait fait la connaissance de Chérif Kouachi à Fleury-Mérogis. Décrit par une connaissance comme « quelqu’un qui a glissé progressivement de la petite à la grande criminalité, puis vers l’islamisme », il était sorti de prison en 2007. Sa seule utilisation connue d’Internet concerne des sites de poker en ligne. Il avait enregistré une vidéo de revendication, éditée après sa mort et mise en ligne dimanche, vraisemblablement par un complice.Lire : Amedy Coulibaly, de la délinquance au terrorismeMehdi Nemmouche, l’auteur présumé de la tuerie du Musée juif de Belgique s’est lui aussi radicalisé en prison, entre 2008 et 2009, alors qu’il purge une peine pour vol aggravé et pour le braquage d’une supérette à Tourcoing commis en 2006. On ne lui connaît aucune activité islamiste ou terroriste en ligne.Lire : Mehdi Nemmouche, ce que l’on sait de son parcoursLa thèse initiale des services de renseignement était que Mohammed Merah, l’auteur des tueries de Toulouse ayant touché des militaires et des juifs, s’était « autoradicalisé en prison [en 2009], tout seul, en lisant le Coran ». L’enquête a montré que Mohammed Merah était cependant en contact téléphonique avec de très nombreux interlocuteurs radicaux, dans 20 pays. Il n’avait pas d’utilisation connue d’Internet pour ses activités terroristes.Lire : Mohamed Merah, un loup pas si solitaireDamien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Florence de Changy Le mystère du vol MH 370 est encore loin d’être résolu. Après quinze jours d’analyses, il n’y a toujours aucune certitude quant à l’identité précise du morceau de voilure de Boeing 777 retrouvé le 29 juillet sur une plage de l’île de La Réunion, même si tout porte à croire qu’il s’agit d’un morceau du Boeing immatriculé 9M-MRO qui assurait le vol MH 370 le 8 mars 2014 entre Kuala Lumpur et Pékin et qui a disparu des écrans radar après quarante minutes de vol, avec 239 personnes à bord.Selon un proche du dossier, les experts participant aux travaux d’analyse n’ont pas pu conclure de manière définitive que cette partie de voilure – un flaperon – appartient bien au Boeing disparu. Le gouvernement australien a annoncé le 19 août que la première partie des analyses qui ont eu lieu au laboratoire de la Direction générale de l’armement-Techniques aéronautiques (DGA-TA) de Balma, dans la région de Toulouse, était terminée.« Les autorités françaises communiqueront sur les progrès réalisés en temps voulu, en consultation avec la Malaisie », indique le communiqué du centre australien de recherches (Joint agency coordination center). Depuis le 17 mars 2014, c’est l’Australie qui dirige les recherches du Boeing malaisien dans la zone de l’océan Indien identifiée comme la plus probable du crash.Lire aussi :Un an après, l’improbable disparition du MH370Pas de plaque d’immatriculationIl semblerait que les experts attendent à présent le « retour de vacances » de plusieurs intervenants pour la prochaine étape des analyses. Notamment celui d’un important sous-traitant espagnol qui aurait fourni au moins une des pièces détachées numérotées trouvées dans le flaperon. Si ce sous-traitant était en mesure de confirmer l’historique de la vente de cette pièce, il pourrait enfin lever les doutes qui demeurent sur l’identité du flaperon.Car, selon les informations données aux familles au tout début de l’enquête, les experts n’ont pas trouvé la plaque d’immatriculation du flaperon. Quant aux travaux de maintenance que Malaysia Airlines a indiqué avoir effectués sur le flaperon, ils ne correspondaient pas exactement à ceux observés sur la pièce trouvée. Les recherches terrestres et aériennes sur les côtes de la Réunion ont désormais cessé sans avoir identifié d’autres débris potentiels.Le résultat final des analyses françaises pourrait en fait aboutir à trois conclusions : oui, non ou peut-être. La conclusion qui prévaut pour le moment est celle du peut-être. Si rien ne prouve définitivement que ce flaperon était bien une pièce de cet avion-là (comme sa plaque d’identification), et que rien ne prouve non plus que ce n’est pas une pièce du MH370 (comme la plaque d’immatriculation d’un autre 777), le flaperon ne pourra pas être formellement associé au MH370. Il le sera néanmoins par déduction logique, partant du principe que l’avion du vol MH370 est le seul Boeing porté disparu.Mais les informations qu’il livrera sur la chute ou le choc enduré par l’avion au moment du crash seront toujours teintées d’un certain degré de doute. Le bon état et la taille du morceau de flaperon trouvé ont déjà accrédité la thèse d’un amerrissage contrôlé suivi d’une immersion de l’avion plus ou moins « en un morceau ». Ce scénario proposé par un « expert en satellites malaisien » a été promu par l’agence de presse malaisienne Bernama.Le scénario du ouiLe scénario du non est le plus improbable. Il faudrait que les analyses ou les informations livrées par les sous-traitants permettent d’associer ce flaperon à un autre Boeing 777, hors d’usage. Depuis une dizaine d’années Boeing et Airbus « déconstruisent » plutôt qu’ils ne « détruisent » leurs avions en fin de vie pour réutiliser des pièces sur d’autres appareils. Le recyclage « est en passe de devenir une spécialité professionnelle à part entière », écrit le président de Boeing France, Yves Galland, dans le livre Révolution aéronautique, le défi de l’environnement (Pearson, 2008). Il s’agit pour les avionneurs de limiter le développement d’un marché noir de pièces détachées.Reste le scénario du oui, qui prévaudra si l’on trouve des preuves formelles de l’appartenance du flaperon trouvé au Boeing du vol MH370. L’enquête pourra alors faire des progrès sur des bases solides. Un scénario fortement mis en avant par les autorités malaisiennes : le premier ministre malaisien, Najib Razak, appuyé par la compagnie Malaysia Airlines, avait affirmé, dès le 5 août, qu’il s’agissait bien d’un morceau du MH370.Les deux familles des quatre citoyens français disparus dans l’accident doivent être reçues début septembre à l’Elysée par le président de la République.Florence de ChangyJournaliste, corrrespondante à Hong KongSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.08.2015 à 14h30 • Mis à jour le26.08.2015 à 15h15 Le chantier naval girondin Couach a décroché un important contrat de construction de 79 intercepteurs de marine pour l’Arabie saoudite. Le contrat, dont le montant n’a pas été révélé par le constructeur basé à Gujan-Mestras, près d’Arcachon, s’inscrit dans le cadre d’un contrat plus large conclu avec l’Arabie saoudite par le chantier naval allemand Lürssen portant sur plus d’une centaine de bateaux et un montant total de 1,4 milliard d’euros.Couach interviendra comme sous-traitant dans cette opération. L’information a été révélée lundi par le site spécialisé lemarin.fr.Les intercepteurs, d’une longueur de 15 mètres, construits en Gironde, seront destinés aux gardes-côtes saoudiens. Leur construction devrait porter sur plus de trois ans et représente « un des plus gros contrats » réalisés par Couach, a précisé Guillaume Peuchant, responsable du département Bateaux de Service et Militaire.Maison familiale fondée en 1897, rachetée en 2011 par la société Nepteam, détenue par des investisseurs industriels locaux, Couach a été dans les années 1960 l’un des chantiers pionniers de la grande plaisance, spécialisé dans les yachts de luxe de 20 à 50 mètres, avec matériaux composites.Le chantier naval, qui compte un peu plus de 180 salariés, s’est aussi spécialisé depuis quelques décennies dans les bateaux à usage professionnel, patrouilleurs, vedettes, destinés aux marines nationales, douanes et gardes-côtes notamment. Il a déjà fourni ces dernières années plusieurs dizaines de bateaux à l’Arabie saoudite. 26.08.2015 à 13h59 • Mis à jour le26.08.2015 à 17h38 Au lendemain de la fusillade qui a coûté la vie à trois membres d’une même famille et à un gendarme dans la Somme, les tensions ne sont pas retombées, mercredi 26 août, à Roye, ville d’environ 6 200 habitants.Enquêteurs et proches des victimes s’interrogeaient mercredi sur les raisons qui ont pu pousser le tireur à tuer de sang-froid au fusil de chasse une femme de 19 ans, sa fille de 9 mois et son beau-père, qui vivaient là depuis plusieurs années.De premiers détails ont émergé dans la matinée sur la personnalité du tireur présumé. Agé de 73 ans, l’homme vivait sur cette aire toute proche de l’autoroute « depuis quelques années », selon le premier adjoint au maire de Roye, Pascal Delnef. Le procureur d’Amiens a indiqué que l’homme « avait 2,28 grammes d’alcool dans le sang ».« C’est toute ma famille qu’il a tuée »Le septuagénaire a fait irruption dans la caravane où se trouvait la mère et ses deux enfants vers 16 h 30, pour une raison qui reste à élucider par l’enquête. Alertés par les coups de feu, des gendarmes ont aussitôt accouru.Le forcené a alors tiré sur eux. Ils ont riposté, le blessant grièvement. Le procureur Bernard Farret a évalué le nombre de coups de feu tirés à « environ 30 ». L’homme a été opéré à Amiens, et son état de santé était qualifié de « stable » par la préfecture.Interrogé sur les mobiles du tueur présumé, M. Farret a révélé qu’« il y a un an, il y a eu un différend avec des propos échangés entre la famille » visée mardi et le tireur. Cet incident « a donné lieu à une intervention de la gendarmerie, mais il n’y a pas eu de procédure », a-t-il ajouté.« C’est toute ma famille qu’il a tuée. Il a eu une crise de démence. Il a sorti le fusil (...) On le connaît bien, on ne sait pas pourquoi il a fait ça. Une crise de démence, de boisson », a déclaré une parente à la station de radio France bleue Picardie. Concernant la famille décimée par le drame, le maire de Roye, Jacques Fleury, a indiqué que ses membres « venaient régulièrement au centre social, c’étaient des gens sans histoire ». Marie de Vergès (Jérusalem, correspondance) Malgré l’aveuglant soleil estival, les tapisseries de Marc Chagall décorant le hall de réception de la Knesset, le Parlement israélien, sont baignées d’une douce lumière naturelle. Les baies vitrées qui bordent la salle sur deux côtés ont été remplacées, ces derniers mois, par un double vitrage à isolation thermique équipé de filtres diminuant le rayonnement solaire. En prime, l’éclairage ancien a été supprimé au profit de lampes à diodes électroluminescentes (LED), moins gourmandes en énergie.« Nous voulons devenir le Parlement le plus vert du monde », annonce le directeur général de l’institution, Ronen Plot, cheville ouvrière du projet « Green Knesset » qui vise à transformer le siège des députés israéliens en édifice 100 % écologique.Emblème de la transition énergétiqueL’étape la plus visible a été franchie fin mars avec la pose sur le toit d’un parc photovoltaïque de 4 650 mètres carrés. Imposante bâtisse rectangulaire construite au sommet d’une colline d’où elle domine une partie de Jérusalem, la Knesset n’est pas le premier Parlement à se doter de panneaux solaires. Mais son installation est la plus grande, devant celles du Reichstag à Berlin, en Allemagne, et celle de la Maison du Parlement à Canberra (Australie). Elle doit permettre de couvrir 10 % de ses besoins en électricité.Emblème de la transition écologique en cours à la Knesset, ce champ solaire n’en est qu’un des aspects. Lancé début 2014, le projet « vert » comprend 13 initiatives couvrant trois domaines : l’électricité, l’eau et le papier. Parmi les mesures en cours d’application, on trouve pêle-mêle l’installation de détecteurs désactivant la climatisation et l’éclairage quand les salles sont désertes, l’impression systématique des documents en format recto verso à partir de papier intégralement recyclé, ou encore le remplacement de bouteilles d’eau en plastique par des pichets en verre…« Il ne s’agit pas seulement de changements technologiques mais d’une modification des façons de travailler et de fonctionner », précise Samuel Chayen, le coordinateur technique du projet. Ainsi, les députés sont invités à se passer du papier au profit de l’informatique. Chacun a reçu une tablette électronique pour pouvoir consulter les documents nécessaires à son travail en commission. L’épais dossier détaillant le budget annuel n’est plus distribué sous forme imprimée mais sur une clé USB.Sur un autre plan, alors que le tri des ordures est loin d’être ancré dans les habitudes des Israéliens, les personnels de la Knesset sont priés de jeter leurs déchets recyclables dans des poubelles dédiées. A l’étranger, le projet suscite l’intérêt : mi-juin, une vingtaine d’ambassadeurs et de représentants de l’Union européenne sont venus en délégation pour s’informer.« Inertie du gouvernement »Les 13 initiatives seront toutes effectives à l’horizon 2016. Elles ont un coût évalué à 7 millions de shekels (1,6 million d’euros). A terme, la facture énergétique devrait baisser d’un tiers, permettant de rembourser l’investissement au bout de cinq à sept ans. « Ce programme a une motivation économique car après cette période, nous n’en tirerons que des bénéfices, souligne Ronen Plot. Il s’agit aussi d’encourager le reste d’Israël à faire le pari de la durabilité : nous aurons atteint notre but quand d’autres bâtiments officiels auront adopté les mêmes pratiques. » Pourtant les écologistes soulignent le risque de faire porter l’accent sur la forme au détriment du fond. « Ces efforts, louables, resteront de l’affichage si on ne pousse pas plus de lois environnementales, estime Gidon Bromberg, directeur israélien de l’association régionale EcoPeace Middle East. A cause de l’inertie du gouvernement, nous sommes très en retard dans certains domaines clés comme les énergies renouvelables. » Aujourd’hui, celles-ci ne fournissent que 2 % de l’électricité de l’Etat hébreu.A l’approche de la 21e conférence mondiale sur le climat (COP21) qui doit se tenir en décembre à Paris, les défenseurs de l’environnement redoublent de critiques. Israël n’a toujours pas rendu sa « contribution » officielle précisant comment il compte lutter contre le changement climatique, comme chaque pays participant est tenu de le faire en amont. Le ministère de l’environnement s’est contenté d’indiquer mi-juillet que l’Etat hébreu devrait réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 30 % d’ici à 2030 s’il veut répondre aux normes des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Dans la foulée, l’organisation environnementale Adam Teva V’Din a rappelé que l’ancien président israélien Shimon Peres s’était déjà engagé sur une réduction de 20 % des émissions de CO2, lors de la conférence de Copenhague en 2009. Un objectif resté depuis lettre morte.Marie de Vergès (Jérusalem, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Pouchard et Madjid Zerrouky La chaîne i-Télé a diffusé mardi 25 août des images d’Ayoub El-Khazzani à son arrivée au palais de justice de Paris avant qu’il soit mis en examen pour, entre autres motifs, « tentatives d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste ».Le principal suspect de l’attaque à bord du Thalys reliant Amsterdam à Paris le 21 août y est présenté vêtu d’une tenue d’hôpital bleue, pieds nus, les yeux bandés et menotté. Ses mains ont toutefois été floutées par la chaîne de télévision.Le lendemain, c’est Paris Match qui a publié une photo prise par un passager du TGV, montrant Ayoub El-Khazzani inconscient et porté par des policiers sur le quai de la gare d’Arras, son visage visible, ses pieds et ses poings liés. « Quelles que soient la nature et la gravité des faits reprochés à un homme, notre Etat de droit ne peut pas accepter que cet individu soit traité d’une manière dégradante et inhumaine. Le nécessaire aurait pu être fait », s’est insurgé en réaction Mani Ayadi, l’avocat d’Ayoub El-Khazzani.1. Que dit la loi ?L’article 35 ter de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, renforcée par la loi du 15 juin 2000 sur la présomption d’innocence, est relativement clair sur le sujet :« Lorsqu’elle est réalisée sans l’accord de l’intéressé, la diffusion, par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support, de l’image d’une personne identifiée ou identifiable mise en cause à l’occasion d’une procédure pénale mais n’ayant pas fait l’objet d’un jugement de condamnation et faisant apparaître, soit que cette personne porte des menottes ou entraves, soit qu’elle est placée en détention provisoire, est punie de 15 000 euros d’amende. »Autrement dit, la loi interdit toute publication d’une photo ou d’une vidéo d’une personne pouvant être identifiée soit par son nom, soit parce que son visage est visible, et la montrant entravée.Sur ce seul aspect, la photo publiée par Paris Match semble très nettement tomber sous le coup de la loi et pourrait faire l’objet de poursuites — qui sont toutefois très rares pour ce motif. 2. Flouter des menottes est-il une solution ?C’est ce qu’a choisi i-Télé. Le bandeau sur le visage d’Ayoub El-Khazzani ne change rien à son identification puisqu’il est nommément identifié. Mais les menottes, elles, sont floutées. « Il n’y a pas eu de débat dans la rédaction, qui a estimé que la valeur informative du document était très forte », explique-t-on à la chaîne.Cela suffit-il à « protéger » i-Télé en cas de poursuites ? Peu probable : la solution choisie est finalement hypocrite quant à l’esprit de la loi, car il est évident qu’il est entravé, les mains liées derrière le dos. « La loi ne dit pas qu’il ne faut pas montrer les menottes ou les entraves, mais interdit toute image faisant apparaître que la personne est menottée : sa posture, par exemple, suffit à faire apparaître de manière évidente que ses mains sont liées », explique Christophe Bigot, avocat spécialiste de la presse, et qui défend notamment Le Monde. 3. Strauss-Kahn, Cantat… Un débat récurrentLe 15 mai 2011, des images tournent en boucle dans les médias américains : Dominique Strauss-Kahn apparaît à sa sortie de garde à vue du commissariat de Harlem, à New York, escorté par cinq policiers et menotté dans le dos sous les flashs des photographes. La veille, l’ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI) avait été arrêté par la police américaine, qui le soupçonnait d’agression sexuelle à l’encontre d’une femme de chambre de l’hôtel Sofitel où il séjournait.Des images hors la loi au regard du droit français, mais pas aux Etats-Unis, où elles sont courantes, le premier amendement de la Constitution protégeant la presse au nom de la « liberté d’expression ».Si Dominique Strauss-Kahn n’a engagé aucune poursuite à l’encontre des médias télévisés qui avaient repris la séquence filmée, les chaînes s’étaient vu notifier une mise en garde par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), estimant que « le principe de la liberté d’expression et le droit à l’information ne doivent pas méconnaître le fait que de telles images sont susceptibles de porter atteinte au respect de la dignité humaine » et rappelant que la loi du 15 juin 2000 punit la diffusion d’une image faisant apparaître menottée ou entravée une personne qui n’a pas fait l’objet d’une condamnation.Les condamnations pour ce motif sont peu nombreuses. En 2004, le quotidien France Soir et les magazines Paris Match et VSD avaient été condamnés pour avoir publié des images de Bertrand Cantat, menotté, prises en Lituanie en août 2003. L’ex-chanteur de Noir Désir y avait été arrêté et condamné en mars 2004 pour le meurtre de sa compagne d’alors, Marie Trintignant. Les clichés avaient été diffusés avant sa condamnation. En 2007, ce sont trois journaux (Le Journal du dimanche, Metro et Le Nouveau Détective) qui avaient été condamnés pour des photos de l’acteur Samy Naceri menotté, alors qu’il n’avait pas encore été jugé.Madjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.08.2015 à 11h15 Claude Cabanes, ancien rédacteur en chef de L’Humanité, est mort mardi 25 août à l’âge de 79 ans des suites d’un cancer, ont annoncé son fils et l’actuel directeur du journal communiste, Patrick Le Hyaric.« Pour nous, c’est une des grandes figures de L’Humanité qui part. C’étaient une voix et un style particulier. Il ciselait les mots et les utilisait comme des armes, au bon sens du terme », a déclaré Patrick Le Hyaric à propos de cet homme « chaleureux, très cultivé et toujours à l’affût de l’information ».Né le 29 avril 1936 à Toulouse, Claude Cabanes, licencié en droit, adhère au Parti communiste français en 1962, au lendemain de la guerre d’Algérie, qui l’a profondément révolté. Il devient permanent du parti en 1968. Puis il entre en 1971 comme rédacteur à l’hebdomadaire communiste L’Humanité Dimanche, dont il sera successivement chef du service culturel (1973), adjoint au chef du service politique (1975), puis rédacteur en chef adjoint (1976).Plume militanteDeux ans plus tard, Claude Cabanes assume les mêmes fonctions au quotidien L’Humanité, avant d’être nommé, à la fin de 1981, chef du service culturel des deux publications du PCF.En 1984, Claude Cabanes remplace René Andrieu comme rédacteur en chef. Il le sera durant seize ans, avant d’être écarté, à la fin de 2000, au moment où le collège exécutif du PCF décide un plan de restructuration du journal, en proie à de sérieuses difficultés financières.Connu pour sa plume militante, au service du parti, Claude Cabanes a souvent été qualifié de sectaire par ses détracteurs. Passionné par les mots et par l’écrit en général, il était devenu en 2000 éditorialiste et chroniqueur. Il a publié un livre d’inspiration autobiographique, Le Siècle dans la peau (2005), et un Eloge de la vulgarité (2011).Lire l'interview de Claude Cabanes à propos de son premier roman en 2005 02.08.2015 à 17h58 • Mis à jour le02.08.2015 à 17h59 Indépendantes, mais soumises aux règles du gouvernement. Dix-neuf institutions, telles que le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), l’Autorité des marchés financiers (AMF) ou encore l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) seront désormais obligées d’assurer la parité de leurs instances dès leurs prochains renouvellements, selon une ordonnance publiée dimanche 2 août au Journal officiel.Cette ordonnance a été prise vendredi en conseil des ministres, en application de la loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, qui a habilité le gouvernement à légiférer ainsi sur ces sujets.Les instances des ordres professionnels concernéesUne deuxième ordonnance publiée dimanche oblige également les instances des ordres professionnels – « aujourd’hui marquées par de forts déséquilibres » selon un rapport joint à l’ordonnance – à observer cette stricte parité. Selon le rapport, les femmes représentent 42 % des médecins mais seulement 6 % des membres du conseil national de leur ordre, 53 % des avocats mais seulement 29 % du conseil national des barreaux.Pour effacer ces déséquilibres, le gouvernement a imaginé des modalités différentes selon les ordres. Les avocats devront élire des binômes paritaires dans les barreaux et garantir une représentation des deux sexes au moins égale à 40 % au conseil national. Dans les ordres médicaux, hormis celui des sages-femmes qui compte plus de 98 % de femmes, le gouvernement prévoit « l’élection de binômes paritaires » dans les conseils départementaux, afin d’obtenir « un nombre égal de femmes et d’hommes ». En revanche, les règles de parité des conseils nationaux sont renvoyées à une prochaine ordonnance. Les nouvelles règles, dont les modalités d’application seront précisées par décret, seront applicables à partir de 2017 pour les ordres médicaux, et dès 2016 pour les autres.Enfin, une troisième ordonnance impose, « sous peine de nullité du vote », « une représentation équilibrée » dans les conseils d’administration des mutuelles : la proportion des administrateurs de chaque sexe « ne peut être inférieure à 40 % ». Le texte prévoit toutefois une dérogation quand la proportion d’un des deux sexes est inférieure à 25 %. Le sexe minoritaire devra alors compter entre 25 % et 50 % d’élus. Les mutuelles ont jusqu’à 2021 pour appliquer ces nouvelles règles, et même jusqu’à 2024 si elles ont « une structure démographique déséquilibrée ». 02.08.2015 à 17h12 Le coup de colère de Nicolas Daragon a été entendu. Le maire Les Républicains de Valence (Drôme) a saisi la ministre de l’écologie le 17 juillet, selon les informations du Parisien, pour réclamer la baisse de 110 à 90 km/h de la vitesse sur la portion de l’A7 qui traverse son agglomération.Sur cette autoroute, la plus fréquentée d’Europe avec 70 000 véhicules par jour en moyenne, la vitesse est déjà réduite de 20 km/h à la hauteur de Valence, soit 110 km/h. Un ralentissement pas suffisant pour Nicolas Daragon, qui s’appuie sur une enquête parlementaire et trois études conduites localement, qui montrent que « la pollution atmosphérique sur le territoire de Valence est générée essentiellement par le transport routier. » Cette pollution serait la cause de 55 morts dans l’agglomération, ajoute le maire, citant des données de l’Institut de veille sanitaire. « Diminuer la vitesse des véhicules permettrait de réduire cette pollution car plus la vitesse moyenne est basse, moins il y a d’émissions », ajoute Nicolas Daragon.« Les élus locaux sont conscients des enjeux »Un constat partagé par la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, qui, selon le Parisien, soutiendra la demande du maire de Valence.« Cette initiative montre que les élus locaux sont conscients des enjeux et prêts à prendre leurs responsabilités pour lutter contre la pollution. »Une démarche qui pourrait donner des idées à d’autres agglomérations. Selon le maire de Valence, une quinzaine de villes en France seraient concernées, avec des autoroutes passant à moins de 300 mètres du centre. L’élu a ainsi envoyé un courrier à douze maires de communes dans le même cas pour leur demander d’appuyer sa demande (Tours, Lyon, Reims, Toulon, Cagnes-sur-Mer, Saint-Laurent-du-Var, Mantes-la-Ville, Nemours, Villejuif, Montreuil-sous-Bois, Strasbourg et Angers).Ségolène Royal a prévu d’annoncer à la rentrée des mesures de lutte contre la pollution de l’air. Un rapport parlementaire a chiffré à près de 100 milliards d’euros par an le coût de cette pollution.Lire aussi :Pollution : chaque année, un coût de 101,3 milliards d’euros pour la FranceEn janvier, le gouvernement avait déjà provoqué un débat en faisant passer de 80 à 70 km/h la limitation sur le périphérique de Paris. La Mairie de Paris disait attendre de cette mesure une baisse des polluants atmosphériques de 5 %, une baisse de 23 % du nombre d’accidents et de 65 % du nombre de blessés graves et de tués.Lire : Le « bilan très positif » du passage à 70 km/h sur le périphérique parisien 02.08.2015 à 14h11 • Mis à jour le02.08.2015 à 16h24 A trois semaines des championnats du monde qui se tiendront du 22 au 30 août à Pékin, les soupçons de dopage refont surface dans le milieu de l’athlétisme. Le Sunday Times britannique et le groupe de radio-diffusion allemand ARD/WRD publient samedi 1er et dimanche 2 août les résultats d’une vaste enquête portant sur une base de données de 12 000 tests sanguins entre 2001 et 2012, et détenus par la Fédération internationale de l’athlétisme (IAAF).L’analyse de ces tests effectués sur 5 000 athlètes montre que plus de 800 d’entre eux ont donné des échantillons sanguins qui soit étaient « anormaux », soit « suggéraient grandement » le dopage, rapporte la BBC qui a également eu accès aux documents. Sur les 146 médaillés mondiaux ou olympiques de 2001 à 2012 sur les distances de demi-fond et fond, un tiers présenterait des valeurs suspectes. Les disciplines les plus suspectes sont le 1 500 m et le 20 km marche. Selon la BBC, des soupçons planent sur dix médailles olympiques gagnées lors des Jeux de Londres de 2012. Et sur certains podiums, les trois médaillés avaient des résultats sanguins douteux.L’analyse de cette base de données cible deux pays en particulier : la Russie, déjà visée par une enquête de l’Agence mondiale antidopage depuis décembre, et le Kenya, un pays où la « volonté de dissimuler le dopage » serait présente « jusqu’au sommet de la fédération d’athlétisme », selon le Sunday Times. Le pourcentage de Francais aux valeurs anormales est de 5 %, ce qui place leur pays plutôt parmi les bons élèves.Lire aussi :L’athlétisme russe miné par le dopagePas de commentaire de l’IAAFDes tests sanguins anormaux ne sont pas en eux-mêmes une preuve de dopage, mais la publication de ces données est très embarrassante pour l’IAAF, en pleine succession interne : un nouveau président doit être élu le 19 août à Pékin, à l’occasion des Mondiaux d’athlétisme – les anciens champions olympiques Sebastian Coe et Serguei Bubka sont candidats pour le poste.« Nous devons attendre la transcription de tout cela avant de faire des commentaires », a déclaré dimanche à la presse le secrétaire général de l’IAAF, Essar Gabriel. La fédération internationale, détentrice de cette fameuse base de données sur laquelle se sont appuyés le Sunday Times et l’ARD, s’est fendue d’un communiqué expliquant que les seuls contrôles anti-dopage fiables sont ceux menés en accord avec le protocole très strict établi dans le cadre du passeport biologique : « Toute autre approche (...) n’est que de la spéculation ».L’Agence mondiale antidopage (AMA), qui s’est dite « très inquiète », a quant à elle annoncé que sa commission indépendante, chargée il y a quelques mois d’enquêter sur le dopage au sein de l’athlétisme russe, élargirait son enquête.Notre enquête :Contrôles antidopage : pas vu, (pas)pris 02.08.2015 à 12h04 Journaliste pour le magazine d’investigation mexicain Proceso, Ruben Espinosa a été retrouvé mort, samedi 1er août, dans un appartement de Mexico, au côté de quatre femmes elles aussi tuées. Son assassinat a été confirmé par Proceso.Ruben Espinosa, originaire de la région de Veracruz où il faisait l’objet de menaces, avait dû quitter celle-ci il y a quelques semaines pour se réfugier dans la capitale, Mexico, réputée plus sûre. Trois des quatre femmes assassinées habitaient dans le même appartement qu’Espinosa, la quatrième était une employée, selon les premières déclarations du parquet.Pour l’organisation de défense de la liberté d’expression Articulo 19, ces meurtres marquent une escalade de la violence dans la capitale. « La ville de Mexico n’est plus le refuge qu’elle était pour des dizaines de journalistes déplacés », déplore Articulo 19. Le 15 juin, cette organisation avait alerté sur le sort de Ruben Espinosa, qui avait témoigné avoir été poursuivi et harcelé par des inconnus, aux abords de sa maison à Xalapa, la capitale de Veracruz.Selon Reporters sans frontières, « le Mexique est l’un des pays les plus dangereux au monde pour les journalistes », notamment en raison de l’impunité dans laquelle prospère la violence. L’Etat de Veracruz fait partie des plus dangereux pour les médias. Le Comité pour la protection des journalistes y a recensé onze meurtres de journaliste depuis 2010. La mort de Ruben Espinosa porte à deux le nombre de journalistes originaires de cette région tués en dehors de cet Etat. 02.08.2015 à 06h01 • Mis à jour le02.08.2015 à 16h25 Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, est arrivé au Caire, en Egypte, samedi 1er août, première étape d’une tournée au Moyen-Orient. Ce voyage qui durera jusqu’au 8 août et le conduira notamment au Qatar et en Asie du Sud-Est, ne comprend pas d’étape en Israël, l’allié indéfectible des Etats-Unis mais aussi le plus farouche opposant au compromis sur le nucléaire iranien signé avec Téhéran le 14 juillet.Dimanche, John Kerry, qui entend relancer le partenariat entre les Etats-Unis et l’Egypte, a relancé avec son homologue égyptien, Sameh Choukri, le « dialogue stratégique » entre les deux alliés aux relations tumultueuses. Les Etats-Unis ont levé fin mars le gel de leur assistance militaire au Caire, à hauteur de 1,3 milliard de dollars par an, mais ils continuent de dénoncer la terrible répression menée par le régime du président Abdel Fattah Al-Sissi contre les partisans de son prédécesseur renversé en 2013 et emprisonné, l’islamiste Mohamed Morsi.Lire :L’Egypte renoue avec les violences de l’« Etat policier »Coopération militaireCe « dialogue », le premier depuis 2009, intervient au moment où Washington a annoncé la livraison cette fin de semaine au Caire de huit avions F-16, sur les 12 chasseurs annoncés en mars par le président Barack Obama, dans le cadre de la lutte que mène l’Egypte contre les groupes djihadistes dans le Sinaï.Outre cette coopération militaire qui reprend à pleine vitesse, John Kerry et son adjoint chargé des droits de l’homme au département d’Etat, Tom Malinowski, ont également évoqué les « inquiétudes » de Washington sur les atteintes aux libertés perpétrées par le régime égyptien. « Il y a eu des tensions ici et là sur certaines questions. Les Etats-Unis ont exprimé leurs inquiétudes concernant certains défis en matière de protection des droits de l’homme », a expliqué John Kerry, tout en réaffirmant toutefois que « les Etats-Unis et l’Egypte sont en train de retrouver une base plus solide pour leur relation ».Nucléaire : les pays du Golfe inquietsEnfin, le secrétaire d’Etat américain a assuré que l’accord sur le nucléaire iranien allait rendre le Moyen-Orient plus sûr. « Il n’y a absolument pas de doute, si l’accord de Vienne est entièrement appliqué, l’Egypte et tous les pays de cette région seront plus en sécurité (...) comme ils ne l’ont jamais été », a affirmé M. Kerry.M. Kerry se rendra ensuite lundi à Doha pour rencontrer ses homologues des Etats membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) — Arabie saoudite, Oman, Koweït, Bahreïn, Émirats arabes unis et Qatar — et tenter d’apaiser leurs craintes suscitées par l’accord sur le nucléaire iranien. Les puissances sunnites du Golfe se méfient des ambitions régionales de la République islamique chiite iranienne. L’Arabie saoudite, rivale de l’Iran, a toutefois exprimé officiellement son soutien au texte de Vienne.« Les Etats-Unis et l’Egypte reconnaissent que l’Iran est engagé dans des activités déstabilisatrices dans la région, et c’est pour cela qu’il est si important de s’assurer que le programme nucléaire iranien demeure entièrement pacifique », a ajouté M. Kerry.Lire aussi :Les monarchies du Golfe serrent les rangs face au péril djihadiste et à l’IranLe secrétaire d’Etat américain mettra ensuite le cap sur Singapour, puis la Malaisie et le Vietnam. 02.08.2015 à 02h59 • Mis à jour le02.08.2015 à 11h28 Le gouverneur Jerry Brown a décrété l’état d’urgence en Californie vendredi 31 juillet, alors que les violents incendies qui ravagent le nord de l’Etat ont coûté la vie à un pompier et forcé des centaines de personnes à quitter leur domicile.Dimanche matin, environ 8 000 pompiers, aidés par la garde nationale californienne appelée en renfort, tentaient toujours de maîtriser une vingtaine d’incendies principaux, la plupart démarrés par la foudre. Deux d’entre eux ont provoqué la fermeture de plusieurs kilomètres d’autoroutes, ont précisé les autorités.La tâche des soldats du feu est d’autant plus compliquée que la Californie est confrontée à une sécheresse historique depuis quatre ans. « La sévère sécheresse et le climat extrême ont transformé quasiment tout l’Etat en poudrière », a commenté Jerry Brown dans un communiqué tard vendredi soir. « Nos courageux pompiers sont en première ligne et nous ferons tout notre possible pour les aider ».Le corps de David Ruhl, 38 ans, originaire du Dakota du Sud, a été retrouvé sans vie vendredi, au lendemain de sa disparition alors qu’il luttait contre un feu qui s’étend sur 325 hectares dans la forêt nationale de Modoc, située à quelques centaines de kilomètres de l’Oregon, l’Etat frontalier de la Californie au nord.« Marathon »Le plus gros incendie fait rage dans la région de Lower Lake au nord de San Francisco, où trois maisons ont été détruites. 450 bâtiments supplémentaires sont menacés par le feu qui n’est maîtrisé qu’à 5 % et se propage rapidement. Depuis plusieurs semaines, les pompiers ont réussi à éteindre de nombreux incendies, sans parvenir à enrayer le rythme des départs de feu. « C’est un marathon, pas un sprint. Seule l’arrivée d’importantes précipitations pourra faire la différence », a déclaré samedi Ken Pimlott, chef du département californien pour les forêts et contre les incendies, à USA Today.Les autorités californiennes craignent un record d’incendies cette année si la sécheresse extrême persiste. Plus de 3 400 feux se sont déclarés en Californie depuis le début de l’année, soit plus de 1 000 de plus qu’au cours de ce qui est considéré comme une année moyenne, a souligné Daniel Berlant, porte-parole de Calfire, l’organisme gouvernemental de prévention des feux. C’est également déjà 900 feux de plus que l’an dernier à la même époque.Lire :La côte ouest des Etats-Unis en proie à de spectaculaires incendies Jérôme Fenoglio (directeur du "Monde") //sas_manager.render(21484); ADVERT_AD(['50270/464684', 21484, '', 'pave_milieu', '']); //sas_manager.render(21483); ADVERT_AD(['50270/464684', 21483, '', 'pave_haut', '']);les derniers articles de la thématique L’entreprise, facteur de progrès social ? Les six vies de Michel Houellebecq Garry Kasparov - Deep Blue : échec et bugtous les articles de la thématiqueVisiblement, Michel Houellebecq ne supporte pas de lire la moindre enquête journalistique à son sujet qui n’ait été autorisée par lui, voire déclenchée à son initiative. A l’issue de la publication de la série d’été qui lui était consacrée, en six volets, l’écrivain a réitéré, lundi 24 août, dans un communiqué à l’AFP, ses propos injurieux contre notre journaliste, Ariane Chemin.Il avait refusé de la rencontrer à l’occasion de ce travail, ce qui relève de sa plus stricte liberté. Notre journaliste a poursuivi son enquête, étayée par une centaine de témoignages. Cette série démontre la rigueur de son travail et bat en brèche l’entreprise de dénigrement personnel que Michel Houellebecq avait déjà engagée dans un entretien au Figaro Magazine.Loin de contenir la moindre affabulation, notre série repose sur des faits vérifiés et des témoignages recoupés. Loin d’être guidée par la « sournoiserie malveillante », elle n’a été sous-tendue par aucun parti pris. Loin d’avancer masquée, notre journaliste n’a reproduit aucun propos ou fait qui n’ait été obtenu sans l’assentiment de ses interlocuteurs. Loin de contenir la moindre allusion à la vie privée de l’écrivain, elle cerne plusieurs aspects de la personnalité publique de Michel Houellebecq, homme de lettres, et de la manière dont celle-ci éclaire son œuvre et révèle des traits de notre époque. Loin de prendre des risques avec sa sécurité, elle reste très en retrait de ce qui a déjà été publié – articles ou émissions de radio – avec l’autorisation de l’écrivain.Face à la qualité du travail d’Ariane Chemin, Michel Houellebecq a choisi de se maintenir sur le terrain, dérisoire, de l’invective personnelle. Tout cela serait insignifiant si, derrière cette entreprise de dénigrement, ne s’insinuait une petite musique de plus en plus insistante chez les intellectuels ou polémistes qui font profession de lutter contre le « politiquement correct ». Alors qu’ils ont tribune ouverte dans tous les médias de France, ils cherchent à entretenir le mythe de leur martyre en faisant accroire qu’une corporation cherche à leur nuire : les journalistes. Dans son communiqué à l’AFP, Michel Houellebecq les compare ainsi à des « parasites » qu’il conviendrait, si l’on comprend bien le sous-entendu, d’éliminer.Comme les autres hérauts autoproclamés de la liberté d’expression, Michel Houellebecq ne semble visiblement prêt à tolérer que les journalistes complaisants, ou complices. Ne lui en déplaise, Le Monde continuera à faire son travail même si, le concernant, notre description ne ressemble pas tout à fait à la statue qu’il aimerait se voir sculpter.Lire aussi :Les six vies de Michel HouellebecqJérôme Fenoglio (directeur du "Monde") Florence Evin Joint, lundi 24 août, par téléphone à Damas, Maamoun Abdulkarim, directeur général des antiquités et des musées de Syrie, est très pessimiste sur l’avenir du site archéologique de l’antique Palmyre – classé au patrimoine mondial de l’Unesco en 1980 et placé sur la liste en péril en 2013 – aux mains de l’Etat islamique (EI).Lire aussi :A Palmyre, le temple de Baalshamin détruit à l’explosif par les djihadistesAprès la décapitation en public, mardi 18 août, du très respecté Khaled-Al Asaad, 81 ans, qui a dirigé, de 1963 à 2003, la mise en valeur de la cité millénaire, et après la destruction, dimanche 23 août, du temple Baalshamin, dédié au dieu de la fertilité, « père » protecteur des habitants de cette oasis du désert, l’avenir des vestiges monumentaux de l’opulent carrefour caravanier des premiers siècles de notre ère est bien sombre.Lire aussi :A Palmyre : « Ils ont tué l’archéologue ! »« Leur sauvagerie est totale »« Pourquoi cela ?, interroge M. Abdulkarim. C’est la vengeance, ils avaient promis [en mai, lors de la prise de la ville] de ne pas toucher le site archéologique. Ils n’ont pas tenu parole », se révolte-t-il. Leur sauvagerie est totale, comme l’autorisation donnée il y a un mois d’opérer des fouilles clandestines sur les ruines antiques. Le musée a été transformé en prison et en tribunal. On doit se préparer à recevoir d’autres images, pires. On ne doit pas être pessimiste, on doit être uni. »La communauté locale a-t-elle les moyens de réagir ? « Non, 80 % de la population a quitté la ville. On est trop faible. On ne peut rien faire. On attend que la ville soit libérée. » Sont en danger : le grand temple Bel, la colonnade de 1 200 mètres, l’agora, le camp de Dioclétien, le théâtre, les bains, ou encore l’immense nécropole dont les tours à reliefs impressionnent. L’un des plus grands sanctuaires de l’Orient romain, avec Baalbeck au Liban, mémoire de la civilisation sémitique, foyer culturel de l’antiquité, est menacé.Pillage systématiqueEn 2013, à la tribune de l’Unesco, M. Abdulkarim, lançait un cri d’alarme en exhibant la carte d’une cinquantaine de sites archéologiques de premier plan et de treize centres urbains et sites historiques en danger. Alep, le Krak des Chevaliers, le vieux Damas, ou encore Bosra, ont été déclarés en péril. En plein désert, proche de l’Euphrate, les monuments de Doura Europos, antique forteresse de l’armée romaine, dont l’archéologue Pierre Leriche dirige les fouilles, ont été détruits et le site a été intégralement pillé.C’est pareil à Mari, la vaste cité mésopotamienne. L’EI y a organisé un pillage systématique avec les outils qui étaient entreposés dans la maison de fouilles et prélevé 20 % du butin. Une « économie » de l’archéologie que les djihadistes ont mis en place pour alimenter le marché parallèle illicite des antiquités. Une des principales ressources financières de l’EI avec le pétrole.Florence EvinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.08.2015 à 16h38 • Mis à jour le24.08.2015 à 17h28 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Selon le Wall Street Journal du lundi 24 août, la Commission européenne, qui a déjà, au printemps dernier, formellement accusé Google de pratiques anticoncurrentielles sur son service Google Shopping, a récemment étendu son enquête. En ligne de mire, les contrats publicitaires signés par le géant américain du Web et ses pratiques consistant à reproduire du contenu de sites tiers.Lire aussi :Google prêt à en découdre face à BruxellesA en croire le quotidien américain, des sociétés ayant déposé plainte contre Google ont été contactées par Bruxelles pour répondre à un questionnaire concernant ces pratiques. Plus précisément, pour mettre à jour ce questionnaire, qui leur avait déjà été envoyé en 2010, au tout début du travail d’enquête de la Commission sur les agissements du groupe Internet.« Cette démarche n’a rien d’inattendu »L’information n’a pas été formellement confirmée, ni par Google, ni par la Commission, mais pas infirmée non plus. « La Commission n’a pas caché, ces derniers mois, qu’elle continuait à regarder de près trois autres comportements de Google : les copies du contenu d’autres sites qu’effectuait le groupe, les clauses d’exclusivité comprises dans ses accords avec ses partenaires publicitaires, des restrictions imposées à ses partenaires annonceurs concernant l’usage d’autres plates-formes de publicité », selon une source bruxelloise.« La commissaire à la concurrence, Margrethe Vestager avait dit [lors de sa prise de fonction], l’année dernière qu’elle voulait que ses équipes mettent à jour toutes les interrogations soulevées par son prédécesseur [Joaquin Almunia]. Donc, cette démarche n’a rien d’inattendu. Mme Vestager a aussi répété qu’elle n’excluait pas d’élargir l’investigation », explique une source européenne au Monde. « Donc, cette démarche paraît logique, elle relève peut-être même d’une forme de tactique pour maintenir la pression sur le groupe », ajoute cette source.De fait, Google n’a plus que quelques jours – d’ici au 31 août –, pour répondre par écrit aux accusations de la Commission, émises en avril, concernant le service en ligne Google Shopping.Google joue grosLe groupe est sous le coup d’une enquête européenne pour abus de position dominante depuis maintenant cinq ans, mais Bruxelles est passé à la vitesse supérieure, quand Mme Vestager a décidé d’envoyer cet acte d’accusation – ce Statement of Objections, dans le jargon communautaire –, centré sur Google Shopping, alors que son prédécesseur, M. Almunia, avait jusqu’à présent toujours évité cette étape cruciale de la procédure en tentant de trouver un compromis avec Google.Lire aussi :Google : un poids (très) lourd, mais quelques alternativesLe géant américain joue très gros avec cette affaire : si la Commission ne se satisfait pas de sa défense, si elle est convaincue que le groupe a enfreint les règles européennes en matière de concurrence, elle peut lui imposer une amende allant jusqu’à plusieurs milliards d’euros.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.08.2015 à 14h52 • Mis à jour le24.08.2015 à 15h03 Les responsables de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) ont promis, lundi 24 août, de mobiliser un millier de tracteurs à Paris le 3 septembre pour obtenir des « rallonges » du gouvernement au plan d’urgence annoncé en juillet afin de résoudre la crise des éleveurs. Cette mobilisation aura lieu uniquement à Paris, aucune manifestation n’étant prévue en régions. Des délégations d’agriculteurs seront reçues à Matignon et à l’Assemblée nationale.« On croit au travail qui sera fait d’ici le 3 septembre » en collaboration avec le gouvernement, mais il y aura dans tous les cas « 1 000 tracteurs » dans la capitale ce jour-là, a déclaré Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA, à l’issue d’une réunion à l’Elysée avec le chef de l’Etat, le premier ministre et le ministre de l’agriculture.Lire aussi :Agriculture : la FNSEA réclame un investissement de trois milliards d’eurosL’optimisme est de miseFrançois Hollande « s’est engagé à apporter des réponses concrètes dès le 3 septembre », a pour sa part souligné le patron du syndicat Xavier Beulin, qui a demandé lors de la rencontre des « rallonges » par rapport au plan d’urgence gouvernemental de 600 millions d’euros. Ce plan comprend 100 millions d’euros d’annulations de charges et cotisations et 500 millions d’euros de reports.« Le chef de l’Etat et le premier ministre ont pris en compte notre demande particulière sur le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), qui aujourd’hui ne concerne pas les agriculteurs chefs d’exploitation », a-t-il ajouté.M. Beulin, qui estime qu’il faudrait trois milliards d’euros sur trois ans pour redonner sa compétitivité à l’agriculture française, a également déclaré que François Hollande avait « fait part de son intérêt pour mobiliser tout ce qui peut l’être » en matière d’investissements.Le syndicaliste a aussi expliqué être tombé « d’accord » avec l’exécutif sur les « demandes à formuler à Bruxelles » lors du conseil européen sur l’agriculture du 7 septembre. Ces requêtes porteront sur la levée de l’embargo russe sur les produits agricoles européens, notamment sur le porc, sur le financement de mesures de stockage et d’intervention sur le porc et le lait, sur le prix du lait et sur l’étiquetage des viandes.Lire aussi :Crise porcine : le prix moyen passe sous la barre de 1,40 euro le kilo Frédéric Cazenave Amorcée l’an dernier, la baisse des loyers des logements étudiants s’est confirmée cette année. En août, les montants demandés aux locataires ont diminué dans 68 % des villes pour les studios et dans trois quarts des agglomérations pour les 2 pièces, selon le baromètre réalisé par Location-etudiant.fr, qui se base sur 54 500 annonces de location dans les principales villes étudiantes. Même Paris n’échappe plus à cette tendance, avec des loyers moyens en légère baisse pour les studios et les deux pièces par rapport à l’an dernier. #container_14404106058{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14404106058{ height:520px; } #container_14404106058 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14404106058 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14404106058 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14404106058 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Des loyers en légère baisse dans la majorité des villesMontant moyen des loyers des studios (en euros)Source : Location-etudiant.fr(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Le nouveau projet de code des prélèvements prévoit une baisse de la TVA qui la ferait passer de 24 % à 20 % et une réduction massive des taxes et impôts.L’objectif est de relancer la consommation et de rendre la Roumanie plus attractive pour les investisseurs étrangers. Début juin, Bucarest a déjà baissé la TVA sur les produits alimentaires et les services touristiques de quinze points, la ramenant à 9 %. « Le plus important est de donner un message fondamental pour l’économie et la société, avait déclaré le premier ministre socialiste, Victor Ponta, le 19 juillet. Si on prend en compte la réduction pour les aliments, la TVA s’élèvera en moyenne à 16 %. »Le geste du gouvernement, destiné à bénéficier à la croissance, ne fait pas l’unanimité. Une première tentative pour faire passer ce code fiscal a déjà eu lieu le 24 juin. Le Parlement avait donné son feu vert. Mais le 17 juillet, le président libéral, Klaus Iohannis, a refusé de le promulguer loi et l’a renvoyé devant les députés. « Nous devons faire preuve d’une attitude équilibrée et rationnelle afin d’éviter des dysfonctionnements qu’il nous faudrait corriger par la suite, a justifié le chef de l’Etat.Le FMI sceptiqueM. Iohannis, qui doit gérer une cohabitation difficile avec son premier ministre socialiste depuis sa victoire à l’élection présidentielle de novembre 2014, n’est pas le seul à critiquer cette réforme. Le Fonds monétaire international (FMI) a conseillé à la Roumanie de revoir ses projets, « pour préserver des progrès durement acquis en matière de stabilité économique », a ainsi affirmé la représentation du Fonds dans le pays dans un communiqué rendu public le 4 août. Il n’est pas évident qu’un nouveau coup de pouce à la consommation financé par la dette soit souhaitable. La Roumanie a besoin de mesures qui favorisent l’investissement et d’une meilleure gestion des dépenses publiques et de l’utilisation des fonds de développement européens. »Sur le budget pour la période allant de 2007 à 2013, Bucarest a reçu 32 milliards d’euros de fonds de la Commission européenne. Mais, en l’absence de projets fiables pour utiliser cette manne, le pays n’a dépensé qu’un tiers de ce budget. Sur le budget 2014-2020, la Roumanie devrait bénéficier de 44 milliards d’euros de l’Union européenne (UE), mais le gouvernement a accumulé beaucoup de retard pour déposer à Bruxelles les projets attendus.Au-delà des défis économiques liés à la réforme fiscale se profile la bataille politique dans la perspective des élections législatives qui auront lieu en novembre 2016. D’une part, le premier ministre socialiste tente de relancer l’économie pour gagner du capital politique, d’autre part, le président libéral ne veut pas que le prochain gouvernement paie la note d’un relâchement fiscal controversé.Le pays sur des rails depuis 2000Souvent montrée du doigt comme le mouton noir de l’Europe en raison d’une corruption endémique, la Roumanie a réussi une performance économique. Après la chute de la dictature communiste en 1989 et la transition chaotique des années 1990, le pays s’est remis sur les rails à partir de 2000 lorsque Bucarest a entamé les négociations d’adhésion à l’UE. Mais la crise qui a touché l’économie mondiale en 2008 a interrompu cet élan.Confronté à un scénario à la grecque, le président de centre droit de l’époque – Traian Basescu – avait demandé à son gouvernement de mettre en œuvre une politique d’austérité. En 2010, du jour au lendemain, les fonctionnaires avaient vu leur traitement diminuer d’un quart et la TVA était passée de 19 % à 24 %, ce qui avait pénalisé la consommation. Plus de 200 000 emplois avaient été supprimés dans la fonction publique.« Une croissance économique exagérée et basée sur la consommation est vouée à s’effondrer, a rappelé l’ancien président Basescu le 16 août à propos de la réforme fiscale. Si le nouveau code passe, nous serons confrontés, en 2017, à la crise que nous avons déjà connu en 2010. » Lundi 24 août, le Parlement roumain décidera de la direction que prendront les finances du pays.Mirel Bran (Bucarest, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard Ancienne patronne d’Orange France, Delphine Ernotte-Cunci, 49 ans, succède à Rémy Pflimlin à la tête de France Télévisions, lundi 24 août. Voici des extraits de l’entretien qu’elle a accordé au Monde.Quelle est votre ambition pour France Télévisions ?Je veux en faire une entreprise audiovisuelle du XXIe siècle. Cela veut d’abord dire assurer les missions essentielles : proposer des programmes innovants et une information de service public, mais, au-delà, je veux en faire une entreprise qui n’ait pas seulement des supports numériques, mais qui soit un vrai groupe numérique.Face à la mondialisation et à l’essor d’Internet, qui abolit les frontières pour le contenu, il y a un vrai enjeu pour la télévision publique en France : nous risquons de souffrir d’avoir un territoire tout petit face à des géants américains qui amortissent leurs séries sur des millions de téléspectateurs. Il faut donc aider à la production des contenus exportables et être moteur dans la coproduction européenne. Je regardais jeudi soir sur Arte « The Team », une série polar danoise, allemande et belge. Il n’y a aucune raison que le secteur audiovisuel français ne devienne pas plus puissant.Faire une chaîne d’information publique est une de vos priorités. Quel sera son apport face à BFM-TV ou i-Télé ?Dans un monde qui est en train de se fragmenter, où beaucoup de téléspectateurs ne font plus confiance à ce qu’ils entendent, nous voulons une chaîne qui aille plus loin que donner l’information. Et qui permette de comprendre, d’exposer des points de vue différents, d’éclairer et de décrypter, au-delà de l’information brute et parfois brutale qu’on peut voir sur les chaînes en continu.Pourquoi avoir nommé numéro deux de l’information Germain Dagognet, de TF1, qui n’était pas le choix de votre directeur de l’information ?J’ai choisi de nommer Pascal Golomer directeur de l’info. C’est important pour la rédaction d’avoir pris l’un des leurs, qui est reconnu et qui est un bon manageur. C’est le point le plus important. Après, je n’ai jamais caché mon projet de faire une chaîne d’information. J’ai souhaité que ce projet soit intégré à la rédaction. J’ai vu pas mal de monde pour la direction de l’information, et Germain Dagognet m’a paru avoir une bonne expérience, notamment celle d’une chaîne d’information en continu, à LCI. Il sera une ressource utile pour réussir ce projet, sous la direction de Pascal Golomer.Certains pensent que votre présidence est marquée à gauche : le président du CSA est un ancien socialiste, vous avez choisi un ex-écologiste comme directeur de cabinet, Stéphane Sitbon Gomez… N’est-ce pas prêter le flanc à la critique en vue de 2017 ?Je suis une femme d’entreprise, pas une femme politique. Je n’ai aucun marquage. C’est d’ailleurs comme cela que j’ai défendu ma candidature. Et je crois que c’est aussi pour cela que le CSA m’a nommée : ma capacité à transformer une entreprise, dans un climat social apaisé. Quant à Stéphane Sitbon Gomez, je cherchais quelqu’un pour m’aider à relire mon projet et cela a été une rencontre. Il se trouve qu’il a un passé politique mais ce n’est pas cela qui m’a décidée.Lire l'intégralité de l'entretien :Delphine Ernotte : « Faire de France Télévisions un vrai groupe numérique »Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Louis Imbert Des combattants d’Al-Qaida dans la péninsule arabique (AQPA) se sont déployés samedi 22 août autour du principal port d’Aden, centre vital à partir duquel le gouvernement yéménite en exil tente de reprendre le contrôle du pays depuis un mois, après avoir chassé les rebelles houthistes de la ville.Des résidents ont déclaré avoir vu patrouiller les militants dans les rues de Tawahi, le quartier du palais présidentiel, situé sur une péninsule qui ferme l’entrée du principal port d’Aden. Le quartier général des services intérieurs, dirigé par le frère du président Abd Rabo Mansour Hadi, y a été détruit par une gigantesque explosion samedi. Les djihadistes ont également été vus dans le quartier commercial voisin de Crater.Des responsables du port ont reconnu auprès des agences Associated Press (AP) et Reuters que le drapeau noir d’AQPA avait flotté sur la porte principale du complexe portuaire, et qu’un bateau de ses forces de sécurité avait été incendié.Mais l’emprise d’Al-Qaida sur cette zone reste difficile à évaluer et ne semble pas pérenne. Plusieurs activistes ont démenti que les djihadistes en aient pris le contrôle définitif, citant des proches qui y résident. Le vice-ministre de l’intérieur, le brigadier général Ali Nasser Lakhsha, a quant à lui minimisé la menace : « Ce sont des groupes de malfaiteurs armés qui ne représentent pas un danger pour la ville d’Aden. »Distributions d’armes Pour Farea Al-Muslimi, analyste au centre Carnegie pour le Moyen-Orient, « personne, ni le gouvernement ni Al-Qaida, ne tient ces quartiers. Il y a une vacance du pouvoir depuis le départ des houthistes. AQPA et d’autres groupes radicaux viennent combler ce vide ». Les djihadistes d’AQPA ont participé aux combats dans Aden contre les rebelles houthistes, d’obédience chiite et supposés soutenus par l’Iran, et contre des éléments de l’armée restés fidèles à l’ancien président Ali Abdallah Saleh. Ils ont été des membres de fait, dans ce combat, d’une coalition hétéroclite regroupant les forces régulières, des commandos émiratis et saoudiens, des séparatistes sudistes et des groupes tribaux. Ils ont ainsi pu bénéficier de distributions d’armes alors que le gouvernement cherchait à contrer l’avancée des rebelles.Les troupes émiraties et saoudiennes avancent désormais plus au nord, notamment dans la province de Marib, soutenues par des bombardements aériens qui ont mis le pays à genoux depuis la fin mars. A Aden, l’activité des groupes armés empêche encore la plupart des humanitaires de dépêcher des personnels internationaux. Des ministres font des allers-retours en ville, mais le gouvernement demeure en exil à Riyad.Attentat contre « Charlie Hebdo »Les djihadistes ont aménagé un camp d’entraînement dans une ancienne base militaire à Dar Saad, une entrée du nord d’Aden, selon des responsables de sécurité cités par AP. Ils y entraîneraient 200 militants. Par ailleurs, ils consolident leur contrôle de la province orientale de l’Hadramaout, où AQPA a capturé la ville portuaire de Mukalla en avril.Les Etats-Unis, qui mènent une campagne contre AQPA au Yémen depuis 2001, ont tué le chef de l’organisation, Nasser Al-Wahishi, qui était aussi le numéro 2 d’Al-Qaida au niveau mondial. Sept membres du groupe ont encore été tués vendredi et samedi dans des frappes menées dans la province de Marib et sur l’aéroport de Moukalla. AQPA, devenue depuis la fin des années 2000 la principale branche opérationnelle d’Al-Qaida, a dirigé plusieurs attaques terroristes aux Etats-Unis. Le groupe avait revendiqué en janvier l’attentat contre Charlie Hebdo à Paris.Dimanche, un otage britannique détenu par AQPA depuis 18 mois a été libéré par l’armée émiratie. Robert Douglas Semple, un ingénieur pétrolier de 64 ans, avait été kidnappé dans l’Hadramaout en février. Par ailleurs, un général saoudien, Abdoulrahman Ben Saad Al-Chahrani, a été tué par des tirs rebelles houthistes alors qu’il effectuait une visite des troupes à la frontière avec le Yémen.Louis ImbertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.08.2015 à 18h19 • Mis à jour le10.08.2015 à 18h23 Un achat 37,2 milliards de dollars (33,8 milliards d’euros). Voilà ce que vient de réaliser le milliardaire américain Warren Buffett, qui s’est offert lundi 10 août l’équipementier aéronautique Precision Castparts, fournisseur des avionneurs Boeing et Airbus. C’est le prix le plus élevé que l’homme d’affaires de 84 ans ait jamais eu à payer pour acquérir une entreprise via son holding Berkshire Hathaway.Lire aussi :Cinquante ans après, la recette de Warren Buffett pour investir n’a pas pris une ridePièces détachées pour l’aéronautiqueFondée en 1953, Precision Castparts, sise à Portland (Oregon), fabrique des pièces détachées pour l’aéronautique mais aussi l’énergie (conduites et tuyaux de canalisation) ainsi que des alliages métalliques. Ses plus gros clients sont le conglomérat General Electric (GE) et les avionneurs Boeing et Airbus.Elle a réalisé, lors de son exercice 2014-2015 clos fin mars, un chiffre d’affaires de plus de 10 milliards de dollars pour un bénéfice net de 1,53 milliard. A Wall Street, la transaction était saluée puisque le titre bondissait de plus de 19 % dans les premiers échanges lundi. Il avait perdu environ 20 % depuis le début de l’année, souffrant indirectement du plongeon des prix du pétrole qui affecte ses clients du secteur énergétique.M. Buffett fait ainsi le pari que la demande des avions de ligne, dopée par le renouvellement et la modernisation de flottes des compagnies aériennes sur fond de prix bas du pétrole, va rester forte et pérenne.« Des sucettes aux avions »Berskshire Hathaway, le holding de M. Buffet, est spécialisé dans l’acquisition d’entreprises bien implantées sur un marché spécifique, son portefeuille d’actifs va des assurances (Geico) à la restauration (Dairy Queen), en passant par des participations dans des marques devenues populaires comme Coca-Cola, IBM ou encore la banque californienne Wells Fargo. Warren Buffett avait lui-même souligné en février en présentant les résultats annuels de Berkshire Hathaway que ses activités allaient « des sucettes aux avions ».Le holding a enregistré une baisse de 37 % de son bénéfice net au 2e trimestre, selon ses résultats présentés vendredi dernier, en raison d’une baisse de la valeur de ses investissements et de pertes dans le secteur de l’assurance.Lire aussi :Warren Buffett fait durer le suspense sur sa succession 10.08.2015 à 17h13 • Mis à jour le10.08.2015 à 17h43 L’affaire de Tarnac est-elle un dossier terroriste ? Vendredi 7 août, la juge d’instruction chargée de l’enquête sur le sabotage de plusieurs lignes de TGV en 2008 par un petit groupe issu de la mouvance anarcho-autonome a répondu par la négative à cette question. Dans son ordonnance, la magistrate a décidé de renvoyer en correctionnelle huit membres du groupe, dont le principal accusé, Julien Coupat, mais a abandonné la qualification de « terroriste ». Une décision dont a fait appel le parquet dès lundi 10 août.Lire aussi :Pour la juge d’instruction, l’affaire Tarnac n’est pas un dossier terroristePour le ministère public, l’ordonnance de renvoi du juge d’instruction constitue un désaveu cinglant. Dans son réquisitoire du 6 mai, le parquet avait demandé que la circonstance aggravante d’« entreprise terroriste » soit retenue à l’encontre des trois principaux mis en examen : Julien Coupat ; sa compagne, Yildune Lévy ; et son ex-petite amie Gabrielle Hallez. Le ministère public estimait notamment, se fondant sur l’article 421-1 du code pénal, que « les atteintes aux biens » peuvent constituer des actes de terrorisme pour peu qu’elles aient « pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».Cette volonté de « troubler gravement l’ordre public », le ministère public la motivait par l’idéologie et les relations des membres du groupe de Tarnac avec la « mouvance anarchiste internationale ». Le pivot de l’accusation reposait sur les écrits de Julien Coupat, considéré comme la « plume principale » — ce qu’il a toujours démenti — d’un « pamphlet » intitulé L’Insurrection qui vient, publié en 2007 par le Comité invisible.« Une logique d’ entêtement idéologique »Mais la juge d’instruction, Jeanne Duyé, n’a pas suivi cette réquisition, renvoyant quatre membres du groupe, dont Julien Coupat, en correctionnelle pour « association de malfaiteurs » seulement, et quatre autres personnes pour avoir refusé de se soumettre à un test de leur ADN et, pour deux d’entre elles, pour « falsification de documents administratifs ».« Cette ordonnance était un camouflet difficilement supportable pour le parquet, qui reste dans une logique qui n’a rien de juridique, mais qui est une logique d’ entêtement idéologique », ont réagi Marie Dosé et William Bourdon, avocats des prévenus. Le dossier des huit membres du groupe de Tarnac – du nom du village corrézien où gravitait la petite communauté libertaire – devra désormais être examiné par la chambre de l’instruction.Lire aussi :Comprendre l’affaire Tarnac, désormais sans « terrorisme »Instumentalisation politiqueL’affaire de Tarnac avait suscité en 2008 une vive polémique, le gouvernement et la ministre de l’intérieur de l’époque, Michèle Alliot-Marie, ayant été accusés de l’instrumentaliser en insistant sur son caractère terroriste.Lire aussi :Tarnac : quand François Hollande dénonçait une « affaire politique »Julien Coupat, 41 ans, et Yildune Lévy, 31 ans, ont reconnu leur présence dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008 à Dhuisy (Seine-et-Marne) aux abords de la voie ferrée où passe le TGV Est, mais ont toujours nié avoir participé à la pose d’un fer à béton, retrouvé plus tard sur la caténaire. Tordu en forme de crochet, il avait causé d’importants dégâts matériels au premier TGV du matin, et fortement perturbé le trafic.Outre les faits de Dhuisy, le parquet imputait à Julien Coupat, qui a effectué un peu plus de six mois de détention provisoire jusqu’en mai 2009, une participation à un autre sabotage du TGV Est, dans la nuit du 25 au 26 octobre 2008 à Vigny (Moselle). La juge d’instruction a rendu un non-lieu dans ce volet de l’affaire, mais le parquet a fait appel. 10.08.2015 à 15h35 • Mis à jour le10.08.2015 à 18h16 | Gabriel Coutagne Depuis plusieurs semaines, la polémique enfle dans le milieu des historiens de la photographie. Sur son blog, A.D. Coleman, un ancien critique photo du New York Times, tente de démontrer que les célèbres photos du Débarquement, prises par le photojournaliste Robert Capa, ne mériteraient pas l’aura légendaire qui les entoure depuis leur publication dans le numéro de Life paru le 19 juin 1944.Ces onze photos, surnommées The Magnificent Eleven, seraient les seules à avoir survécu parmi une centaine d’images capturées par Capa sur Omaha Beach, au milieu d’une violence extrême. La maladresse d’un laborantin survenue au moment du développement expliquerait pourquoi seule une petite partie des clichés subsiste.Une « crise de nerfs » ?C’est cette version des faits que A.D. Coleman remet en cause sur son blog. Entre juin 2014 et juillet 2015, le critique a consacré une quarantaine de posts, au ton souvent agressif, visant à démontrer que Robert Capa n’aurait pas pu réaliser lui-même une centaine d’images.Sans parvenir à remettre en doute la qualité journalistique et esthétique des clichés de Capa lors du D-Day, qui sont, de manière incontestable, les seules images réalisées à Omaha Beach, Coleman fonde son argumentation sur l’examen des caractéristiques techniques de l’appareil photo de Capa, de la pellicule, des circonstances de la mésaventure, mais aussi la personnalité de Capa, ou les témoignages de soldats présents sur les lieux.L’objectif est de prouver que Robert Capa aurait fui la violence des combats, victime de ce que Coleman appelle une « crise de nerfs ». Selon ce dernier, l’histoire des pellicules gâchées aurait donc été inventée. Ce mythe aurait ensuite profité à Capa pour l’aider à créer, en 1947, la célèbre agence de photojournalisme Magnum Photos, qu’il a fondée aux côtés notamment d’Henri Cartier-Bresson.Trois ans plus tôt, le 6 juin 1944, Capa fait partie des quatre photojournalistes qui s’apprêtent à couvrir le D-Day pour la presse américaine. L’hebdomadaire américain Life, pour lequel il travaille, tire à l’époque à plus de deux millions d’exemplaires. Le magazine a même installé une partie de sa rédaction à Londres. Le service photo, doté de son propre laboratoire, y est dirigé par John Morris, premier témoin des faits, aujourd’hui âgé de 98 ans. Celui qui fut ensuite le directeur de l’agence Magnum est l’une des principales cibles de Coleman sur son blog.Gélatine fondueLe jour J, les barques remplies de soldats alliés quittent la Grande-Bretagne en direction de la Normandie, avec à leur bord le photographe, qui accompagne la première division d’infanterie de l’armée américaine. Dans son autobiographie, Capa raconte être resté un long moment sur la plage, avant de repartir pour Weymouth, d’où il a pu faire expédier ses pellicules au bureau londonien de Life.S’ensuit la mésaventure qui a donné des sueurs froides à des générations de laborantins et d’étudiants en photographie. John Morris, dans le récit de la scène – qu’on retrouve notamment dans le premier chapitre de son autobiographie, Des hommes d’images –, réceptionne quatre films contenant théoriquement une centaine d’images (chaque film comprenant un peu plus d’une vingtaine de vues).Les délais sont courts : il faut développer et choisir les photos, les faire valider par l’armée pour des raisons de sécurité militaire, pour les communiquer à la rédaction new-yorkaise de Life avant le 10 juin, jour du bouclage. Dans la précipitation, le manipulateur, Dennis Banks, augmente la puissance de la sécheuse, et en ferme la porte.C’est cette maladresse qui serait à l’origine de la perte de la plupart des images d’Omaha Beach prise par Capa le 6 juin 1944. Comme le décrit John Morris, une partie de la gélatine, qui constitue le support de l’image sur la pellicule, aurait commencé à « fondre », sous l’effet conjugué de la chaleur brutale et de l’humidité, faisant disparaître la plupart des images.Pour lui, comme pour l’International Center of Photography (l’ICP, situé à New York, et où sont conservés les négatifs), la fusion de la gélatine a d’ailleurs entraîné un glissement des images sur la pellicule, entraînant un effet de chevauchement des perforations sur les photos restantes. Un défaut de l’appareil ?Une grande partie des démonstrations du blog d’A.D. Coleman s’appuie sur l’analyse technique poussée de tels détails. Sur l’un des posts, Coleman fait intervenir le photographe Rob McElroy, qui se lance dans une démonstration très technique, expérience à l’appui, pour démontrer que les perforations de la pellicule (fabriquée en acétate de cellulose dans les années 1940) chevauchent légèrement les images restantes à cause d’un défaut de fabrication de l’appareil photo de Capa, et non en raison d’un glissement de la gélatine surchauffée.Mais Rob McElroy ne fait pas son expérience sur l’appareil qu’a utilisé Capa, seulement sur le même modèle (un Contax II). La démonstration suppose ainsi que le fabricant, Zeiss Ikon, connu pour la grande qualité de son matériel, ait fabriqué de nombreux appareils défectueux. Rob McElroy fait par ailleurs intervenir une cartouche Zeiss Ikon pour évoquer le phénomène de perforations de la pellicule, expliquant que ce dernier dépendrait notamment du type de cartouche utilisée.On sait que Capa a utilisé une pellicule Kodak, mais, à l’époque, les films pouvaient être chargés soit dans une cartouche Kodak, soit dans une cartouche réutilisable, conçue par un autre fabriquant. L’article ne précise pas quelle cartouche utilisait Capa, et attribue uniquement ce défaut à la cartouche Zeiss Ikon – alors que ce défaut de comptabilité entre Contax et Zeiss Ikon n’a jamais été mentionné par ailleurs… Peut-être parce que les appareils Contax étaient justement fabriqués par Zeiss Ikon.Aucune analyse indépendante réaliséeAutre exemple : le photographe J. Ross Baughman, dans un autre post, tente de démontrer que la fonte de l’émulsion ayant conduit à la destruction des négatifs n’a pu avoir lieu. Selon lui, les négatifs détruits ne pouvaient avoir l’aspect d’une image au cadre habituel, uniformément opaque. Ce qui est vrai. Lorsque l’émulsion disparaît de la pellicule, il ne reste que le support, transparent.Mais Baughman fonde son analyse des négatifs perdus de Capa à partir des images venant d’un documentaire publié par le site de Time magazine. Or, le magazine a créé des visuels montrant des images disparues dans un but pédagogique, ne reflétant pas l’aspect réel des pellicules. La publication du post a d’ailleurs entraîné l’ajout de la mention « images d’illustration » dans le documentaire, ce qui tend fortement à discréditer toute interprétation possible de ces images.Le blogueur Patrick Peccate, qui propose une synthèse des recherches de Coleman en français, souligne d’ailleurs qu’aucune « analyse technique précise et indépendante des fameuses photos » n’a été réalisée, ni par Coleman ni par l’ICP.Juste un peu flouAutant d’exemples qui montrent à quel point les posts d’A.D. Coleman sont à prendre avec précaution. D’ailleurs, John Morris, de son côté, ne remet pas directement en cause le fait que Capa n’aurait pas réalisé une centaine d’images. « Je pense qu’il est possible que Bob [Robert Capa] n’ait fait que renvoyer l’ensemble de ses pellicules à Londres, en sachant qu’il n’y avait des photos que sur l’une d’entre elles », avait d’ailleurs reconnu l’ancien éditeur photo dans une interview.Pour John Morris, le nombre d’images perdues a peu d’importance. Et le fait que les rescapées ne soient que onze n’a posé aucun problème à la rédaction de Life. Elles furent toutes publiées. Quelques heures après le bouclage, la rédaction new-yorkaise télégraphia à John Morris : « Aujourd’hui a été un grand jour pour la photographie au bureau de Life, quand les images du débarquement de Capa sont arrivées. »Robert Capa est également connu pour s’être amusé à enjoliver sa propre légende. Une rumeur tenace raconte qu’il avait couvert le Débarquement habillé d’un manteau acheté chez Burberry quelques jours plus tôt à Londres, perdu ensuite dans le feu de l’action…« Ecrire la vérité est tellement difficile, alors, pour mieux la traduire, je me suis permis de faire quelques retouches à ma façon. Tous les événements et les personnages de ce livre sont fortuits et ont un certain rapport avec la vérité », reconnaît Robert Capa dans son autobiographie, ironiquement intitulée Juste un peu flou, qu’il projetait de vendre à Hollywood pour en faire un film. Une manière de semer le doute qui n’a pas empêché la presse mondiale de le reconnaître à sa mort, alors qu’il couvrait la guerre d’Indochine, comme « un des meilleurs reporters photographes de la presse mondiale ».Voir le temps fort d'archives (édition abonnés) : Le centenaire du photographe Robert CapaGabriel CoutagneJournaliste (service photo)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Rémi Dupré Samedi 8 août, quelques minutes après la défaite inaugurale (0-1) de l’OM à domicile contre Caen, l’entraîneur argentin Marcelo Bielsa, 60 ans, a annoncé sa démission. La nouvelle a jeté les tifosi phocéens dans le désarroi. Eux qui vénéraient « El Loco » (« le fou ») depuis son arrivée au club, au printemps 2014. Leader du groupe de supporteurs des Dodger’s, Christian Cataldo réagit à l’abdication du natif de Rosario.Lire aussi :Ligue 1 : pourquoi Bielsa a claqué la porte de l’OMQuelle est votre réaction à l’annonce de la démission de Marcelo Bielsa, après la défaite (0-1) de l’OM contre Caen, lors de la 1re journée de Ligue 1 ?Christian Cataldo : Un sentiment d’incrédulité sur le coup. On ne voulait pas y croire. Puis on a été dégoûtés, déçus, écœurés. Bielsa nous a fait une « enculade », comme on dit. C’est du non-respect, une insulte vis-à-vis d’abord de ses joueurs, mais surtout des supporteurs qui l’ont toujours soutenu. C’est impardonnable. Bielsa aurait dû annoncer son départ, ne serait-ce qu’à ses joueurs, bien avant le match. Après, les dirigeants de l’OM ne sont que des amateurs. Ce n’est pas surprenant si des bombes explosent.Quelle est la part de responsabilité des dirigeants de l’OM, notamment du président, Vincent Labrune, dans cette démission ?Ils ont tout mal géré depuis le départ. Ils ont laissé la situation s’envenimer. Pourquoi Vincent Labrune était-il absent de cette réunion du mercredi 5 août durant laquelle le contrat de M. Bielsa a été revu ? C’est comme ça depuis que Robert Louis-Dreyfus [mort en 2009] a repris le club [en 1997]. On a un actionnaire majoritaire et un président délégué, alors qu’il faudrait que ce soit directement le propriétaire qui soit le président décisionnaire. Comme à l’époque de Tapie (1986-1994), il faut que le payeur soit le décideur. Combien avons-nous eu de présidents depuis le rachat du club par M. Louis-Dreyfus ? Pape Diouf a tenu quatre ans [2005-2009], a pu remonter le club et ses finances mais il y a eu clash à un moment car il n’y avait pas de moyens.On ne peut pas obtenir de résultats si la propriétaire, Margarita Louis-Dreyfus [veuve de Robert Louis-Dreyfus], n’injecte pas d’argent. On ne va pas passer notre vie à la 4e ou 5e place et végéter. Or, Margarita Louis-Dreyfus ne fait rien, et elle commence à nous gonfler. Si son mari avait l’OM dans le cœur, elle, à l’inverse, s’en fout du club. C’est quasiment un boulet pour elle. Elle veut juste que ça ne fasse pas de vague. Elle vient juste devant la direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) pour dire : « J’assure le truc. »Lire aussi :Le départ de Bielsa plonge déjà l’OM dans la criseQue reprochez-vous plus précisément à la direction de l’OM ?On doit injecter de l’argent pour conserver notre statut et arrêter de voir nos meilleurs joueurs partir [les derniers en date : André-Pierre Gignac, André Ayew, Gianni Imbula et Dimitri Payet]. Margarita Louis-Dreyfus peut aller dans un club de quartier si elle ne veut rien faire à l’OM. Labrune, lui, est très habile sur les plans médiatiques et de la communication. Mais il nous prend tous pour des imbéciles. On est dans cette merde à cause de Margarita Louis-Dreyfus, de Labrune et de Pérez [le directeur général]. Ils ont voulu jouer avec le feu avec Bielsa, qui était vraiment loco [« fou »]. C’est un jeu de dupes. On ne règle pas un contrat avec son entraîneur trois jours seulement avant l’ouverture de la Ligue 1. On règle cela fin juin, début juillet. L’an dernier, il y avait déjà eu un coup de semonce de Bielsa, qui estimait qu’on la lui faisait à l’envers dans le domaine du recrutement.Lire aussi :Ligue 1 : à Marseille, c’est la grande évasion Là, les dirigeants de l’OM sont tous en première ligne et tous responsables. Labrune est dépassé, perdu. Margarita s’en fout. Bielsa bénéficiait d’un soutien populaire, et il vient de faire exploser le système en place depuis des années. Cela ne m’étonne pas que cela ait clashé entre Bielsa et Pérez. Bielsa ne pouvait pas piffer ce dernier, qui est la clé de voûte du système.Qu’attend désormais votre groupe de supporteurs ?La direction devrait publier le contrat de Bielsa pour montrer si elle avait raison et s’il s’agissait d’un coup de folie de Bielsa. Et ainsi qu’on nous fasse voir les accords qui avaient été trouvés. Il nous faut un président qui soit à Marseille au quotidien, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, concerné par le projet de l’OM. Cela me fait mal de le dire, mais il nous faut quelqu’un comme Aulas [le patron de l’Olympique lyonnais], qui a pris comme modèle Tapie. Ce sont actuellement de vrais amateurs, des branquignols, qui décident à l’OM.Il va falloir trouver un entraîneur. Franck Passi [l’adjoint de Bielsa] peut faire toute la saison, mais cela serait une solution en bois. On a parlé de Jürgen Klopp [ex-entraîneur du Borussia Dortmund] et de Frédéric Antonetti. J’aimerais bien quelqu’un comme Eric Gerets [aux commandes de l’OM de 2007 à 2009]. Zidane, lui, il peut rester à Madrid. Ce n’est pas un Marseillais, c’est un Madrilène. Le gars qui va succéder à Bielsa va devoir bien s’accrocher. De notre côté, nous allons continuer à soutenir les joueurs, qui doivent être dans un piètre état moral et mental. Ce sont eux qui sont pris en otage.Lire aussi :Démission de Bielsa : l’OM refuse « de se soumettre à la loi d’un seul homme »Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.08.2015 à 13h35 • Mis à jour le10.08.2015 à 15h13 L’Hermione est de retour. Près de quatre mois après son départ des côtes françaises pour commémorer l’expédition de La Fayette outre Atlantique, le navire est apparu lundi 10 août peu avant 13 h à l’entrée du goulet de Brest, escortée de l’Abeille Bourbon et de la frégate Latouche-Tréville, qui a tiré six coups de canons pour marquer l’arrivée du trois-mâts dans le port finistérien.Avant que ses gabiers ne commencent à monter sur les vergues en vue de ferler les voiles, l’Hermione est arrivée dans la rade bretonne entourée d’une forêt de mats de voiliers de plaisance mais aussi de vieux gréements avec leurs traditionnelles voiles cachou. La Recouvrance, symbole de Brest et réplique d’une goélette aviso de 1817, La Bergère de Domrémy, sloop coquiller de 1936, et le Notre-Dame de Rumengol, gabare de 1945, ont également fait la sortie sous les yeux des badauds pour venir saluer l’Hermione.Le navire, de plus de 65 mètres de long, et qui compte 2 200 mètres carrés de voilure, restera jusqu’au 17 août dans le port. Un « village à terre » propose une exposition à bord, mais aussi des démonstrations, initiations nautiques, débats et rencontres avec les membres de l’équipage pour entendre le récit de leur odyssée...Lire : L'Hermione et La Fayette en AmériqueSymbole de l’amitié franco-américaine Copie conforme du trois-mâts à bord duquel le marquis de La Fayette était allé en 1780 apporter le soutien de la France aux insurgés américains contre l’Angleterre, L’Hermione avait quitté l’île d’Aix le 18 avril, en présence du président François Hollande. Même le président américain, Barak Obama, y était allé de son message, souhaitant « bon vent » à l’équipage.Ainsi adoubé comme symbole de l’amitié franco-américaine, le navire, dont la construction a duré dix-sept ans, prenait enfin la mer. Destination les côtes de l’Est américain, et notamment New York, où il a été l’invité d’honneur de la parade nautique organisée pour la fête nationale américaine, célébrant l’indépendance du pays, le 4 juillet 1776.Au total, le périple transatlantique aura été marqué par dix-huit escales, la dernière à Saint-Pierre-et-Miquelon, avant un retour un peu mouvementé. Au départ de l’archipel français, une dépression, d’abord annoncée comme ouragan, a donné des sueurs froides à l’équipage. Sur le pont, c’est le « branle-bas de combat », raconte le journal de bord en ligne : tout le monde se prépare à affronter un coup de tabac digne de ceux vécus par les gabiers du XVIIIe siècle. Finalement, l’ouragan retombe en tempête et gros coup de vent. La houle atteindra tout de même 7 mètres au plus fort, et le navire battra ses records de vitesse, atteignant 13,3 nœuds(24,6 km/h) pour ce bateau de plus de 1 200 tonnes.Lire le récit :Le long voyage de l’« Hermione »Retour au port d’attacheQuelque quatre-vingts personnes se trouvaient à son bord pour la transat retour, dont plus de soixante volontaires. Au terme de son étape brestoise, le trois-mâts prendra la direction de Bordeaux, où il s’était déjà amarré avant son départ pour l’Amérique, en octobre 2014. Environ treize mille personnes s’étaient alors pressées pour visiter le bâtiment.Puis il regagnera son port d’attache, Rochefort, en Charente-Maritime, là même où fut construite en 1779 la frégate originale, qui coula quatorze ans plus tard au large du Croisic, en Loire-Atlantique, à la suite d’une erreur de navigation. Il est de nouveau attendu à Brest l’an prochain, pour les Fêtes maritimes internationales, le grand rassemblement de la voile et des gens de mer. 10.08.2015 à 12h09 • Mis à jour le10.08.2015 à 13h31 | Frédéric Potet Personne dans le milieu de la bande dessinée ne connaissait son nom ni son prénom. L’homme ne répondait que par un pseudonyme emprunté au monde animal : Coyote. C’était là sa seule coquetterie de grand gaillard barbu aux bras tatoués : sa véritable identité (Philippe Escafre) devait rester un mystère.Pilier de la bande dessinée humoristique à la façon du magazine Fluide glacial dont il fut un collaborateur pendant dix ans, le dessinateur et scénariste est mort dimanche 9 août à Toulouse des suites d’un accident cardiaque. Il était le créateur de la série à succès Litteul Kévin. Il avait 52 ans.Né le 9 octobre 1962 à Rodez, Coyote a exercé plusieurs métiers avant d’embrasser la carrière d’auteur. Peintre sur automobile, puis graveur dans le funéraire, puis créateur de modèles pour un tatoueur toulousain, il commence à réaliser divers travaux publicitaires après avoir gagné un concours de dessin organisé par La Dépêche du Midi. Suivront des illustrations, et ses toutes premières bandes dessinées dans des ouvrages collectifs publiés par l’éditeur Vent d’Ouest.C’est toutefois par le biais de sa grande passion – la moto – qu’il va pouvoir vivre pleinement de son dessin. A la fin des années 1980, Coyote intègre plusieurs revues spécialisées, telles que Hot Cycles, US Cycles, Bike for Ever et Freeway. Ce fan (et propriétaire) de Harley-Davidson ne le sait pas encore mais l’univers de la moto va s’avérer une véritable niche pour les créateurs de bande dessinée, comme en témoignera le succès phénoménal de la saga Joe Bar Team, lancée par Christian Debarre dans la revue Moto Journal en 1989.Coyote, dont la vie a basculé à l’âge de 11 ans en regardant Easy Rider (1969), de Dennis Hopper, donne d’abord naissance dans Freeway à Mammouth & Piston, une série racontant les pérégrinations motorisées d’un biker au look de Viking et de son animal de compagnie, un rat. Son dessin « élastique », très inspiré de celui de son idole Marcel Gotlib, n’a pas échappé à la rédaction de Fluide glacial qui l’invite à rejoindre son sommaire en 1990.Cornaqué par Gotlib (qu’il vouvoiera pendant quatre ans) et Jean Solé (qui lui apprendra les ficelles du métier), Coyote y crée un personnage éphémère, « Bébert, clochard et philosophe » (inspiré d’un SDF toulousain), avant de lancer en 1991 la série Litteul Kévin, du nom d’un petit garçon chevauchant une Harley-Davidson conçue à sa taille.« Vrai faux dur »Inspirée de sa vie personnelle (son fils s’appelle Kevin), cette chronique familiale – le père biker, Chacal, et la mère à la plastique de pin-up, Sophie, y jouent des rôles à plein temps – va devenir, avec Les Bidochon, de Christian Binet, l’une des principales séries de Fluide glacial qui en publiera sept albums avant que Coyote ne décide de claquer la porte du magazine en 2005.Réfugié au Lombard, il y réalisera trois autres albums, selon le même principe : des histoires courtes en noir et blanc, truffées de gags et de jeux de mots – mais aussi traversées d’une véritable tendresse dans les relations entre le fils et ses parents. Comme il l’expliquait parfois, la moto n’était qu’« un personnage secondaire, voire tertiaire » dans ses histoires – ce qui n’empêchait pas une partie de son public de lui réclamer des dessins de grosses cylindrées.Lui-même « vrai faux dur » derrière ses lunettes noires et son blouson clouté, Coyote a créé deux autres séries. L’une, en tant que scénariste du dessinateur Eric Cartier : Diégo de la S.P.A (trois albums chez Fluide glacial). L’autre, comme dessinateur de la scénariste Nini Bombardier : Les Voisins du 109 (deux albums au Lombard), une chronique humoristique et sociale entre voisins de paliers.Réconcilié avec Fluide glacial, Coyote collaborait de nouveau avec le magazine de ses débuts. Dans le dernier numéro, daté d’août, il a dessiné la pin-up du mois sous les traits d’une femme bien en chair tatouée de la tête au pied d’un seul et même motif : la coccinelle de Marcel Gotlib. L’ultime hommage de l’élève à son maître.Frédéric PotetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Pierre Le Hir A trois mois de la conférence mondiale sur le climat de Paris (COP21), qui vise à limiter à 1,5 ou 2 °C la hausse des températures à la fin du siècle par rapport à la période préindustrielle, les données publiées par l’Agence océanique et atmosphérique américaine (NOAA), jeudi 20 août, devraient agir comme un puissant aiguillon.Sur les sept premiers mois de 2015, la température à la surface des terres et des océans a été supérieure de 0,85 °C à la moyenne enregistrée au XXe siècle sur cette période. C’est aussi la plus haute jamais mesurée depuis 1880, début du relevé des températures, à 0,09 °C au-dessus du précédent record de 2010.Lire aussi :L’année 2014 confirmée comme la plus chaude jamais enregistréeCe constat global reste identique si l’on distingue milieu continental et milieu marin. Les températures à la surface des terres ont excédé de 1,34 °C la moyenne du siècle écoulé et surpassé de 0,15 °C le dernier record, datant de 2007. Celles enregistrées à la surface des océans ont dépassé de 0,67 °C la moyenne du XXe siècle et sont aussi les plus élevées depuis cent trente-cinq ans sur la même période, à 0,06 °C au-dessus du dernier maximum, en 2010. Le mois de juillet a été proprement torride à l’échelle du globe. La colonne de mercure, sur l’ensemble des terres et des océans, a grimpé à 16,61 °C, soit 0,81 °C de plus que la moyenne du siècle passé, et le record mensuel absolu depuis le début des mesures. Sur les terres émergées, la moyenne du XXe siècle a été surpassée de 0,96 °C, même si juillet ne se place qu’au sixième rang de la « hot list », le mois le plus caniculaire ayant été celui de 1998. Pour le milieu marin, plus chaud de 0,75 °C que la moyenne séculaire, juillet se classe en tête du palmarès, devant 2014.Retour d’El NiñoPour autant, peut-on d’ores et déjà anticiper que l’année 2015 sera la plus chaude jamais enregistrée sur Terre, devant 2014, qui avait déjà établi un record ? Tout porte à répondre par l’affirmative. Car plusieurs facteurs se combinent. Et d’abord, bien sûr, le réchauffement climatique dû aux émissions anthropiques de gaz à effet de serre.Les dix années les plus chaudes sont ainsi toutes postérieures à 2000, à l’exception de 1998, et il faut remonter à 1976 pour trouver une année plus froide que la moyenne du XXe siècle. Cela, même si, rappelle Christian Viel, climatologue à Météo-France, « il existe une grande variabilité naturelle qui, au sein d’une tendance globale à la hausse des températures, produit des années plus chaudes et d’autres plus froides ».S’y ajoute cette année l’action de plusieurs moteurs océaniques de la machine climatique. Le premier d’entre eux est le phénomène El Niño, qui revient tous les trois à sept ans et qui se caractérise par un réchauffement des eaux du Pacifique équatorial. Il avait été particulièrement intense en 1998, ce qui explique en partie la fournaise observée cette année-là. En 2014, en revanche, il ne s’était pas manifesté, rendant d’autant plus remarquable le record de chaleur de l’an passé.Or, El Niño, l’enfant terrible du Pacifique, est de retour et, indique Christian Viel, « les modèles montrent avec robustesse qu’il va s’accentuer pour atteindre son maximum à la fin de l’année ». Le centre de prévision climatique de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) note qu’en raison du « fort El Niño actuel », les températures de surface dans le Pacifique équatorial ont excédé de près de 1 °C, en juillet, la moyenne des années 1981-2010, le surcroît de chaleur atteignant plus de 2 °C dans le Pacifique est. Selon l’agence américaine, il existe une probabilité « supérieure à 90 % » qu’El Niño reste actif dans l’hémisphère Nord durant l’hiver 2015-2016, et « d’environ 85 % » qu’il se fasse sentir jusqu’au début du printemps 2016.Lire aussi :El Niño de retour après cinq ans d’absenceMoteurs océaniquesCe n’est pas tout. Un autre phénomène océanique est à l’œuvre : l’oscillation décennale du Pacifique (en anglais Pacific Decadal Oscillation, ou PDO), qui, comme son nom l’indique, intervient avec des cycles plus longs que ceux d’El Niño, de l’ordre de quelques décennies. « Depuis plusieurs mois, on observe des anomalies de températures [plus chaudes que la normale] sur de très vastes étendues du nord du Pacifique », précise Christian Viel.Pour attiser encore les feux, « des anomalies de températures de surface ont aussi été mesurées en juillet sur l’ensemble de l’océan Indien », ajoute le chercheur. Compte tenu de l’étendue des océans, qui couvrent 70 % de la surface de la Terre, la planète ne pourra donc rester, dans les prochains mois, qu’en régime de surchauffe.Engagements insuffisants« Le réchauffement climatique ne se mesure pas seulement par la température atmosphérique », complète Jean Jouzel, vice-président du groupe de travail scientifique du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Car, souligne-t-il, « 1 % seulement de la chaleur additionnelle [due aux gaz à effet de serre] va dans l’atmosphère, tandis que 93 % vont dans les océans, 3 % dans les glaces et 3 % dans les surfaces continentales ».C’est donc davantage la poursuite de la hausse du niveau des mers, de 3 millimètres par an, et de la fonte des glaces — qui, avec la dilatation des océans, provoque cette élévation —, qui est l’indicateur que « le réchauffement climatique est sans équivoque » et qu’« il ne marque pas de pause ». A cet égard, la NOAA relève qu’en juillet, l’étendue des glaces arctiques était en recul de 9,5 % (soit 906 000 km2 de moins) sur la moyenne de la période 1981-2010, et celle des glaces de l’Antarctique en retrait de 3,8 % (soit une perte de 620 000 km2).Ces piqûres de rappel suffiront-elles à stimuler les 196 parties prenantes (195 pays et l’Union européenne) à la COP21, à l’approche de laquelle le commissaire européen à l’énergie et au climat, l’Espagnol Miguel Arias Cañete, a déploré, jeudi 20 août, la lenteur des négociations ? A ce jour, 56 pays, totalisant 61 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ont présenté leurs engagements de réduction. « En l’état actuel, ces engagements ne sont probablement pas suffisants pour rester dans la trajectoire des 2 °C », estime Jean Jouzel. Pour tenir le cap, insiste-t-il, « il faudrait diviser par deux ou trois les émissions entre 2020 et 2050 ». On en est encore loin.Lire :COP 21 : l’UE s’inquiète de la lenteur des négociationsPour plus de contexte, lire aussi :Tout comprendre aux négociations climatiquesPierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 21.08.2015 à 14h57 • Mis à jour le21.08.2015 à 15h07 Le service de streaming musical Spotify fait l’objet de très vives critiques d’utilisateurs et de défenseurs de la vie privée, après la mise en ligne de nouvelles conditions d’utilisation pour les versions américaines et britanniques de son service.Les nouvelles règles précisent qu’avec « la permission des utilisateurs, nous pouvons collecter des informations stockées sur votre appareil mobile, comme vos contacts, photos ou fichiers multimédias ». Le texte, mis en ligne le 19 août, explique également que « des données sur votre géolocalisation (…) basées, par exemple, sur le GPS de votre téléphone (…) ou la vitesse de vos déplacements » peuvent être collectées.Ces nouvelles conditions d’utilisation sont entrées en fonction dans les pays anglophones, mais pas encore en France – elles devraient être étendues à l’ensemble des pays dans les prochaines semaines –, selon le blog officiel de l’entreprise.Leur mise en place a provoqué de vives réactions sur les réseaux sociaux qui les jugent trop intrusives. Markus Perrson, le créateur du jeu vidéo « Minecraft », a annoncé qu’il résiliait son abonnement au service, lançant un débat public avec Daniel Elk, le PDG de Spotify.@eldsjal Feature creep for privacy invasion. I want NONE of those features. I want to stream music.— notch (@Markus Persson)require(["twitter/widgets"]);Ce dernier a affirmé que ces fonctionnalités ne seraient utilisées qu’avec le consentement explicite de l’utilisateur. 21.08.2015 à 13h45 • Mis à jour le21.08.2015 à 13h53 Les discussions ont tourné court. Après les vains efforts du premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, pour constituer un gouvernement de coalition, le président Recep Tayyip Erdogan a annoncé, vendredi 21 août, la tenue d’élections législatives anticipées le 1er novembre.Avant cette échéance, le premier ministre sera chargé de constituer en début de semaine prochaine un gouvernement de transition dont les membres seront choisis au sein du parlement mais également à l’extérieur de celui-ci.M. Erdogan a ajouté qu’il rencontrerait le président du Parlement le 24 août pour prendre les dispositions nécessaires à l’organisation de ce scrutin.Revers du 7 juinLe parti islamo-conservateur de la justice et du développement (AKP), qui régnait depuis 2002 sans partage, a subi un sérieux revers lors du scrutin législatif du 7 juin, qui ne lui a pas permis d’obtenir la majorité absolue et de former un gouvernement seul. M. Erdogan espère qu’un nouveau scrutin permettra à l’AKP d’emporter la majorité et de former seul un gouvernement.M. Erdogan, qui a été premier ministre de 2003 à 2014, avant de devenir le premier président élu au suffrage universel direct, rêve par ailleurs d’une réforme de la Constitution qui lui accorderait des pouvoirs étendus. Un projet mis à mal à l’issue des élections de juin, mais auquel le chef de l’Etat n’a pas renoncé. Le 14 août, il expliquait :« Que vous le vouliez ou non, en Turquie, le système a changé. Il faudrait donner un cadre légal à cette situation au moyen d’une nouvelle Constitution. »Pour l’éditorialiste en chef du journal Hürriyet, Murat Yetkin, M. Erdogan a usé de tous les moyens possibles pour prolonger le mandat de l’AKP, malgré le désaveu des urnes.Lire aussi :M. Erdogan n’a pas renoncé à son rêve absolutiste 21.08.2015 à 11h53 Le scandale Petrobras n’en finit pas d’ébranler toute la classe politique brésilienne. Le parquet a réclamé à la Cour suprême, jeudi 20 août, la mise en examen du président de la chambre des députés, l’équivalent de l’Assemblée nationale, Eduardo Cunha, et de l’ancien président du pays Fernando Collor, dans le cadre du scandale de corruption Petrobras. Il s’agit des premières demandes d’inculpation visant directement des parlementaires dans ce dossier aux multiples ramifications.Cette requête du parquet intervient quelques jours après des manifestations monstres où plusieurs centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue dans plusieurs centaines de villes pour dénoncer les scandales politiques et la corruption, mais également demander le départ de leur présidente, Dilma Rousseff.« Corruption passive et blanchiment d’argent »M. Cunha, membre du Parti du mouvement démocratique Brésilien (PMDB), principal parti de la coalition de centre gauche de la présidente Dilma Rousseff, est accusé d’avoir perçu des pots-de-vin d’au moins 5 millions de dollars (4,4 millions d’euros) pour permettre la construction de deux navires sondes pour l’entreprise pétrolière contrôlée par l’Etat, entre juin 2006 et octobre 2012. Les charges retenues contre lui sont « corruption passive et blanchiment d’argent », a annoncé le parquet dans un communiqué.Le procureur exige aussi qu’il reverse quelque 80 millions de dollars (71 millions d’euros) dans les caisses de l’Etat : 40 millions pour restituer les fonds soustraits à Petrobras par les entreprises qui facturaient les contrats pour avoir de quoi verser des commissions à des politiciens corrompus et 40 millions en guise de dommages et intérêts.Un ancien président concernéOutre la mise en examen de M. Cunha, le procureur Janot a également demandé la mise en examen de l’ancien président Fernando Collor. Destitué pour corruption en 1992, il est aujourd’hui sénateur. Une ancienne députée, Solange Almeida, a également été visée par la requête du parquet, car elle aurait servi d’intermédiaire pour faire pression sur les entreprises.Bénéficiant d’une immunité parlementaire, les élus brésiliens ne peuvent être jugés que par la Cour suprême. La Cour doit maintenant trancher en disant si elle accepte ou non les mises en examen. Mercredi soir, M. Cunha avait affirmé qu’en cas de mise en examen il n’abandonnerait pas la présidence de l’Assemblée.« Je vais poursuivre l’exercice [des fonctions] pour lesquelles j’ai été élu par la majorité de la Chambre. Je suis absolument tranquille et serein quant à cela. »Depuis le début de l’enquête sur cette affaire, quelque 35 parlementaires ont été mis en cause. Petrobras, quant à elle, a perdu plus de 2 milliards de dollars (1,7 milliard d’euros) avec ces fraudes, notamment en raison de la chute des actions de la compagnie pétrolière.Lire nos explications :Comprendre le scandale Petrobras qui secoue le Brésil William Audureau C’est peut-être une nouvelle ère qui s’annonce pour le jeu vidéo. Coup sur coup, ces dernières semaines, trois discrètes évolutions de l’industrie ont considérablement redistribué les cartes pour les studios de développement.Début juin, Valve, l’entreprise derrière la principale boutique en ligne sur PC, Steam, a modifié sa politique de remboursement : désormais, les joueurs peuvent récupérer leur argent si les deux premières heures d’un jeu ne les ont pas convaincus. Le 11 août, Sony a introduit la possibilité de voter pour le jeu que les abonnés au programme « PlayStation + » souhaitent télécharger gratuitement. Et le 18 août, Justin Bailey, du studio Double Fine (Broken Age), a lancé Fig, une plateforme de financement participatif sur le modèle de Kickstarter, mais offrant un intéressement sur les ventes.Trois nouveautés qui n’ont rien d’anodin. Dans une industrie caractérisée depuis le début des années 2010 par la progression affolante du nombre de jeux, le paysage vidéoludique pourrait en sortir grandement modifié, avec l’émergence de studios et éditeurs de taille moyenne de plus en plus puissants, et de nombreuses fermetures de structures parmi les plus artisanales.Des ventes divisées par 20Pour les studios indépendants et les développeurs en solo, la situation n’a jamais été aussi critique qu’en 2015. Si, dans leur ensemble, les ventes de jeux indépendants progressent, elles sont beaucoup plus émiettées, en raison de la saturation du marché, notamment sur Steam.Selon des chiffres du site d’analyse SteamSpy, les ventes moyennes pour un jeu sur la plateforme de Valve seraient de 32 000 unités, avec des disparités énormes.Créateur du jeu salué par la critique The Next Penelope, le game designer Aurélien Regard explique sur TumblR n’avoir vendu que 4 200 unités du titre depuis son lancement, là où certains jeux indépendants sortis au début des années 2010 ont dépassé le million. Et s’en satisfait, estimant qu’il n’est plus possible, en 2015, d’émerger aussi facilement que l’ont fait, il y a quelques années, le développeur Mike Bithell (Thomas Was Alone) ou encore le studio Behemoth (Castle Crashers).« Pour les deux, je suis sincèrement persuadé que des titres de ce type passeraient complètement inaperçu sur Steam s’ils sortaient aujourd’hui en étant réalisés par des petits nouveaux. »Un titre indépendant comme Wanderlust Adventures, sorti en août 2015 et suite de Wanderlust Rebirth, sorti lui en 2012, compte pour l’instant vingt fois moins de joueurs que son prédécesseur, relève un journaliste du magazine spécialisé Canard PC.Être indé en 2012 et en 2015 (3/4) : http://t.co/HM0yRKG6Nj— netsabes (@netsabes)require(["twitter/widgets"]);Saturation à tous les étagesL’explication est commune à la plupart des plateformes de jeu vidéo des années 2010 : le marché est saturé. Sur Steam, l’offre a explosé (moins de 300 sorties en 2011, plus de 1 500 pour la seule période de janvier à août 2015, selon PC Gamer), au point de devenir un enfer pour la survie d’un produit hors circuit. Selon le site d’analyse statistique SteamSpy, le temps de jeu moyen pour un jeu indé n’y dépasse pas 4 minutes 34, sachant qu’un nombre important de jeux achetés en soldes sur Steam ne sont jamais lancés.Dans un entretien pour le magazine Games, l’auteur du The Next Penelope confie que l’avenir d’un titre se joue, de manière algorithmique, durant ses soixante premières minutes de commercialisation. « Si tu n’es pas classé parmi les pages les plus visitées, c’est fini : ton jeu devient anonyme en moins d’une heure. » Au contraire des blockbusters, qui sans surprise, disposent eux d’une meilleure mise en avant.L’arrivée fin 2013 de la PlayStation 4 et de sa boutique dématérialisée toute fraîche a été accueillie comme un nouvel eldorado. Moins de deux ans plus tard, le PlayStation Store américain s’est déjà enrichi de 524 jeux, et les indépendants doivent composer avec la concurrence des numéros 1 et 4 de l’édition, Electronic Arts et Ubisoft, peu présents sur Steam mais très puissants sur le PlayStation Store.Kickstarter a connu pareille surchauffe ces deux dernières années, relève sur Gamasutra Thomas Bidaux, analyste et consultant spécialiste des plateformes de crowdfunding : moins de 300 projets de jeux ont été soumis en 2012, ils ont été plus de 1 000 sur les six premiers mois de 2015. « Pour être honnête, c’est surtout un symptôme de la saturation de KickStarter, parfois par des projets de très mauvaise qualité », explique Thomas Bidaux. Or dans l’ombre de succès récents spectaculaires (1,5 million de dollars pour The Bard’s Tale IV, et surtout 6,3 millions pour Shenmue 3), les levées de fonds pour les jeux moins ambitieux sont de plus en plus difficiles, et la proportion d’échecs, en hausse continue, atteint désormais 82 %. Et quand certains jeux obtiennent les sommes espérées, il n’est pas rare que celles-ci proviennent de transactions frauduleuses annulées, comme une carte bleue volée, ainsi qu’en a fait l’amère expérience le studio néerlandais 2Awesome Studio.Lire : http://www.lemonde.fr/pixels/article/2015/07/18/shenmue-bijou-sacre-de-l-histoire-de-sega_4675556_4408996.html » target=" _blank">Shenmue, bijou sacré de l'histoire de SegaCoup dur pour les jeux « vignette »Dans ce contexte, la refonte du système de remboursement de Steam a été un premier coup dur pour les petits indés. D’apparence, celle-ci répond simplement à une demande de nombreux joueurs, et à une exigence du droit européen : la possibilité d’annuler une transaction pour un bien vendu en ligne sous 14 jours, même après essai.La mesure favorise naturellement les studios aux reins suffisamment solides pour assurer un contrôle qualité en amont. Mais le système mis en place, et la limite des deux heures, met aussi en péril toute une vague de jeux indés contemplatifs, parfois extrêmement bien finis, mais pensés comme des expériences artistiques courtes, à l’image de Gone Home, Proteus ou le très durassien Bientôt l’été. Cette nouvelle politique permet désormais, de fait, d’en profiter sans avoir à payer les auteurs.stop making excuses for valve in my mentions. this shit is a big slap in the face to people who make small games and you can't deny that.— hentaiphd (@nina freeman)require(["twitter/widgets"]);« Vous pouvez rire de moi, j’essaie de vendre des jeux au format vignette », s’était désespérée en juin la développeuse américaine Nina Freeman sur Twitter. « Arrêtez de défendre Valve, cette merde est une énorme claque dans la gueule de ceux qui font des petits jeux et vous ne pouvez pas le contester. » En rebond, la développeuse Brianna Wu a dénoncé une mesure « brutalement injuste pour les indépendants ».Les indés auteurs de jeux plus classiques sont également concernés. Joint par Le Monde, un responsable d’un studio français indépendant, tenu à l’anonymat par un accord de confidentialité avec son éditeur, faisait état d’un pic soudain de 20 % de remboursements en juin, et d’un taux de retour oscillant autour de 15 % depuis, contre presque zéro auparavant. « Mais je préfère toujours ça à une note négative », philosophe-t-il.La concurrence des géantsLa mise à l’épreuve des petites structures ne s’arrête pas là. Cet été, Sony a mis en place la possibilité, pour les abonnés à son service PlayStation +, de désormais voter pour les jeux que les joueurs souhaitent obtenir gratuitement ; le constructeur se chargeant de rémunérer les auteurs. Les productions indépendantes y sont régulièrement mises en avant, mais le titre le plus plébiscité par les abonnés depuis le lancement de cette fonctionnalité s’appelle Grow Home, une production réalisée par… une multinationale de l’édition, le français Ubisoft.Depuis quelques mois, les indépendants voient les éditeurs traditionnels venir les concurrencer sur leurs plates-bandes, avec des produits à petit budget sans risque pour eux, mais portés par un arsenal marketing bien plus conséquent. Sony communique depuis un an sur No Man’s Sky, un jeu d’exploration spatiale conçu par une petite équipe de dix, Activision a édité en mars le jeu d’un studio lyonnais, White Night, tandis qu’en juin, Microsoft a présenté Cuphead, un impitoyable jeu de plateforme conçu par deux frères passionnés de vieux dessins animés. Même le nouveau numéro 1 mondial de l’édition, Electronic Arts (FIFA, Battlefield, Star Wars Battlefront), a dévoilé à l’E3 Unravel, un très mignon jeu de plateforme plus proche des jeux de la scène indépendante que de ses habituels blockbusters. « Bien sûr, nous continuons de travailler sur nos grandes licences, FIFA, Mirror’s Edge… Mais rien ne nous oblige à ne faire que des blockbusters », expliquait au Monde son président Andrew Wilson. Et tant pis pour les indés « authentiques », démunis face à la montée en gamme des jeux artisanaux.Vers une « élite de l’indé »Cette montée en gamme pourrait concerner aussi les indépendants, mais uniquement quelques happy few. C’est en tout cas le pari de Justin Baily, dont le studio de jeux d’aventure Double Fine s’est fait connaître pour ses campagnes Kickstarter à succès, et qui a annoncé le 18 août le lancement de Fig, une plateforme de financement participatif concurrente.Dans son aventure, il s’est associé à trois créateurs à succès de la scène indé, Feargus Urquhart d’Obsidian (Pillars of Eternity), Brian Fargo d’InXile (Wasteland 2) et le roi du jeu d’aventure à énigmes, Tim Schafer, lui aussi de Double Fine (Broken Age, Grim Fandango Remastered, Day of the Tentacle Special Edition…).Originalité de la plateforme ? Offrir un intéressement sur les ventes, là où KickStarter n’accorde aucune autre rétribution que les goodies collector éventuellement réservés par chaque studio aux donateurs les plus généreux. Dans un premier temps, Fig sera réservé aux investisseurs accrédités auprès de l’administration américaine, avec un financement minimum de 1 000 dollars, mais devrait être élargi, à terme, à tout un chacun. Une manière de passer la vitesse supérieure, et de quitter définitivement la sphère des budgets indés… si le succès est au rendez-vous.« Désormais, avec ce système, il n’est pas irraisonnable de penser que ces projets puissent commencer à atteindre 10, 15, voire 20 millions de dollars, estime Brian Fargo, soit l’équivalent d’une production d’éditeur classique. Maintenant nous pouvons faire une nouvelle classe de produits. » Une sorte de Kickstarter pour les projets à plus gros potentiel, où loin des affres des créateurs anonymes, se financera désormais l’élite des jeux indépendants. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444461', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });William AudureauJournaliste au Monde Benjamin Barthe (Beyrouth, correspondant) Un demi-million d’enfants palestiniens ont bien failli ne pas retrouver les bancs de l’école au mois de septembre. Faute de fonds suffisants pour payer ses enseignants, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), qui gère les 700 établissements disséminés dans les camps de réfugiés de la bande de Gaza, de Cisjordanie, du Liban, de Jordanie et de Syrie, semblait résigné en début de semaine à reporter la rentrée d’au moins un mois. Avec tous les risques de troubles qu’une telle décision, inédite dans la longue histoire de cette organisation fondée en 1949, aurait pu entraîner, dans une région déjà passablement déstabilisée.Mais des contributions financières de dernière minute, en provenance principalement des monarchies du golfe Arabo-Persique, ont permis de conjurer ce scénario de tous les dangers. Jeudi 20 août, dans une déclaration surprise, le commissaire général de l’UNRWA, le Suisse Pierre Krähenbühl, a annoncé que les classes rouvriront comme à l’accoutumée, entre la fin août et mi-septembre, selon les pays. Un soulagement pour les réfugiés palestiniens, qui n’ont souvent que l’éducation pour tenter d’améliorer leur sort. Dans la bande de Gaza, où ils sont 1,2 million, soit un quart de leur nombre total, une cessation de paiement de l’UNRWA, l’un des principaux employeurs de ce territoire où le chômage dépasse 40 %, aurait eu des conséquences dramatiques. La crise s’est dénouée en quarante-huit heures. Entre lundi 17 et mardi 18 août, une donation de 45 millions de dollars (40 millions d’euros), financée à parts égales par les Emirats arabes unis, le Koweït et les Etats-Unis, est arrivée dans les coffres de l’UNRWA. Ce versement, ainsi que les 19 millions de dollars acquittés une semaine plus tôt par l’Arabie saoudite et les chèques, plus modestes, signés par le Royaume Uni, la Suisse et la Norvège, ont épongé les quatre cinquièmes du déficit de l’agence, chiffré à 101 millions de dollars. De quoi lui permettre de redémarrer ses services éducatifs, dans l’espoir que d’ici la fin de l’année, le reste du découvert sera comblé.« On nous incite à émigrer »La semaine dernière, dans le camp de Chatila, à Beyrouth, alors que l’annonce du report de la rentrée scolaire semblait imminente, les réfugiés dénonçaient à l’unanimité un « complot ». « A Chatila, il n’y a pas d’eau, pas d’électricité, et quasiment pas de travail car la législation libanaise nous barre l’accès à la plupart des professions, expliquait Ziad Himmo, le chef du comité populaire, qui gère ce bidonville lugubre et surpeuplé, en partenariat avec l’UNRWA. Priver nos enfants d’éducation, c’est nous inciter à monter dans un bateau pour la Turquie, à émigrer en Europe et à oublier le droit au retour. »Une référence à la résolution 194 des Nations Unies, le Graal des réfugiés palestiniens, qui leur reconnaît le droit de rentrer sur les terres dont ils ont été chassés en 1948, par les troupes de l’Etat naissant d’Israël. Près de soixante-dix ans après, ce traumatisme national, désigné sous le terme de « Nakba » (« catastrophe » en arabe), continue de modeler les perceptions des réfugiés et de nourrir en eux une forme de suspicion viscérale. « L’UNRWA est le principal témoin de la Nakba, dit Abou Wissam, qui tient une petite boutique, où il rafistole des appareils électroménagers hors d’âge. C’est dans l’intérêt des sionistes de s’en débarrasser ». Dans les bureaux de l’agence à Beyrouth, plutôt que de conspiration, on parle d’épuisement des pays donateurs, dans un contexte d’explosion des besoins humanitaires et d’exacerbation du conflit israélo-palestinien. La concurrence de la crise syrienne, la reconstruction des camps de Gaza, partiellement détruits durant les offensives israéliennes passées et la dépréciation de l’euro ont tous creusé le « trou » de l’UNRWA. « Nous sommes en déficit structurel, concède Matthias Schmale, le directeur de la branche libanaise. Notre budget de fonctionnement annuel est de 680 millions de dollars. Mais le montant des contributions que nous réussissons à garantir d’une année à l’autre avoisine 350 millions ».Acrobaties comptablesCes dernières années, l’organisation onusienne s’en était sortie par des acrobaties comptables, en puisant dans ses réserves, en sollicitant des avances de ses bailleurs les plus fidèles et en repoussant des chantiers de réhabilitation. Mais les réserves se sont épuisées, les bailleurs se sont fatigués et les travaux de maintenance ont dû être lancés. D’où l’intensité de la crise de cette année, que l’enveloppe des pays du Golfe n’a fait qu’amortir momentanément.Au 1er janvier 2016, l’UNRWA fera face à un nouveau déficit, qui reposera la question de sa viabilité. Le suspense sur la rentrée scolaire, habilement entretenu par sa direction, ne fonctionnera pas à chaque fois. A moins que de nouveau Etats n’intègrent le cercle de ses donateurs réguliers, l’agence devra revoir ses prestations à la baisse. Faute d’argent, elle a déjà cessé de verser aux Palestiniens de Syrie venus se réfugier au Liban le pécule de 100 dollars qu’ils utilisaient chaque mois pour se loger. « Nous savons que dans le camp de Eïn Al-Helw [à Saïda, dans le sud du Liban], des éléments extrémistes, proches de l’Etat islamique, tentent de recruter des Palestiniens, prévient Matthias Schmale. Investir dans l’UNRWA, c’est investir dans la sécurité et la stabilité de la région. »Benjamin Barthe (Beyrouth, correspondant)Correspondant au Proche-OrientSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.08.2015 à 10h10 • Mis à jour le21.08.2015 à 10h58 De nouveaux foyers d’incendie qui se déclarent, des carcasses de voiture incinérées toujours aussi nombreuses et un bilan humain officiel, mais encore incertain, de 179 morts et disparus. Neuf jours après les explosions qui ont ravagé le port chinois de Tianjin, les équipes de secours sont toujours à pied d’œuvre pour tenter de remettre en état la zone où plus de 700 personnes ont été blessées dans la soirée du 12 août.Un travail qui s’opère dans des conditions d’autant plus difficiles que la nature exacte des produits chimiques stockés dans les entrepôts partis en flamme, et les conséquences en termes de pollution restent encore largement méconnues.Vendredi 21 août, quatre nouveaux incendies se sont déclarés, selon l’agence de presse Chine nouvelle, sans préciser les raisons de ces départs de feu. Si la situation semble toujours hors de contrôle, la communication officielle, elle, reste bien verrouillée.Lire le reportage :Tianjin : les autorités cherchent à donner des gagesDes niveaux de cyanure 356 fois supérieurs au seuil de tolérance Les informations tombent au compte-gouttes. Lundi, alors que les rumeurs se multipliaient, He Shushengle, le vice-maire de Tianjin, a confirmé « qu’environ 700 tonnes » de cyanure de sodium étaient bien stockées dans l’entrepôt d’où était partie la série d’explosions.Un entrepôt qui, selon les Nouvelles de Pékin, n’était autorisé à contenir que 24 tonnes de cette poudre blanche et inodore qui, ingérée par erreur ou appliquée contre la peau, peut être mortelle. Elle peut en outre sous certaines conditions libérer du cyanure d’hydrogène, un gaz « hautement asphyxiant », « qui agit sur la capacité de l’organisme à utiliser l’oxygène », selon le Centre américain pour le contrôle des maladies.Jeudi, le Bureau de protection environnementale de Tianjin a rendu public des analyses réalisées dans huit points d’eau près du site des explosions. Elles montrent des niveaux de cyanure jusqu’à 356 fois supérieurs au seuil de tolérance.Six points d’eau se trouvant en dehors de la zone d’isolement sont eux aussi contaminés, bien que les traces de cyanure y soient inférieures aux limites. Selon un communiqué distinct des autorités sanitaires, l’eau potable de Tianjin demeure officiellement conforme aux normes nationales.Mousse blanche, démangeaisons et poissons morts Ces rares communications n’ont pas apaisé les inquiétudes des habitants et des associations écologistes, exacerbées par l’apparition de plusieurs phénomènes de pollution inexpliqués.Les fortes pluies survenues au début de la semaine ont par exemple produit une mousse blanche dans les rues de la ville de 15 millions d’habitants, qui a fait spéculer experts et autochtones.Tianjin. Les experts débattent sur la présence de gaz neuropathique volatile... http://t.co/sg9b6JI1WW— ZhangZhulin (@Zhulin Zhang)require(["twitter/widgets"]);Après l’apparition de ces traces blanches, le bureau municipal de la protection de l’environnement a conseillé aux habitants de ne pas rester sous la pluie ni de manipuler la poussière omniprésente dans la ville. Une consigne qui a renforcé les inquiétudes pour la santé des habitants alors que plusieurs journalistes locaux faisaient état de démangeaisons et d’irritations sur les bras et les mains.Les craintes ont également été renforcées par des photos parues dans la presse chinoise, montrant des dizaines de milliers de poissons morts flottant à la surface du fleuve Hai He, qui serpente dans la ville de Tianjin. Selon le site d’informations chinois Sohu News, les photos ont été prises à 6 kilomètres du lieu de l’explosion.搜狐新闻:天津海河闸岸现大面积死鱼http://t.co/9CBdTfhwTW http://t.co/5iptccawz3— boy1573 (@翻墙不息)require(["twitter/widgets"]);Des responsables chinois ont répété sur la chaîne d’Etat CCTV que ce phénomène n’avait pas de lien avec les explosions du 12 août, rappelant notamment qu’il avait été plusieurs fois observé ces derniers étés sous l’effet de précipitations abondantes, qui font ruisseler de la terre vers l’eau les pollutions, provoquant l’asphyxie des poissons.Un tel épisode avait en effet été observé dans les environs de Tianjin en juillet 2011. Des échantillons d’eau ont toutefois été envoyés à des laboratoires d’analyses pour vérifier la teneur en cyanure.Lourd tribut payé par les sapeurs-pompiers, souvent peu expérimentés Pour faire taire les critiques, Pékin a tenté d’attirer l’attention de l’opinion publique sur les aspects « positifs » de cette catastrophe, mettant en lumière la bravoure des secouristes.L’image de Zhou Ti, jeune pompier de 19 ans retrouvé vivant dans les décombres deux jours après les explosions, a fait la une des journaux chinois. « Est-ce que le sinistre a été éteint ? », aurait-il demandé à son réveil, selon les médias d’Etat.Mais l’histoire de ce héros n’a pas suffi à faire taire les nombreuses critiques sur la gestion de la crise par les autorités locales, et le lourd tribut payé par les sapeurs-pompiers. En Chine, ces derniers se divisent en trois catégories : ceux directement employés par le ministère de la sécurité publique, ceux qui dépendent des gouvernements locaux et ceux recrutés par les entreprises dont les activités comportent des risques.L’écrasante majorité des 130 000 pompiers appartient à cette troisième catégorie, selon les données officielles citées par l’AFP. Venus des campagnes, jeunes voire parfois mineurs, ces pompiers ont une expérience professionnelle limitée, sur fond de renouvellement rapide des personnels des brigades.Envoyé en première ligne pour éteindre les flammes provoquées par les explosions de Tianjin, ce contingent a payé lourdement son inexpérience : sur les 114 personnes officiellement tuées dans l’accident, 56 étaient des sapeurs-pompiers. De nombreux autres sont toujours portés disparus. Leur manque de formation pourrait même avoir accentué la catastrophe, puisque leurs tentatives d’éteindre les feux ont pu contribuer, par réaction chimique, à provoquer certaines des déflagrations observées en libérant des gaz hautement inflammables. « N’enfoncez pas le fer dans la plaie », a sobrement commenté Zhou Tian, le chef des pompiers municipaux.Scénario accablant pour les responsables Si le volet sanitaire et humain reste largement passé sous silence par les autorités chinoises, celles-ci sont passées à l’offensive sur le plan de l’enquête pour prouver à l’opinion publique leur détermination à établir les responsabilités du drame.Dès le lendemain de l’explosion les responsables locaux ont été prompts à désigner les coupables. Dix responsables de l’entreprise Tianjin Rui Hai International, propriétaire des entrepôts, ont été arrêtés, accusés d’avoir enfreint les règles de sécurité qui interdisent le stockage de produits chimiques à moins de 1 000 mètres d’une autoroute, d’une école ou de résidences.Mais les témoignages qui ont filtré dans la presse chinoise dessinent un scénario plus accablant pour les responsables. L’un des actionnaires principaux de l’entreprise a ainsi reconnu avoir utilisé ses relations politiques pour faire en sorte que soient délivrés tous les permis nécessaires et passer sans encombre les inspections.« Mes connexions sont dans la police et chez les pompiers. J’allais rencontrer des responsables des brigades de pompiers du port de Tianjin, j’allais leur donner des fichiers, et très vite je recevais leur feu vert. »L’entreprise Tianjin Rui Hai a même opéré sans licence pendant neuf mois, jusqu’en juin, ajoute Chine nouvelle. « Après l’expiration de notre premier permis, nous avons fait une demande d’extension. Mais en attendant nous n’avons pas arrêté nos activités », a commenté Yu Xuewei, l’autre gros actionnaire de l’entreprise interrogé par Chine nouvelle et qui a longtemps dirigé le groupe public Sinochem, géant de l’industrie chimique.Il y occupe d’ailleurs toujours des fonctions au conseil d’administration, selon l’agence de presse américaine AP, qui pointe le conflit d’intérêt alors que l’enquête est menée par les autorités publiques.Lire aussi :La colère des Chinois de Tianjin, un défi de taille pour Pékin Jérôme Marin (San Francisco, correspondance) En Bourse, c’est retour à la case départ pour Twitter. A 26 dollars (23,04 euros), le cours de l’action du site de microblogging est retombé, jeudi 20 août, au niveau de son prix d’introduction en novembre 2013. En séance, elle est même passée sous cette barre symbolique pendant quelques minutes, une première pour cette entreprise. Le déclin boursier de Twitter a débuté fin avril.Depuis, le cours du titre a été divisé par deux. Les faibles perspectives de croissance et les problèmes de gouvernance interne sont les deux raisons principales qui expliquent la défiance des investisseurs américains.Les deux phénomènes sont étroitement liés. Et ils se sont aggravés début juin avec la démission de Dick Costolo, le directeur général de Twitter depuis octobre 2010. Si ce départ a plutôt été bien accueilli, l’incertitude qui règne autour de son successeur agace les marchés financiers. « Sans un directeur général ayant une vision et une stratégie précises, nous continuons à nous inquiéter d’une fuite des talents et d’un blocage du processus de décision », avance Robert Peck, analyste chez SunTrust, invitant le comité de sélection à agir « rapidement ».Un aveu lourdement sanctionnéPour le moment, c’est Jack Dorsey, l’un des trois cofondateurs du réseau social, qui assure l’intérim. Mais il occupe aussi en parallèle le poste de directeur général de la société de paiement mobile Square, qui s’apprête à faire son entrée en Bourse. S’il se murmure que M. Dorsey se verrait bien reprendre les commandes de Twitter, le timing est très compliqué.Le conseil d’administration de la société pourrait dès lors faire appel à Adam Bain, l’actuel directeur de la monétisation. Ce cadre est respecté, aussi bien des annonceurs que des salariés. Mais il manque d’expérience pour révolutionner un produit qui peine à attirer de nouveaux adeptes.Car la tâche du futur patron de Twitter ne sera pas aisée. M. Dorsey l’a lui-même reconnu fin juillet, en marge de la publication des résultats trimestriels. « Cela prendra du temps avant que nos efforts portent leurs fruits », a-t-il expliqué. Un aveu qui tranche avec les positions toujours très optimistes de M. Costolo. Mais un aveu aussi lourdement sanctionné dès le lendemain à Wall Street.« Twitter est toujours trop compliqué à utiliser  »Le cœur du problème de Twitter, c’est la faible croissance de son nombre d’utilisateurs. Fin juin, il s’élevait à 304 millions (hors utilisateurs du service par SMS), soit à peine deux millions de plus que fin mars. « Twitter est toujours trop compliqué à utiliser pour de nombreuses personnes, indique Ben Schachter, analyste chez Macquarie. Ce n’est pas un produit grand public et il n’est pas évident de savoir quand il le deviendra. »Malgré de nombreux changements, M. Costolo et ses équipes n’ont jamais réussi à rendre le réseau social plus attrayant – au-delà du public des « people » et des médias – et plus simple pour les nouveaux inscrits. Une grande partie d’entre eux délaissent ainsi rapidement le service. Son remplaçant devra trouver la formule magique. Cela passera peut-être par la remise en cause de l’ordre chronologique, si cher aux utilisateurs les plus assidus. L’équation est cependant délicate : Twitter ne peut pas trop changer, au risque de perdre ses fidèles.En attendant la nomination d’une nouvelle direction, l’ambiance se détériore en interne. Critiqué à l’extérieur, M. Costolo était en effet très apprécié des salariés. « De nouvelles méthodes commencent à se mettre en place, indique un employé de l’entreprise. Mais beaucoup de personnes s’interrogent sur leur avenir. » Plus le cours boursier baisse et plus il est difficile de convaincre les talents maison, dont une partie de la rémunération est assurée en actions, de ne pas succomber aux avances des start-up en vogue, comme Uber et Airbnb.Le plongeon boursier de Twitter relance également les spéculations sur un potentiel rachat. La capitalisation boursière du réseau social est désormais inférieure à 19 milliards de dollars (16,8 milliards d’euros). Le nom de Google revient fréquemment. Mais, si une telle opération ferait sens pour le moteur de recherche, elle semble peu probable.Jérôme Marin (San Francisco, correspondance)Journaliste au Monde 21.08.2015 à 10h05 • Mis à jour le21.08.2015 à 10h47 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) La Commission européenne monte à son tour au créneau. A maintenant 100 jours du début de la COP 21, la cruciale 21e Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, qui se tiendra à Paris entre le 30 novembre et le 11 décembre prochain, Bruxelles estime que les négociations patinent.Jeudi 20 août, le commissaire européen à l’énergie et au climat, l’espagnol Miguel Arias Cañete, a réclamé, lors d’une conférence de presse à Bruxelles, que les discussions techniques « aillent plus vite ». La volonté politique est là, a t-il assuré, « mais concernant le fonds, le texte de compromis est bien trop long [80 pages environ], avec toutes les options mises sur la table par les pays plus tôt cette année toujours pas tranchées » a souligné le commissaire.Deuxième source d’inquiétude : il manque encore des pays à l’appel, qui n’ont pas soumis leurs contributions en termes de réduction des émissions de CO2 , et pas des moindres.De gros émetteurs, des pays importants du G20, comme le Brésil, l’Argentine, l’Inde, l’Indonésie, l’Arabie saoudite, l’Afrique du Sud ou la Turquie. A ce jour, 56 pays représentant 61 % des émissions globales actuelles ont fait des propositions, ce n’est pas suffisant pour faire de Paris un succès a estimé le commissaire, jeudi.S’engager sur des objectifs à long termeEnfin, et surtout, a insisté M. Cañete, il s’agit de préciser quels sont les éléments clés de l’accord de Paris, en décembre prochain. Il faudra que les principaux pays émetteurs de la planète soient de la partie, et que ceux qui ont le plus de responsabilités et de capacités soient les plus ambitieux en matière de réductions des gaz à effet de serre. Les pays devront aussi s’engager sur des objectifs à long terme de réduction globale des émissions de 60 % en 2050 par rapport au niveau de 2010.Paris peut encore être un succès, selon le commissaire, mais « la fenêtre d’opportunité pour parvenir à l’objectif de maintenir le réchauffement global à une hausse moyenne des températures de 2 degrés se referme vite » a prévenu M. Cañete, jeudi. Il a par ailleurs annoncé que la Commission européenne allait organiser avec le Maroc, le pays qui prendra la présidence des négociations climat à la suite de la France, une conférence à Rabat, les 12 et 13 octobre prochains. L’occasion de faire à nouveau le point sur les négociations, à un mois et demi du début de la conférence de Paris.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Chaperon De la Côte d’Azur à Saint-Malo, les tee-shirts et les maillots n’ont pas encore été remisés dans les armoires que, déjà, l’heure des premiers bilans de la haute saison touristique a sonné. Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères en charge du tourisme, s’est félicité jeudi 20 août d’une « tendance qui s’annonce excellente » :« Les professionnels se montrent en majorité satisfaits. Selon les premières indications, leur chiffre d’affaires a augmenté en moyenne entre 4 % et 4,5 % cet été ».Au total, la France se dirige vers « un nouveau record mondial de fréquentation en 2015 », s’est réjoui le ministre, tout bronzé. En 2014, les 83,7 millions de visiteurs étrangers qui avaient foulé le territoire français constituaient déjà un record : « J’espère qu’en 2015 ce chiffre dépassera 85 millions », a ajouté le locataire du Quai d’Orsay. En particulier, il attend plus de 2 millions de touristes chinois cette année, contre 1,5 million en 2014.Un de ses chevaux de bataille. En janvier 2014, M. Fabius avait annoncé que les consulats français allaient délivrer des visas en deux jours aux visiteurs individuels chinois. Au premier semestre 2015, les sésames délivrés aux touristes chinois ont augmenté de 56 %. Et il y a de la marge : l’empire du Milieu déverse chaque année quelque 100 millions de ses ressortissants pour des vacances à l’étranger. Ils seront 300 millions à terme.Météo favorableAurait-on pu mieux faire ? « C’est une bonne année pour la France. Mais il s’agit d’un mouvement global. La croissance reprend et le tourisme en profite. Quand on gagne 1 million de touristes, l’Espagne en gagne 7 millions », tempère Didier Arino, directeur du cabinet d’études Protourisme.Cela aurait toutefois pu être pire, alors que les attentats de janvier ont dissuadé une partie de la clientèle étrangère de poser ses valises en France. « Le début d’année a été difficile mais la situation s’est améliorée à partir du printemps », relève M. Arino. Selon des données préliminaires, la fréquentation hôtelière a progressé de 2,3 % au premier semestre.Tout le monde n’en bénéficie pas. « En 2015, la riche clientèle des pays émergents a déserté les palaces qui avaient été le moteur de la croissance touristique ces dernières années. La progression s’est faite sur la clientèle traditionnelle, celle des Français, des Allemands, des Belges ou des Britanniques », analyse M. Arino.Après des années de disette, deux millions de Français de plus qu’en 2014 ont pu partir en vacances cette année. Et sur fond de météo favorable, une majorité a opté pour la France, renonçant comme nombre d’Européens au soleil de Tunisie, d’Egypte ou de Turquie par crainte pour leur sécurité. Les croisières fluviales, les parcs de loisirs ou encore les campings ont bénéficié de cet afflux populaire.Inciter les voyageurs à augmenter leur durée de séjour En revanche, Paris a fait les frais de cette redistribution des cartes. Selon les chiffres dévoilés jeudi par le comité régional de tourisme (CRT) Paris Ile-de-France, la fréquentation touristique dans Paris intra-muros a reculé de 1,8 % au premier semestre en termes d’arrivées hôtelières. Il faut dire aussi que cet indicateur mesure l’hébergement classique, quand la location entre particulier, type Airbnb, explose.En fait, les Chinois sont bien venus en masse (+ 48,9 %), mais les Russes (– 39 %) et les Japonais (– 21 %) ont boudé la capitale. « Les touristes chinois n’auront jamais été aussi nombreux que cette année, qui s’achemine vers un record. La baisse du yuan ne se fait pas encore sentir. En revanche, l’attribution en quarante-huit heures des visas joue pleinement en faveur de notre destination », note François Navarro, directeur général du CRT Paris Ile-de-France.Mais dérouler le tapis rouge afin que des touristes pressés photographient en trombe la tour Eiffel et l’Arc de triomphe avant de s’envoler pour Londres ou Rome ne suffit pas. L’objectif du gouvernement consiste à inciter les voyageurs à augmenter la durée de leur séjour, afin qu’ils dépensent d’avantage. Car si la destination France caracole en tête, elle a été reléguée en 2014 à la quatrième place en termes de retombées économiques, derrière les Etats-Unis, l’Espagne et désormais la Chine.Fabius satisfait des nouvelles zones touristiques C’est la raison pour laquelle M. Fabius avait milité pour une libéralisation du travail du dimanche. Il s’est d’ailleurs montré satisfait du projet de création de douze zones de tourisme international à Paris, permettant aux visiteurs de poursuivre leur shopping le dimanche. Autre priorité du ministère, diversifier les destinations dans l’Hexagone. En juillet, M. Fabius avait d’ailleurs emmené le premier ministre chinois, Li Keqiang, en Provence. Conséquence ? La Fondation Van Gogh à Arles a reçu en juillet la visite de 15 % de plus d’amateurs d’art venus de Chine. Au château de Chambord, les entrées des Chinois ont augmenté de 47 %.Un succès qui incite à aller plus loin. Lors des assises du tourisme le 19 juin 2014, le ministre avait indiqué son intention d’étendre l’initiative « visa en 48 heures » à d’autres pays que la Chine, notamment à plusieurs états du Golfe, à l’Afrique du Sud et à l’Inde.Lire aussi :Les futures « zones touristiques internationales » déplaisent aux syndicatsIsabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.08.2015 à 17h24 • Mis à jour le18.08.2015 à 19h03 Cent sept mille cinq cents migrants ont été recensés aux frontières européennes au cours du seul mois de juillet, soit le triple par rapport au même mois l’année dernière. L’Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures (Frontex), chargée de la surveillance des frontières de l’espace Schengen, a publié mardi 18 août des chiffres d’une ampleur inédite. C’est la première fois depuis 2008, année où elle a commencé à établir ces relevés, que la barre de 100 000 migrants en un mois est dépassée. Et le troisième mois consécutif de chiffres record.Toujours selon les chiffres de l’agence, 340 000 personnes ont passé les frontières de l’Union sur les sept premiers mois de l’année : le chiffre total d’entrées en 2014 (280 000) est d’ores et déjà dépassé. En première ligne, l’Italie, la Hongrie, et la Grèce, pour laquelle le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a diffusé aussi mardi des chiffres record : entre le 8 et le 14 août, 20 843 migrants sont arrivés en Grèce, soit l’équivalent d’environ la moitié de ceux arrivés par la mer en Grèce au cours de toute l’année 2014.Lire aussi :En Grèce, l’île de Kos débordée par les migrantsIles de la mer EgéeL’agence Frontex confirme qu’environ la moitié de ces arrivées ont lieu en mer Egée, concernant essentiellement les îles grecques de Lesbos, Chios, Samos et Kos, où se pressent les réfugiés syriens et afghans. Dans le même temps, 20 000 Erythréens et Nigérians parvenaient en Italie au terme d’une périlleuse traversée en provenance des côtes libyennes. Aux frontières hongroises, 34 800 migrants étaient aussi détectés.Le directeur exécutif de l’agence a appelé mardi les Etats membres de l’Union européenne à apporter leur soutien en matériel et en personnel à ces trois pays en première ligne de la crise. « C’est une situation d’urgence pour l’Europe », a-t-il déclaré.La Commission européenne a approuvé, au début d’août, le déblocage d’une enveloppe de 2,4 milliards d’euros sur six ans pour aider les pays européens à faire face à l’arrivée croissante de migrants sur leur territoire. La Grèce a obtenu une aide de 474 millions d’euros.Lire aussi :L’Europe démunie face aux naufrages en MéditerranéeAu début d’août, l’Organisation internationale pour les migrations diffusait un autre triste record : plus de 2 000 hommes, femmes et enfants ont perdu la vie en mer en tentant de rejoindre les côtes européennes depuis le début de l’année. 18.08.2015 à 16h34 | Patricia Jolly (Plateau du Vercors (Isère), envoyée spéciale) Avec son moteur dans le pédalier, la bécane – qui porte le nom bonhomme de « Moustache » – a la silhouette dense et rassurante d’un percheron. Un violent vent de sud charrie des nuages menaçants au-dessus des pistes de ski de fond grillées par le soleil sur lesquelles est prévue notre sortie, mais Loïc Mercier, titulaire d’un brevet d’Etat d’éducateur sportif des activités du cyclisme (BEESAC), nous a promis « le Vercors à moindre effort » sur ses vélos à assistance électrique (VAE) tout-terrain. L’on devrait donc pouvoir passer entre les gouttes sans trop de douleurs musculaires.Avant tout, il faut apprivoiser l’engin. En quelques « ronds » sur la place du village de Lans-en-Vercors, on se familiarise avec les freins à disque hydrauliques hautement sensibles. « N’utilisez que vos index pour les actionner, prévient Loïc Mercier. Le VTT à assistance électrique pèse une vingtaine de kilos, ce qui est bien plus lourd qu’un vélo normal, et il va plus vite, donc le freinage est plus brutal.  »Parfaitement dans l’air du temps, le VTT à assistance électrique se pilote du bout des doigts. Le pouce et l’index droits servent à changer les vitesses. Le pouce gauche gère les niveaux d’assistance du moteur en fonction de la pente ou de l’effort que l’on souhaite – ou que l’on peut physiquement – produire. Sur le tableau de bord – une console fixée au guidon plus petite qu’un smartphone –, on visualise le mode d’assistance choisi en fonction du profil du terrain : « éco », « tour », « sport » et « turbo ». Un pictogramme indique le niveau d’énergie restant dans la batterie. Sur parcours plat, son autonomie est d’une centaine de kilomètres, contre 50 à 80 kilomètres et 800 à 1 600 mètres de dénivelé sur terrain vallonné. Sont également indiqués la vitesse instantanée, les kilomètres parcourus, la vitesse moyenne. Avec les conseils du moniteur, trente minutes suffisent à maîtriser les différentes touches de la machine, dont l’utilisation devient instinctive. Il faut simplement ne jamais s’arrêter de pédaler. Le rythme idéal est un coup de pédale par seconde. Si l’on respecte cette cadence, le vélo avance presque tout seul.Ingénieur en informatique de formation, Loïc Mercier, 38 ans, a pris un virage à 180 degrés au printemps 2012. Il a quitté l’entreprise pour laquelle il travaillait à Grenoble et a créé sa PME, Vélectrip, à Corrençon-en-Vercors (Isère), devenant le premier moniteur cycliste français à proposer des sorties accompagnées à VTT à assistance électrique.Vélo loisir pour tousL’idée lui est venue lorsqu’il a constaté que de plus en plus de Grenoblois optaient pour des trajets « boulot-dodo » à vélo de ville à assistance électrique. « Les discussions sur les forums et articles sur ces bécanes dans la presse spécialisée prenaient de l’ampleur, explique-t-il. J’ai voulu viser un public plus large en proposant du vélo loisir pour tous, loin du vélo en club ou du vélo performance. »Aujourd’hui propriétaire d’une dizaine de VTT électriques, il a fait prospérer sa petite entreprise en développant des produits particuliers. Le massif calcaire de moyenne montagne du Vercors qui surplombe les vallées de l’Isère, de la Drôme et du Drac se prête aussi bien à une pratique sportive que contemplative. Loïc Mercier se fait donc tour à tour guide touristique en vous escortant jusqu’à la chèvrerie du pic Saint-Michel tout en contant l’histoire du patrimoine local, et « guide de vélo », fin connaisseur des moindres creux et bosses du plateau. « Le VAE est un moyen de locomotion idéal pour découvrir un territoire, flâner et aller à la rencontre des gens du cru », dit-il.Le seul impératif pour pratiquer cette activité est de mesurer au moins 1,35 m : la taille correspondant à celle du plus petit cadre commercialisé à l’heure actuelle. Le client le plus âgé de Loïc Mercier est un Britannique de 80 ans. Lors de leur dernière sortie, ils ont pédalé ensemble quatre heures, avalant 45 kilomètres et 500 mètres de dénivelé. Milford a mis pied à terre, pimpant, avant d’offrir une tournée de bière. « Le VTT a assistance électrique est accessible à quiconque tient sur ses jambes et est capable de produire un effort modéré », affirme Loïc Mercier. Virginie, quadragénaire originaire de Chambéry, va même jusqu’à considérer l’exercice comme une « véritable thérapie de couple ». Grâce à l’assistance qui gomme les différences de niveau, elle peut suivre sans souffrance son mari, venu avec son VTT classique. Il est ravi d’avoir sa dose d’efforts violents, tandis qu’elle se réjouit de partager avec lui « un bon moment en plein air ». Selon Loïc Mercier, le VTT électrique ne crée « aucune dépendance ». « On reste libre de débrayer l’assistance si on en marre, précise-t-il, et on peut rentrer en pédalant normalement si on tombe en panne de batterie. »Cette machine est également un outil efficace en matière de rééducation et de réadaptation à l’effort. En collaboration avec l’association Deux Roues pour la vie et le Grenoble Métropole Cyclisme 38, Loïc Mercier encadre chaque année des patients du centre médical de Rocheplane (Isère) en rémission de cancer ou insuffisants respiratoires sur les itinéraires de montagne du Tour de France, comme la montée de Chamrousse (Isère) ou celle de l’Alpe d’Huez (Savoie).Démonstration involontaire de roue arrièreSamedi 29 août, pour la troisième année consécutive, plusieurs dizaines d’entre eux s’élanceront à l’assaut des vingt et un virages numérotés de l’Alpe d’Huez : une pente à 9 degrés sur 13,8 km et 1 090 mètres de dénivelé… « Humainement, ce sont des journées exceptionnelles, raconte Loïc Mercier. Au Bourg-d’Oisans, à 8 heures du matin, tout le monde affiche un visage fermé de peur de ne pas être à la hauteur, et trois heures plus tard tous les participants sont au sommet, radieux. » Le moniteur en profite pour se faire plaisir aussi. « En 2013, sur un VTT électrique, je suis monté en quarante-cinq minutes, comme Marco Pantani dans les années EPO à la fin des années 1990, dit-il. Ça fait du 22 à 24 km/h. Ça équivaut à rouler en voiture à 160 sur l’autoroute et de voir défiler les plots, sauf que les plots sont les autres cyclistes. »Les vélos magiques de Loïc sont tout de même sujets au déraillement, et après la pause cambouis, mieux vaut penser à rétrograder du mode « turbo » au mode « éco » sous peine de se faire éjecter de la monture qui se cabre avec fougue au premier coup de pédale. « Le turbo renvoie 275 % de la pression mise sur les pédales », rappelle le prof, amusé par la démonstration involontaire de roue arrière. Avec le VTT électrique, l’exercice physique exigeant se mue en moment de détente euphorisant. L’on couvrira sans s’en apercevoir 20 kilomètres et 600 mètres de dénivelé, en papotant et en oubliant même de s’hydrater. « Sur un VTT normal, il nous aurait fallu une grosse demi-journée et on serait revenus cassés en deux avec le goût du sang dans la bouche », commente Loïc Mercier.A nos côtés, Hugues, 49 ans, confirme. En rémission d’une leucémie décelée il y a dix-huit mois, ce vététiste confirmé et acharné a reçu une greffe de la moelle épinière. « A ma sortie d’hôpital, j’ai repris mon VTT normal, se souvient-il. J’étais sous corticoïdes et j’avais une pêche d’enfer. » Puis le traitement a pris fin… « Là, je me suis effondré, admet le convalescent. Sur le vélo, il n’y avait plus personne. » Le VTT électrique lui a d’abord inspiré des réticences. « A mes yeux, c’était un char d’assaut, un engin trop lourd et peu maniable dans les descentes, dit-il. Puis j’ai essayé et j’ai découvert que ça permettrait de faire retravailler les muscles sans forcer tout en ménageant le cœur et le souffle. J’ai pu recommencer à suivre mes copains sur leurs VTT classiques dans des montées de fou sans avoir une grosse condition physique. Pour le moral, c’est le jour et la nuit. Je revis et je peux espérer remonter un jour sur un VTT normal, alors que jusqu’ici je me demandais plutôt si je pourrais reprendre la moindre activité physique. »Patricia Jolly (Plateau du Vercors (Isère), envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas SixLa Pebble Time est une montre connectée rafraîchissante : elle ne fait rien comme les autres. Son écran n'est pas tactile, on la pilote avec de gros boutons d'une reposante simplicité. La Time n'a pas non plus de chapelle ; elle se couple indifféremment avec un smartphone Android ou Apple. La montre est plus légère et plus étanche que ses concurrentes, elle peut plonger jusqu'à 30 mètres. Et surtout, elle n'est pas menottée à une prise d'électricité : son autonomie approcherait une semaine. Un écran qui ne consomme presque rienL'autonomie record de la Pebble doit tout à son écran qui reste toujours allumé. Paradoxalement, cet écran ne consomme presque rien car il n'émet aucune lumière. Ce qui peut être pénible dans certaines conditions : à contre-jour l'écran est illisible. Le soir, on est forcé d'utiliser le rétro-éclairage de la montre pour voir l'heure : un clic sur le bouton gauche. Sa lumière bleutée éclaire quelques secondes. En plein soleil, le confort visuel de la Time est également décevant. Elle n'affiche que 64 couleurs passablement délavées. On le lui pardonne, car la vocation d'une montre n'est pas d'afficher des photos. En revanche, on regrette que cet écran soit si petit, et ses pixels si gros qu'on les distingue à l'œil nu. On est à des années-lumière du confort visuel des meilleures montres concurrentes.L'écran de la Time reste consultable en permanence. C'est pratique, on n'a pas besoin de réveiller la montre pour lire l'heure. Mais cela peut aussi poser problème. Lorsqu'on reçoit un texto, l'alerte reste visible trois longues minutes. C'est bien suffisant pour qu'un voisin un peu trop curieux déchiffre le nom de votre correspondant.Agenda très agréable à parcourirC'est tout l'intérêt des montres connectées : nous alerter plus rapidement de l'imminence d'un rendez-vous, ou de l'arrivée d'un SMS ou d'une alerte, tout en nous déconcentrant moins qu'un smartphone. Les alertes sont presque aussi agréables à lire sur la Time que sur la Watch d'Apple ou les montres Android. On regrette seulement que leur défilement soit un peu lent.Certains utilisateurs se plaindront d'être débordés par les notifications. On peut heureusement les bloquer en partie avec un smartphone Android ; ce paramétrage n'est en revanche pas disponible sur iPhone. Mais même sur Android, impossible de bloquer les alertes « intelligemment ». Impossible, par exemple, de demander « signale-moi uniquement les courriels des gens que je connais ». Mais les montres concurrentes ne font pas mieux.Lorsque l'on reçoit un texto, on peut y répondre en dictant un message. Mais sur la version française de la Time, la dictée vocale fait encore trop d'erreurs, alors que la concurrence, de son côté, fait beaucoup mieux. La Time se rattrape grâce à son agenda, très agréable à parcourir. Les rendez-vous s'égrènent dans une cascade verticale que l'on parcourt avec les boutons « bas » et « haut ». C'est clair, rapide, efficace.Toutes les applications sont choisiesLa Time se pilote avec quatre gros boutons qui exigent moins d'adresse qu'un écran tactile. Leur logique est assez simple à comprendre. Et comme la Time propose des fonctionnalités très réduites, on en fait rapidement le tour. Les menus ne s'enrichissent que si on le souhaite. Si bien que toutes les applications qu'on lui rajoute nous sont familières, puisque choisies, désirées, testées.Tout n'est cependant pas simple avec la Time. Pour accéder à la liste des alertes, il faut appuyer trois fois : c'est long. Mais c'est surtout l'application pour smartphone qui pose problème. Elle est complexe, en anglais, et elle fonctionne mal. La liaison avec certains modèles de smartphones est capricieuse. La mise en route de la Time sera un défi pour plus d'un utilisateur. On peut cependant être indulgent avec Pebble. La petite entreprise née en 2011, championne du financement participatif, grandit vite, peut-être trop vite. On peut espérer que ces soucis seront effacés prochainement.Des fonctions sommairesLa Pebble est dépouillée. Pas d'assistant vocal comme Siri sur iPhone, ce qui interdit, par exemple, de lancer une recherche Wikipedia à la voix. Côté sport et forme, c'est le néant. Il faut installer une application tierce comme Misfit pour compter ses pas. Même ainsi équipée, la Time est loin de suivre notre santé avec le niveau de finesse de la Watch d'Apple.Résolument low-techLa Time a deux personnalités. Le modèle de base, à 250 euros, offre un voyage dans le temps. Son écran 64 couleurs rappelle furieusement la Game Bboy Color. Ses plastiques et ses métaux évoquent les années 1990, et certaines applications ressemblent aux logiciels de Windows 3.1. Quant aux cadrans horaires qu'on peut choisir, on y trouve des trésors de culture geek, comme l'écran hommage aux Matrix, les films des Wachowski, ou l'hypnotique Nyan Cat, icône d'Internet. La Time de base dégage une identité bonhomme, résolument low-tech, qui plaira aux consommateurs qui ne se prennent pas au sérieux.Le modèle « Steel » à 300 euros est beaucoup plus contemporain. Habillée de métaux et d'un joli bracelet en cuir, la Time Steel peut séduire les consommateurs soucieux de leur apparence. En cherchant bien, on trouve deux ou trois cadrans horaires élégants, dont un cadran Mondrian. Mais la Time n'a pas une allure qui se distingue. Son dessin n'est pas racé, et son pourtour d'écran est démesuré. Cela repoussera probablement les passionnés de montres et les férus de mode. A noter, l'habillage métallique de la Time est un peu fragile, il faut faire attention à ne pas le cogner sur un mur ou sur la montre de votre voisin, ce qui n'est guère évident lorsque l'on n'est pas habitué à porter une montre.Plus simple, une fois régléeLa Time s'est finalement éteinte. Sa batterie a tenu cinq jours, quatre de plus que ses concurrentes. Nous l'avons trouvée plus simple que les montres Apple ou Android, une fois que l'on est parvenu à la régler, ce qui n'est guère facile. Elle a diffusé nos alertes aussi efficacement que ses concurrentes. La Pebble Time semble donc un choix pertinent, mais peut-être pas pour tout le monde. On regrettera aussi qu'elle soit un peu chère face aux montres Android…C'est plutôt pour vous si :Vous cherchez une montre avec une excellente autonomieLes alertes sont la fonction principale qui vous pousserait à acheter une montre connectéeCe n'est plutôt pas pour vous si : Vous êtes très curieux et aimez avoir accès à beaucoup d'options et de fonctionnalitésVous cherchez surtout une montre pour courir ou suivre votre santéVous cherchez un objet résolument design //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444461', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Nicolas SixJournaliste au Monde Olivier Faye Dans son conflit avec le Front national, Jean-Marie Le Pen ne manque pas d’imagination à l’heure de déposer des chausse-trappes sous les pieds de ses adversaires. Convoqué, jeudi 20 août, devant le bureau exécutif du parti, réuni en qualité de commission disciplinaire, le député européen va faire face à sa fille Marine Le Pen et aux dirigeants du FN, pour la première fois depuis plus de trois mois.Une nouvelle sanction doit être prononcée contre lui, alors que la mesure de suspension qui avait été prise à son encontre a été annulée par la justice, le 2 juillet. M. Le Pen risque l’exclusion pure et simple du mouvement qu’il a contribué à fonder. Déterminé à ne pas se laisser faire, le président d’honneur en sursis a assuré qu’il viendrait faire face aux huit membres du bureau exécutif, au siège du parti, à Nanterre (Hauts-de-Seine). Mais il assortit son déplacement d’une requête particulière : que son audition se déroule en public.Lire aussi :FN : vote symbolique massif pour la mise à l’écart de Jean-Marie Le Pen« Nous demandons la publicité des débats, que le bureau exécutif soit ouvert à la presse et au public, explique au Monde un proche du député européen. Cette demande se fait dans un esprit de transparence, M. Le Pen n’a rien à cacher. S’ils refusent, ce sera une tentative de dissimuler ce qu’ils veulent faire. »Jurisprudence européenneL’entourage de M. Le Pen explique fonder sa requête sur l’article 6 alinéa 1 de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), aux termes duquel un jugement « doit être rendu publiquement ». Le patriarche d’extrême droite s’appuie par ailleurs sur la jurisprudence européenne, et en particulier sur l’arrêt König, prononcé le 28 juin 1978 par la Cour européenne des droits de l’homme. Ou quand le pourfendeur de l’Europe supranationale s’en remet à ses institutions…« Selon nous, l’article de la CEDH et cette jurisprudence s’appliquent à toute organisation qui statue en matière disciplinaire. La publicité des débats doit être ordonnée », explique Me Valéry Le Douguet, un des avocats de Jean-Marie Le Pen. Des conclusions à caractère plus général sur la procédure disciplinaire ont été rédigées par le camp de l’ancien candidat à la présidentielle. Elles doivent être transmises à la direction du Front national avant la réunion du bureau exécutif. « Nous sommes courtois, nous le faisons suffisamment à l’avance pour qu’ils puissent prendre leurs dispositions », relève Me Le Douguet.Sollicitée par Le Monde, la direction du Front national n’a pas encore fait savoir si elle allait accéder à la demande de M. Le Pen. Quoi qu’il arrive, ce dernier devrait néanmoins se présenter face aux dirigeants du parti.Lire aussi :FN : nouvelle victoire judiciaire de Jean-Marie Le Pen contre sa filleOlivier Faye 18.08.2015 à 15h13 • Mis à jour le18.08.2015 à 15h19 Le perchiste aux 35 records du monde et le prince du demi-fond, Sergueï Bubka face à Sebastian Coe pour un duel de légendes : la Fédération internationale d’athlétisme (International Association of Athletics Federations, IAAF) aura au moins la certitude mercredi 19 août d’avoir un nouveau président qui fait référence. Mais l’élection, qui aura lieu dans la nuit de mardi à mercredi à Pékin, s’annonce indécise.Même si des médias ont dénombré 37 pays en faveur du Britannique, contre seulement six pour son rival ukrainien, le jeu d’intox ne fait que commencer, jusqu’au vote. Ces 43 pays qui ont déjà annoncé publiquement leur choix représentent moins d’un quart du contingent des 214 nations appelées à se prononcer. Et chacune, de l’îlot d’Anguilla, dans la mer des Caraïbes, à la Chine, forte de 1,350 milliard d’habitants, compte pour une seule voix.« Je suis très confiant », a déclaré le perchiste, bien loin de se considérer comme l’outsider dans la course à la succession du Sénégalais Lamine Diack, âgé de 82 ans, qui ne se représente pas. « Je suis un homme de résultat. On verra mercredi », a ajouté Bubka, qui a reçu sur place les renforts de Vitali Klitschko, champion du monde de boxe chez les lourds, et de la star du football Andreï Shevchenko.Dans une ambiance de fin de règne souvent propice au déballage des affaires de famille, l’IAAF a été sévèrement attaquée ces dernières semaines sur le front du dopage, et les deux candidats ont défendu l’institution, dont ils sont vice-présidents.Lire aussi :Sebastian Coe : « Paris est un bon candidat pour les JO 2024 »L’IAAF montrée du doigtLe premier sport olympique et l’IAAF sont montrés du doigt parce que le dopage y serait commun et que l’institution ne serait pas trop regardante. C’est à ces conclusions que sont parvenus la chaîne publique allemande ARD et le journal britannique The Sunday Times.S’appuyant sur 12 000 analyses sanguines qui ont fuité des bases de données de l’IAAF, les deux médias avancent qu’un tiers des médaillés mondiaux ou olympiques entre 2001 et 2012 présenteraient des valeurs suspectes. La Russie et le Kenya sont particulièrement visés. L’IAAF a jugé « sensationnalistes et trompeuses » ces allégations sorties d’un contexte autrement plus complexe.Sebastian Coe a parlé d’une « déclaration de guerre » contre son sport : « C’est nous qui avons montré la voie de l’antidopage. Suggérer que d’une certaine façon nous avons au mieux laissé faire et au pire été complices en couvrant le phénomène, n’est confirmé en rien par notre action lors des quinze dernières années. »Le double champion olympique (1980, 1984) du 1 500 m a essayé de prendre un avantage décisif avec une ultime proposition : redistribuer aux fédérations nationales la moitié des 44 millions de dollars (39,5 millions d’euros) alloués par le Comité international olympique (CIO) à l’IAAF, au titre du partage des bénéfices des Jeux.Finalement, le talon d’Achille de Sergueï Bubka est peut-être son ambivalence. Il est aussi candidat à un poste de vice-président, contrairement au Britannique. Ce qui fait dire à Alfio Giomin, le président de la fédération italienne, qui votera Coe : « Coe président et Bubka vice-président, c’est un ticket rêvé. »Lire aussi :Athlétisme : Bubka vise (encore) haut 18.08.2015 à 15h04 • Mis à jour le18.08.2015 à 15h43 Les Grecs peuvent désormais transférer jusqu’à 500 euros par mois à l’étranger dans le cadre d’une levée progressive des mesures de contrôle des capitaux mises en place à la fin de juin pour éviter une implosion du système bancaire.Selon un décret ministériel publié lundi 17 août au Journal officiel, il est désormais possible d’ouvrir un compte en banque pour rembourser ses dettes. Outre l’autorisation de transférer jusqu’à 500 euros par mois à l’étranger, le gouvernement permet aux Grecs de verser plus de 8 000 euros par trimestre à un étudiant faisant ses études à l’étranger. Par contre, les retraits restent limités à 420 euros par semaine et par personne.Athènes avait eu recours aux mesures de contrôle des capitaux — avec à la clef la fermeture temporaire des banques et de la Bourse — après que la Banque centrale européenne (BCE) eut refusé d’augmenter le plafond des liquidités d’urgence allouées aux banques.La situation s’est largement détendue depuis l’accord entre la Grèce et ses créanciers sur un troisième plan d’aide de quelque 86 milliards d’euros. A la fin de juillet, le gouvernement avait relevé la limite imposée aux entreprises pour les transferts d’argent à l’étranger, ce qui leur a permis de débloquer des importations.Lire aussi :En Grèce, malgré la crise, les touristes affluentVers une privatisation de 14 aéroports pour 1,23 milliard d’eurosLe gouvernement a également fait un pas vers la concession des quatorze aéroports régionaux du pays au consortium allemand Fraport-Slentel pour 1,23 milliard d’euros. Une source gouvernementale a expliqué que la décision publiée au Journal officiel mardi concernant ces privatisations ne faisait que confirmer l’engagement du gouvernement à conclure un accord. « Cela ouvre la voie à un accord définitif au cours des semaines à venir », précise-t-elle à l’agence de presse Reuters, ajoutant que plusieurs points juridiques et techniques restaient à régler. La décision du gouvernement constitue « le point de départ de nouvelles négociations », et aucun contrat n’a été signé, a abondé un porte-parole de Fraport.La cession de la gestion des aéroports à l’entreprise allemande pour une durée de quarante à cinquante ans, approuvée par le précédent gouvernement, avait été gelée après l’élection en janvier du premier ministre de gauche radicale, Alexis Tsipras.Ces privatisations font partie de l’accord avec les créanciers du pays voté le 14 août par le Parlement grec. Il s’agit notamment des aéroports de villes très actives ou touristiques comme Thessalonique, Corfou, Rhodes, Kos ou encore Santorin. C’est la première privatisation d’infrastructures du gouvernement d’Alexis Tsipras.Lire aussi :Six ans de crise en Grèce, neuf plans d’austérité, trois plans d’aide... Alexandre Piquard NBCUniversal confirme ses ambitions dans le numérique et BuzzFeed s’affirme comme un acteur média puissant. La filiale du câblo-opérateur Comcast investit 200 millions de dollars dans le site d’information et de divertissement américain, connu à l’origine pour ses listes humoristiques et ses contenus viraux, ont annoncé les deux sociétés mardi 18 août 2015 dans un communiqué. La semaine dernière, le groupe audiovisuel américain – producteur de Jurassic World ou de l’émission « Today Show » – avait déjà acquis pour 200 millions de dollars une part de la société Vox Media, propriétaire de plusieurs magazines et sites d’information en ligne thématiques dont The Verge ou Re/Code.Une des « licornes » des médias BuzzFeed et NBCUniversal ne précisent pas quelle part du capital est achetée mais celle-ci est minoritaire : il y a quelques jours, le site spécialisé Re/Code estimait que l’investissement de NBCUniversal ferait grimper la valorisation de BuzzFeed à 1,5 milliard de dollars (1,3 milliard d’euros), contre 850 millions de dollars lors d’une précédente levée de fonds, de 50 millions de dollars, réalisée l’an dernier. C’est un investissement très important, si on le compare au montant payé par Jeff Bezos, le patron du géant de la vente en ligne Amazon, pour acquérir 100 % du quotidien Washington Post : 250 millions de dollars.BuzzFeed rejoint le club très fermé de ce que les médias américains spécialisés appellent déjà des « licornes » des médias, en référence au surnom donné aux entreprises de technologie qui dépassent la barre du milliard de dollars de valorisation. Une espèce d’animaux mythiques du business, qui concentrent – pour l’heure – les attentes du marché. Outre Vox, Vice Media a déjà frappé les esprits en levant 500 millions de dollars en 2014, auprès de deux investisseurs : la chaîne câblée A & E Networks et le fonds d’investissement TCV. Le groupe, né comme magazine punk et devenu maître du reportage et du sponsoring, avait ainsi été valorisé à 2,5 milliards de dollars.Union d’intérêts entre nouveaux et anciens médiasComme les précédents, l’accord entre BuzzFeed et NBCUniversal unit deux univers différents – et deux intérêts : d’un côté, une société du monde de l’audiovisuel, de la télévision et du cinéma qui souhaite toucher un public moins vieux et rester présente dans les nouveaux canaux de diffusion en ligne, comme les réseaux sociaux, qui remplacent petit à petit la télévision ou les salles obscures. De l’autre, un « pure player » né du Web, qui cherche à se rapprocher de la télévision et de la production pour monter en gamme et trouver des débouchés à ses vidéos en ligne. BuzzFeed a en effet beaucoup investi dans l’image. En août 2014, il a créé la structure BuzzFeed Motion Pictures, dirigée par le vidéaste Ze Frank. Et il s’adosse au passage à un groupe qui connaît bien la diffusion mondiale de contenus de divertissement.« BuzzFeed a construit une société globale qui mêle avec harmonie la technologie, les données et des savoir-faire éditoriaux de grande qualité, pour créer et faire partager des contenus de façon innovante », explique Steve Burke, PDG de NBCUniversal, dans le communiqué.« C’est un moment fascinant pour l’industrie des médias : les plateformes sociales, numériques, mobiles et télévisuelles convergent et ouvrent de nouvelles possibilités de toucher des publics mondiaux », a déclaré Jonah Peretti, PDG de BuzzFeed.Les deux entreprises évoquent de possibles partenariats et synergies, citant les émissions ou séries télévisées, les films, les Jeux olympiques (dont NBCUniversal détient les droits de diffusion) ou les travaux pour des agences de publicité ou des marques.« L’indépendance » selon BuzzFeedAu moment de nouer une alliance avec un grand groupe établi, Jonah Peretti, de BuzzFeed, insiste sur sa vision de « l’indépendance ». L’investissement minoritaire de NBCUniversal va contribuer à permettre de « grandir et d’investir sans avoir la pression de la rentabilité à court terme et sans se précipiter pour s’introduire en bourse », écrit-il dans un billet.La force de BuzzFeed vient aussi du fait qu’il est bénéficiaire, ce qui devient rare pour un média. En fondant son business model sur une pratique pionnière du « brand content » ou du « native advertising », il tire donc ses revenus publicitaires non pas de bannières mais de contenus, articles ou vidéos créés pour des marques. BuzzFeed a plusieurs fois été accusé de supprimer des articles gênants pour des annonceurs mais se proclame rentable, sans donner plus de détails. Selon des documents publiés par le site Gawker, BuzzFeed a gagné 7 millions de dollars (6,3 millions d’euros) en 2013 pour un chiffre d’affaires de 65 millions. En 2014, il aurait réalisé plus de 100 millions de dollars de chiffre d’affaires.Outre son investissement dans la vidéo, BuzzFeed s’est lancé dans une expansion internationale : une politique coûteuse et ambitieuse dont il espère tirer des synergies (la plateforme technique est unique, une bonne part du contenu est traduit et avoir une audience globale peut intéresser certains annonceurs). Présent dans six pays avec sept éditions internationales, dont la France, BuzzFeed s’implante dans six autres pays en 2015, dont le Japon, le Mexique et le Canada. Ayant rencontré des difficultés en France, où l’audience n’a pas décollé aussi vite qu’il souhaitait, il a renforcé son équipe éditoriale. Et au Japon, il va innover en s’associant à un poids lourd connaisseur de la culture locale, Yahoo! Japon.Lire aussi :BuzzFeed France promet plus d’info, moins de « LOL »Côté distribution, BuzzFeed s’enorgueillit de tirer 75 % de son trafic des réseaux sociaux. Pour continuer de croître, il fait partie des éditeurs qui ont noué des partenariats avec Facebook ou Snapchat pour publier des contenus directement sur leur plateforme. Il paye aussi pour promouvoir au mieux ses contenus sur les réseaux sociaux et tente aussi de coloniser Pinterest ou Instagram pour ne pas être trop dépendant de Facebook.Dernier pilier du développement de BuzzFeed : l’information. Le site rendu célèbre pour ses chatons mignons et ses contenus récréatifs repérés sur le Web a constitué une équipe de journalistes chevronnés. « L’info n’est pas un business aussi bon que le divertissement mais c’est le meilleur moyen d’avoir une influence sur le monde. Et c’est un business qui s’améliore », assurait M. Peretti en juin dans un autre billet, voyant dans Internet un canal qui permet facilement une distribution mondiale, contrairement au média papier.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.08.2015 à 13h13 Le téléphone sonne, et au bout du fil, une voix enregistrée qui vous incite à rappeler, un « bip » strident ou même le silence : c’est un appel automatisé. Utilisés par des commerçants peu scrupuleux ou des escrocs, les « robots » qui appellent automatiquement des centaines ou des milliers de numéros sont illégaux aux Etats-Unis. Ce qui ne les a pas empêchés de continuer à exister, les responsables de ces appels étant difficiles à retrouver et à poursuivre en justice, et les logiciels permettant de passer ces appels automatiques étant faciles à se procurer et à utiliser.La Federal Trade Commission (FTC), l’autorité américaine des télécommunications, a donc lancé en mars un concours pour aboutir à la création d’un logiciel qui serait capable de détecter ces appels et de les bloquer, sur téléphones fixes comme sur mobiles. Le vainqueur du concours, et de son prix de 25 000 dollars (22 000 euros), a été annoncé lundi 17 août. Il s’agit de Robokiller, un programme développé par deux ingénieurs, qui promettent de « mettre fin une fois pour toutes aux appels automatisés ».Analyse détaillée des messagesLe fonctionnement de Robokiller est assez classique : il analyse les appels pour tenter de déterminer s’il s’agit d’un appel « humain » ou d’un message automatique. Avant que le téléphone de l’utilisateur ne sonne, le logiciel « décroche » pour détecter un éventuel message automatique — s’il s’agit d’un véritable appel d’un humain, ce dernier entend une sonnerie pendant le temps d’analyse. Si l’appel est identifié comme « robotique », il est transféré sur une boîte vocale où le message est enregistré et analysé pour perfectionner l’algorithme d’analyse des appels.Pour déterminer si un appel est automatique, le programme analyse plusieurs critères. Il enregistre notamment les courbes sonores des appels déjà identifiés comme du spam, pour obtenir une empreinte unique pour chaque appel « robot » et le bloquer. Il tente également de déterminer d’où provient l’appel, pour vérifier si le numéro appelant est une source « légitime » — numéro particulier ou d’entreprise connue. Enfin, il étudie également les silences pour tenter de déterminer s’il s’agit d’un silence « humain » ou automatisé, la constance du volume sonore, ou encore le débit de parole, autant d’indices qui, s’ils sont trop uniformes, peuvent indiquer un appel d’un logiciel.Dans son principe, Robokiller fonctionne donc largement comme un filtre antispam pour courriels. Le projet ne devrait pas être commercialisé avant 2016 — ses créateurs ont ouvert une page sur le site de financement participatif Kickstarter pour financer la fin du développement du programme, qui devrait être d’abord disponible sur iOS d’Apple. Matthieu Goar Nicolas Sarkozy a donc choisi la Corse et le sujet de la réforme territoriale pour animer sa rentrée médiatique et politique. Dans un entretien à Corse matin recueilli sur son lieu de vacances au domaine de Murtoli sur la commune de Sartène (Corse-du-Sud), le président du parti Les Républicains (LR) évoque le contexte local où deux listes de droite risquent de s’affronter au premier tour des régionales. Il revient également largement sur le redécoupage territorial issu de la loi sur la nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe) qui a créé 13 grandes régions métropolitaines.Il y dénonce une « réforme ratée (…) fondée sur un postulat : détruire ce que nous avions bâti ». « Quant aux treize nouvelles régions, certaines sont d’une telle taille que ça va à l’inverse du but recherché. Je prends l’exemple de la région Rhône-Alpes-Auvergne. Il faut huit heures de route pour aller d’Aurillac à Val d’Isère et autant d’heures en train pour se rendre à Annecy », déclare l’ancien chef de l’Etat.Alors que la campagne des élections régionales, dont le premier tour aura lieu le 6 décembre, va agiter le monde politique tout l’automne, l’ancien chef de l’Etat tient à occuper ce créneau qui lui permet de s’opposer à l’exécutif tout en parlant de thématiques locales. « Elle a été menée à l’encontre de tout bon sens, le projet de création de vice-présidences déléguées en est par exemple l’illustration », soutient-il.Et de défendre à nouveau son ancien projet de fusion des départements et des régions qu’il avait fait adopter à la fin de son quinquennat : « Pour faire de vraies économies et obtenir une plus grande lisibilité pour nos compatriotes, il fallait que les deux collectivités, région et département, fusionnent, d’où la création du conseiller territorial, à la fois conseiller régional et conseiller général. » M. Sarkozy regrette que François Hollande se soit « empressé de faire disparaître, dès son élection, (…) ce beau projet, utile et novateur ».Lire aussi :Régions : et les nouvelles capitales sont...Plus question de défaire la loiDans cet entretien, l’ancien président de la République n’affirme par contre plus du tout qu’il reviendra sur cette réforme territoriale en cas de retour au pouvoir en 2017. Lors de sa campagne pour la présidence interne de l’UMP, à l’automne 2014, il avait pourtant évoqué cette possibilité.« Je ne serai pas engagé par le découpage administratif auquel procède l’actuel gouvernement. Lorsque nous reviendrons aux responsabilités, nous déferons ce qui a été aussi mal construit », avait-il lancé, le 19 novembre 2014, à Mulhouse (Haut-Rhin) devant près de 2 000 militants sympathisants alsaciens très en colère contre la fusion de leur région avec la Lorraine et la Champagne-Ardennes. L’ancien chef de l’Etat avait alors été acclamé. Quelques jours avant ce meeting, il avait déjà promis d’abroger la loi Taubira et celle sur le « mariage pour tous ».Parmi les candidats à la primaire de la droite et du centre de 2016, ni Alain Juppé, ni François Fillon, ni Xavier Bertrand ne se sont prononcés pour une abrogation de la réforme territoriale. Lors du vote en première lecture, M. Bertrand, député de l’Aisne et candidat aux élections régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, avait choisi l’abstention plutôt que le vote contre et s’était même félicité de la « grande cohérence » du rattachement des régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie.Sur le terrain, les candidats de la droite et du centre contactés par Le Monde, ne semblent pas avoir choisi de faire campagne contre cette réforme. Philippe Richert, candidat en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardennes, et Dominique Reynié, candidat en Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, avaient confié qu’ils préféreraient axer leur discours sur le bilan des majorités socialistes sortantes.Les régionales en Ile-de-FranceMatthieu GoarJournaliste au Monde Nathaniel Herzberg Que sont devenues les centaines de tonnes de cyanure de sodium stockées dans l’entrepôt où se sont déclenchés les terribles déflagrations et l’incendie qui ont fait au moins 114 morts à Tianjin, en Chine ? Et quels dangers cette substance fait-elle courir à la population et à l’environnement ? Six jours après la catastrophe, les spécialistes ne cachent pas la difficulté à en évaluer les risques. « L’ampleur de l’événement est telle qu’il est nécessairement multifactoriel et qu’il faudra du temps pour en comprendre les causes et en mesurer les conséquences », déclare le colonel Emmanuel Clavaud, responsable de la commission des risques naturels et technologiques de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France. Une chose est sûre, toutefois : c’est bien à un redoutable poison, mortel sous plusieurs formes, que les habitants du port chinois ont affaire.Au départ, le cyanure de sodium est une poudre. Blanche, inodore. Un produit extrêmement répandu. En France, de nombreuses entreprises métallurgiques l’emploient afin de durcir les métaux. La filière textile en fait, elle aussi, grand usage, dans la composition de tissus acryliques.Le cyanure de sodium peut se transformer en cyanure d’hydrogène, un gaz létal à faible doseAilleurs dans le monde, notamment en Chine, le cyanure de sodium, ou son cousin le cyanure de potassium, est utilisé dans l’extraction minière, plus particulièrement l’or et l’argent. « Cela nécessite toutefois des précautions draconiennes, explique Florence Pillière, médecin et toxicologue à l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS). Un confinement complet, l’absence d’exposition des salariés et l’utilisation exclusive de machines, des dosages atmosphériques constants, et, chaque fois que c’est possible, la substitution par d’autres produits. »Cellules privées d’oxygèneCar cette poudre, ingérée par erreur – ou volontairement, pensons aux fameuses pilules des agents secrets –, ou encore appliquée contre la peau, peut être mortelle. Pire, si l’on peut dire, elle peut se transformer en cyanure d’hydrogène, un gaz létal à faible dose. C’est ce terrible composé que dégageaient les fameux cristaux de zyklon B utilisés par les nazis dans les camps d’extermination pendant la seconde guerre mondiale.C’est ce même produit qui est administré aux condamnés à la peine capitale dans quelques Etats américains. Sous l’une ou l’autre de ces formes, le poison entre dans l’organisme, se fixe sur les cellules et les prive d’oxygène. « Même si vous continuez à absorber de l’oxygène, les cellules, elles, ne peuvent plus respirer », détaille le docteur Jérome Langrand, du Centre antipoison Fernand-Widal.Dans cet hôpital parisien spécialisé, l’intoxication au cyanure d’hydrogène est fréquemment rencontrée. « Typiquement dans les incendies d’appartement, précise le docteur Langrand. Dès que vous avez un feu de matière plastique, il y a un risque important de dégagement d’acide cyanhydrique [l’autre nom du produit]. » Les canapés, les coussins, certains revêtements muraux peuvent, sous l’effet de la chaleur, dégager le fameux gaz.Terrible choix des pompiers La chaleur : c’est l’un des plus grands dangers, une des trois causes principales de transformation du cyanure de sodium en cyanure d’hydrogène. Les deux autres sont le contact avec un milieu acide et… l’eau. La présence de fûts de cyanure de sodium dans un incendie place donc, chaque fois, les pompiers face à un terrible choix. « Faut-il mettre de l’eau pour éteindre l’incendie au risque d’accélérer la transformation si les conteneurs sont endommagés, ou au contraire renoncer à intervenir ?, interroge le colonel Clavaud. En 2013, après le déraillement d’un train à Wetteren, en Belgique, et l’incendie qui s’en était suivi, les pompiers ont choisi de laisser brûler. Le relargage dans l’air a été moindre, mais il y a eu une forte pollution des sols… »« Nos collègues chinois ont-ils pris la bonne décision ? Savaient-ils seulement que ces produits se trouvaient là ? Je l’ignore, ajoute-t-il. Et y a-t-il eu interaction avec d’autres produits, des acides par exemple ? Là, vu l’ampleur du sinistre, c’est probable… » L’eau, c’est également la pluie, qui tombait abondamment, mardi 18 août, sur le port chinois, faisant redouter un dégagement gazeux.White foams appear on the ground in #Tianjin rain. http://t.co/7emxZMD2fM— viviennehkfp (@Vivienne Zeng)require(["twitter/widgets"]);Contenir les fuitesDevant l’importance du danger, il importe donc de contenir les conséquences des rejets de cyanure de sodium. Pour réduire les risques de respiration du gaz, un périmètre de confinement de 3 kilomètres a été établi autour de la zone sinistrée. Des barrages de sable et de terre ont été construits afin d’encadrer une zone de 100 000 mètres carrés autour du lieu des déflagrations. L’objectif est d’éviter toute fuite de produit. Selon les autorités chinoises, du cyanure de sodium a été retrouvé à 1 kilomètre du sinistre, mais rien hors de la zone confinée. Les monceaux de conteneurs endommagés sont également examinés pour en retirer les matériaux toxiques.Après avoir relevé dans les eaux proches des niveaux de cyanure jusqu’à 28,4 fois plus élevés que la normale, et même des traces dans la mer, près du port, les autorités chinoises ont fait appel à plusieurs entreprises pour les aider à dépolluer. Installé à 30 kilomètres de là depuis 1997, chargé d’alimenter en eau potable les trois millions d’habitants de la ville mais aussi de traiter les déchets dangereux présents sur le port, le groupe Veolia a été mis à contribution. Depuis trois jours, sa centrale a ainsi reçu 500 tonnes d’eau souillée, sortie des diverses canalisations, soit l’équivalent de sa capacité journalière, précise-t-on chez Veolia. Elle a entrepris de les traiter par oxydation (le cyanure est transformé en cyanate, beaucoup moins dangereux), puis neutralisation. D’autres livraisons sont prévues pour les jours prochains.Toute la chaîne alimentaire est menacée Concernant le bilan humain, rien n’a filtré, pour l’heure, sur d’éventuelles victimes du cyanure. Mais nul doute que les Chinois vont se tenir prêts. Car si rien ne peut être fait face aux intoxications de grande ampleur, foudroyantes – elles tuent en quelques minutes –, des antidotes existent pour contrer une absorption limitée. Les Français utilisent une molécule appelée hydroxocobalamine, un dérivé de vitamine B12, dont le SAMU et les services de réanimation sont équipés. « Les Américains préfèrent la cyanocobalamine, mais c’est assez équivalent, précise le docteur Langrand. Et quoi qu’il en soit, inutile de se précipiter vers nous au prétexte qu’on est passé à Pékin [à 140 kilomètres de Tianjin] au moment de l’explosion. On ne l’emploie qu’en cas d’urgence et pour des symptômes avérés. »Restent les conséquences environnementales. Potentiellement, elles sont importantes. « Sept cents tonnes, c’est énorme, et, contrairement à un insecticide ou un herbicide, le cyanure attaque toutes les cellules, donc tous les organismes », précise Sandrine Andrès, responsable de l’unité d’expertise en toxicologie et écotoxicologie des substances à l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris). Des algues aux mammifères, en passant par les champignons, les mollusques et les poissons, toute la chaîne alimentaire est menacée. « Les organismes simples plus particulièrement, car ils ne disposent pas de la protection enzymatique qui nous permet de détoxifier des petites doses de cyanure », poursuit Mme Andres. Certaines bactéries, présentes dans l’environnement, jouent également ce rôle. Mais elles-mêmes peuvent être attaquées par de trop fortes concentrations de poison.De quoi déséquilibrer potentiellement de nombreux écosystèmes. L’experte ajoute toutefois une note d’espoir à ce triste tableau : contrairement à d’autres polluants, comme le DDT (dichlorodiphényltrichloroéthane), l’arsenic ou les substances nucléaires, le cyanure ne s’accumule pas dans l’organisme. Pas trop longtemps, du moins. Autrement dit, ses ravages seront rapidement connus. Des autorités chinoises, du moins.Lire aussi :A Tianjin, délicates opérations de nettoyage de tonnes de cyanureNathaniel HerzbergJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.08.2015 à 16h07 • Mis à jour le20.08.2015 à 16h50 | Damien Leloup Il n’aura pas fallu longtemps. Vingt-quatre heures à peine après la révélation de la publication en ligne de la base de données des utilisateurs d’Ashley Madison, un important site de rencontres adultères, les noms et les témoignages d’utilisateurs – essentiellement des hommes – affluent dans la presse américaine et sur les réseaux sociaux.Les données de 33 millions de comptes – qui comportaient parfois des informations très sensibles, comme les préférences sexuelles ou le numéro de téléphone - sont donc dans la nature. Même si un grand nombre de comptes étaient faux, ou liés à des adresses email jetables, cela fait beaucoup. Parmi les personnes dont le nom est apparu figurent quelques personnalités publiques - un député, un activiste américain des valeurs familiales…Lire aussi :Le piratage du site Ashley Madison et la question de la « moralité » des hackeursQue disent les personnes dont les données ont été publiées ? Le site américain Fusion en a contacté une vingtaine. « Deux ont nié avoir jamais utilisé le site. Deux ou trois étaient furieux, en partie parce qu’ils n’avaient jamais rien tiré de leur inscription ; ils m’ont dit que le site était une arnaque, plein de faux profils de jolies femmes. Certains m’ont dit qu’ils s’étaient inscrits à une époque où ils étaient célibataires et cherchaient une aventure d’un soir, ou par curiosité. Certains disent s’être inscrits à un moment où leur couple battait de l’aile et que la situation s’était depuis arrangée, mais qu’ils craignaient que le piratage rouvre de vieilles blessures. Quelques-uns m’ont dit que c’était probablement la fin de leur mariage. »L’une des personnes citées, Tom (un nom d’emprunt), ne sait pas s’il doit regretter de s’être inscrit. « C’est une question difficile. J’étais très frustré à l’époque. Mais ça ne justifie pas ce que j’ai fait. Les répercussions [de ce piratage] sont gigantesques pour moi. Mais je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. »Responsabilité d’Avid Life MediaA lui-même ? Sur les réseaux sociaux, des milliers de messages abondent dans le sens de Tom. Les « bien fait » s’ajoutent aux messages de félicitations pour les hackers de The Impact Team qui ont revendiqué le piratage. Pourtant, dans un message accompagnant les gigaoctets de données d’utilisateurs qu’ils ont publiés, Impact Team affirme elle-même que la responsabilité de cet étalage en plein jour est à chercher du côté d’Avid Life Media (ALM), le groupe qui édite Ashley Madison et d’autres sites de rencontres. « Vous vous êtes retrouvé dans ce fichier ? C’est la faute d’ALM qui vous a menti. Portez plainte et réclamez des dommages et intérêts. Et continuez votre vie. Retenez la leçon et faites pénitence. C’est gênant aujourd’hui, mais ça passera. »Lire aussi :Le FBI s’intéresse au piratage du site de rencontres adultères Ashley MadisonLa manière dont les fichiers ont été piratés est encore inconnue – l’enquête ouverte par le FBI devra notamment déterminer comment un piratage d’une telle ampleur, qui a atteint non seulement la base de données des utilisateurs mais aussi le réseau interne de l’entreprise et ses documents confidentiels, s’est déroulé. Mais les données publiées en ligne tendent à montrer qu’ALM avait pris quelques précautions de base pour protéger ses utilisateurs. Les mots de passe, notamment, n’étaient pas stockés « en clair » mais étaient protégés par un chiffrement plutôt robuste – une pratique de sécurité basique, mais que certains de ses concurrents n’avaient pas mise en place, comme l’ont montré de précédents piratages.Des millions d’anonymesMais quand bien même ALM aurait insuffisamment protégé les données de ses clients et utilisateurs, leur publication en ligne reste de la responsabilité des pirates. Il y a un an presque jour pour jour, la publication de milliers de photographies suggestives de célébrités, volées sur leurs comptes iCloud, faisait scandale. Là aussi, les victimes – majoritairement des femmes – étaient pointées du doigt, suspectées de « l’avoir bien cherché » parce qu’elles avaient osé prendre des photographies dénudées d’elles-mêmes. Là aussi, les pratiques de personnes majeures et consentantes, dans un cadre privé, étaient dénoncées sur la place publique comme « contraires à la morale » et aboutissaient à mettre les victimes dans la position des coupables.Le fait que quelques noms de personnalités publiques aient déjà été retrouvés dans la base de données mise en ligne ne saurait occulter le fait que des millions d’anonymes y figurent également. Et que les victimes du piratage ne correspondent pas nécessairement toutes à l’archétype du riche mari Américain coureur de jupons – et que les conséquences seront très variables en fonction des cas. Quid, par exemple, du millier d’utilisateurs du site qui se sont inscrits avec une adresse email en. sa – l’extension de l’Arabie saoudite – un pays où l’adultère peut être puni de coups de fouet ? Quelles auraient été les réactions si la liste des utilisateurs de l’application populaire de rencontres gay Grindr avait été publiée ?Lire : Photos volées : les victimes ne sont pas coupablesDans tous les cas, la publication sauvage de données personnelles de millions de personnes est un acte irresponsable et une atteinte à la vie privée, qui est aussi un droit inaliénable à faire des choses que la morale réprouve tant que la loi est respectée. Et cette publication ne met pas seulement en danger des couples et des mariages : cette base de données fournit un outil très pratique aux escrocs, maîtres-chanteurs, pirates en herbe et diffuseurs de spam en tous genres.Demandes de rançonAshley Madison et sa maison mère ALM avaient des pratiques plus que douteuses : faux profils, suppression incomplète des données des utilisateurs le souhaitant – alors même qu’il s’agissait là d’un service payant. Le groupe édite aussi un site qui flirte allégrement avec les limites de la prostitution, establishedmen.com. Mais il est difficile de leur donner tort lorsqu’ils affirment que « le ou les criminels impliqués dans ces actions se sont autoproclamés juges de moralité, jury et bourreau, et cherchent à imposer leur propre conception de la vertu à l’ensemble de la société ».Dans leur premier communiqué, mi-juillet, The Impact Team annonçait avoir mis la main sur la base de données du site, et menaçait de la rendre publique si ALM ne fermait pas ses différents services de rencontre. Le message dénonçait aussi les « salauds de menteurs » inscrits sur Ashley Madison. Mais la publication des informations un mois après ce premier message laisse également planer le doute sur les motivations réelles des hackeurs et l’importance qu’ont joué leurs « convictions morales » dans ce gigantesque déballage public.Les personnes qui cherchent à dénoncer des pratiques, quelles qu’elles soient, en publiant des documents, donnent rarement un avertissement. WikiLeaks ne pose pas d’ultimatums aux gouvernements auquel il s’attaque en publiant des documents confidentiels : il publie les documents. L’ultimatum n’a de sens que lorsque l’on cherche à obtenir une contrepartie financière, comme lors des piratages récents des sites AdultFriendFinder et TopFace, qui avaient donné lieu à des demandes de rançon.Lire aussi :Les sites de rencontre, cibles privilégiées des piratagesDamien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.08.2015 à 15h09 • Mis à jour le20.08.2015 à 15h28 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) La « troïka » des créanciers de la Grèce – le Fonds monétaire internation (FMI), la Banque centrale européenne (BCE) et la Commission de Bruxelles –, si souvent critiquée en Grèce et par une partie de la gauche européenne, est-elle amenée à évoluer ? Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, en a fait officiellement la demande, mercredi 19 août, dans une lettre adressée à Martin Schulz, le président du Parlement européen.Il lui demande une « implication pleine et directe » du Parlement, en temps que « cinquième acteur » de cette troïka, qui est déjà en réalité un « quartet » si on y ajoute le Mécanisme européen de stabilité (MES, l’institution qui doit prêter l’essentiel des 86 milliards d’euros du troisième plan d’aide récemment validé pour la Grèce).Lire aussi :Le nouveau plan de sauvetage de la Grèce validé par l’Eurogroupe« M. Schulz s’est entretenu avec M. Tsipras au téléphone hier, et il lui a fait passer sa lettre ensuite. La décision d’une implication du Parlement ne sera discutée que lors de la conférence des présidents des groupes politiques du Parlement, début septembre », explique prudemment un porte-parole du président du Parlement de Strasbourg, jeudi 20 août.La requête de M. Tsipras n’est cependant pas pour déplaire à M. Schulz, un social-démocrate allemand, qui, depuis le début de la crise grecque, a toujours maintenu un contact étroit avec le premier ministre grec et qui défend avec constance un élargissement du rôle du Parlement européen. Il fut notamment l’instigateur du principe des « Spitzenkandidaten » (les favoris des partis européens pour présider la Commission) , qui a conduit à désigner le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker comme président de la Commission européenne – il était le candidat du Parti populaire européen (droite), arrivé en tête aux élections européennes de mai 2014.M. Schulz est loin d’être le seul sur cette ligne à Strasbourg. En mars 2014, le Parlement européen avait adopté à une large majorité deux rapports d’enquête sur la troïka qui concluaient à son manque de transparence, pointaient ses dysfonctionnements, et réclamaient une évolution et un contrôle démocratique de ses décisions. Ces derniers jours, le leader des libéraux au Parlement, le Belge Guy Verhofstadt, a par ailleurs relancé cette demande d’un rôle accru de l’hémicycle européen aux côtés de la troïka.Intégrer des eurodéputésMaintenant que le troisième plan d’aide de 86 milliards d’euros a été validé politiquement par l’Eurogroupe du 14 août, et qu’un premier virement de 13 milliards d’euros a été effectué à Athènes par le MES jeudi matin, la tâche de la troïka va surtout être de surveiller la mise en place effective des réformes exigées par les créanciers d’Athènes. La première « revue », menée principalement par les équipes techniques de la Commission européenne, devrait commencer en octobre.Lire aussi :La Grèce a remboursé la BCE... et après ?Quel pourrait être, concrètement, le rôle du Parlement européen au sein de cette instance ? Se contentera t-il d’auditionner a posteriori les responsables de la troïka et/ou des politiques grecs ? Espère t-il intégrer des eurodéputés aux équipes de la troïka , afin qu’ils mènent de concert les « revues » périodiques à Athènes ? « Je n’ai aucune idée de ce que M. Tsipras a en tête avec son quintet. Ce que je sais, c’est qu’une implication au sein de la troïka requiert des compétences techniques importantes », relève une source côté créanciers. Qui ajoute : « le fait que les eurodéputés puissent avoir leur mot à dire ne soulève pas l’enthousiasme chez les créanciers ».De fait, quand la Commission européenne avait suggéré, au début des négociations entre le gouvernement Tsipras et Bruxelles, en février, une évolution de la troïka, cette proposition avait été vite écartée, notamment par Berlin. Tout juste les créanciers avaient-ils momentanément concédé à Athènes que la troïka soit renommée  « groupe de Bruxelles », que le MES y prenne part, et que les négociations aient lieu à Bruxelles et non à Athènes.Cependant, « les déclarations politiques de M. Juncker de juillet 2014 concernant la troïka sont toujours d’actualité », précisait une source européenne au Monde, jeudi. A l’époque, dans son discours d’investiture, l’actuel président de la Commission, s’était clairement prononcé en faveur d’une évolution de la troïka. » A l’avenir, nous devrions être en mesure de remplacer la troïka par une structure plus légitimement démocratique et plus comptable de ses actes, basée autour des institutions européennes, avec un contrôle parlementaire renforcé, tant au niveau européen que national », avait-il déclaré. Un des futurs débats de l’automne ?Lire aussi :Tout savoir sur l’accord trouvé entre la Grèce et ses créanciersCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Daniel Psenny Avant sa prise de fonction officielle à la présidence de France Télévisions, lundi 24 août, Delphine Ernotte va devoir dissiper l’incompréhension qui s’est installée depuis quelques jours à la direction de l’information de France Télévisions.Son choix de nommer le journaliste Germain Dagognet, jusqu’alors rédacteur en chef des journaux de Claire Chazal le week-end sur TF1, comme « numéro 2 » de l’information de France Télévisions, a suscité une certaine surprise. D’autant plus que les équipes des journaux télévisés de France 2 se félicitent actuellement de leurs bonnes audiences.C’est la première fois qu’un dirigeant de France Télévisions nomme directement l’adjoint d’une direction de cette importance sans consulter le « numéro 1 », à savoir Pascal Golomer. Celui-ci sera nommé officiellement dès lundi, après avoir assuré l’intérim de Thierry Thuillier, parti début juin prendre la direction des sports de Canal+. La tradition veut plutôt que ce soit le directeur de l’information qui nomme lui-même son équipe.Lire aussi :La nomination de Delphine Ernotte fait toujours grincer des dentsMise en place de la chaîne infoOr, selon nos informations, M. Golomer aurait plutôt souhaité faire venir à ses côtés un membre expérimenté de la rédaction de France 2 qui connaît bien les équipes de cette chaîne et de France 3, afin de poursuivre la mise en place du projet « Info 2015 » de rapprochement des deux rédactions. Un plan qui, depuis plusieurs années, suscite l’inquiétude d’une partie des journalistes et reste fermement combattu par les syndicats de l’entreprise publique.Dans l’entourage de Mme Ernotte, on temporise en expliquant que M. Dagognet, qui est aussi un ancien de LCI, sera surtout en charge de la mise en place de la chaîne d’information que la présidente a inscrite dans son programme présenté lors de son audition devant le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). « La chaîne info est au cœur de son projet et elle voulait avoir son mot à dire. Mais c’est M. Golomer qui aura autorité sur l’ensemble des décisions », assure t-on.C’est ce que devrait expliquer Mme Ernotte à M. Golomer, qu’elle doit rencontrer vendredi afin de « clarifier » la situation. Lundi 24 août, Rémy Pflimlin lui laissera la place et elle deviendra la nouvelle présidente de France Télévisions et mettra en place son équipe. Bruno Patino, qui a dirigé le numérique et France 5, puis pris en charge tous les programmes en 2013, a déjà officialisé son départ mercredi sur Twitter.Lire aussi :France Télévisions : Ernotte rêve d’une chaîne d’info en continu publiqueDaniel PsennyjournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Caroline Taïx (Sydney, correspondance) Comment reconnaître un Australien ? Pas forcément à son niveau en surf ou à son talent pour réussir les barbecues. En revanche, un indice : leur goût pour la Vegemite.Les étrangers prennent souvent un air dégoûté en testant cette pâte brune, épaisse et salée, à base de levure de bière, consommée notamment sur des toasts au petit déjeuner. « C’est ­horrible ! », a même osé, en 2011, Barack Obama devant Julia Gillard, alors première ministre. Les Australiens, eux, s’en délectent et vantent son apport en vitamine B. La Vegemite a été lancée en 1923 pour compenser la pénurie de Marmite, sa cousine britannique. ­Depuis, le pot à l’étiquette jaune et rouge est devenu une icône en Australie.Quand un ministre a qualifié, dimanche 9 août, la populaire pâte de « précurseur de la misère », les Australiens ont donc été surpris. Dans des communautés reculées aborigènes où la vente ­d’alcool est interdite, certains achètent la Vegemite en grande quantité pour en faire de l’alcool de contrebande, a ­dénoncé le ministre des affaires indi­gènes, Nigel Scullion. Des enfants ont dû manquer l’école tellement ils avaient bu, a assuré le ministre dans le journal local Sunday Mail. L’alcool est fabriqué en grande quantité dans des baignoires, a affirmé le journal.L’alcool, premier facteur de violenceDans l’Etat du Queensland (nord-est), une quinzaine de communautés sont concernées. Les Aborigènes (470 000 personnes sur 23 millions d’habitants en Australie) représentent la population la plus pauvre et la plus marginalisée du pays. Emploi, criminalité, santé… Quel que soit le secteur, les données concernant cette communauté sont préoc­cupantes. Selon le Bureau australien de la statistique, 17 % des Aborigènes ­consommaient de l’alcool à un niveau dangereux en 2008. Cette pratique serait le premier facteur de violence au sein de cette communauté, écrivait, en 2010, l’Institut australien de la criminologie.Selon la BBC, une restriction de la vente de la Vegemite dans des communautés reculées a été évoquée. Mais plusieurs voix se sont élevées pour expliquer que le problème était isolé et limité au sein de quelques groupes : pas de quoi priver les Australiens d’un de leurs mets préférés. De plus, de l’alcool de contrebande peut également être réalisé à partir d’autres produits contenant de la levure de bière.Pour des leaders aborigènes, si des limitations doivent être mises en place, elles doivent l’être par les communautés concernées et non par Canberra. Devant cette levée de boucliers, le premier ministre Tony Abbott a écarté toute restriction : « La dernière chose que je veux voir est un contrôle de la Vegemite, parce que pour la plupart des gens c’est juste une pâte à tartiner nourrissante sur les toasts le matin et dans les sandwichs. »Commentaires amusésLa mobilisation du ministre des affaires indigènes sur la question de la Vegemite a donné lieu à des commentaires amusés sur les réseaux sociaux. Certains internautes rappellent que la communauté aborigène souffre d’un fléau ô combien plus grave que l’addiction à la pâte à tartiner : la méthamphétamine y fait des ravages. Finalement, l’affaire ne fait qu’ajouter une ligne à l’histoire presque centenaire de la Vegemite. L’ex-premier ministre John Howard (1996-2007) disait que les Australiens connaissaient mieux les paroles du jingle de la publicité sur la Vegemite que l’hymne national australien. « We’re happy little Vegemites » (« Nous sommes d’heureux petits Vegemites »), chantaient de beaux enfants nourris à l’amère pâte brune.Caroline Taïx (Sydney, correspondance)Journaliste au Monde 20.08.2015 à 10h30 • Mis à jour le20.08.2015 à 11h57 François Hollande a profité d’un déplacement en Isère, jeudi 20 août, pour revenir, et préciser, ses déclarations sur les futures baisses d’impôts. Il a déclaré que « des baisses d’impôts » auront lieu « quoi qu’il arrive en 2016 », mais que leur ampleur dépendrait de la vigueur de la croissance économique.« Il doit y avoir une croissance plus forte en 2016, il y aura donc des baisses d’impôts quoi qu’il arrive en 2016. Pour en fixer l’ampleur, ça dépendra de la croissance que nous pourrons atteindre en 2016. »Pour l’année 2015, le gouvernement prévoit une croissance de 1 % du PIB sur l’ensemble de l’année, après une évolution nulle au deuxième trimestre, selon les estimations de l’Insee. Pour 2016, les prévisions du gouvernement chiffrent l’évolution du PIB à 1,5 %.« Chacun sait ici que, s’il n’y a pas 1,5 % de croissance, voire davantage, il ne peut pas y avoir suffisamment de création d’emplois pour faire baisser le chômage », a-t-il ajouté, car son « objectif est la baisse du chômage ». Pas de retour à l’écotaxeLe chef de l’Etat a aussi rejeté l’idée d’une réintroduction de l’écotaxe, abandonnée à l’automne 2014 mais que des élus aimeraient instaurer au niveau local. « Il ne peut pas être question, au moment où je parle des baisses d’impôts, d’ajouter des taxes aux prélèvements », a souligné M. Hollande.« Il y a un moment où il faut être clair ! (Si) on est sur une baisse de la fiscalité pour que les Français aient plus de pouvoir d’achat – tout en mettant des règles en matière environnementale –, on ne peut pas, à ce moment-là, inventer je ne sais quelle disposition fiscale qui vienne brouiller le message. »Sur la question d’une possible réintroduction de l’écotaxe par le biais des régions, M. Hollande a toutefois indiqué que les exécutifs « installés après les élections (régionales des 6 et 13 décembre) auront à prendre des décisions ». Mais il s’est voulu clair : « Ce n’est pas l’Etat qui décidera. »Lire aussi :Ecotaxe : retour par la case région ? Anne Eveno Certains y verront sans doute les premiers effets du ralentissement de l’économie chinoise. Pour la première fois, les ventes de smartphones en Chine ont enregistré un recul au second trimestre 2015. Selon les chiffres publiés jeudi 20 août par le cabinet d’études Gartner, elles ont chuté de 4 % par rapport au même trimestre de l’année précédente.La Chine n’en demeure pas moins le plus important marché au monde pour les ventes de téléphones intelligents. Au deuxième trimestre, 30 % des ventes mondiales de terminaux y ont été réalisées, soit un peu moins de 100 millions de téléphones achetés en trois mois. « Le marché chinois a atteint la saturation – les ventes de téléphones sont essentiellement le fait de remplacement d’un appareil vieillissant par un nouveau – avec moins de primo-accédants », pointe Anshul Gupta, directeur de la recherche chez Gartner.Selon l’analyste, la capacité des constructeurs à séduire sur le haut de gamme sera déterminante pour leurs parts de marché dans un pays où les constructeurs locaux tiennent désormais la dragée haute aux deux icônes internationales que sont l’américain Apple et le sud-coréen Samsung.Selon le cabinet Canalys, sur le marché chinois au deuxième trimestre 2015, Apple a chuté de la première marche du podium pour retomber à la troisième place, derrière Xiaomi et Huawei. Selon cette étude, Xiaomi détenait à la fin juin une part de marché de 15,9 %, talonné par Huawei avec 15,7 %. A eux deux, ces groupes peuvent donc revendiquer un tiers du marché chinois. Apple pointe en troisième position, suivi du sud-coréen Samsung et du chinois Vivo.Lire aussi :Smartphones : Samsung à la peine en ChineApple : « Nous sommes extrêmement optimistes sur la Chine »Dans ce contexte, et malgré un moteur qui semble se gripper, la Chine demeure un levier majeur pour les bénéfices d’Apple et un pilier de sa croissance. Le groupe de Cupertino a doublé ses ventes en Chine en un an, portant son chiffre d’affaires à plus de 13 milliards de dollars (11,67 milliards d’euros) pour le trimestre courant d’avril à juin 2015. La lutte acharnée à laquelle se livrent les acteurs sur ce marché ne dissuade pas Tim Cook de tenter d’accroître ses positions.« Nous sommes extrêmement optimistes sur la Chine […] Nous serions fous de changer nos plans » d’investissement, commentait en juillet le patron d’Apple, évoquant « un niveau incroyable et inédit d’opportunités ». L’accès de faiblesse du marché chinois s’est ressenti sur les ventes mondiales. Celles-ci, qui ont atteint les 330 millions d’unités, n’ont crû « que » de 13,5 % au deuxième trimestre par rapport à la même période de 2014. C’est, selon Gartner, le taux de croissance le plus faible depuis 2013. Dans ce marché en moindre expansion où la compétition se fait plus rude, Samsung – qui pointe au premier rang mondial avec plus de 72 millions d’unités vendues contre 48 millions pour Apple sur le second trimestre – voit sa domination attaquée. Sa part de marché mondiale a fondu de 26,2 % à 21,9 % entre la fin juin 2014 et la fin juin 2015. Et ce malgré l’arrivée sur le marché de ses deux modèles haut de gamme, le Galaxy S6 et sa version Edge, concurrents directs des iPhone 6 et iPhone 6 Plus d’Apple.Cette érosion de la puissance de Samsung tient au succès d’Apple dans le haut de gamme. Les ventes mondiales de la firme à la pomme ont progressé de 36 % au deuxième trimestre 2015, se traduisant par un gain de part de marché de 2,4 points. Sur l’entrée et le moyen de gamme, Samsung a fort à faire avec les constructeurs locaux sur les marchés émergents. Le cas le plus emblématique étant la Chine et ses fabricants nationaux : Huawei, Lenovo et Xiaomi détiennent une part de marché mondiale cumulée de 17,7 %, soit deux points de plus qu’Apple.Anne EvenoJournaliste au Monde 20.08.2015 à 08h31 • Mis à jour le20.08.2015 à 09h45 Après qu’un groupe de pirates informatiques a mis en ligne un ensemble de fichiers présentés comme l’intégralité de la base de données du site de rencontres adultères Ashley Madison, le FBI a confirmé, mercredi 19 août, qu’il enquêtait bien sur ces actes, sans donner plus de détails.Les données en question comportent des millions d’adresses mail et numéros de téléphone ou encore des préférences sexuelles - les mots de passe des utilisateurs, en revanche, étaient chiffrés de manière sécurisée.Un grand nombre d’entre elles renvoie notamment à des responsables de l’administration ou des militaires américains, des fonctionnaires britanniques de même qu’à des cadres exécutifs de grandes entreprises occidentales.En France, Ashley Madison revendique quelque 600 000 inscrits, un chiffre impossible à vérifier en raison du grand nombre de faux profils. D’après les informations de l’entreprise spécialiste en cybersécurité CybelAngel dévoilées par Le Figaro, près de 260 000 adresses mail françaises figurent parmi les données dévoilées, dont une trentaine appartenant au gouvernement, dont l’adresse finit en .gouv.Lire le décryptage :Piratage : derrière Ashley Madison, un groupe à la réputation sulfureuseA la mi-juillet, The Impact Team, le groupe à l’origine du piratage, avait déjà affirmé avoir piraté les serveurs du site et menaçait de rendre public ce fichier si ALM, l’entreprise canadienne qui édite le site, ne fermait pas ce service.Les pirates dénoncent à la fois le principe du site et ses utilisateurs qualifiés de « salauds » et de « menteurs ». Ils reprochaient également à Ashley Madison d’avoir menti : le site propose une option, payante, pour qu’un utilisateur supprime toutes ses données du site. Mais, en réalité, toutes les données ne seraient pas supprimées.En France, la CNIL a mis en demeure treize sites de rencontres à la fin du mois de juillet pour des manquements à la loi informatique et libertés. Les sites épinglés (Meetic, Attractive World, Adopte un mec, Easyflirt, Rencontre obèse, Destidyll, Force Gay, Mektoube, JDream, Feuj World, Marmite love, Gauche rencontre et Celibest) se voyaient notamment reprocher de ne pas supprimer totalement les données des personnes ayant clos leur compte. 20.08.2015 à 06h49 • Mis à jour le20.08.2015 à 14h20 Les horaires de travail à rallonge accroissent le risque d’affection coronaire et d’accident vasculaire cérébral (AVC), selon une vaste étude publiée jeudi 20 août dans la revue médicale britannique The Lancet.En analysant les données fournies par des études portant sur 600 000 personnes originaires d’Europe, des États-Unis et d’Australie, des chercheurs ont découvert que travailler plus de 55 heures par semaine augmentait de 33 % le risque de faire un AVC et de 13 % celui de développer une maladie des coronaires (les artères nourricières du cœur) par rapport à un travail hebdomadaire de 35 à 40 heures.Ce résultat a été obtenu en suivant pendant sept à huit ans des hommes et des femmes qui n’avaient aucune maladie cardiovasculaire connue au début de l’étude. Il a été pondéré en tenant compte des autres facteurs de risques des maladies cardiovasculaires – tabagisme, consommation d’alcool ou sédentarité –, précise l’étude.Ses auteurs relèvent que le risque d’AVC n’apparaît pas brutalement au-delà de 55 heures de travail hebdomadaires mais augmente parallèlement à la durée du travail : 10 % de plus chez les personnes travaillant entre 41 et 48 heures et 27 % de plus chez ceux travaillant entre 49 et 54 heures.8,7 % des Français travaillent plus de 50 heures par semaineLe rôle joué par le stress dans plusieurs maladies cardiovasculaires, dont les infarctus et les AVC, a déjà fait l’objet de nombreuses études, mais les effets des horaires de travail n’avaient jusqu’à présent pas été étudiés avec autant de précision.Dans un commentaire joint à l’étude, le Dr Urban Janlert, de l’université suédoise Umea, rappelle que parmi les membres de l’OCDE (Organisation pour la coopération économique et le développement), la Turquie a la plus grosse proportion de salariés travaillant plus de 50 heures hebdomadaires (43 %), alors que les Pays-Bas ont la proportion la plus faible, moins de 1 %.Juste derrière la Turquie, on trouve le Mexique (28,8 %) et la Corée du Sud (27,1 %). La France arrive en 9e position (8,7 %) alors que l’Allemagne compte seulement 5,6 % d’employés réalisant plus de 50 heures de travail par semaine, selon des chiffres publiés en avril par l’OCDE. 25.08.2015 à 18h30 • Mis à jour le25.08.2015 à 18h52 Le collectif « Stop le contrôle au faciès » et le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) ont dénoncé, mardi 25 août, les propos du secrétaire d’Etat chargé des transports, Alain Vidalies, pour qui le renforcement des contrôles aléatoires de bagages était nécessaire après l’attaque contre le Thalys reliant Amsterdam à Paris, car il fallait « qu’on discrimine pour être efficace plutôt que de rester spectateur ».Pour le MRAP :« Personne ne peut contester la nécessité de mesures fortes contre les risques d’attentat. Mais en proposant que ces fouilles puissent être discriminatoires, il laisse entendre qu’il existerait bien un délit de sale gueule terroriste. »« Stop au faciès » rappelle que l’Etat a été condamné en juin pour cinq contrôles au faciès et que, pendant sa campagne présidentielle, le candidat François Hollande avait promis dans son engagement n° 30 de lutter contre le « délit de faciès » dans les contrôles d’identité « par une procédure respectueuse des citoyens ».La gauche se désolidariseDès hier, le secrétaire d’Etat chargé des transports a cherché à éteindre la polémique en publiant un communiqué dans lequel il affirme que la phrase a été isolée de l’ensemble de son intervention.Renforcement des contrôles aléatoires : il n'a jamais été question de prôner la moindre méthode discriminatoire. http://t.co/VfZx6d6Jyw— AVidalies (@Alain Vidalies)require(["twitter/widgets"]);Mais au sein même de la gauche, des voix se sont élevées pour critiquer les propos de M. Vidalies. Si le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll a défendu son collègue au gouvernement en affirmant qu’il n’avait pas « dit une bêtise », le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, s’est montré ferme dans un entretien accordé au journal Le Point.« Le contrôle aléatoire pourquoi pas, mais au faciès certainement pas ».Quant à la secrétaire d’Europe Ecologie-Les Verts, Emmanuelle Cosse, elle a interpellé Alain Vidalies sur Twitter..@AVidalies, on ne "prend pas en compte" le risque de discrimination, on le combat 1/2 #stopcontroleaufacies— emmacosse (@Emmanuelle Cosse)require(["twitter/widgets"]);Yann Galut, député PS du Cher, s’est lui offusqué qu’un ministre « anticipe » les discriminations.On ne peut accepter qu'un ministre se résigne à anticiper des #discriminations. @manuelvalls doit rétablir ce qu'est la République:#égalité— yanngalut (@Yann Galut ن)require(["twitter/widgets"]); 25.08.2015 à 18h11 • Mis à jour le25.08.2015 à 18h36 | Alexis Delcambre Sandrine Treiner, 50 ans, présente à France Culture depuis 2010, a été choisie, mardi 25 août, pour succéder à Olivier Poivre d’Arvor, évincé de la direction de la chaîne publique en juillet.Comment se porte France Culture, un mois et demi après l’éviction de votre prédécesseur, Olivier Poivre d’Arvor ?La chaîne s’est tout simplement remise à faire de la radio. L’année a été lourde pour les antennes, avec beaucoup de fatigue et de tensions accumulées. Cela nous a donné le désir de se remettre au cœur de notre pratique. Notre grille d’été a été marquée par de beaux moments de radio : des séries d’été, de grandes traversées... dans une sorte de calme après la tempête.Olivier Poivre d’Arvor est parti dans des conditions houleuses...Je suis arrivée à France Culture il y a cinq ans car il est venu me chercher. Je lui dois mon arrivée et les cinq années où j’ai appris ce qui me permet aujourd’hui d’être directrice. Nous formions une équipe très soudée, avec de bons résultats. Au-delà de la rupture avec Olivier Poivre d’Arvor, la confiance a été donnée à une solution de continuité.Il y avait d’autres choix ?Je l’ignore, et j’ai passé l’été à travailler pour que l’antenne soit bonne.Comment voulez-vous désormais faire évoluer France Culture ?Ce qui est formidable dans notre chaîne, c’est qu’on sait qui on est, pourquoi on existe et pourquoi on fait ce qu’on fait. Cela nous autorise des pas de côté par rapport à nos champs identitaires. C’est ce qui éclaire nos choix pour cette rentrée. Ainsi le duo que forment entre 19 et 20 heures Martin Quenehen et Mathilde Serrell : d’un côté une voix présente depuis longtemps à l’antenne, et de l’autre quelqu’un venant bousculer cette évidence, issue d’un autre univers, plus jeune et décalé, celui de Radio Nova.Vous allez devoir vous passer de Marc Voinchet, qui quitte la matinale pour la direction de France Musique...Il ne pouvait en effet pas faire les deux ! Le succès de notre matinale est avant tout lié à notre approche distanciée de l’actualité. Si on prend du recul, nous avons eu un excellent matinalier avec Nicolas Demorand. Quand il est parti, Ali Baddou l’a remplacé et a renforcé la matinale. Puis ce fut au tour de Marc. Alors je n’ai pas de doute sur le fait que Guillaume Erner contribuera à développer encore ce rendez-vous. Il vient de France Inter mais il incarne pleinement l’esprit de France Culture, il a son brevet en sciences sociales et aime aussi vagabonder !Après avoir atteint un record, à 2,3 %, l’audience cumulée de France Culture a baissé au printemps, à 1,8 %. Inquiétant ?Nous avons été la station la plus touchée par la grève de mars-avril, en restant à l’arrêt 28 jours. Ils est donc normal que la mesure d’audience ait été touchée. En réalité, si on regarde la période de sondage Médiamétrie, après la grève, notre audience était remontée à un niveau comparable à celui de janvier/mars.A vos yeux, qu’a révélé cette grève si suivie à France Culture ?Avant tout un état d’inquiétude. Les médias sont des révélateurs de la société qui les entoure et nous avons été touchés à notre tour par la peur du déclassement. En interne, le conflit a montré la nécessité de revoir des éléments d’organisation, de circulation de l’information, d’association des personnels et des partenaires sociaux aux projets du groupe.Toute la direction s’est depuis attelée à améliorer les choses. Enfin, au delà de la question budgétaire, la grève a pointé la question du sens, qui agite tous les médias. Nous sommes en plein tournant, en train de définir ce que nous ferons dans vingt ans. Cela soulève naturellement des interrogations.Vous allez devenir directrice de chaîne dans une entreprise encore fragile, où un plan de départs volontaires se prépare, sous l’autorité d’un président parfois contesté... Vous avez hésité ?Le fait que la direction soit confiée à une femme qui a toujours été une auditrice de France Culture, qui a la passion de cette chaîne chevillée au corps, ça ne se discute pas. C’est un signal et j’y réponds avec enthousiasme. Je suis très attachée au service public. Nous avons un rôle à jouer dans la société actuelle et c’est ce qui compte. Et j’ai confiance dans l’avenir de cette maison.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.08.2015 à 17h02 • Mis à jour le25.08.2015 à 17h37 De nouveaux programmes de maternelle, la création de l’enseignement moral et civique, la généralisation de la réforme de l’éducation prioritaire et le déplacement des vacances de printemps pour servir les intérêts du secteur du tourisme, sont les principales nouveautés de la rentrée 2015.Moins de pression en grande section de maternelleLa maternelle devient un cycle à part entière et non plus seulement un tremplin pour l’école élémentaire, avec une grande section qui n’est plus un « petit CP », pression précoce qui plaçait certains élèves en échec. Plutôt que d’apprendre aux élèves à compter très loin, on s’assurera d’abord qu’ils comprennent bien le sens des nombres, fussent-ils plus petits. Ces nouveaux programmes, qui insistent sur le langage, la socialisation et le jeu, sont bien accueillis sur le papier, mais le premier syndicat du primaire craint qu’ils restent lettre morte faute de formation des enseignants.Une heure de « morale laïque » en secondaireLa « morale laïque » promise en 2012 par l’ancien ministre Vincent Peillon sera enseignée une heure par semaine à l’école élémentaire, et deux heures par mois dans le secondaire. Cet enseignement, qui doit promouvoir les valeurs de la République, s’inscrit dans un « parcours citoyen » décidé après les attentats de janvier à Paris, qui comprend aussi une éducation aux médias. Les syndicats ont demandé sans succès un report à la rentrée 2016, jugeant ces programmes inaboutis : ils n’ont été publiés que fin juin et les manuels ne seront prêts qu’à la rentrée 2016, compliquant l’élaboration des cours.La fin des zones d’éducation prioritaire (ZEP)La réforme de l’éducation prioritaire, qui scolarise 20 % des écoliers et des collégiens, est généralisée, avec 1 089 réseaux d’éducation prioritaire (REP, collèges et écoles de leur secteur), dont 350 réseaux renforcés (REP+) dans les établissements les plus difficiles. Etre en REP permet d’avoir des ressources spécifiques : classes réduites, travail en petits groupes, pédagogies innovantes, indemnités rehaussées pour les enseignants, scolarisation des tout-petits…Les CE2 évaluésUne évaluation « diagnostique » des écoliers en français et en mathématiques est créée en début de CE2. Il s’agit de doter les professeurs des écoles d’outils pour repérer les difficultés de leurs élèves pour y apporter une réponse adaptée. Chaque enseignant pourra construire son évaluation en piochant dans une banque d’outils.Mise en place du « parcours avenir »De la sixième à la terminale, les élèves seront formés à leur orientation à travers un « parcours avenir » construit dans chaque établissement. Parmi les modalités possibles, visites d’entreprise, stages, participation à des conférences, reportages sur des métiers, interventions de professionnels dans les classes.Lire aussi :Des conseillers d’orientation pour les enfants de familles aiséesVacances, victoire du lobby du tourismeEnfin, les vacances de printemps sont avancées pour tenir compte des doléances du secteur du tourisme. Le pont de l’Ascension est généralisé. Le nouveau découpage des zones du calendrier scolaire est défini ainsi :ZONE A : académies de Besançon, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble, Limoges, Lyon et Poitiers. ZONE B : académies d’Aix-Marseille, Amiens, Caen, Lille, Nancy-Metz, Nantes, Nice, Orléans-Tours, Reims, Rennes, Rouen et Strasbourg. ZONE C : Créteil, Montpellier, Paris, Toulouse et Versailles. 25.08.2015 à 15h40 • Mis à jour le25.08.2015 à 18h17 | Mathilde Damgé L’effondrement des marchés asiatiques de ces derniers jours est qualifié par certains de « krach », ce qui, techniquement, est juste : une baisse soudaine et précipitée des actions (plus de 20 % en quelques jours) touchant une ou plusieurs places financières.Ce mouvement s’est répercuté lundi sur les marchés européens et américains mais s’atténuait mardi. Le CAC 40 a notamment clôturé en hausse de 4,14 % mardi soir.Y a-t-il de quoi craindre un effet domino sur l’économie réelle ? Qui est concerné ?Lire nos explications :Trois questions pour comprendre l’effondrement de la Bourse chinoise et des marchés mondiaux1. Les épargnants chinois en première ligneOn parle souvent des « pertes » d’une place boursière ou des porteurs d’actions. En réalité, ces pertes (ou ces gains, selon les mouvements du marché) ne se matérialisent qu’au moment de la vente des actions en question. Ces dernières peuvent à tout moment voir leur valeur remonter, voire dépasser leur cours précédent.Ce qui est plus embêtant, c’est quand les boursicoteurs empruntent pour « jouer » sur les marchés financiers. C’est le cas de nombreux ménages chinois qui, après avoir investi dans l’immobilier, se sont reportés sur la Bourse.Nicolas Chéron, stratégiste chez CMC Markets France, décrit « des particuliers avides de jeux d’argent qui ont acheté les yeux fermés en levier [un mécanisme permettant de jouer plus gros que la somme misée] et se sont fait liquider en panique à la moindre correction ».Pour les analystes du groupe Swiss Life, il y aura « deux conséquences directes : la consommation accusera certainement le coup et les banques seront fragilisées, donc moins incitées à accorder d’autres prêts, y compris pour d’autres opérations ».Pour le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, les premiers touchés seront « les Chinois de la classe moyenne, ceux qui, pas forcément les mieux informés, ont investi au plus haut et en s’endettant ». Selon Bloomberg, il y a désormais plus de particuliers chinois investissant sur les marchés financiers que de membres du parti communiste : environ 90 millions de personnes.Lire aussi :La classe moyenne chinoise, principale « victime » du krach, selon Emmanuel Macron 2. L’économie chinoise en mode atterrissageL’autre conséquence, à moyen terme, de cette tempête boursière est pour le pays lui-même. Car ces épisodes boursiers vont coûter cher :aux entreprises qui sont cotées (et qui vont faire face à des problèmes de financement en raison du manque de confiance des investisseurs).à l’Etat, qui doit intervenir, notamment en injectant des milliards de yuans (150 milliards mardi, soit 20 milliards d’euros) dans le système financier pour apaiser des tensions sur les liquidités disponibles.Autre problème, il est difficile d’anticiper l’impact de ce krach boursier sur l’économie réelle dans la mesure où les chiffres officiels ne sont pas fiables.Beaucoup d’analystes estiment désormais que l’empire du Milieu n’atteindra pas les 7 % de croissance du PIB fixée pour cette année, mais cabotera plus certainement autour de 3 %.« Le vrai problème, aujourd’hui, est de savoir si la Chine connaît un atterrissage difficile ou non ; or on a l’impression que l’on atteint un peu les limites de l’économie administrée », estime Swiss Life. 3. L’économie mondiale probablement peu touchéeCertes, on a coutume de dire que « quand la Chine vacille, le monde tremble ».Mais, d’une part, le poids de la Chine est à relativiser, comme le rappellent les économistes de Natixis :« On mesure le poids des économies dans le PIB mondial en parité de pouvoir d’achat (PPA) et, selon ce critère, la Chine est la première économie du monde. Mais ce classement est un artifice. Il consiste à rapporter le PIB d’un pays au pouvoir d’achat intérieur. Comme le PIB contient des exportations, beaucoup pour un pays comme la Chine, et que le niveau de vie domestique dans les émergents est plus faible que dans la plupart des économies cibles de leurs exportations, le PIB PPA surestime le revenu produit par les émergents. Mesurées en dollars courants, les richesses produites par les Etats-Unis (17 000 milliards de dollars) restent ainsi bien plus grandes que celles produites par la Chine (10 400 milliards de dollars). Mesurée en PIB par habitant, la Chine reste très, très loin de n’importe quel pays développé et de nombreux autres émergents. »D’autre part, il y a un avantage à tirer d’une telle situation : elle rendra les importations depuis les économies émergentes (Chine, Inde, Russie, Brésil) moins chères. Les exportations vers ces destinations seront rendues plus difficiles, mais en vérité, seulement 7 % de la valeur ajoutée produite par les économies développées sert la demande finale des émergents, si l’on en croit les calculs de Natixis. L’Allemagne est le pays le plus dépendant (11 %), la France l’un des moins dépendants (6,5 %). 4. L’économie française épargnée« Il faut rester vigilant pour les entreprises qui sont très exposées à la Chine », prévient Emmanuel Macron. Notamment dans les domaines du luxe et de l’automobile – lundi l’action Renault a d’ailleurs perdu 6,5 % –, mais dans le cas de ce dernier secteur, par exemple, il s’agit plutôt d’une rationalisation du marché, après des années de marges plantureuses.Au final, l’impact de la tourmente financière et du ralentissement de l’économie chinoise pour la France et les économies européennes ne devrait pas aller « au-delà de quelques dixièmes de points » de PIB, selon le premier ministre, Manuel Valls.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.08.2015 à 15h07 • Mis à jour le25.08.2015 à 19h05 | Isabelle Mandraud (Moscou, correspondante) Forcément « coupables ». Mardi 25 août, le tribunal militaire de Rostov-sur-le-Don a condamné le réalisateur ukrainien Oleg Sentsov à vingt ans d’emprisonnement, pour « organisation d’un groupe terroriste », et Alexandre Koltchenko à une peine de dix ans pour « participation » à ce même groupe.A l’énoncé du verdict, les deux hommes, bravaches et sourire ironique aux lèvres, ont entonné l’hymne ukrainien. L’issue de ce procès débuté en juillet, il est vrai, ne constitue en rien une surprise : opposé à l’annexion russe de la Crimée, dont il est originaire, Oleg Sentsov a été arrêté le 10 mai 2014, moins de deux mois après le référendum contesté qui devait « légitimer », aux yeux de Moscou, le rattachement de la péninsule ukrainienne au territoire russe.Alexandre Koltchenko a suivi le même chemin. « Tiens bon Oleg, le temps viendra où ceux qui t’ont condamné se retrouveront sur le banc des accusés ! », a aussitôt réagi Petro Porochenko, le président ukrainien, sur son compte Twitter.Тримайся, Олеже. Прийде час, і ті, хто організував над тобою судилище, самі опиняться на лаві підсудних! http://t.co/GwBTIIgSuh— poroshenko (@Петро Порошенко)require(["twitter/widgets"]);« C’était attendu, un enquêteur du FSB [services spéciaux russes] nous avait prévenus pendant le procès et le tribunal n’a pas eu honte de suivre ces paroles », a commenté pour Le Monde l’avocat du réalisateur ukrainien, Dmitri Dinze.La justice russe accuse les deux hommes d’avoir tenté d’incendier deux locaux de partis et d’avoir projeté de dynamiter la statue de Lénine à Simféropol. Pour cela, le tribunal militaire de Rostov-sur-le-Don où étaient jugés les deux Ukrainiens, également reconnus coupables de détention d’armes, s’est basé sur les « aveux » de deux complices présumés qui ont déjà été condamnés à sept ans de prison. Ces derniers avaient affirmé que les accusés faisaient partie de Pravyi Sektor (« Secteur droit »), un groupe de nationalistes paramilitaires ukrainien. Depuis, l’organisation a démenti qu’ils en étaient membres et l’un de ces témoins à charge, Guennadi Afanassiev, est revenu lors de son procès sur ses déclarations en affirmant qu’elles lui avaient été extorquées sous la torture. « Il n’y a aucune preuve », insiste Me Dinze, que Le Monde a rencontré avant le verdict. Mais rien n’a ébranlé la détermination des juges.« Menace des forces extérieures »Le ton avait été donné par Vladimir Poutine lui-même. En visite en Crimée du 17 au 19 août, le président russe avait, lors d’une réunion à Sébastopol, insisté sur la « menace » persistante, selon lui, « des forces extérieures » accusées de vouloir « déstabiliser la situation dans la péninsule, peut-être en jouant sur la carte nationaliste, ou bien en utilisant telle ou telle erreur ou action inefficace du pouvoir ». « Dans certaines capitales, avait poursuivi le chef du Kremlin, on parle ouvertement de la nécessité de former des structures destructives, on recrute des cadres pour des actes de sabotage et de la propagande radicale ». « Tous ces risques, avait-il conclu, il faut les prendre en compte et réagir, au niveau fédéral et local, de façon appropriée ». Ces propos ne laissaient guère de chance aux deux accusés de Rostov-sur-le-Don.Oleg Sentsov (39 ans, père de deux enfants) et Alexandre Koltchenko (25 ans) n’ont cependant pas été jugés en tant que citoyens ukrainiens – ce qu’ils revendiquent être – mais comme citoyens russes. Depuis l’annexion de la Crimée, tout résident qui n’accomplit pas une démarche spéciale pour refuser devient automatiquement russe, ce que les deux hommes, en prison, n’ont pas fait. Dès lors, le consul général d’Ukraine, qui était présent dans la salle lors du verdict, s’est vu refuser d’exercer son droit de visite. « Nous avons déposé plainte pour cela. Sentsov dit qu’il a été transféré de citoyenneté comme un serf », soupire son avocat. Avant de quitter la salle du tribunal, mardi, le réalisateur ukrainien, pour lequel plusieurs cinéastes de renommée internationale se sont mobilisés (parmi lesquels Wim Wenders et Andreï Zviaguintsev, co-auteur et réalisateur de Léviathan), a levé les doigts en signe de victoire.Sans illusion face à ses juges lors de la dernière audience publique de son procès, le 19 août, Oleg Sentsov, filmé par Media Zona, le site Internet créé par les Pussy Riots, s’était déjà montré pugnace.« Cela fait déjà maintenant un an que je suis dans votre pays merveilleux, que je regarde votre télévision (…), votre propagande est magnifique. Je crois que la plus grande partie de la population croit à ce qu’on lui dit, que Poutine est le meilleur, qu’en Ukraine il y a des fascistes et que la Russie est entourée d’ennemis (…). Mais je comprends qu’il y aussi des gens intelligents, comme vous qui êtes au pouvoir. Vous savez très bien qu’il n’y a pas de fascistes en Ukraine, que la Crimée a été prise illégalement et que votre armée est présente dans le Donbass. Moi, étant ici, en prison, je sais que vos forces militaires y sont. La prison est remplie de combattants du Donbass qui ont été envoyés là-bas avec vos tanks, vos armes. Ils combattent là-bas et ils pensent qu’on les attend ici, ils reviennent avec des munitions, ils boivent à la frontière et on les arrête. Et là, ils s’étonnent : “Quoi ? Nous sommes des héros !” »« Troubadours du régime »Puis, se tournant vers les journalistes présents dans la salle : « Et voilà les troubadours du régime ! Ce ne sont pas des idiots non plus, ils sont bien au courant de tout, mais ils continent de mentir, de faire leur travail en se trouvant des excuses, qu’ils ont des enfants… Mais à quoi bon faire grandir une nouvelle génération d’esclaves ? ». « A part ceux-là, il existe un autre tiers de la population russe qui ne croit pas aux contes de votre agitprop, qui comprend ce qui se passe, quels crimes horribles est en train de commettre votre pouvoir, mais ces gens-là ont peur. Ils pensent qu’on ne peut rien changer, que tout restera ainsi, que le système est incassable, qu’ils sont seuls et qu’on va tous se retrouver en prison. Pour cela, ils restent calmement au sous-sol comme des souris. Nous aussi, nous avions un pouvoir criminel, et nous sommes sortis [dans la rue] contre lui (…), et en fin de compte, nous avons gagné. » « Restez dans le cadre du procès, l’avait alors interrompu un juge. « Je termine, avait répliqué Oleg Sentsov. La seule chose que je peux souhaiter à ce tiers de la population, c’est d’apprendre à ne plus avoir peur ».Autre Ukrainienne célèbre détenue en Russie, la pilote Nadia Savtchenko, accusée d’être responsable de la mort de deux journalistes russes dans le Donbass, dans l’est de l’Ukraine, et qui affirme avoir été enlevée de force, devrait bientôt être jugée à son tour à Donetsk, en Russie, dans une ville éponyme de sa sœur ukrainienne devenue le bastion des séparatistes pro-russes.Isabelle Mandraud (Moscou, correspondante)Correspondante à MoscouSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.08.2015 à 14h31 • Mis à jour le25.08.2015 à 14h34 | Francine Aizicovici La cure d’amaigrissement du groupe 3 Suisses International (3SI), propriété de l’Allemand Otto depuis 2013, continue. Après le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE, plan social) de 2014 chez 3 Suisses France, qui a entériné la suppression de quelque 200 emplois sur 409, c’est au tour du centre de relations client (CRC) de 3SI de fermer ses portes, le 31 août. Basé à Croix (Nord), berceau du spécialiste de la vente par correspondance qui veut se transformer en e-commerçant, il emploie, pour quelques jours encore, 260 salariés.Une offre de reclassement sera présentée à chacun dans la société Mezzo, un prestataire de service dans le domaine des centres d’appel qui appartient à 3SI. Cette société peu connue, créée en 2005, dispose d’un site à Bordeaux, mais aussi à Barcelone et à Tunis. Celui de Toulouse a été fermé l’an passé. A Croix sera créé un nouveau centre d’appel pour accueillir les salariés reclassés. L’entreprise emploie 1100 personnes, dont 70 % à l’étranger.La direction du groupe refuse de parler de « fermeture » du CRC, pour une question d’image sans doute. « C’est un transfert vers une société du groupe qui travaille pour les enseignes de 3SI et à 70 % pour des clients extérieurs au groupe », indique 3SI, précisant ne pas attendre d’économie de cette opération. Il s’agit pourtant bien de licenciements et non de transferts. Une vingtaine de postes seront d’ailleurs proposés chez Swiss Post Solutions, qui, lui, n’appartient pas à 3SI.Cette réorganisation s’inscrit dans une démarche consistant à restructurer le groupe 3SI, en déclin, autour de deux branches : le e-commerce et les services, ces derniers – logistique, prise de photos, centres d’appel, etc. – étant « confiés à des spécialistes », qui peuvent être internes ou externes au groupe, précise la direction.RenoncementsLe PSE, qui prévoit notamment des mesures d’accompagnement pour les salariés refusant les reclassements proposés a été discuté avec les représentants du personnel durant une dizaine de mois, sans accord à l’arrivée. « On ne parvenait pas à avoir toutes les informations nécessaires sur les reclassements et les mesures nous paraissaient insuffisantes », déplore Sylvie Peeters, déléguée syndicale CGT. Le PSE a cependant été homologué, le 10 juillet, par la direction régionale du travail et de l’emploi (Direccte) du Nord-Pas-de-Calais. Le comité d’entreprise peut saisir le tribunal administratif en référé pour contester cette décision jusqu’au 10 septembre, selon la CGC.Cette période tendue a laissé des traces. « Elle a été vécue comme une humiliation par le personnel », estime Mme Peeters. Et aujourd’hui, à Croix, l’avenir fait peur. « Une grande partie des salariés ne suivra pas chez Mezzo, dont une bonne proportion de l’encadrement », croit savoir Philippe Doman, délégué syndical CGC au CRC. Car le reclassement implique des renoncements. Ainsi, la convention collective qui s’appliquera sera celle des prestataires de service, moins avantageuse que celle de la vente à distance en vigueur au CRC.« Il faudra subir une pression plus forte sur la productivité »L’encadrement va perde des jours de congés. Et, selon M. Doman, de leur côté, « les ouvriers et employés perdent leur 13e mois, ainsi que la compensation des jours de carence lors d’arrêts maladie ». « Au début, ajoute-t-il, la direction niait l’existence de pertes pour les salariés, avant de finir par l’admettre. On a négocié des compensations. » Mais elles sont limitées dans le temps : la perte du 13e mois durant trois ans, par exemple, est compensé par une prime de trois mois de salaire.Accepter le reclassement chez Mezzo, c’est aussi « accepter de changer fondamentalement de métier, dit M. Doman. Au CRC, on traitait principalement les appels entrants des clients. Chez Mezzo, ce seront des appels entrants et sortants. Il faudra peut-être placer des contrats, subir une pression plus forte sur la productivité, etc. » Pour des salariés âgés de 47 ans en moyenne et ayant une vingtaine d’années d’ancienneté dans le groupe, le changement est profond et la déception, rude. Le CRC a en effet été créé en 2012 en réunissant tous les centres de relations clients des enseignes de 3SI. « On nous avait dit alors : vous allez devenir un pôle d’excellence... », se souvient Mme Peeters.La vie familiale aussi pourrait aussi être bousculée. « Peut-être faudra-t-il travailler plus régulièrement le samedi, ou pendant la tranche horaire 20 heures-22 heures, soulève M. Doman. Au CRC, les horaires étaient relativement stables, connus longtemps à l’avance. Les prestataires externes étaient la variable d’ajustement pour traiter les pics d’appels. » Mais pour le moment, les salariés ne savent pas exactement ce qui les attend.« Période très douloureuse »On s’inquiète aussi pour la pérennité de l’emploi. « Nous avions demandé la garantie que les enseignes de 3SI, comme Blanche Porte, Becquet, etc., s’engagent à continuer à travailler avec Mezzo durant trois ans, mais nous ne l’avons pas obtenue », regrette Mme Peeters. «Il y a des contrats pluriannuels entre nos sociétés de e-commerce et les sociétés de services internes, souligne la direction du groupe. Et nous avons promis que Mezzo sera prestataire unique de 3SI pour plusieurs années. En revanche, l’emploi, c’est l’affaire de Mezzo. »Mais l’absence de garantie sur l’emploi « laisse craindre que dans quelques mois, nos appels partent vers Tunis et Barcelone, redoute Mme Peeters. Les salariés ne sont pas rassurés. » D’autant que le groupe Otto a annoncé en juin son intention de vendre les enseignes Blanche Porte, Becquet et Venca. « Il n’y aura pas de délocalisation en Tunisie, affirme de son côté la direction de 3SI. Nous avons tout fait pour assurer le futur de nos collaborateurs à Croix. Après, si un client décide d’aller en Tunisie, ce sera son choix. »Aujourd’hui, l’ambiance au CRC est « très compliquée, ressent M. Doman. Des salariés se sont investis dans le groupe depuis vingt ou trente ans. Il y a un deuil à faire quand on quitte ce milieu. C’est une période très douloureuse. » Lui-même, âgé de 53 ans, travaille depuis trente-quatre ans dans le groupe 3SI, notamment chez Blanche Porte. Il n’a pas encore fait son choix.Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.08.2015 à 18h43 • Mis à jour le15.08.2015 à 19h00 Plusieurs localités situées à proximité du volcan équatorien Cotopaxi, qui vient de se réveiller, sont en cours d’évacuation samedi 15 août « à titre préventif », ont annoncé les autorités. Le gouvernement n’a pas précisé le nombre de personnes concernées par cette évacuation.Le président Rafael Correa a par ailleurs annoncé qu’il allait décréter un « état d’exception » pour faire face à une éventuelle situation d’urgence. Cet état d’exception permet « d’utiliser toutes les ressources, mis à part celles de l’éducation, pour répondre à une éventuelle urgence et mobiliser les ressources nécessaires », a précisé le président socialiste lors de son intervention hebdomadaire à la radio et à la télévision. Sous ce régime d’exception, le gouvernement peut également déployer des effectifs militaires pour venir en aide aux équipes de secours.Un des plus dangereux au mondePerché à 5 897 mètres d’altitude, le volcan Cotopaxi a été secoué vendredi par de nombreuses explosions, dégageant une importante colonne de cendres de 8 kilomètres de hauteur. Il a expulsé samedi des fragments solides et incandescents qui, selon les autorités, peuvent provoquer des avalanches.La retombée des cendres oblige de nombreux habitants à se protéger, jusqu’à Quito, la capitale du pays située à 45 km du volcan, où un million de masques ont été distribués. Le ministère de l’environnement a aussi fermé l’accès touristique au Cotopaxi et fait évacuer un groupe de 15 alpinistes qui voulaient escalader le volcan. L’Institut de géophysique (IG) a toutefois tenu à souligner que le Cotopaxi n’avait pas provoqué de lahar (des coulées volcaniques) mais que des coulées d’eau avec de la boue avaient été enregistrées. Les autorités ont maintenu le niveau d’alerte jaune, grade intermédiaire dans le classement d’urgence.Le volcan, qui n’a pas connu de véritable éruption depuis 1877 mais restait modérément actif, est considéré par les scientifiques de l’IG comme l’un des plus dangereux au monde, en raison de la grande quantité de neige sur son sommet et de l’importante population habitant à proximité.Lire aussi :L’Equateur, sous la menace des volcans 15.08.2015 à 15h59 • Mis à jour le15.08.2015 à 16h20 Le Malaisien Lee Chong Wei, déjà battu trois fois en finale, aura une nouvelle occasion de devenir enfin champion du monde de badminton dimanche 16 août à Djakarta, dans une réédition de la finale 2014 contre le Chinois Chen Long. L’Espagnole Carolina Marin sera aussi là pour défendre son titre.Lire : un contrôle positif pour le numéro 1 mondialDe retour d’une suspension de huit mois pour dopage, l’ancien numéro un mondial, descendu à la quarante-cinquième place durant son absence forcée, s’est facilement qualifié pour la finale contre le numéro deux mondial, Jan O. Jorgensen, 21-7, 21-19.En quarts, le Danois avait sorti le Chinois Lin Dan (numéro cinq), alias « maître Lin », double champion olympique en titre et quintuple champion du monde.L’Espagnole Marin en finaleChampion du monde en titre et numéro un mondial, Chen Long sera donc également présent dimanche en finale, après sa victoire 21-9, 21-15 contre le numéro quatre mondial, le Japonais Kento Momota.En simple dames, la Chine ne sera pas là pour prendre sa revanche dimanche, après avoir cédé sa couronne à l’Europe en 2014. Sortie en huitièmes de finale, la championne olympique et vice-championne du monde Li Xuerui ne sera que spectatrice d’une finale opposant l’Espagnole Carolina Marin à sa dauphine actuelle au classement mondial, l’Indienne Saina Nehwal.En simple, aucun des Français en lice n’est allé au-delà du deuxième tour, Brice Leverdez, trente-et-unième mondial et leader du badminton tricolore, se faisant même sortir dès son premier tour par le modeste Anglais Toby Penty, seulement quatre-vingt-troisième mondial. 15.08.2015 à 14h59 • Mis à jour le15.08.2015 à 15h05 Les cloches des églises de dizaines de diocèses français ont sonné à midi samedi 15 août, jour de l’Assomption, en hommage aux chrétiens d’Orient persécutés. Des églises au Canada, en Belgique, en Suisse et en Espagne se sont jointes à cette initiative. André Vingt-Trois, l’archevêque de Paris, a soutenu cet appel.« Au cœur de l’été, il convient que nous prenions dans notre prière ceux qui ont été chassés de leurs terres ancestrales : les chrétiens de Syrie et d’Irak et du Proche et du Moyen-Orient sont les habitants antiques de ces terres devenus chrétiens grâce à la prédication apostolique », a-t-il écrit dans une prière du 15 août diffusée sur le site Internet de son diocèse.La situation des chrétiens d’Orient s’est aggravée depuis un an, avec l’émergence de l’Etat islamique et la prise de Mossoul, en Irak, puis la progression des combattants djihadistes vers le Kurdistan irakien et les villes chrétiennes de la plaine de Ninive.Les chrétiens d’Irak, autrefois au nombre de 1,5 million, seraient moins de 500 000 aujourd’hui, sur une population irakienne totale de 32 millions d’habitants, selon les chiffres du rapport 2013 du département d’Etat américain sur les libertés religieuses dans le monde.Lire aussi :Syrie : le pape demande la libération du père Paolo Dall’Oglio 15.08.2015 à 12h32 • Mis à jour le15.08.2015 à 13h23 Odessa, le grand port ukrainien de la mer Noire, ne verra finalement pas descendre la Gay Pride dans ses rues, samedi 15 août. Les organisateurs avaient décidé de maintenir cette marche malgré son interdiction, jeudi, par la justice, dénonçant une « violation de [leur] droit constitutionnel de rassemblement ». Ils ont fini par se rendre aux arguments du conseil municipal, qui disait craindre des violences.En juin à Kiev, la deuxième Gay Pride de l’histoire de l’Ukraine avait été attaquée par des ultranationalistes : une dizaine de personnes avaient été blessées, et 25 arrêtées. Le projet avait été mal accueilli à Odessa, notamment par le mouvement ultranationaliste Pravy Sektor, qui avait attaqué le défilé de Kiev. Ce groupe avait été très actif durant la contestation proeuropéenne de Maïdan, notamment au côté de mouvements homosexuels, que les circonstances avaient transformés en alliés. Il participe actuellement aux combats contre la rébellion séparatiste dans l’est du pays.Lire aussi :Une Gay Pride dans la violence à KievLes milices nationalistes ont pris une importance particulière à Odessa, ville où les séparatistes prorusses ont été actifs l’an dernier durant la période postrévolutionnaire. L’Etat n’avait alors que peu de prise sur Odessa, et des heurts avaient éclaté entre militants prorusses et pro-Kiev, qui avaient culminé dans l’incendie de la Maison des syndicats, le 2 mai, où 42 prorusses encerclés par la foule avaient trouvé la mort. Ce drame avait provoqué une onde de choc dans le Donbass, dans l’est du pays, déjà en partie coupé de l’Ukraine sous la pression séparatiste prorusse.Timide effort gouvernemental« Nous n’allons pas battre les gays, mais la marche n’aura pas lieu », a déclaré cette semaine Sergui Sternenko, le chef de file de Pravy Sektor à Odessa, cité par Interfax. L’administration régionale d’Odessa, dirigée par l’ex-président géorgien Mikheïl Saakachvili, a pris ses distances par rapport à l’interdiction du défilé, renvoyant la responsabilité sur la mairie.Une simple réception pour des minorités sexuelles et une discussion publique sur l’histoire de l’homosexualité auront lieu dans la journée en ville, a fait savoir le mouvement Odessa Pride.Lire aussi :Odessa, un an après le drame du 2 maiL’homosexualité, qui était punie par la loi en URSS, reste très stigmatisée en Ukraine, une ex-république soviétique où l’Eglise orthodoxe a une forte influence. Plusieurs tentatives d’adopter une loi homophobe interdisant « la propagande homosexuelle », similaire à celle qui existe en Russie voisine, avaient cependant échoué au Parlement ukrainien en 2012.La première Gay Pride dans l’histoire de l’Ukraine indépendante avait eu lieu en 2013, réunissant près de cent personnes à Kiev. En 2014, la « marche de l’égalité » avait été annulée, la police ayant refusé d’en assurer la sécurité. En 2015, le président pro-occidental Petro Porochenko a exprimé son soutien à cette marche, ajoutant toutefois qu’il ne souhaitait pas y participer. Sylvain Siclier (Saint-Malo et Saint-Père (Ille-et-Vilaine, envoyé spécial)) En mai et juin 2008, le groupe américain Sparks des frères Ron et Russell Mael avait joué sur scène, à Londres, l’ensemble de ses albums dans l’ordre chronologique. Un par soirée, soit vingt et un concerts pour autant de disques, depuis le premier, sous le nom Halfnelson, produit par Todd Rundgren et sorti en 1971, jusqu’à leur dernier d’alors. Sparks poussait ainsi au plus loin cette vogue qui depuis quelque temps menait de nombreux groupes à interpréter sur scène leurs enregistrements les plus connus dans leur intégralité. Ces derniers temps, Patti Smith joue ainsi Horses, sorti en décembre 1975, et The Rolling Stones ont refait Sticky Fingers, qui date d’avril 1971.A Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), c’est plus modestement et en accord avec sa ligne rock indépendant que La Route du rock a commencé sa 25e édition, jeudi 13 août, avec la présentation de Neon Golden de The Notwist. Un concert organisé à La Nouvelle Vague, salle un peu à l’écart du centre-ville.Sorti en janvier 2002, le cinquième album du groupe allemand a été un peu celui de leur révélation à un public plus large, tout en restant assez spécialisé. Ceux qui sont à La Nouvelle Vague en connaissent dans leur majorité le contenu. Et réagissent de manière positive à une interprétation qui tout en collant à l’original densifie, réinterprète parfois les dix compositions de l’album. En bonus la chanson « Different Cars and Trains » s’insère dans la chanson-titre « Neon Golden » pour ce qui restera le moment le plus mémorable de ce retour au passé de The Notwist, dans sa part pop et rock, un rien psychédélique, parsemée de striures électroniques. Avec la prestation toujours habitée, troublante, partant dans des improvisations vocales qui sont autant d’histoires de son quotidien, du tendre au tragique, du chanteur et guitariste Mark Kozelek, venu avec son groupe Sun Kil Moon, le festival prenait ainsi un fier envol.Vidéo de la chanson « Pick Up The Phone », extraite de l’album « Neon Golden » (2002) de The NotwistLe lendemain, vendredi 14 août, direction le fort de Saint-Père, à une vingtaine de minutes en bus au nord de Saint-Malo, lieu principal de La Route du rock jusqu’au 16 août. D’abord pour y vérifier le résultat des nécessaires travaux d’aménagement du site faits depuis le début de l’année. Avec son sous-sol en terre argileuse qui retient l’eau, la grande cour du fort et ses abords devenaient une baignoire boueuse dès qu’il y avait de fortes précipitations. Le creusement du sol, qui a été empierré, et l’installation de fosses de collectage des eaux étaient les principaux chantiers, avec la pose de conduits enterrés permettant de faire passer des câbles techniques.La journée de vendredi ayant connu des pluies régulières depuis le matin jusqu’à la fin de l’après-midi, un évident très gros mieux était constaté. Si le chemin qui mène au fort reste glissant et que quelques flaques subsistent sur le site, l’essentiel de la surface qui accueille les deux scènes et les boutiques est nettement mieux praticable. Des travaux qui ne concernent d’ailleurs pas que les festivaliers, mais qui bénéficieront aux visiteurs à l’année du fort, dont la commune souhaite développer les possibilités (concerts réguliers, foires commerciales…).Les organisateurs ont aussi repensé la géographie du site festivalier. Et notamment le goulot d’étranglement que constituait la petite scène, dite « des remparts », qui avait été installée sur la droite de la grande scène, près de l’entrée/sortie du public. Elle lui fait désormais face, avec un double passage plus large qui permet une fluidité des déplacements. On passe ainsi aisément de Wand, qui ouvrait la soirée de vendredi, au Thurston Moore Band, de Fuzz à Algiers puis à Timber Timbre, etc.Wand, donc, quartette californien pour le premier concert de sa tournée européenne, qui se révéla plutôt brouillon dans une option beaucoup de bruit pour pas grand-chose de très probant. Seul mérite, celui de donner la couleur musicale de la première partie de la soirée. Guitares en avant, rythmique très rock avec ensuite le groupe de Thurston Moore puis Fuzz et Girl Band. Moore, cofondateur de Sonic Youth (1981-2011) peut désormais figurer en sorte de parrain de nombre de groupes donnant dans le trio stylistique garage-punk-grunge. L’expérience en plus, l’attention aussi au geste musicien, dans une approche rock presque classique (« Forevermore », « The Best Day »…). Le finale d’« Aphrodite » sera, lui, c’est dommage, trop long et redondant dans ses effets bruitistes, évocation guère utile du passé le plus furieux des premiers temps de Sonic Youth.La chanson « The Best Day », extraite de l’album du même nom de Thurston Moore, paru en octobre 2014Le groupe Fuzz de Ty Segall, où il joue de la batterie, laisse, lui, perplexe. Le multi-instrumentiste et chanteur californien apparu au milieu des années 2000 enregistre beaucoup, multiplie les projets, explore de nombreux styles. Là, dans un gros son, lourd, avec excès d’effets de déformation de la voix, de la guitare et de la basse, Fuzz accumule des citations des univers musicaux de Jimi Hendrix et des précurseurs britanniques du heavy metal Black Sabbath. Sans rien en faire, ce qui est vite lassant d’inintérêt.Tout le contraire d’Algiers, groupe venu d’Atlanta, qui d’une certaine manière constitue un prologue à la seconde partie de la soirée, plus électro (Ratatat, Rone). Ici, le travail sur les formes musicales, la confrontation des genres aboutit à un propos créatif. Avec des éléments de gospel et de soul qui viennent nourrir des plages sombres, tendues et des éclats punk. En point de mire, le chanteur Franklin James Fisher, corps musicien, et le bassiste Ryan Mahan, qui se frappe la poitrine, déambulent. Scéniquement intense et le moment le plus fort de la nuit.La vidéo de la chanson « Black Eunuch », d’Algiers, extraite de leur album « Algiers », sorti en juinLa Route du rock, à Saint-Malo et Saint-Père. Prochains concerts : Foals, The Soft Moon, Lindstrom, Hinds, Daniel Avery… le 15 août ; Father John Misty, Savages, Ride, The Districts… le 16 août. 39,50 € par jour.Sylvain Siclier (Saint-Malo et Saint-Père (Ille-et-Vilaine, envoyé spécial))Journaliste au service Culture du "Monde", rubrique Musiques (jazz, pop, rock, soul, chanson...) SuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Caroit (Saint-Domingue, correspondant) Stupeur et abattement se lisaient sur le visage des quatre Français condamnés vendredi 14 août à vingt de prison par le tribunal de Saint-Domingue pour trafic international de cocaïne. Les deux pilotes Pascal Fauret et Bruno Odos, le membre d’équipage Alain Castany et le passager Nicolas Pisapia avaient été arrêtés le 19 mars 2013 à bord d’un Falcon-50 contenant 26 valises chargées de 700,4 kg de cocaïne.Après quinze mois de détention provisoire, ils avaient été remis en liberté, le 21 juin 2014. Mais, après dix heures de délibérations, ils ont été reconnus vendredi « coupables du crime d’association en vue de (…) posséder des drogues illicites », a lu la secrétaire du tribunal.Le ministère des affaires étrangères de la France juge la peine « très lourde », mais se veut optimiste. Le Quai d’Orsay a assuré, samedi, que la condamnation des quatre hommes « n’est toutefois pas définitive » et a assuré « continuer à leur assurer une protection consulaire active ».Lire :Procès « Air Cocaïne » : les pilotes français bientôt fixés sur leur sortContrairement à la demande du procureur Milciades Guzman, le tribunal a décidé qu’ils resteraient en liberté avec interdiction de quitter l’île jusqu’à ce que la sentence soit définitive. Les avocats des quatre hommes ont immédiatement annoncé qu’ils feraient appel le mois prochain.Le tribunal de Saint-Domingue a également décidé la saisie du Falcon-50, par deux voix contre une. La présidente, Gisselle Mendez, s’est opposée à cette mesure, estimant qu’il n’avait pas été prouvé que les propriétaires de l’avion étaient impliqués dans le trafic. Six des dix Dominicains poursuivis dans cette affaire ont été acquittés. Les quatre autres, anciens fonctionnaires de la Direction nationale de contrôle des drogues (DNCD) en poste à l’aéroport de Punta Cana, dans l’est de la République dominicaine, au moment des faits, ont été condamnés à des peines allant de cinq à dix ans de prison.Convention de Chicago et mafia corseLes quatre Français ont pris la parole pour clamer leur innocence après les plaidoiries de leurs avocats et la réplique du procureur. « Cette affaire est pour moi une triple catastrophe, sur le plan professionnel, sur le plan financier et sur le plan familial, s’est exclamé Pascal Fauret, un ancien pilote de chasse reconverti dans l’aviation d’affaire. J’ai été sali, je ne suis pas un narcotrafiquant, je ne fais pas partie de la mafia corse, je suis innocent et je demande que le tribunal reconnaisse mon honneur et ma liberté et me rende mon entière liberté. »Les avocats des Français ont répété que le vol était commercial, et non privé comme le soutenait le procureur en faisant valoir que l’appareil avait reçu les services d’une compagnie, Swissair, servant les vols privés. « La convention de Chicago est très claire, les pilotes des vols commerciaux ne peuvent être tenus pour responsables du contenu des bagages », a dit avec insistance Me Fabian Melo, l’un des avocats de Pascal Fauret et Bruno Odos. Sa collègue Me Maria Elena Gratereaux a cité une affaire similaire datant de 2011 : la justice dominicaine avait alors exonéré les pilotes américains d’un petit avion chargé de cocaïne. « Y aurait-il une différence entre pilotes français et nord-américains ? », a-t-elle demandé.Me Luz Garcia, l’avocate d’Alain Castany, a dénoncé « une grave contamination des preuves et la violation de la “chaîne de traçabilité” ». Le procureur avait en effet présenté au tribunal la valise personnelle d’Alain Castany comme l’une des 26 valises contenant de la cocaïne. Le procureur avait dû reconnaître qu’il s’agissait d’une erreur.Dans sa réplique, le procureur a affirmé que les pilotes étaient « des instruments de la mafia du sud de la France ». Il a cité l’ouvrage de Jean-François Gayraud Le Monde des mafias. Géopolitique du crime organisé (Odile Jacob) pour dénoncer le danger que fait peser le crime organisé. « Ces personnes doivent payer en République dominicaine vu l’ampleur et la gravité des faits, pour que nos enfants en République dominicaine et en France ne soient pas menacés par cette peste », a-t-il dit. Il a aussi dénoncé les « pressions extérieures sur la justice dominicaine ».Jean-Michel Caroit (Saint-Domingue, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.08.2015 à 05h59 • Mis à jour le15.08.2015 à 13h39 Allô la France, ici le quinze août. Pour contrer la langueur générale et démontrer que la première quinzaine du huitième mois de l’année n’est pas si vide de sens, la rédaction du Monde.fr s’est mise en quête de l’actualité aoûtienne. Saurez-vous déterminer si ces actualités se sont réellement passées ? 15.08.2015 à 04h44 • Mis à jour le15.08.2015 à 12h23 Le département américain de la justice a rejeté, vendredi 14 août, une demande de libération pour raisons de santé d’un détenu de Guantanamo ne pesant plus que 33,5 kg après huit années de grève de la faim.Pour les avocats de Tariq Ba Odah, un Yéménite de 36 ans, cette décision prouve que le président des Etats-Unis, Barack Obama, n’est pas déterminé à honorer sa promesse de fermer la prison de Guantanamo avant son départ, en janvier 2017, de la Maison Blanche. Les motifs de la décision sont maintenus secrets.Des soins appropriés, selon le PentagoneArrêté par l’armée pakistanaise le long de la frontière afghane et accusé d’avoir reçu une formation au maniement des armes en vue de combattre au côté des talibans, Tariq Ba Odah est alimenté de force par intubation nasale depuis qu’il a cessé d’ingurgiter de la nourriture solide en 2007. Sa perte de poids depuis dix-huit mois fait craindre à ses avocats qu’il ne finisse par mourir. Le Pentagone assure qu’il reçoit des soins appropriés.Des responsables de l’armée et des services de renseignement américains ont donné il y a cinq ans leur feu vert à sa libération du camp de Guantanamo, base navale américaine à Cuba où 116 hommes restent incarcérés quatorze ans après les attentats du 11-Septembre aux Etats-Unis.Le cas de Tariq Ba Odah divise au sein de l’administration américaine. Des responsables du département de la défense craignent que son transfert hors de Guantanamo, s’il était accepté, n’incite d’autres détenus à se lancer dans des grèves de la faim. Des responsables du département d’Etat sont en revanche favorables à sa libération. Comme ce Yéménite, 51 autres détenus de Guantanamo ont reçu un avis favorable à leur transfert, mais restent incarcérés.Lire aussi :Une plongée dans l’enfer de Guantanamo 15.08.2015 à 00h07 • Mis à jour le15.08.2015 à 04h22 | Benoît Floc'h La treizième livraison du classement de Shanghaï a été publiée samedi 15 août, mais qui s’en soucie encore ? « Personne ne le regarde, assure Mehdi Cornilliet, qui débute ses études à HEC à la rentrée. En prépa, il y avait peut-être 10 % des élèves qui en avaient entendu parler. » Depuis la première édition, en 2003, de ce palmarès qui classe les 500 meilleures universités au monde (sur 17 000 en tout), la logique concurrentielle s’est pourtant imposée dans l’enseignement supérieur mondial, et les classements se sont multipliés. Mais les étudiants paraissent s’en moquer.C’est ce qu’affirmait, en mai, une étude de Campus France, l’agence publique chargée de défendre les universités françaises à l’étranger. En interrogeant plus de 600 étudiants de 46 nationalités, l’agence s’est rendu compte que « seul un sur dix déclare utiliser ces classements » pour choisir son lieu d’études. Celui de Shanghaï n’est connu que de 12 % d’entre eux et n’est utilisé que par 9 %. Même le plus célèbre de ces classements, le palmarès des écoles de commerce européennes établi par le quotidien britannique Financial Times, n’a qu’une notoriété relative : il est connu de 18 % des étudiants et utilisé par 11 % d’entre eux.« Aujourd’hui, les étudiants ne choisissent pas leur université en fonction du nombre de prix Nobel qu’ils croiseront dans les couloirs, abonde Alexandre Leroy, président de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), l’une des principales organisations étudiantes. Même si, pour beaucoup d’acteurs de la communauté universitaire, cela semble compter. Les établissements ont beau dire qu’ils ne regardent pas les classements, ils se félicitent quand ils y progressent ! »Exister sur la scène mondialeL’effet de sidération du palmarès de Shanghaï, établi par l’université Jiao Tong, s’est émoussé. La première édition, si décevante pour la France, avait fait le bruit d’un coup de tonnerre au cœur de l’été. Aujourd’hui, les universitaires français savent bien qu’ils n’ont rien à attendre de cet outil taillé sur mesure pour les Anglo-Saxons. Dans la quinzaine de classements apparus depuis douze ans, ce sont toujours les vingt mêmes qui caracolent en tête : Harvard, Stanford, Massachusetts Institute of Technology, Berkeley, etc.Bien que considérés comme des « sous-produits de la mondialisation », partiaux et brutaux, les classements se sont imposés. L’enseignement supérieur, soumis à une forte pression internationale, ne peut les ignorer. La politique de regroupement des universités françaises en vastes pôles vise largement à les faire exister sur la scène mondiale et à les faire apparaître dans les radars des classements, celui de Shanghaï en tête. Dans une enquête présentée en janvier, l’Association européenne des universités (AEU) avait montré que parmi 171 établissements dans 39 pays, 86 % reconnaissaient surveiller les classements de très près, et ce, au plus haut niveau. Sept sur dix utilisent les classements pour prendre des décisions et 80 % en font un argument de vente pour séduire chercheurs et étudiants prometteurs.Les universités se trompent-elles ? Oui, si l’on en croit Campus France. Mais tout le monde n’est pas d’accord. « La plupart des enquêtes montrent que les étudiants nationaux de premier cycle ne sont pas influencés par les classements, reconnaît la spécialiste Ellen Hazelkorn, directrice de l’Unité de recherche sur les politiques d’enseignement supérieur à l’Institut de technologie de Dublin. Mais les meilleurs d’entre eux, surtout s’ils sont issus d’un milieu favorisé, font exception. De même, les étudiants étrangers, quel que soit leur niveau, sont les plus susceptibles d’être influencés par les classements. »« Un critère parmi d’autres »Par ailleurs, précise Mme Hazelkorn, auteure de Les classements et la refonte de l’enseignement supérieur (Palgrave Macmillan, rééd. mars 2015, non traduit), « il est vrai que les étudiants qui suivent des études de gestion, d’ingénierie ou de médecine s’intéressent davantage aux classements que ceux qui se consacrent aux arts et aux humanités ».Clémentine Gaide est doctorante en sociologie à Sciences Po Paris. Elle ne s’est jamais trop intéressée aux classements. « Notre objectif en master, c’était d’abord de pouvoir faire une thèse, de trouver un directeur de thèse et un financement », explique la jeune femme. Dans les études de commerce, cela semble différent, si l’on en croit Tanguy Criaud, étudiant en deuxième année à Neoma, sur le campus de Rouen. « En prépa, nous étions tous focalisés sur les classements, se souvient le jeune homme. Ensuite, on se rend compte que ce n’est qu’un critère parmi d’autres, comme l’ambiance dans l’école ou la ville où celle-ci se situe. »C’est bien ce qui ressortait de l’enquête réalisée en 2015 par l’EM Strasbourg sur « la génération prépa ». Les quatre critères qui comptent dans le choix d’une école de management sont la ville (52 %), les parcours académiques et les spécialisations (46 %), les classements (45 %) et les partenariats internationaux (43 %).Etudiant en master entrepreneuriat de l’institut d’administration des entreprises de l’université Pierre-Mendès-France, à Grenoble, Nicolas Valin a fait le même choix : c’est d’abord la formation, puis la ville qui ont décidé le jeune homme. « Cette formation avait bonne réputation et c’était dans ma ville, indique-t-il. Les classements importaient donc peu. » D’ailleurs, quand on demande au jeune homme s’il connaît certains d’entre eux, il répond : « Forbes ! » Un palmarès réputé certes, mais qui classe les milliardaires, et non les universités.Six critères pour classer les universitésElaboré depuis 2003 par l’université Jiao Tong de Shanghaï, le classement de Shanghaï, ou Academic Ranking of World Universities (ARWU), établi un palmarès des 500 « meilleures » universités au monde. Ces institutions sont classées selon 6 critères : le nombre de prix Nobel et de médailles Fields obtenues par les anciens élèves et par les chercheurs, le nombre de chercheurs les plus cités dans leur discipline, le nombre d’articles publiés dans des revues scientifiques telles que Nature et Science, le nombre d’articles indexés dans Science Citation Index et Arts & Humanities Citation Index. Il prend enfin en compte la « performance académique », calculée en fonction de la taille de l’université. Aucun critère n’évalue la qualité de l’enseignement, ni le niveau des élèves. Autant d’éléments qui favorisent dans les faits les universités de grandes tailles, comme celles des pays anglophones. Souvent au détriment des institutions plus petites travaillant en réseau sur le modèle, entre autres, français.Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.08.2015 à 16h36 | Matteo Maillard Dès la rentrée d’automne, les différents campus de l’université de Californie (UC) permettront à leurs étudiants de choisir parmi six identités de genre lors de leur inscription s’ils le souhaitent. Sur le formulaire, il sera possible de cocher la case homme, femme, homme transgenre, femme transgenre, queer ou identité différente.La catégorie transgenre homme est utilisée pour les personnes nées avec un sexe biologique féminin mais dont l’identité de genre est masculine. La logique inverse s’applique aux transgenres femmes. Le queer, ou « gender non-conforming », en anglais dans le texte, concerne les personnes qui ne se reconnaissent pas dans une catégorisation binaire homme/femme et défendent la pluralité des identités de genre. Pour ceux qui ne se reconnaissent pas dans ces différentes appellations, il reste l’option « identité différente ».Ces nouvelles catégories ont été suggérées par le conseil consultatif LGBT de l’université dans le but d’améliorer l’expérience des étudiants et de mieux répondre à leurs besoins, indique le Los Angeles Times. Cette mesure administrative permet à l’institution « d’obtenir une meilleure information sur sa population étudiante », explique Kate Moser, porte-parole du rectorat. « Auparavant, seuls des sondages sur l’expérience des étudiants au sein de nos campus permettaient de connaître ces détails », poursuit Pamela Brown, vice-présidente de la recherche institutionnelle et du planning académique à l’UC.Des étudiants victimes de harcèlementSi les informations récoltées sont particulièrement sensibles au vu de leur potentiel discriminatoire, l’établissement assure qu’elles ne seront utilisées que dans un objectif démographique. Cette partie du formulaire d’inscription reposant sur l’auto-identification, ils ne sont pas obligés de la référencer.Selon Johan Mosquera, étudiant et membre du centre de ressources LGBT du campus d’Irvine de l’UC, le référencement pourra aider les étudiants dont l’identité de genre ne correspond pas à leur sexe biologique à être mieux acceptés. Des étudiants qui sont régulièrement en proie au harcèlement ou aux crimes haineux à l’université, dénonce-t-il.« Nous travaillons dur pour que nos campus soient des modèles d’intégration et de compréhension, a déclaré Janet Napolitano, la présidente de l’Université de Californie dans un communiqué. Nous devons continuellement nous améliorer pour que nos étudiants se sentent respectés et soutenus. »Cette annonce intervient près d’une année après que la même université a décidé de remplacer les toilettes hommes et les toilettes femmes par des espaces neutres, afin de faciliter l’acceptation des étudiants transgenres sur les campus.Lire aussi :L’égalité des sexes sans peineMatteo MaillardJournaliste au Monde 14.08.2015 à 16h08 Dix mille dollars d’amende, soit 8 964 euros, c’est la première sanction infligée par l’ATP au joueur australien Nick Kyrgios, 20 ans, pour les « propos insultants » qu’il a tenus à l’encontre du joueur suisse Stanislas Wawrinka, mercredi 12 août, lors de la troisième journée des Masters 1000 de Montréal (Canada) : « Kokkinakis a baisé ta copine, mec, désolé de te le dire. » (« Kokkinakis banged your girlfriend. Sorry to tell you that mate. ») Les paroles de l’Australien n’ont pas été entendues sur le moment par le Suisse, mais les micros des télévisions ont tout enregistré.Outre cette somme (la plus élevée prévue par le règlement pour « débordement verbal »), l’Association du tennis professionnel a décidé, après avoir visionné la vidéo de la partie, de lui infliger une seconde amende, de 2 500 dollars (2 241 euros), en raison d’un « commentaire » contraire à l’esprit sportif adressé à un ramasseur de balle. L’ATP a annoncé, de plus, l’ouverture d’une enquête, qui pourrait déboucher sur la suspension du jeune joueur australien.Mercredi, « dans le feu de l’action »Retour sur l’incident. Dans un premier temps, mercredi 12 août, à l’issue du match gagné par Nick Kyrgios sur abandon de Stanislas Wawrika, souffrant du dos (6-7 [6-8], 6-3, 4-0), l’Australien n’a pas présenté d’excuses. Il a juste expliqué avoir dit ça « dans le feu de l’action », croyant n’être entendu par personne. « C’est juste sorti comme ça », a ajouté le joueur, évasif. Il a prétendu alors ne pas avoir rencontré son adversaire dans les vestiaires. Stanislas Wawrinka : « Ce n’est pas la première fois qu’il [Nick Kyrgios] a de gros problèmes sur le terrain. »Ce qu’a démenti Stanislas Wawrinka dès son arrivée en zone mixte : « Il a essayé de m’éviter, mais je l’ai chopé. Ce qu’on s’est dit restera dans les vestiaires, mais il y a des choses qu’on ne peut pas dire. Peu importe le stress, ce qui se passe sur le terrain. Peu importe qui il vise. » « Ce n’est pas la première fois qu’il [Nick Kyrgios] a de gros problèmes sur le terrain par rapport à ce qu’il dit et à comment il agit », a ajouté le Suisse, qui a poursuivi en réclamant des sanctions. « J’espère que l’ATP va prendre de grosses décisions contre lui. Il est jeune, peut-être, mais il n’a aucune excuse. A chaque match, il a des problèmes, il se comporte très mal. Le problème, c’est qu’il se comporte très mal envers les autres gens autour de lui, les autres joueurs, les ramasseurs, les arbitres. »Selon L’Equipe du 14 août, mercredi soir, le frère et la mère de Nick Kyrgios en ont « rajouté » sur Twitter : « Œil pour œil… faites vos recherches avant de claironner des choses comme des moutons... » Un commentaire effacé par la suite.Jeudi, la polémique, la défaite et les excusesTout au long de la journée de jeudi, la polémique s’est propagée dans la métropole québécoise. Les joueurs ont affiché leur franche solidarité avec le numéro 5 mondial. « Rien n’excuse le fait de diriger sa colère vers son adversaire », a ainsi déclaré le numéro 1, Novak Djokovic, après sa victoire — express — contre l’Américain John Sock (6-2, 6-1). En début de soirée, après quelques huées lors de son arrivée sur le court Banque nationale de Montréal pour disputer le huitième de finale, Nick Kyrgios a été battu facilement par l’Américain John Isner (7-5, 6-3).Le jeune joueur a mis vingt-quatre heures à prendre conscience de l’onde de choc produite. Jeudi, il s’excusait sur son compte Facebook :«  Je voudrais profiter de cette occasion pour présenter mes excuses pour les commentaires que j’ai faits pendant le match hier soir contre Stan Wawrinka. Mes propos, tenus dans le feu de l’action, étaient inacceptables à plusieurs niveaux. En plus de m’excuser en privé, ce que j’ai fait, je voudrais aussi faire des excuses publiques ici. Je prends l’entière responsabilité de mes actes et regrette ce qui s’est passé. »Vendredi, on enchaîneVendredi 14 août, le capitaine australien de Coupe Davis, Wally Masur, a assuré que Nick Kyrgios participerait, quoi qu’il en soit, à la demi-finale contre l’Angleterre en septembre et s’est réjoui que le jeune Australien ait présenté des excuses. Lleyton Hewitt, récemment annoncé comme le nouveau « mentor » du 41e joueur mondial Nick Kyrgios (séparé de son coach Todd Larkham depuis la fin de juin), va devoir retrousser ses manches et faire preuve de tous ses talents, tant sportifs que diplomatiques, en attendant les conclusions de l’enquête ouverte par l’ATP.Lire aussi :A Roland-Garros, les « bad boys » se font discrets Laurence Girard A l’issue d’un conseil d’administration très discuté, Dominique Picart, le président du Marché du Porc Breton (MPB) de Plérin (Côtes d’Armor) a annoncé qu’il n’y aurait pas de cotation du porc vendredi 14 août. Cette cotation est suspendue depuis lundi 10 août, suite à l’annonce surprise du boycott de deux industriels de la viande, la coopérative Cooperl et la société Bigard. La deuxième vente hebdomadaire, prévue habituellement le jeudi, avait due elle aussi être reportée.Lire aussi :Prix du porc : comprendre le rôle du marché de PlérinTous les acteurs de la filière sont en attente de la table ronde exceptionnelle qui se tiendra lundi 17 août à partir de 15 heures au ministère de l’agriculture, à Paris. « L’ensemble des abattoirs sont conviés à cette table ronde », a précisé M. Picart. « Cette table ronde va décider de la vie ou de la survie du marché du porc breton, et évidemment, après ça, de la vie et de la survie de la filière porcine » a-t-il conclu.« L’époque du servage est terminée »Les représentants syndicaux, qui attendaient l’issue de la réunion du conseil d’administration, ont demandé aux éleveurs qui avaient fait le déplacement à Plérin de ne pas mener d’actions ce week-end et d’attendre les résultats de la rencontre de lundi. Ils ont réitéré leur volonté de se battre pour un prix du porc à 1,4 euro/kg, prix minimal réclamé par les éleveurs, et fixé comme objectif par le gouvernement pour lutter contre la crise qui affecte le secteur.« L’époque du servage est terminée, a insisté Daniel Picart, les agriculteurs veulent vivre de leur métier, et pour vivre de leur métier, ils ont le droit aussi à être payés au prix rémunérateur. »Lire l'éditorial :Dans le cochon, tout est bon, sauf le prixManuel Valls refuse de rencontrer les éleveurs de porcsEn déplacement à Avignon, vendredi 14 août, le premier ministre, Manuel Valls, a opposé une fin de non-recevoir aux éleveurs de porcs qui demandaient depuis deux jours à être reçus à Matignon pour régler le conflit sur le prix de leur production.Le premier ministre a estimé qu’un tel rendez-vous ne pourrait, à lui seul, régler cette crise et a rappelé son soutien à l’action du ministre de l’agriculture, Stéphane le Foll, dans ce dossier :« Le gouvernement, c’est une équipe. Quand on a un bon ministre de l’agriculture, c’est avec lui qu’on discute. » « L’Etat et le gouvernement sont entièrement mobilisés pour répondre au désarroi des éleveurs de porc. On ne peut pas accepter que la situation reste bloquée. »Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.08.2015 à 12h47 • Mis à jour le14.08.2015 à 16h01 | Laure Belot (propos recueillis par) Ancien chercheur à l’université de Washington, spécialiste de biotechnologie, Rob Carlson est l’auteur du livre Biology Is Technology : The Promise, Peril and New Business of Engineering Life (Harvard University Press, 2010). Membre depuis 2013 du Forum de biologie de synthèse de l’Académie nationale des sciences aux Etats-Unis, il dirige Biodesic, société de conseil à destination des organisations, entreprises et gouvernements.Il répond à nos questions dans le cadre des commémorations de la première bombe nucléaire ayant explosé sur la ville d’Hiroshima, le 6 août 1945.Lire aussi :70 ans après Hiroshima, la science produira-t-elle de nouveaux « fils de putes » ?1- Le 16 juillet 1945, à l’issue du premier essai nucléaire grandeur nature, dit « Trinity », au Nouveau-Mexique, le physicien américain Kenneth Bainbridge, responsable du tir, a déclaré à Robert Oppenheimer, patron du projet Manhattan : « Maintenant nous sommes tous des fils de putes » (« Now we are all sons of bitches »). Dans votre discipline, avez-vous le sentiment que ce moment où les chercheurs pourraient avoir la même révélation a été atteint ? Cette analogie, me semble-t-il, ne tient pas pour la biotechnologie. Il est extrêmement important de distinguer les armes développées en temps de guerre de la poursuite des recherches scientifiques et technologiques en temps de paix. Au cours des trente dernières années, la biotechnologie a émergé comme une technologie d’importance mondiale, car elle est utile et bénéfique.Le développement et la maintenance des armes biologiques sont internationalement interdits, et cela depuis des décennies. Le test Trinity, et plus largement le projet Manhattan, étaient une réponse à ce que les dirigeants militaires et politiques de l’époque considéraient comme une menace existentielle. Ces mesures ont été prises en temps de guerre mondiale. Les scientifiques et les ingénieurs qui ont développé les bombes américaines étaient presque tous ambivalents à propos de leurs rôles – la plupart en avaient vu les inconvénients, mais étaient aussi convaincus de leur responsabilité dans la lutte contre les puissances de l’Axe. Développer des armes nucléaires était considéré comme essentiel à la survie.L’ampleur du projet Manhattan (tant en personnels qu’en part du PIB) était, et reste, sans précédent. Contrairement au domaine exclusivement gouvernemental des armes nucléaires, la biotechnologie a été largement développée commercialement à l’aide de fonds privés. Les produits obtenus – que ce soient de nouveaux médicaments, de nouveaux types de cultures, de nouveaux matériaux – sont évidement bénéfiques pour notre société.2 - Avez-vous ce sentiment dans d’autres disciplines ?Non, il n’y a rien qui s’apparente au projet Manhattan et aux armes nucléaires. Il est facile de pointer du doigt les regrets des participants, ainsi que les longues séquelles du bombardement, un moyen pour susciter le débat mais aussi la peur autour des nouvelles technologies. Les derniers épouvantails sont l’intelligence artificielle et le génie génétique. Mais aucune de ces technologies – même si certaines peuvent être qualifiées de matures – n’est, même de très loin, aussi percutante que l’arme nucléaire.3 - Quel pourrait être l’impact d’un « Hiroshima » dans votre discipline ?On entend souvent, dans les cercles de la biosécurité, des discussions sur ce qui se passerait s’il arrivait un « événement ». Sans que sa nature soit bien définie, d’ailleurs, mais on peut présumer que cet événement supposé serait mauvais. Il pourrait être d’origine naturelle ou artificielle. Il pourrait tuer autant de personnes qu’Hiroshima – bien que ce soit tout de même difficile, car même les organismes les plus meurtriers aujourd’hui ne peuvent pas effacer des villes peuplées en un instant. Peut-être que cet événement serait lié à l’utilisation intentionnelle d’une arme biologique, et peut-être que cette arme serait génétiquement modifiée afin d’augmenter ses capacités. Cela serait évidemment horrible.Son impact dépendrait alors de la provenance de cette arme et de la nature de son utilisateur. Est-ce le résultat d’un programme étatique en cours ? Est-ce un échantillon volé provenant d’un programme qui a été abandonné ? Cela a-t-il été conçu et déployé par un groupe terroriste ? Un Etat peut être tenu responsable pour l’utilisation de nombreux moyens, mais il est bien plus difficile de faire rendre des comptes à des groupes non étatiques.Si l’organisme est génétiquement modifié, il est possible qu’apparaisse un mouvement d’opposition autour de cette technologie. Mais la biotechnologie apporte actuellement d’énormes avantages, et une réaction restrictive entraînerait une perte de ces effets positifs. Il est également probable que la biotechnologie devienne le principal moyen pour garantir une parade à des armes biologiques (sous forme de vaccins ou de médicaments). Dans ce cas-là, un tel « événement » pourrait avoir comme conséquence d’accélérer encore plus son développement.4 - Après 1945, les physiciens, notamment Einstein, ont engagé une réflexion éthique sur leurs propres travaux. Votre discipline a-t-elle fait de même ?La réflexion éthique est intégrée à la biotechnologie depuis ses origines. Les premiers acteurs de la discipline se sont réunis en 1975 à Asilomar (Californie) pour discuter des implications de leur travail. [Cette conférence, organisée par Paul Berg, Prix Nobel de chimie en 1980, appelait à un moratoire sur les manipulations génétiques afin d’éviter que des bactéries génétiquement modifiées puissent se disperser dans l’environnement. Les 150 chercheurs internationaux, réunis à huis clos, ne trouvèrent pas de consensus, et conclurent à une levée du moratoire, mais avec mise en place de conditions de précaution et de sécurité renforcée.]Aujourd’hui, les étudiants participant aux compétitions internationales de biologie synthétique (iGEM) sont tenus de procéder à un contrôle « politique et pratique » de leur projet – contrôle appelé également ELSI, pour implications éthiques, juridiques et sociales. Ce n’est pas un discours de façade. En aucun cas. Tout le monde prend cela au sérieux.5 - Pensez-vous qu’il soit nécessaire que le public prenne conscience des enjeux liés à vos travaux ?Depuis quinze ans, j’écris et je parle de ce sujet, en essayant de sensibiliser sur la biotechnologie et la direction que prend cette discipline. Mon livre, Biology Is Technology…, a été spécifiquement écrit pour encourager le débat public. Mais nous avons certainement besoin de travailler davantage pour comprendre la portée et l’impact de la biotechnologie sur nos vies. Aucun gouvernement ne mesure bien la taille de cette industrie – en termes de chiffre d’affaires et de retombées –, donc très peu de gens comprennent comment elle est déjà omniprésente économiquement.6 - Quelle est, selon vous, la marge de manœuvre des scientifiques face aux puissances politiques et industrielles qui exploiteront les résultats de ces travaux ? Les scientifiques doivent faire face à la même attente de responsabilité personnelle que tous les autres membres de la société à laquelle ils appartiennent. Cela est assez simple. Et la plupart des scientifiques sont motivés par des idéaux de vérité, de recherche de la connaissance et d’amélioration de la condition humaine. Ils publient leurs résultats afin que les autres puissent en bénéficier. Mais il est moins évident de savoir comment contrôler ces résultats scientifiques après leur publication.Je tournerais cette question différemment : les politiciens et les industriels devraient être responsables de la façon dont ils utilisent la science, plutôt que de faire porter la responsabilité uniquement sur les scientifiques. Il y a soixante-dix ans, le projet Manhattan fut une opération militaire massive en temps de guerre, mis en œuvre conjointement par le gouvernement et le secteur privé. Il s’est appuyé sur la science, pour être sûr, mais c’était pour beaucoup un projet politique et industriel – on ne peut pas séparer ces deux dimensions du projet.7 - Pensez-vous à des mesures précises pour prévenir de nouveaux Hiroshima ?Je pense constamment à la façon d’éviter que de « mauvaises choses » se produisent. Nous devons faire attention à la manière dont les nouvelles technologies sont développées et utilisées. Cela est vrai pour toutes les technologies. Pour ma part, je travaille afin que les décideurs, aux niveaux national et international, comprennent où va la biotechnologie et ce que l’on peut faire pour qu’elle ne soit pas utilisée à mauvais escient.Mais il me semble que la question est plutôt hors cible. Bombarder Hiroshima était une décision consciente prise par un chef élu en temps de guerre. Un événement très particulier dans un contexte qui l’était tout autant.Nous ne sommes pas confrontés à une situation similaire. Si l’intention de cette question est de faire une analogie avec l’utilisation intentionnelle des armes biologiques, celles-ci sont déjà illégales, et personne ne devrait les développer ni les stocker, quelles que soient les circonstances. L’actuel « régime international de contrôle des armes » traite de cela. Si l’intention de cette question est de parler de comment prévenir de « mauvaises choses », ceci est un sujet dont chaque citoyen responsable devrait s’emparer. Tout ce que nous pouvons faire est de rester attentifs et de continuer à travailler pour s’assurer que les technologies ne sont pas utilisées de façon malveillante.Lire aussi :70 ans après Hiroshima, la science produira-t-elle de nouveaux « fils de putes » ?Laure Belot (propos recueillis par)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.08.2015 à 12h37 • Mis à jour le14.08.2015 à 17h44 | Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) Le premier ministre japonais, Shinzo Abe, ne veut pas s’excuser. Lors d’une conférence de presse vendredi 14 août, il a lu l’allocution préparée pour le 70e anniversaire, le 15 août, de la fin de la seconde guerre mondiale, et de la capitulation, en 1945, du Japon impérial. Dans cette déclaration, M. Abe évite soigneusement de présenter ses propres excuses pour les actions du Japon militariste, ce qui marque une rupture avec les dernières commémorations.« Le Japon a exprimé à plusieurs reprises ses sentiments de regrets profonds et d’excuses du fond du cœur pour ses actions pendant la guerre », rappelle simplement M. Abe, évoquant ainsi les déclarations de ses prédécesseurs Tomiichi Murayama, en 1995, et Junichiro Koizumi, en 2005.« Eternelles condoléances »Le chef de gouvernement exprime toutefois sa « profonde douleur » pour toutes les victimes de la guerre, auxquelles il adresse ses « éternelles condoléances ». Il souligne aussi que le Japon a infligé des « dégâts et des souffrances incommensurables » pendant ce conflit, et condamne le recours à la force et à l’oppression coloniale.La déclaration insiste en outre sur l’engagement pacifiste du Japon après la guerre et inclut des remerciements pour les pays ayant permis à l’Archipel de réintégrer la communauté internationale. Parmi eux, la Chine et les nations ayant affronté le Japon, qui ont su faire preuve de « tolérance » pour autoriser cette réintégration.Ayant refusé de s’excuser, M. Abe affirme son souhait de ne pas transmettre le fardeau de la guerre aux générations futures. « Nous ne devons pas laisser nos enfants, petits-enfants et les générations suivantes, qui n’ont rien à voir avec la guerre, être prédestinés à s’excuser », ajoute son texte, tout en insistant sur la nécessité de ne pas oublier. La déclaration souligne la volonté nippone de contribuer à la paix et à la prospérité dans le monde.Critiques de Pékin et de SéoulL’absence d’excuses suscite déjà des critiques, notamment en Chine et en Corée du Sud, principales victimes du Japon impérial. L’agence de presse sud-coréenne Yonhap a déploré que M. Abe n’ait pas « présenté clairement ses propres excuses ». L’agence d’information officielle Chine nouvelle regrette que M. Abe « considère que les générations futures n’auront pas besoin de continuer de s’excuser ».L’annonce de la déclaration clôt un marathon de débats engagé il y a plusieurs mois. M. Abe avait créé en février une commission chargée de réfléchir à son contenu. Elle a rendu ses travaux au début d’août, et le texte a été rédigé. L’affaire était si importante pour M. Abe que le stress engendré aurait, selon certains hebdomadaires nippons, réveillé sa rectocolite hémorragique, une maladie incurable dont il souffre depuis l’âge de 17 ans et qui l’avait contraint à mettre fin en 2007 à son premier mandat à la tête du gouvernement.Lire aussi :Face au passé impérial, Shinzo Abe joue sur les mots« Un cycle humiliant d’excuses »Dans le passé, des regrets avaient été exprimés. Cependant, les visites au controversé sanctuaire Yasukuni, qui honore les soldats tués pour la nation japonaise, dont des criminels de guerre, ont alimenté des doutes sur leur sincérité. L’attitude de M. Abe, qui s’est rendu à Yasukuni en 2013 et qui a refusé en mai de répondre à la question de savoir s’il était juste ou non de s’engager dans la guerre contre la Chine, a contribué à nourrir la suspicion.Proche de la Nihon Kaigi, une organisation révisionniste qui réfute les accusations de crimes formulées contre le Japon militariste, Shinzo Abe est connu pour ses positions nationalistes. Ses principaux soutiens souhaitaient mettre fin à ce qu’ils considèrent comme « un cycle humiliant d’excuses ».De fait, la présentation d’une première version du texte le 9 août aux dirigeants des formations au pouvoir, le Parti libéral démocrate et le Parti Komei, n’en mentionnait aucune. Etaient évoqués de simples « regrets » pour les actes passés, sans évoquer une quelconque « agression » ou « régime colonial ». Sans en reprendre la formulation, il signalait l’adhésion, « dans l’ensemble », aux déclarations deTomiichi Murayama et de Junichiro Koizumi.Ménager ses soutiens nationalistesLe Komei avait alors appelé M. Abe à modifier son texte pour qu’il « reflète les excuses pour les autres pays ». La remarque reprenait les points de vue exprimés dans la presse, d’opposition ou proche de la majorité. Le Mainichi, journal de centre gauche, plaidait le 7 août pour une déclaration « contribuant à la réconciliation du Japon avec ses voisins ». Le quotidien conservateur Yomiuri, pourtant soutien de M. Abe, appelait dans un éditorial le même jour à « reconnaître clairement qu’il y a eu agression » de la part du Japon. « S’il omet cette mention, ajoutait le journal, M. Abe sera immédiatement considéré comme quelqu’un qui ne veut pas admettre que l’Archipel a commis de tels actes. »Finalement, soucieux de ménager ses soutiens nationalistes, voire de suivre ses propres inclinations, M. Abe prend le risque d’une nouvelle dégradation des relations avec Pékin et Séoul, déjà au plus bas. Et ce même s’il souhaite un sommet en septembre avec le président chinois, Xi Jinping. Il prend également le risque de mécontenter Washington, qui espérait une déclaration à même d’apaiser les tensions en Asie de l’Est.De plus, sur le plan intérieur, la cote de popularité de Shinzo Abe baisse. Il est critiqué pour son projet de législation sécuritaire, perçue comme une menace pour l’engagement pacifiste du Japon. Sa déclaration pourrait à nouveau réduire ses soutiens.Pour comprendre le contexte :Déni de défaite au JaponPhilippe Mesmer (Tokyo, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.08.2015 à 11h30 • Mis à jour le14.08.2015 à 12h07 Editorial du Monde. Sale été pour Stéphane Le Foll. Depuis deux mois, le ministre de l’agriculture tente, en vain, d’apaiser la crise qui exaspère l’ensemble du secteur français de l’élevage et menace à tout moment de dégénérer en jacqueries incontrôlables. Le 17 juin, il espérait être arrivé à ses fins : pour corriger la sévère baisse des prix dont souffrent les éleveurs depuis des mois, il avait obtenu, bon gré mal gré, l’accord des industriels de la transformation et celui de la grande distribution pour qu’ils relèvent progressivement les prix d’achat du bœuf et du porc.Mais l’application trop lente et disparate de cet engagement n’a pas calmé la mobilisation des éleveurs, bien au contraire. Le 22 juillet, le gouvernement était contraint d’annoncer, en catastrophe, une série d’aides d’urgence aux éleveurs (report de paiement de cotisations sociales, restructuration des dettes bancaires…), à hauteur de plus d’un milliard d’euros.Cette crise porcine est une métaphore cruelle du monde actuel. Elle peut se résumer ainsi : chacun pour soi et tant pis pour les plus faiblesIl ne s’est pas passé un mois, et la crise rebondit dans la filière porcine. En juin, sous l’égide du gouvernement, les acteurs de cette filière s’étaient mis d’accord sur un prix d’achat aux éleveurs de 1,40 euro le kilo. Or, au début de cette semaine, les deux principaux industriels du secteur ont fait défection. Dénonçant ce prix qu’ils estiment « politique » et artificiellement supérieur aux prix de la concurrence européenne, ils ont renoncé à participer au marché de Plérin, en Bretagne, qui fixe traditionnellement le prix de référence du porc français.Cette crise porcine est une métaphore cruelle du monde actuel. Elle peut se résumer ainsi : chacun pour soi et tant pis pour les plus faibles, avec l’Etat en arbitre impuissant et l’Europe en superviseur négligent.Car chacun lutte, impitoyablement, au pire pour sa survie, au mieux pour ses marges bénéficiaires. Les quelque 17 000 éleveurs de porcs réclament des prix indexés sur leurs coûts de production. A leurs yeux, c’est une nécessité absolue pour s’en sortir, desserrer l’étau des charges qui augmentent et des dettes souvent contractées pour investir, se moderniser et tenter de faire face à leurs homologues allemands ou espagnols, devenus de véritables industriels.S’adapter à la concurrence internationale Les industriels de la transformation ne sont pas davantage à l’abri de la concurrence et des difficultés, comme l’a montré la crise récente des abattoirs Gad. C’est pourquoi ils refusent de payer au prix fort un porc qui est quelque 30 centimes moins cher de l’autre côté des frontières. En outre, ils dénoncent les avantages dont bénéficient les abattoirs allemands, qui recourent à des travailleurs détachés venus des pays de l’Est et payés au lance-pierre. Quant à la grande distribution, qui dispose souvent de ses propres abattoirs, elle n’entend pas être seule à respecter l’accord du 17 juin sur les prix. En bout de course, en effet, le consommateur est à la recherche des meilleures normes de qualité, mais au meilleur prix…Et voilà le gouvernement, de nouveau, sommé de trouver des solutions et tétanisé à l’idée que cette fièvre porcine gagne l’ensemble des éleveurs bretons. Mais impuissant à imaginer, dans l’urgence, de douloureuses solutions structurelles pour permettre à ces filières de s’adapter à la concurrence internationale. Quant à l’Europe, elle semble peu soucieuse d’harmoniser les normes sociales et sanitaires qui entraînent autant de distorsions de concurrence entre ses pays membres. Sale été pour Stéphane Le Foll, décidément.Lire aussi :Elevage : le Grand Ouest prêt à rallumer la mèche de la mobilisation 19.08.2015 à 17h52 • Mis à jour le19.08.2015 à 18h08 | Damien Leloup Un groupe de pirates se faisant appeler « The Impact Team » a publié sur le Web les données personnelles de 33 millions de comptes du site Ashley Madison, spécialisé dans les rencontres extraconjugales. Par son ampleur et la confidentialité des informations – le simple fait de posséder un compte sur ce service peut être problématique à l’égard de son entourage –, il s’agit de l’un des plus importants piratages de sites de rencontre de l’histoire. Mais le piratage dont a été victime Ashley Madison est aussi le dernier en date d’une longue série.Lire aussi :Le piratage du site Ashley Madison et la question de la « moralité » des hackeursJanvier 2011 : le site Plenty of Fish reconnaît avoir été piraté. Une faille de sécurité permettait d’accéder aux informations personnelles de 28 millions d’utilisateurs, dont des mots de passe stockés en clair, c’est-à-dire non chiffrés. Les informations ne furent pas mises en ligne.Juin 2012 : une liste de 1,5 million de mots de passe dérobés au site eHarmony apparaît sur le Web ; ils sont protégés par un chiffrement peu efficace.Janvier 2013 : 42 millions de mots de passe liés à des comptes sur le réseau de sites de rencontre Cupid Media sont publiés en clair.Janvier 2015 : Top Face, un service de rencontre russe, se fait dérober les adresses de 20 millions d’inscrits.Mai 2015 : les informations de 4 millions d’utilisateurs d’Adult Friend Finder sont mises en ligne, dont leurs préférences sexuelles.Lire aussi :Les informations de millions d’utilisateurs du site de rencontres Adultfriendfinder publiéesChantage et rançonsLa liste est longue – et on pourrait y ajouter des failles de sécurité ayant touché certains sites importants, comme Match, sans que l’on sache si elles ont été exploitées de manière malveillante avant d’être corrigées. Les sites de rencontre, et notamment ceux qui comptent un grand nombre d’utilisateurs, sont en effet des cibles privilégiées pour des pirates. Notamment parce que ce sont des entreprises qui ont un besoin impérieux d’avoir la confiance de leurs utilisateurs – elles sont donc a priori plus que d’autres prêtes à payer une rançon.Au début de février, Top Face a reconnu avoir payé pour éviter une publication de sa base de données d’adresses électroniques. « Nous avons pu contacter le pirate qui avait publié une annonce offrant notre base de données à la vente. (…) Nous avons passé un accord pour qu’il s’engage à ne pas la diffuser. Etant donné qu’il n’avait transmis les données à personne et n’avait pas l’intention de le faire, nous avons décidé de ne pas porter plainte et de lui verser une prime pour avoir découvert une faille de sécurité », écrivait l’entreprise dans un communiqué.Des données qui peuvent servir de base à d’autres piratagesMême lorsqu’elles ne contiennent pas d’informations aussi confidentielles que les préférences sexuelles ou les mots de passe, ces bases de données intéressent fortement les escrocs. D’une part parce qu’elles peuvent être utilisées pour envoyer du spam en grande quantité, mais également parce que de nombreux internautes utilisent un même mot de passe pour plusieurs services en ligne – en utilisant les données de ces listes, il est statistiquement facile de pirater des boîtes électroniques, par exemple, ce qui permet d’avoir accès à des comptes PayPal ou, dans certains cas, bancaires.Par ailleurs, ces données fournissent une très bonne base pour tenter de faire chanter des utilisateurs, en particulier dans le cas d’un service spécialisé dans les aventures adultères. Une éventualité d’autant plus intéressante que les inscrits utilisent relativement souvent des adresses professionnelles, ce qui permet d’identifier aisément des cibles de valeur. Les premières analyses faites sur la base de données volée à Ashley Madison montrent que de très nombreuses adresses sont liées à des ministères, des grandes sociétés, l’armée : 15 000 adresses correspondent à des boîtes électroniques de l’armée et des administrations américaines.Pourquoi des utilisateurs se servent-ils d’adresses professionnelles, y compris lorsqu’ils travaillent à des postes à risque, sur des sites dont la fréquentation peut les rendre vulnérables à des tentatives de chantage ou d’escroquerie ? « Le raisonnement est souvent qu’il est moins risqué d’utiliser une adresse professionnelle qu’une adresse personnelle lorsqu’on veut cacher des choses à son conjoint », estime Damien Damuseau, de l’entreprise de sécurité informatique Cybel Angel, qui travaille notamment au repérage de publications d’informations personnelles en ligne. « Et d’autre part les utilisateurs n’imaginent souvent pas qu’un grand site comme Ashley Madison puisse faire l’objet d’un piratage d’ampleur. »Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.08.2015 à 16h53 • Mis à jour le19.08.2015 à 17h47 | Matthieu Goar (Saint Privé (Yonne) - envoyé spécial) Après avoir occupé les couvertures des journaux et des magazines cet été (Le Parisien Magazine, Valeurs actuelles, Paris Match, Corse-Matin), Nicolas Sarkozy a renoué avec le terrain, mercredi 19 août. Le jour même du conseil des ministres de rentrée et en pleine crise porcine, le président du parti Les Républicains (LR) a visité une exploitation agricole du village de Saint-Privé (Yonne). « Ce n’est pas une crise conjoncturelle, c’est une crise structurelle. Il faut sauver l’agriculture française. Pour cela il va falloir réinventer un modèle », a déclaré l’ancien président de la République après une discussion d’une heure et demie avec des représentants de la profession, réunis autour d’un café.M. Sarkozy s’est prononcé pour une baisse « massive » des charges et pour la fin de la « surtransposition des normes européennes » en France. Par contre, il n’a pas donné de piste sur les moyens à mettre en place pour arriver à ce nouvel équilibre, mais il a rappelé qu’il avait fait voter la TVA sociale à la fin de son quinquennat. « La première décision de Hollande a été de supprimer cela pour des raisons idéologiques. Aucune réponse structurelle n’est apportée à la crise de l’agriculture. Vous verrez que ça ne se calmera pas », a-t-il prédit, accusant implicitement son successeur de ne pas avoir pris la mesure du problème : « Il y a eu une déclaration qui a été faite par le ministre de l’agriculture. Les engagements ont été pris et ils doivent être respectés. Et pour cela, c’est au plus haut niveau de l’Etat que ça doit être géré. »Cet automne, M. Sarkozy compte visiter toutes les régions françaises, à raison d’un ou deux déplacements par semaine jusqu’au premier tour des élections régionales, le 6 décembre. Mais, mercredi, sa campagne a déjà un peu commencé. L’ancien chef de l’Etat a ainsi visé à plusieurs reprises M. Hollande, notamment au sujet des tensions avec la Russie qui ont entraîné l’embargo russe sur le lait. « La manière dont les négociations n’ont pas été conduites avec la Russie est une erreur stratégique que les agriculteurs et les éleveurs paient aujourd’hui », a lancé M. Sarkozy.Incarner le chef de famille politiqueComme pour les élections départementales, l’ancien chef de l’Etat veut se placer au centre du jeu politique en se dressant en premier opposant aux socialistes mais aussi en ciblant le Front national. Mercredi, dans ce canton où le candidat FN avait recueilli 45 % des voix au second tour des élections départementales de mars, il s’est également inquiété de la désertification des territoires qui amèneraient un changement d’identité à la France. En aparté, il a également estimé que la crise politico-familiale au FN « laisserait des traces », avant de cibler Marine Le Pen : « Elle s’est aperçue il y a deux mois que son père n’était pas fréquentable. Elle fait l’inventaire au moment où il est le plus vieux, le plus faible, ce n’est pas d’une élégance énorme. »Nicolas Sarkozy s’envole la semaine prochaine pour un voyage au Brésil et en Argentine, où il assistera à des concerts de sa femme, Carla Bruni, mais rencontrera aussi des chefs d’entreprise, des militants LR et peut-être Luiz Inacio Lula da Silva, ancien président du Brésil. Pour la suite, il compte continuer à incarner le chef de sa famille politique pendant qu’Alain Juppé ou François Fillon joueront une carte plus personnelle avec la publication de leurs livres respectifs.Selon son entourage, le moment de se dévoiler ne viendra qu’au cours de l’année 2016. En attendant, l’ancien chef de l’Etat n’échappe pas à son bilan. Lors de la discussion avec les agriculteurs, plusieurs questions ont été très franches. Un exploitant lui a demandé pourquoi la TVA sociale avait été votée aussi tard dans le quinquennat. « Vous parlez concret, moi aussi. Vous pensiez vraiment que je pouvais imposer deux points de TVA en plus après 2008, en pleine tourmente économique ? », a rétorqué M. Sarkozy.Aussi direct avec une productrice de lait qui dénonçait la multiplication des normes depuis le Grenelle de l’environnement, il a répondu par un début de mea culpa avant de se faire plus ironique : « Le Grenelle a été trop loin sur un certain nombre de points. Je n’ai pas été assez attentif sur tout, pas assez hyperprésident, contrairement à ce que disaient certains. » Le début du devoir d’inventaire ? « Vous le faites déjà assez souvent », répond l’ancien président à la presse.Matthieu Goar (Saint Privé (Yonne) - envoyé spécial)Journaliste au Monde 19.08.2015 à 16h16 • Mis à jour le19.08.2015 à 17h17 | William Audureau« Retirer le jeu en écran séparé de Halo est un crime ». Le site spécialisé Polygon n’y va pas par quatre chemins : pour lui, comme pour de nombreux joueurs, la disparition d’une des fonctionnalités les plus populaires de la plus célèbre série de jeux de tir de Microsoft constitue un petit scandale. Halo 5 : Guardians, l’une des sorties de fin d’année les plus attendues sur Xbox One, ne sera plus jouable à plusieurs sur un même écran, au grand dam des fans de la série. Petite explication de texte. L’« écran séparé » ou « écran splitté » (francisation du « split screen ») est un mode d’affichage consistant à diviser la surface de son écran en deux, trois, ou quatre, afin qu’autant de joueurs puissent bénéficier d’un champ de vision dédié. Son intérêt est simple : dans les jeux vidéo en vue de dos ou en vue subjective, il permet de jouer à plusieurs sur la même console.L’écran splitté est presque aussi vieux que le jeu vidéo : il apparaît dès 1976 sur une borne d’arcade, Speed Race Twin, se fait remarquer en 1984 dans Spy vs Spy sur la console NES, avant de véritablement devenir à la mode dans les années 1990, grâce notamment à Super Mario Kart sur Super Nintendo, en 1992, qui démocratise et popularise ce mode d’affichage. Soirées jeux vidéo entre amisDepuis, de Goldeneye sur Nintendo 64 à Gears of War sur Xbox 360 en passant par les Call of Duty, Portal 2 ou encore Left 4 Dead, le split screen est devenu l’indispensable option des soirées jeux vidéo entre amis – en tout cas pour les jeux ne se contentant pas d’une caméra commune pour tous les joueurs, au contraire d’un Street Fighter ou d’un FIFA. Le splitscreen a même donné lieu à quelques jeux expérimentaux audacieux, comme Screencheat, un jeu multijoueur en vue subjective, dans lesquels les joueurs, invisibles les uns pour les autres, ne peuvent se trouver qu’en épiant la fenêtre de leurs concurrents.Pourtant, l’écran splitté s’est peu à peu effacé à partir des années 2000 et de la démocratisation du jeu en ligne. Des trois grandes marques de console, Nintendo est la seule à avoir tenté de le remettre au goût du jour avec la Wii U. Un choix qui atténue à peine une tendance lourde : sur le site spécialisé Giant Bomb, qui recense plus de 350 jeux en split screen, on peut constater que 22 titres dans cette catégorie sont sortis en 1999 (Bomberman 64, Gran Turismo 2, Quake III Arena, Medal of Honor, Sega Rally 2…), autant en 2000 (Banjo-Tooie, Perfect Dark, Aqua GT, TimeSplitters, Need for Speed Porsche Unleashed…), et seulement trois cette année : Rocket League, Swords & Soldiers II et Resident Evil : Revelations 2. Sur une page (non exhaustive) réservée aux jeux PC, la plateforme Steam n’en donne quant à elle que deux. Pourtant, les jeux en écran séparé se vendent bien. Resident Evil 5 et 6, les deux seuls épisodes canoniques jouables à deux de la célèbre série de jeux d’horreur de Capcom, sont tout simplement les deux meilleures ventes historiques de la compagnie, avec respectivement 6,9 et 6,3 millions de jeux distribués, tandis que Mario Kart est la meilleure vente des deux dernières consoles de salon de Nintendo, hors jeux inclus avec la machine, avec un record historique à 36 millions d’exemplaires sur Wii.« Halo 5 » : une explication techniqueHalo, qui compte 65 millions d’unités écoulées depuis ses débuts, fait partie des séries qui ont surfé des années sur la popularité de l’écran séparé. Pourtant le studio américain 343 Industries s’est résolu à faire une croix dessus dans le prochain épisode, suscitant de nombreux débats cet été. La déception des fans et une pétition en ligne n’y feront rien. Halo 5 rejoindra Destiny, Titanfall, Project CARS, ou encore Driveclub, parmi les nombreux titres de cette jeune génération de consoles qui font l’impasse sur l’option. « Choisir d’enlever le jeu en écran splitté de Halo 5 : Guardians est l’une des décisions les plus difficiles que nous ayons eue à prendre en tant que studio. Nous savons que pour beaucoup de nos fans, Halo est synonyme de jeu convivial avec des amis dans la même pièce », s’excuse le studio.Comme souvent, l’explication est technique. Schématiquement, afficher deux écrans en même temps nécessite deux fois plus de puissance, et plus un jeu est techniquement ambitieux (graphismes détaillés, environnements de grande taille, nombreux éléments animés…), plus il est difficile de gérer plusieurs flux vidéo en parallèle. Ainsi c’est la volonté d’obtenir une animation constante à 60 images par seconde qui a été avancée pour renoncer à l’écran séparé pour Project Cars.@GreenAssassin24 If we could do it, we would do it. But it is what they call "nontrivial."— franklez (@Frank O'Connor)require(["twitter/widgets"]);Sur son blog officiel, Frank O’Connor, le responsable de la licence Halo, s’en expliquait :« Dans Halo 5, nous offrons des environnements à grande échelle, un meilleur comportement de l’intelligence artificielle, des visuels de meilleure qualité et un système de jeu fidèle… quelque chose qui tire vraiment profit d’une nouvelle console [la Xbox One]. Beaucoup de nos ambitions seraient mises en péril avec un écran splitté et le temps passé à l’optimiser et à résoudre les problèmes engendrés nous éloignerait d’autres aspects du développement ». Mais les éditeurs y trouvent aussi un intérêt. Privilégier le jeu en ligne permet en théorie d’endiguer le piratage, grâce à l’authentification lors des connexions au serveur, ou encore de collecter de nombreuses données utiles sur le comportement des joueurs, tantôt pour améliorer le jeu, tantôt pour affiner la production.« Rocket League », succès surprisePourtant, concilier les deux n’est pas impossible, comme l’a récemment prouvé le succès surprise de cet été, Rocket League, un jeu de football en voiture (!) jouable jusqu’à quatre sur le même écran, hors ligne ou en ligne. Sorti le 7 juillet sur PlayStation 4 et Steam, il a été téléchargé 5 millions de fois en trois semaines seulement. Les joueurs ont massivement adhéré à son système de jeu simple, et surtout à ses joutes à deux contre deux, trois contre trois ou quatre contre quatre aussi bien jouable seul en ligne qu’à plusieurs sur le même téléviseur. Sur son blog Gameswithfriends, spécialisé dans les jeux conviviaux, le youtubeur Kyle Mc Kenney, encense le titre :« J’aime “Rocket League”, je l’aime parce que c’est un jeu auquel je peux jouer avec mes amis, sur le même canapé, sur la même TV, dans la même pièce. Il est simple à prendre en main, à comprendre et à jouer. Il est fendard à plusieurs. Rocket League inspire la camaraderie comme les meilleures expériences multijoueur en local ».Le titre des Américains de Psionix ne sera heureusement pas le dernier du genre cette année. Le remake de Gears of War, attendu le 28 août 2015, le prochain Call of Duty, et surtout Star Wars Battlefront, l’un des jeux les plus attendus de la fin de l’année, proposeront par exemple des modes de jeu en écran splitté. Ce qui doublera tout simplement le nombre de jeux de ce genre sortis en 2015. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444461', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });William AudureauJournaliste au Monde Rémi Dupré Les dirigeants de l’Olympique de Marseille auront mis onze jours pour trouver un successeur à l’entraîneur argentin Marcelo Bielsa, démissionnaire le 8 août 2015 après la défaite inaugurale (0-1) du club phocéen contre Caen, lors de la première journée de Ligue 1.Ce mercredi, l’Espagnol José Miguel Gonzalez Martin del Campo alias « Michel » s’est installé officiellement sur le banc de l’OM. Le coach de 52 ans a paraphé un contrat de deux ans avec la formation olympienne. Son baptême du feu sur les pelouses françaises est prévu le 28 août, à Guingamp, lors de la quatrième journée du championnat. Soit cinq jours après la réception de Troyes, dimanche 23 août.L’ex-milieu et véritable légende du Real Madrid (1982-1996) a fait notamment partie de la fameuse « Quinta del Buitre » (la quinte du vautour), avec les stars des Merengue Emilio Butragueno et Manolo Sanchis. Sextuple vainqueur de la Liga avec les Galactiques, il a auparavant dirigé les clubs espagnols de Getafe (2009-2011), le FC Séville (2012-2013) et le club grec de l’Olympiakos Le Pirée (2013-2015). C’est sur la péninsule hellénique que l’Espagnol a constitué son palmarès d’entraîneur en remportant à deux reprises le championnat et la Coupe de Grèce. Il avait néanmoins été démis de ses fonctions en janvier par les dirigeants de l’Olympiakos.Selon La Provence, l’ancien international espagnol (1985-1992) est le premier technicien à avoir rencontré Vincent Labrune, le président de l’OM. Et ce moins de quarante-huit heures après le départ fracassant de Marcelo Bielsa. Le natif de Madrid aurait notamment visionné tous les matchs de préparation du club phocéen afin de se faire un avis sur son effectif.Un personnage policé et élégantVendredi 20 août, Michel devrait débarquer au centre d’entraînement Robert Louis-Dreyfus avec ses adjoints. Entraîneur intérimaire lors du dernier revers (1-0) des Phocéens à Reims et ancien bras droit de Bielsa, Franck Passi devrait conserver son poste. Il en serait de même pour Thomas Bénédet, l’analyste vidéo qui officiait sous la férule de l’éruptif argentin.Personnage policé et élégant, Michel faisait partie d’une « short list » de trois noms, parmi lesquels figurait celui de l’ex-international et sélectionneur (2006-2008) italien Roberto Donadoni, qui officiait à la tête de Parme jusqu’à sa récente faillite. Le 13 août, en conférence presse, Vincent Labrune avait laissé entendre qu’il était en quête d’un entraîneur étranger. « Ce n’est pas une question de passeport, mais de philosophie », avait-il glissé.Le quinquagénaire aura pour mission d’enrayer la mauvaise dynamique de l’OM, actuellement avant-dernier de Ligue 1, et d’effacer le traumatisme causé par la démission inattendue de Bielsa, stakhanoviste adulé par le public du Vélodrome. Double vainqueur de la Coupe de l’UEFA (1985, 1986) avec le Real Madrid, il devrait apporter au club phocéen son expérience européenne alors qu’il connaîtra, en fin de semaine, ses adversaires en Ligue Europa.Michel est notamment représenté par le fonds d’investissement Doyen Sports, basé à Londres mais enregistré à Malte. Cette nébuleuse particulièrement active en Espagne et au Portugal est dirigée par Nelio Lucas, qui est intervenu sur le transfert au FC Porto… du Marseillais Giannelli Imbula contre 20 millions d’euros.Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Damien Leloup « La vie est courte. Prenez un(e) amant(e) » ; « quand le divorce n’est pas une option ». Avec ses slogans chocs, Ashley Madison, un site de rencontre dédié aux aventures extraconjugales, s’est rapidement créé une réputation sulfureuse. Une image copieusement alimentée par le site lui-même, qui a enchaîné les publicités provocantes, des plus « soft » avec des couples de zombies, aux plus olé-olé – adultes déguisés en peluches compris.Ashley Madison ne s’embarrasse pas de sous-entendus : le service se revendique explicitement comme « le leader mondial des rencontres extraconjugales discrètes ». Leader mondial ? Avec 33 millions d’inscrits revendiqués, Ashley Madison est la principale filiale du groupe Avid Life Media, basé à Toronto, au Canada, et qui édite aussi Establishedmen.com (qui « met en relation de belles jeunes femmes avec des hommes intéressants ») et Cougarlife.com (pour les « jeunes étalons qui cherchent des divorcées, mères célibataires et femmes sexy »).Lire aussi :Le piratage du site Ashley Madison et la question de la « moralité » des hackeursNon cotée, Avid Life envisageait en avril une entrée en Bourse pour lever 180 millions d’euros afin de se développer, notamment en Asie. Avec ses services principalement utilisés en Amérique du Nord, le groupe affiche selon ses propres chiffres 105 millions d’euros de chiffre d’affaires, et visait une valorisation d’un milliard de dollars – 900 millions d’euros.Plus de 90 % d’hommesL’entrée en Bourse semble désormais très peu probable : la mise en ligne, cette semaine, par un groupe de pirates informatiques, des données de millions de comptes utilisateurs d’Ashley Madison risque d’y mettre un coup d’arrêt. Mais outre les dégâts personnels causés aux utilisateurs, les données rendues publiques tendent à confirmer que le service présentait ses utilisateurs de manière trompeuse. Selon le message publié par les pirates avec les fichiers des utilisateurs du site, la base d’utilisateur serait composée à plus de 90 % d’hommes – une estimation qui semble crédible pour les internautes qui ont téléchargé les documents.En revanche, les 33 millions d’utilisateurs inscrits revendiqués par le site semblent un chiffre gonflé : l’inscription au service ne nécessite qu’une simple adresse email, sans vérification que celle-ci existe réellement. Un grand nombre de profils du site pourraient donc être faux. L’entreprise n’a pas hésité ces dernières années à brandir des affirmations peu crédibles, basées sur son nombre d’inscrits, expliquant par exemple qu’un habitant d’Ottawa sur cinq (célibataires inclus) était inscrit sur son service de rencontres extraconjugales.Des mots de passe protégésLes faux profils ont d’ailleurs été au cœur d’un procès, intenté à Ashley Madison par l’une de ses anciennes employées. Se plaignant d’une blessure au poignet liée à son travail, une employée avait porté plainte en 2012. Elle affirmait avoir été recrutée pour créer un millier de faux profils féminins sur Ashley Madison, en quelques semaines, avant l’ouverture de la version en portugais du site. Sans nier formellement qu’elle avait créé de faux profils, l’entreprise avait affirmé que ces affirmations étaient sans lien avec le fond du dossier, et porté plainte à son tour pour diffamation, affirmant que la salariée avait tenté d’extorquer une forte somme d’argent à la société. La plaignante avait finalement été déboutée. Le groupe de hackers qui a publié les données affirme également que l’entreprise avait une pratique mensongère : elle proposait un service payant pour supprimer toutes les données d’un profil. Mais selon les pirates, Ashley Madison conservait une copie d’une partie des données – qui figure donc dans les fichiers rendus publics. L’entreprise a affirmé le 20 juillet que « contrairement aux affirmations des médias, [cette option] supprime bien toutes les informations liées à un profil utilisateur et à ses communications. Les données de profil, et notamment les photographies publiées et les messages internes envoyés, sont bien effacés ».Seul « bon » point pour l’entreprise dans cette débâcle : les mots de passe de ses utilisateurs n’étaient pas stockés « en clair », contrairement à ceux de Cupid Media, victime d’un piratage similaire en 2013. Protégés par un chiffrement plutôt robuste, les mots de passe des utilisateurs ne devraient pas pouvoir être utilisés pour pirater des comptes email ou Facebook partageant le même mot de passe – en dépit des risques en matière de sécurité, de nombreux internautes ne changent pas de mot de passe selon les sites qu’ils utilisent. Une précaution qui ne consolera probablement pas les utilisateurs dont les numéros de carte bleue ou les préférences sexuelles ont été publiés en ligne.Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.08.2015 à 13h41 • Mis à jour le19.08.2015 à 13h50 Le défenseur du FC Barcelone Gerard Piqué a été suspendu mercredi 19 août pour quatre matchs après son exclusion pour avoir insulté un arbitre assistant lors de la défaite du Barça en Supercoupe d’Espagne, a annoncé la Fédération royale espagnole de football.Cette sanction le privera des quatre premières journées du championnat d’Espagne, dont l’entrée en lice du Barça dimanche à Bilbao. L’international espagnol (28 ans) a reçu un carton rouge direct à la 55e minute du match retour contre l’Athletic Bilbao, lundi soir, au Camp Nou (4-0, 1-1), après avoir protesté avec beaucoup de virulence à propos d’un hors-jeu litigieux non signalé.D’après le compte rendu de l’arbitre central, Piqué aurait prononcé des propos très injurieux envers l’arbitre de touche. Le joueur a contesté mardi cette version des faits, assurant n’avoir insulté personne et demandant pardon pour son accès de colère.« Un manque de respect »Mercredi, le juge de compétition de la Fédération royale espagnole de football (RFEF, Real Federación Española de Fútbol) a rejeté la défense présentée par le Barça, lequel avait fait valoir que les propos de Piqué étaient une « expression très typiquement catalane ». « De telles allégations sont un écran de fumée face à une insulte très claire et par conséquent un manque de respect vis-à-vis d’un des membres du corps arbitral », a écrit le juge dans sa décision, publiée sur le site Internet de la RFEF.En conséquence, Gerard Piqué a été sanctionné d’une suspension de quatre matchs à purger en Liga, alors que le code disciplinaire prévoyait une sanction pouvant aller de quatre à douze matchs. Le joueur et le club ont également écopé d’une amende. Piqué et le Barça peuvent désormais saisir le comité d’appel de la RFEF, puis, en dernière instance, le tribunal administratif du sport espagnol (TAD).Cette sanction est un gros coup dur pour Barcelone, privé de l’un de ses habituels titulaires pour les quatre premières journées du championnat d’Espagne, qui débute vendredi. Sauf coup de théâtre en appel, Piqué manquera l’entrée en lice du Barça en Liga, dimanche, à Bilbao, la réception de Malaga, le 29 août, le déplacement sur la pelouse de l’Atletico Madrid, le 12 septembre, et la réception de Levante, le 20 septembre. 19.08.2015 à 13h16 • Mis à jour le19.08.2015 à 14h08 En Equateur, l’éruption du volcan Cotopaxi est un sujet tabou... ou du moins interdit aux médias et aux réseaux sociaux qui voudraient diffuser des informations sur cette catastrophe naturelle.Après le réveil de ce dangereux volcan, situé à 45 kilomètres de la capitale, Quito, le gouvernement a en effet ordonné l’état d’exception dans un décret qui comprend, au passage, une mesure très controversée : la censure préventive de toute information concernant l’éruption. Et ce « afin de garantir la sécurité des citoyens », a justifié le président Rafael Correa.« Les Equatoriens ne pourront s’informer que par les bulletins officiels émis sur le sujet par le ministère coordinateur de la sécurité, avec l’interdiction de diffusion de toute information non autorisée par un média de communication, qu’il soit public ou privé, ou via les réseaux sociaux. »Le chef de l’Etat équatorien a mis en avant le risque de « créer des rumeurs, que n’importe qui lance sur Twitter une énormité qui provoque la panique ». Le ministre de la communication, Fernando Alvarado, a toutefois assuré que les médias pourraient couvrir l’éruption, mais devront le faire avec « énormément de responsabilité et d’attention pour que leurs récits, leurs reportages, leurs photographies ne s’écartent en aucun cas du message officiel clair sur la dangerosité, la prévention, la tranquillité de la population ».Dérive autoritaire de Correa La mesure a crispé les médias équatoriens, déjà régulièrement critiqués par Rafael Correa pour leurs liens supposés avec l’opposition. « L’ambiguïté du décret laisse [au gouvernement] un énorme pouvoir, y compris pour dire que les citoyens ne peuvent pas se prononcer », a réagi César Ricaurte, directeur de l’ONG Fundamedios (Fondation andine pour l’observation et l’étude des médias), qui souligne qu’il n’est pas aisé d’établir si le décret porte sur « l’ensemble des réseaux sociaux ou seulement [sur] les comptes des médias de communication ».« Pour la première fois nous avons une législation, un décret, un pouvoir légal pour réguler les réseaux, c’est très dangereux. »Pour le journaliste Diego Cornejo, directeur de l’Association équatorienne d’éditeurs de journaux, cette censure est « disproportionnée, et inopportune, car elle arrive justement dans un moment de mobilisation sociale ». Sa coïncidence avec les manifestations menées par l’opposition et des groupes indigènes a en effet de quoi surprendre. La semaine dernière, une grande journée d’action contre le gouvernement s’est ainsi soldée par 67 policiers blessés et 47 manifestants arrêtés, au terme de violents affrontements avec les forces de l’ordre.Au pouvoir depuis 2007, Rafael Correa — qui veut modifier la Constitution pour briguer un quatrième mandat —, est accusé de dérives autoritaires et supporte mal la critique de manière générale. « La liberté d’expression ne donne pas droit à diffamer ou à insulter », a-t-il lancé pour justifier l’adoption, en 2013, d’une loi de communication et de régulation de la presse. Le chef de l’Etat lui-même ne ménage pourtant pas ses propos. En direct à la télévision, il fustige les journalistes, tour à tour traités de « menteurs », de « cafards », de « malades mentaux », de « sicaires de la plume ».Depuis cette loi, qui a fait de l’information un « service public », la presse est de moins en moins indépendante en Equateur. 506 médias ont fait l’objet d’une procédure administrative, de source officielle, et 313 d’une sanction, dont plus de la moitié d’une sanction économique. L’éruption volcanique, en ces temps de fragilisation économique et politique que traverse le pays, constitue une bonne occasion de renforcer ce strict contrôle des médias.Pour comprendre le contexte :En Equateur, le président Correa met au pas les médiasRépercussions foncières et sociales ?Au-delà des mesures concernant l’information, l’état d’exception décrété par le gouvernement lui permet « de suspendre les droits constitutionnels garantissant l’inviolabilité des domiciles et les libertés de circulation, de réunion et de correspondance », rapporte un article du site d’information Mediapart. Ce régime, qui doit durer soixante jours maximum, permet aussi de renforcer le contrôle de l’armée, qui peut à tout moment être déployée pour venir en aide aux équipes de secours.A plus long terme, cette catastrophe naturelle pourrait bien « changer durablement la donne foncière et sociale dans le pays », estime aussi Sylvie Brunel, professeure de géographie à Paris-Sorbonne, dans une tribune publiée dans Le Monde.« Au nom de l’urgence et du danger, elle peut permettre de légitimer d’abord le déplacement autoritaire de tous ceux qui vivent à proximité du volcan, ensuite des mesures d’expropriation des grandes haciendas comme des terres paysannes, depuis longtemps à l’étude, pour créer en altitude d’immenses réservoirs [d’eau] destinés à sécuriser Quito. »Le Cotopaxi, culminant à 5 897 mètres d’altitude, est considéré comme l’un des volcans les plus dangereux du monde en raison de la grande quantité de neige présente à son sommet et des populations vivant à proximité. Il a été secoué depuis vendredi par de nombreuses explosions, dégageant d’imposantes colonnes de cendres et des fragments solides et incandescents.L’un des principaux risques est la formation de lahares, des coulées de boue très denses formées par la fonte de la neige avec la chaleur de l’éruption, qui peuvent tout détruire sur leur passage. Le gouvernement a évacué 505 habitants des localités voisines, et 325 000 personnes pourraient être affectées par des avalanches liées à l’éruption. 19.08.2015 à 12h09 • Mis à jour le19.08.2015 à 16h02 Un membre de la Kaitsepolitsei, l’agence de sécurité estonienne chargée du contre-espionnage, de la lutte contre le terrorisme et des gros dossiers de corruption, du nom d’Eston Kohver a été condamné par un tribunal russe, mercredi 19 août, à quinze ans de prison pour espionnage, selon son avocat Evgueni Aksionov.Eston Kohver avait été arrêté en Russie après avoir été, selon Tallinn, enlevé en Estonie par les services secrets russes en 2014. Il a été reconnu « coupable d’espionnage, de possession illégale d’armes et de traversée illégale de la frontière russe » au terme d’un procès tenu à huis clos, a précisé son avocat. Il devrait maintenant décider s’il fera appel « après consultation avec des représentants de l’ambassade d’Estonie ».Les services spéciaux russes (FSB) avaient affirmé en septembre 2014 avoir arrêté Eston Kohver près de la frontière estonienne, alors qu’il tentait d’effectuer une opération de renseignement. Selon le FSB, il a été trouvé en possession d’un pistolet Taurus, de munitions, de 5 000 euros en liquide et d’« équipement spécial pour des enregistrements illégaux », ainsi que « de matériel apparemment destiné à une mission d’espionnage ».Le parquet estonien a une autre version : il assure que son ressortissant a été « capturé par des inconnus venus de Russie, alors qu’il était de service sur le territoire estonien, (…) enlevé de force, à main armée ».L’UE réclame sa libération « immédiate »La diplomatie estonienne a immédiatement condamné cette décision de justice, tout comme la « détention illégale » en Russie d’Eston Kohver. Elle a appelé à sa libération immédiate et a dénoncé une « violation criante de la loi internationale ».Federica Mogherini, la chef de la diplomatie européenne, a aussi fermement réclamé à la Russie de revoir son jugement :« L’Union européenne continue d’appeler la Fédération de Russie à agir en accord avec ses obligations internationales, à libérer immédiatement M. Kohver et garantir son retour en toute sécurité en Estonie. »David Lidington, le ministre des affaires européennes du Royaume-Uni, lui a fait écho en se disant « profondément préoccupé » par cette condamnation, qui a lieu sur fond de tensions sans précédent entre Moscou et les Occidentaux.Sous la coupe de l’URSS jusqu’à son effondrement, en 1991, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie sont particulièrement préoccupées par l’engagement présumé de Moscou dans la rébellion séparatiste ukrainienne et le rattachement de la péninsule ukrainienne de Crimée à la Russie en mars 2014. Dans le même temps, les affaires d’espionnage se sont multipliées ces derniers mois, plusieurs citoyens russes ayant été inculpés pour haute trahison ou divulgation de secrets d’Etat.A la fin de juillet, un tribunal moscovite avait commencé à juger Guennadi Kravtsov, un ancien ingénieur militaire russe accusé d’avoir livré des secrets d’Etat à une entreprise suédoise dans une lettre de demande d’embauche. En juin, Evgueni Mataïtis, un homme possédant la double nationalité russe et lituanienne, avait été arrêté en Russie et mis en cause pour espionnage dans une affaire classée secrète par les autorités. Et en mai, les services de sécurité avaient annoncé détenir pour espionnage un autre citoyen lituanien, Arstidas Tamosaitis, affirmant qu’il avait été « pris la main dans le sac » en train de transmettre des documents internes d’entreprises russes.Lire : En pleine crise ukrainienne, Moscou nargue l’OTAN en enlevant un agent estonien Eric Nunès Pour les 617 000 bacheliers de l’édition 2015, le bac est un sésame pour l’enseignement supérieur qui leur ouvre le droit à une place à l’université ou dans une école. Dans le rôle du grand coordinateur qui doit diriger au mieux ces centaines de milliers de lycéens : le logiciel d’orientation Admission post-bac (APB).Début août, ils étaient pourtant encore 7 500 sans affectation, à attendre qu’une place, en accord avec leurs souhaits, leur soit proposée. « Tous les ans, une fois les trois tours d’APB passés, il reste des jeunes qui n’ont pas obtenu satisfaction », reconnaît-on au secrétariat d’État chargé de l’enseignement supérieur. Interrogés par Le Monde.fr, plusieurs lycéens dont les premiers choix n’ont pas été retenus, ont confié leur désarroi.Son orientation, Océane la voyait très clairement : une classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE). Élève respectueuse des consignes de son rectorat, elle postule pour « ses deux vœux de rêves, deux vœux raisonnables de plus et deux derniers par sécurité ». A l’issue du premier tour du logiciel APB, la jeune femme est admise pour son dernier choix, une école sélective qu’elle ne souhaite pas rejoindre. « J’ai refusé, laissant ma place à un autre pour le 2e tour de sélection d’APB, dans l’espoir d’être retenue lors des autres tours. » Malgré son bac obtenu avec mention, elle demeure sans affectation « à quelques semaines de la rentrée », s’inquiète-t-elle, exaspérée qu’on l’ait poussée à faire un choix dont elle n’a jamais voulu.Lire aussi :7 500 bacheliers attendent encore une place à l’universitéSix vœux minimumEn effet, dans les secteurs d’orientation sous tension, il est fortement conseillé de faire six vœux. Les lycéens, sourds aux consignes, qui n’ont pas les six souhaits requis par APB passent après tous les autres. À Paris, la moyenne des souhaits formulés par les candidats se situe autour de dix. Avec cette méthode, « 90 % des lycéens obtiendraient un de leurs cinq premiers choix. Mais qu’en est-il des 10 % restants ? », s’inquiète la jeune femme.L’algorithme d’APB suit des règles que nombre de lycéens ne comprennent pas. Pourquoi un étudiant de Vincennes devrait-il s’exiler à Saint-Denis ou Melun alors que les universités parisiennes sont sous ses fenêtres ? Mouna crie à « l’injustice » dans le mode de recrutement des filières non sélectives.  « Un lycéen parisien qui obtient son bac de justesse et n’a rien fait de l’année pourra avoir une place à Paris-1 Panthéon-Sorbonne ou Assas », tandis que le banlieusard demeure condamné à son territoire d’origine, « une université moins prestigieuse et plus éloignée.», dénonce-t-elle.Dans un chat sur Le Monde.fr, Richard Audebrand, chef du département de l’orientation sur Admission post-bac (APB) confirme : « la réglementation prévoit une priorité pour les candidats de l’académie ». Les jeunes de banlieue « peuvent postuler sur les universités parisiennes, mais avec moins de chances d’être retenus que les candidats de l’académie de Paris ».Choix lourd de conséquencesAu sein d’une même académie dont les établissements peuvent être éloignés de plusieurs centaines de kilomètres, comment gérer des années d’études avec des temps de transport parfois dissuasifs ? Le problème n’est pas pris en compte par APB, estime Ludovic, lycéen dans la Drôme. Alors qu’il a candidaté à cinq BTS management des unités commerciales, il a été admis pour son dernier choix... en Isère. Le trajet représente une heure de route pour se rendre en cours, et le même temps pour revenir.Chaque année, les bacheliers sont plus nombreux, et optent de plus en plus pour l’université : ils étaient 50 000 en plus en 2014 ; ils seront 30 000 supplémentaires cette année. « Chaque cas individuel sera traité », a assuré Thierry Mandon, secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur, dans Les Echos du 5 août. Mais pour nous proposer quoi ? s’interrogent plusieurs néobacheliers.Bac avec mention bien en poche, Marc-David avait opté pour la fac de droit d’Assas. Son choix lui a été refusé. Une « procédure complémentaire d’orientation » lui a été promise, « mais pas de licence de droit, d’économie ou de sciences politiques... Juste des langues en quantité astronomique ! » Des propositions donc, mais sans rapport avec les choix et la formation initiale du candidat.Pourtant, un choix, une fois validé, est lourd de conséquences. À ceux qui s’inquiètent d’un échec dans un secteur qu’ils n’ont pas vraiment voulu, il est fortement déconseillé d’attendre une année de plus pour une nouvelle sélection d’APB en première année de licence. Les bacheliers de l’année sont prioritaires pour les filières à capacité d’accueil limité. Les chances d’être sélectionné en 2016 pour ceux qui ont eu leur bac en 2015 sont donc plus faibles.Lire aussi :Mal orientés dans leurs études, ils ont rebondi sans perdre une annéeEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Séverin Graveleau (Arvillard (Savoie), envoyé spécial) Est-ce que Bouddha est un Dieu ? », « Pourquoi est-ce que les femmes portent un foulard chez vous ? », « Et vous, est-ce que vous faites des ablutions avant de méditer ? » Sous les feuillages de la forêt savoyarde, les questions des enfants s’enchaînent sans que les animateurs aient toujours le temps d’y répondre. Pendant une semaine, une quarantaine de scouts musulmans de France (SMF) et d’éclaireurs de la nature (EDLN), âgés de 7 à 11 ans, ont fait camp commun dans le calme de l’institut Karma Ling, centre de la communauté bouddhiste Rimay en France, perché à 800 mètres d’altitude à Arvillard (Savoie), à 40 kilomètres de Chambéry.Les différentes organisations françaises de scouts n’ont pas attendu 2015 pour développer leur démarche interconfessionnelle, mais les attentats du début de l’année lui ont donné un nouvel élan. Sous forme de camps ou de rendez-vous plus courts, pas moins d’une vingtaine de rencontres sont ainsi organisées cette année entre jeunes des différentes branches qui composent la fédération du Scoutisme français : laïque, catholique, juive, protestante, musulmane et bouddhiste.Une journée particulière« Le spirituel n’est qu’un des six éléments constitutifs du scoutisme. L’inter-traditions est donc naturelle », plaide Bastien Isabelle, président des EDLN, jeune organisation d’inspiration bouddhiste créée en 2007 qui a rejoint l’organisation nationale en tant que membre associé en avril. Ces rencontres sont d’autant plus importantes que le scoutisme français, avec ses différentes « chapelles », fait office d’exception dans le monde. L’Organisation mondiale du mouvement scout (OMMS) l’appelle régulièrement à davantage d’union. A l’institut Karma Ling, c’est une journée particulière pour les jeunes sur le camp. D’abord parce qu’approche la veillée du soir pendant laquelle ceux qui sont prêts vont devoir prononcer leur « promesse » scoute, rite de passage obligatoire durant lequel un scout s’engage à respecter les « lois » de son mouvement. Mais aussi, et surtout, car les petits éclaireurs de la nature viennent d’assister à la prière du vendredi des SMF, et au prêche de leur aumônier, axé sur le « vivre-ensemble et la communication non violente ». Certains, à genoux sur les mêmes tapis que leurs camarades musulmans, y ont même participé. Ils ont mimé tant bien que mal le cérémoniel et les prières en arabe, sous un chapiteau ouvert sur le ciel et décoré de cordelettes et de mouchoirs colorés.« Graine de paix »Ce matin, un peu plus bas dans la clairière où le camp a été établi, c’était l’inverse. Les scouts musulmans se sont essayés à la « pleine conscience », temps spirituel de méditation inspiré par la tradition de Bouddha. L’objectif ? « Planter de la graine de paix chez ces futurs citoyens », résume Thierry Lemonnier, « chef » des scouts musulmans, formateur dans le secteur bancaire dans le civil. « L’idée est de mettre ces jeunes dans une situation d’ouverture explique-t-il, d’apprendre à connaître l’autre sans le poids de la tradition familiale. » Sur le camp, les tentes triangulaires beige des uns et des autres sont bien séparées. Mais les cuisines, côte à côte, font office de point de rencontre obligatoire. Certains repas seulement sont partagés. Le menu végétarien est alors de mise. Pendant la semaine, chacun suit son programme, mais tous les jours des activités communes sont prévues afin de se connaître progressivement. Jusqu’au partage d’un temps spirituel qui permet aux jeunes de faire le bilan. « Moi je croyais que tous les bouddhistes étaient chauves », raconte Angère, 10 ans. En fait « leur prière à eux, c’est comme du yoga. Ils font… rien, mais ça détend », renchérit Romane, 9 ans. De l’autre côté du camp, Tom croit avoir compris quelque chose aussi : « Eux, ils ont leur Dieu qu’ils adorent, nous, on parle de la nature. C’est un peu pareil. »Au dernier jour du camp scout partagé, un « arbre de la paix » a été planté sur le site de l’institut Karma Ling. L’occasion pour le lama Denys Rinpoché, guide spirituel de la communauté Rimay, fondateur des EDLN, et pour le cheikh Khaled Bentounès, guide spirituel de la confrérie soufie Alâwiya et fondateur des SMF, de rappeler leur credo commun : « Se rassembler sans se ressembler. »Séverin Graveleau (Arvillard (Savoie), envoyé spécial)Journaliste au Monde 29.08.2015 à 11h33 • Mis à jour le29.08.2015 à 12h52 Un soldat français âgé de 23 ans est décédé jeudi 27 août au Mali suite à un « tir accidentel » d’un autre soldat français. Le drame s’est déroulé dans l’enceinte du camp de la force Barkhane, à Gao, a annoncé l’armée de terre.« Après avoir reçu les premiers soins sur le lieu de l’accident », le marsouin de 1e classe Baptiste Truffaux a été transporté vers une unité chirurgicale où il est décédé, précise l’armée dans un communiqué diffusé samedi. Engagé volontaire depuis juin 2013, déployé au Mali en mai, le soldat appartenait au 21e régiment d’infanterie de marine (21e Rima), basé à Fréjus (Var). Il était « très dynamique, particulièrement efficace » et « se distinguait par son sens de la camaraderie », selon l’armée.L’opération Barkhane (3 000 militaires français, dont environ 1 300 au Mali) se concentre sur la lutte contre les groupes djihadistes. Elle a succédé à l’opération Serval, lancée en janvier 2013 pour traquer les groupes islamistes armés liés à Al-Qaida qui occupaient depuis plus de neuf mois le nord du Mali. Neuf soldats français sont morts au combat au Mali dans ces opérations, le dernier en juillet 2014 dans un attentat suicide.Lire aussi :Barkhane : « le plus grand théâtre français depuis la seconde guerre mondiale » 29.08.2015 à 10h49 • Mis à jour le29.08.2015 à 13h07 | Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Les attaques contre les réfugiés et les centres qui les abritent dominent, à juste titre, l’actualité allemande. Mais il y a une autre Allemagne. Celle des innombrables bénévoles qui, chaque jour, aident les réfugiés à affronter une ultime épreuve : la bureaucratie allemande.A Berlin, dans le quartier populaire de Moabit, l’immense parc qui jouxte les bâtiments de la direction des affaires sanitaires et sociales de la ville s’est transformé en un véritable campement. Du linge sèche sur les haies. On y voit beaucoup d’hommes, des femmes, de très jeunes enfants. Les premiers essaient de ne pas trop s’éloigner du bureau d’accueil, au cas où un fonctionnaire appellerait – enfin – leur numéro ; les secondes s’occupent des plus petits.A l’issue d’une attente de plusieurs jours, les réfugiés espèrent enfin obtenir le document et le billet de train qui leur permettra de rejoindre le centre d’hébergement provisoire où ils sont affectés, quelque part dans ce pays dont ils ne parlent pas la langue.Heureusement, des bénévoles font office de traducteurs, proposent en permanence des boissons, de la nourriture et tentent de répartir les biens les plus précieux : des chaussures, des vieux téléphones portables et des poussettes.Des centaines d’associationsEn effet, quelques dizaines de mètres plus loin, une association, Moabit hilft ! (« Moabit aide ! »), a pris possession d’un autre bâtiment. Elle y reçoit les dons de la population et les distribue presque immédiatement. Chaque jour, son site Internet précise les besoins en temps réel. Mercredi 26 août, il s’agit de couvertures, de fruits, des voitures d’enfants et, « comme toujours », d’argent pour le taxi, de tickets de transports, de téléphones avec le câble de raccordement et de cartes SIM. Des associations comme celle-là, il en existe des centaines à travers tout le pays. Pro-Asyl, une des structures les plus connues en Allemagne, se félicite, elle, d’avoir désormais 20 000 adhérents, grâce à l’arrivée de 2 000 nouveaux membres en sept mois. A Berlin, le Tagesspiegel raconte comment, dans le quartier de Köpenick, les mêmes habitants qui s’étaient opposés – en vain – à l’installation d’un foyer de réfugiés près de chez eux en 2014, ont désormais créé une association qui vient en aide à ces indésirables devenus leurs voisins.Même la Saxe, bastion des néonazis, offre des exemples positifs. Samedi 22 août, le quotidien régional, la Sächsische Zeitung, rendait compte des violences contre le foyer de Heidenau commises la veille, mais consacrait aussi près d’une page à ces Allemands qui ont décidé d’accueillir un réfugié chez eux. Samedi, le quotidien allemand Bild, le plus lu dans le pays, a même pris part au débat, appelant les Allemands à leur « tendre la main ».L’engagement, un acte politiqueL’engagement des bénévoles a littéralement explosé ces dernières années (+ 70 %), ont confirmé au printemps des chercheurs de l’université Humboldt de Berlin et d’Oxford. Ceux-ci ont réalisé fin 2014 une étude auprès de 460 bénévoles et 70 organisations venant en aide aux réfugiés en Allemagne. Qui s’engage ? Essentiellement des femmes, plus diplômées que la moyenne, et des personnes issues de l’immigration. Très majoritairement, les personnes interrogées vivent leur engagement comme un acte politique et pas seulement humanitaire. Même les stars s’y mettent. Notamment l’acteur et réalisateur Til Schweiger. Célèbre pour son rôle du commissaire dans « Tatort », série policière-culte en Allemagne, Til Schweiger a annoncé qu’il créait une fondation pour ouvrir en Basse-Saxe un foyer de premier accueil qui se voudra exemplaire (avec connexions Internet et activités sportives offertes). Parmi les membres-fondateurs, Joachim Löw, l’entraîneur de la Mannschaft.Les réactions n’ont pas été que positives : non seulement l’acteur s’est fait copieusement insulter sur les réseaux sociaux, mais un individu s’est introduit dans sa propriété, dimanche 23 août, tentant de sectionner un câble d’alimentation électrique. Un acte « sans doute politique » selon la police. Même ultraminoritaire, l’extrême droite est rarement très loin.Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Alain Salles (Athènes, envoyé spécial) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Après le flambloyant Yanis Varoufakis, le loyal Euclide Tsakalotos, la Grèce a un nouveau ministre des finances : le très discret George Chouliarakis. Il s’agit d’une des nominations les plus attendues du gouvernement par interim, dirigé par la présidente de la Cour suprême, Vassiliki Thanou, chargée, vendredi 28 août, de gérer les affaires courantes en attendant le résultat des élections législatives du 20 septembre.Ce ministre, qui porte une cravate – contrairement à la plupart des membres de Syriza –, plaît à Bruxelles. « C’est vraiment une bonne nouvelle, se réjouit une source européenne proche des négociations. Cela prouve que les Grecs restent engagés dans l’accord sur le troisième plan signé il y a quinze jours. » George Chouliarakis a plutôt très bonne réputation dans les instances européennes. Il a en effet été le chef de l’équipe des négociateurs qui, côté grec, a mené la discussion avec la « troïka » des créanciers (Banque centrale européenne, Fonds monétaire international, Commission européenne), qui a abouti à l’accord sur un troisième plan d’aide de 86 milliards d’euros, le 14 août.Lire aussi :Entre la Grèce et ses créanciers, des négociations… dans le calmeA partir du moment où, le 13 juillet, un accord politique sur la poursuite de l’aide à la Grèce avait été décidé dans la douleur à Bruxelles, il n’a fallu qu’une vingtaine de jours à Athènes et à ses créanciers pour conclure le memorandum of understanding, le contrat de prêts en échange de réformes structurelles. Cette célérité est en grande partie due à la volonté politique des Grecs, et notamment au travail de M. Chouliarakis. Il participait aux négociations entre le gouvernement Tsipras et ses créanciers depuis le début, en février, mais a pris des responsabilités plus importantes quand Varoufakis a été écarté, fin avril.« C’est un pragmatique »« George est jeune, pro-européen, ouvert à la discussion. C’est un pragmatique, il est moins marxiste que son collègue Tsakalotos », explique une source à Bruxelles. « C’est un professeur d’économie comme les autres, mais très compétent. Il semblait avoir un bon rapport avec Tsipras mais ne pas appartenir à son premier cercle. Il a passé près de la moitié de son temps a Bruxelles pour négocier ces derniers mois. En tout cas, il a été loyal et une relation de confiance a pu s’instaurer avec les créanciers », ajoute une autre source diplomatique européenne.Professeur d’économie à l’université de Manchester, en Grande-Bretagne, il est proche de l’ancien vice-premier ministre, Yannis Dragasakis, qui représente l’aile pragmatique de Syriza. « Il a la confiance d’une large partie du spectre politique grec et des européens. Cela garantit la continuité », explique l’économiste grec George Pagoulatos. Il juge positif également le choix de Nikos Christodoulakis comme ministre de l’économie, un ancien ministre des finances du premier ministre Pasok Costas Simitis, au début des années 2000. « Ce sont des choix importants qui montrent que ce gouvernement de transition est prêt à travailler sans perdre de temps », se félicite M. Pagoulatos.Lire aussi :En Grèce, « le système en place était un cocktail de fraude et de corruption »A Bruxelles, on apprécie aussi le maintien à son poste du ministre chargé de la lutte contre la corruption, Panagiotis Nikoloudis, et celui du responsable de la fiscalité, Tryphon Alexiadis. Autant de gages, espère-t-on, de la volonté de poursuivre les réformes. Le calendrier de l’automne est très chargé pour mettre en place les mesures votées en août sous la pression des créanciers.Les premiers sondages indiquent une avance de Syriza pour les élections, mais l’écart se réduit avec la droite de Nouvelle Démocratie. Contesté au sein de son parti, M. Tsipras aura du mal à avoir une majorité absolue. Le profil œcuménique de M. Chouliarakis pourrait alors s’inscrire dans la durée.Alain Salles (Athènes, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Elise Vincent Une semaine après l’attaque du Thalys Amsterdam-Paris, vendredi 21 août, par un jeune Marocain lourdement armé, fiché pour son islamisme radical, une réunion des ministres européens des affaires intérieures et des transports devait avoir lieu, samedi 29 août, place Beauvau, à Paris. Au programme : le renforcement de la sécurité à bord des trains et l’amélioration de l’échange d’information entre services de renseignement, alors que le massacre n’a été évité que par miracle, grâce à l’intervention des passagers.L’ensemble des pays ayant des liaisons ferroviaires transfrontalières avec la France – Royaume-Uni, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Allemagne, Suisse, Italie et Espagne – devaient être présents. Le coordinateur européen pour la lutte contre le terrorisme, Gilles de Kerchove, était aussi attendu. Organisé sur le modèle de la réunion convoquée à Paris dans la foulée des attentats de janvier, ce rendez-vous ne devait pas déboucher sur des annonces martiales. Il devait toutefois être l’occasion de faire progresser un certain nombre de dossiers.Pas question en effet d’équiper toutes les gares de portiques de sécurité, comme les aéroports. Une mesure jugée impossible à mettre en œuvre par les experts en raison du volume de passagers. « Les marges de progression existent », assure-t-on toutefois au ministère de l’intérieur, à l’initiative de la réunion.Patrouilles « mixtes »Ainsi, l’idée de donner à des personnels autres que policier des moyens accrus de contrôle des passagers ou des bagages devait être sérieusement discutée. En France, cela pourrait concerner les 3 000 agents de la sûreté ferroviaire. Actuellement, ces hommes armés sous tutelle de la SNCF peuvent seulement contrôler les billets ou intervenir s’ils sont témoins d’une altercation.Après les attentats de janvier, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait par ailleurs pris des dispositions pour que les policiers municipaux – en première ligne pour les contrôles d’identité – puissent plus largement « expérimenter » des terminaux informatiques portables sécurisés où ils aient accès au fichier des personnes recherchées. L’intérêt d’étendre ces expérimentations pourrait être rappelé samedi.Dans le même esprit, les ministres européens pourraient s’accorder pour renforcer les patrouilles « mixtes » qui circulent déjà à bord des trains (composées de policiers français et belges, par exemple). Reste à savoir comment et avec quels effectifs : Vigipirate, en France, mobilise déjà quelque 30 000 gendarmes, policiers ou militaires affectés à plus de 5 000 lieux sensibles.Frontières « extérieures » et « intérieures »Le sujet délicat des contrôles d’identité devait également s’inviter à la table des discussions. L’enjeu : les développer, les rendre plus efficaces, ou mieux les cibler sans toucher à l’esprit de Schengen et prêter le flanc aux accusations de discriminations au faciès. Lundi 24 août, le secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, a créé un début de polémique en assurant qu’il préférait « qu’on discrimine pour être efficace plutôt que de rester spectateur ».L’ambition du ministre de l’intérieur sur le sujet est plutôt d’utiliser les latitudes juridiques du code Schengen pour multiplier des contrôles « approfondis » aux frontières « extérieures » de l’Europe (Bulgarie, Grèce, etc.). Soit des contrôles qui ne se contentent pas d’une simple vérification de documents, mais prennent le temps d’interroger les fichiers de personnes recherchées. Pour les frontières « intérieures » de l’Europe, M. Cazeneuve plaide pour la multiplication de contrôles « simultanés » et « coordonnés » entre pays membres.Les contrôles d’identité apparaissent d’autant plus comme un élément clé qu’ils sont le seul moyen de repérer les individus fichés et d’actualiser les données les concernant. Les fameuses fiches « S » n’impliquent pas forcément de surveillance physique. S’il existe des zones d’ombre dans le parcours du tireur du Thalys, c’est en partie parce qu’il a échappé à des contrôles d’identité ou que, s’il en a été l’objet, son nom n’a pas été passé au filtre des fichiers centraux. L’information a pu, de fait, ne pas remonter jusqu’aux services de renseignements européens.Un souci de taille, dans le cas français, pour la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Environ 5 000 personnes font l’objet d’une fiche S en France, la DGSI n’a pas les moyens, à elle seule, de les actualiser rapidement. La fiche S n’est pas « une boule de cristal », nuance toutefois un haut fonctionnaire de police. En clair, même à jour, elle n’aurait pas forcément empêché Ayoub El-Khazzani de monter à bord du Amsterdam-Paris armé jusqu’aux dents et de passer à l’acte.Echange d’informationsLe troisième axe de travail de la réunion devait de facto concerner le serpent de mer qu’est l’amélioration du partage du renseignement entre Etats membres. Suite à l’attaque déjouée du Thalys, les services espagnols, belges, allemands et français se sont poliment renvoyé la responsabilité du suivi d’Ayoub El-Khazzani. « En fait, le système d’échange d’informations entre Etats membres n’est pas mauvais, mais il ne s’adapte pas assez vite, les djihadistes se sont améliorés », décrypte un bon connaisseur des dossiers de terrorisme.De l’avis général, les « équipes communes d’enquête », qui permettent la coopération entre services policiers et judiciaires de deux Etats sur des affaires ciblées, fonctionnent bien. Mais le système d’information Schengen (SIS) reste un maillon faible du dispositif. Cette énorme base de données centralise notamment les fichiers de personnes recherchées. « Il faudrait inviter tous les Etats à y verser leurs informations, certains le font, d’autres non, ou ne mettent pas tout », explique le même haut fonctionnaire de police tout en pointant les limites de l’exercice. Le SIS, comme Europol, l’agence européenne de police, pâtissent des habitudes des services qui privilégient les relations bilatérales pour protéger leurs sources.Samedi, les ministres européens devaient enfin aborder le projet de PNR européen (Passenger Name Record). Ce fichier pourrait centraliser toutes les informations (identité, trajet, réservation d’hôtel, etc.) de personnes voyageant par avion. Bloqué au Parlement européen depuis 2011 pour des questions de protection des données personnelles, le PNR a finalement été adopté, le 15 juillet, par la commission des libertés civiles. L’objectif est d’arriver à une adoption définitive d’ici la fin de l’année, mais les discussions qui incluent Commission, Conseil et Parlement européens sont périlleuses.Bien qu’il concerne le transport aérien, le PNR aurait pu fortement aider dans le cas d’Ayoub El-Khazzani, insiste-t-on place Beauvau. « Si on avait eu le PNR, on aurait pu savoir, par exemple, quand il était rentré de Turquie [porte d’entrée traditionnelle des candidats au djihad vers la Syrie] après y être parti en mai 2015. Il aurait “sonné” à l’aéroport d’Istanbul, on aurait pu éventuellement anticiper et déclencher une action judiciaire à sa sortie de l’avion. » Le contexteLégislationsAdoptée le 4 novembre 2014, la loi antiterroriste instaure notamment une interdiction administrative de sortie du territoire et un délit d’« entreprise terroriste individuelle » pour mieux lutter contre les « loups solitaires ».Adoptée le 24 juin, la loi sur le renseignement renforce les moyens des services, surtout pour la captation des données sur Internet. Elle légalise aussi certaines pratiques jusque-là dans une zone grise juridique, comme l’utilisation d’appareils interceptant toutes les communications dans un rayon donné.CoordinationLe ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a décidé fin juin de créer un état-major pour la prévention du terrorisme, placé directement auprès du ministre. Sa mission : mieux coordonner l’action des services qui travaillent en parallèle sur ces questions.Elise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.08.2015 à 05h34 Le président du Venezuela Nicolas Maduro a annoncé vendredi 28 août la fermeture d’un deuxième secteur de la frontière avec la Colombie, au lendemain du rappel des ambassadeurs des deux pays.« Pour la nettoyer du paramilitarisme, de la criminalité, de la contrebande, des enlèvements, du trafic de drogue, j’ai décidé de fermer la frontière de la zone numéro 2 dans l’Etat de Tachira », dans le nord-ouest du Venezuela, a déclaré le président Maduro devant des milliers de partisans à Caracas. Au cours d’un discours enflammé, le chef de l’Etat a expliqué que la fermeture interviendrait à partir de 5 heures (11 h 30 en France) samedi et qu’il allait mobiliser « 3 000 hommes pour débusquer les paramilitaires jusque sous les pierres ».Lire :Chaos après la fermeture de la frontière entre le Venezuela et la ColombieIl s’agit du deuxième secteur frontalier de cet Etat qu’il ferme depuis qu’il a décrété la semaine dernière l’état d’exception pour 60 jours et expulsé un millier de Colombiens installés au Venezuela. Cette décision est intervenue après une embuscade à la frontière, dans laquelle trois militaires et un civil ont été blessés, et attribuée par le Venezuela à « des paramilitaires » colombiens. Les deux pays ont depuis rappelé leurs ambassadeurs respectifs pour consultations.Rencontre en vue ?M. Maduro a pressé vendredi son homologue colombien Juan Manuel Santos de venir à sa rencontre pour trouver une solution à la crise. « Je suis prêt à rencontrer le président Santos pour parler de ces sujets quand il veut, où il veut et comme il veut. (…) Le temps est venu de nous voir en face à face vous et moi et de résoudre cette affaire », a affirmé M. Maduro.A Bogotá, la ministre colombienne des affaires étrangères Maria Angela Holguin avait dit peu avant que « le président Santos a appelé pendant le week-end le président Maduro et le président Maduro n’a pas répondu ».Le président colombien a demandé que ses compatriotes expulsés soient traités avec dignité et appelé à une réunion extraordinaire des ministres des affaires étrangères de l’UNASUR (Union des nations sud-américaines). Une réunion de l’organisation est prévue le 3 septembre à Quito, a annoncé Mme Holguin. Les Colombiens disent avoir été expulsés sans ménagement, certains d’entre eux ont vu les forces de l’ordre vénézuéliennes détruire leur maison. 29.08.2015 à 01h39 • Mis à jour le29.08.2015 à 12h37 Les gens du voyages ont levé, samedi 29 août en fin de matinée, le barrage qu’il avaient mis en place la veille sur l’autoroute A1. Vendredi soir, une soixantaine de personnes avaient bloqué l’autoroute dans les deux sens au niveau de Roye, dans la Somme, quatre jours après qu’une fusillade a éclaté dans un camp voisin faisant quatre morts et trois blessés.« Les personnes manifestent pour que le fils d’une des victimes de la fusillade de mardi, actuellement incarcéré à la maison d’arrêt d’Amiens, puisse assister aux funérailles de son père lundi », a indiqué à l’AFP un porte-parole de la préfecture de la Somme. Une décision de justice rendue par la Cour d’appel d’Amiens, qu’ils avaient saisi samedi matin, leur a été favorable. Ils ont donc décidé de mettre fin à cette action.Outre des feux de pneus et de palettes bloquant totalement la circulation dans les deux sens de l’une des autoroutes les plus fréquentées d’Europe, les manifestants, munis de tronçonneuses, avaient coupé des arbres environnants pour alimenter d’autres feux, notamment sur un rond point situé près d’un camp de gens du voyage, sous le regard médusé de touristes, parfois bloqués depuis des heures dans leur voiture.L’autoroute fermée toute la journée A midi, tous avaient quitté les lieux qui étaient à présent investis par les pompiers qui aspergeaient de la mousse sur la chaussée, très dégradée. « Même si les barrages ont été levés, l’autoroute restera a priori fermée aujourd’hui en raison des réparations à effectuer sur la chaussée », a indiqué la préfecture de la Somme, invitant les automobilistes, en cette journée rouge de retour de vacances, « à prendre les déviations indiquées ».L’auteur présumé de la fusillade de mardi après-midi a été mis en examen pour assassinat et tentative d’assassinat, et écroué, a indiqué vendredi le procureur d’Amiens. Grièvement blessé, il a été transféré dans une maison d’arrêt où il pourra continuer à recevoir des soins, a précisé le magistrat, sans donner la localisation de l’établissement « pour des raisons de sécurité ».Lire :Fusillade à Roye : « une violence abjecte », selon Cazeneuve 28.08.2015 à 22h55 En déplacement à Guingamp, l’Olympique de Marseille s’est incliné 2 à 0 en ouverture de la 4e journée de Ligue 1, vendredi 28 août. Après une victoire prometteuse (6-0) la semaine dernière à domicile contre Troyes, les Marseillais, dominateurs, ne sont pas parvenus à déstabiliser la défense bretonne.Battu lors des trois premières journées, l’En-Avant Guingamp s’est enfin imposé dans son stade du Roudourou. L’équipe de Jocelyn Gourvennec a marqué par deux fois en contre. Sloan Privat a d’abord fait trembler les filets marseillais à la 72e minute après un beau travail de Jimmy Briand, puis Nicolas Benezet a trouvé la faille à la 89e minute sur une belle frappe en dehors de la surface de réparation. En début de match, les Bretons avaient d’abord raté un penalty. Adrien Pécout Qu’en restera-t-il dans un mois ? Que restera-t-il de ce test-match perdu (19-14, trois essais à un) face aux Anglais, samedi 15 août, dans l’antre londonien de Twickenham, chez les futurs hôtes de la Coupe du monde ? Le XV de France a encore un mois de labeur - et encore deux matchs de préparation, à nouveau contre l’Angleterre, puis contre l’Écosse - pour corriger ce qui peut encore l’être. Un mois pour éviter le camouflet lors du lancement du Mondial face à l’Italie, le 19 septembre, sur cette même pelouse de Twickenham.À défaut de victoire, ce 100e duel franco-anglais de l’histoire aura peut-être au moins livré quelques enseignements à Philippe Saint-André. Ce serait heureux : en quête d’une équipe type depuis quatre longues et douloureuses saisons (seulement 15 victoires en 38 matchs), le sélectionneur français annoncera la liste des 31 joueurs retenus pour la Coupe du monde dès la semaine prochaine, le 23 août, au lendemain de la réception des Anglais au Stade de France.Lire aussi :Le XV de France au début du tunnel face à l’Angleterre« Il y a du positif, un peu de négatif aussi, bien sûr », reconnaissait « PSA », dans les entrailles de Twickenham, sans avoir besoin de trop développer son message. Le négatif ? Force est de constater qu’il provient des ailes. Aligné exceptionnellement à l’aile gauche, l’arrière Brice Dulin se souviendra longtemps de ce choix tactique. Le Castrais s’est fait balayer sur le premier essai d’Anthony Watson (11e minute), à créditer d’un cadrage-débordement du plus bel effet. Preuve qu’il n’en voulait pas spécialement à lui, le joueur de Bath récidivera peu après (18e), à la conclusion d’un mouvement collectif, alors que Dulin avait cédé sa place à Gaël Fickou pour saignement.Watson ne fut pas seul ailier anglais à faire souffrir les Bleus de Saint-André - qui, pour l’occasion, jouaient en rouge. Sofiane Guitoune, titularisé côté droit, a lui aussi vécu un 15 août infernal. Incapable de rivaliser avec la créativité offensive de ses vis-à-vis, le joueur de l’Union Bordeaux-Bègles aura également failli en défense. À peine deux plaquages réussis, et une montée à l’abordage qui a laissé champ libre à l’autre ailier anglais du soir, Jonny May (46e), auteur du troisième essai anglais grâce à une astucieuse passe au pied de l’arrière Alex Goode dans le dos de la défense. Autre point négatif : la fébrilité observable sur certaines remises en jeu. Nommé capitaine pour sa 80e sélection - le troisième-ligne et habituel préposé au brassard, Thierry Dusautoir, ayant déclaré forfait pour cause de contusion à un genou - le talonneur du Racing Dimitri Szarzewski aura « bazardé » deux de ses touches. L’une d’elles provoquera justement le troisième et ultime essai, œuvre de Jonny May (46e). « Ça a été compliqué de faire des lancements, convient le centre Alexandre Dumoulin, lui aussi du Racing, et guère en verve aux côtés de Rémi Lamerat. On a eu un problème de communication car il y avait tellement de bruit pendant le match qu’on ne s’entendait pas. »« Il y en a qui ont gagné des points »Les 63 113 spectateurs - sur plus de 80 000 places - ont également vociféré lorsque Morgan Parra aurait plutôt eu besoin de calme pour ses pénalités. Finalement titulaire en charnière, le demi de mêlée clermontois fait partie des satisfactions françaises. Auteur d’un sans-faute en pénalité, Parra aura frappé trois fois : aux 22 m (7e), depuis 40 m (26e) et face aux poteaux (33e). Associé à l’ouvreur montpelliérain François Trinh-Duc pour la première fois depuis 2013, Parra a ensuite cédé sa place à Rory Kockott. Ce dernier a loupé la transformation (61e) qui aurait agrémenté l’essai en fin de match de Fulgence Ouedraogo. Le Montpelliérain a profité d’un ballon porté à l’heure de jeu, alors que le carton jaune de Calum Clark (54e) avait laissé les Anglais à 14 joueurs contre 15.Mené seulement 12-9 à la mi-temps (sans avoir exploité l’expulsion temporaire de Sam Burgess, le transfuge du rugby à XIII tout en percussions, qui fêtait sa première sélection avec le XV de la Rose), emmené par un Louis Picamoles très conquérant en troisième-ligne, ce XV de France expérimental a surtout présenté des gages de solidité en mêlée. Mention spéciale au pilier Vincent Debaty (Clermont), ainsi qu’au vétéran Nicolas Mas (Montpellier) : les deux hommes ont manifestement su tirer profit des six semaines de préparation « commando » que viennent d’endurer les troupes de Saint-André. « Il y a eu beaucoup d’engagement physique même si c’était un match amical, a d’ailleurs apprécié celui-ci. Ça piquait. »Samedi 22 août, au Stade de France, de nouveau face aux Anglais (dont l’équipe, samedi, avait également un caractère très hypothétique), Philippe Saint-André disposera encore d’un match pour se livrer à des réglages de dernière minute. Le lendemain viendra l’heure des choix. Parmi les trente-six joueurs présélectionnés en vue du Mondial, le sélectionneur français devra alors en écarter cinq pour remettre sa liste définitive, à deux semaines d’un troisième d’un ultime test-match contre l’Écosse. Certains titulaires de cet Angleterre-France à Twickenham auront-ils à le regretter ? Réponse sibylline de Philippe Saint-André : « Il y en a qui ont gagné des points, d’autres qui en ont perdu. »Adrien PécoutJournaliste au Monde 16.08.2015 à 15h58 • Mis à jour le16.08.2015 à 18h52 Une semaine après la démission fracassante de Marcelo Bielsa, Marseille reste plongé dans la crise après sa défaite 1-0 à Reims, leader provisoire, et n’a toujours pas remporté le moindre match en Ligue 1, dimanche à l’issue de la 2e journée.Pour Reims, le début de championnat est en revanche idéal puisqu’il caracole en tête du classement, à égalité avec Caen, avec deux succès en 2 journées. Un peu plus tard, Bastia (4e, 4 points) a manqué in extremis la chance de rejoindre les deux leaders en concédant une égalisation tardive à Lorient (1-1). Floyd Ayité avait ouvert le score pour les Corses avant que Benjamin Moukandjo n’égalise dans les arrêts de jeu.Lire aussi :Ligue 1 : Lyon l’emporte, Caen confirmeFranck Passi, chargé d’assurer l’intérim au poste d’entraîneur après le départ de Bielsa, aurait sans doute espéré d’autres débuts à la tête de l’OM. Mais le moral est en berne côté marseillais et les Rémois ont su en profiter, prenant l’avantage sur une belle reprise de Hamari Traoré dès la 14e minute.L’OM est apparu sans idées, sans punch et ne s’est quasiment jamais montré dangereux, finissant même le match à dix après l’exclusion d’Alaixys Romao (73e). En deux rencontres, les attaquants marseillais n’ont pas encore trouvé le chemin des filets.Après la défaite au Vélodrome contre Caen (1-0), Marseille est à l’aube d’une saison galère. La quête du successeur de Bielsa en devient plus urgente, d’autant que l’exode des cadres à l’intersaison (Gignac, Payet, A. Ayew, Imbula, Morel, Fanni) a particulièrement amoindri le potentiel de l’équipe.« Mental »« Aujourd’hui, c’était plus mental », a dit Steve Mandanda le gardien de l’OM, qui a reproché à l’équipe de n’avoir « pas fait ce qu’il fallait, notamment en première mi-temps » et appelant le groupe à « changer l’état d’esprit ». « On demande de la concentration, de l’exigence (...) on demande le pressing mais tout le monde ne le fait pas ensemble, a ajouté Mandanda. Sur un corner on renvoie et on laisse le mec à la ramasse, derrière masqué, il frappe et il marque... »« On a fait une meilleure deuxième mi-temps mais on ne s’est pas non plus procuré beaucoup d’occasions », a regretté le gardien, qui disputait son 300e match de Ligue 1, tous pour l’OM. « On a encore perdu (...) deux défaites ça fait mal et c’est dur à digérer, mais il faut rester positif, c’est la deuxième journée, il reste du temps », a-t-il conclu. 16.08.2015 à 15h12 • Mis à jour le16.08.2015 à 15h14 Les grandes nations de l’hémisphère sud comme la Nouvelle-Zélande ont pris un temps d’avance à un mois de la Coupe du monde et vont chercher à entretenir l’élan, en attendant que le Nord peaufine ses réglages lors de matches amicaux.Tenante du titre et incontestable première nation mondiale depuis quatre ans, la Nouvelle-Zélande se présente comme l’immense favorite de la Coupe du monde. La petite alerte née de la défaite à Sydney contre l’Australie (27-19) à Sydney le 8 août en clôture du Four nations a vite été tempérée par la correction infligée à ces mêmes Wallabies (41-13) samedi à Auckland.Le sélectionneur Steve Hansen a pu éprouver la profondeur du réservoir à sa disposition, avec l’éclosion notable de l’ailier Nehe Milner-Skudder, tout en constatant que ses cadres habituels (McCaw, Read, Nonu, Carter) sont au rendez-vous. Le défi premier pour les All Blacks est de se maintenir sous pression, en invoquant par exemple le souvenir de 2007 quand ils avaient été sortis dès les quarts de finale du Mondial par la France. « On a appris une très grande leçon en 2007 », souligne ainsi Hansen. « Donc je ne pense pas que ce qu’il se passe avant la Coupe du monde compte vraiment », ajoute-t-il.L’Australie de retourPour conserver leur vigilance, les All Blacks pourront observer le retour sur le devant de la scène de Wallabies moribonds il y a encore un an. Les hommes de Michael Cheika ont remporté le Four nations avec trois victoires en trois matches, une première depuis 2011. Avec une conquête nettement améliorée depuis l’arrivée à son chevet de l’Argentin Mario Ledesma, et une attaque toujours aussi imprévisible, les Australiens se replacent dans la course au titre. Mais il leur faudra d’abord se sortir du groupe de la mort, aux côtés de l’Angleterre et du pays de Galles.Alors qu’ils ont longtemps semblé être les seuls rivaux plausibles des All Blacks, les Sud-Africains sont actuellement plongés dans le doute, et leur sélectionneur Heyneke Meyer, pris dans une tourmente d’accusations de racisme dont il se serait bien passé. Trois fois battus durant le Four nations, dont une cuisante défaite à domicile contre l’Argentine (35-27), les Springboks ont montré d’étonnantes carences sur leurs traditionnels points forts, en mêlée fermée ou dans le jeu direct. Les prestations erratiques de l’ouvreur Handre Pollard leur ont aussi coûté cher. Pat Lambie a, lui, montré davantage de maîtrise samedi lors de la victoire contre l’Argentine à Buenos Aires (26-12) qui a l’avantage de donner un peu d’élan avant de s’attaquer à un groupe plutôt facile, constitué notamment de l’Écosse et les Samoa. En s’imposant en Afrique du Sud, sa deuxième victoire dans le Four nations depuis son inclusion en 2012, l’Argentine a, de son côté, montré qu’elle était capable de bousculer n’importe quelle équipe. Mais, dans le sillage de ses maîtres à jouer Juan Martin Hernandez ou Nicolas Sanchez, elle est encore trop inconstante pour reproduire plusieurs fois consécutivement, ses meilleures performances.Lire aussi :Rugby : l’Irlande bat sans briller l’EcosseL’Irlande et l’Angleterre dans le coupSi les grandes nations de l’hémisphère sud ont achevé leur cycle de matches de préparation, celles de l’hémisphère nord l’entament tout juste. Désormais deuxième nation mondiale et maîtresse de l’Europe depuis deux ans, l’Irlande a montré un double visage. D’abord enthousiasmant contre le pays de Galles (35-21), avec pourtant une équipe remaniée il y a une semaine, puis poussif face à l’Écosse samedi (28-22). Le XV du Trèfle est néanmoins bien placé pour enfin franchir le cap des quarts de finale dans l’épreuve, son grand objectif.L’Angleterre, elle, a donné des signes encourageants samedi pour son premier galop d’essai contre la France (19-14) avec un XV expérimental. A un mois de « son » Mondial, le XV de la Rose regorge de talent et de promesses, comme le virevoltant ailier Anthony Watson (21 ans) auteur d’un doublé samedi. Son principal obstacle sera surtout mental alors que la pression sera immense.Lire aussi :Rugby : à un mois de la Coupe du monde, le XV de France s’incline en AngleterreEnfin, le XV de France, tombé au 8e rang mondial, tente de rattraper le temps perdu après trois ans et demi de marasme. Finaliste de la dernière édition, il tentera de rester fidèle à sa réputation: en Coupe du monde, il est capable de tout. 16.08.2015 à 11h56 • Mis à jour le16.08.2015 à 18h18 Un avion de ligne de la compagnie indonésienne Trigana Air, qui transportait 54 personnes et membres d’équipage, se serait écrasé, dimanche 16 août, dans la région de Papouasie, dans l’est de l’Indonésie. L’avion aurait été trouvé par des villageois et se serait crashé dans les montagnes. Un haut responsable du ministère des transports a affirmé qu’il était « en train de vérifier » cette information.L’ATR 42-300 à turbopropulseurs avait perdu le contact avec le contrôle aérien juste avant 15 heures (8 heures à Paris), une trentaine de minutes après son décollage de l’aéroport de Sentani, près de Jayapura, la capitale de la province. Il devait atterrir à Oksibil, au centre du pays. Il transportait 44 adultes, cinq enfants et cinq membres d’équipage.Cité par les sites d’information Kompas et Detik, le directeur d’exploitation de la compagnie, Beni Sumaryanto, avait déclaré un peu plus tôt dans la soirée que des habitants d’un village du secteur d’Oksibil avaient signalé un accident. Une équipe de secours est attendu sur place au lever du jour, lundi matin.Une compagnie sur liste noireL’Indonésie a un piètre bilan en matière de sécurité aéronautique. L’expansion du marché aéronautique de cet archipel de 17 000 îles, peuplé de 250 millions d’habitants, a été l’une des plus rapides d’Asie. Mais le pays lutte pour produire suffisamment de pilotes, de mécaniciens, de contrôleurs aériens qualifiés, ainsi que pour mettre à jour la technologie de ses aéroports. En décembre, un avion de la compagnie AirAsia parti de Surabaya (Indonésie) à destination de Singapour s’est abîmé en mer de Java, faisant 162 morts.Selon la base de données en ligne Aviation Safety Network, l’ATR 42-300 porté disparu avait été mis en service il y a 27 ans. Trigana Air Service est inscrite depuis 2007 sur la liste noire des compagnies auxquelles l’Union européenne interdit d’opérer dans l’espace aérien communautaire.La compagnie dispose de 14 appareils, dix ATR et quatre Boeing 737, dont la moyenne d’âge dépasse les 26 ans. Elle a connu 14 incidents graves depuis sa création en 1991, selon Aviation Safety Network. Florence Noiville Il disait : « Si je n’écris pas, je ne vois rien, je suis vide ». Décapante, sans concession, sa plume avait fait de lui l’une des plus grandes voix de la littérature espagnole. L’écrivain et critique littéraire Rafael Chirbes est mort samedi 15 août d’un cancer du poumon fulgurant. Il était âgé de 66 ans.Sur le rivage, son septième roman traduit en français — par Denise Laroutis, sa fidèle et excellente traductrice — était sorti en janvier aux éditions Rivages. Il restera l’un des éblouissements de l’année. Chirbes n’était pas seulement un styliste génial, un écrivain dont la prose pleine de sève vous précipite dans des cascades de mots et d’images, des accès de colère et des élans d’humanité. Il avait aussi le don d’aller jusqu’au bout de ce qu’il voulait dire. Le courage d’écrire noir sur blanc ce que les gens font mais ne disent pas. En exergue à Sur le rivage, il avait d’ailleurs placé cette phrase de Diderot dans Jacques le fataliste : « F… tez comme des ânes débâtés ; mais permettez que je dise le mot f… tre ; je vous passe l’action, passez-moi le mot ».Le peintre de la débâcle européenne actuelleDans presque tous ses livres, Chirbes disait le rêve politique brisé. Son désenchantement était celui de tous ceux qui, après le régime de Franco, avaient vu « la grande illusion démocratique » s’effacer devant ce qu’il appelait « la grande occasion mercantile ». Dans Tableau de chasse (Rivages, 1998), il campe un père franquiste essuyant le dédain de son fils pour s’être enrichi sous la guerre civile. Dans Les Vieux amis (Rivages, 2006), il montre les désillusions d’ex-communistes aigris ou confits dans la richesse. Tandis que dans Crémation, il épingle la financiarisation des années 1980, la spéculation immobilière, la corruption, les inégalités, la paupérisation… D’Ivan Repila à Pau Miro en passant par Isaac Rosa ou Sara Mesa, tous les jeunes talents de la littérature ibérique en conviennent : Rafael Chirbes était « le » grand écrivain de la crise espagnole. Et bien au-delà. Le peintre de la débâcle européenne actuelle.Né en 1949 près de Valence, Chirbes avait perdu son père, cheminot, à l’âge de 4 ans. Sa mère, modeste garde barrière, ne pouvant s’occuper de lui, le jeune et précoce Rafael avait été envoyé dans un établissement pour orphelins du Chemin de fer. A Avila d’abord, puis à Leon et à Salamanque. Dans ces endroits austères — il décrivait des pensionnats froids dans des paysages granitiques enneigés —, l’écriture n’allait pas tarder à devenir son seul refuge.En janvier, Chirbes était passé à Paris. Nous l’avions rencontré, près de Notre Dame, et il ne cachait pas son émotion. « J’ai vécu un an en France en 1969, racontait-il dans un français parfait. A 20 ans, j’ai quitté l’Espagne franquiste, irrespirable, pour le Paris d’alors, le Paris des intellectuels qui à l’époque faisait rêver. Je voulais respirer, lire Marx, Lénine, Sartre, aller au cinéma voir Le Cuirassé Potemkine et La Bataille d’Alger. » Il disait aussi comment, pendant la transition démocratique, il s’était senti « mal à l’aise » dans son pays. Après des études d’histoire, il avait refait ses valises, direction la France puis le Maroc. Il était devenu libraire, professeur, secrétaire de rédaction dans la presse du cœur, critique gastronomique, critique littéraire… sans jamais abandonner l’écriture romanesque.Lire aussi :Rafael Chirbes, les pépites et la boue« Je n’aime pas qu’on me cajole »« Si je devais trouver une formule, je dirais qu’il est l’écrivain des ombres », résume joliment son éditrice chez Rivages, Nathalie Zberro. « Par exemple Franco en lui-même ne l’intéresse pas. C’est l’ombre qu’il a continué à projeter sur son pays qui devient un sujet pour Chirbes. Quelle est la portée intime de l’événement ? Que signifie vivre, aimer ou rire après la dictature ? Quelles sont les implications profondes, humaines, dans la conscience de chacun ? »L’œuvre de Chirbes est totale. Elle parle d’Histoire, de faille économique, mais aussi de sexualité, d’amour, des bars qui sont les derniers lieux du lien social, de la décomposition des cadavres, de la mémoire qui s’effrite comme les illusions politiques. « “Chirbes contra Chirbes”, c’est ainsi qu’il définissait sa position de romancier, ajoute Nathalie Zberro. La gauche bien sûr, mais aussi le camp d’en face. Il se faisait un devoir de traiter avec la même acuité tous les sujets qui passaient par le filtre de sa création. Il ne voulait pas devenir le symbole d’un parti et prenait garde d’éviter les cases réductrices, de cultiver les paradoxes ». Chirbes disait d’ailleurs : « Quand je lis un livre, je n’aime pas qu’on me cajole comme un chat. Mais si on me prend à rebrousse poil, alors, là, ça commence à m’intéresser. »Florence NoivilleJournaliste au Monde 16.08.2015 à 09h01 • Mis à jour le16.08.2015 à 18h00 Les autorités chinoises ont confirmé pour la première fois la présence de cyanure en grandes quantités dans l’entrepôt de la métropole portuaire de Tianjin, dans l’est de la Chine, où deux puissantes déflagrations sont survenues mercredi. La catastrophe a fait 112 morts dont 21 pompiers, selon le dernier bilan officiel relayé par une presse étroitement censurée. Les pompiers, qui luttent encore contre les flammes, forment la majeure partie des 95 personnes portées disparues, selon l’agence Xinhua. Au total, 46 personnes ont été tirées des décombres du site et 722 ont été hospitalisées, de source officielle.D’après les estimations préliminaires, plusieurs centaines de tonnes de ce matériau hautement toxique y étaient entreposées en deux points du site, a précisé le général Shi Luze, chef d’état-major de la région militaire de Pékin. Le général Shi n’a pas précisé de quel type de cyanure il s’agissait mais les médias chinois avaient parlé auparavant de la présence de 700 tonnes de cyanure de sodium, un composant chimique très toxique en cas d’inhalation, d’ingestion ou de contact avec la peau.Selon l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), les cyanures de sodium et de potassium ne sont pas inflammables ni combustibles. Toutefois, en présence d’acides et de produits à réaction acide, ils s’hydrolysent en libérant du cyanure d’hydrogène, gaz très inflammable et toxique. Lorsque ces produits sont impliqués dans un incendie, ils peuvent se décomposer à la chaleur, libérant du cyanure d’hydrogène et des oxydes d’azote.Lire aussi :Le contrôle étroit de Pékin sur l’information sur l’explosion de TianjinUne équipe de plus de 200 militaires spécialistes des armes nucléaires, bactériologiques et chimiques est arrivée pour mener des opérations de nettoiement, selon Chine nouvelle. Afin de faire face aux conséquences de cette catastrophe, le ministère des affaires étrangères de la France a également proposé son aide, dimanche, assurant que la France est « prête immédiatement » à mettre à disposition « des capacités de secours de la sécurité civile ». « Une mission d’évaluation peut partir très rapidement pour apprécier les besoins sur le terrain », a poursuivi le Quai d’Orsay.Craintes d’une contamination de l’air et de l’eau La catastrophe nourrit les craintes de contamination parmi les 15 millions d’habitants de la ville. Les familles des victimes accusent les autorités de vouloir cacher la vérité. Des sites Internet ont été bloqués pour avoir diffusé des « rumeurs ». Un journaliste de l’un des portails Web les plus lus du pays a expliqué au Monde qu’un ordre spécial reçu jeudi de la puissante Administration du cyberespace de Chine imposait au site de ne pas envoyer de reporters sur place et de maîtriser tant les sources, réduites aux médias contrôlés par le centre, que le nombre d’articles sur le sujet.Les autorités chinoises n’ont de cesse de rassurer la population, assurant qu’en dépit de la présence de taux anormaux de certains polluants, l’air de Tianjin est respirable. Ce qui n’a pas empêché l’agence Chine Nouvelle d’indiquer que la densité de cyanure dans les eaux usées était jeudi 10,9 fois supérieure à la normale. Ce taux a depuis baissé pour s’établir à deux fois le taux normal.Greenpeace a expliqué dimanche avoir testé les eaux de surface en quatre endroits de Tianjin mais que les niveaux de cyanure n’étaient pas élevés. « Cela montre que les réserves d’eau ne sont pas gravement contaminées », a dit l’association, soulignant que ces tests ne révélaient rien sur la présence d’autres produits dangereux.Piètre bilan en termes de sécurité industrielleSelon la police de Tianjin, l’entrepôt contenait principalement du nitrate d’ammonium, du nitrate de potassium et du carbure de calcium au moment des explosions. Des experts chimistes ont également expliqué que le carbure de calcium pouvait, au contact de l’eau, former de l’acétylène, un gaz hautement explosif. Or les premières équipes de pompiers, arrivées sur les lieux avant les explosions pour éteindre un incendie, auraient arrosé longuement des stocks de substances chimiques dangereuses, ignorant que celles-ci pouvaient détoner au contact de l’eau.Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-55d0b40be1a7f'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 18\r\n \r\n \r\nUn grand nombre de personnes ont \u00e9t\u00e9 pi\u00e9g\u00e9es \u00e0 proximit\u00e9 de l'explosion par un gigantesque incendie.\r\nCr\u00e9dits : STR \/ AFP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Un grand nombre de personnes ont \u00e9t\u00e9 pi\u00e9g\u00e9es \u00e0 proximit\u00e9 de l'explosion par un gigantesque incendie.","source":"STR \/ 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chinois, Xi Jinping, a appel\u00e9 \u00e0 faire \"tous les efforts possibles pour venir en aide aux victimes\".\r\nCr\u00e9dits : Ng Han Guan \/ AP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Selon CCTV, le pr\u00e9sident chinois, Xi Jinping, a appel\u00e9 \u00e0 faire \"tous les efforts possibles pour venir en aide aux victimes\".","source":"Ng Han Guan \/ AP","index":7,"position":8,"total_count":18,"item_lie":null,"link":"\/asie-pacifique\/portfolio\/2015\/08\/13\/chine-la-gigantesque-explosion-a-tianjin-en-images_4723017_3216_7.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 9 \/ 18\r\n \r\n \r\nTianjin, qui se situe \u00e0 140 km au sud-est de P\u00e9kin, est l'une des plus grandes villes du pays, avec pr\u00e8s de 15 millions d'habitants.\r\nCr\u00e9dits : CHINA STRINGER NETWORK \/ REUTERS\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n 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Les op\u00e9rations pour l\u2019\u00e9teindre ont cependant \u00e9t\u00e9 suspendues afin de prendre la mesure des produits dangereux qui demeurent sur le site.\r\nCr\u00e9dits : CHINA STRINGER NETWORK \/ REUTERS\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Au petit matin, sur le site de l'explosion, l\u2019incendie serait d\u00e9sormais sous contr\u00f4le. Les op\u00e9rations pour l\u2019\u00e9teindre ont cependant \u00e9t\u00e9 suspendues afin de prendre la mesure des produits dangereux qui demeurent sur le site.","source":"CHINA STRINGER NETWORK \/ REUTERS","index":12,"position":13,"total_count":18,"item_lie":null,"link":"\/asie-pacifique\/portfolio\/2015\/08\/13\/chine-la-gigantesque-explosion-a-tianjin-en-images_4723017_3216_12.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 14 \/ 18\r\n \r\n \r\nUn bulldozer d\u00e9blaie un site \u00e0 proximit\u00e9 du lieu de l'explosion. Selon la police locale, l\u2019entrep\u00f4t o\u00f9 a eu lieu l\u2019incendie appartient \u00e0 l\u2019entreprise Tianjin Dongjiang Port Rui Hai International Logistics. Les m\u00e9dias d\u2019Etat ont annonc\u00e9 l'arrestation de plusieurs cadres de l\u2019entreprise.\r\nCr\u00e9dits : JASON LEE \/ REUTERS\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Un bulldozer d\u00e9blaie un site \u00e0 proximit\u00e9 du lieu de l'explosion. Selon la police locale, l\u2019entrep\u00f4t o\u00f9 a eu lieu l\u2019incendie appartient \u00e0 l\u2019entreprise Tianjin Dongjiang Port Rui Hai International Logistics. 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En août 2014, 146 personnes, selon le bilan officiel, avaient trouvé la mort dans l’explosion d’une usine de pièces automobiles à Kunshan, près de Shanghaï. Liant plusieurs précédents à l’accident de Tianjin le président Xi Jinping a enjoint samedi les autorités chinoises à en tirer les leçons « extrêmement profondes ».Lire aussi :La sécurité dans l’industrie chinoise « passe après la recherche du profit » 16.08.2015 à 06h34 • Mis à jour le16.08.2015 à 07h13 L’agence américaine de renseignement NSA a trouvé en AT&T, le géant des télécoms, un partenaire particulièrement efficace pour espionner les communications, selon de nouvelles informations trouvées dans les documents de l’ancien consultant de la NSA Edward Snowden.Selon le New York Times et le site d’investigation ProPublica, qui continuent de décoder les données divulguées par le lanceur d’alerte, la compagnie américaine AT&T y est décrite comme une société « extrêmement coopérative », et qui a démontré « une grande volonté de collaborer ».AT&T, fournisseur d’accès internet au siège de l’ONUOn ignore, selon le New York Times, si le programme décrit par les documents, qui datent de 2003 à 2013, est encore actif aujourd’hui. Les documents montrent que AT&T a permis à la NSA d’avoir accès à des milliards de mails échangés sur le territoire américain, parmi lesquels ceux du siège des Nations unies à New York, dont AT&T est le fournisseur d’accès internet.La surveillance des échanges électroniques du siège des Nations unies a été ordonnée par une cour fédérale spéciale, d’après ces documents. Washington a depuis affirmé que l’ONU ne ferait plus l’objet de surveillance. Les entreprises de télécommunications Verizon et MCI (rachetée par Verizon en 2006) ont également collaboré avec la NSA.Plus d’un milliard de relevés de téléphones portablesATT a commencé en 2011 à fournir quotidiennement à la NSA plus d’un milliard de relevés de téléphones portables. L’objectif était d’obtenir un flux « opérationnel avant le dixième anniversaire du 11-Septembre », indiquent les documents étudiés par les médias.Après les révélations d’Edward Snowden en 2013, les autorités avaient affirmé que la surveillance concernait principalement les appels passés depuis les lignes fixes, et non les portables. Inculpé pour espionnage aux Etats-Unis, l’informaticien s’est réfugié en Russie et risque jusqu’à 30 ans de prison dans son pays. 16.08.2015 à 05h11 • Mis à jour le16.08.2015 à 19h28 Le Brésil connait ce dimanche 16 août une nouvelle journée de manifestations pour exiger le départ de la présidente Dilma Rousseff aux prises avec le vaste scandale de corruption Petrobras qui éclabousse sa coalition de centre-gauche.Les organisateurs – des mouvements citoyens de droite soutenus par une partie de l’opposition – ont appelé à manifester dans plus de 200 villes. Pour la plupart vêtus de vert et jaune, les couleurs du drapeau brésilien, les participants aux premiers cortèges se sont mis en marche dans la capitale Brasilia, à Belo Horizonte, Recife, Salvador de Bahia, Belem, ou encore São Paulo, fief de l’opposition, où se trouve l’envoyée spéciale du Monde. Selon de premiers décomptes provisoires faits par la police et les organisateurs, les manifestants sont entre 137 000 et 225 000.A Rio de Janeiro, qui accueillera dans un an les Jeux Olympiques, le parcours de l’épreuve test de cyclisme a été en partie modifié pour permettre une manifestation le long de la plage de Copacabana. La présidente la plus impopulaire depuis 1985Réélue difficilement en novembre pour un second mandat de quatre ans, la présidente pâtit également de la crise économique et des mesures d’austérité qu’elle a imposées après avoir pourtant rejeté cette hypothèse lors de sa campagne électorale.Dilma Rousseff, 67 ans, est désormais la présidente du Brésil la plus impopulaire depuis la fin de la dictature militaire en 1985. Sa cote de popularité est tombée à 8 % seulement. Elle avait été réélue en octobre avec une marge étroite de votes (51,6 %) sur son adversaire Aecio Neves, du Parti de la sociale démocratie brésilienne (PSDB).Lire :Dilma Rousseff au plus bas dans les sondagesLes organisateurs des manifestations espèrent faire défiler tout au long de la journée des centaines de milliers de personnes pour réclamer – comme en mars et en avril derniers –, la fin de l’impunité dans les affaires de corruption et la destitution de la présidente. « Le gouvernement dépense mal l’argent, les hommes politiques volent et détournent d’énormes sommes et c’est la population qui doit trinquer ? Non », affirment dans leur convocation sur internet les porte-parole du mouvement « Vem Pra Rua » (Viens dans la rue). Il est l’un des principaux organisateurs des manifestations avec le Mouvement Brésil Libre (MBL), qui se définit comme la « nouvelle droite », et de « Revoltados on line » (« Révoltés en ligne »).Lire aussi :Raz de marée au Brésil contre Dilma RousseffLes manifestations cette année ont déjà rassemblé au total quelque trois millions de personnes dans les rues pour une population de 204 millions de Brésiliens. Cependant il s’agit souvent de groupes hétéroclites qui clamaient leur refus du Parti des Travailleurs (PT, gauche), au pouvoir depuis 12 ans.Le pays au bord de la récessionCertains groupes très minoritaires vont jusqu’à revendiquer le retour des militaires, au pouvoir de 1964 à 1985. Les manifestations de dimanche ont pour la première fois, le soutien explicite du Parti de la sociale démocratie (PSDB, opposition) dirigée par Aecio Neves, candidat malheureux à la présidentielle de 2014. « Assez de tant de corruption, mon parti est le Brésil », a déclaré M. Neves, en participant à la manifestation de Belo Horizonte, dans son Etat de Minas.Lire aussi :Au Brésil, l’opposition se mobilise de nouveau contre Dilma RousseffLe Brésil, septième économie de la planète est au bord de la récession avec une inflation de 9 % sur les 12 derniers mois. Mais la présidente tient bon : « Je continuerai à travailler pour honorer et réaliser vos rêves », a-t-elle promis mercredi à l’issue d’une manifestation de 35 000 femmes de zones rurales qui ont défilé dans la capitale Brasilia pour la soutenir. Matteo Maillard C’est ce qu’on appelle voir ses espoirs douchés. Après une petite année d’existence, le campus londonien de l’université de Galles du Sud a dû fermer ses portes en juillet sans n’avoir jamais vu l’ombre d’un étudiant fréquenter l’un de ses cursus.Pourtant l’université galloise avait visé des matières professionnalisantes et au fort potentiel attractif : droit, finance et sécurité de l’information en tête. Elle espérait ainsi capter les candidatures de nombreux étudiants étrangers. Mais ce positionnement stratégique n’a pas su convaincre, dans une métropole à l’offre académique parmi les plus riches du monde, comptant près de quarante institutions dans le supérieur.Avec ses quatre campus à travers le Pays de Galles, l’université de Galles du Sud avait investi 750 000 livres (un million d’euros) en 2014 pour ouvrir cette antenne londonienne, signale The Independent. Le retrait prématuré du projet d’établissement coûtera 319 000 livres (430 000 euros) aux contribuables gallois – soit la part dépensée du budget – et met en péril plus 75 emplois, précise le quotidien.Deuxième faillite pour l’université de Galles du SudAccusée de « gaspiller l’argent du contribuable » par Angela Burns, la ministre de l’éducation galloise, l’institution se défend d’une mauvaise gestion. Dans les colonnes du site d’information Wales Online, elle rejette la faute sur le gouvernement Cameron et les nouvelles conditions d’attribution des visas pour les étudiants étrangers, « dont la complexité a grévé la viabilité du projet ».Ce qui n’empêche pas Angela Burns de s’interroger sur le bien-fondé de la décision d’ouvrir un nouveau centre à Londres, « alors que l’université était déjà en train de fermer son campus dans la ville de Caerleon (Pays de Galles) ». Un sentiment partagé par Gareth Morgans, représentant du syndicat GMB au Pays de Galles, qui s’offusque que le budget de l’établissement londonien n’ait pas été utilisé pour éviter la faillite de celui de Caerleon « en réparant les infrastructures abîmées et en recrutant de nouveaux étudiants ».Matteo MaillardJournaliste au Monde 03.08.2015 à 17h30 | Martin Untersinger Windows 10, le nouveau système d’exploitation de Microsoft, est disponible depuis mercredi dernier. S’il semble, après plusieurs jours d’utilisation, convaincre les utilisateurs, la question de la protection des données personnelles continue de faire débat. Au cœur des critiques, le nouveau texte encadrant la collecte et l’utilisation des données personnelles des utilisateurs par Microsoft, qui vient d’entrer en vigueur.« Ce qui mériterait un article, ce sont les options de confidentialité désastreuses imposées par Windows 10 » s’inquiète ainsi un lecteur en commentaire de notre test. En juin, lorsque ces nouvelles dispositions avaient été rendues publiques, l’ONG de défense des libertés numériques EDRi relevait que « Microsoft s’arroge largement le droit de collecter tout ce que vous faites, dites ou écrivez avec et sur vos appareils afin de vendre davantage de publicité ciblée ou de revendre ces données à des tiers ».Une vaste collecte de donnéesPar le biais de ce nouveau document, plutôt clair mais extrêmement long, Microsoft se donne en effet le droit de collecter de nombreuses données personnelles. Parmi ces dernières figurent notamment les intérêts des utilisateurs (« comme les équipes que vous suivez dans une application sportive ou les actions que vous suivez dans une application financière »), qui peuvent être collectés de manière indirecte, « déduits des autres données que [Microsoft collecte] ».Les « données d’usage » sont aussi amassées par Microsoft, comme par exemple les recherches faites dans les moteurs de recherche ou les sites visités. Les contacts de l’utilisateur sont également moissonnés si ce dernier utilise un service de Microsoft pour gérer son carnet d’adresses, ainsi que les données de localisation (plus ou moins précises selon la technique utilisée) et, « lorsque c’est nécessaire pour offrir [à l’utilisateur] l’accès à un service », des données très personnelles comme le contenu des e-mails.Une fois collectées, ces données servent notamment à la « fourniture des services de Microsoft » : pour l’amélioration de ses services, ou pour la « sécurité » (les documents stockés dans le nuage par Microsoft sont « scannés » pour détecter les virus ou les contrefaçons).De la publicité cibléeMais les données peuvent aussi servir pour cibler des publicités. L’entreprise a notamment mis en place un identifiant unique à chaque utilisateur, commun à tous les services qu’elle propose, pour centraliser les données qu’elle récupère. C’est justement à ce sujet que Microsoft avait attaqué son concurrent, Google, en mettant en ligne en 2014 le site Scroogled.com. Microsoft y dénonçait violemment le fait que Google utilise les données personnelles des utilisateurs de son service de courriel, Gmail, pour leur soumettre des publicités ciblées.Même si Microsoft dit s’interdire d’utiliser le contenu des courriels pour afficher des publicités ciblées – contrairement à ce que fait Gmail – la nouvelle politique en matière de données rend cette posture offensive plus difficile à tenir. En janvier, Scroogled.com avait d’ailleurs cédé la place à Whymicrosoft.com, un site au ton beaucoup plus policé, destiné à comparer les solutions de Microsoft pour les entreprises à celles offertes par ses concurrents.Examen de la CNILLa nouvelle politique de Microsoft en matière de données personnelles a fait des remous jusque sur la scène politique française puisque Marine Le Pen a adressé une lettre ouverte à la Commission nationale informatique et libertés (CNIL) dans laquelle elle ne dénonce pas moins que « l’espionnage généralisé des ordinateurs des Français ». A la CNIL, on précise que cette sollicitation sera étudiée, comme toutes les autres, alors que Microsoft avait déjà présenté à la commission sa nouvelle politique de confidentialité.La CNIL affirme d’ailleurs que certains éléments de ce nouveau texte ont été amendés à la suite de ces échanges et qu’une analyse, notamment avec le G29, le groupe des autorités de protection des données européennes, est en cours. En attendant, les utilisateurs de Windows 10 peuvent bien désactiver une partie de cette collecte de données lorsqu’ils procèdent à l’installation du nouveau système d’exploitation.Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.08.2015 à 17h17 • Mis à jour le03.08.2015 à 17h44 Le 16 juillet 1945, à l’issue du premier tir nucléaire grandeur nature, dit « Trinity », au Nouveau-Mexique, le physicien américain Kenneth Bainbridge, responsable de l’essai, avait déclaré à Robert Oppenheimer, patron du projet Manhattan : « Maintenant nous sommes tous des fils de putes » (« Now we are all sons of bitches »).Trois semaines plus tard, le 6 août, le bombardier américain Enola Gay larguait la bombe « Little Boy » sur Hiroshima, au Japon, qui tuait 80 000 personnes d’un coup.Lire nos archives : Le 6 août 1945, les Américains lancent leur première bombe atomiqueAlors que le monde commémore soixante-dix ans plus tard ce drame, nous avons interrogé des chercheurs d’aujourd’hui pour savoir s’ils ont le sentiment que leur discipline, ou d’autres, préparent elle aussi des révolutions potentiellement dangereuses pour l’humanité. Et qui, comme le génie du feu atomique, peuvent être difficiles à remettre dans leur boîte.Pour cela, nous avons adressé un même questionnaire en sept points, à plusieurs scientifiques exerçant dans des domaines variés. Chaque jour de cette semaine, Le Monde vous publiera un de ces entretiens, qui feront également l’objet, sous une forme résumée, d’une double page dans le quotidien du 8 août.Premier chapitre - Noel Sharkey, spécialiste de l’intelligence artificielle : « Lorsque des machines répondront à des algorithmes secrets, personne ne pourra prédire l’issue d’un conflit »A venir : Michel Mosca sur l’informatique quantique, Rob Carlson sur les biotechnologies, Emmanuelle Charpentier sur la génétique… 03.08.2015 à 16h40 • Mis à jour le03.08.2015 à 17h11 Un ex-courtier des banques UBS et Citigroup a été condamné lundi 3 août à 14 ans de prison par un tribunal britannique après avoir été reconnu coupable d’avoir manipulé le taux de référence interbancaire Libor (London Interbank Offered Rate, le « taux interbancaire pratiqué à Londres »). Il s’agit d’une première dans cette affaire qui a coûté des milliards aux banques et entaché leur réputation.Tom Hayes, 35 ans, travaillait pour UBS à Tokyo entre 2006 et 2009, avant de rejoindre Citigroup. Selon l’accusation, il était au centre de la manipulation du Libor libellé en yens. Au total, il aurait émis 2 000 requêtes de manipulations pendant ses trois années dans la banque suisse. Parmi ses complices se trouvaient des traders à HSBC, JPMorgan, Deutsche Bank, Royal Bank of Scotland, Citigroup, Rabobank et les maisons de courtage ICAP et RP Martin.Lire aussi :Scandale du Libor : un trader devant la justicePremier poursuivi, mais pas le dernierLe jeune homme, qui a été diagnostiqué avec un léger syndrome d’Asperger juste avant son procès, affirme qu’il était transparent sur sa volonté d’influencer les taux, et que ses chefs étaient au courant.Si M. Hayes est sous le feu des projecteurs, ce n’est pas nécessairement parce qu’il était le plus influent dans la manipulation du Libor. Il a simplement été le premier poursuivi par la justice. Il ne sera pas le dernier : vingt autres personnes le sont au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. Un deuxième procès aura ainsi lieu en Grande-Bretagne d’ici à la fin de l’année, et d’autres doivent suivre outre-Atlantique.Lire aussi :En Grande-Bretagne, dix ans de prison pour les traders qui manipulent les marchés 03.08.2015 à 16h15 • Mis à jour le03.08.2015 à 16h49 La fonte des glaciers a atteint, depuis le début des années 2000, un niveau historique et se poursuivra même si le réchauffement climatique fait une pause, selon une étude publiée par la revue scientifique The Journal of Glaciology.Lire aussi :Les vigies du climatUne équipe du service de surveillance mondial des glaciers basée à l’université de Zurich a rassemblé des données de terrain entre 2001 et 2010 concernant quelques centaines de glaciers à travers le monde. Des mesures qu’ils ont ensuite comparées à des données satellitaires antérieures ou à des sources picturales et écrites pour les temps encore plus anciens.Jusqu’à un mètre en moins chaque année« Les glaciers étudiés fondent en moyenne d’un demi-mètre à un mètre d’épaisseur chaque année, ce qui est deux à trois fois plus que la moyenne enregistrée au XXe siècle », explique Michael Zemp, directeur du service de surveillance mondial des glaciers et coauteur de l’étude. Lire aussi :Climat : le débat entre économistes s’échauffe« Les mesures sur le terrain ont été effectuées sur quelques centaines de glaciers, mais, d’après les images satellites dont nous disposons, le phénomène concerne des dizaines de milliers de glaciers à travers le monde entier », affirme le chercheur.Une fonte même avec des températures stablesL’intense fonte des deux dernières décennies a entraîné une modification de la dynamique des calottes glaciaires, rendant leur disparition progressive inexorable. « A l’avenir, les glaciers continueront de fondre même si les températures restent stables », avertit Michael Zemp.« Les résultats préliminaires enregistrés pour les années les plus récentes [de 2011 à 2014, non inclus dans l’étude] montrent que la fonte des glaciers se poursuit à un niveau très élevé. Le record de fonte de glace du XXe siècle [observé en 1998] a été dépassé en 2003, 2006, 2011, 2013 et probablement à nouveau en 2014 ». Pierre Breteau et Jérémie Baruch Le ton monte entre Paris et Londres à propos des migrants qui attendent dans le Nord de pouvoir passer en Angleterre. La presse britannique accuse la France de ne pas prendre ses responsabilités ; en retour, le candidat Les Républicains (LR) aux régionales dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Xavier Bertrand, se désolidarise du Royaume-Uni, estimant que notre voisin se livre à du dumping social pur et simple.Lire aussi :Nouvelles tentatives d’intrusion dans le tunnel sous la Manche1. Au départ, le traité du TouquetA la fermeture du camp de réfugiés de Sangatte (Pas-de-Calais) en décembre 2002, Londres et Paris se sont accordés sur un modus operandi pour la gestion des migrants en attente de passage vers le Royaume-Uni, et dans l’autre sens.Ces dispositions bilatérales sont signées peu après la fermeture du camp, le 4 février 2003, et sobrement appelées « traité entre le gouvernement de la République française et le gouvernement du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord relatif à la mise en œuvre de contrôles frontaliers dans les ports maritimes de la Manche et de la mer du Nord des deux pays, signé au Touquet le 4 février 2003 », plus communément nommées « traité du Touquet ». L’objectif est de renforcer les contrôles au départ de la France pour le Royaume-Uni avant le départ du continent.2. Si le Royaume-Uni refuse un migrant, la France doit le reprendreParmi les 25 articles liant les deux pays, le 7e laisse peu de place à l’imagination : il impose à l’Etat qui accueille sur son sol un migrant de le reprendre si l’autre Etat le refuse. Dans la pratique, c’est le plus souvent le Royaume-Uni qui refuse la prise en charge des migrants, et c’est donc à la France de les reprendre, car elle « ne peut refuser le retour sur [son] territoire de ces personnes ».Extrait :Si des personnes se voient refuser le droit d’entrée par l’Etat d’arrivée ou si des personnes décident de ne pas se soumettre aux contrôles frontaliers de l’Etat d’arrivée, les autorités de l’Etat de départ ne peuvent refuser le retour sur leur territoire de ces personnes. Les autorités de l’Etat de départ peuvent toutefois prendre des mesures à cet égard, conformément à leur droit national et sans imposer d’obligations à l’autre Etat. 3. Le Royaume-Uni dispose de bureaux d’immigration en France et vice-versaAvant de déclarer si un migrant a le droit de passer de la France au Royaume-Uni, ou l’inverse, il doit passer par un « bureau à contrôles nationaux juxtaposés », disposition codifiée par l’article 16 du traité du Touquet. Ces « bureaux » ne sont pas une nouveauté, ils existaient déjà avant les accords de Schengen, et ils existent toujours entre la France et la principauté d’Andorre par exemple.Derrière ce vocabulaire technique se cache en réalité un bureau d’immigration et de douane extraterritoriale. Ainsi, les Britanniques ont des agents sur le territoire français dans les gares de Paris-Gare du Nord, Calais-Fréthun, Lille-Europe, dans les ports de Calais, Boulogne et Dunkerque. De la même manière, la France dispose de bureaux pour ses douanes et la police de l’air et des frontières dans les gares de Londres Waterloo, Londres Saint-Pancras, Ebbsfleet, Ashford, et dans le port de Douvres.Ces bureaux à contrôles nationaux juxtaposés visent à « rassembler les services de contrôles douaniers et policiers sur un site unique », indique le Sénat dans un rapport de la commission des affaires étrangères.4. Londres et Dublin n’appliquent pas SchengenContrairement aux pays continentaux de l’Union européenne, la Grande-Bretagne et l’Irlande conservent le droit de contrôler les personnes à leurs frontières et de ne pas intégrer les mesures européennes concernant les visas, l’asile et l’immigration. Ils ont en effet obtenu le droit de ne pas participer à l’espace Schengen, qui régit la libre circulation des citoyens de l’Union européenne au sein de l’Union ainsi que l’élimination des frontières intérieures : c’est l’opt-out (ou option de retrait).Néanmoins, le Royaume-Uni participe à certaines dispositions du protocole de Schengen, notamment celles qui concernent la mise en place et l’utilisation du système d’information Schengen (SIS). Ce gigantesque fichier informatique permet de consulter et d’entrer des données sur des personnes ou des objets, notamment sur les individus recherchés en vue d’extradition, ou sur les armes à feu, par exemple.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterJérémie Baruch(data)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.08.2015 à 14h04 • Mis à jour le03.08.2015 à 16h38 Coup sur coup, deux attaques ont révélé à un pays une nouvelle image de lui-même. Le « terrorisme juif », comme l’a lui-même condamné le président israélien, Reuven Rivlin, s’est matérialisé d’abord dans l’attaque au couteau par un juif ultraorthodoxe de six personnes participant à la Gay Pride de Jérusalem, jeudi 30 juillet. L’une des victimes, Shira Banki, une lycéenne âgée de 16 ans, est morte dimanche à l’hôpital où elle avait été admise « dans un état critique ». Puis, vendredi 30 juillet, c’est la mort de trois jeunes Palestiniens dont Ali Saad Dawabsha, un bébé de 18 mois tué dans l’incendie de sa maison par des colons israéliens, qui a provoqué un électrochoc national, et ravivé les tensions entre Palestiniens et Israéliens.Lire aussi :Cisjordanie : « Les deux enfants étaient à l’intérieur, c’était impossible d’entrer »Pour le quotidien The Jerusalem Post, « ces derniers jours comptent parmi les plus difficiles dans la courte histoire de l’Etat. » Et le coupable est tout trouvé : « Le fil rouge entre ces terribles incidents est l’extrémisme religieux », écrit le quotidien. Depuis des années, des extrémistes juifs agressent, au nom du « prix à payer », des Palestiniens et des Arabes israéliens. Ils vandalisent des lieux de culte musulmans et chrétiens ou s’en prennent même à l’armée israélienne. Les Palestiniens affirment avoir recensé « 11 000 attaques en dix ans ». Selon l’ONG israélienne Yesh Din, 85,3 % des plaintes de Palestiniens contre des colons sont classées sans suite.« Un cancer, violent et répugnant »Face à cette réalité, les journaux israéliens n’ont pas manqué de lancer un appel aux consciences et de s’interroger sur les conditions qui ont permis aux agresseurs d’agir en toute impunité.Le site israélien Ynetnews se dit ainsi préoccupé par l’émergence d’un « fanatisme juif nouveau et extrêmement dangereux ». Selon le quotidien, les services de sécurité intérieure d’Israël doivent faire face « à un nouveau type de cancer, violent et répugnant ». « Il s’agit d’un groupe de jeunes juifs qui a adopté un dénominateur idéologique commun, antisioniste, fanatique et anarchique qui cherche à détruire Israël pour établir un royaume saint. (...) Une organisation terroriste qui remet violemment en cause tous les fondements de la société israélienne ».Dans cette perspective, le meurtre du bébé palestinien de Duma « caractérise l’idéologie de ce groupe et leur manière de faire. Il ne s’agissait pas d’un acte de vengeance mais bien d’un crime fait pour attiser les braises d’un conflit civil », écrit le quotidien.Lire aussi :L’impunité des colons israéliens, un fléau pour la CisjordanieDu côté du quotidien Haaretz, qui prend régulièrement position contre la politique du premier ministre Benyamin Nétanyahou, le problème de l’extrémisme religieux va au-delà d’un petit groupe circonscrit et a gangréné la société israélienne. « Les événements de ces derniers jours sont le fruit de cette ambiance délétère qui a été créée récemment », écrit l’éditiorialiste Uzi Baram.« Nous n’avons pas appris à comprendre la bataille qui se joue aujourd’hui. Il ne s’agit pas de la division de Jérusalem, mais bien de la poursuite de notre existence en tant que société démocratique et pluraliste dans son essence même ; de la sauvegarde de notre système législatif malgré les carences constitutionnelles ; de la défense de nos droits civiques, qui ne cessent de s’éroder face à la montée en puissance du judaïsme et l’affaiblissement de la démocratie, alors que nous tournons le dos à nos traditions et nos lois, et aux limites de la destructivité ».« Montée en puissance d’une théocratie »Que faire dès lors pour éviter que ce « cancer » ne se généralise ? Dans une analyse datée du 3 août, le journaliste du Jerusalem Post Yaakov Lappin appelle ainsi à modifier les lois « laxistes » en vigueur concernant la répression des violences des extrémistes juifs. « Lorsque des assaillants lancent un coktail Molotov contre une maison palestinienne qui s’avère vide, ils s’en tirent, selon les lois actuelles, avec des poursuites pour atteintes à la propriété et finissent avec du sursis », explique-t-il. « Ils devraient pourtant être poursuivis pour tentative de meurtre », affirme le journaliste.Pour l’éditorialiste du Haaretz, la réponse doit être politique. Certes, par souci d’apaisement, le premier ministre de l’Etat hébreu, Benyamin Nétanyahou, a vivement dénoncé les « actes terroristes », promettant d’appliquer la « tolérance zéro ». Une prise de position rare pour le chef du Likoud. Mais selon le quotidien israélien, le premier ministre israélien a failli en ne « reconnaissant pas que la perte de légitimité rampante des autorités est aussi de son fait, et peut-être même la fragilité de la démocratie israélienne ». Le journal appelle ainsi les Israéliens à voter « pour ceux qui tentent de mettre un terme à l’érosion de la démocratie et à la montée en puissance d’une théocratie. »« Un test pour l’ensemble d’entre nous »Plus lapidaire, le quotidien Yediot Aharonot appelle pour sa part à une réponse autoritaire des autorités israéliennes « pour affronter les terroristes juifs » :  « Cette fois-ci, on ne pourra pas se cacher. Nous devons retourner chaque pierre, les arrêter, les persécuter et détruire leurs maisons. Sans une décision courageuse, une fois pour toutes, cette affaire ne se calmera pas. (...) Ils doivent payer. »Car, pour le tabloïd connu pour ses prises de position conservatrices dans le domaine de la sécurité, la mort du bébé palestinien représente « un test pour l’ensemble d’entre nous ».  Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-55bf7d5479f77'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 11\r\n \r\n \r\nLa maison br\u00fbl\u00e9e o\u00f9 le b\u00e9b\u00e9 palestinien a p\u00e9ri, dans le village de Douma.\r\nCr\u00e9dits : THOMAS COEX \/ AFP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"La maison br\u00fbl\u00e9e o\u00f9 le b\u00e9b\u00e9 palestinien a p\u00e9ri, dans le village de Douma.","source":"THOMAS COEX \/ 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new Slide({slideWidth: 400}), buffer: 2, hidden: false }); var exclude = "keyboard touch adsReload resize xtmed thumbnails thumbnailsLightbox fullscreen"; portfolio.init(exclude);}); 03.08.2015 à 12h53 • Mis à jour le03.08.2015 à 15h04 Eric Walter, secrétaire général de la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi), a annoncé lundi 3 août qu’il avait quitté ses fonctions depuis le 1er août. L’annonce faite sur son compte Twitter ne précise pas les conditions de son départ. Contactée, la Haute Autorité a confirmé que M. Walter n’y travaillait plus, mais ne souhaite pas faire de commentaire ni préciser les conditions du départ d’Eric Walter. Selon le site spécialisé NextInpact, M. Walter a été licencié.Ne suis plus en poste à #hadopi depuis le 1er août 2015— EricWaltR (@Eric Walter)require(["twitter/widgets"]);Ce haut fonctionnaire était secrétaire général de la Hadopi depuis mars 2010, sous l’autorité de la présidente Marie-Françoise Marais. Son départ est annoncé dans un contexte difficile, rue du Texel, au siège de l’autorité créée en 2009 pour lutter contre le téléchargement illégal. Eric Walter était notamment accusé par les ayants droit de ne plus tenir un discours assez répressif à l’encontre du piratage.Lettre ouverteEn septembre 2014, une lettre signée par plusieurs professionnels du cinéma et adressée à la ministre de la culture Fleur Pellerin dénonçait la « politique de communication » de la Hadopi « par la voix de son secrétaire général ». « Il met en effet en avant, à toute occasion, exclusivement les idées les plus contraires à la défense de la propriété intellectuelle et artistique, et ce, dans les seuls médias qui sont hostiles à celle-ci, en semblant donc choisir pour seuls interlocuteurs ses adversaires », affirmait la lettre signée, entre autres, par Michel Hazavanicus et l’Union des producteurs de films (UPF).Lire aussi :Des parlementaires préconisent une réforme-choc de la HadopiEn cause, principalement, un rapport publié par la Hadopi à l’initiative de M. Walter, qui explorait plusieurs pistes alternatives de rémunération des ayants droit, dont le principe d’une « licence globale » – le paiement d’une somme forfaitaire en contrepartie d’une légalisation des échanges non marchands de fichiers. Une piste de financement de la culture à laquelle les éditeurs de musique et de films se sont toujours opposés, estimant qu’elle était impossible à mettre en place. Bruno Lesprit et Adrien Pécout Triple tenant du titre en Ligue 1, et par ailleurs détenteur des dernières Coupe de France et Coupe de la Ligue, le Paris-Saint-Germain donnera le coup d’envoi du championnat 2015-2016, vendredi 7 août (à partir de 20 h 30), sur la pelouse de Lille, au stade Pierre-Mauroy. En attendant, présentation – forcément subjective – des enjeux de la saison.Paris et les autres En 1952, pour préserver l’intérêt de leur épreuve, malgré l’avance écœurante de Fausto Coppi (28 minutes), les organisateurs du Tour de France avaient institué en cours de route un prix exceptionnel destiné au deuxième. Faudra-t-il un jour en arriver à pareille extrémité avec la Ligue 1 de football ? Les mauvaises langues seraient tentées de le croire, arguant que le Paris-Saint-Germain, triple champion de France en titre et en quête d’un quatrième sacre consécutif, a déjà littéralement tué tout semblant de suspense.De fait, cette saison encore, il y aura Paris et les autres. Le budget du PSG (500 millions d’euros) équivaut à ceux cumulés de Lyon, Marseille, Lille, Saint-Etienne et Bordeaux. Ou à deux fois celui de Monaco, pourtant deuxième plus grosse enveloppe du championnat.Affranchis des contraintes du fair-play financier de l’UEFA qui réfrénaient leurs ardeurs dépensières la saison dernière, les actionnaires qatariens du club ont de nouveau flambé cet été : près de 63 millions d’euros auraient été investis pour l’Argentin Angel Di Maria, ancien ailier du Real Madrid puis de Manchester United. Soit le deuxième plus important transfert du football français (ou plutôt parisien) après celui d’Edinson Cavani, que le PSG avait acheté à Naples à l’été 2013 moyennant 64 millions d’euros.Lire aussi :Ligue 1 : le PSG va-t-il encore creuser l’écart avec les autres clubs ?Nanti de sa nouvelle recrue, qui ne sera opérationnelle que dans deux à trois semaines, le PSG a accessoirement recruté deux joueurs achetés à vil prix : le gardien allemand de Francfort Kevin Trapp et le milieu français de Tottenham Benjamin Stambouli, à respectivement 10 et 9 millions d’euros. Des emplettes suffisantes qui permettent aux Parisiens d’espérer, en sus d’un énième titre de champion de France, dépasser enfin ce stade des quarts de finale de la Ligue des champions sur lequel ils butent depuis trois ans.Dans le pré carré français, peu de clubs paraissent en mesure de faire pièce à la domination nationale du club de la capitale. Par correction, citons tout de même Lyon et Monaco, deuxième et troisième de la saison passée. Sous le contrôle de son président russe, le milliardaire Dmitri Rybolovlev, le club de la Principauté a étoffé ses rangs de jeunes joueurs venus en prêt : le milieu de terrain croate Mario Pasalic (Chelsea) ou l’avant-centre italien Stefan el-Shaarawy (AC Milan), des éléments de valeur auquel s’ajoutent, entre autres, le milieu malien Adama Traoré, recruté à Lille, ou l’attaquant argentin Guido Carrillo, en provenance d’Estudiantes. Le « Gaz » au premier étageMoins qu’un promu, c’est un Petit Poucet égaré dans la forêt des géants. Et, en réalité, la principale attraction de la saison 2015-2016. Héritier du club corporatif des gaziers et électriciens d’Ajaccio, professionnel depuis 2012 seulement, le Gazélec Ajaccio, dit « le Gaz », se retrouve pour la première fois de son histoire au premier étage du football français. Voilà qui contrecarre pour le moins les projets de Frédéric Thiriez, le président de la Ligue de football professionnel, soucieux de sécuriser l’élite professionnelle.L’avocat avait eu la moustache sévère à l’été 2014 lorsqu’il avait barré l’accès à la Ligue 2 aux Ariégeois de Luzenac, qui avaient pourtant gagné leur accession sur les pelouses. Il n’a pu récidiver à l’échelon supérieur avec l’équipe corse, qui dispose d’un stade, certes, exigu (quoiqu’agrandi à 5 000 places), mais parfaitement aux normes. Le Gaz fait même partie, avec son éternel rival de l’AC Ajaccio et Auxerre, des trois uniques clubs pros en France à en être propriétaires.Champions de France amateurs à quatre reprises dans les années 1960, les Diàvuli Rossi s’étaient vu refuser une montée en Ligue 2 en 1999, au motif, depuis abrogé, qu’une ville de moins de 100 000 habitants ne peut compter deux clubs professionnels dans une même division. Ils furent alors éclipsés par l’AC Ajaccio qui retrouva l’élite au début des années 2000. Encore en CFA (Quatrième Division) lors de la saison 2010-2011, les Gaziers ont brûlé depuis les étapes, parfois trop précipitamment puisque leur montée en Ligue 2 en 2012 (accompagnée d’une demi-finale de Coupe de France) fut sanctionnée d’une relégation en fin de saison.Un an seulement après avoir retrouvé le deuxième échelon, les voici dans la cour des grands. Les « stars » de l’équipe sont le buteur Grégory Pujol (ex-icône valenciennoise) et le défenseur Jérémie Bréchet (jadis, Lionceau sochalien), tous deux 35 ans. Le budget, porté à 14 millions d’euros (soit 36 fois moins que celui du Paris-Saint-Germain), ne permettra aucune folie d’ici la fin du mercato estival. Autant dire qu’un maintien constituerait déjà un miracle. Mais le Gaz était parvenu en mai à être vice-champion de Ligue 2 avec le plus petit budget de ce championnat : 4,5 millions d’euros.Trois chevaux de retourLa Ligue 1 les avait oubliés et ils comptent bien se rappeler à son meilleur souvenir. Trois joueurs promis à un brillant avenir et dont le talent s’est quelque peu dissipé depuis sur les pelouses d’Europe sont de retour avec la ferme intention de redorer leur blason. En tête du trio, l’ingérable milieu offensif Hatem Ben Arfa, que Nice a eu enfin le droit d’aligner après six mois d’imbroglio contractuel. A 28 ans, l’ancienne pépite du centre de formation de l’Olympique lyonnais, qui a porté treize fois le maillot bleu, tentera d’oublier son échec en Premier League (tempéré par quelques coups d’éclat), à Newcastle puis à Hull, où il n’a disputé que neuf matches la saison passée. ll faudra seulement que le technicien de Nice Claude Puel déploie des trésors de diplomatie, car Ben Arfa s’est brouillé avec la quasi-totalité de ses entraîneurs successifs.Un autre international (16 sélections) et ancien pensionnaire de l’élite anglaise revient en France, le milieu Abou Diaby, dont les neuf années passées à Arsenal ont été gâchées par des blessures à répétition. Les médecins de l’Olympique de Marseille sont avisés. A l’OM, Diaby aura cette saison pour coéquipier le demi défensif Lassana Diarra, titulaire en équipe de France au temps de Raymond Domenech avec 28 capes. Après avoir joué une saison seulement en Ligue 1 (au Havre), Lass Diarra a été ballotté en Angleterre (Chelsea, Arsenal, Portsmouth), au Real Madrid et jusqu’en Russie (Anji Makhatchkala, Lokomotiv Moscou). Pour être peu à peu oublié dans son pays d’origine. On veut croire que le fait que l’Euro se disputera en France en juin 2016 n’est évidemment pour rien dans ces rapatriements. La « goal line technology » clôt les débatsLe ballon a-t-il ou non franchi la ligne de but ? Pour répondre à cette question universelle, les savants fous du football ont proposé un système au nom anglais : la « goal line technology ». Déjà en vigueur lors de la Coupe du monde 2014 au Brésil, ce dispositif s’étendra à partir de la saison 2015-2016 aux vingt enceintes de Première Division.Gage de sa modernité et de son caractère résolument high-tech, la Ligue de football professionnelle aura signé un chèque de 200 000 euros par club pour doter de quatorze caméras chacun des stades. Munis d’une montre « intelligente », tous les arbitres recevront un système d’alerte leur permettant de prendre la décision qui s’impose.S’il ne s’agit pas à proprement parler d’un arbitrage vidéo généralisé, cette technologie aura au moins le mérite d’épargner à la rétine de l’arbitre ses habituelles et très humaines hésitations. Mais, en même temps qu’il délestera l’« homme en noir » de choix cornéliens, l’engin appauvrira considérablement le charme de ces débats sans fin qui ont fait l’histoire du football. Avec « la goal ligne technology », adieu les digressions, bonjour la rationalisation.Si pareil instrument avait existé au siècle dernier, pas sûr que l’on disserterait encore sur la finale de la Coupe du monde 1966 et le fameux but de sir Geoff Hurst, victorieux pour les Anglais, mais litigieux pour les Allemands. A ce titre, ce rappel historique explique peut-être aussi pourquoi la société qui commercialise ces dispositifs de surveillance, Goal Control, se situe justement en Allemagne, dans la ville de Würselen (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), près d’Aix-la-Chapelle.Adrien PécoutJournaliste au MondeBruno LespritJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.08.2015 à 17h17 Comment rit-on par écrit ? Plus précisément, quelles lettres ou quels symboles choisit-on pour exprimer son amusement avec un clavier ? Pour répondre à cette question brûlante, un groupe de chercheurs travaillant pour Facebook a analysé des commentaires et des statuts — dont le nombre n’est pas précisé — publiés en anglais sur le réseau social pour rendre compte de la manière dont on « rit » en ligne. L’étude porte uniquement sur des messages publiés, et exclut donc le contenu des conversations par messagerie instantanée.Première surprise, l’acronyme « LOL » (« laughing out loud », « je ris tout haut »), symbole de la manière des adolescents de s’exprimer sur les réseaux sociaux — il a même donné son titre à un film français sur l’adolescence — est écrasé dans le classement. Il arrive bon dernier des quatre principales manières de signaler son amusement, loin derrière « ha ha » et ses variantes, les émoticones, et « he he ». Le « LOL » peu utilisé par les plus jeunesSurtout, les données analysées montrent que les utilisateurs les plus jeunes « lolent » moins que leurs aînés et sont en revanche plus enclins à utiliser des émoticones.Deuxième enseignement : nous avons tendance à toujours « rire » de la même manière. La majorité des utilisateurs (52 %) utilise toujours les mêmes symboles pour exprimer l’amusement, et 20 % n’en utilisent que deux. Des différences minimes existent entre hommes et femmes : les premiers utilisent davantage le « ha ha » ; les secondes les émoticones.Enfin, cette étude montre également que sur Facebook, la géographie du rire a son importance : en comparant les symboles utilisés dans plusieurs grandes villes américaines, les chercheurs ont mis en évidence des différences significatives. On utilise beaucoup plus les emojis à Chicago qu’à Seattle, tandis que le « he he », parfois considéré comme un peu sarcastique, est le point fort de... San Francisco, dans la banlieue de laquelle se trouve le siège de Facebook. 07.08.2015 à 16h15 • Mis à jour le07.08.2015 à 16h37 Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) des Nations unies exhorte la France à présenter un plan d’urgence « global » pour traiter la crise des migrants à Calais avec les moyens mobilisés lors de catastrophes naturelles. « Le HCR réitère son appel de l’été 2014 pour une réponse urgente, globale et durable en premier lieu par les autorités françaises », souligne le communiqué diffusé à Genève vendredi 7 août, rappelant à la France ses devoirs en termes de droits humains face à quelque 3 000 migrants qui cherchent de Calais à se rendre en Angleterre.Vincent Cochetel, responsable de la division Europe du HCR, qui a donné une conférence de presse, enjoint à la France de ne pas se limiter à des « mesurettes », rappelant que ce problème se pose depuis quatorze ans et qu’il « va continuer », car « on ne peut pas changer la géographie ». Il réclame notamment que soient utilisées des casernes inoccupées en France pour loger ces réfugiés et leur fournir des conditions de vie acceptables.Le responsable de l’agence de l’ONU demande également une révision du processus des demandes d’asile en France, qui exige sept semaines avant de pouvoir les enregistrer, alors que cette opération est réalisée le jour même dans de nombreux pays d’Europe.Lire aussi :Immigration : les esprits s’échauffent autour de CalaisManque de coopération de la Grande-BretagneMais la France n’est pas le seul pays visé par l’agence. Le HCR critique également le manque de coopération de la Grande-Bretagne, qui refuse notamment de considérer les demandes de personnes qui ont des liens avérés avec le royaume.« Nous appelons le Royaume-Uni et les autres pays de l’Union Européenne à travailler en collaboration avec les autorités compétentes françaises. (…) La situation à Calais est en grande partie le résultat d’une application non coordonnée et partielle du système commun européen pour l’asile par les pays de l’UE. »Lire aussi :Migrants : Londres veut durcir sa législation contre l’immigration clandestineVincent Cochetel demande également que les personnes qui ne répondent pas aux critères du statut de réfugié et qui sont des migrants économiques soient reconduites dans leur pays « de façon humaine » par les pays européens.La situation des migrants en Grèce est « absolument honteuse »Concernant l’accueil des migrants et des réfugiés qui débarquent en masse sur les îles grecques en provenance de la Turquie, la situation est jugée « absolument honteuse » par le représentant du HCR : « En trente ans d’expérience humanitaire je n’ai jamais vu une situation pareille. (…) Cela se passe dans l’Union européenne et c’est absolument honteux. »Le HCR estime que quelque 124 000 réfugiés et migrants sont arrivés de Turquie dans les îles grecques depuis le début de l’année, principalement à Lesvos, à Chios, à Kos, à Samos et à Leros. Cela représente une hausse de 750 % par rapport à la même période de 2014. Et la situation empire depuis le début de l’été. En juillet, il y a eu 50 000 nouvelles arrivées, soit 20 000 de plus que le mois précédent.En réponse, le premier ministre grec, Alexis Tsipras, a promis d’améliorer et de mieux coordonner les procédures d’accueil dans son pays. M. Tsipras estime néanmoins que les flux croissants de migrants qui arrivent dans son pays « dépassent » largement les capacités de la Grèce. A l’issue d’une réunion ministérielle sur cette question, il en a appelé à l’Union européenne pour aider son pays à surmonter cette « crise humanitaire dans la crise [économique] ».Lire aussi :Grèce, migrants : le naufrage de l’Europe 07.08.2015 à 12h37 • Mis à jour le07.08.2015 à 12h48 Avec Bruce Springsteen et une « standing ovation », l’humoriste américain Jon Stewart a tourné la page, jeudi 6 août, du « Daily Show », l’émission télévisée grâce à laquelle il s’était imposé, durant seize ans, comme le roi de la satire politique et médiatique aux Etats-Unis.Pour cette émission exceptionnelle d’une heure, plusieurs célébrités avaient enregistré des vidéos d’adieu très brèves, plus ou moins drôles, dont Hillary Clinton, le secrétaire d’Etat John Kerry, le sénateur John McCain, ou l’animateur de Fox News Bill O’Reilly, une des cibles préférées de Stewart.Des comédiens lancés par le « Daily Show » y ont aussi fait une apparition, dont John Oliver, Steve Carell ou Stephen Colbert, qui a salué « un grand artiste et un homme bon », auquel, a-t-il dit, « nous devons beaucoup ».La Maison Blanche a également tweeté ce que le président Obama avait dit à Jon Stewart sur son plateau le 21 juillet : « Je publie un nouveau décret. Jon Stewart ne peut pas quitter l’émission. »"I’m issuing a new executive order—that Jon Stewart cannot leave the show" —@POTUS: http://t.co/l1IEX8pKpR #JonVoyage http://t.co/jlqvb2uL5Q— WhiteHouse (@The White House)require(["twitter/widgets"]);Mais l’humoriste l’a fait, refusant de prononcer un quelconque « adieu » ou « au revoir », préférant parler d’une pause dans la conversation, restant flou sur ce qu’il comptait faire ensuite. Le « Daily Show » sera repris en septembre par le comédien sud-africain Trevor Noah.« Carrefour de la politique, du journalisme et du divertissement » Impitoyable, drôle, résolument à gauche avec un humour typiquement new-yorkais, Stewart avait commencé à présenter le « Daily Show » sur Comedy Central en 1999, une parodie de journal télévisé de trente minutes, quatre soirs par semaine, et s’était rapidement fait une place unique dans le paysage audiovisuel américain.« Il s’était taillé, au fil des années, une place unique au carrefour de la politique, du divertissement et du journalisme », explique Stephen Collinson, de la chaîne CNN, qui titre son article d’adieu : « Comment Jon Stewart a changé la politique. »De nombreux éditorialistes, une caste qui l’a longtemps méprisé, lui rendent aujourd’hui hommage, comme Meredith Blake, du Los Angeles Times :« Quand Jon Stewart a fait ses débuts au “Daily Show” en janvier 1999, l’idée qu’un comédien, alors connu pour quelques talk-shows à courte durée de vie ou des rôles secondaires dans des films à oublier, aurait l’oreille d’un président avait tout d’une blague.Mais, alors qu’il quitte le programme de Comedy Central, quatre campagnes présidentielles et près de 2 600 épisodes plus tard, il part plus que comme l’un des humoristes les plus accomplis de sa génération. Bien qu’il répugne à l’admettre, les commentaires et la satire de Jon Stewart ont fait de lui une des voix les plus influentes dans la politique américaine. »S’il s’est autant démarqué, c’est grâce à son style inimitable. « La comédie a fait de Jon Stewart le journaliste ayant le plus la confiance du public, assure Elahe Izadi, du Washington Post. « Bien qu’il ne se soit jamais présenté comme un vrai journaliste, il avait compris que les gens aiment consommer l’information grâce à l’humour. Ce n’est pas une mauvaise chose, le “Daily Show” tranchait avec la manière traditionnelle de rendre compte de l’actualité : nuancée, en donnant la parole aux deux camps. »Il a ainsi profité d’un désaveu du public pour les médias traditionnels. « Depuis que Jon Stewart a commencé au “Daily Show”, il y a seize ans, la confiance du pays dans les médias et le gouvernement a chuté », remarque John Koblin, du New York Times.« Sa marque de fabrique, des fausses informations, a prospéré dans ce vide et a fait de lui l’un des plus vivifiants critiques médiatiques, politiques et culturels. Il a attiré une génération de téléspectateurs prêts à accepter un personnage singulier dont les exagérations avaient, selon eux, plus de vérité que les programmes traditionnels. »« Un guide constant pour certains Américains »Selon Stephen Collinson, de CNN, « il a été un guide constant pour certains Américains à travers les quinze premières années tumultueuses du XXIe siècle ». Sa première émission après le 11 septembre 2001 est restée dans les mémoires quand, incapable de contenir ses larmes, il avait demandé aux téléspectateurs : « Est-ce que ça va ? »L’année précédente, l’élection présidentielle et sa conclusion à suspense, où les voix avaient dû être recomptées avant de voir George W. Bush être désigné vainqueur, l’avaient amené au premier plan. Il moquait alors « Indecision 2000 ».Plus tard, ses critiques répétées sur a guerre en Irak alimentent les doutes de certains Américains.Une audience en déclinMais, après seize ans d’émission, l’audience a décliné. Elle a atteint 1,3 million de téléspectateurs par jour en moyenne, le plus bas score depuis 2005. L’audience parmi les 18-49 ans, à 725 000 par soir, est au plus bas depuis onze ans, selon les données de Nielsen citées par le New York Times. Thomas Kent, éditorialiste à l’agence Associated Press, nuance les éloges tressés par ses confrères :« Oui, le journalisme a une dette envers Jon Stewart. Des millions de personnes l’ont suivi pour du divertissement mais ont, grâce à lui, appris beaucoup sur le monde. […] Mais si la plupart des journalistes peignent souvent le monde en gris, Jon Stewart le voyait habituellement en noir et blanc. » Lui qui pourfendait certains médias, et en premier lieu Fox News et CNN, « il dépendait de reportages nuancés faits par d’autres, qui parcourent le monde pour couvrir l’actualité, parfois à leurs périls, enquêtent, révèlent des affaires ». « Le commentaire, notamment satirique, connaît un grand succès. Mais il aura toujours besoin des fondamentaux : des sources solides pour du journalisme nuancé et rapide », conclut Thomas Kent.Lire aussi :Jon Stewart, visage d’une révolution médiatique 07.08.2015 à 12h14 • Mis à jour le07.08.2015 à 14h31 La question des migrants, notamment la situation à Calais, brasse cet été son lot de commentaires épidermiques en France et au Royaume-Uni. Mais l’Allemagne, qui a déjà reçu depuis le début de l’année le nombre record de 300 000 demandes d’asile, n’est pas épargnée, et la présentatrice de télévision Anja Reschke l’a appris à ses dépends.Mme Reschke, qui présentait le 5 août une tranche d’information sur la télévision publique du nord de l’Allemagne, s’est émue des commentaires haineux lâchés publiquement par des internautes, propos qui, selon elle, favorisent un sentiment d’impunité dans les attaques contre les réfugiés.« Jusque récemment, ces commentateurs se cachaient derrière des pseudonymes. Mais maintenant, ils diffusent ce genre de propos sous leur vrai nom. Apparemment, ce n’est plus gênant d’écrire des phrases comme “la sale vermine devrait se noyer dans la mer”, au contraire, vous récoltez un consensus enthousiaste et beaucoup de “likes” »(function(d, s, id) { var js, fjs = d.getElementsByTagName(s)[0]; if (d.getElementById(id)) return; js = d.createElement(s); js.id = id; js.src = "//connect.facebook.net/en_US/sdk.js#xfbml=1&version=v2.3"; fjs.parentNode.insertBefore(js, fjs);}(document, 'script', 'facebook-jssdk'));Klartext im tagesthemen Kommentar von Anja Reschke: (@tagesschau)"Wenn ich mich jetzt hier hinstelle und öffentlich...Posted by Panorama on Wednesday, August 5, 2015Appels aux meurtres de migrantsLa présentatrice lance dans le même temps un appel aux Allemands :« Les prêcheurs de haine doivent comprendre que la société ne tolère pas de tels propos. Lorsque l’on ne partage pas l’avis selon lequel tous les réfugiés sont des parasites qui devraient être chassés, brûlés ou gazés, il faudrait le dire à haute voix. »« Il faut ouvertement clouer au pilori (ceux qui tiennent des discours extrémistes). Certains blogs ont déjà le mérite de le faire. Mais ils sont encore trop peu nombreux. »La séquence de moins de deux minutes est rapidement devenue virale. Vendredi, la vidéo, qui a été mise en ligne sur Facebook avait été vue près de 6,5 millions de fois et avait généré plus de 20 000 commentaires.Parmi ces derniers, tous ne sont pas, c’est un euphémisme, des témoignages de soutien à la démarche, et propagent appels aux meurtres de migrants ou références hitlériennes.Violences contre les foyers de réfugiésEn réaction, Anja Reschke a compilé les commentaires les plus virulents sur un tumblr, divulguant l’identité de leurs auteurs et renvoyant même vers leurs pages Facebook. « Ce n’est plus une question de peur de l’autre, justifie-t-elle dans une interview au journal Die Welt, quand vous qualifiez des personnes de “parasites”, ce n’est rien de moins que du jargon nazi. La société doit dire non à la xénophobie ! »L’Allemagne est la première destination européenne pour les migrants. En 2014, le pays comptait 10,9 millions d’immigrés, la plupart en provenance d’autres Etats européens, ce qui représente 13,4 % de la population totale – un chiffre au plus haut depuis 2005. Le nombre de réfugiés croît également : récemment, l’Office pour les réfugiés a tablé sur l’arrivée de 500 000 demandeurs d’asile en 2015, du jamais vu. En 2014, le pays avait reçu plus de 202 000 demandes d’asile, ce qui correspondait déjà à une augmentation de 60 % par rapport à 2013.Cet afflux massif pose problème dans certaines régions, notamment dans les villages ou les petites communes de l’est du pays où vivent peu d’étrangers. Globalement, depuis le début de l’année, les violences contre les foyers ou futurs foyers de réfugiés ont explosé : 202 entre janvier et juin, autant que pour l’ensemble de 2014, selon des chiffres officiels. 07.08.2015 à 11h45 • Mis à jour le07.08.2015 à 15h09 Editorial. L’Arctique renfermerait 13 % des ressources mondiales de pétrole et 30 % de celles de gaz naturel, essentiellement en Russie et en Alaska ; même si les conditions climatiques extrêmes rendent encore leur exploitation très hypothétique et coûteuse, un tel pactole attise inévitablement les appétits. En outre, les compagnies maritimes voient dans la fonte rapide de la banquise ces dernières années une formidable occasion : entre la Chine et les marchés européen et américain, le trajet par le nord est bien plus court que celui passant par le canal de Suez.Dans ce contexte, la Russie affiche toujours davantage son ambition de devenir la grande puissance polaire. Dès 2001, elle avait déposé à l’ONU, sans succès, une demande d’extension de sa « zone économique exclusive », très au-delà des 200 milles nautiques (370 kilomètres) qui sont la norme internationale. En 2007, à la stupeur générale, elle avait planté son drapeau en titane à 4 200 mètres de profondeur, sous le pôle Nord. Sur instruction du président Poutine, elle s’est, depuis, lancée dans une vaste militarisation de l’Arctique, ranimant notamment les anciennes bases soviétiques. Mardi 4 août enfin, sur la base des recherches géologiques et scientifiques menées ces dernières années, Moscou a de nouveau soumis aux Nations unies une requête revendiquant sa souveraineté sur 1,2 million de kilomètres carrés dans l’Arctique.Risque écologiqueCette initiative russe n’est en rien une surprise. A l’exception des Etats-Unis, qui n’ont pas ratifié la convention de l’ONU sur le droit de la mer, tous les Etats riverains ont engagé la même démarche. La Norvège a obtenu dès 2009 l’extension de sa zone économique exclusive et négocié en 2010 un accord avec Moscou sur des zones litigieuses. Le Canada a déposé sa propre demande auprès de l’ONU en 2013 et le Danemark en 2014.Lire aussi :La Russie réaffirme ses ambitions en ArctiqueIl peut apparaître rassurant que les acteurs du grand jeu arctique empruntent, ainsi, la voie de la négociation internationale pour défendre leurs intérêts. Mais il est beaucoup plus inquiétant d’imaginer ce qui adviendra, demain, si leurs revendications sont satisfaites.Car le risque écologique d’une exploitation des ressources de l’Arctique est immense. Fortement échaudés par la catastrophe de 2010 dans le golfe du Mexique, les ONG et les populations locales s’alarment ainsi, à juste titre, du danger de marées noires, qui seraient incontrôlables dans l’immensité arctique. Quant aux scientifiques, ils redoutent que la ruée sur le Grand Nord n’accélère le dérèglement de l’écosystème planétaire. Comme c’est le cas pour l’Antarctique, la gouvernance de l’Arctique mériterait un cadre plus collectif et plus soucieux de l’intérêt général. Hélas, on n’en prend pas le chemin. Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Confrontée ces deux derniers mois à la chute de ses marchés boursiers, la Chine a employé les grands moyens. Le coût de cette opération de sauvetage n’a pas été dévoilé et est en perpétuelle évolution mais, selon une estimation de la banque Goldman Sachs, il représenterait entre 860 et 900 milliards de yuans, soit de 127 à 133 milliards d’euros.Les internautes, tournant en dérision le besoin pour le Parti communiste chinois (PCC) de voler au secours de la Bourse, parlent de la « guojia dui », « l’équipe nationale », pour décrire l’effort du gouvernement chinois et des grandes banques du pays, dont l’Etat est le principal actionnaire.Selon le Wall Street Journal, le premier ministre, Li Keqiang, s’est agacé, lors d’une réunion le 4 juillet à Pékin, que les officiels en charge de la finance n’aient pas anticipé le retournement boursier. Le principal indice de Shanghaï avait grimpé de 150 % sur l’année courant jusqu’au 12 juin, avant de perdre 30 % en trois semaines. Il aurait alors ordonné « des mesures fortes pour sauver le marché ». Lire aussi :Les gagnants et les perdants du ralentissement chinoisChasse aux spéculateursLe gouverneur de la banque centrale, Zhou Xiaochuan, et le ministre des finances, Lou Jiwei, ont tous deux argué qu’un tel déploiement irait à l’encontre des efforts visant à céder au marché un plus grand rôle dans l’économie. Des arguments qui n’ont pas convaincu Pékin : inquiet du risque de contagion à l’économie réelle, le premier ministre a fait approuver son plan par le puissant secrétaire du PCC et président de la République populaire, Xi Jinping.Les grandes maisons de courtage ont donc toutes été invitées à investir dans un fonds préexistant mais peu connu jusqu’alors, China Securities Finance Corporation (CSF), désormais chargé de faire le beau temps sur les deux places de Chine continentale, Shanghaï et Shenzhen. Toutes les grandes banques chinoises ont pour leur part été sollicitées pour apporter une partie des financements nécessaires au CSF, qui a également reçu l’appui de la Banque populaire de Chine, l’établissement central.En parallèle, Pékin s’est lancé dans une chasse aux investisseurs pratiquant la spéculation à la baisse, attitude qualifiée de « malicieuse ». La Commission de régulation boursière de Chine a suspendu trente comptes de trading, dont un sur la Bourse de Shenzhen géré par le hedge fund Citadel, basé à Chicago. Elle s’intéresse également aux stratégies de trading à haute fréquence, gérées par les seuls algorithmes informatiques.Stabilisation inachevéePour l’heure, les résultats de cette politique restent mitigés. Certes la dégringolade a été endiguée. Mais à quel prix ? Sur le mois écoulé, entre le plus bas du 8 juillet et l’ouverture de la séance de vendredi 7 août, l’indice Composite de Shanghaï a repris 5,5 %. Ce sont désormais les spéculations sur l’attitude à venir du CSF qui guident le moral du marché. Le 27 juillet, Shanghaï s’effondrait de 8,5 % en une seule séance, car les traders s’interrogeaient sur un possible retrait progressif du fonds de soutien.Vendredi 7 août, la hausse était portée par un article de l’agence Bloomberg selon lequel China Securities Finance cherche à accéder à 2 000 milliards de yuans supplémentaires (295 milliards d’euros). Ce financement s’inscrirait en complément des 3 000 milliards de yuans (442 milliards d’euros) déjà à la disposition du CSF en cas de rechute, montant dont il convient de déduire les 900 milliards déjà déboursés selon l’estimation de Goldman Sachs.Dans sa note, la banque d’affaires juge comme beaucoup peu probable que « l’équipe nationale » reprenne, à court terme, la mise qu’elle a injectée sur le marché, car la situation n’est pas stabilisée et le gouvernement n’a pas un besoin urgent de ces fonds. S’il devait retirer sa mise, l’Etat risquerait de faire vaciller de nouveau l’édifice.Pour l’heure, les petits investisseurs ne semblent pas pleinement rassurés. Selon le régulateur, 75 millions de citoyens chinois tenaient un compte boursier à la fin juin. Ils n’étaient plus que 51 millions à l’issue du mois de juillet.Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Pierre Breteau Samedi 8 août, nous célébrons – nous et tout le peuple d’Internet – la Journée internationale du chat. Née en 2002 – mais pas du fait du Fonds international pour la protection des animaux (International Fund for Animal Welfare, IFAW) comme on peut le lire ça et là –, elle a tout de même une concurrente strictement états-unienne le 29 octobre – sponsorisée, elle, par une marque de litière.Cette journée internationale consacrée à l’animal préféré des Décodeurs est aussi une des nombreuses journées « non-officielles » célébrées chaque année, à l’instar de celle de la bière, des contes, des gauchers ou de la plomberie.S’il est possible d’en recenser des centaines, toutes ces « journées de...» n’ont pas la même valeur. Ainsi, les Nations unies en décrètent ou en soutiennent un certain nombre, comme la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste le 27 janvier, la Journée du climat, le 23 mars, ou celle des toilettes, le 19 novembre. Comment se décrète une journée thématique ?Au sommet de la liste des journées les plus « célébrées », il y a donc celles proclamées par l’Organisation des Nations unies (ONU). Dans ce cas précis, elles sont déterminées très officiellement par l’Assemblée générale de l’ONU, comme cela a été le cas pour la Journée internationale du bonheur proclamée par la résolution 66/281 du 28 juin 2012, qui en fixe la célébration au 20 mars de chaque année.Pour une journée nationale, en France, le fonctionnement est semblable : il faut passer par une loi ou un décret. Ainsi, la dernière créée, la Journée nationale de la résistance, le 27 mai, a été votée le 19 juillet 2013.A l’échelle européenne, elles sont par exemple déterminées par les chefs de gouvernement réunis – comme cela fut le cas pour la Journée de l’Europe, célébrée le 9 mai depuis 1985. Certaines, comme la Journée européenne du souvenir (auparavant appelée Journée européenne de commémoration des victimes du stalinisme et du nazisme) ou celle du consommateur, ont été créées à l’initiative du Parlement européen ou de la Commission.Le Conseil de l’Europe – à ne pas confondre avec l’Union européenne (UE) – en prescrit certaines également, comme la Journée européenne des langues, dont la promotion va jusqu’à l’Oural ou la Turquie, ou celle de la protection des données dont l’initiative a été relayée par l’UE.Le pape aussi décrète ses journées mondiales. Ainsi, le quatrième dimanche de Pâques (le 26 avril en 2015) est la Journée mondiale de prière pour les vocations, le 11 février est celle des malades – créée par Jean-Paul II. La Journée mondiale des veuves est, elle, une initiative de l’ONU. Il existe aussi certaines journées décrétées par des associations ou des personnes physiques, comme la journée anti-Tafta (Transatlantic Free Trade agreement, le grand marché transatlantique), proposée par le collectif Stop Tafta le 18 avril.Comment s’impose-t-elle ?Lorsqu’une journée est promue par un Etat, la loi qui l’accompagne prévoit des événements voire un budget pour favoriser la promotion de la journée de commémoration. C’est le cas par exemple pour la Journée nationale commémorative de l’appel historique du général de Gaulle à refuser la défaite et à poursuivre le combat contre l’ennemi, le 18 juin dont le décret précise que « chaque année, des cérémonies officielles sont organisées aux niveaux national et départemental ». Il n’en est pas de même de l’appel du 18 Joint du Circ qui, le même jour, demande la légalisation du cannabis.Lorsqu’elle fait son chemin sur Internet, son succès est darwinien, comme pour la Journée internationale de la bière qui permet aux internautes de placer gifs animés, bons mots et anecdotes éthyliques.Parfois, comme dans les pays totalitaires, elle est obligatoire ; la Corée du Nord fête chaque 16 février la « journée de l’étoile brillante », qui célèbre la naissance de l’ancien dirigeant Kim Jong-il mort en 2011.Combien y a-t-il de journées ?La République française reconnaît officiellement 13 journées nationales consacrées pêle-mêle « à la mémoire de l’esclavage », « à la réflexion sur le don d’organe et la greffe et de reconnaissance envers les donneurs » ou « à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat français et d’hommage aux Justes de France ».Côté ONU, on en dénombre 127, allant de la Journée des gens de mer à celle de la vie sauvage, en passant par celle de la terre nourricière ou de la langue russe. En marge de celles-ci, proclamées par résolution, les agences internationales comme l’Unesco en décrètent aussi : la journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes, celle de l’alphabétisation ou celle de l’océan. Il existe des ponts entre institutions internationales ; ainsi la journée mondiale de lutte contre le Sida a-t-elle été instituée par l’Unesco, soutenue par l’OMS puis reconnue par les Nations unies.Le site participatif journée-mondiale.com dénombre 402 journées thématiques. Autant dire qu’il y a du chevauchement certains jours entre célébrations, d’autant qu’il est très probable que cette recension en « oublie » certaines.Peut-on supprimer une journée ?Lorsqu’une journée a été décrétée par un Etat ou une institution, c’est aussi « simple » que d’en créer une : un décret ou une loi le permettent. Si nous n’en avons trouvé aucun exemple, en revanche, l’Assemblée ou le Sénat ont déjà utilisé la loi pour modifier des dispositions concernant des journées commémoratives.Lorsqu’une journée est née d’une initiative associative ou citoyenne, son existence dépend plus simplement du suivi de ses créateurs. Pour la Journée de la bière, il peut suffire d’oublier de renouveler l’hébergement de son site : www.internationalbeerday.com, dont la 8e édition devait se tenir le vendredi 7 août 2015, est inerte depuis un an après avoir été active cinq années durant, de 2009 à 2014.Planning fun events for International Beer Day 2009! Woot!— IntlBeerDay (@Int'l Beer Day)require(["twitter/widgets"]);La mort d’une journée internationale peut aussi être le fait d’un « ayant droit ». Ainsi en 2013, Ferrero a enjoint les organisatrices italiennes de la Journée mondiale du Nutella à fermer leur site consacré à l’événement. La marque n’a manifestement pas goûté l’initiative.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Escande C’est devenu le cauchemar des familles américaines : financer les études des enfants. Le système des prêts étudiants, pierre angulaire de l’architecture universitaire américaine, est devenu une machine incontrôlable. Avec 1 160 milliards de dollars cumulés (1 069 milliards d’euros) à la fin 2014, la dette étudiante a dépassé celle des cartes de crédit ou des prêts automobile. Les trois quarts des étudiants commencent leur carrière lestés d’une dette de 30 000 à 100 000 dollars envers leur banque et plus de 10 % d’entre eux finissent par se déclarer en faillite.Jusqu’à la fin des années 1980, le système libéral américain, qui reposait sur des établissements largement financés par les frais de scolarité, auxquels s’ajoutaient des bourses de l’Etat, s’est révélé tellement efficace qu’il a été progressivement copié par la plupart des pays développés avec plus ou moins d’ampleur. Il a permis de financer une recherche au premier niveau mondial et des infrastructures, matérielles et pédagogiques, qui continuent de faire pâlir d’envie les habitués des facs françaises et de leurs équipements hors d’âge.Un cercle vertueux devenu vicieuxMais ce cercle vertueux, qui voulait que l’employeur, par la paye qu’il octroie à sa nouvelle recrue, finance l’excellence universitaire américaine, s’est transformé en cercle vicieux. Il piège le jeune diplômé dans une trappe d’endettement parfois insupportable.La responsable : l’envolée des frais de scolarité depuis plus de vingt ans. Ceux-ci ont augmenté deux fois plus vite que les coûts de santé, dont l’inflation est pourtant constamment pointée du doigt. En cause, le retrait de l’Etat du financement de l’enseignement supérieur et l’explosion des investissements. Mais aussi l’afflux d’étudiants à la recherche de la clé d’entrée dans la classe moyenne. Les déceptions sont légion de jeunes licenciés d’une université sans grande réputation, qui ont pourtant dépensé 60 000 dollars pour un diplôme leur ouvrant les portes… d’un emploi de serveur au fast-food du coin. On a connu investissement plus rentable.Frein à la mobilité socialeCette situation est hautement dangereuse pour trois raisons. D’abord, elle ruine la classe moyenne, qui, du fait de son endettement précoce, ne peut plus consommer ailleurs, notamment dans l’immobilier. D’où la mollesse de la reprise dans ce secteur. Ensuite, elle constitue pour l’Etat et la stabilité du système financier une nouvelle menace, avec la hausse en cours des défauts. Enfin, elle est un frein de plus en plus rédhibitoire à la mobilité sociale. Les enfants de familles aisées ont accès aux universités les plus prestigieuses et les plus chères, de moins en moins accessibles aux jeunes des classes moins favorisées. L’ascenseur social est bloqué et l’université, supposée élever les plus méritants au-dessus de leur condition, devient la plus impitoyable des machines à trier.Lire aussi :L’irrésistible escalade de la dette étudiante aux Etats-UnisPhilippe EscandeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste William Audureau et Xavier Eutrope Le neurochirurgien italien Sergio Canavero, célèbre pour avoir annoncé sa volonté de procéder à la transplantation de la tête d'un de ses patients humains sur un autre corps, a déclaré jeudi 22 avril dans une interview à Kotaku avoir déposé plainte contre le créateur de jeu vidéo japonais Hideo Kojima, notamment à l'origine de la série Metal Gear Solid. L'une des premières bandes-annonces de Metal Gear Solid V : Phantom Pain, un jeu d'action et d'infiltration dont la sortie est prévue en septembre, met en scène un personnage de chirurgien qui ressemble étrangement au docteur Canavero. La scène et le titre du jeu (« Douleur fantôme ») font explicitement référence à une greffe – en l'occurence, de bras.Thèse conspirationnisteLa coïncidence a été remarquée le 18 avril sur NeoGAF.com, un forum spécialisé dans les jeux vidéo, connu pour sa communauté réactive et ses discussions extrêmement pointues. Elle a donné lieu à de nombreuses interprétations. Certains fans sont allés jusqu'à imaginer une collaboration entre le neurochirurgien et le jeu développé par Hideo Kojima ; la très médiatique tentative de transplantation de tête du premier servant, selon eux, de gigantesque coup de communication au second.L'enquête collective a rapidement pris des proportions inattendues : des internautes, pris de passion pour la thèse conspirationniste, ont massivement cherché à joindre le Dr Canavero pour confirmation. Dans son dépot de plainte, celui-ci évoque 23 appels téléphoniques successifs.HarcèlementVingt-quatre heures plus tard, au bout de dix pages de débats, le fil de discussion était déjà fermé, avec pour dernier message les remontrances du modérateur :« Il n'est pas permis de publier les informations privées d'un citoyen puis de le harceler parce que vous pensez que Kojima cherche à vous piéger dans je ne sais quel petit jeu. Kojima ne travaille même plus à Konami. Reprenez-vous et arrêtez ce foutoir. Comportez-vous comme des adultes. C'est absolument inacceptable. »Contacté par le site internet Kotaku, Sergio Canavero a réfuté toute implication avec le studio, précisant qu'il ne connaissait pas jusque-là l'existence de Hideo Kojima ou même de Konami, et fait part de son intention de demander réparation. « Je suis allé à la Polizia postale et j'ai déposé une plainte contre M. Kojima. (...) Dans le même temps, mon avocat est en train d'envoyer une lettre à la compagnie japonaise pour lui demander compensation. »Vice a obtenu la copie du premier dépôt de plainte, dans lequel le Dr. Canavero fait état de harcèlement téléphonique et d'usurpation d'identité sur Twitter, chaque fois en rapport avec le jeu.Une tradition d'empruntsCe n'est pas la première fois que des personnages de Metal Gear Solid s'inspireraient de personnes réelles. Ainsi, Solid Snake, l'un des personnages principaux de la série, reprend tour à tour les traits des acteurs Michael Bieh (interprète de John Connor dans Terminator), Mel Gibson, Christopher Walken et Lee Van Cleef, la brute de Sergio Leone, sans que ceux-ci soient crédités.Big Boss, personnage ambivalent, s'inspire de Sean Connery durant ses premières apparitions. Héros de Metal Gear Solid V, il porte désormais les traits de l'acteur de 24H Kiefer Sutherland, qui lui prête également sa voix. En revanche, un des antagonistes rencontrés lors de Metal Gear Solid V, Vamp, ressemble lui particulièrement à Joaquin Cortes, un danseur de flamenco espagnol. Rien n'indique que celui-ci ait participé activement au développement du jeu.Brouiller les pistes« Hideo Kojima est quelqu'un de très cultivé, qui aime faire des clins d'œil. Quand il y a une ressemblance, est-ce du hasard ? C'est rare », confie au Monde.fr un ancien employé de Konami.Hideo Kojima, grand maître de la licence depuis ses débuts, est réputé spécialiste pour brouiller les pistes entre réel et virtuel. Dans le premier Metal Gear Solid, par exemple, la réponse à une énigme figurait sur le boîtier du jeu. Dans Boktai, un jeu de chasse aux vampires sur Game Boy Advance, il avait même intégré un capteur de lumière pour obliger les joueurs à sortir au soleil pour jouer.Xavier EutropeJournaliste au MondeWilliam AudureauJournaliste au Monde 27.04.2015 à 11h35 • Mis à jour le27.04.2015 à 12h02 Au Népal, le bilan des morts ne cesse de s'alourdir depuis qu'un séisme de magnitude 7,8 a frappé le pays, samedi 25 avril. Le ministère de l'intérieur népalais a annoncé lundi matin que, selon un bilan provisoire, 3 726 personnes seraient mortes, et plus de 6 500 blessées à travers le pays. A ces morts s'ajoutent d'autres en Inde et en Chine – au nombre de 90 –, et sur l'Everest (dix-sept morts).Deux Français sont également morts dans la catastrophe naturelle, a annoncé lundi le ministre des affaires étrangères français, Laurent Fabius, qui reste sans nouvelle de 676 autres ressortissants.De nombreuses répliques ralentissent les opérations de sauvetage, faisant craindre un bilan encore plus élévé. Il s'agit du tremblement de terre le plus dévastateur depuis 1934 dans ce pays situé au pied de l'Himalaya. Début de l'évacuation des alpinistes coincés dans l'EverestLa centaine de grimpeurs qui étaient bloqués depuis deux jours à haute altitude dans l'Everest à la suite d'une avalanche déclenchée par le séisme ont commencé à être évacués par hélicoptère.Selon une information diffusée sur Twitter par l'alpiniste roumain Alex Gavan, trois hélicoptères ont pu atteindre les camps 1 et 2, situés à plus de 6 000 mètres d'altitude. Chaque hélicoptère ne peut transporter que deux grimpeurs à la fois en raison de l'atmosphère raréfiée à ces altitudes.Stranded climbers evacuation from camp1&2 continues. 3 helis fly non stop. Only 2 people per shuttle due to high altitude. Weather good.— Alex Gavan (@AlexGAVAN)require(["twitter/widgets"]);Un autre grimpeur, le Danois Carsten Lillelund Pedersen, a diffusé une vidéo sur sa page Facebook montrant un hélicoptère atterrissant pour évacuer deux montagnards et décollant trente secondes plus tard. Le temps était clair.(function(d, s, id) { var js, fjs = d.getElementsByTagName(s)[0]; if (d.getElementById(id)) return; js = d.createElement(s); js.id = id; js.src = "//connect.facebook.net/fr_FR/sdk.js#xfbml=1&version=v2.3"; fjs.parentNode.insertBefore(js, fjs);}(document, 'script', 'facebook-jssdk'));Here is a video of some of the first people being rescued down to safety :-)Posted by Use The World on dimanche 26 avril 2015Les survivants sur l'Everest décrivent un nuage de roches et de glace qui a déferlé samedi sur le camp de base. L'avalanche a fait au moins dix-sept morts, dont quatre ressortissants étrangers, et plus de soixante blessés.Lire : Sur l'Everest, début de l'évacuation des alpinistes bloqués à haute altitudeKatmandou en ruines, les habitants attendent les secoursDes dizaines de milliers de Népalais effrayés et sans logement patientaient sous des tentes de fortune lundi dans l'attente de secouristes venus du monde entier qui affluent après le séisme. Munis d'équipements spéciaux et accompagnés de chiens renifleurs, les équipes humanitaires internationales débarquent avec la régularité d'une horloge à l'aéroport de Katmandou.Lire : Après le séisme, les Népalais ont passé une nouvelle nuit dehorsA Katmandou, des dizaines de milliers d'habitants ont passé une nouvelle nuit dehors. Les survivants ont besoin d'eau potable et de denrées de base, et les zones rurales attendent désespérément l'arrivée de secours, selon un responsable du gouvernement. Des centaines d'immeubles ont été rasés, dont le patrimoine historique et culturel de la ville. En particulier, la tour de Dharhara, l'une des attractions touristiques majeures de la capitale sur la place du Durbar, n'est plus que ruines. Selon la police, qui se fonde sur la billetterie, environ 150 personnes visitaient la tour blanche de neuf étages, dotée d'un escalier en spirale de 200 marches et surmontée d'un minaret de bronze datant du XIXe siècle, lorsqu'elle s'est écroulée. Au moins 30 corps ont été extraits des décombres, tandis que plus de 20 blessés ont pu être secourus.Voir notre reportage : Katmandou, dans la terreur et le chaosLes enfants particulièrement vulnérablesPrès d'un million d'enfants ont un besoin urgent d'aide humanitaire, a estimé l'Unicef lundi. Des milliers d'enfants dorment dehors depuis le séisme, comme leurs parents, et les risques de propagation de maladies sont élevés, ajoute l'agence spécialisée de l'ONU : « Les restrictions à l'accès à l'eau potable et aux installations sanitaires exposent les enfants aux maladies qui se propagent par voie aérienne, tandis que certains enfants se retrouver séparés de leur famille. »L'Unicef explique qu'elle mobilise des équipes et va dépêcher à Katmandou deux avions cargos chargés de 120 tonnes d'aide humanitaire, dont des médicaments, des tentes et des couvertures.Lire : L'aide internationale commence à arriver au Népal après le séismeLire aussi : Le Népal sous la menace d’un séisme encore plus important Guy Dutheil Dix ans après son premier vol, le 27 avril 2005, l’A380 n’est pas l’échec prédit par ses détracteurs sans être pour autant le succès espéré par Airbus. Une décennie plus tard, le plus grand avion de ligne au monde n’a toujours pas rapporté d’argent.Lire aussi :Airbus Group enregistre des résultats recordUne mauvaise passe qui arriverait à sa fin avec les premiers bénéfices attendus en 2015. « Nous gagnons de l’argent sur les avions livrés cette année », se félicite Airbus. A en croire l’avionneur européen, « l’A380 aura même atteint son point d’équilibre en 2015 ».Presque un miracle pour un avion qui aura accumulé les retards de livraisons et fait exploser son budget avant d’être enfin commercialisé. En 2007, « un bug industriel » avait obligé Airbus à remettre la main à la poche. Aux 15 milliards d’euros du budget de départ, se sont ajoutés dix-huit mois de retard et 3 milliards d’euros supplémentaires pour réparer les défauts de coordination entre les différents sites de production du long-courrier en France et en Allemagne.Une fois en service, l’appareil, qui a la réputation d’être l’avion préféré des passagers, n’a pas été épargné par les ennuis. Des microfissures ont ainsi été découvertes dans ses ailes.Avec la rentabilité en vue, le ciel semble se dégager pour le gros-porteur. Un regain qui n’a rien d’exceptionnel, selon Airbus. Il rappelle que l’A320, son best-seller lancé au milieu des années 1980, « aura mis une grosse dizaine d’années pour devenir rentable ». Pour assurer définitivement l’avenir de l’avion, « idéalement, il faudrait de nouvelles commandes », laisse-t-on entendre du côté de Toulouse. « Ce sera une très bonne année pour l’A380 en termes de livraisons et de commandes », prévoit John Leahy, directeur commercial d’Airbus.Lire aussi :L’A320, le best-seller d’AirbusRien ne presseOfficiellement rien ne presse. Cent cinquante-six A380 ont déjà été livrés et cent soixante et un restent à produire. Cela représente près de quatre années de production et un chiffre d’affaires potentiel de 64 milliards d’euros pour un avion vendu, prix catalogue, près de 400 millions d’euros l’exemplaire. Mais la bascule est proche. Bientôt il restera moins d’A380 à produire qu’il n’y en aura déjà en service. Problème, les clients ne se bousculent pas. Depuis octobre 2013, et les cinquante A380 achetés par Emirates, seul le loueur allemand Doric a passé une commande pour vingt appareils de plus.La logistique qui doit être mise en oeuvre à l’embarquement et au débarquement des 550 passagers ferait hésiter les acheteursPlus que le prix de l’avion, c’est la logistique qui doit être mise en œuvre, à l’embarquement et lors du débarquement des passagers qui ferait reculer les compagnies. Plus grand, plus gros que tous les autres appareils le  superjumbo transporte aussi beaucoup plus de passagers. Un A380, « c’est un flux de 550 passagers. C’est cela qui fait hésiter les compagnies », remarque un professionnel. « Il faut une organisation pour opérer cet avion » et surtout plus de personnel, ajoute ce dernier. Selon les versions, un A380 peut embarquer de 550 à plus de 830 passagers. Air Austral avait commandé deux A380 avec une cabine, uniquement économique, de 834 sièges. Par comparaison, le futur gros-porteur long-courrier 777X de Boeing sera doté d’une cabine de 400 sièges.Pour l’avionneur de Toulouse, l’A380 reste toutefois « la meilleure réponse à la saturation du ciel et à l’engorgement des aéroports ». La croissance du trafic, qui double tous les quinze ans, semble lui donner raison. Airbus estime le marché des superjumbos à 1 500 appareils d’ici 2034. Des compagnies auraient fait montre d’un regain d’intérêt pour le quadrimoteur.Guerre des subventionsTurkish Airlines « étudie la question », signale Airbus. Une commande de dix appareils serait en jeu. L’A380 serait un atout pour le transporteur turc qui veut rivaliser avec les compagnies du Golfe. Le salut pourrait aussi venir d’outre-Atlantique. Désormais restructurées et assainies financièrement les compagnies américaines ont retrouvé la forme. Leur montée en gamme passe par la rénovation des cabines et le renouvellement de flottes vieillissantes. La chance de l’A380. « Il y a eu des discussions avec des compagnies américaines », admet Airbus.Le futur de l’A380 passera certainement par une version Neo. Airbus réfléchit à deux options : une version « stretch », allongée de l’avion avec encore plus de sièges pour diminuer les coûts par passagers et une version remotorisée moins gourmande en carburant. C’est ce que réclame avec insistance Emirates, le premier client de l’A380. La flotte de la compagnie de Dubaï en compte déjà 60 exemplaires et en a encore 80 en commande. Avant de donner son feu vert à un A380 Neo, Fabrice Brégier, le président d’Airbus, veut des commandes fermes. Car un Neo coûte cher. Pas moins de 2 milliards d’euros !L’affaire pourrait relancer la guerre des subventions entre Airbus et Boeing. Airbus pourrait solliciter des prêts publics européens pour financer un tiers du développement de l’avion. Sans attendre, Boeing aurait déjà obtenu des aides fiscales pour développer son nouveau 777X. Outre des commandes, l’A380 Neo a aussi besoin de moteurs. Seul, le britannique Rolls-Royce serait prêt à se lancer. Emirates vient de lui donner un sérieux coup de pouce : auparavant exclusivement cliente du motoriste Engine Alliance, Emirates vient de choisir Rolls-Royce pour équiper cinquante A380. Une commande de 200 moteurs évaluée à 8,5 milliards d’euros. In fine, la remotorisation de l’A380 pourrait même être rondement menée. A Toulouse, on indique que le moteur de l’A350-1000, la version la plus grosse du nouveau long-courrier d’Airbus, pourrait faire l’affaire. Un moteur Rolls-Royce justement.Lire aussi : Subventions à Boeing : l'UE attaque à nouveau les Etats-Unis devant l'OMCGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Pierre Le Hir Le Népal est malheureusement coutumier des soubresauts destructeurs de la croûte terrestre. Alors que le pays est encore plongé dans le chaos par la violente secousse qui, samedi 25 avril au matin, a ravagé la vallée de Katmandou, il vit sous la menace d’un séisme annoncé de beaucoup plus grande ampleur encore.Lire le reportage :Séisme au Népal : Katmandou, dans la terreur et le chaosCette extrême instabilité de la lithosphère a pour origine ce que les scientifiques nomment le « méga-chevauchement himalayen ». Il s’agit de l’affrontement entre, au sud, la plaque tectonique indienne et, au nord, la plaque eurasienne, dont le massif himalayen constitue la bordure. Le processus a commencé voilà quelque 100 millions d’années, lorsque le sous-continent indien s’est définitivement détaché du supercontinent Gondwana (qui réunissait autrefois l’Antarctique, l’Amérique du Sud, l’Afrique, l’Australie et l’Inde), pour dériver vers le nord, en direction du continent asiatique.C’est la collision titanesque entre les deux blocs continentaux, voilà un peu plus de 50 millions d’années, qui a donné naissance à la chaîne de l’Himalaya. Aujourd’hui, décrit Pascal Bernard, sismologue à l’Institut de physique du globe de Paris (IPGP), la plaque indienne continue de s’enfoncer comme un coin, sur un plan incliné, sous la plaque eurasienne dont elle provoque l’élévation. Ce chevauchement, dont la vitesse s’est beaucoup réduite depuis le télescopage des deux masses continentales, se poursuit désormais à une vitesse de l’ordre de 2 centimètres par an. Risques de répliques « plus puissantes »« Cette zone de contact, sur une immense faille qui court tout le long de la chaîne himalayenne, accumule d’énormes tensions », explique le chercheur. Le Népal en particulier, au pied de l’Himalaya, se « contracte » en quelque sorte, chaque année, de 2 centimètres. Ce sont ces contraintes colossales qui se libèrent lors des ruptures de la faille. Voilà pourquoi la région himalayenne est la partie continentale du globe la plus exposée aux tremblements de terre, même si les zones de subduction proches des côtes, où se confrontent plaques océaniques et plaques continentales, peuvent engendrer des secousses plus violentes, comme au Chili ou au Japon.C’est une telle rupture qui s’est produite samedi matin, avec le séisme de magnitude 7,8 dont l’épicentre était situé à environ 80 km au nord-ouest de la capitale népalaise et dont l’onde de choc s’est propagée, en une quarantaine de secondes, sur une distance de 150 km, dévastant la vallée de Katmandou.En dépit de la brutalité du phénomène, « seule la partie profonde de la zone de contact a cassé, dans la partie centrale du Népal », indique Pascal Bernard. Si bien qu’« il reste des zones bloquées » et qu’« on peut craindre de nouvelles ruptures engendrant de nouveaux séismes, plus à l’est ou plus à l’ouest ». C’est ce qui s’est notamment passé dimanche matin, avec une réplique de magnitude 6,7, dont l’épicentre était situé à l’est de Katmandou. Il faut s’attendre à des répliques « qui peuvent être aussi puissantes, voire plus puissantes », et qui « pourraient survenir pendant plusieurs mois ou même plusieurs années », prévient le sismologue.Magnitude 8 en 1934Le pire reste toutefois à venir. La secousse de samedi, bien que considérée comme « un gros séisme » par les spécialistes, est restée de plus faible importance par rapport à celle de 1934, de magnitude 8, qui avait semé la désolation dans les trois grandes villes de la vallée, Katmandou, Patan et Bakhtapour, en faisant entre 10 000 et 20 000 morts. En 1505, un autre tremblement de terre avait, lui aussi, atteint la même magnitude.Mais, souligne Pascal Bernard, « nous estimons que la magnitude maximale qu’on peut attendre pour un séisme au Népal est de 8,5 à 9, soit une énergie trente fois supérieure à celle libérée par la secousse de samedi ». Des indices géologiques laissent penser qu’un tel événement s’est produit dans les années 1100. Or, le temps de récurrence de ce genre de cataclysme est estimé « à un millier d’années, avec une marge d’incertitude de 20 % ou 30 % ». La conclusion est sans appel : « A une échéance qui peut être celle du siècle ou de quelques siècles, le Népal n’échappera pas à la catastrophe d’un séisme géant. » Et la menace vaut pour toute la bordure sud de l’Himalaya, Inde et Bangladesh compris.Pierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Julien Bouissou (Katmandou, envoyé spécial) Des centaines d’habitants de Katmandou chargés d’effets personnels commençaient à s’amasser, lundi 27 avril, sur les routes à la sortie de la ville, dans l’espoir qu’un véhicule les embarque. Après deux jours de terreur, ils fuient la capitale népalaise, défigurée mais surtout instable. Depuis le séisme de magnitude 7,8 qui a frappé le Népal samedi 25 avril, de puissantes répliques menacent maisons et immeubles. Des familles entières, selon les secouristes, sont encore sous les décombres. Des quartiers, privés d’électricité. La plupart des habitants ont passé la nuit dans le froid, sous les averses. Le dernier bilan provisoire fait état de plus 3 600 morts et plus de 6 500 blessés dans tout le pays. C’est le séisme le plus violent qu’ait connu le Népal depuis 1934. Les secousses ont été ressenties du Bangladesh au Pakistan en passant par le Tibet et l’Inde, où 59 habitants sont morts.Partout, l’inquiétude est palpable. Dimanche à l’aube, au milieu de couvertures, des cantines cabossées et des réchauds à gaz éparpillés sur le sol poussiéreux, la famille Hirachan attend toujours un signe de vie de l’un de ses siens, Paras. La veille à la mi-journée, quelques heures après le tremblement de terre, ce dernier a réussi à parler à sa famille avec son téléphone portable alors qu’il était prisonnier des décombres avec sa mère. « Sa voix était étouffée, mais il avait l’air de bien se porter. Ils sont tout proches de nous maintenant », se rassure alors sa tante devant l’hôtel de cinq étages réduit en miettes, dans un faubourg de Katmandou. Les visages de la famille Hirachan sont fermés, leurs yeux rougis de fatigue, mais ils gardent espoir. Derrière eux, des badauds, retenus par un cordon de sécurité, sont venus assister au spectacle.« Vous allez les laisser mourir ? »Les équipes d’intervention spécialisées sont occupées ailleurs, dans l’un des innombrables bâtiments en ruine qui parsèment la ville de plus de 800 000 habitants. C’est donc un agent chargé du trafic qui s’est improvisé responsable des opérations de secours dans l’hôtel effondré. Ou plutôt, un « officier » qui gère le trafic, comme en attestent les deux étoiles dorées cousues sur sa chemise et ses épaulettes bleues. Une pelleteuse déblaie les gravats et une dizaine de militaires prêtent main-forte.Les ambulances de la ville sont devenues des corbillards, transportant surtout des cadavresSoudain, un homme perché au-dessus des ruines hurle, en agitant les bras. Il réclame des gants en plastique. L’homme est vite rejoint par des militaires. Une heure plus tard, Sukmaya Hirachan et son fils Paras sont sortis des gravats. Leurs corps sans vie, serrés l’un contre l’autre, sont raides, pliés par le poids des décombres. Ils sont posés sur de grands cageots en bois, puis photographiés. Elle, avec ses lunettes intactes et son chignon à peine défait ; lui, le bras suspendu en l’air, tous deux recouverts d’une poussière blanche, comme un linceul. Un policier va chercher à la hâte une bannière publicitaire récupérée dans les décombres d’un magasin pour les recouvrir, avant que la bâche ne soit finalement emportée par le vent. Leur famille est mise à l’écart de force par la police. Elle s’en va sangloter et hurler son désespoir dans un petit terrain vague à côté.Une autre femme éclate en sanglots et s’agrippe à l’uniforme de l’« officier de circulation » : « Et mes deux enfants, vous allez les laisser mourir ? » Ce matin encore, cette mère a entendu son fils crier « maman ! » à plusieurs reprises dans le bâtiment d’à côté. « On n’a qu’une pelleteuse, il fallait choisir entre l’hôtel et le bâtiment voisin », tente de se justifier un secouriste. L’hôtel a été choisi car il abritait davantage de victimes. Il n’y a pas que les secouristes qui sont submergés, à Katmandou. Tous les hôpitaux débordent de patients, allongés sur des matelas posés sur le sol, ou sur des lits installés dehors. Parcs transformés en camps de réfugiés« Nous manquons de moyens et de médecins, et les répliques du tremblement de terre nous compliquent la tâche. A la moindre secousse, tous nos patients nous supplient d’arrêter l’opération en cours pour pouvoir sortir », explique le docteur Sanjay Bhattachan, qui est venu offrir son aide au Bir Hospital. A l’entrée de cet hôpital public, un système de triage a été mis en place où les blessés sont classés en « vert », « orange » ou « rouge », en fonction de l’urgence des soins dont ils ont besoin. Au cours de la journée de dimanche, le nombre d’admissions a considérablement diminué. Les ambulances de la ville sont devenues des corbillards, transportant surtout des cadavres. Les premiers blessés, évacués par hélicoptères depuis la vallée du Népal, sont arrivés dimanche, mais au compte-gouttes. Leurs témoignages ne sont pas rassurants. L’un décrit son village, situé proche de l’épicentre du séisme, à environ 70 km de la capitale, complètement rasé, avec 400 maisons à terre et seulement 5 encore debout. L’Inde voisine a envoyé au Népal plusieurs hélicoptères pour accélérer l’évacuation des victimes. Certaines routes sont restées fermées et les autorités craignent des glissements de terrain.La famille Hirashan préfère compter sur le soutien de sa communauté, les Marha Thakali, issue du village de Markha, pour acheminer les corps de la mère et de son fils. Un pick-up vient d’arriver pour les transporter vers une salle, utilisée par la communauté pour les mariages et les fêtes. Mais le véhicule s’arrête au bout de quelques centaines de mètres. Une marée humaine envahit la route. Le sol tangue comme un bateau roulant sur des vagues. Un séisme de 6,4 sur l’échelle de Richter vient à nouveau de frapper la capitale. La population redoute un tremblement de terre pire encore dans les jours à venir. A la moindre secousse, les habitants s’éloignent en panique des maisons restées encore debout.Le pick-up arrive enfin dans la salle des fêtes, en périphérie de Katmandou. Ici, comme partout ailleurs, les habitants ont suspendu dans les jardins des bâches fixées sur des éperons en bois pour s’y abriter. Tout autour d’eux, les maisons sont intactes, mais ils ont peur d’y rentrer. « Mieux vaut vivre dehors, à l’écart du danger. Et de toute façon, on n’arrive pas à dormir la nuit à cause de la peur », explique Vivek, un jeune adolescent. Partout dans la ville, les jardins et les parcs se sont transformés en camps de réfugiés.« Mieux vaut vivre dehors, à l’écart du danger. De toute façon, on n’arrive pas à dormir la nuit avec la peur », témoigne Vivek, adolescent réfugié dans un parc de KatmandouA la tombée de la nuit, des centaines d’habitants convergent vers un immense parc de Katmandou, tenant dans leurs bras des réchauds à gaz et des matelas. Vivek montre des photos du désastre qui circulent depuis samedi sur les téléphones portables de Katmandou : « Ce sont les ruines de la tour Dharhara, notre monument national. C’est un peu comme si la tour Eiffel s’effondrait à Paris. » A côté de lui, son ami acquiesce : « C’était aussi l’endroit où tout le monde se retrouvait le soir, où on pouvait trouver les meilleurs “momos” de la ville, ces beignets de viande ou de légumes cuits à la vapeur qui sont la spécialité du pays. »Silence de mortEdifiée pour la première fois en 1832, reconstruite après le tremblement de terre de 1934, la tour Dharhara mesurait 50 mètres de haut et s’est effondrée en tuant 180 personnes. C’était l’une des attractions touristiques majeures et l’un des symboles de la richesse de l’héritage culturel népalais. La vieille ville de Katmandou est l’une des plus affectées, avec la destruction d’une partie de la place Durbar, classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Des siècles d’Histoire sont réduits à l’état de gravats. Des sculptures de déesses en bois finement sculptées gisent sur le sol, dans la poussière. Un silence de mort règne dans le quartier. Les fines ruelles enserrées par de hauts immeubles sont désertées. C’est d’un pas rapide que les rares passants les traversent, de peur de ne pouvoir en sortir vivant en cas de nouveau séisme. Dans la salle des fêtes, les membres de la communauté des Marha Thakali préparent les funérailles. Des moines sont attendus pour réciter les prières funéraires. Pas très loin, des nonnes tibétaines se sont mises à prier, à l’entrée de leur couvent abîmé par le séisme. Et tant pis si elles doivent réciter leurs mantras au bord d’une avenue bruyante et poussiéreuse où circulent les ambulances et les pelleteuses. Dans leurs robes de couleur pourpre, les cheveux coupés ras, elles récitent depuis samedi la même prière, écrite sur une petite feuille de parchemin. Elles demandent à la déesse de la terre de la clémence en lui rappelant sa « belle couleur dorée », sa « forme ronde, parfaite et stable ».Dans la petite salle des fêtes, les corps de Sukmaya et Paras Hirachan viennent d’être posés côte à côte sur un lit. De vieilles photos de famille en noir et blanc ont été posées sur le corps de la mère, parée de ses plus beaux bijoux. Son fils a été revêtu d’un survêtement Adidas et de baskets pour rejoindre l’éternité. Assis seul dans un coin de la pièce, le veuf lève son visage tuméfié vers le ciel, recouvert de larmes. Puis il murmure les mantras chantés par les jeunes moines en face de lui, les yeux fermés. Les corps de son épouse et de son fils devaient être incinérés lundi.Julien Bouissou (Katmandou, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Catherine Quignon Etudiant en master Innovations en communication à l’université Paris-13, Julien Hélaine a décidé de reprendre ses études après quelques mois de galère pour trouver un emploi. A sa sortie en 2012 d’une école de cinéma, le jeune homme espérait trouver un job d’assistant de production. Mais dans un domaine aussi bouché, difficile de percer. « Une petite société de production m’a proposé de travailler pour elle, mais en tant qu’auto-entrepreneur, raconte-t-il. Elle a fini par couler. »Pour décrocher le poste de ses rêves, le jeune homme s’est finalement décidé à repasser par la case « fac ». « Je n’avais pas de réseau et je voyais mes amis en difficulté, témoigne-t-il. J’ai décidé de reprendre une formation pour me construire un début de réseau et bénéficier de conventions de stages. » Julien est loin d’être le seul jeune diplômé à retourner sur les bancs de la fac après des premiers pas précaires sur le marché du travail. Une enquête du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) portant sur la génération 2010 note une tendance croissante à la reprise d’études pour les bac + 3 à bac + 5. Alors que moins de 8 % des sortants de la génération 2004 reprenaient une formation dans les trois ans suivant l’obtention de leur diplôme, ils sont plus de 11 % dans ce cas pour la génération 2010.Des risquesLes motivations de ces jeunes « Tanguy » de l’université sont diverses : muscler leur formation, éviter un trou sur le CV… Quelques-uns ont du mal à quitter le rassurant statut d’étudiant. « On voit des jeunes qui reprennent leur cursus après l’avoir abandonné en cours de route, mais aussi d’autres qui enchaînent les licences sans vraiment savoir où ils vont », observe Barbara Muntaner, du Centre d’information et de documentation jeunesse (CIDJ).En 2006, un rapport du Comité national d’évaluation de l’université Paris-IV-Sorbonne pointait les cas de réinscription en formation dans le seul objectif d’obtenir des conventions de stage ou de bénéficier du statut étudiant.« Si le but est uniquement d’éviter un trou sur son CV ou d’occuper son temps, l’étudiant court droit à l’échec. Le recruteur a besoin de comprendre ce qui a motivé la reprise d’études. »Mais cette stratégie comporte des risques : retourner sur les bancs de la fac n’est pas toujours bien vu par les employeurs. « Si le but est uniquement d’éviter un trou sur son CV ou d’occuper son temps, l’étudiant court droit à l’échec,souligne Anne-Marie Deblonde, responsable des jeunes diplômés au cabinet de recrutement Alphée. Le recruteur a besoin de comprendre ce qui a motivé la reprise d’études. »Etre surdiplômé ne permet pas toujours de tirer son épingle du jeu. « Reprendre des études peut être intéressant pour des niveaux bac à bac + 2, mais pour les étudiants qui sortent d’une école, c’est bien souvent reculer pour mieux sauter, estime Ludovic D’hooghe, directeur du cabinet de recrutement Alphéa Conseil. Aujourd’hui, la porte d’entrée dans les entreprises se situe plutôt aux échelons inférieurs. »Deux propositions d’embaucheNéanmoins, le « plafond de verre » du diplôme existe dans de nombreuses entreprises. « Quand on n’a pas fait le top 5 des grandes écoles, l’employabilité peut se révéler plus compliquée, estime Michaël Moyal, directeur général du cabinet de recrutement Moyal & Partners. D’autant que les grilles de rémunération des grandes entreprises dépendent souvent de la formation d’origine. C’est pourquoi il peut être bon d’envisager des études complémentaires sous la forme d’une année de spécialisation, à condition de viser les meilleurs établissements. »Au demeurant, il est bien plus facile d’intégrer une école prestigieuse via un programme post-diplôme qu’en formation initiale. « Comme les mastères spécialisés coûtent cher, même les grandes écoles n’arrivent pas à compléter leurs classes », souffle un spécialiste du recrutement, qui préfère rester anonyme.C’est cette stratégie de l’excellence qu’a suivie Pierre, actuellement en mastère spécialisé Management urbain et immobilier à l’Essec. Ancien diplômé de Sciences Po Bordeaux, le jeune homme de 26 ans n’a pas hésité à lâcher un CDI confortable dans un cabinet de lobbying afin de reprendre une formation. « J’ai découvert que l’immobilier offrait plus de débouchés, notamment à l’international, explique-t-il. J’ai donc négocié une rupture conventionnelle afin de compléter ma formation initiale et trouver un emploi dans ce secteur. » Le pari semble gagnant : alors qu’il n’a pas encore achevé sa formation, le jeune homme a déjà reçu deux propositions d’embauche. « Ce diplôme va aussi me permettre de bénéficier d’un bonus au niveau du salaire », se réjouit-il.Sonder les anciens élèvesAvant de suivre une nouvelle formation souvent coûteuse, l’étudiant a intérêt à se renseigner sur l’insertion professionnelle des anciens élèves et à faire le point sur son propre parcours. « Le jeune diplômé doit veiller à la cohérence de son projet professionnel, précise Anne-Marie Deblonde. S’il n’arrive pas à trouver d’emploi au bout de quelques mois de recherche, il doit se poser les bonnes questions : est-ce que le problème vient d’un projet -décalé par rapport à sa formation ? De son manque d’expérience ? D’une formation inadaptée aux besoins du marché?»A défaut de reprendre ses études, d’autres alternatives s’offrent à lui. « Si l’étudiant a fait peu de stages, je lui conseillerais de développer son expérience de l’entreprise en trouvant un job dans un secteur qui l’intéresse, explique Ludovic D’hooghe. Il y a plein de postes qui permettent d’être intégré dans l’entreprise et de développer son réseau. »Autre option, le séjour à l’étranger. « Partir un an permet de développer ses compétences linguistiques et d’acquérir de la maturité », souligne Anne-Marie Deblonde. Et, peut-être, de décrocher, ailleurs, le job tant convoité.Quelques pistes pour optimiser la reprise des études à moindre coûtPas besoin de tout reprendre à zéro pour intégrer une formation. « Les passerelles entre les diplômes se sont multipliées au niveau des universités et des écoles », fait valoir Barbara Muntaner, du CIDJ. Il existe par exemple des concours passerelle pour les BTS afin d’entrer en école de commerce ou d’ingénieur.Après une licence, s’inscrire en master est la voie logique pour les jeunes diplômés souhaitant reprendre leurs études.« Le contrat d’apprentissage est aussi une bonne option, fait valoir Ludovic d’Hooghe, d’Alphéa Conseil. Il permet de financer ses études tout en acquérant une expérience en entreprise. » Après un bac +4/5, l’étudiant peut envisager une spécialisation par le biais d’un mastère spécialisé ou d’un master of science (MSc). Les admissions se font généralement sur dossier et entretien.Le jeune diplômé qui souhaite reprendre ses études tout en travaillant peut regarder du côté des formations du Centre national d’enseignement à distance (CNED). Quelques écoles proposent aussi des Mooc (massive open online courses, cours en ligne).Plusieurs milliers d’eurosEn ce qui concerne le financement de la formation, les jeunes diplômés ayant peu ou pas travaillé ne bénéficient pas d’une prise en charge. Si l’étudiant veut reprendre une formation dans un établissement d’enseignement supérieur après ses 26 ans ou si l’arrêt de ses études remonte à plus de trois ans, il lui faut généralement s’inscrire au titre de la formation continue.En pratique, cela signifie des tarifs beaucoup plus élevés : de l’ordre de plusieurs milliers d’euros, contre 200 à 300 euros dans le cadre de la formation initiale. Néanmoins, des dérogations sont possibles en fonction des établissements et de la situation de l’étudiant.Des aides financières sont parfois accordées par Pôle emploi, des régions ou des collectivités. Mais les formations prises en charge concernent principalement les personnes peu qualifiées et les métiers en tension.Sous conditions, les personnes ayant suffisamment travaillé pour toucher des allocations chômage peuvent continuer à y avoir droit. « J’ai dû prendre un crédit pour financer ma formation à l’Essec, indique Pierre. En revanche, j’ai pu toucher des indemnités Pôle emploi en remplissant une attestation d’inscription à un stage. » Pour s’y retrouver dans le maquis des aides financières, le mieux est de se renseigner auprès de l’organisme de formation envisagé.Catherine Quignon 27.04.2015 à 05h55 • Mis à jour le27.04.2015 à 09h48 L'essentielUn puissant séisme de magnitude 7,8 a frappé le Népal samedi matin. De nombreuses répliques ont été ressenties depuis.Le bilan humain de la catastrophe a augmenté tout au long du week-end et devrait continuer à s'alourdir à mesure que les opérations de secours continuent.Les violentes secousses ont ébranlé certaines régions de pays voisins et provoqué des avanlaches meurtrières sur les pentes de l'Everest.  L'aide provenant de la communauté internationale, rapidement mobilisée après le puissant séisme qui a frappé le Népal et ses pays voisins ce week-end, arrive peu à peu dans le pays dévasté par la catastrophe, lundi 27 avril.Lire : Dans un Népal en ruine, plus de 3 200 morts après le séismeLes équipes d'ONG françaises, comme Médecins du Monde (MDM), Handicap International et Action contre la Faim sont à pied d'œuvre, mais ont toujours le plus grand mal à évaluer l'ampleur des destructions et des besoins en raison de la difficulté d'accéder et de communiquer avec les zones sinistrées.Chirurgiens, médecins, logisticiens et coordinateurs, sont partis ou s'apprêtent à partir d'Inde, de Bruxelles, du Japon et de Paris, selon Laurent Sury, responsable des programmes d'urgence à Médecins sans frontières (MSF). Cette ONG compte également « déployer un hôpital gonflable pour prendre en charge les blessés » à l'extérieur de Katmandou. L'hôpital, qui comprend deux blocs chirurgicaux et une salle de réveil, a une capacité de 60 à 80 lits. Enfin 53 collaborateurs de Handicap International ont commencé à distribuer fauteuils roulants et béquilles à deux hôpitaux, selon un communiqué de l'ONG.Secouristes, chiens et matérielLe ministère des affaires étrangères français a indiqué dimanche matin qu'une première équipe de secours composée de « onze secouristes ainsi que des produits de première nécessité » devait s'envoler pour Katmandou. L'Inde voisine a dépêché 13 avions de transport militaire chargés de nourriture, couvertures et matériel humanitaire. La Chine a de son côté annoncé l'envoi de 62 secouristes aidés de chiens. Deux avions russes transportant des sauveteurs devaient également quitter la Russie dimanche.Depuis les Etats-Unis, un avion de transport militaire a décollé pour le Népal dimanche en milieu de journée avec à son bord près de 70 secouristes, six chiens spécialement entraînés pour retrouver des victimes et 45 tonnes de matériel. Le pays avaient également annoncé samedi le déblocage d'une enveloppe de 1 million de dollars pour venir en aide au Népal.Les mauvaises conditions météorologiques et les difficultés de communication retardent par ailleurs l'arrivée des secours sur les pentes du mont Everest, où d'importantes avalanches ont dévasté les camps des alpinistes. Les surivants attendent l'aide dans des conditions très difficiles dans le froid et sous la menace de nouvelles coulées de neige.Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-553e0cb45132b'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 12\r\n \r\n \r\nDimanche 26 avril, au lendemain de l'avalanche sur le mont Everest provoqu\u00e9e par le tr\u00e8s violent s\u00e9isme au N\u00e9pal, les secours qui sont parvenus \u00e0 s'installer sur le camp de base de la montagne s'affairent \u00e0 retrouver des survivants.\r\nCr\u00e9dits : AFP\/ROBERTO SCHMIDT\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Dimanche 26 avril, au lendemain de l'avalanche sur le mont Everest provoqu\u00e9e par le tr\u00e8s violent s\u00e9isme au N\u00e9pal, les secours qui sont parvenus \u00e0 s'installer sur le camp de base de la montagne s'affairent \u00e0 retrouver des survivants.","source":"AFP\/ROBERTO SCHMIDT","index":0,"position":1,"total_count":12,"item_lie":null,"link":"\/planete\/portfolio\/2015\/04\/27\/en-images-le-sauvetage-complique-des-alpinistes-coinces-sur-l-everest_4623021_3244.html","isCurrent":true},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 2 \/ 12\r\n \r\n \r\nLe bilan, encore provisoire, fait \u00e9tat d'au moins 18\u00a0personnes tu\u00e9es, et 61 autres, bless\u00e9es, dans les avalanches de samedi. 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\r\n \r\n 10 \/ 12\r\n \r\n \r\nUn porteur travaillant pour une agence de trekking r\u00e9cup\u00e8re apr\u00e8s avoir \u00e9t\u00e9 bless\u00e9 dans l'avalanche.\r\nCr\u00e9dits : AFP\/ROBERTO SCHMIDT\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Un porteur travaillant pour une agence de trekking r\u00e9cup\u00e8re apr\u00e8s avoir \u00e9t\u00e9 bless\u00e9 dans l'avalanche.","source":"AFP\/ROBERTO SCHMIDT","index":9,"position":10,"total_count":12,"item_lie":null,"link":"\/planete\/portfolio\/2015\/04\/27\/en-images-le-sauvetage-complique-des-alpinistes-coinces-sur-l-everest_4623021_3244_9.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 11 \/ 12\r\n \r\n \r\nDes survivants au camp de base de l'Everest, dimanche\u00a026\u00a0avril.\r\nCr\u00e9dits : AP\/Azim Afif\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n 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Washington, en smoking et robe longue, pour le traditionnel dîner de l'association des correspondants accrédités à la Maison Blanche, plusieurs centaines de Noirs en colère manifestaient samedi 25 avril à Baltimore (Maryland), contre les brutalités policières et pour réclamer la lumière sur les circonstances de la mort de Freddie Gray, 25 ans, le 12 avril, d'une fracture des vertèbres cérébrales après son arrestation pour possession d'un couteau.Lire : Heurts en marge d'une manifestation à Baltimore en hommage à Freddie GrayLes télévisions avaient choisi de couvrir le dîner, plutôt que le tremblement de terre au Népal ou les troubles à Baltimore, mais sur Twitter, les internautes n'ont pas manqué de souligner une fois de plus la déconnexion des élites avec la rue. A 70 kilomètres du dîner de gala à Washington, il y a eu des scènes de pillage et d'affrontement avec des policiers en tenue de combat.Pas de mention des violencesLe président Barack Obama, qui, tradition oblige, est tenu de délivrer des remarques humoristiques devant l'assistance de centaines de vedettes du cinéma, des médias et de la politique, n'a pas fait mention des incidents de Baltimore dans son intervention, ni des bavures qui, depuis l'été et le drame de Ferguson, se multiplient aux Etats-Unis à l'allure d'une épidémie.Avec le talent de comédien qu'il déploie chaque année, il s'en est pris aux républicains, proie facile, à l'image de Michele Bachmann, qui a prédit récemment que la politique de détente avec l'Iran allait apporter la fin des temps. « La fin des temps bibliques, a relevé M. Obama. Voilà un accomplissement ! Lincoln, Washington, ils n'ont pas réussi ça ! » Il a décoché l'inévitable flèche en direction de Hillary Clinton, qui brigue sa succession, drapée dans le manteau de « championne » de la classe moyenne. Les temps sont durs, a ironisé le président : « J'avais une amie, il y a quelques semaines, elle gagnait encore des millions de dollars par an. Et maintenant elle se retrouve à vivre dans une camionnette dans l'Iowa. » Sans oublier la pointe classique d'autodérision : « Ce n'est pas facile d'être président. Réformer le système d'immigration. Menacer de mettre son veto. Négocier avec l'Iran. Tout cela en trouvant le temps de prier cinq fois par jour… »« Serrez vos petites fesses blanches »Mais cette année, Barack Obama avait aussi fait venir un «traducteur de colère ». Le personnage a été inventé par Keegan-Michael Key et Jordan Peele, deux jeunes comédiens biraciaux, pour leur émission satirique « Key and Peele », sur la chaine Comedy Central. Luther, le traducteur, explique aux téléspectateurs ce que pense vraiment Barack Obama, lorsqu'il n'est pas coincé par l'image de retenue que, lui, encore plus que tout autre, est obligé de montrer au public, s'il ne veut pas être identifié au « Noir en colère » (« Angry black man »), stéréotype fort dans la société américaine.Avec Luther dans son dos, M. Obama a déroulé des platitudes, expliquant à quel point, dans un monde en mutation, le dîner de la presse est important : « Serrez vos petites fesses blanches », a traduit Luther. Le président a poursuivi en faisant part de sa confiance dans la presse pour faire honnêtement son travail. « Et comptez sur Fox[News] pour terroriser les Blancs avec des insanités », a gesticulé Luther….Insensiblement, le ton de colère est monté chez M. Obama lui-même. Il a haussé la voix, accéléré le débit, s'est emporté (contre les climato-sceptiques), au point qu'il a fini par se débarrasser de son « traducteur de colère » noire. Un moment assez unique où on a pu voir le président excellent comédien, réussir à faire la démonstration qu'il peut se mettre en colère devant un public qui le juge distant et flegmatique.Dans son sketch, la comédienne de la célèbre émission « Saturday Night Live », Cecily Strong, choisie cette année pour la partie divertissement, a pris note, à sa manière, de la colère des Noirs. Les agents du service secret de la Maison Blanche ? « Les seuls membres des forces de l'ordre qui auront vraiment des problèmes si un Noir est abattu », a-t-elle lâché. Constatant que M. Obama a blanchi sous le harnais, elle a résumé la situation d'un trait : « Les cheveux d'Obama sont maintenant tellement blancs qu'ils peuvent se permettre de répondre aux policiers. »Corine LesnesCorrespondante du Monde aux Etats-Unis basée à San FranciscoSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.04.2015 à 17h30 • Mis à jour le12.04.2015 à 17h34 Le chauffard qui a percuté mortellement un policier lors d'un contrôle routier, vendredi  dans l'Aveyron, a été mis en examen dimanche 12 avril pour homicide volontaire aggravé, a indiqué le procureur de Montpellier, Christophe Barret.Le jeune homme, âgé de 27 ans, encourt la réclusion criminelle à perpétuité. « Il vient d'être placé sous mandat de dépôt et va être incarcéré, a priori à la maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone », à l'ouest de Montpellier, a précisé le procureur.Les analyses de sang effectuées sur le conducteur, ancien pompier âgé de 27 ans, ont révélé samedi qu'il était positif au cannabis. Cet homme a déjà été condamné pour conduite sous l'emprise de produits stupéfiants. Le policier, Benoît Vautrin, 36 ans, marié et père d'un jeune enfant, faisait partie d'une équipe effectuant des contrôles de vitesse à Aubin, près de Decazeville (Aveyron).Aucune trace de freinageLe chauffard, habitant les environs, roulait à 95 km/h au lieu de 50 km/h en ville, selon les premiers éléments de l'enquête. Attendu par une deuxième équipe 600 mètres plus loin, il avait alors fait demi-tour pour revenir à vive allure vers le premier groupe de quatre policiers. « Le choc a été extrêmement violent, il n'y a aucune trace de freinage », indiquait le procureur de Rodez, Yves Delpérié, dès vendredi soir sur place. Le policier avait été projeté à plusieurs mètres de hauteur, avait rebondi sur la voiture avant de retomber à 60 mètres du premier impact.Lors de la garde à vue du conducteur et de son passager, le propriétaire du véhicule, le conducteur a déclaré avoir fui le contrôle car il avait « les pneus lisses », selon M. Deperié. « Il a affirmé avoir fait un écart pour éviter le policier », mais « plusieurs témoins », policiers et riverains, « n'ont décelé aucune manœuvre d'évitement ».L'automobiliste, pare-brise défoncé, s'est arrêté spontanément une centaine de mètres plus loin et a tenté de porter secours à sa victime, selon les premiers éléments de l'enquête. La fouille du véhicule n'a rien révélé de suspect. 12.04.2015 à 16h36 • Mis à jour le12.04.2015 à 16h39 | Marie Sumalla ((propos recueillis)) Le photographe russe Sergey Ponomarev a fait ses classes pendant huit ans à l’agence Associated Press. Aujourd’hui photojournaliste indépendant, à 34 ans, il est correspondant de guerre pour le New York Times. Depuis, il réalise régulièrement pour le quotidien américain des reportages autour du monde, de Gaza à Maïdan, en passant par Damas. Selon lui, photographier, c'est construire du sens. A Paris, la galerie Iconoclastes expose son travail pour la première fois à partir du 9 avril. Travailler pour un média aussi prestigieux que le New York Times a-t-il une influence sur votre éthique ? Comment envisagez-vous votre responsabilité journalistique ?Sergey Ponomarev : Je n'ai aucune pression quant à cette responsabilité car je m'impose de rigoureux critères de travail, les éditeurs savent et me font confiance.Les règles que je me suis fixées sont d'abord photographiques : je ne mettrai jamais en scène une image, je ne demanderai jamais à une personne de prendre la pause ou de bouger de telle ou telle façon. Mais je suis satisfait si le hasard fait que celui que je photographie regarde dans ma direction. Je pense que la présence d'un photographe interfère irrémédiablement dans la situation, c'est déjà plus qu'assez.Quand j'étais plus jeune, j'ai entendu Steve McCurry [photographe américain de l’agence Magnum] dire qu'il pouvait rester des heures à attendre que la bonne photographie apparaisse dans son objectif. Aujourd'hui, moi aussi j'ai appris la patience, et si la composition n'apparait pas dans le cadre, c'est moi qui pars.Dans les agences de presse, on a vu de brillants photographes se faire évincer pour des modifications mineures sur leur images. Un photographe ne peut pas jouer avec la réalité, mettre en doute sa crédibilité. Il se doit d’être intransigeant avec son travail.Je suis resté très concentré sur les leçons tirées des huit ans que j’ai passés chez Associated Press (AP). Je n'aurais jamais pu apprendre ces principes journalistiques en étant un photographe russe indépendant.Parfois les personnes que je rencontre sont surprises qu'un photojournaliste russe travaille pour un tel média américain, mais je ne pourrais plus travailler pour un journal russe comme je l'ai fait il y a quelques années. Je sais qu’à un moment ou à un autre, les informations seraient détournées.Maïdan, Damas... Comment parvenez-vous à déjouer les messages de propagande, les messages officiels, et garder votre sens journalistique ?Il faut avant toute chose comprendre ce qu'est la propagande. Lorsque j'étudiais à l'université de journalisme, à Moscou, nous avions des cours obligatoires d'enseignement militaire. Ils consistaient à nous entraîner aux règles de la propagande. En cas de guerre nous devions être prêts à penser comme des professionnels.Le principe est plutôt simple : il faut choisir un fait puis le tordre de façon à ce qu'il paraisse toujours réel tout jouant sur les mots. C’est cela la propagande : il y a peu de mensonges dans sa fabrication, juste des déviations. Donc à Maïdan (à Kiev, en Ukraine) ou à Damas (Syrie), il faut déconstruire les messages officiels pour comprendre la réalité. En Ukraine, ceux que l'on a appelés plus tard les "séparatistes" ne se considéraient pas comme tels, ils revendiquaient juste une meilleure vie. Les télévisions les ont aidés à broder une histoire. Plus tard à Lougansk [est de l’Ukraine, théâtre de violents combats], lors des bombardements, l'électricité a été coupée. Pendant un moment, les habitants n'ont plus eu accès à la télévision, aux journaux, etc. Leur discours différait vraiment de celui des habitants de Donestk qui absorbaient la propagande. C'était vraiment frappant !Quelle est, selon vous, la différence majeure entre un photographe amateur et un professionnel ? Le professionnel connaît la substance, l'histoire, il saisit les origines des événements qu'il documente, il comprend en filigrane, le pourquoi des événements qui ont lieu devant ses yeux.Il n'est pas là uniquement pour relever les faits et tout photographier. Il est capable de les analyser, de donner du sens à ce qu'il photographie. Autrement dit, l'image du professionnel n'est pas qu'une simple reproduction de la réalité, elle inclut le message, l'info du journaliste photographe.J'ai compris ceci dès mes premières années de travail en agence de presse. Je voulais tout photographier, puis j'ai compris que j'étais capable d'intégrer à l'image ma sensibilité, ma connaissance. L'expérience sur le terrain aide à dépasser la pure émotion. L'amateur, lui, est juste sous le choc, sa photographie est un réflexe émotionnel.Susan Sontag parle de « la prolifération d’images atroces qui susciteraient parfois chez l’individu un appétit vif, comparable à celui que procure la vision des corps nus » . Qu’en pensez-vous ? Quand on photographie la guerre, y a-t-il le risque de devenir dépendant à la violence ? Nous vivons aujourd'hui dans une ère humanitaire, mais autrefois, la torture était un amusement. La foule se pressait pour assister aux exécutions publiques. Aujourd’hui encore, l’assistance fixe du regard les cadavres, occultant tout ce qui se passe autour. Oui, il y a une certaine addiction à voir la mort, cette partie de la vie qui questionne tant l'être humain. Pourquoi ? Parce que les gens sont à l’abri, mais ils peuvent percevoir l'état de souffrance de l'autre. Bien sûr, la peine, la compassion sont présentes, mais il y a surtout une attraction naturelle à tenter de percevoir ce qui t'arrivera aussi un jour.Personnellement et pour des questions d'objectifs professionnels, j'essaye de me détourner, de prendre de la distance. Je ne ressens aucune addiction à l’horreur, c'est seulement mon travail actuel.C’est la première fois que vous exposez votre travail dans une galerie. Est-ce le lieu le plus approprié pour montrer des photographies de presse ? Cette exposition est vraiment inattendue pour moi. Je n'avais jamais pensé à montrer mes photographies dans une galerie. C'est une proposition. Il a fallu que je revienne sur le contexte politique et social des reportages, pour expliquer à l'équipe le pourquoi de mes photos. L'approche de la galerie est semble-t-il plus liée à l'iconographie de référence, la peinture des siècles derniers.Je dois dire que je ne photographie pas la guerre comme s'il fallait que je décrive une guerre, je veux juste que ces images reflètent la réalité dont j'ai voulu témoigner, même si parfois j'ai envie d'aller plus loin vers la métaphore.Mais la limite s'impose encore une fois. Lorsque j'envoyais mes images à AP, elles pouvaient être éditées, appréciées, vérifiées par un éditeur à Londres, aux Etats unis ou au Japon. C'est-à-dire des personnes de différentes nations avec des cultures différentes. L'idée est de soumettre une photographie compréhensible par le plus grand nombre, c'est tout et c'est déjà beaucoup. Bien sûr, tu utilises tes talents artistiques, ton sens de la composition, ta gestion de la lumière et tu soumets dans les règles.Quel est votre avis sur la récompense donnée à Mads Nissen (photographie de l’année) par le World Press Photo ? Je me sens bien sûr concerné par cette décision. Selon moi, les conditions de vie de la communauté homosexuelle russe et les incompréhensions qu’elles suscitent dans les sociétés civiles européennes est un objet de litige européen, et qui s'adresse avant tout aux européens. Mais le World Press est une référence internationale. Pour le photojournalisme et pour les grands bouleversements du monde, ce choix est une énorme défaite. Gaza, l'Ukraine et la guerre aux portes de l'Europe… et, par-dessus tout, les reportages qui rendent compte de la poussée islamiste à travers tous les continents, sont selon moi les histoires à privilégier.Voir le Palmarès du World Press Photo 2015 Marie Sumalla ((propos recueillis))Journaliste au Monde Clément Martel Les quatre premiers épisodes de la saison 5 de la série de la chaîne américaine HBO « Game of thrones » ont fuité sur les sites de téléchargements illégaux dans la nuit de samedi à dimanche 12 avril, à quelques heures de la diffusion mondiale du premier épisode, a révélé le site internet TorrentFreak.« Les épisodes qui ont fuité, qui semblent être des copies envoyées aux critiques de médias, ont été téléchargés plus de 100 000 fois en juste trois heures », écrit dimanche le site spécialisé dans les informations sur le partage de données. Or le premier épisode de la nouvelle saison de cette saga de « fantasy » médiévale devait être diffusé au même moment dans les 170 pays du monde où elle est retransmise (sur OCS City en France), quel que soit le décalage horaire : à 21 heures sur la côte est des Etats-Unis, soit lundi 2 heures en France.Game of Thrones étant la « reine des séries piratées », la plus partagée par les internautes de façon illégale année après année, la fuite des premiers épisodes était un risque que courait la super-production de HBO. Mais cette fuite, advenue après des mois de campagne publicitaire prévenant que « le futur commence le 12 avril » (avec des tweets privés éphémères envoyés aux fans par exemple), ne doit pas réjouir la chaîne à péage américaine.Début avril, un des producteurs de la série s'était inquiété de potentielles fuites en raison de la diffusion des contenus à un nombre accru de personnes. « Les membres du casting font le tour de la planète, s'envoyant et renvoyant les fichiers. Les effets spéciaux sont faits aux quatre coins du monde. Chaque fichier a un filigrane numérique, et les personnes y ayant accès doivent confirmer leur destruction par écrit », expliquait Greg Spence, chargé de la post-production de la série, au Denver Post.Mais il faut croire que l'attente suscitée par la série a été trop forte, et au moins une personne a cédé, et diffusé illégalement les quatre premiers épisodes de la cinquième saison. De façon pratique, chaque screener (copie envoyée aux journalistes et autres personnes devant assurer le barnum autour de la sortie) avait un filigrane (watermark) incrusté pour pouvoir tracer les fuites éventuelles. Ce qui n'a rien empêché, le watermark étant simplement flouté sur cette copie.Ces fichiers piratés, qui trustent déjà les cimes des sites de torrents, sont de bonne qualité (480 p), mais pas au niveau de la HD fournie par HBO à compter de ce soir. Et si Google a annoncé cette semaine le lancement d'une technologie anti-spoilers, celle-ci n'est pas encore fonctionnelle.Clément MartelJournaliste au Monde 12.04.2015 à 11h13 • Mis à jour le12.04.2015 à 13h07 Le Kényan Mark Korir a remporté, dimanche 12 avril, la 39e édition du marathon de Paris en 2 h, 5 min et 48 s, temps officieux. Son compatriote Luka Kanda finit deuxième et l'Ethiopien Seboka Tola troisième. L'Ethiopienne Meseret Mengistu s'est imposée en 2 h 23 min 24 s. Quelque 54 000 anonymes s'étaient élancés en cette journée polluée, et se sont éparpillés sur les 42,195 km de l'exigeant parcours parisien.Mark Korir, 30 ans, enregistre son premier succès de prestige dans un marathon international, et passe sous la barre symbolique des 2 h 6 min. Il n'égale pas le record, cependant, établi l'an dernier par l'Ethiopien Kenenisa Bekele, probablement le plus grand coureur de fond de l'histoire, qui participait alors à son premier marathon (2 h 5 min 4 s).Bienvenue sur la ligne d'arrivée ! / Welcome to the finish line! 👏 #ParisMarathon https://t.co/U5oEX0AblU— Marathon de Paris (@parismarathon)require(["twitter/widgets"]);Un autre coureur Kényan, Mike Kigen, avait fait exploser la course à 10 km de l'arrivée, après l'écrémage principal du groupe des favoris survenu la mi-course passée. Un duel chasseur-chassé a ensuite animé le final, entre Kigen et Korir. A 5 km de la fin, Korir, qui avait bien économisé ses forces autour du 30e km, a rejoint Kigen pour le déposer dans le bois de Boulogne. Dans la foulée, Kigen craquait et lâchait le podium.Côté coureuses, Meseret Mengistu, invitée surprise par les organisateurs, d'où son maillot siglé du sponsor titre de l'épreuve Schneider Electric, a explosé son record personnel, qui était alors de 2 h 29 min 22 s, établi en 2013. L'Ethiopienne de 25 ans a devancé dans le final sa compatriote Amane Gobena et la Kényane Visiline Jepkesho.Les classementsMessieurs1. Mark Korir (KEN), 2h05:492. Luka Kanda (KEN) 2h07:203. Seboka Tola (ETH) 2h07:334. Mike Kigen (KEN) 2h07:425. Gilbert Kirwa (KEN) 2h07:446. Laban Korir (KEN) 2h07:547. Deresse Chimsa (ETH) 2h07:568. Joel Kimurer (KEN) 2h09:469. Pius Kirop (KEN) 2h09:5810. Sintayehu Legese (ETH) 2h11:0711. Abdellatif Meftah (FRA) 2h11:23...15. Yohan Durand (FRA) 2h14:00...18. Badredine Zioini (FRA) 2h15:5019. Thimothée Bommier (FRA) 2h16:36Dames1. Meseret Mengistu (ETH), 2h23:262. Amane Gobena (ETH) 2h23:303. Visiline Jepkesho (KEN) 2h24:444. Meskerem Assefa (ETH) 2h25:585. Marta Megra (ETH) 2h26:206. Bruktayit Eshetu (ETH) 2h26:487. Meseret Legesse (ETH) 2h27:288. Atsede Bayisa (ETH) 2h28:139. Emily Ngetich (KEN) 2h30:4710. Martha Komu (FRA) 2h33:3311. Karine Pasquier (FRA) 2h34:5512. Corinne Herbreteau (FRA) 2h36:26 12.04.2015 à 07h58 Le premier ministre (conservateur) australien, Tony Abbott, a prévenu dimanche 12 avril que les parents qui refuseraient de faire vacciner leurs enfants seraient privés de certaines allocations familiales : « Pas de piqûre, pas d'argent », a-t-il déclaré.Dans certains pays européens et aux Etats-Unis, des maladies qui avaient disparu comme la rougeole ont fait leur réapparition, notamment en raison des parents de plus en plus nombreux qui s'opposent à la vaccination, la jugeant dangereuse pour leurs enfants. Actuellement, ces-derniers peuvent faire valoir une clause « d'objection de conscience » tout en continuant de percevoir une série d'allocations qui pèsent jusqu'à 15 000 dollars australiens (10 800 euros) par an et par enfant.Si le projet du gouvernement australien est adopté par le parlement, où il est soutenu par l'opposition travailliste, ces parents ne toucheront plus ces allocations à partir de 2016. Toutefois, ceux qui refuseront d'immuniser leurs enfants pour des raisons médicales ou religieuses continueront d'avoir le droit de percevoir certaines allocations même si les conditions d'accès seront restreintes.Un choix « sans fondement médical »« C'est une importante mesure de santé publique, a expliqué M. Abbott. Il est très important que nos familles et nos enfants soient le plus en sécurité possible ». Plus de 39 000 enfants australiens de moins de sept ans ne sont pas vaccinés, soit une augmentation de 24 000 cas au cours des dix dernières années. « Ce choix de ne pas immuniser ses enfants n'a aucun fondement médical et ne devrait pas être soutenu par les contribuables », a ajouté le premier ministre dans un communiqué.Les parents en question craignent que la vaccination ROR (rougeole, oreillons et rubéole) ne provoque l'autisme, ce qui a été démenti par de nombreuses études. La controverse date de 1998, lorsqu'une étude publiée dans la revue médicale britannique The Lancet avait semé la panique dans le monde anglo-saxon en faisant un lien entre vaccin ROR et autisme. Cet article avait été retiré par la suite en raison « d'irrégularités » mais les craintes ont persisté.Lire : Rougeole, vaccination et autisme : la dispute qui enflamme l'Amérique 12.04.2015 à 00h36 • Mis à jour le12.04.2015 à 10h52 Les médecins de la Lufthansa avaient recommandé un suivi psychologique après la dépression en 2009 du copilote Andreas Lubitz, soupçonné d'avoir volontairement provoqué le crash d'un Airbus A320 de Germanwings dans les Alpes françaises, selon un journal allemand.L'Autorité allemande de supervision du transport aérien (LBA) a découvert une remarque dans un dossier de la Lufthansa, maison mère de Germanwings, concernant M. Lubitz, rapporte dimanche 12 avril le Bild am Sonntag, l'édition dominicale du quotidien populaire Bild.« Lubitz devait continuer à être suivi psychologiquement »Les médecins de la compagnie aérienne ont écrit « que Lubitz devait continuer à être suivi psychologiquement, malgré l'aptitude à voler accordée » par un expert indépendant en 2009, après que le pilote eut traversé un épisode dépressif grave, explique le journal.Il ne précise pas en revanche si M. Lubitz a effectivement bénéficié d'un suivi psychologique après avoir repris sa formation de pilote. Interrogé par le journal, un porte-parole de Lufthansa a refusé de s'exprimer sur le sujet, pour « ne pas perturber l'enquête » en cours en Allemagne.Les premiers éléments dévoilés par la justice française suggèrent que M. Lubitz a volontairement précipité l'A320 de Germanwings contre un flanc de montagne des Alpes du sud en France, tuant ainsi les 150 personnes présentes à son bord.Ce scénario a provoqué un immense émoi en Allemagne, où les révélations se succèdent dans la presse depuis le crash. La LBA a ainsi expliqué ne jamais avoir eu accès au dossier médical de M. Lubitz. La compagnie aérienne, elle, a estimé ne pas avoir eu tort en gardant le silence sur le cas de son salarié.Dossier consulté trois jours après le crashLe gendarme du transport aérien ne l'a consulté au centre médical de la Lufthansa que le 27 mars, soit trois jours après le crash, et a alors découvert sa dépression. M. Lubitz avait interrompu pendant des mois sa formation de pilote à l'école d'aviation de la Lufthansa, à cause de cet « épisode dépressif grave », avant de la reprendre en 2009, rappelle le Bild am Sonntag.Le parquet de Düsseldorf avait dévoilé il y a deux semaines que M. Lubitz avait « été en traitement psychothérapeutique pour des tendances suicidaires il y a de nombreuses années », avant l'obtention de son brevet de pilote. Il avait également effectué des recherches sur Internet sur le suicide et les portes blindées des cockpits quelques jours avant le crash.lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2lf4de"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2lf4de", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });}); 13.04.2015 à 17h46 Une personne a été tuée par balle, lundi 13 avril, au Wayne Community College, l'université de Goldsboro, en Caroline du Nord. La police a indiqué que des coups de feu avaient été entendus vers 8 heures (12 heures GMT) dans la bibliothèque de l'établissement, qui a été bouclé, selon CNN.GPD Chief Jeff Stewart and WC Sheriff Larry Pierce get latest briefing at WCC where 1 person is confirmed dead pic.twitter.com/DKs8uS5IoV— News-Argus Cops (@NewsArgusCops) 13 Avril 2015La police décrit le suspect recherché comme un homme blanc d'environ 1,80 m, portant un bouc et un tatouage, vêtu d'une veste bleue et d'un pantalon clair. Il n'y aurait pas d'autre victime, selon la police.La presse locale rapporte que les groupes d'intervention de la police ont investi l'établissement, dont ils inspectent chaque pièce. Jérôme Porier Si les prix de l'immobilier résistent dans les grandes agglomérations, la baisse s'accélère dès qu'on s'en éloigne. Dans certaines communes rurales, il n'y a plus de transaction. C'est le bilan que dressent les notaires de France dans leur dernière note de conjoncture publiée lundi 13 avril.Au dernier trimestre 2014, les prix des logements anciens se sont tassés de 1,2 % par rapport au trimestre précédent, selon l'indice Notaires-Insee, ce qui porte leur baisse à 2,4 % pour 2014. Le reflux s'accentue dans près de trois départements sur quatre. En Ile-de-France, les prix des logements anciens ont diminué de 0,5 % au quatrième trimestre 2014. Sur l'année 2014, le repli atteint 2 %.BORDEAUX, STRASBOURG ET TOULOUSE EN HAUSSESur le marché des appartements anciens dans les principales villes de province, les baisses de prix s'amplifient et les hausses deviennent rares. Seules trois villes voient leur prix médian progresser entre le 1er octobre 2013 et le 1er octobre 2014 : Bordeaux (+1,3 %), Strasbourg (+2,5 %) et Toulouse (+3,3 %). A l'inverse, les prix chutent à Toulon (-11,2 %) et à Dijon (-8,3 %).La tendance est similaire sur le marché des maisons anciennes. Seulement trois agglomérations affichent des prix en hausse : Douai-Lens (+2,4 %), Marseille Aix-en-Provence (+5 %) et Nice (+7 %). Rouen, Toulon et Lille enregistrent les diminutions de prix les plus importantes, aux alentours de 7 %.LA MAISON DE CAMPAGNE SINISTRÉELe marché le plus touché est celui des résidences secondaires. « Sur les côtes touristiques, les volumes de ventes et les prix sont en berne et devraient le rester », écrivent les notaires. A l'intérieur des terres, le prix des maisons de campagne s'effondre. Dans la Creuse par exemple, les prix ont chuté de 50 % depuis 2008. Le même constat est fait dans le Morvan, le Périgord, ou le Gers. La Normandie et le Perche enregistrent des baisses de prix de 20 à 25 %, le Luberon autour de 10 %.Lire aussi : Sale temps pour les maisons de vacancesBasés sur les avant-contrats, les indicateurs avancés des notaires annoncent une nouvelle accélération de la baisse. En rythme annuel, les prix des appartements anciens diminuent de 3,6 % en ce début d'année, et ceux des maisons anciennes de 2,3 %. En Ile-de-France, la baisse des prix atteindrait 3,9 % pour les appartements et 2,1 % pour les maisons.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.04.2015 à 15h36 • Mis à jour le13.04.2015 à 16h59 | Pascale Krémer Véritable marathon pour les étudiants, la classe préparatoire aux grandes écoles est aussi un parcours du combattant pour leurs parents, qui gèrent toute l’intendance. Entre eux, les parents l’évoquent rarement, honteux de se mettre à ce point au service de leur enfant. Persuadés, parfois, d’être les seuls à en faire autant. A force de questions, cette éditrice quinquagénaire finit pourtant par confier, à propos de ses jumeaux de 20 ans : « Pendant deux années, j’ai porté le même poids que lorsqu’ils avaient 2 ans et que je devais changer leurs couches en permanence. » Les années de classes préparatoires aux grandes écoles tiennent du marathon pour leurs élèves, on le sait. Mais les champions en devenir ne transpirent pas seuls. Pour les parents aussi, la prépa relève de l’épreuve.Les plus honnêtes reconnaissent d’emblée que la course de fond est lancée depuis belle lurette. « On ne s’est pas mis à son service. On l’était déjà avant ». Sabine, mère d’une jeune Louise ambitionnant d’entrer en école de commerce, qu’elle-même a fréquentée, se souvient d’avoir déjà passé, il y a deux ans, autant de temps que sa fille à s’informer sur les meilleures classes. Dans ces foyers où le son de la chaîne est étouffé, où s’organise l’été le voyage pourvoyeur de culture générale, l’effort est simplement accentué. Davantage d’écoute, de patience, aussi, face aux sautes d’humeur de l’étudiante harassée ou du petit frère pour qui « c’est bon, on sait qu’elle est en prépa ! ».Le rythme de travail, la confrontation des premiers de classe, le stress des concours qui monte, transforment la cellule familiale en cellule de soutien psychologique. Soir après soir, « remotiver le gamin laminé », « booster », « faire baisser la pression », « désamorcer les angoisses sur leurs capacités », « dédramatiser »… Guillaume, Breton de 61 ans, père de Clémence, en prépa dans les Hauts-de-Seine, joue la plateforme d’écoute téléphonique : « Quand la gastro est plus psychologique qu’autre chose, il faut être là, disponible, affectueux. De temps en temps, avec la pression, on se fait engueuler, on sert un peu d’exutoire. »« Soir après soir, il faut « remotiver le gamin laminé », « booster », « faire baisser la pression », « désamorcer les angoisses sur leurs capacités »…Début mai, le vieux presbytère où vit la famille fermera ses chambres d’hôtes. Pas question qu’il y ait le moindre bruit. Clémence sera là avec des amies pour les concours d’écoles de commerce, à Rennes. « On va les y conduire, les chouchouter ». Que ne font-ils, ces parents, pour le confort de l’enfant qui a toujours répondu aux espérances et qui souffre ! Comme Chloé, 19 ans, près de 19 de moyenne au bac, élève d’hypokhâgne à Henri-IV à Paris. « C’est un phénomène, ma fille, elle est heureuse en prépa, mais elle travaille tout le temps. Alors on est à disposition, avec son père, on s’occupe de toute l’intendance », convient sa mère, Emma. Chloé est installée dans un studio tout près du lycée – une autre concession, celle-ci d’ordre financier – bien que l’appartement familial n’en soit guère plus éloigné. « Elle voulait travailler à son rythme, au calme. Pour les repas, elle passe un petit coup de fil quand c’est le bon moment, et arrive cinq minutes plus tard. »Le dîner et son horaire, un sujet devenu étonnement crucial. Les mêmes jeunes gens qui remplaçaient volontiers le rituel familial par une razzia dans le réfrigérateur, ou un kebab entre copains, redécouvrent ce plaisir quotidien puisqu’ils n’en ont guère d’autres, ce cadre rassurant de diététique et de régularité. Et les parents les moins portés sur la chose alimentaire de raconter le marché du samedi, devenu obligatoire – il faut bien faire le plein de vitamines –, les dimanches soir à cuisiner légumes et féculents pour la semaine, la course contre la montre, au retour du boulot. Dîner à 19 heures 30 pétantes. Resteront deux bonnes heures, ensuite, pour réviser.Tant pis pour le petit frère de retour de la piscine à 20 heures, il mangera seul. Et s’il pouvait aussi s’occuper du lave-vaisselle… Le temps de sa sœur est si minuté ! « Avec les enfants, nous avions une règle « machine-frigo-poubelle » de partage des tâches qui fonctionnait à merveille depuis la maternelle. Elle a volé en éclats. Alors les deux autres rouspètent. Mais Oriane travaille huit heures le dimanche, je ne me vois pas lui demander de vider le lave-vaisselle ! ». L’univers familial déstabiliséComme Frédérique, technicienne de réseau informatique, et mère d’Oriane, en première année de prépa, bien des parents assistent à la déstabilisation d’un équilibre familial patiemment bâti, à une régression un peu effrayante de l’ex-rebelle adolescent : voilà qu’il ne juge plus du tout infantilisante la prise en charge parentale des aspects matériels de son existence, ni même le maternage affectif.« En terminale, ils se font des pâtes, les parents sortent au ciné. Là, il faut être présents, leur faire plaisir, c’est un peu contre-nature, juge Anne, la mère des jumeaux de 20 ans. Ils s'enferment et perdent les réflexes d’indépendance. » Tous les parents n’ont pas la chance d’avoir des enfants en internat qui ne les voient pas sortir. « Ils font des efforts monstrueux, on se sent obligés d’être solidaires, poursuit-elle. C’est difficile de dire aux gamins :  “J’ai vu tel film”, quand ils ne sont pas allés au cinéma depuis trois mois. Ça leur sape le moral. Ils sont contents qu’on soit là, qu’on leur apporte un réconfort familial. » Emma, historienne de l’art, a « un peu honte de le dire », mais, oui, elle a renoncé aux vacances de Toussaint, Noël et février. « Notre fille nous dit qu’elle a un concours blanc à la rentrée, qu’elle ne peut pas partir. Alors on reste et on lui arrache trois jours de détente sur deux semaines. »Pour le couple non plus, la prépa n’a rien d’une balade de santé. Ceux qui s’entendent à merveille depuis vingt ans en viennent à s’écharper lorsque l’enfant renonce à « cuber » – redoubler sa deuxième année. L’un accepte son choix, l’autre pas. Divergences éducatives et ambitions par procuration remontent dangereusement à la surface. Anne a soutenu ses deux fils élèves de prépa la même année. Et perdu un mari. « J’étais tellement focalisée sur eux, je n’ai pas vu qu’il me trompait. J’ai même accompagné les enfants deux semaines à la campagne pour qu’ils révisent avec des copains. Je leur faisais à manger, je ne revenais que de temps en temps. » Leur père a attendu la fin de la prépa pour annoncer qu’il partait. Histoire de ne pas les déstabiliser avant le concours…Lire aussi : Prépas, l’excellence au prix fortPascale KrémerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.04.2015 à 15h05 • Mis à jour le13.04.2015 à 15h09 | Denis Cosnard La bataille pour le pouvoir au sein de SeaFrance a connu un nouveau sommet lundi 13 avril. Lors d’une réunion extraordinaire, le conseil de surveillance a révoqué Raphaël Doutrebente, l’un des deux dirigeants opérationnels de cette société coopérative et participative qui exploite trois ferries entre Calais, dans le Pas-de-Calais, et Douvres, en Angleterre.Depuis plusieurs mois, Didier Cappelle, l’ancien syndicaliste de choc qui préside le conseil de surveillance, est en conflit avec les deux managers à la tête de l’entreprise. Il leur reproche notamment des rémunérations trop élevées, et s’oppose à eux sur l’avenir de l’entreprise, née sur les cendres de la première compagnie SeaFrance, liquidée en janvier 2012. En jeu, quelque 600 emplois et environ 12 % du trafic des ferries entre Calais et Dunkerque d’un côté, Douvres de l’autre.Le président du directoire maintenuApprenant qu’ils risquaient d’être révoqués ce lundi, les deux directeurs, Jean-Michel Giguet et Raphaël Doutrebente, avaient demandé et obtenu, vendredi 10 avril, le placement de la SCOP en procédure de sauvegarde.Dans la foulée, ils avaient proposé de repousser la réunion du conseil, afin que les deux administrateurs judiciaires nommés par le tribunal puissent d’abord prendre connaissance du dossier de façon approfondie. Ils n’ont pas été entendus, et le conseil s’est malgré tout tenu, sans que les administrateurs judiciaires soient présents.Lire aussi :600 emplois menacés par une bataille au sommet de SeaFranceLa réunion du conseil ne s’est cependant pas déroulée tout à fait de la façon prévue. Didier Cappelle avait initialement convoqué un conseil destiné à révoquer les deux dirigeants. Mais « dans un souci d’apaisement », indique-t-il, le conseil de surveillance « n’a pas évoqué la révocation » de Jean-Michel Giguet, le président du directoire. Seul son bras droit, Raphaël Doutrebente, a été écarté.Pour le remplacer, le conseil de surveillance a nommé au directoire une personne extérieure au groupe, Philippe Caniot. Celui-ci « a exercé depuis plusieurs années des fonctions de directeur général dans le transport et la logistique », souligne le communiqué du conseil. M. Caniot est actuellement directeur régional de Via Location à Lille (Nord), d’après son profil sur le site LinkedIn.Eviter une failliteSelon le conseil de SeaFrance, le maintien de M. Giguet au directoire doit permettre de maintenir les contrats en cours avec Eurotunnel, qui est propriétaire des navires exploités par la SCOP. Donc d’éviter une faillite.Les accords, passés avec SeaFrance au moment du sauvetage de l’entreprise par l’opérateur du tunnel sous la Manche, comportaient en effet une clause intuitu personæ, permettant une rupture immédiate des contrats en cas de changement de la composition du directoire. Or M. Giguet est le « seul concerné par la clause intuitu personae », assure M. Cappelle.Est-ce certain ? « Nous verrons comment le PDG d’Eurotunnel Jacques Gounon interprétera cette clause, commente M. Doutrebente. Pour ma part, je considère comme un honneur d’avoir été révoqué par M. Cappelle », un responsable mis en examen en novembre 2013 pour abus de confiance dans une affaire liée aux comptes du comité d’entreprise de l’ex-SeaFrance.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre Déçus de la médiation de Dominique-Jean Chertier, qui ne leur a pas permis d’obtenir gain de cause sur leurs revendications centrales – le maintien de l’emploi et le refus de la syndication de contenus entre les locales du réseau France Bleu – les grévistes de Radio France ont voté, lundi 13 avril, la poursuite de leur action, après 26 jours de mobilisation. Nommé jeudi par la ministre de la culture, Fleur Pellerin, M. Chertier avait pourtant quitté la Maison de la radio, dimanche soir, en estimant sa mission achevée.Mais le texte laissé par le médiateur a été jugé très insuffisant par rapport aux revendications des grévistes. « Si le médiateur nous a écoutés, il ne nous a pas entendus », résumait Aline Pailler, productrice à France Culture. Notamment pour le « réseau Bleu », où le principe de syndication de contenus entre les différentes locales de France Bleu n’était pas écarté. Les « Bleus » pouvaient-ils sortir du conflit sans avoir rien gagné ? « Que Paris ne nous abandonne pas ! », demandait lundi un journaliste venu de Perpignan (Pyrénées-Orientales).« Amertume »D’autres parlaient d’« amertume », tandis que les délégués syndicaux multipliaient les métaphores pour expliquer que chaque option stratégique, désormais, comportait des « risques ». Néanmoins, ils étaient peu à oser parler, lundi matin, d’un arrêt du mouvement, face à une salle parfois radicale, où certains continuaient de réclamer le départ des dirigeants de l’entreprise.Lire aussi :A Radio France, les raisons d’une crise qui s’éterniseLe médiateur – et à travers lui, le gouvernement – avait laissé aux grévistes un marché entre les mains - qualifié par plusieurs d’« ultimatum » ou de « chantage ». En échange de la levée des préavis de grève, le médiateur s’engageait à être présent lors des trois prochains mois pour accompagner la préparation du contrat d’objectifs et de moyens (COM), où la stratégie de Radio France pour les cinq prochaines années sera consignée. Si les syndicats maintenaient leurs préavis, Dominique-Jean Chertier ne revenait pas.« Dilemme »Face à ce « dilemme », quatre syndicats appelant à la grève (CFDT, CGT, SNFORT, SUD) ont opté pour une voie médiane : appeler à prolonger la grève, mais écrire à Fleur Pellerin pour demander le retour du médiateur, afin que des négociations puissent reprendre. Leur sentiment est en effet que M. Chertier, parti avant qu’un accord ne soit conclu, n’est pas allé au bout de sa mission. Un autre syndicat, l’UNSA, a lui appelé - pour la première fois - à la reprise du travail, estimant que le médiateur ne reviendrait pas et qu’il fallait désormais se projeter dans la discussion autour du COM.Cette hésitation sur la stratégie - qui a fait l’objet de longues heures de discussion, lundi, dans le Studio 105 de la Maison de la radio - procède aussi d’un constat de « léger affaiblissement » du mouvement, comme l’a reconnu Lionel Thompson, de la CGT. De fait, les antennes nationales sont moins perturbées et seules quelques locales étaient à l’arrêt, lundi. Selon la direction, le taux de participation au conflit a baissé à 4,10 %, soit 119 grévistes répertoriés lundi. Mais ces chiffres restent contestés par les syndicats.Lundi matin, à l’ouverture de l’assemblée générale, on parlait presque au passé, quand il a été question des « archives », ou comment « garder trace de ce mouvement magnifique ». Finalement, le mouvement a été reconduit, mais douze personnes ont voté contre et 26 se sont abstenues.Lire aussi :Radio Clash Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.04.2015 à 14h15 L'ibuprofène, l'un des médicaments les plus utilisés contre la douleur et l'inflammation, accroît légèrement le risque de faire un infarctus ou un accident vasculaire cérébral (AVC), mais uniquement s'il est pris à très forte dose, selon l'Agence européenne du médicament (EMA, European Medicines Agency).Dans sa nouvelle évaluation rendue publique lundi 13 avril, le comité pour l'évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (PRAC) de l'agence souligne que l'augmentation du risque cardiovasculaire ne concerne que les patients prenant des doses d'ibuprofène supérieures à 2 400 mg par jour. Aucun risque accru n'a en revanche été observé chez les patients prenant moins de 1 200 mg par jour, c'est-à-dire la grande majorité d'entre eux. Les doses habituelles chez l'adulte sont de 200 à 400 mg trois fois par jour.L'ibuprofène est commercialisé depuis les années 1960 sous divers noms commerciaux, comme Advil ou Nurofen. Certaines formes (notamment 200 mg) sont en vente libre dans plusieurs pays européens, dont la France.Modification des conseils d'utilisationPour le PRAC, le risque cardiovasculaire lié à l'ibuprofène à forte dose est similaire à celui de l'antidouleur diclofénac (Voltarène et génériques), dont l'utilisation est déjà restreinte depuis 2013 chez les patients ayant certains problèmes cardiovasculaires. Il préconise en conséquence une modification des conseils d'utilisation et invite les médecins à évaluer « soigneusement » le risque cardiovasculaire d'un patient avant de prescrire de l'ibuprofène sur une longue durée et à des doses importantes. L'avis du PRAC ne concerne que les traitements pris par voie orale et pas les gels et crèmes à base d'ibuprofène.Les médicaments à base d'ibuprofène étant approuvés au niveau national, les recommandations du PRAC devront encore être approuvées par le comité européen de coordination, l'entité européenne représentant les différentes agences nationales du médicament. 13.04.2015 à 13h15 • Mis à jour le13.04.2015 à 13h27 Entre vendredi et dimanche, les garde-côtes italiens se sont portés au secours de 5 629 migrants clandestins partis des côtes méditerranéennes d'Afrique du Nord. Une embarcation surchargée a ainsi chaviré dimanche 12 avril au nord de la Libye, neuf de ses passages se sont noyés, 144 autres ont pu être sauvés. Au total, les autorités maritimes ont secouru des passagers de vingt-deux embarcations différentes.Des navires de la garde-côte et de la marine italienne, de même qu'un patrouilleur islandais assigné à la mission européenne Triton et des navires de commerce ont participé aux secours, précisent les autorités italiennes. Au cours du premier trimestre, quelque 480 migrants sont morts en Méditerranée, contre moins de 50 au premier trimestre 2014, d'après l'Organisation internationale des migrations.Lire : « Clandestino », l'immigration clandestine dans une BD docu-fictionSur l'ensemble de l'année 2014, on estime que 3 500 personnes se sont noyées en tentant la traversée de la Méditerranée et que plus de 170 000 autres ont réussi à atteindre les côtes italiennes. Anthony Hernandez Le football français développe la fâcheuse habitude de pointer du doigt l'arbitrage pour expliquer tous ses malheurs. Régulièrement, chaque club entonne le refrain du mal-aimé où les arbitres, la Ligue professionnelle de football (LFP) ou les instances s'allieraient pour les empêcher de réussir.La semaine dernière, l'hystérie a encore franchi un pas et certains dénoncent même un complot. Parisiens et Marseillais, les rivaux historiques, forment ainsi une alliance inédite pour boycotter Canal+, jugé responsable des suspensions de leurs joueurs vedettes, Zlatan Ibrahimovic (4 matchs) et Dimitri Payet (2 matchs).Lire : Le PSG et l'OM boycottent Canal+Le week-end n'a pas fait retomber la pression, au contraire. Au Stade de France samedi 11 avril, la finale de la Coupe de la Ligue a donné lieu à de nouveaux épisodes de tensions. Avant la rencontre, l'entraîneur parisien, Laurent Blanc, a une nouvelle fois remis en cause le calendrier : « Quand on dit que le PSG est favorisé parce qu'il a les moyens ou la possibilité de dicter, c'est faux. Ici, en France, on n'aide pas les gens qui réussissent, c'est comme ça, il faut en prendre acte. » Le calendrier pour BlancAprès l'obtention de son premier titre de la saison (victoire 4-0 avec un carton rouge sévère pour les Bastiais), sûrement pas le dernier, l'ancien sélectionneur français n'a pas pu se retenir une nouvelle fois : « C'est dommage, parce que d'habitude quand on gagne une coupe on a le temps de l'apprécier, là, ce n'est pas le cas. Les calendriers sont parfois mal faits. On aurait aimé fêter ça ce soir, on va le fêter, mais j'espère raisonnablement. » On peut conseiller au PSG d'arrêter de gagner s'il veut moins jouer. Lire aussi : Coupe de la Ligue : ambiance houleuse après la victoire du PSGCôté bastiais, les Corses n'ont pas été en reste. En dehors de la classique remise en cause de l'arbitrage, l'entraîneur de Bastia, Ghislain Printant, a estimé que Frédéric Thiriez, le président de la Ligue de football professionnel, avait « manqué de respect » à ses joueurs en ne les saluant pas avant la finale.« J'étais scandalisé quand on est venu m'annoncer ça. On a un merveilleux public, une équipe qui essaie de jouer au foot, et aujourd'hui on a manqué d'un grand respect à mes joueurs. Et ça, ça fait très mal ! »« Le PSG a gagné 4-0. Bravo, OK ! Je pense qu'il [Frédéric Thiriez] va être content, il va pouvoir boire sa coupe de champagne. C'est purement un scandale. Moi, il m'a fallu rassembler mes joueurs, être digne comme l'est ce peuple, et monter là haut, on l'a fait par respect pour le Sporting Club Bastia, nos dirigeants, notre public, mais nous, on nous a pas respectés. »Dimanche, la 32e journée de Ligue 1 a été clôturée en beauté par « l'écœurement » du président délégué de l'OM, Vincent Labrune. Défaits 1-0 à Bordeaux, avec des décisions arbitrales jugées défavorables, les Marseillais, à l'exception de l'entraîneur, Marcelo Bielsa, sont apparus très remontés. Alors qu'il a constitué un dossier pour dénoncer les propos de son homologue lyonnais sur l'arbitrage, Vincent Labrune a lâché une tirade féroce contre l'arbitre Bartolomeu Varela et contre les instances du football français.Lire aussi : « l'OM dénonce l'arbitrage du match perdu face à Bordeaux »La réaction du défenseur de l'OM Rod Fanni résume bien le sentiment d'être maltraité, l'impression que l'on veut nuire à son club :« Plus ça va, plus l'arbitrage français me dégoûte de la L1, je ne trouve pas mes mots. On est obligé de faire avec, c'est décevant de voir des choses pareilles. A un moment donné, ça fait péter les plombs, il faut se calmer, se ressaisir. Dans la tête, ça perturbe beaucoup. Mais il ne faut pas se cacher que derrière ça. On ne veut pas d'aide, mais qu'on soit plus juste avec nous, c'est ce que l'on demande. Ne pas nous nuire, ce serait bien. »     Mais Parisiens, Marseillais et Bastiais n'ont pas le monopole de l'indignation et du sentiment d'injustice. En février, après le nul face au PSG (1-1), le président lyonnais, Jean-Michel Aulas, avait lâché une série de tweets dont il a le secret. Nous n'en reproduirons qu'un seul ici, à titre d'exemple, mais il dresse une critique en cinq points de l'arbitrage de cette rencontre.1 Er main de Matuidi = penalty ( certains autocrates ont estimé que le ballon allait à la main : vaste complot corporatiste ) c'tait penalty— Jean-Michel AULAS (@JM_Aulas)require(["twitter/widgets"]);En septembre, Leonardo Jardim, l'entraîneur portugais de Monaco, avait aussi témoigné d'un sentiment de persécution. Après une défaite face à Nice, il avait déclaré : « Je demande à ce que le corps arbitral respecte l'AS Monaco au même titre que les autres équipes de Ligue 1. Nous sommes tristes du résultat. Ce fut un match difficile. Et je découvre l'arbitrage français. » Tout le monde se plaintPlus récemment, le 7 avril, il s'en était également pris à l'arbitrage après le match nul de Monaco face à Montpellier (0-0) : « Les deux situations où il peut siffler penalty sont deux situations très importantes pour le match. Je regarde les matchs des équipes qui sont sur le podium. Quand c'est penalty, c'est penalty. Et ça fait la différence à de nombreuses reprises. » Si l'on résume les positions des quatre premières équipes de Ligue 1 – le PSG, Lyon, Monaco et Marseille –, la Ligue professionnelle de football et les arbitres mettent tout en œuvre pour que le champion soit… Lens. Il ne faut pas limiter ces plaintes incessantes aux « gros » du championnat, les autres équipes ne sont pas en reste.Entre désir d'influer sur les prochaines décisions arbitrales, par une pression pernicieuse, ou réel sentiment d'injustice difficilement quantifiable, la situation n'est pas prête de s'améliorer. Il est toujours plus aisé de justifier ses défaites par des causes extérieures et de remobiliser ses troupes par la désignation d'un ennemi commun. Anthony HernandezJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 23.04.2015 à 18h12 • Mis à jour le23.04.2015 à 18h14 | Xavier Eutrope Depuis le 19 avril, les utilisateurs de la boutique en ligne Steam ont la possibilité de voter pour que Garbage Day, un jeu vidéo indépendant, soit diffusé sur la plateforme. Un titre unique en son genre, puisqu'il propose au joueur de revivre sans cesse la même journée dans un monde ouvert.On peut donc se réveiller le matin, manger des céréales, faire coucou aux voisins, aller au travail en voiture et vivre une vie normale. Mais il est aussi possible d'assassiner ces mêmes voisins que vous pourriez saluer amicalement. Ils reviendront de toute façon dès le lendemain, ou dès le retour à la vie du joueur.Car mourir renvoie le joueur bien vivant dans son lit le matin. Le personnage se souviendra néanmoins de tout ce qu'il aura fait et vécu lors des journées précédentes, ce qui influencera ses dialogues avec les personnes l'entourant. Inspirations cinématographiquesL'auteur de Garbage Day, le Lituanien Svajunas Zemaitis, le reconnaît sur la page de promotion du jeu : « Ce n'est pas une surprise, ce jeu est inspiré par Un jour sans fin. » Dans ce film américain, sorti en 1993, un présentateur météo interprété par Bill Murray revit constamment la même journée jusqu'à ce qu'il donne un sens à sa vie. Le nom du jeu (littéralement « le jour des poubelles ») est d'ailleurs un clin d'œil à Groundhog Day, le titre du film en version originale. Il est aussi inspiré d'une vidéo virale extraite du film d'horreur américain Douce nuit, sanglante nuit 2 (Silent Night, Deadly Night 2 en VO), diffusé en 1987.Le concept se retrouve dans un épisode de la série télévisée X-Files, intitulé « Monday », ou encore dans le récent film avec Tom Cruise, Edge of Tomorrow, adapté du roman et du manga japonais All You Need Is Kill.Dans chacune de ces œuvres, un élément en particulier cause la « boucle temporelle ». Le trouver et régler la problématique qui l'entoure est la clé pour retourner à la réalité. C'est aussi le cas dans Garbage Day, où l'on peut errer sans fin pour essayer de trouver la cause de cette distorsion temporelle.Le jeu est actuellement en cours de développement et aucune date de sortie n'a encore été annoncée. Le développeur poste régulièrement ses avancées sur son compte Twitter.Xavier EutropeJournaliste au Monde 23.04.2015 à 17h49 • Mis à jour le 23.04.2015 à 17h52Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/04/23/l-astronaute-qui-defie-vos-connaissances-en-geographie_4621457_4401467.html"data-title="L'astronaute qui défie vos connaissances en géographie"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/04/23/400x300/4621646_7_e3a4_scott-kelly_d28d170f88a42caa2c4f84fcf081f889.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/campus/article/2015/04/23/l-astronaute-qui-defie-vos-connaissances-en-geographie_4621457_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Avis aux passionnés de Googlemap et d'atlas : l'astronaute américain Scott Kelly a lancé ce jeudi 23 avril un concours de géographie sur le réseau social Twitter, où il postera chaque semaine une photo d'un endroit de la Terre, prise depuis la Station spatiale internationale (ISS), que les participants devront identifier.Il a choisi de le débuter en ce jeudi, « Jour de la Terre » sur son compte @StationCDRKelly. La première personne qui identifiera le lieu sur la photo gagnera une copie de ce cliché avec l'autographe de Scott Kelly quand il reviendra sur la Terre en mars 2016, indique la Nasa dans un communiqué. « Etendre nos connaissances en géographie est essentiel pour notre bien-être économique et nos relations avec les autres pays et l'environnement », souligne l'astronaute américain.#SpaceGeo! In 1962, former Astronaut John Glenn's Friendship 7 Mercury landed in this vicinity. Name it! http://t.co/Pwys8Td25o— Scott Kelly (@StationCDRKelly)require(["twitter/widgets"]);Scott Kelly a récemment entamé avec le cosmonaute russe Mikhaïl Kornienko un séjour d'un an à l'avant-poste orbital dans le cadre d'une expérience pour étudier les effets physiologiques et psychologiques d'un séjour prolongé dans l'espace. Cette recherche vise à préparer des missions spatiales de longue durée comme un voyage vers Mars, peut-être dans les années 2030. width="314" height="157" alt="Le début du printemps en école d'ingénieurs laisse peu de temps pour profiter du soleil" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/04/23/314x157/4621432_3_c0b7_le-debut-du-printemps-en-ecole-d-ingenieurs-la_d58b1e24a2fd8fa461accd7f6f958994.jpg" En école d’ingé : « Au mois d’avril, ne perds surtout pas le fil ! » Les élèves grévistes appellent leur directeur à démissionner après des licenciements assimilés à une « purge syndicale ». width="314" height="157" alt="Des formulations du type « traverser l'eau en équilibre horizontal par immersion prolongée de la tête » ont suscité des moqueries." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/04/22/314x157/4620812_3_8852_des-formulations-du-type-traverser-l-eau-en_2454fce50b63c5c5f4ae6b24bd4394ac.jpg" Les nouveaux programmes scolaires sont-ils trop jargonneux ? Ouverts aux 11-25 ans, le concours et la conférence Jeunes expériences personnelles heureuses visent à récompenser des projets associatifs, entrepreneuriaux ou internationaux. width="314" height="157" alt="Les étudiants du supérieur représentent un quart des apprentis." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/01/13/314x157/4555407_3_5228_les-etudiants-du-superieur-representent-un-qu_23526207c1d6ddf9e08204bf41b04c84.jpg" La prime d'activité concernera finalement une partie des étudiants et des apprentis Camille Bordenet C'était il y a tout juste deux ans : le 23 avril 2013, après 136 heures de débats houleux au Parlement, ponctués par de nombreuses manifestations, l'Assemblée nationale adoptait par 331 voix pour et 225 contre, le projet de loi dit du « mariage pour tous », ouvrant le mariage civil et l'adoption aux couples homosexuels.La France devenait alors le 14e pays à légaliser le mariage entre personnes de même sexe. Deux ans après, c'est l'occasion de dresser un bilan en chiffres.17 500 C'est le nombre de mariages entre personnes de même sexe qui ont été célébrés en France entre la promulgation de la loi Taubira en mai 2013 – vite suivie de la première union de Vincent Autin et Bruno Boileau –, et décembre 2014, selon les chiffres de l'Insee : 7 500 mariages en 2013, puis 10 000 en 2014, soit 4 % de l'ensemble des mariages civils en 2014 (241 000).Lire : 7 000 mariages homosexuels ont été célébrés en 2013L'effet « première année » a certainement joué : certains couples homosexuels formés depuis longtemps attendaient ce moment et ont souhaité se marier le plus rapidement possible. Trop tôt, donc, pour savoir quelle sera la proportion moyenne des mariages de personnes de même sexe sur le temps long.Le nombre de déclaration de Pacs de personnes de même sexe a quant à lui diminué entre 2012 et 2013, passant de 7 000 à 6 000 déclarations, conséquence probable de l'adoption de la loi sur le mariage pour tous.54 % C'est la part des mariages de couples homosexuels masculins en 2014 (59 % en 2013) par rapport aux couples féminins. Des proportions qui correspondent à la démographie des couples de même sexe : il s'agit de couples d'hommes dans six cas sur dix, selon l'Insee.50 C'est la moyenne d'âge des hommes de couples de même sexe qui se sont mariés en 2013, contre 43 ans pour les femmes. Un âge moyen plus élevé que chez les couples hétérosexuels (32,3 ans pour les hommes, 30,5 ans pour les femmes). Les écarts d'âge entre conjoints de même sexe se sont par ailleurs réduits entre 2013 et 2014, passant de 5,4 ans à 5,1 ans pour les femmes et de 8 ans à 7,4 ans pour les hommes.6 000 C'est le nombre de communes qui ont célébré au moins un mariage entre personnes de même sexe entre mai 2013 et décembre 2014, selon les estimations de l'Insee : 3 560 en 2013 et environ 4 000 en 2014.Les couples homosexuels ont davantage convolé dans les grandes villes : en 2013, près d'un quart des unions (23%) ont été scellées dans des villes de plus de 200 000 habitants (dont près de 14 % à Paris), contre 9 % des mariages entre couples de sexe différent dans des villes de plus de 200 000 habitants.5 C'est le nombre d'années de prison, assortis d'une amende de 75 000 euros, auquels s'expose un maire qui prendrait des mesures – même par son inaction – pour que les mariages de couples de même sexe ne puissent pas se dérouler dans sa commune. De quoi dissuader même les plus fervents opposants au mariage pour tous. Hormis quelques édiles procéduriers, rares sont les maires à avoir tenté de s'opposer au mariage de couples de même sexe dans leur commune. 95 % C'est le nombre de cas dans lesquels les tribunaux saisis de demandes d'adoption formulées par les épouses de mères d'enfants nés à l'étranger sous procréation médicalement assistée (PMA) se sont prononcés favorablement, selon le bilan d'une étude du ministère de la justice en date de juillet 2014.Selon cette note interne, consultée par La Croix, sur les 721 demandes d'adoption d'enfant né d'une PMA à l'étranger au sein d'un couple de femmes, 281 décisions sur 295 sont positives, soit 95 % des cas. Hormis cette note, difficile de disposer de chiffres précis en matière d'adoption par les couples de même sexe, le ministère de la justice, cité par La Croix, faisant valoir que « les statistiques ne font pas de distinction entre couples adoptants ».Plus récemment, quatre couples de femmes ayant eu recours à la PMA à l'étranger ont obtenu en appel l'adoption de leurs enfants, près d'un an après un refus en première instance du TGI de Versailles, le premier d'un tribunal en France.Sur la question de l'adoption, lire notre décryptage : Adoption et mariage homosexuel, les faits pour comprendrePas de chiffres officiels non plus à ce jour en matière de divorce entre les couples de même sexe, bien que, deux ans après l'adoption du mariage pour tous, des demandes commencent à arriver devant les tribunaux – le premier a eu lieu si mois à peine après la promulgation de la loi.« Même si on ne dispose pas pour l'instant d'estimations globales sur le nombre de divorces entre couples de même sexe, on commence à enregistrer quelques demandes, témoigne auprès du Monde Stéphane Cola, fondateur du réseau d'avocats Gay-Friendly, qui a eu à gérer jusqu'à huit dossiers en la matière. Un phénomène qui n'est pas surprenant puisque, comme pour les couples hétérosexuels, on sait que des divorces adviennent parfois dans l'année du mariage, même si leur proportion est faible. »Les données du ministère de la justice et de l'Insee font état du nombre total de divorces – 124 948 en 2013 –, sans isoler spécifiquement ceux qui concernent les couples de même sexe.Camille BordenetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Foucart Plus une semaine ne passe sans que de nouvelles pierres soient déposées dans le jardin des néonicotinoïdes, ces insecticides suspectés d’être un élément déterminant dans le déclin récent des abeilles domestiques, des insectes pollinisateurs et des oiseaux. Après la publication, début avril, d’un rapport des académies des sciences européennes critiquant sévèrement les « impacts négatifs sévères » de ces molécules sur l’environnement, la revue Nature publie, jeudi 23 avril, deux nouvelles études qui assombrissent encore le bilan de ces pesticides introduits sur le marché au milieu des années 1990.Lire aussi : Etats-Unis : premières mesures contre les pesticides tueurs d’abeillesLa première, conduite par Geraldine Wright et Sébastien Kessler (université de Newcastle, Royaume-Uni) a consisté à tester la capacité des abeilles domestiques (Apis mellifera) et des bourdons (Bombus terrestris) à éviter spontanément les plantes traitées aux néonicotinoïdes. Le résultat est stupéfiant : non seulement ces insectes ne sont pas repoussés par ces substances insecticides, mais ils sont attirés par elles.Effets sur le système nerveux central« Lorsque des butineuses affamées pouvaient choisir entre une solution sucrée traitée à un néonicotinoïde et une non traitée, aucune des deux espèces n’a évité la nourriture traitée, détaillent Nigel Raine (université de Guelph, Canada) et Richard Gill (Imperial College, Royaume-Uni), dans un commentaire publié par Nature. De manière surprenante, les insectes préfèrent en fait les solutions traitées avec l’imidaclopride et le thiaméthoxame [deux des néonicotinoïdes les plus répandus]. » Les auteurs de l’étude suggèrent que cet effet étonnant est lié à l’action pharmacologique de ces insecticides sur le système nerveux central – un peu comme certaines substances exercent une attirance sur l’homme tout en lui causant des dommages (nicotine, etc.). En outre, les tests menés en laboratoire suggèrent que les bourdons sont plus sensibles à cet effet que les abeilles domestiques.La conséquence de cette situation paradoxale – les insectes sont attirés par des substances qui les tuent – est que ces deux espèces de pollinisateurs, parmi les plus importantes pour le fonctionnement des systèmes agricoles et des écosystèmes, sont dans le milieu naturel plus exposées à ces produits que généralement escompté.Ces nouveaux travaux sont publiés alors que la Commission européenne doit réexaminer, fin 2015, le moratoire mis en place en décembre 2013 sur certains usages de trois néonicotinoïdesAvec quelles conséquences ? C’est l’objet de la seconde étude publiée par Nature, menée par des chercheurs suédois conduits par Maj Rundölf (université de Lund, Suède). Les auteurs ont inclus 16 champs de colza dans leur expérience, tous étant situés dans le sud de la Suède et tous faisant partie intégrante de paysages semblables. La moitié des champs analysés étaient traités avec un néonicotinoïde courant (la clothianidine) couplé à de la cyfluthrine (un insecticide de la famille des pyréthroïdes) ; l’autre moitié n’avait reçu que la cyfluthrine pour traitement insecticide. Maj Rundölf et ses collègues ont ensuite suivi l’état des colonies de bourdons et d’abeilles domestiques dans ces champs, ainsi que celui d’une abeille solitaire (Osmia bicornis).Réexamen du moratoire européenLes auteurs observent d’abord que l’abondance de bourdons et d’abeilles solitaires est réduite de moitié dans les champs ayant reçu un traitement systémique à base de clothianidine (ou les semences ont été enrobées du principe actif) par rapport aux champs témoins, exempts du néonicotinoïde. Les colonies de bourdons montrent en outre un succès reproductif très inférieur dans les champs traités. Et les abeilles solitaires nées à proximité de ces derniers ne reviennent jamais y nicher, contrairement à celles originaires des champs témoins.En revanche, les colonies d’abeilles domestiques suivies semblent avoir été peu touchées, mais les auteurs préviennent que la puissance statistique de leur étude ne leur permet pas de détecter, sur les ruches d’Apis mellifera, des baisses démographiques de moins de 20 %.Ces nouveaux travaux sont publiés alors que la Commission européenne doit réexaminer, fin 2015, le moratoire mis en place en décembre 2013 sur certains usages de trois néonicotinoïdes et qu’en France, un amendement à la loi sur la biodiversité imposant leur interdiction totale à partir de janvier 2016 a été adopté en première lecture.Stéphane FoucartJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.04.2015 à 15h37 • Mis à jour le23.04.2015 à 15h56 | Fabienne Darge C’est une de nos plus grandes actrices, mais aussi une des plus discrètes. La Comédie-Française a annoncé (sur Twitter, une première), mardi 21 avril, qu’elle engageait Dominique Blanc, qui a aujourd’hui 58 ans, et entrera dans la Maison de Molière en mars 2016. Avant cela, elle créera Les Liaisons dangereuses, de De Laclos, à Strasbourg, sous la direction de Christine Letailleur, en compagnie de Vincent Perez, qui jouera Valmont.Dominique Blanc nouvelle pensionnaire de la troupe @ComedieFr à partir du 19 mars 2016. #bienvenue http://t.co/xOPagtQPgU— ComedieFr (@Comédie-Française)require(["twitter/widgets"]);Née le 25 avril 1956 à Lyon, Dominique Blanc n’a pas toujours eu la vie facile, dans son parcours d’actrice. Son intégrité, son extrême sensibilité, sa profondeur, son physique atypique ont parfois été des handicaps dans sa carrière. Ce qui est révélateur d’un certain état du théâtre et de la société française, qui a, encore et toujours, tendance à normer la représentation des femmes.C’est Patrice Chéreau qui, le premier ou presque, voit la pépite qu’est Dominique Blanc, et l’engage pour son Peer Gynt, en 1981. Avec Chéreau, il y aura un long compagnonnage, qui se poursuit avec Les Paravents, de Genet, et prendra la forme d’une brûlante évidence avec Phèdre, en 2003, et avec La Douleur, de Marguerite Duras, un solo créé pour elle en 2008, et avec lequel elle a tourné dans le monde entier plusieurs années, jusqu’au Japon.La scène et le cinéma d’auteurDominique Blanc a aussi travaillé avec Luc Bondy, sur Terre étrangère, de Schnitzler ; avec Jean-Pierre Vincent, sur Le Mariage de Figaro, de Beaumarchais, et sur Woyzeck, de Büchner ; avec Antoine Vitez sur Le Misanthrope, de Molière, et Anacaona, de Jean Métellus. Elle a été une mémorable Nora dans Maison de poupée, d’Ibsen sous la direction de Deborah Warner, rôle pour lequel elle a obtenu le Molière de la meilleure actrice en 1998 (Molière qu’elle se voit décerner à nouveau en 2010 pour La Douleur), et, en 2013, une non moins formidable Locandiera dans la pièce de Goldoni, sous la direction de Marc Paquien.Elle n’a jamais cessé d’accompagner le cinéma d’auteur français, collectionnant les Césars, pour Milou en mai, de Louis Malle, La reine Margot, de Patrice Chéreau, Stand-by, de Roch Stéphanik ou L’Autre, de Patrick Mario Bernard et Pierre Trividic.Qu’Eric Ruf ait choisi de faire entrer à la Comédie-Française cette actrice rare, aussi excellente dans la comédie que dans la tragédie, montre bien la volonté du nouvel administrateur de redonner tout son lustre artistique à la maison. Dominique Blanc, qui s’était déjà vu proposer le Français sous le mandat de Jacques Lassalle, a cette fois accepté. « D’abord parce qu’Eric Ruf [qui a joué avec elle dans Phèdre] sera mon Hippolyte jusqu’au bout de la vie », dit-elle avec humour. Ensuite parce qu’elle avait envie d’accompagner la belle ambition artistique du nouveau patron du Français, qui lui a proposé dans un premier temps de rejoindre les terres raciniennes, sous la direction de Stéphane Braunschweig, qui mettra en scène Britannicus.Fabienne DargeJournaliste au Monde 23.04.2015 à 15h12 • Mis à jour le23.04.2015 à 16h59 | Sandrine Cabut Qui n’a pas rêvé de devenir invisible pour échapper à une situation stressante ou embarrassante ? Une série d’expériences créatives, menées par une équipe suédoise, confirme en tout cas que se sentir transparent, invisible en quelque sorte, diminue les signes d’anxiété sociale. Henrik Ehrsson et ses collègues du département de neurosciences (Karolinska Institute, Stockholm) publient les résultats de leurs travaux dans la revue Scientific Reports du 23 avril.Illusionnistes mais avant tout neuroscientifiques, ces chercheurs du « laboratoire du cerveau, du corps et du soi » n’en sont pas à leur coup d’essai. Depuis quelques années, en recourant à différentes techniques dont la réalité virtuelle, ils ont réussi à provoquer chez leurs « cobayes » toutes sortes de sensations bizarres, les amenant à croire qu’ils étaient devenus une poupée Barbie ou un géant, qu’ils avaient échangé leur corps contre celui de quelqu’un d’autre… Ces études ont fait l’objet de publications dans des revues de premier plan.Sensations de membres fantômesDans un article paru en 2013 dans le Journal of Cognitive Neuroscience, les Suédois expliquaient ainsi comment ils avaient pu créer des sensations de membre fantôme chez des individus non amputés, grâce à un système ingénieux permettant de tromper les sens. Pour cette expérience, les volontaires étaient assis à une table, et leur bras droit leur était dissimulé par un panneau. Un expérimentateur caressait la main cachée avec un pinceau et reproduisait exactement ce mouvement dans le vide, devant les yeux du participant. En moins d’une minute, la plupart d’entre eux s’appropriaient le membre invisible, le percevant à l’endroit où ils avaient vu le pinceau en mouvement.Supposant que ce principe pouvait s’appliquer au corps tout entier, Arvid Guterstam (doctorant et premier auteur des travaux publiés dans Scientific Reports) et son équipe ont recruté 125 volontaires pour une nouvelle série d’expériences. Cette fois, ils ont été placés en position debout et équipés d’un visiocasque (casque de réalité virtuelle) connecté à une caméra. Muni de deux pinceaux, l’expérimentateur touchait simultanément une zone du corps des sujets, et un espace vide correspondant devant la caméra, comme s’il s’agissait d’une silhouette invisible. Au total, cinq points étaient stimulés : au niveau de l’abdomen, des membres supérieurs et inférieurs. Dans un groupe contrôle, la « silhouette invisible » était remplacée par un mannequin.L’illusion a fonctionné, les participants décrivant le passage d’un corps « solide » à un corps « transparent », « vide »Cette fois encore, l’illusion a fonctionné. Les chercheurs ont vérifié que cette manœuvre modifiait la perception corporelle, les participants décrivant le passage d’un corps « solide » (avant l’expérience) à un corps « transparent », « vide ». Restait à savoir si cette invisibilité confère quelques avantages dans la vie sociale.Pour cette phase, une trentaine des volontaires ont été soumis à une situation d’anxiété sociale, consistant à se retrouver (virtuellement) face à un groupe d’individus inconnus.Le niveau de stress, mesuré par questionnaire et par la fréquence cardiaque, s’est avéré significativement moins élevé chez les sujets se sentant invisibles que dans le groupe contrôle. Pour les auteurs, cette possibilité d’invisibilité corporelle pourrait être utilisée dans les premières phases de thérapies par réalité virtuelle pratiquées pour anxiété sociale. Ces résultats pourraient aussi avoir des implications dans les recherches sur les douleurs fantômes étendues (tronc et quatre membres), dont souffrent certains patients après atteinte de la moelle épinière au niveau cervical.Lire aussi : Cape d’invisibilité, es-tu là ?Sandrine CabutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 23.04.2015 à 14h42 Thomas Guénolé (politologue) et Katerina Ryzhakova (communicante) sont co-initiateurs de la pétition citoyenne contre le projet de loi renseignement, qui a déjà recueilli plus de 100 000 signatures. Dans une tribune au Monde, ils expliquent leur démarche.Nous sommes de simples citoyens déterminés à protéger nos vies privées et, à travers elles, nos libertés fondamentales, contre un projet de loi qui les met objectivement en danger. Nous sommes à ce jour 110 000 à avoir signé une pétition dans ce but. Nous exigeons d'être entendus.Nous refusons que le gouvernement installe des « boîtes noires » chez chaque fournisseur d'accès Internet. Elles examineront et aspireront indistinctement tout ce qui passe par les tuyaux du Net français, pour ne faire le tri qu'après coup. Contrairement aux dénégations du gouvernement, c'est donc bien un dispositif de surveillance généralisée.Nous refusons qu'il suffise à n'importe quel citoyen d'habiter le même quartier qu'un suspect, ou de connaître l'ami d'un ami d'un suspect, pour que ce citoyen puisse être mis sur écoute et pour que ses données personnelles soient aspirées par une police secrète.Nous refusons que les services secrets, agissant ainsi, aient l'obligation de transmettre au procureur tout ce qu'ils découvriraient d'illégal sans aucun rapport avec leur enquête. Cela revient en effet à des « méga-filets dérivants » hors de tout contrôle d'un juge : autrement dit, des pleins pouvoirs d'enquête sans aucun contrôle judiciaire ex ante.Nous dénonçons les contre-vérités du gouvernement sur la fameuse « commission de contrôle » censée protéger les citoyens des abus de surveillance. D'une part, en amont, l'avis de cette commission est consultatif : seul le premier ministre est décideur. D'autre part, si cette commission n'a pas le temps de se prononcer sous trois jours, elles est automatiquement réputée être d'accord. Enfin, en aval, un citoyen aura besoin de prouver « un intérêt direct et personnel » pour saisir cette commission (ou ensuite, le Conseil d'Etat) : comment diable le pourra-t-il, concernant des opérations secrètes ? Bref, en fait de garde-fous, ce sont des chimères.Nous affirmons sans ambages que la saisine du Conseil constitutionnel annoncée par François Hollande est, pour la défense de nos libertés fondamentales, un pur mirage. Nous constatons en effet que récemment, le Conseil constitutionnel n'a pas fait barrage à plusieurs législations antiterroristes créant pourtant des méthodes policières invasives sans contre-pouvoir : par exemple, la réforme antiterroriste de 2008.Nous constatons également que de 1959 à 2012, en dépit des contrôles du Conseil constitutionnel, la France est le 8e pays sur 47 le plus condamné pour violation de la Convention européenne des droits de l'Homme… Au contraire du ministre de l'Intérieur, qui soutint lors des débats à l'Assemblée que « la vie privée n'est pas une liberté », nous affirmons que la vie privée est en fait la clé de voûte absolue des libertés fondamentales. Sans protection raisonnable de nos vies privées contre les intrusions et surveillances policières, il n'y a par définition ni liberté d'opinion, ni liberté d'association, ni liberté d'expression, ni liberté de réunion ; ni, accessoirement, secret des sources des journalistes.Nous ne demandons pas une sacralisation absolue de la vie privée : ce serait excessif. En revanche, pour qu'un régime reste démocratique, il est indispensable que l'accès des forces policières aux vies privées des citoyens reste difficile et exceptionnel, plutôt que facile et banal.Sur un enjeu aussi crucial que l'équilibre entre la protection de la vie privée et la sécurité collective, nous exigeons que le gouvernement renonce à la « procédure accélérée » d'adoption de cette loi, au profit d'un débat adulte et responsable prenant le temps d'écouter la société civile. Nous exigeons que le gouvernement écoute réellement les associations militantes des droits civiques et numériques, la communauté « geek » française, et tous ces médias, qui, conscients du danger, se mobilisent frontalement contre ce projet.Nous exigeons que le premier ministre retire dès à présent les éléments les plus inacceptables et dangereux susmentionnés. Nous appelons les sénateurs et les députés à voter contre ce projet. Nous appelons la société civile toute entière à se mobiliser contre ce texte. Enfin, nous appelons tous les citoyens qui ne l'ont pas encore fait à signer notre pétition. 23.04.2015 à 13h51 • Mis à jour le23.04.2015 à 14h02 La France a violé la liberté d'expression de l'avocat de la veuve du juge français Bernard Borrel, mort à Djibouti en 1995, en le condamnant pour diffamation envers une juge dont il avait mis en cause l'impartialité, a estimé jeudi 23 avril la Cour européenne des droits de l'homme.La justice européenne était appelée à se prononcer après que Me Olivier Morice, l'un des avocats de la veuve du juge Borrel, condamné pour des propos peu amènes sur deux magistrats, eut attaqué le gouvernement français pour défendre le droit à la libre expression d'un avocat.Tout en estimant qu'« un avocat ne saurait être assimilé à un journaliste » et bénéficier à ce titre de la même liberté de parole, la Cour a estimé que dans ce cas précis, l'avocat Olivier Morice avait exprimé des jugements de valeur reposant sur « une base factuelle suffisante ».Lire (édition abonnés) : La justice européenne appelée à définir la liberté de parole des avocatsMe Morice avait été condamné en appel en juillet 2008 à 4 000 euros d'amende pour avoir mis en cause, dans un article du Monde paru le 7 septembre 2000, l'impartialité de deux magistrats qui avaient porté plainte, dont la juge d'instruction Marie-Paule Moracchini, chargée du dossier Borrel de décembre 1997 jusqu'à son dessaisissement, en juin 2000. Il lui reprochait sa « connivence » avec la justice djiboutienne, et de privilégier la thèse du suicide du juge Borrel, plutôt que son assassinat. En juin 2007, le parquet de Paris s'était finalement rallié à la thèse d'une origine criminelle de la mort du juge.« Grande victoire pour la profession »Présent à l'énoncé de la décision de la Grande Chambre de la CEDH, la formation la plus large de la Cour européenne, composée de dix-sept membres – une décision définitive non susceptible de recours –, Me Morice s'est réjoui d'avoir obtenu « une victoire personnelle dans une affaire éprouvante ». « C'est surtout une grande victoire pour l'ensemble de la profession des avocats », a-t-il confié.La Cour, dans son arrêt, souligne toutefois que l'avocat « n'est pas un témoin extérieur chargé d'informer le public », comme peut l'être un journaliste, « mais qu'il est directement impliqué dans le fonctionnement de la justice et la défense d'une partie ». Elle souligne également qu'il « convient de préserver l'autorité du pouvoir judiciaire et de veiller au respect mutuel entre magistrats et avocats ».Lire : Un avocat, au nom de la défense, est-il libre de s'exprimer comme il l'entend ? 23.04.2015 à 12h26 • Mis à jour le23.04.2015 à 13h09 « Quelques dizaines de candidats » du Front national aux élections départementales sont convoqués en commission de discipline du parti les 28 et 29 mai pour leurs propos polémiques, a annoncé jeudi 23 avril le secrétaire général du parti d'extrême droite, Nicolas Bay. Les procédures,  initialement prévues à la mi-avril, se déroulent « un peu plus tard que prévu compte tenu du délai de convocation » et d'instruction des dossiers, a expliqué M. Bay.De nombreux médias avaient relevé sur les réseaux sociaux des propos xénophobes, islamophobes, antisémites ou homophobes tenus par ces candidats, et le FN en avait suspendu certains. Marine Le Pen, tout en relativisant la portée de ces propos, avait promis « une fermeté totale ».  Elle avait aussi affirmé qu'elle rendrait « coup pour coup pour défendre l'honneur de ses candidats » aux élections départementales,  selon elle « victimes d'une campagne » s'appuyant « sur un mépris de classe, le mépris du peuple ».Aucun des candidats épinglés n'a été éluD'après un décompte du Huffington Post, sur 104 profils  épinglés par la presse, soit 1,4 % de l'ensemble des candidats FN, aucun n'est parvenu à s'imposer lors de ces élections de la fin de mars, même si 56 avaient franchi le cap du premier tour. Lors de précédentes élections depuis l'arrivée de Marine Le Pen à la tête du parti, en janvier 2011, le FN a dû à plusieurs reprises exclure des candidats auteurs de propos délictueux. Des plaintes d'associations antiracistes ont aussi été annoncées.Une autre procédure est en cours contre le président d'honneur du FN, Jean-Marie Le Pen, qui doit répondre devant le bureau exécutif du parti réuni en formation disciplinaire de ses propos polémiques au début d'avril dans l'hebdomadaire d'extrême droite Rivarol et sur BFMTV-RMC.Lire : Au Front national, guerre ouverte entre les Le Pen Olivier Faye En théorie, il doit faire face au bureau exécutif du Front national le 27 avril. Mais Jean-Marie Le Pen n’a toujours pas confirmé sa participation à cette réunion. Hospitalisé, jeudi 16 avril, pour un « petit problème cardiaque » – ce sont ses termes –, et rentré chez lui trois jours plus tard, le président d’honneur du FN ne sait pas encore s’il sera en capacité de se confronter à cette instance, qui doit décider d’éventuelles sanctions contre lui à la suite de ses entretiens donnés début avril à RMC et à Rivarol. « Il est en convalescence, il est très fatigué. Il ne sait pas s’il pourra s’y rendre », reconnaît son directeur de cabinet, Guillaume L’Huillier. « Jean-Marie Le Pen n’a pas encore donné de réponse à l’invitation qui lui a été envoyée », confirme Nicolas Bay, le secrétaire général du FN.Le cofondateur du Front national, âgé de 86 ans, est contraint par son état de santé d’annuler un déplacement qu’il avait prévu d’effectuer, jeudi 23 avril, à Marseille, dans le cadre de ses activités au conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA). Il avait déjà renoncé à participer à la réunion du bureau politique du Front national, vendredi 17 avril, du fait de son hospitalisation. C’est en son absence que sa petite-fille Marion Maréchal-Le Pen a été investie tête de liste pour les élections régionales en PACA, après qu’il a renoncé à se présenter.« La catharsis de l’audience »Mi-avril, le président d’honneur du FN a reçu à son domicile une invitation à faire face au bureau exécutif – une instance de neuf personnes à laquelle il appartient – qui doit prendre exceptionnellement la qualité de conseil disciplinaire. « Les statuts prévoient cette procédure pour un membre du bureau politique », explique un dirigeant frontiste. Exclusion, déchéance de la présidence d’honneur, blâme… Après ses propos réhabilitant le maréchal Pétain et qualifiant à nouveau la Shoah de « point de détail » de l’histoire de la seconde guerre mondiale, « toutes les options sont sur la table » contre M. Le Pen, selon Florian Philippot, vice-président du FN. « La meilleure solution, c’est que Jean-Marie Le Pen puisse conserver sa liberté de parole, mais que sa parole n’engage pas le Front national », a assuré Marine Le Pen, jeudi, sur i-Télé. De quoi ouvrir la voie à un retrait de ses attributions officielles au sein du parti. Une assemblée générale pourrait être convoquée pour modifier les statuts du FN, préalable nécessaire à la déchéance de la présidence d’honneur.Nombreux sont ceux, néanmoins, au sein du parti, à plaider pour l’apaisement. « Le fait qu’il ait pris du recul pour les régionales est déjà une sanction. Jean-Marie Le Pen n’est pas un militant lambda, il a droit à une considération différente », estime ainsi David Rachline, le maire FN de Fréjus. Une opinion partagée, entre autres, par Nicolas Bay.D’autres, en revanche, plaident pour faire preuve de fermeté. « C’est un geste d’égalité. Nous avons une politique sévère à l’intérieur du mouvement, il faut que tout le monde s’y plie. Passer devant une juridiction, ce n’est pas une humiliation, je crois à la catharsis de l’audience », juge le député européen Wallerand de Saint-Just. Reste à voir si Jean-Marie Le Pen aura les capacités physiques pour faire face à cette « juridiction ».Olivier Faye Jérôme Porier Les prix de l'immobilier ancien se sont tassés de 2 % en rythme annuel en Ile-de-France entre décembre 2014 et février 2015, selon la dernière note de conjoncture des notaires franciliens, publiée le 23 avril. La baisse est identique pour les appartements et les maisons.Le recul des prix s'est légèrement accéléré dans la capitale. En février, le prix de vente moyen ressortait à 7 920 euros par mètre carré dans Paris intra-muros, soit une baisse de 2,9 % sur un an.LÉGÈRE REPRISEEntre décembre 2014 et février 2015, 31 110 logements ont été vendus en Ile-de-France, soit une chute de 14 % par rapport à la même période de 2014. Les ventes du mois de mars montrent cependant une légère reprise des volumes.D'après les données issues des avant-contrats de ventes, la tendance à la baisse des prix devrait se poursuivre pour les appartements. En revanche, une très légère hausse est attendue pour les maisons.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexis Delcambre Les huit conseillers du CSA doivent tenter, jeudi 23 avril, de s’accorder sur le nom du futur président de France Télévisions. Celui-ci – ou celle-ci – doit recueillir une majorité d’au moins cinq voix, que les premiers tours de scrutin n’ont pas permis d’atteindre.Mercredi soir, à l’issue de deux longues journées d’auditions – deux heures par candidat –, un premier vote a attribué quatre voix à Delphine Ernotte, directrice générale adjointe d’Orange France ; trois à Pascal Josèphe, président fondateur du cabinet de conseil IMCA et ancien dirigeant de France 2 et France 3 ; et une à Rémy Pflimlin, actuel PDG de l’entreprise publique.Les autres candidats – Christophe Beaux, Nathalie Collin, Robin Leproux, Cyrille du Peloux – n’ont recueilli aucun vote. Les conseillers se sont retrouvés jeudi matin avec la volonté de s’accorder rapidement, alors que de premières informations fuitaient dans les médias.Mais le collège s’est au contraire divisé en deux blocs de poids égal, quatre conseillers continuant de soutenir Mme Ernotte tandis que quatre autres se rangeaient derrière M. Josèphe.« Le Conseil supérieur de l’audiovisuel, réuni en assemblée plénière ce matin, a constaté un partage des voix entre deux candidats à l’issue de deux votes. Il a décidé d’auditionner cet après-midi les deux personnalités concernées », a fait savoir le CSA dans un communiqué.Cette situation inédite ne devrait pas manquer de susciter de nouvelles questions à l’égard d’une procédure de désignation qui a été remise en question pour sa dimension secrète.Lire aussi :« France Télévisions, le règne de l’opacité »Jeudi, dans un communiqué, la CFDT de France Télévisions a estimé que « la sélection des candidats en finale à de quoi étonner ». A la surprise générale, plusieurs candidats expérimentés comme Emmanuel Hoog, Didier Quillot ou Marie-Christine Saragosse avaient été écartés, jeudi 16 avril.Lire aussi :France Télévisions : ces candidats qui veulent remplacer Rémy PflimlinAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.04.2015 à 16h58 • Mis à jour le11.04.2015 à 17h28 Les autorités de Floride se mobilisent pour traquer des varans du Nil, originaires d'Afrique, qui se nourrissent de petits mammifères et de poissons, et qui peuvent aussi être dangereux pour des animaux domestiques et les humains. Le Fish and Wildlife Service (FWS) a annoncé vendredi 10 avril au soir qu'il « mobilisait davantage de moyens pour traquer et capturer ces sauriens », notamment le long des canaux du comté de Palm Beach, au nord de Miami.D'une couleur variant du jaune à l'olive ou au marron, des spécimens de Varanus, le plus grand lézard d'Afrique, ont été introduits illégalement aux Etats-Unis dans le cadre du trafic d'animaux exotiques. Ils mesurent jusqu'à 1,50 mètre et peuvent facilement être confondus avec des iguanes. Les varans du Nil sont connus pour dévorer des chats et autres petits mammifères, des poissons, des grenouilles ou encore des chevêches des terriers, selon Jenny Ketterlin Eckles, une biologiste du FWS.« Comme leurs proies sont très variées, nous observons si ces lézards pourraient affecter la faune sauvage autochtone de Floride », écrit-elle dans un communiqué. Selon les responsables du bureau du FWS, la saison de reproduction de ces lézards approche, et c'est par conséquent un moment propice pour intensifier les patrouilles et les traquer.Le python birman déjà envahissantLa population locale a été sensibilisée à la situation et est invitée à signaler la présence éventuelle de varans et à en prendre des photos pour les envoyer au FWS. Il lui est également conseillé de mettre à l'abri les animaux domestiques. Le FWS met en garde contre toute tentative d'en capturer, car, même si ces varans ne sont pas agressifs envers les humains, ils pourraient devenir dangereux par un réflexe de défense.La Floride connaît déjà de gros problèmes avec d'autres espèces exotiques importées et envahissantes, notamment avec des pythons birmans, qui ont dévoré des milliers d'animaux indigènes dans le parc national des Everglades. L'écosystème en est affecté, car l'équilibre naturel entre prédateurs et proies est modifié. Patricia Jolly (Chamonix-Mont-Blanc, envoyée spéciale) Marko Prezelj est aussi à l’aise en crampons qu’à la tribune. Aussi, dans la soirée de samedi 11 avril, sur la scène du cinéma de Courmayeur (Italie) où seront décernés les 23e Piolets d’Or, le Slovène s’est promis de partager avec l’assistance ses doutes sérieux sur l’opportunité de décerner ces « Oscars de la montagne ». A 50 ans, le guide de montagne et alpiniste au CV époustouflant se sent d’autant plus légitime dans ce rôle d’empêcheur de tourner en rond qu’il entretient avec l’évènement une relation aussi ancienne qu’houleuse.« Les Piolets d’Or et moi sommes un vieux couple », plaisante le « vétéran » Prezelj.Lors de la soirée de gala de cette 23ème édition organisée du 9 au 12 avril entre Chamonix-Mont Blanc et Courmayeur, lui et ses compatriotes – Ales Cesen et Luka Lindic, respectivement âgés de 33 et 26 ans – doivent être honorés pour une « première » réalisée sur le Hagshu (6657 m) l’an passé. La voie qu’ils ont tracée sur les 1 350 mètres verticaux et éminemment techniques de la face nord de ce sommet situé dans le massif du Kishtwar, en Inde, était couverte à 90 % de glace. Marko Prezelj ne voit pour autant aucune raison d’en faire cas.Pas plus que de faire toute une histoire de la traversée complète de la Chaîne du Fitzroy réalisée en Argentine par les Américains Tommy Caldwell et Alex Honnold, 36 et 30 ans, ni de celle de l’ouverture de la face sud ouest du Thamserku (6618 m) au Népal par les Russes Aleksander Gukov et Aleksey Lonchinsky, 39 et 33 ans, eux aussi nominés… Non. La seule récompense qui vaille aux yeux du Slovène est le Piolet d’or que recevra l’alpiniste himalayiste et andiniste britannique Chris Bonington, 80 ans, pour l’ensemble de sa carrière. « Un concept nouveau et romantique »« J’ai perdu ma virginité très tôt par rapport aux Piolets d’Or et donc ma béatitude par rapport à ce type d’évènement », explique Prezelj. C’est en effet à l’âge de 26 ans, en 1991, qu’avec son compatriote Andrej Stremfelj pour l’ascension du Kangchenjunga Sud (8586 m), il a reçu le tout premier Piolet d’Or jamais décerné. A l’époque, une seule cordée était distinguée parmi une « short list » d’autres. Depuis une refonte opérée en 2008, l’organisation s’est mise à attribuer plusieurs récompenses à chaque édition. En 2013, elle a même honoré toutes les six cordées nominées, ce qui a suscité confusion et polémique…En 1991 donc, Marko Prezelj n’avait « pas vraiment réfléchi » à la portée que pouvait revêtir l’attribution d’un Piolet d’Or. « C’était un concept nouveau et romantique dont les Français qui veulent tout rendre important ont le secret, dit-il, et ça semblait sympa. Mais ça s’est mué en une sorte de monstre créant des jalousies et des rivalités parce qu’il est tout simplement impossible d’évaluer et de comparer entre elles des ascensions effectuées sur des continents différents, dans des conditions différentes. Chaque aventure est personnelle, vécue de manière unique y compris au sein d’une même cordée ».Pour mieux se faire comprendre, l’alpiniste convoque le réalisateur japonais Akira Kurosawa et Rashomon – son film de 1950 – qui met en lumière les interprétations contradictoires d’un viol et d’un meurtre par les différents protagonistes selon qu’ils sont victimes, témoins ou suspects.« Aux Piolets d’Or, il se passe la même chose, explique le grimpeur slovène. C’est la fiction d’un récit basé sur la réalité d’une ascension réalisée l’année précédente et que les souvenirs et le ressenti individuel ont forcément fait évoluer. Il ne reste de cette aventure que des cendres que la pluie et le vent ont déjà dispersées, et évaluer et récompenser cela me semble aussi incongru et vulgaire qu’il serait de décerner un Hot d’Or à un homme qui tente de raconter l’histoire d’amour sincère qu’il vit ». « Merde, ça n’en finira donc jamais ! »Marko Pretzelj pointe là les contradictions d’un évènement au programme ambitieux. Les Piolets d’Or se piquent en effet d’apprécier « sans distinction d’origine les grandes ascensions sur les montagnes du monde », tout en célébrant « le goût de l’aventure, l’audace et le sens de l’exploration », en exaltant « la beauté d’un geste individuel ou collectif », et en brandissant comme critères d’évaluation « l’élégance du style, l’esprit d’exploration, l’économie de moyens, le respect des hommes, des partenaires et intervenants locaux, et celui de l’environnement »…« Quand j’ai appris que nous faisions partie des trois cordées distinguées cette année, je me suis dit : “Merde, ça n’en finira donc jamais !” », sourit Marko Prezelj. Il est vrai que les Piolets d’Or lui collent aux crampons comme un vieux chewing gum. En 2007, alors que cette grand-messe était célébrée à Grenoble et qu’une seule et unique cordée était encore récompensée, il avait à nouveau emporté les suffrages avec son compatriote Boris Lorencic pour leur ouverture sur le pilier nord-west du Chomo Lahri (7326 m) au Tibet en 2006. Et Prezelj avait cueilli l’assistance à froid en refusant le trophée…« Ce jour là pour moi, il était plus important de tenir le micro pour exprimer enfin mon point de vue sur la dérive de l’évènement, se souvient-il. L’année précédente, j’avais réalisé trois expéditions en dix mois : une en Patagonie, celle en Alaska et une autre au Tibet, en organisant tout de A à Z ; et d’autres que moi décidaient que l’une était plus importante ou plus mémorable ? C’est ce qui a déclenché ma réaction à la cérémonie de 2007. »Le présentateur de la soirée lui avait repris le micro avant qu’il ne puisse terminer sa diatribe. Pour ne pas rester sur un malentendu, il avait ensuite rendu public un billet d’humeur intitulé « Gladiateurs et Clowns d’Or ». Il y critiquait l’esprit de compétition créé et encouragé par l’organisation d’alors et exhortait ses collègues alpinistes à ne pas l’accepter passivement sous peine d’être précipités dans une arène pour le seule plaisir d’un public friand de drames, prêts à encenser le vainqueur et à enterrer le vaincu. « La gloire est une putain qui couche un jour avec toi un jour avec le voisin », affirmait-il.L’égo des cimesLes convictions de Marko Prezelj ne l’ont pas empêché de parcourir sept heures de route pour rallier Chamonix, Courmayeur et leurs 23èmes Piolets d’Or. « Les snober reviendrait à agir de manière encore plus narcissique qu’un type se flatte d’avoir obtenu la récompense, estime-t-il, et je pense que l’évènement évolue dans une meilleure direction même s’il n’est pas parfait. Il est donc plus constructif d’être présent pour susciter le débat et contribuer à faire avancer les choses ».Selon le Slovène, pour promouvoir sainement l’alpinisme, les Piolets d’Or devraient prendre la route et monter chaque année leur chapiteau dans un pays montagneux différent. « Tel que l’évènement est conçu, observe-t-il, il ne profite réellement qu’à l’industrie touristique du Mont-Blanc déjà largement pourvue ». Pour lui, les Piolets d’Or devraient se muer en « festival », en un « grand rassemblement » avec pour point d’orgue l’attribution d’une seule distinction : celle d’un Piolet d’Or-carrière à un vieil alpiniste pour l’ensemble de ses réalisations.Car Marko Prezelj prévient : « En montagne, l’égo est dangereux, surtout pour les jeunes ». Il met en garde ceux qui prendraient les cimes pour « une scène ». « Quand on vieillit, dit-il, ce ne sont plus celles qu’on a gravies qui comptent, mais les gens avec lesquels on l’a fait et ce qu’on y a partagé avec eux ».La meilleure preuve qu’il faut considérer les Piolets d’Or avec recul ? « C’est du toc, ils sont en plastique doré », s’esclaffe Marko Prezelj, conteur décidément sans rival de cette 23e édition de l’évènement.Patricia Jolly (Chamonix-Mont-Blanc, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Rémi Barroux L’avertissement de la Cour des comptes aux pouvoirs publics est clair. Il faut améliorer la sécurité, encadrer et mieux prévenir les risques sanitaires et environnementaux s’agissant de la mutation industrielle du bassin de Lacq (Pyrénées-Atlantiques). Le troisième pôle chimique français compte vingt installations classées dont quatorze « à seuil haut ». Dans un référé rendu public jeudi 9 avril, adressé fin janvier aux ministres de l’écologie, de la santé, et de l’économie et de l’industrie, la Cour pointe notamment des « insuffisances de la réglementation ».Le site de Lacq a été voué, pendant plus de cinquante ans, à l’exploitation d’un gisement de gaz. En octobre 2013, celle-ci a cessé et la reconversion s’est faite autour de l’industrie chimique et d’entreprises comme Total et Arkema. « L’accompagnement de la mutation par les pouvoirs publics a été plutôt bon, mais il y a un certain nombre de failles dans l’appréhension du risque environnemental et sanitaire », résume Franc-Gilbert Banquey, le président de la chambre régionale des comptes Aquitaine et Poitou-Charentes.Les juges de la Rue Cambon identifient plusieurs points qui représentent des dangers potentiels pour la sécurité. Ils observent en particulier un risque important sur le transport des matières dangereuses. Le stockage de courte durée de ces produits sensibles est souvent réalisé à bord de camions-citernes ou de wagons.Lignes ferroviaires privées« Une part du risque, très encadré par la réglementation sur les installations classées, est reportée sur le transport. Les contrôles sont trop peu nombreux pour être dissuasifs », écrit le premier président de la Cour des comptes, ­Didier Migaud.Depuis 2008, trois accidents, « qui auraient pu être graves », ont eu lieu sur le réseau ferroviaire du site dont une partie appartient au domaine public, géré par Réseau ferré de France, l’autre aux entreprises privées, révélant une « lacune de la réglementation ».Autant de points que ne ­conteste pas la ministre de l’écologie, dans sa réponse rendue publique par la Cour des comptes. ­Ségolène Royal s’engage à des évolutions réglementaires, « d’ici à dix-huit mois environ », pour que ces lignes privées, au sein des sites industriels, soient soumises à des contrôles adaptés. « Le niveau de sécurité ferroviairene devrait pas être lié au statut de la ligne, mais à la réalité des enjeux techniques rencontrés », écrit-elle.La Cour plaide aussi pour une meilleure anticipation par les pouvoirs publics des pollutions générées par ces activités. La population locale est exposée à plus de 140 substances différentes. « Il faut renforcer notre expertise sur les meilleures techniques disponibles pour réduire les rejets et surtout travailler sur les effets cocktails, c’est-à-dire sur l’interaction entre les substances que nous ­étudions séparément pour l’instant », admet Patricia Blanc, ­directrice des risques au ministère de l’écologie.La Cour formule quatre recommandations, portant sur la nécessité d’améliorer la sécurité des transports, de réglementer les « quotas d’émissions des rejets industriels potentiellement dangereux », de renforcer le contrôle de l’Etat et de mieux encadrer la ­sécurité sanitaire des sites.Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.04.2015 à 12h57 Publiés, supprimés, puis republiés. Voilà l'inhabituel va-et-vient qu'ont subi ces derniers jours deux « posts » du site américain Buzzfeed, en plein questionnement sur l'identité éditoriale de la publication.Le premier article incriminé, qui critiquait avec virulence une publicité pour les savons Dove, a été discrètement supprimé jeudi 9 avril et remplacé par la mention « Nous avons retiré ce post car il n'est pas en ligne avec le ton de BuzzFeed Life », sans plus de précisions.Une décision qui a intrigué le site Gawker, qui s'est souvenu que la charte éditoriale et éthique de Buzzfeed interdisait de supprimer des « posts éditoriaux [...] pour des raisons liées à leur contenu, ou parce qu'un sujet ou une partie prenante l'a demandé ».En outre, Gawker n'a pas manqué de souligner que la marque Dove et sa maison mère, Unilever, s'étaient offert de nombreux espaces publicitaires sur Buzzfeed, y compris sous la forme de « native advertising », c'est-à-dire de publirédactionnel dont la forme est très proche de celle des articles du site.Pas d'opinions personnellesLe lendemain, Gawker a remué le couteau dans la plaie, démontrant comment Buzzfeed avait tout mis en œuvre pour faire disparaître un article critique sur le Monopoly, quelques semaines après avoir annoncé un grand partenariat publicitaire avec son fabricant, Hasbro, pour les 80 ans du célèbre jeu de société.Pour Gawker, la pression des annonceurs pourrait donc ne pas être étrangère au retrait de deux articles, d'autant qu'une ancienne employée de Buzzfeed avait fait état d'une histoire similaire en 2013, après avoir été remerciée. Un de ses articles sur les déodorants Axe avait été supprimé un mois après sa publication sur la demande d'Unilever, le propriétaire de la marque.La polémique prenant de l'ampleur, le rédacteur en chef de Buzzfeed, Ben Smith, a décidé de republier les deux articles en question, et de jouer la transparence en diffusant sur Twitter le courriel d'explication qu'il avait adressé à la rédaction. Il dément catégoriquement avoir cédé à des pressions publicitaires et explique avoir agi « impulsivement » en retirant ces deux articles, jugeant que les articles faisant état d'opinions personnelles des rédacteurs n'avaient pas leur place dans la ligne éditoriale du site..@iam486 & @emofly sent this to staff earlier today about why we changed a post: We are trying not to do hot takes http://t.co/bgVdxOR3Uh— Ben Smith (@BuzzFeedBen)require(["twitter/widgets"]);Cette nouvelle polémique survient quelques mois après la suppression brutale de près cinq mille anciens articles de Buzzfeed jugés non conformes aux « standards éditoriaux » actuels du site, notamment pour des problèmes de plagiat.Lire également : Buzzfeed en français : « Une part de notre contenu est global » 11.04.2015 à 09h50 • Mis à jour le11.04.2015 à 11h14 Nicolas Bay et David Rachline, deux cadres du Front national proches de Marine Le Pen, se sont défendus samedi 11 avril des soupçons nourris par la justice dans l'affaire du financement illégal présumé du Front national pendant les campagnes présidentielle et législative de 2012, révélés la veille par Le Monde.Lire : Le FN mis en cause pour financement illégalDans un communiqué, le député européen et le sénateur-maire de Fréjus dénoncent « une opération de déstabilisation du Front National et de ses dirigeants » et apportent leur version des faits. Les magistrats s'interrogent sur leur embauche pour un CDD de deux mois par la société de communication Riwal, dirigée par un proche de Marine Le Pen, en mai et juin 2012. Ils expliquent que ce « travail essentiel » consistait à alimenter le contenu des documents et sites web fournis par Riwal aux candidats frontistes dans le cadre de « kits de campagne » pour les élections législatives.« Afin de se prémunir contre la possible accusation contre le Front National de mettre gracieusement des personnes à la disposition de la société Riwal, il a été demandé à cette société de salarier Nicolas Bay et David Rachline pendant cette courte période, conformément au travail qu'ils ont réellement effectué et dont ils pourront aisément et irréfutablement apporter les preuves », précise le communiqué du FN.Selon les informations du Monde, MM. Bay, Rachline et Marine Le Pen devrait prochainement être convoqués par les juges Renaud Van Ruymbeke et Aude Buresi dans le cadre de l'information judiciaire ouverte en avril 2014.Comprendre l'affaire qui menace le FN et Marine Le Pen 30.04.2015 à 17h30 • Mis à jour le30.04.2015 à 18h01 CinémaLenny Bruce, première star du stand-up Poursuivant son cycle sur le stand-up, proposé dans le cadre du Nouveau Festival, le Centre Pompidou offre l’occasion de voir ou revoir Lenny, biographie romancée du fantaisiste de music-hall des années 1950-1960, Lenny Bruce, dont les sketches fustigeaient la vie politique et sociale et qui fut persécuté par la justice américaine pour obscénité. Réalisation sur un rythme de ballet par Bob Fosse (Cabaret, All That Jazz), prestation jubilatoire de Dustin Hoffman.Centre Pompidou, à Paris.Lire aussi :Le stand-up gagne en standingThéâtre« Des fleurs pour Algernon » : un rôle sur mesure pour Grégory Gadebois Récompensé en 2014 par le Molière du meilleur acteur seul en scène pour son rôle dans la pièce de Daniel Keyes, Des fleurs pour Algernon, Grégory Gadebois revient sur la scène du Théâtre du Petit Saint-Martin pour une cinquantaine de nouvelles représentations. L’acteur y impose sa présence, forte et singulière, dans le rôle de Charlie qui semble avoir été écrit pour lui. Un garçon « inadapté » qui, à la suite d’une opération médicale à visée scientifique, se retrouve doté d’une intelligence hors norme.Théâtre du Petit Saint-Martin, à Paris.Lire aussi : Grégory Gadebois, poids lourd-légerCinéma« Shaun le Mouton » : une bonne pâteRevoilà le bondissant Shaun, apparu en France sur TF1 en 1997 en héros de série d’animation, et que l’on retrouve avec bonheur dans un long-métrage. La structure dramaturgique et farcesque de la série en pâte à modeler a été conservée, ainsi que ses principaux personnages, son esthétique, et même son générique. Quant à l’intrigue, elle peut se résumer ainsi : un troupeau de moutons qui ne fait que des conneries au nez et à la barbe d’un ex-baba cool de fermier et de son chien de berger à l’avenant. Jubilatoire. A voir, si ce n’est déjà fait, à l’occasion de ce long week-end du 1er mai.Film d’animation anglais de Mark Burton et Richard Starzak (1 h 25).Lire aussi :« Shaun le Mouton » : Buster Keaton à la bergeriePhotographieLe regard de Patrick Zachmann sur la mer et la mère A travers des vidéos et des photographies, Patrick Zachmann évoque en parallèle le drame des migrants qui quittent leur terre et leur mère, et sa propre histoire familiale, dont il essaie de tirer le fil. Au centre de ce dispositif, la Méditerranée, que les uns traversent dans un sens, du Sud vers le Nord, alors que lui l’emprunte en sens inverse, pour retrouver l’histoire de ses ancêtres, en partie ancrée en Algérie.Musée Nicéphore-Niépce, à Chalon-sur-Saône.Lire aussi :Patrick Zachmann traverse la mer de l’oubliArtsLe raffinement des Thraces C’est à une exploration de la Thrace antique que nous invite le Musée du Louvre qui propose, jusqu’au 20 juillet, une exposition intitulée « L’Epopée des rois thraces. Découvertes archéologiques en Bulgarie ». Le pays, dont les frontières correspondent à la Thrace du premier millénaire avant notre ère, fut une voie royale du commerce des biens et des idées entre l’Orient et l’Occident. A son apogée, du Ve au IIIe siècle av. J.-C., le royaume thrace, unifié par les Odryses, riche en métaux précieux – or, cuivre, argent –, en céréales et en bétail, est un carrefour marchand entre les grandes steppes du nord, la Grèce, la Perse et le Proche-Orient. L’exposition réunit de nombreux objets témoignant de ce peuple raffiné.Musée du Louvre, à Paris.Lire aussi :Sur les traces des Thraces en BulgarieDanseLe charme exotique de « Paquita » Danser le rôle de Paquita, entre noblesse de sang et éducation gitane, classe et gouaille, est un exercice de haute école que relève avec brio Laura Hecquet dans cette version chorégraphiée par Pierre Lacotte d’après Joseph Mazilier et Marius Petipa, présentée au Palais Garnier jusqu’au 19 mai. Si l’exotisme et l’aspect kitsch du ballet détonnent aujourd’hui, ces aspects étaient des caractéristiques majeures des grandes chorégraphies classiques du XIXe siècle.Opéra de Paris.Lire aussi :Le tour du monde en quatre-vingts dansesConcertReporters sans frontières fête ses 30 ans en chansons L’organisation non gouvernementale (ONG) Reporters sans frontières fête ses 30 ans d’existence – elle a été fondée à Montpellier en 1985 par les journalistes Robert Ménard, Rémy Loury, Jacques Molénat et Emilien Jubineau. Et ce dimanche 3 mai, Journée mondiale de la liberté de la presse, afin de sensibiliser et informer le public sur son action, elle propose un concert et un spectacle, en accès libre, place de la République, à Paris avec les musiciens et chanteurs Jeanne Cherhal, Arthur H, Hollysiz, Sly Johnson, Cassius et les humoristes Camille Chamoux, Christophe Alévêque et Daniel Morin. Sont aussi attendus l’avocate iranienne Shirin Ebadi, prix Nobel de la paix en 2003, Wu’er Kaixi, l’un des leaders des mouvements étudiants place Tiananmen, à Pékin, en 1989, les journalistes Florence Aubenas, Raphaëlle Bacqué, Didier François, Edwy Plenel, Denis Robert et l’actrice Virginie Ledoyen.Place de la République, à Paris, dimanche 3 mai à partir de 17 heures.Lire aussi : Jeanne Cherhal est « amoureuse »Cinéma« Beyond Clueless » : plongée dans la culture des « teen movies »Réalisé par le très jeune rédacteur du blog britannique Ultra Culture et chroniqueur pour The Guardian, Charlie Lyne, ce documentaire se présente comme un montage de plus de deux cents extraits de « teen movies » regroupés par correspondances thématiques et visuelles. Avec deux fils rouges : une voix off lisant un texte analytique écrit de Charlie Lyne, et une bande musicale pop composée à partir de répliques des films cités.Documentaire britannique de Charlie Lyne (1 h 29).Lire aussi :« Beyond Clueless » : une décennie de « teen movies » à la loupe YouTubeExpositionMichelangelo Antonioni, artiste visionnaire Né en 1912 et mort en 2007, après avoir vécu les dernières années de sa vie diminué par un accident cérébral, le cinéate italien Michelangelo Antonioni a laissé derrière lui l’une des plus grandes œuvres du XXe siècle. La Cinémathèque française lui consacre une riche rétrospective, créée à Ferrare, un défilement d’images (photos, extraits de films, affiches…) enrobant une travée centrale consacrée aux archives manuscrites. Dominique Païni, ex-directeur du lieu, a conçu l’exposition selon une logique chronologique qui met en valeur les différentes formes prises par ce cinéaste-plasticien.Cinémathèque française, à Paris.Lire aussi :Antonioni, éclipse et agrandissementOpéretteUne « Ciboulette » aux parfums nuancés Créée en 1923 au Théâtre des Variétés à Paris, Ciboulette, première opérette de Reynaldo Hahn, séduit par sa musique très mélodieuse, qui appelle un large éventail de nuances. Le livret multiplie les bons mots. Le metteur en scène Michel Fau aborde l’œuvre avec une sobriété bienvenue, tout en respectant l’esprit d’un genre divertissant qui confine parfois au kitsch.Opéra comique, à Paris.Lire aussi : Michel Fau se creuse la ciboulette 30.04.2015 à 16h56 • Mis à jour le30.04.2015 à 17h04 | Xavier Eutrope L'application anonyme Secret va être abandonnée, seize mois seulement après son lancement, a annoncé son créateur mercredi 29 avril dans un poste de blog. Il y explique notamment que « Secret ne ressemble pas à la vision [qu'il] avait lorsque la société a été lancée », sans plus de précision.L'application a été créée par deux anciens employés de Google, David Byttow et Chrys Bader-Wechseler. Lancée il y a plus d'un an, elle avait connu un certain retentissement dans la Silicon Valley. Celle-ci permettait à un utilisateur de poster anonymement des messages que seuls peuvent voir ses « amis » ainsi que les « amis » de ces derniers. Ces contacts étaient piochés dans le carnet d'adresses de chacun des usagers de l'application, ce qui n'empêchait pas d'avoir une idée de l'identité des personnes derrière les messages anonymes.L'entreprise avait réussi à lever 35 millions de dollars au cours de sa courte existence. Son fondateur s'est engagé à rembourser les investisseurs qui avaient cru en la société.Une série de problèmesL'essor de l'application s'est rapidement heurté aux dérives rendues possibles par l'anonymat. De nombreux utilisateurs, essentiellement dans le secteur des nouvelles technologies, ont en effet utilisé l'application pour critiquer et diffuser des rumeurs à propos des entreprises de la Silicon Valley et de leurs employés. Lors d'une conférence donnée à SXSW en mars 2014, M. Byttow avait réfuté cette critique en estimant que « [sur Secret], on ne voyait pas beaucoup d'agressions, si ce n'est aucune ».Lire aussi : Secret, Whisper : que trouve-t-on sur les nouveaux réseaux sociaux « anti-Facebook » ? Cette réputation a collé à la peau de Secret et, en août 2014, les développeurs ont intégré un bouclier « anti-harcèlement ». Celui-ci devait bloquer tous les messages qui contenaient, en plus des menaces et des discours haineux, des informations privées comme des numéros de téléphone ou des adresses mails. Mais celui-ci s'est montré assez inefficace, comme l'ont montré des journalistes de Fortune.De nombreux problèmes de sécurité, concernant les données des utilisateurs, mettant en danger leur anonymat et leurs messages, ont été révélés. Selon le site spécialisé Wired, près de quarante-deux failles de sécurité ont été découvertes.A la fin 2014, l'application avait opéré un changement drastique de son allure minimaliste en rapprochant son design de son concurrent direct, Yik Yak. Une des raisons qui ont conduit, en janvier, Chrys Bader-Wechseler, le cofondateur, à quitter l'entreprise.Enfin, c'est aussi l'essoufflement de la croissance de l'application qui a pu précipiter la décision de son fondateur. Même si l'entreprise n'a jamais communiqué de chiffres, en un an, l'application a dégringolé de la 11e place des applications sociales les plus téléchargées à la 189e.Lire aussi : Applications « anonymes » ou « éphémères » : le grand bluffXavier EutropeJournaliste au Monde Nathaniel Herzberg Souvent, lorsqu’il s’agit de la science, les dispositifs les plus simples se révèlent les meilleurs. Celui présenté dans l’étude publiée mardi 28 avril par la revue Environmental Health Perspectives, afin de démontrer les effets de la pollution de l’air sur la croissance des fœtus, entre indiscutablement dans cette catégorie. Une équipe associant des chercheurs américains et chinois a entrepris d’examiner le poids à la naissance de bébés nés à Pékin après les Jeux olympiques et paralympiques de 2008, période au cours de laquelle les autorités avaient entrepris de faire baisser la pollution. Elle a ensuite comparé les résultats à ceux enregistrés à la même époque en 2007 et 2009. Résultat : les bébés dont la mère a profité d’un air moins vicié naissent plus gros.Le résultat était prévisible. D’abord parce que l’effet de nombreux polluants sur la gestation a déjà été établi. Des travaux ont montré que le poids à la naissance était, par exemple, sensible à la consommation de tabac par la mère. « Une femme qui fume quinze cigarettes par jour accouchera, en moyenne, d’un bébé plus léger qu’une femme qui en fume cinq », rappelle François Goffinet, chef de service à la maternité Port-Royal, à Paris, et épidémiologiste à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale.Plus spécifiquement, une étude conduite sur 14 sites situés dans 9 pays, publiée en 2013, a établi un lien direct entre le niveau de pollution de l’air et le poids à la naissance. Mais la complexité de la méthode et la nature des comparaisons mises en œuvres pouvaient laisser le profane dubitatif.Programme drastique de lutte contre la pollutionCette fois, aucune difficulté pour comprendre. Il suffit de se rappeler que pour accueillir l’événement le plus médiatisé du monde, les autorités chinoises avaient mis en place un programme drastique de lutte contre la pollution. Pour tenter de transformer la capitale chinoise, championne de la pollution atmosphérique, en ville propre, les autorités avaient pris des mesures particulièrement agressives. L’usage des camions et des voitures avait été sévèrement restreint, des usines avaient vu leur activité stoppée, des projets urbains avaient été interrompus. Les scientifiques avaient même fait en sorte de faire tomber la pluie pour nettoyer l’atmosphère, avant de s’employer à éloigner les nuages le jour des cérémonies d’ouverture.Lire aussi :La Chine veut rester maître de la guerre contre le smogCes décisions eurent un effet indiscutable. Pendant les six semaines que durèrent les deux compétitions, entre le 8 août et le 16 septembre 2008, la concentration de dioxyde de soufre dans l’air fut diminuée de 60 %, celle de monoxyde de carbone de 48 % et celle de dioxyde d’azote de 43 %. De même, le niveau de microparticules enregistra une baisse notable. « Cela nous a donné un terrain d’expérimentation naturel particulièrement précieux, indique David Rich, chercheur à l’université de Rochester, aux États-Unis, premier signataire de l’étude. Pour une fois, nous avons pu regarder ce qui se passait avant, et après cette fenêtre d’amélioration. Comparer 2008 avec la même période en 2007 et 2009. Et le résultat est indiscutable. »23 grammes de plusIl apparaît ainsi que les femmes dont le 8e mois de grossesse s’est déroulé intégralement pendant la période d’embellie ont accouché de bébé plus gros de… 23 grammes. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour les épidémiologistes, ça veut dire beaucoup. « C’est une moyenne, précise David Rich, calculée sur un échantillon de 83 000 femmes. » François Goffinet abonde : « Cliniquement, pour un bébé, ça n’est évidemment pas significatif. Mais sur un plan épidémiologique, avec un tel échantillon, c’est tout à fait notable. »David Rich poursuit : « La période d’amélioration de la qualité de l’air est relativement courte : six semaines. Même si la fin de la grossesse constitue le moment où le fœtus prend le plus de poids, il y a fort à parier qu’un air pur pendant les neuf mois aurait eu un effet plus fort. Et encore, quand je dis pur… Pékin pendant les Jeux restait largement plus polluée que la plupart des villes européennes ou américaines. »Lire aussi :Pourquoi Paris n’est pas la ville la plus polluée du mondeTroubles du développement fœtalDans leur étude, les chercheurs écartent divers biais méthodologiques. Dans leur souci de présenter une ville « propre », les autorités auraient-elles également écarté les pauvres et les plus fragiles, qui statistiquement donnent naissance à des bébés moins lourds ? « Non, répond David Rich, le taux de diplômé est certes plus fort en 2008 qu’en 2007, mais il est plus élevé encore en 2009. » Un effet saisonnier aurait-il pu intervenir ? Là encore, le fait de disposer des mêmes périodes d’observation en 2007 et 2009, évite ce piège. Aurait-on assisté à davantage de 2e ou de 3e naissance, susceptible d’augmenter le poids moyen ? La politique de l’enfant unique, très stricte en zone urbaine, interdit cette perspective. Et le bonheur, alors ? L’euphorie olympique aurait-elle pu doper moral de la mère et, par ricochet, le poids du bébé ? « Rien ne nous porte à penser que ce facteur ait pu être dominant, réplique David Rich. D’autant qu’un suivi plus fin des cohortes a clairement associé le 8e mois de grossesse et le niveau de pollution. »Le 8e mois, donc. La fin de la grossesse, en vérité – le 9e étant rarement complet, les chercheurs l’ont écarté. Essentielle pour la croissance pondérale du bébé, cette période correspond aussi à l’accélération du développement des systèmes nerveux, cardiovasculaires et musculosquelettiques. Pour cette raison, David Rich et ses collègues suspectent la pollution de jouer également un rôle dans d’autres troubles du développement fœtal. Ce qui devrait faire l’objet de nouvelles études.De nouveau, les chercheurs vont tenter de déterminer les mécanismes par lesquels la pollution de l’air agit sur l’enfant à naître : syndrome inflammatoire maternel, altération de la fonction du placenta, réduction des nutriments apportés au bébé… De futurs articles sont attendus. Mais leur gestation pourrait prendre quelques années.Nathaniel HerzbergJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) Lier la rémunération du patron à la performance de l’entreprise. La proposition semble tomber sous le sens. Mais visiblement, le fait que la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme des marchés financiers aux États-Unis en fasse désormais une obligation indique que le principe n’était jusqu’à présent pas respecté.La SEC a ainsi adopté, mercredi 29 avril, une disposition appelé « pay for performance », qui demande aux entreprises de publier l’ensemble des rémunérations (salaires, distributions d’actions gratuites, stock-options, bonus) des cadres dirigeants pour les cinq dernières années (trois années seront exigées pour les sociétés de plus petite taille).Ces données seront ensuite mises en regard avec le retour sur investissement des actionnaires sur la même période, c’est-à-dire l’évolution en pourcentage du prix de l’action de l’entreprise considérée. Enfin ce retour sur investissement sera comparé avec celui constaté dans des entreprises de taille similaire et du même secteur d’activité. Ce suivi de l’évolution des rémunérations par rapport aux performances devra être publié chaque année et faire l’objet d’un vote en assemblée générale.Cette disposition vise à répondre aux critiques qui avaient surgi dans la foulée de la crise financière de 2008. Les rémunérations hors de proportions touchées par certains dirigeants avaient été considérées comme des encouragements à la prise de risque et à des gains à court terme. Des comportements qui ont contribué à précipiter la crise.181 fois le salaire moyenDès 2011, la SEC avait déjà instauré un droit de regard sur la rémunération au travers du « say on pay » (littéralement, « se prononcer sur la rémunération »), en votant, lors des assemblées générales (AG), sur la rémunération des dirigeants. Mais il s’agit d’un vote consultatif sans contrainte pour l’entreprise de modifier les montants accordés aux dirigeants. Larry Ellison, le patron d’Oracle a ainsi essuyé trois votes négatifs en AG, trois années de suite, sans que cela ait une quelconque conséquence sur sa rémunération.En fait, depuis la fin de crise financière, les rémunérations des dirigeants sont reparties de plus belle à la hausse. En 2009, un patron d’une grande entreprise aux États-Unis gagnait en moyenne 181 fois le salaire moyen américain. Aujourd’hui le rapport est de 257 fois. Dans le même temps, pour le salarié lambda, l’évolution a été moins spectaculaire : + 1,3 % en 2013, selon le Bureau of Labor Statitics.Pour répondre à cette dérive, la SEC avait adopté en 2013 une autre disposition visant à imposer un ratio entre la rémunération des dirigeants et le salaire médian dans l’entreprise. Cette mesure avait provoqué une bronca de la part des lobbies patronaux qui avaient critiqué sa complexité et avaient estimé que cela pourrait créer un désavantage pour les entreprises américaines face à leurs concurrents étrangers.La nouvelle règle, qui va être désormais soumise à discussion publique pendant 60 jours, devrait dissuader les conseils d’administration d’accorder des packages de rémunération sans réfléchir, ont estimé les trois membres de la SEC qui se sont exprimés en sa faveur.En revanche, les deux membres républicains qui s’y sont opposés, Daniel Gallagher and Michael Piwowar, ont critiqué cette « approche universelle », considérée comme une intrusion du gouvernement dans le processus de décision des entreprises pour rémunérer leurs dirigeants.Lire aussi :Le déclin inexorable des syndicats américainsStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.04.2015 à 15h18 • Mis à jour le30.04.2015 à 17h37 | David Larousserie  Privé de propulsion, ne pouvant plus émettre ni recevoir de données, le cargo spatial russe Progress qui a essayé sans succès de ravitailler la station spatiale internationale (ISS) le 28 avril a commencé une inexorable chute vers la Terre.Pour l’heure, les sept tonnes de ce vaisseau non habité sont toujours en orbite autour de la Terre, à une altitude comprise entre 190 et 250 kilomètres de notre sol. Il effectue, hors de tout contrôle, quelque 16 tours autour de la Terre par jour. En raison de la rotation de notre planète, il se retrouve régulièrement au-dessus de chacune des régions du globe, à l’exception des pôles.Peut-il nous « tomber sur la tête » ?« Il va descendre lentement, en spirale à cause du freinage exercé par la fine couche atmosphérique à cette altitude », explique Holger Krag, du service des débris spatiaux de l’Agence spatiale européenne. Quand il sera à « 120 kilomètres d’altitude, le freinage sera plus fort et ce sera cette fois une vraie chute ». Quand il sera descendu à environ 80 kilomètres, ce sera presque la fin : la chute verticale durera moins de dix minutes.A partir de cet instant, il sera possible d’apercevoir des traces lumineuses si le ciel est clair. Pourtant, « c’est très différent des météorites », souligne M. Krag. « Ces dernières sont beaucoup plus compactes et vont trois fois plus vite. Elles ne se désintègrent pas complètement avant de toucher terre, d’où les cratères qu’elles créent en surface. Les débris de Progress auront, eux, une vitesse plus réduite à leur arrivée. » La désintégration du Progress sera telle que peu de gros morceaux atteindront la surface de la Terre, par ailleurs recouverte par les océans à 80 %. Il est par ailleurs impossible de prévoir le moment de cet événement, qui devrait survenir dans une semaine environ.« Il faut bien comprendre que tous les objets spatiaux ″tombent″. Mais leur vitesse est telle qu’ils font des tours autour de la Terre. Si vous lancez un caillou suffisamment vite, il va tomber tout en revenant dans votre main après un tour », ajoute Lionel Suchet, directeur adjoint du Centre national d’études spatiales (CNES) de Toulouse. « Même la station spatiale internationale ″tombe″ et l’on doit la rehausser régulièrement. »Une désintégration difficile à prévoirCes rentrées atmosphériques ne sont pas rares. « Au CNES, nous surveillons une dizaine de rentrées incontrôlées par an », estime M. Suchet. « La nouveauté, ici, c’est que c’est un gros objet de quelque sept tonnes. C’est environ 10 % [en masse] des rentrées annuelles mondiales », indique pour sa part Holger Krag.« Lors d’une rentrée contrôlée, nous freinons fortement le vaisseau afin de pénétrer avec une pente forte dans l’atmosphère et d’être le plus précis possible pour le point de contact. Le Pacifique sud est généralement l’endroit que nous visons », rappelle Lionel Suchet. « Nous parvenons à atteindre une bande de 50 kilomètres de large mais qui peut faire plusieurs milliers de kilomètres de long. Il y a des incertitudes liées à l’état de l’atmosphère », complète le spécialiste. Dans le cas de Progress, il est donc impossible de savoir quand et comment se fera cette rentrée.Les divers sites donnant les trajectoires des divers satellites, y compris celle de Progress, sont fiables pour l’instant car le freinage est faible. « Mais leurs mises à jour par les données radars sont moins fréquentes que ce que nous avons. Nous pouvons donc plus rapidement corriger la trajectoire et nos estimations », précise Lionel Suchet. Le grand public aura donc du mal à suivre en direct cette rentrée atmosphérique.Pas d’inquiétudes pour la vie dans l’ISSLes raisons de l’échec de cette mission ne sont pas encore connues. Impossible d’affirmer si c’est le lanceur qui a failli, ou si c’est au moment de la séparation que les problèmes sont apparus ; voire si le cargo lui-même a eu des défaillances. Quelle qu’ait été l’origine du dysfonctionnement, le contact et le contrôle ont bel et bien été perdus. Et Progress tourne anormalement sur lui-même en cinq secondes.Quant aux effets sur la vie à bord de la station spatiale internationale, il n’y a guère d’inquiétude pour l’instant. Les six occupants de l’ISS ont continué leurs expériences comme si de rien n’était. Leurs réserves en oxygène, en nourriture ou en carburant sont suffisantes pour tenir au moins jusqu’à l’été. D’ici là, la capsule Dragon, qui doit être lancée le 19 juin prochain, devrait avoir rempli sa mission.Dans le pire des scénarios, que personne n’évoque, les occupants de l’ISS pourraient évacuer la station grâce aux capsules Soyouz arrimées à la station. Ces dernières disposent de boucliers thermiques évitant la désintégration par l’atmosphère dense.David LarousserieJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Inès Belgacem (avec AFP) Capturer l'odeur humaine dans un flacon : l'idée aussi folle qu'étrange de Jean-Baptiste Grenouille, le héros du roman Le Parfum de Patrick Süskind, semble avoir été réalisée par l'université du Havre, en Seine-Maritime. Il est maintenant possible de prélever la senteur d'une personne à partir d'un vêtement, puis de le reproduire en parfum.A l'origine de ce projet, il y a Katia Apalategui, 52 ans, agent d'assurances dans l'Eure. Inconsolable depuis le décès de son père, les photos et les souvenirs de ce dernier ne suffisent pas à atténuer sa peine, comme elle le raconte à l'Agence France-Presse. Naît alors l'idée de capturer l'odeur de la personne perdue, comme pour garder une dernière présence. Après plusieurs années à la recherche des scientifiques capables de réaliser un tel projet, elle est dirigée vers l'unité de chimie organique et macromoléculaire (URCOM) de l'université du Havre.Un business olfactifDans son ouvrage, Patrick Süskind parle du « royaume évanescent des odeurs ». Les scientifiques de Seine-Maritime, cartésiens, préfèrent parler d'« extraction » et de « reconstitution ». A partir du vêtement d'une personne, les chimistes de l'URCOM sont capables d'extraire l'odeur, puis de la reconstituer sous forme de parfum, grâce à une manipulation dans de l'alcool, rapporte France Bleu. S'ils restent évasifs quant aux techniques développées pour extraire la fragrance humaine des tissus, c'est que le parfum est en cours de commercialisation.Florian Rabeau, fils de Katia Apalategui, est à l'initiative de l'exploitation des recherches avec sa société, Kalain. Toujours étudiant en école de commerce, l'apprenti businessman a pour ambition de vendre ses parfums personnalisables dès septembre 2015. Son cœur de cible : les pompes funèbres. Avec toujours cette idée récurrente, celle que le parfum puisse combler l'absence.Inès Belgacem (avec AFP)Journaliste au Monde 30.04.2015 à 13h00 • Mis à jour le30.04.2015 à 15h34 Apparue dans une vidéo provocante qui faisait le tour de son quartier, une adolescente de 15 ans a mis fin à ses jours mardi 28 avril au soir en se jetant par la fenêtre de son appartement situé à Stains (Seine-Saint-Denis), selon une source policière citée anonymement par l'AFP.La jeune fille a « sauté par la fenêtre de son appartement situé au 4e étage » d'un immeuble d'une cité de cette commune déshéritée de la banlieue parisienne. Ses parents et frères et sœurs, qui étaient présents dans l'appartement, ont entendu un « bruit énorme » et constaté qu'elle gisait sur le sol.« Filmée à son insu » dans une position provocanteSelon la source, l'adolescente « avait des problèmes car elle s'était exhibée devant une caméra ou avait été filmée à son insu » dans une position provocante. La vidéo, postée sur les réseaux sociaux, « avait été vue par de très nombreuses personnes de son quartier et de son entourage ».En outre, elle aurait été « victime de pressions ou chantages devenus insupportables » depuis la diffusion de la vidéo, a précisé la source policière, mettant en garde les adolescents « qui ne sentent pas les dangers des réseaux sociaux ». Son corps a été transporté à l'Institut médico-légal de Paris. L'enquête a été confiée à la sûreté territoriale de Seine-Saint-Denis. Marie Charrel C’est une bonne nouvelle. En avril, les prix à la consommation sont restés inchangés (0 %), après quatre mois consécutifs de recul, selon les données officielles publiées jeudi 30 avril par Eurostat.Dans le détail, les prix de l’énergie ont baissé de 5,8 % sur un an, tirés par la chute des cours de l’or noir. En revanche, l’inflation hors énergie s’est établie à 0,7 %.Voilà de quoi éloigner le spectre déflationniste planant depuis des mois sur la zone euro. Si tous les économistes ne s’entendent pas sur sa définition, la déflation correspond selon l’Insee à une baisse généralisée, durable et auto-entretenue des prix. Ce phénomène s’est clairement manifesté en Espagne et en Grèce, mais la zone euro dans son ensemble a pour l’instant été épargnée.L’objectif de 2 % d’inflationPour la Banque centrale européenne (BCE), qui cible une inflation à long terme de 2 %, ce chiffre est une bonne nouvelle. D’autant que d’après les statistiques publiées mercredi 29 avril par ses services, le crédit au secteur privé est enfin reparti à la hausse en mars (+0,1 %) après des mois de repli.De fait, la zone euro semble enfin engagée sur la voie de la reprise. Grâce à la baisse des cours du pétrole, d’abord, qui soutiennent efficacement la consommation des ménages.Grâce, aussi, à la politique ultra-accommodante de la BCE : le 9 mars dernier, celle-ci a lancé une politique de rachat massif de dettes publiques, à hauteur de 60 milliards d’euros par mois. Un programme ambitieux qui a déjà permis de faire chuter l’euro (– 25 % face au dollar sur un an) et de tirer l’ensemble des taux d’intérêts de la zone euro à la baisse.Une telle baisse des taux contribue au redressement du crédit, notamment dans les pays du sud de la zone euro, mais assure également des coûts de financement durablement bas aux États.Selon les économistes, il faudra néanmoins des mois encore avant l’inflation ne se rapproche de la cible de 2%.Lire aussi :La BCE poursuit ses mesures de soutien massif à l’économieMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne-Aël Durand A l'occasion de la journée de la non-violence éducative, le 30 avril, rencontre avec des parents qui cherchent une autre voie pour leurs enfants, entre la fessée et le tout-permissif. « Les craies sont par terre, elles doivent être rangées. Viens, nous allons le faire ensemble. » Fanny prend Loane, 6 ans, par la main, s'accroupit et commence à ramasser les craies de couleur éparpillées sur la terrasse. Sa fille l'imite, accompagnée de Kim, 3 ans. Deux minutes plus tard, les deux petites blondes posent leur seau rempli sur la table et repartent dans le jardin. Une scène banale mais significative pour Fanny Voirol. « Avant, j'aurais dit : ‘Tu ranges ces craies tout de suite', je me serais fâchée, j'aurais crié fort, envoyé Loane dans sa chambre… Là, j'ai eu ce que je voulais dans une atmosphère sereine. »« Quand ma fille a eu 2 ans, elle faisait des crises pour tout : prendre le bain, se brosser les dents, sortir… Je la forçais, je la punissais, persuadée qu'il fallait se faire obéir coûte que coûte. » Cette jeune femme dynamique n'est pas une adepte de la fessée – « J'en ai donné deux ou trois, mais ce n'était pas efficace » – mais face à ce « bras de fer quotidien », elle cherchait une manière de s'y prendre autrement, sans pour autant céder sur ses principes éducatifs.« Habiletés de langage » et règlement sur le frigoFanny Voirol s'inscrit alors à des ateliers de parentalité positive, fondés sur la méthode de Faber-Mazlich, deux auteures qui ont popularisé aux Etats-Unis les travaux du psychologue Haïm Ginott. Les parents y apprennent à comprendre les sentiments et les besoins des enfants, et à formuler leurs exigences sans agressivité ni menaces.Sans trop y croire, la jeune maman se force à adopter ces nouvelles « habiletés de langage » et quelques astuces prodiguées durant le cours, comme l'élaboration de règles de vie, une série de consignes signées par parents et enfants et affichées sur le frigo de son pavillon de Pontault-Combault (Seine-et-Marne). « Au début, je me suis dit : ‘Pourvu que je ne jette pas 150 euros à la poubelle.' Mais je ne regrette pas ! Ça a tout changé. Ma fille est moins tendue et moi aussi. Ça a résolu les trois quarts des problèmes. » Fanny Voirol fréquente aujourd'hui un nouveau groupe, L'Atelier des parents. En alternant exposés, jeux de rôles et démonstrations visuelles, la formatrice, Séverine Cavaillès, aborde les mêmes notions : l'empathie, la nécessité de poser un cadre solide et stable, les alternatives à la punition. « La fessée est une réponse quand on se sent impuissant, dépassé, dont la nocivité pour le cerveau de l'enfant a été prouvée scientifiquement. Mais crier, humilier, ce n'est pas mieux », explique cette mère de quatre adolescents. Son conseil : arrêter de vouloir « faire payer » un enfant désobéissant, mais lui enseigner les conséquences : réparer ses bêtises, présenter ses excuses…“On mise tout sur notre enfant”Depuis deux ans, Séverine Cavaillès anime dans son salon de Saint-Maur-des-Fossés (Seine-et-Marne) des sessions pour de petits groupes de parents déroutés, épuisés, ou anxieux. « Je vois souvent des gens trop laxistes, débordés ou qui basculent dans l'autoritarisme d'un coup… Aujourd'hui, l'enfant est au centre. Comment poser l'autorité ? Comment être légitime ? » Côte à côte sur le canapé en cuir, Ambre Le Tiec et son mari Patrick, parents de Gabriel, 4 ans, transcrivent ses conseils sur leur petit livret d'apprentissage. « Notre premier enfant est venu tard, quand j'avais 45 ans. On mise tout sur lui, on veut être de bons parents pour qu'il se développe sans stress », explique Ambre de sa voix posée.Lire aussi : La fessée a-t-elle une valeur éducative ?Près d'elle, Nada Zriken, mère d'une fille de 7 ans et d'un garçon de 4 ans, partage ses propres expériences. Elle a déjà suivi cette formation et s'apprête à la prodiguer à son tour. Au début, même son mari la « regardait bizarrement » mais il a été bluffé par les résultats. « En France, on est en retard sur ces questions, car les parents se reposent sur l'école, qui est gratuite. Cela parait aberrant d'investir le moindre centime pour l'éducation. »La législation ne suffira pasEn effet, ces ateliers, qui coûtent 20 à 30 euros la séance, « restent encore confidentiels en France, par rapport aux Etats-Unis », estime un autre formateur, Arnaud Doillon, qui affirme que son public est « assez varié, avec environ 20 % d'hommes ». Certains psychologues proposent aussi un coaching parental individuel. C'est ainsi qu'Alexandra Fryda, 33 ans, s'est retrouvée dans le cabinet parisien de Laura Bianquis. « Je l'ai appelée car ma fille de 2 ans pleurait systématiquement quand je la posais à la crèche, c'était très dur, j'ai craqué. Les séances ont levé le blocage, et apportent aussi des moyens vraiment concrets. Avec ma fille, on a fabriqué une ‘boîte à colère' avec un coussin à frapper, des magazines à froisser ou jeter pour exprimer sa frustration… »Les promoteurs de la parentalité positive ou de l'éducation bienveillante notent depuis quelques années un engouement, également notable chez les professionnels de la petite enfance. Avec son ouvrage J'ai tout essayé (JCLattès), publié en 2011 et vendu à plus de 60 000 exemplaires, Isabelle Filliozat a contribué à populariser la parentalité positive et l'éducation bienveillante. « De tout temps, on a entendu que les parents étaient trop laxistes, mais le problème n'est pas là. Les enfants ne sont plus les mêmes qu'hier. Il y a les écrans, l'incertitude financière, le stress des parents, la malbouffe… Il faut comprendre comment les calmer », explique la psychothérapeute.Pour elle, le débat qui s'est ouvert en France sur la fessée peut permettre d'aborder ces questions. « C'est la mission des pouvoirs publics de faire une loi qui protège nos enfants. C'est comme la ceinture de sécurité : le débat a été vif, mais aujourd'hui, personne ne la remet en cause. Mais la législation ne suffira pas. Il faut des ressources pour les parents », détaille Isabelle Filliozat. « Aujourd'hui, les cours, les conférences sont privés, donc réservés à ceux qui peuvent payer ou ont l'idée d'y venir. Si la parentalité 'était une priorité nationale, il y aurait plus de moyens pour tous. »Cinq conseils pour essayer :Comprendre : connaître les besoins de l'enfant, et adopter un point de vue empathique, chercher à entendre la colère, la tristesse ou la frustration de son enfant pour désamorcer les crises.Poser un cadre : définir (à deux) des règles d'éducation adaptées à l'âge de l'enfant, et les formuler clairement. Se rappeler que l'enfant “teste” ce cadre, et pas la personne de ses parentsEtre positif : formuler les règles de manière affirmative plutôt que les interdits (“Marche” plutôt que “Ne cours pas”). Complimenter les bonnes actions plutôt que pointer les erreurs. Parler avec respect.Remplacer les punitions humiliantes ou brutales par des “conséquences” liées à l'action : réparer sa bêtise, s'excuser…Déculpabiliser : accepter qu'on ne sera pas un parent parfait, et cesser, en miroir, d'exiger d'avoir un enfant idéal. Et être patient...Anne-Aël DurandJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.04.2015 à 16h14 • Mis à jour le28.04.2015 à 16h23 | Jérôme Porier L'Insee a publié, le 28 avril, les premiers résultats d'une vaste étude sur les conditions de logement en France, réalisée fin 2013. A cette date, le parc de logements en métropole comptait 28 millions de résidences principales. Il augmente au rythme moyen de 1 % par an depuis trente ans. Plus de la moitié (58 %) de ces logements étaient occupés par leurs propriétaires en 2013.Après avoir nettement augmenté dans les années 1990 et 2000, le flux annuel des personnes qui achètent leur résidence principale diminue. Il n'y a eu que 540 000 nouveaux acquéreurs en 2013, contre 652 000 en 2006 et 616 000 en 2001. Cela montre que la flambée des prix de l'immobilier dans les années 2000 a fini par décourager un grand nombre de Français de se lancer dans un projet immobilier.PROGRESSION INTERROMPUE« Dans les années 2000, la progression de l'accession à la propriété a été favorisée par davantage d'acquisitions dans les zones rurales (…), la baisse des taux d'intérêt et un allongement de la durée des prêts. (...) Mais cette évolution s'est interrompue à la fin de la décennie », notent les auteurs de l'étude.En 2013, les trois quarts des nouveaux acquéreurs ont acheté une maison. A 80 %, ils ont eu recours à un crédit pour financer leur acquisition. Ce qui n'empêche pas la proportion des propriétaires n'ayant pas fini de rembourser leur logement de baisser : ils ne représentaient plus que 19,5 % des ménages en 2013, contre 24 % au milieu des années 1980. Ceux qui ont terminé de rembourser leur emprunt immobilier sont en général âgés (65 ans en moyenne).HAUSSE DES DEMANDES DE HLMLa surface des logements a augmenté rapidement dans les décennies 1970 et 1980, puis plus lentement dans les années 1990 et 2000. En 2013, la surface moyenne d'un logement était de 91 mètres carrés, soit 10 mètres carrés de plus qu'il y a trente ans. Mais cette surface moyenne ne progresse plus depuis 2006.Bonne surprise : le confort des logements, vu par leurs occupants, s'est constamment amélioré depuis les années 1970. Seuls 6 % des ménages considéraient leurs conditions de logement comme insuffisantes ou très insuffisantes en 2013, contre 15 % en 1973.Pourtant, la liste des demandeurs de HLM continue de s'allonger : fin 2013, 1,4 million de ménages avaient fait une demande au cours des douze derniers mois, contre 1,2 million en 2006.Autre source d'inquiétude, 8,5 % des ménages (21 % à Paris) étaient en situation de surpeuplement en 2013 (moins de 18 mètres carrés par personne ou de 25 mètres carrés pour une personne seule dans un studio).Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Ide Parenty Il a réussi à faire décrocher les New-Yorkais du café. On le trouve désormais dans les enseignes parisiennes. Mais qu'y-a-t-il dans le matcha latte pour qu'il ait un tel succès ? Qu’est-ce que c’est ?L’une des dernières obsessions culinaires des New-Yorkais : une boisson préparée à base de matcha, un thé vert japonais plus traditionnellement consommé pur ou utilisé comme ingrédient de pâtisserie. A Paris, quelques adresses proposent leur recette et connaissent le même succès. Au Café Kitsuné (Paris 1er et 9e), par exemple, on le prépare à partir de poudre de matcha et de lait cru entier fouetté pour une texture plus onctueuse.Une version un peu plus calorique (60 calories environ) que le traditionnel thé, mais qui, en plus d'être gourmande, préserve tous les bienfaits de cette poudre verte. Cette dernière est bourrée d'antioxydants « comme tous les thés verts, mais en plus grande quantité », souligne la diététicienne Déborah Ohana. Ces propriétés préservent du vieillissement cellulaire et contribuent à faire baisser le taux de mauvais cholestérol. Ce n’est pas tout : le matcha est aussi riche en vitamines, notamment en bêta-carotène, qui prévient la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), une diminution de l'acuité visuelle. Enfin, ce thé est une source de fer, un élément intéressant pour les végétariens qui peuvent parfois en manquer.Comment le déguster ?Chaud en hiver et frappé (avec de la glace) en été. Mais pour qu’il soit bon, il faut avant tout un matcha de qualité. Selon Yasu Kakegawa, propriétaire d’une minuscule boutique du quatrième arrondissement parisien où s’entassent des thés japonais d’une grande rareté, cette qualité dépend de trois facteurs : le choix de la variété ; le séchage de la feuille, qui ne doit être « ni trop rapide, ni trop brutal » ; et l’utilisation d’un petit moulin en pierre pour moudre le thé. Et pour que la dégustation soit optimale, mieux vaut accompagner les notes herbacées du matcha d’une pâtisserie au goût peu prononcé, type shortbread ou, comme à la Pâtisserie Ciel (Paris 5e), d’un roll cake à base de génoise fourrée, moelleux et léger.Où en trouver ?On trouve le matcha dans tous les salons de thé japonais, comme Toraya (Paris 1er), et le matcha latte dans des adresses aux influences japonaises, telles que le Café Kitsuné ou la Pâtisserie Ciel (Paris 5e). On peut également se procurer de la poudre de matcha dans les épiceries japonaises, entre autres chez Yasu Kakegawa (Paris 4e).Ide ParentyJournaliste au Monde 28.04.2015 à 15h35 • Mis à jour le28.04.2015 à 16h00 Quatre-vingt-treize personnes présentées comme des partisans de l'Etat islamique (EI) ont été arrêtées en Arabie saoudite. Parmi les individus interpellés figurent une majorité de ressortissants saoudiens, selon le communiqué du ministère de l'intérieur cité par la Saudi Press Agency (SPA).Les suspects seraient liés à la cellule de l'EI baptisée Djound Bilad Al-Haramain (« soldats du pays des deux saintes mosquées »). D'après la même source, ce groupe, composé de 15 individus et dirigé par un expert en explosifs, avait pour mission de s'attaquer aux forces de sécurité, à des militaires et à des quartiers résidentiels. Une deuxième cellule, formée de 65 membres, dont un Palestinien, un Syrien et deux apatrides, a également projeté des attaques contre des quartiers résidentiels et « des opérations destinées à fomenter la sédition confessionnelle ». Deux attentats sur le territoire national, notamment un à la voiture piégée visant l'ambassade de Etats-Unis, ont pu être déjoués.L'Arabie saoudite fait partie de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis qui mène des frappes aériennes contre l'EI en Syrie et en Irak. Riyad est particulièrement préoccupé par la menace que constitue l'EI dans la région, et a multiplié ces derniers temps les déclarations sur la présence sur son sol de ses partisans. Le royaume wahhabite, principal pouvoir arabe sunnite de la zone, craint notamment que l'organisation djihadiste ne parvienne à radicaliser certains de ses citoyens.Lire aussi : L'Arabie saoudite veut endiguer le phénomène djihadiste en Syrie Yves Eudes Laura Poitras, la réalisatrice américaine qui a remporté l’Oscar 2015 du meilleur documentaire pour Citizenfour, sur Edward Snowden, a annoncé dimanche 26 avril que son prochain film serait consacré à WikiLeaks.C’est à Hongkong que Laura Poitras a décidé de faire cette annonce, la ville où elle avait filmé Edward Snowden en 2013, et où elle est revenue pour présenter Citizenfour aux médias locaux.La réalisatrice a également passé cinq jours à Pékin, pour y filmer le célèbre artiste dissident Ai Weiwei, qui prépare une exposition pour le New Museum, à New York. Exposition à laquelle il ne pourra pas se rendre, car les autorités chinoises lui ont retiré son passeport.Entretien téléphonique entre Ai Weiwei et Julian AssangePour ce travail, l’artiste chinois a été assisté par le militant libertaire américain Jacob Appelbaum, un proche de WikiLeaks, hackeur, cryptologue et cocréateur du logiciel TOR, qui permet de naviguer sur Internet sans laisser de trace. Une collaboration organisée par l’association new-yorkaise Rhizome, dont la mission est de favoriser les rencontres entre technologues et artistes.Jacob Appelbaum, un proche de Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, vit à Berlin, comme Laura Poitras. Entre 2013 et 2015, il a rédigé avec elle une série d’articles sur les documents de l’Agence nationale de sécurité (NSA) révélés par Edward Snowden.Lors de leur séjour à Pékin, ils ont arrangé un entretien téléphonique sécurisé entre Ai Weiwei et Julian Assange, qui vit confiné dans l’ambassade d’Equateur à Londres depuis juin 2012 pour échapper à une demande d’extradition de la justice suédoise dans une affaire d’abus sexuel.Lire aussi :WikiLeaks fédère toujours les libertaires d’InternetYves EudesGrand reporterSuivreAller sur la page de ce journaliste Mathilde Damgé 140 %de hausse des signalements, par les institutions financières suisses, de soupçons de fraudes en dix ans ; un quart d'augmentation sur la seule année 2014 par rapport à l'année précédente : ce sont les chiffres transmis mardi 28 avril par le Bureau de communication en matière de blanchiment d'argent en Suisse (Money Laundering Reporting Office Switzerland, MROS).Ces soupçons (signalés par des banques, mais aussi des gérants de fortune, des casinos, des négociants de métaux précieux ou des courtiers immobiliers) portent majoritairement sur le blanchiment. Ils concernent aussi de plus en plus des escroqueries (notamment sous forme de phishing, via l'utilisation frauduleuse de messages électroniques), des abus de confiance, de la corruption, des manipulations de cours boursiers ou des financements d'organisation criminelle. #container_1430211933946{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1430211933946{ height:500px; } #container_1430211933946 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1430211933946 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1430211933946 .subtitre{ display:block; }Le nombre de signalements à son plus haut niveau historique(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1430211933946", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "https://www.fedpol.admin.ch/fedpol/fr/home/aktuell/news/2015/2015-04-28.html", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Office fédéral de la police", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"datetime", categories:null, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value:%Y}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" signalements", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "%Y" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de signalements", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 1104537600000, 729 ], [ 1136073600000, 619 ], [ 1167609600000, 795 ], [ 1199145600000, 851 ], [ 1230768000000, 896 ], [ 1262304000000, 1159 ], [ 1293840000000, 1625 ], [ 1325376000000, 1585 ], [ 1356998400000, 1411 ], [ 1388534400000, 1753 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);L'organisme chargé de transmettre ensuite ces signalements aux autorités de poursuite pénale de Suisse et des pays concernés, explique ce bond des dénonciations par une « sensibilisation croissante et permanente des intermédiaires financiers ».Lexique : le blanchiment consiste à dissimuler l'origine d'argent acquis de manière illégale et à le réinvestir dans des activités légales. A l'origine des opérations de blanchiment, il y a donc des infractions, listées par le Groupe d'action financière (Gafi). Il y a de nombreuses façons de blanchir de l'argent : en faisant appel à un complice dans une banque, en achetant des biens de grande valeur mis au nom de quelqu'un d'autre, en achetant des jetons dans un casino puis en les encaissant sous forme de chèque... La France en 3e position« Ce chiffre record n'était pas prévisible pour 2014, car aucun événement particulier n'a été enregistré comme cela avait été le cas en 2011 ("printemps arabes") ou en 2012 (un cas de grande envergure) », explique toutefois le MROS – le cas de 2012 fait référence au démantèlement du réseau franco-suisse des frères Elmaleh dans lequel avait été impliquée une élue verte de Paris. Une vingtaine de personnes, soupçonnées d'avoir blanchi près de 12 millions d'euros en Suisse, avaient été mises en examen cette année-là. Deux des frères seront condamnés à des peines de prison.Dans le cadre de la lutte internationale contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, l'échange d'informations doit permettre de remonter rapidement aux responsables : les statistiques élaborées par le MROS, grâce à sa coopération avec ses homologues étrangers, montrent que la France est en 3e position parmi les pays demandeurs d'informations. #container_1430216009883{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1430216009883{ height:500px; } #container_1430216009883 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1430216009883 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1430216009883 .subtitre{ display:block; }La France très demandeuse d'informations à la Suisse(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1430216009883", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "https://www.fedpol.admin.ch/fedpol/fr/home/aktuell/news/2015/2015-04-28.html", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Office fédéral de la police", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"Nombre de demandes étrangères d'informations" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["divers","Etats-Unis","Liechtenstein","France","Autriche","Italie","Luxembourg","Espagne","Grande-Bretagne"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "personnes concernées", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 1339 ], [ "", 399 ], [ "", 282 ], [ "", 194 ], [ "", 185 ], [ "", 171 ], [ "", 135 ], [ "", 117 ], [ "", 107 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Les sommes impliquées ont augmenté de 12 % durant l'année sous revue, pour atteindre 3,3 milliards de francs suisses, soit environ 3,2 milliards d'euros. En 2014, une dénonciation a dépassé le seuil des 200 millions de francs, tandis que six autres concernaient des montants dépassant les 75 millions de francs. A elles seules, ces sept communications ont contribué à presque un tiers du chiffre total des valeurs patrimoniales annoncées.Lexique : il ne faut pas confondre la fraude fiscale avec l'évasion (ou l'optimisation/soustraction) fiscale, qui peut être légale si elle est déclarée. L'évasion fiscale, contre laquelle luttent férocement les Etats depuis trois ans, n'est pas au centre du rapport du MROS dans la mesure où cette catégorie d'infraction n'a été intégrée dans le périmètre de l'organisme qu'en 2015. Comment la Suisse a renoncé au secret bancaireMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.04.2015 à 12h37 • Mis à jour le28.04.2015 à 14h22 | Jérôme Marin (San Francisco, correspondance) Facebook poursuit son offensive sur les supports mobiles. Lundi 27 avril, le réseau social a annoncé l’arrivée, sur smartphones, des appels vidéo au sein de Messenger, son populaire service de messagerie. Il part ainsi à l’assaut de Skype, FaceTime et Hangouts, les solutions rivales de Microsoft, Apple et Google.« Cette fonctionnalité était réclamée par nos utilisateurs », indique Stan Chudnovsky, directeur produit pour Messenger. Pour en bénéficier, une simple mise à jour des applications Android et iOS est nécessaire. Il suffit ensuite d’appuyer sur une icône représentant une caméra afin de lancer une conversation vidéo avec un autre utilisateur de la plate-forme. Les appels sont gratuits et sans publicité.Discussions limitées à deux personnesPour le moment, les discussions sont limitées à deux participants. Mais Facebook indique que les appels de groupe feront partie des prochains ajouts. Autre carence : les conversations ne s’effectuent qu’entre deux smartphones. Il n’est pas possible de parler avec un ami connecté sur un ordinateur ou une tablette. Là aussi, la société promet une prochaine mise à jour. « La première phase était de lancer le produit, justifie M. Chudnovsky. Nous allons maintenant écouter les retours et suggestions des utilisateurs afin d’enrichir l’application ».L’entreprise assure que la qualité des appels sera, dans les conditions idéales, proche de la haute définition. Et elle insiste sur les performances de l’application dans des conditions difficiles. « Cela fonctionne même sur les smartphones d’entrée de gamme reliés à un mauvais réseau », fait valoir le responsable.C’est un enjeu très important. Une grande partie de ses utilisateurs ne possèdent pas des terminaux très puissants, ou ils vivent dans des pays où l’Internet haut débit, fixe ou mobile, n’est pas très développé.Enjeu stratégiqueMark Zuckerberg, le patron et fondateur de Facebook, considère la messagerie comme un enjeu stratégique. Sa société n’a ainsi pas hésité à débourser plus de 20 milliards de dollars pour racheter WhatsApp.Elle investit aussi beaucoup pour ajouter régulièrement de nouvelles fonctionnalités à Messenger. L’an passé, elle a notamment généralisé la possibilité de réaliser des appels vocaux. « En un an, nous avons atteint 10% de l’ensemble des appels par Internet passés dans le monde », se félicite M. Chudnovsky.Plus récemment, l’application a intégré une fonction de transfert d’argent entre amis. Fin mars, elle s’est ouverte aux développeurs extérieurs, ajoutant immédiatement des dizaines de nouvelles options (envoi de GIF animés, d’effets sonores, de photos retouchées…).Lire aussi :Messenger, la tête de pont de Facebook dans l’e-commerce1,44 milliard d’utilisateurs potentielsAvec l’intégration des appels vidéo, Facebook espère que son service se démarquera encore plus de ses nombreux rivaux (WeChat, Line, Tango, Kakao…). Dans cette bataille, le réseau social dispose d’un avantage de poids : 1,44 milliard d’adeptes dans le monde. Autant d’utilisateurs potentiels de Messenger.Facebook a aussi forcé la main à ses membres. Depuis l’an passé, il n’est plus possible d’envoyer des messages à ses amis depuis l’application principale de l’entreprise. L’installation de Messenger est obligatoire.Une tactique controversée que M. Chudnovsky assume. « C’est la meilleure décision que nous pouvions prendre », assène-t-il aujourd’hui. Les chiffres lui donnent raison : en un an, le nombre d’utilisateurs actifs a été multiplié par trois, dépassant la barre des 600 millions.« Réinventer le commerce »Les appels vidéo pourraient également permettre à Facebook de gagner du terrain dans les entreprises, après le lancement, début janvier, d'une version dédiée. Cette fonctionnalité pourrait faciliter les communications internes. Mais aussi les relations client.Un premier pas dans ce sens a déjà été franchi, fin mars, avec une phase de test permettant à deux distributeurs américains de communiquer, par messages écrits, directement avec leurs acheteurs.« Nous voulons réinventer le commerce », lançait alors David Marcus, l’ancien président de PayPal, recruté en 2014 pour diriger les activités de messagerie de Facebook. A terme, il sera certainement possible de réaliser des achats directement depuis Messenger, avec un système de paiement intégré. Cette évolution doit ouvrir la voie à la monétisation du service. L’an passé, M. Zuckerberg avait expliqué que « les publicités n’étaient pas la voie à suivre ». Mais le modèle économique reste encore à bâtir.Jérôme Marin (San Francisco, correspondance)Journaliste au Monde 09.04.2015 à 16h47 • Mis à jour le09.04.2015 à 17h39 Un ancien instituteur de 60 ans a été condamné jeudi 9 avril à Perpignan (Pyrénées-Orientales) à neuf mois de prison ferme et quinze mois avec sursis, pour agressions sexuelles sur deux élèves de moins de dix ans. Outre une mise à l'épreuve, il aura également « l'obligation de soins pour son addiction à l'alcoolisme avec un traitement psychologique ».Le tribunal a également prononcé contre lui une interdiction définitive d'exercer une activité professionnelle ou bénévole impliquant un contact habituel avec des mineurs. L'accusé a toutefois été relaxé dans le cas d'une troisième agression.Le procureur avait requis exactement la même peine le 2 avril. Les deux victimes ont reçu chacune 1 000 euros de dommages et intérêts et leurs quatre parents 500 euros chacun.« Tout le monde savait »Le 2 avril, le président du tribunal avait déclaré à l'audience :« On n'est pas là pour juger l'éducation nationale, même si les rapports montrent depuis 1996 que tout le monde savait qu'il avait des soucis d'alcoolisation et de comportement avec les enfants. »« Il manque de responsables à la barre de ce tribunal. L'éducation nationale était au courant et n'a rien fait », avait lancé un des avocats des familles, partie civile, Me Ramounet Valls.Car si le casier judiciaire de l'enseignant ne portait aucune condamnation, ses difficultés comme enseignant avaient été signalées à l'inspection académique. Il avait également écopé d'une mise à pied après un signalement du procureur relatif à une plainte pour attouchements dans le dortoir de jeunes filles d'un établissement où il était veilleur de nuit.Lorsqu'il avait été placé en garde à vue en 2011, l'enseignant avait reconnu les faits relatés par deux élèves de CP d'une école primaire de Perpignan. Les enfants avaient raconté que le maître avait l'habitude de mettre sa main dans leur pantalon. L'enseignant les prenait sur ses genoux pour les faire dessiner et avait instauré un jeu selon lequel si l'enfant répondait « oui », il lui donnait « un bisou » et, s'il disait « non », il lui « pinçait le zizi ».L'instituteur avait expliqué aux enquêteurs avoir eu des gestes déplacés avec un autre garçon, déficient mental, sept ans plus tôt, dans un établissement pour enfants handicapés. Mais les faits n'ont pas aboutis sur une condamnation, ce jeudi, dans le cadre de l'affaire.Double enquête administrativeCes trois dernières années, 57 membres de l'éducation nationale ont été révoqués pour agissements pédophiles ou détention d'images pédopornographiques, après signalement de la justice aux services éducatifs, dont 14 en 2014.Lire : L’école embarrassée par des soupçons de pédophilieLes ministères de la justice et de l'éducation mènent actuellement une double enquête administrative sur des « dysfonctionnements » mis en évidence dans deux affaires récentes : un directeur d'école de Villefontaine (Isère) mis en examen pour viols de onze élèves et un professeur de sport d'un collège d'Orgères poursuivi pour agression sexuelle « dans le contexte familial », alors que tous deux avaient déjà été condamnés pour détention d'images pédopornographiques. 09.04.2015 à 16h05 Une version pour iPhone et iPad de Popcorn Time, le « concurrent gratuit » de Netflix, Hulu et autres plates-formes légales de streaming, est disponible depuis ce jeudi au téléchargement. Popcorn Time est un logiciel de streaming que l'on peut installer sur son ordinateur. Il donne accès à une base de données recensant films et séries – disponibles légalement ou non – en bonne qualité.La technologie utilisée est celle du peer-to-peer, c'est-à-dire que le contenu est téléchargé depuis plusieurs sources en même temps, l'utilisateur devenant lui-même hébergeur du fichier pendant un court instant. Celui-ci s'efface de l'ordinateur au fur et à mesure du visionnage. Disponible partout sauf sur les appareils AppleS'il existe depuis quelque temps une version de l'application disponible pour les appareils sous Android, il n'y en a pas pour iOS, le système d'Apple, en tout cas, pas d'officielle. En effet, les règles de la société stipulent que toute application permettant le partage illégal de fichiers sera automatiquement rejetée. Aucune chance, donc, de trouver Popcorn Time sur l'App Store.Lire : Pourquoi utiliser Popcorn Time présente des risquesIl était, cependant, déjà possible depuis quelque temps d'avoir accès à Popcorn Time sur son iPhone ou son iPad en procédant à un jailbreak, une manipulation assez complexe qui permet d'outrepasser toutes les barrières logicielles de l'appareil. Il sera désormais possible d'installer l'application sur iPhone sans avoir à faire la moindre manipulation complexe, annoncent les créateurs de cette version.@Time4Popcorn iPhone connected to pc, open the iOSinstaller, it tells me to connect the phone, disconnect it, program crashes w/error 2001— Not Daed (@notdaed)require(["twitter/widgets"]);La procédure semble, en effet, assez simple et ne comporte que trois étapes. Il suffit de télécharger un programme d'installation sur son ordinateur, pour l'instant uniquement disponible sur Windows. Après avoir connecté son téléphone ou tablette au terminal, l'utilisateur devra indiquer qu'il fait confiance à l'ordinateur – ce qui peut poser un problème de sécurité. En effet, la logique de la démarche laisse entendre que les barrières de l'appareil sont baissées pendant la durée de l'installation. L'iPhone ou l'iPad serait ainsi potentiellement vulnérable à un piratage. Laurence Girard Novak Djokovic inscrira-t-il enfin Roland-Garros à son palmarès, le seul titre de grand chelem qui lui échappe encore? La question agitera le petit monde des amateurs de tennis lors du tournoi, qui se déroulera du 25 mai au 7 juin à Paris. Sans attendre, une autre bataille se joue en coulisses. Celle qui oppose, non pas les champions de la petite balle jaune, mais les promoteurs des dosettes de café. Et sur ce terrain, la bataille se corse.Dans les allées de la Porte d’Auteuil, cette année, les amateurs ne boiront d’ailleurs plus de Nespresso, le café préféré de Georges Clooney, mais dégusteront un Lavazza. La société italienne, devient, en effet, cette année, partenaire du tournoi parisien, en lieu et place de la filiale du géant suisse Nestlé, qui a souhaité quitter les courts après une présence de dix ans. Tout un symbole.Guiseppe Lavazza, vice-président du groupe qui porte son nom, est venu jeudi 9 avril, dans l’enceinte de Roland-Garros, signer le contrat de sponsoring d’une durée de trois ans négocié avec la Fédération Française de Tennis (FFT). Prêt à évoquer sa stratégie marketing et le choix du tennis pour promouvoir Lavazza hors des frontières transalpines.La marque est déjà présente à Wimbledon depuis cinq ans et le sera également à l’US Open, pour la première fois cette année. Elle n’exclut pas de décrocher une place pour l’Open d’Australie, pour compléter sa collection de grands chelems.Cinq marchés prioritairesM. Lavazza n’a pas manqué de parler d’un autre dossier brûlant : l’éventuel rachat de Carte Noire, la première marque de café en France. Un projet majeur. Le vice-président, représentant de la quatrième génération de la famille qui a fondée l’entreprise en 1895 dans le centre de Turin ne cache pas ses ambitions : « Nous affichons aujourd’hui un chiffre d’affaires de 1,3 milliard d’euros. Nous devons avoir un chiffre plus important pour résister aux grands compétiteurs internationaux. Ou alors nous pouvons vendre la société. Mais ce projet n’est pas sur la table. »Or, Lavazza ne peut compter sur le marché italien où la société est largement leader, pour croître. Celui-ci représente déjà près de la moitié de ses ventes. Il lui faut donc pousser les feux de l’internationalisation.« L’idéal serait un rapport 30/70 entre l’Italie et les autres zones géographiques », estime M. Lavazza, qui cite cinq marchés prioritaires : les Etats-Unis; l’Australie, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et bien sûr la France.La France pèse aujourd’hui près de 100 millions d’euros pour Lavazza. Tout l’enjeu est de savoir si l’italien va réussir à mettre la main sur Carte Noire, ce qui lui donnerait alors la place de N°1 du café en France dans la grande-distribution, avec 24 % de part de marché.Exclusivité d’un moisLorsque l’américain Mondelez International et le néerlandais DE Master Blenders (DEMB) 1753 ont annoncé, en mai 2014, une fusion de leurs activités de café, Lavazza a été d’emblée aux aguets. Car, pour que cette fusion géante, qui donnerait naissance au numéro un mondial du café en volume, sous le nom de JDE, reçoive l’approbation de la Commission européenne, les protagonistes ont d’abord pensé mettre en vente L’Or et Grand’Mère.Mondelez et DEMB ont ainsi lancé le processus de cession de ces deux marques. Une dizaine de prétendants ont fait part de leur intérêt. Finalement, Lavazza a été sélectionné. Pour financer cette acquisition d’un montant de 600 millions d’euros, l’italien a même cédé une partie des actions qu’il détenait dans la société américaine Green Mountain, passant de 8 % à 3% du capital.Lire aussi :Lavazza veut avaler les cafés L’Or et Grand’MèreMais Bruxelles a finalement jugé, en février, que ces cessions n’étaient pas suffisantes pour accorder le feu vert à la fusion. Mondelez et DEMB ont donc dû se résoudre à proposer la vente de Carte Noire. Ils attendent maintenant la réaction de Bruxelles.Le processus de cession n’est donc pas officiellement lancé, mais les deux groupes ont annoncé, le 24 février, que Lavazza disposerait d’une exclusivité d’un mois pour étudier l’acquisition de cette marque, au moment de sa mise en vente. Le périmètre comprendrait le café Carte Noire en grains, moulu et en capsules compatibles Nespresso, mais pas sa version en dosettes, Tassimo.Lavazza est prêt à saisir la balle au bond. En attendant, l’italien s’est fixé un objectif sur terre battue. Servir 900 000 tasses de café Lavazza lors du prochain tournoi de Roland-Garros, soit deux fois plus que le précédent record établi par Nespresso...Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.04.2015 à 15h45 • Mis à jour le09.04.2015 à 15h48 | Stéphane Foucart Neuf mois après le lancement, par décret présidentiel, d’une « stratégie fédérale pour la santé des abeilles et des autres pollinisateurs », les Etats-Unis prennent leurs premières mesures de restrictions des insecticides dits « néonicotinoïdes ». Dans une lettre adressée début avril aux firmes agrochimiques, l’Agence de protection de l’environnement (EPA) américaine prévient qu’elle ne délivrera plus d’autorisation de mise sur le marché de nouveaux produits contenant des molécules de la famille visée (imidaclopride, thiaméthoxame, etc.). Celles-ci sont suspectées d’être les éléments déterminants du déclin des abeilles domestiques et des insectes pollinisateurs et, vraisemblablement, d’une variété d’autres organismes (oiseaux, organismes aquatiques…).Lire aussi : Barack Obama lance une stratégie nationale pour sauver les abeillesCe moratoire sur les nouveaux usages de ces substances s’applique au niveau fédéral, mais il fait suite à plusieurs initiatives locales, en particulier dans les Etats de l’Oregon et de Californie, visant à restreindre l’usage de ces substances controversées, notamment sur les terrains publics. « Il ne fait aucun doute que ces produits toxiques tuent nos pollinisateurs, a déclaré Lori Ann Burd, directrice pour la santé environnementale du Centre pour la diversité biologique, dans un communiqué. Nous louons l’EPA de l’avoir reconnu et d’avoir pris cette décision, même s’il faut aller plus loin. »LaxismeRégulièrement accusée par les apiculteurs et les organisations non gouvernementales de laxisme en matière d’évaluation des risques des pesticides, l’EPA a été la cible de plusieurs poursuites en justice. En particulier, selon un rapport publié en mars 2013 par l’ONG Natural Resources Defense Council (NRDC), l’EPA a utilisé, de nombreuses années durant, une procédure d’autorisation temporaire pour donner un agrément de facto permanent à une grande part des pesticides actuellement sur le marché américain. Dans de nombreux cas – en particulier celui de plusieurs néonicotinoïdes –, les études d’évaluation du risque environnemental et sanitaire n’ont pas été menées par l’agence.Lire aussi : Bataille judiciaire aux Etats-Unis sur les pesticides tueurs d’abeillesDans sa lettre, l’EPA précise ainsi qu’elle attend des firmes agrochimiques des données sur les effets de leurs produits sur les pollinisateurs. A partir de ces données, l’agence ajoute qu’elle conduira – mais plus vingt ans après leur mise sur le marché – une évaluation du risque présenté par ces substances avant de forger son opinion à leur sujet.Moratoire en EuropeDe l’autre côté de l’Atlantique, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a mené en 2013 une telle évaluation, qui a conduit à la mise en place d’un moratoire partiel de deux ans sur les principaux néonicotinoïdes, touchant le territoire des Vingt-Huit. En France, l’un des premiers pays à avoir restreint leur usage, un amendement au projet de loi sur la biodiversité, visant à les interdire définitivement du territoire national, a été adopté le 19 mars.Lire aussi : Abeilles : l’Assemblée vote l’interdiction des insecticides néonicotinoïdes en 2016La décision américaine, très en retrait par rapport à celle de la Commission européenne, est confortée par une étude publiée dans la dernière édition de la revue Environmental Science & Technology. Conduits par Margaret Douglas et John Tooker (université de Pennsylvanie, Etats-Unis), ces travaux permettent de retracer l’intensité de l’utilisation des néonicotinoïdes depuis leur introduction, en 1993. De telles statistiques n’avaient jamais été tenues par les autorités américaines, et les chercheurs ont dû solliciter d’autres sources – des bases de données publiques croisées avec des informations issues de l’industrie – pour établir l’histoire de l’usage de ces molécules aux Etats-Unis. La courbe montre une utilisation d’abord très marginale, puis une forte croissance dès l’année 2003, c’est-à-dire précisément un an avant que les apiculteurs américains ne rapportent des mortalités anormales dans leurs cheptels. « Les régulateurs, les semenciers, les agriculteurs et le public pèsent les coûts et les bénéfices de l’utilisation des néonicotinoïdes, a déclaré Mme Douglas. Mais ce débat se tient en l’absence de l’information de base, à savoir quand, où et comment ces molécules sont utilisées… Notre travail permet d’être informés sur ces éléments fondamentaux relatifs à l’usage des néonicotinoïdes. » Stéphane FoucartJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.04.2015 à 14h40 • Mis à jour le 09.04.2015 à 17h07Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/04/09/on-s-habitue-au-bizutage-on-en-garde-meme-de-bons-souvenirs_4611934_4401467.html"data-title="« On s'habitue au bizutage, on en garde même de bons souvenirs »"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2014/09/17/400x300/4489173_7_f483_un-pied-puis-l-autre-et-petit-a-petit-la_a4e07ca6da1f74111206727b53a7af17.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/04/09/on-s-habitue-au-bizutage-on-en-garde-meme-de-bons-souvenirs_4611934_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" « Cela restera une des meilleures expériences de ma vie », affirme Johanna X. « Un des plus grands moments de mon existence », poursuit Mathias P. « Une période magique », corrobore Laurent H. Il ne s'agit pas ici de souvenirs d'une rencontre du troisième type ou encore de récits d'une révélation religieuse, mais de paroles d'étudiants ou d'anciens étudiants ayant subi un bizutage dans les années récentes.Plus d'une centaine d'anciens « bizuts », issus d'écoles et d'universités françaises et belges, ont répondu à l'appel à témoignages lancé sur LeMonde.fr après la publication du rapport réclamant la fin de « la période de transmission des valeurs » (familièrement appelée bizutage) au sein de l'Ecole nationale supérieure des arts et métiers (Ensam), dont un élève a trouvé la mort lors d'un bizutage en 2013, et dont un autre a été gravement blessé en 2014. S'ils n'ont aucune valeur représentative, s'ils peuvent aussi se refuser à briser l'omerta ou déroger à l'esprit de corps, force est de constater que l'immense majorité des témoignages recueillis évoquent un souvenir fort, et positif, de ce rite de passage de la vie estudiantine, tout en le qualifiant souvent de « dur », « fatigant »,« humiliant ».Lire : L'Etat exige la fin du bizutage à l'Ecole des arts et métiersComment cela se passe-t-il, concrètement ? Soize R. raconte la cérémonie d'intégration d'une faculté de médecine : une réception de nuit, dans un lieu inconnu (les bizuts ont été conduits en bus). « Une horde de personnes masquées en blouse nous ont fait boire de l'alcool à la volée. Puis, nous avons été parqués à genoux dans un trou sous des projecteurs. De là, avec un mégaphone, les règles nous ont été dictées. Il y avait des parcours du combattant, il fallait ramper dans la boue sous des pièces de boucherie, se balancer de la peinture en sous-vêtements, boire et faire des pompes... » A noter que ceux qui ne souhaitent pas se saouler doivent juste le préciser à leur arrivée et « ils se voient imprimer un "H2O" sur le front au marqueur », raconte la jeune femme.D'autres anciens bizuts soulignent que l'alcool est parfois le levier qui fait glisser la fête vers le drame, mais n'est en rien obligatoire. Ce qui n'empêche pas certains cocktails à zéro degré peuvent être particulièrement vomitifs. David V., étudiant en médecine dans une faculté du Sud-Ouest, garde un souvenir modéré du goût de celui que lui et ses compagnons ont dû ingurgiter pour pouvoir obtenir les indispensables « polycopiés » (documents de référence pour l'examen national de médecine). Sans alcool donc, mais « avec de l'huile, des œufs, de la farine, du chocolat en poudre, du yaourt et un Tampax usagé » en guise d'aromatisant.Humiliations publiques et récurrentesInsultes, humiliations font fréquemment partie intégrante du scénario soumis aux petits nouveaux, quelle que soit leur filière. Bizutée au sein d'une école de commerce, Orianne A. raconte : réunis dans le grand amphithéâtre de l'établissement, les « première année » sont accueillis par les membres du Bureau des étudiants (BDE) « déguisés en clowns effrayants » qui les ont insultés et leur ont jeté « des crevettes et de l'eau ».A deux filles qui avaient écrit sur une fiche, précédemment demandée, qu'elles étaient « démaquables » (prêtes à lâcher leur compagne ou compagnon), les anciens exigent qu'elles montent sur scène pour être présentées ainsi à l'ensemble de leurs camarades : « Voilà les deux putes de votre promo !» Orianne, alors simple témoin, ne s'en offusque pas. Ces humiliations publiques sont récurrentes durant les bizutages. « A la fin, on s'habitue, on en garde même de bons souvenirs », écrit-elle.Mais les « bizutages gentils » existent aussi, plaident nombre de jeunes comme Rebecca C., qui étudie la biologie en Auvergne. Une seule petite demi-journée d'intégration avec une enfilade de jeux potaches : « poisson-prisonnier, recherche d'une capsule dans un seau plein de fayots, bataille de crème à raser ». C'est « certes salissant », mais «bon-enfant », souligne la jeune femme. Renforcer la solidaritéMême s'ils ont été parfois soumis à des épreuves violentes, les bizutés, une fois le rite de passage surmonté, se disent « grandis » par l'épreuve. « C'était pénible, je ne dirai jamais le contraire. J'étais fatigué, je devais retenir des centaines de noms, de chants, de titres, les anciens n'étaient jamais contents. J'ai mangé des choses infâmes, j'ai fait du sport jusqu'à ne plus avoir de souffle, j'ai craqué et pleuré de nombreuses fois. Mais je me suis dépassée. J'ai fait connaissance avec les membres de ma promotion, j'ai appris le sens de l'entraide et de la solidarité. J'ai rencontré mes limites et je les ai repoussées », témoigne Marie R., de Pau. Idem pour François P, ancien « baptisé » (bizut en Belgique) de Liège : « C'était difficile et dégradant... mais j'ai vu se renforcer mes valeurs de solidarité, d'humililité, de résilience et d'abnégation. C'était très positif. Merci !»Les épreuves passées côte à côte feraient le ciment de chaque promotion. « J'ai noué des relations uniques avec mes "co-bleus", et j'ai aujourd'hui une aide pour mes études », avance Julie F. « Les années ont passé et mes meilleurs amis sont encore des anciens du baptême », souligne François V., la trentaine, avocat à Bruxelles. « Cette période permet de casser l'individualisme né de la prépa et oblige les élèves de première année à s'intéresser aux autres », analyse Fréderic M., ancien de l'Ecole des arts et métiers. Camille D. a pour sa part été durablement marquée par sa période d'intégration de deux semaines à l'université vétérinaire de Namur, en Belgique : le premier soir, « la bleusaille » est regroupée dans une salle, assise par terre. Elle se voit désignée : « On hurle mon nom. Deux parrains [étudiants aînés] se battent pour m'acheter. » Pour avoir la novice sous leur autorité, les aînés se livrent un duel à la bière : « 60 bouteilles à descendre », le plus rapide remporte le « lot ». Sur la table, autour de laquelle les rivaux se font face, « un seau pour le vomi ». Sous la table, Camille est « interloquée ». L'alcool coule à flot, « je suis saoule » et les lendemains ne sont que « mal de tête... de cœur. » >> A lire également : Bizutage : quand et surtout comment dire « stop »Eric Nunès width="314" height="157" alt="Une manifestation étudiante contre la politique d'austérité menée par le gouvernement du Québec, le 21 mars 2015, à Montréal." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/04/09/314x157/4612817_3_00d7_une-manifestation-etudiante-contre-la_f6a3685b3e6c199da1364095e121fa96.jpg" Affrontements et arrestations à l'université du Québec à Montréal Les universités appellent les étudiants français à respecter une minute de silence aujourd'hui à midi en hommage aux victimes des Chabab, assassinées à Garissa. width="314" height="157" alt="Lignes de code PHP." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/04/08/314x157/4611577_3_3fac_lignes-de-code-php_4f79cd53f304a46d897a10f5f4871322.jpg" Aux Etats-Unis, des cours de code informatique plutôt que des cours de langues ? Zoom sur les derniers chiffres publiés, avec un point sur le type de contrats signés, le profil des apprentis et les principaux secteurs concernés. width="314" height="157" alt="Fabrice Erre." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/04/08/314x157/4611823_3_1b4f_fabrice-erre_0969e98f36a4ee3259273ac825b3d4bc.jpg" Pourquoi envoie-t-on les jeunes profs dans les lycées les plus durs ? Catherine Pacary Emporter une « goutte d'eau » Wise Pack avec soi plutôt qu'une encombrante bouteille pendant le marathon de Paris. C'est une des innovations sélectionnées par la Ville de Paris et l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (Insep) pour intégrer le Tremplin, premier « incubateur » de 17 start-up uniquement dévolu au sport.Parce que « pour assumer son rôle de ville sportive, Paris doit avoir de grands événements, comme l'Euro 2016, le Mondial ou le marathon de Paris. Il lui faut aussi de grands clubs – qu'elle a – et des lieux : ce sont l'Insep, l'Arena Paris Bercy [en rénovation]. Et puis il lui faut des projets, où s'inventent les solutions de demain, pour la billetterie comme pour l'activité sportive. A l'heure de candidatures peut-être plus importantes, Paris doit être à la hauteur. » Ainsi l'adjoint aux sports à la mairie de Paris,  Jean-François Martins, a-t-il introduit, jeudi 8 avril, les projets sélectionnés, parmi la centaine qui avaient répondu à l'appel lancé par la municipalité. 2 minutes trente secondesModernisme oblige, les dirigeants n'avaient que 2 minutes et trente secondes pour se présenter. Exercice remporté, à l'applaudimètre, par E-cotiz  inventeur d'un outil de gestion en ligne des cotisations, idéal pour les dirigeants de petits clubs, pas toujours formés à la comptabilité. Rappelons que les cotisations représentent 60 % de leurs ressources et sont encore payées à 65 % par chèque. Ainsi, selon une étude réalisées auprès de 5 000 associations, celles-ci gagnent en moyenne treize journées travaillées par an en utilisant E-cotiz. « C'est génial », entendait-on dans la salle. Sur le même créneau, l'application SportEasy, pour ordi, iPhone et Android, regroupe tous les éléments dont a besoin une équipe de sport amateur dans sa gestion quotidienne.Autre trouvaille plébiscitée par le parterre d'investisseurs et d'entrepreneurs réunis pour l'occasion, les doses hydratantes et énergétiques Wise Pack, entèrement naturelles et comestibles, alternatives aux contenants en plastique et aux gels d'efforts polluants. Moins représentées, les grosses structures ont des problèmes spécifiques, comme la billetterie, essentielle tant pour le club que pour les spectateurs. Pour elles, Tech'4'Team optimise, grâce à un algorithme, le prix des billets et Seaters propose aux organisateurs d'événements de maximiser leur taux d'occupation sans surbooking.  Le coach « qui vous engueule »Plusieurs idées ciblent un sport spécifique. Ainsi, à la veille du paris-Roubaix, la pédale connectée de Connected Cycle permet au cycliste d'être géolocalisé à tout instant. Pour les golfeurs, eGull invente la première carte à mémoire pour noter ses scores. Promis à un large écho en cette saison, YoFitness propose à chacun, chez soi, un programme sportif personnalisé selon une dizaines de critères, parmi lesquels l'humeur du coach, sympa ou « qui vous engueule ». Gymlib' propose, lui, la salle de sport en libre service grâce à la récupération et à la remise sur le marché des abonnements non utilisés (65 % de ceux qui s'abonnent abandonnent en cours de route)...Pour ne pas abandonner, justement, et parce que tout effort mérite réconfort, le site Running Heroes encourage les coureurs en leur faisant profiter d'offres commerciales privilégiées au fur et à mesure des kilomètres parcourus. Dans la même perspective, LSee met la nutrition personnalisée à la portée de tous et l'adapte au métabolisme de chacun. Les hubs informatiques sont un autre grand domaine de recherche, qui relient entre eux tous les membres de « l'écosystème sportif ». Parmi eux, la plateforme Fosburit permet de trouver des financements par le biais d'un crowfunding ciblé ; Goaleo cherche seulement à être un lieu de rencontres et de mise en commun d'informations. En marge de cette catégorie, intéressant tant les pratiquants que les encadrants, Sportagraph redonne sa place à la photographie, redevenue indispensable à l'heure du mobile et des réseaux sociaux.Stade Jean-Bouin dans un anDans le sport, il y a un avant, un pendant et un après. Dans la catégorie « on refait le match », Mojjo fournit aux tennismen amateurs les vidéos et les statistiques de leur match. Pour analyser en toute quiétude les actions et les améliorer. En direction du milieu professionnel, Footvision offre une représentation modélisée du football et Mac-Lloyd Sport modernise la récupération de données vidéos afin d'étudier le mouvement des footballeurs sur le terrain. Les équipes de l'OL et du Racing sont ainsi équipés de leurs capteursAccueillies pour l'instant dans des locaux provisoires au 152 boulevard McDonald (19e), ces 17 entreprises innovantes de moins de cinq ans, sont appelées à investir, en mars 2016, l'emblématique stade Jean-Bouin, dans le 16e. Un quartier idéal dans sa fonctionalité puisqu'il concentre déjà le pôle le plus dynamique de la capitale, avec le Parc des Princes, Roland-Garros, le stade Pierre de Coubertin, les hippodromes d'Auteuil et de Longchamp...Catherine PacaryJournaliste au Monde Denis Cosnard Cela barde au sommet de la SCOP SeaFrance, la société coopérative et participative qui exploite trois ferries entre Calais, dans le Pas-de-Calais, et Douvres, en Angleterre. Didier Cappelle, l’ancien syndicaliste de choc qui préside le conseil de surveillance, est en guerre ouverte avec les deux managers à la tête de l’entreprise. Il a convoqué pour le lundi 13 avril une réunion du conseil destinée à les révoquer. Mais ceux-ci viennent de riposter en saisissant la justice.Les deux directeurs, Jean-Michel Giguet et Raphaël Doutrebente, demandent le placement de la SCOP sous sauvegarde judiciaire. Une audience est prévue vendredi 10 avril, ont-ils annoncé jeudi matin, en précisant : « Nous allons demander la nomination d’un ou de plusieurs administrateurs judiciaires afin de nous accompagner dans ces jours difficiles. » En jeu, quelque 600 emplois et environ 12 % du trafic des ferries entre Calais et Dunkerque d’un côté, Douvres de l’autre.Cette bataille intervient alors que la SCOP SeaFrance se trouve dans une situation critique. MyFerryLink, la compagnie maritime pour laquelle travaille la SCOP, doit en effet changer de propriétaire dans les tout prochains mois, et le rapport de force en cours ne peut que compliquer la situation.Reprise par Eurotunnel en 2012Tout commence le 9 janvier 2012. Ce jour-là, la première société SeaFrance, une filiale de la SNCF qui assure des liaisons entre Calais et Douvres, est liquidée après des années de difficultés. Eurotunnel choisit alors d’entrer dans le transport maritime, et soumet une offre au tribunal de commerce pour reprendre les ferries. Le danois DFDS, qui vient alors d’ouvrir une ligne entre Calais et Douvres, est aussi candidat. Mais c’est le français qui l’emporte, pour 65 millions d’euros. Il assure la commercialisation des traversées, et confie l’exploitation des bateaux à une nouvelle société constituée par d’anciens salariés de SeaFrance.Lire : SeaFrance, sauvetage en eaux troublesCette SCOP appelée elle aussi SeaFrance est présidée par un marin, Didier Cappelle, ancien salarié de SeaFrance parti en retraite en 2006, ex-leader CFDT, resté très actif. A ses côtés figurent au conseil de surveillance plusieurs ex-figures du mouvement syndical de SeaFrance, dont Eric Vercoutre et David Baré.Les trois anciens syndicalistes sont controversés, en raison de leur rôle présumé dans la dérive du premier SeaFrance. Ils ont tous trois été mis en examen en novembre 2013 pour abus de confiance dans une affaire liée aux comptes du comité d’entreprise. La direction de la SCOP, elle, est assurée par Jean-Michel Giguet et Raphaël Doutrebente.Rupture complèteEntre ces deux managers et leur conseil de surveillance, la rupture est à présent complète. Elle porte à la fois sur des questions personnelles – le conseil reproche semble-t-il aux dirigeants d’être trop bien payés – et sur le sort de l’entreprise. En janvier, la Grande-Bretagne a en effet définitivement interdit à Eurotunnel d’exploiter une ligne de ferries. Objectif : empêcher que le groupe français ne soit présent à la fois sur l’eau et sous l’eau, et ne s’arroge ainsi une position dominante sur le marché trans-Manche.A la suite de ce veto, Eurotunnel a mis en vente sa filiale MyFerryLink, et quatre candidats à la reprise sont sur les rangs. Ils doivent remettre leurs offres pour le 24 avril. Dans l’idée des dirigeants d’Eurotunnel, les salariés de la SCOP pourraient continuer à travailler pour le repreneur qui sera choisi.Lire : Eurotunnel cherche à vendre MyFerryLinkMais le conseil de surveillance de la SCOP a un autre schéma en tête. Tout en ayant fait appel en justice du blocage britannique, il a réfléchi à un plan selon lequel la ligne Calais-Douvre pourrait être reprise par une société d’économie mixte. Elle associerait un partenaire privé et des collectivités locales, comme la région Nord–Pas-de-Calais, sous réserve que celle-ci accepte de mettre des fonds dans ce projet.Une démarche « suicidaire » selon les directeursLes dirigeants opérationnels de SeaFrance, eux, sont plus que réservés sur cette piste, de même qu’Eurotunnel. Tous craignent notamment que l’entrée de capitaux publics dans l’affaire ne suscite de nouvelles foudres des autorités britanniques. Eurotunnel, pour sa part, a clairement indiqué qu’il n’entendait pas participer à un tel montage.C’est en plein milieu de ce débat houleux que Didier Cappelle a annoncé son intention de révoquer les deux dirigeants, malgré les mises en garde d’Eurotunnel. Dans un courrier envoyé à M. Cappelle le 7 avril, son PDG Jacques Gounon souligne que les accords passés avec SeaFrance au moment du sauvetage de l’entreprise comportaient une clause « intuitu personæ », permettant une rupture immédiate des contrats en cas de changement de la composition du directoire.« En conséquence, vous comprendrez qu’une révocation du directoire entraînerait l’arrêt anticipé des contrats d’affrètement », écrit le PDG. En plein milieu des négociations en cours pour la reprise de MyFerryLink, cela risquerait de « compromettre toute solution de continuité » pour la filiale d’Eurotunnel, donc pour son partenaire SeaFrance.« La révocation des membres du directoire va entraîner l’arrêt de nos activités », en ont conclu Jean-Michel Giguet et Raphaël Doutrebente. Jugeant pareille démarche « suicidaire », ils ont préféré saisir la justice.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.04.2015 à 13h12 • Mis à jour le09.04.2015 à 13h13 Quelque 24 % des enseignants des écoles maternelles et élémentaires étaient en grève jeudi 9 avril sur tout le territoire, un taux qui grimpe à 50 % à Paris et en Seine-Saint-Denis, selon les estimations du SNUipp-FSU, principal syndicat des professeurs des écoles. Le mouvement est également très suivi dans la Creuse (48%), le Cantal (44%), le Puy-de-Dôme (41%), le Var, la Côte-d'or, les Pyrénées-orientales et le Val-de-Marne (40%).Le SNUipp, comme d'autres syndicats de l'éducation nationale, a appelé ses adhérents à se joindre à la grève organisée par quatre organisations (CGT, FO, FSU et Solidaires), pour dénoncer notamment le blocage des salaires des fonctionnaires depuis 2010. Les estimations des taux de grévistes dans le primaire s'appuient sur les chiffres fournis dans 77 départements, soit 72,5 % de la profession.Le Snes-FSU, qui appartient lui aussi à la fédération FSU et qui est le premier syndicat dans le secondaire, n'a pas donné d'estimation à la mi-journée. Le ministère de l'éducation nationale non plus.Lire : Les syndicats montent au créneau contre « l'austérité » 09.04.2015 à 11h37 • Mis à jour le09.04.2015 à 13h47 | Rémi Barroux Le bulletin scolaire de la planète n’est pas bon. « Quelques progrès, mais doit beaucoup mieux faire », pourrait écrire l’Unesco, l’organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, dans son rapport mondial de suivi de l’éducation pour tous (EPT) 2015, présenté jeudi 9 avril.Les six objectifs de l’éducation pour tous fixés à Dakar en avril 2000 ne sont pas atteints. A un mois du prochain Forum mondial de l’éducation qui se tiendra, du 19 au 22 mai, à Incheon (République de Corée), un tiers seulement des 140 pays qui ont renseigné l’Unesco ont atteint l’ensemble des objectifs. « C’est un bilan final, la réponse est claire, le compte n’y est pas. Si l’on prend l’objectif de la scolarisation dans le primaire, pas seulement l’entrée à l’école mais la réalisation d’un cycle complet, seuls un petit peu plus de la moitié des pays l’ont atteint », explique Nicole Bella, statisticienne en charge de l’analyse des politiques éducatives à l’Unesco.En effet, 52 % des pays ont atteint l’éducation primaire universelle, et 10 % seraient sur le point d’y parvenir. « Presque 100 millions d’enfants ne termineront pas leur cursus primaire en 2015, essentiellement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire », écrivent les auteurs du rapport. Si 50 millions d’enfants supplémentaires ont été scolarisés par rapport à 2000, l’échec relatif est dû aux inégalités persistantes dans le monde.Le poids des inégalités sociales« Les plus pauvres ont quatre fois moins de chance de fréquenter l’école primaire et cinq fois moins de chance que les plus riches de terminer le cycle complet de cet enseignement », précise Mme Bella. Mais les inégalités ne sont pas seules en cause. Il existe des effets cumulatifs, comme le fait d’appartenir à une minorité ethnique ou linguistique dans un pays, d’être membre d’une communauté nomade ou simplement d’être une fille. Parmi les enfants non scolarisés, les filles ont plus de risques que les garçons de ne jamais aller à l’école, 48 % contre 37 %. La réalité est différente d’un continent à l’autre. En Amérique latine et en Asie, les garçons sont plus nombreux à quitter les bancs de l’école pour aller travailler, surtout à partir du secondaire (collège et lycée), la crise économique amplifiant le phénomène. En Afrique subsaharienne en revanche, les filles restent plus vulnérables, notamment les plus pauvres. « En Guinée et au Niger, en 2012, plus de 70 % des filles les plus pauvres n’avaient jamais été scolarisées dans le primaire contre 20 % des garçons les plus riches », écrivent les auteurs.Dans les pays en guerreLa persistance de conflits dans un grand nombre de pays reste un obstacle majeur à l’éducation. « Si l’on prend les 58 millions d’enfants qui, en 2012, n’allaient pas à l’école primaire (6-11 ans), plus d’un tiers d’entre eux se trouvent dans des pays en guerre [une trentaine sont recensés selon l’Unesco], comme la Syrie, l’Irak, le Yémen, le Mali, etc. », analyse Nicole Bella. Cette proportion a augmenté de 30 % à 36 % entre 2000 et 2012.Pour autant, la situation globale s’est plutôt améliorée. « Le monde a réalisé d’importants progrès en matière d’éducation pour tous et, bien que les objectifs pour 2015 n’aient pas été atteints, des millions d’enfants en plus sont scolarisés par rapport à ce que laissaient augurer les tendances des années 1990. Mais la tâche est encore loin d’être accomplie », a déclaré Irina Bokova, la directrice générale de l’Unesco.Certains pays en développement ont vu leurs efforts en matière d’éducation couronnés de succès. Ainsi, l’Algérie a augmenté le nombre d’enfants accueillis dans le préscolaire et en maternelle de manière spectaculaire, passant de 2 % en 2000 à 79 % en 2012. Au niveau mondial, seuls 47 % des pays sont parvenus à remplir cet objectif n° 1 de « protection et éducation de la petite enfance ». Et 20 % d’entre eux en sont « encore très loin ». Par rapport à 1999, l’Unesco a enregistré une hausse des deux tiers du nombre d’enfants scolarisés en maternelle.L’alphabétisation en panneD’autres objectifs de l’éducation pour tous sont assez loin d’être atteints, comme l’alphabétisation des adultes. Un quart seulement des pays parvient à l’objectif fixé en 2000 de « diminuer de 50 % les niveaux d’analphabétisme des adultes d’ici à 2015 ». Et 32 % des pays en sont très éloignés. Les femmes continuent à représenter les deux tiers des adultes analphabètes. Et si le pourcentage de ces adultes a régressé de 18 % en 2000 à 14 % en 2015, cela est dû principalement à l’arrivée à l’âge adulte de jeunes qui ont été davantage scolarisés.Quand ces objectifs seront-ils atteints ? Il est difficile de le prédire, avec une crise économique persistante. « Il faut des stratégies spécifiques, bien financées, qui donnent la priorité aux plus pauvres – en particulier les filles –, qui améliorent la qualité de l’enseignement et réduisent le fossé de l’alphabétisation afin que l’éducation devienne vraiment universelle », plaide Irina Bokova.Pour l’heure, la tendance générale reste à la recherche d’économies. Selon l’Unesco, les taux d’encadrement dans l’enseignement primaire ont baissé dans plus de 80 % des pays. Alors qu’il faudrait quatre millions d’enseignants supplémentaires pour scolariser tous les enfants.Baisse des aides à l’éducationLa baisse des aides à destination des pays les plus pauvres, notamment dans les secteurs éducatifs, a eu un impact important. Le rapport indique que si l’aide à l’éducation a doublé entre le début des années 2000 et 2010, elle régresse depuis. « S’agissant de l’aide à l’éducation de base, petite enfance, préscolaire et primaire, en provenance des pays de l’OCDE, elle est passée de 2,7 milliards d’euros en 2002 à 5,6 milliards en 2010, pour redescendre à 4,6 milliards d’euros en 2012, et la tendance reste à la baisse», indique Nicole Bella. Par ailleurs, dans de nombreux pays dont l’enseignement public est faiblement doté, ce sont des écoles privées qui prennent le relais, notamment dans le primaire. Si les frais d’inscription ne sont pas trop onéreux, cela représente néanmoins un handicap supplémentaire pour l’accès à l’école des plus démunis.Alors que les Nations unies estiment que 20 % environ d’un budget national devrait être consacré à l’éducation, moins de la moitié des pays ont affecté de 15 à 20 % de leurs budgets à ce poste. « Après 2015, il faudra trouver chaque année 22 milliards de dollars [quelque 20,4 milliards d’euros] supplémentaires pour financer l’éducation, soit près du tiers du coût de l’éducation dans les pays à faibles revenus », écrivent les rapporteurs. Ce qui signifie, pour les pays donateurs, la multiplication au moins par quatre de leur aide. Un défi loin d’être relevé par les pays occidentaux qui cherchent des économies à faire, tant dans leurs politiques d’aide au développement que dans leurs propres budgets nationaux consacrés à l’éducation.Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.04.2015 à 17h29 • Mis à jour le06.04.2015 à 18h33 | Romain Geoffroy « Fabien Caillé, élu de l'Armée de Dumbledore. » L'homme qui se présente ainsi n'est pas membre d'un collectif de fans de Harry Potter, il sort d'une campagne pour les élections étudiantes de l'université Rennes 2. Avec lui, 44 étudiants ont déposé une liste inspirée de l'œuvre de J. K . Rowling, et ont pris, à la surprise générale, la deuxième place du scrutin, remporté par la liste de l'Elan associatif. Ils sont aujourd'hui plusieurs à siéger dans les différents collèges : deux au Conseil d'administration, où ils ont obtenu 26,24 % des voix, et cinq à la commission de la formation et de la vie universitaire (CFVU), plus consultative, où ils ont récolté 27,77 % des suffrages exprimés.« Au départ, on était cinq ou six à discuter sur le ton de l'humour des futures élections, se souvient Fabien Caillé, mandataire de la liste. Quelqu'un a eu l'idée de Harry Potter, on s'est dit que ça correspondait bien à Rennes 2. » Dans le livre, des étudiants constituent un groupe secret, l'armée de Dumbledore, censé combattre les forces du mal. « Nous c'est contre l'administration et la fusion prévue avec l'université Rennes 1 qu'on voulait se battre », assure le jeune homme aux cheveux longs, fier d'avoir trouvé la métaphore.« Construire une voie 9 3/4 », « acheter un Choixpeau magique »Le programme qu'ils présentent détonne dans cette université spécialisée dans les sciences humaines et sociales, réputée pour être l'une des facs les plus politisées de France : « Construire une voie 9 ¾ dans le métro qui relierait jour et nuit Villejean (principal campus de Rennes 2 situé au nord-ouest de la ville) à la rue de la soif » ; « Faire envoyer les résultats des examens par hibou »; « Acheter un Choixpeau magique [dans Harry Potter, ce chapeau choisit dans quelle "maison" étudieront les jeunes sorciers] pour aider les étudiants dans leurs choix d'orientation », etc.Difficile de savoir si, comme Coluche pour l'élection présidentielle de 1981, l'Armée de Dumbledore est une plaisanterie qui s'est prise au sérieux. Fabien Caillé en est persuadé, les gens n'ont pas voté à la légère. « On nous a accusé de dépolitiser, alors que c'est tout l'inverse, notre candidature décalée a remobilisé les électeurs. Notre politique, on pouvait la lire entre les lignes. » Les 1 800 voix cumulées récoltées (les étudiants étaient appelés à voter deux fois lors d'un même scrutin, une pour le CA, l'autre pour le CFVU), ont fait d'eux la deuxième association la plus puissante de l'université. Les « apprentis sorciers » de Rennes 2 interprètent ce succès comme le résultat d'une « façon différente de faire de la politique à l'université ». « Je pense que sans nous, les élections auraient été comme d'habitude : avec des méthodes tristes, et tout le monde se serait mobilisé à la veille des élections », se persuade le mandataire de liste. Des méthodes classiques de mobilisation qu'il a pourtant longtemps pratiquées, lui qui a été élu à Rennes 1 sur une liste de l'UNEF dans le passé. Le principal syndicat étudiant le reconnaît aussi, la mobilisation plus importante que d'habitude – 16 % des étudiants sont allés voter, contre 10 % un an plus tôt – est certainement due à l'engouement provoqué par la liste un peu surréaliste. Paul Le Damany, président de l'UNEF à Rennes et seul élu du syndicat au nouveau CA – ayant obtenu 14,8 % des voix au scrutin du CA, contre 42 % en 2014 – veut aussi croire à un contexte national défavorable : « Avec un gouvernement socialiste qui applique une politique néolibérale, le milieu étudiant est un peu résigné, alors qu'habituellement c'est une population plutôt mobilisée. »Pour le jeune syndicaliste, il s'agit aussi clairement d'un vote contestataire :« Leur succès vient du fait que les étudiants se sentent marginalisés de la démocratie universitaire, dans le sens où ils n'ont pas beaucoup de poids dans les conseils. La liste de l'Armée de Dumbledore est venue en expliquant que ces élections ne servaient à rien et ils ont voulu le montrer par l'absurde. »Résultat, la liste venue de Poudlard divise doucement le campus de Villejean, principal établissement de Rennes 2. Une bataille électorale oppose ceux qui sont pour la démarche humoristique et ceux qui craignent une dépolitisation de la vie étudiante. Des graffitis anti-Poudlard apparaissent sur les murs, et le symbole des Mangemorts (les partisans du dangereux sorcier Lord Voldemort) est visible sur certaines façades ; un « Voldemort vaincra » est même peint sur une barrière. Pour épouser le thème fantastique, l'Elan associatif, principale liste concurrente, imprime des affiches qui s'inspirent de la série « Game of Thrones », quand l'UNEF crée des slogans du type : « Nous on ne propose pas de solution magique », ou « Défendre ses droits c'est pas sorcier ». « Un passé syndical important à respecter »Assis sur le mur et devant le bâtiment L, soda à la main, Samuel, étudiant en deuxième année de psychologie, reconnaît sans honte avoir voté pour l'Armée de Dumbledore, par curiosité :« Leur démarche m'a d'abord fait rire, puis en regardant leur page Facebook, j'ai vu qu'ils l'expliquaient plutôt bien, qu'ils répondaient aux nombreux commentaires. Finalement, c'est un peu la démocratie participative qu'ils expérimentent. »Etudiante en littérature, Eloise a voté blanc. Elle ne se reconnaissait dans aucune liste et surtout pas dans celle de « Dumbledore ». « Je trouve que c'est dangereux de voter pour des gens qui n'ont pas de programme, s'indigne-t-elle. Il y a un vrai risque de signer un chèque en blanc à des gens dont on ne connaît pas grand chose politiquement. » Avec la médiatisation dont a fait l'objet cette liste plutôt improbable, la jeune fille craint que Rennes 2 n'ait été décrédibilisée.Piercing à l'oreille, barbe finement taillée, Kevin Nadarajah voit lui aussi d'un mauvais œil la candidature de cette liste : « On est à Rennes 2, il y a une histoire et un passé syndical important à respecter. » Cet étudiant en master de psychologie est élu pour la deuxième année consécutive au conseil d'administration de l'université, sur la liste de l'Elan associatif, sortie gagnante des urnes. Au coude à coude avec l'UNEF l'an passé, l'échec du syndicat pour ce scrutin leur a permis de prendre la première place. Une crise de gouvernance en toile de fondMais la mobilisation importante des élections des 24 et 25 mars est également liée à la crise de gouvernance dans laquelle est empêtrée cette université depuis plusieurs mois. Derrière cette élection poudlardesque, un dossier épineux, celui de la fusion des universités Rennes 1 (une université plutôt orientée vers les sciences et la médecine) avec Rennes 2. Un projet mis sur la table depuis 2013 et qui devait aboutir en 2016 à la création d'une seule et unique université rennaise.« On travaillait sur ce projet de fusion depuis plus d'un an », raconte Catherine Loneux, ancienne première vice-présidente de l'université pendant trois ans. « Il y avait beaucoup de points compliqués, mais on restait ouvert au dialogue. On a eu le courage d'essayer mais au bout d'un moment, en novembre 2014, quand on a commencé à parler de gouvernance, le dispositif s'est grippé. »L'université Rennes 1 tente d'imposer sa domination, elle souhaite garder entre 65 et 70 % des sièges dans les instances de gouvernance de la future université. Tout le Conseil d'administration de Rennes 2 s'y oppose, sauf une personne, Jean-Emile Gombert, alors président de l'université. « Il avait une position personnelle là-dessus, se rappelle Mme Loneux. Mais il était hors de question pour nous de nous laisser aspirer, j'ai alors démissionné de mes fonctions de vice-présidente et ensuite tous les administrateurs ont quitté leurs fonctions au CA. » A nouveau élue après que sa liste SGEN-CFDT est arrivée en deuxième position lors du scrutin enseignant, elle fera dorénavant partie du conseil d'administration, où elle siègera notamment avec les deux élus de l'Armée de Dumbledore. Enseignant en géographie à Rennes 2, Olivier David a aussi fait partie des vingt administrateurs démissionnaires. Tête de liste du Snesup-FSU et grand vainqueur des dernières élections, il est le très probable futur président de l'université. Son regard sur la « liste Dumbledore » reste plutôt bienveillant, d'autant que chaque voix sera importante pour s'assurer une majorité forte lors des conseils d'administration. « Cette liste a apporté des choses nouvelles sur les modes de mobilisation étudiante, remarque-t-il. Elle a apporté un certain engouement et de l'intérêt pour cette élection, et a attisé la curiosité des étudiants. »A sa demande, les étudiants lui ont d'ailleurs fourni un document d'une dizaine de pages, avec cette fois-ci des propositions un peu moins spectaculaires : « réaménager certains bâtiments pour en faire des espaces plus conviviaux », « améliorer l'information des étudiants » face à « la complexité administrative », ou encore « faire plus en faveur de la solidarité et l'égalité des sexes ». S'il assure que le projet de fusion est aujourd'hui totalement abandonné, M. David devra prochainement traiter un dossier tout aussi important et délicat : la création d'une communauté d'universités. L'université Bretagne-Loire devrait fédérer 27 établissements et regrouper à terme plus de 160 000 étudiants, 6 600 enseignants-chercheurs et 6 500 personnels administratifs et techniques. « J'espère qu'on sera dans quelque chose de plus fédéral, confie-t-il. Rennes 2 est en dehors du jeu en ce moment, avec cette crise, on a accumulé du retard. Les statuts ont été adoptés par le ministère sur des bases qui sont plutôt défavorables à Rennes 2 dans le conseil de décision, c'est là-dessus qu'il va falloir travailler. »Lire : La réforme universitaire épaissit le mille-feuille administratifRomain GeoffroyJournaliste au Monde Brigitte Salino Si la nouvelle est confirmée, c'est une révolution. Chris Dercon, le directeur de la Tate Modern de Londres, pourrait succéder à Frank Castorf à la Volksbühne de Berlin. La rumeur, qui court depuis plusieurs semaines, prend chaque jour plus d'ampleur dans les journaux allemands, où elle suscite une très forte polémique. Tout a commencé mi-mars, quand le Sénat de Berlin a annoncé qu’il ne renouvellerait pas le mandat de Frank Castorf, à son arrivée à terme, en 2016, mais qu’il le prolongerait seulement d’un an, jusqu’en 2017.Cette décision annonce la fin d’une époque : Frank Castorf dirige la Volksbühne depuis vingt-trois ans. De ce théâtre situé à Mitte, dans l’ex-partie est de Berlin où il est né, en 1951, le metteur en scène a fait la scène la plus vivante, la plus novatrice et la plus polémique des années 1990. Avec le temps, cet esprit s’est un peu émoussé, mais la Volksbühne reste une des salles-phares de la capitale allemande.En 2014, ce théâtre construit pour les travailleurs a fêté ses cent ans. A cette occasion, Chris Dercon est venu, avec Tim Renner, le nouveau secrétaire aux affaires culturelles de Berlin. Né en 1964, cet ancien directeur d’Universal Music en Allemagne entend donner un nouveau souffle à la culture. Chris Dercon, lui, dirige la Tate Modern de Londres depuis 2011. Flamand, né en 1958, il a été en particulier directeur artistique du MoMA, et commissaire de nombreuses expositions, avant de rejoindre un des plus grands musées d’art contemporain du monde.« La plus grosse erreur de casting de la décennie »Quand la rumeur de son arrivée à Berlin a commencé à circuler, Le Monde l’a contacté, par courriel (le 19 mars). Chris Dercon a alors répondu : « J’ai une énorme admiration pour la Volksbühne (…). Comme vous le savez, je tiens beaucoup à inviter le théâtre et la danse au musée, donc à la Tate Modern. J’espére qu’un jour la Volksbühne – peut-être une pièce de Pollesch qui raconte les exigences du marché de l’art ? – viendra à Londres. »Serait-ce une pirouette, due à la nécessité de se taire, tant que les tractations n’ont pas abouti ? A Berlin, la question de fait guère de doute. Elle suscite une levée de bouclier dans le milieu du théâtre, et de la culture. Claus Peymann (77 ans), le directeur du Berliner Ensemble, qui lui aussi va quitter son poste, en 2017, a envoyé une lettre au maire social-démocrate de Berlin, Michael Müller, pour dénoncer « la plus grosse erreur de casting de la décennie » que représente Tim Renner, jugé plus apte à organiser des événements qu’à mettre en place une véritable politique culturelle.Frank Castorf va dans le même sens que Claus Peymann. Il reproche à Tim Renner son « manque de professionnalisme » et sa méconnaissance du théâtre, qui joue un rôle de premier plan à Berlin. L’opposition entre les deux « rois » du théâtre et Tim Renner témoigne d’un choc des cultures et des générations, doublé d’une question financière : l’argent manque à Berlin, depuis la réunification. De ce point de vue, Tim Renner a beau jeu : dotée de 17 millions d’euros, la Volksbühne est l’un des théâtres les plus subventionnés de Berlin, mais sa fréquentation est en baisse.Quoi qu’il en soit, un débat est engagé, qui porte sur un point essentiel. Si Chris Dercon, quels que soient ses qualités et son goût pour le théâtre, succédait à Frank Castorf, on entrerait dans une nouvelle ère : ce ne serait plus un metteur en scène ou un intendant (directeur artistique), comme cela se pratique en Allemagne, qui dirigeraient un théâtre, mais un curateur. Dans un contexte où les frontières entre l’art contemporain et les arts de la scène sont de plus en plus floues (des artistes comme Romeo Castellucci en témoignent), la question risque de se poser de plus en plus souvent. Et pas seulement à Berlin. En ce sens, l’affaire Castorf-Dercon fait figure de laboratoire dans l’Europe d’aujourd’hui.Brigitte SalinoJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.04.2015 à 14h27 • Mis à jour le06.04.2015 à 18h44 | Alice Pfeiffer Avec sa maison de couture pour hommes fondé en 1962 à Paris, le couturier avait habillé les plus grands chefs d'Etat et de nombreuses célébrités. Le milieu de la mode le surnommait « l’homme qui habille les hommes ». Le couturier italien Francesco Smalto, âgé de 87 ans, est mort dans la nuit de samedi à dimanche 5 avril à l’hôtel Mamounia de Marrakech, a annoncé lundi la maison Smalto.Né à Reggio di Calabria, dans l’extrême sud de la Botte, Francesco Smalto a acquis sa renommée grâce à son savoir-faire modernisé. Après avoir fait ses armes chez l’Américain Harris, tailleur attitré du président Kennedy, qui lui donne son amour du sur-mesure masculin, il se lance à Paris, en 1962, sous son propre nom. D’abord de façon confidentielle, dans un atelier rue de la Boëtie, puis, dans une boutique fastueuse, qu’occupe toujours la marque, rue François 1er, il impose sa vision d’un classicisme dépoussiéré. Sa force est de jeter des ponts entre un artisanat inspiré par les tailleurs de la royauté anglaise de Savile Row et des besoins quotidiens : chaque costume nécessite trente-trois étapes, mais est léger, libéré de structures rigides, porté près du corps, comme le veut la tendance de l’époque.Ce qui ne manque pas de séduire nombre d’hommes d’influence : entre les années 1970 et 1990, il habille autant les célébrités en vogue — Jean-Paul Belmondo ou Roger Moore — que les chefs d’Etat — François Mitterrand ou le roi du Maroc Hassan II.« Entreprise du patrimoine vivant »Sensible aux évolutions de l’industrie, la maison complète son offre d’une ligne de prêt-à-porter, d’une gamme féminine et sportive et de diverses licences.Cependant, le parcours de Francesco Smalto connaît des heures plus troubles. En 1995, le couturier est condamné à quinze mois de prison avec sursis et à 600 000 francs d’amende pour proxénétisme aggravé par le tribunal correctionnel de Paris. Il est accusé d’avoir offert les prestations de call-girls au chef de l’Etat gabonais Omar Bongo.En 2001, le fondateur de la maison se retire et cède son entreprise. Cette dernière perpétue la tradition inaugurée par son fondateur : elle est nommée « Entreprise du patrimoine vivant » en 2012 et habille l’équipe de football française lors de la dernière Coupe du monde, en 2014.Lire aussi (abonnés) : Smalto, la touche féminineAlice Pfeiffer 06.04.2015 à 13h37 • Mis à jour le06.04.2015 à 15h04 Le groupe hongkongais PCCW a annoncé, lundi 6 avril, sa décision de « mettre un terme »  aux discussions sur l'acquisition de 49 % de la plate-forme de vidéos Dailymotion, en raison de l'opposition du gouvernement français à des négociations exclusives avec l'opérateur Orange. Dans un communiqué, le groupe explique ses raisons :« La volonté exprimée du gouvernement français de favoriser la recherche d'une solution européenne décourage la participation d'entreprises internationales. Nous avons donc décidé de mettre un terme à nos discussions avec Dailymotion et ses propriétaires actuels. »Emmanuel Macron, le ministre français de l'économie, avait, la semaine dernière, souhaité qu'Orange étudie d'éventuelles candidatures européennes dans sa quête d'un partenaire pour Dailymotion, dont le projet de rachat par l'américain Yahoo avait déjà échoué deux ans plus tôt face à l'opposition d'Arnaud Montebourg, alors ministre du redressement productif.Le gouvernement « pas hostile aux discussions en cours »Dans son communiqué, PCCW souligne qu'il proposait de donner à Dailymotion « une envergure mondiale suffisante, sur un marché où la taille critique est vitale pour se développer ».Sollicité par l'Agence France-Presse, le ministère de l'économie a expliqué que « le gouvernement n'a jamais indiqué être hostile aux discussions en cours mais a demandé, en sa qualité d'actionnaire, à Orange de ne pas accorder d'exclusivité à l'offre de PCCW avant d'avoir discuté avec l'ensemble des partenaires potentiellement intéressés ». Selon Bercy, cette décision a permis d'ouvrir avec « plusieurs offreurs potentiels des discussions ».Avec 128 millions de visiteurs uniques par mois, Dailymotion est le plus populaire des sites Internet européens, mais il subit la concurrence écrasante du numéro 1 mondial Youtube, propriété de Google.Lire aussi : Orange discute avec le chinois PCCW pour Dailymotion 06.04.2015 à 11h21 • Mis à jour le06.04.2015 à 12h19 Encore une bonne nouvelle pour l'Espagne, où le nombre de chômeurs a poursuivi son repli en mars. Selon les chiffres publiés lundi 6 avril par le ministère de l'emploi, il a reculé de 60 214 personnes sur un mois, soit la plus forte baisse enregistrée sur un mois de mars en treize ans. Le chômage reste néanmoins à un niveau élevé, avec 4,45 millions demandeurs d'emploi.Le pays avait déjà enregistré un repli du nombre de chômeurs d'environ 13 500 demandeurs en février. Une tendance qui s'est accélérée en mars avec l'emploi de saisonniers en vue des vacances de Pâques.« Evolution solide et positive »Ces chiffres « montrent clairement la consolidation d'une évolution solide et positive du marché du travail », s'est félicitée la secrétaire d'Etat à l'emploi, Engracia Hidalgo, citée dans le communiqué.Après cinq années de récession ou de stagnation, l'Espagne a renoué avec la croissance, enregistrant une progression de 1,4 % de son produit intérieur brut (PIB) en 2014.Lire aussi : La croissance devrait accélérer en EspagneSelon la Banque d'Espagne, le PIB a augmenté de 0,8 % au premier trimestre 2015 et devrait augmenter de 2,8 % sur l'ensemble de l'année, soit 0,8 point de plus qu'attendu dans les dernières prévisions. 06.04.2015 à 10h45 • Mis à jour le06.04.2015 à 10h48 Pour la cinquième fois de sa carrière, Novak Djokovic a remporté dimanche le Masters 1000 de Miami, un succès qui asseoit encore un peu plus son écrasante domination sur le circuit mondial.Après l'Open d'Australie en janvier et Indian Wells en mars, Djokovic s'est offert un troisième titre en 2015, le 51e de sa carrière, le 22e dans un Masters 1000. Il a assorti son triomphe d'un énième record, puisqu'il est devenu le premier dans l'histoire à réaliser à trois reprises le doublé Indian Wells-Miami (2011, 2014, 2015). Soleil de plomb« Je ne pouvais pas rêver d'un meilleur début de saison », a admis le Serbe de 27 ans qui a terrassé Andy Murray 7-6 (7-3), 4-6, 6-0. Mais la finale qui a duré deux heures et quarante-sept minutes sous un soleil de plomb (28 °C sans vent) et une forte humidité (71 %) n'a pas été une promenade de santé.Murray, qui restait sur six défaites consécutives face à « Djoko », l'a bousculé pendant près de deux heures, avant de craquer physiquement et mentalement dans le dernier set. L'Ecossais a voulu montrer dès le premier jeu qu'il ne faisait aucun complexe face au numéro un mondial, qui l'avait séchement battu en demi-finale à Indian Wells (6-2, 6-3). « Il y a eu match cette fois, s'est félicité son entraîneur, la Française Amélie Mauresmo. Quand son jeu est en place, ils sont très, très proches tous les deux. »Cinq victoires à MiamiDès sa premier balle de match, Djokovic a concrétisé sa domination pour signer sa cinquième victoire à Key Biscayne, une première aussi dans l'histoire du tournoi. « Je ne me sentais pas très bien sur le court, je me suis battu et j'ai fini par réussir à jouer mon tennis dans le troisième set », a-t-il expliqué.Murray, qui va passer lundi au 3e rang mondial, s'est consolé en se disant qu'il « avait rendu les choses plus difficiles pour Novak qu'à Indian Wells » : « Je me rapproche petit à petit », a assuré celui qui n'a pas battu un autre joueur du « Big Four » (Djokovic, Federer, Nadal) depuis son titre à Wimbledon en 2013. 06.04.2015 à 10h07 • Mis à jour le06.04.2015 à 10h18 La Suède a remporté le Championnat du monde 2015 de curling messieurs en battant la Norvège en finale (9-5), dimanche à Halifax (Canada).Lire : Pierre qui glisse amasse les CanadiensLes Suédois, skippés par Niklas Edin, se sont imposés face aux tenants du titre et ont empoché la septième couronne mondiale de leur histoire, la première depuis 2004.La médaille de bronze est revenue au pays-hôte et à la nation de référence de la discipline (34 titres), le Canada, qui a battu la Finlande 8 à 4.Le classement final : 1. Suède ; 2. Norvège ; 3. Canada ; 4. Finlande ; 5. Etats-Unis ; 6. Japon ; 7. Suisse ; 8. Chine ; 9. République tchèque ; 10. Italie ; 11. Ecosse ; 12. Russie. 04.04.2015 à 17h41 | Emmanuelle Jardonnet Revisiter le cinéma à travers le prisme du bleu. Cette envie du Forum des images lui a été inspirée par le film où cette couleur a récemment accroché la rétine de tant de spectateurs : La Vie d’Adèle, d’Abdellatif Kechiche, et le joli titre de la bande dessinée dont il est adapté, Le bleu est une couleur chaude.Le Forum des images s’était déjà intéressé au rouge, puis au noir – avec un cycle qui avait été concomittant à l’exposition Soulages du Centre Pompidou, il y a quelques années. « L’angle de la couleur permet de réunir des films très différents par une approche plastique, esthétique, du cinéma qui change de nos cycles thématiques sur des questions de société – la justice récemment, bientôt la jeune fille », expliquent les programmatrices Laurence Briot et Marianne Bonicel. La spécificité du bleu ? « Il est très variable et mouvant, traduit beaucoup d’émotions différentes, contradictoires. »Avec un cycle de plus de 70 films, qui se déploie du 1er avril au 24 mai, place au bleu et à son infinité de nuances. Au sein de cette large palette, se distinguent néanmoins plusieurs motifs :La couleur du troubleAvec les cheveux bleus d’Emma surgit le trouble dans La Vie d’Adèle (2013). En attirant le regard de la jeune Adèle, ils révèlent un désir nouveau, inattendu. Cette chevelure bleue n’est pas la première du genre au cinéma, elle est plutôt venue réactualiser une lignée hétéroclite de beautés aux mèches bleutées, où l’on retrouve la femme du club Silencio de Mulholland Drive (2001), de David Lynch, ou encore Jill, l’héroïne d’Immortel (Ad Vitam) (2004), d’Enki Bilal, pour citer deux films également programmés.Ambivalent, le bleu colore parfaitement fantasmes et sentiments en suspens. Dans La Chambre bleue (2014), de Mathieu Amalric, il se fait ainsi l’écrin érotique d’amants illégitimes.Reflets d’ordinateur, vie nocturne, draps : la couleur bleue donne une teinte à l’addiction sexuelle du personnage masculin de Shame (2011), de Steve McQueen.Le bleu se fait ainsi tour à tour couleur de l’intime, des liaisons impossibles, comme dans le bien nommé Forty Shades of Blue (2005), d’Ira Sachs, ou de l’inavouable. Le Secret de Brokeback Mountain (2005), d’Ang Lee, est un film traversé par le bleu : celui des regards, du ciel des grands espaces ou de la chemise bleue, souvenir-trophée d’un amour interdit, scellé par surprise lors d’une nuit partagée sous une tente.Quand le fantasme inavouable vire à l’obsession, le bleu devient plus intense. L’Enfer d’Henri-Georges Clouzot (2011), documentaire de Ruxandra Medrea et Serge Bromberg, montre parmi les 13 heures de pellicule tournées de ce film inachevé une Romy Schneider rêveuse nimbée de bleu, de son rouge à lèvres à ses draps, à travers le regard maladivement jaloux de son mari.Plus discrètement, dans ses mélodrames, Douglas Sirk, dont le Forum des images programme six films, utilisait de subtiles variations du bleu pour dépeindre des sentiments exaltés et douloureux – l’historien du cinéma Jean-Loup Bourget consacrera d’ailleurs à la question un des quatre « cours de cinéma » proposés par le cycle.Une couleur aussi picturale que photogéniqueCertains cinéastes écrivent avec les couleurs. Parmi ces grands coloristes : « Godard ou Kaurismaki, qui imaginent à l’origine leurs films avec un nuancier », détaillent les programmatrices. Très chromatiques également : « Takeshi Kitano, David Lynch et Tim Burton, qui sont par ailleurs peintres », soulignent-elles.Or le bleu ne va jamais tout seul, c’est une couleur « timide » ; parler du bleu, c’est parler des autres couleurs, dit en substance l’historien de la couleur Michel Pastoureau, invité à présenter l’histoire et la symbolique de la couleur dans le cadre du cycle. Il va souvent avec le rouge, « son complice, son rival, son contraire », résument Laurence Briot et Marianne Bonicel. Comme chez Godard, dans Une femme est une femme (1961), et bien sûr Pierrot le fou (1965).Autre exemple d’association, en l’occurence fatale, entre le bleu et le rouge : Deep End (1970), de Jerzy Skolimowski, dans lequel un nouvel employé d’une piscine s’éprend d’une de ses collègues, rousse.Moins attendu sur ce terrain chromatique, Eric Rohmer, « réputé être un cinéaste très bavard, disait pourtant qu’au départ d’un film, il y a la couleur. Chez lui, les sentiments se disent aussi par elle, les tenues changent avec les humeurs », expliquent les programmatrices, qui ont retenu Les Nuits de la pleine lune (1984) et L’Ami de mon amie (1987).Le cinéaste espagnol Pedro Almodovar est un grand amateur de couleurs franches. Deux de ses films sont présentés : Talons aiguilles (1991) et La Fleur de mon secret (1995), où les habits bleus et rouges entrecroisent les sentiments amoureux.Le cycle présente également deux films de Kitano : Hana-Bi (1997), ponctué des peintures du cinéaste, et L’Eté de Kikujiro (1999), exemple du lien qui existe entre le bleu et l’enfance. Recouvrant l’angelot-clochette confié au petit garçon pour le protéger, le bleu rappelle ici que cette couleur est omniprésente dans les contes pour enfants (hommes bleus et robes dans Peau d’âne, la fée clochette, la robe d’Alice dans Alice au Pays des merveilles ou celle de Dorothy dans Le Magicien d’Oz...).Chez Jane Campion, qui a elle aussi fait les beaux-arts et étudié la peinture, le bleu se fait plus « tendre », analysent les programmatrices, qui ont pu mettre à l’affiche trois de ses films : La Leçon de piano (1993), « où la lumière est très importante, et où elle réussit à accorder le bush aux couleurs sous-marines », Portrait de femme (1996), à la palette de bruns et de bleus, et Bright Star (2009), « où la jeune héroïne s’allonge avec sa robe bleue dans un champ de jacinthes sauvages ».Chez Enki Bilal, le bleu, associé au féminin, (ré)équilibre le chaos des autres couleurs. Une rencontre avec le cinéaste dessinateur est programmée, lors de laquelle il évoquera sa symbolique du bleu à partir d’extraits de ses films.Pour revenir aux origines de la couleur au cinéma, les premiers films en technicolor ont donné lieu à une explosion chromatique. Les yeux et les tenues d’Ava Gardner brillent dans Pandora (1951), comme le regard de James Stewart, spectateur-voyeur de Fenêtre sur cour d’Hitchcock (1954). Les yeux bleus sont d’ailleurs un « fil bleu » de la programmation, confient Laurence Briot et Marianne Bonicel : « Il y a une magie des acteurs et actrices aux yeux bleus dans le cinéma, leur regard est souvent magnifié. » La surprenante présence d’un film en noir et blanc, Quai des brumes (1938), de Marcel Carné, ne se justifie d’ailleurs que par la présence « des quatre yeux bleus les plus connus du cinéma français : ceux de Jean Gabin et de Michèle Morgan, qui transpercent le noir et blanc lors de la célèbre réplique “T’as de beaux yeux, tu sais”. »La couleur d’une inquiétante étrangetéLe bleu jalonne le cinéma onirique d’un David Lynch, d’un Tim Burton ou d’un John Carpenter. Le rêve y revêt une inquiétante étrangeté qui peut virer à la peur bleue.Chez Lynch, le bleu « irradie de néons, de reflets ou d’écrans », il est « radioactif », détaillent les programmatrices. « Dans la théâtralité de son univers, le bleu pointe vers l’angoisse, le mortifère. » Un cours de cinéma par l’historien et critique Hervé Aubron est consacré aux bleus du cinéaste, dont l’un des plus célèbres films porte le nom de la couleur, Blue Velvet (1986) :« Dans les contes gothiques de Tim Burton, le bleu est la couleur de la femme perdue, de la mère, et des fantômes, comme dans Dark Shadows (2012) », programmé.Dans les œuvres de science-fiction, à l’opposé des créatures « monstrueuses » traditionnellement vertes, les extra-terrestres ou androïdes bleus représente un autre plus proche de l’allure et des sentiments des humains, tels les Navis d’Avatar (2009).La couleur de la force vitale comme de la mélancholieLe bleu est la couleur des éléments et des espaces évoquant l’infini, de la mer au ciel. Du Grand bleu (1988) à Into the Wild (2007), de Respiro (2002) à Terraferma (2011), la mer est un personnage de cinéma aux rôles mouvants, tour à tour source de bonheur, d’espoir ou de danger. Dans Alamar (2009), de Pedro Gonzales-Rubio, mi-documentaire, mi-fiction d’une heure, elle est avant tout poétique.Chez Terrence Malick, « le bleu est celui de l’aube et des origines », souligne le duo de programmatrices. Le cinéaste filme le ciel, la mer et les grands espaces avec un « amour presque mystique de la nature », au plus près comme au plus global, dans La Balade sauvage (1973) et bien sûr Tree of Life (2011).Le bleu est aussi celui des astres. Mais l’observation nocturne des mystères des planètes et des étoiles va volontiers de pair avec une introspection sur la terre ferme. Le documentaire Nostalgie de la lumière (2010), de Patricio Guzman, sera présenté par l’astrophysicien Vincent Guillet. Dans Melancholia (2011), de Lars Von Trier, la collusion inévitable avec la planète bleue du même nom délivre le personnage de Justine de son mal-être.Emmanuelle JardonnetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.04.2015 à 16h36 • Mis à jour le04.04.2015 à 16h59 Le nombre de morts sur les routes françaises a baissé de 11 % en mars par rapport au mois de mars 2014, a annoncé samedi 4 avril le ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve.Ces chiffres marquent une baisse « encourageante », a estimé le ministre, en déplacement à la préfecture de Seine-et-Marne à Melun, après deux mois de hausse en janvier et février. Trente vies ont ainsi été sauvées le mois dernier, par rapport aux 256 perdues l'an dernier.En 2014, et pour la première fois depuis 12 ans, la mortalité routière avait enregistré une hausse, avec 3388 personnes décédées. En janvier, M. Cazeneuve avait annoncé un plan de 26 mesures pour enrayer cette augmentation. Parmi elles, l'interdiction du kit mains libres au volant ou l'expérimentation de la baisse de la limitation de vitesse à 80 k/h sur certaines portions de route doivent entrer en vigueur d'ici au 30 juin.L'objectif du gouvernement est de tomber sous la barre des 2000 morts à l'horizon 2020. Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) C’est peut-être un incroyable concours de circonstances qui a conduit un homme politique belge de 61 ans, l’ancien ministre régional et ancien président de parti, Steve Stevaert, à se suicider, jeudi 2 avril. Le corps de l’ex-dirigeant du SPA – le parti socialiste néerlandophone – a été retrouvé dans un canal, près de Hasselt, dans le Limbourg belge.Une information parue dans le quotidien De Tijd avait indiqué, le matin même, que le parquet de Bruxelles avait décidé de le renvoyer devant un tribunal correctionnel pour une affaire de viol et d’attentat à la pudeur, avec la circonstance aggravante d’un abus d’autorité lié aux fonctions qu’il exerçait. La décision du parquet datait du 24 mars, mais n’était pas connue jusque-là.En 2013, une jeune femme avait déposé plainte contre l’homme politique pour des faits datant de septembre 2010. A l’issue de l’enregistrement d’une émission de télévision, M. Stevaert aurait violé celle qu’il avait rencontrée sur le plateau. Un dossier médical appuyait cette plainte, dont le caractère tardif a toutefois étonné. La victime présumée a expliqué qu’elle avait peur de perdre son emploi dans la fonction publique. Interrogé après le dépôt de la plainte, M. Stevaert a admis avoir eu des relations sexuelles, mais nié le viol.Deux affaires examinéesLe quotidien De Morgen a apporté, samedi matin, de nouveaux éléments troublants, affirmant que si l’ancien ministre avait lu correctement les courriers que lui avait adressé la justice, « tout aurait pu se passer autrement ».Par le plus grand des hasards, deux affaires le concernant devaient, en effet, être traitées simultanément par la chambre du conseil de Bruxelles, une instance qui intervient dans l’instruction et décide d’un éventuel renvoi devant un tribunal.Dans le premier dossier, datant de 2011, l’ex-ministre risquait peu de chose, voire rien. Il avait d’abord déposé plainte contre une jeune femme qui, disait-il, voulait le faire chanter en diffusant les images de leurs ébats amoureux. La justice avait conclu à un non-lieu, faute d’avoir pu retrouver les vidéos. En retour, la jeune femme avait déposé plainte pour calomnie.Au matin du 24 mars dernier, les deux cabinets d’avocats qui assistent l’homme politique ont délégué une stagiaire à l’audience de la chambre du conseil : ils ont rassuré leur client en lui affirmant que la procédure en resterait là et qu’il n’avait rien à craindre.En réalité, ils ignorent que la chambre va aussi aborder le dossier du viol présumé. Quand on lui demande si elle représente également M. Stevaert pour cette autre affaire, la stagiaire tombe des nues. « Je n’ai pas reçu d’instructions à cet égard », explique-t-elle au juge. Qui ne peut que conclure à l’absence du prévenu, ce qui entraîne habituellement un renvoi direct devant le tribunal correctionnel. Une source judiciaire a en outre indiqué qu’en fait, M. Stevaert n’avait pas désigné d’avocat chargé de l’aider dans ce dossier.Les avocats pas au courantUne erreur ? Une confusion ? Ou la crainte d’une fuite qui aurait définitivement terni une carrière politique fulgurante, qui avait transformé cet ancien patron de bar en « Steve Wonder », un leader ultra-populaire ? Le parquet semble avoir été tellement étonné par la tournure de l’audience du 24 mars qu’il a diligenté une enquête interne. Elle a prouvé que les courriers adressés à l’ancien ministre pour le prévenir de l’audience lui étaient bien parvenus.L’avocate stagiaire nie, quant à elle, qu’on lui ait demandé si elle pouvait plaider également pour le viol présumé. « Elle est formelle : si elle avait été mise au courant, elle m’aurait appelé immédiatement », explique son patron, Me Kris Luyckx. Comme les autres défenseurs de l’homme politique, il ignorait apparemment tout de cette affaire de viol. Or, une intervention et une plaidoirie de sa part, ou de l’un de ses confrères, auraient plus que probablement permis à M. Stevaert d’obtenir, au minimum, un report de son renvoi en correctionnelle.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Benjamin Benoit« Il ne faut pas forcer. Si tu ne te sens pas bien, il faut arrêter immédiatement. Je connais quelqu'un qui en a trop abusé sans faire de pause, il a été malade pendant trois jours. » Nicolas, 28 ans, est auto-entrepreneur. Il vit entouré de boîtes en carton, d'accessoires de jeux et de périphériques compliqués. Et c'est avant tout un fan de réalité virtuelle... Il avoue avoir dépensé plusieurs milliers de dollars en appareils divers et projets de crowdfunding, dont les deux premiers prototypes de l'Oculus Rift, le plus emblématique des casques de réalité virtuelle. Il n'hésite pas à le présenter régulièrement à son entourage. Ce jour-là, je suis son nouveau cobaye.Voir aussi notre vidéo : HoloLens, Oculus Rift : que font les casques qui changent la réalité ?Nicolas m'installe dans un double mètre carré qui rappelle un siège de Matrix. Chaque membre est occupé. Pédales aux pieds, manette d'accélération à gauche, joystick à droite, et bientôt un Oculus sur le nez. Exactement comme dans le film Cyberpunk, mieux vaut avoir un camarade pour piloter les programmes à lancer, la vision du cobaye étant totalement limitée par les deux écrans. De l'aveu de mon démonstrateur du jour, l'installation sur ordinateur n'est pas intuitive. « C'est un prototype, c'est normal. » En l'occurrence, il s'agit d'un Oculus DK2, disponible à la vente en ligne. Son premier modèle, trop rapidement obsolète, était un frein à l'immersion : une résolution moindre donc de plus gros pixels, des ralentissements, des contraintes techniques qui nuisaient fortement à l'expérience.Premières immersionsPremière impression : tout me semble flou. La phase de calibration de notre Oculus rappelle un test chez l'opticien. Une mesure entre les pupilles est nécessaire : un œil, puis l'autre, une petite gymnastique occulaire nécessaire pour aboutir à un affichage net des textes et de l'image. A un mètre de moi, posée sur une table, une caméra suit mes déplacements. Une fois l'ensemble calibré, me voilà catapulté dans un bureau virtuel. Je ne vois plus qu'un seul écran, sans aucun souci de luminosité, à l'inverse d'une séance de cinéma en trois dimensions.Etonnante impression, presque effrayante : celle d'être dans une bulle au point d'en oublier l'existence de mon environnement réel. Devant moi, je ne vois plus qu'une pièce blanche virtuelle, qui sert d'interface de lancement. Face à moi, des objets virtuels : une feuille de papier, un crayon et un château de cartes, tous décoratifs. Ce bureau n'est rien de plus qu'un fond d'écran virtuel qui va tester votre curiosité. En vrai, le risque est surtout de blesser son copilote.Commence alors une présentation de divers jeux représentatifs des capacités et du potentiel de l'Oculus. Je me retrouve alors dans Rollercoaster, un projet de simulation de montagnes russes développé par des étudiants. Les sensations sont épatantes. Comme pour la majorité des jeux sur Oculus, on peut regarder derrière soi et profiter d'une vision à 360 degrés. On oublie vite l'absence de ses propres genoux quand on regarde en bas. La toute première immersion est mémorable, même si l'effet s'estompe au bout de trois ou quatre descentes seulement. Le cerveau s'habitue vite.Un cran au dessus dans le genre des manèges virtuels : Cyberspace. Cette fois, me voilà dans une balançoire géante au dessus d'une ville évoquant Paris, à plusieurs centaines de mètres du sol, et sur des distances surréalistes. Je me cramponne littéralement à mon siège. Chaque retour de balancement est très violent, je m'imagine le vent dans les cheveux. La sensation de grande vitesse et de mouvements virtuels est bien rendue et éprouvante. On me réserve même une petite surprise : une éjection en pleine accélération, suivie d'une chute hyperréaliste sur deux cent mètres. Une sirène d'ambulance retentit quand le programme s'arrête. Sentiment de surprise, et un léger haut-le-cœur teinté d'un soupçon de rancœur vis-à-vis de mon guide, qui s'est bien gardé de m'avertir.Cyber mal de mer« C'est là qu'on va voir si tu es vraiment sensible aux mouvements. » Effectivement, le malaise est à son summum avec Windlands. Dans ce jeu de plate-forme, le joueur doit utiliser deux types de grappins pour se balancer à la manière de Spider-Man. L'expérience est intéressante mais vite écœurante. « Vanguard V » est un jeu adoptant une autre approche de détection de mouvements pour limiter ces effets secondaires : on doit faire progresser un personnage sur un rail virtuel dans l'espace. On détruit les ennemis et déplace le personnage en bougant la tête et le champ de vision. Très maniable, cette manière de jouer limite au mieux les potentielles nausées. A ce stade, je dois arrêter l'expérience régulièrement.« Certaines personnes sont plus sensibles au "motion sickness", une forme de mal des transports, que d'autres, explique-t-il. Il y a une différence entre tes sens et ce que perçoit l'oreille interne, mais cette fois, c'est l'inverse, puisque tu ne bouges pas. Ton cerveau interprète. » Et effectivement, le malaise persiste et est proportionnel à la longueur de la session de jeu. Heureusement, les jeux peuvent aussi être plus relaxants. En théorie, du moins. Dans Nekolus, je suis coincé dans une pièce avec un nombre variable de chats ou, vu leurs dimensions, de petits tigres. Miaulements constants et essaims de félins géants rendent l'ensemble étrangement anxiogène. Une erreur de manipulation « bloque » la détection de mouvements et fixe soudainement le champ de vision : le cerveau panique et envoie des sensations de mal-être nouvelles. C'est aussi ça, l'Oculus Rift.Les plus terre à terre peuvent toujours jouer au jeu de camions Eurotruck Simulator 2 : moins dépaysant, il a le même but, mais à travers l'Europe. La réalité virtuelle permet de regarder plus simplement à gauche et à droite avant de s'engager sur une voie, par exemple. Une activité plus relaxante et tout aussi addictive : pourquoi vivre la joie des longs trajets en autoroute si on peut les simuler à la maison ?Dans l'espace, exploration et éducation  Hors des démos purement fondées sur les sensations ou les expériences, Titans Of Space est un bon exemple de jeu au potentiel éducatif. Toujours sur des rails virtuels, il m'emmène en balade à travers notre système solaire, et explore quelques étoiles au-delà. On saute de planète en planète, les échelles sont régulièrement changées pour mettre les distances et les ordres de grandeur en perspective. Même sa conclusion, apocalyptique, est instructive.Où trouver ces jeux ? « Tout se trouve sur [le site participatif] Reddit. La communauté est très active. » Un vivier en anglais où développeurs et possesseurs du kit échangent créations et impressions. On peut également trouver un répertoire de jeux et démos jouables sur le site officiel Oculus Share. Il classe les jeux selon « confort » et compatibilité avec les différents modèles : DK1, DK2 ou ou GearVR, accessoire en partenariat avec Samsung pour les mobiles Galaxy Note 4.Vient enfin le test que j'attendais le plus : Elite : Dangerous. Ce jeu d'exploration spatiale, sorti en fin d'année dernière, vous permet de naviguer à travers la voie lactée depuis le cockpit d'un vaisseau. Un simulateur de promenade dans l'espace, en somme, à jouer en écoutant la radio ou son podcast favori, tant l'exploration est lente et se prête à une activité de fond.L'Oculus Rift sert juste à voir autour de soi, le pilotage se fait au son au clavier, à la manette, avec un joystick, ou encore avec des pédales. Pour la première fois, j'y joue sans voir mes mains, pourtant reproduites dans un cockpit à l'écran. De chaque coté, un pad et deux pédales en bas. En regardant à mes pieds, je peux me voir en combinaison spatiale. En tournant la tête, les panneaux de commandes indispensables se déclenchent tout seuls. Machine à laver géanteJ'ai la chance de déjà connaître le jeu, qui est peu évident à appréhender. Avec ses dizaines de boutons à mémoriser, ce Flight Simulator de l'espace demande une importante gymnastique mentale, qui devient encore plus difficile avec le casque de réalité virtuelle, celui-ci vous empêchant de voir ce qu'il y a sous vos mains. Il faut également se déplacer – dans l'espace – pour s'approcher des textes qui s'affichent à l'écran. Etonnant sur le papier, mais cohérent dans le contexte.Encore une fois, j'oublie la réalité autour de moi : je suis en train de manœuvrer dans l'espace, concentré sur mon décollage de la station orbitale. A défaut du sentiment de poussée, l'impression de vitesse est réelle. En revanche, dès que je joue mal, comme en phase d'approche, c'est la catastrophe. Le vaisseau se met à virevolter en tout sens, me faisant perdre tous mes repères sensoriels. Trop de sensations fortes, trop de roulis tridimensionnel : l'Oculus Rift donne l'impression d'être enfermé dans une machine à laver géante.Définitivement, il faut arrêter. Nicolas voit mon teint ; il est inquiet. Pour certains, l'Oculus Rift est une expérience dont on ne sort pas indemne. Plusieurs heures après, Nicolas me ramène en voiture. Le mal de mer est toujours présent ; il ne s'estompera qu'au bout de trois bonnes heures. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444463', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Benjamin BenoitJournaliste au Monde 04.04.2015 à 11h45 • Mis à jour le04.04.2015 à 16h50 Plus de 200 personnes doivent assister, samedi 4 avril à l'Assemblée nationale, à la réunion du courant Repères écologistes, favorable à un retour des Verts au gouvernement. Les responsables présents à cette réunion pourraient amorcer la création d'un nouveau parti en-dehors d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV).Plusieurs parlementaires d'EELV, comme le sénateur Jean-Vincent Placé ou le député François de Rugy sont présents, en compagnie de figures écologistes extérieures au mouvement, à l'image de Jean-Luc Bennahmias (Front démocrate écologique et social) ou de Corinne Lepage (Rassemblement citoyen).“@fm_lambert: #4avril salle comble, des personnes n'ont pu rentrer...une envie d'#écologie rassemblée ! http://t.co/d5OtXsO0Ja”— François de Rugy (@FdeRugy)require(["twitter/widgets"]);Début mars, le bureau exécutif d'EELV avait voté une règle selon laquelle toute participation au gouvernement devait être approuvée par le conseil fédéral du parti, composé de 150 membres. Mais M. Placé a fait savoir qu'il pourrait s'affranchir de cette règle. « Face aux enjeux actuels et compte tenu de la morale et l'éthique de responsabilité qui sont les nôtres, ce n'est pas une contrainte qui s'impose », déclare-t-il dans une interview à Libération. Lire aussi, en édition abonnés : Jean-Vincent Placé, l’écolo qui veut être enfin ministre« Il faut que Hollande et Valls proposent quelque chose »EELV est traversé de profondes divergences sur l'attitude à adopter face à l'exécutif, entre soutien et critique. Avant les départementales déjà, le parti s'était divisé entre l'alliance au PS, l'alliance au Front de gauche et l'autonomie, mais la débâcle des socialistes au second tour a rendu les débats plus vifs encore.L'ancienne ministre Cécile Duflot, très critique à l'égard du gouvernement, a estimé mardi dans une interview au Monde que « le logiciel de Manuel Valls [était] périmé ». Interrogée sur la réunion qui se tient ce samedi, la députée de Paris a estimé que « quand on veut se rassembler et qu'on parle de scission, il y a quelque chose de contradictoire ».Daniel Cohn-Bendit a lui jugé samedi sur RTL que « vouloir retourner au gouvernement pour faire avancer la transition écologique, la transition énergétique, est un argument tout à fait valable ». Cependant, « il faut qu'il y ait un accord, que Hollande et Valls proposent quelque chose », a poursuivi l'ancien eurodéputé, appuyant son propos par cette image : « Si le Parti socialiste veut le poisson vert, il faut avoir dans l'hameçon des appâts. »La secrétaire nationale d'EELV, Emmanuelle Cosse, s'efforce de faire le pont entre les deux lignes de son parti. Elle doit participer samedi à la réunion de Repères écologistes. « J'y vais pour répondre à la question qu'ils posent : “quelles responsabilités pour les écologistes ?” », explique-t-elle dans une interview à L'Obs :« Il est essentiel que je discute avec tout le monde, y compris les écologistes non encartés, les ONG… J'en ai assez qu'on instrumentalise chaque réunion politique. » « Il y a une seule ligne, c'est celle que l'écologie soit plus forte et c'est ça qui nous anime aujourd'hui. Après, il y a des débats stratégiques », a-t-elle insisté, à son arrivée au colloque.Lire aussi, en édition abonnés : Europe Ecologie-Les Verts, un parti au bord de l’implosion 04.04.2015 à 06h19 • Mis à jour le04.04.2015 à 06h19 L'interdiction du kit mains libres au volant et l'expérimentation de la baisse de la limitation de vitesse à 80 km/h sur certaines portions de route devraient entrer en vigueur d'ici au 30 juin, a indiqué vendredi 3 avril le ministère de l'intérieur.Selon ce calendrier prévisionnel, à cette date, les amendes pour stationnement gênant sur les passages piétons, les trottoirs ou les pistes cyclables passeront de 35 à 135 euros et le taux d'alcoolémie pour les conducteurs novices (moins de trois ans, ou moins de deux ans s'il a suivi la conduite accompagnée) sera abaissé à 0,2 g/litre de sang.Ces mesures figurent dans un plan de 26 mesures annoncées le 26 janvier par le ministre Bernard Cazeneuve pour tenter d'enrayer la mortalité routière, qui a augmenté en 2014 pour la première fois depuis douze ans.Lire : Tués sur la route : la hausse continue, de nouvelles mesures prévuesL'oreillette bluetooth autoriséeA partir de cet été, il sera interdit de conduire une voiture ou un deux-roues avec un kit mains libres sur les oreilles. Seule l'oreillette bluetooth (sans fil) sera autorisée. « Le kit mains libres est un dispositif qui l'empêche d'entendre ce qui se passe autour de lui. Le but est que le conducteur garde l'appréhension du monde extérieur », a précisé le ministère.La sanction en cas de non-respect de cette mesure n'est pas encore déterminée. Le gouvernement envisageait initialement une amende de 200 euros et le retrait de 3 points de permis, comme c'est le cas en Espagne, mais il devrait finalement l'inclure dans le barème des contraventions existantes, a-t-on précisé. Actuellement, l'usage du téléphone est puni d'une contravention de 4e classe, soit 135 euros d'amende, et d'un retrait de 3 points.L'expérimentation de la limitation à 80 km/h, au lieu de 90 km/h, sur certaines routes bidirectionnelle sera également lancée d'ici au 30 juin. Les « trois à cinq » tronçons concernés, qui devaient être annoncés fin février, sont en train d'être choisis. « Il faut trouver des endroits où la cause discriminante des accidents est la vitesse. Ces investigations expliquent le délai. Nous avons identifié une quinzaine de tronçons possibles, qui ont été soumis aux préfets concernés et nous attendons leurs retours », a-t-on indiqué.D'autres mesures vont suivreL'expérimentation des radars « feux rouges » sera elle mise en place « avant le 31 décembre », a-t-on assuré, tandis que celle des radars « double face », en cours dans les départements du Rhône et de la Gironde, livrera ses résultats fin juin.Pour les deux roues motorisés, l'arrêté obligeant l'uniformisation des plaques d'immatriculation a été publié le 17 février et celui imposant le port d'un gilet de sécurité en cas d'arrêt d'urgence devrait l'être « à la fin du mois ».La possibilité de s'inscrire à la conduite accompagnée dès 15 ans avec possibilité de passer le permis de conduite à 17 ans et demi est déjà en vigueur. D'autres mesures, comme la vérification de l'adéquation entre un certificat d'assurance et un véhicule, n'entreront pas en vigueur cette année car elles nécessitent une procédure législative plus longue. Le nombre de morts sur les routes au mois de mars 2015 sera dévoilé samedi.Lire aussi : Sécurité routière : quelle efficacité pour les mesures du gouvernement ? 04.04.2015 à 03h15 • Mis à jour le04.04.2015 à 13h50 Le Conseil de sécurité de l'ONU va se réunir samedi 4 avril afin de discuter d'une proposition russe d'instaurer des « pauses humanitaires » au Yémen, où une coalition menée par l'Arabie saoudite bombarde depuis plus d'une semaine les positions des rebelles houthistes qui se sont emparés de vastes régions du pays.La Russie a demandé cette réunion au moment où l'ONU et les organisations humanitaires s'inquiètent du nombre croissant de victimes civiles dans les combats au sol et les raids de la coaltion. La réunion, à huis-clos, doit commencer à 17 h, heure de Paris.Au moins 519 mortsLes violences se sont intensifiées au Yémen depuis que l'Arabie saoudite et ses alliés, principalement du Golfe, ont lancé le 26 mars une campagne de frappes aériennes pour venir en aide au président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi et empêcher, selon Riyad, les rebelles chiites houthistes de prendre le pouvoir. Il s'agit également d'empêcher l'Iran, qui les soutiendrait, d'étendre son influence dans la région.Lire : Au Yémen, le pari risqué de l’Arabie saouditeViolences et bombardements ont fait 519 morts et près de 1 700 blessés en deux semaines, avait indiqué jeudi la responsable des opérations humanitaires de l'ONU Valerie Amos, qui s'était dite « extrêmement inquiète » pour la sécurité des civils piégés par les combats. L'Unicef avait rapporté pour sa part mardi qu'au moins 62 enfants avaient été tués et 30 autres blessés dans les combats au Yémen en une semaine.Consulter la cartographie : Huit cartes pour comprendre les origines du chaos au Yémenlmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2ks0v0"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2ks0v0", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });}); 03.04.2015 à 22h55 Monaco n'est pas parvenu à battre un bon Saint-Etienne (1-1) vendredi soir au Stade Louis-II lors de la 31e journée, et reste éloigné du podium, à trois points de Marseille qui reçoit dimanche le leader parisien. Monaco, qui reçoit mardi prochain Montpellier dans son match en retard de la 25e journée, a d'ores et déjà raté son pari de prendre six points sur ces deux rencontres rapprochées à domicile, et de monter sur le podium. Avec ce match nul contre un concurrent direct, Toulalan et ses coéquipiers se retrouvent même en danger.Car Saint-Etienne a démontré qu'il avait l'étoffe pour faire le match avec les Azuréens, et même mieux. La formation de Christophe Galtier s'est idéalement préparée pour sa demi-finale de Coupe de France contre le Paris SG, en milieu de semaine prochaine.Le début de rencontre était assez équilibré entre deux formations qui se craignent. Le milieu de terrain monégasque peinait à prendre le dessus sur son vis-à-vis.Il faut dire que, même si le duo Toulalan-Kondogbia avec Moutinho un cran plus offensif sait faire preuve d'une réelle efficience lorsque les trois hommes sont en forme, le stéphanois (Diomandé-Nguemo-Lemoine) sait répliquer.Match ferméDans un match fermé, Monaco avait des difficultés à se retrouver en position favorable. Sur un centre de Moutinho, Matheus (préféré à Dirar, Silva ou Martial) plaçait une belle tête décroisée de peu à côté du poteau gauche de Ruffier (32).Mais les hommes de Leonardo Jardim n'allaient pas cadrer un tir de la mi-temps. Ferreira Carrasco en faisait trop, Berbatov et Matheus, pas assez. Face à ce Monaco, en délicatesse pour trouver des décalages, Saint-Etienne prenait peu de risque. Une seule tentative non cadrée de Diomandé (44e) était à noter avant la pause.Après la reprise, les Stéphanois s'installaient dans le camp monégasque. Et Monaco, qui tentait d'aspirer son adversaire, cherchait le contre. Berbatov parvenait pour une fois à sortir du marquage de Perrin mais sa reprise de l'extérieur dans la surface était encore imprécise (53e).Malgré ce fait de jeu, les Verts semblaient maîtriser la rencontre. Ils parvenaient d'ailleurs logiquement à ouvrir la marque. Erding devançait Wallace et reprenait parfaitement, d'une magnifique tête décroisée, un très bon centre du gauche de Tabanou (62e). Monaco, peu performant à domicile cette saison, était alors dans l'obligation de marquer. Jardim lançait Martial à la place de Matheus (66e). Deux minutes plus tard, l'international espoir égalisait d'une maîtresse volée du gauche (68e). La dynamique devenait monégasque pour quelques minutes. Puis le soufflé retombait. Galtier demandait à ses joueurs de cadenasser une fin de partie qui, malgré une belle frappe de Clerc (90 + 2) manquait trop de folie pour voir un vainqueur. 08.04.2015 à 18h24 • Mis à jour le08.04.2015 à 18h51 La start-up new-yorkaise Oyster tente de rivaliser avec les géants de la librairie numérique Amazon, Apple et Barnes & Nobles. L'entreprise a ouvert, mercredi 8 avril aux Etats-Unis, une boutique de livres électroniques proposant à la carte les catalogues des cinq plus grands éditeurs du pays, ainsi que d'autres plus petites maisons. Selon Oyster, ces accords avec Hachette, HarperCollins, MacMillan, Penguin Random House et Simon & Schuster, incluent les nouveautés et les pré-commandes. La start-up s'était lancée en septembre 2013 avec une application permettant la lecture sans limite d'un ensemble de livres électroniques pour un forfait de 9,95 dollars par mois. Un modèle, calqué sur celui des sites de streaming de musique et de vidéo, qui continuera d'exister parallèlement à la boutique de vente de livres à l'unité. Le service donne aujourd'hui accès à un million de titres. Oyster ne publie pas le nombre de ses abonnés, mais affirme que sa clientèle croit de 20 % par mois. Selon l'entreprise, il se lit plus de 100 millions de pages chaque mois sur son application, compatible avec les appareils mobiles Apple (iPhone et iPad) et Android – contre seulement 8 millions de pages fin 2013.Une offre parcellaireSur le marché du livre numérique, Oyster rivalise déjà avec Scribd, présent depuis 2009 et qui dispose également d'un catalogue d'un million de livres. Oyster a surtout dans son viseur Amazon, qui a lancé l'été dernier aux Etats-Unis son propre service de lecture illimitée sur abonnement, pour 9,99 dollars par mois, et compte aujourd'hui 700 000 livres.L'offre à la carte annoncée mercredi par Oyster souligne les limites de ces forfaits de lecture. Ainsi, pour ce service, Oyster n'avait pas pu signer d'accord avec les éditeurs Penguin et Hachette, entre autres, et son catalogue restait parcellaire, comme celui de ses concurrents. La vente à l'unité devra compenser ce manque.Les éditeurs américains trouvent dans ce nouveau service d'Oyster une façon de diversifier leurs ventes en ligne, et de réduire ainsi leur dépendance à Amazon, leader du marché. L'an dernier Hachette a mené une longue bataille contre Amazon sur le prix de ses livres électroniques, qui s'est soldée par un compromis en novembre. HarpersCollins négocie quant à lui actuellement le renouvellement de son contrat.Du côté du marché français, l'offre est néanmoins bien plus limitée. Amazon avait lancé la version française de son offre à la carte en décembre, pour 9,99 euros, avec ses livres en anglais et 20 000 livres en français, mais sans accès au catalogue des principaux éditeurs français. La ministre de la culture, Fleur Pellerin, avait sommé en février Amazon de revoir sa copie, jugeant l'offre non conforme à la loi française sur le prix unique du livre.Lire aussi (en édition abonnés) : Amazon lance son forfait lecture en France 08.04.2015 à 17h20 • Mis à jour le 08.04.2015 à 18h05Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/etudes-superieures/article/2015/04/08/aux-etats-unis-des-cours-de-code-informatique-plutot-que-des-cours-de-langue_4611564_4401467.html"data-title="Aux Etats-Unis, des cours de code informatique plutôt que des cours de langues ?"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/04/08/400x300/4611577_7_a77b_lignes-de-code-html_9165150e739508b76aa4211b73a4d6a5.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/etudes-superieures/article/2015/04/08/aux-etats-unis-des-cours-de-code-informatique-plutot-que-des-cours-de-langue_4611564_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Parlez-vous HTML ou Javascript ? Les langages de programmation informatique pourraient se voir accorder le même statut que l'espagnol, le français ou l'allemand dans les lycées américains. Certains Etats envisagent ou ont d'ores et déjà autorisé les élèves à remplacer les cours de langues étrangères par des cours de code, indique l'agence de presse américaine Bloomberg.Dans l'Etat de Washington, un projet de loi a été déposé en février. La Géorgie doit aussi se prononcer bientôt sur le sujet. Au Texas, la mesure est effective depuis 2013.Bonne ou mauvaise idée ? Tout dépend du point de vue. Les « pro-code » y voient un investissement pour l'avenir, qui pourrait permettre aux jeunes Américains de se démarquer sur le marché du travail, notamment à l'international. Selon Code.org, association de promotion de l'éducation informatique, 1,4 million d'emplois devraient nécessiter la maîtrise du langage informatique aux Etats-Unis d'ici à 2020.Amérique « monolingue »Quant aux détracteurs de cette mesure, ils regrettent que l'Amérique soit « monolingue » : selon des chiffres cités en 2010 par le secrétaire d'Etat à l'éducation de l'époque, Arne Duncan, seulement 18 % des Américains parlaient une autre langue que l'anglais, alors que 53 % des Européens maîtrisaient plus d'une langue. Dans le Kentucky, les protestations des professeurs de langues ont participé à l'abandon d'un projet similaire à ceux évoqués.Les cours de langues étrangères existent aux Etats-Unis depuis la mise en place du « National Defense Education Act », loi de 1958 instaurée en pleine guerre froide. Le gouvernement avait alors estimé que pour la défense et la compétitivité nationales, les futurs citoyens devraient être des ingénieurs bilingues, capables de protéger les intérêts du pays à l'international.C'est depuis cette époque que les jeunes Américains bénéficient d'enseignements technologiques et de cours de langues étrangères. Outre-Atlantique, beaucoup de professeurs interrogent : au lieu de remplacer l'un par l'autre, pourquoi ne pas apprendre les deux ?Lire aussi : Prenez une heure pour apprendre le code informatiqueInès Belgacem width="314" height="157" alt="Les chiffres-clés de l'apprentissage" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/04/08/314x157/4611766_3_214a_les-chiffres-cles-de-l-apprentissage_a4823005666a8215450a244fcc5cef1c.jpg" Les chiffres-clés de l'apprentissage ... Voici la réponse du prof d'« Une année au lycée » à cette question judicieuse d'une jeune professeure stagiaire : width="314" height="157" alt="Le ministre de l'immigration canadien Chris Alexander, au parlement à Ottawa, le 31 mars." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/04/08/314x157/4611819_3_7d32_le-ministre-de-l-immigration-canadien-chris_721e4310ab095985f00ad1a2216eaca9.jpg" Les restrictions à l'accueil de stagiaires étrangers au Canada font polémique Pour Ghislaine Filliatreau, directrice de l’Observatoire des sciences et des techniques, ce classement tarde à s’implanter à cause de sa complexité. Mais c’est ce qui le rend efficace width-314 height-157" Sciences Po rivalise avec les écoles de commerce 08.04.2015 à 16h15 • Mis à jour le08.04.2015 à 17h31 L'Etat islamique (EI) a libéré plus de 200 membres de la minorité yézidie, dont des femmes et des enfants, qu'il détenait en captivité depuis plusieurs mois, selon un commandant des forces armées du Kurdistan irakien. Ils ont été libérés lundi 6 avril dans la province de Ninive et sont arrivés deux jours plus tard dans les territoires sous contrôle kurde de la région de Kirkouk, dans le nord du pays, selon le général peshmerga Westa Rassoul.« Nous avons négocié pendant des jours avec des cheikhs tribaux à Haouija et avons pu obtenir la libération des yézidis kidnappés », a-t-il ajouté, mentionnant une ville contrôlée par l'EI. L'organisation avait déjà libéré quelque 200 yézidis en janvier.Les yézidis, adeptes d'un culte préislamique, ont été victimes de persécutions et de massacres commis par les combattants de l'EI, alors que ces derniers progressaient dans le nord de l'Irak. En août, l'EI avait pris le contrôle des alentours de leur fief du mont Sinjar (nord). En quelques heures, des milliers de yézidis avaient fui à travers les montagnes pour trouver notamment refuge dans la région du Kurdistan irakien.Lire l'enquête (édition abonnés) : Les noces barbares de DaechSoupçons de « génocide »L'EI a procédé à de multiples exécutions d'hommes yézidis et enlevé des centaines, sinon des milliers, de femmes, vendues comme épouses aux djihadistes ou réduites à l'état d'esclaves sexuelles, selon Amnesty International. L'encerclement de la région de Sinjar avait été brisé une première fois à l'été par les combattants kurdes du Parti des travailleurs du kurdistan (PKK, interdit en Turquie), puis définitivement par les peshmergas du Kurdistan d'Irak en décembre.Lire aussi : Les yézidis du mont Sinjar libérés de la menace djihadisteDans un rapport publié le mois dernier, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme évoque des « crimes contre l'humanité et peut-être même un génocide qui semblent avoir été commis dans ce conflit (…), en particulier contre les yézidis », a déclaré Hanny Megally, directeur régional du Haut-Commissariat.Cet organisme avait demandé à la mi-mars au Conseil de sécurité de l'ONU de saisir la Cour pénale internationale (CPI) pour qu'elle enquête sur les crimes de l'EI en Irak et en Syrie. Mercredi, Fatou Bensouda, la procureure de la CPI, a rappelé qu'elle ne pouvait enquêter sans avoir été saisie par le Conseil, ou par l'Irak et la Syrie, qui ne sont pas membres de la Cour mais pourraient lui ouvrir leur juridiction. La Russie, alliée du régime du président syrien, Bachar Al-Assad, et la Chine ont déjà mis leur veto, en mai dernier, à un projet de résolution déposé par la France, qui prévoyait la saisine de la CPI sur la situation en Syrie. 08.04.2015 à 15h54 • Mis à jour le 08.04.2015 à 16h42Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/etudes-superieures/article/2015/04/08/les-restrictions-a-l-accueil-de-stagiaires-etrangers-au-canada-font-polemique_4611358_4401467.html"data-title="Les restrictions à l'accueil de stagiaires étrangers au Canada font des vagues"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/04/08/400x300/4611819_7_4a0f_le-ministre-de-l-immigration-canadien-chris_368dade063f95fc36212257cf5893641.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/etudes-superieures/article/2015/04/08/les-restrictions-a-l-accueil-de-stagiaires-etrangers-au-canada-font-polemique_4611358_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Au Canada, les nouvelles règles de délivrance de visas, édictées par le gouvernement fédéral le 21 février, sans préavis, ni concertation, soulèvent les inquiétudes. Plus de 100 000 étudiants, originaires d'une trentaine de pays, dont la France, font chaque année un stage dans le pays. La mauvaise humeur est particulièrement forte au Québec et en France, alliés traditionnels en matière d'échange de stagiaires.Plus de 1 000 stages d'étudiants français seraient déjà menacés cette année, notamment parce qu'un bon nombre d'entreprises ou d'organismes québécois qui devaient les accueillir refusent de payer les 230 dollars canadiens (170 euros) désormais demandés pour l'examen de chaque demande. De plus, le Programme de mobilité internationale – géré par le ministère canadien de la citoyenneté et de l'immigration – exige qu'ils remplissent un long formulaire en ligne. Enfin, les demandes des stagiaires sont soumises à des quotas pour l'obtention d'un permis de travail temporaire. Le tout s'inscrit dans un ensemble de mesures visant à resserrer les conditions d'entrée des étrangers au Canada, même à titre temporaire, et à donner la priorité aux Canadiens en matière de recherche d'emploi ou de stage.>> Lire aussi : Le Canada durcit l'accueil des stagiaires étrangersAppel au gouvernement canadienWendy Therrien, vice-présidente de Collèges et Instituts Canada, qui regroupe les collèges universitaires, instituts de technologie et écoles polytechniques du pays, estime qu'Ottawa rate sa cible, car les stages sont toujours offerts en priorité aux étudiants canadiens. En revanche, les nouvelles règles vont à coup sûr « nuire à la capacité des établissements d'attirer des stagiaires étrangers ».La mesure a déjà touché ceux qui, offre de stage en main, avaient bien avancé dans leurs démarches… Plusieurs étudiants d'IUT français se sont ainsi vu refuser des permis de travail au Québec. Les instituts universitaires de technologie pratiquent depuis longtemps les échanges d'étudiants, assortis de stages en entreprises, avec les « cégeps », établissements québécois d'éducation postsecondaire. La Fédération des cégeps a multiplié les appels aux gouvernements canadien et québécois dès février. La moitié des 200 entreprises et organismes sans but lucratif québécois qui devaient recevoir des étudiants cette année ont refusé de se plier aux nouvelles règles d'Ottawa, note la directrice de la communication des cégeps, Judith Laurier.« Le rayonnement du Québec »Côté français, l'Association des directeurs d'IUT dénonce un « verrouillage », avec « des règles changées en cours d'année universitaire sans aucune information préalable de la part des autorités canadiennes ». Les menaces qui pèsent sur les stages de leurs étudiants au Québec mettent « en péril la validation de leur année d'étude », ajoute l'Association. Pour le futur, les IUT remettent même en question leur collaboration privilégiée avec les établissements canadiens. « Ils vont faire des ententes avec d'autres pays. On ne peut pas les blâmer », note Mme Laurier. En conséquence, les IUT français offriraient moins de stages aux jeunes canadiens.Le gouvernement du Québec ne prend pas les choses à la légère. La ministre de l'immigration, Kathleen Weil, et celle des relations internationales, Christine St-Pierre, sont montées au créneau fin mars, estimant dans une lettre au ministre fédéral de la citoyenneté et de l'immigration, Chris Alexander, que c'est tout « le rayonnement du Québec à l'étranger » qui est en jeu.Dans les universités canadiennes, on craint aussi l'effet ricochet de la nouvelle réglementation sur le recrutement d'étudiants étrangers : certains étudiants venus en stage s'inscrivent ensuite en maîtrise ou en doctorat. A l'heure où de nombreuses universités ont des problèmes financiers, et alors que les frais d'inscription des étudiants français ont déjà augmentés, se priver d'une telle manne apparaît périlleux...Anne Pélouas width="314" height="157" alt="Lignes de code html" src="http://s2.lemde.fr/image/2015/04/08/314x157/4611577_3_d812_lignes-de-code-html_d249a6e9ab37c83cacc9b13e2214dcca.jpg" Aux Etats-Unis, des cours de code informatique plutôt que des cours de langues ? Zoom sur les derniers chiffres publiés, avec un point sur le type de contrats signés, le profil des apprentis et les principaux secteurs concernés. width="314" height="157" alt="Fabrice Erre." src="http://s2.lemde.fr/image/2015/04/08/314x157/4611823_3_1b4f_fabrice-erre_0969e98f36a4ee3259273ac825b3d4bc.jpg" Pourquoi envoie-t-on les jeunes profs dans les lycées les plus durs ? Pour Ghislaine Filliatreau, directrice de l’Observatoire des sciences et des techniques, ce classement tarde à s’implanter à cause de sa complexité. Mais c’est ce qui le rend efficace width-314 height-157" Sciences Po rivalise avec les écoles de commerce Mathilde Damgé Le massacre de 148 personnes, majoritairement chrétiennes, jeudi 2 avril, à l'université de Garissa, dans le nord-est du Kenya, a assombri la célébration de Pâques, qui commémore la mort et la résurrection du Christ.Selon plusieurs témoignages, les étudiants ont été triés par les djihadistes du groupe somalien Harakat Al-Chabab Al-Moudjahidin, qui ont séparé les chrétiens des musulmans avant d'exécuter les premiers.Lire l'édito en édition abonnés : Kenya : un massacre contre l'intelligence« Victimes désignées »Le pape François a mis en garde les Occidentaux contre le risque « d'être les Ponce Pilate qui se lavent les mains » du sort des chrétiens dans de nombreux pays, en référence au préfet romain qui a permis la crucifixion de Jésus.« Les chrétiens ne sont certainement pas les seules victimes des violences homicides dans le monde, mais on ne peut ignorer qu'ils sont les victimes désignées et les plus fréquentes dans de nombreux pays. »Un changement de ton alors qu'à Noël, le prélat avait exhorté les croyants à montrer « tendresse » et « douceur » dans les situations « les plus dures », y compris les conflits.Lire en édition abonnés : Le cri d'alarme du pape en faveur des chrétiens persécutésSi les conditions de vie des chrétiens semblent devenir de plus en plus précaires dans certains pays où ils sont en minorité, difficile  d'établir un bilan chiffré exhaustif des attaques contre cette communauté.L'ONG Porte ouvertes compile les données d'associations, d'instituts de recherche et des médias, pour publier chaque année un index mondial des persécutions contre les chrétiens. Cet index recense les persécutions au sens large, qu'elles soient physiques (meurtres, attaques, tortures, viols) et morales (discrimination, interdiction de pratiquer son culte, conversions forcées).Cliquez sur la carte pour voir le détail du classement des pays40 pays sur 50 Selon le rapport 2015 de l'ONG chrétienne, l'extrémisme islamique est le « principal mécanisme de persécution » dans 40 pays sur les 50 recensés par l'ONG. La méthodologie de l'association distingue d'autres mécanismes comme les rivalités ethniques, l'oppression communiste ou le totalitarisme.Nous avons cherché à comptabiliser précisément le nombre de personnes de confession chrétienne tuées dans des attaques islamistes depuis l'arrivée du pape François au Vatican, en mars 2013, du fait de leur religion.En reprenant les articles de presse, nous avons dénombré 532 meurtres de chrétiens au cours d'attaques d'extrémistes se réclamant de l'islam. Il en manque certainement : tous les attentats ne sont pas médiatisés et certaines zones sont difficilement couvertes en raison des conflits intérieurs ou de situation de guerre.Enfin, il faut souligner que ce chiffre ne résume pas, loin s'en faut, les violences d'un pays. Les musulmans, les minorités religieuses et même les laïcs sont souvent les premières victimes de ces conflits.Les principales violences contre des chrétiens :KenyaCe n'est pas la première fois qu'un attentat endeuille la population chrétienne du Kenya : ne serait-ce qu'en 2014, deux attaques ont fait respectivement 64 morts à Poromoko et Mpeketoni, et 6 morts à Mombasa.Dans l'attaque contre l'université kényane, outre le symbole d'un pays tourné vers l'instruction, il s'agissait pour le groupe islamiste armé qui a revendiqué l'attentat, les Chabab, de miser sur les divisions ethniques et religieuses. C'est ainsi qu'ils ont choisi d'assassiner des chrétiens et d'épargner ceux qui sont capables de réciter des versets du Coran. L'université de Garissa aurait été choisie parce qu'elle se trouvait « sur une terre musulmane colonisée ».Lire en édition abonnés : Au Kenya, la fuite des chrétiens de GarissaTanzanieLa Tanzanie, pays voisin du Kenya, a connu deux attaques visant spécifiquement les chrétiens, en 2013, à Arusha. Au total, six personnes sont mortes, selon nos décomptes.Les tensions religieuses se renforcent entre chrétiens et musulmans depuis deux ans autour de conflits économiques, comme l'abattage du bétail, traditionnellement réservé aux musulmans.NigerA Niamey, capitale du Niger, et à Zinder, dans le centre-sud du pays, des églises et des maisons de chrétiens ont été pillées et incendiées en janvier dernier, faisant 10 morts. Ces attaques sont survenues dans le cadre de manifestations contre la publication par l'hebdomadaire Charlie Hebdo d'une caricature représentant Mahomet.Lire en édition abonnés : Dix morts lors de protestations anti-« Charlie » au NigerPakistanUn double attentat revendiqué par les talibans pakistanais a fait au moins 14 morts le 15 mars dernier dans un quartier chrétien de Lahore. Ce drame survient deux ans après l'attentat contre une église de Peshawar où 82 personnes avaient trouvé la mort.La minorité chrétienne représente environ 2 % des 200 millions d'habitants du Pakistan, soit 4 millions de personnes. Le pays est régulièrement ensanglanté par des attentats fomentés par les talibans, groupes d'inspiration wahhabites tenants d'une lecture littéraliste de l'islam, qui s'en prennent aussi aux musulmans qu'ils considèrent comme « hérétiques » qu'ils soient chiites, ahmadis ou sunnites de tradition soufie.Lire en édition abonnés : Le Pakistan frappé par l'attentat antichrétien le plus meurtrier de son histoireNigériaAu Nigéria, des musulmans considérés comme de « mauvais musulmans » sont également visés par les violences de Boko Haram. Le groupe armé – dont le nom signifie « l'éducation occidentale est un péché », en langue haoussa – s'attaque d'ailleurs davantage aux écoles qu'aux lieux de culte.Selon l'ONG Portes ouvertes, le nombre de chrétiens tués aurait été multiplié par quatre en un an dans le pays. Parmi les 200 lycéennes enlevées par Boko Haram à Chibok, un village du nord-est du Nigéria, en avril 2014, près des trois quarts seraient chrétiennes.En deux ans, nous avons relevé cinq attaques dirigées explicitement contre des chrétiens dans les villages de Kano (5 morts), Tanjol et Tashek (8 morts), Shuwa (25 morts), Gumsuri (32 morts) et Izghe (plus de 100 morts).Libye et EgypteDans ces pays qui ont connu une révolution récente, nous avons comptabilisé deux attaques manifestes contre les chrétiens au cours des deux dernières années : l'une en octobre 2013 contre une église copte au Caire (4 morts), et l'autre en février dernier, contre des coptes également, décapités dans la région de la Tripolitaine en Libye.L'Etat islamique a revendiqué l'assassinat de ces 21 croyants égyptiens, tués en Libye, dans une vidéo où il s'adresse au « peuple de la croix fidèle à l'Eglise égyptienne ennemie ». En réponse à cette attaque, l'Egypte a bombardé des positions du groupe djihadiste en Libye.Pourtant, en Egypte, outre l'attentat contre l'église copte il y a deux ans, ces derniers sont aussi régulièrement la cible d'attaques depuis le renversement de Mohamed Morsi, les islamistes accusant les coptes d'avoir soutenu le coup de force de l'armée contre l'ancien président qui appartenait à la confrérie des Frères musulmans. Ces chrétiens, qui représentent 6 à 10 % des 85 millions d'Egyptiens, se sont régulièrement plaints de discrimination, notamment sous la présidence de M. Morsi.  Lire en édition abonnés : En Egypte, les coptes à la merci des enlèvementsLes pays où il est difficile d'avancer des chiffresSomalie, Soudan et CentrafriqueResponsables de l'attentat au Kenya, les Chabab ont contrôlé les deux tiers de la Somalie entre 2008 et 2011. Ils continuent aujourd'hui de garder la main sur de vastes zones rurales, notamment dans le sud. Le chaos politique qui règne dans le pays leur permet de mener régulièrement des attaques dans les villes, notamment dans la capitale, Mogadiscio. Les chrétiens ne sont généralement pas visés à cause de leur religion, mais sont plutôt en tant que victimes d'actes terroristes contre des occidentaux ou des étrangers.Lire le pédago : Qui sont les Chabab, à l'origine du massacre de Garissa, au Kenya ?Autres pays où la complexité de la situation politique empêche de distinguer les violences commises à l'encontre des communautés chrétiennes : le Soudan et la Centrafrique. En Centrafrique, les chrétiens se sont constitués en milices pour se défendre contre les rebelles, essentiellement musulmans, de la coalition qui avait pris le pouvoir en mars 2013 avant d'en être chassée en janvier 2014.Au Soudan, Nordistes musulmans et Sudistes chrétiens ou animistes se sont affrontés pendant près de trente ans. Depuis la partition du pays, en 2011, les chrétiens du nord sont soumis à un régime musulman où les violences à leur encontre se multiplient, selon des observateurs locaux.Afghanistan et PhilippinesD'autres attentats revendiqués ou attribués par le gouvernement local à des extrémistes religieux, en Afghanistan ou aux Philippines par exemple, ne peuvent être détaillés dans cet article dans la mesure où il n'est pas évident que les victimes étaient visées en tant que chrétiens. Le simple fait d'être occidental ou étranger servant de motif à ces attaques.Par exemple, l'attentat qui a visé, à Hérat en juillet dernier, deux humanitaires finlandaises appartenant à une ONG chrétienne n'a pas été revendiqué.Syrie et LibanLes pays en guerre sont aussi difficiles à intégrer dans ce décompte. En Syrie, les violences concernent la communauté chrétienne mais aussi yézidie. Le comité des Nations unies a dénoncé l'assassinat systématique d'enfants appartenant à ces minorités par des membres de l'organisation de l'Etat islamique. Il relate plusieurs cas d'exécutions de masse de garçons, ainsi que des décapitations, des crucifixions et des ensevelissements d'enfants vivants. Mais il n'opère aucun décompte.Lire en édition abonnés : L'exode des chrétiens assyriens de Syrie, ciblés par l'EILe problème est le même au Liban où des attentats touchant des quartiers chrétiens peuvent tout aussi bien viser la communauté chiite qui y habite.IrakEn Irak, la population chrétienne a diminué de moitié en dix ans. Soixante et une églises ont été attaquées et un millier de chrétiens tués. L'attentat le plus sanglant a eu lieu le 31 octobre 2010, lorsque quarante-quatre fidèles et deux prêtres sont morts dans l'attaque de la cathédrale syriaque catholique de Bagdad par la branche irakienne d'Al-Qaida.Lire le décryptage : Qui sont les chrétiens d'Irak ?Comme le reconnaît Portes ouvertes, il est très difficile de réaliser un comptage exact en raison de la complexité des conflits locaux et de l'impossibilité, dans certains pays, pour les médias de faire leur travail sur place. Et même si ce comptage est possible (l'association parvient à dénombrer une centaine de victimes chrétiennes en Corée du Nord), il reste encore à le comprendre en fonction de la situation politique de chaque pays.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.04.2015 à 15h02 • Mis à jour le08.04.2015 à 17h44 Un soldat américain de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) a été tué mercredi 8 avril lors d'échanges de tirs entre soldats américains et afghans à Jalalabad, la grande ville de l'Est afghan, ont indiqué des responsables de la coalition. Au moins deux autres soldats américains seraient blessés. La victime est le deuxième soldat de l'OTAN tué en Afghanistan depuis le début de l'année. Elle faisait partie d'une unité chargée d'entraîner et d'encadrer les forces afghanes.La fusillade a eu lieu près de la résidence du gouverneur de la province du Nangarhar, qui s'entretenait alors avec un « haut responsable américain », a détaillé dans un communiqué l'ambassade des Etats-Unis à Kaboul. Selon le chef de la police du Nangarhar :« Les Américains étaient venus de l'aéroport de Jalalabad accompagnés par un groupe de soldats afghans. Ils étaient tous debout devant la résidence sécurisée du gouverneur lorsqu'un des soldats afghans a ouvert le feu sur les Américains. Les soldats américains ont répliqué. Ils ont tué l'assaillant et blessé deux autres membres des forces afghanes ».>> Lire l'analyse : Après le départ de l’OTAN, l’armée afghane tiendra-t-elle le choc ?Des tirs entre alliésAu cours des dernières années, des soldats de l'OTAN, pourtant alliés aux forces afghanes, ont été pris pour cibles à plusieurs reprises par des membres de l'armée afghane ou par des insurgés talibans se faisant passer pour des soldats afghans. Ces tirs « fratricides » ont contribué à créer un climat de suspicion entre les soldats de l'OTAN et leurs alliés afghans chargés de la sécurité du pays, confronté à l'insurrection des talibans. L'OTAN a mis fin en décembre à sa mission de combat en Afghanistan, mais garde encore douze mille cinq cents soldats étrangers dans le pays afin d'appuyer et de former les forces afghanes.Le 24 mars, Washington annonçait le maintien de neuf mille huit cents soldats en Afghanistan en 2015, alors que le contingent américain devait y être réduit à cinq mille cinq cents hommes au cours de l'année, avant un retrait complet à la fin de 2016.>> Lire aussi l'analyse (édition abonnés) : En Afghanistan, la guerre est loin d’être terminée 08.04.2015 à 13h56 • Mis à jour le08.04.2015 à 14h37 Il y a deux certitudes à San Antonio : un soleil de plomb irradie toute l'année la ville du Texas ; et Tony Parker, Manu Ginobili et Tim Duncan, les trois grognards du club de National Basketball Association (NBA), font tourner en bourrique leurs adversaires. Et cela dure depuis 2002.Mardi soir 7 avril, les trois hommes ont été alignés ensemble pour la 730e fois par Gregg Popovitch, le charismatique coach de la franchise NBA. A la clef, une victoire probante (113-88) sur le parquet d'Oklahoma City, et un record battu : celui du nombre de matches disputés par un trio, effaçant au passage des tablettes la légendaire triplette constituée par Larry Bird, Kevin McHale et Robert Parish, qui porta au firmament les Boston Celtics dans les années 1980.On aurait pu les croire rassasiés. Après tout, le trio pèse 107 ans en âge cumulé. L'Américain Tim Duncan (38 ans) a les tempes grisonnantes, et l'Argentin Manu Ginobili (37 ans) ne peut plus masquer sa calvitie depuis quelques années. Du haut de ses 32 ans, le Français Tony Parker passerait presque pour un jeunot. C'est oublier qu'il a déjà disputé plus de mille rencontres sous les couleurs des Spurs ! Un record de précocité. Lire aussi : Tony Parker entre dans l'histoire de la NBASeulement voilà, le trio n'a pas encore dit son dernier mot. Car non contents de jouer ensemble, Tony Parker, Manu Ginobili et Tim Duncan ont pris une vilaine habitude depuis 2002 : gagner. Et avec la manière s'il vous plaît. Cette nuit, le trio a enregistré son 536e succès en NBA. Leur ratio de victoires par matches disputés s'établit désormais à plus de 73 %. Un chiffre qui dit tout de leur incroyable longévité.La longue domination des Spurs sur la NBAC'est sous la houlette de ce trio inséparable que les Spurs ont imposé leur domination sur la NBA au fil des ans et raflé quatre titres au total (2003-2005-2007-2014), celui acquis la saison dernière étant considéré par les amoureux du ballon orange comme une symphonie collective. La recette des Spurs est pourtant presque toujours identique : Tony Parker est à la baguette ; Manu Ginobili invente des passes impossibles ; et Tim Ducan remplit les paniers. Leurs adversaires ont beau connaître les astuces des trois stars, ils continuent à être pris à revers.A l'heure où les stars du basket écrasent de leur personnalité leur équipe, Tony Parker, Manu Ginobili et Tim Duncan cultivent pourtant leur discrétion. Comme si leurs performances sous la raquette leur suffisaient amplement. Ils sont à l'image de San Antonio, la deuxième ville de l'Etat du Texas, qui vit à l'ombre de Houston, de Dallas ou même d'Austin.Un déclin annoncé mais retardéCette saison, on annonçait une nouvelle fois le déclin du trio infernal — et donc de l'équipe. Il est vrai que Manu Ginobili n'a plus le même rendement que par le passé, et que Tony Parler n'a pas été épargné par les ennuis physiques. Les Spurs ont ainsi affiché un visage qu'on ne leur connaissait pas cet hiver, enchaînant des performances assez ternes.C'était compter sans l'orgueil de ses champions. Aidés comme cette nuit par un Kawhi Leonard en grande forme (26 points), les Spurs étalent de nouveau leur classe — ils sont sur une série de sept victoires consécutives — et confirment leur regain de forme au meilleur moment.Encore quatre succès et le trio Parker-Ginobili-Duncan battra le record de victoires ensemble en NBA (540 matches). Les Spurs aborderont ensuite les play-offs dans un rôle inédit de trouble-fête, eux qui depuis treize ans ont plutôt l'habitude de figurer parmi les grands favoris. Avec pour objectif d'arracher un cinquième titre ensemble avant les retraites de Duncan et de Ginobili ?Les deux joueurs n'ont rien annoncé de tel pour l'heure, mais leur décision est redoutée par les fans du club. Car, avec le temps, une troisième certitude a germé dans l'esprit des habitants de San Antonio : c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures confitures.Adrien Lelièvre  01.04.2015 à 17h21 • Mis à jour le01.04.2015 à 18h34 | Stéphane Davet Un premier single, Piss Off, mis en ligne mercredi 1er avril, offre enfin l’occasion de savoir à quoi va ressembler le projet FFS, réunissant le groupe écossais Franz Ferdinand et le duo californien Sparks, composé des frères Ron et Russel Mael.Cette collaboration entre le combo de Glasgow, célébré depuis le début des années 2000 pour son dance-rock anguleux, et ces Américains, pionniers, dans les années 1970 et 1980, des rapprochements glam, pop et disco (When I’m With You), a pris son temps pour se finaliser.Il y a déjà une dizaine d’années, les frères Mael avaient eu vent de l’admiration que leur vouait le quartet mené par Alex Kapranos. « Nous trouvions que Take Me Out (le premier tube de Franz Ferdinand) était une chanson très cool et que ce serait peut-être sympa de les rencontrer à l’occasion de leur passage à Los Angeles, se rappelait récemment le chanteur Russel Mael. Nous nous sommes donc rencontré et en avons conclu qu’il serait bien de faire quelque chose ensemble. Nous avons commencé à travailler sur quelques démos, Piss Off était l’une d’entre elles, puis le groupe s’est retrouvé débordé et le projet n’a pas abouti. »Leurs chemins se sont recroisés, en 2013, alors que les groupes étaient tous les deux à l’affiche du festival californien de Coachella. La légende relatant que Kapranos, en quête d’un dentiste dans les rues de San Francisco, entendit un « Alex, c’est toi ? » prononcé derrière lui par Ron et Russel. En coulisses, après le concert des Sparks, les uns et les autres se sont ensuite mis d’accord pour aller cette fois au bout de leur projet.Verve excentriqueFin 2014, la coalition américano-britannique s’est enfermée pour quinze jours d’enregistrements intenses dans les Studios RAK de Londres, célèbres, entre autres, pour avoir produit quelques-uns des grands moments du glam-rock du début des années 1970, période où les Sparks connurent leur premier gros succès (le hit This Town Ain’t Big Enough For Both of Us, en 1974).Sans présager de ce que sera exactement l’album de FFS, intitulé FFS, à paraître le 8 juin chez Domino, on constate que le morceau Piss Off fusionne avec une verve excentrique des goûts communs pour une fantaisie théâtrale, des voix aiguës sautillant entre cabaret, rock et dance-music.Réalisé par John Congleton (St Vincent, David Byrne, Anna Calvi), l’album proposera 12 chansons, une édition double vinyle et un tirage double CD limité devant inclure quatre morceaux bonus. FFS a pailleurs annoncé une tournée estivale qui passera le 26 juin par le Bataclan, à Paris, et le 5 juillet par le Transbordeur, à Lyon.Pour patienter, on pourra se plonger dans La Tournée des Grands-Ducs (Editions du Rouergue, 142 pages, 18 euros), traduction française du recueil des chroniques gastronomiques qu’Alex Kapranos avaient originellement publié dans le quotidien britannique, The Guardian. Un petit régal.Stéphane DavetJournaliste au Monde Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Les Allemands, premiers producteurs de lait en Europe (31 millions de tonnes, devant la France, avec 24,4 millions de tonnes en 2013) ne regrettent pas les quotas laitiers, disparus au 1er avril, même si certains éleveurs concernés s’inquiètent pour leur propre avenir.A Berlin, le ministre de l’agriculture, Christian Schmidt (CSU bavaroise), est optimiste. La disparition des quotas, c’est « moins d’interventions publiques qui, étant donné la mondialisation, ne sont plus réalistes et au contraire une chance pour l’export ». Pour les libéraux, la situation est claire : l’augmentation de la population mondiale va accroître la demande de produits laitiers, et comme les exploitations allemandes sont compétitives, avec des vaches qui produisent jusqu’à 8 000 litres de lait par an, voire 10 000 paraît-il pour « les plus performantes », il n’y a pas de quoi s’inquiéter.L’Allemagne, qui exportait plus d’un million de tonnes de produits laitiers en 1990, en exporte désormais près du double, et il n’y a pas de raison que cela s’arrête. Pour eux, si les prix peuvent momentanément baisser, le marché va se stabiliser. D’ailleurs, les quotas n’ont pas empêché le nombre d’exploitations de vaches laitières de passer de 369 000 en 1984 à moins de 80 000. En moyenne, fin 2013, chaque éleveur possédait 54 vaches laitières, un chiffre qui cache des disparités importantes entre la Bavière, qui abrite de nombreuses exploitations (35 000) relativement petites (33 vaches en moyenne) et le Brandebourg (Est de l’Allemagne), où une exploitation compte 219 vaches en moyenne.L’Europe devrait installer « un filet de sécurité »Les producteurs sont plus prudents que le ministre. Romuald Schaber, président de la fédération des éleveurs de vaches laitières, reconnaît que « les instruments d’avant-hier » – les quotas – n’ont pas permis d’éviter les crises laitières des années 2009, 2012 et 2014. Il en veut surtout aux gouvernements successifs d’avoir toujours soutenu les laiteries et de ne pas avoir permis aux éleveurs de s’organiser en amont pour peser davantage sur la filière, ce qu’autorisaient pourtant, selon lui, les règlements européens. Pour l’avenir, la profession estime que l’Europe devrait prendre des mesures pour installer « un filet de sécurité », un mécanisme qui permettrait de réguler le marché.Si Romuald Schaber, président de cette fédération, reste prudent, le même Romuald Schaber, en tant qu’exploitant, est plus inquiet. Dans la Süddeutsche Zeitung, ce bavarois qui fait tourner une petite exploitation (45 vaches) tout au sud de l’Allemagne, près de la frontière autrichienne, a observé de près ce qui s’était passé en Suisse. Là aussi il y avait des quotas laitiers et là aussi ils ont disparu. Dès le 1er mai 2009, pour prendre de l’avance sur l’Union européenne. Résultat : en six ans, un quart des exploitations laitières ont disparu. « Pourquoi en irait-il autrement chez nous ? », s’inquiète-t-il.Comme dans le reste de l’Europe, les petits exploitants allemands ont donc peur que la fin des quotas n’accélère leur disparition. Mais dans ce pays où le quotidien le plus lu, Bild, annonce en « une » l’évolution du prix du lait ou du beurre, les consommateurs et les industriels ont infiniment plus de poids que les agriculteurs. Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste 01.04.2015 à 16h39 Le président américain Barack Obama a largement simplifié, ce 1er avril, le processus de sanctions contre les pirates informatiques américains comme étrangers. Les ministères de la justice, du Trésor et des affaires étrangères auront désormais de très larges facilités pour prendre des sanctions diplomatiques, économiques ou financières, contre des personnes ou des groupes impliqués dans des cyberattaques aux Etats-Unis.Pour « mieux répondre aux [cyberattaques] les plus importantes, notamment lorsque les acteurs opèrent hors de portée des autorités existantes », un nouveau décret présidentiel permettra au gouvernement de décider de sanctions contre des personnes ou des groupes. La liste des situations, dans lesquelles le gouvernement américain pourra recourir à cette mesure, est large : elle inclut, sans surprise, des attaques contre des équipements d'importance vitale (centrales électriques, hôpitaux...), les attaques visant à saturer un réseau, mais aussi les vols de données, qu'il s'agisse de numéros de cartes de paiement ou de données sensibles.Le texte prévoit également que ces sanctions puissent être prises contre les personnes qui reçoivent, utilisent ou tirent profit du vol de secrets industriels, mais aussi dans les cas où « le vol de ces secrets est de nature à causer, ou a causé, une menace significative à la sécurité nationale, la politique étrangère, ou la santé économique et financière des Etats-Unis ».Des mesures largesLe décret semble viser notamment des piratages comme celui de Sony Pictures, fin 2014. Des pirates avaient alors dérobé l'intégralité du contenu stocké sur les machines de l'entreprise, notamment des conversations par email, des films non encore diffusés ou des documents stratégiques. Les Etats-Unis ont accusé la Corée du Nord d'être l'auteur de ce piratage d'ampleur historique, mais sans apporter, de l'avis de la plupart des experts et services de renseignement d'autres pays, de preuves concrètes.En chantier depuis deux ans, ce texte note que les attaques informatiques sont une « urgence nationale ». Le vocabulaire employé, suffisamment évasif, peut s'appliquer à d'autres domaines que les seules cyberattaques conduites par des Etats. Les vols massifs de numéros de cartes de paiement et leur recel sont surtout le fait d'individus liés au crime organisé. Et la disposition facilitant les sanctions pour « les vols de secrets industriels de nature à causer une menace significative à la sécurité nationale » est théoriquement applicable aux actions du lanceur d'alerte Edward Snowden, qui avait révélé l'existence et le fonctionnement des systèmes de surveillance de masse de la NSA. Patricia Jolly La majorité des équipes engagées dans la prochaine Coupe de l'America, organisée en juin 2017 aux Bermudes, a voté pour une modification de la jauge et décidé de régater sur des catamarans de 45 à 50 pieds (environ 15 mètres), plutôt que sur les bateaux de 62 pieds (environ 19 mètres) précédemment utilisés, a-t-on appris mercredi 1er avril.« Le changement pour [l'utilisation de] ce nouveau Class America est une avancée majeure pour l'épreuve, a déclaré le directeur commercial de la Coupe de l'America, Harvey Schiller, à l'issue du vote. Les équipes sont tombées d'accord sur le fait que les coûts actuels ne sont ni justifiés ni acceptables, et une majorité d'entre elles a pris la sage décision de les réduire. Cela donne à la Coupe de l'America une base solide pour l'avenir. »La décision de changer la jauge en adoptant des bateaux plus petits que ceux initialement prévus n'a pas été unanime. Les Néo-Zélandais y étaient opposés, quant aux Italiens de Luna Rossa Challenge, ils y étaient hostiles au point qu'ils avaient menacé de se retirer de la compétition si cette décision était prise. L'Australien Jimmy Spithill, skippeur d'Oracle Team USA (détentrice de la « Cup »), n'a pas caché que ce nouveau projet avait été compliqué à mettre en place « Les équipes — y compris la nôtre — avaient déjà bien avancé dans la conception d'un AC62, mais il faut adopter une perspective plus large. Il nous fallait diminuer les coûts tout en respectant la dimension du défi architectural qui a toujours joué un rôle crucial dans la course à la victoire de la Coupe de l'America », a-t-il expliqué.« Réduire les coûts actuels »Une majorité des équipes engagées a opté pour le nouveau support dans l'espoir qu'il sera également utilisé lors de l'édition suivante et qu'il suscitera les vocations de nouvelles équipes en leur facilitant l'accès à l'épreuve technologiquement comme financièrement.« Ces changements visent à réduire les coûts actuels et les difficultés qui sont des obstacles pour des équipes souhaitant participer à la Coupe de l'America », a déclaré Iain Percy, le directeur du défi suédois Artemis Racing. « Pour que la Coupe ait un retentissement international, il faut qu'elle soit accessible aux meilleures équipes et pas seulement aux plus grosses ni aux plus riches », a ajouté le Français Franck Cammas, skippeur du Team France.Six équipes ont confirmé leur participation à l'édition 2017 de la Coupe de l'America : le tenant du titre, Oracle Team USA, de Larry Ellison ; le défi suédois Artemis Racing ; le défi britannique Ben Ainslie Racing ; le défi néo-zélandais Emirates Team New Zealand ; le défi italien Luna Rossa Challenge ; et le défi français Team France.Patricia JollyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 01.04.2015 à 16h06 • Mis à jour le01.04.2015 à 17h30 | Loïc Soleymieux C'était en 1976. La première loi de lutte contre le tabagisme, portée par Simone Veil, était votée à l'Assemblée nationale. C'est au même endroit, près de quarante ans plus tard, que la ministre de la santé, Marisol Touraine, va défendre de nouvelles mesures pour tenter de réduire la consommation de cigarettes, dans le cadre de son texte de « modernisation de notre système de santé ».Outre des avancées sur la protection des jeunes, l'aide au sevrage et le contrôle de l'économie du tabac, une mesure phare sera discutée : l'arrivée du paquet neutre. A partir de mai 2016, les cigarettes de toute marque seront vendues dans un emballage standardisé, avec couleur et police de caractère uniques, sans logotype et toujours porteur d'avertissements sanitaires sous forme de textes et d'images.Lire (édition abonnée) : Oui, le paquet de cigarettes neutre est efficace contre la tabagieStabilisation du nombre de fumeursComme l'a rappelé Marisol Touraine lors de l'annonce du programme national de réduction du tabagisme en septembre, ces mesures s'avèrent nécessaires alors qu'aujourd'hui, « le tabac tue un fumeur sur deux. En France, 73 000 personnes en meurent chaque année. C'est l'équivalent d'un crash d'avion de ligne, chaque jour, avec deux cents passagers à bord ». #container_1427811184641{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427811184641{ height:330px; } #container_1427811184641 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427811184641 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427811184641 .subtitre{ display:block; }Part des Français qui fument régulièrementDepuis 1953(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427811184641", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/1513.pdf", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"INPES / Eric Godeau, Le tabac en France de 1940 à nos jours", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:0, max:75, endOnTick:true, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["1953","1967","1976","1991","2000","2005","2010","2014"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Taux de fumeurs en France", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 56 ], [ "", 50 ], [ "", 46 ], [ "", 40 ], [ "", 30 ], [ "", 27 ], [ "", 29.1 ], [ "", 28.2 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Selon l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes), 28,2 % des Français sont fumeurs, un chiffre élevé par rapport à celui des voisins européens, selon la Commission européenne (PDF), et semblable à celui des années 2000. Ce taux était néanmoins descendu à 27 % en 2005, après une hausse massive du prix du tabac en seulement deux ans, décidée sous la présidence de Jacques Chirac. #container_1427806155994{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427806155994{ height:600px; } #container_1427806155994 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427806155994 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427806155994 .subtitre{ display:block; }Impact de la hausse du prix du paquet de cigarettes sur la baisse des ventes du tabac(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427806155994", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/eftxalu5.pdf", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Observatoire français des drogues et des toxicomanies", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:0, max:null, endOnTick:true, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["2000","2001","2002","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:-90 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false,useHTML: false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", useHTML: true, verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Ventes par rapport à 2000 (en %)", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 100 ], [ "", 101.2121212 ], [ "", 97.57575758 ], [ "", 84.36363636 ], [ "", 66.54545455 ], [ "", 66.42424242 ], [ "", 67.63636364 ], [ "", 66.54545455 ], [ "", 64.96969697 ], [ "", 66.66666667 ], [ "", 66.42424242 ], [ "", 65.57575758 ], [ "", 62.42424242 ], [ "", 57.57575758 ], [ "", 54.54545455 ] ], "color": "#0386c3" }, {par rapport à 2000 (%)", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 100 ], [ "", 104.6875 ], [ "", 112.5 ], [ "", 127.5 ], [ "", 156.25 ], [ "", 156.25 ], [ "", 156.25 ], [ "", 164.0625 ], [ "", 165.625 ], [ "", 167.1875 ], [ "", 176.5625 ], [ "", 186.875 ], [ "", 196.875 ], [ "", 209.375 ], [ "", 218.75 ] ], "color": "#FFc832" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Entre la loi Veil de 1976 et l'application du paquet neutre en 2016, le levier tarifaire a été le principal pilier des politiques antitabac. Un récent rapport du Sénat préconisait encore des augmentations fortes (à l'instar du plan Chirac 2003-2004) plutôt que plusieurs petites augmentations (2007-2012). Les courbes de ventes mises en rapport avec les hausses de prix confirment ce lien.Les gouvernements successifs ont pris de nombreuses autres mesures, avec plus ou moins de succès. La Cour des comptes pointait notamment en 2012 l'échec des politiques discontinues de ces dernières années, évoquant les lobbies trop écoutés ou encore le faible effort en termes de prévention. Tour d'horizon des grandes lois antitabac de ces quarante dernières années. La loi Veil de 1976 (Giscard d'Estaing)Les effets cancérigènes de la cigarette sont découverts dans les années 1950 au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. ll faudra attendre plus de vingt-cinq ans avant que soit votée la première grande loi française antitabac. On retiendra trois grandes mesures :mention « abus dangereux » sur les paquets de cigarettes ;limitation de la publicité à la presse écrite ;interdiction de fumer dans certains lieux affectés à un usage collectif, dont les hôpitaux.La loi Veil permet, pour la première fois, l'arrêt de la hausse de la consommation de tabac en France.La loi Evin de 1991 (Mitterrand)Il faut attendre quinze ans pour qu'une nouvelle loi antitabac soit votée, celle du ministre de la santé Claude Evin :mesures pour favoriser la hausse du prix des cigarettes ;mention « nuit gravement à la santé » sur les paquets ;publicité directe et indirecte en faveur du tabac interdite ;extension de l'interdiction de fumer dans les lieux affectés à un usage collectif (sauf zones réservées aux fumeurs) ; sont notamment concernés les gares et des espaces collectifs en plein air comme les cours d'école, de collège et de lycée.Le bilan de ces mesures est positif, les Français fument de moins en moins de tabac. On passe de 40 à 30 % de fumeurs entre 1991 et 2000.La « guerre contre le tabac » de Chirac (2002-2007)Le second mandat du président Jacques Chirac est marqué par la création d'un plan cancer assorti d'une politique volontariste contre le tabagisme :hausse du prix du tabac de 3,60 à 5 euros (forte augmentation en seulement deux ans) ;mentions sanitaires (« fumer tue »...) sur 30 % de la face avant et 40 % de la face arrière du paquet ;interdiction de vente aux moins de 16 ans ;interdiction de fumer dans les entreprises mais aussi dans les lieux dits de convivialité (cafés, hôtels, restaurants, discothèques, etc.) ;remboursement des substituts nicotiniques prescrits par un médecin à hauteur de 50 euros par an et par personne.Les fortes hausses de prix et les différentes interdictions ont permis une large diminution de la consommation de tabac.Le mandat Sarkozy (2007-2012) Malgré le lancement d'un plan cancer 2, peu de mesures pendant cinq ans, à part l'apparition, remarquée, de photos dissuasives sur les paquets de cigarettes.hausse du prix du tabac de 5 à 6,20 euros (petites augmentations successives durant tout le quinquennat) ;inscription sur les paquets de cigarettes de messages sanitaires visuels et des coordonnées de Tabac info service.On assiste pour la première fois à une réaugmentation de la consommation de tabac. L'ancien président de l'Office français de prévention du tabagisme, Bertrand Dautzenberg, a notamment dénoncé le rôle des lobbies de l'industrie du tabac sur la politique au cours de ce mandat (PDF).Le mandat Hollande (2012 à ce jour)Jusqu'à présent, seules deux mesures ont été votées :hausse du prix du tabac de 6,20 à 7 euros (trois augmentations successives en deux ans) ; harmonisation de la fiscalité pour tous les produits du tabac (notamment le tabac à rouler par rapport aux cigarettes).D'autres sont prévues avant la fin du quinquennat, notamment dans le cadre de la loi santé actuellement en discussion :instauration du paquet neutre ;interdiction de fumer en voiture en présence d'enfants ;interdiction de fumer dans les espaces publics de jeux pour enfants ;triplement du remboursement du sevrage pour les jeunes, les patients atteints de cancer et les bénéficiaires de la CMU-C ;création d'un fonds dédié à la lutte contre le tabagisme ;lutte contre les lobbies.Le gouvernement actuel est confronté à une nouveauté dans la lutte antitabac : l'arrivée de la cigarette électronique, dont la nocivité suscite encore le débat. Marisol Touraine souhaite déjà son interdiction dans certains lieux publics (transports collectifs, établissement d'accueil de mineurs, espace clos collectif de travail) et la fin de la publicité pour le vapotage. Reste à savoir si toutes ces mesures passeront l'étape du Parlement.Lire (édition abonnée) : Le lobby du tabac à l’assaut de la loi santéLoïc SoleymieuxJournaliste au Monde Rémi Dupré Eprise de transparence, la Fédération internationale de football (FIFA) a publié sur son site Internet, mercredi 1er avril, l'intégralité du rapport de l'enquêteur américain Michael J. Garcia sur les conditions d'attribution des Coupes du monde 2018 et 2022, respectivement à la Russie et au Qatar, et sur les lourds soupçons de corruption qui planent sur le petit émirat depuis qu'il a obtenu l'organisation du Mondial.Las. En ce 1er avril, il est permis de prendre ses fantasmes pour des réalités tant la FIFA semble bien loin de divulguer le contenu dudit document. Lire aussi : l'enquêteur Michael Garcia démissionne de la FIFATout juste réélu pour un troisième mandat à la tête de l'UEFA, mardi 24 mars, le Français Michel Platini a esquissé un sourire narquois lorsque les journalistes lui ont demandé s'il pensait que le rapport d'enquête réalisé par l'Américain Michael J. Garcia serait « publié un jour ». « Tout le monde sait qu'il n'y aura rien jusqu'aux élections » présidentielles à la FIFA, prévues le 29 mai lors du congrès de la Fédération internationale à Zurich, en Suisse, a répondu le patron du football européen. « Nous ne sommes pas stupides. Tout le monde le sait. Je pense que le rapport sera publié après les élections. »« Mais est-ce que ce sera “le” rapport Garcia ? Je ne suis pas sûr que cela sera le vrai. Ça pourrait être “un” rapport Garcia, a fait ironiquement remarquer l'ex-numéro 10 des Bleus. Vous savez mieux que moi comment ça se passe… » L'allusion platinienne renvoie aux récentes révélations du journal allemand Der Spiegel. En février, l'hebdomadaire avait affirmé que le rapport sur la réforme de la gouvernance de la FIFA réalisé par le juriste et criminologue Mark Pieth avait été édulcoré par Marco Villiger, directeur des affaires juridiques de la Fédération. Il accusait ce dernier d'avoir fait retirer des références au président de la FIFA, Joseph Blatter, et à son implication ou à sa responsabilité dans le cadre de l'affaire International Sport and Leisure, du nom de l'ancienne société de marketing qui gérait les droits télévisés de l'institution avant sa faillite, en 2001.Platini : « dans les meilleurs délais »Le 19 décembre 2014, Michel Platini s'était réjoui après le vote unanime du comité exécutif de la FIFA (dont il est membre) en faveur de la parution dudit rapport Garcia « sous une forme appropriée » et « une fois que les procédures en cours concernant plusieurs personnes ser[aie]nt terminées ». Oui, mais quand ? « Il était important que le comité exécutif décide de publier le rapport Garcia, avait alors réagi Michel Platini dans un communiqué. Je me suis toujours battu pour davantage de transparence et c'est donc un pas dans la bonne direction. Reste à espérer que le rapport puisse être publié dans les meilleurs délais. Il en va de la crédibilité de la FIFA. »« La Fédération internationale doit publier autant de pièces du rapport qu'il est légalement possible de le faire», confiait alors au Monde le Nord-Irlandais Jim Boyce, vice-président de la FIFA. « Il est temps de refermer ce chapitre douloureux et je souhaite une publication rapide et complète du rapport », avait, de son côté, déclaré le Français Jérôme Champagne, ex-secrétaire général adjoint de la FIFA, et qui n'a pu se présenter à l'élection présidentielle après qu'il eut échoué à obtenir les cinq parrainages nécessaires.Quatre membres du comité exécutif qui avaient pris part au vote d'attribution des Mondiaux 2018 et 2022, tenu le 2 décembre 2010, font ou ont fait l'objet d'une enquête disciplinaire de Michael J. Garcia : Michel D'Hooghe (Belgique), Angel Villar Llona (Espagne), Worawi Makudi (Thaïlande) et Franz Beckenbauer (Allemagne). En clair, la FIFA ne devrait publier ledit rapport (du moins sous une forme dite « appropriée») une fois que les procédures visant ces personnalités seront bouclées.Le premier dignitaire cité a été blanchi le 24 février par la chambre de jugement du comité d'éthique de la FIFA. Patron de la commission médicale de la Fédération, M. D'Hooghe avait notamment reçu un tableau de la part du comité de candidature russe à l'organisation du Mondial 2018. Un des membres de sa famille s'était vu par ailleurs offrir un emploi au Qatar, qui briguait alors l'obtention de l'édition 2022. Ex-patron de la commission d'évaluation technique chargée d'examiner les dossiers des nations candidates, le Chilien Harold Mayne-Nicholls est, lui aussi, actuellement visé par une procédure du comité d'éthique. « J'ai répondu à toutes ses questions. Cela fait partie des règles du jeu », avait assuré au Monde ce dernier, avant de renoncer à se lancer dans la course à la présidence de la FIFA.« Sous une forme appropriée »La décision du comité exécutif de publier « sous une forme appropriée » le rapport Garcia avait été prise moins de quarante-huit heures après la démission fracassante de son auteur, qui occupait le poste de président de la chambre d'instruction du comité d'éthique de la FIFA depuis 2012. Le 13 novembre 2014, l'enquêteur américain avait fulminé en lisant la synthèse de son travail présentée par l'Allemand Hans-Joachim Eckert, président de la chambre de jugement du comité d'éthique. Le magistrat munichois avait relevé des éléments douteux mais de « portée très limitée ». Il avait conclu que l'attribution des Mondiaux 2018 et 2022 n'avait pas lieu d'être remise en cause.« La décision du président de la chambre de jugement contient plusieurs présentations incomplètes et erronées des faits et conclusions détaillés dans le rapport », avait alors riposté l'ex-procureur de New York. Le quinquagénaire avait fait appel de la «décision» de son confrère allemand auprès de la commission de recours de la FIFA. Il militait pour obtenir la publication complète de son rapport. Mais l'Américain a été débouté le 16 décembre. Une publication « après l'achèvement de toutes les procédures »La date de parution dudit rapport Garcia représente l'une des principales zones d'ombre qui enténèbrent la campagne à la présidence de la FIFA. En poste depuis 1998 et candidat à un cinquième mandat, le Suisse Joseph Blatter, 79 ans, est actuellement soutenu par cinq confédérations sur six. A la fin de mai, il affrontera dans les urnes l'ex-star portugaise Luis Figo, le prince jordanien et vice-président de la FIFA, Ali bin Al-Hussein, et le patron de la Fédération hollandaise, Michael van Praag, soutenus eux par l'UEFA. Alors que la tenue des deux prochains Mondiaux en Russie et au Qatar (du 21 novembre au 18 décembre 2022) est désormais acquise, l'Helvète aurait-il intérêt à ce que le contenu des investigations de Michael J. Garcia ne soit pas divulgué avant le scrutin ? «Depuis le temps qu’on l’attend, je ne sais pas s’il sortira un jour ce rapport Garcia », persifle un ancien cadre de la Fédération internationale.« J'ignore quels progrès seront réalisés par les enquêteurs avant l'élection », affirme un proche du dossier. « Ce qui est clair, c'est que la FIFA n'a pas de contrôle sur le timing, car c'est la prérogative du comité d'éthique, assure une autre source. Seul ce dernier sait combien de procédures disciplinaires sont toujours en cours. » Joint par Le Monde, le Suisse Cornel Borbély, successeur de Michael J. Garcia au poste de président de la chambre d'instruction du comité d'éthique, « ne s'exprime pas à propos de la date de publication » du document. Par son porte-parole, il fait savoir que « le rapport sera publié après l'achèvement de toutes les procédures dans une forme appropriée ». « Le terme “forme appropriée” se réfère au fait que, avec cette publication, les droits (y compris le droit à la vie privée) des personnes qui y sont mentionnées, notamment des whistleblowers (lanceurs d'alerte), mais aussi de toutes les personnes contre lesquelles une enquête a été menée sont à protéger », précise-t-il. Reste à savoir si ce souci de « protéger » ne s'apparente pas au culte du secret auquel la FIFA est viscéralement attachée. Contacté par Le Monde, Michael J.Garcia n'a pas répondu à nos nombreuses sollicitations.Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter William Audureau Pac-Man en boule de ping-pong, des raquettes de Pong qui font feu contre des aliens de Space Invaders et le gorille de Donkey Kong qui surgit dans le final et arrose le tout de barrils ? C'est possible, dans le joyeux capharnaüm de Pacapong, un petit jeu vidéo amateur créé en un peu plus de quarante-huit heures fin mars, et qui fait depuis le tour des plus grands sites spécialisés.A l'origine de ce fourre-tout nostalgique délirant, Dick Poelen, webdesigner néerlandais de 31 ans. C'est à l'occasion de sa troisième Mini Ludum Dare – une compétition de développement organisée sur trois jours – qu'il a créé Pacapong. « Je ne sais plus bien comment j'ai eu l'idée », admet le créateur. Cette 58e Mini Ludum Dare avait le jeu Pong pour thème. « J'ai commencé en utilisant le personnage de Pac-Man comme balle, et les Space Invaders m'ont semblé adaptés pour occuper le joueur à esquiver des attaques pendant que son adversaire déplace Pac-Man dans le labyrinthe. Donkey Kong m'a été suggéré par quelqu'un sur Twitter, et cela faisait parfaitement sens de pimenter les choses dans la dernière moitié de partie. »10 000 téléchargements pour un jeu amateurJouable à deux, le jeu est disponible ici sous la forme d'un fichier exécutable. A ce jour, il a déjà été téléchargé plus de 10 000 fois, un chiffre inimaginable pour ce genre de créations vouées à l'anonymat. « J'ai juste partagé une image sur Twitter et eu plein de réactions positives. Ça a explosé quand les sites spécialisés en ont parlé. C'est incroyable de voir comment ça s'est diffusé », s'extasie Dick Poelen.Faute d'avoir les droits sur les jeux qu'il détourne, il ne pourra commercialiser le projet, mais face à l'enthousiasme rencontré, le jeune homme émet quelques hypothèses pour rebondir.« Je pourrais juste remplacer les graphismes. Un petit robot à la place de Pac-Man, peut-être. Donkey Kong deviendrait un dragon cracheur de feu. Le système de jeu est assez unique tel qu'il est, donc il pourraît être gardé. Mais je suis sûr qu'il n'aurait jamais eu le quart de l'écho qu'il a rencontré sans ce mélange de quatre classiques. » William AudureauJournaliste au Monde 01.04.2015 à 14h00 Google a dévoilé mardi 31 mars un nouveau produit capable de transformer n'importe quel écran en ordinateur. Chromebit ressemble à une grosse clé USB, de la taille d'un cigare, équipée de Chrome OS, le système d'exploitation de Google. Branchée en HDMI à un écran de télévision par exemple, elle permet d'effectuer les mêmes tâches que sur un PC classique : rédiger des documents, envoyer des e-mails ou encore surfer sur Internet.L'objet, qui doit être mis en vente cet été pour moins de 100 dollars, dispose d'une sortie HDMI et, à l'autre extrémité, d'un port USB permettant de le connecter à une souris ou à un clavier. Chromebit peut aussi se connecter en Bluetooth à d'autres périphériques et dispose du Wi-Fi. Il est équipé d'un processeur Rockchip RK3288, de 2 Gb de RAM et de 16 Gb de mémoire.Chromebit ressemble à Chromecast, une clé similaire présentée en juillet 2013, qui se branche directement sur une télévision et qui, grâce à sa connexion Wi-Fi, permet de « streamer » des vidéos issues du Web ou de la musique. Google n'est pas le seul à se lancer sur ce genre de projets. Intel a également annoncé le lancement de l'Intel Computer Stick, un objet similaire équipé de Windows 8.1.Lire : Google Glass : le patron du laboratoire secret de Google reconnaît des erreurs 01.04.2015 à 13h29 • Mis à jour le01.04.2015 à 13h50 Detlev Günzel a été condamné à huit ans et demi de prison pour avoir tué et dépecé le 4 novembre 2013, apparemment à sa demande, Wojciech Stempniewicz, un consultant de 59 ans d'origine polonaise rencontré sur un site consacré au cannibalisme, a annoncé un tribunal de Dresde.Lire (édition abonnés) : En Allemagne, le policier dépeceur passe en procèsLe policier allemand « a été reconnu coupable de meurtre et d'avoir porté atteinte au repos des morts », a précisé la présidente de la cour, Birgit Wiegand. Le parquet avait requis une peine de dix ans et demi d'emprisonnement contre Detlev Günzel, considérant que le mobile de son crime était « la satisfaction du désir sexuel », qui rentre dans la définition d'un « meurtre aggravé ». L'accusation avait réclamé quinze ans, généralement le maximum pour un meurtre, ce que le procureur avait jugé élevé.Au cours des débats qui s'étaient ouverts au mois d'août, la défense de M. Günzel, 57 ans, père de trois enfants déjà adultes, a plaidé que la victime, qui avait depuis longtemps exprimé son désir de mourir, s'était elle-même donné la mort par pendaison, dans la cave de l'accusé, avant que celui-ci use d'un couteau puis d'une scie électrique sur l'homme bâillonné et ligoté. Les enquêteurs ont confié aux juges qu'ils n'étaient pas en mesure de déterminer avec certitude les causes de la mort en raison de l'état du corps de la victime.Detlev Günzel avait enterré les restes du mort dans le jardin de sa maison d'Hartmannsdorf-Reichenau, un petit village situé près de la frontière tchèque.Vidéo d'horreurDetlev Günzel et sa victime avaient fait connaissance un mois avant leur rencontre par le biais d'un site Internet où les utilisateurs peuvent partager leurs fantasmes cannibales. Au moment des faits, le policier, actif pendant trente ans, a réalisé une vidéo, qualifiée d'« horreur pure » par les enquêteurs.Ce film de cinquante minutes, diffusé en cours d'audience, montre à un moment l'accusé couvert de sang marmonner : « Je n'aurais jamais pensé tomber si bas. » M. Günzel a fondu en larmes au moment de la diffusion de la vidéo, ont rapporté des observateurs du procès, déclarant à la présidente du tribunal, Birgit Wiegand : « Je ne prétends pas être totalement innocent, c'est la plus grande erreur de ma vie, mais je ne suis pas un meurtrier. »L'affaire a réveillé en Allemagne le souvenir du « Cannibale de Rotenbourg », Armin Meiwes, qui en 2001 avait châtré, assassiné, éviscéré et en partie consommé un Berlinois consentant de 43 ans. Il avait été condamné à la perpétuité. 01.04.2015 à 12h35 • Mis à jour le 01.04.2015 à 12h35Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/04/01/le-canada-durcit-l-accueil-des-stagiaires-etrangers_4607268_4401467.html"data-title="Le Canada durcit l'accueil des stagiaires étrangers"data-picture="http://s2.lemde.fr/image/2015/04/01/400x300/4607262_7_31e9_halifax-canada_7f2d9ecf5554f9973e9d5ee2695ee333.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/04/01/le-canada-durcit-l-accueil-des-stagiaires-etrangers_4607268_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" Mauvaise nouvelle pour les jeunes Français à la recherche d'un stage à l'étranger : la nouvelle réglementation du gouvernement fédéral concernant les demandes d'EIC (Expérience internationale Canada) aura « pour effet de limiter la venue de stagiaires » au Québec, estime le gouvernement de la province francophone. D'une part, le dossier à monter est plus détaillé, et d'autre part, les entreprises d'accueil doivent maintenant payer 230 dollars canadiens (170 euros) au service de l'immigration canadien. Si l'entreprise ne veut pas prendre en charge cette dépense pour un stagiaire, qui souvent ne sera pas rémunéré, c'est à ce dernier de la payer.Lire également : Etudier au Québec coûtera trois fois plus cherPour les Québecquoises Kathleen Weil, ministre de l'immigration, et Christine Saint-Pierre, ministre des relations internationales, c'est toute la politique de recrutement professionnel à terme qui va pâtir des nouvelles règles. D'ores et déjà, « plusieurs stagiaires (...) ont vu leur demande de permis de travail refusée, alors que l'offre de stage qui leur avait été faite et les conditions relatives à leur venue au Québec » ne sont pas différentes de celles qui ont permis l'accueil de stagiaires « par le passé », ont-elles protesté dans une lettre au ministre fédéral de l'immigration Chris Alexander.Plusieurs milliers de jeunes seront touchés par les nouvelles contraintes dès ce printemps, dont une bonne part de Français. « Ces nouvelles dispositions mettent en péril la validation de leur cursus universitaire », a souligné Stéphane Schorderet, porte-parole de l'Ambassade de France au Canada. La validation d'un diplôme dans bon nombre de pays, dont la France, passe en effet par un stage à l'étranger, et le Québec, francophone, est une destination prisée.« Beaucoup de candidats stagiaires français nous ont appelés, un peu en panique », a admis Catherine Bernier, chargée de communication à l'Association France-Québec à Paris. Le ministère fédéral de l'immigration n'avait pas indiqué mardi si des exceptions ou assouplissements pouvaient être apportés au texte. width="314" height="157" alt="Examens" src="http://s2.lemde.fr/image/2015/03/31/314x157/4606939_3_4ed0_examens_200c1d1a8cd09919b80a29a358cfa1f9.jpg" Les dates des concours d'entrée 2015 aux écoles de commerce Bac+2 Selon l'ordre national des chirurgiens dentistes, de plus en plus de nouveaux dentistes exerçant en France ont été diplômés hors du pays, contournant le numerus clausus. width="314" height="157" alt="How I met My Start-up." src="http://s1.lemde.fr/image/2015/04/01/314x157/4607328_3_b1cb_how-i-met-my-start-up_b4d921c7b2a2d69e4fb2fe389d2ce1da.png" Jeudi, les start-up franciliennes recrutent Pauline Laigneau (Normale sup, HEC), Charif Debs (Centrale, MBA de la Harvard Business School) et son frère cadet Malek (polytechnicien-Ecole des ponts), et Fanny Boucher, formée au Gemological Institute of America, ont créé Gemmyo, qui propose des bijoux réalisés en impression 3D. width="314" height="157" alt="" src="http://s1.lemde.fr/image/2015/04/01/314x157/4607293_3_2c66_2015-04-01-e886ed9-3091-1kvvuys_3a7e1e74b22cddf2b574c75189c7ecec.jpg" Les étudiants séduits par la création d’entreprise 05.04.2015 à 17h03 La marine et les garde-côtes italiens ont secouru samedi en mer Méditerranée environ 1 500 migrants qui se trouvaient à bord de cinq embarcations, a-t-on appris dimanche 5 avril.Trois des bateaux étaient en difficulté et avaient envoyé des messages de détresse alors qu'ils se trouvaient au large des côtes libyennes. Les deux autres ont été localisés par les navires italiens qui s'étaient portés au secours des premiers.Les migrants vont être débarqués sur l'île de Lampedusa et dans des ports de Sicile, précise les garde-côtes dans un communiqué. Environ 170 000 migrants sont arrivés en Italie l'an dernier après avoir traversé la Méditerranée à bord d'embarcations de fortune. Plus de 3 000 ont péri lors du voyage.Lire aussi : La traversée de la Méditerranée, « route la plus mortelle du monde » 05.04.2015 à 16h34 Le Racing Métro a été victime d'un très cruel scénario en s'inclinant à la dernière seconde d'un match fermé face aux Anglais des Saracens (12-11), pour le premier quart de finale de Coupe d'Europe de son histoire, dimanche à Colombes.Finalement, le club francilien, novice à ce stade de la compétition, s'est gâché tout seul sa fête, victime d'une terrible indiscipline couplée à une coupable maladresse. En tête à un souffle de la fin du match, les Racingmen ont encaissé une ultime pénalité de 40 mètres réussie sous les sifflets par l'Argentin Marcelo Bosch.En face, les Saracens, bien que plus expérimentés, n'ont pratiquement rien montré. Mais, après s'être arrêtés en quarts en 2012, demies en 2013 et finale en 2014, ils poursuivent leur route européenne, en quête d'un premier titre.Les Anglais rencontreront le 18 ou 19 avril un adversaire bien connu, Clermont, qu'ils avaient humilié l'an passé au même niveau de la compétition à Twickenham (46-6). L'ASM recevra cette fois, mais au stade Geoffroy-Guichard de Saint-Etienne qui, avec ses quelque 40 000 places, satisfait aux exigences de la compétition.Premier quart continentalLes Saracens arriveront sans doute sur la pointe des pieds, autant car Clermont a brillé samedi en quarts face à Northampton (37-5) qu'en raison de leur terne partition débitée dimanche à Colombes, certes dans un contexte hostile.Les Racingmen, eux, auront beaucoup appris de ce premier quart continental. Ils ont malgré tout écrit une page de la légende du club qui végétait il y a moins de dix ans dans les limbes de la Pro D2, avant d'être repris par l'ambitieux président Jacky Lorenzetti.Ce dernier avait fait du front européen une de ses priorités et nul doute que les Ciel et Blanc seront animés la saison prochaine d'une rage de vaincre décuplée par le souvenir de ce match abandonné on ne sait trop comment.Sans doute trouvera-t-on beaucoup d'éléments d'explication dans les 12 pénalités sifflées par le tatillon arbitre gallois Nigel Owens en faveur des Saracens. Quatre ont été converties au pied par Charlie Hodgson (2), Alex Goode (1) et donc Bosch (1).Les 16 ballons tombés ou perdus ont aussi coûté très chers aux hommes de Laurent Labit et Laurent Travers, les empêchant de valider leurs nombreux temps forts.Match heurtéOn a donc principalement assisté à un match heurté et faisant comme attendu la part belle aux gros bras des paquets d'avants.A ce jeu, la mêlée fermée du Racing a d'abord été bousculée, à l'image de la pénalité concédée d'entrée par le pilier droit Luc Ducalcon et réussie par Hodgson.Mais elle s'est ensuite bien repris. C'est d'ailleurs derrière cette phase de jeu que le numéro 9 Maxime Machenaud a inscrit le seul essai de la partie, en s'engouffrant dans un trou de souris (27e).Mené 6 à 5 à la pause, le Racing pouvait se reposer sur une muraille en défense mais souffrait d'une attaque hoquetante.L'écart grimpait à 9-5 après une nouvelle faute au sol (47e) mais l'apport du banc permettait peu à peu au Racing de faire pencher la balance de son côté. Les Ciel et Blanc viraient même en tête à moins de dix minutes de la fin sur un tir au but réussi de Machenaud (11-9).Un souffle d'euphorie parcourait alors Colombes. Jusqu'à ce que cette ultime faute de Fabrice Metz au sol ne douche tous les espoirs. 05.04.2015 à 14h11 • Mis à jour le05.04.2015 à 14h58 | William Audureau et Pauline CroquetCombien faut-il de Bioman pour changer une ampoule ? Cinq, plus un robot géant pour tuer le moustique mutant de 8 mètres de haut qui lui fait face. Si cette blague ne vous a pas fait sourire, c'est que vous n'êtes pas familier des sentai – un mot japonais signifiant « escouade », prononcez « sentaï » – ces séries de superhéros japonais hautes en couleur et riches en effets spéciaux kitsch.Couleurs, robots et cascades« Le sentai, ce sont cinq personnages identifiés par une couleur qui forment une équipe et qui se battent contre le mal », résume Ryosuke Sakamoto, alias Force Rouge dans la première série diffusée en France, Bioman. Une définition à laquelle il conviendrait d'ajouter les costumes colorés en Lycra, les combats d'arts martiaux aux poses surjouées, les explosions au napalm, les sauts en contre-plongée et, enfin, les combats finaux opposant robots et aliens géants, au milieu de maquettes de villes miniatures. « Oui, ce style peut paraître kitsch et risible, mais à la différence des dessins animés, on parle aux enfants comme à des adultes », s'enthousiasme Max, 40 ans, artiste sculpteur rencontré en février à la Paris Manga & Sci-Fi Show, où les acteurs d'antan de Bioman et de Sharivan étaient venus signer des autographes. « Ce que j'aime, c'est qu'il y a de vraies valeurs qui sont véhiculées, comme l'amitié, la fraternité ou le courage », rebondit David, 20 ans, étudiant, rencontré dans la file d'attente.Au Japon, plus qu'un genre, une industrieCette popularité de Bioman hors d'Asie, essentiellement en France et au Brésil, surprend les acteurs japonais. « On n'a aucune idée de la raison, c'est quelque chose qui est très mystérieux », admet Ryosuke Sakamoto avec un grand sourire. Et pour cause : la série diffusée à partir de 1985 par Canal+ puis 1987 par TF1 n'est qu'une des 39 versions différentes ayant été tournées depuis la toute première du genre, Goranger, en 1975. Au Japon, le sentai est en effet une industrie. « Il y a les trains, les voitures, les dinosaures… chaque année il y a une nouvelle série basée sur un nouveau thème, en fonction de ce qui est à la mode chez les enfants. Bandai crée un jouet, et le producteur, la Toei, imagine une histoire autour », résume Grégoire Hellot, directeur de collection chez l'éditeur Kurokawa, qui publiera la déclinaison manga de l'un de leurs ancêtres, Ultraman, en juin 2015.« Goranger », la bande des cinqLe genre est issu des séries télévisées japonaises basées sur des superhéros costumés, comme San Ku Kaï, X-Or, Sharivan, ou encore Kamen Rider, et dont le sentai sera l'évolution naturelle. Lorsqu'au début des années 1970, la formule de Kamen Rider commence à s'essouffler, TV Asahi puise du côté de Mission : Impossible et des Avengers de Marvel l'idée d'introduire un groupe de combattants, une « escouade » (d'où « sentai »), plutôt qu'un seul héros.Kamen Rider devait être la première série à mettre en scène cinq superhéros. Mais elle utilise des costumes trop sophistiqués et, pour des raisons de budget, la production opte pour le lancement d'une nouvelle série indépendante, dans laquelle les héros revêtiront des costumes en Lycra, moins coûteux à créer. Diffusée pour la première fois le 5 avril 1975, Himitsu Sentai, Goranger (« Goranger, l'escadron secret »), est accueilli avec un enthousiasme inattendu. « Ça ne devait pas être une série au départ, souligne Grégoire Hellot. Mais le succès a été tel qu'au bout de 84 épisodes, le réalisateur a enchaîné sur une deuxième série. A partir de là, c'était lancé. »L'influence de Marvel et de GodzillaLe sentai adopte très vite la formule d'une équipe de cinq personnages, plus rarement de trois ou de quatre, toujours vêtus d'armures colorées. D'une série à l'autre, leur thème peut changer : le personnage portant l'armure rouge est ainsi identifié comme un aigle ou un dragon avant de devenir « Force Rouge ».Le robot géant apparaît quant à lui en 1978 dans l'adaptation nippone de Spider-Man. Il est un lointain descendant des maquettes miniatures imaginées en 1942 par Eiji Tsuburaya pour reconstituer l'attaque de Pearl Harbor dans un film de propagande, puis réutilisées pour Godzilla, le premier des films de monstres japonais.De la collaboration entre Marvel et la Toei naît aussi Battle Fever J, série télévisée de 1979. Partie de l'idée d'importer Captain America au pays du Soleil-Levant, il met finalement en scène un héros par pays : aux côtés du leader nommé « Battle Japon », combattent Battle Cossack, Battle France, Miss America et Battle Kenya. Inédit hors du Japon, Battle Fever J est la série qui installe définitivement le canon du sentai, avec ses cinq héros et ses robots géants.Rose gentil, jaune comiqueC'est avec la huitième génération, celle de Choudenshi Bioman, abrégée en Bioman chez nous, que le sentai arrive enfin en France, avec ses héros « comme un arc-en-ciel courageux, rouge, rose, vert, jaune et bleu », ainsi que le chantait Bernard Minet.« Le rouge, c'est le leader, le feu, la passion, l'énergie, décrypte Ryosuke Sakamoto, alias Bioman Rouge. Le bleu a un rapport à l'eau, c'est le personnage à la fois cool et plutôt technique, le vert est davantage le cerveau de l'équipe, celui qui assiste le rouge dans ses moments de faiblesse. »« Le rose est celui de la gentillesse, rebondit Michiko Makino, Bioman Rose à l'écran. Le jaune est initialement le personnage comique, celui qui tenait sa couleur de son plat préféré, car il mangeait toujours du curry, mais depuis Bioman, c'est le personnage de la femme forte. »La révélation « Bioman »Car ce que les spectateurs français ignorent, c'est que la série marque un petit tournant, par son ton plus grave – l'un des personnages principaux meurt – et son casting unique, puisque c'est le premier qui compte deux femmes parmi les cinq héros.« Traditionnellement, la fille est le maillon faible dans ce genre de séries, mais Bioman a été diffusé à un moment où la place de la femme avait commencé à changer au Japon. Elles étaient plus actives, plus indépendantes, c'est peut-être pour ça qu'il y a eu deux filles dans la série », suggère Michiko Makino. Les sentai suivants ne présentant pas d'héroïnes au générique seront d'ailleurs boudés par les Japonais. Entre « Bioman » et la France, c'est en revanche le début d'une longue histoire d'amour. D'autres séries indépendantes, comme Liveman et Jetman, seront commercialisées par la suite sous le nom de « Bioman » dans l'Hexagone pour surfer – tant bien que mal – sur son succès, tandis que Dorothée, la présentatrice du « Club Dorothée » qui diffuse les épisodes et qui est devenue l'une des principales clientes de la Toei, fait une apparition surprise dans trois sentai différents. Entraînement intensif et combats à l'aveuglePendant ce temps, au Japon, la cadence est infernale. « Les Japonais essaient de mettre en boîte plus de cent plans par jour, détaille Kefi Abrikh, cascadeur français qui a travaillé pendant dix ans sur des productions japonaises. Les journées sont très physiques ; il n'y a pas trop de moments où l'on peut se laisser aller. »« On s'entraînait et on tournait tous les jours. Chaque exercice était répété cent fois, que ce soit pour dix minutes ou deux heures de tournage », se souvient Hiroshi Watari, acteur principal de la série Sharivan, un autre cousin des Bioman.En particulier, les cascadeurs sont soumis à rude épreuve. « Sous les costumes, il fait extrêmement chaud, on ne voit rien et on n'entend rien du tout. Nous exécutons les chorégraphies de combat de mémoire », reprend Kefi Abrikh. « Comme les costumes masquent le visage, il faut exécuter beaucoup de gestes appuyés pour faire passer les dialogues, les émotions, une gestuelle stylisée qui demande six mois d'apprentissage », poursuit-il. L'expérience est éprouvante pour les nerfs. « La série était tournée sur toute une année, et les rares jours sans tournage étaient utilisés pour des spectacles de promotions, comme des rencontres entre héros de différentes générations », ajoute Ryosuke Sakamoto.Force jaune devant, marron derrièreEt les petites vexations sont nombreuses. « A la fin des scènes, je considérais que j'étais la pire actrice de tous, je demandais souvent au réalisateur de refaire la scène et il refusait, j'étais très triste. Et en fait, ils gardaient la scène mais me coupaient des phrases au montage ! », se souvient avec embarras Yumiko Furuya, de Sharivan.Le résultat est parfois médiocre, et donne lieu en France à plusieurs parodies savoureuses, comme Bitoman, premier sentai français amateur, et surtout Biouman, le célèbre sketch des Inconnus aux nombreuses blagues plus ou moins heureuses sur les origines asiatiques des acteurs.« Les Inconnus ont largement contribué à faire passer le genre pour niais, s'agace Kefi Abrikh. Ce n'est pas vrai : au Japon il y a des dizaines de séries produites en même temps, pour tous les publics, certaines dans des registres très sérieux, ou alors avec de l'horreur, du sexe. Et très adaptées à la société japonaise. »« Power Rangers », le « sentai » sauce américaineLe véritable coup de maître, signé par le producteur israélo-américain Haim Saban, sera d'exporter le concept aux Etats-Unis, avec les Power Rangers. Celui-ci s'est fait d'abord connaître en France dans les années 1970 et 1980 comme compositeur et producteur d'innombrables bandes originales de séries, comme Goldorak, Les Entrechats ou encore L'homme qui tombe à pic.Il s'établit en Californie, à Los Angeles, dans le milieu des années 1980 dans le but de vendre des dessins animés japonais au public des Etats-Unis. Après plusieurs tentatives infructueuses, il décide d'acheter les droits sur un sentai auprès de la Toei et de l'américaniser.Sa production incruste au montage des acteurs américains, mais les scènes de batailles, la performance des méchants et les combats de robots géants originaux sont conservés, leur violence légèrement édulcorée. Puis Haim Saban diffuse les épisodes sur le réseau de la Fox à partir de 1993, et les revend à l'international.En dépit du scepticisme des programmateurs américains, Power Rangers devient un succès immédiat auprès des moins de 10 ans. En 1995, Saban revendiquait 60 % de parts de marché dans un environnement d'une centaine de chaînes de télévision, ainsi que de fortes audiences en Europe, en Amérique latine et au Canada. Sans compter la manne financière des produits dérivés, dont l'exploitation internationale est confiée à Bandai.Une question de fraîcheurMalgré quelques polémiques et un cas de censure en Suède à la suite d'un fait divers sordide, la recette Saban reste la même au cours des 22 saisons produites et diffusées sans interruption.Quarante ans plus tard, les héritiers de Goranger continuent leur combat contre le mal, qu'il s'agisse des Power Rangers, les séries japonaises désormais verrouillées par Saban à l'export, ou encore les nombreux sentai amateurs diffusés sur Internet, tels les sémillants France Five en France au très décalé Saturdayman en Belgique.Le public a changé : au Japon, où la population vieillit et où les enfants se font moins nombreux, la Toei remplace les acteurs cascadeurs des années 1980 par des interprètes au physique de mannequins, afin de capter l'attention des parents, en particulier des mères. Les figures d'antan, elles, sont pour la plupart retournées à l'anonymat, à l'image de Michiko Makino, aujourd'hui employée de l'équivalent japonais du marché de Rungis. « Je travaille au marché aux poissons de Tsukiji, explique-t-elle humblement, et les anciens Bioman viennent souvent à mon étal acheter leur poisson. » //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444463', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Pauline CroquetJournaliste au MondeWilliam AudureauJournaliste au Monde 05.04.2015 à 13h40 • Mis à jour le05.04.2015 à 15h31 Le grand collisionneur de hadrons (Large Hadron Collider – LHC), un accélérateur de particules, du Centre européen de recherche nucléaire (CERN), qui avait permis la découverte du boson de Higgs en 2012, a été remis en service dimanche 5 avril après deux années de renouvellement des équipements. Cette remise en service a été couverte en direct sur le blog du CERN.Lire aussi, en édition abonnés : Au CERN, la quête des particules est relancéeA 10 h 41, un faisceau de protons a fait le tour de l'anneau de 27 kilomètres de diamètre du LHC, dans un sens, puis, à 12 h 27, un deuxième a accompli le même circuit en sens inverse, a indiqué le CERN dans un communiqué.Beam 1, the second to circulate, is successfully through all sectors of the LHC! Startup complete! #RestartLHC http://t.co/ZgI0E1J8k6— CERN (@CERN)require(["twitter/widgets"]);Au cours des prochains jours, les opérateurs vont vérifier tous les systèmes avant d'augmenter l'énergie des faisceaux, alors que le LHC entre dans sa deuxième campagne d'exploitation.L'accélérateur de particules consolidéSitué à la frontière franco-suisse, le LHC avait été arrêté pour une révision et une adaptation. Son redémarrage provoque une grande excitation au sein de la communauté scientifique. Durant les deux années d'arrêt technique, des centaines d'ingénieurs et de techniciens se sont affairés pour réparer et consolider l'accélérateur de particules afin que celui-ci puisse fonctionner avec une énergie plus élevée, et permettre aux physiciens d'élargir leur champ de recherches et de valider ou d'infirmer certaines théories.Les travaux effectués devraient ainsi permettre de nouvelles découvertes, mais celles-ci ne sont pas attendues avant le milieu de l'année 2016.L'accélérateur a déjà permis, lors de sa première phase d'exploitation, de confirmer l'existence du boson de Higgs. Les chercheurs espèrent percer d'autres mystères de l'univers lors de la deuxième phase d'exploitation. 05.04.2015 à 11h48 | Rémi Dupré Considéré par les observateurs comme la « finale » de la saison de Ligue 1, le déplacement du Paris Saint-Germain sur la pelouse de l'Olympique de Marseille, dimanche 5 avril, en clôture de la 31e journée de la Ligue 1, s'apparente à un début de marathon pour les joueurs du club de la capitale. Car les doubles champions de France en titre abordent un mois d'avril particulièrement périlleux. Encore en course sur quatre tableaux (Ligue 1, Ligue des champions, Coupe de France, Coupe de la Ligue), performance unique en Europe, le club parisien va disputer huit matchs en l'espace de vingt-trois jours. Soit, en moyenne, une rencontre jouée tous les trois jours. La saison passée, le PSG avait joué sept matchs à la même période de l'année. Lire aussi : Steve Mandanda : « Depuis l’ère qatarie, on a du mal face au PSG »Alors que son infirmerie se vide progressivement (Yohan Cabaye et Lucas Moura sont sur le retour), le leader du championnat (qui compte un point d'avance sur Lyon et deux sur l'OM) a devant lui trois échéances en Ligue 1, programmées entre le 5 et le 28 avril. Après son déplacement à haut risque dans la cité phocéenne, le PSG ira à Nice puis recevra la lanterne rouge messine, en match décalé de la 32e journée du championnat. Pour cette dernière joute d'avril, Laurent Blanc devrait lancer dans l'arène ses remplaçants afin de laisser respirer ses cadres.Après avoir éliminé héroïquement Chelsea (1-1/2-2) au tour précédent, la formation de la capitale affrontera le FC Barcelone (« un tirage pas très favorable » de l'aveu de Laurent Blanc) en quarts de finale de Ligue des champions. Le match aller est prévu le 15 avril au Parc des Princes et le retour est programmé six jours plus tard au Camp Nou. En surchauffe, les Parisiens pourront se consoler en se disant que les Blaugrana, encore engagés sur trois tableaux (Liga, Coupe d'Europe, Coupe du Roi) disputeront également huit rencontres ce mois-ci (dont six en championnat).LE NON-REPORT DE LA DEMI-FINALE DE COUPE DE FRANCETenant du titre, le PSG devra également bien gérer sa finale de Coupe de la Ligue, fixée au 11 avril contre Bastia. En janvier, les Corses avaient infligé un sérieux revers (4-2) à des Parisiens trop suffisants. Confrontés à un agenda encombré, les dirigeants du club de la capitale sont désireux de remporter la Coupe de France, seul trophée national à n'être pas encore tombé dans l'escarcelle de Qatar Sports Investments, propriétaire du PSG depuis juin 2011. Pour remporter la compétition, les protégés de Laurent Blanc devront battre l'AS Saint-Etienne en demi-finales, le 8 avril au Parc des Princes.Une fois leur qualification pour les quarts de Ligue des champions acquise, les dirigeants du PSG ont d'emblée demandé à la Fédération française de football (FFF) d'alléger leur calendrier en reportant le match face aux Verts. Mais la FFF n'a pas donné de suite favorable à la requête parisienne. « Ce type de requête est inédit pour le club. Je suis profondément déçu de la rapidité d'une telle décision et surpris du refus de dialogue avec la direction du club, a déploré le président du PSG Nasser Al-Khelaïfi, le 13 mars, dans un communiqué. Il ne faut pas oublier une chose : le Paris Saint-Germain est le seul club en Europe à être encore en course dans quatre compétitions, ce qui est très éprouvant physiquement pour nos joueurs (...). Je trouve aujourd'hui dommage que les instances fédérales françaises nous obligent à choisir entre un titre national et un titre européen. »Le patron du PSG a, ensuite, fait appel de la décision de la FFF. Mais la Fédération est restée sur sa position en indiquant, néanmoins, qu'elle ne pouvait pas déplacer la rencontre sans l'accord des deux clubs. Or, les dirigeants des Verts ont posé leur veto à un éventuel report après avoir initialement donné un avis favorable. « Considérant que, pour sa part, l'AS Saint-Etienne (…) demande que la demi-finale soit maintenue au 8 avril 2015 (…) Considérant en tout état de cause, que, conformément aux dispositions de l'article 6.1 du règlement de la Coupe de France, la date et l'horaire d'une rencontre de Coupe de France, ne peuvent être modifiés, à la demande d'un club, qu'après accord de son adversaire (…) confirme la tenue de la rencontre PSG-AS Saint-Etienne le 8 avril 2015», a détaillé la commission supérieure d'appel de la FFF dans son procès-verbal.L'AS MONACO PAS MÉNAGÉE NON PLUS PAR LA LIGUELes dirigeants des Verts se sont, depuis, justifiés en faisant remarquer que si le PSG était parvenu à déplacer la date de sa demi-finale de Coupe de France, il aurait dû de toute façon affronter le FC Metz (lors de la 32e journée de L 1) le 8 avril (au lieu du 28). « Nous souhaitons que Monaco et le PSG aillent le plus loin possible en Ligue des champions », a confié le président du conseil de surveillance de l'ASSE Bernard Caïazzo, en marge du match amical France-Danemark, disputé le 29 mars à Geoffroy-Guichard.De son côté, Monaco n'a pas non plus obtenu gain de cause auprès de la Ligue de football professionnel (LFP) pour décaler sa rencontre de championnat, programmée contre Montpellier, le 7 avril, afin de mieux préparer sa double confrontation face à la Juventus Turin (les 14 et 22 avril) en quarts de finale de Ligue des champions. « L'AS Monaco déplore donc l'absence de soutien de la LFP dans cette procédure. La désillusion est d'autant plus grande que notre demande n'a même pas eu le grand privilège de faire l'objet d'un débat au sein du bureau de la LFP, la Ligue ayant décidé unilatéralement de ne pas le réunir », ont réagi, amers, les dirigeants monégasques dans un communiqué.Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.04.2015 à 08h54 • Mis à jour le05.04.2015 à 10h39 Un navire de la marine française a évacué, samedi 4 avril, 44 personnes de différentes nationalités, dont des Français, du Yémen, a annoncé le ministère de la défense dans un communiqué.« Le Dixmude a ensuite mis le cap sur Djibouti, où les ressortissants seront accueillis dans les jours à venir », a précisé le communiqué, qui rappelle que « le 11 février, compte tenu de la dégradation de la situation sécuritaire au Yémen, le gouvernement français avait incité l'ensemble des ressortissants français à quitter le pays ».Des moyens militaires français aériens et navals positionnés dans l'océan Indien étaient placés en alerte samedi, en raison de « l'aggravation de la menace à proximité de la ville de Balhaf », le Dixmude, qui avait été positionné au large des côtes yéménites, est entré en action. Le port de Balhaf est situé sur la mer Rouge, dans le sud du pays, à 380 kilomètres à l'est d'Aden, où les combats se poursuivent entre les rebelles chiites houthistes et les partisans du chef de l'Etat, Abd Rabbo Mansour Hadi. L'Algérie a également évacué 160 de ses ressortissants du Yémen, a annoncé l'agence Algérie Presse Service (APS). L'opération d'évacuation a également permis de ramener 40 Tunisiens, 15 Mauritaniens, 8 Libyens, 3 Marocains et un Palestinien. Ces personnes ont été évacuées depuis la capitale, Sanaa, via Le Caire à bord d'un avion d'Air Algérie, selon APS.L'Algérie, qui dispose d'une des armées les plus importantes dans le monde arabe, a refusé de participer à l'opération militaire lancée au Yémen par une coalition conduite par l'Arabie saoudite. La Constitution interdit à l'armée algérienne de mener des opérations hors des frontières nationales. Le pays avait déjà refusé d'intervenir contre les groupes djihadistes au Mali et en Libye, ses voisins. 05.04.2015 à 06h52 • Mis à jour le05.04.2015 à 11h38 L'université du Kentucky a subi samedi 4 avril sa première défaite de la saison au pire moment, en demi-finale du Final Four ; ce qui la prive de la finale du Championnat universitaire de basket-ball (NCAA) et d'une historique saison sans défaite.Kentucky s'est incliné 71 à 64 face à l'université du Wisconsin et ne pourra pas imiter la saison 1975-1976 de l'université de l'Indiana, la dernière équipe restée invaincue toute une saison. Les Wildcats ont craqué dans les six dernières minutes alors qu'ils avaient 4 points d'avance : ils n'ont inscrit qu'un seul panier dans le final.« Ils nous ont fait subir ce qu'on a fait subir toute la saison aux autres »Il s'agit de leur première défaite après 38 succès, ils devront donc patienter encore pour un 9e titre NCAA. En 2014, les Wildcats avaient disputé la finale mais s'étaient inclinés 60 à 54 face à Connecticut.Leurs vainqueurs, les Badgers, disputeront lundi leur deuxième finale, après celle remportée en 1941 grâce notamment aux 21 points et onze rebonds de Frank Kaminsky. « Il faut rendre hommage à Wisconsin : ils nous ont fait subir ce qu'on a fait subir toute la saison aux autres équipes », a souligné John Calipari, l'emblématique entraîneur de Kentucky.Le Final Four 2015 qui se déroule dans le stade de l'équipe de football américain d'Indianapolis, conclut la phase finale du Championnat NCAA très suivie aux Etats-Unis et baptisée « March Madness » (littéralement « folie de mars »). Patrick Roger Ayant épuisé tous les recours, c’est en dernier ressort devant le Conseil d’Etat que Brigitte Barèges, la maire (UMP) de Montauban, se tournait, vendredi 17 avril, pour faire appel de la condamnation du tribunal administratif de Toulouse qui l’a déclarée inéligible. Par jugement du 21 octobre 2014, la juridiction administrative a estimé que, lors de la dernière campagne électorale municipale de 2014, la maire sortante avait fait passer dans une publication locale, Le Petit Journal, pas moins de seize articles qualifiés de « publireportages » financés par la commune de Montauban – c’est un salarié de la mairie, par ailleurs directeur de la campagne de Mme Barèges, qui en était le rédacteur –, « présentant les réalisations et la gestion de la maire sortante sous un angle particulièrement favorable ». La mairie avait également fait acheter plusieurs numéros de ce journal pour les distribuer gratuitement aux électeurs.Pour le tribunal, ces agissements devaient être qualifiés de « campagne de promotion publicitaire, prohibée par l’article L.52-1 du code électoral ». Il évaluait l’avantage dont elle avait bénéficié à 26 407 euros, représentant 41,7 % des dépenses de campagne déclarées par la candidate, qui auraient dû être réintégrés dans ses comptes, ce qui entraînait un dépassement de 26,7 % du plafond des dépenses électorales, justifiant de ce fait le rejet de ce compte de campagne.Au vu de cette « violation substantielle des règles de financement des campagnes électorales » constituant « un manquement d’une particulière gravité présentant un caractère délibéré », le tribunal administratif de Toulouse avait condamné Mme Barèges, qui ne pouvait prétendre au remboursement dû par l’Etat, à un an d’inéligibilité, la contraignant à être démissionnaire d’office, à compter de la décision définitive, de ses mandats de conseillère municipale et de conseillère communautaire. Depuis, Mme Barèges s’est présentée aux élections départementales de mars dans le Tarn-et-Garonne et a été élue. Si le Conseil d’Etat confirmait la sanction du tribunal administratif, ce dernier mandat ne serait pas concerné.« Droit d’informer »C’est donc devant le Conseil d’Etat que l’avocat de Mme Barèges, Me Guillaume Delvolvé, a contesté, vendredi après-midi, l’« infamie de l’inéligibilité ». La décision du tribunal administratif pose, a-t-il soutenu, « d’énormes questions concernant le droit de la presse et, plus généralement, les libertés fondamentales ». « Mme Barèges n’a fait, tout simplement, qu’user du droit d’informer », a estimé l’avocat de la requérante, pour qui les communiqués de presse et les publireportages parus dans Le Petit Journal ne comportaient « aucun élément de propagande électorale ». D’autant, a-t-il rappelé, que, « face à La Dépêche du Midi [propriété de Jean-Michel Baylet, le président du PRG, formation à laquelle appartenait le rival de Mme Barèges pour la mairie de Montauban], Le Petit Journal est vraiment un petit journal ». Pour l’avocat, il n’y a donc « pas d’élément objectif permettant de reléguer Mme Barèges à ce banc d’infamie ».Telles ne sont pas les conclusions du rapporteur public, Xavier Domino. « Le moins que l’on puisse dire, c’est que les rapports entre la mairie de Montauban et Le Petit Journal sont nébuleux », note-t-il. Au vu de la difficulté à identifier précisément ce qui a été payé par la mairie et ce qui ne l’a pas été, il estime à « au moins 15 000 euros les frais payés par la ville qui constituent en réalité des dépenses électorales, soit 20 % des dépenses de campagne de Mme Barèges ». Ce qui conduit, selon lui, à conclure que le compte de campagne de la candidate a été « rejeté à bon droit ».« Caractère délibéré ? »Le rapporteur public s’est montré en revanche plus prudent en ce qui concerne la sanction d’inéligibilité. « Est-on ici face à une fraude, un manquement constaté d’une particulière gravité justifiant l’inéligibilité et présentant un caractère délibéré ? », s’est-il interrogé. Pour apporter un début de réponse, il s’est référé à la décision du Conseil d’Etat du 4 juillet 2011 concernant le recours de Jean-Paul Huchon, le président de la région Ile-de-France, après sa réélection à la tête de la région.La haute juridiction administrative avait effectivement considéré que son compte de campagne comportait des irrégularités, qu’il aurait dû y réintégrer deux campagnes d’affichage promotionnelles vantant la politique de la région pour un montant total de 1,5 million d’euros, et avait conclu au rejet de son compte. Il se voyait également privé du droit au remboursement public de ses dépenses électorales. En revanche, l’inéligibilité n’était pas prononcée.« Si vous renoncez à prononcer l’inéligibilité, vous transformez votre souplesse en un laxisme qui risque de vider la loi de sa substance »« L’avantage dont a bénéficié Mme Barèges est d’une importance bien moindre que l’importance de celui dont a bénéficié M. Huchon », constate le rapporteur public, marquant toutefois son regret quant à la décision rendue à l’époque, dès lors que l’infraction aux règles électorales est bien constituée. « Si vous renoncez à prononcer l’inéligibilité, vous transformez votre souplesse en un laxisme qui risque de vider la loi de sa substance. Il n’y a pas de doute que Mme Barèges ne pouvait ignorer que sa campagne était contraire aux règles du code électoral », souligne le rapporteur, concluant au rejet de l’appel de la maire de Montauban, tout en laissant ouverte la décision sur l’inéligibilité.Le Conseil d’Etat rendra sa décision dans les prochains jours. A la sortie de la séance, Mme Barèges n’a souhaité faire aucune déclaration en attendant le délibéré.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.04.2015 à 15h54 • Mis à jour le17.04.2015 à 19h04 Un spectaculaire incendie, entraînant une épaisse fumée noire visible de Paris à l'aéroport de Roissy, s'est déclaré vendredi 17 avril dans un entrepôt situé à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), sans faire de victime.L'entrepôt est « loin des habitations mais proche des voies du RER B et de l'autoroute A86 ». Par « mesure de sécurité », le trafic du RER B a été interrompu entre les stations Gare du Nord, à Paris, et Aulnay, a fait savoir la SNCF sur le compte Twitter de la ligne, qui précise : « Le trafic ne pourra reprendre qu'après autorisation de la préfecture de police et des sapeurs-pompiers. » En attendant, des « navettes ferroviaires » circulent entre Aulnay-sous-Bois et Mitry-Charles-de-Gaulle.L'A86 a été fermée « pour éviter des perturbations de la circulation », au moins jusqu'à 19 heures, a précisé la préfecture de la Seine-Saint-Denis, mais il n'y a pas de risque de propagation de l'incendie. Un « plan de déviation » a été mis en place dans les deux sens pour désengorger l'autoroute, le soir de départs en vacances de printemps pour les trois académies d'Ile-de-France (Créteil, Paris, Versailles). Le feu s'est déclaré en milieu de journée dans un entrepôt « de textile et de chaussures » de 10 000 m2, tenu par des commerçants chinois et situé dans une zone commerciale de la Seine-Saint-Denis, a déclaré une source policière. Selon les sapeurs-pompiers de Paris, qui interviennent en Seine-Saint-Denis, aucune victime n'est à déplorer. « Il n'y avait personne à l'intérieur et tous les employés ont été évacués », a précisé la source policière.— (@)require(["twitter/widgets"]);Selon cette même source, des CRS ont été postés aux abords de l'autoroute pour dissuader les automobilistes de s'arrêter. « Beaucoup de moyens sont engagés, c'est un feu qui peut durer très longtemps », ont averti les pompiers. L'entrepôt voisin a été protégé pour parer à toute propagation. David Larousserie   On l’imaginait soucieux de parler de lui sur sa page Facebook, d’y poster ses photos, de partager à outrance des liens, d’augmenter le nombre de ses amis, de « liker » à tout va. Pourtant, la figure de l’internaute égocentré a vécu.Des sociologues et des informaticiens révèlent en effet que ce n’est vraiment pas l’usage dominant du réseau social aujourd’hui. Facebook sert plus à la conversation, en écrivant sur la page de ses amis, et à la veille passive, pour rester en contact avec son réseau, qu’à l’activité tous azimuts.Autre enseignement, les liens que partagent les cadres et les professions libérales sont fort différents que ceux que transmettent les ouvriers et les employés. Les premiers postent beaucoup plus de liens renvoyant vers des médias étrangers, alors que les seconds préfèrent les médias grand public. Plus de sites « culturels » pour les premiers, contre des sites plus « loisirs » pour les seconds. Facebook révèle donc beaucoup de nos préférences.Analyse de 12 700 pages FacebookCes enseignements ne sont que les premières conclusions – provisoires – que viennent de révéler les membres du projet Algopol, lancé en décembre 2013. Un projet qui réunit notamment des chercheurs du Centre national de recherche scientifique (CNRS), de l’entreprise Linkfluence et de la division recherche et développement de l’opérateur Orange, Orange Labs ; l’ensemble étant financé par l’Agence nationale de la recherche.Lire aussi : Quand la recherche like Facebook Algopol repose notamment sur une application éponyme à installer volontairement sur son compte Facebook, qui donne accès aux chercheurs à certaines des données personnelles des utilisateurs (liste des amis, contenu de la page, activités diverses comme les likes, les partages de liens, etc.). Les 12 700 internautes qui ont répondu à l’appel des chercheurs ont pu, en retour, visualiser pour la première fois la géographie de leur réseau social : qui sont leurs amis proches, avec qui interagissent-ils le plus… Après anonymisation des données, sous contrôle de la CNIL, les chercheurs ont étudié pour la première fois l’activité réelle des internautes sur ce réseau.Trois types d’utilisation et six profils, ont été déterminés. L’équipe les résume ainsi : publier chez soi, publier chez les autres, regarder sans publier.Dans la première catégorie se trouve l’archétype caricatural et finalement minoritaire, que l’équipe qualifie d’« égocentré » ou d’« ego-visible », et qui est le plus actif sur sa page personnelle. Ils représentent 15 % de l’échantillon.La seconde catégorie, plus jeune que la première, regroupe environ 30 % des participants et concerne les personnes qui écrivent davantage sur les pages des autres que sur la leur. « Facebook est pour eux une forme de chat », résume Dominique Cardon, sociologue à l’Orange Labs, qui, avec Irène Bastard, participe à cette recherche.Enfin, le groupe dominant est constitué des spectateurs et partageurs, comme les nomment les chercheurs. Ils ne publient guère sur leur page mais tiennent à garder un lien avec leur réseau social. Ils partagent aussi quelques liens. « C’est une passivité active et c’est un usage qui est trop souvent oublié lorsque l’on parle de Facebook », décrit Dominique Cardon.La cartographie des goûts de chacunPlus intéressant encore sans doute, l’étude présente aussi, pour la première fois, un aperçu des goûts de chacun, grâce à l’analyse des liens partagés. Sur des cartes sont positionnés les 600 noms de domaines le plus souvent partagés par les profils volontaires. La position de deux points sur la carte reflète le nombre de personnes en commun ayant partagé ces deux domaines. Ainsi, LeMonde.fr et Rue89 sont proches car les personnes ayant cité l’un ont aussi cité l’autre. En revanche, LeMonde.fr est éloigné de JeuxActu.com, car ceux qui citent le premier ne citent jamais le second. Plus précisément, un algorithme prend en compte ces 600 domaines et près de 270 000 partages, afin de répartir tous ces sites les uns par rapport aux autres.La carte obtenue fait apparaître des « régions », des agrégats de noms de domaine assez bien identifiables grâce à des couleurs différentes.En périphérie et en rouge, des médias étrangers de référence (le New York Times, le Guardian…) et des médias francophones (Canada, Belgique, Maghreb).A droite, en bleu, une sphère « loisir » (Youtube, Deezer, Dailymotion, Eurosport…), tandis qu’en vert, on distingue un ensemble « culture » (Les Inrocks…) proche d’une autre, en jaune, qualifiée plus spécifiquement de « culture geek » (Journal du Net, InternetActu…).Par ailleurs, deux régions médiatiques se distinguent : l’une « de gauche » en vert fluo, rassemblant Rue89, NouvelObs.com, Libération.fr mais aussi LeMonde.fr, Médiapart.fr, et dans laquelle on trouve aussi des médias alternatifs (Bastamag) ou le site de Jean-Luc Mélenchon. L’autre sphère, en orange, présente deux pôles : d’une part des médias économiques et/ou conservateurs (Les Échos, Le Figaro, Atlantico…) et des sites d’informations plus grand public (Europe 1, RTL, RMC…). À noter la présence singulière du site parodique d’information, LeGorafi.fr, entre « loisir » et « médias ». Pour agrandir, cliquer iciLes jeunes négligent les sites d’information classiques« C’est à notre connaissance la première carte du Web obtenue depuis les usages d’un réseau social. Auparavant ce genre de cartes était construit sur les liens hypertexte présents sur ces sites », souligne Dominique Cardon.Une fois cette carte obtenue, il est possible d’y accoler les typologies repérées ou les catégories socioprofessionnelles. Ce qui donne des nuages violets plus ou moins intenses dans les régions de la carte très « partagées ».Les professions libérales et intellectuelles partagent ainsi beaucoup de liens d’informations en provenance des médias de référence étrangers, mais peu issus de la sphère des médias grand public, contrairement aux ouvriers et employés. Ces derniers apprécient aussi les sites de mobilisation et de pétitions comme change.org, ou de loisirs (sport, vidéos…). Pour agrandir, cliquer iciLes « égo-visibles » partagent certes à tout va, mais finalement peu du côté des loisirs. Les jeunes qui publient sur les pages des autres négligent, eux, les sites d’informations classiques mais préfèrent les sites de l’espace « culture » et « loisir ». « Pour eux, Facebook n’est pas le carrefour de l’information », constate Dominique Cardon.L’étude n’est encore que préliminaire et les auteurs savent bien que leur échantillon est assez biaisé (même si grâce à 800 personnes représentatives tirées d’un panel du sondeur CSA, ils peuvent corriger certains défauts). Ils savent surtout que dans 15 jours, Facebook va modifier son fonctionnement, rendant inopérante l’application Algopol. « Nous aimerions bien que de nouveaux volontaires participent à cette enquête ! », lance Dominique Cardon. Il manque des femmes, des plus de 30 ans et des ouvriers/employés.David LarousserieJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Martine Valo La Réunion est une nouvelle fois endeuillée, désemparée. Près d’un millier de personnes se sont rassemblées sur la plage de Saint-Paul, mercredi 15 avril, en mémoire d’Elio. Le dimanche précédent, ce jeune surfeur de 13 ans y a été happé par un requin-bouledogue de 2,50 mètres. Deux cents manifestants s’étaient alors regroupés devant la sous-préfecture et avaient déversé de la peinture couleur sang pour dénoncer le manque d’action de l’Etat.Chaque nouvel accident ravive la « crise requin », comme disent les Réunionnais, et son lot de polémiques. La région a en effet connu 16 attaques de squales depuis 2011, dont sept mortelles. Pourquoi cette recrudescence autour de l’île ? Comment s’en prémunir ? Que font les pouvoirs publics ?Lire l’enquête : A La Réunion, la crise du requin révèle les dissensions entre Réunionnais et métropolitainsLes scientifiques peuvent-ils aider à comprendre la situation ?En janvier 2012, l’Institut de recherche pour le développement (IRD) a lancé le programme Connaissances de l’écologie et de l’habitat de deux espèces de requins côtiers sur la côte Ouest de la Réunion (Charc). Jusqu’à présent, on ne connaissait presque rien du comportement ni des habitats du requin-tigre (Galeocerdo cuvier) et du requin bouledogue (Carcharhinus leucas), jamais étudiés à La Réunion auparavant. Les scientifiques ont alors mis les moyens : en trois ans, 40 spécimens du premier et 39 du second ont été équipés de marques acoustiques qui ont permis de suivre leurs déplacements grâce à un réseau de 52 stations d’écoute sur le littoral. Certains animaux ont été dotés de balises satellite. D’autres ont aussi été pêchés pour être analysés.Rapidement, les recherches se sont resserrées autour du requin bouledogue, impliqué dans la quasi-totalité des accidents. Les habitudes, les allers et venues, la génétique et le contenu de l’estomac de plusieurs de ces squales, ont été passés au crible pour constituer l’une des plus importantes études au monde à leur sujet. Pilotés par Marc Soria, docteur en écologie marine au sein de l’IRD, ces travaux ont nécessité des centaines de plongées, ainsi que l’aide de l’université de La Réunion et d’autres organismes de recherche.Que sait-on du comportement du requin-bouledogue ? Si Elio a été tué un matin, le requin-bouledogue a pourtant pour habitude de se rapprocher des côtes en début d’après-midi et de remonter vers la surface au crépuscule pour chasser. Nomade – il peut faire le tour de l’île en quatre jours ou s’en éloigner d’au moins 300 km en plein océan –, le squale se déplace parfois avec un de ses congénères.Les Réunionnais avaient remarqué qu’une eau turbide après un orage, ou une forte houle, étaient propice à sa venue. Les données des stations d’écoute l’ont confirmé. Selon les biologistes, le manque de nourriture conduit probablement le squale à se rapprocher des récifs pour y trouver des poissons coralliens. De même, il semble attiré par les eaux côtières riches en détritus que les cours d’eau rejettent en mer.Les requins-bouledogues semblent également avoir fait de l’île un site de reproduction. Entre mars et juin, quand leur présence est particulièrement forte, ils se rapprochent de la façade ouest de l’île, vers les stations balnéaires proches de Saint-Gilles et dans la zone de l’Etang du Gol (Saint-Louis), pour s’y accoupler.Compte tenu des conclusions des scientifiques, nulle parade unique ne se dégage pour se protéger d’un prédateur aussi mobile. Marc Soria propose de poursuivre les recherches, notamment sur le comportement de chasse et de reproduction du bouledogue, ainsi que sur ses échanges avec ses congénères des côtes est de l’Afrique.Pour aller plus loin : l’IRD a rendu public les restitutions du programme Charc avec un film sur leurs recherches.Comment les pouvoirs publics peuvent-ils prévenir les attaques ?Ces dernières années, les services de l’Etat et les élus locaux ont recouru aux scientifiques, aux pêcheurs, avec d’importantes campagnes de « prélèvement » de requins, et aux exemples étrangers pour imaginer des dispositifs de protection et aux mesures d’interdiction. En 2013, la préfecture a annoncé que toutes formes de baignade et toutes « activités nautiques utilisant la force motrice des vagues » (autrement dit surf, bodyboard, paddle…) seraient désormais prohibées dans une bande de 300 mètres tout autour de l’île. La décision avait été prise après la mort d’une jeune fille de 15 ans, attaquée à quelques mètres du rivage, à Saint-Paul.Cette interdiction est régulièrement reconduite depuis. Elle est affichée partout sur les plages, et même lue à l’atterrissage des avions à l’attention des touristes. Mais elle n’est que partiellement respectée. Malgré quelques procès-verbaux, certains surfeurs continuent de braver le risque pour pratiquer leur sport. Sur les sept personnes tuées depuis 2011, six étaient sur une planche de surf ou de bodyboard, alors que l’on n’en compte aucune parmi les plongeurs sous-marins qui vont parfois à la rencontre des squales. Le dernier arrêté préfectoral, en date du 13 février, autorise la baignade dans les eaux naturellement protégées des lagons, ainsi que dans quelques espaces aménagés et surveillés. Face à la pression d’une partie de la population, qui voudrait retrouver les plaisirs de la mer, et des professionnels du tourisme, qui voient leur activité décliner, les pouvoirs publics ont décidé de mettre en place des « zones d’expérimentation opérationnelle » combinant plusieurs dispositifs de protection et accessibles à certaines heures et à certaines conditions – l’eau doit être claire et la mer assez calme.Ces rivages devraient bénéficier d’une surveillance accrue par des vigies dans l’eau, sur des bateaux et sur la plage, équipées de caméras. Les zones qui vont être testées sont placées sous la responsabilité des communes littorales, censées mettre en place les mesures à partir du 1er mai, avec des subventions du conseil régional. La municipalité de Saint-Paul avait annoncé qu’elle serait prête autour du 15 avril. Doté de 12 km de plages de sable, son rivage a en outre été particulièrement ciblé par les pêches préventives. Pour les associations de défense de la nature, le cas de Saint-Paul montre que tuer des squales n’est pas la solution.Autres modes de prévention : les « drumlines » – des lignes garnies d’hameçons appâtés censées attirer les squales hors des espaces fréquentés –, des engins acoustiques répulsifs ou encore des filets de protection pour les baigneurs. Jean-Bernard Galvès, président de Requins Intégration et porte-parole d’un collectif d’associations environnementales, s’interroge sur l’efficacité des « drumlines ». Selon lui, un tel engin aurait été placé pendant plusieurs mois tout près des lieux où sont survenus les deux derniers accidents.« Il faut être intraitable sur la qualité des eaux rejetées en mer, récupérer les déchets de poissons issus de la pêche…, suggère Pascale Chabanet, directrice de recherche à l’IRD Réunion et spécialiste en écologie marine. Il n’est pas normal que les requins bouledogue s’approchent si près des côtes si tôt le matin. »Martine Valojournaliste PlanèteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Faye Le suspense était tout relatif. Le bureau politique du Front national a officialisé, vendredi 17 avril, l’investiture de Marion Maréchal-Le Pen comme tête de liste du parti pour les élections régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Elle devait initialement faire face à Bruno Gollnisch, qui s’était lui aussi déclaré candidat en début de semaine. Mais le député européen a annoncé, jeudi 16 avril sur son blog, se retirer de la course.M. Gollnisch a profité du bureau politique pour réclamer l’ouverture d’un débat sur la « ligne politique » du mouvement. Ce proche de Jean-Marie Le Pen s’est plaint, vendredi, sur France 2, de « ces jeunes gens qui préfèrent rester entre eux » au sein du parti. Une allusion à peine voilée à Marion Maréchal-Le Pen, mais aussi, sans doute, à Florian Philippot et à ses proches, dont l’influence sur la ligne du mouvement fait débat.Lire aussi :Philippot soutiendra la candidature de Marion Maréchal-Le Pen en PACAMme Maréchal-Le Pen, qui entend constituer une liste renouvelée, « à son image », selon son entourage, avait rejeté, lundi 13 avril, l’idée de former un ticket avec Bruno Gollnisch. « J’imagine que Marion fera un geste et qu’il figurera en bonne place sur une liste, il ne faut pas rajouter de l’humiliation à tout ça », assure néanmoins un proche de la députée du Vaucluse.Lire aussi :En PACA, le FN reste l’affaire de la famille Le PenLe bureau politique du FN a par ailleurs investi six autres têtes de liste pour ces régionales : Louis Aliot en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Wallerand de Saint-Just en Ile-de-France, Sophie Montel en Bourgogne-Franche-Comté, Nicolas Bay en Normandie, Gilles Pennelle en Bretagne et Pascal Gannat en Pays de la Loire.Deux régions stratégiques pour le FN sont encore à répartir : Nord-Pas-de-Calais-Picardie, où Marine Le Pen pourrait être candidate, et Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, qui devrait voir Florian Philippot se porter candidat. Avec la PACA et le Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, ces deux régions font partie des objectifs de victoire affichés du Front national. Si la présidente du FN assure avoir « très envie » de se présenter, la proximité de l’échéance avec la campagne en vue de l’élection présidentielle de 2017 la fait hésiter. « Je ne pense pas qu’il faut qu’elle aille dans les bagarres locales », a jugé de son côté le vice-président du FN Louis Aliot, vendredi, sur RMC.Olivier Faye 17.04.2015 à 14h52 • Mis à jour le 17.04.2015 à 17h15Abonnez-vousà partir de 1 €data-url="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/04/17/des-etudiants-architectes-en-greve-construisent-leur-propre-ecole_4618125_4401467.html"data-title="« Démission direction ! » : l'école spéciale d'architecture de Paris est en grève"data-picture="http://s1.lemde.fr/image/2015/04/17/400x300/4618138_7_0ce5_les-eleves-de-l-ecole-speciale-d_7f08b246a85285b6cd7fa30c9b7c928b.jpg" Partager data-href="http://campus.lemonde.fr/vie-etudiante/article/2015/04/17/des-etudiants-architectes-en-greve-construisent-leur-propre-ecole_4618125_4401467.html" data-layout="standard" data-action="recommend" data-show-faces="false" A l'Ecole spéciale d'architecture (ESA) de Paris, les cours se déroulent désormais en extérieur. Dans la cour de l'établissement, ou « le jardin » comme l'appellent les étudiants de cet établissement, pupitres et chaises ont été disposés en cercle pour continuer à étudier comme si de rien n'était, sous une grande banderole « Démission direction ! » suspendue au-dessus de leurs têtes. Depuis lundi 13 avril, tous les corps de l'école, professeurs, étudiants et personnels administratifs, sont en grève à la suite d'une procédure de licenciement économique avec dispense immédiate de neuf membres de l'administration sur les vingt-six que compte l'ESA.Le 9 avril, les responsables de la communication, des services techniques, informatiques, de la reprographie, de l'atelier maquette et deux bibliothécaires ont été raccompagnés à la porte, « manu militari, escortés d'un huissier et de vigiles, dénonce un représentant étudiant rencontré sur place qui souhaite préserver l'anonymat. Puis la direction a fait changer les serrures dans les bureaux des concernés, car ils craignent les sabotages. Tous les licenciés étant soit à la CGT, soit à la CNT, on a le sentiment d'une purge syndicale. »Si l'explosion est nouvelle, la crise, elle, semble sourdre depuis une année et demie déjà, après que la nouvelle direction a décidé de ne pas renouveler les contrats de dix-huit professeurs internationaux. « Le climat est délétère, les échanges internationaux sont en chute libre, les ateliers ferment, et nous externalisons des services indispensables comme l'informatique ou la reprographie », s'indigne une étudiante. A ses côtés, Brigitte Beauchamp, secrétaire pédagogique, illustre le propos :« Nous subissons des pressions énormes de leur part. Deux de mes collègues licenciés jeudi ont subi un harcèlement moral répétitif. L'un d'entre eux a même été victime de deux mises à pied et trois demandes de licenciement refusées par l'inspection du travail. »Investir ou démissionnerDans une salle de classe vidée de ses étudiants, le directeur François Bouvard réfute les accusations, justifiant des licenciements par une situation déficitaire :« Mes prédécesseurs ont doublé la structure administrative passant de douze à vingt-six personnes, ce qui représente un poids financier très lourd. Dans les comptes de l'année 2012-2013, les résultats net d'exploitation de l'école était en perte de 309 000 euros. Pour cette deuxième année de mandat, je me suis rendu compte que le déficit pouvait atteindre 500 000 euros. Couplé à l'érosion du nombre de nouveaux étudiants, dont les frais de scolarité représentent 90 % des revenus de l'école, la situation menaçait très sérieusement nos capacités d'autofinancement. » L'explication ne satisfait pas aux revendications des étudiants qui exigent la réintégration des neuf licenciés et la démission du directeur. Une pétition a déjà recueilli plus de 560 signatures sur le millier d'élèves inscrits que compte l'école. Un étudiant élu à l'assemblée générale de l'école nous explique :« Il justifie la réduction du programme international et les licenciements par un manque d'élèves et donc de financement, mais il n'a aucune vision de l'avenir. L'architecture est un métier qui séduit pourtant de plus en plus de jeunes. Et il y a quelques jours, le commissaire aux comptes de l'ESA soutenait qu'il était possible d'emprunter pour faire de nouveaux investissements, recruter des architectes renommés, investir dans du matériel, de nouvelles technologies et, ainsi, attirer des étudiants. Au lieu de ça, il inverse la logique, réduit l'école et ses ambitions, comme pour revenir au petit établissement dont il était l'élève dans les années 1970. »Dans le jardin de l'ESA, les cours se sont arrêtés pour la pause de midi. Des étudiants en profitent pour scier des planches de bois et déployer des bâches en plastique. « La grève risque de durer encore longtemps, nous avons donc dessiné les plans d'un préau que nous sommes en train de construire pour nous abriter de la pluie, s'exclame un représentant étudiant. Bâtir sa propre école, c'est peut-être la plus belle réponse que des apprentis architectes peuvent faire, face à la surdité de leur direction. »Matteo Maillard width="314" height="157" alt="L'assouplissement du délai de récupération des points suscite un vaste débat - ici, un permis de conduire." src="http://s2.lemde.fr/image/2010/04/01/314x157/1327283_3_d1b7_l-assouplissement-du-delai-de-recuperation-de_530f4aa2244b05a33b59cf16202de737.jpg" Comment passer son permis de conduire sans se ruiner ? La Conférence des grandes écoles a saisi le Conseil d’Etat pour mettre fin à cette discrimination width-314 height-157" Les grandes écoles veulent délivrer des diplômes nationaux de master (doublon, ne pas prendre) Transport, santé, cartographie... Le temps des vacances est aussi celui des travaux pratiques... Sur le blog de Fabrice Erre. width="314" height="157" alt="Des collégiens entrent dans le collège Saint-Exupéry de Perpignan en octobre 2013." src="http://s2.lemde.fr/image/2014/06/05/314x157/4433014_3_ee68_des-collegiens-entrent-dans-le-college-s_70cc05b224dc1da520b9997a9b516791.jpg" Le calendrier scolaire des trois prochaines années est arrivé Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) Coup de théâtre dans la guerre des chefs chez Volkswagen. Contrairement aux attentes de la plupart des observateurs, après les propos très durs tenus par Ferdinand Piëch, le président du conseil de surveillance, et la demande implicite de mise à l’écart qu’ils exprimaient, Martin Winterkorn conserve son poste à la tête du directoire de Volkswagen.Le patron opérationnel du groupe automobile allemand est non seulement maintenu dans ses fonctions, mais son contrat, qui devait se terminer fin décembre 2016, pourrait être prolongé, a annoncé le groupe de Wolfsburg dans un communiqué, paru vendredi 17 avril, à midi.Cette déclaration fait suite à une session extraordinaire du présidium du conseil de surveillance du groupe, réuni jeudi 16 avril à Salzburg, en Autriche.« Le présidium du conseil de surveillance de Volkswagen AG constate que (…) Martin Winterkorn est le meilleur président du directoire possible pour Volkswagen. Le présidium attache beaucoup d’importance à ce qu’[il] poursuive sa tâche de président du directoire avec autant d’ardeur et de succès qu’il l’a fait jusqu’ici, il jouit à cet égard du soutien sans réserve de ce comité », indique le communiqué.Le présidium devrait proposer au conseil de surveillance de poursuivre le contrat de M. Winterkorn lors de sa session de 2016.Désavoué par voie de presseCette décision est très surprenante au vu de la semaine de crise qui vient de s’écouler à la tête du constructeur automobile allemand. M. Winterkorn avait été désavoué par voie de presse par M. Piëch, le très puissant président du conseil de surveillance, dans un entretien au magazine der Spiegel, paru le 10 avril. Il était considéré comme déjà mis à l’écart du groupe, qu’il dirige depuis 2007.Lire aussi :Volkswagen se prononce sur le sort de son PDGHabitué de ces exécutions publiques de managers haut placés, M. Piëch s’était jusqu’ici toujours imposé. Sa décision de porter un conflit interne sur la place publique était toutefois des plus risquées. Mais tout semble laisser croire qu’il s’attendait à avoir une fois de plus le dernier mot. « J’aspire à ce que les bonnes personnes occupent les sièges de président du directoire et de président du conseil de surveillance », avait-il déclaré au Spiegel.Lire aussi :Ferdinand Piëch, l’inflexible chef de la « maison Volkswagen »Or, il n’a pas eu gain de cause. M. Winterkorn, malgré les faiblesses affichées par le goupe (notamment aux Etats-Unis), jouissait du soutien affirmé de plusieurs membres influents du conseil de surveillance : les représentants du personnel (qui occupent 50 % des sièges au conseil de surveillance), le land de Basse-Saxe qui actionnaire à 20 % de VW, mais aussi la famille Porsche.Après l’humiliation publique infligée par celui qui l’appelait « son fils adoptif » il y a encore quelque temps, M. Winterkorn avait déclaré juger la manœuvre « extrêmement injuste », tout en annonçant son intention de se battre : « je ne suis pas homme à me laisser chasser de la Cour », avait-il assuré. Pour l’instant, il y reste.Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)Journaliste au Monde 17.04.2015 à 11h15 Les écrans boursiers de Bloomberg sont affectés par un « problème mondial de réseaux », les rendant inutilisables, confirme le service technique du fournisseur de données financières. « Nos équipes réseaux tentent de résoudre le problème », a indiqué un représentant de l'entreprise, en précisant qu'il ne connaissait pas l'origine de la panne. Les terminaux de Bloomberg, qui relaient les cotations des places financières du monde entier, constituent des instruments de travail essentiels dans les salles de marché. Les pannes sont extrêmement rares. Ce problème technique « est très gênant pour tout le monde », reconnaît René Defossez, stratégiste obligataire de Natixis basé à Londres, qui élabore notamment quotidiennement des modèles lui permettant de formuler ses conseils et prévisions. Or, « ils fonctionnent avec les données Bloomberg et, ça, c'est un véritable problème. » Xavier Eutrope Alors que les grandes entreprises du Web comme Facebook et Google essaient à tout prix de connecter les 4,3 milliards de personnes privées d'accès à Internet, au Pakistan, une start-up d'Islamabad a fait un pari légèrement différent. Pour son fondateur, Hassan Baig, être connecté ne suffit pas : il faut aussi savoir surfer, comme il l'explique au site TechinAsia.« De plus en plus de personnes ont soudain entre leurs mains leur premier outil numérique, comme un smartphone. Mais ces smartphones hébergent un système d'exploitation et des services qui ont été testés et conçus pour des personnes habituées aux technologies, comme vous et moi. Nous en sommes venus à la conclusion que les services embarqués par défaut sur les appareils n'étaient pas intuitifs pour ceux qui n'en ont jamais utilisés avant. » Is Google Usable? from Clubinternet on Vimeo.L'objectif de ClubInternet – c'est le nom de son entreprise – est donc d'apprendre aux personnes connectées à utiliser Internet. Elle a pour cela lancé un navigateur mobile permettant d'initier les néophytes, en expliquant comment surfer, comment s'inscrire, entre autres, à des réseaux sociaux et comment discuter via les systèmes de messagerie instantanée.Car souvent, les débutants n'ont eu en main que de vieux téléphones à clavier et ignorent comment se servir d'un moteur de recherche, base de la navigation en ligne. Le logiciel indique par exemple, avec un curseur, où l'utilisateur doit rentrer son texte pour effectuer une recherche. La première version du logiciel a été installée par défaut sur près de 25 000 appareils actuellement distribués au Pakistan, pays qui compte près de 162 millions de personnes non connectées.Barrières sociales et culturellesCette initiative se révèle donc complémentaire de projets tels que Internet.org, lancé en août 2013 par Mark Zuckerberg, PDG de Facebook. Sa société, accompagnée de poids lourds de la téléphonie mobile comme Samsung ou Ericsson, entend distribuer des téléphones à bas prix aux populations coupées d'Internet tout en leur permettant de se connecter à moindre coût. L'entrepreneur américain avait néanmoins affirmé en octobre dernier, à New Delhi, que les principaux obstacles empêchant l'accès à Internet dans le sous-continent étaient, selon lui, sociaux et culturels.4.3 billion people are #unconnected in the world, 80% of which live in just 20 countries. #ConnectingTheUnconnected #digitalliteracy— Club Internet (@ClubInternetco)require(["twitter/widgets"]);4,3 milliards de personnes ne sont pas connectées dans le monde, 80 % d'entre elles vivent dans 20 pays seulement.Selon un rapport de l'institut McKinsey & Company paru en septembre 2014, 60 % de la population mondiale n'a pas accès à Internet, essentiellement par manque d'infrastructures, de moyens financiers, de formation, ou tout simplement par manque d'intérêt. Le Bangladesh, l'Ethiopie, le Nigéria, le Pakistan et la Tanzanie sont les pays les plus touchés.Lire (édition abonnés) : L’Inde, nouvel eldorado de l’Internet mobileXavier EutropeJournaliste au Monde 22.04.2015 à 17h06 • Mis à jour le22.04.2015 à 18h48 A 22 ans, le Français Julian Alaphilippe a bien failli créer, mercredi, une sensation aussi vertigineuse que le mur de Huy. Mais il a finalement été devancé par l'Espagnol Alejandro Valverde au sommet de l'ultime et spectaculaire ascension de la Flèche wallonne, deuxième des trois classiques ardennaises, calée entre l'Amstel Gold Race remportée dimanche dernier par Michal Kwiatkowski et Liège-Bastogne-Liège, qui aura lieu dimanche prochain.Et de 3 pour Valverde / third victory for Valverde https://t.co/0FhTE1zs8I— Flèche Wallonne (@flechewallonne)require(["twitter/widgets"]);Après ses succès en 2006 et 2014, c'est la troisième fois que le leader de l'équipe Movistar remporte l'épreuve dont on disputait la 80e édition. Valverde, qui fêtera ses 35 ans samedi, en devient ainsi le co-recordman de victoires, aux côtés des Belges Eddy Merckx et Marcel Kint, et des Italiens Moreno Argentin et Davide Rebellin. Quant à Julian Alaphilippe, il est le premier Français à grimper sur le podium d'une classique ardennaise depuis la 3e place de Laurent Jalabert, déjà sur la Flèche wallonne, en 2000.Au moment où la course se dénouait, dans le dernier de ses 205 kilomètres, deux des grands favoris du jour en étaient déjà éliminés : le Belge Philippe Gilbert, vainqueur en 2011, ainsi que l'Irlandais Dan Martin avaient dû abandonner sur chute. Le Britannique Chris Froome, vainqueur du Tour de France 2013 et présent sur ces routes de Belgique qu'empruntera la 3e étape de la Grande boucle l'été prochain, est tombé, lui aussi. Touché au fessier, il a pu repartir, et termine 123e, à plus de 12 minutes de Valverde, lequel prolonge la belle série des Espagnols, vainqueurs des quatre dernières éditions de la Flèche wallonne (Rodriguez en 2012, Moreno en 2013, puis Valverde en 2014 et 2015).TOP 10 - @flechewallonne 2015 ! http://t.co/4SwilDazV0— Flèche Wallonne (@flechewallonne)require(["twitter/widgets"]);>> Le classement complet de l'édition 2015 22.04.2015 à 16h57 • Mis à jour le22.04.2015 à 17h22 Après deux jours de flottement, le gouvernement a tranché : la prime d'activité « sera élargie » aux étudiants salariés et aux apprentis touchant au moins 0,8 smic, soit environ 900 euros net mensuels, a annoncé mercredi 22 avril la ministre des affaires sociales, Marisol Touraine. La prime d'activité, telle que définie pour l'instant dans le projet de loi sur le dialogue social, regroupera dès 2016 la prime pour l'emploi et le revenu de solidarité active-activité et sera ouverte à tous les actifs majeurs, mais pas aux apprentis ni aux étudiants salariés. Mais, dimanche sur Canal+, François Hollande « a souhaité clairement que ce dispositif puisse bénéficier aux jeunes qui travaillent quel que soit leur statut », a rappelé Marisol Touraine à l'issue du conseil des ministres, mercredi, au cours duquel le projet a été présenté. Pour ce faire, « la prime d'activité sera élargie, par voie d'amendement gouvernemental présenté à l'Assemblée nationale ». Lire aussi notre analyse : Une « prime d’activité » aux contours encore bien flousBaisse « marginale » de la primeLe gouvernement est « en train d'affiner les évaluations du nombre de bénéficiaires supplémentaires, qui devrait être de l'ordre de deux cent mille personnes, environ cent mille étudiants et quatre-vingt mille apprentis », a-t-elle ajouté. Mme Touraine a assuré que leur intégration dans le dispositif « ne doit pas se traduire par une réduction significative de la prime versée aux autres actifs », même si l'enveloppe prévue, d'environ 4 milliards d'euros par an, ne devrait pas bouger.« Le montant des primes tel qu'il a été présenté, s'il doit varier, ne variera que marginalement », a-t-elle insisté. Pourtant, une étude d'impact diffusée mardi par le gouvernement a évalué cette baisse à 10 euros par mois pour l'ensemble des bénéficiaires si le critère retenu pour l'intégration des étudiants ou des apprentis était qu'ils aient touché 0,78 smic par mois au cours des trois mois précédents. Le barème indicatif communiqué par le gouvernement avant l'élargissement prévoit que pour un mi-temps au smic, un célibataire sans enfant percevra 246 euros mensuels. 22.04.2015 à 16h11 • Mis à jour le22.04.2015 à 16h30 | Philippe Jacqué Ce n’est pas encore l’Amérique, mais presque. BlaBlaCar, le site de covoiturage de référence en Europe, s’implante… au Mexique. L’entreprise, dirigée par Frédéric Mazzela, a annoncé, mercredi 22 avril, le rachat de la start-up locale, Rides.Lire aussi : Le pilote virtuose de BlaBlaCarÀ son habitude, la PME ne dévoile ni le montant de la transaction, ni son importance dans un pays où les transports ferroviaires longue distance sont relativement peu développés, au contraire du bus, un concurrent sérieux du covoiturage.Cette acquisition intervient tout juste une semaine après l’annonce du rachat de Carpooling, jusqu’alors le principal concurrent européen de Blablacar, ainsi que du plus petit site hongrois, Autohop.Avec ces trois achats successifs, l’entreprise grossit singulièrement. Désormais, elle emploie 290 personnes sur trois continents, et compte 20 millions d’utilisateurs membres installés dans 19 pays, dont certains des plus gros de la planète comme la Russie, l’Allemagne ou la Turquie.Imposer la marque mondialementCes acquisitions ont été rendues possibles par une levée de 100 millions de dollars de capital (93,22 millions d’euros), organisée en 2014 pour accélérer le développement de l’entreprise, créée en 2004, mais lancée officiellement en 2006.Si, en France, BlaBlaCar a essentiellement crû organiquement, à l’étranger, il préfère opérer par rachats successifs pour imposer rapidement sa présence avec des acteurs soit établis, soit très au fait du marché local.De plus, si dans l’Hexagone l’utilisation de la plate-forme Internet de mise en relation entre conducteurs et passagers est payante depuis 2010, à l’étranger, le service est pour l’instant le plus souvent gratuit afin d’accélérer la venue de conducteurs et donc de doper le nombre d’utilisateurs.BlaBlaCar ne devrait pas s’arrêter à son périmètre actuel. Il n’a, semble-t-il, pas encore épuisé son trésor de guerre. Il va sans doute accélérer son déploiement sur d’autres marchés afin d’imposer sa marque de manière mondiale.Aux États-Unis, il aurait pu capitaliser sur le nouveau service lancé récemment par Carpooling, qui offrait du covoiturage longue distance avec un acteur local à partir des campus. Cependant, cela ne semble pour l’instant pas la voie choisie.En revanche, entre le Canada, les États-Unis, et plus au sud, le Brésil ou le Chili, l’entreprise française ne manque pas de grands marchés qui pourraient l’accueillir dans les mois ou années à venir.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Morgane Tual Le bras de fer entre les autorités américaines et les grandes entreprises du Web sur le chiffrement des données des internautes se poursuit. Mardi 21 avril, le secrétaire à la sécurité intérieure, Jeh Johnson, a plaidé contre ces pratiques lors d'une conférence sur la cybersécurité à San Francisco.« L'impossibilité d'accéder aux informations chiffrées pose des questions de sécurité publique », a-t-il expliqué dans son discours, après avoir demandé de « l'indulgence » auprès des acteurs de la Silicon Valley présents dans la salle. « La course vers un chiffrement de plus en plus profond, en réponse aux demandes du marché, pose de vraies difficultés pour la sécurité intérieure et le respect de la loi. (...) Le chiffrement rend plus difficile pour votre gouvernement de débusquer une activité criminelle et une potentielle activité terroriste. »Jeh Johnson en a profité pour annoncer l'ouverture prochaine d'un bureau du département de la sécurité intérieure dans la Silicon Valley, pour « renforcer nos liens ».Apple et Google prônent le chiffrementEn 2013, les documents rendus publics par Edward Snowden faisaient état d'un « accès direct » de la National Security Agency (NSA) aux serveurs de plusieurs géants du Web, dont Apple et Google. L'ensemble des entreprises épinglées tentent depuis de réparer les dégâts provoqués par les révélations du lanceur d'alerte. Une tendance qui ne plaît guère au gouvernement américain, et qui explique cette prise de position.Apple a par exemple annoncé en septembre que sur les appareils utilisant son système d'exploitation iOS 8, les « données personnelles telles que des photos, des messages écrits (et même des pièces jointes), le courrier électronique, les contacts, l'historique des appels, le contenu iTunes, des notes et autres alertes sont protégés par un mot de passe (...). En conséquence, il ne nous sera pas techniquement possible de répondre aux requêtes gouvernementales pour extraire les données des appareils fonctionnant avec iOS 8 ». La firme à la pomme a expliqué qu'elle ne pourrait donc pas « déverrouiller » des iPhone pour le compte des forces de police.Lire : Apple à l'offensive sur la protection de la vie privéeGoogle, de son côté, a annoncé le renforcement du chiffrement des messages sur Gmail et expliqué que son système d'exploitation Android assurait depuis longtemps une protection similaire à celle présentée par Apple mais que, dans sa nouvelle version, l'utilisateur n'aurait pas besoin de l'activer.Le FBI avait alors sévèrement critiqué ces annonces. « Je crois profondément en la loi, mais je crois aussi que personne dans ce pays n'est au-dessus des lois », avait déclaré le directeur du FBI James Comey. « Ce qui m'inquiète ici c'est que des entreprises puissent délibérément faire la promotion de quelque chose qui mette les gens au-dessus des lois », avait-t-il fustigé, insistant sur le fait que les forces de l'ordre devaient pouvoir avoir accès au téléphone portable d'un kidnappeur d'enfant, par exemple, et à son contenu après l'obtention d'un mandat.Lire : Snowden : « la surveillance de masse est pratiquée dans tous les pays »Morgane TualJournaliste au Monde 22.04.2015 à 13h50 | Clément Guillou Laure Boulleau pourra participer à la Coupe du monde de football (au Canada à partir du 6 juin) et disputer la probable finale de Ligue des champions du Paris-Saint-Germain, le 14 mai. L’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) vient en effet de notifier à la joueuse sa relaxe après avoir lancé une procédure disciplinaire à son encontre pour trois infractions aux règles antidopage.Lire aussi : Mme Boulleau, Zlatan et la lutte antidopageCette décision se fonde sur un changement du code mondial antidopage favorable à Laure Boulleau, explique au Monde son avocat, Me Alexis Gramblat, confirmant une information de l’Agence France-Presse.L’arrière droite de 28 ans, 57 sélections avec les Bleues, avait dans un premier temps été blanchie par la Fédération française de football. L’AFLD s’était ensuite emparée du dossier et la joueuse risquait une suspension, généralement d’un an en pareil cas.Entre mars 2013 et juin 2014, elle avait commis trois infractions : deux « no show », c’est-à-dire une absence au moment où le préleveur s’était présenté à l’heure et à la date indiquée dans le logiciel Adams (Anti-Doping Administration & Management System – « Système d’administration et de gestion antidopage », en français) pour pratiquer un contrôle inopiné, et un oubli de localisation dans ce même système.Lire aussi : Contrôles antidopage : pas vus, (pas) prisAprès avoir entendu la joueuse et son avocat le 9 avril, l’AFLD a estimé que le nouveau code mondial antidopage allait dans son sens : en effet, depuis le 1er janvier 2015, les trois manquements aux règles antidopage doivent avoir lieu sur une période de douze mois, et non plus dix-huit, pour être sanctionnés. Or les manquements de Laure Boulleau s’étendent de mars 2013 à juin 2014, soit quinze mois. « Mme Boulleau ne saurait être sanctionnée car l’infraction n’est pas constituée », avait estimé Me Gramblat devant l’AFLD.Cette décision permet à l’AFLD de sortir par le haut dans ce dossier dans lequel le conseil de la joueuse avait remis en question le professionnalisme de l’agence. Au début du mois, dans une affaire similaire, et avec le même avocat, le judoka Loïc Korval avait obtenu la révocation de sa suspension par sa fédération en arguant des erreurs de procédures.Lire aussi : Loïc Korval : « Une grande victoire pour moi »Cette absence de suspension autorise surtout Laure Boulleau, pilier des Bleues, à rêver d’une fin de saison en apothéose : après la victoire du PSG en demi-finale aller à Wolfsburg, elle pourrait disputer la finale de la Ligue des champions, à Berlin le 14 mai. Avant de rejoindre la Canada pour la Coupe du monde, du 6 juin au 5 juillet.Clément GuillouJournaliste au Monde Alexis Delcambre Incarnation d’une presse de droite dure, l’hebdomadaire Valeurs actuelles a confirmé, mercredi 22 avril, faire l’objet de négociations exclusives entre son propriétaire, le groupe pharmaceutique Pierre Fabre, et la société Privinvest Médias, confirmant une information des Échos. « La cession du groupe Valmonde (…) pourrait être effective d’ici fin juin après avoir été soumise à la consultation du personnel selon les dispositifs légaux », selon le communiqué de Valeurs actuelles.Derrière Privinvest se trouvent trois hommes à l’affût des opportunités dans la presse : l’homme d’affaires franco-libanais Iskandar Safa, présent notamment dans les chantiers navals, et les anciens cadres de TF1 Charles Villeneuve et Etienne Mougeotte (ancien directeur de la rédaction du Figaro et actuellement patron de Radio Classique). Ils avaient notamment tenté de racheter le groupe Nice-Matin à l’automne dernier et manifesté, fin 2014, un vif intérêt pour L’Express, avant son rachat par Patrick Drahi.De son côté, le groupe pharmaceutique Pierre Fabre cherchait depuis plusieurs mois à céder son activité presse, rassemblée dans le groupe Valmonde (Valeurs actuelles, mais aussi Jours de Chasse et Jours de Cheval). Propriété du groupe Dassault jusqu’en 2006, Valmonde a ensuite été cédé au groupe Pierre Fabre, où il s’est progressivement redressé.Une surpriseL’arrivée du trio Mougeotte - Safa - Villeneuve dans ce dossier est une surprise. Selon nos informations, les premiers contacts dateraient de trois semaines à peine, à l’initiative de Jean-Claude Dassier, lui aussi ancien cadre de TF1, et administrateur de Valeurs actuelles. Autre passerelle : Etienne Mougeotte connaît bien Yves de Kerdrel, le directeur du titre, pour l’avoir côtoyé au Figaro. M. De Kerdrel devrait d’ailleurs rester en place une fois la vente actée.Cette acquisition a-t-elle un sens politique ? Les enregistrements de Patrick Buisson dévoilés dans la presse ont révélé la grande proximité entre Nicolas Sarkozy et Etienne Mougeotte, quand celui-ci dirigeait Le Figaro. A un an de la primaire à droite, le lectorat de Valeurs actuelles, qui gravite entre la droite traditionnelle et le Front national, est un enjeu majeur.Lire : La France de « Valeurs actuelles »L’ombre de l’extrême droiteA l’automne, deux hommes d’affaires ayant des connexions avec l’extrême droite, Alain Lefebvre et Jean-François Michaud, avaient examiné le dossier. L’autre candidat connu au rachat de Valeurs actuelles a été le patron du groupe Fiducial, Christian Letouche, qui a parfois côtoyé l’extrême droite.Valeurs actuelles est d’autant plus en enjeu que le magazine est en pleine forme. Depuis l’arrivée d’Yves de Kerdrel, en 2013, ses couvertures choc ont contribué à développer les ventes. L’hebdomadaire a récemment été distingué par l’OJD pour avoir connu la plus forte progression de diffusion en 2014 (+ 16,5 % avec 110 096 exemplaires de diffusion France payés) et le groupe Valmonde a été bénéficiaire en 2014.Mais cette politique à un prix : le titre a été condamné en mars pour provocation à la discrimination, la haine ou la violence envers les Roms et diffamation pour un dossier intitulé « Roms l’overdose ». En février, il a également été condamné pour provocation à la discrimination envers les musulmans, pour une couverture présentant une Marianne voilée. Valeurs actuelles a fait appel de ces deux condamnations.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Elise Vincent Lui dit l’avoir abordée la première fois « chez des amis ». Elle décrit une approche plus frontale, sur un parking, un soir où elle regagnait son véhicule après avoir passé du temps chez une copine : « J’étais en train d’attacher ma fille. Il s’est arrêté pour me draguer. On a échangé quelques mots, je lui ai laissé mon numéro, et il m’a envoyé des textos dès le lendemain. » Aujourd’hui suspendue, Emmanuelle C., gendarmette de métier, aurait sans doute poursuivi une carrière sans nuage si elle n’avait succombé ce jour de 2013, aux avances d’Amar R., l’un des sept mis en examen de l’enquête sur les attentats de janvier.Lire aussi :Révélations sur les hommes de main de CoulibalyCe sont les hasards des filatures qui ont conduit jusqu’à leurs amours discrètes. Placée en garde à vue au mois de mars, Emmanuelle C. a été remise en liberté sans qu’aucune charge ne soit retenue contre elle. Mais la nature de la relation qu’elle avait nouée avec Amar R. a inquiété les enquêteurs. Amar R. a-t-il fait la cour à la belle Emmanuelle C. à dessein ? Jusqu’à sa suspension, la jeune femme aux grands yeux bleus et au teint clair occupait le poste de formateur en renseignement opérationnel. Elle vivait à la caserne et, dès le lendemain de sa rencontre avec Amar R., celui-ci a commencé à lui rendre visite au fort de Rosny.Emmanuelle C. s’est convertie à l’islam en 2011. Pratiquante, elle porte alors le voile et fait ses cinq prières par jour. Appliquée, elle a aussi suivi un an de cours d’arabe dans une mosquée francilienne. La passion du couple est toutefois un peu erratique. Alors qu’elle ne cache pas ses élans pour lui, Amar R. la présente comme une « amie » avec laquelle il n’a pas de relations sentimentales. A 34 ans, elle élève seule ses trois enfants âgés de 9, 7 et 2 ans. Quand le couple se dispute, Amar R. ne remet plus les pieds à la caserne pendant un mois alors qu’il s’y rendait trois fois par semaine.Passé tumultueuxLors de la garde à vue d’Amar R. début mars, les enquêteurs ont trouvé un téléphone dans sa poche avec des SMS envoyés début janvier par Emmanuelle C. Dans ces textos, la jeune femme décrit par le menu la façon dont elle doit assurer son tour de garde devant la caserne, la manière dont elle gère l’ouverture du portail et le contrôle des piétons, le poids des gilets pare-balles. « Les gendarmes ne sont pas encore équipés de fusil HK », écrit-elle tout en se disant prête à lui montrer « à quoi ça ressemble ».Emmanuelle C. n’ignore pas le passé tumultueux de son amant. Amar R. ne le lui a pas caché. Pour en avoir le cœur net, elle va à plusieurs reprises se risquer à consulter le fichier des antécédents judiciaires et celui des personnes recherchées. Mais elle dit avoir oublié de cliquer sur l’onglet « Schengen » qui lui aurait permis de constater qu’il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international dans le cadre d’une affaire de stupéfiants en Espagne. Amar R. était, quoi qu’il arrive, déjà plus qu’un amant à ses yeux, c’était un « confident ».Elise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.04.2015 à 10h20 • Mis à jour le26.04.2015 à 10h58 | Maxime Vaudano Malgré l'effondrement du marché du disque dans les années 2000, ils continuent de rythmer la vie de l'industrie musicale. En plus des abonnés sur les réseaux sociaux et des vues poour les vidéos, les artistes aiment encore à s'afficher avec leurs disques d'or, de platine ou même de diamant.Ces récompenses, distribuées depuis 1973, conservent une certaine aura, même si elles ont perdu plus de la moitié de leur valeur en quelques années.Pour pallier l'effondrement des ventes physiques, le Syndicat national de l'édition phonographique (SNEP) et l'Union des producteurs phonographiques français indépendants (UPFI), qui rassemblent majors et indépendants, ont largement réduit leurs exigences. Alors qu'il fallait vendre 100 000 albums pour être disque d'or en 2006, 50 000 exemplaires sont désormais suffisants. #container_14298868107{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14298868107{ height:500px; } #container_14298868107 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14298868107 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14298868107 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .large { width: 230px; }L'évolution des seuils de certification(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14298868107", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = "default" } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, dataLabels:{ enabled:true }, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", type:"linear", title: { text:"" }, labels: { enabled: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:'""', align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Disque d'or","Disque de platine","Disque de diamant"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: "10" } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"top", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Avant 2006", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 100000 ], [ "", 300000 ], [ "", 1000000 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true }, { "name": "2006-2009", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 75000 ], [ "", 200000 ], [ "", 750000 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true }, { "name": "Depuis 2009", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 50000 ], [ "", 100000 ], [ "", 500000 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: "0", valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "%Y", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { $(".highcharts-tooltip span").addClass("large") }}Ce petit artifice, passé relativement inaperçu, a permis d'enrayer temporairement la chute du nombre de récompenses au début des années 2000. Retombé à 73 en 2006, le nombre total de disques certifiés par le SNEP et l'UPFI est reparti à la hausse les années suivantes : #container_1429628658480{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1429628658480{ height:580px; } #container_1429628658480 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1429628658480 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1429628658480 .subtitre{ display:block; }Le nombre d'albums certifiés depuis 1994(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 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Le syndicat assure au site spécialisé Booska-P que cette méthode ne change pas grand-chose, et que les chiffres sont corroborés par le classement des ventes hebdomadaires réalisé par l'institut GfK.Autre surprise cachée dans le classement du SNEP : certains labels et fans n'hésitent à proclamer à l'avance des albums disque d'or, ou même de platine… alors que les chiffres viendront plus tard les démentir.C'est par exemple le cas du cinquième album du rappeur Booba, Lunatic, étrangement absent du répertoire du SNEP alors que plusieurs sites spécialisés le créditent d'un disque d'or et de 200 000 ventes.Comment les disques sont-ils certifiés ?Les certifications d'albums sont réalisées par le SNEP à la demande des maisons de disque, avec l'appui de commissaires aux comptes, censés vérifier la véracité des chiffres de ventes annoncées.L'année de certification ne correspond donc ni forcément à l'année pendant laquelle le seuil de ventes a été atteint, ni à l'année de sortie de l'album.Ainsi, Otis Redding a-t-il obtenu en 2013 un disque d'or pour son Very Best of treize ans après sa sortie. Le record en la matière est détenu par Miles Davis, récompensé en 1999… soit près de trente-six ans après la sortie de Kind of Blue !Le SNEP ne prend pas en compte les ventes numériques pour ses certifications, contrairement à ses équivalents américain ou britannique, qui le font depuis 2004. En 2015, il a néanmoins décidé de prendre en compte l'écoute en streaming dans ses certifications. Aux Etats-Unis, c'est déjà le cas depuis 2013.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.04.2015 à 05h14 • Mis à jour le26.04.2015 à 10h47 Des e-mails non classés secrets adressés au président des Etats-Unis, Barack Obama, et envoyés par lui ont été lus l'année dernière par des hackeurs russes qui ont pénétré une partie du système informatique de la Maison Blanche, a affirmé samedi 25 avril le New York Times.Au début du mois d'avril des responsables américains avaient reconnu qu'il y avait eu un « événement » relatif à la sécurité à la fin de l'année dernière, mais avaient refusé de confirmer les informations selon lesquelles des Russes seraient derrière ces cyberattaques. Selon le quotidien américain, qui cite des responsables ayant été informés de l'enquête sur ces faits, l'attaque a été « beaucoup plus intrusive et préoccupante » que cela n'a été officiellement reconnu. Les personnes cités laissent entendre que les hackeurs étaient liés au pouvoir russe.« Aucun réseau classé secret atteint »Les pirates ont réussi à accéder aux archives des e-mails de personnes employées à la Maison Blanche et avec lesquelles M. Obama communiquait régulièrement, écrit le New York Times. C'est dans ces archives que les hackeurs ont pu voir des e-mails que le président avait envoyés et reçus, selon les sources citées par le quotidien. Son compte mail lui-même ne semble pas avoir été piraté. Les hackeurs auraient par ailleurs également pénétré le système non secret du département d'Etat américain.Les pirates ne semblent en revanche pas avoir pénétré les serveurs qui contrôlent le trafic de messages du BlackBerry de Barack Obama, et la Maison Blanche a assuré qu'aucun réseau classé secret n'avait vu sa sécurité compromise. « Mais des responsables ont reconnu que le système non classé secret contient régulièrement beaucoup d'informations considérées comme hautement sensibles : horaires, échanges d'e-mails avec des ambassadeurs et des diplomates (…) et, inévitablement, débats politiques », écrit le quotidien.On ignore combien de courriels du président ont été lus par les pirates. « Néanmoins, le fait que les communications de M. Obama étaient parmi celles qui ont été ciblées par les hackeurs — qui sont suspectés d'être liés au pouvoir politique russe, voire de travailler pour lui — a été l'une des conclusions de l'enquête les plus étroitement protégées », selon le New York Times. Gilles Paris (Washington, correspondant) La presse américaine était à l’honneur samedi 25 avril avec le traditionnel dîner de l’association des correspondants de la Maison Blanche au cours duquel le président en fonction est toujours tenu de rivaliser avec un, ou une, humoriste de renom en tentant de faire rire à ses dépens. La profession avait été également mise en avant cinq jours plus tôt à l’occasion de l’attribution des prix Pulitzer pour le journalisme. Une fête pourtant obscurcie par la découverte que deux des lauréats, Natalie Caula Hauff et Rob Kuznia, honorés respectivement pour des enquêtes publiées par le Post and Courier de Charleston (Caroline du Sud) et le Daily Breeze (Californie) ne fréquentaient plus les salles de rédaction depuis la publication de leurs travaux.La première, âgée de 31 ans, est chargée désormais des relations publiques pour le comté de Charleston. Le second, 39 ans, travaille pour sa part comme conseiller pour la presse de la fondation pour la Shoah de l’université de Californie du Sud. Ce dernier a expliqué sa décision de quitter le journalisme pour des raisons matérielles : un niveau de vie jugé incompatible avec des projets familiaux. Un journaliste du service économique du Washington Post, Jim Tankersley, a mis en perspective le 24 avril ces deux décisions individuelles en consultant les statistiques du département du travail.L’emploi en recul dans la presseSelon le résultat de ses recherches, l’emploi est en effet partout en recul dans la presse en dehors des mégapoles de Los Angeles et de New York, et de la capitale fédérale. À l’échelle du pays, ces dernières concentrent désormais un poste de journaliste sur cinq au lieu d’un poste sur huit en 2004. Ailleurs, 12 000 postes ont été perdus en dix ans, que le journaliste du Washington Post a mis en regard avec la création de 20 000 postes dans le domaine des relations publiques. Originaire de l’Oregon, Jim Tankersley a raconté l’hémorragie qui a frappé la rédaction du quotidien local The Oregonian, dont deux lauréats du prix Pulitzer ont quitté également la pratique du journalisme pour des raisons économiques.L’écosystème médiatique préservé de la capitale fédérale n’est d’ailleurs pas épargné par les remises en cause. Le site Politico a en effet mis en ligne samedi matin un article consacré au blues des correspondants de la Maison Blanche, fragilisés par le recours intensif par la présidence Obama à des réseaux sociaux qui relativisent l’importance de la salle James S. Brady, celle où se déroulent les briefings du porte-parole Josh Earnest.Gilles Paris (Washington, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 25.04.2015 à 21h55 | Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) Est-ce la fin de la guerre des chefs chez Volkswagen ? Ferdinand Piëch, figure centrale groupe automobile depuis 22 ans, a démissionné, samedi 25 avril, de tous les mandats de président de conseil de surveillance qu'il exerçait au sein de l'entreprise.Lire aussi (édition abonnés) : Ferdinand Piëch, l’inflexible chef de la « maison Volkswagen »L'information a été donnée par le groupe lui-même, dans un communiqué de presse publié samedi en fin d'après-midi. Son épouse Ursula Piëch, membre du conseil de surveillance de Volkswagen, a également démissionné.Cette information intervient au terme de deux semaines de lutte pour le pouvoir à la tête du premier constructeur automobile européen. Ferdinand Piëch avait lui-même provoqué la crise le vendredi 10 avril, en déclarant au magazine Der Spiegel « avoir pris ses distances avec (M.) Winterkorn », président du directoire depuis 2007. Ce dernier ambitionnait de prendre la succession de M. Piëch au conseil de surveillance, après des années de collaboration étroite qui a fait de Volkswagen le second groupe automobile du monde. M. Piëch, apparemment déçu des performances de son ancien protégé, souhaitait son départ du groupe.La fin d'une èreMais Martin Winterkorn, soutenu par plusieurs membres influents du conseil de surveillance, a obtenu, jeudi 16 avril, son maintien à son poste de directeur opérationnel du groupe, infligeant à Ferdinand Piëch un cuisant revers. Ce dernier, après avoir tenté d'imposer sa volonté par d'autres voies ces derniers jours, a apparemment reconnu sa défaite. Le conflit ne pouvait plus s'éterniser : le 5 mai se tient l'assemblée générale des actionnaires, où les deux hommes en conflit auraient dû siéger côte à côte à la tribune.Selon le magazine Der Spiegel, plusieurs membres du conseil de surveillance ont déclaré vendredi que le maintien de M. Piëch au poste de président de l'instance n'était plus possible, après que ce dernier a poursuivi ses tentatives pour destituer M. Winterkorn.Sa démission marque la fin d'une ère chez Volkswagen : petit-fils du créateur de la Coccinelle Ferdinand Porsche, à l'origine du groupe, M. Piëch y avait fait toute sa carrière, de simple ingénieur à président du conseil de surveillance.Le groupe automobile aux 12 marques doit décider dans les prochains mois qui occupera les sièges de président du conseil de surveillance et président du directoire, qui seront vacants au plus tard en avril 2017.Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)Journaliste au Monde 25.04.2015 à 20h11 Pour son premier combat aux Etats-Unis depuis 2008, Vladimir Klitschko n'aura, a priori, pas grand-chose à faire pour battre l'Américain Bryant Jennings, samedi soir à New York (à 22 heures, c'est-à-dire à 4 heures du matin, dimanche, en France). Il aura probablement plus de mal à attirer l'attention des fans du noble art, qui n'ont que le « combat du siècle » à l'esprit : celui qui opposera le Philippin Manny Pacquiao à l'Américain Floyd Mayweather samedi prochain.Sept ans après sa victoire face au Russe Sultan Ibragimov, l'Ukrainien retrouve le Madison Square Garden pour remettre en jeu ses titres IBF, WBA, WBO et IBO des lourds. « Boxer aux Etats-Unis est toujours un événement important, souligne le boxeur de 39 ans, qui détient un titre mondial depuis neuf ans sans interruption, soit la deuxième plus longue série de l'histoire après Joe Louis (11 ans et 8 mois, entre 1937 et 1949). C'est énorme que deux grands combats aient lieu en une semaine. J'espère que cela va donner envie à des jeunes de se mettre à la boxe plutôt que de faire des bêtises, et essayer de devenir les prochains Floyd (Mayweather), Manny (Pacquiao), Klitschko et Jennings. »Une dernière étape avant d'unifier toutes les ceintures« Je suis impatient, le public américain m'a manqué, mais j'étais très occupé et l'intérêt en Europe était énorme », explique le cadet des frères Klitschko. N'en déplaise au colosse de 1,98 m et 110 kg, l'actualité de la boxe est surtout dominée par le choc très attendu, samedi 2 mai à Las Vegas, entre Manny Pacquiao et Floyd Mayweather, pour les titres WBC, WBA et WBO des welters. Klitschko, dont le palmarès affiche 63 victoires, dont 53 avant la limite, pour 3 défaites, a beau se présenter comme « le meilleur boxeur du monde » et promettre « un combat très spectaculaire », sa domination sur la catégorie reine, acquise au fil de combats très calculés et sans panache, joue contre lui hors d'Europe. Son adversaire dispute, lui, le combat le plus important de sa carrière : invaincu en 19 combats, dont 10 remportés avant la limite, Jennings, 30 ans, est ambitieux, même si son dernier combat remonte à plus de 270 jours. « Je veux montrer que ce n'est qu'un être humain, pas un super-héros aux pouvoirs surnaturels. Je me suis entraîné pour gagner ce titre », a prévenu le boxeur de Philadelphie, qui pourra compter sur le soutien du public.En cas de succès, Vladimir Klitschko pourrait tenter d'unifier la catégorie-reine avec la ceinture WBC détenue par l'Américain Deontay Wilder, qui a détrôné en janvier le Canadien Bermane Stiverne à Las Vegas. Cette ceinture WBC a longtemps été détenue par son frère Vitali, 43 ans, qui a quitté les rings pour embrasser une carrière politique, laquelle l'a conduit à la mairie de Kiev, la capitale ukrainienne, en mai 2014. Bruno Philip (Bangkok, notre correspondant en Asie du Sud-Est) L'essentielUn séisme de magnitude 7,8 a frappé le Népal samedi matin et a été ressenti jusque dans le nord de l'Inde et le Bangladesh.Le bilan humain de la catastrophe a augmenté tout au long de la journée et devrait continuer à le faire à mesure que les opérations de secours continuent.Le séisme a aussi provoqué des avalanches massives sur les pentes de l'Everest. Le tremblement de terre qui vient de dévaster la vallée densément peuplée de Katmandou, et qui a fait au moins 2 000 morts, n'est une surprise pour personne : de nombreux habitants de la capitale du Népal, sans parler des sismologues, savaient que, très bientôt, un séisme risquait de frapper à nouveau l'ancien royaume himalayen.« Tous les cinquante ans, un tremblement de terre a lieu, on redoute le prochain et il pourrait se produire très bientôt », disait au Monde en décembre dernier Kunda Dixit, rédacteur en chef de l'hebdomadaire Nepali Times.« Les constructions des nantis de la vallée ont résisté au choc »La prédiction est dramatiquement juste, à quelques années ou même quelques décennies près, ce qui n'est rien dans le temps long de la tectonique des plaques. En 1934, une secousse de 8,2 avait détruit une partie des trois grandes villes de la vallée, Katmandou, Patan et Bakhtapour, faisant entre 10 000 et 20 000 morts. En 1988, un séisme d'une magnitude de 6,9 avait occasionné de sérieux dégâts et provoqué la mort de 1 500 personnes au Népal. La secousse du 25 avril a été beaucoup plus violente que la dernière et risque de faire plusieurs milliers de morts dans la mesure où l'on est sans nouvelles des régions montagneuses de l'épicentre, qui se situe à quelques 70 km à l'ouest de la ville.« Je sortais de chez moi, au volant de ma voiture, j'ai cru que j'avais perdu le contrôle de mon véhicule. Je me suis arrêté. J'ai vu des briques voler, un nuage de poussière s'élever. J'ai cru que c'était la fin du monde », raconte la Française Caroline Sengupta, qui est établie à Katmandou depuis une vingtaine d'années. Le restaurant qui porte son nom dans un vieux palais de la ville a été gravement endommagé. « C'est un tremblement de terre qui va faire beaucoup de morts mais surtout chez les pauvres. Les constructions des nantis de la vallée ont résisté au choc », juge-t-elle.Les constructions les plus vulnérables sont les vieilles maisons de ces antiques et magnifiques cités médiévales de la vallée ainsi que les immeubles en ciment de construction plus récentes, dont les architectes ont toujours ignoré les normes requises pour minimiser les dégâts en cas de séisme.Catastrophe humaine et artistiqueIl est trop tôt pour se faire une idée d'ensemble de la catastrophe. Mais il semble que ce soit surtout les parties anciennes des villes et leurs maisons ou leurs temples en briques qui aient été les plus touchés.Le désastre est une catastrophe humaine autant qu'artistique : les grands temples du « durbar », la grand place de Katmandou où se situe l'ancien palais d' « Hanuman Dhokka », se sont écroulés. Ce qui fut l'un des lieux les plus emblématiques du riche patrimoine de la vallée est désormais un quasi champ de ruines.La tour de Bhimsen, également connue sous le nom de Dharahara, qui avait la forme d'une mince colonne d'une hauteur de 69 mètres construite en 1825, s'est écroulée. Un escalier étroit permettait d'accéder au sommet et de nombreux visiteurs se sont retrouvés coincés sous les décombres.« Cela aura pu être pire, remarque encore Caroline Sengupta, le séisme s'est produit un samedi, jour férié au Népal. Il n'y avait personne dans les bureaux, dans les écoles, peu de trafic routier et beaucoup de gens dans les rues en train de se promener, ce qui leur a évité de se trouver chez eux quand le séisme a eu lieu, vers midi. » Bruno Philip (Bangkok, notre correspondant en Asie du Sud-Est)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 25.04.2015 à 18h53 • Mis à jour le25.04.2015 à 23h57 | Henri Seckel Evidemment, la Ligue 1, c'est plus facile. Le PSG a infligé samedi à l'équipe de Lille une leçon de football digne de celle qu'il avait reçue de la part du FC Barcelone en quart de finale de la Ligue des champions ces derniers jours (défaites 3-1 à l'aller, puis 2-0 au retour). Le club de la capitale s'est imposé 6-1 au terme d'une rencontre à sens unique comptant pour la 34e journée, et a repris la tête du championnat à Lyon, sur qui il compte trois points d'avance.>> Revivez le déroulement du match, minute par minuteEn l'absence de Zlatan Ibrahimovic, qui purgeait le premier de ses trois matchs de suspension, mais avec le retour de blessure du précieux milieu italien Thiago Motta, le PSG s'est très vite mis à l'abri grâce à des buts précoces signés Maxwell après 26 secondes – deuxième but le plus rapide de la saison, derrière celui du Marseillais Gignac, au bout de 20 secondes, face à Evian-Thonon-Gaillard en septembre – et Cavani, auteur d'une superbe frappe piquée au-dessus d'Enyeama à la 4e minute.Doublé pour Cavani, triplé pour LavezziCavani aurait pu inscrire un doublé à la 28e minute, en se présentant seul face au gardien lillois, mais l'Uruguayen, étincelant après avoir été si faible face au Barça, a choisi de donner le but du 3-0 à Lavezzi. C'est l'Argentin qui allait s'offrir un doublé, un quart d'heure plus tard, en convertissant un joli débordement de Matuidi (4-0, 42e). Après une telle première période, il était à craindre que la seconde ne soit un peu longue pour les joueurs lillois comme pour les spectateurs parisiens. Loin de là : la réduction du score de Basa (59e), l'expulsion de Corchia et le penalty transformé par Cavani dans la foulée (73e), suivi d'un troisième but de Lavezzi (77e) – son premier triplé pour le PSG –, et les fulgurances de Javier Pastore ont donné un joli relief aux quarante-cinq dernières minutes de la rencontre.Après six victoires lors des sept derniers matchs, cet après-midi cauchemardesque marque un coup d'arrêt pour les Lillois, qui restent scotchés à la 7e place, et auront du mal à accrocher l'Europe en fin de saison. « Je crois qu'il n'y a pas grand-chose à dire », explique l'entraîneur nordiste René Girard, qui dit quand même : « On a été inexistants. Contre un adversaire comme ça, on ne peut pas se permettre d'être aussi... allez, je vais dire moyen pour ne pas être méchant. A nous de retenir la leçon. Ce sont des grands garçons, ils savent qu'ils sont passés à côté. Je ne leur en veux pas, un jour j'en ai pris neuf. »Paris toujours en course pour un triplé inéditPas sûr que ce succès tranquille consolera les Parisiens de l'élimination en Coupe d'Europe, mais il apaisera un peu la douleur de la double claque reçue face à Barcelone. L'équipe de Laurent Blanc reste plus que jamais en course pour un triplé inédit : championnat – Coupe de France – Coupe de la Ligue (remportée il y a deux semaines face à Bastia).Un seul adversaire semble encore pouvoir priver les Parisiens d'un troisième titre de champion d'affilée : l'Olympique lyonnais. L'OL aura l'occasion de se hisser au niveau du PSG dimanche, lors de son déplacement à Reims (21 heures). Mais le PSG compte un match en retard, à disputer mardi (à 21 heures) au Parc des princes face à Metz, avant-dernier.>> Le programme de la 34e journée>> Le classement de la Ligue 1Henri Seckel 02.04.2015 à 17h21 • Mis à jour le02.04.2015 à 17h39 | Pierre Le Hir Après deux années de reflux, les investissements mondiaux dans les énergies vertes ont repris une courbe ascendante. Ils ont progressé de près de 17 % en 2014, pour atteindre 270 milliards de dollars (250 milliards d'euros). Une poussée due en grande partie à l'engagement massif de la Chine et du Japon dans le solaire, ainsi qu'au développement spectaculaire de l'éolien offshore en Europe.C'est ce que fait apparaître le 9e rapport annuel établi sur le sujet par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Un dynamisme d'autant plus remarquable, souligne le document, que les cours du pétrole se sont effondrés au cours de la même période ; ce qui n'a pourtant pas dissuadé les industriels de miser sur des filières alternatives. #container_1427983172291{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427983172291{ height:500px; } #container_1427983172291 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427983172291 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427983172291 .subtitre{ display:block; }Le niveau d'investissement des pays en développement rattrape celui des pays développésEvolution des investissements dans les énergies renouvelables entre 2004 et 2014(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427983172291", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://bit.ly/1Bnu9cB", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"PNUE, Bloomberg New Energy Finance", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"en milliards de dollars" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"datetime", categories:null, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value:%Y}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" mds de dollars", shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "%Y" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "pays développés", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 1072915200000, 36 ], [ 1104537600000, 53 ], [ 1136073600000, 83 ], [ 1167609600000, 108 ], [ 1199145600000, 121 ], [ 1230768000000, 113 ], [ 1262304000000, 162 ], [ 1293840000000, 190 ], [ 1325376000000, 149 ], [ 1356998400000, 135 ], [ 1388534400000, 139 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "pays en développement", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 1072915200000, 9 ], [ 1104537600000, 20 ], [ 1136073600000, 29 ], [ 1167609600000, 46 ], [ 1199145600000, 61 ], [ 1230768000000, 66 ], [ 1262304000000, 75 ], [ 1293840000000, 89 ], [ 1325376000000, 107 ], [ 1356998400000, 97 ], [ 1388534400000, 131 ] ], "color": "#FFc832" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);En recul de 8 % en 2012, puis de 10 % en 2013, les investissements dans les renouvelables ont presque retrouvé, l'an passé, leur niveau record de 2011, qui s'établissait à 279 milliards de dollars (258 milliards d'euros). Du fait de la baisse continue du coût des technologies vertes, ces fonds se traduisent par une capacité supplémentaire de production d'électricité qui constitue, elle, un record absolu : 103 gigawatts (GW), contre 86 GW en 2013, 89 GW en 2012 et 81 GW en 2011.Ces 103 GW sont équivalents à la puissance électrique de la totalité des centrales nucléaires des Etats-Unis, note le rapport. Ils représentent environ la moitié de la capacité électrique additionnelle installée dans le monde en 2014, toutes sources d'énergie confondues. « Ces technologies adaptées à l'environnement sont devenues un élément indispensable du mix énergétique mondial, commente Achim Steiner, directeur général du PNUE. Leur importance va continuer de croître dans un marché de plus en plus mature, alors que la nécessité de contenir les émissions de CO2 se fait de plus en plus urgente. »La tendance la plus marquante est la très forte montée en puissance des pays en développement (au sein desquels le rapport classe les émergents), dont les investissements dans le secteur ont fait un bond de 36 %, pour atteindre 131 milliards de dollars (121 milliards d'euros). L'an dernier, ces nations ont ainsi presque fait jeu égal avec les pays développés, alors que trois ans plus tôt, leurs investissements étaient deux fois inférieurs. #container_1427985863031{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427985863031{ height:500px; } #container_1427985863031 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427985863031 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427985863031 .subtitre{ display:block; }La Chine aux avant-postesInvestissements dans les énergies renouvelables en 2014 dans le monde(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427985863031", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://bit.ly/1Bnu9cB", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"PNUE, BLOOMBERG NEW ENERGY FINANCE", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"en milliards de dollars" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Chine","Europe","Asie et Océanie (hors Chine et Inde)","Etats-Unis","Amériques (hors Etats-Unis et Brésil","Afrique et Moyen-Orient","Brésil","Inde"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" milliards de dollars", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 1, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": 2014, "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 83.3 ], [ "", 57.5 ], [ "", 43.3 ], [ "", 35.8 ], [ "", 12.4 ], [ "", 12.6 ], [ "", 7.6 ], [ "", 7.4 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);L'essor des renouvelables est très largement porté par la Chine, dont l'engagement financier a progressé l'an passé de 39 %, à 83,3 milliards de dollars (77 milliards d'euros). L'empire du Milieu a réalisé, à lui seul, plus du quart des investissements mondiaux dans le solaire. Un secteur où le Japon s'est lui aussi montré très actif, avec 23 % des investissements totaux.L'Europe dans sa globalité arrive en deuxième position, avec une mise de 57,5 milliards de dollars (53 milliards d'euros), qui reste toutefois quasi stationnaire par rapport à 2013. Le rapport met en avant l'explosion de l'éolien offshore aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et en Allemagne, avec notamment le projet Gemini, qui vise à installer une capacité de 600 mégawatts au large des côtes néerlandaises, pour un coût de 3,8 milliards de dollars (3,5 milliards d'euros). De ce fait, le Royaume-Uni, l'Allemagne et les Pays-Bas se classent respectivement aux 4e, 5e et 9e rangs des pays les plus investis dans les filières vertes.Lire aussi : Energies renouvelables : la France peut-elle rattraper son retard ?Suivent les Etats-Unis, à 35,8 milliards de dollars (33 milliards d'euros), en hausse de 7 %. Dans le « top ten » des nations les plus impliquées figurent aussi le Brésil, l'Inde et l'Afrique du Sud. #container_1427984410376{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427984410376{ height:500px; } #container_1427984410376 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427984410376 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427984410376 .subtitre{ display:block; }Un marché dominé par le soleil et le ventInvestissements dans les énergies renouvelables en 2014 par secteur(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427984410376", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://bit.ly/1Bnu9cB", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"PNUE, BLOOMBERG NEW ENERGY FINANCE", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"en milliards de dollars" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Solaire","Eolien","Biomasse et valorisation des déchets","Biocarburants","Petit hydraulique","Géothermie","Energies marines"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" milliards de dollars", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 1, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "2014", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 150 ], [ "", 99 ], [ "", 8 ], [ "", 5 ], [ "", 5 ], [ "", 3 ], [ "", 0.4 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Sans surprise, le solaire et l'éolien se taillent la part du lion. Ils ont bénéficié, l'an dernier, de respectivement 55 % et 36 % des investissements mondiaux dans les renouvelables, le rapport du PNUE ne prenant toutefois pas en compte les gros projets hydroélectriques. La progression est particulièrement forte pour le solaire (+ 25 %), tandis qu'elle est moins marquée pour l'éolien (+ 11 %).La géothermie gagne elle aussi du terrain (+ 23 %), mais elle n'attire encore que 3 milliards de dollars (2,77 milliards d'euros). C'est encore plus vrai pour les nouvelles énergies marines (+ 110 %), qui peinent à émerger avec seulement 400 millions de dollars (370 millions d'euros) de fonds.En revanche, la biomasse et la valorisation énergétique des déchets sont en recul (– 10 %), de même que les biocarburants (– 8 %) et la petite hydroélectricité (– 17 %).L'emprise persistante des fossilesFinalement, précise le rapport, « les énergies de source éolienne, solaire, géothermique, hydraulique à faible puissance, marine, et à base de biomasse et de déchets, ont contribué à hauteur de 9,1 % à l'électricité produite au niveau mondial en 2014, contre seulement 8,5 % en 2013 ». Ce qui, à l'échelle de la planète, a évité l'émission de 1,3 gigatonne de CO2.Pour autant, la production d'électricité mondiale reste dominée de façon écrasante par les ressources fossiles (charbon, pétrole et gaz), qui en fournissent encore plus de 90 %. De récents documents de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), cités par l'agence Reuters, révèlent que sur la décennie 2003-2013 les crédits accordés par les pays riches pour soutenir les exportations des technologies fossiles ont été plus de cinq fois supérieurs à ceux alloués aux technologies vertes.« Le pétrole et les énergies renouvelables ne sont pas en compétition directe concernant les investissements en énergie », estime néanmoins Udo Steffens, président de l'Ecole de Francfort, qui a réalisé le rapport du PNUE en association avec Bloomberg New Energy Finance. Selon lui, « l'éolien et le solaire devraient être en mesure de poursuivre leur expansion, en particulier si leur coût continue de baisser ».Pierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.04.2015 à 17h01 L'ancien commandant de Guantanamo, le général deux étoiles Geoffrey Miller, pourrait être prochainement auditionné par la justice française. La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a accédé, jeudi 2 avril, à la demande de deux anciens détenus du centre de détention, a précisé à l'Agence France-Presse leur avocat, Me William Bourdon. L'information a été confirmée de source judiciaire.Lire aussi : Une plongée dans l’enfer de GuantanamoNizar Sassi et Mourad Benchellali, arrêtés par les forces américaines en Afghanistan avant d'être transférés vers la base américaine située dans le sud-est de Cuba, où ils avaient été respectivement emprisonnés de la fin de 2001 à 2004 et 2005, avant d'être renvoyés en France. Les deux hommes ont porté plainte pour détention arbitraire et torture. L'enquête est toujours en cours.Voir aussi notre séléction d'articles et d'archives (édition abonnés) : Guantanamo, par ceux qui l'ont vécuC'est dans le cadre de cette dernière que s'inscrit l'audition de Geoffrey Miller. Elle avait préalablement été rejetée par deux juges. « Le général Miller est identifié dans toutes les enquêtes internationales et américaines, comme étant au cœur du dispositif de politique de torture qui était pratiquée », avait argué il y a quelques semaines Me Bourdon. « Il n'est pas pensable que des explications ne lui soient pas demandées. S'il refuse de venir, il faudra en tirer les conséquences. »Ni procès, ni inculpationLes plaignants appuyaient leur demande sur un rapport du Centre pour les droits constitutionnels et du Centre européen pour les droits de l'homme et constitutionnels, détaillant les mauvais traitements pratiqués à Guantanamo, mais aussi la responsabilité de M. Miller, qui en était aux commandes entre 2002 et 2004. Nizar Sassi et Mourad Benchellali ont également engagé des démarches devant la Cour européenne des droits de l'homme.La base américaine a commencé à recevoir des hommes suspectés de terrorisme quatre mois après les attentats du 11 septembre 2001. Malgré la promesse de Barack Obama de fermer le camp, ils sont encore 122 à y être détenus. Contrôlé par l'opposition républicaine, le Congrès s'oppose à toute clôture, malgré dles critiques sur les exactions qui y auraient été commises. En treize ans, près de 800 hommes y ont été enfermés, pour certains sans inculpation ni procès.Voir aussi la carte (édition abonnés) : L'évolution du nombre de prisonniers à Guantanamo Catherine Pacary C'est une première, le Comité international olympique (CIO) publie, jeudi 2 avril, le montant des indemnités qu'il versera cette année à ses membres ainsi qu'à son président, Thomas Bach. Chacun de ses 102 membres actifs, dont les Français Guy Drut et Tony Estanguet, et de ses 35 membres honoraires percevra une indemnité journalière de 450 dollars (418 euros), quand ils siègent, ainsi qu'une indemnité annuelle de 7 000 dollars (6 500 euros) pour couvrir les « frais administratifs ». Parmi ces derniers, l'ancien président de l'Union cycliste internationale Hein Verbruggen. Le CIO précise que les frais de voyage et d'hébergement des membres, « tous bénévoles », sont déjà pris en charge.Les 14 membres de la commission exécutive recevront pour leur part une indemnité double (836 euros) par jour siégé. Quant au président, Thomas Bach, champion olympique d'escrime à Montréal en 1976 et avocat de profession « en mission chaque jour de l'année », il touchera une indemnité globale de 225 000 euros. Cette procédure doit conduire « à des économies pour le CIO et à plus de transparence », selon Youssoupha Ndiaye, le magistrat sénégalais qui préside la commission d'éthique.La publication de ces chiffres s'inscrit dans la politique de « transparence et de bonne gouvernance » voulue et défendue par le président allemand depuis son élection à la tête de l'instance internationale, le  10 septembre 2013.Lire le portrait (édition abonnés) : Thomas Bach, un homme d'affaires à la tête du CIOL'agenda 2020, signé le 8 décembre par le CIO à Monaco, comprend « 20 + 20 recommandations ». Parmi elles, « Accroître la transparence » stipule : « Le CIO produira un rapport d'activité et financier annuel, qui comprendra la politique d'indemnisation des membres du CIO. » La FIFA publie ses comptes, pas ses salairesSelon le CIO, c'est la première fois qu'une grande organisation sportive rend public de tels chiffres. Effectivement, côté ballon rond, la Fédération internationale de football association (FIFA) a jusqu'ici toujours refusé de détailler les rémunérations perçues par les membres de son comité exécutif ou par son président, Joseph Sepp Blatter.Lire également : Sepp Blatter, candidat une cinquième fois à la tête de la FIFALa FIFA publie simplement ses comptes tous les quatre ans. Comme elle vient de le faire, le 19 mars, à quelque deux mois de l'élection de son prochain président. La Fédération a rendu public ses comptes pour 2011-2014. Sans surprise, ils montrent la belle santé financière de l'association sise en Suisse. Sur ces quatre années, la FIFA a dégagé un bénéfice de 338 millions de dollars, avec un chiffre d'affaires de 5,7 milliards d'euros, certes inférieurs aux 631 millions de dollars de 2007-2010, mais qui incluent les surcoûts liés au Mondial 2014 au Brésil. Ces bénéfices ont permis à la FIFA d'augmenter ses réserves à 1,52 milliard d'euros en 2015, dont 72 % sont réutilisés « directement dans le football ».La Fédération est en revanche restée floue sur la rémunération de ses 474 employés, qui ont touché 397 millions sur quatre ans. Les émoluments du président Blatter et du comité exécutif n'ont pas été dévoilés. « Simplement parce que, contrairement à une entreprise cotée en Bourse, nous n'y sommes pas obligés», a expliqué à l'Agence France-Presse Markus Kattner, le directeur financier. « Nous ne croyons pas que la publication des salaires individuels apporterait quelque chose de plus », justifie un porte-parole de la FIFA contacté par Le Monde. De plus « les salaires des cadres supérieurs de la FIFA sont fixés par un organisme indépendant, le sous-comité de la rémunération ».L'UEFA à but non lucratifMême transparence réduite au niveau européen à l'Union européenne de football association (UEFA) – qui rappelle qu'elle est une « association à but non lucratif » – dans les comptes annuels qu'elle publie, mais avec de moins bons chiffres.Ainsi le rapport financier 2013-2014, présenté le 24 mars depuis Vienne (Autriche), montre un résultat d'exploitation avant versements de solidarité de 115,8 millions d'euros mais un résultat net négatif de 42,4 millions d'euros pour cette dernière saison (contre – 21,4 millions sur 2012-2013). On y apprend que les frais de gouvernance s'élèvent à 71,7 millions d'euros, en hausse de 4,1 % par rapport à l'exercice précédent. Mais, contrairement au CIO et à son président Thomas Bach, Michel Platini, fraichement réélu à la tête de lUEFA, ne précise ni le montant de son salaire ni ceux de ses 483 salariés.La commission d'éthique du CIO appelle « toutes les organisations sportives membres du mouvement olympique à adopter une politique semblable et à rendre publiques » les indemnités versées à leurs responsables, afin « d'accroître la transparence dans le mouvement sportif ».Lire : Michel Platini réélu par acclamation à la tête de l'UEFACatherine PacaryJournaliste au Monde Guy Dutheil L’heure est « à la reconquête du marché domestique face aux autres modes de transports », s’est écrié, jeudi 2 avril, Alexandre de Juniac, PDG d’Air France-KLM. C’est à Lyon qu’a démarré, selon le PDG, « la première étape du tour de France pour le déploiement de l’offre Hop! Air France ».Depuis deux ans, Hop! est la marque ombrelle qui regroupe les trois compagnies régionales du groupe (Airlinair, Britair et Regional). Désormais adossé à Air France, le nouvel ensemble Hop! Air France regroupe une force de frappe conséquente de près d’une petite centaine d’avions. Lionel Guérin, directeur général délégué de Hop! Air France, a fixé sa zône de chalandise aux « trajets domestiques de 300 à 1 000 kilomètres ». Uniquement des vols court-courrier en France et en Europe.En dessous de 300 kilomètres, le combat serait déjà, perdu pour l’avion face au train, au TGV, à la voiture et bientôt à l’autocar. Avant de repartir à l’attaque, Hop ! Air France est loin derrière ses deux principaux concurrents avec seulement 7 % de parts de marché contre 28 % pour le train et 65 % à la voiture.Offre tarifaire simplifiéeToutefois, la nouvelle enseigne des vols domestiques du groupe Air France pèse lourd. En 2014, elle a enregistré un chiffre d’affaires de 1,7 milliard d’euros et fait voyager 13 millions de passagers via environ 600 vols par jours. Un de ses principaux atouts est de proposer à ses clients « le premier réseau européen en nombre de vols et en nombre de sièges offerts ». Au sein du groupe Air France-KLM, le nouvel ensemble Hop! Air France rassemble « tous les vols au départ ou à destination de tous les aéroports en France ou en Europe, sauf les deux hubs du groupe, Roissy et Amsterdam », pointe M. Guérin.Pour regagner des parts de marché, Hop! Air France mise sur offre tarifaire simplifiée. Un modèle qui est en passe de gagner toutes les compagnies aériennes en Europe. Les low cost comme les legacys.En pratique, les passagers pourront opter pour des prix étagés sur trois niveaux. Du « basic », le moins cher mais sans aucune option, en passant par les tarifs « smart », plus modulables, jusqu’aux prix « flex » qui comportent toutes les options, notamment le bagage en soute jusqu’à 23 kilos ou la possibilité de changer de destination, d’horaire, et même de passager. Les tarifs « smart » et « flex » visent la clientèle affaire, le nerf de la guerre de Hop! Air France, puisqu’elle représente déjà « entre 40 et 50 % de son trafic et près de 60 % de son chiffre d’affaires », souligne Lionel Guérin.Comme les compagnies low cost, Hop! Air France « va faire des offres promotionnelles pour animer le marché », signale Hélène Abraham, directrice générale adjointe commerciale et marketing de la nouvelle compagnie domestique. Au moins 10 % des billets sur chaque vol seront mis en vente au tarif de base de 49 euros.Toutefois, « à certains moments de l’année  Hop! proposera des places sous les 49 euros », ajoute-t-elle. La direction de Hop! a refusé de préciser si elle était rentable sur tous ses paliers tarifaires. « Nous avons besoin de tous les tarifs pour gagner de l’argent », a juste précisé M. Guérin. Mais aussi pour remplir ses avions. Jusqu’à maintenant, le taux de remplissage est de 66 %. Hop! vise de 70 à 75 % sur ses avions de 100 places et de 75 à 80 % sur les Airbus.Une flotte variéeL’objectif de Lionel Guérin est « d’enrayer les pertes de parts de marché » face à ses concurrents de la route et du fer, notamment en « faisant de la diversité de la flotte de Hop! Air France une force ».Contrairement aux low cost qui ne mettent en service qu’un seul type d’avion, des A320 pour easyJet, Hop! fait se cotoyer des Airbus A320, des Embraers et aussi des Bombardier ou des ATR. Des appareils qui peuvent transporter de 50 à plus de 200 passagers. Sur certaines destinations, M. Guérin pourrait faire varier les types d’avions en fonction des taux de remplissage. Des A320 aux heures de fortes affluences et des Bombardier aux heures creuses.Le directeur général semble sûr de son coup : « Nous pouvons piquer des gens au train et à la voiture. Sur un marché de 90 millions de passagers par an quand on en fait que 13 millions le marché n’est pas mort », veut-il croire.Hop! devra faire rapidement la preuve de son succès car ses échéances sont proches. Alexandre de Juniac a rappelé que la spécialiste de vols domestiques devrait être redevenue « rentable et bénéficiaire en 2017 ». Elle semble en bonne voie.Créée il y a deux ans, elle a déjà divisé ses pertes par deux. En 2014, elle a perdu 140 millions d’euros dont 120 millions d’euros pour Air France et 20 millions pour Hop!. En 2013, le trou était encore de 280 millions d’euros. Un retour aux bénéfices permettra « de croître à nouveau et d’acheter des avions », a prévu M. de Juniac.Lire aussi : Alexandre de Juniac : « Air France reviendra dans le vert fin 2015 »Pour retrouver l’équilibre, MM. de Juniac et Guérin annoncent « des réductions de coûts ». Ils se sont refusés à préciser s’ils allaient de nouveau tailler dans les effectifs. Un plan de départs volontaires est déjà en cours chez Hop! Air France. Une queue de comète du plan Transform 2015 qui prévoit 500 suppressions de postes chez les personnels navigants commerciaux, les hôtesses et stewards, et 300 parmi les personnels au sol. Mais le futur proche reste menacant pour le salariés. « Pour l’avenir, tout dépendra des discussions avec les syndicats », prévient déjà la direction de Hop! Air France.Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.04.2015 à 14h53 • Mis à jour le02.04.2015 à 15h48 Il était le doyen des cinéastes en activité. Le Portugais Manoel de Oliveira est mort jeudi 2 avril à l'âge de 106 ans, a annoncé à l'AFP le producteur Luis Urbano, citant des sources familiales.Né le 11 décembre 1908 à Porto, dans le nord du pays, ce fils d'industriel passionné de cinéma avait débuté comme figurant à 20 ans dans un film muet, Fatima miraculeuse. C'est en 1931, qu'il tourne son premier film, un documentaire – également muet – Douro, travail fluvial, sur la vie des travailleurs du fleuve qui baigne sa ville natale.Acteur dans le premier film parlant portugais, La Chanson de Lisbonne, en 1933, le jeune homme est surtout intéressé par la réalisation et après plusieurs documentaires il se lance dans la fiction en 1942, avec Aniki-Bobo, sur la vie des enfants d'un quartier populaire de Porto.Un film par anCependant, le contexte politique et le manque d'infrastructures dans le Portugal du dictateur Salazar le tiennent éloigné des caméras et ce n'est qu'en 1963 que sort son deuxième long-métrage, Le Mystère du printemps, évocation de la passion du Christ. Après une tétralogie des amours frustrées avec notamment Amour de perdition en 1979 et Francisca en 1981, il tourne pratiquement un film par an à partir de 1985, année de la sortie du Soulier de Satin, fresque de près de sept heures qui obtient un Lion d'Or à la Mostra de Venise.Se succèdent entre autres Non ou la vaine gloire de commander (1990), La Divine Comédie (1991) La Cassette (1994), Belle toujours (2006), Christophe Colomb, l'énigme (2007), L'Etrange Affaire Angélica (2010) ou encore Gebo et l'ombre (2012).Fin 2014, pour fêter son 106e anniversaire, le cinéaste a tenu à rencontrer encore une fois son public lors de la sortie au Portugal de son dernier film, Le Vieux du Restelo, un court-métrage qu'il avait tourné quelques mois auparavant malgré sa santé fragile. Quelques jours plus tôt, il avait reçu les insignes de grand officier de la Légion d'honneur de l'ambassadeur de France au Portugal, Jean-François Blarel. Solène Cordier Près de deux ans après le drame du Rana Plaza au Bangladesh, au cours duquel plus d'un millier d'ouvriers travaillant pour des sous-traitants de multinationales sont morts dans l'effondrement de leur usine, les députés ont adopté, lundi 30 mars, un texte instaurant un « devoir de vigilance » pour les entreprises françaises à l'égard de leurs sous-traitants.Lire notre enquête : Un an après le drame du Rana Plaza, la sécurité des usines bangladaises ne s'est pas amélioréeQue dit la proposition de loi ?La dernière mouture du texte, porté par des députés socialistes et Verts, crée une obligation pour les entreprises transationales de montrer qu'elles agissent pour limiter les risques liés à leur activité, y compris chez leurs sous-traitants étrangers. Cette attention se traduira par la rédaction d'un « rapport de vigilance » dont les contours seront précisés dans un décret. Il devrait fournir un mode d'emploi pour les entreprises, qui devront notamment « cartographier les risques » auxquels elles s'exposent, et mettre en oeuvre des moyens pour y remédier.« Des moyens mutualisés seront mis en place, comme des audits communs à une filière ou un territoire », précise le socialiste Dominique Potier, un des rapporteurs du texte.Le texte est né du constat, dressé depuis plusieurs années par de nombreuses ONG, que, dans une économie mondialisée, le recours à une sous-traitance délocalisée dans des pays où la main-d'œuvre est la moins chère est devenue la norme, et ce au détriment de règles minimum de sécurité et de respect des travailleurs.Cette loi crée de fait un devoir de responsabilité des entreprises, qui fait suite à plusieurs scandales, comme celui du Rana Plaza qui a fortement marqué l'opinion française, en raison de l'implication d'entreprises françaises. « Ce texte signe la fin de l'impunité et crée une régulation nécessaire », se félicite Dominique Potier.Une fois la loi promulguée, les sociétés mères devront s'assurer que les fournisseurs avec lesquels elles « entretiennent une relation commerciale établie » respectent le droit syndical local, ne recourent pas au travail des enfants, disposent de conditions de sécurité correctes… qu'elles respectent en somme un ensemble de principes en matière de droits humains déjà édictés dans plusieurs textes internationaux comme les Principes directeurs de John Ruggie.Qui sera concerné ?Le panel finalement retenu, sur proposition du gouvernement, concerne les très grandes entreprises françaises : celles qui emploient plus de 5 000 salariés en France ou plus de 10 000 en France et dans le monde. Selon Dominique Potier, cela représente 150 à 200 entreprises.Lire notre infographie : Panorama des grands groupes françaisLe Comité catholique contre la faim et le développement (CCFD), une ONG très impliquée sur les questions de responsabilité sociale des entreprises (RSE) qui a suivi de près tout le travail législatif, déplore ce seuil. « Même si nous avons conscience qu'il est amené à évoluer, il exclut de fait des entreprises impliquées dans des scandales, comme Perenco ou Camaïeu », souligne la chargée de campagne Mathilde Dupré. L'entreprise pétrolière et la chaîne de distribution textile ont toutes deux été épinglées par l'ONG pour des pratiques peu vertueuses. La première est mise en cause dans la gestion de sa concession en République démocratique du Congo, et des sous-traitants de la seconde travaillaient dans les ateliers du Rana Plaza.Que se passera-t-il en cas d'infraction ?La loi prévoit que si ce plan, qui devra être public, n'est pas mis en oeuvre, un juge pourra appliquer des sanctions civiles. La première mouture, plus radicale, mentionnait la responsabilité pénale des multinationales, qui a depuis disparu. Le juge pourra condamner l'entreprise à des amendes plafonnées à 10 millions d'euros, et ordonner qu'elles fassent la publicité de leur sanction.En cas d'accident survenant chez un sous-traitant, la responsabilité de l'entreprise donneuse d'ordre pourra être engagée si le plaignant prouve que le préjudice causé a un lien avec l'absence de plan de vigilance ou l'ineffectivité de sa mise en œuvre.Quelles sont les prochaines étapes?Le texte a été adopté lundi soir par une vingtaine de députés, l'UMP et l'UDI, qui critiquent un projet de loi « franco-français » s'étant abstenus. Le texte doit encore passer au Sénat.Ses défenseurs restent vigilants en raison de la forte réticence que provoque le texte au sein du patronat. Le président du Medef, Pierre Gattaz, a critiqué ces « nouvelles contraintes imposées à des sociétés françaises », qui impacteraient leur compétitivité.Lire : Le « devoir de vigilance » inquiète les entreprisesPour Dominique Potier, la loi, tout en créant un effet d'entraînement vertueux, rendra simplement obligatoires des bonnes pratiques déjà mises en œuvre dans les grands groupes.Danielle Auroi, également rapporteuse, a annoncé qu'elle préparait une résolution européenne « pour poursuivre le débat au niveau de l'Union ». Cette proposition, non contraignante, devrait appeler la Commission à préparer rapidement une proposition de directive.Solène CordierJournaliste au Monde 02.04.2015 à 13h29 • Mis à jour le02.04.2015 à 17h38 Le maire UMP de Tarbes, Gérard Trémège, a été mis en examen, jeudi 2 avril, « pour prise illégale d'intérêt, favoritisme et trafic d'influence passif au profit d'entreprises locales ».M. Trémège a été remis en liberté sous contrôle judiciaire, une mesure « qui ne l'empêche pas d'exercer son mandat de maire », a assuré son avocat, Me Didier Seban. Selon celui-ci, son client « reconnaît des erreurs possibles dans la passation de marchés publics, mais nie toute volonté de “système Trémège”» dans ce dossier, qui porte notamment sur la revente de terrains et de biens immobiliers par la municipalité.Le maire de Tarbes avait été placé en garde à vue mardi matin, de même que sa compagne, Isabelle Bonis, directrice de la société d'économie mixte de construction de la ville ; son adjoint à l'urbanisme, Michel Forget ; quatre chefs de service de la municipalité ; l'architecte Joris Ducastaing ; et Michel Caillaud, ancien directeur général des services de M. Trémège.Selon une source judiciaire, Isabelle Bonis a été mise en examen mercredi pour « recel de prise illégale d'intérêt », et le chef des services de la voirie pour « trafic d'influence passif ». M. Forget et trois autres chefs de service l'ont été pour complicité ou recel de trafic d'influence et de prise illégale d'intérêt, selon les cas. Quant à l'architecte Joris Ducastaing, il a lui aussi été mis en examen, pour des chefs qui n'étaient pas encore connus jeudi à la mi-journée.Laissés libres et placés sous contrôle judiciaireTous les mis en examen dans ce dossier ont été laissés libres et placés sous contrôle judiciaire. Michel Caillaud, qui comparaissait jeudi midi devant un juge d'instruction de Pau, est poursuivi pour « trafic d'influence, complicité de favoritisme et de prise illégale d'intérêt ». Selon Me Seban, Gérard Trémège est « heureux de s'expliquer » dans un dossier « qu'il ne connaissait que par la presse ». « Il est très en colère du traitement qui lui a été infligé, quarante-huit heures de garde à vue, et conteste tout », a précisé son avocat. Le maire nie notamment avoir reçu des cadeaux ou des voyages en échange de marchés ou de faveurs, et va faire appel de sa mise en examen et de son contrôle judiciaire, a annoncé son défenseur.Les auditions ont eu lieu dans le cadre de l'information judiciaire qui a été ouverte contre X en septembre 2013, à Pau, au sujet de faits présumés de prise illégale d'intérêt et de recel, ainsi que « d'atteinte à l'égalité des candidats dans les marchés publics (favoritisme) ».Selon une source proche du dossier, l'enquête concerne les conditions de réalisation de marchés publics mais également la cession d'une maison par la mairie à vil prix, revendue ensuite beaucoup plus cher après avoir été transformée par la compagne du maire. 02.04.2015 à 11h09 • Mis à jour le02.04.2015 à 11h18 | Corine Lesnes (San Francisco, correspondante) Les pelouses resplendissantes des campus californiens ? Condamnées. L’herbe verdoyante des golfs, des cimetières et des villas ? Au régime. Six mois après l’entrée de la Californie dans sa quatrième année de sécheresse, le gouverneur démocrate Jerry Brown a pris la décision que les écologistes réclamaient depuis longtemps : des mesures contraignantes de rationnement de l’eau. « Nous sommes entrés dans un monde différent, a-t-il plaidé. Nous devons agir en conséquence. »Le gouverneur a signé mercredi 1er avril un décret qui ordonne une réduction de 25 % de la consommation d’eau dans les neuf prochains mois. Les quelque 400 agences locales qui sont en charge de l’approvisionnement devront orchestrer le rationnement. Dans un Etat où tous – fermiers, hôteliers, défenseurs de la nature, industriels de la fracturation hydraulique − s’accusent de consommer trop, Jerry Brown a assuré que le sacrifice serait partagé. « Nous devons tous changer, a-t-il ajouté. Les Californiens doivent s’habituer à un environnement très différent. »Herbe bruneLe gouverneur avait choisi comme décor pour son annonce la station d’Echo Summit, au sud du lac Tahoe, station de ski réputée à quatre heures de route de San Francisco. C’est là que tous les ans, début avril, les responsables du bureau des ressources naturelles mesurent la couche de neige, ce qui leur permet de prévoir le niveau des réservoirs pour l’été. Depuis le début de la sécheresse, l’évaluation des hydrologues a pris rang de cérémonie rituelle. En 2014, la couche de neige mesurait 86 cm. C’était peu, par rapport à 2010 – 3,15 m – mais on faisait encore du ski. Cette année, le gouverneur Brown et son adjoint n’ont même pas eu besoin de planter la jauge. « Nous avons les pieds au sec, alors que nous devrions marcher sur 1,50 m de neige », a constaté le gouverneur, arpentant l’herbe brune. C’est la première fois depuis soixante-quinze ans que le sol est nu le 1er avril à cette altitude de 2 070 m. Or la fonte des neiges représente 60 % de l’alimentation des réservoirs et 30 % de l’approvisionnement en eau de l’Etat. Des mesures effectuées dans une centaine d’autres stations de la Sierra Nevada ont montré que l’accumulation de neige n’atteint que 5 % de son niveau moyen des dix dernières années. « C’est une mauvaise nouvelle », a commenté Frank Gehrke, du département californien des ressources en eau. C’est lui qui mesure la hauteur de la neige et, d’habitude, il vient avec des skis ou des raquettes.Le gouverneur propose de remplacer 4,6 millions de m2 de pelouses par des plantes résistantes dans le désert, ce qui devrait permettre d’économiser 2 milliards de gallons d’eau par an ; d’interdire l’arrosage des plates-bandes qui servent de ligne médiane sur les routes ; d’interdire aux propriétaires de maisons neuves d’irriguer à l’eau potable, sauf s’ils possèdent un système de goutte-à-goutte, d’imposer des quotas d’eau aux universités, aux cimetières et aux terrains de golf. Il suggère aussi d’accorder des crédits aux particuliers pour remplacer leur lave-vaisselle et autres équipements ménagers par des appareils consommant moins.Les fermiers dénoncent les pelouses de Hollywood et les piscines de Palm SpringsLe secteur agricole consomme 80 % de l’eau en Californie, mais les agriculteurs, déjà « durement frappés », ne seront pas soumis à rationnement supplémentaire, a expliqué le gouverneur. Ils seront néanmoins contraints de fournir par écrit des informations sur leur consommation d’eau et la source de leur alimentation. Les photos prises de l’espace par la NASA, l’agence spatiale américaine, montrent un appauvrissement spectaculaire de la nappe phréatique – alors que la demande chez les agriculteurs est telle qu’il y a une pénurie de pompes dans la Vallée centrale, la région qui assure une partie de la production de fruits et légumes pour le pays entier. Les fermiers dénoncent les pelouses de Hollywood et les piscines de Palm Springs. Quant aux républicains, ils réclament la construction de deux barrages, mais les écologistes s’y opposent au nom de la défense des espèces de poissons en danger.Rationnement imposéM. Brown avait déjà invoqué l’état d’urgence en janvier 2014 et appelé les habitants à réduire leur consommation de 20 %, mais le rationnement était jusqu’à présent volontaire. Depuis, la plupart des régions de l’Etat ont réduit leur consommation, certaines d’environ 20 %. La ville de Los Angeles consomme elle-même moins d’eau qu’en 1970 alors que sa population, qui était de 2,8 millions, a augmenté de plus d’un tiers.Mais la moyenne de réduction pour l’Etat n’est que de 9 %. Or, il n’a pratiquement pas plu depuis la mi-décembre 2014 et les réservoirs sont à moitié pleins seulement, à la sortie de l’hiver. D’où la décision de M. Brown d’imposer un rationnement – pour la première fois dans l’histoire de l’Etat. Comment l’appliquer ? Le décret du gouverneur donne divers outils aux collectivités locales. Elles seront habilitées à infliger des amendes aux propriétaires de pelouses trop vertes ou à imposer des augmentations de tarif aux foyers qui consommeront trop.Corine Lesnes (San Francisco, correspondante)Correspondante du Monde aux Etats-Unis basée à San FranciscoSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Clément Guillou C'est dans un hôtel de l'aéroport de Genève que se joue aujourd'hui l'avenir de l'équipe Astana, dont l'Union cycliste internationale (UCI) réclame l'exclusion du World Tour, élite du cyclisme mondial. En jeu, la défense de son titre par Vincenzo Nibali en juillet sur les routes du Tour de France, mais pas seulement. Il faudra aux quatre juges suisses de la commission des licences des nerfs d'acier pour statuer sereinement dans un climat de tension exacerbée par des enjeux politiques et financiers.L'instance indépendante – mais financée par l'UCI –, présidée par un ancien juge du Tribunal fédéral suisse, va voir défiler tout au long de la journée des représentants de l'UCI, d'Astana et de l'Institut des sciences du sport de l'université de Lausanne (Issul). Ces derniers défendront le sérieux de leur audit mené en décembre et janvier, sur la base duquel la Fédération a recommandé le retrait de la licence d'Astana.>> Lire aussi : Cyclisme : l'UCI demande l'exclusion d'AstanaImportante délégation kazakheToute l'équipe kazakhe est mobilisée pour défendre sa cause : le manager Alexandre Vinokourov, le directeur sportif Dimitri Fofonov, le médecin-chef Joost de Maeseneer, l'avocat de l'équipe, plusieurs coureurs et des membres de la fédération kazakhe de cyclisme. A la mi-mars, elle a déjà fait parvenir un épais dossier à la commission expliquant ses procédures antidopage internes, répondant aux questions posées par l'audit de l'Issul et présentant sa nouvelle plateforme internet, accessible à tout l'encadrement, sur laquelle les coureurs envoient leurs données d'entraînement.D'un côté, une équipe aux moyens illimités car soutenue par l'Etat kazakh, levier politique qui lui avait valu d'être invitée sur le Tour de France 2007 malgré, déjà, les soupçons de dopage.>> Lire aussi : Astana, une vie à l'ombre du dopageDe l'autre, un président de l'UCI élu il y a 18 mois, Brian Cookson, qui joue la crédibilité et l'argent de sa fédération. En 2013, la commission des licences avait retiré sa licence à Katusha pour des raisons éthiques et financières : le TAS la lui avait réattribuée deux mois plus tard et l'affaire avait vidé les caisses, déjà pas très remplies, de la fédération basée à Aigle (Suisse). Décision pas avant 10 jours ?Les dirigeants d'Astana ont fait leurs calculs : la commission des licences aura trop d'éléments à analyser pour rendre sa décision dans la soirée ; et l'UCI ne prendra pas le risque de faire de l'ombre aux deux plus grandes classiques du calendrier, le Tour des Flandres et Paris-Roubaix, qui ont lieu les deux dimanche à venir. L'équipe kazakhe s'attend donc à finir les classiques flamandes sans encombres et à surveiller sa boîte mail à partir du lundi 13 avril. Si la commission des licences prive Astana de World Tour, l'équipe dit au Monde qu'elle « n'aura d'autre choix que de faire appel immédiatement devant le Tribunal arbitral du sport », une instance qu'elle considère comme plus indépendante. Pour justifier ses soupçons, Astana recommande d'ouvrir le journal néerlandais De Telegraaf de lundi : on pouvait y lire, sur la foi d'une source haut placée à l'UCI, que la décision de la commission statuerait contre la formation kazakhe. Astana se dit convaincu de gagner devant le TAS, citant les précédents des équipes Phonak et Katusha et le fait que « le règlement n'a pas changé depuis ». Le tribunal déciderait d'abord si cet appel est suspensif, une décision qu'il prend généralement en moins d'un mois. Il statuerait ensuite sur le fond. Pour Phonak et Katusha, le TAS s'était prononcé dans les deux mois suivant l'appel.Les Ardennaises de Nibali en périlDans l'attente de la décision sur l'effet suspensif de l'appel, Astana serait empêchée de courir, au moins en World Tour. La formation kazakhe pourrait ainsi rater les classiques ardennaises – Liège-Bastogne-Liège a lieu le 26 avril –, un objectif majeur de son leader, Vincenzo Nibali.Ces derniers jours, Astana a fait en sorte d'accentuer la pression sur les épaules de Brian Cookson. Igor Makarov, membre très influent de l'UCI, président de la fédération russe et artisan de l'élection de Cookson en 2013, a pris parti pour Astana, selon L'Equipe. Le président de la fédération italienne, Renato Di Rocco, a reproché dans un courrier au dirigeant britannique son absence de communication, selon lui, avec le comité de direction de l'UCI. La veille, Astana annonçait un accord de coopération entre les fédérations italienne et kazakhe. Une coïncidence que n'a pas manqué de relever Brian Cookson dans sa réponse au dirigeant italien, révélée par l'agence Reuters : « Mes engagements en termes de transparence et d'absence de conflits d'intérêt sont à la base de cette administration, et je sais que vous n'aimeriez pas que des doutes se fassent jour à ce sujet. » Ces manœuvres en coulisse se doublent de coups de fil fréquents des avocats d'Astana à l'université de Lausanne, comme pour rappeler aux chercheurs de l'Issul à qui ils s'attaquent.« Nette différence (avec) la réalité »Pour se décider, les quatre juges suisses auront à leur disposition le rapport de l'Issul, qui montre, selon l'UCI, une « nette différence entre la politique et la structure de l'équipe telles que présentées à la commission des licences en décembre et la réalité sur le terrain ». Six semaines d'observation et d'interviews – dont certaines « d'anciens coureurs aigris », selon Astana – ont permis aux trois sociologues de Lausanne de se faire une idée sur l'absence d'encadrement et de communication avec les coureurs, identifiées comme un facteur encourageant du dopage. Les juges pourraient aussi choisir de se fier au pedigree de leurs interlocuteurs du jour : Vinokourov, positif à une transfusion homologue en 2007, inculpé pour corruption en Belgique pour l'achat de la victoire dans Liège-Bastogne-Liège 2010 ; Dmitri Fofonov, positif à l'heptaminol, un stimulant mineur, en 2008 ; Joost de Maeseneer, médecin de la TVM de sinistre mémoire puis des équipes de Bjarne Riis, et accusé par Tyler Hamilton de l'avoir aidé à dissimuler la prise de produits dopants. L'identité des absents, dont le manager Giuseppe Martinelli et l'unique entraîneur Paolo Slongo, chaperon de Vincenzo Nibali, en dit tout aussi long sur la division au sein d'Astana. À se demander qui le vainqueur du Tour soutient dans le match qui va se jouer à Genève.Clément GuillouJournaliste au Monde 24.04.2015 à 14h41 • Mis à jour le24.04.2015 à 17h09 | William Audureau Et si l'aigle de la route n'était plus l'éternel moineau de la manette ? Warner Bros a diffusé, jeudi 23 avril, la première bande-annonce de Mad Max, un jeu d'action édité par Warner, et qui sortira en septembre sur PlayStation 4, Xbox One et PC, quatre mois après la sortie en salles de Fury Road, un nouvel épisode de la saga.Celle-ci dévoile un mélange de scènes de course et de combats dans un vaste monde postapocalyptique. Au petit niveau de l'histoire du jeu vidéo, ce retour est un mini-événement : ce n'est que la deuxième fois que Mad Max est officiellement adapté, contre plus de 150 pour Star Wars. Alexis Blanchet, maître de conférences en études cinématographiques à la Sorbonne Nouvelle et auteur de Des pixels à Hollywood (Pix'n Love, 2010), explique :« Il faut prendre en compte qu'à l'origine le film est une production australienne indépendante. On est sur un objet qui ne fait pas partie de la production mainstream au départ, même s'il est en langue anglaise. »Peu d'adaptations mais une influence diffuseLa seule autre adaptation a vu le jour sur la console NES, onze ans après la sortie du premier film. Sobrement intitulée Mad Max, elle reprenait en fait le fil conducteur de sa suite de 1981. Le jeu figurait déjà un mélange de décors désertiques, de conduite et d'affrontements automobiles, mais, évidemment, avec les capacités techniques de l'époque.Son éditeur américain, Mindscape, avait aussi développé un jeu comparable en 1992 pour Megadrive et Super Nintendo, Outlander, mais cette fois sans la licence officielle du film, sans que la raison soit connue.Cela n'a pas empêché la formule « Mad Max » – bolides, désert, violence – d'infuser largement le jeu vidéo, de la dystopie postnucléaire de Fallout aux raids tout-terrain désertiques du premier Motorstorm, en passant par l'hommage parodique de la série Borderlands.« Quand on regarde la bande-annonce, c'est fou le nombre de jeux en mode ouverts et à l'univers apocalyptique que cela peut évoquer : Motorstorm, Rage, Brütal Legend, relève Alexis Blanchet. Sans que cela soit sous le régime classique de l'adaptation, l'univers de Mad Max a été largement siphonné par d'autres productions vidéoludiques. »William AudureauJournaliste au Monde 24.04.2015 à 14h23 La Manif pour tous, le mouvement qui s'est fait connaître par son opposition aux mariage homosexuel en 2013, est devenu un parti politique, selon une décision publiée vendredi 24 avril au Journal officiel. Les responsables de l'association assurent qu'il s'agit d'une « décision technique » et que ce changement ne vise pas à « présenter des candidats » à des élections.« L'association de financement du groupement politique La Manif pour tous (...) est agréée en qualité d'association de financement du parti politique “La Manif pour tous” pour exercer ses activités sur l'ensemble du territoire national », indique dans le JO une décision de la commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques.Déduction fiscale« Nous restons une association loi 1901 mais avec la qualité de parti politique », a expliqué Albéric Dumont, vice-président de La Manif pour tous. « Nous ne faisons pas ça pour présenter des candidats, ça ne changera rien à nos actions » :« Nous intervenons de plus en plus sur le champ politique et donc nous faisons évoluer nos statuts, pour être transparent vis-à-vis de nos adhérents et de l'administration. »« C'est une décision technique, une mise en cohérence de notre statut juridique avec notre activité militante et rien d'autre », a renchéri la présidente du mouvement, Ludovine de la Rochère. « On aurait dû le faire depuis longtemps. »Conséquence de cette décision, les donateurs de La Manif pour tous pourront bénéficier d'une déduction fiscale, a souligné Mme de la Rochère.Lire la synthèse : La Manif pour tous entend peser sur la politique familiale 24.04.2015 à 13h27 • Mis à jour le24.04.2015 à 14h20 Stéphane Thouvenel, l'auteur du tir qui a coûté la vie au bijoutier Thierry Unik lors du braquage de sa boutique en 2011 à Cannes, a été condamné vendredi à vingt-deux ans de réclusion criminelle par la cour d'assises des Alpes-Maritimes.La réclusion criminelle à perpétuité avait été requise jeudi contre M. Thouvenel qui a toujours soutenu que le tir était accidentel. Ses trois complices, qui comparaissaient à ses côtés, ont été condamnés à des peines de dix, douze et quinze ans de réclusion. Des peines de quinze à vingt-cinq ans avaient été requises contre eux.« M. Thouvenel est un petit délinquant, ce n'est pas un criminel », avait plaidé vendredi matin son avocat Fabien Collado. « Ce n'est pas un tueur, il n'y a aucun élément intentionnel », a ajouté l'avocat, évoquant une équipe « d'amateurs, de pieds nickelés ».« Sincèrement désolé »« Je ne trouve toujours pas les mots (...), je suis sincèrement désolé », a répété son client juste avant que le jury ne se retire pour délibérer, vers dix heures. Ses trois co-accusés ont eux aussi pris la parole pour présenter leurs excuses à la famille de la victime, dont son frère jumeau Michel.Le 26 novembre 2011 dans le quartier populaire de Cannes-la-Bocca, dans l'ouest de la ville, le braquage de la bijouterie des frères Michel et Thierry Unik a coûté la vie à Thierry, 42 ans, tué d'une balle dans la tête. Dans un contexte national de recrudescence des vols à main armée contre les commerces de métaux précieux cette année-là, l'affaire avait suscité une vive émotion. Le hold-up avait duré moins de deux minutes, selon les caméras de vidéosurveillance à l'intérieur de la bijouterie. Les malfaiteurs avaient raflé les bijoux en or et pris la fuite sur une moto et un scooter volés. Ils avaient été interpellés fin janvier 2012. Leila Marchand Depuis les attentats qui ont frappé la région parisienne en janvier, le niveau d'alerte du plan Vigipirate n'est jamais redescendu : il reste réglé sur « alerte attentat » dans cette région et sur « alerte renforcée » dans le reste de la France. Un niveau qui nécessite des mesures exceptionnelles. L'opération « Sentinelle », déployée au lendemain des attaques, mobilise gendarmes, policiers et militaires. L'effectif de l'armée en particulier a atteint un niveau record.10 412 hommes ont d'abord été déployés dès le 15 janvier (près de 8 000 au titre du plan Vigipirate renforcé et 1 500 en mission quotidienne de protection), dont plus de 6 000 en Ile-de-France et 4 000 en régions. Il y a aujourd'hui plus de militaires mobilisés sur le territoire français que partout ailleurs à l'étranger, où ils sont 9 500.Les forces de l'ordre surveillent en priorité les lieux « sensibles » : grands magasins, transports en commun, immeubles de presse, sites touristiques et lieux de culte. En plus des 120 sites déjà compris dans la couverture classique, 592 sites ont été ajoutés depuis janvier.Actuellement, près de 20 000 policiers, gendarmes et militaires sont mobilisés pour assurer particulièrement la protection des lieux de culte, selon le ministère de l'intérieur.Issu d'une circulaire de 1978L'origine du plan Vigipirate remonte à 1978, quand la France et l'Europe « étaient confrontées aux premières vagues d'attentats terroristes menés par des organisations extrémistes, séparatistes ou soutenus par des Etats étrangers », comme il est justifié sur le site du gouvernement.Il se limite alors à une circulaire interministérielle relative « à la mise en oeuvre des vigilances en cas de menaces des cas d'agressions terroristes ». Déclenché une première fois dans le cadre de la guerre du Golfe, entre janvier et avril 1991, il est instauré de façon formelle après les attentats de 1995 à Paris. C'est en 2003 que sont adoptés les 4 niveaux d'alerte répertoriés par couleur (jaune, orange, rouge et écarlate). En 2014, ce classement est devenu obsolète car le pays se trouvait continuellement en alerte rouge depuis les attentats de Londres en 2005, et régulièrement en rouge renforcé lors des fêtes de fin d'année. Le niveau écarlate, le plus élevé, a été activé une seule fois, après l'attentat perpétré par Mohammed Merah à Toulouse en 2012.Désormais il n'existe de fait plus que deux niveaux : « alerte attentat » et « alerte renforcée ».300 mesures et deux niveaux d'alertesLe plan Vigipirate comprend 300 mesures différentes qui visent à protéger « les citoyens et le territoire contre la menace terroriste », « maintenir une culture de vigilance » pour prévenir tout attentat et « permettre une réaction rapide et coordonnée en cas de menace caractérisée ».Sous l'autorité du premier ministre, il évolue en fonction du niveau de menace, qui est évalué par les services de renseignement ou en cas d'attaque. Une centaine de mesures sont mises en œuvre en permanence : surveillance des transports, des lieux publics, contrôle des accès aux sites publics… D'autres sont spécifiques, comme celles liées aux événements sportifs. Le niveau « alerte attentat », le plus élevé, est mis en place en cas de « menace imminente ». Les ministères et préfecture se réunissent alors en cellules de crise, les forces de l'ordre et les forces armées sont en alerte, et surtout la surveillance des lieux et le contrôle des personnes sont renforcées. Certaines de ses « mesures exceptionnelles » restent confidentielles, pour des raisons de sécurité. Une « durée très limitée »Le plan Vigipirate avait été pensé comme une réponse exceptionnelle à des menaces spécifiques. Le niveau « alerte attentat » est prévu pour une « durée très limitée ». Il est pourtant appliqué depuis déjà trois mois. Dans un contexte de tension parfois extrême depuis janvier, encore alimenté par un projet d'attentat déjoué à Paris le 19 avril selon le gouvernement, le plan prend une tournure définitive.1 million d'euros Cette mobilisation sans précédent entraîne pourtant d'importants surcoûts. Pour couvrir l'indemnité de service accordée aux soldats mobilisés 24 heures sur 24 et les factures de ce déploiement, un million d'euros est dépensé chaque jour.De plus, ce dispositif qui dure met les forces de l'ordre sous tension. Difficile de maintenir 20 h/ 24 un niveau de vigilance élevé, en restant posté pour la plupart de façon statique devant un lieu dit « sensible ». Certaines compagnies de CRS et syndicats de police n'ont pas tardé à manifester leur épuisement et à réclamer une revalorisation de leur indemnité journalière.La pertinence de cette omniprésence pose aussi question : les militaires la juge dangereuse pour les soldats en faction, régulièrement pris pour cible : provocations, insultes, menaces jetées en passant.Le dispositif est amené à évoluer, notamment avec des patrouilles mobiles plus nombreuses, mieux déployées, et un effectif total allégé. De même, l'effectif de 10 500 militaires devrait baisser par palier, passant de 7 500 prochainement à 3 000.Leila MarchandJournaliste au Monde 24.04.2015 à 12h20 • Mis à jour le24.04.2015 à 12h30 Le gouvernement a donné son feu vert à la pêche au requin-tigre et bouledogue jusque dans la réserve naturelle marine de La Réunion, pour réduire les risques d'attaques de squales.« Le budget consacré aux actions financées par l'Etat dans le cadre du plan requin sera porté de 650 000 euros à 1 million d'euros, soit 6 millions d'euros sur la période 2015-2020 », annonce, vendredi 24 avril, le ministère des outre-mer, moins de deux semaines après la septième attaque mortelle de requin à La Réunion depuis 2011. La ministre des outre-mer, George Pau-Langevin, effectue une visite à La Réunion vendredi. Elle a annoncé « huit initiatives » pour limiter le risque.Parmi celles-ci, « l'Etat accompagnera financièrement les communes dans leurs investissements comme les “vigies requin renforcées”, les filets de protection, voire d'autres techniques si leur efficacité est démontrée ». « L'objectif est de mettre en place au plus vite, et en tout état de cause dès cette année, un site sécurisé à Saint-Paul, et d'accélérer la réalisation des projets de Saint-Pierre, de Saint-Leu et de Trois-Bassin », explique le ministère.Lire l’enquête (édition abonnés) : A La Réunion, la crise du requin révèle les dissensions entre Réunionnais et métropolitainsRespect des engagements de la France en faveur de la biodiversité L'Etat s'engage en outre à « augmenter de 50 % les sorties en mer dans le cadre de “Cap Requins”, programme ciblé de pêche de requins-tigres et bouledogues réalisée par des professionnels ». « Cette pêche sera autorisée par le préfet à l'intérieur de la réserve naturelle marine », précise le ministère, ajoutant qu'« elle ne correspond cependant en aucun cas à une éradication, qui est irréaliste et contraire aux engagements de la France en faveur de la biodiversité ».Autre initiative : « L'Etat augmentera son soutien aux programmes de connaissance et d'expertise scientifique, notamment pour étendre le réseau de stations d'écoute et mieux suivre les mouvements de squales et pour mieux évaluer les stocks de requins aux abords de La Réunion. »Elio Canestri, un adolescent de 13 ans, membre prometteur du pôle espoir de surf, est mort le 12 avril à La Réunion après avoir été happé par un requin dans une zone interdite à la baignade, septième mort due à la résurgence des attaques de squales depuis 2011. Denis Cosnard Oubliez GDF Suez. A partir d’aujourd’hui, le champion français du gaz se renomme Engie, a-t-il annoncé par surprise vendredi 24 avril. Une façon d’accompagner la profonde mutation engagée par le groupe, que la crise du gaz en Europe a amené à revoir en profondeur sa stratégie et son organisation interne. Pour le PDG Gérard Mestrallet et celle qui doit lui succéder, Isabelle Kocher, l’heure était venue d’abandonner le nom actuel, avec sa double référence à l’ancien monopole Gaz de France et à la compagnie fondée en 1858 par Ferdinand de Lesseps pour creuser le canal de Suez.La modification de la raison sociale ne sera soumise à l’assemblée des actionnaires que dans un an. Mais dès samedi, le groupe va installer son nouveau logo bleu clair sur les façades de ses trois tours de la Défense, près de Paris, de son centre de recherche de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) et de son grand immeuble de Bruxelles (Belgique). Ses milliers de camionnettes vont aussi changer d’habillage. Une importante campagne publicitaire, y compris télévisée, est prévue en France et en Europe. Au total, l’opération coûtera quelques dizaines de millions d’euros.Pourquoi Engie ? Beaucoup penseront à Angie, la ballade la plus connue des Rolling Stones, sur lequelle tant de couples ont dansé depuis 1973. « On l’avait tous en tête », reconnaît M. Mestrallet. D’autres se souviendront d’Engie Benjy, héros d’un programme télévisé pour enfants. Engie est aussi un prénom féminin, apparu il y a quelques années en France, mais encore très rare – il n’a pas été donné plus de 50 fois à ce jour.Lire aussi :GDF Suez se réorganise pour être un acteur clé de la transition énergétiqueAvec leur agence Publicis, les dirigeants de GDF Suez ont surtout cherché un nom court, prononçable dans toutes les langues, et qui évoque l’énergie. Au-delà de GDF Suez, il pourrait remplacer à terme d’autres marques du groupe, comme Cofely, Electrabel, etc. « Rien n’est décidé, mais nous souhaitons aller loin, et qu’Engie devienne notre porte-drapeau dans le plus grand nombre possible de pays et d’activités », précise l’actuel PDG.Au départ, c’est Suez Environnement, la filiale à 34 % de GDF Suez dans l’eau et les déchets, qui devait changer de nom, et effacer toute référence à Suez, notamment pour s’émanciper du groupe d’énergie. Mais M. Mestrallet, décidé lui aussi à revoir l’identité de son entreprise, a obtenu la priorité. Il y a quelques mois, Suez Environnement a donc abandonné son projet, et gardé son nom. En tout état de cause, il n’y aura plus qu’un seul Suez.Marquer une distanceQuatre motifs poussent généralement les sociétés à modifier leur nom. Parfois, il s’agit de rompre avec un passé trop lourd, comme lorsque la vénérable Générale des eaux, au parfum de scandales et de corruption, s’est rebaptisée Vivendi. Les fusions constituent aussi des moments-clés : en 2005, Sagem et Snecma ont préféré s’appeler Safran que de maintenir un des deux noms d’origine. La volonté d’avoir une marque simple, utilisable partout, justifie également des changements, comme lorsque Séchilienne-Sidec s’est mué en Albioma. Dernier cas, les entreprises qui ajustent leur nom après une évolution de leur métier, à l’image d’Imetal devenu Imerys après avoir abandonné le métal.GDF Suez relève un peu de toutes les catégories. « Nous ne renions rien de notre passé », affirme M. Mestrallet. Comme lorsque France Télécom est devenu Orange, effacer GDF est néanmoins une façon de marquer une distance avec l’ex-groupe public, donc avec l’Etat qui contrôle encore 33 % du capital. Une façon aussi de prendre un nouvel élan, après des années difficiles – GDF Suez a perdu presque 10 milliards d’euros en 2013, et souffre toujours de la crise. Ce changement intervient également alors que la fusion de 2008 entre GDF et Suez, puis celle de 2011 avec International Power, ont été menées à bien.Simultanément, M. Mestrallet a voulu un nom facile – « cinq syllabes, c’était trop long » –, et qui couvre toutes les énergies dont le groupe se veut désormais spécialiste. Sur ce point, cependant, Engie rappelle avant tout les lettres NG, prononcées à l’anglaise. NG, comme « natural gas ». « Personne n’y avait pensé !, assure le PDG. Mais comme cela, si certains sont nostalgiques de Gaz de France, je pourrais leur dire : “Ecoutez bien, il y a du gaz naturel à l’intérieur.” »Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.04.2015 à 11h46 • Mis à jour le24.04.2015 à 11h49 | Jean-Baptiste Jacquin « Ne dites pas à ma mère que je vends du nuage, elle me croit épicier. » Jeff Bezos, le patron d’Amazon, est resté sur son quant-à-soi depuis des années. Jusqu’à ce jeudi 23 avril. Il a fait son coming out, après la clôture de la Bourse de New York, à l’occasion de la publication des comptes trimestriels de son empire. Pour la première fois, le groupe de commerce en ligne a dévoilé les chiffres de son activité de services informatiques à distance.Surprise, Amazon, qui nous a habitués à se développer sur des marchés en croissance sans nécessairement être bénéficiaire, révèle que sa division Amazon Web Services (AWS) gagne bien sa vie, et même très bien. Son métier est ce qu’on appelle le cloud computing (l’informatique dans les nuages). Elle propose aux entreprises de louer des capacités de stockage de données dans ses centres informatiques, des capacités de calcul sur ses serveurs ou encore des applications de bureautique et autres logiciels.Lancée en 2006, par celui qui était encore un libraire en ligne, comme un service complémentaire afin de rentabiliser les centres informatiques qu’il avait mis sur pied, AWS est aujourd’hui le premier opérateur mondial de services dans le cloud. Au premier trimestre, cette activité a représenté un chiffre d’affaires de 1,57 milliard de dollars (1,4 milliard d’euros), en croissance de 49 %.Lire aussi le post de blog : Amazon, maître contesté du nuageLes analystes qui traquent le moindre indice étaient parvenus à approcher cette donnée. En revanche, aucun n’avait imaginé que cette division dégage un bénéfice opérationnel de 265 millions de dollars.Sonner la chargeNon seulement AWS affiche une croissance deux fois plus rapide que le reste d’Amazon, mais elle est la seule division à gagner de l’argent dans ces proportions, voire à en gagner. L’ensemble du groupe a réalisé un chiffre d’affaires trimestriel de 22,7 milliards de dollars (+15 %) et un résultat opérationnel de 255 millions (+ 75 %). Mais son résultat net est une perte de 57 millions.Lire aussi :Amazon en déficit, mais chouchou des marchésC’est donc cet à-côté qui permet désormais au mastodonte de rester en équilibre. Et de poursuivre sa folle croissance. Car, pour un commerçant de cette taille, afficher une croissance de 15 % tient tout de même de la prouesse.Mais, attention, au printemps, les nuages peuvent changer de couleur, de forme et de direction. Encore loin derrière le leader, les Google, Microsoft, IBM et autres HP ont sonné la charge. Amazon a reconnu avoir dû baisser à plusieurs reprises ses tarifs depuis un an pour répondre à la guerre des prix dans le nuage lancée par Google. Microsoft, dirigé depuis deux ans par un spécialiste du cloud – Satya Nadella avait lancé la plate-forme Azure –, a annoncé, également jeudi 23 avril, avoir doublé (+ 106 %) son chiffre d’affaires dans le secteur. La bataille pour le cloud va désormais pouvoir se jouer au grand jour.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.04.2015 à 11h29 • Mis à jour le24.04.2015 à 11h39 | Anne Eveno et Jean-Guillaume Santi Surtout pas de chiffres. Depuis le lancement des préréservations de sa montre connectée le 10 avril, Apple n’a pas souhaité communiquer sur le niveau des commandes enregistrées pour son Apple Watch, dont la commercialisation a débuté vendredi 24 avril. La firme à la pomme n’a jamais, non plus, voulu dévoiler ses objectifs de vente pour ce qui est le premier nouveau produit sorti par la marque depuis la disparition de son fondateur, Steve Jobs.Ce silence n’a pas empêché les analystes de faire leurs calculs. Selon les estimations de KGI Securities, plus de 2,3 millions d’unités auraient été précommandées en deux semaines. Et les prévisions de ventes pour 2015, des différents experts, vont de 8 millions d’unités à… 41 millions.Une montre qui « peut enflammer le marché »Le cabinet Strategy Analytics parie, en tout cas, que l’Apple Watch sera « le catalyseur qui peut enflammer le marché des montres intelligentes ». En 2014, il s’en est écoulé 4,6 millions, tous constructeurs confondus, un chiffre qui pourrait être multiplié par six cette année, avec plus de 28 millions de montres vendues. Et Strategy Analytics estime que l’Apple Watch croquerait, dès 2015, la plus grosse part du gâteau, avec 54,8 % du marché mondial.Mais Apple arrivera-t-il à sortir l’Apple Watch de l’univers du gadget et de la technologie, où étaient cantonnées jusqu’ici les montres intelligentes, pour l’installer dans celui des amateurs de montres, en concurrençant directement les horlogers... Gilles Rof (Marseille, correspondance) Le grand port maritime de Marseille (GPMM) a été touché, mardi 21 avril, par un mouvement de grève lancé par le syndicat Force ouvrière. Revendication salariale ? Statutaire ? Action de solidarité avec les salariés de la SNCM qui attendaient la décision du tribunal de commerce pour la reprise de leur entreprise, étudiée le lendemain ? Rien de tout cela. A l’origine du conflit, une dérisoire histoire de toilettes entre voisins syndicaux, qui a si mal tourné qu’elle a conduit plusieurs représentants CGT à passer, le même mardi, une dizaine d’heures en garde à vue.« C’est une vraie histoire de chiottes », souffle Jean-Michel Italiano, secrétaire général du syndicat FO au GPMM. Comme quatre autres représentants de son syndicat, il a déposé plainte contre plusieurs cadres de la CGT Port, dont le secrétaire général, figure des luttes locales, Pascal Galéoté. Il les accuse d’avoir, le 2 avril, pénétré dans le local FO et agressé physiquement plusieurs membres de son organisation.Sur le port de Marseille, les représentations syndicales cohabitent dans le même bâtiment, au site de Saint-Cassien. La CGT, majoritaire, y occupe, historiquement, le plus grand nombre de mètres carrés. Force Ouvrière, qui a fait un bond de 12 % à 26,8 % des voix lors des dernières élections au comité d’entreprise en décembre 2013, s’y est vu attribuer un nouveau bureau. Plus grand, en rapport avec sa progression dans les urnes. Un espace dont l’une des deux portes donne accès à des toilettes communes à tous les syndicats de la maison mais aussi au bureau du comité d’entreprise, géré par la CGT.« Avec d’autres membres de la CGT, ils sont entrés dans notre local et nous ont agressés. Ce fut très bref, mais très violent »Ce 2 avril, alors qu’ils étaient en réunion, Jean-Michel Italiano et ses collègues disent avoir entendu du bruit derrière cette porte de communication. « En l’ouvrant, on a découvert deux élus de la CGT, l’un avec un panneau de bois, l’autre avec une visseuse électrique. Ils condamnaient la porte », s’étonne encore le patron de FO Port. Selon lui, la suite est brutale. « Avec d’autres membres de la CGT, ils sont entrés dans notre local et nous ont agressés. Ce fut très bref, mais très violent », dénonce-t-il. Une version présentée à la police et à la direction du GPMM que la CGT dément.Révélée par FO, l’altercation a fait du bruit parmi les salariés du port de Marseille. « Nous avons demandé à la direction générale de réagir. Sans prendre parti, mais en portant plainte contre X, en dénonçant les violences et intimidations sur le lieu de travail et en assurant notre sécurité, assure Jean-Michel Italiano. La grève a été une réaction à son silence. » Entre FO et la CGT, l’opposition est historique sur le port de Marseille. « Depuis notre progression aux dernières élections, assure M. Italiano, il y a des tensions, des heurts. La paix sociale est mise à mal par des pratiques d’un autre temps. » « Le syndicat a décidé de ne pas communiquer sur cette affaire pour ne pas alimenter une polémique stérile, rétorque Olivier Mateu, responsable à l’Union départementale CGT des Bouches-du-Rhône. Il y a actuellement bien d’autres sujets qui méritent notre attention. »Mardi 21 avril, quatre représentants de la CGT Port ont été placés pendant quelques heures en garde à vue par la police marseillaise. L’occasion, notamment, d’une confrontation avec M. Italiano. Le dossier est désormais sur le bureau de procureur de Marseille, dont les services « n’infirment ni ne confirment » de futures mises en examen. La porte d’accès aux toilettes, elle, a été libérée.Gilles Rof (Marseille, correspondance)Journaliste au Monde 24.04.2015 à 11h11 • Mis à jour le24.04.2015 à 11h56 Verra-t-on bientôt des mammouths laineux arpenter à nouveau les terres sibériennes ? La question n'est pas aussi farfelue qu'elle y paraît. Une équipe internationale de scientifiques a réussi à reconstituer quasi intégralement le génome de cet animal disparu il y a 4 000 ans et ont publié leurs résultats dans une étude parue jeudi 23 avril dans la revue Current Biology.Ce séquençage génétique est bien plus précis que le précédent, effectué en 2008, qui avait permis de reconstituer 80 % du génome. Il a été obtenu grâce à des échantillons prélevés sur deux mammouths ayant vécu à 40 000 années d'écart, dans le nord de la Sibérie pour l'un, sur l'île Wrangel, dans l'océan Arctique, pour le second.« Amusant de voir un mammouth vivant »Cette avancée pourrait permettre de créer de nouveaux mammouths laineux, célèbres pour leurs longues défenses et leur pelage fourni. « Ce serait très amusant, dans l'idée, de voir un mammouth vivant, et d'observer comment il se comporte, comment il bouge », a commenté auprès de la BBC le Dr Love Dalen, du Museum d'histoire naturelle de Suède, qui a participé à l'étude.Pour autant, assure le chercheur, le but n'est pas de ramener à la vie une espèce disparue. Cette éventualité, souligne-t-il, poserait des problèmes éthiques, puisqu'il faudrait qu'une éléphante porte un embryon de mammouth génétiquement modifié : « Il me semble que cela pourrait entraîner des souffrances pour la femelle, et ça ne peut se justifier éthiquement. »« Ethiquement très malsain »« Les éléphants sont des créatures très sociables, et il n'y a aucune raison de penser que les mammouths ne l'étaient pas », ajoute la chercheuse Beth Shapiro, de l'université de Californie, à Santa Cruz, également interrogée par la télévision britannique. Or, « un mammouth serait nécessairement seul sur Terre. Il ne pourrait vivre en liberté en Arctique qu'après la naissance de beaucoup d'autres animaux. Et à moins que l'on puisse créer beaucoup de mammouths sans se servir d'éléphants, tout cela me semble éthiquement très malsain », ajoute la chercheuse.Créer des mammouths simplement pour les enfermer dans un zoo « n'aurait vraiment rien de bon », insiste un autre auteur de l'étude, le chercheur Hendrik Poinar, de l'université canadienne McMaster, interrogé par Associated Press. Alors tout juste faut-il concevoir le nouveau séquençage de l'ADN du mammouth comme un « plan, à partir duquel on peut continuer à travailler ». 10.04.2015 à 18h10 • Mis à jour le10.04.2015 à 18h30 | David Larousserie De bonnes questions de science peuvent naître dès le petit-déjeuner en regardant couler mollement le miel sur une tartine. Pourquoi le filet ambré dessine-t-il des points, des ronds ou des huits sur le pain ou la biscotte ? Depuis 2006, au moins, plusieurs physiciens se passionnent pour cette obsédante question. L’un de ces groupes vient enfin de proposer une manière « simple » de prédire la forme des motifs dans Physical Review Letters (à paraître).« Ce qui nous motivait était de réduire l’écart entre la simplicité du phénomène et la complexité de sa description », explique Pierre-Thomas Brun, actuellement au Massachusetts Institute of Technology (MIT). Autour de la table, on trouve d’autres Français du CNRS et des universités Pierre-et-Marie-Curie (UPMC) et Paris-Sud, mais aussi des Anglais de l’université de Cambridge, dont John Lister.Un tapis roulant permet de déployer les motifsIl est le premier, en 2006, à avoir transformé ses breakfasts en table d’expériences. Il a forgé le terme « machine à coudre liquide » par analogie entre ces motifs et ceux d’une couture. Il s’est aussi associé au Canadien Stephen Morris de l’université de Toronto pour étudier une expérience plus rigoureuse en faisant tomber des fluides visqueux, non sur un support fixe mais sur un tapis roulant. Cela permet de « déployer » les motifs : il apparaît un trait droit à la place du « point », un ressort à la place du rond et des vagues à la place du huit. Surtout, d’autres figures apparaissent comme des petites boucles de part et d’autre d’une ligne, ou des boucles du même côté (appelé motif W).Depuis cette date, les simulations n’ont pas manqué, parvenant avec succès à reproduire toutes ces figures. « Ce qui manquait était une compréhension “simple” du phénomène. Ce qui est différent de faire des mesures ou de réussir à résoudre des équations. Nous y sommes parvenus », estime Pierre-Thomas Brun. « C’est un peu la même différence qu’entre être capable de faire des simulations de dynamique moléculaire pour un gaz, et d’identifier sa loi thermodynamique », précise Basile Audoly, de l’UPMC.La clé ? La vitesse du fluide au contact de la tartineLe modèle balaie des paramètres comme la viscosité du fluide, le diamètre de l’écoulement, la hauteur de chute… pour ne retenir que la vitesse du fluide au contact du tapis (qui dépend en fait de tous ces paramètres) et celle de la « tartine ».Fixons la vitesse d’écoulement. Lorsque le tapis est arrêté, un rond se forme. Puis lorsqu’il démarre, le rond se « déplie » et forme des ressorts. En augmentant la vitesse, des boucles apparaissent, alternant de part et d’autre d’une ligne droite. Toujours plus vite, des vaguelettes se forment. Et enfin, plus précisément lorsque les deux vitesses deviennent égales, un trait droit strie le tapis. Parfois, entre les boucles alternées et les vagues, apparaît le W. Mais ce n’est jamais le cas si on fait l’expérience en partant d’une grande vitesse du tapis, puis qu’on la diminue. « Le fluide se retrouve un peu comme un coureur imaginaire sur un tapis de course. S’il court à la même vitesse que le tapis, ça va. Mais si le tapis devient très lent et que lui garde sa vitesse, il va devoir zigzaguer pour éviter la chute », justifie Pierre-Thomas Brun. Le motif en ressort correspond ainsi au maximum de circonvolution possible.« Cela donne des idées pour augmenter la rigidité d’un fil »Plus techniquement, la partie inférieure de l’écoulement, appelé talon, doit se « coucher » ou se courber plus ou moins sur le tapis, plutôt que rester rigide. Et c’est cette courbure qui s’imprime en quelque sorte sur le support mobile.« Cela nous donne des idées pour modifier des propriétés mécaniques de filaments très fins. Pour augmenter la rigidité d’un fil, on pourrait lui faire faire des boucles grâce à ce procédé. Le rompre en tirant, nécessiterait de casser d’abord ces points de contacts, ce qui serait plus difficile. C’est notamment ce qui expliquerait la solidité du fil d’araignée comme le pense Frederick Gosselin de l’Ecole polytechnique de Montréal», indique Pierre-Thomas Brun. En 2014, une équipe américaine, étudiant non des filaments visqueux mais des cordes élastiques, s’était elle intéressée à la dépose de câbles sous-marins : la vitesse du bateau et celle de contact du câble doivent être bien contrôlées pour permettre une pause bien droite.« Grâce à ce modèle, nous comprenons mieux ce qui se passe en fonction de la vitesse de déplacement de la main pour la tartine, voire pour des peintures à la Jackson Pollock », résume Pierre-Thomas Brun. « L’article est une avancée intéressante. Le modèle est beau car simple. Mais il n’explique pas tout », salue Stephen Morris. Il existe en effet quelques zones de paramètres non explorés, notamment pour des hauteurs de chute élevées : des motifs chaotiques pourraient apparaître. A essayer au prochain petit-déjeuner.David LarousserieJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.04.2015 à 17h39 • Mis à jour le10.04.2015 à 18h12 Le 31 juin 2014, Leonardo Jardim prend ses quartiers à Monaco comme nouvel entraîneur du club de la principauté. Inconnu du grand public, le Portugais jouit d'une flatteuse réputation dans le milieu du football, bâtie sur les belles performances de ses précédentes écuries : le Sporting Portugal ; l'Olympiakos le Pirée ; et le SC Braga.L'homme, d'allure austère, a pour mission de succéder à Claudio Ranieri, brutalement débarqué de son poste en mai. Mais l'été du natif de Barcelona, au Venezuela, ne se passe pas exactement comme il l'imaginait. Tour à tour, les deux vedettes de l'équipe, James Rodriguez et Radamel Falcao, font leurs valises. Direction le Real Madrid pour le premier ; Manchester United pour le second.En outre, les premières expérimentations tactiques de l'entraîneur, inspirées du joga bonito brésilien, tournent au vinaigre. Au soir de la cinquième journée de Ligue 1, l'AS Monaco végète à la 19e place du championnat avec neuf buts encaissés. Une place indigne pour le club racheté par le milliardaire russe Dimitri Rybolovlev en 2011, qui vise les premières place du championnat malgré la rigueur du fair-play financier.Une défense de ferLeonardo Jardim change alors son fusil d'épaule. Et donne une nouvelle consigne à ses ouailles : défense d'encaisser le moindre but. Une décision gagnante. Les Rouge et Blanc entament une belle remontée au classement. Au point d'occuper la quatrième place du classement à sept journées de la fin, et, cerise sur le gâteau, d'être toujours en lice en Ligue des champions. Lire aussi : Monaco ou comment une équipe de Ligue 2 se retrouve en quarts de la Ligue des championsIl faut dire que la défense princière est devenue presque infranchissable et la meilleure du championnat. Les filets de l'ASM n'ont tremblé qu'à vingt-deux reprises en Ligue 1. Seuls les géants européens du Bayern Munich, de Barcelone ou de la Juve, le futur adversaire des Monégasques en quarts de finale de la Ligue des champions, le 14 avril, à Turin, ont fait mieux cette saison. Sur la scène européenne, l'équipe de Leonardo Jardim fait preuve de la même étanchéité, avec seulement cinq buts encaissés en huit matchs. Parmi les huit équipes toujours en lice dans la compétition, seuls les finalistes de 2014, le Real Madrid et l'Atlético, font mieux avec respectivement cinq et quatre buts concédés.Les mauvaises langues diront que les Monégasques ont pris l'habitude de garer… un rocher devant les cages de Danijel Subasic, l'excellent portier de l'équipe. Mais Leonardo Jardim n'en a cure. Son équipe peut encore arracher une place dans le top 3. Une performance presque inespérée après la panne à l'allumage du club.Un spectacle décevantRevers de la médaille pour les supporteurs, le spectacle proposé par les joueurs de Monaco n'est pas toujours des plus savoureux. Car si les Monégasques savent défendre, ils peinent davantage offensivement. Résultat : trente-six buts inscrits en championnat, un chiffre famélique ; une ribambelle de rencontres soporifiques, achevées sur des scores étriqués ; et un total de dix matchs nuls en Ligue 1 depuis le début de la saison.Si le club mise sur son armature défensive cette année, il prépare également l'avenir. Les dirigeants ont annoncé jeudi les prolongations de contrat de quatre de ses joueurs : Jérémy Toulalan, Danijel Subasic, Nabil Dirar et Andrea Raggi. Leur point commun ? Ils occupent tous des postes à vocation défensive.L’AS Monaco est heureuse d’annoncer les prolongations de Toulalan, Subasic, Dirar et Raggi! => http://t.co/MG8JNjGlSR pic.twitter.com/KNcIbZ9nA19 Avril 2015Vendredi soir, les joueurs du Rocher seront mis à rude épreuve par les Caennais, meilleure attaque de L1 (24 buts), ex-aequo avec le PSG sur les onze derniers matchs du championnat. L'occasion pour l'AS Monaco de prouver une nouvelle fois sa solidité défensive et de revenir sur les talons de l'Olympique de Marseille. A condition de marquer.Adrien Lelièvre 10.04.2015 à 17h31 | Jean-Baptiste de Montvalon Une navette réservée aux Roms, pour préserver de leur mauvaise odeur les chauffeurs et les autres passagers d’une ligne de bus montpelliéraine : cette proposition défendue par Dominique Granier, un délégué syndical Force ouvrière (FO) des Transports de l’agglomération de Montpellier (TaM), a mis le feu aux poudres.Les habitants d’un camp de Roms installés à Grammont, un quartier au nord-est de Montpellier, empruntent la ligne 9 jusqu’à Odysseum, en centre-ville. Le 2 avril, dans un entretien accordé à La Gazette de Montpellier, ce syndicaliste FO dénonçait le « danger sanitaire » que constitueraient, selon lui, les Roms qui utilisent les bus de la ligne 9. « C’est une véritable infection », assurait M. Granier dans La Gazette, en proposant notamment de « créer une navette spécialement pour eux ».Interrogé vendredi 10 avril, le directeur général de TaM, Jean-Luc Frizot, affirme au Monde que depuis cinq ans qu’il est en fonction, il n’a reçu qu’« une seule réclamation clientèle » à ce sujet. « Cette problématique entre conducteurs et populations Roms est ancienne et très difficile à traiter », concède-t-il toutefois.Pour la « gérer au mieux », la direction de TaM, explique-t-il, a déjà pris plusieurs mesures. Des bombes désodorisantes ont été distribuées aux conducteurs, afin d’éliminer les éventuelles mauvaises odeurs. Les 4 véhicules d’intervention de TaM ont été positionnés dans un secteur proche du campement et de cette ligne 9, afin d’intervenir rapidement en cas de tension. Il arrive également que TaM procède à des « substitutions de bus », certains étant remplacés le temps d’être nettoyés.« Raciste et discriminatoire »Les paroles de M. Granier, et surtout la nature de sa proposition, qui rappelle la politique de ségrégation jadis mise en place dans les transports américains à l’encontre des Noirs, ont très vite suscité une vive polémique.« Ce ne sont pas des lépreux, ils sont suivis sur le plan sanitaire ! Luttons contre la pauvreté, pas contre les pauvres », a réagi la CGT TaM Montpellier sur sa page Facebook. Le syndicat Sud TaM s’est indigné de propos qu’il juge « raciste et discriminatoire », et qu’il estime « véhiculés par une organisation d’extrême droite présente à la TaM ainsi qu’au sein de la mairie de Montpellier ». Implicitement mis en cause, Djamel Boumaaz, élu FN à l’agglomération, conseiller municipal de Montpellier et membre du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de TaM, n’a pu être joint par Le Monde. Il est, au CHSCT, l’un des huit titulaires élus par le personnel.Compte tenu de l’ampleur de la polémique, la direction de TaM et le syndicat FO se rejettent la responsabilité de l’initiative dans cette affaire. La direction de l’entreprise a publié, vendredi à la mi-journée, un communiqué dans lequel elle « dément formellement tout projet, en cours ou à venir, de création de “navette spécifique à destination de la population Roms” ». « Aucune mesure à caractère discriminatoire mentionnée dans les propos d’organisations syndicales n’a été envisagée », ajoute ce texte.Selon M. Frizot, ce sujet a abordé lors d’une réunion, le 2 avril, du CHSCT de TaM. Ce point, intitulé « la problématique d’hygiène et de sécurité rencontrée sur la ligne 9 », aurait été mis à l’ordre du jour à la demande des délégués FO. Secrétaire général de FO dans l’Hérault, Gilbert Fouilhé concède que M. Granier a tenu dans la presse des « propos malheureux », mais il dément formellement que la proposition de navette réservée émane de son syndicat.« Force ouvrière n’a jamais demandé la création de la navette spéciale Rom. 
Nous affirmons par contre que la direction de TAM a proposé la création de la “navette” en CHSCT et de sous-traiter la fin de la ligne. 
Nous jugeons les propos de la direction mensongers et inqualifiables », indique la direction départementale de FO dans un communiqué.Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.04.2015 à 17h19 • Mis à jour le10.04.2015 à 17h41 Deux militants présumés du collectif de hackeurs Anonymous ont été interpellés cette semaine et seront jugés le 9 juin par le tribunal correctionnel de Nancy, a-t-on appris vendredi 10 avril. Les deux suspects, âgés de 19 et 40 ans, sont soupçonnés d'avoir lancé en décembre plusieurs attaques contre des sites web institutionnels. Ils encourent dix ans de prison et 150 000 euros d'amende.L'enquête porte sur quatre attaques informatiques, perpétrées entre décembre à janvier. Leurs auteurs avaient saturé les serveurs concernés, ce qui avait perturbé l'accès aux sites.Le ministère de la défense viséTrois de ces actions visaient les sites du conseil général de la Meuse, du conseil régional de Lorraine et de l'Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra). Elles avaient été revendiquées sur les réseaux sociaux par des Anonymous se disant opposés au projet de stockage souterrain de déchets nucléaires à Bure (Meuse).La dernière attaque avait visé le 6 janvier le site du ministère de la défense. Elle avait été revendiquée par un groupe Anonymous disant vouloir « venger » la mort, le 26 octobre, du militant écologiste Rémi Fraisse, opposé au barrage de Sivens.Le plus jeune des deux suspects est soupçonné d'avoir pris part aux quatre attaques informatiques mais se dit étranger à celle visant le ministère de la défense, a précisé Virginie Girard, procureur adjoint à la juridiction interrégionale spécialisée à Nancy. Le plus âgé, de son côté, ne se voit reprocher que les attaques contre les deux collectivités locales lorraines.Faits commis « en bande organisée »Les deux hommes ont été interpellés mercredi à Reims et à Laxou, près de Nancy. Ils ont passé quarante-huit heures en garde à vue, puis ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire, vendredi, dans l'attente de leur jugement.Ils seront poursuivis pour « accès et maintien frauduleux » dans un système informatique « mis en œuvre par l'Etat », et pour « entrave ou altération du fonctionnement » d'un tel système. Le parquet a aussi retenu la circonstance aggravante de faits commis en « bande organisée ». William Audureau Estelle Dalleu, docteure en études cinématographiques, coorganise les journées d'étude « Jeux vidéo : singularité(s) d'un art de l'écran », qui se déroulent ces jeudi 9 et vendredi 10 avril à l'université d'arts du spectacle de Strasbourg. Elle explique les enjeux de cette rencontre au Monde.fr.Le Monde.fr : pourquoi s'intéresser au jeu vidéo et à sa singularité en tant qu'art ?Estelle Dalleu : nous sommes devant une situation compliquée. A l'université, le jeu vidéo est considéré presque uniquement du point de vue sociologique et économique, jamais du point de vue esthétique. Il était temps de poser ces questions et de marquer le coup pour dire qu'en France, maintenant, on étudie aussi ces problématiques. C'est le sens de ces journées d'étude. Nous sommes là pour nous interroger.Il est beaucoup question de cinéma dans ces journées. Est-ce l'art dont le jeu vidéo est le plus proche ?C'est ce qu'il se dit. (Sourire.) On s'aperçoit en réalité qu'il ne l'est pas tant que ça. Certes, il est possible de faire de nombreux allers-retours entre jeu vidéo et cinéma, mais il y a d'autres formes de spectacle qui s'y agrègent, qui impliquent le corps, ou la littérature, qui amène des codes pour l'écriture et la narration, etc.Il a été dit que le cinéma faisait une synthèse des arts à son époque, la question se pose pour le jeu vidéo aujourd'hui. Il a le même cheminement que le cinéma à ses débuts, mais il a également ses singularités, sur lesquelles il faut s'interroger.Il y a tout un vocabulaire propre au jeu vidéo – gameplay, level design, first person shooter, etc. –, repris de l'anglais sans véritable effort de définition. Est-il pertinent pour parler de jeu vidéo ?Le problème est que la question du vocabulaire n'a jamais été posée. Nous utilisons des mots mais nous n'y mettons pas tous le même sens. Par exemple, le terme « prise de vue numérisée » (employé par certains critiques universitaires) : on ne sait absolument pas à quoi cela fait référence. A de la motion capture (captation de mouvements humains réels) ? A un moment de réalité dans un monde fictif ? Nous employons des termes issus de la fabrique du jeu vidéo, mais n'avons pas de termes pour parler de son esthétique de manière à pouvoir tous nous comprendre.Le terme gameplay, souvent utilisé dans la presse spécialisée pour définir ce qui serait propre au jeu vidéo, est-il insuffisant ?Assurément. Déjà, nous avons un mal fou à le définir. Nous oublions l'origine du mot : en anglais, how the game plays (« comment le jeu se joue »), apparu aux origines du jeu vidéo. Il a été inventé par les concepteurs, s'est retrouvé sur les machines et dans les manuels, et nous nous retrouvons obligés de l'utiliser. Or, c'est un vocabulaire hérité du mode de fabrication, mais pas encore d'une réflexion esthétique sur le jeu vidéo. Pas encore.Lire : La mort dans les jeux vidéo, plus qu'un échec, un art de vivreWilliam AudureauJournaliste au Monde Gaëlle Picut Selon une note de la Commission européenne publiée début avril, les pays les plus riches auront du mal à retrouver le rythme de croissance économique qu’ils ont connu avant la crise financière de 2008, du fait du vieillissement démographique et donc de la baisse de la population en âge de travailler.Les auteurs rappellent que le début du XXIe siècle s’est caractérisé par un ralentissement mondial de la population en âge de travailler (celle qui a entre 15 et 64 ans). Selon les prévisions de l’ONU, elle devrait augmenter de 20 % entre 2010 et 2030, alors qu’elle a augmenté de 40 % entre 1990 et 2010.L’analyse par région du monde révèle de grandes disparités. La plupart des régions les plus développées sont déjà entrées dans une longue phase de vieillissement démographique, tandis que d’autres pays, y compris les régions les plus pauvres, continueront de voir leur population en âge de travailler augmenter pendant de nombreuses décennies.Hausse de 77% en Afrique subsaharienneAinsi, entre 2010 et 2030, la population en âge de travailler devrait augmenter de 77 % en Afrique subsaharienne, contre 11 % en Amérique du Nord. Celle de l’Amérique du Sud, de l’Amérique latine et de l’Asie devrait augmenter de l’ordre de 20 %.Dans ces régions, le déclin devrait commencer seulement après 2040. L’Europe, de son côté, devra faire face à une baisse de 9 % de sa population en âge de travailler (le maximum ayant été atteint en 2009, avec 333 millions de personnes âgées entre 15 et 64 ans).Ce déclin démographique devrait durer au moins cinq décennies, selon Eurostat. Les Etats-Unis sont à part du fait d’un taux de fécondité relativement élevé et de flux migratoires positifs soutenus. A partir de ces données démographiques, il est possible d’évaluer combien de temps chaque région pourra soutenir le niveau de croissance de l’emploi observé pendant la période précédant la crise économique (2000-2008), qui a été en moyenne de 1,1 %.Dans les pays les plus développés, ce niveau de croissance de l’emploi ne sera possible qu’environ dix ans. Cette durée variera notamment en fonction de la participation ou non au marché du travail de personnes qui pour le moment restent faiblement représentées (principalement les femmes, les migrants, les jeunes et les travailleurs découragés).Ainsi la décroissance de la main-d’œuvre européenne impacte l’emploi futur.Elle impose de nouvelles contraintes pour espérer atteindre un certain niveau de croissance économique (entre 2000 et 2008, la croissance du produit intérieur brut a été en moyenne de 2,1 % dans l’Union européenne).L’analyse conclut que la croissance de la productivité au sein de l’Union européenne et de plusieurs autres régions industrialisées deviendra progressivement la seule façon de soutenir la croissance économique. Cela nécessite de l’innovation continue, une meilleure organisation, un investissement accru dans l’éducation et les compétences pour avoir une main-d’œuvre très qualifiée et enfin la capacité à attirer des investissements physiques et en ressources humaines.À l’inverse, les économies émergentes pourraient obtenir des gains de productivité significatifs en réorientant des personnes qui occupent des activités faiblement productives (principalement dans le secteur agricole) vers des emplois à forte productivité dans les secteurs industriels ou de services.Gaëlle PicutJournaliste au Monde 10.04.2015 à 16h42 • Mis à jour le10.04.2015 à 17h08 | Julien Lemaignen François Bayrou cherche à maintenir son espace politique. Alors que Nicolas Sarkozy est engagé dans une stratégie offensive de rapprochement avec le centre, le président du MoDem entre en guerre ouverte contre le président de l’UMP et se met clairement sur sa route, comme en 2007 et 2012. « Le responsable de la victoire de la gauche en 2012, il porte un nom, il s’appelle Nicolas Sarkozy », déclare-t-il dans l’hebdomadaire Le Point.Le centriste laisse entendre qu’il pourra concourir à la présidentielle de 2017 face à l’ancien chef de l’Etat, si Alain Juppé perd la primaire à droite, prévue les 20 et 27 novembre 2016. « Si Juppé ne l’emporte pas, je serai dans la situation que j’ai construite depuis longtemps : je serai libre, affirme-t-il. Si sur la table, le jour du vote en 2017, on trouvait seulement les bulletins de vote Hollande, Sarkozy et Le Pen, des millions de Français n’auraient pas le bulletin qui représente leur opinion. » Et d’ajouter : « Nicolas Sarkozy a l’habitude que tout le monde plie devant lui et se range, voire se couche. Ce n’est pas ma nature. »Réactiver L’AlternativeOutre son soutien à Alain Juppé, le principal rival à droite de Nicolas Sarkozy, François Bayrou appelle explicitement à une réactivation de L’Alternative, l’alliance qu’il avait forgée à l’automne 2013, avec Jean-Louis Borloo, entre l’UDI et le MoDem, pour contrer la « tentation naturelle du centre de courir vers son puissant voisin et allié » qu’est l’UMP.L’alliance globale conclue entre l’UMP et l’UDI pour les élections départementales fin mars, a permis à la droite de gagner l’élection à l’échelle nationale avec 26,02 % des suffrages. Des membres du MoDem ont également passé des accords locaux avec l’UDI-UMP pour ce scrutin.« L’Alternative, lors des européennes [de mai 2014], avait obtenu un score et un nombre d’élus importants [10 % des voix, 7 sièges]. Cela se refera, je n’ai aucun doute sur ce point, déclare-t-il ainsi à l’hebdomadaire. Il n’y a qu’une seule majorité possible pour redresser ce pays, c’est ce que j’appelle l’arc central : une majorité capable de réformes et de rassemblement, qui va du centre-gauche au centre-droit. »Ces annonces de M. Bayrou interviennent aussi alors que Nicolas Sarkozy cherche à faire de l’UMP sa machine de guerre pour gagner la primaire à droite en 2016, avec un plan de bataille précis, comme le renouvellement des cadres locaux pour disposer de fidèles partout sur le territoire ou une vaste campagne de recrutement de militants.Ainsi, quoi qu’il advienne d’Alain Juppé face à ce rouleau compresseur, M. Bayrou pourrait vouloir être jusqu’au bout l’épine dans le pied de l’ancien chef de l’Etat, avec qui il entretient une inimitié depuis qu’il a appelé à voter pour François Hollande au second tour de la présidentielle en 2012.Lire aussi :Sarkozy modèle l’UMP en vue de la primaire pour 2017Julien LemaignenJournaliste au Monde 10.04.2015 à 16h31 • Mis à jour le10.04.2015 à 16h37 "La vue d'Avignon" de Vernet entre dans les collections du musée grâce au mécénat d'@AXA http://t.co/odLA5S97jJ— MuseeLouvre (@Musée du Louvre)require(["twitter/widgets"]);Vue d’Avignon, depuis la rive droite du Rhône près de Villeneuve, un tableau de 1757 de Claude-Joseph Vernet, a fait son entrée dans les collections du Louvre ce jeudi 9 avril. Cette aquisition de l’Etat, annoncée officiellement par le ministère de la culture, a été rendue possible grâce au mécénat du Groupe Axa.Chef-d’œuvre de la peinture du XVIIIe siècle, reconnu d’intérêt patrimonial majeur par la Commission consultative des trésors nationaux, le tableau « marque un jalon essentiel dans l’histoire du paysage en France », précise le ministère. Il était conservé depuis plus de 200 ans en Grande-Bretagne.Une série sur les « Ports de France »Cette œuvre représentant la Cité des papes, ville natale du peintre, a été peinte alors que l’artiste sillonnait le pays afin d’exécuter, pour le roi Louis XV, sa série des « Ports de France », dont les quinze tableaux sont exposés à Paris (deux au Louvre, les autres au Musée de la marine).Pour cette grande commande royale, il avait été demandé à l’artiste de représenter sur chaque tableau, au premier plan, les activités spécifiques à la région. Il a choisi la même approche pour cette œuvre, qui « allie l’exactitude topographique et la précision dans la description des activités humaines à un extraordinaire sens poétique et à une virtuosité toute moderne dans le rendu des effets atmosphériques et lumineux », détaille le ministère, qui y souligne « le contraste entre le pittoresque et le sublime, entre l’éternité tranquille de monuments séculaires et les activités des hommes des Lumières ».Courbet, Picabia, Freulich...Grand spécialiste de marines, Claude-Joseph Vernet est par ailleurs le père de Carle Vernet, le grand-père de Horace Vernet et l’arrière-grand-père d’Emile Vernet-Lecomte, tous peintres.Le dispositif fiscal (prévu par l’article 238 bis-0 A du code général des impôts) permet régulièrement l’entrée dans les collections nationales d’œuvres exceptionnelles. Parmi les biens culturels acquis récemment grâce au mécénat d’entreprise, on peut citer Le Chêne de Flagey (1864), de Gustave Courbet, entré au Musée Gustave Courbet d’Ornans, un ensemble de mobilier Emile Gallé, confié au Musée des beaux-arts de Reims, des archives de Francis Picabia pour le Musée national d’art moderne, ou encore un tableau d’Otto Freundlich, Composition (1911), entré au Musée d’art moderne de la Ville de Paris.Lire aussi : « Le Chêne de Flagey » retrouve ses racinesLe paysage de Vernet va, dans un premier temps, passer par l’atelier de restauration du Louvre pour une intervention de routine, avant de rejoindre les salles dédiées à la peinture française du XVIIIe siècle, qui rouvriront à l’occasion, après des travaux de peinture, à la fin mai ou début juin. 10.04.2015 à 16h09 • Mis à jour le10.04.2015 à 16h14 | Pauline Sauthier D'un côté une pianiste, de l'autre un compositeur. Tous deux paient leur engagement pro-russe dans le conflit ukrainien. Goran Bregovic est serbe et devait jouer en Pologne en juin, Valentina Lisitsa est ukrainienne et devait se produire ces jours-ci au Canada.C’est un concert que Goran Bregovic a donné en Crimée – annexée par la Russie – au mois de mars, qui a poussé les organisateurs du Life Festival Oswiecim, en Pologne, à annuler sa venue. Le compositeur, qui devait aussi être ambassadeur du festival, avait refusé de condamner l’intervention russe en Crimée. Les organisateurs ont rendu publique, mardi 7 avril, leur décision d’annuler sa prestation dans un communiqué : le festival Life, organisé à Oswiecim, ville de l’ancien camp Auschwitz-Birkenau, porte un message pacifiste qui, selon eux, n’a pas été respecté. Accusée de « répandre la haine »Ce même 7 avril, la pianiste Valentina Lisitsa devait jouer le Concerto pour piano n°2 de Rachmaninov dans la salle de l’Orchestre Symphonique de Toronto. Mais la veille, elle a annoncé l'annulation de son concert et demandé le soutien de ses fans, lançant un appel sur Facebook : « En décembre [2014], un membre de la direction de l'orchestre a décidé que je ne devrais pas avoir le droit de jouer, probablement à cause de la pression d'un petit lobby agressif qui prétend représenter la communauté ukrainienne. […] J'ai été accusée de “répandre la haine” sur Twitter. Comme « preuve », c'est ironique, ils ont présenté à l'orchestre mes tweets contenant les caricatures de Charlie Hebdo à propos des médias qui mentent. »D'autres tweets comparent les pro-Européens à des nazis ou s'inspirent de clichés sur les Noirs pour critiquer leur multiculturalisme.Pictures speak louder than words. #Odessa #Ukraine http://t.co/x0rMpdGW9m— ValLisitsa (@NedoUkraïnka )require(["twitter/widgets"]);New school year begins in Odessa with teachers forced to wear Ukrainian tribal dress, a truly European custom :) http://t.co/Z5cRGtnU7T— ValLisitsa (@NedoUkraïnka )require(["twitter/widgets"]);Après la mobilisation des partisan de Valentina Lisitsa, celui qui devait la remplacer, le Canadien Stewart Goodyear a aussi décidé d'annuler ses représentations. Il précise, sur Facebook également : « Tout à coup, j'ai été accusé de défendre la censure et harcelé jusqu'à ce que je retire mon engagement. Ce qui avait commencé comme le plus heureux moment de ma vie est devenu un énorme élan d'hystérie collective. »Pauline Sauthier Jean-Baptiste Jacquin Les entreprises mondiales ont pris l’habitude de gérer les variations parfois brutales des taux de change entre les monnaies. C’est la contrepartie de l’internationalisation. Mais il arrive que cela produise un spectaculaire effet d’embellissement sur les comptes.L’Oréal va ainsi bénéficier cette année d’un baume revitalisant au billet vert. Ses « effets visibles », comme disent les publicités, sont plus immédiats que n’importe lequel des antirides du numéro un mondial des cosmétiques.Au premier trimestre 2015, le chiffre d’affaires du groupe a atteint 6,44 milliards d’euros, affichant une très forte croissance de 14,1 %. Selon les données publiées lundi 20 avril, l’essentiel de cette progression vient des variations des devises, et en particulier de la hausse du dollar par rapport à l’euro. A taux de change constants, l’activité de L’Oréal est en hausse de 5,2 % par rapport aux trois premiers mois de 2014, et de 4 % hors effets de périmètre (ce n’est déjà pas si mal).Lire aussi :L’euro au plus bas depuis 2003 face au dollarDes effets toute l’annéeLe groupe dirigé par Jean-Paul Agon devrait pouvoir afficher ce visage radieux toute l’année. Le propriétaire des shampoings Garnier, des parfums Yves Saint Laurent ou des produits dermatologiques La Roche-Posay a calculé que, sur la base du taux de change du 31 mars (1 euro pour 1,076 dollar), « l’impact des effets monétaires s’établirait à + 9,3 % sur l’ensemble de l’année ». On n’est pas dans le maquillage bon marché qui rosit les joues le temps d’une soirée.Tous les groupes français qui vendent à l’étranger, en particulier dans les zones dollar ou yuan, bénéficient de la baisse de l’euro. Dans les domaines aussi variés que les verres de lunettes ou le marketing et la communication, Essilor et Publicis font état d’un effet dopant des devises de respectivement 12,8 % et 13,5 % sur leurs activités au premier trimestre, selon les chiffres publiés mardi avant Bourse. Les poids lourds du CAC 40 vont pouvoir afficher des rythmes de développement de leurs ventes dignes de start-up.Trois en un !Mais la cosmétique ne peut pas tout ! Heureusement pour M. Agon, d’autres facteurs revigorants sont à l’œuvre. Notamment la reprise du marché américain des produits grand public, où il vend ses mascaras Maybelline et autres crèmes de jour L’Oréal-Paris.Alors que ses divisions « luxe » et « cosmétique active » connaissent de belles croissances sur tous les marchés, sa division historique était à la peine en Europe et aux Etats-Unis.La situation devrait donc doublement s’améliorer, le dollar démultipliant la croissance organique. Triplement même, puisque le PDG ne compte pas modifier sa stratégie de prix. Autrement dit, L’Oréal va profiter de la hausse du billet vert non pas pour baisser ses prix aux Etats-Unis mais pour y augmenter ses marges. Ce baume est décidément très efficace. C’est trois en un !Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sarah Belouezzane Le mardi 21 avril s’est produit un changement déterminant dans les résultats que présente le moteur de recherche Google sur mobile. Désormais, lorsqu’une recherche est faite sur un smartphone (le changement ne concerne pas les tablettes), le moteur de recherche fera apparaître – que ce soit avec l’application ou le site Internet – d’abord les sites qui sont mobile friendly, c’est-à-dire qui s’adaptent à l’écran du mobile quelle que soit sa taille. Les sites Internet qui ne correspondraient pas à cette description et qui ne passeraient pas le test de Google, se voient, à partir d’aujourd’hui, relégués plus bas dans le résultat de recherche.Prévue depuis maintenant deux mois, la mesure n’en fait pas moins peur aux spécialistes du référencement. Les Américains l’ont même surnommée « mobilegeddon », ou « l’apocalypse du mobile ». Leur crainte : que tous ceux qui ne sont pas prêts voient leurs sites relégués dans les limbes du moteur de recherche, inaccessibles pour le grand public. Selon une étude de Yooda, un spécialiste de la performance digital et du référencement, 64 % des sites français ne seraient pas adaptés à l’interface mobile.Particulièrement concernées, les administrations ou les commerces de proximité. Ces derniers seraient donc les premiers à pâtir de la mesure. Si un utilisateur effectue une recherche sur son smartphone pour trouver un fleuriste à proximité, il ne trouvera pas forcément le plus proche, ou celui où il avait ses habitudes ; Google faisant d’abord remonter le site dont l’interface est adaptée pour les smartphones.Selon le site spécialisé Business Insider, des millions de petits commerces pourraient alors voir le trafic de leur site s’effondrer. Et ils ne seraient pas les seuls, citant une étude de Somo, un spécialiste de marketing en ligne, le site recense une multitude de grandes marques qui n’ont pas encore adapté leurs sites Internet au terminal : Nintendo, Versace, American Apparel, Danone ou même le Daily Mail feraient partie du lot.Pourtant ce n’est pas faute d’avoir été prévenus. Google a même réalisé un guide spécial expliquant aux développeurs la marche à suivre pour que leur site soit adapté au smartphone et n’ait pas à souffrir de ce changement. Le groupe de Mountain View qui voit 60 % de son trafic arriver par le mobile, souhaite, selon les spécialistes, offrir une expérience plus riche et plus pertinente à ses utilisateurs.Sarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.04.2015 à 10h03 • Mis à jour le21.04.2015 à 11h16 Retrouvées en 2010 dans l'épave d'un navire dans la mer Baltique, 168 bouteilles de champagne ont passé cent soixante-dix ans sous l'eau – à une température froide constante et dans l'obscurité à 50 m de fond – avant d'être goûtées et analysées par des chercheurs français qui ont trouvé ce vin prestigieux du milieu du XIXe siècle remarquablement bien préservé.Les résultats de leurs travaux sont parus lundi dans les comptes rendus de l'Académie nationale américaine des sciences (PNAS). « Pour nos analyses on a eu deux millilitres et j'ai dégusté 100 microlitres, soit deux gouttes, déposées sur ma main avec une seringue, que j'ai humées et goûtées », explique Philippe Jeandet, professeur de biochimie alimentaire à la faculté des sciences de l'université de Reims, le principal coauteur de cette recherche.« Beaucoup de fraîcheur »Citant des œnologues professionnels qui ont pu déguster davantage d'échantillons de ce champagne qui comprenait du Veuve Clicquot-Ponsardin, du Heidsieck et du Juglar selon les bouchons, M. Jeandet l'a qualifié de « très jeune, ayant beaucoup de fraîcheur, un note florale ou fruitée ». « On a vraiment été surpris de constater que le champagne que nous avons testé était parfaitement préservé, que ce soit du point de vue de la composition chimique ou de l'arôme », indique encore Philippe Jeandet.Contrairement à ce qui était attendu, il n'y a pas de grandes différences dans les profils chimiques de ces très vieux champagnes par rapport à ceux d'aujourd'hui, concluent ces experts. « On a été étonnés de voir que les teneurs en acide acétique [vinaigre] sont seulement un peu plus élevées que celles des champagnes modernes », souligne le professeur Jeandet, jugeant qu'à l'époque les vignerons de Champagne « devaient assez bien contrôler la qualité du vin ».Moins bonne maîtrise de la fermentation« Du point de vue de la santé du consommateur je pense que ces champagnes étaient quasiment aussi irréprochables que les vins d'aujourd'hui », même s'il y avait des teneurs un peu plus élevées de cuivre provenant de la sulfatation des vignes, contre les champignons notamment. Les analyses ont aussi révélé du fer provenant des récipients métalliques utilisés alors pour ajouter du sirop de raisin ainsi que des signatures chimiques du bois. A cette époque-là, la vinification se faisait dans des tonneaux de chêne. Aujourd'hui ce processus se fait dans des cuves en inox.En revanche, les viticulteurs maîtrisaient moins bien les fermentations. Ainsi ce vieux champagne faisait trois degrés de moins (9,5° en moyenne) que ceux d'aujourd'hui (12,5°). Cela peut en partie s'expliquer par le fait que le climat était plus froid au XIXe siècle. Le champagne analysé était aussi très sucré, contenant 150 g de sucre par litre, soit trois fois ce qu'on trouve dans une bouteille de Coca-Cola. Mais les archives de Veuve Cliquot notamment montrent que cela correspond aux goûts de l'époque en France ou en Allemagne, poursuit le professeur Jeandet. De nos jours, les champagnes demi-secs contiennent environ 50 g de sucre par litre. Mais les plus consommés sont les bruts et les ultra-secs, sans aucun sucre ajouté. Ce sont les Anglais et les Américains dès la première moitié du XIXe siècle qui ont donné le ton pour des champagnes plus bruts. 21.04.2015 à 09h42 • Mis à jour le21.04.2015 à 10h27 | Loïc Soleymieux La ministre de l'écologie, Ségolène Royal, l'a assuré dimanche 19 avril : le réacteur pressurisé européen (EPR) de Flamanville « n'est pas condamné » malgré la sérieuse anomalie de fabrication détectée sur la cuve du réacteur. Le chantier, à nouveau à l'arrêt, accumule les retards depuis 2007. L'EPR de Flamanville, dans la Manche, est un des quatre réacteurs nucléaires nouvelle génération actuellement en construction dans le monde. Initialement prévu pour 2012, on sait désormais qu'il ne devrait pas entrer en service avant 2018. Le coût du chantier, lui, devrait dépasser les 9 milliards d'euros, bien loin des 3,3 milliards du devis initial. Comment en est-on arrivé là ? #container_1429539754590{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1429539754590{ height:500px; } #container_1429539754590 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1429539754590 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1429539754590 .subtitre{ display:block; }Evolution du coût et de la durée estimés du chantier de l'EPR de FlamanvilleDébut des travaux : 2007(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1429539754590", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"EDF", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:0, max:15, endOnTick:false, startOnTick:true, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014","2015"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 1, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Durée estimée du chantier (nombre d'années, à partir de 2007)", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 5 ], [ "", 5 ], [ "", 5 ], [ "", 6 ], [ "", 6 ], [ "", 7 ], [ "", 9 ], [ "", 9 ], [ "", 9 ], [ "", 10 ], [ "", 11 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Coût estimé du chantier (en milliards, comparé aux 3,3 Mds en 2007)", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 3.3 ], [ "", 3.3 ], [ "", 3.3 ], [ "", 4 ], [ "", 4 ], [ "", 5 ], [ "", 6 ], [ "", 8.5 ], [ "", 8.5 ], [ "", 9 ], [ "", 9 ] ], "color": "#FFc832" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);2007 : Début de la construction de l'EPR(Coût :  3,3 Mds d'euros - Fin prévue du chantier : 2012)Le 10 avril 2007, à quelques jours du premier tour de la présidentielle qui voit certains candidats s'opposer à l'EPR, le gouvernement de Dominique de Villepin signe un décret autorisant la construction du réacteur nucléaire de Flamanville. Fruit de la loi d'orientation de la politique énergétique de juillet 2005,  l'EPR voit sa première pierre posée en décembre 2007. Coût du projet : 3,3 milliards d'euros. Le directeur de la division ingénierie nucléaire d'EDF d'alors, Bernard Salha, estime qu'« il n'y a pas ou peu de risque de dépassement budgétaire car tous les grands contrats ont déjà été finalisés » avec les sous-traitants. La mise en service du réacteur est prévue pour 2012, à l'issue d'une année de test. 2008-2009 : « Léger » retard et « Petit » surcoût(Coût :  4 Mds d'euros - Fin prévue du chantier : 2013)Après une suspension des travaux en 2008 suite à des anomalies sur certaines armatures en fer, puis d'autres liées à la structure en béton, des sources internes chez EDF confirment, en 2009, un retard dans le chantier : l'ouverture de l'EPR est repoussé d'un an. La facture, elle, augmente de 20 %.2010 : Officialisation d'un retard de deux ans(Coût :  5 Mds d'euros - Fin prévue du chantier : 2014-2015) Le « plus gros chantier industriel en Europe », surveillé de près par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), est de nouveau retardé. Selon le Figaro, « le génie civil, notamment la mise en place des bétons, est très difficile ». On parle désormais d'une mise en service en 2014, voire en 2015.2011 : Accidents, procédures de sécurité et intempéries(Coût :  6 Mds d'euros - Fin prévue du chantier : 2016)C'est une année noire pour le nucléaire. Outre la catastrophe de Fukushima, au Japon, qui ravive les craintes liées à l'atome, le chantier de Flamanville tourne au cauchemar : en janvier, un ouvrier est tué sur le chantier, qui est stoppé pendant neuf semaines. Un autre décédera en juin. S'ensuivent de nouvelles procédures de sécurité qui retardent la construction de neuf mois supplémentaires. Le chantier perd également deux mois à cause des intempéries. On parle désormais d'une inauguration en 2016. 2012 : La facture grimpe(Coût :  8,5 Mds d'euros - Fin prévue du chantier : 2016)Si le chantier progresse de nouveau – 93 % du génie civil et 36 % des montages électromécaniques sont effectués – EDF annonce en décembre que les retards accumulés les années précédentes ont fait augmenter la facture de 2,5 milliards d'euros. Conséquence : le groupe italien Enel, partenaire d'EDF (à hauteur de 12,5 %) pour la construction de l'EPR, jette l'éponge.2014 : Difficultés dans la livraison d'équipements(Coût :  8,5 Mds d'euros - Fin prévue du chantier : 2017)Après plusieurs mois d'accalmie, le chantier connaît fin 2014 des « difficultés » avec la livraison de certains équipements. EDF annonce que « le démarrage de l'installation est désormais prévu en 2017 ». De nouveaux surcoûts sont attendus. 2015 : Anomalie très sérieuse et ajustements de travaux(Coût :  9 Mds d'euros - Fin prévue du chantier : 2018)Coup de théâtre le 19 avril : l'ASN a repéré une « anomalie sérieuse voire très sérieuse » sur la cuve du réacteur de Flamanville. Le président de l'ASN, Pierre-Franck Chevet, indique qu'« il faudra qu'on ait une conviction forte, une quasi-certitude, une conviction absolue » sur la fiabilité de ce « composant crucial » avant de donner le feu vert à sa mise en service. Ségolène Royal certifie cependant que l'EPR « n'est pas condamné ». Mais on parle désormais d'une « disponibilité réduite les deux premières années d'exploitation » pour un réacteur qui ne tournera « à plein régime » qu'en 2018. Soit la même année que l'EPR construit en Finlande, qui accuse neuf ans de retard. Ce sera au minimum onze ans pour celui de Flamanville. Le coût du chantier pourrait être réévalué à 9 milliards d'euros.Les anomalies et retards accumulés dans les constructions des EPR français et finlandais ont cependant eu une conséquence positive : l'EPR chinois, lancé pourtant après les deux EPR européens, devrait être achevé avant eux grâce au retour d'expérience qui a permis de gagner 40 mois (plus de 3 ans).Loïc SoleymieuxJournaliste au Monde 21.04.2015 à 09h11 • Mis à jour le21.04.2015 à 09h51 François Villeroy de Galhau, actuel directeur général délégué de BNP Paribas, va démissionner de ses fonctions au sein de la banque pour s'acquitter d'une mission sur le financement de l'investissement auprès du gouvernement, a annoncé mardi 21 avril Matignon.« Le premier ministre m'a demandé de conduire une mission sur l'investissement, qui est au cœur des préoccupations économiques actuelles. J'ai estimé pouvoir l'accepter compte tenu de sa dimension d'intérêt général, à laquelle je suis très sensible », a précisé M. Villeroy de Galhau, interrogé par Le Monde. Un premier rapport « rendu d'ici juillet »Le dirigeant de BNP, qui estime pouvoir « rendre un vrai service compte tenu de [son] expérience à la fois sur la macroéconomie et la microéconomie », explique : « Cette mission se penchera sur la manière dont une approche optimale des besoins de financement doit être favorisée à l'échelle européenne. Un premier rapport devrait être rendu d'ici juillet. »Cette nomination fait suite aux mesures pour l'investissement annoncées le 8 avril par le premier ministre.Lire aussi : L’investissement, nouveau totem de l’exécutifDiplômé de l'Ecole polytechnique et ancien élève de l'ENA, François Villeroy de Galhau, directeur général délégué de BNP Paribas depuis le 1er décembre 2011, a été notamment directeur de cabinet de Dominique Strauss-Kahn (1997-1999), puis de Christian Sautter (1999-2000) au ministère de l'économie et des finances. 21.04.2015 à 08h12 • Mis à jour le21.04.2015 à 10h22 | Bastien Bonnefous L’élargissement de la « prime d’activité », annoncé dimanche 19 avril par François Hollande, a encore des contours bien imprécis. Le projet de loi sur le dialogue social, qui doit être présenté mercredi en conseil des ministres et détaillé dans la foulée par le ministre du travail François Rebsamen, prévoit d’instaurer cette nouvelle prime destinée à plus de 5 millions de personnes actives, dont environ 1 million de jeunes âgés de 18 à 25 ans, payées entre 0,8 et 1,2 smic, soit moins de 1 400 euros net mensuels.Ce futur dispositif doit remplacer à partir du 1er janvier 2016 le revenu de solidarité active (RSA) activité et la prime pour l’emploi (PPE), pour encourager le retour à l’emploi et améliorer les revenus des « travailleurs pauvres ». Le premier ministre Manuel Valls en avait fait l’annonce dès le 3 mars, lors de sa présentation du plan national de lutte contre la pauvreté, y incluant déjà les 18-25 ans jusqu’à présent exclus du RSA, et chiffrant l’ensemble du futur dispositif à 4 milliards d’euros pour an, soit environ autant que les coûts cumulés du RSA activité et de la PPE.Etudiants et apprentisMais dimanche, dans son interview sur Canal+, le chef de l’Etat a élargi le périmètre de la prime à « toutes les personnes qui sont dans des petits boulots, l’intérim, le temps partiel (…) pour que cela puisse être avantageux de continuer à travailler ». François Hollande a l’intention d’en faire bénéficier les étudiants, mais « à la condition qu’ils travaillent », et les apprentis. « Il veut que tous ceux qui travaillent dans le pays aient droit à cette prime dès 18 ans, en fonction de leurs revenus et de leur situation familiale », explique un proche du président de la République.Or, pour l’instant, le projet de loi sur le dialogue social ne concerne pas les deux dernières catégories. « Les étudiants et les apprentis ne sont pas dans le projet de loi », ont confirmé lundi au Monde la Rue de Grenelle et Matignon. L’ajout de ces deux catégories devra donc se faire par amendement gouvernemental ou parlementaire lors de l’examen du texte par les députés à partir de la fin du mois de mai.Outre le niveau de revenus mensuels, un nombre minimum d’heures de travail sera nécessaire pour prétendre à la prime, y compris chez les étudiants salariés. « Il y a environ un million d’étudiants qui travaillent, mais on ne va pas tous les prendre », prévient Matignon. « Un étudiant qui fait quelques heures de baby-sitting par mois pour se faire de l’argent de poche, n’y aura pas droit ; en revanche, un étudiant qui, pour payer ses études, a un job régulier à temps partiel par exemple, pourra y prétendre », selon une source gouvernementale.« Moins de 500 millions d’euros » Un critère de sélection pourrait être retenu : le fait pour un étudiant salarié de dépasser les 900 euros de revenus mensuels, qui le range automatiquement parmi les cotisants au régime général de la sécurité sociale et plus seulement au régime étudiant. « La prime n’est pas une aide pour tous les étudiants, mais davantage pour les travailleurs pauvres qui poursuivent des études », précise ainsi un proche de M. Hollande.Quel coût pourrait avoir cet élargissement alors que le gouvernement doit faire face à des restrictions budgétaires ? « Un milliard d’euros de plus », selon le député socialiste de Saône-et-Loire Christophe Sirugue, futur rapporteur du projet de loi et guère favorable à la mesure. « Moins de 500 millions d’euros », corrige-t-on dans l’entourage présidentiel. Pas un centime supplémentaire, fait savoir de son côté Matignon, qui n’entend pas augmenter l’enveloppe initiale de 4 milliards d’euros annoncée par M. Valls.Le casse-tête budgétaire est donc loin d’être réglé. D’autant qu’à ce stade, l’annonce de M. Hollande ne satisfait pas les partenaires sociaux, qui estiment qu’ajouter étudiants salariés et élèves apprentis aux travailleurs les plus pauvres, y compris chez les moins de 25 ans, risque d’entraîner une baisse de la future prime d’activité de ces derniers.Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 21.04.2015 à 05h31 • Mis à jour le21.04.2015 à 07h34 La deuxième phase du procès de Djokhar Tsarnaev, reconnu coupable des attentats du marathon, s'ouvre mardi 21 avril dans la ville américaine de Boston, avec la peine de mort en ligne de mire pour l'ancien étudiant de 21 ans.Ces derniers jours, plusieurs de ses victimes ont fait savoir qu'elles n'y étaient pas favorables, préférant la réclusion à perpétuité pour diverses raisons. Sauf coup de théâtre, cette deuxième partie de procès, qui s'ouvre au lendemain de l'édition 2015 du marathon de Boston qui a rassemblé sans incident quelque 30 000 coureurs, devrait prendre de trois à quatre semaines.Lire : Au procès des attentats de Boston, la litanie de l’horreurCoupable de 30 chefs d'accusationPour obtenir la peine capitale contre le jeune musulman d'origine tchétchène, l'accusation va devoir convaincre les 12 jurés de l'existence de « facteurs aggravants », tels le choix du lieu, le manque de remords de Tsarnaev, la vulnérabilité de certaines victimes, ou encore la cruauté de ces attentats qui avaient fait trois morts et 264 blessés le 15 avril 2013.La défense, à l'inverse, va plaider les circonstances atténuantes et devrait revenir sur son enfance déracinée, son jeune âge, son absence d'antécédents judiciaires, et surtout l'emprise de son frère aîné Tamerlan, auto-radicalisé, qui selon elle était le cerveau des attentats. Sans Tamerlan, depuis décédé, il n'y aurait pas eu d'attentats, avait-elle déclaré durant la première phase du procès, tout en reconnaissant l'implication de Djokhar Tsarnaev.Les mêmes jurés qui vont devoir décider de sa sentence ont le 8 avril reconnu l'ex-étudiant coupable des 30 chefs d'accusation retenus contre lui, dont 17 passibles de la peine capitale, pour ces attentats, les plus graves depuis le 11 septembre aux Etats-Unis. Ce double attentat avait provoqué le 15 avril 2013 la mort de trois personnes et en avait blessé 264 autres, puis, lors de la cavale de ses deux auteurs, un policier avait également perdu la vie.Des victimes contre la peine de mortLes parents de Martin Richard, 8 ans, la plus jeune des victimes dont la mort a été très largement évoquée par les procureurs, ont indiqué dans une lettre ouverte vendredi dernier qu'ils étaient contre la peine capitale pour Tsarnaev. Ils ont expliqué qu'ils redoutaient des années d'appel, qui prolongeraient d'autant leur douleur et celle de leurs enfants qui ont survécu. Ils se sont dits favorables à un accord par lequel Djokhar Tsarnaev serait condamné à perpétuité, sans libération possible, s'il renonce à tous ses droits en appel.Dimanche, deux autres victimes amputées ont aussi expliqué qu'elles refusaient la peine de mort. « S'il y a quelqu'un qui mérite la punition ultime, c'est l'accusé. Mais nous devons dépasser l'instinct de vengeance » ont écrit Jessica Kensky et Patrick Downes, jeunes mariés en 2013. Jessica Kensky a du être amputée des deux jambes, son mari en a perdu une.Dans un communiqué, le couple s'est également dit favorable à la réclusion à perpétuité, « qui assure qu'il disparaît de notre conscience collective dès que possible ». La procureure fédérale de Boston, Carmen Ortiz, s'est déclarée « profondément » soucieuse du point de vue des victimes. Mais la décision de retirer la peine de mort de la table reviendrait au ministre de la justice Eric Holder. 21.04.2015 à 03h27 • Mis à jour le21.04.2015 à 08h37 Le Néerlandais Hein Verbruggen, ex-président de l'Union cycliste internationale (UCI) mis en cause par une commission indépendante pour sa trop grande proximité avec Lance Armstrong, l'Américain déchu de ses titres pour dopage, a contesté ces accusations lundi 20 avril, en s'en prenant à l'actuel président, le Britannique Brian Cookson.Lire notre décryptage : Dopage : ce que dit le rapport de la Commission sur la réforme du cyclismeDans un rapport publié début mars, la Commission indépendante de réforme du cyclisme (CIRC) a mis au jour le climat de proximité entre les présidents de l'UCI, surtout Hein Verbruggen (président de 1991 à 2005), et Armstrong, ensuite déchu pour dopage. « Le style de management de Hein Verbruggen a conduit à des erreurs majeures. L'image et le business étaient placés avant l'intégrité, la transparence et l'honnêteté du sport », avait commenté M. Cookson début mars.Pas de « preuves documentées »Pour Verbruggen, le rapport de la commission « contient des éléments d'accusation incorrects » et « manque de base factuelle pour beaucoup des opinions qu'il contient. La plupart des prises de position de la commission sont fondées sur des déclarations de personnes interviewées mais non identifiées plutôt que sur des preuves documentées », écrit-il dans un courrier.Le Néerlandais s'en prend aussi à Brian Cookson qui, raille-t-il, « fait littéralement tout son possible » pour éviter de le rencontrer « en face-à-face ». « J'ai peur de devoir en conclure que la confrontation directe et courageuse n'est pas sa meilleure qualité », ajoute-t-il. Il reproche également le coût élevé d'un rapport – 2,8 millions d'euros précise-t-il – qui conclut n'avoir « découvert ni complicité, ni corruption ».« Je pense que la lettre de M. Verbruggen parle d'elle-même, a réagi M. Cookson. Ceux qui ont lu le rapport de la CIRC auront compris où résidaient les erreurs de l'UCI dans le passé. » « Sa propension à s'engager dans des conflits inutiles en constitue un exemple et a sérieusement nui à sa crédibilité. J'ai été élu pour changer la façon dont l'UCI se conduisait et ne me laisserai par conséquent pas entraîner dans ce type de polémique publique », ajoute M. Cookson dans un communiqué.Brian Cookson préside l'UCI depuis septembre 2013. Il a succédé à l'Irlandais Patrick McQuaid, qui avait lui-même succédé à Hein Verbruggen en 2005. 21.04.2015 à 01h02 • Mis à jour le21.04.2015 à 07h41 Une délégation gouvernementale palestienne a interrompu, lundi 20 avril, sa visite commencée la veille à Gaza, a indiqué un responsable, la visite prévue pour durer une semaine ayant achoppé sur la question des fonctionnaires, qui divise l'Autorité palestinienne et le Hamas.Le responsable gouvernemental, qui s'exprimait sous le couvert de l'anonymat, a affirmé que ce départ avait été décidé par Rami Hamdallah, chef du gouvernement d'union. Ce gouvernement est né de la réconciliation signée il y a près d'un an entre les rivaux historiques, le Fatah du président Mahmoud Abbas et le Hamas islamiste, qui rechigne à rendre les clés du pouvoir à Gaza.Le salaire des fonctionnaires en questionMais une pomme de discorde subsiste et a jusqu'ici empêché une traduction concrète de la réconciliation sur le terrain : le Hamas exige que le gouvernement règle les salaires des 50 000 fonctionnaires qu'il a recrutés depuis sa prise de pouvoir par la force en 2007 pour remplacer les 70 000 employés de l'Autorité palestinienne qui, eux, continuent à percevoir leur salaire.Le gouvernement d'union s'est engagé à rétablir ces derniers dans leurs fonctions – en mettant à jour leurs listes – ajoutant que les fonctionnaires du Hamas seraient intégrés « selon les besoins ». Dimanche, à son arrivée, il a annoncé qu'à compter de lundi seraient établies des listes de fonctionnaires « engagés avant 2007 », provoquant l'ire des fonctionnaires recrutés depuis par le Hamas.Le lendemain, M. Hamdallah a informé ses ministres, selon le responsable, de « l'échec de cette mission qui n'a pu réaliser d'avancée sur aucun dossier, en particulier le dossier des fonctionnaires de l'ex-gouvernement du Hamas ».Pas payés depuis ONZE mois« Le Hamas regrette que cette visite gouvernementale ne se soit intéressée qu'à la question des fonctionnaires embauchés par l'Autorité palestinienne à Gaza », a affirmé le porte-parole du mouvement islamiste, Sami Abou Zouhri. Le gouvernement, a-t-il poursuivi, « doit assumer ses responsabilités envers tous les fonctionnaires sans discrimination ».Seuls 24 000 fonctionnaires du Hamas ont reçu une indemnisation partielle de 1 200 dollars fin octobre. Les autres – entre 20 000 et 30 000 membres des services de sécurité –, n'ont rien reçu depuis près de onze mois.Lire aussi (édition abonnés) : La réconciliation nationale palestinienne est déjà mal en point 18.04.2015 à 18h44 • Mis à jour le18.04.2015 à 19h22 La République tchèque mène 2-0 face à la France à l'issue de la première journée de sa demi-finale de Fed Cup à Ostrava, en République tchèque, et n'a donc plus qu'un match à gagner, demain dimanche 19 avril, pour accéder à sa quatrième finale en cinq ans. La France, elle, n'a plus droit à l'erreur après la défaite de la Française Caroline Garcia en simple.Lucie Safarova, numéro 13 mondiale, a en effet battu Caroline Garcia (29e mondiale) en trois sets (4-6, 7-6 (7/1)), 6-1), au terme d'un match enlevé. La jeune Française de 21 ans, en plein progrès ces derniers mois, a été très proche du succès. La rencontre a basculé au dizième jeu de la deuxième manche, lorsque la Française, qui menait (1-0 et 5-4) jusqu'alors, a raté cinq balles de match, alors que son adversaire était au service.Safarova en a profité pour se ressaisir. Garcia n'a pu prendre qu'un seul point dans le tie-break. Touchée moralement, Caroline Garcia a cédé le troisième set sans pouvoir trop résister, à la grande joie des quelque 5 000 spectateurs du CEZ Arena. « Si j'ai perdu, c'est que j'ai fait des erreurs et qu'il faut encore que je progresse, a confié Garcia. Je vais être positive pour demain. »« C'est ça le tennis »De son côté, Safarova, triple championne de la Fed Cup en 2011, 2012 et 2014, s'est dit « très heureuse » d'avoir apporté ce premier point à son équipe. « C'est ça le tennis : si la dernière balle n'est pas encore jouée, il sera toujours possible de faire quelque chose », a-t-elle résumé.Lors de la seconde rencontre, Petra Kvitova (numéro 4 mondiale) a vite démontré que son arrêt d'un mois et demi pour cause de fatigue lui avait été bénéfique. Elle a battu plutôt aisément Kristina Mladenovic (58e) en deux sets (6-3, 6-4). Artisane du renversement de situation face à l'Italie, Mladenovic a été préférée par la capitaine française Amélie Mauresmo à Alizé Cornet (28e). « Ce n'était pas facile de jouer après la pause, mais le fait de bien entrer dans la partie m'a encouragée », a confié la double championne de Wimbledon (2011, 2014). « C'est aussi Lucie qui m'a beaucoup aidé en gagnant son match contre Garcia », a-t-elle ajouté.Dimanche, Kvitova rencontrera Garcia, avant le match de Safarova contre Mladenovic. La France ne part pas vaincue, puisqu'elle a éjà réussi à surmonter ce même genre d'obstacle au premier tour, sur le sol italien, en quarts.Lire aussi : Tennis : les Françaises en demi-finale de Fed Cup Christine Rousseau Son sourire, ses fous rires, ses petits cafouillages délivrés avec une fraîcheur toute naturelle, avaient fait d’elle, au cours des années 1960, l’une des speakerines et animatrices préférées des Français. Avant de devenir l’une des voix emblématique de RTL. Anne-Marie Peysson est morte mardi 14 avril, à l’âge de 79 ans, a annoncé sur site, la station de la rue Bayard, où elle aura officié pendant près de vingt ans.Originaire du Midi – elle était née le 24 juillet 1935 à Saint-Disdier (Hautes-Alpes) – Anne-Marie Peysson a 19 ans lorsqu’elle se présente à un concours de speakerine organisé par la RTF de Marseille, présidé par Marcel Pagnol. Repérée pour sa vivacité et son sourire chaleureux, elle est embauchée à Télé Marseille, où elle restera quatre ans. En 1958, elle monte à Paris pour assurer des remplacements à « Paris Club », sorte talk-show avant l’heure, diffusé l’après-midi. Puis, en 1960, l’ORTF l’engage comme speakerine.Elle rejoint dans cette fonction Catherine Langeais et Jacqueline Huet. Là encore, sa spontanéité et sa fraîcheur séduisent une grande partie de public, mais déstabilise une autre, peu habitué à voir une présentatrice sourire. Comme ses collègues, Anne-Marie Peysson va être appelée à animer. Ainsi en 1965, on la retrouve au côté de Guy Lux dans « Le Palmarès des chansons », où elle va tenter de se faire une place, non sans mal. Elle suscitera là encore quelques petites polémiques en continuant d’animer alors qu’elle enceinte de son premier enfant, ce qui était alors inconcevable.« Stop ou encore », la plus vieille émission à ce jourPeu après mai 1968, menacée d’être licenciée, elle se voit proposer un poste à RTL par Jean Farran, directeur de la station. Après avoir débuté auprès de Philippe Bouvard dans « RTL Non-Stop », elle va peu à peu occuper tous les grands créneaux de la station. Elle sera la première animatrice de « Stop ou encore », la plus vieille émission à ce jour de la station, animée le samedi et le dimanche par Vincent Perrot.Forte de sa popularité, elle animera à partir de 1973 « Parlez-moi d’amour » dans la matinale d’Alain Krauss, avec lequel elle partage sa vie. Ensemble, ils lanceront « Les Auditeurs ont la parole », une des premières émissions de libre antenne. Et ce, jusqu’en 1990, date à laquelle elle est remerciée.Durant cette période, Anne-Marie Peysson ne sera pas restée uniquement une voix éminemment chaleureuse. Son légendaire sourire, les téléspectateurs auront pu le retrouver à maintes reprises sur le petit écran. Sur TF1 avec « Une minute pour les femmes », une émission produite par Eliane Victor, et « La Cuisine légère » avec Michel Guérard et, enfin, sur France 3 avec « lundimoitout ».RTL, auquel son nom reste attaché, lui rendra hommage, dimanche 19 avril à 10 heures, dans l’émission « Stop ou encore ».Christine RousseauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.04.2015 à 18h15 • Mis à jour le18.04.2015 à 19h13 L'ASM s'est qualifié pour la finale de la Coupe d'Europe, samedi 18 avril au stade Geoffroy-Guichard de Saint-Etienne, en venant à bout (13-9) des Saracens au terme d'un match très disputé. C'est le jeu au pied de Brock James, et surtout un essai de Wesley Fofana au tout début de la seconde période qui a permis aux Auvergnats de prendre l'avantage au score pour ne plus jamais le lâcher.Clermont affrontera en finale le vainqueur du match entre Toulon et Leinster. Les jaunards prennent-là une revanche sur les Saracens, qui les avaient battus en demi-finale l'an passé à Twickenham. Clermont retourne en finale deux ans après et une défaite contre Toulon. Pour une seconde revanche ?A voir : Champions Cup de rugby : revivez Clermont-Saracens (13-9) 18.04.2015 à 16h08 Le rapporteur public a recommandé au Conseil d'Etat l'annulation de l'élection, en mars 2014, de Franck Briffaut à la mairie de Villers-Cotterêts (Aisne), a indiqué samedi 18 avril l'institution, confirmant une information de l'Aisne Nouvelle. La raison : M. Briffaut n'habitait pas la commune lorsqu'il a été élu. En revanche, le rapporteur public n'a pas recommandé son inéligibilité. L'avis et l'analyse du rapporteur public sont en général suivis par le Conseil d'Etat, qui rendra prochainement sa décision.Une chambre dans la maison de ses beaux-parentsLe 10 octobre, le tribunal administratif d'Amiens avait rejeté la plainte de deux habitants de Villers-Cotterêts demandant l'annulation de l'élection de M. Briffaut, ainsi que son inéligibilité, parce que l'élu FN s'était faussement domicilié dans la commune. Selon les plaignants, l'élu FN ne réside pas à Villers-Cotterêts, comme le requiert la loi pour tout candidat à des fonctions municipales, mais dans la commune voisine d'Haramont.Mais le tribunal administratif d'Amiens avait considéré que l'élu FN – élu depuis au conseil général – habitait bien Villers-Cotterêts puisqu'il y occupait, à titre gratuit, une chambre dans la maison de ses beaux-parents. De son côté, le rapporteur public a estimé que Franck Briffaut avait habité à Villers-Cotterêts jusqu'en 2010. Mais après cette date, il n'a plus payé de taxes dans cette ville, selon ce dernier.« Je pourrai, en cas d'annulation [de l'élection], me représenter »M. Briffaut a pour sa part indiqué qu'il n'avait pas encore été formellement informé de l'avis du rapporteur public.  « Je suis inscrit sur les listes électorales de Villers-Cotterêts, et je me suis même enregistré deux fois, par précaution, auprès du fisc comme y résidant. Je détiens un document à cet effet avec le timbre fiscal correspondant. C'est là-dessus que le tribunal administratif d'Amiens m'avait donné raison », a-t-il rappelé.En outre, « le délai de radiation de la liste électorale est passé », a-t-il noté, ajoutant : « Puisque selon ce que j'ai lu dans la presse, je ne suis pas déclaré inéligible, je pourrai donc, en cas d'annulation, me représenter. »Lire aussi (édition abonnés) : L’« assistanat », cible de Franck Briffaut à Villers-Cotterêts 18.04.2015 à 15h27 L'animatrice de radio , ancienne speakerine à la télévision, devenue une « grande voix » de RTL, est morte mardi à l'âge de 79 ans, a annoncé samedi 18 avril la radio. « Après avoir commencé sa carrière à la télévision, Anne-Marie Peysson était devenue une animatrice emblématique de RTL » indique la radio sur son site Internet.Née dans les Hautes-Alpes à Saint-Disdier le 24 juillet 1935, elle débute sa carrière en 1954 à Télé Marseille à l'âge de 19 ans, après avoir séduit par sa vivacité un jury présidé par Marcel Pagnol pour un concours de recrutement de speakerines.Trois ans après, elle s'installe à Paris, puis fait ses débuts en 1960 à l'ORTF comme speakerine aux côtés de Catherine Langeais et Jacqueline Huet. Anne-Marie Peysson apparaît ensuite sur le petit écran auprès de Guy Lux pour présenter l'émission « Le Palmarès des chansons ».« Stop ou encore » et « Parlez-moi d'amour »Elle rejoint la radio RTL en 1968, tout d'abord comme speakerine pour accompagner Philippe Bouvard dans « RTL non stop », puis comme animatrice. Elle lance l'émission « Stop ou encore », le week-end dans les années 1970, puis devient l'une des « grandes voix » des matinées de RTL avec son émission « Parlez-moi d'amour ».Dans les années 1980, elle lance avec Alain Krauss l'émission « Les auditeurs ont la parole », décrite par RTL comme la « première émission de libre-antenne à la radio ». Elle est aussi apparue dans plusieurs films et téléfilms dans les années 1960 et a enregistré quelques chansons. 18.04.2015 à 11h37 • Mis à jour le18.04.2015 à 12h44 | Adrien Pécout Chaque chose en son temps. Alors que le championnat de France s'achèvera au mois de juin, Clermont et Toulon, pour l'heure en tête du Top 14, disputent déjà ce week-end des matchs décisifs en Coupe d'Europe. Samedi 18 avril, à partir de 16 h 15 au stade Geoffroy-Guichard de Saint-Etienne, les Clermontois rencontrent en demi-finale les Anglais des Saracens, finalistes de l'édition précédente. Et dimanche, les doubles tenants en titre toulonnais recevront les Irlandais du Leinster dans une autre enceinte habituellement dévolue au football, le stade Vélodrome à Marseille.Talonneur du XV de France et de Clermont, un titre de champion de France mais déjà trois défaites en finale de Coupe d'Europe dans son rétroviseur, le « Jaunard » Benjamin Kayser, 30 ans, explique au Monde.fr les différences entre ces deux compétitions. Deux trophées qu'il est rare de gagner en l'espace d'une même saison. Jusqu'à cette année, seules deux équipes y sont déjà parvenues : Toulouse en 1996, puis, dernièrement, Toulon en 2014.Quelle compétition privilégier entre le championnat de France et la Coupe d'Europe ?Benjamin Kayser : La Coupe d'Europe arrive toujours en premier dans le calendrier. Et donc, obligatoirement, elle s'impose comme une priorité dans la gestion des coachs. Les phases de poules sont vraiment intransigeantes et hyper compliquées. Si on n'est pas bons en octobre, novembre ou décembre, il faut finir le boulot en janvier pour se qualifier en quarts de finale. Durant la saison, on a constamment des piqûres de rappel, des espèces de huitièmes de finale de Coupe d'Europe.Alors qu'en championnat de France, on peut toujours se rattraper. Avec le nouveau Top 14 et ce système de barrages, même le 6e [de la saison régulière] peut être champion de France. Donc il y a toujours cette possibilité de voir le champion se dessiner vers la fin.Créée en 1995, la Coupe d'Europe est-elle déjà devenue plus prestigieuse que le championnat de France, lancé en 1892 ?Non. Je pense qu’un joueur qui n’a jamais levé le bouclier de Brennus [trophée qui récompense le vainqueur du championnat de France] vous répondra malgré tout que le championnat est toujours plus important. Il y a une telle ferveur, un tel historique, c’est exceptionnel. J’ai eu la chance de le brandir une fois [en 2007, avec le Stade français], mais j'ai malheureusement perdu mes trois finales de Coupe d’Europe [en 2005 avec le Stade français, en 2009 avec les Anglais de Leicester et en 2013 avec Clermont]. Donc, dans mon esprit, c'est sûr que mes objectifs individuels sont un petit peu différents maintenant... A force, les priorités varient en fonction des parcours personnels.Pourquoi reste-t-il plus important d'ouvrir son palmarès avec un Brennus qu'avec un titre européen ?Tout jeune, on est « endoctriné ». On fait des phases finales à partir de la catégorie des moins de 15 ans, on affronte tous les grands clubs, et c'est ce qui nous fait vibrer en France. D'ailleurs, un championnat sans phases finales [où il suffirait donc d'être premier d'un classement général, sans finir par des matchs à élimination directe] serait très compliqué à faire accepter. Nous avons cette culture de la phase finale inculquée depuis toujours. Et puis, il y a aussi cette idée que la finale du championnat de France est toujours à Paris [depuis 1974 au Parc des Princes, puis depuis 1998 au Stade de France, à Saint-Denis]. En début de saison, on se dit toujours « Montons à Paris, il faut qu'on se retrouve là-bas».Quelle différence entre une finale de championnat et de Coupe d'Europe ?Le rugby en France n'est pas le même que celui en Coupe d'Europe, qui n'est lui-même pas le même que celui des équipes nationales. L'arbitrage est différent, déjà. En Coupe d'Europe, il faut s'adapter à des arbitres qui parlent anglais et qui sont plus pointilleux sur certaines choses. Ils valorisent peut-être un petit moins que les arbitres français les phases de conquête et la domination physique...Le ressenti du public n'est pas exactement le même. J'ai fait deux finales franco-françaises de Coupe d'Europe [Toulouse-Stade français en 2005 et Toulon-Clermont en 2013] et pourtant, ça n'a rien à voir avec une finale de Top 14. Ce n'est pas placé au même moment de la saison. En Coupe d'Europe, ce ne sera jamais le dernier le match de la saison, et ce n'est pas souvent en France [la finale 2015 aura lieu à Londres, le 2 mai], alors il y a moins de public qui se déplace...Depuis trois saisons, comment expliquer que Toulon, Clermont et les Londoniens des Saracens se retrouvent toujours en demi-finales de la Coupe d'Europe ?Il ne faut pas tirer de grandes conclusions. Cela s'explique déjà par des scénarios incroyables. Les Saracens ont failli être éliminés dès la phase de poules, mais finalement, grâce au résultat de Toulouse à Montpellier [défaite 27 à 26], ils vont en quarts de finale. Là, ils font alors un exploit contre le Racing en gagnant à la dernière seconde.Globalement, il y a quand même toujours une ou deux équipes surprises par saison. Par exemple, il y a quelques années [en 2012], Edimbourg avait battu Toulouse et s'était qualifiée pour les demi-finales. Du jamais-vu. Le niveau est de plus en plus homogène. Il n'y a quasiment plus aucun écart entre les clubs. Surtout depuis sa nouvelle formule à 20 clubs [contre 24 jusqu'en 2014]. Maintenant, toutes les poules sont très relevées, il n'y en pas une qui favorise les uns ou les autres.A cinq mois de la Coupe du monde, comment interpréter le contraste entre les bons résultats des clubs français en Coupe d'Europe et les contre-performances des Bleus au Tournoi des six nations ?C'est très différent. Les équipes sont différentes, les compétitions aussi. Il se trouve que, pour plein de raisons, les résultats ne sont pas encore là en équipe de France, mais il ne faut pas faire de comparaison. On n'a pas besoin de voir que les clubs français tournent bien en Coupe d'Europe – ce qui est une évidence – pour se rendre compte qu'il y a de la qualité en équipe de France et qu'on « sous-performe ». On est les premiers à le dire et il me tarde juste que l'on puisse montrer toute l'étendue du talent de l'équipe de France. Je pense qu'il est bien plus élevé que ce qu'on a pu montrer jusque-là.Adrien PécoutJournaliste au Monde 18.04.2015 à 09h30 • Mis à jour le18.04.2015 à 13h02 Cinq adolescents soupçonnées de vouloir mener une attaque terroriste à Melbourne ont été arrêtés, a déclaré samedi 18 avril le premier ministre ministre britannique, Tony Abbott. Agés de 18 et 19 ans, originaires de la banlieue de Melbourne, ils ont été interpellés lors d'une opération qui a mobilisé quelque 200 policiers au terme d'une enquête d'un mois.Ces cinq personnes auraient, selon le premier ministre, projeté de commettre un attentat la semaine prochaine à l'occasion du 100e anniversaire du débarquement des troupes australiennes à Gallipoli, en Italie, durant la première guerre mondiale. « Deux d'entre elles vont être inculpées pour avoir préparé un acte terroriste. » Une troisième a été arrêtée pour infractions à la législation sur les armes, et deux autres ont été placées en garde à vue.Des responsables policiers ont dit que des « armes blanches », dont une épée et un couteau, avaient été saisies durant les perquisitions de samedi ; ils ont ajouté être certains que la menace terroriste avait été maîtrisée.Lire (édition abonnés) : En Australie, Tony Abbott veut durcir la loi contre les « prédicateurs de la haine » djihadisteInspirés par l'état islamique« L'acte dont nous pensons qu'il était en préparation impliquait des attaques contre des policiers lors de l'Anzac Day », a poursuivi Tony Abbot. « L'Anzac Day » est une journée symbolique importante célébrée en Australie et en Nouvelle-Zélande en mémoire des soldats tués lors du débarquement de troupes australiennes à Gallipoli, sur les côtes de l'Empire ottoman, le 25 avril.Le préfet adjoint de la police fédérale australienne a précisé que les suspects s'inspiraient clairement de l'organisation Etat islamique (EI). « Nous pensons que l'attaque était inspirée par le culte de mort de Daech au Moyen-Orient », a expliqué Tony Abbott, en utilisant l'acronyme du nom arabe du groupe Etat islamique. Les cinq suspects sont présentés comme des « complices » d'Abdoul Nouman Haider, un sympathisant de l'EI abattu par la police à Melbourne l'an dernier après avoir attaqué des policiers à l'arme blanche.L'Australie, membre de la coalition formée pour lutter contre l'EI en Syrie et en Irak aux côtés des Etats-Unis, a envoyé plusieurs centaines de soldats sur le sol irakien pour participer à la formation de l'armée irakienne, ce qui alimente les craintes d'actions de représailles sur son sol. Canberra, qui a relevé son niveau d'alerte anti-terroriste en septembre dernier, estime qu'au moins 70 de ses ressortissants combattent dans les rangs de l'EI en Syrie et en Irak, avec l'appui d'une centaine de « facilitateurs » agissant depuis l'Australie.Lire : L'Australie renforce son contingent en Irak pour lutter contre l'Etat islamique 18.04.2015 à 04h12 • Mis à jour le18.04.2015 à 04h16 Les ministres des finances du G20 ont exprimé, vendredi 17 avril, leur préoccupation face aux mouvements de change et à la situation toujours critique de la Grèce.Dans un message clairement destiné aux marchés et aux partenaires de la zone euro, le ministre français des finances, Michel Sapin, a plaidé pour une « stabilité » de l'euro à son niveau actuel. Il a estimé lors d'un point presse en marge de réunions du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale à Washington que « si nous [les Européens] avions voulu, ou si nous avions laissé penser que nous voulions aller plus loin dans la diminution de la valeur de l'euro, là on serait rentrés dans une zone dangereuse ».Un peu avant, les ministres des finances et banquiers centraux du G20 avaient, dans un communiqué, qualifié la « volatilité des changes » de « défi » pour l'économie mondiale, perturbée par l'appréciation continue du dollar. Ce communiqué a fait l'impasse sur les difficiles négociations entre une Grèce exsangue et ses créanciers. Mais le sujet a occupé toutes les rencontres bilatérales.La sortie de la Grècce de la zone euro exclueLe secrétaire américain au Trésor, Jack Lew, a déclaré pour sa part que de « ne pas parvenir à un accord créerait d'immédiates difficultés pour la Grèce et des incertitudes pour l'Europe et l'économie mondiale dans son ensemble ». Selon un communiqué du Trésor, le responsable américain a pressé la Grèce d'accepter un programme de réformes et encouragé les ministres des finances de la zone euro à « chercher une issue constructive ».Mais à croire le ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble, les discussions entre le pays et ses créanciers internationaux n'avancent guère. « Il n'y a rien de nouveau. Et je ne suis pas sûr que nous aurons du nouveau » lors d'une rencontre des ministres des finances de la zone euro le 24 avril à Riga, a-t-il lancé vendredi. Athènes doit faire valider par ses partenaires une liste de réformes afin de toucher une aide de 7,2 milliards d'euros dont le pays a cruellement besoin.Tout en jugeant « exclu que la Grèce sorte » de la zone euro, M. Sapin a estimé qu'un tel scénario présenterait surtout un risque « politique » pour le devenir de l'union monétaire mais que, sur le plan économique, « le danger n'était pas de même nature » que lors des précédents épisodes critiques, en 2010 et 2012. « La dissuasion du faible face au fort n'existe plus de la même manière » au profit d'Athènes, a-t-il dit, en raison de la mise en place de mécanismes de protection au niveau européen.Lire aussi :Pourquoi les négociations avec la Grèce traînent en longueur 15.04.2015 à 17h55 • Mis à jour le15.04.2015 à 18h15 Le fabricant de sous-vêtements DBApparel, propiétaire des marques Dim, Playtex et Wonderbra, prévoit de supprimer 600 emplois en Europe, dont 265 à Dim, a-t-on appris mercredi 15 avril de sources syndicales.En France, 165 des 265 postes supprimés le seront à l'usine de Dim, à Autun, en Saône-et-Loire, a précisé Luc Marti, du syndicat CFE-CGC, à l'issue d'un comité central d'entreprise.Lire aussi : Le textile francais n’en finit pas de s’effilocherDBApparel envisageait dans un premier temps de supprimer 400 postes en France, afin de réaliser des «économies d'échelle », expliquait le groupe la semaine dernière.Le nombre « pourrait être limité à 80 » en FranceDans un communiqué, le groupe textile américain HanesBrands (HBI), qui a racheté DBApparel en septembre, a confirmé peu après qu'« environ 600 postes, principalement de cadres et techniciens, seraient impactés en Europe » par son « plan visant à restaurer sa compétitivité ».Mais il s'est dit « confiant » dans le fait qu'un nombre « significativement plus faible de salariés serait affecté » grâce aux créations de postes annoncées en parallèle (99, de source syndicale), mesures de départs volontaires et départs anticipés à la retraite. « En France par exemple, le nombre net de postes affectés pour Dim SAS pourrait être limité à environ 80, selon l'issue des négociations », estime le groupe.Mais « Dim ne sera plus jamais une entreprise autonome, tout sera piloté aux Etats-Unis », a déploré de son côté M. Marti, soulignant que les fonctions les plus touchées allaient être les fonctions support (finances, ressources humaines, informatique...) :« On craint une démotivation totale des salariés. Dim, c'était une société avec une histoire, un vécu, une âme. On est en train de péter l'entreprise. » 15.04.2015 à 16h39 | David Revault d'Allonnes (Berne – envoyé spécial) Le président a d’emblée déminé le sujet. « Cette question est derrière nous », a déclaré François Hollande quelques instants après son arrivée à Berne, au premier jour de sa visite d’Etat en Suisse, à propos des tensions fiscales avec l’hôte du jour. S’il était prévisible que le sujet qui a longtemps fâché entre les deux pays serait évacué, nul ne s’attendait à ce qu’il le soit si prestement. Car le chef de l’Etat était à peine arrivé dans la capitale fédérale qu’il a saisi l’occasion d’une allocution de bienvenue avec la présidente de la confédération helvétique Simonetta Sommaruga au Rathaus, l’hôtel de ville de Berne, pour étouffer par avance toute polémique susceptible de brouiller cette première visite d’Etat depuis celle de Jacques Chirac en 1998.« Nous arrivons à un moment, Mme la présidente, où notre coopération franchit une nouvelle étape. En matière fiscale, l’échange de renseignement sur demande a été simplifié et les requêtes de l’administration fiscale française ont été traitées pour l’essentiel. Je veux ici m’en réjouir parce que c’était un travail obstiné que le conseil fédéral a mené », a affirmé, volontiers louangeur, M. Hollande. La Suisse s’est engagée à rejoindre en 2018 le régime standard de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) concernant l’échange automatique d’informations entre autorités fiscales. En 2014, Bercy a récupéré environ 2 milliards d’euros grâce aux régularisations des situations d’exilés fiscaux, pour l’essentiel de l’autre côté du lac Léman, et table sur un volume équivalent pour 2015.« Le seul problème, c’est qu’il n’y a pas de problème »François Hollande s’est félicité des initiatives prises par le gouvernement helvétique pour « supprimer un certain nombre de régimes fiscaux » et a tenu à « saluer la détermination et la conviction des autorités suisses. Cette question est donc derrière nous », a avancé le président, qui, fort urbain à l’égard de son hôte, a préféré insister sur la dimension proprement économique des relations entre les deux pays, illustrée par une série de visites prévues jeudi 16 avril à Zurich et Lausanne, ou encore les « nombreuses vacances » qu’il a passées, enfant, dans le pays.« Le seul problème entre nos deux Etats consiste en ce qu’il n’y a pas de problème », avait quelques instants plus tôt assuré Simonetta Sommaruga, se félicitant également qu’un « rapprochement significatif ait pu s’opérer dans le domaine fiscal ». La présidente de la Confédération helvétique l’a rappelé : « Ces dernières années, nos relations se sont parfois refroidies (…). Cette visite d’Etat marque l’ouverture d’une nouvelle phase dans nos relations, définie par la convivialité et la cordialité. » Et la plus extrême courtoisie.David Revault d'Allonnes (Berne – envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Xavier Eutrope Daredevil, la nouvelle production de Marvel diffusée par Netflix depuis le 10 avril, a reçu un accueil en fanfare des internautes. La société, qui règne avec son concurrent DC Comics sur les comic-books américains, a truffé sa nouvelle série de références appuyées à son univers. De quoi conquérir les lecteurs au long cours et les plus novices, comme en témoigne sa note de 9,3/10 sur le très populaire site IMDB. Retour sur la série et sur son protagoniste, certes moins flamboyant qu'Iron Man ou Spider-Man, mais tout aussi passionnant."Daredevil" est la première série de super héros que je pense bel et bien terminer.— Julia (@_JuliaSteiner)require(["twitter/widgets"]);Un héros typiquement « Marvel »Créé en 1964 par Stan Lee et Bill Everett, Daredevil est l'un de ces héros typiquement « Marvel » : New-Yorkais, enfance troublée, origine traumatique des pouvoirs, relations compliquées avec son entourage à cause de son identité secrète de superhéros… Sa vie n'est pas facile. Fils de boxeur, élevé dans le quartier de Hell's Kitchen, il a été renversé enfant par un camion transportant des produits hautement toxiques. Il en a reçu dans les yeux et perdu la vue.Il apprendra peu à peu à maîtriser ses autres sens, rendus plus puissants par la substance chimique, jusqu'à acquérir un « sens radar » qui lui permet une appréhension particulièrement aiguisée de son environnement. Devenu avocat, il réalise que la justice n'est pas aussi équitable qu'elle devrait l'être et décide de protéger sous un masque les plus démunis que celle-ci a oublié. L'ombre de Frank MillerMarvel a toujours tenté, avec plus ou moins de réussite, de produire des adaptations qui satisfont à la fois les connaisseurs des comics originaux et les débutants. Grande influence de la série, qui se voit à l'écran : le travail de Frank Miller, un des scénaristes qui a travaillé sur le comic-book. L'auteur a notamment introduit Wilson Fisk, jusqu'alors méchant dédié à Spider-Man, dans la vie de Daredevil. Il deviendra l'un de ses ennemis attitrés, ne reculant devant aucune action, aussi sordide soit-elle, pour briser le justicier.Daredevil passe alors d'une personnalité de joyeux drille, sorte de clone de Spider-Man, à un personnage radical et violent, se transformant petit à petit en un antihéros qui n'hésite pas à estropier ses adversaires. La série nous plonge directement dans ce statu quo obscur, mettant en scène un protagoniste désespéré usant de la violence pour briser le crime et la corruption. Le créateur de Sin City, de 300 et de Dark Knight Returns a donc insufflé un virage majeur dans l'histoire du superhéros, qu'il a su redynamiser en introduisant des éléments de polar urbain, au début des années 1980. Une atmosphère extrêmement violente qui se retrouvent dans l'adaptation. Steven S. DeKnight, le créateur de la série Daredevil, a d'ailleurs expliqué dans une interview à Wired que des films policiers très sombres des années 1970 tels que Un après-midi de chien, French Connection ou Conversation secrète avaient été des inspirations pour l'ambiance de la série.On devrait faire un Frank Miller count dans Daredevil, vu le nombre de références à la minute, et pas seulement de son run du perso.— Boris Biron (@BorisBiron)require(["twitter/widgets"]);Des clins d'œil pour les fansDes sites comme Comics Alliance se sont amusés à relever les différents clins d'œil, discrets ou évidents, aux comic-books Marvel en général et à Daredevil en particulier. A commencer par le costume que Daredevil porte dans la série. Tout noir, sans réels signes distinctifs ni blason sur le torse, il comprend un foulard qui recouvre le haut de la tête de Murdock et cache ses yeux. Les fans y trouveront une référence directe à l'histoire « The Man Without Fear », qui retraçait les débuts de Daredevil à Hell's Kitchen.Autre détail que les lecteurs les plus assidus auront peut-être remarqué : la mention par Matt Murdock, au détour d'une discussion, de l'existence d'une camarade de classe grecque avec qui il aurait eu une aventure… Possiblement Elektra, personnage emblématique du panthéon Daredevil créé par Miller. Marvel dissémine par ailleurs un grand nombre d'indices qui annoncent de futures adaptations télévisuelles, notamment celle d'Iron Fist. Défenseur des victimes ordinairesDaredevil évolue dans le même univers que Thor, Iron Man ou Captain America, et les scénaristes ne cessent de le rappeler. Lors d'un dialogue, l'un des principaux adversaires du superhéros explique par exemple qu'il ne comprend pas qu'un homme masqué qui ne possède pas de marteau magique ou d'armure ultra-sophistiquée puisse leur causer tant de soucis. Une référence directe aux personnages de Thor et d'Iron Man. Différents protagonistes évoquent aussi l'attaque de New York par des aliens, mise en scène dans le film Avengers.En revanche, une nouvelle dimension, rare dans les productions Marvel, apparaît dans Daredevil : la souffrance des gens ordinaires. Ils sont certes sauvés des attaques qui menacent le monde par des superhéros, mais restent seuls face à la violence et l'injustice du quotidien. La série donne presque l'impression que les vengeurs les ont abandonnés, tant les criminels ne semblent pas se soucier d'une possible intervention de leur part. Daredevil, lui, se place au niveau de la rue et des victimes ordinaires du crime organisé. Avec sa tonalité nettement plus sombre, qui tranche avec les cabotineries de Robert Downey Jr. (Iron Man) ou l'action grand-spectacle d'Avengers, Daredevil montre une volonté du studio de s'adresser à un public un peu plus adulte.Lire : Spider-Man rejoint l'univers cinématographique de MarvelXavier EutropeJournaliste au Monde 15.04.2015 à 15h57 • Mis à jour le15.04.2015 à 16h21 | Claire Guélaud Les risques financiers se sont accrus depuis le mois d’octobre 2014 et ils se sont déplacés vers des parties du système financier où ils sont plus difficiles à évaluer et à aborder, estime le Fonds monétaire international (FMI) dans son nouveau rapport sur la stabilité financière, rendu public mercredi 15 avril.« La croissance et des politiques monétaires divergentes ont accru les tensions sur les marchés financiers et sont à l’origine de mouvements de change et de taux d’intérêt rapides et volatiles », a résumé, mercredi 15 avril, José Viñals, directeur du département monétaire et des marchés de capitaux du Fonds et conseiller financier de Christine Lagarde, la directrice générale.Soulignant que « cette situation n’est qu’en partie le fruit d’un héritage du passé », il a souligné que les risques « ont migré des banques vers le secteur non bancaire (gestion d’actifs et shadow banking –  « la banque de l’ombre ») » et « des économies avancées vers les émergentes. »Lire aussi : La BCE s'inquiète de l'hypercroissance de la finance parallèle  Discrétion sur les risques potentiels liés aux politiques monétaires À propos des politiques monétaires, et même s’il est un partisan résolu de politiques non conventionnelles, comme les rachats massifs d’actifs (Quantitative easing) pour soutenir la croissance, auxquels procède par exemple actuellement la Banque centrale européenne (BCE), le FMI, probablement peu désireux de jouer les pompiers pyromanes, ne s’attarde pas sur les risques de bulles qui peuvent aller de pair avec de tels dispositifs.Tout juste M. Viñals observe-t-il que la prise de risques financiers et la quête du rendement « continuent de pousser la valorisation de certains actifs ». Lire aussi :Le « bazooka » de Mario Draghi n’est pas sans risqueEn revanche, qualifiant de « courageuses », les politiques monétaires non conventionnelles mises en place par la Banque centrale centrale (BCE) ou la Banque du Japon, le conseiller financier de la directrice générale du FMI insiste sur la nécessité d’amplifier l’impact de ces politiques en les complétant par d’autres mesures.« Dans la zone euro, a insisté M. Viñals, il est nécessaire de s’attaquer aux créances douteuses pour dégager les circuits du crédit. Pourquoi est-ce si important ? Parce que des banques chargées de créances douteuses prêtent moins, or ces créances douteuses représentent plus de 900 milliards d’euros dans la zone euro. »Le Fonds estime que sans mesures correctrices, la capacité de prêt des banques pourrait se limiter à un faible niveau de 1 % à 3 % par an. Au Japon, ajoute-t-il, le succès des Abenomics passe par la mise en place non seulement de politiques monétaires des plus accommodantes mais aussi par la mise en place des réformes budgétaires et structurelles (participation accrue des femmes au marché du travail etc.).Mise en garde sur les effets des taux d’intérêt très basLe FMI estime par ailleurs qu’il convient de limiter les excès financiers et les effets négatifs d’une période prolongée de bas taux d’intérêt.Dans la zone euro, où près d’un tiers des obligations souveraines à court et long terme présentent des rendements négatifs, la persistance de faible taux d’intérêts mettrait ainsi en danger un grand nombre d’établissements financiers, et notamment 24 % des assureurs-vie européens de taille moyenne.Or le secteur compte un portefeuille de 4 400 milliards d’euros d’actifs dans l’Union européenne et il est de plus en plus connecté avec l’ensemble du système financier. D’où un risque évident de contagion.Identification d’un « risque évident » avec le relèvement des taux américainsTout en saluant la politique suivie par la présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed), Janet Yellen, le Fonds n’en signale pas moins le « risque évident » lié au relèvement annoncé des taux d’intérêt aux États-Unis.Deux scénarios lui semblent envisageables : « une sortie graduelle bien annoncée », ou, « en dépit de signaux clairs, un parcours accidenté », susceptible de conduire à une volatilité nettement plus forte.Aux États-Unis et dans d’autres pays, où le système non bancaire joue un rôle important, le Fonds recommande de maîtriser les risques d’illiquidité en renforçant les structures des marchés.Il faut, ajoute-t-il, améliorer la supervision du secteur de la gestion d’actifs qui porte sur 76 000 milliards de dollars (une année de PIB mondial et 40 % des actifs financiers mondiaux).Appel à mieux encadrer le secteur non bancaireDu côté des pays émergents, éprouvés par les brusques variations des cours des matières premières et de leurs taux de change, l’urgence est de renforcer la surveillance des secteurs vulnérables.Il s’agit, par exemple, de réduire la partie la plus risquée du shadow banking chinois, de ralentir la progression du crédit en Chine et d’y assurer une restructuration en bon ordre de la dette des entreprises. Mais aussi, plus généralement, de suivre de près et régulièrement le levier financier des entreprises et leurs engagements en devises.Le FMI juge « impératif de mettre rapidement en place une réglementation qui permette de transformer le secteur bancaire parallèle en pourvoyeur stable de financement par le biais des marchés ». Il recommande de « renforcer les politiques microprudentielles et macroprudentielles applicables aux établissements non bancaires » et de renforcer, autant qu’il est possible, la liquidité du marché après la crise financière de 2008 marquée par plusieurs épisodes d’illiquidité et des risques de contagion plus élevés. Rapport sur la stabilité financière mondiale, publié le15 avril 2015Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.04.2015 à 15h09 • Mis à jour le15.04.2015 à 17h50 Dix militaires ont été tués et 17 blessés, mardi 15 avril, dans l'ouest de la Colombie lors d'une attaque contre une garnison attribuéen par les autorités de la région, à la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). L'attaque a eu lieu à l'aube dans un hameau de la province du Cauca, un fief des FARC, a déclaré Temistocles Ortega, gouverneur de cette région à la radio.Engagée dans les pourparlers de paix avec le gouvernement qui se déroulent depuis novembre 2012 à Cuba, la guérilla marxiste avait décrété une trêve unilatérale illimitée en décembre tout en se réservant le droit de répliquer aux offensives de l'armée.Lire aussi (édition abonnés) : La Colombie négocie un cessez-le-feu avec les FARCMercredi, le président Juan Manuel Santos s'est réuni avec l'état-major de l'armée pour examiner « les circonstances des faits ». Il avait ordonné, le 10 mars, un arrêt temporaire des bombardements contre les FARC, dans le cadre du processus de paix engagé avec la guérilla marxiste.« Je déplore la mort de soldats à Cauca. C'est exactement la guerre à laquelle nous souhaitons mettre fin »  a réagi le chef de l'Etat sur Twitter. Il doit se rendre sur place au cours de la journée.Lamento muerte de soldados en Cauca. Esta es precisamente la guerra que queremos terminar.— Juan Manuel Santos (@JuanManSantos) 15 Avril 2015 15.04.2015 à 14h06 Malgré la reprise de Tikrit, l'Etat islamique (EI) poursuit une offensive sur Ramadi, la capitale de la vaste province irakienne d'Al-Anbar, qui s'ouvre à l'ouest de Bagdad, s'emparant de deux quartiers des faubourgs nord. Mercredi, trois villages à quelques kilomètres de Ramadi sont tombés aux mains de l'EI.De grandes parties de l'Anbar étaient déjà aux mains des islamistes dès avant l'entrée de l'EI dans Mossoul, la grande ville du nord de l'Irak et dans d'autres secteurs sunnites de l'Irak en juin 2014, mais la capitale de l'Anbar, Ramadi, reste disputée.Dans la nuit de jeudi à vendredi, les djihadistes ont enfoncé les lignes de l'armée irakienne au nord de Ramadi à l'aide de véhicules avant d'attaquer à pied.Le chef du conseil provincial de l'Anbar, Sabah Karhout, a appelé le premier ministre, Haïdar Al-Abadi, pour lui demander de dépêcher d'urgence des renforts militaires et du matériel, expliquant que ses combattants allaient être à court de munitions.Lire aussi : En Irak, Tikrit en proie aux pillages après la victoire sur l’Etat islamique 14.04.2015 à 16h55 • Mis à jour le14.04.2015 à 17h44 Les vainqueurs des simples messieurs et dames de Roland-Garros (19 mai-7 juin) empocheront chacun 1,8 million d'euros, soit une hausse de 150 000 euros par rapport à l'an dernier, a annoncé mardi 14 avril la Fédération française de tennis (FFT).La dotation des Internationaux de France a été globalement augmentée de 3 millions d'euros pour dépasser le seuil des 28 millions d'euros. Elle sera précisément de 28 028 600 euros, soit 12 % de plus qu'en 2014 (25 018 900 euros) pour être quasiment au même niveau que les trois autres tournois du Grand Chelem.« Progression sensible »L'an passé, le prize money du « majeur » parisien avait déjà augmenté de 3 millions d'euros par rapport à l'édition précédente. Comme la saison dernière, la hausse la plus significative porte sur les joueuses et joueurs qui perdront aux deuxième et troisième tours, ainsi qu'en huitièmes de finale (près de 20 %), a indiqué la FFT.« Cette progression sensible de la dotation de Roland-Garros s'inscrit dans le plan sur quatre ans élaboré pour les années 2013 à 2016. Elle cible tout particulièrement les joueurs et joueuses éliminés en première semaine », a expliqué Gilbert Ysern, directeur du Grand Chelem parisien et directeur général de la FFT. #container_1429019731402{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1429019731402{ height:500px; } #container_1429019731402 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1429019731402 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1429019731402 .subtitre{ display:block; }Une augmentation de 12 % par rapport à l'an passéDotations des simples messieurs et dames à Roland-Garros(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1429019731402", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Fédération française de tennis", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Vainqueur","Finaliste","Demi-finaliste","Quart-de-finaliste","Huitième-de-finaliste","3e tour","2e tour","Premier tour"], title:{ text:"Primes en euros" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" Euros", shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": 2014, "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 1650000 ], [ "", 825000 ], [ "", 412500 ], [ "", 220000 ], [ "", 125000 ], [ "", 72000 ], [ "", 42000 ], [ "", 24000 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": 2015, "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 1800000 ], [ "", 900000 ], [ "", 450000 ], [ "", 250000 ], [ "", 145000 ], [ "", 85000 ], [ "", 50000 ], [ "", 27000 ] ], "color": "#FFc832" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Si Roland-Garros suit le rythme imprimé par ses concurrents du Grand Chelem en matière de dotation globale, ces derniers restent plus généreux avec les lauréats des simples.A titre de comparaison, les récompenses de l'Open d'Australie en 2015 s'élevaient à 27,5 millions d'euros (40 millions de dollars australiens) et les vainqueurs en individuel recevaient un chèque de 2,13 millions d'euros.Celles de Wimbledon atteignaient en 2014 30,43 millions d'euros (25 millions de livres), dont 2,14 millions d'euros pour les lauréats en simple. A l'US Open, environ 38,3 millions de dollars (28,1 millions de dollars) avaient été distribués la même année dont 2,2 millions d'euros pour chaque vainqueur en simple. #container_1429021065460{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1429021065460{ height:500px; } #container_1429021065460 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1429021065460 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1429021065460 .subtitre{ display:block; }Les vainqueurs des simples gagnent moins à Roland-GarrosDotations des vainqueurs en simples et dotation totale des 4 Grand Chelem(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1429021065460", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"ITF", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"en millions d'euros" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Open d'Australie","Roland-Garros","Wimbledon","US Open"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" millions d'euros", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Dotation totale", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 27500000 ], [ "", 28028600 ], [ "", 30430000 ], [ "", 28100000 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Dotation du vainqueur", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 2130000 ], [ "", 1800000 ], [ "", 2140000 ], [ "", 2200000 ] ], "color": "#FFc832" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window); Marlène Duretz Les ventes en hausse de poules pondeuses aux abords des grandes villes confirment l’intérêt croissant que lui témoignent les particuliers en milieu urbain. Mounette le confie sans rougir sur forum-poule.com : «  Mon mari et mon fils se moquent gentiment de moi car je parle aux poules », explique-t-elle. « Moi aussi je parle à mes cocottes, confie en écho Ramoutcho, qui considère même que les gallinacées « l’écoutent car elles tournent la tête ». Né aux Etats-Unis, l’élevage de poules en milieu urbain a de plus en plus d’adeptes en France. « Les poules sont des animaux attachants et peu contraignants », explique Pierre-Alain Oudart, responsable oiseaux et rongeurs chez Truffaut. Ce dernier table sur un volume de ventes de 50 000 poules et poussins cette année en France, une croissance de 150 % en cinq ans. Même son de cloche chez le rival Jardiland, avec une progression de 148 % des ventes de poules pondeuses en 2014.Isabelle réside dans un pavillon avec jardin à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), à deux pas du métro. Des quatre poussins qu’elle a recueillis auprès d’une voisine fin 2013, il a d’abord fallu qu’elle évince l’un des deux coqs de la « portée ». Le manger ? Impensable. « Manger les œufs, oui. Faire la peau à mes cocottes, non ! », s’exclame-t-elle, un œil attendri posé sur son trio. Elle ne se lasse pas des deux visites qu’elle leur rend, matin et soir. « Je ne peux pas les caresser, c’est ce qui me frustre le plus », confie la quadragénaire. Lire aussi : Ça roule, la poulePourquoi faire l’acquisition de poules ? En premier lieu pour réduire ses déchets. Et puis, bien sûr, pour consommer des œufs frais « comme à la campagne », avance l’argumentaire de l’opération « Adopter la poule attitude », mise en place, en 2014 pour trois ans, par la ville de Châtillon (Hauts-de-Seine). Cette municipalité de la petite couronne francilienne est la première à proposer l’adoption de poules à ses habitants pour réduire le volume de leurs ordures ménagères. La pondeuse ingurgiterait à elle seule 150 kg de déchets alimentaires par an. « L’idée reçue concernant les poules en milieu urbain, c’est que ça pue et que c’est bruyant… Pourtant, entre les aboiements et l’entretien des trottoirs, elles génèrent bien moins de nuisances que les chiens », considère Julien Billiard, chargé de mission écoresponsabilité et prévention des déchets à la mairie.« Je trie pour elles ce qu’il y a de meilleur. Cela représente entre 120 et 180 grammes de déchets par jour qui ne viennent pas enfler ma poubelle. »Les « familles d’adoption » sont majoritairement des couples avec enfants, qui ont quitté Paris pour acquérir une maison avec jardin en proche banlieue. Tous ont signé une charte d’adoption qui mentionne le nom de baptême du duo de poules pris sous leur aile : Aglaé et Sidonie, Crazy et Horse ou encore Echalote et Vinaigrette… Ce sont les petits-enfants de Dominique qui ont baptisé leurs pondeuses, une poule rousse (ou poule fermière) et une cendrée : Pitch et Daisy. « Je suis de la campagne. Je suis à l’aise avec elles, explique la sexagénaire châtillonnaise, retraitée depuis peu. Ce n’est pas un animal de compagnie au sens où on l’entend, mais ça reconnaît son maître. » Celle qui veille au grain de leur alimentation quotidienne ajoute : « Je trie pour elles ce qu’il y a de meilleur. Cela représente entre 120 et 180 grammes de déchets par jour qui ne viennent pas enfler ma poubelle. » A quelques pâtés de maison de là, vit Nathalie, en couple avec deux enfants, « deux chiens, un cochon d’inde et aujourd’hui deux poules, Costa et Rica ». Sa famille s’est naturellement portée candidate. « C’est une maison convaincue de l’intérêt environnemental - la maison dispose de trois composteurs et d’un lombricomposteur - et proche des animaux ». Si proche qu’« on leur ferait presque cuire des pâtes pour les nourrir », confie Nathalie, qui a dû résister à l’idée de les rentrer à l’intérieur de se maison cet hiver, craignant qu’elles n’aient trop froid. « Je ne les mets pas au même rang que mes chiens mais je les traite avec autant de respect », poursuit-elle. Sa seule crainte ? Que cette « mode ne tire vers le bas la condition de ces animaux. Il y a toujours des imbéciles prêts à les mettre dans une boîte sur leur balcon ! »La France s’ouvre aux opérations d’adoptionMouscron, en Belgique, a ouvert la voie en Europe des opérations-pilotes d’adoption de poules pondeuses. Pincé (Sarthe), la communauté de communes de Podensac (Gironde), Flandre-Lys (Nord et Pas-de-Calais), plusieurs communes du Doubs et de Vendée ont suivi. Le dispositif, concocté de concert avec les syndicats locaux de la collecte et du traitement des ordures ménagères, consiste à fournir aux foyers d'accueil volontaires un kit composé de deux poules, d'un poulailler, parfois accompagnés d'une balance pour peser les déchets afin d'en évaluer le bénéfice environnemental.Quelques clés sur la gallinacéeCompter entre 10 et 28 euros pour une poule prête à pondre, de la Leghorn à la Gâtinaise, en passant par la Géline de Touraine ou la Sussex. Une poule pond vers l'âge de 5 à 8 mois et, dans les élevages familiaux, peut espérer vivre jusqu'à 12 ans, selon Michel Audureau, auteur de la « Petite encyclopédie de la poule et du poulailler » (Edition Terre vivante, 2015, 184 pages, 25 €). A noter toutefois que, passé l'âge de 6 à 8 ans, la poule ne pond plus... mais reste une exemplaire poubelle de (nos) tables.Marlène DuretzJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.04.2015 à 15h17 • Mis à jour le14.04.2015 à 16h13 Les opposants au projet d'extraction de sable coquillier dans la baie de Lannion (Côtes-d'Armor) sont en colère : ils ont claqué la porte d'une réunion, à Bercy, mardi 14 avril, après que le ministre de l'économie, Emmanuel Macron, a finalement décidé de donner un feu vert à la demande de la Compagnie armoricaine de navigation (CAN) porteuse du projet.Le ministre a cependant limité l'extraction, sollicitée par la CAN en décembre 2009, à un maximum de 250 000 mètres cubes de sable par an, contre 400 000 mètres cubes envisagés initialement.L'extraction sera en outre interdite pendant la période estivale, entre mai et août, a précisé le ministère de l'économie dans un communiqué diffusé après une réunion avec les élus de la région, des opposants au projet et des représentants de la CAN, détenue par le groupe Rouillier.« Déceler tout impact imprévu »Le sable coquillier est destiné à être utilisé comme fertilisant agricole par ce groupe producteur d'engrais. Et ce, comme l'explique France 3 Bretagne, à la place du maërl (un agglomérat de débris d'algues riches en calcaire), qui est désormais protégé.L'arrêté préfectoral ne sera initialement délivré que pour une période d'un an, « afin de rendre effectif le suivi des opérations d'extraction et en permettre l'arrêt si nécessaire », a précisé Bercy.« Les études concluent avec suffisamment de certitude à l'absence d'impact significatif sur l'environnement et les autres activités pour pouvoir débuter (sic) l'extraction, affirme Emmanuel Macron dans le communiqué de mardi, qui nuance tout de même son propos, soulignant qu'« il faut être vigilant et démarrer progressivement avec un suivi strict pour pouvoir déceler tout impact imprévu et adapter en conséquence le projet ».Ecosystème en périlQu'elle soit limitée ou non, les opposants estiment que cette extraction va mettre en péril l'écosystème et la pêche. « Le problème ne réside pas dans les volumes. Dès l'instant où l'on attaque la dune, on attaque la biodiversité », a ainsi regretté Alain Bidal, le président du collectif  Le peuple des dunes du Trégor, à la sortie de la réunion.Lire notre reportage : La Bretagne en lutte contre l'exploitation du sable des dunesLa dune de sable coquillier constitue en effet une des zones de reproduction du lançon, un poisson dont se nourrissent d'autres espèces comme le bar. Ce qui explique l'inquiétude des pêcheurs face au projet.En janvier, ils étaient ainsi nombreux dans les rangs de la manifestation contre le projet, entre 4 500 et 7 000 personnes à Lannion.« Déni de démocratie »« La baie est en danger, non seulement d'un point de vue environnemental, mais aussi sur le plan de l'emploi. Les premiers touchés, ce seront les pêcheurs professionnels », a poursuivi M. Bidal.Selon son collectif, qui rassemble une cinquantaine d'associations et d'organisations professionnelles, le projet menacerait à court terme entre 160 et 450 emplois dans les secteurs de la pêche, la mytiliculture (élevage de moules) et du tourisme.Les élus de Lannion-Trégor communauté ainsi que plusieurs parlementaires de la région avaient également fait savoir leur opposition à l'exploitation de ce sable coquillier.« Accorder le permis contre l'avis des élus du Trégor constituerait un déni de démocratie », avait notamment souligné lors de ses vœux Joël Le Jeune, président de Lannion-Trégor agglomération, qui suggère à la CAN d'aller chercher ce sable calcaire plus au large, comme le font les Britanniques. 14.04.2015 à 14h45 Cette fois, Martine Aubry peut souffler. La maire socialiste de Lille a été définitivement mise hors de cause par la justice, mardi 14 avril. La Cour de cassation a en effet rejeté le pourvoi contre l'annulation de sa mise en examen dans l'une des enquêtes sur le drame sanitaire de l'amiante.L'instruction portait sur l'exposition à l'amiante — avant l'interdiction de cette substance cancérogène en 1997 — des salariés de l'usine Ferodo-Valeo de Condé-sur-Noireau, dans le Calvados, dont plus de trois cents se sont vu reconnaître des maladies professionnelles.Homicides et blessures involontairesLa maire socialiste de Lille avait été mise en examen en novembre 2012 pour homicides et blessures involontaires pour son rôle entre 1984 et 1987 au ministère du travail, dont elle était directrice des relations du travail.Sa mise en examen avait été annulée en juin 2014 par la cour d'appel de Paris, tout comme celles de sept autres personnes poursuivies dans ce dossier. L'Association nationale de défense des victimes de l'amiante (Andeva) avait immédiatement annoncé un pourvoi en cassation contre l'annulation de ces huit mises en examen.Lire aussi : L'amiante pourrait faire jusqu'à 100 000 morts d'ici à 2050 Alain Beuve-Méry C’est une première : les revenus de la musique enregistrée proviennent désormais à parts égales des ventes numériques (46 %) et des ventes de disques (46 %). Telle est la principale information du rapport 2014 sur le marché mondial de la musique, réalisé par l’IFPI, la Fédération internationale de l’industrie phonographique qui rassemble les majors du disque, et publié mardi 14 avril. Les 8 % restants proviennent des droits voisins (radiodiffusion et sonorisation des lieux publics) et des droits de synchronisation (publicité, films, etc.).L’industrie de la musique, qui est la première à avoir été brutalement confrontée à la révolution numérique, est entrée dans une nouvelle phase de transformation. Les revenus liés au numérique ont progressé de 6,9 % en 2014, pour atteindre un chiffre d’affaires mondial de 6,85 milliards de dollars (6,48 milliards d’euros). Ils ont été multipliés par cinq depuis 2010.De cette révolution en marche naît aujourd’hui « un sentiment d’optimisme », constate Frances Moore, patronne de l’IFPI. Pendant plus d’une décennie, l’industrie musicale a connu des baisses fortes et régulières de son chiffre d’affaires qui ont été accompagnées de réductions massives d’effectifs, de restructurations entraînant des fusions et absorptions entre majors, voire entre labels indépendants, et d’artistes laissés sur le carreau.En 2014, les revenus globaux de la musique se sont élevés à 14,965 milliards de dollars (14,2 milliards d’euros), en légère baisse de 0,4 % sur 2013 (après un recul de 4 % en 2013). La croissance du streaming l’an dernier n’a pas encore compensé la baisse conjuguée des ventes physiques (– 8,1 %) et des téléchargements (– 8 %), mais un cap a été franchi, de l’avis des responsables des majors du disque.Tendances hétérogènes« Le secteur de la musique est en train de gérer simultanément la transition du physique au numérique, celle du PC au mobile et celle du téléchargement au streaming. Dans ce contexte, ce secteur se porte remarquablement bien et, avec un modèle d’abonnement payant, nous construisons une industrie qui va perdurer », affirme Edgar Berger, président de Sony Music Entertainment Monde.Ce que note l’IFPI, c’est l’hétérogénéité des tendances à l’œuvre, suivant les territoires, même si le streaming (l’écoute de musique sans téléchargement) gagne du terrain sur tous les continents. Partie des pays scandinaves, cette révolution des usages où l’utilisateur n’est plus propriétaire d’un format, mais détient l’accès permanent à un flux – comme l’eau et le gaz –, a désormais une véritable implantation aux Etats-Unis, premier marché mondial de la musique, et a enfin émergé au Japon (2e marché).Ainsi, les services de streaming par abonnement ont largement tiré la croissance régulière des revenus du numérique : + 39 % en 2014, soit 1,55 milliard de dollars. Le streaming représente aujourd’hui 32 % du chiffre d’affaires issu du numérique, se décomposant en 23 % pour le streaming par abonnement (+ 5 %) et 9 % pour le streaming financé par la publicité (+ 38 %). Ce qui s’explique notamment par le développement de services gratuits aux Etats-Unis par Spotify, leader mondial du streaming. Lancement de nouveaux servicesDe fait, le nombre d’abonnés à des services de streaming payant n’a cessé de croître : ils ont fait un bond de 8 millions en 2010 à 28 millions en 2013, avant de grimper à 41 millions dans le monde, en 2014, selon l’IFPI. Les abonnements à des services de streaming représentent la majorité des revenus issus du numérique dans dix pays, dont les quatre pays scandinaves, mais aussi aux Pays-Bas, en Corée du Sud, à Taïwan et Hongkong.Plusieurs raisons expliquent la croissance rapide de ce nouveau mode d’écoute musicale : des innovations technologiques avec une plus grande facilité d’accès hors connexion, mais aussi la forte croissance du parc de smartphones.Dans les mois qui viennent, le lancement de nouveaux services par des acteurs majeurs du marché devrait encore renforcer le poids du streaming. Avant l’été 2015 est en effet attendu Apple Beats, le service de streaming d’Apple qui sera directement accessible par les millions de propriétaires d’i-Phone. C’est donc à près de 800 millions de comptes et de cartes de crédit qu’il s’adressera. YouTube, pour sa part, poursuit le développement à l’international de son service de streaming Music Key qui donne un accès illimité à Google Play Music, pour 10 dollars par mois.Si la transition numérique du marché de la musique voit enfin le jour au niveau mondial, c’est qu’aux Etats-Unis – où le marché est en hausse de 2,1 % – les revenus du numérique ont atteint 3,4 milliards de dollars, soit 71 % des revenus de la musique enregistrée. Le téléchargement représente encore 55 % du marché, en recul de 7 %, alors que le streaming gagne des parts de marché.Critiques de certains artistesMais tous les pays sont loin d’avoir accompli leur mue. Les ventes physiques demeurent très dominantes au Japon (78 %) et en Allemagne, troisième marché mondial (+ 1,9 %), où elles représentent 70 % du chiffre d’affaires. De même pour la France, les ventes physiques sont à 57 %. Par ailleurs, même si les ventes de vinyles explosent (+ 55 %), le disque de nos grands-parents reste, avec 2 % du marché mondial, un marché de niche.Lire aussi :Le streaming donne un coup de fouet au marché de la musiqueSi le streaming progresse, il n’en est pas moins la cible de critiques de la part d’artistes comme l’américaine Taylor Swift, qui a le plus vendu en 2014, devant le groupe One Direction, selon le classement mondial de l’IFPI. Mais, comme le note Guillaume Leblanc, directeur général du Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP), « il faut distinguer les services d’abonnement streaming audio, comme Spotify, Deezer et Qobuz, qui ont versé 1,6 milliard de dollars aux maisons de disque en 2014, des plates-formes de vidéo, dont principalement YouTube, qui revendiquent plus d’un milliard d’utilisateurs et ne reversent que 641 millions de dollars ». Faire payer les plates-formes de streaming vidéo, telle est la prochaine croisade des maisons de disque. Le défi est d’autant plus grand que, selon une étude Ipsos réalisée pour l’IFPI, « un tiers des utilisateurs qui écoutent la musique sur YouTube ne regardent pas les vidéos » et qu’il s’agit pour l’essentiel des jeunes générations.Alain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.04.2015 à 13h36 • Mis à jour le14.04.2015 à 14h25 Marzieh Afkham, porte-parole du ministère des affaires étrangères et personnalité publique très en vue, va être nommée ambassadrice par Téhéran, ont indiqué lundi soir les agences de presse Fars et Mehr, qui ne précisent pas dans quel pays elle sera envoyée. Elle sera la première femme ambassadrice à être nommée depuis la révolution islamique de 1979.La seule autre ambassadrice d'Iran, Mehrangiz Dolatshahi, était en poste au Danemark dans les années 1970.Le président iranien, Hassan Rohani, avait promis d'améliorer la situation des femmes avant d'être élu en 2013, mais peu d'avancées ont été constatées depuis. Son prédécesseur ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad avait nommé en 2009 la première femme ministre de la République islamique.Les droits des femmes sont souvent bafoués en Iran, selon les organisations de défense des droits humains, notamment en termes de violences domestiques et de mariages forcés, parfois dès l'âge de 10 ans. Adrien Pécout Il faut croire qu'il ne fait pas bon être un club de football amateur dans l'une des onze municipalités remportées par le Front national. Après celui de Mantes-la-Ville (Yvelines), c'est au tour du club de Beaucaire, dans le Gard, de voir ses subventions drastiquement diminuées.Le Stade beaucairois, modeste pensionnaire de division d'honneur régionale (7e division nationale), perdra ainsi à partir de la saison prochaine la moitié de ses subventions, comme l'a annoncé au Monde Laurent Quinto, secrétaire général du club. L'enveloppe financière passera de « 80 500 euros à 40 000 euros », déplore M. Quinto, navré de cette décision prise lors du conseil municipal de vendredi 10 avril. De quoi faire fondre un budget, que la direction du Stade beaucairois estime cette année à 130 000 euros.Lire aussi : Le FC mantois se mobilise contre la mairie FNUne mesure choc qui met en péril l'un des plus anciens clubs du Gard, fondé en 1908. Face à cette situation d'urgence, le président du Stade beaucairois, Georges Cornillon, envisage une décision aussi douloureuse que désespérée :« Aujourd'hui, notre comité directeur se réunit. Il est possible que toute la direction du club choisisse dès ce  soir de démissionner collectivement à partir de la saison prochaine. Et ensuite, j'ai bien peur que personne ne veuille reprendre le club… »D'ores et déjà privé d'un tiers de son budget pour la saison à venir, le club gardois subit peu ou prou la même mésaventure que le Football club mantois. Pensionnaire du Championnat de France amateur (4e échelon national), ce club de la banlieue parisienne a lui aussi été durement touché, dès le 30 mars. D'où là mobilisation que les dirigeants des Yvelines ont organisée le week-end dernier, à l'occasion d'un match à domicile, pour protester contre la mairie FN. Alors que dans les Yvelines les dirigeants semblent déterminés à contester la mesure, ceux de Beaucaire s'avouent plutôt résignés. Il faut dire qu'ici, vu le budget annuel du club, la situation est peut-être encore plus préoccupante que pour le FC mantois et son budget supérieur à 600 000 euros, malgré 45 000 euros de subvention en moins.« Peut-être un peu trop cosmopolite... »Homme « de gauche », sans pour autant être adhérent d'un parti, tête de liste aux municipales de 2008, Georges Cornillon vient de siéger pendant onze ans dans l'opposition comme conseiller municipal de Beaucaire. Une ville de seize mille habitants qui fut communiste jusqu'au début des années 1980, puis qui glissa vers la droite ou le centre droit pour basculer finalement, en 2014, à l'extrême droite. Le nouveau maire, Julien Sanchez, est un proche de Jean-Marie Le Pen. C'est, par ailleurs, dans cette ville que  Marine Le Pen est allée le 11 janvier « rendre hommage » aux victimes des attentats au siège de Charlie-Hebdo et dans un magasin Hyper Cacher, à Paris. Même s'il ne figure plus parmi les élus, Georges Cornillon a tenu à assister au conseil municipal du 10 avril. Il raconte la scène :« J'y suis allé pour entendre les débats. Et quand j'ai vu ce qui allait se décider, je me suis levé pour dire à l'équipe municipale : “Vous êtes les fossoyeurs de toutes les associations de Beaucaire, vous voulez qu'au lieu de jouer au foot, tous nos licenciés se retrouvent à traîner dans les rues ?” »Hors de lui, le dirigeant a finalement tourné les talons plus tôt que prévu. « Si je n'étais pas parti de moi-même, je me serais fait sortir par la police municipale. » Avec le recul, le septuagénaire voit une explication principale à cette baisse substantielle de subvention : « Notre club compte trois cent quatre-vingt-quatre licenciés et, parmi eux, une majorité de Maghrébins, alors, vous comprenez… » Et Laurent Quinto de regretter à son tour : « Apparemment, le FN n'aime pas trop le ballon, on est peut-être un peu trop cosmopolite… » Le jeune et nouvel édile de la ville réfute pourtant tout soupçon de discrimination : « Contrairement à tout ce que l'on peut dire, je ne vise pas du tout les jeunes de l'immigration ou je ne sais quoi », tente-t-il de se défendre. Puis, citant l'exemple du club local de football en salle : « La preuve, le club de futsal a lui aussi la plupart des joueurs issus de l'immigration, et pourtant, nous avons décidé d'augmenter sa subvention annuelle de 2 000 euros à 7 000 euros par an.»« Il faut aussi que les associations se bougent »Elu l'an dernier, le trentenaire s'était déjà fait remarquer plus tôt dans l'année en coupant les vivres au centre socio-culturel La Maison du vivre-ensemble, fermé le 28 janvier. Le mois suivant, il décidait d'interdire l'accès aux cantines scolaires aux enfants dont les parents n'ont pas réglé au préalable les frais d'inscription. Invoquant sa volonté de ne pas augmenter les impôts des Beaucairois malgré les baisses de dotation de « l'Etat socialiste », Julien Sanchez justifie le traitement infligé au club de football local : « A Beaucaire, la somme était démesurée par rapport aux autres associations sportives. Le club d'aviron de la ville, deuxième association qui touche le plus d'argent, n'a que 28 000 euros par an. » A propos de ce désengagement municipal, le maire ajoute : « Il n'y a pas que l'argent public qui doit servir aux associations, il faut aussi qu'elles se bougent et qu'elles aillent chercher des subventions auprès d'entreprises et solliciter des sponsors. » Démarche compliquée, toutefois, quand on ne joue qu'en septième division nationale. Autre piste, selon Julien Sanchez qui n'hésite pas à se faire ironique : « Sinon, le club peut également demander de l'argent aux socialistes du conseil régional, ils n'ont qu'à dire que le méchant maire de Beaucaire est horrible. »« On ne va pas vendre des chichis ! »Finaliste de la Coupe de la région Languedoc-Roussillon, prévue à la mi-mai, le Stade beaucairois ignore pour le moment de quoi son avenir sera fait. « On ne peut quand même pas se permettre de passer toute l'année prochaine à vendre des chichis ou des crêpes pour gagner de l'argent, ce n'est pas notre vocation », enrage Laurent Quinto. Qui poursuit, toujours aussi colère : « La ville avait postulé pour servir de ville d'accueil à une sélection nationale pour l'Euro 2016. Là, je vais dire à la Fédération française de football qu'il faut refuser. On ne va quand même pas accueillir une équipe nationale dans une ville qui est en train de tuer le sport ! » Epaulé par l'ancien défenseur marseillais Johnny Ecker, lui-même ancien joueur du club, le Stade beaucairois avait par ailleurs l'intention d'ouvrir une cellule de formation spécialement destinée à sa section féminine. Projet aujourd'hui plus que compromis.Adrien PécoutJournaliste au Monde Denis Cosnard Emmanuel Macron a pratiquement fini de retricoter à sa manière les 34 plans de « la nouvelle France industrielle », le programme phare de son prédécesseur Arnaud Montebourg lancé en septembre 2013. Le ministre de l’économie a tenu lundi 13 avril avec sa collègue Marisol Touraine une ultime réunion pour passer au crible les plans qui n’avaient pas encore été réexaminés, ceux touchant à la santé. Bercy prévoit d’organiser en mai une vaste conférence pour présenter le fruit de ce travail. Le grand projet de M. Montebourg doit être ramené à « une dizaine » de plans pour « plus d’efficacité ». Mais sans attendre, François Hollande devait dévoiler mardi 14 avril, lors d’un déplacement dans deux usines de pièces aéronautiques situées à Figeac (Lot), le résultat le plus décisif de cette remise à plat : la constitution d’un « super-plan » appelé « Industrie du futur ». Il regroupera sept des projets de 2013.Le 34e et dernier plan de M. Montebourg, consacré à l’« usine du futur », en constituera le socle. Il intégrera six plans jugés « connexes ». Il s’agit de ceux « relatifs à la robotique, à l’Internet des objets, au Big Data, au calcul intensif, au Cloud, et à la réalité augmentée », indique l’Elysée. Des recherches sur l’impression 3D et les nouveaux matériaux sont en outre prévues dans ce cadre. Ce nouveau plan « sera la colonne vertébrale de la mobilisation nationale pour la réindustrialisation », « la charpente de la seconde phase de la nouvelle France industrielle », assure M. Macron.Lire aussi :Un projet de loi « Macron 2 » prévu pour cet étéSous-investissementCette refonte globale, un an et demi seulement après le début du programme, illustre les difficultés de l’Etat à mener une politique industrielle cohérente, suivie et efficace. En théorie, le remodelage vise à « prolonger et amplifier » le plan précédent. En plaçant « toutes les nouvelles technologies industrielles » dans un même ensemble, les pouvoirs publics espèrent accélérer la mobilisation des entreprises françaises, qui ont globalement sous-investi depuis des années, raté le virage de la robotique, et dont les usines vieillissent dangereusement.« Notre ambition, c’est d’aider chaque entreprise à franchir un pas dans la modernisation de son outil industriel et sur la voie de la transformation de son modèle d’affaire par le numérique », explique M. Macron. A court terme, l’exécutif espère amplifier ainsi le léger rebond de la production industrielle française constaté depuis quelques mois. « Ce sursaut économique passera par l’outil industriel, par la relance de l’investissement productif », affirme-t-on à l’Elysée.Lire aussi :L’outil industriel français vieillit de façon inquiétanteEn pratique, le regroupement de plans risque cependant d’aboutir à la constitution de programmes énormes, lourds et complexes. « Oui, il peut y avoir de la déperdition d’énergie, reconnaît un industriel associé au projet. La menace, c’est ce que cela devienne un “machin”, pour reprendre la formule de De Gaule à propos de l’ONU. »Au départ, les plans visaient pour l’essentiel à mettre au point en quelques années de nouveaux produits clairement identifiés : une voiture consommant 2 litres aux 100 kilomètres, un avion électrique, etc. Pour éviter tout enlisement, le pilotage des projets avait été confié à des chefs d’entreprise comme Antoine Frérot (Véolia) et Carlos Ghosn (Renault-Nissan).Des plans à l’ancienneA présent, le regroupement des projets court le risque de déboucher sur des plans à l’ancienne. C’est-à-dire des systèmes de subventions par filière, de communication politique… et, parfois, de gaspillage. Un danger d’autant plus net que les fédérations patronales, écartées de la première mouture, font leur retour en force. Ainsi le plan Industrie du futur sera-t-il piloté par une association de la loi 1901 fondée par une kyrielle d’organisations (FIM, Syntec Numérique, AFDEL, UIMM, Symop, Gimélec) et de centres de recherche.« Les syndicats peuvent être de précieux relais pour toucher les PME dans les régions », se défend un des patrons concernés. « Depuis le lancement du plan, nous avons commencé à écrire un document sur ce qu’est une usine du futur, il sera prêt à 75 % en juin et pourra servir de référence aux PME », plaide de son côté Michel Athimon, le directeur général de la Fédération des industries mécaniques.« En matière de robots, nous n’avons pas perdu de temps, indique de son côté le Symop, le syndicat de la machine-outil : 170 entreprises sont en train de se doter d’un premier robot, avec une aide moyenne de 10 % de l’investissement. » Une première étape, modeste mais positive, dans la « reconquête industrielle » promise par le gouvernement.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Jacquin Au moment où le législateur se penche sur l’ouverture des données de santé, surgissent d’autres questions. Que faire de ces données, comment les comprendre sans s’y perdre ? Car il y a risque de submersion alors que la production d’informations sur la santé n’est plus l’apanage du médecin, de l’hôpital ou de l’assurance-maladie.Avec l’engouement pour les gadgets connectés destinés à surveiller en permanence son rythme cardiaque, son poids et les calories brûlées dans la vie de tous les jours, la séance hebdomadaire de course à pied ou même pendant le sommeil, IBM a calculé qu’au cours d’une vie un individu devrait produire plus d’un million de gigabits de données sur sa santé. C’est l’équivalent de trois cents millions de livres !Lire aussi : Gadgets connectés : tous mesurés ?Lancement d’une nouvelle plate-formeIBM y voit une formidable opportunité, lui qui a depuis plusieurs années de sérieux problèmes de croissance. Le groupe informatique américain a dévoilé lundi 13 avril ses projets dans ce domaine. Et il voit grand. En partant de son savoir-faire développé avec son super-ordinateur Watson, il va développer une plate-forme, Watson Health Cloud.Le groupe dirigé depuis trois ans par Ginni Rometty veut désormais aller vite. Il a décidé de s’allier à Apple, qui depuis quelques années engrange les données de santé avec ses iPhone et iPad, et bientôt avec sa montre connectée, l’Apple Watch. Ces deux poids lourds de la technologie, aux cultures totalement différentes, vont travailler ensemble dans ce domaine.Une greffe originale. La plate-forme d’IBM va héberger les données anonymisées collectées par le logiciel Apple HealthKit et par le module Apple ResearchKit qui permet d’inclure les clients qui le souhaitent dans des recherches et essais médicaux.Elixir de jouvenceIBM ne se contente pas de stocker les données. Il affecte 2 000 de ses salariés à cette plate-forme. L’accord prévoit un partage des revenus qui seront générés à partir de cette matière première. Car le défi de Mme Rometty est bien de générer du chiffre d’affaires.C’est bien joli de faire jouer Watson aux échecs ou de lui faire gagner le célèbre jeu télévisé « Jeopardy ! », où l’ordinateur a démontré sa capacité à interpréter l’humour de l’animateur, encore faut-il que ces prouesses débouchent sur des services qui intéressent des clients.Pour augmenter ses chances dans ce pari sur la santé, IBM a simultanément annoncé des partenariats avec les groupes de matériel médical Johnson & Johnson (prothèses) et Medtronic (pacemakers, pompes à insuline) pour développer des services communs. L’acquisition de deux petites sociétés de logiciels du domaine médical a également été annoncée lundi 13 avril.A défaut d’avoir découvert l’élixir de jouvence, cette vaste offensive en forme de greffe multiple devrait aider à revigorer le groupe plus que centenaire.Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.04.2015 à 12h12 • Mis à jour le14.04.2015 à 12h27 Toumany Coulibaly, sprinteur français présenté comme un espoir de l'athlétisme, a été placé en garde à vue à Evry, mardi 14 avril. Le jeune homme, âgé de 27 ans, a été interpellé avec deux complices par la police judiciaire d'Evry, rapporte RTL « pour une série de cambriolages commis au cours de l'été 2014 contre des bijouteries, des magasins de téléphonie et de bricolage ».Toumany Coulibaly a été sacré champion de France du 400 mètres en salle en février 2015 à Aubière, dans le Puy-de-Dôme, et plusieurs fois retenu en équipe de France d'athlétisme.Dans un entretien au Parisien, Toumany Coulibaly, expliquait, en février : « L'athlétisme m'a sauvé de la délinquance. J'ai fait des conneries et je les paye, c'est logique. J'ai été puni l'an dernier de vingt-deux mois de prison. Je n'en ai fait que trois. J'attends encore un jugement qui pourrait être lourd si je me présente en disant que je n'ai pas d'avenir. Grâce à l'athlétisme, j'en ai un. » 19.04.2015 à 18h57 • Mis à jour le19.04.2015 à 20h27 A l'issue d'un match très serré, il aura fallu les prolongations pour départager les deux équipes et permettre à Toulon de décrocher son billet pour la finale de la Champions Cup, en éliminant l'équipe de Leinster (25-20), dimanche 19 avril, lors de la seconde demi-finale. Le champion européen sera donc français, puisque les Toulonnais, double tenants du titre, vont retrouver les Clermontois en finale, le 2 mai. Un remake de 2013. Il y a deux ans, le RCT avait triomphé des Auvergnats pour s'offrir sa première Coupe d'Europe.Lire aussi : Rugby : Clermont en finale de la Champions CupCe fut pourtant laborieux pour les hommes de Bernard Laporte. Un match Toulon-Leinster incertain jusqu'aux derniers instants. D'abord 9-9 en première partie, puis 12-12 avant les prolongations. Et 15-15... jusqu'à la 90e minute, lorsque Halfpenny réussit une pénalité d'environ 50 mètres, le ballon retombant juste derrière la barre transversale. Un essais qui a comme débloqué la rencontre, puisqu'il était suivi d'un essai de Habana, toujours pour Toulon ! Sur une passe sautée mal ajustée de Madigan, Habana a intercepté et fait parlé sa rapidité pour aller inscrire en solitaire le premier essai du match. Un essais transformé par Halpenny, un Gallois décidément décisif dans cette rencontre.Il aura donc fallu attendre les prolongations pour voir, non pas un mais, des essais. Puisque O'Brien applatissait pour le Leinster à la 95e minute, menant le score à 25-20. Mais Gopperth trouve le poteau et manque la transformation. Les Toulonnais enchaînaient alors les « pick and go » avant le gag de fin de match, l'irruption d'un chat sur la pelouse du Vélodrome, qui a réussi à se jouer de la sécurité. Le félin n'y changera rien. Le score en reste à 25-20 pour Toulon, double tenant du titre, qui pourra peut-être s'offrir un troisième sacre européen, ce qui serait historique, à Twikhenham.Voir aussi : Coupe d'Europe de rugby : revivez Toulon-Leinster 19.04.2015 à 17h25 | Alexandre Lemarié François Fillon serait prêt, affirme Sud Ouest Dimanche, à se désister au bénéfice d’Alain Juppé au second tour de la primaire à droite pour la présidentielle de 2017, ce que dément l’ex-premier ministre de Nicolas Sarkozy.« Au second tour de la primaire, confie François Fillon, il y aura un accord » avec Alain Juppé – candidat déclaré à la primaire –, « et c'est le mieux placé qui affrontera [Nicolas] Sarkozy », écrit le journal sans citer directement François Fillon dans un article publié dimanche 19 avril (en édition abonné).François Fillon a immédiatement démenti sur son compte Twitter l’existence d’un tel accord :Pas d'accord avec qui que ce soit en vue des primaires respect pour Alain Juppé mais projet et méthode differents— FrancoisFillon (@François Fillon)require(["twitter/widgets"]);Interrogé par Le Monde, le député Jérôme Chartier, porte-parole de François Fillon, affirme qu’il faut voir dans l’annonce de Sud Ouest « une mauvaise interprétation d’un propos rapporté de François Fillon ». « Chacun sait que François Fillon et Alain Juppé s’entendent bien. Il y a une vraie proximité entre eux, mais c’est allé vite en besogne que d’acter l’existence d’un accord de désistement réciproque entre eux », déclare-t-il. Et de conclure : « François Fillon est plus que jamais candidat à la primaire. Il est totalement investi dans sa campagne et ira jusqu’au bout de sa démarche. »Novembre 2016M. Fillon, candidat déclaré depuis plusieurs mois à la primaire prévue pour novembre 2016, a confirmé sa candidature, cette semaine, au journal Le Point. Il a assuré que « rien ni personne » et « aucune intimidation » ne le feraient renoncer à se présenter.Outre le député de Paris, Alain Juppé, Xavier Bertrand et Christian Estrosi sont d’ores et déjà candidats à cette primaire. Nicolas Sarkozy, principal rival potentiel d’Alain Juppé, ne s’est pas encore dit candidat à la primaire. Parmi les candidats possibles qui ne sont pas encore déclarés figurent deux anciens ministres : Bruno Le Maire et Nathalie Kosciusko-Morizet.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Yves Eudes Le 16 avril dernier, WikiLeaks a publié sur son site Internet les documents dérobés à la société Sony Pictures en 2014 par des pirates informatiques restés anonymes. Pour l’essentiel, ces textes avaient déjà été divulgués sur divers sites Internet et commentés par les médias du monde entier. Mais pour WikiLeaks ce n’était pas suffisant. Fidèle à ses principes fondateurs, l’organisation a mis en ligne les documents bruts en version intégrale, afin que le grand public puisse les consulter directement, en court-circuitant le filtre médiatique. Pour faciliter la lecture par les non-initiés, elle les a classés, indexés et dotés d’un moteur de recherche permettant de naviguer aisément dans cette masse de textes a priori rébarbative.Cinq ans après la publication des documents militaires et diplomatiques américains, qui la rendit célèbre dans le monde entier, WikiLeaks continue à agir. En mars, elle avait publié des documents de travail confidentiels rédigés par les négociateurs du partenariat transatlantique sur le commerce et l’investissement (Transatlantic Trade and Investment Partnership, TTIP), qui traitaient du secteur-clé des investissements. En décembre 2014, elle avait divulgué des manuels de la CIA à l’usage de ses agents en opération, et, en septembre, des copies de logiciels d’espionnage mis au point par les services secrets allemands… Au total, en un an, une dizaine de lots de documents confidentiels, arrachés à des administrations et des grandes entreprises par des lanceurs d’alerte ou des hackeurs.Demande d’extraditionJulian Assange, le chef de WikiLeaks, n’est pas aussi actif qu’il le souhaiterait. Car depuis juin 2012 il vit reclus dans l’ambassade d’Equateur à Londres pour échapper à une demande d’extradition de la justice suédoise dans le cadre d’une affaire d’abus sexuels. Il nie les faits, et affirme que s’il était envoyé en Suède, ce ne serait qu’une première étape avant une extradition vers les Etats-Unis, qui n’ont pas pardonné la divulgation de leurs documents militaires et diplomatiques en 2010.Malgré tout, Julian Assange continue à travailler, et à recevoir des visiteurs du monde entier. Il reste une star pour les médias alternatifs, les associations libertaires et les intellectuels progressistes de nombreux pays. Régulièrement, il donne des interviews ou intervient en direct par Skype dans des conférences. Ses interventions sont parfois payantes, et gérées par la prestigieuse agence Leigh Bureau.WikiLeaks n’est pas seule au monde, loin de là. Elle dispose du soutien d’au moins un Etat souverain, l’Equateur – aussi longtemps que le président Rafael Correa restera en poste. L’Equateur a accordé à Julian Assange l’asile politique et demande toujours au Royaume-Uni de lui délivrer un sauf-conduit entre son ambassade de Londres et l’aéroport. Plusieurs pays latino-américains soutiennent l’Equateur dans ce conflit avec la justice européenne. En attendant qu’il soit résolu, l’Equateur organise périodiquement des conférences consacrées aux libertés sur Internet, et invite des militants proches de WikiLeaks.Sympathisants actifsEn Occident, Julian Assange a réussi à conserver une garde rapprochée de sympathisants actifs – informaticiens, journalistes, juristes, artistes, hackeurs, militants des droits de l’homme, altermondialistes… En Angleterre, en Suède, aux Etats-Unis et dans son pays natal, l’Australie, des avocats prestigieux travaillent bénévolement sur son affaire. Une autre équipe mène un combat juridique de longue haleine dans plusieurs pays contre les banques et les organismes de cartes de crédit qui boycottent WikiLeaks depuis 2010 – peut-être sur injonction du gouvernement des Etats-Unis.Par ailleurs, WikiLeaks bénéficie du soutien moral, matériel et financier du Chaos Computer Club, la grande association des hackeurs allemands. D’autres organisations militantes européennes , comme La Quadrature du Net, en France, restent en contact régulier avec WikiLeaks et se tiennent prêtes à se mobiliser en sa faveur en cas de crise.Julian Assange a gardé des soutiens fidèles en Islande, y compris au Parlement, depuis qu’en 2009 WikiLeaks a divulgué des documents accablants sur la responsabilité des dirigeants du pays dans la faillite générale des banques islandaises. Kristinn Hrafnsson, le porte-parole « officiel » de l’organisation, est un ancien journaliste de la télévision islandaise, qui a renoncé à sa carrière et pris tous les risques pour se mettre au service de cette cause.Le comité de soutien de WikiLeaks compte une trentaine de personnalités, dont quelques noms célèbres – Daniel Ellsberg, l’homme des dossiers du Pentagone en 1971, Larry Flynt, Bianca Jagger, Michael Moore ou encore Gavin MacFadyen, directeur du Centre de journalisme d’investigation de Londres, un ami personnel de Julian Assange.Défense des lanceurs d’alerte persécutésIl peut aussi compter sur la Britannique Sarah Harrison, qui travaille à son côté depuis 2010. En juin 2013, Mme Harrison a replacé WikiLeaks au centre de la scène médiatique mondiale, en rejoignant Edward Snowden à Hongkong après qu’il eut remis à deux journalistes américains les documents secrets de l’Agence nationale de sécurité (National Security Agency, NSA). En coordination avec Julian Assange, elle a aidé Edward Snowden à quitter Hongkong avant qu’il soit arrêté, et quand le fugitif s’est retrouvé coincé à Moscou elle est restée avec lui pendant quatre mois. Aujourd’hui, elle vit à Berlin, car elle craint d’être harcelée par les autorités si elle rentrait chez elle, en Angleterre. Tout en restant active au sein de WikiLeaks, elle dirige une nouvelle association baptisée Courage, qui défend les lanceurs d’alerte persécutés. Le réseau international d’associations de défense des lanceurs d’alerte considère que la défense de WikiLeaks fait partie de ses missions.WikiLeaks dispose aussi d’un groupe opérationnel dont les membres préfèrent rester dans l’ombre, pour des raisons de sécurité. L’équipe éditoriale est installée à Londres, mais l’organisation affirme posséder des collaborateurs sur quatre continents, jeunes et vieux, hommes et femmes, ayant tous fait des études supérieures et parlant au total une dizaine de langues. Ils se décrivent sans fausse modestie : « Nous travaillons sans relâche, tous les jours de la semaine, dans des circonstances souvent difficiles, avec la certitude que notre travail apporte des changements importants dans différentes parties du monde. »Par contre, WikiLeaks a pris ses distances avec ses premiers alliés historiques, les « vieux médias », avec qui elle avait collaboré de façon intensive entre 2009 et 2011. Aujourd’hui, la majorité de ses militants estiment que ceux-ci sont trop timorés et qu’ils pratiquent systématiquement la rétention de documents, pour ne pas déplaire aux pouvoirs politiques ou économiques – en un mot, qu’ils font partie de l’establishment.Yves EudesGrand reporterSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.04.2015 à 15h20 Benyamin Nétanyahou, le premier ministre d'Israël, va demander, lundi 20 avril, un délai supplémentaire de deux semaines à Reuven Rivlin, le président, pour tenter de former un gouvernement, a annoncé dimanche la présidence dans un communiqué.Sorti vainqueur, à la tête du Likoud, des législatives du 17 mars, M. Nétanyahou avait été désigné le 25 mars par le président pour tenter de former son quatrième gouvernement. Aux termes de la loi israélienne, M. Nétanyahou disposait d'une première période de vingt-huit jours pour y parvenir.Malgré d'intenses négociations pour constituer une majorité de 67 députés sur 120 autour du Likoud allié à deux partis nationalistes (Israël Beitenou et Foyer juif), deux formations ultraorthodoxes (Shass et Yahadout Hatorah) et du parti centriste Koulanou, M. Nétanyahou n'est pas parvenu à conclure un accord de coalition et à procéder à la répartition des portefeuilles.Le portefeuille des affaires étrangères en balanceSelon la radio militaire, un des principaux obstacles à la formation d'un gouvernement porte sur l'attribution du portefeuille des affaires étrangères qu'exige de conserver Avigdor Lieberman, le chef d'Israël Beitenou, en dépit d'un score décevant aux élections (six députés). Or M. Nétanyahou, qui s'attend à des pressions tous azimuts dans le monde pour une reprise des négociations avec les Palestiniens gelées depuis un an, estimerait que M. Lieberman « n'est pas le mieux placé pour répondre aux critiques » de la communauté internationale.Lire nos explications (édition abonnés) : Etat palestinien : la volte-face de NétanyahouLe scénario d'un gouvernement d'union nationale réunissant le Likoud et l'Union sioniste, dirigée par le travailliste Isaac Herzog, évoqué par des proches de M. Nétanyahou ces derniers jours semble, par contre, s'éloigner. La chaîne de télévision publique a fait état la semaine dernière d'une « rencontre secrète » entre MM. Herzog et Nétanyahou, que les deux hommes se sont empressés de démentir. Mais M. Herzog a affirmé durant le week-end que « diriger l'opposition avait sa préférence ».Au cas, peu probable selon les médias, où M. Nétanyahou ne parviendrait pas à former un gouvernement à l'issue des quatorze jours supplémentaires, le président devra désigner un autre député pour tenter de mener à bien cette tâche. William Audureau Ce n'est pas tous les jours qu'un jeu vidéo affiche un sous-titre dans une langue arctique. C'est le cas de Never Alone, alias Kisima Inŋitchuŋa. Ce jeu de plate-forme indépendant est consacré à la culture des Inupiats, l'une des deux principales peuplades inuites de l'Alaska. Sorti en novembre 2014 sur PC, désigné meilleur premier jeu vidéo en février 2015 par les BAFTA Game Awards – récompenses de l'Académie britannique des arts de la télévision et du cinéma –, il figure depuis le début du mois d'avril dans la liste des jeux offerts aux abonnés PlayStation Network.Un conte en mouvementRéalisé par le jeune studio néerlandais Upper One Games sur l'initiative et les fonds du Cook Inlet Tribal Council, une association de promotion de la culture inuite, il s'inscrit dans ce que ses développeurs appellent les world games, des jeux vidéo qui se donnent pour mission d'explorer les cultures du monde. Il est d'ailleurs doublé en inupiat (sous-titré en français) et dissimule dans ses niveaux de nombreuses petites vidéos documentaires à débloquer et découvrir.Le jeu en lui-même permet d'incarner une petite fille inupiat nommée Nina et un adorable renard des neiges, agile, mignon et fidèle. L'aventure est jouable soit à deux joueurs en même temps, soit seul, en passant d'un personnage à l'autre en fonction des obstacles que réservent la banquise et ses huit tableaux : débris de villages à traverser, courses-poursuites avec un ours, ou exploration des entrailles d'une créature marine fabuleuse. Cette courte aventure nordique n'est pas sans évoquer les codes du jeu de plate-forme indépendant à la Limbo – rythme lent, personnage fragile et expressif, et ambiance faussement enfantine. Pour autant, on ne trouvera pas d'ennemis en pagaille dans Never Alone. Seulement un « horrible être » sorti tout droit d'un conte de fées pour enfants, un ours effrayant, quelques esprits menaçants et une poétique explication à l'origine du blizzard.Dialogue avec les décorsDans ses meilleurs moments, ce voyage en imaginaire inupiat donne l'impression d'ouvrir un dialogue muet avec des décors énigmatiques. Jeu de plate-forme animiste, il multiplie en effet les puzzles sous forme d'esprits surnaturels à chevaucher, mais dont les déplacements sibyllins répondent de manière chaque fois différente à ceux des héros – jolie métaphore d'une héroïne « jamais seule ». Court, tolérant dans sa difficulté malgré quelques légers problèmes d'inertie, et envoûtant à défaut d'être toujours original, Never Alone vaut autant pour ses tableaux poétiques que pour la fenêtre qu'il ouvre sur une culture largement sous-médiatisée. Il est disponible en téléchargement sur PC, Mac, PlayStation 4, Xbox One et Wii U.William AudureauJournaliste au Monde 19.04.2015 à 08h31 • Mis à jour le19.04.2015 à 14h09 Un million de personnes ont déjà réservé leur place pour le voir : à partir de dimanche 19 avril, le saint suaire, un linceul qui aurait enveloppé le corps du Christ, est présenté à Turin, en Italie. La dernière ostension de cet objet remonte à 2010. Il sera exposé, comme il y a cinq ans, dans la cathédrale de la capitale du Piémont, pendant plus de deux mois.« L'ostension du saint suaire est un grand événement de nature religieuse et civile », a déclaré Piero Fassino, le maire de Turin, qui a dit attendre « à bras ouverts » les centaines de milliers de pèlerins attendus pendant ces soixante-sept jours.La pièce de lin de 4,36 m sur 1,10 m sur laquelle, selon la tradition, se serait imprimée l'empreinte du corps du Christ supplicié, et en particulier son visage, a été découverte au milieu du XIVe siècle dans la collégiale Notre-Dame à Lirey, près de Troyes, en France.Bataille scientifiqueLe Vatican, propriétaire du saint suaire depuis qu'il lui a été offert, en 1983, par la famille de Savoie, ne s'est jamais prononcé sur son authenticité. « Ce qui compte le plus, c'est que cette toile (…) reflète de manière aussi claire et précise ce que l'Evangile décrit dans la passion et la mort de Jésus », a déclaré samedi Mgr Cesare Nosiglia, archevêque de Turin. « Ce n'est évidemment pas un discours de foi, car ce n'est pas un objet de foi ni de dévotion, mais cela peut aider la foi », a-t-il ajouté.En 2010, son exposition en public pendant quarante-trois jours avait attiré deux millions de personnes, dont le pape Benoît XVI, qui avait décrit une « icône extraordinaire » correspondant « totalement » au récit de la mort du Christ dans les Evangiles.Le pape François se rendra lui aussi à Turin les 20 et 21 juin. Ce suaire est depuis longtemps l'objet d'une bataille entre les scientifiques qui croient à son authenticité et ceux qui en doutent. Des historiens, s'appuyant notamment sur une datation au carbone 14 faite en 1988, ont établi que la fabrication de ce linceul remontait au Moyen-Age, entre 1260 et 1390, mais cette datation est elle-même contestée.Lire (édition abonnés) : Le suaire, le séisme et la science William Audureau On peut incarner un héros de la gâchette macho ou une combattante hypersexuée sur son PC la nuit, et respecter les femmes le jour. C'est, du moins, ce qui ressort des conclusions de Johannes Breuer, Rachel Kowert, Ruth Festl et Thorsten Quandt, quatre chercheurs en psychologie et en communication des universités de Cologne, Münster et Stuttgart. Selon eux, il n'existe pas de corrélation entre la pratique assidue du jeu vidéo et l'adhésion à des représentations du monde sexiste.Publiée le 6 avril dernier, leur étude, intitulée « Sexist Games = Sexist Gamers? A Longitudinal Study on the Relationship Between Video Game Use and Sexist Attitudes » (« Jeux vidéo sexistes = joueurs sexistes ? Une étude longitudinale sur les relations entre pratique du jeu vidéo et attitudes sexistes »), se fonde sur un panel de 824 joueurs allemands âgés de 14 ans et plus.Les quatre chercheurs reconnaissent toutefois que l'homogénéité de leur échantillon (jeune et limité à l'Allemagne) ne permet pas de tirer de conclusions générales. De même, l'âge minimal de 14 ans ne permet pas d'évaluer les effets du jeu vidéo sur des joueurs plus jeunes et plus influençables, rappelle l'étude. C'est, néanmoins, le premier travail de recherche qui s'intéresse aux effets des jeux vidéo dans le temps, plaident-ils.16 % des personnages sont des femmesLes joueurs ont été interrogés en 2011 et 2013 sur leur temps de jeu et leurs représentations du rôle de l'homme et de la femme. Les jeunes Allemands questionnés devaient notamment exprimer par une note allant de 1 à 5 leur adhésion à trois phrases à caractère sexiste :« L'homme devrait être responsable de toutes les décisions majeures d'une famille. »« Dans un groupe d'hommes et de femmes, l'homme devrait assumer le rôle de leader. »« Même si les deux partenaires travaillent, il incombe à la femme de s'occuper du foyer. »L'étude rappelle que, selon l'association Children Now, les femmes ne représentent que 16 % des personnages de jeux vidéo, et que ces personnages féminins jouent pour la moitié d'entre eux un rôle accessoire. « Néanmoins, aucune corrélation entre sexisme et pratique du jeu vidéo n'a été trouvée », observent les quatre auteurs à partir des statistiques récoltées.Lire aussi : Dans les jeux vidéo, « l'habitude est de concevoir des héros masculins »Moins influent que d'autres facteursL'absence de lien sur trois ans entre pratique du jeu vidéo et représentations sexistes permet selon eux de dégager plusieurs conclusions.« Tout d'abord, comme ce qui a pu être suggéré pour les agressions, il est probable que des facteurs comme l'expérience personnelle et l'influence de la famille et des pairs influent sur le développement, la prolifération, la prévention ou la réduction d'attitudes sexistes davantage que le contenu d'un média fictionnel. » Autre conclusion : les joueurs ne jouant pas tous aux mêmes jeux ni de la même façon, « les effets de cultivation généraux et à grande échelle des jeux vidéo sont globalement peu probables ».Les polémiques sur les représentations des femmes dans les jeux vidéo se sont multipliées ces dernières années, à la faveur de l'émergence de critiques et développeuses féministes, comme Anita Sarkeesian et Zoe Quinn. Elles ont donné lieu à une violente guerre des tranchées sur les réseaux sociaux, le « GamerGate », qui oppose joueurs masculinistes et partisans de la critique sociale.Ces derniers pourront objecter à l'étude que le problème du jeu vidéo tient à la représentation fréquente de la femme comme objet sexuel ou personnage hypersexué davantage qu'à la représentation des tâches dans la société, sujet rarement thématisé sur console.Lire aussi : Derrière le #GamerGate, une nébuleuse antiféministe William AudureauJournaliste au Monde 29.04.2015 à 17h22 • Mis à jour le29.04.2015 à 18h49 Un individu placé en garde à vue durant le week-end, dans le cadre de l'enquête sur un projet d'attentat déjoué en Ile-de-France, a été mis en examen, mercredi 29 avril, selon une source judiciaire citée par l'AFP. L'homme de 33 ans est suspecté d'avoir aidé Sid Ahmed Ghlam, mis en examen pour assassinat et pour avoir planifié une attaque contre au moins une église de Villejuif (Val-de-Marne).Lire le portrait : Le suspect de l'attentat déjoué n'avait pas le profil d'un délinquant radicaliséLe parquet de Paris a requis le placement de ce complice présumé en détention provisoire. Son ADN a été retrouvé sur l'essuie-glace du véhicule où était entreposé l'arsenal de M. Ghlam. Son empreinte génétique a également été isolée sur un gilet pare-balles découvert au domicile de l'étudiant algérien.Les investigations ont montré que c'était sur instruction de commanditaires que Sid Ahmed Ghlam avait trouvé la clé de cette Renault Mégane volée, garée à Aulnay-sous-Bois et à l'intérieur de laquelle se trouvait tout ou partie des armes retrouvées après son arrestation fortuite le 19 avril à Paris.« Télécommandé » depuis la Syrie ?Lundi, le procureur de Paris, François Molins, avait affirmé que le jeune homme de 24 ans « [était] passé à l'acte à la suite d'instructions données vraisemblablement de Syrie et pour le compte d'organisations terroristes ». Selon le magistrat, il aurait bénéficié d'une aide logistique. « Ce type d'individu n'agit pas seul », avait également déclaré le premier ministre, Manuel Valls.L'importance de l'arsenal – quatre kalachnikovs, un pistolet, un revolver – en possession de Sid Ahmed Ghlam, dans son véhicule ou à son domicile, amène les enquêteurs à s'interroger sur sa volonté d'attaquer seul ou avec des complices. Deux autres personnes avaient été arrêtées ce week-end, mais leurs gardes à vue ont été levées mardi et mercredi.  29.04.2015 à 16h48 • Mis à jour le29.04.2015 à 17h28 Un peu moins de 5 millions de dollars (4,5 millions d'euros) ont été dérobés d'un des comptes de la compagnie aérienne à bas coûts Ryanair. Selon la société irlandaise, des pirates informatiques se seraient emparés de la somme par « un transfert électronique frauduleux passé via une banque chinoise ».La compagnie travaille actuellement avec ses établissements bancaires et les autorités compétentes afin de récupérer ces fonds. Elle annonce dans un communiqué, publié mercredi 29 avril, que ceux-ci ont été « bloqués » et que des mesures ont été prises pour sécuriser les comptes de Ryanair. L'identité des pirates est encore inconnue.Facture de kérosèneLa société, dont le siège est à Dublin, assure des liaisons principalement en Europe. La plupart de ses transactions sont effectuées en euros, mais elle dispose aussi de comptes en dollars. D'après The Irish Times, les fonds en dollars ciblés par les pirates informatiques étaient destinés à payer ses factures de kérosène.Le quotidien ajoute que l'agence judiciaire chargée du dossier en Irlande, le Criminal Assets Bureau (« bureau des biens d'origine criminelle ») de Dublin, avait pu identifier où la somme subtilisée avait été transférée grâce à un système de coopération internationale avec des agences jumelles en Asie. 29.04.2015 à 15h38 Encore 1,4 milliard d'euros. La Banque centrale européenne (BCE) a une nouvelle fois relevé, mercredi 29 avril, le plafond de son financement d'urgence (ELA – « emergency liquidity assistance ») des banques grecques. Il passe ainsi à 76,9 milliards d'euros.L'institution révise désormais chaque semaine le montant qu'elle alloue aux établissements financiers. L'ELA est, depuis février, la seule aide fournie par la BCE aux banques du pays. Ce mécanisme assure actuellement la survie du secteur dans le pays.Auparavant les établissements bancaires pouvaient obtenir de l'argent en apportant en garantie les obligations de l'Etat qu'elles détiennent. Ces dernières n'ayant pas la qualité de crédit minimal qu'accepte normalement la BCE, l'institution faisait donc bénéficier les banques du pays d'une exception.Mais ce traitement de faveur a pris fin peu après l'arrivée au pouvoir, à la fin de janvier, du gouvernement de gauche radicale Syriza, désireux de s'affranchir du programme de sauvetage européen en cours.Les dépôts privés à leur plus bas niveau depuis 2005L'annonce de ce nouveau relèvement de plafond est faite alors que la Banque de Grèce a annoncé plus tôt dans la journée que 2 milliards d'euros avaient été retirés des établissements bancaires du pays par les entreprises et les ménages au mois de mars. Plus de 7,5 milliards avaient été retirés en février, un peu moins de 13 milliards en janvier, et quelque 4 milliards en décembre.Au total, les banques grecques ont perdu près de 27 milliards d'euros en quatre mois. Ainsi, à la fin de mars, les dépôts privés se montaient à 138,55 milliards d'euros, leur plus bas niveau depuis février 2005. Les premiers chiffres connus pour avril laissent supposer que la tendance au retrait des capitaux a repris de plus belle.Athènes doit faire valider par ses partenaires une liste de réformes pour toucher la dernière tranche d'aide, s'élevant à 7,2 milliards d'euros, prévue dans le cadre du programme de soutien à la Grèce. Celle-ci est vitale pour que le pays satisfasse à ses obligations de remboursement de sa dette. Mais les négociations en cours – avec l'Union européenne, la BCE et le Fonds monétaire international – peinent à aboutir, générant l'inquiétude des épargnants.Lire aussi (édition abonnés) la tribune de Yanis Varoufakis, ministre des finances de la Grèce : Un New Deal pour la Grèce Jean-Baptiste Chastand (Strasbourg, envoyé spécial) La charge la plus sérieuse est venue du président de la Commission européenne lui-même. En français et en allemand, Jean-Claude Juncker a étrillé mercredi 29 avril devant le Parlement européen réuni à Strasbourg les décisions prises par les chefs d’Etat et de gouvernement, jeudi 23 avril, en réponse au terrible naufrage en Méditerranée, qui avait fait plus de 800 morts le dimanche précédent. « La réponse a été immédiate mais pas suffisante », a expliqué M. Juncker devant les eurodéputés à Strasbourg, lors d’une séance extraordinaire très attendue.« Il ne suffit pas de combattre les symptômes de la crise. J’en ai assez des poètes, c’est bien de se montrer ému, mais il faut aller bien au-delà », a déclaré M. Juncker, sous les applaudissements.Lire aussi :Juncker : « Le sommet européen sur l’immigration m’a déçu »Auparavant, Donald Tusk, le président du Conseil européen, qui regroupe les chefs d’Etat et de gouvernement, avait pris la défense des solutions adoptées le 23 avril lors du sommet extraordinaire. « Nous allons tripler les fonds et augmenter la capacité opérationnelle de Triton [la mission de sauvetage européenne] », a vanté M. Tusk, sans toutefois beaucoup de conviction. « Nous n’avons pas d’illusion, l’été sera sans doute difficile », a convenu l’homme politique polonais, en pointant le problème de l’absence de gouvernement stable en Libye.« Grave erreur »Triton devrait uniquement retrouver les moyens qui étaient ceux de la mission Mare Nostrum, financée par l’Italie et arrêtée en octobre 2014, soit 9 millions d’euros par mois, contre moins de trois actuellement. « Ce fut une grave erreur que de mettre un terme à la mission Mare Nostrum, elle a coûté des vies humaines », a fustigé M. Juncker.Lire aussi :Naufrages en Méditerranée : Frontex et sa mission « Triton » mises en causeLe président de la Commission a plaidé pour la « mise en place d’un système de quotas » pour répartir la charge des demandes d’asile en fonction des pays, mais également pour ouvrir le débat de la facilitation de l’immigration légale. « Il faut ouvrir les portes pour éviter que les gens entrent par les fenêtres », a avancé M. Juncker. La Commission doit présenter le 13 mai ses propositions précises sur l’immigration.Mais ces solutions sont toutes très sensibles pour les chefs d’Etat et de gouvernement. Ceux-ci n’ont en effet même pas réussi à s’entendre pour faire venir 5 000 demandeurs d’asile à répartir entre les différents pays de l’Union européenne, alors que cette solution avait été évoquée avant le conseil européen du 23 avril.M. Tusk a seulement promis qu’« un projet pilote pour la réinstallation des migrants dans l’Union européenne » devrait bien voir le jour, mais ses détails ne seront probablement présentés qu’en juin, en même temps que le calendrier des renforcements des moyens de Triton.La plupart des groupes du Parlement européen ont voté une résolution reprenant la majorité des idées avancées par la Commission. Celle-ci a toutefois fait l’objet de longues et difficiles tractations entre groupes et entre nationalités. Les eurodéputés du Parti populaire européen (PPE, droite) français n’ont par exemple pas caché leurs critiques sur certains des propos de M. Juncker, pourtant issu du même parti. « Sa formule sur les portes fermées est très séduisante, mais totalement non opératoire. Nous sommes contre un système de quotas centralisé par la Commission », explique l’UMP Arnaud Danjean.Divergences profondesDerrière l’unanimité à dénoncer la timidité de la réponse des gouvernements européens, les divergences sont donc profondes sur les solutions à apporter. Tout en demandant la mise en place de quotas contraignants, Manfred Weber, le président du groupe PPE, a par exemple défendu que « quiconque affirme que nous allons ouvrir les portes à l’immigration légale se leurre ». Selon lui, « si nous ouvrons l’immigration légale, nous allons créer un appel d’air ». Au nom de l’Alliance des libéraux et des démocrates pour l’Europe (centristes), la néerlandaise Sophia in’t Veld a, elle, défendu l’inverse : « Nous avons besoin d’immigration pour notre prospérité. »L’idée de créer des quotas contraignants a suscité de grandes réticences de la part des parlementaires polonais, un pays qui accueille très peu de migrants, et dont les eurodéputés PPE ne devraient pas voter la résolution. Mais également au sein des sociaux-démocrates, dont certains estiment que les quotas ne sont pas respectueux du droit des migrants à choisir leur lieu d’installation.La résolution ne parle pas non plus d’une éventuelle réforme du traité de Dublin, qui impose au premier pays d’accueil européen de traiter la demande d’asile. L’Italie demande depuis longtemps que cette règle soit revue, sans jusqu’ici avoir réussi à convaincre une majorité des autres pays européens. De leur côté, les représentants des partis populistes n’ont eu de cesse de demander que l’Europe s’inspire des solutions appliquées en Australie pour empêcher les migrants de mettre les pieds dans le pays en refoulant les bateaux.Lire aussi :Immigration : les limites du modèle australienJean-Baptiste Chastand (Strasbourg, envoyé spécial)Journaliste au desk EuropeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Rémi Dupré Avec l'ex-star portugaise Luis Figo et le prince jordanien Ali Bin Al-Hussein, le Hollandais Michael van Praag figure parmi les candidats qui défieront dans les urnes Joseph Blatter, le président sortant de la Fédération internationale de football (FIFA) – 79 ans et en place depuis 1998 – lors du prochain congrès de l'organisation, qui se tiendra le 29 mai à Zurich (Suisse).Agé de 67 ans, le patron de la Fédération royale néerlandaise de football (depuis 2008) et ancien dirigeant de l'Ajax Amsterdam (1989-2003) se confie au Monde à un mois du scrutin.Pourquoi êtes-vous candidat à la présidence de la FIFA ? C'est de notoriété publique que je suis très inquiet à propos de la FIFA [Fédératin internationale de football association]. Il est maintenant temps que l'organisation soit normalisée et que sa pleine attention se concentre à nouveau sur le football. Pendant un moment j'ai espéré qu'un autre challenger crédible se mette en avant, mais cela n'est pas arrivé. Dans ce cas de figure, on ne doit pas se limiter à ses propres paroles, mais les traduire par des actes et de la détermination. C'est donc pourquoi j'ai annoncé ma candidature.Quand avez-vous songé à être candidat ? Avant Noël, quand il apparaissait que Jérôme Champagne [ex-secrétaire général adjoint de la FIFA et ancien conseiller diplomatique de Joseph Blatter] ne pourrait pas obtenir les parrainages nécessaires émanant d'au moins cinq fédérations. J'étais effrayé à l'idée qu'il n'y aurait aucun adversaire crédible face à Blatter.Le fait que le président de l'UEFA, Michel Platini, ait renoncé à se présenter a-t-il motivé votre décision ? Oui, ce n'est un secret pour personne. Je pense qu'il aurait été un candidat crédible.Pensez-vous réellement pouvoir gagner le 29 mai ? Bien entendu, sinon je ne serais pas rentré dans la course ! Je crois que la FIFA a besoin de changer, de progresser… Beaucoup de pays abondent dans mon sens.Quelles sont vos principales propositions pour réformer la FIFA ? J'ai décliné toutes mes idées, réformes dans mon programme intitulé « Football pour tous ». Je pense qu'il faudrait installer un « board », un conseil de la présidence, qui réunirait les dirigeants des confédérations afin de discuter des problèmes importants au lieu du « one-man-show » de Sepp Blatter, de sa gouvernance solitaire ; élargir la Coupe du monde à quarante nations [32 actuellement] ; davantage se concentrer sur le football et moins sur les règlements ; donner plus d'argent aux fédérations nationales. Il faudrait aussi davantage les soutenir à l'échelle régionale.Pourquoi souhaitez-vous ne faire qu'un seul mandat de quatre ans si vous êtes élu ? Parce que je veux laisser la place à une nouvelle génération de dirigeants aussi rapidement que possible. Parce que je veux pleinement utiliser le temps dont je dispose durant mon mandat. Je ne veux gaspiller aucune minute en songeant à une possible réélection. Parce que je sais par expérience – dans les affaires, aussi bien dans le football des clubs qu'au niveau d'une fédération nationale – que les grandes étapes pour achever la modernisation, en somme réformer l'organisation, peuvent être réalisées en quatre ans.Qu'est-ce qui vous distingue de vos concurrents Luis Figo et Ali Bin Al-Hussein ? Nous avons des idées similaires mais, durant la campagne, chacun met en avant ses propres propositions. J'ai purement et simplement plus d'expérience qu'eux dans le monde du football en tant qu'ancien président de l'Ajax d'Amsterdam [avec une victoire en Ligue des champions en 1995] et président de la fédération royale néerlandaise de football [depuis 2008]. Je pense être le candidat qui répondra le plus à ce besoin de réformer et qui a le plus d'expérience pour concrétiser cela. C'est merveilleux que je puisse notamment compter sur l'amitié et le soutien d'une icône comme Johan Cruyff. Lire aussi : FIFA : le candidat Luis Figo dévoile son programmePourriez-vous nouer des alliances avec Luis Figo et Ali Bin Al-Hussein lors du congrès de Zurich ? Nous devrons voir comment les choses évoluent.En juin 2014, lors du congrès de la FIFA à Sao Paulo (Brésil), pourquoi avez-vous demandé à Joseph Blatter de ne pas se représenter ? Parce qu'il était temps que les choses changent. Et ce changement, ce processus de modernisation de l'organisation, ne peut pas être initié, chapeauté par le même individu, qui est devenu la personnification de son discrédit, de sa piètre image. Le même type qui en est, en fin de compte, responsable.Trouvez-vous choquant que Joseph Blatter soit candidat à un cinquième mandat, à 79 ans ? Je n'ai pas été très surpris quand il a annoncé qu'il se représentait pour un cinquième mandat. Mais j'étais néanmoins déçu.Que reprochez-vous spécifiquement à Joseph Blatter dans sa manière de diriger la FIFA ? Il y a beaucoup trop de pouvoirs concentrés dans les mains d'une seule personne. Le conseil ou « board » de la présidence que je veux créer nous aidera à changer cela. En outre Sepp Blatter ne semble prendre aucune part de responsabilité dans tout ce qui a mal tourné.Comment expliquez-vous que cinq des six confédérations continentales le soutiennent pour cette élection ? Ce n'est pas les confédérations qui voteront, le 29 mai. Ce sont les 209 fédérations nationales qui prendront part à ce scrutin de manière individuelle.Les leaders africains qualifient Joseph Blatter de « porte-voix des sans-voix ». Cette expression est-elle justifiée à vos yeux ? C'est leur opinion.Comment avez-vous réagi lorsque Joseph Blatter a refusé de débattre publiquement avec ses trois challengers ? C'est fâcheux. Le monde du football mérite de connaître les idées de chaque candidat.Qu'attendez-vous du congrès de Zurich ? Des élections honnêtes et ouvertes. Quel regard portez-vous sur les allégations de corruption autour du processus d'attribution des Mondiaux 2018 et 2022, respectivement à la Russie et au Qatar ? C'est difficile de dire ce qui s'est réellement passé. Je tiens à voir le rapport de Michael J. Garcia en entier [il doit être seulement publié sous une forme édulcorée et à une date indéfinie]. N'oubliez pas : les Pays-Bas et la Belgique ont participé à ce processus d'attribution [le Benelux postulait à l'organisation du Mondial 2018] donc nous garderons un œil sur la situation. A moins que des faits de corruption soient avérés et prouvés, nous devons accepter que les deux prochaines Coupes du monde aient été démocratiquement attribuées à ces deux pays et nous devons profiter pleinement de ces événements.Le rapport de Michael J. Garcia devrait-il être publié, même « sous une forme appropriée », avant le scrutin du 29 mai ? C'est ce que je ferais, mais ce n'est pas de mon ressort actuellement.La démission en décembre 2014 de l'enquêteur américain Michael J. Garcia met-elle en relief le manque de transparence de la FIFA ? Peut-être, c'est impossible pour moi de le dire maintenant, comme je n'ai pas vu le rapport. Je m'engage à publier intégralement, autant qu'il est légalement possible de le faire, le contenu du rapport de Michael J. Garcia quand je serai élu président de la FIFA.Le comité exécutif de la FIFA a-t-il pris la bonne décision en fixant le calendrier du Mondial au Qatar à novembre et décembre 2022 ? C'est un compromis nécessaire étant donné que la Coupe du monde sera au Qatar. Nous devrons en tirer le meilleur profit.Comment comptez-vous restaurer le crédit de la FIFA ? En gouvernant de manière honnête. En veillant à ce que la FIFA soit dirigée de façon transparente et ouverte.Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Brigitte Salino C’était le père de David et Micha, auteur et comédien : Jean Lescot est mort. Né Jean Wajbrot, fils d’un juif polonais émigré à Paris, où il est né, le 30 août 1938, il a commencé à jouer dès l’âge de 20 ans et n’a jamais cessé depuis, pratiquant son art au théâtre, au cinéma, et dans le doublage, où la liste des acteurs et personnages à qui il a prêté sa voix est impressionnante : le lieutenant William Kinderman dans L'Exorciste, Yoda dans La Guerre des étoiles, ou Morty Flickman dans la série « Desperate Housewises ». Il a plusieurs fois doublé Ben Kingsley, Seymour Cassel, Mel Brooks ou Per Oscarsson.Au cinéma, il apparaît dans de nombreux films, dont Les Gauloises bleues, de Michel Cournot (1967), L'Affiche rouge, de Frank Cassenti (1975), Mon oncle d'Amérique, d'Alain Resnais (1979). Au théâtre, Jean Lescot a tenu une belle ligne, jouant sous la direction de Gabriel Monnet, Roger Planchon, Armand Gatti, Gabriel Garran, ou Jean-Claude Grumberg, son ami.Il a été un touchant Sorine, dans La Mouette, mise en scène par Christian Benedetti, qui a connu un grand succès, au Théâtre de l’Athénée, à Paris. C’était en 2012 et ce fut le dernier rôle de Jean Lescot, un comédien qui a su transmettre son amour de l’art de la scène à ses fils, et laisse le souvenir d’une belle personne, très aimée dans le milieu.Lire aussi : A Alfortville, une « Mouette » qui a valeur de manifesteBrigitte SalinoJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.04.2015 à 12h56 • Mis à jour le29.04.2015 à 14h40 | Samuel Laurent A chaque mois ou presque son annonce de la hausse du nombre de chômeurs. Et à chaque mois ou presque ses « éléments de langage » ministériels. C’est ainsi que François Rebsamen, ministre de l’emploi, voit dans la dernière hausse un signe… encourageant.Ce qu’il a dit :Il y a une augmentation sur l’ensemble du trimestre de 9 000 demandeurs d’emploi, 3 000 par mois, c’est la plus faible augmentation depuis 2011. J’y vois un signe encourageant.Pourquoi c’est un peu facile ?Disons-le tout de go : François Rebsamen a raison. Si on considère la seule catégorie A du Pôle Emploi (personnes disponibles pour chercher du travail et qui n’ont pas travaillé du tout), 9 000 demandeurs d’emploi supplémentaires en trois mois représentent la plus faible hausse trimestrielle depuis le premier trimestre de 2011, où l’on avait compté 10 000 demandeurs d’emploi en moins. Si on fait la moyenne, depuis 2011, la hausse trimestrielle est de 47 500, avec un pic à 109 000 chômeurs supplémentaires au troisième trimestre 2012 (début du quinquennat Hollande).Mois, trimestres et catégoriesCependant, la hausse du chômage s’observe généralement par mois. Et les chiffres sont alors différents. Toujours sur la seule catégorie A, le mois de mars n’est pas un cru « meilleur » (ou « moins pire », plutôt) que les autres : la hausse est de 0,44 %, soit plus qu’en février (0,37 %) ou qu’en décembre (0,41 %). Seul janvier, avec une légère baisse (– 0,55 %) était un « bon » mois sur le front du chômage (l’embellie de – 1 % en août 2013 était essentiellement lié à un bug technique).M. Rebsamen ne parle en outre que de la seule catégorie A, soit 3,5 millions de personnes. Mais si on s’intéresse aux catégories A, B et C (B et C comptent les demandeurs ayant travaillé quelques heures au cours du mois ou étant en formation, par exemple), qui rassemblent 5,2 millions de personnes, les choses ne sont plus les mêmes.Pour ces catégories, la hausse trimestrielle est de 74 500 personnes. Soit moins qu’aux deux derniers trimestres 2014, certes, mais plus qu’au premier (+ 51 000), ou qu’aux trois derniers semestres de 2013. Et si on regarde mois par mois, même chose : avec + 0,53 %, la hausse en catégories A, B et C en mars est comparable à celles d’octobre ou novembre 2014, par exemple. #container_14302315774{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14302315774{ height:500px; } #container_14302315774 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14302315774 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14302315774 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .large { width: 230px; }Evolution du nombre de demandeurs d'emploi en France depuis 2011(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} 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On comptait en catégories A, B et C 4 041 000 demandeurs d’emploi en janvier 2011 ; on en compte 5 290 500 en mars, soit 1, 2 million de plus. Dont 932 200 entre mai 2012 et mars 2015.Et si on reste sur la seule catégorie A choisie par M. Rebsamen, ce sont 586 600 demandeurs d’emploi en plus depuis mai 2012, soit en moyenne 13 490 par mois. Ou 450 par jour.Enfin, un autre chiffre pourrait doucher les encouragements de M. Rebsamen : la faiblesse des créations d’emploi, que souligne régulièrement l’Insee dans ses notes de conjoncture, et qui ne semble pas aller beaucoup mieux en 2015.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Rémi Barroux La menace de la bactérie tueuse Xylella fastidiosa se précise. Mercredi 15 avril, le ministère de l’agriculture a annoncé avoir « identifié un plan de caféier porteur de la bactérie chez un revendeur de Rungis », le plus grand marché de produits alimentaires et végétaux d’Europe. Selon le ministère, ces plants seraient originaires d’Amérique centrale et « ont été introduits dans l’Union européenne via les Pays-Bas ».Cette bactérie qui sévit notamment depuis 2010 en Italie et a détruit des milliers d’oliviers, essentiellement dans la région des Pouilles, dans le sud, est particulièrement dangereuse. Elle est transmise aux végétaux par de minuscules insectes vecteurs, les cicadelles ou encore le cercope des prés. Le danger principal de Xylella fastidiosa est le nombre très élevé de plantes hôtes susceptibles d’être contaminées : oliviers, chênes, châtaigniers, lauriers roses, tous les agrumes (citrons, oranges, clémentines…), la vigne, les mimosas, ou encore la myrte ou le romarin…Lire aussi :Une bactérie menace les oliveraies italiennesMesures unilatérales de protectionDevant l’ampleur de la menace, et face à l’absence de décision des instances européennes, la France a pris, de façon unilatérale, des mesures de protection. Dans un arrêté publié le 4 avril, le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, a décidé d’interdire « l’importation en France de végétaux sensibles à Xylella fastidiosa et provenant de zones touchées par la bactérie ». L’interdiction concerne les échanges intra-européens en provenance des Pouilles, mais aussi de pays tiers déjà infectés, notamment des Amériques (Etats-Unis, Mexique, Costa Rica, Brésil…) et du Japon.L’initiative française déplaît aux Italiens en particulier, dont le ministre de l’agriculture, Maurizio Martina, déplore une attitude « totalement inopportune » et en appelle à une réponse européenne « de manière coordonnée ». Cette question doit être discutée lors du prochain Comité permanent des végétaux, des animaux, des denrées alimentaires et des aliments pour animaux (PAFF), qui se réunira les 27 et 28 avril. La décision d’opérer des contrôles plus stricts lors des mouvements de végétaux susceptibles d’être contaminés et même d’interdire certaines importations pourrait être prise, notamment à l’égard de pays tiers comme le Costa Rica ou le Brésil.« Zone de risque »Pour la France, il n’était pas possible d’attendre. « Nous avions le sentiment d’entrer dans une zone de risque où l’on se ferait rattraper par la bactérie, explique Stéphane Le Moing, directeur adjoint du cabinet du ministre de l’agriculture. Nous avons donc pris des mesures d’urgence, que permet la réglementation européenne. »Mais l’issue de la discussion au niveau européen est incertaine. Et si la proposition française de mesures strictes n’est pas reprise, « il faudra que la France adapte sa réglementation aux décisions européennes », a expliqué au Monde, Enrico Brivio, porte-parole à la santé et à l’environnement de la Commission européenne.On n’en est pas là et Paris espère voir son principe de précaution validé par Bruxelles. « Au vu de ce qui s’est passé mercredi, à Rungis, l’évolution de la situation est de nature à aider les autres Etats membres à se ranger à notre position », fait valoir M. Le Moing.Un plant de caféier (d’ornement) infecté saisi il y a quelques jours à Rungis va être détruit, comme ce fut le cas en octobre 2014 avec un plant provenant déjà des Pays-Bas. Une fois les prélèvements faits, ils sont envoyés au laboratoire spécialisé dans les végétaux de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) à Angers. Les analyses nécessitent deux jours. « Nous avons commencé à travailler sur cette bactérie à Angers en 2012, sur des plants de caféiers qui provenaient du Mexique et d’Amérique du Sud et il n’y a encore eu aucune introduction de Xylella fastidiosa en France », assure Charles Manceau, directeur de la santé végétale de l’Anses.Lors de la dernière saisie, mercredi, aucun insecte vecteur n’a été trouvé et aucune autre plante n’a donc été contaminée, précise le ministère. Une enquête est en cours pour déterminer l’origine exacte des plantes saisies.Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adrien Lelièvre La série noire continue pour le Paris Saint-Germain. Cette fois, c'est son capitaine, Thiago Silva, qui s'est retrouvé à l'infirmerie dès la 21e minute du quart de finale face au FC Barcelone, mercredi soir.Touché à la cuisse gauche, « O Monstro », a été contraint de céder sa place à son compatriote brésilien David Luiz, à peine rétabli d'une blessure identique contractée le 5 avril lors du sommet OM-PSG, et remis sur pied pour le choc contre les Catalans après un séjour médical express en Russie. Lien de cause à effet ou pas, David Luiz, victime des arabesques de Luis Suárez, parut dépassé par les événements et laissa l'attaquant uruguayen inscrire deux buts. Lire aussi: Ligue des champions : le Barça fait chuter le PSGLa séquence du remplacement de Thiago Silva par David Luiz est un bon résumé (médical) de la saison 2014-2015 du PSG. L'entraîneur de l'équipe, Laurent Blanc, a rarement disposé d'un effectif au complet. Ce qui n'empêche pas ses joueurs d'être encore en mesure de réaliser un triplé historique dans l'Hexagone. Mais les chances du PSG de soulever la coupe aux grandes oreilles se sont considérablement réduites après la défaite 3-1 à domicile contre le Barça.Blanc concède une « erreur »La déveine parisienne a commencé dès l'été avec – déjà – une blessure de Thiago Silva. Entre deux journées de Ligue 1, le PSG avait accepté de disputer une rencontre à Naples le 11 août 2014. La raison de ce déplacement inhabituel ? Une clause du contrat d'Edison Cavani après le transfert du joueur entre les deux clubs, obligeant le PSG à venir fouler la pelouse du stade San Paolo pour un match amical sous peine de sanction financière. Une victoire deux buts à un plus tard, le PSG rentrait en France délesté de Thiago Silva, blessé pour deux mois. Laurent Blanc avait alors concédé avoir avoir commis « une erreur » en laissant jouer le Brésilien si tôt après son retour en France.Dans la foulée, ce fut au tour de Zlatan Ibrahimovic de fréquenter les couloirs de l'infirmerie. Contre le SC Bastia, mi-août,  le « bad boy » avait dû abandonner ses partenaires de jeu en raison d'une « blessure étrange », dixit son entraîneur. Revenu plus vite que prévu sur les terrains, le géant Suédois devait vite rechuter, avec une blessure au talon qui alimenta débats et polémiques sur la durée de son absence. Le PSG n'enregistra son retour complet qu'en novembre 2014 après sept semaines d'arrêt. Deux autres épisodes tragi-comiques ont scandé la saison du club qatari : les quatre blessés côté parisien du match PSG-Caen (Yohan Cabaye, Marquinhos, Serge Aurier et Lucas Moura) le 14 février, contraignant les hommes de Laurent Blanc à finir à 9 contre 11 ; et la double blessure de Thiago Motta et David Luiz au Vélodrome le 5 avril. Après cette rencontre, l'ancien sélectionneur des Bleus avait tonné contre le calendrier du club, jugé trop lourd :« On a un calendrier surchargé comme vous le savez et on ne nous donne pas la possibilité de pouvoir récupérer. Alors, on en prend acte : on va faire en sorte de jouer dans la même semaine un match de L 1, un de Coupe de la Ligue et un de Coupe de France avant de jouer la Ligue des champions. J'ai rarement vu ça et avoir deux blessés ce soir est vraiment le point négatif. Il va falloir faire avec, mais il faudrait qu'on arrête d'avoir des blessés, car cela va devenir compliqué de faire l'équipe. »Le club parisien paierait-il sa réussite sportive alors que la fin de saison approche ? Mercredi soir, les Parisiens disputaient leur cinquantième match officiel de la saison. De quoi fatiguer les organismes. Par ailleurs, onze joueurs de l'équipe ont pris part à la Coupe du monde au Brésil l'été dernier. Leur préparation physique s'en est trouvée écourtée.Laurent Blanc dispose également d'un effectif peu étoffé avec seulement 23 joueurs, dont quatre gardiens de but. Et en Ligue des champions, grosse dévoreuse d'énergie, c'est pire : en raison des sanctions imposées par l'UEFA au club pour non-respect du fair-play financier, le PSG n'avait pu inscrire que 21 joueurs dans cette compétition, au lieu des 25 autorisés.Le médecin du club dans le viseur de BlancAfin que son équipe puisse être capable de jouer sur tous les tableaux cette saison, Laurent Blanc, peu adepte du turnover, avait pourtant emmené ses joueurs au Maroc cet hiver. Au programme : un stage axé sur le physique et la récupération.« Dans notre philosophie de jeu qui est d'avoir la balle, d'être techniquement très bon, il faut être bon physiquement, avait déclaré l'entraîneur en guise de bilan du stage. Ce travail que nous avons fait au Maroc dans des conditions parfaites nous a permis d'avoir un mois de janvier difficile, mais ça a été bénéfique pour mon groupe. On a bien fait de travailler de cette manière », avait précisé Blanc.Mais si le PSG enchaîne depuis les bons résultats sportifs, ces quelques jours au Royaume chérifien n'ont pas pas permis d'enrayer la spirale infernale des blessures.Ce n'est pas la première fois que cette question revient  au PSG. Selon Le Parisien, le club de la capitale avait tenté sans succès de se séparer de son médecin l'été dernier. Laurent Blanc reprochait alors au docteur Eric Rolland d'avoir autorisé Zlatan Ibrahimovic et Gregory Van der Wiel à aller se soigner à l'étranger sans avoir été consulté.Adrien LelièvreJournaliste au Monde Isabelle Rey-Lefebvre La Ville de Paris lance son site d’annonces immobilières. Depuis jeudi 16 avril, le site Locannonces, accessible depuis le portail Paris.fr, propose 500 logements, à raison de 15 à 20 nouvelles offres par semaine. Avec ce nouveau système, « nous souhaitons renverser la logique des attributions et rendre les demandeurs plus acteurs de leur projet », déclare Ian Brossat, adjoint au maire chargé du logement.Paradoxalement, alors que les listes d’attente pour obtenir un HLM ne cessent de s’allonger – 180 000 candidats à Paris –, les bailleurs sociaux ont parfois du mal à remplir leurs immeubles. La municipalité, qui attribue quelque 4 000 logements chaque année, essuie 40 % de refus à ses premières propositions, obligeant à relancer la procédure. Typiquement c’est le cas d’un jeune couple avec un enfant qui habite une HLM dans le 15e arrondissement et qui, à l’arrivée de son second enfant, espère un quatre-pièces. On le lui propose, mais dans le 19e. Il y a bien sûr des localisations moins recherchées que d’autres et des loyers parfois trop élevés, notamment dans des immeubles neufs ou ceux de catégories supérieures financées.Attirer une clientèle de classes moyennesPour postuler sur Locannonces, il faut bien sûr être déjà enregistré comme demandeur mais cela peut se faire en ligne facilement, avoir des ressources compatibles avec les barèmes réglementaires mais aussi suffisantes pour couvrir trois fois le loyer. Exemple : la Mairie propose un quatre-pièces dans le 13e arrondissement, de 97 m2, au prix de 1 361 euros par mois, ou ce six-pièces de 110 m2 dans le 12e pour 1 577 euros… « Nous espérons attirer une clientèle des classes moyennes qui s’autocensure et n’ose pas candidater », indique Ian Brossat. Postuler n’est que la première étape d’un long processus, car, une fois passé le premier filtre du nombre d’occupants, qui doit être en adéquation avec la taille de l’appartement proposé, puis celui des ressources, ni trop élevées ni trop faibles, la Ville sélectionne les cinq dossiers qui ont obtenu les meilleures notes attribuées selon 25 critères, dossiers qui seront soumis à la commission d’attribution !Cette mise en ligne est pour le moment expérimentale et limitée au patrimoine de l’office Paris Habitat et au contingent de la Ville, qui peut désigner les locataires de 20 à 30 % des logements libérés. Paris s’attache à moderniser ce lourd processus d’attribution, depuis fin 2013 tous les dossiers sont anonymisés et font l’objet d’une cotation, une méthode de « scoring » afin de hiérarchiser les demandes, en principe en toute transparence.Il n’y a pas que Paris qui va au-devant des candidats locataires pour remplir les immeubles. « Dès que l’on s’éloigne de Paris, les immeubles neufs se remplissent lentement, c’est le cas, par exemple, à Etampes ou Montereau », admet Yves Laffoucrière, PDG de 3F qui détient plus de 200 000 logements. Ce bailleur n’hésite pas à publier ces annonces sur son site ou sur « Leboncoin » ou « Seloger ». C’est de cette façon qu’en Essonne 170 logements ont trouvé preneur sur les 1 200 attribués en 2014.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.04.2015 à 17h13 | Nicolas Chapuis Christian Paul a lancé une invitation pour « un vrai débat public » à son principal concurrent, Jean-Christophe Cambadélis, en vue du congrès de Poitiers qui a lieu du 5 au 7 juin. « Où il veut, quand il veut, selon la forme qu’il veut », a précisé le premier signataire de la motion des frondeurs, lors d’une conférence de presse, jeudi 16 avril.Lire aussi :Congrès du PS : Christian Paul prend la tête de la motion des frondeursM. Cambadélis, premier secrétaire actuel du PS et qui dirige la motion A, avait déjà refusé toute forme de débat entre les membres de son équipe et ses adversaires, mardi 14 avril. « Pourquoi le premier secrétaire du parti refuserait le débat ? Je ne peux pas croire que cela soit tactique », a raillé Christian Paul.Le député de la Nièvre avait ouvert son allocution déjà sur le ton de l’ironie, se félicitant que la motion soutenue par le gouvernement ait repris des propositions des frondeurs sur l’économie. « Il y aura un grand problème démocratique dans ce congrès s’il y a un grand écart entre les engagements et les actes », a-t-il prévenu.Lire aussi :L’économie, ligne de fracture du congrès du Parti socialisteDe son côté, il a repris la proposition de la motion D défendue par Karine Berger de déménager le siège du parti. « Nous ne sommes pas assignés à résidence à Solférino », a-t-il expliqué.« L’équipe de choc »Christian Paul tenait cette conférence de presse pour présenter son équipe de campagne pour les semaines à venir. Celle-ci reflète la diversité des courants qui composent sa motion. Benoît Hamon, ancien ministre de l’éducation, et Emmanuel Maurel, député européen, coprésideront le collectif d’animation, « sorte de parlement de la campagne où se prendront les décisions importantes ». Ils incarnent les deux branches de l’aile gauche du parti, respectivement « Un monde d’avance » et « Maintenant la gauche », tout comme Guillaume Balas, député européen, et Jérôme Guedj, conseiller général de l’Essonne, qui seront animateurs de la campagne.Le député frondeur Laurent Baumel dirigera pour sa part « l’équipe de choc » qui a pour mission d’aller dans les territoires à la rencontre des militants pour faire émerger de nouvelles propositions. Aurélie Filippetti, ancienne ministre de la culture, est chargée d’imaginer des « temps forts » pour la campagne aux côtés des parlementaires Pouria Amirshahi (député des Français de l’étranger), Gaëtan Gorce (sénateur de la Nièvre), et Marie-Noëlle Lienemann (sénatrice de Paris).Enfin, la motion B réactive le « laboratoire des idées », qui avait contribué à l’élaboration du programme présidentiel de 2012, quand Martine Aubry dirigeait le PS. A l’époque, c’est Christian Paul qui en avait la charge. Toute cette équipe doit mener une campagne « éclair », selon les mots d’un participant. Le vote sur les motions a lieu le 21 mai et celui sur le poste de premier secrétaire le 28 mai.Lire aussi :Congrès du PS : pourquoi le choc des motions n’aura pas lieuNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.04.2015 à 15h49 • Mis à jour le16.04.2015 à 15h59 La French Data Network (FDN), plus ancien fournisseur d'accès Internet de France, la Fédération FDN, qui regroupe une vingtaine de fournisseurs d'accès à Internet régionaux indépendants, et la Quadrature du Net, association de défense des libertés sur Internet, ont déposé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) sur le très controversé article 20 (anciennement article 13) de la Loi de programmation militaire, a annoncé la FDN, mercredi 16 avril.Adoptée d'une courte majorité le 20 décembre 2014, cette loi permet « l'accès administratif aux données de connexion », et plus précisément « le recueil, auprès des opérateurs de communications électroniques (...) des informations ou documents traités ou conservés par leurs réseaux ». Lire : Adoption définitive de la controversée loi de programmation militaireLa FDN dénonce « une atteinte à la vie privée », et l'absence de garanties légales pour le respect du secret de la correspondance, par exemple entre un avocat et son client. Elle pointe également la remise en question de la protection des sources pour les journalistes, les métadonnées de connexion permettant de savoir avec qui ceux-ci échangent des mails. Enfin, elle condamne le flou des termes employés, notamment « informations » et « documents », qui peuvent aussi bien renvoyer au contenu des courriers électroniques et des SMS.Introduite en 2008, la QPC est un dispositif juridique permettant, sous réserve de recevabilité, de demander au Conseil constitutionnel l'examen d'une disposition législative pouvant porter atteinte aux droits et libertés garantis par la Constitution en vue d'en obtenir l'abrogation.Comme le précise la FDN, il appartient au Conseil d'Etat de transmettre ou non la QPC au Conseil constitutionnel. S'il est saisi, celui-ci aura alors trois mois pour se prononcer. 16.04.2015 à 15h22 • Mis à jour le16.04.2015 à 17h07 | Jérôme Porier Avec l'Ile-de-France, le littoral du Var et des Alpes-Maritimes a longtemps semblé défier les lois de la pesanteur. À Paris, l'attractivité d'une grande capitale internationale, sa vitalité économique et la pénurie de logements intra-muros maintiennent le marché immobilier, malgré un début de baisse depuis 2011. Sur la Côte d'Azur, c'est l'omniprésence des retraités aisés, le charme des paysages ensoleillés et l'aura de villes comme Cannes, Nice, Antibes ou Saint-Tropez qui expliquent la résistance des prix.L'évolution des tarifs dans ces deux zones géographiques est d'ailleurs étonnamment similaire : après une baisse marquée entre 2008 et 2010, puis un bref rebond en 2011 (lié à « l'effet valeur refuge » de la pierre au plus fort de la crise économique), les prix déclinent doucement. Dans les Alpes-Maritimes, les prix ont baissé de 1,5 % en 2014 et de 5,1 % en 5 ans, selon les notaires. « Nous sommes sur une pente douce », déclare Jeanne Caspar, notaire à Beaulieu-sur-Mer. « On glisse depuis 2011 », résume Sylvain Palenc, membre de la chambre départementale des notaires du Var.« Les prix ne vont pas s'effondrer sur la Côte d'Azur, ajoute Frédéric Pelou, président de la section locale de la fédération nationale de l'immobilier (FNAIM). L'offre reste limitée sur le littoral, c'est pourquoi les tarifs ne décrochent pas. Une chute de 30 %, comme on en voit dans d'autres régions, est inimaginable ici ! » Grâce aux taux historiquement bas des crédits immobiliers, le tassement des prix laisse entrevoir une timide reprise des transactions, tombées à leur étiage depuis 3-4 ans.A Cannes, un marché bloquéL'une des spécificités de la Côte d'Azur, régulièrement mise en avant par les professionnels, est la rigidité des vendeurs, souvent âgés, qui restent arc-boutés sur leurs prix de vente. À Cannes, les quartiers chics (La Croisette, la Banane, Suquet, Hoche…) sont ceux qui résistent le mieux, mais les transactions y sont rares. La baisse des prix, estimée entre 10 et 15 % depuis le pic de 2011, est insuffisante pour décoincer la situation. « Le marché est bloqué car la plupart des vendeurs n'ont pas le couteau sous la gorge et préfèrent attendre », confie Arnaud Charnallet, responsable de l'agence ERA de Cannes - la Bocca. Au-dessus de 300 000 euros, les appartements partent au compte-gouttes.Proposé à 342 000 euros dans l'ancien quartier ouvrier de la Bocca, un joli deux-pièces de 38,5 mètres carrés (m2) avec une terrasse sur le toit et une belle vue sur la mer a mis deux ans pour trouver preneur à 322 000 euros. La vendeuse, une Italienne, n'était visiblement pas pressée !« Cette situation peut durer, estime M. Charnallet. Les prix peuvent continuer à baisser de 1 ou 2 % par an pendant dix ans. » Malgré l'inertie du marché, il y a tout de même des occasions à saisir. Par exemple, dans une résidence Pierre et Vacances avec plusieurs piscines à La Bocca, un deux-pièces cabine de 28 m² a été vendu à 75 000 euros. « Il y a quelques années, il serait parti à 120 000 euros », glisse M. Charnallet. Attention cependant aux fausses bonnes affaires. Beaucoup de logements sont défraîchis, et les biens qui nécessitent une rénovation sont lourdement pénalisés par le coût élevé des travaux dans la région.« Effet Estrosi » à NiceA Nice, le marché est plus fluide, grâce à un tissu économique plus développé et moins axé sur le tourisme, et grâce à la proximité de l'aéroport international, le deuxième de France. En outre, les prix n'ont pas connu la même frénésie qu'à Cannes, et la rénovation du centre-ville provoque un « effet Estrosi », du nom du maire (UMP) de la ville.Jacques Agid, président du réseau d'agences immobilières ORPI pour la Côte d'Azur, conseille de s'intéresser en priorité au quartier situé derrière la basilique Notre-Dame, sans trop s'approcher de la gare. « À 3 500 euros le m², les prix y sont encore accessibles, d'autant que la zone va bénéficier de l'arrivée de la ligne 2 du tramway, qui va désengorger la ville en 2017 », dit-il. Plus à l'est, le quartier de Riquier profite aussi de cette nouvelle offre de transport. Le prix du m² y ressort à 3 600 euros selon le site Meilleursagents.En revanche, M. Agid déconseille d'investir dans la nouvelle « Eco-vallée », qui court sur 10 000 hectares à l'ouest de la ville. C'est un projet emblématique de la mairie, qui voudrait en faire une Silicon Valley à la française, mais « le quartier n'est pas terrible, avec beaucoup d'accès routiers, il faudra attendre longtemps avant qu'il ne décolle », prédit-il. La clientèle italienne et russe a disparuLe cas de Menton, près de la frontière italienne, est particulier. Depuis la chute de Berlusconi en 2011, la clientèle transalpine a non seulement disparu, mais beaucoup cherchent à vendre. En moyenne, le prix du m² vaut encore 4 700 euros. À Antibes et à Saint-Jean-Cap-Ferrat, c'est la disparition de la clientèle russe, depuis l'effondrement du cours du rouble fin 2014, qui a laissé un vide. « Les prix ont baissé de 15 à 20 %, précise Charles Boukhobza, représentant du réseau Coldwell Banker à Antibes. Il y a moins d'acheteurs, moins de transactions. Ceux qui ont acheté pendant la période folle sont potentiellement en perte. »Un duplex moderne de 150 mères carré avec un parking situé dans le centre-ville d'Antibes vient d'être cédé pour 625 000 euros. « Il y a 2-3 ans, il serait parti pour 700 000 euros », estime M. Boukhobza. Depuis le début de l'année, on observe une légère reprise des transactions. Sans trop y croire, les agents immobiliers espèrent que la hausse du dollar face à l'euro ramènera bientôt la clientèle américaine, mais il est encore trop tôt pour l'affirmer.Les « purs » marchés de résidences secondaires sont ceux qui souffrent le plus, mais ce n'est pas non plus la panique. « Par exemple, les prix des appartements de la marina de la baie des Anges, entre Nice et Antibes, baissent de 1,5 à 2 % tous les ans depuis 3-4 ans », précise M. Pelou, de la FNAIM.Dans le haut de gamme, la clientèle est essentiellement étrangère au-delà de 2 millions d'euros. Le marché peine à purger ses excès. En moyenne, les prix des luxueuses villas situées entre Cannes et Menton auraient baissé « de 15 à 20 % »  par rapport à leur sommet de 2011, selon Sylvain Boichut, directeur commercial de John Taylor, le numéro deux des « biens de prestige »  sur la Côte d'Azur. Chez Michael Zingraf Real Estate, le leader, on évoque une baisse de 22 %. « Les prix avaient trop monté. Il faudrait qu'ils baissent encore de 15 % pour que le marché redevienne fluide. »Au moment où les vendeurs semblent enfin accepter le repli du marché, la chute de l'euro augmente le pouvoir d'achat des acheteurs du nord de l'Europe, Britanniques et Scandinaves en tête. De quoi espérer un dégel.Le littoral varois résisteÀ l'abri des regards de la clientèle internationale, le marché varois se consolide sagement. Sur dix ans, les prix affichent une hausse de 24,3 %, contre 44,2 % dans les Alpes-Maritimes. La correction est de seulement 0,3 % sur 5 ans, mais elle s'accélère (-2,7 % sur 12 mois). Entre Toulon et Fréjus, le littoral varois séduit traditionnellement une clientèle franco-française.En 2014, les plus fortes baisses ont été observées à Toulon (-3,2 %), à La Seyne-sur-Mer (-8,1 %) et à Draguignan (-5,7 %), des marchés de résidences principales où l'on a beaucoup construit ces dernières années, et où l'activité économique est loin d'être florissante. À Hyères, le prix des appartements a baissé de 2,3 % l'an dernier, à 2 590 euros. Le marché semble mieux résister à Sanary-sur-Mer, à Bandol, à Fréjus, à Saint-Raphaël et à Sainte-Maxime. « Ce sont des villes à taille humaine qui continuent de séduire les Franciliens », explique M. Palenc, de la chambre départementale des notaires. La réalité du terrain vient parfois contredire l'optimisme des professionnels. A Sainte-Maxime, plusieurs agences immobilières ont ainsi récemment fait faillite.À Hyères, le prix des appartements a baissé de 2,3 % en 2014, à 3 210 euros. Les volumes ont chuté et le montant des transactions aussi. « Il n'y a presque plus de ventes au-dessus de 300 000 euros, dit M. Palenc. On vend surtout de petits T3 entre 220 000 et 230 000 euros, qui valaient entre 250 000 et 260 000 euros au plus haut. » Après quatre ans de déflation, le notaire « ne voit pas de raison que ça s'arrête ».Saint-Tropez et Sainte-Maxime, des micromarchés atypiquesDans le Var, Sainte-Maxime et Saint-Tropez sont des micromarchés atypiques où la majorité des acheteurs sont étrangers. Les prix ont augmenté de 3,9 % à Sainte-Maxime en 2014, pour atteindre 4 360 euros le m². Si les belles villas de Saint-Tropez sont proposées entre 5 et 15 millions d'euros et se vendent au compte-gouttes, celles de Sainte-Maxime valent entre 1 et 5 millions d'euros.Dans le haut de gamme, l'effet de rareté soutient les prix. Dans le quartier huppé du Sémaphore, à Sainte-Maxime, une villa de 170 m² des années 1980 comprenant trois chambres, une piscine, une superbe vue sur le golfe de Saint-Tropez et 1 600 mètres carrés de terrain, a été vendue 1,4 million d'euros, soit 8 200 euros du mètre carré. « C'est ce type de bien que la clientèle recherche », déclare Eric Provensal, responsable d'une agence à Sainte-Maxime. Les étrangers font les prix, ici. »Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) Le présidium du conseil de surveillance de Volkswagen (VW) est réuni jeudi 16 avril. Au menu : le sort du PDG, Martin Winterkorn, qui pourrait être évincé. C’est, en tout cas, ce que souhaite Ferdinand Piëch, le président du conseil de surveillance du groupe aux douze marques.Dans un entretien au magazine Der Spiegel, le 10 avril, cette figure centrale du groupe depuis les années 1990, a déclaré avoir « pris ses distances » avec M. Winterkorn, actuel patron opérationnel du premier constructeur européen et pourtant décrit, jusqu’alors, comme son plus fidèle allié.Jusqu’alors, M. Winterkorn, président du directoire depuis 2007, devait théoriquement céder son poste en décembre 2016, à 70 ans, à l’expiration de son contrat. Puis occuper le siège de président du conseil de surveillance laissé vacant par M. Piëch en avril 2017.Mais le vieux patriarche voit manifestement les choses autrement. « J’aspire à ce que les bonnes personnes occupent [ces deux postes] », a-t-il dit au Spiegel, ajoutant qu’ils devraient être occupés par des « techniciens », « déjà présents dans l’entreprise. »Lire aussi :La guerre des chefs fait rage chez VolkswagenAinsi désavoué par voie de presse , il apparaît difficile de voir M. Winterkorn se maintenir. L’intéressé a déclaré « qu’il ne démissionnerait pas ». Et plusieurs membres du conseill de surveillance ont soutenu le manager en disgrâce.Mais, selon les experts, il ne fait aucun doute que le sort de M. Winterkorn est scellé : malgré d’incontestables succès, il a laissé s’installer des problèmes au sein du groupe, qui l’ont disqualifié pour le siège de président du conseil de surveillance auquel il aspirait.Trois grandes faiblessesLe pavé que M. Piëch a jeté dans la mare du groupe, provoquant des remous considérables, peut être interprété comme une sonnette d’alarme au plus haut niveau. Si le groupe affiche pour l’instant des résultats éclatants, il est malgré tout confronté à quelques problèmes qui doivent être réglés assez vite si VW ne veut pas devenir un géant dépassé.Lire aussi :Volkswagen, l’insolente réussitePlusieurs chantiers urgents attendent le probable successeur de Martin Winterkorn. Le premier concerne le second marché automobile du monde : les Etats-Unis. C’est là que M. Winterkorn a enregistré son plus grand échec.Regagner des parts de marché outre-Atlantique était au cœur de la stratégie de M. Winterkorn. Pour cela, 900 millions d’euros ont été investis, une nouvelle usine a été construite à Chattanooga, dans le Tenessee, la Passat version américaine devait gagner le cœur des Américains. Tout cela échoué : VW a vendu l’an dernier 80 000 Passat et occupe 2 % du marché, soit le même niveau qu’en 2009…« C’est un flop monumental ! Même Subaru a dépassé VW !, note l’expert automobile Ferdinand Dudenhöffer. Or, le marché américain est en croissance et devrait afficher 18 millions de véhicules vendus l’an prochain. Qui veut se maintenir au sommet de la course automobile doit avoir du succès aux Etats-Unis ».Deuxième grande faiblesse, la rentabilité de la marque VW : elle est de 2,5 %, bien en deçà des 6 % visés par M. Winterkorn. Le large plan de réduction des coûts, annoncé l’été 2014, n’y a rien changé. En 2014, la marque Porsche seule a dégagé plus de bénéfice que la marque VW, qui produit pourtant la moitié des véhicules du groupe.Aujourd’hui, 600 000 salariés travaillent pour le constructeur allemand. Son concurrent Toyota, pour un nombre de voitures produites l’an dernier quasi équivalent (10,23 millions) n’emploie que 350 000 salariés.Là où Toyota dégage plus de 1 700 euros de marge pour chaque véhicule vendu, une Golf ou une Polo ne rapporte en moyenne que 540 euros. Par rapport à une voiture VW, une Skoda est autrement plus profitable : elle rapporte 1 026 euros par véhicule vendu.Troisième faiblesse : le groupe dans son ensemble ne s’est pas illustré ses dernières années par sa grande audace. Sur tous les chantiers d’avenir (électromobilité, voiture autonome, nouvelles formes de mobilité et nouvelles matières pour les carrosseries), VW a semblé adopter une stratégie plus défensive qu’offensive par rapport à ses concurrents, notamment BMW.Pour l’instant, les énormes bénéfices engrangés par le groupe en Chine et sur les marques Porsche, Audi et Skoda ont compensé ces faiblesses. Mais ont également accru la dépendance de la marque à l’Empire du milieu, qui voit actuellement sa croissance faiblir.Pour M. Piëch, M. Winterkorn n’est pas en mesure d’assurer la pérennité du groupe et n’a pas porté de vision d’avenir à Volkswagen.Selon plusieurs observateurs, il n’aura aucun mal à en convaincre les membres du conseil de surveillance. « VW va bien plus mal que l’on ne veut bien l’admettre à Wolfsburg. Depuis samedi, M. Winterkorn est un canard boîteux, et même le portier chez VW le sait », conclut M. Dudenhöffer.Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)Journaliste au Monde Stéphanie Marteau Depuis les élections, la moitié des conseillers sont des femmes, mais le combat pour l'égalité est loin d'être gagné. Des élues racontent les maladresses et entêtements de leurs collègues masculins. Grâce à la loi sur la parité, un conseiller départemental sur deux est désormais une femme. Une progression fulgurante, puisque les conseils généraux n’accueillaient jusque-là que 13,9 % de femmes. Mais une avancée dont les nouvelles élues ne sont pas dupes. Certaines d’entre elles ont déjà commencé à déchanter, tant l’accès des femmes aux postes d’influence est encore loin d’être acquis : à l’issue du « troisième tour », le 2 avril, seules 8 femmes ont été élues à la tête des 98 départements français qui renouvelaient leurs conseillers départementaux – portant ainsi à 10 le nombre des « présidentes ». Preuve qu’« on peut partager les places sans partager le pouvoir », note Réjane Sénac, du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes.Alors qu’elles font leurs premiers pas d’élues, les femmes prennent la mesure des (nombreux) ajustements que leur présence massive va nécessiter… jusqu’aux plus triviaux. Ainsi, à Mâcon, en Saône-et-Loire, une élue de gauche s’étonne de l’agencement des toilettes. « Il n’y a que deux WC fermés pour 29 dames. Et pour y accéder, il faut traverser une double rangée de pissotières. » Une situation dont Claudette Brunet-Lechenault (PRG), la première femme à avoir investi ces instances départementales, en 1998, s’accommodait : elle avait pris l’habitude de frapper pour signaler son arrivée, au risque d’interrompre les conseillers, occupés à poursuivre aux toilettes les débats lancés dans l’hémicycle. A l’époque, le président du conseil général, René ­Beaumont (DL), avait offert une cravate à tous les nouveaux élus en guise de cadeau de bienvenue. Claudette Brunet-Lechenault ne s’était pas démontée et l’avait nouée sur sa robe.Des roses, et pourquoi pas des Tupperware ?Bien sûr, aujourd’hui, les choses ont changé. Les conseillères départementales ne sont plus minoritaires et les hommes les traitent avec égards. Des égards jugés parfois « déplacés », certes, mais des égards tout de même. Dans le Tarn-et-Garonne, le nouveau président UMP, Christian Astruc, a offert, jeudi 2 avril, trois roses à chaque élue : « Mais c’est pas la Saint-Valentin ! », lui ont-elles lancé, quand les plus agacées lâchaient carrément : « On a du bol, les filles. On aurait pu avoir des Tupperware ! » Et ce n’est que le début. La semaine dernière, Christine Renaudin-Jacques, conseillère municipale de Talant et fraîchement élue en Côte-d’Or, a reçu par e-mail une invitation pour la première séance plénière à l’attention de « Monsieur le conseiller départemental ». « Ça commence fort ! », s’agace-t-elle, avant d’aller rappeler aux services administratifs qu’avec 23 femmes élues contre 6 lors de la précédente mandature, il faudrait renoncer aux courriers-types. Lors de la campagne électorale, elle avait déjà subi le machisme des médias locaux. « En tant que principale opposante au sortant, j’étais le leader du binôme. Et on a fait basculer le canton de la droite à la gauche, ce qui est tout de même à rebours du mouvement national. Malgré cela, au soir du second tour, à France 3 Bourgogne, les journalistes ont sauté sur mon co-élu : “Monsieur Robinat, passez au maquillage !” A 23 heures, j’avoue, je n’avais plus la force de protester. » Résultat : sur le plateau, ce soir-là, trois journalistes hommes interviewaient trois hommes élus.La conscience aiguisée par cinq mois de réunions publiques « où le soir, à 19 heures, il n’y a que des hommes dans la salle », Christine Renaudin-Jacques a postulé à la commission des finances de son département : « Il faut lutter contre les réflexes conditionnés. Trop de femmes vont ­spontanément à la petite enfance, aux solidarités, etc. Il faut souvent les pousser, la plupart s’excusent de prendre la place d’hommes qu’elles jugent plus compétents qu’elles sur tel ou tel dossier ! »« Au soir du second tour, à France 3 Bourgogne, les journalistes ont sauté sur mon co-élu. » Christine Renaudin-Jacques, récemment élue en Côte-d’Or.Toujours en Côte-d’Or, celle qui fut jusqu’alors la seule femme du conseil général, Colette Popard, a été élue à la tête du groupe d’opposition (de gauche). « Mardi, j’avais rendez-vous avec le futur président du conseil départemental. Mon prédécesseur m’a dit : “Vas-y avec ton premier vice-président, parce qu’il est retors.” » Elue depuis 2001, Colette Popard est bien sûr allée au rendez-vous sans chaperon. Et a trouvé étonnant, alors qu’elle venait d’être désignée pour mener l’opposition, que ce même prédécesseur tienne à animer la réunion de groupe jusqu’au bout : « Ils ont toujours du mal à lâcher… Les femmes ont été décoratives pendant des années. » Un sentiment partagé par Aurore Jacob, jeune élue UMP du Val-d’Oise : « Sur certaines délégations, on n’est pas les bienvenues. On est très attendues au tournant. »Lire aussi (édition abonnés) :Départements : la parité s’arrête aux présidencesHenriette Danti, la cinquantaine, élue de San-Giovanni-di-Moriani (110 habitants), vient de quitter le conseil général de Haute-Corse, l’une des quatre assemblées de France qui ne comptait aucune femme avant son arrivée, en 2013. Celle qui s’est souvent perçue comme « la tache de couleur de l’hémicycle pour les caméras de France 3 Corse » ne se plaint pas du paternalisme de ses collègues masculins. Mais n’est pas avare d’anecdotes : « Ma cocotte, tu devrais venir assister à la commission des affaires sociales, on va parler de contraception. » Ou encore, quand elle demandait aux vieux routiers du groupe Démocrate à quel moment elle devait intervenir : « Tu as de belles dents, alors souris ! » Devenue rapporteure sur les questions d’infrastructures routières et les affaires scolaires, elle note qu’elle n’avait « pas le droit de contredire le chef du groupe. Ça ne plaisait pas aux autres conseillers généraux, très fayots ».Dans le Tarn-et-Garonne, Dominique Sardeing-­Rodriguez fut, elle aussi, pendant deux ans et demi, la seule femme du conseil général. Cette éleveuse de « volailles en voie de disparition » préférait sourire quand un collègue faisait la moue en la voyant arriver en réunion : « Tiens, une robe à pois… Ma mère en mettait. » Des regards lourds que connaît bien la socialiste Nathalie Sarrabezolles, élue pour la première fois à Quimper en 2008, et à qui il a fallu trois tours de scrutin pour prendre la tête du conseil départemental du ­Finistère. Elle refuse de s’énerver à l’idée de garer sa voiture à l’emplacement marqué « président » (au lieu, par exemple, d’un plus neutre « présidence »). « Il faut qu’on laisse glisser, ­dit-elle. Sinon, on n’avance pas. »Lire aussi : Qui sont les nouveaux présidents de départements ?Stéphanie Marteau 16.04.2015 à 13h59 • Mis à jour le16.04.2015 à 19h49 Gaël Monfils s'est qualifié pour les quarts de finale du tournoi de Monte-Carlo en dominant Roger Federer, jeudi, en deux sets (6-4, 7-6). Le Français, qui atteint ce niveau pour la première fois dans ce tournoi, y retrouvera le Bulgare Grigor Dimitrov, qui a éliminé dans la matinée le tenant du titre, un autre Suisse, Stan Wawrinka (6-1, 6-2).L'insaisissable Monfils, qui avait quitté le tournoi de Miami blessé le 31 mars, et obtenu une invitation de dernière minute à celui de Monte-Carlo, s'offre une deuxième victoire d'affilée sur le n°2 mondial – la quatrième de sa carrière en douze confrontations. En novembre dernier, il était aisément venu à bout d'un Roger Federer diminué sur la terre battue (déjà) de Villeneuve d'Ascq, en finale de la Coupe Davis (6-1, 6-4, 6-3).Monfils peut viser loin à Roland-GarrosC'est un coup d'arrêt pour Federer, qui semble maudit à Monte-Carlo, l'un des rares grands tournois (avec Rome et le simple des Jeux olympiques) à lui résister encore. Finaliste l'an passé sur la Côte d'azur, le Suisse venait d'enchaîner deux finales à Dubaï (gagnée face à Djokovic en février) et Indian Wells (perdue face à Djokovic en mars). Sa victoire expéditive face à Chardy (6-2, 6-1) pour ses débuts dans le premier tournoi sur terre battue de la saison n'a pas dû suffir à le rassurer à un peu plus d'un mois de Roland-Garros (24 mai - 7 juin).Gaël Monfils, lui, aura les moyens d'aller loin dans le tournoi du Grand Chelem parisien, sur sa terre battue fétiche où il n'a jamais dépassé les demi-finales (en 2008, stoppé par Federer). Le Français de 28 ans, n°18 mondial, appartient aujourd'hui sans doute au Top 5 sur la surface ocre, où il semble capable de faire des miracles, comme celui-ci, au tour précédent, face à Dolgopolov :De leur côté, Jo-Wilfried Tsonga et Gilles Simon se sont inclinés face au Croate Marin Cilic (6-3, 7-6) et à l'Espagnol David Ferrer (6-2, 6-7, 6-1). Rafael Nadal a souffert face au géant américain John Isner (7-6, 4-6, 6-3 en 2 h 20), tandis que l'actuel meilleur joueur du monde, Novak Djokovic, a expédié (6-4, 6-0) l'Autrichien Andreas Haider-Maurer, tombeur d'Ernests Gulbis au premier tour.LE PROGRAMME DES QUARTS DE FINALE, VENDREDIMonfils - DimitrovBerdych - RaonicDjokovic - CilicNadal - Ferrer 16.04.2015 à 13h52 • Mis à jour le16.04.2015 à 15h44 | Anne Eveno Les jours se suivent et se ressemblent pour Google. Jeudi 16 avril, les sénateurs français ont adopté un amendement à la loi Macron « pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques ». Déposé initialement par des élus centristes et UMP, le texte de l’amendement défendu notamment par Catherine Morin-Desailly, sénatrice UDI de Seine-Maritime, a rencontré un soutien bien plus large au sein du palais du Luxembourg puisque communistes et socialistes l’ont appuyé.Le gouvernement, par la voix d’Emmanuel Macron, ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique, avait demandé le retrait de cette disposition la jugeant contraire au droit européen de la concurrence et au droit constitutionnel. En vain donc. Une commission mixte paritaire, rassemblant des élus de l’Assemblée nationale et du Sénat, devra définitivement trancher le sort de cette disposition.Liens vers trois moteurs concurrentsSes auteurs ont voulu adresser un signal politique sur la nécessité d’encadrer les pratiques des moteurs de recherche : « Cet objectif passe par la mise en place d’une régulation ex ante [au préalable] », expliquent-ils dans l’exposé des motifs de l’amendement.S’ils ne nomment pas Google explicitement dans le texte, c’est bien le géant américain qui est dans le collimateur des parlementaires. « Nous avons la conviction que Google favorise ses propres services et nous estimons qu’il faut réguler cette situation, sinon les autres entreprises ne peuvent se développer », a expliqué au Monde Catherine Morin-Desailly.Lire aussi :Un nouveau front s’ouvre contre Google en FranceAfin de limiter ces abus, l’amendement stipule notamment que « tout exploitant d’un moteur de recherche susceptible, compte tenu de son audience, d’avoir un effet structurant sur le fonctionnement de l’économie numérique » soit contraint d’afficher sur sa page d’accueil des liens vers au moins trois autres moteurs de recherche concurrents.Sur ce point précis de l’amendement, M. Macron a jugé qu’il s’agissait d’une mesure anticonstitutionnelle car consistant en une « attaque disproportionnée au droit d’entreprendre », estimant que cela reviendrait à demander à « Renault d’afficher sur son pare-brise qu’on peut acheter une Peugeot ou une Fiat ».Il n’a pas été entendu puisque la version initiale a même été durcie lors des débats. Un sous-amendement socialiste a été adopté qui exige que parmi les 3 moteurs concurrents figure un moteur qui ait son siège social en France. Une disposition qui risque bien d’être contraire au droit européen de la concurrence.Feu nourri de critiquesLes sénateurs veulent aussi que les moteurs de recherche veillent à ne pas favoriser leurs propres services et produits dans leurs résultats de recherche. L’amendement pose que c’est à l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (l’Arcep, le gendarme français des télécoms), que reviendra « la mission de contrôler le respect des obligations mises à la charge des exploitants de moteurs de recherche ».L’autorité de régulation pourra – en cas de manquements – infliger une amende pouvant aller jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires mondial du groupe mis en cause. Soit dans le cas de Google, une somme de l’ordre de 6 milliards de dollars (5,6 milliards d’euros).Google est actuellement soumis à un feu nourri de critiques. Au point que la Commission européenne a, mercredi 15 avril, accusé formellement le groupe américain d’abus de position dominante dans la recherche en ligne, en pointant particulièrement le fonctionnement du comparateur de prix pour les produits Google Shopping.Lire aussi :Bruxelles accuse Google d’abus de position dominanteUne mise en cause que Google – qui a dix semaines pour répondre à la Commission – conteste déjà fermement. Estimant que jamais l’innovation ou la concurrence n’a été aussi forte qu’actuellement sur son marché.Lire aussi :Google prêt à en découdre face à BruxellesAnne EvenoJournaliste au Monde 03.04.2015 à 17h47 • Mis à jour le03.04.2015 à 18h14 L'essentielAlors que le pays s'enfonce dans le chaos en raison d'affrontements entre milices chiites et gouvernement, des organisations terroristes tirent profit de la situation.Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA, branche d'Al-QAida) enraciné dans le pays, a pris position dans la province de Hadramout, au sud-est. Le groupe djihadiste Etat islamique, qui a fait son apparition récemment sur le territoire, tente égalément de prendre des positions stratégiques.  Dans un Yémen en plein chaos, les combattants d'Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA) étendent leur influence. Alors que  les affrontements entre milices chiites et partisans du gouvernement font rage, le groupe djihadiste sunnite, très actif dans le pays, a pris le contrôle vendredi 3 avril du quartier général de l'armée à Moukalla, dans le Sud-Est.Les combattants contrôlent désormais toute la ville, à l'exception de l'aéroport et de camps militaires, selon une source militaire. Jeudi, les djihadistes avaient en effet déjà pris d'assaut le complexe de l'autorité locale, le bureau de la banque centrale, le commissariat de police et les locaux des services de renseignement. Dans la matinée, ils avaient aussi attaqué la prison centrale de Moukalla et libéré 300 prisonniers, selon des sources sécuritaires. Lire notre analyse (édition abonnés) : Les rebelles houthistes résistent à AdenLes houthistes dans AdenLes rebelles chiites houthistes, qui s'opposent à l'actuel gouvernement, gagnent également du terrain. Après avoir pris la capitale Sanaa en février, les milices avancent depuis plusieurs jours dans la localité d'Aden, la deuxième ville du Yémen.Aux affrontements violents au sol s'ajoutent les raids aériens de l'Arabie saoudite voisine, qui est à la tête d'une coalition qui mène, depuis le 26 mars, des opérations aériennes contre les houthistes. Après s'être brièvement emparés du palais présidentiel à Aden jeudi soir, les miliciens houthistes se sont retirés du bâtiment vendredi matin, sous pression des raids de la coalition. Lire aussi : Yémen : les rebelles houthistes s'emparent du palais présidentiel à Aden 03.04.2015 à 16h58 • Mis à jour le03.04.2015 à 17h22 | Philippe Ridet (Rome, correspondant) Dix fois annoncées et autant de fois démenties, les tractations pour la vente du Milan AC, propriété de Silvio Berlusconi, semblent être entrées dans une phase cruciale. L'affaire pourrait se conclure avant la fin de la saison, marquée pour le mythique club de foot, plusieurs fois champion d'Europe, par une série de contre-performances. Les Rouges et Noirs actuellement entraînés par Filippo Inzaghi sont actuellement à 12 points de la troisième place qualificative pour la Ligue des champions. Indigne.Selon la presse italienne, deux repreneurs sont sur les rangs. D'une part un homme d'affaires thaïlandais du nom de Bee Taechaubol qui porte les intérêts d'un groupe asiatique ; d'autre part, un industriel de Hong Kong, Richard Lee. Il n'est pas exclu que M. Taechaubol et M. Lee soient de mèche et travaillent en fait pour les mêmes intérêts. L'un et l'autre ont été vus dans les parages de la résidence de M. Berlusconi à Arcore, dans la banlieue de Milan.Le ou les repreneurs se porteraient acquéreur dans un premier temps de 20 % du club pour un montant de 195 millions d'euros, afin d'en prendre petit à petit le contrôle dans le courant de l'année 2016. Le montant de la transaction est estimé entre 1 et 1,5 milliard d'euros. L'ex Cavaliere aurait obtenu de ses interlocuteurs que sa fille Barbara, actuellement directrice générale, conserve ses fonctions.Coup dur pour la villePour la ville de Milan, ce changement de propriété est un nouveau coup dur après le rachat en octobre 2013 de l'Inter, le club rival, par un entrepreneur indonésien Erick Tohir qui en détient 70 % des parts. La capitale de Lombardie, où se tiendra l'Exposition universelle 2015, a vu également un de ses joyaux industriels, le fabricant de pneumatiques Pirelli, passer sous contrôle chinois.Mais au-delà du symbole, chacun s'accorde, en Italie, a voir dans cette vente en cours, un nouveau signal du déclin de Silvio Berlusconi. Acquis il y a 29 ans, le Milan AC a accompagné l'ascension politique de son propriétaire. Désormais exclu du Parlement, âgé de presque 79 ans, en baisse constante dans les sondages au point que son parti, Forza Italia, se voit promettre une nouvelle déroute lors des élections régionales de fin mai, l'ancien président du Conseil liquide les activités « non stratégiques » de son empire médiatique.Les succès du Milan AC lui ont permis de faire rêver les Italiens et de les persuader que les victoires en politique pouvaient être aussi éclatantes. Ils ont cessé d'y croire. Lui aussi.Philippe Ridet (Rome, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.04.2015 à 16h28 • Mis à jour le03.04.2015 à 16h51 | Stéphane Lauer (New York, correspondant) Le marché du travail américain a marqué le pas en mars. Les États-Unis ont créé 126 000 emplois, a annoncé, vendredi 3 avril, le département du travail. Pour retrouver un chiffre aussi bas, il faut remonter à décembre 2013. Même si le taux de chômage est resté inchangé à 5,5 %, il s’agit d’un réel décrochage, qui a pris de court les économistes, qui tablaient sur la création de 265 000 emplois.Lire aussi :Le taux de chômage aux États-Unis est tombé à 5,5 %Sur l’ensemble du premier trimestre, la moyenne mensuelle des créations d’emplois est ainsi tombée à 197 000 contre 324 000 au cours du quatrième trimestre 2014. Le mois de mars met donc fin à une série de douze mois consécutifs au cours desquels l’économie américaine créait plus de 200 000 emplois mensuels.Le chômage reculeCe ralentissement s’explique par le fait que l’industrie, la construction et le secteur pétrolier ont réduit les embauches. Dans l’industrie, il s’agit du premier recul depuis juillet 2013, tandis que le secteur de l’énergie a perdu 11 000 emplois en mars et près de 30 000 depuis le début de l’année. Le secteur des loisirs et de l’hôtellerie-restauration, gros pourvoyeur d’emplois aux États-Unis, n’a pas réussi à compenser ces pertes. Lui-même a connu son plus mauvais mois en termes d’embauche depuis septembre 2014.Quant aux salaires, la tendance reste toujours aussi décevante. Le salaire horaire moyen n’a augmenté que de 0,3 % en mars par rapport en février. La progression sur un an n’est que de 2,1 %, en ligne avec le rythme des cinq dernières années. Le faible taux de chômage ne se traduit toujours pas par une pression sur les employeurs pour qu’ils augmentent les salaires. L’une des explications réside dans la faiblesse du taux de participation – c’est-à-dire la part des Américains qui ont un emploi ou qui en recherchent effectivement un – qui est tombé à son plus bas niveau depuis 1978, à 62,7 %.Lire aussi : Aux Etats-Unis, le grand espoir des petits salairesMalgré tout, le chômage pris au sens large, c’est-à-dire en incluant les temps partiels subis, a reculé de 0,1 point à 10,9 %. « Certains peuvent crier au loup sur la faiblesse des chiffres de l’emploi [en mars], mais il s’agit d’un simple réalignement avec le véritable rythme sous-jacent de la croissance de l’économie, qui se situe autour de 2,5 %. Ce qui est plus inquiétant, c’est que les salaires ont toujours autant de mal à progresser », estime Gregory Daco, économiste chez Oxford Economics.Prévisions à la baisseCes chiffres de l’emploi sont publiés dans la foulée d’une batterie d’indicateurs décevants qu’il s’agisse de la production industrielle, des ventes de détail ou des mises en chantier. Même si le moral des consommateurs reste élevé, ces chiffres confirment que le rythme de la reprise a ralenti au cours des trois premiers mois de l’année. La plupart des économistes ont révisé à la baisse leurs prévisions de croissance. Celle-ci ne devrait pas dépasser 1,5 % au premier trimestre, contre 5 % au troisième trimestre 2014 et 2,2 % au quatrième.Même si la présidente de la Réserve fédérale, Janet Yellen, prévoyait le 18 mars « une bonne performance de l’économie » sur l’ensemble de l’année, la situation reste effectivement contrastée. Un rapport de l’AARP Policy Institute, publié il y a quelques jours, pointait que le chômage de longue durée pour les plus de 55 ans atteignait 45 % des demandeurs d’emploi. Jeudi, le département du travail indiquait que le revenu moyen des 80 % des Américains les moins riches avait reculé de 0,9 % en 2014 par rapport à l’année précédente. C’est la deuxième année consécutive que ce chiffre accuse un repli. Si la reprise est bien là, elle reste toujours aussi inégalitaire.Lire aussi :La Réserve fédérale ouvre la voie à une hausse des taux aux Etats-Unis Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.04.2015 à 16h01 • Mis à jour le03.04.2015 à 16h14 | Anthony Hernandez Le Français Enzo Lefort, numéro 7 mondial, dispute vendredi le Master de fleuret Val de Seine, qui réunit les huit meilleurs spécialistes mondiaux. Battu en finale en 2013, sur le podium (3e) l'an passé, Lefort, 23 ans, espère faire mieux devant son public à partir de 20 heures. Le natif de Cayenne a débuté l'escrime à 5 ans en Guadeloupe, où il a grandi, après avoir assisté au sacre olympique de Laura Flessel (Atlanta 1996) à la télévision.Que représente le Master de Val de Seine pour les fleurettistes ?Les organisateurs offrent un plateau de haut niveau avec les huit meilleurs fleurettistes mondiaux. Il y a d'abord un enjeu sportif et, ensuite, la dotation du tournoi est une motivation supplémentaire.A combien s'établit-elle ?Le gagnant remporte 10 000 euros, le finaliste 5 000 et ainsi de suite de manière dégressive. C'est quasiment du jamais-vu dans notre sport.L'an dernier, vous avez été numéro 2 mondial, médaillé de bronze mondial en individuel et champion du monde par équipes. Comment se passe la saison 2015 ?L'an dernier, j'ai réalisé quatre podiums en Coupe du monde. Avec ma performance aux Mondiaux de Kazan (Russie), ma saison a été extraordinaire. Cette année, avec deux podiums en Coupe du monde, c'est déjà bien. Je dois en premier lieu accrocher la qualification aux championnats d'Europe (4 au 11 juin à Montreux en Suisse) et aux championnats du monde (13 au 19 juillet à Moscou). Ensuite, je vais tenter de réitérer mes résultats de 2014.  Dans un sport comme l'escrime, les Jeux olympiques de Rio sont, bien entendu, l'objectif numéro 1...Oui, et d'ailleurs la qualification olympique débute dès le mois de mai. Il faut d'abord essayer de qualifier l'équipe de France, ce qui donne le droit à trois concurrents. On compte tous les points des épreuves par équipes et on qualifie les meilleurs équipes mondiales ou le premier par continent. Pour les escrimeurs des autres pays, c'est le classement individuel qui entre en jeu ensuite dans la limite de deux places maximum. La dernière médaille olympique du fleuret français date des JO 2004 avec le titre de Brice Guyart. Or, chez les hommes, les fleurettistes français ont remporté neuf titres olympiques en individuel et sept par équipes. Comment peut-on expliquer ce mauvais passage ? On peut presque dire que c'est la faute à pas de chance. En 2008, le fleuret n'avait pas d'épreuve par équipes. En individuel, Erwann Le Péchoux a été battu in extremis en quarts, au pied d'un podium. En 2012, c'est toute l'escrime française qui est passée à côté. Je peux vous assurer qu'après la remise en question qui a suivie, on fera tout pour faire des médailles à Rio en 2016. En quoi a consisté cette remise en question ? Il y a eu d'abord des changements à la tête de la Fédération, que cela soit à la présidence ou à la DTN (Isabelle Spennato-Lamour est la nouvelle présidente). Notre arme, le fleuret, a également connu un changement d'entraîneur. Franck Boidin a également pris en charge le fleuret masculin. Désormais, on s'entraîne avec les femmes, de manière mixte. Un préparateur physique a été recruté pour prendre en compte la dimension physique de l'escrime en constante progression. Je pense que cela a pris et le titre par équipes l'an passé aux Mondiaux est un bon signe. Anthony HernandezJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Brice Pedroletti (Pékin, correspondant) Zhou Yongkang, 73 ans, ancien chef suprême de l’appareil de sécurité chinois et membre du comité permanent du bureau politique du Parti communiste chinois (PCC) de 2007 à 2012, a été inculpé vendredi 3 avril pour « corruption, abus de pouvoir et divulgation volontaire de secrets d’Etat » par le parquet de la municipalité de Tianjin, où il sera jugé. Avec cette annonce, qui confirme la tenue d’un procès sans doute dans quelques mois, approche le moment de la déchéance finale pour le plus grand fauve jamais tombé dans la « chasse aux tigres et aux mouches » (les grands et les petits corrompus) du président Xi Jinping.Arrestations successivesDepuis la détention, alors tenue secrète, de l’ancien tsar de la sécurité chinoise en décembre 2013 par la commission centrale de discipline du PCC, son bras anticorruption, à l’ouverture d’une enquête par cette dernière en juillet 2014, le processus a tenu en haleine les observateurs du monde politique chinois, qui ont assisté aux arrestations successives de ses alliés présumés dans l’industrie du pétrole, la province du Sichuan (Sud-Ouest), ainsi que l’appareil policier, là même où il avait construit sa carrière. Plus d’une dizaine de hauts dirigeants ont été arrêtés en 2014, ainsi que plusieurs membres de sa famille – dont l’un de ses fils, un richissime entrepreneur de l’industrie pétrolière, et sa propre épouse, une ancienne speakerine de la télévision officielle. C’est la première fois qu’un responsable communiste de ce niveau sera jugé depuis le procès de la « bande des quatre » en 1981.Lire aussi :La province du Sichuan au cœur de la lutte anticorruption en ChineCette trépidante saga, qui recèle encore de nombreuses zones d’ombres, dessine le tableau peu reluisant d’un système gangrené par la corruption, où l’un des plus puissants cadres du PCC a pendant des années « tiré avantage de ses pouvoirs afin d’en faire profiter d’autres », et « accepté illégalement une énorme quantité d’argent et de propriétés », comme le précise l’acte d’accusation. Son procès devrait lever un (petit) coin du voile sur les faits derrière les charges évoquées, notamment celle de « divulgation volontaire de secrets d’Etat » – un comble pour l’ancien chef d’un appareil de sécurité qui a envoyé sous les verrous pour le même motif des hordes de dissidents. Cela pourrait concerner, estime le politologue hongkongais Willy Lam, des actes d’espionnage envers Xi Jinping ou son prédécesseur Hu Jintao, ou l’organisation de « fuites » autour des activités commerciales et du patrimoine des familles d’autres dirigeants.Lire aussi :La disgrâce de l’ancien chef des services de sécurité chinoisCar l’affaire Zhou Yongkang a aussi une facette politique : l’ex-chef de l’appareil judiciaire et policier au sein du comité permanent était en poste lors de la chute de Bo Xilai, le flamboyant politicien dont il est considéré comme le protecteur. Bo Xilai, qui n’était membre que du bureau politique, l’organe juste au-dessous du comité permanent, a été condamné en 2013 pour corruption. Dans son rapport au Parlement en mars, la cour populaire suprême a ainsi déclaré que Zhou et Bo avaient « nui à l’unité au sein du parti et conduit des activités politiques non organisationnelles ».Ce terme vague et inédit dans le jargon du Parti communiste, évoquant de brutales manœuvres politiques dans les coulisses du pouvoir, a suscité maintes spéculations, car les observateurs de la politique chinoise y ont vu la référence aux rumeurs d’une tentative de coup de force par la faction Zhou Yongkang-Bo Xilai, alors en perdition. L’arrestation récente de deux autres personnalités de l’ère Hu Jintao, l’ex-secrétaire de l’office général du PCC Ling Jihua et l’ancien numéro deux de l’armée Xu Caihou (décédé depuis), ont encore renforcé la thèse d’un complot au sommet et de passes d’armes entre services spéciaux.Bête noire des militants des droits de l’hommeAvec sa mâchoire carrée et son physique de lutteur, Zhou Yongkang a longtemps personnifié les dérives du système de « maintien de stabilité », c’est-à-dire l’arsenal de mesures et d’agences chargées de faire taire la contestation et dont il a été l’architecte présumé à l’approche des Jeux olympiques organisés à Pékin en 2008.M. Zhou était aux manettes lors de la condamnation à onze ans de prison du futur Prix Nobel de la paix Liu Xiaobo en 2009, ou encore de la séquestration d’Ai Weiwei par la police politique en 2011. C’est sous sa supervision qu’a été écrasé le soulèvement tibétain de 2008. A l’époque, il était la bête noire de nombre des militants chinois des droits de l’homme, et notamment des avocats. Pour éluder la censure, les internautes le désignaient par le surnom de « Master Kang » – en référence à une célèbre chaîne de restaurants de soupes de nouilles du Sichuan et à Kang Sheng, le sinistre chef de la sécurité sous Mao.Dans son rapport au Parlement en mars, la cour populaire suprême a déclaré que Zhou Yongkang et Bo Xilai avaient « nui à l’unité au sein du parti et conduit des activités politiques non organisationnelles »A son départ à la retraite lors de la transition au sommet de novembre 2012 et du remplacement de la majeure partie des membres du comité permanent, le portefeuille de Zhou Yongkang n’avait pas été renouvelé (le nombre de membres du comité permanent passant de 9 à 7), signalant une reprise en main de la police.Depuis, celle-ci n’est plus inféodée à un seul membre du comité permanent comme elle l’était du temps de Zhou Yongkang. Or, l’aggiornamento mené par le nouveau numéro un chinois, Xi Jinping, a accouché d’une autre institution, non moins brutale : la commission nationale de sécurité, destinée à coordonner l’ensemble des organes de l’Etat-parti contre les « menaces sécuritaires » et dont Xi Jinping s’est fait désigner le chef suprême. La répression policière, elle, n’a pas faibli, au contraire : selon les organisations de défense des droits de l’homme, jamais autant de militants, avocats et dissidents n’ont été placés derrière les barreaux, toujours au mépris des lois, et souvent avec des peines bien plus lourdes que du temps du terrible tsar de la sécurité aujourd’hui déchu.Lire aussi :Dans la Chine de Xi Jinping, les violations de droits de l’homme se multiplientBrice Pedroletti (Pékin, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.04.2015 à 13h24 • Mis à jour le03.04.2015 à 13h29 Le sénateur centriste Aymeri de Montesquiou est soupçonné par la Haute Autorité de transparence de la vie publique (HATVP) d'avoir sous-évalué son patrimoine de plusieurs millions d'euros. L'élu avait déjà été sanctionné par la levée de son immunité parlementaire dans le cadre de l'affaire du « Kazakhgate », au moment où le député du Gers avait été le représentant en Asie centrale de Nicolas Sarkozy, alors président de la République. Compte tenu d'un « doute sérieux quant à l'exhaustivité, l'exactitude et la sincérité de ses déclarations, en raison notamment de l'omission d'œuvres d'art et d'avoirs importants détenus à l'étranger ainsi que de la sous-évaluation de son patrimoine immobilier », l'autorité a transmis son dossier au parquet financier, a-t-elle indiqué dans un communiqué. Le parquet national financier devrait prochainement ouvrir une information judiciaire.D'après la HATVP, le sénateur du Gers a sous-évalué l'un de ses biens immobiliers à Paris de plus de 50 %, a omis de déclaré deux comptes bancaires situés à l'étranger de plusieurs centaines de milliers d'euros chacun au Luxembourg et en Suisse, selon Libération, et a également oublié de déclarer des œuvres d'art pour plus d'un million d'euros. Ce sont les investigations de la Haute-Autorité qui ont révélé ces sous-évaluations. Le sénateur a fait ces fausses déclarations à plusieurs reprises.Lire : Vingt propositions pour plus de transparence dans la vie publiqueSoupçons de commissionsLe 18 mars, le bureau du Sénat avait levé l'immunité parlementaire de ce sénateur inquiété par l'enquête sur des soupçons de commissions perçues en marge de contrats conclus avec le Kazakhstan. Il appartient au groupe UDI-UC (Union centriste) du Sénat. Ce sénateur du Gers était auparavant le représentant de Nicolas Sarkozy en Asie centrale. Son bureau et son domicile avaient été perquisitionnés dans cette affaire liée à des contrats conclus sous la présidence de Nicolas Sarkozy pour un montant total de 2 milliards d'euros, notamment pour l'achat de 45 hélicoptères fabriqués par Eurocopter (devenu Airbus Helicopters) et 295 locomotives.Deux magistrats enquêtent depuis mars 2013 pour des faits présumés de « blanchiment en bande organisée », et de « corruption active d'agents publics étrangers ».  Lire (édition abonnés) : Rebondissements dans le « Kazakhgate »Le nom du parlementaire était également apparu dans les fichiers HSBC dont Le Monde avait pris connaissance, associé à un compte ouvert dans les années 1990 et fermé en 1994, lui-même lié à une société écran au Panama. Une information qu'il avait démentie. Henri Seckel (Vars, Hautes-Alpes, envoyé spécial) Impossible. 252,632 km/h ? Un homme ne peut pas se déplacer aussi vite, quelqu’un a dû appuyer sur « avance rapide ». Et pourtant. C’est bien la vitesse atteinte vendredi 3 avril par Simone Origone qui, pour y parvenir, s’est servi d’un instrument complexe : une paire de skis. Et d’un moteur surpuissant : la gravité.En se laissant tomber du haut de la piste de Chabrières, gigantesque toboggan enneigé qui servait cette semaine de scène au Speed Masters dans la station de Vars (Hautes-Alpes), l’Italien de 35 ans a battu son propre record du monde de vitesse à ski (252,454 km/h), réussi le 31 mars 2014. Ce jour-là, il avait amélioré la meilleure performance mondiale (251,40 km/h) qu’il détenait déjà depuis 2006.252.632 km/h, record du monde pour @OrigoneSimone !!! 😀👍🚀💨 #VarsFob http://t.co/ai5PWuyAIL— Varsfob (@❄ Vars ❄)require(["twitter/widgets"]);Bref, personne sur terre, sans assistance motorisée, ne va plus vite que Simone Origone, étant entendu que les parachutistes sont hors concours. On voit venir la question, somme toute légitime : à quoi ça sert  ? Comme souvent dans les sports extrêmes, la réponse est simple : à rien, mais c’est magnifique.Beauté futuriste et bruit d’avion de chasseDifficile de ne pas être fasciné par la beauté futuriste de ces projectiles humains évoluant à des vitesses qui défient l’entendement. Pour les badauds sur le bord de la piste, l’effet est saisissant (et se traduit mal en vidéo) : ça va littéralement trop vite. Il faut un petit moment au cerveau du spectateur néophyte pour accepter de concevoir qu’un être humain se déplace si rapidement sans une voiture ou un train autour de lui.Difficile aussi de ne pas être impressionné par le bruit d’avion de chasse provoqué sur leur passage par ces skieurs hors norme – sauf au niveau du gabarit, semblable à celui d’un skieur professionnel –, que d’aucuns pourraient qualifier de fous furieux. « De l’extérieur, j’ai la même vision, c’est complètement taré, sourit le Français le plus rapide sur des skis, Bastien Montès, 29 ans et un record à 248,105 km/h. Quand tu vois un run [une descente] depuis le côté, tu te dis : “Ouais, c’est quand même assez débile.” Mais c’est un sport de précision, pratiqué par des personnes qui travaillent toute l’année pour aller à ces vitesses. Il y a tellement de recherche en amont, tellement de paramètres étudiés, que la prise de risque est hyperlimitée. »« J’ai discuté un jour avec Valentino Rossi, qui me disait : “Tu es malade, sur une paire de skis à 250…”Je lui ai répondu : “Non, c’est toi qui es malade, sur une moto à 350 avec un mec à dix centimètres de toi…” »Le risque ? Notion subjective, explique Simone Origone : « J’ai discuté un jour avec Valentino Rossi [multiple champion du monde de moto], qui me disait : “Tu es malade, sur une paire de skis à 250…”Je lui ai répondu : “Non, c’est toi qui es malade, sur une moto à 350 avec un mec à dix centimètres de toi…” Pour lui, ça, c’est normal. Pour moi, faire du ski de vitesse, c’est normal. »Le principe de la discipline est d’une simplicité enfantine : une pente rectiligne à dévaler tout schuss, chacun son tour. La vitesse est calculée sur les cent derniers mètres du run, grâce à deux cellules positionnées à l’entrée et à la sortie d’une zone matérialisée par deux traits rouges au sol, de part et d’autre de la piste. « En ce moment, explique Simone Origone, le seul endroit où on peut faire un record du monde, c’est ici, à Vars », sur la piste de Chabrières, lieu saint du ski de vitesse, à l’image de la Streif de Kitzbühel, en Autriche, pour la descente, discipline dont beaucoup de « kaélistes » (spécialistes du « KL », le kilomètre lancé, autre nom du ski de vitesse) sont d’ailleurs issus. Les 200 premiers mètres (sur 850) sont à 98 % – soit environ 45° –, et une rupture de pente juste après le départ produit cette impression effrayante : la piste tombe à pic et disparaît du champ de vision des skieurs sur le point de s’élancer. Même eux ne font alors pas les malins. « Quand tu sais que tu vas partir d’en haut de Vars le lendemain, tu ne dors pas de la nuit, confie le Français Simon Billy, 23 ans, qui a atteint 246,575 km/h jeudi et qui, pendant tout l’hiver, va s’asseoir de longs moments sur cette piste pour s’en imprégner et la dompter. Au départ, on entend les mouches voler, tout le monde a une boule au ventre. Mais une fois que t’as mis ton casque et que t’as les spatules dans le vide, la peur s’en va. » « A ce moment-là, poursuit Bastien Montès, c’est comme quand tu fais du saut à l’élastique, et que juste avant de sauter, tu te dis : “Merde, est-ce que je suis vraiment attaché  ?”Là, tu te demandes : “Est-ce que j’ai vraiment bien tout fait ?” Ensuite, ce sont des automatismes, tu ne réfléchis plus vraiment. »Les skieurs basculent, adoptent une position aérodynamique qu’ils doivent conserver le plus fermement possible, et en moins de six secondes, les voilà déjà à 200 km/h. Certains sont en apnée dès le départ. « Un run dure à peu près 17 secondes, mais 17 secondes, c’est une éternité pour nous, décrit Simon Billy. Pendant 17 secondes, c’est un combat. » Face à deux freins : le frottement de l’air, et celui des skis sur la neige. Pour lutter contre le premier, les skieurs sont armés d’une combinaison extrêmement moulante et extrêmement rouge, couleur résistant bien à la chaleur. Une seconde peau en Lycra enduit de polyuréthane totalement imperméable à l’air, dans laquelle les skieurs ont besoin de longues minutes et de l’assistance d’un ou deux collègues pour se glisser tant bien que mal. De drôles d’ailerons derrière les mollets, un casque qui englobe presque les épaules, et des bâtons lestés de plomb optimisent la performance.« Quand tu te relèves, tu as l’air qui arrive d’un coup sur toi, c’est presque comme prendre un coup de poing dans l’estomac »« Mets la main par la fenêtre de ta voiture quand tu conduis à 130 à l’heure, et imagine la force de l’air, mais sur ton corps, et à 250, compare Simone Origone. Ça devient quelque chose de solide, et toi, tu dois résister pour dominer ça. » Il faut aussi dominer ses skis, particulièrement longs (2,40 m) et lourds (13,5 kg maximum pour la paire), qui ont une fâcheuse tendance, à cette allure, à filer vers l’extérieur, comme s’ils souhaitaient écarteler leur propriétaire.Enfin, il faut s’arrêter. L’aire d’arrivée est presque aussi longue que la piste (700 mètres), la pente redevient plus douce, et le combat continue pour les skieurs qui se relèvent alors : « Là, c'est dur, dit Simone Origone. Tu as l’air qui arrive d’un coup sur toi, c’est presque comme prendre un coup de poing dans l’estomac. Tu dois faire attention, sinon tu es par terre. »« Une ponceuse à bande directement sur la peau »Les conditions météo – le vent a entraîné plusieurs reports de la course cette semaine – et la qualité de la piste – la neige est idéale au début du printemps, en milieu de matinée – ont une importance décisive. « Jusqu’en l’an 2000, une piste bien préparée, c’était une bonne départementale, ou une mauvaise nationale, sur laquelle il fallait se balader à plus de 240, raconte Philippe Billy, ancien recordman du monde (243,902 km/h en 1997). Aujourd’hui, on a une assistance GPS sur la dameuse, avec une précision de 1 cm. La piste, c’est une autoroute. » Ce qui n’empêche pas le père de Simon d’être « terrorisé » lorsqu’il voit ses deux fils à 240 à l’heure dessus.Les chutes arrivent, mais sont rarement très graves, notamment grâce à la protection dorsale. « Un entraîneur m’a dit un jour qu’il y avait deux types de skieurs de vitesse, explique Simon Billy. Ceux qui sont déjà tombés, et ceux qui vont tomber. » Lui y a pour l’instant échappé, contrairement à son petit frère Louis, 21 ans, qui lui a raconté : « Les combinaisons sont superfines, c’est comme si on était à poil, alors ça brûle. Il avait l’impression qu’on prenait une ponceuse à bande et qu’on la lui mettait directement sur la peau. »Les limites sont loin d’avoir été atteintesDeux « kaélistes » sont morts en course. L’Italien Walter Mussner en 1965, et le Suisse Jean-Marc Béguelin en 1974, tous deux sur la piste italienne de Cervinia, le premier après avoir dévié parce qu’il ne voyait pas où il allait, la tête baissée par souci d’aérodynamisme. Lors des Jeux olympiques d’Albertville en 1992, où le ski de vitesse avait le statut de sport de démonstration, le Suisse Nicolas Bochatay s’était tué en percutant une dameuse, alors qu’il s’entraînait sur une piste parallèle et à une allure modérée. Depuis, bien que ces skieurs aillent plus vite, partent de plus haut, et skient plus fort que les autres, et en dépit d’exceptionnelles audiences télé enregistrées en 1992, leur discipline ne figure plus au programme des JO.Les principaux intéressés se battent toujours pour obtenir une place dans le giron olympique, qui leur offrirait plus de visibilité que leur circuit de Coupe du monde. Mais plus que n’importe quelle médaille, la quête absolue reste celle du record du monde, dont on est loin d’avoir atteint les limites : Simone Origone a skié à 252,632 km/h alors qu’il ne s’élançait pas du sommet de Chabrières, mais d’une dizaine de mètres plus bas – à la fois parce que la piste, tout en haut, n’était pas en bon état, et parce qu’il ne fallait pas établir un record qui aurait ensuite été trop dur à battre à court terme.« Sur la piste de Vars, avec les skieurs, l’expérience et le matériel actuels, on sait qu’on peut faire 260, assure Philippe Billy. On peut gagner encore 5 à 10 km/h en faisant évoluer la réglementation du matériel. » D’autres pistes sont à explorer : en 2000, une tour de 16 mètres de haut avec une rampe de lancement avait été bâtie à son sommet pour allonger la piste de Chabrières. Simone Origone, lui, voit plus grand : « Si un jour, quelqu’un découvre une piste de deux kilomètres de long à 45°… »Henri Seckel (Vars, Hautes-Alpes, envoyé spécial) Anne-Sophie Novel Jacques Attali, économiste et écrivain, estime que la réduction du temps de travail est un échec de la société industrielle. SÉRIE. À une époque de profondes mutations, le rapport au temps de tout un chacun est chamboulé. Nous avons invité des personnalités ou des inconnus de tous horizons à se confier sur ce vaste sujet. Cette semaine, Jacques Attali, économiste et écrivain.C’est un signe qui ne trompe pas : il collectionne les sabliers. Les proches de l’économiste et écrivain Jacques Attali savent avec quelle minutie celui-ci organise son temps, une notion qui le rend philosophe. « Le temps ne passe pas, il n’y a que nous qui passons », affirme-t-il.Pourquoi collectionnez-vous les sabliers ? Le sablier est un objet intéressant : le verre c’est du sable, un sablier n’est que du sable, qui renvoie à la mer… d’où tout vient. La collection elle-même est un rapport au temps, un moyen d’aller contre la mort.Comment s’organise votre quotidien ? Je n’ai pas de quotidien, ni de routine, aucune de mes journées ne ressemble à la suivante ou à la précédente. Je dors peu et j’ai pour habitude de me lever tôt. Si je mène des activités de natures différentes, ma principale obsession est d’avoir du temps libre et de la solitude, de ménager du temps pour l’inattendu, pour lire, écrire ou faire de la musique. Certains dorment peu et ne font rien de leur journée, donc dormir peu n’explique pas tout, c’est l’intensité du temps qui compte.Comment faites-­vous pour concilier obligations et moments de solitude ? Je ne prends jamais de rendez-­vous moi-­même, sauf le soir pour mes rendez-­vous privés. Je fuis les mondanités, l’écriture est une ascèse, elle suppose beaucoup de solitude. Tous les vendredis soir, mon assistante imprime mon agenda des trois prochains mois et je passe au moins une demi-heure durant le week-end à l’annoter et à faire en sorte d’avoir la moitié de mes journées libérées. Pour cela, j’essaie de regrouper les rendez-vous et j’évalue si quinze minutes suffisent, si bien que j’ai des demi-journées où les rendez-vous d’un quart d’heure s’enchaînent. Cela peut être embarrassant de passer moins de temps avec une personne qu’elle n’en a mis pour venir me voir mais, à mon sens, la loi de Mariotte (NDLR : loi de thermodynamique) s’applique au temps : toute réunion occupe le temps qu’on lui donne, on a toujours le temps nécessaire à la réunion.« Si la matière se transmet et que l’esprit se partage, la seule chose que l’on ne possède pas, c’est le temps »Avez-vous l’impression que nous vivons à une époque où le temps s’accélère ? Notre perception du temps est proportionnelle au temps vécu, c’est une loi psychologique : plus on avance en âge, plus l’impression d’accélération s’accroît. Mais quand j’écris ou que je médite, le temps ne s’écourte pas. La condition humaine est faite de matière, d’esprit ou de temps. Si la matière se transmet et que l’esprit se partage, la seule chose que l’on ne possède pas, c’est le temps. Depuis toujours l’homme s’attache à avoir du temps, du « bon temps ». Pour vivre plus longtemps, il veut que son temps soit le meilleur possible. C’est la raison pour laquelle j’estime que la réduction du temps de travail est un échec de la société industrielle. Je rêve d’une société où il n’y aurait pas de retraite, où travailler serait naturel… on ne devrait avoir que du travail créatif. Je crois vraiment que tout ce qui se joue aujourd’hui est une lutte pour la libération du temps : l’espérance de vie, la sécurité, la 4G dans les transports, la voiture sans pilote… Bien des choses que l’on ne voit pas sont liées au temps. Le basculement du temps de transport ou du temps de travail dans le bon temps sont de grandes conquêtes qui restent à faire.Quelles sont les contraintes de temps qui vous sont les plus désagréables ? Les emails peut être… J’y passe entre une demi-heure et une heure par jour, avec la sale manie de répondre dans l’instant. Mais pour le reste, j’ai la chance d’avoir inventé mon métier. Je n’ai jamais eu de patron, sauf une fois à l’Elysée quand je travaillais avec François Mitterand qui, lui-même, me laissait faire. Je n’ai jamais souffert de la contrainte, sauf bien sûr quand j’étais étudiant. Être son propre patron permet de maîtriser son propre temps, c’est confortable. Je crois vraiment que le critère d’une bonne société, c’est la part de bon temps choisi que chacun peut avoir. Une bonne société est une société où l’on préfère le lundi matin au vendredi soir, autrement c’est une société aliénée.Vous ne vous ennuyez donc jamais ? Je ne m’ennuie pas, non. Comment peut-on s’ennuyer quand on a de quoi lire, parler, écouter de la musique… L’ennui et le vagabondage intellectuel sont une façon de se découvrir. Je préfère méditer, le matin tôt, c’est une gymnastique de l’esprit. Et j’improvise toujours quand je fais une conférence ou donne un cours, c’est une façon de réfléchir à haute voix.Êtes-vous un adepte des listes de choses à faire ? Je fais tous les ans en début d’année une liste de ce que je dois avoir fait dans l’année (livre, pièces de théâtre, concerts, projets, etc.), et je la consulte tous les mois.Vous arrive-­t-­il d’être en retard ? Non, je déteste être en retard et n’aime pas faire attendre.Êtes-vous plutôt du genre pressé ou nonchalant ? Pressé et impatient, très impatient. On peut faire les choses beaucoup plus vite qu’on ne le croit.Avez-vous peur du temps qui passe ? Je vais vous répondre par deux questions : le temps a-­t-­il un commencement ? S’il en a un, quel est son commencement ? Tenter d’y répondre prouve que la notion de temps est incompréhensible par l’esprit humain. La seule chose que l’on peut comprendre, c’est l’instant présent, la mémoire et le projet. C’est la raison pour laquelle je m’interroge en permanence sur la trace que je vais laisser dans l’histoire. J’agis en fonction des générations suivantes. Anne-Sophie Novel Denis Cosnard, Audrey Tonnelier, Cédric Pietralunga et Claire Guélaud « La clef de la reprise économique, c’est l’investissement », a assuré François Hollande, vendredi 3 avril, à l’occasion d’une visite dans une forge à Trie-Château (Oise) au cours de laquelle il a esquissé quelques mesures de soutien en direction des PME. Car, sans investissements, il n’y aura pas de créations d’emplois. En tout cas pas suffisamment pour résorber le chômage. Et c’est exactement ce qu’il se passe actuellement.On constate certes des signes de légère reprise. L’Insee vient de légèrement revoir ses prévisions et s’attend à une progression de 0,4 % du PIB au premier trimestre, puis 0,3 % au deuxième. Mais ce regain de croissance tient plus à la bonne tenue de la consommation des ménages qu’à l’investissement des entreprises, qui est toujours désespérément plat.« C’est [l’investissement] qui a le plus pesé sur la croissance ces dernières années. La chute a été moindre qu’en Allemagne pendant la crise, mais le rebond est nettement inférieur en France », détaille Peter Jarrett, chef de division à l’OCDE.Quelle est l’évolution des investissements ?« L’effort d’investissement français s’est dégradé depuis 2000, passant de 5 % du chiffre d’affaires à 3,9 %, soit une baisse de 5 milliards d’euros par an », indique une étude du cabinet allemand Roland Berger, remise au ministre de l’économie, Emmanuel Macron en octobre, et dont Le Monde s’est procuré une copie.Au quatrième trimestre 2014, l’investissement des entreprises s’est contracté de 0,2 %, après une stagnation durant les trois mois précédents. Rapporté à la valeur ajoutée, le taux d’investissement, qui était étale depuis 2011, commence à fléchir sensiblement. Et l’Insee table sur un nouveau surplace au premier semestre de cette année.« Aujourd’hui, l’investissement industriel reste inerte, confirme Denis Ferrand, économiste chez Coe-Rexecode, un institut d’analyse proche du patronat. Les dépenses servent à remplacer les vieilles machines, et c’est à peu près tout. »Pourquoi l’investissement ne repart-il pas ?Le manque de rentabilité et la faiblesse des ventes sont les principaux facteurs qui expliquent, depuis quinze ans, la réduction drastique de l’investissement. Aujourd’hui, toutefois, les bénéfices commencent à remonter un peu la pente (le taux de marge devrait dépasser 31 % au premier semestre, contre 29,7 % en 2013), notamment grâce à la baisse du pétrole et au crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE). Les banques peuvent prêter de l’argent à des taux d’intérêt minimes.Cependant, la demande, elle, demeure faible, malgré quelques signes de reprise. L’Insee fait aussi état d’un décalage entre la perception des entreprises et la « nette bouffée d’oxygène » dont elles bénéficient. Ce décalage peut être temporaire et traduire une grande prudence face aux premiers signes de l’amélioration de la demande.Mais il peut aussi refléter « des difficultés structurelles empêchant les entreprises françaises de bénéficier pleinement de cet environnement favorable. »Lire aussi :La reprise française en panne d’investissementsQuelles sont les conséquences de cette panne de l’investissement ?Ce « retard » à l’investissement se traduit d’abord par une baisse du nombre de machines utilisées dans les usines françaises : il est passé de 414 000 unités en 1998 à 388 000 en 2013, alors que, dans le même temps, en Allemagne il passait de 1,26 million à 1,46 million.Pis, ces machines n’ont pas été renouvelées : le parc des équipements de moins de quinze ans s’est contracté de 10 000 unités en France, alors que celui de l’Allemagne, déjà mieux lotie, a augmenté de 95 000 unités.Ce vieillissement a un « effet désastreux », relève l’économiste Patrick Artus, de la banque Natixis, dans une note du 24 mars : il entraîne une faible productivité et un recul des profits qui risquent d’accentuer le décrochage industriel.L’outil de production devient de plus en plus dépassé. La France a raté le virage de la robotique. Avec 31 600 appareils, contre 58 400 en Italie et 175 200 en Allemagne, « les sites de production de l’Hexagone comptent parmi les moins robotisés des pays avancés », relève une étude de Xerfi.« La France a un retard global de cinq à sept ans dans la modernisation de son parc industriel en comparaison avec l’Allemagne », estime la fédération patronale de la mécanique.Avec de machines plus récentes, « l’Allemagne est en mesure de réaliser des produits plus complexes et à plus forte ajoutée que la France », note Roland Berger.« Faute d’investissements, il devient difficile de réaliser des gains de productivité, qui permettent d’augmenter les salaires, d’améliorer les marges ou de baisser les prix », ajoute M. Ferrand.Quelles mesures ont été prises et quel est leur effet ?« L’investissement va reprendre » grâce à la montée en charge du CICE et à la mise en œuvre du Pacte de responsabilité, a assuré le ministre des finances, Michel Sapin, vendredi, au micro de la radio RTL.À travers ces dispositifs, les charges des entreprises doivent baisser de 12 milliards d’euros cette année et le gouvernement va les alléger de 10 milliards en 2016.Lire aussi :la France gagne en compétitivité grâce aux allégements de chargeMais certains experts pointent les effets pervers des mécanismes de soutien mis en place par le gouvernement. « Plutôt que de refaire leurs marges, certaines entreprises ont en partie répercuté les bénéfices du CICE sur les salaires. C’est favorable à la consommation mais moins à l’investissement », regrette l’économiste Jean-Pisani-Ferry, commissaire général de France Stratégie, organe de réflexion lié à Matignon.Lire aussi :En France, les salaires continuent de progresserQuelles sont les pistes possibles pour doper l’investissement ?Le cabinet Roland Berger préconise par exemple 18 mesures, dont certaines devraient être reprises par le gouvernement et annoncées mercredi 8 avril.Outre la création d’un « Fonds de modernisation de l’offre d’outils de production », officialisé vendredi par M. Hollande, l’étude juge indispensable de pérenniser le système d’amortissement accéléré des investissements en robots et de l’étendre aux machines et logiciels, afin de permettre aux entreprises de déduire plus vite leurs dépenses de leurs impôts.De même, le cabinet estime nécessaire de renforcer de 1,5 milliard d’euros par an le « soutien à l’investissement productif » dans les PME, notamment sous forme d’avances remboursables.Lire aussi :Investissement des entreprises : le rapport qui a inspiré les mesures du gouvernementAudrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterClaire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.04.2015 à 18h21 • Mis à jour le07.04.2015 à 18h48 Leader de la Ligue 1, demi-finaliste de la Coupe de France, finaliste de la Coupe de la Ligue et quart de finaliste de la Ligue des champions, le PSG de Laurent Blanc aurait toutes les raisons de se réjouir de cette fin de saison palpitante.En ligne de mire : un hypothétique quadruplé qui ferait entrer le club parisien dans une autre dimension (la quatrième, forcément). C'était compter sans les blessures de David Luiz, Thiago Motta et Edinson Cavani dimanche soir face à l'Olympique de Marseille, qui ont légèrement assombri l'humeur de l'ancien sélectionneur des Bleus. >> Lire aussi : Ligue 1 : le suspense enfin levé ?Car si, au terme d'un match au suspense haletant, le PSG a sans doute écarté un concurrent direct dans la course au titre en s'imposant 3-2 sur la pelouse du Vélodrome, ce succès a été payé au prix fort : touchés tous deux à la cuisse gauche, le Brésilien David Luiz et son coéquipier italien Thiago Motta ont quitté prématurément la pelouse, laissant leurs partenaires finir la partie à 10 contre 11.Verdict médical : quatre semaines d'indisponibilité au minimum pour Luiz, et une absence estimée à dix jours pour Motta. Deux cailloux supplémentaires dans la chaussure de Laurent Blanc, qui comptait sur ces piliers de son équipe-type pour aborder un mois d'avril crucial pour le club. Un calendrier infernalRançon de ses succès nationaux et européens cette saison, le PSG disputera pas moins de sept rencontres lors des trois prochaines semaines – presque toutes décisives. Les hommes de Laurent Blanc poursuivent leur marathon contre Saint-Etienne mercredi soir au Parc des Princes pour une place en finale de la Coupe de France à Saint-Denis. Une ville qu'ils visiteront dès samedi soir pour la finale... de la Coupe de la Ligue contre le SC Bastia au Stade de France. Autre plat au menu copieux des joueurs parisiens, et pas des moindres : le FC Barcelone en quart de finale aller de la Ligue des champions, le 15 avril à Paris. >>Lire aussi : Le calendrier d'enfer du PSGOutre les absences de Thiago Motta et David Luiz pour ce choc européen, l’entraîneur parisien devra composer avec les suspensions de Zlatan Ibrahimovic et Marco Verratti. Or Laurent Blanc aurait aimé disposer de toutes les forces en présence pour affronter le club catalan, qui fait figure d'épouvantail dans la compétition grâce à son intenable trident offensif Messi-Suarez-Neymar.Le champion du monde 1998 pourra toutefois compter sur son talisman Marquinhos – avec qui le PSG est invaincu cette saison – pour remplacer Luiz dans l'axe de la défense. Le Néerlandais Van der Wiel pourrait retrouver son poste d'arrière-droit, tandis que Lavezzi et Lucas seront vraisemblablement en concurrence pour épauler Cavani, légèrement blessé également lors du clasico et forfait contre les Verts, sur le front de l'attaque.Drôle de coïncidence : le PSG avait perdu quatre joueurs sur blessure à quelques jours du huitième de finale retour de la Ligue des champions contre Chelsea en février. Ce qui n'avait pas empêché les Parisiens d'éliminer l'équipe entraînée par José Mourinho au terme d'un match héroïque. Laurent Blanc priera très fort les dieux du football pour que l'histoire se répète contre ses adversaires au cours des prochaines semaines.Adrien Lelièvre 07.04.2015 à 17h21 • Mis à jour le07.04.2015 à 17h46 | Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) La Commission européenne a confirmé, mardi 7 avril, qu’elle avait « demandé des informations » à quatre pays du sud de la zone euro – l’Italie, l’Espagne, la Grèce et le Portugal – en vue du déclenchement éventuel d’une enquête pour aides d’Etat illégales au secteur bancaire.Bruxelles, comme l’avait indiqué le matin même le Financial Times, s’interroge sur la qualité d’actifs pris en compte dans les fonds. propres d’une série d’établissements, mis en difficulté lors de la crise financière de 2007.À ce stade, la procédure, déclenchée notamment à la demande de certains eurodéputés, est très technique et porte essentiellement sur les DTA ( deferred tax assets ou actifs d’impôt différé). Il s’agit de la différence entre le résultat comptable et le résultat fiscal d’une entreprise, soit des montants d’impôt recouvrables au cours de futurs exercices.Les quatre pays concernés sont les seuls de la zone euro à totaliser ces DTA dans les fonds propres et à fournir aux banques une garantie sur cette base.Lire également : Comment les banques ont profité de la crise grâce aux garanties d'EtatLa réglementation n’est pas claireLes « lettres administratives » envoyées dans les différentes capitales concernées visent à récolter les explications des autorités nationales.Selon la Commission européenne, la réglementation en vigueur en Europe interdit a priori de considérer ces actifs d’impôt différé comme des fonds propres « d’ici à 2019 », indique une porte-parole, à Bruxelles.Il reste à savoir si la pratique des États concernés peut être considérée comme une aide d’Etat.Ni les directives européennes ni la réglementation dite « Bâle III », adoptée pour renforcer le système financier après la crise de 2007, ne permettent apparemment de trancher clairement cette question.Les accords de Bâle visent notamment à assurer un niveau minimum de capitaux propres pour stabiliser des banques.Lire aussi :La BCE assure que « les contribuables ne payeront plus pour les banques »Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.04.2015 à 16h13 • Mis à jour le07.04.2015 à 16h40 Le Conseil d'Etat a décidé, le 3 avril, de ne pas admettre un pourvoi en cassation introduit par la principale association d'opposants au projet de Center Parcs de Roybon (Isère) contre l'autorisation des travaux.La demande déposée le 7 janvier par l'association « Pour les Chambaran sans Center Parcs » (PCSCP) visait à contester une décision du juge des référés du tribunal administratif de Grenoble, qui avait refusé de suspendre un arrêté du 16 octobre autorisant la destruction d'espèces protégées et de leurs habitats dans le cadre des travaux.Lire : A Roybon, la guerre d'usure entre les partisans et les opposants au projet de Center ParcsLe 23 décembre, ce même juge avait suspendu un autre arrêté autorisant le projet au titre de la loi sur l'eau, à la demande d'une fédération de pêche de la Drôme, stoppant ainsi l'avancée du chantier contesté. Mais dans le même temps, il avait rejeté trois recours portés par des associations, dont PCSCP, qui attaquaient l'arrêté portant sur la destruction d'espèces protégées, en estimant « qu'aucun doute sérieux ne pesait sur sa légalité ».Le 24 mars, PCSCP a introduit un nouveau recours devant le tribunal administratif contre l'autorisation du chantier, portant cette fois sur la loi sur l'eau.Les travaux de défrichement toujours bloquésEntamés le 20 octobre 2014, les travaux de défrichement du site sont bloqués depuis début décembre 2014 par des militants « zadistes » opposés au projet. Les travaux de construction du centre lui-même, prévus fin 2015 ou début 2016, sont suspendus au jugement sur le fond du tribunal administratif, attendu courant mai selon la préfecture.Le nouveau préfet de l'Isère, Jean-Paul Bonnetain, a souligné le 1er avril que les militants « zadistes » ne seraient pas évacués par les forces de l'ordre tant que le contentieux juridique ne sera pas purgé, tandis que le nouveau président du conseil départemental, Jean-Pierre Barbier (UMP), annonçait qu'il mettrait tout en œuvre « pour faire aboutir » le projet de Center Parcs. Nicole Vulser L’ère gaie, printanière et pop des campagnes de publicité pour les collants Dim que tout le monde fredonnait sur six petites notes dans les années 1970 n’est plus de mise. Le groupe textile américain HanesBrands (HBI), propriétaire depuis l’été 2014, des marques Dim, Playtex et Wonderbra – regroupées au sein de DBApparel – envisagerait de supprimer 400 emplois en France, a affirmé Le Parisien dans son édition du mardi 7 avril. Il s’agirait « d’abord de départs volontaires ou en préretraite, dans le cadre d’un plan de sauvegarde pour l’emploi qu’il reste à définir. »« On nous a fait comprendre qu’il y aurait prochainement des annonces d’économies d’échelle », confirme au Monde Frédéric Besacier, délégué syndical central CFE-CGC et secrétaire adjoint du comité central d’entreprise (CCE). Un comité européen est prévu le 14 avril, qui sera suivi d’un comité central d’entreprise le lendemain. « On va droit vers un plan » de suppressions de postes, ajoute M. Besacier.La CFDT indique qu’au moment du rachat, elle avait pris note « des déclarations » des repreneurs « selon lesquelles il n’y aura pas de plan de restructuration ». Manifestement, cette promesse ne sera pas tenue. Le syndicat rappelle aussi qu’un plan social, de 142 suppressions de postes de démonstratrices Dim, avait été initié en mai 2014, juste « avant le rachat. »La direction du groupe réserve, quant à elle, ses informations pour les salariés, a indiqué son porte-parole.La production ne serait pas affectéeA Autun (Saône-et-Loire), le principal site de production, où sont fabriquées chaque année entre 30 et 35 millions de paires de collants, « on compte 850 CDI » poursuit M. Besacier. C’est là où 80 % des produits Dim sont fabriqués, le reste étant délocalisé notamment en Italie et au Sri Lanka.Les sous-vêtements Playtex et Wonderbra sont, eux, produits dans des usines des deux marques aux Philippines.Le Parisien affirme que « 160 postes » seront supprimés à Autun, sur un total de « 1 010 employés ». Le quotidien ajoute que les suppressions de postes « ne concerneraient ni la fabrication des collants et des bas ni C3D [le centre de distribution] qui assure la logistique pour l’Europe ».Une façon de laisser entendre que les techniciens, cadres, agents de maîtrise, fonctions support, paie, comptabilité ou informatique seraient les plus touchés, notamment au siège de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).De source proche du dossier, HanesBrands (HBI) jugerait « le contexte économique très difficile en Europe, notamment en raison de l’évolution de la parité monétaire entre l’euro et le dollar. » De plus, le repreneur de Dim aurait laissé entendre à plusieurs reprises qu’il comptait intégrer certaines activités de DBApparel au sein de HBI.Selon les derniers chiffres déposés au greffe du tribunal de Nanterre, Dim employait fin 2014, 1 568 salariés et avait réalisé un chiffre d’affaires de 372,5 millions d’euros – presque stable depuis 2011.Le bénéfice du groupe s’est tassé à 13 millions en 2014, en forte baisse par rapport à 2013 (25,1 millions d’euros) et 2012 (67,5 millions d’euros).Quatre propriétairesCréés en 1953 par un ingénieur agronome, Bernard Giberstein, les collants et les bas Dim ont bâti leur succès sur l’utilisation du nylon. Les « bas Dimanche » ont connu un succès fulgurant dans les années 1960 et ont changé de mains quatre fois depuis leur création.Une première fois repris par Bic, Dim est passé dans le giron de l’américain Sara Lee en 1988, qui a revendu l’entreprise, en 2006, au fonds Sun Capital.En 2012, Sun European Partners (ex-Sun Capital) avait cherché un repreneur pour DBApparel mais avait dû stopper ce processus en mai 2013, faute d’offres assez intéressantes.Lire également (édition abonnés) : Les dessous Dim s'américanisentHBI avait proposé, l’année suivante, 400 millions d’euros et emporté cette marque historique française.Avec sa reprise par HanesBrands, Dim a été intégrée dans une société qui, comme elle, avait été une des filiales du conglomérat Sara Lee.HanesBrands, beaucoup plus importante en taille, grâce à ses deux marques Hanes et Champion, a regagné son indépendance grâce à une introduction en bourse.En rachetant Dim, Hanes a profité d’une bonne complémentarité géographique puisque le groupe français détenait les droits de Playtex et Wonderbra sur l’Europe et l’Afrique du Sud tandis que le groupe américain les avait pour le reste du monde.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Julien Bouissou (New Delhi, correspondance) Loin de la légende romantique du palais construit par amour, certaines voix indiennes le considèrent comme le symbole d'une domination masculine archaïque. Et si le Taj Mahal, que les voyagistes du monde entier décrivent comme le temple de l’amour et du romantisme, n’était au fond qu’un monument symbolisant le patriarcat le plus archaïque ? Quatre siècles après sa construction, le débat agite une société indienne en pleine mutation.Si nul ne conteste que l’empereur moghol Shah Jahan, lorsqu’il fit construire, au début du XVIIe siècle, ce fameux palais de marbre blanc, était dévasté par le chagrin après la mort de son épouse, il ne fait aucun doute non plus qu’il n’avait guère épargné sa belle – et les autres femmes – de son vivant. « L’affection mutuelle et l’harmonie entre les deux avaient atteint un niveau inégalé entre mari et femme parmi les sultans et les chefs d’Etat, et même parmi les gens ordinaires », écrivit naguère l’historien officiel de l’empereur, Muhammad Amin Qazwini.La légende du Taj Mahal ne s’intéresse toutefois pas beaucoup aux sacrifices consentis par la tendre épouse de l’empereur. En dix-neuf ans de mariage, Mumtaz Mahal, la « Merveille du palais », mit au monde pas moins de quatorze enfants et mourut en accouchant du dernier. Malgré ses grossesses à répétition, elle se fit l’obligation de suivre son mari sur les champs de bataille. Un dévouement d’autant plus remarquable qu’elle devait partager son empereur avec deux autres épouses, et pas moins de deux mille femmes enfermées dans un harem… Leurs conditions de vie font précisément débat : les femmes y étaient réduites à l’esclavage, confinées jusqu’à la mort.  22 000 esclaves sur le chantierL’amour d’un homme suffit-il à le rendre aimable ? Shah Jahan n’avait pas la réputation d’être un tendre. Et sans doute valait-il mieux éviter les disputes conjugales. Dans sa conquête du trône, il assassina deux de ses frères et leurs enfants, ainsi que deux cousins. En dépensant l’équivalent, aujourd’hui, de 1 milliard d’euros dans la construction du Taj Mahal en l’honneur de Mumtaz Mahal, Shah Jahan devait aussi avoir l’intention, moins romantique, d’ériger le symbole de sa puissance. Le chantier mobilisa près de 22 000 esclaves. Dont ­beaucoup ont payé de leur sang et de leur sueur son amour passionné.Pour toutes ces raisons, la célébration du Taj Mahal dans un pays marqué par le patriarcat passe mal. Dans une tribune publiée par la version indienne du Huffington Post, la féministe Rita Banerji ne cache pas son agacement devant ces personnalités du monde entier, de Lady Diana à Bill Clinton, qui ont défilé devant le prétendu symbole de l’amour : « Les vrais mensonges, ce sont les histoires de romance brodées autour de la vie et de la mort de la femme que l’on croit enterrée là », y écrit-elle.Encore aujourd’hui, en Inde, 19 femmes sur 10 000 meurent en donnant naissance à leur enfant. « Malgré de grandes avancées dans la médecine et la technologie, de nombreuses femmes subissent, trois cent quatre-vingt-deux ans plus tard, le même destin que Mumtaz, à savoir la mort à l’accouchement », écrit Anant Kumar, chercheur au Xavier Institute of Social Service, à Ranchi, dans la revue Women’s Health en 2014. Au moment du décès de Mumtaz Mahal, d’autres femmes connurent le même sort en Suède, pointe Anant Kumar. En leur mémoire, la reine Ulrika Eleonora décida, elle, d’investir dans la formation de sages-femmes dans chaque village de Suède. Deux façons différentes d’honorer la mémoire d’épouses défuntes. L’une est passée à la postérité, l’autre pas. La baisse de la mortalité maternelle ne suscite pas le même engouement qu’un palais de marbre blanc. Lire sur le même thème : Mortalité maternelle et néonatale : la grande inégalitéJulien Bouissou (New Delhi, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.04.2015 à 15h24 • Mis à jour le07.04.2015 à 16h44 Un incendie s'est déclaré, mardi 7 avril, dans la cale d'un sous-marin nucléaire russe sur un chantier naval dans le port arctique de Severodvinsk, dans la mer de Barents. Le feu s'est déclaré au niveau du 9e compartiment, à l'arrière du sous-marin à propulsion nucléaire Orel – de classe Oscar II selon les codes OTAN – alors qu'étaient effectués des travaux de soudure, a expliqué un porte-parole de l'Union des constructeurs navals, Ilia Jitomirski.La direction du site de Zvezdotchka, où le bâtiment, de type 949 Anteï, était en réparation, s'est refusée à tout commentaire. « Aucun membre de l'équipage ou des réparateurs n'a été blessé », a affirmé M. Jitomirski à l'agence de presse russe RIA Novosti.Il n'y avait pas d'armes sur le #sousmarin à #Severodvinsk @RT_com — RT France (@RTenfrancais)require(["twitter/widgets"]);Selon les responsables du chantier naval, le combustible nucléaire avait été déchargé du Orel avant le début des travaux sur le sous-marin. Il n'y a donc pas eu d'explosion, rapporte TASS. L'incendie s'est déclenché au niveau de l'isolant thermique du sous-marin, un des bâtiments de la Flotte du Nord, basée dans la région de Mourmansk. « Le feu a envahi une zone d'environ 20 mètres carrés. Les parois entre les coques du sous-marin sont enflammées par endroits », a confié une source sur place à l'agence de presse RIA Novosti.ягодоо шатаж байгаам байхаа "@Khyzhuk: @euronews photo from #Severodvinsk: http://t.co/b2UJ6f0yX1"— Oyun (@jjngm)require(["twitter/widgets"]);Selon le blog officiel du service de presse de la société chargée des travaux, les chantiers navals de Zviezdotchka, les réparations avaient commencé le 15 novembre 2013 et devaient durer deux ans. « Aucune arme ne se trouvait à bord, il est clair que si le sous-marin avait été armé, il n'aurait pas été accepté pour les réparations », a précisé le porte-parole de Zviezdotchka, Nikolaï Blinov. Selon Russia Today, le bâtiment en question est en service depuis 1992. 07.04.2015 à 14h50 • Mis à jour le07.04.2015 à 15h17 Le verdict dans l'un des plus gros scandales alimentaires d'Europe est tombé. Le grossiste néerlandais Willy Selten a été condamné à deux ans et demi de prison par le tribunal de Bois-le-Duc (sud des Pays-Bas), pour avoir vendu 336 tonnes de viande de cheval étiquetée « pur bœuf ». En tant que directeur de deux sociétés, il a été reconnu coupable d'avoir « falsifié des factures, des étiquettes et des déclarations écrites », mais aussi « d'avoir utilisé de faux documents » pour son commerce, a détaillé la justice.Lire aussi (édition abonnés) : Le mauvais cheval de la filière bovineLe parquet avait requis cinq ans contre l'homme de 45 ans, qui a toujours affirmé que la chair chevaline s'était retrouvée par erreur dans certains lots vendus aux Pays-Bas et en Europe. Sur les 167 échantillons de viande commercialisés comme de la viande bovine en février 2013, 35 contenaient pourtant de l'ADN d'équidé, ont précisé les experts auditionnés par le tribunal. Le tribunal estime établi que ces sociétés ont, en 2011 et 2012, acheté et transformé au moins 336 000 kilos de viande de cheval.M. Selten avait été interpellé en mai 2013. Les sociétés de Willy Selten ont depuis été déclarées en faillite et que le curateur lui réclame 11 millions d'euros. Le tribunal lui reprochait d'avoir « économisé de l'argent en achetant de la viande de cheval, moins chère, et en la mélangeant avec de la graisse de boeuf ». M. Selten « a trompé ses clients et, au final, le consommateur », a argué le tribunal pour justifier sa condamnation. Le grossiste a encore la possibilité de faire appel de la décision du tribunal de Bois-le-Duc. 5 % des produits de l'Union européenneLe scandale a éclaté en Irlande et Grande-Bretagne, lorsqu'il ont été découverts des burgers surgelés fournis à plusieurs supermarchés, dont la chaîne Tesco, contenant une part de chair chevaline. Ce fut aussi le cas pour des lasagnes du géant suédois de l'alimentation Findus.Lire aussi (édition abonnés) : Scandale alimentaire : une affaire toujours en cours en FranceDes tests pratiqués par la suite dans l'Union européenne, dont les résultats ont été publiés par la Commission, ont décelé de la viande d'équidé dans moins de 5 % des produits censés ne contenir que du bœuf. La France représentait alors un quart des tests positifs.Lire aussi (édition abonnés) : 5 % des produits testés en Europe contenaient du cheval 07.04.2015 à 14h04 • Mis à jour le07.04.2015 à 17h56 | Gaëlle Dupont Quelle est la probabilité qu’un cœur tendre, mais dépourvu par le sort de tout bien matériel, se mette en ménage avec un(e) riche héritier(ère) ? Ou encore, quelles seraient les chances actuelles d’un Rastignac ou d’un Bel Ami d’arriver, comme dans Balzac et Maupassant, à s’enrichir en épousant des femmes bien dotées ? Pour celles et ceux qui rêvent d’avoir la belle vie grâce à un bon parti, la réponse est désespérante : ces chances sont très faibles. Car les héritiers et héritières préfèrent s’épouser entre eux. Cette réalité est mise en lumière par Nicolas Frémeaux, jeune chercheur en économie à l’université de Cergy Pontoise, ancien thésard de Thomas Piketty, dans le dernier numéro de la revue de l’Institut national d’études démographiques, Population, paru fin mars.La tendance des humains à l’homogamie, c’est-à-dire à s’apparier avec des personnes qui sont issues du même milieu social, ont le même niveau d’études et le même niveau de revenus, est bien connue. En revanche, l’importance de l’héritage dans le choix du conjoint a jusqu’à présent été peu étudiée.« Stratégies volontaires »M. Frémeaux a pour ce faire utilisé l’enquête Patrimoine de l’Insee, qui décortique les biens de 10 000 ménages français depuis 1992. Il a pris en compte non seulement le patrimoine, mais aussi l’héritage espéré en fonction du patrimoine des parents, ainsi que le niveau des revenus issus du travail de chacun des membres du couple (qu’il soit marié ou non). Il en tire notamment cette équation : RicheConjointj = α + r × ß1 RicheHéritieri + ß2 RicheTravailleur + γX ij + u. Résultat : non seulement les héritiers vivent et se reproduisent en circuit fermé, mais ils érigent des murs autour d’eux. Ils ne frayent pas avec des prétendants qui ont le double handicap de gagner peu et de ne rien posséder. Et ils ne condescendent même pas à tomber amoureux de gros revenus sans fortune familiale. Le patrimoine constitue leur unique boussole.Sur la période étudiée, les frontières entre les héritiers et les autres, y compris les hauts revenus, restent donc étanches, si ces derniers n’ont pas la chance d’avoir des parents qui ont accumulé des biens. « Les choix de mise en couple des individus sont déterminants pour expliquer la transmission des inégalités d’une génération à l’autre », en conclut l’auteur.Est-ce conscient ou inconscient ? « Chez les très riches, des stratégies volontaires sont mises en place pour éviter de mauvais mariages, comme les rallyes, répond M. Frémeaux. Pour les autres, ce sont les mécanismes traditionnels de l’homogamie qui jouent, c’est-à-dire le fait de fréquenter un certain milieu, d’aller dans certaines écoles, qui fait que vous rencontrez des gens qui vous ressemblent. » Les cendrillons dépitées peuvent quand même continuer à rêver un peu : ces résultats sont des moyennes. Il y a toujours eu, et il y aura toujours quelques exceptions.Gaëlle Dupontjournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.04.2015 à 13h02 • Mis à jour le07.04.2015 à 15h20 Les internautes australiens suspectés d’avoir téléchargé illégalement Dallas Buyers Club sur BitTorrent devraient bientôt recevoir un courrier postal leur réclamant de l’argent. Le studio Voltage Pictures vient en effet de remporter une importante bataille judiciaire contre les six principaux fournisseurs d’accès à Internet australiens, à qui il demandait l’identité et l’adresse postale des internautes suspectés d’avoir téléchargé le film. Au total, 4 700 personnes sont concernées.Lire aussi :Aux Oscars, ça mue énormémentLe studio ne sera cependant pas libre d’utiliser les adresses comme il l’entend. Le jugement précise qu’il ne pourra s’en servir que pour envoyer une lettre liée à ce dossier précis, et le texte du courrier devra être validé par le juge qui a instruit l’affaire.Les fournisseurs d’accès à Internet, qui contestaient la demande de Voltage Pictures, avaient notamment argué que ces données risquaient d’être utilisées pour envoyer des courriers réclamant de manière menaçante des dommages et intérêts disproportionnés.Nouveau projet de loiLe studio et l’entreprise ayant financé le film avaient utilisé un logiciel commercial pour repérer les adresses IP (Internet Protocol) des internautes suspectés d’utiliser BitTorrent pour télécharger le film. Cette méthode avait été critiquée par les fournisseurs d’accès à Interne durant le procès, mais le tribunal l’a validée.En mars, un nouveau projet de loi contre le téléchargement illégal a été présenté au Parlement australien. Il prévoit notamment la possibilité d’ordonner le blocage, sur ordre d’un juge, de sites visant à faciliter le téléchargement illégal. Une mesure similaire existe en France, qui a abouti ces dernières semaines au blocage de The Pirate Bay et de T411.Lire : Après The Pirate Bay, T411 sera bloqué en France Hervé Morin Le passé des hominidés est décidément foisonnant de diversité : la découverte d’un nouvel australopithèque, Australopithecus deyiremeda, vient d’être annoncée dans la revue Nature du jeudi 28 mai. Vieux de 3,4 millions d’années, il vivait en Ethiopie à la même époque que les australopithèques de l’espèce afarensis, dont la célèbre Lucy, mise au jour à 35 km de distance seulement. Mais il était aussi le quasi contemporain de plusieurs autres hominidés peuplant alors l’Afrique.Le nouveau venu a été découvert en mars 2011 par l’équipe de Yohannes Haile-Selassie (Muséum d’histoire naturelle de Cleveland, université Case Western Reserve), dans la région de l’Afar, à quelques centaines de kilomètres au nord-est d’Addis Abebba. Il n’est connu que par des fragments de mâchoires et quelques dents, appartenant à au moins deux individus, qui émergeaient à la surface du sol. Pour Yohannes Haile-Selassie et ses collègues, la morphologie de ces ossements les rattache au genre des australopithèques, mais permet de définir une espèce nouvelle, baptisée deyiremeda, signifiant « proche parent », en langue afar.Sa découverte va de fait compliquer un peu plus le tableau de famille des hominidés à cette époque, le pliocène moyen. Qu’on en juge : on connaissait déjà Lucy et ses semblables, les Australopithecus afarensis, descendants supposés d’Australopithecus anamensis. Mais il y avait aussi Australopithecus bahrelghazali, découvert par l’équipe du Français Michel Brunet, au Tchad, en 1996. Surnommé Abel et vieux de 3,6 millions d’années, il est connu grâce à une mâchoire inférieure partielle. Et encore Kenyanthropus platyops, un crâne de 3,4 millions d’années découvert en 2001 sur le site de Lomekwi – à 1 kilomètre seulement d’un lieu où ont tout récemment été mis au jour les plus anciens outils de pierre connus, vieux quant à eux d’environ 3,3 millions d’années.Lire aussi :Les plus anciens outils de pierre découverts au KenyaIl faut compter à la même époque avec un pied découvert lui aussi en Ethiopie, en 2012, par l’équipe de Haile-Selassie, daté à 3,4 millions d’années. « Malheureusement, écrit le chercheur, ces ossements et ceux d’Australopithecus deyiremeda, trouvés sur le même site, ne sont pas clairement associés », si bien que le pied solitaire n’a pas encore trouvé son propriétaire légitime !« Il y a désormais une preuve indiscutable que plusieurs espèces d’hominidés ont vécu au même moment en Afrique de l’Est »Les branches de notre arbre généalogique se chargent donc régulièrement de nouveaux arrivants, sans que la position des uns par rapport aux autres soit bien claire. Lucy, que le grand public considère souvent comme notre ancêtre directe – ce dont la plupart des paléontologues doutent – se voit plus encore reléguée par ce nouveau cousin sur un rameau mort. Quoi qu’il en soit, insistent Haile-Selassie et ses collègues, « il y a désormais une preuve indiscutable que plusieurs espèces d’hominidés ont vécu au même moment en Afrique de l’Est », et ce avec une grande proximité géographique.Comment expliquer une telle diversité d’animaux très proches sur le plan morphologique, dans un écosystème commun ? « Une séparation des niches écologiques, impliquant une diversité des préférences alimentaires, des stratégies de recherche de nourriture, de choix d’habitat et de mouvements de population, sera probablement un facteur-clé », répond Fred Spoor (University College de Londres) dans un article de commentaire.Retourner sur le terrainMais faire le lien entre ces caractéristiques et les différences morphologiques ou moléculaires observées sur les fossiles risque d’être délicat, admet-il. A moins que l’on ne parvienne à identifier le fabriquant des premiers outils de pierre kényans – la maîtrise d’une telle technologie ayant sans doute conféré à ses inventeurs un avantage décisif pour le charognage et l’alimentation carnée. Mais là encore, les débats risquent d’être vifs entre paléontologues. Seule solution : « retourner sur le terrain, pour trouver de nouveaux fossiles », concluent Haile-Selassie et ses collègues.Hervé MorinPôle Science et MédecineSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.05.2015 à 18h41 • Mis à jour le27.05.2015 à 18h52 La Suisse et l’Union européenne (UE) ont entériné, mercredi 27 mai, la fin du secret bancaire suisse à partir de 2018. Berne et Bruxelles ont officiellement signé un accord sur l’échange automatique d’informations fiscales concernant les ressortissants européens ne résidant pas en Suisse, après avoir donné un premier avis favorable en mars. Une étape majeure vers une plus grande transparence.Lire aussi :La Suisse fixe à 2018 la fin de son sacro-saint secret bancaireToutefois rien n’est encore acté. Le Parlement suisse doit encore ratifier cet accord, qui peut aussi être soumis à référendum. S’il passe ces étapes, la Suisse et les vingt-huit Etats membres de l’UE pourront collecter des données bancaires dès 2017 et les échanger à partir de 2018.Une avancée qui « permettra d’empêcher la dissimulation de revenus non déclarés sur des comptes en Suisse », a estimé la Commission européenne, qui a fait de la transparence fiscale un de ses chevaux de bataille.L’échange automatique de données fiscales est considéré comme l’arme la plus efficace contre la fraude, puisqu’il lève de facto le secret bancaire et met fin à l’arbitraire pouvant régner dans la coopération entre administrations fiscales.A lire également :Quand la Suisse choque en pratiquant la transparence fiscaleConcrètement, les banques helvétiques devront dans un premier temps livrer aux autorités fiscales suisses des données qu’elles auront collectées sur les contribuables d’un pays membre de l’UE. Le fisc suisse transmettra à son tour ces renseignements aux autorités fiscales du pays concerné.Les membres de l’UE auront les mêmes obligations à l’égard de Berne. Chaque année, les Etats membres recevront donc les noms, adresses, numéros d’identification fiscale et dates de naissance de leurs résidents possédant des comptes en Suisse, ainsi que d’autres informations sur les actifs financiers et le solde des comptes.« Un nouveau coup porté aux fraudeurs du fisc »Pour Pierre Moscovici, le commissaire européen chargé de la fiscalité, la victoire est double : « Il s’agit d’un nouveau coup porté aux fraudeurs du fisc et d’un pas supplémentaire vers une fiscalité plus juste en Europe. » « L’Union a montré la voie à suivre pour l’échange automatique d’informations, dans l’espoir que ses partenaires internationaux lui emboîteraient le pas », a-t-il ajouté.Lire aussi :Fiscalité : Hollande dit croire à l’aide suisseCar la Commission ne compte pas s’arrêter là. L’institution de Bruxelles est en train de conclure des négociations pour des accords similaires avec l’Andorre, le Liechtenstein, Monaco et Saint-Marin, qui devraient être signés avant la fin de l’année.Au cours des dernières années, les Européens ont renforcé leur arsenal pour mieux lutter contre la fraude et l’évasion fiscales, qui privent chaque année les budgets des Etats membres de plusieurs milliards d’euros. Ils ont notamment étendu le champ d’application de l’échange automatique d’informations entre les administrations fiscales concernant les particuliers.L’optimisation fiscale des entreprises dans le viseurDésormais, ce sont surtout les pratiques d’optimisation fiscale des entreprises, mises en lumière par le scandale « LuxLeaks », que Bruxelles a dans son viseur. Fin 2014, les révélations sur des centaines d’accords conclus au Luxembourg ont provoqué un sursaut contre l’évasion fiscale organisée en faveur des grandes sociétés.Lire aussi :LuxLeaks : 28 000 pages de documents secrets, 548 accords confidentielsAprès de premières propositions en mars, la Commission veut aller plus loin pour rendre la fiscalité des entreprises plus équitable au sein du marché unique. Elle présentera un nouveau paquet le 17 juin qui comprendra une proposition sur l’harmonisation au niveau européen de l’impôt sur les sociétés (Accis) afin de lutter contre l’évitement fiscal des entreprises. Un sujet gelé depuis des années.Sur ce dossier sensible, il faut être « ambitieux et réaliste », a estimé mercredi Valdis Dombrovskis, le vice-président de la Commission européenne. L’unanimité est requise pour les questions fiscales au sein de l’Union européenne. 27.05.2015 à 18h08 • Mis à jour le27.05.2015 à 18h24 « Il n’y aura pas d’acceptation [de l’accord sur le nucléaire iranien] de la France s’il n’est pas clair qu’une vérification pourra être faite auprès de toutes les installations iraniennes, y compris les sites militaires », a affirmé, mercredi 27 mai, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.Lire aussi :Nucléaire iranien : les négociations butent sur l’étendue des inspectionsAlors que les grandes puissances et l’Iran sont censés conclure un accord historique d’ici au 30 juin, Abbas Araghchi, numéro deux de l’équipe des négociateurs iraniens, n’a pas exclu mercredi la possibilité que les discussions se prolongent au-delà du 30 juin.Le Guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, qui a la haute main sur le dossier nucléaire, a exclu, la semaine dernière, la possibilité pour l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) d’inspecter des sites militaires et d’interroger des scientifiques, au nom de la souveraineté et des intérêts nationaux.Lire aussi :L’accord de Lausanne, révélateur des divisions en Iran« Sur ce point, j’aimerais que la totalité des grands pays qui discutent avec nous adoptent la position française, a poursuivi M. Fabius. Oui à un accord, mais non à accord qui permettrait à l’Iran d’avoir la bombe atomique : c’est la position de la France, puissance indépendante et puissance de paix. »La France a une position plus dure que ses partenairesLa question des inspections internationales des sites nucléaires iraniens est un des points les plus délicats des négociations engagées entre Téhéran et le groupe P5 + 1 (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Chine, Russie, France et Allemagne). L’Iran et les grandes puissances sont engagées depuis plus de vingt mois dans d’intenses tractations.Nucléaire iranien : douze ans de négociations incertaines avec Téhéran L’accord péniblement conclu à Lausanne, jeudi 2 avril, n’est que l’ultime étape d’une longue saga sur le nucléaire iranien dont l’origine remonte au tournant du siècle. A l’époque, le président américain, George W. Bush, était vent debout contre Téhéran et voulait traîner l’Iran devant le Conseil de sécurité de l’ONU après les révélations, en août 2002, sur la construction d’un site d’enrichissement à Natanz et d’un réacteur à eau lourde à Arak, dont l’Iran avait dissimulé l’existence.Lire aussi :Les points clés de l’accord sur le nucléaire iranienLes prémissesIl a fallu toute l’habilité de Dominique de Villepin, alors chef de la diplomatie française sous la présidence de Jacques Chirac, pour freiner cette escalade. En octobre 2003, il s’est rendu à Téhéran en compagnie de ses homologues britannique et allemand, Jack Straw et Joschka Fischer. Le contexte régional était électrique. En avril, les Etats-Unis avaient envahi l’Irak et balayé le régime de Saddam Hussein. L’Iran redoutait, à son tour, de faire les frais d’une intervention militaire.Les premiers pas ont été encourageants. Le président réformateur Mohammad Khatami est au pouvoir et il charge un certain Hassan Rohani, l’actuel chef de l’Etat iranien, de conduire les pourparlers. L’Iran gèle son programme nucléaire et accepte des inspections poussées de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Le pays dispose alors de seulement 160 centrifugeuses, contre près de 20 000 aujourd’hui, qui servent à transformer l’uranium. Enrichi à un niveau élevé, il peut être utilisé pour fabriquer une bombe atomique. En contrepartie, les Européens se disent disposés à aider l’Iran à se doter d’un parc nucléaire civil.Lire aussi :Sur le nucléaire iranien, l’accord vaut mieux que le statu quoL’enlisementMais au bout de deux ans, les négociations s’enlisent. Face aux blocages, les Iraniens perdent patience et relancent leur programme nucléaire. L’élection du très nationaliste président Mahmoud Ahmadinejad, en 2005, achève cette esquisse d’ouverture. En 2006, l’ONU adopte sa première résolution prévoyant des sanctions contre l’Iran. Cinq autres suivront. La rupture est consommée.L’arrivée au pouvoir de Barack Obama change la donne. Le nouveau président américain écrit au Guide suprême, Ali Khamenei, en mai 2009, et se dit ouvert à une relance du processus diplomatique. Mais son entourage est divisé, la secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, est ouvertement sceptique.A l’été 2009, M. Obama franchit le pas : il propose aux Iraniens de leur livrer de l’uranium enrichi à 20 % dont ils ont besoin pour leur centre de recherche médicale de Téhéran et qu’ils ne peuvent, à ce stade, pas encore produire. En échange, l’Iran doit remettre aux Occidentaux son stock d’une tonne d’uranium enrichi à 5 %, soit assez pour se lancer dans la fabrication d’une arme nucléaire.Lire aussi :Nucléaire iranien : le pari remporté de Barack ObamaMais, là encore, l’initiative tourne court. En Iran, le Guide suprême redoute qu’un tel accord profite avant tout à son rival Ahmadinejad et torpille l’opération. Et aux Etats-Unis, les adversaires d’une telle mesure ont aussi donné de la voix. Depuis le lancement des premières négociations, il y a une constante. Quand l’Iran était disposé à négocier en 2003, les Etats-Unis ne l’étaient pas. Et inversement en 2009. Le rebondIl a fallu attendre l’élection surprise du président modéré iranien Hassan Rohani, en juin 2013, pour que la situation se débloque. A la fois par résignation et par réalisme. Après dix ans de face-à-face stérile, il n’y avait que des perdants. L’économie iranienne a été lourdement pénalisée par les sanctions, mais celles-ci n’ont pas réussi à freiner le développement du programme nucléaire iranien : le nombre de centrifugeuses dont dispose le pays a été multiplié par cent depuis 2003.L’accord arraché à Genève le 24 novembre 2013, entre l’Iran et les pays du « P5 + 1 », comprenant les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, plus l’Allemagne, a été un premier pas inédit vers un règlement. Il s’est traduit par un gel provisoire du programme nucléaire iranien et une levée partielle des sanctions internationales contre Téhéran. Le compromis conclu à Lausanne le 2 avril entre les mêmes protagonistes, est une étape cruciale vers un règlement définitif de ce contentieux qui ouvrirait la voie à une normalisation des relations avec l’Iran et aurait de profondes répercussions au Moyen-Orient. Mais pour en arriver là, il reste encore trois mois de négociations qui s’annoncent délicates.Lire aussi :En Israël, la presse peu convaincue par l’accord sur le nucléaire iranienL’accord final doit garantir le caractère uniquement pacifique du programme nucléaire de Téhéran, soupçonné de cacher un volet militaire, et lever en contrepartie les sanctions internationales qui étouffent l’économie du pays. Depuis le début des négociations, essentiellement pilotées par les Etats-Unis et l’Iran, la France a adopté une position plus dure que ses partenaires, craignant que Washington ne fasse trop de concessions pour obtenir un accord historique.Lire aussi :Accord nucléaire : Obama salue prudemment une percée diplomatique avec l’Iran Maryline Baumard Candidats au bac 2015, plus que trois semaines avant de plancher sur la philosophie, mercredi 17 juin. Pour vous y préparer, voici les conseils d’un correcteur de l’épreuve, Jean-Jacques Guinchard. Ce professeur au lycée Van-Gogh d’Ermont (Val-d’Oise) vous raconte avec brio ce qu’est une excellente copie au baccalauréat.Imaginez un compteur dans l’esprit du correcteur : un arc de cercle gradué de 1 à 20, parcouru par une aiguille qui oscille selon la satisfaction qu’il éprouve en lisant votre copie. Supposez que rapidement installée dans la partie de droite, l’aiguille se stabilise au-dessus de 15, et pourquoi pas vers 18. Que se sera-t-il passé ?INTRODUCTIONDans l’introduction, vous m’aurez montré que vous avez bien saisi le sujet, en le reformulant par une question qui pourrait commencer par « autrement dit ». C’est essentiel. Vous aurez ensuite pris un peu de distance, en indiquant le domaine ou le contexte dans lequel la question se pose. Ou pourquoi on se la pose. Puis vous aurez écrit une série de trois à cinq nouvelles questions qui détaillent l’interrogation initiale. Je comprends que c’est votre plan.DÉVELOPPEMENTChacun de vos paragraphes commence par une des questions de votre liste, ou bien par une affirmation présentée comme hypothèse. Je comprends bien le contenu et l’enchaînement de votre développement : vous faites une objection et, en y répondant, vous précisez ce que vous écriviez précédemment, ou bien vous prenez un exemple qui vous sert de point de départ pour une minidiscussion, ou encore vous partez d’une formule de philosophe (une citation), que vous dépliez comme une petite explication de texte, pour insérer une théorie apprise en classe qui vient éclairer le point où vous en êtes. L’aiguille du compteur est vraiment du bon côté.Combien de parties dans votre devoir ? Entre trois et cinq. De toute façon, il n’y a pas de norme absolue, ce sont de grandes étapes centrées sur les questions que vous avez rangées dans l’ordre le plus logique et le plus convaincant pour parvenir à la position que vous avez décidé de défendre.CONCLUSIONJ’en suis dans ma lecture au premier tiers de votre dernière partie. J’ai une idée de ce que vous allez conclure. Tant mieux, c’est bon signe. Pour la conclusion, vous répondez sobrement à la question initiale.Toutes les fautes ont été corrigées, le vocabulaire philosophique est bien maîtrisé ; le sujet est saisi sans erreur ; la pensée est logique et claire. Peut-être la position que je défendrais moi-même ne serait-elle pas la vôtre, mais peu importe. Il y a des philosophies dans la philosophie, et celle que vous avez pratiquée se tient bien.  Lire aussi :J - 30 avant le bac : sept conseils de prof pour réviser la philoMaryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard L’horizon s’obscurcit nettement pour les quelque 600 salariés de SeaFrance, cette coopérative qui exploite trois ferries pour le compte d’Eurotunnel entre Calais, en France, et Douvres, en Angleterre. Eurotunnel, l’unique client de SeaFrance, a en effet décidé de mettre fin à ce contrat à compter du 2 juillet, indiquent des sources concordantes mercredi 27 mai. Une lettre officialisant la décision devrait être envoyée par Eurotunnel aux dirigeants de SeaFrance dans la soirée.La fin de ce contrat clé constitue une menace violente pour SeaFrance, une société déchirée par une incroyable guerre des chefs et placée en sauvegarde judiciaire depuis le 10 avril. « Si personne ne réagit, nous serons tous mis au chômage le 2 juillet, pour la seconde fois en trois ans », s’alarment dans un tract les délégués Force Ouvrière de l’entreprise.Lire aussi :SeaFrance dans la tempêteLe 15 mai, les marins de SeaFrance avaient pourtant hissé le grand pavois sur le Rodin, le Berlioz et le Nord-Pas-de-Calais en apprenant qu’Eurotunnel était finalement autorisé par la justice britannique à garder ces trois ferries. La fin victorieuse de deux ans de bataille acharnée contre l’autorité de la concurrence britannique. A priori, plus rien ne semblait empêcher qu’Eurotunnel conserve les navires, et renouvelle le contrat passé avec SeaFrance pour leur exploitation.Lire aussi :Les ferries d’Eurotunnel peuvent continuer à naviguerMais Jacques Gounon, le PDG d’Eurotunnel, en a décidé autrement. Peut-être l’opérateur du tunnel sous la Manche va-t-il effectivement garder pour le moment ses ferries, et stopper le processus de vente qu’il avait entamé. Mais en tout état de cause, Eurotunnel ne souhaite plus confier leur exploitation à SeaFrance. D’où sa décision de dénoncer le contrat.Crise interne à SeaFrancePourquoi ? « Ce qui est en cause, c’est la crise interne à SeaFrance », explique un bon connaisseur du dossier. Le PDG d’Eurotunnel faisait confiance aux deux directeurs qui avaient assuré la relance de l’entreprise, Jean-Michel Giguet et Raphaël Doutrebente. Mais depuis qu’ils ont été écartés début avril par Didier Cappelle, l’ancien syndicaliste de choc qui préside le conseil de surveillance, rien ne va plus. « C’est simple : Jacques Gounon ne veut plus travailler avec Didier Cappelle et ses hommes », décrypte un proche.M. Cappelle et son allié Eric Vercoutre sont très controversés, en raison de leur rôle présumé dans la dérive de la première société SeaFrance, dans les années 2000. Ils ont tous trois été mis en examen en novembre 2013 pour abus de confiance dans une affaire liée aux comptes du comité d’entreprise. Désavoués par la CFDT, ils ont créé leur propre organisation, le Syndicat Maritime Nord.Depuis le redémarrage de SeaFrance sous forme coopérative, la gestion a été confiée à deux managers professionnels, M. Giguet et M. Doutrebente. Mais leurs relations avec le duo Cappelle-Vercoutre n’ont cessé de s’envenimer. Les escarmouches ont fait place à une guerre en bonne et due forme. Dernier épisode : le 20 mai, M. Doutrebente, ex-directeur, a saisi la justice pour faire condamner pour diffamation M. Cappelle, le président du conseil de surveillance. Ambiance…Il n’est pas dit qu’Eurotunnel aille au bout de sa menace, et arrête définitivement de travailler avec SeaFrance. Dénoncer le contrat peut constituer une façon de faire pression pour que M. Cappelle soit écarté, et que la guerre interne à SeaFrance prenne fin. C’est aussi ce qu’ont demandé ces derniers jours les commandants des navires et plusieurs catégories de personnel. Mais M. Cappelle n’est pas homme à lâcher prise, et il avait, il y a quelques semaines encore, le soutien d’une bonne partie du personnel. A Calais, la tension ne paraît pas près de retomber.Lire aussi :Transport maritime : la crise s’accentue au sommet de SeaFranceDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Pouchard et Pierre Breteau « Exaspération », « maillon faible » du système ferroviaire avec « une offre qui se dégrade depuis plus de vingt ans »… Le rapport de la commission sur l’avenir des trains d’équilibre du territoire (TET), anciens « Intercités », qui a été remis mardi 26 mai au secrétariat d’Etat aux transports, est sévère sur l’état de ce maillage ferroviaire emprunté quotidiennement par quelque 100 000 passagers, mais dont la vétusté et le coût d’entretien sont régulièrement pointés du doigt.Lire nos explications :Les trains de nuit et des tronçons de ligne pourraient être supprimésCertains tronçons pourraient être supprimés en raison d’un trafic faible, aux coûts trop importants, et pour lesquels il existe une alternative en TGV ou en TER. C’est le cas de tronçons comme Toulouse-Cerbère, Quimper-Nantes, Bordeaux-Toulouse, Marseille-Nice ou encore Saint-Quentin-Cambrai. Des lignes de nuit pourraient également être supprimées, comme Paris-Briançon, Paris-Toulouse ou Paris-Rodez.Quelle différence entre un TET et un TER ?Les trains d’équilibre du territoire (TET) assurent des liaisons sur de grandes distances, traversant plusieurs régions. Il existe 34 lignes TET, subventionnées par l’Etat, lequel décide quelles lignes maintenir ou supprimer.Les trains express régionaux (TER) sont affrétés par les conseils régionaux, qui délèguent la gestion opérationnelle par la SNCF. Ils opèrent principalement au sein d’une même région, même s’ils peuvent parfois relier deux régions. Les régions sont ainsi décisionnaires.Certaines lignes, comme Toulouse-Hendaye et Clermont-Ferrand-Béziers, pourraient, elles, être transférées du train vers le transport par autocars.A l’inverse, la commission préconise des investissements sur d’autres tronçons jugés prioritaires, comme Paris-Caen, Paris-Limoges, Nantes-Lyon ou encore Bordeaux-Marseille.La carte ci-dessous vous permet de retrouver chaque ligne de TET avec la fréquentation pour certains tronçons ainsi que les recommandations de la commission menée par le député socialiste du Calvados Philippe Duron.Comment se lit cette carte ?Les lignes sont schématisées entre les gares et colorées en fonction du pourcentage de fréquentation sur la ligne en question. Exemple : sur la ligne Paris-Limoges-Toulouse, le tronçon Paris-Limoges concentre 60 % des voyageurs.Les « voyages par train » correspondent à tous les voyageurs qui empruntent un train. Ainsi, sur le Paris-Cherbourg, un voyageur montant à Paris et descendant à Evreux comptera pour un voyage ; un autre voyageur montant dans ce même train à Caen pour descendre à Cherbourg comptera pour un autre voyage.Cliquez sur les lignes pour afficher le détail et les propositions du rapport Duron, zoomez et dézoomez pour les voir plus clairement. Pierre BreteauJournaliste au MondeAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.05.2015 à 17h34 • Mis à jour le27.05.2015 à 17h41 | Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant) Parents, enseignants, élèves, nonnes, prêtres et évêques : près de 600 personnes se sont réunies, mercredi 27 mai, devant le siège du ministère de l’éducation à Jérusalem, pour une manifestation inédite. Il s’agissait essentiellement de délégations représentant les 47 écoles chrétiennes en Israël. Leur objectif : attirer l’attention du gouvernement sur l’étranglement financier dont ces établissements s’estiment victimes. Le clergé était représenté pour défendre l’autonomie de ces écoles, qui accueillent près de 30 000 jeunes, essentiellement des Arabes israéliens. Parmi eux, 58 % sont chrétiens.Ces établissements représentent à la fois un symbole d’excellence, par leurs résultats, et de mixité. Leur sort a donc un caractère éminemment politique, alors que la définition législative d’Israël comme Etat juif demeure une priorité pour la droite nationaliste au pouvoir. Selon le Bureau des écoles catholiques, les dotations de l’Etat ont chuté de 35 % en quelques années. Ces établissements, qui jouissent d’un statut particulier – reconnus mais non publics –, ont été contraints d’augmenter les frais de scolarité pour les enfants. Aujourd’hui, ils s’élèvent à environ 4 500 shekels (1 070 euros) par personne et par an, une somme considérable pour les familles modestes. Certaines accusent du retard dans les paiements.De toute façon, cette diversification des ressources n’est pas suffisante pour les écoles. « On se sent négligé, on nous méprise, résume le Père Fahim Abdel-Masih, le chef du Bureau et directeur d’école lui-même à Ramla. Pourquoi n’y a-t-il pas d’égalité de traitement entre nos enfants, qui ont la carte d’identité israélienne, et les autres ? Pourtant, on enseigne à 125 % les programmes officiels. » « On perdrait notre identité chrétienne »Les directeurs des écoles s’étaient déjà mobilisés fin août 2014, publiant une adresse publique aux autorités. Ils avaient menacé d’organiser une journée de grève, le 1er septembre, mais avaient finalement reculé. Le ministère leur avait proposé de se voir, de discuter. « Le directeur général du ministère nous a invités à présenter nos demandes, on s’est rencontré quatre fois, mais au final ça n’a servi à rien », explique Fahim Abdel-Masih. Selon ce dernier, le ministère leur avait suggéré de devenir des établissements publics. Inacceptable pour ces écoles, dont la réussite incontestable est liée à leur autonomie.En dehors du tronc classique et de l’enseignement religieux, elles insistent sur la pratique des langues étrangères. « On perdrait notre identité chrétienne, s’emporte le Père Fahim. Par exemple, pour la désignation d’un directeur, il y aurait un concours ouvert à n’importe qui, sans respect pour l’esprit de l’institution. On nous a dit également que les municipalités auraient le droit d’organiser les manifestations qu’elles souhaiteraient, dans les locaux et à l’extérieur. Il est impensable pour nous d’être utilisés à d’autres fins que pédagogiques ou religieuses. » Dans ces conditions, les négociations avec le ministère avaient été rompues il y a quelques mois.Dans une réponse écrite au Monde, le ministère de l’éducation explique qu’aucune obligation ne pèse sur les écoles chrétiennes. Elles se voient offrir un choix : devenir totalement autosuffisantes, conserver leur statut actuel ou bien rejoindre le secteur public, ce qui leur permettrait alors d’obtenir à nouveau un financement à 100 %. « Le ministère reconnaît ces institutions, et les finance jusqu’à 75 % de leur budget, conformément à la loi sur les institutions enregistrées qui ne sont pas officielles », explique-t-on.Leur intégration éventuelle dans le système des écoles publiques serait accomplie « avec le souci de préserver leurs qualités uniques. » Des propos qui ne rassurent pas l’encadrement pédagogique. L’identité du nouveau ministre de l’éducation ne risque guère de faciliter une sortie de crise. Il s’agit de Naftali Bennett, le leader de la formation d’extrême droite Foyer juif.Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant)ReporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.05.2015 à 17h12 Le risque représenté par l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) – dite aussi « maladie de la vache folle » – en France est désormais « négligeable ». L’assemblée générale de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) a décidé, mercredi 27 mai, de reclasser le pays, jusqu’alors en « risque maîtrisé ».Cette mesure, qui concerne également cinq autres Etats – Chypre, la République tchèque, l’Irlande, le Liechtenstein et la Suisse – entrera en vigueur le 30 mai, après son adoption formelle en assemblée plénière.« Meilleur statut sanitaire possible »La décision de l’OIE revêt d’importantes conséquences commerciales, de nombreux pays n’acceptant des importations de viande et de bétail qu’en provenance de pays au même statut. Elle va aussi permettre de revoir ou d’abandonner certaines pratiques à l’abattage et à la découpe, ainsi que de vendre à nouveau des parties jusqu’ici interdites.Le ministère de l’agriculture français s’est félicité de cette annonce, estimant qu’il « s’agit du meilleur statut sanitaire possible pour cette maladie ». Le dernier cas d’ESB connu dans le pays remonte à plus de dix ans, en avril 2004.Au sein de l’Union européenne, deux Etats restent au statut de « risque maîtrisé », l’Allemagne et le Royaume-Uni. Maintenu pour des raisons techniques, il pourrait cependant changer prochainement, a fait savoir l’OIE. Marie Charrel Les mots sont forts. Selon une information publiée mercredi 27 mai par le quotidien El Pais, le gouvernement espagnol a écrit aux institutions européennes pour réclamer une ambitieuse révision de la politique économique de l’union monétaire. Avec en ligne de mire la création d’un budget commun, l’émission d’euro-obligations ou encore, une liberté de circulation renforcée des travailleurs.Dans le document de huit pages cité par le quotidien espagnol, le gouvernement de Mariano Rajoy s’en prendrait surtout à la Banque centrale européenne (BCE). « L’orientation de la politique monétaire de la BCE s’est révélée inadéquate pour certains membres de la zone euro au cours des dernières années, générant des chocs asymétriques », peut-on y lire, d’après le journal. « Dans certains pays, la politique monétaire fut trop expansive et a créé les conditions financières qui ont conduit à un endettement excessif et à l’accumulation de déséquilibres ».Objectif d’inflationPour y remédier, Madrid suggère de revoir le mandat de l’institution. Aujourd’hui, celui-ci est en premier lieu de veiller à la stabilité des prix, avec un taux d’inflation convergeant vers l’objectif de 2 % dans la zone euro. En théorie, la mission secondaire de l’institut monétaire est d’apporter son soutien aux objectifs économiques de l’union monétaire, c’est-à-dire le maintien d’un niveau d’emploi élevé et l’encouragement d’une croissance non inflationniste.Mais dans les faits, la BCE s’est, depuis sa création, principalement concentrée sur le seul objectif de l’inflation. Ce n’est pas le cas de la Réserve fédérale américaine par exemple, pour qui l’emploi est tout aussi central. Et c’est bien ce que reproche Madrid à Francfort, jugeant que l’institution monétaire devrait non seulement veiller un peu plus à la croissance mais aussi s’assurer que les évolutions des prix entre Etats ne divergent pas. « La BCE regarde seulement l’inflation moyenne : il est vrai que cela a peu de sens et n’empêche pas les dérives en la matière », observe Bruno Colmant, économiste à l’université catholique de Louvain. « On l’a vu ces dernières années, quand l’Espagne et la Grèce s’enfonçaient dans la déflation tandis que les prix se stabilisaient en Allemagne ».Si ni la BCE, ni le gouvernement espagnol n’ont commenté ces informations, les critiques sur le mandat de l’institution ne sont pas nouvelles. C’est néanmoins la première fois qu’elles émanent aussi directement d’un Etat. Et elles soulèvent une question légitime : pourquoi la BCE s’est-elle concentrée à ce point sur la seule inflation ?Lire aussi :La BCE face au défi de l’investissementLe modèle de la BubaLa BCE a été construite à Francfort, sur le modèle de la Bundesbank allemande, la « Buba ». Du fait de l’hyperinflation des années 1920 puis de l’après-guerre, qui a laissé un souvenir douloureux outre-Rhin, la Buba, créée en 1957, s’est vite attaquée presque exclusivement à la maîtrise des prix. À sa création, en 1998, la BCE a donc naturellement adopté les préoccupations allemandes.Et ce, au prix d’une certaine myopie. De fait, si les prix des produits à la consommation étaient relativement stables entre 2000 et 2007, ceux de certains actifs financiers ont flambé. Comme par exemple ceux de l’immobilier espagnol.Mais ce n’est pas tout. Si la BCE s’est moins préoccupée d’emploi et croissance que son homologue américaine, c’est aussi parce qu’elle n’est pas outillée pour le faire. « En vérité, il s’agit là d’un problème institutionnel de la zone euro elle-même, qui dépasse le seul cadre de la BCE », commente Grégory Claeys, économiste à l’Institut Bruegel.De fait, alors que la Fed a en face d’elle un Trésor unique et un Etat unique, la BCE a pour pendant dix-neuf Trésors et dix-neuf Etats menant des politiques budgétaires différentes. Si la zone euro a bien développé des règles communes en matière de gestion des finances publiques, elle peine en revanche à coordonner les politiques économiques, de croissance, ou même de lutte contre le chômage. « De plus, les divergences de compétitivité entre les membres ne relèvent pas de la politique monétaire », rappelle M. Claeys.Lire aussi :« Si rien ne change, la monnaie unique court à sa destruction »Révision des traitésLa proposition de Madrid a-t-elle des chances de faire bouger les lignes ? Difficile à dire : le mandat de la BCE ne peut être changé que par une révision des traités. Un processus délicat, dans lequel aucun État membre n’a vraiment envie de se lancer. En particulier l’Allemagne.Les propositions du gouvernement espagnol ont au moins le mérite de relancer le débat sur la mission de la banque centrale. D’autant qu’en vérité, il n’est pas forcément nécessaire de modifier les traités pour que celle-ci évolue. On l’a constaté pendant la crise : sous l’impulsion de son président Mario Draghi, la BCE a élargi ses préoccupations à la stabilité financière. Et les mesures prises depuis 2012 sont bien plus favorables à la croissance. En témoigne la politique de rachats massifs de dette publique, lancée en mars dernier. La BCE de 2015 n’est plus celle de 2008, et son fonctionnement s’est, dans les faits, déjà beaucoup rapproché de celui de la Fed.Lire aussi :Zone euro : le spectre de la déflation s’éloigneMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Bobin (Tunis, correspondant) Le premier ministre du gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale, Abdullah Al-Thinni, a affirmé mardi 26 mai avoir été victime d’une tentative d’assassinat à Tobrouk (est), nouvel épisode du chaos dans lequel la Libye n’en finit pas d’être plongée. « Dieu merci, nous en avons réchappé », a-t-il déclaré dans la soirée à la chaîne de télévision saoudienne Al-Arabiya. Un de ses gardes du corps aurait été blessé.L’incident s’est produit à l’issue d’une journée tourmentée autour du Parlement de Tobrouk, assemblée dont l’élection en juin 2014 avait été validée par la communauté internationale mais que conteste un Parlement rival, le Congrès général national (CGN), basé à Tripoli. L’Assemblée de Tobrouk est soutenue par une coalition de libéraux, d’anti-islamistes et d’ex-kadhafistes. Pour sa part, le GNC de Tripoli, qui a formé son propre gouvernement, est dominé par une coalition où les islamistes exercent une influence significative à défaut d’être exclusive.« Opération pas très professionnelle »Mardi, le premier ministre Al-Thinni devait s’exprimer devant le Parlement de Tobrouk, mais la séance n’a pas tardé à être perturbée par des manifestants rassemblés à l’extérieur du bâtiment. Certains d’entre eux étaient armés. Les protestataires, hostiles à la gestion du premier ministre, réclamaient sa démission. Devant la tension grandissante, Al-Thinni a été obligé de quitter précipitamment l’assemblée hébergée au sein d’une base navale. Alors que le convoi prenait la direction de l’aéroport de Tobrouk, son véhicule a été visé par des tirs. « L’opération n’était pas très professionnelle, dédramatise un diplomate occidental en poste à Tunis. S’ils avaient vraiment voulu tuer Al-Thinni, ils n’auraient pas tiré sur une voiture blindée. » L’identité et les motivations réelles des manifestants n’étaient pas clairement établies mercredi. Selon Mohamed Eljarh, chercheur libyen affilié au cercle de réflexion américain Atlantic Council – et proche du camp de Tobrouk –, la probabilité que ces protestataires soient liés à l’homme d’affaire Hassan Tatanaki est élevée. Richissime tycoon libyen réfugié en Egypte, M. Tatanaki, présent dans l’exploitation pétrolière, l’immobilier et les médias, orchestre depuis quelques mois une véritable campagne contre Al-Thinni. La chaîne de télévision dont il est le propriétaire, Awalan TV, multiplie les attaques contre le premier ministre.« Il y a une volonté claire de M. Tatanaki de mobiliser les gens contre Al-Thinni », assure Mohamed Eljarh. Selon ce dernier, l’origine du conflit tient dans l’ambition de M. Tatanaki – et contrée par Al-Thinni – d’être nommé à la tête de la Libyan Investment Authority (LIA), le fonds souverain libyen riche de 59,9 milliards d’euros. Avec la Banque centrale et la National Oil Company (NOC), la LIA est l’une des institutions financières que se disputent les deux gouvernements rivaux de Tobrouk et Tripoli.Option militaire contre les adversaires de TripoliL’autre grand rival d’Al-Thinni au sein du camp de Tobrouk est le général Khalifa Haftar, nommé début mars chef d’état-major de l’armée. Ancien proche de Mouammar Kadhafi avant d’enter en dissidence à la fin des années 1980, le général Haftar se fait le chantre d’une mobilisation contre les « terroristes » et les « extrémistes », label sous lequel il mêle djihadistes radicaux et l’ensemble des milices reconnaissant l’autorité du CGN de Tripoli.Lire aussi :Entretien avec le général Haftar, nouvel homme fort de la LibyeLe général Haftar et Hassan Tatanaki, qui passe pour l’un des principaux bailleurs de fonds du camp de Tobrouk, partagent la même volonté de recourir à l’option militaire contre leurs adversaires de Tripoli. Ils disposent de solides soutiens en Egypte. Si les relations entre le général Haftar et le premier ministre Al-Thinni ont souvent été conflictuelles, il semble qu’elles se soient récemment apaisées. « Les deux hommes se sont rapprochés », assure Mohamed Eljarh. Selon d’autres sources, leurs relations demeurent toutefois « mauvaises ».Quoi qu’il en soit, les tensions internes à ce camp de Tobrouk promettent de compliquer la tâche de l’envoyé spécial des Nations unies, Bernardino Leon. Ce dernier s’efforce – en vain, pour l’instant – de rapprocher Tobrouk et Tripoli autour d’un plan de gouvernement d’union nationale afin de mettre un terme à ce chaos libyen dont l’Etat islamique (EI) profite pour s’enraciner dans le pays. Après trois moutures d’accord rejetées – par l’un ou l’autre des deux camps –, M. Leon est sur le point de proposer ces prochains jours une quatrième version. Un climat de révolution de palais à Tobrouk ne pourrait qu’entraver d’avantage le processus.Frédéric Bobin (Tunis, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.05.2015 à 17h41 • Mis à jour le12.05.2015 à 18h26 | Rémi Dupré Sonné par la déroute (3-0) à Barcelone, amputé par les blessures, le Bayern Munich veut encore croire à l’exploit, ce soir, en demi-finale retour de la Ligue des champions. « On doit marquer des buts et on veut le faire, assure l’entraîneur catalan du Bayern, Pep Guardiola, qui se souvient qu’on ne donnait pas cher de son équipe au tour précédent après le revers à Porto (3-1). Ses joueurs s’étaient qualifiés à l’issue d’un festival offensif : 6-1.« Mais la grande question est comment ? », poursuit celui qui connaît trop bien la qualité de son adversaire pour l’avoir mené à la gloire entre 2008 et 2012. Réponse de Guardiola : « Il faut être patient, avant tout bien défendre, essayer de contrôler le jeu, avoir la possession du ballon, se créer des occasions et les mettre au fond. Vraiment se concentrer sur notre jeu. Je connais la mentalité allemande favorable à l’attaque. Mais si on commet une erreur, ils nous puniront. Ils sont les meilleurs en contre. A Barcelone, ils l’ont montré en l’espace de cinq minutes. »Pour sa sixième demi-finale européenne en tant qu’entraîneur, le Catalan a tenté de piquer au vif ses protégés : « Le mental n’est pas un problème, on a des champions du monde, des joueurs qui ont tout gagné… Ces joueurs ont montré qu’ils veulent et peuvent le faire. C’est un énorme défi pour un entraîneur. Bien sûr que j’aimerais avoir tous mes joueurs en forme, mais si on perd demain ce ne sera pas à cause des absents. »Litanie de blessures S’il ne se réfugie pas derrière la litanie de blessures enregistrées par le Bayern cette saison, Pep Guardiola a clairement pâti des absences prolongées de certains de ses cadres. A l’Allianz Arena, il s’appuiera sur l’effectif qui a pris une claque au Camp Nou, six jours plus tôt. Des joueurs encore marqués par la débâcle. Ainsi du géant Jérôme Boateng, qui ne s’est toujours pas relevé du crochet ravageur que lui a administré Lionel Messi sur son deuxième but.Lire aussi : Messi, 10 ans de buts de génie avec le BarçaL’attaquant polonais Robert Lewandowski, qui a manqué une occasion en or à Barcelone, arborera lui aussi le masque… de protection qu’il avait déjà mercredi dernier. Victime fin avril d’une commotion cérébrale et de fractures au nez et à la mâchoire, l’avant-centre de 26 ans avait traîné, tel un spectre, sa grande carcasse sur la pelouse de l’enceinte catalane. Il avait paru totalement dépassé par l’enjeu du duel face aux Blaugrana.Comme à l’aller, Pep Guardiola ne pourra pas miser sur son ailier français Franck Ribéry, sur le flanc depuis mi-mars. A 32 ans, l’ex-international tricolore souffre d’une cheville et sa date de retour à la compétition reste imprévisible. « Il est clairement perturbé par cette situation stupide. L’objectif est maintenant de voir comment œuvrer doucement pour le retour », avait déclaré, fin avril, au magazine Kicker, le directeur sportif du Bayern, Matthias Sammer.Ce dernier avait assuré que la cellule médicale du club avait tablé « trop vite » sur un retour du Français, pensionnaire et chouchou du club bavarois depuis 2007. Lombalgie, blessure au tendon rotulien d’un genou : le Boulonnais vit une saison noire. Forfait pour le Mondial 2014, « Kaiser » Franck n’a disputé qu’une quinzaine de matchs en Bundesliga (pour 5 buts) et six en Ligue des champions. Accusé par Matthias Sammer d’avoir imprudemment hâté le retour de Franck Ribéry, le médecin historique du club, Hans-Wilhelm Müller-Wohlfart, a décidé de claquer la porte du Bayern il y a trois semaines. Officiant auprès des joueurs bavarois depuis 1977 – et de la sélection nationale – le praticien de 72 ans s’était notamment disputé avec Karl-Heinz Rummenigge, le patron du club. Très proche de Franck Ribéry, le « Dok », qui est aussi le médecin préféré d’Usain Bolt, est tenu responsable de la série de blessures dont ont été victimes le capitaine Philipp Lahm, le milieu Bastian Schweinsteiger ou encore l’ailier hollandais Arjen Robben.Lire aussi : Dr Müller-Wohlfart, le Kaïser de la piqûreAuteur du but qui offrit la Ligue des champions à son club en mai 2013, le sprinter batave de 31 ans est au repos forcé depuis le 29 avril et la demi-finale de Coupe d’Allemagne perdue (aux tirs au but) face au Borussia Dortmund. Victime d’une blessure abdominale et lui aussi proche de Müller-Wohlfart, le dribbleur au crâne glabre venait ce jour-là de faire son retour à la compétition. Une semaine auparavant, il avait été touché au mollet.Le tacle de BeckenbauerDans ce contexte, le président d’honneur et légende du club, Franz Beckenbauer, a sommé ses dirigeants de procéder « progressivement à un changement de génération » et « d’apporter du sang neuf », soulignant dans les colonnes de L’Equipe « qu’une demi-douzaine de joueurs » avaient « plus de trente ans ». « L’absence de Franck Ribéry fait beaucoup de mal au Bayern, a assuré l’ancien libéro (1964-1977) et entraîneur de la formation bavaroise. Mais depuis quelques mois, il est souvent à l’infirmerie et n’est plus tout jeune. Pour Franck, Arjen Robben, Bastian Schweinsteiger [30 ans] ou Xabi Alonso [33 ans], il est capital que les responsables du club procèdent progressivement à un changement de génération. Il faut que les dirigeants envoient des signaux à ces joueurs-là en leur signifiant qu’ils ne font plus partie du onze type. »La charge du « Kaizer » place Pep Guardiola dans une situation inconfortable. Dos au mur, l’entraîneur du Bayern a toutefois affirmé qu’il honorerait bien, la saison prochaine, sa dernière année de contrat avec la phalange munichoise. « Je ne suis pas ici pour être le meilleur coach du monde. C’est de la merde !, a fulminé le Catalan en conférence de presse d’avant-match lorsqu’un journaliste lui a demandé si un nouveau revers face au Barça « écornerait son image ». Je suis ici pour donner le meilleur au club comme je l’ai fait à Barcelone. Pour certains c’est suffisant, pour d’autres pas. Je fais de mon mieux depuis mon arrivée [à l’été 2013]. Si ce n’est pas suffisant, je suis désolé. Combien de titres j’ai gagné ? Beaucoup [cinq dont deux titres en Bundesliga] et c’est bien. Je veux gagner plus, bien sûr. Mais ma vie ne changera pas si je perds. J’ai toujours donné le meilleur de moi-même, de l’équipe B du Barça jusqu’à ici. »Touché au genou début avril et cloué à l’infirmerie depuis six semaines, l’arrière latéral du Bayern David Alaba a tenté d’instiller une dose d’optimisme avant la réception du Barça. « On va gagner 4-0 et j’espère être en condition de disputer la finale [le 6 juin à Berlin] », a lâché le défenseur devant les caméras de la chaîne TV Plus 4. A défaut d’un médecin qui fait des miracles, le Bayern Munich applique la méthode Coué.Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Clément Guillou Le jeune Davide Formolo a confirmé mardi les promesses placées en lui par un cyclisme italien en perte de vitesse, en remportant de belle manière la quatrième étape du Tour d’Italie, à La Spezia.Les favoris se sont déjà montrés, à la veille de la première arrivée au sommet, lors de cette étape de moyenne montagne à travers les photogéniques Cinque Terre, sur la côte ligure. La présence dans l’échappée du jour du Tchèque Roman Kreuziger, et son avance portée jusqu’à dix minutes, a incité l’équipe Astana à faire exploser la course dans le col le plus difficile du jour.Grâce à une performance collective impressionnante, l’équipe kazakhe, qui a échappé le mois dernier au retrait de sa licence World Tour, est revenue en fin de course sur le groupe Kreuziger. Elle n’a, cependant, jamais repris Davide Formolo, parti seul au pied de la dernière côte à 15 kilomètres de l’arrivée.Lire aussi :Giro : la chute de Pozzovivo fait revivre un cauchemarLe coureur de 22 ans, grimpeur surdoué courant sous les couleurs de l’équipe américaine Cannondale-Garmin, remporte ainsi sa première victoire professionnelle.Le classement général a été chamboulé par l’accélération d’Astana. Le maillot rose Michael Matthews a été lâché et cède la tunique de leader à son compétriote et coéquipier Simon Clarke, deuxième de l’étape et qui a levé les bras sur la ligne d’arrivée. Pour montrer sa joie de porter le rose, selon lui ; plus sûrement parce qu’il pensait avoir gagné.Une attaque de Fabio Aru, Alberto Contador et Richie Porte ont permis aux trois favoris de reprendre du temps au Colombien Rigoberto Uran, qui a déboursé 42 secondes sur la ligne.Mercredi, ils auront à nouveau l’occasion de se détendre les jambes lors de l’arrivée à Abetone, un long col de deuxième catégorie.Clément GuillouJournaliste au Monde 12.05.2015 à 15h57 • Mis à jour le12.05.2015 à 17h32 « L'information n'était pas fiable », estime Familles rurales. L'association de consommateurs a annoncé, mardi 12 mai, avoir lancé une action de groupe contre l'opérateur téléphonique SFR. Familles rurales accuse SFR d'avoir induit les consommateurs en erreur dans sa communication sur l'étendue de son réseau 4G, en laissant penser que « l'offre était accessible sur une large partie du territoire, plus étendue que la réalité ».« De nombreux clients ont ainsi pu souscrire une offre 4G alors que SFR savait cette technologie non disponible sur leur territoire », explique l'association dans un communiqué.Rembourser les consommateursFamilles rurales précise avoir mis en garde l'ensemble des opérateurs téléphoniques sur les risques d'information erronée lors du lancement des offres 4G, fin 2013. Mais, « contrairement à d'autres opérateurs, SFR n'a pas souhaité faire évoluer ses pratiques », selon l'association, qui voudrait obtenir de la justice que tous « les consommateurs qui ont dû s'équiper d'un terminal 4G puissent être remboursés ». Contacté par l'AFP, SFR n'a pas souhaité faire de commentaires.Les actions de groupe, inspirées des class actions américaines, permettent à un collectif de personnes d'intenter une action en justice contre une personne morale, la plupart du temps une institution publique ou une entreprise. Elles sont autorisées dans le droit français, pour les consommateurs, depuis octobre 2014.Lire la synthèse : Mobile : en finir avec les « zones blanches » 12.05.2015 à 13h43 • Mis à jour le12.05.2015 à 16h29 | Stéphane Lauer (New York, correspondant) Verizon a annoncé, mardi 12 mai, le rachat d'AOL pour 4,4 milliards de dollars (3,9 milliards d'euros). Grâce à cette acquisition, l'opérateur de télécommunications veut accélérer son développement dans le domaine de la vidéo et de la publicité sur mobile.Verizon propose aux actionnaires d'AOL un montant de 50 dollars par action ; ce qui représente une prime de 23 % par rapport au cours moyen du titre sur les trois derniers mois et de 17 % par rapport au cours de clôture de lundi. L'opérateur de télécommunication compte financer l'opération en espèces et en commercial paper, c'est-à-dire des titres de créance négociables émis sur le marché monétaire.Cette fusion est une demi-surprise dans la mesure où des rumeurs de rachat de la part de Verizon avaient déjà circulé en janvier. Pour Tim Armstrong, le patron d'AOL, cette opération « va donner naissance au plus gros acteur de téléphonie mobile et de vidéo américain ». Il estime que, grâce à ce rapprochement, son groupe va être désormais capable de rivaliser avec des géants de la publicité sur Internet, comme Google et Facebook. « Nous partageons la même vision, assure M. Armstrong. Les entreprises ont noué des partenariats réussis, et nous sommes enthousiastes de travailler avec les équipes de Verizon pour créer la prochaine génération de média dans le domaine du mobile et de la vidéo. »Lancement de son propre service de vidéoVerizon a l'intention de lancer dès cet été son propre service de vidéo. Il s'agirait de proposer des programmes payants et gratuits à ses abonnés, mais sur des formats et des contenus différents de ce que les chaînes de télévision traditionnelles peuvent proposer ; cette offre ayant pour objet d'attirer de nouveaux clients sur son réseau.Verizon est déjà un diffuseur de contenus grâce à sa box, FiOS TV, à laquelle sont abonnés 5,6 millions de foyers américains. L'opérateur a également déjà noué un partenariat avec la National Football League (NFL), qui gère le championnat de football américain, pour diffuser des matchs sur les téléphones mobiles de ses clients.Il s'agit d'un virage stratégique pour le deuxième opérateur de télécommunication américain derrière AT&T. En septembre 2013, Verizon s'était donné de nouvelles marges de manœuvre en rachetant les 45 % que le britannique Vodafone détenait dans Verizon Wireless, leur filiale commune de téléphonie mobile aux Etats-Unis, pour 130 milliards de dollars.:!;mklkPour AOL, c'est la fin d'une histoire mouvementée. Le fournisseur d'accès à Internet avait fusionné avec le groupe de médias Time Warner en 2000, à la veille de l'éclatement de la bulle Internet. Ce rapprochement de 183 milliards de dollars avait tourné au cauchemar avant que Time Warner décide de se séparer d'AOL en mai 2009, après seulement neuf ans de fusion.C'est à ce moment-là que M. Armstrong, un ancien de Google, était arrivé à la tête d'AOL pour réorienter l'activité de la société, notamment vers la publicité sur Internet. En 2013, AOL avait ainsi racheté Adap.tv, une plate-forme qui permet de connecter annonceurs et producteurs de contenu vidéo. Parallèlement, le groupe est à la tête d'un portefeuille de sites Internet comme le Huffington Post, TechCrunch et Engadget. AOL est également producteur de séries originales sur Internet, telles que Connected.AOL a réalisé en 2014 un chiffre d'affaires de 2,5 milliards de dollars pour un bénéfice de 126 millions. Quant à Verizon, c'est un géant de 127 milliards de chiffre d'affaires, qui a réalisé, en 2014, 12 milliards de dollars de profits. Les deux sociétés ont annoncé que M. Armstrong continuerait à diriger AOL. Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.05.2015 à 12h57 La voiture sans conducteur de Google est-elle plus ou moins sûre que les modèles classiques ? Lundi 11 mai, l’entreprise américaine a dévoilé pour la première fois des statistiques sur les accidents du véhicule, après que l’agence de presse américaine AP a révélé que ses voitures sans conducteur avaient été impliquées dans trois accidents depuis septembre.Dans un texte publié sur le réseau social Medium, le directeur du programme Google Car Chris Urmson révèle que les vingt voitures en circulation ont été impliquées dans 11 accidents de la route depuis leur mise en service il y a six ans. Des accidents « mineurs », précise-t-il, qui ont causé de « petits dommages » mais « pas de blessures ».Lire (édition abonnés) : La longue route vers la voiture autonomeSurtout, Chris Urmson s’empresse de souligner que « pas une fois, la voiture sans conducteur n’a été la cause de l’accident ». Dans la plupart des cas, la voiture a été percutée par-derrière, principalement à des feux, mais aussi sur l’autoroute, détaille-t-il. Les voitures ont aussi subi des accrochages, et une collision avec un véhicule qui n’a pas respecté un stop. Sur l’ensemble de ces accidents, huit ont eu lieu en ville.2,7 millions de kilomètres parcourusEn tout, ces voitures ont parcouru plus de 1,7 million de miles (2,7 millions de kilomètres), avec ou sans conducteur, et 1 million (1,6 million de kilomètres) en mode automatique. Aujourd’hui, elles parcourent chaque semaine 10 000 miles, soit 16 000 kilomètres, principalement en ville.Les statistiques dévoilées par Google sont donc de 6,5 accidents pour 1 million de miles ; un chiffre important, comparé à la moyenne américaine de 2,8 calculée en 2012 par la National Highway Traffic Safety Administration. Mais, comme le souligne Chris Urmson, la comparaison est plus que hasardeuse. En effet, une grande partie de ces petits accidents, impliquant peu de dégâts matériels et ne générant aucune blessure, ne sont jamais signalés, et ne sont donc pas comptabilisés dans les statistiques.Voir la vidéo de présentation d’un prototype de Google Car en mai 2014 : 12.05.2015 à 11h39 • Mis à jour le12.05.2015 à 13h28 « Dans cette attente interminable, mon sang s’est figé. » Mauro Vegni, patron du Tour d’Italie, a bien cru revivre lundi le drame qui fait cauchemarder les organisateurs de course cycliste : la mort d’un coureur sur la route qu’ils ont choisie.Domenico Pozzovivo, minuscule grimpeur de 32 ans de l’équipe française AG2R-La Mondiale, l’un des favoris de ce Giro naissant, a chuté à vive allure, à 16 h 20, dans la descente du Passo della Scoglina. Sa roue avant a dérapé dans un virage anodin alors qu’il tentait de tenir celle des Sky, en tête de peloton.La caméra de l’hélicoptère de la Rai retrouve vite ce corps allongé, en position latérale, visage tourné vers la route. Son coéquipier Hubert Dupont, encore sur son vélo, lui parle sans obtenir de réponse. Un spectateur, bien intentionné mais maladroit, l’allonge sur le dos. Les spectateurs affluent, les secours n’arrivent toujours pas.« Quand il l’a retourné, j’ai vu le sang et j’ai eu peur, a raconté Dupont. Il avait les yeux blancs. »« Je crois que tout le monde y a pensé »La crainte qui a saisi le Tour d’Italie lundi ne se comprend pas sans le souvenir de la mort de Wouter Weylandt après une chute, en 2011. Il avait 26 ans et c’était déjà en Ligurie, dans la troisième étape du Giro. Son souvenir est si vivace – le dossard 108, qu’il portait ce jour-là, est depuis retiré – que la pire issue est la première qui soit venue en tête à Mauro Vegni.Il raconte à La Gazzetta dello Sport : « J’étais dans la zone d’arrivée. Et dès que j’ai vu les images de Domenico à terre, immobile, le souvenir m’est venu de ce 9 mai il y a quatre ans. Inévitablement, je crois que tout le monde y a pensé. Ce fut la journée la plus douloureuse de ma vie, un jour que je n’oublierai jamais. »La comparaison est d’autant plus évidente pour Mauro Vegni que, le matin même, il a rencontré les parents de Wouter Weylandt.Ceux de Pozzovivo, eux, regardaient l’étape dans leur maison de Basilicate, dans le sud de l’Italie, où « Pozzo » a appris à grimper et à jouer Chopin au piano tout en poursuivant de brillantes études d’économie.« Ce furent cinq, six, sept minutes de terreur pure, a raconté son père Leonardo à La Gazzetta. Nous avons pensé au pire. (...) Je ne souhaite à aucun parent de vivre ce que nous avons vécu. Heureusement, les nouvelles qui nous parviennent depuis sont un peu rassurantes. »Le médecin du Giro, Giovanni Tredici, s’est vite aperçu que le coureur n’avait pas perdu connaissance et qu’il respirait sans assistance extérieure. Domenico Pozzovivo a été immédiatement transporté par hélicoptère à Gênes, où son état neurologique était stable hier soir. « Il souffre d’un traumatisme crâno-facial grave. Il n’a aucune lésion intracrânienne, a annoncé le docteur d’AG2R, Eric Bouvat, dans un communiqué de l’équipe. Il est conscient et lucide mais n’a aucun souvenir de l’accident. »Sa fiancée et ses parents seront cet après-midi à son chevet. Ce mardi matin, Pozzovivo a pu parler à la Gazzetta dello Sport. La partie droite de son visage est abîmée et il porte des bandages aux bras et à la jambe droite, mais il a meublé son insomnie avec des projets d’avenir : « Je pense revenir sur le Tour de Suisse (13-21 juin) et y être compétitif. »Lire aussi :Cyclisme : huit bonnes raisons de suivre le Tour d’Italie Benjamin Barthe (Beyrouth, correspondant) et Marie Jégo (Istanbul, correspondante) Le commandant suprême des forces alliées en Europe, le général américain Philip Breedlove, est attendu, mardi 12 mai, en Turquie, pour l’inspection du site où seront entraînés les rebelles syriens appelés à combattre les djihadistes de l’Etat islamique (EI).Selon un accord signé en février 2015, Américains et Turcs envisagent de former, sur une période de trois ans, 15 000 combattants de l’opposition syrienne modérée. L’entraînement se fera dans les environs de Kirsehir, une ville située à 140 kilomètres au sud-est d’Ankara, avec la participation de 400 instructeurs américains.Commencée ces jours-ci en Jordanie, la formation des rebelles syriens se fait attendre en Turquie. Prévu pour démarrer le 9 mai, le programme a pris du retard, à cause des incompréhensions persistantes entre Washington et Ankara. Le président Recep Tayyip Erdogan, qui fait du renversement de Bachar Al-Assad sa priorité, ne comprend pas que la lutte contre l’organisation de l’Etat islamique (EI) soit plus importante que l’éradication du régime de Damas aux yeux de l’administration américaine.Effectifs dérisoiresLors d’un point de presse au Pentagone la semaine dernière, le secrétaire américain à la défense, Ashton Carter, a expliqué que l’instruction des rebelles allait être menée avec la plus grande prudence. « Nous commençons avec des gens que nous avons choisis très attentivement », a-t-il souligné. Les Turcs ont exigé que les Kurdes syriens affiliés au Parti de l’union démocratique (PYD), qui est une filiale du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, prokurde), honni par Ankara, en soient écartés.Les effectifs sont dérisoires. Pour 2015, un bataillon de 90 combattants sera entraîné en Jordanie, 3 000 autres seront formés en Turquie. Il s’agit d’une goutte d’eau par rapport aux dizaines de milliers d’hommes qui se battent actuellement en Syrie au sein de différentes factions. Le caractère minimal du programme est critiqué par les représentants de l’opposition syrienne qui ont pignon sur rue en Turquie.« Ce programme est une blague. L’Armée syrienne libre n’en fait pas partie. Aucune brigade engagée dans des combats contre le régime ne participe à cette initiative, explique Ossama Abou Zayed, le porte-parole de l’Armée syrienne libre. Les Syriens qui l’ont rejoint l’ont fait à titre individuel. Notre ennemi principal, c’est Bachar Al-Assad. On ne se débarrassera pas de l’Etat islamique sans renverser Bachar. C’est un pré-requis. Tout le reste n’est que perte de temps et d’hommes. D’ailleurs, nous n’avons pas attendu ce programme pour nous battre contre l’EI. Dans la région d’Alep, du Golan ou de Homs, nos hommes ont récemment fait reculer les djihadistes. Depuis l’hiver 2014, nous nous battons sur deux fronts, contre le régime et contre l’EI. »Vingt morts dans un raid du régime sur une station de bus à Alep en SyrieAu moins 20 civils, dont des enfants, ont péri mardi 12 mai, lorsqu'un hélicoptère du régime syrien a lancé un baril d'explosif sur une station de minibus dans un quartier contrôlé par les rebelles dans la métropole d'Alep (nord), rapporte une ONG. « Les hélicoptères ont commis un massacre », a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), affirmant que la « plupart des corps ont été carbonisés » et que l’explosion avait également blessé 30 personnes.Lire aussi :Doha-Riyad-Ankara : un axe sunnite au secours des rebelles de SyrieMarie Jégo (Istanbul, correspondante)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteBenjamin Barthe (Beyrouth, correspondant)Correspondant au Proche-OrientSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Martin Untersinger Les scientifiques du prestigieux Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria) sont plus que sceptiques concernant la loi sur le renseignement, adoptée en première lecture le 5 mai à l’Assemblée.Lire aussi :Le projet de loi sur le renseignement massivement approuvé à l'AssembléeDans une note datée du 30 avril qui devait initialement être envoyée dans les cabinets ministériels et aux députés et que Le Monde s’est procurée, l’Inria étrille certains points techniques et controversés du projet de loi.Pas de donnée anonymeL’Institut, placé sous la tutelle de Bercy et du ministère de la recherche, critique vertement l’article 851-4 de la loi, qui prévoit la mise en place d’algorithmes – les fameuses « boîtes noires » – pour détecter automatiquement les comportements terroristes sur Internet. La loi prévoit que cette analyse se fasse sur des données anonymes, toute identification intervenant uniquement si une menace est détectée : un argument martelé par le gouvernement lors de l’examen du texte à l’Assemblée et des premières auditions au Sénat. « Il n’existe pas aujourd’hui de technique d’anonymisation sûre. Un texte de loi ne devrait pas se fonder sur la notion de donnée anonyme ou anonymisée », tranche l’Inria.La Commission nationale informatique et liberté avait déjà pointé le caractère peu anonyme de données qui peuvent, en cas de besoin, identifier un suspect.Lire aussi :Les critiques de la CNIL contre le projet de loi sur le renseignementLes dangers de l’algorithmeL’Institut alerte ensuite sur les potentielles dérives d’une détection algorithmique des terroristes. Un programme informatique, même bien réglé, produit systématiquement des erreurs, qui sont d’autant plus nombreuses que la masse de données à traiter est importante, expliquent les scientifiques dans leur note.« Ce phénomène scientifique bien connu (…) a des conséquences que le texte du projet de loi ne prend pas en compte », met en garde l’Inria.Lire aussi :Loi renseignement : « Des dizaines de milliers de personnes vont être suspectées à tort »L’Inria relève également l’inefficacité de la surveillance numérique introduite par les algorithmes, « facilement contournables même sans connaissance technique élaborée ». L’institut public précise que lorsque ces dispositifs de contournement – comme un VPN (l’internaute se connecte alors, de manière sécurisée, vers un ordinateur tiers par lequel transite sa navigation sur Internet) – seront mis en place, « aucune information sur le destinataire final de l’information ou le contenu du message ne sera possible ».Enfin, l’Inria, qui se tient « à disposition du législateur », estime que la composition de la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR) chargée du contrôle des écoutes, et donc des algorithmes, n’est pas satisfaisante. « Compte tenu de la complexité scientifique et technique des sujets numériques abordés », elle devrait bénéficier, écrit l’Institut « d’une représentation équilibrée entre les compétences numériques et juridiques ». En l’état actuel de la loi, seul un membre de la CNCTR, nommé par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes, sera doté d’un bagage technique lui permettant de contrôler l’algorithme.Une deuxième note en préparationLa position exprimée dans cette note n’est pas une surprise et reflète largement les diverses interventions, dans les médias, des scientifiques membres de l’Institut.Pourquoi ce document, très rare de la part de l’Institut, n’a-t-il finalement pas été transmis aux députés et aux ministres ? Daté du 30 avril, il a été achevé après les débats en séance à l’Assemblée et peu avant le vote solennel : trop tard pour susciter des changements dans le texte. A l’Inria, en revanche, on justifie cette non publication par la volonté d’adopter « une démarche constructive » et de ne pas se limiter à un simple « constat ».La réticence de l’institution à publier son avis officiel traduit aussi la difficulté pour cet organisme public sous tutelle ministérielle de prendre une position frontalement opposée aux choix du gouvernement.Selon nos informations, une seconde note assortie de propositions concrètes est en préparation. Elle donnera des clés aux pouvoirs publics pour corriger les défauts que l’Institut relève dans sa première note.Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.05.2015 à 17h23 • Mis à jour le13.05.2015 à 18h25 | Matteo Maillard Qu’est-ce que tu veux faire quand tu seras grand ? La question semble enfantine, mais les jeunes tardent à y trouver une réponse précise : 76 % des étudiants du supérieur déclarent avoir commencé à réfléchir à leurs études et à un choix d’orientation après avoir franchi le seuil du lycée, et 41 % ont même attendu d’être en classe de terminale, selon une étude Opinionway pour le réseau social professionnel LinkedIn.Au moment d’effectuer ce choix, seuls 55 % des 1 907 étudiants du supérieur interrogés avaient une idée claire de ce qu’ils voulaient faire professionnellement, 34 % avaient encore des doutes et 11 % toujours aucune idée. Ce qui n’empêche pas 62 % des étudiants d’affirmer qu’ils étudient selon leur vocation. C’est particulièrement vrai pour ceux qui se destinent aux professions médicales et paramédicales, suivis par les futurs juristes. Que les parents qui se désespèrent d’influencer leur progéniture se rassurent : 57 % des jeunes interrogés estiment qu’ils jouent un rôle important dans le choix de leurs études.La réputation des établissements est importantePour obtenir des informations sur les filières, 23 % des jeunes se tournent d’abord vers Internet et les sites spécialisés. Viennent, juste après, les médias traditionnels (dossiers dans les journaux, classements) pour 20 % des interrogés. Les portes ouvertes des écoles et les outils mis à disposition par les pouvoirs publics ne sont cités que par 12 % des étudiants.La réputation des établissements devient un critère de choix important avec la multiplication des palmarès internationaux qui les mettent en compétition. Le premier même pour 35 % des étudiants.Ce qui compte aussi aux yeux des étudiants, c’est de pouvoir étudier sans être obligé de changer de département ou de région (34 %), tout restant attentif au coût de l’éducation (32 %). Flemmards et vénaux les étudiants ? Les perspectives de rémunération ou la facilité présumée d’une filière les préoccupent moins, respectivement à 29 % et 27 %.29 % regrettent leurs choix d’orientationCe que les deux tiers d’étudiants auraient davantage apprécié, c’est un accompagnement de leur orientation, dès le lycée. Les étudiants de l’université sont même 71 % à s’être alors sentis délaissés. Au final, 29 % regrettent leurs choix d’orientation, et un sur cinq envisage d’en changer, tout en se déclarant à 86 % satisfaits de leur filière.Si la crise est passée par là, elle ne semble pas avoir fait disparaître les vocations, ni les espoirs. Seuls 26 % des étudiants veulent changer leur parcours face à un contexte économique difficile et 93 % pensent trouver du travail dans leur domaine de formation.Le diplôme devient alors une valeur refuge : 88 % estiment que celui qu’ils préparent va avoir une grande influence sur leur future carrière, même si 66 % d’entre eux sont prêts à travailler à un poste moins qualifié que leur niveau de diplôme pour être embauché. Conscient de la situation du marché de l’emploi sans pour autant se résigner, la moitié des étudiants se disent prêts à accepter un travail dans un domaine très différent, si leur carrière se trouve dans une mauvaise passe.Méthodologie : étude réalisée en ligne par OpinionWay du 25 mars au 10 avril 2015 auprès d’un échantillon représentatif de 1 907 étudiants français. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas sur les critères de sexe, d’âge, de région de résidence, de niveau de diplôme et de type d’établissement.Matteo MaillardJournaliste au Monde Stéphane Foucart L’université américaine du Maryland a rendu publics, mercredi 13 mai, les résultats de son enquête annuelle sur les mortalités d’abeilles. Les chiffres présentés donnent à voir une catastrophe inédite. Selon les données recueillies, les apiculteurs américains ont perdu en moyenne 42,1 % de leurs colonies entre avril 2014 et avril 2015. Pour la première fois, les mortalités hivernales ont été inférieures aux mortalités intervenues au cours de la saison d’activité des ruches – le printemps et l’été –, une situation décrite comme « inédite et tout à fait exceptionnelle » par l’apidologue Dennis van Engelsdorp, maître de conférences en entomologie à l’université du Maryland et coauteur de l’enquête.Les apiculteurs ayant répondu à l’enquête – qui possèdent 15 % des colonies d’abeilles domestiques du pays – ont perdu 27,4 % de leurs colonies au cours de la saison active. L’an passé ce même chiffre n’était que de 19,8 %.« Nous pensions traditionnellement que les pertes hivernales sont un indicateur plus important de la santé d’une ruche, car survivre au cours des mois d’hiver est un test crucial pour les colonies d’abeilles, dit M. van Engelsdorp. Mais nous savons désormais que les pertes estivales sont également significatives. C’est particulièrement vrai pour les apiculteurs commerciaux [qui possèdent plus de 50 colonies] qui perdent désormais plus de colonies en été qu’en hiver. C’est du jamais vu. »Une concentration dans la « Corn Belt »L’étude, co-financée par le ministère de l’agriculture américain, n’est pas destinée à établir une hiérarchie des causes possibles. Cependant, les apiculteurs amateurs, qui possèdent moins de 50 colonies, identifient le varroa, un parasite de l’abeille domestique, comme responsable de la situation, expliquent les chercheurs de l’université du Maryland.Les résultats présentés montrent que certaines des situations les plus problématiques (plus de 60 % de pertes totales) se concentrent dans la « Corn Belt », la région des grandes cultures, les plus gourmandes en pesticides. Ces chiffres interviennent alors que les nouvelles générations d’insecticides agricoles – dits néonicotinoïdes – sont de plus en plus montrées du doigt comme un facteur majeur du déclin des insectes pollinisateurs au sens large. Aux Etats-Unis, l’Environmental Protection Agency (EPA) a déclaré début avril qu’elle ne délivrerait plus, jusqu’à nouvel ordre, de nouvelles autorisations de mise sur le marché pour les produits intégrant ces molécules.Lire aussi : Etats-Unis : premières mesures contre les pesticides tueurs d’abeillesEn Europe, l’European Academies Science Advisory Council (EASAC) a rendu le même mois un rapport accablant sur ces substances et la Commission européenne doit réévaluer d’ici à la fin de l’année 2015 le moratoire mis en place fin 2013 sur certains usages de trois d’entre elles (clothianidine, imidaclopride et thiaméthoxame) ainsi que du fipronil. En France, la totalité des usages de ces molécules pourraient être bientôt interdits. Un amendement à la loi sur la biodiversité, adopté en première lecture en mars, par l’Assemblée, prévoit leur abandon dès 2016.Lire aussi : Abeilles et bourdons sont irrésistiblement attirés par les pesticides qui les tuentStéphane FoucartJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.05.2015 à 15h41 • Mis à jour le13.05.2015 à 16h00 La réélection en mars 2014 de la maire socialiste de Pontault-Combault (Seine-et-Marne) Monique Delessard a été annulée mercredi 13 mai par le Conseil d'Etat, en raison d'irrégularités. La plus haute juridiction administrative a confirmé un jugement en ce sens du tribunal administratif de Melun, « au motif que les bulletins de l'une des listes présentes au premier tour étaient irréguliers ».En mars 2014, le jour du scrutin, Cédric Pommot, un ancien adjoint de Mme Delessard qui se présentait contre elle, avait appris que ses bulletins de vote, pourtant précédemment validés par la commission de propagande, étaient invalidés et seraient considérés comme nuls. La nationalité de deux de ses colistiers, l'un Portugais et l'autre Espagnol, n'y était pas mentionnée, ce qui est contraire au code électoral – les ressortissants de pays de l'Union européenne sont éligibles aux municipales mais cela doit être mentionné sur les bulletins de vote.La sincérité du scrutin altéréeM. Pommot a alors invoqué des irrégularités sur ses propres bulletins pour faire annuler la réélection de la maire. Le Conseil d'Etat a estimé qu'il n'était « pas établi que l'intéressé ait sciemment omis de rectifier les bulletins dans le but d'obtenir l'annulation des opérations électorales ».La liste de M. Pommot avait été éliminée au premier tour, engrangeant 16,02 % des voix. Le Conseil d'Etat a considéré que « plus de 15 % des électeurs de Pontault-Combault [avaient] vu leur suffrage privé de portée utile », ce qui « a altéré la sincérité du scrutin, quand bien même l'écart de voix entre les listes à l'issue du premier tour était significatif ».Lundi, le Conseil d'Etat a déjà annulé les élections municipales dans trois villes des Hauts-de-Seine, Asnières, Puteaux et Clichy. Marie Charrel Depuis plusieurs mois, une étrange guerre fait rage dans les couloirs feutrés de nos universités. Objet du combat : le pluralisme de la pensée économique. De chaque côté de la ligne de front : les économistes « orthodoxes » – c’est-à-dire ceux convaincus que la régulation par les marchés fonctionne plutôt bien –, et les économistes « hétérodoxes » – marxistes, post-keynésiens et autres institutionnalistes – jugeant, quant à eux, que les marchés ne sont pas efficients. Encore une querelle de chapelles stérile, comme il y en a tant au sein des facs françaises ? Pas vraiment.Mercredi 13 mai sort en librairie le manifeste A quoi servent les économistes s’ils disent tous la même chose ? aux éditions Les Liens qui libèrent. Rédigé par des membres de l’Association française d’économie politique (AFEP), il est signé par plusieurs dizaines d’intellectuels de renom tels les économistes américains James K. Galbraith et Steve Keen, le sociologue Luc Boltanski, ou encore l’économiste français André Orléan.« Ce livre est un cri d’alarme », annoncent-ils tout de go. Car le débat, estiment-ils, est monopolisé par le camp des libéraux qui, cooptation oblige, dominent également l’enseignement universitaire. Ainsi, seuls 10,5 % des 209 professeurs d’économie recrutés à l’université entre 2000 et 2011 affichent une pensée hétérodoxe.Lire aussi :Les économistes ont aussi besoin de concurrenceCréation d’une section refusée au Conseil national des universitésLa crise des subprimes, qui a prouvé que les marchés financiers sont incapables de s’autoréguler seuls, avait pourtant fait souffler un vent d’idées nouvelles sur la pensée économique. On redécouvrait Keynes. On se rappelait que l’économie n’est pas une science dure mais éminemment sociale, où les agents économiques, souvent moutonniers, sont tout sauf rationnels. On appelait la discipline à s’ouvrir à l’histoire, la psychologie, la philosophie.Que s’est-il donc passé depuis ? Les « hétérodoxes » se sont vu refuser la création d’une section particulière au sein du Conseil national des universités (CNU), qui gèrent la carrière des enseignants-chercheurs. Le ministère de l’enseignement supérieur a reculé devant la levée de boucliers des « orthodoxes », représentés notamment par le Prix Nobel Jean Tirole.Ces derniers ne manquent pas d’arguments : diviser la représentation de l’économie au sein du CNU n’a selon eux aucun sens. Ils ajoutent que l’excellence de la recherche se mesure aux articles publiés dans les revues scientifiques cotées, ouvertes à ceux rejetant les thèses libérales : pour preuve, les Prix Nobel Joseph Stiglitz et Amartya Sen y signent régulièrement.Peut-être. Qu’on soit d’accord ou pas avec les uns ou les autres, il est néanmoins étonnant, pour ne pas dire affligeant, de voire des économistes débattre de l’opportunité du débat. Ils devraient plutôt l’appeler de leurs vœux, car une chose est sûre : en économie, comme en politique, le refus buté de la discussion et l’attachement aveugle aux dogmes conduisent presque toujours dans le mur.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Michel Bezat Alstom et General Electric (GE) devront attendre le 21 août - et non plus le 8 juillet - pour savoir si le processus de fusion de leurs activités dans l’énergie, dévoilé en avril 2014, pourra aller à son terme. La Commission européenne a annoncé, mardi 12 mai, qu’elle avait retenu cette nouvelle date butoir pour autoriser, ou non la plus grosse acquisition (12,35 milliards d’euros) réalisée par le conglomérat américain depuis sa création à la fin du XIXe siècle.Les deux groupes vont vivre, dans les prochaines semaines, une période critique au terme de laquelle il n’est pas certain que l’opération aboutisse.Bruxelles s’inquiète d’un fort recul de la concurrence et c’est pourquoi la Commission a annoncé, le 23 février, l’ouverture d’une enquête approfondie.Avec l’acquisition d’Alstom Power par GE, il ne restera plus que trois acteurs sur le marché mondial des turbines à gaz de haute puissance équipant les centrales électriques et certains sites industriels : GE, l’allemand Siemens et le japonais Mitsubishi-Hitachi Power Systems. Et c’est l’américain qui en détiendra de loin la plus grande part.La crainte d’une hausse des prix et d’une moindre innovation« Nous craignons que le projet d’acquisition conduise non seulement à une hausse des prix, mais également à un choix réduit pour les consommateurs [les grands industriels] et à une moindre innovation dans le secteur », avait souligné, en février, la Commissaire à la concurrence, la danoise Margrethe Vestager.La Commission estime aussi que les autorités anticoncurrentielles n’ont pas reçu dans les temps toutes les informations nécessaires. La situation a paru suffisamment sérieuse au PDG de GE, Jeff Immelt, pour qu’il fasse le déplacement à Bruxelles, le 5 mai.Il y a rencontré Mme Vestager, réputée très sourcilleuse sur le respect des lois antitrust, pour défendre l’intérêt de l’« alliance Alstom-GE », y compris pour l’Europe.Il en a profité pour rappeler, devant la Chambre de commerce américaine, que son groupe réalise 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires et emploie 94 000 salariés sur le Vieux Continent.Lire aussi :GE crée un pôle mondial des énergies renouvelables à ParisDans le même temps, son concurrent Siemens ne désarme pas et fait un lobbying intense à Bruxelles sur les risques d’une trop forte concentration du secteur.La maintenance des centrales à gaz au cœur du dossierLes dirigeants de GE se disent prêts à des concessions, à condition qu’elles ne remettent pas en cause l’équilibre économique de l’opération. Car si GE a décidé de mettre la main sur la division énergie d’Alstom, c’est essentiellement pour reprendre la fabrication de ces turbines et, plus encore, ses contrats de maintenance.L’Europe, où de nombreuses centrales au gaz sont mises sous cocon ou fermées depuis 2011, ne représente plus que 5 % des ventes de nouvelles turbines, plaide-t-on chez GE. C’est en Amérique, en Asie et au Moyen-Orient qu’elles sont désormais installées.En revanche, l’enjeu porte sur la maintenance de la « base installée », ces centaines de turbines (gaz, vapeur…) qu’Alstom a implantées à travers le monde et celles qui seront installées.Ces contrats de longue durée sont très rémunérateurs, et c’est notamment sur eux que le groupe américain compte pour financer le 1,2 milliard de dollars (1,07 milliard d’euros) de synergies annuelles qu’il s’est engagé à réaliser à un horizon de cinq ans.Bruxelles pourrait lui demander des garanties que d’autres acteurs aient aussi les moyens d’intervenir sur les centrales des grands producteurs d’électricité comme EDF, GDF Suez, E.ON ou ENEL, réduisant ainsi sa part du gâteau.GE a jugé prématuré l’annonce d’éventuels « remèdes » pour répondre aux objections antitrust de Bruxelles, mais il y travaille d’arrache-pied pour sauver cet accord.Si le conglomérat de Fairfield (Connecticut) ne parvient pas à convaincre la Commission, celle-ci devrait lui adresser, dans les prochaines semaines, une « communication des griefs » (« statement of objections ») où elle détaillera les points de l’accord lui paraissant contraire aux règles de la concurrence.Mme Vestager l’a déjà fait en avril pour des multinationales comme Google et Gazprom.Le précédent de 2001 avec HoneywellEn attendant, ces retards constituent un lourd handicap pour Alstom, dont certains clients attendent la conclusion de l’opération pour commander des équipements pour les centrales et les réseaux électriques.Le groupe a accusé une perte de 719 millions d’euros au cours de son exercice décalé 2014-2015.Lire aussi :Alstom accuse une lourde perte pour son dernier exercice indépendantChez GE, M. Immelt veut sans doute éviter un nouveau camouflet. L’achat d’Alstom Power symbolise le recentrage du géant américain sur l’industrie, après la récente cession de GE Capital (banque, prêts immobiliers…) à des investisseurs comme Blackstone Group ou des banques comme Wells Fargo.Lire aussi :General Electric quitte le métier de la financeEt M. Immelt a encore en mémoire le cuisant échec de 2001, même s’il confie que « c’était il y a un million d’années » : Mario Monti, alors gendarme européen de la concurrence, s’était opposé à l’acquisition d’Honeywell International par GE pour 45 milliards de dollars.C’était quelques semaines avant que « Jeff » ne remplace Jack Welch à la tête du fleuron industriel américain.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Paul Benkimoun Les nouveaux traitements contre l’hépatite C, ceux destinés à traiter les formes résistantes de tuberculose ou des anticancéreux innovants font leur entrée dans la 19e édition de la liste des médicaments essentiels que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publiée vendredi 8 mai. Révisé tous les deux ans, ce document vise à aider les gouvernements à rationaliser la sélection et l’utilisation des médicaments pour les soins primaires. « Lorsque de nouveaux médicaments efficaces émergent pour traiter en toute sécurité des maladies graves et répandues, il est vital de s’assurer que chacun de ceux qui en ont besoin puissent les obtenir, a déclaré la directrice générale de l’OMS, la Dr Margaret Chan. Les inscrire sur la liste des médicaments essentiels de l’OMS est le premier pas dans cette direction. »Les Etats établissent souvent eux-mêmes leur propre catalogue de médicaments essentiels en s’appuyant sur le document de référence de l’OMS. Les médicaments y figurant font en effet tous l’objet de données scientifiques attestant de leur efficacité, de leur sécurité et d’un bon rapport coût-efficacité par rapport aux autres traitements existants dans la même classe thérapeutique.Plus de 400 médicamentsA la liste concernant plus de 400 médicaments destinés aux adultes est adjointe pour la quatrième fois un équivalent recensant des médicaments à usage pédiatrique. Les deux documents ont été actualisés par un comité d’experts réunis du 20 au 24 avril à Genève au siège de l’OMS qui a retenu 36 nouveaux médicaments pour l’adulte et 16 pour l’enfant.Parmi eux figurent huit traitements contre les hépatites et notamment les hépatites B et C. La liste comprend six molécules de la famille des antiviraux d’action directe – dont le sofosbuvir, commercialisé sous le nom de Sovaldi par la firme américaine Gilead – qui combinent une plus grande efficacité et moins d’effets secondaires que les traitements préexistants et la facilité d’une prise par voie orale sur une durée plus courte.Lire aussi :Hépatite C : bataille pour l’accès à un traitement révolutionnaire« Le coût très élevé des traitements de l’hépatite C a été pris en compte et le comité recommande que l’OMS engage des actions au niveau mondial afin que de rendre ces médicaments plus accessibles et meilleur marché », indique le document de l’institution internationale.Manque de stratégies uniformes« Des efforts ont bien été accomplis pour réduire leur prix dans les pays à faible revenu, mais sans des stratégies uniformes pour rendre ces médicaments plus accessibles mondialement, la possibilité de gains pour la santé publique sera considérablement réduite », s’inquiète la Dr Marie-Paule Kieny, sous-directrice générale de l’OMS pour les systèmes de santé et l’innovation. Environ un demi-million de personnes décèdent chaque année dans le monde du fait de l’hépatite C.L’arrivée de nouveaux traitements innovants et onéreux concerne également le domaine des cancers, qui font de l’ordre de 14 millions de nouveaux cas et 8,2 millions de morts par an dans le monde. Au point que l’ensemble des anticancéreux a fait l’objet d’un réexamen. Le comité d’experts a recommandé l’ajout de 16 nouveaux médicaments et recommande l’usage de 30 traitements déjà listés comme possédant une efficacité clinique prouvée dans différents cancers. Parmi ces anticancéreux figurent l’imatinib (Glivec), le trastuzumab (Herceptine) et le rituximab (Mabthera), tous trois ayant un coût élevé.Rapport coût-efficacitéLe comité s’appuie sur les données scientifiques et non les indications reconnues par les autorités sanitaires. Dans le traitement de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), il a ainsi tranché en faveur du médicament le moins cher à efficacité comparable, le bevacizumab (Avastin) qui n’a pas officiellement cette indication et rejeté le ranizumab (Lucentis), qui la possède mais coûte beaucoup plus cher.L’innovation a également modifié le paysage des antituberculeux puisque après près d’un demi-siècle de stagnation, cinq nouvelles molécules sont arrivées et ont été incluses dans la liste des médicaments essentiels, dont la bédaquiline et le delamanide, tous deux utilisés dans les tuberculoses multirésistantes aux traitements de référence.Un point de départ« Les modifications dans la liste des médicaments essentiels de l’OMS sont extrêmement importantes, commente Ellen’t Hoen, consultante chez Medicines Law & Policy. A l’époque où elle a été conçue [en 1977], les médicaments étaient ajoutés à la liste lorsqu’ils pouvaient être largement disponibles à bas coût. Avec l’addition de nouveaux traitements importants dont les prix feraient exploser les budgets des systèmes de santé dans le monde, pays riches comme pays pauvres, il est clair qu’il y a un changement de paradigme. »Pour cette experte militant pour l’accès aux traitements, « quand l’OMS estime que des médicaments sont essentiels, les gouvernements, les entreprises et la communauté internationale doivent agir pour les rendre disponibles et abordables. C’est indispensable car les médicaments sont de plus en plus couverts par des brevets à travers le monde et ne sont ainsi disponibles qu’à des prix monopolistiques qui empêchent un accès généralisé ».Pour la Dr Kieny, « la liste des médicaments essentiels est le point de départ et non la ligne d’arrivée ». Elle peut assurément servir de levier afin que le plus grand nombre bénéficie des avancées médicales.Paul BenkimounJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Ridet (Rome, correspondant) De l’air ! L’Italie est sortie, mercredi 13 mai, de sa plus longue période de récession depuis l’après-guerre, dans laquelle elle était entrée au troisième trimestre 2011. Selon l’Institut national de la statistique (Istat), au cours des trois premiers mois de 2015, la croissance a enregistré un bond de 0,3 %, supérieur aux pronostics les plus optimistes des analystes.Déjà revue à la hausse, la prévision de croissance établie par le gouvernement porte désormais sur une progression du PIB de 0,7 % en 2015 et de 1,6 % en 2016. Ces chiffres ont été salués à la Bourse de Milan où l’indice principal progressait peu après l’ouverture.Effet Matteo Renzi ? Dans ses premiers éléments d’analyse, l’Istat pointe une reprise de la consommation intérieure. Une des premières mesures du premier ministre, arrivé au pouvoir en février 2014, fut de proposer une ristourne de 80 euros mensuels sur les impôts de 10 millions de contribuables les plus modestes.Estimée à 10 milliards d’euros par an pour l’Etat, cette mesure n’avait jusqu’alors provoqué aucun effet sur la consommation.Besoin « d’une relance de la production »Parallèlement la production industrielle s’améliore (+ 0,6 % en février), la confiance des ménages se renforce, de même que celle des entreprises, même si l’accès au crédit continue de reculer (- 0,3 % en février).Toutefois, le chômage reste élevé (13 %, 43,1 % chez les 15-24 ans). Mais la réforme du marché du travail (baptisé « job act ») commence à porter ses fruits. Les nouvelles dispositions, qui indexent les droits des travailleurs à leur ancienneté dans l’entreprise et font du CDI la norme, ont permis la signature de 470 000 nouveaux contrats et la création de 50 000 nouveaux postes de travail depuis son entrée en vigueur en début d’année.Pour le chef du gouvernement, qui avait cru pouvoir bénéficier dès son arrivée au pouvoir, en février 2014, d’un renversement de tendance, les chiffres de l’Istat constituent un succès personnel.Ses détracteurs ne veulent y voir que la conséquence de la baisse des prix du pétrole et de l’impact du « quantitative easing », ce programme de rachat massif de dettes publiques engagé par la Banque centrale européenne (BCE). Pour la banque d’Italie, le pays a maintenant besoin « d’une relance de la production et d’une augmentation durable de l’emploi ».Bombe budgétaireMais, passées les bonnes nouvelles, le gouvernement se trouve déjà confronté à un problème de taille. Une véritable bombe budgétaire : la Cour constitutionnelle a annulé, il y a deux semaines, la décision prise par le gouvernement de Mario Monti, en 2011, de désindexer de l’inflation les pensions supérieures à 1 400 euros par mois.Plus de 6 millions de retraités étaient concernés par cette mesure. Il faudra les rembourser. Selon les médias, l’estimation de cet effort varie de 5 à 13 milliards d’euros.« Il semble inévitable qu’il y aura un impact sur les finances publiques », s’est contenté de dire le ministre de l’économie, Pier Carlo Padoan, qui réfléchit à un « aménagement » des conséquences de la décision de la Cour.Celui-ci pourrait prendre la forme de remboursements pour les seuls retraités dont les pensions se situent entre 1 400 euros et 3 000 euros, soit 30 % des cas concernés. Cette opération, « techniquement faisable », selon les experts du Trésor, entraînerait une augmentation du déficit, difficilement négociable avec Bruxelles.Plombée par une dette de 2 140 milliards d’euros (138 % du PIB), l’Italie s’est engagée a ne pas dépasser un déficit équivalent à 2,6 % du PIB en 2015. D’ores et déjà, la « cagnotte » de 1,6 milliard d’euros sur laquelle le gouvernement comptait pour financer un plan « anti-pauvreté » est partie en fumée. « J’avais gardé ce petit trésor pour d’autres mesures, a reconnu le premier ministre, mardi 12 mai. J’ai dû le mettre de côté. Nous avons un peu d’amertume… ».Philippe Ridet (Rome, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Rémi Dupré Auteurs de « The Ugly Game : le complot qatari pour acheter la Coupe du monde » (Simon and Schuster), les journalistes britanniques Heidi Blake et Jonathan Calvert accusent le président de la FIFA, Joseph Blatter, candidat à un cinquième mandat, d’avoir scellé un pacte avec le Qatar, s’assurant du maintien du Mondial 2022 dans le petit émirat en échange du retrait de son rival Mohamed Bin Hammam avant le scrutin présidentiel de 2011. Entretien.Quel rôle a joué le Qatari Mohamed Bin Hammam, alors patron de la Confédération asiatique de football et vice-président de la FIFA, dans le processus d’attribution du Mondial 2022 à son pays ? Mohamed Bin Hammam est la raison pour laquelle la Coupe du monde a été attribuée à un minuscule Etat désertique dépourvu de toute tradition footballistique et avec un climat inapproprié à la pratique du jeu. Notre collecte de millions de documents – que nous appelons les « FIFA Files » – montre qu’il a payé des millions de dollars par le biais d’une série de caisses noires pour acheter en bloc une vague de soutiens parmi les responsables du football, aussi bien en achetant directement des membres du comité exécutif de la FIFA comme Jack Warner (ex-vice président de la FIFA et patron de la Concacaf, démissionnaire en 2011) et Reynald Temarii (suspendu avant le vote du 2 décembre 2010, il a finalement été condamné à une suspension de huit ans à compter du 13 mai 2015). Il a aussi passé un deal pour des échanges de voix et organisé un gigantesque contrat gazier dont ont bénéficié les pays des votants. Il connaissait personnellement tous les électeurs et savait ce qu’il avait besoin de faire pour rafler leur soutien.Le comité d’organisation du Mondial 2022 assure qu’il n’est pas lié à Mohamed Bin Hammam…Bin Hammam a mené sa propre campagne en marge du comité de candidature de son pays et, alors qu’il n’y a aucune preuve qu’ils savaient à propos des pots-de-vin, le livre énumère un nombre d’occasions où il a travaillé de manière plus qu’étroite avec eux, ce qui a été déjà admis publiquement. Le patron du comité de candidature a lui-même décrit Bin Hammam comme leur plus « grand atout » mais, plus tard, ils ont tenté de prétendre qu’il n’était pas proche d’eux après qu’il a été attrapé en train de verser des pots-de-vin aux responsables caribéens dans le cadre de sa campagne présidentielle de 2011. Le livre révèle aussi comment le comité de candidature qatari lui-même n’était pas irréprochable : ils ont passé un contrat de 1 million de dollars pour payer le fils de l’un des votants afin d’organiser un dîner qui aurait coûté seulement une fraction de ce montant. Le comité de candidature a dit plus tard qu’il s’était retiré, mais le dîner a eu lieu et l’enquête de Garcia n’est jamais arrivée à cette conclusion en dépit de toutes les preuves que nous lui avions données.Quel est le rôle du président de la FIFA, Joseph Blatter, dans ce processus d’attribution du Mondial 2022 au Qatar ?Sepp Blatter a passé un deal secret avec le Qatar pour protéger sa présidence à la FIFA en s’assurant que l’Etat du Golfe ne perdrait pas la Coupe du monde 2022, selon les personnes que nous avons interviewées dans notre livre. Il a scellé ce pacte présumé avec la famille royale du Qatar, forçant Bin Hammam à se retirer de la course à la présidence de la FIFA après que ce dernier s’est retrouvé mêlé à un scandale de corruption. Cela signifiait que Blatter était en mesure d’être réélu sans opposant pour quatre ans. Depuis, le gouvernement du football mondial a ignoré cette preuve accablante de corruption dans ce processus d’attribution du Mondial au Qatar.Dans quelle mesure votre livre offre une nouvelle lecture du « Qatargate » ?Notre livre fournit une quantité de matériel frais à partir des « FIFA Files », lesquels décrivent la campagne de Bin Hammam pour corrompre et acheter la Coupe du monde de manière extrêmement détaillée. Les « FIFA Files » nous ont donné accès à tous les documents de Bin Hammam : e-mails, relevés de paiement et d’autres enregistrements durant les années clés, que ce soit avant ou après l’attribution du Mondial. Cela nous a permis de faire pour la première fois un compte rendu qui montre pourquoi les quatorze membres du comité exécutif de la FIFA ont voté pour donner la Coupe du monde à un pays qui était incapable d’organiser la compétition en été.Pourquoi le comité d’éthique de la FIFA et l’enquêteur Michael J. Garcia ont refusé les preuves et éléments matériels que vous souhaitiez leur fournir ? Nous l’ignorons. Mais, comme nous le décrivons dans le livre, nous avons trouvé cela extraordinaire que Garcia ait décidé d’annoncer au monde qu’il refermait la phase de récolte des preuves dans son enquête le jour qui a suivi notre première présentation de onze pages de preuves tirées des « FIFA Files », dans le Sunday Times, en juin 2014.Comment avez-vous réagi quand Hans-Joachim Eckert, le président de la chambre de jugement dudit comité d’éthique, a conclu en novembre 2014 qu’il n’y avait pas lieu de « remettre en cause l’intégrité du processus d’attribution des Mondiaux 2018 et 2022 » ?C’est largement reconnu que l’enquête de Garcia était imparfaite. A partir du moment qu’il a exclu le rôle de Bin Hammam et qu’il ne l’a jamais interviewé, il n’est pas étonnant qu’il n’ait rien trouvé. Et ensuite, pour couronner le tout, même Garcia a pensé que le résumé de son travail fait par Eckert était de la poudre aux yeux.En décembre 2014, la démission de Garcia a-t-elle mis en relief le manque de transparence à la FIFA ?Oui, la démission de Garcia a montré qu’il y avait quelque chose de pourri en plein cœur de la FIFA. Cela aurait été très facile pour Garcia de rendre public un résumé précis et corrigé de son propre travail, mais il n’était pas autorisé à le faire. Pourquoi donc ?Comment avez-vous réagi lorsque le comité exécutif de la FIFA a décidé, en décembre 2014, de publier « une version appropriée » du rapport Garcia ?C’était extraordinaire. Il y a beaucoup de choses manquantes et l’analyse que Bin Hammam était seulement un « supporteur » de la candidature qatarie et seulement lors de la phase avancée de la campagne n’avait pas de sens. Nous pouvons voir par le biais du contenu de la boîte e-mail de Bin Hammam qu’il travaillait pour que le Qatar gagne le droit d’accueillir la Coupe du monde à partir de 2008, soit deux ans avant le vote.Votre livre pourrait-il avoir une influence sur les élections programmées le 29 mai à la FIFA ou perturber la campagne de Joseph Blatter ? Ce que notre livre montre est que Blatter dirige une organisation très corrompue et que ceci ne changera pas tant qu’il restera le président de la FIFA. Nous espérons que les représentants des fédérations à travers le monde liront le livre et s’accorderont sur le fait qu’il est temps de voter pour un nouveau leader qui nettoiera la FIFA.Comment ont réagi la FIFA et Joseph Blatter à la parution de votre livre ? La FIFA a réagi à notre livre en ne disant absolument rien. Ils ont opté pour la même posture quand Le Monde a pris connaissance des révélations contenues dans les articles sur les « FIFA Files », en juin dernier.Qu’attendez-vous du prochain congrès de la FIFA, à Zurich, où Jospeh Blatter est tout de même le grand favori pour succéder à lui-même ?Nous espérons que les gens liront notre livre et voteront contre Blatter.La FIFA devrait-elle revoter ou organiser un nouveau processus d’attribution pour les deux prochaines Coupes du monde ?La Coupe du monde 2022 a été gagnée de manière malhonnête et il devrait y avoir un nouveau vote. Il y a aussi beaucoup de soupçons autour de l’attribution du Mondial 2018 à la Russie.Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Béatrice Jérôme Il est ancré à l’ouest et patron d’un département maritime comme son prédécesseur. Dominique Bussereau, président de la Charente-Maritime a été élu, mercredi 13 mai, président de l’Assemblée des départements de France (ADF). M. Bussereau succède à l’ex-patron (PS) des Côtes-d’Armor, Claudy Lebreton qui ne se représentait pas aux départementales. Pour la première fois , la gauche qui ne détient plus que 33 conseils départementaux sur 101, depuis le 2 avril n’a pas présenté de candidat. M. Bussereau a recueilli 68 voix – soit autant que le nombre de départements de droite et du centre. Les présidents de gauche se sont abstenus. « M. Bussereau s’est engagé à défendre le pluralisme au sein de l’ADF. Nous veillerons  au respect de sa promesse », prévient André Viola, patron (PS) de l’Aude et nouveau président du groupe de gauche au sein de l’association.La droite reprend ainsi les commandes d’un puissant groupe de pression à un moment charnière pour la réforme territoriale.En élisant M. Bussereau, l’ADF choisit un ancien ministre dont l’autorité sera d’autant plus grande qu’il est aux confluences de tous les courants de la droite et du centre. et 30 abstentions. Longtemps titulaire du portefeuille des transports sous Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, M. Bussereau a été ministre de l’agriculture de 2004 à 2007 dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin qu’il appelle « son meilleur ami ».Ancien giscardien, il se définit comme « modéré » au sein de l’UMP et ne fait pas partie des sarkozystes historiques. Il est proche d’Alain Juppé mais cela ne l’empêche pas d’être sarko-compatible. « Ma candidature à l’ADF n’a causé aucun souci à Sarkozy. J’ai eu un retour très amical de sa part quand je suis venu lui en parler en avril », confie-t-il, rappelant au passage, les liens charentais qui les unissent : « Sarkozy a passé toute son enfance et jusqu’en 2004-2005 en vacances à Royan, où j’habite », sourit-il.Redonner une plus grande influenceM. Bussereau n’aurait pas décidé de postuler à la tête de l’ADF s’il n’avait été conforté par le président de l’UMP dans son intention de renoncer aux régionales dans la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. « Pensant que cette région n’est pas gagnable, Nicolas Sarkozy a voulu faire une bonne action vis-à-vis d’Alain Juppé. Il a donc choisi de soutenir la candidature d’une proche du maire de Bordeaux Virginie Calmels, certain qu’elle coure à la défaite », décrypte un patron UMP de département.S’il n’entend pas transformer l’ADF en relais partisan de l’opposition, M. Bussereau voit dans l’association comme un « lobby politique » auquel il entend redonner une grande influence. « Le département est sorti renforcé des élections départementales. Tout le monde s’y est intéressé, observe M. Bussereau. Ce n’est plus une structure menacée. Au contraire, les départements retrouvent une nouvelle modernité avec la création des futures grandes régions qui nécessite des collectivités de taille intermédiaire, assure-t-il. Nous allons veiller à ce qu’il n’y ait pas de la part du gouvernement une tentation de vengeance après sa défaite aux départementales. »« Force de frappe »La seconde lecture du projet de loi sur la nouvelle organisation territoriale de la République qui débute en mai, sera, à ses yeux, un test. Député de Charente-Maritime, M. Bussereau entend s’appuyer sur « la force de frappe » des 37 parlementaires – 18 sénateurs, 19 députés – qui sont aussi des présidents de département pour que la discussion du projet de loi permette aux transports scolaires et aux ports – dévolus aux régions actuellement – de revenir dans le giron des départements.Pour M. Bussereau, la tâche n’est pas aisée pour autant. Paradoxalement, la large victoire de la droite et du centre aux départementales va rendre l’élaboration d’une réforme territoriale plus difficile pour l’UMP quand il va s’agir d’établir un programme pour la présidentielle. Les nouveaux présidents UMP-UDI-Modem ou divers droite départementales vont avoir à cœur de défendre leurs prérogatives et leurs moyens. Rares sont ceux qui souhaitent la création d’un « conseiller territorial » issu de la fusion des conseillers régionaux et départementaux comme le propose toujours Nicolas Sarkozy.« La question est de savoir si nous serons capables d’écrire un modèle fondé sur les communes et les départements face au couple région-intercommunalité », explique Pierre Bédier, président (UMP) des Yvelines, qui avait envisagé un temps de se porter candidat à la présidence de l’ADF. « Nous avons deux ans pour y réfléchir », remarque, prudent, M. Bussereau.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.05.2015 à 12h43 La Commission européenne a donné son accord, mercredi 13 mai, au projet de concentration permettant à la SNCF de prendre le contrôle exclusif d'Eurostar. Le groupe français qui est actionnaire d'Eurostar à 55 % devra néanmoins s'engager à faciliter l'entrée de nouveaux opérateurs ferroviaires sur les routes Londres-Bruxelles et Londres-Paris, dans lesquelles Eurostar est actuellement le seul opérateur.Le gendarme européen craignait que l'opération, telle qu'elle lui avait été initialement notifiée, n'entrave la concurrence, en particulier l'accès aux gares en France et en Belgique ainsi qu'aux centres de maintenance en France, en Belgique et au Royaume-Uni. Les engagements proposés par Eurostar, la SNCF et son homologue belge SNCB, « dissipent ces craintes ».PrivatisationDès sa création, Eurostar était conjointement contrôlé par la SNCF et le gouvernement britannique, ce dernier y détenant une participation minoritaire. Le 4 mars 2015, Londres a annoncé avoir conclu un accord pour la vente de sa participation dans Eurostar à une entreprise privée, dans le cadre d'un plan de privatisation. La SNCF a alors négocié un nouveau pacte d'actionnaires qui lui conférera le contrôle exclusif sur Eurostar.Lire aussi : Eurotunnel remis sur les rails pour ses vingt ansImage précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-55532aeb46c82'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 9\r\n \r\n \r\nL'Eurostar f\u00eate, vendredi 14 novembre, ses vingt ans. En 1994, personne n'imaginait \u00e0 quel point ce train qui relie Paris et Londres bouleverserait les habitudes de transport, et m\u00eame le regard r\u00e9ciproque que se portent les deux capitales. \nLire aussi notre article sur le sujet (\u00e9dition abonn\u00e9s)\r\nCr\u00e9dits : AFP\/DENIS CHARLET\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\nEurostar, 20 ans \u00e0 toute vitesse\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"L'Eurostar f\u00eate, vendredi 14 novembre, ses vingt ans. 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Les commissions intéressées de l’Assemblée (21 pour, 3 contre) et du Sénat (10 pour, 2 contre, 13 abstentions) ont validé cette nomination qui doit être maintenant annoncée en conseil des ministres pour être effective. Celle-ci devait intervenir mercredi 19 mai.Mardi 12 mai soir, à l’Assemblée nationale, et mercredi 13 mai dans la matinée, au Sénat, Elisabeth Borne avait défendu sa candidature. L’exercice était convenu. Sans grande passion. Et sans grand suspens, tant la confirmation, par les députés et sénateurs, de l’actuelle directrice de cabinet de la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, ne suscitait guère de doute.Les élus ont été particulièrement bienveillants avec cette ingénieure de 54 ans, formée à Polytechnique et aux Ponts, et qui a occupé tous les postes dans l’administration, du ministère des transports aux cabinets ministériels en passant par la mairie de Paris, et dans des entreprises publiques (SNCF) et privée (Eiffage). A peine quelques-uns ont-ils osé critiquer le manque de « fibre humaine » de son discours pour le moins technocratique.Elisabeth Borne n’est pas du genre à renverser la table. Elle veut s’inscrire dans les pas de Jean-Paul Bailly, Anne-Marie Idrac et Pierre Mongin, les trois précédents PDG de la région parisienne. « Je n’entends pas me différencier de mon prédécesseur, a-t-elle confié aux sénateurs. Mon objectif est de consolider la situation actuelle de la RATP. »Son ambition pour la régie : améliorer la qualité (modernisation et extension du réseau) et l’offre de transport par le développement du réseau, tout en faisant de l’entreprise une « référence en termes de mobilité durable ». « Cet enjeu s’impose d’autant plus que la France, qui accueillera la conférence Paris climat en décembre prochain, se doit d’être exemplaire sur ce sujet », a complété la future PDG.Ne pas aggraver la detteBus au gaz naturel ou électrique, gestion des déchets, récupération de chaleur dans les métros, amélioration de la qualité de l’air dans les souterrains pour les usagers, mais aussi et surtout les agents de la RATP… Elisabeth Borne a du grain à moudre sur ce sujet.Mais dans l’immédiat, son premier chantier sera la conclusion de la négociation du prochain contrat 2016-2020 avec le Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF), qui représente la moitié des revenus du groupe public.Ce contrat doit viser à « maintenir le haut niveau d’investissement du contrat en cours pour accroître l’offre et moderniser le réseau avec des cofinancements pour ne pas aggraver la dette » de la RATP.Initialement, la RATP et le STIF, qui dépend essentiellement de la région Ile-de-France, devaient conclure leur négociation, notamment sur la maquette financière du contrat, cet été, mais la perspective des élections régionales, en décembre, pourrait poser problème.« Le souhait de la RATP est de signer le contrat cet été, si ce n’est pas possible, nous étudierons la possibilité d’un avenant au contrat actuel », a précisé Mme Borne.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.05.2015 à 12h11 Le Pentagone envisage l’envoi de navires et d’avions pour « assurer la liberté de navigation » autour d’îlots actuellement construits par la Chine dans l’archipel des Spratleys, en mer de Chine du Sud, a déclaré mardi un responsable américain. L’archipel de mer de Chine méridionale est revendiqué par six pays : le sultanat de Brunei, la Chine, la Malaisie, les Philippines, Taïwan et le Vietnam. Pékin fonde sa revendication sur des cartes remontant aux années 1940.Le secrétaire à la défense américain, Ashton Carter, a demandé à son ministère de travailler sur plusieurs options, dont celle d’envoyer des navires et des chasseurs à moins de 12 milles nautiques (22 km), la limite des eaux territoriales, définie par les Nations unies, de ces récifs artificiels, a-t-il dit. Une telle initiative viendrait directement défier Pékin dans sa volonté d’étendre son influence dans cette région disputée.Au nom de la liberté de navigation« Nous étudions la manière d’assurer la liberté de navigation dans cette région cruciale pour le commerce mondial », a confié le responsable américain, s’exprimant sous le sceau de l’anonymat et confirmant une information du Wall Street Journal. Cette décision devra être validée par la Maison Blanche. La Chine est « vivement préoccupée » par le projet américain, a réagi une porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois.Ce déploiement militaire entrerait dans le cadre des opérations menées régulièrement par l’armée américaine au nom de la liberté de navigation. Ces opérations ont concerné l’an dernier 19 pays, dont la Chine, mais pas les îlots artificiels des Spratleys.Des images satellites montrent que, depuis mars 2014, la Chine a effectué des travaux de réhabilitation sur sept sites des Spratleys où elle construit notamment une piste d’aérodrome. Dans un rapport récent sur la puissance militaire chinoise, le ministère américain de la défense a accusé la Chine d’augmenter massivement sa présence dans ces îles en construisant des îlots artificiels à un rythme sans précédent.Le Pentagone estime que ces travaux ont permis à la Chine de multiplier les surfaces qu’elle occupe par 400, les trois quarts des 800 hectares ainsi gagnés par Pékin l’ayant été depuis janvier 2015. Le ministère chinois de la défense a répliqué en accusant Washington de « déformer les faits ».En 2013, les Etats-Unis et le Japon avaient protesté contre la mise en place par Pékin d’une zone aérienne d’identification (ZAI) en mer de Chine orientale comprenant notamment un archipel revendiqué par Tokyo. Les Etats-Unis avaient répondu en envoyant des bombardiers B-52 survoler la zone.Lire aussi :Le président philippin hausse le ton face à la Chine 23.05.2015 à 17h17 • Mis à jour le23.05.2015 à 17h25 Le gouvernement grec espère arriver prochainement à un compromis avec ses créanciers mais n’a pas l’intention de plier face à ce qui pourrait être « demandes irrationnelles » de l’Europe.« Nous avons fait ce que nous avions à faire, c’est maintenant au tour de l’Europe », a lancé le premier ministre grec Alexis Tsipras devant le comité central du parti de la gauche radicale Syriza, samedi 23 mai.Le chef du gouvernement, qui assure que son pays est dans « la dernière ligne droite d’une période douloureuse et difficile », a insisté sur le fait que « la majorité des Grecs demande une solution viable, et pas seulement un accord ». Alexis Tsipras a accusé « certains représentants de créanciers » de profiter de l’asphyxie de liquidités dont souffre la Grèce pour renverser l’accord du 20 février, qui avait permis à Athènes d’obtenir une extension de quatre mois de son programme d’assistance financière.Lire aussi :Athènes face à ses créanciers : l’amorce d’un compromis ou la criseAinsi, le gouvernement grec ne « répondra pas à des demandes irrationnelles » et insistera sur « les lignes à ne pas franchir », a promis le premier ministre :« Nous ne discuterons pas d’une dérégulation majeure du système salarial. Nous n’accepterons pas une nouvelle réduction des retraites. »Le gouvernement d’Alexis Tsipras négocie pour obtenir des fonds d’aide bloqués par ses créanciers internationaux – l’Union européenne, la banque centrale européenne et le Fonds monétaire international – qui ont renfloué la Grèce à deux reprises, à hauteur de 240 milliards d’euros.« Beaucoup reste à faire » selon MerkelUn accord est urgent car la Grèce n’a presque plus d’argent : elle survit depuis août 2014 en attendant que les créanciers lui versent cette tranche de prêts de 7,2 milliards d’euros. Les Européens et le FMI réclament en contrepartie de leur aide des réformes, notamment du marché du travail, qui vont radicalement à contre-courant des promesses électorales du gouvernement d’Alexis Tsipras.Après une rencontre avec le premier ministre grec vendredi à Riga, François Hollande et Angela Merkel ont rappelé que les Grecs devaient poursuivre leur travail avec les créanciers, la chancelière allemande insistant sur le fait que « beaucoup reste à faire » et « qu’il faut travailler très, très intensivement ».Lire aussi :Vers un accord entre Athènes et ses créanciers avant fin mai ?Samedi, le ministre des finances français Michel Sapin a lui estimé qu’une sortie de la zone euro serait « une catastrophe pour la Grèce » et « un problème pour la zone euro ». Il a plaidé pour un « accord rapide » entre la Grèce et ses créanciers, qui doit « conclure le programme précédent mais aussi préparer la suite, car la Grèce restera de toute façon un pays fragile ». 23.05.2015 à 15h30 • Mis à jour le23.05.2015 à 15h46 Le chef d'orchestre rend sa baguette. Le meneur de jeu Xavi (35 ans), qui quittera cet été le FC Barcelone, a incarné pendant dix-sept saisons l'essence collective du jeu catalan, au point que son immense palmarès aurait pu mériter davantage de récompenses individuelles.Samedi 23 mai, face à La Corogne (18 h 30), les supporteurs catalans devraient lui réserver un tifo, et ses coéquipiers porteront un maillot collector. Un hommage mérité au meilleur interprète du toque, ou tiki-taka, ce jeu au sol fait de possession de balle et de redoublements de passes, l'emblématique maestro tire sa révérence au Barça après avoir tout gagné, dans son club de toujours comme en sélection espagnole.Un Mondial (2010) et deux Euro (2008, 2012) avec l'Espagne, trois Ligues des champions (2006, 2009, 2011) et une ribambelle de titres nationaux avec le Barça, Xavi Hernandez a tout gagné, dont une huitième couronne de champion d'Espagne le week-end dernier.Avec vingt-trois trophées en plus de sept cent soixante matchs sous les couleurs du Barça, il est le joueur le plus titré du club catalan. Et il peut terminer en beauté en finale de la Coupe du roi, à la fin de mai, puis de Ligue des champions, au début de juin, avant de rejoindre le club qatari d'Al Sadd cet été.« C'est un joueur unique, extraordinaire, qui a été fondamental dans toutes les réussites du club et de la sélection », a résumé cette semaine son inséparable complice Andres Iniesta. Mais malgré cette carrière exceptionnelle, le Catalan n'a jamais obtenu le Ballon d'or. Par trois fois, il a été devancé par son équipier argentin Lionel Messi (2009, 2010, 2011).« On dirait qu'il joue en smoking ! »Le petit milieu catalan (1,70 m, 67 kg) a sans doute été desservi par sa vision altruiste du football, qu'il ne conçoit qu'à travers un geste simple et pourtant primordial : la passe. « Pour moi, le football, c'est imaginer des combinaisons et des passes », a-t-il expliqué un jour.Peu de buts décisifs, peu de dribbles virevoltants. Juste une protection de balle, une vista et surtout une précision presque mécanique dans la distribution du jeu, qui lui ont valu son surnom, la Maquina, la Machine. Le tout avec une sérénité qui avait fait dire à Luis Aragones, sélectionneur de la Roja championne d'Europe 2008 : « On dirait qu'il joue en smoking ! »C'est d'ailleurs Aragones qui a donné à Xavi les clés du jeu espagnol après 2006 : « Ici, c'est vous qui commandez, et ils peuvent bien me critiquer. » « Luis m'a fait me sentir important, quand mon estime de moi-même était désastreuse », a raconté le milieu catalan, qui était alors mis en concurrence au Barça en raison de son gabarit modeste.Souvent dans l'ombre des vedettesSa réponse a été lumineuse : meilleur joueur de l'Euro 2008, Xavi restera dans les mémoires pour sa passe décisive adressée à Fernando Torres en finale contre l'Allemagne (1-0), un triomphe européen qui a libéré l'Espagne après quarante-quatre ans sans titre majeur.Avec le FC Barcelone, qu'il a rejoint à 11 ans, le natif de Terrassa a gravi tous les échelons, avant de débuter en équipe première en 1998. Mais ce n'est que sous les ordres de l'entraîneur Pep Guardiola (2008-2012) qu'il a véritablement ébloui l'Europe, tout en restant souvent dans l'ombre des autres vedettes de l'équipe.Discret, le joueur l'est aussi dans la vie. Tout juste lui connaît-on une passion pour la cueillette des champignons et une connaissance encyclopédique du football. Xavi sait sans doute la trace qu'il a laissée dans l'histoire de ce sport et du Barça, dont il est devenu le capitaine no 1 après le départ de Carles Puyol, l'été dernier.Mais sa dernière saison barcelonaise aura sans doute été frustrante : moins tranchant physiquement, retraité de l'équipe d'Espagne (cent trente-trois  sélections) après le fiasco du Mondial 2014, Xavi a dû se contenter d'un rôle de remplaçant. Son départ pour le Qatar devrait lui permettre de continuer à jouer et à prendre du plaisir, sans pression. Avec la possibilité de devenir un jour entraîneur, pour garder ce rôle de passeur qui lui va si bien. 23.05.2015 à 13h13 • Mis à jour le23.05.2015 à 13h21 | Olivier Dumons La rumeur bruissait depuis des mois. Fin avril, au Brésil, des boutiques spécialisées dans les réparations de consoles de jeux ont confirmé : elles proposent aux possesseurs d’une PlayStation 4 la modification - transparente pour l’utilisateur - de leur console, permettant de lancer des jeux originaux « crackés » (dont les verrous de protection ont été retirés par des pirates). Ce piratage, initialement effectué par des hackers russes au moyen d’un nano-ordinateur monocarte de type « Raspberry Pi » - dont le prix avoisine les 30 euros - s’est rapidement répandu au Brésil, ou la législation sur le sujet est quasi inexistante et les prix des jeux et consoles très élevés. Concrètement, la technique consiste à « cloner » une console disposant d’un compte actif sur le réseau en ligne de la société, le PSN (PlayStation Network), et de licences de jeux originaux (donc payés) vers une console équipée d’un disque dur au préalable formaté par le nano-ordinateur.Cette astuce profite essentiellement de « l’oubli » par les développeurs de Sony du blocage de réécriture de la « NAND », la mémoire interne de la machine. La nouvelle console ainsi créée hérite donc automatiquement des droits d’utilisation et de mise à jour - y compris en réseau - des jeux installés sur la console d’origine. D’apparence simpliste, ce piratage nécessite une recopie à l’identique des données et droits d’utilisation des informations du compte PSN. Ce « flashage » de mémoire est rendu possible grâce à diverses techniques documentées depuis plusieurs mois sur Internet. Suivant l’espace disque disponible sur le clone, la manipulation finale permet de recopier une douzaine de jeux (au prix de 10 à 15 euros suivant le jeu et la boutique), à choisir parmi la longue liste de titres dématérialisés disponibles sur le PSN.Testé avec succès par des journalistes du magazine UOL Jogos dans l’une des boutiques de Sao Paulo qui le proposent, le piratage a depuis été confirmé par la rédaction de Zataz à Salvador de Bahia. Cette offre illégale, également disponible sur plusieurs pages Facebook des magasins concernés, est vendue pour un prix avoisinant les 100 à 150 euros (300 à 500 Réales), suivant les boutiques et les jeux installés. De quoi inquiéter Sony, qui n’a pas tardé à réagir en mandatant le cabinet d’avocats Trench, Rossi et Watanabe afin de mettre en demeure - pour violation de propriété intellectuelle - les enseignes brésiliennes proposant jeux contrefaits et modification de console. Une politique tarifaire à revoirLa technique n’a semble-t-il pas encore franchi les frontières de la France. Dans le quartier République à Paris, temple de la vente de jeux et machines d’occasion, on assure qu’un tel piratage n’est pas à l’ordre du jour : « Au Brésil, tout comme en Italie, il n’y a pas vraiment de législation sur le sujet. Pour ma part, je n’ai pas encore entendu parler de ce piratage, mais ici, ça ne changera rien : ce sont les puristes qui achètent les jeux chez nous », commente l’un des nombreux revendeurs installés boulevard Voltaire, ayant subi de plein fouet l’arrivée de la vente de jeux sur Internet.Quelques dizaines de mètres plus loin, un autre gérant de boutique pointe du doigt la responsabilité des éditeurs : « Ils ne comprennent pas qu’il faudrait revoir en profondeur leur politique de tarifs des jeux. À ce prix-là, rien d’étonnant qu’ils [les joueurs] essayent de pirater. » La situation est cependant exacerbée au Brésil, où des taxes protectionnistes très élevées font que les consoles et les jeux sont vendus beaucoup plus cher qu’en France.Pourtant, ce jeune réparateur de consoles s’interroge sur la faisabilité de la transformation de la PS4 : « C’est étonnant qu’on puisse tromper aussi facilement le PSN. Je pense que Sony a les moyens d’identifier les fraudeurs, mais qu’ils ne l’ont pas encore mis en place. »Depuis la PlayStation première du nom, chaque génération de consoles a été crackée, toutes marques confondues. On se souvient notamment des premières « puces » pour PlayStation 1, des « Linkers » pour Nintendo DS et autres clés USB « Action Replay » (PS2), « X-Keys » (Xbox 360) ou « True Blue » (PS3), des dispositifs élaborés pour consoles de salon, qui ont fait les beaux jours des sites de vente à distance, mais aussi du boulevard Voltaire à Paris. La palme de la résistance revient haut la main à la PlayStation 3 qui a « tenu » plus de 4 ans avant que George Hotz, alias « GeoHot », un hacker réputé, ne finisse par venir à bout des protections de Sony, en passant par la possibilité - officielle et très appréciée - d’installer un système d’exploitation Linux sur la machine.Olivier DumonsJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 23.05.2015 à 11h09 • Mis à jour le23.05.2015 à 14h43 | Jean-Michel Caroit (Saint-Domingue, correspondant) Longtemps paralysée par l’aile conservatrice de l’Eglise catholique, la béatification de Mgr Oscar Romero, l’archevêque de San Salvador assassiné en 1980 par un commando d’extrême droite, a finalement été débloquée par le pape François. Près de trois cent mille personnes et plusieurs chefs d’Etat de la région devraient assister, samedi 23 mai, dans la capitale salvadorienne à la cérémonie de béatification, présidée par le cardinal Angelo Amato, le préfet de la Congrégation de la cause des Saints, envoyé par le pape François.L’Assemblée nationale a voté deux jours de congés payés pour l’occasion et les maras, des gangs ultraviolents qui terrorisent le pays, ont promis de ne pas troubler la célébration. Vénéré comme un saint par la grande masse des pauvres de la petite république centraméricaine et en Amérique latine, Mgr Romero demeure aux yeux des oligarchies locales et des évêques conservateurs un « curé rouge », partisan de la théologie de la libération et de « l’option préférentielle pour les pauvres ».Icône du sous-continentSurnommé « la voix des sans-voix », il est devenu une icône du sous-continent. Oscar Romero était pourtant un conservateur, proche de l’Opus Dei, lorsque le pape Paul VI le nomma archevêque de San Salvador, en février 1977. Un mois plus tard, l’assassinat par un escadron de la mort de Rutilio Grande, un jésuite progressiste et l’un de ses proches amis, allait fortement le marquer. Il ne cessera dès lors de dénoncer les injustices, la torture et les assassinats.En février 1980, Mgr Romero adressa une lettre au président des Etats-Unis, Jimmy Carter, lui demandant d’arrêter d’apporter une aide militaire à la junte au pouvoir. Craignant un nouveau Nicaragua, où les révolutionnaires sandinistes venaient de triompher, le président Carter fit la sourde oreille, malgré la multiplication des violations des droits humains. Dans son sermon du 23 mars 1980, Mgr Romero adjura les soldats d’arrêter la répression. Le lendemain, alors qu’il célébrait la messe dans la chapelle de l’hôpital de la Divine-Providence, il reçoit une balle en plein cœur. Un bain de sang lors de ses funéraillesLes funérailles de Mgr Romero, le 30 mars 1980, tournèrent au bain de sang lorsque les militaires ouvrirent le feu sur la foule de plusieurs dizaines de milliers de personnes réunies devant la cathédrale de San Salvador. Peu après, le Salvador plongeait dans la guerre civile. Les combats entre la junte militaire, soutenue par les Etats-Unis, et la guérilla marxiste du Front Farabundo Marti de libération nationale ont fait plus de 75 000 morts et 12 000 disparus entre 1980 et les accords de paix de 1992.L’assassin d’Oscar Romero et ses commanditaires n’ont jamais été inquiétés. Selon la commission de la vérité créée par les Nations unies, le crime a été planifié et ordonné par le major Roberto D’Aubuisson. Il dirigeait à l’époque les escadrons de la mort, puis fonda l’Alliance républicaine nationaliste (Arena), un parti d’extrême droite au pouvoir de 1989 à 2009. Plusieurs organisations de la société civile ont depuis demandé l’abrogation d’une loi d’amnistie garantissant l’impunité des assassins.Dernière étape avant sa canonisation, la béatification de Mgr Romero est un nouveau geste du pape François en direction de ceux qui se battent au sein de l’Eglise catholique latino-américaine pour une plus grande justice sociale. A l’occasion de cette béatification, le pape a aussi élargi le concept de martyre. Selon la nouvelle doctrine appliquée à Mgr Romero, il n’est plus nécessaire de mourir de la main de « ceux qui haïssent la foi » pour être déclaré martyr de l’Eglise. Les assassins de Mgr Romero étaient probablement catholiques. L’archevêque a été reconnu martyr pour être mort victime de « ceux qui haïssent la charité ».Jean-Michel Caroit (Saint-Domingue, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Hélène Lompech Vous êtes maintenant un combattant d’une organisation luttant contre un gouvernement ennemi. L’application mobile « Combattant, pas assassin », de l’ONG Geneva Call, se propose de tester vos connaissances en matière de droit de la guerre. Disponible sur iPhones et téléphones Android, en anglais, français et arabe, le quiz permet de savoir ce qu’interdisent les lois internationales mais aussi ce qu’elles autorisent. Un avis de non-responsabilité dédouane tout de suite l’association : le « contenu ne doit en aucun cas être interprété comme faisant la promotion d’un comportement violent ou de l’utilisation de la force. »Geneva Call souhaite reprendre sa campagne « Fighter not killer » (combattant, pas assassin), lancée en mai 2013 face à l’escalade des violences commises contre les civils dans le conflit syrien. « On s’est rendu compte qu’un grand nombre de combattants, partout dans le monde, ont des smartphones et s’en servent beaucoup. Même après 10 heures de 4x4 dans la brousse, vous les voyez en train d’essayer de capter du réseau, explique Nicolas Sion, chargé des relations extérieures de l’ONG. L’application doit être coordonnée avec nos autres outils, pour avoir un engagement fort, mais elle permet de toucher plus de monde. » A l’aide de scénarios illustrés de dessins, six sections passent en revue les différentes questions liées aux normes internationales humanitaires dans les conflits armés, notamment à propos des cibles civiles, de la protection des enfants, de la torture. A chaque étape, l’utilisateur doit prendre une décision, qui pourrait bien lui faire bafouer le droit de la guerre. Certains principes sont simples : « Les viols et autres formes de violence sexuelle sont interdits, quelles que soient les circonstances. La guerre n’y fait pas exception. » D’autres sont plus difficiles à appliquer : « Le nombre de victimes civiles ne doit pas être trop important par rapport à l’avantage militaire que procure l’attaque ». Les scénarios viennent de questions concrètes que les groupes se posent sur le terrain, certaines étant particulièrement compliquées à trancher. Non, on ne peut pas prendre un hôpital pour cible, même s’il est utilisé comme position de tirs d’artillerie, sans avertir l’ennemi au préalable et lui laisser un délai. Non, on ne peut pas refuser de soigner un ennemi, même si le stock de médicament suffit tout juste pour ses propres soldats.Toucher également la population« On a conçu cette application avec des experts, des gens très académiques, explique Nicolas Sion. On a voulu vulgariser sans perdre en précision. Il peut encore y avoir des choses en décalage avec la réalité du terrain mais le droit est écrit comme ça, on ne peut pas s’en écarter. » Mettre de telles situations en scène de façon ludique n’est pas évident. Un système de médaille amène l’apprenti combattant au niveau commandant. Les scénarios deviennent plus compliqués. Dernière épreuve avant d’obtenir son certificat de réussite : désobéir à un ordre clairement illégal, même si c’est l’ordre du commandant suprême.D’après Geneva Call, plusieurs groupes armés avec lesquels elle est en contact ont déjà exprimé leur intérêt pour cette application, notamment soudanais et syriens. Les combattants kurdes (YPG et YPJ), qui opèrent en Syrie, voudraient même l’installer sur tous les portables vendus dans la zone qu’ils contrôlent. « Ce n’est pas encore fait, mais ce serait une manière de toucher directement la population, qu’elle connaisse ses droits », se réjouit Nicolas Sion. Hélène LompechJournaliste au Monde Jean-Michel Bezat Dans le grand jeu qui se déroule autour du sauvetage d’Areva, lesté d’un lourd passif et ébranlé par une perte de 4,8 milliards d’euros en 2014, un acteur occupe le devant de la scène : EDF. Et son PDG, Jean-Bernard Lévy, a fait un pas de plus, vendredi 22 mai, en adressant au président et au directeur général d’Areva, Philippe Varin et Philippe Knoche, une « offre indicative » – un peu supérieure à 2 milliards d’euros, selon Les Echos – pour reprendre Areva NP, spécialiste de la conception, de la fabrication et de la maintenance des réacteurs nucléaires. Cette offre sur l’ex-Framatome exclut le passif du groupe, notamment les risques liés au chantier de l’EPR finlandais d’Olkiluoto, qui pourrait obtenir une garantie de l’Etat.Lire aussi :Areva, chantier de démantèlementLa proposition du groupe d’électricité couvre à peine un tiers des 7 milliards de besoins de financement d’Areva. Et elle devra être ajustée dans les prochaines semaines, quand le vendeur aura ouvert ses livres, pour devenir une offre ferme. M. Lévy s’était officiellement porté candidat au rachat d’Areva NP, mardi, lors de l’assemblée générale des actionnaires, tout en prévenant qu’il proposerait « un prix de marché ». Sous-entendu : un prix inférieur à la valeur inscrite dans les comptes d’Areva (2,7 milliards). Cette opération présente, selon lui, « une logique industrielle » en renforçant EDF dans les métiers qu’il maîtrise déjà. Elle se traduirait par la création d’une filiale indépendante dans laquelle entreraient des partenaires industriels et financiers, français et étrangers.Lire aussi :EDF pose ses conditions au rachat des réacteurs d’ArevaEDF n’est pas seul dans le jeu, même s’il détient une grande partie de la solution. Le premier ministre, Manuel Valls, avait évoqué l’arrivée d’autres acteurs. Le gouvernement a demandé à plusieurs partenaires potentiels de se pencher sur le dossier Areva. Les groupes d’électricité chinois CNNC et CGN, déjà partenaires d’EDF et d’Areva en Chine et au Royaume-Uni, sont intéressés par une prise de participation dans la future filiale d’EDF. D’autres candidats se préparent en coulisses, mais avec des scénarios différents en tête.Notamment Engie (ex-GDF Suez). Son PDG, Gérard Mestrallet, ne veut pas laisser passer l’occasion de se renforcer dans le nucléaire. Il a confirmé, jeudi 21 mai, son intérêt pour certaines activités d’Areva. « Si nous envisageons quelque chose, ce serait en coopération avec Areva, pas simplement une acquisition de certains actifs », a-t-il indiqué au Financial Times en marge du Business and Climate Summit qui réunissait à Paris de nombreux patrons mobilisés autour de la lutte contre le changement climatique.M. Mestrallet a ainsi confirmé les propos tenus la veille par la directrice générale déléguée d’Engie. « On pense qu’il y a une collaboration intelligente à faire avec Areva à l’international », avait indiqué Isabelle Kocher en citant « les services » et « la maintenance » des centrales en exploitation. Areva intervient en effet pour améliorer les performances industrielles et la sûreté de quelque 250 réacteurs dans le monde (sur un total de 440), en France comme aux Etats-Unis, au Canada, en Allemagne, en Chine, en Corée du Sud, en Suède ou en Afrique du Sud.TeasingSi M. Mestrallet et Mme Kocher évoquent les activités internationales d’Areva, c’est qu’ils savent qu’EDF n’acceptera jamais qu’Engie accède aux secrets de ses 58 réacteurs exploités en France et à la quinzaine de tranches d’EDF Energy au Royaume-Uni. En revanche, il pourrait intervenir sur le parc des électriciens étrangers, un secteur qui se développera dans les prochaines décennies avec le vieillissement des installations et le durcissement des normes de sûreté. La maintenance et les services est une activité récurrente et très lucrative, où Areva emploie environ 6 000 ingénieurs, techniciens et ouvriers spécialisés. L’activité est difficile, mais les risques financiers y sont moins élevés que dans la fabrication et la commercialisation de réacteurs comme l’EPR.M. Mestrallet avance ses pions prudemment, dans une sorte de « teasing » bien orchestré. Il sait qu’il ne doit pas froisser l’Etat actionnaire d’Areva (87 %) et d’EDF (84,5 %) alors que l’essentiel de l’activité réacteurs et services est censé passer sous le contrôle du groupe d’électricité. S’il assure n’avoir encore pris « aucune décision », il a sollicité des banques conseils et se tient prêt, persuadé qu’Engie doit jouer un rôle dans la refonte de la filière nucléaire française et se renforcer dans les services. Il a d’ailleurs précisé vendredi, sur Bloomberg télévision, qu’il avait eu « des discussions dans le passé » avec Areva. Les centrales nucléaires n’émettent pas de CO2 et ont leur place dans la transition énergétique, dont Engie veut être le « leader en Europe ».M. Mestrallet rappelle que sa société est « habituée aux coentreprises avec Areva ». Les deux groupes ont remporté l’appel d’offres pour la construction et l’exploitation d’une centrale en Turquie et Ankara a choisi le réacteur Atmea (1000 MW) conçu et construit par Areva et Mitsubishi Heavy Industries. Engie détient 5 % du capital de l’usine d’enrichissement d’uranium Georges Besse II d’Areva. Par ailleurs, il a choisi les éoliennes du groupe nucléaire pour les deux parcs qu’Engie exploitera au large du Tréport (Seine-Maritime) et de Noirmoutier-Ile d’Yeu (Vendée).Arbitrage au début de l’étéEngie est un acteur reconnu dans l’industrie nucléaire, même s’il connaît de sévères déboires en Belgique : 2 des 7 réacteurs d’Electrabel sont arrêtés depuis mars 2014 en raison de fissures dans l’acier de la cuve où se produit la réaction nucléaire et ils ne redémarreront pas avant novembre, générant une perte de 40 millions d’euros par mois. Mais l’ancien GDF Suez n’est jamais parvenu à exploiter une centrale en France ni à participer à la construction d’un EPR ou d’un Atmea, EDF veillant jalousement sur son monopole. Pour Engie, la sortie par le haut reste donc l’international où il est déjà très présent avec Tractebel ingénierie et Cofely Endel.Rien n’est tranché. Lors de l’assemblée générale d’Areva, jeudi, M. Knoche a indiqué qu’il avait des discussions « parfois formalisées, parfois encore exploratoires » avec d’autres entreprises qu’EDF, et qu’il était toujours en quête d’un « équilibre entre vision industrielle, opportunités de cessions d’actifs et financement du groupe ». « Nous devons veiller à ce que nos actifs soient bien valorisés », avait-il prévenu.A Bercy, on affirme que le choix final sera industriel. Il doit permette à la fois de sauver Areva, d’assurer la modernisation du parc de centrales d’EDF dans le cadre du « grand carénage » (55 milliards d’euros investis d’ici à 2025) et de renforcer la filière française sur des marchés internationaux où la concurrence devient de plus en plus rude. Le gouvernement arbitrera au début de l’été, avant qu’Areva ne présente sa feuille de route stratégique le 30 juillet lors de la publication des résultats du premier semestre 2015.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 23.05.2015 à 02h42 • Mis à jour le23.05.2015 à 06h01 Des agriculteurs californiens prennent les devants. Alors que l’Etat vit son quatrième été de sécheresse consécutif, les autorités californiennes ont accepté, vendredi 22 mai, la proposition historique formulée par une centaine d’entre eux, de réduire volontairement leur consommation d’eau de 25 %, afin d’éviter l’introduction de coupes obligatoires plus importantes.Les agriculteurs du delta des rivières de Sacramento et San Joaquin anticipent l’annonce des autorités, qui avaient indiqué des restrictions à venir — les premières en trente ans — pour les fermiers. Ces derniers chérissent depuis des décennies leur droit à utiliser autant d’eau nécessaire à leurs cultures, qui nourrissent le pays entier.Début avril, lorsque le gouverneur démocrate de Californie Jerry Brown avait pris des mesures contraignantes de rationnement de l’eau — pour la première fois dans l’histoire de l’Etat — il s’était attiré les critiques pour avoir épargné un rationnement supplémentaire au secteur agricole, qui consomme 80 % de l’eau de l’Etat.Lire aussi :Complètement à sec, la Californie rationne l’eauLes Californiens se renvoient la fauteLes citoyens californiens, qui chronomètrent leur temps passé sous la douche et voient leurs pelouses en manque d’arrosage tourner au marron, accusent le secteur agricole de ne pas en faire assez pour limiter leur consommation d’eau. En retour, ces derniers expliquent, par le biais de campagnes de communication, comment ils économisent la précieuse ressource et insistent sur le fait qu’ils font pousser la plupart des fruits et légumes consommés dans le pays.Lire notre enquête :Californie, gazon mauditJeudi, 350 fermiers du Delta se sont réunis afin de discuter de leur initiative. « Cela ne veut pas forcément dire que tous vont appliquer » la proposition de réduction volontaire, a indiqué Michael George, responsable de l’eau pour le Delta. Mais en se basant sur les dires des agriculteurs présents, il estime que nombreux seront ceux qui le feront.L’accord passé précise que les fermiers auront jusqu’au 1er juin pour expliquer comment ils comptent économiser un quart de leur eau au cours des quatre prochains mois qui ne devraient en principe pas voir une goûte de pluie.Il est trop tôt pour déterminer si leur engagement aura un impact suffisant pour contrer l’assèchement des ressources en eau de l’Etat, mais les autorités espèrent que leur initiative sera suivie par les fermiers d’autres régions. 23.05.2015 à 00h02 • Mis à jour le23.05.2015 à 15h17 Les magasins de Montréal vont désormais pouvoir ouvrir sept jours sur sept et en continu. Le gouvernement du Québec a annoncé vendredi 22 mai avoir reconnu au centre-ville de la métropole québécoise un statut touristique permettant cette dérogation.Tous les commerces, à l’exception des bars et des restaurants, seront libres de choisir leurs heures et jours d’ouverture, leur permettant ainsi « de profiter pleinement d’un achalandage exceptionnel de touristes », a indiqué le ministre de l’économie, Jacques Daoust, dans un communiqué. « C’était le souhait de plusieurs commerçants », a dit le maire de Montréal, Denis Coderre, lors d’un point de presse. Cette mesure visant à favoriser l’animation de la ville en dehors des périodes festives de l’été « aura un impact majeur sur la vitalité des commerces », s’est réjoui M. Coderre.Cette autorisation, donnée à titre expérimental pour cinq ans, ne signifie pas pour autant que les magasins vont adopter des horaires en continu, sauf s’ils dégagent un chiffre d’affaires important pour couvrir les frais liés à l’embauche de personnels supplémentaires. Par ailleurs, au Québec, les commerçants sont autorisés à ouvrir leurs portes le dimanche depuis 1992.« Bouée de sauvetage »Une ouverture vingt-quatre heures sur vingt-quatre, « pour les petits commerces, n’est jamais une bonne nouvelle », a estimé Jacques Nantel, professeur de marketing à HEC Montréal. « Seuls les gros joueurs vont en bénéficier, car ils pourront assurer une rotation du personnel », a-t-il déclaré à l’AFP.La possibilité d’ouvrir en permanence est en fait « une bouée de sauvetage » lancée par le gouvernement, selon M. Nantel, qui note que le commerce de détail ne se porte pas bien et qu’une telle mesure « ne va pas attirer plus les Montréalais au centre-ville ».La zone déclarée « touristique » s’étend sur une large partie du centre-ville et constitue « un pôle économique important et clé avec près de 3 000 commerces qui emploient environ 318 000 personnes », a estimé Jacques Daoust. Pour Michel Leblanc, président de la chambre de commerce de Montréal, cette décision est « une excellente nouvelle » pour faire « un centre-ville fort et vibrant ». 22.05.2015 à 20h07 • Mis à jour le22.05.2015 à 20h18 Le gouvernement hongrois vient d'envoyer à sa population un questionnaire sur le traitement que le pays doit réserver aux migrants clandestins, une démarche qui inquiète les Nations unies.« Nous sommes choqués par le message d'introduction [du questionnaire] du premier ministre suggérant un lien entre migration et attaques terroristes, y compris l'attaque qui a eu lieu à Paris début janvier de cette année », a déclaré, vendredi 22 mai, une porte-parole du Haut-Commissariat pour les droits de l'homme (HCDH).Selon le HCDH, le message du chef du gouvernement hongrois, Viktor Orban, indique également que les migrants économiques représentent « une nouvelle menace » pour la Hongrie, et que le pays doit décider comment « se défendre contre les immigrants illégaux ».« Combattre la xénophobie et la discrimination »Le Haut-Commissariat s'est ému de ces mots et a adressé des rappels à Budapest : « [Le HCDH] rappelle aux autorités hongroises qu'elles ont le devoir au titre du droit international humanitaire de combattre la xénophobie et la discrimination. »Les politiques de migration doivent avoir pour fondement que « tous les migrants, quel que soit leur statut légal, la façon dont ils sont arrivés à la frontière ou leur lieu d'origine, sont en droit de jouir de leurs droits humains, en conformité avec le droit international ».Dans le questionnaire, le gouvernement demande aux habitants s'ils préfèrent que les immigrants clandestins soient placés en détention ou s'ils doivent être expulsés immédiatement. Une autre question porte sur le fait de savoir si les demandeurs d'asile devront être contraints de travailler pour couvrir leurs frais d'hébergement.La Hongrie est devenue l'an passé, selon Eurostat, l'institut de l'Union européenne chargé des statistiques, le second pays européen au plus grand nombre de demandes d'asile rapportées à sa population, après la Suède. Le chiffre a plus que doublé l'an passé, avec près de 43 000 demandes, soit 3,5 fois la moyenne européenne rapportée à la population.Depuis son arrivée au pouvoir en 2010, M. Orban a engagé des réformes profondes de la justice, des médias et de l'économie, qui ont été jugées liberticides par l'opposition et largement critiquées à l'étranger.Lire aussi : Les provocations du premier ministre hongrois face aux eurodéputés Emmanuelle Lequeux En manquant mourir, il est entré dans l’histoire de l’art : en 1971, alors que les protestations contre la guerre du Vietnam sont au plus fort, Chris Burden s’offre au feu du 22 long rifle d’un complice, et se retrouve, une balle dans le bras, auteur de l’un des happenings les plus célèbres des années 1970 : Shoot. « A cet instant, j’étais une sculpture », analysera-t-il. Mais c’est finalement un mélanome malin qui aura raison de la légende.Pionnier déraisonnable, contempteur de toutes les mécaniques de pouvoir, le plasticien Chris Burden est décédé, dimanche 10 mai, à son domicile de Topanga Canyon, dans les montagnes de Santa Monica (Californie). Il avait 69 ans, et était devenu, au fil de sa carrière, l’un des plus grands sculpteurs américains. En hommage, le Lacma (Los Angeles County Museum of Art) a laissé allumée toute la nuit l’armée de lampadaires désuets, souvenirs d’un LA d’antan, que Burden a plantés telles les colonnes d’un temple païen sur son esplanade en 2008, et qui est devenue aujourd’hui l’une des icônes de la « Cité des anges ». Il tire sur un 747« “Limites”, c’est un terme tout relatif, aimait-il à dire. Comme la beauté, les limites sont souvent dans l’œil du regardeur ». Toute sa vie, il les a défiées, comme il a défié les systèmes de contrainte et d’oppression. Né à Boston en 1946, celui qui a passé une partie de son enfance en France, file vers la Californie pour y étudier l’ingénierie, l’architecture, et finalement l’art, notamment sous la houlette du fameux plasticien minimaliste Robert Irwin. A l’université d’Irvine, il réalise sa première performance, s’enfermant pendant cinq jours dans un étroit casier d’étudiant, en guise de rendu de thèse (Five Day Locker Pièce). Il ne quittera plus sa région d’adoption, pour devenir l’une des figures essentielles de sa scène artistique, admiré de toute la génération des Mike Kelley et McCarthy.Après le scandale de Shoot, Burden passe, en 1972, vingt-deux jours allongé dans un lit, muet, en plein milieu d’une exposition. En 1973, en simili-terroriste, il tire sur un 747 qui décolle tout juste de l’aéroport de LA. Et se crucifie en 1974 à une coccinelle Volkswagen. Il parvient à déjouer la puissante société de l’entertainment, alors en plein développement, en se payant des espaces publicitaires télévisés pour y projeter ses propres vidéos. Et va encore plus loin en prenant en otage, couteau à la main, une speakerine qui l’interviewait gentiment, et avait eu la naïveté d’accepter un direct.Une mare de verre briséTout au long de la décennie 1970, il flirtera ainsi avec un danger plus ou moins contrôlé, réalisant une cinquantaine d’actions du même acabit : crawlant dans une mare de verre brisé, s’allongeant au milieu de La Cienega Boulevard, près d’Hollywood, ou plongeant sa tête dans l’eau d’un évier jusqu’à l’étouffement, comme on torture les prisonniers. Autant de folies dont il ne reste que de modestes traces, photos noir et blanc ou films super 8 tournés à la va-vite, mais qui lui ont, malgré tout, valu d’être le premier artiste remarqué par le galeriste Larry Gagosian, bien avant qu’il ne devienne le plus puissant marchand au monde. Fidèle, celui-ci offre d’ailleurs à Burden, en ce printemps, une exposition dans son espace du Bourget, près de Paris. Triste coïncidence. Rapidement célébré dans les musées du monde entier, Burden le casse-cou revient à partir des années 1980 à sa formation d’origine, l’architecture et l’ingénierie, pour concevoir de vastes sculptures et installations. Souvent en mouvement, telles des mécanos géants, elles défient la gravité, à l’instar de ce bateau fantôme de deux tonnes que l’artiste a carrément fait accrocher à la façade du New Museum de New York, pour sa rétrospective de 2013. Dynamiques, elles se font véhicules pour l’imagination : comme ces invraisemblables ponts d’acier qu’il s’évertue à construire en gamin, ou encore cet hommage au grand aviateur brésilien Santos-Dumont, son œuvre ultime, qui devrait être dévoilée au Lacma, le 18 mai.Mais si une seule œuvre devait résumer la colossale puissance du mythe, ce serait Beam Drop, soit un champ de poutres d’acier phénoménales, lâchées d’une grue dans une flaque de béton pour s’y planter à la verticale. Réalisé pour une place d’Anvers mais aussi dans le parc de sculptures d’Inhotim, au Brésil, ce mikado digne de Vulcain résume combien Chris Burden considérait l’art comme le seul « espace de liberté dans la société où l’on puisse faire n’importe quoi ».Emmanuelle LequeuxJournaliste au Monde Laurence Girard Les éleveurs bovins continuent à faire pression. Lundi 11 mai, ils ont poursuivi leurs opérations de blocage des abattoirs, leur donnant une portée nationale. Ce mouvement avait débuté mercredi 6 mai au soir, sous la houlette de la Fédération nationale bovine (FNB), filiale du premier syndicat agricole français, la FNSEA.Le ministère de l’agriculture a entendu le cri d’alarme lancé par ces producteurs. Il a annoncé, lundi, la tenue d’une table-ronde mardi 12 mai, rassemblant éleveurs, abatteurs et distributeurs.Le premier objectif de la FNB est d’obtenir une augmentation du prix payé aux producteurs. « Il nous faut entre 200 et 250 euros de plus par animal. Ce qui reviendrait à un surcoût de 1,5 euro par mois pour le consommateur, partant du postulat qu’un Français mange en moyenne 1,5 kg de viande bovine par mois », estime Jean-Pierre Fleury, président de la FNB.Lire aussi :Les éleveurs de bovins réclament une hausse des prix et bloquent des abattoirsDans un rapport remis, le 21 avril, au ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, l'Observatoire des prix et des marges avait indiqué qu’en 2014, les producteurs de viande bovine et porcine ont été particulièrement touchés par les baisses, comprises entre 6 % et 8 %, les prix au détail étant, eux, en « hausse modérée », de 1 %.Lire aussi :La distribution alimentaire garde ses margesAutres sujets sur la table : la meilleure valorisation du produit sur le marché intérieur et une véritable stratégie de conquête de marché dans les pays hors union européenne. Des objectifs qui ne peuvent être atteints sans de meilleures relations entre les différents acteurs de la filière.Si la FNB se félicite de l’annonce de la tenue de cette table-ronde sous l’égide des pouvoirs publics, elle en attend des résultats concrets. Elle souhaite qu’un délai d’un mois soit fixé pour mesurer les avancées obtenues. Sinon, elle indique qu’elle n’hésitera pas à relancer son action sur le terrain.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matteo Maillard Depuis la crise économique de 2008, le nombre de stages en France a presque triplé, culminant à 1,6 million par an en 2012, selon un rapport du Conseil économique social et environnemental (CESE) sur l'emploi des jeunes. Certaines entreprises abusent de la situation, en profitant bien souvent de la méconnaissance des stagiaires en matière de droit. Un tort que le syndicat étudiant UNEF tente de combattre en publiant son Guide des droits des stagiaires. Ecrit en collaboration avec le syndicat Ugict-CGT, qui a apporté son expertise juridique, cette brochure de quarante pages est diffusée à 50 000 exemplaires dans les universités et les entreprises, et l'on peut télécharger gratuitement sa version PDF. Entretien avec Marthe Corpet, trésorière nationale de l'UNEF, étudiante en droit et chargée de la rédaction de ce guide.Pourquoi avoir rédigé ce guide ?Marthe Corpet : Nous l'avons créé pour apporter des réponses pratiques aux questions usuelles que se posent les étudiants au sujet de leur stage. Qu'est-ce qui définit son cadre ? Comment est-il évalué ? Quel est le rôle de l'établissement d'enseignement supérieur ? Comment valoriser son expérience ? Mais l'idée est surtout d'apporter des réponses juridiques aux questions des droits et devoirs du stagiaire et de l'employeur. Ce sont des interrogations primordiales à l'heure où le statut du stage comme expérience d'apprentissage est si régulièrement bafoué.En tant que syndicat étudiant, vous devez recevoir de nombreux témoignages sur la situation des stagiaires en entreprise. Quelles sont les remarques récurrentes ?Cela fait plusieurs années que nous suivons l'évolution de la loi et nous recevons effectivement de nombreux témoignages dans le cadre de nos permanences à l'UNEF. Ils font état de situations où le stagiaire est laissé pour compte. Le cliché du stage photocopie-café est une réalité encore bien présente en entreprise. Parmi les principaux problèmes rapportés : les difficultés liées à l'encadrement pédagogique, les étudiants qui ne trouvent pas de stage correspondant à leur cursus, les établissements qui n'aident pas dans la démarche, les ruptures de stage en cours de route, et les évaluations de fin de stage non réalisées ou effectuées sur des critères qui ne sont pas légaux.A lire également, les témoignages d'ex-stagiaires déçus : « Boucs émissaires » ou « coursier » : quand le stage se passe malLa nouvelle loi sur les stages, dont le décret d'application est paru en novembre 2014, n'a-t-elle pas mis un terme à ces abus ?Cette loi est une avancée nécessaire. Une première étape qui a permis l'augmentation de la gratification des stagiaires, passée à 523,26 euros par mois, et l'amélioration de leur encadrement. Mais il manque encore des éléments fondamentaux. Comment se fait-il qu'on accepte qu'un stagiaire fasse des heures supplémentaires, alors qu'il est là pour la formation et non pour le besoin économique de l'entreprise ? Nous revendiquons le droit du stagiaire à bénéficier des 35 heures, et ce, quel que soit le secteur d'emploi. Nous demandons aussi que le code du travail précise la définition du recours abusif à des stages. Il doit lister ces abus et en préciser les sanctions, aujourd'hui trop floues. Nous attendons aussi du gouvernement qu'il augmente les contrôles de l'inspection du travail et qu'il dédie des inspecteurs à la surveillance des stages.Lire notre décryptage de la nouvelle loi : Davantage d'argent, plus de droits, et des tickets de métro... ce qui change pour les stagiairesDes entreprises sont pointées du doigt car elles remplacent des titulaires par des postes de stages. Un décret, dont la publication est annoncée comme imminente, devrait fixer le nombre maximal de stagiaires par entreprise à 10 % du nombre d'employés. Créer un tel plafond n'est-il pas excessif ?Non, un stage est une activité de formation qui permet à l'étudiant de mettre ses savoirs théoriques en pratique, mais il ne doit en aucun cas être une substitution à l'emploi. Une façon de vérifier qu'il s'agit bien d'un stage et non d'un emploi dissimulé, est de s'assurer que le stagiaire ne remplisse pas un rôle indispensable aux activités économiques de l'entreprise. Par exemple, à la Société générale, l'an passé, 26 % des effectifs de la banque étaient des stagiaires. C'est révélateur d'une volonté permanente de contourner le droit du travail. D'un point de vue économique comme moral, ce n'est pas acceptable, quand on sait que les jeunes sont si durement frappés par le chômage.A l'UNEF, on souhaiterait même établir un plafond au sein de chaque service. Ce qui éviterait que les jeunes soient concentrés dans des branches particulières des entreprises, comme la communication et les activités de support et d'aministration des entreprises, où ils sont souvent utilisés en substitution aux salariés. Il n'est pas concevable non plus qu'un tuteur encadre trente stagiaires, comme cela nous a déjà été rapporté.Lire notre reportage sur une action de Génération précaire : « Nous venons libérer les stagiaires »L'emploi abusif de stagiaires est-il une pratique récente ?Nous avons remarqué sa recrudescence depuis la crise économique. L'augmentation du chômage des jeunes a conduit ces derniers à poursuivre leurs études, plutôt que de tenter leur chance sur un marché de l'emploi bouché. Certaines entreprises en ont profité, car il est plus facile de faire pression sur les jeunes plutôt que sur le reste de la population active, mieux protégée. Un jeune qui doit enchaîner trois, quatre ou cinq stages d'affilée avant de décrocher un emploi, cela peut créer de la précarité. Ce phénomène de bizutage social est non seulement un frein pour l'économie, mais représente aussi un danger pour la société, en remettant en cause le principe d'égalité des chances.Matteo MaillardJournaliste au Monde 11.05.2015 à 14h54 • Mis à jour le11.05.2015 à 18h11 Manuel Valls a appelé, lundi 11 mai, à « trouver une autre solution » que la suppression de 512 postes annoncée par Renault Trucks. Le premier ministre s'est exprimé à Lyon, en marge de la signature du contrat de plan Etat-région, alors qu'une réunion extraordinaire du comité central d'entreprise (CCE) de Renault Trucks (groupe Volvo) était en cours à Saint-Priest, dans la banlieue lyonnaise, pour présenter les détails du plan social, annoncé le 28 avril, le second en un an.« On ne peut pas accepter le plan qui nous a été présenté. Nous suivons très attentivement cette situation avec [le maire de Lyon] Gérard Collomb, [le président de la région] Jean-Jack Queyranne et [le ministre de l'économie] Emmanuel Macron en nous disant qu'il faut aujourd'hui trouver une autre solution. »Le projet prévoit la suppression de 591 postes et la création de 79 autres, soit une perte nette de 512 emplois, principalement dans les services administratifs de l'organisation commerciale de Renault Trucks à Saint-Priest et Vénissieux.Des ventes en hausse de 35 % chez Renault TrucksEn mars 2014, le groupe avait déjà annoncé 508 suppressions d'emplois en France, dont 319 dans le fief historique de l'agglomération lyonnaise, sans licenciement sec au final.Ce nouveau plan passe d'autant plus mal auprès du personnel et des syndicats que les finances de Volvo s'améliorent : après des années difficiles en 2012 et 2013, son bénéfice net a presque quadruplé au premier trimestre, à 457 millions d'euros, avec des ventes en hausse de 14 % (dont + 35 % pour celles du seul Renault Trucks).Les syndicats dénoncent « un plan boursier »Environ 200 salariés s'étaient réunis devant les locaux où se tenait le CCE extraordinaire.  « Notre rôle est de démontrer le côté infondé du plan d'un point de vue économique et les incohérences dans les suppressions organisationnelles, qui risquent de mettre en péril l'efficacité commerciale du groupe », a  souligné Bernard Fauché, délégué central CFDT au CCE. Selon lui et de nombreux représentants du personnel, « il s'agit clairement d'un plan boursier ».« Décimer complètement la direction commerciale en enlevant plus de 50 % de l'effectif, cela correspond à une contrainte d'économie rapide pour montrer dès 2016 des résultats. On avait les moyens de faire autrement. »Selon un communiqué de la CFE-CGC, le groupe Volvo entend supprimer sur le site de Saint-Priest « plus de 420 postes dans le domaine commercial (plus de 40 % des effectifs), 65 postes dans les bureaux d'études, 27 postes en comptabilité, 23 postes dans les services supports à la production, 33 postes dans la partie informatique » avec « quelques créations de postes » pour « atteindre le chiffre de 512 suppressions nettes ». Damien Leloup Avec des téléchargements par millions sur téléphones portables au Japon, Puzzle & Dragons est l’un des plus grands succès du jeu free-to-play : le jeu est gratuit, mais bonus et autres goodies sont payants.Qu’est-ce que c’est ?Puzzle & Dragons est, comme le nom le laisse supposer, un « puzzle-RPG ». Jusqu’à présent disponible uniquement sur smartphones en France, le jeu est sorti le 8 mai dans une version « complète » sur Nintendo 3DS (Puzzle & Dragons Z) : vendue 30 euros, elle ne propose pas de microtransactions, et s’enrichit d’une deuxième mouture se déroulant dans l’univers de Mario.Le principe« Pazodora », comme le jeu est surnommé au Japon, se présente comme un jeu de rôle classique, dans lequel le héros monte une équipe pour partir à l’aventure, accomplir des quêtes et combattre dans des donjons remplis d’ennemis.Par contre, pas de monde à explorer – seule la ville de départ comporte des personnages avec lesquels on peut dialoguer, et la carte du monde se limite aux donjons à traverser. De même, le scénario ne restera pas dans les annales : il faut, sans surprise, sauver le monde d’un grand méchant, qui a déjà détruit plusieurs endroits de planète que vous devez restaurer dans leur état initial. Les dialogues, en revanche, sont assez drôles, avec une bonne dose de second degré plutôt bien vu.Surtout, contrairement à un Zelda ou à un Final Fantasy, les combats ne se règlent pas à coups d’épée ou en choisissant des attaques dans un menu : il faut réussir des combinaisons en alignant des boules colorées, à l’aide du stylet, dans l’écran du bas – comme dans Bejeweled ou Candy Crush. Ce sont ces combinaisons qui permettront à votre équipe de dragons, que vous sélectionnez comme bon vous semble, d’attaquer.Les mécaniques de jeu sont toutefois sensiblement différentes de ces derniers. Dans Puzzle & Dragons, vous n’êtes pas limité à des permutations : il est possible de déplacer un orbe sur tout le plateau de jeu, ce qui permet de faire plusieurs combinaisons d’un seul coup en chassant les orbes sur votre chemin. Bien entendu, plus vous faites de combinaisons sur un seul tour, plus les attaques de vos dragons seront puissantes.Dès lors, à vous de composer votre équipe de dragons, chacun lié à une couleur d’orbe, et de l’adapter aux types de monstres que vous rencontrerez – sachant que vous pourrez en recruter de nouveaux au fil de l’aventure. La mécanique rappelle celle de Pokémon, et reprend également le principe des points faibles et points forts : les attaques d’eau sont efficaces contre les monstres de feu, celles de feu contre les monstres liés au bois…Manette en mainLe principe demande un peu d’habitude, mais est redoutablement addictif – on se surprend à enchaîner les combats en quête du plus bel enchaînement possible. Plus arcade que la plupart de ses concurrents, le système de combat permet parfois de se sortir d’une passe difficile de manière quasi miraculeuse – et jouissive – en faisant un gigantesque enchaînement.La collecte des différents monstres est elle aussi assez amusante, mais les pouvoirs magiques qu’ils permettent d’acquérir manquent un peu de variété.En plus de Puzzle & Dragons Z, la cartouche comporte une édition Super Mario Bros, qui reprend exactement les mêmes mécanismes de jeu, mais transposés dans l’univers de Nintendo : les orbes de couleur sont remplacés par des bonus de l’univers Mario, et les monstres et personnages sont joués par Toad, Koopa Troopa ou Luigi. La carte du monde est elle aussi remplacée par un plan linéaire dans le plus pur style Mario. Il s’agit donc d’un deuxième jeu complet, esthétiquement plus réussi que l’original. L’avis de PixelsOn a aimé :le mélange réussi des mécaniques de jeu ;le côté addictif.On a moins aimé :des choix d’ergonomie assez discutables dans la version Z – les allers-retours incessants au labodragon auraient pu être évités ;la difficulté parfois aléatoire ;le manque d’endroits à explorer.C’est plutôt pour vous si… vous avez fini Puzzle Quest avec chacune des quatre classes de personnages ;vous aimez les jeux de puzzle et le grinding – le fait de faire progresser son équipe sur le long terme.Ce n’est pas pour vous si… vous considérez que le scénario est l’élément le plus important d’un jeu de rôle ;vous aimez les mondes ouverts où vous êtes libre d’explorer à votre rythme.Notre note : Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.05.2015 à 12h40 • Mis à jour le11.05.2015 à 15h00 Andy Murray a réussi quelque chose de spécial, dimanche, en infligeant à Rafael Nadal une défaite 6-3, 6-2 en finale du tournoi de Madrid (vidéo ci-dessous). Pour trouver la trace d’un revers aussi sec de l’Espagnol sur terre battue, il faut remonter à 2004 et au quart de finale du tournoi de Bastad (Suède) contre l’Argentin Gaston Gaudio, qui s’était imposé 6-2, 6-3. Onze ans, une éternité. Rafael Nadal en avait alors à peine 18, et aucun titre au compteur. Depuis, il a gagné neuf fois Roland-Garros.Lundi matin, « Rafa » s’est réveillé dans la peau du 7e joueur mondial, son plus mauvais classement depuis le 2 mai 2005. S’il ne réalise pas un très bon parcours au tournoi de Rome, qui a commencé dimanche, il ne sera pas dans le Top 4 au moment du tirage au sort de Roland-Garros, où il risquerait donc de rencontrer un certain Novak Djokovic avant même les demi-finales.>> Le classement ATP completFaut-il pour autant enterrer les chances de l’Espagnol porte d’Auteuil ? Non. Peu de joueurs peuvent aller chercher Nadal dans un match en trois sets gagnants – le format des tournois du Grand Chelem –, encore moins à Roland-Garros, où il n’a connu qu’une défaite en dix ans, contre le Suédois Robin Söderling, en 2009. La terre battue parisienne le transcende, ce dont David Ferrer peut témoigner : l’an dernier, il avait battu un Nadal chancelant à Monte-Carlo (7-6, 6-4). Six semaines plus tard à Roland, opposé à son compatriote en quart de finale, il avait pris le premier set 6-4 avant d’être broyé (6-4, 6-0, 6-1) dans les trois suivants.« Il est toujours le meilleur sur terre battue » En 2014, le roi de la terre battue inquiétait déjà à l’approche de son tournoi fétiche. Il avait remporté presque par miracle le tournoi de Madrid contre Nishikori, profitant de l’abandon du Japonais qui avait mené 6-4, 4-2, avant de s’incliner face à Djokovic en finale du tournoi de Rome. Des joueurs contre qui il n’avait jamais perdu avaient réussi à le faire tomber (Almagro à Barcelone, Dolgopolov à Miami). Mais à Roland-Garros, il n’avait ensuite lâché que deux sets (contre Ferrer, donc, puis Djokovic en finale) sur le chemin vers sa 9e couronne.Son début de saison 2015 inquiète plus encore que l’an passé : Nadal n’a remporté qu’un seul titre (Buenos Aires, terre battue) et affiche déjà huit défaites, dont quatre sur la surface ocre. Pourtant, les autres joueurs du circuit ne s’y trompent pas. « Même s’il ne semble pas aussi en forme que les années précédentes, je reste persuadé qu’il sera très difficile à battre », assurait Roger Federer, fin avril, lors du tournoi d’Istanbul. Même analyse pour le Français Paul-Henri Mathieu, dans une récente chronique pour Metronews : « Malgré sa perte de confiance, Nadal reste le grand favori pour Roland-Garros. [Il] va prendre les matchs un à un afin d’emmagasiner de la confiance et de monter en puissance. »Le clan Nadal reste confiantRafael Nadal ne cherchait pas d’excuses après sa défaite contre Andy Murray, dimanche : « Je ne rejoue bien que depuis très peu de temps, après une longue période difficile. La stabilité mentale est encore fragile. » Et il s’empressait de dédramatiser sa chute au classement. « Je me retrouve 7e mondial ? Pas grave. A moi de rester dans le Top 8 après Rome pour éviter un tableau trop compliqué pour Roland-Garros. »L’oncle et entraîneur du champion, Toni Nadal, avait préféré anticiper les mauvais résultats à venir de son neveu. Avant le début du tournoi, il le disait capable de gagner porte d’Auteuil : « Triompher ou pas à Madrid comme à Rome, cela n’y changerait rien. Le niveau de Rafa à Madrid l’année passée était moins bon que celui qu’il a actuellement. Djokovic est certainement le meilleur joueur en ce moment, mais à Paris, je pense que Rafa dispose mentalement d’un avantage. » Qu’il tâchera de cultiver cette semaine à Rome, où il est au moins sûr de ne pas affronter Djokovic avant la finale, le tirage au sort ayant réparti les deux rivaux dans chacune des deux moitiés du tableau. 11.05.2015 à 11h02 • Mis à jour le11.05.2015 à 16h57 | William Audureau Ironie du sort, alors que Nintendo vient d’annoncer le lancement de son premier jeu smartphone en 2015, c’est sur sa console de salon, la Wii U, que la compagnie japonaise a lancé le 7 mai dernier son dernier jeu 100 % tactile.C’est quoi ?Un jeu de plateformes dans lequel le joueur n’incarne pas directement Kirby, la petite boule rose qui fait office de héros, mais trace des traits sur l’écran tactile pour la diriger ou interagir avec l’environnement, soit au doigt, soit au stylet. Le principe n’est pas inédit : il avait été intronisé il y a dix ans dans Kirby et le pinceau du pouvoir, sur Nintendo DS, à une époque où Nintendo était considéré comme le précurseur du jeu vidéo tactile. Il est pour tout public.Manette en mainDoux, rigolo, chatoyant, Kirby et le pinceau arc-en-ciel fait l’effet d’une gorgée de diabolo grenadine en été, un goût familier, qui s’évapore vite en bouche, mais laisse toujours une impression rafraîchissante.Familier, ce Kirby l’est assurément, puisqu’il reprend les codes de la série, ses couleurs chavirées, ses transformations mimi et ses musiques acidulées. Quant à ses niveaux, très concentrés, ils s’avalent d’une traite, à moins de prendre le temps d’en lécher les parois à la recherche de sucreries diverses (musiques, trophées virtuels, ou encore minijeux à débloquer).Les sept mondes sont courts et riches de mille et une petites variations autour du principe de la ligne à tracer : celle-ci ne sert pas uniquement à porter Kirby, tel un monorail improvisé ; elle le protège aussi de certains ennemis, redirige les projectiles, arrête les coulées de lave et fait même contrepoids à la poussée d’Archimède.Le pinceau arc-en-ciel fait parfois l’effet d’un Nintendo de série, sans risque et ronronnant. On ne lui trouvera pas l’ingéniosité vertigineuse d’un Captain Toad : Treasure Tracker, sur la même console. Mais il suffit souvent d’une transformation en mini-tank rose, en sous-marin de poche ou d’un passage en nacelle pour sortir le joueur de sa douce léthargie.Seule réelle frustration : jeu tactile oblige, sauf à n’avoir pas peur de barbouiller à l’aveugle, il est impossible de décrocher les yeux de la manette-écran. Résultat, seuls les éventuels spectateurs savoureront sur le téléviseur HD des magnifiques décors à l’esthétique de pâte à modeler. Un peu absurde, pour un jeu de salon, à moins qu’il ne s’agisse d’un acte manqué, pour un jeu qui aurait brillé sur smartphones et surtout tablettes.En brefOn a aimé…L’univers « cro-mignon »Des niveaux plein de petites astucesLa difficulté adaptée aux petitsDe nombreux bonus à débloquerOn a moins aimé…Rythme un peu plan-planObligé de jouer le regard collé à la manetteC’est plutôt pour vous si…Vous aimez la couleurVous aimez l’amourVous souhaitez la paix dans le mondeCe n’est plutôt pas pour vous si…Vous cherchez un jeu qui vous occupe plus de quatre heuresVous n’aimez pas les jeux sans boutonsLa note de PixelsUn paquet de chamallows.William AudureauJournaliste au Monde 11.05.2015 à 09h43 • Mis à jour le11.05.2015 à 14h25 | Xavier EutropeSilent Hills représentait l'espoir de milliers de joueurs de se faire peur. Le dernier jeu de la série horrifique de Konami, « Silent Hill » (sans « s ») vient d'être annulé sans explications. On ne saura peut-être jamais ce que devait être ce jeu, même si nous en avons eu quelques aperçus. Retour sur cette franchise mythique.Qu'est-ce que « Silent Hill » ?« Silent Hill » est ce que l'on appelle un survival horror. Ce genre de jeu met les joueurs face à un environnement malsain et hostile. Dérivé des jeux d'aventure, il place le ou les protagonistes dans des situations délicates : peu de munitions voire pas d'arme à feu, des points de sauvegarde assez éloignés les uns des autres, des ennemis en nombre… Et donc souvent une difficulté importante.Zombies, démons, possédés, chiens mutants : le bestiaire du survival horror est divers et défie le joueur sans cesse. Il y a des décisions à prendre en permanence et il est par exemple nécessaire de faire des choix difficiles concernant ce que l'on garde dans son inventaire : des objets pour se soigner, cette clé qui pourrait ouvrir une porte plus tard ou ce fusil pour lequel je pourrais trouver quelques cartouches ?Le but est de mettre la pression sur celui ou celle qui joue. Les procédés diffèrent d'un jeu à l'autre. Dans « Resident Evil », série développée par Capcom dont le premier opus est sorti en 1996, le joueur campe au choix une ou un agent d'une unité d'élite. Le joueur commence avec peu de munitions, une capacité de sauvegarde limitée. La visée est incertaine, les ennemis résistants.Silent Hill proposait quelque chose d'un peu différent. Ici on n'incarne pas un agent gouvernemental ou un soldat – et tout autour de lui l'effraie. Il n'a pas été envoyé là pour trouver une solution à un problème ou pour éliminer une cible, il est là par hasard et ne sait d'ailleurs souvent pas vraiment où il se trouve.Pourquoi est-ce que c'est si culte ?D'abord, parce que la série fait partie des grands classiques du jeu d'horreur, depuis un premier épisode marquant. Chaque jeu a en commun de se passer dans la petite ville de Silent Hill ou dans sa région. Cité au bord d'un lac vivant du tourisme, elle se situe dans l'Etat américain du Maine, patrie de Stephen King et faisant partie de la Nouvelle-Angleterre, théâtre des récits d'un autre maître de l'horreur, Howard Philip Lovecraft. Si « Resident Evil » emprunte énormément à l'œuvre de George Romero et plus largement aux codes des films de zombie, « Silent Hill » est beaucoup plus proche de l'horreur « à la japonaise ». L'ambiance est particulièrement sombre et une lampe-torche est souvent nécessaire pour voir où l'on se dirige. L'atmosphère autour de ce lieu est lourde et pleine de mystère. La ville est baignée en permanence par de la brume et recèle de nombreux et sombres secrets. Elle abrite de plus une secte maléfique, présente depuis les origines de la ville, qui tente par tous les moyens de ressusciter « Dieu ».Dans « Silent Hill », la société moderne n'offre aucune protection contre les monstres et les esprits, et le protagoniste doit aller au-delà de sa souffrance personnelle, qu'elle soit physique ou psychologique, afin de résoudre les mystères. Tous les personnages, à quelques exceptions près, sont « appelés » par ces lieux. Ils peuvent y avoir perdu quelqu'un ou quelque chose et leur destin est intimement lié à celui de la ville.Tout semble ainsi connecté et les différents opus ont participé à la création d'une sorte de vaste mythologie. Certains personnages secondaires ont marqué les esprits, comme Pyramid Head, un monstre humanoïde coiffé d'un impressionnant casque en forme de pyramide en métal cachant son visage et qui traîne derrière lui une énorme lame rouillée.Au-delà de l'univers développé dans les jeux, c'est aussi la réalisation de ceux-ci, les performances techniques, leur gameplay mais aussi leur musique qui ont marqué les esprits. Disponible exclusivement sur Playstation, la console la plus vendue de l'époque, le jeu est un classique pour un grand nombre de joueurs et de joueuses.Qu'est-ce que « P.T. » ?Le dernier véritable épisode de la série, Silent Hill: Downpour est sorti le 13 mars 2012. Cet opus a été le moins bien reçu de tous. Enchaînant les problèmes techniques, il n'a pas convaincu bon nombre de joueurs. En septembre 2012, Konami révèle que c'est Hideo Kojima, créateur de la série de jeu d'infiltration à succès Metal Gear Solid, qui commandera à la destinée du futur « Silent Hill ».Le 12 août 2014, lors du salon Gamescon, la bande-annonce particulièrement mystérieuse d'un jeu est dévoilée. On y voit les pieds d'une personne en train de marcher en pleine nuit au milieu d'une rue. Des phrases énigmatiques s'affichent sur l'écran. P.T. – c'est le nom donné à cette future démonstration jouable – est supposément développé par 7780Studios, une société fictive.Le joueur déambule dans le même couloir à de nombreuses reprises, fermant une porte à la fin de celui-ci pour revenir au début du niveau. Après l'exécution de certaine actions et une suite incalculable d'apparitions plus étranges et macabres les unes que les autres, une séquence vidéo débute. Le nom d'Hideo Kojima apparaît à l'écran, suivi peu après par celui-ci de Guillermo del Toro, réalisateur à l'origine de plusieurs des plus grands films d'horreur de ces dernières années. On apprend en plus que c'est Norman Reedus, l'un des acteurs les plus populaires de la série Walking Dead, qui servira de modèle au personnage principal. Et qu'il s'agit d'une bande-annonce pour un nouveau jeu de la série, Silent Hills.Les critiques sont unanimes : P.T. est une démonstration de force. Que ce soit au niveau technique ou ludique, c'est la promesse d'un grand jeu. Certes ce n'est pas très long, entre vingt minutes et une heure. Mais les prouesses du moteur graphique laissent présager de superbes images et les idées de jeu sont intéressantes.Malheureusement, le jeu ne verra jamais le jour. Le 26 avril, Konami enlève P.T. du magasin en ligne de Sony. Le même jour, Guillermo Del Toro annonce au San Fransisco International Film Festival que le jeu ne se ferait pas. Reedus explique quant à lui sur Twitter qu'il espère que le jeu se fasse un jour. Le lendemain, c'est officiel, le jeu est définitivement annulé."It's not gonna happen and that breaks my greasy heart." -Guillermo del Toro on #SilentHills. #sfff #sffs #sffilmfest #fb— TV's Matt Hackney (@tvsmatthackney)require(["twitter/widgets"]);Pourquoi le titre a-t-il été brutalement annulé ? Le fait que le nom de Hideo Kojima ait été supprimé de l'autre jeu sur lequel il travaillait, Metal Gear Solid 5, laisse supposer qu'un important conflit a opposé le créateur et l'éditeur. Mais les raisons exactes de cette annulation-surprise ne sont pas connues, et il apparaît peu probable qu'elles émergent dans un futur proche. P.T. annonçait une renaissance de la licence qui dépérissait depuis quelques temps. Et la déception des joueurs est immense.I'm legitimately upset right now. I was super excited for Silent Hills. I just... ugh. This is awful.— Dee Spencer (@ThatDispenser)require(["twitter/widgets"]); //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444545', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Xavier EutropeJournaliste au Monde Alors qu'au Burundi des manifestants continuent de protester contre la candidature du président à un troisième mandat, les pays voisins font face à un afflux de réfugiés qui fuient les violences. Pierre Lepidi, journaliste au Monde Afrique, s'est rendu dans un camp de réfugiés au Rwanda, pays vers lequel 25 000 Burundais ont fui depuis début avril.S'abonner dès 1 €RéagirClasserEmailFacebookTwitterGoogle +LinkedinPinterestPartagerrequire(['lmd.afrique.toolbar'], function (toolbar) { toolbar.init('.js-toolbar');}); Ebola : comment peut-on affirmer que l’épidémie est terminée au Liberia ? Mémorial ACTe : les Guadeloupéens, entre fierté et scepticisme Enrico Macias se dit "orphelin" de l'Algérie Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Dans un basculement historique, la Chine est devenue, en avril, le premier importateur de pétrole de la planète, devançant les Etats-Unis. La République populaire a importé 7,37 millions de barils par jour sur le mois, devançant les 7,2 millions de barils achetés par les Américains.Les importations des Etats-Unis pourraient reprendre la première place temporairement dans le courant de l’année, mais ce changement reflète une tendance de fond.Le recours aux gaz de schiste a durablement réduit les importations américaines, tandis que la demande chinoise ne cesse de croître.Lire aussi :La production de pétrole de schiste va baisser aux Etats-UnisPékin a profité de la chute du cours de l’or noir sur l’année écoulée pour remplir ses réserves, à quoi s’ajoute un facteur politique depuis le printemps : la signature d’un accord sur le nucléaire iranien a poussé la Chine à augmenter ses commandes à Téhéran.Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) Kaito Sato, 9 ans, rêve de devenir policier. « Pour cela il faut maîtriser le kendo », rappelle-t-il avant d’ajouter qu’il trouve que le kendo, « c’est classe ». Les deux jumelles Mihana et Kokone Muto, 8 ans, ont choisi cette pratique « parce que la tenue est jolie ». Comme souvent pour les filles, elles revêtent un « dogi » (veste) et un « hakama » (sorte de pantalon large) blancs, sous une armure également blanche. Les « tsubas » (gardes) de leurs shinais sont roses.Pour parfaire leur science, ces kendokas ont une occasion rêvée d’admirer leurs glorieux aînés. Les 16e championnats du monde de la discipline se déroulent en effet chez eux, à Tokyo, du 29 au 31 mai. « Je voulais que mon fils fasse un sport qui l’aide à surmonter sa timidité », ajoute M. Hagimori, père de Ko, 10 ans. Et M. Hagimori d’évoquer le Bun-bu-ryo-do, cet ensemble de quatre kanjis (caractères chinois) symbolisant les qualités de l’homme de bien d’autrefois, maître des arts du combat et des humanités. Il cite également Ryutaro Hashimoto, premier ministre de 1996 à 1998 et 7e dan de kendo. Il avait installé un petit dojo au ministère des finances quand il dirigeait cette administration. « La pratique du kendo est associée à la réussite. »Les enfants du Shinmeikenyukai font un peu figure d’exception. Au Japon, le nombre de pratiquants de kendo, pourtant estimé à 1,2 million, décline, même si la pratique fait partie depuis 2012 des disciplines à enseigner au collège, avec le judo et le sado – l’art du thé –. Le Shinmeikenyukai n’accueille plus que six enfants. « A ses débuts en 1976, il y en avait plusieurs dizaines, se souvient Nobuyuki Wada, 7e dan et responsable des entraînements. Le dojo a été créé car le principal club local était débordé par les inscriptions. »« Les ventes baissent »L’enseignement du kendo était obligatoire à l’école, de l’ère Meiji (1868-1912) à la fin de la seconde guerre mondiale. Interdit, comme le judo, pendant l’occupation américaine entre 1945 et 1952, la discipline est vite redevenue populaire, au point d’inspirer le cinéma, avec notamment le film Ken, réalisé en 1963 par Kenji Misumi d’après un texte de Yukio Mishima. L’univers des mangas et la télévision s’en sont également emparés. Le manga Akado Suzunosuke, de Tsunayoshi Takeuchi et la série Ore ha Teppei, de Tetsuya Chiba, ont rencontré un grand succès dans les années 1970.Ces créations ont longtemps servi de moteur pour attirer les jeunes dans les dojos. Tatsushi Mihori, 37 ans et aujourd’hui 5e dan, a découvert le kendo en feuilletant le manga Musashi no Ken, imaginé dans les années 8–0 par Motoka Murakami et qui raconte l’histoire d’un jeune qui veut devenir champion de cet art. « J’ai trouvé ça cool, j’ai commencé et je n’ai jamais arrêté ».Aujourd’hui, le kendo n’est plus le sujet de création à succès. L’époque a changé. Pour Hiroshi Ozawa, 8e dan et à la tête du dojo Kobukan créé en 1891 par son grand-père, faire du kendo est lié aux conditions économiques. « Quand la situation est difficile et qu’il faut vivre simplement, on fait du kendo. Quand elle est favorable, le goût de l’effort diminue. »Le déclin actuel menace tout un monde, notamment celui des petits artisans de quartier qui fabriquent les armures à la main, quasiment sur mesure. Le Yamato Budogu, dans l’arrondissement de Shinjuku à Tokyo, a conservé son atmosphère d’autrefois. Ses murs de bois sombre se dissimulent sous des alignements de vieux shinais de formes et de longueurs différentes. Il y flotte une légère odeur de cuir. « Les ventes baissent et j’approche de la retraite, admet le propriétaire Tsuyoshi Ito, qui a hérité du savoir-faire de son père et de son grand-père. Je ne sais pas ce qui va advenir. »Ce week-end, M. Ito est pourtant bien présent aux 16e championnats du monde de kendo. La compétition se déroule au Budokan de Tokyo. Construite pour le tournoi de judo des Jeux olympiques de 1964, l’enceinte est aujourd’hui le cœur des arts martiaux japonais. Chaque année le 3 novembre – le jour de la culture – le Budokan accueille les championnats du Japon de kendo. Cette compétition est traditionnellement dominée par les policiers, même si l’édition 2014 a été remportée pour la première fois depuis 43 ans par un étudiant, Yuya Takenouchi. Diffusées sur YouTube, les vidéos des combats de ce championnat font la joie des amateurs du monde entier.4 800 pratiquants en FranceCar pour les kendokas, le Budokan est véritablement un lieu mythique. « C’est véritablement La Mecque du kendo », s’enthousiasme Stuart Gibson, champion d’Europe en titre et capitaine de l’équipe de Grande-Bretagne. Résident au Japon, il a pour la première fois foulé le 29 mai, pour la compétition masculine individuelle, le parquet de l’enceinte du cœur de Tokyo. « C’est un grand privilège de participer aux championnats du monde dans ce lieu, renchérit Koichi Nakabayashi, son homologue de l’équipe de France. Nous allons combattre ici la tête haute. »En individuel et par équipes, 54 pays sont représentés. C’est un record, qui témoigne d’une lente diffusion du kendo hors de l’archipel et de son autre bastion la Corée du Sud, où on l’appelle Kumdo. « Il se répand surtout en Asie du Sud-Est, a pu constater Andy Fisher, membre de l’équipe de Grande-Bretagne, qui vit à Kumamoto dans le sud-ouest du Japon. Il travaille au All Japan Budogu Center, un fabricant et exportateur de matériel de kendo. De plus en plus d’entreprises japonaises s’y installent, avec du personnel nippon, qui compte souvent des pratiquants ».Lire aussi :Kendo : Le coup de bambouEn Europe, le nombre de pratiquants tend aujourd’hui à stagner. La France en compte environ 4 800 et reste le leader du continent. Elle a remporté la quasi-totalité des compétitions européennes. Aux championnats du monde, l’équipe française, qui a bénéficié dans sa préparation des conseils de Nobutaka Hara, 7e dan et membre de la garde impériale, espère bien figurer. Mais la tâche s’annonce délicate. Comme à chaque fois, le Japon part favori. Seule la Corée du Sud, voire les Etats-Unis, semblent capables de menacer sa suprématie. En finale masculine le 29, le Japonais Tadakatsu Amishiro a battu son compatriote Yuya Takenouchi. Le Français Jonathan Bertout a atteint les quarts de finale.Les succès nippons pourraient relancer l’intérêt du kendo dans l’archipel. « Le kendo a beaucoup changé, admet Maître Ozawa. Il est aujourd’hui plus un sport qu’un art martial. Mais il accorde toujours une grande importance à l’étiquette. Si les Japonais l’oublient, ils ne seront plus japonais. »Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 31.05.2015 à 17h36 • Mis à jour le31.05.2015 à 18h26 Alberto Contador (Tinkoff) a remporté la 98e édition du Tour d'Italie, qui s'est par ailleurs conclue, dimanche 31 janvier, dans les rues de Milan, par une victoire d’étape sur le Belge Iljo Keisse (Etixx). Au terme de cette 21e et ultime étape, l'Espagnol de 32 ans enlève donc le Giro pour la deuxième fois de sa carrière après le sacre de 2008.Alberto Contador compte désormais sept victoires dans les grands tours nationaux (France, Italie, Espagne). Et il aurait pu en compter deux de plus si le Tribunal arbitral du sport (TAS) n’avait annulé ses résultats au Tour de France 2010 et au Giro 2011, pour cause de contrôle antidopage positif.L'Espagnol figure parmi les six coureurs (avec Anquetil, Gimondi, Merckx, Hinault, Nibali) qui ont gagné les trois grands tours. Au nombre de victoires, il n'est plus devancé que par trois des plus grands champions de l'histoire, le Belge Eddy Merckx (11 titres) et les Français Bernard Hinault (10) et Jacques Anquetil (8). 31.05.2015 à 16h09 • Mis à jour le31.05.2015 à 16h53 | Morgane TualOn les trouve partout. Sur Tripadvisor, Amazon, Facebook, YouTube et dans les blogs. Souvent difficiles à repérer, les faux commentaires font partie du quotidien des internautes. Ils encensent un restaurant, critiquent un produit ou renvoient plus ou moins subtilement vers un site en quête de visibilité. La pratique, illégale en France, est courante : 28,8 % d'« anomalies » en matière d'avis de consommateurs ont été repérées par la Direction générale de la répression des fraudes (DGCCRF) entre 2010 et 2013. Un chiffre qui monte à 45 % pour la seule année 2013.Qui sont les personnes qui rédigent ces faux commentaires ? Celles qui les publient ? Celles qui les commandent ? En décortiquant les sites, en explorant les forums permettant d'« embaucher » des faussaires, en échangeant avec des commanditaires et des rédacteurs, nous avons tenté de remonter le fil, de l'Inde à la France, en passant par les Etats-Unis, afin d'y voir plus clair.Les commanditaires : de petites structuresLa pratique est vieille comme le Web, et très artisanale : le faux commentaire est, au départ, une affaire de famille. L'avis positif que le commerçant publie lui-même, sous une fausse identité, sur la page Yelp concernant sa boutique. L'avis négatif qu'il écrit, à l'inverse, pour couler le concurrent du coin de la rue. Tout en incitant sa famille, ses amis et ses salariés à en faire de même, pour valoriser son affaire. Mais la technique, avec le temps, tend à se professionnaliser.A l'heure où les clients s'informent de plus en plus sur Internet avant une décision d'achat, l'image que renvoie un commerce ou un produit en ligne apparaît plus que jamais primordiale. Pas moins de 91 % des consommateurs s'informent régulièrement en ligne avant d'acheter en boutique, révèle par exemple un sondage BVA réalisé pour Mappy l'an dernier. Et cela passe régulièrement par une lecture attentive des commentaires des internautes.« Ce sont plutôt les petites structures qui ont tendance à truquer, ce business est par exemple très présent dans le tourisme », explique Andreas Munzel, chercheur au Centre de recherche en management de Toulouse et spécialiste du sujet. « Les grandes structures profitent moins des sites d'avis. Et si elles font moins appel à ce type d'activité, c'est aussi parce qu'elles encourent plus de risques si elles se font avoir, notamment en termes d'image de marque. » En France, les faux commentaires sont en effet interdits. « Il s'agit d'une publicité déguisée, donc trompeuse », signale la DGCCRF.Sur un site permettant d'embaucher des rédacteurs de faux commentaires, nous avons par exemple repéré une petite boutique en quête d'un « avis honnête » sur Google+. Cette annonce, qui concerne un magasin de cigarettes électroniques à Chambéry, en Savoie, précise :« Assurez-vous d'avoir une photo sur votre profil Google+. Vous devez avoir déjà utilisé ce service avant et avoir eu une expérience positive. Sinon, n'acceptez pas cette tâche. » Une précaution pour éviter de se faire épingler pour faux commentaire ? La probabilité qu'un véritable client de cette boutique consulte cette annonce est en effet infime... En tout, l'annonce se met en quête d'une trentaine de personnes – ou de profils – afin de publier des avis. La manœuvre a deux objectifs : valoriser ce commerce grâce à des avis positifs, mais aussi améliorer son référencement, en animant sa page Google+.Contacté par téléphone, le directeur du magasin assure pourtant ne pas être au courant de ces pratiques. Il désigne un prestataire « asiatique », chargé du référencement du site Web de la boutique, avec qui il travaille depuis que celui-ci l'a démarché, « il y a des années ». « Je préférerais que ce soient de véritables commentaires, promet le commerçant. Je vais voir avec eux, comprendre pourquoi ils ont mis ça en place ».Les commerciaux : des agences d'e-réputationCes prestataires, auxquels font appel les petites structures en quête de visibilité sur le Web et de commentaires élogieux, sont souvent des agences d'e-réputation. En France, elles ont pignon sur rue et promettent à leurs clients, peut-on lire sur leurs sites, d'« optimiser » leur référencement, de « booster » leur présence sur les réseaux sociaux et… de publier « du contenu positif ». Une formulation bien vague. « Une partie d'entre elles propose des faux avis, mais ce service est un peu caché », révèle Andreas Munzel. En général, elles n'affichent pas officiellement ce type de prestation illégale, « elles préfèrent contacter directement les entreprises, souligne le chercheur. Les hôteliers, par exemple, sont souvent démarchés ».D'autres entreprises, en revanche, ne s'embarrassent pas de complexes et flirtent bien plus explicitement avec l'illégalité. C'est le cas du site français Acheter-des-fans.com, dont l'activité principale consiste à vendre des fans sur Facebook, des followers sur Twitter et même des vues par milliers sur YouTube, afin de « booster rapidement et efficacement » la popularité de ses clients sur les réseaux sociaux, comme l'indique le site. Une activité « borderline », reconnait Yannick Deslandes, responsable du site. « Mais les faux commentaires, c'est un cran au dessus ! ».Et pourtant, depuis le début de l'année, cette activité fait aussi partie de ses prestations, même s'il préfère ne pas l'afficher sur son site. « J'ai eu une vingtaine de demandes de commentaires depuis janvier, principalement pour Facebook ou Tripadvisor. Ce sont souvent des commerces locaux, comme des salons d'esthétique, pour lesquels les consommateurs consultent les avis… En général, ils m'achètent entre 10 et 20 commentaires. » La dizaine est facturée près d'une centaine d'euros. Parmi les demandeurs, il compte aussi « beaucoup d'agences de communication ». Mais, admet-il, « je ne sais pas si le client final est au courant… » Avec cette activité, il gagne « le salaire d'un bon informaticien », assure-t-il, sans vouloir préciser davantage. Jusqu'ici, jamais la justice ne lui a posé de problème. « Ça viendra peut-être, poursuit-il. J'ai deux avocats sur le qui-vive au cas où, nous avons déjà élaboré une stratégie de défense : je ne reste qu'une vitrine, je sous-traite, minimise l'entrepreneur, je n'ai pas l'impression de vendre de la drogue ou des armes ! »Et pourtant, la justice a déjà sévi. Les cas sont rares, mais à chaque fois, ce sont ces sites qui ont été pris pour cible. Et pour cause : dans la nébuleuse du marché des commentaires truqués, ils sont les plus faciles à identifier. En juin 2014, un site proposant la rédaction de faux avis a ainsi été condamné, en France, à 7 000 euros d'amende, et son gérant à 3 000 euros.« Si c'est trop idyllique, ça ne fait pas naturel. Il faut que ça fasse conseil de la bonne copine qui a trouvé une super adresse. »Aux Etats-Unis, au terme d'une enquête d'un an, la justice a épinglé dix-neuf entreprises en septembre 2013, dont certaines vendaient et d'autres achetaient de faux avis. Elles se sont engagées à cesser leurs pratiques et à payer des pénalités atteignant, en tout, 350 000 dollars (313 000 euros). Plus récemment, c'est Amazon qui a tapé du poing sur la table, en portant plainte le mois dernier contre trois grands sites. « Ces commentaires menacent la confiance que les consommateurs, et la vaste majorité des vendeurs et producteurs, placent dans Amazon, ce qui ternit l'image d'Amazon », peut-on lire dans la plainte.Les grandes entreprises du Web sont de plus en plus sévères contre ces pratiques, et la chasse aux fausses publications est devenue une partie importante de leur activité. Tant et si bien que des prestataires de faux avis renoncent parfois à s'attaquer à certaines plates-formes. C'est le cas de Yannick Deslandes, qui, après avoir publié des faux commentaires à la demande d'un client, sur l'inévitable Tripadvisor, a décidé de ne plus le faire :« Tripadvisor est très regardant sur les faux commentaires, ils sont beaucoup plus réactifs que Facebook par exemple. La machine est trop grosse, on préfère ne pas s'y risquer. »La plupart du temps, les commanditaires de faux commentaires les rédigent eux-mêmes. « Avant, quand on ne demandait pas aux commerces de le faire, on se retrouvait avec des avis du type "super orchestre dans ce restaurant !", alors qu'il n'y avait pas d'orchestre… », explique Yannick Deslandes. S'il ne fournit pas de mode d'emploi pour rédiger un « bon » faux commentaire, il peut parfois donner des conseils d'écriture à ses clients : « Il faut que ce soit le plus humain possible. Si c'est trop idyllique, ça ne fait pas naturel. Il faut que ça fasse conseil de la bonne copine qui a trouvé une super adresse. »Et pour cause. Des algorithmes permettent aujourd'hui de détecter les faux avis, en se fondant, notamment, sur la fréquence des superlatifs employés, comme l'explique Andreas Munzel :« Les faux commentaires ont tendance à être plus extrêmes : "la pire expérience de ma vie", "la plus extraordinaire"... Les agences, qui sont des professionnelles de la tromperie, peuvent rapidement s'adapter à ces algorithmes, et modifier leurs règles d'écriture. »Il n'existe donc pas de manuel du faux commentaire idéal, mais dans la plupart des cas, tout de même, « on leur dit d'intégrer volontairement des fautes d'orthographe, qui augmentent l'impression d'authenticité de cet avis », précise le chercheur.Les intermédiaires : un marché noir en ligneMais les prestataires de faux commentaires ne se parent pas toujours du voile de respectabilité d'une agence d'e-réputation, ou de la visibilité d'un site soigneusement designé. Ils opèrent sur certains forums, certes publics, mais sur lesquels on n'arrive pas au hasard d'une recherche Google. De véritables places de marché, où se croisent acheteurs et vendeurs de commentaires en masse.Sur l'un d'entre eux, quelqu'un cherche plusieurs personnes « pour des avis Yelp dans la zone de New York ». Il prend « les avis Google+ aussi ». Un autre propose « des commentaires YouTube 100 % manuels ». Un autre encore, recherche « des avis Amazon pour une coopération à long terme ». Et pas question de transiger sur la qualité. Sur cette dernière annonce, qui propose un prix élevé de 5 à 10 dollars par commentaire, les critères sont précis :« Le compte doit avoir au moins une photo, être âgé d'au moins quelques mois, doit avoir effectué au moins un achat et un commentaire. Si vous avez un compte premium c'est l'idéal. Il faut un vrai compte avec une vraie adresse. Utilisez votre adresse IP, pas de proxies, de VPS ou de VPN. »Sur de grandes plates-formes comme Amazon, où la chasse aux faux avis fait rage, il faut ruser pour éviter d'être repéré. Le temps où les faussaires ouvraient des comptes par centaines, dont l'unique activité consistait à publier des commentaires en série plus ou moins grotesques, est révolu.Une vingtaine de personnes répondent à l'annonce. « J'ai plusieurs comptes sur Amazon US et Amazon UK ». « Ajoute-moi sur Skype, je fais ça depuis longtemps [expérimenté] ». « Nous disposons d'un groupe de 120 commentateurs, nos avis sont de top qualité et rigoureux. » La conversation publique s'arrête à ce niveau. C'est par messages privés, dans l'enceinte du forum ou sur Skype, que les négociations s'entament et que les affaires se concluent. D'autres proposent un e-mail. C'est ainsi que nous sommes entrés en contact avec « AmazonSEO », comme il se fait appeler sur ce forum. A grand renfort de texte gras, jaune et rouge sur fond noir, il affiche ses services :« Ce que nous proposons : des avis Amazon de qualité rédigés par des Américains. Nous disposons d'un réseau sain de vrais profils. Plus de 200 membres premium, et 200 membres classiques. »Il détaille ensuite ses prix, du « starter pack » (10 avis pour 100 dollars) au « gold pack » (100 avis pour 1 000 dollars). S'il accepte, par mail, de répondre à nos questions, il se montre en revanche très peu loquace. « Je suis moi-même vendeur sur Amazon, et j'ai régulièrement besoin d'avis sur mes produits. C'est pourquoi j'ai décidé de créer un réseau de personnes ayant des comptes sur Amazon. » Il affirme gagner, grâce à cette activité, entre 2 000 et 5 000 dollars mensuels – un chiffre impossible à vérifier. Et assure n'avoir eu, jusqu'ici, aucun problème avec la justice. Où trouve-t-il les personnes qui rédigent les commentaires ? « Sur des forums, à travers des campagnes de marketing par e-mail ou sur les réseaux sociaux. » La conversation s'arrêtera là.Les petites mains : des précaires du Nord et du SudMais tout au bout de la chaîne, qui sont, in fine, ces personnes qui publient ces faux commentaires ? « Ça reste un mystère », prévient le chercheur Andreas Munzel, qui a pourtant passé du temps à décortiquer ce marché. « Il n'y a pas beaucoup d'employés propres, ça passe beaucoup par des sortes de freelances ». Si certains commentaires sont publiés de façon automatisée, les plus « qualitatifs », vendus plus cher et plus difficilement détectables, nécessitent des comptes bien tenus et parfois certains talents de rédaction ; bref, des humains.Quand Yannick Deslandes, le Français aux commandes du site acheter-des-fans.com, reçoit les listes de commentaires rédigés par ses clients, il les transmet à son « technicien », comme il l'appelle. Un Bangladais, qu'il n'a jamais rencontré et dont il affirme ne rien connaître des méthodes :« La plupart du temps, je travaille avec lui car ça se passe très bien. Mais on en trouve à la pelle, des gens comme ça. Il a une base de données de personnes, de comptes. Il y a certainement des petites mains du Bangladesh derrière. »Ces « petites mains » sont au bout de la chaîne des faussaires du Web. Elles publient en masse des commentaires sur Facebook, Google, Tripadvisor ou encore Yelp. Des sites permettent de mettre en relation les « employeurs » avec ces personnes qui, pour quelques centimes, vont rédiger un commentaire à la demande, mais aussi twitter du contenu, « liker » une page sur Facebook, regarder une vidéo YouTube, voire rédiger des billets de blog à part entière.Quelques secondes suffisent pour s'y inscrire. « 409 jobs sont disponibles pour vous », faux commentaires compris, peut-on lire immédiatement en se connectant à l'un d'entre eux, Microworkers, basé à Dallas, au Texas. Toutes les missions sont répertoriées dans une vingtaine de catégories : « Ecrivez un avis », « Commentez sur des blogs », « Facebook », « Twitter », « YouTube »... Selon le pays dans lequel se situe le travailleur, ce dernier se voit proposer des tâches adaptées. Visiblement, un site français, proposant des cours de Pilates payants, en vidéo, est à l'affût de petites mains pour l'aider dans sa communication. Dans plusieurs rubriques, il invite les « microworkers » à publier de faux commentaires renvoyant tous vers le site en question. Une façon de favoriser son référencement et sa visibilité sur le Web en multipliant le nombre de liens pointant vers lui.Un commentaire « de cinquante mots », « unique », publié sur un blog « FRANÇAIS », précise l'annonce, en capitales, est rémunéré 0,30 dollar. Le texte est rédigé en anglais, mais propose un exemple de commentaire en français, dans lequel il faut insérer un lien vers le site :« J'ai bien aimé votre article et j'ai appris plusieurs choses sur l'aspect de ABC. J'ai une amie qui pratique le Pilates et qui constate plusieurs des bienfaits que vous décrivez. Que me recommandez-vous? Pilates ou plutôt des exercices ABC ? » (sic)Une autre annonce demande de partager sur Twitter un lien renvoyant vers ce même site « en utilisant les hashtags #Coursdepilates #Pilates ». Contactée, l'entreprise à l'origine du site de Pilates n'a pas souhaité répondre aux questions du Monde.fr sur ses techniques de référencement.Cette annonce n'est accessible que pour les personnes vivant en France, en Allemagne et aux Pays-Bas… Et intéresse visiblement peu : plusieurs jours après sa mise en ligne, seuls quatre commentaires ont été publiés, sur les cinquante souhaités. Et pour cause : la manœuvre nécessite, selon nos estimations, une dizaine de minutes en tout, rémunérées 0,30 dollar. Soit un salaire de 1,8 dollar par heure, l'équivalent de 1,6 euro. Un peu léger quand on vit en France. Beaucoup moins dans certains pays en développement, comme l'Inde, où le revenu mensuel moyen s'élève, selon les calculs de la Banque mondiale, à 130 dollars, soit 116 euros.« La première fois que j'ai été payé pour écrire un avis, j'ai réalisé à quel point c'était facile de se faire de l'argent de poche »« Ce genre de sites est plus intéressant pour certaines personnes que d'autres… », sous-entend Andreas Munzel. Et les chiffres sont sans appel : le trafic de ce site, comme d'autres du même type, provient en grande majorité d'Inde et du Bangladesh. Ces pays fournissent une grande partie des « petites mains » qui publient les faux commentaires présents sur les sites du monde entier. « Là je vois un commentaire Facebook en français, mais la personne est du Bangladesh », observe Yannick Deslandes. « On peut supputer qu'il parle français, mais bon… »Il existe néanmoins aussi des rédacteurs dans les pays riches. Présents sur d'autres canaux, ils monnaient leurs services bien plus cher, ce qui ne les empêche pas de trouver preneurs. La sophistication de la lutte contre les faux commentaires progressant, les comptes « réels » sont de plus en plus recherchés, d'autant plus s'ils sont localisés en France ou en Europe, et capables de publier des commentaires crédibles dans un niveau de langue correct.Sur certains sites, ce sont les rédacteurs eux-mêmes qui proposent directement leurs services. L'un des plus populaires, Fiverr, permet à chaque internaute de vendre des services, dans tous les domaines d'activité : « J'écrirai un jingle pour votre entreprise », « Je dessinerai un portrait à partir d'une photo » et, bien entendu, « J'écrirai un commentaire positif pour vous ». Si ces sites sont aussi très fréquentés par les Indiens, beaucoup d'Américains, d'Anglais ou de Français proposent de rédiger des commentaires, pour 5 dollars environ. Ces tarifs, bien plus élevés que les quelques centimes proposés par d'autres, restent tout de même intéressants financièrement pour les acheteurs. Quand un commentaire est revendu 10 dollars au client final, la marge reste pour le moins considérable, pour un service plus qualitatif.En traînant ses guêtres dans certains forums, Vincent, un jeune Américain de 19 ans, répond à des petites annonces. « La première fois que j'ai été payé pour écrire un avis, j'ai réalisé à quel point c'était un moyen facile de se faire de l'argent de poche », explique-t-il via Skype, sous couvert d'anonymat. Ses commentaires, qu'il rédige lui-même pour la plupart, sont rémunérés « 2 à 12 dollars ». Un job « en plus » de son travail à temps plein, qui ne lui rapporte « pas beaucoup ». Principal intérêt : sa facilité. « Il faut juste bien suivre les instructions et rédiger un paragraphe décent. C'est un travail très simple », constate-t-il. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444461', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Morgane TualJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Catherine Pacary L’événement fait la « une » de l’affiche officielle des 24 Heures du Mans 2015. Après seize ans d’absence, Nissan Motorsport, forfait pour les deux premières manches du championnat du monde d'endurance (WEC), va enfin faire son grand retour au plus haut niveau de l'endurance automobile. Dimanche 31 mai, au Mans, le constructeur japonais étrennera sa nouvelle voiture lors d’essais ouverts au public.Face à Audi, Toyota et Porsche, les trois principaux concurrents de la catégorie-reine (LMP1, pour Le Mans Prototype), celle des gros prototypes à moteur hybride, la nouvelle Nissan GT-R LM Nismo, un monstre de plus de 1 000 chevaux à traction avant, se fait déjà désirer. Pour l'heure, tous ses essais, privés, se sont déroulés à huis clos, ou presque, en Europe et aux Etats-Unis.Quelques photos ont déjà filtré, grâce à un service de communication très actif, mais il s’agira cette fois de voir à l’œuvre cette voiture révolutionnaire sur le grand circuit de la Sarthe (13,629 kilomètres).« Un défi incroyable » Ben Bowldy, le concepteur de l’engin, évoque carrément « un défi incroyable ». L’ingénieur avait donné rendez-vous au Monde dès la mi-mai pour dévoiler, avec l’enthousiasme d’un grand enfant mais des mots choisis, la GT-R LM Nismo. Sous les sourcils roux, les petits yeux vifs sont en mouvement permanent.Si vous ne connaissez pas Ben Bowldy, peut-être avez-vous vu la Deltawing, sa précédente création. Prototype en delta, avec ses deux roues avant très fines (10 centimètres) et très proches, précédant un arrière large au look de dragster, et motorisé par Nissan en 2012 pour participer aux 24 Heures du Mans catégorie LMP2 avant le « petit Le Mans » américain d’Atlanta à l’automne. Mais, lors des qualifications, la manœuvre périlleuse d’une Porsche 911 GT3 envoie le prototype en un spectaculaire tonneau. Le pilote, Gunnar Jeannette, s’en sort indemne...Plus récemment, un autre accident marque le team Nissan. Le 28 mars, sur le circuit de Nürburgring, le pilote anglais Jann Mardenborough s’envole littéralement au volant de sa GT-R avant de retomber dans le public, tuant un spectateur. L’équipe Nissan a donc plus que jamais besoin de se projeter dans l’avenir. Aujourd’hui, disparues, les petites roues à l’avant. Au contraire, les roues avant de la GT-R Nismo LM sont plus larges qu’à l’arrière et le profil très allongé fait plus songer à une création des studios Marvel qu’à une voiture de course. Pour arriver à un tel résultat, l’ingénieur britannique est reparti de zéro. Avec, en tête, l’idée de simplifier au maximum, sans a priori.Traction avant hybrideAvec les nouvelles normes entrées en vigueur en 2014, parmi lesquelles la baisse de 30 % d’énergie consommée pour une vitesse inchangée, l’inventivité s’est débridée. La GT-R Nismo LM est donc une traction hybride avant équipée d’un V6 3 litres biturbo. La seule ainsi motorisée en 2015 – toutes les autres sont des propulsions –, du jamais vu depuis 1997.« Nous devons innover. L’innovation est le seul moyen pour faire avancer la technologie, et pour que le public l’apprécie. » Et n’ait plus peur du progrès. Ben Bowlby en est convaincu. Alors il a inventé un système de récupération d’énergie unique au niveau des roues, un peu semblable à celui utilisé en Formule 1. Persuadé que les roues avant sont sous-employées, le mouvement leur est d’abord transmis, d’où leur largeur exceptionnelle de 35 cm, grâce à une boîte séquentielle de 5 rapports, puis seulement, si nécessaire, aux roues arrières (de 23 cm).La GT-R Nismo LM stocke l’énergie récupérée lors des décélérations dans un volant d’inertie (et non, comme d’ordinaire dans une batterie) situé sous les pieds du pilote ; ce volant n’est pas entraîné électriquement, mais mécaniquement, par une transmission toroïdale. Une innovation encore, qui, selon Nissan, permet à cette chaîne de traction hybride de générer une puissance cumulée instantanée de 1 250 à 1 500 chevaux.9 pilotes, dont 3 issus de la Nissan AcademyTrois exemplaires sont engagés pour les 24 Heures des 13 et 14 juin, conduites par 9 pilotes. Trois d’entre eux, Lucas Ordonez, Jann Mardenborough et Mark Shulzhitskiy – qui a remplacé Marc Gené–, sont issus de la Nissan Académie, cette « école » de pilote qui recrute... à partir d’un jeu vidéo sur Playstation. Rien d’anecdotique, si l’on pense que les pilotes d’avion sont aujourd’hui essentiellement formés sur simulateurs. « Une école précieuse, qui épure la pratique du pilotage, favorise l’instinct et l’intelligence de conduite », selon Ben Bowlby. Faute de préparation, la GT-R LM a déclaré forfait pour les deux premières manches, à Silverstone en avril et à Spa en mai.Au Mans, les pilotes sont conscients qu’un véhicule aussi innovant va nécessiter des réglages importants. « Avec la GT-R Nismo LM, le défi, c’est de gagner. Pour l’instant, nous avons à apprendre, à acquérir de l’expérience, et dans le futur, pourquoi pas, l’emporter. » La mise en pratique débute donc ce week-end, lors des séances d’essais.24 Heures du Mans, pratiqueTroisième manche du Championnat du monde d’Endurance automobile 2015Dates : les 13 et 14 juin 2015 Tarifs : 56,25 euros (pour les membres de l’Automobile Club de l’Ouest) et 75 euros pour l’enceinte générale ; gratuit pour les moins de 16 ans. Journée test : dimanche 31 mai. Vérifications techniques et administratives : les 7 et 8 juin. Essais libres et qualificatifs : les 10 et 11 juin. Départ des 83e 24 Heures du Mans moto : samedi 13 juin à 15 heures. Informations et réservations : www.24h-lemans.com Réseaux sociaux : Facebook, 24 Heures du Mans – ACO Official ; Twitter@24heuresdumans Hashtag : #24LM WebTV : lemans-tv.com Equipages Nissan des 24 Heures du MansNuméro 21: le Japonais Tsugio Matsuda, l’Espagnol Lucas Ordonez et le Russe Mark Shulzhitskiy.Numéro 22 : Alex Buncombe (Britannique connu pour ses vidéos sur Youtube), Harry Tincknell (Britannique) et l’Allemand Michael Krumm.Numéro 23 : Max Chilton et Jann Mardenborough, deux Britanniques, et le Français Olivier Pla.>> Lire aussi : La F1 est-elle en train de perdre son trône ?Calendrier du Championnat du monde d’endurance FIA 2015Huit courses automobiles sont réparties sur quatre continents :12 avril Les 6 Heures de Silverstone (Grande-Bretagne).2 mai Les 6 Heures de Spa-Francorchamps (Belgique).13-14 juin Les 24 Heures du Mans (France), 24 heures.10 août Les 6 Heures de Nürburgring (Allemagne). A noter la première participation du circuit au championnat.19 septembre Les 6 heures du Circuit des Amériques, à Elroy près d’Austin (Texas, Etats-Unis).11 octobre Les 6 heures de Fuji (Japon).1er novembre Les 6 heures de Shanghaï (Chine).21 novembre Les 6 heures de Bahreïn (Royaume de Bahreïn).Catherine PacaryJournaliste au Monde 31.05.2015 à 14h22 Un homme âgé d'une vingtaine d'années, auxiliaire dans un collège de Villeneuve-d'Ascq (Nord) et entraîneur d'équipes de jeunes de football, a été mis en examen vendredi pour viols et corruption de mineurs, a indiqué le parquet de Lille dimanche 31 mai, confirmant une information de la Voix du Nord.« Il a été déféré vendredi et placé en mandat de dépôt, il doit être présenté mercredi devant le juge des libertés et de la détention », a-t-il ajouté, précisant que l'éducateur « reconnaissait les faits mais indiquait que les victimes de moins de 15 ans étaient consentantes ».Début avril, le président du club de football de l'US Ascq (division d'honneur régional) comptant 440 licenciés, alerte le procureur de la république. « Lors d'un loto, il a eu un comportement anormal vis-à-vis d'un jeune qui souhaitait venir au club, en l'embrassant sur la bouche », a expliqué Michel Hardy. « Je le surveillais depuis le mois de décembre car je trouvais qu'il avait trop de familiarité, sans avoir toutefois pu déceler d'actes répréhensibles. »« Beaucoup de parents se posent des questions »Le violeur présumé, au club depuis cinq années, entraînait l'équipe des moins de 14 ans, et intervenait occasionnellement lors d'entraînements des moins de 12 ans. « Beaucoup de parents se posent des questions, on a mis en place une communication vis-à-vis des parents dont les enfants ont été en contact avec » cet homme, a expliqué M. Hardy.Le rectorat de l'académie de Lille a souligné « que toutes les garanties ont été prises pour que tout se passe bien [au collège Rimbaud de Villeneuve d'Ascq] lundi », ajoutant que « la principale du collège sera à l'écoute des élèves, des parents d'élèves et des enseignants dans ce dossier ». 31.05.2015 à 12h33 • Mis à jour le31.05.2015 à 13h27 | Patricia Jolly (Lorient (Morbihan), envoyée spéciale) Dans l’ancienne base de sous-marins de Kéroman, à Lorient, leurs hangars à bateaux ne se dressent qu’à quelques encablures l’un de l’autre, mais Jérémie Beyou (Maître Coq) et Yann Eliès (Groupe Queguiner-Leucémie Espoir) ne se sont guère croisés ces derniers temps et ce « chacun chez soi » était délibéré.Ce dimanche 31 mai est pour eux une journée spéciale. A 16 h 45, avec 37 autres concurrents, ils largueront les amarres pour prendre le départ de la 46e Solitaire du Figaro. Cette course en quatre étapes disputées « à armes égales » pendant près d’un mois sur des monotypes de 10,10 m pourrait les départager. Eliès y a participé 15 fois et Beyou 14 fois. Le skipper de Maître Coq s’est imposé l’an passé, en 2011 et en 2005 et pourrait devenir le premier navigateur à remporter quatre fois cette épreuve. Le skipper de Gueguiner-Leucémie Espoir, lui, a gagné en 2012 et en 2013, après s’être classé 2e en 2009 et en 2004.« Fraîcheur psychologique »Ces dernières semaines donc, Jérémie Beyou, 38 ans, et Yann Eliès, 41 ans – qui se livrent des joutes sur l’eau depuis leur plus tendre enfance et leurs années d’Optimist – se sont comme reniflés à distance. Jérémie Beyou, le genou droit dans une attelle il y a encore une semaine, après avoir subi le 28 avril une arthroscopie du genou pour nettoyer un cartilage rotulien et opérer un ménisque usé par les chocs à répétition subis sur ses montures, affiche un moral d’acier. « Mon bateau est à l’eau depuis le 15 janvier et j’ai beaucoup navigué, a-t-il expliqué au Monde. Et je n’ai vraiment arrêté ma préparation physique qu’une semaine et demie. J’ai passé jusqu’à six heures par jour en rééducation au centre de Kerpape pendant trois semaines, entouré d’une équipe habituée aux sportifs de haut niveau et à leurs exigences. Du coup, cela m’a apporté une fraîcheur psychologique que je n’avais pas connue depuis longtemps ».Yann Eliès a pris ici ou là des nouvelles de sa santé. « Il a souvent demandé si j’avais encore mes béquilles, rigole Jérémie. C’est qu’il devait s’inquiéter, j’ai bluffé un peu ». Eliès confirme. « Un adversaire blessé signifie pour moi ‘attention danger’, il ne faut pas se laisser aller à la compassion, je le sais d’autant mieux que les blessures m’ont toujours transcendé ». Eliès connaît lui aussi chaque recoin du centre de rééducation de Kerpape, tout proche de Lorient. Fin 2008, alors qu’il manœuvrait en solitaire à l’avant de son monocoque de 60 pieds (18,28 m) dans les mers du Sud pendant le Vendée Globe, il s’est brisé le fémur gauche, le bassin, et s’est fracturé plusieurs vertèbres lombaires. Opérations, six semaines de fauteuil roulant, doutes… C’est finalement à son adversaire de toujours, Jérémie Beyou, que Yann Eliès s’est adressé lorsqu’il a voulu remonter sur un bateau, en avril 2009, quatre mois après l’accident qui avait failli tourner au drame.« Je voulais aller sur l’eau pour savoir où j’en étais, or je me sentais très faible, raconte Yann Eliès, reconnaissant. Je ne pouvais faire faire ça avec n’importe qui. » Jérémie Beyou s’est prêté à l’exercice de bon cœur. « Yann remontait la pente, dit-il. Il se remusclait et n’était pas sûr de se sentir à l’aise. Je n’avais jamais connu la blessure mais je comprenais sa position. On a fait cette sortie discrètement, pour éviter les rumeurs de ponton ou de bistrot qui ne sont pas toujours agréables. »A l’heure de s’affronter à nouveau sur l’eau, les deux hommes n’oublient pas que cette édition de la Solitaire du Figaro ne se résumera pas à leur duel. « Tout le monde manœuvre vite et bien, remarque Jérémie. On n’a pas droit à l’erreur ». « Il y a des jeunes très impressionnants et plein de nouveaux anglais », ajoute Yann. Mais ces deux briscards sont passés maîtres dans l’art de gérer les phases de récupérations de cette course exigeante sur l’eau comme aux escales.« Intoxiquer les adversaires »« Pour intoxiquer les adversaires, on a parfois tendance à tenir un discours équivoque, reconnaît Jérémie Beyou. A mes débuts, j’étais impressionné par Michel Desjoyeaux [triple vainqueur de la Solitaire, lui aussi] qui prétendait ne jamais dormir, alors que je m’écroulais des heures. Et puis j’ai appris à connaître mes rythmes, à me reposer régulièrement par tranches de vingt minutes. Sur nos bateaux, on fait ni plus ni moins ce que font les mères qui se réveillent instinctivement quand leur enfant est malade. Comme si c’était mon bébé, je sens quand mon voilier s’arrête, s’étouffe… Dès que quelque chose n’est plus régulier, je suis en alerte et je réagis.  »Yann Eliès confirme qu’il est indispensable de « dormir le plus possible pour conserver la maîtrise de ses capacités physiques et intellectuelles ». « Sur une Solitaire, on est en manque de sommeil, reconnait-il, mais on dort quand même trois à quatre heures par jour sur des étapes qui durent trois ou quatre jours. Ça nous met dans un état proche de l’ivresse, une ivresse de fatigue, un engourdissement du cerveau, et chacun le gère différemment, mais ça s’apprend. Il y a des mecs ivres qui réussissent à rentrer et d’autres qui terminent dans le fossé. »Aux escales, leurs résultats permettent aussi à Beyou et Eliès de disposer depuis plusieurs années d’un budget de fonctionnement qui leur assure des hôtels plus confortables que les combi-cars de certains jeunes adversaires. Et ils s’organisent pour être toujours les premiers sur la table des kinésithérapeutes de la course.Ni l’un ni l’autre n’imagine renoncer de sitôt à la Solitaire du Figaro. « C’est dur mais il y a beaucoup moins de stress que sur un Vendée Globe, dit Jérémie, et lors des arrivées victorieuses de nuit avec tous ces gens venus nous attendre sur l’eau ou sur les pontons, il se passe vraiment quelque chose. » « Les victoires d’étapes ou finales sont des moments que peu de gens ont la chance de vivre, et après lesquelles j’ai couru un paquet d’années, renchérit Yann Eliès. C’est une émotion à laquelle on devient accro, et tant que je sais que je peux y aspirer, je participerai à cette course. »Etapes :Bordeaux (Pauillac) – Sanxenxo (Espagne) : Départ le 31 mai, 461 milles nautiques (853 km)Sanxenxo (Espagne) – La Cornouaille via l’Ile d’Yeu : Départ le 7 juin, 522 milles nautiques (966 km)La Cornouaille – Fastnet Rock – Torbay (Irlande) : Départ le 14 juin, 602 milles nautiques (1 115 km) Torbay (Irlande) – Dieppe : Départ le 21 juin, 600 milles nautiques (1 111 km)Patricia Jolly (Lorient (Morbihan), envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Simon Roger Avant le départ de la 46e édition de la Solitaire du Figaro, le skipper Alain Gautier en dit plus sur cette célèbre course de voile. Une compétition qu'il connaît bien pour l'avoir remportée en 1989 et qui s'élancera cette année depuis Pauillac (Gironde), au nord de Bordeaux, dimanche 31 mai (à partir de 17 h 05). Comme ses trente-huit concurrents, dont Yann Eliès et Jérémie Beyou, le navigateur breton de cinquante-trois ans est parti pour une course de quatre étapes qui le ménera jusqu'à Dieppe (Seine-Maritime), le 24 juin, 2185 milles plus loin (environ 4050 kilomètres).Vous prenez le départ de votre 17e Solitaire du Figaro dimanche. On ne vous voit plus dans les transatlantiques, mais finalement, vous n'avez jamais cessé de naviguer ?Alain Gautier : A l'exception des années 2012-2013 ! Jusqu'en 2010, j'ai travaillé avec les Suisses d'Alinghi. J'ai ensuite été au côté de Bertrand Pacé avec Aleph, l'une des deux équipes françaises préparant la Coupe de l'America. J'ai participé à la saison 2011 en AC45, mais ensuite, j'ai très peu navigué si ce n'est sur le trimaran Sensation, mais pas en mode course.Pour quelle raison vous êtes-vous retiré des grandes courses à la voile?Parce que je ressentais une lassitude. J'appartiens à la génération des marins qui étaient à la fois leur propre team manager, le propriétaire de leur bateau et le skipper. Cela fait trois casquettes et sur 30 ans de carrière, ça pèse, surtout quand arrivent les emmerdes ! Aujourd'hui, pratiquement plus aucun skipper n'est propriétaire de son bateau. Du coup, j'ai arrêté prématurément, sans doute trop tôt. Après deux ans de pause, je me suis dit l'an passé qu'à 52 ans, je n'étais pas si vieux que ça pour barrer un voilier.La Solitaire du Figaro, dont vous êtes l'un des habitués, vous réserve-t-elle encore des surprises ?J'ai beaucoup d'affection pour cette course que j'ai courue déjà 16 fois. Sportivement parlant, cela reste l'une des épreuves les plus dures à gagner parce que tout le monde a le même bateau. Ce sont des budgets restreints donc les jeunes peuvent s'aligner au départ, comme je l'avais fait quand j'avais 18 ans. Je me retrouve aujourd'hui confronté à des fils de marins contre qui j'ai courus !Le Figaro est-il toujours un passage obligé pour les marins qui veulent briller dans la course au large ?Les grandes courses en France, ce sont la Route du Rhum et le Vendée Globe. Si l'on regarde les résultats des vainqueurs de ces deux épreuves sur les vingt dernières années, 80 % d'entre eux ont remporté à un moment ou un autre le Figaro. Les jeunes d'aujourd'hui, comme François Gabart, ont dix fois plus de choses à disposition que moi à mon époque, et comme ils ont du talent, ils progressent vite. Le Figaro est une étape obligée si tu veux devenir professionnel sur les courses au large.La course est-elle très différente de ce qu'elle était il y a trente ans ?Pour mon premier Figaro en 1980, j'avais 18 ans. Trente ans plus tard, le professionnalisme est passé par là. La technologie n'a rien à voir. Nous, on n'avait pas de GPS, pas de pilote automatique, on embarquait sur des bateaux de propriétaires pas configurés pour naviguer en solitaire. C'était dur, c'était autre chose.Et c'était risqué. Pendant une étape, vous êtes tombé à l'eau, le cauchemar de tout marin...Cela peut encore arriver, mais aujourd'hui, on a une télécommande sur nous pour modifier le pilote automatique. Lorsqu'elle n'est plus dans un rayon de 15 mètres du bateau, le pilote pousse la barre et arrête le bateau. Cet appareil améliore la sécurité, comme la petite balise AIS que l'on porte sur nous et qui se déclenche si l'on tombe à l'eau. La voile est peut-être moins dangereuse mais la mer reste dangereuse. Désormais, les pêcheurs ont eux aussi des balises individuelles, ils ont accepté progressivement de s'en servir et cela a sauvé des vies.Estimez-vous avoir fait « carrière » trop tôt ?Non, je ne regrette strictement rien. Etre salarié d'un team de voile, c'est confortable mais cela ne correspond pas forcément à mon état d'esprit. L'écart était moins grand par le passé, mais les courses ont toujours rassemblé plusieurs profils de skippers. Rappelez-vous l'association entre Philippe Poupon et Fleury Michon dans les années 1980. Elf Aquitaine à l'époque avait aussi un beau budget. A partir du moment où le professionnalisme se développe, on sait qu'il y aura un écart entre un François Gabart, skipper de Team Macif, et un Tanguy De Lamotte, qui gère son projet différemment. C'est ce qui est intéressant dans le sport, comme lorsque Guingamp remporte la Coupe de France de football [en 2009 et 2014] ! Les skippers français restent majoritairement focalisés sur la course en solitaire. Pour quelle raison ? Cette attraction pour le solitaire existe et existera toujours. On a fêté l'année dernière les cinquante ans de la victoire d'Eric Tabarly dans la Transat anglaise, en 1964. C'était le début du professionnalisme, même s'il n'avait pas de sponsor. Les Français n'étaient pas du tout branchés voile à l'époque, le yachting est une pratique très anglo-saxonne. Tabarly a ouvert une voie dans laquelle se sont engouffrés les marins et les chantiers de bateaux : Bénéteau est devenu le leader mondial un peu grâce à lui et à l'appel d'air qu'il a créé. La Volvo Ocean Race [le tour du monde en équipage et par étape] est une très belle course mais elle n'aura jamais, en France, la notoriété d'une Route du Rhum ou d'un Vendée Globe.Le Figaro ou le Vendée Globe sont deux facettes d'une même passion française pour la voile en solitaire...  Il faut comprendre le public, il vient aux Sables d'Olonnes [port de départ du Vendée Globe] voir des marins qui vont passer trois mois en mer, tout seuls, pour accomplir leur tour du monde. A Lorient, la Volvo Race arrivait de Lisbonne, c'est-à-dire après 48 heures de mer sur des voiliers qui naviguent avec 12 hommes à bord. Le public n'y voit rien d'exceptionnel. Dans les pays anglo-saxons en revanche, la voile, c'est en équipage, un point c'est tout. Un gars qui navigue tout seul, c'est le signe qu'il est asocial !Quel regard portez-vous sur le projet Team France pour la prochaine Coupe de l'America ?La Coupe de l'America est une très belle aventure. J'ai eu la chance de la vivre dans la meilleure équipe de l'époque, Alinghi, qui l'a remportée deux fois de suite. Moi qui suis passionné de sport auto, ce mélange de haute technologie et de travail d'équipe, c'est qui se rapproche le plus de la F1. Encore plus maintenant que la Coupe se joue en multi. Ce qui est dommage, ce sont les fameuses règles issues du Deed of Gift, le règlement développé autour de la « Cup », qui donne tous les pouvoirs au vainqueur. Le protocole est encore trop favorable aux équipes riches. Quand on n'a pas de milliardaire sous la main, c'est compliqué, mais Team France a des atouts. Cammas a la légitimité pour mener à bien ce projet, Desjoyeaux est au top au niveau technique et Kersauzon a toujours aimé la Coupe et a un super carnet d'adresses.Vous n'avez jamais été un chasseur de records, pourquoi ?  Ce n'est pas ma tasse de thé. On m'a proposé de faire des Jules-Verne mais je n'ai y jamais participé. J'aime la voile, partir d'un endroit et se battre pour arriver le premier. Si tu finis premier, tu sais que tu as bien navigué. Un skipper qui bat un record, il a peut-être bien navigué mais on n'est pas sûr qu'il n'ait pas commis d'erreurs ! J'aime les lignes de départ avec plusieurs adversaires.Vous ne serez pas déçu avec la 46e Solitaire du Figaro, dont le départ à Bordeaux rassemble 39 concurrents...Tant mieux. Mais il ne faut pas se leurrer, la voile n'est pas un sport populaire. Il faut l'accepter. Sur le Vendée Globe, j'entends des skippers se plaindre qu'on n'arrive pas à dégager des bénéfices qui soient reversés aux coureurs, un peu dans le style des droits télé du football. Mais le Vendée Globe draine un million de spectateurs sur un mois parce que c'est gratuit. S'il fallait payer un droit d'entrée pour rejoindre les pontons, on n'aurait pas le même succès. Je trouve que la voile s'en sort plutôt bien pour un sport qui ne figure qu'à la 12e place du classement des fédérations en nombre de licenciés, derrière le foot, le tennis, l'équitation, et même la pétanque !Simon RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.05.2015 à 11h22 • Mis à jour le31.05.2015 à 16h19 Guy Novès se trompait. Après avoir décliné l'offre en 2011, l'entraîneur du Stade toulousain pensait que jamais plus ne lui serait proposé le poste d'entraîneur du XV de France. Or, dimanche 31 mai au matin, la Fédération française de rugby (FFR) a officialisé une information qui avait déjà fuité vendredi dans plusieurs médias sportifs : Novès, 61 ans, prendra bien la succession de Philippe Saint-André sitôt terminée la Coupe du monde 2015 en Angleterre (18 septembre - 31 octobre).Entraîneur le plus titré du circuit, le technicien a déjà remporté dix championnats de France et quatre Coupes d'Europe en vingt-trois saisons sur le banc des Rouge et Noir de Toulouse. Et il est toujours en course pour un ultime titre en championnat grâce à sa qualification en demi-finales, samedi, aux dépens d'Oyonnax. Une victoire longue à se dessiner (20-19), mais à l'issue heureuse, devant un public du stade Ernest-Wallon qui avait bien conscience d'assister aux adieux de Guy Novès.Comme prévu, la FFR aura donc attendu le lendemain de ce match de barrages pour annoncer la nouvelle dans un communiqué. Une annonce sans surprise qui met un terme à un appel à candidatures inédit lancé au mois d'avril. Au lieu de sélectionner d'office le coach toulousain, les instances du rugby français avaient joué le jeu de la concurrence.« Un grand honneur et une grande responsabilité »La fédération a reçu soixante-six dossiers et avait choisi d'en retenir huit pour des entretiens oraux au mois de mai. Pourquoi alors avoir retenu Guy Novès au détriment de concurrents comme Fabien Galthié, l'ancien entraîneur de Montpellier ; Raphaël Ibanez, le manageur de l'Union Bordeaux-Bègles ; ou encore l'Anglais Clive Woodward, l'Anglais qui offrit au XV de la Rose la seule Coupe du monde remportée en sept éditions par une nation de l'hémisphère nord, en 2003 ?« Avec Guy Novès, la FFR et le XV de France pourront compter sur la passion, mais aussi sur les compétences du plus beau palmarès du rugby français », se contente d'expliquer dans le communiqué le président de la fédération, Pierre Camou, lequel a fait partie des sept sages de la commission de nomination, aux côtés de son ami et vice-président Serge Blanco, de Jean Dunyach, de Jean-Pierre Lux, de Jo Maso, de Didier Retière et de Jean-Claude Skréla.Fort logiquement, Guy Novès se déclare « très heureux et fier de cette nomination » : « Etre à la tête du XV de France et représenter son pays, c'est à la fois un grand honneur et une grande responsabilité. Je suis le premier supporteur du XV de France et je lui souhaite de tout cœur de faire une grande Coupe du monde. Je tiens donc à laisser travailler l'encadrement et les joueurs dans la sérénité nécessaire à la préparation d'une telle échéance. »Ce discours œcuménique contraste avec les coups de colère de Guy Novès, au cours de saisons précédentes, contre le XV de France. Une équipe à l'époque coupable, selon lui, de mobiliser ses meilleurs joueurs sans qu'il y ait de réelle contrepartie pour son club de toujours, le Stade toulousain, où il a forgé sa légitimité et sa compétence. 31.05.2015 à 10h16 • Mis à jour le31.05.2015 à 13h09 L'Etat australien du Queensland s'apprête à classer parmi les espèces vulnérables, sur l'ensemble de son territoire, l'emblématique koala, victime de l'urbanisation, de la circulation automobile et des attaques de chiens.Le koala était déjà au nombre des espèces vulnérables dans le sud-est du Queensland mais les autorités locales ont décidé d'étendre ce statut protecteur à la totalité de l'Etat. « Tout le monde aime les koalas et nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour les protéger, aujourd'hui et demain », a justifié dimanche la première ministre de l'Etat, Annastacia Palaszczuk.A l'arrivée des premiers colons britanniques en 1788, les koalas étaient plus de 10 millions en Australie. Comme ils vivent haut perchés dans les arbres, leur nombre est difficile à évaluer mais une étude de 2011 évaluait leur population entre 45 000 et 100 000 individus.Lire : Le koala menacé d'extinction à cause du réchauffementOutre la réduction de leur habitat et les prédateurs naturels, les koalas sont menacés par les infections à chlamydiae, une maladie sexuellement transmissible susceptible de provoquer la cécité et la stérilité. Les koalas figurent également depuis 2002 sur les listes des espèces vulnérables du gouvernement fédéral dans certaines parties des Etats de Nouvelle-Galles du Sud, du Queensland et de la capitale Canberra.Lire : Le koala devient une espèce vulnérable en Australie William Audureau « Refaites la déco, pas la guerre. » Tel pourrait être le mot d’ordre de Splatoon, étonnant jeu de tir au pistolet à peinture, signé Nintendo, qui éclabousse les murs virtuels de la Wii U depuis sa sortie vendredi 29 mai.Splatoon, c’est la réinterprétation à la mode Mario, grand public et bon enfant, des jeux de tir par équipe comme Team Fortress, Call of Duty ou Counter Strike. Ici, ni sang ni fusillades. Dans des matchs par équipes de quatre, le but est de barioler davantage de territoire que ses adversaires, et de les asperger eux-mêmes au passage pour les renvoyer dans leur base de départ, le temps de joutes en ligne de trois minutes aussi bondissantes que régressives. Paintball géantLoin des univers réalistes traditionnels, le jeu met en scène une inoffensive métropole obnubilée par les pistolets à peinture et les gastéropodes marins, Chromapolis. Nintendo, qui n’en est plus à un univers excentrique près, distille des mécaniques de jeu à la loufoquerie assumée. Ainsi, non seulement les joueurs s’éclaboussent dans un joyeux bazar, mais ils peuvent aussi se transformer en calamar et plonger dans les flaques de peinture pour recharger leurs munitions et se déplacer plus vite et plus furtivement.Désarçonnant au départ, le jeu révèle progressivement ses petites subtilités : arènes diaboliques d’agencement retors, recoins mesquins, armes discrètement stratégiques, comme le rouleau de peinture géant pour adopter la tactique du bulldozer ou le pistolet à jet longue distance pour couvrir ses alliés depuis les hauteurs.Résultat, ces guerres de territoires se transforment vite en joutes tactiques bariolées et électriques, où l’on regrette surtout de ne pas pouvoir échanger verbalement avec ses coéquipiers pour peaufiner des stratagèmes. Cette collaboration à l’instinct a au moins l’avantage de faire fi de toute barrière linguistique. Pratique pour un jeu dont les matchs en ligne sont très appréciés des Japonais.Au pays des calamars skateursL’autre originalité de Splatoon, c’est qu’il s’agit d’un jeu Nintendo sans personnage Nintendo. Sans personnage déjà connu, tout du moins, si ce n’est les discrets calamars du jeu Super Mario Bros, notamment dans un minijeu à l’esprit années 80. En cherchant bien, quelques mouvements de caméra peuvent parfois évoquer le virevoltant Super Mario Galaxy, tandis que le principe du pistolet à peinture et des jeux d’arrosage ne manque pas d’évoquer Super Mario Sunshine. Mais les références s’arrêtent là.A la place, Chromapolis est remplie d’hommages qui parodient la street culture et se moquent du consumérisme : rampes de skateboard, tags, boutiques et publicités pour des marques pour l’instant fictives. Le jeu permet de grimper progressivement en niveau pour débloquer de nouveaux vêtements et armes fantasques.Un jeu qui détonneCouleurs excentriques, proposition de jeu déconcertante, Splatoon a quelque chose d’expérimental qu’il faut apprécier comme tel. Nintendo n’en délivre d’ailleurs qu’un aperçu limité, puisque seules deux arènes à la fois sont proposées, et que les parties « professionnelles », pour les joueurs aguerris, ne sont pas encore ouvertes.Il faut également composer avec les difficultés d’un jeu en ligne, les déconnexions intempestives et les problèmes de serveurs. Heureusement, un mode solitaire propose de s’exercer au pistolet à peinture dans des niveaux plus classiques, mais pas dénués d’idées.Survolté, haut en couleur et rafraîchissant, quoique un peu abrutissant et répétitif, Splatoon n’est pas encore un indispensable de la Wii U. Mais sur une console envahie de jeux de plateforme, ses fusillades chromatiques font tache, et c’est tout son intérêt.La note de PixelsCinq tentacules et demies sur huitWilliam AudureauJournaliste au Monde 30.05.2015 à 15h23 Une forte secousse a été ressentie samedi 30 mai à Tokyo en raison d'un séisme de magnitude 7,8 à 874 kilomètres de la capitale japonaise, dans l'océan Pacifique, selon l'Institut américain de géophysique (USGS). L'épicentre se trouvait à 676 kilomètres de profondeur. Les bâtiments de la capitale ont tremblé pendant environ une minute à la mi-journée.De son côté, le centre d'alerte aux tsunamis du Pacifique a estimé que le séisme était de magnitude 8,5 mais qu'il n'y avait pas de risque de tsunami.Deuxième séisme de la semaineLes deux pistes de l'aéroport de Narita, le principal aéroport international de Tokyo, étaient temporairement fermées afin de permettre des inspections. La circulation du métro de la capitale ainsi que des trains a dû être interrompue.Il s'agit du deuxième séisme ressenti à Tokyo au cours de cette semaine. Lundi, un premier séisme avait sécoué la région de la capitale sans faire de dégâts ou de victimes. Il avait atteint une magnitude de 5,6 selon l'agence de météorologie japonaise, et de 5,3 selon l'Institut américain de géophysique. Il n'y avait eu aucun risque de tsunami. 30.05.2015 à 13h54 • Mis à jour le30.05.2015 à 14h15 Les températures suffocantes qui sévissent depuis des semaines en Inde ont provoqué la mort de plus de 2 000 personnes, ont annoncé les autorités samedi. Des centaines de personnes, surtout parmi les plus pauvres, succombent chaque été en raison de la chaleur en Inde, mais 2015 s'avère être la deuxième année la plus meurtrière de l'histoire du pays et la cinquième la plus fatale sur l'ensemble de la planète, selon les chiffres du EM-DAT, une base de données internationale sur les catastrophes naturelles.Les Etats d'Andhra Pradesh et de Telangana, dans le sud du pays, sont de loin les plus touchés par la canicule et recensent à eux seuls 1 979 décès. Dix-sept autres personnes sont mortes en Orissa, dans l'est et neuf autres ailleurs, ce qui porte le total des décès à 2 005. En 1998, 2 451 personnes étaient mortes, selon les données du EM-DAT.Campagnes d'éducation populaireDans l'Andhra Pradesh et le Telangana, le gouvernement a lancé des campagnes d'éducation populaire pour informer les plus vulnérables et les aider à faire face à la chaleur.Au Telangana, les autorités ont distribué des tracts et utilisent les médias locaux pour inviter les gens à boire beaucoup d'eau et à éviter de sortir à l'extérieur, a indiqué le responsable de la gestion des catastrophes naturelles de l'Etat, B. R. Meena. Selon lui, 489 personnes sont mortes dans l'Etat. « Il y a eu un petit fléchissement de la chaleur, mais nous sillonnons les routes pour expliquer aux gens comment se protéger », explique-t-il, précisant qu'il n'y avait pas eu de nouveau décès depuis jeudi. « Les décès vont vraiment ralentir dans les prochains jours », confirme son collègue d'Andhra Pradesh, où 1 490 personnes sont mortes.Lire aussi : En Inde, la vague de chaleur tue les plus pauvresSamedi, les températures maximales tournaient autour de 45 °C, les météorologistes à New Delhi avertissant que les températures torrides pourraient se prolonger la semaine prochaine dans plusieurs Etats. L'Inde parle de vague de chaleur quand la température maximale atteint 45 °C ou qu'elle est supérieure de 5 °C à la moyenne des précédentes années.lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2rx2px"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2rx2px", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });}); Pierre Breteau A l’image des règles du rugby, le championnat de France de rugby à XV a évolué dans sa forme depuis la création de la compétition et la première finale jouée entre le Racing-Club de France et le Stade Français, arbitrée par Pierre de Coubertin en 1892.Le Top 14 est un championnat qui regroupe 14 équipes « à statut professionnel » et qui se rencontrent en deux phases, un « aller » et un « retour », soit 26 journées. Les clubs engrangent des points selon le barème suivant :victoire : 4 points,match nul : 2 points,défaite : 0 points,bonus : 1 point supplémentaire (« bonus offensif » en cas de victoire avec trois essais de plus que l’adversaire, « bonus défensif » en cas de défaite avec un écart égal ou inférieur à cinq points).Vingt-six journées de Top 14Depuis la saison 2009-2010, à l’issue de ces 26 rencontres, les deux équipes arrivées en tête se qualifient d’office pour les demi-finales – le Rugby Club toulonnais (RCT) et les Clermontois de l’ASM, cette saison. Les quatre équipes restantes, classées entre la troisième et la sixième place, se rencontrent lors de matchs de barrage.La troisième équipe au classement général (Toulouse, cette année) reçoit la sixième équipe (Oyonnax), et la quatrième (Stade Français) affronte la cinquième (les Franciliens du Racing-Métro 92).Les deux équipes qui sortent gagnantes des barrages rencontrent ensuite les premier et deuxième du championnat en demi-finales. La finale du Top 14, programmée pour le 21 juin 2015, oppose les deux derniers clubs. L’équipe gagnante est sacrée championne de France et repart avec le bouclier de Brennus. Deux équipes montent, deux descendentA la fin de chaque saison, les deux équipes arrivées en 13e et 14e positions sont reléguées dans le championnat de seconde division, la Pro D2. La saison prochaine, ce sont l’Aviron bayonnais et le Lyon olympique universitaire (LOU), qui vont rejoindre les 14 autres clubs de Pro D2.Pour combler ces deux départs, la seconde division enverra deux clubs dans l’élite du rugby français. Arrivée en tête à l’issue des 30 journées de Pro D2 de la saison 2014-2015, la Section paloise est promue directement en Top 14. La seconde équipe, le SU Agen, est désignée après un processus de demi-finales semblable à celui du Top 14. De la même manière, les deux équipes arrivées dernières sont reversées dans la troisième division, la Fédérale 1.Pierre BreteauJournaliste au Monde 30.05.2015 à 12h03 • Mis à jour le30.05.2015 à 15h44 | Simon Piel L’enquête sur le volet criminel de l’affaire Dassault s’achève. Le 21 mai, le parquet d’Evry a requis la mise en accusation devant une cour d’assises de Younès Bounouara, 42 ans, qu’il qualifie comme « une sorte d’homme de main » de l’avionneur et maire de Corbeil-Essonnes, pour répondre d’une tentative d’assassinat.Contacté, son avocat David-Olivier Kaminsky, explique : « La défense a constaté qu’à la clôture du dossier, des éléments à décharge avaient été, sciemment ou non, totalement occultés. Une demande d’acte à décharge a été déposée depuis plusieurs semaines au cabinet des juges d’instruction. La défense de Younès Bounouara attend donc de voir s’il ressortira une instruction équilibrée permettant de savoir et de comprendre la verité ou si le procès à venir est tronqué par le manque de volonté de vouloir poser les vraies questions et toutes les questions ».L’article paru dans Le Canard enchaîné avait ému la rue corbeil-essonnoise. Il y était question de 1,7 million d’euros remis par le maire de la ville Serge Dassault à Younès Bounouara, figure locale et trait d’union de l’avionneur avec les quartiers. De l’argent supposé servir à financer un système occulte d’achat de votes qu’il n’aurait pas redistribué comme il était prévu qu’il le fasse, suscitant rancœurs et convoitises.Lire aussi : Le système Dassault raconté de l’intérieurUn scénario que Serge Dassault, entendu comme témoin assisté dans ce volet de l’enquête, a toujours nié. S’il a reconnu avoir donné « de l’argent à Younès Bounouara, c’était pour financer un projet industriel en Algérie. Concernant Younès Bounouara, le sénateur UMP avait expliqué que celui-ci s’était « mis à [s] a disposition » dès l’année 1995, ajoutant que l’on a besoin d’intermédiaires lorsqu’on fait de la politique et qu’on est maire.Mais le 19 février 2013, c’est à coups de calibres que tout s’est réglé. Armé d’un.357 Magnum, Younès Bounouara a décidé de régler ses comptes en tirant plusieurs coups de feu en direction d’une voiture où se trouvaient quatre personnes. Fatah Hou, un boxeur professionnel, était atteint de deux balles. Il était conduit à l’hôpital quand l’autre prenait la fuite en Algérie pour une cavale qui allait durer six mois.Lire aussi : Quand Serge Dassault surveillait ses lousticsAprès avoir finalement décidé de se rendre, Younès Bounouara a plusieurs fois varié dans sa défense. Mais des écoutes téléphoniques, des témoins oculaires et l’expertise balistique sont venus mettre en doute sa version. Selon l’accusation, Younès Bounouara ne supportait plus la pression et les menaces répétées que proféraient régulièrement à son encontre Fatah Hou et sa bande, soucieux de récupérer une part de l’argent de Serge Dassault. L’avocate de Fatah Hou, Marie Dosé, a pour sa part déclaré à l’AFP que le réquisitoire était « en parfaite cohérence avec les éléments du dossier ».Selon le parquet d’Evry, « il résulte de l’information judiciaire que les infractions de tentative d’assassinat et de violences volontaires avec armes […] reprochées à Younès Bounouara sont parfaitement caractérisées et lui sont imputables ».Si le juge d’instruction suit l’avis du parquet, l’audience promet d’être intéressante, puisqu’il sera difficile de ne pas rentrer plus en détail dans les relations troubles qu’a longtemps entretenues Serge Dassault avec quelques caïds des quartiers sensibles de la ville qu’il a dirigée pendant près de quinze ans.Lire aussi : A Corbeil, ces « grands frères » dévoyés par l’argent de DassaultSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Clarisse Fabre C’était le mardi 19 mai, le soir de la projection de Much Loved, à Cannes, à la Quinzaine des réalisateurs : les festivaliers s’apprêtaient à découvrir cette fiction, très documentée, qui montre le milieu de la prostitution au Maroc de façon crue et lucide, avec une police complice du tourisme sexuel, de ses clients étrangers ou marocains, de ses organisateurs locaux. Sur la scène du Théâtre Croisette, le réalisateur Nabil Ayouch exprimait le désir que son film, une coproduction franco-marocaine, suscite un débat et secoue les mentalités. On en est très loin, pour l’instant. Comme l’a annoncé le ministère de la communication marocain, lundi 25 mai, Much Loved est frappé d’interdiction au Maroc, « vu qu’il comporte un outrage grave aux valeurs morales et à la femme marocaine, et une atteinte flagrante à l’image du royaume ».Pas de projection, pas de débat ! A la place, une déferlante de messages de haine inonde les réseaux sociaux émanant, entre autres, des milieux conservateurs marocains. Des pages Facebook ont été ouvertes, demandant l’exécution du réalisateur et de l’actrice principale, Loubna Abidar, avec des milliers de « Like » (« J’aime »), indique le cinéaste. Une association aurait déposé une plainte au pénal contre lui, mais il n’a pas encore reçu la notification écrite. A l’initiative de la Société des réalisateurs de films, organisatrices de la Quinzaine, une pétition de soutien circule parmi les cinéastes, déjà signée par Stéphane Brizé, Arnaud Desplechin, Pascale Ferran, Agnès Jaoui…Comment a démarré cette folle croisade contre le film et son réalisateur, bien identifié au Maroc, et auteur, entre autres, des Chevaux de Dieu (2012), long-métrage qui évoquait les attentats de Casablanca ? Les extraits de Much Loved, mis en ligne à la veille de l’ouverture du Festival sur le site de la Quinzaine qui ont circulé sur les sites de partage de vidéos, hors contexte. « Alors, tu as fait fuiter des extraits ? », s’est entendu dire Nabil Ayouch, le 18 mai, sur la Croisette ? Bien sûr que non, a-t-il répondu. L’un des extraits, qui montre les prostituées filant en voiture vers une soirée arrosée organisée pour des Saoudiens, aurait été vu deux millions de fois, révèle le cinéaste, qui n’en revient pas encore. On entend les filles, dans un langage cru, se motiver avant l’abattage. Quelques rushs qui ne figurent pas dans la version finale circuleraient même sur Internet, ajoute-t-il, ce qui signifierait que des fuites aient été organisées dans le circuit de postproduction…Le quotidien des prostituéesMis à part ces miettes sur Internet, auxquelles s’ajoutent des copies piratées, le public marocain n’a pas découvert ce film dans toute son ampleur. C’est une plongée dans le quotidien de prostituées qui vivent sous le même toit : du matin où on les découvre en peignoir ou en pyjama de jeune fille jusqu’aux soirées sordides. Elles sont solidaires et savent pourquoi elles y vont. A la fois amazones et victimes, ces guerrières du sexe tentent de retirer un maximum d’argent de ces parties, quitte à subir des humiliations. L’image est travaillée, les scènes sont stupéfiantes. Seule Loubna Abidar est une comédienne professionnelle, les autres sont des « femmes qui connaissent le milieu de la prostitution mais n’en font pas partie », déclare l’équipe du film.A Cannes, le film a reçu un accueil très chaleureux du public. Mais, dans la salle, des membres du Centre du cinéma marocain veillaient au grain. Dans son communiqué du 25 mai, le ministère de la communication s’appuie sur leur appréciation pour justifier la censure : c’est « suite aux conclusions d’une équipe du Centre cinématographique marocain qui a regardé le film lors de sa projection dans le cadre d’un festival international » que les autorités marocaines ont « décidé ne pas autoriser sa projection au Maroc ». Nabil Ayouch dénonce le procédé. « A ma connaissance, c’est une première, et je suis étonné par la méthode. Le ministère de la communication n’est pas compétent pour autoriser, ou pas, la sortie d’un film ; seule la commission de contrôle, laquelle dépend du Centre du cinéma marocain, l’est. Le débat porte désormais sur la liberté d’expression, chèrement acquise au Maroc depuis les années 1970 », déclare au Monde Nabil Ayouch, qui précise toutefois que « la majorité des journaux marocains soutiennent le film ». Il ajoute : « Les opposants se focalisent sur quelques extraits, et occultent la dimension artistique du film. Much Loved, c’est un an et demi de travail, toute une enquête sur le terrain. Je m’attendais à de telles réactions enflammées, aussi violentes. Mais un débat sociétal sur un sujet aussi présent ne peut être que positif. »« Plein d’humanité »La tension est montée toute la semaine, jusqu’au retour du réalisateur au Maroc, lundi 25 mai. Les ventes internationales se limitent, pour l’instant, à trois pays, « la France, l’Italie et l’ex-Yougoslavie », précise le vendeur international, Celluloïd Dreams, sis à Paris. On ne sait pas encore si le film sera sélectionné pour le Festival de Marrakech (du 4 au 13 décembre), financé en partie par le roi du Maroc, via une fondation. « Je ne veux pas me laisser influencer par cette affaire. Dans la compétition, je ne sélectionne pas toujours les films marocains présentés à Cannes », nous dit simplement Bruno Barde, qui assure la sélection. Le délégué général de la Quinzaine des réalisateurs, Edouard Waintrop, juge, dans un communiqué, « cette censure, cette atteinte à la liberté d’expression inacceptables », de la part d’« un pays qui accueille des tournages du monde entier et qui organise, justement à Marrakech, l’un des plus grands festivals du cinéma ».Le distributeur Eric Lagesse, de Pyramide, n’avait pas prévu un tel chaos : il ne sait pas encore quand le film sortira en France. Les deux dates qui avaient été évoquées, à Cannes, le 23 septembre ou le 9 décembre, ne sont pas confirmées. « J’ai acheté le film le week-end avant Cannes. Je l’ai trouvé formidable. Mais ensuite, je n’ai pas maîtrisé la communication. Notamment le visuel provocant qui montre une comédienne avec un doigt dans la bouche. Cela ne me plaît pas. Si on ajoute à cela les extraits sur Internet, cela rend le film putassier, alors qu’il est plein d’humanité. » Bref, il faut le voir.Clarisse FabreReporter culture et cinémaSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.05.2015 à 10h30 • Mis à jour le30.05.2015 à 10h36 | Florence Aubenas (Rennes - envoyée spéciale) La garde à vue venait de commencer quand le policier a demandé à Daniel Legrand, abruptement : « Avez-vous déjà caressé le sexe ou les fesses d’une femme, d’un homme ou d’un enfant ? » L’autre en est resté abasourdi : « Ça me gêne de parler de ça. En fait, je n’ai jamais caressé d’adulte ou d’enfant de ma vie. » La question précédente du policier était : « Etes-vous vierge ? », et la réponse « Oui. » Daniel Legrand a 19 ans alors. « Trois adultes vous accusent de pédophilie », avait continué le policier. Le garçon n’avait rien trouvé d’autre à dire que : « Le ciel me tombe sur la tête. » C’était le 14 novembre 2001.Près de quatorze ans plus tard, à Rennes, Philippe Dary, président de la cour d’assises des mineurs, vient de lire le PV à l’audience. Il commente : « Ce sont des questions plutôt inhabituelles en garde à vue. » Tout est « plutôt inhabituel », il faut dire. Acquitté comme douze autres personnes en 2005, Daniel Legrand doit répondre une nouvelle fois – et pour une chicane de procédure – du même dossier, l’affaire d’Outreau, le « plus grand fiasco judiciaire français ».Ce vendredi 29 mai 2015, le procès entre dans son dernier tiers, et c’est un homme à lunettes, en élégant chandail, qui témoigne à la barre. Il se présente : « Retraité. » Gilbert Delobel a tenu pendant vingt ans le sex-shop de la rue des Religieuses-Anglaises, à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Sa boutique aurait été l’épicentre d’un réseau pédophile international. « Qu’est-ce que vous en pensez ? », lui demande le président. L’autre rigole. « Rien. » Le président continue : « Vous connaissez Daniel Legrand ? » « Jamais vu. » Pendant toute l’instruction, Myriam Badaoui et un couple de voisins avaient accusé Daniel Legrand et son père de diriger « une entreprise d’attouchements », convoyant des enfants par voitures entières vers leur maison en Belgique. « Le fils tenait le sex-shop pendant que son père m’enculait », raconte Myriam Badaoui à longueur d’interrogatoire.A la barre, le retraité Delobel secoue la tête. Il ne connaît rien de tout cela, si ce n’est Thierry Delay, le mari de Myriam Badaoui. Un bon client. A la fin des années 1990, il venait deux fois par semaine, toujours seul, « acheter des gadgets ». « Vous voulez dire des godemichés ? », demande le président. « C’est ça. »« Vous êtes sur la liste »Dans l’après-midi qui s’avance, le public bâille de plus en plus à mesure que le président Dary détricote à nouveau l’invraisemblable pelote du « meurtre de la petite fille belge ». Daniel Legrand s’était accusé en janvier 2002 d’avoir assisté à la mise à mort d’une enfant dans l’appartement des Delay, avant de se rétracter deux mois plus tard. Il espérait piéger ses accusateurs. Les gens quittent la salle. Ceux qui restent vont brutalement se réveiller.Il est presque 16 h 30 quand un médecin vient témoigner à son tour. A Outreau, quartier de la Tour du Renard, il a soigné la famille Delay jusqu’en février 2001, à l’arrestation de Myriam Badaoui et de son mari, dénoncés par leurs enfants. Dans la foulée, une première vague d’interpellations a eu lieu, mais c’est la seconde qui a marqué le médecin, en novembre 2001. Lui n’est pas inquiété alors, mais il sent une rumeur monter autour de lui. Son nom se murmure à l’épicerie, chez les représentants en pharmacie. Il veut croire à une homonymie jusqu’à ce que des journalistes lui annoncent : « Vous êtes sur la liste. » Le médecin se présente au commissariat. On le renvoie. Il appelle le juge d’instruction. Pas de réponse. Il écrit. Toujours rien.Trois mois plus tard, des policiers l’embarquent à 7 h 55, le 26 février 2002. Devant la cour d’assises, le président Dary préfère ne pas lire publiquement ce dont l’accusent à l’époque Myriam Badaoui et deux de ses enfants. Mais contrairement aux personnes mises en cause avant lui, le médecin est relâché le jour même.« Prise de conscience »Le dossier a, en effet, considérablement évolué entre-temps. Le meurtre de la petite fille s’apprête à tourner au non-lieu, la piste belge s’est effondrée, aucune écoute téléphonique, pas de mouvement d’argent, les enquêteurs peinent à rassembler quelques indices matériels en dehors des aveux et dénonciations de Myriam Badaoui, suivie par un couple de voisins.« En continuant à les écouter, nous allions nous retrouver avec la moitié de la population d’Outreau accusée et l’autre victime », a expliqué quelques jours plus tôt François-Xavier Masson, du SRPJ de Lille, devant les assises de Rennes. Dans l’affaire d’Outreau, 70 personnes au moins ont été mises en cause dans des conditions comparables, moins d’un tiers arrêtées et 13 finalement acquittées.« L’absence de mise en examen de certaines personnes pourtant accusées par les enfants et Myriam Badaoui est vraisemblablement le fait d’une prise de conscience, jamais reconnue par le juge d’instruction ni le procureur de la République », a conclu de son côté la commission parlementaire, saisie après les acquittements. Et le docteur ? A l’audience de Rennes, il se trouve justement que Myriam Badaoui en avait parlé en pleurant : « Je l’avais accusé par vengeance », après une histoire confuse où un de ses fils était battu.RumeursA Rennes, Patrice Reviron, avocat de la partie civile prend la parole. « Quelle est votre pratique Internet, docteur ? » Le médecin explique qu’il lui est arrivé de se retrouver sur des sites illégaux, pédophiles par exemple, en surfant sur des portails pornographiques. Il l’avait déjà dit en garde à vue, affirmant se déconnecter aussitôt. A l’époque, il avait aussi proposé la saisie de son ordinateur.« L’a-t-on fait ? », demande Me Reviron. C’est non. Alors l’avocat hausse brutalement la voix : « Et bien, moi, ça m’étonne. »Un silence de plomb s’abat sur les assises. L’avocat général se lève. « On va arrêter les sous-entendus. » Et comme une provocation, il demande : « Etiez-vous le médecin d’un groupe pédo-criminel ? Etiez-vous appelé à soigner des enfants qui étaient “trop abîmés” ? Etes-vous copain avec la police ou des magistrats ? »Aux assises de Rennes, c’est la première fois qu’une digue se rompt vraiment. Dans leurs flots invisibles et furieux, quelques sites Internet, un livre, des blogs se sont remis à charrier des rumeurs autour d’une quarantaine de noms dans l’affaire Outreau.Florence Aubenas (Rennes - envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Raphaëlle Besse Desmoulières Ils ont choisi la place de la République. Pour fêter les dix ans du non au référendum sur le Traité constitutionnel européen, les communistes organisent au cœur de Paris, samedi 30 et dimanche 31 mai, un « Forum européen des alternatives ». Ont répondu présent des syndicalistes, associatifs et politiques français et européens, dont l’ex-coprésident du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, Emmanuelle Cosse, et le socialiste « frondeur » Pouria Amirshahi.« Le non français a été fondateur : tous les mouvements qui posent le changement en Europe sont nés de cette bataille, estime Pierre Laurent, secrétaire national du PCF. La victoire de Syriza est une réplique de cette bataille-là, tout comme la pousée des forces de gauche en Espagne. » Côté invitations, le PCF a déroulé le tapis rouge à Syriza. Si le premier ministre, Alexis Tsipras, n’est pas du voyage, sont présents Zoé Konstantopoulou, présidente du Parlement, Georgios Katrougalos, ministre de la fonction publique, et Tasos Koronakis, secrétaire du comité central du parti.Lire aussi :Dix ans après, que sont les nonistes devenus ?Dimanche, Pierre Laurent devait lancer un « appel pour la Grèce » et une « semaine de solidarité avec les Grecs ». A l’heure où les négociations entre Athènes et ses créanciers sont entrées dans une phase aiguë, celui qui est aussi président du Parti de la gauche européenne (PGE) cherche à construire un « front anti-austérité à l’échelle de l’Europe » dans lequel son parti occuperait un rôle central. Il entend aussi renouveler « l’exigence qui est la nôtre à l’égard du gouvernement français d’appuyer le gouvernement grec dans la demande de respect du programme sur lequel il a été élu ».« Affinité culturelle »Aucun représentant de Podemos n’est attendu. Le PCF justifie cette absence par un problème d’agenda une semaine après la percée électorale de Podemos à Barcelone et Madrid. « On a un rapport privilégié avec Syriza, mais nous sommes aussi dans une construction commune avec Podemos », assure Anne Sabourin, qui représente le PCF à la direction du PGE. Les premiers partenaires du PCF en Espagne restent cependant les communistes d’Izquierda Unida, présents ce week-end à Paris. Mais ils entretiennent des rapports compliqués avec la formation de Pablo Iglesias.La proximité entre le PCF et Syriza s’explique avant tout par une « affinité culturelle », rappelle Roger Martelli, ancien dirigeant communiste et historien du parti : « Il y a un background et un langage communs. » Contrairement à Podemos qui est né du mouvement des « indignés », Syriza est l’héritier d’une dizaine de mouvements issus de la gauche radicale et notamment de Synaspismos, un parti créé par des dissidents du Parti communiste grec (KKE). Arrivé à la tête de la coalition en 2008, le tour de force de M. Tsipras a été de réussir à contenir les différents courants internes. Jusqu’à en faire un seul et même un parti qui a pris le pouvoir en Grèce sept ans plus tard.Cartel de partisLe PCF, lui, a rompu dans les années 1990 ses liens avec le KKE, jugé trop orthodoxe, pour se rapprocher de Synaspismos puis de Syriza, avec qui il a construit le PGE. « Syriza assume une identité de gauche radicale, quand Podemos refuse de s’inscrire dans la division gauche-droite, explique Fabien Escalona, enseignant à Sciences Po Grenoble. Le PCF se sent beaucoup plus à l’aise avec ça. » Malgré un PS qui se déporte vers le centre, le chemin semble encore long pour voir émerger un Syriza ou un Podemos en France, où le mouvement social est atone et la crise moins violente que celle qui a frappé l’Espagne et la Grèce. Dans ces deux pays, le souvenir des dictatures maintient pour l’instant l’extrême droite à distance, quand c’est le FN qui, en France, récupère une large part du vote contestataire.Le Front de gauche porte aussi ses responsabilités. Trois ans après l’espoir soulevé par les 11,10 % de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, la coalition de la gauche radicale n’a pas su transformer l’essai. Elle reste un cartel de partis qui s’écharpent sur des questions stratégiques. « Les succès de Syriza et Podemos sont à double tranchant, convient Ian Brossat, adjoint PCF à la Mairie de Paris. D’un côté, c’est fascinant, de l’autre ça montre nos propres difficultés à en faire autant. »Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jérôme Porier En 2014, le prix des terres agricoles a augmenté de 2,9 %, à 5 910 euros en moyenne pour un hectare, celui d’un hectare de forêts a stagné (- 0,1 %), à 3 940 euros, selon les chiffres communiqués le 28 mai par la FNSafer, organisme qui regroupe les sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer).C’est la quatrième année d’affilée que le prix d’un hectare de forêts ressort juste en dessous de 4 000 euros. « Mais pour réaliser un investissement qui ait un sens sur le plan patrimonial, il faut compter au moins 10 000 euros par hectare », insiste Michel de Warren, directeur de l’investissement et de la gestion privée à la Société forestière, une filiale de la Caisse des dépôts.En revanche, la FNSafer note un retour de l’engouement pour la vigne. Porté par la hausse des revenus en Champagne, où les dernières transactions ont battu des records, le prix des vignobles d’appellation d’origine protégée (AOP) a progressé de 3,6 %, à 136 400 euros l’hectare.Lire aussi : Le foncier rural, un placement durableQuel est le poids économique de ces secteurs ? « Les ventes de vignobles représentent un marché d’environ 800 millions d’euros par an, contre 1,1 milliard d’euros pour les forêts et 3,2 milliards d’euros pour les terres agricoles », répond Robert Levesque, directeur des études à Terres d'Europe-Scafr (Société de conseil pour l'aménagement foncier rural).Sur le marché des forêts, les ventes réellement significatives sont rares. Si la Safer a enregistré 15 070 transactions en 2014 (+ 2,6 %), seulement 120 correspondaient à des parcelles de plus de 100 hectares. « En forêt, nous ne réalisons qu’une poignée de transactions par an », reconnaît Benoît Léchenault, directeur général d’Agrifrance, un département de BNP Paribas Wealth Management.Lire aussi : Les charmes de la vigne-papierInvestir dans le foncier rural est pourtant un placement prisé de la clientèle des banques privées. « Depuis 2007, le secteur bénéficie d’un effet “refuge” face à la crise, mais il devrait s’atténuer si le rebond de la Bourse se confirme et si l’économie repart », poursuit M. Léchenault. Et ce même si la rentabilité de ces placements n'est pas si faible. En moyenne, investir dans le foncier rural rapporte 3,1 % brut par an d’après la FNSafer. A cela s'ajoute l'appréciation du prix des terrains. « Sur dix ans, elle représente une hausse annuelle moyenne de 4 % à 5 % pour les terres agricoles et les vignobles, et de 3 % à 4 % pour les forêts », précise M. Léchenault.« SE FAIRE PLAISIR »Sur le marché des terres agricoles, la grande majorité des acheteurs sont des agriculteurs qui cherchent à agrandir leur exploitation. Les prix les plus élevés sont observés dans les grandes régions céréalières du nord du pays : le bassin parisien, le Nord-Pas-de-Calais, la Normandie… où la valeur d'un hectare dépasse 10 000 euros.En revanche, « sur les marchés de la vigne et des forêts, beaucoup d’acheteurs sont des particuliers qui cherchent à diversifier leur patrimoine et à se faire plaisir », dit M. Léchenault. Si le foncier rural séduit, c'est aussi parce que le secteur bénéficie d'avantages fiscaux. En cas de succession et dans le cadre de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), les propriétaires ne sont imposés que sur un quart de la valeur de leurs terres jusqu'à 102 717 euros, puis sur la moitié au-delà. Pour les forêts, il n’y a pas de plafond.TICKET D’ENTRÉE ÉLEVÉMais le ticket d’entrée pour investir dans le foncier rural est élevé. « Pour un vignoble digne de ce nom, il faut compter au moins 1,5 million d’euros », confie M. Léchenault. Pour les particuliers disposant de moyens plus limités, les groupements fonciers viticoles (GFV), qui sont des sociétés civiles, constituent une alternative intéressante. Comptez tout de même un minimum de 20 000 euros pour une part de GFV.De la même façon, les Groupement foncier agricole (GFA) permettent d’investir collectivement dans des terres agricoles et les Groupements forestiers (GF) dans des forêts. Certains GF proposent des parts à partir de 20 000 euros, voire 10 000 euros.Lire aussi : Ces passions qui allègent la feuille d’impôtA noter : les souscripteurs de ces produits bénéficient des mêmes avantages fiscaux que s’ils investissaient en direct. Par exemple, acheter une parcelle de forêt ou des parts d’un groupement forestier autorise une réduction de l’impôt sur le revenu de 18 % à condition de conserver ses parts au moins 8 ans (compte tenu du plafond de 5 700 euros en vigueur, cela représente une économie d’impôt annuelle maximum de 1 026 euros pour un célibataire, le double pour un couple).En matière d’ISF, les titres reçus en contrepartie d’une souscription au capital d’une société civile bénéficient d’une exonération totale, à condition de conserver les parts au moins 5 ans.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.05.2015 à 15h41 • Mis à jour le28.05.2015 à 15h54 | Philippe Jacqué et Cédric Pietralunga Objectif : rassurer. Tenue et casquette vissée sur la tête, Emmanuel Macron est venu jeudi 28 mai à la rencontre des salariés d’Alstom de l’usine de Belfort, l’un des sites menacés du groupe désormais recentré sur les transports.Alors que la rumeur veut depuis un an qu’un plan de suppression de 320 postes des 560 postes du service traction du site est en préparation, le ministre de l’économie a dit et répété à ses interlocuteurs : « Notre objectif, c’est zéro licenciement chez Alstom Transport ». « L’Etat sera au côté d’Alstom Transport », a-t-il indiqué. Une fois que la vente de la branche énergie d’Alstom à General Electric sera actée, Bouygues prêtera à l’Etat les 20 % des droits de vote que détient le géant du BTP au sein d’Alstom transport. C’était l’une des concessions obtenues par le gouvernement pour accepter l’opération de désengagement de Bouygues. « Nous serons présents au conseil d’administration et nous saurons peser », a assuré M. Macron.Lire aussi :General Electric-Alstom : les points de blocage de BruxellesRepartir à l’offensiveLe ministre de l’économie a également indiqué, et ce pour la première fois, que l’Etat pourrait racheter effectivement les 20 % que détient encore Bouygues dans Alstom Transport. « On appréciera le moment venu [mais] nous comptons vraisemblablement utiliser cette option d’achat. Il faut le faire au moment opportun ».Reste que les ouvriers de Belfort attendaient d’autres engagements, comme des commandes fermes de matériel, permettant de redonner de la charge… Cela n’a pas été le cas. « Ce ne sont pas des bonnes nouvelles de Père Noël que j’amène, mais l’engagement que l’Etat se mobilise », a-t-il insisté avant d’ajouter : « Il faut avoir une stratégie offensive dans le secteur ferroviaire », il évoque « des alliances ou des rachats ». Maintenant qu’Alstom Transport est désendetté, il pourra repartir à l’offensive sur un marché en pleine consolidation.« Aujourd’hui, notre carnet de commande est de 28 milliards d’euros, assure Henri Poupart-Lafarge, le patron d’Alstom transport. Mais il est vrai que nous avons quelques creux sur certaines activités sur les trois années à venir. » Et notamment dans leurs bureaux d’études.Lire aussi :Chez Alstom, à Belfort, le spleen de « la Traction »Conception du prochain TGVPour y faire face, Emmanuel Macron a assuré que la SNCF allait déclencher en juin un appel d’offres pour la configuration du TGV du futur. Pour ce projet, Alstom et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) vont créer une coentreprise qui répondra à l’appel d’offres fait sur mesure pour Alstom.Le constructeur va investir 50 millions d’euros, tandis que l’Ademe y investira, grâce au plan d’investissement d’avenir, 100 millions d’euros. « Cela va donner de la vision pour notre activité à plus long terme », assure Henri Poupart Lafarge, le patron d’Alstom Transport. « Dans l’immédiat, il n’y aura pas de commande ferme, mais nous allons avoir des heures d’ingénierie pour nos bureaux d’études », ajoute le dirigeant.Même si Alstom et l’Ademe remporte l’appel d’offre de la SNCF, le constructeur va devoir faire une révolution copernicienne. Le TGV du futur devra être moins cher, notamment à la maintenance, plus léger, et transporter plus de monde, pas forcément ce qu’Alstom envisageait au départ. A la clé, la définition d’un nouveau train qui pourrait représenter quelque 400 rames à moyen terme, dont 200 pour le marché français et 200 à l’export…Concurrence internationaleAlors que la SNCF est en train de radier ses rames de TGV pour réduire ses coûts à marche forcée, ces engagements paraissent tout de même très ambitieux. En 2013, l’entreprise publique s’était fortement faite prier pour acheter 40 rames de TGV pour les nouvelles lignes à grande vitesse.De plus, la vision pour l’export est également très optimiste sachant que le développement des lignes à grande vitesse se fait au compte-gouttes. Et aujourd’hui Alstom fait face non seulement à ses concurrents européens traditionnels (Siemens, Bombardier, Talgo), mais aussi au coréen Hyundai Rotem, au Japonais Hitachi et surtout au géant chinois CNR/CSR…A partir de septembre, on verra comment Alstom se défend sur ce segment. Un appel d’offre doit être lancé aux Etats-Unis par Amtrak pour renouveler le matériel de la ligne à grande vitesse (264 km/h maximum) entre Washington et Boston. L’Acela, qui équipe cette ligne, a été produit par un consortium entre Alstom (25 %) et Bombardier (75 %). Une chose est sûre : « l’Etat mettra le maximum de pression » pour le remporter, a assuré Emmanuel Macron. Pas sûr que cela suffise.Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alain Beuve-Méry Il sera le deuxième Noir à siéger à l’Académie française, 32 ans après Léopold Sédar Senghor (1906-2001), élu en 1983. A sa manière, Dany Laferrière, écrivain et journaliste, est aussi un des illustres chantres de la francophonie. Elu au premier tour de scrutin, en décembre 2013, pour succéder à l’écrivain d’origine argentine Hector Bianciotti, dont il est chargé de faire l’éloge, il est reçu, jeudi 28 mai, par l’écrivain franco-libanais Amin Maalouf.A travers tous ces auteurs, tous nés sur des continents différents, c’est bien la langue française, pierre angulaire de l’Académie française qui est mise à l’honneur. « A un Franco-argentin d’origine italienne va succéder un Québécois de Haïti, qui sera reçu par un Libanais. Voilà ce que c’est, l’Académie française », a tenu a rappeler l’académicien Jean d’Ormesson, lors de la cérémonie de remise de l’épée qui s’est tenue, mardi 26 mai, à l’Hôtel de ville de Paris.Ecrivains voyageursDepuis trois décennies, l’Académie française s’est ouverte aux vents de la francophonie et aux écrivains voyageurs, venus du monde entier. Né à Port-au-Prince, il y a 62 ans, Dany Laferrière est le fils de l’ancien maire de la capitale haïtienne, contraint à l’exil lorsque le dictateur Jean-Claude Duvalier prend le pouvoir. Comme beaucoup d’Haïtiens, il trouve alors refuge au Québec s’installant à Montréal où longtemps, il a vécu « comme un clochard », travaillant au noir dans des tanneries, avant de connaître un succès fulgurant avec son premier livre, Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer, publié en 1985. Jeudi, Dany Laferrière sera, en effet, le premier écrivain québécois à être reçu sous la coupole. Il occupera le fauteuil n° 2. Parmi ses illustres prédécesseurs, figurent notamment Montesquieu, l’auteur de De l’Esprit des lois et des Lettres persanes, mais aussi Alexandre Dumas, le romancier le plus prolifique du XIXe siècle, entré depuis au Panthéon et dont une grand-mère était une esclave mulâtre de Saint-Domingue. Pourtant, pour l’auteur de Je suis un écrivain japonais (Grasset, 2008), cela serait une grave erreur de réduire un écrivain à son origine. Dany Laferrière ne s’est jamais enfermé dans l’étiquette de « l’écrivain noir ».Un remarquable antidote à l’ennuiAuteur d’une vingtaine d’ouvrages, Dany Laferrière est surtout un remarquable antidote à l’ennui. Plusieurs de ses livres sont consacrés à sa terre natale. Dans L’Odeur du café (1991), il rend un hommage vibrant à sa grand-mère, une femme cultivée qui lui a inculqué l’amour de la littérature et de la poésie. Présent sur place, le 12 janvier 2010, lors du terrible tremblement de terre qui a frappé Haïti, il raconte dans Tout bouge autour de moi (Grasset, 2011) le silence qui suit la catastrophe humaine.De lui, son éditeur chez Grasset, Charles Dantzig, dit que ce qui le caractérise, c’est « sa grande élégance de forme ». Son humour, sa distance et sa poésie sont effet au cœur de sa manière d’écrire. Il a reçu le prix Médicis 2009 pour L’Enigme du retour (Grasset), qui raconte son retour en Haïti après la mort de son père. Ecrit en alternance en prose et en vers libres – d’où une très grande musicalité –, c’est un roman à la fois sur la famille, l’exil, l’identité et le temps qui passe.Les discours de Dany Laferrière et Amin Maalouf seront consultables sur le site de l’Académie française.Alain Beuve-MéryJournaliste chargé de l'économie de la cultureSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas SixPlus un mobile est grand et lourd, moins il est commode. Mais le G4 du constructeur LG parvient à ruser avec cette loi immuable. C'est un mobile étonnamment agréable à manipuler pour son format XL, grâce à son dos très recourbé et ses tranches fines. Cette conception astucieuse le rend beaucoup plus agréable en main que ses concurrents dotés comme lui d'un très grand écran. Le G4 part donc avec un point d'avance, et en gagne un second grâce à ses photos, les meilleures du moment.Mais le G4 ne peut pas être conseillé à n'importe qui : ses menus, par exemple, sont trop complexes pour les débutants. Le G4 se destine aux connaisseurs et aux amateurs éclairés. De même, il serait absurde de le confier à un hyperactif, par exemple un père de famille qui marcherait dans la rue en tenant ses enfants d'une main, et programmant son agenda de l'autre. De par sa taille, le G4 est en effet difficile à manipuler d'une seule main.Deux familles d'utilisateurs devraient apprécier cet excellent smartphone. Les grands amateurs de loisirs numériques : l'écran 5,5 pouces du G4 est un régal pour les BD, les séries, les jeux vidéo, ou les sites Web. Les professionnels qui travaillent beaucoup sur des documents bureautiques devraient également l'apprécier. Son écran géant permet d'afficher une feuille de tableur complète. On peut scinder l'écran en deux pour afficher deux documents en même temps.Alors certes, le dessin du G4 est conservateur, avec un style sobre. On peut choisir entre deux coques arrières : une cuir (700 €) ou une plastique à facettes géométriques (650 €). Ce prix élevé du G4 est son principal défaut. Cela incite à se renseigner sur la concurrence. Les chinois Huawei et Xiaomi proposent de très bons mobiles à écran 5,5 pouces autour de 400 €. Et son prédécesseur, le G3, a chuté à 400 €. Un smartphone très proche du G4, tout aussi agréable, mais qui fait l'impasse sur la finition cuir et prend de moins bonnes photos. Si vous n'êtes pas passionné de photo, c'est un choix plus rationnel. Etonnamment agréable en main Au regard, le G4 paraît très gros, encombrant, mais sa prise en main renvoie une sensation différente. Le G4 paraît plus petit au toucher, grâce à une série de choix ergonomiques astucieux. L'essentiel de l'électronique est regroupée au centre du mobile, ce qui affine les bords d'écran. L'écran lui-même est très légèrement courbé. Résultat : le dos du mobile est très bombé, ce qui épouse la courbe naturelle de la main : d'où une sensation de confort, et l'impression que le mobile peut difficilement s'échapper. Notons au passage qu'avec un tel écran recourbé, le chemin du pouce sur l'écran est légèrement raccourci.Les bords d'écran du G4 sont particulièrement fins. Lorsqu'on agrippe le mobile, cela raccourcit le chemin des doigts d'un bord à l'autre. Le G4 paraît donc moins large que ses concurrents. Sur le plan ergonomique, c'est donc une réussite – le Galaxy Note, de Samsung, et l'iPhone 6 plus sont beaucoup moins agréable à tenir. Mais attention, le G4 demeure un mobile de grande taille, difficile à manipuler avec une seule main, à moins d'avoir des doigts de basketteur.Un écran cinémascope L'écran géant du G4 affiche des images extrêmement nettes (538 ppi), bien contrastées, assez naturelles. Au soleil, les textes demeurent lisibles. Sur tous ces points, le Samsung Galaxy S6 fait un peu mieux, mais la différence ne saute pas aux yeux. La diagonale d'écran de 5,5 pouces fait du G4 un compagnon idéal pour jouer, pour regarder des séries ou travailler sur des documents bureautiques. Pour d'autres usages, le grand écran produit un effet moins spectaculaire. Le surf sur Internet est un peu plus agréable, comme l'envoi d'e-mails ou de SMS. Mais on ne perçoit presque aucune différence lorsqu'on utilise le téléphone, l'agenda, le lecteur MP3 ou les réseaux sociaux.Un téléphone qui n'est pas conseillé aux débutants Les menus du G4 manquent cruellement de clarté. L'écran d'accueil affiche trop d'informations. Le fond d'écran bariolé ne favorise pas la concentration. Certaines icônes sont difficiles à déchiffrer d'un coup d'œil. Et lorsqu'on ouvre une application signée LG, ça n'est guère mieux : les boutons sont trop nombreux et peu explicites.Le G4 est moins facile d'usage que la moyenne des smartphones Android récents. Ce n'est pas un problème pour les experts des téléphones Google, qui sauront remplacer le fond d'écran, réorganiser les applications, en substituer de meilleures à celles de LG. Mais les débutants seront prisonniers des mauvais choix ergonomiques du constructeur, qui a voulu faire preuve d'originalité en plaçant les boutons du mobile à l'arrière du G4, en plein milieu de la coque arrière. On ne les voit donc pas, il faut donc les chercher en tâtonnant du doigt. Ça ne manquera pas de dérouter les débutants, mais ici encore, les geeks s'y feront rapidement. A noter, le bouton de veille ne comporte pas de lecteur d'empreintes digitales comme chez Samsung et Apple. Un raffinement pourtant bien utile pour verrouiller et déverrouiller un mobile rapidement.Un look assez discret Le G4 est un mobile massif. Son écran est courbé, mais cela se voit peu – la face avant du G4 est sobre, d'un noir mat uniforme. Il faut retourner le mobile pour déceler une touche d'originalité. Le G4 n'est pas un mobile à l'esthétique avant-gardiste. Les passionnés de design seront déçus par son apparence, mais aussi par son interface : ses menus manquent d'harmonie, leurs couleurs sont mal assorties et les icônes sont dessinées sans grâce.Les photos du G4 sont excellentes. Elles sont lumineuses et contrastées et leurs couleurs sont naturelles. Le G4 commet très peu d'erreurs franches : ses images font même match nul avec celles du Samsung Galaxy S6, la référence. Les clichés du LG sont un peu plus clairs que ceux du Samsung, mais en contrepartie, les zones lumineuses ont plus souvent tendance à être brûlées.De nuit, le LG impressionne : ses images sont encore un peu plus propres que celles du Samsung. Mais elles souffrent du même problème : lorsqu'on photographie un sujet qui bouge, il vire au flou, à cause du stabilisateur optique. Les ingénieurs de la firme coréenne ont énormément travaillé pour surmonter cette faiblesse. Leur choix s'est porté sur un capteur photo plus grand, un objectif qui laisse entrer plus de lumière, et surtout, ils ont amélioré l'intelligence artificielle de l'appareil. Le réglage automatique de la luminosité et des couleurs est très réussi. Les passionnés de photo apprécieront la présence d'un mode « manuel ». Ils pourront régler la vitesse de l'obturateur, pour prendre des photos très sombres, ou capturer des « poses longues » (jusqu'à trente secondes). Ils pourront régler la température des couleurs pour réchauffer ou refroidir les photos. La sensibilité iso est réglable, mais l'ouverture est fixe (F/1.8). On n'a donc pas un contrôle aussi fin que sur un appareil photo.Economique à l'usageLe G4 devrait accompagner ses propriétaires pendant des années. Sa mémoire est confortable (32 Go) et on peut l'agrandir à bas coût, en y glissant une carte mémoire : 15 € pour 32 Go ou 30 € pour 64 Go. De quoi stocker l'intégrale de la série Game of Thrones. Dans le même esprit, la batterie, qui tient une bonne journée, est amovible. On peut en acheter une seconde (20 €) et l'emmener partout avec soi. En cas de panne sèche, on fait l'échange, et on repart pour 24 heures. A noter, les batteries de smartphones ont une durée de vie de deux à trois ans, après quoi leur autonomie chute brutalement. Au bout de deux ans, vous pourrez facilement remplacer la batterie du G4 sans recourir à un technicien.Dans trois ans, d'ailleurs, le G4 a toutes les chances de rester apte au service. Son processeur à six cœurs est très rapide : la garantie de menus fluides pendant des années. Le processeur du G4 talonne celui du Samsung Galaxy S6. Le Samsung est certes 20 % plus rapide en moyenne, mais il chauffe beaucoup plus : il ralentit au bout de quelques minutes. En revanche, côté jeux, les nouveaux titres très gourmands risquent de coincer au bout d'un an ou deux : le processeur graphique du G4 est rapide mais sensiblement moins performant que celui du S4. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444461', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Nicolas SixJournaliste au Monde Claire Guillot « Il n'y a rien de plus extraordinaire que la réalité », avait l’habitude de dire Mary Ellen Mark. Cette figure charismatique de la photographie de reportage d’après-guerre, qui a toujours tourné sa caméra vers les exclus et les marginaux, est morte, lundi 25 mai à New York, à l’âge de 75 ans.Née près de Philadelphie, elle s’est d'abord tournée vers des études de peinture et d’histoire de l’art, avant de trouver sa voie en suivant des cours de photographie. « Dès ce moment où j’ai su ce qu’était la photo, je suis devenue obsédée », écrivait-elle dans son livre sorti à l’occasion de ses vingt-cinq ans de photographie.Pour son premier reportage marquant, au début des années 1960, elle suit la vie de drogués à Londres, et trouve son style : du noir et blanc, un mélange de spectaculaire et de compassion, une proximité forte avec ses sujets. Admirative d’Eugene Smith ou de Dorothea Lange, elle cherche les regards forts, le moment suspendu, l’instant dramatique. Cette série marque le début d’une longue collaboration avec les grands magazines américains – Life, Vogue, Vanity Fair… Au cours de ces années, la photographe connue pour son caractère vif et son charisme rejoint l’agence Magnum, de 1977 à 1981, avant de finir par créer sa propre agence.Pour Mary Ellen Mark, impossible de ne pas être amie avec ses modèles. A chaque fois, elle prend du temps pour vivre avec eux, et revient souvent sur les lieux pour avoir des nouvelles ou les photographier à nouveau. En 1979, elle passe plusieurs mois dans un hôpital psychiatrique, pour photographier le quartier sécurisé destiné aux femmes : elle en tire une série forte aux cadrages mouvementés, réunie dans un livre, Ward 81 (1979).Brutalité de la vie quotidienneEn Inde, elle mettra plusieurs années à gagner la confiance des prostituées de la rue chaude de Bombay, Falkland Road : au début, les femmes l’insultent, lui jettent des ordures à la figure, lui crachent dessus. Elle s’installe alors dans le café où les prostituées font leur pause, et en vient à partager leur vie. Pour une fois, les images de Mary Ellen Mark sont en couleurs, dans des tons criards qui disent sans fard la brutalité de la vie quotidienne. « Mary Ellen Mark a l’air de suggérer à ses modèles qu’il n'y a pas de honte, que la honte n’est que la gêne ou la délectation des mauvaises consciences, qu’il n’y a que la réalité, et que toute réalité est digne d’être dite », écrivait le critique Hervé Guibert sur ce travail dans Le Monde en 1981.Son travail le plus marquant naît d’une commande en 1983 pour le magazine Life : à Seattle, ville réputée la plus agréable des Etats-Unis, elle photographie les enfants des rues, oubliés par les services sociaux et délaissés par leurs parents, livrés à la drogue et à la prostitution. Elle en tire un livre, Streetwise, ainsi qu'un documentaire du même nom tourné avec son mari, Martin Bell, qui sera nommé aux Academy Awards en 1984. Elle y suit une enfant de 13 ans, Tiny Blackwell, qu’elle retrouvera vingt ans plus tard pour un nouveau travail photographique.Esthétique de l’emphatieTout au long de sa carrière, sa passion va d’abord aux marginaux de la société : aveugles, fugueurs, prostituées, sans-abri, malades mentaux, drogués, paumés, gens du cirque, gitans, mères adolescentes… En 1987, pour le magazine Life, elle a longuement suivi une famille américaine à l’existence précaire : les parents et les enfants Damm passaient de motels en ranchs abandonnés dans le désert près de Los Angeles. Elle est retournée les voir en 1994, pour constater que leur situation s’était aggravée, les parents sombrant toujours plus dans la drogue malgré les dons générés par la première publication. Elle a aussi consacré un long sujet à Mère Teresa et à son action en Inde.Contrairement à Diane Arbus, qui s’appliquait à faire ressortir l’étrangeté de ses sujets, rassemblant marginaux et gens normaux dans la même fragilité, Mary Ellen Mark, en héritière de l’humanisme des années 1950, cherchait toujours ce qui rapproche les gens : « Je veux atteindre et toucher quelque chose que je sens être au plus profond des hommes », écrivait-elle dans un de ses livres. Une esthétique de l’empathie qui a été largement imitée, jusqu’à la caricature, dans le photojournalisme des années 1980 et 1990.Même si ce travail est moins connu, la photographe a aussi beaucoup travaillé sur les plateaux de cinéma : elle a suivi le tournage d’Apocalypse Now (1979), de Francis Ford Coppola, celui de nombreux films de Baz Lhurmann (Moulin Rouge, 2001). On lui doit une très belle photo brumeuse de Fellini, le porte-voix en bouche, sur le tournage du Satyricon, en 1969. Dans les années 1990, elle est aussi devenue portraitiste de célébrités, photographiant de nombreux acteurs pour Rolling Stone ou le New York Times Magazine.Dates20 mars 1940 Naissance à Elkins Park près de Philadelphie.1981 Livre « Falkland Road », sur le quartier chaud à Bombay.1983 Livre et film « Streetwise », sur une enfant des rues de Seattle.25 mai 2015 Mort à New York.Claire GuillotJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adrien Le Gal C’était une première depuis six ans : le 18 mai, à Mullivaikkal, dans le nord du Sri Lanka, des Tamouls ont rendu hommage aux victimes du massacre de 2009, perpétré par l’armée dans les derniers jours de la guerre civile. Maithripala Sirisena, le président élu en janvier, a autorisé la tenue d’un service interreligieux, ce que son prédécesseur, Mahinda Rajapakse, avait toujours refusé. Mais, sur le terrain, l’armée a tout fait pour entretenir un climat de défiance. « Les militaires ont renforcé leur présence, et des officiers de renseignement en civil ont pris des photos de tous les participants, note Elil Rajendram, un prêtre qui a participé à la cérémonie. L’armée n’a pas changé de comportement depuis l’élection présidentielle. » Porté au pouvoir par une coalition de partis aux intérêts contradictoires, Maithripala Sirisena a fort à faire pour entamer le processus de réconciliation. Le pays reste meurtri par les vingt-sept années de guerre civile entre la majorité cinghalaise (bouddhiste) et la minorité tamoule (essentiellement hindouiste), au cours desquelles près de 100 000 personnes ont été tuées dans le nord et l’est du pays. La victoire finale de l’armée, en 2009, a provoqué la mort de 40 000 civils, le mouvement séparatiste ayant utilisé la population comme bouclier humain.Le rapport de l’Oakland InstitutePendant ces années noires, l’armée a acquis un poids considérable. Dans un rapport intitulé « The Long Shadow of War », l’Oakland Institute, un think tank, dénonce ainsi l’emprise des militaires sur le secteur touristique : « Ils gèrent des agences de voyage, des restaurants, des golfs, sur des terrains qui appartenaient à des Tamouls déplacés. Malgré les demandes, il n’y a aucun signe que ces possessions seront un jour restituées. » Des associations ont d’ailleurs établi la liste des établissements possédés par l’armée, suggérant aux touristes de les éviter.Le rapport de l’Oakland Institute dénonce également la surmilitarisation des provinces tamoules. « On estime que 160 000 soldats, presque tous cinghalais, étaient en poste dans le Nord en 2014, indique Anuradha Mittal, la rédactrice du rapport. Cela représente un ratio d’un militaire pour six civils. » Le think tank basé à Oakland, en Californie, affirme par ailleurs qu’un processus d’acculturation est mis en œuvre dans les zones tamoules, avec l’implantation de statues de Bouddha dans des zones à majorité hindoue ou de monuments célébrant la victoire de l’armée sri-lankaise sur les « terroristes ». « Ces monuments portent un message d’oppression et sont là pour justifier la manière choisie par le gouvernement pour éradiquer les Tigres tamouls [le mouvement de la guérilla séparatiste] en tuant des milliers de civils tamouls innocents », estime Elil Rajendram. « Tout mémorial qui présente les soldats comme des libérateurs agissant dans le cadre d’une “opération humanitaire” constitue une déformation de l’histoire, ajoute Frances Harrison, auteure britannique du livre Still Counting the Dead (Portobello, 2012) sur la guerre civile. La victoire de l’armée a été acquise au mépris de toutes les règles humanitaires internationales. » Les promesses du nouveau présidentLe nouveau président, Maithripala Sirisena, a certes promis à plusieurs reprises de mettre fin aux activités de l’armée dans le secteur touristique. Mais faire la lumière sur les crimes du passé n’est pas chose aisée : en septembre se tiendront des élections législatives, et l’ancien président Mahinda Rajapakse rêve de prendre sa revanche. La moindre crispation nationaliste assurerait sa victoire. Pour éviter cela, Maithripala Sirisena a même obtenu de l’ONU, en février, l’ajournement de la publication d’un rapport sur les crimes commis par l’armée en 2009.Lire aussi :Au Sri Lanka, le difficile effort de réconciliation« Même si le gouvernement est sincère dans sa volonté de faire cesser les activités de l’armée dans le secteur du tourisme, on ne sait pas comment il a l’intention de procéder pour restituer les terrains confisqués aux communautés, note Anuradha Mittal. Un tel processus est difficile à mettre en place : les maisons, les écoles et les temples ont été rasés, et les terres doivent être nettoyées pour être cultivées. »« Jusqu’aux élections législatives, le président ne peut pas se trouver en opposition frontale avec une armée forte d’environ 200 000 hommes, qui a laissé le processus démocratique se dérouler pacifiquement en janvier alors que beaucoup prédisaient un coup de force militaire », analyse Eric Meyer, historien spécialiste du Sri Lanka. Le président, estime-t-il, a montré sa volonté réformatrice « en nommant dans les régions tamoules des gouverneurs civils, en commençant à restituer aux civils des terres confisquées par l’armée, en remettant à la justice anti-corruption l’un des frères de l’ancien président, Basil Rajapakse, qui était précisément en charge des opérations de “reconstruction” dans le Nord et l’Est ». Mais, comme le note Frances Harrison, le nouveau président a également donné des gages aux personnes soupçonnées de crimes de guerre : le 7 mai, il a désigné à la tête de l’état-major le général Jagath Dias, accusé par les organisations de droits de l’homme d’avoir joué un rôle majeur dans les crimes de 2009.Le 25 mai, le gouvernement sri-lankais a salué la remise de la Palme d’or du Festival de Cannes à Jacques Audiard pour Dheepan, qui retrace le parcours en France de réfugiés tamouls ayant fui la guerre civile. Ce film, selon le porte-parole du gouvernement, permettra d’attirer l’attention sur les « efforts de réconciliation » menés par le nouvel exécutif. « Le film évoque une situation remontant à des dizaines d’années. Ce n’est pas le tableau actuel. C’est très différent maintenant », a-t-il affirmé à l’AFP.Adrien Le GalEditeur au service internationalSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.05.2015 à 14h16 • Mis à jour le28.05.2015 à 16h31 Tikrit vide ses charniers. Depuis la reconquête de la ville par les forces fidèles à Bagdad début avril, les restes de 470 corps ont été exhumés de quatre fosses communes. Les dépouilles des « martyrs de Speicher », selon le ministre de la santé irakien, qui a assuré jeudi 28 mai que « le travail de fouille continue » pour retrouver les corps des autres soldats exécutés par l’Etat islamique (EI).Au moins 1 700 recrues chiites de l’armée irakienne avaient été tuées en juin 2014 par les djihadistes après leur enlèvement dans le camp Speicher, une base militaire située à la limite nord de l’ancien fief de Saddam Hussein. Diffusées par l’EI, les images du massacre avait provoqué une onde de choc et alimenté l'esprit de revanche des forces gouvernementales.Des centaines de familles dans l’attenteLes fouilles ont été lancées dès la reprise de la ville. La fosse la plus importante contenait au moins 400 corps, a détaillé jeudi le docteur en chef de la principale morgue de Bagdad, au cours d’une conférence de presse. Le site principal du « massacre de Speicher » est devenu ces dernières semaines un lieu de pèlerinage où se recueillent les familles sans nouvelles depuis un an d'un fils, d'un père ou d'un proche. Une pierre tombale y a été érigée.Des experts étrangers, notamment de la Croix Rouge Internationale, participent à l'identification des victimes, rendue possible notamment par les analyses ADN et les biens personnels retrouvés sur les dépouilles (documents, téléphones portables...). Les autorités ont précisé que les premières listes de noms des victimes seraient communiquées la semaine prochaine.Lire aussi :L’Etat islamique progresse en Irak 09.05.2015 à 17h31 • Mis à jour le09.05.2015 à 18h23 La formation Orica a remporté samedi après-midi la première étape du Giro, un contre-la-montre par équipes de 17,6 kilomètres, où l'Australien Simon Gerrans a endossé le maillot rose de leader.L'Espagnol Alberto Contador, dont l'équipe Tinkoff s'est classée deuxième de l'étape, a réussi la meilleure opération entre les candidats au podium. Contador a pris 6 secondes à l'Italien Fabio Aru, troisième de l'étape avec l'équipe Astana.Le Colombien Rigoberto Uran (Etixx) a cédé 12 secondes à Contador et l'Australien Richie Porte (Sky) a concédé pour sa part 20 secondes.Première pour GerransGerrans, 34 ans, a endossé pour la première fois de sa carrière le maillot rose dans la ville où il a remporté en 2012 l'un de ses plus grands succès dans la classique Milan-Sanremo. L'Australien de Melbourne, qui a porté le maillot jaune du Tour de France en 2013 durant deux journées, a déjà gagné une étape du Giro, en 2009, lors de sa précédente et unique participation à la course italienne.Cette saison, Gerrans n'a pu défendre ses chances dans les classiques suite à deux chutes, à l'entraînement en décembre (clavicule) puis aux Strade Bianche (radius). L'équipe victorieuse a franchi la ligne à six coureurs. Les Australiens Michael Matthews, Michael Hepburn et Simon Clarke, le Néerlandais Pieter Weening et le grimpeur colombien Esteban Chaves étaient dans le sillage de Gerrans. L'année passée, Orica avait également enlevé le chrono d'ouverture du Giro, à Belfast. Cinq coureurs (Matthews, Hepburn, Lancaster, Weening, Durbridge) faisaient déjà partie de ce groupe.Dimanche, la deuxième étape relie Albenga à Gênes, sur un parcours de 177 kilomètres favorables aux sprinteurs.Lire : 8 bonnes raisons de suivre le Giro 2015 09.05.2015 à 15h31 • Mis à jour le09.05.2015 à 15h49 L'équipe de France de hockey sur glace est passée près de l'exploit, samedi à Prague, en s'inclinant (4-3) sans rougir contre le Canada lors de son cinquième match du Mondial 2015.Au classement, les Bleus vont chuter d'au moins une place à la fin de la journée puisqu'ils n'ont qu'un point d'avance sur les deux derniers du groupe A, l'Autriche et la Lettonie, qui s'affrontaient samedi après-midi.Les vedettes canadiennes de la NHLLes Bleus étaient promis à une déculottée contre les doubles champions olympiques canadiens et leurs vedettes NHL Sidney Crosby, Claude Giroux, Taylor Hall, Tyler Seguin, Matt Duchene, Nathan MacKinnon, Jason Spezza... Il n'en a rien été. Et finalement, c'est l'équipe de France qui a posé le plus de problèmes aux joueurs à la feuille d'érable alors que les Canadiens avaient écrasé la Lettonie (6-1), atomisé l'Allemagne (10-0), dominé la République tchèque (6-3) et renversé la Suède (6-4) dans leurs précédents matchs.Les hommes du sélectionneur Dave Henderson, eux, ont réussi deux premières lors de ce Mondial. Ils ont été l'unique formation à encaisser moins de six buts contre le Canada et la seule équipe à lui inscrire un but en supériorité numérique. Pourtant les Bleus avaient entamé la rencontre du mauvais patin. Antoine Roussel manquait d'abord une cage vide, puis ses coéquipiers de Dallas, Spezza et Seguin, se connectaient en supériorité numérique pour donner l'avantage aux Canadiens (11 min 26 s). Ensuite, Jordan Eberle trouvait le fond du filet d'un tir du revers (2-0, 12 min 32 s). Dans le sillage d'un Ronan Quemener calme et solide pour sa première titularisation dans les cages françaises, les Bleus réduisaient l'écart en fin de première période. Julien Desrosiers, laissé libre par Crosby, trompait Martin Jones du côté de la mitaine (2-1, 16 min 31 s).Une belle résistanceGalvanisés, le capitaine Laurent Meunier et Benjamin Dieudé-Fauvel répondaient physiquement aux Canadiens en deuxième tiers, et Quemener (39 arrêts) frustrait successivement Brent Burns et Giroux. Mais les Français finissaient par craquer sur une réplique exacte du premier but. En « power play », Spezza trouvait à nouveau Seguin pour mener 3-1 (37 min 20 s).Les Bleus ne lâchaient rien. Yorick Treille réduisait la marque en supériorité numérique en déviant un tir de Meunier (46 min 21 s). Electrisé, Roussel lançait une contre-attaque et trouvait Damien Fleury. Celui-ci déviait du patin et la rondelle trouvait le chemin des filets (3-3, 46 min 56 s). En 35 secondes, la France avait égalisé.Un peu indisciplinée, la troupe de Dave Henderson encaissait toutefois un dernier but en infériorité numérique, une déviation d'Eberle sur un tir de Burns (4-3, 49 min 18 s). Poussés par le public pragois, les Bleus tentaient ensuite l'impossible pour revenir dans le match, sans succès. Ils avaient déjà accompli une belle prouesse. 09.05.2015 à 05h25 • Mis à jour le09.05.2015 à 10h46 Au moins une personne soupçonnée de préparer un attentat à la bombe a été arrêtée en Australie, a annoncé samedi 9 mai le premier ministre, Tony Abbott, après avoir indiqué que le pays faisait face à une « très sérieuse menace terroriste ».« Il y a eu plusieurs coups de filet à Sydney et Melbourne au cours des dernières vingt-quatre heures. Il y a eu au moins une arrestation. Nous avons la preuve qu'un attentat à la bombe était à un stade assez avancé de préparation », a déclaré M. Abbott à la presse.Un adolescent de 17 ansLa police australienne a précisé qu'elle avait mené vendredi des perquisitions dans des maisons situées dans le nord de Melbourne, avait détoné trois engins explosifs et arrêté un adolescent de 17 ans qui a été inculpé de préparation d'actes de terrorisme. Elle a refusé de confirmer des informations selon lesquelles un attentat était planifié dimanche à Melbourne.« Mais laissez-moi vous dire : quelque chose allait se passer, a confié le commissaire adjoint Mike Phelan au cours d'une conférence de presse à Melbourne. Si nous n'étions pas intervenus, il y aurait eu une vraie menace de passage à l'action. »L'Australie a relevé en septembre dernier le niveau de son alerte contre le terrorisme, à la suite en particulier du départ d'au moins 110 de ses ressortissants vers l'Irak et la Syrie pour combattre au sein du groupe djihadiste Etat islamique (EI). Plus de 30 d'entre eux sont rentrés depuis en Australie. 08.05.2015 à 23h39 • Mis à jour le09.05.2015 à 10h21 | Jean-Michel Normand Le Red Star a brillamment assuré sa montée en Ligue 2 après sa victoire aux dépens d'Istres (4-0), vendredi 8 mai lors de la 32e journée de National. Leader du championnat avec 66 points, il ne peut plus être rejoint par le 4e, Strasbourg, distancé à sept longueurs alors qu'il reste deux journées à disputer et donc six points seulement à glaner. Seize ans après sa descente en National, le Red Star va donc évoluer de nouveau en Ligue 2, mais une condition reste à remplir : trouver un stade conforme aux normes requises par la Ligue de football professionnel.Le stade Bauer, son antre historique de Saint-Ouen, n'est pas habilité à recevoir des rencontres de foot professionnel et le club francilien doit proposer aux instances un stade de repli d'ici début juin. Le stade Bauer, dont la configuration est actuellement limitée à 3 000 places, fait depuis 1909 la fierté de son club créé douze ans auparavant et de ses supporteurs. Mais sa vétusté ne lui permet pas de répondre aux normes, essentiellement sur le plan de la sécurité, pour accueillir des matchs de Ligue 2.Eviter le « syndrome Luzenac »Des possibilités en Ile-de-France existent, parmi lesquelles le stade Michel-Hidalgo de Saint-Gratien, Jean-Bouin, dévolu aux rugbymen du Stade français, voire le Stade de France, bien que trop grand. Des éventualités que refusent d'envisager les groupes de supporteurs les plus actifs qui considèrent que « le Red Star, c'est Bauer ». Les dirigeants du Red Star n'ont pas encore déterminé leur choix, mais le temps presse désormais pour éviter le « syndrome Luzenac ».L'an passé, le club ariégeois avait gagné sur le terrain le droit de monter en Ligue 2 en terminant deuxième de National, mais son accession avait ensuite précisément capoté à cause de la non-conformité de son stade. « La région parisienne offre tout de même plusieurs possibilités », indique une source proche du dossier, pour qui les stades du Mans ou d'Amiens, qui a accueilli les matches du RC Lens en Ligue 1 cette saison, n'auraient pas les faveurs de la Ligue de football professionnel (LFP).Objectif maintien« Le club a jusqu'à fin mai, début juin pour faire son choix et le soumettre aux instances », a toutefois rappelé le directeur sportif du club, Steve Marlet. Après quoi ce choix sera soumis à l'examen de la commission fédérale des terrains et installations sportives de la Fédération française de football, avant d'être in fine homologué par la LFP. Sur la question du budget que devront présenter ses dirigeants à la DNCG (Direction nationale du contrôle de gestion), le gendarme financier du foot, rien n'indique à ce jour que le Red Star, présidé par le producteur Patrice Haddad depuis 2008, « ne puisse pas assumer financièrement son accession en L2 », estime encore un familier des instances.« De 3 millions d'euros cette saison, le budget va plus que doubler rien qu'avec les droits télévisés », à hauteur de 4,5 millions, éclaire le directeur sportif. Selon lui, la montée en Ligue 2 pourrait d'ailleurs amener « de potentiels partenaires à cogner à la porte » et rejoindre des groupes comme Bouygues ou Dailymotion. Et l'ambition sportive en Ligue 2 ? « Le maintien, répond sans ambages Marlet. Il serait prétentieux de dire qu'on va jouer autre chose. »Club emblématiqueEn dépit des vicissitudes qu'il a connu (deux rétrogradations au plus bas de l'échelle en 1978 et 2003 ont sanctionné de graves problèmes de gestion) et de son absence de trophées (le dernier est la Coupe de France en… 1942), l'Etoile rouge occupe une place à part dans le football francais. Ce club a toujours conservé une forte identité populaire dans une région où les clubs professionnels en ont toujours manquė.Son statut de formation emblématique de la banlieue et du « 9-3 » ainsi que l'ancrage marqué à gauche de ses supporteurs lui donnent une coloration politique revendiquée, caractéristique assez peu répandue en France. En février, Francois Hollande était venu assister à une rencontre de Coupe de France entre le Red Star et Saint-Etienne. A cette occasion, le président de la République avait fait savoir la sympathie que lui inspire de longue date ce club qui, ces dernières années, a vu éclore plusieurs joueurs de haut niveau tels Steve Marlet, Abou Diaby ou Alexandre Song.La saison 2014-2015 en National pourrait sourire à une autre formation francilienne. En allant gagner (2-1) contre Marseille-Consolat, le Paris FC consolide sa position de deuxième au classement. La formation de la capitale, qui joue au stade Charléty à Paris et fit un temps maison commune avec le PSG au début des années 1970, pourrait valider sa montée la Ligue 2 lors de la prochaine journée, le 15 mai.>> Lire : Football : le Red Star se souvient de ses résistantsJean-Michel NormandJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.05.2015 à 18h16 • Mis à jour le06.05.2015 à 18h52 | Simon Roger Pascal Canfin, ministre du développement de 2012 à 2014 et directeur du think tank World Resources Institute (WRI) sur le climat, écrit, dans un livre à paraître le 7 mai, les enjeux de la conférence mondiale sur le climat qui se tiendra à Paris en décembre. Dans ce « compte à rebours » que constitue le dossier climatique, l’un des enjeux majeurs sera d’honorer la promesse faite en 2009 de rassembler 100 milliards de dollars (88 milliards d’euros) par an d’ici à 2020 en faveur des pays en voie de développement, qui sont les plus touchés par le réchauffement.L’urgence à agir contre le dérèglement climatique fait-elle aujourd’hui consensus ?Oui. La question de l’origine humaine du changement climatique ne se pose plus, le débat se focalise aujourd’hui sur ses impacts concrets, la remise en cause de notre modèle économique. Les climatosceptiques ont incontestablement perdu du terrain, mais le combat entre les partisans du changement et ceux du statu quo est, lui, toujours en cours. Les industries fossiles considèrent encore qu’elles ont beaucoup à perdre dans la révolution énergétique, les grands pays producteurs de pétrole estiment encore qu’ils n’ont pas intérêt à un accord pendant la conférence mondiale sur le climat à Paris en décembre (COP 21). La « bataille de Paris » va avoir lieu, et je ne sais pas qui va la remporter.Lire aussi :« Le rendez-vous de Paris sur le climat sera crucial  »La transition énergétique est au cœur de cette « bataille de Paris », expliquez-vous dans votre livre…Lorsqu’on observe, par exemple, l’enjeu majeur du stockage de l’énergie, des dizaines de grandes multinationales cherchent actuellement des solutions techniques. Difficile de dire quelle solution l’emportera, mais on va y arriver dans les cinq ans à venir. On est dans ce point de bascule. C’est vrai aussi dans le domaine des énergies renouvelables. Depuis 2013, plus de la moitié des nouvelles capacités de production électrique dans le monde sont à base de renouvelable. La transition est à l’œuvre, elle dépasse les clivages traditionnels : le public contre le privé, le Nord contre le Sud. La COP 21 doit être un accélérateur de ces transformations car nous sommes dans une course contre la montre. Contrairement aux négociations commerciales, qui autorisent des reports, le dossier climatique est un compte à rebours.N’y a-t-il pas un paradoxe à pointer les lacunes de la politique climat de la France tout en considérant qu’elle doit jouer un rôle moteur dans les discussions en cours ?Sur la fiscalité écologique, le prix du carbone, les investissements dans le renouvelable, d’autres font bien mieux que nous. Mais en tant que présidente de la COP 21, la France a une légitimité suffisante pour piloter ces négociations et elle dispose d’un atout, sa force de frappe diplomatique. Son statut de grande puissance économique et géopolitique lui permet de porter ces questions devant le G7, le G20, le FMI, l’OCDE ou les instances européennes. La France a d’ailleurs obtenu un mandat du G20 pour que les Banques centrales s’interrogent sur le risque que fait peser le dérèglement climatique sur la stabilité financière de demain.Lire aussi :Laurent Fabius, le converti du climatL’Union européenne parvient-elle à porter une voix forte dans ce processus de négociations ?En matière de baisse d’émissions des gaz à effet de serre, l’Union européenne (UE) a encore le niveau d’ambition le plus élevé des pays développés, d’au moins 40 % d’ici à 2030. Mais l’UE n’est plus le seul espace au monde à avoir un marché du carbone. A partir de 2016, le plus grand marché mondial du carbone sera en Chine. La part de l’Europe sur les brevets de technologie verte ne cesse de diminuer. Qui est le premier producteur mondial de panneaux solaires ? La Chine. Où s’invente la convergence entre l’économie numérique et l’économie verte ? En Californie. L’Europe, qui avait une décennie d’avance sur ces sujets, est en train de se faire rattraper, et dans certains domaines, de se faire dépasser.Lire aussi :Climat : les énergies « propres » en panne de crédits de rechercheLa Chine et les Etats-Unis semblent, en revanche, très actifs ?Sur les douze derniers mois, l’énergie positive est en effet surtout venue de Chine et des Etats-Unis, notamment avec l’accord de novembre 2014 qui a clôt la guerre que se livraient jusqu’alors ces deux pays sur le climat. Mais l’Europe garde plusieurs cartes en main. Début juillet, un premier point sera fait sur les contributions nationales [les scénarios de réduction des émissions de gaz à effet de serre de chaque pays] et on se rendra compte qu’une partie du chemin vers la limitation du réchauffement, à 2 °C d’ici à la fin du siècle, a été accomplie. Des chefs d’Etat ou des ministres européens pourront à ce moment-là hisser leur niveau d’ambition pour mettre la pression politique sur les autres grands émetteurs. L’UE a par ailleurs une relation forte avec les pays en développement, notamment les pays les plus vulnérables, les petites îles et les pays africains. Elle est le premier bailleur international de l’aide et joue donc un rôle central entre les pays qui ont des besoins de financement et ceux qui peuvent leur fournir.Lire aussi :« Climat : l’Afrique fait partie de la solution »La question du financement de la lutte contre le changement climatique est un sujet qui peut faire dérailler la conférence de Paris. Je ne vois pas comment les pays du Sud pourront s’engager sur la période post-2020 si les pays industrialisés se montrent incapables d’honorer la promesse faite en 2009 de rassembler 100 milliards de dollars (88 milliards d’euros) par an d’ici à 2020 en faveur des pays en voie de développement, qui sont les plus touchés par le réchauffement.Ce seuil des 100 milliards n’est-il pas, finalement, un point de blocage ?Ce chiffre présente des lacunes mais il est aujourd’hui dans le débat. C’est une promesse faite, qu’il faut parvenir à honorer. Il est extrêmement probable que l’on ne puisse pas atteindre les 100 milliards sans argent public supplémentaire. Une négociation est en cours au niveau de 11 pays européens pour mettre en place une taxe sur les transactions financières (TTF). Les ministres des finances doivent se prononcer sur cette TTF le 11 mai. Si la décision prise est un scénario où la taxe rapporte très peu à l’échelle des 11 pays (2-3 milliards d’euros), ce sera une énorme occasion gâchée. Comment la France pourra-t-elle être crédible si elle est incapable de montrer la voie pour arriver aux 100 milliards ? Il faut que cette TTF rapporte près de 10 milliards d’euros sur l’ensemble de la zone pour nous donner un levier financier supplémentaire. Le rendez-vous du 11 mai va envoyer un signal fondamental.Vous mentionnez une autre source supplémentaire, une taxe sur le transport aérien…Aujourd’hui, le transport aérien ne paye ni TVA ni taxe sur le kérosène. C’est typiquement une subvention aux énergies fossiles. Ce qui dit le FMI, qui n’est pas une officine écologiste, c’est que la priorité dans la lutte contre le changement climatique est d’arrêter les subventions aux énergies fossiles. On estime à au moins 500 milliards par an ces subventions, alors qu’on a toutes les peines du monde à trouver 100 milliards pour aider les pays du Sud. On pourrait envisager d’utiliser autrement cet argent public et de le transférer vers l’économie verte. Avant la conférence de Copenhague, il n’y avait aucune pression sur le secteur financier. Aujourd’hui, cette pression existe parce que le financement vert devient de plus en plus attractif et parce que la notion de risque climatique fait son chemin : le dérèglement du climat va réellement avoir un impact sur les actifs dans lesquelles les banques, les compagnies d’assurance, les fonds de pension investissent. Si l’une des plus grandes agences de notation, Standard & Poor’s, vient de décider d’intégrer le changement climatique dans ses évaluations, ce n’est pas pour des raisons philanthropiques !Une économie mondiale bas carbone est-elle l’enjeu de long terme ?C’est le principal enjeu. Industriel, technologique, sociétal. Certains acteurs l’ont compris. E.ON, le grand énergéticien allemand, s’est scindé en deux, un business auquel il ne croit plus et un business dans lequel il investit, les services et l’énergie, les renouvelables, l’efficacité énergétique. La Californie, qui s’est donné un objectif de – 40 % d’émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990, beaucoup plus ambitieux que celui des Etats-Unis, invente un modèle où les entreprises qui produisent de l’électricité, pour gagner de l’argent, doivent économiser de l’énergie. En Europe, sommes-nous prêts à aller dans cette voie ?L’académie pontificale des sciences s’est récemment exprimée sur la nécessité d’infléchir le dérèglement climatique. Personne n’est indifférent face à cet enjeu, pas même le pape François… Il y a un enjeu moral dans la lutte contre le dérèglement climatique, vis-à-vis des générations futures, des pays du Sud qui en sont les premières victimes, et le pape est fondé à mobiliser les énergies au regard de cette vision de l’humanité. Et puis il y a un enjeu économique, qui repose davantage sur les intérêts des acteurs à bouger. C’est l’addition des deux, du pape François et de Standard & Poor’s, qui permettra de faire changer les comportements et d’assurer la transformation à une échelle suffisante.Il y a enfin un impératif de sécurité. Alors que la France est très active dans ses interventions extérieures, le lien est très rarement fait entre les questions de sécurité et celles du climat. Or une partie de la crise syrienne est due à la sécheresse historique en Syrie entre 2006-2009, l’essor de Boko Haram s’explique notamment par la désertification autour du lac Tchad, deux phénomènes qui ont déstabilisé les communautés locales, entraîné des migrations intérieures et développé la pauvreté. Le Pentagone dit très clairement que le changement climatique est un démultiplicateur de menace. Paris devra être aussi une conférence pour la paix et la sécurité dans le monde.Climat : 30 questions pour comprendre la conférence de Paris, de Pascal Canfin et Peter Staime (Les Petits Matins, 196 pages, 12,25 euros).Simon RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.05.2015 à 15h48 • Mis à jour le06.05.2015 à 17h51 | Rémi Dupré Que ressentira Josep Guardiola lorsqu’il replongera, ce soir, un peu avant 20 h 45, au cœur du Camp Nou, la mythique enceinte où il fut d’abord ramasseur de balles avant d’y briller comme joueur, puis entraîneur ? Trois ans après l’avoir quitté, le coach du Bayern Munich signe son retour dans l’écrin catalan, lors de la demi-finale aller de la Ligue des champions qui oppose sa formation au FC Barcelone, dont il défendit les couleurs comme milieu de terrain entre 1990 et 2001 et qu’il téléguida de 2008 à 2012 depuis son banc de touche, avec trente titres à la clé : seize comme joueur et quatorze comme entraîneur, dont deux Ligues des champions en 2009 et 2011.« C’est une sensation incroyable de revenir ici, a confié avant la rencontre celui qui fit ses classes entre 1984 et 1990 à la Masia, l’académie du Barça. J’ai tellement de souvenirs. C’est un grand moment pour moi. J’ai passé trente ans ici, mais je suis entraîneur du Bayern Munich maintenant. Je suis venu pour disputer un match de foot. C’est mon travail. »Les 96 000 socios tapis dans les travées du Camp Nou devraient réserver un accueil chaleureux à l’ex-international espagnol (47 sélections et champion olympique en 1992 à… Barcelone), né à Sanptedor, bourgade située à 80 kilomètres de la capitale catalane. Il faut dire que les supporteurs Blaugrana doivent en partie à « Pep » la moisson de trophées raflés par le club depuis un quart de siècle. « J’ai toujours été bien traité à la maison, a souri l’entraîneur du Bayern, qui n’a pas versé dans la nostalgie de manière outrancière. Maintenant ce que je veux ? Eliminer le Barça ! C’est tout, rien de plus ! »« Il a passé beaucoup de temps avec nous et nous avons eu la chance de remporter de nombreux titres, a assuré, lors de la conférence de presse d’avant-match, le prodige argentin Lionel Messi, qui a réalisé le fameux triplé (victoires en Coupe du roi, Liga et Ligue des champions) de 2009 avec Guardiola. C’est un entraîneur qui étudie tout et ne laisse rien au hasard. Il nous connaît bien, et nous aussi, nous savons ce qu’il demande à ses équipes. C’est du 50-50. » Au Camp Nou, l’entraîneur de 44 ans retrouvera face à lui huit joueurs (Xavi, Iniesta, Messi, Busquets, Pedro, Mascherano, Piqué, Daniel Alves) qu’il a jadis couvés et hissés jusqu’au sommet de l’Europe.De son passage aux commandes du Barça, Guardiola a tiré prestige et gloire. Apôtre d’une philosophie de jeu faite de mouvements permanents et basée sur une circulation de balle ultrafluide, « Pep » incarne pour les socios et les observateurs du football continental un âge d’or pétri d’esthétisme et d’efficacité. Au printemps 2012, le quadragénaire avait choisi de refermer cette divine parenthèse, laissant l’image d’un coach méthodique et policé, capable toutefois d’avoir du répondant face aux provocations à répétition de son rival portugais José Mourinho, alors à la tête du Real Madrid.Première saison mitigée Essoré, le Catalan s’offre alors une année sabbatique à New York. Depuis sa retraite américaine, il assiste à la crise de succession que traverse le Barça, orpheline de son emblématique entraîneur et confronté au cancer de son nouveau guide Tito Vilanova (mort en avril 2014). Dès janvier 2013, le Bayern Munich officialise sa venue pour la prochaine saison. Guardiola signe alors un contrat de trois saisons contre la somme record de 14 millions d’euros annuels et emmène dans ses valises son ancien protégé du Barça, Thiago Alcantara. A l’été, il succède à l’Allemand et vétéran (68 ans) Jupp Heynckes, principal artisan du triplé (Ligue des champions, Bundesliga, Coupe d’Allemagne) réalisé par les Bavarois. Son premier fait d’armes avec le club bavarois ne tarde pas : une victoire (2-2, 5-4 aux tirs au but) en Supercoupe de l’UEFA contre les Londoniens de Chelsea, tout juste repris par son ennemi Mourinho.Malgré son sacre en Bundesliga et en Coupe d’Allemagne, Guardiola connaît une première saison mitigée. Il conserve un goût amer de son double revers (1-0, puis 4-0 à l’Allianz Arena de Munich) contre le Real Madrid de Carlo Ancelotti, en demi-finales de la Ligue des champions. Les moments de grâce et turpitudes de l’entraîneur catalan lors de cette première saison passée en Allemagne ont notamment été narrés par le journaliste espagnol Marti Perarnau dans son livre, Herr Pep (Roca Editorial), véritable chronique intimiste dans laquelle transparaît le choc culturel vécu par le nouveau coach du Bayern.Luis Enrique : « “Pep” est le meilleur entraîneur du monde »De nouveau sacré champion d’Allemagne, Guardiola se présente au Camp Nou en position inconfortable. Ses joueurs ont mordu la poussière (3-1) lors du quart de finale aller à Porto avant de sortir le grand jeu (6-1) au retour. Ils ont ensuite été éliminés (1-1, aux tirs au but) par le Borussia Dortmund, actuel neuvième de la Bundesliga, en demi-finales de la Coupe d’Allemagne. Privé de ses deux ailiers Arjen Robben et Franck Ribéry (pas épargnés par les blessures cette saison), confronté au départ du médecin historique du club bavarois, Hans-Wilhelm Müller-Wohlfahrt, le technicien catalan se mesure à un Barça qui semble avoir rouvert un cycle enchanteur sous la direction de l’ex-milieu Blaugrana Luis Enrique.Ce dernier a le même âge que son prédécesseur, il a évolué durant quatre saisons à ses côtés (1996-2001) et lui a succédé à la tête de la réserve du FC Barcelone en 2008. Il rêve surtout d’égaler son ancien partenaire et pourrait, dès cette saison, signer un triplé retentissant.En tête de la Liga (avec 2 points d’avance sur le Real Madrid à trois journées du terme de la saison), sa phalange doit disputer, le 30 mai, la finale de la Coupe du roi face à l’Athlétic Bilbao. Emmenée par le trident infernal composé de Neymar, Messi et Luis Suarez, elle a envoyé un signal très fort à destination de ses rivaux européens en étrillant avec application (3-1/ 2-0) le Paris-Saint-Germain en quarts de finale.Lire aussi : Le Bayern champion d’Allemagne pour la 25e fois« On s’était donné rendez-vous à Berlin [le 6 juin pour la finale] sur le mode de la blague mais ce ne sera pas possible », a pouffé Luis Enrique en évoquant sa complicité avec Guardiola. L’ex-international espagnol (62 sélections) n’a d’ailleurs pas hésité à verser dans la flagornerie : « On ne veut pas battre “Pep” mais l’une des meilleures équipes du monde. Et si je dis que “Pep” est le meilleur entraîneur du monde, c’est parce que je le pense et pas parce que c’est un ami. Je pense d’ailleurs toujours du bien de mes amis… »Sous pression, Guardiola entend surtout ne pas rater son retour au Camp Nou. Il pourra toujours s’inspirer de la leçon administrée par le Bayern de son prédécesseur au printemps 2013, au même stade de la compétition : les Bavarois s’étaient imposés 4-0 à Munich avant de ridiculiser le Barça 3-0 devant son public. Mais pas sûr que « Pep » ait l’envie ni les moyens d’infliger pareille humiliation à ses frères catalans.Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Cazenave #container_14309028721{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14309028721{ height:350px; } #container_14309028721 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14309028721 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14309028721 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14309028721 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Évolution des taux des crédits immobiliersDonnées au 1er trimestre, sauf 2015 à fin avrilSource : Observatoire crédit logement / CSA(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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En avril, ils sont tombés à 2,02 %, selon les chiffres de l'Observatoire crédit logement-CSA. Cette baisse soutient le marché immobilier puisqu'elle permet aux acquéreurs d'acheter à moindre coût et ainsi de compenser les prix de la pierre. D'autant que la durée des prêts s'est, elle, stabilisée à un niveau élevé (212 mois en moyenne à la fin du premier trimestre 2015).Depuis la fin de 2013, le recul des taux équivaut à un repli des prix de 9,5 % et depuis la fin 2011 (ils étaient à 3,88 %), l'équivalent en baisse des prix est de 18,5 %, peut-on lire dans l'étude de l'Observatoire crédit logement.« La chute rapide des taux solvabilise les particuliers. Depuis janvier, nous enregistrons 40 à 50 % de demande de crédits en plus que l'an dernier. Et ce sont des personnes ayant signé leur compromis », explique Maël Bernier, du courtier Meilleurtaux.Historiquement favorableCes conditions de financement historiquement favorables, couplées à une baisse des tarifs, devraient permettre au marché immobilier de se maintenir dans les prochains mois, selon les professionnels du secteur, interrogés dans le cadre d'un baromètre publié le 5 mai par le Crédit foncier (sondage CSA auprès d'un échantillon représentatif de 400 professionnels).Les personnes ayant déjà contracté un emprunt ont, quant à elles, tout intérêt à renégocier leur taux. Elles pourront ainsi alléger le montant de leur mensualité ou réduire la durée de leur crédit. L'Observatoire crédit logement estime d'ailleurs que 22 % des crédits alloués en 2015 seront en fait des rachats de crédits.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard et Alexis Delcambre « Comme annoncé par le président Mathieu Gallet le 16 avril dernier, une réflexion a effectivement été engagée sur l’évolution des instances de direction de Radio France dont les conclusions seront présentées dans quelques semaines », a confirmé la direction de l’entreprise publique dans un message interne, mercredi 6 mai.Tout en déplorant « des informations parues dans la presse ce matin au sujet de changements présumés au sein du Comité exécutif de l’entreprise ».Comme l’a annoncé Le Figaro, Sibyle Veil, actuellement directrice du pilotage de la transformation de l’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris, est pressentie pour rejoindre Radio France. Toutefois, sa venue n’est pas confirmée officiellement. Se posent notamment, selon nos informations, des questions sur le périmètre de ses missions.Elle a été présentée comme une future « directrice générale » et une remplaçante de Catherine Sueur, l’actuelle directrice générale déléguée, réputée en froid avec M. Gallet. Mais son poste pourrait avoir une envergure un peu moindre. Mme Sueur était numéro deux de l’entreprise sous le président précédent, Jean-Luc Hees.Sibyle Veil est énarque, issue de la même promotion qu’Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, Gaspard Gantzer, le conseiller communication de François Hollande, ou Boris Vallaud, le secrétaire général adjoint de l’Elysée, aussi mari de Najat Vallaud-Belkacem. Elle a été conseillère santé, travail et logement à l’Elysée sous Nicolas Sarkozy. Elle est mariée à Sébastien Veil, lui aussi ancien membre du cabinet du président de la République et petit-fils de la ministre Simone Veil. Elle ne connaît pas le secteur audiovisuel.Le ministère de la culture de Fleur Pellerin a été informé par Radio France de la possible venue de Mme Veil, mais nie avoir donné une forme d’aval.D’autres changements possiblesUn autre changement devrait intervenir prochainement : le départ de Jean-Pierre Rousseau, l’actuel directeur de la musique, recruté par Mathieu Gallet. Cette hypothèse avait été évoquée dès fin mars, lors du conflit social qui a débouché sur une grève inédite à Radio France. Jean-Paul Quennesson, délégué Sud de Radio France et corniste à l’Orchestre national, avait qualifié sa direction de « fiasco total ».Pendant le conflit, l’assemblée générale des grévistes avait aussi visé l’actuel directeur des ressources humaines, Christian Mettot, un des principaux interlocuteurs des syndicats.Après la crise qui a secoué son autorité, Mathieu Gallet a donc engagé une réflexion sur la gouvernance de Radio France. Avant la sortie de grève, la ministre, Fleur Pellerin, s’était davantage impliquée personnellement, « convoquant » le dirigeant nommé par le CSA et nommant plus tard un médiateur pour renouer le dialogue entre les syndicats et la direction. Après la crise, certains anticipaient que la réflexion évoquée par Mathieu Gallet puisse être l’occasion pour le gouvernement de peser sur la réorganisation de l’entreprise. Il semble plutôt que le président de Radio France étudie sa future direction de son côté, dans la lignée du comité exécutif élargi mis en place à son arrivée.Pendant ce temps, le médiateur Dominique-Jean Chertier poursuit actuellement la « seconde phase » de sa mission, menant des réunions avec les parties prenantes en vue de la négociation du contrat d’objectifs et de moyens, feuille de route de l’entreprise pour les cinq années à venir. Parmi les chantiers sensibles figurent notamment la réforme des modes de production et la négociation d’un plan de départs volontaires de 300 personnes environ.Toutefois, la mise en place de ces discussions reste délicate. De source syndicale, un calendrier a été proposé par le médiateur. S’il propose des ateliers sur France Bleu, la musique ou les modes de production, aucun espace de discussion n’est pour le moment prévu sur le plan stratégique de l’entreprise.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.05.2015 à 12h28 • Mis à jour le06.05.2015 à 18h08 | Clément Guillou L’organisation de l’équipe Astana était, en 2014, défaillante et susceptible d’encourager ses coureurs à se doper. Fort heureusement, elle a depuis pris des mesures à même de corriger ces vilains défauts et n’a connu aucun nouveau cas de dopage ces six derniers mois. Aussi, retirer sa licence à l’équipe kazakhe du vainqueur de Tour de France 2014, Vincenzo Nibali, serait une sanction disproportionnée. Voilà, en substance, ce qu’a estimé la commission des licences de l’Union cycliste internationale (UCI), dont la décision motivée de laisser Astana dans l’élite du cyclisme mondial a été publiée mardi soir par la fédération internationale (PDF).Après deux contrôles positifs dans ses rangs et trois dans ceux de son équipe réserve en moins d’un semestre, l’équipe de Vincenzo Nibali était menacée par l’UCI de perdre sa licence World Tour. Mais l’affaire a traîné et, en milieu de saison, bouleverser l’équipe et le peloton pour « des faits anciens » était devenu incompatible « avec le respect du principe de proportionnalité », écrivent les juristes. La situation sociale, avec de nombreuses pertes d’emploi à la clé – l’équipe embauche quelque 70 personnes – est également citée par la commission. Difficile de dire aussi quelle part les jeux de pouvoir au sein de l’UCI, dont des membres influents se sont retournés contre l’initiative du président Brian Cookson, ont eu dans la décision des juges.Lire aussi : L’avenir d’Astana examiné dans un climat de tensionPour autant, la formation dirigée par Alexandre Vinokourov va passer la suite de la saison avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. La procédure n’est pas classée, insiste ladite commission des licences, et « reste en suspens ». En d’autres termes, elle garde la main. Un cas de dopage signifierait sans doute le retrait de la licence de même qu’un rapport négatif des sociologues de l’Issul, l’Institut des sciences sociales et du sport de l’université de Lausanne.Ces chercheurs ont tenté d’analyser le fonctionnement d’Astana pendant l’hiver et en avaient tiré un rapport accablant, « très minutieux et étayé », qui avait provoqué la saisine de la commission des licences par l’UCI. Ils sortent plutôt renforcés de cette affaire : la commission salue « la qualité et le sérieux du travail d’analyse réalisé par l’ISSUL, qui a résisté aux critiques pour l’essentiel ». Surtout, elle juge leurs travaux suffisamment crédibles pour qu’ils restent décisifs dans la procédure impliquant Astana.Voir notre chronologie : Astana, une vie à l’ombre du dopageJusqu’à présent, des fuites du rapport parues dans la presse spécialisée, que l’Issul soupçonne Astana d’avoir orchestrées, mettaient en évidence l’absence de preuves de dopage et dénonçaient une enquête faite à la légère. C’était la ligne de défense de l’équipe kazakhe : comment des sociologues qui ne connaissent rien au vélo – certains étudient pourtant les comportements du peloton depuis une dizaine d’années – et qui ont fait quelques interviews par Skype pourraient provoquer le retrait de la licence ?Leur mission n’a jamais été de trouver des preuves de dopage, répond Olivier Aubel, le chef de projet, mais d’analyser l’organisation de l’équipe et la communication en son sein, afin de déterminer si elle augmentait le risque de recourir au dopage. Pour cela, ils ont épluché la documentation de l’équipe, les contrats de coureurs, les plans d’entraînement, et interrogé en face-à-face 12 personnes, plus trois par Skype, dont un ou plusieurs anciens coureurs de l’équipe. « Les gens nous ont dit des choses suffisamment bétons et sérieuses, y compris des responsables actuels de l’équipe, pour que ce ne soit pas du vent », insiste Olivier Aubel.L’Issul a relevé l’éclatement géographique des coureurs, des incompatibilités linguistiques empêchant les rapports entre coureurs et entraîneurs – aucun entraîneur ne parle russe ni anglais –, des coureurs mineurs de l’équipe laissés à l’abandon plusieurs mois, un écart entre les informations mises en avant par l’équipe et la réalité – programmes d’entraînement non respectés et deux réels entraîneurs au lieu des quatre annoncés, par exemple –, souligné enfin le passé de médecins et de directeurs sportifs dans des équipes douteuses.Voir notre décryptage : Astana, le passé recycléQue l’expert de la commission des licences souligne « la qualité professionnelle des personnes, entraîneurs et médecins en particulier, chargées d’assurer de façon permanente le fonctionnement de l’équipe » laisse d’ailleurs pantois. Le médecin-chef d’Astana, le Belge Joost de Maeseneer, a fréquenté les formations parmi les plus vérolées de ce sport depuis vingt ans, la TVM puis les équipes de Bjarne Riis.Depuis le rapport, la formation d’Alexandre Vinokourov aurait fait des efforts, souligne la commission. Un exemple ? En mettant en place une plate-forme informatique pour améliorer la communication…Un rapport avant le TourLes sociologues de l’Issul attendent de juger sur pièce, avec l’angoisse de se faire balader par les dirigeants de l’équipe et de poursuivre leur audit dans un climat tendu. Raison pour laquelle les modalités du suivi ont été formalisées par écrit dans les moindres détails. « J’ai le sentiment qu’Astana n’a pas le choix et va faire preuve de bonne volonté pour se mettre dans les clous. L’équipe fait profil bas », affirme Olivier Aubel.Quinze jours avant le Tour de France et le Tour d’Espagne, l’Issul transmettra un rapport d’étape à la commission des licences. « Si elle veut se saisir, elle aura ainsi le temps avant les grands tours », précise le chercheur. Un dernier rapport sera rendu le 10 septembre.Astana devient ainsi la première équipe à être suivie, sous la contrainte, par l’Issul, respectant un cahier des charges que toutes les équipes du World Tour devront suivre en 2017. Cette saison, huit formations le suivent de façon volontaire. Depuis que les chercheurs de l’université suisse ont commencé à collaborer avec l’UCI pour réduire les risques de recours au dopage, outre Astana, cinq formations, et pas des moindres, n’ont souhaité participer à aucune étape de développement du programme : la formation Sky de Chris Froome, Tinkoff d’Alberto Contador, la Russe Katusha, l’Italienne Lampre et la Belge Lotto-Soudal.Clément GuillouJournaliste au Monde Julien Bouissou (New Delhi, correspondance) Pour confondre les suspects, la justice indienne a recours au détecteur de mensonges. Malgré une fiabilité toute relative, le dispositif séduit aussi les entreprises et les maris jaloux. Trente millions d'affaires attendent d'être jugées en Inde, faute de magistrats ou d'enquêteurs en nombre suffisant dans le pays. Dans ces conditions, la tentation est grande de confier le travail à une machine. L'Inde est l'un des rares pays du monde, avec le Japon et les Etats-Unis (voir un reportage sur Antenne 2 en 1985), à utiliser des détecteurs de mensonge. Pour le meilleur et pour le pire, cet appareil s'est installé dans les enquêtes judiciaires, et son usage ne cesse maintenant de s'étendre dans la vie économique et les affaires privées.« Lors d'un crime, il y a généralement beaucoup de témoins ou de proches à interroger, et le test permet de faire un tri, de confirmer ou non des pistes », explique Dr Bibha Rani Ray, ancienne responsable de la police scientifique en Inde. En deux ou trois heures, la machine mesure la respiration, la pression artérielle, et la transpiration du sujet, en analysant la « conductivité de la peau ».Certains suspects, raconte cette experte, sont persuadés de la fiabilité du test, à tel point qu'ils passent aux aveux avant même d'être auscultés. C'est la magie de Bollywood : dans les films, la machine ne connaît aucun raté. A l'inverse, d'autres inculpés, en découvrant le dispositif, sont soudain pris de défiance : l'appareil qu'ils ont sous le nez leur semble bien loin des standards du cinéma.Les résultats n'ont pas valeur de preuveManier le détecteur de mensonge est en effet un art délicat. L'histoire de ces deux sœurs originaires de Rohtak, dans le nord de l'Inde, qui avaient porté plainte pour agression sexuelle, est édifiante. « Combien de petits amis avez-vous ? » ou « combien de fois avez-vous déjà volé ? », leur ont demandé les enquêteurs, inspirés. Forcément, leur cœur s'était mis à battre la chamade et le test a conclu au mensonge.Dans la loi indienne, l'usage du détecteur de mensonge peut être refusé et les résultats du test n'ont pas valeur de preuve. Tout le monde s'accorde à dire que l'appareil n'est pas fiable à 100 %. Mais, lorsqu'une affaire est difficile à élucider, la frontière entre l'hypothèse et la vérité judiciaire est mince. Dans l'affaire dite des « adolescentes de Badaun », retrouvées pendues à un arbre en 2014 dans la ville de l'Uttar Pradesh, les enquêteurs ont relâché les suspects après leur avoir fait passer le test. « Dans une enquête criminelle, les témoignages visuels ont, eux aussi, une fiabilité limitée », relativise cependant Avi Singh, avocat auprès de la Cour suprême.Un mari doublement trompéCette recherche mécanisée de la vérité devient également un marché très lucratif. Les entreprises, qui se méfient de l'espionnage économique et des faux CV, commencent à y avoir recours. La Cour suprême a même dû encadrer cette pratique, expliquant dans un jugement de 2010 que celle-ci pouvait s'apparenter à une violation de la vie privée et ne devait pas s'effectuer sans l'accord du sujet.Autre front du développement des détecteurs de mensonge : les relations conjugales. Avec, parfois, des résultats surprenants. « Si vous ne faites pas confiance à votre conjoint, mieux vaut consulter un psychologue qu'un détecteur de mensonge », déplore Pankaj Jaiswal, le directeur du laboratoire scientifique IFSR, installé à New Delhi. Et de narrer l'étonnante histoire d'un couple, dont le mari, soupçonnant sa femme d'adultère, l'a persuadée de passer un test. Effrayée, l'épouse volage lui a avoué le lendemain qu'elle avait un amant. Le surlendemain, coup de théâtre : le résultat du laboratoire venait la blanchir ! Le mari, désormais en instance de divorce, et trompé de toutes parts, a décidé de porter plainte contre le laboratoire, pour mensonge.Lire aussi : A Heathrow, près de Londres, un détecteur de mensonge contre la fraude aux « allocs »Julien Bouissou (New Delhi, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) C’est un chantier délicat qu’a ouvert la Commission européenne mercredi 6 mai : aller plus avant dans la constitution d’un vrai marché unique numérique. Tous les sujets sont sur la table, y compris les plus polémiques. Une réforme du droit d’auteur, le renforcement de la lutte contre le piratage, une réflexion sur la nécessité ou pas de « réguler » les plates-formes Internet (Amazon, Apple, Facebook ou Google)…L’enjeu est considérable pour le président Jean-Claude Juncker, qui en a fait une des priorités de son mandat. Il s’agit de créer l’environnement économique favorable à la multiplication des sociétés numériques. Tout en préservant les industries traditionnelles – la banque, l’automobile, etc. –, toutes menacées à plus ou moins long terme d’« ubérisation », c’est-à-dire de voir leur modèle économique mis à bas par de nouveaux acteurs du Net.Réformer le droit d’auteurLa réforme du droit d’auteur ? Un texte législatif devrait être présenté à l’automne 2015, a précisé Bruxelles mercredi. Le principe de la territorialité des droits (le fait qu’un auteur puisse commercialiser les droits d’exploitation de son œuvre pays par pays) y sera conservé. Au grand soulagement du monde français de la culture, qui a mené un intense lobbying ces derniers mois afin d’éviter une relecture trop « radicale » de la directive droits d’auteurs de 2001.Lire aussi :Bruxelles pourrait rappeler Google à l’ordreBruxelles tient néanmoins à proposer davantage d’exemptions au droit d’auteur, notamment pour le secteur de la recherche.La Commission voudrait aussi rendre plus accessibles les contenus en ligne entre pays européens. En surmontant le « geoblocking » (le fait, dans un pays A, de ne pas avoir accès au catalogue de vidéo à la demande [VOD] ou aux matchs de foot diffusés par une TV du pays B) ; ou en permettant la « portabilité » des abonnements à des services audiovisuels afin qu’un abonné puisse avoir accès à son offre quand il est en déplacement.Le vice-président de la commission en charge du numérique, Andrus Ansip, a fait du geoblocking et de l’accessibilité ses chevaux de bataille.Encadrer les plate-formes internetAutre gros chantier, pour lequel il n’y a pas consensus, loin de là, à la Commission : la régulation des plates-formes. La France et l’Allemagne poussent pour une révision de la directive e-commerce de 2000, demandant que les groupes de l’Internet qui jouissent du statut d’hébergeur soient considérés comme des éditeurs, donc tenus davantage responsables des contenus qu’ils distribuent.L’Irlande ou les Pays-Bas, terres d’accueil de grands du Net américains, freinent des quatre fers. L’administration Obama a déjà fait savoir, elle aussi, que ce n’était pas une bonne idée…Il y a aussi tout l’enjeu de l’accès aux gigantesques masses de données personnelles détenues par ces plates-formes : à qui appartiennent-elles ? Qu’est-ce que ces acteurs en font ? Est-il possible de les porter d’une plate-forme à l’autre ? Etc.Pour l’instant, aucun projet de directive n’est sur la table, « mais la volonté politique d’avancer sur ces sujets est là », dit-on à la Commission. Une consultation publique et une série d’études seront lancées d’ici à fin 2015.Pour avoir un espoir d’avancer avec et non contre les multiples groupes d’intérêt qui se sont déjà manifestés, ou ne manqueront pas bientôt de le faire, sur tous ces sujets, Bruxelles va devoir réussir un sacré travail de synthèse…Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Xavier Eutrope Grooveshark, le site de streaming musical qui terrifiait l’industrie du disque est de retour après une fermeture annoncée la semaine dernière. Le service est passé d’un nom de domaine en « .com » à un autre se terminant par « .io ». Il s’agit en fait d’un site miroir, c’est-à-dire un clone qui reprend à l’identique les données de l’original.Le site BGR a reçu un e-mail du créateur de cette copie. Celui-ci se fait appeler « Shark » et semble être lié à Grooveshark. « J’ai commencé à sauvegarder le contenu du site lorsque sa chute me semblait imminente », explique-t-il. Il semblerait cependant que le nouveau site ne soit pas la réplique exacte de son aîné, Shark déclarant dans ce même e-mail être en train de récupérer 10 % des données qui lui manqueraient.Lire aussi : Droits d’auteur : fermeture de Grooveshark, un des pionniers du streaming musicalDans un message laissé à l’adresse de leur dernier site, les créateurs avouent « avoir fait de grosses erreurs » et présentent leurs excuses « sans réserve ». Ils y annoncent que la fermeture fait suite à un accord passé avec les grandes compagnies de musique, et promeut même des services payants, comme Spotify ou Beats Music, détenus par Apple.Le site, lancé en 2007, permettait à ses utilisateurs de mettre en ligne des fichiers musicaux et de les partager avec d’autres utilisateurs. Les majors de la musique avaient très vite engagé des procédures contre le site.Le 24 avril dernier, au terme d’une bataille juridique au long cours, un juge de Manhattan avait fixé le montant maximal de l’amende qu’aurait dû payer Escape Media Group Inc, maison mère du service. Celle-ci s’élevait à 150 000 dollars par morceau. La sanction financière aurait pu donc monter jusqu’à 736 millions de dollars.Xavier EutropeJournaliste au Monde Benoît Floc'h En septembre, Enrico Letta, président du conseil des ministres italien de 2013 à 2014, va changer de vie et devenir doyen de l’Ecole des affaires internationales de Sciences Po. Il dit vouloir transmettre son expérience aux élites de demain et leur apprendre à gérer les crises qui les attendent.Qu’est-ce qu’un responsable politique chevronné peut apporter à des étudiants ?Ce qui m’a intéressé, c’est la mission que le directeur de Sciences Po voulait me confier : associer toujours plus étroitement théorie et pratique. Dans les affaires internationales, en effet, l’écart entre l’une et l’autre est souvent grand.Mon cours portera sur les changements que la crise a entraînés en Europe. Pour surmonter celle-ci, il nous a fallu inventer des instruments assez hétérodoxes. Si les élèves n’étudient que les traités européens, ils ne sauront pas se débrouiller dans un monde où les crises se succèdent.Comme ancien ministre, premier ministre italien et député européen, j’ai été habitué à mêler théorie et pratique. J’ai vécu la crise et j’ai pu constater comment le grand leadership de quelques Européens a changé la donne : la créativité d’Herman Van Rompuy et de Mario Draghi a été déterminante, c’est grâce à eux que l’on est sorti de cette crise.Pensez-vous que les étudiants qui formeront l’élite de demain sont bien préparés à gérer des crises ?Je constate qu’il existe en Italie un fossé entre les études et la vie réelle. L’Ecole des affaires internationales de Sciences Po a toujours eu le souci d’associer théorie et pratique. Notamment à travers les stages, mode d’apprentissage avec lequel nous avons de grandes difficultés en Italie. Je suis donc aussi là pour apprendre !Les étudiants d’aujourd’hui, qui sont les leaders de demain, doivent être réellement formés à la gestion des crises. On a vécu une époque où celles-ci se produisaient de manière exceptionnelle. Nous formions donc des leaders de la normalité. Aujourd’hui, on passe de crise en crise. Nos étudiants doivent être préparés à faire face.Quelles compétences doivent-ils acquérir ?Lorsque j’ai fait mes études, je les ai faites en solitaire. C’était le lot commun. Aujourd’hui, ce n’est plus possible. Depuis Internet, nous sommes tous en relation. Apprendre à communiquer, à partager, à travailler en groupe est très important.Un autre point fondamental concerne le big data, les données massives. C’est cela le grand changement des dernières années. Auparavant, l’autorité venait du monopole de l’information. Aujourd’hui, mes étudiants et moi avons le même accès au savoir. L’autorité doit donc reposer sur autre chose : la gravitas. Une notion qu’il est difficile de traduire en français. Disons que cela consiste à associer maîtrise du savoir et capacité à l’interpréter.Ces deux apprentissages, associés à la gestion des crises et à une grande capacité d’adaptation, fondent le leadership de demain.Comment y parvenir ?Je fais beaucoup de simulations en cours. Exemple : comment faire un discours bref ? Cela peut paraître un détail. C’est en réalité ce qui fait la différence. Aujourd’hui, il faut être capable de faire passer un message en étant concis. Et c’est une question de minutes. Je l’ai expérimenté dans mes précédentes fonctions, lors des conseils européens ou des sommets du G20 : être capable de développer une idée ou deux en une minute est bien plus efficace que d’en évoquer plusieurs en quinze minutes. Car, dans ce cas, rien ne reste.Quels sont les défis nouveaux que la génération de vos étudiants devra relever ?Il en est un qui est au cœur de l’actualité : les migrations. On voit bien aujourd’hui que l’Europe n’est pas préparée à la traiter. Nous devons former des gens capables de gérer les migrations.Autre sujet longtemps réservé à des spécialistes ou des passionnés : le changement climatique. Lorsque mes étudiants seront en poste, la question ne sera plus théorique, mais bien réelle. Il faudra la traiter au quotidien et de manière transdisciplinaire.J’évoquerai un autre point : une attention renouvelée portée à la géographie et aux régions du monde qui changent radicalement comme l’Asie du Sud-Est. Alors que l’Union européenne peine à signer un accord de libre-échange avec les Etats-Unis, le Vietnam l’a fait en même temps qu’il nouait un traité similaire avec l’Union européenne. Qu’est-ce que cela veut dire ? Qu’une entreprise européenne qui souhaite pénétrer le marché américain aura peut-être intérêt à aller s’implanter au Vietnam. Cela, il faut en avoir conscience.Pourquoi avoir choisi Sciences Po ?Je suis francophone et francophile. Mon père était professeur de mathématiques à l’université de Strasbourg, ville où j’ai grandi. J’ai la France dans le cœur. Comme les Verts ! J’étais, dans les années 1970, un grand supporteur des footballeurs stéphanois. Ensuite, Sciences Po est une grande université globale qui possède une capacité d’attraction internationale. Je fais d’ailleurs mes cours en anglais. J’ajoute que la France et l’Italie sont très proches. Ce n’est donc pas très dépaysant, et cela me permet de garder un œil sur la politique italienne. La passion politique, on ne l’abandonne pas.Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Rémi Dupré  « Je ne cherche pas à poser des problèmes au PSG. Je me place uniquement sur le plan éthique et politique, car je trouve que ça commence à faire beaucoup. » Samedi 2 mai, après la victoire (2-0) de sa formation contre Evian - Thonon-Gaillard, lors de la 35e journée de Ligue 1, le président de l'Olympique lyonnais Jean-Michel Aulas a pris un ton mielleux en se confiant à L'Equipe. Pourtant, le dirigeant des Gones venait quelques heures plus tôt, devant les caméras de Canal+, d'adresser plusieurs flèches enduites de curare à l'équipe de la capitale, sa principale rivale dans la course au titre. Trois points séparant actuellement le leader parisien de son dauphin lyonnais. Lire aussi : Ligue 1 : le PSG se rapproche d'un troisième sacreL'objet du courroux de l'inamovible patron de l'OL : la réduction de la suspension de la star parisienne Zlatan Ibrahimovic de 4 à 3 matchs proposée par les conciliateurs du Comité national olympique et sportif français (Cnosf) et validée le 17 avril par la Ligue de football professionnel (LFP) − en même temps que la réduction de la suspension du Marseillais Dimitri Payet −, et la présence du buteur suédois, de retour à la compétition, le lendemain, sur la pelouse du stade de La Beaujoire, contre le FC Nantes.« Des juristes nous ont rendu une analyse très précise et j'ai fait une enquête ces quinze derniers jours pour savoir comment s'était tenue cette décision, a glissé le président de l'OL au quotidien sportif. Le bureau de la Ligue, dont je fais partie, aurait dû être convoqué pour valider la proposition de conciliation du Cnosf. Cela n'a pas été le cas. Il y a juste eu des consultations individuelles. Dans son argumentaire devant le Cnosf, la Ligue a estimé que Canal+ (la chaîne qui a diffusé la séquence des propos injurieux de Zlatan Ibrahimovic, le 15 mars, à Bordeaux) n'avait pas respecté son cahier des charges et amplifié les déclarations d'Ibrahimovic. Et c'est un peu surprenant de voir la Ligue prendre fait et cause pour un club. »Par ailleurs, Jean-Michel Aulas a assuré qu'il signifierait, lundi 4 mai, au Cnosf cette non-convocation préalable du bureau de la LFP. « Et on a de fortes chances d'avoir gain de cause », a-t-il affirmé. Alors qu'il espérait que les Canaris posent une réserve à la présence de Zlatan Ibrahimovic à La Beaujoire, son homologue nantais Waldemar Kita a tenu à respecter la décision de la Ligue.En creux, le très procédurier patron lyonnais tempête contre ce qui s'apparente à un arrangement au sein de la LFP. « En fait, la veille, lors du conseil d'administration [de la LFP], le sujet [de la réduction de la sanction d'Ibrahimovic] a été abordé alors que Jean-Michel Aulas était parti. Tout le monde a compris qu'il s'agissait d'une sorte d'échange par rapport à la problématique Canal +, PSG et OM [qui boycottaient alors les micros de Canal +]. De façon tacite, on avait compris qu'accepter la conciliation du Cnosf était le bon moyen de ramener le calme », a expliqué à L'Equipe, Bernard Caïazzo, le président du conseil de surveillance de l'AS Saint-Etienne, pourtant pas le meilleur ami du frère et ennemi lyonnais. Depuis, le PSG et l'OM ont mis fin au boycott.Bras de ferRêvant toujours d'entraver, « lors de la dernière journée », la marche triomphale du PSG version qatarie vers un troisième titre de champion de France consécutif, Jean-Michel Aulas se livre à un bras de fer  avec les dirigeants parisiens. Le sexagénaire n'a pas oublié le penalty retiré, puis transformé par Zlatan Ibrahimovic, en février, lors du choc (1-1) entre les deux ténors de la Ligue 1. Il aborde la question des problèmes financiers du RC Lens, indiquant que son concurrent de la capitale pourrait directement en pâtir. Car si les Sang et Or sont déclarés en faillite avant le terme du championnat, « cela pourrait impliquer un changement du classement si les confrontations face à Lens n'étaient plus comptabilisées », déclare M. Aulas, enclin à tenir une comptabilité d'épicier. Victorieux à deux reprises contre le club artésien, le PSG pourrait ainsi être privé de six points précieux dans ce cas de figure. Battu au match aller, l'OL n'en perdrait alors que trois seulement…Les saillies du président de l'OL ont particulièrement froissé les cadres du PSG. « Est-ce que vous me voyez parler des autres clubs ? Est-ce normal ? Est-ce le mode de fonctionnement ? Je ne comprends pas », avait tonné, le 16 avril, le président parisien Nasser Al-Khelaïfi, devant le conseil d'administration de la LFP. « Qu'il s'occupe d'abord de son club », a réagi à Nantes le milieu du PSG Blaise Matuidi. « À ce moment de la saison, il faut savoir garder son calme. L'entraîneur doit avoir confiance en ses joueurs et bien préparer son équipe. Il ne faut surtout pas se préoccuper des autres », a ajouté un Laurent Blanc flegmatique.Thiriez dans le viseur ?Dans un communiqué, le patron de la LFP Frédéric Thiriez a invité, dimanche, le président lyonnais « à faire preuve de sang-froid, à relire tranquillement les règlements et surtout à laisser place au jeu et au terrain ». Jean-Michel Aulas a aussitôt riposté en assurant, sur le site de l'OL, qu'il n'avait pas « cherché à intimider personne et pas davantage tenté d'exercer une quelconque pression sur qui que ce soit ». Et le vice-président de la LFP d'ajouter qu'il n'avait pas « l'intention de renoncer à poser la question de la régularité et des conséquences d'une “délibération” surprenante déjà en sa forme ainsi que de ses conséquences ne serait-ce qu'au niveau des commissions de la LFP et plus particulièrement de la commission de discipline ».Cette énième saillie du patron des Gones, en poste depuis 1987 et septuple champion de France (de 2002 à 2008), traduit son souhait de se démarquer du président de la LFP, en place depuis 2002 et dont le mandat expire en 2016.Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.05.2015 à 16h21 • Mis à jour le04.05.2015 à 17h09 | Gilles Paris (Washington, correspondant) Ses déplacements répétés dans l’Iowa, où elle s’était encore exprimée le 25 avril à l’occasion d’un rassemblement organisé par la branche locale de la Faith and Freedom Coalition, un groupe religieux conservateur, avaient donné une idée de ses ambitions.Comme les sénateurs Ted Cruz et Rand Paul avant elle, c’est par un message sur son compte Twitter que Carly Fiorina a fait part de sa candidature à l’investiture républicaine pour la présidentielle de 2016, lundi 4 mai. Elle pourrait être la seule femme sur les rangs pour le Grand Old Party, comme l’ancienne représentante Michele Bachmann en 2011. Cette dernière avait rapidement abandonné après un score décevant lors des caucus de l’Iowa, le premier Etat à se prononcer.Comme le neurochirurgien Ben Carson qui devait confirmer lundi son intention de briguer l’investiture républicaine dans sa ville natale de Detroit (Michigan), Carly Fiorina, 60 ans, est une représentante de la société civile qui peut mettre en avant une impressionnante réussite professionnelle ainsi qu’un rôle de pionnière pour les femmes, un segment électoral stratégique pour l’élection présidentielle.Cette carrière débute en 1976 avec un poste de secrétaire dans une agence immobilière à Palo Alto, en Californie, là où fut fondée l’entreprise Hewlett-Packard en 1939 et, avec elle, la Silicon Valley. Elle se termine en apothéose en 1999 avec la direction de ce géant de l’informatique. L’expérience coïncide avec l’éclatement de la bulle spéculative constituée à la faveur de la révolution introduite par le développement d’Internet et s’achèvera par une démission forcée en 2005 qui lui laissa un goût amer.Contre l’avortement et contre le mariage homosexuelEn 2008, Carly Fiorina avait rejoint l’équipe de campagne du candidat républicain John McCain, sénateur de l’Arizona, pour lui apporter une expertise qui lui faisait défaut. Deux ans plus tard, elle se lançait dans une bataille sénatoriale coûteuse en Californie pour tenter de ravir le poste de la junior senator démocrate de l’Etat, Barbara Boxer. Solidement implantée, cette dernière avait cependant été réélue.Au cours de ses déplacements préparatoires, Carly Fiorina n’a cessé de mettre en avant ses convictions conservatrices, contre l’avortement et contre le mariage homosexuel, ainsi que sa foi qui lui a permis, dit-elle, de surmonter des épreuves personnelles, un cancer du sein ainsi que la mort d’une belle-fille, à 35 ans, victime « des démons de l’addiction ». L’ancienne responsable de Hewlett-Packard s’estime la mieux placée pour attaquer la favorite du camp démocrate, Hillary Clinton. Elle tente de présenter son absence d’expérience politique comme un atout face à la dizaine de sénateurs, de gouverneurs et anciens gouverneurs qui pourraient au final se porter sur les rangs, mais son profil singulier n’a pas pour l’instant la faveur des intentions de vote.Lire aussi :Primaires aux Etats-Unis : une « offre » pléthorique chez les républicainsGilles Paris (Washington, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.05.2015 à 15h37 • Mis à jour le04.05.2015 à 17h17 | Leila Marchand « May the force be with you » (« Que la force soit avec toi ») : voici la célèbre formule qui a fait du 4 mai – May 4th en anglais, qui se prononce à l'identique – une journée dédiée à Star Wars.La véritable force de la saga intergalactique, 38 ans après la sortie du premier film, en mai 1977, est de ne rien avoir perdu de son souffle. Un septième épisode, « Star Wars : The Force Awakens », sortira en salles le 18 décembre. Sa bande-annonce officielle approche déjà les 68 millions de vues sur Youtube, signe que les fans trépignent déjà d'impatience.775 millions de dollars de recettes dès le premier film1977 A Hollywood, personne ne pariait sur le succès de Star Wars. A l'époque, la science-fiction n'a pas la cote. Aucun studio n'est prêt à investir dans le projet, et même la 20th Century Fox, qui finit par lui donner sa chance, redoute jusqu'au bout l'échec commercial. Elle accepte d'ailleurs le marché proposé par George Lucas : celui-ci renonce à un salaire de 500 000 dollars et garde en échange les droits sur la licence et la vente de produits dérivés.Contre toute attente, le film connaît un succès phénoménal dès son premier week-end de sortie. La suite de l'histoire est connue. Le succès va accompagner la sortie de chacun des six épisodes, sans exception. Les résultats au box office sont impressionnants et se comptent en centaines de millions de dollars. #container_14303175554{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14303175554{ height:500px; } #container_14303175554 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14303175554 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14303175554 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14303175554 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Star Wars : L'épisode I explose le box officeL'épisode IV est le plus rentable, avec seulement 11 millions de dollars de budget et plus de 775 millions de recette à travers le monde.Source : IMDB(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14303175554", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"en millions de dollars" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Star Wars IV (1977)","Star Wars V (1980)","Star Wars VI (1983)","Star Wars I (1999)","Star Wars II (2002)","Star Wars III (2005)"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Box Office Monde", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 775.398007 ], [ "", 538.375067 ], [ "", 475.106177 ], [ "", 1027.044677 ], [ "", 649.398328 ], [ "", 848.754768 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Budget", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 11 ], [ "", 18 ], [ "", 32.5 ], [ "", 115 ], [ "", 115 ], [ "", 113 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " M$", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}(Pour rappel, les épisodes IV à VI sont sortis de 1977 à 1983, et les épisodes I à III ont été tournés plus tard, de 1999 à 2005.)113 millions de dollars de budget pour le dernier filmLes recettes de la dernière trilogie en date dépassent encore celles de la première. Star Wars I passe même la barre du milliard de dollars de bénéfice.Un succès phénoménal même si le budget a été multiplié par dix depuis le premier film, passant de 11 à 113 millions de dollars.Pour preuve, Star Wars a même sa place dans la liste des « 100 films les plus rentables de tous les temps », mise à jour par le site américain Box Office Mojo. Quatre épisodes se retrouvent dans le classement, Star Wars I en tête, au 17e rang.4 mds de dollars Au total, les films Star Wars ont généré pour 4,54 milliards de dollars de vente de tickets de cinéma dans le monde, soit 4 milliards d'euros.121 prix Plébiscité par le grand public, Star Wars a aussi su séduire la critique. Si l'on additionne les diverses distinctions gagnées lors de festivals du cinéma, la série a empoché 121 prix. #container_14303908921{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14303908921{ height:500px; } #container_14303908921 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14303908921 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14303908921 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14303908921 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Star Wars IV remporte le plus de prix, Star Wars I reçoit le plus de nominationsSeuls les trois premiers films de la trilogie (IV, V, VI) sont décorés par un ou plusieurs Oscars du cinéma.Source : IMDB(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14303908921", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#ff3232","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Star Wars IV (1977)","Star Wars V (1980)","Star Wars VI (1983)","Star Wars I (1999)","Star Wars II (2002)","Star Wars III (2005)"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Prix remportés", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 44 ], [ "", 16 ], [ "", 15 ], [ "", 17 ], [ "", 13 ], [ "", 16 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Nomination", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 26 ], [ "", 16 ], [ "", 18 ], [ "", 60 ], [ "", 46 ], [ "", 36 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Le tout premier film, Star Wars IV, a même reçu sept Oscars, dont celui des meilleurs effets visuels, une belle performance pour un film de science-fiction.7,8 millions d'entrées pour « Star Wars I » en FranceEn France aussi, La Guerre des étoiles a fait des adeptes. La saga fait proportionnellement les mêmes audiences qu'ailleurs dans le monde : c'est Star Wars I qui reste le chouchou avec 7,8 millions d'entrées, suivi de près par Star Wars III (7,2 millions) et Star Wars IV (6,5 millions). #container_14303880480{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14303880480{ height:500px; } #container_14303880480 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14303880480 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14303880480 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14303880480 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les Français aussi ont préféré "Star Wars I"Star Wars I fait partie des plus grands succès au cinéma en France, avec plus de 7,8 millions d'entréesSource : CNC(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14303880480", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"millions d'entrées" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Star Wars IV (1977)","Star Wars V (1980)","Star Wars VI (1983)","Star Wars I (1999)","Star Wars II (2002)","Star Wars III (2005)"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Entrées au cinéma en France", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 6.459 ], [ "", 4.051 ], [ "", 4.243 ], [ "", 7.83 ], [ "", 5.609 ], [ "", 7.23 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Ces trois épisodes sont d'ailleurs dans la liste des « Meilleurs succès au cinéma en France depuis 1945 » éditée par le CNC (centre national du cinéma et de l'image animée). Les Français ont ainsi été aussi nombreux à aller voir Star Wars : épisode 1, à la 54e place, que Un Indien dans la ville, Pinocchio ou Le Gendarme de Saint-Tropez.En 2005, Star Wars : épisode 3 prend même la tête du box-office, juste devant Harry Potter et la coupe de feu.Rachetée pour plus de 3 milliards d'eurosLa success story ne s'arrête pas là. Les studios Disney ont visiblement senti le potentiel inépuisable de la franchise. Le 30 octobre 2012, ils annoncent le rachat de Lucasfilm, la société de production fondée par le réalisateur, pour un peu plus de 4 milliards de dollars, soit 3,1 milliards d'euros à cette date.2 milliards environ ont été versés comptant à George Lucas2 milliards lui ont été remis sous forme d'actions Disney (40 millions de titres)Une affaire qui le propulse parmi les plus grandes fortunes de la planète : le magazine Forbes le classe 309e, avec 5,2 milliards de dollars (4,6 milliards d'euros).« Star Wars VII » : un budget deux fois plus élevéDès le contrat signé, Disney annonce le retour de la série culte sur les écrans. Et la compagnie ne se contente pas d'exploiter un seul nouveau film : c'est toute une nouvelle trilogie qui est en préparation, dont le premier volet arrive au mois de décembre.Baptisé Star Wars : The Force Awakens (Star Wars : le réveil de la force), le film devrait pouvoir compter sur un budget presque deux fois plus important que celui du dernier film : le président de Walt Disney laisse entendre qu'il serait de l'ordre de 175 à 200 millions de dollars (156 à 178 millions d'euros).215 millions de dollars de produits dérivésMême si ce nouvel opus ne connaît pas le succès attendu en salles – scénario peu probable –, l'investissement de Disney devrait être facilement amorti. Avec l'acquisition de Lucasfilm, la compagnie est également devenue propriétaire de toutes ses filiales (comme LucasArts, société de production de jeux vidéo) et obtient le droit d'exploiter la licence Star Wars, c'est-à-dire une multitude de produits dérivés.Déjà la spécialité de la franchise avant son rachat, la vente issue des licences, rapportait 215 millions de dollars en 2012 (192 millions d'euros).Le géant américain a commencé à exploiter à son tour ce potentiel, avec la diffusion d'une série animée pour enfants, le lancement de jeux vidéo sur tablettes et le projet d'attractions dédiées dans les parcs Disney.Cinq marchands de jouet ont également obtenu le droit d'exploiter la licence : Hasbro, Lego, Mattel, Jakks Pacific et Rubies.Un marché en or : en 2014, plusieurs générations d'enfants après le premier film, Star Wars restait la licence de jouets la plus vendue en France.Leila MarchandJournaliste au Monde Chloé Hecketsweiler Dès l’entrée, le ton était donné, lundi 4 mai en début d’après-midi, à l’assemblée générale des actionnaires de Sanofi : un salarié, syndiqué à la CGT, arborait des petites affichettes sur lesquelles était écrit : « Bye, 4,5 M € » et « Hello, 4 M € ». Deux petites phrases qui font référence au chèque de départ de Christopher Viehbacher, l’ex-directeur général du groupe pharmaceutique, remercié en début d’année, et au chèque d’arrivée (« golden hello ») d’Olivier Brandicourt, son remplaçant, nommé mi-février et arrivé début avril.Les salariés de Sanofi n’étaient pas les seuls à être « remontés » contre ces indemnités. Le groupe de conseil aux actionnaires ISS les conteste lui aussi et avait invité à voter contre. ISS n’a pas été totalement suivi par les actionnaires, mais ceux-ci ont malgré tout montré leur irritation en adoptant la rémunération de M. Viehbacher à 61 % (avec quelques « ouh » de mécontentement dans la salle lors de l'annonce du résultat) et le « package » de M Brandicourt à 64 %.Or, en AG, une résolution qui obtient moins de 80 % des voix est considérée comme contestée, compte tenu de la structure du capital et du taux de participation.En guise de cadeaux, les actionnaires ont, en tout cas, reçu un... parapluie. Un clien d’oeil au « parapluie doré » de M. Brandicourt ?« Sanofi doit proposer des rémunérations comparables à celles que proposent les groupes concurrents. Nous ne les inventons pas ! Bien sûr, le groupe doit aussi tenir compte leur acceptabilité sociale. Nous devons trouver notre voie au milieu de cette contradiction », avait tenu à expliquer, avant le vote, Serge Weinberg, le président du conseil d’administration.Cette question des indemnités de l’ancien et du nouveau patron opérationnel du groupe « est un sujet délicat et je vais essayer de vous donner toutes les informations que vous pouvez rechercher », avait, de son côté, déclaré Gérard Van Kemmel, qui dirige le comité des rémunérations.S’employant à justifier les sommes versées à M. Viehbacher et M. Brandicourt, M. Van Kemmel a expliqué que Sanofi et M. Viehbacher étaient en désaccord sur le montant du chèque de départ et que le comité avait décidé d'éviter « un litige néfaste ». « Il était préférable d'arriver à une transaction pour protéger les intérêts de Sanofi », a-t-il précisé, le conseil de Sanofi ayant par ailleurs adressé une lettre aux actionnaires afin de dénoncer l’« erreur d’analyse de la part d’ISS ».« Le pauvre »M. Viehbacher a notamment perçu 2,4 millions d'euros au titre de sa rémunération pour 2014. Soit un peu moins que ce à quoi il aurait pu prétendre, car il n'avait pas atteint l'un des objectifs pris en compte dans le calcul de sa part variable (à hauteur de 15 %) : l'organisation du groupe et le plan de succession.Le groupe, qui n'était pas d'accord pour payer les deux ans d'indemnité de départ réclamés par M. Viehbacher, dit s’être retrouvé au pied du mur car le contrat de l'ex-directeur général ne comportait ni clause de confidentialité ni clause de non-concurrence.Le groupe s'est donc résolu à lui verser une année de salaire, ainsi qu'une somme de 246 750 euros pas mois. « Il ne percevra pas de retraite », a ajouté Van Kemmel. « Le pauvre », a répondu, en écho, une actionnaire, tandis qu'un brouhaha agitait la salle.Le package d'arrivée de M. Brandicourt a, lui aussi, été (re)détaillé : l’intéressé, qui a quitté la direction de la division santé/pharmacie de Bayer, a perçu 2 millions d’euros lors de sa prise de fonction chez Sanofi et il touchera 2 millions supplémentaires en janvier 2016 s’il est encore en poste à ce moment-là.Son salaire fixe est de 1,2 million. Point sensible : il bénéficiera d'un bonus de dix ans d'ancienneté dans le calcul de sa retraite complémentaire, à condition qu'il reste dans le groupe jusque-là. Une faveur qui coûtera plusieurs millions au groupe le cas échéant.« Cela compense ce qu'a perdu Olivier Brandicourt en quittant Bayer. Il ne nous est cependant pas possible de détailler la liste de ces avantages perdus car Bayer ne les divulgue pas », a indiqué M. Van Kemmel.A un actionnaire demandant : « M. Brandicourt doit-il renoncer à son golden hello ? », M. Weinberg a répondu qu’« il appartiendra à Olivier Brandicourt d’en décider ».2014, « année de rebond » des rémunérationsCette question des rémunérations des dirigeants a animé bon nombre d’autres assemblées d’actionnaires ces dernières semaines – plus de la moitié du CAC 40 a déjà tenu sa réunion annuelle. Alors qu’« après quelques années de tassement », 2014 a été une « année de rebond des rémunérations des dirigeants », comme le résume Loïc Dessaint, directeur général de Proxinvest, ces « indemnités » sont de plus en plus contestées par les actionnaires.Lire aussi :Votre patron est-il trop payé ?Il faut dire que, depuis l’an dernier, le sujet est désormais soumis à un vote lors des assemblées générales − il s’agit de ce que l’on appelle le « say on pay ». Ce vote n’est toutefois que consultatif. Il n’oblige en rien les entreprises.La semaine dernière, deux dirigeants, et pas des moindres, ont ainsi subi un sérieux revers. Le package de Franck Riboud, chez Danone (6,075 millions d’euros), n’a emporté l’adhésion que de 53 % des actionnaires, c’est le plus mauvais score jusqu’ici.Celui de Carlos Ghosn, chez Renault (7,2 millions), qui a triplé en un an, n’a pour sa part rassemblé que 58 % des scrutins.Lire aussi :Chez Renault, l’Etat impose sa loiAvant Renault et Danone, les actionnaires avaient également manifesté leur agacement chez Vinci (63 %), Veolia (70,8 %), Safran (66,8 %) ou Schneider Electric (71,9 %).L’attention se porte sur le lien rémunération-performance« Ce que l’on veut savoir désormais, c’est si ces montants attribués aux dirigeants rémunèrent véritablement leurs performances », explique Cédric Lavérie, chez Amundi.Une exigence partagée par tous les investisseurs : « En 2014, les investisseurs avaient voté sur la transparence. Cette année, c’est le lien entre rémunération et performance du dirigeant qui est l’objet de toute leur attention », confirme Hélène Solignac, expert conseil en gouvernance auprès de Sodali.Introduit par le code AFEP Medef, le « say on pay » a fait ses premiers pas en 2014. Sans que les actionnaires s’en saisissent alors pour contester les rémunérations des patrons.Cette année, ils se montrent bien moins indulgents, jugeant que les critères de performance qui accompagnent la part variable des salaires doivent être mieux explicités.« Les Français ne savent pas que les grands patrons travaillent trois fois 35 heures par semaine », balaie Xavier Fontanet, ex-patron d’Essilor.« La priorité, ce sont les lancements »Le nouveau directeur général de Sanofi, Olivier Brandicourt, arrivé à la tête du groupe pharmaceutique début avril, a pour priorités les nouveaux produits et la recherche, après un premier trimestre où les ventes ont progressé mais le résultat net a baissé. À un actionnaire qui lui faisait remarquer, lundi 4 mai lors de l’assemblée générale du groupe, que « Sanofi est à l’arrêt, le groupe est même une proie », M. Brandicourt a répondu : « vous ne pensiez pas que j’allais vous donner une vision bien ficelée en quatre semaines. Depuis que je suis arrivé, j’ai surtout passé du temps avec les équipes. Je pourrai vous donner un début de vision stratégique en novembre. Aujourd’hui la priorité, ce sont les lancements. »M. Brandicourt a par ailleurs reconnu que l’« on peut se poser des questions sur le niveau de diversification du groupe ». « Cela fera l’objet de réflexions », a-t-il ajouté. Une revue des activités sera menée dans les prochains mois. Le résultat sera probablement présenté au quatrième trimestre.Chloé HecketsweilerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.05.2015 à 13h37  Deux soldats ukrainiens ont été tués en vingt-quatre heures dans l’Est rebelle prorusse de l’Ukraine, a annoncé lundi 4 mai l’armée ukrainienne. Les deux militaires ont été tués et trois autres blessés lorsque leur véhicule blindé a roulé sur une mine dans la région de Louhansk, a signalé un porte-parole militaire ukrainien. Deux autres militaires ont été blessés aux abords du village de Chirokiné, près du port stratégique de Marioupol, dernière grande ville de l’Est rebelle contrôlée par Kiev, selon la même source.Dimanche, les rebelles « ont considérablement augmenté le nombre de tirs, à une centaine en 24 heures », soit pratiquement le niveau observé avant la trêve actuelle instaurée à la mi-février après la signature des accords de paix Minsk 2, a accusé dans un communiqué le service de presse de l’opération militaire ukrainienne dans l’Est.Les points les plus chauds de la ligne du front restent le village divisé de Chirokiné ainsi que le village de Pisky et plusieurs autres localités situées à proximité de l’aéroport de Donetsk, fief séparatiste, selon Kiev.Les rebelles ont accusé pour leur part l’armée ukrainienne d’avoir effectué environ 70 irs, notamment contre Chirokiné et des quartiers de Donetsk proches de l’aéroport, sans faire état de victimes, selon l’agence séparatiste officielle DNA.Le chef de la diplomatie serbe Ivica Dacic, qui assure la présidence tournante de l’OSCE, a déploré dimanche dans un communiqué des « violations du cessez-le-feu » en Ukraine où une mission d’observation de cette organisation est déployée. Le conflit a fait plus de 6 100 morts en un an.Rencontre prévue à MinskUne rencontre du Groupe de contact trilatéral réunissant les représentants ukrainiens, russes et de l’OSCE avec la participation d’émissaires rebelles est attendue à Minsk mercredi, ont annoncé séparément Kiev et les séparatistes. La capitale biélorusse avait été à plusieurs reprises le théâtre de négociations internationales, dont la dernière grande session s’est déroulée en février avec la participation des présidents français, ukrainien et russe et celle de la chancelière allemande.Jeudi 30 avril, le commandant en chef des forces de l’OTAN, le général Philip Breedlove a estimé que les forces russes ont cherché récemment à se « repositionner » tout en confortant les gains obtenus sur le terrain. Il a estimé que les mouvements observés récemment correspondaient à « la préparation, l’entraînement et l’équipement pour avoir la capacité de lancer de nouveau une offensive ». 04.05.2015 à 12h17 • Mis à jour le04.05.2015 à 13h36 Les dirigeants de la compagnie aérienne Air France et de sa maison mère, le groupe franco-néerlandais Air France-KLM, ont demandé au gouvernement un moratoire concernant la taxe de solidarité sur les billets d’avion, dite « taxe Chirac ».« Nous vous demandons un moratoire sur la collecte en France de la taxe de solidarité », écrivent Alexandre de Juniac, PDG d’Air France-KLM, et Frédéric Gagey, patron d’Air France, dans une lettre adressée au ministre des finances, Michel Sapin, et aux secrétaires d’Etat chargés du budget et des transports, Christian Eckert et Alain Vidalies.Les deux dirigeants affirment que cette taxe sur les billets d’avion, créée en 2006 à l’initiative de l’ancien président de la République Jacques Chirac, « représente chaque année un coût supplémentaire de 90 millions d’euros » pour les compagnies aériennes françaises, « ce qui affecte directement [leur] compétitivité face à la concurrence des opérateurs étrangers ».Une taxe peu appliquéeParmi les 30 pays qui avaient accepté sa mise en place, seuls 9 l’appliquent : le Cameroun, le Chili, le Congo, la France, Madagascar, le Mali, Maurice, le Niger et la Corée du Sud. Au fil des années, la taxe est devenue la « taxe Air France ».La taxe de solidarité est la principale ressource de l’organisation internationale Unitaid, qui finance la lutte contre les grandes pandémies (sida, paludisme, tuberculose) dans les pays pauvres. Unitaid possède « une réserve financière de 706 millions de dollars [environ 630 millions d’euros] et pourrait donc poursuivre ses actions humanitaires (…) pendant cinq ans sans collecte supplémentaires », ajoutent MM. Juniac et Gagey, s’appuyant sur un article du mensuel Capital.Le dernier rapport annuel d’Unitaid, disponible sur son site Internet confirme que l’organisme a versé moins de 1,4 milliard de dollars sur plus de 2,2 milliards perçus de 2006 à fin 2013, la France contribuant pour près de 60 % à ce budget. Toujours selon ce rapport, compte tenu des subventions accordées jusqu’en 2017 et des frais de fonctionnement, les « fonds disponibles pour de nouveaux projets » s’établissaient à 340 millions de dollars à la fin de 2013 (303 millions d’euros).La « taxe Chirac » a généré 64 % des recettes d’Unitaid depuis sa création. En France, son montant forfaitaire, calculé selon la destination du vol et la classe du billet, avait été revalorisé en avril 2014, Air France déplorant alors une « charge supplémentaire ».Un récent rapport a proposé parmi plusieurs pistes, de mettre à contribution les banques, les assurances et la grande distribution pour alimenter la taxe de solidarité. 04.05.2015 à 11h35 • Mis à jour le04.05.2015 à 11h40 | Jean-Michel Bezat Que la Chine s’intéresse à l’industrie nucléaire française n’est pas nouveau. Qu’elle profite aujourd’hui de la faiblesse de la filière nationale – notamment des grandes difficultés financières et industrielles d’Areva – n’est pas une surprise. Et qu’elle entre au capital de l’entreprise n’est plus une hypothèse d’école.Cette situation ne sanctionne pas seulement l’affaiblissement d’un secteur qui fut longtemps une fierté française ; il signe aussi l’irrésistible montée en puissance de l’industrie atomique chinoise et l’importance de son marché, le premier du monde avec près de la moitié de la soixantaine de nouveaux réacteurs construits sur la planète. « Les Chinois sont incontournables », répète à raison Philippe Varin, le président du conseil d’administration d’Areva.Trois entreprises chinoises s’intéressent donc à Areva NP, la branche chargée de la conception-fabrication des réacteurs et des services associés, qui devrait passer en partie sous le contrôle d’EDF dans le cadre de la refonte de la filière tricolore et du sauvetage d’Areva, selon Le Journal du dimanche.China General Nuclear Power Corporation (CGN) et China National Nuclear Corporation (CNNC), les deux plus grands producteurs d’électricité partenaires d’Areva et d’EDF en Chine et au Royaume-Uni sur la construction des réacteurs EPR, le retraitement du combustible et le transport des déchets, pourraient prendre environ 10 % d’Areva, aujourd’hui détenu à 87 % par l’Etat. DongFang Electrical Corporation (DEC), spécialiste des équipements dans l’énergie, créerait une coentreprise avec Areva dans la fabrication des pièces maîtresses (cuves, générateurs de vapeur, etc.).Négocier de solides contrepartiesFaut-il s’effrayer de cette arrivée dans un secteur aussi sensible ? La France n’a plus les moyens d’une ambition solitaire. Le groupe public CGN a déjà accès aux technologies de l’EPR puisqu’il en construit deux dans le sud de la Chine, à Taishan, avec EDF tout en négociant âprement (avec CNNC) son entrée dans le projet des EPR britanniques.Et il faudra bien aussi qu’Areva transfère une partie de sa technologie du traitement-recyclage des combustibles usés – comme il l’a fait au Japon – pour décrocher la vente à la Chine d’une réplique de l’usine de la Hague (Manche), un contrat d’environ 10 milliards d’euros.Le premier ministre, Manuel Valls, l’a redit, fin janvier, en Chine : le gouvernement est favorable à l’ouverture d’un nouveau chapitre de l’histoire nucléaire franco-chinoise. Il devra négocier de solides contreparties, notamment une ouverture plus large du colossal marché chinois.Mais après des années de guerres intestines et une perte de savoir-faire encore illustrée par les graves défauts découverts sur les cuves de l’EPR de Flamanville (Manche) forgées en France, les industriels français ne sont pas en position de force face à des « partenaires » qui ont un puissant Etat derrière eux, des savoir-faire, des capitaux. Et, plus que tout, une ambition sans faille.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.05.2015 à 15h51 • Mis à jour le08.05.2015 à 16h15 | Stéphane Lauer (New York, correspondant) Les embauches sont reparties de l’avant aux États-Unis. Après un mois de mars très décevant, l’économie américaine a créé 223 000 emplois en avril, selon les statistiques publiées vendredi 8 mai par le département du travail. Ce rebond permet au taux de chômage de baisser de 0,1 point à 5,4 % de la population active, un niveau qui n’avait plus été atteint depuis mai 2008.Même si le nombre de créations d’emploi se situe légèrement en dessous des anticipations des économistes, qui en prévoyaient 228 000, les chiffres annoncés vendredi constituent un certain soulagement à propos de la solidité du marché du travail. En effet, les États-Unis ont connu un trou d’air à la fin du premier trimestre.Creux passagerL’économie américaine n’a finalement créé que 89 000 emplois en mars (contre 126 000 annoncés dans une première estimation). Il faut remonter à juin 2012 pour retrouver une statistique aussi médiocre. Cette contre-performance fait ainsi drastiquement tomber la moyenne mensuelle, qui, sur les quatre premiers mois de l’année, n’est plus que de 154 000, très loin des 260 000 enregistrés en 2014.Le rebond du mois d’avril semble indiquer que le creux du premier trimestre n’était que passager. L’économie américaine a fait quasiment du surplace avec une croissance de 0,2 % de son Produit intérieur brut (PIB). Des conditions météo particulièrement difficile dans le nord-Est des États-Unis et le Midwest, la grève des dockers dans les ports de la cote ouest et la hausse du dollar face aux autres monnaies ont plombé la croissance et ralenti sensiblement le rythme des embauches.  La plupart des observateurs tablent sur un rebond au second trimestre. « Une grande partie des dépenses de consommation différées au premier trimestre vont se réaliser au cours du deuxième, tandis que d’autres données suggèrent que l’activité économique s’améliore, estime Joseph Lake, analyste spécialisé sur l’économie américaine pour The Economist Intelligence Unit. Le crédit à la consommation a progressé en mars au rythme le plus rapide depuis juillet de l’année dernière, ce qui de bon augure pour les dépenses des ménages. Et l’industrie automobile, un indicateur clef, a réalisé son meilleur mois d’avril depuis dix ans », souligne-t-il.Le salaire moyen progresse doucementMalgré cet optimisme, le tableau général du marché de l’emploi reste toutefois contrasté. Ainsi, le taux de participation, c’est-à-dire la proportion de la population en âge de travailler qui a un emploi ou qui en cherche un effectivement, reste à des niveaux historiquement faibles à 62,8 %. Par ailleurs, lorsqu’on prend en compte les salariés qui travaillent à temps partiel de façon subie ou ceux qui sont découragés de chercher du travail, le taux de chômage ne s’améliore que très légèrement à 10,8 %, soit 0,1 point de mois qu’en mars. Enfin le temps de travail hebdomadaire moyen est resté inchangé à 34,5 heures.Côté salaires, la tendance s’améliore, mais doucement. Le salaire horaire moyen a progressé de 2,2 % en avril par rapport à il y a un an. C’est un peu plus que les 2 % observés ces derniers mois, mais c’est encore insuffisant pour parler d’une véritable mise sous tension du marché du travail qui obligerait les employeurs à augmenter les salaires face à une main-d’œuvre disponible moins abondante.Sur le plan sectoriel, ce sont les services qui ont le plus contribué au rebond du mois d’avril avec 62 000 créations d’emploi, suivis des métiers de la santé (+ 56 000) et ceux de la construction (+45 000). En revanche le secteur manufacturier et la distribution font du surplace. L’industrie, qui créait 18 000 emplois en moyenne en 2014 semble pénalisée par le haut niveau du dollar, qui pèse sur les exportations. Enfin, les mines et l’énergie restent à la peine en raison de la faiblesse des prix du baril de pétrole qui handicape les investissements. Ce secteur a détruit 15 000 emplois au cours du dernier mois. Lire aussi :La croissance américaine flanche au premier trimestreStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.05.2015 à 15h11 • Mis à jour le08.05.2015 à 17h38 Les autorités mexicaines ont rapporté, vendredi 8 mai, avoir interpellé Francisco Salgado Valladares, l'ancien sous-directeur de la police d'Iguala, impliqué dans la disparition de quarante-trois étudiants en septembre dans cette localité du sud du Mexique. En fuite, Francisco Salgado Valladares, 41 ans, se cachait depuis plusieurs semaines dans les maisons de proches dans les Etats du Guerrero et du Morales. C'est à l'occasion d'une réunion de famille où il se rendait qu'il a été arrêté. Il circulait dans un véhicule sans immatriculation et était en possession de munitions pour fusil d'assaut AK-74.Francisco Salgado Valladares est soupçonné d'enlèvement et de crime organisé. Les enquêteurs estiment qu'il a donné l'ordre d'empêcher les autobus transportant les étudiants d'avancer. Il aurait également directement participé à leur rapt et à la remise d'au moins treize d'entre eux au groupe mafieux local Guerreros Unidos. Selon le ministère, l'ex-officier touchait 40 000 dollars par mois des narcotrafiquants « en échange de sa protection ». Lire le décryptage : Cinq questions sur la disparition des 43 étudiants mexicainsUne version officielle mise en douteLes quarante-trois élèves de l'école normale rurale d'Ayotzinapa sont toujours portés disparus. Selon les autorités, ils ont été massacrés par le gang. Jesus Murillo Karam, le ministre de la justice, avait affirmé le 27 janvier qu'il existait désormais une « certitude légale » sur les circonstances de ce drame, qui a bouleversé le Mexique et le monde.Selon la version officielle, considérée par le ministre comme une « vérité historique » : ils ont été assassinés par le groupe criminel, puis incinérés dans une décharge isolée de la municipalité de Cocula, dans le Guerrero, au cours de la nuit du 26 au 27 septembre, et enfin leurs restes ont été jetés dans une rivière.Une version que réfutent les parents des victimes et plusieurs organisations non gouvernementales. Ces dernières avaient déjà relevé que les conclusions de la justice mexicaine reposaient en grande partie sur des témoignages, dans un pays où les autorités obtiennent souvent des aveux sous la contrainte.Lire aussi (édition abonnés) : Le Mexique se déchire sur le sort de ses disparusL'ancien maire d'Iguala et son épouse, par ailleurs sœur de trafiquants de drogue notoires, sont en détention dans le cadre de cette affaire. Le directeur de la police de la ville au moment des faits, Felipe Flores, est toujours en fuite. Eric Albert (Londres, correspondance) lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2piaea"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2piaea", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Après des années d’impopularité, Ed Miliband avait connu une « bonne campagne » ces dernières semaines. Pendant les débats télévisés, il était apparu plus confiant que prévu, surprenant les Britanniques. Les sondages donnaient les travaillistes au coude-à-coude avec les conservateurs. Jeudi 7 mai encore, M. Miliband était confiant sur son avenir de premier ministre.Ce rebond aura été en trompe-l’œil. Le leader du parti travailliste a subi une humiliante défaite. Le Labour a obtenu presque cent sièges de moins que les conservateurs (232 contre 331). Il se retrouve à son plus bas niveau depuis 1987, quand Margaret Thatcher dominait la politique britannique. Vendredi, M. Miliband a annoncé sa démission.« Ce n’est pas le discours que j’aurais souhaité faire », a-t-il lancé aux fidèles de son parti. Avant d’ajouter : « le Labour a besoin d’un leader fort. Il a besoin de se reconstruire. »Bilan catastrophiqueLe bilan pour M. Miliband est catastrophique. En Ecosse, la défaite est historique. Dans ce traditionnel bastion, les travaillistes perdent 40 de leurs 41 sièges. Les indépendantistes du Scottish National Party (SNP) ont tout balayé sur leur passage. « C’est une calamité », estime Alistair Campbell, un ancien proche de Tony Blair, d’habitude peu prompt à l’introspection.En Angleterre, le résultat a également été médiocre. Les travaillistes progressent, mais ils ne gagnent qu’une quinzaine de sièges par rapport à 2010. A l’époque, Gordon Brown, le premier ministre travailliste, était particulièrement impopulaire, et l’économie était à genoux. Cette fois-ci, le Labour arrivait comme parti d’opposition face à une coalition qui a mené une politique d’austérité : il aurait dû rebondir.« Nous avons été rejetés non seulement d’Ecosse mais aussi d’endroits en Angleterre où nous pensions gagner confortablement », souligne M. Campbell. La défaite d’Ed Balls, le chancelier de l’Echiquier du gouvernement fantôme, qui a échoué à remporter sa circonscription, en est le plus fort symbole.De fait, M. Miliband n’a jamais vraiment convaincu. A commencer par son élection à la tête des travaillistes en 2010, quand il a remporté la bataille pour prendre la direction du Labour en battant son frère David, le favori. Il a obtenu cette victoire fratricide sans obtenir la majorité des députés travaillistes, ni même la majorité des membres du parti. Seuls les syndicats, qui ont le tiers des voix, ont fait la différence en le soutenant.Un message peu clairEd Miliband a immédiatement été étiqueté « Red Ed » par la presse de droite, pour être trop à gauche. Pourtant, il a longtemps hésité sur la politique à suivre, oscillant entre son instinct –un virage à gauche – et sa prudence naturelle, acquise pendant ses années en tant que conseiller auprès de Gordon Brown. Son message en était particulièrement peu clair.Lors de la campagne, ce compromis s’est traduit par une série de mesures pour taxer les hauts revenus, les banquiers et les riches étrangers… Mais dans le même temps, il promettait de continuer l’austérité, certes à un rythme moins soutenu que David Cameron, mais de la poursuivre malgré tout.Sa principale faiblesse a toujours concerné l’économie. Il a toujours refusé d’accepter la moindre responsabilité du gouvernement travailliste précédent (dont il était ministre) dans la crise financière. Tant que la récession continuait, ses attaques contre l’austérité excessive du gouvernement de coalition fonctionnaient bien. Mais avec le retour de la croissance, à 2,8 % l’an dernier, l’argument ne fonctionnait plus.lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2phwbx"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2phwbx", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.05.2015 à 12h56 • Mis à jour le08.05.2015 à 16h06 | Marie Jégo (Istanbul, correspondante) La réunification de Chypre, l’île de Méditerranée divisée depuis quarante et un ans, est imminente… sur les terrains de football. Le 8 mai, Hasan Sertoglu, le président de la Fédération chypriote turque de football (CTFA), va demander aux clubs du Nord l’approbation de nouveaux statuts, un processus qui devrait aboutir à leur réintégration au sein de la Fédération chypriote grecque (CFA), au sud, fondée ensemble en 1934 et seule reconnue internationalement.Pour les joueurs chypriotes turcs, il s’agit d’un « retour à la maison », explique Jérôme Champagne, ancien diplomate et ancien dirigeant de la FIFA, aujourd’hui consultant en football. « Chypriotes turcs et grecs ont joué ensemble pendant vingt et un ans. En 1955, tout est parti à vau-l’eau. L’Eglise orthodoxe a déclaré que les équipes chypriotes turques ne pouvaient pas jouer sur les terrains dont elle était propriétaire. Les Chypriotes turcs ont alors créé une fédération séparée, développe encore Jérôme Champagne.En 1974, réagissant à un coup d’Etat des nationalistes chypriotes grecs avides de voir Chypre rattachée à la Grèce, l’armée turque est intervenue au nord de l’île. La partition est devenue officielle en novembre 1983 avec la création de la République turque de Chypre du Nord (RTCN), autoproclamée. Dès lors, les footballeurs chypriotes turcs ont été tenus à l’écart des grandes compétitions.« Diplomatie du football »En 2004, le plan proposé par les Nations unies pour une réunification de l’île sous une forme fédérale reçut l’approbation massive des Chypriotes turcs (65 % pour) et la désapprobation massive des Chypriotes grecs (76 % contre) lors du référendum organisé sur l’île. Peu après, la République de Chypre était intégrée à l’Union européenne (UE) tandis que la RTCN retournait à son isolement.Pour la société civile chypriote turque, assoiffée de changement, le désenchantement fut grand. Mais la volonté d’aller de l’avant l’a emporté. Jérôme Champagne raconte : « En 2012, la CTFA m’a choisi comme négociateur. Un an plus tard, il y a eu un arrangement entre les deux fédérations en vue d’une future réunification. Pour y parvenir, il a fallu rédiger une dizaine de versions de l’accord. Les nationalistes du nord de l’île ont été virulents, mais Hasan Sertoglu a tenu bon. Au sud, Costakis Koutsokoumnis [le président de la CFA] a manifesté le même courage. »Depuis 2014, la Fédération chypriote turque est ainsi ouverte aux joueurs chypriotes grecs. Deux d’entre eux ont récemment signé des contrats avec un club au nord. « Après cela, l’un d’eux a reçu des menaces de mort », déplore Jérôme Champagne. Malgré ces aléas, le désir d’en finir avec la partition est fort du côté turc, comme en témoigne l’élection récente du social-démocrate et militant de la réconciliation, Mustafa Akinci, à la tête de la RTCN depuis le 26 avril.Grippées depuis octobre 2014, les négociations sous l’égide des Nations unies vont reprendre. Pour aboutir, elles devraient s’inspirer de la « diplomatie du football » dont le succès est un puissant indicateur du malaise ressenti par les deux communautés. Les chypriotes turcs n’en peuvent plus de l’isolement, même si 95 % d’entre eux sont aujourd’hui titulaires d’un passeport de l’UE. Malaise aussi chez les Chypriotes grecs, aux prises avec de grosses difficultés économiques. « Comment des gens qui ne peuvent pas faire du sport ensemble peuvent-ils faire la paix ? », résume Hasan Sertoglu sur son compte Twitter.Marie Jégo (Istanbul, correspondante)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard Fin du suspense : la fusion entre Holcim et Lafarge va bien avoir lieu. Les actionnaires du champion suisse, réunis vendredi 8 mai dans la matinée en assemblée générale extraordinaire à Zurich, ont donné leur feu vert définitif à l’acquisition du groupe français. L’opération doit donner naissance, durant l’été, au nouveau numéro un mondial du ciment, avec 116 000 personnes et 31 milliards d’euros de chiffre d’affaires.L’assemblée de ce vendredi était très attendue. Pour acheter Lafarge, Holcim doit en effet lancer une importante augmentation de capital, sur laquelle les propriétaires du groupe suisse devaient se prononcer à la majorité qualifiée. Autrement dit, si plus de 34 % des participants s’y étaient opposé, le projet aurait volé en éclats.Ce scénario catastrophe avait donné des sueurs d’angoisse aux dirigeants d’Holcim il y a quelques semaines, lorsque plusieurs grands actionnaires du géant suisse avaient tour à tour critiqué le projet.Lire aussi :Les anti-Lafarge tirent à vue sur la fusionMais les plus importants d’entre eux sont finalement rentrés dans le rang, et, vendredi, le projet mis aux voix a rassemblé 93,7 % des suffrages. Soit nettement plus que les 66 % requis.Les trois pricipaux actionnaires d’Holcim ont tous voté en faveur de la fusion, qu’il s’agisse de son ex-patron Thomas Schmidheiny, de l’homme d’affaires russe Filaret Galtchev, ou du fonds Harris Associates, filiale de la banque française Natixis.Lire aussi :Lafarge-Holcim : l’heure du succès pour Thomas SchmidheinyLa fondation Ethos, qui conseille des fonds suisses et était demeurée farouchement hostile au projet, n’a réussi à fédérer que 6 % des suffrages.Les dirigeants d’Holcim ont désormais les coudées franches pour mener à bien la fusion. Ils vont en principe lancer, début juin, l’offre publique d’échange, en proposant aux actionnaires de Lafarge de céder 10 de leurs titres contre 9 actions Holcim.Ils vont parallèlement mener à bien les importantes cessions d’actifs exigées par les autorités de la concurrence. La fusion devrait rentrer dans les faits courant août.Lire aussi :Eric Olsen en pole position pour diriger LafargeHolcimDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Martine Valo Les compagnies chinoises sont nombreuses à se livrer à la surpêche en toute impunité au large de l’Afrique de l’Ouest. Le constat en soi n’est pas nouveau. Enquête après enquête, Greenpeace Afrique s’efforce d’en mesurer l’impact sur ces eaux longtemps considérées comme un eldorado aux richesses inépuisables. Précisons que les Chinois n’y sont pas seuls.Après s’être penchée sur les pratiques des navires de l’Union européenne, puis des russes en 2010 et 2012, l’équipe de Greenpeace installée à Dakar consacre cette fois l’intégralité de son dernier rapport à la pêche chinoise. Le document rendu public le 6 mai s’intitule : « Razzia sur les côtes africaines : la face cachée de la pêche chinoise et des sociétés mixtes au Sénégal, en Guinée-Bissau et en Guinée ».« En 2013, nous avons identifié 462 navires battant pavillon chinois ou appartenant à des propriétaires chinois opérant dans 13 pays du continent, dont 407 sur les côtes atlantiques, témoigne Ahmed Diamé, naturaliste et chargé de campagne « océan » pour l’ONG. Le problème, c’est que lorsqu’ils partent pêcher dans un pays voisin, certains changent de nom et de tonnage en même temps, comme s’ils rétrécissaient au passage. »Triche sur les tonnagesEn effet, la pêche illégale n’est pas seulement le fait de bateaux pirates qui s’approchent des zones côtières durant la nuit, tous feux éteints et sans nom apparent sur leur coque. Cette fois, il s’agit de tricher sur le volume des cargaisons, donc sur les quantités de poissons prélevées.Ainsi, selon l’ONG, depuis près de trente ans, la plus grande entreprise de pêche lointaine de la Chine, la China National Fisheries Corporation (CNFC), sous-déclare régulièrement le tonnage brut de ses chalutiers. Greenpeace la soupçonne d’avoir, entre 2000 et 2014, sous-estimé de 43 % en moyenne par an ses capacités de stockage de poissons dans ses déclarations aux autorités sénégalaises.Rien que pour 2014, cette fraude équivaudrait aux captures faites par « six grands navires de pêche industrielle ». Elle correspondrait à un manque à gagner d’environ 566 000 euros de licences de pêche non payées au Sénégal.Au total, dans les trois pays pris en compte dans cette étude (Sénégal, Guinée-Bissau et Guinée), la CNFC faisait travailler 59 navires de pêche en 2014. Les militants estiment que pour cette seule année, les tonnages que cette société aurait délibérément revus à la baisse pour au moins 44 de ces bateaux équivaudraient à ajouter 22 gros chalutiers supplémentaires dans leurs eaux.Déclarations contradictoiresOr la concurrence est déjà rude non seulement entre gros chalutiers venus de l’autre bout du monde, mais aussi vis-à-vis des pirogues artisanales. Certaines zones près du littoral ne sont accessibles qu’à des bateaux de capacité réduite. Déclarer une cargaison inférieure à la réalité donne le droit d’y accéder indûment.Pour parvenir à ces évaluations, Greenpeace Afrique a traqué les invraisemblances chez les compagnies de pêche. L’ONG a travaillé à partir de listes de navires établies par les autorités chinoises, des données enregistrées auprès de sources maritimes accessibles comme Lloyd’s, MarineTraffic.com ou GrossTonnage.com, de déclarations contradictoires auprès de différents Etats, voire de plans permettant d’évaluer l’ensemble des volumes clos d’un navire.Cette étude constitue au passage une plongée dans l’univers trouble de la pêche industrielle en Afrique où le changement de pavillon et de nom est une pratique courante. « Créer des sociétés mixtes entre des dirigeants asiatiques et des locaux qui jouent les prête-noms est devenu le moyen le plus simple de pêcher en toute impunité, confie Ahmed Diamé. Car ainsi on n’est plus soumis qu’à des gouvernements ne disposant pas de moyens suffisants pour contrôler l’application de leurs lois. Il faudrait au moins que les Etats d’Afrique de l’Ouest coopèrent dans une base de données commune. »Martine Valojournaliste PlanèteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Albert (Londres, correspondance) Le système électoral britannique est cruel pour le UKIP (United Kingdom Independence Party). Avec 12 % des voix, le parti antieuropéen et anti-immigration est désormais le troisième du pays. Il a récolté plus de trois millions de voix. C’est au moins trois fois plus qu’en 2010, lors des dernières élections législatives. Mais le UKIP n’a pourtant remporté qu’un seul siège. Son leader, Nigel Farage, n’a pas gagné dans sa circonscription, où il se présentait. Il a donc présenté sa démission vendredi, sans exclure toutefois de se représenter à la direction du UKIP en septembre.Les résultats des élections législatives britanniquesContre toute attente, les conservateurs ont emporté haut la main les élections législatives au Royaume-Uni. Le parti du premier ministre David Cameron sera en mesure de gouverner seul avec les quelque 331 sièges qu’il a acquis. #container_1431068328996{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1431068328996{ height:500px; } #container_1431068328996 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1431068328996 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1431068328996 .subtitre{ display:block; }Résultats des élections législatives britanniquesSelon les résultats définitifs, le Parti conservateur du premier ministre David Cameron a emporté une nette victoire qui lui permettra de gouverner seul, tandis que les nationalistes du SNP emportent 56 des 59 sièges en jeu en Ecosse.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1431068328996", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#F96996","#28beaa","#F19300","#821400","#28beaa","#285a82","#04103F ","#80B904","#A2A9AE"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false },startAngle: -90,endAngle:90, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Parti conservateur","Parti travailliste (Labour)","Parti national écossais (SNP)","Libéraux-démocrates","Parti du pays de Galles (Plaid Cymru)","UKIP","Verts","Autres"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10, },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de sièges", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "Parti conservateur", 331 ], [ "Parti travailliste (Labour)", 232 ], [ "Parti national écossais (SNP)", 56 ], [ "Libéraux-Démocrates", 8 ], [ "Parti du Pays de Galles (Plaid Cymru)", 3 ], [ "UKIP", 1 ], [ "Verts", 1 ], { "name": "Autres", "y": 17, "visible": true } ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);En comparaison, les indépendantistes écossais obtiennent 56 sièges, avec seulement 4 % des voix. Ce paradoxe était prévu. Le système électoral est un scrutin majoritaire à un tour. Dans chaque circonscription, seul le candidat qui a le plus de voix l’emporte. Arriver en deuxième position dans plus de 70 circonscriptions, comme c’est le cas du UKIP, ne sert à rien.« Il y a beaucoup de votes UKIP, et beaucoup d’électeurs vont être en colère et ne vont pas se sentir représentés, estimait Nigel Farage, leader du parti, vendredi matin. Notre système est biaisé. » Lui-même, battu à South Thanet, dans l’est de l’Angleterre, en a fait les frais.« Reprendre le contrôle des frontières »Il n’en reste pas moins que le UKIP aura en grande partie défini cette élection, faisant de l’Europe et de l’immigration deux des thèmes centraux de la campagne. Travaillistes et conservateurs ont tous les deux promis de réduire l’immigration. Ils s’alignent ainsi sur la position de M. Farage, qui dénonce sur tous les tons, depuis des années, la libre circulation des personnes au sein de l’Union européenne (UE). Pour lui, la seule façon de « reprendre le contrôle des frontières » est de sortir de l’UE, afin d’enrayer le grand nombre de migrants européens qui s’installent au Royaume-Uni depuis une décennie.En réaction, David Cameron a proposé de réduire l’accès aux aides sociales des immigrés, pour rendre le pays moins attractif. Il veut aussi tenter de renégocier avec Bruxelles quelques limites au principe de la libre circulation, notamment pour les nouveaux pays adhérents.RéférendumMais la plus grande concession faite par M. Cameron concerne l’Europe. Il a promis un référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l’UE ou sa sortie, promesse qu’il est désormais certain de tenir. La consultation populaire pourrait avoir lieu dès l’année prochaine, ou au plus tard d’ici à la fin de 2017.Quand il a concédé ce référendum, en janvier 2013, M. Cameron l’a fait sous la pression du UKIP (et de l’aile droite de son parti). L’objectif était d’enrayer sa montée, qui lui prenait des voix sur la droite. A l’époque déjà, personne n’imaginait que le parti antieuropéen puisse gagner de nombreux sièges à la Chambre des communes. Mais il pouvait en revanche en faire perdre aux conservateurs, et leur faire perdre les élections.Cette prédiction ne s’est finalement pas concrétisée. Malgré la percée du UKIP, David Cameron remporte un second mandat. Mais le Royaume-Uni entre dans une période de fortes incertitudes, qui pourraient mener à une sortie de l’UE. M. Cameron compte dans un premier temps ouvrir des négociations avec Bruxelles, pour rapatrier un certain nombre de pouvoirs, avant de soumettre le nouvel accord au vote. Son résultat est extrêmement incertain, même si les sondages indiquent qu’une légère majorité des Britanniques veut rester dans l’UE. Tout ça pour faire face à un parti qui sera à peine présent à la Chambre des communes.Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.05.2015 à 10h37 • Mis à jour le08.05.2015 à 10h52 Les avions de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite ont bombardé jeudi 7 mai le fief des rebelles chiites au Yémen, d’après la Saudi Press Agency (SPA). Ces raids ont eu lieu après une attaque des milices houthistes à la frontière saoudienne. Les bombardements ont visé dans la soirée deux centres de contrôle, un site de communications et une usine fabriquant des mines, dans la région de Saada.Lire nos explications : Comprendre les origines de la guerre au YémenLa coalition a lancé le 25 mars une opération de bombardements baptisée « Tempête décisive » afin de repousser l’offensive des rebelles houthistes.Mille deux cents personnes tuées depuis la mi-marsDepuis plusieurs mois, les houthistes sont opposés à Abd Rabbo Mansour Hadi, le président élu, qu’ils ont renversé par un coup d’Etat. Des affrontements ont lieu entre ces milices et les soldats du régime. Plusieurs villes sont le théâtre de violences, comme d’Aden, dans le sud du pays. Un nouveau bilan, diffusé le 1er mai par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), avance le chiffre de plus de 1 200 personnes tuées depuis la mi-mars. Plus de 5 000 personnes ont également été blessées. Face au chaos, les civils fuient en masse. Plusieurs organisations mondiales demandent une trêve humanitaire. Regarder aussi : Huit cartes pour comprendre les origines du chaos au Yémen Eric Albert (Londres, correspondance) Pour la City, c’est un soulagement. Après la large victoire des conservateurs aux élections législatives du 7 mai, David Cameron va rester à Downing Street. Les leaders patronaux voient donc s’éloigner le risque d’une augmentation des impôts sur les plus riches et d’une taxe spéciale sur les bonus des banquiers, que brandissait son opposant, Ed Miliband.Après l’annonce de sa victoire, la livre britannique a poursuivi son ascension face au dollar vendredi, et face à l’euro. Quant à la Bourse, elle évoluait elle aussi en hausse. « L’ouverture positive intervient alors que le Parti conservateur semble avoir gagné les élections générales d’une marge plus importante que ce que qui était attendu, laissant ouverte la possibilité d’une majorité absolue pour le premier ministre sortant, David Cameron », ont souligné Mike van Dulken et Augustin Eden, analystes chez Accendo Markets.En cinq ans, M. Cameron a sans cesse prôné un discours d’accueil aux investisseurs étrangers et aux grandes entreprises. Il a abaissé de 28 % à 20 % l’impôt sur les sociétés, et beaucoup mettent à son crédit d’avoir redressé l’économie britannique.Les milieux d’affaires, particulièrement les multinationales américaines ou asiatiques qui utilisent le Royaume-Uni comme base européenne, s’inquiètent cependant d’une éventuelle sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE). M. Cameron a promis un référendum, au plus tard en 2017, sur le maintien ou la sortie de l’UE, il s’y tiendra.« Conséquences négatives »Et même si beaucoup de patrons sont agacés par la régulation venant de Bruxelles, rendant leur soutien à l’UE parfois ambivalent, ils militent dans l’ensemble contre le « Brexit ». Un récent sondage des employés de la City indique que 73 % d’entre eux voteraient pour rester parmi les Vingt-Huit.Au-delà du secteur financier, l’économie britannique risquerait d’être déstabilisée par une sortie de l’UE, estime l’agence de notation Moody’s : « L’UE compte pour 50 % des exportations britanniques de biens et 36 % de ses services, et un retrait de l’UE pourrait avoir des conséquences négatives sur son commerce et ses investissements. »Ces perspectives ont eu peu d’effets sur les marchés financiers. La Bourse a connu un trou d’air depuis un mois, mais c’est un phénomène mondial. Les obligations mises sur le marché par le Royaume-Uni continuent à bien se vendre. Seule la livre sterling a connu une période légèrement plus agitée que d’habitude. Mais si elle a baissé face au dollar, elle demeure très élevée par rapport à l’euro.Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Bernard (Londres, correspondant) Le premier ministre conservateur David Cameron a refusé tout face-à-face télévisé avec son adversaire travailliste Ed Miliband avant les élections législatives du jeudi 7 mai, mais la violence de sa confrontation avec un échantillon d’électeurs, jeudi 30 avril à la BBC, lui a peut-être fait regretter son choix. « Vous avez l’habitude de mentir : comment pourrais-je vous croire ? », lui a lancé une femme, furieuse du refus de M. Cameron d’indiquer où il trouverait les 12 milliards de livres (16,3 milliards d’euros) d’économie sur les dépenses sociales qu’il promet de réaliser pour réduire le déficit de l’Etat. Après une tirade du premier ministre vantant la reprise économique, la forte diminution du chômage et invitant les électeurs à lui laisser « terminer le travail », une autre électrice l’a interpellé : « Si votre bilan est si fantastique, pourquoi y a-t-il de plus en plus de banques alimentaires dans ce pays ? » Suant mais déployant une intense énergie, M. Cameron a répété que les élections de jeudi prochain offraient un choix entre « remettre encore plus de gens au travail, construire une économie forte » et « revenir en arrière, au moment où les caisses étaient vides ». De sa poche, le premier ministre a alors brandi une note trouvée à son arrivée au pouvoir en 2010 et rédigé par un ministre Labour indiquant : « Il ne reste plus d’argent ». Un sondage publié par The Guardian à la fin de l’émission donne M. Cameron vainqueur : 44 % des personnes interrogées estiment qu’il a été le meilleur, contre 38 % pour Ed Miliband.Défiance du publicLe « format » de l’émission alignait trois séances successives de « punching-ball » d’une demi-heure entre le public et les chefs des trois principaux partis politiques. L’ambiance n’était guère plus amène pour le vice-premier ministre Nick Clegg (Libéral démocrate) à qui a été rappelée la « trahison » de sa promesse de défendre la gratuité des universités, comme prix de sa participation au gouvernement en 2010. Quand au travailliste Ed Miliband, il a été mitraillé sur le bilan du Labour entre 1997 et 2010 et accusé de vouloir tuer les entreprises en augmentant les impôts et en réglementant les contrats de travail à zéro heure. « Non, nous n’avons pas trop dépensé. Des écoles et des hôpitaux ont été reconstruits », a-t-il proclamé, s’attirant des réactions désapprobatrices. Alors que l’émission étalait au grand jour la défiance du public à l’égard des politiques, M. Miliband s’est présenté comme « le premier responsable politique qui promet moins et tient plus, au lieu de l’inverse ». M. Miliband s’est présenté comme « le premier responsable politique qui promet moins et tient plus, au lieu de l’inverse ». « Vous n’êtes pas honnête », a cependant estimé une dame dans l’assistance, reprochant à M. Miliband de refuser l’hypothèse, la plus probable, selon laquelle il aura besoin des députés nationalistes écossais du SNP (Scottish National Party) pour constituer une majorité. C’est pourtant sur ce point que l’émission de la BBC a été la plus éclairante. Le leader travailliste, qui avait déjà exclu tout accord formel avec le SNP (indépendantiste), a été plus loin : « Je ne ferai pas de gouvernement Labour si cela signifie un accord ou une coalition avec le SNP. Je ne sacrifierai pas l’avenir de notre pays, l’unité de notre pays. » Alors que tous les sondages indiquent que les voix du SNP lui seront nécessaires, M. Miliband cherche ainsi à rassurer les électeurs anglais et à ne pas désespérer les travaillistes écossais menacés par la vague nationaliste, à une semaine du vote. S’il arrive devant M. Cameron, M. Miliband s’abstiendra sans doute d’un accord formel avec le SNP mais demandera un vote de confiance destiné à obliger le SNP à le soutenir.Référendum sur l’EuropeLe débat a aussi abordé pour la première fois la question de l’Europe. M. Cameron, qui promet un référendum sur le « Brexit » (« British exit » ou sortie de l’UE) d’ici à 2017, a fait de ce référendum une « ligne rouge » pour toute coalition avec les Libdems (pro-Européens). « Le peuple britannique, a-t-il dit, mérite vraiment un référendum sur la question de savoir si nous restons dans une UE réformée ou si nous la quittons. » Ed Miliband, qui exclut, lui, d’organiser un référendum, a affirmé qu’une telle consultation, qui agiterait le pays pendant des mois, serait « un désastre » pour l’emploi et l’économie.Philippe Bernard (Londres, correspondant)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.05.2015 à 16h18 • Mis à jour le01.05.2015 à 17h34 Ben E. King, chanteur de soul et de R’n’B et interprète du célèbre Stand by Me, est mort jeudi à l’âge de 76 ans, a annoncé, vendredi 1er mai, son agent.Après avoir commencé sa carrière avec The Drifters, dans les années 1950, Ben E. King signa son plus grand tube en 1961. Près de vingt ans plus tard, Stand by Me revint en haut du classement des meilleures ventes, au moment de son apparition dans le film du même nom.Au total, le titre se classa à neuf reprises dans les cent chansons du classement Billboard, avec les reprises de nombreux artistes, comme John Lennon.Ce ne sera pas le seul tube de sa carrière, puisqu’il aura également chanté Spanish Harlem ou I (Who Have Nothing). Mais à propos de Stand By Me il dira, dans une interview de 2013, qu’il était « fier qu’elle ait survécu à travers les âges ». Loïc Soleymieux Nicolas Appert pour la conserve (1795), les frères Lumière pour le cinéma (à la fin du XIXe siècle) et les frères Hecht pour le Pani Vending (un appareil de cuisson et de vente automatique de baguettes de pain) en 2014. Qui succédera à ces inventeurs ?Peut-être le prochain gagnant du concours Lépine, qui s'est ouvert mercredi 29 avril avec la Foire de Paris. A moins que ce ne soit celui de la nouvelle édition du Concours mondial d'innovation, annoncée par le chef de l'Etat. Alors que l'Observatoire européen des brevets recense les sept péchés capitaux de l'inventeur, voici sept atouts pour devenir un inventeur à succès :1 - Avoir une vraie inventionC'est la base pour devenir inventeur. Encore faut-il savoir ce qu'est une invention. Si l'on s'en tient au Larousse, c'est simplement « imaginer, créer quelque chose de nouveau ». Les critères de l'Institut national de la propriété industrielle (INPI), qui permettent de faire reconnaître une invention et de la protéger par un brevet, sont un peu plus restrictifs. Si l'idée de nouveauté est là, l'INPI demande que l'inventeur propose « une solution technique à un problème technique ». L'invention doit en outre être industrialisable à terme.Par exemple, selon l'INPI, un crayon-gomme n'est pas une invention : même si c'est un objet nouveau que l'on peut reproduire, l'existence préalable du crayon et de la gomme fait que l'inventivité n'est pas suffisamment notable pour faire l'objet d'un brevet. Sont par ailleurs exclus des brevets les idées, les théories, les créations artistiques, les méthodes, les plans, les inventions « contraires à l'ordre public ou aux bonnes mœurs », etc.A noter que beaucoup d'inventions sont nées par sérendipité, la faculté de découvrir ou d'inventer quelque chose que l'on ne cherchait pas grâce au hasard ou par sagacité. Wikipédia dresse une liste de ces découvertes fortuites, parmi lesquelles la dynamite, le Nutella ou le Post-it.2 - La faire reconnaîtreL'invention réalisée, il faut la protéger pour ne pas se la faire voler. Le brevet est le principal outil offert par l'INPI : il offre un monopole d'utilisation de vingt ans à son inventeur. Lorsque l'invention peut techniquement être copiée, l'inventeur peut l'attaquer en justice s'il s'aperçoit d'une éventuelle contrefaçon. Ces dernières années, la bataille des brevets entre Apple et Samsung a ainsi beaucoup fait parler d'elle : les deux entreprises se sont retrouvées devant les tribunaux pour utilisation abusive de leurs brevets respectifs.Pour obtenir un brevet, il faut s'armer de patience : l'inventeur doit au préalable obtenir un rapport de recherche, qui fait le point sur l'état de la technique en lien avec l'objet inventé, afin que ce dernier devienne brevetable. Le rapport de recherche a un coût (500 euros), comme les frais d'écriture du brevet par un spécialiste et ceux demandés par l'INPI (une centaine d'euros). Pendant ce temps, pas question de communiquer sur le projet, quitte à se faire doubler.Outre les brevets, qui couvrent la majorité des inventions du secteur industriel, l'INPI protège les dessins et les modèles (pour les inventions de motifs ou de jeux de société par exemple) ainsi que les marques.3 - La faire connaîtreAprès l'avoir protégée, faire connaître son invention peut être utile. Si vous êtes un particulier ou une petite entreprise, les concours sont faits pour ça. Le plus connu d'entre eux est le concours Lépine, du nom du préfet de la Seine qui l'a créé en 1901. Chaque année, près de 600 personnes y participent. Le concours a notamment permis la découverte du stylo à bille, du fer à repasser à vapeur, mais aussi des lentilles de contact. Il se déroule pendant la Foire de Paris (cette année, du 29 avril au 10 mai) et se poursuit en régions. Lyon (et son concours Lumière), Genève en Suisse, Bruxelles en Belgique, Pittsburgh en Pennsylvanie et Nuremberg en Bavière ont également leur salon des inventions.4 - Devenir une entrepriseSi 99 % des participants du concours Lépine sont des particuliers, la plupart des inventeurs ont créé une structure de façon à pouvoir obtenir des aides. En effet, le crédit impôt recherche ou les aides de la Banque publique d'investissement sont réservés aux entreprises. Une personne morale a également plus de poids pour se défendre si son brevet est attaqué et plus d'argent pour innover. Seuls 13 % des demandeurs de brevet auprès de l'INPI étaient des particuliers en 2014, une proportion en légère baisse, puisqu'ils étaient 18 % en 2009. 5 - Choisir le bon secteur industriel Les concours entre particuliers sont très anecdotiques dans un marché des brevets qui concerne très majoritairement des grandes entreprises. Près de la moitié des brevets déposés en 2014 l'ont été par seulement 50 entreprises. Les grands groupes s'octroient près de 60 % des brevets déposés par une entreprise, contre moins 30 % pour les PME (petites et moyennes entreprises) et les ETI (entreprises de taille intermédiaire). La recherche publique complète le podium.Le constructeur PSA Peugeot Citroën est, comme en 2013, en tête du classement des entreprises, avec plus d'un millier de brevets déposés. Suivent le groupe Safran (717), le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (643) et Renault (529). Les entreprises les plus innovantes sont ainsi concentrées dans les secteurs des transports, machines et autres mécaniques, puis de l'électronique et de l'électricité.6 - Etre dans le bon pays ou la bonne région La France est en bonne position dans le nombre de brevets déposés. Avec 5 % des brevets mondiaux, seuls cinq pays la dépassent : les Etats-Unis, le Japon, l'Allemagne, la Chine et la Corée du Sud. C'est surtout de plus un plus un pays d'inventeurs : l'Hexagone affiche la plus forte croissance du nombre de dépôts de brevets européens depuis 2008, selon l'Observatoire européen des brevets.Sur le territoire, on n'invente cependant pas autant en Corse qu'en Ile-de-France. La région francilienne déposait près de 8 000 brevets en 2013, contre seulement cinq sur l'île de Beauté. Les régions les plus innovantes sont ensuite Rhône-Alpes (1 401 brevets), Provence-Alpes-Côte d'Azur (564) et Midi-Pyrénées (482). L'implantation des sièges sociaux des grandes entreprises dans ces territoires n'est bien sûr pas étrangère à cette répartition.7 - Réussir à innoverQuelle est la différence entre invention et innovation ? L'innovation est une invention entrée dans un processus de production : elle a trouvé un usage dans la société et fait partie du marché économique. Les inventions, qu'elles aient été primées ou non au concours Lépine, sont loin d'avoir toutes été des succès d'innovation : le distributeur automatique de baguettes n'a – pour l'instant ? – pas encore remplacé les boulangeries.Lire : L’innovation française repart à l’offensiveLoïc SoleymieuxJournaliste au Monde 01.05.2015 à 11h20 • Mis à jour le01.05.2015 à 17h09 lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2ooyxp"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2ooyxp", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Comme c'est le cas depuis les grandes manifestations de 2013, le gouvernement turc a interdit tout rassemblement sur la place Taksim, dans le centre d'Istanbul, pour le 1er Mai.Officiellement, elle n'est « pas adaptée aux célébrations du 1er mai », selon le gouverneur. Mais le gouvernement cherche surtout à empêcher tout regroupement dans ce lieu symbolique, où la contestation du régime du président, Recep Tayyip Erdogan, a pris de l'ampleur il y a deux ans.« C'est inacceptable ! »Plusieurs centaines de personnes, en présence des deux principaux syndicats du pays, ont tout de même manifesté, vendredi, pour dénoncer cette interdiction, avant d'être dispersées par les canons à eau et le gaz lacrymogène des forces de l'ordre.« Le président de la République, cet homme qui s'arroge tous les droits, ne peut pas nous dire où nous devons fêter le 1er Mai, c'est inacceptable ! », a lancé Umar Karatepe, un dirigeant de la Confédération des syndicats des travailleurs révolutionnaires (DISK).En 2014, des incidents avaient eu lieu lors des défilés de la Fête du travail, se soldant par 90 blessés et 142 interpellations, selon le bilan officiel. Depuis, le Parlement turc a voté une loi de « sécurité intérieure » qui a renforcé les pouvoirs de la police contre les manifestants. Jérôme Marin (San Francisco, correspondance) Pour Elon Musk, son fondateur et patron, Tesla n'a jamais été qu'un simple constructeur de voitures électriques. Mais une société technologique dont la vocation est d'innover dans le domaine de l'énergie. Jeudi 30 avril, l'entrepreneur d'origine sud-africaine a fait un nouveau pas dans cette direction, avec la présentation Tesla Energy, une gamme de batteries dites stationnaires, destinées aux habitations, aux entreprises et aux producteurs d'énergie.« Le monde est principalement alimenté par les énergies fossiles. Nous devons faire quelque chose. Notre but est de transformer totalement l'infrastructure énergétique mondiale pour la rendre totalement durable et sans produire d'émissions de carbone », a-t-il lancé au cours d'une conférence de presse organisée au siège de l'entreprise à Hawthorne, dans la banlieue de Los Angeles. M. Musk ne veut pas seulement accélérer la transition énergétique. Il rêve d'une planète où toute l'énergie consommée proviendrait de ressources renouvelables. « Je crois que cela est à la portée de l'humanité », prophétise-t-il.La solution : le soleil, « qui se lève tous les matins et fournit une quantité incroyable d'énergie », poursuit M. Musk. Mais l'énergie produite par les panneaux solaires doit être stockée afin d'alimenter maisons et usines lorsque le soleil ne brille pas.« Les batteries existantes sont chères, moches et peu fiables. Et elles fonctionnent sous différents systèmes qui ne sont pas compatibles. Il n'est aujourd'hui pas possible d'acheter une batterie qui fonctionne facilement ».Des batteries qui pourront être combinées « à l'infini »Tesla Energy entend remédier à ce problème avec deux modèles. Pour les logements et les petites entreprises, la société va commercialiser la PowerWall. Ses dimensions sont modestes: 1m30 de haut, 86 cm de large et 18 cm de profondeur. Et son apparence particulièrement soignée. Plusieurs couleurs seront même disponibles. Elle s'accrochera à un mur, à l'intérieur ou à l'extérieur. Deux versions seront vendus cet été aux Etats-Unis, d'un capacité respective de 7 kWh et de 10 kWh.Si cette annonce était attendue, la principale surprise est venu du prix: 3 000 et 3 500 dollars, hors frais d'installation. Avant la présentation, Cosmin Laslau, analyste chez Lux Research, espérait une fourchette allant de 6 000 à 8 000 dollars. Les prévisions dépassaient souvent les 10 000 dollars.De plus, cette facture pourrait être adoucie si les différentes administrations américaines accordent des déductions fiscales, comme elles le font déjà pour l'installation de panneaux électriques. Pour les grandes entreprises et les producteurs d'énergie, Tesla Energy proposera la PowerPack, d'une capacité de 100 kWh. Ces batteries pourront être combinées « à l'infini », promet M. Musk. La société va mener des programmes pilotes au cours des prochains mois, alimentant par exemple un data center d'Amazon et plusieurs supermarchés Target. Une centrale électrique détenue par une filiale d'Edison International testera également ces batteries.Les batteries de Tesla pourront être reliées à des panneaux solaires, mais aussi branchées sur le secteur. Dans ce cas de figure, elles permettront de réduire la facture d'électricité : rechargées pendant les heures creuses, elles alimenteront habitations, usines et bureaux aux heures pleines. « Il faudra cependant plusieurs années pour rentrer dans ses frais », prévient M. Laslau. Autre cas d'utilisation: un générateur de secours en cas de coupure de courant.La Californie, possible premier marchéTesla n'est pas la première société à se lancer sur ce marché, où General Electric, Samsung ou encore LG sont déjà présents. Mais elle dispose d'importants avantages sur la concurrence. Outre son image de marque et son pouvoir marketing, elle bénéficiera certainement de ses liens étroits avec SolarCity, dont M. Musk est président du conseil d'administration.L'entreprise californienne installe environ un tiers des panneaux solaires résidentiels aux Etats-Unis. Les deux groupes ont déjà mené une phase de tests pour équiper quelques centaines de maisons en batteries.Tesla Energy pourra également s'appuyer sur la technologie propulsant ses voitures électriques. Cela lui permettra de bénéficier d'importantes économies d'échelles pour abaisser les coûts de fabrication. Cet atout sera encore plus grand après l'ouverture de sa prochaine usine, baptisée « gigafactory ». Ce gigantesque site, implanté dans le Nevada, produira un nombre record de batteries lithium-ion.M. Laslau estime que les coûts de fabrication par kWh passeront de 266 dollars à 172 dollars au cours des dix prochaines années. A court terme, la majorité des ventes pourraient être réalisées en Californie, où l'énergie solaire représente déjà 5 % de la production globale. L'Etat le plus peuplé des Etats-Unis veut porter cette part à 33 % d'ici à 2020. Il va également contraindre les électriciens à s'équiper d'importantes capacités de stockage.A plus long terme, les opportunités seront nombreuses pour Tesla. Les analystes de Deutsche Bank estiment que la société pourrait générer jusqu'à 4,5 milliards de dollars par an sur ce marché. C'est davantage que le chiffre d'affaires réalisé l'an dernier.Jérôme Marin (San Francisco, correspondance)Journaliste au Monde Florence Moreau (Bordeaux, correspondance) Certes, il n'a pas de papiers, se dit égyptien d'une trentaine d'années sans que ce pays le reconnaisse comme un de ses ressortissants, a déjà fait l'objet d'une procédure administrative, puis d'un jugement pour séjour irrégulier, et est sous le coup d'une ordonnance de quitter le territoire français depuis 2009. Mais tout cela, les policiers bordelais ne pouvaient pas le savoir, ni même le soupçonner, quand ils ont contrôlé Ahmed A., mardi soir dans le quartier de la gare à Bordeaux.Lire : Contrôles d'identité : la police sévèrement jugéeAgissant dans le cadre de l'article 78-2 du code de procédure pénale, sur réquisition du procureur de la République autorisant des contrôles d'identité « aux fins de recherche et de poursuite d'infractions », « dans les lieux et pour une période de temps déterminés par ce magistrat », ils traquaient notamment ce soir-là les trafics de stupéfiants et la préparation d'actes terroristes.« Contrôlons individu de type nord-africain »Le fait qu'ils découvrent de façon incidente un délit de maintien irrégulier sur le territoire malgré la mise en œuvre d'une mesure d'éloignement, passible d'un an de prison et de 3 750 euros d'amende, n'a fait que les conforter dans la certitude qu'ils avaient la loi pour eux. Quitte à changer de cadre juridique en passant du code de procédure pénale au code de l'entrée et du séjour des étrangers.Ce n'est pas l'avis de l'avocate d'Ahmed A., Me Ophélie Berrier, qui dénonce un délit de faciès et demande l'annulation de la procédure devant le tribunal correctionnel de Bordeaux qui devait juger son client, jeudi, pour être resté en France irrégulièrement.Les policiers l'écrivent presque dans leur procès verbal. « De passage place Pierre-Jacques-Dormoy, contrôlons individu de type nord-africain. » « Il était en bleu de travail, rien ne justifiait ce contrôle au faciès », plaide l'avocate. « Il n'y a pas de flagrant délit de quoi que ce soit, il n'y a pas d'atteinte à l'ordre public à prévenir, et rien ne permet de supputer qu'il peut être l'auteur d'une quelconque infraction. »« Il n'y a pas besoin de suspicion »Les yeux rivés sur le code de procédure pénale, le vice-procureur Thierry Pons n'a pas la même lecture du même article et demande au tribunal d'écarter la nullité. Pour le magistrat, dans les lieux et temps définis par la réquisition, « n'importe qui peut être contrôlé, il n'y a pas besoin de suspicion ». Il cite le code : « Le fait que le contrôle d'identité révèle des infractions autres que celles visées dans les réquisitions du procureur de la République ne constitue pas une cause de nullité des procédures incidentes. »Emmenés par le président Alain Reynal, les juges en ont décidé autrement. « Le prévenu en situation irrégulière a fait l'objet d'un contrôle d'identité dans le cadre de l'article 78.2, posent-ils dans leur jugement. Ce contrôle a été effectué sur la base d'une tenue vestimentaire banale et d'une apparence physique de type nord-africain. Ces vérifications qui ont pour but d'identifier des personnes suspectées de commettre des infractions limitativement énumérées et définies par la réquisition ne peuvent être utilisés pour faire des contrôles discriminatoires. »Le tribunal correctionnel a donc annulé ce contrôle au faciès, « entaché d'irrégularité ainsi que toute la procédure qui a suivi ». Le procès n'a donc pas eu lieu. Ahmed A. a été remis en liberté.Lire aussi : A quoi servent vraiment les contrôles d'identité ?Florence Moreau (Bordeaux, correspondance)Journaliste au Monde 01.05.2015 à 04h16 • Mis à jour le01.05.2015 à 09h18 Les élus américains ont relancé, jeudi 30 avril, la réforme des méthodes de surveillance américaines avec l'adoption en commission d'un texte transformant fondamentalement un programme révélé par Edward Snowden il y a près de deux ans.La commission de la justice de la Chambre des représentants, dominée par les républicains, a adopté par 25 voix contre 2 un projet de réforme, nommé « USA Freedom Act », qui doit encore être approuvé par l'ensemble de la Chambre et du Sénat. La mesure modifierait un article central du Patriot Act, adopté en urgence après les attentats du 11 septembre 2001, afin d'interdire la collecte massive de données personnelles par l'Agence de sécurité nationale (NSA) aux Etats-Unis (les activités de la NSA à l'étranger ne sont pas directement concernées par la réforme).Lire : Le Patriot Act, une législation d'exception au bilan très mitigéCet article, dit « section 215 », arrive à expiration le 1er juin. Sans action du Congrès pour le renouveler sous une forme ou une autre, la Maison Blanche s'est engagée à mettre fin au programme de collecte, mais les détracteurs de la NSA s'inquiètent d'un possible vide juridique. Si la réforme était adoptée par le Congrès, la NSA ne pourrait plus aspirer en vrac les métadonnées de l'ensemble des appels téléphoniques passés aux Etats-Unis (horaire, durée, numéro appelé, mais pas l'enregistrement des conversations).Justifier un soupçon raisonnable et motivéLa révélation de ce programme, en juin 2013 sur la base de documents secrets fournis par Edward Snowden, avait fait éclater le scandale aux Etats-Unis. La réforme interdirait la collecte massive de toutes données, pas seulement téléphoniques. Après avoir résisté, Barack Obama avait entériné, lors d'un discours en mars 2014, l'esprit de la réforme, et la Maison Blanche a soutenu l'an dernier une version similaire du texte.La NSA ne stockerait plus dans ses serveurs les informations relatives aux appels téléphoniques, qui resteraient chez les opérateurs. Ses analystes devraient démontrer, auprès d'un juge, un soupçon raisonnable et motivé d'un lien avec une entreprise terroriste étrangère pour obtenir les données et surveiller une cible.Les cibles devront être spécifiques : pas question par exemple de définir un code postal comme cible d'une surveillance, ou un routeur desservant des millions d'internautes. Une version similaire avait été adoptée par la Chambre en 2014, mais bloquée de justesse au Sénat.De nombreuses associations et entreprises de la Silicon Valley, comme Yahoo!, Facebook et Google, soutiennent la réforme, mais le débat s'annonce houleux au Congrès ; de nombreux conservateurs étant réticents à affaiblir un programme qu'ils considèrent comme essentiel à la sécurité nationale.Lire aussi : Près d’un Américain sur trois a changé ses habitudes en ligne après les révélations Snowden 30.04.2015 à 23h09 • Mis à jour le01.05.2015 à 08h38 Patachou, l'une des voix les plus gouailleuses de la chanson française d'après-guerre, qui avait tenu un célèbre cabaret parisien à Montmartre avant de se lancer elle-même sur les planches, s'est éteinte jeudi à 96 ans, entourée de sa famille.De son vrai nom Henriette Ragon, Patachou, née le 10 juin 1918 à Paris, est morte à son domicile à Neuilly (Hauts-de-Seine), a annoncé son fils Pierre Billon à l'AFP, confirmant une information de France 2.Brel et Brassens ont démarré dans son cabaretCette fille d'artisan, d'abord dactylo puis employée d'usine, prend en 1948 la direction d'un cabaret-restaurant à Montmartre, avec son mari Jean Billon, dont elle fait rapidement un haut lieu de la nuit parisienne.« Chez Patachou » a vu débuter de très nombreux artistes comme Jacques Brel ou Georges Brassens avec lequel elle a interprété Maman, papa en duo. Hugues Aufray ou Michel Sardou se sont aussi produits dans ce haut lieu de la chanson populaire qui a fermé ses portes dans les années 70.A l'origine, Patachou, blonde aux cheveux courts, avait commencé par tenir une patisserie, puis racheté un local tout proche pour y installer son cabaret-restaurant.Dans un film de RenoirSoutenue par Maurice Chevalier, Patachou prend ensuite elle-même le micro, avec un répertoire de chansons réalistes (La Complainte de la Butte, Gamin de Paris) ou de ritournelles légères (Le Tapin tranquille, Douce Marijane). Interprète à la voix rauque et chaude, son Bal chez Temporel est resté célèbre tout comme La Bague à Jules ou Toutes les femmes de mon mari.Elle s'est aussi produite à l'étranger (Etats-Unis, Canada, Grande-Bretagne, Brésil), obtenant parallèlement des petits rôles au cinéma (1954) dans French Cancan, de Renoir et Napoléon, de Guitry. En 1966, Patachou fait sa rentrée à Paris au cabaret « La Tête de l'art », puis en 1969 au restaurant de la Tour Eiffel, avant de mettre fin à sa carrière de chanteuse. A partir des années 1980, Patachou est plus présente au cinéma et à la télévision. Philippe Ridet (Rome, correspondant) Et de six ! Samedi 2 mai, Andrea Pirlo a remisé une sixième médaille de champion d’Italie sur ses étagères, après la victoire de la Vecchia Signora contre la Sampdoria de Gênes, quatre journées avant la fin de la saison. Quatre titres consécutivement avec la Juventus Turin, deux avec le Milan AC, une Coupe d’Italie, deux Supercoupes, deux Ligues des champions (avec Milan), 113 sélections en équipe nationale (et 13 buts), trois Coupes du monde – dont la première victorieuse en 2006 face à la France… Enfin rassasié, le meneur de jeu de la Juve, à 36 ans ? Pas vraiment.Mardi 5 mai à 20 h 45, sur la pelouse du Juventus Stadium de Turin, Andrea Pirlo remet ça. L’adversaire, cette fois, est d’une autre trempe que les 19 équipes de la Serie A italienne que la Juve étrille week-end après week-end depuis 2011, l’année où – est-ce vraiment un hasard ? – Pirlo a troqué le maillot noir et rouge du Milan AC pour les rayures blanches et noires de la Juventus. Le club le plus titré de la péninsule (31 scudetti) affronte le Real Madrid, tenant du titre européen, en demi-finale aller de la Ligue des champions.« Il parle avec ses pieds »Commentaire du maître à jouer, surnommé « le métronome de Brescia » en raison de ses origines lombardes et de sa capacité à imposer le tempo : « C’est du 50-50. Les autres équipes on fait d’énormes investissements financiers pour en arriver là. Mais à la fin une seule gagne. » On voit par là que Pirlo est un sage et un maestro de la langue de bois.Dans un long et excellent article qu’il lui a consacré en 2012 pour So Foot, le journaliste Lucas Duvernet-Coppola a cherché à creuser le mystère de ce joueur dont le talent sur le terrain n’a d’égal que sa discrétion en dehors. Il a sillonné la Lombardie de Flero, sa commune natale, à Milan, à la recherche d’amis d’enfance, de compagnons de classe et de clubs capables d’expliquer le secret que cache le visage du barbu impassible qui d’un coup de patte miraculeux trouve une ouverture là où personne, pas même l’entraîneur sur le banc de touche, ne l’avait vue. De quelle faille inconnue, de quelle souffrance tue a surgi le génie ? Son constat est banal : Pirlo ressemble aux paysages entre la plaine du Pô et l’Adriatique, ponctués de fermes, de petites entreprises familiales. « Il est né là où règne la paix. »Dans le club très exclusif des meilleurs joueurs du monde, Andrea Pirlo, qui n’a jamais reçu le Ballon d’or malgré quatre nominations, se distingue par la tempérance, qui est la marque de sa terre natale. Pas de déclarations à l’emporte-pièce, de tatouages envahissants, de virées avec des starlettes, de Ferrari dans son garage. Marcello Lippi, le sélectionneur des Azzurri avec lequel Pirlo a remporté le Mondial 2006 en Allemagne face à un ancien maître à jouer de la Juve de la fin du siècle dernier, Zinédine Zidane, disait d’Andrea Pirlo qu’« il parle avec ses pieds ». « A Flero, les gens se lèvent à 6 heures du matin, mangent à midi pile et rentrent chez eux le soir sans faire les fanfarons. Pirlo est comme eux, il est sur la réserve », témoigne un ami d’enfance. De son grand-père paysan, et de son père chef d’entreprise, il a hérité un solide bon sens. Riche, il a investi une partie de ses revenus dans un vignoble à quelques kilomètres de Brescia, qu’il gère avec son frère : entreprise familiale et culture biologique.Parce qu’il n’a pas oublié d’où il vient, il sait aussi ce qu’il vaut. La modestie n’est pas son fort. De petits clubs en petits clubs, sa réputation grandit. On vante son coup de patte et son coup d’œil plutôt exceptionnel pour un adolescent. Gino Corioni, le président du club de Brescia qui lui a ouvert les portes du football professionnel en 1992, se souvient : « Je me suis trouvé dans mon bureau face à un môme et son père. Je m’adresse au gamin : “Pourquoi voudrais-tu que je te prenne ?” Il me répond : “Parce que je suis le meilleur du monde.” » Pirlo avait 14 ans et venait juste de remporter un tournoi de cadets au Danemark.« La Juve sera mon dernier club en Italie »Mais, malgré ses qualités indéniables, il doit attendre 23 ans pour exploser au plus haut niveau. La petite histoire du football transalpin prête à Carlo Ancellotti, son entraîneur à Milan (qu’il retrouvera ce soir sur le banc du Real Madrid), l’idée géniale et simple d’avoir fait reculer Pirlo de 20 mètres au lieu de le positionner juste derrière les attaquants. L’idée serait en réalité celle de Carlo Mazzone, son coach de Brescia. Peu importe. Depuis ce jour, Pirlo a trouvé la place qui lui est due – un peu en retrait, comme dans la vraie vie. Marcello Lippi, encore lui, tient peut-être la meilleure définition le concernant : « C’est le leader silencieux du Mondial italien. »Et après ? A 36 ans, Pirlo, qui a refusé de jouer au Paris-Saint-Germain parce qu’il ne voulait pas exposer sa femme et ses enfants aux rigueurs de la vie parisienne, ne souhaite pas encore raccrocher les crampons, même si son visage après chaque match se marque de rides de fatigue. Les Emirats ou les Etats-Unis ? « Une chose est sûre, dit-il, la Juve sera mon dernier club en Italie. Mais d’abord on gagne la Ligue des champions et ensuite on en reparle. »Philippe Ridet (Rome, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent Le président UMP du Sénat était l’invité de RTL, dimanche 3 mai. L’occasion pour lui d’évoquer un rapport qu’il a remis en avril au président de la République, dans lequel il dresse un portrait sombre de la France. Gérard Larcher, qui plaide pour une laïcité réaffirmée mais équilibrée, dénonce notamment une situation qui serait dramatique dans les collèges et lycées français.Lire aussi :Larcher veut revisiter les politiques d’immigration,  Bartolone favoriser le « développement de la citoyenneté »Ce qu’il a dit :«  Dans l’analyse que j’ai faite pour ce rapport, il y a plus de 10 % des collèges et lycées de ce pays où l’on ne peut plus enseigner une partie de l’histoire de France, la Shoah, l’histoire coloniale... On ne peut  plus enseigner la théorie de Darwin dans certains collèges. »Pourquoi c’est hasardeuxUn collège et un lycée français sur dix ne pourraient plus enseigner la Shoah, l’histoire coloniale française ou même la théorie de l’évolution ? Le chiffre est édifiant. Il est malheureusement... totalement faux. Ou du moins totalement hasardeux.1. Le chiffre introuvableOn compte en France 7 100 collèges et 4 300 lycées, selon les chiffres du ministère, soit 11 400 établissements, fréquentés par plus de 5,4 millions de collégiens et lycéens. Selon M. Larcher, dans plus d’un millier d’établissements (ce qui représenterait potentiellement 500 000 élèves), on ne pourrait pas enseigner un certain nombre de choses en raison de pressions d’ordre religieux.D’où provient ce chiffre ? Mystère. Le rapport de M. Larcher, disponible ici, ne l’évoque nulle part. Tout au plus trouve-t-on, page 35, une allusion aux conclusions de la commission Stasi sur l’antisémitisme, ainsi qu’un exemple – tiré d’un article du Monde – d’un «  adolescent d’un lycée des quartiers nord de Marseille qui a peur qu’on sache qu’il est juif » (En réalité, l’article rapporte les propos d’un adolescent d’origine maghrébine, qui évoque le cas d’un ami à lui de confession juive).2. Aucun indicateur d’une telle ampleurL’histoire du génocide des juifs par l’Allemagne nazie est abordée en CM2, en troisième puis en première. Bien entendu, il existe des situations et des établissements où les questions liées à la Shoah, à la colonisation ou à la religion peuvent être difficiles à évoquer en classe. En janvier, Manuel Valls s’était interrogé lui aussi : « Comment accepter que, dans certains établissements, on ne puisse pas enseigner ce qu’est la Shoah ? » Mais le premier ministre n’avait donné aucune évaluation chiffrée du phénomène.Le Monde avait évoqué le cas d’un lycée de Nancy où des enseignants témoignaient qu’enseigner la Shoah était « parfois moins facile qu’avant ». Mais ils ne renonçaient pas pour autant à aborder ce sujet. L’association des professeurs d’histoire-géographie reconnaît que ces « conditions d’enseignement sur ce thème se sont dégradées » en dix ans, « particulièrement dans les établissements des zones sensibles », mais ajoute qu’il faut « se garder de généraliser ». Contacté par Le Monde, le ministère de l’éducation nationale tombe des nues. Ses représentants assurent formellement qu’il n’y a aucune étude qui parvient à ce résultat, et le dément totalement. Les chiffres de Gérard Larcher ne proviennent donc pas de cette source. Du côté de la présidence du Sénat, nous n’avons obtenu pour l’instant aucune réponse à nos sollicitations.Lire le portrait :Gérard Larcher, réformateur par conservatismeSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Boutelet (Berlin, correspondance) Trains bondés, quais débordants de voyageurs prêts à tout pour monter dans une rame : ces images que les Allemands attribuaient volontiers au cliché de la France en grève vont émailler l’actualité allemande jusqu’au dimanche 10 mai. Les conducteurs de trains de la Deutsche Bahn ont entamé un mouvement de grève pour revendiquer une hausse de salaires. Depuis mardi 5 mai au matin, un tiers seulement des trains de voyageurs fonctionne. Sur le transport de marchandises, le mouvement a commencé lundi 4 dans l’après-midi.Lire aussi :Deutsche Bahn : la grève, signe de bonne santéDans un pays marqué par une profonde culture de cogestion, où les grèves sont l’ultime recours, ce mouvement inhabituellement long se heurte à une très large incompréhension. Il s’agit en effet du huitième arrêt de travail en quelques mois à la Deutsche Bahn.C’est du jamais vu en Allemagne. D’autant que l’offre de la compagnie du rail allemande semble raisonnable : elle propose 4,7 % d’augmentation de salaire, en deux étapes, plus 1 000 euros de versement immédiat. Mais le syndicat GDL n’entend pas céder sur sa revendication de 5 % d’augmentation de salaire associé d’une heure de travail en moins.Habituellement, syndicats et patronat arrivent toujours à un consensus. Le pays vient d’ailleurs d’enregistrer une large hausse des salaires (3,4 % au 1er  avril, plus une prime unique de 150 euros au 1er mars), portée notamment par le syndicat de la métallurgie, IG Metall, et la grève n’est restée qu’une menace jamais mise à exécution.« Difficile à comprendre de l’extérieur » « Pour les gens de l’extérieur, cette confrontation est difficile à comprendre », a déclaré le ministre de l’économie et vice-chancelier du SPD Sigmar Gabriel. La fédération des industriels allemands évalue à 100 millions d’euros par jour le manque à gagner pour l’économie.Pourquoi un tel blocage ? Dans cette affaire, il s’agit en réalité moins du montant de l’augmentation de salaire que d’une guerre entre deux syndicats concurrents : GDL et EVG.Le premier est le plus petit, il représente traditionnellement les conducteurs de train. Il compte 20 000 membres. Pour gagner des adhérents, il souhaite négocier, notamment sur les salaires, pour d’autres groupes de travailleurs à l’intérieur de la Deutsche Bahn : le personnel roulant, celui des wagons-bars et les salariés du triage.Lire aussi :Les divisions syndicales paralysent l’AllemagneIl se heurte à un syndicat concurrent, EVG, qui compte 140 000 membres et qui représentait ces métiers jusqu’ici. Lui non plus n’entend pas perdre les adhérents dont il a besoin pour exister à côté des grands syndicats – Verdi et IG Metall, qui comptent plusieurs millions de membres.Un accord sur la répartition des métiers entre les deux syndicats existe bien, mais il arrive à échéance en juin. Chaque syndicat a donc besoin d’une victoire pour conforter sa position. Les enchères montent, au désespoir de la direction de la Deutsche Bahn, qui craint de devoir conclure des accords séparés pour les différents métiers du groupe.« Au lieu de négocier avec des règnes équitables, ce sont les luttes de pouvoir entre les syndicats qui sont au centre de l’attention. Cela ne correspond pas à notre conception du partenariat social », a déclaré Ulrich Weber, directeur du personnel chez Deutsche Bahn.Concurrence autoriséeCette guerre des syndicats en Allemagne est un phénomène récent : elle tient à un arrêt du tribunal du travail de 2010, qui autorise la concurrence entre les syndicats à l’intérieur d’une même entreprise.Résultat, là où régnait auparavant l’« unité tarifaire », qui permettait au syndicat majoritaire dans une entreprise de mener les négociations pour l’ensemble des salariés, les petits syndicats se sont vu pousser des ailes au nom de la liberté de réunion. Au grand dam du patronat, des usagers et bien sûr du monde économique.Pour tenter d’y mettre bon ordre, Berlin a préparé un projet de loi sur l’« unité tarifaire », soutenu par la plupart des grands syndicats, et dont la lecture doit commencer ces jours prochains au Parlement.Mais certains experts jugent que ce texte pourrait être débouté devant la Cour constitutionnelle de Karlsruhe. Des aménagements du droit de grève, tels qu’il en existe déjà en France et en Italie, sont déjà évoqués.Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)Journaliste au Monde 05.05.2015 à 16h27 • Mis à jour le05.05.2015 à 16h52 L’assemblée générale des actionnaires de Volkswagen, mardi 5 mai, à Hanovre, n’a pas été marquée par de grands éclats de voix. Même si l’épisode de la « guerre des chefs » de ces dernières semaines, entre le président du conseil de surveillance, Ferdinand Piëch, et le patron opérationnel du groupe allemand, Martin Winterkorn, qui s’est soldé, le 25 avril, par la démission du premier, n’a guère été apprécié. Et même si certains éléments du « bulletin de santé » du constructeur automobile suscitent quelques interrogations.M. Piëch, qui était absent de cette assemblée générale, a été salué, comme il se doit, par M. Winterkorn et par le syndicaliste Berthold Huber, qui a pris les rênes de l’organe de contrôle du groupe de manière provisoire et qui, à ce titre, présidait l’assemblée générale. « Ferdinand Piëch a laissé son empreinte sur l’industrie automobile de ces cinquante dernières années comme personne d’autre, en tant qu’entrepreneur, en tant qu’ingénieur, en tant que visionnaire courageux », a ainsi déclaré M. Winterkorn, sous les applaudissements nourris de l’audience.Lire aussi :Berthold Huber, le syndicaliste devenu président de VolkswagenLa suite est moins claire pour l’instant. Et il faudra encore attendre avant que la gouvernance à la tête du groupe soit clarifée. Dès l’ouverture de l’assemblée générale, M. Huber a déclaré que le choix du successeur de M. Piëch à la tête du conseil de surveillance sera effectué avec « le calme approprié ». Le groupe « est sur le point de régler rapidement et du mieux possible » cette question de la succession, a indiqué, pour sa part, M. Winterkorn.  Parmi les successeurs possibles évoqués dans la presse allemande figurent Wolfgang Porsche, cousin de Ferdinand Piëch, ainsi que Wolfgang Reitzle, ancien patron du fabricant de gaz industriels Linde.InfluenceMais il faudra sans doute encore compter avec M. Piëch, qui exerce toujours une certaine influence. Selon le journal Bild, il aurait déclaré, avant l’assemblée des actionnaires, que les membres de sa famille qui l’ont remplacé, ainsi que sa femme, au sein du conseil, n’ont pas assez l’expérience de l’industrie automobile. M. Piëch possède surtout 13,6 % des actions ordinaires de la holding Porsche SE (distincte du constructeur Porsche), qui détient elle-même la majorité (50,7 %) des voix de Volkswagen.Le choix du nouveau président suppose aussi de trouver un terrain d’entente avec les représentants des salariés, qui occupent la moitié des sièges de l’instance de contrôle du groupe, ainsi qu’avec les autres actionnaires, le Land de Basse-Saxe et le Qatar.Les actionnaires semblent en tout cas soutenir M. Winterkorn, même si les critiques sur les dernières semaines sont fortes. Mardi, le patron de Volkswagen a insisté sur la bonne santé du groupe dans ce contexte délicat. « Volkswagen est une entreprise fondamentalement saine et bien armée », a-t-il affirmé, cherchant à devancer les critiques récurrentes adressées au groupe aux 12 marques, notamment sur une stratégie peu porteuse aux États-Unis, la rentabilité insuffisante de la marque Volkswagen ou l’absence de modèle low-cost. Il a notamment promis des progrès sur la réduction des coûts et la hausse de la rentabilité. Sylvia Zappi Avec sifflets et drapeaux syndicaux, ils se sont rassemblés devant le siège de leur office HLM à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), avant de se rendre esplanade des Invalides à Paris. Avec ou sans uniforme, quelque 200 gardiens d’immeubles HLM sont venus dénoncer un décret de mai 2012, publié entre les deux tours de la présidentielle et qui doit rentrer en application en septembre. Ce décret, portant sur le régime des logements de fonction des fonctionnaires, menace de priver les agents des offices HLM de leur logement gratuit. Passé inaperçu jusqu’à ce que les bailleurs sociaux reçoivent une circulaire début mars, il semble bien embêter le gouvernement.Personne n’avait, semble-t-il, compris que tous les agents des fonctions publiques – Etat, hôpitaux et collectivités territoriales – étaient concernés. Y compris ces gardiens de HLM qui habitent dans leur cité. Des agents sous astreinte, présents sept jours sur sept, 24 heures sur 24, et pour qui, pas une nuit ne se passe sans qu’ils soient dérangés pour une urgence. Payés 1 300 euros mensuel, le logement fait partie des avantages en nature qui permettent de les attirer dans des emplois souvent durs et très prenants. Ne faisant pas partie, selon le texte, des personnels devant bénéficier d’un logement « par nécessité absolue de service », ils seront soumis à une « redevance d’occupation ».Le loyer qu’ils devront désormais payer pour moitié est estimé, avec les charges, entre 300 et 500 euros. « On va perdre beaucoup », dénonce Stéphane Plante, gardien depuis douze ans à Villetaneuse. « Qu’est-ce qui va nous rester à la fin du mois ? Ils veulent nous mettre en précarité », s’énerve Mohamed Assous de Pierrefitte-sur-Seine. « On a l’impression de ne pas être reconnu dans notre travail », souffle Christine Gadois, agente depuis dix-huit ans à la cité Allende à Saint-Denis.Négociation en directLa mobilisation est partie de ces personnels de Plaine Commune Habitat, le principal bailleur de Seine-Saint-Denis, qui, le premier, a saisi le ministère de la fonction publique. « Les gardiens sont les chevilles ouvrières des cités. Des éléments indispensables à la cohésion sociale dans les résidences, plébiscités par les locataires. Pourquoi veut-on les affaiblir au moment où le gouvernement assure qu’il veut renforcer la présence humaine dans les quartiers populaires ? », s’interroge Stéphane Peu, président de Plaine Commune habitat. « Cette fonction est essentielle dans nos quartiers, cet affaiblissement de leur pouvoir d’achat n’est pas acceptable », renchérit Stéphane Troussel, président PS du conseil général qui dirige l’Office départemental de Seine-Saint-Denis. Élus comme syndicats réclament une dérogation pour leurs gardiens.Sur les 10 000 agents recensés par l’Union sociale pour l’habitat, fédération nationale des offices HLM, 2 500, sous statut de fonctionnaire, seraient concernés. Alertée, la secrétaire d’Etat à la ville les a assurés, mercredi 29 avril, de son soutien. Sans engagement précis. Avec leurs panneaux « Touchez pas à nos gardiens », ils sont venus interpeller la ministre du logement, Sylvia Pinel, celle de la fonction publique, Marylise Lebranchu. Cette dernière est venue à leur rencontre sur l’esplanade des Invalides, mardi. Négociant en direct, elle a promis que le loyer ne serait plus à charge pour les gardiens. Restent les charges locatives : entre 150 et 200 euros, selon les résidences. « C’est encore trop lourd pour les gardiens », tranche M. Peu. Un second rendez-vous est prévu au cabinet de la ministre en fin d’après-midi.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Prudhomme Dans la nuit du lundi 4 mai au mardi 5 mai, le Sénat a validé, comme l’avait déjà fait avant lui l’Assemblée nationale, le principe d’une augmentation, de cinq à douze, du nombre de dimanches où les commerces pourront obtenir une autorisation d’ouverture.Cette mesure, inscrite dans le projet de loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, également appelée « loi Macron », a été largement approuvée par les sénateurs, hormis les communistes (CRC) et les écologistes, qui ont déposé des amendements de suppression.Le vote définitif de la « loi Macron » au Sénat est prévu le 12 mai. Le texte devra ensuite encore passer devant une commission mixte paritaire, afin d’« accorder » les versions adoptées par les députés et les sénateurs.Petit « état des lieux » sur la nature des dispositions qui concernent le travail dominical, leur calendrier d’application….Quand l’ouverture des magasins 12 dimanches par an s’appliquera-t-elle ?Selon le texte adopté par les sénateurs, cette disposition pourrait entrer en vigueur dès cette année, alors que la précédente version prévoyait une mise en application en 2016 seulement.Il faudra toutefois que cela soit confirmé lors de la dernière phase du processus législatif, en commission mixte paritaire.Qui décidera des dates d’ouverture ? Actuellement, les commerces ont, sauf exception de filière ou de zone d’activité, le droit d’ouvrir cinq dimanches par an, communément appelés « les cinq dimanches du maire ». Cette possibilité est utilisée pour la plupart à l’occasion de la période de Noël et des soldes.Dans le nouveau cadre législatif, seul le maire pourra décider d’accorder les ouvertures des commerces, après avis de son conseil municipal pour les cinq premiers dimanches. Et il devra avoir aussi l’avis de l’intercommunalité au-delà de ces cinq dimanches.Y aura-t-il des exceptions possibles ?En l’état, le texte prévoit quelques exceptions, toutes fixées par décret. Elles concernent notamment les zones touristiques et zones commerciales, qui sont autorisées à ouvrir tous les dimanches, ou encore les zones touristiques internationales (ZTI) où l’ouverture des magasins est autorisée tous les dimanches et le soir, jusqu’à minuit.Les commerces de douze gares connaissant une affluence exceptionnelle auront également l’autorisation d’ouvrir le dimanche.Le Sénat a par ailleurs adopté la suppression des « Périmètres d’usage de consommation exceptionnel « (PUCE), issus de la loi « Mallié » de 2009. Le texte autorise ainsi désormais « les commerces situés dans les zones commerciales caractérisées par une offre commerciale et une demande particulièrement importantes à ouvrir le dimanche. »Des compensations sont-elles prévues pour les salariés concernés ?Pour les commercers qui pourront ouvrir douze dimanches par an, il est prévu une rémunération au moins égale au double de la rémunération normalement prévue pour une durée du travail équivalente et un repos compensateur équivalent en temps.En ce qui concerne les compensations au travail dominical, notamment pour les autres commerces ouvrant tous les dimanches, les sénateurs ont adopté un amendement qui permet de recourir aux accords de groupe pour définir les compensations accordées aux salariés privés.Ils ont également voté un autre amendement qui vise à inscrire dans la loi le fait que tous les accords devront permettre au salarié de percevoir une indemnité plus importante que le reste de la semaine. « Il faut s’assurer que le salaire proposé pour le travail dominical ne sera pas égal à celui proposé pour le reste de la semaine, et/ou qu’un repos compensateur sera impérativement proposé au salarié », a expliqué l’auteur de cet amendement, David Assouline (PS).Lire aussi :Le travail dominical fait débat sur la majoration des salairesQuelles sont les positions de syndicats et des acteurs du secteur du commerce ?Le vote du Sénat ne manquera pas de faire réagir les syndicats. La CFTC, opposée à l’extension de l’ouverture dominicale, avait adressé, lundi, aux sénateurs un quiz humoristique, de huit questions. Dont celle-ci : « Quand j’ai 100 euros de pouvoir d’achat, affirmer que je dépenserai plus si les magasins ouvrent le dimanche ou la nuit, est-ce de l’économie, de la magie ou de la bêtise ? »Les organisations patronales, elles, sont divisées sur les dispositions du projet de loi Macron relatives au travail dominical. Certaines jugent que le texte aura un impact très limité car il comporte trop de garde-fous. D’autres, au contraire, estiment qu’il risque de fragiliser le petit commerce de centre-ville.Lire aussi :Le patronat du commerce divisé sur le travail dominical« On a tous des intérêts différents, ce qui n’aide pas à y voir clair », concédait d’ailleurs, dans un entretien au « Monde », le 18 avril, Régis Schultz, le patron de Darty, citant ceux, comme lui, qui veulent ouvrir le dimanche, les grandes surfaces de bricolage et de meubles « ayant intérêt à ce que rien ne bouge, pour éviter la concurrence », les magasins d’alimentation « autorisés à ouvrir le matin, mais qui ne voudraient pas que les autres ouvrent, car cela va amener de la fréquentation qui les obligera à embaucher ».Cécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.05.2015 à 13h47 • Mis à jour le05.05.2015 à 15h07 Gerard « Jock » Davison, un ancien responsable de l'IRA provisoire, a été abattu devant chez lui dans le quartier de Markets, à Belfast,  dans la matinée du mardi 5 mai. Il a reçu plusieurs balles dans le corps, précise The Irish Times. L'assassinat n'a pas été revendiqué.Le chef de file du Social Democratic and Labour Party, les sociaux-démocrates nord-irlandais, et représentant de la zone Belfast-Sud à l'Assemblée d'Irlande du Nord, Alasdair McDonnell, a lancé un appel à témoin, ajoutant : « Les gens d'ici veulent tourner la page de la violence du passé. Cette communauté rejette ceux qui apportent la mort et le chaos dans nos rues. Quiconque a des informations sur ce crime est invité à en faire par au plus vite. »De son côté, Gerry Adams, le leader du Sinn Fein – aile politique de l'IRA –, a affirmé : « Cet acte brutal doit être condamné par tous les gens sensés. (…) Il ne peut y avoir de place aujourd'hui pour de telles actions. »Bagarre de pubLa quarantaine bien tassée, la victime avait rejoint les rangs de l'organisation paramilitaire indépendantiste dans les années 1980, avant de monter dans la hiérarchie.M. Davison avait été accusé d'avoir ordonné le meurtre de Robert McCartney, poignardé le 30 janvier 2005 dans la capitale nord-irlandaise par des membres l'Armée républicaine irlandaise (IRA), alors qu'il venait en aide à un de ses amis, Brendan Devine, pris à partie dans un pub. Il était aussi soupçonné d'avoir fait nettoyer le bar pour y effacer toutes traces qui auraient permis aux enquêteurs de les confondre, ajoute The Irish Times.Ce meurtre gratuit et l'impunité de ses auteurs avaient indigné des millions d'Irlandais, au Nord comme au Sud. L'IRA s'était retrouvée en situation d'accusée – et avec elle le Sinn Fein – dans une communauté qu'elle est censée protéger.Briser l'omertaLes sœurs et la veuve de Robert McCartney avaient engagé une campagne pour briser l'omerta entourant les actions du groupe paramilitaire, se rendant même jusqu'à la Maison Blanche. L'organisation avait tenté de calmer la controverse en chassant M. Davison et deux autres membres de l'IRA, mais personne n'avait été inquiété pour le meurtre : Terry Davison étant relaxé des charges de meurtre, Jim McCormick et Joe Fitzpatrick pour avoir causé l'altercation ayant entraîné la mort de Robert McCartney.La plupart des membres de l'IRA observent une trêve en Irlande du Nord et soutiennent le processus de paix. Mais des groupes dissidents continuent à mener des actions violentes. La dernière remonte au mois d'avril 2014, lorsque Tommy Crossan, un ancien membre de l'Armée républicaine irlandaise de la continuité, avait été abattu à Belfast. 05.05.2015 à 11h54 • Mis à jour le05.05.2015 à 14h13 | Raffaele Poli (Responsable de l’Observatoire du football du Centre international d’étude du sport) Chaque mois, l’Observatoire du football du Centre international d’étude du sport décrypte pour Le Monde les grandes tendances qui traversent le football européen.Les grands clubs européens peuvent trinquer. Pas seulement parce que le Real Madrid, le FC Barcelone, le Bayern Munich et la Juventus Turin disputent mardi 5 et mercredi 6 mai les demi-finales de la très lucrative Ligue des champions. Mais aussi parce que les premiers mois de 2015 ont été très fructueux sur le plan politique. Leur association faîtière – l’European Club Association (ECA) – l’a annoncé en grande pompe à travers une série de communiqués publiés sur son site. Bien que peu relayés par les médias, les résultats des négociations entamées en parallèle avec la FIFA et l’UEFA revêtent une importance fondamentale dans la compréhension des dynamiques de pouvoir dans le monde du football.Lire aussi : Gagner la Ligue des champions, combien ça coûte ? Dans le contexte du déplacement en hiver de la Coupe du monde 2022 au Qatar, l’ECA n’a pas rencontré d’obstacles pour faire approuver par la FIFA l’augmentation drastique des recettes qui seront reversées aux clubs des joueurs sélectionnés. Les grands clubs européens toucheront la plus grosse partie des 209 millions de dollars négociés pour les éditions 2018 en Russie et 2022 dans le petit émirat du golfe Persique. Il s’agit d’un accroissement considérable par rapport aux 70 millions de dollars que les clubs ont touchés pour la Coupe du monde 2014 au Brésil.De plus, l’ECA annonce la création d’un département de football professionnel au sein de la FIFA. Bien que cette dernière ne se soit pas encore prononcée sur la question, ce nouveau département serait composé de représentants de la FIFA elle-même, du syndicat mondial des footballeurs (Fifpro) et de l’ECA. Toujours selon le communiqué de l’ECA, dorénavant, « tout changement dans le calendrier international et dans les principes et règlements sur le statut et le transfert de joueurs nécessitera l’accord explicite de l’ECA ». En d’autres mots, les grands clubs européens auront un poids politique encore plus grand qu’aujourd’hui.Le fair-play financier en dangerL’ECA est dirigée par l’administrateur délégué du Bayern Munich, Karl-Heinz Rummenigge, et les grands clubs exercent une influence déterminante dans son fonctionnement. Il ne faut d’ailleurs pas oublier que l’ECA a été créée en 2008 en accord avec l‘UEFA à la suite de la dissolution du G-14, un lobby qui réunissait 18 grands clubs européens au moment de sa liquidation, en 2008. L’ECA peut aussi se réjouir des nouvelles prérogatives qui lui ont été attribuées par l’UEFA. L’accord signé entre les deux organisations prévoit en effet l’entrée de deux représentants de l’association dans le comité exécutif de l’UEFA. Détail de poids : ces représentants seront nommés par l’ECA elle-même. Le président de l’UEFA, Michel Platini, a déjà préconisé que l’un d’eux soit Karl-Heinz Rummenigge. Ces dernières années, l’Allemand, qui avait infligé sa plus cruelle défaite sur un terrain à l’ex-numéro 10 des Bleus, un soir de demi-finale de la Coupe du monde 1982 à Séville, a été un partenaire indispensable pour la mise en place de la mesure phare du président de l’UEFA : le fair-play financier, qui encadre les dépenses des clubs.Cependant, Rummenigge et l’ECA demandent désormais un assouplissement des contraintes par rapport au déficit maximal consenti aux clubs. Dans une interview parue dans la presse italienne, le dirigeant du Bayern Munich demande notamment de ne plus prendre en compte les dépenses effectuées sur le marché des transferts. Personne n’est dupe : comment ne pas se rendre compte qu’un tel changement remettrait radicalement en question les principes du fair-play financier ?La présence de l’ECA dans le comité exécutif de l’UEFA permettra sans doute aux grands clubs d’avancer dans cette direction. Dans le cadre des négociations, ces derniers ont également obtenu de la part de l’UEFA le versement d’un montant équivalent à 8 % des recettes de l’organisation de l’Euro 2020. Un chiffre minimal de 200 millions d’euros a aussi été fixé. Quoi qu’il en soit, il s’agit d’une augmentation d’au moins 50 millions d’euros par rapport au montant négocié pour l’Euro 2016 en France.Toutes ces décisions reflètent le processus en cours : le pouvoir dans le football est en train de glisser progressivement des mains de la FIFA, des confédérations et des fédérations nationales à celles des grands clubs européens et des grands conglomérats télévisuels internationaux. Le cas du Paris-Saint-Germain est d’ailleurs représentatif de la manière dont propriété de clubs et de droits de télévision vont de pair. Par rapport aux expériences conduites dès les années 1980 par Canal+ en France et Mediaset en Italie, l’espace de jeu est désormais devenu global et le prix d’entrée, de plus en plus prohibitif.Force médiatico-financièreA travers l’ECA, les grands clubs utilisent leur force médiatico-financière pour accroître leur pouvoir et rendre leur business encore plus rentable. Les luttes d’influence au sein de la FIFA, ainsi qu’entre FIFA et confédérations, rendent leur tâche plus aisée. D’autant plus que le football comme industrie de spectacle dont l’objectif prioritaire est de générer des profits est une idée de plus en plus répandue, y compris auprès des élus et administrateurs de la FIFA, des confédérations et des fédérations nationales.Si le football est un langage universel, la prise en compte du jeu dans sa dimension financière l’est aussi devenue. En termes de rentabilité, le fossé se creuse entre les équipes nationales qui jouent en moyenne à peine dix fois par an – et peut-être encore moins à l’avenir – et les équipes de club qui jouent deux fois par semaine. Avec les chaînes de télévision avides de rencontres pour remplir leurs programmes et la probable entrée en scène de géants d’Internet comme Google, il ne faut pas être devin pour prévoir que le football de très haut niveau restera encore longtemps une poule aux œufs d’or. A l’inverse, les niveaux inférieurs du football professionnel sont plus que jamais voués à naviguer entre faillites, combines liées au marché des joueurs et scandales de paris truqués. Tel est sans doute le prix à payer pour la pensée unique et l’avidité des acteurs dominants du marché.Raffaele Poli (Responsable de l’Observatoire du football du Centre international d’étude du sport) Olivier Faye Les répliques de la crise interne au Front national n’ont sans doute pas fini de se faire sentir. Au lendemain de la suspension de Jean-Marie Le Pen de sa qualité d’adhérent du Front national, Marion Maréchal-Le Pen a fait savoir, mardi 5 mai, qu’elle pourrait retirer sa candidature aux élections régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA).« Elle a dit en bureau politique hier [lundi] qu’elle était dans une position intenable et qu’elle ne voulait pas être l’otage de cette crise, sinon elle allait lâcher l’affaire », explique au Monde un proche de la députée du Vaucluse. « Elle se donne le temps, elle veut voir comment cela tourne », poursuit ce dernier. Dans une interview accordée au Figaro mardi midi, la députée confirme : « Je souhaite prendre ma décision rapidement, d’ici à quelques semaines. » Elle précise que « le conflit actuel pouvant prendre une teneur particulière, notamment dans les fédérations locales du Sud, une candidature plus neutre serait peut-être préférable dans l’intérêt du mouvement ». Lire aussi :Marine Le Pen ouvre l’après Jean-Marie Le Pen«  J’espère qu’elle sera une femme droite, loyale »Depuis plusieurs semaines, la petite-fille de Jean-Marie Le Pen essaye de se détacher de l’image de son grand-père. Le président d’honneur du FN, qui avait favorisé l’atterrissage de Mme Maréchal-Le Pen dans le Vaucluse pour les élections législatives de 2012, n’a accepté de retirer sa candidature en PACA mi-avril qu’au profit de la jeune femme.Le soutien affiché, mardi sur Europe 1, de Jean-Marie Le Pen envers sa petite-fille, après avoir dit répudier Marine Le Pen, a convaincu la députée de marquer publiquement sa position. « Elle est très bien, j’espère qu’elle sera une femme droite, loyale », a déclaré M. Le Pen, dans un anti-portrait de sa fille. Il s’est à nouveau attaqué à cette dernière dans une interview au Point, mardi, affirmant qu’elle a « pris la tête de la rébellion contre l’esprit, contre l’âme du FN » que, lui, « représente ».Mme Maréchal-Le Pen a toutefois voté au bureau politique du FN en faveur de la motion désapprouvant les propos tenus par Jean-Marie Le Pen dans Rivarol, le 9 avril. « Jean-Marie Le Pen est le champion du monde du guérilla marketing, déplore-t-on dans l’entourage de la députée. Marion a essayé de trouver une sortie de crise en se présentant aux régionales. Mais elle peut se retrouver en pleine campagne avec un Le Pen qui débarque à Nice et déclare que l’occupation italienne n’a pas été particulièrement inhumaine. Elle ne veut pas de ça. »La députée, âgée de 25 ans, continue néanmoins son « travail de terrain » et sonde de possibles candidats pour constituer ses listes. Elle avait initialement prévu de lancer sa campagne à la fin du mois de mai. Une échéance que la crise au FN pourrait retarder.Lire aussi :Entre les Le Pen, un mois de crise politiqueOlivier Faye 05.05.2015 à 11h26 • Mis à jour le05.05.2015 à 14h47 Un deuxième camp de clandestins a été découvert mardi 5 mai dans la jungle du sud de la Thaïlande, à 1 kilomètre seulement de l'endroit où les enquêteurs avaient mis au jour, la semaine dernière, près de Padang Besar, dans la province de Songkhla, une fosse commune contenant vingt-six corps de migrants clandestins. Il s'agissait vraisemblablement de clandestins de Birmanie ou du Bangladesh victimes de trafiquants. Seuls deux survivants, retrouvés émaciés, ont pu être sauvés.« Nous avons découvert le second camp hier soir [lundi] », a déclaré le porte-parole de la police thaïlandaise, Prawut Thavornsiri. « Nous avons aussi localisé cinq sépultures, mais nous ne sommes pas encore en mesure de confirmer qu'elles renferment des corps », a-t-il ajouté.Lire aussi :Découverte de fosses communes de migrants dans la jungle thaïlandaiseUn problème « hors de contrôle » La province de Songkhla est une zone de transit empruntée chaque année par des milliers de réfugiés. Le trafic d'êtres humains en Thaïlande est « hors de contrôle », selon Human Rights Watch, qui a appelé à une enquête internationale sur cette macabre découverte. Les réfugiés doivent habituellement payer les trafiquants pour pouvoir sortir des camps établis dans la jungle et franchir la frontière entre la Malaisie et la Thaïlande.Selon le porte-parole de la police, cinq fonctionnaires de Padang Besar ont été arrêtés pour trafic d'être humain présumé, deux autres sont en cavale. La police a également annoncé lundi le placement en détention d'un Birman dans la province voisine de Nakhon Si Thammarat.L’annonce de la découverte de ces camps coïncide avec la volonté affichée de la junte thaïlandaise de montrer à la communauté internationale, notamment à Washington, qu’elle prend en main ce problème. Elle fait suite à l'arrestation d'un parrain du trafic de clandestins dans la région appelé « Anwar ». Les défenseurs des droits de l'homme se sont félicités de la neutralisation de cet homme de nationalité birmane dont le nom était fréquemment cité par les clandestins depuis deux ou trois ans, a expliqué Chris Lewa, de l'association Arakan Project, qui tente d'établir un bilan du phénomène. 17.05.2015 à 16h19 « On ne doit pas refuser » l’inscription à l’état civil des enfants nés par gestation pour autrui (GPA), pratique interdite en France, a rappelé dimanche 17 mai la ministre de la justice, Christiane Taubira.Mercredi, le tribunal de grande instance (TGI) de Nantes a ordonné au procureur de la République de la ville la transcription sur les registres d’état civil des actes de naissance de trois enfants nés par GPA à l’étranger.Questionnée à ce sujet sur Canal+, la garde des sceaux a rappelé le contenu de la circulaire de janvier 2013 portant son nom et visant à faciliter l’obtention de certificats de nationalité pour les enfants de pères français, nés de mères porteuses à l’étranger. « Elle dit que les enfants qui sont nés de parents français ont, du fait du code civil, la nationalité française et qu’on ne doit pas refuser de leur remettre leur certificat de nationalité. Et j’assume cela. Je l’assume et je le dis à haute voix : On doit protéger les enfants. »En juin 2014, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a rendu des arrêts condamnant la France dans deux affaires de refus de retranscription d’actes d’état civil pour des enfants nés par GPA aux Etats-Unis. Dans ces deux décisions, la Cour rappelait la primauté de l’intérêt supérieur de l’enfant sur l’intérêt général, soulignant que si la France a le droit d’interdire la GPA sur son territoire, elle ne peut pas porter atteinte à « l’identité » des enfants nés de mères porteuses à l’étranger en refusant de les reconnaître.Lire aussi :Gestation pour autrui : « J’ai donné la possibilité d’être mère à une autre femme » 17.05.2015 à 12h53 • Mis à jour le17.05.2015 à 13h12 L’Eglise protestante unie de France (EPUdF) a adopté dimanche 17 mai la possibilité de bénir les couples homosexuels, une quasi-première en France, a expliqué le porte-parole de la principale Eglise protestante du pays.Sur la centaine de délégués de l’EPUdF réunis à Sète (Hérault) et ayant pris part au vote, 94 ont voté pour la possibilité d’offrir une bénédiction religieuse aux couples homosexuels, et trois contre, a-t-il précisé.Pas de contrainte pour les pasteursCe vote donne la possibilité aux 500 pasteurs de l’EPUdF de bénir des couples homosexuels, sans pour autant obliger ceux des pasteurs qui sont opposés à un tel geste.Le mariage n’est pas un sacrement pour les protestants, mais les couples hétérosexuels unis en mairie peuvent être bénis au temple. En France, seule la Mission populaire évangélique (MPEF), une Eglise beaucoup plus petite que l’EPUdF, autorise un « geste liturgique d’accueil et de prière » pour les homosexuels.L’EPUdF, qui incarne le courant historique du protestantisme français, revendique 110 000 membres actifs parmi 400 000 personnes faisant appel à ses services.Le point sur les débats qui ont agité l'EPUdF :L’Eglise protestante unie pourrait bénir les mariages gays 17.05.2015 à 09h01 Le président Ilham Aliyev entend en faire une vitrine pour son pays : du 12 au 28 juin, l’Azerbaïdjan accueillera les premiers Jeux européens, organisés par les Comités olympiques européens (EOC) sur le modèle des jeux panaméricains et asiatiques. Dans l’esprit du dirigeant azéri, l’événement pourrait même être un tremplin pour une candidature aux Jeux olympiques de 2024. Mais la compétition suscite l’embarras dans les capitales européennes, en raison de la situation des droits de l’homme dans le pays.Des militants des droits de l’homme emprisonnésA quatre semaines du rendez-vous sportif, les ONG de défense des droits de l’homme demandent d’en boycotter la cérémonie d’ouverture. Pour eux, pas question de cautionner le début des festivités tant que des militants des droits de l’homme, dont la dissidente azérie Leyla Yunus, sont retenus dans les prisons du régime. « Mes parents sont prisonniers des Jeux », a affirmé sa fille, Dinara, lors d’une conférence organisée par Human Rights Watch (HRW), lundi 11 mai à Paris. La jeune fille, exilée aux Pays-Bas, a l’air sérieux et fatigué. Sa mère avait été arrêtée le 30 juillet 2014, alors qu’elle s’apprêtait à demander le boycott des jeux et son père, le 5 août suivant, alors qu’il rendait visite à sa femme en prison. Le couple de militants est retenu depuis quatre mois et demi, toujours en attente de leurs procès. La voix de Dinara se remplit d’émotion quand elle parle de leur état de santé : « Pour moi, les Jeux européens sont un peu les jeux de la dernière chance, explique-t-elle, chaque jour en prison réduit l’espérance de vie de mes parents, ne rien faire équivaudrait à une sentence de mort. »Répression renforcée en 2014Selon Jean-Marie Fardeau, le directeur du bureau français de HRW, « la présence à la cérémonie d’ouverture d’un représentant de l’Etat français, comme le secrétaire d’Etat aux sports, Thierry Braillard, serait vraiment un mauvais signal s’il n’y a pas d’amélioration significative de la situation dans le pays ». Au ministère français des affaires étrangères, on assure ne pas encore savoir si quelqu’un participera à la cérémonie d’ouverture dans ces conditions, ni qui.Pour HRW, cette première soirée à Bakou aura forcément une dimension politique, l’occasion pour le président Ilham Aliyev d’afficher ses bonnes relations avec les gouvernements européens. « Nous savons combien les symboles sont importants, nous l’avons vu pour le 9 mai en Russie. Nous voudrions que les Européens envoient les mêmes signaux pour l’Azerbaïdjan », ajoute Sacha Koulaeva, responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale à la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH). Ces appels sont relayés au Parlement européen. Mardi 12 mai, les vice-présidents Ulrike Lunacek et Alexander Graf Lambsdorff organisaient un événement appelé « Baku Games : Run for Human Rights ». A un mois des Jeux, avec plusieurs autres parlementaires européens, ils ont appelé le gouvernement azéri à garantir à ses citoyens les libertés affirmées par la charte olympique et la Convention européenne des droits de l’homme. La présidente de la sous-commission « droits de l’homme », l’élue socialiste espagnole Elena Valenciano, affirmait, elle, le 6 mai, lors d’une audition à Bruxelles que « les droits de l’homme ne sont pas une question politique, c’est une obligation universelle […] la sélection d’une ville pour accueillir un événement sportif majeur par des organisations comme le comité olympique ou la FIFA est une décision politique majeure avec des implications de grande envergure ».L’embarras est d’autant plus fort que l’organisation des jeux s’est accompagnée d’un regain de répression en Azerbaïdjan, tout au long de l’année 2014. Selon HRW, au moins 35 militants des droits de l’homme ont été arrêtés durant cette période. Deux ans plus tôt, les activistes azéris avaient utilisé l’Eurovision, organisé par l’Azerbaïdjan, pour attirer l’attention sur les droits de l’homme dans le pays. « Cette fois-ci, le président ne voulait pas que ces voix gâchent ses jeux, suppose Rachel Denber, directrice-adjointe de la division Europe et Asie centrale de HRW, ceux qui avaient fait parler d’eux en 2012 ont été mis derrière les barreaux en 2014. » De surcroît, l’attention internationale était alors focalisée sur l’Ukraine : « Il est aussi possible que le gouvernement azéri ait eu peur d’avoir un soulèvement similaire », ajoute la spécialiste.Les comités olympiques hésitent à se positionnerFace à la mobilisation des ONG, certains comités olympiques nationaux sont eux-mêmes gênés. Les dirigeants des organismes olympiques allemand, suédois et néerlandais demandent que la liberté de la presse et la liberté d’expression soient assurées pendant l’événement. S’ils affirment avoir eu des garanties du gouvernement azéri, certains comme Michael Vesper, le directeur du Deutscher Olympischer Sportbund, espère qu’elles s’appliqueront « à tous les journalistes : internationaux et nationaux ».Denis Masseglia, président du Comité national olympique et sportif français, est beaucoup plus prudent : « Chacun est dans son rôle, moi je suis du côté sportif. » Après s’être rendu à six reprises en Azerbaïdjan, il estime qu’« on ne sent pas une chape de plomb comme dans certains pays, c’est un pays musulman qui vit laïquement ». Pour lui, l’Azerbaïdjan est même un pays stratégique : « Il y a des paramètres à prendre en compte, c’est un pays qui a des frontières avec la Russie et l’Iran, qui a des réserves énergétiques, qui attire la convoitise. »« Ce n’est pas dans le rôle des COE de porter des engagements politiques », a déclaré le 6 mai devant le Parlement européen le vice-président de l’organisation, Janez Kocijancic, pour justifier sa prudence sur le sujet. Jeudi 14 mai, tandis que les Jeux européens de Bakou étaient au menu d’une ultime réunion des Comités olympiques européens, organisée en Turquie, l’organisation n’a d’ailleurs communiqué que sur la bonne tenue des délais de travaux de préparation. Tout sera terminé pour la cérémonie d’ouverture, le 12 juin, a-t-il été assuré, sans la moindre mention des prisonniers politiques.Hélène Lompech 17.05.2015 à 05h14 • Mis à jour le17.05.2015 à 11h13 Le niveau des collégiens en mathématiques a reculé depuis six ans, selon une étude du ministère de l’éducation rendue publique dimanche 17 mai par Le Parisien alors que le projet gouvernemental de réforme du collège est fortement contesté.Selon cette étude portant sur un échantillon représentatif de quelque 8 000 collégiens de 3e, inscrits dans 323 collèges publics et privés sous contrat, en 2014, un élève sur cinq n’était capable de traiter que des exercices très simples, de niveau CM2 ou de début du collège. En outre, le pourcentage des élèves de très faible ou de faible niveau passe de 15 % à 19,5 % en six ans.Lire : Peut-on enseigner les mathématiques à tous ?Parallèlement, si les deux groupes de niveaux moyens restent à peu près identiques, celui des élèves de 3e de bon niveau en mathématiques perd près de 3 points (15,3 % en 2014, contre 18,6 % en 2008). Le groupe des « supermatheux » reste quant à lui stable, à 9,1 %.Des résultats « préoccupants »Cette évaluation nationale des collégiens par discipline s’est penchée sur les mathématiques cette année. Ce type d’étude est réalisé tous les six ans pour chaque matière afin de mesurer l’évolution du niveau des élèves. En mathématiques, les collégiens ont été testés sur leur aptitude à résoudre des problèmes de mathématiques, sur leur connaissance des définitions, sur leur capacité à raisonner.Selon Catherine Moisan, directrice de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance du ministère de l’éducation, citée par Le Parisien, les résultats en maths sont « préoccupants ». « Ce qui baisse vraiment, note-t-elle, c’est la maîtrise technique (les calculs décimaux, le début du calcul littéral…), dont on peut difficilement se passer dans la vie quotidienne. » « L’écart social se creuse. Le collège sait bien faire réussir les bons élèves et les élèves favorisés », ajoute-t-elle. Mais les résultats baissent pour les autres.Ces résultats confirment l’étude internationale PISA réalisée en 2012 dans 65 pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques. Leur publication paraît alors que la réforme du collège portée par la ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, est très contestée, ses détracteurs dénonçant notamment un nivellement par le bas.Lire : Les profs de mathématiques en voie de disparition ? 17.05.2015 à 03h21 • Mis à jour le17.05.2015 à 10h53 Le vice-président du Front national (FN), Florian Philippot, estime que le nom du parti « n’est pas sacré », même si changement de nom « n’est pas d’actualité » dans un entretien au Journal du dimanche.Lire (édition abonnés) :FN: la galaxie Philippot ne désarme pas« Il n’y a rien de sacré en politique (…) Si c’était pour faire du marketing à l’américaine, façon Bush ou Sarkozy, alors, non merci », a répondu M. Philippot.J.-M. Le Pen est dans « une dérive personnelle suicidaire »Florian Philippot a aussi tenu à défendre la présidente du FN, Marine Le Pen, face aux attaques récentes de son père, qui a jugé qu’elle était sous l’influence du no 2 du parti :« Il m’insulte depuis plusieurs jours, mais aussi Marine Le Pen, puisqu’il dit l’avoir répudiée et lui dénie sa qualité de chef. Il reprend là une rhétorique d’extrême droite, considérant qu’une femme n’est pas capable d’agir seule, d’assumer un poste de direction. Je l’ai rejointe en 2011, et je la connais encore mieux aujourd’hui : il n’y a pas plus libre et plus courageuse qu’elle, elle a toutes les qualités d’un chef. »Interrogé sur « l’héritage politique » laissé au FN par Jean-Marie Le Pen, suspendu du parti, il considère que le combat de Jean-Marie Le Pen « contre l’immigration a été visionnaire et courageux ».« Mais aujourd’hui il est dans une dérive personnelle suicidaire, il est dans la caricature. Ce qui me choque, c’est qu’il a dit souhaiter la défaite de sa fille. Dès lors, de qui souhaiterait-il la victoire ? De Sarkozy ou de Hollande ? C’est incohérent politiquement », a-t-il ajouté. 16.05.2015 à 21h49 • Mis à jour le16.05.2015 à 23h58 Un Vladimir Poutine de 50 centimètres de haut, vêtu d’une toge « en matière synthétique pas très chère » qui imite le bronze, rappelant les empereurs romains. Voilà le buste que les habitants de Kassimovo, à 20 kilomètres au nord de Saint-Pétersbourg pourront désormais contempler. La statue a été érigée par une organisation locale de cosaques en « reconnaissance de l’annexion de la Crimée » par la Russie en mars 2014.« L’image d’un empereur romain est celle de la sagesse », et cela correspond au « rôle historique de Vladimir Poutine », « vainqueur et homme d’Etat ayant rendu la Crimée à la Russie » Andreï Poliakov, dirigeant l’association « Ibris », qui réunit des cosaques de Saint-Pétersbourg. À l’origine cavaliers d’élite de l’armée tsariste, les cosaques se sont organisés au fil des siècles en communautés présentes sur divers territoires de l’ex-empire russe. Selon M. Poliakov, « près de 700 cosaques d’origine » habitent à Saint-Pétersbourg et dans sa région.Le buste a été inauguré samedi 16 mai sur un terrain appartenant à l’association, en présence d’une dizaine de personnes en uniforme traditionnel des cosaques et au son de l’hymne national russe.Lire l'entretien (édition abonnés) :« Le retour de la Crimée en Ukraine est une certitude » 16.05.2015 à 19h18 • Mis à jour le16.05.2015 à 19h19 En attendant le choc entre Toulon (70 points) et Clermont (67), dimanche, en clôture de la 25e et avant-dernière journée du championnat de France, le Stade Français a pris la tête du Top 14 grâce à sa victoire, samedi, à Jean Bouin, face à Montpellier (35-21).Avec 70 points, les Parisiens ont pris les commandes du championnat grâce à une différence de points particulière avantageuse. Ils sont au moins assurés de disputer un barrage à domicile cette saison, pour leur première phase finale depuis 2009, et peuvent même lorgner une accession directe en demi-finales, à condition de ne pas trébucher à Brive, qui jouera son maintien, samedi prochain. D'autant qu'ils distancent Toulouse (4e), battu à Grenoble. Lire aussi : Top 14 : Castres arrache son maintienSurtout, ce succès bonifié à domicile prouve à quel point les Parisiens ont les reins solides et peuvent tenir la distance, après s'être écroulés dans la dernière ligne droite lors de la saison précédente. En développant un jeu ambitieux et plaisant, les hommes de Gonzalo Quesada ont éteint un Montpellier transparent et brouillon. Les Héraultais, 8e avec cinq points de retard sur la 6e place, devront très probablement se passer de phase finale cette saison. Abonnés aux joutes pour le titre depuis l'exercice 2010-2011, ils doivent cette fois remiser leurs ambitions, résumé d'une année chaotique et décevante marquée par l'éviction de l'emblématique manager Fabien Galthié.A Jean-Bouin, les hommes de Jake White n'ont véritablement tenu que 9 minutes, le temps d'inscrire une petite pénalité par Ben Lucas. Les Parisiens sont ensuite entrés dans leur match, inscrivant un premier essai par le troisième ligne Jono Ross en profitant d'un cafouillage sur une mêlée montpelliéraine.La partie vire à l'humiliationDeux essais de l'ailier Julien Arias (40, 51), qui porte son total à 11 cette saison, ont ensuite donné un avantage définitif aux hommes de Quesada. Il faut dire qu'ils n'ont pas eu à énormément forcer leur talent contre des Héraultais sans imagination et brouillons. La partie vire à l'humiliation après un nouvel essai de Flanquart sur un ballon porté (55), Montpellier s'est enfin donné la peine de réagir. Enchaînant les temps de jeu, ils ont répliqué par des essais en force du deuxième ligne Robins Tchalé-Watchou (66) puis du pilier Yvan Watremez (73).Privé de son bonus, le Stade Français a alors réagi dès le renvoi et après plusieurs séquences a aplati dans l'en-but par Antoine Burban (77). De quoi offrir une belle sortie au demi de mêlée Jérôme Fillol et au troisième ligne Pierre Rabadan, icones du club qui ont probablement disputé leur dernier match à Jean-Bouin. 22.05.2015 à 17h19 • Mis à jour le22.05.2015 à 18h01 | Benoît Floc'h Le sort de la fameuse « pantoufle » de Polytechnique est en passe d’être réglé. Selon nos informations, le gouvernement s’apprête à publier au Journal officiel le décret qui réforme ce régime, contre l’avis du Conseil d’Etat. La pantoufle est la somme – plus de 40 000 euros – que les élèves qui ne travaillent pas dix ans pour l’Etat en sortant de l’école militaire d’ingénieurs doivent rembourser à l’école.La Cour des comptes dénonce le problème depuis trois ans, Polytechnique demande à l’Etat de le régler depuis cinq ans. Mais cela fait quinze ans qu’il est identifié. En effet, depuis la dernière réforme du dispositif, en l’an 2000, plus aucun polytechnicien n’est tenu de s’acquitter de la pantoufle, hormis ceux, très peu nombreux, qui choisissent de devenir fonctionnaire mais ne le restent pas dix ans. « Un polytechnicien menant carrière dans des institutions bancaires américaines est exonéré de remboursement, à la différence d’un ingénieur des Ponts travaillant dans une direction régionale de l’Etat », s’agace le député UMP de Haute-Marne François Cornut-Gentille, auteur d’un récent rapport sur l’école.Lire aussi : Polytechnique : l'Etat accusé de négligenceDans son principe, établi par Polytechnique dès 2010, la réforme rétablit donc la règle d’avant 2000 : tout polytechnicien ne travaillant pas dix ans pour l’Etat remboursera sa scolarité. Pour l’école, c’est une question d’éthique, d’image et d’argent : le manque à gagner serait de l’ordre de 5 millions d’euros par an. Pourtant, le 23 février, le Conseil d’Etat avait rejeté le projet de décret présenté à l’automne par le gouvernement. Mais l’avis du Conseil d’Etat est consultatif, et le ministère de la défense plaide pour l’adoption du texte en dépit des critiques de l’institution du Palais-Royal.« Notre texte est solide juridiquement »Le ministère de la défense considère en effet que la légalité de son projet, lu et relu par de nombreux services juridiques de l’Etat, est solide. Le Conseil d’Etat pense le contraire. Dans certains cas, estime-t-il, l’égalité entre polytechniciens n’est pas garantie. Ce serait notamment le cas de celui qui choisirait de devenir fonctionnaire, démissionnerait avant dix ans puis servirait dans le secteur public comme contractuel, vis-à-vis de l’un de ses camarades qui serait d’entrée de jeu contractuel. De fait, les deux feraient carrière dans le public, mais l’un devrait rembourser la pantoufle quand l’autre en serait exonéré.La décision du Conseil d’Etat « n’a pas manqué de surprendre toutes les administrations », écrivait le président de l’école, Jacques Biot, dans un courrier adressé au député Cornut-Gentille le 6 mars. « Notre texte est solide juridiquement », assure de son côté au Monde son directeur général, Yves Demay. Une troisième source interne à l’école considère qu’« il s’agit d’arguties juridiques destinées à empêcher le texte de sortir. Le cas évoqué par le Conseil d’Etat concernerait peut-être un cas sur 5 000 en dix ans ! Officiellement, le Conseil souhaite que l’école élabore un décret par corps de l’Etat, soit une dizaine de textes nouveaux. Cela prendrait un temps fou… En réalité, le texte est pris en otage par quelques personnes du Conseil d’Etat qui cherchent à obtenir autre chose du gouvernement. »En tout cas, déplore M. Cornut-Gentille, « la crise de la pantoufle est emblématique des fragilités de l’école, de la faiblesse de la tutelle et des lenteurs de l’X à se réformer. Elle justifie à elle seule les questions que j’ai posées dans mon rapport sur la mission de Polytechnique. Si celle-ci était parfaitement claire, il n’y aurait pas de problème de pantoufle. » C’est tout l’objet de la mission confiée fin 2014 au conseiller maître honoraire à la Cour des Comptes Bernard Attali.En attendant, contrairement à ce qui était prévu, la réforme ne s’appliquera pas aux X entrés à l’école en 2014 : l’Etat y a renoncé. Ce sont donc les X 2015 qui seront les premiers concernés. L’école ne percevra les premières potentielles « pantoufles » qu’en… 2025.Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.05.2015 à 16h17 • Mis à jour le22.05.2015 à 16h23 | Clément Guillou Il dure, le miracle nanterrien. En est-ce encore un ? « Quand on est 12e budget de Pro A et qu’on fait ce qu’on a fait, oui, on peut encore parler de miracle », insiste Pascal Donnadieu, l’entraîneur de la JSF Nanterre. Championne de France en 2013, vainqueur de la Coupe de France en 2014, vainqueur de l’EuroChallenge en 2015 : au rythme d’un exploit par an, on s’habitue aux surnaturelles performances des grands hommes verts.Cette année, ils abordent les playoffs de Pro A dans la peau du deuxième de la saison régulière. Nanterre a été le dernier à contester la suprématie de Strasbourg, finissant avec 25 victoires pour neuf défaites. Devant Limoges et l’Asvel, places fortes du basket français aux ressources deux fois supérieures.Comme souvent, Nanterre a brillé en attaque, la meilleure du championnat avec plus de 82 points par match en moyenne. Mais la JSF s’est aussi renforcée en défense, la quatrième de Pro A. « On nous réduit à une équipe de “pistoleros” mais on est parvenu à une certaine cohérence des deux côtés du terrain », se réjouit Pascal Donnadieu.« Notre marge de progression est fragile »Difficile, cette année encore, de ressortir un joueur du succès nanterrien. D’ailleurs, aucun banlieusard ne figure dans le cinq majeur de la saison. L’entraîneur « prend ça comme un compliment, ça veut dire qu’une force collective se dégage ». Ces dernières semaines, le bel ensemble a subi des coups durs.L’ailier Mykal Riley, le meilleur Nanterrien en 2014-2015, s’est blessé pour la fin de saison en demi-finale de la Coupe d’Europe. Johan Passave-Ducteil, l’homme fort dans la raquette et dans le vestiaire de l’équipe, marchait en béquilles lors de la soirée de remise des trophées de la LNB, dimanche 17 mai. Le diagnostic tombait le lendemain : rupture des ligaments croisés du genou droit, « plusieurs mois d’absence ».Donnadieu, artisan des 11 promotions du club depuis le niveau départemental, aborde les playoffs inquiet.« Quand vous perdez votre meilleur joueur, pendant un ou deux matches vous trouvez des solutions, chacun fait un peu plus. Mais sur la durée, forcément, ça devient plus compliqué. En playoffs, il faut avoir la faculté de monter encore son niveau. Or, notre marge de progression, compte tenu des absences, est plus que fragile. C’est ce qui me fait peur. »Au premier tour, le représentant de la banlieue rouge dans l’élite du basket français sera opposé à Nancy, restée dans les quatre premiers du classement presque toute la saison. Le duel, en deux manches gagnantes, s’annonce comme le plus serré des quarts de finale. Nancy sera aussi amoindri dans la raquette avec la perte de Florent Pietrus, le meilleur défenseur de Pro A cette saison. Donnadieu prépare « des stratégies défensives différentes pour ne pas user les trois ou quatre joueurs majeurs qui devront rester longtemps sur le parquet ».« Il ne faut pas être rassasié »Comment, à nouveau, battre sur plusieurs matchs des équipes plus grandes en taille et plus expérimentées ? Avant la finale de l’Eurochallenge gagnée dans une salle bouillante, à Trabzon (Turquie), Donnadieu a écrit cinq mots sur le « paperboard » : « confiance », « solidarité », « mission », « générosité », « enthousiasme ». En deux phrases : « Il ne faut pas être rassasié. Mon job, au-delà des options tactiques, c’est de faire en sorte qu’ils croient en eux et qu’ils aient envie de repousser les limites les plus folles. » Cela fait vingt-huit ans qu’il s’y attelle, dans le club dirigé par son père Jean.La famille passe encore son temps à tenter de convaincre des sponsors avec sa belle histoire. Elle ne comprend pas comment un club du Grand Paris, à deux pas de la Défense et doté d’une enviable image médiatique, ne parvient pas à attirer davantage de sponsors ni de subventions. Le conseil général des Hauts-de-Seine (tenu par la droite), est jugé un peu radin, versant dix fois moins à la JSF Nanterre (ville de gauche) qu’au riche club de rugby du Racing Métro 92.La fragilité de l’effectif de la deuxième meilleure équipe de France est le reflet de sa précarité économique. « Parfois, on s’essouffle, reconnaît l’entraîneur. C’est un grand danger qui nous guette. »Clément GuillouJournaliste au Monde 22.05.2015 à 15h18 • Mis à jour le22.05.2015 à 15h27 | Jean-Pierre Stroobants (Riga, envoyé spécial) Une longue séance de photos, d’innombrables poignées de main, et trois grandes questions non inscrites à l’ordre du jour et qui ont focalisé l’attention : c’est décidément un étrange sommet dit « du Partenariat oriental » qu’ont tenu, à Riga, l’Union européenne et six pays de l’ex-URSS, jeudi 21 et vendredi 22 mai. Six pays (Géorgie, Moldavie, Ukraine, Azerbaïdjan, Arménie et Biélorussie) que Bruxelles a tenté dès 2009 d’arrimer à son projet et qui devaient se retrouver pour un point d’étape sans enjeu.Il faut dire que le succès du partenariat est jusqu’ici très relatif : la Géorgie et la Moldavie sont les seules à rester vraiment intéressées, mais formulent des demandes d’intégration qui sont sèchement rejetées. « Le partenariat n’est pas un instrument pour l’élargissement, mais pour un rapprochement avec l’UE. Il ne faut pas susciter de fausses attentes, auxquelles nous ne serions pas en mesure de répondre », a indiqué la chancelière Angela Merkel. « Il faut être francs avec eux, quitte peut-être à ce qu’une partie de leur population se détourne du projet européen. Mais une autre partie garde un engouement pour le projet européen », assure le premier ministre belge Charles Michel.Lire aussi :Face à la Russie, le Partenariat oriental avec les ex-pays du bloc de l’Est marque le pasL’Ukraine, elle, espérait – comme la Géorgie – une libéralisation des visas, réservée jusqu’ici à la Moldavie. Mais elle compte surtout sur un nouvel engagement financier massif. Le montant de 1,8 milliard d’euros que lui a octroyé vendredi l’UE (sur une somme globale promise de 11 milliards) ne suffira pas à la rassurer sur le long terme.Apaiser le KremlinLes trois autres partenaires pressentis en 2009 – et présents à Riga – étaient l’Azerbaïdjan, l’Arménie et la Biélorussie. Le premier, assis sur ses richesses énergétiques, est en équilibre entre Moscou et Bruxelles. Les deux autres ont cédé aux pressions de Vladimir Poutine et rejoint son projet d’Union eurasienne. Leurs dirigeants ont donc fait pression pour que la déclaration finale de Riga ménage Moscou, qui a annexé la Crimée en mars 2014… Les Vingt-Huit n’ont pas insisté : ce sommet devait surtout viser à apaiser le Kremlin, à lui assurer que le partenariat, désormais à géométrie très variable, ne vise nullement à tenter d’encercler son pays. Et à espérer que Moscou répondra en faisant pression sur Bachar Al-Assad pour résoudre la crise syrienne et, du même coup, endiguer la progression de l’Etat islamique. Résultat : les esprits étaient ailleurs lors de ce sommet qui a rassemblé 25 chefs d’Etat et de gouvernement sur 28. Et plusieurs autres thème d’actualité au sein de l’Union se sont invités. Le premier ministre britannique David Cameron, auréolé de sa récente victoire électorale, a claironné qu’il était là pour commencer à « améliorer l’Union européenne », en la réformant et en modifiant sa relation avec le Royaume Uni.Les propositions de David Cameron« C’est très simple, il n’y a eu aucune discussion sur ce sujet, même en aparté, a répliqué le président François Hollande. Ce n’était pas le lieu et pas le moment. » M. Cameron sera reçu à l’Elysée le 28, à Berlin le 29, et il discutera ensuite avec la Commission. Il a rejeté l’idée allemande d’une anticipation à 2016 du référendum sur l’appartenance à l’Union. « M. Cameron viendra avec un certain nombre de propositions, nous verrons ensuite », commente-t-on de source élyséenne.Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, comptait, lui, sur Paris et Berlin pour accélérer le déblocage de nouveaux fonds, indispensables à son pays. Il a eu, jeudi soir, un long entretien avec Angela Merkel et François Hollande. « Chacun connaît les échéances. Il faut préparer d’autres étapes et déterminer des réponses pour libérer des fonds, a indiqué le président français. Mieux vaudrait qu’elles soient le plus solides possibles pour faciliter les discussions. Le gouvernement doit donner le plus d’informations possible sur ses réformes ».Le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, convenait, lui, que Riga n’était pas le lieu pour engager une discussion sur le problème migratoire, mais que son pays ne pouvait être « laissé seul » face aux drames en Méditerranée. « Nous avons discuté avec lui de l’accueil, pas de la répartition », a indiqué à ce propos le président.Jean-Pierre Stroobants (Riga, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.05.2015 à 14h08 • Mis à jour le22.05.2015 à 14h32 | Nathalie Cheysson-Kaplan Avec le développement des sites de mise en relation entre conducteurs et passagers (BlaBlaCar, IDVroom...), le covoiturage fait de plus en plus d'adeptes, que ce soit pour des trajets quotidiens ou pour des longues distances. Il permet aux conducteurs de réduire le coût de leurs trajets et aux passagers de voyager à moindre frais. Selon l'Ademe, passer de l'usage individuel d'une voiture au covoiturage permet d'économiser 1 550 euros par an et par personne pour un aller-retour domicile-lieu de travail de 30 km.En tant que passager, vous êtes en principe couvert par la garantie « responsabilité civile », qui est automatiquement incluse dans tous les contrats d'assurance automobile souscrits par les particuliers. En cas d'accident, si vous êtes blessé, c'est l'assurance du conducteur responsable de l'accident qui prendra en charge l'indemnisation de la totalité de vos dommages corporels, aucune franchise ne pouvant être laissée à votre charge.Lire aussi : BlaBlaCar veut rassurer ses utilisateursVérifier son contratEn tant que conducteur, vous n'avez pas à souscrire d'assurance spécifique tant que vous restez dans le cadre légal du covoiturage, qui consiste à demander aux passagers de partager les frais liés au trajet : assurance, essence, péage, etc.Votre assurance couvre tous les dommages causés aux passagers de votre voiture, même s'il s'agit de personnes que vous ne connaissiez pas avant de faire le trajet ensemble. Si vous pratiquez le covoiturage au quotidien pour vous rendre au travail, votre contrat doit couvrir les déplacements « domicile-lieu de travail ».Lire aussi : Assurance auto : ce qui fait gonfler les tarifsSi vous souhaitez pouvoir confier le volant à vos passagers en cas de long trajet, vérifiez le contenu de votre contrat d'assurance : lorsqu'il ne vous interdit pas purement et simplement de prêter votre voiture (option « conduite exclusive »), il prévoit généralement qu'une franchise restera à votre charge en cas de prêt de votre voiture à un conducteur non déclaré au contrat s'il cause un accident. Il est possible de la supprimer, moyennant le versement d'une surprime.Responsabilité civile professionnelleMais attention, si le covoiturage est réalisé dans un but lucratif, c'est-à-dire moyennant une rémunération du conducteur qui dépasse le simple partage des frais, l'assurance responsabilité civile « classique » risque de ne plus jouer.En effet, les contrats souscrits par les particuliers ne couvrent pas le transport de personnes effectué à titre onéreux, même de manière occasionnelle. Cette activité ne peut en principe être exercée que par des chauffeurs professionnels détenteurs d'une carte les autorisant à exercer ce métier et ayant souscrit une assurance de responsabilité civile professionnelle.Nathalie Cheysson-KaplanJournaliste au Monde 22.05.2015 à 12h36 • Mis à jour le22.05.2015 à 14h29 | Sandrine Morel (Madrid, correspondance) et Cédric Pietralunga Big bang en vue dans l’eau et les déchets. Numéro trois du secteur en France, derrière Veolia et Suez environnement, la Société d’aménagement urbain et rural (SAUR) pourrait passer sous pavillon espagnol et être rachetée par le groupe Fomento de Construcciones y Contratas (FCC), un géant européen du BTP et des services aux collectivités.Selon trois sources interrogées par Le Monde, des discussions entre des actionnaires de la SAUR et Aqualia, la filiale eau de FCC, auraient été engagées il y a plusieurs semaines et progresseraient favorablement. « La négociation avance bien, cela pourrait se décanter vite », assure un proche du dossier. « La conclusion est imminente », estime un autre. Interrogées, les directions de la SAUR et de FCC ont néanmoins démenti l’annonce d’un accord.Ex-filiale de Bouygues, cédée en 2005 au fonds d’investissement PAI Partners, la SAUR est, il est vrai, une proie alléchante. L’entreprise, qui emploie 13 000 personnes, est sous contrat avec 10 000 collectivités locales en France et produit 630 millions de mètres cubes d’eau potable chaque année, assurant l’approvisionnement de 7 millions de personnes. Dans les déchets, elle collecte et traite 2,4 millions de tonnes de détritus par an auprès de 5 millions de clients.Selon les derniers chiffres disponibles, la SAUR a réalisé un chiffre d’affaires de 1,7 milliard d’euros en 2013, principalement dans l’eau (989 millions d’euros), les déchets (340 millions) et les travaux publics (160 millions). La société exploite également un pôle de loisirs regroupant 107 campings et 53 parcours de golf, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 83 millions d’euros en 2013, mais dont une partie serait en cours de cession.Essentiellement française, l’entreprise de Guyancourt (Yvelines) dispose aussi de positions solides en Arabie saoudite, en Pologne, en Espagne et en Arménie, où elle réalise 170 millions d’euros de chiffre d’affaires.Réduire leur créanceL’affaire est d’autant plus intéressante que l’entreprise sort d’une lourde restructuration. Asphyxiée par une dette de 1,7 milliard d’euros qu’elle n’arrivait plus à rembourser, la SAUR a été reprise en mains en 2013 par ses banques, qui ont accepté de réduire leur créance à 900 millions d’euros. En échange, elles ont obtenu le départ des anciens actionnaires de la société, notamment le Fonds stratégique d’investissement (38 % du capital), le groupe Séché environnement (33 %) et Axa Private Equity (17 %), qui ont dû céder leurs parts pour un euro symbolique.Aujourd’hui, la SAUR est détenue principalement par BNP Paribas et Natixis (groupe BPCE), qui possèdent à elles deux 37 % du capital. Deux fonds d’investissement anglo-saxons, Angelo, Gordon & Co et Capula Investment Management, ont également racheté au début de l’année la participation détenue par Royal Bank of Scotland et détiennent aujourd’hui 17 % de l’entreprise.Or, les banques n’ont pas vocation à rester durablement actionnaires de la SAUR. « A moyen ou à long terme, c’est un secret de Polichinelle de dire que nous aurons besoin d’un partenaire industriel », reconnaît un dirigeant de l’entreprise, sous couvert de l’anonymat.Négociations menées par Henri ProglioSelon nos informations, les discussions sont menées dans le plus grand secret par Henri Proglio. L’ancien patron d’EDF est administrateur de FCC et est considéré comme très proche d’Esther Koplowitz, l’une des principaux actionnaires du groupe espagnol, qui fut elle-même administratrice de Veolia lorsque M. Proglio dirigeait l’entreprise. De même, Jérôme Le Conte, le président exécutif de la SAUR, est un ancien de Veolia, dont il a dirigé un temps le pôle propreté avant de prendre la tangente lors de la reprise en mains du géant tricolore par Antoine Frérot, l’actuel PDG du groupe.« Proglio n’a jamais accepté de perdre la main sur Veolia, où il a passé trente-sept ans, et de voir sa stratégie remise en cause par Frérot, assure un proche des deux hommes. Revenir par la porte de derrière en mettant la main sur la Saur lui ressemblerait bien. »Coïncidence ou pas, le patron chiraquien, devenu sarkozyste, est également administrateur de Natixis, le deuxième actionnaire de la SAUR, dont le conseil d’administration est dirigé par François Pérol, ancien secrétaire général adjoint de l’Elysée. Interrogé par Le Monde, M. Proglio assure ne pas « être impliqué de quelconque manière » dans des discussions autour de la SAUR.Relations difficilesReste à savoir quelle sera l’attitude de l’Etat. L’opération ne peut se faire sans l’aval du gouvernement : l’eau fait partie des activités considérées comme « stratégiques » par Bercy depuis le renforcement, en mai 2014, d’un décret soumettant à autorisation certains investissements étrangers en France. Arnaud Montebourg, alors ministre de l’économie, avait obtenu l’élargissement de ce décret initialement restreint aux questions de défense et de sécurité à d’autres secteurs, dont l’eau et l’énergie, afin de peser dans les négociations avec General Electric pour la reprise d’Alstom. « Mais on voit difficilement pourquoi Bercy mettrait son veto à l’opération, analyse un spécialiste du secteur. FCC est un groupe européen, et il n’y a aucun risque de concentration ou d’entrave à la concurrence. »Seul bémol : les relations entre Emmanuel Macron, ministre de l’économie, et M. Proglio sont notoirement difficiles depuis que l’ancien patron de Veolia n’a pas obtenu le renouvellement de son mandat à la présidence d’EDF, en octobre 2014. Récemment, les deux hommes se sont encore affrontés autour de la présidence de Thales, lorgnée par M. Proglio mais à laquelle M. Macron a mis son veto, l’ancien de HEC refusant d’abandonner ses mandats d’administrateur de deux filiales du russe Rosatom, ce que Bercy considérait comme un conflit d’intérêts. Sollicité par Le Monde, le cabinet de M. Macron indiquait jeudi 21 mai ne pas avoir d’éléments à communiquer sur le dossier de la SAUR.Seule certitude, FCC a les moyens d’absorber la SAUR. Au début de l’année, l’entreprise espagnole, qui a enregistré un chiffre d’affaires de 6,3 milliards d’euros en 2014 et emploie 58 000 salariés, a été recapitalisée à hauteur de 1 milliard d’euros et a vu le milliardaire mexicain Carlos Slim, deuxième fortune du monde selon Forbes, prendre un peu plus de 25 % de son capital. « La SAUR, cela vaut aujourd’hui 600 ou 700 millions d’euros, c’est largement dans les moyens de FCC », assure un professionnel du secteur.Lire aussi :Henri Proglio : « Bercy fonctionne comme un hedge fund »Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.05.2015 à 11h51 • Mis à jour le22.05.2015 à 11h55 | Philippe Ridet (Rome, correspondant) On oublie tout ? Des années d’affrontements et de violences dans le Val de Suse (Piémont), des dizaines de blessés parmi les ouvriers, les forces de l’ordre et les manifestants ? On se serre la main de part et d’autre du grillage qui protège le chantier de la future ligne de TGV Lyon-Turin ? « Nous pouvons dépasser notre conflit tout en reconnaissant nos différends du moment qu’ils sont exprimés dans la légalité » explique Mario Virano, directeur de général de la société franco-italienne Tunnel Euralpin Lyon-Turin (TELT) en charge de la réalisation puis de la gestion de la section transfrontalière du tracé.Pourtant, mercredi 20 mai, l’écrivain Erri de Luca assistait à la troisième audience de son procès tribunal de Turin, où il est poursuivi pour « incitation à la délinquance » après avoir déclaré, en septembre 2013, que la ligne ferroviaire « devait être sabotée ». Il risque cinq années de prison. La prochaine audience durant laquelle le procureur prendra ses réquisitions a été fixée au 21 septembre. Mais, alors que la France et l’Italie ont réaffirmé, en mars, la priorité de ce projet, que l’Union européenne a donné son accord pour financer 40 % des 3 milliards d’euros de travaux programmés jusqu’en 2020, M. Virano veut croire que les conditions pour signer un armistice sont réunies.« Les anti-TGV encore actifs me font penser à ces soldats japonais dans la jungle de Bornéo qui croyaient que la deuxième guerre mondiale n’était pas terminée »« Premièrement, analyse-t-il, certains des maires opposés au tracé ont pris acte de la détermination des pouvoirs publics et cherchent désormais à en tirer le plus profit possible pour leur commune. Deuxièmement, les tests ont démontré qu’il n’y a pas de risque environnemental lié au percement du tunnel. Pas d’amiante, pas d’uranium, pas d’échappement de gaz radon. Enfin, la violence de certains manifestants a isolé le mouvement du territoire. Les anti-TGV encore actifs me font penser à ces soldats japonais dans la jungle de Bornéo qui croyaient que la deuxième guerre mondiale n’était pas terminée. » Il est vrai que la révolte contre le percement du tunnel transfrontalier qui a culminé avec les affrontements de juin et juillet 2011 a changé de nature. D’écologique et bon enfant, elle s’est faite plus politique et violente sous l’impulsion de sa frange radicale. Parallèlement, la répression policière et judiciaire (47 activistes ont été condamnés en première instance à un total de cent-cinquante ans de prison en janvier), les compensations offertes aux communes traversées par le tracé ont achevé de fractionner l’opposition des « No TAV » (pour « No al treno ad alta velocita », train à grande vitesse). « Notre message crée des doutes et des interrogations », se félicite M. Virano.« Message » ? C’est bien d’une campagne de communication qu’il s’agit désormais. La naissance de la société TELT qui remplace l’ancienne LTF (Lyon-Turin Ferroviaire) s’accompagne d’un changement de stratégie. Réputé proche de la gauche, M. Virano veut désormais ouvrir le chantier aux visiteurs et jouer la transparence : « Jusqu’à présent, les promoteurs de la ligne avaient dû se défendre face aux accusations. On jouait en contre et les anti-TGV maîtrisaient l’agenda médiatique ». Symbole de ce renversement : mercredi, à l’heure où Erri De Luca était devant ses juges, les cadres de TELT planchaient à Rome sur la nouvelle stratégie de communication de la société : quel message ? Quelle identité promouvoir ? Quel type d’information faire passer ?Lire aussi :Erri De Luca n’est pas prophète en son paysMais la politique de la main tendue a ses limites. Pas question de renoncer à poursuivre l’écrivain, quitte à en faire le martyr d’une cause que les dirigeants de TELT veulent croire perdue. Abandonner le banc des parties civiles ? Pour M. Virano, « cela ne changerait rien. Le procès est lancé. Je respecte ceux qui ont pris la décision de le poursuivre à une époque où la situation était explosive. Les propos d’Erri De Luca constituent un outrage et une menace pour tous ceux qui travaillent sur le chantier et prennent des risques. De plus, il dit des mensonges : il n’y a pas de risque pour la santé ».Décision spontanée ou communication bien conduite ? Il y a quelques semaines, 130 ouvriers travaillant sur le creusement de la descenderie de Chiomonte ont écrit à l’écrivain napolitain afin qu’il vienne leur rendre visite sur le chantier. Ce dernier n’aurait pas répondu. « Pourtant, s’insurge M. Virano, ils auraient bien besoin qu’un intellectuel raffiné se fasse leur porte-parole. Eux sont incapables d’écrire des livres ».Philippe Ridet (Rome, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Catherine Pacary Dans la famille Zidane, je demande Luca. Si son père, Zinédine, n’est plus à présenter, les amateurs de football ont découvert le jeune homme mardi 19 mai à l’occasion de la demi-finale de l’Euro des moins de 17 ans (U17), face à la Belgique (1-1, 2-1 t.a.b). Avec une panenka ratée, trois tirs aux buts arrêtés… Luca Zidane n’est pas passé inaperçu. Loin de là.En qualifiant la France pour la finale contre l’Allemagne – qui se jouera ce soir en Bulgarie – le jeune joueur a été le héros du match. Si les Bleus, déjà qualifiés pour le Mondial (17 octobre-8 novembre au Chili) l’emportent ce soir, ce sera leur deuxième titre européen dans cette catégorie, après celui de 2004 gagné par l’équipe de Nasri, Ben Arfa et Benzema.Lire aussi : Zidane (junior) envoie les Bleuets en finaleJusqu’alors le deuxième fils – Luca a 16 ans – de Zinédine Zidane n’était pas le plus connu de la fratrie qui compte quatre garçons : Enzo, 20 ans ; Théo, 12 ans ; et Elyaz, 9 ans. Avant la fameuse demi-finale de mardi, l’attention médiatique s’était focalisée sur Enzo, l’aîné, que l’on a pu présenter comme le successeur de son père. Cependant, beaucoup d’observateurs sont revenus sur cette analyse et assurent que le joueur n’aura pas la carrière de son père.Car, comme très souvent dans les dynasties, l’héritage se transmet de père en fils. Chez les Zidane, c’est le football que les quatre fils de « Zizou » ont reçu. Tous sont footballeurs, au Real Madrid, comme papa qui entraîne aujourd’hui l’équipe réserve de la « Casa blanca ». Une différence notable cependant : tous sont milieux de terrains, sauf un : Luca, qui a choisi de garder les buts. Né le 13 mai 1998 à Marseille, deux mois presque jour pour jour avant que son père entre dans la légende en marquant deux buts en finale du Mondial face au Brésil, Luca cultive les particularismes. D’abord en assumant son nom, Luca Zidane, contrairement à Enzo qui a pris le nom de sa mère, Fernandez. Ensuite, en choisissant le poste de gardien, qu’il occupe au Real avec l’équipe des U17 – les moins de 17 ans.« A force de plonger tous les jours, il m’a dit qu’il voulait faire gardien de but. Je lui ai dit : “Vas-y !” » Zinédine ZidaneUn choix peut-être un peu contraint par les parties disputées avec Enzo et son père dans le jardin de la maison familiale à Madrid. « Pour jouer, il y a toujours un qui tire et un qui arrête, expliquait en novembre Zinédine dans le journal algérien Le Buteur. Donc, il fallait un gardien de but. Le plus grand choisit toujours le beau rôle, et donc c’était Enzo qui tirait et Luca qui faisait gardien de but… Au départ, ce n’était pas prévu qu’il fasse ça, mais à force de plonger tous les jours, il m’a dit qu’il voulait faire gardien de but parce que ça lui plaît. Je lui ai dit : “Vas-y !” » Et puis à ce poste, son père ne peut pas tellement le conseiller. « C’est peut-être pour ça qu’il a choisi d’être goal ! »Luca est donc rentré, dès ses 6 ans, à « La Fabrica », le centre de formation du Real. Repéré lors du tournoi d’Al-Kass au Qatar, il participe, à la mi-mars 2014 à l’entraînement de l’équipe A, à Madrid. C’est désormais un grand adolescent (1,87 mètre) que Carlo Ancelotti salue en arrivant. La ressemblance avec son père est frappante.« Parfaitement intégré »Le portier enchaîne avec un stage de présélection à Clairefontaine, l’occasion de faire ses preuves. Le sélectionneur Claude Giuntini tire alors, dans L’Equipe, un bilan plutôt positif de cette « première » : « On regarde l’état d’esprit, l’amour du jeu, la capacité à enchaîner les tâches, l’aisance technique et le sens de l’équipe. Luca a montré beaucoup d’application, d’investissement et s’est parfaitement intégré. » « En tout cas, il travaille bien et il a les qualités pour faire quelque chose, avait anticipé son père, dans Le Buteur. C’est toujours pareil : quand vous avez des qualités à la base, vous pouvez toujours réussir. Cela dit, il doit attendre. Il est jeune, tout juste 16 ans. »Jean-Claude Giuntini ne tarit pas d’éloges sur son poulain : « On sent chez [Luca] beaucoup d’assurance et beaucoup de respect. Il est très agréable à vivre. Il est considéré, les relations que les autres ont avec lui sont tout à fait normales, cordiales, sincères. Il n’y a pas du tout de principe de courtisans ou autre. »Ses copains confirment. « Ça fait bizarre, au début, d’accompagner un garçon qui se nomme Zidane, admet son coéquipier Mamadou Doucouré (PSG), dans un entretien au Parisien. On le regarde avec de grands yeux et puis ça passe vite. Luca est génial ! Il n’est pas arrivé en roulant des épaules pour dire “Je m’appelle Zidane, écartez-vous !” Pas du tout ! Il s’est intégré sans jouer sur la célébrité de son nom. » Son partenaire parisien Alec Georgen abonde : « Avant de le connaître, on m’avait dit “Tu verras, c’est Zidane, on ne peut pas l’approcher !” C’est tout le contraire. Luca est super abordable. On discute tout le temps, il se sent bien avec nous. Finalement, on oublie son nom. Pour nous, c’est juste Luca, notre pote. »« Luca est quelqu’un de bien. Il fait partie des joueurs qui tirent le groupe vers le haut. Il est plein de modestie et de talent, continue M. Giuntini. Luca présente les conditions d’un gardien de niveau international, après il faudra suivre son évolution, sa capacité à se remettre en question. »Catherine PacaryJournaliste au Monde 22.05.2015 à 11h33 • Mis à jour le22.05.2015 à 12h12 | Claire Guélaud A deux cents jours de la COP21, la conférence de Paris sur le climat, les entreprises ont relevé le défi que leur avait lancé en septembre 2014 le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Ban Ki-Moon, en pressant le secteur privé de s’engager dans la lutte contre le dérèglement climatique. Les patrons de grands groupes mondiaux, réunis mercredi 20 et jeudi 21 mai au siège parisien de l’Unesco, se sont déclarés prêts à œuvrer en faveur d’une économie bas carbone et à travailler en bonne intelligence avec les gouvernements, tout en réclamant à ces derniers la fixation d’un prix pour le carbone.Lire aussi :Le « plaidoyer » pour le climat des six religions de FranceLe Sommet pour les entreprises et le climat, auquel plusieurs centaines d’entrepreneurs ont participé, a d’abord montré, comme l’a observé d’emblée Brice Lalonde, conseiller spécial pour le développement durable, que « le climat avait changé dans les entreprises ». Qui eût imaginé, il y a encore quelques années, que des dirigeants de compagnies pétrolières et gazières puissent un jour plaider en faveur du climat – une question longtemps tenue pour négligeable – ou affirmer avec Jean-Pascal Tricoire, le patron de Schneider, qu’« écologie rime avec économie » ?Une conversion qui irriteL’ampleur de la conversion des chefs d’entreprises a de quoi surprendre. Elle irrite, non sans raison, une partie de la société civile. Les Amis de la Terre et Oxfam ont ainsi rappelé dans un rapport rendu public mercredi que les centrales à charbon d’EDF et d’Engie émettaient chaque année respectivement plus de 69 et 81 millions de tonnes de CO2 .« Les émissions de CO2 provoquées par les centrales de ces deux entreprises, dont l’Etat est actionnaire, équivalent à la moitié des émissions de la France », a précisé Malika Peyraut pour l’association écologiste, dans un communiqué publié avec Attac France et les JEDI for Climate et intitulé « Le climat, c’est pas vos affaires ». Un point de vue balayé d’un revers de la main par un participant au Sommet de Paris : le secteur privé « pèse plus de 60 % du PIB mondial ». « On ne pourra pas faire sans nous. »Le changement d’état d’esprit des chefs d’entreprise n’est pas qu’une affaire de mode ou de « politiquement correct ». Au-delà des discours de circonstances, de nombreuses entreprises sont en train de faire évoluer leurs pratiques. Saint-Gobain investit dans la R&D pour réduire sa consommation d’énergie et limiter ses émissions de gaz à effets de serre. L’Oréal entend que ses produits aient tous, d’ici 2020, « une empreinte positive » sur l’environnement. Cez, un groupe tchèque d’énergie intégré, est décidé à produire de l’énergie neutre, sur le plan du carbone, dans les cinq ans qui viennent. Total va investir dans le solaire et le biodiesel. Kering partage ses pratiques pro-environnementales avec plus de 90 % de ses fournisseurs. Nike découvre que les contraintes environnementales boostent l’innovation…Assaut de bonne volontéInvité à clore ces deux jours de réunion, le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, s’est déclaré « raisonnablement optimiste » sur les chances de succès de la COP21 en décembre à Paris. « Pourquoi y a-t-il plus de chance de succès à Paris ? Parce que la situation a changé », a-t-il analysé. « Le dérèglement climatique a des effets partout. La pression pour trouver des solutions est plus forte. Le phénomène scientifique et le fait qu’il a une origine humaine ne sont quasiment plus contestées. Les technologies sont devenus plus accessibles. Les politiques ont changé. L’accord entre Barack Obama et XI Jinping [le président chinois] est à cet égard important », a résumé en substance le ministre.Entreprises et politiques ont fait assaut de bonne volonté. « Ce n’est pas par la confrontation, mais par la coopération qu’on y arrivera », avait d’ailleurs plaidé mercredi la Costaricaine Christiana Figueres, « madame Climat » de l’ONU. Mais ce désir d’avancer ensemble n’est pas incompatible avec de fermes mises au point. « Pour investir dans l’économie bas carbone, nous avons besoin de signaux prix clairs et pérennes », a insisté, d’entrée de jeu, le patron de Schneider, M. Tricoire. Une demande reprise en chœur par tous les participants, au demeurant conscients, à l’image de Jean-Pierre Clamadieu (Solvay), de la nécessité de « faire converger » les mécanismes de tarification existants (taxes carbones, marché des droits d’émission…).« Chacun doit faire sa part du chemin. Nous, les gouvernements, nous devrons vous donner des signaux. La COP 21 se penchera sur le prix du carbone », a assuré M. Fabius. Le ministre pouvait difficilement faire moins sur ce sujet décisif pour les industriels et les investisseurs. Le ministre a exhorté les entreprises à rejoindre les différentes structures de coordination agissant contre le dérèglement climatique et à renforcer la diffusion des technologies bas carbone innovantes.Il a également souhaité qu’une sorte de « réflexe climat » accompagne toutes leurs décisions, notamment celles d’investir. La veille, François Hollande avait insisté sur le rôle majeur que peuvent jouer les grands groupes dans les pays émergents : « Vous devez convaincre les émergents qu’ils doivent s’engager. Ils ne le feront qu’avec des entreprises qui anticipent sur les choix à faire et qui innovent en matière de lutte contre le dérèglement climatique », a fait valoir le président.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.05.2015 à 19h22 • Mis à jour le26.05.2015 à 19h30 En raison de températures attendues au-delà des 45 °C, l’Inde est en « alerte rouge », ont averti les services météorologiques indiens (IMD). Depuis une semaine, la vague de forte chaleur qui sévit dans le pays a tué plus de 800 personnes, mettant à rude épreuve la santé des plus pauvres contraints de travailler à l’extérieur.Les hôpitaux des Etats du Sud, les plus touchés, ont été mobilisés pour prendre en charge les victimes de coups de chaleur et les autorités recommandaient, mardi 26 mai, de rester à l’intérieur des habitations.Car la situation ne semble pas près de s’améliorer. « Nous ne prévoyons aucun répit dans cette vague extrême de chaleur pour les prochains jours », a confirmé B. P. Yadav, porte-parole de l’IMD. Si des centaines de personnes meurent chaque été en Inde en raison de la chaleur, la situation est exceptionnelle.Dans l’Andhra Pradesh, par exemple, Etat le plus touché, 551 personnes sont mortes depuis une semaine. Ici, la température a approché les 47 °C, lundi 25 mai. Face à cette hécatombe, le gouvernement de l’Etat a dû réagir. « Nous avons mis en place des programmes d’information à la télévision et sur d’autres médias pour recommander aux gens de ne pas sortir sans chapeau et de boire de l’eau », témoigne P. Tulsi Rani, haut responsable de l’unité de gestion des catastrophes de l’Etat. « Nous avons aussi demandé aux ONG et agences d’Etat d’ouvrir des points d’approvisionnement en eau pour que toute la population ait accès à l’eau en ville », a-t-il ajouté.« On cuit ici. Notre sortie tourne au cauchemar » Si le sud de l’Inde est le plus touché, la canicule touche une grande partie du pays, dont la capitale New Delhi, où certaines portions de rue fondent sous l’effet de la chaleur. Selon The Hindustan Times, la température maximale à Delhi a atteint un record, lundi, à 45,5 °C, soit cinq degrés de plus que la moyenne saisonnière. « On cuit ici, notre sortie tourne au cauchemar », déclare Meena Sheshadri, une touriste de 37 ans arrivée de Pune, dans l’Ouest, avec ses enfants.Pour les commerçants, les affaires marchent au ralenti, explique pour sa part Hari Om, qui vend à manger dans la rue. « La nourriture se gâte vite, pourtant elle est préparée le matin même. Les affaires vont mal mais il n’y a pas grand-chose d’autre à faire, dit-il. Les gens ne sortent pas et n’ont pas envie de manger. Tout ce qu’ils veulent, c’est de l’eau fraîche. »Dans l’Etat du Telangana, qui jouxte l’Andhra Pradesh, 231 personnes sont mortes depuis une semaine, et les températures ont atteint 48 °C pendant le week-end. Dans l’Orissa (Est), 11 personnes ont été tuées par la vague de chaleur tandis que dans le Bengale-Occidental (Est), 13 personnes y ont succombé.Selon The Hindustan Times, les conditions météo risquent de plonger dans la sécheresse les Etats les plus touchés par cette vague de chaleur, avant l’arrivée de la mousson. Elle est attendue en fin de mois dans le Kerala (Sud) mais prendra plusieurs semaines avant de toucher les plaines arides du Nord. Eric Nunès Ceci n'est pas un slogan : lycéens, le bac 2015 peut vous rapporter gros ! Outre un laissez-passer vers l'enseignement supérieur, la collante peut être l’occasion de recevoir une somme oscillant entre quelques dizaines et plusieurs milliers d'euros. Deux conditions toutefois pour un jack-pot post bac : avoir une mention très bien – ou parfois bien – et passer son bac dans une commune ou un département dont les élus ont à cœur de récompenser leurs meilleurs lycéens. On notera que l’année du bac est souvent celle où ces mêmes jeunes reçoivent un papier également précieux : une carte d'électeur. Voici un tour de France des collectivités territoriales généreuses avec leurs bacheliers méritants, que nous vous invitons à enrichir en fin d’article.Commençons par le Sud, entre mer et montagne : dans les Alpes-Maritimes il fait bon passer son bac. En effet, le conseil départemental, présidé par l'UMP Eric Ciotti, accordera à nouveau en 2015 une prime de 200 euros aux bacheliers maralpins qui décrocheront la mention très bien.Double gratificationCeux qui habitent à Nice pourront presque doubler cette somme, puisque Christian Estrosi, maire UMP de la ville, leur accordera en effet 150 euros. Attention, le même avantage ne sera toutefois pas accordé aux résidents de la métropole niçoise, pourtant également présidée par cet ancien ministre de Nicolas Sarkozy.Ses largesses apparaissent moins spectaculaires que celles de sa presque voisine : Cannes. Depuis 2011, c'est 6 000 euros d'argent public que l'ancien maire UMP de la ville, Bernard Brochand, accordait à chacun de ses bacheliers les mieux notés. Son successeur l’an dernier, David Lisnard ( également UMP), a modifié sensiblement le système, en plafonnant l’enveloppe globale allouée sur une année à 30 000 euros. C'est un jury qui accordera une prime comprise entre 1 000 et 6 000 euros, répartie sur deux années, à condition que ces lycéens poursuivent des études supérieures. Selon quels critères le jury fixera-t-il les sommes allouées aux heureux bacheliers ? Le projet de délibération de la ville de Cannes ne le précise pas.Inégalités entre les territoiresL'Indre a offert, l'an dernier, 450 euros à 106 bacheliers qui ont décroché une mention très bien, et 250 euros à 211 autres ayant obtenu une mention bien. Une prime que le département envisage de renouveler l’an prochain. En Ile-de-France, le département des Yvelines, présidé par l'UMP Pierre Bédier, promet pour sa part 2 000 euros aux titulaires d’une mention très bien dont « les familles sont non imposables ».Hors de l'Hexagone, ce sont les départements de Guadeloupe et de Corse du Sud qui font preuve de largesses. Le département d'outre-mer, présidé par la socialiste Josette Claire Loncertin, accordera cette année encore 4 000 euros aux lycées qui décrocheront une mention très bien. Quant aux lycéens de Corse du Sud, en 2014, ils ont été 97 à toucher 1 000 euros, invités à une réception pour recevoir cette bourse et un petit cadeau en prime (des enceintes WiFi) d'une valeur de 100 euros. Le dispositif est relancé pour le bac 2015, mais le choix du cadeau n'est pas encore arrêté.Valoriser le diplômeCôté communes, une dizaine de jeunes vésuliens (habitants de Vesoul, Haute-Saône ) qui ont décroché la mention très bien en 2014 ont également reçu 1 000 euros de la mairie. L'opération est reconduite en 2015. Idem à Villemomble en Seine-Saint-Denis, où 300 euros seront distribués à chaque bachelier gratifié d'une mention très bien et 150 aux titulaires d'une mention bien.Delle, petite commune du Jura, tient également à récompenser, à la hauteur de ses moyens, ses lycéens prometteurs. Les bacheliers qui obtiennent une mention se voient offrir un bon d'achat de 50 euros. La remise fait l'objet d'une cérémonie à la mairie où sont invités les proches et la famille. « L'idée est de valoriser le diplôme et l'effort fourni », souligne Sandrine Larcher, adjointe au maire chargée de l'éducation.Enfin, il existe une commune où il n'est pas nécessaire d'avoir une mention ni même le bac pour faire l'objet des petites attentions du maire. À Massy ( Val-d'Oise), dirigée depuis vingt ans par l'UDI Vincent Delahaye, la mairie récompense tous ceux qui obtiennent un diplôme, quel qu’il soit : bac, BEP, CAP... Les jeunes concernés reçoivent un chèque culture de 20 euros et des réductions ou des places gratuites pour les équipements sportifs et culturels de la ville. Une opération séduction dont la mairie dit ne pas connaître le prix. Mairies, départements, banques, mutuelles... Entreprises et collectivités récompensent parfois généreusement les lycéens qui ont obtenu une mention très bien ou bien. Merci de nous signaler les bons plans dont vous avez connaissance dans notre appel à témoignages.  Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.05.2015 à 18h03 • Mis à jour le26.05.2015 à 18h07 « La route pour atteindre zéro cas d'Ebola sera chaotique », a averti mardi 26 mai l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Selon le sous-directeur général de l’institution, Bruce Aylward, l’épidémie devrait persister au moins jusqu’à la fin de l’année 2015.Lire aussi :La fin d’Ebola, et aprèsAlors que la Guinée et la Sierra Leone continuent de lutter pour être déclarées « exemptes » du virus, l’aide internationale doit faire face à un manque de fonds et à l’arrivée de la saison des pluies.Conakry et Freetown ont cependant signalé douze nouveaux cas la semaine dernière, contre trente-six la précédente. Un nombre encourageant, mais le docteur Aylward appelle à la mesure : « Lorsque vous considérez [la situation dans ces pays], on en est là où en était le Liberia en janvier, et comme vous le savez, il lui a fallu quatre mois pour ramener ces chiffres à zéro. »Troisième pays d’Afrique de l’Ouest à avoir été durement touché par la maladie, Le Liberia est officiellement sorti du risque épidémique le 9 mai : aucun malade ne s’est déclaré pendant une période de quarante-deux jours – deux fois la période maximale d'incubation.Lire aussi :Le Liberia a gagné la guerre contre Ebola« La raison potentielle d’un échec »« Il n'y a pas de raison de penser qu'on ne peut pas vaincre Ebola, mais les financements [insuffisants] deviennent de plus en plus la raison potentielle la plus flagrante d'un échec », fait valoir Bruce Aylward.La présence du virus se limite désormais aux zones côtières, notamment dans le secteur de Forecariah, en Guinée, et dans les quartiers de bidonvilles, densément peuplés, de Freetown, en Sierra Leone. Par ailleurs, une contamination sur trois se produit encore chez des personnes que l'on ne peut pas soupçonner d'avoir été exposées au virus.L'épidémie en Afrique de l'Ouest, la plus grave depuis 1976, était partie en décembre 2013 du sud de la Guinée. L'OMS a déclaré une urgence de santé publique mondiale provoquée par Ebola seulement le 8 août 2014. La fièvre hémorragique a contaminé près de 27 000 personnes et fait 11 132 morts, selon le dernier bilan de l’OMS, publié mardi.Lire aussi :Une réforme de l’OMS pour tirer les leçons d’Ebola 26.05.2015 à 17h40 L’intersyndicale de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a appelé mardi 26 mai les personnels des hôpitaux de la capitale à se mobiliser à nouveau jeudi pour protester contre le « projet de réorganisation du temps de travail » envisagé par Martin Hirsch.Lire aussi :A l'AP-HP, « ne touchez pas à nos RTT sinon, ça va péter »Une réunion avait été organisée mardi à l’initiative du directeur général de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, M. Hirsch, pour renouer le dialogue. Mais « l'intersyndicale [CGT, SUD, FO, CFDT, CFE-CGC, CFTC] a quitté la salle de réunion et appelle l'ensemble des personnels à amplifier le rapport de force et à participer massivement à la journée de grève et à la manifestation du 28 mai », a-t-elle annoncé dans un communiqué. Les syndicats réclament « le retrait pur et simple » du projet du directeur.Le 21 mai, entre 5 000 et 8 000 salariés s’étaient déjà rassemblés à Paris. Le projet de réforme, qui devrait entrer en vigueur le 1er janvier 2016, doit permettre d’économiser 20 millions d’euros par an. M. Hirsch prévoit pour cela de revoir notamment la politique des jours de récupération de temps de travail (RTT).Lire aussi le reportage :A l’hôpital Tenon, l’angoisse de la fin des 35 heures 26.05.2015 à 16h55 • Mis à jour le26.05.2015 à 17h43 | Cédric Pietralunga Le port est (enfin) en vue. Après des mois de négociations et de rebondissements, la SNCM devrait être fixée sur son sort à l’issue d’une audience du tribunal de commerce de Marseille (Bouches-du-Rhône) prévue mercredi 27 mai. A partir de 14 heures, les juges consulaires vont examiner les trois offres de reprise déposées par l’armateur Daniel Berrebi, le transporteur corse Patrick Rocca et l’ex-président du port de Marseille Christian Garin. A l’issue de cette audience, la décision du tribunal devrait être mise en délibéré et pourrait, selon différentes sources, être rendue publique lundi 8 juin.Il est temps d’en finirDans un rapport établi le 22 mai, dont Le Monde s’est procuré une copie, les administrateurs judiciaires de la compagnie marseillaise estiment que le tribunal est désormais « en mesure de statuer sur les offres de reprise » et l’invitent à ne pas repousser une nouvelle fois l’échéance. Dans le cas contraire, menacent Maîtres Douhaire et Abitbol, « il lui appartiendra d’en tirer les conséquences, soit (…) en décidant la conversion de la procédure en liquidation judiciaire, soit en laissant la période d’observation se poursuivre ».Lors d’une précédente audience le 11 mai, le tribunal avait laissé la porte ouverte à un nouvel appel d’offres, en repoussant au 28 novembre 2015 l’échéance de la période d’observation de la SNCM, mise en redressement judiciaire le 28 novembre 2014, un an plus tôt. Mais, estiment les administrateurs, « il nous semble peu probable qu’un nouvel appel d’offres permette d’identifier de nouveaux candidats, a fortiori juste après la saison ». Comprenez : il est temps d’en finir. Même si le choix d’un repreneur impliquera « la mise en œuvre d’un PSE [plan de sauvegarde de l’emploi] d’envergure, globalement compris entre 600 et 900 personnes », peut-on lire dans le rapport.Délégation de service publicConcernant les offres de reprise, les administrateurs judiciaires établissent implicitement une hiérarchie. Même s’il est le mieux-disant socialement, avec la proposition de conserver 900 salariés sur les 1 500 de la compagnie, le dossier de M. Garin implique un montage financier qui le place d’emblée hors jeu, selon Maîtres Douhaire et Abitbol : afin de financer l’activité de la SNCM, l’ancien président d’Armateurs de France prévoit de vendre deux bateaux à 25 millions d’euros pièce, alors que leur valeur est estimée à 51 millions d’euros. Ceux-ci seraient ensuite loués pour 2,5 millions d’euros par an à la compagnie, qui disposerait d’une option d’achat à « un prix progressif très supérieur au prix de vente initial ». « Nous ne pouvons que donner un avis formellement défavorable sur un tel montage », notent les administrateurs.De même, le rapport s’interroge sur la viabilité économique du projet de M. Rocca, qui envisage la reprise de 780 salariés. Le transporteur assure en effet ne pas avoir besoin de la délégation de service public (DSP) accordée par la collectivité territoriale de Corse pour assurer les liaisons maritimes entre l’île de Beauté et le continent. Celle-ci assure pourtant un chiffre d’affaires de 96 millions d’euros par an à la SNCM (57,5 millions) et à la CMN [Compagnie méridionale de navigation, filiale du groupe STEF] (38,5 millions d’euros), qui effectue essentiellement du transport de fret. Bien que Bruxelles ait interdit la cession de cette DSP au repreneur de la compagnie marseillaise, une sous-délégation de la part de la CMN a été autorisée pour une période allant jusqu’au 1er octobre 2016, dans l’attente de l’attribution d’une nouvelle DSP. « Economiquement, à défaut de conclusion d’une telle sous-délégation, l’équilibre du projet [de M. Rocca] ne nous semble pas assuré », s’inquiètent les administrateurs.Lire aussi :SNCM : le courrier de Bruxelles, un « véritable camouflet pour le gouvernement » Les officiers seront françaisReste l’offre déposée par M. Berrebi, considérée par différents acteurs comme le seul armateur professionnel parmi les candidats. Déjà propriétaire d’une compagnie de ferries opérant dans le golfe du Mexique, l’homme d’affaires franco-tunisien propose de conserver une partie des liaisons avec la Corse mais surtout de développer les lignes avec le Maghreb. A la condition d’assurer ces dernières avec des marins maghrébins employés sous pavillon communautaire et non plus uniquement français sous pavillon français 1er registre, ce qui hérisse les syndicats. Seule concession accordée par M. Berrebi : les officiers seront français.Au total, le propriétaire de Baja Ferries propose de reprendre 800 salariés, sous réserve d’obtenir un contrat de sous-délégation de la DSP avec la CMN ou de conclure une « convention de délégation territoriale de service public » avec les autorités corses jusqu’à un nouvel appel d’offres prévu avant octobre 2016. Dans le cas contraire, l’armateur assure ne pouvoir reprendre que 537 salariés, ce qui ferait de son offre la moins disante socialement. Mais, à l’inverse des propositions de MM. Rocca et Garin, les administrateurs judiciaires ne voient pas d’élément financier ou économique qui rendraient aléatoire sa reprise de la SNCM. Un élément suffisant pour l’emporter ?Transdev financera le plan socialPropriétaire de 66% de la SNCM, au côté de l’Etat (25%) et des salariés (9%), le groupe de transports publics Transdev s’est engagé à financer à hauteur de 85 millions d’euros le plan de sauvegarde de l’emploi qui devrait suivre la reprise de la compagnie marseillaise. De quoi « couvrir l’intégralité du coût estimé du plan social résultant de l’adoption éventuelle par le Tribunal de l’offre la moins disante socialement », se félicitent les administrateurs judiciaires de la SNCM dans un rapport établi le 22 mai. Par ailleurs, l’entreprise dirigée par Jean-Marc Janaillac, un proche de François Hollande, a prévu « un abandon de créances d’un montant cumulé de plus de 120 millions d’euros », rappelle le document.Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.05.2015 à 16h30 • Mis à jour le26.05.2015 à 17h27 Le miracle n’a pas eu lieu. Quentin Halys, 18 ans, s’est logiquement incliné en trois sets au premier tour de Roland-Garros, mardi 26 mai, contre le maître des lieux Rafael Nadal, nonuple vainqueur et accessoirement tenant du titre : 6-3, 6-3, 6-4.L’Espagnol, qui pourrait croiser la route du numéro 1 mondial Novak Djokovic en quart de finale, poursuit sa route vers un dixième sacre à Roland-Garros. L’ogre de la terre battue n’a connu qu’une seule défaite Porte d’Auteuil, contre le Suédois Robin Soderling en 2009.Suivez en direct : le match entre Novak Djokovic et Jarkko NieminenIl affrontera au prochain tour son compatriote Nicolas Almagro, qui s’est défait plus tard dans la journée de l’Ukrainien Alexandr Dolgopolov. Un adversaire dangereux, ancien membre du top 10, contre lequel Nadal s’est incliné une fois en treize rencontre en 2014 au tournoi de Barcelone (2-6 7-6 6-4).Sursaut d’orgueilPour son premier match en tournoi du Grand Chelem, Quentin Halys n’a pas gâché l’invitation des organisateurs (il n’a pas eu à passer par les qualifications). Le Français a joué crânement sa chance en développant un tennis agressif, parvenant à bousculer plusieurs fois Rafael Nadal avec son coup droit au cours d’un match de près de deux heures.Quantin Halys, 296e mondial, est un habitué des tournois Futurs (3e division) et Challenger (2e division). Propulsé devant 15 000 personnes sur le court central de Roland-Garros, il a d’abord semblé dépassé par l’enjeu, rapidement mené 1-4, dans le premier set. Un sursaut d’orgueil - illustré par un coup droit croisé gagnant - lui a permis de recoller à 3-4. Mais l’Espagnol Rafael Nadal, très solide, ne le laissa pas une seconde espérer une issue victorieuse durant le reste de la partie.« Il joue le style qui est l'avenir du tennis. Il a un gros service, il essaie de frapper des coups gagnants de partout. Ce n'est pas facile de jouer son premier match sur le Central de Roland-Garros. Il a bien joué », a déclaré le Majorquin au sujet d'Halys après la rencontre.   Olivier Faye Sa décision faisait assez peu de doutes. Après avoir maintenu le suspense quant à ses intentions pour les élections régionales de décembre, Marion Maréchal-Le Pen confirme être candidate du Front national en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), dans un entretien à paraître, jeudi 27 mai, dans Valeurs actuelles.La députée du Vaucluse, qui s’était déjà déclarée candidate en avril, avait mis sa candidature entre parenthèses le 5 mai pour ne pas être l’« otage » du conflit opposant sa tante Marine Le Pen à son grand-père Jean-Marie Le Pen. Elle avait été investie officiellement par le bureau politique du Front national.Lire aussi :Marion Maréchal-Le Pen investie par le FN en PACA pour les régionalesMme Maréchal-Le Pen craignait le pouvoir de nuisance du président d’honneur du FN. Ces dernières semaines, elle a donc effectué une tournée des fédérations frontistes de la région pour s’assurer du soutien de leurs cadres. « Elle voulait voir les gens, tâter le terrain », explique un proche. Les Alpes-Maritimes, où Jean-Marie Le Pen conserve le plus d’attaches, représentaient un écueil particulier.La députée est aujourd’hui libérée. Elle confie à Valeurs actuelles avoir reçu « l’assurance de Jean-Marie Le Pen qu’il ne s’immiscera pas dans la campagne ». La jeune femme s’est entretenue au téléphone avec lui il y a quelques jours. « S’il essaye d’emmerder quelqu’un, ce ne sera pas moi », assurait-elle encore récemment en privé.Lire aussi :Régionales : Maréchal-Le Pen pourrait ne pas se présenter en PACASur le terrain, la candidature de la députée, fortement encouragée par Marine Le Pen, n’a, à vrai dire, jamais été suspendue. La cadette du clan Le Pen n’a eu de cesse de consulter pour constituer ses listes, qu’elle souhaite rajeunies et renouvelées. C’est dans cet esprit qu’elle a refusé d’emblée de constituer un ticket avec Bruno Gollnisch, candidat déçu à la tête de liste.Lire aussi :Début de campagne musclé pour la cadette du clan Le PenLa question du financement de la campagne – épineuse, alors que le FN a connu sa huitième mise en examen, vendredi 22 mai, dans l’affaire du financement de sa campagne des élections législatives de 2012 – est elle aussi regardée de près. Cotelec, le microparti de Jean-Marie Le Pen, l’a aidée dans le financement de ses dernières campagnes, assure son entourage. Cela ne devrait pas être le cas cette fois-ci.Lire aussi :Jean-Marie Le Pen a eu un compte caché en SuisseOlivier Faye 26.05.2015 à 16h14 • Mis à jour le26.05.2015 à 16h54 Le Sénat a adopté mardi 26 mai en première lecture la réforme du droit d'asile après l'avoir durcie, contre l'avis du gouvernement. Sous la pression de l'UMP, le texte a changé l’esprit du projet de loi gouvernemental et prévoit à présent que tout migrant à qui est refusé le statut de réfugié ait automatiquement obligation de quitter le territoire français.Il a été adopté par 187 voix (UMP et UDI-UC), contre 31 (communistes et écologistes). Les socialistes se sont abstenus. Le texte voté à l’Assemblée nationale en décembre 2014 cherchait à accélérer les procédures de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), engorgé, tout en respectant les droits du demandeur. Mais la commission des lois du Sénat l’avait beaucoup retravaillé, avec une priorité : renvoyer les déboutés du droit d’asile.Lire l'interview :« Le système de l’asile a cessé de fonctionner »Ainsi, le texte interdit-il désormais de présenter une nouvelle demande sous un autre motif, après le refus de l’Ofpra. Certains migrants ne pouvant être renvoyés, car ils risquent la mort dans leur pays, cette loi augmentera mécaniquement le nombre des clandestins.Le texte se soucie aujourd’hui moins du demandeur que de la limitation des flux d’entrées en France. Même si ceux-ci restent inférieurs à 15 000 réfugiés par an, puisque les trois quarts des dossiers sont rejetés.L’esprit de cette nouvelle loi coïncide avec la politique menée vis-à-vis des Syriens. 1 500 ont été accueillis en France en tant que réfugiés, quand l’Allemagne a ouvert ses portes à plus de 20 000 d’entre eux et le Liban à 1,5 million.Lire aussi :Réfugiés : les arguties déplorables du gouvernement 26.05.2015 à 15h30 • Mis à jour le26.05.2015 à 17h52 | Alexis Delcambre C’est un coup de tonnerre dans le ciel de la presse française. Le groupe de luxe LVMH, déjà propriétaire des Echos, est entré en négociations exclusives avec le groupe Amaury pour racheter Le Parisien, selon les informations du Monde, confirmant une information initiale de La Correspondance de la presse.L’annonce en a été faite aux représentants des personnels du Parisien, mardi 26 mai, lors d’un comité d’entreprise extraordinaire – signe que les négociations sont déjà assez avancées. Le groupe LVMH a lui confirmé dans un communiqué être en négociations en vue du rachat du quotidien. L’Autorité de la concurrence doit également être prochainement consultée.Selon certaines sources, l’offre de LVMH s’élèverait à 50 millions d’euros pour un périmètre comprenant le quotidien régional (229 638 exemplaires et 8,5 millions de visiteurs uniques), son édition nationale Aujourd’hui en France (148 220 exemplaires), une régie, la filiale de distribution Proximy et l’imprimerie de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), dont la fermeture est programmée. Mais ce montant n’est pas officiellement confirmé.Selon le groupe Amaury, Le Parisien n’était pas à vendre. « C’est une offre qui est venue vers nous », affirme une source interne. A l’origine de la manœuvre, Francis Morel, PDG du groupe Les Echos et bon connaisseur du dossier : en 2010, alors au Figaro, il avait en effet travaillé sur une offre de rachat du Parisien par le groupe Dassault (propriétaire du Figaro).La stratégie de M. Morel, qui a manifestement convaincu le propriétaire de LVMH, Bernard Arnault, est de rassembler deux titres complémentaires. Les deux chiffres d’affaires cumulés (149 millions d’euros en 2014 pour Les Echos et 186 millions d’euros pour Le Parisien) forment un total de 335 millions d’euros, qui pèsera davantage sur le marché.En outre, la fermeture de l’imprimerie du Parisien étant programmée, une reprise semble socialement plus simple à conduire qu’elle ne l’était en 2010, lorsque le groupe Amaury avait une première fois tenté de vendre le groupe. Après avoir subi de lourdes pertes en 2012 (19,6 millions d’euros) et 2013 (17 millions d’euros), Le Parisien a nettement réduit celles-ci en 2014 et espère un retour à l’équilibre en 2015.« Dans le secteur de la presse, les consolidations s’imposent, explique Jean-Clément Texier, banquier conseil. Il y a énormément de synergies possibles entre ces deux titres en termes de gestion, et aucun risque de cannibalisation, car ils ne visent pas les mêmes cibles. » Du côté du groupe Amaury, la rupture est considérable. D’une part parce que Le Parisien appartient à la famille depuis ses origines, en 1944. Mais aussi parce que recentré sur ses deux autres actifs, L’Equipe et Amaury Sport Organisation (ASO), il devient un groupe uniquement consacré au sport. « La stratégie sera désormais d’accélerer notre développement dans ce domaine », assure une source.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claire Guélaud La question de la succession d’Angel Gurria, 55 ans, à la tête de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) est tranchée : l’actuel secrétaire général va se succéder à lui-même et effectuer, de 2016 à 2021, un troisième mandat à la tête d’une institution cinquantenaire. Ainsi en ont décidé les représentants des 34 pays membres de l’organisation, mardi 26 mai au Château de la Muette, le siège parisien de l’institution. Le suspens était, à vrai dire, limité.De nationalité mexicaine – et donc issu d’un pays émergent –, économiste de formation, deux fois ministre dans son pays, entre 1994 et 2000 (d’abord des affaires étrangères, puis des finances publiques et du budget), M. Gurria s’est servi de son sens de la diplomatie, de son entregent et de son ouverture d’esprit pour moderniser l’OCDE depuis 2006, année de ses débuts comme secrétaire général.D’après un communiqué de l’institution, Marten Kokk, ambassadeur de l’Estonie et doyen des représentants permanents auprès de l’OCDE, lui a d’ailleurs rendu hommage, soulignant combien était « profonde » la transformation de l’organisation sous son autorité.Chaleureux et ouvert, mais aussi plus politique que nombre de ses prédécesseurs, M. Gurria a eu à cœur de rajeunir une organisation un peu vieillissante, longtemps assimilée, en France, à un repaire d’ultralibéraux.Lire aussi :Quand la crise force l’OCDE à se réinventerIl s’est attaché à la rendre plus politique, plus réactive aux grandes questions de notre temps, parmi lesquelles l’économie du bien-être, l’éducation (avec les enquêtes PISA sur le niveau des élèves et PIAAC sur les compétences des adultes), les inégalités, l’environnement ou, plus récemment, les nouvelles approches de l’économie.Lire aussi :On n’en a pas fini avec les inégalitésDepuis que M. Gurria exerce la fonction de secrétaire général, l’OCDE s’est enrichie de quatre nouveaux membres (le Chili, l’Estonie, Israël et la Slovénie). Elle a également préparé l’adhésion de quatre autres pays (la Colombie, le Costa Rica, la Lettonie et la Lituanie), ainsi que renforcé les liens avec des partenaires clés, comme les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) et participé aux travaux du G7 et du G20.Elle s’est aussi imposée comme l’un des lieux où chercheurs et politiques réfléchissent aux conséquences des crises – notamment celle de 2008 –, à leurs effets sur les politiques publiques et aux moyens d’œuvrer en faveur d’une croissance plus inclusive.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.05.2015 à 14h43 • Mis à jour le02.05.2015 à 14h48 | Raphaëlle Rérolle Dans le pêle-mêle des romans à succès qui tapissent les gares, les siens occupent une place à part. Ruth Rendell, morte à Londres le samedi 2 mai, était beaucoup plus qu'un auteur de best-sellers parmi d'autres : une formidable conteuse, une maîtresse du suspense et une observatrice aiguë de ses concitoyens. Mis bout à bout, ses livres (une bonne cinquantaine de romans et des recueils de nouvelles) offrent un tableau saisissant de l'Angleterre du XXe siècle, mais aussi de la capitale anglaise, qu'elle connaissait par cœur.Née en 1930, élevée au rang de baronne de l'empire par Tony Blair, en 1997, membre de la chambre des Lords, cette écrivaine a régné pendant plusieurs décennies sur la littérature policière anglaise, et pas seulement en raison des chiffres astronomiques de ses ventes. Avec P.D. James, disparue le 27 novembre 2014, Ruth Rendell a largement contribué à renouveler le genre, en introduisant une part importante de psychologie et de contexte social dans ses récits réglés comme des mécaniques de haute précision.Imagination spectaculaireDe sensibilité travailliste, elle a exploré des milieux très divers par le truchement de son personnage récurrent, l'inspecteur Reginald Wexford, apparu dès son premier livre (Un amour importun, 1964). Pour elle, les romans pouvaient contribuer à changer le monde, en attirant l'attention sur les maux de la société, le racisme ou la drogue par exemple. Elle a aussi fait preuve d'une imagination spectaculaire, qui lui permettait de renouveler presque à l'infini le contenu de ses intrigues. L'imagination est d'ailleurs ce qui l'avait dirigée vers le roman, elle qui avait commencé sa carrière comme journaliste.Un jour qu'elle devait couvrir la réunion du club de tennis local pour le Chigwell Times, obscur journal de l'Essex, elle rédigea un vibrant compte rendu. Malheureusement pour elle, et heureusement pour ses futurs lecteurs, elle n'avait pas mis les pieds au club. Elle ne pouvait donc pas deviner que son président mourrait ce jour-là, en pleine séance, ce qui ne figurait évidemment pas dans son article. Renvoyée, la jeune femme (elle avait 18 ans), s'en fut proposer à un éditeur londonien un roman psychologique, refusé, puis un polar qu'elle avait dans un tiroir : accepté.La part psychologiqueGrande lectrice de Freud, Ruth Rendell n'en a pas pour autant renoncé à la psychologie. A telle enseigne qu'une partie non négligeable de sa production – sans doute littérairement la plus intéressante – entre dans la catégorie du roman psychologique à suspense plutôt que du polar à proprement parler. C'est le cas de l'envoûtant Véra va mourir (1986), ou de L'Eté de Trapellune (1988), hanté par les désirs de liberté des années 1970. C'est encore le cas, du Journal d'Asta (1993), inspiré de l'enfance danoise d'une de ses grands-mères, ou des Noces de feu, en 1994, des livres parus en Angleterre sous le pseudonyme de Barbara Vine, puis en français chez Calmann-Lévy.L'ombre du mensonge, des secrets de famille, des identités tortueuses, du dérangement mental et de la peur qu'il engendre font également partie de livres plus récents, parus en France aux éditions des Deux Terres, notamment La Maison du lys tigré, en 2012. Comme Pascal Thomas, qui vient de porter ce film à l'écran sous le titre Valentin Valentin (janvier 2015), de nombreux réalisateurs ont adapté des romans de Ruth Rendell. Pedro Almodovar, Claude Miller, Claude Chabrol par deux fois (La Cérémonie et La Demoiselle d'honneur) et plus récemment, François Ozon (Une nouvelle amie, 2014) ont trouvé leur inspiration dans l'univers délicieusement inquiétant de cette extraordinaire architecte du mystère.Raphaëlle RérolleJournaliste au Monde Bruno Philip (Bangkok, correspondant en Asie du Sud-Est) Une trentaine de cadavres en état avancé de décomposition jetés dans quatre fosses hâtivement creusées près d’un sentier des collines de la province thaïlandaise de Songkhla, dans le sud du pays, tout près de la frontière malaisienne : c’est un ramasseur de champignons qui a fait, vendredi 1er mai, cette macabre découverte avant de prévenir la police thaïe.Les autorités ont indiqué qu’il s’agit vraisemblablement surtout de migrants Rohingya musulmans originaires de Birmanie. Les autres seraient bangladais : ce camp de « transit » pour clandestins dissimulé dans la jungle se trouve sur la route du trafic humain vers la Malaisie. Il ne fait donc aucun doute, selon le général Somyot Pumpunmuang, chef de la police thaïlandaise, qu’il s’agit bien de l’un de ces « camps-prisons » où les passeurs incarcèrent leurs « clients » en attendant que les familles ou des proches, préalablement installés en Malaisie, viennent les délivrer contre rançon.Lire aussi :Les Rohingya de Birmanie condamnés à l’exilLa police affirme que les victimes sont mortes de faim ou de maladie en attendant un transfert qui n’a jamais eu lieu parce que les migrants n’avaient pas les moyens de payer les passeurs. « Le trafic des personnes est depuis longtemps hors contrôle », a accusé Brad Adams, responsable pour l’Asie de l’ONG de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW). En juin dernier, les Etats-Unis avaient rétrogradé le royaume dans la liste des Etats ne luttant pas, ou pas assez, contre la traite des êtres humains.Violentes émeutesPlus d’une centaine de milliers de Rohingya de Birmanie sont parqués dans des camps de personnes déplacées de la province de l’Arakhan, après les violentes émeutes de 2012 qui ont eu lieu entre cette minorité, décrite par l’ONU comme l’une des plus « persécutées du monde », et les bouddhistes de cette région de l’ouest de la Birmanie.Lire aussi :A Sittwe, pour les habitants, les Rohingya « n’existent pas »Dans ces camps du Myanmar (nom actuel de la Birmanie), ils disent leur volonté de vouloir s’enfuir grâce à des passeurs qui les conduisent dans de gros bateaux mouillant au large des côtes du golfe du Bengale. Mais ce qu’ils ne savent pas, c’est qu’après avoir été dépouillés par les trafiquants, qui leur extorquent parfois l’équivalent de plusieurs milliers de dollars, une somme considérable en Birmanie, ils ne les laissent pas partir à leur arrivée sur les côtes thaïlandaises. Ceux qui ne peuvent pas leur donner ou leur faire parvenir une somme supplémentaire sont alors enfermés dans ces abris de fortune, à l’écart des routes. Des dizaines de milliers d’entre eux sont arrivés en Thaïlande et en Malaisie depuis deux ans.« Le trafic des personnes est depuis longtemps hors contrôle » Brad Adams, responsable pour l’Asie de Human Rights WatchLes policiers du district de Sadao, où les fosses ont été trouvées, ont également indiqué qu’il en existe encore plusieurs autres qui pourraient contenir une vingtaine de cadavres. Selon le Bangkok Post, certains des restes retrouvés étaient inhumés tandis que d’autres étaient simplement recouverts de vêtements. Deux autres corps étaient en train de pourrir dans la jungle quand la police est arrivée. Il ne resterait que deux survivants, dont un originaire du Bangladesh qui a été retrouvé dans un état pitoyable.Les policiers pensent que les trafiquants ont déserté le camp il y a deux jours, faisant passer ceux qui les avaient payés en Malaisie, en laissant derrière eux ceux qui n’avaient pas survécu à leurs conditions de détention.Bruno Philip (Bangkok, correspondant en Asie du Sud-Est)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.05.2015 à 11h32 Au moins 52 victimes civiles, dont 7 enfants. C'est le bilan tragique des bombardements aériens de la coalition internationale contre l'Etat islamique (EI) contre une localité du nord de la Syrie, a annoncé, samedi 2 mai, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Les raids ont eu lieu « tôt vendredi sur le village de Birmhale, dans la province d'Alep », a précisé le directeur de l'organisation proche de la rébellion modérée, Rami Abdel Rahmane. Treize personnes sont encore portées disparues, prises sous les décombres.Toujours d'après la même source, des miliciens kurdes et des rebelles combattent les djihadistes de l'EI à quelque 2 kilomètres de ce village. Mais celui-ci « n'est habité que par des civils. Il n'y a pas de positions de [l'organisation], pas de heurts ». Les bombardements de la coalition sur Bermhale n'ont fait aucune victime parmi les extrémistes sunnites, toutefois sept d'entre eux ont été tués d'autres opérations menées dans les environs.Lire aussi l'enquête (édition abonnés) : Comment l’Etat islamique a progressé en SyrieL'EI « a maintenu son influence globale »Sous l'égide des Etats-Unis, une alliance internationale – à laquelle participent plusieurs pays arabes – cible depuis la fin de septembre les positions de l'EI en Syrie. Des Etats européens mènent des actions similaires en Irak. Ces bombardements ont notamment permis aux combattants kurdes et rebelles syriens de reprendre la ville de Kobané, frontalière de la Turquie, après des semaines de batailles avec les djihadistes. Cependant, le Pentagone a reconnu en avril que l'EI avait « maintenu son influence globale » dans le pays en dépit des frappes.Voir aussi notre reportage : Dans Kobané, ville en guerre contre l'Etat islamiqueSelon l'OSDH, 66 civils avaient été tués dans des raids en Syrie avant celui de Bermhale. Au total, l'ONG, sise en Grande-Bretagne et qui bénéficie d'un vaste réseau de sources à travers le territoire syrien, estime que la coalition a tué plus de 2 000 personnes, dont 1 922 djihadistes. Commencé en mars 2011 par des manifestations pacifiques contre le régime, réprimées dans le sang, le conflit syrien a dégénéré en une complexe guerre civile aux alliances mouvantes. Plus de 220 000 personnes sont mortes en quatre ans et près de 10 millions ont dû fuir leur foyer.lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x22x1ls"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x22x1ls", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });}); 02.05.2015 à 05h24 Le site Grooveshark, l'un des plus importants pionniers en matière de streaming musical, a fermé jeudi après plusieurs années de litiges en justice engagés par des maisons de disques au sujet de droits d'auteur.Lire : Victoire judiciaire des maisons de disques contre le site de streaming GroovesharkSa page d'accueil affichait, vendredi 1er mai, un texte sur fond noir expliquant que « malgré les meilleures intentions, nous avons fait de très grosses erreurs ». « Nous n'avons pas souscrit aux autorisations des détenteurs de droits pour la vaste quantité de musique du service. » « C'était mal. Nous présentons nos excuses. Sans réserve », ont ajouté les responsable du site.« Dans le cadre d'une transaction amiable avec les plus grandes maisons de disques, nous avons accepté de cesser immédiatement nos opérations, d'effacer toutes les oeuvres en stock couvertes par des droits d'auteur et de renoncer à la propriété du site, de nos applications mobiles et de notre propriété intellectuelle, y compris nos brevets et droits d'auteur »Les grandes maisons de disques intransigeantesCréé en 2006 par trois étudiants de l'université de Floride, Grooveshark a été l'un des premiers sites qui permettait d'écouter gratuitement de la musique à la demande. Les morceaux étaient mis en ligne sur le site par les utilisateurs, pour que d'autres puissent y avoir accès. Ces chansons étaient protégées par des droits d'auteur, que les concepteurs du site n'avaient pas pris soin d'acquitter.Si la société - qui affirmait avoir 30 millions d'utilisateurs par mois-  avait réussi à trouver des accords avec plusieurs maisons de disques indépendantes, les trois plus grandes étaient restées intransigeantes. En septembre dernier, un juge fédéral avait estimé que les dirigeants de Grooveshark avaient encouragé les utilisateurs à poster des fichiers musicaux, y compris certains qui avaient été retirés précédemment à cause de problèmes de copyright.Depuis le lancement du site, le streaming a obtenu ses lettres de noblesse avec, au premier rang, le site suédois Spotify créé en 2008 et qui revendique aujourd'hui 60 millions d'utilisateurs, dont 15 millions d'abonnés à son service sans publicité.Lire aussi : Le streaming recompose l’industrie musicale 01.05.2015 à 22h13 La BNP Paribas a été formellement condamnée par la justice américaine, vendredi 1er mai, à payer l'amende de 8,9 milliards de dollars (près de 8 milliards d'euros) faisant partie d'un accord annoncé en juillet avec des régulateurs pour violations d'embargos des Etats-Unis.Lire aussi : Amende BNP, si vous avez raté un épisodeL'audience, qui s'est déroulée devant un tribunal de Manhattan, à New York, avait été longuement retardée. L'établissement français attendait une dispense importante du département du travail pour continuer à gérer des actifs de fonds de pension. La BNP Paribas a obtenu cette exemption en avril.Comme le prévoit la procédure judiciaire américaine, la juge Lorna Schofield a imposé à la banque de régler l'amende et une mise à l'essai de cinq ans. L'établissement a déjà « pris de nombreuses mesures », et « il n'y a pas de doute qu'elle ne tolérerait plus le type de comportements observés dans ce dossier », a assuré Georges Dirani, un des avocats de la BNP.Indemniser les victimesLa banque avait plaidé coupable en juillet dernier d'avoir fait transiter de 2004 à 2012 par les Etats-Unis de l'argent au nom de clients soudanais (6,4 milliards de dollars), cubains (1,7 milliard) et iraniens (650 millions de dollars). L'amende de 8,9 milliards de dollars correspond aux sommes engagées plus des frais (143 millions de dollars). La BNP Paribas a déjà versé une grande partie de cette somme, selon des sources proches du dossier.Vendredi, le département de la justice des Etats-Unis a rapporté, au cours de l'audience, qu'il envisageait de se servir de l'argent pour indemniser les personnes qui ont « souffert » d'actes commis par les régimes soudanais, cubain et iranien. Un site Internet sera mis en place pour recenser les requêtes des plaignants.Lire aussi (édition abonnés) : Pourquoi BNP Paribas a été prise au piège soudanais Rémi Barroux Pour se protéger de la bactérie tueuse d’oliviers, Xylella fastidiosa, la Corse a décidé d’interdire toute entrée de végétaux sur son territoire. Jeudi 30 avril, à l’issue d’une réunion du conseil régional d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale (Crospav), le préfet, Christophe Mirmand, a signé un arrêté décrétant « l’interdiction de l’introduction de végétaux en Corse », avec des possibilités de « dérogation pour les professionnels, sur demande instruite par les services de l’Etat » et une possibilité d’entrée sur l’île limitée aux seuls ports d’Ajaccio et de Bastia. Ces dispositions entreront en vigueur dès le 11 mai.Cette mesure, attendue en particulier par les producteurs d’huile d’olive corses, très inquiets des ravages causés par la bactérie sur les oliveraies des Pouilles (Italie) depuis octobre 2013, va bien au-delà des mesures prises par la Commission européenne. Mardi, les Etats membres ont décidé de renforcer leur lutte contre l’introduction et la dissémination de la bactérie. Ils ont décidé une « stricte éradication dans les zones infectées » pour les régions de Lecce, de Brindisi, de Tarente, dans le sud de la péninsule italienne, soit la destruction de toutes les plantes contaminées mais aussi des plantes hôtes répertoriées (oliviers, agrumes, pruniers, amandiers, vignes, lauriers roses, chênes, etc.) dans un rayon de cent mètres autour du végétal atteint.D’autres mesures ont aussi été arrêtées, comme la délimitation de zones de vingt kilomètres de destruction des plantes infectées et de surveillance renforcée des autres végétaux, ou l’interdiction d’importation de caféiers provenant du Honduras ou du Costa Rica. C’est de ce dernier pays que venaient des caféiers d’ornement saisis à Rungis, au sud de Paris, contrôlés positifs à Xylella.Lire aussi : « Xylella fastidiosa », accident industriel ?L’« exception corse »Le préfet de Corse a donc décidé de mesures nettement plus rigoureuses que celles promues par Bruxelles. « Je vais plus loin que Bruxelles et même que Paris, en permettant de suspendre des importations de végétaux, quelle qu’en soit la provenance », a déclaré au Monde M. Mirmand. Mais cette décision risque de ne pas plaire aux commissaires européens. Mercredi, le porte-parole à la santé et à l’environnement de la Commission, Enrico Brivio, expliquait que tous les Etats membres devraient se conformer aux décisions européennes, « la France comme les autres », et qu’il ne saurait « y avoir d’exception corse ».Le préfet d’Ajaccio a donc demandé au gouvernement « d’engager une procédure de reconnaissance de la Corse comme exempte de Xylella fastidiosa », ce qui permet de maintenir les exportations de végétaux hors de Corse, la bactérie n’y étant à ce jour pas présente. Cette procédure doit aussi permettre de reconnaître l’île comme « zone protégée », « afin que la Corse puisse bénéficier d’exigences spécifiques supplémentaires que devront remplir les végétaux introduits sur l’île ». Si la demande française de zone protégée était rejetée par Bruxelles, le préfet demanderait néanmoins le maintien de l’arrêté pris jeudi. « Il faudra étudier la nature du contentieux que cela entraînera », dit M. Mirmand, assurant que sa décision a été prise avec l’assentiment de la direction générale de l’alimentation du ministère de l’agriculture.La demande à Bruxelles de création d’une zone protégée ne pourra avoir lieu qu’une fois les mesures de protection européennes entrées en vigueur et publiées au Journal officiel de l’Union européenne, soit probablement pas avant le début du mois de juin. « Nous introduirons la demande si les conditions sont remplies, c’est-à-dire la certitude qu’il n’y a pas de présence de la bactérie sur le territoire visé », précisait-on au ministère, vendredi. La création de zone protégée a déjà eu lieu en Europe, notamment sur les îles britanniques. Il faut que la région ciblée soit isolée géographiquement et que des contrôles spécifiques y soient réalisables.Deux ans de prison et 300 000 euros d’amende Certains, tels les producteurs d’olives, au sein du Crospav, réclamaient des mesures plus strictes, sans possibilité de dérogation. L’hypothèse de zones de quarantaine sur l’île a été abandonnée. « Nous ne savons pas exactement de quelle durée aurait pu être cette mise à l’isolement, car les temps d’incubation de cette bactérie ne sont pas connus avec précision », avance M. Mirmand. Mais une chose est sûre : tout végétal arrivant par l’un des nombreux ports corses, à l’exception des deux plus importants, sera détruit. De même pour les professionnels, les nombreux pépiniéristes ou paysagistes qui voudraient faire entrer des plantes sans autorisation préalable se les verront confisquées puis détruites.Des affichettes seront apposées sur tous les bateaux reliant la Corse, notamment ceux en provenance de l’Italie voisine. La campagne d’information, déjà en cours, devrait s’intensifier sur les sites des compagnies de navigation. Les contrevenants aux mesures d’interdiction risqueront jusqu’à deux ans de prison et 300 000 euros d’amende. Dans son arrêté, le préfet a aussi détaillé les mesures conservatoires qui seraient prises en cas « de suspicion forte sur un végétal » : destruction, « mise en œuvre d’un traitement insecticide [la bactérie voyage de plante en plante grâce à des insectes vecteurs comme les cicadelles et les cercopes] dans un rayon de cent mètres autour du végétal », et surveillance renforcée dans la zone.Pour mener à bien les missions de contrôle dans les ports, mais aussi chez les pépiniéristes ou dans les plantations, le préfet a demandé l’aide de Paris. « Il faut renforcer les services de l’Etat, et j’ai sollicité les services des douanes ainsi que ceux de la direction de la protection des populations », précise Christophe Mirmand.Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 01.05.2015 à 18h34 • Mis à jour le01.05.2015 à 19h28 | Philippe Bernard (Londres, correspondant) Le premier ministre conservateur, David Cameron, a refusé tout face-à-face télévisé avec son adversaire travailliste Ed Miliband avant les élections législatives de jeudi 7 mai, mais la violence de sa confrontation avec un échantillon d’électeurs, jeudi 30 avril à la BBC, lui a peut-être fait regretter son choix. « Vous avez l’habitude de mentir : comment pourrais-je vous croire ? », lui a lancé une femme, furieuse du refus de M. Cameron d’indiquer où il trouverait les 12 milliards de livres (16,3 milliards d’euros) d’économies sur les dépenses sociales qu’il promet de réaliser pour réduire le déficit de l’Etat. Après une tirade du premier ministre vantant la reprise économique, la forte diminution du chômage et invitant les électeurs à lui laisser « terminer le travail », une autre électrice l’a interpellé : « Si votre bilan est si fantastique, pourquoi y a-t-il de plus en plus de banques alimentaires dans ce pays ? » Suant mais déployant une intense énergie, M. Cameron a répété que les élections de jeudi offraient un choix entre « remettre encore plus de gens au travail, construire une économie forte » et « revenir en arrière, au moment où les caisses étaient vides ». De sa poche, le premier ministre a alors brandi une note trouvée à son arrivée au pouvoir en 2010 et rédigée par un ministre travailliste indiquant : « Il ne reste plus d’argent. » Un sondage publié par The Guardian à la fin de l’émission donne M. Cameron vainqueur : 44 % des personnes interrogées estiment qu’il a été le meilleur, contre 38 % pour Ed Miliband.Défiance du publicLe « format » de l’émission alignait trois séances successives de « punching-ball » d’une demi-heure entre le public et les chefs des trois principaux partis politiques. L’ambiance n’était guère plus amène pour le vice-premier ministre, Nick Clegg (Libéral démocrate), à qui a été rappelée la « trahison » de sa promesse de défendre la gratuité des universités, comme prix de sa participation au gouvernement en 2010. Quand au travailliste Ed Miliband, il a été mitraillé sur le bilan du Labour entre 1997 et 2010 et accusé de vouloir tuer les entreprises en augmentant les impôts et en réglementant les contrats de travail à zéro heure. « Non, nous n’avons pas trop dépensé. Des écoles et des hôpitaux ont été reconstruits », a-t-il proclamé, s’attirant des réactions désapprobatrices. Alors que l’émission étalait au grand jour la défiance du public à l’égard des politiques, M. Miliband s’est présenté comme « le premier responsable politique qui promet moins et tient plus, au lieu de l’inverse ». M. Miliband s’est présenté comme « le premier responsable politique qui promet moins et tient plus, au lieu de l’inverse ». « Vous n’êtes pas honnête », a cependant estimé une dame dans l’assistance, reprochant à M. Miliband de refuser l’hypothèse, la plus probable, selon laquelle il aura besoin des députés nationalistes écossais du SNP (Scottish National Party) pour constituer une majorité. C’est pourtant sur ce point que l’émission de la BBC a été la plus éclairante. Le leader travailliste, qui avait déjà exclu tout accord formel avec le SNP (indépendantiste), a été plus loin : « Je ne ferai pas de gouvernement Labour si cela signifie un accord ou une coalition avec le SNP. Je ne sacrifierai pas l’avenir de notre pays, l’unité de notre pays. » Alors que tous les sondages indiquent que les voix du SNP lui seront nécessaires, M. Miliband cherche ainsi à rassurer les électeurs anglais et à ne pas désespérer les travaillistes écossais menacés par la vague nationaliste, à une semaine du vote. S’il arrive devant M. Cameron, M. Miliband s’abstiendra sans doute d’un accord formel avec le SNP, mais il demandera un vote de confiance destiné à obliger le SNP à le soutenir.Référendum sur l’EuropeLe débat a aussi abordé pour la première fois la question de l’Europe. M. Cameron, qui promet un référendum sur le « Brexit » (« British exit » ou sortie de l’UE) d’ici à 2017, a fait de ce référendum une « ligne rouge » pour toute coalition avec les Libdems (pro-européens). « Le peuple britannique, a-t-il dit, mérite vraiment un référendum sur la question de savoir si nous restons dans une UE réformée ou si nous la quittons. » Ed Miliband, qui exclut, lui, d’organiser un référendum, a affirmé qu’une telle consultation, qui agiterait le pays pendant des mois, serait « un désastre » pour l’emploi et l’économie.Philippe Bernard (Londres, correspondant)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.05.2015 à 16h18 • Mis à jour le02.05.2015 à 10h41 | Sylvain Siclier Ancien membre du groupe vocal The Drifters, premier interprète et co-compositeur avec Jerry Leiber (1933-2011) et Mike Stoller de la chanson Stand By Me, devenue, depuis sa parution début 1961, un classique de la soul music, le chanteur Ben E. King, de son vrai nom Benjamin Earl Nelson, est mort jeudi 30 avril, à l’âge de 76 ans, dans le New Jersey, de causes naturelles, a précisé, vendredi 1er mai, son porte-parole.Débuts à l’égliseComme beaucoup d’interprètes de soul music, Benjamin Earl Nelson, né le 23 septembre 1938, à Henderson (Caroline du Nord), fit ses débuts à l’église, dans une formation de gospel. A l’âge de 14 ans, ses parents s’étant installé à New York, dans le quartier de Harlem, il rejoint The Four B’s, un groupe de doo-wop, ce genre issu du rhythm’n’blues, caractérisé par l’emploi de phrases vocales en harmonies (généralement avec deux voix de ténor, dont l’un plus particulièrement chargé des notes hautes, un baryton et une basse), le plus souvent sur un répertoire de romances. Un apprentissage qui le mène à devenir professionnel au sein de The Five Crows.C’est ce groupe qui attira, à l’été 1958, l’attention de George McKinley Treadwell (1918-1967), manager de la formation The Drifters, fondée en 1953 par le chanteur Clyde McPhatter (1932-1972). Ce dernier avait quitté à la fin de l’automne 1954 sa formation après les succès des chansons Money Honey et Honey Honey, et vendu à Treadwell la « marque » The Drifters, dont le personnel changeait régulièrement. En 1958, il ne reste d’ailleurs plus un membre de la formation d’origine – dont certains monteront par la suite un Original Drifters concurrent. Suite à un différend avec le groupe, Treadwell propose aux Five Crows, réduit à quatre voix, de devenir les nouveaux Drifters.Avec The Drifters, puis en soloBen E. King, qui n’a pas encore pris ce nom d’artiste, devient la voix principale des Drifters. Le groupe enregistrera avec lui et pour la compagnie Atlantic quelques-uns de ses plus grands succès : There Goes My Baby, Dance With Me, This Magic Moments et Save The Last Dance for Me. Ces deux dernières deviennent numéro 1 des ventes en 1959, ce que les Drifters n’avaient pas connu depuis un moment, co-écrites par Doc Pomus (1925-1991) et Mort Shuman (1936-1991). Au printemps 1960, après un désaccord financier entre Treadwell et le manager de Ben E. King, qui entend faire fructifier pour son poulain le succès retrouvé des Drifters, Ben E. King quitte le groupe.Pour Atlantic, il est désormais temps de mettre en avant Ben E. King. C’est sous ce nom, avec Leiber et Stoller à la production et une chanson écrite par Leiber et Phil Spector, que Ben E. King enregistre son premier titre en artiste solo. La chanson, Spanish Harlem, paraît début décembre 1960. Si elle ne grimpe pas totalement au sommet des ventes à ce moment-là, elle va prendre le statut de classique avec les années.Le slow ultimeLa suite fait passer Ben E. King au stade supérieur. C’est Stand By Me, qu’il avait commencé à travailler du temps des Drifters et qui va trouver avec l’aide et les arrangements de Leiber et Stoller toute sa saveur. Un ostinato à la basse, un triangle en contretemps, un frottement sur une percussion, puis la voix de Ben E. King, presque plaintive (« When the night has come / And the land is dark »), les cordes de l’orchestre, les chœurs ensuite. Cette ballade magistrale, poignante et intense dans sa montée orchestrale, devient le slow ultime à sa sortie début 1961.Dans les années qui suivent, Ben E. King enregistrera encore plusieurs chansons de belle facture et des succès comme Ecstasy et Don’t Play That Song (You Lied) en 1962, I Who Have Nothing, en 1963, What is Soul ?, qui l’éloigne du répertoire des romances pour une approche plus énergique en 1966, ou Tears, Tears, Tears, en 1967. Mais rien qui n’atteigne la reconnaissance mondiale et l’impact émotionnel de Stand By Me.La vogue disco des années 1970 donnera encore un succès à Ben E. King, avec la chanson Supernatural Thing, numéro 5 aux Etats-Unis. Ensuite, après avoir quasiment cessé d’enregistrer dans les années 1980, il reprendra une activité plus fournie lors de concerts, par le biais de la nostalgie pour la soul music des années 1960. Son répertoire sans surprise mêlant les chansons des Drifters et ses succès.Sylvain SiclierJournaliste au service Culture du "Monde", rubrique Musiques (jazz, pop, rock, soul, chanson...) SuivreAller sur la page de ce journaliste Loïc Soleymieux Nicolas Appert pour la conserve (1795), les frères Lumière pour le cinéma (à la fin du XIXe siècle) et les frères Hecht pour le Pani Vending (un appareil de cuisson et de vente automatique de baguettes de pain) en 2014. Qui succédera à ces inventeurs ?Peut-être le prochain gagnant du concours Lépine, qui s'est ouvert mercredi 29 avril avec la Foire de Paris. A moins que ce ne soit celui de la nouvelle édition du Concours mondial d'innovation, annoncée par le chef de l'Etat. Alors que l'Observatoire européen des brevets recense les sept péchés capitaux de l'inventeur, voici sept atouts pour devenir un inventeur à succès :1 - Avoir une vraie inventionC'est la base pour devenir inventeur. Encore faut-il savoir ce qu'est une invention. Si l'on s'en tient au Larousse, c'est simplement « imaginer, créer quelque chose de nouveau ». Les critères de l'Institut national de la propriété industrielle (INPI), qui permettent de faire reconnaître une invention et de la protéger par un brevet, sont un peu plus restrictifs. Si l'idée de nouveauté est là, l'INPI demande que l'inventeur propose « une solution technique à un problème technique ». L'invention doit en outre être industrialisable à terme.Par exemple, selon l'INPI, un crayon-gomme n'est pas une invention : même si c'est un objet nouveau que l'on peut reproduire, l'existence préalable du crayon et de la gomme fait que l'inventivité n'est pas suffisamment notable pour faire l'objet d'un brevet. Sont par ailleurs exclus des brevets les idées, les théories, les créations artistiques, les méthodes, les plans, les inventions « contraires à l'ordre public ou aux bonnes mœurs », etc.A noter que beaucoup d'inventions sont nées par sérendipité, la faculté de découvrir ou d'inventer quelque chose que l'on ne cherchait pas grâce au hasard ou par sagacité. Wikipédia dresse une liste de ces découvertes fortuites, parmi lesquelles la dynamite, le Nutella ou le Post-it.2 - La faire reconnaîtreL'invention réalisée, il faut la protéger pour ne pas se la faire voler. Le brevet est le principal outil offert par l'INPI : il offre un monopole d'utilisation de vingt ans à son inventeur. Lorsque l'invention peut techniquement être copiée, l'inventeur peut l'attaquer en justice s'il s'aperçoit d'une éventuelle contrefaçon. Ces dernières années, la bataille des brevets entre Apple et Samsung a ainsi beaucoup fait parler d'elle : les deux entreprises se sont retrouvées devant les tribunaux pour utilisation abusive de leurs brevets respectifs.Pour obtenir un brevet, il faut s'armer de patience : l'inventeur doit au préalable obtenir un rapport de recherche, qui fait le point sur l'état de la technique en lien avec l'objet inventé, afin que ce dernier devienne brevetable. Le rapport de recherche a un coût (500 euros), comme les frais d'écriture du brevet par un spécialiste et ceux demandés par l'INPI (une centaine d'euros). Pendant ce temps, pas question de communiquer sur le projet, quitte à se faire doubler.Outre les brevets, qui couvrent la majorité des inventions du secteur industriel, l'INPI protège les dessins et les modèles (pour les inventions de motifs ou de jeux de société par exemple) ainsi que les marques.3 - La faire connaîtreAprès l'avoir protégée, faire connaître son invention peut être utile. Si vous êtes un particulier ou une petite entreprise, les concours sont faits pour ça. Le plus connu d'entre eux est le concours Lépine, du nom du préfet de la Seine qui l'a créé en 1901. Chaque année, près de 600 personnes y participent. Le concours a notamment permis la découverte du stylo à bille, du fer à repasser à vapeur, mais aussi des lentilles de contact. Il se déroule pendant la Foire de Paris (cette année, du 29 avril au 10 mai) et se poursuit en régions. Lyon (et son concours Lumière), Genève en Suisse, Bruxelles en Belgique, Pittsburgh en Pennsylvanie et Nuremberg en Bavière ont également leur salon des inventions.4 - Devenir une entrepriseSi 99 % des participants du concours Lépine sont des particuliers, la plupart des inventeurs ont créé une structure de façon à pouvoir obtenir des aides. En effet, le crédit impôt recherche ou les aides de la Banque publique d'investissement sont réservés aux entreprises. Une personne morale a également plus de poids pour se défendre si son brevet est attaqué et plus d'argent pour innover. Seuls 13 % des demandeurs de brevet auprès de l'INPI étaient des particuliers en 2014, une proportion en légère baisse, puisqu'ils étaient 18 % en 2009. 5 - Choisir le bon secteur industriel Les concours entre particuliers sont très anecdotiques dans un marché des brevets qui concerne très majoritairement des grandes entreprises. Près de la moitié des brevets déposés en 2014 l'ont été par seulement 50 entreprises. Les grands groupes s'octroient près de 60 % des brevets déposés par une entreprise, contre moins 30 % pour les PME (petites et moyennes entreprises) et les ETI (entreprises de taille intermédiaire). La recherche publique complète le podium.Le constructeur PSA Peugeot Citroën est, comme en 2013, en tête du classement des entreprises, avec plus d'un millier de brevets déposés. Suivent le groupe Safran (717), le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (643) et Renault (529). Les entreprises les plus innovantes sont ainsi concentrées dans les secteurs des transports, machines et autres mécaniques, puis de l'électronique et de l'électricité.6 - Etre dans le bon pays ou la bonne région La France est en bonne position dans le nombre de brevets déposés. Avec 5 % des brevets mondiaux, seuls cinq pays la dépassent : les Etats-Unis, le Japon, l'Allemagne, la Chine et la Corée du Sud. C'est surtout de plus un plus un pays d'inventeurs : l'Hexagone affiche la plus forte croissance du nombre de dépôts de brevets européens depuis 2008, selon l'Observatoire européen des brevets.Sur le territoire, on n'invente cependant pas autant en Corse qu'en Ile-de-France. La région francilienne déposait près de 8 000 brevets en 2013, contre seulement cinq sur l'île de Beauté. Les régions les plus innovantes sont ensuite Rhône-Alpes (1 401 brevets), Provence-Alpes-Côte d'Azur (564) et Midi-Pyrénées (482). L'implantation des sièges sociaux des grandes entreprises dans ces territoires n'est bien sûr pas étrangère à cette répartition.7 - Réussir à innoverQuelle est la différence entre invention et innovation ? L'innovation est une invention entrée dans un processus de production : elle a trouvé un usage dans la société et fait partie du marché économique. Les inventions, qu'elles aient été primées ou non au concours Lépine, sont loin d'avoir toutes été des succès d'innovation : le distributeur automatique de baguettes n'a – pour l'instant ? – pas encore remplacé les boulangeries.Lire : L’innovation française repart à l’offensiveLoïc SoleymieuxJournaliste au Monde 24.05.2015 à 16h49 • Mis à jour le24.05.2015 à 18h54 C’est le retour des Fralib. Mardi 26 mai, la coopérative ouvrière SCOP-TI (Société coopérative ouvrière provençale de thés et infusions), qui a repris l’usine Fralib de Gémenos (Bouches-du-Rhône), lancera sa propre marque de thés et infusions.Sur les 182 employés que comptait le site à sa fermeture, en 2012, 58 ont choisi de tenter l’aventure en devenant coopérateurs. Ils ont investi leurs indemnités de licenciement dans la SCOP et seront progressivement réintégrés dans l’effectif au fur et à mesure de la montée en charge de l’activité.Une enveloppe de 2,85 millions d’eurosLa SCOP-TI a été créée au terme d’une lutte féroce de plus de trois années contre le groupe anglo-néerlandais Unilever, l’ancien propriétaire. Celui-ci a finalement accepté de soutenir la création de la coopérative, sous la pression du gouvernement.Le 26 mai 2014, un accord de fin de conflit avait été signé avec Unilever. Les employés avaient obtenu une enveloppe de 2,85 millions, auxquels s'ajoutent la valeur comptable de 7 millions pour les machines. Les coopérateurs ont, eux, mis 177 000 euros dans le capital.Pour éviter le démantèlement de l’usine Fralib de Gémenos, fermée par Unilever en septembre 2012, les salariés ont occupé les locaux pendant mille trois cent trente-six jours. Ils ont également bataillé devant la justice pour obtenir l’annulation de trois plans de sauvegarde de l’emploi (PSE). Ils n’ont toutefois pas pu obtenir du groupe Unilever qu’il leur cède la marque Eléphant. Le nom de la marque de la SCOP-TI sera dévoilé mardi. 24.05.2015 à 16h04 • Mis à jour le24.05.2015 à 16h34 L’Allemand Nico Rosberg (Mercedes) a remporté le Grand Prix de Monaco de formule 1, dimanche 24 mai dans les rues de la Principauté, devant son compatriote Sebastian Vettel (Ferrari) et son coéquipier britannique Lewis Hamilton, qui reste en tête du championnat du monde.C’est la deuxième victoire d’affilée pour Rosberg en 2015, après l’Espagne au début de mai, et elle est totalement inespérée. Le vice-champion du monde est passé en tête après une neutralisation au 63e tour, à la suite d’un accrochage entre Max Verstappen (Toro Rosso) et Romain Grosjean (Lotus), car Hamilton a été le seul à rentrer au stand à ce moment-là, alors qu’il était en tête depuis le départ.« Je sais que j’ai eu de la chance »C’était à 15 tours de la fin, et Hamilton est rentré au stand à la demande de son équipe, alors qu’il était en tête depuis le départ et n’avait pas besoin de changer de pneus. Rosberg et Vettel ont saisi l’aubaine, sont restés en piste, et Hamilton n’a jamais pu les dépasser, même en pneus super-tendres neufs, quand la course a repris, au 70e tour.« Je sais que j’ai eu de la chance, car Lewis méritait de gagner », a réagi Rosberg, à chaud, en descendant du podium. Le vice-champion du monde revient à 10 points de Hamilton au championnat.« On gagne ensemble, on perd ensemble », a réagi Lewis Hamilton après le podium. « On va s’asseoir et parler de tout cela tranquillement. Je reviendrai l’an prochain pour gagner », a-t-il ajouté. 24.05.2015 à 13h12 • Mis à jour le24.05.2015 à 14h30 Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste et conseiller régional d’Ile-de-France, a annoncé dimanche 24 mai qu’il ne se représenterait pas aux élections régionales de décembre. « J’ai deux mandats actuellement, sénateur et conseiller régional, je vais me consacrer à mon mandat de sénateur », a fait savoir M. Laurent sur France 3.Il a plaidé pour des listes « de très large rassemblement » à gauche, sans alliance avec le Parti socialiste malgré le risque Front national dans certaines régions. « Pour combattre le Front national, il faut une gauche offensive, pas une gauche qui fait la loi Macron ou la réforme du collège », a-t-il expliqué.M. Laurent a aussi dénoncé le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu, que veut mettre progressivement en place le gouvernement. « Nous sommes contre, ça pose énormément de problèmes, ça peut coûter très cher à beaucoup de Français », a mis en garde M. Laurent, qui espère que le gouvernement ouvrira « un débat public » sur cette réforme.Lire aussi :Impôt sur le revenu : un prélèvement à la source « avant 2017 », selon Le Roux 24.05.2015 à 09h46 • Mis à jour le24.05.2015 à 11h14 Ahmad Zahid Hamidi, le ministre de l’intérieur de la Malaisie, a annoncé dimanche 24 mai que des fosses communes avaient été découvertes près de Padang Besar et Wang Kelian, localités situées le long de la frontière avec la Thaïlande, dans l’Etat de Perlis, dans le nord de la Malaisie, près de camps de détention gérés par les trafiquants d’êtres humains.Selon le journal The Star, les autorités ont découvert une centaine de corps, qui seraient ceux de Rohingya. Le quotidien Utusan Malaysia relate que la police a découvert 30 charniers contenant les restes de centaines de personnes dans deux endroits. Des commandos de la police et des spécialistes de la médecine légale de Kuala Lumpur ont été dépêchés sur place.Le ministre de l’intérieur s’est dit effaré que de tels charniers aient pu être découverts en Malaisie. Jusqu’à présent, Kuala Lumpur avait démenti que des camps de détention de migrants ou des fosses communes puissent exister sur son sol. « Je suis choqué », a dit le ministre, qui a ajouté que certains camps étaient peut-être là depuis cinq ans et que des ressortissants malaisiens étaient soupçonnés d’être impliqués dans le trafic.Charnier découvert en ThaïlandeLe nord de la Malaisie est l’une des routes pour les passeurs qui organisent le transfert par bateau vers l’Asie du Sud-Est de populations venues de Birmanie, essentiellement des Rohingya, minorité musulmane apatride, et des Bangladais qui fuient la pauvreté. Les trafiquants utilisent aussi le sud de la Thaïlande. Selon le journal Utusan Malaysia et la police, la découverte annoncée dimanche est sans doute liée au charnier découvert côté thaïlandais.Au début du mois de mai, une trentaine de cadavres jetés dans quatre fosses dans la province thaïlandaise de Songkhla, dans le sud du pays, tout près de la frontière avec la Malaisie, avaient été découverts en Thaïlande. La Thaïlande avait alors décidé de sévir contre les passeurs, désorganisant les filières traditionnelles. Des milliers de migrants ont été abandonnés par les trafiquants en pleine mer.Lire aussi :Découverte de fosses communes de migrants dans la jungle thaïlandaiseSelon l’Organisation des Nations unies, des milliers de migrants venant de Birmanie et du Bangladesh sont en perdition dans le golfe du Bengale alors que la mousson approche. Plusieurs pays de la région ont assoupli leur politique cette semaine, sous la pression internationale : la Malaisie et l’Indonésie ont ainsi arrêté de repousser les bateaux.Plus de 3 500 migrants ont été accueillis en Malaisie, en Indonésie et en Thaïlande. Ces pays ont insisté, comme la Birmanie, sur le fait que cet accueil n’était que temporaire, en attente du transfert des migrants vers un autre pays.Lire aussi :Des centaines de migrants à la dérive dans la nouvelle « Méditerranée d’Asie » 24.05.2015 à 05h48 • Mis à jour le24.05.2015 à 10h23 L’Arabie saoudite a affirmé samedi 23 mai avoir identifié l’auteur de l’attentat-suicide commis la veille contre une mosquée chiite de l’est du royaume, qui a fait 21 morts et 81 blessés, et confirmé ses liens avec l’Etat islamique (EI), qui a revendiqué l’attaque.Lire : En Arabie saoudite, l’Etat islamique s’en prend à une minorité chiite marginalisée« Son nom était Saleh Ben Abdulrahmane Saleh Al-Ghishaami, de nationalité saoudienne. Il était recherché par les services de sécurité pour appartenance à une cellule terroriste et recevait des ordres de l’Etat islamique de l’étranger », selon un communiqué du ministère de l’intérieur diffusé par la Saudi Press Agency.En revendiquant l’attentat, l’EI avait identifié le kamikaze comme Abou Amer Al-Najdi. Selon le communiqué du ministère de l’intérieur, la cellule « a été découverte le mois dernier, et jusqu’à présent 26 de ses membres, tous saoudiens, ont été arrêtés ». 24.05.2015 à 00h19 • Mis à jour le24.05.2015 à 03h01 L'armée colombienne a annoncé, samedi 23 mai, la mort de huit membres des FARC dans le cadre de l'opération militaire qui a fait au total 33 morts depuis jeudi dans les rangs de la rébellion. Quelques heures après, le président colombien Juan Manuel Santos a insisté sur la nécessité de prendre des décisions pour « arrêter cette guerre le plus tôt possible » et s'est dit prêt à accélérer les négociations de paix avec les FARC « pour obtenir (un) cessez-le-feu bilatéral et définitif au plus vite ».Vendredi, les FARC ont suspendu leur trêve unilatérale, en place depuis décembre, en raison de « l'incohérence » du gouvernement. La veille, un raid aérien de l'armée tuait au moins 26 guérilleros dans le département du Cauca, un des fiefs de la rébellion — l'un des pires revers essuyés par la formation marxiste depuis le lancement des pourparlers de paix.Lire : Les FARC suspendent leur trêve unilatérale en Colombie« Contradictions »L'opération de samedi a fait huit morts et deux blessés parmi les « membres du quatrième front des FARC » a indiqué l'armée, précisant que des militaires de l'armée de terre, de l'armée de l'air ainsi que la police avaient pris part à l'assaut dans un hameau de la ville de Segovia, dans le département d'Antioquia (dans le nord-ouest du pays). Des armes et du matériel informatique ont été saisis, ajoute le communiqué.« Je sais que cela crée des contradictions, mais c'est la manière la plus sûre et efficace d'arriver à la paix », a assuré le président, en défendant l'obligation, selon lui, du gouvernement de continuer à combattre la guérilla tout en négociant la paix avec elle, dans des pourparlers qui se déroulent à La Havane depuis 2012. « Nous avons des généraux dans un groupe technique négociant les détails et conditions de ce cessez-le-feu bilatéral et définitif. Et c'est ce que nous devons faire : accélérer les négociations pour arrêter la guerre », a affirmé M. Santos.La principale rébellion colombienne, qui compte encore près de 8 000 combattants repliés dans les zones rurales, a toutefois appelé à « la poursuite du dialogue », insistant pour un « cessez-le-feu bilatéral ».Pourparlers reportésLe raid mené jeudi contre les FARC est survenu un peu plus d'un mois après la levée, mi-avril, par le chef de l'Etat d'un moratoire sur les bombardements contre les rebelles : le président Santos reprochait alors aux Farc d'avoir violé cette trêve avec une embuscade qui avait coûté la vie à onze militaires.Lire aussi : Le processus de paix à l'épreuve d'une attaque meurtrière des FARCA La Havane, les pourparlers de paix ont été reportés d'« un commun accord » à lundi, selon une source proche de la délégation des autorités colombiennes. 10.05.2015 à 18h31 Vous avez décroché de l'actu ce week-end ? Petite séance de rattrapage avec les informations qui ont rythmé ces samedi 9 et dimanche 10 mai.Quatre morts dans l'accident d'un avion militaire en Espagne Un avion militaire A400M d'Airbus s'est écrasé samedi près de l'aéroport de Séville (Andalousie) en Espagne. L'accident a fait quatre morts. L'appareil était destiné à la Turquie, selon Airbus et transportait six passagers et effectuait son premier vol. Les boîtes noires ont été retrouvées dimanche et seront analysées dans les jours à venir.  Ce crash s’ajoute aux difficultés en nombre pour cet avion de transport. Sorti en 2013, il se voulait le modèle phare des avions militaires d’Airbus. Avant même son lancement, les retards et surcoûts se sont accumulés, à tel point que les premières livraisons attendues en 2010 ont été décalées et le programme a été majoré de 6,2 milliards d’euros partagés à l’époque entre Airbus et ses clients – soit 30 % de dépassement de budget.Voir aussi : Crash de Séville : déboires et handicaps en série pour le cargo A400M Vives tensions en Macédoine après la mort de policiers, tués par un groupe armé « voisin » Samedi 9 et dimanche 10 mai, des accrochages armés ont eu lieu à la frontière commune avec le Kosovo, dans la ville de Kumanovo au nord. Au moins vingt-deux personnes, dont huit policiers, sont mortes. Les quatorze autres victimes sont des assaillants présumés albanais, selon les autorités macédoniennes. Dimanche, les policiers encerclaient toujours les attaquants retranchés dans la ville de Kumanovo.En alerte, la Serbie, pays limitrophe du Kosovo et de la Macédoine a immédiatement déployé des troupes à sa frontière. Belgrade a eu son propre conflit (1998-1999) avec les Albanais de l'UCK, l'armée de libération du Kosovo, et entretient toujours des relations délicates avec son ancienne province. Lire : Vingt-deux personnes dont huit policiers tués dans des affrontements en Macédoine9-Mai : le jour de grâce de Poutine La Russie a célébré samedi, en grande pompes, l'anniversaire de sa victoire contre l'Allemagne nazie, il y a soixante-dix ans. Les cérémonies ont été un succès pour le chef d’Etat. Les badauds réunis à la Place Rouge ont pu admirer un défilé militaire spectaculaire, au cours duquel plus de 16 000 militaires, des centaines de chars et de blindés, ainsi que des avions et des hélicoptères de combat ont paradé. A cette démonstration de force s’est ajoutée une véritable démonstration populaire.Lire aussi : Cérémonies du 9-Mai : Moscou aux couleurs militairesTournée marathon de François Hollande aux Antilles Le président a entamé vendredi soir une visite éclair de l'archipel, qui doit le conduire à visiter pas moins de six îles en cinq jours, dont Cuba et Haïti. Le thème phare de cette tournée demeure le climat. Samedi, le chef d'Etat a présidé à Fort-de-France (Martinique) un sommet sur ce sujet où il a évoqué « l'appel de Fort de France », destiné à attirer l'attention de la commmunauté internationale sur les effets du réchauffement climatique dans la zone caraïbe. Il doit inaugurer dimanche soir le Mémorial ACTe, dédié aux victimes de la traite et de l'esclavage.>> Lire aussi : Aux Antilles, un François Hollande aux airs de candidat Ligue 1 : Lyon laisse le PSG filer vers le titre Football. Le Paris Saint-Germain a fait un grand pas vers le titre de champion de France de football en étrillant Guingamp vendredi (6-0) et en profitant de la défaite de son dauphin, Lyon, à Caen (0-3). Dans le bas du tableau, le FC Metz est officiellement relégué en Ligue 2 après une nouvelle défaite, à domicile contre Lorient (0-4). Evian-Thonon est en mauvaise position pour se maintenir, en comptant quatre points de retard sur le premier non-relégable, Reims, qui l'a battu samedi (2-3).Rugby. En rugby, le leader toulonnais, champion d'Europe la semaine dernière, s'est imposé contre Castres (37-21) tandis que son dauphin et finaliste malheureux la semaine dernière, Clermont, a vaincu Grenoble (37-17). Le Stade Français s'est offert dimanche le derby francilien face au Racing Metro (28-19).F1. Le pilote allemand Nico Rosberg (Mercedes) a remporté dimanche le Grand Prix d'Espagne de Formule 1 devant son coéquipier britannique, Lewis Hamilton, qui reste en tête du championnat du monde, et un autre Allemand, Sebastian Vettel (Ferrari). Catherine Pacary (Envoyée spéciale à Montmelo, Espagne) Heureux, euphorique, l’Allemand Nico Rosberg remporte le Grand Prix d’Espagne sur Mercedes, dimanche 10 mai. Parti pour la première fois depuis le début de la saison en pole position, personne ne l’a inquiété tout au long des 66 tours du circuit de Catalogne, pas même son coéquipier Lewis Hamilton, deuxième devant la Ferrari de Sebastian Vettel et la Williams de Valtteri Bottas.Fernando Alonso a suivi la seconde partie de la course sur les écrans de la « caravane » McLaren, avec le sourire parfois, assurant le relationnel, alors qu’il venait d’abandonner, à cause de problèmes de freins, au 28e tour, devant son public. L’autre McLaren, pilotée par Jenson Button, finit 16e.Pourtant pas d’effondrement lors de la conférence de presse d’après course de l’écurie britannique. Toute l’équipe entièrement remaniée depuis un an sait qu’elle aura encore des réglages à effectuer, donc des pannes. C’était prévu.Eric Boullier, directeur de la compétition de l’écurie britannique, détaille pour Le Monde la stratégie McLaren. D’abord deux nouveaux pilotes, Fernando Alonso et Jenson Button, âprement négociés après des mois de discussions – huit mois pour le pilote espagnol, qui a eu le temps de la réflexion. Ensuite un nouveau moteur, avec le retour dans la F1 du motoriste Honda. Un pas essentiel pour l’équipe, même s’il l’a contrainte à se séparer de 20 % de ses techniciens pour intégrer les arrivants. Enfin, un nouveau coordinateur.« La F1 fait grandir »« Tout est à faire chez McLaren », commence Eric Boullier en s’installant dans son bureau du deuxième étage d’un des vans trucks modulables qui abritent le staff des écuries, derrière les paddocks, hors du regard du public. Au-delà du discours préparé donc, les résultats d’une écurie qui possède « de jolies ressources » doivent commencer à se voir en trois ans, « en suivant un cahier de charges normal », comme lors de la greffe du pilote Michaël Schumacher à la Scuderia ou pour que Mercedes enchaîne enfin les performances. Et cette saison, pour McLaren débute la troisième année.Seulement il y a les impondérables. Un réglage plus délicat que prévu à effectuer, un pilote, Fernando Alonso, blessé lors des essais hivernaux de février sur ce même circuit de Catalogne, ce qui l’a éloigné des pistes plus longtemps que prévu ; les conférences de presse du même double champion du monde réalisées avec des lunettes noires. Eric Boullier n’essaie pas de nous faire croire que c’est pour respecter son contrat avec son sponsor lunetier.Course au développementC’est dû à une petite infection aux yeux, avec crème et gonflement, qui ne le gêne pas pour conduire. Mais « pour son image », mieux vaut garder des lunettes. La gestion de la vie privée a beaucoup changé depuis la montée en force des smartphones et des réseaux sociaux…Cela se passe comment la relation pilote directeur ? « Selon un système que j’ai toujours appliqué : absolue parité [entre les pilotes] et transparence totale. » Chaque pilote en effet a sa propre équipe technique, qui règle chacune sa voiture. Les deux travaillent néanmoins ensemble et lorsqu’il y a un arbitrage à effectuer, c’est Eric Boullier qui s’y colle, puisqu’il est le plus gradé. « Au-delà de la course sur le circuit, il y a la course au développement. Lorsque nous recevons un produit nouveau, par exemple un nouvel aileron, bien souvent nous n’en avons qu’un. Et comme a priori une nouveauté est conçue pour améliorer les performances, les deux pilotes veulent la tester. »Selon quels critères sont-ils départagés ? Un subtil mélange de diplomatie politique et de technique commerciale, entre la discussion de marchand de tapis et la dette pour service rendu. « Actuellement je suis en dette vis-à-vis d’un pilote. » Nous ne saurons pas lequel. Ce qui ne pose pas de problème, entre deux pilotes « intelligents et bien éduqués, passionnés par le désir de victoire et très professionnels. » S’il faut les distinguer, disons que Jenson Button est plus spontané quand Fernando Alonso est plus fermé ; mais avant tout deux personnes « normales », derrière l’image de la star pilote.Grand Prix d’Espagne : les 10 précédents vainqueursLes 10 derniers vainqueurs du Grand Prix d'Espagne de Formule 1 sur le circuit de Catalogne à Montmelo, près de Barcelone : 2014 Lewis Hamilton, Britannique, sur Mercedes. 2013 Fernando Alonso, Espagnol, sur Ferrari. 2012 Pastor Maldonado, Vénézuélien, sur Williams-Renault. 2011 Sebastian Vettel, Allemand, sur Red Bull-Renault. 2010 Mark Webber, Australien, sur Red Bull-Renault. 2009 Jenson Button, Britannique, sur Brawn GP. 2008 Kimi Räikkönen, Finlandais, sur Ferrari. 2007 Felipe Massa, Brésilien, sur Ferrari. 2006 Fernando Alonso, Espagnol, sur Renault. 2005 Kimi Räikkönen, Finlandais, sur McLaren-Mercedes.  « Il fallait faire les changements maintenant, reprend Eric Boullier dans un argumentaire plus classique. McLaren était dans une spirale négative. Et il n’y a rien de pire. Je pense que nous l’avons stoppée. » Il marque une pause. « Je pense que nous avons le meilleur duo de pilotes de F1. Inconsciemment, il poursuit son analyse par secteur. Et Honda fait un excellent travail. Ils ont mis au point un nouveau moteur qui en moins de deux ans commence à donner des résultats. » C’est essentiel. Avec l’arrivée de Honda, McLaren n’est plus simple client du motoriste Mercedes. « Car la F1 fonctionne à l’inverse des autres secteurs commerciaux. Ici le client n’est pas roi. Le fournisseur se sert en priorité », explique Eric Boullier.Le Français a également un avis sur le dénigrement hexagonal envers la Formule 1 et les sports motorisés en général. « Lorsqu’il y a dix matchs de football organisés en une semaine drainant chacun une moyenne de 10 000 spectateurs, le déplacement de ces derniers pollue beaucoup plus que vingt Formule 1 qui tournent sur un circuit ».Alors qu’il n’y a plus de Grand Prix tricolore, les pilotes auront tout de même un petit parfum de France dans deux semaines, lors de la prochaine course organisée le 24 mai, à Monaco.Lire aussi :Formule E : Monaco organise sa première course de voitures électriquesCatherine Pacary (Envoyée spéciale à Montmelo, Espagne)Journaliste au Monde 10.05.2015 à 15h52 • Mis à jour le10.05.2015 à 16h30 L'Allemand Nico Rosberg (Mercedes) a remporté le Grand Prix d'Espagne de formule 1, dimanche 10 mai sur le circuit de Catalogne, devant son coéquipier britannique, Lewis Hamilton, qui reste en tête du championnat du monde, et un autre Allemand, Sebastian Vettel (Ferrari).C'est la première victoire de Rosberg en 2015, au lendemain de sa première pole position de la saison. Le vice-champion du monde a pris un excellent départ puis a parfaitement géré sa course, avec une stratégie à deux arrêts (trois arrêts pour Hamilton), jusqu'au 66e et dernier tour.Conséquence directe, Rosberg revient à 20 points d'Hamilton au championnat, alors que se profile l'un de ses Grands Prix préférés, sous ses fenêtres, dans quinze jours, à Monaco. Le podium a été complété pour la quatrième fois de la saison, en cinq courses, par Vettel, dont la Ferrari, malgré tous ses progrès, ne pouvait pas aller chercher les Flèches d'argent.Peu de suspenseA l'heure de la sieste, devant 86 700 spectateurs, il n'y a pas eu beaucoup de suspense pour les places d'honneur. Valtteri Bottas (Williams) a échoué au pied du podium, mais à une minute de Rosberg, et a remporté le minichampionnat de Finlande contre Kimi Räikkönen, dans l'autre Ferrari, alors que le Top 6 a été complété par Felipe Massa, dans l'autre Williams.Beaucoup plus loin derrière, à un tour, l'Australien Daniel Ricciardo, révélation de la saison dernière (trois victoires), a eu le mérite de classer sa Red Bull-Renault à la 7e place, la meilleure qu'il pouvait espérer, devant la Lotus de Romain Grosjean.Le dépassement du jour, pour le plus grand plaisir des spectateurs locaux, a été l'œuvre du débutant espagnol Carlos Sainz Jr, aux dépens du Russe Daniil Kvyat (Red Bull). C'était au dernier tour, en conclusion d'un joli week-end de F1 au soleil, mais sans grand suspense. 10.05.2015 à 15h17 • Mis à jour le10.05.2015 à 15h22 L’OM n’a plus le droit à l’erreur. Si l’équipe de Marcelo Bielsa, qui a fait une croix sur le titre promis à Paris, veut encore décrocher une place en Ligue des champions, elle doit battre Monaco au Vélodrome en clôture de la 36e journée de Ligue 1. Le titre honorifique de champion d’automne, décerné à Marseille après la première partie de saison, paraît bien loin. L’Argentin et ses hommes ont craqué au cœur de l’hiver et réduit leurs ambitions pour la course à l’Europe. Les Marseillais ont pourtant su se relancer et aller cherche la victoire à Metz (2-0) vendredi 1er mai, stoppant l’hémorragie après quatre défaites de rang contre le PSG, Bordeaux, Nantes et Lorient.Mais l’espoir ne vivra qu’en cas de victoire dimanche : Monaco, cinq points devant Marseille, peut s’envoler si son adversaire ne lui barre pas la route. Ce sera difficile : les hommes de Leonardo Jardim sont invaincus en Ligue 1 depuis le dimanche 8 février (défaite 1-0 face à Guingamp). « Pour chaque match, notre but est de s’imposer, a assuré l’entraîneur de Marseille vendredi, lors d’une conférence de presse. Pour celui-là aussi. Il est très important pour nous de jouer la Ligue des champions. C’est une pression positive. Si on ne parvenait pas à accrocher une place dans cette compétition, cela créerait de la frustration. »Une opposition de style Au-delà de la lutte pour le podium, ce choc accouchera d’une opposition de style. Le Marseille de Bielsa, porté par Gignac (20 buts) et Payet (6 buts, 14 passes décisives), donne tout pour l’attaque. La devise "Droit au but" n’a jamais été si bien incarnée que par cette équipe, flamboyante en première partie de saison. À l’opposé, Monaco propose un jeu défensif et pragmatique, parfois taxé d’ennuyeux mais terriblement efficace, qui les a mené jusqu’en quart de la Ligue des champions. Si Leonardo Jardim avait été très critiqué en début d’année, tandis que Marcelo Bielsa était porté aux nues, la tendance s’inverse aujourd’hui.La faute a une deuxième partie de saison laborieuse des Phocéens. Les statistiques sont éloquentes : Marseille réalise de moins bonnes performances sur la phase retour que lors des matchs allers. Cette saison, le club a ainsi encaissé une moyenne d’1,5 but en phase retour, contre 0,9 en phase aller. Même tendance à la baisse pour le nombre de corners, de tirs cadrés ou encore le pourcentage de matchs sans encaisser de buts (25 % contre 32 %).Il y a un terrain sur lequel les deux hommes ne s’affronteront pas : celui pour le titre de meilleurs entraîneurs de Ligue 1, décerné par l’UNFP le dimanche 17 mai. Les deux entraîneurs étrangers n’ont tout simplement pas été sélectionnés. Quatre candidats français ont été préférés : Laurent Blanc (PSG), Hubert Fournier (OL), Jocelyn Gourvennec (Guingamp) et Christophe Galtier (Saint-Etienne). Leonardo Jardim a commenté vendredi ce choix avec humour en déclarant pouvoir « gagner le trophée du meilleur maçon portugais de France ». Marcelo Bielsa n’a pas fait de vagues, commentant froidement une décision qu’il juge juste : « Il faut l’accepter et je suis d’accord. Je ne pense pas être l’un des meilleurs entraîneurs de Ligue 1. Le travail effectué ne le mérite pas. »  10.05.2015 à 10h09 • Mis à jour le10.05.2015 à 11h26 | Adrien Pécout Du champagne pour fêter la victoire, et le sourire du prince Albert en arrière-plan. A Monaco, la scène évoque un banal Grand Prix de formule 1. Mais, samedi 9 mai, le sacre du Suisse Sébastien Buemi (écurie e-Dams Renault) avait pourtant quelque chose d’historique : il s’agissait de la première course de voitures électriques organisée dans la principauté. Lancé cette saison seulement, le championnat du monde de formule E réunit depuis déjà sept courses des voitures au moteur 100 % électrique.Conséquence directe : face aux yachts du port de Monaco, il faut tendre l’oreille pour distinguer le son de ces moteurs moins polluants… mais aussi bien moins sonores. « Là, en Formule E, les voitures roulent en étant presque silencieuses. On n’entend que leurs coups de frein et leurs pneus qui dérapent », constate Melvin Diez, 19 ans, étudiant en école d’ingénieur. Dans les gradins, sensation surréaliste pour les passionnés de formule 1, qui ont davantage l’habitude de porter des boules Quiès pour se protéger du vacarme.« J’ai trouvé l’absence de bruit des voitures plus agréable », apprécie Sylvain Poncet, un logisticien de 36 ans, accompagné de son père. A l’inverse, de nombreux mordus de sports automobiles ont justement besoin de leur dose de décibels pour prendre du plaisir. Parce qu’« ils trouvaient ça un peu mou », Julien Krettly et ses amis ont ainsi quitté l’e-Prix plus tôt que prévu dans l’après-midi. « La F1, ça envoie quand même beaucoup plus de bruit ! », s’exclame, en guise de justification, cet informaticien de 26 ans.Musique techno et speakers polyglottesComme pour compenser le mutisme des bolides, des amplis crachent à pleins tubes de la musique techno, qui peine cependant à animer le public. Pendant toute l’heure de course, des speakers polyglottes (français, anglais, allemand, italien) prennent le relais pour informer le public de l’avancée des quarante-sept tours de piste.En tribunes, plus de 19 000 spectateurs, mais aucune recette de billetterie. Pour garnir les tribunes, toutes les places ont été offertes sur réservation. « Sinon je ne sais pas si je serais venue, jusque-là je n’ai encore jamais acheté de billet pour aller au Grand Prix de F1 », reconnaît Gisèle Menges, une policière de 58 ans qui a fait le déplacement en civile depuis la commune voisine de Menton (Alpes-Maritimes).Et qu’a-t-elle vu ? Très peu de dépassements (les voitures roulent pourtant à plus de 200 km/h), très peu de bagarres et, pour tout dire, peu de suspense. Sébastien Buemi, parti en pole position, a remporté une course presque aussi sage que l’attitude des spectateurs. Seul frisson : un carambolage en début de parcours dans un de ces goulets d’étranglement dont le Rocher a le secret.En fin de course, classé 7e, Stéphane Sarrazin garde la tête haute : « Le niveau sportif est top, plusieurs pilotes viennent de la formule 1 », assure le pilote de l’écurie monégasque Venturi. A son actif, le Français compte une maigre course (1999) dans la compétition la plus prestigieuse du sport automobile. Les trois pilotes en tête du classement général du championnat du monde de formule E ont tous, eux aussi, déjà occupé un baquet de F1 : le Brésilien Lucas di Grassi (19 courses en 2010), mais aussi son compatriote à l’illustre ascendance, Nelson Piquet Jr (28 courses entre 2008 et 2009), et bien sûr Sébastien Buemi (55 courses entre 2009 et 2011).Aujourd’hui, ces anciens de la F1 doivent donc se contenter de jouer avec des voitures électriques. Loin de se lamenter, Stéphane Sarrazin souligne plutôt l’« engouement » croissant autour de la formule E : « La formule 1, ça reste le summum, mais la formule E offre une ouverture sur le monde. » Depuis septembre 2014, ce championnat du monde inaugural a déjà visité sept des dix circuits urbains au programme : Pékin (Chine), Putrajaya (Malaisie), Punta del Este (Uruguay), Buenos Aires (Argentine), Miami (Etats-Unis), Long Beach (Etats-Unis) et Monaco. Ce crochet européen passera ensuite par Berlin (23 mai), Moscou (6 juin) puis Londres (27 et 28 juin).Grand Prix de F1 dans deux semainesLe président de la Fédération internationale de l’automobile (FIA), le Français Jean Todt, a fait le déplacement en personne pour fêter l’arrivée de la formule E à Monaco. Dans les rues, à chaque lampadaire ou presque, une affiche annonce l’e-Prix monégasque (l’appellation « Grand Prix » étant réservée à la f1).« La FIA nous a demandé de raccourcir le tracé pour ce week-end : il fait environ 1,8 kilomètre pour la formule E, contre 3,4 kilomètres d’habitude pour la formule 1, détaille Michel Ferry, commissaire général de l’Automobile club de Monaco, institution qui fête cette année ses 125 ans et qui organise également chaque année depuis 1929 le Grand Prix automobile de Monaco.Le dirigeant estime à « 2 millions d’euros » les frais d’organisation de l’e-Prix. Rien de commun avec les sommes « confidentielles », et bien plus élevées, que Monaco débourse chaque année pour son Grand Prix de formule 1, dont la prochaine édition aura lieu dans à peine deux semaines, du vendredi 22 au dimanche 24 mai. Cette année, les deux championnats partagent les mêmes installations temporaires, mais roulent encore à deux vitesses bien distinctes. Idem, rien de comparable entre les budgets annuels des écuries de formule E et les sommes brassées en formule 1. Selon Jean-Paul Driot, son cofondateur, l’écurie e-Dams avoisine ainsi les « 4 millions d’euros » à l’année. Les plus grosses cylindrées de F1, elles, dépassent allègrement le seuil des 200 millions d’euros. « Nous, on doit essayer de rester dans une fourchette de 5 à 7 millions d’euros maximum. L’idée étant de faire prendre conscience au public que les voitures électriques, ça peut avancer, et que ça peut même faire des courses. »La marge de progression est pourtant encore importante : aujourd’hui, pour cause de batterie à plat, chaque pilote doit encore changer de voiture en pleine course. « La formule E permettra des progrès dans le développement technologique, poursuit le dirigeant. A plus long terme, dans cinq ans, une seule voiture suffira pour faire toute la course, ce qui veut dire une batterie deux fois plus importante qu’aujourd’hui. Et dans le même temps on essaiera aussi de réduire le volume de la batterie dans la voiture. » Des innovations destinées ensuite, au-delà du simple discours environnemental, à dégager des profits pour l’ensemble de l’industrie automobile.Désormais superviseur d’e-Dams Renault, Alain Prost suit aux premières loges le parcours de son fils Nicolas, pilote titulaire et coéquipier de Sébastien Buemi dans ce nouveau championnat. « La F1 a déjà son marché, mais je pense que la formule E peut avoir un marché différent, considère le quadruple champion du monde de F1 (1985, 1986, 1989, 1993), qui espère que la formule E s’arrêtera aussi à Paris dès la saison prochaine. Il serait stupide de comparer les deux championnats, c’est comme si vous compariez le rugby et le football : il y a un ballon, un public, des joueurs, pourtant, ce sont deux choses différentes. » Les oreilles des spectateurs monégasques confirmeront.Adrien PécoutJournaliste au Monde 10.05.2015 à 09h22 • Mis à jour le10.05.2015 à 11h34 A l’approche du typhon Noul, plus de 1 200 personnes ont été évacuées à titre préventif dans le nord des Philippines, où les autorités ont mis en garde, dimanche 10 mai, contre des risques d’inondation, de glissement de terrain et de vagues géantes.Le typhon avait légèrement ralenti sa course dimanche matin, à 17 km/h, mais il s’est renforcé, avec des vents soufflant en rafales de 205 km/h, en approchant la partie septentrionale de l’île principale de Luzon, a expliqué Esperanza Cayanan, directrice de la division de la surveillance météorologique du gouvernement.La tempête, qui se trouvait à environ 140 km au nord-est de la province de Cagayan, devrait toucher terre dans l’après-midi ou la soirée.Des vagues ressemblant à celles des tsunamisMina Marasigan, porte-parole du conseil national de la gestion des catastrophes, prévient :« Certaines régions pourraient connaître des glissements de terrain, d’autres des inondations soudaines. Des régions côtières peuvent être touchées par des vagues allant jusqu’à 1,5 mètre de haut. »Ces vagues, qui ressemblent à celles provoquées par un tsunami, sont une préoccupation majeure pour les autorités. Elles avaient été responsables d’un grand nombre des 7 350 morts ou disparus déplorés par les Philippines lorsque l’archipel avait été frappé en novembre 2013 par le supertyphon Haiyan.Voir nos images avant/après : Un an après le passage du super typhon Haiyan aux PhilippinesParallèlement, plusieurs centaines de personnes vivant dans un hameau situé au pied du volcan Bulusan, dans le sud de Luzon, ont également été évacuées. Les autorités craignent que les pluies ne se mêlent aux cendres accumulées sur les flancs du volcan et ne provoquent des glissements de terrain.Les liaisons maritimes par ferry ont été suspendues par précaution dans les zones à risques, de même que certains vols intérieurs. 21.05.2015 à 17h38 • Mis à jour le21.05.2015 à 18h42 | Eric Albert (Londres, correspondance) Après le spectaculaire procès du News of the World l’an dernier, le Daily Mirror a été condamné, jeudi 21 mai, pour avoir pratiqué pendant plus d’une décennie des écoutes téléphoniques à grande échelle. Le tabloïd britannique va devoir verser des compensations record de 1,2 million de livres (1,7 million d’euros) à huit victimes, principalement des stars du show-business. Mais près d’une centaine d’autres sont désormais sur les rangs et demandent compensation.Le jugement vient confirmer officiellement ce que beaucoup soupçonnaient depuis des années : les écoutes téléphoniques ont été pratiquées par tous les tabloïds de façon systématique. L’excuse, qui consistait initialement à faire passer pour un canard boîteux le News of the World, le journal dominical du groupe de Rupert Murdoch, ne tient plus.Le procès, qui a duré trois semaines, a mis à jour les écoutes téléphoniques réalisées entre 1999 et 2010 par le Daily Mirror, le Sunday Mirror (l’édition dominicale du premier) et The Sunday People, un hebdomadaire du même groupe.L’accusation reposait très largement sur le témoignage de Dan Evans, qui avait été le principal responsable des écoutes en 2003 et 2004. Parfaitement conscient de l’illégalité de la pratique, le journaliste a raconté comment il détruisait les cassettes des enregistrements et jetait régulièrement dans la Tamise les téléphones qu’il utilisait pour réaliser son espionnage.Sa technique consistait à écouter les messages laissés sur les répondeurs des portables. A l’époque – avant l’arrivée des smartphones –, il était assez facile d’y accéder à distance, à condition d’en avoir le code d’accès.Mais une grande majorité des utilisateurs ne changeait jamais ce numéro, qui restait souvent sur le mode par défaut de l’usine : 0000 ou 9999 par exemple.« A l’époque, je ne faisais plus confiance à personne »Les conséquences de cette intrusion dans la vie privée étaient brutales. Parmi les huit plaignants, certains ont été espionnés pendant sept ans. Ils retrouvaient des articles sur leur vie intime et soupçonnaient leurs proches de les avoir trahis.Steve McFadden, un acteur d’une série télévisée, a expliqué à la barre avoir renoncé à demander en mariage sa petite amie de l’époque, parce qu’il la soupçonnait d’être la source d’informations du Daily Mirror.L’actrice Sadie Frost est allée jusqu’à faire signer à sa propre mère un document juridique lui faisant promettre de ne jamais dévoiler d’informations à la presse. « Quand j’ai appris que j’étais sur écoutes, je me suis sentie soulagée, a-t-elle témoigné, jeudi. J’ai su que je n’étais pas devenue folle. A l’époque, je ne faisais plus confiance à personne. »Contrairement au News of the World, il ne s’agissait pas d’un procès pénal, mais civil. La décision de justice va cependant faire date car les condamnations sont beaucoup plus élevées que toute la jurisprudence actuelle.Jusqu’à présent, la compensation la plus élevée jamais accordée pour violation de la vie privée était de 60 000 livres (85 000 euros). Cette fois-ci, Mme Frost va recevoir quatre fois plus, en l’occurrence 260 000 livres (366 000 euros), et Paul Gascoigne, l’ancien footballeur, 188 000 livres (265 000 euros).Depuis que la procédure judiciaire contre le Daily Mirror a été ouverte, de nombreuses plaintes supplémentaires ont été déposées. Selon le Guardian, il y en aurait une centaine au total.Le Daily Mirror a indiqué qu’il envisage de faire appel, mais il a également décidé de plus que doubler l’argent qu’il met de côté pour les compensations, à un total de 28 millions de livres (39 millions d’euros).Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Suc Lors de la présentation jeudi 21 mai de son rapport d’activité pour l’année 2014, l’Inspection générale de la police (IGPN) a observé un recours « de plus en plus fréquent » aux armes non étales de la part des policiers.Concrètement, les agents ont utilisé à 567 reprises le pistolet à impulsion électrique, plus connu sous le nom de Taser. Dans 20 % des cas, il suffit de pointer le faisceau laser de visée sur le corps de l’individu ciblé pour mettre fin à la menace, sans avoir besoin de tirer.« Cette arme est très intéressante à distance, résume Marie-France Moneger-Guyomarc’h, la patronne de l’IGPN. Elle a un effet dissuasif. Son bilan est positif, nous recommandons de la garder dans la panoplie des policiers. »« Obsolète »En revanche, le Flash-Ball n’a pas les faveurs de l’IGPN. Trop « obsolète », selon la police des polices qui souligne que cette arme, à courte portée de tir, a été mise en service en 1995 et a provoqué parfois de graves blessures. L’IGPN milite pour des armes défensives à longue distance, aujourd’hui beaucoup plus précises.Concernant les armes létales, sur 2014, le rapport de l’IGPN recense 228 usages du Sig Sauer, le pistolet de dotation des policiers. Pour la moitié des tirs comptabilisés, ce sont des véhicules qui ont été pris pour cible, principalement lorsque des personnes en infraction tentaient de prendre la fuite en fonçant sur les policiers qui cherchaient à les interpeller. Plus insolite : un quart des 228 tirs visait des animaux. « Des chiens enragés, des nouveaux animaux de compagnie comme les singes, mais aussi des sangliers ou des renards qui viennent en ville… », précise Mme Moneger-Guyomarc’h.Lire aussi :Selon l’IGPN, la « maison » police se porte bienMatthieu SucJournaliste au Monde 21.05.2015 à 15h16 • Mis à jour le21.05.2015 à 15h47 La réintégration jeudi 21 mai de l’ancienne présidente de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) Agnès Saal au ministère de la culture relève de la stricte « application du droit de la fonction publique », a jugé jeudi 21 mai sur RTL la ministre Fleur Pellerin.L’ancienne présidente de l’INA avait dû démissionner le 28 avril de ses fonctions à la suite de la révélation de frais de taxi dépassant 40 000 euros en dix mois, dont 6 700 euros pour son fils, alors qu’elle disposait d’une voiture de fonction avec chauffeur.Jeudi, la fonctionnaire a réintégré le ministère de la culture : elle est désormais rattachée au secrétariat général avec un titre de chargée de mission sur les questions de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. Un titre qui n’est pas particulièrement prestigieux, sans avantage attaché à la fonction.« Il ne faut pas donner l’impression qu’Agnès Saal n’a pas été sanctionnée. Il y a eu une réelle sanction, puisqu’elle était présidente de l’INA. Elle est aujourd’hui chargée de mission, c’est une vraie sanction pour le coup, et donc elle a été déjà sanctionnée. Il y a un conseil de discipline qui devra statuer sur les suites à donner à l’enquête que nous sommes en train de conduire. »Jeudi matin, le secrétaire général de l’UMP, Laurent Wauquiez, s’était dit, sur RTL, « choqué » par cette réintégration de la fonctionnaire : « Je considère que dans une période où on demande des efforts, il faut de l’exemplarité » pour les politiques et les fonctionnaires.Le directeur général de l’Institut pour le financement du cinéma et des industries culturelles (Ifcic), Laurent Vallet, a été nommé, mercredi 20 mai en conseil des ministres, à la tête de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) à la suite d’Agnès Saal. 21.05.2015 à 14h38 • Mis à jour le21.05.2015 à 16h02 | Anne Michel C’est Pierre Valentin, l’actuel président du conseil d’orientation et de surveillance de la Caisse d’épargne du Languedoc-Roussillon, qui devrait être proposé, vendredi 22 mai, à la présidence du conseil de surveillance du puissant groupe bancaire BPCE (Banques populaires, Caisses d’épargne). L’élection aura lieu lors d’une réunion du conseil, dirigé par François Pérol, dans la foulée de l’assemblée générale du groupe,Les dirigeants des Caisses d’épargne étaient appelés à désigner le candidat au nom de tout le groupe, en vertu des règles en vigueur – le précédent l’avait été par les Banques populaires. Ils ont préféré M. Valentin à Catherine Amin-Garde, un temps pressentie.L’actuelle présidente du conseil d’orientation et de surveillance de la Caisse d’épargne de Loire Drôme Ardèche manque ainsi de devenir la première femme présidente de conseil d’une grande banque française. Les deux « candidats » étaient appréciés pour leur indépendance d’esprit, mais le côté plus « rond » du premier a fait la différence.ContrepoidsStatutairement, le président du conseil de surveillance de BPCE n’a rien d’un président pot-de-fleur. Au contraire, il incarne, avec son conseil formé de 16 membres, un contrepoids important face à l’exécutif du groupe, un élément essentiel dans la gouvernance.C’est en effet lui qui surveille « de façon permanente » la gestion exercée par le directoire, vérifiant si les choix stratégiques sont opportuns et « réguliers », c’est-à-dire respectueux des lois.Cette nomination revêt aujourd’hui un caractère tout particulier, alors que tout le groupe est suspendu à l’avenir de François Pérol, président du directoire. M. Pérol est poursuivi pour prise illégale d’intérêts, pour son passage, en 2009, de l’Elysée, dont il était le secrétaire général adjoint en charge de l’économie sous Nicolas Sarkozy, à la tête du groupe bancaire.Il avait accepté d’en prendre la direction à la demande de l’ex-chef de l’Etat, alors même qu’il avait suivi le dossier depuis l’Elysée, suscitant alors une grosse polémique.L’ouverture du procès a été fixée au 22 juin par la 32e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris.Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Morgane Tual et Damien LeloupIsabelle Falque-Pierrotin, présidente de la Commission nationale informatique et libertés (CNIL), le gendarme français de la vie privée, estime que les garanties apportées au projet de loi sur le renseignement sont insuffisantes. Elle souhaite pouvoir contrôler les fichiers des services de renseignement pour prévenir tout débordement.La CNIL avait émis un avis assez critique au sujet de la première version du projet de loi sur le renseignement. Le texte a été modifié en partie par les députés. Quel est votre regard sur le texte issu de l'Assemblée ? Est-ce qu'une partie de vos inquiétudes ont été levées ?Nous avons été saisis très en amont sur l'avant-projet de loi. Nous avons émis un avis le 5 mars, dans lequel nous faisions part de notre inquiétude par rapport aux nouvelles techniques de collecte qui nous paraissaient présenter un risque de collecte massive. Nous avions attiré l'attention du gouvernement sur la nécessité de resserrer le dispositif de différentes manières. Soit en réservant certaines techniques à certaines finalités, soit en travaillant sur la durée de conservation des données…L'avis de la CNIL a été entendu par le gouvernement et par le législateur, qui ont resserré les mailles de la collecte. C'est positif, tout comme le fait d'avoir un texte qui donne un cadre juridique à l'activité des services de renseignement. Les « boîtes noires » ont été réservées à l'objectif de lutte contre le terrorisme, le périmètre des écoutes a été resserré, avec la notion d'entourage qui est plus précisément définie, les modalités de contrôle de la CNCTR [la commission qui encadrera les activités de surveillance] ont été harmonisées…Ces avancées sont-elles suffisantes ?Nous considérons que ce dispositif reste profondément déséquilibré. Il y a un encadrement en amont de la collecte de ces données, mais il n'y a finalement aucun encadrement en aval de la manière dont ces données alimentent des fichiers de renseignement.Or, ce contrôle permettrait de vérifier que ces fichiers sont tenus conformément à la loi, à ses objectifs, à la durée de conservation des données... Ces fichiers sont soumis à la loi informatique et libertés, mais ils bénéficient en fait d'une dérogation selon laquelle la CNIL n'a pas de pouvoir d'inspection, de contrôle sur ces fichiers, comme elle l'a sur tous les autres fichiers existants, de police, publics, privés… D'ailleurs, le nom de la CNIL n'apparaît nulle part dans ce projet de loi. Cela nous paraît extrêmement préoccupant. Des amendements ont pourtant réduit, comme vous le souhaitiez, la durée pendant laquelle ces données peuvent être conservées.« Lorsque l'on accroît les techniques de collecte, il faut accroître les modalités de contrôle »Oui, mais nous n'avons aucun moyen de vérifier que cette durée de conservation est respectée. Ni aucun moyen de vérifier que les IMSI-catchers [les dispositifs qui permettent de surveiller les téléphones mobiles], qui sont prévus en nombre limité dans la loi, sont bien utilisés comme prévu. Les ministres, les services de renseignement, nous disent qu'ils ne sont pas malintentionnés. Je n'ai aucun doute que les promoteurs du texte sont portés par les meilleures intentions. Mais ce n'est pas sur ces critères qu'on évalue un dispositif. La loi, elle, est faite pour durer, pour résister au réel.C'est d'ailleurs une préoccupation qui a été celle du rapporteur du texte, M. Urvoas : la notion de lanceur d'alerte qui a été mise en place montre qu'il fallait fixer des garanties. C'est une bonne initiative mais elle ne peut pas être la seule garantie démocratique ! Lorsque l'on accroît comme on le fait aujourd'hui de manière substantielle les techniques de collecte, il faut de la même manière accroître les modalités de contrôle.Vous demandez à renforcer le contrôle « en aval », est-ce que cela veut dire que vous jugez suffisant le contrôle « en amont » des mécanismes de collecte ?On peut continuer à resserrer les dispositifs, à rétrécir les mailles du filet, par exemple en posant davantage d'exigence pour le renouvellement des autorisations – ce qui serait naturel au regard de l'élargissement des motifs pouvant conduire à une mise sous surveillance. Il y a encore tout un travail que le législateur peut faire sur les modalités techniques, encore assez vagues. Sur cette question, nous proposons d'ajouter une clause générale de rendez-vous : aujourd'hui, elle n'existe que pour les « boîtes noires », mais il ne serait pas anormal que l'ensemble de ces dispositifs puisse être réexaminé au bout de quelques années.Justement, aux Etats-Unis, les députés doivent décider cette semaine de renouveler ou non le financement du système de surveillance de la NSA, ce qui a lancé un débat public. En France, comme au Royaume-Uni, les gouvernements prévoient plutôt de renforcer les pouvoirs de surveillance… La France et l'Europe jouent énormément leur image dans les législations dont nous débattons sur la surveillance. Nous sommes vus comme le pays qui a contribué à la création des droits de l'Homme : il faut que nous puissions donner des éléments précis, convaincants, sur le fait que notre législation est équilibrée. J'étais ces derniers jours à une réunion internationale sur ces questions ; nous sommes très attendus à l'étranger sur ce projet de loi et sur les garanties que nous proposerons.« Ce n'est pas parce qu'il y a un impératif de sécurité qu'on doit oublier l'Etat de droit »Une difficulté commune à l'Europe et aux Etats-Unis, c'est de faire prendre conscience au public de l'importance de ce sujet de la protection des données, dans le secteur public comme dans le secteur privé. Nous parlons d'une surveillance qui est invisible, que le grand public ne voit pas toujours, mais ce n'est pas parce qu'il y a un impératif de sécurité qu'on doit oublier l'Etat de droit.Les opposants au texte arguent qu'il est paradoxal de mettre en place des mesures menaçantes pour la protection de la vie privée après les attentats de janvier et les manifestations massives pour la défense de la liberté d'expression. Protection de la vie privée et de la liberté d'expression, même combat ?Je pense que les personnes sont beaucoup plus à même de se mobiliser pour la liberté d'expression que pour la vie privée, ou plus exactement pour la protection des données personnelles, qui apparaît comme quelque chose d'abstrait et d'un peu extérieur à elles. Le risque éventuel en termes de protection des données est beaucoup moins ressenti et appréhendé par le grand public que celui sur la liberté d'expression. C'est une de nos difficultés.Un des objectifs que nous avons maintenant, c'est de donner de la chair à tout ça, de rendre visible l'invisible et de rendre l'individu plus maître de l'utilisation de ses données. Nos données personnelles, c'est notre « corps numérique », notre identité. Nos sociétés se virtualisent de plus en plus ; pourquoi pas, mais il faut que l'individu puisse y être un pilote, pas un objet.Voir le visuel interactif : La galaxie des opposants au projet de loi sur le renseignement //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444461', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Morgane TualJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteDamien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Claire Guélaud Les écarts de revenus et de richesses continuent de se creuser de par le monde. « Les inégalités dans les pays de l’OCDE n’ont jamais été aussi élevées depuis que nous les mesurons », a déclaré, jeudi 21 mai à Paris, le secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économiques, Angel Gurria, en présentant le rapport In it together : Why Less Inequality Benefits Alls (« Tous concernés : pourquoi moins d’inégalité bénéficie à tous »). « Nous avons atteint un point critique », a-t-il ajouté.Ce rapport montre que les écarts de revenus et de richesses se sont creusés depuis le milieu des années 1980 dans de nombreux pays, pendant les années fastes et pendant les crises. Le revenu des 10 % les plus riches est aujourd’hui 9,6 fois plus élevé que celui des 10 % les plus pauvres. Dans les années 1980, ce multiplicateur était de 7.» Evolution des revenus pour les 10 % les plus riches et les 40 % les moins riches (base 100 en 1985) De l’Ecole d’économie de Paris à l’université de Berkeley (Californie) en passant par la London School of Economics (LSE), l’analyse des inégalités mobilise un nombre impressionnant de chercheurs et d’institutions.Le Français Thomas Piketty, qui a largement contribué au bouillonnement intellectuel sur cette question, vient d’être recruté par la LSE. Il y sera chargé de travaux de recherche et d’enseignement à temps partiel au sein d’un institut sur les inégalités nouvellement créé. L’auteur du Capital au XXIe siècle (Seuil, 2013), un best-seller qui a fait fureur aux Etats-Unis et qui a été traduit dans une quarantaine de langues, retrouvera ainsi une institution où il a fait sa thèse.En compagnie de ses collègues Emmanuel Saez et Camille Landais, l’économiste français a joué un rôle-clé dans l’analyse des inégalités de revenus et de richesses. Il a constitué une base de données internationale qui permet à la communauté des chercheurs de disposer d’une richesse de matériaux inédite et de pouvoir travailler sur des comparaisons par pays longtemps impossibles.Lire aussi : Thomas Piketty : « Le retour des inégalités inquiète aux Etats-Unis »Les organisations internationales se sont mises au diapason, qu’il s’agisse du Fonds monétaire international (FMI) ou de l’OCDE.Lors de la présentation des Perspectives économiques mondiales, en avril 2014, Olivier Blanchard, chef économiste du Fonds, qui s’apprête à partir au Peterson Institute for International Economics le 1er octobre, avait fait des inégalités une question majeure.« Alors que les effets de la crise financière se dissipent lentement, une autre tendance – la croissance des inégalités – pourrait à son tour dominer la scène. Bien que les inégalités aient toujours été considérées comme une question centrale, ce n’est que récemment qu’on a compris à quel point elles avaient des implications majeures sur le plan macroéconomique, avait déclaré l’ancien patron de la recherche économique au Massachusetts Institute of Technology (MIT). Comprendre de quelle façon les inégalités affectent à la fois la macroéconomie et la mise au point des politiques macroéconomiques promet d’être un sujet majeur de réflexion et de nous occuper longtemps dans les prochaines années. »Les inégalités nuisent à la croissanceSi le FMI a apporté, depuis, de multiples éclairages à ce sujet, les travaux les plus aboutis proviennent de l’OCDE. Après Growing Unequal ?, un rapport de 2008, qui fit le point sur l’accroissement généralisé des inégalités de revenus au cours des trente dernières années, les experts du château de la Muette ont analysé, en 2011 dans Divided We Stand, les raisons pour lesquelles les inégalités avaient tellement augmenté dans les pays émergents.Une troisième pierre vient d’être apportée à l’édifice avec le rapport présenté jeudi. Il vient confirmer les travaux initiaux de l’économiste italien Federico Cingano, dont Le Monde avait fait état le 10 décembre 2014,L’OCDE précise toutefois que les écarts de revenus et de richesses se sont réduits dans plusieurs pays émergents, notamment en Amérique latine, même s’ils restent bien supérieurs à ce qu’ils sont dans les pays développés.Les inégalités ne sont pas seulement dommageables à la cohésion sociale. Elles nuisent à la croissance : leur augmentation entre 1985 et 2005 a coûté en moyenne près de 4,7 points de croissance cumulée dans les pays avancés, affirme l’institution.Dans ce domaine, c’est moins l’envolée des revenus et de la richesse des 1 % les plus fortunés qui importe que le sort réservé aux quatre premiers déciles de revenu, les 40 % les plus défavorisés, dont la mobilité sociale et professionnelle se trouve réduite.Réduire le fossé entre riches et pauvres et offrir à tous des possibilités de développement supposent, pour l’OCDE, que les responsables politiques agissent dans quatre directions : accroître la participation des femmes au marché du travail, promouvoir l’emploi et un emploi de qualité, développer l’éducation et les compétences, mettre en place une politique de redistribution efficace visant notamment à ce que « les personnes plus riches et les firmes multinationales assument leur part du fardeau fiscal ».L’organisation internationale révèle enfin que la France, bien qu’en position moyenne, a été le troisième de ses 34 pays membres pour l’augmentation des inégalités entre 2007 et 2011. On le pressentait mais elle le confirme : dans une France où, depuis les années 1980, les inégalités étaient relativement stables, le quinquennat de Nicolas Sarkozy a marqué une « rupture importante ».Lire : De plus en plus de pauvres, des riches toujours plus riches, des inégalités accruesClaire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 21.05.2015 à 10h33 • Mis à jour le21.05.2015 à 17h51 | Anne Michel Petit à petit, sans fâcher, Michel Sapin grignote un peu de terrain sur les banques. Au profit des consommateurs. En visite jeudi 21 mai, au matin, dans une agence de la Banque postale à Ivry (Val-de-Marne), le ministre des finances a annoncé un paquet de mesures concrètes, pour rendre le changement de banque totalement automatique tout en garantissant sa gratuité. Et tirer à la baisse les prix des services bancaires, grâce à un comparateur de tarifs estampillé pouvoirs publics, lancé d’ici la fin de l’année.« Enfin ! », diront les associations de consommateurs, alors que plusieurs textes de loi, adoptés par la droite et la gauche, ne sont venus à bout ni de la fameuse « mobilité bancaire » ni de l’opacité des tarifs pratiqués par les banques.Vers la fin du seuil de 15 euros pour les paiements par carteLa veille, sur l’antenne de la chaîne de télé LCP, le ministre avait annoncé son intention de mettre fin à l’interdiction du paiement par carte bancaire pour les paiements de moins de 15 euros, pratiquée par de nombreux commerçants. « Je souhaite qu’il n’y ait plus d’obstacles au paiement par carte bancaire », a-t-il confirmé jeudi au Parisien.Le projet sera détaillé lors des Assises des moyens de paiement, le 2 juin à Bercy, mais a priori, le gouvernement négocie en ce moment avec les banques une baisse de la commission fixe qu’ils prélèvent sur les transactions, et qui pénalise les petits achats.Si cette négociation échoue, il passera par la loi. Il s’agit, à travers cette mesure, de promouvoir les moyens de paiements les plus modernes et, du point de vue de la sécurité, traçables…Le changement de banque facilitéDans le détail des dispositions figure donc l’amélioration de la procédure de changement de banque. Un objectif dont les défenseurs des consommateurs connaissent l’importance, puisqu’il permet de faire jouer la concurrence sur les tarifs.Un service d’aide à la mobilité gratuit et sans condition a bien été mis en place en mars 2014, dans la loi consommation. Mais il reste insuffisant : en France, rares sont encore les clients qui affrontent les démarches administratives nécessaires pour quitter leur banque, même si celles-ci ont été simplifiées par le passé. Bercy veut davantage de concessions de la part des banques.Grâce à un amendement déjà déposé à la loi Macron sur la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques – loi votée au Sénat le 12 mai, qui fera l’objet d’une nouvelle lecture à l’Assemblée nationale la semaine prochaine –, le gouvernement promet que le passage d’une banque à l’autre sera indolore pour le client. Les banques se parleront entre elles, pour gérer le transfert des comptes et modifier la domiciliation de leurs prélèvements et virements. Tout sera automatisé, les clients eux n’auront rien à faire.Lire aussi : Changer de banque sera bientôt plus simpleS’y ajoutera un mécanisme d’alerte rapide, par SMS ou courriel, pour signaler aux clients d’éventuels prélèvements, virements ou chèques se présentant sur leur compte clos, jusqu’à treize mois après la fermeture. Si les députés votent aussi l’amendement, ces changements entreront en vigueur en janvier 2017.Michel Sapin promet aujourd’hui d’aller plus loin, en garantissant la gratuité de cette « mobilité bancaire renforcée ». « Je souhaite que ce dispositif soit gratuit, indique-t-il au Monde. Le système actuel l’est déjà, les consommateurs ne comprendraient pas qu’il ne le reste pas ». « Il est nécessaire qu’il n’y ait aucun frais financier à la mobilité bancaire », ajoute le ministre.Un comparateur des tarifs bancaires pour la fin de l’annéeQuant au comparateur public des tarifs bancaires, Bercy veut aussi aller vite, en le lançant d’ici la fin de l’année, par exemple, par appels d’offres. Les comparateurs déjà existants, adossés à des associations de consommateurs ou des sociétés plus ou moins indépendantes des banques, seront pour leur part encadrés.De fait, selon le ministère des finances, la lisibilité et la possibilité de comparer les frais bancaires « se sont beaucoup améliorées ces dernières années ». Mais « ce travail de transparence doit se poursuivre ». Bercy entend garantir une information claire, exhaustive, indépendante. Et gratuite, donc, alors que bon nombre de ces comparateurs sont payants d’emblée ou nécessitent de s’abonner à terme. Le futur comparateur public se centrera sur onze tarifs de référence, portant sur les services les plus courants : coût d’une carte, prix des opérations bancaires effectuées dans d’autres réseaux, etc. Une concertation sera engagée entre banques et consommateurs, pour en définir les contours…Toujours sensible, le sujet des tarifs déclenche des réactions épidermiques chez les banques françaises qui, études à l’appui, se font fort de démontrer qu’elles sont les moins chères d’Europe.Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat Des concessions certes, mais qui n’amputent pas les profits attendus de l’acquisition du pôle énergie du français Alstom pour 12,3 milliards d’euros. C’est le message que Jeff Immelt, le PDG de General Electric (GE), a délivré, mercredi 20 mai, devant un parterre d’investisseurs du secteur de l’électricité, réunis à Longboat Key, en Floride (Etats-Unis). Le patron du conglomérat américain s’est dit prêt à vendre des brevets, mais « rien qui impacte ses revenus ».M. Immelt refuse donc de céder une partie de la maintenance des turbines à gaz de grande puissance pour centrales électriques, une activité de services à la « base installée » qui constitue un fond de commerce très lucratif. C’est ce point, plus que la fabrication des turbines elles-mêmes, qui inquiète la Commission européenne et qui a conduit la Commissaire à la concurrence, la danoise Margrethe Vestager, à ouvrir une enquête approfondie.Pour M. Immelt, Alstom permettra d’accroître cette « base installée » de 50 %, soit 500 gigawatts de capacités supplémentaires. Une manne ! Les services seront ainsi, selon lui, « au cœur de notre avantage compétitif, au cœur des synergies » attendues de l’opération. Il a d’ailleurs révélé qu’à un horizon de cinq ans, ces économies sur les coûts pourraient atteindre 3 milliards de dollars, contre 1,2 milliard annoncés en mai 2014.100 milliards de dollars de cessions d'actifsBruxelles doit dire, d’ici au 21 août, s’il autorise une opération qui renforcera la position de GE comme numéro un mondial sur ces équipements, loin devant l’allemand Siemens et le japonais Mitsubishi Hitachi Power Systems. Sur ce marché, il ne restera plus que trois acteurs majeurs.Lire aussi :General Electric-Alstom : les points de blocage de BruxellesPlus la décision de Bruxelles interviendra vite, mieux ce sera, ont prévenu M. Immelt et le patron de la branche énergie de GE, Steve Bolze. Les quinze mois qui séparent l’annonce de l’opération, fin avril 2014, et l’accord de Bruxelles attendu à l’été pèsent en effet, selon eux, sur le cours de bourse d’Alstom et sur son activité commerciale.M. Immelt s'est toutefois montré optimiste sur un feu vert de Bruxelles. D’autres régulateurs ont approuvé le « deal », a-t-il rappelé. « Nous aimons cette transaction, a-t-il souligné. Il y a beaucoup de synergies entre les deux groupes et nous sommes confiants sur le fait qu'elle va être approuvée. »Le patron du géant américain a réaffirmé que l’opération Alstom était la plus forte illustration de sa stratégie de retour à ses racines industrielles (pétrole et gaz, équipements électriques, matériel médical, moteurs d’avion...). En avril, il avait annoncé la vente d’une grande partie de ses activités financières (banque de détail, prêts immobiliers...), logées dans GE Capital.Lire aussi :General Electric quitte le métier de la financeLe groupe a porté à 100 milliards de dollars ses cessions d'actifs (contre 90 milliards auparavant) et, devant les très nombreuses marques d’intérêt, escompte en réaliser la majeure partie d’ici à 2016. Leur produit sera redistribué aux actionnaires.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Abel Mestre Citer un auteur fait toujours bon effet. Surtout lorsqu’on est footballeur et qu’on le fait par l’intermédiaire du réseau social Instagram, lieu peu propice aux débats littéraires. C’est, en tout cas, ce qu’a fait Karim Benzema, mercredi soir. Il faut dire que pour l’attaquant vedette des Bleus, il s’agissait de défendre son honneur. Rien de moins.La presse espagnole a en effet révélé que Karim Benzema avait été arrêté lundi 18 mai aux abords de l’aéroport de Madrid lors d’un contrôle routier. N’ayant pas ses papiers sur lui, selon le quotidien El Pais et la radio Cadena Ser qui citent des sources policières, le joueur du Real Madrid a vu son luxueux véhicule – une Rolls-Royce – immobilisé.Flashé, en 2013, à 216 km/hUne injustice, donc, pour le Français qui, une fois rentré chez lui, s’est empressé de poster une photo sur Instagram le montrant tout sourire au volant d’une voiture, avec son permis de conduire. Une photo indatable par ailleurs et qui ne prouve pas grand-chose, si ce n’est que Karim Benzema a eu, un jour, son permis entre les mains. Mais passons. Sans le mensonge, la vérité périrait de désespoir et d'ennui. #AnatoleFrance Une photo publiée par Karim Benzema (@karimbenzema) le 20 Mai 2015 à 5h30 PDTPour le joueur, ce cliché est la preuve irréfutable qu’il est victime d’une sorte de cabale. D’où, en commentaire de la photo, cette citation : « Sans le mensonge, la vérité périrait de désespoir et d’ennui #AnatoleFrance. » Un message qui a surpris ses quatre millions d’abonnés. D’autant plus que Benzema est un amateur connu de conduite rapide, comme le montre cette vidéo postée par le quotidien sportif espagnol, Marca.Ce n’est pas la première fois que Karim Benzema a des ennuis à cause de sa façon de manier le volant. En 2013, il fut en effet flashé à… 216 km/h sur une portion de route limitée à 100. Il avait été filmé par les caméras de surveillance de la police municipale au volant d’une Audi louée par le club.Lire aussi : Benzema convoqué devant le tribunalCette polémique survient à un mauvais moment pour le joueur, qui s’est vu remettre dimanche 17 mai le « Prix engagement social et citoyen du footballeur professionnel » pour son fonds de dotation « partages 9 », structure restée inconnue jusquà ce jour.Le Prix engagement social et citoyen du joueur pro revient donc à @Benzema ! Cc @UNFP @FFF #TPSFF2015 http://t.co/X4ahU9h2Ss— FondaCtionFoot (@FondaCtionduFootball)require(["twitter/widgets"]);Abel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.05.2015 à 17h10 • Mis à jour le18.05.2015 à 17h22 Un glissement de terrain survenu lundi 18 mai au matin à Salgar, dans le nord-ouest de la Colombie, a fait au moins 33 morts et de nombreux disparus, après de fortes pluies tombées dans la région, ont annoncé les autorités.« Nous avons pour l'instant 33 personnes décédées, mais ce chiffre pourrait augmenter », a déclaré à l'Agence France-Presse Inés Cardona, la directrice du département administratif de prévention des catastrophes naturelles du département d'Antioquia.33 muertos, 20 heridos y varios desaparecidos, balance parcial de la tragedia en #Salgar http://t.co/FDjoMB5shY http://t.co/pz2UJ6eEw3— Elpais.com.co (@elpaiscali)require(["twitter/widgets"]); 18.05.2015 à 14h42 • Mis à jour le18.05.2015 à 15h06 Le chanteur Jean-Luc Lahaye a été condamné lundi 18 mai par le tribunal correctionnel de Paris à un an de prison avec sursis pour corruption de mineure.Le chanteur de 62 ans était poursuivi pour avoir demandé à une jeune fille de moins de 15 ans de s'adonner à des jeux sexuels par webcam interposée. Il a cependant été relaxé des chefs de proposition sexuelle à mineur de moins de 15 ans et de détention d'images pédopornographiques de mineur de moins de 15 ans.Le tribunal a estimé que l'ancienne star des années 80 connaissait précisément la date de naissance de la jeune fille avec qui il chattait sur Facebook entre mars et août 2013. Jean-Luc Lahaye lui avait réclamé à plusieurs reprises des photos nues, ce qu'avait refusé l'adolescente dans un premier temps, avant de se plier à ses exigences, et de lui fournir des clichés à caractère sexuel.Déjà condamné en 2007Lors du procès, qui s'est tenu à huis clos le 23 mars, le parquet avait requis deux ans de prison avec sursis. Un des avocats du chanteur, Me Jean-Philippe Touati, s'est félicité de la relaxe concernant le chef d'accusation de détention d'images pédopornographiques, le motif qui « blessait le plus » Jean-Luc Lahaye.Selon ses conseils, M. Lahaye n'écarte pas la possibilité de faire appel de la condamnation. Plusieurs associations de défense des enfants, comme Innocence en danger, la Fondation pour l'enfance ou encore La voix de l'enfant, sont parties civiles dans ce dossier.Jean-Luc Lahaye avait déjà été condamné en 2007 à 10 000 euros d'amende pour avoir eu des relations sexuelles avec une jeune fille mineure. Celle-ci, âgée de 18 ans au moment du procès, l'avait accusé de l'avoir violée à deux reprises alors qu'elle avait un peu moins de 15 ans. L'artiste avait reconnu avoir eu des relations sexuelles avec la plaignante, mais avait formellement contesté l'avoir forcée. Les charges de viol n'avaient pas été retenues.Lire aussi : Dix choses à savoir sur Jean-Luc Lahaye 18.05.2015 à 14h28 • Mis à jour le18.05.2015 à 14h33 | Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) L’Allemagne et la France ont lancé, lundi 18 mai à Berlin, la sixième édition du « dialogue de Petersberg pour le climat » en présence de 35 ministres. Créée par la chancelière allemande en 2009 après l’échec de la conférence de Copenhague (COP 15), cette rencontre se veut une structure informelle destinée à reprendre la discussion sur le climat.Présidée par la ministre allemande de l’environnement, Barbara Hendricks, elle est traditionnellement ouverte par la chancelière. Cette année, l’Allemagne a décidé d’associer Paris, qui présidera du 30 novembre au 11 décembre prochain la COP 21, prochaine grande conférence internationale sur le climat. Du coup, Angela Merkel mais aussi François Hollande prononceront mardi en fin de matinée les discours de clôture. Berlin comme Paris tiennent à afficher leur parfaite entente sur ce dossier malgré leur divergence sur le nucléaire.Lire aussi :« Le rendez-vous de Paris sur le climat sera crucial  »Lundi matin, en ouverture de la conférence, Barbara Hendricks, la ministre allemande de l’environnement, et Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères français, qui, à ce titre, présidera la COP 21, ont fixé les grands enjeux de la rencontre de Berlin. Alors que le but est d’obtenir à Paris un accord « global, ambitieux et contraignant » pour limiter à 2 degrés l’augmentation moyenne de la température, la conférence de Berlin, selon les deux ministres, contribuera à définir la mesure d’un tel succès.D’ici à octobre, chaque pays doit présenter ses engagements nationaux afin de parvenir à cette limitation. Certains l’ont déjà fait. D’autres pas, notamment la Chine. De plus les programmes sont parfois difficilement comparables. Pour Paris et Berlin, ils ne sont qu’une base de départ. Si, à l’automne, les experts jugent qu’ils ne suffisent pas à atteindre l’objectif des 2 degrés, il faudrait que les pays acceptent d’en faire davantage. Selon quels mécanismes ? C’est un des enjeux que doit aborder la conférence de Berlin.Lire aussi :Les Etats-Unis et la Russie s’engagent pour le climatLe financementPar ailleurs, « la question du financement est l’une des principales questions qui se posent », a reconnu Laurent Fabius. Les Etats se sont mis d’accord pour investir à partir de 2020 100 milliards de dollars par an (« émanant du public mais aussi du secteur privé »), afin de lutter contre le réchauffement climatique mais aussi, à la demande des pays les plus menacés, en combattre les effets. D’ores et déjà, une partie de cette somme – 10,2 milliards de dollars – doit être investie dans un fonds « vert » destiné à réaliser les premiers investissements. Celui-ci ne peut commencer son travail que lorsque la moitié des fonds promis aura été réellement mise à sa disposition. La France et l’Allemagne l’ont fait, mais plusieurs autres pays tardent à les suivre. « C’est une question de semaines », affirme Laurent Fabius. « On a besoin de ce fonds vert pour être crédible. Il doit prendre ses premières décisions à l’automne », renchérit Barbara Hendricks. Tout au long de la conférence de presse, celle-ci a paru plus offensive que Laurent Fabius. Sans doute est-ce une répartition des rôles ? « La France, qui préside la COP 21, doit tenir compte des uns et des autres pour parvenir à un consensus », reconnaît le ministre français. Il est donc plus facile à l’Allemagne de faire pression sur les pays récalcitrants.Lire aussi :Climat : « La question du financement peut faire dérailler la COP 21 »Accélérer le processusL’appui de l’Allemagne est d’autant plus déterminant qu’elle préside le G7. Le prochain sommet se tient d’ailleurs en Bavière les 8 et 9 juin. Angela Merkel a d’ores et déjà expliqué qu’elle mettrait les questions financières liées à la lutte contre le réchauffement climatique sur la table. Sans doute le répétera-t-elle demain. Un accord du G7 semble important pour parvenir le mois suivant à un accord plus global sur le financement lors d’une conférence qui se tiendra à Addis-Abeba, en Ethiopie. C’est qu’entre cette conférence de Berlin et celle de Paris, de nombreux autres rendez-vous sont prévus. Dès le début de juin, les négociateurs se retrouveront à Bonn. Fin juin, une session de l’ONU planchera sur le sujet. De même que l’Assemblée générale des Nations unies en septembre. Puis une « pré-COP » se tiendra en octobre.Pour la France comme pour l’Allemagne, le climat a déjà fait l’objet de multiples rencontres, mais « la véritable négociation n’a pas commencé ». « Il y a des dizaines de papiers et de nombreuses parenthèses dans ses papiers », résume Laurent Fabius. Angela Merkel et François Hollande devraient donc tenter d’accélérer le processus afin que celui-ci entre dans une phase décisive, condition indispensable pour que la conférence de Paris, « qui n’est que le début du processus », s’achève sur un succès.Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.05.2015 à 13h37 Deux des principales usines automobiles de Turquie, celles des constructeurs français Renault et italien Fiat à Bursa (nord-ouest), étaient toujours paralysées lundi par une grève de leurs salariés, qui exigent des augmentations de salaires. Les lignes d’assemblage de ces deux sites sont à l’arrêt « en raison d'un arrêt de travail des salariés », a-t-on appris auprès des deux entreprises.Le mouvement a débuté dans la nuit de jeudi à vendredi dans la plus grande usine automobile du pays, celle de l’entreprise Oyak-Renault, une coentreprise fondée par le constructeur français et Oyak, un fonds de pension de l’armée turque. Plusieurs centaines d’ouvriers de l’équipe de nuit ont cessé le travail pour obtenir de leur direction les mêmes avantages, dont une hausse de 60 % de leurs salaires, que ceux récemment obtenus par leurs collègues de l’usine locale du groupe Bosch qui fabrique des pièces détachées pour plusieurs constructeurs automobiles. Plus de la moitié des 5 000 salariés d’Oyak-Renault à Bursa participent au mouvement, selon la direction.Négociations en coursDans la foulée, des centaines d'employés de Tofas (4 500 salariés), une coentreprise détenue par Fiat et le turc Koç Holding, ont eux aussi débrayé par solidarité et exigent désormais, eux aussi, une revalorisation de leurs salaires.« Des négociations sont en cours avec les grévistes » chez Renault, a indiqué une source au sein du constructeur automobile français, sans toutefois préciser si le travail pourrait reprendre rapidement sur le site qui fabrique les modèles Clio et Fluence. La contestation a aussi gagné un gros équipementier de la ville, Coskunöz où des centaines de personnes ont arrêté le travail samedi, a rapporté la presse turque. L’usine Renault de Bursa affiche une capacité de production de 360 000 véhicules par an. Le secteur automobile est l’une des locomotives de l’industrie turque et de ses exportations. Richard Schittly (Lyon, correspondant) Les médecins généralistes de l’agglomération de Roanne (Loire) ont lancé, lundi 18 mai, un mouvement de grève qui doit durer trois jours pour protester contre le projet de loi santé porté par la ministre Marisol Touraine.Selon le docteur Bruno Pagès, l’un des médecins à l’origine du mouvement, la grève est « massive » : « Cinquante des cinquante-deux cabinets sont complètement fermés, les deux qui restent ouverts doivent cesser leur activité dans les jours prochains, une centaine de médecins du bassin roannais sont à l’arrêt, on peut dire que notre action dépasse les 95 % de participation. »Des panneaux sont accrochés aux portes des cabinets. Un message identique passe sur les répondeurs téléphoniques, avec la consigne d’appeler le 15 « pour les urgences vitales ». Avec deux de ses confrères, ce médecin généraliste de Roanne a imaginé et organisé en trois semaines ce mouvement de grève, avec l’idée de provoquer « un fort impact médiatique ». De ce point de vue, l’action dépasse leurs espérances. « On parle beaucoup de nous parce que le mouvement est massif, les médecins ont très vite adhéré à cette démarche, le message passe », analyse Bruno Pagès.Pour le trio d’organisateurs, il fallait éviter toute appartenance syndicale ou politique pour donner à cette action un élan de fond. « Le fondement de notre mouvement c’est la spontanéité, c’est l’expression d’un malaise profond sur l’avenir de la médecine libérale en France », dit le médecin roannais.« Sujets d’inquiétude »Dans une lettre adressée aux patients et relayée notamment par le syndicat UFML (Union française pour une médecine libre), les médecins roannais grévistes dénoncent « l’évolution catastrophique de la démographie médicale » et le vote « en toute hâte », le 14 avril, par l’Assemblée nationale du projet de loi Touraine, lors d’une procédure accélérée qui verra une « évolution considérable de la charge administrative demandée aux médecins ». « Le vote en catimini du projet de loi Touraine est le catalyseur du mal-être de la population médicale », a expliqué M. Pagès. « Finalement le débat n’a jamais eu lieu, les sujets d’inquiétude sont pourtant multiples, les contraintes administratives, les conditions de travail, la liberté de prescription, les atteintes au secret médical, tous ces sujets importants passent sans discussion, on nous prépare un système étatique complètement corseté », dit M. Pagès.Pour le médecin, la réforme du tiers payant n’est pas le seul sujet de discorde. Certes, il est critiqué : « Ses modalités pratiques vont nous prendre du temps administratif au détriment du temps passé avec les patients, et il n’est pas dit que le système de franchise fonctionne auprès des plus démunis. »Lire aussi :Ce que le projet de loi santé va changer au quotidienMais au-delà de ce projet de réforme, une crainte plus sourde semble s’exprimer dans le mouvement de Roanne. Celle d’un réel risque de régression de la médecine généraliste dans les territoires. « Derrière la dégradation de nos conditions de travail, il y a un problème d’attractivité de notre profession », dit M. Pagès.Selon lui, la moyenne d’âge des généralistes est de 60 ans à Roanne. La relève peine à arriver. Les délais de rendez-vous s’accentuent. Les médecins racontent volontiers cette anecdote pour résumer la situation : des jeunes internes qui viennent en stage chez eux sont ébahis par leur métier, mais ils n’entendent pas du tout se plier à ses contraintes. Ils disent aux généralistes à la fin du stage : « Vous faites un métier formidable, mais on ne viendra jamais. »« Des projets de blocages »« Sur les 52 médecins de l’agglomération roannaise, nous allons perdre prochainement quatre médecins. Deux partent à la retraite et deux cèdent leurs cabinets à cause de l’épuisement. Dans les dix-huit prochains mois, la pyramide des âges nous fait envisager une quinzaine de départs », a détaillé le docteur Pagès.Selon le service de communication du mouvement, l’agence régionale de santé (ARS) suit le mouvement « de très près ». Des médecins ont fait part de leur intention d’enclencher un mouvement similaire dans le département de Saône-et-Loire pour la journée de mercredi. Le collectif MST 71 (Médecins sans télétransmission), qui regroupe près de 200 généralistes, a appelé dimanche soir à suivre le mouvement « par solidarité », a indiqué l’une de ses porte-parole, Stéphanie Grassi. « On reçoit beaucoup d’appels, des projets de blocages de deux à cinq jours s’organisent ailleurs en France », assurent les médecins roannais.Le collectif de médecins à l’origine du mouvement se retrouvera mercredi pour déterminer les suites à donner à cette action, mais « une grogne aussi forte ne pourra se terminer par une fin de non-recevoir de la ministre », a déclaré le docteur Pagès.Lire aussi :L’épreuve de santé de Marisol TouraineRichard Schittly (Lyon, correspondant)Journaliste au Monde Yann Bouchez   Quel vil sorcier s'ingénie à planter ses aiguilles dans la poupée vaudou à l'effigie d'Athlix, la mascotte de l'équipe de France d'athlétisme ? Ces derniers jours, une véritable épidémie de blessures touche les athlètes tricolores. Pas de ces petits bobos qui vous éloignent des pistes pendant quelques semaines, mais des lésions bien plus graves, de celles qui vous font rater les grandes échéances.Adieu Pékin. Presque coup sur coup, en l'espace de quelques semaines, plusieurs espoirs de médailles tricolores aux Championnats du monde en Chine (22-30 août) se sont envolés. L'exemple le plus marquant est celui de Teddy Tamgho. Le champion du monde de Moscou, en 2013, revenait ce printemps d'une suspension d'un an pour des défauts de localisation répétés. Perturbé lors des trois dernières années par des blessures – une fracture de la cheville droite en 2011, une fracture partielle du tibia gauche en 2013 –, le triple sauteur s'est rompu le tendon d'Achille gauche lors du meeting de Doha, vendredi 15 mai.Lire aussi : Teddy Tamgho forfaitAvec un deuxième essai à 17,24 m, puis un troisième mordu proche des 18 mètres, les performances du Français, bien qu'éloignées de celles du jeune Cubain Pedro Pablo Pichardo (18,06 m), paraissaient pourtant plutôt encourageantes.Las, lors de son quatrième essai, Teddy Tamgho a soudainement été stoppé net dans sa course d'élan, laissant pressentir le pire. Grimace et sauts à cloche-pied n'annonçaient rien de bon. Quelques instants plus tard, sur Twitter, l'athlète officialisait la nouvelle : « Tendon d'Achille a pété, je pars me faire opérer à la clinique Aspetar. »Tendon d Achille a Peté je pars me faire opérer a Aspetar ce soir ! Ne soyez pas déçu ou triste . Chacun son destin ! Dieu est grand— TeddyTamgho (@Tamgho Teddy)require(["twitter/widgets"]);Dans la clinique de Doha, Teddy Tamgho a retrouvé son compatriote Mahiedine Mekhissi-Banabbad. Le spécialiste du 3 000 m steeple était déjà au Qatar depuis deux mois, pour régler des douleurs tenaces à la jambe droite, et avait fait une croix lui aussi sur Pékin. Comme si cela ne suffisait pas, il s'est fendu d'un message sur Facebook, dimanche 17 mai, pour donner des nouvelles à ses suiveurs. Elles sont mauvaises. Venu pour se faire soigner, Mekhissi s'est blessé plus gravement encore : « Hier [samedi], j'ai glissé ; je me suis rattrapé sur mon pied droit fragile et j'ai senti un craquement. Verdict des médecins après avoir passé une IRM : tendon d'Achille à moitié pété ! Conséquence : six à huit semaines de plâtre afin que le tendon se ressoude naturellement. »Plâtré... Tendon d'Achille a moitié pété... Plus d'infos > https://t.co/fI7id9WN6m Le moral tjs au 🔝 malgré tout ! 😉 http://t.co/vzyeuVjHAu— officielmmb (@Mekhissi Mahiedine)require(["twitter/widgets"]);Tamgho et Mekhissi forfaits, ce sont deux chances très sérieuses de médailles en moins pour la France. Le triple sauteur a remporté la seule médaille d'or lors des derniers Mondiaux à Moscou en 2013, et, sans pépin physique, il aurait très probablement pu prétendre à un podium en Chine. Tout comme Mekhissi, détenteur du record d'Europe du 3 000 m steeple et qui, depuis Daegu (Corée du Sud) en 2011, a pris l'habitude de ramener une breloque de ses Mondiaux.La saison de plein air vient juste de débuterComme la poisse semble coller aux pointes des Français ces temps-ci, c'est au tour d'Eloyse Lesueur d'être privée du voyage à Pékin. La championne du monde en salle du saut en longueur s'est rompue le ligament postérieur du genou droit, samedi 16 mai, lors d'un entraînement. La sauteuse était en phase de réathlétisation après une rupture partielle de ce ligament début avril. Double championne d'Europe, notamment à Zurich en 2014, elle faisait figure de potentielle tête d'affiche de la délégation tricolore en Chine.A Pékin, cet été, les Bleus risquent d'avoir du mal à améliorer leur bilan de la précédente édition mondiale, à Moscou, où ils avaient glané quatre médailles (1 or, deux argent, un bronze). Inquiétant, alors que la saison de plein air vient seulement de débuter. Il reste toutefois de sérieux prétendants aux podiums pour les Mondiaux à venir. Le perchiste Renaud Lavillenie qui a presque tout gagné, tentera de remporter l'or mondial, le seul titre qui manque à son palmarès. L'hématome à l'épaule qu'il a contracté il y a quelques jours lors d'un 4 × 100 m disputé durant les interclubs ne devrait bientôt être qu'un mauvais souvenir.Le marcheur Yohan Diniz, recordman du monde du 50 km marche, sera également un candidat au podium. Il a décidé de doubler le 20 et le 50 km marche fin août. Enfin et surtout, il y aura probablement plusieurs prétendants tricolores au podium du 110 m haies : Pascal Martinot-Lagarde – et, dans une moindre mesure, son frère Thomas –, Garfield Darien, Dimitri Bascou et le jeune Wilhem Belociua.Finalement, malgré ces trois blessures majeures, les Bleus ne feront pas forcément moins bien que lors des exercices précédents. Depuis Osaka en 2007, la France a gagné moins de quatre médailles lors des Mondiaux (4 en 2013, 4 en 2011, 3 en 2009 et 2 en 2007). Mais s'ils veulent rester dans la moyenne, ils ne pourront pas se permettre de griller beaucoup de cartouches. Une chose semble déjà assurée : les Tricolores ne devraient pas battre leur record de médailles mondiales (8), atteint à Paris, en 2003, puis à Helsinki en 2005.Yann BouchezJournaliste au service SportSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.05.2015 à 12h46 • Mis à jour le18.05.2015 à 17h20 | Marie Charrel Les collectivités territoriales, universités et autres acteurs publics, hors États (hôpitaux, organismes de logements sociaux…) des grands pays européens empruntent de plus en plus sur les marchés de capitaux. Pourquoi ? Comment ? Avec quels risques ? Petit tour d’horizon à partir d’une étude réalisée par Moody’s, publiée lundi 18 mai. L’agence de notation américaine lance cette semaine une agence spécialiste de la notation du secteur public du Vieux Continent : Moody’s Public Sector Europe (MPSE).Quel est le montant de la dette du secteur public et comment évolue-t-il ? « Les besoins de financement des acteurs du secteur public européen ne cessent d’augmenter », analyse Olivier Beroud, directeur régional de Moody’s Europe. La dette de ces acteurs s’élevait au total à 1 800 milliards d’euros en 2014, en hausse de 2,6 % sur un an. Cela représente près de 14 % de la dette publique totale de l’Union européenne (12 010 milliards d’euros, soit 86,6 % du produit intérieur brut). D’ici à 2016, ils devraient emprunter 180 milliards d’euros par an.Pourquoi le secteur public emprunte-t-il ?L’endettement croissant des collectivités européennes est l’une des conséquences de la crise. « Du fait des contraintes budgétaires, les États ont réduit leurs dotations de fonctionnement et d’investissement à destination de ces acteurs », explique Sébastien Hay, vice-président de MPSE.C’est notamment le cas de la France : entre 2014 et 2017, l’Etat aura réduit ses transferts aux collectivités territoriales de 25 %. Résultat : les besoins de financement de ces dernières devraient passer de 16 à 19 milliards d’euros par an sur la période 2008-2013, à 17 à 21 milliards d’euros par an d’ici à 2017. Ils seront couverts pour l’essentiel par La Banque postale, la Caisse des dépôts et consignations ou encore l’Agence France Locale.Lire aussi :La banque des collectivités territoriales entre en actionParadoxalement, la réforme territoriale, qui réduira le nombre de régions métropolitaines de vingt-deux à treize, devrait également favoriser l’endettement des collectivités françaises. « Certaines régions atteindront la taille critique nécessaire pour accéder au marché obligataire, ce qui n’était pas le cas pour toutes auparavant », explique M. Hay.Quels sont les « outils » d’endettement privilégiés ?« Pour se financer, les collectivités se tournent de plus en plus vers les marchés obligataires, où elles profitent de taux relativement bas grâce à la politique accommodante de la Banque centrale européenne », ajoute M. Beroud.C’est en particulier le cas des seize länder (régions) allemands : en 2016, ils devraient avoir recours aux emprunts obligataires pour 90 % de leurs besoins de financement, contre 80 % en 2014 et 59 % en 2009, estime MPSE.Les pays du sud de l’Europe, eux, ne sont pas logés à la même enseigne : leurs collectivités n’ont que très peu accès aux marchés financiers. « Elles se financent essentiellement grâce à des prêts à des taux d’intérêts quasi nuls consentis par les États », commente M. Hay.C’est notamment le cas en Espagne et en Italie. Entre 2012 et 2014, Madrid a ainsi prêté près de 134 milliards d’euros aux régions, provinces et municipalités espagnoles, toutes exsangues, selon les statistiques du pays.Lire aussi :Les régions espagnoles ne sont pas sorties de la criseQui emprunte le plus ?Selon l’étude de Moody’s, les acteurs publics qui emprunteront le plus en 2015 et 2016 sont les länder allemands, à hauteur de 80 milliards d’euros par an. Mais ces emprunts serviront essentiellement à financer de la dette arrivée à maturité, car les régions allemandes sont structurellement excédentaires. De fait, leur endettement total, de 552 milliards d’euros en 2014, devrait tomber à 550 milliards cette année, puis 548 milliards en 2016, estime MPSE.Au Royaume-Uni, les bailleurs sociaux (les Housing Associations) sont les plus gros emprunteurs. En 2014, leur dette culminait à 57,7 milliards de livres sterling (3,5 % du PIB), et devrait grimper jusqu’à 67 milliards en 2016, selon leurs propres estimations.En Italie, les besoins de financement des régions et localités pour 2015 et 2016, estimés de 2 à 3 milliards par an, seront entièrement couverts par Cassa Depositi e Prestiti, la caisse des dépôts italienne.Faut-il s’inquiéter de ces tendances ? La situation est très variable selon les États, celle des régions espagnoles étant probablement la plus délicate. « En France, en Allemagne et au Royaume-Uni, l’accès des collectivités aux marchés obligataires permet de diversifier les financements », juge M. Beroud, et donc, d’éviter leur dépendance à une seule source.Il est vrai qu’elles y profitent aujourd’hui de taux d’intérêt particulièrement attractifs. Encore faut-il que leurs recettes fiscales soient, dans les années à venir, suffisantes pour compenser la réduction des dotations de l’Etat, en particulier en France.Lire aussi :L’envolée du franc suisse pèse sur les collectivités locales françaisesMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard Vous souvenez-vous des 34 plans de « reconquête industrielle » lancés par Arnaud Montebourg en septembre 2013 ? Vous pouvez les oublier. Après les avoir passés au crible, Emmanuel Macron, le successeur de M. Montebourg à Bercy, a choisi de remanier en profondeur l’ensemble de ce programme phare. Le résultat de cette remise à plat a été dévoilé par le ministre de l’économie, lundi 18 mai à Nantes.Fini les 34 plans séparés, comme le véhicule à pilotage automatique ou la chimie verte. Place à une « matrice » reposant sur cinq « piliers » et à neuf « solutions industrielles ». Les mots choisis le confirment : si M. Montebourg est un pur animal politique, son successeur relève davantage de la grande tradition technocratique. Mais les différences entre les deux versions de ce programme destiné à donner un coup de fouet à l’industrie bleu-blanc-rouge vont au-delà du vocabulaire.Sur les 34 projets initiaux, trois ont été écartés, ceux portant sur les drones civils, l’e-éducation et les énergies renouvelables. Ils ont été considérés comme redondants avec d’autres programmes du gouvernement, dans lesquels ils vont en principe être fondus.Les 31 autres plans n’ont pas disparu. « On n’en a supprimé aucun », assure Bercy. M. Macron tire en effet un bilan plutôt positif de la première année du programme de son prédécesseur. Plus de 330 projets concrets ont été lancés. Ils représentent à terme des investissements de 3,7 milliards d’euros, dont 1,5 milliard provenant de subventions d’Etat. Airbus a, par exemple, choisi Pau pour implanter sa future usine d’avions électriques.Mais, jugeant les anciens plans encore trop nombreux pour être lisibles, le nouveau ministre a préféré les regrouper sous dix nouvelles rubriques. Neuf d’entre elles – « solutions industrielles », selon le lexique officiel – correspondent à de grands marchés. Tous les plans liés aux transports ont ainsi été réunis sous le label « Transports de demain » : l’avion électrique, les nouveaux dirigeables, le navire écologique… Des regroupements du même type ont été effectués autour de la santé, de la « ville durable », etc.À chaque fois, il s’agit, selon Bercy, de « sortir de la logique de silo », pour que toutes les entreprises d’un même domaine puissent se parler. Au passage, le gouvernement entend attirer dans les projets des investisseurs étrangers.S’appuyer sur les syndicats patronauxLa dixième rubrique, « Industrie du futur », est la plus importante. M. Macron a voulu ici muscler le 34e et dernier plan de M. Montebourg, le plus transversal de tous, celui destiné à accélérer la modernisation des usines. « C’est la matrice de notre stratégie industrielle », affirme Bercy.Inquiet du vieillissement de l’outil industriel, le gouvernement entend ainsi aider 2 000 PMI à passer au numérique et à se robotiser, en les faisant bénéficier de diagnostics personnalisés d’ici à la fin 2016. Au moins 15 projets vitrines devraient être lancés dans le même temps, comme la cellule robotisée de l’usine de Daher visitée lundi par M. Macron à Nantes. À cela s’ajoutent des actions pour développer l’innovation (par exemple en matière d’imprimantes 3D), former les salariés au numérique, et renforcer la coopération internationale sur les normes.Lire aussi :L’outil industriel français vieillit de façon inquiétanteEt pour sensibiliser le plus de PME possibles aux bienfaits de l’« usine 4.0 », M. Macron a choisi de s’appuyer sur les syndicats patronaux. Le programme ne sera plus piloté par les grands industriels choisis par M. Montebourg, mais par un comité réunissant les pouvoirs publics, les syndicats de salariés, ainsi que six organisations patronales rassemblées dans une nouvelle association loi 1901 avec deux centres de recherche et deux écoles. Au risque que l’ensemble soit très lourd à manœuvrer…« C’est vrai, on passe d’un petit club très réactif à un dispositif plus complexe qui peut s’engluer, admet Laurent Siegfried, du Groupement des industries de l’équipement électrique (Gimelec), une des chevilles ouvrières du programme. Mais c’est le prix à payer pour que le projet change de dimension. » Un premier bilan pourra être effectué fin 2016.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Yann Bouchez La coureuse Laïla Traby s’apprête à disputer un marathon… judiciaire. Deux jours après que Le Monde a révélé, lundi 18 mai, la décision de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) de suspendre pour trois ans la médaillée de bronze des championnats d’Europe 2014 après un contrôle positif à l’EPO, son avocat, Me Stéphane Mésonès, nous a indiqué, par le biais d’un communiqué, que la sportive « entend[ait] saisir le Conseil d’Etat aux fins d’annulation de la sanction prononcée » par l’Agence.Lire aussi :Dopage : l’athlète française Laïla Traby suspendue trois ansLe 7 novembre 2014, Laïla Traby a été interpellée dans le chalet où elle s’entraînait, près de Font-Romeu (Pyrénées-Orientales). A l’issue de sa garde à vue, elle a dû se soumettre à un contrôle antidopage qui a révélé la présence d’EPO. En revanche, « la présence de somatotrophine [hormone de croissance] n’a nullement été incriminée », assure l’avocat dans le communiqué.« L’ennemi délateur qui circule masqué »Le texte, long de trois pages, reprend assez largement la théorie du « complot » avancée depuis le début de l’affaire de la sportive. En effet, Me Mésonès déclare que « cette affaire a commencé par une dénonciation anonyme, de sorte que [Laïla Traby] ne sera jamais en mesure de pouvoir identifier l’ennemi délateur qui circule masqué dans les coulisses avec, de surcroît, des garanties d’impunité ».Il développe l’idée d’un « sport féminin de haut niveau où la concurrence y est parfois encore plus impitoyable que chez les hommes » et assure que « l’idée d’un stratagème orchestré par une adversaire a tout de suite traversé l’esprit [de Laïla Traby] ».Comme la coureuse l’avait fait il y a plusieurs mois, Me Mésonès rappelle que « trois athlètes partageaient le chalet qu’ils louaient en colocation avec Laïla Traby. Lors de l’arrivée des gendarmes au petit matin, l’un [des sportifs] s’est échappé par la fenêtre du rez-de-chaussée ». Et l’avocat d’ajouter : « Fort intriguée par ce départ, pour le moins précipité, dont les gendarmes sont témoins, Laïla Traby s’étonne [de] ne pas voir les forces de l’ordre intervenir, et pour cause, ceux-ci rétorquent : “Peu importe, c’est vous que nous sommes venus voir…” !!!! » L’avocat croit savoir que le fugueur n’a pas été « retrouvé ni authentifié ».Me Mésonès avance ses pions contre le résultat du contrôle positif en lui-même dans la seconde partie du communiqué. Selon lui, « Laïla Traby a sollicité immédiatement une contre-expertise sur l’échantillon B, mais dans un autre laboratoire que celui de Châtenay-Malabry qui est la propriété de l’AFLD, organisme qui juge après avoir participé à l’enquête… ».« Faux positifs à l’EPO »C’est à une dénonciation de la lutte antidopage en France que se livre le défenseur de Laïla Traby, notamment lorsqu’il ajoute : « Les laboratoires ne sont pas infaillibles, et il leur est difficile de se déjuger », mentionnant au passage le cas de « faux positifs à l’EPO » évoqués dans des « publications scientifiques », « notamment en cas de stress aigu ou d’infection urinaire, très fréquente chez les femmes ».L’avocat regrette que « l’AFLD n’a[it] finalement pas ordonné à un quelconque laboratoire l’analyse de l’échantillon B, de sorte que Laïla Traby s’estime fondée à soutenir que l’acte de dopage ne peut être regardé comme avéré ».Pour mieux comprendre cette stratégie de défense, il convient de rappeler que Me Mésonès est également l’avocat de Hassan Hirt. Cet ancien athlète international spécialiste du demi-fond, sélectionné pour les Jeux de Londres, a fait l’objet d’un contrôle, en août 2012, qui a révélé des traces d’EPO.Or, depuis 2012, Hassan Hirt et son conseil ont adopté la même stratégie que dans le cas de Laïla Traby, assurant ne pas avoir pu analyser l’échantillon B. Comme Traby, Hirt a avancé la possibilité du « faux positif » et déposé un recours devant le Conseil d’Etat. Cependant la haute juridiction administrative a rejeté la demande de l’athlète dans une décision du 11 mai. Un arrêt qui n’a pas fait grand bruit après des années de procédure.Une petite différence tout de même : à l’époque de son contrôle, en 2012, l’échantillon n’avait pas été envoyé au laboratoire de Châtenay-Malabry, alors fermé. Il avait été analysé au laboratoire de Lausanne, en Suisse, ce qui montre que la méfiance de Me Mésonès ne se limiterait pas aux laboratoires français.Yann BouchezJournaliste au service SportSuivreAller sur la page de ce journaliste Françoise Fressoz Vieux serpent de mer de la fiscalité, le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu refait surface. « Le gouvernement veut avancer en 2016 et 2017 sur cette question», a déclaré, mercredi 20 mai, Michel Sapin.Invité de l’émission « Questions d’info » sur LCP, en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP, le ministre des finances s’est toutefois montré très prudent sur les modalités. « Ça ne peut pas se faire en un jour mais on peut commencer ce processus dès l'année 2016 et 2017 par des modifications techniques », a-t-il précisé.L’impôt sur le revenu en France est payé l’année n sur les revenus de l’année n - 1, ce qui peut entraîner des difficultés pour les contribuables dont les revenus varient fortement d’une année sur l’autre. Bercy n’envisage pas de prélever l’impôt sur les revenus de l’année en cours car cela ferait perdre une année d’imposition à l’Etat.Le ministre de l’économie voudrait en revanche permettre au contribuable de pouvoir corriger en temps réel la charge à acquitter. « Avec Internet, vous pouvez corriger beaucoup plus simplement », a précisé M. Sapin. Une autre piste consisterait à généraliser la mensualisation de l’impôt sur le revenu mais le ministre s’est déclaré hostile à tout ce qui pourrait apparaître comme une mesure autoritaire. « Je ne cherche pas à obliger les Français », a-t-il assuré.Congrès de PoitiersLe débat sur le prélèvement à la source revient alors que les militants socialistes votent pour départager les différentes motions avant le congrès de Poitiers, prévu début juin. La motion du premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, à laquelle s’est ralliée Martine Aubry et qui est également signée par tous les ministres socialistes du gouvernement, prévoit notamment « la relance du chantier de l'impôt citoyen dès le projet de budget pour 2016 ». Elle mentionne « un prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu et une réduction de la CSG sur les premières tranches de revenus », qui serait la « première étape » du rapprochement entre l'impôt sur le revenu et la CSG.La fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG faisait partie des engagements de campagne de François Hollande en 2012. Elle avait ensuite été oubliée, au grand dam des frondeurs qui l’ont mise au premier rang de leurs exigences. D’où les récentes attaques de Christian Paul, premier signataire de la motion de l'aile gauche du parti, accusant les « ministres de Bercy de désavouer tous les matins la motion qu'ils ont signée avec le premier ministre ».« Je ne me sens en rien en contradiction », a rétorqué M. Sapin, en faisant un pas vers la retenue à la source de l’impôt sur le revenu mais en restant très réservé sur la fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG. « Il ne faut pas le faire aujourd'hui car cela aurait pour conséquence une augmentation de l'impôt de la moitié des Français », a-t-il exprimé, en ajoutant encore : « Je ne conseillerais à aucun socialiste d'avoir un discours sur “on va continuer à augmenter les impôts”, j'ai plutôt tendance à leur conseiller qu'aujourd'hui, puisque les choses vont mieux en France, de s'orienter vers une stabilisation, puis une diminution des impôts. »Amélioration de la conjonctureDécidé à améliorer la vie quotidienne des Français, M. Sapin a également indiqué qu’il allait « faciliter » l'utilisation des cartes bancaires « y compris pour de petites sommes, sans que les commerçants soient eux-mêmes lésés ». Une discussion est en cours avec les banques qui devrait aboutir « dans les jours qui viennent », a-t-il précisé.Interrogé sur l’amélioration de la conjoncture constatée au premier trimestre (+ 0,6 % de croissance), M. Sapin a jugé « parfaitement possible » que la France atteigne une croissance de 1,5 % à la fin de l'année 2015, alors que l'hypothèse du gouvernement était jusqu’à présent de 1 %. Sans s’engager formellement sur une inversion de la courbe du chômage dès la fin de 2015, le ministre a précisé que « c'est à 1,5 % de croissance que les créations d'emploi sont suffisamment nombreuses, non seulement pour compenser les destructions, mais aussi pour accueillir les jeunes qui arrivent sur le marché du travail ».Interrogé sur les derniers rebondissements de l’affaire Kerviel, M. Sapin a estimé que c'était « à la justice de décider ». Le site Mediapart a révélé en début de semaine que la policière chargée de l'enquête avait déclaré que la Société générale ne pouvait pas ne pas avoir été au courant des agissement de son trader. « Méfiez-vous des rebondissements spectaculaires [...]. On peut affirmer spectaculairement, cela ne veut pas dire démontrer », a réagi le ministre, en ajoutant : « Je veux bien qu'on fasse passer un coupable pour un héros mais aujourd'hui, M. Kerviel n'est pas un héros, c'est un coupable qui a commis des actes gravissimes. »Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Ridet (Rome, correspondant) « Le football truqué », titre mercredi 20 mai le quotidien de gauche La Repubblica. « Le football pourri », renchérit La Stampa, propriété du groupe Fiat Chrysler Automobiles. « Tout est faussé », insiste Il Fatto Quotidiano, réputé pour ses enquêtes. Au lendemain de la découverte d’un nouveau scandale de matchs arrangés, dans les petites divisions, et de soupçons d’entente illicite entre les chaînes de télévision Sky Italia (groupe Murdoch) et Mediaset (propriété de Silvio Berlusconi) pour se partager la manne des retransmissions télévisées, le monde du ballon rond italien a mal au crâne. Et légèrement mal au cœur.Mardi, une cinquantaine de personnes – présidents de club, dirigeants, joueurs – ont été arrêtées dans une dizaine de régions à la suite d’une enquête du parquet de Catanzaro (Calabre) baptisée « Dirty Soccer » (« football sale »). Les policiers les soupçonnent d’avoir arrangé des dizaines de rencontres de Lega Pro (3e division) et Serie D (4e division) afin d’assurer à des parieurs italiens, mais également serbes, slovènes, albanais ou maltais, des gains à coup sûr. Comme dans les autres scandales de Calcioscommesse (« paris sur le football ») déjà mis au jour, les parieurs misaient moins sur le résultat de la rencontre que sur le nombre de buts marqués ou l’écart du résultat, plus difficiles à repérer. Les organisateurs de cette arnaque sont également soupçonnés d’être en relation avec la ’Ndrangheta, la mafia de Calabre.Journée noireLe dernier scandale à avoir éclaboussé le football italien remonte à juin 2011, lorsque le parquet de Crémone avait mis en examen des joueurs et des responsables de club de Serie A soupçonnés d’avoir truqué le résultat de certaines rencontres au profit d’une officine de paris sise à Hongkong. L’affaire n’est toujours pas résolue. Elle faisait suite à celle du Calciopoli (arbitres achetés) en 2006 qui avait valu à la Juventus de Turin d’être privée de deux titres de champions d’Italie et d’être reléguée en Serie B, lequel scandale suivait suivi de celui du Totonero (paris clandestins) en 1980 qui avait coûté une rétrogradation à l’AC Milan et deux ans de suspension à l’attaquant de l’équipe nationale, Paolo Rossi.Mais il était dit que la journée du 20 mai devait être noire. A peine les magouilleurs de petites rencontres de province étaient-ils dans le bureau des magistrats que l’AGCM que la direction de la concurrence italienne annonçait l’ouverture d’une enquête sur l’attribution des droits télévisuels de la Serie A, à Sky Italia et Mediaset. Cette fois, les policiers traquent le très gros poisson. Les deux groupes sont soupçonnés de s’être entendus pour barrer la route à de nouveaux entrants après avoir obtenu de la Ligue italienne de football les droits de retransmission des matchs des huit principales équipes du championnat pour les trois prochaines saisons. La Ligue italienne et Infront, la société de gestion des droits sportifs qui a organisé les enchères, sont également dans le collimateur des enquêteurs.Matteo Renzi dit « basta ! »Pourtant, les amateurs du football italien croyaient en avoir fini avec les scandales à répétition. La qualification de la Juventus Turin, déjà sacrée championne d’Italie, pour la finale de la Ligue des champions qui se jouera le 10 juin contre le FC Barcelone résonnait comme le signal d’une renaissance. Un sentiment confirmé par le parcours de Naples et de la Fiorentina en Ligue Europa, toutes deux sorties de la compétition en demi-finales.Et, puisque le football, en Italie, est aussi une affaire d’Etat, le premier ministre Matteo Renzi a appelé à se débarrasser de « ces personnages encombrants ». « Le foot, a-t-il déclaré mardi, appartient aux familles et non à ces professionnels de la polémique, des sociétés de droits télévisuels. Je lance un appel à la Ligue professionnelle, à la Fédération, au comité olympique afin qu’ils nettoient le football italien. A l’étranger on se moque de nous. Basta ! »Philippe Ridet (Rome, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar Après la réforme territoriale, le mariage pour tous, la réforme du collège, une ligne supplémentaire vient de s’ajouter à la longue liste des mesures du quinquennat de François Hollande que la droite annonce vouloir abroger. Mercredi 20 mai, François Fillon s’est ainsi engagé à « supprimer les contrats aidés à destination des jeunes » afin de financer une partie de ses mesures en faveur de l’alternance.« Les dits contrats d’avenir ou de génération coûtent aujourd’hui 1,4 milliard d’euros. Pour quels résultats ?, s’est interrogé l’ancien premier ministre. Ils n’assurent pas l’insertion professionnelle et créent des effets d’aubaine concurrençant les dispositifs d’alternance. »M. Fillon a pris cet engagement lors d’une conférence de presse où il détaillait les mesures de son programme en faveur de l’emploi des jeunes. Afin de respecter une des promesses de campagne de François Hollande, le ministère du travail a mis en place 150 000 emplois d’avenir à destination des jeunes sans qualification. Avec ce dispositif, l’Etat paye 75 % du salaire brut dans le secteur non-marchand et 35 % dans le secteur marchand.« Les contrats d’avenir, subventionnés et destinés au secteur non marchand et aux collectivités territoriales, s’apparentent de fait à des contrats de vrai-faux fonctionnaires », a estimé le candidat à la primaire UMP 2016 qui déroule depuis des mois de nombreux pans de son projet par exemple sur l’éducation, l’économie, l’immigration ou le numérique.Lire aussi :François Fillon détaille son programme économiqueL’ancien chef de gouvernement propose donc de redéployer ces fonds de 1, 4 milliards en direction de l’alternance et de l’apprentissage. « Cette somme est à mettre en perspective avec les 8 milliards d’euros que mobilise aujourd’hui l’alternance. C’est donc un effort massif qui est proposé », s’est réjoui M. Fillon.« Les mêmes erreurs »L’ancien premier ministre propose également de confier la « gestion des lycées professionnels aux régions pour assurer une meilleure prise en compte des bassins d’emplois, de mettre en place », de mettre en place « une exonération totale de charges patronales pour toutes les entreprises qui accueillent des jeunes en alternance » ou encore d’autoriser les entreprises qui emploient plus de 4 % de salariés en alternance à dépenser les fonds de la taxe d’apprentissage pour créer leur propre centre de formation.Opposé aux contrats aidés mis en place par François Hollande, M. Fillon avait pourtant relancé certains dispositifs de ce type après la crise de 2008. En 2010, son gouvernement avait par exemple mis en place le contrat unique d’insertion qui permettait de regrouper tous les emplois de ce type. Et le budget de 2011 prévoyait 340 000 emplois aidés dans le secteur non marchand et 50 000 dans le secteur marchand. « Ce n’est pas une raison pour répéter les mêmes erreurs », a déclaré l’ancien premier ministre interrogé sur ce point, mercredi.Lire aussi :Fillon réaffirme qu’il sera candidat à la primaire de l’UMPMatthieu GoarJournaliste au Monde 20.05.2015 à 16h39 • Mis à jour le20.05.2015 à 17h09 Le gouvernement fait volte-face. Le ministre du travail, François Rebsamen, a annoncé mercredi le retour d'une aide pour les chômeurs de plus de 60 ans, bénéficiaires de l’allocation spécifique de solidarité (ASS) ou du RSA socle (revenu de solidarité active), et qui ont suffisamment cotisé pour leur retraite mais n'ont pas l'âge requis. Cette prime sera de 300 euros par mois, selon le ministre du travail.Ces personnes « percevront ainsi une aide d’un montant de plus de 800 euros en attendant de pouvoir liquider leurs droits à la retraite », a déclaré le ministre du travail lors des questions au gouvernement, à l’Assemblée nationale.« Une mesure d’urgence sociale »François Hollande avait annoncé au début de novembre le retour de cette allocation pour les chômeurs qui ont suffisamment cotisé mais qui n’ont pas atteint l’âge de la retraite. L’allocation équivalent retraite (AER), qui permettait aux chômeurs âgés de faire la jonction entre la fin de leur période de chômage et la retraite, avait été supprimée en 2011, et très partiellement remplacée par l’allocation transitoire de solidarité (ATS), qui répondait à des conditions très strictes.« J’ai décidé que, pour les personnes qui ont toutes leurs annuités, qui ont plus de 60 ans et qui ne trouveront plus l’emploi jusqu’à 62 ans (...), on pourra avoir cette prestation » afin de « les conduire à la retraite », avait déclaré le chef de l’Etat.Après la suppression de l’AER, des milliers de seniors avaient été plongés dans une situation financière difficile, aggravée par le report de l’âge de la retraite de 60 à 62 ans à la suite de la réforme de 2010. Face aux protestations, le gouvernement Ayrault avait déjà décidé en janvier 2013 « une mesure d’urgence sociale » en rétablissant partiellement l’AER pour les générations 1952 et 1953.Après la décision du gouvernement Ayrault, l’aide de 300 euros annoncée mercredi va permettre de « réparer tous les dégâts faits avant 2012 par la précédente majorité en matière de justice sociale », a estimé François Rebsamen.En mars, le seuil historique des 3,5 millions de chômeurs sans activité a été dépassé.Lire aussi :Chômage : l’optimisme forcené de François Rebsamen Raphaëlle Besse Desmoulières et Alexis Delcambre C'est désormais officiel : le bras droit de Cécile Duflot, Stéphane Sitbon-Gomez, rejoint France Télévisions comme directeur de cabinet de la nouvelle présidente, Delphine Ernotte.A 27 ans, celui que tout le monde surnomme « Yop » à Europe Ecologie-Les Verts (EELV) choisit ainsi de tourner la page de près de quinze ans de militantisme politique. « Une nouvelle vie commence pour moi », explique-t-il au Monde.Directeur de cabinet de Cécile Duflot au conseil régional d'Ile-de-France en 2010 puis directeur de campagne d'Eva Joly à la présidentielle deux ans plus tard, il devient « conseiller spécial » de la ministre du logement en 2012. Depuis que sa « patronne » avait claqué la porte du gouvernement en 2014, il affirmait vouloir prendre du recul et ne plus dépendre de la politique pour vivre. C’est désormais chose faite.Lire : Stéphane Sitbon-Gomez, jeune prodige des VertsC’est Denis Pingaud, le précieux conseiller de Delphine Ernotte, qui les a mis en relation. L’homme avait découvert Stéphane Sitbon-Gomez au moment de la création d’EELV, qu’il avait accompagnée, en 2010.Stéphane Sitbon-Gomez n’était pas sans lien avec France Télévisions puisqu’il avait, en 2014, coécrit la fiction participative Anarchy (en partie diffusée par Le Monde), avec l’équipe des Nouvelles écritures de l’entreprise publique. Une expérience en lien avec son sens politique, et son aisance avec le numérique et les nouveaux modes de communication.C’est désormais un rôle très différent qui l’attend. Mais son profil est un premier signal : Delphine Ernotte est en quête de profils neufs, à l’heure où France Télévisions doit notamment renouer avec la jeunesse.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterRaphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.05.2015 à 15h07 • Mis à jour le20.05.2015 à 16h24 | Clément Guillou et Yann Bouchez Nîmes ne sera finalement pas rétrogradé la saison prochaine. C’est le dernier épisode du feuilleton de l'affaire des matchs présumés truqués en Ligue 2 lors de la saison 2013-2014.La commission supérieure d'appel de la Fédération française de football (FFF) « annule la rétrogradation d’une division », indique la FFF dans un communiqué publié mercredi après-midi, confirmant une information de Lequipe.fr. Elle « inflige un retrait ferme de 8 points en championnat, pour la saison 2015/2016, au Nîmes Olympique ». La commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) avait choisi, le 17 mars, de rétrograder le club gardois en raison de son implication dans ladite affaire après avoir auditionné de nombreux acteurs.« Retrait ferme de 8 points »Nîmes s’est maintenu en Ligue 2 cette saison et occupe la treizième place du championnat à une journée du terme. La dernière place de relégable se jouera vendredi entre Orléans, Ajaccio et Valenciennes.Sur le terrain judiciaire, six personnes, dont l’ancien président de Nîmes, Jean-Marc Conrad, et Serge Kasparian, ex-actionnaire des « Crocos », ont été mises en examen, le 20 novembre 2014, pour « corruption active ou passive dans le cadre de manifestations sportives pouvant donner lieu à des paris sportifs ». L’enquête est toujours en cours.Sur le plan sportif, plusieurs suspensions ont été réduites. Franck Toutoundjian et Mohamed Regragui, soupçonnés d’avoir voulu aider Nîmes à arranger des matchs, sont désormais suspendus six mois dont trois avec sursis. Les dossiers de Serge Kasparian et Michel Moulin ont été transmis au comité exécutif de la Fédération. Enfin, Jean-Marc Conrad n’a pas fait appel de sa suspension de sept ans attribuée par la LFP.Lire aussi :Matchs truqués présumés : ce que révèlent les écoutesOrléans, Valenciennes et Ajaccio menacésLa nouvelle décision de la commission de la FFF menace l'avenir en Ligue 2 d'Orléans, Ajaccio et Valenciennes. En effet, l'une de ces trois équipes, dont les deux dernières jouaient encore en Ligue 1 la saison passée, héritera de la 18e place et donc d'une relégation en National. Pour la victime, un recours sera encore possible devant le CNOSF ou un Tribunal administratif.Avant la dernière journée du championnat, qui aura lieu vendredi, Orléans est 18e avec 37 points. Ajaccio compte 38 points et Valenciennes 39, avec une moins bonne différence de buts. Les Nordistes affronteront le Gazélec Ajaccio, déjà assuré de monter en Ligue 1, et l'AC Ajaccio recevra Arles-Avignon, 20e et dont la relégation est aussi garantie. Enfin, Orléans recevra Sochaux, neuvième de Ligue 2.Clément GuillouJournaliste au MondeYann BouchezJournaliste au service SportSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.05.2015 à 13h46 • Mis à jour le20.05.2015 à 15h39 Après l’optimisme, la menace, à nouveau. En début de semaine, le gouvernement grec déclarait qu’il pressentait la conclusion d’un accord d’ici à quelques jours avec ses créanciers, qui permettrait de débloquer au moins une partie de l’aide financière prévue (7,2 milliards d’euros) dans le cadre du plan d’aide dont bénéfice le pays. Mercredi 20 mai, Athènes a brandi, à nouveau, comme cela avait déjà été le cas mi-mai, la menace de ne pas rembourser, le 5 juin, un emprunt auprès du Fonds monétaire international (FMI) si aucun accord n’est conclu d’ici là.Ce n’est pas le gouvernement lui-même qui a exprimé cette intention, mais le porte-parole au Parlement de Syriza, le parti au pouvoir, Nikos Filis. « Nous sommes arrivés au moment où les négociations doivent aboutir. C’est désormais le moment de vérité, le 5 juin, a déclaré M. Filis à l’antenne de la chaîne de télévision ANT1. S’il n’y a pas d’accord d’ici là qui règle le problème actuel de financement, ils n’auront pas d’argent. » Il a ajouté que le gouvernement s’assurerait de disposer des fonds nécessaires pour payer les traitements des fonctionnaires et les retraites avant de rembourser le FMI.La Grèce doit effectuer plusieurs remboursements au FMI en juin, pour un montant global d’environ 1,5 milliard d’euros. Mais le gouvernement indique depuis plusieurs jours maintenant qu’il est confronté à un manque de liquidités. Le ministre des finances Yanis Varoufakis avait ainsi estimé, le 11 mai, qu’il ne restait que deux semaines de liquidités à son pays.Selon le quotidien grec Kathimerini, le premier ministre, Alexis Tsipras aurait même écrit à la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, pour l’avertir que son pays ne pourrait honorer un engagement vis-à-vis du Fonds le 12 mai, si la Banque centrale européenne (BCE) ne l’autorisait pas à émettre des obligations à court terme. Finalement, Athènes avait bien remboursé 750 millions d’euros dus au FMI, mais avait dû recourir à une procédure d’urgence et puiser dans la réserve dont la Grèce dispose auprès du Fonds.« Le temps presse »Ce sentiment d’urgence semble partagé par l’Union européenne, engagée dans les discussions avec Athènes aux côtés du FMI et de la Banque centrale européenne (BCE). Mardi, à Berlin, au côté d’Angela Merkel, le président français a indiqué que « le temps presse ».La presse grecque avait fait état, le week-end dernier, d’un document attribué à la Commission Junker jugé plutôt favorable à Athènes et qui était présenté comme un moyen d’aboutir vite à un accord : les objectifs d’excédent primaire pour le budget de l’Etat grec (hors charge de la dette) y auraient été moins forts que prévu et, en échange, Athènes se serait engagé à revoir son système de TVA ou encore à maintenir l’impôt sur la propriété immobilière, mis en place par le précédent gouvernement.Lire aussi :La Grèce prête à un accordMais, de source européenne, ce document de travail n’avait pas encore été soumis officiellement au gouvernement d’Alexis Tsipras et devait d’abord faire l’objet d’un accord entre les créanciers. Or, les réformes prônées par la Commission pourraient être considérées comme insuffisantes par le FMI, qui estime le système des retraites grec encore non soutenable, malgré les réformes dont il a déjà fait l’objet ces quatre dernières années. Dans un document interne, en date du 14 mai, qui a lui aussi « fuité » le week-end dernier, le FMI notait d’ailleurs qu’il n’accepterait pas d’accord « bâclé » (« quick and dirty »).Pour tenir les objectifs budgétaires, le gouvernement grec aurait par ailleurs proposé à l’Union européenne et au FMI l’instauration d’une taxe de 0,1 % à 0,2 % sur les transactions bancaires avec un objectif de recettes de 300 à 600 millions d’euros par an, selon le quotidien Kathimerini.« Il n’y a aucune décision définitive pour l’instant mais c’est en discussion », a confirmé à l’agence Reuters un responsable gouvernemental, précisant que « la proposition ne vise absolument pas la totalité des transactions bancaires. » 25.05.2015 à 16h48 • Mis à jour le25.05.2015 à 18h58 | Adrien Pécout Heureusement, diront les mauvaises langues, qu’il reste la chistera ou les épreuves de « force basque ». Car, la saison prochaine, aucun club de rugby ne représentera le Pays basque au plus haut niveau national. Après le Biarritz olympique (BO) la saison dernière, l’Aviron bayonnais vient lui aussi de connaître une rétrogradation en Pro D2 (deuxième division). Malgré une large victoire en guise de baroud d’honneur contre La Rochelle (45-12), samedi 23 mai, les Bayonnais ont terminé à l’avant-dernière place de la saison régulière.Pour la première fois depuis sa création, le Top 14 devra donc apprendre à se passer de ses deux clubs basques historiques. Principal coupable de la déchéance de l’Aviron, triple champion de France (1913, 1934, 1943), et de Biarritz, quintuple champion (entre 1935 et 2006) ? Le professionnalisme. Depuis 1995, « le rugby de haut niveau français quitte peu à peu les zones de tradition et de culture rugbystiques, notamment la côte basque, pour se déplacer vers des zones de chalandise aux bassins économiques plus importants », déplorait déjà l’an passé Marcel Martin, trésorier de la Ligue nationale de rugby et président d’honneur de Biarritz, lors de la relégation biarrote.« Dégâts » du professionnalismeSeulement 45 000 habitants à Bayonne, et à peine 25 000 à Biarritz. Trop peu, à l’évidence, pour constituer un budget capable de rivaliser avec les équipes les mieux armées du championnat – Toulon, Clermont et Toulouse, le Stade français ou le Racing Métro, toutes qualifiées pour les phases finales du championnat. Pour Patrick Wolff, vice-président de la Ligue, le déclin basque illustre « les premiers vrais dégâts apparents et qui doivent nous réveiller quant à ce que doit être le professionnalisme », s’alarme-t-il dans le quotidien sportif L’Equipe. « Aujourd’hui, les budgets s’envolent, les déficits se creusent. »Cette saison, Bayonne avait le troisième budget le plus faible du championnat (15,8 millions d’euros). Et lors de sa descente, Biarritz avait le cinquième plus faible (16,9 millions d’euros). Ces chiffres confirment la fragilité économique de ces deux clubs. Mais soulignent aussi, en creux, que des équipes encore moins bien loties peuvent tout de même survivre. En atteste l’exploit d’Oyonnax, avant-dernier budget du championnat cette année (14 millions d’euros) et pourtant qualifié pour les barrages des phases finales contre Toulouse, le plus gros budget du Top 14 (35 millions d’euros).Malgré l’exemple rhônalpin d’Oyonnax, l’heure est au pessimisme pour le Pays basque. A terme, l’avenir de cet historique de l’Ovalie passe par la constitution d’« un seul club représentatif de tout le territoire au plus haut niveau », explique au Monde Pierre Balirac, président du comité Côte basque-Landes à la Fédération française de rugby, le plus important du pays en termes de ratio entre pratiquants et nombre d’habitants (16 000 licenciés). Cette entité unique pourrait résulter d’une fusion au plus haut niveau entre les équipes unes de Biarritz et Bayonne, tout en préservant les structures amateurs des deux clubs.La crainte d’une fusionLa fusion entre l’Aviron et le BO ? Un serpent de mer qui revient surtout en période de disette sportive. Le 21 mai, à quelques jours de la rétrogradation de Bayonne, le président biarrot Serge Blanco avait réuni la presse pour démentir tout projet de fusion dans l’immédiat. L’ancien arrière du XV de France et de Biarritz a reconnu tout au plus « une simple réflexion, car oui le rugby basque est en danger ». Puis il a condamné les menaces dont son homologue bayonnais Manu Mérin s’était plaint, pour lui et son entourage, quelques jours plus tôt.Déjà envisagée il y a un an, la perspective d’une fusion effarouche les supporteurs de ces deux clubs distants d’à peine 5 kilomètres. Deux institutions centenaires de plus en plus suspendues aux investissements de leurs mécènes. Depuis deux décennies, le club de Biarritz doit ainsi sa survie aux finances du groupe de conseil et services informatiques Capgemini et de son dirigeant octogénaire Serge Kampf, grand argentier du rugby tricolore. Quant à Bayonne, l’Aviron tournait depuis 2007 grâce au soutien du lunetier Alain Afflelou.Lassé d’investir dans le rugby, l’actionnaire principal et ancien président de l’Aviron bayonnais a cependant annoncé dès le mois d’avril qu’il avait cédé toutes ses parts (près de 50 % du club) à un groupe d’actionnaires déjà en place au sein du capital. Cette décision d’Afflelou accentue le désengagement amorcé l’an passé, puisqu’il avait déjà supprimé l’essentiel de ses partenariats avec le club, faisant chuter le budget de 18,1 millions d’euros à 15,8 millions d’euros.Baisse de recettesAuteur d’une Histoire du rugby au Pays basque (éditions Sud-Ouest, 2014), Alban David résume le changement de paradigme en cours depuis la décennie 1990 : « La place centrale prise par le nerf de la guerre induit un déplacement progressif du pouvoir. Autrefois administré par les notables locaux et les anciens joueurs, le destin des clubs passe désormais entre les mains d’hommes d’affaires qui n’appartiennent pas au monde ovale », analyse ce jeune professeur d’histoire-géographie dans un lycée de Bayonne et joueur de rugby amateur.Le budget de l’Aviron bayonnais chutera encore sans doute la saison prochaine sous l’effet d’une baisse des recettes de billetterie, des partenariats et des droits télé, comme ce fut le cas pour Biarritz il y a un an (de 16,9 millions à 11 millions d’euros), incapable entre-temps de remonter dans l’élite. Pour ne rien arranger, le club bayonnais fait déjà face au départ de ses meilleurs éléments. L’arrière Scott Spedding évoluera ainsi à Clermont la saison prochaine.Naturalisé français l’an passé, le Sud-Africain constituera d’ailleurs le seul ambassadeur des clubs basques dans la liste des 36 joueurs du XV de France sélectionnés en vue de préparer la Coupe du monde 2015 en Angleterre. Quatre ans plus tôt, pour la précédente édition du tournoi, Biarritz et Bayonne comptaient encore six hommes en sélection : les Biarrots Fabien Barcela, Raphaël Lakafia, Imanol Harinordoquy, Dimitri Yachvili, Damien Traille et le Bayonnais Cédric Heymans.« Cathédrale » du rugby françaisEt que dire alors des générations précédentes ? Entre les éclairs d’un Serge Blanco dans les années 1980, d’un Jean Dauger dans les années 1940 (à sa mort, ce trois-quarts donna son nom au stade de Bayonne), ou encore les plaquages de Jean Sébédio, « Peyo » Dospital, ou Pascal Ondarts, le Pays basque et ses joueurs ont longtemps constitué une valeur sûre du rugby français. Même pour l’ancien joueur et entraîneur toulonnais Daniel Herrero, qui a puisé dans ses souvenirs d’enfance au moment d’écrire L’Esprit du jeu, l’âme des peuples (2007, éditions La Table ronde) :« Par chansons interposées, je découvris les noms de Mauléon, de Bayonne, de Saint-Jean-de-Luz, avant ceux des capitales européennes. Pourquoi les petits rugbymen de Toulon apprenaient-ils les chants basques avant “La Marseillaise”, “Le Chant des partisans” ou “Douce France” ? Eh bien, couillons que vous êtes, parce que pour nous, gens d’ovalie, le Pays basque est une terre de référence. Une cathédrale. »Dans l’ombre de Biarritz et de l’Aviron, le déclin du rugby basque se traduit également par la disparition au plus haut niveau de villes à la démographie encore plus modeste. En 1977-1978, alors que l’élite se composait de 80 clubs, le championnat de France promettait à l’inverse des « derbys basques » à tous les coins de rue : la poule D du groupe A comprenait ainsi le Saint-Jean-de-Luz Olympique, l’Aviron bayonnais et le Biarritz Olympique, Boucau, mais aussi les clubs landais de Tyrosse et Dax. Autant de clubs pour qui, aujourd’hui, la Pro D2 figure un horizon indépassable.Bilan de la saison régulièreA l’issue de cette 26e et dernière journée de la saison régulière, l’Aviron bayonnais, avant-dernier, descend donc en compagnie de Lyon, bon dernier. Victimes d’un championnat aux exigences de plus en plus élevées, les Bayonnais subissent là une rétrogradation malgré leur total de 52 points cette saison, un record pour un club relégué.A l’autre extrémité du classement, on connaît déjà le nom de deux demi-finalistes du championnat : Toulon et Clermont, respectivement premier et deuxième du Top 14, affronteront à ce stade de la compétition les vainqueurs des barrages Stade français-Racing Métro et Toulouse-Oyonnax. Barrages : Stade français-Racing Métro (vendredi 29 mai, à partir de 21 heures) Toulouse-Oyonnax (samedi 30 mai, à partir de 16 h 30).Demi-finales : Toulon contre le Stade français ou le Racing Métro (vendredi 5 juin, à Bordeaux, à partir de 21 heures) Clermont contre Toulouse ou Oyonnax (samedi 6 juin, à Bordeaux, à partir de 16 h 30).Finale : Samedi 13 juin, au Stade de France, à partir de 21 heures.Adrien PécoutJournaliste au Monde 25.05.2015 à 15h29 • Mis à jour le25.05.2015 à 16h01 La Thaïlande fait enfin un geste pour aider les milliers de migrants perdus en mer. Bangkok a annoncé lundi 25 mai le déploiement d’un porte-hélicoptères au large de ses côtes pour secourir les migrants ayant fui le Bangladesh et la Birmanie sur des embarcations de fortune.« J’ai ordonné à la marine d’utiliser ce gros navire comme base flottante, avec des médecins à bord », a déclaré le général Prayuth Chan-ocha, le chef de la junte, devant la presse. L’Organisation des Nation unies (ONU) estime que 2 000 personnes sont encore en mer alors que la mousson approche. La plupart sont des Bangladais fuyant la pauvreté, et des Rohingya, l’une des minorités les plus persécutées dans le monde selon l’ONU : ces musulmans quittent la Birmanie à dominante bouddhiste.Lire aussi :Des centaines de migrants à la dérive dans la nouvelle « Méditerranée d’Asie »Le général Prayuth n’a cependant pas évoqué la possibilité d’accueillir ces migrants en Thaïlande :« Si des embarcations sont trouvées, [les passagers] seront conduits vers ce bateau avant d’être transférés vers des camps temporaires en Malaisie et en Indonésie. Les blessés et les malades pourront être traités dans des hôpitaux en Thaïlande, mais ils risqueront des poursuites pour immigration illégale ; à eux de décider. »Vers une coopération avec Washington ?Il a par ailleurs laissé la porte ouverte à une éventuelle coopération avec les Etats-Unis, tout en insistant sur le fait que cette opération dans les eaux thaïlandaises de la mer d’Andaman resterait « sous commandement » de la Thaïlande.Washington, qui entretient des relations tendues avec son allié traditionnel depuis le coup d’Etat de mai 2014 en Thaïlande, a « offert son assistance aux pays de la région par des vols de surveillance américains », a confirmé à l’Agence France-Presse l’ambassade des Etats-Unis à Bangkok.La crise actuelle des migrants en Asie du Sud-Est a éclaté au début de mai, quand les passeurs, rendus nerveux par la nouvelle politique de répression de la Thaïlande, voie de transit de ces migrants, ont abandonné des milliers d’entre eux en mer.Lire aussi (édition abonnés) :Crise migratoire dans le nord-est de l’océan IndienCertains bateaux ont été refoulés dans un premier temps vers le large dans une sorte de jeu de « ping-pong humain » dénoncé par les ONG. Puis, soumises aux pressions de la communauté internationale, l’Indonésie et la Malaisie ont assoupli leur position et accueilli des migrants, temporairement.Lire aussi :Indonésie et Malaisie s’accordent sur une solution provisoire pour les migrantsLa Thaïlande accueille vendredi un sommet régional sur le sujet. 25.05.2015 à 11h56 • Mis à jour le25.05.2015 à 16h37 | Luc Cédelle « Crise de gouvernance » ou premier contrecoup du passage en force de la réforme du collège ? Les deux explications s’entremêlent sur la crise ouverte que traverse la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE). Dimanche 24 mai, lors de son 69e congrès à Reims, le rapport d’activité présenté par la direction nationale a été rejeté et l’actuel président, Paul Raoult, n’a pas été réélu comme administrateur.C’est la première fois depuis la fondation de la FCPE en 1947 qu’un président rééligible n’est pas reconduit comme membre du conseil d’administration. Quant au rapport d’activité, il a obtenu 41 % de votes positifs, 48 % de vote contre et 11 % d’abstentions. Pour l’élection des administrateurs, les suffrages des congressistes se répartissaient entre 24 candidats, chaque votant ayant la possibilité d’apporter son suffrage à huit d’entre eux. Paul Raoult n’a obtenu qu’environ 250 voix sur 800 – contre près de 400 à l’administrateur le mieux élu.Principale cause de ce désaveu selon les adversaires de la réforme du collège : le soutien actif apporté au projet par la direction sortante de la FCPE. Une responsable du Syndicat national des enseignements de second degré (SNES) a ironisé sur Twitter : « On comprend mieux pourquoi il fallait publier le décret sur la réforme du collège 2016 aussi vite ! C’est-à-dire avant le congrès de la FCPE ! » Catherine Troendlé, sénatrice du Haut-Rhin et secrétaire nationale de l’UMP chargée de l’éducation, a réagi pour sa part en soulignant « le revers cinglant » essuyé par la direction de la FCPE.« Attention aux raccourcis trop rapides »Paul Raoult, statutairement encore président jusqu’à l’élection d’un successeur dans deux semaines, « dément formellement » cette interprétation. « La question posée au congrès n’était pas du tout celle de la réforme du collège. Cette question avait été posée en interne il y a un an et les principes de l’actuelle réforme largement approuvés. Il s’agit beaucoup plus d’un problème de gouvernance interne et d’une contestation visant à ce propos la direction nationale, dont moi-même. » Paul Raoult rappelle à ce propos que la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a bel et bien été ovationnée lors de son intervention samedi à la tribune du congrès. « Les images sont sur notre site ne trompent pas », ajoute-t-il.« Pour moi, en vingt ans d’implication militante, cette situation est une première », confie Jean-Marie David, membre de la délégation de la FCPE des Hauts-de-Seine. « Attention aux raccourcis trop rapides ! Il y a un désaveu, reconnaît-il, mais la réforme du collège n’est pas seule en cause. » Les motifs d’insatisfaction sont divers. On reproche à Paul Raoult sa manière de communiquer dans les médias et ses positionnements politiques. Entre les deux tours des élections départementales, un communiqué appelant à barrer la route au Front national a surpris les militants. « Là, on est clairement sorti de notre rôle », estime M. David.Reste que les crispations sur le collège sont vives. Si, depuis avril, la fédération a multiplié les marques de soutien à la réforme, certains conseils départementaux ont fait savoir qu’ils ne se reconnaissaient pas – ou plus – dans cette ligne. « Il y a ceux qui le disent, ceux qui l'écrivent... Mais à ma connaissance, on est entre 30 et 50 conseils départementaux hostiles à la réforme telle qu'elle est proposée aujourd'hui », estime Sébastien Léger, président de la FCPE de Seine-Maritime. Quant aux motifs de son inquiétude, ils sont proches de ceux mis en avant par les enseignants grévistes du 19 mai : atteintes aux sections bilangues, à l’enseignement du latin et du grec.Lire aussi :Réforme du collège : les enseignants reprennent en main la contestationLors de son discours devant le congrès, Najat Vallaud-Belkacem s’était placée dans la continuité de Vincent Peillon et de Benoît Hamon, qui avait eu à cœur de choyer la première fédération de parents d’élèves. Citant Jean Zay, elle a souhaité que « l’école [soit] un lieu ou les querelles des hommes ne pénètrent pas ». Et c’est à une véritable standing ovation qu’elle a eu droit à la fin de ses cinquante minutes de discours. Elle venait d’ailleurs de leur confirmer qu’une étude était en cours pour « expertiser le coût » de la reconnaissance du statut de parents d’élèves, l’une de leurs principales revendications depuis de nombreuses années.« La contestation de la direction actuelle a gagné les rangs d’une partie de la majorité »« La contestation en interne sur le collège a existé, mais n’a vraiment pas été virulente, assurait lundi matin un ancien militant, bon connaisseur des arcanes de la fédération de parents d’élèves. Il y a traditionnellement à la FCPE un courant majoritaire plutôt favorable aux réformes et une opposition minoritaire proche de la FSU. Ce qui s’est produit est que la contestation de la direction actuelle a gagné les rangs d’une partie de la majorité. » Certains contestent « la manière dont Paul Raoult a mené la barque », et observent que « dans une fédération où la présidentialisation est très importance, il fallait bien que quelqu’un porte le chapeau ».La FCPE, traversée de divers courants de gauche, mais qui n’a jamais connu de scission depuis sa création en 1947, pourrait-elle imploser ? La question s’était déjà posée en 2013, à la fin du règne – cinq ans – de Jean-Jacques Hazan, le prédécesseur de Paul Raoult. Certains lui reprochaient également son « suivisme » à l’égard du ministère et un soutien affiché à la réforme des rythmes scolaires. En 2013, déjà, des conseils départementaux semblaient vouloir faire sécession, à commencer par celui de Paris.Luc CédelleJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 25.05.2015 à 11h27 • Mis à jour le25.05.2015 à 13h06 Le Global Times, un tabloïd au ton nationaliste qui appartient au Quotidien du peuple, l’organe officiel du PC chinois met en garde Washington, lundi 25 mai. Une « guerre est inévitable » entre la Chine et les Etats-Unis dans l’archipel des Spratleys si Washington ne renonce pas à exiger que Pékin arrête de bâtir des îles artificielles, peut-on lire dans un éditorial.La semaine dernière, les autorités chinoises se sont déclarées « fortement mécontentes » du survol de la zone par un avion espion américain, et Washington et Pékin se sont mutuellement accusés d’alimenter l’instabilité dans la région. Le porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois a appelé les Etats-Unis à corriger leurs erreurs et éviter « les mots et les actes irresponsables » à propos du dossier de la mer de Chine.Survols des îlotsWashington avait signalé qu’il envisageait l’envoi de navires et d’avions dans la zone des 12 milles autour des îlots artificiels chinois, pour bien signifier que ces constructions ne peuvent justifier la revendication d’eaux territoriales ou d’espace aérien par la Chine dans cette zone maritime stratégique. La Chine doit « se préparer minutieusement » à la possibilité d’un conflit avec les Etats-Unis, écrit Global Times.Lire aussi :Nouvelles tensions en perspective autour de l’archipel des Spratleys« Si l’essentiel, pour les Etats-Unis, c’est que la Chine cesse ses activités, alors une guerre américano-chinoise est inévitable en mer de Chine méridionale, lit-on dans ce journal. L’intensité du conflit sera supérieure à ce que les gens appellent habituellement une “friction”. »La Chine revendique 90 % de la mer de Chine méridionale, mais le Vietnam, les Philippines, la Malaisie, le sultanat de Brunei et Taïwan ont également des prétentions sur ces eaux potentiellement riches en hydrocarbures, traversées par des voies maritimes internationales de première importance.La Chine a entrepris ces derniers mois des travaux d’asséchement et d’aménagement sur plusieurs récifs et îlots qu’elle occupe dans les Spratleys, dont la superficie terrestre a été multipliée par cinq, selon des images satellites qui montrent qu’une piste aérienne et des installations portuaires y ont été bâties.Les avions de l’armée et de ligne philippins continueront à survoler les parties disputées de la mer de Chine méridionale en dépit des mises en garde de Pékin, a déclaré lundi le président Benigno Aquino. « Nous allons continuer d’emprunter les couloirs aériens que nous empruntons, qui sont basés sur le droit international et conformes aux différentes conventions dont nous sommes signataires », a déclaré le président à la presse.Lire aussi :En mer de Chine méridionale, Pékin mène la politique du polder Bertrand Bissuel et Bastien Bonnefous Alors que les députés examinent son projet de loi sur le dialogue social à partir du mardi 26 mai, le ministre du travail, François Rebsamen, appelle, dans un entretien au Monde, à « enfin mener le combat contre la droite ». Pour lui, « il reste encore deux ans pour que les Français prennent conscience que François Hollande est un grand président ».Lire aussi (abonnés) :Rebsamen : « Je ne suis pas opposé au recours au 49-3 »Au PS, la motion qui soutient l’exécutif est majoritaire. Mais un militant socialiste sur deux n’est pas venu voter jeudi 21 mai. C’est quand même un problème…François Rebsamen : Que le président, le premier ministre, le gouvernement et la direction du PS obtiennent 60 %, c’est une satisfaction. Mais c’est vrai, il y a un problème de participation qui traduit une attente des adhérents du PS et qui reflète aussi l’attente des électeurs de gauche sur les résultats de notre politique. Du côté du parti, il faut absolument retrouver une démocratie interne plus vivante pour enfin mener le combat contre la droite. Il y a désormais une majorité incontestable, alors cessons de débattre uniquement entre nous et débattons contre la droite.Lire aussi (abonnés) :La ligne Cambadélis l’emporte largement au PSFrançois Hollande dit que « le temps de la redistribution est venu ». Qu’est-ce que cela signifie ?Il y a eu trois temps dans le quinquennat. D’abord, le temps du redressement après tous les dégâts causés par la droite, pour poser les bases de l’avenir sur la réindustrialisation, l’école, le numérique… Il y a eu ensuite le temps de la protection face à tous ceux qui agitent les peurs du déclassement ou de l’échec français. Doit s’ouvrir maintenant le temps du progrès social et écologique. François Hollande appelle cela la redistribution. Il s’agit de défendre des mesures de justice pour les Français qui ont fait des efforts depuis 2012, tout en continuant, bien sûr, une gestion rigoureuse des finances publiques.L’état de l’économie française le permet-il ?La France ne connaît pas et ne connaîtra pas l’austérité avec François Hollande. Les amortisseurs sociaux ont fonctionné durant la crise et désormais la croissance redémarre, la consommation des ménages s’améliore et le pouvoir d’achat des Français a augmenté en 2014. Il faut en profiter !Lire aussi :L’investissement, nouveau totem de l’exécutifFrançois Hollande donne le sentiment d’être déjà en campagne pour 2017…Il est important que François Hollande raconte l’histoire de son quinquennat, depuis le discours du Bourget, qu’il faut relire, jusqu’à aujourd’hui et les bons indicateurs économiques. Il est le mieux placé pour le faire.Mais est-il déjà candidat à la présidentielle ?Lui seul peut le dire, c’est une décision qui lui appartient. Mais moi, je souhaite qu’il soit candidat. François Hollande est un bon président, sa politique commence à livrer ses résultats. Il faut continuer, il reste encore deux ans pour que les Français prennent conscience que François Hollande est un grand président.La question d’une primaire à gauche ne se pose donc plus ?J’ai toujours dit qu’il ne peut pas y avoir de primaire avec un président en exercice qui souhaite se représenter. Le résultat sur le vote des motions au PS a clos ce débat. Avec Jean-Christophe Cambadélis et Manuel Valls, c’est désormais une majorité claire qui se dégage pour le président en 2017.Lire aussi (abonnés) :Hollande, trois ans à l’Elysée et déjà en campagneBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne Eveno Amazon se serait-il décidé à mettre de l’eau dans son vin en recadrant sa stratégie fiscale ? Le géant américain de la distribution Amazon a commencé à acquitter en Allemagne, et non plus au Luxembourg, ses impôts sur les bénéfices qu’il réalise sur le sol allemand, a affirmé le quotidien Süddeutsche Zeitung dimanche 24 mai. Cette modification a pris effet le 1er mai, a indiqué le journal sur son site internet, citant un porte-parole de la société.L’Allemagne est, hors des États-Unis, le plus important marché d’Amazon. Le groupe y aurait réalisé un chiffre d’affaires de 12 milliards de dollars – soit 11 milliards d’euros – ce qui représente 12 % de ses ventes mondiales et un tiers de ses ventes en dehors des États-Unis.Selon d’autres médias, Amazon a déjà commencé à payer des impôts sur ses ventes en Grande-Bretagne dans le pays. Le groupe avait été au cœur d’une polémique au Royaume-Uni, en 2013, au moment où il avait été révélé que le montant de son imposition n’avait été que de 2,8 millions d’euros en 2012.Mais, officiellement, la décision d’Amazon d’acquitter des impôts dans certains pays d’Europe n’a rien à voir avec les déboires rencontrés depuis quelques mois par Amazon avec les autorités européennes, voire les fiscs nationaux, a précisé le porte-parole du groupe.« Nous examinons nos structures régulièrement afin de nous assurer que nous pouvons servir nos clients aussi bien que possible »Enquête de BruxellesAmazon, dont le siège européen est situé au Luxembourg, fait en effet l’objet d’une enquête de la Commission européenne pour aide d’Etat de la part du Grand-Duché. Bruxelles estime que les autorités luxembourgeoises « octroient un avantage à Amazon » à travers certaines pratiques fiscales, dont le fameux « tax ruling ».Ce mécanisme permet à une entreprise de demander à l’avance comment sa situation fiscale sera traitée dans un pays, et est utilisé par les multinationales pour faire de l’optimisation en répartissant profits et coûts entre leurs filiales dans différents pays.Lire aussi :Bruxelles soupçonne le Luxembourg d’aides fiscales illégales à AmazonEn 2013, l’agence Reuters avait révélé qu’en 2012, en faisant transiter ses ventes depuis sa filiale luxembourgeoise, Amazon n’avait payé en Allemagne que 3 millions d’euros d’impôts sur les sociétés, alors même que son chiffre d’affaires dans ce pays avoisinait les 9 milliards d’euros.L’Union européenne enquête sur des montages fiscaux de certains grands groupes comme Apple en Irlande, Starbucks aux Pays-Bas et Amazon et Fiat au Luxembourg.En France, Amazon a reconnu, en avril 2013, être visée par un redressement fiscal pour un montant de 250 millions de dollars. Le motif de l’accusation était double : Amazon aurait utilisé des techniques d’optimisation fiscale entre 2006 et 2010, notamment par le jeu des transferts de filiales en Europe. En outre, le site de Jeff Bezos aurait déclaré un niveau de revenus inférieurs à la réalité, lui permettant de diminuer son imposition durant cette période.Anne EvenoJournaliste au Monde Jérôme Porier Encore méconnu, l’usufruit locatif social (ULS) est un dispositif que beaucoup d’épargnants auraient intérêt à examiner à la loupe, tant ses avantages sont nombreux. A condition de se montrer – très – patient, il permet de se constituer un patrimoine immobilier à moindre coût et sans payer d’impôt. Le tout en favorisant la mixité sociale en zone tendue.Ce dispositif confidentiel – 1 500 logements sont vendus annuellement – a été inventé en 2001 par PERL, une société qui détient encore les deux tiers du marché. « Il s’agit d’une niche, mais sa croissance va s’accélérer dans les prochaines années », annonce Laurent Mogno, directeur général de PERL. Le groupe Primonial et PERL se sont associés pour lancer, en décembre 2014, une société civile de placement immobilier (SCPI), baptisée SCPI Patrimmo Croissance, qui exploite le mécanisme de l’ULS.« Ce produit a déjà collecté 20 millions d’euros », annonce Laurent Fléchet, président du directoire de Primonial REIM. Rendue possible par la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové, cette innovation devrait démocratiser ce dispositif, d’autant que ce produit peut être logé dans un contrat d’assurance-vie. Le prix d’une part n’est que de 487 euros, mais il faut en souscrire au moins dix. Un bémol : comme souvent avec les SCPI, les frais prélevés par la société de gestion sont élevés (11,96 % à la souscription, mais les frais de gestion annuels sont quasiment nuls).Comment fonctionne l’ULS ? L’idée est de décomposer le droit de propriété d’un bien immobilier entre un nu-propriétaire (celui qui possède le bien) et un usufruitier (qui en reçoit la jouissance pour une certaine durée). Un investisseur achète ainsi un logement (neuf ou ancien), en cède la jouissance à un bailleur social pour une longue durée. En échange, l’acheteur obtient une décote sur le prix de marché. Le rabais est d’environ 40 % pour une durée de quinze ans, plus 2 % par année supplémentaire.Le temps du démembrement, l’acquéreur ne touche aucun loyer, mais ce manque à gagner est compensé par le fait qu’il récupère, à l’échéance du contrat, la pleine propriété d’un bien en bon état (le bailleur social s’y engage), qu’il peut utiliser à sa guise. Cerise sur le gâteau : si le contribuable est assujetti à l’ISF, le bien sort de sa base taxable pendant la durée de l’opération. En revanche, il n’est plus possible, depuis 2012, de sortir la dette finançant l’acquisition de cette même assiette.Avoir les reins solidesLorsque l’usufruitier est un bailleur social, les intérêts de l’emprunt contracté pour financer l’acquisition du logement sont déductibles des revenus fonciers. L’opération est, donc, pertinente pour ceux qui perçoivent d’importants loyers. A noter, il existe une version « très sociale » de ce dispositif, qui procure les mêmes avantages. Dans ce cas, le bailleur peut être une association spécialisée dans l’hébergement des personnes en difficulté comme Habitat et Humanisme.Avant de se lancer, l’investisseur doit s’assurer qu’il a les reins assez solides pour rembourser entre 500 et 1 000 euros par mois sans contrepartie, un montant qui correspond au ticket minimum pour un deux-pièces en zone tendue (comme à Levallois, dans les Hauts-de-Seine, ou à Nice, par exemple). « Certains de nos clients provinciaux utilisent ce dispositif pour acheter en région parisienne afin de se procurer un complément de revenus au moment de la retraite », explique Philippe Mottura, directeur des partenariats et du développement externe chez Barclays.L’ULS peut aussi être utilisé pour transmettre un patrimoine immobilier. « Comme un parent peut donner jusqu’à 100 000 euros à son enfant en franchise d’impôt tous les quinze ans, rien ne l’empêche de donner la nue-propriété d’un bien d’une valeur de 100 000 euros. Au moment du remembrement, quinze ans plus tard, l’enfant récupérera un bien d’une valeur de 140 000 à 160 000 euros sans aucune taxe », complète M. Mottura. A noter : si le souscripteur décède au cours de la période de démembrement, ses héritiers ont l’obligation de respecter ses engagements jusqu’à l’échéance prévue.Pendant la durée du démembrement, le logement intègre le parc du bailleur social qui en a acheté l’usufruit. Celui-ci assure la gestion et l’entretien du bien et sélectionne les locataires. « Des plafonds de ressource sont imposés, mais ils sont peu contraignants. Ils correspondent aux trois quarts des ménages en Ile-de-France », dit M. Mottura. A la fin du démembrement, le bail s’éteint. Si le locataire est toujours éligible au logement social, le bailleur social doit lui trouver une solution de relogement. Si ce n’est pas le cas, il peut demander à signer un contrat de bail de droit commun avec le nouveau propriétaire. En outre, si le logement est mis en vente, il bénéficie d’une priorité pour l’acquérir.10 000 nouveaux logements par anPrimonial et PERL, qui se sont associés pour lancer la SCPI Patrimmo Croissance, estiment que cette innovation pourrait permettre de construire annuellement jusqu’à 10 000 logements à louer en zone tendue (Ile-de-France, Côte d’Azur…). Les villes ne respectant pas la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain, qui les oblige à respecter une proportion de 25 % d’habitat social, sous peine d’amende, ont intérêt à encourager l’essor de l’usufruit locatif social. Les biens ainsi loués sont, en effet, comptabilisés (temporairement) comme des logements sociaux.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.05.2015 à 18h09 Fabien Marsaud, nom de scène Grand Corps Malade, pense être victime d'une « censure » après l'annulation d'un concert prévu à Blanc-Mesnil, en Seine-Saint-Denis par la mairie. « En annulant ce concert on m'empêche de m'exprimer », pense le rappeur, accessoirement originaire de cette ville, qui qualifie la décision du maire Thierry Meignen (UMP) de « politique ».Le concert, programmé depuis quatre mois, a été annulé le 12 mai « par courrier recommandé », la mairie invoquant « un problème d'assurance », a-t-il précisé, confirmant une information du Parisien.« C'est une excuse bidon. La municipalité ment de façon décomplexée car en fait elle s'opposait à la venue sur scène de Rachid Taxi et avait peur de potentiels propos politiques de ce citoyen concerné ».« Ce n'est pas de liberté d'expression qu'il s'agit ici »Rachid Taxi, nom de scène, est un chauffeur de taxi qui vit au Blanc-Mesnil, ami de Grand Corps Malade qui l'a plusieurs fois invité pour des concerts. Mais pour le maire, cité par l'AFP, il s'agit surtout d'un « militant d'extrême-gauche » passait son temps à le « calomnier sur Internet ».« Le simple fait de faire monter cette personne sur scène est une provocation, un coup tordu. Grand Corps Malade le sait (...) Ce n'est pas de liberté d'expression qu'il s'agit ici. Je dis non car la ville paye pour avoir Grand Corps Malade, dans le contrat il vient seul, il est assuré, et ça n'est pas respecté ».Lire le portrait : « Rachid taxi », de la Marche des Beurs à 2012, la même rage pour l'égalité La ministre de la culture, Fleur Pellerin, s'est impliquée dans le litige en s'élevant contre une « annulation honteuse au Blanc Mesnil. Une décision politique contre la liberté de création. Inacceptable ».Annulation honteuse au Blanc Mesnil. Une décision politique contre la liberté de création. Inacceptable. Tout mon soutien @grandcorpsmalad— Fleur Pellerin (@fleurpellerin)require(["twitter/widgets"]);Stéphane Troussel, président socialiste du département, a tenté de trouver un compromis en proposant d'organiser un concert « dans les prochaines semaines » dans un collège du Blanc-Mesnil. Ce que Fabien Marsaud a accepté, puisque cette fois-ci, « Rachid Taxi sera là ». 15.05.2015 à 16h34 • Mis à jour le15.05.2015 à 16h38 | Brice Pedroletti (Pékin, correspondant) L’avocat chinois Pu Zhiqiang, figure emblématique du combat pour l’Etat de droit en Chine et ex-défenseur d’Ai Weiwei, a été officiellement inculpé pour « incitation à la haine ethnique » et « provocation de querelles et de trouble » vendredi 15 mai après-midi. L’information a été diffusée par le microblog du parquet populaire de la municipalité de Pékin. M. Pu, âgé de 50 ans, avait été arrêté il y a plus d’un an, le 7 mai 2014, après avoir participé à un séminaire privé pour commémorer les 25 ans des événements de Tiananmen. Il a ensuite subi une détention d’une durée exceptionnelle, durant laquelle le parquet a plusieurs fois renvoyé à la police le dossier pour supplément de preuves, laissant envisager une hypothétique relaxe. Il n’en a rien été. Deux accusations ont toutefois été abandonnées, « l’incitation au séparatisme » et « l’obtention illégale d’information ».Un procès d’ici à deux semainesCette inculpation fait craindre le pire : M. Pu, qui s’était spécialisé dans les cas de liberté d’expression, encourt selon son avocat, Shang Baojun, joint par Le Monde, huit ans de prison. Son procès devrait se tenir d’ici à deux semaines. Or, M. Pu et son équipe de défenseurs ont peu de chances de gagner la partie : la jurisprudence en matière de « dissidents » montre une justice largement instrumentalisée par le parti pour faire taire les critiques, sans aucun souci de cohérence ni d’équité. « Après la journaliste Gao Yu dans le domaine de la presse, le juriste Xu Zhiyong pour la société civile, voici une autre figure connue qui va être lourdement punie pour l’exemple, cette fois pour intimider les autres avocats », explique un diplomate dans une chancellerie occidentale à Pékin. Cette liste qui s’allonge de prisonniers d’opinion jetés derrière les barreaux confirme, de la part du régime et de son nouvel homme fort, une tolérance zéro à la critique, assumée sans vergogne malgré l’indignation des associations des droits de l’homme et des pays démocratiques, asiatiques ou occidentaux. Hasard du calendrier, la nouvelle de l’inculpation de M. Pu est tombée le jour de la rencontre entre le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, en visite officielle à Pékin, et le premier ministre chinois, Li Keqiang. Et la veille de l’arrivée en Chine du secrétaire d’Etat américain, John Kerry, samedi 16 mai. « Il faudra s’attendre à beaucoup de réactions dans les jours qui suivent puis lors du procès, car le dossier Pu Zhiqiang fait partie de ceux qui sont le plus suivis par les ambassades étrangères », poursuit le diplomate sous couvert d’anonymat. Au début du mois, le département d’Etat américain avait appelé Pékin à libérer Pu Zhiqiang.Lire aussi :Sept années de prison pour la journaliste chinoise Gao YuLa persécution politique en Chine s’abrite toutefois derrière une façade procédurière qui rend difficile les critiques, malgré les vices de procédures et les dénis de droits que ne cessent de répertorier les avocats chinois. Enfin, alors que le très charismatique Pu Zhiqiang faisait partie des rares personnalités mises en avant par les médias chinois les plus progressistes avant sa détention, plus aucune couverture médiatique n’est autorisée sur son cas depuis en Chine, en dehors des dépêches, brèves et vénéneuses, des organes officiels.Blogueur hyperactifLa justice chinoise reproche à M. Pu des messages de microblog – 28 billets exactement – qu’il avait envoyés à ses abonnés entre 2011 et 2014 et qui ont été consignés dans l’enquête parmi des milliers d’autres (M. Pu était un blogueur hyperactif). Ses avocats ont toujours fait valoir qu’ils restaient dans les limites de la liberté d’expression telle que la définit la Constitution chinoise. Leur client est, selon eux, persécuté pour délit d’opinion.Lire aussi :Un avocat chinois menacé de 20 ans de prison pour des tweets« L’incitation à la haine ethnique » concerne des messages diffusés au sujet de la situation dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang, qui a basculé depuis 2013 dans une spirale de violence et de répression. Turcophones et musulmans, les Ouïgours s’estiment réduits à des citoyens de seconde zone sur leur propre territoire. Loin de s’en être pris à eux, Pu Zhiqiang avait mis en doute dans ses tweets les informations extrêmement contrôlées et partielles de la propagande sur les attentats de 2014 au Xinjiang – dont un dans la gare d’Urumqi le 30 avril – et dans le reste de la Chine. Il avait aussi critiqué des « politiques absurdes », fondées sur le « contrôle et la vision d’autrui [les Ouïgours] en ennemis » de la part du gouvernement chinois.Quant à la « provocation de querelles et de troubles », elle pourrait renvoyer à un ensemble de moqueries exprimées par Pu Zhiqiang à l’encontre de personnalités politiques mineures très souvent raillées par la blogosphère pour leur manque d’esprit critique et leur soumission au régime – comme le petit-fils de Mao, Mao Xinyu, un haut gradé de l’armée nommé député et dont les internautes moquent continuellement l’incompétence. Dans la Chine de Xi Jinping, comme jamais peut-être depuis des décennies, le parti et son sacro-saint héritage sont intouchables.Brice Pedroletti (Pékin, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elise Vincent Une enquête préliminaire a été ouverte pour agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans , vendredi 15 mai, par le parquet de Paris, suite à la révélation d’attouchement sur des élèves du très chic collège Montaigne, situé ans le VIe arrondissement de Paris. Les faits concernent six élèves âgés de 10 à 11 ans, inscrits en classe de 6e. L’enquête a été confiée à la brigade de protection des mineurs.Tout a commencé par un signalement de parents d’élèves, mi-avril. Un courrier a été adressé au rectorat et à la direction de l’établissement parisien. Les parents de plusieurs jeunes filles se plaignaient du fait que leurs enfants aient été amenés à visionner des vidéos pornographiques sur des téléphones portables et subi des attouchements sexuels. Très rapidement, l’ensemble des élèves concernés ont été convoqués avec leurs parents : victimes, comme enfants mis en cause.SanctionsLors de ces rencontres, un certain nombre de faits « posant problèmes » ont pu être vérifiés, selon le rectorat de Paris, comme des pincements de fesses ou des attouchements de la poitrine des jeunes filles à travers leurs vêtements. Il n’y aurait toutefois pas eu d’attouchements corporels directs, selon nos informations. L’enquête interne à l’établissement n’a par ailleurs, pour l’instant, pas permis de savoir si le visionnage des vidéos avait eu lieu à l’intérieur ou à l’extérieur du collège. Il s’agirait d’un jeu qui a dégénéré.La direction du collège Montaigne a toutefois décidé, lors de deux conseils de discipline distincts, lundi 11 mai, de prononcer des sanctions « d’exclusion définitive avec sursis » contre deux garçons, considérés comme des leaders. Deux autres ont été exclus temporairement, car considérés comme des suiveurs. Enfin, deux autres ont écopé de « travaux d’intérêt pédagogiques ».  La direction de l’établissement a, par ailleurs, décidé de faire intervenir une association dans la classe de 6e concernée par ces dérives : l’association Je. Tu. Il…, spécialisée dans les programmes de prévention au sein de l’éducation nationale sur les thèmes des conduites à risque ou de la sexualité.Elise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matteo Maillard (propos recueillis) Trente-cinq ans et trois réformes n’y auront rien changé. Le bac technologique peine à se débarrasser de son stigmate de « voie de garage ». Une marque au fer rouge dans l’imaginaire des élèves et des parents qui y voient la promesse d’un déclassement. Les changements de nom de ce qui fut d’abord le bac « G », puis STT (sciences et techniques tertiaires) après la réforme de 1992, STG (sciences et technologies de la gestion) en 2005 et enfin STMG (sciences et technologies du management et de la gestion) à la rentrée 2012, n’ont en rien modifié la perception de cette filière : « Les meilleurs doivent aller en série générale, quand on relègue les médiocres aux séries techno », dénonce Marie-France Gravouil. Cette enseignante en économie et gestion de la région nantaise milite depuis plusieurs années pour une reconsidération de sa filière STMG qui passera d’abord « par un changement d’image » afin d’attirer les bons élèves.En quoi le bac STMG diffère des autres bacs technologiques ?Marie-France Gravouil : Le bac technologique tertiaire STMG souffre beaucoup plus de la concurrence des bacs généraux que les autres bacs technos comme arts appliqués, technologies de laboratoire, industrie, hôtellerie, santé, social ou agronomie ; car sa spécialisation est moins marquée. Etant donné que cette série est le plus souvent adossée à un lycée général, elle subit de plein fouet la concurrence avec la filière ES, qui est très différente en termes de contenus et de méthodes mais dont les débouchés sont voisins de STMG.D’où provient selon vous ce désaveu des filières technologiques ?Il y a en France un certain mépris pour tout ce qui est lié au professionnel. Nous sommes englués dans de vieux schémas. Le désir d’orientation vers un métier manuel est dévalorisé. C’est une vision qui entretient l’idée d’une opposition entre l’enseignement général et l’enseignement professionnel et les enseignants y concourent. Ils sont naturellement plus exigeants envers un élève qui souhaite s’orienter vers une filière générale que pour les autres souhaits d’orientation.Cela conduit à évaluer prématurément le potentiel des élèves, à les mettre dans des cases : les élèves capables d’abstraction et ceux qui rencontrent des difficultés d’apprentissage. Les bons élèves se doivent alors d’aller en filière générale et les moins bons en filière professionnelle ou technologique. Les cartes sont faussées dès le départ car l’orientation se fait non pas en fonction des envies des élèves mais à partir de leurs prétendues dispositions.Comment faire pour rompre avec cette opposition entre enseignement technique et enseignement général ?Aujourd’hui, l’orientation en lycée professionnel oblige à délaisser l’enseignement général, or, ce n’est pas parce que vous voulez être maçon que vous ne vous intéressez pas à la littérature ! Il est important d’ouvrir le lycée général à la culture professionnelle et inversement.Le lycée idéal, serait celui où un socle d’enseignement général serait proposé le matin, avec des groupes de niveaux et des passerelles en fonction des progrès des élèves, et un socle d’enseignement technologique ou professionnel serait proposé l’après-midi. Cela évacuerait le clivage habituel entre les élèves supposés doués pour l’enseignement général et les autres, en proie à des carences depuis le plus jeune âge.Cela donnerait aussi la possibilité d’opter pour une approche professionnalisante dès le lycée et favoriserait la mixité des profils dans les matières professionnelles ou technologiques en tirant vers le haut les élèves qui ont des difficultés en enseignement général.Le choix d’une orientation technologique s’apparente souvent à un manque d’ambition du point de vue des parents. Est-ce le fait de la reproduction sociale ?L’ambition des parents est liée à leur vécu. Les orientations de leurs enfants sont très souvent dépendantes des représentations que la famille véhicule. Beaucoup de familles restent prisonnières des images qui avaient cours lors de leurs études. Si les parents n’ont pas leur bac, le fait de voir leur enfant faire un bac techno les comblera, alors que ceux qui sont diplômés de l’enseignement général accepteront plus difficilement que leurs enfants fassent une filière technologique.Comment faire pour que les filières technologiques soient reconsidérées ?Informer sans relâche ! Car il subsiste encore une grande ignorance des enseignants de collège, lycée et de l’enseignement supérieur, des parents, des élèves, concernant les innovations nées des réformes successives. En STMG, nous avons une approche concrète des notions et replaçons l’élève dans un rôle d’acteur de sa propre éducation. Nous ne dispensons pas de cours magistraux mais privilégions les mises en situation et les travaux de groupe. De plus, nous avons une culture numérique très présente avec l’utilisation de « jeux sérieux » pour favoriser l’apprentissage.Connaissez-vous des pays où les filières technologiques et d’apprentissage sont mieux considérées et sur lesquels la France pourrait prendre exemple ?Oui, en Allemagne les formations professionnelles ne sont pas dévalorisées. Il y a beaucoup plus de passerelles entre l’enseignement général et professionnel. Les entreprises collaborent d’ailleurs beaucoup plus qu’en France à la formation des jeunes.Après avoir réalisé un bac STMG, est-il possible d’entrer en classe préparatoire ?Oui, mais ce n’est pas souhaitable pour tous les élèves. Chacun doit construire son parcours en fonction de son projet d’orientation. Nous avons la possibilité, du fait d’une approche pédagogique plus concrète d’offrir à des jeunes, issus de profils variés, des chances de réussite. La réussite ne passe pas forcément par la prépa. Ce que nous souhaitons avoir dans nos classes, c’est une grande diversité de profils. Une richesse que nous pouvons mettre à profit par le travail collaboratif et l’élaboration d’une intelligence collective.Ne pensez-vous pas qu’on oriente trop tôt ?Non, le problème est plutôt que l’élève s’oriente souvent pour de mauvaises raisons car il se connaît peu et n’est pas informé suffisamment sur les métiers et les séries. C’est pourquoi les filières doivent rester ouvertes à des enseignements qui peuvent paraître éloignés d’elles. Elles ne doivent pas s’enfermer dans leurs spécificités et permettre des ponts entre elles que les élèves pourront emprunter au fur et à mesure de la construction de leur projetMatteo Maillard (propos recueillis)Journaliste au Monde Yann Bouchez Il a beau avoir soufflé ses 33 bougies en début d’année, Justin Gatlin paraît toujours aussi fringant. L'âge christique apparaît souvent comme le crépuscule des carrières sportives ? A se fier à ses chronos de 2014, le sprinteur américain, loin de vouloir raccrocher les pointes, semble rajeunir.On n’avait jamais vu un athlète aussi « vieux » courir aussi vite. Mais peut-être faut-il, pour comprendre ce phénomène miraculeux, préciser que celui qui sera la star du 100 m, vendredi soir à Doha, pour l'ouverture de la lucrative Ligue de diamant, a eu, entre quelques scandales de dopage, plusieurs vies.Remontons, par exemple, au 12 mai 2006. Ce jour-là, lors de ce même meeting de Doha, l'un des premiers de la saison en plein air, Justin Gatlin, bien aidé par un vent favorable (+ 1,7 m/s), survole le 100 m en 9’’76. Avec ce temps, le gamin natif de Brooklyn, à New York, alors âgé de 24 ans, bat d'un centième de seconde l'ancien record du monde de la distance détenu par le Jamaïquain Asafa Powell (9’’77). (Revoir la course ci-dessous.)Le fait que la marque ait été rétablie à 9’’77, cinq jours plus tard, après une rocambolesque erreur de chrono – le technicien de chez Tissot, chronométreur pour le meeting de Doha, s'est trompé, arrondissant au centième inférieur au lieu du centième supérieur ! – ne change pas grand-chose au constat : Justin Gatlin domine alors sans conteste la discipline. Son entraîneur de l'époque, Trevor Graham, qui s'est depuis pris les pieds dans les filets du scandale de dopage Balco, peut se réjouir des performances de celui qu'il qualifie de « petit gars vraiment génial ».Au milieu des années 2000, le roi du sprint mondial s'appelle donc Justin Gatlin. C'est une époque où le Jamaïquain Usain Bolt, 20 ans à peine, termine sa croissance et figure encore comme une pépite très prometteuse. En deux années, 2004 et 2005, Justin Gatlin a réussi à remporter l'or olympique sur 100 m à Athènes, lors de la finale la plus dense de l'histoire – quatre hommes sous les 9’’90 – avant de réaliser le doublé mondial 100 m-200 m à Helsinki.Troubles de l’attention et testostéroneEn ce temps-là l'Américain est un prodige qui n'attend pas. Les mauvaises langues font remarquer que la précocité de l'athlète s'étend aussi à l'extrasportif : le 16 juin 2001, lors des Championnats juniors des Etats-Unis, il est contrôlé positif aux amphétamines. Une erreur de jeunesse ? C'est ce que laisse alors supposer sa réduction de peine, de deux à un an, l'Américain ayant pu démontrer qu'il prenait un médicament pour soigner des troubles de l'attention. Bref, c’était une autre vie et les sceptiques sont invités à ravaler leur scepticisme, car, cinq ans plus tard, à 24 ans, Justin Gatlin semble au sommet de son art. Il en fait l'éclatante démonstration à Doha.Mais patratas ! Quelques mois après sa performance au Qatar, l'Américain annonce lui-même, le 29 juillet 2006, qu'il a subi un contrôle positif à la testostérone lors des Kansas Relay, le 22 avril de la même année. Son entraîneur Trevor Graham monte au créneau le premier pour crier à la machination : il faudrait blâmer le masseur Chris Whetstine, coupable d'avoir soigné l'athlète avec une pommade à la testostérone. D'abord suspendu huit ans par l'agence antidopage américaine (Usada), la peine de Gatlin est ensuite réduite à quatre ans par la cour d'arbitrage américaine. Bien entendu, son record du monde égalé à Doha est annulé. Il conserve néanmoins ses médailles olympiques et mondiales, gagnées avant son contrôle positif.Lazare du sprintQuatre ans, une suspension rédhibitoire ? Que nenni. Justin est le Lazare du sprint. Le personnage du Nouveau Testament a été enterré quatre jours avant de revenir à la vie ? Qu'à cela ne tienne, Gatlin fera mieux, après avoir broyé des idées sombres. « Je sentais que je ne valais pas grand-chose, presque au point de rejoindre l’armée, confie-t-il après coup au Guardian, en 2011. Si j’avais été tué au combat, au moins je serais mort pour quelque chose. (...) En 2007, je n’avais pas envie de m’entraîner. Je sortais tout le temps, je buvais. J’aurais pu avoir des problèmes, aller en prison. Tous les matins, je me levais et chaque jour était le même recommencement. Et puis j’ai été fatigué de cette vie. »Alors Justin Gatlin décide d’organiser son come-back. Après s'être essayé, sans succès, au football américain, un sport qui présente l'avantage non négligeable de ne pas appliquer les sanctions de l'Usada, il revient à ses premières amours, qu'il n'a jamais vraiment quittées.Pour sa reprise, à la fin de la saison estivale 2010, il est crédité d'un meilleur chrono à 10’’9, assez éloigné de ses références passées. Mais le plus beau reste à venir. Après être passé sous la barre des secondes en 2011, à Eugene (9’’95), il réussit, en 2012, à accrocher le bronze du 100 m olympique aux Jeux de Pékin, en 9’’79, soit à un souffle de son ancien record annulé.Un athlète « bankable »Il faut croire que la pommade à la testostérone appliquée à l'insu de son plein gré le ralentissait presque, car la saison estivale 2014 s'avère exceptionnelle. Cette année-là, face à une concurrence affaiblie – gêné par les blessures, Usain Bolt fait l'impasse sur une grande partie des compétitions, tout comme Tyson Gay et Asafa Powell, suspendus pour dopage –, Justin Gatlin affole les chronos et reste invaincu en dix-huit courses. Sur 100 m, il réalise quatre des cinq meilleurs chronos de l'année. Au meeting de Bruxelles, après une saison pleine, il se paie même le luxe de remporter le 100 m puis le 200 m, respectivement en 9’’77 et 19’’71, à une heure d’intervalle. « Je pense que je serai encore meilleur l'an prochain », prophétise-t-il alors.Les performances aidant, Justin Gatlin est redevenu un athlète « bankable ». L’équipementier Nike, qui avait suspendu son contrat en 2006, a trouvé un accord avec lui il y a quelques semaines. Des voix critiques, comme celle de l’ancien sprinteur Jason Gardener, se font certes entendre pour dénoncer l’attitude de la marque à la virgule, mais Gatlin est bien revenu au centre du sprint mondial.Dans sa nouvelle vie, le sprinteur aurait changé bien des choses. Exit son ancien entraîneur, Trevor Graham. Le sprinteur est désormais coaché par Denis Mitchell, par ailleurs responsable du relais américain du 4 × 100 m. Un bémol tout de même : ancien sprinteur international lui aussi, Mitchell a été suspendu à la fin de sa carrière pour un contrôle positif à la... testostérone. A l'époque, pour sa défense, il n'avait pas prétexté un quelconque massage à la pommade, mais des relations sexuelles et un peu trop de bière quelques heures avant son contrôle. La consommation de boisson alcoolisée étant plutôt rare à Doha, Gatlin devrait pouvoir éviter ce piège, vendredi soir. En cette année des Mondiaux de Pékin (22-30 août), il tentera de consolider son statut de favori en vue de cette échéance. Et, pourquoi pas, de détroner Asafa Powell, un ex-dopé qui se porte bien lui aussi puisqu'il est détenteur de la meilleure performance de l'année, avec un temps de 9 s 84 établi à Kingston, sur ses terres en Jamaïque, le 9 mai.Adeptes du come-backVendredi soir sur la ligne de départ du 100 m, Justin Gatlin devra aussi affronter d'autres adeptes du come back, parmi les huit coureurs engagés. Femi Ogunode, Nigérian naturalisé Qatari depuis 2010, a été contrôlé positif au clenbutérol fin 2011. Après avoir purgé une suspension de deux ans, il est revenu plus fort en 2014, signant un nouveau record d'Asie sur la ligne droite (9 s 93), lors des Jeux asiatiques, le 28 septembre. Enfin, l'Américain Michael Rodgers, suspendu neuf mois après son contrôle positif à un stimulant, la méthylhexanéamine, à l'été 2011, sera lui aussi de la partie.Si tout faux départ dans les épreuves de sprint est interdit par la fédération internationale d'athlétisme depuis le 1er janvier 2010, nombreux sont les sprinteurs adeptes de la seconde chance. « Vous pouvez me juger comme vous voulez à la télévision, expliquait Justin Gatlin en 2011 dans son interview au Guardian, mais donnez-moi juste un couloir et laissez-moi courir. Je peux devenir le meilleur, le deuxième meilleur ou le troisième meilleur, mais vous savez quoi ? J’y serai parvenu au terme d’un parcours unique. » Tout le monde n’a pas l’opportunité d’avoir plusieurs vies.Lavillenie et Compaoré forfaits au QatarLe perchiste français Renaud Lavillenie, détenteur du record du monde de la spécialité (6,16 m), ne participera pas au concours de la perche à Doha. Touché à l’épaule le week-end dernier après une chute lors des interclubs, lors d’une épreuve de... 4x100 m, il a préféré ne pas prendre de risques et déclarer forfait. Le triple sauteur Benjamin Compaoré, champion d’Europe à Zurich, a lui aussi annulé sa venue, contrairement au champion du monde Teddy Tamgho. Deux autres Français, le spécialiste du 800 m Pierre-Ambroise Bosse et la lanceuse de disque Mélina Robert-Michon, sont attendus lors de ce premier meeting de la Ligue de diamant.Yann BouchezJournaliste au service SportSuivreAller sur la page de ce journaliste Martin Untersinger L’entreprise BitTorrent, plus connue pour son client de téléchargement en pair à pair du même nom, s’est lancée dans le marché déjà saturé de la messagerie sécurisée avec Bleep.Lire : Les applications sécurisées sortent de l’anonymatCette application, qui promet un système de messages chiffrés et distribués en pair à pair, c’est-à-dire sans serveur central, était proposée en version d’essai, pour les téléphones Android, les Mac et les PC, depuis le mois de septembre dernier. Elle peut désormais être installée sur les téléphones d’Apple.Disponible partout, sauf en FranceSauf en France, où la législation sur le chiffrement prévoit des formalités avant que l’application ne puisse être téléchargée depuis l’Apple Store, le « magasin » d’application de la marque à la pomme. Il peut s’agir soit d’une simple information auprès des services du premier ministre, soit d’une validation par ces derniers.« Il s’agit d’une procédure standard mise en place entre Apple et le gouvernement français. Si un consommateur utilise une connexion à Internet française ou une carte de crédit française, il faut attendre avant qu’elle soit disponible. Une fois que les autorités françaises auront donné leur feu vert à Apple, Bleep sera postée sur l’App Store français » explique-t-on chez BitTorrent.La loi sur la confiance dans l’économie numérique de 2004 prévoit effectivement que l’importation de certains « moyens de cryptologie » doit être « soumise à une déclaration préalable auprès du premier ministre ». Le développeur de l’application doit tenir à disposition des services de Matignon – l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (ANSSI) – la « description des caractéristiques techniques » du logiciel ainsi que « le code source » de ces derniers.L’application de cette loi semble se cantonner à l’Apple Store : il est tout à fait possible de télécharger et d’installer sur un téléphone Android, depuis la France, l’application Bleep. Interrogés, l’ANSSI et Google n’ont pas encore répondu à nos sollicitations.Lire : Le grand bluff des applications « anonymes » et « éphémères »Les utilisateurs d’iPhone devront attendre, mais les autres peuvent déjà tester cette application qui arrive pleine de bonnes intentions :« Nous avons écouté le dialogue qui s’est mis en place autour de la vie privée, de la collecte de données et du coût social des technologies qui nous permettent de nous rapprocher. Nous avons décidé que l’un de ces coûts ne devait pas être votre identité. »Les messages, y compris audio, sont donc chiffrés, et seul un pseudo est nécessaire pour s’inscrire. L’application promet aussi que les messages et les photos échangés ne seront pas stockés sur des serveurs distants, mais uniquement sur les appareils des utilisateurs. Ils ne pourront donc pas, en théorie, être mises sur Internet à la suite d’un piratage de l’entreprise ou d’une erreur de la part de cette dernière.Protection contre les captures d’écranMais, outre ces dangers externes, l’application affirme aussi protéger les utilisateurs contre d’éventuels correspondants mal intentionnés. Le mode temporaire, appelé Whisper, permet d’échanger des messages qui s’autodétruisent au bout d’un certain temps, à la manière de l’application Snapchat. L’autre caractéristique de ce mode de conversation, c’est que le nom du correspondant est caché : si une capture d’écran est faite, le contenu de la conversation sera visible sur l’image ainsi créée, mais pas le nom de l’interlocuteur. Ce dernier peut être affiché en appuyant sur un bouton de l’écran. Mais le contenu de la conversation est alors flouté : la capture d’écran ne sauvegardera donc que le nom de l’interlocuteur, et pas le contenu de la discussion. Il est donc possible de garder une trace du contenu de la conversation ou de la personne avec qui on échange, mais jamais les deux en même temps.Cependant, sur les images fournies par l’entreprise, le floutage semble insuffisamment intense pour réellement empêcher la corrélation entre ce qui est envoyé et qui l’envoie. Par ailleurs, il paraît assez facile de prendre deux captures d’écran successives (l’une pour l’expéditeur du message que l’on veut sauvegarder, l’autre pour le contenu de la discussion), afin de contourner en partie cette protection.Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 15.05.2015 à 13h36 • Mis à jour le15.05.2015 à 18h17 | Matthieu Goar Grosse semaine de communication sur Twitter pour Nicolas Sarkozy. Lundi 11 mai, le président de l’UMP avait concentré les moqueries des internautes après un message écrit par un membre de son équipe qui avait évoqué « 1793 » en voulant citer le livre Quatrevingt-Treize de Victor Hugo. Mais ce « fail » n’a pas découragé l’ancien président de la République.Vendredi 15 mai, M. Sarkozy, qui utilise très peu les ordinateurs et les tablettes, a participé à un chat sur le réseau social pour la première fois de sa vie politique. Cet exercice a rencontré un grand succès puisque le #NSDIRECT est resté dans les sujets les plus discutés sur le réseau pendant tout l’exercice. Entouré de quelques membres de son équipe, le président de l’UMP a joué le jeu. Il a répondu sur des sujets sérieux, comme l’intervention en Libye de 2011 ou sur l’islam, un de ses thèmes privilégiés lors des réunions publiques où il défend la vision d’une République assimilatrice, mais aussi à des interventions beaucoup plus légères sur ses séries préférées ou sur son amour des chiens et des chats.Une pure opération de communication politique où M. Sarkozy n’a rien avancé de neuf mais qui lui a permis d’occuper l’espace médiatique. Une heure après la fin du chat, 59 000 questions avaient été posées..@AntoineMokrane J’ai créé le CFCM, j’ai soutenu l’ouverture de mosquées officielles. Dire que l’on tape sur l’Islam est une erreur.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015.@AntoineJourdier Je ne la connaissais pas, j’approuve. Je préciserais, la France a des racines chrétiennes, elle n’est pas que chrétienne.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015Entre deux réponses sur sa fierté d’avoir mis en place les heures supplémentaires défiscalisées ou sur le bilan de François Hollande, l’ancien président de la République en a profité pour critiquer ses adversaires politiques. Par exemple, François Hollande qui ne s’est pas rendu aux célébrations du 9 mai à Moscou. M. Sarkozy défend régulièrement l’idée d’un dialogue plus intense avec Vladimir Poutine en accusant l’Union européenne d’avoir mal géré la crise en Ukraine..@lesdemineurs @fhollande aurait dû être en Russie le 9 mai, par respect pour l'Histoire et le sacrifice du peuple russe pendant la guerre.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015Il a jugé « pathétique » les tensions entre Jean-Marie Le Pen et sa fille mais aussi évoqué François Bayrou. Le président du MoDem qui avait déclaré en 2012 qu’il voterait François Hollande est une des cibles privilégiées du président de l’UMP..@GG_RMC ... que ce soit le rassemblement des gens qui s’opposent à @FHollande. Pas de ceux qui sont un pied dedans,un pied dehors !— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015 A deux semaines du congrès de refondation de l’UMP qui doit devenir Les Républicains, Nicolas Sarkozy en a profité pour appeler à la mobilisation des adhérents du parti qui voteront sur le nouveau nom et la future organisation du mouvement Les Républicains. Et il a une nouvelle fois attaqué les socialistes en répondant à un sympathisant de gauche qu’il avait choisi le socialisme plutôt que la République..@Titiart1 Entre le socialisme et la République vous avez choisi le socialisme. Nous avons choisi la République. #lesRepublicains— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015L’ancien chef de l’Etat a également sélectionné des questions beaucoup plus personnelles venant de son fils Louis Sarkozy qui lui a réclamé une plus grande télévision ou de l’ancienne joueuse de tennis, Marion Bartoli. Et Nicolas Sarkozy, très friand de confidences sur sa vie privée, ne s’est pas privé pour y répondre..@Sarko_Junior Je suis prêt à échanger une plus grande TV contre la suppression de ton addiction à ton ordi.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015Merci @bartoli_marion : au fond je crains que je doive rester ma vie durant avec un revers très scolaire.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015.@BuzzFeedFrance A la maison, j'ai un 🐶 et 😸! #NSDIRECT— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015 .@JacquesMazet Et avant, j'avais vu @HouseofCards saison 3. Les acteurs sont des génies.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015Depuis la mise en place du hashtag #NSDIRECT, jeudi 14 mai, les internautes s’étaient emparés du sujet de discussion. Certains en avaient profité pour moquer l’ancien président de la République.#NSDIRECT Selon vous qui est le mieux maquillé? Nadine Morano ou vos comptes de campagne? pic.twitter.com/Xo1gzdQb1U— Tanguy Bismuth (@htan987) May 15, 2015Mais l’UMP avait également mobilisé ses sympathisants pour poser des questions plus agréables. La sénatrice de l’Orne Nathalie Goulet s’était ainsi pliée à l’exercice.#NSDIRECT si vous revenez au pouvoir, vous engagez vous à procéder aux nominations importantes au mérite et à la compétence pas au copinage😳— Nathalie Goulet ن (@senateur61) May 14, 2015Vendredi, M. Sarkozy a également répondu à une question sur l’intervention du maire de Venelles, Robert Chardon, qui s’était prononcé pour l’interdiction de l’islam en France. Une intervention qui avait ulcéré de nombreuses personnes sur Twitter..@chrislaine33 Je condamne cette proposition même si la laïcité c’est aussi fixer des limites. Droit et limites, cela va ensemble.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015Matthieu GoarJournaliste au Monde Claire Ané Dernière étape pour réussir à entrer dans des écoles de commerce, l’oral est un exercice auquel il faut bien se préparer. Franck Attelan, diplômé de l’Essec, membre de jurys de plusieurs écoles et directeur de la prépa privée Aurlom, donne ses conseils aux candidats. Franck Attelan est également fondateur de HighLearning, associé au Monde pour la rubrique Testez-vous.Comment aborder les épreuves orales, qui, à la différence des écrits, n’ont pas de programme à proprement parler ? Le point commun à toutes les écoles de commerce est de délivrer un diplôme de management. Dès lors que vous avez compris cela, la démarche est de convaincre le jury que vous êtes là pour devenir manager. Il vous faut donc d’abord comprendre ce qu’est un manager : quelqu’un de très polyvalent, qui détient des savoirs, des savoir-faire et un savoir être : travailler en équipe, avoir de l’influence, de l’autorité mais aussi de la souplesse. Il faut ensuite faire passer au jury le message que l’école va vous aider à acquérir ces compétences. Pensez au triangle des compétences, avec trois pointes : vous, votre projet professionnel et l’école. L’entretien doit vous permettre de faire sans arrêt le lien entre ces trois dimensions.Parler de soi n’est pas facile pour tout le monde. Quelles sont vos recommandations pour ce moment ? Sachez d’abord que, quels que soit l’école et le « format » de l’oral, vous aurez toujours un moment de parole libre. Ce peut être au début, pour vous présenter, ou une occasion que vous saisirez au fil de l’entretien. Cela n’a rien de difficile en soi, mais il faut s’y préparer un peu. D’autant qu’il y a des questions auxquelles vous avez peu de chances d’échapper. On va vous interroger sur votre « historique ». D’où venez-vous ? Il faut évoquer les aspects académiques mais aussi personnels. On peut parler de son environnement, du fait que l’on vient d’une banlieue, par exemple. Ou qu’on est l’aîné d’une grande fratrie ; cela montre aussi que vous avez endossé des responsabilités. Se souvenir aussi de ce que l’on aime ou pas comme matières, ce que l’on a fait comme stages, jobs d’été ou jobs étudiant. Il faut se connaître par cœur, être prêt à commenter chaque ligne de son CV. Même si l’on sort du bac, on a des choses à dire, le stage de 3e, une expérience en tant que délégué de classe, des activités extrascolaires…La question des qualités et des défauts du candidat est un passage quasi obligé, et délicat, non ?Il faut aller au plus simple, ne pas chercher à faire preuve de supériorité ni d’originalité. On peut évoquer sa rigueur, sa patience, sa persévérance, en n’hésitant pas à l’illustrer. Par exemple : « Je fais de la boxe depuis mes 13 ans, je suis quelqu’un de combatif, et cela me sera utile pour entrer au bureau des élèves, où il faut démarcher constamment des sponsors potentiels pour les soirées étudiantes. »Concernant les défauts, attention à la formulation. Dire en entretien que vous manquez de confiance en vous, ce n’est pas très positif. Il suffit de le formuler autrement : « J’aimerais gagner en confiance/en calme/en souplesse… » Aucun défaut ne pose problème en soi dès lors qu’il est présenté correctement.Quelles sont les attentes des jurys concernant le projet professionnel ? Il n’est pas facile à définir quand on sort du bac, ou même à bac + 2…Rassurez-vous, les attentes dépendent de votre niveau d’études. Si vous postulez à bac + 2, vous avez déjà pu effectuer des stages et vous faire une idée du secteur dans lequel vous souhaitez travailler. C’est plus compliqué quand on sort du bac, mais il serait dommage de vous priver d’évoquer vos aspirations, qui rendent souvent la discussion assez concrète. Il est facile de marquer des points dès lors que vous aurez pris le temps de vous renseigner sur un secteur qui vous intéresse, ne serait-ce qu’en quelques heures sur Internet.Même si c’est maladroit, un peu naïf ou brouillon, c’est toujours mieux que de ne rien avoir à dire. N’hésitez pas à dire par exemple « C’est ce que j’ai pu comprendre en faisant des recherches sur ce secteur, excusez-moi que ce ne soit pas encore très précis, mais je compte justement faire mon premier stage dans ce domaine ». Votre honnêteté intellectuelle vous servira toujours. Et puis évoquer un secteur suffit, et c’est souvent plus facile et enthousiasmant que de parler d’un métier plus technique et généraliste, tel que trader, avocat d’affaires, consultant en management ou en marketing.Comment parler de l’école dont on passe l’épreuve orale ? Il faut connaître la brochure et le site Internet par cœur. Si vous sortez de classe prépa et que vous passez de nombreux oraux, préparez bien les trois au quatre qui vous intéressent le plus. Vous allez probablement évoquer le fait que l’école propose une année à l’étranger à tel ou tel endroit, dire que tel de ses mastères vous intéresse à l’issue de votre bachelor ou de votre parcours en grandes écoles initiales, mais cela ne suffit pas à faire la différence. Le jury appréciera que vous ayez réfléchi aux valeurs de l’établissement que vous visez, et à ce qu’elles signifient pour vous.Vous pouvez aussi dire que vous avez été très sensible à des aspects que nul ne trouvera jamais sur le site Internet de l’école : la journée portes ouvertes, des discussions lors d’un salon étudiant et/ou avec des élèves, et même des échanges fructueux avec l’administration. Il n’est pas inutile de citer les noms de responsables de l’école que vous avez rencontrés, ou même lus ou suivis sur les réseaux sociaux. Il faut montrer au jury que si vous avez le choix, vous n’irez pas forcément dans l’école la mieux positionnée dans les classements internationaux, mais celle qui vous a fait la meilleure impression et vous correspond le mieux.Faut-il suivre intensément l’actualité en vue de l’oral ? Généralement, les jurys font simple : ils vont vous parler de l’actualité des trois ou quatre derniers jours, et des grands sujets de l’année écoulée. Cela vaut la peine de lire la presse quotidienne et de regarder des émissions qui mêlent actualité chaude et analyse du pour et du contre. Préparez-vous à l’idée qu’un jury peut vous demander ce que vous avez retenu de l’actualité récente. A L’Essec, on vous demandera ainsi « quels sont les thèmes d’actualité que vous souhaiteriez aborder ». Il n y a pas de bons ou de mauvais sujets, et il est plutôt bienvenu d’évoquer autre chose qu’une actualité qui fait la « une » des journaux : l’essentiel est d’avoir quelque chose à en dire. Si le cursus visé prévoit une période à l’étranger, il peut aussi être utile de bien connaître la région du monde concernée.Pour vérifier vos connaissances concernant les écoles de commerce que vous visez, accédez aux quiz « Ecoles de commerce » de notre rubrique Testez-vous, proposée en partenariat avec HighLearning, fondé par Franck Attelan.Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Denis Cosnard Dans le port de Calais, les trois ferries de MyFerryLink vont hisser aujourd’hui le grand pavois en signe de victoire. Dans une décision rendue vendredi 15 mai, la cour d’appel de Londres a en effet remis en cause l’interdiction faite à ces trois navires français d’accoster de l’autre côté de la Manche.Eurotunnel, dont MyFerryLink est une filiale, va donc pouvoir continuer à exploiter cette liaison entre Calais et Douvres au-delà du 9 juillet, la date couperet initialement fixée par les autorités britanniques.« C’est une excellente nouvelle pour l’armement sous pavillon français et pour l’emploi à Calais », a immédiatement commenté le secrétaire d’Etat chargé des transports, de la mer et de la pêche, Alain Vidalies.« Cette décision de la cour d’appel est historique, se sont également réjouis Jean-Michel Giguet et Raphaël Doutrebente, les dirigeants français de la compagnie de ferries à l’origine de ce retournement. C’est la victoire de notre détermination, victoire que nous partageons avec les salariés et les clients et qui est très positive pour le marché transmanche. C’est aussi la fin du processus pour ceux qui voulaient la mort de MyFerryLink. »MyFerryLink avait été mise en venteEurotunnel, l’opérateur du tunnel sous la Manche, avait racheté, en 2012, trois bateaux de l’ex-SeaFrance, afin de diversifier son activité et d’être présent à la fois sous l’eau et sur l’eau. Les autorités britanniques avaient estimé que cette situation posait de gros problèmes de concurrence, et interdit à Eurotunnel de poursuivre son activité.Lire aussi :Londres interdit définitivement les ferries d’EurotunnelL’entreprise a donc mis en vente sa filiale spécialisée, MyFerryLink, et s’apprêtait à stopper la commercialisation des traversées par ferries à compter du 9 juillet.Lire aussi :Eurotunnel cherche à vendre MyFerryLinkMais la société coopérative et participative (SCOP) SeaFrance, qui exploite les trois navires pour le compte d’Eurotunnel, n’a pas lâché prise, et poursuivi en justice un combat qui paraissait perdu d’avance à beaucoup. Et ce vendredi, la cour d’appel de Londres lui a donné raison.L’Autorité de la concurrence britannique va « étudier le jugement »Par deux voix contre une, la cour a estimé que l’Autorité de la concurrence et des marchés britannique, la CMA, n’était pas compétente dans ce dossier, dans la mesure où il n’y avait pas eu de fusion au sens juridique du terme entre Eurotunnel et MyFerryLink.L’affaire n’est pas forcément réglée de façon définitive. La CMA a indiqué, vendredi, son intention d’« étudier attentivement le jugement », avant de former un ultime recours éventuel. Si aucun recours n’intervient, MyFerryLink pourrait poursuivre son activité dans le cadre d’Eurotunnel.Cette décision de justice survient alors que SeaFrance (577 salariés) est en pleine tempête, ses dirigeants s’entredéchirant. Le 10 avril, la société a été placée en procédure de sauvegarde et deux administrateurs judiciaires ont été nommés, contre l’avis du conseil de surveillance. Trois jours plus tard, les deux directeurs à l’origine de cette décision ont été révoqués par le conseil.Lire aussi :SeaFrance dans la tempêteEn tout état de cause, l’arrêt de ce vendredi supprime la date fixée auparavant, et donne plus de temps à Eurotunnel pour vendre ses navires, si l’exploitant du tunnel sous la Manche le souhaite toujours.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Mandraud (Moscou, correspondante) Rédigé par l’opposition, le rapport posthume de Boris Nemtsov, assassiné au pied du Kremlin le 27 février, sur l’implication militaire de la Russie en Ukraine, n’a pas encore franchi tous les obstacles pour sa diffusion. « Notre but est d’amener tous ceux qui, en Russie, n’utilisent pas Internet ou qui n’écoutent que la propagande à ouvrir les yeux, avait déclaré Ilia Iachine, membre du parti d’opposition RPR-Parnasse, en présentant le document à la presse le 12 mai. Nous n’avons pas besoin de convaincre les Occidentaux mais ceux qui regardent Perviy Kanal [première chaîne de télévision russe]. »Tiré à 2 000 exemplaires et intitulé « Poutine. La guerre », le rapport, qui dénonce l’envoi, toujours nié par Moscou, de soldats, de mercenaires et de matériel en soutien aux séparatistes prorusses du Donbass, reste cependant confidentiel. Au moins quatorze imprimeurs en Russie ont refusé de l’éditer.Dossiers sensiblesUne collecte d’argent a été lancée pour tenter néanmoins de publier le plus largement possible le document et de le distribuer en région. Les dons ont afflué. Mais, nouveau revers, le service de paiement en ligne PayPal a fait savoir, jeudi 14 mai, qu’il ne faudrait pas compter sur lui. Un compte avait été ouvert par Vsevolod Chagaev, un militant de Solidarnost (mouvement qui réunit plusieurs figures de l’opposition russe) chargé d’organiser la collecte de fonds. Ses espoirs ont été rapidement douchés.« Cher Monsieur, écrit la société basée en Californie dans un courrier rendu public sur le compte Twitter de l’intéressé. Merci pour les données présentées, mais votre compte ne peut pas être activé. A ce jour, PayPal ne permet pas d’utiliser son système pour des dons à un parti ou pour un but politique en Russie. »Ce n’est pas la première fois que PayPal refuse ses services dans des dossiers considérés comme sensibles. En 2010, l’entreprise avait ainsi essuyé des critiques pour avoir bloqué le compte de WikiLeaks, à la suite de la publication des câbles diplomatiques américains. Dépitée, l’opposition russe a annoncé qu’elle allait rendre l’argent aux donateurs et qu’elle persévérerait en se tournant cette fois vers Yandex, le célèbre moteur de recherche russe qui possède également un système de paiement en ligne.Isabelle Mandraud (Moscou, correspondante)Correspondante à MoscouSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 15.05.2015 à 11h37 • Mis à jour le15.05.2015 à 17h49 | Cécile Prudhomme Le projet d’alliance, avec un grand « A », entre les groupes Auchan et Système U avance. Doucement. Mais en prenant aussi un tout petit peu plus d’ampleur que ce qui avait été dévoilé le 11 septembre 2014, puisque les deux enseignes de distribution envisagent de mettre en place une structure de gouvernance commune et des échanges d’enseignes, comme l’a indiqué la direction de Système U, vendredi 15 mai, confirmant une information du Figaro.Il ne s’agit toutefois pas d’aboutir à un mariage formel. « Ce n’est pas une société commune. Il n’est pas question de créer une entité à part entière », assure-t-on à la direction du groupe Système U. Les deux sociétés, qui sont les numéros 5 et 6 de la distribution en France, ont vocation à conserver leur identité.Il s’agit de mettre sur pied « une instance qui gérera la conduite de l’Alliance, précise un porte-parole de Système U. Dans une alliance, il faut que les deux partenaires discutent, ce qui peut être fait au sein d’un “comité d’alliance stratégique” ». Selon Le Figaro, ce comité devrait être composé de quatre représentants de chaque groupe (à commencer par les PDG) et chargé de valider à l’unanimité les grandes lignes stratégiques de l’Alliance.Le projet d’association entre Auchan et Système U propulserait les deux groupes en deuxième position sur le marché français, juste derrière Carrefour et devant Leclerc, avec un chiffre d’affaires de 48 milliards d’euros.Extension du champ de la coopérationCette union, qui portait initialement sur la mise en commun des forces d’achat auprès des fournisseurs, avait été étendue à d’autres aspects. Le 13 février, les deux groupes avaient ainsi annoncé être entrés « en négociations exclusives en vue d’approfondir leur partenariat ».L’élargissement avait d’abord concerné « le domaine des achats », où le partenariat avait été élargi aux marques de distributeurs premiers prix. Mais les deux enseignes avaient aussi indiqué vouloir rechercher des « synergies dans le domaine du développement, de l’organisation des réseaux et des fonctions commerciales et organisationnelles ».Lire aussi :Auchan et Système U font un pas de plus vers un mariageUn possible échange d’enseignes avait été évoqué, dès janvier, par le magazine LSA, sous forme d’un accord de franchise. Mais, à cette époque, les deux groupes n’avaient pas commenté. Le 16 mars, Serge Papin, le PDG de Système U, dans un entretien au « Monde », avait toutefois précisé que les discussions portaient sur « la logistique, les services supports ». « Mais aussi les enseignes », avait-il ajouté.Lire aussi :Grande distribution : « La guerre des prix a coûté trop cher », selon Serge PapinCe qu’avait confirmé, le 9 mars, Jean-Denis Deweine, le directeur des achats d’Auchan : lors de la présentation des résultats annuels d’Auchan, il avait expliqué que les discussions se poursuivaient pour approfondir le partenariat « sur des axes majeurs », citant « les achats, la convergence des politiques commerciales [super, hyper, drive], l’efficacité opérationnelle [logistique et système d’information] » et « pourquoi pas », disait-il, « des changements d’enseignes. »Selon Le Figaro, le projet prévoit de laisser Auchan, qui a plus d’expertise dans les très grandes surfaces, gérer le parc d’hypermarchés et Système U gérer l’ensemble des supermarchés. Ce qui implique le passage des 70 Hyper U sous enseigne Auchan, sans changer de propriétaire, et qu’Auchan exploite ses 247 Simply Market en franchise sous enseigne Super U. Les noms d’hyper U et de Simply Market auraient ainsi vocation à disparaître.Convaincre les adhérentsEncore faudra-t-il convaincre les adhérents de Système U, groupe coopératif. « Serge Papin n’a pas le pouvoir d’obliger les exploitants à changer d’enseigne, souligne-t-on à la direction du groupe. Chaque magasin est une entreprise indépendante. Il est donc difficile d’affirmer que les 70 Hyper U deviendront des Auchan. Ils vont peut-être décider de passer sous une enseigne concurrente, ou rester sous marque U. C’est l’exploitant qui décide mais on espère que les associés verront l’intérêt de rejoindre l’alliance, car s’il reste quelques unités Hyper U, il leur sera plus difficile de profiter des opérations promotionnelles et de communication. Elles seront marginalisées. »Le 24 mars, une opération séduction a d’ailleurs été menée chez Système U, où Vianney Mulliez, PDG du groupe Auchan, avare d’apparitions publiques, est venu présenter aux associés les bénéfices de cette alliance, au côté de Serge Papin. « Le groupe a tenu une convention où le projet a été expliqué aux adhérents, explique-t-on à la direction de Système U. Il n’y a pas eu de vote mais on a senti une volonté de plus de 90 % du réseau d’aller plus loin. Après, il y a certes des situations locales où l’enseigne U est connue et où les exploitants peuvent se poser des questions sur leur éventuelle perte d’attractivité. »Autre obstacle, et de taille : le projet doit aussi passer le cap des autorités de la concurrence, à Bruxelles et en France. Début avril, l’Autorité de la concurrence a rendu un avis identifiant plusieurs risques d’altération de la concurrence dans la grande distribution, et invité Auchan-Système U, mais aussi Intermarché-Casino et Carrefour-Cora, qui ont des projets similaires, à ajuster leurs pratiques.Lire aussi :L’Autorité de la concurrence invite la grande distribution à « corriger ses alliances »Interrogé sur l’hypothèse de cessions d’actifs qui pourraient être imposées par l’Autorité de la concurrence, le porte-parole de Système U a précisé que le groupe ne détenait pas de magasins à proprement parler puisqu’il était un groupement de commerçants indépendants, mais que « dans certaines zones commerciales, localités, peut-être que cela posera en effet un problème de concurrence, et peut-être que les groupes devront trouver des solutions pour rétablir une concurrence conforme à l’esprit de la loi ».Cécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gilles Rof Quatre tweets en une heure assurant qu’« il fa[llait] interdire le culte musulman en France ». Deux de ces messages directement déposés sur le compte ouvert par Nicolas Sarkozy pour accueillir les questions des Français en vue de son interview sur le réseau social, ce vendredi 14 mai.#NSDIRECT il faut interdire le culte musulman en France Robert Chardon Maire de Venelles— RobertChardon (@robert chardon)require(["twitter/widgets"]);Robert Chardon, maire UMP de Venelles (Bouches-du-Rhône) et vice-président de la communauté de communes du Pays d’Aix-en-Provence, a fait une irruption virulente dans l’opération de communication de l’ancien président de la République.On a d’abord cru à un piratage de compte, le dernier message de M. Chardon sur Twitter datant du 22 octobre 2014. Mais, dans l’après-midi, joint par Le Monde, le maire de Venelles, paisible petite bourgade résidentielle de 8 000 habitants dans les hauteurs aixoises, a bien confirmé être l’auteur de ces tweets radicaux.« C'est la seule solution pour résoudre les problèmes que connaît la France, assure-t-il. Et j'attends la réponse de Nicolas Sarkozy à cette proposition. »« Une radicalisation » depuis quelques semainesDepuis quelques mois, traité pour un cancer de la bouche, Robert Chardon avait mis un frein à son activité politique tout en conservant ses mandats. Arrivé au poste de maire en 2012, à la suite du décès de son prédécesseur, M. Chardon a été réélu en mars 2014 avec 55 % des voix. A la communauté de communes du Pays d’Aix, ses collègues conseillers confirment son absence lors des dernières assemblées plénières.Au téléphone, M. Chardon a la voix mal assurée. Il évoque d’abord sa maladie, puis explique :« Pendant mon traitement, j'ai beaucoup réfléchi et j'en suis arrivé à cette conclusion. Il faut interdire l’islam en France, mais aussi déclencher un plan Marshall pour permettre à ceux qui veulent pratiquer la religion musulmane de le faire dans leurs pays d’origine. »M. Chardon refuse d’en dire plus, ne veut pas détailler «  les problèmes » qui, selon lui, touchent la France et évoque sa fatigue avant de raccrocher. « Je ne l’ai jamais entendu parler comme ça », s’est étonné le sénateur Bruno Gilles, responsable fédéral UMP des Bouches-du-Rhône qui, « en congés », ne veut pas évoquer de sanctions.D’autres élus UMP du Pays d’Aix reconnaissent, eux, « une radicalisation » du maire de Venelles depuis quelques semaines. Une dérive confirmée sur le compte Facebook de M. Chardon, où la question de l’islam semble tourner à l'obsession.Gilles RofJournaliste au Monde 14.05.2015 à 16h32 • Mis à jour le14.05.2015 à 17h16 Les autorités grecques ont finalement débloqué le processus de privatisation du port du Pirée, près d'Athènes, selon un responsable des privatisations, cité par l'agence de presse Reuters. Alors que, l'an dernier, Athènes avait retenu le chinois Cosco Group et quatre autres candidats pour une participation de 67 % dans cette infrastructure, le parti de gauche radical Syriza avait stoppé le processus de privatisation du port après son élection aux législatives, en janvier. Désormais, Athènes propose aux candidats, dans une lettre envoyée mercredi soir, de prendre une participation de 51 % dans le capital du port, au lieu des 67 % initiaux, rapporte le responsable. Seuls trois des cinq postulants – Cosco, l'exploitant de terminaux de conteneurs néerlandais APM Terminals et le groupe basé aux Philippines International Container Terminal Services – sont toujours intéressés.Lire le portrait : « Capitaine Fu », le Chinois qui a relancé le port du PiréeUne des concessions faites à l'UELa privatisation de ce port, le plus grand de Grèce, a toujours consituté une polémique, dans ce pays où la tendance était à la nationalisation ces dernières décennies. En 2008, les Chinois du groupe Cosco avait déjà repris une première partie du port, déclenchant un mouvement de colère chez les dockers. Ces derniers ont d'ailleurs menacé de nouveaux mouvements sociaux, en cas de poursuite de la privatisation du port. Cette transaction fait partie d'un vaste programme, relancé sous le précédent gouvernement, afin de renflouer les caisses de l'Etat. En 2012, le gouvernement Samaras avait annoncé la concession de centaines de biens appartenant à l'Etat, allant de la loterie (OPAP), de terrains vagues, aux ports régionaux. Cet ambitieux plan était censé rapporter 19 milliards d'euros au pays d'ici 2015. Après son élection en janvier, le parti Syriza avait mis un coup d'arrêt à ce programme qu'il jugeait libéral.La reprise de cette cession devrait être l'une des grandes concessions faites par Alexis Tsipras à l'Union européenne et au Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre des négociations en cours pour obtenir une nouvelle aide financière.Lire aussi (édition abonnés) : Coup d’arrêt aux privatisations en Grèce 14.05.2015 à 13h22 • Mis à jour le14.05.2015 à 15h19 Début mai, déjà, des rumeurs bruissaient de fusion des deux clubs, voisins et ennemis, du Pays basque, après la tentative avortée de 2013. « Il n’y aura pas de fusion », déclarait toutefois Serge Blanco, président du Biarritz Olympique (BO), le 6 mai. Mais tout est reparti, mardi 12 mai, de son homologue de Bayonne, Manu Méri. Devant ses joueurs et le staff de l’équipe, ce dernier a évoqué la création d’une équipe professionnelle unique regroupant l’Aviron Bayonnais et le BO. « Il nous a confirmé les négociations en cours tout en nous disant que rien n’était conclu. Il nous a dit de ne pas nous inquiéter et de nous concentrer sur le sportif, que rien n’était acté », affirme l’une des personnes présentes à la réunion.Le choix des mots est important. Celui de « fusion » n’est pas assumé. Il effraie joueurs et supporters. Celui de « négociation » est préféré, portant sur la création d’une « Province basque du rugby », qui regrouperait les clubs tout en leur laissant leur autonomie.Contexte financier délicatLe sujet est brûlant dans un contexte financier et sportif délicat. En décembre 2013, les deux clubs ont déjà tenté un rapprochement de raison (financière), union finalement repoussée par le président et grand argentier de Bayonne d’alors, le lunetier Alain Afflelou, à cause des difficultés financières de Biarritz, trop importantes selon lui. > Lire aussi : Biarritz et Bayonne vont étudier un rapprochementDepuis, avec le désengagement de leurs soutiens majeurs (Serge Kampf et Cap Gemini au BO, Afflelou qui a vendu ses parts de Bayonne fin avril) les finances ne se sont pas améliorées. Et l’arrivée de nouveaux actionnaires devient urgente alors que le BO et l’Aviron ne sont pas assurés de passer l’« examen » du DNACG, l’organe de contrôle financier de la Ligue nationale de rugby.Salaires des joueurs versés en retardFaute de trésorerie, le salaire des joueurs biarrots est versé en retard depuis deux mois. Bayonne, qui n’avait plus de parraineur maillot principal cette saison après le départ d’Afflelou, a de son côté accusé une nouvelle perte de 2,2 millions d’euros sur la saison 2013-2014. D’où le soutien au rapprochement apporté Jean-Jacques Lasserre, le nouveau président (MoDem) du conseil général des Pyrénées-Atlantiques. Ce dernier va par ailleurs aider le projet de rénovation du stade de la Section Paloise, autre club du département, champion de Pro D2 cette saison et qui sera donc en Top 14 la saison prochaine. Sportivement, le club de Bayonne ne partage pas cette certitude. A deux matchs de la fin du Top 14, le club, premier relégable ne sait toujours pas s’il va pouvoir rester dans l’élite la saison prochaine. Quant au club de Biarritz, il a achevé, dimanche 10 mai, sa première saison de Pro D2 sur un échec. Il ne s’est pas qualifié pour les phases finales malgré un budget de quelque 11 millions d’euros, soit le plus important de la division avec Perpignan.Supporters en colèreHistoriquement, enfin, la rivalité entre les joueurs des stades d’Aguilera et de Jean-Dauger, distants de 5 kilomètres, n’arrange rien. Ce nouveau projet de rapprochement, qui pourrait prendre de longs mois avant de se concrétiser et devra résoudre d’autres épineuses questions comme celles du nom du nouveau club et des couleurs du nouveau maillot, a-t-elle une chance d’aboutir ?En attendant, elle a réveillé la colère des supporters. Cinq cents d’entre eux se sont réunis aux abords du siège de l’Aviron Bayonnais, mercredi 13 mai en soirée. Représentant des Socios de l’Aviron, Manex Meyzenc a tenté de calmer le jeu : « Il a été question de la création d’une province basque qui réunira tous les clubs du pays basque et les deux entités garderont leur nom et leur travail. » Avant de reconnaître : « On se sent trahi, d’autant plus qu’on nous a menti. » Ce jeudi 14 mai, c’est au tour des joueurs de protester. Ceux du BO, qui doivent passer des tests physiques au stade Aiguilera avant de partir en vacances, ne le feront pas. Sandrine Morel (Madrid, correspondance) Il n’y aura pas de grève des footballeurs espagnols le week-end prochain. La justice, en l’occurrence Audience nationale a décidé de suspendre, jeudi 14 mai, le mouvement de protestation lancé par l’Association des footballeurs espagnols (AFE) portant sur le partage des droits télévisés et qui devait toucher les deux dernières journées du championnat, la Liga.La Fédération royale espagnole de football (RFEF) a annoncé la reprise de la compétition, qu’elle avait suspendue.Dans le même temps le Parlement espagnol a approuvé le décret-loi qui régule la vente centralisée des droits audiovisuels des clubs.Que dit le nouveau décret-loi sur les droits télévisés ?Les droits télévisés seront négociés en bloc dans le but d’être ensuite répartis plus équitablement. Cette répartition sera de 92 % pour les clubs de football professionnels, dont 90 % pour les équipes de première division et 10 % pour celles de seconde.Les 8 % restant se diviseront ainsi : 3,5 % pour les équipes qui descendent de catégorie, 2 % pour la RFEF, 1 % pour la Liga et 1,5 % pour le développement du football amateur et les sportifs de haut niveau.Le décret doit permettre d’augmenter les ressources pour le football amateur et féminin, améliorer le contrôle financier des clubs et permettre, en somme, un « championnat plus égalitaire », selon le ministre de l’éducation, de la culture et des sports, José Ignacio Wert.Quelle était la clé de répartition des droits auparavant ?Jusqu’à présent, les clubs négociaient individuellement les droits télévisés, ce qui permettait au Real Madrid et au FC Barcelone d’obtenir à eux deux 35 % du total et laisser les autres clubs se répartir le reste.Pourquoi les footballeurs voulaient-ils faire grève ?Les joueurs se plaignent que le décret ne leur assigne pas un pourcentage des droits télévisés. Ils réclament entre 1 % et 1,5 %, essentiellement pour nourrir les fonds de pensions des joueurs modestes.D’autre part, ils considèrent que le pourcentage entre clubs de première et de seconde division est injuste et augmente les inégalités entre les joueurs de ces deux catégories (en France la répartition est par exemple de 80 %-20 %).Selon la presse sportive espagnole, d’autres questions taraudent toutefois les joueurs davantage que celles officiellement évoquées. La principale serait la décision du fisc de remettre en cause le système de rémunération des droits d’image.Lire aussi : le foot espagnol menacé de paralysieActuellement, des entreprises gèrent ces droits et permettent aux footballeurs de percevoir en moyenne 15 % de leur salaire sous cette forme.Or, les droits d’image bénéficient d’un taux d’impôt réduit. Le fisc considère que les droits d’image doivent donc être considérés comme une part du salaire et à ce titre être soumis à l’impôt sur les revenus.Ces derniers temps, les inspections fiscales visant des joueurs professionnels se sont multipliées.Sandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste François Krug Après un premier échec et un détour par l'Ariège, l'homme d'affaires Bruno Granja fait une deuxième tentative pour implanter des studios de cinéma près de Toulouse. Bruno Granja en riant prévient : « L'histoire paraît folle mais c'est la réalité ». Un jour, cet inconnu de 40 ans, architecte de formation, s'est envolé pour l'Amérique et a convaincu Hollywood d'ouvrir des studios de cinéma en Haute-Garonne. A Toulouse, il est un des rares à croire encore en son histoire et à en rire. Deux fois, il a réussi à entraîner derrière lui les décideurs locaux, mais les studios promis ont disparu dès qu'il s'est agi d'argent. Un grand naïf passionné par le cinéma, un petit malin flairant les bons coups immobiliers ? Ceux qui l'ont croisé s'interrogent, mais tous envient son culot. « Il vendrait un sèche-chaussettes à un cul-de-jatte », résume l'un d'eux.L'histoire commence en 2011, avec la vente d'une partie de l'ancienne base aérienne militaire de Francazal, 25 hectares de terrains et de hangars à la sortie de Toulouse. Pour Bruno Granja, c'est un déclic : « Prenez une photo de Francazal aujourd'hui et une des studios Warner Bros en 1910, c'est un copier-coller. » Il voit déjà la quinzaine de plateaux, les milliers d'emplois, la centaine de millions d'euros investis, les stars atterrissant sur les pistes de la base, les touristes. « J'ai pris mon ordinateur, j'ai écrit à tous les studios. Un mois après, j'étais aux Etats-Unis. » Des travaux de voirie déjà lancésIl en revient avec un partenaire puissant, Raleigh Studios, dont les plateaux ont accueilli les productions Marvel ou le dernier Die Hard. Les élus et La Dépêche du Midi se mettent à rêver. Bercy suit le dossier de près. Seuls les professionnels s'alarment : la France a déjà du mal à remplir ses studios. « Le cinéma a un côté “tapis rouge à Cannes” qui peut faire oublier le sens commun le plus élémentaire », ironise Thierry de Segonzac, président de la Ficam, la fédération des industries techniques du secteur. Fin 2012, à la clôture de l'appel d'offres, le dossier de Granja est vite rejeté par la préfecture de Haute-Garonne : non seulement le prix qu'il propose pour la base de Francazal est insuffisant, mais rien ne prouve qu'il dispose des fonds annoncés. Les Américains, reçus avec les honneurs à Toulouse, n'ont pas investi un dollar. Leur version est moins « folle ». Bruno Granja serait simplement venu leur commander une étude de marché. Si son projet avait abouti, ils se seraient contentés d'une franchise, une part du chiffre d'affaires contre le droit d'utiliser leur marque. « Ces négociations n'ont jamais dépassé les phases préliminaires », affirme le patron de Raleigh, Mark Rosenthal.De l'argent a pourtant circulé : les comptes de la société créée par Granja, Explore Entertainment, annoncent à l'époque 2,1 millions d'euros de chiffre d'affaires, d'origine inconnue. Ses autres sociétés, vendant des tondeuses à gazon, des piscines de jardin ou des fleurs, sont en liquidation judiciaire, mais ses nombreux soutiens ne s'en étaient pas inquiétés. Début 2013, le projet de Granja rebondit dans l'Ariège : à Pamiers, 25 hectares sont disponibles dans la zone d'activité économique. La ville accélère les travaux de voirie et d'électricité pour accueillir le nouvel Hollywood.« Un marchand de boniments »Le maire, André Trigano, connaît le monde des affaires : son frère Gilbert a créé le Club Med, lui a fait fortune dans les campings. Il réclame une caution : « Il m'a promené pendant un an et demi. C'est un marchand de boniments. » Granja a vite oublié l'Ariège. Il délocalise sa société à Las Vegas, chez un autre partenaire américain, Donald Bredberg. Ce consultant immobilier connaît surtout les studios par leurs à-côtés, pour avoir géré un temps les attractions pour touristes d'Universal. Son nouveau projet, explique-t-il, est justement d'ouvrir des sites mêlant cinéma et loisirs, dans le monde entier : Granja est chargé de prospecter l'Europe et l'Afrique. Il n'en oublie pas sa région.Au début de l'année, il réapparaît à Fontenilles, 5 000 habitants, à une vingtaine de kilomètres de Toulouse. « Cette fois, on a la maîtrise du foncier », se réjouit-il : 40 hectares encore classés en zone agricole sur lesquels seront construits, à partir de 2017 si tout va bien, les studios et « une zone résidentielle ». Il ne reste plus qu'à boucler le montage financier, mystérieux, conclure la vente du terrain, en suspens, et modifier le plan local d'urbanisme. « J'attends des certitudes », résume la maire de Fontenilles, Fabienne Vitrice. Ce ne sera bientôt plus un rêve, assure Granja : « Airbus, qui y a cru au départ ? Si des gens n'avaient pas continué à rêver malgré les coups de savate qu'ils se prenaient, où serait la France ? »François Krug 14.05.2015 à 11h16 • Mis à jour le14.05.2015 à 15h56 | Stéphane Foucart Ressource naturelle précieuse pour la sécurité alimentaire, le maintien de la biodiversité ou même l’atténuation du changement climatique, les sols agricoles sont insuffisamment protégés par les pouvoirs publics. Dans un avis très attendu, voté mercredi 13 mai, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) ouvre plusieurs pistes d’action pour tenir compte des services rendus à la société par les sols agricoles.« L’avis vise d’abord à une prise de conscience de l’ensemble de la société sur la valeur et l’importance des terres agricoles, résume Cécile Claveirole, co-rapporteuse du texte. Il s’agit d’une problématique et d’un enjeu de société. »La première menace identifiée par le CESE est celle de l’artificialisation de ces terrains. Selon les données réunies par le Conseil, entre 2000 et 2012, 40 000 à 90 000 hectares de terres arables ont disparu chaque année en France sous les nouvelles infrastructures et l’étalement urbain. « Les sols sont une ressource “consommée” de manière complètement abusive, comme si elle était inépuisable », dit Mme Claveirole. Pour contrer cette tendance, le Conseil préconise de mettre en place une fiscalité favorable à la réhabilitation de logements anciens ou à la réexploitation de zones commerciales obsolètes.« Ce sont les meilleures terres, les plus fertiles, qui disparaissent en premier », selon Cécile Claveirole, co-rapporteuse du texte.Aujourd’hui, au contraire, les dispositifs fiscaux en vigueur encouragent plutôt l’étalement urbain. En particulier, les plus-values réalisées lors de la vente de terrains agricoles rendus constructibles ne sont que faiblement taxées (5 % à 10 % selon les cas). Un relèvement de cette fiscalité serait d’autant plus justifié, note le CESE, que « le prix d’un terrain constructible de moins d’un hectare s’élève en moyenne à 64 fois celui de l’hectare agricole ».L’extension des zones urbaines est d’autant plus dommageable que, comme l’explique Cécile Claveirole, « ce sont les meilleures terres, les plus fertiles, qui disparaissent en premier ». « Historiquement, les villes se sont implantées dans les zones où les terres sont les plus favorables à l’agriculture, précise-t-elle. Ainsi, lorsque les villes s’étendent aujourd’hui, elles empiètent sur les meilleurs terrains dont nous disposons. »Une limitation du phénomène passe par une densification des centres urbains et un rééquilibrage de l’offre commerciale, dont 62 % se situent, en France, dans les centres commerciaux en périphérie des villes. « On est loin de l’Allemagne, par exemple, ou un tiers de l’offre est en centre-ville, un tiers dans les quartiers et un tiers en périphérie », ajoute Agnès Courtoux (groupe CFTC), co-rapporteuse du texte. « Il convient d’encadrer strictement la création de zones commerciales (grandes et moyennes surfaces) ex nihilo en ne les autorisant que là où elles sont totalement justifiées, précise le rapport, et de maintenir une possibilité d’arbitrage par les préfets. »« Forme d’appropriation »Le CESE s’est également penché sur la « prise de contrôle des terres par des capitaux étrangers détenus par des sociétés multinationales ». Jugé « néfaste » par les conseillers, ce phénomène d’accaparement des terres « se développe en Europe mais aussi en France, s’agissant notamment de grands domaines viticoles », note le CESE. Ce dernier souhaite que « des mesures soient rapidement adoptées pour que les Etats disposent de la faculté d’encadrer, voire de s’opposer à cette forme d’appropriation ».Outre la préservation du foncier agricole, l’autre grand axe de travail du CESE a été l’exploration des moyens de préserver la qualité biologique des sols par de nouvelles pratiques. « Nous préconisons d’accroître le soutien aux agriculteurs qui s’engagent, plutôt que pénaliser les pratiques existantes », dit Mme Claveirole.Le Conseil recommande ainsi en premier lieu d’intensifier la recherche en agroécologie, ainsi que l’on nomme les pratiques visant à tirer parti du capital naturel des écosystèmes (gestion de l’eau, reboisement, lutte contre l’érosion ou utilisation de la biodiversité), plutôt qu’avoir un recours massif à des intrants (engrais, pesticides, etc.) qui en altèrent le capital et les fonctions biologiques.Parmi celles-ci, le CESE met l’accent sur la capacité à stocker de la matière organique – donc du carbone – et d’atténuer ainsi le changement climatique en cours. Tout le carbone séquestré dans les sols ne finit en effet pas dans l’atmosphère, sous forme de CO2. « Les chercheurs que nous avons auditionnés, explique Mme Courtoux, ont tous insisté sur l’importance de ce point. »Ce rôle de « tampon climatique » des sols « gagnerait à être valorisé », notent les conseillers. Un programme international de recherche en ce sens a été annoncé fin avril par le ministère de l’agriculture. Avec, en ligne de mire, la prise en compte de cette fonction des sols dans les négociations en cours, qui doivent culminer, en décembre à Paris, avec la signature d’un accord universel sur le climat.Lire aussi :« Quatre pour mille » : le pari osé du ministre de l’agricultureStéphane FoucartJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.05.2015 à 10h25 • Mis à jour le14.05.2015 à 17h44 | Morgane TualBien avant Candy Crush, bien avant la couleur, les pubs et les options payantes, les jeux vidéo sur téléphone se résumaient à quelques pixels noirs se déplaçant laborieusement sur un écran grisâtre. Le plus emblématique de ces – rares – jeux, Snake, a passionné des millions de joueurs depuis son installation par défaut sur les téléphones Nokia, à partir de 1997. Jeudi 14 mai, il revient sur smartphones Android, iOS et Windows, dans une version modernisée, réalisée par l'auteur du Snake de Nokia, le Finlandais Taneli Armanto.Ultrapopulaire, le principe du fameux jeu mobile, qui consiste à manier un « serpent » de plus en plus long dans un espace restreint en évitant de se fracasser contre un mur ou contre soi-même, a été maintes fois copié, recopié, détourné… Et ce depuis ses origines, dans les années 1970. Car si Snake doit son boom de popularité à son implantation sur Nokia, la naissance du concept remonte, quant à elle, à près de quarante ans.« Blockade » et « Barricade », les ancêtresSi on peut dater l'apparition de son ancêtre à l'année 1976, difficile, en revanche, d'attribuer avec certitude la paternité du concept. En effet, deux jeux d'arcade, Blockade et Barricade, voient le jour la même année, et posent les principes de base de ce qui deviendra, plus tard, Snake.Le plus influent des deux, Blockade, est la première production inédite de Gremlin, un constructeur de bornes d'arcade installé à San Diego, en Californie. Conçu pour deux joueurs, le jeu met en scène deux lignes qui évoluent et grandissent dans un espace restreint. Objectif : coincer son adversaire pour qu'il s'écrase contre un coin de l'écran ou contre une des deux lignes. Limitations techniques obligent, les personnages évoquent davantage des murs de briques que des serpents, mais le concept est déjà là.Et il est dans l'air du temps. A l'époque, les bornes d'arcade se veulent un équivalent vidéo du flipper, avec des parties courtes, simples, nécessitant peu de commandes. « Elles doivent se jouer vite, pour que le joueur remette une pièce », explique Mathieu Triclot, auteur de Philosophie du jeu vidéo. « Il doit donc être rapidement débordé par le système de jeu. Avec Blockade ou Barricade, l'espace de jeu est de plus en plus saturé, le joueur a de moins en moins de temps pour décider, comme dans Tetris », né quelques années plus tard. Blockade correspond parfaitement à ces critères, typiques de jeux d'arcade des années 1970, et rencontre un certain succès.Les labyrinthes à la modeAussitôt sorti, aussitôt copié. En 1977, un clone de Blockade, intitulé Surround, fait son apparition sur la console Atari 2600. Un an plus tard, une copie destinée à l'ordinateur TRS-80 sort sous le nom de Worm (« ver de terre »). Suivront, dans les années à venir, d'autres copies plus ou moins conformes, comme dans l'adaptation du film Tron en jeu vidéo d'arcade en 1982. Parmi les quatre minijeux qu'il propose, l'un deux, Light Cycles, reprend le principe de Blockade, mais cette fois avec de la couleur. Et le « protagoniste », adapté en ver dans Worm, prend désormais la forme d'un petit véhicule suivi de sa traînée lumineuse.Tous ces titres s'inscrivent dans la mode de l'époque des maze games, les jeux de labyrinthe comme Gotcha, d'Atari. Mais selon Mathieu Triclot, les ancêtres de Snake introduisent une nouveauté :« Ces jeux proposaient principalement des labyrinthes fixes. Avec “Blockade”, on voit soudain apparaître des jeux où les labyrinthes vont être engendrés par le joueur. Il y a d'ailleurs une certaine beauté dans ce design : tous les gestes du joueur sont représentés à l'écran, tous les mouvements qu'il a effectués avec sa main. Je trouve ça assez beau. »L'inspiration « Pac-Man »Au début des années 1980, le concept initié par Blockade et Barricade connaît un tournant qui marquera durablement le genre. Des jeux d'arcade comme Nibbler, sorti en 1982, permettent de jouer seul et introduisent des items à avaler, ce qui augmente les points, mais aussi la taille du serpent et par conséquent, la difficulté. Ce jeu s'inspire d'ailleurs fortement de Pac-Man, né deux ans plus tôt au Japon, avec ses agencements de niveaux comparables.La révolution NokiaD'autres adaptations suivront les années suivantes, comme par exemple sur Game Boy avec Serpent en 1990. Mais c'est en 1997 que Snake va acquérir son statut de jeu culte, avec son implantation, par défaut, sur des millions de téléphones Nokia. « Le service marketing de l'entreprise a suggéré d'intégrer un petit jeu, confie au Monde Taneli Armanto, qui travaillait alors sur l'interface utilisateur du Nokia 6110. J'avais déjà joué à un jeu similaire sur un ordinateur. Grâce au peu de mémoire et à la petite taille d'écran nécessaires, nous n'avions pas besoin de grand-chose pour l'intégrer. Ça s'est fait comme ça. »Interface simple, boutons limités, écran monochrome : les limitations techniques des mobiles de l'époque, proches de celles des premiers jeux d'arcade, ont donc été à l'origine du retour sur le devant de la scène d'un jeu devenu vieillot. Depuis, Snake a équipé plus de 400 millions de téléphones Nokia, dont les utilisateurs sont devenus accros. Un succès « inattendu » pour Taneli Armanto : « Aujourd'hui encore cela me surprend. » Pour lui, cette réussite s'explique grâce à son niveau de difficulté, qu'il a d'ailleurs adouci par rapport aux précédents jeux. « C'était le niveau correct : assez facile à apprendre, assez court, mais il représentait tout de même un défi pour ceux qui jouaient davantage. »Mathieu Triclot évoque quant à lui un « effet de disponibilité » :« Contrairement à l'arcade, le jeu est directement dans la poche. “Snake” incarne les valeurs clés du jeu sur mobile : des parties courtes pour occuper les temps morts, une prise en main très simple… Sans aucune concurrence à ce moment là. »Au vu de la popularité du jeu, Nokia a continué à développer Snake, dont les versions ont évolué au fil des évolutions techniques des téléphones. En 2004, une version 3D a même vu le jour pour la console portable du constructeur, la N-Gage.Vague nostalgiqueDepuis l'arrivée des smartphones, des dizaines d'équivalents de Snake se bousculent, toutes plateformes confondues. Si certains jeux se vendent carrément comme des copies du jeu culte de Nokia, d'autres revendiquent son héritage pour mieux lui rendre hommage. Avec parfois un brin de nostalgie.En 2012 par exemple, le développeur Matt James sortait sur PC et Xbox 360 un jeu à l'intitulé improbable, Qrth-phyl. Ce Snake en 3D a vu le jour après une rencontre avec Lane Hauck… le créateur de Blockade. Au fil des niveau, le joueur peut débloquer des informations concernant l'histoire de Snake.En sortant la nouvelle version de « son » Snake, Taneli Armanto surfe sur cette vague nostalgique, même si le jeu n'a aucun lien avec Nokia, qu'il a quitté en 2011. Snake Rewind, c'est son nom, propose « du vieux et du neuf », comme l'explique son auteur, qui a travaillé avec le studio finlandais Rumilus Design. Le design est tout aussi simpliste et carré que la version initiale, mais propose des couleurs et des effets supplémentaires. Voire même quelques innovations, qui risquent de faire pousser de hauts cris aux puristes – comme la possibilité de revenir en arrière après un crash. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444545', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Morgane TualJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Nunès Près de 788 000 élèves de terminale ont formulé au moins un vœu sur la plate-forme Admission postbac (APB) en vue de poursuivre leur scolarité dans l’enseignement supérieur. Ils ont jusqu’au 31 mai 2015, au plus tard, pour modifier le classement de ces souhaits. Carole Orsini, conseillère pédagogique à l’Ecole alsacienne, analyse pour Le Monde.fr l’importance de cette étape et donne quelques conseils pour faire le meilleur choix.Il reste trois semaines aux lycéens, jusqu’au 31 mai, pour hiérarchiser leurs choix d’établissements. L’ordre des vœux de chaque élève est-il primordial ?Carole Orsini : La première chose à bien comprendre est que ce ne sont pas les établissements qui choisissent leurs futurs élèves parmi les candidats, mais c’est le système APB, c’est-à-dire un algorithme.Le logiciel APB croise deux fichiers : il fusionne celui des demandes des candidats et celui des listes de candidatures qu’ont reçues les établissements d’accueil, listes qu’ils ont eux-mêmes classées en fonction de l’intérêt qu’ils ont pour chaque candidat. Ce faisant, le système a deux objectifs prioritaires : le premier est de faire la meilleure proposition possible à chacun des 788 000 candidats, en tenant compte de la liste de vœux personnelle de chacun ; le second est de caser tous les candidats bacheliers dans l’enseignement supérieur. Deux objectifs difficiles à concilier.Un autre élément que chaque candidat doit prendre en compte, avant de finaliser sa liste, c’est que dès que le système répond favorablement à un des choix sur la liste de vœux, tous les autres choix sont éliminés. C’est-à-dire que si APB valide le vœu numéro 3 d’un lycéen, les 4, 5, 6, 7… seront effacés. Seuls les choix supérieurs seront proposables dans l’hypothèse du désistement d’un candidat et de la libération d’une place dans les établissements 1 et 2.Lire également : APB mode d’emploi : les questions que vous vous posezLa hiérarchisation des vœux est donc primordiale. La liste doit tenir compte des souhaits et des goûts des candidats, mais il faut également prendre en compte un principe de réalité, réfléchir à l’adéquation du dossier du candidat avec les exigences de niveau des établissements dans les filières sélectives.Les établissements sont-ils informés de l’ordre des vœux des candidats lorsqu’ils font leur sélection d’élèves ?Absolument pas. L’élève hiérarchise ses choix, et les établissements d’accueil classent les candidatures en fonction de leurs critères, mais ils ne savent ni à quelle place le candidat a classé leur établissement ni quels sont les autres choix qu’il a faits.Quels sont les critères des établissements ?Sur la base des dossiers des candidats, chaque établissement est libre de « critériser ». Certaines écoles vont utiliser comme principal critère les épreuves anticipées du bac, celles que les candidats ont passées en fin de première. D’autres préféreront se fonder sur les résultats en mathématiques pendant l’année de terminale… Généralement, parmi les éléments qui sont regardés en priorité figurent l’avis du chef d’établissement, les appréciations des professeurs. Les notes brutes sont un peu moins importantes, car chaque lycée a des points forts, une tradition d’excellence dans telle ou telle matière et un système de notation particulier. En revanche, le classement de l’élève dans sa discipline phare peut être également un facteur décisif.Comment les lycéens peuvent-ils connaître ces critères de sélection et élaborer une stratégie pour maximiser leurs chances d’intégrer l’établissement souhaité ?Les candidats doivent discuter avec les conseillers d’orientation, discuter avec leurs professeurs, se rendre aux journées portes ouvertes des établissements avec leur dossier, faire un point sur leur profil avec les équipes pédagogiques sur les chances qu’ils ont d'être acceptés ou pas. Il y a un faisceau d’informations que l’élève doit recueillir sur les établissements d’accueil pour définir ceux qui seront en adéquation avec son propre profil. Là, il pourra constituer sa liste APB.Sachant que les meilleurs candidats choisiront les meilleures écoles, les chefs d’établissements d’accueil ont-ils des stratégies pour faire le plein de bons élèves ?Les chefs d’établissement font du surbooking, car ils savent que les meilleurs dossiers auront postulé dans les écoles les plus prestigieuses. Mais cela permet de libérer des places lors de la seconde phase d’admission, pour des élèves de niveau intermédiaire, qui n’avaient pas pu obtenir la formation convoitée dès le premier tour.Lire aussi : APB 2015 : kit de survie à l’usage des lycéensEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.05.2015 à 08h29 • Mis à jour le14.05.2015 à 15h38 Le bilan de l’incendie qui a ravagé la Kentex Manufacturing Corporation, une fabrique de chaussures, aux Philippines, mercredi 13 mai, a été porté à 72 morts, a fait savoir Rex Gatchalian, maire du district de Valenzuela, dans la banlieue de Manille.Les secours ont retiré jeudi matin des dizaines de corps des cendres de ce bâtiment de deux étages situé dans la zone industrielle de Valenzuela, au nord de la capitale des Philippines, après avoir interrompu les recherches la veille pour raisons de sécurité.Les victimes ont brûlé vives dans le brasier a annoncé le chef de la police nationale. « Nous enquêtons pour déterminer ce qui s’est passé, mais il est évident qu’il y aura des suites judiciaires », a-t-il ajouté.L’incendie s’est déclaré mercredi peu avant midi, heure locale, vraisemblablement provoqué par les étincelles de fers à souder utilisés pour réparer un portail.Les ouvriers travaillaient dans cette fabrique pour 300 pesos (6 euros) par jour, sans protection spéciale contre les vapeurs toxiques, et n’avaient pas reçu d’instructions d’évacuation en cas d’incendie. Stéphane Lauer (Boston, envoyé spécial) Djokhar Tsarnaev est-il, comme l’ont décrit ses avocats, ce « bon garçon », aimé de sa famille, respecté de ses professeurs, qui sous l’emprise de son frère Tamerlan a été conduit à perpétrer l’horreur en faisant exploser deux bombes le 15 avril 2013 à proximité de la ligne d’arrivée du marathon de Boston ? Ou bien est-il ce militant radicalisé, incapable de se repentir et qui, au nom de l’islam, a causé la mort de 3 personnes et en a blessé 260 autres afin de punir les Etats-Unis pour leur politique menée dans les pays musulmans, comme l’ont dépeint les procureurs.Ces deux thèses se sont une nouvelle fois opposées, mercredi 13 mai, lors des déclarations finales de ce procès qui a duré plus de quatre mois, avant que les jurés ne se retirent pour délibérer. Si la première l’emporte, Djokhar Tsarnaev finira ses jours en prison. Si, au contraire, la seconde est privilégiée par le jury à l’unanimité, c’est la mort qui l’attend.ImpassibleLors de cette ultime audience, le jeune homme d’origine tchétchène est apparu toujours aussi impassible. Vêtu d’une veste sombre sur une chemise claire, malgré la gravité de l’enjeu, il a devisé avec ses avocats pendant les pauses, se servant de café régulièrement ou compulsant des documents comme si de rien n’était.Le 8 avril, à l’issue de la première partie du procès, il avait été déclaré coupable de trente chefs d’accusation dont l’utilisation d’une arme de destruction massive. L’enjeu de cette seconde partie qui vient de s’achever consiste donc à déterminer s’il mérite la mort, comme le procureur, Steve Mellin, a tenté de le démontrer.Celui-ci a commencé sa plaidoirie avec un présentoir à ses côtés sur lequel était posée une photo, celle d’une foule insouciante, qui s’était massée ce 15 avril pour assister à l’arrivée du marathon. C’était quelques minutes avant que la première bombe n’explose. Puis le procureur a pris un sac à dos identique à celui utilisé par Djokhar Tsarnaev pour dissimuler la bombe et l’a posé au pied de la photo. Enfin, d’un geste lent, le procureur a enlevé sa montre pour regarder la trotteuse défiler pendant 20 secondes dans un silence pesant. Cette poignée de secondes, qui semblaient interminables, c’est le temps qui s’est écoulé entre le moment où l’accusé a déposé le sac au milieu de la foule et celui où la bombe artisanale a explosé.« Crimes politiques »« Il l’a mis là parce que son but était de blesser le plus de gens possible », a insisté le procureur avant de faire deux pas pour indiquer la distance exacte à laquelle se trouvait Martin Richard, ce petit garçon de 8 ans, qui a perdu la vie, tandis que sa petite sœur et sa mère étaient mutilées gravement. « Ce n’étaient pas des crimes de jeunesse, a renchéri le procureur adjoint William Weinreb, il n’y avait rien d’immature ou d’impulsif là-dedans. Il s’agissait de crimes politiques, destinés à punir les Etats-Unis en tuant et en mutilant des citoyens américains. »Pour démonter les circonstances atténuantes avancées par la défense, le procureur s’est employé à démontrer que l’accusé n’a eu aucun remord après avoir commis l’attentat. Les jurés ont pu voir cette image figée, prise par une caméra de surveillance d’un supermarché sur laquelle on voit l’accusé acheter une bouteille de lait, vingt minutes à peine après les explosions. Et puis, quelques instants plus tard, Djokhar Tsarnaev envoyait un message sur Twitter : « Je ne suis pas un gars du genre stressé. » Enfin, de sa cellule, il a été filmé en train de faire un doigt d’honneur à ses gardiens.En réponse, la défense a tenté de faire porter une grande partie de la responsabilité sur son frère, Tamerlan, tué pendant la chasse à l’homme qui a suivi les attentats. « Si Tamerlan n’avait pas été là, cela ne se serait jamais passé », a affirmé Judy Clarke, l’une des avocats de Djokhar Tsarnaev. « Djokhar n’a fait cela que pour Tamerlan », a-t-elle ajouté. L’avocate, tout en reconnaissant la tragédie des attentats, a demandé aux jurés de « garder l’esprit ouvert » pour « essayer de comprendre comment l’inimaginable s’est produit ».« Enfant invisible »La défense a appelé l’accusé par son diminutif, Jahar, décrit comme un « garçon calme, qui restait en retrait », un « enfant invisible ». Une description visant à mieux mettre en avant le rôle de leader qui était dévolu au frère. « Ils étaient associés dans le crime et ils étaient frères d’armes », a, au contraire, insisté Steve Mellin, rappelant que c’est Djokhar qui « a déposé le fameux sac à dos derrière ces enfants, sans se soucier qu’il allait les tuer ». Et le procureur d’ajouter : « On ne peut pas voir une once de remords sur son visage. Il n’a pas de raison d’avoir des remords parce qu’il croit qu’il a fait quelque chose de bien. (…) La seule sentence qui rendra justice dans ce dossier est une sentence de mort ». a-t-il conclu.« Vous avez une décision grave à prendre », a dit le juge George O’Toole aux jurés, avant de leur distribuer le formulaire du verdict. « Il n’y a que votre avis sur les preuves qui ont été produites qui compte. Le choix entre ces deux alternatives [la prison à vie ou la mort] est le vôtre et seulement le vôtre. » Les délibérations se poursuivent jeudi.Stéphane Lauer (Boston, envoyé spécial)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.05.2015 à 17h21 • Mis à jour le19.05.2015 à 17h34 Six Chinois ont été inculpés pour complot d'espionnage économique, vol de secrets commerciaux et violation des traités commerciaux au bénéfice d'universités et d'entreprises contrôlées par la Chine, a annoncé mardi 19 mai le ministère américain de la justice.Les six hommes, dont trois professeurs d'université en Chine, sont accusés d'avoir dérobé des technologies notables d'Avago Technologies et de Skyworks Solutions, deux entreprises américaines de semi-conducteurs, selon l'acte d'inculpation.Ce « complot », qui remonterait à 2006, avait pour objectif de voler les secrets commerciaux d'Avago, une entreprise sise en Californie, et de Skyworks, sise dans le Massachusetts (nord-est), en particulier leurs technologies utilisées dans les téléphones portables pour filtrer les signaux et accroître leur performance.Sous la supervision de responsables d’une université chinoiseCe complot était organisé sous la supervision de responsables de l’université de Tianjin, une des universités clés du ministère de l'éducation chinoise, via une entreprise écran dans les îles Caïmans, pour le compte d'une structure en Chine, ROFS Microsystems qui devait produire ces technologies.L'un des professeurs, Hao Zhang, a été arrêté samedi à son arrivée aux Etats-Unis, à l'aéroport de Los Angeles ; les cinq autres se trouveraient toujours en Chine, selon un porte-parole du ministère de la justice.Hao Zhang, 36 ans, est un ancien empoyé de Skyworks et professeur à l’université de Tianjin. Il avait rencontré l'un de ses complices présumés, Wei Pang, 35 ans, lorsqu'ils faisaient leur doctorat d'ingénieur électrique à l’université de Californie du Sud. Ils y ont notamment mené une recherche financée par la DARPA, l'agence de recherche du ministère américain de la défense. Wei Pang, également professeur dans cette même université chinoise, avait travaillé pour Avago dans le Colorado (ouest).Parmi les quatre autres inculpés, on compte un professeur de la même université chinoise, un ancien étudiant de l’université de Californie du Sud, un diplômé de l’université de Tianjin et le gérant de l'entreprise chinoise ROFS. 19.05.2015 à 16h21 • Mis à jour le19.05.2015 à 16h50 La qualité de l'air s'est améliorée en 2014, mais plus de 2,3 millions de Franciliens restent exposés à des niveaux de pollution qui ne respectent pas la réglementation, a indiqué, mardi 19 mai, Airparif dans son bilan annuel. L'amélioration « reste insuffisante » et la situation « toujours problématique », juge l'organisme de surveillance de la qualité de l'air en Ile-de-France.Les plus concernés par cette pollution, notamment aux particules et au dioxyde d'azote, sont les habitants de Paris, des départements de la petite couronne et des zones urbaines de la grande couronne ainsi que ceux qui habitent près de grands axes de circulation.« En moyenne, sur l'année 2014, les concentrations de polluants atmosphériques restent largement au-delà des seuils fixés par la réglementation, étant jusqu'à deux fois supérieurs aux valeurs limites le long de certains axes routiers. »« Cinq polluants posent de fait toujours problème à des degrés divers » et « ne respectent pas les réglementations » : le dioxyde d'azote, les particules PM10 (diamètre inférieur à 10 micromètres), les particules fines PM2,5 (diamètre inférieur à 2,5 micromètre), l'ozone et le benzène.Des conditions météorologiques « très favorables »Pour le dioxyde d'azote et les particules PM10, les valeurs limites ont été « dépassées de manière récurrente », indique Airparif, pour qui « des actions permanentes sont nécessaires » afin de faire baisser ces taux. Environ 400 000 Franciliens, principalement dans l'agglomération et au voisinage de grands axes de circulation, ont été potentiellement soumis à des niveaux de particules PM10 ne respectant pas la réglementation, précise le rapport. Au total, environ 2,3 millions de Franciliens ont été potentiellement exposés à des niveaux de dioxyde d'azote au-delà de la réglementation.L'ozone a conservé « un niveau de fond soutenu ». Le nombre de jours de pollution, essentiellement aux particules, a « été moindre en 2014 (16 jours de pic) qu'en 2013 (36 jours) », indique Airparif. Cette situation « s'explique principalement par des conditions météorologiques plutôt favorables à la dispersion de la pollution, en dehors de la période printanière », précise Airparif.Ces épisodes de pollution se sont surtout concentrés sur le mois de mars où « leur intensité et leur durée » ont conduit à l'adoption de mesures d'urgence, comme la circulation alternée, mise en place le 17 mars, pour la première fois depuis 1997. Globalement, les conditions météorologiques ont été « très favorables à la qualité de l'air en 2014 », relève Airparif.Lire aussi :Polémique autour de la circulation alternée à ParisL'année 2014, la plus chaude depuis 1900, a été marquée par des températures « supérieures aux normales saisonnières sur l'ensemble de l'année, à l'exception des mois estivaux qui ont été frais, nuageux et pluvieux ». De ce fait, « les émissions du chauffage ont été moins importantes qu'habituellement » (- 15 %) et les niveaux chroniques de pollution « moins élevés qu'en 2013 ». Laurence Girard La famille Calmels n’aura pas attendu trop longtemps pour se délester du volailler breton Doux. Elle a annoncé, mardi 19 mai, que D&P Participations, la filiale de la holding familiale, avait cédé sa participation majoritaire de 52,5 % à la coopérative Terrena.Après finalisation de l’accord de cession, Doux serait contrôlé par Terrena. Le deuxième actionnaire étant un des principaux clients de Doux, le Saoudien Al Munajem, qui possède 25 % du capital. La famille Doux détenait le solde, soit 22,5 % des parts. Sofiprotéol serait aussi dans le tour de table avec une participation minoritaire.Arnaud Marion, manager spécialisé dans les opérations de retournement d’entreprise, devrait quitter Doux avec ce changement de contrôle.Le financier Didier Calmels n’avait pourtant pas hésité à parler d’affaire la plus importante de sa vie lorsqu’il avait croqué Doux à la barre du tribunal de commerce de Quimper, fin novembre 2013, mettant même en avant son fils, Martin, nommé codirigeant de l’entreprise, placée en redressement judiciaire en juin 2012.Seul candidat au rachat de Doux, M. Calmels l’avait emporté sans surprise. Il aurait alors déboursé près de 20 millions d’euros pour récupérer la créance de la banque Barclays, soucieuse de sortir de l’affaire et s’emparer ainsi de 52,5 % du capital.Remise sur les railsDepuis, l’entreprise, qui avait déjà été restructurée avec la mise en liquidation du pôle frais, a été remise sur les rails. La baisse de l’euro et le renforcement du dollar sont venus fort opportunément au secours du volailler, dont 80 % de l’activité est liée à l’exportation de poulets congelés vers le Moyen-Orient sous la marque Doux.Au global, le chiffre d’affaires de Doux (dont le second pôle d’activité est la vente de produits élaborés vendus sous marque Père Dodu) s’est élevé à 457 millions d’euros en 2014. Et l’entreprise affiche une perspective de 530 millions d’euros pour 2017. Elle emploie aujourd’hui 2 317 personnes, y compris les CDD.Avec cette acquisition, la coopérative Terrena souhaite se renforcer sur le marché de la volaille. Elle revendique la place de numéro deux du marché français, avec un chiffre d’affaires de 850 millions d’euros, à travers sa filiale Gastronome et les marques Douce France et fermiers d’Ancenis, ainsi qu’avec sa participation de 45 % au capital de Fermiers du Sud-Ouest (FSO, marque Saint Sever).Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicole Vulser Le secteur de la lingerie déprime. Selon les statistiques de l’Institut français de la mode, les ventes du premier trimestre 2015 se sont repliées de 1,6% pour la lingerie féminine (qui pèse quatre fois plus lourd que celle pour hommes) et de 2,1% pour les sous-vêtements masculins par rapport à la même période de 2014. Et le marché, évalué dans l’Hexagone à 4 milliards d’euros en 2014, continue de se tasser. « Nous sommes pris entre le marteau et l’enclume » assure Dominique Seau, à la fois président du groupe Eminence et président de la fédération de la maille et de la lingerie.« Dans ce marché qui baisse, les négociations sont plus dures », affirme-t-il. Notamment avec les bureaux d’achats des supermarchés et des hypermarchés, qui deviennent de plus en plus concentrés (SystemeU/ Auchan, Casino /Intermarché...). Sans compter « les grands magasins, comme Les Galeries Lafayette, Le Printemps, mais aussi La Redoute ou Amazon, qui ont désormais leurs marques propres et deviennent nos concurrents », explique M. Seau.Face à cette morosité, nombre d’entreprises continuent de licencier. C’est le cas de Dim, qui après son rachat par Hanes va être obligée d’augmenter considérablement sa rentabilité. D’autres PME comme Bel Maille, près de Roanne (Loire) ou l’ennoblisseur Sotap-Carol, basé en Ariège, ont fermé l’an dernier. « Déjà les trésoreries des PME du secteur étaient tendues après la crise de 2008, mais certaines risquent de plonger à nouveau », prévient le président de la fédération.Inflation du prix du cotonEn effet, ces entreprises sont plus que jamais confrontées à des risques d’impayés de la part du millier de détaillants français, qui pâtit de la faiblesse de la consommation en matière d’habillement depuis des années. Fait nouveau, les assureurs crédit sont aussi de plus en plus tâtillons, si bien que livrer à La Redoute ou aux Trois Suisses plus de 1 200 euros de marchandises « se fait désormais aux risques et périls du fabricant de lingerie ». En Italie, « il faut parfois attendre un an avant d’être payé par les clients », ajoute M. Seau.Le secteur est à la fois fragilisé en amont et en aval. La parité euro/dollar n’est guère favorable puisque le coton est acheté en monnaie américaine. Or, les fournisseurs ne peuvent pas répercuter plus de 20 % de hausse sur les prix publics, très verrouillés par la distribution.Aucun acteur ne l’avoue, mais cette fragilisation de l’écosytème est telle que de nombreux fabricants de lingerie, s’ils sont bénéficiaires, préfèrent ne pas publier leurs comptes au tribunal de commerce. Par peur d’être racketés par les hypermarchés ou les supermarchés ou encore d’être fortement incités à rétrocéder une partie de leur crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) à ces distributeurs. En tout cas, seules les sociétés cotées de lingerie, comme Etam, Kindy et bientôt Dim puisque Hanes est en Bourse, sont obligées de publier leurs comptes et leurs résultats financiers.Eminence trouve son salut à l’internationalDans ce contexte difficile, le patron d’Eminence – l’une des rares entreprises de lingerie qui emploie encore 500 personnes en France, dont une centaine d’ouvriers à la production, à Aimargues (Gard)– trouve son salut dans l’innovation et le développement international. Un quart des ventes (sur un total de 99 millions d’euros en 2014) est réalisé dans une vingtaine de pays, dont l’Italie, la Belgique et l’Espagne pour les plus importants.Aujourd’hui codétenu par trois fonds d’investissement (LBO France, Orium et LFPI), le groupe, qui a embauché en France jusqu’à 2 000 personnes au début des années 1980, s’est aussi délocalisé et possède notamment une usine en Roumanie et un atelier en Italie.Lire aussi :Maison Lejaby taille dans ses effectifsDepuis cinq ans, Eminence s’est diversifié dans les marchés publics (qui ont représenté 5 millions d’euros l’an dernier), en s’associant à la filiale marchés publics de GDF-Suez. Depuis, le groupe travaille notamment pour l’armée de terre, la police, l’office national des eaux et forêts et même pour la police douanière et financière en Italie. La dernière commande consiste à réaliser pour l’armée française, des chemises dont le tissu est traité pour masquer la chaleur et ne pas être détectable par des rayons infrarouges.Enfin, des années après avoir essuyé un échec spectaculaire en essayant – malgré la présence de Naomi Campbell comme égérie – de vendre des slips kangourou aux femmes, Eminence repasse à l’attaque sur les dessous féminins.Six lignes de lingerie ont ainsi été entièrement redessinées pour sa marque Athena. Elles seront vendues à l’automne uniquement en grandes surfaces. Selon Isabelle Brunet, directrice produit de cette marque, « les prototypes sont réalisés en France mais la fabrication est délocalisée en Chine et en Tunisie ». Les prix sont volontairement accessibles et la marque promet une garantie d’échange ou de reboursement à toutes ses clientes.Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.05.2015 à 14h46 • Mis à jour le19.05.2015 à 16h30 | Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Le jeune champion chinois de la téléphonie mobile vient prendre la température des marchés américain et européen. A peine âgé de cinq ans et aujourd’hui deuxième acteur du smartphone en Chine, Xiaomi veut étudier sa capacité à générer le « buzz » et à se faire ainsi reconnaître sur ces marchés plus mûrs.Lire aussi :L’irrésistible ascension des smartphones chinoisLe groupe pékinois a ouvert, mardi 19 mai une page de vente en ligne proposant des livraisons aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Allemagne et en France. Particularité : seuls des accessoires y sont en vente. Par conséquent, ni son produit phare, le smartphone Mi4, ni son téléphone d’entrée de gamme, le Mi Rouge, pas davantage que son téléviseur ne sont encore accessibles. Les curieux n’ont en fait le choix qu’entre quatre produits : un casque audio, un bracelet électronique et deux types de recharges portables pour batteries de téléphone.Tâter le terrainPour Xiaomi, il s’agit d’abord de tâter le terrain. Sous l’impulsion de Hugo Barra, un ancien haut responsable du système Android de Google ayant rejoint les rangs de la jeune société au cours de l’été 2013, Xiaomi a fait ses premiers pas à l’étranger, notamment en Asie du Sud-Est et en Inde, où elle est aujourd’hui la première marque chinoise et se classe dans le top 5 général alors qu’elle ne s’y est lancée qu’en juillet 2014.C’est sur ce même marché indien que Xiaomi s’est également rapidement trouvé confronté à un terrain juridique miné. Ericsson l’a accusé d’avoir empiété sur ses brevets et a saisi la justice qui, en décembre dernier, a brièvement interdit la commercialisation de ses appareils mobiles. De tels obstacles ne manqueraient pas de se présenter sur les marchés occidentaux.Du côté de Xiaomi, on préfère toutefois expliquer que lancer un smartphone dans des pays dans lesquels le groupe ne dispose d’aucune expérience requerra un important processus d’adaptation : du contenu proposé aux normes des opérateurs locaux, en passant par les complexes étapes de certification. « Introduire un smartphone sur un nouveau marché est bien plus complexe » constate un cadre de la marque.Ralentissement de la demande chinoiseLa conscience des difficultés à venir ne saurait cependant supprimer le désir d’aller découvrir les marchés étrangers. Le ralentissement de la demande chinoise rend ce pas risqué nécessaire. S’il a longtemps été un eldorado, le toujours incontournable marché du smartphone chinois se révèle plus difficile à l’heure où la croissance tourne au ralenti. Le nombre de smartphones écoulés en Chine a baissé de 4,3 % au premier trimestre de 2015 par rapport à l’année précédente, avec 98,8 millions d’unités livrées en trois mois, selon les statistiques du cabinet IDC. Il s’agit de la première chute sur ce marché en six ans.Ce changement se révèle largement favorable aux marques les plus prestigieuses, car la montée en exigence du consommateur se poursuit. De sorte que si Xiaomi est parvenu temporairement à s’imposer au premier rang en 2014, un certain Apple – dont le chiffre d’affaires sur le marché chinois a progressé de 71 % de janvier à mars par rapport à la même période l’année précédente – lui est repassé devant au premier trimestre 2015.Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.05.2015 à 13h59 • Mis à jour le19.05.2015 à 15h04 | Eric Albert (Londres, correspondance) Le Royaume-Uni est officiellement entré en déflation. L’indice des prix, publié par le Bureau national des statistiques mardi 19 mai, est en recul de 0,1 % sur les douze mois de mai 2014 à avril 2015. Pourtant, les économistes britanniques, y compris à la Banque d’Angleterre (BoE), affichent une évidente décontraction face à ce phénomène. Pour eux, il s’agit uniquement d’un phénomène temporaire, lié à la baisse du pétrole et des prix agroalimentaires, et un rebond des prix est attendu à court terme.La baisse de l’indice des prix est pourtant historique. Il faut remonter à mars 1960 pour retrouver un tel phénomène au Royaume-Uni. Ce n’est pour autant pas une surprise. En février et mars, l’inflation avait déjà été nulle.L’explication vient essentiellement de facteurs extérieurs : la chute du baril de pétrole a provoqué une baisse des prix à la pompe de 12,3 % sur un an, tandis que les prix de l’alimentaire reculaient de 3 %. La hausse de la livre sterling, particulièrement face à l’euro, a également fait baisser le coût des importations.Les ménages ne diffèrent pas leurs dépensesMark Carney, le gouverneur de la banque d’Angleterre, s’était d’ailleurs voulu rassurant mercredi 13 mai lors de la présentation de son rapport trimestriel. Pour lui, la croissance britannique demeure solide, et il n’y a pas de risque d’une spirale déflationniste.Théoriquement, le danger de la chute des prix est que les ménages diffèrent leurs dépenses, attendant que les biens de consommation soient encore moins chers, ce qui ralentirait la croissance. « Il n’y a aucun signe que c’est ce qu’il se produit actuellement, estime M. Carney. Les gens ne diffèrent pas leurs dépenses. »La consommation demeure effectivement solide au Royaume-Uni. La forte baisse du chômage, désormais à 5,6 %, a permis aux Britanniques de renouer avec la confiance.Lire aussi :Les ambiguïtés de la reprise britanniqueÀ court terme, la baisse des prix présente même un avantage pour l’économie britannique. Longtemps, la croissance des salaires est restée très limitée tandis que l’inflation était forte, atteignant deux pics à 5 % en 2008 et en 2011. Le pouvoir d’achat des ménages en a longtemps souffert.Mais depuis six mois, les deux courbes se sont croisées. Les salaires ne progressent certes qu’à un rythme modéré (+1,9 %), mais nettement plus que l’inflation. « Au final, nous ne sommes pas inquiets par un seul mois de déflation », juge Azad Zangana, économiste à Schroders, une société de gestion.La remontée des taux pourrait attendre un peuSelon lui, le phénomène devrait disparaître dans les mois qui viennent, maintenant que le prix du baril de pétrole a rebondi.Pour la banque d’Angleterre, la déflation, si elle reste temporaire, présente également un avantage. Maintenant que la reprise est là, l’institution envisage d’augmenter son taux d’intérêt, qui est à son plus bas historique de 0,5 % depuis bientôt sept ans.Avec des prix actuellement en baisse, elle peut toutefois se permettre d’attendre plus longtemps : son mandat est de contenir l’inflation autour de 2 %, ce qui est loin d’être le cas actuellement. Les marchés ne tablent donc sur une première hausse des taux que fin 2015 ou début 2016.Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste William Audureau Le contraste ne manquera pas de faire grincer des dents. Alors que Facebook est régulièrement épinglé pour sa pudibonderie, la société qu’elle a acquise pour l’équivalent de 1,5 milliard d’euros en mars 2014 laissera l’industrie du X lancer des applications sur son casque de réalité virtuelle, l’Oculus Rift.« Le Rift est une plate-forme ouverte. Nous ne contrôlons pas quels logiciels peuvent tourner dessus. Et c’est important », a expliqué le fondateur d’Oculus VR, Palmer Luckey, en réponse à une question d’un journaliste de Variety, lundi, en ouverture de la première Silicon Valley Virtual Reality Conference.Palmer Luckey prend ainsi acte des nombreux projets de simulateurs érotiques en réalité virtuelle, comme les démonstrations de palpation mammaire en 3D de la compagnie britannique Veiviev, les jeux sexuels de VRsexlab, ou les vidéos à 360° d’Oculus Real Porn. Wacky Paradise, un jeu érotique annoncé en 2013 par des anciens de Call of Duty, semble, lui, avoir été abandonné.Des applications variées et finalement peu de jeuxSelon des estimations relayées par le site américain, alors que les jeux vidéo étaient l’application première de ce casque de réalité virtuelle repéré et financé sur Kickstarter en 2012, ils ne représentent déjà plus que 20 % des applications actuellement développées, alors que le très médiatique casque ne sera lancé à la vente qu’à partir du premier trimestre 2016.La pornographie virtuelle est toutefois loin d’être nouvelle. Comme en témoigne cet article d’époque du New York Times, il avait déjà eu le vent en poupe en 1995, à l’époque porté par la démocratisation des CD interactifs. Des jeux vidéo à caractère pornographiques sont même apparus dès 1982, avec Custer’s Revenge sur l’antique console Atari 2600. Ironie de l’histoire, ce dernier avait contribué à dégrader l’image d’Atari, précipité la chute de ses ventes, et poussé les constructeurs suivants à contrôler les logiciels commercialisés sur leurs consoles.William AudureauJournaliste au Monde 19.05.2015 à 12h26 • Mis à jour le19.05.2015 à 16h17 A la suite de l’accident d’un A400M le 9 mai à Séville, en Espagne, Airbus Defence and Space (Airbus DS) demande dans une note d’alerte aux cinq pays exploitant actuellement l’appareil de procéder à des contrôles du système de gestion électronique des moteurs de l’avion de transport militaire européen. L’accident, qui avait eu lieu à l’occasion d’un vol d’essai avant sa livraison à la Turquie, avait tué quatre des six personnes à bord.La demande formulée par Airbus DS, qui concerne douze avions au total, a été faite à la suite de la détection d’une anomalie potentielle (un bug de logiciel) dans l’interface qui assure la commande et le contrôle des moteurs. Dans un communiqué, publié mardi, Airbus invite les armées qui opèrent déjà des A400M à effectuer des contrôles après « un éventuel remplacement de moteur ou de l’ECU (Electronic control unit) ».Airbus a mené sa propre enquête interne sur l’accident survenu en Espagne, parallèlement aux enquêtes officielles. Selon un expert du secteur, cela pourrait se traduire par une perte de contrôle de la puissance moteur. « Pour éviter tout risque potentiel lors des vols à venir, Airbus DS a informé les exploitants des actions nécessaires à effectuer », a précisé l’avionneur dans son communiqué.Mais Airbus n’a pas établi de lien entre ce problème potentiel et l’accident de l’A400M en Espagne. « Il est encore trop tôt pour le dire », se défend l’avionneur européen. Airbus préfère rester prudent car il n’a pas encore eu accès aux données des deux boîtes noires de l’avion, qui ont été retrouvées sur les lieux du crash. L’accident en Espagne est le premier impliquant un Airbus A400M, modèle entré en service en 2013.Problèmes dès l’origine avec le système de régulation des moteurs« Ces informations ont également été transmises, immédiatement, aux autorités chargées de l’enquête » en Espagne, a ajouté Airbus DS. L’enquête est menée par les autorités militaires espagnoles, précisément par la Commission d’enquête technique des accidents des aéronefs militaires qui devra présenter ses conclusions au juge d’instruction saisi du dossier.La mise en garde d’Airbus fait resurgir un défaut quasi d’origine des A400M. Lors du lancement du projet, les Européens ont opté pour un moteur spécialement créé pour le nouvel appareil plutôt que de retenir le turbopropulseur mis en œuvre par l’américain Pratt & Whitney.Et cela ne s’est pas fait sans difficulté. L’allemand MTU a ainsi eu les plus grandes difficultés à mettre au point le FADEC, le système de régulation électronique des quatre moteurs de 11 000 chevaux chacun qui propulsent l’avion. Au point que, c’est un fournisseur français qui a dû terminer la mise au point du FADEC.Une fois encore, c’est ce système de régulation électronique qui fait aujourd’hui des siennes. Cette fois, c’est l’ECU, une des deux composantes du Fadec, avec l’EPMU (Engine protection and monitoring unit), qui est montré du doigt.Premier accident impliquant un Airbus A400MAvion européen ultramoderne et polyvalent, l’A400M cumule les problèmes depuis plusieurs années. Avant même son lancement, les retards et surcoûts s’étaient accumulés, à tel point que les premières livraisons attendues en 2010 avaient été décalées à 2013 et le programme, majoré de 6,2 milliards d’euros partagés à l’époque entre Airbus et ses clients – soit 30 % de dépassement de budget.L’A400M, assemblé à Séville et dont le coût de développement s’élève à 20 milliards d’euros, a été livré jusqu’à présent à la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la Turquie et la Malaisie. Ces quatre pays ont suspendu les vols des appareils en service à la suite de l’accident.Lire aussi :L’accident d’un avion-cargo militaire ouvre une nouvelle crise pour Airbus Gilles Rof Combien Manuel Valls a-t-il réellement promis à Marseille et à sa future métropole ce vendredi 29 mai ? Au terme d’une journée marathon, commencée par un petit déjeuner avec le maire UMP de la ville Jean-Claude Gaudin et six présidents d’EPCI (établissement public de coopération intercommunale), et bouclée par une visite à l’usine Airbus Helicopters de Marignane, le chef du gouvernement laisse dans son sillage deux promesses. Celle de « prendre à bras le corps » les problèmes de ce territoire, et celle de tenir une très longue liste d’engagements. Certains chiffrés et dotés d’un calendrier. D’autres relevant plus de la déclaration d’intention politique.Les plus clairs des engagements du gouvernement sont ceux contenus dans le Contrat plan Etat-région (CPER). Un document portant sur la période 2015-2020, signé au conseil régional PACA en début d’après-midi par Manuel Valls et son président socialiste, Michel Vauzelle. Sur la somme totale de 1,67 milliard d’euros d’investissements publics, l’Etat a fixé sa part à 826 millions d’euros – 61 millions d’euros de plus que pour le plan précédent. « Si on ajoute les crédits du plan Campus et ceux du Plan d’investissement d’avenir, a calculé M. Valls à la tribune de l’hémicycle régional, cela fait un investissement de l’Etat de 1,6 milliard d’euros pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ». Fustigeant « ceux qui estiment que l’Etat ne fait pas assez », le premier ministre a rappelé à ses détracteurs locaux que c’était « son » gouvernement et celui de Jean-Marc Ayrault qui « avaient fait les choses » pour Marseille et son territoire.Lire aussi :Manuel Valls à Marseille pour concrétiser les engagements financiers de l’EtatQuelques minutes avant l’arrivée de M. Valls, les conseillers régionaux UMP-UDI et Front national ont quitté l’hémicycle pour marquer leur désaccord. La veille, seize grands élus UMP, dont le député-maire de Nice, Christian Estrosi, candidat aux élections régionales de décembre, avaient cosigné une lettre dénonçant un « abandon financier programmé » par l’Etat. « Ce n’est pas parce qu’on est en campagne régionale qu’il faut dire ce genre de bêtises », a rétorqué Manuel Valls à l’attention de l’ancien ministre délégué à l’industrie de Nicolas Sarkozy.Le CPER prévoit notamment d’investir 775 millions d’euros dans le domaine des transports. Dans cette enveloppe, près de 400 millions iront au réseau ferroviaire, avec l’amélioration de la peu performante desserte Aix-Marseille et les liaisons entre les métropoles niçoise et marseillaise. Quelque 78 millions seront également consacrés à l’amélioration des bassins du Grand Port maritime de Marseille, que le premier ministre souhaite voir atteindre le « niveau des ports de l’Europe du Nord les plus modernes ».« Le soutien aux métropoles, les questions de l’emploi et de la transition écologique sont au cœur de ce contrat », a expliqué Manuel Valls. Des projets à hauteur de 281 millions d’euros sur la recherche et l’innovation, 275 millions d’euros sur la transition écologique dont 146 consacrés « à la reconquête de la biodiversité », figurent dans les engagements conjoints de l’Etat et de la Région. Enfin, dans le domaine de la solidarité, le CPER prévoit également 107,5 millions d’euros sur 23 opérations de rénovation urbaine (dont 12 dans les Bouches-du-Rhône), hors des habituels crédits de l’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU).Une métropole Aix-Marseille-Provence en 2016Dans la matinée, le premier ministre s’était concentré sur un autre sujet : la future métropole Aix-Marseille-Provence. Au sortir du comité interministériel exceptionnel organisé à la préfecture, en présence de six ministres et de trois secrétaires d’Etat, M. Valls a rappelé « son attachement » personnel à la « capitale méditerranéenne de la France », et sa détermination à voir la métropolisation souhaitée par le gouvernement prendre son élan. « Dans les faits, elle est déjà là », a expliqué Manuel Valls, assurant les élus de la présence de l’Etat pour les aider à bâtir cette métropole prévue au 1er janvier 2016, regroupant 92 communes et 1,8 million d’habitants.Si la volonté est affichée, le programme « d’accompagnement du développement de la métropole » présenté par le premier ministre n’est pas doté d’une enveloppe globale précise, ce qui lui a valu de sérieuses critiques des élus UMP, Jean-Claude Gaudin en tête.Certaines mesures bénéficient d’un calendrier fixe : création de douze nouvelles classes pour les enfants de moins de 3 ans dans les quartiers populaires de Marseille et recrutement de 200 jeunes en service civique à la rentrée 2015, ouverture du premier tronçon de la rocade routière L2 au premier trimestre 2016, plan de rénovation des copropriétés dégradées fin 2016…D’autres tracent une direction dans laquelle l’Etat assure vouloir s’engager, comme le financement de l’étude du prolongement du tramway vers les quartiers nord de la ville… « Nous agissons avec lucidité et modestie, a insisté le chef du gouvernement. Nous savons que cela prendra du temps. » M. Valls s’est placé dans la continuité d’action du pacte de sécurité et de cohésion sociale lancée par son prédécesseur. Sur les 37 millions d’euros promis à Marseille par M. Ayrault, les services de l’Etat assurent que 30 ont déjà été investis. 30 millions d’euros, c’est la dotation que le gouvernement pourrait exceptionnellement ajouter en 2016 pour « permettre la mise en place de la métropole Aix-Marseille Provence ». Une enveloppe de 100 millions d’euros reste à utiliserAu cours d’un petit déjeuner « républicain mais tendu », selon un participant, Manuel Valls a rencontré les présidents des communautés de communes, toujours remontés contre le projet. Face à leurs accusations de « ne pas mettre les moyens nécessaires », le premier ministre a joué la compréhension et la fermeté. « Dans ce domaine, il faut éviter la démagogie, a-t-il prévenu. Ceux qui ont combattu férocement la métropole ne peuvent aujourd’hui expliquer qu’il faut des centaines de millions supplémentaires de l’Etat pour la faire vivre. » En plus des budgets des six EPCI fusionnés – soit près de 2,7 milliards d’euros – la métropole Aix-Marseille doit recevoir annuellement une dotation de base de 50 millions d’euros de l’Etat.Au cours de son déplacement, Manuel Valls a souhaité placer les élus locaux devant leurs responsabilités. Au sujet des crédits de l’Agence nationale de rénovation urbaine, il a regretté qu’une enveloppe de 100 millions d’euros reste à utiliser par la ville de Marseille avant la fin 2015. « Il ne suffit pas de demander des crédits supplémentaires, il faut déjà utiliser ceux qui ont été attribués », a fait remarquer le chef du gouvernement, pointant le manque de volonté politique. Manuel Valls a également menacé les communes qui n’atteignent pas les quotas légaux en matière de logements sociaux « de renvoyer vers les préfets, permis de construire et droits de préemption ». « La région PACA détient le triste record des communes ne respectant pas leurs obligations en matière de mixité sociale », a regretté le premier ministre, avant d’assurer : « L’Etat veut aider Marseille, agir dans tous les domaines. Mais ici, plus qu’ailleurs, l’Etat doit incarner l’intérêt général. »Gilles RofJournaliste au Monde 29.05.2015 à 20h12 Plusieurs sociétés de droits d’auteur, comme la Sacem, la SCAM ou la SACD vont assigner la chaîne de télévision numérique terrestre (TNT) Numéro 23, pour non-paiement des droits, a révélé la revue Stratégie vendredi 29 mai.Les sociétés reprochent à la chaîne, créée en décembre 2012, de ne pas s’être acquittée de certains droits d’auteur. Le préjudice est « de l’ordre du million d’euros », selon Pascal Rogard, le président de la SACD, interrogé par la revue. Une audience doit avoir lieu le 18 juin.Numéro 23 est sous le feu des critiques depuis que ses actionnaires, parmi lequels Pascal Houzelot (membre du Conseil de surveillance du Monde), l’ont revendue pour 90 millions d’euros au groupe NextRadioTV. Soit deux ans et huit mois après s’être vu attribuer – gratuitement – une fréquence par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA).Lire aussi :Numéro23 : polémique sur une plus-value « scandaleuse »Après cette polémique, le Sénat a voté au début de mai un amendement proposant d’alourdir la taxation des reventes de chaînes de la TNT. Le texte instaure une ponction de 20 % si la cession survient moins de cinq ans après l’attribution de la fréquence, de 10 % si elle a lieu entre cinq et dix ans, et de 5 % au bout de dix ans.Cette taxation n’était jusqu’ici que de 5 %, et les cessions étaient interdites avant deux ans et demi de détention. 29.05.2015 à 19h38 • Mis à jour le29.05.2015 à 20h27 | Hélène Sallon C’est en France qu’Ensaf Haidar a achevé, vendredi 29 mai, une tournée européenne pour demander la libération de son époux, Raïf Badaoui, un blogueur saoudien condamné en novembre 2014 à dix ans de prison et 1 000 coups de fouet pour « insulte à l’islam ». « Ma démarche n'est pas de faire pression sur Riyad, mais de communiquer sur un cas humanitaire, celui de mon mari qui a toujours prôné la paix et la liberté, et qui aujourd'hui manque cruellement à sa famille », a déclaré Mme Haidar, qui vit depuis trois ans au Canada avec leurs trois enfants, âgés de 7 à 11 ans.« Je demande aux gouvernements que je rencontre d'entrer en contact avec leurs homologues saoudiens pour parler de Raïf », a-t-elle indiqué, avant une rencontre avec des responsables du ministère des affaires étrangères. « J'espère que cela aura un impact positif pour la libération de Raïf », a-t-elle dit.Animateur du site internet Liberal Saudi Network et lauréat 2014 du prix Reporters sans frontières (RSF) pour la liberté de la presse, il est emprisonné depuis 2012. Farouche défenseur de la liberté d'expression, son site internet avait demandé la fin de l'influence religieuse dans le royaume, régi par le wahhabisme, une stricte version de l'islam. L’intégralité de ses écrits a été traduite en français et réunie dans un petit livre intitulé « 1 000 coups de fouet parce que j’ai osé parler librement », publié aux éditions Kero, avec le soutien d’Amnesty international.Lire aussi :Un blogueur saoudien fouetté en public pour « insulte à l’islam »Une sentence « cruelle et inhumaine »Une à deux fois par semaine, Raïf Badaoui est autorisé à appeler son épouse. Pas plus de dix minutes. « Son état physique et moral s’est dégradé mais les efforts entrepris par des gens du monde entier améliorent son état d’esprit. Il se sent soutenu. Cela lui donne une lueur d’espoir », a-t-elle témoigné jeudi lors d’une rencontre au siège d’Amnesty international. L’organisation, qui a déclaré Raïf Badaoui « prisonnier d’opinion », a joué un grand rôle dans la mobilisation internationale sur le sort du blogueur saoudien.Sa situation a soulevé l'indignation à travers le monde et les Nations unies ont dénoncé une sentence « cruelle et inhumaine ». Après une première séance de flagellation le 9 janvier, les séances suivantes ont été repoussées pour des raisons de santé, puis pour des motifs non précisés. L'Arabie saoudite a dénoncé la campagne médiatique autour de Raïf Badaoui, rejetant toute « ingérence » et toute critique contre son système judiciaire.Le 21 janvier, le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius avait dit être intervenu auprès des autorités saoudiennes en faveur de Raïf Badaoui. « Nous sommes intervenus et d’ailleurs la sentence qui est inhumaine a été suspendue et j’espère qu’elle sera complètement reportée. Nous soutenons la liberté d’expression partout dans le monde », a-t-il déclaré. Le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), Christophe Deloire, a de son côté estimé qu'à ce stade « la position française ne s'est pas illustrée par sa force ». Le président français François Hollande a été reçu en grande pompe début mai à Riyad dans un contexte de volonté mutuelle de renforcer les relations bilatérales.Ensaf Haidar espère que le jugement prononcé contre son époux sera annulé et que son interdiction de voyager sera levée afin qu’il puisse quitter l’Arabie saoudite. « La décision est dans les mains du gouvernement saoudien. Je souhaite qu’il soit parmi les gens qui seront amnistiés comme chaque année par le gouvernement pendant le mois de Ramadan », qui débute le 17 juin, a-t-elle dit. « La situation de Raïf va empirer s’il reste en Arabie saoudite et ce sera pire qu’avant son incarcération ».Hélène SallonMoyen-OrientSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.05.2015 à 18h36 Le gouvernement espagnol a donné, vendredi 29 mai, son feu vert à la présence permanente sur la base de Moron de la Frontera, près de Séville, d’une force d’intervention américaine de 2 200 hommes sur la base de Moron de la Frontera (sud). Une décision destinée à répondre aux différentes crises que connaît le continent africain.L’installation de cette force sera formalisée dans un accord bilatéral entre l’Espagne et les États-Unis, amendant ainsi l’accord de défense datant de 1988, a annoncé la vice-présidente du gouvernement Soraya Saenz de Santamaria.Le texte doit être signé lundi lors de la visite en Espagne du chef de la diplomatie américaine John Kerry. Il prévoit « le déploiement permanent sur la base de Moron d’une force de 2 200 militaires et 500 civils, plus 26 avions », a précisé la porte-parole du gouvernement.Lire aussi :Le leadership militaire américain menacéUne base régulièrement utilisée par les États-Unis depuis les années 1950Cette force de réaction rapide a notamment pour mission de renforcer la protection des ambassades, de récupérer des militaires en difficulté, d’évacuer des civils ou d’intervenir dans les conflits ou les crises humanitaires.La base de Moron peut également accueillir une force temporaire d’un maximum de 800 militaires et 14 avions supplémentaires. Elle a été régulièrement utilisée par les États-Unis depuis les années 1950, comme d’autres, dont la base aéronavale de Rota, près de Cadiz (Andalousie).Les États-Unis disposaient déjà d’une force de réaction rapide d’environ 800 hommes sur cette base depuis avril 2013, mais à titre temporaire. Elle y avait été déployée après l’attaque meurtrière ayant visé le consulat de Benghazi, en Libye, le 11 septembre 2012.Lire aussi :Comment l’OTAN fera face à la guerre hybride Claire Ané Les 920 000 jeunes affiliés à La Mutuelle des étudiants (LMDE), vont bientôt dire adieu aux longs délais de remboursement de soins, la non-délivrance de carte Vitale et autres galères. En vertu de l’accord conclu, jeudi 28 mai, avec l’Assurance maladie, celle-ci gérera leur régime obligatoire de sécurité sociale à compter de la rentrée 2015.Concrètement, ils bénéficieront d’« une prise en charge plus simple, plus rapide et plus efficace », a promis Nicolas Revel, directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam). « La gestion était désastreuse, les délais de remboursement beaucoup trop longs, l’entrée et la sortie de La Mutuelle difficiles. Les étudiants ne parvenaient pas non plus à nous joindre en cas de problème », a reconnu Anne-Marie Cozien, administratrice provisoire de la première mutuelle étudiante, qui croule sous les dettes et a été placée sous sauvegarde judiciaire en février. Ses dysfonctionnements ont été sévèrement critiqués par la Cour des comptes, et dans un récent rapport du Défenseur des droits.Lire aussi :Mutuelles étudiantes : le Défenseur des droits relève des difficultés d’accès aux soinsDémarches simplifiéesA compter du 1er octobre, les soins seront remboursés en moins de sept jours avec la carte vitale, et la part mutuelle devrait elle aussi être versée plus vite. Les étudiants pourront effectuer leurs démarches sur Internet, via leur compte Ameli, et consulter leur historique de remboursement. Ils pourront obtenir des réponses à leurs questions, par mail en moins de 48 heures, grâce à un numéro de téléphone dédié aux affiliés LMDE, avec une durée d’attente moyenne de 2 minutes 30, ou dans les points d’accueil de l’Assurance maladie. Des démarches simplifiées en cas de déménagement. A l’issue de leurs études, le transfert vers le régime de base sera fluide et simplifié.Une cellule de conciliation est aussi prévue pour le traitement des situations les plus complexes, y compris pour les réclamations antérieures au 1er octobre 2015. Elles risquent d’être nombreuses…. « Absence de délivrance de la carte Vitale, de prise en compte des déclarations de médecin traitant ou d’affection de longue durée », les défaillances pointées récemment par le Défenseur des droits ne manquent pas.Les étudiants seront en revanche directement en relation avec la LMDE pour leur affiliation lors de leurs inscriptions dans le supérieur. La mutuelle prévoit par ailleurs de renforcer ses actions de prévention (sida, addictions, MST, problèmes psychologiques…) à destination de ses adhérents. Pour les quelque 5 % d’étudiants qui ont choisi le pan « complémentaire » santé facultative de la LMDE, la question n’est pas encore tranchée, mais une reprise par la mutuelle Intériale est évoquée.Lire aussi :Sortie de crise à La Mutuelle des étudiantsClaire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.05.2015 à 16h13 • Mis à jour le29.05.2015 à 16h51 Le tribunal correctionnel d’Annecy (Haute-Savoie) a condamné, vendredi 29 mai, le directeur de la rédaction de BFM-TV, Hervé Béroud, et son journaliste Dominique Rizet à payer des amendes de 10 000 euros chacun. Une peine prononcée pour avoir diffusé à l’antenne des photos de la tuerie de Chevaline. Egalement poursuivi pour avoir publié ces clichés, le directeur de la publication du Parisien, Jean Hornain, a été relaxé.M. Béroud et M. Rizet ont été reconnus coupables de recel de violation du secret de l’instruction. Ils ont en revanche été relaxés des délits d’atteinte à l’intégrité d’un cadavre et de reproduction illicite d’une scène de crime.Les trois clichés incriminés montraient la famille au complet avant la fusillade et des scènes du crime de la tuerie de Chevaline. On y voyait la voiture des victimes et le corps de Sylvain Mollier, probable victime collatérale lors du quadruple meurtre.Diffusées en exclusivité à l’antenne de la première chaîne d’infos de France, les photos furent présentées et commentées par Dominique Rizet. Une plainte avait alors été déposée par les avocats de la famille de Sylvain Mollier.Lire : Tuerie de chevaline : une plainte déposée contre BFM-TVLe 5 septembre 2012, Saad Al-Hilli, 50 ans, ingénieur britannique d’origine irakienne, sa femme, âgée 47 ans, et sa belle-mère, âgée de 74 ans, avaient été tués de plusieurs balles dans leur voiture, sur une petite route forestière proche de Chevaline.L’une des fillettes du couple Al-Hilli avait été grièvement blessée tandis que la seconde, cachée sous les jambes de sa mère, s’en était miraculeusement sortie indemne. Sylvain Mollier, lui, avait été abattu de plusieurs balles. Stéphane Lauer (New York, correspondant) Jamais deux sans trois. Pour la troisième fois depuis la fin de la récession en 2009, l’économie américaine a connu un nouvel accès de faiblesse. Le Produit Intérieur Brut (PIB) a reculé de 0,7 % en rythme annualisé au premier trimestre a annoncé vendredi 29 mai le Département du commerce.Une première estimation, publiée il y a un mois, faisait état d’une croissance quasi-nulle (+0,2 %). La dernière contraction de l’économie américaine remonte au premier trimestre 2014 lorsque le PIB avait chuté de 2,1 %. Une nouvelle fois, l’accélération tant attendue de la croissance pourrait être reportée à 2016.Les causes du décrochage du premier trimestre sont connues : l’hiver rigoureux sur le Nord-est du pays et le Midwest, couplé à la grève des dockers dans les ports de la côte Ouest et à la remontée du dollar qui pénalise la balance commerciale.Décrochage des exportationsC’est ce dernier point qui a pesé le plus lourd au premier trimestre. Le déficit de la balance commerciale a soustrait 1,9 point de pourcentage au PIB. Du jamais vu depuis 1985. Les exportations ont ainsi décroché de 7,6 %, soit 0,4 point de plus que la première estimation. Si l’on considère uniquement les ventes de biens vers l’étranger, la chute atteint même 14 %, un record sur ces six dernières années.La consommation des ménages, qui représente 70 % de l’activité économique aux Etats-Unis, a fait un peu moins bien que ce qu’anticipait la première estimation du Département du commerce en progressant de 1,8 % au lieu de 1,9 %.Ce chiffre est en fort contraste avec celui du trimestre précédent au cours duquel les dépenses des ménages avaient accéléré de 4,4 %. Si le pouvoir d’achat des Américains a progressé de 5,3 % entre janvier et mars, cela s’est traduit par un taux d’épargne plus élevé : celui-ci est passé de 4,7 % à 5,5 %.Recul des profits pour les entreprisesEn revanche, la baisse des prix de l’essence n’a pour le moment pas incité les ménages à dépenser plus, comme le prévoyaient les économistes. Or, même si le gallon d’essence reste bon marché à 2,74 dollars (0,66 centime d’euros le litre), son prix a sensiblement remonté depuis son plus bas du mois janvier (2,03 dollars).Lire aussi :Malgré une offre abondante, le prix du pétrole remonteEn revanche, du côté des entreprises, les profits avant impôts affichent un recul de 5,9 % par rapport au trimestre précédent, même s’ils sont encore en progression de 3,7 % par rapport à la même période de 2014.Autre mauvaise nouvelle, la baisse des investissements : les dépenses en machines, construction et Recherche et Développement ont chuté de 2,8 %, le recul le plus prononcé depuis le début de la reprise.Parallèlement, les entreprises ont levé le pied sur les stocks, ce qui pèse sur le secteur manufacturier et celui des services aux entreprises. Le secteur pétrolier accuse enfin un fort ralentissement. La baisse des prix du baril a entraîné une chute de plus de 48 % des investissements dans le secteur de l’exploration.Amélioration du marché de l’emploiCe tableau général n’inquiète pas outre mesure la Réserve fédérale (Fed). « La croissance économique a ralenti au cours des mois d’hiver, reflétant en partie des facteurs transitoires », a estimé la Banque centrale lors de son dernier Comité de politique monétaire du mois d’avril.L’amélioration du marché de l’emploi (le taux de chômage est tombé à 5,4 % en avril) et du secteur immobilier (les ventes de logements neuf ont progressé de 6,8 % le mois dernier), laisse augurer un rebond du PIB au cours des prochains trimestres. Dans ce contexte, Janet Yellen, la présidente de la Fed a affirmé le 22 mai, qu’il serait « approprié à un moment donné cette année de faire les premiers pas pour relever les taux fédéraux de l’argent au jour le jour ».Lire aussi :Etats-Unis : la hausse des taux pourrait attendre septembreSi la météo et la grève des ports ne seront plus qu’un mauvais souvenir dès le deuxième trimestre, en revanche la force du dollar, elle continuera de peser sur les exportations. D’autant que la perspective d’un relèvement des taux ne fera qu’alimenter la hausse de la devise américaine.Lire aussi :États-Unis : l’emploi retrouve du tonus en avrilStéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.05.2015 à 15h04 • Mis à jour le29.05.2015 à 15h05 | Isabelle Rey-Lefebvre Le tribunal d’instance de Rennes a ordonné vendredi 29 mai l’expulsion immédiate des squatteurs qui occupaient depuis 2013 la maison de Maryvonne Thamin, rue de Châtillon, à Rennes. Le juge a non seulement refusé d’accorder un délai de deux mois qu’avait réclamé Me Stéphanie Pelletier, l’avocate de trois des occupants, mais a aussi accordé le concours de la force publique. Les squatteurs sont également condamnés à verser à la partie adverse 800 euros au titre des frais de justiceLire aussi :Maryvonne, les squatteurs et les Bonnets rougesLa propriétaire de 83 ans, Maryvonne Thamin pourra donc récupérer sa maison et la mettre en vente comme c’est son projet. Mais dans quel état sera son bien ? S’interroge son avocat Me Philippe Billaud, qui précise que les squatteurs ont plié bagage dès jeudi. Dans leur précipitation, ils ont laissé tomber sur la chaussée une enveloppe dont le contenu en dit un peu plus sur leur personnalité et motivations : « Kill the capitalism », « Contre la police, contre toute autorité, révolution sociale et libertaire », « sans papier, sans frontière, personne n’est illégal », « bouffer du facho, mais pas des animaux », peut-on lire sur des autocollants glissés dans cette enveloppe.Cette affaire a donné lieu à des confrontations musclées : le 3 mai, notamment, la police a dû mettre un terme à un affrontement entre militants d’extrême-droite, venus soutenir la propriétaire et cherchant à déloger les occupants, et militants d’extrême-gauche, venus prêter main-forte aux squatteurs.Surenchères de propositions de loiLes représentants des propriétaires, et des hommes politiques comme Marc-Philippe Daubresse, député UMP du Nord et ministre du logement dans le gouvernement Raffarin (entre 2004 et 2005), ont aussi remis en cause la protection supposée des squatteurs et la loi droit au logement opposable du 5 mars 2007. Pourtant, cette loi « Dalo », portée par Jean-Louis Borloo (alors ministre du logement) et adoptée à l’unanimité, ne protège pas les squatteurs, mais les squattés. L’article 38 permet en effet aux locataires en titre et aux propriétaires victimes d’intrusion dans leur domicile de saisir le préfet, pour qu’il procède sans décision de justice à l’expulsion des intrus. Mais dans le cas de Maryvonne Thamin, cette maison inoccupée depuis des années ne constituait plus son domicile et ne permettait donc pas au préfet d’intervenir sans décision de justice, celle-là même qu’a obtenue la propriétaire ce vendredi.Depuis la médiatisation de cette affaire, les hommes politiques de droite font assaut de propositions. Avec 40 de ses collègues, le député UMP du Vaucluse Julien Aubert a annoncé sur son blog avoir déposé le 20 mai une proposition de loi modifiant l’article 38 de la loi Dalo et créant un délit d’occupation du bien d’autrui sans droit ni titre, sanctionnable d’un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende. Le député de l’Essonne Nicolas Dupont-Aignan lui a emboîté le pas en déposant jeudi sur le bureau de l’Assemblée nationale un texte assez similaire.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.05.2015 à 17h15 • Mis à jour le16.05.2015 à 17h57 2 minutes et 56 secondes, voilà le temps, très court, qu'il aura fallu à Sadio Mané pour inscrire le triplé le plus rapide de l'histoire de la Premier League anglaise. Le meneur sénégalais de Southampton a réussi cette prouesse, samedi, en championnat, contre Aston Villa, laminé 6-1.Sadio Mané améliore ainsi le précédent record de l'attaquant de Liverpool, Robbie Fowler, qui lui n'avait eu besoin que de 4 minutes et 33 secondes pour parvenir au même résultat. Ce record tenait depuis 1994. Le joueur de 23 ans, arrivé fin août chez les Saints en provenance de Salzbourg, en Autriche, a ouvert le score à la 13e minute en reprenant un premier tir repoussé par le gardien. Dans la minute suivante, il a intercepté une passe en retrait et trompé le gardien avant de parachever son oeuvre à la 16e minute d'un tir puissant.Dix buts en championnat Depuis la création de la Premier League lors de la saison 1992-1993, personne n'avait été aussi rapide pour inscrire trois buts. Le record absolu dans le football anglais reste toutefois la propriété de James Hayter. Entré en jeu à la 84e minute en 2004 contre Wrexham lors d'un match de 3e division, le triplé du remplaçant de Bournemouth avait été chronométré en 2 minutes et 20 secondes. Sadio Mané en est désormais, lui, à 10 buts en championnat cette saison. Xavier EutropeÇa ressemble à un Castlevania, c'est développé par l'un des grands noms de Castlevania, et ça devrait se jouer comme un Castlevania… Mais ça n'est pas un Castlevania. Bloodstained, développé par l'un des concepteurs historiques de la saga vampirique, Koji Igarashi, n'est pas vraiment un énième épisode de la série, même s'il y ressemble fortement.Le futur jeu ne sera pas édité par Konami, qui gère la licence depuis le tout premier épisode sorti sur NES jusqu'au vingtième, Lords of Shadow 2, sorti en 2014. C'est sur Kickstarter qu'Iga, surnom de Koji Igarashi, est allé proposer son idée, lundi 11 mai. Kickstarter est une plate-forme de financement participatif américaine qui a vu le jour en 2009. Elle permet à des personnes de proposer un projet et de requérir les dons des utilisateurs du site. En échange de leur participation, les backers, nom donné aux personnes qui apportent une contribution, reçoivent des récompenses en fonction du montant. Tout y est passé, de l'imprimante 3D à l'Occulus Rift, ce dispositif qui permet de s'immerger dans une réalité virtuelle à l'aide d'un casque doté d'écrans. Depuis ses débuts, c'est un terrain fertile pour les développeurs de jeux indépendants, qui y ont trouvé une manière simple de lever des financements sans passer par un « grand studio » ; plus récemment, pour des créateurs qui ont autrefois développé pour de grandes firmes mais qui, pour une raison ou une autre, veulent s'affranchir des studios. Castlevania met en scène le combat de la famille Belmont, constituée de chasseurs de vampire, contre Dracula et son culte à travers les générations. L'arme principale du protagoniste est en général un fouet qui s'améliore au fur et à mesure de l'avancement de l'aventure. On évolue à travers des décors gothiques, l'ambiance est assez sombre et le personnage gagne en puissance tandis que son arme acquiert de nouvelles capacités.Koji Igarashi a transformé la série en la rapprochant d'une autre franchise : Metroid, développée par Nintendo, et plus particulièrement de Super Metroid, jeu sorti en 1994. En résultera le sous-genre dit « Metroidvania », un genre de jeu d'aventure très codé avec des mécaniques de jeu bien particulières qui exigent que le joueur revisite plusieurs fois des pans entiers de niveau pour récupérer toutes les améliorations possibles de son équipement. Symphony of the night, réalisé par le Japonais et paru en 1997, est l'archétype de ce style de jeu.Iga avait quitté Konami en mars 2014, annonçant qu'il souhaitait ouvrir un nouveau studio. « J'ai décidé de m'en aller de moi-même afin de pouvoir avoir la liberté de faire le genre de jeux que je souhaite vraiment faire, avait-il déclaré au magazine IGN. J'espère que tous les joueurs et fans qui m'ont soutenu par le passé partageront avec moi cette excitation pour ce qui va arriver. » Ce qui est arrivé, c'est Bloodstained : un projet qui rappelle énormément les anciens jeux sur lesquels Iga a travaillé par le passé, et notamment Symphony of the night.Bloodstained, ritual of the night est un jeu d'aventure en vue de côté. L'héroïne se sert entre autre d'un fouet comme arme et les décors semblent s'orienter vers un style très gothique. De nombreux autres éléments présentés dans la vidéo d'introduction évoquent clairement ce que le créateur avait déjà fait par le passé. D'ailleurs, Koji Igarashi ne s'en cache pas et revendique même cette parenté et cette ressemblance. Il y explique que le genre de Bloodstained est un « igavania ». Posture égocentrique vantarde ? Dans une interview donnée à Gamasutra, il explique simplement que le terme « metroidvania » aurait pu créer des problèmes avec Nintendo. « Si nous avions pensé que Nintendo aurait pu être d'accord avec l'utilisation du terme de 'Metroidvania' d'une manière officielle, nous l'aurions utilisé, explique-t-il au site. Mais nous voulions être certains de les respecter. » Des financements importantsPlus qu'avec Nintendo, c'est surtout avec Konami que Koji Igarashi pourrait avoir des problèmes. Le studio est en effet détenteur des droits sur la série Castlevania, et Bloodstained reprend la plupart des codes de la saga, même si la page du projet tente de se distancier de l'héritage de Castlevania : à la question « où se trouve Dracula », l'équipe explique ainsi que « Dracula fait partie d'un autre héritage » et que « Bloodstained est un nouveau projet ». Une autre question explique que Bloodstained n'aurait pas pu s'appeler « Castleland ou Fortressvania »...Iga s'est entouré de personnes qui travaillent dans l'industrie du jeu vidéo nippon depuis quelques temps. Ainsi Michiru Yamane, compositrice de la musique de Symphony of the night, travaillera sur le projet. De nombreux membres de l'équipe ont travaillé sur des jeux de plate-forme qui ont marqué leur époque, que ce soit chez Konami ou dans d'autres studios, notamment Capcom. Visant un objectif de 500 000 dollars, le projet avait dépassé, mi-mai, 1,7 million de dollars de dons, effectués par plus de 22 000 personnes. La livraison du jeu et de toutes les contreparties est prévue pour mars 2017. Bloodstained n'est pas une exception : plusieurs créateurs passés par une licence mythique tentent de recréer la même chose en proposant un projet financé de manière participative. Le 1er septembre 2013, le créateur de Megaman, Keiji Inafune, avait lancé un projet rappelant en tous points, du design des personnages et des niveaux aux mécaniques de jeu, le petit robot de Capcom. En un mois, près de 4 millions de dollars avaient été récoltés. Le jeu devrait sortir en septembre, légèrement plus tard que prévu. Keiji Inafune avait quitté Capcom en 2010, 23 ans après son entrée dans la firme. A l'époque, il n'avait pas expliqué quels étaient ses projets mais avait essuyé de nombreuses critiques après avoir notamment déclaré que l'industrie japonaise du jeu vidéo était « finie ».Plus récemment, d'anciens employés de Rare ont aussi lancé leur projet de clone de l'un des joyaux du jeu de plate-forme apparu dans les années 1990, Banjo et Kazooie. Cette fois, le duo de protagonistes ne sera pas composé d'un ours et d'un oiseau mais d'un lézard et d'une chauve-souris, nommés Looka et Laylee. L'équipe d'anciens du studio britannique annonçait la couleur dès le paragraphe d'introduction de la page :« nous nous sommes rassemblés pour [...] créer le successeur spirituel du travail préféré de notre passé ». Et le succès a été au rendez-vous : environ 200 000 euros récoltés à peine 40 minutes après le lancement du projet le premier mai. Douze jours plus tard, près de 1,6 million ont été engrangés.Le fait que ces projets soient portés par de grands noms et s'inspirent de licences prestigieuses est-il une garantie de qualité ? Peu de ces projets, lancés relativement récemment, ont déjà été publiés. Si des vidéos montrant des segments de Mighty n° 9, le projet proche de Megaman, sont apparues sur YouTube, aucune démonstration jouable pour Bloodstained ou Yooka Laylee n'est encore disponible.Certains des projets déjà publiés ou à un stade de développement avancé ont atteint des sommes impressionnantes : Star Citizen, suite spirituelle du hit pour PC des années 1990 Wing Commander développé par l'un de ses créateurs, a ainsi levé plus de 80 millions de dollars pour un double jeu, actuellement en version bêta. Quant à Elite Dangerous, une version remise au goût du jour du jeu d'exploration spatiale culte, il est disponible commercialement depuis la fin 2014. La version originale avait été codée par deux personnes seulement. Cette fois-ci, David Braben, moitié du duo de créateurs, peut compter sur plus de 1,5 million d'euros pour mener à bien son projet. //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444545', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Xavier EutropeJournaliste au Monde 16.05.2015 à 11h54 • Mis à jour le16.05.2015 à 11h56 | Robin Lambert Dans la banlieue industrielle de Montréal, le bâtiment qui abrite les Fermes Lufa est semblable à tous les autres, une longue construction de briques rouges, à peine identifiée par un panneau. Pour atteindre la ferme historique de la société créée par Mohamed Hage en 2009, il faut monter deux volées de marche, enfiler des couvre-chaussures bleus qui glissent sur les bottes, et ouvrir une porte pour enfin déboucher sur le toit. Dans une atmosphère humide maintenue à 25 °C, ce sont 70 tonnes de piments, salades, tomates et poivrons qui sont produits ici, été comme hiver, dans la première serre commerciale sur toit au monde.Pour faire pousser des légumes tout au long de l’année, même lorsque les températures descendent en dessous de - 20 °C, les Fermes Lufa se sont dotées d’une gigantesque serre sur le toit du bâtiment. L’hiver, la serre ne peut pas se passer de chauffage. Mais pour diminuer ses besoins énergétiques, l’entreprise a installé sa serre sur le toit d’un immeuble déjà existant. Cela permet de profiter de sa chaleur, mais aussi de l’isoler de façon efficace : 25 % en moins sur la facture de chauffage pour tout le bâtiment.Econome mais pas biologiquePour produire 190 tonnes de légumes par an sur une surface de 7 300 m² dans ses deux serres à Laval et Montréal, la start-up canadienne a fait le choix de l’hydroponie. Cette technique consiste à faire pousser des fruits et légumes en remplaçant la terre par un substrat, généralement de la fibre de coco. Ce substrat est ensuite trempé dans de l’eau qui contient les nutriments dont la plante a besoin, notamment du fer et du potassium. En circuit fermé, ces nutriments ne filtrent pas dans le sol et circulent jusqu’à ce qu’ils soient absorbés par les pousses. Si cette solution permet de réduire la consommation d’eau et de minéraux par rapport à une culture en plein sol, la culture hydroponique ne peut recevoir la certification biologique, réservée aux cultures « essentiellement nourries par l’écosystème du sol », selon le règlement N° 889/2008 de l’UE.Reste à contrôler les insectes nuisibles. Comme une serre hydroponique est isolée de l’extérieur, le besoin en pesticides est plus faible. Certaines installations choisissent d’abandonner complètement ces produits en faveur d’insectes prédateurs tels que les coccinelles. C’est le cas pour les Fermes Lufa, qui utilisent aussi des abeilles pour la pollinisation, ce qui permet de diminuer l’achat de graines. Enfin, toute l’atmosphère de la serre est contrôlée par ordinateur : l’humidité et la température, bien sûr, mais aussi la quantité de lumière entrante et même le nombre d’insectes pouvant se balader parmi les légumes. Côté consommateur, les 5 000 paniers hebdomadaires de Lufa se commandent au moins trois jours à l’avance, pour organiser la cueillette. Celle-ci est effectuée le matin même de la livraison en point-relais, avec des fruits et légumes à maturité qui n’auront connu ni transport longue distance ni lavage mécanique. « Nous cultivons les aliments là où les gens vivent », souligne Mohamed Hage.Le prix des aliments reste cependant plus élevé qu’en supermarché (4,50 € la barquette de fraises de 350 g), et les produits sont encore entourés de plastique dans les paniers.Un mouvement mondialLes Fermes Lufa devraient poursuivre leur expansion, avec la construction d’une troisième serre sur toit à Montréal, ainsi que d’autres projets à Boston, Chicago et New York. Pour cette dernière, les Montréalais seront en concurrence avec Gotham Greens, une autre entreprise de serre hydroponique commerciale sur toit, mais qui ne vend pas directement ses produits au consommateur. Dans le reste des Etats-Unis, Bright Farms fournit le même type de service que Gotham Greens. Même cette agriculture high-tech est en passe de devenir obsolète, dépassée en rendement au mètre carré par de nouvelles technologies. Comme les fermes hydroponiques verticales de Green Spirit dans le Michigan, où les bacs à légumes s’empilent sous une lumière UV, ce qui permet près de 17 récoltes par an. Quant à l’aéroponie d’Aerofarms, le chiffre de 22 récoltes annuelles est atteint.La plupart du temps réalisée sans OGM ni pesticides, cette nouvelle agriculture pourrait s’imposer comme principale source de produits frais, locaux et sains en ville. Reste que les autorités françaises contrôleront probablement de près cette technologie, aujourd’hui majoritairement utilisée dans l’Hexagone pour faire pousser du cannabis.Brume et poissonsIl existe deux techniques de culture dérivées de l’hydroponie : l’aéroponie et l’aquaponie.L’aéroponie se dispense complètement de substrat : le mélange d’eau et de minéraux est vaporisé en fin brouillard sur les racines des plantes.L’aquaponie ressemble à l’hydroponie à un détail près : elle utilise un élevage de poissons qui transformeront leur nourriture en nutriments pour les plantes. Le principe du fumier appliqué à la culture hors-sol.Robin LambertJournaliste au Monde Jérôme Marin (San Francisco, correspondance) Dans les prochaines semaines, un drôle de véhicule va commencer à arpenter les rues de Mountain View, en plein cœur de la Silicon Valley. Avec son petit gabarit, ses formes arrondies et ses allures enfantines, il semble tout droit sorti d’un dessin animé. Il présente aussi une autre particularité : il est totalement autonome.Ce véhicule est le dernier prototype de voiture sans conducteur développé par Google. Dévoilé en mai 2014, il a déjà accumulé les kilomètres d’essais sur des pistes privées. A partir de cet été, il roulera également sur les routes publiques à proximité du siège social du moteur de recherche.Cela fait déjà cinq ans que l’entreprise mène des expérimentations en Californie et dans le Nevada. Jusqu’à présent, elle n’a utilisé que des modèles commerciaux, des Toyota puis des Lexus, équipés d’un système sophistiqué de radar et de caméra. Celui-ci permet de cartographier l’environnement et de détecter voitures, piétons, feux rouges, lignes blanches…Onze accrochagesLe nouveau prototype a été conçu en interne. Une vingtaine d’unités ont été produites par un petit équipementier de Detroit, le fief américain de l’automobile. Initialement, ces voitures ne devaient inclure ni volant, ni pédales. Google a cependant dû revoir ses plans pour se conformer à la réglementation californienne, qui impose la présence d’un chauffeur pouvant reprendre le contrôle.Niché dans Google X, le laboratoire maison qui imagine les concepts les plus futuristes, le projet est encore loin d’aboutir. Son directeur, Chris Urmson, évoque un possible lancement commercial d’ici à cinq ans. Beaucoup de défis restent encore à résoudre, explique-t-il. Par exemple, « où doit s’arrêter la voiture quand sa destination est inaccessible pour cause de travaux » ?Depuis leurs premiers tours de piste, les voitures de Google ont effectué environ 1,5 million de kilomètres de manière autonome. Sans le moindre accident, expliquait encore la société l’an passé. Lundi 11 mai, elle a cependant dû admettre que onze accrochages avaient bien eu lieu. « Le véhicule sans conducteur n’a jamais été la cause de l’accident », assure M. Urmson.Un développement par étapes« De nombreux constructeurs travaillent sur les voitures sans conducteur, indique Thilo Koslowski, du cabinet d’études Gartner. Mais le développement va se faire par étapes. » L’analyste estime qu’il faudra encore attendre dix ans avant qu’un modèle totalement autonome devienne grand public.Dans l’intervalle, un nombre croissant de véhicules se conduiront seuls dans certaines conditions. Par exemple, pour se garer ou sur autoroute, où les données à analyser sont moins complexes qu’en ville. Tesla, le fabricant américain de voitures électriques, promet même l’arrivée d’une fonction de pilote automatique dès cette année. De son côté, General Motors prévoit un modèle semi-autonome pour 2017.Le marché pourrait bien être l’avenir de l’automobile. « En 2035, les voitures sans conducteur représenteront 9 % de la flotte mondiale. Et presque 100 % en 2050 », prédit Egil Juliussen, directeur de recherche au sein du cabinet IHS Automotive.Du fait de son expertise, Google pourrait devenir un acteur majeur du secteur. « L’aspect logiciel va être un élément primordial pour assurer la fiabilité des véhicules, renchérit M. Juliussen. Sur ce point, les sociétés high-tech disposent d’une expertise que ne possèdent pas les constructeurs automobiles. »Lire (édition abonnés) : La longue route vers la voiture autonomeJérôme Marin (San Francisco, correspondance)Journaliste au Monde 16.05.2015 à 06h28 Golden State s'est qualifié pour la finale de conférence Ouest, dernière étape avant la finale NBA, en éliminant Memphis quatre victoires à deux, vendredi 15 mai.Les Warriors qui n'avaient plus atteint ce stade de la compétition depuis 1976, devront attendre pour connaître leurs adversaires : les Houston Rockets et les Los Angeles Clippers sont à égalité trois victoires partout et disputent leur dernier match dimanche. Golden State, meilleure équipe de NBA à l'issue de la saison régulière, a remporté la quatrième victoire décisive sur le parquet des Grizzlies 108 à 95.Leur meneur de jeu Stephen Curry a une nouvelle fois justifié son statut de meilleur joueur de la saison (MVP) avec ses 32 points. Il a notamment réussi huit tirs primés sur 14 tentés, dont un improbable en toute fin de la 3e période déclenchée depuis la raquette des Warriors.« Cette qualification est l'aboutissement de beaucoup de travail, mais ce n'est pas encore fini, on a encore du boulot devant nous », a expliqué Curry. « Le repos va nous faire du bien après cette difficile série contre Memphis », a-t-il poursuivi.Atlanta affrontera clevelandLes Atlanta Hawks se sont de leur côté qualifiés pour la finale de la conférence Est où ils seront opposés aux Cleveland Cavaliers, dernière étape avant la finale NBA. Les Hawks, meilleure équipe de la conférence Est à l'issue de la saison régulière, ont éliminé les Washington Wizards quatre victoires à deux et participeront à la finale de la conférence Est pour la première fois depuis 1961.Ils ont décroché leur billet dans la salle des Wizards en remportant le match 6 94 à 91 au terme d'une dernière période très crispante. Les Hawks semblaient pourtant se diriger vers une victoire facile avec quinze points d'avance à la moitié du 3e quart-temps, quand ils ont laissé les Wizards revenir dans le match.Washington est même passé brièvement en tête (89-88) à 1 min 47 sec de la fin du temps réglementaire, mais Atlanta a profité des maladresses et de la nervosité des Wizards pour reprendre les devants. Paul Pierce a cru avoir décroché la prolongation avec un panier à trois points à la toute dernière seconde, mais les arbitres ont jugé, à l'aide des images vidéo, que celui qui est surnommé « The Truth » touchait encore le ballon au moment où a retenti la sirène.Atlanta a réussi une saison historique avec un bilan de 60 victoires et 22 défaites, mais les Hawks ne sont pas aussi dominateurs depuis le début des playoffs : ils ont éliminé au 1er tour Brooklyn (4-2), puis Washington sur le même score. L'équipe dont le seul titre NBA remonte à 1958 alors qu'elle était domiciliée à St Louis, trouvera à partir de mercredi face à elle la star de la NBA, LeBron James.Le quadruple MVP et double champion NBA disputera sa cinquième finale de conférence consécutive et veut offrir à Cleveland le premier titre NBA de son histoire. Les Cavaliers ont éliminé Milwaukee (4-0) au 1er tour, puis les Bulls de Chicago (4-2). 16.05.2015 à 03h44 • Mis à jour le16.05.2015 à 03h44 Les époux Clinton ont reçu plus de 25 millions de dollars pour plus d’une centaine de discours prononcés depuis début 2014, montrent des documents sur les finances du couple rendus publics, vendredi 15 mai, par l’équipe de campagne de Hillary Clinton.La favorite pour obtenir l’investiture du Parti démocrate dans la course à la Maison blanche pour 2016 a en outre touché cinq millions de dollars en droits d’auteur pour son livre « Hard Choices » (« Le temps des décisions »), paru en juin 2014, indiquent les documents.Possible conflit d’intérêtsCes éléments risquent d’alimenter la polémique déjà lancée par les républicains sur le rapport du couple Clinton avec l’argent.Bill Clinton a défendu début mai le fait que la fondation caritative qu’il a créée avec son épouse reçoive de l’étranger d’importantes sommes.Les Républicains dénoncent un possible conflit d’intérêts entre ces dons et les fonctions exercées par Hillary Clinton entre 2009 et 2013, lorsqu’elle dirigeait le département d’Etat.Lire aussi :La candidate Clinton face à des soupçons d’affairisme 16.05.2015 à 02h29 • Mis à jour le16.05.2015 à 02h31 Plus de six Français sur dix (61 %) se disent opposés à la réforme du collège, qui suscite une forte contestation, au motif notamment qu'elle risque de « niveler par le bas le niveau global des élèves », selon un sondage Odoxa pour iTELE diffusé vendredi 15 mai.Lire aussi :Réforme du collège : ce qui est vrai, ce qui est fauxSeules 38 % des personnes interrogées se déclarent favorables à la réforme qui devrait entrer en vigueur à la rentrée 2016. Un pour cent ne se prononce pas.« Niveler par le bas le niveau global des élèves »La réforme est toutefois soutenue par une majorité de sympathisants de gauche (62 % contre 37 %) mais fortement désapprouvée dans toutes les autres catégories de la population.« Cette réforme constitue pour le gouvernement, avec celle de la santé et celle de la justice, l'un des rares gages à sa gauche. [...] Mais le niveau de rejet enregistré devient préoccupant », note Odoxa.Pour 62 % des sondés, cette réforme aura pour effet principal de « niveler par le bas le niveau global des élèves ».L'enquête a été réalisée par internet les 13 et 14 mai auprès d'un échantillon de 1 025 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. 03.05.2015 à 16h47 • Mis à jour le03.05.2015 à 16h55 Chelsea a remporté dimanche le 5e titre de champion d'Angleterre de son histoire, le premier depuis 2010, en battant Crystal Palace (1-0) lors de la 35e journée. Le but de la délivrance face à Crystal Palace est venu à la 45e minute sur une tête d'Eden Hazard, tout juste désigné meilleur joueur de la saison par ses pairs, qui a repris un penalty détourné une première fois par le gardien adverse.Après avoir terminé 3e en 2014, un an après son retour à Londres, l'entraîneur portugais José Mourinho ramène ainsi les Blues au sommet de la Premier League avec en prime un doublé championnat-Coupe de la Ligue. Seule ombre au tableau durant cet exercice faste, l'échec européen avec l'élimination en 8e de finale de la Ligue des champions contre le Paris SG.Judicieux mercatoEn Angleterre en revanche, Chelsea a largement dominé les débats, faisant la course en tête dès la 1re journée. Seul Manchester City a pu le rejoindre le 1er janvier (égalité parfaite) avant de couler ensuite. Chelsea ne s'est incliné que 2 fois en Premier League et sa dernière défaite date justement du 1er janvier contre Tottenham (5-3).Son judicieux mercato estival (Courtois, Fabregas, Costa) lui a permis de démarrer en fanfare la saison puis de gérer son avance ensuite.Il s'agit du 8e titre de champion raflé par José Mourinho (Porto 2003, 2004; Chelsea 2005, 2006, 2015; Inter Milan 2009, 2010, Real Madrid 2012) 03.05.2015 à 16h27 • Mis à jour le03.05.2015 à 18h47 | Véronique Mortaigne Rémy est mort, et de nombreuses tribus pleurent. Au point qu’elles ne font plus qu’une, et ce sera le signe d’une vie réussie. Car, depuis plus de quarante ans, Rémy Kolpa Kopoul, dit RKK, était un grand « connexionneur ». Hébergé par son ami Christophe Miossec, ce gentleman journaliste, homme de radio et DJ, était à Brest, parti mixer pour une soirée donnée au Vauban le samedi 2 mai au bénéfice des enfants de son ami Ramiro Mussoto, percussionniste argentin décédé d’un cancer en 2009. Rémy s’est endormi à son heure préférée, l’aube, et ne s’est plus réveillé.Né le 23 février 1949 à Boulogne-Billancourt, fils d’Evgueny Kolpa Kopoul et de Marie Bouzat, Rémy Kolpa Kopoul était âgé de 66 ans. Il avait fêté son anniversaire entouré d’artistes qui l’admiraient et lui devaient d’avoir été découverts au Jamel Comedy Club, un lundi. Car son ami humoriste lui avait confié les clés de sa salle de spectacle des Grands Boulevards pour les soirées « C’est lundi, c’est Rémy ».Etrangeté de la vie : grâce à l’appui de la MC 93 de Bobigny et de son directeur, Patrick Sommier, il venait de monter, enfin, une comédie musicale qu’il avait imaginée il y a trente ans, relatant l’histoire d’amour du Brésil et de la France au début du XXe siècle. K Rio K a été montrée avec succès en avril au Nouveau Théâtre de Montreuil, avec son amie et protégée Mariana de Morais, la petite fille de Vinicius en guest star, et c’était une sorte d’accomplissement.Il en parlait, réjoui, le 26 avril au Printemps de Bourges, où, comme chaque année, il mixait des sons dansants, exotiques, érudits, sous le chapiteau du Magic Mirror. Le jeune rappeur brésilien Emicida s’extasiait devant les bretelles en forme de mètre de couture qui tenaient de larges pantalons posés sur un ventre de belle taille. Le père de RKK était fourreur, il avait transmis son amour de la musique et de la fête klezmer à son fils. Rémy Kolpa sirotait son champagne, parlait de son ami Criolo, autre jeune rappeur de Sao Paulo, avec cette voix anti-radiophonique au possible, tremblée, basse, rocailleuse et donc devenue remarquable.Des « Brasilophiles » à la « world music »Première tribu, donc : les « Brasilophiles ». Sa rencontre avec la musique se concrétise par un concert d’Eddy Louiss, où sa mère l’emmène à l’âge de 16 ans. Celle qui le mène vers le Brésil, date du temps où le jeune homme, agitateur à la MJC de la porte de Saint-Cloud et Maoïste, tendance « spontex », s’occupe des exilés de la dictature militaire. Parmi eux, le chanteur Caetano Veloso, parti à Londres et qui donne en 1971 un concert à la Mutualité. L’amitié n’ayant pas de limites, le voici lié à Gilberto Gil, puis Joao Bosco, Joao Gilberto ou Chico Buarque, puis tous les autres dont il organisera plus tard les tournées.RKK découvre l’Afrique en devenant reporter musical pour Libération, qu’il accompagne depuis sa fondation en 1973, et jusqu’en 1987. Du rock alternatif à la rumba zaïroise, du highlife ghanéen au free jazz, RKK constitue sa deuxième tribu, celle des pionniers de la world music. Libé dévoile les énergies et les impacts politiques de Celia Cruz, de Kassav’, de Touré Kunda, de Salif Keita ou de Manu Dibango. Ces appétits d’ogre et de journalisme de terrain le mènent vers Jean-François Bizot, patron d’Actuel et de Radio Nova, où il anime bientôt avec le patron, agitateur en chemises fleuries, « Les Voyages improbables ».Il avait depuis inventé de nombreux formats musicaux sur Nova, où il produisait chaque dimanche midi depuis six ans l’émission « Contrôle discal », où le débarquement de « L’inspecteur La Galette » dans la discothèque d’un artiste. Il avait récemment inversé la règle, et des auditeurs venaient fouiller dans les quelques cinq mille disques triés sur le volet qui accompagnaient la vie de Rémy.« J’ai crapahuté dans la musique sans œillères, et je me suis dit sur le tard que je pouvais “platiner” avec tout ça », expliquait RKK pour évoquer ses débuts de DJ, au début des années 1990, à la Chapelle des Lombards, rue de Lappe. Depuis, RKK était de tous les festivals – des Suds à Arles, des Escales de Saint-Nazaire, du Printemps de Bourges, de Fiest’ à Sète. Attaqué par la faiblesse de ses battements de cœur à plusieurs reprises, RKK ne s’était pas laissé vaincre. Ce Français voyageur et profondément « parisien des quartiers populaires », comme il se définissait, n’avait pas renoncé aux bulles du champagne (une tribu en soi).« Rémy Kolpa Kopoul, notre éternel RKK, s'en est allé. RIP. Il a lutté et aimé. Il laisse tout ce qu'il nous a fait découvrir depuis quarante ans », a résumé Pierre Lescure dans un tweet. Pour ses 66 ans, « les filles », jolies créatures qui l’accompagnaient avec ferveur dans ses pérégrinations nocturnes, lui avait confectionné un gâteau en forme de « RKK », avec ce qu’il aimait : du fromage. Bel hommage.Véronique MortaigneJournaliste SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Clément Martel D'ici peu, il y aura un nouveau shérif au pays du basket, et il n'aura pas d'éperons. Champions NBA en titre, les San Antonio Spurs ont été éliminés (111-109) de la course au « re-peat » par les pistoleros des Los Angeles Clippers samedi 2 mai au terme d'un septième match à la hauteur de la série de playoffs disputée jusque-là entre les deux équipes : intense et de haute volée.Duel le plus disputé du premier tour des playoffs 2015, on savait avant ce match 7 qu'une de ces deux équipes programmées pour viser les sommets de la NBA était de trop à l'Ouest. Et à ce jeu de roulette russe du « win or go home » (gagne ou rentre chez toi), les Spurs de Tony Parker ont fini par mordre la poussière, exécutés par Chris Paul aux ultimes instants du match.Sur une jambe une bonne partie de la rencontre en raison d'un ischio-jambier douloureux, le meneur des Clippers a puisé en lui les ressources nécessaires à cette victoire in extremis, l'une des plus importantes de sa carrière. Un duel haletantDifficile de reprendre son souffle au Staples Center, l'antre des Clippers, où l'atmosphère était aussi rouge que les couleurs de « l'autre équipe de Los Angeles » (derrière les historiques Lakers, en vacances depuis longtemps). Point final d'une série qui aura vu de nombreux renversements, le match entre le « vieux champion », mené par l'inaltérable Tim Duncan (39 ans) et la bande de jeunes outlaws de Los Angeles, qui comme Blake Griffin ou Chris Paul, ne rêvent que de devenir califes à la place du calife, aura tenu toutes ses promesses. A la peine en raison de diverses blessures depuis le début de la série, le frenchie Tony Parker a retrouvé son standing (20 points) pour cet ultime match, histoire de confirmer l'adage « ne jamais sous-estimer le cœur d'un champion ». Et derrière le meneur des Bleus, toute l'équipe de San Antonio a débarqué le couteau entre les dents pour tenter de réaliser un troisième casse dans le coffre-fort des Clippers.Mais c'était sans compter sur Chris Paul. A l'ultime seconde, le meneur Angelino a déclenché un tir qui a brisé les rêves des Spurs et envoyé « Lob city » (surnom des Clippers) au septième ciel et au deuxième tour des playoffs, où ils retrouveront d'autres Texans, les Houston Rockets. Battus de deux points, l'aventure s'arrête pour les Spurs, et comme le souligne Tim Duncan, ils ne peuvent qu'« ôter leur chapeau » devant leur vainqueur du jour."We laid it out on the line tonight. They just played better. Hats off to them and good luck to them.” — San Antonio Spurs (@spurs)require(["twitter/widgets"]);Clément MartelJournaliste au Monde Daniel AndreyevDans les coursives blindées du Comic-Con, la grand-messe de la culture pop qui se tient chaque année à San Diego, Olivier Coipel, jeune dessinateur, fringant malgré les heures de voyage, enchaîne les dédicaces et les autographes dans l'allée des artistes. Dans ce monde de comic books où la bande dessinée franco-belge est quasi invisible, ils sont désormais quelques Français, comme lui, à faire régulièrement le déplacement.My tailor is FrenchFormé à l'école d'animation des Gobelins, à Paris, Olivier Coipel a d'abord dessiné pour l'éditeur DC Comics. C'est en débarquant à Avengers, de l'éditeur concurrent Marvel, qu'il s'est fait remarquer dans ce petit milieu. Il travaille alors sur les projets phares de la maison, comme House of M, Spider-Man, X-Men ou encore Avengers Vs X-Men. Sa marque, il la laisse en dessinant la nouvelle armure que porte Thor, qui a été, depuis, intégrée dans le long-métrage. Il est d'ailleurs remercié au générique de fin. « Ça fait plaisir de voir tes idées reprises sur grand écran », confie-t-il tout sourire, même s'il ajoute ne pas avoir été payé pour ça. « Franchement, je m'en fiche. Ce qui compte pour moi, c'est de dessiner. » Le style d'Olivier Coipel est fin, ses personnages posent avec allure, et sa manière de composer l'anatomie traduit les exigeantes études des Gobelins. Aujourd'hui très demandé, il partage sa vie entre la France, l'Amérique du Sud et les Etats-Unis, alternant les grands projets et les couvertures. Un détail qui ne trompe pas : chaque année, la liste d'attente des dédicaces, toutes monnayées aux USA, s'allonge. S'il existe une « French touch » moderne dans les comics, il en est le fer de lance. Mais il ne fut pas le premier...Le précédent MœbiusRetour en 1988. Jean Giraud, alias Mœbius, part vivre à Los Angeles. Le dessinateur français est déjà connu pour avoir participé à des films majeurs tels qu'Alien, Tron et Willow. Il devient le premier Français de renom à collaborer avec Marvel en s'associant avec Stan Lee dans une aventure restée culte, Silver Surfer : Parable. L'œuvre, volontiers contemplative et philosophique, impose le dessinateur comme un grand artiste exigeant. Son style racé, fait de grands espaces métaphoriques et de minimalisme, marque son époque, lui qui n'avait jamais dessiné de comics avant cela. Il remporte d'ailleurs un prestigieux Eisner Award, récompense de l'industrie des comics, à une époque où généralement seuls des Américains l'obtiennent. Il s'installe alors aux Etats-Unis, le temps de travailler sur quelques projets de film. Finalement, son incursion dans cet univers se limitera à cette histoire et à quelques pin-up à la Marvel. Il reste toutefois un précurseur de l'ouverture aux grands artistes européens.La révolution du numériqueA l'époque, le travail à distance est compliqué, on s'envoie des planches originales par courrier. Internet a donc représenté une aubaine pour toute une génération de dessinateurs qui ont pu se faire remarquer des éditeurs et entièrement travailler en format numérique. C'est le cas de Stéphanie Hans, talentueuse dessinatrice française qui vit à Berlin. Sa spécialité, les couvertures, qu'elle trouve volontiers plus valorisantes pour son travail.Après quelques années à illustrer des couvertures de roman jeunesse en France, elle transmet son dossier au recruteur international de Marvel. Elle reste deux années sans nouvelle, avant d'être soudain contactée en urgence. Il faut dessiner une couverture : un numéro de Firestar, devenu X-Men entre temps. En cinq jours, pas un de plus. Comme beaucoup d'artistes féminines, elle semble profiter de l'engouement pour les super-héroïnes. « Il y a toujours eu des lectrices de comics, aujourd'hui elles ont une voix qui peut se faire entendre et les éditeurs veulent aussi parler à ce lectorat et le développer », explique-t-elle. Et quand on lui demande son avis sur Thor, qui est devenu une femme, elle répond avec justesse et humour que « le dieu du tonnerre a déjà été transformé en grenouille, je ne vois pourquoi une femme serait plus choquant ».Depuis, elle travaille avec les autres grands éditeurs américains tels que Dark Horse ou IDW. Volontiers grandiloquent, son style trouve alors une place méritée dans la série de Marvel Journey Into Mystery, dont elle signe, là encore, les couvertures. Loki, dieu maléfique réincarné en enfant, y revit une initiation de la vie. Un comics audacieux sur le déterminisme raconté comme une fable asgardienne.Les « bus de dessinateurs espagnols »Il lui est arrivé, plus rarement, de s'occuper de l'intérieur de comics. La règle, quoi qu'il arrive, ce sont les délais.« Les délais sont super courts, en moyenne une semaine, version d'ébauche comprise. Le délai du rendu d'une couverture, c'est le jour de l'impression. Aucune marge de de manœuvre. La difficulté, c'est d'être fiable et rapide. »Les artistes français gagnent en popularité sur le marché américain : Paul Renaud, Stéphane Roux... « Avant, quand on voyait les bus entiers de dessinateurs espagnols, on se faisait tout petit lors des conventions. Ils sont toujours là, mais maintenant, ça va, on se sent moins seul », témoigne, hilare, un dessinateur français. Certains arrivent même à jouer sur les deux prestigieux tableaux, Marvel et DC. L'artiste Bengal a ainsi enchaîné un numéro spécial d'Avengers et de Batgirl, un épisode entièrement muet, qui lui a valu de nombreux éloges. Marguerite Sauvage a également fait sensation avec une histoire courte dans laquelle elle a relooké avec brio Wonder Woman, avant de passer aux histoires de Thor qui, décidément, fait bon ménage avec les Européens.La jeune garde du « turbomédia »Il y a aussi la jeune garde, qui profite à fond des nouvelles technologies. Geoffo et Mast ont par exemple monté les échelons jusqu'à atteindre ce qui n'était alors qu'une niche : le comics numérique. Eux, ils disent « turbomédia » un marché en pleine expansion grâce à l'essort des tablettes.Il s'agit de concevoir la BD non plus page après page, mais en termes d'écrans qui se suivent. Il faut alors jouer avec les variations de plans, les zooms, les recadrages et les changements de focale pour donner une impression de dynamisme.« On avait commencé par notre projet “Pax Arena”, qu'on a publié sur Internet après avoir rencontré le scénariste culte Mark Waid. Soit on lit directement, soit on télécharge. Mais maintenant, le site où on le publie, Thrillbent, est payant. Le cycle de vie des bouquins est vraiment très différent. On a parfois la sensation d'être dans un bac à sable à part, tout reste à faire. »De la franco-belge à l'américaineSur leur page Facebook, ils posent avec Stan Lee et les autres éditeurs américains, tout sourire, jamais blasés, de vrais « fanboys » passés pro. L'un adorait la BD, a étudié les arts appliqués à Paris, l'autre a roulé sa bosse après ses études. Il a notamment travaillé pour la hotline de SFR, organisé un Salon consacré aux comics à Lille et a même participé à la création de jeux vidéo. « C'était Adibou et Vingt-Quatre heures chrono, le jeu vidéo sur PlayStation 2. Je n'ai pas vu ce que ça donnait, mais ça ne devait pas être génial », se souvient-il avec malice.Après avoir dessiné plusieurs « infinite comics », le dynamique duo a storyboardé plusieurs numéros destinés à sortir en même temps que le film Avengers: l'ère d'Ultron. La prochaine étape logique serait de passer au numéro mensuel. Et ce n'est pas l'envie qui manque, mais le temps. « Un storyboard prend une à deux semaines pour soixante écrans, tandis qu'un comics traditionnel nécessite un mois entier pour vingt-quatre pages », précise Geoffo.Dans le monde de la BD franco-belge, de plus en plus en crise, le rêve américain de travailler sur les aventures des Avengers et des X-Men est devenu possible, avec à la clé des chèques en dollars. « Ah non, ça a changé. Maintenant, ils font tout par virement », précisent en chœur Geoffo et Mast. C'est un peu dommage : auparavant, Marvel payait en chèques estampillés d'une tête de Spider-Man. Au lieu de l'encaisser, les artistes, trop fiers de cette première paye, se faisaient un plaisir de l'encadrer.Lire : Derrière les rencontres de super-héros, « une vraie logique marketing » //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444463', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Daniel Andreyev 03.05.2015 à 13h45 • Mis à jour le03.05.2015 à 13h52 Des munitions à fragmentation, interdites par un traité international, ont été utilisées au Yémen par la coalition arabe, emmenée par l'Arabie saoudite, affirme dimanche 3 mai l'organisation non gouvernementale Human Rights Watch (HRW). Celles-ci auraient été fournies par les Etats-Unis, ajoute l'ONG.Des photos, une vidéo et d'autres éléments crédibles, compilés depuis la mi-avril, mettent en avant le recours à des projectiles en grappe lors des raids sur le gouvernorat de Saada, bastion des rebelles houthistes dans le nord du pays. L'organisation de défense des droits humains, basée à New York, assure ainsi avoir établi, à travers une analyse d'images satellitaires, que ces sous-munitions ont atterri sur un plateau cultivé, à 600 mètres de zones habitées.Ces projectiles qui explosent après coup présentent un danger à long terme pour les civils. Un traité adopté en 2008 prohibe donc leur utilisation. Ce texte a été ratifié par 116 pays, mais pas par l'Arabie saoudite, les Etats-Unis ni le Yémen. « Ces armes ne devraient jamais être utilisées, en aucune circonstance », a réaffirmé Steve Goose, directeur du département chargé des questions d'armements à HRW. Riyad a démenti avoir eu recours à ce type de projectiles.Des soldats de la coalition à Adenlmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2ks0v0"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2ks0v0", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});L'Arabie saoudite fait l'objet de critiques croissantes pour la campagne aérienne qu'elle mène depuis le 26 mars au Yémen avec huit autres pays arabes, majoritairement sunnites. L'objectif de ces opérations est d'y rétablir le gouvernement légitime et de faire reculer la rébellion houtiste, chiite et soutenue par l'Iran, qui ont conquis de vastes territoires, dont la capitale Sanaa, depuis septembre 2014. Or, le nombre de victimes civiles ne cesse d'augmenter ces dernières semaines et la situation humanitaire est qualifiée de catastrophique par l'ONU.Lire le décryptage : Quelles sont les forces qui s'affrontent au Yémen ?Alors que les combats continuaient de faire rage dimanche sur le terrain, un nombre limité de soldats de la coalition a été déployé à Aden, deuxième ville du pays. Jusqu'ici, l'intervention de l'alliance arabe se limitait aux bombardements aériens. Selon lui, les militaires fraîchement arrivés vont soutenir les combattants locaux de la « résistance populaire », qui encerclent les houthistes retranchés à l'aéroport international. Cette installation stratégique a changé plusieurs fois de main depuis l'arrivée des rebelles, le 26 mars.Lire la synthèse : Comprendre les origines de la guerre au Yémen 03.05.2015 à 11h38 • Mis à jour le03.05.2015 à 14h43 | William Audureau Attention, succès improbable. Le nouveau jeu payant le plus vendu dans l'AppStore ces derniers jours n'est ni Minecraft Pocket Edition, ni Worms 3 ni même Leo's Fortune, pourtant aidé par le label « sélection de l'AppStore ». Mais un étrange jeu de simulation carcérale sorti de nulle part et aux textes truffés de fautes d'orthographe grossières : Prison Life RPG. Dans les avis, pourtant, une avalanche de compliments enthousiastes et de remerciements sybillins : « En français avec Fanta ! », « un jeu complet, plein de ressources et une durée de vie incroyable (merci Fanta) », « que du bonheur, merci Fanta ».A l'origine de cette étrange anomalie, Nob Studio, un studio né en 2008 qui compte une vingtaine de jeux Flash et une dizaine de jeux iPhone, tous passés inaperçus. Il est aujourd'hui entièrement mené par un seul homme, le Singapourien Shu Wan Cheng, 32 ans.Entre « Prison Break », « South Park » et « Game Dev Story »En 2013, celui-ci décide de concevoir un jeu de rôle. « J'ai choisi le thème de la prison parce qu'il est très particulier, intéressant, et qu'il y a moins de concurrence », explique-t-il à Pixels. De la série Prison Break, il reprend le thème de la vie carcérale, ici sous forme d'une incarcération de 20 jours, avec la possibilité, pour les plus doués, de s'évader bien avant.De South Park, il chippe l'esthétique volontairement nonchalante, l'humour potache ou encore les innombrables clins d'œil à la pop culture, avec ses codétenus qui sont tout autant de parodies de Mario, Luigi, Terminator, Bart Simpson, Ned Flanders ou encore Wolverine. Le tout saupoudré d'un humour de vestiaire parfois lourdaud, comme la quotidienne séquence de la savonette dans les douches. Le principe, lui, est inspiré des jeux du studio japonais Kairosoft (Gamedev Story, Grand Prix Story...), entièrement basés sur de la microgestion simplifiée : dans un temps imparti, l'utilisateur doit privilégier certaines actions, par exemple sociabiliser avec d'autres détenus ou corrompre les gardiens de cellule. Le jeu est lancé en février dernier.L'effet « Let's Play »Les premiers jours de mise en vente sont déprimants : moins de 500 téléchargements, et un rythme rapidement déclinant. Jusqu'au moment où un YouTuber suivi par plus d'un million d'internautes sur sa chaîne, Fanta, décide d'en faire un « Let's Play », une partie filmée et commentée. « Le jeu est tellement génial, j'ai déjà 30 heures dessus, je ne peux pas en décrocher », lâche-t-il en guise de justification.Depuis sa mise en ligne le 4 mars dernier, cette vidéo, longue de plus de trente minutes pleines d'enthousiasme, a été vue plus de 300 000 fois et commentée près de 900 fois. Une exposition inespérée pour ce petit jeu anonyme, propulsé coqueluche d'une communauté de joueurs. « Grâce au Let's Play de FantaGames le jeu a été ramené à la vie ! », remercie Shu Wan Cheng.Prison Life devient un phénomène franco-français : sur les 80 000 joueurs uniques qu'il compte depuis son lancement, la moitié viennent de l'hexagone, américains, anglais et canadiens constituant le reste du contingent.L'homme-orchestre de Nob Studio décide de faire traduire le jeu en urgence, sans trop se préoccuper de la qualité. « Il y avait trop de dialogues et les traducteurs demandaient au moins deux mois de travail. Donc j'ai décidé de demander de l'aide à des joueurs. » Pour le meilleur, comme pour le pire : « Tu le monde se fou de toi. Ha ha » (sic), peut-on lire parmi les nombreux dialogues traduits à la va-vite. Pas de quoi enrayer la machine : riche de nombreuses possibilités et d'un humour incontestable, sur un malentendu, Prison Life RPG a d'ores et déjà réussi son casse. William AudureauJournaliste au Monde 03.05.2015 à 10h24 • Mis à jour le03.05.2015 à 10h29 Si les émissions de gaz à effet de serre se poursuivent au rythme actuel, une espèce animale sur six risque de disparaître sous les effets du réchauffement climatique. Voilà la mise en garde d'une étude américaine publiée dans la revue Science jeudi 30 avril.Des chercheurs de l'Université du Connecticut (nord-est des Etats-Unis) se sont penchés sur plus de cent recherches portant sur l'impact du changement climatique sur la faune et la flore, menées dans plusieurs régions du monde et selon différentes méthodes. Et ont constaté que la perte de biodiversité s'accélérait pour chaque degré Celsius de hausse de la température sur la planète.Lire : Les 15 espèces qui ont le moins de chances de survivre dans le monde« Le plus surprenant est-il que le risque d'extinction ne fait pas que s'accroître avec la hausse des températures, il s'accélère », analyse un des auteurs de l'étude, Mark Urban. Selon l'hypothèse d'une augmentation de seulement 2°C des températures mondiales d'ici la fin du siècle par rapport à l'ère pré-industrielle, l'étude a calculé que 5,2 % des espèces seraient menacées d'extinction. Avec une hausse de 3°C sur la même période, ce pourcentage passerait à 8,5 % des espèces. La hausse des températures de 0,9° C enregistrée jusqu'à présent a exposé 2,8 % des espèces à un risque d'extinction, relève cette étude.« Très peu de temps » selon Ban Ki-moonLes espèces d'Amérique du Sud, d'Australie et de Nouvelle-Zélande, établies dans des biotopes réduits ou ne pouvant pas facilement migrer, sont les plus menacées, car elles auront plus de mal à s'adapter aux vagues de chaleur, aux sécheresses, aux inondations ou à la montée du niveau des mers, estime le rapport.Dans la perspective de la conférence internationale sur le climat de Paris qui se tiendra au mois de décembre, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a prévenu mercredi qu'il y a « très peu de temps pour éviter de graves conséquences pour la planète ». « Les données scientifiques sont claires, le climat est déjà en train de changer et l'activité humaine est la principale cause de cette évolution », a-t-il déclaré. 03.05.2015 à 04h12 Une délégation du gouvernement afghan va rencontrer dimanche 3 mai au Qatar des représentants des talibans pour participer à une conférence sur la paix, alors que les combats font rage en Afghanistan.Vingt responsables afghans étaient en route samedi pour le Qatar où ils doivent participer à des discussions organisées par le mouvement pacifiste Pugwash, selon Abdul Hakim Mujahid, premier adjoint du Haut conseil pour la paix, un organisme gouvernemental afghan chargé des contacts avec les insurgés. Il a indiqué que ces rencontres auraient lieu dimanche et lundi.Au Qatar, le ministère des affaires étrangères a indiqué dans un communiqué que Doha accueillait des pourparlers de « réconciliation » pour tenter d’assurer « au peuple afghan la sécurité, la paix et la stabilité ». Il a indiqué pour sa part que les rencontres se tenaient samedi et dimanche.Pas des négociations de paixDans un communiqué diffusé vendredi soir, les talibans ont confirmé leur participation à ces rencontres qui selon eux porteront sur « les problèmes de l’Afghanistan ». Les insurgés ont envoyé une délégation de huit personnes au Qatar. Ils souhaitent « délivrer personnellement le message d’une nation opprimée », poursuit le communiqué en ajoutant que des délégations des talibans ont déjà été envoyées précédemment pour des conférences similaires en France et au Japon.Toutefois, les talibans ont précisé que « la participation de l’Emirat islamique (nom officiel du mouvement taliban) ne signifie pas la tenue de négociations de paix ». Le communiqué précise encore que les participants assistent à la réunion « à titre individuel » et non pour « un camp ou un gouvernement ».L’annonce de ces discussions intervient alors que de violents combats ont fait rage ces derniers jours notamment autour de Kunduz dans le nord du pays. Les talibans posent plusieurs conditions avant d’accepter l’ouverture de pourparlers de paix, dont le départ de tous les soldats étrangers d’Afghanistan.Or l’Otan maintient encore 12 500 soldats en Afghanistan dans le cadre de la mission « Soutien résolu » pour la formation de l’armée afghane. Les dirigeants afghans multiplient les efforts diplomatiques depuis plusieurs semaines avec les puissances régionales comme le Pakistan, l’Inde, l’Arabie saoudite ou encore la Chine pour tenter de créer un consensus et des conditions favorables pour l’ouverture de négociations avec les insurgés talibans. Mais à plusieurs reprises les talibans ont démenti l’ouverture imminente de pourparlers suggérée par des informations de presse. Bruno Lesprit (Prague, envoyé spécial) Le refrain est connu : et à la fin c’est l’Allemagne qui gagne. Même en hockey sur glace. Les Français en ont fait la cruelle expérience, samedi 2 mai à Prague, pour leur entrée dans les championnats du monde disputés dans la capitale tchèque jusqu’au 17 mai. Ils se sont inclinés sur une courte marge (2-1), en cédant de surcroît à une minute de la fin du match. La déception est d’autant plus forte que les Bleus étaient arrivés en Bohême avec un statut et des ambitions inédits.Comme l’indique avec délicatesse mais réalisme le programme officiel de la compétition, « il y a peu de temps encore, un match contre la France signifiait une victoire automatique pour les superpuissances du hockey » — et pas seulement elles. Cette ère d’indigence est révolue. Après avoir remporté une victoire historique contre les Russes aux Mondiaux de 2013, les hommes du sélectionneur canadien Dave Henderson sont parvenus un an plus tard à se qualifier pour les quarts de finale, ce qui ne s’était plus produit depuis 1995.La rencontre inaugurale contre les Allemands revêtait en outre une importance symbolique puisque les deux pays organiseront conjointement l’édition 2017, à Cologne et au Palais omnisports de Paris-Bercy. Et ils sont actuellement au coude à coude en tant que nations émergentes de ce sport, la France, 12e, devançant d’un rang son adversaire au classement de la Fédération internationale.Rares supporteurs gauloisLe match de samedi a révélé que l’écart entre les voisins est toujours ténu, à la différence du soutien populaire respectif. Dans une enceinte résonnant aux cris de « Deutschland ! », la réalisation tchèque a peiné à trouver des visages de supporteurs gaulois pour alimenter son cube d’écrans. Chaque nom de joueur de la Mannschaft a été scandé par la foule lors de l’annonce de la composition des équipes, ceux des Français se perdant dans l’indifférence. Le comité d’organisation va avoir du pain sur la planche pour mobiliser les masses d’ici 2017.Des sifflets bien inutiles dans ce contexte n’ont pas empêché les Français de se montrer entreprenants et dangereux dans le premier tiers-temps. Ce fut la faute à la malchance ou à la maladresse (ce qui revient au même), mais surtout à la vigilance de l’excellent gardien Dennis Endras, s’ils n’ont pas ouvert le score. Finalement l’attaquant Michael Wolf fit trembler la cage de Cristobal Huet à la 12e minute et emporta la décision.Plus équilibré, le deuxième tiers-temps était toujours aussi frustrant et encore plus crispant. Il fallut atteindre le troisième pour que Damien Fleury obtienne l’égalisation à la 50e minute. Sur le banc, le capitaine Laurent Meunier laissa exploser sa joie et manqua de valdinguer par-dessus la rambarde. Sous les encouragements des Tchèques, l’espoir d’une victoire dura neuf minutes, le temps que Patrick Reimer scelle le sort du match devant des Bleus en infériorité numérique, après une pénalité infligée à Sacha Treille. L’hymne allemand put alors retentir sur la patinoire, repris par des cœurs confiants. « Je ne dirais pas que nous sommes chanceux mais l’équipe de France méritait mieux », a reconnu le sélectionneur Pat Cortina.Engouement populaireLes supporteurs locaux guettaient pour leur part le match du soir de leur équipe contre la Lettonie, une victoire (4-2) qui a permis de laver la déconvenue de la veille (une défaite aux tirs aux buts 6-5 contre le Canada). Mais ils étaient également venus en masse pour les deux autres matches de la journée. Peut-être dans l’idée d’observer les futurs adversaires de leur sélection puisque les huit formations du groupe A, celui du pays hôte, évoluent à Prague - le groupe B (avec la Russie, tenante du titre, les Etats-Unis et la Finlande) jouant à Ostrava. Dès midi, treize mille spectateurs (sur une jauge de 17 500) avaient assisté dès midi à la victoire surprise, aux tirs aux buts, de l’Autriche sur la Suisse, finaliste en 2013. Ils étaient 2 000 de plus pour France-Allemagne à l’heure du goûter.Le week-end du premier mai n’explique pas à lui seul cet engouement populaire. En République tchèque, le hockey constitue la première religion sportive avec le football. Jusqu’au 17 mai, la ville aux cent clochers battra au rythme de l’O2 Arena, son cœur sportif. En ville, la quasi-totalité des publicités par affichage font référence aux Mondiaux, et pas seulement celles vantant une marque de bière.« Highway to hell » ?C’est la dixième fois que Prague accueille les championnats du monde, la dernière fois en 2004. Cette année dans cette arène ultramoderne et rénovée en complexe intégré et temple de la consommation. Il faut dire que le hockey se prête naturellement au spectacle avec ses pom-pom girls se déhanchant entre les deux mascottes lapines, Bob et Bobek. Pendant les temps morts, un guitar hero intervient en direct en exécutant de lourds riffs de hard rock, ceux d’Iron Man ou de Highway To Hell. Pour éviter l’enfer annoncé par ce soliste, et d’abord la menace d’une relégation après sept saisons passées dans l’élite, la France a pratiquement pour obligation de battre la Suisse dimanche 3 mai en soirée. « On va rectifier le tir, a promis Dave Henderson. C’est une catastrophe qu’on ait perdu, mais depuis qu’on fait des résultats, on pense qu’on peut gagner tous les matches ». Un nouveau revers obligerait les Bleus à des exploits répétés face aux terreurs tchèques, canadiennes et suédoises pour espérer accéder aux quarts de finale, réservés aux quatre premiers de chaque groupe.Bruno Lesprit (Prague, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.05.2015 à 17h55 | Leila Marchand Les attentats de janvier ont ravivé la question de la place du religieux en France. Comment faire cohabiter différentes croyances ? Comment vivre sa religion dans un pays laïque ? L'importance que prend ce débat est d'autant plus paradoxale que la majorité des Français se sentent aujourd'hui loin de toute appartenance religieuse.Les statistiques ethniques ou sur l'appartenance religieuse étant très encadrées en France, le nombre exact de personnes sans religion est inconnu. Mais plusieurs sondages effectués au niveau mondial et européen en donnent une bonne estimation.Un tiers des Français « non religieux »En 2012, l'association de sondages WIN/Gallup International, spécialiste de la question, a demandé à plus de 50 000 personnes dans 57 pays si elles se considéraient « religieuses », « non religieuses » ou « athées convaincues ». A cette question, environ un tiers des Français répondent être « non religieux » et presque un autre tiers « athées ». On obtient donc 63 % de Français qui ne s'identifient à aucune religion contre seulement 37 % de Français religieux. #container_14309936978{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14309936978{ height:500px; } #container_14309936978 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14309936978 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14309936978 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14309936978 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La France compte une majorité d'athées et de personnes "sans religion"Ces résultats ont été obtenus à partir d'une enquête publiée en 2012 à partir des réponses de 1671 personnesSource : WIN-Gallup International(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14309936978", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Se déclarant religieux","Se déclarant non religieux","Athée convaincu","Ne sait pas / pas de réponse"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Position face à la religion en France", "showInLegend": true, "innerSize": "40%", "data": [ { "name": "Se déclarant religieux", "y": 37, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Se déclarant non religieux", "y": 34, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Athée convaincu", "y": 29, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Ne sait pas / pas de réponse", "y": 1, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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Les réponses sont assez proches de celle du premier sondage : 40 % des Français se déclarent athées et environ un tiers « croient en un esprit ou une force supérieure ». Un avis plus nuancé mais qui les place tout de même dans les personnes « sans religion ». Près de 70 % des Français sondés ne se réclament donc d'aucune religion précise, même si un tiers d'entre eux croit en une forme de divinité.4,5 % de Français catholiques vont encore à la messeLa question de la religiosité d'un pays est sensible à aborder et potentiellement source d'erreur car les notions de religion, de foi et de spiritualité peuvent avoir des résonances différentes selon les personnes interrogées. Comme le précise l'étude de Gallup en annexe, une part importante de sondés appartenant à une religion déclarent avoir la foi mais ne pas se vivre comme une « personne religieuse ». De même, les personnes se déclarant athées ne font parfois pas la différence avec l'agnosticisme (personne déclarant ne pas pouvoir trancher sur l'existence d'un dieu) ou le déisme (croyance en un dieu sans se réclamer d'une religion).Certains chiffres sont en revanche catégoriques, comme ceux concernant le catholicisme collectés par l'IFOP : la part de Français pratiquants est en grande diminution. Seule une petite minorité, 4,5 %, assiste à la messe chaque semaine. Et, même si aujourd'hui encore près de 70 % de la population française est baptisée, les nouvelles générations renoncent pour la plupart à baptiser leurs enfants : on comptait 472 000 baptêmes en 1990, on n'en dénombre plus que 303 000 en 2010 (pour 800 000 naissances).Concernant l'islam, la pratique religieuse est plus régulière. Selon une enquête IFOP pour La Croix, 41 % des personnes « d'origine musulmane » se disaient « croyantes et pratiquantes » (contre 16 % chez les catholiques), et 34 % « croyantes mais non pratiquantes » (57 % des catholiques), 25 % se disant « sans religion ou seulement d'origine musulmane » (27 % des catholiques). Seuls 25 % des interrogés disaient aller « généralement à la mosquée le vendredi ».La France, un des pays les plus athées au mondeLa tendance à l'athéisme est mondiale d'après les critères établis par l'étude Gallup. Depuis 2005, date de leur précédent sondage, la part de personnes « religieuses » a baissé de 9 % et la part de personnes athées a augmenté de 3 %. Mais la situation française reste une exception dans un monde où la religion garde encore une place de premier plan : plus de la moitié (59 %) de la population mondiale se sent toujours « religieuse » et 13 % seulement se déclarent athée. Dans le top 5 des pays athées (parmi la cinquantaine de pays interrogés), la France tient la 4e place, derrière la Chine, le Japon et la République tchèque. L'étude met en corrélation ces résultats avec la richesse du pays concerné. Une grande partie des pays les plus religieux comptent également le plus petit revenu national brut : Ghana, Nigeria, Roumanie, Kenya, Afghanistan… A l'inverse,  les moins religieux sont souvent les plus aisés, comme la France, le Japon, la Suède, Hongkong, l'Australie, l'Allemagne ou les Pays-Bas.Leila MarchandJournaliste au Monde 07.05.2015 à 17h26 • Mis à jour le07.05.2015 à 18h41 | Laurence Girard Les éleveurs de viande bovine veulent faire entendre leur malaise. Des producteurs de la Fédération régionale des syndicats d’exploitants agricoles (FRSEA) et des Jeunes agriculteurs des Pays de la Loire ont décidé de bloquer trois abattoirs du groupe Bigard, leader français de l’abattage. Les sites de Socopa à la Roche-sur-Yon, de Charal à Cholet (Maine-et-Loire) et de Socopa à Cherré (Sarthe) sont visés par les manifestants depuis mercredi 6 mai au soir. Deux autres abattoirs ont été bloqués, à Villefranche-d’Allier (Allier) et à Venarey-les-Laumes (Côte-d’Or).Le mouvement devait être levé jeudi en soirée mais reprendre de plus belle lundi. La FNB a appelé, jeudi soir, à « de nouvelles actions de blocage coup de poing dans les jours prochains, au renforcement du mouvement et à la mobilisation de l'ensemble des régions. »Cette action est lancée comme un avertissement. Car la tension monte au sein des éleveurs depuis plus d’un an. Lundi 4 mai, Jean-Pierre Fleury, le président de la Fédération nationale bovine (FNB), filiale du premier syndicat agricole, la FNSEA, a été reçu par le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll.À l’issue de cette rencontre, M. Le Foll a rappelé qu’il avait demandé à la MSA, la sécurité sociale agricole, des reports ou des effacements de cotisations. Une première enveloppe de 3,3 millions d’euros a été consacrée à cette filière. Il a ajouté que 2 millions d’euros de fonds liés des allégements des charges ont également été débloqués. Autant de mesures d’urgence pour faire face aux problèmes aigus de trésorerie. Le ministre a annoncé, dans la foulée, la tenue d’une table ronde avec les acteurs de la filière pour arrêter une stratégie pour l’exportation.200 euros en moins sur chaque bête vendueMais ce que demandent les éleveurs est tout autre. Ils veulent une augmentation du prix payé aux producteurs. « En 2013 et pendant près d’un an et demi, on avait retrouvé de l’attractivité dans les tarifs. Mais, depuis plus d’un an, on observe une dégradation des cours. Nous avons perdu 20 % du prix et ce malgré la segmentation des morceaux, la mise en valeur des races. Nous sommes au bord du gouffre », témoigne Alain Aupetitgendre.Cet éleveur de vache charolaise dans le Cher affirme avoir perdu 200 euros sur chaque bête vendue en 2014, bien qu’il ne vende qu’une partie de sa production à Socopa, développant une offre de vente directe et de commercialisation auprès des collectivités.Les éleveurs bénéficient d’une relative réduction du prix de l’alimentation animale suite au tassement du prix des céréales, mais rien de comparable à la chute de leur prix de vente.Les éleveurs mettent ainsi en parallèle la brusque dégradation de leur situation financière comparée à celle des industriels et de la grande distribution. Ils se réfèrent à l’Observatoire des prix et des marges, publié le 21 avril. La FNB estime que ce rapport « confirme le hold-up par l’aval de la filière bovine ».Ce document précisait qu’en 2014, les prix payés aux producteurs avaient baissé de 6 % à 8 % quand le prix de vente au détail avait progressé de 1 %.Lire aussi :La distribution alimentaire garde ses margesLes industriels et la grande distribution ont reconstitué leurs marges quand la FNB estime qu’il manque 50 centimes par kilo de carcasse à la rémunération des producteurs pour équilibrer leurs coûts.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.05.2015 à 17h13 • Mis à jour le07.05.2015 à 17h23 Avec 136 voix pour, 37 contre et 4 abstentions, le conseil régional d'Ile-de-France a apporté, jeudi 7 mai, un large soutien à la candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2024, trois semaines après le Conseil de Paris. Sur une assemblée de 210 conseillers, 177 votants se sont ainsi exprimés.Lire aussi (pour les abonnés) : JO 2024, Exposition universelle 2025 : le double pari risqué du gouvernementSeul le Front de gauche-Parti de gauche et alternatifs (FDG-PGA) a voté non, alors que les élus écologistes d'EELV se divisaient sur le ralliement de la région à l'association Ambition olympique, présidée par Bernard Lapasset, chargée de préfigurer le comité de candidature pour 2024.Jean-Paul Huchon, président socialiste du conseil régional d'Ile-de-France et partisan historique d'une nouvelle campagne olympique, est intervenu, au préalable, pour plaider en faveur d'une candidature « à l'image de notre région, intelligente, innovante et populaire ». « Les JO sont une chance unique pour l'Ile-de-France », a-t-il ajouté, estimant qu'ils pourraient être une « vitrine » de ce qui se fait de mieux dans la région et une « occasion unique pour les entreprises franciliennes de montrer leur savoir-faire ».Plus qu'en 2012, les JO de 2024 seraient en effet ceux de la métropole et de l'Ile-de-France, l'absence de foncier disponible dans Paris intra-muros obligeant à construire les équipements manquants dans les départements limitrophes. « Cette candidature n'est possible que tripartite [Etat, région, Ville de Paris]. D'autant que nous avons construit et financé les grands équipements », a rappelé M. Huchon, refusant que la région serve de faire-valoir à la Ville de Paris. Parmi les infrastructures construites depuis 2005, date de l'échec de la candidature de Paris 2012, citons le vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines, le golf national de Guyancourt et la base nautique d'aviron et de canoë-kayak à Vaires-sur-Marne. Bernard Lapasset a fait remarquer, de son côté, que Jean-Paul Huchon avait été l'un des « premiers artisans du soutien au projet, élément de départ important qui a aidé à définir sa faisabilité », à l'époque où la maire de Paris, Anne Hidalgo, exprimait son manque d'enthousiasme, voire son opposition au projet.Lire l'entretien avec M. Huchon : « Nous ne pouvons pas nous arrêter au périphérique »Le président de la Fédération internationale de rugby, la World Rugby, a par ailleurs promis aux conseillers franciliens que les Jeux de 2024 permettraient à l'Ile-de-France de recevoir un héritage concret, composé, entre autres, des 15 000 chambres du futur village olympique, soit 5 000 logements.« les transports d'abord »Candidate à la présidence de la région Ile-de-France aux élections de décembre, Valérie Pécresse a plaidé au nom de l'UMP pour que les transports soient « l'héritage majeur » des Jeux. La députée de la deuxième circonscription des Yvelines a ainsi mis l'accent sur l'un des points cruciaux du dossier, commun à tous les projets olympiques. « Des Jeux, oui, mais les transports d'abord », a-t-elle assené. Mme Pécresse a également soulevé le point de la participation financière de la Ville de Paris. « Les JO seront ceux de l'Ile-de-France plus que ceux de Paris, mais Paris sera la première bénéficiaire, a-t-elle estimé. Nous devons engager des discussions avec Anne Hidalgo pour que Paris finance des projets, y compris ceux qui ne sont pas sur son territoire. »La candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2024 doit être officialisée entre la fin de juin et la mi-juillet. Matthieu Goar La deuxième tentative a été la bonne pour Virginie Calmels. L’adjointe au maire de Bordeaux, ancienne directrice générale de l’entreprise mondiale Endemol, a été investie, jeudi 7 mai, par la commission nationale d’investiture (CNI) de l’UMP pour diriger la campagne de la droite dans la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. Le vote de la CNI a été massivement en sa faveur puisque seul Henri Guaino s’est abstenu.Merci à @NicolasSarkozy et @alainjuppe pour leur présence et leur soutien ce matin.Et merci à tous les membres de la CNI de leur confiance.— Virginie Calmels (@VirginieCalmels) May 7, 2015Les ambitions de Mme Calmels avaient pourtant provoqué des remous rue de Vaugirard le 16 avril. Lors d’une précédente réunion de la CNI qui se penchait sur son investiture, l’ancienne chef d’entreprise ne s’était pas présentée. Alain Juppé n’était pas non plus venu défendre sa protégée qui s’est engagée à ses côtés au moment des élections municipales de 2014. Ce jour-là, M. Guaino l’avait comparée à une « Loana » de la politique pour critiquer son manque d’expérience. « Je serais également ravie que les remarques sexistes ou méprisantes, qui n’honorent personne, me soient épargnées », avait-elle rétorqué sur son compte Twitter.Lire aussi :Régionales : Guillaume Peltier désigné chef de file UMP dans le CentreLorsque certains représentants de la CNI avaient soulevé le fait qu’elle n’avait pas sa carte d’adhérente à l’UMP, un vote avait été réclamé. Le conseiller de Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux, avait demandé que ce scrutin soit reporté pour calmer les esprits. L’ancien président de la République, qui se pose en rassembleur de la famille, ne tient pas du tout à froisser l’ancien premier ministre.Jeudi 6 mai, Mme Calmels a assuré lors de son discours devant la CNI qu’elle prendrait sa carte de membre du nouveau parti, Les Républicains. A 44 ans, cette femme qui a présidé Endemol France, fait partie de la garde rapprochée de M. Juppé. Elle participe à son conseil politique hebdomadaire et certains évoquent déjà son nom pour succéder à l’ancien premier ministre à la mairie de Bordeaux.Lire aussi :Juppé, l’homme qui voulait tout prévoirMatthieu GoarJournaliste au Monde 07.05.2015 à 16h06 • Mis à jour le07.05.2015 à 16h18 | Eric Nunès Pour certains, c'est une déviation sur l'autoroute bien balisée de leur scolarité, pour d'autres, un chemin de traverse qui les mènera, plus sûrement, vers ce à quoi ils se destinent. C'est une année de césure, une période de plusieurs mois où l'on quitte le train-train de l'enseignement supérieur pour mener une nouvelle expérience avant la dernière ligne droite qui devra déboucher sur l'emploi. François Hollande a annoncé, mercredi 6 mai, que l'année de césure serait permise à l'université dès la rentrée 2015,  et « considérée comme une suspension de son cycle universitaire mais en aucune façon comme une rupture ». 15 % des jeunes ont effectué un tel break. Ceux d'entre eux qui ont répondu à notre appel à témoignage estiment pour la plupart qu'à l'aube de leur vie professionnelle, cette période leur a permis de faire le meilleur choix.Tant qu'à rompre avec ses études, autant se dépayser nettement. Mélodie a ainsi quitté l'Hexagone avant sa dernière année d'école d'ingénieur, direction le cercle polaire. La jeune femme part se forger une expérience en tant que bénévole dans un parc national en Finlande et mène un projet sur les conséquences du réchauffement climatique sur la faune locale... « Organisation, budget, communication publique, recherche de sponsors, de soutiens financiers », l'étudiante s'exerce à porter toutes les casquettes. Dans une autre langue, une culture différente et sous un autre climat. « J'ai gagné en confiance en moi», résume-t-elle.Une occasion de mouvementNinon a choisi, elle, le soleil. C'est à Miami que cette Parisienne atterrit entre deux années de Master avec pour mission de créer l'antenne d'une entreprise française en Floride. D'étudiante, elle passe directement au statut d'entrepreneure, qu'elle cumule à un job de serveuse, car il faut bien vivre. « L'effet boule de neige jouant à plein, j'ai rapidement rencontré du monde, je me suis intégrée à la vie locale, j'ai voyagé aux Etats-Unis dans tous les sens. C'est extrêmement valorisant sur mon CV et j'arrive très bien à le vendre. »Une césure, c'est une occasion de mouvement. Une abscisse sur des trajectoires ordonnées qui permet de nouvelles rencontres, de nouvelles opportunités. Jeanne a poussé jusqu'en Amérique du Sud avant sa deuxième année de Master. Alors que le taux de chômage des moins de 25 ans approche les 25 % en France, « il m'a suffi d'un mois pour intégrer une entreprise multinationale d'études de marché. Moi qui avais peur que le fait d'être étrangère me complique ma recherche de travail, j'ai finalement réussi à trouver un emploi en CDI à l'étranger plus rapidement que mon stage de deux mois en France. » Pour elle, l'année de break se révèle un accélérateur de carrière. « J'ai dépassé la barrière stage pour passer directement à l'étape travail », se félicite-t-elle.Corriger une erreur d'orientationCette pause dans les études est aussi un moyen, pour les étudiants victimes d'une erreur d'aiguillage dans leur orientation post-bac, de faire le point, confirmer ou pas des choix lors d'une course qui tient autant du sprint que du marathon. Pour Jean, l'année de césure, passée en entreprise, a été celle de sa première rupture professionnelle : « C'est l'opportunité de tester ses limites, d'avoir le droit de se tromper de poste puisqu'il y a un terme à l'expérience. » Guillaume, étudiant chimiste, a, lui, trouvé « sa voie ». Après un stage au sein d'un département recherche et développement d'un des leaders mondiaux de la chimie, il change d'école pour sa dernière année et se spécialise dans le « domaine des polymères », avant d'embrayer sur un doctorat.Si cette année d'expérience ouvre à certains de nouveaux champs, d'autres y trouvent plutôt matière à conforter leurs choix. « J'ai expérimenté le travail en bureau d'étude et me confronter à la réalité du milieu professionnel avant de réfléchir plus avant à mon orientation », témoigne Laura, hydrogéologue. « Une année qui aide à valider ses choix d'avenir », analyse Jean-Christophe, stagiaire en finance. L'année de césure, on en fait ce qu'on en veut donc. On peut mener un vieux rêve, découvrir le monde, ajouter une ligne précieuse à son curriculum vitae...Lire également : L'année de « césure », séduisante mais encore peu valoriséeIls sont toutefois quelques-uns à regretter l'expérience qu'ils ont vécue pendant cette « pause ». Cécile, qui avait choisi de voyager, regrette cette année « off » qu'elle s'efforce aujourd'hui de « masquer» sur son CV. Ce « trou » d'une année « ne rassure pas les employeurs », explique-t-elle. Ensuite, certaines entreprises ne jouent pas le jeu de la formation de ses étudiants, d'autres abusent d'une main-d'œuvre corvéable, silencieuse et déjà formée. « J'ai été payé au lance-pierre pour réaliser un travail d'ingénieur », témoigne Jean Z.  Idem pour Jean D., qui se souvient de « 60 à 70 heures de travail par semaine » pour être finalement « sous-payé ». « Mon stage n'est pas pris au sérieux par mon tuteur », regrette pour sa part Helline, élève ingénieure en chimie et stagiaire en Allemagne. La circulaire annoncée pour l'été par François Hollande, introduisant l'année de césure, permettra-t-elle de mettre fin aux abus et déconvenues ?Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.05.2015 à 15h01 • Mis à jour le07.05.2015 à 15h38 | Morgane Tual « LOL » (« laughing out loud »), cette expression propre à Internet pour signifier le rire, serait-elle en voie de ringardisation, voire de disparition ? Selon une étude publiée samedi 2 mai par le réseau social Instagram, les emoji, ces pictogrammes représentant des visages, des personnes, des objets ou des symboles, seraient en train de remplacer petit à petit les acronymes nés sur le Web, tels que « OMG » (« Oh mon dieu ! »), « ahah » ou encore « xoxo » (« bisous »).En examinant quatre groupes de millions d’utilisateurs, les ingénieurs d’Instagram ont remarqué une corrélation entre la baisse de l’usage de ces acronymes et l’augmentation de celui des emoji. A la fin 2011, seulement 10 % des textes publiés sur Instagram (description de photos ou commentaires) comprenaient des emoji. Aujourd’hui, c’est près de la moitié. « L’usage des emoji est en train de modifier le vocabulaire des gens sur Instagram et devient un important moyen d’expression », assure Thomas Dimson, ingénieur d’Instagram, dans la présentation de l’étude.Les utilisateurs du réseau social les plus friands d’emoji sont les Finlandais, qui en insèrent dans 63 % de leurs textes. Suivis des Français (50 %), des Britanniques (48 %) et des Allemands (47 %). Une modification du langage poussée jusqu’à l’extrême par certains, comme Fred Benenson, qui a traduit l’intégralité de Moby Dick en emoji – une version intégrée à la collection de la Bibliothèque nationale. Il travaille désormais à la création d’un traducteur automatique de l’anglais vers les emoji.Nés à la fin des années 1990, les emoji ont vu leur utilisation exploser après leur intégration par défaut au clavier des iPhone, en octobre 2011, suivie par Android, en juillet 2013. On en compte actuellement 722, dont 250 nouveaux entrants pour la seule année 2014, tous intégrés au standard informatique Unicode. En février, Apple avait intégré une nouvelle gamme d’emoji proposant différentes couleurs de peau, après une pétition en ligne critiquant « le manque flagrant de représentations des autres ethnies ». Toujours plus utilisés, ils ont notamment été intégrés, le mois dernier, au moteur de recherche d’Instagram. Plus la peine d’utiliser un mot, donc, pour trouver une photo : un simple pictogramme suffit désormais. Les plus utilisés sur le réseau social sont ceux représentant un visage pleurant de rire, un visage avec des cœurs à la place des yeux et le cœur. En juin dernier, Twitter avait publié un classement similaire, qui plaçait les trois mêmes smileys dans les quatre premières places, mais dans un ordre différent.Par ailleurs, une étude de l’entreprise britannique Swiftkey souligne que les Français, toutes plates-formes confondues, utilisent quatre fois plus l’emoji « cœur » que les autres nationalités. Le symbole de l’amour est ainsi, et de loin, l’emoji préféré des Français, alors qu’il n’occupe en moyenne que la troisième place dans les autres pays.Lire : Emoticône, mon amourMorgane TualJournaliste au Monde Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Le groupe Alibaba a annoncé, jeudi 7 mai, à l’occasion de la présentation de ses résultats annuels, qu’il se dotait d’un nouveau PDG. Jonathan Lu, nommé à ce poste en mars 2013 par le fondateur Jack Ma, désireux lui-même de prendre de la hauteur vis-à-vis du fonctionnement quotidien du géant du e-commerce et d’entamer le passage de relais à la génération suivante, sera remplacé le 10 mai par Daniel Zhang, jusqu’alors directeur des opérations. Le champion du commerce en ligne a enregistré un chiffre d’affaires en hausse de 45 % au premier trimestre 2015 par rapport à la même période l’an dernier, davantage que ne le prédisaient la plupart des observateurs. Ses ventes ont atteint 17,4 milliards de yuans, soit 2,4 milliards d’euros, sur les trois premiers mois de l’année, mais ses bénéfices subissent en en revanche une forte baisse, de 49 %, à 2,8 milliards de yuans, 406 millions d’euros. Alibaba revendique 350 millions d’usagers sur l’année écoulée, 289 millions sur terminaux mobiles, considérés comme la nouvelle clé du secteur.La valorisation boursière du groupe de Hangzhou a néanmoins chuté de 70 milliards de dollars depuis son entrée à la cotation en septembre. L’euphorie qui avait entouré cet événement, la plus importante introduction de l’histoire, est depuis retombée. « Nous continuons à mettre en place notre stratégie de croissance et nous focalisons sur la création de valeur à long terme », a commenté sobrement Maggie Wu, la directrice financière de cet empire.Message à destination des actionnairesA court terme pourtant, et malgré l’habitude d’Alibaba de montrer au monde extérieur qu’il agit à sa guise, le roi du commerce en ligne s’est résolu à prouver qu’un changement est engagé en présentant son nouveau PDG.Le message est d’abord à destination des actionnaires, qui pourraient s’impatienter, mais également du gouvernement chinois. En janvier, le régulateur avait bruyamment accusé Alibaba de permettre aux vendeurs de contrefaçon d’écouler fausses cigarettes, bouteilles d’alcool et autres sacs de luxe – un comble si l’on considère que les autorités chinoises sont régulièrement accusées elles-mêmes de ne pas lutter activement contre ce type de fraudes.Certains actionnaires avaient découvert ainsi la possibilité, peu envisagée en amont, que l’Etat chinois se retourne contre ce groupe incontournable. Le cours de l’action avait vacillé.Dans ce contexte, Jack Ma n’avait alors eu d’autre choix que d’adopter un ton conciliant vis-à-vis du régulateur. « Nous ne voulons pas que les gens pensent de manière erronée que Taobao [le site de vente en ligne destiné aux particuliers d’Alibaba] est une plate-forme de vente de faux produits », avait déclaré le milliardaire début février. Il avait ensuite longuement échangé avec le directeur de l’administration chargée de la supervision de la qualité des produits et s’était engagé à coopérer au plus près avec lui.Lire aussi :Alibaba est-il devenu trop puissant en Chine ?Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.05.2015 à 11h10 • Mis à jour le07.05.2015 à 14h32 | Morgane Tual Interdire la publication de fichiers permettant d’imprimer une arme en 3D constitue-t-il une atteinte à la liberté d’expression ? C’est en tout cas ce que croit Cody Wilson, l’inventeur du Liberator, considéré comme la première arme à feu imprimable en 3D. L’Américain de 27 ans a porté plainte mercredi 6 mai contre le département d’Etat des Etats-Unis, qui avait exigé, il y a deux ans, le retrait des documents d’Internet.Lire : Les armes imprimées en 3D, nouvel ennemi de la régulation ?Quelques jours seulement après la mise en ligne des fichiers, en mai 2013, le jeune homme, alors étudiant en droit, avait reçu une lettre du département d’Etat le menaçant de prison et d’amende pouvant atteindre plusieurs millions de dollars.La plainte, officiellement déposée par Defense Distributed, l’entreprise de Cody Wilson, et la Second Amendment Foundation, une organisation en faveur des armes, accuse le département d’Etat de violer les deux premiers amendements de la Constitution des Etats-Unis. Le premier garantit la liberté d’expression, le second le droit de porter des armes, tous deux défendus, selon la plainte de vingt-cinq pages, par Defense Distributed :« Publier des données techniques sur Internet est peut-être la façon la plus commune et efficace de créer et de diffuser de l’information (…). Le plaignant Defense Distributed publie des fichiers sur Internet comme un moyen de remplir sa mission principale de promouvoir le droit de posséder et de porter des armes. »Cent mille téléchargements en deux joursCrypto-anarchiste revendiqué, hostile à toute tentative de contrôle, qu’il considère comme une censure, Cody Wilson prône le respect absolu de la liberté d’expression. Le magazine Wired l’avait classé en 2012 parmi les quinze personnes les plus dangereuses dans le monde, distinction dont il s’était targué sur sa page Facebook.Son Liberator, un pistolet à un coup de calibre .380 (9 mm) en plastique, peut être fabriqué à partir de petites pièces en plastique à imprimer puis assembler, en ajoutant un percuteur et une autre pièce de métal de trois centimètres pour que l'arme soit en conformité avec la loi américaine, et donc détectable par les portillons de sécurité. Deux jours après la mise en ligne des fichiers permettant de l’imprimer, plus de 100 000 personnes les avaient téléchargés, avant qu’ils ne soient retirés. Néanmoins, des copies de ces documents restent toujours accessibles sur différents sites.Lire : Dark Wallet, les anarchistes de l’argentMorgane TualJournaliste au Monde 12.07.2015 à 18h35 • Mis à jour le12.07.2015 à 18h45 | Rémi Barroux (Vigneux-de-Bretagne (Loire-Atlantique), envoyé spécial) D’un aéroport à l’autre. De Notre-Dame-des-Landes, où l’État, la région et Vinci Airports veulent transférer l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique, jusqu’au Bourget, au nord de Paris, où se tiendra la Conférence des Nations unies sur le climat, la COP21, un seul et même combat.Pour les milliers d’opposants (15 000 environ selon les organisateurs) au projet de nouvel aéroport nantais, rassemblés samedi 11 et dimanche 12 juillet à Vigneux-de-Bretagne (Loire-Atlantique), au sud de la future zone aéroportuaire, il existe une contradiction majeure entre les déclarations en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique des responsables politiques et des industriels, et la réalité des politiques économiques et des projets d’infrastructures, de transport en particulier.« Passagers clandestins »« Les transports aériens sont les passagers clandestins de la lutte contre le réchauffement climatique, on les exonère de tout, a rappelé Lorelei Limousin, du Réseau action climat (RAC), lors du meeting central, dimanche matin. L’absence de taxe sur le gazole destiné à l’aérien fait perdre 550 millions d’euros par an au gouvernement, auxquels on peut rajouter la TVA réduite sur les billets d’avion, 600 millions d’euros, soit plus d’un milliard de manque à gagner. » Et de poursuivre, sous les applaudissements des centaines de militants présents sous un grand chapiteau : « Air France est l’un des mécènes de la COP21, on croit rêver ».Lire aussi :Climat : le transport aérien promet un ciel plus bleuLes responsables politiques présents, d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), du Parti de gauche (PG) et du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), ont enfoncé le clou. « “La lutte contre le dérèglement climatique, c’est dans nos publicités, dans notre communication”, disent les grands groupes, Air France, BNP Paribas qui investissent dans les énergies fossiles dans le monde, EDF, GDF-Suez, etc., mais en réalité, ils s’opposent à tout projet d’économie d’énergie, a expliqué Yannick Jadot, député européen EELV. Ils disent oui, mais “pas ici, pas maintenant, pas comme ça”. »Martine Billard (PG) s’est moquée de ceux qui « veulent vendre des aéroports verts ». « On nous vend même du nucléaire durable ; pour être durable, le nucléaire est vraiment durable », lançait-elle à des militants conquis. Selon elle, toute la planète ne peut pas voyager, malheureusement, à la découverte de tous les pays du monde. « Il y a des limites, notre planète a des limites, et il faut faire des choix, c’est l’enjeu de la COP21 », a-t-elle dit. Pour la représentante du NPA, Christine Poupin, la question de « l’expropriation de ces grands groupes capitalistes » est posée.Au-delà des déclarations politiques, facilitées par l’adhésion totale du public, le week-end de mobilisation contre le projet de Notre-Dame-des-Landes – et tous les « grands projets inutiles », le tunnel ferroviaire du Lyon-Turin, le Center Parc de Roybon (Isère), le barrage de Sivens (Tarn)… sans oublier « l’usine » des mille vaches ou le centre d’enfouissement des déchets nucléaires en Lorraine, à Bure… – a été l’occasion d’un intense travail sur les arguments.Lire : Tour de France des "grands projets inutiles"Rendez-vous judiciaires« Un Airbus A 320 engloutira autant d’énergie en une heure à son décollage que moi en vingt ans dans mon exploitation agricole, résumait Daniel Durand, de la Confédération paysanne. Pour rejoindre New York, il lui faudrait 150 ha de colza, 300 si on veut qu’il revienne. Alors, inutile de penser aux biocarburants pour le transport aérien. »L’un après l’autre, tous les intervenants des dizaines de forums organisés sous les six chapiteaux du site ont exprimé leur opposition aux projets en cours. Le lien avec la lutte contre le réchauffement climatique, à cinq mois de la COP21, est permanent, souligné par la présence des responsables de la Coalition Climat 21 et des militants d’Alternatiba qui sont en train de réaliser, à vélo, leur tour de France militant. « Chauffe la lutte, pas le climat ! », était le mot d’ordre central du week-end.Et puis il y a l’actualité du dossier de Notre-Dame-des-Landes. Vendredi 17 juillet 2015, le tribunal administratif de Nantes doit rendre sa décision sur les dix-sept derniers recours déposés par les opposants au projet d’aéroport. La veille, c’est le tribunal administratif de Grenoble, qui jugera des recours des opposants au Center Parc de Roybon.Lire aussi :Plusieurs milliers d’opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes réunis avant l’ultime décision judiciaireAccord politique« Si l’avis nous est défavorable, comme le rapporteur public l’a suggéré, alors nous ferons appel. Et selon l’accord politique scellé avec le président de la République et les premiers ministres qui se sont succédé, aucun chantier ne pourra démarrer avant l’épuisement de toutes les démarches juridiques », rappelle, serein mais déterminé, Julien Durand, agriculteur et figure emblématique de l’Acipa (Association citoyenne intercommunale de populations concernées par le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes).Autour des vastes prairies de La Pâquelais, où les opposants ont installé le rassemblement, des dizaines d’occupants de la zone à défendre (ZAD), répartis entre les fermes et les nombreuses cabanes disséminées dans le bocage, attendent eux aussi la suite, avec la ferme intention de ne pas laisser la place, un jour, aux engins de chantier.Rémi Barroux (Vigneux-de-Bretagne (Loire-Atlantique), envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Clément Guillou L’épreuve la plus collective du cyclisme a fait le malheur d’un homme seul, dimanche à Plumelec pour la neuvième étape du Tour de France : l’Irlandais de l’équipe Sky Nicolas Roche, à l’agonie dans la côte de Cadoudal où était située l’arrivée, y a bien malgré lui offert la victoire à la BMC, pour 62 centièmes de secondes seulement au bout d’un effort violent et technique de 32 minutes.Cinquième homme de son équipe - le temps était donc pris sur lui -, il n’arrivait plus à tenir les roues de ses coéquipiers, qui l’ont attendu et ont ainsi perdu les cinq secondes d’avance sur BMC dont il disposaient en bas de la côte.« On a monté le pied un peu vite, j’étais un peu au delà de ma zone de confort », a expliqué le natif des Yvelines, fils de Stephen Roche (vainqueur du Tour 1987), à l’arrivée. « Perdre pour une seconde, c’est super difficile mentalement et (le fait) que ce soit de ma faute dans les 500 derniers mètres, c’est encore plus difficile à avaler. » Christopher Froome a regretté la perte de l’étape mais gardé le sourire. Comprenons-le : une demie-minute reprise à Alberto Contador (27 secondes) et Vincenzo Nibali (34 secondes) dans un exercice où les Sky s’étaient noyés il y a trois semaines au Critérium du Dauphiné, cela ressemble à une bonne journée. Une minute d’avance sur Contador, deux sur Nairo Quintana : le matelas est confortable pour le maillot jaune avant les longues traversées des Pyrénées et des Alpes.Classement Général après la 1ère semaine de course / Overall ranking after the 1st week! #TDF2015 http://t.co/yvuxpeehv1— letour (@Le Tour de France)require(["twitter/widgets"]);Les trois premières en quatre secondesLa victoire de la BMC, mélange de gros gabarits de rouleurs et de puncheurs parfaitement à l’aise dans la côte de Cadoudal qui fut décisive, était attendue. L’équipe américaine du richissime suisse Andy Rihs aura donc remporté les deux exercices chronométrés de ce Tour, puisque Rohan Dennis s’était imposé à Utrecht. La mécanique rouge et noire a mieux géré l’effort de ses hommes sur ces routes envahies par les Bretons, ce qui lui a évité la désillusion des Sky dans le dernier kilomètre.L'équipe @BMCProTeaml'emporte surtout sur @TeamSky en ne mettant aucun de son 5 restant dans le rouge !— Velobs (@Velobs)require(["twitter/widgets"]);Surtout, l’heure est peut-être venue pour Tejay Van Garderen, éternel espoir du cyclisme américain, de confirmer sa capacité à briller sur une course de trois semaines : il a parfaitement couru avant la montagne et sa deuxième place du classement général, avec déjà plus de deux minutes d’avance sur Nibali, légitime ses ambitions d’un premier podium dans un grand tour.Les écarts ont été plus importants qu’attendus sur ce circuit roulant, où l’ascension finale de deux kilomètres a créé des écarts. Toutefois, les trois premières équipes du jour se tiennent en quatre secondes. Derrière Sky et BMC pointe la Movistar de Nairo Quintana, où la culture du contre-la-montre par équipe est encore récente mais qui disposait des coureurs pour. Elle aurait même pu l’emporter sans un long moment de flottement à mi-parcours et où l’on trouvera sans doute les cinq secondes qui lui ont manqué sur la ligne.AG2R limite la casseTinkoff-Saxo et Astana, moins pourvus en rouleurs, ont logiquement perdu du temps, et leurs leaders avec. Pour Vincenzo Nibali, cette première semaine du Tour de France a dessiné un scénario strictement inverse à celui de l’année passée et il lui faudra se démener pour reprendre en montagne deux minutes et 22 secondes à Chris Froome.Dans cette épreuve où le classement sur la route se rapproche souvent de celui des budgets, les équipes françaises, traditionnellement pauvres en rouleurs, ont souffert et leurs leaders avec : quatre d’entre elles sont en bas de tableau. La FDJ de Thibaut Pinot a fait moins bien qu’espéré en perdant une minute et 33 secondes.L’équipe AG2R n’a pas été aidée par la crevaison de Christophe Riblon dès le départ, qui a désorganisé l’équipe et l’a reléguée à l’avant-dernier rang au premier intermédiaire. Par la suite, ses grimpeurs, dont le vainqueur de la huitième étape Alexis Vuillermoz, ont bien limité les dégâts pour se hisser, comme ils l’espéraient, à la 10e place. Romain Bardet et Jean-Christophe Péraud ont néanmoins perdu une minute et vingt secondes sur Van Garderen.Les 185 coureurs du Tour de France ont droit à leur première journée de repos lundi, à Pau. Où les six coureurs restants d’Orica-GreenEDGE, qui ont fini l’épreuve comme ils l’ont pu à cinq minutes, espèrent qu’une nouvelle course va commencer, comme Thibaut Pinot, qui souffre toujours d’un genou.Clément GuillouJournaliste au Monde 12.07.2015 à 14h59 • Mis à jour le12.07.2015 à 15h02 « C’était le dernier “Grand Journal” de cette saison ! », lançait Antoine de Caunes le 26 juin dernier, donnant rendez-vous le 31 août aux fidèles de Canal+. Mais, si l’émission reviendra bien à la rentrée, le présentateur ne tiendra plus l’affiche.Samedi 11 juillet, il a en effet annoncé sur Twitter qu’il partait « vers de nouvelles aventures ».A vous tous qui avez soutenu #LGJ par tous les temps : Gratitude éternelle. En route vers de nouvelles aventures! One Love.— antoinedecaunes (@Antoine de Caunes)require(["twitter/widgets"]);Le talk-show présenté depuis deux saisons par Antoine de Caunes enregistrait des scores décevants, se faisant presque systématiquement en fin de saison dépasser par « Touche pas à mon poste », sur Direct 8, et même talonner par le « C à vous » d’Anne-Sophie Lapix, sur France 5.« La grille du soir, en clair, pose un problème », déclarait sur RTL le président du conseil de surveillance de Vivendi, Vincent Bolloré, début juillet, alors qu’une rumeur sur la suppression des « Guignols » de la grille de Canal+ avait soulevé une vague de soutien de politiques et d’internautes. M. Bolloré avait dû confirmer lors d’un comité d’entreprise que leur survie était assurée. Antoine de Caunes n’aura donc pas eu la même chance que les « Guignols ».Lire aussi :« Guignols », « Grand journal », coûts : Bolloré secoue Canal+ Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Quelle que soit l’issue de la crise grecque, celle-ci a déjà fait une victime en Allemagne : le parti social-démocrate. Coincé entre la solidarité gouvernementale et une gauche européenne plutôt encline à soutenir les Grecs, le SPD n’a plus de boussole, et son président, Sigmar Gabriel, multiplie les sorties de route.> Suivez aussi l’évolution de la situation en directCela a commencé dès l’annonce du référendum en Grèce. Après un week-end de flottement, Sigmar Gabriel décide le lundi 29 juin d’adopter une position encore plus dure qu’Angela Merkel. La vraie question du référendum à venir, explique-t-il, c’est, pour les Grecs, de dire s’ils sont « pour ou contre le maintien de la Grèce dans la zone euro ». Voilà les Grecs prévenus. Au passage, Sigmar Gabriel accuse Alexis Tsipras de vouloir en fait détruire la zone euro en s’affranchissant des principes fondateurs de la monnaie unique.Le soir du référendum, même tonalité. Alors que les dirigeants du SPD sont priés de ne pas s’exprimer, Sigmar Gabriel s’affranchit du principe qu’il a lui-même édicté. Tsipras a « rompu tous les ponts avec l’Europe ». Dans ces conditions, une nouvelle aide à la Grèce est « difficilement envisageable », explique-t-il au Tagesspiegel.Réunion houleuse avec les dirigeants du partiLe président du SPD préconise donc une sortie de la Grèce de la zone euro. Les camarades n’en reviennent pas. Le lundi, à l’issue d’une réunion houleuse des dirigeants du parti, Sigmar Gabriel est plus nuancé. Il faut maintenant reconstruire des ponts avec la Grèce ! Vendredi matin, alors que le gouvernement allemand refuse de se prononcer sur les dernières propositions d’Athènes, qualifiées de « sérieuses et constructives » par François Hollande, le SPD se positionne sur la même ligne que la France et se félicite qu’Athènes fasse, enfin, un pas vers ses créanciers.Lire aussi (abonnés) :Refuser le compromis ou ébranler sa majorité : le dilemme d’Angela MerkelSamedi 11 dans la soirée, fuite la proposition du ministre des finances allemand de contraindre la Grèce à « sortir temporairement » de la zone euro. Dans un premier temps, Carsten Schneider, numéro deux du groupe social-démocrate au Bundestag, explique sur Twitter que cette proposition n’est pas sérieuse et menace la zone euro. Michael Roth (SPD), secrétaire d’Etat aux affaires européennes – et donc théoriquement au cœur de la machine gouvernementale – retweete même le message.Dépassé par la situationSeul problème : Sigmar Gabriel était au courant. Peu avant minuit, celui-ci publie la déclaration suivante sur Facebook : « Le but du SPD est et reste de maintenir la Grèce dans la zone euro si les conditions nécessaires sont réunies. C’est aussi le but de tout le gouvernement. Et c’est ce dont il est question à Bruxelles. Le SPD attache une importance particulière à une démarche commune et concertée avec la France. Le SPD connaît naturellement la proposition du ministre des finances Wolfgang Schäuble d’une sortie temporaire de la Grèce de la zone euro. Dans cette situation difficile, chaque proposition concevable doit être étudiée de manière impartiale. Mais cette proposition ne serait réalisable que si le gouvernement grec la tenait, lui aussi, pour la meilleure solution possible. »Lire aussi :Crise grecque : quelle est la position de l’Allemagne ?Dimanche, le SPD tente de limiter la casse en expliquant qu’il était au courant de la proposition Schäuble, mais qu’il ne l’approuve pas. Ce qui ne saute pas aux yeux. Le communiqué de Sigmar Gabriel dit à peu près tout et son contraire puisqu’il fait comme si la France n’était pas contre le « Grexit » et que le gouvernement grec n’avait pas lui aussi rejeté la proposition de Wolfgang Schäuble.La crise grecque va manifestement laisser des traces au sein du SPD car, pour la première fois qu’il est vice-chancelier, Sigmar Gabriel semble dépassé par la situation et est remis en cause par une partie du SPD qui le taxe de populisme. Seul espoir pour les sociaux-démocrates : qu’Angela Merkel approuve un accord pour aider une nouvelle fois la Grèce et, ce faisant, provoque une division de la CDU encore bien plus profonde qu’un « Grexit » ne diviserait le SPD.Jean-Christophe Cambadélis en appelle au SPDUn communiqué publié dimanche 12 juillet sur le site du PS indique que « Jean-Christophe Cambadélis s’est adressé à Sigmar Gabriel, président du SPD, pour qu’il agisse auprès de Madame Merkel : “Les peuples d’Europe ne comprennent pas la surenchère allemande. On ne peut pas valider un accord avant le référendum et ne plus le trouver valable après” ». Le texte précise également que le premier secrétaire a également demandé au Parti socialiste européen de lancer un appel solennel « à vite conclure un accord viable et durable ».Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.07.2015 à 12h30 • Mis à jour le12.07.2015 à 13h21 Le maestro suisse, dans une forme resplendissante, aborde ce duel avec plus de certitudes après avoir livré un récital en demi-finales contre Murray.Bis repetita ?Comme en 2014, la finale offrira une belle opposition de style entre le « jardinier » Federer, attaquant génial, et le meilleur retourneur de la planète Djokovic. L’an passé, le Serbe avait fini par l’emporter au terme de cinq sets magnifiques (6-7 [7/9], 6-4, 7-6 [7/4], 5-7, 6-4). Federer, qui avait tenu la distance grâce à des coups de grande classe, avait vu son service magique le lâcher au pire moment du match.Moins en forme l’an passé, le Bâlois affiche cette saison, à bientôt 34 ans (en août), une meilleure condition physique. Il a fait vivre un cauchemar aux supporteurs britanniques en demies contre Andy Murray. Et, avant le tournoi, il avait avoué lui-même ne pas avoir pratiqué un « super » tennis pour rallier sa neuvième finale l’an passé.Djokovic, secoué en huitièmes par le Sud-Africain Kevin Anderson, a ensuite fait preuve de maîtrise contre Marin Cilic et Gasquet. Mais il ne semble pas avoir encore tout donné.Quels comportements en finale ?Les deux hommes n’ont pas les mêmes habitudes en finale de Grands Chelems, mais le gazon, sur lequel ils se comportent très bien, a pour effet de lisser les écarts. Avec huit titres en 16 finales, « Nole » est « Mr. 50 % ». Pas plus, comme l’a rappelé la défaite à Roland-Garros du vainqueur de l’Open d’Australie.Federer est plus efficace, avec 17 titres majeurs – record absolu chez les messieurs – et huit finales perdues. C’est encore mieux ici à Wimbledon puisqu’il peut remporter son 8e trophée - nouveau record à Londres - lors de sa 10e finale. Tout serait donc parfait pour lui… s’il n’avait perdu contre Djokovic l’édition 2014 et si son dernier Grand Chelem ne remontait à Wimbledon en 2012.Les clés du matchL’âge n’est pas le meilleur allié de Federer contre l’athlète serbe, mais la vitesse du gazon, si. Djokovic peut égaliser ainsi à 20 victoires partout après avoir battu deux fois Federer cette saison sur dur. En Grand Chelem, ils sont cependant à égalité avec six victoires chacun.Sur une surface dure plus rapide, Federer a tendance à être plus fort, comme l’a montré son succès à Dubaï. Les conditions sur l’herbe du Central sont celles qui se rapprochent le plus de celles de sa dernière victoire.Autre avantage : Federer a passé nettement moins de temps sur le court depuis quinze jours avec 9 h 58 min contre 13 h 4 min. Mais, physiquement, « Djoko » a une caisse énorme et ni son quart, ni sa demie ne l’ont vraiment entamé.Duel de coachesEn tribune, Boris Becker (47 ans) et Stefan Edberg (49) se livrent également une guerre des coaches impitoyable. L’Allemand, qui conseille le numéro un mondial depuis janvier 2014, a remporté trois fois Wimbledon, la première il y a trente ans, et son poulain peut l’égaler après ses titres en 2011 et 2014. Grâce à lui, Djoko s’est mis à jouer plus vers l’avant après un début de collaboration délicat.Début 2014, le Suédois Edberg a lui aussi trouvé sa place dans l’entourage du numéro 2 mondial. Cet ancien expert du service-volée, deux fois vainqueur à Londres, lui a permis de retrouver un jeu offensif dynamique plus en adéquation avec ses capacités physiques.Les deux hommes disputent à distance un énième grand classique des années 1980 et 1990 que Becker avait pour habitude de remporter (25 victoires, 10 pour Edberg).En Grand Chelem, le Suédois compte cependant trois victoires pour une défaite. Et il a même remporté ses deux titres à Londres en dominant Becker en finale… 12.07.2015 à 11h21 • Mis à jour le12.07.2015 à 19h12 La balle est désormais dans le camp des chefs d’Etat de la zone euro. Dimanche 12 juillet à 16 heures, l’Eurogroupe, réunion des ministres des finances de la zone euro, s’est séparé après de longues heures de négociations, entamées à 15 heures samedi, interrompues dans la nuit puis reprises dimanche matin. « Un long chemin a été parcouru, mais quelques questions importantes restent ouvertes », a déclaré en clôture des débats, le président de l’Eurogroupe et ministre des finances néerlandais, Jeroen Dijsselbloem.Lire aussi :Crise grecque : quelle est la position de l’Allemagne ?> Suivez aussi l’évolution de la situation en directLes ministres étaient chargés d’avancer les négociations sur la réponse à apporter à Athènes, après la présentation par le gouvernement Tsipras d’une liste de réformes censée fournir des gages aux créanciers de la Grèce en vue de l’ouverture d’un nouveau plan d’aide financier européen. Mais les négociations se sont singulièrement tendues, samedi, de nombreux acteurs estimant qu’Athènes n’avait pas donné suffisamment de gages de confiance pour autoriser le déblocage de fonds.Lire aussi :L’Eurogroupe divisé sur la confiance à accorder à AthènesAnnulation du sommet de l’UE« C’est maintenant aux dirigeants de la zone euro de parvenir à un accord », a donc expliqué le commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici, à la fin de l’Eurogroupe. Les dix-neuf dirigeants ont en effet pris le relais des négociations, dimanche à 16 heures, après l’annulation in extremis d’une autre réunion de chefs d’Etats qui devait réunir l’intégralité des dirigeants de l’Union européenne dimanche soir.Ce sommet durera « jusqu’à ce que les négociations [aboutissent] », a assuré le président du Conseil européen, Donald Tusk, sur son compte Twitter. Charge à eux de trancher sur les derniers points de crispation non résolus par l’Eurogroupe.I have cancelled #EUCO today. #EuroSummit to start at 16h and last until we conclude talks on #Greece— eucopresident (@Donald Tusk)require(["twitter/widgets"]);Vers 18 heures, le président du Conseil européen a décrété une pause dans les échanges, pour organiser des rencontres en plus petit comité. Selon son porte-parole, il a réuni autour d’une même table Alexis Tsipras, le premier ministre grec, et son ministre des finances, Euclide Tsakalolos, la chancelière Angela Merkel et le président français François Hollande pour des échanges dont on ignore la teneur.Tusk @eucopresident has suspended #EuroSummit on #Greece for bilateral meetings in search of compromise http://t.co/7xE1j89JZg— PrebenEUspox (@Preben Aamann)require(["twitter/widgets"]);Quelles bases de discussion ont été posées par les ministres des finances ? Peu de choses ont fuité mais, selon le ministre finlandais, Alexander Stubb, l’Eurogroupe a donné à la Grèce jusqu’à mercredi pour faire voter des lois et des réformes qui seront, selon lui, la condition préalable à l’ouverture des négociations.Selon un document de l’Eurogroupe, parmi ces mesures figurent notamment l’amélioration du système de la TVA et l’élargissement du système de taxation et une réforme du système des retraites. Des points faisant encore débat y figurent entre crochet, c’est notamment le cas de la question d’une sortie temporaire de la Grèce de la zone euro en cas d’échec à trouver un accord. Toutes ces propositions doivent être débattues par les chefs d’Etat.The document tha #eurogroup propose to the leaders for an agreement #greece http://t.co/cdVopDE3qV— giopank (@Giovanna Pancheri)require(["twitter/widgets"]);« Nous n’étions pas d’accord »Un accord peut-il être trouvé dimanche ? Oui, pour Pierre Moscovici. Le commissaire européen chargé des affaires économiques et financières a estimé qu’il y avait « un chemin » possible vers un accord, dès dimanche. Mais rares sont ceux à partager une position aussi optimiste, à l’image du ministre des finances slovaque, Peter Kazimir :« Il n’est pas possible de parvenir à un accord aujourd’hui. »Samedi, après neuf heures de discussions infructueuses, les ministres de l’Eurogroupe avaient dû constater leurs divisions, et ajourner les travaux au lendemain. « Sur de nombreux points, nous n’étions pas d’accord entre [nous] et avec la Grèce », a précisé l’Autrichien, Hans-Jörg Schelling.Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-55a2a074d0a9d'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 9\r\n \r\n \r\nFaire confiance \u00e0 Tsipras et n\u00e9gocier un nouveau plan d\u2019aide ou attendre de nouvelles garanties\u00a0? Tel \u00e9tait le dilemme de l\u2019Eurogroupe qui s\u2019est r\u00e9uni samedi 11\u00a0juillet \u00e0 15\u00a0heures.\r\nCr\u00e9dits : Jean-Claude Coutausse - french-politics pour Le Monde\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\nCe que propose Ath\u00e8nes \u00e0 ses cr\u00e9anciers\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Faire confiance \u00e0 Tsipras et n\u00e9gocier un nouveau plan d\u2019aide ou attendre de nouvelles garanties\u00a0? 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Le sommet des chefs d'Etat europ\u00e9ens pr\u00e9vu dans la soir\u00e9e a en revanche \u00e9t\u00e9 annul\u00e9.\r\nCr\u00e9dits : Jean-Claude Coutausse - french-politics pour Le Monde\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Faute d'accord trouv\u00e9 samedi, les ministres des finances de la zone euro doivent reprendre les discussions \u00e0 11 heures, dimanche. 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Le ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble, a ainsi estimé que « la confiance a [vait] été détruite d’une manière incroyable au cours des derniers mois ». Le Finlandais Alexander Stubb a de son côté affirmé qu’« à ce stade les conditions ne sont pas suffisamment réunies » pour garantir la mise en œuvre des coupes budgétaires et des mesures promises par l’exécutif grec.Lire aussi :Ce que propose Athènes à ses créanciers« La France va tout faire »Dans le camp « ami » de la Grèce, la France se trouve un peu isolée dans la bataille, rejointe néanmoins par Chypre, voisin de la Grèce qui refuse l’idée même d’un « Grexit », pour des raisons historiques, géographiques et géopolitiques. Le ministre des finances français, Michel Sapin, s’est ainsi posé en négociateur, samedi, en allant même jusqu’à organiser une réunion bilatérale avec son homologue grec, Euclide Tsakalotos, avant la tenue de l’Eurogroupe.Avant le début du sommet, les dirigeants français et allemands ont, à l’image de ce qu’avait été l’Eurogroupe, affiché au grand jour leurs divisions. « Si la Grèce n’est plus dans la zone euro, c’est une Europe qui n’avance plus. Et cela, je n’en veux pas », a ainsi déclaré le président de la République française, François Hollande qui a annoncé que la France allait « tout faire » pour garder la Grèce dans la zone euro. Il a également exclu tout « Grexit provisoire », une idée évoquée par le ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble. La chancelière allemande, Angela Merkel, a quant à elle au contraire insisté sur « les principes » à respecter. Avant de conclure : « Je ne veux pas d’accord à tout prix. »Lire aussi :L’inquiétant tableau de la situation économique et financière grecque 12.07.2015 à 08h54 A la fin du mois de juin, Israël s’y était engagé. C’est désormais chose faite. Le palestinien Khader Adnane, qui avait observé une grève de la faim de 56 jours, a été libéré de prison dans la nuit de samedi 11 à dimanche 12 juillet.L’homme de 37 ans, membre de l’organsiation palestinienne Djihad islamique, était incarcéré depuis un an sous le régime de la détention administrative, qui permet une détention sans inculpation pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment.Sa santé avait provoqué de très vives inquiétudes dans les territoires palestiniens et ravivé les tensions, notamment en Cisjordanie occupée. Le gouvernement palestinien avait averti Jérusalem qu'il le tenait pour responsable de son sort. Après la signature de l’accord entre son avocat et les autorités pénitentiaires, il avait été transféré à l’hôpital dans un état critique.Rapport à la CPIM. Adnane avait été arrêté – pour la dixième fois – peu de temps après l'enlèvement et l'assassinat de trois jeunes Israéliens, événement qui avaient entraîné une vague d'interpellations de plusieurs centaines de Palestiniens.Il avait déjà mené en 2012 une grève de la faim qui avait duré soixante-six jours pour dénoncer sa détention. Il avait été libéré à l’issue de celle-ci, durant laquelle il n’avait ingéré que des vitamines et du sel. Cette fois, il a refusé d’ingurgiter quoi que ce soit, si ce n’est de l’eau.Lire : Le syndrome Khader AdnaneJérusalem a essayé de trouver une parade aux grèves de la faim en adoptant une législation permettant l'alimentation forcée des détenus palestiniens, mais cette initiative s'est heurtée à de fortes résistances, dont celle du syndicat des médecins israéliens qui l'a jugée contraire à l'éthique.Les autorités palestiniennes ont remis récemment un rapport à la Cour pénale internationale portant notamment sur le traitement réservé à ses prisonniers dans les prisons de l’Etat hébreu. 13.07.2015 à 18h17 | Florian Reynaud « C’est le début de la fin de Reddit ! », tempête un internaute. Le très populaire forum de discussion américain, où chaque utilisateur peut créer un sous-forum consacré à n’importe quel sujet, a récemment fêté ses 10 ans. Mais certains internautes ne sont pas d’humeur à souffler les bougies. Depuis plusieurs mois, un vent de contestation souffle sur le site. Des membres accusent son administration de censurer aveuglément et de manière opaque les contenus qui ne lui plaisent pas. La communauté s’en est prise de manière parfois très violente à l’ex-présidente-directrice générale, qui a dû démissionner vendredi 10 juillet.Lire :Reddit entre en guerre contre ses utilisateurs abusifsDepuis, les plus motivés des utilisateurs mécontents annoncent déserter Reddit pour d’autres forums. Le plus populaire s’intitule Voat.co, créé en 2014 par un étudiant suédois nommé Atif Colo. Au départ baptisé Whoaverse.com, il ressemblait presque trait pour trait à Reddit, avant d’être renommé il y a moins de six mois et de devenir une entreprise.Récemment, le forum semble profiter des remous qui agitent son grand frère. « Je ne veux pas spéculer, mais au cours des derniers mois il y a eu un afflux notable de nouveaux utilisateurs, qui arrivaient au moment ou Reddit annonçait des changements », explique Atif Colo au site spécialisé Market Watch. Il affirme qu’en un mois le site a accueilli près de 2 millions de visiteurs uniques qui ont consulté 30 millions de pages.Un simple clone de RedditAujourd’hui encore, Voat ressemble à un clone de Reddit. Il fonctionne quasi de la même manière, et il suffit de se balader sur Voat pour y découvrir exactement les mêmes sujets que sur Reddit. Les « subverses » les plus populaires sont ceux consacrés à l’actualité, aux nouvelles technologies, aux histoires de la communauté ou encore à la politique. S’il fallait une dernière preuve que l’on est bien sur un transfuge de Reddit, de nombreux forums de partage de contenus érotiques et pornographiques ont fleuri, dans la plus pure tradition de son grand frère. Parmi les principaux sujets, les photos d’adorables animaux côtoient les discussions sur WikiLeaks et la politique.Dans sa philosophie, Voat est une réponse à ce que certains utilisateurs de Reddit interprètent comme de la censure. Son créateur défend « une plate-forme alternative où les utilisateurs ne seront pas censurés et pourront dire ce qu’ils veulent ». La philosophie du site n’a rien d’original : tout est publiable tant que c’est légal. « Nous ne soutenons ni n’autorisons les contenus illégaux, comme la pédopornographie, mais aussi loin que la liberté d’expression peut aller, nous pensons fermement que les gens devraient être libres de dire ce qu’ils veulent », explique Atif Colo.« Ne faites pas tout foirer »Il n’est donc pas surprenant de voir que tous les forums bannis de Reddit en juin par l’administration renaissent de leurs cendres sur Voat. C’est le cas de Fat People Hate, sur lequel les internautes peuvent désormais échanger moqueries et discours haineux sur les personnes obèses. De la même manière, les internautes ont tenté de ressusciter The Fappening, forum de Reddit tristement célèbre sur lequel des internautes avaient partagé des photos volées de célébrités nues. Voat a cependant supprimé ce forum par peur des retombées légales.L’autre sujet très discuté sur Voat n’est autre que… Reddit. Les internautes débattent des raisons pour lesquelles ils ont quitté le forum, qu’il s’agisse de l’ambiance délétère ou de la censure. « Ne faites pas tout foirer, respectez la liberté d’expression », s’inquiète un utilisateur de Voat en direction des administrateurs.Le site semble cependant rencontrer de nombreux obstacles. Il y a trois semaines, le compte PayPal que Voat utilise pour recevoir les donations de ses internautes a été suspendu, selon le site, en raison des contenus pornographiques postés sur le forum. Leur ancien hébergeur a également mis fin à leur contrat après avoir été alerté du contenu « politiquement incorrect » du site.Malgré les grands discours de certains utilisateurs sur la fin de Reddit, les plus gros forums de Voat rassemblent à peine 50 000 lecteurs, contre des millions chez la concurrence. Le grand exode promis n’est pour l’instant pas au rendez-vous. Il reste à savoir si la démission d’Ellen Pao et le retour du bien-aimé cofondateur Steve Huffman à la tête de Reddit feront revenir les déserteurs.Lire aussi :Les huit mois chaotiques d’Ellen Pao à la tête de RedditFlorian ReynaudJournaliste au Monde 13.07.2015 à 17h50 • Mis à jour le13.07.2015 à 18h22 | Adéa Guillot (Athènes, correspondance) « Nous n’avions pas le choix, reconnaît Maria Rouzi, une commerçante du quartier chic de Kolonaki au centre d’Athènes. J’ai trois salariés dans ma pâtisserie et mon revenu fait vivre toute ma famille, mais avec tant d’incertitude, tout était au point mort ». Maria a bien conscience que les mesures qui s’annoncent seront difficiles. « Mais tout est mieux que l’inconnu d’une sortie de la zone euro où nous n’avions aucune idée de ce qui nous attendait. Je suis extrêmement soulagée ».Lire aussi :La nuit où l’Allemagne a fait plier TsiprasQuelques mètres plus loin, le très digne M. Dermitzakis, qui refusera de nous donner son prénom,­ attend en vain le client, dans sa bijouterie désertée. « J’ai perdu 60 % de mon chiffre d’affaires ces cinq dernières années. Ces derniers jours, avec la fermeture des banques, ce taux a même atteint 95 % ». Le vieil homme est visiblement partagé. « Je sais que revenir à la drachme aurait été une catastrophe pour les gros entrepreneurs mais pour nous, les petits commerçants, les nouvelles hausses d’impôts, de la TVA et les coupes dans les retraites, c’est une très mauvaise nouvelle car les gens n’auront plus les moyens de consommer quoi que ce soit d’autre que le strict nécessaire. »Lire aussi :A Athènes, « plus on avance, moins on comprend »Hausse des impôtsEn cinq ans d’austérité continue, le niveau de vie des Grecs a chuté dramatiquement. Baisse des salaires, des retraites, hausse de la pression fiscale… leurs revenus ont diminué en moyenne de 35 % entre 2010 et 2015. « Pour notre réseau de PME, très dépendant de la consommation intérieure cela a été très dur, explique le président de la fédération des commerçants Vassilis Korkidis. Mais là il fallait absolument éviter la faillite. »Selon M. Korkidis, les mesures à venir devraient entraîner pour les trois prochaines années une hausse de 375 millions d’euros par mois d’impôts et de cotisations pour l’ensemble des contribuables Grecs. « Nous venons de réaliser ces calculs ce matin sur la base du document paru dans la presse, précise-t-il. Ce sera un nouveau coup dur, mais l’urgence, désormais, c’est que les banques rouvrent et que nous puissions recommencer à payer nos fournisseurs étrangers par virements électroniques afin d’éviter toute rupture des stocks. »Au kiosque de journaux de ce quartier pourtant très privilégié de Kolonaki, la discussion est animée. « Je me sens totalement humilié », avoue, amer et blessé, Vangélis Papadopoulos. Cet ingénieur civil n’arrive pas à digérer cette « trahison » de M. Tsipras et encore moins « cette Europe vidée de tous ses idéaux, cette coquille vide ». A l’inverse, Erasmia Papadopoulos estime qu’il faut « plus que jamais soutenir Alexis Tsipras pour éviter que le pays ne tombe aux mains de technocrates qui n’essaieront même pas de se battre pour [les Grecs] ».Pressions pour un remaniementCar les scénarios de recomposition politique vont bon train aujourd’hui en Grèce. Les créanciers mais aussi les partis d’opposition font pression sur Alexis Tsipras pour qu’il opère dès les prochains jours un remaniement ministériel pour se débarrasser de ses ministres dissidents, qui se sont prononcés contre tout nouveau programme d’austérité.Lire aussi :Malgré l’accord, la Grèce aura du mal à faire face à ses prochains remboursementsQue fera Alexis Tsipras ? Va-t-il tenter de garder la main sur son gouvernement quitte à contenir la dissidence par un petit remaniement ministériel ? Va-t-il choisir de se retirer tout en coopérant à un gouvernement d’union nationale mené par un autre premier ministre ? Va-t-il appeler à de nouvelles élections à l’automne prochain ?Toutes ces options sont sur la table aujourd’hui à Athènes. Une seule certitude, des changements politiques devraient suivre l’adoption, d’ici au mercredi 15 juillet, d’un premier paquet de mesures au Parlement.Gouvernement d’union nationalePour Haris Theoharis, le porte-parole du parti centriste To Potami, Alexis Tsipras n’aura pas d’autre choix : « Nous pensons qu’il faut mettre en place un gouvernement d’union nationale avec des personnalités à la fois capable d’être très techniques mais avec aussi un sentiment politique ».Coïncidence ? C’est exactement le profil de cet homme qui fut un bref secrétaire général des recettes fiscales entre 2012 et 2014 et qui est devenu, ces derniers mois, l’un des principaux atouts de Potami.Quand on lui demande si on lui a déjà parlé du poste de ministre des finances dans un éventuel gouvernement d’union nationale, il répond d’une pirouette, en souriant, « qu’il n’est pas temps de faire ce type de scénario ».Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Ce lundi matin, c’est l’Europe qui a gagné. Pas l’Allemagne. Tel est le message que les principaux responsables politiques de la majorité allemande font passer depuis l’annonce d’un accord entre la zone euro et la Grèce en vue de négocier un troisième plan d’aide.Lire aussi :Ce que la Grèce a accepté en contrepartie de l’aide financière« L’Europe a gagné. De façon impressionnante et ferme. L’Allemagne a fait partie de la solution du début à la fin. C’est bon pour la Grèce et pour l’euro », a tweeté Peter Altmaier, ministre à la chancellerie, l’équivalent du directeur de cabinet d’Angela Merkel.Soumis au vote du BundestagLe parti social-démocrate aussi se félicite du « bon résultat » des négociations qui, grâce notamment au travail du couple franco-allemand, a permis d’« éviter que l’Europe ne se divise ». Au passage, le SPD en profite pour critiquer à nouveau le projet du ministre des finances, Wolfgang Schäuble, d’organiser un « Grexit » temporaire, auquel le SPD n’aurait pas été associé.Lire aussi :Les propositions « explosives » de Wolfgang SchäubleIl ne fait pas de doute que le Bundestag votera à une large majorité le troisième plan d’aide à Athènes, vraisemblablement dès vendredi 17 juillet. Toute la question est de savoir combien de députés conservateurs s’apprêtent à voter contre. Sur 311 députés CDU-CSU, 29 avaient voté contre le deuxième plan d’aide, mais 119 avaient indiqué qu’ils l’approuvaient à contrecœur.Dans l’opposition, les réactions sont évidemment différentes. Les Verts estiment, à l’instar du député européen Sven Giegold, que « l’unité de l’Europe est certes maintenue, mais ses valeurs sont sérieusement mises à mal ». De son côté, Sahra Wagenknecht, une des dirigeants de Die Linke, le parti de la gauche radicale, juge que « le chantage du gouvernement allemand a marché. La Grèce se voit imposer de nouvelles économies et le contribuable allemand de nouveaux risques de plusieurs milliards d’euros. »« Une honte »Si le gouvernement allemand se garde de tout triomphalisme, c’est aussi parce qu’il sait qu’Alexis Tsipras n’est pas encore au bout de ses peines : « Avant de parler de succès, attendons de voir ce que vote le Parlement grec », reconnaît un proche de la chancelière, en référence aux différentes réformes qui doivent être approuvées à Athènes du 15 au 22 juillet, avant toute négociation concrète du plan d’aide. Si on admet, en off, que le plan est sévère, on en attribue la faute à Athènes. « En mars, Tsipras n’aurait pas eu besoin de plus de 80 milliards d’euros », fait-on remarquer.Si personne à Berlin ne dit vouloir « humilier » les Grecs, comme on l’entend beaucoup en Europe, Angela Merkel a reconnu explicitement qu’elle ne faisait plus confiance au gouvernement grec. Ce qui, à ses yeux, justifie les conditions très strictes du suivi des décisions prises par Athènes. Comme le résume l’éditorialiste Wolfgang Münchau dans le Spiegelonline : « La Grèce a capitulé et l’Allemagne a gagné. C’est le triste bilan du week-end. »Les économistes aussi sont divisés. Hans-Werner Sinn, président de l’Ifo, l'institut de conjoncture de Munich, et partisan d’un Grexit, juge que « les Grecs ne redeviendront jamais compétitifs ». Henrik Enderlein, président du centre Jacques-Delors de Berlin, est sévère. « C’est une honte », écrit-il. « Tous les participants doivent se demander comment une telle escalade au cœur de l’Europe a pu être possible. »Pour lui, « le fonds de privatisation est la marque d’une méfiance institutionnalisée, conséquence du comportement du gouvernement grec », explique ce social-démocrate pour qui « la façon dont le Grexit a été évité n’est certainement pas la bonne ». De son côté, Marcel Fratzscher, président du centre pour la recherche économique (DIW) de Berlin, juge qu’« il est prématuré de voir l’accord comme un succès. C’est seulement un premier pas pour mettre fin à la spirale récessive que subit l’économie grecque. »Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.07.2015 à 17h08 • Mis à jour le13.07.2015 à 18h56 La possibilité pour les cyclistes de ne pas respecter les feux rouges sous certaines conditions sera progressivement généralisée à Paris à partir de la mi-juillet, a annoncé lundi 13 juillet la Mairie de Paris.Au total, 1 805 carrefours de la capitale seront concernés, selon l’adjoint chargée des transports, Christophe Najdovski (EELV). Des panneaux permettant aux cyclistes de passer au feu rouge et de tourner à droite, dans le cas d’un carrefour en croix, ou de tourner à droite ou d’aller tout droit, dans le cas d’un carrefour en T, y seront déployés de mi-juillet à fin septembre. Lire aussi :Vélos en libre service : en 2017, objectif banlieue et électrique« Pas accidentogène »Ces panneaux de « cédez-le passage cycliste au feu rouge » ont été expérimentés avec succès dans le 10e arrondissement de la capitale, a rappelé Christophe Najdovski. Selon la mairie, cette phase d’expérimentation a montré que « le passage cycliste au feu rouge n’est pas accidentogène » et qu’il « évite certains conflits entre les cyclistes et les véhicules arrêtés au feu, notamment l’angle mort ».La Ville rappelle sur son site Internet que les cyclistes ne sont « pas prioritaires » et qu’ils doivent « respecter en toutes circonstances la priorité accordée aux autres usagers, en particulier aux piétons, auxquels ils doivent toujours céder le passage ».Lire aussi :Paris vise la généralisation des zones à 30 km/h 13.07.2015 à 16h21 • Mis à jour le13.07.2015 à 16h43 Vingt-trois militaires russes ont été tués dans l’effondrement d’une caserne près d’Omsk, en Sibérie, a annoncé lundi 13 juillet le service de presse du ministère russe de la défense. Au total, « 42 militaires ont été extirpés des décombres, 23 d’entre eux sont morts », a déclaré un porte-parole du ministère, cité par l’agence de presse officielle TASS.L’accident s’est produit dimanche soir dans le village de Svetly, près d’Omsk (2 200 km à l’est de Moscou), dans un camp d’entraînement construit en 1975 et destiné à former de jeunes officiers et des conducteurs de transports de troupes. Une section entière de leur dortoir s’est écroulée, les ensevelissant sous les gravats.Des images diffusées par la télévision russe ont montré des soldats formant une chaîne humaine pour déblayer une montagne de gravats. Par ailleurs, une équipe de 350 secouristes avec des chiens et un avion avec de l’équipement médical ont été dépêchés sur les lieux du drame, selon les agences de presse russes.Le président, Vladimir Poutine, a présenté ses condoléances aux familles des soldats et a ordonné d’apporter « toute l’assistance médicale nécessaire » aux blessés, selon un communiqué du Kremlin.La violation récurrente des normes de sécuritéUne enquête a été ouverte pour déterminer les causes de l’accident, les autorités soupçonnant une possible « négligence » des ouvriers qui avaient rénové le centre en 2013.L’effondrement de bâtiments n’est pas chose rare en Russie, notamment en dehors des grandes villes où les violations des normes de sécurité sont courantes, facilitées par une corruption des fonctionnaires, très répandue. Samedi, une partie d’un immeuble résidentiel s’est également effondrée à Perm, dans l’Oural, tuant deux personnes. 13.07.2015 à 15h40 • Mis à jour le13.07.2015 à 17h04 Ivan Basso a annoncé lundi 13 juillet à Pau, lors de la journée de repos, qu’il était atteint d’un cancer au testicule gauche, et qu’il allait en conséquence abandonner le Tour de France.La tumeur a été découverte lors d’un examen médical pratiqué en marge du Tour, a-t-il annoncé.« Lors de la cinquième étape, j’ai été victime d’une petite chute. Je me suis blessé aux testicules. J’ai ressenti une légère douleur durant quelques jours et j’ai donc décidé de consulter les médecins du Tour et de mon équipe hier dimanche. Ils m’ont envoyé à l’hôpital où les analyses ont révélé un cancer des testicules. On m’a informé ce lundi midi. »« Je quitte la course pour rentrer à Milan, me faire soigner en urgence », a expliqué l’Italien de 37 ans, accompagné d’Alberto Contador, son coéquipier et leader de chez Tinkoff-Saxo Bank.Deuxième du Tour en 2005Ivan Basso a remporté deux fois le Tour d’Italie (2006 et 2010). Il avait aussi pris la 3e place du Tour de France en 2004, puis la deuxième en 2005, derrière Lance Armstong, qui avait lui-même annoncé souffrir d’un cancer des testicules en 1996, trois ans avant son premier Tour victorieux. Le septuple vainqueur déchu de la Grande Boucle a d’ailleurs tweeté un mot de soutien à l’attention du sportif transalpin : « Je pense à Ivan Basso et lui souhaite le meilleur. »Thinking about @ivanbasso and wishing him the very best as he embarks on his cancer journey. #IvanSTRONG!!— lancearmstrong (@Lance Armstrong)require(["twitter/widgets"]);Le cycliste italien avait, en outre, été suspendu deux ans (2006-2008) pour son implication dans l’affaire Puerto, le réseau de dopage sanquin organisé depuis Madrid par le médecin espagnol Eufemiano Fuentes et démantelé juste avant le Tour de France 2006.Des poches de sang étiquetées « Birillo »En mai 2007, vingt-quatre heures après avoir reconnu, devant le procureur antidopage du Comité national olympique italien (Coni), son implication dans l'« opération Puerto », Ivan Basso avait démenti s'être dopé. « Durant toute ma carrière, je n'ai jamais pris de substances dopantes et n'ai jamais fait d'autotransfusions », avait-il déclaré lors d'une conférence de presse organisée à Milan. Il avait a simplement admis « une tentative de dopage en vue du Tour de France [2006] ».Les enquêteurs chargés de l'« opération Puerto » ont pourtant mis en évidence qu'Ivan Basso était suivi, depuis au moins 2004, par le docteur Eufemiano Fuentes. Ils ont notamment saisi à Madrid, dans des appartements utilisés par le docteur Fuentes, des poches de sang étiquetées « Birillo », le nom du chien du coureur italien.« Je suis conscient que la tentative de dopage est assimilable au dopage. (...) Je suis prêt à purger ma peine », avait indiqué le coureur transalpin qui avait effectué son retour sur la Grande Boucle en 2010, un an après Lance Armstrong. Alicia Dauby C’est un père abattu et résigné qui s’est confié, lundi, sur l’antenne de France Info. Lucide, Phillipe Bianci a reconnu perdre peu à peu espoir quant à un éventuel rétablissement de son fils, toujours dans le coma. « C’est une torture au quotidien, on a parfois l’impression de devenir fou parce que, pour moi, c’est certainement plus terrible que s’il y était resté dans l’accident. Car on n’a pas le pouvoir de l’aider plus que ce qu’on peut faire », a-t-il confié.Le 5 octobre 2014, alors qu’une pluie battante arrose le circuit de Suzuka où se court le Grand Prix du Japon, Jules Bianchi, au volant de sa Marussia, percute de plein fouet une dépanneuse aux abords de la piste. Transporté d’urgence en ambulance à l’hôpital de Yokkaichi, le jeune espoir de 25 ans sombre alors dans un profond coma, victime d’un traumatisme cérébral sévère.Depuis son rapatriement mi-novembre 2014 à Nice, l’état du pilote de Formule 1 n’a, semble-t-il, pas évolué. Toujours inconscient neuf mois après le drame, Jules Bianchi ne manifesterait que de légers signes, mais les espoirs demeurent fragiles. « En général, les progrès doivent se faire dans les premiers six mois et là, ça fait neuf mois, Jules n’est toujours pas réveillé et il n’y a pas de progrès significatifs. Le temps passant, ça me rend moins optimiste que j’ai pu l’être deux ou trois mois après l’accident ou l’on pouvait espérer une évolution meilleure », a déclaré le père du pilote, désemparé.« Gravité de la situation »« C’est dur de vous lever le matin en vous disant que vous n’êtes pas sûr que votre fils va vivre et que tous les jours c’est comme ça. A un moment donné, il faut aussi avoir les pieds sur terre et se rendre compte de la gravité de la situation », a poursuivi M. Bianchi, conscient que son fils ne se retrouvera certainement plus jamais au volant d’une monoplace.L’hypothèse d’un réveil ne constitue pas non plus une source d’espoir pour le père du pilote qui connaît mieux que personne le tempérament de son fils : « S’il doit avoir des handicaps très lourds, on est convaincu que ce n’est pas du tout ce que Jules voudrait. On en avait parlé. Il nous avait dit que s’il lui arrivait un jour un accident du type de celui de Michael Schumacher, s’il avait eu ne serait-ce que le handicap de ne plus pouvoir conduire, il aurait beaucoup de difficulté à le vivre. Parce que c’était sa vie. »Lire aussi :Formule 1 : le mythe du risque zéroAlicia Dauby Claire Ané 705 300 candidats ont été admis cette année au diplôme national du brevet (DNB), ce qui porte le taux de réussite à 86,3 %, en hausse de 1 point par rapport à 2014 (85, 2 %). Le résultat, qui n’est pas définitif (une session de remplacement est prévue en septembre), demeure à ce jour inférieur au taux de réussite au bac, qui est de 87,8 % pour la session 2015 à l’issue des rattrapages.» Consulter notre moteur de recherche des résultats du brevet 2015, avec le nom et la ville du candidatQuel est le pourcentage de mentions ? Comme celui du bac, le diplôme du brevet s’accompagne depuis neuf ans de mentions. Plus de la moitié des candidats (56,5 %) en ont décroché une. Voici leur répartition cette année :– 12,4 % de mention très bien (note moyenne d’au moins 16/20) ; – 19,2 % de mention bien (note comprise entre 14 et 16) ; – 24,9 % de mention assez bien (note comprise entre 12 et 14) ;– 29,8 % des candidats ont obtenu leur diplôme sans mention, avec une note comprise entre 10 et 12.– 13,7 % des candidats ont échoué, faute d’avoir obtenu la moyenne. Le brevet ne propose pas d’épreuves de rattrapage pour des résultats compris entre 8 et 10.Lire aussi :Brevet 2015 : à quoi sert la mention ?Quelle série réussit le mieux ? Depuis 2013, le DNB compte deux séries. Comme pour le bac, c’est la série générale, qui concernait 90 % des inscrits, qui affiche le meilleur taux de réussite : 87,1 %, en hausse de 1,2 point par rapport à 2014. Dans la série professionnelle, 77,3 % des candidats ont été admis, 1,1 point de moins que l’an dernier.Les filles ont-elles toujours de meilleurs résultats que les garçons ? Oui, et de loin. Toutes séries confondues, 89,3 % des filles obtiennent leur diplôme, contre 83,3 % des garçons. Dans quelles académies réussit-on le mieux ? Celles de Corse et de Rennes affichent le meilleur taux de réussite en 2015, avec 90,1 % de lauréats. C’est 20 points de mieux qu’à Mayotte, où seulement 70,4 % des candidats ont obtenu leur DNB. Mention spéciale à la Guadeloupe et à l’académie de Reims, qui affichent les meilleures progressions, avec un taux de réussite en hausse de 7,2 points, dans l’une, et de 5,4 points, dans l’autre.Lire aussi :Bac : le taux de réussite stable, à 87,8 %A noter que cette année, 817 700 candidats ont passé leur brevet. Un chiffre particulièrement élevé qui s’explique par une « génération 2000 », née avec le millénaire et particulièrement nombreuse, qui a atteint ses 15 ans, âge auquel on passe généralement le brevet des collèges.Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Martine Jacot Passer du lycée à l’université n’est pas aisé : un tiers des bacheliers entrés en licence scientifique abandonnent (contre 27 % toutes licences confondues) et plus d’un quart redoublent. Pour leur faciliter la transition, la conférence des doyens et directeurs des UFR scientifiques (CDUS) vient de lancer un site, Faq2sciences, gratuit et ouvert à tous, qui leur permet de s’auto-évaluer et de se perfectionner avant la rentrée 2015.Fruit de plus d’un an de travaux avec l’université des sciences en ligne (Unisciel), ce site propose d’abord au futur étudiant une série de tests par questions à choix multiples (QCM) dans sept matières (physique, chimie, mathématiques, sciences de la vie, de la terre, de l’univers et informatique), afin de détecter ses forces et ses lacunes. Pour combler ces dernières pendant les vacances ou à la rentrée, vingt-cinq modules d’apprentissage ont été imaginés. Chacun d’eux comporte des cours en ligne ou en vidéo, des exercices, et d’autres tests d’auto-évaluation.Le site « permet d’anticiper les difficultés, d’identifier les points à travailler, mais aussi de rassurer les futurs étudiants dans leur capacité à réussir leur licence scientifique », résume Jean-Marc Broto, président de la CDUS. L’objectif est de combler l’écart apparu entre les connaissances des bacheliers et celles requises à l’université, depuis la réforme des programmes scientifiques au lycée, entrée en vigueur en 2013. Et d’éviter ainsi que les étudiants français comme étrangers (15 % des promotions scientifiques) soient « largués » en première année.Soutien du ministère de l’enseignement supérieurL’initiative, soutenue par le ministère de l’enseignement supérieur et par les deux fédérations d’étudiants en sciences – l’AFNEUS et la FNEB –, est saluée par la bachelière Amani Zguiden, qui s’y est lancée : elle apprécie que les corrections de ses erreurs soient « bien expliquées ». Mais elle qui s’attendait à se voir confirmer son choix d’orientation, ou, dans le cas contraire, qu’une solution lui soit indiquée, a été déçue. Ce n’est en effet pas l’objectif de la plate-forme.Faq2sciences ne remplace pas non plus les tests d’évaluation organisés à la rentrée depuis deux ou trois ans dans dix-huit facultés scientifiques, mais permettra de mieux s’y préparer. Ces tests mènent souvent à la mise sur pied, pour ceux qui en ont besoin, de groupes de remise à niveau avant le début proprement dit des cours de licence.Afin de prévenir décrochages et abandons en première année, d’autres initiatives ont été prises, qu’il s’agisse de tutorats organisés par les étudiants ou les professeurs, ou de suivis individuels. Des mesures que prône ardemment le rapport, publié le 8 juillet, de la mission parlementaire sur les liens entre le lycée et l’enseignement supérieur mais qui se heurtent aux manques de moyens des universités.Pour les nouveaux entrants à l’université dont les lacunes sont trop importantes, certaines facultés scientifiques proposent un parcours L1 en deux années, avec des cours de rattrapage dans les matières faibles. A l’université Toulouse-III, 250 étudiants en ont ainsi bénéficié l’an dernier, sur les quelque 2 000 entrés en 2014.La CDUS et Unisciel ont entrepris d’aller plus loin, en ébauchant un Faq2sciences destiné à combler les éventuelles lacunes des deuxième et troisième années de licence scientifique. « Un projet utile aussi pour les détenteurs d’un DUT ou d’un BTS en poursuite ou en reprise d’études, qui sont de plus en plus nombreux dans nos facultés », explique Jean-Marc Broto. La CDUS et Unisciel ont sollicité l’aide financière du programme Iniatives d'excellence en formations innovantes (IDEFI) pour finaliser ce projet et ses 80 modules. Mais elle vient de leur être refusée.Martine JacotJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Fabrice Lhomme, Gérard Davet et Simon Piel Au terme d’une procédure engagée en octobre, le parquet de Paris a finalement requis un non-lieu ans l’enquête sur la prise en charge par l’UMP des pénalités infligées à Nicolas Sarkozy pour dépassement de frais lors de sa campagne de 2012. Il appartient désormais aux juges d’instruction de décider s’ils suivent les recommandations du procureur ou s’ils renvoient les personnes mises en cause devant le tribunal.Dans cette affaire, Nicolas Sarkozy a été placé sous le statut de témoin assisté le 1er avril. L’avocat Philippe Blanchetier, l’ex-directrice des affaires financières de l’UMP, Fabienne Liadzé, et le directeur adjoint de la campagne présidentielle de l’ex-chef de l’Etat, Jérôme Lavrilleux, ont été placés sous le même statut. Deux personnes ont par ailleurs été mises en examen pour abus de confiance : l’ex-président de l’UMP, Jean-François Copé, et Catherine Vautrin, ancienne trésorière de la formation.Voir aussi : S'y retrouver dans les 9 affaires qui impliquent Nicolas SarkozySelon le réquisitoire du parquet dont Le Monde a pu prendre connaissance, « il apparaît que les qualifications d’abus de confiance et de recel de ce délit, ne peuvent être valablement poursuivies en l’espèce en raison des incertitudes quant à l’interprétation à donner au droit applicable et de charges insuffisamment étayées quant à l’élément intentionnel de l’abus de confiance. Les éléments débattus lors de l’instruction judiciaire ne permettant pas de retenir avec suffisamment de certitude que l’UMP et ses organes ou représentants aient bel et bien eu conscience de détourner ses fonds au profit du candidat. » C’est autrement dit un réquisitoire de non-lieu au bénéfice du doute.Lire aussi :Soucieux d’éloigner les menaces judiciaires, Nicolas Sarkozy rembourse sa dette à l’UMPL’absence de préjudice pour l’UMP pas démontréeEn premier lieu, le parquet de Paris insiste sur une jurisprudence variée en la matière et souligne que la question de la légalité du paiement par un parti politique des sanctions électorales contre son candidat « est multiple et controversée ».Pour sa défense, M. Sarkozy avait fait valoir « le nécessaire effet de solidarité du parti envers son candidat, y compris jusqu’à la prise en charge de sanctions personnelles, ce lien tendant même à confondre, dans l’esprit des militants, l’intérêt du parti et celui du candidat », écrit le parquet de Paris. Si ce principe de solidarité n’existe pas dans la loi, « le législateur est resté muet sur la légalité de la prise en charge du paiement de la dite somme par un parti », note le parquet de Paris.Faisant l’analogie avec une société qui viendrait à payer une amende à la place de son dirigeant, il écrit « qu’on ne peut mettre à la charge du créancier qui accepte le paiement l’obligation de s’assurer de la licéité de ce paiement dans les rapports entre le payeur et le débiteur ».Pour autant, les magistrats n’ont pas été convaincus du fait que l’UMP n’a pas subi de préjudice à l’occasion de cette opération malgré une expertise produite par M. Sarkozy indiquant que le « Sarkothon » avait rapporté 11 millions d'euros, avec un gain final pour le parti de 954.638 euros.. « Il n’était nullement démontré que l’opération n’avait causé aucun préjudice à l’UMP, bien au contraire si l’on compare le montant de l’excédent ainsi dégagé et celui des dettes qu’elle a dû supporter, s’agissant en outre d’un parti présentant un endettement bancaire conséquent », indique pour sa part le parquet.Sarkozy critique le rôle de FillonLors de son audition devant les magistrats, écrit le procureur, Nicolas Sarkozy : « avait fait valoir un certain nombre de critiques relatives au rôle joué dans cette affaire par François Fillon, tant au regard de son action vis-à-vis des commissaires aux comptes que des liens qu’il lui attribuait avec Me Sureau », avocat de l’ancien premier ministre et auteur le 25 juin 2014 d’une note indiquant que le remboursement pouvait constituer le délit d’abus de confiance.Nicolas Sarkozy « considérait également que le fait que les notes de MM Bezard (directeur général des finances publiques) et Maïa (directeur juridique des finances publiques) n’aient pas été versées au dossier avant leur publication par la presse laissait penser que la procédure avait été instrumentalisée dans le but de l’atteindre personnellement. » Ces deux notes émanant des services de Bercy avaient indiqué que le paiement ne représentait pas de difficultés juridiques.Lire aussi :L’ex-trésorière de l’UMP dénonce « un règlement de comptes politique » entre Fillon et SarkozyLe parquet de Paris avait ouvert le 6 octobre une information judiciaire pour abus de confiance, complicité et recel de ces délits, après un signalement des commissaires aux comptes de l’UMP. En juillet 2013, après invalidation de ses comptes de campagne, le Conseil constitutionnel avait estimé que Nicolas Sarkozy devait restituer au Trésor public une avance forfaitaire de 153 000 euros versée pour sa campagne perdue de 2012 et payer 363 615 euros de dépassement du plafond légal des dépenses.Mais l’UMP avait pris en charge ces pénalités via une souscription baptisée « Sarkothon » : les dix millions de non-remboursement, mais aussi les sommes dues par Nicolas Sarkozy. Une opération dont la régularité était notamment contestée par François Fillon. Au printemps 2014, les commissaires aux comptes de l’UMP s’étaient ouverts, auprès de la nouvelle direction Fillon-Juppé-Raffarin du parti, de leur doute sur la légitimité du remboursement par l’UMP de l’avance et de la pénalité. Le parti avait alors saisi la justice.Lire aussi :Amende des comptes de campagne : Nicolas Sarkozy placé sous le statut de témoin assisté  .cards{ border:2px solid #42bda8!important; background:white!important; } .cards img{ border:none!important; } .cards a:hover{ text-decoration: none!important; } .cards .illustr{ margin-top: 20px; } .cards .clear { clear:both; } .cards .volet_droite{ height: 580px; } .cards .decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0; } .cards .decodeurs_logo{ display:inline-block; width:23px; border:none!important; } .cards .illustr img{ width:100%; padding-top:10px; } .cards_container{ position: relative; } .cards .fleche{ font-size:70pt; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important; z-index:5000; } .cards .fleche p{ margin:0!important; cursor: pointer; } .cards .fleche:hover{ color:#42bda8; } .cards .fleche.alpha{ left:2px; text-align: left; } .cards .fleche.omega{ right:16px; text-align: right; } .cards .detail p{ margin:5px 0!important; } .cards .card .tt2_capital{ text-align: center; margin: 7px 0 0 0; } .cards .card{ padding:0 16px!important; display:none; } .cards .cards_footer{ background:rgba(40, 190, 170,0.3); text-align: center; } .cards .cards_footer a{ display: block; width:100%; border-bottom:0!important; padding: 7px 0; } .cards .cards_footer p{ margin:0; } .cards .cards_header{ background: rgba(40, 190, 170,0.3); width:100%; } .cards .cards_header a{ border-bottom:0!important; } .cards .cards_header p { margin:0!important; } .cards .cards_main, .cards .cards_footer{ width:100%; } .cards .cards_main{ position:relative; } @media handheld { .cards p{ line-height:120%; } } Naviguez dans les affaires Sarkozy« Karachi Date des faits présumés : 1995 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement, justice Motifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire : En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire Bettencourt Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recel Résumé de l'affaire : Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.). Où en est l'affaire : Faute de preuves, Eric Woerth a été relaxé le 28 mai 2015 par le tribunal de Bordeaux dans les deux premiers volets du procès Bettencourt, qui portaient sur des soupçons de recel de "trafic d'influence passif" (c'est à dire sur une éventuelle intervention dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt) et d'"abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans. Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif"Procès Bettencourt : relaxe pour Eric Woerth, prison pour François-Marie Banier Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage. Où en est l'affaire : L'arbitrage a été annulé sur la forme par la cour d'appel de Paris le 17 février 2015, en raison de l'intervention litigieuse de l'arbitre Pierre Estoup. Christine Lagarde est mise en examen depuis l'été 2014 pour "négligence" par la Cour de justice de la République, pour ne pas s'être opposée à l'arbitrage. Il y a peu de chances que Nicolas Sarkozy soit inquiété, car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle. Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisodeLes éléments qui ont fait annuler l’arbitrage Tapie-Crédit lyonnaisAffaire Tapie-Crédit lyonnais : vingt ans de procédure pour rien ? Kazakhstan Date des faits présumés : 2010 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin. Où en est l'affaire : L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Jean-François Etienne des Rosaies, chargé de mission à l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, a également été mis en examen en mars 2015 pour "corruption publique d'agent étranger". Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète Sarkozy Sondages de l'Elysée Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Politique Motifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, mais pas les membres de son cabinet, comme a fini par trancher la Cour de cassation le 19 décembre 2012. Où en est l'affaire : Une enquête ouverte fin 2010 est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. Six anciens collaborateurs de la présidence de la République ont été placés en garde à vue dans ce cadre le 3 juin 2015, dont les anciens secrétaires généraux de l'Elysée (Claude Guéant et Xavier Musca), l'ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy (Emmanuelle Mignon) et trois anciens conseillers (Jean-Michel Goudard, Julien Vaulpré et Jean-Baptiste de Froment). La justice a également découvert que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas Sarkozy. Pour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesSondages de l’Elysée sous Sarkozy : fin de garde à vue pour Guéant, Musca et Mignon Bygmalion Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électorale Résumé de l'affaire : L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même. Où en est l'affaire : Une information judiciaire est en cours. Outre l'avocat de l'UMP Philippe Blanchetier, cinq anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari (ex-directeur général du parti), Fabienne Liadzé (ex-directrice financière), Pierre Chassat (ex-directeur de la communication), Guillaume Lambert (ex-directeur de campagne de M. Sarkozy) et Philippe Briand (ex-trésorier de campagne). Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie. L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier, a été placé en garde à vue le 7 mai 2015. Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes / trafic d'influence Date des faits présumés : 2013 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Justice Motifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire : La mise en examen de Nicolas Sarkozy le 1er juillet 2014, suspendue pendant quelques mois, a été réactivée le 7 mai 2015 par la cour d'appel de Paris, qui a validé la légalité des écoutes dont il a fait l'objet. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionTrafic d’influence : la justice valide la procédure de mise en examen de Nicolas Sarkozy Amende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recel Résumé de l'affaire : Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel". Où en est l'affaire : Nicolas Sarkozy a remboursé l'amende à l'UMP le 1er décembre 2014, ce qui n'a pas empêché les juges d’instruction de l'entendre le 1er avril 2015 et de le placer sous le statut de témoin assisté. Le parquet a requis le 13 juillet un non-lieu pour l'ex-président, estimant ne pas pouvoir établir l'intentionalité de l'abus de confiance.Jean-François Copé et Catherine Vautrin (ex-trésorière de l'UMP) ont, de leur côté, été mis en examen pour abus de confiance. Pour en savoir plus : UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosComprendre l'affaire des pénalités de campagne de l'UMPAffaire des pénalités de Sarkozy payées par l’UMP : le parquet requiert le non-lieu Financement libyen Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne. Où en est l'affaire : Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal. Claude Guéant, ancien secrétaire général de l'Elysée, a été mis en examen le 8 mars 2015 pour "faux et blanchiment", à cause des soupçons pesant sur un virement de 500 000 euros reçu sur son compte en 2008, qu'il justifie par la vente de tableaux flamands. Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy »› Voir la version complète nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 8; // 1 : Karachi // 2 : Bettencourt // 3 : Tapie // 4 : Kazakhstan // 5 : sondages // 6 : Bygmalion // 7 : écoutes/trafic d'influence // 8 : amende campagne // 9 : financement libyen document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart--; switchCard() } ); document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart++; switchCard() } ); function switchCard(){ if(fiche_depart == 1) { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } if(fiche_depart == nombre_affaires) { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } for(var i = 0; i document.getElementsByClassName("cards_container")[0].querySelectorAll(".card")[i].style.display = 'none'; } document.getElementById("card"+fiche_depart).style.display = 'block'; } switchCard()Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.07.2015 à 13h41 • Mis à jour le11.07.2015 à 16h07 Plusieurs participants à l'Eurogroupe ont multiplié les déclarations à leur arrivée à la réunion des ministres des finances de la zone euro, samedi 11 juillet à Bruxelles. Un moyen d'accentuer la pression sur le gouvernement d'Alexis Tsipras pour qu'il concrétise son nouveau programme, pourtant très semblable à celui que les Grecs ont rejeté massivement lors du référendum du 5 juillet.Lire aussi :Le point sur le dossier grec avant la réunion de l’EurogroupeLa rencontre se présente comme « très difficile » car les réformes présentées par le gouvernement grec « ne suffisent pas » pour envisager un accord sur une reprise de l'aide internationale à Athènes, a ainsi lancé à son arrivée le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem. Un avis partagé par le ministre des finances allemand, Wolfang Schäuble, pour qui les négociations s'annoncent « extrêmement difficiles. »Les Pays-Bas ont également fait part de leurs doutes quant à la capacité de la Grèce à mener les réformes auxquelles le gouvernement d'Alexis Tsipras s'est engagé. « Nous discutons d'une proposition que le gouvernement grec rejetait sans équivoque il y a une semaine, et c'est un vrai problème », a ainsi déclaré le secrétaire d'Etat aux finances néerlandais, Eric Wiebes.Réunion bilatérale France-GrèceLe ministre français des finances, Michel Sapin, a préféré se placer en négociateur, déclarant que la France jouera un rôle de « trait d'union » jusqu'au bout dans les négociations entre la Grèce et ses créanciers. Une réunion a eu lieu entre M. Sapin et son homologue grec, Euclide Tsakalotos avant la tenue de l'Eurogroupe.Une réunion bilatérale entre le ministre français des finances, Michel Sapin, et son homologue grec, Euclide Tsakalotos, s’est d’ailleurs tenue en amont d’une réunion exceptionnelle de l’Eurogroupe à Bruxelles sur le sort de la Grèce.Lire aussi :Quand Hollande a pris la main pour éviter le « Grexit »L’entretien va avoir lieu « dans un petit moment », a précisé à l’Agence France-Presse une source proche des négociations, près de deux heures avant le début des discussions officielles. Des diplomates et des hauts fonctionnaires du Trésor français se sont activés en coulisses pour jouer ces derniers jours les « traits d’union » entre Athènes et ses créanciers.Lire aussi :Grèce : comment la France assiste les négociateurs grecs en coulisseLa zone euro doit rendre dans la journée un avis décisif sur les propositions de réformes du gouvernement Tsipras, qui ont fait renaître, malgré les divisions, l’espoir d’un accord sur un nouveau plan d’aide au pays susceptible d’éviter le scénario noir d’un « Grexit ».Dimanche les vingt-huit pays de l’Union européenne devraient se réunir en sommet d’urgence et, dans le meilleur des cas, endosser un accord, ou, si les blocages n’ont pu être surmontés, trancher.> Suivez en direct la situation sur le dossier grec. 11.07.2015 à 12h10 • Mis à jour le11.07.2015 à 12h42 | Laetitia Van Eeckhout Au prix d’un investissement de 267 milliards de dollars (239 milliards d’euros) par an pendant les quinze prochaines années, il est possible d’éliminer la faim dans le monde d’ici à 2030, estime l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dans un rapport présenté vendredi 10 juillet. Cela équivaut à débourser 160 dollars de plus par an pour chaque personne vivant dans l’extrême pauvreté.Alors qu’aujourd’hui près de 800 millions de personnes sont encore en proie à la faim dans le monde, le deuxième des objectifs de développement durable (ODD) qui doivent être adoptés cette année par la communauté internationale vise l’éradication totale de la sous-alimentation chronique d’ici à 2030. Or « si nous maintenons le statu quo, nous aurons encore en 2030 plus de 650 millions de personnes souffrant de la faim. Le message est clair », a déclaré José Graziano da Silva, directeur général de la FAO, en présentant à Rome ce rapport élaboré avec le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds international pour le développement agricole (FIDA). « Deux cent soixante-sept milliards de dollars, c’est plus ou moins 0,3 % du PIB mondial : le prix à payer pour éradiquer la faim chronique est relativement bas », a-t-il insisté à trois jours de la troisième conférence internationale sur le financement en faveur du développement qui doit se tenir du 13 au 16 juillet à Addis-Abeba (Ethiopie).Lire : Malgré de nets progrès, 795 millions de personnes souffrent de la faim dans le mondeBriser le cercle vicieux de la pauvreté et de la faimPour briser le cercle vicieux de la pauvreté et de la faim, les trois organisations onusiennes soulignent la nécessité de conjuguer investissements productifs et mesures de protection sociale. « Il faut investir en faveur des personnes les plus vulnérables et s’assurer qu’elles disposent des outils dont elles ont besoin non seulement pour surmonter la faim mais aussi pour valoriser leurs ressources et capacités », soutient la directrice exécutive du PAM Ertharin Cousin.Sur les 267 milliards de dollars nécessaires, un investissement annuel de 116 milliards de dollars (104 milliards d’euros) mériterait d’être ainsi consacré aux programmes de protection sociale, dont 75 milliards de dollars en zone rurale – où vivent aujourd’hui 78 % des personnes pauvres – et 41 milliards de dollars en zone urbaine, selon le rapport, qui dresse un tableau précis des besoins par pays. « La protection sociale sous forme de transferts en espèces permet, certes, d’éliminer la faim dans l’immédiat, mais elle améliore aussi la nutrition en permettant aux plus pauvres de diversifier leur régime alimentaire au bénéfice d’une meilleure santé », relèvent ses auteurs.Dans le même temps, chaque année, 151 milliards de dollars (135 milliards d’euros) devraient être alloués aux investissements productifs, générateurs de revenus pour les populations les plus démunies (105 milliards de dollars pour le développement rural et l’agriculture et 46 milliards de dollars pour les zones urbaines). Si l’essentiel de l’effort doit venir du secteur privé, celui-ci doit nécessairement être complété par des investissements publics dans les infrastructures rurales, les transports, la santé et l’éducation, estiment la FAO, le FIDA et le PAM.Il s’agit d’amener les personnes les plus vulnérables au-dessus du seuil de pauvreté de 1,25 dollar par jour, mais aussi de construire les conditions d’une activité rémunératrice et durable, insistent les trois organisations onusiennes. Et celles-ci d’affirmer : « Eradiquer la pauvreté, la faim et la malnutrition est possible, à condition qu’une volonté politique forte existe. » Lire aussi : Une stratégie prometteuse contre l’extrême pauvretéLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.07.2015 à 10h45 • Mis à jour le11.07.2015 à 10h59 | Florent Bouteiller Garbine Muguruza ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Après sa victoire (6-2, 3-6, 6-3) arrachée aux forceps et au mental face à la Polonaise Agnieszka Radwanska (tête de série numéro 13), l’Espagnole joue la première finale d’un Grand Chelem de sa prometteuse carrière, samedi, sur le Center Court de Wimbledon.Suivez la finale en directSi les pronostics la donnent à 90 % perdante face à l’Américaine Serena Williams, la joueuse de 21 ans ne semble pas plus déstabilisée que ça. Elle en salive même. « Quand tu rêves de gagner un Grand Chelem, tu veux jouer Serena en finale », a-t-elle lancé au sortir de sa demi-finale. Preuve, s’il en est, qu’elle compte bien jouer crânement sa chance pour soulever le Rosewater Dish, le trophée qui couronne chaque année la lauréate du tournoi londonien.Les chiffres, Garbine Muguruza n’en a cure. Et comment pourrait-il en être autrement, elle qui n’a gagné qu’un tournoi (Hobart) mineur dans sa carrière ? Un palmarès qui fait pâle figure devant celui, vertigineux, de Serena Williams. A Wimbledon, qu’elle tentera de remporter pour la sixième fois, la numéro 1 mondiale vise un 21e tournoi du Grand Chelem. Une sacrée motivation pour l’Américaine qui vise clairement à pulvériser le record de l’Allemande Steffi Graf (22 victoires).Le précédent de Roland-GarrosA défaut des pronostics, Garbine Muguruza peut compter sur sa hargne et sa jeunesse pour déborder sa redoutable adversaire. Son service parfait ne sera pas de trop pour l’y aider. De même que cette défaite cinglante (6-2,6-2) qu’elle avait assénée à Serena Williams au deuxième tour de Roland-Garros le 28 mai 2014. « C’est le genre de victoire qui va m’aider à aller plus loin, avait alors confié l’Espagnole. Ça me prouve que je peux inquiéter ce genre de joueuse et même les battre. »Quelques mois plus tôt, en janvier 2014, la jeune femme avait gagné son premier titre au tournoi de Hobart. Alors qu’elle était issue des qualifications, elle se fraya un chemin jusqu’en finale où elle domina outrageusement (6-4,6-0) la Tchèque Klara Zakopalova, alors n°7 mondiale. Une performance inespérée qui la propulsa dans le top 50 du classement WTA. Depuis, elle ne cesse de faire tomber en cascade les têtes de série. A l’Open d’Australie en janvier 2014, elle vient à bout de la Danoise Caroline Wozniacki et ne cessera de monter en puissance jusqu’à sa victoire à Roland-Garros face à Serena Williams.L’élève de BrugueraNée à Caracas (Venezuela) d’un père espagnol et d’une mère vénézuélienne, c’est à l’âge de 3 ans que Garbine Muguruza a tapé ses premières balles, guidée par ses deux frères. Trois ans plus tard, elle quitte son pays pour intégrer la prestigieuse académie Sergi Bruguera à Barcelone. En 2014, la joueuse, qui a longtemps hésité entre ses deux nationalités, a décidé d’opter pour l’Espagne pour jouer la Fed Cup.Une nouvelle qui a ravi les Ibères, heureux de trouver une digne successeur à ses gloires d’antan. Voilà dix-neuf ans qu’une joueuse espagnole ne s’était plus hissée en finale du Grand Chelem londonien. Arantxa Sanchez-Vicario ayant été la dernière à y parvenir en 1995 et 1996, précédée par Conchita Martinez qui l’a emporté en 1994. Vingt-et-un ans (son âge) après, Garbine Muguruza a l’occasion de renouveler cet exploit qui l’ancrerait définitivement dans le top 10 mondial (elle occupera la 10e place mondiale à partir de lundi) et dans le cœur de ses compatriotes, déjà conquis par son charme.Mieux, en réalisant l’exploit face à Serena Williams samedi, la Catalane donnerait un sérieux coup de pied dans la fourmilière du circuit féminin, jugé trop prévisible et ennuyeux ces dernières années. Depuis 1999, date de son premier sacre à l’US Open, sa reine américaine truste les finales des grands rendez-vous. Depuis le début de l’année, Serena Williams a remporté les deux premiers Grands Chelems de la saison (Open d’Australie et Roland-Garros) et s’apprête à réaliser la passe de trois avec celui de Wimbledon. Une victoire de Muguruza permettrait de mettre un coup d’arrêt brutal aux ambitions de la numéro 1 mondial dont l’objectif est double: égaler le record de Graf dès l’US Open en septembre et réaliser le quadruplé magique en balayant tous les Grands Chelems de 2015.Toutefois, la tâche s’annonce difficile pour l’Espagnole. En demi-finale, Serena Williams a été intraitable avec sa victime favorite, la Russe Maria Sharapova, qu’elle a battue (6-2,6-4) pour la 17e fois d’affilée, jeudi 9 juillet. Un match là encore prévisible et expéditif (1 h 19) qui a reçu des applaudissemnents polis à défaut d’emballer le public.Florent BouteillerSpécialiste judoSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Un long et crucial week-end de négociations à Bruxelles, après une longue nuit de vote à Athènes. Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, a vécu vendredi 10 juillet une interminable journée de tractations. Sur le front intérieur cette fois. Car quel que soit l’accord qu’Alexis Tsipras espère rapporter, il lui faudra le faire adopter au Parlement dans un délai très rapide.Il a donc demandé vendredi aux 300 députés de la Vouli (le Parlement grec) de lui accorder une sorte de procuration, pour aller défendre en leur nom à tous ses propositions à l’Eurogroupe de samedi et au sommet de dimanche. L’objectif : montrer un front uni, pro-euro, et rassurer Bruxelles sur la capacité du gouvernement à faire adopter, en temps venu, un éventuel accord.Lire aussi :Le point sur le dossier grec avant la réunion de l’EurogroupeAprès plus de 12 heures de débats, parfois très intenses, une large majorité de députés (251 sur 300) a voté en faveur de cette procuration. Bien au-delà donc des 151 voix requises pour faire adopter un texte au Parlement. C’est un nouveau paysage politique qui peut en sortir. Les principaux partis d’opposition, les conservateurs de Nouvelle Démocratie (ND), les socialistes du Pasok ou les centristes de To Potami, ont voté en faveur de cette procuration. « Nous demandons ainsi au premier ministre de négocier avant tout pour le maintien de la Grèce dans la zone euro », a déclaré Stavros Theodorakis, le leader de To Potami à la tribune.Si, sans surprise, les députés du parti néonazi Aube dorée et du Parti communiste KKE ont voté contre, c’est cependant du côté même du parti de la gauche radicale Syriza, la famille politique d’Alexis Tsipras, que les résultats sont les plus contrastés. Et préfigurent des ajustements politiques qui ne manqueront pas de se mettre en place dans les prochains jours. « Chaque chose en son temps. En terminer avec la négociation est la priorité », a affirmé à la fin du vote Alexis Tsipras, refusant de commenter les rumeurs de remaniement ministériel ou d’élections anticipées qui circulent en Grèce.« Aggraver la récession »Mais il ne pourra longtemps ignorer le message de dissidence envoyé par 17 de ses députés. Deux d’entre eux ont voté non à la procuration, 8 se sont abstenus et 7 n’ont pas pris part au vote, dont l’ancien ministre des finances, Yanis Varoufakis, qui a prétexté des obligations familiales.Au total, 17 députés donc ont marqué leur désaccord avec les propositions envoyées jeudi soir par le premier ministre à Bruxelles. « Je ne peux pas soutenir un nouveau plan de mesures néolibérales et de privatisations (…) qui ne peut qu’aggraver la récession », a précisé après le vote le ministre du redressement productif, Panayiotis Lafazanis.Au vu de ce qui vient de se passer au Parlement grec vendredi, Alexis Tsipras serait certes en mesure de faire adopter un éventuel accord mais en force, avec les voix de l’opposition et en perdant sa propre majorité. « Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, estimait cependant samedi matin une source gouvernementale. Tout va dépendre tout de même de ce que l’on va obtenir en échange de ce nouveau plan. »Il est vrai que les propositions formulées jeudi par Athènes se rapprochent de celles qui étaient exigées par les créanciers. Pourquoi Alexis Tsipras a-t-il organisé un référendum pour finalement accepter des conditions similaires à celles qu’il refusait avant ? Les Grecs ayant voté majoritairement (à 62 %) non à toute nouvelle mesure d’austérité pourraient eux aussi se sentir trahis. Quelques milliers de personnes – très peu au final – étaient venues manifester vendredi soir devant le Parlement pour dire en substance : « Attention, ne nous trahis pas ! »Lire aussi :« Je pensais qu’on allait claquer la porte de l’Europe »Renégociation de la detteIl y a pourtant une différence majeure entre ce que proposaient les créanciers avant et après le référendum. Pas sur les mesures mais sur la question de la renégociation de la dette. Avant le référendum, l’Europe et notamment l’Allemagne, l’Espagne ou le Portugal étaient sur une ligne très dure, refusant l’idée d’ouvrir le chapitre d’une renégociation de la dette publique grecque (177 % du PIB) à courte échéance.Au lendemain du référendum pourtant, la France, les Etats-Unis mais aussi le FMI se sont prononcés en faveur d’une renégociation de la dette, pourquoi pas dès octobre prochain. Voilà la contrepartie que Tsipras espère obtenir ce week-end. S’il revient avec dans ses poches une renégociation de la dette, il est convaincu qu’il pourra faire accepter un nouveau plan, même dur, à sa population, à son Parlement et même aux ultras de son parti. Dans un nouveau sondage paru vendredi, les Grecs se prononçaient à 75 % pour la conclusion d’un accord et à 84 % pour le maintien dans la zone euro. C’est cette voix-là et non pas celle des radicaux de son parti qu’Alexis Tsipras entend aujourd’hui incarner.Avec ce plan, il accepte un nouveau train difficile de nouvelles économies, mais en échange d’un nouveau prêt sur trois ans de 53 milliards d’euros et d’une enveloppe pour la croissance de 35 milliards, ce qui permettra de donner un peu de répit à une économie grecque exsangue. En cas d’accord à Bruxelles, dimanche, il devrait aussi au passage obtenir que soient revus à la baisse les objectifs d’excédent primaire imposés au précédent gouvernement et surtout que la renégociation de la dette soit enfin ouverte. Il devrait réussir à trouver les bons mots pour vendre ce bilan à son peuple et à ses députés. Mais avec quelle majorité ?Lire aussi :Refuser le compromis ou ébranler sa majorité : le dilemme d’Angela MerkelAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel On les imaginait tout-puissants. D’un mot, ils calmaient la furie des marchés. En un souffle, ils éteignaient des incendies financiers, sauvaient des unions monétaires vacillantes, soulevaient des vagues d’euphorie boursière. Dans un monde en proie à l’incertitude, où les âmes inquiètes succombent trop vite aux mouvements moutonniers, on pouvait compter sur eux. Ils étaient là, forts, fiables. Des rocs : les banquiers centraux.Hélas ! Les événements de ces dernières semaines ont brutalement remis les choses à leur place. Mario Draghi, le patron de la Banque centrale européenne (BCE), Janet Yellen, la présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed), Mark Carney, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, tous ces grands argentiers ne sont pas des dieux.Il était pourtant si doux de pouvoir compter sur eux les yeux fermés. Dès 2006, après le choc des subprimes – les désastreux crédits à risque, nous leur avions confié les clés du monde, afin qu’ils stoppent la contagion financière et relancent l’économie. En apprentis sorciers, Ben Bernanke, alors à la tête de la Fed puis, à sa suite Mme Yellen, déployèrent leurs mesures « non conventionnelles ».En 2012, M. Draghi dévoila sa formule magique : « Whatever it takes ». Il ferait « tout ce qu’il faut » pour sauver l’euro. Les marchés l’entendirent et y crurent. La monnaie unique fut aussitôt hors de danger. Nous nous pensions à l’abri.Terrible tâchePuis la crise s’est renforcée en Grèce. Elle a défié l’ordre établi et la puissance du banquier central européen. Aujourd’hui, celui-ci doit prouver qu’il fera « tout ce qu’il faut » pour sauver l’union monétaire. Mais avec ou sans le pays du premier ministre grec, Alexis Tsipras ?Si dimanche 12 juillet, Athènes et ses créanciers n’ont conclu aucun accord, la BCE n’aura guère le choix : elle devra suspendre sa perfusion d’urgence aux banques hellènes, les propulsant vers la faillite, poussant ainsi la Grèce hors de l’euro. Elle ne serait alors plus le bourreau du pays de M. Tsipras, mais son instrument. Une terrible tâche que M. Draghi, europhile convaincu, donnerait cher pour l’éviter. Mais aura-t-il le choix ?En Chine aussi, la toute-puissance de l’institution monétaire locale est défiée. Longtemps, la banque populaire de Chine (PBoC) a étonné par la dextérité avec laquelle elle pilotait la deuxième économie mondiale. Mais ces dernières semaines, tout a déraillé.La PBoC a réalisé que sa politique ultra-accommodante alimentait l’envolée des Bourses, qui ont violemment plongé depuis vingt jours. Pour stopper l’hémorragie, elle a baissé ses taux directeurs et multiplié les mesures, dans la confusion. Mais les experts doutent que ces boucliers suffisent.Si on ne peut plus compter sur les banques centrales, vers qui se tourner ? Eh bien, les Etats ! M. Draghi ne cesse d’ailleurs de le répéter : la politique monétaire ne peut pas tout. Elle n’est que l’un des piliers d’un temple qui en compte deux autres, aux mains des gouvernements : la politique budgétaire et la politique de croissance, à savoir toutes les mesures structurelles susceptibles de favoriser l’investissement, la compétitivité, l’emploi. Mais ça…Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Rémi Barroux Les organisateurs espèrent accueillir des milliers de personnes lors du week-end de mobilisation, samedi 11 et dimanche 12 juillet, contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, à une quinzaine de kilomètres au nord de Nantes. L’enjeu est important : si cette forme de rassemblement estival se déroule chaque année – c’est la quinzième édition –, le rendez-vous 2015 a lieu à quelques jours du (quasi) dernier round judiciaire autour du projet de déménagement de l’actuel aéroport Nantes Atlantique vers la petite commune de Notre-Dame-des-Landes.Le gouvernement, par la voix du premier ministre en particulier, a déjà fait savoir que les travaux du futur aéroport, confié à Aéroport du Grand Ouest, filiale de Vinci Airports, pourraient débuter une fois tous les recours judiciaires épuisés.Derniers recoursVendredi 17 juillet, le tribunal administratif de Nantes doit rendre son jugement sur les dix-sept derniers recours déposés par les opposants. Le 18 juin, le rapporteur public les avait rejetés, arguant que les arrêtés pris par la préfecture, sur la loi sur l’eau et les espèces protégées, étaient conformes à la réglementation nationale et européenne. Si le président de la 8e chambre, Patrick Chupin avait alors déclaré que le tribunal déciderait « en toute indépendance », dans la plupart des cas, la recommandation du rapporteur public est suivie par les juges.Plus rien ne s’opposerait, de fait, au démarrage rapide des travaux, tant pour la construction de la nouvelle plate-forme aéroportuaire (l’aérogare et les deux pistes) que du barreau routier qui doit permettre la desserte du site.Des obstacles pourraient encore néanmoins compliquer ou retarder les chantiers. Il faut déménager les espèces protégées ce qui, pour certaines d’entre elles, ne peut se faire n’importe quand, notamment en plein été. Les opposants, en cas de défaite (attendue) vendredi, ont l’intention de faire appel, ce qui n’est pas suspensif d’un éventuel démarrage des travaux.Enfin, pour que les pelleteuses entrent en action dans le bocage nantais, il faudra alors déloger les dizaines de zadistes, qui occupent la ZAD, zone à défendre (à l’origine zone d’aménagement différé). Ce ne sera pas chose facile, d’autant que ce site, ancêtre des ZAD qui sont apparues sur tout le territoire, de Sivens (Tarn) contre un barrage à Roybon (Isère) contre un Center Park, verra de nombreux renforts venir prêter main forte aux occupants permanents, sitôt l’amorce du moindre mouvement d’engins de chantiers, escortés des forces de l’ordre. Un réseau important de comités de soutien s’est en effet tissé dans tout le pays, depuis de nombreuses années. Le fiasco de « César »En octobre et novembre 2012, l’opération « César » qui avait pour but de déloger les occupants et de reprendre cabanes et fermes occupées s’était soldée par de violents affrontements dans la paisible campagne nantaise… et un fiasco. L’offensive menée par les gendarmes mobiles avait suscité une importante manifestation de quelque 30 000 personnes, venues de toute la France, avec la présence de nombreux leaders politiques (Europe Ecologie-Les Verts, Front de gauche, Modem, extrême gauche, libertaires, etc.) le 17 novembre.En mai 2013, ils étaient encore plusieurs dizaines de milliers à avoir réalisé une chaîne humaine autour du site pressenti pour accueillir le futur aéroport. Seront-ils aussi nombreux, les 11 et 12 juillet ? Cela n’est pas sûr, mais la mobilisation risque néanmoins d’être importante.Les représentants d’autres résistances à des projets comme le site d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure (Meuse) seront là. Sur ce dossier, l’intégration par le Sénat d’un amendement à la loi Macron, non soumise au vote par le recours au 49-3, jeudi soir, entérinant la création du site d’enfouissement de déchets nucléaires, a ulcéré les opposants, écologistes en tête.Les militants hostiles à la construction du Center Park de Roybon sont les invités d’honneur de l’édition 2015 Notre-Dame-des-Landes. Ils connaîtront, eux, la décision du tribunal administratif de Grenoble sur leurs recours, jeudi 16 juillet.Lire aussi :L’avenir du Center Parcs de Roybon à nouveau suspendu à une décision de justice« Chauffe la lutte ! »Autant dire que les raisons de préparer de futures manifestations ne vont pas manquer et que la semaine à venir est importante. Après la phase judiciaire, les décisions seront éminemment politiques.A cinq mois de la conférence sur le climat qui accueillera les délégations de tous les pays membres des Nations Unies à Paris, François Hollande prendra-t-il le risque d’affrontements à Notre-Dame-des-Landes, ou ailleurs ? Les militants écologistes et anticapitalistes, hostiles à ce qu’ils appellent des « grands projets inutiles » ont bien compris le dilemme.Ils ont placé le rassemblement du week-end sous le signe du rendez-vous planétaire de la fin novembre. « Chauffe la lutte, pas le climat ! », professent les organisateurs regroupés dans la Coordination des opposants au projet de Notre-Dame-des-Landes, précisant, « il n’y a pas de planète B ! Freinons le réchauffement climatique ! ».Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Bourreau (New York, Nations unies, correspondance) Selon les diplomates qui ont travaillé à l’organisation de la conférence de l’ONU pour le financement de la lutte contre Ebola, vendredi 10 juillet, ce fut « une très bonne édition ». Robert Mugabe, 91 ans, l’électron libre président du Zimbabwe, qui intervenait en qualité de président de l’Union africaine, s’en est tenu strictement à ses notes, sans reprendre son habituelle diatribe anti-occidentale, au grand soulagement des organisateurs.Et les donateurs étaient au rendez-vous puisque 3,4 milliards de dollars (3 milliards d’euros) sur deux ans ont été promis à la Guinée, à la Sierra Leone et au Liberia pour reconstruire leurs infrastructures sanitaires, relancer leur agriculture et inciter les entreprises privées à investir, autant de secteurs qui ont été très durement touchés par l’épidémie de fièvre hémorragique qui sévit dans la région depuis la fin de 2013.C’est beaucoup mais encore trop peu pour ces trois pays d’Afrique de l’Ouest, en première ligne face au virus Ebola, qui estiment leurs besoins à plus de 8 milliards de dollars (7,1 milliards d’euros) et appellent la communauté internationale à aller plus loin dans leur effort collectif en annulant tout bonnement leur dette extérieure.Lire aussi :Fièvre Ebola : les graves manquements de l’OMSBesoin d’un plan Marshall« Nous avons besoin d’un véritable plan Marshall, a assuré le président guinéen Alpha Condé qui s’exprimait en marge de la conférence. Ebola, c’est comme une guerre. Comme si on sortait d’une guerre très grave. » La Guinée, point de départ de l’épidémie en décembre 2013, a compté plus de 2 400 morts, près de 1 000 veuves, 700 orphelins de père et de mère et une baisse de ses perspectives de croissance de 4,5 à 1,3 %. Tout le système de santé a été désorganisé, avec la mort de 110 médecins, infirmières ou aides-soignants. Les entreprises privées qui avaient investi ont quitté le pays « notamment l’industrie minière », évoque le président guinéen. « Il va falloir les inciter à revenir et à investir car nous avons besoin d’elles pour relancer notre économie »Lire aussi :Un an après, la lutte sans fin contre Ebola en Afrique de l’OuestPour le docteur David Nabarro, en charge de la lutte contre Ebola pour les Nations unies, « La mobilisation exceptionnelle des donateurs tient à la nature même de cette crise sanitaire unique par son ampleur et son mystère. » Quelque 11 200 personnes sont mortes et 99 % des victimes sont au Liberia, en Guinée ou en Sierra Leone. Le virus continue à surprendre la communauté scientifique par ses chaînes de transmission et sa durée de vie dans l’organisme. Le Liberia, qui avait été déclaré débarrassé de la fièvre hémorragique au mois de mai dernier, vient de connaître deux nouveaux cas la semaine passée.« On ne peut pas vraiment pousser un soupir de soulagement » a estimé le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, « Nous devrions au contraire collectivement respirer profondément et terminer le travail ».Vingt pour cent des promesses verséesL’Union européenne a donc promis 450 millions d’euros ; la France, 150 millions d’euros ; la Banque africaine de développement, 745 millions de dollars. La Banque mondiale, qui avait évoqué dans un récent rapport l’hypothèse d’« un effondrement du continent africain » dû à cette crise, versera 650 millions de dollars.« Ce sont de beaux chiffres, de belles promesses, a assuré le président Alpha Condé. Il faut maintenant qu’ils soient suivis d’effets et que ce ne soit pas uniquement des effets d’annonce. Régulièrement, seulement 20 à 30 % des promesses sont effectivement versées. Donc nous serons très attentifs. »La réouverture des écoles, la relance des programmes agricoles, la formation des personnels soignants et la modernisation des hôpitaux sont les priorités nationales de la Guinée qui espère recevoir rapidement les fonds promis.Car sinon, la présidente du Liberia, Ellen Johnson-Sirleaf, l’a annoncé comme une prophétie : « Le virus est comme le terrorisme : il ne connaît pas les frontières. »Marie Bourreau (New York, Nations unies, correspondance)Journaliste au Monde 11.07.2015 à 06h38 • Mis à jour le11.07.2015 à 15h04 C’est une première au Vatican. Mais, le procès pour pédophilie qui s’ouvre samedi 11 juillet devant le tribunal du Saint-Siège, pour juger un ancien nonce accusé d’abus sexuels sur mineurs et de détention de matériel pédopornographique en République dominicaine, devrait se réduire à une courte audience formelle.Le Polonais Jozef Wesolowski, souffrant déjà depuis plusieurs mois de problèmes de santé dont la nature n’a pas été précisée et hospitalisé en soins intensifs, n’assistera donc pas aux premiers débats. L’ouverture du procès, prévue pour 9 heures, a été retardée. L’audience du jour doit se limiter à la constatation de l’absence de l’accusé et au renvoi des discussions à une date ultérieure, ont précisé des sources vaticanes.M. Wesolowski, 66 ans, avait déjà été jugé et sanctionné en juin 2014 par la Congrégation pour la doctrine de la foi. Elle l’avait réduit à l’état laïc : un renoncement au sacerdoce qui constitue la peine maximale pour un prélat.Eventuelles circonstances aggravantesAlors qu’il était nonce de janvier 2008 à août 2013, il est accusé d’avoir eu des relations avec des mineurs dans un quartier difficile de Saint-Domingue. Ensuite, d’août 2013 à son arrestation le 22 septembre 2014, il aurait téléchargé sur Internet des milliers de photos pédopornographiques.D’abord assigné à résidence, il avait bénéficié en décembre, pour des raisons de santé, d’une mesure lui accordant une plus grande liberté de mouvement à l’intérieur de la cité-Etat. En cas de condamnation, il risque entre six et sept ans de prison, sans compter d’éventuelles circonstances aggravantes. Sa peine pourrait être purgée dans l’enceinte même du Vatican.Lire :Le Vatican place en résidence surveillée un ex-archevêque accusé de pédophilieUne nouvelle instance crééeUn durcissement est constaté au Saint-Siège dans la lutte contre la pédophilie, même si les associations de victimes lui reprochent de ne pas aller assez loin. Le mois dernier, la cité-Etat a annoncé la création d’une nouvelle instance pour sanctionner les évêques coupables de négligence ou complicité avec des prêtres sous leur autorité. Plusieurs d’entre eux, accusés d’avoir protégé des ecclésiastiques coupables d’abus, ont été démis.Une commission d’experts internationaux assiste depuis un an le pape pour trouver les moyens de prévenir les actes pédophiles qui ont contribué à discréditer l’Eglise, principalement dans les années 1960-1980.Lire aussi (édition abonnés) :Jozef Wesolowski : le nonce de la honte 31.07.2015 à 17h16 • Mis à jour le31.07.2015 à 17h19 La Russie a dénoncé, sans surprise, l’enquête publique menée par un juge britannique sur le meurtre d’Alexandre Litvinenko, l’ancien espion russe assassiné à Londres en 2006. Cette enquête, ouverte en janvier, doit prendre fin vendredi 31 juillet. Le juge Robert Owen a jusqu’à la fin de l’année pour rendre ses conclusions.L’avocat de la femme et du fils de M. Litvinenko, Ben Emmerson, a profité de sa plaidoirie pour accuser directement le président russe, Vladimir Poutine, d’être derrière le meurtre. A ses yeux, rapporte le Guardian, il y a assez de preuves pour impliquer directement le président russe, notamment le fait que le polonium était d’origine russe et les liens d’un des accusés, Andreï Lougovoï, avec M. Poutine, les deux hommes étant passés par le KGB (les services secrets russes, remplacés depuis par le FSB). Les policiers en charge de l’enquête ne sont pas allés jusqu’à pointer directement du doigt Vladimir Poutine, tout en n’écartant pas une éventuelle responsabilité de l’Etat russe.Le ministère des affaires étrangères russe a déjà qualifié cette enquête de « sélective » et « politisée ». Il a condamné « le refus obstiné » du juge Owen d’entendre « les avis des services russes compétents ».L’enquête publique a été autorisée par le gouvernement britannique en juillet 2014, alors que l’armée russe intensifiait la guerre dans l’est séparatiste de l’Ukraine. Elle fait suite à une enquête judiciaire menée par le même juge. Cette procédure lui a donné accès à des documents sensibles du gouvernement britannique et des services secrets, consultés à huis clos et qui ne doivent pas être rendus publics au terme de l’enquête.Pas de feu vert de Moscou L’homme d’affaires russe Dmitri Kovtoun, l’un des deux principaux suspects du meurtre, ne s’est pas présenté depuis Moscou par vidéoconférence devant la Royal Court of Justice de Londres, comme il aurait dû le faire en début de semaine. Il a affirmé qu’il ne pouvait témoigner car il n’avait pas obtenu le feu vert des autorités russes. Il accuse les Britanniques de ne pas avoir contacté leurs homologues russes.La police britannique, qui se penche sur la possible implication du Kremlin dans cette affaire, soupçonne les Russes Kovtoun et Andreï Lougovoï, ancien du service de protection du Kremlin devenu député, d’avoir empoisonné Litvinenko, opposant au régime, dans un grand hôtel londonien le 1er novembre 2006.Après avoir pris un thé avec eux, Alexandre Litvinenko avait commencé à se sentir mal et était mort trois semaines plus tard d’un empoisonnement au polonium-210, une substance radioactive extrêmement toxique et quasiment indétectable.« Ces procédures ont depuis longtemps cessé de m’intéresser car j’ai compris qu’elles étaient biaisées et politisées », a réagi M. Lougovoï, cité par l’agence Interfax. « Elles ne m’intéressent plus depuis que les autorités britanniques ont classé secret certains éléments de l’affaire, avant de les déclassifer après les événements en Crimée et le crash du Boeing malaisien en Ukraine », a-t-il ajouté, estimant que toute l’affaire ne servait qu’à « prolonger la stigmatisation de la Russie ».Lire : Alexandre Litvinenko était un agent secret britannique Florian Reynaud Le gouvernement américain poursuit ses politiques de développement d’outils numériques. Barack Obama a signé, mercredi 29 juillet, un décret pour renforcer la recherche informatique et notamment concevoir des ordinateurs extrêmement performants.Ce décret annonce la création d’un consortium réunissant plusieurs services et agences gouvernementales. La « National Strategic Computing Initiative » rassemblera le ministère de l’énergie, de la défense et la Fondation nationale pour la science (équivalent américain du CNRS).Un superordinateurL’initiative aura cinq objectifs prioritaires, parmi lesquels la mise en place d’une recherche sur le futur du calcul informatique de haut niveau (high performance computing). Le premier objectif affiché est le développement d’ordinateurs dits exascale utilisables par les différents services du gouvernement.Ce terme désigne des ordinateurs capables de réaliser un milliard de milliards de calculs à la seconde (puissance de 1 exaflops). Depuis 2013, le record de calcul est détenu par une machine chinoise, Tianhe-2, qui peut réaliser plus de 33 billiards (33 millions de milliards) d’opérations à la seconde. Passer la barre du trillion (un milliard de milliards) de calculs représenterait un cap important dans la recherche informatique et la course à la puissance des ordinateurs.Un précédent rapport du ministère de l’énergie publié en octobre 2014 soutenait que de nombreuses industries de la recherche scientifique bénéficieraient d’ordinateurs avec une puissance de calcul bien supérieure à ce qui se fait aujourd’hui. Le rapport préconisait d’ailleurs la création d’une initiative commune visant à travailler sur les supercalculateurs de demain.Une collaboration public-privéLe décret signé par le président Obama incite également à une meilleure collaboration entre le secteur public et les entreprises privées. L’objectif est de« s’assurer que les bénéfices de la recherche et du développement sont le plus largement possible partagés entre le gouvernement des Etats-Unis et les secteurs industriels et académiques ».En février, un précédent décret incitait également les entreprises privées à partager plus amplement les informations dont elles disposent en sécurité informatique avec les agences gouvernementales. Cette décision était intervenue après le piratage de Sony, qui a donné lieu à une fuite de très nombreuses données confidentielles.Lire aussi :Cybersécurité : Barack Obama tend la main à la Silicon Valley méfianteFlorian ReynaudJournaliste au Monde Camille Bordenet Allongée dans le fauteuil dentaire, sous la lumière blafarde des néons, Fadhila s’abandonne aux mains du docteur Rivierez ; elle semble oublier le sifflement de la turbine et le bourdonnement du bac stérilisateur. Le visage de la jeune demandeuse d’asile est doux, innocent presque, ceint par un voile noir qui descend jusque sur son front. En se relevant, elle palpe sa joue encore engourdie par l’anesthésie, stupéfaite que cette sensation ne lui arrache plus un cri de douleur. Elle murmure d’une voix étouffée, à peine audible : « Ça fait longtemps qu’on ne s’était pas occupé de moi ».Sans papiers ni couverture sociale, Fadhila n’aurait jamais osé franchir la porte d’un service d’urgence à l’hôpital. Mais la douleur était devenue telle… C’est un copain du 115 qui lui a parlé du « Bus social dentaire ».Unique en son genre, ce cabinet dentaire itinérant sillonne Paris, les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis depuis presque vingt ans pour offrir des soins dentaires, souvent d’urgence, aux plus démunis. « Tout ce que je vois ici, je ne l’avais jamais vu en vingt ans de pratique en cabinet libéral, confie Jean-Albert Rivierez, 85 ans, chirurgien-dentiste bénévole et vice-président de l’association humanitaire. Nous recevons des personnes en grande détresse sociale, sanitaire, ou mentale ».Au moment de sa création, en 1996, par le Conseil national de l’ordre des chirurgiens-dentistes, la structure – qui repose sur un concept analogue à celui des camions de la médecine du travail –, avait été pensée essentiellement pour une patientèle de sans-abri et ne devait durer que quelques années. « On espérait que l’exclusion sanitaire et sociale ne s’installerait pas, que des moyens importants seraient mis en œuvre par les pouvoirs publics… », soupire M. Rivierez.Lire : Les soins dentaires sont devenus inabordables Plus de 2000 patients par anVingt ans plus tard, les visages de la précarité se sont multipliés, les renoncements aux soins bucco-dentaires persistent, et le Bus roule toujours. Il accueille plus de 2000 patients par an, dont la plupart ne disposent d’aucune couverture sociale. « Nous sommes la seule association humanitaire dentaire à faire du soin et de la chirurgie gratuite en Ile-de-France », pointe le dentiste.Partout où le Bus s’arrête – de l’accueil de jour du Samu social à France terre d’asile ou Médecins du monde, des lieux d’accueil partenaires —, ils sont chaque matin des dizaines à l’attendre. « Des accidentés de la vie, des migrants, des Roms, des sans-abri, des mal logés, des nouveaux pauvres… on accueille tout le monde », dit Valérie Maximin, coordinatrice sociale de l’association. La priorité est donnée à ceux qui n’ont pas de couverture sociale, mais tous les patients sont reçus quand il s’agit d’urgences. Même ceux qui bénéficient de la couverture maladie universelle (CMU) ou de l’aide médicale d’Etat (AME) mais qui n’osent pas se rendre dans des cabinets dentaires en ville, de peur d’être jugés, ou refusés. Hormis la pose de prothèses, le Bus propose toutes les interventions (pour les prothèses, les patients sont souvent réorientés vers la permanence d’accès aux soins de santé bucco-dentaire de la Pitié-Salpêtrière). Seule condition pour monter à bord : présenter une pièce d’identité, même étrangère.Dans l’espace exigu du camion dentaire, neuf mètres sur trois tout au plus, les rires fusent. Car malgré les situations difficiles des patients, pas question de misérabilisme. « L’humour est notre thérapie. Mieux vaut être soudés quand on passe autant de temps les uns sur les autres », sourit Valérie en désignant du menton ses deux comparses : Katia Saidi, coordinatrice sociale et assistante dentaire et David Hubert, le chauffeur, « garde du corps » et doyen de l’équipe, qui maintient le Bus opérationnel depuis le premier jour. Un noyau de salariés auquel s’ajoutent une assistante dentaire et trente-cinq chirurgiens-dentistes bénévoles, de 25 à 87 ans, retraités ou en activité, qui se relaient pour assurer les neuf vacations hebdomadaires. « Certains jeunes praticiens n’hésitent pas à fermer leurs cabinets une demi-journée pour venir donner un coup de main », se félicite M. Rivierez.Lire : Des dents en moins, et pas les moyens « Favoriser la poursuite des soins »Le soin de Fadhila a duré vingt minutes. C’est, en moyenne, le temps consacré à chaque patient. « Faire moins, ce serait bâcler : ce ne sont pas parce qu’ils sont pauvres qu’on leur donne de pauvres soins », insiste Katia. Mais prendre plus de temps n’est pas non plus possible : « Ca impliquerait de refuser d’autres patients ». Avant de laisser Fadhila repartir, Katia s’assure que sa patiente a bien compris comment constituer son dossier pour obtenir l’AME, à laquelle elle est éligible. « La plupart de nos patients, parce qu’ils sont en situation irrégulière, ignorent qu’ils ont des droits médicaux, mais aussi sociaux, regrette la coordinatrice sociale. En marge des soins, notre mission est donc de les réorienter vers des structures sociales fixes et, dans la mesure du possible, vers le circuit général de soin. »Et pour mieux responsabiliser les patients, l’équipe du Bus social dentaire pose une condition simple : d’ici au prochain rendez-vous, ces derniers doivent s’engager à entamer les démarches nécessaires pour obtenir une couverture sociale adaptée, sans quoi le Bus ne s’engage pas à les reprendre en consultation. « On tente de créer un climat de confiance qui favorisera la poursuite des soins chez une population ayant souvent renoncé depuis longtemps à un suivi bucco-dentaire », explique la coordinatrice.Dans les faits, difficile de savoir si les patients ont poursuivi ou non les démarches, car beaucoup – un sur deux, en moyenne – ne reviennent pas. Fadhila, elle, est déterminée à faire ce qu’il faut pour continuer à être soignée au Bus : Katia lui a même montré sur un plan où aller déposer sa demande d’AME. La jeune femme repart avec dans sa poche son ordonnance, deux boîtes de médicaments – le Bus est fourni par la Pharmacie humanitaire internationale –, et même l’adresse d’autres structures d’accueil et de soins, partenaires de terrain du Bus dentaire.« Il arrive qu’on sauve des vies »Une chance que Katia parle l’arabe, l’anglais et l’italien, pour faciliter ces échanges. Car la langue – à laquelle s’ajoute, pour les étrangers en situation irrégulière, la peur de se déplacer de crainte d’être interpellés –, demeure la principale barrière à l’accompagnement médical et social souhaité par l’équipe. Malgré les panneaux « Ne pas bouger » et « Ne pas cracher » déclinés dans plusieurs langues sur les murs du cabinet, pas évident, sans les mots, d’expliquer à un patient nerveux qui n’a jamais été chez le dentiste en quoi va consister le soin. Et l’agressivité potentielle de certains demeure assez difficile à anticiper. « Quand on fait la liste le matin, on tente toujours de repérer ceux qui peuvent poser problème et devenir dangereux une fois dans le Bus », explique Valérie.Deux agents du recueil social de la RATP accompagnent ainsi Marion, vingt ans à peine et à la rue, le regard hagard éteint par la drogue, la bouche édentée, les traits creusés par des rides précoces. Recroquevillée dans le fauteuil à l’entrée du cabinet, la frêle gamine refuse d’être touchée. Il faudra quinze bonnes minutes pour la convaincre de passer sur le fauteuil dentaire. On doit lui enlever trois dents, au moins. « Il arrive qu’on sauve des vies en dépistant des infections, des abcès à opérer en urgence… », explique le chirurgien-dentiste. Il soupire : « Les patients ne viennent que lorsque la douleur est devenue intolérable. Sinon, ils se priveraient de soins, car leurs priorités sont ailleurs : se loger et manger. Le soin dentaire est vu comme un soin de confort ». Besoin de fonds supplémentairesMais la principale difficulté rencontrée par le Bus social dentaire demeure financière : la logistique qu’implique la mobilité, à laquelle s’ajoutent les salaires et l’entretien du matériel médical, tout cela coûte cher. Pour l’heure, l’association survit grâce au soutien de diverses subventions (les plus importantes viennent de l’Ordre national des chirurgiens-dentistes, de l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France, de la Ville de Paris et de la CPAM de Seine-Saint-Denis) et de mécènes qui ont offert la radio numérique, le stérilisateur, le fauteuil et une partie du matériel médical. Des subventions qui deviennent de plus en plus difficiles à obtenir. « On a absolument besoin de trouver des fonds supplémentaires, sans quoi on devra se résoudre à mettre la clef sous la porte », soupire Valérie Maximin, qui gère la trésorerie.Se reconvertir en unité fixe ? « Notre action perdrait tout son sens, estime la coordinatrice. Ce qui fait notre originalité est d’être une unité itinérante, qui peut aller au-devant des populations qui ne franchiraient jamais la porte d’un cabinet dentaire classique. Là, ils voient que nous sommes parmi eux, dans leur environnement ». Elle jette un œil sur la cour du Samu social à travers le Velux : plus personne dans la file, le Bus va pouvoir fermer. « Neuf patients, c’était light comparé à d’habitude ! »La journée est pourtant loin d’être terminée. Encore une bonne heure pour stériliser le matériel, nettoyer le cabinet, trier les fiches des patients, gérer le planning des dentistes et passer quelques coups de fil aux partenaires de terrain. Puis David ira reconduire le cabinet dentaire à l’hôpital de Nanterre, où il est surveillé. Demain, au centre d’accueil de soins et d’orientation (CASO) de Médecins du monde à Saint-Denis, la vacation sera plus longue encore : « Là-bas, on ne sait jamais à quelle heure la journée va se terminer », dit Valérie en repliant sa blouse.Les sans-abri surexposés au risque dentaireSelon une étude sur l’accès aux soins bucco-dentaires des Français réalisée par l’IFOP, pas moins de 35 % des Français ont déjà renoncé à des soins dentaires pour des raisons financières.Mais c’est chez les personnes les plus pauvres que la situation est la plus préoccupante. Selon le rapport de l’Observatoire de l’accès aux droits et aux soins des plus démunis en France de Médecins du monde, les personnes soignées dans les centres d’accueil de soins et d’orientation (CASO) de l’ONG en France souffrent, par exemple, de 3,1 caries en moyenne, contre 1,2 dans la population générale adulte française.Cet état de santé bucco-dentaire est particulièrement dégradé pour les personnes à la rue ou en habitat précaire. Une étude menée en 2014 auprès des consultants des sept plus gros CASO de Médecins du monde a montré que plus d’un tiers (38,3 %) des personnes de 15 ans ou plus considèrent avoir un mauvais ou très mauvais état de santé bucco-dentaire, contre 25 % de la population générale. Toujours parmi les personnes de 15 ans ou plus, 60 % déclaraient au moins une dent absente – contre 36 % en population générale –, et pour plus de deux personnes sur cinq, au moins cinq dents étaient absentes.Camille BordenetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.07.2015 à 14h32 • Mis à jour le31.07.2015 à 17h43 SeaFrance, la société coopérative et participative (SCOP) qui gère la compagnie MyFerryLink, a été placée en liquidation judiciaire, vendredi 31 juillet, par le tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer. Cette procédure doit permettre le paiement des salaires du mois de juillet des 487 salariés, la coopérative n’ayant pas la trésorerie suffisante pour le faire. Comme le dit la décision du tribunal de commerce dont l’AFP a pu prendre connaissance : « La SCOP SeaFrance n’existe plus ».Après avoir appris cette décision, Eric Vercoutre, secrétaire général du Syndicat maritime Nord, ultramajoritaire, a déclaré que la liquidation « est une bonne chose pour les salariés. Ils vont toucher leur salaire ». Le syndicaliste a cependant affirmé son intention de « négocier un bon plan social » et de « faire comprendre au gouvernement qu’[ils] ne [lâcheront] rien ».« L’Etat doit maintenant nous aider de façon concrète. On promet une activité très perturbée le temps que l’on soit entendus. »Rocade portuaire bloquée Des centaines de marins de SeaFrance ont lancé des actions coup de poing avant la décision de justice pour manifester leur mécontentement face aux mesures proposées par le gouvernement.Près de 300 manifestants ont bloqué pendant plus de trois heures les bretelles d’accès au port de Calais avec des tas de pneus enflammés. En milieu d’après-midi, une cinquantaine de véhicules effectuaient une opération escargot qui causait d’importants bouchons sur l’A16 en direction de Loon-Plage. Le trafic était toujours totalement interrompu peu après 16 heures sur la nationale 216.« Le ministre [Alain] Vidalies [secrétaire d’Etat aux transports] a simplement dit qu’à Calais, seulement 380 emplois pouvaient être sauvés » sur un total de 487, avait déclaré Eric Vercoutre à la sortie d’une assemblée générale houleuse avec les marins, qui réclament toujours que davantage d’emplois de la SCOP soient sauvegardés.« Le gouvernement n’est pas capable de nous verser un fonds d’aide alors qu’il a donné 100 millions d’euros à la SNCM. »Lire aussi :A Calais, les marins de SeaFrance multiplient les coups de forcePas d’accord globalLe gouvernement a proposé la semaine dernière aux acteurs du dossier – SeaFrance, Eurotunnel (a qui appartient les bateaux exploités par MyFerryLink) et la compagnie danoise DFDS (qui doit racheter deux de ces trois bateaux) – un protocole de sortie de crise.Il prévoit notamment la liquidation de la SCOP SeaFrance, la création d’une nouvelle SCOP exploitant un seul navire et la reprise au total de 380 salariés sur 487. Il a fixé pour objectif « d’obtenir dans un délai de trois mois une solution pour chaque salarié ».« S’il était considéré que la liquidation était un préalable, comme notamment par DFDS, force est de constater que le préalable on y est. Maintenant on peut attendre que les propositions soient améliorées, que des garanties soient données », a confié Yann Capet, député du Pas-de-Calais.Eurotunnel a « réitéré son engagement d’une offre d’affrètement » d’un des trois bateaux, qui « sera formalisée par écrit dans les prochains jours », selon le secrétaire d’Etat aux transports. Jérôme Marin (San Francisco, correspondance) Connecter à Internet les régions les plus pauvres ou les plus reculées. C’est le nouveau terrain de bataille entre Google et Facebook. Drones, satellites, ballons gonflés à l’hélium… Les deux géants de la Silicon Valley rivalisent d’initiatives. Leur objectif : fournir, à terme, un accès au Web aux quelque 4 milliards de personnes qui en sont encore dépourvues pour des raisons financières ou par manque d’infrastructures.Jeudi 30 juillet, Facebook a levé le voile sur l’un de ces projets : Aquila, un drone à l’envergure similaire à celle d’un Boeing 737. L’appareil est développé par le Connectivity Lab, une équipe de recherche formée en mars 2014. Après quatorze mois de travail, la construction du premier prototype vient de s’achever au Royaume-Uni. « Nous allons maintenant passer aux vols d’essai en conditions réelles », indique Jay Parikh, vice-président chargé de l’ingénierie chez Facebook.Pas question de devenir un fournisseur d’accèsMalgré sa taille, le drone ne pèse que 400 kg environ, dont 25 kg d’équipements en communication. En fibres de carbone, sa structure est « légère, tout en étant rigide et capable de résister à des conditions météo extrêmes », assure Yael Maguire, ingénieur en chef sur le projet. L’appareil fonctionne à l’énergie solaire. Il pourra rester trois mois dans les airs avant de revenir sur terre.Aquila volera à une altitude comprise entre 18 et 27 kilomètres. Chaque drone pourra fournir une connexion Internet dans un rayon de 80 kilomètres. Facebook ne précise cependant pas quel sera le débit qui sera offert au sol.« Il reste d’énormes défis techniques à relever », reconnaît M. Parikh. « Nous devons avancer avec précaution, renchérit M. Maguire. Personne n’a jamais réalisé ce que nous sommes en train de faire. »Si le réseau social développe la technologie, il « n’a pas vocation à devenir un fournisseur d’accès à Internet », explique M. Parikh. La société ne veut pas non plus fabriquer elle-même les drones. Elle souhaite, à l’inverse, mettre ses travaux à disposition d’opérateurs Internet, des groupes aéronautiques ou de gouvernements. « Nous étudions encore beaucoup d’options possibles », poursuit le responsable.Facebook, qui travaille aussi sur un projet de mini-satellites, est engagé dans une course de vitesse avec Google. Début mai, l’entreprise de Mark Zuckerberg a lancé son initiative Internet.org en Inde. Celle-ci offre un accès de base et gratuit à une partie du Web sur smartphones.Les ambitions plus larges de GoogleMercredi 29 juin, son rival a officialisé un partenariat avec le Sri Lanka pour connecter la totalité du pays à Internet avec son projet Loon, des ballons gonflés à l’hélium.Lire aussi : Google : ce qui se cache derrière sa frénésie d’acquisition de satellitesLe moteur de recherche a aussi multiplié les investissements et les acquisitions. L’an passé, il a racheté le concepteur de drones Titan Aerospace puis le fabricant de satellites Skybox, pour 500 millions de dollars.Contrairement à Facebook, Google prévoit de fabriquer lui-même ces appareils, de les lancer et d’opérer le réseau. En début d’année, la société est également entrée dans le capital de SpaceX, fondée par l’entrepreneur Elon Musk, qui souhaite lui aussi bâtir un « Internet spatial ».Lire aussi :Avec SpaceX, Google veut étendre Internet dans le mondeSi, pour justifier leurs efforts dans le domaine, les deux géants américains mettent en avant une sorte de mission « sociale », leur intérêt reste aussi commercial. Davantage d’internautes, c’est plus d’utilisateurs potentiels de leurs services. Et donc davantage de cibles pour leurs annonceurs. « Le taux d’adoption d’Internet est en train de ralentir », reconnaît d’ailleurs M. Parikh.Jérôme Marin (San Francisco, correspondance)Journaliste au Monde 31.07.2015 à 14h02 | Laura Wojcik Vous hésitez entre les Etats Unis, le Japon et le Brésil pour votre année d’échange à l’étranger ? Alessandro Ford, Britannique de 18 ans, a, lui, choisi la Corée du Nord et l’université Kim Il-sung de Pyongyang pour son séjour d’études à l’étranger, d’août à décembre 2014.« Mon père avait pris l’habitude de me dire : “Si tu ne te décides pas, je vais t’envoyer en Corée du Nord !” », glisse le jeune homme dans un article du quotidien britannique The Guardian. En prenant l’ironie paternelle au pied de la lettre, Alessandro Ford est devenu le premier Occidental à étudier dans ce pays au régime dictatorial, l’un des plus fermés de la planète. Ce type d’échange scolaire était jusque-là réservé à des étudiants chinois ou russes.En France, seule une poignée de touristes hexagonaux ont l’opportunité de voler vers Pyongyang chaque année en passant par des agences de voyage habilitées par le régime nord-coréen. Et le ministère des affaires étrangères encadre toujours ces voyages d’une myriade de mises en garde : évitez par exemple de critiquer le régime, d’être malade au point de devoir vous faire opérer sur place, ou de boire de l’eau sans la faire bouillir. Et si vous rencontrez des difficultés sur place, personne ne sera à proximité pour vous aider, hormis l’ambassade de France en Chine, située à deux heures de vol de Pyongyang.Une expérience étouffante et un confort minimalistePas question cependant de s’imaginer que cette première ouvre de nouvelles possibilités pour d’autres jeunes Occidentaux. Alessandro Ford a bénéficié du réseau de son père, Glyn Ford, ancien député européen travailliste, et fervent militant pour une ouverture diplomatique avec la dictature communiste, pour négocier son départ. L’étudiant avait d’ailleurs déjà visité le pays il y a trois ans. Une expérience pas forcément très agréable puisqu’il a dû être hospitalisé à la suite d’une intoxication alimentaire après avoir consommé de la nourriture nord-coréenne.De retour au Royaume-Uni depuis quelques mois, Alessandro Ford a eu le temps de prendre un peu de recul sur les mois passés en autarcie. Une période durant laquelle il a souffert de la surveillance omniprésente du régime. « Parfois, cela devenait vraiment étouffant », confie le jeune anglais au Guardian, « ils n’ont pas notre sens de l’individualisme et ne comprennent pas [le besoin de] solitude qui existe dans la culture occidentale ». Et ce ne sont pas les dix minutes de conversation téléphonique hebdomadaires avec sa mère qui l’ont aidé à mieux supporter ces moments délicats.Impossible également de se consoler avec des plaisirs matériels. Le blockhaus gris clair de l’université Kim Il-sung est un mastodonte architectural bien spartiate. Terminé les cabines de douche individuelles, et les toilettes en céramique confortables de nos chambres universitaires. En Corée du Nord le confort tient à des toilettes turques et des bains collectifs. L’étudiant anglais dit aussi avoir subi une coupure d’eau chaude en plein hiver, alors que la température extérieure était de – 20 °C.Eminem incompris en Corée du NordAlessandro Ford a néanmoins pu profiter de son séjour pour échanger avec des Nord-Coréens du même âge que lui. Une excellente manière de mieux cerner leur vision du monde, même si les discussions étaient fortement limitées par les barrières linguistiques. « Je pense réellement qu’ils croyaient en tout ce qu’ils disaient, notamment que la Corée du Nord était un pays défavorisé, et oppressé par les Américains », poursuit le jeune homme dans le Guardian.L’étudiant britannique s’est étonné de la réaction de ses camarades lorsqu’il leur a fait découvrir des titres du rappeur américain Eminem. « Pourquoi est-ce qu’il rappe en parlant de lui, de sexe, et de drogues ? Il devrait faire des chansons sur sa famille et son pays », lui ont demandé les jeunes nord-coréens.Le sexe et les relations affectives se sont révélés être des points de rupture majeurs entre le jeune anglais et ses camarades, tous vierges et bien déterminés à le rester, même à 25 ans. Les couples ne s’embrassent jamais, ne montrent aucun signe d’attachement physique, et les relations sexuelles sont proscrites avant le mariage. « Ils m’ont expliqué qu’ils montraient leur affection d’une autre manière », ajoute Alessandro Ford, toujours dans le quotidien anglais.L’étudiant britannique s’apprête à présent à rejoindre l’université de Bristol en septembre, pour étudier la philosophie. Alessandro Ford recommande vivement à d’autres de se lancer dans une expérience similaire au cœur du régime de Kim Jong-un, pour découvrir une culture nouvelle, mais aussi contribuer à l’ouverture de la dictature au reste du monde. Tout cela pour la modique somme de 4 200 euros pour quatre mois, logement et nourriture inclus.Laura WojcikJournaliste au Monde Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Ni le cruel manque d’eau affectant le nord-est de la Chine ni la situation toujours plus répressive en matière de droits de l’homme n’ont fait obstacle aux yeux du Comité international olympique (CIO), qui a attribué à Pékin l’organisation des Jeux olympiques d’hiver de 2022, face à Alma Ata (ex-capitale du Kazakhstan), seule concurrente.Devant le CIO, réuni à Kuala Lumpur vendredi 31 juillet, les officiels chinois ont argué du fait que leur capitale dispose déjà des infrastructures les plus lourdes, notamment un immense stade, le Nid-d’Oiseau, qui accueillera les cérémonies d’ouverture et de clôture, et un village olympique, tous deux hérités des Jeux d’été de 2008. Des arguments de poids à l’heure où le surcoût engendré par la construction d’un imposant stade à Tokyo pour les JO de 2020 engendre au Japon voisin une vive polémique, le premier ministre, Shinzo Abe, venant d’ordonner de repartir de zéro.Devant le CIO, le maire de Pékin, Wang Anshun, a par ailleurs évoqué l’objectif de réduction de la pollution atmosphérique que s’est fixé la ville, ainsi que les capacités d’accueil de la ville, ses hôtels, les deux aéroports internationaux dont elle disposera après l’ouverture d’ici là d’un gigantesque nouveau terminal.Recours à la neige artificielleLe Comité olympique n’a pas semblé s’émouvoir de la rareté de l’eau dans la capitale et la province qui l’entoure, le Hebei, qui accueillera notamment les épreuves de ski et de bobsleigh. C’est précisément pour abreuver cette région assoiffée que la Chine a mis en œuvre ces dernières années un projet controversé baptisé « nan shui bei diao », ou « dérivation des eaux du sud vers le nord », deux longs canaux et un système de barrages permettant de basculer une partie du flot du Yangzi et de ses affluents dans le centre du pays sur un millier de kilomètres vers le nord-est, projet titanesque et pour lequel plus de 300 000 personnes ont été relogées de force.Le comité chinois a lui-même reconnu dans sa présentation, vendredi 31 juillet au matin, qu’il faudrait recourir à de la neige artificielle, tout en assurant qu’il utiliserait pour cela moins de 1 % des ressources de la région. Pour Ma Jun, fondateur d’une organisation non gouvernementale (ONG) suivant la crise de l’eau en Chine, l’Institut d’affaires publiques et environnementales, qui a été consulté en amont, si le volume d’eau employé pour assurer la tenue des Jeux sera limité par rapport à la consommation de la capitale aux 21 millions d’habitants et de sa région, les organisateurs ont encore du travail en matière d’efficience d’utilisation. « Pékin doit s’assurer d’un usage minime et compenser par des projets de conservation, il faut comprendre cette rareté, savoir à quel coût cette eau parvient jusqu’à nous et c’est ce que nous avons souligné », résume M. Ma vendredi par téléphone.Dans ses vidéos et discours de présentation, Pékin a fondé son argumentaire sur le caractère économe de sa candidature. La partie chinoise a argué que 92 % des habitants de la capitale soutenaient la candidature, sans préciser qu’il n’existe pas de sondages indépendants en République populaire de Chine. Du point de vue du financement, le dossier chinois était moins gourmand, Pékin estimant à 1,5 milliard de dollars les coûts directs, c’est-à-dire liés aux sites sportifs et autres infrastructures, à engager pour l’événement, contre 1,85 milliard pour Alma Ata.La question des droits de l’homme n’a pas jouéRien n’a été dit non plus sur le sujet des droits de l’homme mais il est vrai que ni le concurrent kazakh ni le plus récent organisateur, la Russie, ne sont des modèles en la matière, et la question semble absente des critères de choix du CIO. Quantité de voix opposées à l’attribution des JO d’hiver à la Chine se sont fait entendre ces dernières semaines, d’une pétition de Free Tibet aux ONG s’inquiétant de la campagne menée depuis le début du mois de juillet contre les avocats se saisissant de dossiers politiquement sensibles, dont bon nombre ont été détenus et parfois violentés.« La devise olympique “plus haut, plus vite, plus fort” est une parfaite description de l’offensive du gouvernement chinois sur la société civile : davantage d’activistes non violents détenus en un temps record, soumis à un traitement bien plus dur », a commenté vendredi Sophie Richardson, la directrice de Human Rights Watch pour la Chine.Du point de vue des infrastructures, la capitale chinoise construira notamment un train à grande vitesse reliant le quartier du nord abritant le village olympique, à Zhangjiakou, à 180 km au nord-ouest, où se dérouleront les épreuves de ski de fond et de saut. Ces projets s’inscrivent directement dans la vision politique du président, Xi Jinping, qui d’ailleurs avait pour l’occasion enregistré un message télévisé. Au cours des prochaines années, M. Xi souhaite intégrer Pékin, la province du Hebei et la grande ville portuaire de Tianjin en une seule et immense mégalopole.Harold Thibault (Shanghaï, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 31.07.2015 à 13h26 • Mis à jour le31.07.2015 à 18h37 L’hypothèse qu’un morceau de l’avion de la Malaysia Airlines disparu en mars 2014, le vol MH370, se soit échoué sur l’île de La Réunion se trouve encore renforcée, vendredi 31 juillet.Un numéro partiel sur le débris découvert mercredi confirme que l’objet provient d’un Boeing 777, même type d’appareil que celui qui a disparu il y a un an et demi, a annoncé le vice-ministre des transports malaisien, Abdul Aziz Kaprawi, qui évoque la possibilité d’une résolution prochaine de l’affaire.« Je crois que nous nous rapprochons de la résolution du mystère de MH370. Cela pourrait être une preuve convaincante que le MH370 s’est abîmé dans l’océan Indien. »L’Australie, qui coordonne l’enquête internationale menée avec la Malaisie, est également très confiante. « Nous sommes de plus en plus convaincus que les débris sont ceux du MH370 », a affirmé Martin Dolan, directeur du Bureau australien de la sécurité des transports. Selon lui, les derniers doutes devraient être levés « dans les prochaines vingt-quatre heures ».En France, où le débris d’aile va arriver samedi, l’expertise judiciaire débutera le 5 août au centre de la Direction générale de l’armement-techniques aéronautiques (DGA-TA). Des morceaux d’une valise, découverts à proximité du débris, vont aussi faire l’objet d’une expertise à l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN).Un des trois magistrats français en charge de l’enquête se réunira, lundi, avec un représentant des autorités judiciaires malaisiennes, un autre du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA), les gendarmes français et des experts malaisiens.Lire nos explications :MH370 : les questions que pose la découverte d’un débris à La RéunionUne hypothèse validée par les courants marinsLa possibilité que ce débris, un bout d’aile long de 2 mètres, appartienne au MH370 est désormais accrue. Plusieurs crashs aériens ont eu lieu autour de La Réunion ces dernières années, mais aucun impliquant un Boeing 777. Seuls quatre accidents graves de ce type d’appareil ont été recensés en vingt ans et a priori un seul, celui du MH370, s’est produit au sud de l’équateur.Le fait que « l’on retrouve des débris à La Réunion ne signifie pas que le MH370 ait été si loin », précise Xavier Tytelman, un expert français en sécurité aérienne. En s’abîmant au large de l’Australie, ses débris ont simplement pu être balayés par le courant, et s’échouer à cet endroit au bout d’un an.Une hypothèse validée par l’océanographe français Joël Sudre, qui explique que cette dérive a pu être rendue possible part le très puissant courant équatorial sud. Le Daily Mail Australia a d’ailleurs fait une carte illustrant les résultats des recherches de scientifiques enquêtant sur cette disparition. Selon leurs calculs, qui prennent en compte la force du courant, les débris de l’appareil pouvaient aboutir à l’île de La Réunion entre dix-huit et vingt-quatre mois après l’incident.Lire notre enquête, publiée en mars :Un an après, l’improbable disparition du MH370 Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Vendredi 31 juillet devait être la dernière journée de cette première semaine de négociations techniques entre la Grèce et les représentants de ses créanciers (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Commission européenne et Mécanisme européen de stabilité).Mais les discussions continueront en fait dans les prochains jours car des premiers obstacles sont déjà apparus et étaient au menu de la rencontre, vendredi 31 juillet au matin, entre les chefs de délégation des créanciers et le ministre des finances grec, Euclide Tsakalotos, accompagné pour l’occasion du ministre de l’économie et du développement, Georges Stathakis. Voici les principaux sujets de crispation :Le niveau de taxation des hauts revenusLes projets de taxation du gouvernement grec ont été le premier sujet de désaccord à (ré) émerger cette semaine. Les créanciers exigent notamment que l’impôt sur la solidarité soit ramené de 8 % à 6 % maximum pour les revenus supérieurs à 500 000 euros. Car, selon eux, le taux actuel encouragerait l’évasion fiscale.Le gouvernement grec estime qu’il lui appartient de choisir comment répartir l’effort de l’impôt. « Notre objectif a toujours été et reste, dans le cadre qui nous est imposé, de pouvoir soulager les plus vulnérables. Et là, on voudrait de nouveau épargner les plus riches », s’indignait, vendredi matin, une source du parti de la gauche radicale Syriza.Le vote de nouvelles réformes avant l’adoption du plan d’aidePlus largement, la semaine écoulée a fait apparaître une forte opposition entre les représentants des créanciers et le gouvernement sur les réformes à mettre en œuvre. Les premiers veulent forcer les Grecs à adopter de nouvelles réformes dans les tout prochains jours, en préalable à la conclusion de l’accord global portant sur une aide de 86 milliards d’euros sur trois ans.Afin de lancer ce cycle de négociations, le premier ministre, Alexis Tsipras, a pour tant déjà fait adopter, les 15 et 22 juillet, de difficiles mesures au Parlement grec. Il ne souhaite pas aller plus loin à ce stade. « Nous nous y étions engagés lorsque nous avons accepté l’accord du 13 juillet, explique-t-on au gouvernement. Nous avons donc rempli notre part du contrat et maintenant on veut nous imposer de nouveaux préalables ? »M. Tsipras a rappelé, à plusieurs reprises ces dernières semaines, qu’il s’engageait « à respecter ni moins ni [surtout] plus » que ce qui a été convenu le 13 juillet.Lire aussi :La Grèce et ses créanciers s’opposent sur l’adoption de nouvelles réformesL’accélération de la réforme des retraites et du droit du travailLes créanciers demanderaient en particulier que soient présentés au Parlement très rapidement des changements dans le régime des retraites. Ils veulent accélérer la suppression des retraites anticipées ou celle d’une prime spéciale aux faibles retraites, l’EKAS. Les créanciers aimeraient aussi raccourcir le délai de la mise en place du départ à la retraite à 67 ans – le précédent gouvernement s’était fixé comme horizon l’année 2022.« Il y a toujours une période de transition dans un changement de régime de retraites. Dans tous les pays en Europe. Pour permettre une répartition générationnelle de l’effort. Et là encore on bouscule tout, on exige de nous de tout faire en moins de quatre ans. Serait-ce même envisageable dans n’importe quel autre pays d’Europe ? », se demande notre source chez Syriza. Pour sa part, le gouvernement souhaiterait adopter une loi globale sur la question des retraites en octobre.Les négociations s’annoncent également tendues sur la question du droit du travail. D’ici à la fin de l’année, un nouveau cadre doit être adopté pour la mise en place de nouvelles conventions collectives. Les créanciers, et notamment le Fonds monétaire international (FMI), insistent pour assouplir la législation des licenciements collectifs. En décembre 2014, c’est sur ce point précis qu’avaient déjà échoué les négociations avec le précédent gouvernement conservateur, entraînant d’ailleurs sa chute.La participation du FMI en suspensDans ce contexte déjà compliqué, le FMI vient d’annoncer que sa participation au prochain plan d’aide à la Grèce était en suspens et le restera sans engagement « concret » des Européens à alléger la dette publique grecque.Même si le Fonds participe bien aux négociations actuelles – sa représentante Delia Velculescu est sur place depuis jeudi soir –, rien de précis n’a encore filtré sur le montant du prêt qu’il pourrait octroyer à Athènes. L’ombre jetée par le FMI pourrait, en tout cas, envenimer les pourparlers et braquer l’Allemagne qui ne veut pas entendre parler d’un tel allégement.Pour surmonter l’obstacle, la Grèce, qui s’était dès le début opposée à la participation du FMI à ce troisième plan d’aide, pourrait gagner du temps. Le FMI pourrait ne participer au plan d’aide grec que dans un second temps, d’ici un an, pour la mise en place du plan étalé sur trois années. Dans l’intervalle, le Mécanisme européen de stabilité (MES) serait le seul chargé du financement d’environ 50 milliards d’euros.Ce scénario, évoqué par la presse proche de Syriza, semble toutefois bien difficile à faire accepter à l’Allemagne. Après un rendez-vous ce matin avec M. Tsakalotos, les représentants des créanciers devaient rencontrer plus tard à leur hôtel du centre d’Athènes d’autres ministres.Pour des raisons de sécurité, leurs mouvements sont limités au strict nécessaire et se passent d’ailleurs sous une impressionnante escorte policière. Dans une Athènes quasi désertée de sa population partie en vacances, ce ballet de cortèges officiels de voitures roulant sirènes hurlantes a quelque chose de surréaliste.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel Petit à petit, la nouvelle carte administrative prend tournure. Par petites touches, pour ne brusquer ni les élus locaux ni les fonctionnaires ni les usagers. Vendredi 31 juillet, lors du dernier conseil des ministres avant la trêve estivale, Manuel Valls a présenté une série de décisions qui tirent les conséquences de la réforme territoriale. Les nouvelles capitales régionales sont désormais connues et certains services déconcentrés de l’Etat vont être réorganisés, avec le souci – assure Matignon – de préserver l’emploi public.Dans les régions dont le périmètre s’est élargi, il n’y a aucune surprise, s’agissant du choix de leur chef-lieu. Les communes lauréates sont celles qui étaient attendues depuis plusieurs semaines : Lyon en Auvergne-Rhône-Alpes ; Rouen pour la Normandie ; Lille dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie ; Bordeaux pour Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes ; Toulouse pour Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées ; Dijon en Bourgogne-Franche-Comté.Officiellement, ces noms sont provisoires, la liste définitive n’étant arrêtée qu’en juillet 2016 après le renouvellement des assemblées régionales en décembre. Mais il est difficile d’imaginer que cet ordonnancement soit remis en cause, l’Etat et les collectivités locales ayant commencé à s’adapter à cette nouvelle donne. Quant à l’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, son cas est définitivement réglé depuis la promulgation de la loi du 16 janvier qui a désigné Strasbourg comme capitale de ce vaste ensemble.Une décision « prise à trois ou quatre dans une cabine téléphonique »Dans cette opération, neuf villes perdent leur statut de préfecture de région, parmi lesquelles Montpellier. Son maire, Philippe Saurel (divers gauche), n’a pas digéré cette décision « prise à trois ou quatre dans une cabine téléphonique ». A Amiens, autre commune « déclassée », les édiles ont, eux aussi, rouspété, craignant un transfert massif d’agents publics de la métropole picarde vers Lille.C’est pourquoi le premier ministre leur a rendu visite, jeudi, pour désamorcer les tensions, à quelques mois des élections régionales, et contrer le discours du FN, qui a fait du dépérissement des services publics l’un de ses thèmes de campagne. Marine Le Pen, qui sera tête de liste en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, peut espérer rafler cette nouvelle « super-région ».Lire aussi :Régions agrandies, campagnes élargies« Mobilité géographique »Les craintes des élus ne sont pas tout à fait infondées. Un rapport, rendu en avril par plusieurs inspections générales, soulignait que le redécoupage des régions « est susceptible d’entraîner une mobilité fonctionnelle ou géographique pour près de 10 700 agents ».Jeudi, M. Valls s’est donc attaché à rassurer ses interlocuteurs. « Il n’y aura (…) pas de diminution du nombre de fonctionnaires d’Etat dans votre ville », a-t-il promis. La direction régionale de l’agriculture et celle chargée de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS) « seront installées ici ». « Le rectorat d’Amiens sera maintenu » mais il y aura un rectorat de région à Lille, précise-t-on à Matignon, avec un partage des tâches bien délimité. Enfin, dans le chef-lieu de la Somme sera implantée « une plateforme nationale de validation des titres », qui emploiera une centaine de personnes.Un traitement similaire est annoncé pour les autres ex-préfectures de région. Ainsi, Montpellier devrait conserver la direction régionale des affaires culturelles, la chambre régionale des comptes ou encore la DRJSCS. Le but de l’exécutif est de faire en sorte que les effectifs relevant de l’Etat dans les villes « rétrogradées » restent relativement stables ou enregistrent de faibles variations. Pour y parvenir, la quasi-totalité des sites des actuelles directions régionales seront maintenus en spécialisant les agents qui y travaillent. Exemple : une direction régionale de l’agriculture pourra être recentrée sur la viticulture, en ayant compétence sur l’ensemble de la nouvelle « super-région ». Un gros effort de formation sera réalisé, indique Matignon, afin de permettre aux fonctionnaires de changer de métier sans avoir à déménager. Le nombre de ceux qui seront amenés à faire leurs valises devrait être inférieur à 1 000.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 31.07.2015 à 12h08 • Mis à jour le31.07.2015 à 16h53 | Pascale Krémer Les courriers commencent tout juste à être expédiés. D’ici à la fin de l’année, dix mille riverains de pressings auront reçu dans leur boîte aux lettres une plaquette du ministère de l’écologie proposant une évaluation gratuite du taux de perchloréthylène dans l’air de leur logement. Utilisé pour le nettoyage à sec, lit-on, ce solvant chloré à l’odeur acre et à la haute volatilité « classé cancérogène possible par l’Union européenne », peut causer « une irritation des voies respiratoires et des yeux, des vertiges, nausées, maux de tête, pertes de mémoire, somnolences » et, en cas d’exposition fréquente et intense, « il peut être toxique pour le système nerveux et les reins ».Lire : Le gouvernement annonce une interdiction progressive du perchloréthylène dans les pressingsL’an dernier, une proposition de mesure des concentrations de perchloréthylène avait déjà été offerte à 628 foyers voisins de pressings. Les taux de réponse avaient été faibles – pas plus d’une dizaine de pourcents. Et les résultats inquiétants. Chez un tiers des répondants, une concentration supérieure à la maximale (de 1 250 microgrammes par mètre cube) avait été décelée. Décision a donc été prise de systématiser l’analyse. En cas de mesure alarmante, une inspection est déclenchée dans le pressing incriminé pour repérer l’origine de la fuite de ce solvant qui s’envole si facilement dans les étages. Si la réparation s’avère impossible, le professionnel se voit contraint de changer de machine, et donc de renoncer au perchloréthylène.Cet abandon sera de toute façon obligatoire d’ici au 1er janvier 2022 pour tous les pressings de bas d’immeubles ou de galeries commerciales, soit la quasi-totalité des quelque 4 000 boutiques actuellement ouvertes. Un arrêté pris fin 2012 fixe le calendrier d’élimination progressive des machines à perchloréthylène en fonction de leur âge. C’est tout un secteur qui opère une lente mue. Pour la plupart âgés, les propriétaires de pressings, souvent installés dans les années 1970, préfèrent attendre l’échéance et mettre la clé sous la porte – on dénombrait encore 5 000 boutiques il y a cinq ans.Alternatives possiblesLes nouvelles machines coûtent cher. « Et nous n’avons pas trouvé d’équivalent au perchlo, qui était le produit phare du nettoyage à sec depuis cinquante ans du fait de sa facilité d’usage », regrette le président de la Fédération française des pressings et blanchisseries, Olivier Risse. Fin 2015, promet-il, la moitié du parc aura été changé. Selon le ministère de l’écologie, seules 30 % des machines les plus anciennes ont pour l’instant été remplacées.Deux voies alternatives sont possibles : le nettoyage à l’eau, solution majoritairement adoptée puisqu’elle permet d’échapper aux règles drastiques de l’arrêté de 2012. Ou de nouveaux solvants à base d’hydrocarbures (Siloxane, KWL, K4…). Quel que soit leur choix, les pressings de nouvelle génération surfent allègrement sur l’argument écologique. Et sont entrés en guerre larvée, sur fond de concentration accélérée du secteur et de crise qui plombe la demande. « Plongez-vous donc dans tel rapport sur ce solvant », suggèrent les uns au journaliste. « Regardez les faillites, elles sont dues au fait que les clients mécontents ne reviennent pas… », glissent les autres.Avec leur arbre dessiné en vitrine, leur déco tout de blanc et bois clair, leurs jolis flacons de lessive écoresponsable exposés sur étagères, les boutiques Sequoia se distinguent des pressings à l’atmosphère moite, aux odeurs suspectes et aux rondes mécanisées de vêtements sous plastique. Elles se sont dotées de tous les atours des magasins bio. Depuis la création de ce réseau de franchises en 2008, 45 ont ouvert. Nicolas de Bronac, le président-fondateur, s’est assuré jusqu’en 2024 l’exclusivité française d’un brevet américain (GreenEarth). Ses machines fonctionnent au siloxane, un dérivé du silicone liquide. « On l’utilise aussi pour les shampoings et les crèmes antirides, rassure-t-il. Ce n’est jamais que du sable transformé par une réaction chimique entre silice, oxygène et eau à très haute température ».« Discours écolo »Sur Internet, Sequoia joue à fond la carte de la « révolution écologique ». En devanture, plus prudemment, il s’affiche « pressing nouvelle génération ». Pour M. de Bronac, le nettoyage à l’eau nuit à l’image de la profession : « Il réduit la durée de vie de vêtements. Cela va bien pour les chemises en coton, pas pour la soie, les laines ». L’argument fait bondir les promoteurs du nettoyage à l’eau et aux lessives biodégradables, comme Baléo et sa quinzaine de franchisés ou, plus gros, Aqualogia et ses 75 magasins sous licence de marque. Ugo Fuzfa, le directeur développement de cette dernière, fondée en 2002 par son père devenu allergique aux solvants, réfute le caractère écologique du procédé GreenEarth. « Ils utilisent un solvant, ils sont soumis aux mêmes normes de sécurité que les installations au perchlo. »Au ministère, on se garde de trancher. Le terme « écologique » n’a pas de définition bien précise, fait valoir Patricia Blanc, la directrice générale de la prévention des risques. Eric Lattier, le directeur général du plus gros réseau de pressings français, 5 à sec, en voie de conversion à l’aquanettoyage, se dit « gêné par le discours écolo ». « Evidemment, l’eau est préférable aux hydrocarbures, mais nous utilisons tous des lessives dont nous savons qu’aucune n’est complètement biodégradable. »Sous la houlette de la cellule nationale censée guider la transition, les agences de l’eau, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et l’assurance maladie subventionnent tout à la fois la conversion à l’eau et aux dérivés d’hydrocarbures. « Le solvant utilisé par Sequoia fait actuellement l’objet d’une évaluation, indique Mme Blanc. Il doit bien être utilisé en circuit fermé. Les autres dérivés d’hydrocarbures nécessitent une grande vigilance en termes d’inflammabilité. Mais tous ces solvants ont l’avantage d’être beaucoup moins volatiles. » La politique du tout sauf le « perchlo », en attendant un miracle technologique.Pascale KrémerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Martin Untersinger Google n’est pas d’accord avec la Commission nationale de l’informatique et des libertés française (CNIL). Dans un billet publié jeudi 30 juillet sur le blog européen du moteur de recherche, ce dernier demande à la CNIL, l’autorité en charge de la protection des données, de ne pas appliquer le controversé « droit à l’oubli » – que l’on devrait plutôt appeler droit au déréférencement – sur toutes ses versions et de le cantonner à ses seules versions européennes.Le droit au déréférencement a été reconnu par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) au printemps 2014. Selon la Cour de Luxembourg, un internaute peut demander à Google de ne plus afficher dans ses résultats de recherche des informations « inadéquates, pas ou plus pertinentes ou excessives » le concernant (informations dépassées, pages Web injurieuses…).Google, bien que contestant le bien-fondé de la décision, a rapidement mis en place un formulaire et des équipes pour traiter les demandes qui n’ont pas tardé à affluer. Désormais, un internaute peut demander qu’une information le concernant n’apparaisse plus lorsqu’on saisit son nom dans un moteur de recherche. Ce mécanisme est cantonné aux déclinaisons européennes du moteur de recherche : des informations peuvent être expurgées lorsqu’on saisit par exemple le nom d’une personne sur google.fr, mais apparaître lorsque cette recherche est faite sur google.com.Lire le récit :Comment Google applique le « droit à l’oubli » en Europe« Des effets dissuasifs »Cette distinction a été dénoncée à plusieurs reprises par la CNIL, à tel point que cette dernière a adressé, au moins de juin, une injonction au moteur de recherche américain. Selon la CNIL, la décision de la CJUE impose au moteur de recherche de retirer les informations incriminées de tous ses résultats de recherche, et pas seulement de ceux résultant d’une recherche sur une version européenne du moteur.Pour Google, qui demande que la CNIL retire son injonction, il s’agit d’une logique qui « risque d’avoir de graves effets dissuasifs » sur le Web.« Si le droit à l’oubli est désormais la norme en Europe, ce n’est pas le cas dans le monde entier. Il existe d’innombrables cas dans lesquels ce qui est illégal dans un pays ne l’est pas dans un autre. Cette approche représente un nivellement par le bas : au final, Internet serait seulement aussi libre que l’endroit le moins libre du monde. »Le moteur de recherche estime qu’« aucun pays ne devrait avoir le pouvoir de contrôler les contenus auxquels quelqu’un, dans un autre pays, peut accéder », et souligne que dans le cas français, élargir le droit au déréférencement à une échelle mondiale serait « disproportionné », dans la mesure où « l’immense majorité des utilisateurs d’Internet utilisent une version européenne du moteur de recherche ».Si Google ne se pliait pas à l’injonction de la CNIL sous quinze jours, cette dernière pouvait amorcer un mécanisme de sanction. Ce délai a expiré le 27 juin dernier.Lire aussi :Droit à l’oubli : la France en tête des demandesMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.07.2015 à 17h28 • Mis à jour le30.07.2015 à 17h42 Le mensuel Terra eco, spécialisé dans la défense du développement durable, a été placé en redressement judiciaire pour un maximum d’un an, a annoncé, jeudi 30 juillet, le directeur de la publication, Walter Bouvais.Le titre, qui compte 20 000 abonnés (papier et électronique) et autant de lecteurs en kiosque, souffre « d’une sous-capitalisation chronique », en dépit d’une opération de financement participatif qui a permis de recueillir l’an dernier 110 000 euros, a-t-il expliqué.« Respiration financière »Mais Terra Economica SAS, la société éditrice localisée à Nantes, a besoin de recueillir jusqu’à 150 000 euros supplémentaires auprès d’investisseurs afin d’assurer son développement, a ajouté M. Bouvais.La mise en redressement « nous donne une respiration financière », « du temps pour poursuivre les discussions et d’en sortir par le haut » avec les investisseurs, parmi lesquels figurent des « industriels de la presse », selon M. Bouvais.Une dette de 250 000 eurosLe titre est lesté par une dette de 250 000 euros mais « le lectorat est en hausse régulière depuis plusieurs années et même en hausse significative » depuis l’opération de financement participatif, selon lui. Avec 2 000 à 3 000 abonnés supplémentaires, le titre, qui compte 15 salariés permanents, deviendrait rentable, assure le directeur de la publication.Terra eco, dont le prochain numéro sortira normalement fin août, table en 2015 sur un chiffre d’affaires de 1,7 million d’euros, « en hausse significative sur 2014 », et sur une perte de 100 000 euros, selon M. Bouvais. 30.07.2015 à 15h48 • Mis à jour le30.07.2015 à 16h59 | Morgane Tual Mark Zuckerberg, Bill Gates, Barack Obama, Lady Gaga, Justin Timberlake, George W. Bush et même Johnny Hallyday : ce sont quelques-unes des personnalités qui ont participé, l’été dernier, au « Ice Bucket Challenge ». Un défi, largement relayé sur les réseaux sociaux, consistant à recevoir un seau d’eau glacée sur la tête et à publier la vidéo sur Internet. « Les gars, vous avez 24 heures pour relever le défi ou vous devrez donner à la fondation ALS [Amyotrophic Lateral Sclerosis] – ou les deux », indiquait ainsi le patron de Facebook Mark Zuckerberg dans sa propre vidéo, adressée, entre autres, à Bill Gates.Car au-delà de l’aspect humoristique de ces vidéos, le Ice Bucket Challenge avait pour but de collecter des dons pour la recherche sur la sclérose latérale amyotrophique, une maladie neurodégénérative incurable, aussi connue sous le nom de maladie de Charcot. Des centaines de milliers de vues plus tard, et alors que les associations tentent de relancer l’opération cet été, le défi a-t-il vraiment été relevé ?En deux mois, 115 millions de dollars récoltésCôté finances, le challenge a effectivement porté ses fruits. L’ALS, l’association américaine qui a collecté la plupart des dons, affirme avoir reçu 115 millions de dollars (105 millions d’euros) en août et septembre 2014, à l’apogée du challenge. « Le budget annuel de l’association tourne habituellement autour de 20 millions de dollars », précise-t-elle sur son site. Et les effets ne sont pas limités à ces deux mois, puisqu’en 2015, le budget de l’association s’élève à 40 millions de dollars, soit deux fois plus qu’avant le challenge.En France aussi, les associations ont senti la vague passer, même si l’ampleur des dons n’était pas comparable. « Cela nous a permis de récolter en un mois ce qu’on collecte habituellement en quatre mois », explique Christine Tabuenca, directrice générale de l’Association pour la recherche sur la sclérose latérale amyotrophique (ARSLA).« Quand le Ice Bucket Challenge a commencé, on n’a pas compris tout de suite. Face à ce défi ludique, on était très mitigés, on se demandait si on pouvait rire de cette maladie. Mais quand on a vu les chèques s’entasser sur le bureau, on s’est dit “Enfin, on parle de nous”. On a alors pris la barque en route. »Le budget de la structure, de 980 000 euros en 2013, a bondi à 2,1 millions d’euros l’année du Ice bucket challenge. Et cela a eu un impact sur la durée : « Notre courbe de dons est en hausse depuis », assure-t-elle. « Cette année, même si nous n’atteindrons pas le budget de 2014, nous serons au-dessus de celui de 2013. »« La réalité du terrain n’a pas bougé d’un iota »De l’autre côté de l’Atlantique, l’association ALS ne tarit pas d’éloges sur le succès de l’opération, qu’elle a largement portée l’an dernier, et vante sur son site « un impact incroyable dans le combat contre cette maladie ». Sur les 115 millions de dollars qu’elle a récoltés, 67 % sont allés à la recherche, 20 % dans les services aux malades, 9 % dans la sensibilisation du public et 4 % dans des frais divers, détaille l’organisation dans un graphique.En France, le bilan est plus mitigé. L’échelle des dons est incomparable, et Christine Tabuenca a un regret :« Une partie des dons des Français est allée aux Etats-Unis. C’est dommage, car notre pays est à la pointe, une centaine de chercheurs travaille sur le sujet. »Qui plus est, les montants recueillis en France « sont incapables de financer des essais thérapeutiques, qui nécessitent entre 8 et 10 millions d’euros », assure le neurologue Vincent Meininger, responsable l’an dernier du Centre de référence de la SLA, aujourd’hui retraité. Mais surtout, le Ice Bucket Challenge n’a, selon lui, « quasiment rien changé » pour les patients :« Il y a un fossé extrêmement important entre le message médiatique et la réalité du terrain, qui n’a pas bougé d’un iota. Les patients continuent à mourir à la même vitesse. On ne leur propose toujours aucune avancée thérapeutique tangible, et ça n’a rien changé sur leur prise en charge au quotidien. »Maladie désormais connue du grand publicToutefois, un effet du Ice Bucket Challenge réussit à mettre tout le monde d’accord : il a permis de faire connaître cette maladie au grand public. « Jusqu’à l’année dernière, on avait l’impression d’être dans un ghetto, ignoré des autres », confie Jean d’Artigues, atteint de cette maladie depuis quatre ans, et vice-président de l’ARSLA. « Cette impression d’être laissés pour compte a un peu disparu grâce au Ice Bucket Challenge. Ca a permis d’en parler comme ça n’avait jamais été le cas. »Pour lui, cette opération a fortement influencé le moral des malades :« Au quotidien, la perte d’espoir est importante, car aucun traitement ne vient. Le Ice Bucket Challenge nous a montré que des miracles peuvent se produire. Ca peut en laisser espérer d’autres, scientifiques cette fois. C’est symbolique bien sûr, mais cette dimension est importante. »Les associations ne comptent donc pas en rester là : cet été, elles ont décidé de relancer le Ice Bucket Challenge, qu’elles présentent désormais comme « un événement annuel ». Jeudi 30 juillet, l’ARSLA espère réunir au moins une centaine de personnes en fin de journée place de la République à Paris, pour un challenge « géant ». Pas sûr que la Toile, plus habituée aux phénomènes éphémères qu’aux initiatives caritatives de long terme, s’emballe encore cette fois-ci.Morgane TualJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.07.2015 à 15h34 • Mis à jour le30.07.2015 à 17h34 Les talibans afghans ont confirmé, jeudi 30 juillet dans un communiqué, la mort « de maladie » de leur chef suprême, le mollah Omar, annoncée la veille par la Direction nationale de la sécurité (DSN), les services de renseignement afghans. Le mouvement ne mentionne pas la date de la mort de son leader historique. La présidence afghane avait affirmé que le mollah Omar était mort depuis plus de deux ans, en avril 2013. Elle n’avait pas fait mention des doutes de la DSN sur les circonstances de sa mort, « dans un hôpital de Karachi », au Pakistan, que les services jugeaient « suspecte ».Le mollah Akhtar Mohammed Mansour, chef de facto des talibans depuis que le mollah Omar avait disparu du paysage politique, a été élu nouveau chef du mouvement lors d’une choura (assemblée) tenue dans les environs de Quetta, au Pakistan, selon deux commandants afghans anonymes présents à cette réunion cités par l’agence Reuters. La place de numéro deux serait occupée par Sirajuddin Haqqani selon l’agence AP.Si les militants n’avaient plus entendu sa voix depuis des années, la hiérarchie continuait de diffuser des textes signés du nom du mollah Omar, prétendant qu’il était encore vivant. Le dernier message datait de la mi-juillet, à la veille de l’Aïd el-Fitr, la fête de rupture du jeûne, à la fin du ramadan.Dans ce message émaillé de citations du Coran, le mollah Omar appelait à soutenir les efforts de paix laborieusement engagés avec la présidence d’Ashraf Ghani, une amorce de discussion activement encouragée par le Pakistan voisin et une Chine à l’influence croissante sur le théâtre afghan. Une nouvelle session de négociations, prévue vendredi entre les insurgés et le gouvernement afghan, a été reportée. En annonçant ce report, le Pakistan a mis en avant le communiqué publié à Kaboul mercredi pour annoncer la mort du mollah Omar et les tensions qu’il pourrait engendrer autour de sa succession.Lire notre analyse :L’Afghanistan, dans l’ombre de la mort du mollah OmarUne hiérarchie fragiliséeLa rapidité avec laquelle la direction du mouvement a pu choisir un successeur surprend, comme la facilité apparente qu’elle aura eue à admettre implicitement avoir menti pour préserver vivant le mythe du mollah Omar.La haute hiérarchie des talibans est politiquement fragilisée et divisée depuis plusieurs années. Akhtar Mohammed Mansour y faisait face à une vigoureuse opposition, dont l’une des têtes d’affiche est Mohammed Yakoub, le propre fils du mollah Omar.Elle est par ailleurs de plus en plus concurrencée par l’Etat islamique (EI) dans certains de ses bastions, notamment dans les provinces de Nangahar (Est) et du Helmand (Sud). Les nouveaux supporteurs d’Abou Bakr Al-Baghdadi, le chef de l’EI, tirent parti du désarroi d’une partie des combattants talibans face au vide politique apparent au sommet du mouvement.Une aura uniqueAinsi, raviver cette direction s’annonce une tâche ardue pour le successeur du mollah Omar, tant ce dernier jouissait d’une aura unique. Né entre 1958 et 1960 – la date n’a jamais été clairement établie –, ce fils d’une famille pauvre de la province pachtoune méridionale de Kandahar n’avait joué qu’un rôle mineur dans la résistance antisoviétique des années 1980, où il perdit son œil.Son destin va prendre un tour exceptionnel à la faveur de la guerre civile entre factions moudjahidine qui ravage le pays après l’effondrement du régime communiste en 1992. Une révolte éclate à Kandahar et aux confins de la frontière pakistanaise contre les petits chefs de guerre locaux rackettant et terrorisant la population.Le mollah Omar est l’un des animateurs de cette fronde vite soutenue par la corporation des transporteurs vivant du commerce transfrontalier, handicapés dans leurs affaires par le chaos ambiant. Les troupes seront fournies par les étudiants (« taleb » en arabe, d’où le nom du mouvement) des écoles coraniques issues de l’école ultraconservatrice deobandi – proche du wahhabisme saoudien – dominante dans cette ceinture frontalière pachtoune. Le mouvement embryonnaire, qui rallie sans mal les populations sous le double mot d’ordre de « la paix » et du « Coran », enlève sans coup férir Kandahar en 1994.Mais la légende du mollah Omar naît vraiment le 4 avril 1996. Ce jour-là, il se drape d’une cape, pieusement conservée dans une mosquée locale car elle aurait été jadis portée par le prophète Mahomet, et s’autoproclame devant une assemblée de fidèles Amir Al-Mominin (Commandeur des croyants). A la faveur du succès politico-militaire du mouvement taliban, qui conquiert Kaboul en septembre 1996, ce titre éminemment prestigieux sera reconnu par un nombre croissant de fidèles.Hôte de Ben Laden Le mollah Omar choisira de rester à Kandahar, dans un logement sans ostentation où il tenait cour et prêchait, vivant en compagnie de ses femmes et de ses enfants et passant, selon certaines sources, des heures à s’occuper d’une vache bien-aimée. Pendant ce temps, les talibans instauraient un régime rétrograde, violent, souvent absurde entre des frontières de plus en plus fermées au monde extérieur, massacrant les populations chiites hazara, maintenant les jeunes filles hors des écoles et privant de nombreuses femmes de leur travail, détruisant une partie du patrimoine préislamique du pays, comme les bouddhas de Bamiyan en 2001.Dès 1996, Omar autorisa le Saoudien Oussama Ben Laden à revenir en Afghanistan – il s’y était déjà établi dans les années 1980, durant la guerre contre l’occupant russe – pour y ouvrir des camps d’entraînement et des bases pour une internationale djihadiste en construction. Il devra quitter Kaboul en 2001 à l’approche de l’armée américaine, qui envahit le pays en réponse aux attentats du 11-Septembre.Depuis, Omar restait invisible. Mais il restait un personnage majeur, dirigeant d’une insurrection qui, à partir de 2005, infligea des pertes de plus en plus lourdes à la coalition internationale menée par les Etats-Unis qui s’était établie dans le pays pour aider le jeune Etat afghan à se reconstruire. Ce conflit a fait des dizaines de milliers de morts afghans et 3 393 parmi les soldats de la coalition, pour la plupart des Américains.Aujourd’hui encore, malgré l’affaiblissement de leur direction, les talibans engrangent les succès militaires. Alors que l’OTAN a mis un terme début janvier à sa mission de combat en Afghanistan, laissant un dispositif résiduel d’environ 12 500 hommes (principalement américains) se cantonner à des opérations ponctuelles de « contre-terrorisme », la rébellion profite du vide stratégique. Ces dernières semaines, elle a surpris en réalisant des percées dans les provinces septentrionales de Kunduz, Faryab et Badakhchan, une zone où elle est pourtant traditionnellement moins bien implantée que dans le Sud pachtoune. Hélène Bekmezian Retour en arrière pour François Rebsamen ? Après la mort du maire PS de Dijon Alain Millot, lundi 27 juillet, le ministre du travail souhaite retourner à la tête de cette ville, qu’il a dirigée de 2001 à 2014.Lorsque le conseil municipal se réunira lundi 10 août pour élire un successeur à M. Millot, M. Rebsamen « sera candidat pour la mairie et pour la présidence du Grand Dijon », explique au Monde son entourage, confirmant ainsi une information du Bien Public.L’Elysée a d’ores et déjà annoncé que le ministre serait remplacé s’il était élu maire de Dijon. « Il y a un principe : il n’est pas possible de cumuler une fonction ministérielle et un mandat exécutif local », a-t-on ajouté. Du côté de Matignon, même son de cloche. En marge d’un déplacement en Picardie, le premier ministre, Manuel Valls, a tenu à rappeler le principe de non-cumul des mandats qui a fait l’objet d’une loi validée en février 2014 par le Conseil constitutionnel.« Il y a des principes qui s’appliquent et François Rebsamen le sait parfaitement : on ne peut pas être chef d’un exécutif (…) et en même temps membre du gouvernement. Ce sont ces principes comme le non-cumul des mandats d’une manière générale qui sont une exigence des citoyens. »Un peu plus tôt, François Rebsamen avait quant à lui déclaré qu’il « [remettrait] sa démission entre les mains du président et du premier ministre, quand ses engagements ministériels [seraient] terminés ».Pas contraire à la loi, mais contraire à la charte de déontologieSi rien dans la loi n’interdit à un ministre d’être également maire, François Hollande avait tout de même fait signer à ses ministres une charte de déontologie qui précise que « les membres du gouvernement consacrent tout leur temps à l’exercice de leurs fonctions ministérielles [et] doivent, de ce fait, renoncer aux mandats exécutifs locaux qu’ils peuvent détenir ».Réélu maire pour la troisième fois en mars 2014, M. Rebsamen avait quitté cette fonction dès le 2 avril pour entrer au gouvernement, et était alors devenu simple conseiller municipal. Son premier adjoint Alain Millot lui avait succédé à la mairie quelques jours plus tard, avant d’être également élu président du Grand Dijon à sa place. Mais la disparition de M. Millot, atteint d’un cancer, oblige aujourd’hui François Rebsamen à revenir en terre bourguignonne.Qui pour le remplacer au ministère du travail ?Quant à savoir qui pourrait prendre sa suite au ministère du travail en cas de victoire, plusieurs noms peuvent être avancés comme celui de Laurent Grandguillaume, député socialiste de Côte-d’Or, régulièrement cité comme « ministrable » depuis son rapport très salué sur l’auto-entrepreneuriat, remis en décembre 2013. Elu pour la première fois à l’Assemblée en 2012, M. Grandguillaume est en outre un proche de M. Rebsamen, dont il a été adjoint à la mairie de Dijon jusqu’à cette date.Mais, à 37 ans, cet élu hollandais et relativement loyal envers le gouvernement pourrait avoir le handicap de l’âge et ne pas être considéré comme assez aguerri pour un tel portefeuille. A l’inverse, l’actuel secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, pourrait alors convenir pour le poste de par son âge – 64 ans –, sa longue expérience politique et son métier d’origine, avocat du travail. D’autant que l’élu landais ne s’entend pas au mieux avec son actuelle ministre de tutelle, Ségolène Royal. Restera à savoir qui pourra alors le remplacer aux transports… D’autres noms circulent déjà, comme ceux de Jean-Marc Germain, député des Hauts-de-Seine et proche de Martine Aubry, ou encore Jean-Patrick Gille, député PS d’Indre-et-Loire.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) Les années se suivent et se ressemblent pour la conjoncture américaine. Après un premier trimestre très médiocre, la croissance est repartie de l’avant aux Etats-Unis. Le Produit intérieur brut (PIB) a progressé en rythme annualisé de 2,3 % entre avril et juin, selon une première estimation du département du commerce publiée jeudi 30 juillet.La performance est moindre que celle prévue par les analystes, qui tablaient sur une hausse de 2,6 %, mais elle est largement supérieure à celle du premier trimestre, au cours duquel l’activité n’a progressé que de 0,6 %.Quatre bonnes nouvellesL’économie américaine a enregistré en fait quatre bonnes nouvelles. D’abord, le premier trimestre a été moins catastrophique que ce qui avait été annoncé dans un premier temps. La croissance du PIB a été révisée une ultime fois par le département du commerce à + 0,6 % contre - 0,2 % jusqu’à présent.Deuxième bonne nouvelle : le niveau de consommation des Américains au deuxième trimestre. Les dépenses des ménages, qui représentent 70 % de l’activité économique aux Etats-Unis, ont en effet accéléré entre avril et juin, avec une progression de 2,9 %, contre 2,1 % au premier trimestre.Celles-ci ont été notamment tirées par les biens durables, à commencer par l’automobile. Signe que les Américains sont un peu plus enclins à ouvrir leur porte-monnaie : la décrue du taux d’épargne, qui est passé de 5,2 % à 4,8 %.Troisième bonne nouvelle : le redressement de la balance commerciale, malgré la force du dollar par rapport aux autres monnaies. Les exportations ont ainsi progressé de 5,3 %, alors qu’elles s’étaient effondrées de 6 % au premier trimestre.Dans le même temps, les importations, qui pèsent négativement sur le PIB, ont continué à progresser (+3,5 %), mais à un rythme moindre qu’au début de l’année, où elles avaient augmenté de 7,1 %.Enfin, dernière bonne nouvelle : l’immobilier. L’investissement résidentiel a donné des signes de solidité au printemps avec une progression de 6,5 %.Malgré ces bons points, le tableau général reste toujours mitigé. L’investissement des entreprises, qui est habituellement un important moteur de la croissance fait du surplace. Les dépenses de logiciels, recherche-développement et équipements ont baissé de 0,6 %, après un premier trimestre, qui n’était déjà pas bien fameux, avec une hausse de 1,6 %.Dans le même temps, la situation dans le secteur pétrolier s’aggrave, avec une chute de 68 % des investissements au deuxième trimestre. Face à la baisse des prix du pétrole, les entreprises du secteur n’hésitent pas à réduire la voilure.Dans l’attente d’une hausse des taux Pour autant, ce rebond de 2,3 % du PIB est clairement une déception. Il y a un an, le rebond du printemps, après un hiver rigoureux, avait été bien plus spectaculaire avec une hausse de 4,6 %.Le chiffre publié jeudi vient confirmer une fois de plus que l’Amérique doit s’habituer à des taux de croissance inférieurs à ce qu’elle a connu dans le passé en période de reprise. Sur les trois dernières années, entre 2012 et 2014, la croissance n’aura connu qu’un rythme modeste de 2 %. Et sur le premier semestre, celui-ci n’est que de 1,5 % contre 1,9 % l’an dernier.Cette performance est qualifiée néanmoins de « décente » par Joseph Lake, économiste chez The Economist Intelligence Unit, et en tout cas suffisante d’après lui pour que la Réserve fédérale (Fed, banque centrale), soit « sur la bonne voie pour relever ses taux en septembre ».Mercredi, à l’issue d’une réunion du Comité de politique monétaire, la Fed, qui maintient jusqu’à présent, et depuis décembre 2008, ses taux directeurs juste au-dessus de zéro, pour soutenir l’économie, avait porté une appréciation plutôt positive sur la situation.Elle avait souligné qu’à ses yeux l’économie américaine s’était remise de son mauvais premier trimestre, évoquant une « croissance modérée », malgré une conjoncture difficile dans le secteur de l’énergie et des vents contraires venant de l’étranger. La banque centrale avait notamment pointé les « créations d’emplois soutenues » au cours des derniers mois.Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.07.2015 à 14h07 • Mis à jour le30.07.2015 à 14h54 Le prix du timbre va connaître une nouvelle augmentation, au 1er janvier 2016. Dans un communiqué publié jeudi 30 juillet, La Poste révèle que les tarifs du courrier vont enregistrer une hausse de 3,6 % en moyenne « pour assurer la pérennité du service universel, dans un contexte de baisse continue des volumes du courrier ».La lettre à timbre rouge (lettre prioritaire) va grimper de 0,76 à 0,80 euro.La lettre à timbre vert passera de 0,68 à 0,70 euro.D’après La Poste, « plus de la moitié du courrier rapide est en lettre verte », soit 130 millions de lettres par mois. Le groupe précise que « la dépense des ménages en produits postaux est de l’ordre de 48 euros par an en moyenne, soit moins de 4 euros par mois ».Baisse des tarifs ColissimoEn juillet 2014, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) avait autorisé La Poste à augmenter ses tarifs de 5,2 % en moyenne par an pendant quatre ans afin que le groupe puisse faire face à la chute des volumes de courrier qui plombe ses performances. Les tarifs du courrier avaient augmenté en moyenne de 7 % au 1er janvier 2015, soit la hausse la plus élevée de l’histoire de La Poste.Pour atténuer cette nouvelle augmentation, le groupe a décidé une baisse pour les Colissimo des particuliers, jusqu’à 2 kilogrammes :le Colissimo France grand public (jusqu’à 250 grammes) perd ainsi 10 % en passant de 5,5 euros à 4,9 euros.Le groupe a également maintenu une remise de 2 centimes pour tout achat de timbres par l’intermédiaire du service MonTimbrenLigne.Une simplification de l’affranchissement des lettres est par ailleurs prévue pour le début de l’année prochaine. Avec cinq tranches de poids au lieu de huit, il suffira de collerUn timbre pour un courrier de moins de 20 grammes.2 timbres pour un envoi entre 20 grammes et 100 grammes.4 timbres entre 100 grammes et 250 grammes.6 timbres entre 250 grammes et 500 grammes.8 timbres au-delà de 500 grammes, jusqu’à 3 kilogrammes. 30.07.2015 à 12h24 • Mis à jour le30.07.2015 à 14h15 EDF et Areva ont officialisé jeudi 30 juillet un protocole d’accord qui prévoit que l’électricien prenne le « contrôle majoritaire » de la branche réacteurs du spécialiste du nucléaire, Areva NP. Areva conservera « un maximum de 25 % » de l’entité, tandis qu’EDF envisage in fine une participation « de 51 % à 75 % », avec « potentiellement la participation d’autres partenaires minoritaires ». Mais cet accord ne règle pas pour autant les problèmes de l’entreprise et de la filière, plusieurs questions restent en suspens.La vente d’Areva NP est-elle suffisante pour remettre Areva d’aplomb ?C’est pour éviter une faillite du leader français du nucléaire, dont les comptes étaient déficitaires de 4,8 milliards d’euros en 2014, que le plan, monté à la demande des pouvoirs publics, repose largement sur la vente d’Areva NP. Cette branche, qui représente près de la moitié du chiffre d’affaires global d’Areva, est en effet en situation difficile, même si ses pertes sont restées limitées au premier semestre (62 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 1,9 milliard).Areva, qui a encore accusé une perte nette au premier semestre de 206 millions d’euros (contre 694 millions un an plus tôt), a été « plombé » par le fiasco de l’EPR finlandais. Le chantier d’Olkiluoto n’a cessé de déraper. Son coût est évalué à plus de 8 milliards d’euros, très loin du prix initial de 3 milliards.Lire : EDF va épauler Areva en FinlandeSi la cession d’Areva NP devait porter au final sur 75 % du capital, cela conduirait Areva à percevoir environ 2 milliards d’euros. Cette somme ne suffira pas, à elle seule, à renflouer le groupe, qui chiffre ses besoins de financement d’ici à 2017 à « environ 7 milliards d’euros ».Où trouver la différence ? Areva prévoit d’obtenir 1,2 milliard d’euros à travers des « financements propres » (optimisation de la trésorerie, levée de financements au niveau de ses actifs industriels) et 400 millions d’euros à travers d’autres cessions d’actifs. Areva a déjà annoncé celle de sa filiale américaine Canberra (instruments et systèmes de mesures nucléaires).Un plan de réduction des coûts va aussi être lancé. Areva s’était organisé pour un chiffre d’affaires supérieur de 40 % à ce qu’il est. Pour s’adapter à la réalité, le groupe veut supprimer 5 000 à 6 000 postes d’ici à fin 2017, dont 3 000 à 4 000 en France.Lire aussi :Areva va supprimer entre 5 000 et 6 000 emplois dans le mondeLe chantier de l’EPR finlandais continuera-t-il à peser sur Areva ?Le protocole stipule qu’EDF Areva NP et leurs filiales seront immunisés contre tout risque lié à Olkiluoto : si la facture grimpe encore, ce sont Areva et l’Etat qui devront se partager les pertes.L’Etat prendra-t-il alors à sa charge les risques financiers liés au chantier ? Dans un entretien au Monde, jeudi 30 juillet, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, indique qu’« un contentieux existe à propos du passé » et que « les discussions sont en cours pour en sortir. L’Etat a un rôle à jouer. »Lire aussi :Emmanuel Macron : « Nous sommes en train de rebâtir la filière nucléaire »L’Etat va-t-il recapitaliser Areva ?Areva a encore indiqué, jeudi, qu’il aura besoin d’une « augmentation de capital significative », pour se donner « un profil financier lui permettant de refinancer l’ensemble des besoins de l’entreprise à moyen terme ».Début juin, l’Elysée avait assuré que l’Etat, actionnaire à 87 % d’Areva, renflouerait le groupe « à la hauteur nécessaire ». Mais M. Macron a exclu de « mettre un chèque sur la table » dès à présent, renvoyant la question à la rentrée.Dans l’entretien accordé au Monde, jeudi, il réaffirme que « l’Etat prendra ses responsabilités en participant à la future recapitalisation d’Areva », mais il précise qu’avant d’en définir le montant exact, « nous avons besoin de plans industriels et financiers précis ».Cette cession signe-t-elle un retour au modèle d’avant 2001 ? La décision du gouvernement signe le démantèlement d’Areva, créé en 2001 par le rapprochement de la Cogema (cycle du combustible nucléaire), Framatome (réacteurs et services) et CEA Industrie.« Ce n’est pas un retour au passé », se défend M. Macron, qui souligne qu’« historiquement, Cogema n’était pas actionnaire de Framatome, par exemple ». « Nous sommes en train de rebâtir une entreprise et, au-delà, la filière nucléaire », avance le ministre. Tout en ajoutant : « Cela ne se fait pas en un jour. »L’accord Areva-EDF redonnera-t-il de la vigueur à la filière nucléaire française ?Toute la question est de savoir si ce nouveau schéma constitue la meilleure organisation industrielle pour redonner de la vigueur à la filière nucléaire française, notamment en relançant les exportations.Dans le rapport qu’ils avaient publié le 8 juillet, les députés Marc Goua (PS) et Hervé Mariton (LR) avaient émis de sérieux doutes. Le rachat par EDF d’Areva NP risque, selon eux, d’avoir « un impact négatif » sur la vente de centrales françaises à l’étranger.Lire aussi :Le rapprochement EDF-Areva sous l’œil critique des députésPour les deux parlementaires, un tel rapprochement pourrait handicaper la prise de commandes de réacteurs de la part des concurrents étrangers d’EDF. « Il est possible que les exploitants et ensembliers concurrents d’EDF hésitent à renforcer le carnet de commandes du nouvel Areva NP, qui deviendrait théoriquement concurrent de ses propres clients », écrivent-ils.Areva NP assure le suivi de quelque 250 réacteurs (sur un total de 440) dans le monde (États-Unis, Japon, Allemagne…) chez des électriciens concurrents d’EDF.Lire aussi :Quels modèles pour la filière nucléaire à l’étranger ?Les deux députés jugeaient aussi que la fabrication de réacteurs est très éloignée du cœur de métier d’EDF, celui d’architecte-ensemblier et d’exploitant de centrales.MM. Goua et Mariton reconnaissent néanmoins qu’il existe peu de concurrents sur le marché et que vendre des réacteurs, comme l’EPR, avec la carte de visite d’EDF, premier exploitant mondial de centrales, est un atout. La plupart des pays lançant un programme nucléaire civil « recherchent davantage une offre globale incluant expérience d’exploitation et de construction », notent-ils. Pascale Robert-Diard L’affaire dite du Bikini de Reims qui s’est emballée dans les médias et sur les réseaux sociaux samedi 25 et dimanche 26 juillet avant de se dégonfler, fait des remous à SOS Racisme. Dans un communiqué, l’association regrette en effet la « précipitation » avec laquelle elle a agi dans cette histoire.Lire le récit :Emoi et conclusions hâtives après l’agression d’une femme en bikini dans un parc de ReimsSur la foi d’un article de L’Union de Reims qualifiant d’agression « aux relents de police religieuse », l’altercation qui avait opposé un groupe de jeunes femmes à une autre qui bronzait dans le parc en short et haut de maillot de bain, SOS Racisme avait en effet pris l’initiative d’appeler à une manifestation de protestation dès le lendemain au parc Léo-Lagrange de Reims.L’idée d’utiliser à cet effet le hashtag (mot-clé) #JePorteMonMaillotAuParcLeo avait donné une accélération brutale à la viralité de l’histoire sur Twitter et Facebook, mais la manifestation avait tourné au ridicule, en rassemblant moins de dix personnes sous un ciel gris et pluvieux.« Le rassemblement prévu aurait dû être annulé »« La précipitation est mauvaise conseillère » écrit le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, en relevant que cet appel au rassemblement « qui aurait pu avoir sa légitimité sur des faits solidement étayés, n’aurait pas dû être prévu pour le lendemain, quelles qu’aient pu être la frénésie des réseaux sociaux et l’emballement médiatique. Par ailleurs, une fois que les autorités judiciaires ont démenti tout aspect moral dans cette bagarre, le rassemblement prévu aurait dû être annulé. » Dominique Sopo s’en prend aux médias qui « après avoir abondamment relayé les informations de L’Union ont eu la délicatesse de mettre une fois de plus la frénésie au débit des politiques, des associatifs et des réseaux sociaux. »L’affaire a par ailleurs conduit SOS Racisme à faire disparaître de l’organigramme de son site le nom de Daniel Dhombres qui en assurait la coordination éditoriale. Celui-ci avait publié dimanche sur Twitter, un tweet dans lequel il invoquait « l’origine » des jeunes filles pour accréditer l’hypothèse d’un « motif religieux » à l’agression.mea culpa d @SOS_Racisme Sa vision manipulatrice serait due aux : - médias -à @Dan_Dhombres #SOSDissolution pic.twitter.com/Q4sr2VqYMK— A.Décroissance (@ADecroissance) 29 Juillet 2015Il avait alors été vivement pris à partie sur le réseau social. Son compte est depuis passé en mode privé : seules les personnes qui y sont autorisées peuvent désormais lire ses messages.Pascale Robert-DiardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julia Pascual (Calais - envoyée spéciale) Elles se sont installées sur des bancs, devant le Grand Théâtre de Calais, le regard hagard. Soudain, leur visage s’illumine. Elles font de grands gestes en direction d’une camionnette. Un bénévole associatif est venu chercher ces trois Erythréennes pour leur éviter de marcher jusqu’au camp de la « jungle », à sept kilomètres de là. Elles sont exténuées, après avoir essayé toute la nuit de rejoindre l’Angleterre par le tunnel sous la Manche, comme plusieurs centaines de migrants qui tentent leur chance chaque jour.Pour faire face à des tentatives d’intrusions sans précédent – Eurotunnel évoquait mercredi 29 juillet une « explosion du nombre de migrants » et « 37 000 » interpellations depuis le 1er janvier –, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a envoyé deux unités mobiles en renfort. Mercredi matin, un migrant a été « retrouvé sur la chaussée, dans une bretelle qui partait du tunnel, a précisé le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, Jean-Pierre Valensi. Tout porte à croire qu’il est tombé du camion et rien ne permet de dire qu’il a été renversé ». Sa nationalité n’a pas été confirmée. Ce nouveau décès porte à neuf le nombre de morts recensés depuis le début du mois de juin.Officiellement car, dans le camp de migrants où la quasi-totalité d’entre eux sont réunis, la rumeur circulait qu’un Pakistanais était également décédé, électrocuté dans la zone du tunnel. Le parquet de Boulogne a bien confirmé que l’homme a été blessé le 27 juillet dans la zone de l’Eurotunnel. Il est décédé à l’hôpital de Calais, mardi 28 juillet. « Il s’est cogné la tête en tentant de sauter sur une plate-forme », a précisé le procureur de la République, M. Valensi. « Il avait une demande d’asile en cours à Nice, précise une bénévole qui souhaite rester anonyme. On l’avait amené à la préfecture mais les services ne voulaient pas faire rapatrier son dossier à Calais. Lui préférait rester ici où il y a toute une communauté. C’était une des premières fois qu’il tentait de passer en Angleterre. »« Piqûres de barbelés » Dans le camp où vivent quelque 2 500 migrants, les équipes de Médecins du monde (MDM) tournent à plein régime. Chaque semaine, environ 150 personnes sont refusées en consultation, faute de moyens. En plus de faire face aux besoins « courants », qui vont des séquelles de tortures aux soins gynécologiques, en passant par des cas de gale, les équipes de MDM gèrent les conséquences des tentatives de passage outre-Manche.Alam Ahmadzai, un jeune Afghan de 22 ans, porte un épais bandage autour du poignet. Il a la peau arrachée. « J’essaye tous les jours de passer en Angleterre, deux ou trois fois », explique t-il. Jean-François Patry, médecin bénévole arrivé il y a dix jours, confirme : « Il y a beaucoup de plaies au niveau des mains. Ce sont des piqûres profondes de barbelés, des cisaillements ou des brûlures lorsqu’ils s’accrochent au train. Hier, on en a eu beaucoup, en particulier des enfants de 12 ou 13 ans. » Les situations les plus graves sont redirigées vers l’hôpital. « Le deuxième type de blessures est lié aux sauts de grande hauteur, poursuit le Dr Patry. Il s’agit de contusions des talons ou des tibias, des élongations, des déchirures de ligaments, des entorses, des fractures… »Le médecin constate une « augmentation de la gravité de la traumatologie, du fait des conditions plus difficiles de passage ». L’augmentation des tentatives d’intrusion dans le tunnel est directement liée à la sécurisation du port de Calais. Début juin, un impressionnant grillage de six mètres de haut et coiffé de barbelés a été érigé le long de la rocade qui mène aux car-ferries. Les migrants se sont donc reportés vers le tunnel, où la prise de risques est plus importante. Le danger ? « Quel danger ? », interroge Tarek, un Ethiopien de 25 ans arrivé il y a un mois et qui essaye « jour après jour ». « Dans mon pays, la guerre, la dictature, oui, c’est dangereux. » Quatre amis à lui ont réussi à passer en Angleterre la semaine dernière. Tarek ne supporte plus la vie dans la « jungle ».Mais certains ne veulent pas quitter la France comme Sadam Matar, un Soudanais de 20 ans. En désignant la bâche de plastique sous laquelle il vit depuis trois mois, il répète « problem Calais », dans un anglais balbutiant. Les équipes du Secours catholique ont distribué 125 kits cabanes depuis la mi-juillet, point de départ d’une vaste opération humanitaire, « mais énormément de demandes ne sont pas satisfaites », regrette Clémence, une bénévole. Une mère de famille syrienne et ses trois jeunes enfants, viennent justement d’arriver. Le centre Jules-Ferry, qui a ouvert en mars dans la « jungle » pour héberger les publics vulnérables, les a refusées, faute de place. On leur propose une tente. La mère s’effondre. « Ses enfants ne veulent pas rester ici, ils ne se sentent pas bien, rapporte Clémence. Elle veut aller en Angleterre, partir cette nuit… »Lire nos explications :La France, « bras policier » du Royaume-Uni à Calais ?Maraudes d’information « Plein de personnes resteraient si on leur offrait des conditions différentes, veut croire Faustine Douillard, intervenante sociale de France terre d’asile, qui réalise des maraudes d’information quotidienne. Aujourd’hui, il y a quatre à cinq mois d’attente pour accéder à un hébergement en CADA [centre d’accueil pour demandeurs d’asile]. Ça fait deux mois et demi que c’est comme ça. Les gens se découragent. »Ahmadi Mahmood Jan a fui l’Afghanistan. Le jeune homme de 21 ans a obtenu l’asile en Italie il y a trois ans, mais hors de question de rester là-bas. C’est l’Angleterre ou rien. Il y a habité presque an. Interpellé et renvoyé il y a un mois, il refait le chemin. « Je tente par tous les moyens. Vous ne comprenez pas. Mais comment j’aurai un futur sinon ? »Il est aux alentours de 19 heures quand des migrants par dizaines prennent le chemin du tunnel. Mariam Guerey, du Secours catholique, en prend quelques-uns dans son camion, pour leur éviter la marche. Des femmes et des enfants, comme ce gamin érythréen de 12 ans, complètement seul. L’instant d’après, derrière le parking du Leader Price, il disparaîtra. Traverser l’autoroute et tenter sa chance au « passage ». Encore.Lire aussi :Faut-il abattre l’espace Schengen ?Julia Pascual (Calais - envoyée spéciale)Journaliste au Monde 28.07.2015 à 16h25 • Mis à jour le28.07.2015 à 19h25 | Dominique Gallois Un an après l’annonce de leurs « fiançailles », le groupe public français d’armements terrestres Nexter Systems et son homologue privé allemand KMW (ex-Krauss Maffei) entérineront officiellement leur rapprochement mercredi 29 juillet, donnant naissance à un « Airbus du char d’assaut ».Nexter Systems (ex-GIAT Industries) est le fabricant du char Leclerc. KMW fabrique le char Léopard. Les deux groupes apporteront chacun la totalité de leur capital à une holding basée aux Pays-Bas, qui sera détenue à parité. Il s’agit là de la première grande manœuvre industrielle franco-allemande dans l’armement terrestre, même si le sujet était évoqué depuis plus de dix ans.En attente du feu vert français et européenL’union des numéros quatre et cinq mondiaux permettra aux deux entreprises de taille similaire, de créer un ensemble pesant 1,7 milliard d’euros de chiffre d’affaires et employant 6 000 personnes.Ce nouvel ensemble sera l’un des principaux acteurs européens, mais, s’il devancera l’allemand Rheinmetall, il se situera loin derrière des géants américain General Dynamics et britannique BAE Systems, quatre fois plus gros.Au préalable, côté français, il faudra toutefois que la loi Macron (et le décret), qui autorise à privatiser Nexter, soit publiée.Du côté des autorités de la concurrence à Bruxelles, les initiateurs de l’accord redoutent peu l’accusation de position dominante, car l’industrie de l’armement terrestre est encore très morcelée en Europe, avec une dizaine de firmes.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.07.2015 à 15h49 • Mis à jour le28.07.2015 à 18h23 | Philippe Jacqué Après General Motors, c’est Ford qui a présenté des résultats financiers plus que solides, mardi 28 juillet. Au deuxième trimestre, le constructeur américain a présenté un bénéfice opérationnel de 2,9 milliards de dollars (2,6 milliards d’euros), en hausse de 10 %. Son bénéfice net atteint 1,9 milliard de dollars, en progression de 44 %. Du jamais vu depuis quinze ans, selon le groupe.Il faut dire qu’en 2014, Ford avait fait face à d’importantes dépenses de lancement de nouveaux véhicules. Et la nouveauté semble payer. Le chiffre d’affaires pour le trimestre s’est établi à 37,3 milliards de dollars, 2 milliards de mieux qu’attendu par les analystes. Sur l’ensemble du premier semestre, Ford réalise un chiffre d’affaires de 71,2 milliards de dollars, en léger retrait, pour 2,8 milliards de bénéfice net.Sur les six premiers mois de l’année, le groupe a écoulé 3,2 millions de voitures, un chiffre relativement stable par rapport au premier semestre 2014. Il est toujours porté par les États-Unis, l’Asie et la reprise de l’Europe, mais il perd du terrain en Amérique latine.Sur l’ensemble du semestre, Ford réalise l’essentiel de ses bénéfices avant impôts en Amérique du Nord. Il a amassé 3,9 milliards de dollars sur cette zone. Et le deuxième trimestre a été deux fois plus fort que le premier trimestre.En Asie, qui inclut la Chine, Ford a dégagé sur le premier semestre 300 millions de dollars de bénéfice.Coûts de restructurationEnfin, en Europe, l’entreprise affiche des comptes proches de l’équilibre. Après avoir perdu 185 millions de dollars au premier trimestre, il a limité la perte à 14 millions de dollars au deuxième trimestre, contre un gain de 14 millions sur la même période en 2014.En cumulé, Ford accuse une perte de 199 millions de dollars sur le Vieux continent au premier semestre. C’est un peu moins bien qu’au premier semestre 2014. Sur cette période, le groupe avait perdu sur la zone 180 millions de dollars. Et ce alors que le constructeur vend d’avantage de véhicules à de meilleurs prix.L’essentiel des pertes provient des coûts de restructuration du groupe, qui a décidé de fermer trois usines en Europe ces deux dernières années.Cependant, grâce à ce bon second trimestre, Ford assure qu’il tiendra en 2015 son objectif d’un bénéfice opérationnel annuel compris entre 8,5 et 9,5 milliards de dollars. « Nous avons réalisé un excellent deuxième trimestre, un très bon premier semestre et nous sommes certains que la deuxième moitié de l’année sera encore meilleure », insiste Mark Fields, le PDG de Ford.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.07.2015 à 15h25 • Mis à jour le28.07.2015 à 16h33 | Maxime Vaudano et Pierre Breteau C’est un simple changement de méthodologie assure-t-on à Pôle emploi, une « modification de procédure » dans l’établissement des chiffres du chômage depuis le mois de juin 2015.Derrière la novlangue administrative, la stabilisation du chômage le mois dernier, qualifiée de « manipulation » des chiffres par certains membres de l’opposition, tient principalement à un mode plus fin de classement des chômeurs inscrits à Pôle emploi.Lire les dernières informations :Chômage : quasi-stabilité au mois de juinDes données plus précisesDepuis juin 2015, Pôle emploi a accès à des « données administratives plus complètes », qui lui permettent de classer plus précisément les demandeurs d’emplois dans ses cinq catégories :catégorie A : ceux qui n’ont pas du tout travaillé dans le mois qui a précédé ;catégorie B : les demandeurs d’emploi ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois écoulé ;catégorie C : ceux qui ont eu une activité réduite supérieure à 78 heures ;catégorie D : les demandeurs d’emploi dispensés de recherche en raison d’un stage, d’une formation ou d’une maladie :catégorie E : dispensés de recherche d’emploi car déjà employés (en contrat aidé, par exemple).L’agence explique que grâce à une meilleure coordination avec l’Agence de services et de paiement (ASP), elle dispose d’informations plus fiables sur « les demandeurs d’emploi en formation, en service civique ou en contrat à durée déterminée d’insertion (CDDI) » – ce qui a permis de reclasser tous les chômeurs inscrits à tort dans les catégories A, B et C vers les catégories D et E, qui regroupent les personnes ne recherchant pas activement un emploi.ExemplePierre, inscrit comme demandeur d’emploi sans activité (catégorie A), a signé en avril 2015 un contrat de service civique. Problème : Pôle emploi n’en a pas été informé, et continuait à le considérer comme chômeur de catégorie A, lui versant toujours ses allocations chômage.Mais en juin 2015, l’agence nationale du service civique a donné son accord à l’Agence de services et de paiement (ASP) pour qu’elle transmette chaque mois à Pôle emploi la liste des jeunes en service civique qu’elle a la charge de rémunérer. Résultat : Pôle emploi a reclassé Pierre en catégorie D et suspendu le versement de ses allocations jusqu’à la fin de son contrat.Sans ce changement de méthodologie, la baisse de 16 800 inscrits observée dans les trois premières catégories – les plus scrutées – aurait été une hausse de 8 000. Le nombre de chômeurs dans les dernières catégories aurait quant à lui été stable, au lieu d’augmenter de 24 800 : #container_14380749994{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14380749994{ height:500px; } #container_14380749994 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14380749994 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14380749994 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14380749994 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'évolution mensuelle du chômage en juin 2015En France métropolitaineSource : Pôle emploi(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14380749994", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#cccccc","#f19300","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, formatter:function(){ 0) ? 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Bassères. Mécaniquement, le contingent des radiés qui sortent des statistiques parce qu’ils oublient d’« actualiser » leur situation auprès de l’agence était plus faible que d’habitude, ce qui a grossi le nombre de chômeurs inscrits, et doublé l’ampleur de la hausse.Réprimandé par le ministère du travail, le directeur de Pôle emploi a promis de revenir à « la règle d’une seule relance par SMS, quel que soit le mois », pour éviter de fausser les statistiques d’un mois sur l’autre.Lire aussi : Chômage : le biais de François HollandePierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.07.2015 à 15h01 • Mis à jour le28.07.2015 à 15h18 Près de 20 % des effectifs de Vodafone pourraient être touchés par la procédure de licenciement collectif en Espagne. « Vodafone Espagne et Vodafone Ono ont fait part aux représentants des travailleurs de l’ouverture d’une procédure de licenciement collectif qui concernera au maximum 1 300 employés », sur les quelque 6 100 travaillant en Espagne, précise le communiqué du groupe. Des discussions se tiendront à partir du 1er septembre avec des représentants du personnel.Pour expliquer cette décision, le groupe britannique présent dans une vingtaine de pays évoque une baisse du chiffre d’affaires et de l’Ebitba (Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation and Amortization) notamment, et les investissements importants réalisés « dans les réseaux de nouvelle génération ».Vodafone a finalisé en juillet 2014 le rachat du câblo-opérateur espagnol Ono, le premier réseau de fibre optique d’Espagne, pour 7,2 milliards d’euros.« Gagner en compétitivité »Après une alliance avec Orange pour investir 1 milliard d’euros dans le déploiement de la fibre optique en Espagne afin d’équiper 6 millions de foyers d’ici à 2017, Vodafone entendait se placer ainsi comme l’un des principaux acteurs de la recomposition du secteur du câble en Europe.Vodafone Espagne a rapporté en avril un chiffre d’affaires de 4,1 milliards d’euros au cours de l’année fiscale 2013-2014 (avril-mars).Les revenus pour ses services ont atteint 3,8 milliards, en baisse de 13,4 % par rapport au précédent exercice. Avec ce plan social, il cherche à « gagner en compétitivité », et à « dimensionner correctement la compagnie, dans un environnement très exigeant », selon le communiqué. 28.07.2015 à 14h41 • Mis à jour le28.07.2015 à 18h31 | Matthieu Goar Jean-Marie Le Pen vient de gagner une nouvelle bataille dans la guerre judiciaire et politique qui l’oppose à sa fille. Mardi 28 juillet, la cour d’appel de Versailles a en effet rejeté l’appel du Front national qui contestait la suspension de son assemblée générale extraordinaire.Par cette procédure, Marine Le Pen demandait aux adhérents de voter par courrier la réforme des statuts et la suppression du poste de président d’honneur occupé par son père. Une fonction honorifique créée sur mesure lors du congrès de Tours, en janvier 2011, au moment de la passation de pouvoirs entre le cofondateur du parti et Marine Le Pen.Le Front national a décidé de riposter sur le front politique. Dans un communiqué publié sur son site, il parle d’une volonté de « bâillonner ses adhérents » et annonce qu’il rendra public, mercredi 29 juillet, les « 30 000 votes de la consultation ». Ce « congrès postal », comme le surnommait Jean-Marie Le Pen, avait été lancé le 20 juin. Selon nos informations, le 8 juillet, jour de sa suspension par la justice, 29 248 des 51 551 adhérents du FN à jour de leurs cotisations avaient déjà renvoyé leur bulletin, soit une participation de 56,74 %.Un feuilleton judiciaireCette publication ne changera rien au cours de la justice. Car la décision de la cour d’appel du jour n’a fait que confirmer celle du tribunal de grande instance de Nanterre. Le 8 juillet, cette instance avait déjà obligé la présidente du Front national à organiser un congrès « physique », c’est-à-dire à réunir les militants, si elle voulait valider la mise à l’écart du cofondateur du parti. Interrogé par Le Monde, Frédéric Joachim, avocat de Jean-Marie Le Pen déclare :« Il s’agit d’un nouveau camouflet pour le FN. Les statuts ne permettent tout simplement pas de procéder à une consultation postale pour prendre une décision aussi importante. Le FN doit maintenant se comporter en parti politique et non en bureau d’avocats. » Cette nouvelle étape judiciaire a été mal vécue par les proches de Marine Le Pen. « Ce sont les juges qui semblent avoir une volonté incroyable de maintenir Jean-Marie Le Pen dans sa fonction d’imprécateur de propos que nous ne voulons plus entendre », a affirmé sur BFM-TV Gilbert Collard, député Rassemblement bleu marine (RBM) du Gard.La décision de la cour d’appel de Versailles représente en effet une nouvelle victoire de Jean-Marie Le Pen dans la bataille judiciaire contre sa fille. Le cofondateur du FN a décidé par tous les moyens de refuser sa mise à l’écart qui avait débuté le 4 mai. Ce jour-là, après des provocations de M. Le Pen qui avait qualifié une nouvelle fois les chambres à gaz de « détail de l’histoire de la seconde guerre mondiale », les dirigeants du parti avaient d’abord décidé sa suspension du parti.Lire aussi (abonnés) :Le Pen contre Le Pen : quand la fille sacrifie le pèreUn congrès encore sans lieu et sans date Dans la foulée, la suppression de sa présidence d’honneur était aussi proposée lors d’une assemblée générale extraordinaire durant laquelle les adhérents devaient se prononcer par courrier. Lancée le 20 juin, cette procédure devait en théorie livrer ses résultats le 10 juillet.C’était sans compter sur le caractère procédurier de M. Le Pen, qui avait saisi en référé le tribunal de grande instance de Nanterre. Le 2 juillet, le TGI avait dans un premier temps levé sa suspension de sa qualité d’adhérent car la durée de cette mesure disciplinaire n’avait pas été précisée par les instances du parti. Le 8 juillet, l’instance lui avait ensuite donné raison en suspendant le vote par courrier ; avant que le FN ne fasse appel. Le parti n’a pas encore communiqué sur le lieu et la date de ce congrès.Matthieu GoarJournaliste au Monde Samuel Laurent Retour de boomerang pour le patron de la toute puissante fédération nationale des exploitants agricoles (FNSEA). Xavier Beulin, qui était en tête des mobilisations d’éleveurs, est désomais contesté par sa base, et notamment par les éleveurs en colère.Critiqué pour son train de vie et ses multiples casquettes, M. Beulin a dû se fendre de deux courriers en quelques jours pour tenter de s’expliquer, non seulement sur sa gestion de la crise, mais surtout sur sa propre situation. Car outre son rôle de patron du plus puissant syndicat agricole français, Xavier Beulin est aussi un businessman, à la tête de plusieurs sociétés, qui sont parfois bien loin des préoccupations des éleveurs.Lire notre portrait publié en 2014 : Xavier Beulin, l’« agrobusiness man », va rempiler à la tête de la FNSEAUn grand céréalierLorsqu’il accède à la tête de la FNSEA en 2010, M. Beulin est le premier céréalier à prendre cette fonction, qui était jusqu’ici occupée par des éleveurs. Il l’emporte d’ailleurs d’une courte tête (cinq voix) devant un éleveur laitier.Enfant d’agriculteurs, Xavier Beulin exploite avec son frère et deux cousins 500 hectares de cultures, mais aussi un atelier de lait, dans les environs d’Orléans. Propulsé très jeune à la tête de cette exploitation, il s’engage également dans le syndicalisme agricole, d’abord aux Jeunes agriculteurs, puis à la FNSEA.L’un de ses mentors, Jean-Claude Sabin, figure de l’agriculture du Sud-Ouest, est aussi le fondateur de Sofiprotéol, un groupement de céréaliers créé en 1983. Xavier Beulin lui succède à la tête de cet empire de l’agroalimentaire français, dont le nom est peu connu des consommateurs mais qui détient des marques d’huiles comme Lesieur ou Puget, ou d’œufs (Matines).L’empire Avril-SofiprotéolXavier Beulin préside depuis 2000 la société Avril (ex-Avril-Sofiprotéol), un groupe créé en 1983 par les producteurs d’oléagineux, et devenu un acteur majeur de l’agriculture en France.Avril travaille dans deux domaines : la fabrication d’huiles végétales (colza, tournesol) et ses déclinaisons (biocarburants, sauves condimentaires, chimie…) ; et l’alimentation animale (tourteaux issus du colza et du tournesol et destinés à nourrir le bétail, mais aussi transformation et commercialisation des œufs, du porc ou de la volaille).Sa filiale, Sofiprotéol, « intervient financièrement tout au long des filières des huiles et protéines et de secteurs connexes comme la transormation laitière ». Sofiprotéol prête en fait de l’argent à des agriculteurs et à des industriels des filières agroalimentaires.Au sein du conseil d’administration du groupe Avril, on trouve Jean-Pierre Denis, ancien secrétaire général adjoint de Jacques Chirac à l’Elysée et actuel président de Crédit Mutuel Arkéa et Crédit Mutuel de Bretagne, deux des plus gros pôles régionaux de la banque, mais aussi l’ancienne patronne d’Areva, Anne Lauvergeon.Avril compte plus de 8 000 salariés et réalise un chiffre d’affaires annuel d’environ 7 milliards d’euros. Le groupe est numéro 1 des œufs et de la nutrition animale en France, mais aussi premier producteur de biodiesel et d’oléochimie en Europe. En décembre 2013, François Hollande est venu en personne prononcer un discours élogieux pour les 30 ans du groupe.Consulter la liste des filiales du groupe sur le site reporterre.netDe multiples casquettesXavier Beulin possède de très nombreuses casquettes. Syndicalement, il préside non seulement la FNSEA, mais aussi l’EOA (alliance européenne des oléo-protéagineux). Il est aussi vice-président du COPA-COGECA, le syndicat agricole européen le plus puissant.Il préside encore d’autres instances : l’Ipemed (Institut de prospective économique du monde méditerranéen), un think tank créé par Jean-Louis Guigou, mari de la socialiste Elisabeth Guigou, et qui fut financé par Aziz Miled, proche du clan de l’ex-président tunisien Ben Ali. La présidence de l’Ipemed s’accompagne pour M. Beulin de celle d’un autre groupe de réflexion, l’Euro-Mediterranean Competitiviness Confederation.M. Beulin siège également comme administrateur représentant des professions agricoles au Crédit Agricole, et administrateur de CACIF (Crédit agricole capital investissement et finances), une filiale d’investissement spécialisée notamment dans l’agriculture et l’agro-alimentaire.Il est en outre président du conseil économique, social et environnemental (CESER) de la région centre, mais aussi président du conseil de surveillance du port autonome de La Rochelle, deuxième port français pour l’exportation de céréales.Autant de casquettes qui font dire à ses détracteurs que l’homme n’a plus grand-chose d’un agriculteur, ce que ce dernier conteste vivement.Conflits d’intérêt en sérieCes multiples rôles finissent par poser question : Xavier Beulin évoque régulièrement l’Afrique et le Maghreb comme des partenaires potentiels pour l’agriculture européenne, mais le fait-il en tant que syndicaliste agricole, président de l’Ipemed, ou patron du groupe Sofiprotéol, qui vient d’investir dans plusieurs pays d’Afrique et ne cache pas qu’« il s’agit d’un axe majeur de son développement » ?La question se pose à de nombreux niveaux. Ainsi, selon un rapport de la Cour des comptes en 2012, Sofiprotéol a pu bénéficier durant des années d’une « rente de situation » sur le marché des biocarburants, les agriculteurs recevant « des aides pour ne rien produire sur leurs surfaces en jachère » et cédant donc leur colza à un prix « seulement un peu supérieur au coût marginal de production », ce qui a largement aidé le groupe à se lancer. Or ces aides étaient arbitrées entre autres par… la FNSEA.Sur les réseaux sociaux, une citation de Périco Légasse, rédacteur en chef de la rubrique Gastronomie et vins du magazine Marianne, a été beaucoup relayée, expliquant que Sofiprotéol fut aussi importateur de poulets industriels étrangers via l’une de ses filiales (Farmor). Si le groupe a, depuis, revendu une large partie de cette activité, ce fut effectivement le cas jusqu’en 2014.Sofiprotéol est un acteur majeur de l’agroalimentaire en Europe. Il a ainsi pris le contrôle de Glon Sanders (alimentation animale), et, s’il a échoué à racheter le volailler breton Doux en 2012, il reste présent à tous les échelons des filières d’élevage, comme fournisseur d’alimentation, mais aussi comme acheteur d’œufs ou transformateur de produits issus du porc. Comment, dès lors, ne pas poser la question du conflit d’intérêt ?Dans sa lettre aux agriculteurs, lundi 27 juillet, M. Beulin assume :« Je préside la FNSEA avec une fierté que les mots ne sauraient traduire. Et oui, je préside aux destinées d’Avril (Sofiprotéol), un groupe qui exprime la réussite non pas de Xavier Beulin, mais celle de milliers d’agriculteurs engagés dans les débouchés et la valeur ajoutée. Aller plus loin, ce serait donner du plaisir à nos détracteurs, ceux-là même qui vocifèrent sans proposer, qui salissent sans comprendre, qui jugent sans savoir. »Lire les dernières infomations :Nouvelle journée de mobilisation et de discussions pour les agriculteursSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Pierre Stroobants (OTAN, correspondant) Une brève réunion, une brève déclaration : la session d’urgence du Conseil de l’Atlantique nord demandée par la Turquie, a débouché sur un soutien appuyé à Ankara de la part des ambassadeurs auprès de l’OTAN, mercredi 28 juillet.Le communiqué publié après la rencontre condamne fermement les récentes attaques menées à Suruç (32 morts, attribués à l’Etat islamique), puis les meurtres de policiers et de militaires turcs (revendiqués par le Parti des travailleurs du Kurdistan). « Le terrorisme, sous toutes ses formes, ne peut jamais être toléré ou justifié », affirme l’OTAN, en manifestant sa « forte solidarité » avec la Turquie et annonçant une poursuite de sa « surveillance étroite » des développements sur sa frontière sud-est, avec la Syrie, et l’Irak. « L’accord est total, unanime, sans faille », a indiqué le secrétaire général, Jens Stoltenberg.« Ankara voulait un geste de solidarité, de réassurance et l’a obtenu », résume une source diplomatique européenne. Les autorités turques s’appuyaient sur l’article 4 du traité de l’Atlantique nord, qui prévoit des consultations entre les alliés dès que l’une d’eux juge que son intégrité, sa sécurité ou son indépendance sont menacées.Lire aussi :L’engagement des forces turques ne rassure pas les rebelles syriensPKK et EI sur le même planLe communiqué est volontairement vague et n’évoque pas la double offensive menée actuellement par l’armée turque, qui cible, et met sur le même plan, l’organisation djihadiste Etat islamique (EI) et les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Le texte de l’OTAN n’évoque ni l’une, ni l’autre de ces organisations. Certaines délégations ont toutefois invité leur allié turc à une « réponse proportionnée », afin d’éviter une remise en cause du processus de paix avec les autorités kurdes, même s’il convient de condamner les récentes attaques.La délégation turque aurait fourni quelques assurances à cet égard, même si le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a estimé, mardi, qu’il était « impossible » de poursuivre ce processus tant que le PKK continueraient à « menacer l’unité nationale » par des attaques meurtrières contre les forces de sécurité turques. Lundi, il avait déjà affirmé que la Turquie poursuivrait son offensive militaire contre le PKK en Irak jusqu’à ce que les rebelles kurdes déposent les armes. Le chef de l’Etat a également répété qu’il ne céderait pas face à la « menace terroriste » du PKK et de l’EI. « Il est hors de question de reculer. C’est un long processus, et ce processus se poursuivra avec la même détermination », a-t-il déclaré, mettant une nouvelle fois sur le même plan les deux organisations, alors que les Occidentaux comptent sur les Kurdes de Syrie, des alliés du PKK, pour les aider sur le terrain dans la lutte contre l’EI.« Mettons ces propos sur le compte des manœuvres préélectorales, puisque la rumeur d’élections anticipées court en Turquie. C’est peut-être aussi une tentative d’Erdogan pour s’assurer le soutien des conservateurs dans son camp alors qu’il lance l’offensive contre l’EI », commentait mardi un expert de l’OTAN.Lire aussi :L’offensive turque peut « changer l’équilibre » en Syrie et en IrakZone de sécurité et réfugiésLa discussion au sein de l’Alliance a évité, d’autre part, la question de la zone de sécurité, ou zone tampon, que la Turquie voudrait créer dans le nord de la Syrie, avec le soutien des Etats-Unis, en contrepartie de la mise à disposition de la coalition contre l’EI de ses bases aériennes. « C’est une question bilatérale dans laquelle l’Otan n’est pas impliquée », a déclaré M. Stoltenberg. L’ambassadeur américain ne s’est pas davantage exprimé sur ce dossier. M. Erdogan a évoqué, pour sa part, le nécessaire « nettoyage » des régions concernées pour permettre le retour dans leur pays des réfugiés syriens installés dans des camps en Turquie. Ils sont 1,8 million à l’heure actuelle.Un responsable militaire américain a évoqué l’obligation d’assurer « la sécurité et la stabilité » le long de la frontière turco-syrienne. Selon les accords conclus entre Ankara et Washington, la base militaire turque d’Inçirlik pourra désormais servir de point de départ pour des avions de la coalition internationale qui bombarde les positions de l’EI.Pourrait-il être question, à terme, d’une extension de l’implication de l’OTAN ? « Nous sommes déjà très impliqués », affirme M. Stoltenberg, qui évoque le soutien (entraînement, formation, interopérabilité) à des pays qui combattent le terrorisme, comme la Jordanie, la Tunisie, l’Irak et l’Afghanistan. Par ailleurs, explique-t-il, tous les pays membres contribuent déjà à la lutte contre l’EI et l’Alliance « projette de la stabilité » avec un déploiement minimal de forces combattantes. Le secrétaire général souligne enfin que l’armée turque (la deuxième de l’OTAN) ne formule, à ce stade, aucune demande de ce type.Jean-Pierre Stroobants (OTAN, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adèle Humbert « L’adoption et la mise en œuvre récente de plusieurs lois en Russie ont rendu quasiment impossible le soutien efficace de la société civile par les organisations internationales », a déclaré Julia Statsch, présidente de la fondation MacArthur, après avoir annoncé la fermeture du bureau de Moscou, le 21 juillet. En renonçant à ses activités en Russie, l’ONG souhaite anticiper la décision du parquet général. Le 8 juillet, une liste « patriotique » comprenant douze organisations jugées « indésirables » a été adoptée par le Conseil de la Fédération de Russie et envoyée au parquet qui pourrait effectivement ordonner leur fermeture.Le Kremlin resserre ainsi son étau sur ces organisations internationales qu’il juge « menaçantes pour l’ordre constitutionnel, la défense et la sécurité nationale ». « Ce texte s’inscrit dans la lignée des nombreuses lois liberticides récemment promulguées par Poutine », affirme Nicolas Krameyer, responsable du programme Liberté d’expression à Amnesty International.Loi sur les « agents étrangers »Déjà en 2012, le Kremlin avait annoncé la couleur avec la loi sur les « agents étrangers » dont l’adoption avait été suivie d’une vague de répression contre les associations en Russie. « On distingue deux catégories parmi la douzaine d’organisations visées récemment : celles, telles que Freedom House, impliquées dans des missions de terrain en Crimée ; et celles, comme MacArthur, qui financent des projets de défense des droits de l’homme », analyse le défenseur des droits humains.Il dénonce cette « épée de Damoclès » qui pèse sur la société civile : brider les ONG, c’est étouffer toute velléité d’émancipation des citoyens russes. Etablie en Russie depuis 1992, la fondation avait investi plus de 173 millions de dollars dans des programmes d’éducation, de défense des droits de l’homme et de limitation de la prolifération des armes nucléaires en Russie.Critères obscursSur le plan juridique, les critères pour déterminer le caractère « indésirable » de l’organisation demeurent obscurs : « Ils ne sont pas édictés de façon explicite dans la loi. Je crois que le texte a été adopté parce que le gouvernement s’est rendu compte que certaines organisations menaient des activités qu’il jugeait subversives », analyse Maître Sidorova, avocate au barreau de Paris et présidente de l’Association des avocats et juristes franco-russes : « En revanche, la loi précise les sanctions. Parmi les mesures prises contre ces organisations figurent notamment l’interdiction faite à tout organisme financier de réaliser les opérations demandées par les ONG, ainsi que l’interdiction, pour l’organisation, d’utiliser les médias et Internet pour diffuser des informations. »Une fois jugée « indésirable », l’organisation est sous la menace d’un éventail de sanctions : de la simple amende aux peines de prison en cas de récidive, tout est fait pour encourager les volontaires à cesser leurs missions sur le terrain. Dans son rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde, Amnesty International pointait même le harcèlement auquel sont soumises certaines ONG à travers des campagnes de dénigrement. MacArthur a justifié sa décision, affirmant que « les organisations civiles russes bénéficiant de [leurs] financements destinés aux citoyens russes étaient désormais menacées ».Adèle HumbertJournaliste au Monde 28.07.2015 à 12h55 • Mis à jour le28.07.2015 à 15h40 | Laura Wojcik « Paris ce n’est pas encore San Francisco, mais monter sa boîte est à la mode », glisse Julien Sylvain, « presque 30 ans, mais pas encore », cofondateur d’un site de lingerie en ligne, Lemon Curve. Cet ancien étudiant de l’ESCP Europe est de passage à la Blue Factory, un incubateur de start-up, situé au sein de cette école de commerce, à deux pas du cimetière du Père-Lachaise à Paris.Les habitués appellent « la Blue » ce sous-sol un peu sombre réaménagé en stimulateur de jeunes entreprises, aujourd’hui sous la houlette de Maëva Tordo. A la Blue Factory, neuf start-up bénéficient pendant un an des locaux, des technologies et de l’accompagnement nécessaires pour faire grandir leur entreprise, moyennant 300 euros par mois, et à condition qu’au moins un des fondateurs soit passé par l’ESCP.Les places sont très convoitées dans cette grotte bleu marine décorée de bric et de broc. « Les étudiants viennent me voir dès leur première année pour me demander comment monter leur boîte » glisse Maëva Tordo, responsable de cet incubateur fondé en 2001.« Avant, tu étais un ovni quand tu voulais créer ton entreprise après ton diplôme. » Julien Sylvain, entrepreneurL’engouement pour l’entreprenariat est plutôt nouveau à en croire les anciens étudiants : « Avant, tu étais un ovni quand tu voulais créer ton entreprise après ton diplôme » constate Julien Sylvain, qui a quitté l’ESCP il y a plus de six ans. À l’époque, ses camarades de promotion lorgnaient sur les géants du CAC 40, la banque, le conseil, ou la finance. En moins de 10 ans, le climat a radicalement changé : « On voit naître de plus en plus de start-up, et les jeunes qui sortent des écoles sont beaucoup plus sensibles à la culture de l’entreprenariat », poursuit Julien Sylvain, qui s’apprête à lancer sa troisième start-up en 6 ans. Les derniers chiffres de l’Agence pour la création d’entreprises, publiés en mars 2015, confirment ces observations : 125 000 entreprises ont été créées par les moins de 30 ans, soit trois fois plus qu’il y a dix ans.La crise a contribué pour beaucoup à ce changement de mentalités. En 2008, des géants de la finance s’effondrent, et les possibilités d’emploi pour les nouveaux diplômés des écoles de commerce se réduisent. La promesse d’un job juste à la sortie de l’école s’éloigne, et investir pour se créer ses propres débouchés devient une véritable option.Ecosystème favorableLes structures de financement et d’accompagnement se sont elles aussi multipliées pour ces entrepreneurs, à l’image de la Banque publique d’investissement (BPI), créée en 2012, ou de la bannière French Tech, qui, depuis sa création fin 2013, fédère, stimule et promeut les start-up françaises innovantes en France comme à l’étranger. Ces incubateurs implantés au cœur même des écoles de commerce et d’ingénieur boostent aussi la création d’entreprise auprès des étudiants ou des jeunes diplômés.Lire aussi :L’offensive « French Tech » d’Axelle LemaireEn s’appuyant sur les possibilités offertes par le numérique, il est plus facile d’imaginer, développer et concrétiser ses projets. L’époque où il fallait investir dans des infrastructures lourdes est révolue, et le crowdfunding permet de mobiliser des sommes importantes plus rapidement. Résultat, la France est le pays européen ayant bénéficié du plus de levées de fonds au premier semestre 2015, et les start-up européennes bénéficient de 86 % d’investissements en plus que l’an passé, selon des chiffres livrés par le quotidien Les Echos le 24 juillet. Christophe Philippe, 28 ans, fondateur de la start-up Hoper, spécialisée dans les services à domicile, est un exemple de ces jeunes « start-upers » enthousiastes. Egalement hébergé à « la Blue », il se dit satisfait des conditions dont il bénéficie à Paris pour construire son projet : « L’écosystème d’entreprenariat actuel est très impressionnant, il y a un vrai dynamisme. Des nouveaux incubateurs et pépinières se créent en permanence en Ile-de-France. » Trente-six incubateurs existent d’ores et déjà à Paris pour héberger près de 3 000 start-up. Deux géants s’apprêtent à ouvrir leurs portes prochainement pour accueillir environ 1 100 nouveaux projets : le Cargo, financé par les collectivités locales et la Régie immobilière de la ville de Paris, et la Halle Freyssinet, que lance le patron de Free, Xavier Niel (actionnaire, à titre individuel, du Monde).« Un univers stimulant »Christophe Phillipe, ancien de la Kedge Business School et de l’ESCP, est passé par une grande entreprise avant de se lancer, pour mettre de côté et continuer d’assurer ses arrières même après son départ. « Je touche encore le chômage, c’est plus rassurant de garder un revenu », confesse l’entrepreneur.Yael Dahan a, elle, créé son entreprise avec son diplôme tout juste en poche : « J’ai su que je voulais créer ma boîte dès mon entrée à l’ESCP » se souvient la jeune femme. L’ancienne étudiante de 25 ans a eu l’idée de créer Reporters, un livret papier, et peut-être bientôt une application, pour permettre aux enfants de raconter l’histoire d’un des anciens de leur famille, comme de vrais journalistes d’investigation.La jeune fille rejoint la Blue Factory en septembre 2014 avec Maëlle Chassard, 25 ans, l’autre cofondatrice du projet. « L’incubateur est un univers stimulant, on peut échanger sur tout, on a tous les mêmes problèmes. » Un univers fait de grosses tables envahies de petits dessins, de petits conseils griffouillés à soi-même, et colonisé par une myriade d’objets promotionnels : du sticker au tee-shirt, en passant par le klaxon vintage pendu au plafond.La décoration est à l’image de projets de ces entrepreneurs en herbe : un peu artisanale, forgée par couches successives, souvent à tâtons. « On avance parfois sans savoir où on va, parce qu’on construit tout en même temps. Et à chaque phase, une difficulté nouvelle apparaît » explique Yael Dahan. Jusqu’à 14 heures de travail par jourDes propos qui résonnent avec ceux d’Aurélia Zambon et Tiphaine Beguinot, affairées à peaufiner les derniers détails de leur site Internet Keed sur la table d’à côté. Les deux jeunes femmes ont eu l’idée de créer une plate-forme numérique pour les jeunes parents qui souhaitent conserver tous les souvenirs de leur progéniture en version numérique, avant de transformer le virtuel en album photo en seulement quelques clics.Pour ce mini Facebook familial et ultra-sécurisé, il a fallu sacrifier temps libre et vie familiale respective. « Parfois ça nécessite 14 heures de travail par jour, y compris le week-end » confie Aurélia Zambon, un peu cachée par le plant de tomates cerise qui grandit sous un gros néon blanc juste devant elle. « C’est long, on a des moments de doutes, des mauvaises nouvelles qui arrivent, des bonnes aussi », poursuit la trentenaire. « Il faut aussi gérer son impatience, l’attente est monstrueuse, mais on arrive tranquillement au bout » ajoute Tiphaine Beguinot, 27 ans, elle aussi passée par l’ESCP.Cet investissement demande un engagement presque affectif, comme l’explique Maëva Tordo : « C’est très important que leur projet les touche vraiment ». Julien Sylvain regrette que cette volonté de s’engager pour une cause personnelle s’efface parfois derrière la soif de gros chèques : « Certains entreprennent pour entreprendre, parfois c’est un peu trop facile ». Même amertume lorsqu’il voit fleurir les incubateurs gigantesques aux quatre coins de Paris qui échangent locaux et accompagnement contre des parts de la nouvelle entreprise : « Parfois ils nous demandent jusqu’à 10 %, c’est exagéré ».Laura WojcikJournaliste au Monde Fabrice Lhomme et Gérard Davet Le parlementaire a été mis en examen pour corruption passive et blanchiment en bande organisée. La justice française lui reproche d'avoir perçu des commissions occultes en marge d'un marché de livraisons d'hélicoptères au Kazakhstan en 2011, en liaison avec une cellule secrète basée à l'Elysée.Plus d’informations dans quelques minutes.Lire aussi :Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète SarkozyLire aussi :Au Kazakhstan, François Hollande se démarque de Nicolas SarkozyLire aussi :Le Kazakhgate : une affaire d’Etat Lire aussi :François Hollande au Kazakhstan, pour une diplomatie renouveléeFabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Elisa Perrigueur (Athènes, correspondance) A la tombée de la nuit, dimanche 5 juillet 2015, ils ont déferlé en masse sur la place Syntagma. Face au Parlement grec, ils ont célébré leur première victoire sur la rigueur. Les jeunes Grecs ont très majoritairement voté non à l’austérité, lors du référendum sur les propositions des créanciers. Selon un sondage pour la chaîne grecque Antenna, 67 % des bulletins de refus appartenaient des électeurs âgés de 18 à 34 ans.Pour en arriver à ce « non » massif de la jeunesse du pays, il aura fallu six ans de récession. Une période sombre pendant laquelle les jeunes actifs ont vécu au rythme des manifestations, des mesures drastiques et des désillusions politiques. Aujourd’hui, ils galèrent dans une économie paralysée. Portrait de cette génération forgée par la crise.Elisabeth Xidaki : « On est une génération perdue »Pavlos Pantavopoulos : « La Grèce, ce n’était pas cette tristesse ! »Katerina Skia : « C’est rabaissant de ne pas avancer » Elisabeth Xidaki, 27 ans : « On est une génération perdue » Ces dernières années, un mot revient plus que les autres dans le vocabulaire d’Elisabeth Xidaki. La « peur ». Cette Grecque de 27 ans en a honte. « J’ai peur d’un embargo, qu’on manque de produits alimentaires, de médicaments, s’angoisse-t-elle. J’ai peur des manifestations violentes, comme celles de Syntagma en 2011, de la division, de la guerre. On subit une guerre économique… » Cette petite brune, toute vêtue de noir, parle vite, très vite, car elle a beaucoup à raconter.Son sentiment de crainte est né d’un « premier coup dur » en 2011 : son premier licenciement « inattendu ». Après des études d’informatique sur l’île de Lesbos, Elisabeth est embauchée comme designer graphiste dans une petite boîte. La stabilité ne dure que cinq mois. Depuis, Elisabeth se trouve dans la même spirale que de nombreux jeunes Grecs, celle d’une alternance chômage-petits boulots. La sensation d’inutilité, les inscriptions répétées au centre OAED (organisme du chômage grec), l’attente vaine d’une fin de la récession. « A chaque rejet, on se dit qu’on n’aura pas la force mentale de recommencer à chercher du travail, et puis finalement, on s’habitue. » Elle tortille ses cheveux, réfléchit, et soupire : « Je sais qu’on est une génération perdue. » Elisabeth vit chez ses parents, « c’est plus sûr », à Kaisariani, à l’est d’Athènes. Un quartier « où les commerces familiaux ont été remplacés par les grandes chaînes de fast-food ». Ses parents lui donnent de l’argent chaque mois.Elisabeth se souvient de l’insouciance, avant le début de la crise, en 2009 : « On pouvait rêver imaginer être indépendants, quitter un jour le domicile des parents. » Aujourd’hui, cela ne lui vient plus à l’esprit. Les projets aussi sont figés. Il y a « les vacances entre amis supprimées, les sorties qu’il faut limiter ». La maison de campagne familiale, qui aurait pu être un havre de paix, n’a pas pu être terminée faute d’argent. C’était un « beau » projet selon Elisabeth, qui ferme les paupières en pensant à cette « belle demeure sur les hauteurs de l’île d’Eubée avec vue sur la mer ». Pour le moment, il n’y a qu’un étage, le deuxième attendra.« On s’est moqués de nous »En 2009, elle ne « connaissait rien » à la politique. La jeune femme s’est tournée vers les réseaux sociaux, pour trouver des articles et comprendre les mécanismes économiques qui détruisent son entourage. Depuis, ses conversations sont désormais truffées de noms qui sont devenus familiers des Grecs, celui de la chancelière allemande Angela Merkel, du ministre allemand des finances Wolfgang Schäuble, et du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. « Ils jouent avec la Grèce. Je reconnais que nous avons fait des erreurs dans les gouvernements que nous avons élu, mais eux nous parlent de “famille” quand ils évoquent l’Europe, alors qu’ils nous font la guerre. » Elle s’énerve : « Ils promeuvent sans arrêt les plans de rigueur, mais rien ne marche. Aujourd’hui, on n’a plus rien à perdre. On a déjà tout perdu, on s’est moqués de nous en nous disant que l’austérité marcherait. Ils haïssent notre gouvernement, ils haïssent Tsipras. »Elle apprécie son premier ministre, dont elle a voté pour le parti en janvier. Mais elle lui en a voulu pour ce référendum. « Je n’ai pas aimé le concept, c’est comme si Alexis Tsipras rejetait la patate chaude au peuple parce que lui n’y arrivait pas. » Puis il y eut cette « peur », encore, que le oui passe, que la rigueur continue. C’est cette crainte qui a poussé Elisabeth Xidaki à voter non. « Je veux espérer, mais je suis pessimiste, je ne crois pas à un accord. » Elle décroche enfin un sourire : « Peu importe ce qui se passe, tant que c’est quelque chose de nouveau. »Pavlos Pantazopoulos, 25 ans : « La Grèce, ce n’était pas cette tristesse ! » Pavlos Pantazopoulos n’oubliera jamais ce jour de printemps 2011, place Syntagma, à Athènes. « Comme dans un film d’action. » Exalté, il raconte avec de grands gestes : « Un nuage blanc de lacrymos est arrivé sur nous. La foule énorme est allée dans le même sens. La charge des policiers a été longue et violente ». Sous son air de garçon sage, barbe soignée, yeux clairs et voix posée, Pavlos est un révolté. A 25 ans, il a participé à plus de manifestations que ses parents. Il a pleuré après avoir respiré les gaz chimiques, a tenu tête aux MAT (la police antiémeute) et a couru aux côtés du célèbre chien Loukanikos. Pavlos « se devait » de participer à ces rassemblements qui ont embrasé Athènes entre 2010 et 2013. D’abord, il fallait « dénoncer » l’arrivée de la troïka, en 2010, « illégale, anticonstitutionnelle, qui nous a ôté notre souveraineté ». Puis il fallait crier contre le traitement médiatique « humiliant » de son pays. Il se souvient avec colère de la « une » du journal allemand Focus, montrant en 2010 la Vénus de Milo faisant un bras d’honneur.Σοκαρισμένοι οι Γερμανοί από την χειρονομία Βαρουφάκη. http://t.co/5JFsVsggzH— LSaklabanis (@Λεωνίδας Σακλαμπάνης)require(["twitter/widgets"]);Aujourd’hui, Pavlos Pantazopoulos évoque avec nostalgie ces rassemblements. « On était sur le point de changer quelque chose, on était unis. Avec la répression, tout ça s’est finalement éteint, en 2013. »La souffrance des prochesPavlos est diplômé en information et communication de l’université d’Athènes. A sa sortie d’études, en 2012, il n’a trouvé que la porte de l’OEAD. Alors, comme près de 200 000 Grecs, il a opté pour l’étranger en 2013. Direction Munich, en Allemagne, où il a recommencé des études d’art. « J’ai beaucoup d’amis grecs là-bas, il y a une grande diaspora. »En revenant en Grèce, au printemps 2015, il retrouve un pays « en décrépitude ». La souffrance chez ses proches le frappe. Pavlos a vu « grandir l’inquiétude » chez son père, propriétaire d’une entreprise de publicité. « Il a déprimé, perdu son image de figure paternelle. Physiquement, il s’est affaissé », décrit le jeune homme. Au domicile familial à Glyfada, banlieue cossue d’Athènes où il vit toujours, les disputes avec sa mère, retraitée, se sont multipliées. Dans la rue aussi, les stigmates « trop » visibles l’ont saisi, comme les sans-abri qui mendient dans le métro. « Ma ligne de bus s’est remplie au fil des mois, les Athéniens ne prennent plus leur voiture », note-t-il. De ces trajets, Pavlos retient surtout « les visages fermés ». « La Grèce, ce n’était pas ça, cette tristesse ! »Pavlos Pantazopoulos a voté non au référendum, dimanche 5 juillet. « La Grèce n’a pas les moyens de continuer à s’aligner telle quelle à l’Eurozone et à ses critères taillés pour l’Allemagne. » Il analyse : « Si les fondements de l’Eurozone ne peuvent pas changer, alors pourquoi pas envisager d’en sortir. Il faut que ça change, que nous puissions envisager de ne plus être pauvres. » Katerina Skia, 32 ans : « C’est rabaissant de ne pas avancer » Lorsque Katerina Skia déambule dans le centre d’Athènes, elle observe abattue les vestiges de la crise économique. Trottoirs abîmés, immeubles à l’abandon, façades délabrées. Pour cette brune longiligne, l’érosion de la capitale grecque, ces dernières années, est « douloureuse ». Architecte de formation, la femme de 32 ans aurait voulu que l’effervescente Athènes conserve ses superbes maisons anciennes et lance de nouveaux chantiers. Elle aurait voulu participer à de beaux projets. La crise a coupé court aux ambitions. Le secteur de la construction est l’un des premiers à souffrir. « Après mes études, j’ai travaillé dans un bureau d’architecture avant d’être licenciée en 2011. Depuis j’essaye de trouver des missions. C’est paralysé. » Dans l’attente, cette jeune fille originaire de Chalkida, sur l’île d’Eubée, a repris, en 2013, un master spécialisé, toujours en architecture. Ses parents, retraités et anciens gérants d’une station-service, lui donnent de l’argent chaque mois. Elle se réjouit de louer son propre appartement, mais se dit tout de même « humiliée en tant que trentenaire ». « C’est rabaissant de ne pas avancer, de ne pas pouvoir fonder une famille, de ne pas pouvoir se marier », lâche-t-elle, tirant nerveusement sur sa cigarette roulée. « La vie confortable que nous connaissions n’existe plus. » Katerina songe à l’étranger où bon nombre de ses amis sont déjà partis. Elle n’en a pas envie. Mais en dernier recours, elle opterait pour Vienne, en Autriche.Rancœur face à la « vieille classe politique » Dans le bouillonnant quartier d’Exarchia, au centre d’Athènes, où elle vit, Katerina a trouvé une « âme politique ». « Avec la crise, on est obligé de s’intéresser à la politique, c’est une arme pour nous. » Autour d’elle, la jeune architecte a vu « de plus en plus de jeunes » participer aux nouvelles discussions politiques dans les cafés et conférences. « La politique a une incidence directe sur nos vies. Il faut faire attention aux fausses promesses des dirigeants politiques ». Elle ne cache pas d’ailleurs sa rancœur face à l’ancienne « vieille classe politique » comme les socialistes du Pasok ou la Nouvelle Démocratie (deux partis anciennement au pouvoir). Plusieurs événements politiques l’ont laissée amère : « le jour où Georges Papandréou [ex-premier ministre] a fait appel au Fonds monétaire international sans nous consulter [en avril 2010], l’imposition de la troïka, une institution externe créée spécialement pour nous, qui appliquait des lois chez nous, sans nous. »En janvier, ses grands yeux noirs ont brillé lorsque Syriza a remporté les législatives. Le « quadra » Alexis Tsipras est pour elle « un homme décidé et convaincant ». « Il a réussi à prouver que la dette grecque n’était pas viable. Qu’elle était payée par les plus pauvres et les jeunes générations qui commencent leur vie active. Une partie des Grecs pensaient que cette crise n’était que de leur faute, Tsipras les a déculpabilisés. » Le vendredi 26 juin, l’annonce d’un référendum l’a « soulagée ». « Enfin on nous demandait notre avis. C’était de la démocratie directe », exulte t-elle. Katerina Skia n’a pas hésité à dire « non » à l’austérité. « Je ne veux pas du tout d’un “Grexit” , je crois en l’euro et en l’Europe. Mais les Européens doivent nous entendre : la rigueur n’a donné aucun résultat ici. » Etonnée que tant de gens, surtout des jeunes, aient voté non, elle se félicite de ce score qui démontre « que tout peut encore changer ». Katerina a désormais « l’espoir de pouvoir vivre ici, sans devoir aller à l’étranger pour se trouver un avenir. »Elisa Perrigueur (Athènes, correspondance)Journaliste au Monde Alexis Delcambre Les fils de dépêches de l’Agence France-Presse (AFP) vont rester muets, ou en tout cas fortement perturbés, vingt-quatre heures de plus. Le mouvement de grève, qui touche l’agence de presse depuis mardi, a été prolongé jusqu’au vendredi 10 juillet, dans l’après-midi.AFP : le personnel vote en AG un 3ème jour de grève contre la dénonciation de la totalité des accords sociaux par le PDG Emmanuel Hoog— drousseauafp (@Denis Rousseau)require(["twitter/widgets"]);De nombreux journalistes de quotidiens et sites d’information – dont Le Monde – resteront donc privés d’une de leurs sources d’information, l’agence étant complètement bloquée, avec des piquets de grève sur les « desks », pour empêcher l’envoi de toute dépêche.Mais le front syndical s’est lézardé, jeudi. Le PDG, Emmanuel Hoog, s’est engagé à une augmentation générale des salaires en 2016. Majoritaires dans la rédaction, la CFDT et le SNJ ont dès lors appelé à suspendre le mouvement de grève jusqu’au 20 juillet, date de reprise des négociations sur le nouvel accord d’entreprise, qui est à l’origine du conflit.Par contre, quatre autres syndicats (CGC, CGT, FO, SUD) ont appelé à poursuivre le mouvement. Le degré de perturbation jeudi soir et vendredi reste donc incertain.Dénonciation de 117 accords sociaux par le PDGÀ l’origine de ce conflit, la renégociation des accords sociaux en vigueur dans l’entreprise, qui est en cours depuis novembre 2013. Les 2 260 salariés de l’AFP (journalistes, techniciens, cadres…) travaillent dans un cadre complexe : 117 accords se sont empilés depuis la création de l’agence, en 1944.La direction souhaite parvenir à un accord d’entreprise unique, qui harmonise les temps de travail, actuellement disparates (44 jours de congés pour les journalistes et une cinquantaine pour les techniciens), qui tienne compte de l’évolution des métiers (il n’y a plus de coursiers à l’agence, mais des techniciens audiovisuels, des informaticiens…) ou qui fixe un mécanisme unique d’évolution salariale.Trois syndicats – Confédération française démocratique du travail (CFDT), Syndicat national des journalistes (SNJ) et l’union syndicale Solidaires (SUD) — sont entrés en négociation depuis la fin 2013, mais d’autres, notamment la Confédération générale du travail (CGT), s’y opposent. Une situation qui n’empêche pas de conclure un accord (qui peut être signé avec des syndicats représentant 30 % des salariés), mais qui permet aux syndicats qui y sont hostiles de le dénoncer.Lire l'entretien du PDG de l'AFP :Emmanuel Hoog : « Nous voulons développer la couverture live de l’actualité »Une décision qui intervient « dans la torpeur de l’été »C’est pour éviter ce risque que la direction a choisi de dénoncer les accords en place, ce qui ouvre une nouvelle phase de négociations de quinze mois. Son objectif semble être que tous les syndicats participent à cette nouvelle phase.Une décision qui a eu pour résultat le blocage complet de l’agence. Pour le SNJ – à l’origine de l’appel à la grève avec la CGT, la CFDT, FO, SUD et la CGC –« Cette dénonciation des accords intervient très opportunément dans la torpeur de l’été alors qu’Emmanuel Hoog [PDG de l’AFP] pense avoir les mains libres, maintenant que la course en vue de France Télévisions est terminée, que son mandat à l’AFP a été prorogé de trois à cinq ans [soit jusqu’en 2018 au lieu de 2016] et que son contrat d’objectifs et de moyens avec l’Etat a été signé ».Mercredi, la direction a appelé les salariés « à reprendre le travail afin que la place de l’AFP, 3e agence mondiale, ne soit pas compromise ». Les clients étrangers de l’agence ne sont pas impactés par cette grève qui concerne la production dédiée au marché français.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Ghazal Golshiri (Téhéran, envoyée spéciale) L’économie iranienne attend impatiemment l’issue des négociations sur le contentieux nucléaire qui se tiennent à Vienne entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Russie et Chine), plus l’Allemagne. Les parties impliquées ont reculé, pour la deuxième fois, la date butoir et se sont donné jusqu’au 10 juillet 2015 pour conclure un accord. S’il est signé, ce dernier doit permettre une levée des sanctions internationales qui ont asphyxié l’économie iranienne – elles avaient été votées dans le but de dissuader l’Iran de poursuivre son programme nucléaire.Les vendeurs ambulants de devises étrangères sont l’un des meilleurs thermomètres de l’état de l’économie iranienne ; ils sont les témoins de cet état d’attente qui règne sur l’ensemble du pays. « Cette semaine, je n’ai eu que très peu d’acheteurs de devises étrangères. Personne ne veut en acheter parce que les gens savent qu’après un accord sur le dossier nucléaire, le cours du dollar va chuter », explique Mohammad Reza, 26 ans, assis sur un petit tabouret sur la place Ferdowsi, dans le centre de Téhéran, l’endroit habituel pour ces vendeurs ambulants. « Par contre si vous voulez vendre vos dollars et euros, c’est le moment idéal tant que le taux de change est élevé », préconise-t-il.Depuis une semaine, le dollar a officiellement chuté de 33 210 à 32 600 rials, la monnaie iranienne, au gré des espoirs. Sur le marché noir, la chute est davantage marquée. « Les avancées positives obtenues au cours des négociations ont donné espoir aux gens quant à une baisse des prix », a expliqué le directeur de l’Association iranienne des changeurs, Ahmad Lavasani, dans un entretien accordé à l’agence officielle d’informations IRNA, le 7 juillet. « Si l’accord se fait, nous aurons certainement une diminution des cours de différentes devises », a-t-il ajouté. A en croire Akbar, un autre vendeur de la place Ferdowsi, en cas d’accord, « il faut s’attendre encore à une chute de 1 000 et 2 000 rials du cours du dollar. »Lire le décryptage :Comprendre les négociations sur le nucléaire iranienAttente et incertitudePlus au nord de Téhéran, dans l’impressionnant centre commercial de Paytakht, spécialisé dans la vente d’ordinateurs et de téléphones portables, l’heure est là aussi à l’attente et à l’incertitude. Saeed, 33 ans et employé d’une société de télécommunications, voulait acheter quatre ordinateurs pour son entreprise. Il s’est heurté au refus des vendeurs de l’une des boutiques : « Ils m’ont dit qu’ils préféraient attendre l’issue des négociations et la fixation du taux de change du dollar, pour éviter de perdre de bénéfices. »Les vendeurs de Paytakht ont les yeux rivés sur le cours du dollar et réévaluent chaque jour le prix de chaque appareil à l’aune du taux de change. « Si vous voulez payer moins cher pour nos portables, il vaut mieux attendre que les négociations sur le nucléaire aboutissent », conseille Amir Hossein, un vendeur.Une semblable torpeur a saisi les autres secteurs de l’économie iranienne. « Par précaution, il y a dix jours j’ai suspendu toutes mes commandes à l’étranger, explique Reza, gérant d’une société de production et de désassemblage d’appareils électroménagers. J’attends de voir le résultat des négociations. »L’attente est encore plus grande dans les domaines les plus touchés par les sanctions internationales, dont l’industrie automobile. Rahim, l’ingénieur en mécanique qui travaille dans l’une des plus grandes usines du pays, explique que son entreprise a arrêté la production de ses bus depuis 2011, lorsque les sanctions internationales contre l’Iran ont été renforcées :« A l’époque, l’usine allemande à qui nous achetions nos moteurs a coupé son commerce avec l’Iran. Or nous avons déjà tout préparé pour reprendre notre collaboration avec la même compagnie et la production de trois différents types de moteurs. Nous avons même fait tous les tests pour nous assurer que les moteurs en question fonctionnent bien dans les températures élevées de l’Iran. » Lire Le décryptage :Nucléaire iranien : les points de blocageLe « vrai défi » de la concurrence étrangèreSi tous attendent un accord et la reprise des activités du passé, ils savent qu’il n’aura pas que des effets positifs. Ils redoutent que des sociétés étrangères abordent le marché iranien, fort de ses 80 millions d’habitants, en proposant des produits de meilleure qualité. Cette hypothèse fait peur à Reza ; il la considère comme un « vrai défi ». « En arrivant en Iran, certaines sociétés étrangères auront besoin des partenaires iraniens. Je pense qu’elles préféreront des sociétés comme la mienne où les femmes constituent la moitié du personnel à celles dont la mentalité est arriérée et conservatrice », veut-il croire.A quelques mètres du centre commercial de Paytakht, des Téhéranais contemplent les une des quotidiens de ce 9 juillet, étalés autour d’un kiosque à même le sol. « Nous sommes vainqueurs », a titré le quotidien réformateur Arman, qui a publié une grande photo du ministre iranien des affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, à Vienne, en train de saluer les photographes d’un signe de la main. En sous-titre, une phrase donne encore davantage d’espoir aux lecteurs : « Le texte de l’accord est presque terminé. »« J’espère vraiment qu’ils arriveront à un accord, dit Mohammad, qui travaille dans un bureau officiel de change. Tout le monde attend ». Morteza, commerçant de 41 ans, ne pense pas qu’un accord pourra changer grand-chose. « Ça m’est vraiment égal. Même si l’accord est obtenu, l’argent qui arrivera en Iran ne va pas servir les gens. »Lire aussi :Pour la classe moyenne iranienne, « les sanctions sont comme un cancer »Ghazal Golshiri (Téhéran, envoyée spéciale)Journaliste au Monde Gabriel Coutagne Les étals des commerçants ont remplacé la horde des camions de CRS. Porte de Vincennes, c’est jour de marché. Face à l’Hyper Cacher, clients et commerçants s’activent. Leurs voix, qui ont remplacé les sirènes, rendent lointain le bruit de la circulation du boulevard périphérique, pourtant tout proche.« Le souvenir du 9 janvier est toujours là, mais il commence un peu à s’estomper », confie Gérard, un habitant du quartier. Dans les allées du marché, les conversations portent plus volontiers sur la canicule qui frappe la région parisienne en ce début d’été. « Mais l’émotion reste présente », soupire le retraité, ses mains agaçant son paquet de cigarettes.De l’autre côté de l’avenue se dresse la supérette où a eu lieu l’attaque qui a coûté la vie à quatre otages. Depuis sa réouverture, le 15 mars dernier, le magasin accueille de nouveau ses clients. Comme pour gommer cet épisode tragique, sa devanture a été repeinte. Le logo, imprimé sur une bâche, se veut plus minimaliste. A l’intérieur, les nombreuses caméras de vidéosurveillance quadrillent chaque rayon du magasin.Lire : Réouverture de l'Hyper Cacher : les clients n'ont « sûrement pas » peurBarrièresL’Hyper Cacher reste toujours barricadé derrière plusieurs barrières, transformées en reposoirs pour quelques bouquets fanés ou affiches accrochées là en hommage aux victimes. Au sol, un bout de satin, sur lequel on lit encore les condoléances adressées au proches des victimes par l’ambassade des Etats-Unis.Au-delà des barrières, aucune voiture n’est autorisée à stationner, sauf un véhicule des forces de l’ordre. « Nous assurons la sécurité de l’établissement durant les horaires d’ouverture », explique l’un des deux policiers en faction devant l’entrée. Un dispositif allégé par rapport aux premières semaines qui ont suivi les attentats.« Les choses sont redevenues normales, mais les événements récents ont nourri un sentiment de peur, notamment parmi la communauté juive », raconte Catherine, une autre habitante du quartier. « La tension est encore palpable », poursuit-elle, en tournant son regard vers le magasin. Fleurs fanéesUn homme en tablier, employé de la charcuterie cacher voisine de la supérette, s’énerve quand on l’interroge sur le sujet. Il ne veux pas s’adresser à la presse : « Je m’en fous, j’ai pas besoin de ça », grogne-t-il, en tournant le dos. A quelques mètres, un autre homme barbu, kippa vissée sur la tête, est plongé dans la lecture d’un livre religieux. Il refuse, plus poliment, d’aborder le sujet.« Je connais des habitués de l’Hyper Cacher, et pour eux, qui connaissaient des victimes, c’est encore difficile », déclare Christophe, la trentaine élancée, avant de s’engouffrer dans le métro.Lire aussi :Yoav, Philippe, Yohan et François-Michel, les quatre otages tués porte de VincennesA huit stations de là, dans le 11e arrondissement de la capitale, on retrouve d’autres traces des événements de janvier. Au coin de la rue du Chemin-Vert et du boulevard Richard-Lenoir, deux barrières en métal protègent des dessins, de nombreux « Je suis Charlie », des bougies éteintes, des fleurs et des plantes asséchées, déposés en hommage aux victimes de l’attaque contre la rédaction de Charlie Hebdo. C’est à quelques pas de là que le policier Ahmed Merabet avait été abattu froidement par les frères Kouachi, pendant leur fuite.« Autrefois, on élevait des stèles ou des monuments », professe Nicolas, un jeune riverain qui se présente comme artiste. « On va sans doute installer une plaque commémorative », imagine-t-il. Le patron d’un café voisin est plus sceptique : « Les gens ne viennent plus trop ici pour se recueillir. L’esprit Charlie, c’est fini. » GraffitisAu 10, rue Nicolas-Appert – l’adresse de la rédaction de Charlie Hebdo jusqu’au 7 janvier 2015 –, la vie semble avoir repris un cours presque normal. La présence policière se fait discrète, même si, plusieurs fois par jour, deux gendarmes armés de fusils mitrailleurs viennent inspecter les lieux, d’un pas calme. Leur présence, imposée par le plan Vigipirate, vise aussi, selon eux, à rassurer : « On essaie de montrer qu’on est là. »Quatre graffitis au pochoir ornent un mur adjacent à l’immeuble. Ce sont des portraits, en noir et blanc. Ceux de Wolinski, Cabu, Charb et Tignous. Sur la façade du bâtiment, un autre clame « Je suis Charlie », comme un refrain devenu naturel. Des barrières empêchent les voitures de stationner dans la rue, comme à la porte de Vincennes. Elles semblent aussi imposer une petite frontière entre ceux qui travaillent toujours dans le bâtiment et les passants, venus en curieux.Lire : Attentat à « Charlie Hebdo » : « Vous allez payer car vous avez insulté le Prophète »« Ça va », rassure une jeune femme, descendue pour fumer une cigarette au pied du bâtiment, où elle travaille. « De toutes façons, il faut bien que ça aille… La vie reprend ses droits. » Même si elle reconnaît que les touristes sont désormais nombreux. Elle s’agace un peu de leur présence, « surtout ceux qui font des photos ». Couleurs« On est venus voir, en curieux, mais ce n’est pas pour cela qu’on est monté à Paris », se défend une mère de famille, venue d’Alès avec son époux et leurs trois enfants. « Nous vivions dans le quartier il y a quelques années, et l’événement nous a beaucoup touchés », reconnaissent-ils. L’aîné, un adolescent d’une quinzaine d’années, regarde longuement l’entrée par laquelle les frères Kouachi se sont engouffrés, les armes à la main, par un matin d’hiver. De son côté, Sonya, employée de mairie venue de Belgique, est émue, derrière ses lunettes noires. « Je suis venue sur les lieux pour voir », explique t-elle, d’une voix hésitante. « J’avais besoin de rendre tout cela réel. »Lire : Des attentats à la marche républicaine, cinq jours en FranceTrès vite, la rue Nicolas-Appert retrouve son calme. A certains moments, il arrive même qu’elle devienne totalement déserte, recueillie. Seuls quelques rires d’enfants viennent briser le silence. Ils viennent de la halte-garderie qui fait face à l’immeuble qui accueillait Charlie Hebdo. Comme partout dans Paris, des poteaux séparent les trottoirs de la chaussée. Mais, rue Appert, une main les a peints de couleurs vives. Comme pour signifier qu’une page est en train de se tourner. Gabriel CoutagneJournaliste (service photo)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.07.2015 à 15h58 | Frédéric Cazenave La fraude à la carte bancaire a atteint 500,6 millions d’euros en 2014, soit 6,5 % de plus qu’en 2013. Ce montant représente 0,08 % des 624,9 milliards d’euros de paiements réalisés par carte bancaire dans le système français, selon les chiffres publiés aujourd’hui par l’Observatoire de la sécurité des cartes de paiement – un taux stable par rapport aux années passées.En 2014, 905 600 cartes bancaires françaises ont été victimes d’au moins un piratage (+ 5,2 %), pour un préjudice moyen de 112 euros. Les fraudes sur des transactions réalisées à l’étranger augmentent fortement (+ 15 % à 266,0 millions d’euros) ; elles représentent désormais 53,1 % du montant total de la fraude alors qu’elles ne comptent que pour 13,5 % des transactions.153 millions d’euros de fraude sur InternetPour les seules opérations réalisées en France, le taux de fraude diminue (0,043 %), et ce pour la première fois depuis 2003 ; ce qui représente tout de même un montant de 234,6 millions d’euros. Celui sur les paiements à distance (essentiellement sur Internet) a aussi tendance à reculer, mais reste encore particulièrement élevé (0,248 %). L’an denier, la fraude sur Internet a ainsi atteint 153 millions d’euros. « Les paiements à distance, qui ne représentent que 11,6 % de la valeur des transactions domestiques, comptent pour plus de 66,5 % du montant de la fraude », précisent les auteurs du rapport.Lire aussi : En plus d’être chère, l’assurance moyens de paiement est inutilePour la première fois, l’observatoire a mesuré la fraude sur les paiements sans contact. Résultat ? Le taux s’élève 0,015 %, soit un niveau proche de celui observé sur l’ensemble des paiements de proximité, et deux fois inférieur à celui des retraits aux distributeurs automatiques de billets (0,034 %).Lire aussi :Faut-il se méfier du paiement sans contact ?Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Pierre Breteau   #container_14364374196{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14364374196{ height:400px; } #container_14364374196 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14364374196 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14364374196 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14364374196 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Victoires et défaites de Richard Gasquet selon la surfaceMatchs de Richard Gasquet de 2001 à 2015Source : Tennis en direct(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14364374196", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#ff3232","#608a32","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"percent", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Pourcentage de matchs" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:"", plotLines: [{ color: "#cccccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#cccccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["gazon","terre battue","dur","moquette"], title: { text: "Surface" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#cccccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#cccccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"vertical", verticalAlign:"middle", align:"right", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "perdus", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 24 ], [ "", 82 ], [ "", 105 ], [ "", 16 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "gagnés", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 56 ], [ "", 170 ], [ "", 171 ], [ "", 19 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " matches", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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Depuis 2001, le dernier Français actuellement en lice à Wimbledon a remporté 56 de ses 80 matchs sur gazon. C’est mieux que sur terre battue où il a engrangé un peu plus de 67 % de victoires. C’est également mieux que sa moyenne des quatorze dernières années, où il s’est imposé dans 65 % de ses confrontations, toutes surfaces confondues.Richard Gasquet fait moins bien que son adversaire de vendredi, Novak Djokovic, qui a remporté 81,18 % des matchs sur gazon – et 81,6 % des matchs toutes surfaces confondues – depuis 2003.Les statistiques ne peuvent pas prédire l’issue d’un match, d’autant que les deux joueurs ne se sont jamais rencontrés sur l’herbe. Néanmoins, sur leurs 13 confrontations, le numéro 1 mondial l’a emporté 12 fois sur le Biterrois. Et en Grand Chelem, le Français n’est jamais parvenu à battre le Serbe.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.07.2015 à 15h41 Les matchs amicaux perdus face à la Belgique (4-3) et en Albanie (1-0) n’auront pas été sans conséquences pour l’équipe de France. A cause de ces deux défaites enregistrées au mois de juin, les Bleus viennent de rétrograder à la 22e place du classement mondial de la Fédération internationale de football (FIFA), publié jeudi 9 juillet.Les Bleus chutent donc de treize rangs par rapport au classement du mois précédent et, plus fâcheux encore, perdent par la même occasion leur statut de tête de série européenne pour les groupes de qualifications de la Coupe du monde 2018 en Russie, dont le tirage au sort aura lieu le 25 juillet prochain.Lire aussi :Football : à un an de l’Euro 2016, faut-il s’inquiéter pour les Bleus ?Ejectés du top 10 mondial, les hommes de Didier Deschamps se rapprochent dangereusement de leur plus bas classement mondial. En septembre 2010, dans la foulée du fiasco du Mondial en Afrique du Sud, les Français avaient alors dégringolé jusqu’à la 27e place.S’ils veulent remonter dans la hiérarchie, les coéquipiers du capitaine Hugo Lloris auront d’abord à négocier leurs deux matchs amicaux de septembre, contre le Portugal (4 septembre), au stade Jose-Alvalade de Lisbonne, puis contre la Serbie (7 septembre), au Stade de France.L’Argentine numéro 1 mondialeCes deux premières confrontations marqueront le début d’une série de matchs amicaux censés préparer les Bleus au mieux jusqu’à l’Euro 2016, qu’ils disputeront l’année prochaine à domicile, du 10 juin au 10 juillet.Quant aux autres nations, l’Argentine a ce mois-ci pris les commandes du classement mondial de la FIFA devant l’Allemagne et la Belgique, ses poursuivantes directes. L’Albiceleste a profité de son parcours jusqu’en finale de la Copa America 2015, perdue contre le Chili, pays hôte. Défaite en quarts de finale de l’épreuve sud-américaine, la Colombie reste pour sa part à la 4e place mondiale. Egalement éliminé à ce stade de la compétition, le Brésil cède quant à lui la 5e place aux Pays-Bas. 09.07.2015 à 15h28 • Mis à jour le09.07.2015 à 16h46 | Laura Wojcik Vous faites partie des 46 500 candidats ayant loupé le bac 2015, ou des 94 600 devant passer par le rattrapage pour espérer l’obtenir au second tour ? Certains d’entre vous ne souhaitent pas redoubler leur classe de terminale, et préfèrent directement se lancer dans le grand bain des études supérieures sans le précieux sésame.Pour mieux vous orienter, nous avons compilé toutes les formations qui vous sont ouvertes, en recueillant les témoignages d’étudiants qui ont suivi ces cursus un peu particuliers. Et pour tous ceux qui ont arrêté leurs études avant le bac, il y a fort longtemps et souhaiteraient les reprendre, ce guide pratique enrichi de témoignages est aussi fait pour vous.Les BTSCe diplôme préparé en deux ans est en théorie accessible aux non-bacheliers. Mais il est très rare d’être accepté dans les établissements publics, qui sélectionnent leurs élèves sur dossiers, et refusent déjà de nombreux bacheliers. Les chances sont un peu plus grandes dans les domaines de la vente, du tourisme, de la comptabilité et dans les écoles privées, souvent moins prestigieuses et coûteuses. La décision relève du chef d’établissement et mieux vaut avoir eu des notes convenables durant l’année, et faire preuve d’une grande motivation.Thomas C., 26 ans, a pu décrocher un BTS « informatique de gestion » sans baccalauréat dans un établissement privé, après une scolarité émaillée de problèmes de santé. Ce diplôme lui a permis de créer sa propre entreprise dans le domaine du numérique : « L’absence de bac ne m’a pas gêné, surtout que dans mon domaine on adore les autodidactes. C’est vite l’expérience qui prime », conclut-il.Lire aussi :Du BTS à une grande école de commerce, itinéraire d’un recalé du bacLe certificat de capacité en droitCe diplôme accessible à tous à condition d’avoir plus de 17 ans s’aquiert en deux ans, soit à l’université, par l’intermédiaire de cours du soir, soit à distance, par le biais du Centre national d’enseignement à distance (CNED). Il demande beaucoup d’investissement personnel.Ceuux qui obtiennent une bonne moyenne à leur capacité en droit peuvent par la suite s’orienter vers une deuxième année de licence en droit. Autres options : débuter un DUT « carrières juridiques », ou un BTS « notariat ». Laurent Mernier, secrétaire de la capacité en droit de l’université Paris-13, relativise ces débouchés : « C’est difficile d’aller en licence après. Il faut être très motivé. Souvent, ça ne fonctionne pas. » Pour Rab, 27 ans, la capacité a été un véritable tremplin universitaire. Le jeune homme est aujourd’hui doctorant et juriste en droit des étrangers, avait quitté l’école en fin de 3e, sans aucun diplôme. « J’ai eu beaucoup de difficultés à être au niveau de ceux qui venaient du lycée, ces professionnels du bachotage. Mais en persévérant, j’ai atteins mes objectifs » se rappelle ce Montpelliérain.La capacité en gestion des entreprisesCe diplôme permet aux non-bacheliers de poursuivre une formation généraliste en économie et en gestion. Seul l’institut d’administration des entreprises (IAE) de Caen le propose, même s’il est possible de le suivre à distance via le CNED. Une poursuite d’études en troisième année de licence à l’IAE de Caen est possible, à condition d’avoir obtenu une mention et de pouvoir justifier de trois ans d’expérience professionnelle.A 46 ans, Corinne Pradal a décidé de reprendre les études dans ce cursus, sans bac et avec juste un CAP de sténo-dactylo : « J’avais toujours souffert de ne jamais avoir fait d’études », confie cette étudiante qui aurait bien voulu devenir médecin si son environnement familial avait été plus propice. Elle a décroché sa capacité avec mention bien, ce qui lui a permis de valider une licence et bientôt un master 1, toujours à l’IAE de Caen. Une fierté pour cette mère qui a dû sacrifier une partie de sa vie de famille pour obtenir ces diplômes. Corinne Pradal n’exclu pas de se lancer dans une thèse après son master.Des diplômes d’Etat Certains diplômes d’Etat sont accessibles aux non-bacheliers, dans les métiers du social et du paramédical (assistant dentaire, aide soignant, auxiliaire puériculture), ou encore dans les domaines du sport, de l’animation, et de la culture.Des formations privées non reconnuesSi l’on tape « formations sans bac » dans un moteur de recherche, une myriade d’établissements surgit. Sur Google, il s’agit d’abord de liens sponsorisés vers des écoles non reconnues dans des domaines très variés. Les arts, le tourisme, l’hôtellerie-restauration dominent, mais on trouve également une école pour devenir croupier dans un casino. Ces formations onéreuses sont loin de garantir une bonne insertion professionnelle. Soyez donc vigilants : avant d’y candidater, renseignez-vous soigneusement auprès de conseillers d’orientation et de professionnels du secteur visé.Le Conservatoire national des arts et métiersCet établissement qui propose des cours du soir ou à distance, ouvre certaines de ses formations aux non-bacheliers. Comme au Cnam de Strasbourg, où les admissions des élèves se font « en concertation avec le responsable pédagogique, et pour certaines filières seulement » indique l’établissement.Natacha Chang Cheong Kai, 37 ans, a repris une formation en psychologie du travail et espère décrocher un bac +5, alors qu’elle a quitté le système scolaire sans le bac. « Je conseille aux jeunes de d’abord trouver leur voie, un déclencheur de la motivation pour une reprise d’études » glisse la jeune femme, aujourd’hui conseillère en insertion professionnelle.Pour ceux qui ont raté leur bac l’an dernier ou avant...  Le DAEU, le bac de la deuxième chanceC’est l’équivalent du bac, qui permet de suivre ensuite toutes les formations universitaires. Mais il n’est accessible qu’à ceux qui n’ont pas raté leur baccalauréat la même année, qui ont au moins 20 ans et ont travaillé deux années, ou 24 ans et arrêté ses études depuis deux ans. Le diplôme d’accès aux études universitaires (DAEU) se décline en deux filières : littéraire et juridique d’une part, scientifique d’autre part. Son obtention permet de s’incrire à l’université, dans des BTS et des IUT, aux concours de la fonction publique, ou encore au Conservatoire national des arts et métiers, les instituts de carrières sociales, et les écoles d’infirmiers.Ingrid Roy, 35 ans, a opté pour un DAEU littéraire deux ans après avoir renoncé à passer son bac L pour cause de grossesse : « Je devais absolument reprendre mes études pour travailler dans la communication ou le droit, mon rêve de gamine » explique la Varoise. La jeune femme a pu embrayer sur une fac de droit.Des cursus pour ceux qui travaillent ou ont travailléCeux qui ont travaillé au moins trois ans peuvent transformer leur expérience professionnelle en qualification académique, grâce à la validation des acquis l’expérience (VAE), qui peuvent aller du CAP au master. Il faut s’adresser aux dispositifs académiques de validation des acquis (DAVA) proposés par les rectorats pour connaître les détails de chaque parcours.L’Association pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) offre aux salariés et demandeurs d’emploi des cursus pafois dilpômants et des stages de perfectionnement moyennant quelques centaines d’euros de frais d’inscription. Son catalogue répertorie toutes les formations disponibles, dont certaines accessibles sans bac.A consulter, le tableau très complet de l’Onisep, qui indique les poursuites d’études possibles dans chaque cursus. Laura WojcikJournaliste au Monde 09.07.2015 à 14h35 • Mis à jour le09.07.2015 à 15h59 A pied, à vélo, mais pas en métro : des millions de Londoniens affrontent, jeudi 9 juillet, le « chaos » d’une journée sans aucun métro, la première depuis 2002, en raison d'une grève portant sur la mise en place d’un service de nuit.La scène se répète d’un arrêt de bus à l'autre : des queues longues de plusieurs mètres, des bus déjà surchargés qui passent en coup de vent sans pouvoir faire monter davantage qu’une poignée de passagers. La situation n'est guère plus reluisante sur les principaux axes routiers de la capitale, congestionnés par l'afflux de Londoniens ayant troqué le métro pour la voiture.#tubestrike: Commuters face travel chaos with underground network shut for whole of Thursday http://t.co/3yZzMFdjuV http://t.co/R0q6Kr295E— BBCNews (@BBC News (UK))require(["twitter/widgets"]);Resilient Londoners walk, cycle & ride scooters to work to beat the #tubestrike http://t.co/zYCp6xnbaJ http://t.co/xZJdRFKCRc— standardnews (@Evening Standard)require(["twitter/widgets"]); It's just taken me nearly two minutes to walk the length of the bus queue at Victoria 😁 #TubeStrike pic.twitter.com/FMf2YfwTpS— Ryan Hunter (@RyanHunterUK) July 9, 2015File d'attente à la station de bus de VictoriaLa grève, qui a démarré mercredi à 18 h 30 (locale, 19 h 30 à Paris), doit s’achever jeudi dans la soirée. Pour tenter de gérer le chaos, Transport for London (TfL), la régie des transports en commun de la capitale britannique, a mobilisé 200 bus supplémentaires et invité les usagers à se déplacer à vélo, tout en informant en temps réel de l'état du trafic sur les réseaux sociaux.Service de nuit le week-endLe mouvement social a été lancé par les syndicats RMT, Unite, TSSA et Aslef, qui réclament des augmentations de salaire en raison de la mise en place, à la mi-septembre, d'un nouveau service de nuit le week-end.Malgré une nouvelle offre présentée par London Underground (LU), le gestionnaire du métro, comprenant notamment une augmentation de 2 %, les dernières négociations se sont achevées sans accord.Mike Brown, patron de LU, a adressé un message aux usagers en affirmant que son organisation avait fait « tous les efforts possibles » pour faire une offre « remarquable d'équité ». « Cette grève n'est pas nécessaire. J'en suis désolé », a-t-il ajouté.Les syndicats ont accusé de leur côté la direction de LU de ne pas avoir suffisamment pris en compte l'impact du service de nuit sur les rythmes de travail, qui risquent de « détruire l'équilibre vie-travail des employés », a estimé Mick Cash, secrétaire général de RMT. 09.07.2015 à 14h20 • Mis à jour le09.07.2015 à 14h56 Shahidullah Shahid, un ex-porte-parole des talibans pakistanais du TTP limogé après avoir fait allégeance à l'Etat islamique, a été tué par le tir d’un drone américain, indique jeudi 9 juillet la chaîne afghane ToloNews, citant les services de renseignement afghans.BREAKING: Shahidullah Shahid, leader of Daesh in Afghanistan and former Pakistani Taliban spokesman, killed in Nangarhar drone attack: NDS— TOLOnews (@TOLOnews)require(["twitter/widgets"]);NDS: Senior Daesh commander Shahidullah Shahid killed in Nangarhar— khaama (@Khaama Press (KP))require(["twitter/widgets"]);Sheikh Maqbool, de son vrai nom, aurait été tué dans la province de Nangarhar, dans l’est de l’Afghanistan. L’agence de presse afghane Khaama Press a indiqué que plusieurs militants ont été tués dans une série de raids menés par des drones mercredi soir. 06.07.2015 à 18h20 • Mis à jour le06.07.2015 à 18h56 Le successeur de Yanis Varoufakis est désormais connu. Après la démission surprise du ministre des finances grec malgré le non au référendum de dimanche, Euclide Tsakalotos, 55 ans, a été désigné lundi 6 juillet par la présidence grecque pour reprendre la tête du ministère.Réputé discret et calme, celui qui occupait jusqu’alors le poste de vice-ministre des affaires étrangères en charge des questions économiques remplace Yanis Varoufakis, dont le comportement « excessif » avait poussé les négociateurs européens à demander un nouvel interlocuteur. Plus lisse, Euclide Tsakalotos a le mérite de n’avoir jusqu’alors froissé personne, même lors des quelques réunions des ministres des finances de la zone euro pendant lesquelles il avait assuré l’intérim.Euclide Tsakalotos est le nouveau ministre des finances grec. Il pretera serment ce soir a 20h. Tsipras fait donc le choix de la continuite— Adea_Guillot (@adea guillot)require(["twitter/widgets"]);Elu pour la première fois député grec sous l’étiquette Syriza en 2012, Euclide Tsakalotos est né à Rotterdam, aux Pays-Bas, puis a suivi ses études à Oxford, dans un cursus de politique, philosophie et économie – le même que le premier ministre britannique David Cameron, comme le note CNBC. Après son doctorat, il entre en 1989 à l’université du Kent, dans la ville de Cantorbéry, où il fait de la recherche et enseigne l’économie. Il épouse l’économiste écossaise Heather D. Gibson, qu’il a rencontrée durant ses études.Lire aussi :Crise grecque : le référendum et ses conséquences en cinq questionsUn « aristo de gauche » au ParlementDepuis 1990, il enseigne l’économie à Athènes, où il a acheté une villa dans un quartier chic, grâce aux revenus d’investissement qu’il a tirés de fonds comme Blackrock et JP Morgan, souligne Challenges. Malgré le surnom d’« aristo de gauche » que lui affuble une partie de la presse grecque, Euclide Tsakalotos défend depuis longtemps des idées révolutionnaires, et porte les couleurs du parti Syriza au parlement grec depuis 2012, où il il s’est fait réélire en 2015. Il est également membre du comité central du parti d’extrême fauche.Une fidélité qui lui a valu la reconnaissance du premier ministre Alexis Tsipras et de Yanis Varoufakis, dont il est proche. Après les élections législatives et la victoire de Syriza, Euclide Tsakalotos avait été nommé vice-ministre des affaires étrangères après les élections législatives. Fin avril, il avait également été nommé coordinateur de l'équipe grecque à Bruxelles, et avait remplacé à plusieurs reprises Yanis Varoufakis à l’Eurogroupe.« Pro-européen par stratégie »Les déclarations de cet économiste hostile à l’austérité le situeraient plutôt dans le camp des eurocritiques. Dans une interview donnée à Libération à la mi-juin – date à laquelle il avait déjà remplacé Yanis Varoufakis dans plusieurs rounds négociations européennes – il déclarait :« Si nous devons en permanence chercher à court terme l’argent pour rembourser le FMI ou la BCE, nous n’aurons jamais la possibilité de procéder aux réformes structurelles nécessaires. Nous avons déjà accepté des mesures que nous ne pensions pas forcément bonnes. Mais que faire de la dette ? »Pourtant, comme le souligne Le Nouvel Obs, il déclarait début juin sur Channel 4 : « Les marchés changent au gré de l’actualité, nous faisons en sorte de réduire leur incertitude, justement parce que nous croyons en une autre Europe. Nous ne sommes pas pro-européens par tactique mais par stratégie. »Euclide Tsakalotos reprendre le flambeau pour mener à bien les négociations avec les partenaires européens, qui s’annoncent tendues aux lendemains d’un référendum qui résonne comme un camouflet envers la trinité des créanciers – Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international. Il prêtera serment lundi soir à 20 heures (19 heures à Paris), avant de se rendre mardi à Bruxelles pour un nouvel Eurogroupe, qui réunira les 19 ministres des finances de la zone euro à Bruxelles.Lire aussi :Après le non grec, un marathon de rendez-vous européens 06.07.2015 à 17h29 • Mis à jour le06.07.2015 à 17h35 Le créateur et administrateur du site Internet de téléchargement illégal Wawa Mania a été condamné le 2 juillet à verser au total plus de 15 millions d’euros de dommages et intérêts aux ayants droit, pour la plupart des majors américaines. En fuite aux Philippines, Dimitri Mader, 26 ans, avait déjà été condamné, début avril, à un an de prison ferme et à 20 000 euros d’amende dans le volet pénal de ce dossier.Selon Christian Soulié, avocat de sept studios américains et de deux syndicats professionnels parties civiles, cette décision du tribunal correctionnel de Paris représente « l'une des plus importantes condamnations prononcées dans ce type d'affaire en France ».42 000 euros de revenus selon l’accuséEn 2009, l'Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (ALPA) avait recensé plus de 3 600 œuvres cinématographiques, y compris pornographiques, sur l'ensemble du site Wawa Mania, qui, en 2011, comptait plus d'un million de membres. Devant le juge d'instruction, M. Mader avait reconnu avoir engrangé 42 000 euros de revenus grâce à la publicité. Mais, selon lui, ces revenus servaient à payer les serveurs.Il avait témoigné dans l'émission « Envoyé spécial » diffusée en 2009 sur France 2 et dans « Sept à huit » en 2013 sur TF1. La Société civile des producteurs phonographiques avait déposé plainte en 2009.Depuis le départ de M. Mader, connu sous le pseudonyme de Zac, le site a connu plusieurs changements de nom de domaine, et existe toujours sous la forme d’un forum accessible uniquement sur invitation. 06.07.2015 à 17h04 • Mis à jour le06.07.2015 à 17h08 | William Audureau Vendredi 3 juillet, un internaute du nom de Dan Diebold a partagé sur le forum Reddit ce qui serait les images d’une console jamais commercialisée, et qui a pourtant joué un rôle charnière dans l’histoire de l’industrie, la Play Station. Coproduite par Nintendo et Sony, elle est l’un des chaînons manquants de l’histoire du jeu vidéo : la brouille entre les deux partenaires avait conduit Sony à reconvertir le projet en PlayStation (sans espace), sa fameuse console au succès planétaire.La demi-dizaine d’images postées par l’intéressé montre une carcasse légèrement jaunie. On distingue un logo Sony PlayStation sur la partie supérieure, tandis que la partie inférieure comporte deux ports pour des manettes, de type Super Nintendo, mais elles aussi labélisées Sony PlayStation.Le trésor était dans le grenierLe prototype semble correspondre au descriptif donné par le New York Times en 1991. Le quotidien évoquait à l’époque une « machine basée sur la dernière technologie Nintendo », qui ne « lit pas seulement les cartouches de jeux Nintendo mais aussi les CD », « développée en partenariat avec Nintendo » et prévue pour fin 1991 au Japon et 1992 aux Etats-Unis. Le lendemain, dans un volte-face fameux, Nintendo annonçait un partenariat concurrent avec Philips, obligeant Sony à jouer sa partition en solo.Comment cette pièce rarissime aurait-elle atterri dans le grenier de Dan Diebold, comme il le prétend ? Par l’entremise d’Olaf Olafsson, ancien président de Sony Corporation puis de la holding bancaire Adventa, où le père de Dan Diebold s’occupait de la maintenance, raconte-t-il à Polygon. C’est à l’occasion de la faillite de cette dernière que Terry Diebold, au moment de l’inventaire final, serait tombé sur cette étrange console qu’il s’est refusé à jeter.Une authenticité à prouverDepuis, sur les réseaux sociaux et les forums de jeux vidéo, une seule question, obsédante : s’agit-il bien de la fameuse console disparue, ou d’un fake ? Plusieurs éléments accréditent la thèse d’une authentique découverte. Comme l’ont relevé plusieurs amateurs d’histoire du jeu, son design est très proche du brevet déposé par Sony en Europe à l’époque, ainsi que de certains visuels diffusés dans la presse internationale au début des années 1990.Picture from an old book/magazine showing a similar Play Station prototype to the one recently unearthed: http://t.co/u0lWVB0hXM— Youloute (@Youloute en Sucre)require(["twitter/widgets"]);Et puis, il y a les partisans du doute légitime. La communauté des joueurs ne manque pas de talentueux faussaires, et l’art du poisson d’avril est profondément ancré dans la culture : en 1995, plusieurs médias spécialisés s’étaient concertés pour annoncer une fausse console, l’Enterprise de Sharp, obligeant le constructeur japonais à un démenti. Certains éléments, comme le jaunissement étrange de la façade ou le nombre de broches des ports manettes, appellent à la prudence.« Ce qui est sûr, c’est que la console existe »Aujourd’hui, le marché des collectionneurs est tel que concevoir son propre faux peut être financièrement intéressant et techniquement accessible. « Il est tout à fait possible, en ayant les moyens et une imprimante 3D professionnelle ainsi que des outils de façonnage, de réaliser son prototype maison, explique Vadu Amka, une artiste belge spécialiste dans la fabrication de boîtiers de consoles. Et là, je parle d'une simple coque vide.  » « Il ne s’agit pas d’un faux, elle n’a pas été fabriquée par un Russe », assure maladroitement Dan Diebold dans une vidéo. Mais la machine exposée par Dan Diebold ne s’allume pas, faute de bloc d’alimentation, et celui-ci préfère « éviter de prendre des risques » en cherchant à l’allumer à tout prix. « Ce qui est sûr, nuance Vadu Amka, c'est que la console existe. Qu'elle soit réellement de chez Sony ou faite maison. Donc le terme fake n'est pas approprié. »Plusieurs générations de prototypesEt puis, il reste l’autre question. A supposer que le prototype fonctionne bel et bien et ne soit pas un simple moulage 3D réussi, s’agit-il bien d’une Nintendo Play Station, le prototype coproduit par Nintendo et Sony, comme le prétend Dan Diebold ?Plusieurs éléments historiques clochent. Comme la graphie PlayStation en un seul mot, née de la brouille entre Nintendo et Sony et de l’impossibilité de réutiliser Play Station en deux mots. L’absence du nom de la société de Mario sur le boîtier est également étonnante pour une console conçue en partenariat.De même, la cartouche accompagnant le prototype est datée de juin 1992, soit plusieurs mois après l’abandon en juin 1991 d’un périphérique commun aux deux entreprises. Enfin, la console correspond visuellement à un brevet déposé par Sony en Europe, certes, mais en février 1992, après la rupture de son contrat avec Nintendo. Enfin, l’usage de manettes Super Nintendo ne prouve pas forcément grand-chose : il est fréquent que des consoles en cours de développement utilisent, faute de contrôleurs définitifs, des manettes déjà disponibles dans le commerce. Durant la conception de la Nintendo 64, c’est avec des manettes Sega Saturn que les prototypes fonctionnaient. En somme, s’il est authentifié, il pourrait s’agir d’un prototype de fin 1991 ou début 1992, et donc postérieur à la fameuse collaboration entre les deux géants japonais. William AudureauJournaliste au Monde Pierre Breteau, Mathilde Damgé et Alexandre Pouchard Les Grecs ont dit « oxi », « non ». Appelés à se prononcer sur le nouveau plan d’aide proposé par les créanciers internationaux, ils l’ont rejeté dimanche 5 juillet à 61,3 %.Victorieux, le premier ministre, Alexis Tsipras, a assuré que les représentants d’Athènes voyaient ainsi leur « pouvoir de négociation renforcé » avant une nouvelle réunion de l’Eurogroupe avec les ministres des finances des autres Etats de la zone euro.Quelle était la question ?Pourquoi les Grecs ont-ils voté « oxi » ?Pourquoi Varoufakis a-t-il démissionné ?Quels sont les scénarios possibles maintenant ?Si la Grèce sort de l’euro et que la crise s’aggrave, qui sera touché en Europe ? Quelle était la question ?Contrairement à ce qui a pu être dit ici ou là, le référendum n’appelait pas les Grecs à se prononcer pour ou contre leur maintien dans la zone euro, ni pour ou contre l’Union européenne. Il s’agissait d’avaliser ou non le plan d’aide proposé par les créanciers du pays (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international), et ses conséquences. Voici la question posée aux électeurs grecs :« Faut-il accepter le plan d’accord soumis par la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI) lors de l’Eurogroupe du 25 juin, qui est composé de deux parties : “Reforms for the completion of the current program and beyond” [“Réformes pour l’achèvement du programme en cours et au-delà”, en anglais dans le texte sur les bulletins] et “Preliminary debt sustainability analysis” [“Analyse préliminaire de la soutenabilité de la dette”, en anglais dans le texte sur les bulletins] ? »Ce projet d’accord comportait de nouvelles mesures d’austérité (voir le document, en anglais), érigées en conditions pour le déblocage d’une nouvelle aide financière à Athènes :une réforme fiscale, avec notamment une « simplification majeure » de la TVA, jugée « très fragmentée » ;une nouvelle réforme des retraites, avec un âge légal de départ à la retraite fixé à 67 ans, ou à 62 ans pour celles et ceux ayant quarante années de cotisation, ainsi que l’augmentation des cotisations de santé pour les retraités et le gel des pensions au moins jusqu’en 2021 ;un renforcement de la lutte contre la fraude fiscale et la contrebande de carburant.Le gouvernement avait d’abord refusé ces mesures en annonçant le référendum le 27 juin, puis a accepté la majorité d’entre elles dans une lettre d’Alexis Tsipras le 1er juillet, mais l’Eurogroupe (réunion des ministres des finances de la zone euro) a suspendu les négociations dans l’attente du référendum. Pourquoi les Grecs ont-ils voté « oxi » ?La Grèce est en crise financière gravissime depuis 2009 et la découverte, par le premier ministre socialiste nouvellement élu, Georges Papandréou, de comptes publics maquillés par la droite au cours des années précédentes. Pour redresser les comptes puis obtenir de l’aide financière internationale, les gouvernements successifs ont mis en place au moins huit plans d’austérité. Les réformes fiscales du système de retraite, l’alourdissement des taxes, les coupes budgétaires et les suppressions d’emplois publics ont peu à peu étranglé les ménages grecs.Lire notre synthèse :En Grèce, 8 plans d’austérité depuis 2009, 4 gouvernements, 2 plans d’aideLe référendum a ainsi été l’occasion, pour une majorité de la population, de rejeter un nouveau cycle d’austérité. Elle a été poussée dans ce sens par le parti du premier ministre, Alexis Tsipras, la coalition de gauche radicale Syriza, mais aussi par la droite souverainiste ANEL, ainsi que par les néonazis d’Aube dorée. Le gouvernement a assuré que son objectif était, grâce à ce non, de renforcer « le pouvoir de négociation » d’Athènes vis-à-vis des créanciers et de conclure « un meilleur accord » avec eux dans « le cadre de la zone euro ».Reportage auprès des partisans du "oxi" :« On a décidé de mourir comme on l’entend » Pourquoi Varoufakis a-t-il démissionné ?Le ministre de l’économie avait prévenu qu’il démissionnerait en cas de victoire… du oui. Mais, dès le lendemain de la victoire du non, il a annoncé sa démission. Dans une note sur son blog, Yanis Varoufakis explique que ses homologues « membres de l’Eurogroupe » préféraient son « absence des réunions ». Il a commenté en expliquant que c’était une « idée que le premier ministre a jugée potentiellement utile à l’obtention d’un accord ».Depuis ses débuts au ministère de l’économie, Yanis Varoufakis — économiste reconnu — s’est autant mis à dos ses homologues de la zone euro qu’il a acquis de popularité dans une partie de l’opinion internationale. On lui a reproché ses traits de caractère, il est notamment jugé arrogant, là où Bruxelles est plus une habituée des réunions feutrées. En le poussant à la démission, Alexis Tsipras fait ainsi un geste pour se rapprocher des créanciers.Lire aussi :Crise grecque : Yanis Varoufakis, bête noire de Bruxelles, poussé à la démission Quels sont les scénarios possibles maintenant ?Trois scénarios sont envisageables en somme : la négociation d’un nouvel accord ; un départ (de la zone euro, pas de l’Union européenne) à l’amiable ; et une sortie désordonnée, sans concertation et dans l’urgence.Lire :Crise grecque : trois scénarios après le non au référendum3,5 milliards d’eurosDans tous les cas, le temps presse : en défaut de paiement vis-à-vis du FMI depuis le 1er juillet, date à laquelle le pays devait rembourser 1,5 milliard d’euros à l’institution, une autre échéance se profile : la Grèce doit 3,5 milliards d’euros à la BCE d’ici au 20 juillet.Les Européens se réuniront mardi (François Hollande et Angela Merkel se verront dès lundi soir) pour discuter des issues possibles ; côté grec, un nouveau ministre de l’économie devrait être nommé bientôt, et le gouvernement revenir à la table des négociations avec les créanciers et les dirigeants européens.Dans les deux derniers scénarios, la sortie de l’euro favoriserait les exportations (rendues plus compétitives par une monnaie dévaluée), même si celles-ci pèsent peu dans la balance commerciale par rapport aux importations.La sortie de l’euro pénaliserait certes les Grecs (qui paieraient plus cher les biens importés), mais, selon les analystes de Natixis, l’arrêt du remboursement des intérêts de la dette apporterait une bouffée d’air à l’ensemble de l’économie hellène. Si la Grèce sort de l’euro et que la crise s’aggrave, qui sera touché en Europe ?Un « Grexit » a peu de risque d’entraîner une panique financière comme pendant la « crise des dettes » de la zone euro, en 2012, car depuis cette date, les banques européennes ont réduit leur exposition à la Grèce. Seules les banques allemandes ont gardé dans leurs comptes beaucoup de créances bancaires sur la Grèce (environ 42 % du total des créances du pays, selon les calculs de Natixis).Cependant, les banques grecques sont présentes dans les pays d’Europe orientale, où elles détiennent des encours importants, un risque pour ces pays si les banques grecques devaient définitivement mettre la clé sous la porte. Par rapport à la taille de leur économie, les pays les plus exposés au secteur bancaire grec sont : Chypre (46 % du PIB) ; la Bulgarie (19 % du PIB) ; la Macédoine (17 % du PIB) ; l’Albanie (14 % du PIB) ; la Serbie (11,5 % du PIB) ; la Roumanie (7,6 % du PIB).Quant aux Etats, ils sont exposés à la dette grecque par les prêts bilatéraux qu’ils ont accordés à Athènes et par les garanties qu’ils ont apportées au Fonds européen de stabilité financière : le FESF a prêté 142 milliards d’euros à la Grèce. Enfin, un « Grexit » aurait des conséquences pour tout le continent sur la confiance des investisseurs étrangers et sur le moral des ménages en Europe.Lire aussi :Les risques géopolitiques d’un « Grexit »Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Clément Guillou Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il canicule, il n’y a qu’une chose qui ne change pas dans la première semaine du Tour de France : ça chute. Ça tombe devant, derrière et au milieu. Lundi 6 juillet, lors de la troisième étape, qui a vu le peloton traverser la Belgique, c’est tombé sur le côté.course neutralisée apres cette chute http://t.co/y4ND1sFxsd— philousports (@philippe)require(["twitter/widgets"]);C’est tombé si vite et si fort que le peloton s’est arrêté pour panser ses plaies, que Fabian Cancellara a déjà perdu son maillot jaune et que Tom Dumoulin, qui pensait bien le récupérer, a abandonné. Au sommet du mur de Huy, qu’il connaît mieux que sa Catalogne natale, Joaquim Rodriguez, 36 ans et toujours aussi explosif, s’est imposé devant Chris Froome.Le Britannique, vainqueur du Tour de France 2013, a même endossé le maillot jaune bien plus tôt qu’il ne le pensait. Tony Martin, deuxième à une seconde, a encore raté le plus beau des maillots à cause des bonifications.Outre le gain moral, Chris Froome a pris du temps à ses adversaires : Tejay Van Garderen, Vincenzo Nibali et Nairo Quintana sont à 11 secondes ; Alberto Contador, à 18. Les Français eux, ont, vont être contents de retrouver leurs routes : Romain Bardet a peiné dans le mur (36 secondes déboursées) et Thibaut Pinot, lâché dans l’avant-dernière côte du parcours, perd à nouveau une minute et demie. Le leader de la FDJ voulait gagner un podium dans les Alpes, il l’a perdu au Bénélux.La course neutraliséeAussi passionnantes furent les trois minutes d’ascension du mur de Huy, c’est dans la banlieue de Namur et sur une route plate et droite qu’a eu lieu le gros du spectacle de cette troisième étape. Peu après 16 heures, une chute d’une violence rare a amené les organisateurs du Tour à prendre la décision, rarissime, de neutraliser la course une dizaine de minutes, à 53 kilomètres de l’arrivée.Les coureurs ont évité le pire, certains manquant de peu de percuter à pleine vitesse un pylône électrique. Le maillot jaune, Fabian Cancellara, emporté dans la chute, en a souffert, et n’a pas pu défendre ses chances à l’arrivée.Cette chute, provoquée par une collision entre William Bonnet (FDJ) et un coureur qui se rabattait devant lui, a entraîné quatre abandons immédiats : Bonnet ; le Néerlandais Tom Dumoulin (Giant-Alpecin), troisième du classement général ; l’Australien Simon Gerrans (Orica-GreenEDGE) ; et le Russe Dmitry Kozontchuk (Katusha). Mais la liste des blessés ne s’arrête pas là.Les organisateurs ont justifié l’arrêt du peloton par la nécessité de soigner les nombreux blessés. Les ambulances et le personnel médical étaient surchargés.C’est la cinquième fois dans l’histoire du Tour de France que la course est neutralisée, la dernière remontant à 1998, lorsque les coureurs avaient, d’eux-mêmes, posé pied à terre pour protester contre le traitement qui leur était réservé après l’affaire Festina.Et demain, les pavésDans un premier temps, Christian Prudhomme, directeur de la course (ci-dessous en train de s’envoler), a demandé aux coureurs de ralentir, puis, constatant qu’il était difficile de contenir ces quelque deux cents coureurs survoltés, leur a demandé de mettre pied à terre.Emmène-nous Christian. #TDF2015 https://t.co/rg5FLTDpsO— AlexisAnnaix (@Alexis Annaix)require(["twitter/widgets"]);Une fois le peloton regroupé, il a grimpé en convoi, à vitesse modérée, la côte de Bohissau, première ascension du Tour, neutralisée elle aussi. Cette décision établit un dangereux précédent, remarquait le patron de l’équipe Etixx-Quick Step, Patrick Lefévère, sur Twitter.I will remember this. Every crash we will waiting during the #tourdefrance— PatLefevere (@Patrick Lefevere)require(["twitter/widgets"]);Et l’événement de lancer un débat : faut-il neutraliser la course à chaque chute ? A chaque chute du maillot jaune ? A chaque chute de Fabian Cancellara, le porte-parole du peloton, qui avait lui-même fait neutraliser — officieusement — une étape du Tour de France en Belgique, en 2010, en raison des conditions climatiques ?Et demain, on fait quoi ? La question pourrait à nouveau se poser : au programme, sept secteurs pavés d’ordinaire traversés sur Paris-Roubaix, dont six dans les 50 kilomètres. Et peut-être un nouveau changement de leader à prévoir : Chris Froome abhorre ces chemins vicinaux et une malédiction semble peser sur les maillots jaunes du Tour de France 2015.Last TDF with 3 different yellow jersey holder on the first 3 days: 1992 (Indurain, Zulle, Virenque). #TDF2015— CyclingValue (@Cycling Value)require(["twitter/widgets"]);Clément GuillouJournaliste au Monde Laura Wojcik Quand Adrien Gropallo évoque son parcours, il bute un peu sur les mots : « Bac +4… Enfin, +4 ». Difficile d’adapter le vocabulaire avec un cursus aussi paradoxal. A 22 ans, cet étudiant non-bachelier est titulaire d’un BTS, s’apprête à valider un master 1 du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), et prépare son entrée en master 2 à l’EM Strasbourg Business School. Avant d’embrayer, il l’espère, sur un mastère spécialisé, dans une école de commerce encore plus prestigieuse que celle qu’il s’apprête à rejoindre.Tout cela, le jeune homme l’a obtenu malgré une moyenne de 7,5 au baccalauréat en 2010, sans donc atteindre le 8 sur 20 nécessaire pour prétendre au « niveau bac ». Un trou béant sur son CV que le jeune homme n’a jamais caché : « Dans mes lettres de motivation, j’explique pourquoi je n’ai pas le bac. Je fournis aussi mon relevé de notes de l’époque. Je suis transparent dès le début. » Incompréhension des interlocuteursSouvent, c’est l’incompréhension qui domine chez ses interlocuteurs, même cinq ans après son échec : « J’ai toujours des comptes à rendre. Quand j’ai déposé mon mémoire de master 1 (M1) au CNAM récemment, la responsable de formation est venue me dire qu’il n’était pas possible d’avoir un BTS sans le bac », sourit le jeune homme.Lui aussi a cru que le bond en avant dans le supérieur était impossible. Après son échec au bac S, il n’envisage pas de redoubler sa terminale. « Je n’étais pas intéressé par l’école, et je voulais prendre un an de pause quoi qu’il arrive », explique-t-il. Il passe une année à enchaîner les petits boulots, en France puis à Londres. Et épluche les forums sur internet qui rabâchent que non, un BTS sans bac, ça n’existe pas.Pourtant, rien n’interdit légalement les candidats ayant échoué à l’examen de postuler en BTS, ou dans d’autres formations du supérieur, comme celles du Conservatoire national des arts et métiers. Mais en réalité, c’est très rare. Dans les établissements publics, les places sont trop limitées et recherchées pour que ces profils atypiques y aient leur chance. Les non-bacheliers doivent donc souvent se tourner vers des établissements privés, coûteux et parfois peu réputés, dont certains proposent de préparer le bac en parallèle de la première année. Adrien Gropallo, qui vit alors en région parisienne, doit opter pour un réseau d’établissements à une heure trente de trajet de chez lui. L’ambiance y est peu propice au travail, avec un brouhaha qui lui « rappelle le collège », mais le jeune homme n’a guère le choix.« Quelque chose d’autre à défendre »Même dans une école privée peu regardante, il faut se battre pour être admis : « Sans le bac, tu dois montrer que tu as quelque chose d’autre à défendre », explique le jeune homme : un supplément de motivation, un objectif professionnel déjà tracé ou quelques lignes en plus sur son CV.Le Strasbourgeois, lui, mise d’emblée sur un parcours en alternance. Ce qui l’oblige à multiplier les coups de fil pour trouver un employeur au début de son cursus en BTS. « C’était très difficile d’obtenir un entretien, mais dès que j’avais la chance d’en avoir un, je pouvais défendre mon dossier et ça a toujours marché », poursuit-il. Au final, sa stratégie a payé : « Je travaille depuis quatre ans, alors que je n’ai que 22 ans. Ça me permet d’être jugé sur autre chose que mon parcours scolaire seul », explique l’étudiant.A l’issue du BTS, ce parcours original lui permet d’entrer en licence de droit économie gestion au CNAM de Strasbourg. De telles admissions se font « en concertation avec le responsable pédagogique, et pour certaines filières seulement » y précise-t-on. Adrien Gropallo enchaîne sur un master 1 de responsable de gestion, toujours au sein du Cnam, et débutera en septembre un master 2 Supply Chain management au sein d’une école de commerce cotée, l’EM Strasbourg Business School.« Valeur ajoutée »Ce parcours montre toute la difficulté de faire ses preuves dans un système éducatif où le baccalauréat est un Graal quasi sacré. Pourtant, le Strasbourgeois ne voudrait repasser le bac pour rien au monde. Par manque de temps d’abord, mais aussi parce qu’il a fait de ce non-diplôme un moyen de se démarquer : « Après, ce sera moins drôle, plaisante le Strasbourgeois. Mon parcours montre que je suis résilient, c’est apprécié ». D’autant plus que selon lui, « les écoles de commerce misent beaucoup sur la diversité ».Adrien Gropallo souhaite montrer la voie à d’autres élèves de terminale qui ont échoué au baccalauréat : 12 % des candidats étaient concernés en 2014. L’étudiant laisse aujourd’hui quelques messages sur les forums en ligne qu’il consultait auparavant, et répond à de nombreux angoissés sur Facebook. « Je souhaite leur dire que c’est possible de faire des études sans le bac. Je leur conseille de bouger, de prendre une année pour faire autre chose. C’est ma valeur ajoutée, et je veux la partager », explique-t-il.Une « valeur ajoutée » qui n’apaise pas ses doutes : « J’ai toujours une appréhension parce que je n’ai pas le bac. Je sais que ça peut coincer à n’importe quel moment », confie-t-il. Chaque année, au moment du bac, « quand j’entends que les autres le passent, ça me fout un petit coup ». Une montée de stress plutôt que de nostalgie : « Parfois je me dis qu’il y a eu un bug, que je suis passé entre les mailles du filet, et que je ne devrais pas être là où je suis aujourd’hui », poursuit le jeune homme. Il nous demande d’ailleurs de vérifier dans les textes officiels qu’un BTS obtenu sans le bac est bien légal. « Ca me rassurerait », insiste-t-il.Adrien Gropallo voudrait pouvoir tourner la page : « Peut-être qu’un jour on me laissera tranquille avec ce bac. » Au prix de nouvelles compétences et expériences sur son CV, et d’un parcours scolaire de plus en plus fourni. Quitte un jour à rendre moins visible la fameuse ligne manquante. Nous publierons dans les prochains jours d’autres témoignages et des informations pratiques sur la poursuite d’études supérieures sans le bac.Laura WojcikJournaliste au Monde 06.07.2015 à 16h09 • Mis à jour le06.07.2015 à 18h12 | Pauline CroquetAu fil des années, dans les allées des différentes conventions de culture japonaise en France, les visiteurs habillés aux couleurs des personnages de la série Evangelion se font de plus en plus rares. Pourtant, cette saga de science-fiction, qui célèbre ses 20 ans cette année, reste culte. On l'érige souvent au rang des chefs d'œuvre de la fiction japonaise aux côtés d'Akira ou Ghost in the Shell. Elle était d'ailleurs à l'honneur de cette nouvelle édition de la Japan Expo de Paris, qui s'est achevée dimanche 5 juillet. Une exposition lui était consacrée et Yoshiyuki Sadamoto, le concepteur des personnages et l'un des inventeurs de la série, était invité.Diffusée à la télévision japonaise à partir d'octobre 1995, Neon genesis Evangelion raconte une humanité post-apocalypse. Brutalement frappée par une catastrophe appelée « le second impact », la moitié de la population de la Terre a péri. Quinze ans plus tard, en 2015, alors que l'humanité tente de se reconstruire, de gigantesques créatures, des « Anges », envahissent la Terre, et notamment Tokyo où se base l'intrigue. Afin de les contrer, des robots de combat sont créés, les « Evas ». Ceux-ci ont la particularité de ne pouvoir être pilotés que par des enfants de moins de 14 ans. Parmi eux, Shinji, le héros. « Ce sont ces enfants qui vont devoir se battre et sauver le monde », résume Yoshiyuki Sadamoto.Derrière les robots, la psychologie humaine« Pour moi Evangelion marque un tournant dans les séries mecha, qui mettent en scène des robots. Elle fusionne les deux genres qui existaient : les ‘super robots' comme Goldorak, centrés sur l'action, et les ‘real robots' comme Gundam, qui représentent des robots animés de l'intérieur par des humains, pilotés, souvent militaires et dont les histoires ont des questionnements plus profonds », détaille Ludwig « Loudde », passionné d'animés et collectionneur qui a participé à l'exposition sur le salon. Il se souvient : « J'ai découvert Evangelion à sa sortie. Je suis de Charleville-Mézières, donc c'était compliqué de voir la série [non diffusée en France à l'époque]. Je me souviens qu'on se prêtait par correspondance des cassettes copiant des Laserdisc japonais de la série. Je l'ai donc vue en VO pure, sans sous titres. Même sans comprendre les paroles car je ne parle pas japonais, la réalisation, la musique du grand compositeur Shiro Sagisu et l'ambiance m'ont mis une claque. »« Une claque ». « Destabilisé(e) ». Les termes reviennent régulièrement dans la bouche des amateurs d'Evangelion. Car bien au-delà d'une histoire de robots, Evangelion est reconnue pour son travail très riche sur la psychologie de ses personnages : « Cette série est très introspective, la psyché des héros est illustrée, animée, pas seulement suggérée, c'est peut être la première fois qu'on voyait ça », argumente David, une petite quarantaine d'années, et passionné de la première heure.« Même si les héros sont des enfants, ce n'est pas une série pour eux. Les relations entre les personnages sont très ambiguës, à la limite de l'incestueux ; Shinji part au combat avec le clone de sa mère par exemple. C'est une véritable tragédie grecque », analyse Carlo Levy , directeur de Dybex, qui a édité et importé Evangelion en France. « On est face à des personnages qui souffrent tous ; chacun a son drame et affronte dans son entourage des morts brutales. Il y a un grand éventail de situations personnelles... A 15-25 ans, le spectateur se cherche encore et peut se retrouver dans ces histoires », ajoute t-il.Une explication partagée par Yoshiyuki Sadamoto, le dessinateur : « Le succès d'Evangelion vient surtout du fait que les gens vont se sentir proches des personnages à une époque de leur vie, vont s'attacher à eux, quand bien même ces derniers vont avoir une partie secrète. Dès le début du projet, il était évident que l'on voulait qu' Evangelion plaise à un maximum de personnes : ceux qui aiment les jolies filles, ceux qui aiment les robots, ceux qui aiment les histoires père-fils, et ensuite, nous avons rajouté ces parties plus mystérieuses avec les sociétés secrètes, les légendes urbaines … Cette variété explique aussi probablement que la série reste culte aujourd'hui. »Le besoin d'en parlerHideaki Anno, scénariste et réalisateur, amène donc le spectateur à s'interroger au delà de la fin de l'humanité : quelle est la raison d'être des anges, qu'est-ce que le plan de complémentarité de l'homme évoqué dans l'histoire, pourquoi les enfants combattent ? Autant de questions que certains fans ardus vont tenter de résoudre en discutant sur les forums, la série étant contemporaine de l'arrivée d'Internet dans les foyers. Alexandre, 20 ans, « amateur de la série mais pas gros consommateur d'animés japonais », confirme : « Ce qui est fou, c'est qu'une fois qu'on a vu un épisode, on se sent obligé d'en parler de discuter , un peu comme avec Game of Thrones pour citer un exemple récent. La première fois que je l'ai vu, j'ai fait des recherches sur le Net. Beaucoup de gens parlent de théories sur Evangelion en ligne. » D'autant que de nombreuses références – du moins des termes empruntés – aux textes anciens du christianisme et aux judaïsme jalonnent l'histoire d'Evangelion et permettent de nourrir le fantasme.« La partie religieuse d'Evangelion est assez discrète, il faut s'y connaître si l'on veut y voir quelconque symbole, mais c'est pas dérangeant, cela renforce le mystère de la série », explique Kevin, 23 ans. « Cette série est plus ésotérique que religieuse », complète David. « C'est plutôt esthétique », selon Carlo Levy de Dybex. « Je ne suis pas sûr qu'Anno [Hideaki Anno, le réalisateur de la série] se rende compte de la portée des symboles religieux qu'il emploie. Les religions éloignées du Japon sont exotiques pour eux, comme pour nous les Egyptiens. »Le dessinateur Yoshiyuki Sadamoto n'est pas non plus très bavard au sujet des influences religieuses : « L'histoire tient pour beaucoup aux inspirations de jeunesse que nous avons pu avoir avec plein d'œuvres comme le manga Devilman, mais aussi le manga Apparaît géant légendaire [non paru en France] qui a influencé la construction des personnages mais aussi Hyoryu Kyoshitsu [L'Ecole emportée], un manga d'horreur qui retrace l'histoire d'une classe transportée tout d'un coup dans un monde parallèle. »A la télé après « les Simpsons »La série sort officiellement en VHS en France en 1996 alors que la diffusion japonaise s'achève. La jeune société d'édition bruxelloise Dybex, quelques mois au compteur à l'époque, acquiert les droits : « J'étais très fan du travail des studios Gainax qui ont réalisé Evangelion. Je n'avais aucune idée de ce que ce serait au final, mais je me suis dit, si c'est Gainax, ce ne peut être mauvais. Ils avaient réalisé Nadia, le secret de l'eau bleue et Gunbuster, de très beaux animés », se souvient Carlo Levy, le patron de Dybex. « C'était un défi de le sortir à l'époque, car ça a été une des premières séries à multiples épisodes à sortir en France en VHS comme ça. Le défi était de savoir si les gens allaient accrocher et acheter une à une les neuf cassettes : la réponse est oui. » Pour ce faire, Dybex confectionne des jaquettes dépliables pour accompagner les VHS et chouchoute la traduction des sous-titres, parfois négligée à l'époque dans le milieu de l'animé. Mais avec quelques difficultés : « On n'avait pas de vision d'ensemble sur la série pour la traduction car on ne la recevait que par deux ou trois épisodes. Mais on a eu de la chance, on n'a pas commis d'erreur majeure », raconte Carlo Levy. La série fonctionne principalement par le bouche à oreille, les VHS s'écoulent en milliers d'exemplaires, ce qui est loin d'être négligeable à la fin des années 1990. A force de faire le pied de grue dans les bureaux de la programmation de Canal+, Carlo Levy convainc la chaîne cryptée de diffuser Evangelion. Les épisodes passeront sur petits écrans en 1998, en fin d'après-midi, juste après Les Simpsons. « C'est la première série animée diffusée par Canal après la programmation de Cobra en 1984 », insiste Carlo Levy. L'épilogue des 26 épisodes va provoquer l' émoi des fans, et susciter la controverse, de nombreux débats, amplifiés par les forums sur le Net. En 1997, un an après la fin de la série, Hideaki Anno sort un film qui offre une fin alterative : The End of Evangelion.Bien plus tard, en 2007, Anno lance une nouvelle tétralogie de films, Rebuilt of Evangelion, dont le dernier volet n'est toujours pas sorti. Cette série remet en cause au fur et à mesure l'histoire originale. « Dès le deuxième film, s'installe une histoire parallèle et au troisième volet, cela se détache complètement de la série. Personne n'a les idées claires sur ce qui va se passer dans le prochain film, on attend tous », conclut Carlo Levy. Au Japon, cette nouvelle saga est un succès. Le premier film réalise 2 milliards de yen (environ 15 millions d'euros) de bénéfices l'année de sa sortie.« Personne ne reste indifférent »En France, même si l'on admet la grande qualité de ces nouvelles sorties, le succès reste plus confidentiel. La série originelle n'est plus commercialisée. Les rééditions ont été interrompues à la demande du réalisateur lui-même, pour laisser une chance aux nouveaux films. « Et puis le manga dérivé de la série a commis une erreur : il a mis vingt ans à se terminer, en novembre 2014, alors que la série TV s'est achevée en 1997. Les Européens qui s'intéressaient à l'animé étaient peut-être passés à autre chose entre temps », avance Carlo Levy.Pourtant, « cette série ne laisse indifférent personne, y compris tous les gens qui n'aiment pas l'animation japonaise à qui j'ai pu la montrer », assure Kevin, un visiteur de la Japan Expo. « Aujourd'hui, les jeunes fans de mangas et d'animés regardent avant tout ce qui marche. C'est peut être aux anciennes générations de leur mettre Evangelion dans les mains, comme quand tu montres un vieux Superman avec Christopher Reeves à un fan de comics qui te parle de Man of Steel sorti il y a peu », explique Eric, qui se qualifie de « fan hardcore », venu admirer le costume d'une jeune femme déguisée en Askua Langley Soryu, personnage d'Evangelion. Aux fans, donc, d'évangéliser Evangelion ? //sas_manager.render(25258); ADVERT_AD(['50270/444461', 25258, '', 'parallax', '']); require(["lmd/core/ux/longform"], function (advertLongform) { advertLongform.moveAdvert('[data-adformat=parallax]', '#articleBody'); });Pauline CroquetJournaliste au Monde 06.07.2015 à 15h32 • Mis à jour le06.07.2015 à 17h40 | Florian Reynaud Hacking Team, une entreprise italienne qui vend des outils de surveillance et d’espionnage informatiques dans le monde entier, a subi dimanche 5 juillet un piratage qui aurait abouti au vol de 400 gigaoctets de données confidentielles. Cette fuite massive contiendrait des emails et documents internes et le code source de plusieurs logiciels conçus par l’entreprise.Le compte Twitter de l’entreprise a également été piraté et a diffusé des liens vers les documents volés, ainsi que des captures d’écran d’emails. Le nom du compte Twitter a été changé de Hacking Team (« Equipe de pirates ») à « Hacked Team » (« Equipe de piratés »). Le compte Twitter de Christian Pozzi, un des responsables de la sécurité de l’entreprise, a également été piraté, et son compte est désormais inaccessible. De par ses activités, Hacking Team n’a pas la meilleure des réputations. L’association Reporters sans frontières (RSF) l’a même classé dans son édition 2013 du rapport sur les « ennemis d’Internet ». « L’entreprise italienne Hacking Team décrit elle-même ses technologies comme étant “offensives”. La société a été mise en cause pour des ventes au Maroc et aux Emirats arabes unis. Selon la société Hacking Team, le Remote Control System [logiciel espion de l’entreprise], dénommé avec modestie DaVinci, est capable de casser le chiffrement utilisé pour les emails, les fichiers et les protocoles VOIP [téléphonie via Internet] », indique le document de RSF.La dernière version de Remote Control System (RCS), nommée « Galileo », est présentée par Hacking Team comme « la suite de piratage pour les interceptions gouvernementales ». RCS peut infecter la majorité des systèmes d’exploitation (Windows, Android, OSX, iOS…), qu’il s’agisse d’un ordinateur ou d’un téléphone portable. Hacking Team assure que ses logiciels espions sont indétectables par les antivirus. RCS peut alors enregistrer des conversations Skype, voler des emails, des SMS ou même des clés de chiffrement utilisées pour s’échanger des informations confidentielles. L’entreprise assure qu’elle vérifie que ses outils ne soient jamais utilisés contre des journalistes, travailleurs humanitaires ou à toute fin constituant une violation des droits humains.Plusieurs rapports de l’entreprise russe en sécurité informatique Kaspersky et des chercheurs du Citizen Lab (lié à l’université de Toronto) ont affirmé que Hacking Team vendait des solutions de surveillance à des dictatures et gouvernements oppressifs. En 2012, les ordinateurs de journalistes citoyens marocains ont par exemple été infectés par un logiciel espion suspecté d’avoir été conçu par l’entreprise.« Nous faisons extrêmement attention à qui nous vendons nos produits. Nos investisseurs ont mis en place un comité légal qui nous conseille continuellement sur le statut de chaque pays avec lequel nous entrons en contact », avait assuré le PDG de Hacking Team, David Vincenzetti, dans une interview accordée en 2011 au journaliste Ryan Gallagher (aujourd’hui journaliste d’investigation pour The Intercept). « Le comité prend en compte les résolutions de l’ONU, les traités internationaux et les recommandations d’Human Rights Watch et d’Amnesty International », avait-il ajouté.Un contrat avec le SoudanUne experte de l’association militante Electronic Frontier Foundation a publié lundi 6 juillet sur Twitter une liste des clients supposés de Hacking Team, issue des documents volés à l’entreprise, parmi lesquels de nombreux services de police mais aussi de renseignement.Selon le document, l’entreprise a vendu ses services de manière non officielle aux services secrets et au ministère de la défense saoudiens, mais aussi aux services de renseignement russes, au ministère de la défense et aux services secrets soudanais. Un autre document volé indique que Hacking Team a facturé un contrat de 480 000 euros au Soudan, alors même que l’Organisation des nations unies (ONU) impose un embargo sur la vente d’armement et de « matériels connexes » au Soudan. Hacking Team avait d’ailleurs nié toute relation commerciale avec le Soudan. Parmi les clients supposés toujours en contrat, on trouve également la Turquie, la Thailande, les Etats-Unis, l’Espagne, le Nigeria, l’Australie mais aussi de nombreux clients au Mexique.Sur son compte Twitter, désormais supprimé, Christian Pozzi a réagi lundi matin à la publication des documents. « Une grande partie de ce que les pirates affirment concernant notre entreprise est faux. Merci de ne pas répandre de fausses informations sur les services que nous offrons », a-t-il tweeté. « Nous sommes en train de travailler étroitement avec la police », a-t-il assuré.Florian ReynaudJournaliste au Monde Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Avant de rencontrer François Hollande à l’Elysée, lundi à 18 heures, la chancelière allemande Angela Merkel a laissé son porte-parole, Steffen Seibert, indiquer en quelques mots comment elle voyait la situation après le référendum en Grèce.Formellement, « la porte est toujours ouverte » à un accord avec Athènes, a dit M. Seibert, reprenant une phrase prononcée par la chancelière au Bundestag mercredi 1er juillet. Contrairement à son vice-chancelier, le président du Parti social-démocrate Sigmar Gabriel, la chancelière ne pense donc pas que la Grèce « a rompu les ponts » avec l’Europe.Suivez la situation en direct sur notre liveNéanmoins, il est clair qu’elle n’est absolument pas prête à faire la moindre concession. « Compte tenu de la décision d'hier des citoyens grecs, les conditions pour des négociations sur un nouveau programme d'aide ne sont pas réunies », a déclaré M. Seibert. Selon lui, le vote de dimanche « est un rejet du principe qui a guidé les aides aux pays [européens en difficulté], le principe selon lequel la solidarité et les efforts sont indissociables », a poursuivi M. Seibert. Or, « le gouvernement allemand reste fidèle à ce principe » qui, selon lui, a fonctionné dans les autres pays qui y ont eu recours.Angela Merkel attend donc désormais ce qu’Alexis Tsipras a à dire aux Européens. Mais, pour elle, il ne saurait être question de négocier un troisième programme d’aide et encore moins de rediscuter de la dette. Un allègement de la dette « n'est pas un sujet pour nous », a indiqué le porte-parole du ministère des finances, Martin Jäger. « Je ne vois pas de raison de nous lancer à nouveau dans cette discussion », a-t-il ajouté.Lire nos explications :Crise grecque : trois scénarios après le non au référendumSauver l’EuropeTout se passe donc comme si l’Allemagne se préparait désormais à une sortie de la Grèce de la zone euro. Certes, ce n’est pas Berlin qui la provoquera, mais celle-ci deviendra inévitable au fur et à mesure qu’Athènes se révèlera, faute d’accord avec ses créanciers, incapable d’honorer ses remboursements et que la Banque centrale européenne cessera d’assurer le financement de son économie.Une sortie de la Grèce de la zone euro serait-il un échec pour Angela Merkel ? Evidemment, celle-ci ne le voit pas ainsi. Du moins ne le reconnaît-elle pas. Mercredi, au Bundestag, la chancelière a donné sa définition de ce qu’est un bon Européen.« Je le dis clairement : un bon Européen n’est pas celui qui recherche l’unité à tout prix. Un bon Européen est celui qui respecte les traités européens ainsi que le droit national et qui, de cette façon, contribue à ce que la stabilité de la zone euro ne se détériore pas. »Contrairement à la plupart des autres pays de la zone euro, dont la France, l’Allemagne – conservateurs et sociaux-démocrates confondus – est désormais convaincue qu’une zone euro sans la Grèce serait plus stable qu’une zone euro dont les principes seraient bafoués par un de ses membres. Dans cette logique, ne pas sauver la Grèce, c’est , d’une certaine façon, sauver l’Europe. De plus, même si Angela Merkel se garde bien de le dire, les retombées négatives devraient être telles pour la population grecque que cela servira sans doute de leçons aux autres pays.Lire les dernières informations :Démission, propositions, divisions : le jour d’après le non de la GrèceFrédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.07.2015 à 14h44 • Mis à jour le06.07.2015 à 15h19 | Anthony Hernandez Cette septième édition de la Coupe du monde féminine s’est conclue sur une belle finale remportée largement par une équipe des Etats-Unis au sommet de son art (5-2 face au Japon). Désormais triples championnes du monde, les Américaines ont le plus beau palmarès d’un football féminin qui ne cesse de gagner en niveau de jeu et de se développer de part le monde.1. Les Etats-Unis sont vraiment le plus grand pays du football fémininPour ceux qui en doutaient encore, les footballeuses américaines ont démontré pendant un mois au Canada qu’elles étaient toujours les plus redoutables. Leur deuxième et dernier titre de championnes du monde remontaient à 1999 (le premier en 1991). Depuis, les premières championnes olympiques en 1996 avaient ajouté trois titres olympiques (2004, 2008 et 2012) mais ne s’étaient jamais plus imposées lors de la Coupe du monde.En dominant la Chine en quarts de finale, les doubles championnes du monde allemandes en demies (2003 et 2007) et leur nouveau meilleur adversaire japonais en finale (5-2), les coéquipières de Hope Solo et Carli Lloyd ont bien mérité ce troisième sacre mondial et enrichissent le plus beau palmarès mondial.2. Le football féminin prend pied sur d’autres continentsLors de leur victoire en 2011, les Japonaises avaient placé l’Asie au sommet du football féminin, ce que la Chine avait manqué d’un rien en 1999 (finaliste). L’Amérique du Nord, grâce aux Etats-Unis et au Canada, et l’Europe, grâce à l’Allemagne, aux pays nordiques (Norvège et Suède) et désormais à la France et l’Angleterre, fournissent les meilleures nations mondiales. Mais le Mondial 2015 a vu l’émergence de nouveaux pays.Huit ans après leur premier quart de finale, les Australiennes ont récidivé au Canada en s’offrant le luxe d’éliminer le Brésil en huitièmes de finale. Annoncée comme une équipe plutôt faible, la Colombie a, elle, rejoint les huitièmes de finale pour sa deuxième participation. Et face aux Etats-Unis, futur vainqueur, les Colombiennes ont résisté malgré une expulsion précoce. En poules, elles avaient notamment battu la France à la surprise générale (2-0).Enfin, si la Côte d’Ivoire a servi de punching-ball à l’Allemagne (10-0), les Camerounaises ont réalisé une superbe première Coupe du monde en atteignant les huitièmes, battues seulement 1-0 par la Chine.3. Les Bleues conquièrent les cœurs et rivalisent avec les meilleuresSi le parcours des footballeuses françaises est teinté d’une légère déception au vu de la qualité et du scénario de leur quart de finale, perdu aux tirs au but face à l’Allemagne, après avoir concédé une égalisation à cinq minutes de la fin sur un penalty très sévère, les Bleues ont tout de même réussi leur Mondial.Après un faux pas face à la Colombie, les coéquipières d’Amandine Henry ont écrasé le Mexique, maîtrisé la Corée du Sud et dominé comme rarement les Allemandes. L’Angleterre, qu’elles avaient battu en ouverture (1-0), a terminé troisième de la compétition, ce qui montre bien qu’avec un meilleur tableau les Françaises avaient mieux à faire. Pour couronner le tout, les audiences télévisées ont été excellentes malgré un décalage horaire parfois handicapant. W 9 a eu le nez creux en pariant sur la compétition. Le quart épique face à l’Allemagne constitue désormais le record historique de la TNT avec 4,2 millions de téléspectateurs et un pic à plus de 5 millions en fin de match. En huitièmes face à la Corée, l’audience avait frôlé les 3 millions. Dans quatre ans, le Mondial 2019 organisé en France pourrait achever la conversion des Français au football féminin.4. Le niveau des gardiennes de but s’élèveTraditionnellement décriées par les contempteurs du football féminin, les gardiennes de but n’ont pas été toutes irréprochables, mais elles sont de plus en plus nombreuses à briller. Derrière les deux meilleures spécialistes du poste, l’Allemande Nadine Angerer et l’Américaine Hope Solo (élue meilleure gardienne comme en 2011), encore très performantes au Canada, d’autres ont prouvé leur progrès.Parmi elles, la Française Sarah Bouhhadi, parfois critiquée par la presse française, a réalisé un grand quart de finale contre l’Allemagne. La Colombienne Sandra Sepulveda avait multiplié les arrêts face à la France en poules. Si le problème de taille est encore une limite à l’efficacité sur certains tirs en hauteur, le poste gagne incontestablement en densité et en qualité.5. Spectacle et buts au rendez-vousCent quarante-six buts en 52 rencontres, soit environ une moyenne de 2,8 buts par match. D’Amandine Henry d’une frappe puissante en pleine lucarne face au Mexique, à Carli Lloyd du milieu de terrain en finale face au Japon, nombre de ces réalisations ont été impressionnantes. L’équipe de France, les Etats-Unis et le Japon ont montré également un jeu collectif très huilé. Les individualités ont été présentes tout au long de la compétition. Quelques-unes se sont distinguées : Carli Lloyd a été élue meilleure joueuse, Amandine Henry est deuxième et la Japonaise Aya Miyama est troisième.Lire aussi :Mondial : Amandine Henry, la force bleueAnthony HernandezJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.07.2015 à 18h05 La diffusion de la chaîne culturelle franco-allemande ARTE a été totalement interrompue samedi 4 juillet pendant plus de cinq heures à cause d'un incendie dans un local électrique au siège strasbourgeois de la chaîne, dû à la canicule. « Il y a eu une surchauffe et un incendie qui ont entraîné une panne générale de notre système électrique », a expliqué Claude Savin, la chargée de communication de la chaîne.Les programmes d'Arte diffusés sur la TNT, en France comme en Allemagne, ont été interrompus vers 7 heures samedi matin, et remplacés par un interlude diffusé en boucle, mettant en scène des dizaines de jeunes gens vêtus de blanc courant encore et encore à travers champs et forêts.Lire aussi :La canicule accompagne les juilletistes en vacances« Vous pouvez maintenant rallumer votre télévision »La diffusion normale a été rétablie à 12h26. « La diffusion d'ARTE a repris à l'antenne : les coureurs blancs ont eu trop chaud. Vous pouvez maintenant rallumer votre télévision et reprendre une activité normale », a annoncé la chaîne sur sa page Facebook, dans une allusion à la formule finale habituelle des « Guignols de l'Info » de Canal+.Lire aussi :« Guignols », « Grand journal », coûts : Bolloré secoue Canal+Le site web d'Arte, avec son service de rediffusion à la demande Arte+7, n'a pas été touché, selon la direction qui évoque un incident « rarissime ». Les groupes électrogènes prévus pour prendre le relais de l'alimentation électrique classique ont eux-même été touchés par l'incendie, ce qui explique l'ampleur de la panne.L'incident a suscité sur les réseaux sociaux des réactions le plus souvent compatissantes et amusées, plusieurs internautes commentant notamment avec humour le choix de l'interlude.@ARTEfr Ranafout'. 3h que je suis la course, je zappe pas tant que je sais pas qui va gagner ! 🏃🏃🏃🏁🏆🏆 http://t.co/Hood5FykMS— FabriceBoutard (@●Fabrice ♦ Beur FM●)require(["twitter/widgets"]);Par cette chaleur, les coureurs d’@ARTEfr doivent avoir chaud de courir ainsi non-stop depuis ce matin. Courage à eux http://t.co/JWFPSbAh1Y— antlibotte (@Antoine Libotte)require(["twitter/widgets"]);Météo France annonçait samedi une température de 37 degrés à Strasbourg, placée en vigilance orange canicule comme toute l'Alsace. Marie Charrel On le dit fatigué. Inquiet, surtout. Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), ne dort pas beaucoup depuis quelques mois. A chaque apparition, ses traits sont un peu plus tirés. Il faut dire que la survie des banques hellènes repose sur ses épaules. Et que les décisions que prendra son institution ces prochains jours joueront un rôle décisif pour l’avenir de la Grèce dans la zone euro. Ou bien à l’extérieur.Lire aussi :Christine Lagarde, inflexible face à AthènesDepuis leur arrivée au pouvoir, fin janvier, le premier ministre, Alexis Tsipras, et son ministre des finances, Yanis Varoufakis, ne cessent d’accabler la BCE. Comme le Fonds monétaire international (FMI), ils l’accusent de « dictature financière ». Selon eux, Mario Draghi comme Christine Lagarde, la patronne du Fonds, auraient pour seul objectif de mettre leur pays à genoux en lui imposant l’austérité et en le privant de financements.S’il est vrai que la BCE est aujourd’hui en première ligne, l’Italien de 67 ans a pris soin de se tenir à l’écart des violentes passes d’armes entre Athènes et ses créanciers. Plus que tout, il cherche à éviter que les politiques européens, hésitants et divisés, ne se défaussent sur lui pour trancher le destin de la Grèce.En février, la BCE avait ainsi suspendu l’un des robinets de financements aux banques hellènes dans l’espoir mettre les partenaires d’Athènes face à leurs responsabilités. Mais pour ne pas être accusée de pousser le pays hors de la zone euro, elle a maintenu ses liquidités d’urgence (les « ELA », « emergency liquidity assistance ») aux banques hellènes. Et ce, malgré les fortes réticences de la banque centrale allemande. Habile tacticien, M. Draghi a jusqu’ici réussi à convaincre la majorité des 25 gouverneurs de l’institution de continuer à aider Athènes. Ce qui fait dire à un diplomate : « Il se montre bien plus patient avec la Grèce qu’il ne l’avait été avec Chypre. Mais M. Tsipras ne pourra jamais l’admettre. » Messages-clé au bon momentSi ce n’est leurs origines méditerranéennes, le premier ministre grec et le banquier central n’ont, il faut le dire, pas grand-chose en commun. Diplômé du prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT), passé par la Banque mondiale et le Trésor italien, M. Draghi a rejoint, en 2002, la direction européenne de Goldman Sachs, la banque américaine incarnant l’arrogance de Wall Street. Un crime de lèse-majesté pour la gauche radicale de Syriza. D’autant que Goldman Sachs est accusée d’avoir aidé la Grèce à maquiller ses déficits budgétaires au début des années 2000…Lire aussi :Jean-Claude Juncker, l’Européen blesséLorsqu’il remplace Jean-Claude Trichet à la tête de la BCE, en novembre 2011, la zone euro est en pleine tourmente. Il affronte la tempête avec « courage et sang-froid », disent ceux qui le connaissent. A l’été 2012, il se déclare prêt à faire « tout ce qu’il faudra » (« whatever it takes », en anglais) pour sauver l’euro. Quelques mots qui suffisent à rétablir la confiance sur les marchés et éteindre la flambée des taux souverains. L’Europe découvre alors la « touche Draghi », cette capacité à distiller les messages-clés au bon moment, à l’aide de quelques propos bien sentis.Question difficileSauver l’euro : les années suivantes, « super Mario », comme on le surnomme parfois, poursuit sa tâche en œuvrant à la création de l’union bancaire. Puis en lançant, en janvier 2015, un vaste programme de rachat de dettes publiques, destiné à soutenir la croissance. Auparavant, il lui a là aussi fallu vaincre les réticences allemandes…Lundi 6 juillet, au lendemain du référendum grec, lui qui passe nombre de ses week-ends à Rome auprès de sa famille, réunira le conseil des gouverneurs à Francfort. Ensemble, ils devront décider s’ils maintiennent ou non leurs financements d’urgence aux banques hellènes. En cas de victoire du oui, l’Italien n’aura pas trop de mal à les convaincre de poursuivre les aides. Si le non l’emporte… Le « dottore » Draghi devra alors répondre à la question la plus difficile de sa carrière : sauver l’euro implique-t-il de garder à tout prix la Grèce dans la monnaie unique, ou au contraire de l’en exclure ?Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter William Audureau Un héros surpuissant reconverti en agriculteur, un dieu du mal à la tête de chat égyptien et au palais de gourmet, et à terme, de nouvelles boules de crystal qui emmèneront les protagonistes de la saga dans l’univers n° 6 : dimanche à 9 h 30 au Japon (0 h 30 heure française), la chaîne nippone Fuji TV diffusera le premier épisode du dessin animé Dragon Ball Super, retour événement de Son Goku et ses amis, près de deux décennies après la fin précipitée de Dragon Ball Z.Lire aussi :« “Dragon Ball” est comme “Star Wars”, trop gros pour disparaître »Le retour événement de M. ToriyamaDragon Ball Super marque également le retour d’Akira Toriyama au scénario et au dessin des personnages. Le célèbre mangaka n’avait pas été impliqué dans Dragon Ball GT, une série animée diffusée de 1996 à 1997 et très peu appréciée des fans. « Il s’agit d’un autre univers, avec potentiellement plein de nouveaux personnages. J’ai hâte de les dessiner, et je vais donner mon meilleur pour leur donner naissance », a-t-il promis dans V-Jump, la revue mensuelle dans laquelle le premier chapitre a été prépublié.Il faut dire que pendant de longues années, Akira Toriyama ne voulait plus toucher à la série qui l’avait rendu célèbre dans le monde entier, et qui avait fini par lui échapper. « Il y avait un dialogue continu avec l’éditeur, et dès le début, ce dernier avait remarqué que les arts martiaux avaient fait décoller la série », expliquait l’an dernier au Monde Olivier Richard, auteur d’Akira Toriyama, le maître du manga. « Il a donc insisté sur ce qui plaisait aux gens, même si cela donnait parfois à l’histoire un caractère répétitif. Mais on ne peut pas les blâmer. Tout le monde voulait voir des combats. »Lire : « Dragon Ball Super », suite annoncée de « Dragon Ball Z »Lassé de la tournure prise par sa propre production, Akira Toriyama avait mis un point final à son manga-phare au tome 42, presque du jour au lendemain (l’ultime chapitre ouvre sur une nouvelle aventure qui n’a finalement jamais été développée), pour mieux se concentrer sur d’autres projets plus libres, comme l’illustration de la série de jeux vidéo Dragon Quest, à qui il est resté fidèle depuis trente ans, ou l’écriture de nouveaux mangas plus légers et humoristiques, comme Cowa! ou Neko Majin, entre 1997 et 2005.Une saga ressuscitée et enrichie par petites touchesCes dernières années, toutefois, M. Toriyama avait accepté de faire renaître son univers par petites touches. Jaco the Galactic Patrolman, tout juste traduit en français, raconte ainsi les origines de la série, à travers un nouveau personnage d’extraterrestre loufoque. Battle of Gods, le film animé de 2014, marquait l’introduction de Beerus, le fameux dieu de la destruction, mais sur un ton largement humoristique.« Si j’en crois la liberté que la Shueisha [son éditeur] lui donne, il me semble que l’ambition de Toriyama est de retrouver l’esprit shônen originel [manga pour adolescents], qui est un esprit de découverte, de voyage… », veut croire Stéphane Ferrand, directeur éditorial chez Glénat, l’éditeur français de la série.Lire : Comment « Dragon Ball » a traversé les générationsPour autant, la série ne devrait pas abandonner ce qui a fait à la fois sa marque et son succès, ses combats dantesques et ses transformations capillaires explosives. Le très récent film Fukkatsu no F (« La résurrection de Freezer ») met ainsi en scène le retour d’un vieil ennemi du héros, Freezer, en version dorée, tandis que Son Goku et Vegeta, pour le battre, intronisent une nouvelle transformation. « C’est un vrai rebond industriel, estime Stéphane Ferrand. On sera tous d’accord sur le fait que ramener des Super Saiyans aux cheveux bleu laser va permettre de relancer le marchandising, de faire vendre des figurines, des T-shirts, etc. C’est une machinerie colossale qui va se remettre en branle pour essayer de faire se raccrocher les deux générations. C’est l’objectif de Shueisha, montrer que Dragon Ball est toujours très actuel. »Lancés sur un fil entre nostalgie et surenchère, vélléités artistiques d’un retour aux sources et pressions commerciales contraires, Akira Toriyama et les dessinateurs et animateurs chargés de donner vie à son univers auront donc la lourde tâche de concilier l’inconciliable. Par chance, le retour de Dragon Ball semble tellement tenir du miracle que, pour l’instant, la seule existence de Dragon Ball Super contente de nombreux amateurs de la saga. Pourtant, les attentes sont différentes.Divergence d’attentes chez les fans« Ce que j’attends, c’est une idée scénaristique intéressante, et une série qui fasse oublier Dragon Ball GT, qui avait massacré l’héritage de la série », estime ainsi Mickaël, 35 ans, rencontré au détour des allées de la Japan Expo. Tony, 28 ans, espère quant à lui « des combats à la hauteur de DBZ ».Sylvain, 31 ans, souhaite lui aussi « de nouveaux méchants charismatiques, de nouvelles transformations, un nouvel univers », mais tout en gardant « le côté familial de la série ». A l’inverse, William, 20 ans, prie pour ne pas retrouver de « nouveaux Super Saiyans “++”, ça fait trop », et attend à la place « un scénario “toriyama-esque”, ridicule mais classe ». Seule exigence qui fasse l’unanimité : effacer l’affront de GT, aux personnages timorés et à l’histoire jugée poussive.Les plus impatients guetteront les versions sous-titrées par des amateurs dès dimanche ou lundi. « Dès lundi, si Dragon Ball Super apparaît sur les sites de téléchargement, je serai le premier à regarder », assume Sylvain. Pour les autres, il faudra attendre, et longtemps. Le bureau européen de la Toei, qui vise les enfants, ne s’attend pas à ce que Dragon Ball Super soit diffusé en France avant la fin 2016, le temps de doubler intégralement les dialogues.Côté Glénat, on est suspendu au rythme de publication des tomes originaux par la Shueisha. « S’il sort un volume tous les trois mois au Japon, on pourra proposer un rythme adapté au marché français. S’il en sort un tous les six mois, peut-être vaudra-t-il mieux attendre 2017 », prévient Stéphane Ferrand.William AudureauJournaliste au Monde Matthieu Goar Quoi de mieux pour bien lancer l’été que d’organiser un barbecue ? Samedi 4 juillet, Alain Juppé a invité ses soutiens, et notamment ses donateurs, à manger quelques grillades à Suresnes (Hauts-de-Seine), très loin de la Fête de la violette où Nicolas Sarkozy parlait au même moment. Le candidat à la primaire de la droite a fait son entrée entouré de partisans vêtus de T-shirts #lesjeunesvotentJuppé. Après avoir savouré les « Allez Juppé ! », le maire de Bordeaux a pris la parole sur une estrade. « Bien sûr, nous sommes différents. Il faut respecter ces différences à condition qu’elles ne nous empêchent pas de vivre ensemble », a lancé M. Juppé avant de lancer une phrase qui pourrait être un slogan de campagne : « L’identité heureuse, ce n’est pas une utopie. »Lors de cette prise de parole d’un quart d’heure, le candidat a très peu parlé de l’actualité, mais a délivré les principales lignes de son futur programme, qu’il a rodé lors de déplacements en France pendant les six premiers mois de l’année. M. Juppé a exprimé son inquiétude pour la France, « rongée par le cancer qu’est le chômage », mais il a aussi passé beaucoup de temps à décrire les atouts du pays : la vitalité démographique, la filière agroalimentaire, le statut de puissance dans le monde, où « notre voix est entendue », la beauté de nos régions et la jeunesse. « Nos jeunes, je les trouve plein d’allant, plein de curiosité et remplis du devoir d’entreprendre », a déclaré M. Juppé, qui estime que la France « a la capacité de rebondir ».Réflexion sur une prestation sociale uniqueCe discours positif, très éloigné de l’analyse de Nicolas Sarkozy qui n’hésite pas à dramatiser sur la disparition du mode de vie français, s’accompagne également d’une ébauche de méthode de gouvernement : l’apaisement, en « évitant les divisions inutiles », et le rassemblement de « la droite, du centre et au-delà ». « La France, ce n’est pas la droite, ce n’est pas la gauche, c’est tous les Français », a exprimé le maire de Bordeaux en reprenant une phrase du général de Gaulle dans ce jardin-terrasse au pied du Mont Valérien. Sur le fond du projet, M. Juppé commence déjà à développer un programme axé sur la liberté d’entreprendre (réduction du coût du travail, maîtrise des dépenses publiques) et sur l’autorité de l’Etat en matière de flux migratoires et de laïcité. « Aucun Français ne doit avoir intérêt à vivre des prestations sociales plutôt que du travail », a-t-il estimé, alors qu’il réfléchit à la mise en place d’une prestation sociale unique.Ce barbecue politique avait été imaginé il y a deux mois par l’équipe d’Alain Juppé, qui jure qu’elle ne savait pas à ce moment-là que la Fête de la Violette des pro-Sarkozy se tiendrait au même moment. Cette réunion a permis de réunir des fonds, puisque chaque participant devait payer 10 euros, « ou plus si affinités », selon une organisatrice, pour assister au discours et manger des saucisses, des merguez et quelques salades. Elle a réuni plusieurs centaines de personnes, mais des tables sont restées vides. Le candidat a joué le jeu en faisant le tour de ses partisans. Certains lui ont poliment demandé de prendre un selfie. « Emportez-nous ! », lui a lancé une dame, à qui l’ancien premier ministre a rétorqué : « C’est à vous de me porter jusqu’au bout. » Parmi les personnalités, Hervé Gaymard, responsable du projet du maire de Bordeaux, était présent. Le proche de Bruno Le Maire et député des Hauts-de-Seine Thierry Solère était également invité au titre de président du comité d’organisation de la primaire. Le président du conseil départemental, Patrick Devedjian, ancien très proche de M. Sarkozy, a lui aussi passé un long moment avec M. Juppé. « Nous, on accueille tout le monde. On fait l’ouverture jusqu’aux sarkozystes », ironise un proche du candidat.Matthieu GoarJournaliste au Monde Alexandre Lemarié (envoyé spécial à La Ferté-Imbault (Loire-et-Cher)) Nicolas Sarkozy a fustigé l’attitude de François Hollande sur le dossier grec, samedi 4 juillet, lors de la Fête de la violette, à La Ferté-Imbault (Loir-et-Cher). A la veille du référendum organisé en Grèce, l’ancien chef de l’Etat a accusé son successeur de n’avoir « aucun plan A, ni de plan B » pour trouver une issue à la crise. « François Hollande dit qu'il faut chercher des compromis. Mais pas avec n’importe qui et pas avec n’importe quel compromis », a-t-il attaqué, fustigeant la supposée bienveillance du président de la République à l’égard du premier ministre grec, Alexis Tsipras. « Qui a reçu le premier un gouvernement composé de membres d’extrême gauche et d’extrême droite ? François Hollande ! », s’est-il indigné lors de ce rendez-vous estival organisé par la Droite forte, un courant du parti Les Républicains (LR) emmené par Guillaume Peltier et Geoffroy Didier. M. Sarkozy a accusé M. Hollande de ne pas avoir fait preuve d’une fermeté suffisante face au premier ministre grec, qu’il juge « irresponsable ». « Depuis janvier dernier, Tsipras a multiplié les provocations et les mensonges. Son ministre de la défense a dit : “Si l'Europe ne paie pas, nous laisserons déferler au travers de notre frontière avec la Turquie des hordes d'irréguliers, y compris djihadistes.” Quand un ministre dit cela, le devoir des républicains et des démocrates que nous sommes en Europe, c'est d'arrêter toute discussion tant que des excuses n'ont pas été présentées », a jugé le chef du parti de droite devant ses partisans réunis sous un chapiteau (3 500 personnes, selon les organisateurs). Il s’en est pris directement au chef du gouvernement grec, accusé de « ne pas assumer ses responsabilités » et qui « dit aux créanciers qu’il en a peu à faire de ce qu'ils pensent ». M. Sarkozy lui a lancé un avertissement : « Prenez garde, M. Tsipras, car les créanciers de la Grèce, ce sont les contribuables français et européens. Ils ont joué la règle de la solidarité avec leurs frères européens. Vous n'avez pas le droit de les insulter ni de fuir les responsabilités qui sont les vôtres. »Lire aussi : Grèce, immigration, Libye... ce que propose Nicolas SarkozyArrivé sous une pluie battante à ce rassemblement militant, M. Sarkozy a reproché au premier ministre grec de s'être « mis dans une situation intenable » : « Si le oui l’emporte, il devra partir, et si c'est le non, Tsipras ne pourra plus négocier parce qu'alors, il reviendrait négocier avec ses partenaires européens avec un mandat encore plus dur que celui d'avant le référendum. Il est donc dans une impasse. » Pour lui, la poursuite des négociations n’est pas une priorité. « Aujourd’hui, la question est moins de savoir comment on protège la Grèce que de savoir comment on protège les 18 pays de la zone euro », a-t-il déclaré. Dans un entretien au Monde daté du 2 juillet, il avait décrété de manière prématurée que le gouvernement grec avait « suspendu de fait, de lui-même, l’appartenance de la Grèce à la zone euro ».Son ambition : un seul candidat pour la droiteEn tenant cette position, l’ancien chef de l’Etat s’aligne sur celle d’Angela Merkel, avec laquelle il s’est entretenu le 25 juin, à Bruxelles, lors du sommet du Parti populaire européen. La chancelière allemande se résout à une sortie de la Grèce de la zone euro. Une perspective, qui serait, selon elle, moins dommageable pour l’économie du continent qu’une zone euro trop divergente.Mettant en avant sa bonne entente avec la chancelière, Nicolas Sarkozy a fustigé l'attitude de M. Hollande vis-à-vis de cette dernière. Alors que son successeur et Angela Merkel ont affiché leur différence de vues sur la question du sauvetage de la Grèce, cette semaine, le président de LR a asséné : « La Grèce s'effondre, un premier ministre d'extrême gauche fait n'importe quoi et c'est le moment que choisit François Hollande pour se diviser avec Angela Merkel ? Cela donne le spectacle désolant d'un couple franco-allemand qui vole en éclats. » « Soit on converge avec l'Allemagne et c'est la paix. Soit on diverge et c'est l'inconnu », a-t-il averti, en accusant son successeur de ne pas faire preuve d'une autorité suffisante : « Le leadership, ce n'est pas un droit, mais un devoir. Quand on est président de la France, on a le devoir d'entraîner tous les européens derrière soi. »Celui qui rêve de reconquérir l'Elysée a terminé son discours, de près de quarante minutes, en abordant l’échéance présidentielle. « La seule chance de l'alternance, c'est nous », a-t-il assuré, en parlant de l'alliance entre LR et l'UDI pour les élections régionales. « Mon ambition, c'est qu'il y ait un seul candidat de la droite et du centre à la présidentielle. Un et pas deux ! », a-t-il encore affirmé, alors que le président du MoDem, François Bayrou, laisse entendre qu'il pourrait se présenter face à M. Sarkozy. Ce dernier a conclu en lançant une mise en garde à ses rivaux pour la primaire à droite, en indiquant qu'il répondra le jour venu aux attaques dont il est l'objet : « Pour l'instant, je fais le choix d'être sourd... Mais cela ne durera qu'un temps ! »Alexandre Lemarié (envoyé spécial à La Ferté-Imbault (Loire-et-Cher))Journaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.07.2015 à 13h24 • Mis à jour le04.07.2015 à 17h53 Le groupe « Province du Sinaï », la branche en Egypte du groupe djihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué dans un communiqué, vendredi 3 juillet, les tirs de roquettes sur le sud d'Israël.Un porte-parole militaire israélien avait auparavant indiqué que deux roquettes tirées dans l'après-midi depuis le Sinaï avaient atteint le sud d'Israël sans faire de victime.« Trois roquettes Grad ont été tirées sur les [positions] juives en Palestine occupée », a revendiqué dans un communiqué sur Twitter le groupe, qui a fait du nord de la péninsule égyptienne son bastion. Se faisant autrefois appeler Ansar Beït Al-Maqdess, ce groupe a changé de nom pour bien marquer son allégeance à l'EI, qui a proclamé un « califat » sur les territoires conquis en Irak et en Syrie.Dans son communiqué, le groupe accuse Israël d'avoir « soutenu » l'armée égyptienne durant les attaques qu'il a lancées mercredi contre les militaires égyptiens dans le nord du Sinaï et dit avoir agi en représailles à ce soutien présumé.Lire aussi :L’Etat islamique menace la bande de GazaEscalade guerrièreMercredi, des combattants de la branche égyptienne de l'EI ont lancé une série d'attentats coordonnés contre des points de contrôle de l’armée dans le nord du Sinaï.Lire aussi :Dans le Sinaï, escalade guerrière entre l’Egypte et l’Etat islamiqueDes affrontements sans précédent ont ensuite opposé djihadistes et soldats, tandis que les chasseurs F-16 de l'armée bombardaient des positions du groupe extrémiste.L'armée a fait état de 17 soldats et 100 djihadistes tués dans ces violences. Mais des responsables avaient auparavant annoncé la mort de 70 soldats et civils. Dans un communiqué précédent, la branche de l'EI avait accusé Israël d'avoir participé aux affrontements de mercredi.Lire aussi :En Egypte, une menace terroriste aux multiples visages Pauline Croquet La Japan Expo – qui se tient jusqu’à dimanche 5 juillet – est le plus gros rassemblement de culture japonaise en France, et accueille de très nombreux groupes de J-pop, la musique populaire japonaise et ses multiples styles. Anecdotique ou kitsch pour certains visiteurs, elle attire pourtant de plus en plus.N’en déplaise à ceux qui préfèrent le terme plus vaste de J-music, la J-pop regroupe l’ensemble des courants de la musique actuelle japonaise parfois assez opposés, allant au delà de la pop. Ainsi sont classés dans les charts J-pop, le J-rap, le J-rock, les boys band, les groupes Idols, mais aussi les musiques de dessins animés et de jeux vidéo.Chaque artiste est géré par une agence, qui les manage bien au-delà de ce que peuvent faire des maisons de disque ou des labels. De façon générale, chaque courant musical est occupé par une grande agence. « Elles fonctionnent comme des familles : très fermées et très soudées », résume Antoine Marion, directeur de la webradio Japan FM, qui a délocalisé ses studios à la Japan Expo. Ainsi, parmi les agences connues, on trouve Amuse ou encore la Johnny's Entertainment, qui s’occupe des plus gros boys bands du Japon en recrutant des enfants dès l’âge de 8 ou 10 ans.Les Idols et les JohnnysAu Japon, on désigne d’ailleurs couramment les boys band en disant « les Johnnys » faisant référence au premier groupe du genre, né en 1962 et qui portait ce nom, et à Johnny Kitagawa, le fondateur très controversé de l’agence éponyme qui a la mainmise sur la création de boys band depuis quarante ans au Japon. « On a essayé de faire venir des Johnnys en France, ils sont inapprochables. On n’a essuyé que des fins de non-recevoir », explique Antoine Marion de Japan FM, qui depuis peu organise aussi des concerts de J-pop dans l’Hexagone. Groupe amateur de baby #idol a la #JapanExpo #Paris qui est une grosse scène de #Jpop en France Une vidéo publiée par Pauline (@pauline_p0cket) le 3 Juil. 2015 à 5h50 PDTLorsque l’on évoque le terme de J-pop, les Johnnys sont finalement le style d’artistes et de musique qui vient assez rapidement à l’esprit occidental. Tout comme les Idols, ces groupes de très jeunes filles à la musique et aux chorégraphies très édulcorées façon kawaii (« mignon » en japonais). « Mais il ne faut pas s’y tromper, elles ont la vie très dure, des entraînements intensifs ; elles démarrent leur carrière très jeunes. Chaque spectacle est millimétré. Le groupe est très encadré par un manager. Sur scène, toutes les filles se présentent une à une, ont un personnage, un symbole », résume Matthieu Marion, codirecteur de Japan FM.Au Japon, les Idols sont souvent suivies par un public d’hommes de 30-40 ans. AKB48, véritable usine à tubes qui regroupe une vingtaine de jeunes filles remplacées au fil des années, fait partie des groupes les plus populaires. Plutôt portés sur la techno-pop, certains groupes d’Idol s’inpirent de courants musicaux très différents, comme on peut le voir avec les Baby Metal :Le boum du J-rockDans la Japan Expo, quelques stands, dédiés à la musique J-pop et ses produits dérivés, achalandent en passant en boucle des clips venus du Japon devant lesquels de nombreuses jeunes filles s’arrêtent pour mimer les chorégraphies. Au stand TaiYou, on reconnaît qu’en ce moment, il y a un véritable engouement pour le groupe One Ok rock. « Le J-rock a redécollé avec ce groupe », explique Antoine Marion.Avant ce regain, le J-rock a été largement popularisé avec des groupes comme l’Arc-en-ciel, un des premiers groupes japonais à jouer en tête d’affiche du Madison Square Garden en 2012. Plus largement, le J-rock héberge aussi des formations plus anciennes et plus noise comme le trio féminin Shonen Knife, dont les mérites avaient, à l’époque, été vantés par Kurt Cobain.Le Visual Kei, phénomène à partS’il est clairement un phénomène rock metal, le style Visual Kei tient une véritable place à part dans la J-pop. Avant d’aborder la question de la musique, les fans de Visual kei vous rappellent que c’est avant tout un courant esthétique. Généralement porté par des groupes masculins, ce style tisse un univers assez théâtral, provocateur et androgyne, mêlant à la fois des codes du Japon ancien et du glam rock américain.Les précurseurs du style, né à la fin des années 1980, sont sans nul doute X-Japan et son leader, Yoshiki. Dissout un temps après la mort de l’un de ses membres, X-Japan vend des dizaines de millions d’albums au Japon et remplit des stades en Europe.Du Japon à l’Europe... et à la France« L’un des groupes qui marchent fort en ce moment au Japon est Sekai no owari, ce qui signifie  “la fin du monde”. Leur truc est de chanter des idées très tristes sur des paroles joyeuses. Ils sont sont classés parmi les meilleurs groupes d’Asie », explique Antoine Marion.Même si les Johnnys continuent de faire des émules dans l’archipel, notamment avec Arashi, « les groupes s’américanisent beaucoup », constate Antoine Marion. Toujours selon le directeur de la webradio, le Visual Kei décline. « Ils cherchent à s’exporter, à faire des concerts en Europe , sont très accessibles, ne demandent pas des cachets exorbitants. »Même si certains groupes ont un style et un univers difficile à exporter, et connaissent une très belle carrière au Japon, nombreux sont ceux qui cherchent à se produire en Europe, « et notamment en France, cela fait très bien sur le CV d’un artiste », explique Matthieu Marion.Il n’y a jamais eu autant de concerts de J-pop programmés en France qu’en 2015 estiment toutes les personnes rencontrées à la Japan expo sur le sujet. « Ils ne font souvent qu’une ou deux dates lors de leur passage, le plus souvent à Paris. En dehors des grosses salles, comme le Zenith pour les groupes majeurs, Le Divan du monde ou La Boule Noire accueillent plusieurs concerts de J-Pop dans l’année », renseigne Alizée, grande amatrice de Visual Kei.Des codes particuliers pour les concertsBien que les artistes s’adaptent à leur public et fassent preuve d’indulgence, les concerts japonais répondent à quelques codes souvent rappelés en France lors des concerts : les photos et vidéos sont interdites. « Normalement, il ne faut pas applaudir ou chanter sauf si c’est demandé par le groupe », explique Matthieu Marion. Il ajoute : « Quand un concert regroupe plusieurs têtes d’affiches, chaque spectateur ne s’anime que lorsque son groupe joue. Puis, par respect pour les autres fans, se met en retrait pendant les autres performances. Du coup, dans la fosse, on voit différentes vagues au fur et à mesure du concert. C’est très particulier. » Pendant les concerts japonais, le public serait plus calme qu’en Europe. « Le public ne chahute pas trop. Pour danser ou s’exprimer, le plus souvent les fans exécutent des chorégraphies avec les mains. On se laisse vite prendre au jeu », explique Aurore, amatrice de J-pop. C’est ainsi que l’on voit beaucoup de personnes dans l’assistance s’équiper de « Lunafly », des bâtons lumineux avec des dragonnes pour accompagner leur idoles selon différents gestes. Une vidéo publiée par Pauline (@pauline_p0cket) le 3 Juil. 2015 à 5h05 PDT« On vient souvent à la J-pop en regardant des animés japonais. Pour ma part je cherchais les artistes qui interprétait les génériques qui me plaisaient, explique Aurore. Puis, lorsque l’on s’intéresse à la culture japonaise, on regarde des chaînes TV spécialisées qui diffusent beaucoup de clips. » Le manga Death Note a ainsi contribué à rendre populaire en France le groupe de metal Maximum the Hormone. « Alors oui, la J-pop peut paraître kitsch ou exagérée », conçoit Felix, un fan de rock et de musiques d’animés, « mais dans la culture japonaise, cela n’est pas conçu ainsi, cela fait partie de leurs codes. Nous devons certainement avoir nous même des groupes perçus comme ridicules. Et je ne vois pas pourquoi l’on trouverait les groupes Kiss ou Indochine géniaux tandis que l’on viendrait critiquer X-Japan ou le groupe un peu roccoco Versailles. »A voir à la Japan expo et pour aller plus loinLa Japan Expo programme de nombreux groupes émergents mais aussi invite des stars à venir se produire à Paris, le temps de la convention : « Cette année, il ne faut pas rater Vamps, un groupe conduit par Hyde, un ancien de l’Arc-en-ciel », explique Aurore rencontrée à l’une des séance de dédicace du groupe qui donne son concert ce samedi 4 juillet à la Japan Expo. Les amateurs de rock pourront aussi rencontrer en dédicace ou lors des séances photos publique Back On et One not’e. « Mais ce qu’il ne faut surtout pas manquer c’est la venue ce samedi de Yoshiri de X-Japan. Il ne jouera pas en concert mais vient soutenir le concours international de cosplay », détaille Alizée.Le programme de la Japan Expo avec les séances de dédicaces, les séances photos et les concerts de J-pop.Des radios pour découvrir des artistes J-pop : Japan FM mais aussi Asia is One radio.Un site internet en français dédié à la pop culture japonais : Nautiljon.Pauline CroquetJournaliste au Monde Claire Legros (Propos recueillis par) //sas_manager.render(21484); ADVERT_AD(['50270/464684', 21484, '', 'pave_milieu', '']); //sas_manager.render(21483); ADVERT_AD(['50270/464684', 21483, '', 'pave_haut', '']);les derniers articles de la thématique En France, faudra-t-il des quotas pour les femmes de science ? Les enjeux de la médecine prédictive Un lycée qui s’engage pour les sans-papiers : le reportage de Marie Desplechintous les articles de la thématique Gaël Musquet a co-fondé en France la communauté Openstreetmap (OSM) dont il a été le premier président. Ce projet participatif, véritable Wikipedia de la carte géographique lancé en 2004 par le Britannique Steve Coast, s’est donné pour objectif de constituer une carte numérique à partir des contributions volontaires de milliers d’internautes.Défenseur de l’ouverture des données et du logiciel libre (qui n’appartient pas à une entreprise et peut être utilisé par tous), Gaël Musquet accompagne désormais les collectivités et entreprises d’Ile de France dans l'utilisation des données libres, au sein de la Fonderie, l’agence numérique de la région. Alors que s’ouvrent ce week-end à Beauvais les Rencontres mondiales du logiciel libre, il explique le rôle central du Libre face à la concentration des données.Vous avez co-fondé la communauté OpenStreetMap en France en 2011. Quel bilan en faites vous aujourd’hui ?On vient de franchir une étape fondamentale, celle de la co-création du premier jeu de données d'adresses. La base adresse est consultable sur le site data.gouv.fr où l’on trouve à la fois les jeux de données libérés par la communauté d'OpenStreetMap, et ceux des services de l’Etat, l'IGN et la Poste, ainsi que des outils pour les utiliser. L’enjeu est fondamental en terme d’innovation et d’indépendance. L'adresse, c'est la première chose dont on a besoin pour retrouver son chemin, calculer son itinéraire, effectuer des livraisons, secourir des blessés...Quel est l’intérêt d’un tel projet ?Jusqu'à présent, seules des entreprises comme Google et Amazon avaient les moyens financiers d’acquérir, traiter des adresses pour la localisation des biens et des personnes en France. Les PME capables de concurrencer les grands groupes américains n'ont pas les moyens d'investir dans ces données, ce qui les handicape pour développer de nouveaux services. Il existe un gros potentiel d’innovations autour des données cartographiques. Chaque jour des projets émergent, sur lesquels la communauté OpenStreetMap se mobilise. L'autre chantier c'est d'accompagner l'Etat, les collectivités dans la gestion des données cartographiques pour préserver une indépendance française dans ce domaine. On commence à rejoindre les pays qui ont une démarche innovante dans ce domaine comme le Danemark. Et la démarche fait école puisque les États-Unis et le Brésil suivent le même chemin.La plupart des grosses entreprises du numérique sont américaines. Comment rétablir un équilibre ?On a confié aux Gafa [Google, Apple, Facebook, Amazon] la gestion de nos données et de notre vie privée. Avec le mouvement des données et du logiciel libres, nous défendons des projets qui permettent à chacun de se rapproprier ses données et leur exploitation, pour réduire la dépendance aux entreprises américaines et faire évoluer les pratiques, en créant par exemple des alternatives plus respectueuses de la vie privée. Pour nous, le problème n’est pas que les Gafa existent, c’est qu’il n’existe aujourd’hui que les Gafa.C'est un peu comme pour la nourriture : il faut varier son alimentation. Dans le numérique aussi, des alternatives sont nécessaires. Sinon on risque des conséquences telles que la censure de certains contenus, la concurrence déloyale, l’obsolescence programmée... Il faut une « biodiversité » technique, de solutions. L’autre avantage des communautés, c’est que l’on peut développer sur le long terme des projets humanitaires comme en Haïti ou au Népal où les données cartographiques sont rares. De tels projets n'intéressent pas Google ou alors de manière ponctuelle. On est les seuls à produire ces données et à continuer à travailler bien après les catastrophes.Le projet Openstreetmap se positionne-t-il comme un concurrent direct de Google maps ?Nous ne sommes pas dans une logique concurrentielle mais complémentaire. Nous essayons d'entretenir un cercle vertueux en construisant une base de données ouverte à tous. A charge pour les industriels ou n’importe quelle personne inventive de créer des services, dans le respect des valeurs de la licence que nous utilisons. Ce cadre donne le droit à n’importe qui, y compris une entreprise comme Google, de copier, remixer et même revendre les données produites par la communauté OSM [OpenStreetMap]. Il existe une liberté totale, y compris en matière d’usages commerciaux. Mais bien sûr il y a des conditions.Quels sont les termes de l’échange ?Il faut respecter la licence ODbL [Open Database License], citer la source des données bien sûr, et surtout partager à l’identique. Dans le cadre de cette licence, lorsque vous mélangez vos données à celles d'OpenStreetMap, vous devez ensuite publier l’ensemble des données sous la même licence ou une licence compatible, ce qui enrichit la communauté en retour.Des parlementaires européens ont lancé des initiatives pour « démanteler » Google. Qu’en pensez-vous ?Je ne suis pas convaincu par cette idée. Il ne faut pas se mentir, si Google est aussi puissant, c'est parce que ses services sont simples, faciles, rapides et pas cher. Le seul moyen de créer une concurrence, c’est de s’adapter. Les gens sont prêts à payer un service, pour peu qu'ils aient la liberté et la qualité. Favorisons plutôt les entreprises en les encourageant à faire aussi simple, beau et rapide, et surtout à utiliser du logiciel libre en finançant les communautés qui y travaillent.Justement, quel rôle jouent les communautés du logiciel libre dans le processus ?Il est central. Ces communautés sont à l'origine de l'essor d'Internet dont l'esprit originel est la décentralisation. Elles révolutionnent aujourd'hui encore la manière dont on crée de nouveaux services et produits, l'Internet des objets par exemple. Sans le noyau GNU/Linux, il n’y aurait pas de smartphones ni de navigateurs. Les entreprises américaines l’ont bien compris. Si elles sont si puissantes aujourd’hui, c’est que la plupart ont su exploiter la puissance de ces communautés, sans vouloir réinventer la roue. Apple et Google sont parmi les premiers contributeurs au logiciel libre. Ils ont des centaines de logiciels libres en production et injectent dans ce secteur des milliers de dollars tous les ans.Et en France ?Il y a des réticences, par exemple chez les constructeurs de voitures, qui ont du mal à utiliser le logiciel libre, compatible avec les standards du Web, décentralisé et ouvert. Ils verrouillent les véhicules du point de vue informatique. Résultat, les petites entreprises qui veulent créer des services innovant dans les voitures, un nouvel autoradio ou des outils de navigation routière exploités avec du logiciel libre ou des données OpenStreetMap, ne peuvent pas le faire. De leur côté, Google et Apple sont en train de créer leur plateforme automobile avec du logiciel libre. Concrètement, quand l'usager voudra utiliser son smartphone ou sa tablette dans sa voiture, il n'y aura pas de rupture d'utilisation entre le mode piéton et le mode voiture. Quel que soit le navigateur utilisé, le site s'affichera de la même manière.N'est il pas trop tard pour créer des concurrents d'égale puissance ?Non, aussi gros sont-ils, les acteurs du numérique restent fragiles. Les parts de marché peuvent s'effriter très vite, pour peu qu'un acteur plus rapide et inventif prenne le relais. Qui se souvient aujourd’hui d'Altavista ou de Caramail, que l’on croyait invincibles ?  « Changer le monde » : c’est le thème de l’édition 2015 du Monde Festival qui a lieu les 25, 26 et 27 septembre à Paris avec Anne Hidalgo, Emmanuel Macron, Thomas Piketty, Matthieu Ricard, Evgeny Morozov, Jordi Savall… Comment réguler Internet ? Va-t-on vers la fin de la croissance ? Quels contre-pouvoirs à la civilisation numérique ? La musique peut-elle changer le monde ? Retrouvez le programme sur Le Monde Festival. Par Claire Legros (Propos recueillis par) 04.07.2015 à 11h36 • Mis à jour le04.07.2015 à 16h53 Les députés afghans ont rejeté, samedi 4 juillet, le candidat du président Ashraf Ghani au poste crucial de ministre de la défense.Ce vote négatif est un grave revers pour l'exécutif afghan, engagé dans une âpre lutte contre les islamistes. Les députés de la chambre basse du parlement afghan (Wolesi Jirga) ont rejeté la nomination de Mohammed Massoum Stanekzaï, par 104 contre et seulement 84 voix pour.Un nouveau candidat devra être désigné qui, à son tour, devra se soumettre au vote des députés. Le portefeuille est vacant depuis l'entrée en fonctions de M. Ghani et du chef de l'exécutif Abdullah Abdullah en septembre dernier.Crainte d’une recrudescence de l’instabilité politiqueEn janvier, seulement huit ministres du nouveau gouvernement avaient été approuvés par les parlementaires afghans, forçant le gouvernement à revoir sa copie. En avril, les députés ont approuvé la nomination de seize autres ministres, mais le portefeuille de la défense restait encore à pourvoir.Une telle lenteur dans la mise en place du nouveau gouvernement d'union nationale fait craindre une recrudescence de l'instabilité politique en Afghanistan, alors que l'OTAN a retiré fin décembre l'essentiel de ses troupes de combat après 13 années de conflit contre les talibans.De fait, les talibans ont lancé une « offensive de printemps » de grande envergure dans tout le pays. Ils ciblent majoritairement les forces de sécurité afghanes et étrangères, mais aussi les symboles du gouvernement central.Lire aussi :Explosions et tirs près du Parlement afghan à Kaboul William Audureau, Pauline Croquet et Morgane Tual Pour se rendre à la Japan Expo, qui se déroule ce week-end à Villepinte, en banlieue parisienne, des dizaines de milliers de visiteurs empruntent le RER B, et lui donnent, l’espace de quatre jours, les couleurs et l’ambiance bon enfant du salon.Vous doutez de la direction à prendre pour vous rendre à Japan Expo, perdu dans les méandres du RER B ? Suivez les épées ! Sur les quais de la gare du Nord, des cheveux vert et rose fluo brisent la morosité du paysage. « Japan Expo, prochain train ! », crie une opératrice dans son gilet rouge, pour aiguiller les nombreux visiteurs venus de toute la France, mais aussi de l’étranger, assister à la plus grande convention consacrée à la culture japonaise hexagonale, qui se déroule jusqu’au dimanche 5 juillet. « EMOI », puis « IDOL ». Comme si la RATP et la SNCF adressaient un clin d’œil à la manifestation, les codes affichés à la tête des trains qui s’arrêtent de la Gare du Nord pour transporter les voyageurs jusqu’à l’aéroport Charles-de-Gaulle traduisent aussi l’ambiance et la fébrilité qui règnent sur le quai 43, tôt ce jeudi matin, pour l’ouverture du salon. Alignés ça et là, pour être les premiers à monter à bord, des jeunes filles avec des robes à crinoline aux couleurs vives, un groupe d’amis discutant autour d’une immense hache en carton, un plombier Mario qui réajuste sa casquette.Une station en amont, sur le quai de Châtelet, deux adolescentes piaffent tout en sautant et en se tapant en rythme dans les mains. « Je plaisantais, tu sais, quand je disais que je ne pouvais pas te supporter. Maintenant que tu portes des oreilles de chat, ça va beaucoup mieux. » Le RER B à destination de l’aéroport Charles-de-Gaulles emprunte le même chemin que tous les jours, mais le temps du plus gros salon annuel du Parc des Expositions de Villepinte, il se mue en « RER J », le train de la Japan Expo, de la bonne humeur et de la passion. Une affluence hors norme« On va être en retard pour l’ouverture à 9 heures, j’aime pas ça. J’aime être dans les premiers, c’est pas pour rien que j’achète ma place en avance », prévient Max, en s’adressant à son ami Lucas. Tous deux arborent le même T-shirt : coton noir avec un masque à gaz jaune, symbole du manga Poison City et reçu en cadeau lors d’une précédente convention parisienne. « J’aurais dû prendre en compte les retards de train », peste Max. Avec la canicule, la circulation est perturbée. Dans ce train pour l’aéroport, peu de valises de voyageurs internationaux. Empaquetés dans des wagons bien trop étroits pour l’affluence, la plupart des passagers ont entre 15 et 25 ans.« C'est le salon qui ramène le plus de personnes en flux voyageurs. En une journée, on doit être aux alentours de 50 000 usagers, alors qu'en temps normal, on se situe plutôt entre 3 et 5 000 personnes », estime Benjamin, agent commercial à la RATP.Pour autant, les températures et le nombre inhabituel de personnes n’échauffent pas les esprits : « Ils sont plutôt sympas et marrants. Ça change du quotidien », lance un usager intrigué. « Ceux qui vont à l’aéroport, on les reconnaît tout de suite, ce sont ceux qui nous regardent d’un air ébahi sans comprendre ce qui se passe », s’amuse Ahn-Toa, 23 ans. « Parfois, on se retrouve avec des gens en cosplay [en costume déguisé] qui ont des ailes de papillon prenant la moitié des wagons », soupire tendrement Adeline, 24 ans. « Le bus, c’est encore pire, il y a encore moins d’espace, on est comme des sardines », préfère relativiser Steve, 26 ans, à moitié écrasé contre la vitre.Une lance pour se répérerDans la rame, certains meurent de chaud dans leurs costumes imposants, regrettant de ne pas avoir choisi d’interpréter un personnage à éventail. D’autres, plus prévoyants, gardent l’essentiel de leur costume dans un sac de sport, à l’image de Phèdre, 46 ans et sa fille de quinze ans, Aurore. « On se changera dans les vestiaires, c’est qu’il y a au moins une heure de préparation. » On devine leur destination à la seule lance en mousse que transporte Phèdre : « Nous venons de Marseille ; nous nous sommes mises au cosplay seulement depuis novembre. On s’est lancées parce qu’Aurore aime la culture asiatique, les animés et les chorégraphies, moi j’adore les fringues et les déguisements ; ça me vient des fêtes médiévales que je faisais autrefois. »Photos conservées sur smartphone à l’appui, la Marseillaise poursuit : « Aurore sera déguisée en Sakura, du dessin animé, moi en Rydia du jeu Final Fantasy IV. Bon, j’ai adapté le costume parce qu’elles sont sacrément dénudées, les héroïnes japonaises… Après, nous, on ne fait ça que pour le plaisir, pas pour les concours… Il y a une sacrée concurrence dans le monde des cosplayers. » Mère et filles trépignent d’impatience : « C’est notre première Japan Expo, on va y retrouver mon frère et mes neveux, eux aussi déguisés. Ça va être magnifique. » Novice dans l’art du costume, Phèdre est pourtant intarissable sur la sujet, la trentaine de minutes que dure le trajet. Elle ne s’interrompt que pour interpeller d’autres festivaliers, adresser des compliments sur leurs costumes.« Dans leur monde de Bisounours »Arrivée au pied du parc des expositions. La gueule de la station de RER crache un flot continu de festivaliers sous le regard attendri des agents de sûreté ferroviaire : « La majorité, ce sont des gamins de 16-18 ans, ils sont dans leur monde, qui est très Bisounours. C'est un des salons où il y a le plus de monde et le moins de problème ! C'est divertissant pour nous, ça met de la couleur », explique Jonathan, l’air un peu bourru, brassard autour du bras. C'est finalement plutôt le soir que tout se complique :  « Tout le monde sort en même temps. Il peut y avoir jusqu'à 45 minutes d'attente, certains viennent de province, voire de l’étranger, il faut les aider sur les tickets, les renseigner, les orienter… », explique Benjamin, l’agent de la RATP.Chantent les sardinesEt au retour, les voyageurs repartent plus chargés, avec perruques et capes roulées en boule sous les bras, et des sacs de produits dérivés pleins à craquer. Sur le parvis de la gare, on patiente en échangeant sur ses trouvailles, en entamant les mangas fraîchement achetés, tant la file d’attente pour repartir est immense.Certains tentent même de monter dans la direction opposée de Paris, pour récupérer le bon train à l’aéroport, moins encombré. On parcourt à pied les alentours, que d’autres auront probablement déjà explorés, pour voir si un raccourci ne se dessine pas. En fond sonore, un petit groupe chante, très à propos,  « Ah, qu’est ce qu’on est serrés au fond de cette boîte… », le refrain des Sardines de Patrick Sébastien. D’autres se résignent finalement à attendre qu’un maximum de voyageurs costumés ne montent à bord avant de prendre place dans le calme, ce qui les conduit parfois à patienter jusqu’à 20 heures, heure à partir de laquelle le sortilège se dissipe, et le fantasque RER J redevient le RER B de tous les jours.Pauline CroquetJournaliste au MondeWilliam AudureauJournaliste au MondeMorgane TualJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Damien Leloup Un puissant outil de piratage, déjà employé en 2013 dans des attaques contre Microsoft, Facebook, Twitter et Apple, a été de nouveau utilisé en 2015, dans une version modernisée, pour viser des entreprises dans plusieurs pays, dont la France. C’est ce que révèlent les éditeurs d’antivirus Symantec et Kaspersky, mercredi 8 juillet ; ils notent que cet outil se distingue des logiciels couramment employés.Baptisé « Wild Neutron », le logiciel était actif depuis 2011. En 2013, il a été utilisé pour attaquer de très grandes entreprises du Web. Facebook, l’une des cibles, avait à l’époque expliqué que des ordinateurs de ses employés avaient été infectés, sans que les pirates parviennent à accéder à des données d’utilisateurs.Enregistrer des données et installer d’autres logicielsWild Neutron est conçu pour enregistrer des données variées sur les machines infectées, installer d’autres logiciels espions, ou encore enregistrer des captures d’écran et explorer un réseau. Des fonctionnalités classiques – les experts de Kaspersky notent toutefois que le programme se distingue en revanche par le soin pris à camoufler l’adresse du centre de commande, la machine à laquelle les informations volées sont transmises et qui envoie les ordres au logiciel espion. « Le programme est également capable de continuer à fonctionner même si le centre de commande est bloqué, en contactant une adresse générée dynamiquement, que seul l’attaquant connaît à l’avance », note l’éditeur.Autre raffinement technique, les concepteurs de Wild Neutron ont utilisé en 2015 un certificat de sécurité, valide mais volé au constructeur d’ordinateurs Acer. Les certificats de sécurité sont utilisés pour prouver qu’un site ou un service est bien ce qu’il prétend être – en voler ou en détourner un n’est pas une prouesse inédite, mais reste peu courante.Le programme fait appel à différentes vulnérabilités pour s’introduire dans les machines, et a exploité au moins une fois une faille dite « zero-day », c’est à dire une vulnérabilité qui n’a pas encore été repérée par les éditeurs d’antivirus ou les équipes de Microsoft.Immobilier, finances, forum djihadiste...Mais le plus intriguant reste la liste des cibles de ce programme, dont les dernières versions semblent avoir été conçues pour le rendre plus flexible, estime Kaspersky. Outre des sites d’échange de la monnaie virtuelle BitCoin, on y trouve aussi des entreprises d’investissement immobilier ou du secteur pharmaceutique, mais aussi ansar1.info, un important forum djihadiste anglophone, aujourd’hui fermé après avoir été la cible d’une attaque revendiquée par le groupe informel Anonymous début 2015. Les sites et entreprises visés se situent aux Etats-Unis, en Russie, en France, en Algérie ou encore au Kazakhstan. Au total, une cinquantaine de sociétés dans vingt pays auraient été visées.Qui contrôle ce programme ? Les pistes sont minces, concèdent les chercheurs en sécurité qui l’ont étudié. Des mots en roumain et en russe ont été retrouvés dans son code informatique. Mais Symantec note que le code comporte également des commentaires écrits en anglais, et que les clés de chiffrement utilisées sont désignées par des noms empruntés à la culture populaire américaine. Les serveurs utilisés pour les attaques ont été loués de manière anonyme et payés en BitCoins.La variété des cibles indique que les concepteurs de Wild Neutron ont « un état d’esprit et des centres d’intérêt variés et peu courants », note l’éditeur Kaspersky, pour qui « il est peu probable qu’un Etat soit derrière ce logiciel ». Le mode opératoire des pirates, qui ont procédé à chaque fois de manière très prudente, et se sont emparés de documents légaux, laisse penser à Symantec qu’ils cherchaient principalement des secrets technologiques ou commerciaux. « Les attaquants ont également fait preuve d’intérêt pour des cibles du secteur de l’investissement financier, ce qui semble indiquer qu’ils disposent des compétences et des connaissances pour exploiter ce type d’informations sur les marchés financiers », explique Kaspersky.Dans au moins l’un des cas, les pirates ne se sont pas contentés de rechercher des dossiers confidentiels : ils ont aussi pris le contrôle du système gérant les entrées et venues des salariés et des visiteurs dans les locaux d’une entreprise.Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Faye Nouvelle victoire sur le front judiciaire pour Jean-Marie Le Pen contre sa fille. Le tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre (Hauts-de-Seine, saisi en référé par le député européen, a décidé, mercredi 8 juillet, de suspendre l’assemblée générale extraordinaire du Front national. Cette dernière – qui consiste en un vote par courrier des 51 000 adhérents frontistes à jour de cotisation – avait été convoquée le 4 mai par la direction du FN pour entériner une série de réformes des statuts, et en premier lieu la suppression de la présidence d’honneur.Lire aussi :Jean-Marie Le Pen veut sauver sa présidence d’honneur devant les tribunaux« Le tribunal a estimé que le Front national n’a pas respecté ses statuts et l’invite à convoquer un congrès physique devant lequel Jean-Marie Le Pen pourra se défendre », explique au Monde l’avocat de M. Le Pen, Me Frédéric Joachim.« Cette victoire allait d’elle même, je ne comprends pas comment des juristes avisés ont pu s’engager sur la voie d’une persécution personnelle et politique qui se trouve condamnée dans ses procédés par la justice, a réagi Jean-Marie Le Pen sur BFMTV. Mes adversaires ont eu tort deux fois en une semaine. S’il y a un congrès véritable, j'en serai un des orateurs, c’est moi qui suis mis en cause dans une dignité qui m’a été accordée par un congrès précédent. »Et le patriarche frontiste de lancer un message à sa fille : « On a 24 heures pour maudire ses juges, mais après il faut réfléchir et essayer de ne pas détruire l’instrument sur lequel compte les Français pour les arracher à la décadence. »Le 2 juillet, Jean-Marie Le Pen avait déjà gagné une première partie en obtenant que le TGI de Nanterre annule sa suspension du Front national.L’assemblée générale extraordinaire devait se clôturer vendredi 10 juillet. Plus de la moitié des adhérents avaient déjà renvoyé leur bulletin au siège du parti, à Nanterre, selon la direction du mouvement d’extrême droite.« J'accueille cette décision avec une satisfaction amère. Je ne me réjouis pas que la communication entre Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen se fasse par les tribunaux », se désole Bruno Gollnisch, joint par Le Monde. Pour ce proche de Jean-Marie Le Pen, la « désescalade » entre les deux parties est encore possible. « Il faut que nous trouvions une solution. Un congrès ne serait pas utile, hors de proportion au vu de l'enjeu, qui n'est que de supprimer la présidence d'honneur. Cela peut se régler à l'amiable », veut croire le député européen.Le soutien de Marine Le Pen, Gilbert Collard (député du Gard, Rassemblement Bleu Marine) a quant à lui réagi sur son compte Twitter..@lepenjm obtient l'annulation du congrès papier, cela va être physique ! http://t.co/rgjzylCxqv— GilbertCollard (@Gilbert Collard ن)require(["twitter/widgets"]);Olivier Faye 08.07.2015 à 14h30 • Mis à jour le08.07.2015 à 14h50 Un tribunal irakien a condamné, mercredi 8 juillet, 24 personnes à la peine capitale pour le massacre par les djihadistes de l’organisation Etat islamique (EI) de centaines de jeunes recrues, essentiellement chiites, rassemblées dans le camp militaire de Speicher, en juin 2014.Quatre prévenus ont été acquittés, a déclaré Abdoul-Sattar Al-Birkdar, porte-parole du Conseil judiciaire suprême. Tous les condamnés sont de nationalité irakienne, a-t-il dit. Plus de 600 auteurs présumés du massacre sont en revanche toujours recherchés.Nombre de victimes difficile à déterminerLe nombre exact des victimes de la tuerie du camp Speicher, une ancienne base de l’armée américaine située à Tikrit, dans le nord de l’Irak, n’est pas connu, mais pourrait atteindre 1 700 morts. Ce fait constitue l’un des actes les plus meurtiers commis par l’EI, accusé de crimes contre l’humanité par l’Organisation des Nations unies dans les régions sous son contrôle en Irak et en Syrie voisine.Les images vidéo mises en ligne par l’EI montrant les jeunes soldats abattus par centaines ont symbolisé la brutalité de l’organisation djihadiste. L’armée irakienne et les milices chiites alliées ont repris la ville de Tikrit à l’EI en mars.Sous la pression des familles des recrues portées disparues, les autorités irakiennes ont commencé à fouiller les sites dans ce bastion de l’ancien dirigeant Saddam Hussein. Certains corps ont été jetés dans le fleuve Tigre, qui traverse Tikrit, tandis que la plupart étaient enterrés dans des fosses communes aux alentours. Les autorités irakiennes ont exhumé 597 corps des fosses communes autour de la ville. 08.07.2015 à 12h56 | Simon Piel et Benoît Vitkine Un banquier russe, mort au retour de son jogging dans sa propriété britannique du Surrey en novembre 2012, a-t-il été empoisonné à Paris ? C’est la question à laquelle va tâcher de répondre la justice française après que le parquet de Paris a décidé, le 26 juin, d’ouvrir une enquête préliminaire pour assassinat en bande organisée après la mort d’Alexandre Perepilitchni, homme d’affaires de 44 ans réfugié au Royaume-Uni depuis 2010.Cette enquête confiée à la brigade criminelle fait suite aux investigations financières menées parallèlement en France par le juge d’instruction Renaud Van Ruymbeke sur un dossier qui a considérablement refroidi les relations entre Moscou et les capitales occidentales depuis plusieurs années : l’affaire Magnitski, du nom de ce juriste poursuivi par la justice russe pour des charges fictives et mort en 2009 des suites de mauvais traitements subis en prison. Sergueï Magnitski dénonçait une escroquerie impliquant des fonctionnaires russes, qui auraient exproprié un fonds d’investissement, Hermitage Capital Management, avant de soutirer 150 millions d’euros à l’Etat russe avec la complicité d’agents du fisc. Son calvaire avait poussé le ­Congrès américain à adopter, en 2012, une « liste Magnitski » interdisant de séjour aux Etats-Unis les fonctionnaires russes impliqués dans l’affaire.Depuis 2010, Alexandre Perepilitchni aidait le patron d’Hermitage et employeur de Sergueï Magnitski, l’investisseur américain Bill Browder, à retrouver la trace de l’argent de l’escroquerie, sorti de Russie par le biais d’une multitude de sociétés-écrans et de comptes bancaires dans plusieurs pays. La collaboration de l’ancien banquier était particulièrement précieuse : selon les éléments de l’instruction suisse, il aurait lui-même joué un rôle dans l’affaire en aidant l’une des protagonistes de l’escroquerie, Olga Stepanova, à placer ses gains en Suisse.En sa qualité de directrice du bureau du fisc de Moscou, Mme Stepanova avait auparavant obtenu le versement de 150 millions d’euros aux nouveaux « propriétaires » des sociétés volées à Bill Browder. Ce n’est qu’après la mort de Sergueï Magnitski que Perepilitchni aurait décidé de changer de camp et de contacter M. Browder, lui fournissant des documents sur ces comptes bancaires ouverts, notamment au Credit Suisse.Enquête sommaireLes magistrats français semblent donc prendre très au sérieux les révélations parues il y a quelques semaines dans la presse britannique. Le 19 mai, le Times indiquait que du gelsemium, une plante originaire de Chine et dont l’absorption peut être mortelle, avait été retrouvée dans l’estomac d’Alexandre Perepilitchni.Juste après sa mort, et malgré les avertissements de Bill Browder sur le caractère pour le moins particulier du défunt, l’enquête britannique avait été sommaire, concluant à une mort naturelle. C’est finalement à l’initiative de la compagnie d’assurances de M. Perepilitchni – qui cherchait un moyen de ne pas verser la prime d’assurance décès souscrite par le banquier russe – qu’une expertise plus poussée a été menée cette année. Elle a révélé la présence du gelsemium.Ingérée à petites doses, la plante est un antistress utilisé en homéopathie ; à hautes doses, elle devient un poison qui peut provoquer la mort dans un délai allant de quelques heures à quarante-huit heures. L’hypothèse la plus probable – sans écarter tout à fait la piste britannique – est donc que l’empoisonnement de M. Perepilitchni remonte au court séjour parisien qu’il a effectué juste avant de rentrer chez lui dans le Surrey, près de Londres.Pour les avocats français de M. Browder, Mes Temime, Akorri et Minkowski, le « timing » des événements laisse en tout cas peu de place au doute quant au fait que la mort d’Alexandre Perepilitchni est bien liée à l’affaire Magnitski : l’ancien banquier s’apprêtait à témoigner une nouvelle fois devant les enquêteurs suisses ; il avait par ailleurs cessé ses activités et ne se consacrait plus qu’au dossier Magnitski.Les interrogations se portent désormais sur les personnes qu’il a pu rencontrer notamment à l’Hôtel Bristol, rue du Faubourg-Saint-Honoré à Paris, où il était enregistré pour trois nuits lors de ce séjour parisien. Les magistrats du pôle financier, qui enquêtent depuis début 2014 sur un système présumé de blanchiment en France des fonds détournés en Russie, se sont d’ailleurs rendus dans le palace pour effectuer des vérifications. Comme le révélait fin juin l’AFP, ce volet blanchiment de l’affaire Magnitski avance. Une intermédiaire franco-russe installée à Saint-Tropez vient d’être mise en examen et des comptes bancaires à Monaco et au Luxembourg ont été gelés.Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBenoît VitkineJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.07.2015 à 12h17 | Morgane Tual Le bras de fer se poursuit entre les défenseurs du chiffrement et les gouvernements américains et anglais. Mardi 7 juillet, une quinzaine d’ingénieurs et de cryptographes mondialement réputés ont publié un article approfondi critiquant la volonté de ces gouvernements d’accéder aux données chiffrées.« Ils proposent que les systèmes de stockage de données et les systèmes de communication soient conçus pour permettre un accès exceptionnel aux agences », peut-on lire dans l’article. « Ces propositions sont infaisables, soulèvent d’énormes questions légales et éthiques, et constitueraient un recul en termes de sécurité, au moment où les vulnérabilités d’Internet génèrent d’importants dégâts économiques. »La date choisie pour rendre cet article public ne doit rien au hasard : mercredi 8 juillet, le directeur du FBI, James Comey, doit être entendu par une commission du Sénat américain pour expliquer les difficultés posées par le chiffrement dans le travail de l’agence. Depuis les révélations d’Edward Snowden sur l’ampleur de la surveillance de la NSA, les géants du secteur, comme Google, Apple ou Microsoft, ont renforcé leur politique de chiffrement pour rassurer leurs utilisateurs, au grand dam du FBI.« De vraies difficultés pour la sécurité intérieure »« Ce qui m'inquiète, c'est que des entreprises puissent délibérément faire la promotion de quelque chose qui mette les gens au-dessus des lois », avait alors fustigé James Comey, insistant sur le fait que les forces de l'ordre devaient pouvoir avoir accès au téléphone portable d'un kidnappeur d'enfant, par exemple, et à son contenu après l'obtention d'un mandat. Le secrétaire à la sécurité intérieure, Jeh Johnson, lui avait emboîté le pas en avril :« La course vers un chiffrement de plus en plus profond, en réponse aux demandes du marché, pose de vraies difficultés pour la sécurité intérieure et le respect de la loi. (...) Le chiffrement rend plus difficile pour votre gouvernement de débusquer une activité criminelle et une potentielle activité terroriste. »De l’autre côté de l’Atlantique, David Cameron compte, lui aussi, mettre un terme à cet obstacle. Objectif : introduire dans la loi, dès cet automne, une disposition pour forcer les entreprises du Web à fournir aux autorités un accès aux données chiffrées.Lire aussi :En Grande-Bretagne, les deux partis sont favorables à la surveillance de masseUne porte d’entrée pour les piratesUne erreur, selon les auteurs du rapport de trente-quatre pages intitulé « Les clés sous le paillasson », qui mettent en garde contre les risques que cela poserait en termes de sécurité. Pour eux, mettre en place un tel accès « ouvrira des portes par lesquelles des criminels et des Etats malveillants pourront attaquer ceux que la loi cherche à défendre ». Car, techniquement, « si la police dispose d’un accès garanti à tout, une personne mal intentionnée qui réussirait à obtenir ces clés jouirait du même privilège ». Et des données ultrasensibles pourraient ainsi être compromises.Les auteurs de l’article soulignent aussi les questions éthiques et géopolitiques posées par un tel système : « Si un développeur anglais crée une application de messagerie utilisée par des citoyens chinois, est-ce qu’il faudra permettre un accès exceptionnel à la police chinoise ? »Leur conclusion est cinglante :« En l’absence de propositions techniques concrètes, et sans réponses adéquates aux questions soulevées dans ce rapport, les législateurs devraient rejeter toute proposition visant à revenir à la politique de contrôle du chiffrement des années 1990, qui avait échoué. »A cette époque, certains des auteurs du rapport s’étaient déjà réunis pour s’opposer au projet « Clipper Chip », proposé par l’administration Clinton. Elle voulait imposer aux fabricants de matériel informatique d’implanter une puce dans leurs produits pour permettre à la police d’accéder aux données et d’outrepasser le chiffrement. Ils avaient alors analysé les limitations du dispositif et contribué à l’abandon du projet.Morgane TualJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.07.2015 à 11h02 La ville de Budapest et le comité olympique hongrois ont officiellement annoncé la candidature de la capitale hongroise à l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques d'été 2024.Istvan Tarlos, le maire de Budapest et Zsolt Borkai, à la tête du Comité olympique hongrois ont envoyé une lettre annonçant cette candidature à Thomas Bach, le président du Comité olympique international.La capitale hongroise devient la cinquième ville officiellement candidate pour les JO 2024, après Boston, Hambourg, Rome et Paris. Lundi, le Parlement hongrois avait lundi la candidature de la capitale, déjà adoptée à une écrasante majorité par le conseil municipal de Budapest le 23 juin.Budget réduit et infrastructuresLa Hongrie mise sur les chances d'une candidature à petit budget (2,4 milliards d'investissements spécifiques prévus) après les sommets observés à Pékin et Londres aux Jeux d'été. Budapest, qui doit accueillir les Mondiaux de natation en 2017 ainsi que des matchs de l'Euro 2020 de football, mise notamment sur des synergies avec ces deux rendez-vous.Les villes candidates ont jusqu'au 15 septembre pour déposer leur dossier. Le CIO doit rendre sa décision à Lima à l'été 2017.Membre fondateur du CIO et déjà candidate à cinq reprises – y compris pour les premiers Jeux de l'ère moderne, en 1896 –, la Hongrie n'a jamais obtenu l'organisation des JO d'été. Sa dernière candidature remonte à 1960. A l'exception de Moscou en 1980, aucun pays de l'est de l'Europe n'a accueilli les Jeux olympiques d'été. 08.07.2015 à 10h58 • Mis à jour le08.07.2015 à 11h40 | Anne Michel La Grèce réfléchit à la mise en place d’une cellule de régularisation des avoirs non déclarés à l’étranger par de riches particuliers, afin de renflouer ses caisses. Selon nos informations, le gouvernement d’Alexis Tsipras travaille depuis mars à un projet visant à rapatrier, dans des conditions avantageuses, plusieurs dizaines de milliards d’euros de fonds placés sur des comptes en Suisse, à Londres et dans d’autres places financières offshore.Selon ses propres calculs, fondés sur l’exemple de la France – dont l’unité de régularisation créée en juin 2013 tourne à plein régime depuis deux ans –, Athènes pourrait en escompter entre 0,1 % et 0,2 % de son PIB, soit, sur la base du PIB 2014, entre 180 millions et 360 millions d’euros.C’est Yanis Varoufakis, ministre des finances démissionnaire, qui a directement piloté ce projet, amorcé un mois après l’arrivée de Syriza au pouvoir. M. Varoufakis y travaillait encore début juin. Des contacts ont été pris à ce sujet à titre consultatif avec la Suisse et avec l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).Un article paru dans l’édition dominicale du quotidien suisse Neue Zürcher Zeitung (NZZ) du 5 juillet avait fait état de discussions en ce sens entre l’ex-ministre des finances grec et le secrétariat d’Etat suisse aux questions financières internationales. La portée du projet grec est bien plus large.Taxe forfaitaireEn effet, l’idée d’Athènes est de mettre en place un système efficace, capable de rapatrier rapidement les milliards placés à l’étranger. Et ce, en dépit d’une administration fiscale mal organisée dans le pays et dans un contexte fiscal particulier, où un grand nombre de fonds ne sont pas soumis à l’impôt, tels ceux des armateurs. Ceux-ci sont autorisés à créer des sociétés en Grèce comme s’il s’agissait de sociétés offshore.Pour ce faire, différentes options sont sur la table, l’une d’elles consistant à garantir aux fraudeurs et évadés fiscaux repentis l’absence de poursuites pénales, à les exonérer de pénalités mais à appliquer une taxe forfaitaire sur les avoirs rapatriés en Grèce, à un taux avoisinant 20 %. Une forme d’amnistie fiscale à l’italienne, en somme…En 2001, l’Italie avait permis aux contribuables de rapatrier leurs fonds illégalement transférés à l’étranger en échange d’une pénalité forfaitaire de 2,5 %. Ce dispositif avait produit des effets spectaculaires, avec près de 60 milliards d’euros rapatriés dès 2002.Si la Grèce lui emboîtait le pas, une loi pourrait être nécessaire. Cette dernière devrait alors passer le cap du Parlement grec.Reste le problème du calendrier et de la faisabilité de ce projet. Car autant ce guichet de régularisation était envisageable il y a deux mois, avant le blocage des discussions entre la Grèce et ses créanciers et l’embrasement de la crise grecque, autant désormais il est irréalisable dans le contexte actuel d’instabilité et de désordre bancaire, où les capitaux continuent de quitter le pays par crainte d’une sortie de l’euro et d’un retour à la drachme.Lire aussi :Un « Grexit » coûterait plus cher à la zone euro qu’un allègement de la detteAnne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anthony Hernandez Les spectateurs qui quittent en nombre le stade du Maracana dès la trentième minute de jeu et les cinq buts déjà encaissés par leurs favoris, qui parfois pleurent, se disputent souvent et manquent même pour certains d’en venir aux mains. À la fin de la rencontre, le capitaine d’un soir, le futur parisien David Luiz, s’effondre en larmes et demande pardon au peuple brésilien : « Je voulais voir le peuple du Brésil sourire. Tout le monde sait que c’est important pour moi de voir le Brésil heureux grâce au foot. C’est un jour d’une très grande tristesse ». C’était le 8 juillet 2014, il y a un an tout juste. La Seleçao entraînée par Luiz Felipe Scolari venait de s’incliner 7-1 et de subir une terrible humiliation en demi-finale du Mondial face à une Allemagne triomphante et futur vainqueur. Jamais une équipe n’avait perdu avec un écart si grand à ce stade de la compétition.Lire aussi : l’Allemagne met le Brésil au suppliceUn an après la plaie est toujours béante. La preuve, l’élimination, dès les quarts de finale de la Copa America au Chili par le modeste Paraguay, du pays recordman de victoires en Coupe du monde (1958, 1962, 1970, 1994, 2002). Carlos Dunga, ancien sélectionneur de 2006 à 2010, a été rappelé à la rescousse. Réputé pour sa rigueur et son jeu défensif, l’ancien champion du monde 1994 n’a pas encore trouvé la recette miracle.La dépendance NeymarLa Seleçao est toujours aussi dépendant de sa vedette Neymar. Auteur cette saison d’un triplé Championnat d’Espagne-Coupe du roi-Ligue des champions avec ses coéquipiers du Barça, l’attaquant change le visage de l’équipe du Brésil du tout au tout. Lors de la Coupe du monde, sa blessure en quarts face à la Colombie, une vertèbre fracturée, avait sonné le glas des espoirs nationaux. Depuis sa prise de pouvoir, Dunga a sanctifié Neymar en lui confiant le brassard de capitaine. Mais au Chili, rebelote, le Brésil a dû se passer de son meilleur joueur aux moments cruciaux. Suspendu quatre matchs pour des insultes à l’arbitre face à la Colombie en poules, il a encore une fois précipitée la perte de son équipe.Lire : Soirée de cauchemar à Belo Horizonte En son absence, le Parisien Thiago Silva n’a pas récupéré le brassard de capitaine. C’est le défenseur central de l’Atlético Madrid et ancien Sochalien Miranda, titularisé à la place de David Luiz, qui a reçu cet honneur. Suspendu lors de la soirée de cauchemar face aux Allemands, Thiago Silva n’avait pas été épargné par les critiques en 2014. En huitièmes de finale, au lieu de se montrer confiant et volontaire, en larmes à cause de la pression populaire, le capitaine brésilien de l’époque n’avait pas participé aux tirs au but victorieux face au Chili (1-1, 3 tab 2). Pis, une nouvelle fois agenouillé et fébrile, lors de cette Copa America, le défenseur parisien n’a pas participé à la séance perdue face aux Paraguayens (1-1, 4 t.a.b. 3). Lire : Le Brésil éliminé en quarts de finale de la Copa AmericaAvec un dernier sacre mondial en 2002, grâce à une pléiade d’individualités telles que Ronaldhino, Ronaldo, Rivaldo, Roberto Carlos, Cafu ou encore Kaka, la trajectoire brésilienne ressemble, depuis, à une lente agonie. Lors du Mondial 2006, avec quatre ans de plus, une équipe vieillissante s’incline logiquement en quarts de finale face aux Bleus d’un Zinédine Zidane en état de grâce (1-0). En 2010, le Brésil, bénéficie de moins de grands noms mais aligne des joueurs comme Luis Fabiano et Robinho, échoue face aux Pays-Bas en quarts de finale (2-1).Sur ses terres, au mois de juin et de juillet 2014, le tarissement des talents brésiliens est frappant. Le sélectionneur Scolari aligne le très controversé Fred à la pointe de l’attaque. En dehors de l’exception Neymar, qui reste dans la tradition des grands joueurs brésiliens, le très puissant mais pas très fin Hulk ne suffit guère à amener la créativité et le talent que l’on attend au sein de la Seleçao. En l’absence de Neymar en demi-finales, c’est le néophyte Bernard, 21 ans, qui est titularisé lors de la déroute contre l’Allemagne.Corruption à la FédérationLors de la Copa America 2015, Dunga n’a pas un choix plus facile. Il aligne les inconnus Diego Tardelli, joueur du club chinois de Shandong Luneng, et Roberto Firmino, qui jouait à Hoffenheim et qui vient d’être transféré à Liverpool. Les deux attaquants se relaient devant avec une préférence pour le second. Même Robinho, oublié par Scolari, est sélectionné à nouveau par Dunga. Le joueur de 31 ans évolue, désormais, au pays à Santos.Pour ne rien arranger, le dernier scandale de la FIFA prend ses racines au Brésil, réputé pour son football miné par la corruption. L’un des hommes forts de la Fédération brésilienne de football, le sulfureux et controversé José Maria Marin, fait partie des dirigeants de la FIFA arrêtés à Zurich. Dans la foulée, la justice brésilienne a ouvert une enquête contre l’ancien président de la CBF, Ricardo Teixeira. Dans ce sombre tableau, le niveau sportif de l’équipe nationale reste désespérément moyen et loin du mythe auriverde. Pas certain que le seul Neymar suffise à régler tous les maux du football brésilien.Lire aussi :FIFA : le Brésil, épicentre du scandaleAnthony HernandezJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste William Audureau Il faut un certain effort, mardi 30 juin à Bordeaux, pour s’imaginer que sous la fournaise aquitaine – 41 °C à l’ombre – se joue une partie du destin des jeux qui finiront au pied des sapins en décembre, comme Star Wars: Battlefront ou Super Mario Maker.Créé en 2006 par le Syndicat des éditeurs de logiciels de loisir (SELL), l’Interactive Digital Entertainment Festival (IDEF), auquel Le Monde était invité par les organisateurs, est depuis dix ans le rendez-vous des affaires. Celui pendant lequel les « cols blancs » de l’industrie tentent de convaincre les représentants de Carrefour, Auchan ou encore Casino de passer commande pour leurs produits phares, Star Wars: Battlefront, Call of Duty: Black Ops III, FIFA 16 ou encore Super Mario Maker.L’antichambre de l’E3Après neuf éditions à Cannes et une fréquentation en baisse, il s’installe cette année à Bordeaux pour la première fois. Objectif : maintenir ce rendez-vous aussi discret qu’essentiel.« Il y a deux cents acheteurs qui sont représentés, les éditeurs de jeux ont l’occasion de voir tout le monde, se félicite Emmanuel Martin, délégué général du SELL. Quasiment tout Noël se fait ici. » Parmi ces deux cents acheteurs, une dizaine représentent à eux seuls la quasi-totalité du marché, outre la Fnac et Micromania – et la grande distribution revêt un caractère essentiel : à partir de la fin novembre, c’est chez elle et non chez les revendeurs spécialisés que se réaliseront les plus grosses ventes, contrairement au reste de l’année.Dans le Hangar 14, un ancien entrepôt sur les bords de la Garonne réaménagé en hall de conventions, la logique n’a plus grand-chose à voir avec le théâtre aux promesses de l’Electronic Entertainment Exposition (E3), qui s’est déroulé à Los Angeles du 16 au 18 juin. Sony y avait tiré la couverture à lui grâce à trois effets d’annonce réservés à des joueurs connaisseurs, et sans date de sortie prévue avant au moins un an et demi.Lire aussi :« Final Fantasy 7 », « The Last Guardian », « Shenmue 3 » : à l'E3, Sony remue le monde du jeu vidéoA Bordeaux, c’est au contraire le pragmatisme et le bon sens qui l’emportent. « Comment vous comptez vendre un jeu de rugby ? Il n’y a que les jeux de football qui se vendent », s’interroge le responsable des achats d’une grande enseigne généraliste devant Rugby World Cup 2015, un jeu prévu pour septembre, avant de convenir que, étant chargé du quart sud-ouest, « de toute façon [il] en prendr[a] forcément ».Grosses commandes et petits bas de fer« Ce sont des interlocuteurs très différents de l’E3, ils connaissent le marché, mais le voient surtout à travers le prisme des ventes qu’ils ont réalisées les Noëls précédents dans leurs rayons », explique Philippe Lavoué, directeur général adjoint de Nintendo France, qui a dû batailler pour convaincre les distributeurs de placer les Amiibo, les figurines interactives de Nintendo, à côté des consoles de la marque en rayon, et non à côté de ses concurrents les Skylanders et les Disney Infinite.Il faut dire qu’en matière de jeu vidéo la distribution est prudente. Une des pratiques récurrentes consiste à fractionner les commandes. Par exemple, plutôt que de s’engager à acheter et vendre à Noël 50 000 nouveaux jeux de telle ou telle licence, les grandes enseignes préfèrent signer trois bons de commande de respectivement 20 000, 20 000 et 10 000 pièces, et ne les confirmer que lorsque les seuils intermédiaires sont atteints.« Les trois bons de commande sont signés, en tant qu’éditeur, les coûts de production sont engagés, mais si le distributeur se retourne, vous êtes coincé. Qui oserait se fâcher avec Carrefour ? », témoigne un vétéran de l’industrie.Météo ventesUne telle prudence des distributeurs tient à la nature difficilement prévisible des ventes de jeux vidéo. Le marché a connu des Noëls supérieurs de parfois 25 % aux attentes, comme dans les années fastes de la Wii et de la DS, en 2008 et 2009, qui se sont soldées par de nombreuses ruptures de stock, et autant de ventes manquées. A l’inverse, certaines années creuses ont parfois été sous-estimées en amont, comme la période 2010-2012, aboutissant à de nombreux invendus.« Il est difficile de prévoir exactement ce qui va se passer. Dans toute génération de consoles, il y a un facteur x, à un moment donné, qui modifie les choses, comme le succès surprise de la Wii en 2006. Aujourd’hui, il y a plusieurs futurs possibles pour le jeu vidéo, mais difficile de savoir lequel va s’affirmer », reconnaît Emmanuel Martin.Mais pour convaincre un Carrefour ou un Auchan d’investir dans un jeu vidéo, il faut s’y prendre tôt, près de cinq mois à l’avance, et le rassurer sur la bonne santé du marché. Le Salon s’ouvrait mardi midi sur un état des lieux plein de satisfecit, avec des objectifs de vente revus à la hausse de 4 à 8 % pour la seconde partie d’année, selon des estimations du cabinet GfK.Jean-Claude Ghinozzi, le président du SELL, a ainsi évoqué « une année 2015 qui présage de chiffres exceptionnels, supérieurs à nos attentes de début d’année », tandis que Jean-François Boone, responsable d’études pour GfK, évoque « une croissance confirmée pour 2015 ». Pas un mot, par contre, sur la dégringolade du marché des consoles portables.William AudureauJournaliste au Monde Jacques Follorou Paul Giacobbi, député (PRG) et président du conseil exécutif de Corse, est convoqué, jeudi 2 juillet, aux fins de mise en examen, par le juge d’instruction chargé de l’affaire dite des gîtes ruraux au tribunal de grande instance de Bastia. Au terme de son audition, il pourrait se voir reprocher des faits de « complicité de détournements de fonds publics » ou ressortir du cabinet d’instruction en qualité de témoin assisté.La mise en cause directe du plus haut personnage politique de l’île est l’épilogue d’un dossier, vieux de trois ans, devenu le symbole d’un fonctionnement clanique érigé en système et dont l’absence d’avancée illustrait, jusque-là, aux yeux d’une partie de l’opinion insulaire une forme d’impuissance judiciaire.Lire aussi :Le système Giacobbi pèse sur l’élection en Haute-CorseLes faits recueillis par les enquêteurs font état d’un détournement présumé de 300 000 à 400 000 euros d’argent public versés par le conseil général de Haute-Corse, entre 2008 et 2010, à une époque où il était dirigé par M. Giacobbi. Des fils, filles ou belle-sœur d’élus appartenant à la mouvance, voire à la garde rapprochée de M. Giacobbi, auraient bénéficié de versements présumés frauduleux.Un virement de 45 000 eurosCes subventions ont été délivrées au titre d’un programme d’aide à la création de gîtes ruraux. Dans la pratique, cette manne aurait été utilisée à des fins purement personnelles, notamment, pour rénover des habitations particulières. Comme l’avait révélé Le Monde, début 2013, les premiers soupçons sont apparus, en avril 2011, lorsque l’organisme antiblanchiment français, Tracfin, a constaté l’existence de mouvements de fonds suspects sur les comptes de Stéphane, Jean-Marc et Vanina Domarchi, respectivement fils et épouse de Dominique Domarchi, ex-maire de Sant’Andréa-di-Cotone (Haute-Corse) et bras droit de M. Giacobbi, jusqu’à son assassinat en mars 2011.Des versements d’espèces étaient ainsi repérés sur un compte de Stéphane et sur deux comptes de Jean-Marc Domarchi. Un virement de 45 000 euros provenant du conseil général a été enregistré sur le compte de Vanina Domarchi. Les investigations ont mis au jour d’autres dossiers suspects. Celui de Francine Ferrandi, compagne de Jacques Costa, frère de Pierre Costa, maire de Moltifao et conseiller général au moment des faits. En 2009, Mme Ferrandi a bénéficié d’une aide de 15 000 euros, sans aucune justification. Proche de Paul Giacobbi, Pierre Costa, qui est aussi le frère de Maurice, l’un des chefs du gang de La Brise de mer abattu en août 2012, siégeait à la commission chargée d’attribuer les subventions.« Des méthodes d’intimidation »Plus de 95 % des subventions, soit un trentaine de dossiers, auraient bénéficié à des personnes demeurant, dans leur grande majorité, dans le secteur de Venaco (Haute-Corse), le fief de Paul Giacobbi. Depuis le changement de magistrat en charge de cette affaire, les actes d’enquête semblent se multiplier, donnant forme aux propos du ministère public lors de l’audience de rentrée en janvier, sur la volonté de poursuivre, sans distinction, toutes les formes d’atteinte à l’ordre social. Fin mai, trois salariés du conseil général de Haute-Corse ont été mis en examen dans cette instruction. Cette mesure avait suscité une vive réaction de la part des syndicats qui avaient dénoncé « des méthodes d’intimidation » visant de « simples fonctionnaires exécutants des ordres ».Sollicité, M. Giacobbi n’a pas donné suite, mercredi, aux questions du Monde sur sa convocation aux fins de mise en examen. Il a, néanmoins, déjà fait état de sa position sur ce dossier, depuis 2013, assurant qu’il n’avait personnellement rien à se reprocher. Jeudi 25 juin, alors qu’il avait déjà reçu sa lettre de convocation, mais sans évoquer ce fait, il a, lors d’une session publique de l’Assemblée de Corse, tenu à anticiper les divers griefs formulés à son encontre.Dénonçant les « ordures » de la presse nationale, il a ainsi déclaré : « Depuis cinq ans, je me suis efforcé de remettre de l’ordre sur un certain nombre de sujets, je sais que cela gêne. » Affichant une supposée « détermination et sérénité », il a ajouté : « Il n’y a pas de système (…), le travail, je sais que c’est difficile à comprendre pour ceux qui ne fichent rien, le respect c’est difficile à comprendre pour ceux qui ne respectent rien, et l’humilité qui consiste à dire que l’on n’est pas irremplaçable, je comprends que ce soit difficile à comprendre pour ceux qui se pensent des sauveurs. »Jacques FollorouJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Florence Moreau (Bordeaux, correspondance) « Ils avaient pleinement conscience de commettre un acte répréhensible. Ils ont délibérément contourné la législation française. » Difficile pour le moment de dire quelle sera la portée du jugement rendu mercredi 1er juillet par le tribunal correctionnel de Bordeaux. Deux hommes, en couple depuis de longues années et récemment mariés, ont été jugés coupables de « provocation par don, promesse, menace ou abus d’autorité à l’abandon d’enfant né ou à naître ». Ils ont chacun été condamnés à une amende de 7 500 euros, avec sursis.La qualification pénale cachait en fait un dossier de gestation pour autrui, à ce jour toujours interdite en France. L’affaire examinée lors de l’audience du 3 juin dénotait par son contexte, alors que de récentes décisions nationales et européennes poussent à l’inscription à l’état-civil français d’enfants nés par GPA à l’étranger – la Cour de cassation doit se prononcer vendredi 3 juillet sur ce sujet.Lire aussi :Un état civil sous condition pour les enfants nés de GPACette fois, la fillette de 8 mois est bel et bien née en France. Un cas exceptionnel. Le couple, qui souhaitait fonder une famille, a trouvé une agence à Chypre qui proposait de recourir à une mère porteuse. Une convention rémunérée a été passée entre les parents d’intention, l’agence entremetteuse et une Bulgare vivant à Chypre. La jeune femme a même été accueillie en Gironde avec son fils et son compagnon durant les deux derniers mois de sa grossesse et a ainsi accouché en Gironde.Les deux époux ne nient pas avoir eu recours à une mère porteuse et admettent avoir sciemment omis le nom de cette dernière sur l’acte de naissance, ce qui a alerté la justice. Mais ils contestent la qualification pénale donnée. « Cette notion de provocation à l’abandon d’enfant, ce n’est pas notre histoire, ce n’est pas ce que nous voulons transmettre à notre fille. On ne se reconnaît pas dans ce mot », avait confié le père déclaré. « Nous n’avons pas demandé à une femme d’abandonner son enfant. »Le tribunal correctionnel de Bordeaux, qui a relu le contrat, a estimé le contraire. Face aux difficultés sémantiques et juridiques posées par un contrat conclu à Chypre, les juges bordelais se sont déclarés territorialement compétents, dans la mesure où les parents résident en Gironde et où l’enfant est né dans ce même département. Ils ont aussi posé dans leur jugement que « la Bulgare doit être légalement considérée comme la mère de l’enfant puisque c’est elle qui a accouché ».Pas d’autre but que « le désir d’un enfant »Ce statut, un des éléments constitutifs de l’infraction reprochée, avait été contesté par Me David Dumontet : « Elle n’est pas la mère biologique de la petite, qui a été conçue par un don d’ovocytes et de sperme, et n’a jamais eu l’intention de la garder. »Le but lucratif de cet abandon est tout aussi clair pour les juges puisque la mère porteuse « n’avait pas caché que c’est dans le but d’offrir une meilleure vie à son enfant qu’elle a accepté. Il y a bien eu promesse puis remise de fonds », notent les juges.Parce que c’était un projet commun et revendiqué comme tel, les deux pères ont été pareillement condamnés. Toutefois, pour ne pas pénaliser leurs ressources ni leur carrière, le tribunal a souhaité que la peine soit assortie du sursis et ne soit pas inscrite sur leur casier judiciaire. « Il n’est pas douteux qu’ils n’aient pas été animés par un autre but que le désir d’un enfant à élever au sein de leur couple », font valoir les juges. « C’est une peine de principe qui ne fait pas pour autant une jurisprudence », conclut Me David Dumontet, l’avocat des deux pères, qui ont évité les médias au moment du prononcé de leur condamnation.Pour l’heure, même si le parquet de Bordeaux a demandé l’annulation de la reconnaissance de paternité frauduleuse, procédure au civil qui pourrait être tranchée dans quelques mois, les deux pères n’ont pas été privés de la garde de l’enfant.Florence Moreau (Bordeaux, correspondance)Journaliste au Monde Caroline Taïx (Sydney, correspondance) Des félicitations, des bravos. Le Liban a même salué « la belle leçon » donnée par l’Australie. Les représentants des 21 pays membres du Comité du patrimoine mondial de l’Unesco, réunis à Bonn en Allemagne du 28 juin au 8 juillet, ont estimé mercredi 1er juillet que l’Australie avait entendu les préoccupations exprimées par l’organisation onusienne. La Grande barrière de corail n’a donc pas été placée sur la liste du patrimoine en péril. La décision était pour le moins attendue à Canberra.La Grande barrière est « l’un des emblèmes de l’Australie », a souligné le ministre australien de l’environnement Greg Hunt devant l’Unesco. C’est l’un des principaux sites touristiques du pays : elle attire 2 millions de touristes chaque année et rapporte 6 milliards de dollars australiens (4,1 milliards d’euros). C’est également un site exceptionnel pour les chercheurs.Située au nord-est de l’île-continent, elle est aussi étendue que l’Italie, avec ses 2 300 kilomètres de long. C’est le plus grand ensemble corallien du monde, avec plus de 400 espèces de coraux, plus de 1 500 espèces de poissons, 133 espèces de requins et de raies. Mais à partir de 2011, trente ans après son classement au patrimoine de l’humanité, l’Unesco a commencé à s’inquiéter de l’état de la Grande barrière.Menaces multiplesL’Australie développait alors le port de Gladstone, sur la côte, dans la zone protégée. Le pays regorge de matières premières, en particulier de charbon, exporté principalement vers l’Asie à partir d’immenses ports situés dans cette zone. L’expansion du port d’Abbot Point, appelé à devenir l’un des plus grands du monde, continue de faire polémique. La Grande barrière de corail souffre surtout du changement climatique et de la détérioration de la qualité de ses eaux, liée en partie aux activités agricoles le long de la côte. Une donnée résume la situation : en trente ans, elle a perdu plus de la moitié de ses coraux.Lire aussi :Australie : le paradis perdu de la Grande Barrière de corailL’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), qui conseille l’Unesco, s’inquiétait encore, en mai, de la détérioration de l’état de la Grande barrière, en particulier dans sa partie centrale et méridionale. Même l’Australie n’a pas d’autre choix que de reconnaître que ce joyau est « sous pression ».Comment alors expliquer la décision de l’Unesco, qui s’était montrée très critique il y a un an ? « L’année dernière encore, nous ne savions pas clairement si nous allions obtenir une réponse à l’échelle du problème de la part de l’Australie », explique Fanny Douvere, responsable du programme maritime au Centre du patrimoine mondial de l’Unesco. Mais le pays a finalement fourni une réponse jugée « très sérieuse ». Dans un plan à long terme présenté en mars, l’Australie promet de réduire de 80 % d’ici à 2025 la pollution de l’eau provenant des terres agricoles. L’investissement total pour la Grande barrière dans la décennie à venir devrait s’élever à 2 milliards de dollars.Critiques des ONGL’Australie est également revenue sur l’une des décisions les plus critiquées : elle a interdit le déversement des déchets de dragage dans les eaux de la Grande barrière de corail. Le gouvernement n’a cependant pas convaincu tout le monde dans son pays. Le plan à long terme, qui fixe des objectifs jusqu’en 2050, « est une bonne étape, mais doit encore trouver des financements. Il s’agit plus d’une liste de bonnes intentions que d’un véritable plan », critique Felicity Wishart, de l’Australian Marine Conservation Society. Le gouvernement « doit faire beaucoup plus sur le changement climatique », plaide-t-elle.Greenpeace demande à Canberra d’abandonner ses projets de développement de mines de charbon et d’expansion portuaire. A peine la décision de l’Unesco tombée, le ministre australien de l’environnement s’est félicité dans un communiqué de « l’excellente nouvelle ». « C’est un formidable résultat » pour l’Australie, a-t-il vanté. Canberra restera cependant sous la surveillance de l’Unesco et devra rendre un premier rapport le 1er décembre 2016 puis présenter un bilan des actions réalisées en 2020.Caroline Taïx (Sydney, correspondance)Journaliste au Monde Martin Untersinger La France, par l’entremise de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), n’a rien à envier aux Etats-Unis lorsqu’il s’agit d’espionner la planète. Selon L’Obs, qui cite « des témoignages anonymes de plusieurs responsables actuels et passés », les deux derniers présidents de la République ont donné leur accord à de vastes opérations de surveillance d’Internet menées par la DGSE. L’hebdomadaire corrobore ainsi dans son enquête de nombreux éléments rapportés depuis 2013 par Le Monde.Mise sur écoute des câbles sous-marinsSelon l’hebdomadaire, Nicolas Sarkozy aurait approuvé au début de l’année 2008, lors d’une réunion secrète à l’Elysée, la mise sur écoute des nombreux câbles sous-marins qui accostent en France.Ce plan quinquennal qui a couru jusqu’en 2013, comportait un investissement de 700 millions d’euros et l’embauche de 600 personnes, écrit L’Obs. Grâce à un décret secret pris en Conseil d’Etat – dont l’existence était fortement soupçonnée – des stations d’écoute de la DGSE ont été installées à proximité des câbles sous-marins par lesquels transitent aujourd’hui l’écrasante majorité des communications mondiales.A Marseille (Bouches-du-Rhône) ou à Saint-Valéry-en-Caux (Seine-Maritime), les agents français ont ainsi pu espionner le trafic en provenance des Etats-Unis, de l’Afrique ou du Moyen-Orient pour en extraire des informations sur le terrorisme mais aussi, on peut le supposer, sur des entreprises ou des diplomates du monde entier. Que la DGSE se soit dotée d’outils pour récupérer des données transitant via les câbles sous-marins n’est pas nouveau ; jamais, en revanche, le détail de la supervision politique de ces opérations n’avait été apporté.Lire : La France, précieux partenaire de l'espionnage de la NSAUn second « plan câble » a été approuvé par François Hollande en 2013, selon les mêmes modalités, et comporterait l’installation de plusieurs nouvelles stations d’écoute. L’Obs détaille aussi la collaboration entre Orange et la DGSE. Le Monde révélait, dès le mois de mars 2014, les liens entre l’opérateur téléphonique et la DGSE :« La direction des réseaux [d’Orange] gère notamment les stations dites « d’atterrissement », où accostent les câbles sous-marins France Télécom-Orange touchant la France et par lesquels transitent les flux massifs de données collectées. Un tri préalable peut aisément être réalisé en fonction des pays et des régions d’origine, puis tout est stocké dans des locaux de la DGSE. »Les données interceptées par la DGSE sont ensuite acheminées vers le sous-sol de l’agence, boulevard Mortier à Paris, pour être analysées par des supercalculateurs au sein d’un centre de données parmi les plus importants d’Europe, comme nous l’avons déjà écrit à plusieurs reprises. L’Obs cite une source expliquant qu’un stockage sur « des années et des années » est effectué : « Quand on s’intéresse à une adresse IP ou à un numéro de téléphone, on va chercher dans nos bases ces données et on retrouve la liste de ses correspondants, pendant des années. »Lire : Espionnage : comment Orange et les services secrets coopèrentHors du régime d’autorisations individuellesL’Obs explique aussi, comme l’écrivait déjà Le Monde en avril dernier, que la DGSE a dû prendre quelques arrangements avec la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS), qui encadre la surveillance en France. La loi existante ne portait alors que sur les écoutes téléphoniques. Rien n’était prévu pour les interceptions massives de données depuis les câbles. Hors de question pour la DGSE de soumettre le flot d’informations interceptées à un régime d’autorisations individuelles : il a donc été décidé que la CNCIS aménage son régime d’autorisation en délivrant des « fiches pays », permettant d’espionner le trafic en provenance de certains Etats, ainsi que des « fiches thématiques », portant sur certains sujets comme le terrorisme.Lire aussi :Ce « Big Brother » dissimulé au cœur du renseignementSelon L’Obs, un accord avait également été trouvé lorsque des données françaises étaient prises dans les filets de la DGSE : dans ce cas, l’agence ne procédait pas à l’exploitation de ces informations et la procédure basculait dans le cadre plus classique de l’interception administrative. Mais, comme le note l’hebdomadaire, il n’y a aucun moyen de s’assurer du suivi effectif de cette précaution, pas plus qu’il n’est possible de distinguer systématiquement et avec certitude les données « françaises » des données étrangères, à l’heure où de nombreux internautes utilisent des services dans le cloud, hébergés à l’étranger.La loi sur le renseignement, tout juste adoptée, prévoit justement le cas des communications émises vers ou reçues depuis l’étranger, soit précisément celui des câbles sous-marins et que toute donnée française interceptée par la DGSE soit soumise au contrôle de la commission idoine.Enfin, L’Obs évoque le traité de Londres de 2010, signé entre la France et la Grande-Bretagne sur les questions de défense. Un volet secret de ce traité porterait, écrit l’hebdomadaire, sur l’échange de données entre le GCHQ britannique et la DGSE. Un échange de données que nous avons évoqué en novembre 2013 et en mars 2014. Cette coopération entre les deux services est même devenue une « quasi-mutualisation des savoirs ».Lire : Les services secrets britanniques ont accès aux données des clients français d'OrangeMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.07.2015 à 17h09 • Mis à jour le01.07.2015 à 18h14 | Alexandre Lemarié On ne l’avait plus vu aux côtés de Nicolas Sarkozy depuis la défaite de ce dernier à la présidentielle en mai 2012. Il est finalement réapparu autour de l’ancien chef de l’Etat, à la surprise générale. Eric Besson a participé mercredi 1er juillet à une réunion de travail à huis clos sur le thème de l’immigration, ont indiqué au Monde plusieurs participants.Lire aussi :Nicolas Sarkozy se dit prêt à réfléchir à une remise en cause du droit du solCette réunion était organisée au siège du parti Les Républicains (LR) et présidée par M. Sarkozy. M. Besson y a assisté en tant qu’ancien ministre de l’immigration et de l’identité nationale de 2009 à 2010, lors du quinquennat de Nicolas Sarkozy.Transfuge de la gauche dans un gouvernement de droite, il faisait partie de la quinzaine de participants à cette réunion, qui rassemblait les principaux experts de l’immigration à LR : les ex-ministres de l’intérieur, Brice Hortefeux et Claude Guéant ; l’ex-ministre de la justice, Rachida Dati ; les députés Eric Ciotti, Guillaume Larrivé et Hervé Mariton, le responsable du projet du parti, Eric Woerth…« La relation particulière de la France avec le Maghreb »Lors de ce rassemblement, d’où devaient émerger des pistes de réflexion sur l’immigration dans l’optique de la tenue d’une convention sur le sujet en septembre, celui qui est maire de Donzère (Drôme) est intervenu pour rappeler son action au ministère de l’immigration. Il a également souligné « la relation particulière de la France avec le Maghreb ». Selon plusieurs participants, l’ex-ministre a vanté le discours de Nicolas Sarkozy en octobre 2007 à Tanger, lors duquel l’ancien chef de l’Etat avait présenté son projet d’Union méditerranéenne.Faisant désormais carrière dans le privé, M. Besson était réapparu dans les médias en septembre 2014 pour annoncer son soutien à M. Sarkozy pour le poste de président de l’UMP.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jérôme Porier Paris est la première destination des clients d’Airbnb dans le monde. Le Wall Street Journal a publié le 26 juin une carte montrant l’expansion du site dans la capitale, arrondissement par arrondissement. Le spécialiste de la location de courte durée compte 50 000 annonces en Ile-de-France et 150 000 dans toute la France.En mai, la Mairie de Paris a effectué une opération coup de poing dans le Marais pour mettre fin à la prolifération des meublés touristiques illégaux. Nicolas Ferrary, le directeur d’Airbnb France depuis 2013, répond aux critiques.Luttez-vous contre les utilisateurs d’Airbnb qui font de la location de meublés touristiques un véritable métier et concurrencent ainsi illégalement les hôtels ?Nous communiquons désormais sur notre site les textes légaux s’appliquant à la location de courte durée et nous demandons à nos utilisateurs de déclarer sur l’honneur qu’ils les respectent. Depuis le vote de la loi ALUR, les choses sont claires. Louer un logement de façon occasionnelle n’a rien d’illégal. Un particulier peut louer sa résidence principale jusqu’à 4 mois par an. Plus de 80 % des biens proposés sur notre site appartiennent à cette catégorie.En revanche, ceux qui veulent louer une résidence secondaire à Paris doivent obtenir de la mairie une autorisation de changement d’affectation, qui leur sera accordée s’ils transforment un local commercial de surface équivalente en logement. La Mairie de Paris affirme que plusieurs centaines de demandes en ce sens ont déjà été satisfaites. Je regrette cependant que ceux qui possèdent un logement dans la capitale et qui n’y habitent que 2 ou 3 mois par an ne puissent pas le louer le reste de l’année.Dans le Marais, certains immeubles, certaines rues, se vident de leurs habitants. Airbnb n’est-il pas en partie responsable de ce phénomène ?Le Marais, dont on a beaucoup parlé, ne représente que 6 % de nos locations à Paris. Je précise aussi que 90 % des utilisateurs de notre site ne proposent qu’un seul logement à la location, ce qui ne pose pas de problème. Partout où Airbnb se développe, le groupe cherche à le faire en bonne intelligence avec les pouvoirs publics. Par exemple, nous travaillons avec la Mairie de Paris pour faire en sorte que la conférence sur le climat prévue en fin d’année soit un succès.Nous collaborons aussi dans le cadre de l’Euro 2016 de football. Notre offre n’est pas concurrente de celle des hôtels, elle est complémentaire. Récemment, nous avons rencontré Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères et du développement international, pour voir comment Airbnb peut aider au développement du tourisme en France. J’ajoute que la fiscalité qui s’applique sur les loyers perçus par les utilisateurs de notre site est plus lourde que celle des chambres d’hôtel.Airbnb est leader sur le marché de la location de courte durée, mais vous pratiquez des tarifs élevés, qui vont de 6 % à 12 % des loyers perçus. Craignez-vous de voir émerger des concurrents low-cost ?La concurrence est stimulante, elle ne nous effraie pas. Nos tarifs sont justifiés par la qualité de nos prestations : nous vérifions systématiquement le sérieux des annonces, nous sécurisons les transactions et nous apportons une garantie en cas de dégradation du logement qui peut aller jusqu’à 800 000 euros. Nous n’avons pas inventé le métier de la location saisonnière, mais nous proposons un univers parfaitement sécurisé pour lequel nos utilisateurs sont prêts à payer.Jérôme PorierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Ridet (Rome, correspondant) Du banc de l’entraîneur à celui de l’accusé, le chemin risque de paraître bien court pour Antonio Conte, le sélectionneur de l’équipe d’Italie. Il devrait être renvoyé, dans les prochaines heures, devant le tribunal pour « fraude sportive » par le procureur du parquet de Crémone (Lombardie), Roberto Di Martino. Le technicien, ancien international (20 sélections) et ex-milieu de la Juventus (1992-2004) est soupçonné d’avoir été le complice de matchs arrangés lorsqu’il était entraîneur du club de Sienne lors de la saison 2010-2011.Même si son nom est le plus prestigieux, Antonio Conte n’est que l’un de la centaine d’acteurs présumés d’une gigantesque affaire de paris truqués qui secoue le football italien depuis trois ans.Ces accusations ont déjà valu à l’ancien entraîneur de la Juventus Turin – qu’il a conduit trois fois au titre de champion d’Italie en 2011, 2012 et 2013 – d’être condamné par la commission de discipline de la fédération à 10 mois de suspension. Une peine finalement réduite en appel à quatre mois. Le natif de Lecce (Pouilles) est également cité dans les enquêtes concernant le club de Bari, dont il a été également l’entraîneur entre 2007 et 2009. Il jure de son innocence.Précédent fâcheuxDans ces conditions, le coach des Azzurri, qui représente la vitrine du football italien, peut-il rester à son poste et continuer de préparer son équipe pour le rendez-vous européen de 2016 en France ? « Oui !, répond le président de la fédération Carlo Tavecchio, qui a nommé Conte à la tête de la sélection. Un renvoi devant le tribunal n’est pas une condamnation. » « Dans ce pays, nous avons des garanties pour tout le monde, y compris pour Antonio Conte », poursuit le président, poursuivi lui aussi plusieurs fois par la justice dans le passé. Selon la presse italienne, l’entraîneur aurait l’intention de « demander un jugement immédiat » pour sortir au plus vite de ce guêpier.Il n’empêche. La présence d’un entraîneur qui pourrait être condamné pour « fraude sportive », même si ce n’est qu’en première instance, constituerait un précédent fâcheux. Surtout que Conte a déjà fait parler de lui il y a un an, lorsque, à peine nommé à la tête de la Squadra azzura, la presse a appris que la moitié de son salaire (3,2 millions d’euros) était pris en charge pour moitié par l’équipementier allemand, Puma.Lire aussi :Les nouveaux scandales dans le football italien tournent à l’affaire d’EtatLe football italien, qui peine à retrouver son niveau du passé (malgré la qualification de la Juve en finale de Ligue des champions) souffre de ces affaires à répétition qui marquent son histoire (Totonero, Calciopoli, Calcioscommesse).Mais les petits dérapages ne lui font pas de bien non plus. Récemment, le président du club de Catane (Sicile) a admis avoir déboursé 500 000 euros pour « acheter » des matchs. Les joueuses de l’équipe féminine nationale ont été traitées de « trois ou quatre lesbiennes » par un dirigeant de haut rang. À l’été 2014, Carlo Tavecchio s’était fait remarquer en évoquant des joueurs africains « qui avant mangeaient de bananes » et jouent maintenant dans de grands clubs italiens… Il fut d’ailleurs sanctionné à la suite de ces propos.Philippe Ridet (Rome, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 01.07.2015 à 16h02 • Mis à jour le01.07.2015 à 17h05 | Nicolas Chapuis François Hollande et Angela Merkel n’avaient jamais affiché aussi clairement leur différence de vues sur la question du sauvetage de la Grèce. En marge d’une visite à Lyon, mercredi 1er juillet, le chef de l’Etat a pris le contre-pied de la chancelière allemande, qui avait rejeté toute idée de reprise des négociations avant le référendum qui doit se dérouler en Grèce, dimanche 5 juillet. « Il faut être clair : l’accord, c’est tout de suite, il ne peut pas être différé, il faut qu’il vienne », a déclaré M. Hollande.Pas question, selon lui, d’attendre le vote des Grecs :« Je veux qu’on puisse trouver un accord en fonction des règles européennes. Il doit être trouvé avant le référendum, ça n’aura plus grand sens après la consultation. S’il ne peut pas être trouvé, alors le référendum aura lieu avec les conséquences que l’on sait. »Lire les dernières informations dans notre direct consacré à la situation en Grèce« Affirmations péremptoires »Ces déclarations sont faites alors qu’Alexis Tsipras, le premier ministre de la Grèce, a formulé de nouvelles propositions de réformes, mardi 30 juin dans la soirée. Le contenu de sa lettre se rapproche des demandes des créanciers, selon un proche des négociations.Mais cela n’a visiblement pas satisfait Angela Merkel et son ministre des finances, Wolfgang Schäuble, qui refusent pour le moment de retourner à la table des négociations.Visiblement agacé par la tournure des événements, François Hollande, qui s’est entretenu mercredi matin au téléphone avec Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, a mis en garde contre « les affirmations péremptoires » et « les ruptures brutales » :« Je pense que nous devons toujours rechercher l’accord, la négociation, la raison, encore faut-il que tout le monde en soit convaincu. (…) La France, elle, se bat, elle n’est pas dans le veto, elle n’est pas dans la brutalité. »A l’Elysée, on minimisait mercredi la portée de ces déclarations : « Le président a redit, de façon plus incisive, ce qu’il ne cesse de répéter depuis plusieurs jours : oui, un accord est possible, mais pour cela il faut négocier », explique l’un de ses conseillers, qui précise que les propos s’adressent autant à Angela Merkel qu’à Alexis Tsipras.Lire le décryptage :Grèce : la stratégie de Tsipras fait voler en éclats le couple franco-allemand« Sauver l’Europe »En France, la pression politique se fait de plus en plus forte sur la réouverture des négociations avec Athènes. Une quarantaine de personnalités de tous bords ont signé, mercredi 1er juillet, une tribune dans Marianne au titre explicite : « Sauver la Grèce, c’est sauver l’Europe ».Parmi les signataires, on retrouve le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, le patron du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, l’ancien ministre de l’économie Arnaud Montebourg, les députés frondeurs Benoît Hamon et Christian Paul, des élues écologistes, comme Cécile Duflot et Emmanuelle Cosse, le secrétaire national du Parti communiste français, Pierre Laurent, des députés de droite, comme Henri Guaino, Rama Yade ou Nicolas Dupont-Aignan, et des économistes, comme Thomas Piketty ou Michel Aglietta.Si l’Europe échoue à reprendre langue avec Athènes, le texte prévient qu’« il faudra ramasser deux cadavres : celui de la Grèce et celui de l’idée européenne ».Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.07.2015 à 14h55 • Mis à jour le01.07.2015 à 15h16 L’appel à la grève des contrôleurs aériens pour les journées de jeudi et vendredi a été levé mercredi 1er juillet par le principal syndicat de la profession, le Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA) (49,8 %).L'appel à la grève avait également été lancé par Force ouvirère (FO), non représentatif, et portait notamment sur le budget de la navigation aérienne, des primes et l'évolution des conditions d'emploi et de retraite.Lire la synthèse :Les aiguilleurs du ciel appelés à la grève les 2 et 3 juilletUne « ultime séance de négociation » avec le gouvernement a ainsi porté ses fruits, a déclaré le SNCTA. La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a assuré qu'il n'y aurait par conséquent aucun vol annulé jeudi et vendredi.« On est loin d'avoir tout obtenu »Sur les revendications demandées, « on est loin d'avoir tout obtenu, on est à mi-chemin », a commenté Roger Rousseau, secrétaire national du SNCTA.Le nœud de la grève portait principalement sur la création d'une prime pour les contrôleurs participant pendant dix mois à une expérimentation d'organisation du travail plus productive. Sur ce point, « il y aura une négociation ultérieure » sur un « complément » aux 2 500 euros promis mardi par le secrétariat d'Etat aux transports, selon M. Rousseau.Plus tôt, la compagnie Ryanair était passée à l’offensive en publiant une pétition en ligne dans laquelle la compagnie aérienne irlandaise appelle à interdire le droit de grève des contrôleurs aériens en Europe.Lire aussi :Ryanair lance une pétition pour interdire les grèves des contrôleurs aériensLe SNCTA avait mené en avril une grève de deux jours, pour un motif différent, conduisant à l'annulation de 1 300 vols en France, soit 40 % du trafic initialement programmé. Le mouvement social avait coûté 20 millions d'euros au transport aérien français, selon la Fédération de l'aviation marchande. Aude Lasjaunias (Athènes, envoyée spéciale) Deux jours après la fermeture des banques, décidée dans la soirée du dimanche 28 juin par le gouvernement grec, près d’un millier d’établissements ont rouvert exceptionnellement leurs portes, mercredi 1er. juillet – et ce jusqu’au vendredi 3 juillet –, pour permettre aux retraités ne disposant pas de carte bancaire de retirer 120 euros sur leur pension.Vers 4 heures du matin, des files d’attente commençaient à se former dans plusieurs points d’Athènes. Mais, dans le centre de la capitale, le calme semblait complètement revenu aux environs de midi. Si des queues importantes restaient observables devant les distributeurs de billets, aucun client n’attendait sur le trottoir en espérant avoir accès aux guichets.Dans le quartier de Korai, pas de scène de panique. Le manège semble désormais bien rôdé. Pour simplifier la procédure, les établissements Alpha, Eurobank et la Banque nationale grecque servent les retraités par ordre alphabétique. Ce mercredi peuvent ainsi se présenter les personnes dont le nom de famille commence par les lettres allant de A à I.« J’étais un peu angoissée après les annonces du gouvernement. Là, ça va mieux, souffle Eleni, 55 ans, visiblement rassurée. Tout s’est bien passé, c’est allé très vite à l’intérieur. » Plusieurs pestent toutefois contre un exécutif qui les délaisse, refusant de répondre aux questions.Lire aussi :Retraités grecs : « Ce n’est pas en nous appauvrissant que nous sortirons de la crise »Gilets pare-ballesA quelques encablures de là, dans le quartier de Victoria, toujours pas de foule aux cheveux blancs devant les portes de la banque Piraeus, qui offre pourtant à tous ses clients la possibilité de retirer la partie de leur retraite dès aujourd’hui.Un impressionnant dispositif a tout de même été prévu pour l’occasion. Chemises impeccables et cravates de rigueur, cinq salariés accueillent les bénéficiaires, sous le regard attentif d’une policière et d’un employé de sécurité, tous deux équipés de gilets pare-balles.« Il y a eu beaucoup de vols par ici, les personnes âgées sont des cibles vulnérables. Or, là, on sait qu’ils vont avoir de l’argent sur eux », détaille une passante. Au même moment, une vieille dame traverse la rue son sac à main fermement pressé contre son ventre. Evengelia, elle, n’est pas inquiète. « J’ai connu l’occupation allemande pendant la seconde guerre mondiale. Ne dramatisons pas ce qui nous arrive aujourd’hui », détaille la radieuse octogénaire. Et de conclure dans un sourire : « Au lieu de se plaindre parce que l’on n’a que deux paires de chaussures, regardons plutôt celui qui n’en a pas. »Lire aussi :Les Grecs restent stoïques face aux restrictionsAude Lasjaunias (Athènes, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 01.07.2015 à 13h09 • Mis à jour le01.07.2015 à 18h38 | Adéa Guillot (Athènes, correspondance) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) data-tym-playerid="tym-player-x2w1tc5" data-tym-title="Grèce : quels sont les scénarios possibles ?" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/economie/video/2015/06/30/grece-quels-sont-les-scenarios-possibles_4664784_3234.html" data-tym-categories="crise-grecque,union-europeenne,europe,grece,international,economie,eclairages,videos" data-tym-tags="crise-grecque,union-europeenne,europe,grece,international,economie,eclairages,videos" data-tym-providerreference="x2w1tc5" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion"La stratégie suivie par le premier ministre grec, Alexis Tsipras, avec de nouvelles propositions, « réformes contre argent frais », formulées mardi 30 juin dans la soirée, met à mal l’unité des Européens. Et tout particulièrement le « couple » franco-allemand. Trois mots prononcés, mercredi 1er juillet en début d’après-midi, ont suffi pour comprendre que cette unité n’était que de façade.En déclarant qu’il fallait qu’Athènes et ses partenaires européens parviennent « tout de suite » à un accord sur le renflouement financier de la Grèce, François Hollande a pris le contre-pied de la chancelière allemande, Angela Merkel. Et de façon on ne peut plus tranchée.« Il faut être clair, l’accord, c’est tout de suite ! Il ne pourra pas être différé. Cela fait tellement de temps qu’on parle de cet accord, il faut qu’il vienne », a lancé le chef de l’Etat français devant la presse, laissant poindre son agacement devant les nouvelles péripéties des négociations.Lire les dernières informations dans notre direct consacré à la situation en GrèceAlexis Tsipras maintien le référendumLes « discussions qui se prolongent doivent être menées jusqu’au bout », a ajouté M. Hollande, insistant sur le fait que « si cet accord peut être trouvé avant le référendum, ça ne donnera plus grand sens à cette consultation ».Une heure et demie plus tôt, Mme Merkel avait pourtant, quant à elle, assuré que si la porte reste ouverte pour des discussions avec la Grèce, des négociations ne sont pas possibles sur un sauvetage avant le référendum. « Avant, aucune discussion supplémentaire sur un programme d’aide ne peut avoir lieu », a-t-elle insisté, précisant par ailleurs qu’un feu vert à un tel plan n’est pas possible sans l’approbation du Bundestag. A Bruxelles, certaines sources européennes considèrent que le gouvernement allemand fait le pari que le oui au référendum l’emportera, entraînant le départ de M. Tsipras.Ce dernier a répété, mercredi, que le référendum aura bel et bien lieu, et qu’un vote pour le non « est nécessaire pour que la Grèce obtienne un meilleur accord ». Dans un ton très direct, il s’est adressé à son peuple, mais surtout à ses créanciers – Fonds monétaire international (FMI), Banque centrale européenne (BCE), Commission européenne –, en leur demandant de respecter le processus démocratique du référendum regrettant « que l’Europe ne veuille pas donner au peuple grec le temps de prendre une décision dans le calme ».La question du devenir du référendum était posée depuis quelques jours : Yanis Varoufakis, le ministre des finances de la Grèce, aurait proposé, selon une source proche des créanciers, de le retirer contre des engagements des créanciers à renégocier la dette de la Grèce. Au sein du parti Syriza, l’information ne circulait pas toujours, notamment sur les mouvements tactiques de M. Tsipras et de son équipe. A tel point que l’espèce d’union sacrée qui était apparue dans la majorité après l’annonce du référendum commence à se fissurer. Dans ce contexte, la réunion de l’Eurogroupe du 1er juillet en fin d’après-midi s’annonce très tendue. Elle aura, en tout cas, pour ses participants un fort goût de déjà-vu.D’abord parce qu’il s’agira de leur treizième réunion sur la Grèce. Mais surtout parce que, avec les nouvelles propositions formulées par le gouvernement grec, ils vont se retrouver quasi dans la situation qui prévalait le 26 juin. C’est-à-dire avant qu’Alexis Tsipras ne rompe les négociations avec ses créanciers en annonçant la tenue d’un référendum.Mercredi matin, le gouvernement grec a en effet confirmé avoir envoyé à ses créanciers « une nouvelle proposition qui comprend une série d’amendements » à la leur, accompagnée d’une lettre de M. Tsipras. Le contenu de cette lettre, datée du 30 juin, « ressemble beaucoup à ce que l’on demandait » la semaine dernière, glisse un proche des négociations.Lire aussi :Grexit et défaut de paiement : vos questions sur la dette grecqueAménagements et marges de manœuvreAlexis Tsipras demande les mêmes aménagements qu’il a réclamés tout au long de la semaine dernière, avant l’annonce du référendum, c’est-à-dire notamment de pouvoir conserver le régime particulier de TVA pour les îles, ou de couper de 400 millions d’euros dans les dépenses militaires en 2017.Il accepte en revanche, et c’est nouveau, de supprimer la prime aux faibles retraites (EKAS) à condition de pouvoir la mettre en place progressivement jusqu’à la fin de 2019. « M. Tsipras a demandé que l’évolution vers un passage de la retraite à 67 ans en 2022 commence seulement en octobre et pas aujourd’hui », a également fait savoir le Financial Times.M. Tsipras a envoyé une seconde lettre, le 30 juin, aux créanciers. Celle-ci, dévoilée l’après-midi même, demande la mise en place d’un nouveau prêt, ainsi qu’une renégociation de la dette publique. Les Grecs demandent près de 30 milliards, destinés à rembourser les créanciers (BCE, FMI essentiellement), et à payer les dépenses que l’Etat grec, dont les caisses sont vides, ne peut plus assumer seul (retraites, paie des fonctionnaires).Pour les négociateurs grecs, il est clair que ces deux lettres ne vont pas l’une sans l’autre : si c’est oui aux mesures/réformes exigées par les créanciers, cela ne peut se faire qu’en échange d’un nouveau prêt et d’une renégociation de la dette. Le pari d’Alexis Tsipras est qu’il pourra faire accepter plus facilement ce nouveau train d’austérité à sa population en lui expliquant être allé au bout de ce qu’il pouvait obtenir et en présentant comme une victoire une renégociation de la dette. Diminuer la charge de la dette, c’est dégager de la marge budgétaire que le gouvernement pourra alors décider d’affecter où il l’entend.Lire aussi :En Grèce, 8 plans d’austérité depuis 2009, 4 gouvernements, 2 plans d’aideRetrouvez les dernières informations et reportages sur la crise grecque avec les journalistes du Monde : Tweets de https://twitter.com/lemondelive/lists/crise-grecque!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Benoît Floc'h Que savent faire les étudiants lorsqu’ils sortent de l’université ? Quelles compétences peuvent-ils mettre en avant sur le marché de l’emploi ? Cette question centrale, longtemps négligée, est aujourd’hui au cœur de la réflexion de quelques établissements pionniers, à Saint-Etienne ou à Lille, par exemple. C’est aussi le cas de l’université Joseph-Fourier (UJF), à Grenoble, qui tenait, jeudi 25 juin, un séminaire sur ce thème. Depuis le printemps 2013, l’équipe de Joëlle Aubert, vice-présidente de l’UJF, a engagé un vaste chantier, en invitant enseignants-chercheurs, entreprises, étudiants et parents à participer aux travaux.Le but n’est rien d’autre que de traduire l’ensemble des diplômes de cette université scientifique et médicale en listes de compétences. Cela prendra la forme de guides expliquant ce que les étudiants savent faire à la sortie de leur cursus. On y lira, par exemple, qu’à l’issue d’une licence de génie civil on sait mettre en place le plan d’installation d’un chantier, implanter un ouvrage (un bâtiment ou une route, par exemple) en utilisant des repères topographiques, etc.Plutôt que le « quoi » (les matières apprises), c’est le « pourquoi » qui est mis en avant : le sens des études, qu’il s’agit de traduire en termes concrets. « Quand on participe à des Salons, raconte Joëlle Aubert, on se rend compte que la demande des familles n’est plus “Qu’est-ce qu’on apprend dans votre établissement ?”, mais “Que feront nos enfants après des études chez vous ?” » C’est un véritable « changement de paradigme » qui est à l’œuvre, insiste le recteur de l’académie de Grenoble, Daniel Filâtre. « Nous le devons à nos étudiants. Pendant longtemps, l’université a considéré que l’important était qu’ils aient un bon diplôme. L’insertion n’était pas une obsession : “Après tout, qu’ils se débrouillent !” Aujourd’hui, on ne peut plus prendre la question de cette façon. »Repenser la formationL’université, encore associée à la transmission académique des savoirs, change. Depuis 2007, l’insertion professionnelle des étudiants fait partie de ses missions. L’« approche par compétences » se développe. « Cela inquiète les écoles de commerce, rapporte Yannick Morel, de l’Association pour l’emploi des cadres (APEC). Les écarts se réduisent entre les écoles et les universités, y compris en termes de salaires. Mais les étudiants se sentent encore sous-qualifiés, surtout lorsqu’ils sont issus de milieux populaires. A la sortie de l’université, ils sont prêts à se brader. Et ils sont durablement plombés. C’est pour cela que cette réflexion autour du thème “Qu’est-ce que je sais faire ?” est importante. Cela doit les amener à prendre conscience qu’ils ont des compétences et qu’ils ne doivent pas se précipiter sur n’importe quel poste et n’importe quel salaire. »Côté entreprises,l’enjeu est symétrique. « Qu’est-ce qui permet d’avoir confiance en tel jeune diplômé ? C’est une question que se posent toutes les entreprises, rappelle Guy Le Boterf, consultant en management. D’où la nécessité de travailler sur les pratiques professionnelles. » Jean-François Gardais, qui représente le Medef à l’APEC Rhône-Alpes, confirme : « En vingt ans, la notion de compétences s’est imposée dans les entreprises. Avec la mondialisation, elles doivent s’adapter en permanence. Elles demandent donc des étudiants rapidement opérationnels. »« On a demandé aux entreprises : “Les compétences telles qu’on les décrit, ça vous parle ? Ces jeunes, vous les recruteriez ?” », explique Mme Aubert. « L’accueil a été favorable », rapporte Delphine Payan, qui fait partie de l’équipe de l’UJF. Que l’université veuille former des étudiants plus rapidement opérationnels, en phase avec l’évolution du marché, est « une bonne nouvelle » pour les entreprises, ajoute-t-elle. Avant de proclamer devant les enseignants qui participaient à la réunion de travail du 25 juin : « Il faut montrer en quoi les étudiants qui sortent de Joseph-Fourier sont différents de ceux issus d’autres universités. »Certains d’entre eux tiquent, peu familiers d’une logique concurrentielle. « On n’est pas là pour montrer que l’UJF est mieux qu’ailleurs, a réagi Yves Markowicz, directeur du département licence sciences et technologie. On est là pour montrer ce que nos étudiants savent faire. » Les enseignants-chercheurs sont prêts à bouger pour favoriser la réussite de leurs étudiants, mais pas à se lancer dans une compétition acharnée avec leurs collègues et les écoles, ce qu’on ne leur demande d’ailleurs pas – pour l’instant.Le changement à l’œuvre, s’il est profond, sera donc délicat à conduire. D’autant que l’approche par compétences doit, à terme, conduire à « un changement de paradigme pour la pédagogie universitaire », prévient le recteur Filâtre : l’université continuera de transmettre des connaissances, mais elle ne pourra plus se contenter de ce modèle « mécanique » fondé sur « la reproduction ». Penser compétences suppose de repenser la formation en profondeur, dit-il. « On ne peut penser compétences sans en tirer les conséquences sur la manière de faire cours et sur l’évaluation », constate Joëlle Aubert.Bref, reconnaît Yannick Morel à l’APEC, « transformer un lycéen en un professionnel en trois ans, c’est un travail énorme ».Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.07.2015 à 17h31 • Mis à jour le05.07.2015 à 18h52 Septième victoire d’étape, au sprint, pour l’Allemand André Greipel (Lotto) sur le Tour de France, dimanche 5 juillet, au deuxième jour de la course qui emmenait les cyclistes d’Utrecht à la grande digue de Zélande. Le tenant du titre, l'Italien Vincenzo Nibali, perd, lui, près d'une minute et demie. Et le Suisse Fabian Cancellara (Trek), troisième sur la ligne, endosse le maillot jaune de leader à l’issue de 166 kilomètres parcourus dans le stress et le vent à plus de 47 km/h de moyenne.Le vent et la pluie ont facilité la sélection dans cette étape aux prises avec des éléments météorologiques très changeants. Vincenzo Nibali est ainsi le grand perdant du jour avec le Colombien Nairo Quintana et les Français Thibaut Pinot et Jean-Christophe Péraud. Tous ont cédé près d'une minute et demie sur l'Espagnol Alberto Contador et le Britannique Chris Froome, les deux favoris présents dans le groupe de tête.Quintana a été pris par une cassure dans le peloton au seuil des 60 derniers kilomètres, tout comme Valverde et Péraud. Nibali, qui figurait dans le premier groupe, a été retardé sur une accélération de l'équipe Lotto une dizaine de kilomètres plus loin, en compagnie de Pinot et du vainqueur du contre-la-montre inaugural à Utrecht, l'Australien Rohan Dennis.Forcing des équipiers de Cavendish et de ContadorLes deux groupes, distancés d'une minute par le premier peloton (26 coureurs), ont regroupé leurs forces à 35 kilomètres de l'arrivée pour tenter de limiter la perte de temps. Mais le forcing des équipiers du Britannique Mark Cavendish et des hommes de Contador, relayés vers la fin par ceux de l'Américain Tejay Van Garderen, a augmenté l'écart dans les 10 derniers kilomètres.Pour le gain de l'étape, André Greipel, 32 ans, a battu de peu le Slovaque Peter Sagan dans un sprint lancé par Cavendish. Mais le Britannique, qui visait un 26e succès, n'a pu faire mieux que quatrième. Par sa troisième place, Cancellara a empoché une bonification en temps (4 secondes) qui lui a permis de dépasser l'Allemand Tony Martin au classement général. A 34 ans, « Spartacus » endosse le 29e maillot jaune de sa carrière, le précédant datant de 2012.Revivez la deuxième étape du Tour de France ici William Audureau Que ce soit en manga, en film animé ou en jeux vidéo, l’univers d’Akira Toriyama s’est enrichi en un an grâce à plusieurs sorties périphériques. Toutes préparent à leur manière Dragon Ball Super, la suite de Dragon Ball Z, diffusée depuis dimanche 9 h 30 au Japon (minuit et demi en France).« Jaco the Galactic Patrolman » (manga)(Akira Toriyama, Shueisha 2013/Glénat 2015) C’est quoi ? Un manga dessiné en 2013 et traduit en français par Glénat depuis le début de ce mois de juillet. Il raconte l’avant-Dragon Ball, à travers l’histoire d’un extraterrestre justicier narcissique, Jaco, qui atterrit chez un ermite misanthrope, et un très court chapitre sur les parents de Son Goku, le héros de la saga.Notre avis. Les nostalgiques des débuts de Dragon Ball, voire de Dr Slump, retrouveront ici le goût de Toriyama pour les personnages socialement inadaptés, les blagues urologiques et les créatures loufoques. Le dessin est en revanche très nonchalant, les gags très inégaux, le lien scénaristique avec Dragon Ball très lointain, et l’histoire s’oublie rapidement.Le manga n’est jamais aussi bon que lorsqu’il tourne en dérision les dérives de Dragon Ball Z, à l’image de ce dialogue où un personnage s’étonne que Jaco ait réussi à éliminer tous ses ennemis en une seule case. Mais il lui manque la richesse des premiers tomes de Dragon Ball, à l’image de son univers où les dinosaures rigolos ont disparu pour laisser place à des guerriers de l’espace d’un premier degré assommant.C’est pour vous si… Vous aimez Dragon Ball, période rencontre de Bulma, ainsi que l’humour régressif.Ce n’est pas pour vous si… Vous n’aimez pas la série Dragon Ball, Dr Slump, l’humour idiot et les systèmes urinaires extraterrestres.« Dragon Ball Z : Battle of Gods » (film)(Masahiro Hosoda, Toei 2013/Kaze 2015) C’est quoi ? Un film d’animation de 105 minutes en version longue, directement sorti en DVD et Blu-Ray en France en février. Il met en scène un nouvel ennemi invincible, Beerus, un dieu de la destruction qui atomise des planètes lorsqu’il s’énerve, et apprécie de découvrir de nouveaux mets culinaires pour son passe-temps. Il débarque sur Terre en plein banquet d’anniversaire de Bulma, l’amie scientifique du héros.Notre avis. Qu’ils sont loin, les films d’animation des années 1990 tout en surenchère abrutissante d’ennemis boldbybuildés et de combats d’interminables boules d’énergie. Battle of Gods ose le contre-pied : son grand méchant est chétif, ridicule, et pourtant invincible et craint de tous, à part d’un ancien méchant, Boo, avec lequel il se dispute un flan.Ici, point de premier degré assommant, mais un portrait de personnages tendre, un contexte d’anniversaire inattendu et original, et un ton général qui rappelle les phases d’aération entre deux combats dans les derniers épisodes de DBZ. Même si la dernière partie, martiale, est plus classique.C’est pour vous si… Vous aimez Dragon Ball Z, période Boo, et les méchants rigolos qui pensent avec la panse.Ce n’est pas pour vous si… Vous n’aimez pas la série Dragon Ball, les superhéros galactiques qui discutent Guide Michelin et les cheveux rouges.« Dragon Ball Xenoverse » (jeu vidéo)(Yuka Kobayashi/Takeshi Sakamoto, Bandai Namco 2015) C’est quoi ? Un jeu vidéo d’action et de combat sur PlayStation 4, Xbox One, PlayStation 3, Xbox 360 et PC. Son mode aventure suit une version alternative de l’histoire de Dragon Ball Z, modifiée par deux méchants inédits capables de se déplacer dans le temps. Le jeu permet de se créer son propre combattant à la mode Toriyama. Les personnages de la série GT et du film Resurrection of F (inédit en France) sont en téléchargement payant.Notre avis. De très loin l’une des relectures les plus futées de l’univers de Toriyama : il parvient à habilement mêler suspense et nostalgie, et à défaut d’avoir sa place dans le canon de la saga, le scénario imaginé par Kaori Osamura et Sou Mayumi prépare à la couture attendue dans Dragon Ball Z, avec ses personnages de 2014 intégrés à sa trame.En revanche, Xenoverse évacue complètement Dragon Ball : il n’en a ni l’humour ni le sens du fantastique. Au contraire, ses pseudo-phases d’exploration sont lourdes et factices. A la place, des combats survitaminés, chorégraphiés et hypnotisants, qui retranscrivent avec fidélité les grands duels de la série.C’est pour vous si… Vous aimez Dragon Ball Z, période Freezer, et les jeux de combat en ligne à haute fréquence.Ce n’est pas pour vous si… Vous n’aimez pas la bagarre, les jeux qui fatiguent les yeux et la surenchère à la puissance.William AudureauJournaliste au Monde Annick Cojean (envoyée spéciale en Grèce) A une heure et demie d’Athènes en bateau, Hydra, l’une des îles les plus ravissantes de Grèce, attend, alanguie et anxieuse, le résultat du référendum. Il n’y a guère de voitures, des ânes offrent aux touristes et à leurs bagages encombrants une monture appréciable pour rejoindre les hôtels et maisons d’hôtes sur les hauteurs de la ville, qui plonge sur la mer turquoise. Des caïques, bateaux traditionnels en bois, les amènent ensuite sur les plages. Tout est en place pour une saison parfaite et un bel été grec. Tout, sauf la certitude du lendemain. Et la famille qui tient en face du port le petit hôtel Sofia – le premier de l’île –depuis cinq générations ne masque pas sa colère devant ce référendum.Lire aussi :Pourquoi ? Qui appelle à voter quoi ? Les enjeux du référendum en Grèce« Tsipras assassine la Grèce »« Mais quelle idée ! Quelle triste idée !, regrette la jeune Dorothée Minopetrou devant sa mère Vassiliki, dont elle paraît la miniature. La question n’est pas claire, et le timing est terrible, en plein cœur de la saison touristique. Tsispras assassine la Grèce avec cette décision ! » Elle secoue la tête, sincèrement désolée. Et anxieuse. « Nos clients sont sympas et fidèles. Ils nous proposent gentiment de nous payer en cash, ce qu’on ne leur demande pas. Et ils montrent leur soutien. Les habitués sont revenus. Mais les autres… Ceux qui improvisaient leurs vacances au dernier moment et surgissaient, confiants, ceux-là ne sont pas venus. Quant aux Grecs d’Athènes, c’est simple : ils ne font plus de réservations. » Ils sont fauchés, dit-elle. Ou incapables de prévoir s’ils disposeront après lundi de leurs économies en banque.« La saison 2014 avait battu des records, poursuit Vassiliki, attachée à son hôtel tenu avec sa sœur, et où elle a même fait un petit musée en l’hommage à l’ancêtre qui avait vu, dès 1934, le potentiel touristique de l’île. Cet hiver, tous les hôteliers de l’île prévoyaient un été 2015 encore meilleur. Personne ne s’attendait alors au coup bas de Tsipras. Organiser un référendum en juillet alors qu’il pouvait le faire en mars puisque, déjà, les négociations bloquaient ! Faut-il qu’il soit inconséquent ou ne pense qu’à sa pomme ! » La famille votera oui. Sans hésitation. Un oui à l’Europe, insistent les deux femmes, en espérant toutefois que le projet de TVA à 23 % sur restaurants et hôtellerie ne voie jamais le jour. Sinon, « les clients déserteraient, l’hôtel fermerait ; ce serait le coup de grâce. » Vassiliki en est convaincue : « Il faudrait être imbécile, si on est dans l’hôtellerie, pour tourner le dos à l’Europe. » Mais voyons, Alexis Tsipras ne proclame-t-il pas son souhait de rester en Europe ? « N’importe quoi ! Il dit aussi qu’il obtiendra un accord en 48 heures, alors qu’il n’a pas réussi en cinq mois ! » Lire aussi :Les forces économiques grecques appellent à voter oui au référendum« Je vote oui malgré la propagande »Au restaurant Sunset, qui tire son prestige de sa vue sur la mer au soleil couchant, Krissoula Rabia se veut optimiste. « Les médias grecs font tout ce qu’ils peuvent pour terroriser les gens. Un vrai lavage de cerveau ! » Elle, se refuse à regarder la télévision. « Je vote oui, malgré cette propagande, car j’ai trois jeunes enfants que je veux européens. Mais quand je vois cette beauté à perte de vue, je me dis que le tourisme en Grèce ne périclitera jamais. Quoi qu’il se passe. » Pour la maison d’hôtes qu’elle tient un peu plus loin, elle a pris la précaution d’envoyer aux clients qui avaient réservé dès l’hiver – « nos invités » corrige-t-elle – un petit courrier encourageant et chaleureux pour prévenir tout désistement et leur dire que, plus que jamais, ils seraient les bienvenus. Et que l’incertitude politique n’affecterait en rien leur séjour. Elle ne craint pas des dysfonctionnements de ferries livrant dans l’île nourriture et marchandises. Le restaurant a son propre bateau qui, tous les deux jours, lui apporte les produits frais du Péloponèse.Petros et Maria Kladakis, propriétaires du bel hôtel Orloff, qui a tant de caractère, sont eux aussi pour le oui. A fond. Comme un vrai credo en l’Europe. Une défiance également envers un premier ministre « dangereux » qui fait des moulinets avec ses bras, des discours « d’une démagogie folle », et qui « s’est montré arrogant et incompétent pour discuter sérieusement avec l’Europe ». Ce référendum, dit Maria, présidente de l’association des hôteliers de l’île, « c’est perdant-perdant ». « Un politicien aimant la Grèce ne pouvait pas faire ça. » Car c’est de toute façon « tête basse » qu’il va falloir revenir frapper à la porte de l’Europe. Et négocier. « Des réformes ont été faites en cinq ans, même s’il reste encore bien trop de fonctionnaires. Le peuple grec a fait beaucoup de sacrifices. Il faut maintenant lui laisser un peu d’oxygène, un minimum d’espoir. » Les caïques rentrent au port. Une mariée venue du continent prend la pose devant le front de mer. L’été grec est bien là. Mais hôteliers, restaurateurs et commerçants retiennent leur souffle.Annick Cojean (envoyée spéciale en Grèce)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anthony Hernandez La scène se joue le mardi 30 juin. Il est 20 h 18. L’heure de jeu est à peine dépassée. Malgré une nette domination, la sélection des États-Unis est sur le point d’encaisser un penalty qui compromettrait ses chances de disputer une deuxième finale mondiale consécutive. L’Allemande Celia Sasic, meilleure buteuse du tournoi, a déjà marqué deux de ses six buts de cette manière. Dans les cages américaines, impossible de faire abstraction de Hope Solo, l’une des meilleures gardiennes au monde. Épaules de déménageuse, mâchoire déterminée, queue-de-cheval au vent, un charisme à toute épreuve, la vedette du « soccer » féminin n’a même pas besoin de faire un miracle : la tentative passe à côté. Les États-Unis s’imposent 2-0 en demi-finale face à l’Allemagne. L’expérimentée Sasic, championne d’Europe sous les couleurs du club de Francfort, a-t-elle été sous l’emprise de Hope Solo ?Lire aussi :Mondial : les Américaines en finaleLa question restera sans réponse mais à 33 ans, avant d’affronter le Japon en finale dimanche 5 juillet à Vancouver, le dernier rempart des Américaines dégage une sérénité évidente. En six matchs de cette Coupe du monde au Canada, elle n’a encaissé qu’un seul but face à l’Australie au premier tour. Les statisticiens de la FIFA lui attribuent douze arrêts pour un taux d’efficacité de 92,3 %. Cela fait désormais trois cent trente-trois minutes qu’elle conserve ses cages inviolées. En 176 sélections, Hope Solo a terminé 84 rencontres sans encaisser de buts.« Pour l’avoir côtoyée deux ans dans l’équipe des Philadelphie Charge, je peux vous dire qu’elle en impose. Avec son regard de “killeuse”, elle est capable de défier n’importe qui. À mon avis, cela a joué lorsque Sasic s’est présentée face à elle », admire l’ancienne internationale Marinette Pichon, première joueuse française à avoir tenté sa chance dans le championnat nord-américain.Une reconversion tardive en gardienneBien que Hope Solo n’ait commencé à devenir gardienne de but qu’à son entrée à l’université de Washington, attaquante jusqu’alors elle avait inscrit 109 buts en trois saisons dans son lycée de Richland, l’Américaine est l’une de celle qui a révolutionné son poste. « Avant elle, on ne voyait pas ce genre de gabarit [1 m 75]. Et en plus, elle est très agile, comme un chat. Elle est atypique et a prouvé son niveau. Une grande équipe a besoin d’une grande gardienne », analyse Sandrine Roux, ancienne gardienne internationale et désormais entraîneuse nationale.Selon Albert Rust, entraîneur des gardiennes Bleues et champion olympique aux JO de 1984, Hope Solo est sans conteste « l’une des meilleures » à son poste. « Son jeu au pied a beaucoup progressé et elle possède d’énormes qualités techniques en plus de son physique », avance l’ancien joueur de Sochaux. Loin de se contenter de ses indéniables qualités physiques, Hope Solo a en effet travaillé et réfléchi à l’évolution de son jeu. « Par rapport à mes débuts, je suis devenue une gardienne beaucoup plus tactique. J’ai appris à lire les courses de mes adversaires vers le but, à positionner mes défenseures, à voir les angles. Le côté intellectuel fait de ce poste quelque chose de bien plus passionnant », raconte-t-elle.Avant d’affronter les Japonaises, pour la revanche de la finale du précédent Mondial (2-2, 3 tab 1), Hope Solo rêve d’ajouter un trophée qui manque à son palmarès. En 2011, en Allemagne, l’Américaine avait été élue meilleure gardienne de but de la compétition. Habituée aux récompenses individuelles, elle avait également été en 2009 la première gardienne à recevoir le prix de la joueuse américaine de l’année aux États-Unis. Déjà double championne olympique (2008 et 2012), elle entrerait donc encore un peu plus dans l’histoire de son sport en cas de premier sacre mondial. Un comble lorsque l’on sait qu’elle a bien failli ne pas être du voyage.Le 19 janvier 2015, en compagnie de son mari, le joueur de football américain Jerramy Stevens, la tempétueuse gardienne de but a eu, en effet, des ennuis avec la police de Mannhatan beach en Californie. Lui a été contrôlé pour conduite en état d’ivresse. Elle a été sanctionnée pour agressivité à l’égard des forces de l’ordre. L’altercation a eu lieu alors que Hope Solo était en stage avec l’équipe nationale et au volant d’un minibus qui appartient à la Fédération américaine. Désireuse de ne pas se priver de sa monumentale gardienne, les instances fédérales l’ont simplement suspendu trente jours.Une enfance difficileMieux, quelques jours auparavant, la native de Richland, petite ville de moins de 50 000 habitants dans l’état de Washington au nord-ouest du pays, avait vu avec soulagement la justice américaine abandonner des poursuites pour agression. Au mois de juin 2014, la jeune femme au tempérament de feu se dispute avec son neveu et sa demi-sœur. Les deux membres de sa famille l’accusent, alcoolisée, d’avoir frappé à la tête à plusieurs reprises l’adolescent de 17 ans. Elle passe trois jours en détention. Heureusement pour elle, sa famille change finalement sa version des faits et ne se présente pas au tribunal. « J’ai cru que je n’allais pas survivre, c’est le pire moment de ma vie », a raconté Hope Solo lors d’une interview confession dont les Américains ont le secret à la chaîne de télévision ESPN, spécialisée dans le sport.Il faut dire que la vie de la championne aux multiples clubs - Seattle, Saint-Louis ou Atlanta - n’a rien du parcours de santé. Pour la culture populaire des États-Unis, l’enfance de Hope Solo peut sérieusement être associée à la white trash (littéralement « raclure blanche »), un terme d’argot qui désignait au départ les populations pauvres blanches, qui est revenu à la mode aujourd’hui sous l’influence notamment du rappeur Eminem.Conçue lors d’une visite conjugale en prison, la petite fille a grandi au sein d’une famille très défavorisée. Mère alcoolique, frère aîné violent, Hope (espoir en anglais) est enlevée à l’âge de 7 ans par son père. Retrouvée au bout de quelques jours, elle renouera à l’adolescence les liens avec son kidnappeur, qui est celui qui l’a initié au football. « Le foot était ce à quoi je m’accrochais. Le problème, c’est que j’ai continué à attendre du foot qu’il me fasse traverser les mauvais moments, mais ce n’était plus aussi simple que quand j’étais gamine », a-t-elle confié, toujours à ESPN.Une forte notoriétéCe passé explique beaucoup du parcours de Hope Solo et de son présent tumultueux. Elle n’a d’ailleurs pas hésité à l’utiliser dans une autobiographie à grand succès et au titre à jeu de mots :’Solo, a memoir of Hope’. Preuve de sa notoriété extraordinaire, le livre où elle décrit aussi bien son enfance difficile que son premier baiser avec une fille, entre directement en troisième position de la liste des best-seller du New York Times, catégorie non-fictionnelle. En 2011, elle participe à l’émission’Dancing with the stars’. La sportive n’hésite pas à poser régulièrement dévêtue en couverture des magazines. Marquée par l’ambiance particulière des Jeux olympiques, la très franche Hope Solo faisait cette observation à propos des JO de Pékin en 2008 : « Il y a beaucoup de sexe là-bas (…) J’ai vu des gens faire l’amour en plein air. Sur les pelouses, entre des bâtiments. Peut-être bien qu’une star s’est glissée avec moi sans que personne ne s’en aperçoive. Mais c’est mon secret olympique. »Pour autant, il ne faut pas confiner l’Américaine à ce personnage fantasque et médiatique. Son ancienne coéquipière Marinette Pichon réfute l’étiquette de « bad girl » et se souvient d’une jeune femme attachante : « Elle est très gentille, humaine et boute-en-train. Sportivement, elle est fière et a le goût de l’exigence. C’est une immense star aux États-Unis et je pense qu’elle s’est construit une carapace ». Depuis le début du Mondial, Hope Solo ne parle pas directement à la presse et se contente de quelques citations relayées sur le site de la Fédération américaine. Derrière une ligne de défense très performante composée de Meghan Klingenberg, Becky Sauerbrunn, Julie Johnston et Ali Krieger, l’impressionnante gardienne délivrerait le plus fort des messages en soulevant le trophée à l’issue de cette finale.Anthony HernandezJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.07.2015 à 12h24 • Mis à jour le05.07.2015 à 12h37 | Rémi Dupré Alors qu’il a annoncé, le 2 juin, qu’il remettrait son mandat lors d’un congrès électif extraordinaire prévu entre décembre 2015 et mars 2016, le Suisse Joseph Blatter continue à se répandre dans la presse. Dans un entretien au journal allemand Welt am Sonntag, le président de la Fédération internationale de football accuse la France et l’Allemagne d’être intervenues politiquement avant le vote d’attribution, le 2 décembre 2010, des Mondiaux 2018 et 2022, respectivement à la Russie et au Qatar.« Avant l'attribution des Mondiaux au Qatar et en Russie, il y a eu deux interventions politiques », insiste le patron de la FIFA, qui est actuellement ébranlé par la litanie d’affaires de corruption qui secouent l’institution. Le dirigeant de 79 ans charge ainsi nommément l’ancien président français Nicolas Sarkozy et Christian Wulff, son homologue allemand de l’époque. « Messieurs Sarkozy et Wulff ont essayé d’influencer le vote de leur représentant [le patron de l’UEFA, Michel Platini, et l’ex-icône allemande Franz Beckenbauer]. C’est pourquoi nous avons maintenant une Coupe du monde au Qatar » , avance l’Helvète.« Regardez les entreprises allemandes ! »En décembre 2012, lors du Doha Goals, forum mondial du sport organisé dans la capitale qatarie, Nicolas Sarkozy s’était publiquement félicité de la victoire du richissime émirat gazier à l’issue du processus d’attribution du Mondial 2022. Il avait ailleurs milité pour une « adaptation » du calendrier du tournoi planétaire, qui aura lieu de novembre à décembre 2022, en raisons des fortes chaleurs estivales au Qatar. « Ceux qui l’ont décidé [de confier l’organisation du Mondial au Qatar] doivent prendre leurs responsabilités pour cela », insiste le Suisse, qui dit avoir été contraint « d’accepter » le vote de quatorze des vingt-deux membres du Comité exécutif de la FIFA en faveur de l’émirat.Selon « Sepp » Blatter, la Fédération allemande de football (DFB) aurait reçu la consigne de voter pour le Qatar en raison « d’intérêts économiques ». « Regardez les entreprises allemandes !, pointe le Suisse. Deutsch Bahn [la compagnie ferroviaire allemande], Hochtief [entreprise de BTP allemande] et beaucoup d’autres compagnies avaient des projets au Qatar bien avant que la Coupe du monde soit attribuée. »Platini viséEn accusant Nicolas Sarkozy d’avoir influencé le vote en faveur du Qatar, le président de la FIFA charge surtout son ancien allié et conseiller Michel Platini, le président français de l’Union des associations européennes de football (UEFA), qui hésite à briguer sa succession lors du prochain congrès de la Fédération internationale. L’ex-numéro 10 des Bleus avait notamment prié Blatter de démissionner avant sa réélection pour un cinquième mandat, le 29 mai.« Je ne dirai jamais qu'ils ont acheté le Mondial, c'était la poussée politique aussi bien en France qu'en Allemagne », avait déjà lancé, en mai 2014, le patron de la FIFA à la Radio-Télévision suisse. M. Blatter faisait ainsi allusion à un déjeuner organisé à l’Elysée le 23 novembre 2010, soit dix jours avant l’attribution du Mondial 2022 au richissime émirat, par Nicolas Sarkozy. Ce jour-là, l’émir du Qatar, Al-Thani, et son premier ministre, ainsi que Sébastien Bazin, représentant de Colony Capital, alors propriétaire du Paris-Saint-Germain, et Michel Platini étaient réunis autour de la table du président français.Planifiée six mois avant le rachat du PSG par le fonds d'investissement qatari QSI (le président du PSG, Nasser Al-Khelaïfi, est un proche de Nicolas Sarkozy), cette réunion alimente depuis les suspicions de collusion d'intérêts. D'autant que Michel Platini a reconnu avoir voté en faveur du Qatar lors de l'attribution du Mondial 2022, le 2 décembre 2010, à Zurich. A posteriori, Blatter avait estimé que le choix de confier l'organisation du tournoi planétaire à l'émirat gazier avait été une « erreur ».Le 3 juin 2014, le journal The Daily Telegraph, relatait que Michel Platini avait rencontré « en secret » le qatari Ben Hammam, l'ex-patron de la confédération asiatique de football et ancien vice-président de la Fédération internationale, accusé par le Sunday Times d’avoir versé plus de 5 millions de dollars (3,7 millions d'euros) de pots-de-vin à des membres de la FIFA. Le quotidien britannique faisait état d’un petit déjeuner pris en commun par les deux dirigeants en novembre 2010, quelques jours avant le vote d’attribution du Mondial 2022 au Qatar. Le patron de l'UEFA se trouvait directement visé, alors que son fils, Laurent, dirige en France Burrda Sports, l’équipementier sportif du Qatar.« Je suis ici pour me battre »Dans son entretien au Welt am Sonntag, Blatter assure qu’il n’a pas perdu sa combativité. « Je suis ici pour me battre. Pas pour moi, mais pour la FIFA. Tout le monde a peur, par exemple, de la mort, mais au regard de mon travail à la FIFA, je n’ai pas peur. J’ai peur qu’ils souhaitent briser la FIFA, un travail auquel j’ai contribué », glisse celui qui est, de fait, dans le collimateur de la justice américaine et des enquêteurs suisses, sans donner plus de précisions.Alors qu’il a renoncé à assister à la finale du Mondial féminin au Canada, programmée dimanche 5 juillet entre les Etats-Unis et le Japon, le Valaisan explique qu’il n’entreprendra « aucun voyage à risque tant que tout n’est pas clarifié » sur le plan judiciaire. Craint-il d’être interpellé ? Le président de la FIFA a néanmoins indiqué qu’il serait présent à Saint-Pétersbourg, le 25 juillet, lors du tirage au sort des qualifications au Mondial 2018, organisé en Russie. Il compte notamment sur le soutien de Vladimir Poutine, l’un de ses plus fervents alliés.Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.07.2015 à 12h05 • Mis à jour le05.07.2015 à 15h17 | Laetitia Van Eeckhout A la veille d’une mobilisation citoyenne, dimanche 5 juin, Manuel Valls a pris ouvertement ses distances avec le projet de « Central Park » à la Courneuve (Seine-Saint-Denis), conçu et présenté en octobre 2014 par l’architecte Roland Castro. « Ce projet n’est pas celui de l’Etat », affirme-t-il dans une lettre adressée le 29 juin au président PS du conseil départemental, Stéphane Troussel. Insistant néanmoins sur le caractère « exceptionnel » du site, « par sa taille, son potentiel, sa valeur environnementale », le premier ministre appelle à mettre en œuvre « rapidement » un projet d’aménagement Parc de la Courneuve « ambitieux et partagé » avec tous les acteurs. L’« objectif est, dans le respect de [son] enveloppe, précise-t-il, d’aménager en partie ses franges pour y amener davantage d’activités et du logement ».L’idée de l’urbaniste Roland Castro est de faire de ce parc de 417 hectares dont 310 classés Natura 2000, coincé entre autoroutes et voies rapides, un « parc habité » en construisant sur sa lisière 1,7 million de mètres carrés, 2 000 immeubles, soit 24 000 logements. Des habitations, sociales et privées, mais aussi des bureaux, des équipements publics, des commerces, des jardins partagés, des cinémas, des buvettes. Ainsi « requalifié », avec une « façade urbaine » établissant un lien entre la ville et la nature, à l’image du parc Monceau à Paris (8e arrondissement), Hyde Park à Londres ou Central Park à New York, le parc Georges-Valbon deviendrait une nouvelle centralité du Grand Paris, susceptible de rayonner sur l’ensemble du département le plus jeune – et le plus pauvre – de l’Hexagone.Les opérations d’aménagement (voiries, équipements publics) seraient financées par les recettes foncières et les droits de mutations perçus par les collectivités locales et l’Etat, via la TVA. La construction des immeubles, estimée à 2,39 milliards, serait, elle, à la charge des promoteurs privés. « Notre ambition est de réaliser une sorte de “parc Monceau populaire” en quarante fois plus grand, et de donner aux Parisiens des raisons de franchir le périphérique », explique Roland Castro.Lire : Le projet de Central Park à la Courneuve resurgitHérons, bernaches, grèbesAu parc Georges-Valbon, Oriane et David, dionysiens trentenaires, s’y rendent tous les week-ends pour s’y détendre. Cette balade dominicale, leur « seule sortie de la semaine souvent », est une échappée dont ils ne se lassent pas, bien qu’il leur faille traverser la RN301 pour rejoindre le site depuis leur quartier de Saint-Denis. Une fois sur place, « il n’y a plus aucune voiture. On est complètement au vert. Il y a du relief. On croise des hérons, des bernaches, des grèbes », raconte Oriane. Qu’ils viennent d’une des six communes bordant le parc (Saint-Denis, La Courneuve, Stains, Garges-lès-Gonesse, Le Bourget, Dugny), du reste du département, voire de Paris et des Hauts-de-Seine, pour marcher, courir, pique-niquer en famille ou laisser leurs enfants se défouler sur les aires de jeux, dans les bosquets ou les herbes, tous savourent le cadre si vert, si calme, loin de l’effervescence urbaine, du parc de La Courneuve.Cette quiétude ne laisse pas entrevoir la colère qui monte depuis quelques mois contre le projet de transformation du parc. Des affichettes « non au bétonnage de notre jardin à tous, le poumon vert du 93 » ont été punaisées sur les panneaux du parc. Plus de 10 000 signatures ont été réunies par une pétition exigeant le retrait de cet ambitieux projet.D’abord accueilli avec curiosité et intérêt, si ce n’est l’enthousiasme, ce projet est peu à peu devenu l’objet de polémiques, surtout depuis que le gouvernement l’a inscrit, en avril, sur une liste de possibles Opérations d’intérêt national (OIN), dans le cadre du plan « logement » du Grand Paris. Cette procédure, qui conduirait à une reprise en main des prérogatives des communes par l’Etat, a exacerbé l’opposition des élus.Compensation écologiqueDans son courrier au président du conseil départemental, Manuel Valls a beau affirmer que la question de l’outil réglementaire (OIN) ne se posera qu’une fois un projet construit, les craintes demeurent. « L’urbanisation des franges du parc entraînerait une privatisation du parc au profit de ses habitants, et aurait des effets désastreux sur la nature », s’alarme Etienne Pennissat, porte-parole du Collectif pour la défense du parc, soutenu par les élus communistes des communes concernées.La planification d’un « Central Park » à la française pose la question de la compensation écologique en zone urbaine. Un enjeu d’autant plus délicat pour le parc Georges-Valbon, qui est en France le seul site Natura 2000 en zone urbaine dense. Le projet de Roland Castro grignoterait 70 des 310 hectares classés, soit plus de 20 %, que ses promoteurs proposent de compenser en associant au parc une « coulée verte » d’une surface de 140 hectares, située au nord du site.« Cette compensation est un leurre. On ne reconstruit pas une zone Natura 2000 en un claquement de doigts. Et les logements qui pourraient être construits à la lisière du parc entraîneront des nuisances pour la faune », observe Francis Redon, président d’Environnement 93. Bien qu’entièrement aménagé par l’homme, le parc est devenu au fil des années le refuge de nombreuses espèces animales, dont certaines rares comme le héron Blongios nain ou le Butor étoilé.« Il ne saurait être question de toucher aux zones déterminantes pour la vie de la faune. Travaillant avec un écologue, nous avons regardé où se nichaient et se déplaçaient les oiseaux », souligne Sophie Denissof, associée de Roland Castro. Il est possible de conjuguer sécurité des espèces et aménagement des limites du parc pour les rendre plus hospitalières et en faire des espaces vivants, agréables, donnant un plaisir d’accès, des lieux de transition entre la ville et le parc. Ce site naturel est pour la Seine-Saint-Denis un potentiel extraordinaire qui ne demande qu’à être exploité. »Recoudre la parc avec les villes qui l’entourentImaginé au temps du « tout-voiture », le parc Georges-Valbon reste en effet enclavé, enserré par des voies rapides, et sa fréquentation est loin d’être à la hauteur de son potentiel (2 millions de visiteurs par an contre 3 millions pour celui des Buttes de Chaumont à Paris, qui ne compte que 25 hectares !). Cernées de parkings, les entrées y sont peu nombreuses et complexes. Les habitants des cités des 4000 à La Courneuve ou Maurice-Thorez à Dugny voient de leurs fenêtres les arbres et les allées, mais peuvent difficilement y accéder à pied ou en vélo. « Il y a un vrai problème de couture entre le parc et les six villes alentour. Le vrai sujet est moins de faire entrer la ville dans le parc que de faire pénétrer le parc dans la ville », relève Thierry Lajoie, PDG de l’Agence foncière et technique de la région parisienne, missionné par le premier ministre pour engager la concertation avec les acteurs du territoire.Insistant eux-mêmes sur la nécessité de désenclaver le site, de « recoudre le parc avec les villes qui l’entourent », les auteurs du projet contesté suggèrent de doter le parc d’une trentaine d’entrées – contre dix aujourd’hui – et d’ériger une passerelle au-dessus de l’A1, qui borde le parc.« L’objectif doit être la couverture et l’enjambement de l’A1, et l’apaisement du trafic sur les voies à grande circulation, insiste Stéphane Troussel. Sans toucher à son intégrité, il y a suffisamment de territoires potentiels pour refaire autour du parc un véritable tissu urbain et construire des logements, en retravaillant les entrées et leurs liens avec la ville, comme ce qui a été réalisé à Stains en bordure du parc », souligne l’élu départemental, qui vient de lancer une concertation publique auprès des habitants, avant de « co-construire », avec les élus locaux, les associations, les personnalités qualifiées et, « s’ils le souhaitent », les membres du Collectif de défense du parc, un projet.Lire aussi : Fronde des élus contre les nouveaux logements du Grand ParisLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.07.2015 à 09h08 Teddy Pellerin, le patron de Heetch qui propose un service de transport entre particuliers refuse d'obtempérer à l'interdiction d'exercer prise récemment par la Préfecture de police de Paris contre UberPop, Heetch et Djump.« Heetch n'est pas illégal. Nous n'allons à l'encontre d'aucune loi. Nous ne le fermerons pas », déclare Teddy Pellerin, dans un entretien publié par Le Parisien/Aujourd'hui en France dimanche en admettant qu'il y a eu « entre une demi-douzaine et une dizaine de gardes à vue (de chauffeurs de Heetch) dans les derniers jours ».  « Nous ne faisons pas du tout la même chose qu'UberPOP. Il y a une confusion, un amalgame », s'insurge-t-il.Lire aussi :L’Etat part en guerre contre UberPopUn arrêté d'interdiction de l'activité d'UberPOP, a été pris par le préfet de police de Paris, le 25 juin dans la foulée des manifestations de taxis, émaillées de violences, qui se sont déroulées contre Uber, accusé de concurrence déloyale avec son application UberPOP, dont les chauffeurs ne sont pas des professionnels du VTC (voitures de tourisme avec chauffeur) mais de simples particuliers.Cet arrêté vise « notamment les personnes utilisatrices des applications UberPOP, Heetch et Djump », avait précisé un communiqué de la préfecture de police de Paris (PP).Arrêté d’interdiction contre les personnes utilisatrices d' #UberPop, #Heetch et #Djump— Prefet75_IDF (@Préfet 75 IDF)require(["twitter/widgets"]);Pour expliquer les différences avec UberPOP, Teddy Pellerin souligne que « Heetch ne fonctionne que la nuit ... pour répondre aux besoins des jeunes ». « 80 % des gens qui utilisent nos services ont entre 18 et 25 ans ». « Nous ne sommes pas du tout en concurrence avec les taxis, nous sommes une solution de mobilité nocturne. A la limite, notre seule concurrence, c'est le Noctilien [Un réseau de bus nocturnes qui circulent toutes les nuits en Ile-de-France de 0h30 à 5h30] ».Lire aussi :Uber annonce la suspension d’UberPop en France dès ce soirDe plus, il souligne ne pas faire de « transport entre particuliers à titre onéreux » comme le font les chauffeurs d'UberPOP. « Quand on commande un de nos conducteurs, le client a le droit de donner ce qu'il souhaite. Il peut très bien ne rien donner. Nous n'imposons pas de tarification ». « On se rapproche énormément du covoiturage », a-t-il estimé.Selon Le Parisien, « les 100 000 utilisateurs [de Heetch] ont encore accès à 5 000 chauffeurs particuliers pour être transportés à faible coût en soirée [uniquement de 20 heures à 6 heures du matin] dans toute l'Ile-de-France et à Lyon. »Lire aussi :Taxis : une guerre fratricide entre travailleurs issus des mêmes cités Aude Lasjaunias (Athènes, envoyée spéciale) Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-55993ea9072cf'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 18\r\n \r\n \r\nL'attente dans le bureau de vote dans le quartier de Kypseli. Dans la salle 661 o\u00f9 le premier ministre, Alexis Tsipras, va voter. La question \u00e0 laquelle les Grecs doivent r\u00e9pondre par ce r\u00e9f\u00e9rendum est : \"Faut-il accepter le plan d'accord soumis par la Commission europ\u00e9enne, la Banque centrale europ\u00e9enne (BCE) et le Fonds mon\u00e9taire international (FMI) lors de l'Eurogroupe du 25 juin ?\".\r\nCr\u00e9dits : Laurence Geai\/Sipa pour "Le Monde"\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"L'attente dans le bureau de vote dans le quartier de Kypseli. Dans la salle 661 o\u00f9 le premier ministre, Alexis Tsipras, va voter. 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Tsipras a annonc\u00e9 le 27 juin ce r\u00e9f\u00e9rendum.\r\nCr\u00e9dits : Laurence Geai\/Sipa pour "Le Monde"\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Prenant acte de l'impasse dans les n\u00e9gociations, M. 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M. Tsipras mise sur un renforcement de sa position \u00e0 la table des n\u00e9gociations, si plus de la moiti\u00e9 des Grecs dit non avec lui.\r\nCr\u00e9dits : Laurence Geai\/Sipa pour "Le Monde"\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Une \u00e9lectrice dans le quartier Agios Panteleimonas, \u00e0 Ath\u00e8nes. M. 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On attend les jeunes en fin de journ\u00e9e \u00bb, explique Dimitris, le secr\u00e9taire pr\u00e9sent pour aider Nikolas, l\u2019avocat en charge de ce bureau.\r\nCr\u00e9dits : Laurence Geai\/Sipa pour "Le Monde"\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Dans le b\u00e2timent, la valse des \u00e9lecteurs s\u2019intensifie. \u00ab C\u2019est l\u2019heure qui veut \u00e7a : les retrait\u00e9s sortent de l\u2019\u00e9glise, les familles commencent \u00e0 venir. 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Ce dimanche 5 juillet, les bureaux de vote installés dans les écoles primaires du pays ont ouvert leurs portes dès 7 heures du matin. Ils fermeront à 19 heures (18 heures heure française), heure à laquelle les premières estimations seront données.Devant celui de Kypséli, c’est l’effervescence. Vers 10 h 30, le chef de l’exécutif est venu déposer son bulletin dans l’urne sous les applaudissements et les cris de la foule. « Oxi, oxi, oxi [non en grec] », scandaient les quelques Grecs présents, noyés dans la horde de journalistes internationaux venus couvrir l’événement. Les électeurs appelés à se rendre dans la salle 661, la même que l’actuel homme fort du pays, ont vécu avec plus ou moins de bonheur leur minute de célébrité, aveuglés par les flashs des photographes.Chemise blanche, pantalon bleu marine, l’air fatigué, Alexis Tsipras a réaffirmé à sa sortie de l’isoloir que « personne ne peut ignorer la détermination d’un peuple à prendre son destin entre ses mains ».A la mi-journée, les rues d’Athènes la bouillonnante semblent, elles, bien silencieuses. A la terrasse d’un café proche, un groupe de retraités sirote doucement leurs cafés. Ils sont tous déjà allés voter. Vassilis, 77 ans, a opté pour le nai (oui en grec). « Que l’on choisisse l’un ou l’autre, ça ne fera de toute façon pas une grande différence, estime le vieil homme. Si le non l’emporte, la situation n’en sera pas plus dramatique. » Quelques tables plus loin, Christa, 43 ans, est avec des amis. Elle ne veut pas dire quelle case elle a coché ce matin. Elle a cependant soutenu Syriza lors des élections générales de janvier. « On est payés 3 euros de l’heure, si l’on travaille quatre heures par jour, ça nous fait 12 euros. On fait quoi avec cette somme, on ne sort pas, on ne va pas au restaurant… On ne vit pas. On n’est pas des esclaves, on est un peuple avec la tête haute. »"On est européens. L'argent donné à la #Grèce par l'UE est allé dans les banques, pas au peuple. On veut les mêmes droits que vous." #Oxi— AudeLjs (@Aude Lasjaunias)require(["twitter/widgets"]);Interdit de parler politiqueYorgos, 53 ans, chauffeur de taxi, est allé voter « oxi » dès 7 h 05. Les conducteurs de la capitale sont de véritables instituts de sondage alternatifs : « Les gens ne parlent que du référendum depuis une semaine. » Selon lui, le camp du non va gagner ce soir, « mais ça ne sera pas un plébiscite ». « Les gens ont peur, ajoute-il. Certains pencheront pour le oui au dernier moment. »« L’Europe, c’est comme une famille. Aujourd’hui, la Grèce, c’est comme un oncle ennuyant et fauché. Il agace, mais au final on devrait l’aider. »Devant l’école primaire d’Agios Panteleimonas, des membres du Parti communiste distribuent des tracts : « Non au plan d’austérité et non au gouvernement ». « Quoiqu’il arrive, nos taxes vont augmenter. C’est un faux choix qu’on nous demande de faire », détaille un jeune homme d’une vingtaine d’années.Dans le bâtiment, vers midi, la valse des électeurs s’intensifie. « C’est l’heure qui veut ça : les retraités sortent de l’église, les familles commencent à venir. On attend les jeunes en fin de journée », explique Dimitris, le secrétaire présent pour aider Nikolas, l’avocat en charge de ce bureau. Pour l’heure, racontent les deux hommes, près d’un tiers des électeurs ont déjà voté. « Le taux de participation pour cette heure est équivalent à celui du scrutin précédent. »A leurs côtés se tiennent un homme et une femme, tous deux âgés d’une soixantaine d’années. Le premier arbore fièrement un autocollant orange siglé d’un « oxi » sur la poitrine, la seconde un badge rosé barré d’un « nai ». « Personne n’est autorisé à exprimer verbalement son opinion dans la salle de vote, mais les observateurs on le droit d’afficher silencieusement leur préférence », précise Dimitris.Lui est tenu au silence. Mais il montre un vieux poster scotché aux murs de l’établissement relatif à la campagne du 28 octobre 1940. A l’époque, le dictateur grec Ioannis Metaxas avait répondu d’un « non » ferme à l’ultimatum du régime de Benito Mussolini, qui exigeait de laisser la libre circulation aux troupes italiennes sur le territoire et de céder des points stratégiques.Interdit de parler politique ds les bureaux de vote. Un vieux poster accroché sur les murs donne le ton du quartier. http://t.co/MiH1Zwdstu— AudeLjs (@Aude Lasjaunias)require(["twitter/widgets"]);Ce oxi avait provoqué le ralliement de toutes les franges du peuple et leur avait redonné de la fierté. « C’est un peu notre état d’esprit aujourd’hui », glisse Dimitris dans un sourire.Aude Lasjaunias (Athènes, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.07.2015 à 07h43 • Mis à jour le05.07.2015 à 07h47 Une coalition de rebelles a réussi à prendre au pouvoir syrien un centre militaire stratégique à Alep, un des plus importants changements intervenus sur le terrain en deux ans dans l'ancienne capitale économique de la Syrie. Alep, deuxième ville de Syrie, n'avait pas connu de fortes évolutions depuis sa division en juillet 2012 entre secteurs aux mains des rebelles à l'est et quartiers contrôlés par le régime à l'ouest.Mais une nouvelle coalition de rebelles islamistes a lancé jeudi une offensive majeure sur le quartier de Zahra, aux mains du régime, et dès le lendemain une autre alliance, Fatah Halab (Conquête d'Alep), a fait de même dans un autre secteur loyaliste.Les combats qui ont suivi ont été parmi les plus féroces à Alep depuis 2012, avec des centaines d'obus et roquettes tombés sur les quartiers des deux côtés.Signant une victoire significative, Fatah Halab a pris dans la nuit de vendredi à samedi le contrôle d'un centre de recherches scientifiques, transformé en une caserne par le régime, selon le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. Contrôler le quartier de Zahra permettrait de sécuriser la route internationale reliant Alep à la localité turque de Gaziantep, qui lui permet de faire transiter armes et ravitaillement.Lire aussi :L’armée syrienne pilonne Alep, théâtre d’une offensive des rebelles et islamistesRassemblant 13 organisations, dont le Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaida, et le groupe islamiste Ahrar Al-Cham, Ansar al-Charia avait réussi à prendre quelques positions, mais selon l'Observatoire, les forces du régime les ont récupérées dans la nuit. L'aviation syrienne a « mené 40 raids contre les rebelles », et Ansar Al-Charia a perdu 29 combattants vendredi, d'après la même source.Selon l'OSDH, l'armée de l'air a bombardé samedi avec intensité le centre de recherches, poussant les combattants à se rassembler dans la partie ouest du bâtiment. L'armée a mené des opérations dans plusieurs quartiers d'Alep « infligeant de lourdes pertes » aux rebelles, a affirmé l'agence officielle Sana.Lire aussi :A Alep, l’art pour résister à la barbarieCombats pour ZabadaniAilleurs dans le pays, les forces du régime, aidées par le Hezbollah libanais, ont lancé une opération militaire d'envergure contre Zabadani, à 20 km au nord de la capitale Damas, une des dernières villes encore contrôlées par les rebelles dans ce secteur. L'OSDH a fait état de « combats violents entre les forces du régime et les miliciens qui les soutiennent d'une part, et les groupes rebelles, dont des islamistes », de l'autre.L'armée, avec le soutien du Hezbollah, cherche depuis longtemps à reprendre aux insurgés, qui la détiennent depuis 2012, la ville de Zabadani, proche de l'axe routier Beyrouth-Damas et dont la prise serait un gain stratégique de taille pour le président Bachar al Assad.Zabadani est l'un des derniers bastions de la rébellion sunnite le long de la frontière avec le Liban. La ville se situe sur ce qui était avant le déclenchement du conflit syrien en 2011 un important axe d'approvisionnement en armes du Hezbollah par la Syrie.Cherchant à mettre fin à une série de défaites, l'armée syrienne oppose par ailleurs une vive résistance aux efforts du groupe Etat islamique (EI) pour s'emparer des quartiers tenus par le régime à Hassaka, une ville du nord-est de la Syrie. Les forces gouvernementales cherchent à faire échec d'autre part à l'offensive des rebelles contre la ville de Deraa, dans le Sud syrien. 02.07.2015 à 17h34 • Mis à jour le02.07.2015 à 18h34 | Sandrine Morel (Madrid, correspondance) Plus de 80 actions dans une soixantaine de villes espagnoles ont eu lieu ces derniers jours contre la loi « de sécurité citoyenne », aussi appelée « loi bâillon », entrée en vigueur mercredi 1er juillet. Des militants de Greenpeace ont déployé une bannière géante au-dessus du Congrès des députés et bâillonnés les statues de lions qui en gardent l’accès. Des activistes des Femen ont escaladé la fontaine de la Place de Cibeles, face à la mairie de Madrid. Et des milliers de personnes ont protesté, malgré la canicule, dans plusieurs villes, en promettant de ne pas abandonner le combat contre une loi qui entrave, selon eux, le droit de manifester.Bien que l’Espagne n’ait guère connu d’explosion de violence durant la crise et que le ministère de l’intérieur se vante régulièrement que plus de 99 % des manifestations sont pacifiques, le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy a adopté une loi qui vise à « faire taire les protestations sociales, limiter le droit à manifester et la liberté d’expression », dénonce Joaquim Bosch, porte-parole de l’association Juges pour la démocratie. Elle donne aux policiers le pouvoir d’imposer de lourdes amendes pour des infractions liées aux nouvelles formes de mobilisations sociales que les juges n’avaient pas cru bon de qualifier comme délits.Rédaction vague et impréciseEmpêcher une expulsion immobilière en opposant une résistance pacifique aux forces de l’ordre et aux huissiers, comme le font depuis 2009 les militants de la Plateforme des victimes des crédits immobiliers (PAH), cofondée par l’actuelle marie de Barcelone, la militante Ada Colau, est aujourd’hui passible de 600 à 30 000 euros d’amende. Camper sur les places publiques, comme les « Indignés » en 2011, leur en coûterait aujourd’hui de 100 à 600 euros. Tout comme grimper sur des bâtiments publics, comme les activistes de Greenpeace.Plus ambiguë est l’interdiction de « perturber la sécurité citoyenne » devant le Parlement, ce qui semble faire référence au mouvement « Rodea el Congreso » (« Entoure le Congrès ») de 2012, ou celle de diffuser des images des policiers qui « mettent en danger sa sécurité personnelle et familiale » et risque d’entraver le droit à l’information, selon Amnesty International.Car un autre point polémique est que la rédaction des infractions, souvent vague et imprécise, laisse une grande marge d’interprétation aux agents. « La loi abuse de concepts juridiques indéterminés, explique Joaquim Bosch. Ils doivent être concrétisés car le citoyen ne sait pas ce que l’autorité entend punir. Ils peuvent donc couvrir de possibles abus policiers. »Consensus contre la loiRarement une loi n’aura suscité un consensus aussi ample à son encontre. Depuis un an et demi, les mobilisations n’ont cessé en Espagne. La plateforme Nous ne sommes pas un délit, qui regroupe une centaine d’associations, a été jusqu’à organiser en avril une manifestation d’hologrammes pour dénoncer l’atteinte à la liberté d’expression qu’elle suppose.L’association Caritas a dénoncé une criminalisation de la pauvreté, du fait des amendes infligées aux gens qui campent. SOS Racisme a critiqué le cadre légal qu’elle donne au refoulement des migrants à la frontière de Ceuta et Melilla, et qui suppose une violation des droits de l’homme. Un groupe de rapporteurs spéciaux des Nations unies a estimé qu’elle « menace de violer les droits et libertés fondamentales des individus ». La Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) s’est inquiétée d’une loi qui cherche à « dissuader les citoyens d’exprimer leurs opinions au travers d’actes publics ».L’opposition en bloc s’est positionnée contre la loi bâillon. Tout en ayant saisi le Tribunal constitutionnel, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) s’est engagé à abroger la loi s’il remporte les élections législatives de l’automne.Sandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Hélène Sallon Deux ans après la destitution du président Mohammed Morsi par l’armée, le 3 juillet 2013, qui a vu l’apparition d’un vaste mouvement de contestation islamiste contre le nouveau pouvoir et la résurgence d’une insurrection armée dans la péninsule du Sinaï, l’Egypte n’est pas parvenue à juguler la menace terroriste. La politique sécuritaire adoptée par le président Abdel Fattah Al-Sissi, mêlant répression tous azimuts des sympathisants islamistes et amplification des opérations militaires dans le Sinaï, est mise à rude épreuve.Des attaques de faible ampleur, quasi quotidiennes, à celles plus spectaculaires contre le procureur général ou les forces de sécurité dans le Sinaï, se dessine une menace protéiforme, à laquelle le pouvoir entend répondre par un nouveau durcissement sécuritaire.L’Etat face aux Frères musulmans La confrérie des Frères musulmans, un mouvement islamiste crée en 1928 par l’Egyptien Hassan Al-Banna et parvenu pour la première fois au pouvoir sous la présidence de Mohammed Morsi (2012-2013), a été désignée comme la mère de tous les maux par le nouveau pouvoir. Les responsables de la confrérie ont eu beau clamer leur attachement à une contestation pacifique lors de sit-in qui ont réuni des dizaines de milliers de sympathisants au Caire pendant l’été 2013, la série d’attaques meurtrières contre les forces de sécurité et la minorité copte, qui a suivi la destitution du président Morsi, a convaincu les autorités d’un double jeu de l’organisation.Les autorités égyptiennes assurent que les Frères musulmans, et leur branche palestinienne du Hamas, tirent les fils de l’insurrection armée qui embrasse la péninsule du Sinaï jusqu’à la capitale. Les djihadistes de l’Etat islamique (EI), dans le Sinaï comme dans la bande de Gaza, ne cachent pourtant pas leurs divergences idéologiques et stratégiques avec les « hérétiques » fréristes. Jouant l’amalgame, les autorités égyptiennes ont déclaré, en décembre 2013, la confrérie « organisation terroriste ». Plus de 1 400 partisans de Morsi ont été tués dans la répression des manifestations. La majorité des responsables de la confrérie ont été arrêtés et condamnés à mort lors de procès jugés inéquitables par les organisations de défense des droits de l’homme. Selon Amnesty International, en deux ans, plus de 41 000 opposants, en majorité islamistes, ont été arrêtés, placés en détention et condamnés lors de procès de masse expéditifs, à la peine de mort pour plusieurs centaines d’entre eux.La direction de la confrérie, entrée en clandestinité ou poussée à l’exil par l’ampleur de la répression, s’est systématiquement désolidarisée des actes terroristes. Elle a maintenu sa ligne contestataire pacifique, misant sur le ralliement de la population face à l’amplification de la répression contre l’opposition, qu’elle soit islamiste ou révolutionnaire laïque. La confrérie a durci le ton, mercredi 1er juillet, après la mort d’un de ses hauts responsables, Nasser Al-Houfi, et de huit de ses membres dans un raid policier dans la cité du 6-Octobre, près du Caire. Dénonçant un « meurtre de sang-froid », les Frères musulmans ont appelé à la « rébellion pour défendre le pays » et « détruire les citadelles de l’oppression et de la tyrannie ».Lire nos explications :Le Caire choisit d’éradiquer les Frères musulmansLa radicalisation de nouveaux groupusculesMalgré la restructuration d’une organisation clandestine en Egypte, les responsables de la confrérie n’ont plus qu’un contrôle relatif sur la base islamiste. « L’exclusion des islamistes du champ social et politique entraîne une radicalisation des partisans des Frères musulmans qui ne croient plus en la justice et en la démocratie et adoptent une stratégie de rejet vis-à-vis du politique. Au sein de ce vaste mouvement de protestation, la jeune génération et certains groupes penchent en faveur d’une stratégie plus radicale qui ne sera jamais déclarée ni assumée », estime le politologue égyptien Achraf Al-Chérif. L’expert en contre-terrorisme de l’Initiative égyptienne pour les droits personnels, Chérif Mohie Eddin, attribue à des éléments de la confrérie des actions de sabotage qui ont visé les réseaux d’électricité et de télécommunications, au printemps 2015.Au sein de la jeune génération, « fréristes » radicalisés ou éléments déjà proches de mouvances plus radicales viennent grossir les rangs de nouveaux groupuscules armés, actifs dans les bastions de la contestation au Caire et dans le delta du Nil. Des groupuscules tels que « Résistance populaire », « Molotov » ou encore « Ajnad Masr » (« Les soldats d’Egypte ») « mêlent dans un mauvais arabe des figures de la littérature salafiste (Ibn Taymiyya) et des slogans révolutionnaires, pointe le politologue Bernard Rougier. Ils dénoncent la répression et appellent à attaquer les locaux de la police, sans nécessairement demander le retour de Morsi ». Ils ont revendiqué de nombreux attentats de faible ampleur, parfois meurtriers. Mercredi 1er juillet, 20 membres présumés de « Résistance populaire » ont été arrêtés pour leur rôle dans l’attentat contre le procureur général. Pour les experts, la sophistication de l’attaque porte davantage la marque des djihadistes de l’organisation Etat islamique (EI).Tout aussi explosive est la haine d’une frange apolitique de la jeunesse égyptienne qu’attise l’ampleur de la répression et des violences policières. Chercheur au sein de la Commission égyptienne pour les droits et les libertés, Abderrahman Gad souligne la dangereuse dérive de certains adolescents et étudiants de fiefs contestataires comme Matareya. Dans ce quartier du Caire qui a donné plus de 500 martyrs en deux ans et subi arrestations arbitraires et tortures policières à grande échelle, des jeunes apolitiques – parfois instrumentalisés – n’hésitent plus à défier à coups de cocktails molotov les forces de l’ordre lors des manifestations hebdomadaires.Dans le Sinaï, une insurrection armée affiliée à l’Etat islamique Certains éléments isolés sautent le pas de la contestation au djihadisme global. Des jeunes sans problème de la classe moyenne cairote ont rejoint le djihad en Syrie. D’autres commencent à affluer dans la péninsule du Sinaï, fief de l’insurrection armée menée depuis 2011 par Ansar Beit Al-Maqdis (« Les Partisans de Jérusalem »). En réaction à la répression anti-islamiste, l’organisation s’est lancée dans une guerre d’usure contre les forces de sécurité égyptiennes, faisant des centaines de morts.Surtout actif dans le triangle formé par les villes d’El-Arich, Rafah et Cheikh-Zoueid, à la frontière avec Israël et la bande de Gaza, le groupe a parfois mené des actions jusqu’au cœur de la capitale égyptienne. Ses quelques centaines de combattants aguerris, dont certains anciens officiers de l’armée et djihadistes passés par l’Afghanistan, sont majoritairement issus des tribus du Nord-Sinaï, indique le spécialiste des mouvements djihadistes Dominique Thomas. Ils bénéficient de soutiens dans des groupes locaux aux intérêts variés.La marginalisation politique et économique de la population, ainsi que la répression féroce et l’emprisonnement de milliers de Bédouins, après les attentats de Taba et Nuweiba en octobre 2004, et ceux de Charm El-Cheikh en juillet 2005, « ont alimenté un désir de vengeance contre les forces de sécurité », explique Omar Achour, spécialiste du Sinaï à l’université d’Exeter, en Grande-Bretagne. Depuis deux ans, cette défiance s’est accrue au sein de la population, qui paie un lourd tribut dans les opérations coups de poing de l’armée, les offensives aériennes aveugles, les restrictions au passage des nombreux postes de contrôle déployés sur les routes du Sinaï ou encore les destructions infligées le long de la zone tampon établie à la frontière avec la bande de Gaza.Depuis son allégeance à l’EI en novembre 2014, sous le nom de « Province du Sinaï », le groupe semble avoir accru ses capacités opérationnelles et accéléré sa convergence avec les branches actives en Syrie, en Irak ou en Libye. L’offensive spectaculaire contre les forces de sécurité, mercredi 1er juillet, est la dernière d’une série d’attentats au degré de sophistication accru. La porosité des frontières avec le Soudan et la Libye, et les prises militaires, lui offrent une source intarissable d’armements à la pointe.Après quelques actions remarquées au Caire en 2013, la menace djihadiste a été contenue au Sinaï par le succès des opérations militaires égyptiennes. Les experts sont convaincus que le groupe cherche à étendre son champ d’action au travers de cellules clandestines hors du Sinaï. Fin mai, il a appelé à des attaques contre les juges sur tout le territoire, après l’exécution de six de ses membres par les autorités. Certains experts soupçonnent le groupe d’être derrière l’attentat contre le procureur égyptien lundi, ou encore celui déjoué contre le site touristique de Louxor, le 10 juin, qui n’ont pas été revendiqués à ce stade. data-tym-playerid="tym-player-x2vjz8a" data-tym-title="Comprendre la domination de l'Etat islamique en sept minutes" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/proche-orient/video/2015/06/29/comprendre-la-domination-de-l-etat-islamique-en-sept-minutes_4664135_3218.html" data-tym-categories="etat-islamique,moyen-orient-irak,syrie,3-minutes-pour-comprendre,proche-orient,international,eclairages,videos,les-decodeurs" data-tym-tags="etat-islamique,moyen-orient-irak,syrie,3-minutes-pour-comprendre,proche-orient,international,eclairages,videos,les-decodeurs" data-tym-providerreference="x2vjz8a" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion"Hélène SallonMoyen-OrientSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.07.2015 à 16h44 • Mis à jour le02.07.2015 à 18h53 data-tym-playerid="tym-player-x2wcie5" data-tym-title="Comment expliquer la canicule ?" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/planete/video/2015/07/02/comment-expliquer-la-canicule_4668118_3244.html" data-tym-categories="canicule,planete,climat,eclairages,videos" data-tym-tags="canicule,planete,climat,eclairages,videos" data-tym-providerreference="x2wcie5" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion"La température n’en finit plus de monter en France, et avec elle, le nombre de départements placés en vigilance orange par Météo France.Au troisième jour de canicule, jeudi 2 juillet, la vigilance orange concerne 51 départements, soit plus de la moitié des départements métropolitains, avec quatre de plus que la veille :Les nouveaux départements suivis sont l'Ardèche, la Drôme, le Tarn et Tarn-et-Garonne.La vigilance orange était déjà en vigueur en Alsace, Auvergne, Bourgogne, Champagne-Ardenne, Franche-Comté, Ile-de-France, Limousin, Lorraine ainsi que dans l'Ain, l'Aisne, le Cher, la Dordogne, l'Indre, l'Isère, la Loire, le Loiret, le Lot, Lot-et-Garonne, le Nord , le Rhône, la Savoie et la Haute-Savoie.Lire aussi :Comment le plan national canicule fonctionne-t-il ? Vendredi, les températures maximales seront à nouveau orientées à la hausse. Du sud-ouest au centre-est, des pointes voisines de 40 °C sont à nouveau envisagées. Une vague de chaleur malvenue pour les dizaines de milliers de vacanciers qui prendront la route ce week-end, pour le début des vacances d’été.Ceux qui préféreront le train feront face aux retards. « Quand il fait 40 degrés, il faut prendre encore plus de précautions parce que c'est la sécurité qui passe avant tout. Il y aura des retards », a averti le président de la SNCF, Guillaume Pépy.Paris au plus chaud depuis 1947Mercredi, des records de température ont été battus à Roissy, Nemours, Troyes, Evreux, Beauvais, Rouen, Amiens, Lisieux, Dieppe, Boulogne-sur-Mer, Melun…, où les fontaines étaient prises d’assaut par petits et grands, et les pelouses ombragées des jardins publics, très prisées. L’épisode caniculaire s’est traduit par une hausse des appels d’urgence.Paris a frôlé les 40 °C, à 39,7 °C, la température la plus élevée dans la capitale depuis 1947. La canicule a provoqué une rupture de l’alimentation électrique en milieu d’après-midi près de la gare Saint-Lazare, où le trafic a été « fortement perturbé » pendant environ une heure, selon la SNCF.A quelles températures peut-on parler de « canicule » ?Par définition, on parle de canicule lorsque les températures observées sont élevées jour et nuit pendant trois jours d’affilée. « Plus il fait chaud le jour, plus on fatigue. Plus il fait chaud la nuit, moins on récupère », explique Météo France.L’organisme météorologique a déterminé des seuils d’alerte à partir de trente années de données quotidiennes de mortalité et de différents indicateurs météorologiques. Il les compare à des indicateurs biométéorologiques calculés à partir des températures minimales et maximales quotidiennes, en fonction de ses prévisions.Les diverses régions de France étant plus ou moins habituées et donc adaptées à la chaleur, les seuils d’alertes ne sont pas les mêmes partout. Ainsi, Météo France estime que la canicule sera avérée dans les Deux-Sèvres lorsque des températures minimales de 35 °C le jour et 20 °C la nuit seront observées. La Haute-Loire, elle, sera considérée en canicule lorsque les températures dépasseront 32 °C le jour et 18 °C la nuit. A Paris, ces seuils sont de 31 °C le jour et 21 °C la nuit, ou encore à Marseille de 35 °C le jour et 24 °C la nuit. 02.07.2015 à 15h26 • Mis à jour le02.07.2015 à 17h58 | Marie Charrel et Claire Guélaud La présidente argentine Cristina Kirchner a comparé, mercredi 1er juillet, la crise grecque au défaut de son pays en 2001, qui fut l’un des plus importants de l’histoire financière, tout en insistant sur les conséquences « terribles » des politiques d’austérité.Son ministre de l’économie, Axel Kicillof, a surenchéri en assurant que les réformes exigées par les créanciers d’Athènes sont « contre-productives et aggravent encore davantage la crise ». « Je peux dire aux Grecs que les remèdes du Fonds monétaire international ne fonctionneront pas », a-t-il prévenu. « Ce que vit le peuple grec correspond exactement à ce que nous, Argentins, avons vécu en 2001 : les conséquences de politiques terribles, néolibérales, d’ajustements permanents qui entraînent vers la misère, la faim et le chômage », a déclaré Mme Kirchner à la télévision publique argentine.« Aujourd’hui, 60 % des jeunes Grecs n’ont pas de travail, 30 % des citoyens grecs s’éclairent à la bougie, pour économiser sur le coût de l’électricité, aujourd’hui il y a des gens dans les rues dont les pensions et les retraites ont été réduites », a ajouté la chef de l’Etat en faisant remarquer que le FMI n’avait jamais demandé à l’Argentine de réduire ses dépenses militaires.S’il est vrai que les défauts grec et argentin présentent des similitudes, fait-il sens de comparer les deux pays ? Rien n’est moins sûr.Lire les dernières informations :Grèce : 5 jours d’épuisantes tractations et maintenant l’attenteL’Argentine dispose de matières premières agricoles, la Grèce mise sur le tourismeLa troisième économie d’Amérique latine, qui avait l’un des niveaux de vie les plus élevés du monde avant la première guerre mondiale, semble à première vue plus solide que l’économie hellène, ne serait-ce que parce qu’elle dispose de matières premières agricoles. Mais elle subit toujours les conséquences du krach de 2001. Le pays, dont la structure productive est duale – un secteur agricole exportateur, une industrie en manque d’investissements –, a accumulé entre 1991 et 2001 de forts déficits courants, qui ont abouti en juin 2011 à la fin de la convertibilité peso-dollar.Jusqu’à la crise de 2009, les principaux moteurs de la croissance grecque étaient les dépenses publiques et la consommation des ménages, cette dernière reposant beaucoup sur une hausse des salaires supérieure aux gains de compétitivité et sur le crédit à bas coût.Depuis la crise, le pays peine à reconstruire son modèle de croissance. Le seul secteur dynamique est le tourisme. Les PME, pénalisées par l’assèchement des liquidités bancaires, sont trop petites pour se tourner vers l’export. Enfin, nombre de secteurs sont paralysés par des rentes maintenant des prix artificiellement haut, au détriment des Grecs. Contrairement à Buenos Aires, Athènes ne peut donc pas compter sur les matières premières ou un secteur agricole fort pour ses recettes fiscales.De fait, Buenos Aires a profité l’envolée des cours des matières premières entre 2003 et 2009, qui a tiré sa croissance ces années-là (9 % par an), pour accumuler un excédent commercial et des réserves de change record, qui lui ont permis de se financer sans faire appel aux marchés.Lire aussi :Pourquoi la dette grecque n’est pas soutenableLes défauts grec et argentin ne sont pas comparablesLe 23 décembre 2001, Buenos Aires annonce un moratoire sur sa dette publique extérieure occasionnant en janvier 2002 le défaut souverain le plus important à cette date, tant par son montant (94 milliards de dollars, soit 84 milliards d’euros) que par le nombre de ses créanciers (plus de 700 000). Les fuites de capitaux et les retraits de dépôts qui s’en sont suivis, doublés de mesures économiques impopulaires, conduisent à la démission du gouvernement et à la dévaluation de la monnaie argentine.Le pays s’engage en 2002 dans un long processus de restructuration de sa dette, qui comporte plusieurs étapes (2005, 2010, 2014). L’importance de la décote proposée en 2010 – environ 70 %, selon une note de la direction générale du Trésor de septembre 2014 – conduit certains créanciers à garder leurs obligations de 2005 à hauteur de 19,5 milliards de dollars par la suite et à refuser l’offre d’échange qui leur est faite.Un quart de ces obligations était détenu par des créanciers « procéduriers » – les  fonds vautours  – qui rachètent « à bas prix des titres obligataires de pays surendettés pour en obtenir par la suite le remboursement complet devant les tribunaux ».Ces derniers n’ont pas tardé à se lancer dans une bataille juridique de longue haleine, qui a abouti, en juillet 2014, à un nouveau défaut partiel de l’Argentine, le gouvernement de Cristina Kirchner ayant refusé de rembourser les fonds vautours. C’est toujours le cas depuis.La Grèce, elle, a vu sa dette publique restructurée en 2012 : les créanciers privés ont accepté une décote de 50 à 75 % sur les obligations hellènes qu’ils détenaient. Le niveau de la dette a été ramené de 175 à 157 % du PIB. Elle est depuis remontée à 177 % du PIB, mais elle appartient désormais pour plus de 75 % à des créanciers publics : FMI, banque centrale européenne, fonds européen de stabilité financière (FESF) et autres pays membres de la zone euro.C’est une différence majeure avec l’Argentine. Les créanciers publics de la Grèce conserveront leurs obligations grecques jusqu’à ce qu’elles arrivent à échéance.Buenos Aires a remboursé le FMI en avance, Athènes a échoué à le rembourser à tempsLe 30 juin, la Grèce a échoué à rembourser les 1,6 milliard d’euros qu’elle devait au FMI. Il s’agit du premier pays industrialisé entré en « incident de paiement » auprès du fonds depuis sa création, en 1944. A ce jour, le Zimbabwe, la Somalie et le Soudan sont ainsi toujours en retard de paiement. Par le passé, le Liberia, l’Irak et la République démocratique du Congo l’ont été. De son côté, Athènes a officiellement demandé un report du remboursement – une requête que le conseil d’administration du FMI étudie.L’Argentine, elle, a remboursé par anticipation, en décembre 2005, les dix milliards de dollars (9 milliards d’euros) qu’elle devait encore au FMI. Un remboursement là aussi effectué en puisant dans les réserves en devises du pays, estimées à l’époque à plus de 21,64 milliards d’euros. L’échéance du remboursement était initialement fixée à 2008.Près de quinze ans après, l’économie argentine subit néanmoins toujours les conséquences de son défaut souverain. Notamment parce que le pays est toujours en conflit avec les fonds vautours. Résultat : il n’a toujours pas accès aux marchés de capitaux, l’accord trouvé avec le Club de Paris (le groupe informel de pays qui lui a prêté de l’argent) en mai 2014 pour le remboursement de la dette aux créanciers publics n’ayant pas été jugé suffisant compte tenu du « défaut partiel » de juillet 2014.Depuis, l’Etat fait donc marcher la planche à billets, ce qui nourrit une inflation persistante : + 37,6 % en 2014 selon les analystes privés et + 21,3 % selon l’organisme argentin des statistiques, l’INDEC.Lire aussi :Le système bancaire européen à l’abri des turbulences grecquesL’Argentine fait face à d’importants défis structurelsMalgré les immenses ressources naturelles dont elle dispose, l’économie argentine est aujourd’hui en difficulté. « Le pays n’a pas profité de la forte croissance enregistrée entre 2003 et 2009 pour diversifier son industrie et renforcer sa compétitivité », explique Christine Rifflart, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques.Depuis que la croissance mondiale ralentit, ses exportations de matières premières et ses réserves de change diminuent. Malgré une baisse de 11,4 % des importations à 65 milliards de dollars, son excédent commercial (6,8 milliards d’euros) a chuté pour la deuxième année consécutive : - 20,8 % en 2013 et - 16,5 % en 2014. Le contrôle des capitaux mis en place, fin 2011, est par ailleurs à l’origine d’un marché parallèle des devises et d’un phénomène de course au dollar.De l’avis du consensus des analystes privés plus crédible que les statistiques publiques, le pays a vu son produit intérieur brut (PIB) se contracter de 2 % en 2014 et resterait en récession en 2015 (- 0,9 %). Les autorités, pour leur part, ont retenu une croissance de 0,5 % en 2014 et de 2,8 % en 2015.Au début de l’année dernière, le peso argentin a été dévalué et les taux d’intérêt ont été relevés provoquant une baisse du pouvoir d’achat des Argentins, pour la première fois depuis dix ans. Pas de chance à l’orée d’une année électorale ! La présidente péroniste est en effet à la fin de son mandat et ne peut se représenter. L’élection présidentielle aura lieu le 25 octobre. data-tym-playerid="tym-player-kXsXJu6xMKjMcLbR95F" data-tym-title="Thomas Piketty : ceux qui cherchent le « Grexit » « sont de dangereux apprentis sorciers »" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/economie/video/2015/07/02/thomas-piketty-ceux-qui-cherchent-le-grexit-sont-de-dangereux-apprentis-sorciers_4668028_3234.html" data-tym-categories="crise-grecque,economie,international,grece,europe,emissions,videos,festival" data-tym-tags="crise-grecque,economie,international,grece,europe,emissions,videos,festival" data-tym-providerreference="kXsXJu6xMKjMcLbR95F" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion"Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterClaire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laura Wojcik « Est-ce que les jeunes vivront mieux en 2017 qu’en 2012 ? Je demande à être évalué sur ce seul engagement, sur cette seule vérité, sur cette seule promesse ! », déclarait le candidat François Hollande dans son discours du Bourget. A un an et demi de l’échéance, et à la veille du comité interministériel de la jeunesse, vendredi 3 juillet, un collectif d’associations dresse un bilan décevant.23 % des 18-25 ans vivent sous le seuil de pauvreté ; 24 % sont au chômage ; 30 % déclarent ne pas avoir de complémentaire santé ou ne pas savoir s’ils en ont une… Tels sont quelques chiffres pointés dans le rapport du collectif « Pour un big-bang des politiques jeunesse », à l’origine d’un appel au candidat Hollande, fin 2011.Des « effets d’annonce » sans résultatsPourtant, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault avait lancé en 2013 un plan « priorité jeunesse » « plutôt ambitieux », selon le rapport du collectif, notamment par son approche « globale et transversale ». Il visait une amélioration de l’accès au logement et à la santé, une meilleure réussite scolaire, plus de mobilité géographique, ainsi qu’une meilleure insertion sociale et professionnelle pour les jeunes.« Il y a eu beaucoup d’effets d’annonce, des dossiers épars, mais pas de politique globale ni de trajectoire concrète vis-à-vis de la jeunesse », dénonce une des porte-parole du collectif. Exemple avec la clause d’impact jeunesse, supposée évaluer les conséquences de chaque texte de loi sur les plus jeunes : validée dans son principe en 2014, elle n’a jamais été appliquée.Autre dossier phare laissé de côté : le logement. « Il faut œuvrer pour une construction massive de nouveaux logements, garantir l’accès à l’offre existante pour les jeunes, lutter pour le maintien des aides au logement, et imposer un encadrement des loyers », détaille la représentante de Big-Bang. Le collectif met aussi l’accent sur l’emploi, et souhaite « replacer le CDI comme un contrat de travail de droit commun », alors que 50 % des salariés de 15 à 24 ans sont en contrat temporaire, selon un rapport du ministère du travail.Lire aussi : La promesse oubliée de François HollandeQuelques progrès timidesLe collectif reconnaît néanmoins des améliorations dans certains domaines. C’est le cas pour la santé, grâce à l’extension de la CMU complémentaire aux étudiants en situation de très grande précarité, et à la généralisation du tiers payant intégral, à partir de juillet 2015. Une mesure visant à promouvoir l’ouverture de nouveaux centres de santé au cœur des universités devrait aussi bientôt voir le jour et permettre un meilleur accès aux soins pour les étudiants, souligne le collectif.Autre avancée à noter : la garantie jeune, qui offre aux 18-25 ans sans travail ni formation un accompagnement renforcé vers l’emploi, des périodes en entreprise et une allocation mensuelle de 450 euros. Avec un gros bémol néanmoins : « Cette garantie n’est pas un droit », explique le collectif, qui réclame sa généralisation à tous les bénéficiaires potentiels.Laura WojcikJournaliste au Monde 02.07.2015 à 14h51 • Mis à jour le02.07.2015 à 15h44 Le tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre (Hauts-de-Seine) a annulé, jeudi 2 juillet, pour une question de forme, la suspension de Jean-Marie Le Pen, cofondateur du Front national (FN), par le bureau exécutif du parti d’extrême droite le 4 mai.Le parti « devra rétablir M. Jean-Marie Le Pen dans tous les droits attachés à sa qualité d’adhérent et, le cas échéant, à celle de président d’honneur », a précisé le jugement.Le parti a annoncé qu’il allait faire appel de cette décision et sa direction s’efforce d’en minimiser la portée. « La suspension était provisoire jusqu’aux résultats de l’assemblée générale extraordinaire. Ce résultat sera rendu public dans huit jours, donc cela ne change rien à la procédure », assure Marine Le Pen au Monde. « Qu’il retrouve sa présidence d’honneur et sa qualité d’adhérent n’a pas beaucoup d’incidences », juge Nicolas Bay, secrétaire général du parti. « Concrètement, ça ne change rien. Il va redevenir membre de la direction du Front pendant une semaine, mais il n’y aura pas de réunion pendant une semaine », note un dirigeant.« Ça ne changera rien à la décision des adhérents »L’assemblée générale du parti d’extrême droite, qui consiste en un vote des adhérents sur une rénovation des statuts de leur parti, qui doit en particulier supprimer la présidence d’honneur du parti, a cours jusqu’au 10 juillet. « Il va fanfaronner un peu, mais ça ne changera rien à la décision des adhérents », veut croire un cadre du FN.L’incroyable éviction dont j'ai été victime annulée, je souhaite maintenant que nous avancions au plus vite vers l'union. Au travail !— Jean-Marie Le Pen (@lepenjm) 2 Juillet 2015Au lendemain d’une éventuelle suppression de la présidence d’honneur, rien ne dit que Jean-Marie Le Pen soit à nouveau l’objet d’une suspension. « Cela va dépendre de lui : est-ce qu’il va accepter le verdict des urnes ? », s’interroge sans trop y croire un proche de Marine Le Pen.A la suite de plusieurs de ses déclarations polémiques, le FN avait convoqué une assemblée générale extraordinaire pour « supprimer l’article 11 bis des statuts [du parti] relatif à la présidence d’honneur », fonction occupée par Jean-Marie Le Pen. Ce dernier avait alors formulé un recours pour « contester son exclusion » du parti.Lire nos explications :Pourquoi le Front national en appelle à ses adhérents contre Jean-Marie Le Pen 02.07.2015 à 14h38 • Mis à jour le02.07.2015 à 15h33 Les trois hommes condamnés dans l’affaire des surirradiations à l’hopitâl d’Epinal échappent finalement à la prison ferme. La cour d’appel de Paris a réduit, jeudi 2 juillet, les peines des deux médecins et du radiophysicien condamnés en première instance, en 2013, à quatre ans de prison, dont dix-huit mois ferme.La cour a confirmé la culpabilité des trois hommes notamment pour homicides et blessures involontaires, mais a réduit leurs peines à trois ans de prison avec sursis intégral.« Manquements coupables »La justice a confirmé l'interdiction à vie d'exercer leur profession pour les deux médecins, Jean-François Sztermer, 66 ans, et Michel Aubertel, 64 ans, et le radiophysicien Joshua Anah, 57 ans. La cour a dénoncé les « manquements coupables » des trois hommes, ainsi que leurs « dissimulations des erreurs commises » une fois celles-ci découvertes.La cour a estimé qu'il n'y avait pas de distinction à faire entre eux, la « gravité » des erreurs commises par le radiothérapeute étant « équilibrée par la plus grande responsabilité » des médecins.Entre 2001 et 2006, près de 450 patients de l’hôpital d’Epinal, traités pour des cancers de la prostate, ont été victimes de surdoses de radiation, causées par deux dysfonctionnements distincts du service de radiothérapie de l’établissement. Douze personnes en sont mortes, et beaucoup souffrent de séquelles graves.Lire : Radiothérapie : ce qui a changé depuis le drame d'Épinal 02.07.2015 à 13h27 • Mis à jour le02.07.2015 à 17h51 | Adéa Guillot (Athènes, correspondance) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) L’urgence, dans le « dossier grec », est désormais à l’attente. A laisser s’écouler, sans rien faire, les trois jours qui nous séparent du référendum du dimanche 5 juillet, programmé par Athènes pour demander aux Grecs s’ils approuvent ou non le projet d’accord avancé par les créanciers du pays.Car la porte, qui s’était légèrement entrouverte en début de semaine entre le gouvernement grec et ses créanciers – Fonds monétaire international (FMI), Banque centrale européenne (BCE), Commission européenne –, s’est brutalement refermée, mercredi 1er juillet.La chancelière allemande, Angela Merkel a décrété : pas de négociation, pas d’accord avant la tenue du référendum. Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, a de nouveau appelé à voter non au référendum sur l’accord « réformes contre argent frais ». Et l’Eurogroupe (réunion des ministres des finances de la zone euro), prenant acte de ce double non, a refermé la porte à double tour.Pourtant, une fois passé l’effet de surprise de l’annonce (le 26 juin dans la nuit) du référendum, un certain nombre d’acteurs du dossier avaient cherché à rapprocher les parties et à aboutir à un accord.Lundi, mardi et encore mercredi matin, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, le président français, François Hollande, et le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem ont ainsi été à la manœuvre.Au risque d’être critiqués par ceux qui, en Allemagne ou parmi les ministres des finances de la zone euro, avaient déjà pris leur décision, considérant qu’il n’était plus temps, ni utile, de discuter avec Athènes avant d’avoir le résultat du vote populaire grec, dimanche.Récit de ces cinq jours.Vendredi 26 juin, l’annonce surprise d’un référendum Les négociations avaient repris entre Athènes et ses créanciers depuis le début de la semaine, afin de trouver un terrain d’accord sur les réformes à mettre en place en Grèce qui permettraient de débloquer 7,2 milliards d’euros d’aides.Entre le lundi 22 et le vendredi 26 juin, trois réunions des ministres des finances de la zone euro (Eurogroupe), un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro et un conseil européen se sont succédé. Vendredi, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker passe 14 heures à négocier avec le premier ministre grec, Alexis Tsipras.Mais, en pleine nuit, Alexis Tsipras annonce un référendum pour le 5 juillet sur le plan proposé par les créanciers. La décision est prise après le retour précipité de Bruxelles d’Alexis Tsipras, qui consulte pendant cinq longues heures son conseil des ministres – et obtient son soutien quasi unanime.L’effet de surprise est total. L’Elysée et la chancellerie berlinoise sont prévenus vendredi soir, alors qu’Alexis Tsipras a eu, le matin, une réunion trilatérale avec François Hollande et Angela Merkel, en marge du conseil européen. Jean-Claude Juncker n’appris la nouvelle qu’à son réveil, samedi matin, assure son entourage.En réalité, l’idée du référendum était discutée par Alexis Tsipras et ses proches collaborateurs depuis déjà quelques jours. « Lorsque nous avons compris, mardi 23 juin, que les créanciers ne nous donneraient rien, nous avons été très déçus et nous avons pensé au référendum », explique-t-on au gouvernement grec.Lire aussi :A Athènes, la querelle face à « ce référendum qui va nous diviser »Samedi 27 juin, la fin du plan d’aideL’Eurogroupe, réuni à Bruxelles dans l’après-midi, rejette une demande grecque d’une prolongation du plan d’aide dont bénéficie Athènes. L’accord d’assistance financière en cours avec la Grèce expirera donc le 30 juin.Dimanche 28 juin, l’instauration du contrôle des capitaux Alexis Tsipras annonce avoir reformulé la demande d’une extension du programme d’aide au pays. La requête a été adressée au président du Conseil européen et aux 18 dirigeants des Etats membres de la zone euro, ainsi qu’au président de la BCE, de la Commission et du Parlement européen.Dans l’après-midi, la Banque centrale européenne décide de maintenir sa ligne de financement d’urgence (dite ELA) aux banques grecques, mais elle n’en relève pas le plafond.Alexis Tsipras s’enferme avec son cabinet, rencontre le gouverneur de la Banque centrale grecque et confirme dans la soirée la mise en place dès le lendemain de mesures de contrôles des capitaux, ainsi qu’une fermeture des banques jusqu’au 7 juillet.Les Grecs se précipitent aux guichets des banques qui ferment les uns après les autres.Lire le décryptage :Grèce : à quoi sert le contrôle des capitaux ?Lundi 29 juin, l’appel au non d’Alexis Tsipras Jean-Claude Juncker prononce un discours musclé en milieu de journée. Il se dit trahi par Alexis Tsipras et appelle les Grecs à voter oui au référendum. Il a prévenu auparavant François Hollande de la teneur de ses propos.Plus tard, le soir, Jean-Claude Juncker appelle Alexis Tsipras lui enjoignant d’appeler à voter oui au référendum et d’envoyer de nouvelles propositions à l’Eurogroupe. Le premier ministre grec dit qu’il va réfléchir.Mais, un peu plus tard, dans un entretien à la télévision, Alexis Tsipras appelle à un non massif, faisant valoir que cela permettra à son gouvernement d’être en position de force pour négocier. Il assure aussi que si le oui l’emporte, il ne restera pas premier ministre à tout prix.Jean-Claude Juncker lui envoie un texto pour lui offrir une porte de sortie : accepter les conditions des créanciers ; demander une prolongation du programme d’aide avant minuit lundi ; demander une déclaration de l’Eurogroupe qui promettra de revoir la dette grecque en octobre 2015.Mardi 30 juin, les deux lettres du gouvernement grec Nouvelle série d’entretiens entre Alexis Tsipras et Jean-Claude Juncker, le président du Parlement européen Martin Schulz et enfin Paris. A l’issue de ces discussions, Alexis Tsipras envoie deux lettres aux créanciers, dont l’une après 22h30.Dans un premier document, il détaille les « prior actions », c’est-à-dire la liste des réformes à mettre en œuvre en Grèce et les dates de mise en œuvre. Cette liste, à quelques aménagements près, est proche des conditions fixées par les créanciers la semaine précédente.Dans le second document, le premier ministre grec demande aux créanciers la mise en place d’un troisième plan d’aide d’environ 30 milliards d’euros sur deux ans, ainsi qu’une renégociation de la dette.Jean-Claude Juncker réussit à convaincre Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe, de convoquer une réunion d’urgence des ministres des finances de la zone euro. Celle-ci a lieu à 17 heures, par téléphone. Jean-Claude Juncker et Jeroen Dijsselbloem espèrent qu’Alexis Tsipras va, cette fois, appeler à voter oui, ou retirer son référendum.Ce dernier reprend les négociations. Lorsque l’opposition accuse le gouvernement de ne plus savoir où il en est, Alexis Tsipras déclare à la télévision publique grecque que le « référendum n’est qu’un pas de plus sur la voie de la négociation ».A ce moment-là, au sein de son cabinet, c’est la ligne modérée du vice-président Yannis Dragassakis qui a le vent en poupe : il faut profiter du choc provoqué par l’annonce du référendum pour tenter d’arracher d’ici à la fin de la semaine un accord de la dernière chance. Quitte à annuler ensuite le référendum.Mercredi 1er juillet, le non de Mme Merkel à tout accord avant le vote La Grèce n’a pas remboursé leS 1,6 milliard d’euros qu’elle devait au Fonds monétaire international (FMI) avant minuit le 30 juin.Jean-Claude Juncker appelle François Hollande au téléphone. Le président français pousse pour un accord, parle de la dette. La France, depuis des semaines, pousse pour un accord global avec Athènes, abordant aussi la question d’une renégociation des conditions de remboursement de la dette, une demande grecque insistante. Jean-Claude Juncker est lui aussi d’accord pour parler de la dette.A la mi-journée, François Hollande fait valoir officiellement sa position : « Il faut être clair, l’accord, c’est tout de suite ! », déclare-t-il.En fin de matinée, Alexis Tsipras prévient qu’il va de nouveau s’adresser à la nation. Mais son allocution se fait attendre. En fait, le premier ministre grec attend que la chancelière allemande parle à Berlin devant le Bundestag. « Nous ne saurons jamais ce que Tsipras s’apprêtait à dire avant, mais il a ajusté son texte en fonction de ce qu’a dit Merkel », croit savoir une source gouvernementale.En l’occurrence, la chancelière allemande annonce catégoriquement qu’il n’y aura aucune discussion et aucun accord avant la fin du processus de référendum.Lire le récit :La crise grecque met le tandem franco-allemand à l’épreuveEn fin d’après-midi, sonné par la fermeté d’Angela Merkel, le premier ministre grec choisit d’insister sur le « non » en repoussant, lui aussi à l’après référendum la conclusion d’un éventuel accord.Un peu plus tard, l’Eurogroupe, qui devait examiner la demande grecque d’ouverture d’un troisième plan d’aide, rejette cette dernière, au motif que le gouvernement grec, qui fait campagne pour le non à l’accord proposé, ne peut en même temps continuer à négocier.C’est la fin de l’espoir d’un accord de dernière minute. Dans l’entourage d’Alexis Tsipras, la ligne dure, qui ne croit pas au « compromis à tout prix », reprend la main.Le ministre des finances, Yanis Varoufakis et le ministre d’Etat, Nikos Pappas montent au créneau et expliquent aux Grecs pourquoi il est plus nécessaire que jamais de voter non au référendum.L’objectif pour le gouvernement grec est désormais d’obtenir le score le plus important possible dimanche pour affermir sa légitimité face à Bruxelles. Pour l’instant les sondages placent le non en tête. Pour la première fois, un sondage réalisé mardi, avant la dernière allocution d’Alexis Tsipras mercredi 1er juillet, donnait l’avantage au oui. data-tym-playerid="tym-player-x2w1tc5" data-tym-title="Grèce : quels sont les scénarios possibles ?" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/economie/video/2015/06/30/grece-quels-sont-les-scenarios-possibles_4664784_3234.html" data-tym-categories="crise-grecque,union-europeenne,europe,grece,international,economie,eclairages,videos" data-tym-tags="crise-grecque,union-europeenne,europe,grece,international,economie,eclairages,videos" data-tym-providerreference="x2w1tc5" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion"Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.07.2015 à 17h35 • Mis à jour le10.07.2015 à 17h36 Des mesures de restriction d'eau ont été imposées par les préfectures d'une trentaine de départements frappés par la sécheresse dans l'Ouest, le Sud-Ouest, la Bourgogne et en Rhône-Alpes.Jeudi 9 juillet au soir, 30 départements faisaient l'objet de mesures de restriction d'eau, et 34 autres étaient en « vigilance sécheresse » – un dispositif qui prévoit d’inciter les particuliers et les entreprises à faire des économies d'eau, selon le site gouvernemental Propluvia.Les zones les plus touchées (ayant dépassé le seuil d'« alerte renforcée » ou de « crise ») étaient situées dans les départements de la Loire-Atlantique, la Vendée, Maine-et-Loire, Eure-et-Loir, le Loiret, la Vienne, la Charente, l'Indre, la Dordogne, le Lot, Lot-et-Garonne, le Tarn, Tarn-et-Garonne, les Landes, les Pyrénées-Atlantiques, le Cantal, la Lozère, l'Ardèche et Saône-et-Loire.Des restrictions strictes dans certains départements Dans les zones en « alerte » (en jaune), la limitation des utilisations d’eau pour l’agriculture peut être recommandée, et des horaires sont préconisés pour certaines activités (arrosage des jardins, lavage de voiture...).Dans les zones en « alerte renforcée » (en orange), les limitations peuvent être imposées, et certaines activités interdites.Dans les zones en « crise » (en rouge), les prélèvements non prioritaires sont arrêtés, y compris à des fins agricoles. Seuls les prélèvements prioritaires sont autorisés : santé, sécurité civile, eau potable, salubrité.En Ardèche, dont la majeure partie du territoire est placée en « alerte renforcée », il est ainsi interdit d'arroser les pelouses et les espaces verts dans les bassins hydrographiques de l'Ardèche, du Doux et de l'Eyrieux. Le remplissage des piscines n'est autorisé que pour celles nouvellement construites. Et l'arrosage des potagers n'est autorisé que de 19 heures à 22 heures, trois jours par semaine.Vendredi, la préfecture du Rhône a annoncé la mise en place du niveau d'alerte sur les secteurs hydrographiques des monts du Beaujolais, des monts du Lyonnais et du massif du Pilat. L'arrosage des jardins, espaces verts et espaces sportifs est interdit entre 8 heures et 22 heures. Pour les usages agricoles, les prélèvements autorisés doivent être réduits de 25 %, souligne la préfecture. 10.07.2015 à 17h32 • Mis à jour le10.07.2015 à 18h16 Il avait fait fortune grâce à sa marque de vêtements clinquants, Ed Hardy. Le designer est mort à l’âge de 57 ans des suites d’un cancer de la moelle osseuse. Le créateur de mode et homme d’affaires français Christian Audigier est mort jeudi 9 juillet à Los Angeles, des suites d’un cancer de la moelle osseuse. Sa marque Ed Hardy – des vêtements et accessoires inspirées par l’esthétique du tatouage – lui avait permis de faire fortune aux Etats-Unis.Né en 1958 à Avignon, il était parti vivre à Los Angeles début 2000. Là-bas, il avait collaboré pour des marques comme Guess, Levi’s ou Diesel. C’est également lui qui avait remis au goût du jour la marque Von Dutch au milieu des années 2000. Justin Timberlake, Britney Spears, Madonna et de nombreux adolescents exhibaient alors fièrement leurs casquettes signées du nom de la marque.« Self made man » et ami de Johnny HallydayDans son autobiographie sortie en 2009, intitulée Mon American Dream, il décrivait le parcours d’un « self made man », parti d’en bas pour devenir millionnaire. Dans une interview à Libération pour la sortie du livre il confiait : « Est-ce que tu sais ce que c’est d’être né dans une cité HLM, sans argent, avec un père qui bat ta mère et puis qui se tire ? »En 2011, il avait vendu sa marque Ed Hardy au groupe américain Iconix Brand management pour 62 millions de dollars. Celui qui se revendiquait volontiers comme jet-setteur était également un grand ami du chanteur Johnny Hallyday, qui lui a rendu hommage vendredi :RIP #ChristianAudigier 🙏 mon ami de toujours. Tu vas terriblement me manquer ❤️ Je t'aime. Johnny http://t.co/KJlieeThd4— JohnnySjh (@Johnny Hallyday)require(["twitter/widgets"]); 10.07.2015 à 17h05 • Mis à jour le10.07.2015 à 17h32 | Laurie Moniez (Lille, correspondance) Les 134 salariés des Galeries Lafayette devraient apprendre la nouvelle en fin de journée : l’enseigne installée dans le centre-ville de Lille depuis 2007 va définitivement fermer ses portes.La direction ne souhaite pas encore s’exprimer car l’ensemble du personnel n’a pas encore été prévenu. Le directeur des Galeries devait officiellement s’exprimer devant ses équipes vers 16h30.Le 31 mars dernier, un comité central d’entreprise décidait déjà de la fermeture des magasins déficitaires de Béziers et Thiais (Val-de-Marne). Le sort de Lille restait en suspens. Les trois magasins étaient confrontés à l’impossible équation mêlant un chiffre d’affaires insuffisant et un loyer trop élevé.Lire aussi :Les Galeries Lafayette de Thiais et Béziers vont fermerDans le rouge depuis son installationA Lille, les Galeries n’ont jamais gagné d’argent, malgré un investissement de l’ordre de 50 millions d’euros depuis son ouverture en 2007. Les dirigeants de l’enseigne avaient dénoncé le bail qui court jusqu’en mars 2016 pour le renégocier auprès du propriétaire des locaux, la foncière Pramerica. Deux hypothèses s’offraient aux Galeries : négocier avec le bailleur pour réduire la surface de l’enseigne et le loyer (l’un des plus élevés des 60 magasins Galeries Lafayette en France) ou fermer.Lire aussi :Les Galeries Lafayette se restructurent en FranceImplantée au « 31 » de la rue de Béthune depuis 2007, la branche lilloise de l’enseigne lancée à Paris en 1893 est donc dans le rouge depuis son installation. Dans cette rue passante mais populaire, l’enseigne a eu du mal à trouver son positionnement et sa clientèle.En 2007, l’inauguration de ce nouveau pôle commercial, dont les Galeries Lafayette étaient la locomotive, était l’une des plus belles annonces économiques lilloises de l’année. Sur la friche de l’ancien cinéma Gaumont, la construction de ce bâtiment lumineux redonnait du souffle à l’une des artères les plus commerçantes de France.La rue de Béthune accueillait alors avec enthousiasme les 10 000 m² des Galeries Lafayette et les 500 marques annoncées en rayons (dont une cinquantaine exclusives à Lille).Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde 10.07.2015 à 16h56 • Mis à jour le10.07.2015 à 18h28 Le Danemark a appelé, vendredi 10 juillet, ses ressortissants à quitter la Tunisie dès que possible en raison du risque « élevé » d’un nouvel attentat, au lendemain d’une recommandation semblable de la Grande-Bretagne. « Si vous vous trouvez en Tunisie et n’avez pas de raison essentielle d’y rester, il vous est recommandé de partir avec l’aide d’un voyagiste ou via un vol commercial », a indiqué le ministère des affaires étrangères danois sur son site Internet.Pour ceux qui « ont des raisons essentielles de se rendre en Tunisie », le ministère leur recommande « d’observer des précautions particulières dans les lieux visités par de nombreux étrangers, y compris les bars et les hôtels ». Selon le ministère, « presque tous les voyagistes charter danois ou nordiques ont provisoirement suspendu leurs départs vers la Tunisie prévus au second semestre ». Dans tous les cas, le ministère déconseille formellement à ses ressortissants d’aller dans les régions frontalières de l’Algérie et de la Libye.De même, le ministère des affaires étrangères irlandais a annoncé dans un communiqué encourager « tous les touristes irlandais en Tunisie à évaluer si leur présence dans ce pays est essentielle et, si ce n’est pas le cas, nous leur conseillons de partir ». Le ministère « déconseille tout voyage non essentiel ».La Finlande a également amendé vendredi ses conseils à ses ressortissants. « Troubles politiques intérieurs. Risque élevé de nouvel attentat contre des touristes. Les autorités n’assurent pas la sécurité des zones touristiques de manière adéquate. Les voyages vers les régions frontalières sont interdits », écrit l’ambassade de Finlande à Tunis sur son site.Demande de « vigilance » côté françaisCes recommandations interviennent au lendemain de la décision similaire du ministère des affaires étrangères du Royaume-Uni. Le 26 juin, un attentat commis par un homme armé d’une kalachnikov sur une plage à Port El-Kantaoui a coûté la vie à 38 personnes, dont 30 Britanniques. La Tunisie a proclamé l’état d’urgence le 4 juillet, et ce pour trente jours, en raison de la crainte de nouvelles attaques.Lire aussi :La Grande-Bretagne déconseille la Tunisie comme destination touristiqueLe ministère des affaires étrangères français rappelle de son côté qu’après les attentats de Sousse, « la recommandation faite aux ressortissants français d’être particulièrement vigilants est renouvelée ». Le tourisme est un secteur vital pour l’économie tunisienne, représentant 400 000 emplois directs et indirects et une source importante de devises. 10.07.2015 à 16h12 • Mis à jour le10.07.2015 à 17h27 Omar Sharif, acteur égyptien célèbre notamment pour ses rôles dans Lawrence d’Arabie et Le Docteur Jivago, est mort à l’âge de 83 ans, a annoncé la BBC, citant sa famille.De son vrai nom Michel Demitri Chalhoub, Omar Sharif est né à Alexandrie en 1932 dans une famille d’origine libanaise, qui travaille dans le commerce de bois précieux. Dans une interview donnée au Monde en 2004, celui qui a connu un succès précoce se disait né « sous une bonne étoile ».De Jivago à Gengis KhanEduqué au Victoria College, l’école chic d’Egypte, Omar Sharif y a côtoyé « les fils de toutes les familles influentes du monde arabe, comme le roi Hussein de Jordanie ». A 21 ans, tout juste sorti de l’université, il est repéré par Youssef Chahine, qui le fait débuter dans Ciel d’enfer face à la grande actrice égyptienne Faten Hamama, qu’il épouse la même année, mais dont il divorcera par la suite, après avoir eu un fils, Tarek. Le film est sélectionné pour le Festival de Cannes de 1954 et le jeune Egyptien se retrouve vedette exotique sur la Croisette. Il devient immédiatement une star du cinéma égyptien, alors florissant, et le symbole de l’Egypte nassérienne.Le succès international avec « Lawrence d’Arabie »Mais c’est David Lean qui fera de lui un acteur de dimension internationale. Un hasard, confiait l’acteur à Libération en 2001, alors que la réalisateur du Pont de la rivière Kwaï cherchait un acteur arabe parlant l'anglais :« Si je parle anglais, c'est parce que ma mère, qui voulait que je sois le plus beau, trouvait que j'étais trop gros lorsque j'étais enfant. Alors, elle m'a envoyé en pensionnat à l'école anglaise, parce qu'on y mangeait mal.»En 1962, le réalisateur britannique lui confie le rôle d’Ali Ibn El-Kharish dans Lawrence d’Arabie, aux côtés de Peter O’Toole. Son interprétation lui vaudra un Golden Globe du meilleur second rôle, et un contrat avec la Columbia, le premier du genre pour une star arabe. Après son installation aux Etats-Unis, David Lean le fait jouer en 1965 Docteur Jivago, pour lequel il obtiendra un nouveau Golden Globe, celui de meilleur acteur.Il incarnera par la suite aussi bien Genghis Khan que Che Guevara et jouera dans des films aussi différents que Mayerling (1968) de Terence Young, ou Les Possédés d'Andrzej Wajda (1988).Il n’avait pas hésité non plus à tourner, en pleine guerre des Six jours, Funny girl, de William Wyler, avec Barbra Streisand (1968), où il campait un juif de la diaspora soutenant Israël. Une performance qui lui avait valu une interdiction de séjour en Egypte, levée seulement en 1977.« Esclave d'une passion »Après un Lion d'Or au Festival de Venise, en 2003, pour l'ensemble de sa carrière, il reçoit le César 2004 du meilleur acteur pour Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran de François Dupeyron. Il y interprète un vieil épicier arabe qui se lie d'amitié avec un jeune garçon juif.Son caractère colérique l'a amené devant la justice, notamment en 2003 pour un coup de tête à un policier au casino d'Enghien-Les-Bains et, en 2007, pour avoir agressé à Los Angeles un voiturier qui refusait son billet de 20 euros et réclamait des dollars.Par ailleurs champion de bridge international, Omar Sharif était propriétaire d'une importante écurie de chevaux de course. Habitué des casinos, il dira en 2006 avoir arrêté de jouer « pour ne plus être esclave d'une passion », à l'exception du cinéma. Il était également l’ambassadeur du journal Tiercé Magazine, pour lequel il a joué dans plusieurs publicités télévisées.Ses dernières années ont été marquées par la maladie. S 10.07.2015 à 15h37 • Mis à jour le10.07.2015 à 16h28 Après plusieurs tentatives de communication, le robot Philae et la sonde Rosetta ont réussi à entrer en contact, jeudi 9 juillet en fin d’après-midi. Le mini-laboratoire, qui est posé sur la comète 67P Tchourioumov-Guérassimenko depuis le 12 novembre, est parvenu à entrer en communication pendant vingt minutes – « quasi ininterrompues » selon les équipes du CNES – avec l’orbiteur qui scrute l’évolution de la comète.Les équipes de l’Agence spatiale européenne (ESA) doivent maintenant déchiffrer les informations reçues. La dernière communication entre Rosetta et Philae datait du 24 juin, mais les équipes procédaient régulièrement à des tentatives de communication entre la sonde et son atterrisseur. « C’est avec une grande surprise qu’elles ont assisté hier à un huitième créneau de communication, de 19 h 45 à 20 h 5 », assure le Centre national d’études spatiales (CNES) dans un comuniqué.Lire aussi :Après sept mois de torpeur sur « Tchouri », le robot Philae s’éveille enfinComprendre la composition du noyau de « Tchouri »Une soixantaine d’heures après son atterrissage, en novembre 2014, sur la comète « Tchouri », et après de premières expériences in situ, Philae s’était arrêté faute de batterie et était entré en hibernation. En juin, le robot s’était « réveillé » après sept mois de silence.Lire aussi :Astronomie : les tentatives pour renouer contact avec le robot Philae ont commencéLes équipes sont pour le moment incapables d’expliquer pourquoi le robot ne communique pas plus régulièrement. L’agence spatiale allemande DLR a déclaré vendredi que les données renvoyées par la sonde pourraient probablement leur permettre de comprendre la composition du noyau de la comète « Tchouri ». Pierre Breteau et Samuel Laurent Les propositions renvoyées in extremis par Athènes à la Troïka suffiront-elles à éviter, sinon le « Grexit », du moins la persistance du blocage entre la Grèce et ses partenaires ? S’il est un peu tôt pour le dire, on peut déjà constater que le gouvernement d’Alexis Tsipras a accepté un très grand nombre de demandes de ses créanciers.Après les avoir soumises à un référendum auquel les électeurs grecs ont répondu nettement « non » (à 61 %), Athènes a repris un très grand nombre de ses demandes, selon le document renvoyé par la Grèce jeudi 9 juillet 2015 au soir.Le tableau ci-dessous résume les propositions des créanciers, celles soumises au référendum du dimanche 5 juillet, et les propositions grecques du 9 juillet.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.07.2015 à 15h08 • Mis à jour le10.07.2015 à 16h25 | Maria Laforcade Le partenariat Roll Back Malaria (RBM) tire la sonnette d’alarme pour « mettre fin à un scandale qui dure alors que tous les outils sont à disposition pour y mettre fin ». Dans le cadre de la conférence internationale autour du développement qui s’ouvre lundi 13 juillet à Addis-Abeba (Ethiopie), le RBM publie de nouvelles stratégies pour relancer le financement international de la lutte contre le paludisme, qui touche en particulier l’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud.Cette maladie qui se transmet à l’homme par la piqûre de moustiques infectés tue chaque année dans le monde près de 600 000 personnes, dont la très grande majorité sont des enfants de moins de 5 ans. Le RMB, lancé en 1998 conjointement par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Unicef (le Fonds des Nations unies pour l’enfance), le Programme des Nations unies pour le développement et la Banque mondiale, a pour mission de coordonner la lutte contre le paludisme au niveau international. En 2000, les Nations unies ont inscrit ce combat parmi les Objectifs du millénaire en matière de développement.Les résultats enregistrés depuis étaient jusqu’ici plus qu’encourageants. Le taux de mortalité due au paludisme a baissé de 47 % entre 2000 et 2013 ; ce qui représente 4,3 millions de vies sauvées grâce au système de prévention et de traitement mis en place dans les pays touchés – tests de dépistage, moustiquaires imprégnées d’insecticides, traitement à base d’artémisinine, etc.Cri d’alarmeMais pour la première fois depuis quinze ans, le financement international de la lutte contre le paludisme est en baisse par rapport à l’année précédente. Après un pic atteint en 2013 à 2,7 milliards de dollars, le combat contre la maladie n’a été financé qu’à hauteur de 2,5 milliards en 2014. Cette différence de 200 millions pourrait sembler une goutte d’eau dans cette bataille qui se joue à coups de milliard, mais la lutte contre le paludisme est très fragile. Cette baisse inattendue pourrait mettre en péril le travail réalisé jusque-là.Le plan stratégique publié aujourd’hui par le partenariat Roll Back Malaria sonne comme une alerte : si la communauté internationale ne se remobilise pas, si les efforts entrepris jusqu’à présent ne sont pas maintenus, les bons résultats de ces dernières années risquent de ne pas durer. Pis, ils pourraient avoir été vains.Les responsabilités semblent partagées entre les Etats qui alimentent habituellement le fonds mondial et les gouvernements des pays touchés par la maladie, dans cette crise qui touche l’aide au développement en général, pas seulement la lutte contre le paludisme. La crise économique a réorienté les priorités de certains bailleurs traditionnels. L’OMS se tourne donc de plus en plus vers des partenaires privés, entreprises ou particuliers. Avec un budget deux fois supérieur à celui de l’OMS, la Fondation Bill & Melinda Gates, par exemple, investit des sommes très importantes dans ce combat.L’objectif d’un « monde sans paludisme » lancé par Roll Back Malaria nécessite en effet un financement important et pérenne. Le partenariat estime que 100 milliards de dollars devront être consacrés à la lutte contre la maladie d’ici à 2030 pour atteindre l’objectif de réduction de 90 % du taux de mortalité liée au paludisme (par rapport à 2015). Il rappelle surtout que les coûts d’un échec seraient supérieurs aux montants nécessaires pour atteindre les cibles de 2030.Conséquences désastreusesLa lutte contre le paludisme, une maladie qui menace encore 3,2 milliards de personnes dans le monde – près de la moitié de la population mondiale est donc exposée – est très fragile, elle nécessite une attention de tous les instants et une mobilisation constante. Dans certains pays d’Asie par exemple, où le recul de la maladie est net, l’efficacité du traitement de référence est menacée par la prise de médicaments mal prescrits, sous-dosés ou par un mauvais suivi des prescriptions. Or ce phénomène de résistance au traitement de base s’approche dangereusement de l’Inde, pays qui compte 1,2 milliard d’habitants et où le paludisme est encore très présent.Lire aussi :Paludisme : la menace invisibleRoll Back Malaria identifie clairement la cause de ces carences à un « affaiblissement des programmes de lutte », dû à un manque de ressources financières. Ce retour en arrière pourrait avoir des conséquences désastreuses, en particulier dans les régions où le nombre de cas a déjà commencé à diminuer et où, donc, l’immunité naturelle des populations décline, les rendant extrêmement vulnérables en cas de résurgence de la maladie. Par ailleurs, l’épidémie fulgurante d’Ebola qui a frappé l’Afrique subsaharienne a déréglé des systèmes de santé déjà fragiles, relançant le nombre de cas de paludisme non traités.Lire aussi :Annick Girardin : « Ebola ne doit pas occulter le paludisme »Au-delà de son impact sur la santé, en particulier des femmes et des enfants, le paludisme est une des causes – au moins autant qu’elle en est la conséquence – du maintien dans la pauvreté de plusieurs régions du monde. Il pèse sur l’activité économique des pays touchés, en augmentant l’absentéisme des travailleurs et en faisant baisser leur productivité, mais aussi sur l’éducation, et bien sûr sur les systèmes de santé publique. La fin de la grande pauvreté dans le monde passera donc par l’élimination du paludisme.Lire aussi :Paludisme : un nouveau traitement potentiel a été identifiéMaria LaforcadeJournaliste au Monde Alexandre Pouchard Partiel, incomplet, trop centré sur l’économie : le produit intérieur brut (PIB) est depuis longtemps accusé de ne refléter que partiellement la situation d’un pays, écartant des domaines primordiaux comme la qualité de vie ou le développement durable. #container_14364532334{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14364532334{ height:500px; } #container_14364532334 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14364532334 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14364532334 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14364532334 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La croissance de la France en berne par rapport à ses voisinsEvolution du produit intérieur brut (%).Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 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Près de trois mois après, le Conseil économique, social et environnemental (Cese), organisme consultatif composé de représentants sociaux (patronat, syndicats, associations), et France Stratégie, un organisme rattaché au premier ministre et formulant des recommandations au gouvernement, ont proposé dix indicateurs complémentaires au PIB pour « prendre en compte toutes les dimensions du développement, tant économiques, sociales qu’environnementales ».Ces indicateurs « sont destinés à servir de support au rapport que devra annexer chaque année le gouvernement au projet de loi de finances », précise l’étude. Une soixantaine de personnes y ont contribué, dont des représentants des partenaires sociaux, de la société civile, des administrations, des organisations internationales, des experts et des universitaires. Un panel de citoyens a ensuite été consulté pour « tester leur compréhension des thèmes et des indicateurs choisis, et vérifier l’adéquation de ces indicateurs avec leurs préoccupations ».Dans sa synthèse, France Stratégie se dit conscient des « critiques et insatisfactions » qui ne manqueront pas d’être soulevées par ces propositions, dans la mesure où « tout indicateur statistique donne une vision forcément restrictive de la réalité qu’il prétend traduire ». Mais estime nécessaire de « se limiter à un petit nombre d’indicateurs pertinents et facilement compréhensibles » pour « influencer les choix de politique publique ».Tour d’horizon de ces dix nouveaux outils. Pour chacun, nous avons indiqué par une couleur si la France était dans la moyenne (jaune), bien placée (vert) ou mauvaise élève (rouge). Travail : le taux d’emploiL’accès à l’emploi est l’élément le plus pertinent à prendre en compte pour refléter au mieux la situation de la France, ont jugé une majorité des Français sondés dans le cadre de l’étude. Le groupe de travail a ainsi sélectionné le taux d’emploi, qui mesure la part des personnes possédant un emploi entre 15 ou 20 ans (selon les mesures) et 64 ans.« En tenant compte des individus qui ont pu cesser la recherche d’emploi par découragement, il permet de valoriser les politiques qui créent effectivement de l’emploi, plutôt que celles qui incitent aux sorties du marché du travail pour faire baisser le chômage. »En 2014, le taux d’emploi en France était de 64,2 %, tout proche de la moyenne dans l’Union européenne (64,9 %), selon les données d’Eurostat. L’Allemagne et le Royaume-Uni sont, sur cet indicateur, en tête parmi nos voisins (respectivement 73,8 % et 71,9 %). Des nombres flatteurs qui masquent toutefois un développement de l’emploi précaire, symbolisé par les « mini-jobs » outre-Rhin voire les « contrats zéro heure » outre-Manche.Lire aussi :Droit du travail : des « mini-jobs » allemands au « contrat zéro heure » britannique #container_14362797038{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14362797038{ height:500px; } #container_14362797038 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14362797038 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14362797038 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14362797038 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'Allemagne et le Royaume-Uni champions du taux d'emploiTaux d'emploi des 15-64 ans.Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14362797038", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, 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{el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Stabilité financière : la dette de l’économieLorsqu’on parle de la dette, on désigne en général la dette publique, à savoir l’endettement des administrations publiques (locales et nationales). Le groupe de travail estime que cela n’est pas suffisant et qu’il faut aussi tenir compte de la dette de l’ensemble de l’économie du pays, « c’est-à-dire la somme des crédits contractés à la fois par les entreprises, les particuliers et l’Etat » – l’endettement de l’ensemble des « agents économiques non financiers », dans le jargon des économistes.En France, si la dette publique a largement augmenté depuis 2008, passant de 67,8 % du PIB à 92,2 % en 2013, les dettes des entreprises et des ménages ont elles aussi enflé, mais dans une moindre proportion selon les chiffres de l’Insee, passant respectivement de 57 % à 63,3 % et de 47,7 à 54,8 % durant la même période. #container_14364496110{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14364496110{ height:500px; } #container_14364496110 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14364496110 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14364496110 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14364496110 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La dette publique française a augmenté à un rythme plus élevé que le reste de l'économieDette des administrations publique, sociétés non financières, ménages et institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLM), en % du PIB.Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14364496110", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Ménages et ISBLM", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1041462000000, 35.9 ], [ 1072998000000, 38 ], [ 1104620400000, 40.8 ], [ 1136156400000, 43.3 ], [ 1167692400000, 45.7 ], [ 1199228400000, 47.7 ], [ 1230850800000, 51.7 ], [ 1262386800000, 52.9 ], [ 1293922800000, 54 ], [ 1325458800000, 54.4 ], [ 1357081200000, 54.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Sociétés non financières", "color": "#FFc832", "data": [ [ 1041462000000, 51.2 ], [ 1072998000000, 50.1 ], [ 1104620400000, 51.1 ], [ 1136156400000, 51.2 ], [ 1167692400000, 53 ], [ 1199228400000, 57 ], [ 1230850800000, 60.3 ], [ 1262386800000, 60.2 ], [ 1293922800000, 62.2 ], [ 1325458800000, 63.4 ], [ 1357081200000, 63.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Administrations publiques", "color": "#ff3232", "data": [ [ 1041462000000, 63.9 ], [ 1072998000000, 65.5 ], [ 1104620400000, 67 ], [ 1136156400000, 64.2 ], [ 1167692400000, 64.2 ], [ 1199228400000, 67.8 ], [ 1230850800000, 78.8 ], [ 1262386800000, 81.5 ], [ 1293922800000, 85 ], [ 1325458800000, 89.2 ], [ 1357081200000, 92.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Investissement : le patrimoine productifAutre indicateur économique, plus complexe celui-là : le patrimoine productif, qui mesure « l’accumulation des moyens de production transmis d’une génération à l’autre ». Concrètement, il étudie les actifs physiques (machines, équipements, infrastructures, cheptel, forêts, etc.) ainsi qu’immatériels (brevets, œuvres artistiques et littéraires, logiciels, recherche et développement, etc.) et les rapporte ensuite au produit intérieur net (PIN, constitué du PIB moins le capital fixe consommé pendant la même période).En 2013, le patrimoine productif français était de 403,2 %, en progression quasi constante depuis dix ans (356,9 % en 2004). Cet indicateur n’est pour le moment pas disponible au niveau européen et n’a pas permis de comparaison. #container_14363496209{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363496209{ height:500px; } #container_14363496209 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363496209 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363496209 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363496209 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le "patrimoine productif" de la France a progressé de 46 points en dix ansLe patrimoine productif est obtenu en rapportant les actifs fixes (biens matériels ou immatériels utilisés dans la production) au produit intérieur net (PIB moins le "capital fixe" consommé pendant la même période).Source : France Stratégie(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363496209", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: -1, max: 410, startOnTick: "", endOnTick:"", reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Patrimoine productif", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1072998000000, 356.9 ], [ 1104620400000, 363.7 ], [ 1136156400000, 364.2 ], [ 1167692400000, 370.7 ], [ 1199228400000, 374.7 ], [ 1230850800000, 395.8 ], [ 1262386800000, 397.9 ], [ 1293922800000, 395.5 ], [ 1325458800000, 399.1 ], [ 1357081200000, 403.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: "", valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Santé : l’espérance de vie en bonne santéDésigné « premier thème social » par les Français interrogés dans le cadre de l’étude, la santé serait représentée par l’indicateur d’espérance de vie en bonne santé. A ne pas confondre avec l’espérance de vie totale, il mesure l’âge le nombre d’années qu’une personne à la naissance peut s’attendre à vivre en bonne santé, à savoir dans « l’absence de limitations d’activités ou d’incapacités ».Au niveau européen, on constate que les champions de l’espérance de vie ne sont pas forcément ceux de l’espérance de vie en bonne santé. Si l’Espagne (83,2 ans en moyenne en 2013, hommes et femmes confondus) et l’Italie (82,8 ans) sont en tête avec le premier indicateur parmi nos voisins, le Royaume-Uni (64,6 ans) l’est avec le second, suivi de la France (63,7 ans) et de l’Italie (61,35 ans). #container_14364330656{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14364330656{ height:500px; } #container_14364330656 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14364330656 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14364330656 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14364330656 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les champions de l'espérance de vie en bonne santé ne sont pas forcément ceux de l'espérance de vie totaleIndicateur "années de vie en bonne santé" (AVBS), qui mesure le nombre d'années qu'une personne à la naissance peut s'attendre à vivre en bonne santé.Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14364330656", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#0386c3","#ff3232","#ff3232","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ans", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ans", zIndex: -1 }, min: null, max: 90, startOnTick: true, endOnTick:"", reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["France","Allemagne","Espagne","Italie","Royaume-Uni","UE"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "left", verticalAlign: "top", x: 5, y: 3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 15 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Bonne santé (hommes)", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 63 ], [ "", 57.8 ], [ "", 64.7 ], [ "", 61.8 ], [ "", 64.4 ], [ "", 61.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }, { "name": "Espérance de vie (hommes)", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 79 ], [ "", 78.6 ], [ "", 80.2 ], [ "", 80.3 ], [ "", 79.2 ], [ "", 77.8 ] ], "type": "line", "lineWidth": 0, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Bonne santé (femmes)", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 64.4 ], [ "", 57 ], [ "", 57 ], [ "", 60.9 ], [ "", 64.8 ], [ "", 61.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }, { "name": "Espérance de vie (femmes)", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 85.6 ], [ "", 83.2 ], [ "", 83.2 ], [ "", 85.2 ], [ "", 82.9 ], [ "", 83.3 ] ], "type": "line", "lineWidth": 0, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " ans", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Qualité de vie : la satisfaction à l’égard de la vieComment quantifier la qualité de vie ? L’indicateur de la satisfaction à l’égard de la vie se démarque des autres par le fait que celui-ci est subjectif, basé sur des déclarations lors d’études d’opinion. L’OCDE utilise déjà les données collectées par le Gallup World Poll, sondage mondial interrogeant des milliers de personnes dans de nombreux pays et décrit par l’étude comme « le meilleur candidat en raison de ses caractéristiques statistiques, de son ancienneté et de la possibilité qu’il offre de faire des comparaisons internationales ». Les sondés doivent répondre à la question suivante :« Imaginez une échelle de onze échelons où la valeur la plus basse (0) représente la pire vie possible pour vous et la valeur la plus haute (10) représente la meilleure vie possible pour vous. Sur quel échelon vous sentez-vous personnellement à l’heure actuelle ? »A ce jeu-là, les Français se situent globalement dans la moyenne des pays de l’OCDE (6,5 contre 6,6), tandis que les Allemands se déclarent les plus heureux, en moyenne, parmi nos voisins (7). #container_14363562789{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363562789{ height:500px; } #container_14363562789 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363562789 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363562789 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363562789 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Satisfaction de la vie : la France dans la moyenne de l'OCDEIndice de satisfaction de la vie, sur une échelle de 1 à 10.Source : Gallup World Poll(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363562789", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#608a32","#ffc832","#ff3232","#f19300","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 4, max: null, startOnTick: "", endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1325458800000, 6.6 ], [ 1357081200000, 6.7 ], [ 1388617200000, 6.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ 1325458800000, 6.7 ], [ 1357081200000, 7 ], [ 1388617200000, 7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ 1325458800000, 5.8 ], [ 1357081200000, 6 ], [ 1388617200000, 6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ 1325458800000, 6.3 ], [ 1357081200000, 6.2 ], [ 1388617200000, 6.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ 1325458800000, 6.8 ], [ 1357081200000, 6.9 ], [ 1388617200000, 6.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "OCDE", "color": "#f19300", "data": [ [ 1325458800000, 6.6 ], [ 1357081200000, 6.6 ], [ 1388617200000, 6.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Inégalités : les écarts de revenusPour mesurer les inégalités – et tenter de les réduire –, c’est l’écart de revenus qui a été privilégié. Il peut être mesuré par le rapport entre le revenu des 10 % les plus riches et celui des 10 % les plus pauvres (le « rapport interdécile » de l’Insee), bien qu’il présente l’inconvénient d’être « très fortement influencé par les revenus des quelques centaines de personnes les plus fortunées, sans traduire réellement l’évolution du revenu de la majeure partie de la population constituant le décile supérieur », note l’étude. Une autre possibilité était de considérer le taux de pauvreté comme indicateur.Au niveau européen, les comparaisons sont réalisées avec le coefficient de Gini, dont le but est précisément de montrer les inégalités de revenus. Constitué sur une échelle de 0 à 100, plus il est important, plus les inégalités sont fortes. Parmi nos voisins, l’Espagne (33,7 en 2013) et l’Italie (32,5) sont les plus inégalitaires, tandis que la France (30,1), le Royaume-Uni (30,2) et l’Allemagne (29,7) sont légèrement en dessous à la moyenne européenne (30,5). #container_14363568346{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363568346{ height:500px; } #container_14363568346 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363568346 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363568346 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363568346 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Ecarts de revenus : la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni dans la moyenne européenneCoefficient de Gini du revenu disponible équivalent. Plus il est important, plus les inégalités sont fortes.Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363568346", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#ffc832","#608a32","#ff3232","#f19300","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 15, max: 38, startOnTick: 1, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1104620400000, 27.7 ], [ 1136156400000, 27.3 ], [ 1167692400000, 26.6 ], [ 1199228400000, 29.8 ], [ 1230850800000, 29.9 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se mesure également à l’aune de la qualité de son système éducatif. Le groupe de travail regrette la « périodicité insuffisante (triennale) » des indicateurs PISA, qui permettent l’évaluation des systèmes d’éducation au sein de l’OCDE. Bien que partiel, la part des diplômés de l’enseignement supérieur dans la population des 25-34 ans est l’indicateur qui a finalement été jugé le plus pertinent par le groupe de travail. Au niveau européen, c’est une tranche d’âge plus resserrée (30-34 ans) qui est étudiée. Le Royaume-Uni est le plus avancé parmi nos voisins (47,7 %), devant la France (44,1 %). A contrario, l’Allemagne (31,4 %) et surtout l’Italie (23,9 %) apparaissent les plus en retard dans cette catégorie. #container_14363577076{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363577076{ height:500px; } #container_14363577076 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363577076 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363577076 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363577076 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La part des diplômés en faible progression en FrancePart des diplômés de l'enseignement supérieur parmi les 30-34 ans.Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363577076", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#ffc832","#608a32","#ff3232","#f19300","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: 1, max: 50, startOnTick: 1, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 37.7 ], [ "", 39.7 ], [ "", 41.4 ], [ "", 41.2 ], [ "", 43.2 ], [ "", 43.4 ], [ "", 43.3 ], [ "", 43.5 ], [ "", 44.1 ], [ "", 44.1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ "", 26.1 ], [ "", 25.8 ], [ "", 26.5 ], [ "", 27.7 ], [ "", 29.4 ], [ "", 29.8 ], [ "", 30.6 ], [ "", 31.8 ], [ "", 32.9 ], [ "", 31.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 39.9 ], [ "", 39.4 ], [ "", 40.9 ], [ "", 41.3 ], [ "", 40.7 ], [ "", 42 ], [ "", 41.9 ], [ "", 41.5 ], [ "", 42.3 ], [ "", 42.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 17.1 ], [ "", 17.6 ], [ "", 18.6 ], [ "", 19.2 ], [ "", 19 ], [ "", 19.9 ], [ "", 20.4 ], [ "", 21.9 ], [ "", 22.5 ], [ "", 23.9 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 34.6 ], [ "", 36.5 ], [ "", 38.5 ], [ "", 39.7 ], [ "", 41.4 ], [ "", 43.1 ], [ "", 45.5 ], [ "", 46.9 ], [ "", 47.4 ], [ "", 47.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "UE", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 28.1 ], [ "", 29 ], [ "", 30.1 ], [ "", 31.2 ], [ "", 32.3 ], [ "", 33.8 ], [ "", 34.8 ], [ "", 36 ], [ "", 37.1 ], [ "", 37.9 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Climat : la consommation carboneAlors que la France souhaite apparaître en pointe dans la lutte contre le changement climatique, intégrer les problématiques environnementales dans la mesure du progrès est nécessaire. Plus que le seul comptage des émissions nationales de gaz à effet de serre (au cœur des négociations climatiques), c’est l’empreinte carbone qui a été jugée la plus pertinente car elle mesure « la quantité de gaz à effet de serre nécessaire à la satisfaction des besoins des personnes vivant en France, sur une année ». Le groupe de travail lui préfère toutefois le terme de « consommation carbone », jugé « plus parlant ». Autrement dit, c’est l’évolution du comportement de chaque Français (et des entreprises, des administrations…) qui peut ainsi être étudié.Au niveau international, la comparaison est peu aisée car cet indicateur n’est pour le moment pris en compte par aucun organe officiel. Le site Carbon Footprint of Nations, réalisé par le Centre pour le climat et la recherche environnemental d’Oslo et une université norvégienne, comptabilise l’empreinte écologique de chaque pays en 2004. La France y apparaît en avance par rapport à ses voisins, avec environ 12 tonnes d’équivalent CO2 par personne et par an, contre 13 pour l’Espagne et l’Italie, 15 pour l’Allemagne et même 17 pour le Royaume-Uni. #container_14363580346{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363580346{ height:500px; } #container_14363580346 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363580346 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363580346 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363580346 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La France a une empreinte carbone plus faible que ses voisinsEn tonnes équivalent CO2 par habitant, en 2004.Source : Carbon Footprint of Nations(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363580346", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#ffc832","#608a32","#ff3232","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"tonnes équivalent CO2 par habitant" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Empreinte carbone"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 12 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ "", 15 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 13 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 13 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 17 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " téqCO2/hab", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Dans l’Hexagone, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) calcule régulièrement l’empreinte carbone des Français et donne un résultat similaire à celui de Carbon Footprint of Nations. Selon l’Ademe, elle était de 11,6 tonnes équivalent CO2 en 1990, a connu une hausse en 2007 (12,1) avant de diminuer en 2010 (11,6).Ressources naturelles : le recyclage des déchetsUne des manières de faire baisser l’empreinte carbone est de recycler un maximum de ses déchets, signe, selon le groupe de travail, de la « responsabilité collective dans le gaspillage actuel des ressources naturelles ». Le taux de recyclage des déchets municipaux (matière, comme le papier ou le verre, mais aussi organique, avec le compostage) a été choisi comme indicateur pertinent.Sur ce point, la France est très en retard avec 37,6 % des déchets municipaux recyclés en 2013. Parmi ses voisins les plus riches, seule l’Espagne fait pire (30 %), alors que l’Allemagne est largement en avance (64,5 %), devant le Royaume-Uni (43,5 %) et au-dessus de la moyenne européenne (41,8 %). #container_14363680611{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363680611{ height:500px; } #container_14363680611 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363680611 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363680611 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363680611 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'Allemagne, très en avance dans le recyclage des déchets municipauxPart des déchets municipaux recyclés (%).Source : Eurostat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363680611", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#191919","#ffc832","#608a32","#ff3232","#f19300","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: 1, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 29 ], [ "", 29.7 ], [ "", 30.6 ], [ "", 31.9 ], [ "", 33.3 ], [ "", 34.1 ], [ "", 34.9 ], [ "", 36.9 ], [ "", 37.2 ], [ "", 37.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#191919", "data": [ [ "", 56.4 ], [ "", 60.9 ], [ "", 62.1 ], [ "", 63.2 ], [ "", 63.8 ], [ "", 63.1 ], [ "", 62.5 ], [ "", 63 ], [ "", 65.2 ], [ "", 64.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Espagne", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 30.9 ], [ "", 31.4 ], [ "", 31.2 ], [ "", 30.6 ], [ "", 39.7 ], [ "", 33.2 ], [ "", 29.2 ], [ "", 26.7 ], [ "", 29.8 ], [ "", 30 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Italie", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 17.6 ], [ "", 18.5 ], [ "", 19.2 ], [ "", 25 ], [ "", 23.8 ], [ "", 29.7 ], [ "", 31 ], [ "", 35.5 ], [ "", 38.4 ], [ "", 39.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Royaume-Uni", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 22.6 ], [ "", 26.7 ], [ "", 30.3 ], [ "", 33.6 ], [ "", 36.4 ], [ "", 38.3 ], [ "", 40.2 ], [ "", 42 ], [ "", 42.8 ], [ "", 43.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "UE", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 30.5 ], [ "", 31.8 ], [ "", 32.8 ], [ "", 34.8 ], [ "", 36.4 ], [ "", 37.4 ], [ "", 38 ], [ "", 39.4 ], [ "", 41.2 ], [ "", 41.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Biodiversité : l’abondance des oiseauxC’est peut-être le plus surprenant des indicateurs proposés. Pour mesurer l’évolution de la biodiversité, le groupe de travail a hésité entre l’indicateur d’artificialisation des sols, qui mesure la diminution des habitats naturels, et l’évolution du nombre de spécimens d’espèces vivantes sensibles à l’évolution de l’habitat naturel.En attendant un éventuel indicateur rassemblant les deux – ce que le groupe de travail appelle de ses vœux –, c’est le dernier paramètre qui a été finalement choisi, par le biais de l’évolution de la population d’oiseaux d’un certain nombre d’espèces communes. Pourquoi les oiseaux ? Parce qu’ils « sont en fin de chaîne alimentaire et la raréfaction ou la disparition d’autres espèces a un impact sur leurs populations », explique l’étude.Le détail par pays de l’indice d’abondance des oiseaux n’est pas disponible, Eurostat ne disposant que d’un agrégat total pour l’Union européenne. En France, cette donnée est recueillie par l’Observatoire national de la biodiversité, qui mesure les taux de variations des populations de 60 espèces communes échantillonnées annuellement. En prenant 1989 comme base 100, l’indice est progressivement tombé à 67 en 2014. #container_14363669086{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14363669086{ height:500px; } #container_14363669086 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14363669086 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14363669086 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14363669086 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Une biodiversité en baisse en FranceIndice d'abondance des oiseaux communs (milieux agricoles, forestiers et bâtis), avec l'année 1989 comme base 100.Source : Observatoire national de la biodiversité(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14363669086", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 1, max: 101, startOnTick: 1, endOnTick:"", reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Indice d'abondance ", "color": "#0386c3", "data": [ [ 599698800000, 100 ], [ 631234800000, 99 ], [ 662770800000, 89 ], [ 694306800000, 87 ], [ 725929200000, 83 ], [ 757465200000, 84 ], [ 789001200000, 80 ], [ 820537200000, 79 ], [ 852159600000, 81 ], [ 883695600000, 81 ], [ 915231600000, 76 ], [ 946767600000, 77 ], [ 978390000000, 76 ], [ 1009926000000, 78 ], [ 1041462000000, 76 ], [ 1072998000000, 77 ], [ 1104620400000, 78 ], [ 1136156400000, 75 ], [ 1167692400000, 78 ], [ 1199228400000, 77 ], [ 1230850800000, 71 ], [ 1262386800000, 74 ], [ 1293922800000, 72 ], [ 1325458800000, 72 ], [ 1357081200000, 68 ], [ 1388617200000, 67 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Ces indicateurs seront transmis au gouvernement et au Parlement chaque année, avant la loi de finances. Le défi sera ensuite d’harmoniser ces indicateurs au niveau européen et de tenter de les rendre incontournables pour mesurer la croissance de chaque pays.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.07.2015 à 14h17 • Mis à jour le10.07.2015 à 15h43 Le chef du groupuscule islamiste Forsane Alizza – un site Internet accusé de promouvoir le djihad armé –, Mohamed Achamlane, a été condamné vendredi 10 juillet à neuf ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Paris pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Cette peine, conforme aux réquisitions du parquet, est assortie d’une période de sûreté des deux tiers et d’une interdiction de droits civiques pendant cinq ans.Au premier jour de son procès, le 8 juin dernier, l’homme de 37 ans s’était revendiqué d’un islam « décomplexé », mais avait démenti toute intention violente, niant les « pseudoprojets » évoqués par les enquêteurs.Dissolution en 2012Créée en août 2010 dans la région nantaise par ce Franco-Tunisien, aujourd’hui âgé de 37 ans, Forsane Alizza a rapidement attiré l’attention de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, ancêtre de la DGSI). L’enquête permettra d’établir que l’« émir » avait recruté des « lieutenants » régionaux, qui devaient s’entraîner au maniement des armes à feu, voire de « l’arbalète », afin d’« apprendre à être des moudjahidin ». La « charte » du groupe imposait également des réunions hebdomadaires sur un forum Internet sécurisé où étaient légitimés le recours à la violence et la « ghanima », c’est-à-dire le vol des « mécréants ».Lire aussi :Forsane Alizza, entre terrorisme et mégalomanieEn janvier 2012, le ministère de l’intérieur annonce la dissolution du mouvement, accusé de faire « la promotion de la lutte armée ». Forsane Alizza répond par un communiqué réclamant un pacte de non-agression envers les musulmans. Dans un chat en mars 2012, Mohamed Achamlane se félicite des assassinats commis quelques jours plus tôt par Mohamed Merah et jure que « par Allah tout-puissant, on va lui mettre des cicatrices à la France ».Dans une autre conversation, il laisse entendre qu’il pourrait être impliqué dans l’incendie criminel de Charlie Hebdo en novembre 2011. D’autres interceptions font craindre aux enquêteurs un passage à l’acte. Le 28 mars 2012, un coup de filet conduit à une vingtaine d’interpellations.« On va se prendre en main »Lors du procès, Mohammed Achamlane a affirmé que le groupe avait un seul but, « l’autodéfense » face à la multiplication d’attaques islamophobes :« On va se prendre en main. On se sent en insécurité et on ne va pas laisser nos femmes et nos enfants se faire égorger. Je suis pour la légitime défense, mais je ne suis pas raciste, je ne suis pas antisémite. »Lire aussi :Au procès de Forsane Alizza, le fondateur du groupuscule nie toute « inspiration terroriste »Mais pour le procureur, Forsane Alizza était un « groupuscule organisé pour la mise en place d’actions ». Les éléments apparus à l’audience attestent de « la volonté de commettre un acte terroriste », a estimé vendredi le tribunal.Treize autres anciens membres du groupe ont été condamnés vendredi à des peines allant d’un an de prison avec sursis à six ans de prison ferme.Lire aussi :Filières djihadistes : les limites de la réponse sécuritaire Florian Reynaud Adobe Flash, le programme très utilisé permettant de faire tourner des animations et vidéos dans les navigateurs Web, s’est fait de nouveaux ennemis. En cause : des failles importantes utilisées par le fabricant de logiciels espions Hacking Team découvertes à la suite de la diffusion de nombreux documents volés à l’entreprise. Ces failles dites « zero day » (non encore rendues publiques) permettaient à Hacking Team d’exécuter du code malveillant sur un ordinateur en passant par Flash. Adobe a commencé à colmater les brèches dès leur signalement, et a désormais diffusé les patchs de correction à ses utilisateurs.Mais plusieurs acteurs du Net ont sauté sur l’occasion pour dénoncer les problèmes de sécurité de Flash. « Il est temps pour Adobe d’annoncer la date de péremption de Flash », a dit sur Twitter Alex Stamos, responsable de la sécurité de Facebook.De son côté, le navigateur Mozilla Firefox empêche temporairement le fonctionnement du programme. « Toutes les versions de Flash sont bloquées par défaut dans Firefox à partir de maintenant », a fait savoir Mark Schmidt, un des responsables du navigateur, mardi 14 juillet. Il a dit que le programme sera réautorisé une fois que toutes les failles auront été corrigées. « Rien ne repose plus sur Flash que les logiciels malveillants », a-t-il ajouté.Un programme mal-aiméCes ingénieurs de Facebook et de Firefox ne sont pas les seuls détracteurs de Flash. Parmi les plus importantes, Apple : Flash est aujourd’hui encore bloqué sur iPhone et iPad. En avril 2010, Steve Jobs, PDG de l’entreprise, avait publié un texte expliquant pourquoi il s’opposait à la technologie sur les mobiles d’Apple. « Symantec a récemment désigné Flash comme ayant un des pires bilans de sécurité de 2009 », écrivait-il à l’époque.Depuis 2011, un mouvement nommé « Occupy Flash » appelle à la fin de ce programme qui serait dépassé et trop dangereux. « Flash Player est mort. Son temps est passé. Il est plein de bugs, plante beaucoup, nécessite constamment des mises à jour de sécurité », affirme le manifeste du mouvement. Occupy Flash demande aux internautes de désinstaller le logiciel sur leur ordinateur et de privilégier les technologies concurrentes quand le choix leur est proposé. Le mouvement les invite également à militer auprès des sites Internet qui utilisent Flash pour qu’ils évoluent vers d’autres outils.La plupart des détracteurs arguent aussi que Flash est un outil qui appartient et est entièrement géré par une entreprise privée, Adobe, alors que le HTML5 est un standard du Web.Florian ReynaudJournaliste au Monde 15.07.2015 à 15h25 • Mis à jour le15.07.2015 à 16h05 Une semaine après le début d’un premier mouvement de grève, quatre syndicats de l’Agence France-Presse (AFP) – la Confédération générale du travail (CGT), Force ouvrière (FO), l’union syndicale Solidaires (SUD) et la Confédération française de l’encadrement-Confédération générale des cadres (CFE-CGC) –, représentant la majorité du personnel, ont voté à une large majorité mercredi 15 juillet, lors d’une assemblée générale, une grève de vingt-quatre heures.Leur but est de demander à la direction de renoncer à dénoncer tous les accords sociaux en vigueur, alors qu’Emmanuel Hoog, le président-directeur général de l’AFP, a fait savoir au début de juillet qu’il comptait dénoncer l’ensemble de ces accords lors d’un comité d’entreprise (CE) extraordinaire jeudi à 9 heures.Lire aussi :L’Agence France-Presse reste sous la menace de la grèveBoycott du comité d’entrepriseCette annonce avait déclenché un mouvement de grève de trois jours, de mardi après-midi à vendredi après-midi, qui avait fortement perturbé les services de l’AFP. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Confédération française démocratique du travail (CFDT), majoritaires chez les journalistes, avaient aussi appelé à la grève, mais seulement pour deux jours. Ces deux syndicats comptaient appeler le personnel à une grève symbolique de deux heures jeudi matin, à l’heure du CE.Divisés sur les modalités d’action, les syndicats de l’AFP sont, en revanche, tous opposés à la dénonciation des accords sociaux par la direction : tous les élus comptent boycotter le CE jeudi matin. Même si, juridiquement, leur absence ne devrait pas empêcher la direction de tenir ce CE et d’annoncer officiellement sa décision de dénoncer les accords sociaux, selon les syndicats.La dénonciation des accords, « une déclaration de guerre »Les 1 350 salariés de droit français de l’AFP (sur 2 260) travaillent dans un cadre complexe : 117 accords se sont empilés depuis les années 1960. La direction souhaite parvenir à un accord d’entreprise unique, qui harmonise les temps de travail, actuellement disparates (44 jours de congés pour les journalistes et une cinquantaine pour les techniciens), qui tienne compte de l’évolution des métiers (il n’y a plus de coursiers à l’agence, mais des techniciens audiovisuels, des informaticiens…) ou qui fixe un mécanisme unique d’évolution salariale. Le contrat d’objectifs et de moyens prévoit aussi de modérer la progression de la masse salariale.« La direction veut revoir tous les acquis sociaux à la baisse », a déclaré Philippe Faye, le secrétaire du CE, lors d’une conférence de presse. « Si la direction dénonce les accords, ce serait une déclaration de guerre au personnel », a ajouté SUD. « En ce cas, nous entrerions dans un rapport de force à partir de septembre », explique un représentant de FO.Après la grève de mercredi dernier, la direction avait promis « dès 2016, une augmentation salariale générale » et le déblocage « dès septembre 2015 d’une enveloppe de primes et promotions ». Ce geste avait conduit le SNJ et la CFDT à suspendre leur mouvement. La dénonciation des accords existants ouvrirait une nouvelle période de négociations de quinze mois.Lire aussi :Emmanuel Hoog : « Nous voulons développer la couverture live de l’actualité » Elisa Perrigueur (envoyée spéciale) Depuis plusieurs semaines, Athènes, d’ordinaire effervescente, vit au ralenti, marquée par les blocages politiques. Mercredi 15 juillet, la capitale grecque est davantage paralysée. Des mairies, administrations, pharmacies sont fermées, tandis que les hôpitaux de la capitale grecque tournent avec des effectifs réduits. La puissante centrale Adedy, qui représente toutes les confédérations syndicales du service public, a appelé, lundi 13 juillet, à une grève de 24 heures pour protester contre le nouvel accord annoncé par le gouvernement avec les créanciers internationaux.Suivez les événements de la journée en direct sur Le Monde.frPetite marche au milieu de la circulation, manifestation #Adedy. Qq centaines de personnes #Grèce http://t.co/cBDYfuJecd— ElisaPerrigueur (@Elisa Perrigueur)require(["twitter/widgets"]);A 11 heures, place Klathmonos, dans le centre-ville, une petite camionnette se gare, diffuse Bella ciao. Grigoris Calomiris, casquette rouge Adedy sur la tête, s’époumone au micro « rassemblement ce soir, venez nombreux ». Autour de lui, plusieurs centaines de partisans ont bravé la chaleur étouffante. Des membres d’Adedy, mais aussi du Pame (syndicat du parti communiste), de solidarité ouvrière…Ce rendez-vous matinal est peu suivi mais il n’est qu’un « avant-goût », d’après Grigoris. La vraie mobilisation aura lieu mercredi soir place Syntagma, à 19 heures (une heure tardive en raison de la température élevée), face à la Vouli, le Parlement grec. Au même moment, les députés grecs doivent approuver les mesures de l’accord annoncé lundi.Lire aussi :Le comité central de Syriza rejette l’accord, renforçant la pression sur le Parlement grecMontrer leur déterminationGrigoris Calomiris, membre d’Adedy, est un habitué des grèves. Il a participé à toutes celles lancées par le syndicat du public : 45 au total depuis 2010, selon lui. Avant la crise de 2009, la Grèce comptait pas moins de 800 000 fonctionnaires, un nombre colossal. Dans le viseur des deux premiers « mémorandums », le secteur a été écrémé : on parle de 200 000 employés en moins.Lire aussi :Ce que la Grèce a accepté en contrepartie de l’aide financièreAujourd’hui, Grigoris est là pour « lutter contre l’application de ce nouveau mémorandum antipeuple qui affectera davantage le droit et la sécurité des travailleurs ». Il ne s’attendait pas à ce que son premier ministre, Alexis Tsipras, accepte cet accord dont il dénonce de nombreux points, « l’augmentation de l’âge du départ à la retraite, les privatisations… ». Et prédit : « A partir de septembre, on ressentira encore plus les effets. Les écoles, les hôpitaux seront en sous-effectifs en raison des départs en retraite non remplacés. » Grigoris Calomiris croit en une mobilisation, ce mercredi. « Les 61 % de non au référendum [du 5 juillet 2015, concernant les mesures des créanciers] m’ont redonné courage. » Sur les murs autour de la place Klathmonos, des affiches à moitié déchirées appelant à voter « oxi » (non) au référendum sont toujours placardées. Elles sont presque d’un autre temps. Dans la foule, les mobilisés veulent montrer leur détermination mais certains perdent espoir. Nikos Ktetsis avait voté non au référendum. Ce salarié d’une municipalité en banlieue d’Athènes s’est senti « trahi » par l’annonce de ce nouveau mémorandum. Cet électeur de Syriza se lasse de cette « continuité de la politique d’austérité depuis cinq ans ». Pour lui, cette grève du public est « importante et symbolique ». Il s’agit de la première grève du secteur sous le gouvernement Tsipras.Nikos manifeste depuis 5 ans. "c'est la première grève sous Tsipras, c'est symbolique" #Grève #Adedy #Grèce http://t.co/XpLTwROx8V— ElisaPerrigueur (@Elisa Perrigueur)require(["twitter/widgets"]);Un peu plus loin, Stamatina Tsoumea exprime aussi ses craintes : « J’ai été licenciée puis réintégrée sous le gouvernement Tsipras par décision de justice, en tant que gardienne dans une école. J’ai peur d’être de nouveau renvoyée. Nous allons voir chaque jour si nous pouvons reconduire cette grève. » Malgré son enthousiasme, Stamatina doute d’une forte mobilisation ce soir à 19 heures. « C’est l’été, il fait très chaud pour protester, les gens partent en vacances dans leurs villages ou sur leur île d’origine. Ils sont fatigués de la situation. »En tête du cortège, des « figures » du public sont également présentes. Les femmes de ménage du ministère des finances, licenciées sous le gouvernement Samaras (droite) puis réintégrées en avril sous le gouvernement Syriza. Pour Anna-Maria Zoumba, l’une des 595 personnes réintégrées, ce nouveau mémorandum est « mauvais pour le peuple », mais « il faut continuer à être solidaire du gouvernement ». Mardi, elle a regardé avec « compassion » le premier ministre à la télévision, lors de son allocution sur la chaîne ERT. « Alexis Tsipras est jeune, il ne savait pas sur qui il allait tomber, il a enduré beaucoup de difficultés. »Lire aussi :Alexis Tsipras : « J’assume la responsabilité d’un texte auquel je ne crois pas »Après le bruyant rassemblement de Klathmonos, les manifestants se sont lentement dirigés place Syntagma, dans une ambiance détendue. Les motivés se sont ensuite séparés pour se donner rendez-vous dans quelques heures, lors du vote crucial.« Nous sommes déjà figés depuis trois semaines »Dans le petit local aux couleurs bleues de l’Opap, à quelques mètres de la place Klathmonos, on observe ce rassemblement avec une forme de lassitude. L’Opap, la Française des jeux grecque, a elle-même été privatisée en 2013 sous l’ancien gouvernement dans le cadre du précédent mémorandum. « Je ne comprends pas cette grève. L’accord est passé c’est fini, cette grève n’apportera rien de nouveau », lâche Spyros, 36 ans, gérant de l’enseigne. « La privatisation n’a pas changé grand-chose pour nous, il n’y a pas eu de réductions de postes. Nos gains baissent, mais c’est parce que la clientèle n’est plus là. » Dans la boutique de tourisme voisine, le même discours. « Ils disent paralyser le pays avec cette grève, mais de toute façon, nous sommes déjà figés depuis trois semaines avec la fermeture des banques et le contrôle des capitaux. On ne peut plus faire de transactions. »Lire aussi :Le quotidien des Grecs dans un pays sans cashPendant ce temps-là, sur la place Klathmonos, des particuliers font la queue devant une agence Alpha Bank. C’est désormais un rituel, qui pourrait encore durer encore longtemps : « L'ouverture des banques dépend de l'approbation de l'accord, qui aura lieu dans un mois », a averti Alexis Tsipras mardi. Selon Nikolaos Georgikopoulos, économiste du centre de recherches grec Kepe, la fermeture des banques coûterait quelque 400 à 500 millions euros par mois à l’économie grecque.Elisa Perrigueur (envoyée spéciale)Journaliste au Monde 15.07.2015 à 13h37 • Mis à jour le15.07.2015 à 13h44 | Morgane Tual Un million : c’est le nombre d’URL (Uniform Resource Locator, littéralement « localisateur uniforme de ressource », en français, ou adresse d’une ressource Internet) que les internautes européens ont demandé à Google de déréférencer, au nom du « droit à l’oubli », mis en place en mai 2014.A la suite d’une décision de la Cour de justice de l’Union européenne, le moteur de recherche leur permet de remplir un formulaire en ligne afin de réclamer la suppression de résultats de recherche les concernant.Plus d’un an après le lancement de ce dispositif, Google a publié cette semaine des chiffres sur le nombre de requêtes reçues. On y apprend que 283 276 demandes ont été faites, concernant précisément 1 030 182 URL. La firme américaine a accepté d’en déréférencer moins de la moitié, à savoir 41,3 %.La France est le pays le plus demandeur, avec près de 200 000 URL concernées, suivie par l’Allemagne et la Grande-Bretagne. Ainsi 47,7 % des requêtes françaises ont été acceptées. En revanche, quand on rapporte ces requêtes au nombre d’habitants, l’Estonie est en tête, suivie du Lichtenstein et des Pays-Bas.Lire aussi :Comment Google applique le « droit à l’oubli » en EuropeFacebook, YouTube et Badoo touchésLes sites les plus touchés par ces déréférencements sont les principaux réseaux sociaux, tels que Facebook, Twitter, Google+ ou encore YouTube. Sont également concernés les sites agrégeant des informations sur les personnes, comme ProfileEngine, Yasni, 192.com, mais aussi le site de rencontres Badoo.Google donne des exemples, anonymes, de requêtes reçues ces derniers mois. En France, un prêtre condamné pour détention d’images pédophiles a souhaité, en vain, faire désindexer des articles sur le sujet. En Italie, une femme a pu faire retirer des articles de plus de dix ans sur le meurtre de son mari, dans lesquels son nom était mentionné. En Grande-Bretagne, un fonctionnaire a exigé le retrait d’une pétition réclamant sa démission. Google n’a pas accédé à sa demande.En France, 224 demandes liées à des politiquesToutefois, les requêtes concernant des « crimes sérieux » ou des personnalités publiques sont très marginales. C’est ce que révèle le Guardian qui, en fouillant dans le code source de la page de Google présentant ces chiffres, a trouvé des données que le géant du Web n’avait pas rendues publiques, portant sur les trois quarts des requêtes – ces données ont depuis été supprimées. On en apprend plus sur le type de requêtes effectuées, et on découvre notamment que plus de 95 % des demandes concernent des informations relatives à la vie privée, comme des photos dénudées ou d’autres contenus embarrassants.Ce chiffre grimpe à 98,3 % en France, où les requêtes concernant les « crimes graves » n’atteignent que 0,6 %. On découvre aussi dans ces chiffres que 224 demandes en France étaient liées à des politiques, dont 66 ont été acceptées. Cent quatre-vingt-onze étaient liées à des « personnalités publiques » – chefs d’entreprises, artistes, sportifs…A noter que l’Italie est en première position sur les demandes pour « crimes grave », avec pas moins de 12 % des requêtes, et la Roumanie en tête des demandes « politiques ».Chacune d’entre elles est examinée individuellement, et les employés de Google, épaulés par des juristes, doivent trancher. Google donne quelques précisions sur les critères d’acceptation :« Lors de l’examen d’une demande, nous regardons si les résultats contiennent des informations obsolètes ou incorrectes sur la personne. Nous regardons également si les informations que nous conservons dans nos résultats de recherche sont d’intérêt public ou non, si elles sont associées à des escroqueries financières, à des fautes professionnelles, à des condamnations en justice ou aux actions publiques de représentants du gouvernement (élus ou non élus). »Morgane TualJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.07.2015 à 12h07 • Mis à jour le15.07.2015 à 12h45 Le gouvernement anticipe l’épisode de canicule à venir. Le ministre du travail, François Rebsamen, a appelé mercredi 15 juillet les chefs d’entreprise à aménager les horaires des salariés les plus exposés à la chaleur.« [M. Rebsamen] demande aux chefs d’entreprise de prendre les mesures qui s’imposent, en lien avec leurs représentants du personnel [en vue du] nouvel épisode caniculaire [prévu] dans les prochains jours. »Il recommande notamment « d’aménager les horaires de travail » pour « limiter l’exposition aux températures les plus fortes de la journée, notamment lorsque les travaux sollicitent un effort physique soutenu et/ou exposent à de très fortes températures ». Le ministre cite par exemple les « travaux en toiture », l’exposition « directe et prolongée au soleil » et les « travaux sous des hangars non isolés ».Il préconise également de « reporter les tâches les plus pénibles, ou exposant les travailleurs aux fortes chaleurs, dès lors qu’elles ne présentent pas d’urgence » et d’assurer « un approvisionnement régulier et facile d’accès en eau ».« Les inspecteurs du travail (…) sont mobilisés pour vérifier que les conditions de travail des salariés les plus exposés soient aménagées en conséquence. »Lire nos explications :Pourquoi la canicule peut aussi provoquer des accidents industrielsLes inspecteurs du travail veillerontM. Rebsamen rappelle par ailleurs qu’il existe des mécanismes d’indemnisation en cas d’aménagement du temps de travail, notamment avec « l’activité partielle liée à des circonstances exceptionnelles » et la « caisse d’intempéries ».Des températures supérieures à 30 °C sont annoncées par Météo France dès ce mercredi. Un premier épisode caniculaire avait déjà touché la France à la fin de juin et au début de juillet. Seize départements se trouvaient, lundi 6 juin au matin, en vigilance orange en raison des fortes chaleurs.A quelles températures peut-on parler de « canicule » ?Par définition, on parle de canicule lorsque les températures observées sont élevées jour et nuit pendant trois jours d’affilée. « Plus il fait chaud le jour, plus on fatigue. Plus il fait chaud la nuit, moins on récupère », explique Météo France.L’organisme météorologique a déterminé des seuils d’alerte à partir de trente années de données quotidiennes de mortalité et de différents indicateurs météorologiques. Il les compare à des indicateurs biométéorologiques calculés à partir des températures minimales et maximales quotidiennes, en fonction de ses prévisions.Les diverses régions de France étant plus ou moins habituées et donc adaptées à la chaleur, les seuils d’alertes ne sont pas les mêmes partout. Ainsi, Météo France estime que la canicule sera avérée dans les Deux-Sèvres lorsque des températures minimales de 35 °C le jour et 20 °C la nuit seront observées. La Haute-Loire, elle, sera considérée en canicule lorsque les températures dépasseront 32 °C le jour et 18 °C la nuit. A Paris, ces seuils sont de 31 °C le jour et 21 °C la nuit, ou encore à Marseille de 35 °C le jour et 24 °C la nuit. 15.07.2015 à 11h12 • Mis à jour le15.07.2015 à 15h33 | Hélène Sallon A part les critiques explicites d’Israël, un concert de congratulations crispées et artificielles a accueilli, au Moyen-Orient, la signature de l’accord sur le nucléaire iranien, mardi 14 juillet à Vienne. Les Emirats arabes unis et le Koweït ont respectivement adressé des télégrammes de félicitations à l’Iran pour cet « accord historique », et d’espoir pour cette « nouvelle page » vers la stabilité et la sécurité dans la région.Lire aussi :Nucléaire iranien : tout ce que vous devez savoir sur un accord historiqueMasquant mal sa déception, l’Arabie saoudite a adressé à son grand rival régional ses espoirs de bâtir de « meilleures relations » sur la base du « bon voisinage et de la non-ingérence dans les affaires internes ». Ces félicitations polies et ces vœux pieux masquent mal la réelle inquiétude des puissances arabes sunnites de voir les appétits régionaux de Téhéran aiguisés par son retour en grâce sur la scène internationale et la confrontation avec le rival chiite connaître une nouvelle escalade.Depuis le début de son second mandat, en 2012, le président américain Barack Obama a placé tous ses efforts dans l’obtention de cet accord, avec l’espoir qu’il redessine un nouvel équilibre dans une région en plein embrasement. « C’est le pari d’Obama. Il veut rééquilibrer le rapport de force entre l’Arabie saoudite et l’Iran, entre sunnites et chiites, avec l’idée que ces deux forces se neutralisent et que l’Iran devienne un acteur responsable », indique une source diplomatique occidentale. Ce pari, jugé risqué par certains, part de la remise en cause par l’administration Obama de trente ans de financement par la monarchie wahhabite de mouvements salafistes et djihadistes au Moyen-Orient, qu’elle a été incapable de maîtriser, à l’instar d’Al-Qaida et de son émanation, l’Etat islamique (EI).Lire aussi :Barack Obama et le rêve d’un « monde sans armes nucléaires »« Profond mépris  »« Il y a [à Washington] un profond mépris pour le Golfe, alors que l’Iran est nouveau, fascinant, sophistiqué. Il est vu comme un grand acteur international, avec une sphère d’influence et son confessionnalisme chiite est considéré comme défensif », estime une source proche des cercles du pouvoir au Moyen-Orient. L’arrivée au pouvoir en 2013 du président Hassan Rohani et de son chef de la diplomatie, Mohammed Javad Zarif, jugés pragmatiques et responsables par l’administration américaine, ont fait espérer la victoire à Téhéran du camp des modérés sur les tenants de l’expansionnisme perse et de l’anti-américanisme au sein de la République islamique. Un espoir renforcé par la santé faiblissante de l’ayatollah Ali Khamenei, aujourd’hui âgé de 75 ans.Lire aussi :Nucléaire iranien : Laurent Fabius raconte au « Monde » les coulisses des négociationsCette vision s’accommode parfaitement de la doctrine Obama d’un désengagement au Moyen-Orient et de son refus de déployer de nouvelles troupes au sol, après les fiascos des guerres menées en Afghanistan et en Irak pendant plus d’une décennie. « M. Obama veut traiter avec des acteurs censés en faire davantage pour eux-mêmes. Il reconnaît à chacun une sphère d’influence et finit par soutenir tout le monde contre tout le monde », poursuit ce commentateur, très critique de la politique américaine dans la région.Cette doctrine non dite de l’administration Obama renforce la posture régionale de l’Iran et ses intérêts stratégiques dans sa sphère d’influence chiite, qui s’étend de la Méditerranée (au Liban) au golfe Persique (en Irak), en passant par la Syrie.Les pays arabes sunnites restent persuadés que Téhéran mettra à profit sa nouvelle puissance, économique comme politique, pour accroître ses ingérences dans la régionAprès l’accord nucléaire de Vienne, les Etats-Unis devraient limiter encore davantage leurs pressions contre l’aide accordée par l’Iran aux milices chiites dans la lutte contre l’Etat islamique en Irak. En Syrie, Washington devrait également atténuer ses critiques sur le soutien donné par Téhéran au président Bachar Al-Assad, dont le maintien au pouvoir est considéré comme stratégique pour les intérêts iraniens et ceux de son allié, le Hezbollah libanais. Pour autant, il ne faut pas s’attendre à un lâchage pur et simple par Washington de ses alliés arabes dans le Golfe, qui continuent à être armés et soutenus par les Etats-Unis, notamment au Yémen contre la progression des milices houthistes soutenues par l’Iran.Dans son allocution télévisée, mardi, le président iranien, Hassan Rouhani, a joué le jeu de l’apaisement, assurant que l’Iran avait tout intérêt à ce que le Moyen-Orient connaisse la stabilité. Ces mots ne suffiront pas à convaincre les pays arabes sunnites, qui restent persuadés que Téhéran mettra à profit sa nouvelle puissance, économique comme politique, pour accroître ses ingérences dans la région. Le déblocage annoncé de 150 milliards de dollars de revenus du pétrole gelés par les sanctions donne déjà le vertige. Une partie pourrait servir à soutenir le financement du Hezbollah libanais, qui recevrait déjà environ 200 millions de dollars d’aide annuelle selon les experts, ou la ligne de crédit accordée au régime syrien, estimée à 35 milliards de dollars par an par l’émissaire de l’ONU Staffan de Mistura.Lire aussi :Les Iraniens célèbrent l’accord sur le nucléaire : « Il nous ouvre les portes du monde »PessimismeLes puissances sunnites du Golfe n’ont pas attendu la signature de l’accord pour s’adapter à cette nouvelle donne régionale. Depuis plusieurs mois, l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie ont joint leurs forces pour soutenir les rebelles syriens contre Bachar Al-Assad. Conviées à Camp David, aux Etats-Unis, les 13 et 14 mars, elles ont obtenu du président Obama un engagement à les armer davantage. La nouvelle équipe au pouvoir en Arabie saoudite n’a pas tardé, sous la houlette du roi Salman, à s’émanciper de l’allié américain en réunissant une coalition arabe pour lancer, le 26 mars, une opération contre les milices houthistes au Yémen – perçues comme un cheval de Troie iranien dans l’arrière-cour stratégique saoudienne en raison de leur confession chiite – sans même consulter Washington en amont.La confrontation de plus en plus ouverte entre l’Arabie saoudite et ses alliés d’une part, et l’Iran et ses obligés de l’autre, du Liban au Yémen en passant par la Syrie, renforce le pessimisme de certains observateurs sur le pari fait par Barak Obama. « Les deux puissances [Iran et Arabie saoudite] n’ont pas intérêt à se responsabiliser. Chacun a beaucoup à céder », juge une source diplomatique. Plutôt que de baisser les armes, les deux camps ont renforcé leurs capacités défensives. L’Arabie saoudite a débloqué 50 milliards de dollars sur ses gigantesques réserves de change pour rénover son armée, notamment ses forces navales. L’Iran a décidé de consacrer 5 % de son budget à la défense dans son sixième plan quinquennal, publié le 30 juin, en mettant l’accent sur ses capacités balistiques.La moindre étincelle pourrait mettre le feu aux poudres entre les deux pays. « On s’oriente vers de grandes guerres. Les Iraniens ne sont pas prêts à assumer leur pouvoir et vont multiplier les erreurs avant d’arriver au stade de maturité », estime la source proche des cercles du pouvoir moyen-orientaux. Ce scénario catastrophe est écarté par d’autres observateurs. « On risque davantage de voir la poursuite d’une guerre froide, avec des pics et des retombées. Jusqu’à quand auront-ils les reins pour le faire ? », s’interroge la source diplomatique occidentale. La perspective d’un Yalta entre les deux grandes puissances régionales paraît peu envisageable pour le moment. « La région est tellement fragmentée que chaque acteur gère selon ses intérêts et que pas un seul acteur ne peut la diriger », conclut-elle.Lire aussi :Et les diplomates inventèrent l’arme absolue contre le veto…Hélène SallonMoyen-OrientSuivreAller sur la page de ce journaliste Benoît Floc'h La sélection s’installe de plus en plus à l’université. Alors que le code de l’éducation stipule que « le premier cycle est ouvert à tous les titulaires du baccalauréat », les établissements n’hésitent pas, d’année en année, à multiplier les parcours sélectifs.L’ Union nationale des étudiants de France (UNEF), qui consacre chaque année une enquête aux pratiques illégales des universités (droits d’inscription en tête), s’est intéressée dans son édition 2015, parue mercredi 15 juillet, aux entraves au libre accès des bacheliers dans l’enseignement supérieur.Selon la principale organisation étudiante, 54 universités sur 74 pratiqueraient la sélection à l’entrée de la licence. En 2014, les universités concernées n’étaient que 33, et en 2013, 27. « Les universités sont de plus en plus nombreuses à mettre en place une sélection illégale dans certaines filières, accuse l’UNEF. Une démarche élitiste qui empêche des bacheliers d’accéder aux études et qui concerne 334 formations. » Soit près de 20 % du nombre total des licences (1 800). « Il n’a jamais été aussi difficile pour un bachelier de s’inscrire dans la filière de son choix », insiste William Martinet, président du syndicat.En 2015, les demandes d’inscription à l’université ont augmenté de 6,5 %, indique l’UNEF, mais « la politique d’austérité qui frappe les universités ne permet pas au service public de remplir son objectif de démocratisation ». C’est l’effet de ciseau : la demande augmente mais les établissements n’ont pas les moyens d’y faire face. « Les universités utilisent donc tous les moyens possibles pour refermer leurs portes », critique l’UNEF.Lire aussi :Du bac à la fac : une vraie réforme est nécessaireTirage au sort des étudiantsLa sélection en est un, parmi d’autres. Certaines universités, particulièrement en Ile-de-France, réduisent leurs capacités d’accueil. Cela concernerait 30 % des formations en France, assure le syndicat. Dans l’académie de Besançon, par exemple, les capacités d’accueil ont baissé de 10 %. C’est légal. Mais, du coup, les universités tirent au sort leurs étudiants. Une solution juste (puisqu’elle met tous les étudiants sur le même plan), mais inéquitable (puisqu’elle ne tient pas compte des efforts ou des aptitudes de chacun).Plusieurs milliers de bacheliers n’ont pu s’inscrire dans la filière de leur choix, selon l’UNEF. Justine Gallone en a fait l’amère expérience. Cette jeune Lyonnaise, qui vient de décrocher un bac ES, voulait faire une licence en sciences de l’éducation à l’université Lumière Lyon-II. Mais le sort en a décidé autrement. Elle donc dû choisir une autre licence, optant pour « sociologie-sciences de l’éducation ». Dans un an, elle qui envisage de devenir professeure des écoles aura la possibilité de se consacrer pleinement aux sciences de l’éducation. Mais d’ici là, elle devra en passer par la sociologie. « Cela ne me servira à rien, regrette-t-elle. C’est scandaleux que l’on ne puisse pas choisir sa licence. Surtout à cause d’un tirage au sort… Si au moins l’université s’était fondée sur mes résultats au bac… » « Le tirage au sort est la pire des solutions, mais c’est la seule que nous ayons, précise Jean-Loup Salzmann, président de la Conférence des présidents d’université. Le nombre d’étudiants augmente et nos moyens baissent. A un moment, ça coince… Nous ne souhaitons pas réduire le nombre d’étudiants, mais réguler les flux comme nous pouvons. Le problème, c’est que la France paie trop cher pour les grandes écoles et les classes préparatoires. D’autant que ces filières accueillent des élèves qui réussiront de toute façon, quand nous devons faire progresser des étudiants dont certains ont de grosses difficultés. »« Il est temps de faire le ménage »Mais sur la sélection, M. Salzmann rejette l’accusation d’illégalité. « Nous ne sommes pas des voyous ; on respecte la loi. Il n’y a pas de profession plus encadrée que la nôtre, explique-t-il. Toutes les décisions que nous prenons sont votées en conseil d’administration. Y sont notamment représentés les étudiants et le rectorat, lequel dispose de deux mois pour invalider nos choix. » Barthélémy Jobert, président de Paris-Sorbonne, en tête des mauvais élèves dans le classement dressé par l’UNEF, avec 46 formations sélectives, abonde dans son sens.« Nos choix sont acceptés par les autorités de tutelle. Par ailleurs, le chiffre de 46 formations sélectives est extrêmement exagéré. Il s’agit de cursus où l’on prépare deux licences, comme allemand-philosophie ou lettres-italien, par exemple. Nous le faisons pour renforcer l’attractivité des cursus de langue. Préparer deux licences, c’est difficile. Il faut donc un niveau de départ qui permette à l’étudiant de réussir. Il faut comprendre ces entretiens comme un processus d’orientation, non de sélection. D’ailleurs, les cours sont les mêmes pour tous. Certains étudiants préparent deux licences, c’est tout. »Mais l’UNEF ne veut pas entendre parler de prérequis, et annonce des actions en justice. « Il existe déjà une sélection, insiste M. Martinet, c’est le bac. La responsabilité des universités est de proposer des formations accessibles à tous les bacheliers. Le ministère sait que c’est illégal, mais il laisse cela se développer. Il est temps de faire le ménage et de rappeler la loi. »Le cabinet de Thierry Mandon, secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur, rappelle que la priorité du gouvernement est de « lutter contre l’échec en premier cycle, notamment en créant des emplois, et non par l’instauration de barrières ». « Le contrôle de légalité [au sein des conseils d’administration des universités] s’exercera avec plus de vigilance. Quant aux licences sur prérequis, elles ne sont pas autorisées par la législation. Nous allons regarder avec les universités comment réorganiser ces cursus. »Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.07.2015 à 10h49 • Mis à jour le15.07.2015 à 12h31 | Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Personne en Grèce ne se réjouit de la perspective de s’engager pour encore trois longues années sur la voie de l’austérité. Mais beaucoup sont tout de même soulagés, après avoir senti le vent d’un éventuel « Grexit ». Et s’apprêtent à accepter de nouvelles limitations à la souveraineté nationale. Toutefois, sur un certain nombre de points, les discussions à venir s’annoncent serrées et ardues.Le passage obligé par un conseil fiscal« Avec le nouvel accord qui doit être finalisé dans les prochaines semaines, la bataille du premier ministre grec Alexis Tsipras pour que son pays retrouve un semblant d’indépendance budgétaire a été totalement perdue », explique la politologue Filippa Catzistavrou.Les créanciers ont notamment imposé au chef du gouvernement et à son équipe la mise en place d’un conseil fiscal chargé d’estimer l’impact budgétaire de toute mesure que voudra prendre Athènes. « Sauf que ce conseil ne sera pas du tout indépendant comme il l’est ailleurs en Europe, mais placé sous la tutelle directe des créanciers qui pourront donc refuser telle ou telle mesure voulue par la Grèce sous prétexte qu’elle a un impact sur le budget. Cela limite totalement l’action politique qui consiste tout de même, normalement, à décider de manière souveraine où un gouvernement souhaite affecter les recettes de l’Etat », se désole la chercheuse.Lire aussi :« Délirant », « mal dosé », « irréaliste »... Des économistes jugent le plan d’aide à la GrèceSon collègue, Georges Tzogopoulos, rappelle que cette mise sous tutelle remonte déjà au premier mémorandum de mai 2010. « La seule différence c’est que les précédents gouvernements élaboraient leur action législative directement avec les créanciers. Cela ne posait jamais ouvertement de problème puisque c’était consenti par avance. Là, Syriza veut légiférer différemment et va donc se heurter à de vrais obstacles. »La remise en cause des réembauches de fonctionnaires L’accord prévoit aussi que le gouvernement grec revienne sur les mesures déjà adoptées ces derniers mois comme par exemple la réembauche de 4 000 fonctionnaires – ceux-ci seront d’ailleurs en grève, mercredi, et ont prévu de manifester – ou la mise en place d’une loi fiscale permettant aux Grecs endettés d’étaler en cent mensualités leurs dettes à l’Etat (impôts, cotisations sociales, etc..).Lors d’un entretien, mardi 14 juillet, à la télévision publique grecque, M. Tsipras a réaffirmé que son gouvernement « ne reviendrait pas sur les lois déjà adoptées » mais ferait en sorte de pouvoir « les compenser » budgétairement.Pas question, par exemple, pour le premier ministre d’annuler la réouverture de l’audiovisuel public grec ERT, fermé brutalement en juin 2013 et rouvert le 11 juin avec à la clé la réembauche d’environ 2 000 employés. « ERT se finance par la redevance donc l’impact est neutre sur le budget, les créanciers ne peuvent pas exiger de nous qu’on la ferme de nouveau », ajoute une source ministérielle.L’équilibre des coupes dans les dépenses militairesDans le secteur des dépenses militaires aussi, les choses sont sensibles. Des économies à hauteur de 200 millions d’euros sont prévues pour 2015 et de 300 millions pour 2016. Les créanciers aimeraient que ces efforts portent surtout sur les coûts de fonctionnement (salaires et volume du personnel) et non sur les achats d’armes. Une position hautement intéressée, l’Allemagne et la France étant de gros fournisseurs en armement pour la Grèce.M. Tsipras et surtout son ministre de la défense, Panos Kaménos, préféreraient eux l’inverse. Et la question a son importance, car M. Kaménos est le leader du parti des Grecs Indépendants (ANEL), l’allié de coalition de M. Tsipras qui a plus que jamais besoin de ses treize voix au Parlement alors qu’il subit des défections dans ses propres rangs.« Nous avons toujours été un petit pays sous tutelle étrangère. Cessons de nous voir plus grand que nous le sommes et nous serons peut-être plus en paix avec nous-mêmes », ironisait, mardi soir, un écrivain grec parfaitement francophone devant un parterre d’officiels lors de la soirée annuelle du 14 juillet à l’ambassade de France à Athènes.Lire aussi :En Europe, une certaine gêne s’installe face à la « mise sous tutelle » d’AthènesRéponse, cinglante d’un autre invité : « c’est avec des raisonnements comme celui-ci que l’on se retrouve avec 30 % de sa population sous le seuil de pauvreté. L’abandon de souveraineté ne sera possible que lorsque nous serons arrivés à une Europe fédéraliste équilibrée. » Un débat qui dépasse largement le seul cadre grec et agite l’Europe entière.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.07.2015 à 10h38 • Mis à jour le15.07.2015 à 15h04 | Yann Bouchez Malgré le numéro de voltigeur de son leader dans la première étape de montagne, l’ambiance n’est pas vraiment à la fête au sein de l’équipe Sky. La formation britannique est très agacée par la circulation sur Internet de fichiers informatiques contenant les données « SRM » de son leader Chris Froome. Le « SRM », c’est ce petit capteur placé dans le pédalier du vélo. Utilisé par une grande partie du peloton, il permet de mesurer nombre de paramètres en course et livre force détails sur les performances des coureurs : fréquence de pédalage, vitesse, pulsations, puissance.Lundi 13 juillet, lors de la journée de repos à Pau, Dave Brailsford, le manageur de Sky, a déploré un « piratage » des données du maillot jaune, alors qu’il était interrogé sur les suspicions de dopage qui ne manqueraient pas de naître en cas de grosses performances de son coureur dans les étapes de montagne. Sir Dave Brailsford estime que la manœuvre cherche à démontrer que les performances de Chris Froome sont anormales. Il a fait les gros yeux et expliqué que les avocats de l’équipe s’étaient saisis de l’affaire : « Ethiquement et moralement, si vous accusez quelqu’un de dopage, vous ne volez pas [pour le faire]. »allez bye http://t.co/xVTncA52lH— philousports (@philippe)require(["twitter/widgets"]);Cela n’a pas empêché qu’une vidéo soit publiée quelques heures plus tard sur Twitter et sur YouTube. Il s’agit de l’impressionnante ascension du mont Ventoux par Chris Froome lors du Tour de France 2013. Le Britannique avait avalé les 15,9 km à 8,6 % de pente moyenne en quarante-huit minutes et trente-cinq secondes, soit à deux petites secondes du record de Lance Armstrong établi en 2000 avec Marco Pantani à ses basques. Sur la vidéo, en même temps que le démarrage foudroyant du maillot jaune qui laisse sur place ses adversaires, on peut voir défiler les données contenues dans son SRM : l’infernale fréquence de pédalage autour de 100 tours par minute, la vitesse qui passe de 19 km/h à 31 km/h en quatre secondes et la puissance qui a atteint 1 028 watts au paroxysme de l’accélération, et le rythme cardiaque qui reste relativement stable, entre 160 et 165 pulsations par minute.« Manque de transparence  »L’ancien préparateur de l’équipe Festina, Antoine Vayer, mesure et analyse pour Le Monde depuis plusieurs années les puissances développées par les coureurs du Tour en montagne. En 2013, ses « radars » avaient flashé Froome dans le mont Ventoux à 418 watts de moyenne, soit 4 watts de plus que le duo Armstrong-Pantani.Lire aussi : notre analyse de l’ascension du mont Ventoux en 2013Le spécialiste de la performance a relayé ladite vidéo et les données SRM de Froome sur les réseaux sociaux. Selon lui, si les informations sur le leader de Sky sont sorties, il ne s’agit pas d’un « piratage », mais d’une « fuite ». « Le problème, c’est que le vélo souffre d’un immense manque de transparence, estime Antoine Vayer. Or, la publication de ce type de données serait un moyen de rendre le vélo crédible. Pour expliquer qu’un sprinteur court le 100 mètres en 9 secondes, on ne peut pas se contenter de dire qu’il est juste exceptionnel. » Alors que d’autres coureurs ne la cachent pas, Froome refuse, par exemple, de communiquer son VO2 max (volume d’oxygène maximal ou consommation maximale d’oxygène), facteur déterminant dans les sports d’endurance.Mardi 14 juillet, la vidéo a été retirée de la plate-forme YouTube et le compte Twitter à l’origine de sa publication a été fermé, mais elle a réapparu sur d’autres plates-formes. De nouvelles données ont été publiées mercredi sur le site Chronos Watts.Il s’agit cette fois d’une vidéo d’une attaque de Chris Froome lors de la 16e étape du dernier Tour d’Espagne.Avant le Tour, Froome avait traité de « clowns » ceux qui interprètent les indicateurs de puissance pour démasquer les tricheurs en l’absence de contrôles positifs. Interrogé mardi sur cette vidéo, il s’est borné à répondre que « ce sont des données de 2013 ». Et d’ajouter, en guise de fin de non-recevoir : « Nous sommes concentrés sur la course, rien ne va nous en détourner. » Yann BouchezJournaliste au service SportSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent Et revoilà la « libération fiscale ». Comme chaque année, plusieurs médias ont repris le communiqué de presse envoyé par l’institut Molinari, think tank libéral franco-belge, ou par l’association Contribuables associés, qui calculent tous deux cet indicateur censé matérialiser le nombre de jours de l’année où l’on travaillerait « pour l’Etat » avant de commencer à travailler « pour soi ».Précisons-le d’emblée : le niveau de la dépense publique est élevé en France, de même que celui de la fiscalité. Ce fait est confirmé par une foule d’études et de chiffres « sérieux », et il ne s’agit pas ici de le contester. En revanche, le « jour » évoqué par les deux instituts libéraux ressort d’une méthodologie partiale et peu rigoureuse. Explications.1. Calculs alambiqués et résultats similairesCette année, la « libération » intervient le 29 juillet, selon Molinari. Mais Contribuables associés, autre association de lobbying de même tendance, donne quant à elle la date du 27. Pour Molinari, on a donc un jour de plus que l’an dernier, quand Contribuables donne la même date (et deux jours de moins qu’en 2013). #container_14381560945{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14381560945{ height:500px; } #container_14381560945 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14381560945 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14381560945 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14381560945 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }"Jour de libération fiscale" en France selon deux calculsEn nombre de jours dans l'année avant la "libération"(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14381560945", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014","2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Contribuables ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 197 ], [ "", 195 ], [ "", 196 ], [ "", 209 ], [ "", 203 ], [ "", 206 ], [ "", 210 ], [ "", 208 ], [ "", 208 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Contrepoints / Molinari", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 207 ], [ "", 208 ], [ "", 207 ], [ "", 209 ], [ "", 210 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Les deux organismes ont deux méthodes de calcul très différentes, pour arriver à un résultat sensiblement identique.Contribuables associés : une règle de trois Sous l’appellation « libération fiscale », Contribuables avoue volontiers mesurer en réalité le poids de l’Etat dans l’économie, et donc la dépense publique, pas le niveau des prélèvements obligatoires. La plupart des économistes utilisent un ratio simple pour mesurer le poids de la dépense publique : son niveau rapporté au produit intérieur brut (PIB). Selon Eurostat, l’organisme statistique européen, la France est passée de 56,8 % en 2012 à 57,2 % en 2014, dernier chiffre disponible.On peut tout à fait convertir ce taux en jour de l’année, il suffit d’une simple règle de trois pour ramener un ratio sur 100 à un autre sur 365. C’est ce que fait Contribuables associés. On a ainsi, selon ce calcul, « perdu » deux jours entre 2012 et 2014.Molinari : un calcul complexe Molinari préfère procéder différemment, pour arriver à un résultat sensiblement proche :il commence par déterminer un « salaire complet » : le salaire brut du salarié, augmenté des cotisations patronales payées par son entreprise (partant du postulat que celle-ci les reverserait au salarié si elle n’avait pas à les payer pour lui) ;Il fait ensuite le rapport entre ce « salaire complet » et l’addition des cotisations patronales et salariales, de l’impôt sur le revenu (payé par les ménages, donc) et de la TVA (sur la consommation), à partir d’une série d’estimations « moyenne » (voir plus bas), ce qui lui permet d’obtenir un « taux de socialisation et d’imposition réel » ;Il suffit ensuite d’une règle de trois pour convertir ce pourcentage en jour de l’année. Et revoilà notre « jour de libération fiscale », augmenté d’une équation un peu plus compliquée, mais qui parvient à des chiffres très proches du calcul de Contribuables associés. #container_14381614827{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14381614827{ height:500px; } #container_14381614827 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14381614827 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14381614827 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14381614827 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Comparaison des mesures de poids de la fiscalitéUne simple règle de trois à partir du ratio de dépenses publiques ramené au PIB donne une valeur proche des calculs des deux instituts(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}2. Un indicateur de la dépense publique, pas de la fiscalitéA quoi sert cet indicateur ? Tout simplement, et ses concepteurs comme ses promoteurs l’avouent volontiers, à rendre plus « concret » et plus « parlant » le poids des dépenses publiques dans le PIB. Donner une date, un jour précis, est plus concret que de donner un pourcentage.Mais la dépense publique n’est pas la fiscalité des ménages. Si l’Etat se finance essentiellement par l’impôt, celui-ci n’est pas prélevé que sur les revenus des individus, mais aussi sur les entreprises et via diverses taxations (sur les plus-values, les bénéfices, les successions, etc.). Or le « jour de libération fiscale » se place du point de vue du contribuable, à qui il montre pourtant autre chose que ce qu’il dit : il matérialise ce que l’Etat dépense, pas ce qu’il prend aux salariés.Issu des milieux libéraux et libertariens américains, promu par Milton Friedman, « pape » du libéralisme économique moderne, ce chiffre a pour but explicite de démontrer la « nocivité » supposée de la dépense publique. Pourtant, ce calcul en jour n’est utilisé par aucune étude économique sérieuse, et quasiment jamais repris en dehors de la presse estivale. Lire aussi : Le jour de libération fiscale est-il un indicateur sérieux ?Et pour cause : s’il revêt un caractère symbolique fort, figurant ainsi « l’oppression » de l’Etat « spoliateur » sur le salarié, il est en réalité bourré de biais qui le rendent peu fiable.3. Une série de biais- La dépense publique n’est pas la fiscalité des individus. On l’a vu, Molinari effectue un calcul complexe pour parvenir à un résultat sensiblement proche de ce qu’on obtient en ramenant la part des dépenses publiques dans le PIB en base 365 et non 100. Or, la dépense publique représente ce que l’Etat et ses agents dépensent dans l’année, non ce qu’ils prélèvent. On l’a dit, la dépense publique n’est pas équivalente à la fiscalité payée par les ménages.Il est pourtant tout à fait possible, si on aime représenter les choses en jours de l’année, de calculer un « jour de libération » en faisant une règle de trois à partir d’un indicateur connu, celui du taux de prélèvements obligatoires rapporté au PIB. Voici ce que cela donne pour la France et pour la période 2007-2012 (dernières données disponibles) : #container_14381654291{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14381654291{ height:500px; } #container_14381654291 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14381654291 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14381654291 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14381654291 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Un autre calcul du "jour de libération"En prenant non l'agrégat dépense publique / PIB mais recettes fiscales / PIB, on peut calculer un autre "jour"(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Notre calcul est tout aussi rationnel que celui de Contribuables, voire plus, puisque nous avons ici pris le montant des recettes fiscales ramené au PIB.- Toutes les taxes ne se valent pas. Second biais de taille : la tromperie sur qui est taxé. En effet, notre « jour de libération » est supposé matérialiser la part de revenu « accaparée » par l’Etat (et ses administrations, comme la sécurité sociale). On l’a vu, ce qu’il mesure en réalité, c’est le poids de la dépense publique. Mais il ne tient pas non plus compte d’un autre effet de bord : tous les agents économiques n’ont pas la même fiscalité ; or, cet indicateur agrège ce que payent entreprises, ménages et consommateurs dans un même ratio.C’est pour cela que Molinari effectue son calcul complexe, qui mélange TVA (payée sur chaque bien acheté, à des taux variables suivant la nature du bien et de l’acheteur), impôts sur le revenu (payés par les ménages en fonction de critères comme le nombre d’enfants à charge), cotisations sociales (payées par le salarié ou l’employeur)…On mélange donc ici trois types d’imposition très différents, pour en réalité comptabiliser un poids de la dépense publique dans l’économie. Alors qu’il serait, là aussi, possible de calculer un vrai « jour de libération » pour les individus en ne comptant que les taxes payées par les ménages.- De quel contribuable parle-t-on ? Troisième problème : nulle part Contribuables ou Molinari ne précisent qui est notre « contribuable » enfin libéré, délivré de son fardeau fiscal : combien gagne-t-il ? Combien a-t-il d’enfants à charge ? Est-il salarié, indépendant ?Bref, on ramène tout à une moyenne, qui « écrase » les écarts, pourtant capitaux. Si on se penche sur le détail de l’étude de Molinari, on constate d’ailleurs qu’elle évoque un « salarié moyen ».Selon Molinari, le salarié « lambda » gagne 36 980 euros brut par an, soit 3 081 euros mensuels. Ce qui donne un net de 2 373 euros. Or, le salaire moyen en France est de 2 128 euros pour un temps plein dans le privé. La médiane, elle, est à 1 712 euros.Toujours selon Molinari, ce salarié moyen est imposé sur le revenu à hauteur de 2 400 euros. Pourtant, une rapide simulation permet de constater qu’une telle taxation correspond à un célibataire sans enfants. Un ménage comptant deux salariés gagnant cette somme et trois enfants, par exemple, payera autour de 2 500 euros au total, soit 1 250 euros pour chaque salarié.Même raisonnement pour la TVA : le modèle de Molinari compte 1 648 euros de TVA par an pour son salarié « moyen ». D’où provient ce chiffre ? L’institut ne le précise pas. Il se contente d’indiquer qu’il estime des frais de logement à 35 % du revenu disponible, et calcule la TVA sur la moitié des sommes restantes, ce qui reste vague.En réalité, un tel indicateur ne serait envisageable que s’il permettait à chacun de calculer son propre « jour de libération », afin d’éviter les effets de moyenne.- La notion de dépense contrainte. Quatrième biais : le raisonnement des libéraux qui usent de ce « jour de libération » est le suivant : lorsque j’ai fini de « payer pour l’Etat », je peux enfin utiliser librement mon argent.Mais ce postulat est attaquable : suis-je « libre » de ne pas payer ma facture d’électricité, par exemple ? Prenons un cas simple : parmi les dépenses de l’Etat figure l’éducation. Si celle-ci était intégralement privatisée, on imagine que la « libération fiscale » interviendrait plus tôt. Pourtant, les parents devraient intégrer à leur comptabilité l’argent nécessaire à payer l’école de leurs enfants.Autre exemple : avec ce raisonnement, tout propriétaire ayant emprunté pour acheter son logement pourrait calculer un « jour de libération du prêt bancaire », et tout locataire un « jour de libération du loyer ». Si vous gagnez 2 000 euros par mois et payez 600 euros de loyer, par exemple, vous serez « libéré » le 19 avril. Ce qui n’a aucun sens.- On paye pour un service. Dernier biais, de fond : cet indicateur ne tient absolument pas compte de ce qu’on reçoit de l’Etat en échange de son argent. Il n’agrège que les taxes et impôts, mais ne décompte aucunement ce que les individus peuvent recevoir de l’Etat, comme les allocations familiales, par exemple, ou les aides au logement. Selon la CAF, pourtant, près de 30 millions de personnes bénéficient de ses prestations.Ces « transferts sociaux », selon leur appellation officielle, sont l’argent que l’Etat reverse à divers acteurs, et contribuent grandement à diminuer le taux « nominal » de taxation. Or ils ne sont pas comptabilisés dans les études de Contribuables associés ou Molinari. De même, l’étude n’intègre aucunement la qualité des services de l’Etat, ni la contribution de ceux-ci à la croissance économique et à l’activité.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Piquard Vincent Bolloré est intervenu en mai pour empêcher la diffusion sur Canal + d’un documentaire d’investigation sur le Crédit mutuel, affirme Mediapart mercredi 29 juillet. Mi-mai, le premier actionnaire de Vivendi, maison-mère de la chaîne cryptée, a téléphoné au directeur général de Canal +, Rodolphe Belmer (limogé depuis), et aurait invoqué ses liens avec Michel Lucas, le patron du Crédit Mutuel, écrit le site, qui précise que le magazine Society a évoqué l’affaire.Dans le reportage, initialement destiné à l’émission Spécial Investigation, la banque est accusée de favoriser des pratiques d’évasion fiscale de ses clients, ajoute Mediapart.Contacté, Vivendi ne fait pas de commentaire, selon le site. « C’est un problème citoyen »« L’intervention de Vincent Bolloré pour empêcher la diffusion du documentaire que nous préparions ne fait pas de doute », affirme au Monde Jean-Pierre Canet, qui a supervisé le sujet en tant rédacteur en chef de KM, la société dirigée par Renaud Le Van Kim qui produisait aussi le Grand Journal sur Canal +, en tout cas jusqu’à ce que Vincent Bolloré lui retire ce dossier en juillet.« Cette affaire pose une question plus vaste : la concentration dans les télévisions privées est-elle un risque pour l’investigation ? Si l’enquête n’est possible que sur le service public, cela réduit beaucoup les choses, pense M. Canet, qui a auparavant été rédacteur en chef deux ans de Cash Investigation, l’émission d’Elise Lucet sur France 2, produite par Premières lignes. C’est un problème citoyen, d’autant plus que Canal + a construit sa réputation sur l’indépendance. » Barré sur Canal +, le documentaire a selon Mediapart trouvé une diffusion sur France 3 pour cet automne.M. Bolloré est proche de M. Lucas, qui fait comme lui partie du Club des trente, un rassemblement de patrons bretons, pointe Mediapart, qui ajoute que Vivendi a choisi le Crédit mutuel comme banque conseil dans le récent rachat de la société d’édition de Canal +.Lire notre enquête :« Guignols », « Grand journal », coûts : Bolloré secoue Canal+La reprise en main musclée de Canal + par Bolloré Si les faits sont antérieurs, cette polémique s’ajoute à celle qui est née de la reprise en main musclée de Canal + par Vincent Bolloré. L’industriel y a fait partir le numéro 2, est en train de modeler un nouvel organigramme pour septembre et s’est intéressé personnellement à la grille de rentrée. Le Grand journal a été arrêté dans sa forme actuelle et les Guignols passés en crypté, puis ses auteurs historiques remerciés. Des rumeurs donnent aussi des cadres comme Ara Aprikian, patron des antennes gratuites, ou Alice Holtzmann, responsable des abonnements, sur le départ.« Une émission de télévision ne mérite pas qu’on descende dans la rue et Vincent Bolloré est maître chez lui, mais les méthodes sont brutales et socialement violentes », dénonce M. Canet, qui fait partie de l’équipe de KM où l’annonce début juillet de l’arrêt du Grand journal a fait l’effet d’une douche froide, car l’émission avait été confirmée pour la saison prochaine. « J’ai travaillé au Grand journal, on a appris la fin par la presse, merci Bolloré », a ironisé une intermittente qui a travaillé huit ans pour le talk-show animér par Michel Denisot puis Antoine de Caunes, dans une tribune anonyme publiée sur le site participatif de L’Obs, Le Plus. Ambiance de « remaniement ministériel »En interne, un salarié de Canal + confiait ces derniers jours que l’ambiance interne ressemblait à celle entourant un « remaniement ministériel », en allusion aux réorganisations en cours. Le discours stratégique du nouveau directeur général Maxime Saada en a rassuré certains et le chamboulement d’organigramme a été annoncé à l’avance par Vincent Bolloré, relativise-t-il toutefois. Tout en reconnaissant que les rumeurs sur les noms de cadres qui se verraient remercier « bouleverse » les équipes.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.07.2015 à 16h17 • Mis à jour le29.07.2015 à 18h52 | Maxime Vaudano Tout au long de l’été, les Décodeurs répondent aux questions que peuvent se poser les vacanciers.Episode 1 :Les questions (pas si) bêtes que vous vous posez sur le soleil et comment s’en protégerEpisode 2 :Plage et baignade : des questions qui tombent à picEpisode 3 :Huîtres, rosé, boissons chaudes… les questions qu’on se pose sur ce qu’on avale en étéEpisode 4 :Plage et sable : les réponses à vos petites et grandes interrogationsCinquième épisode : les moustiques. Au menu : citronnelle, chikungunya et navigation lunaire.1. Pourquoi les insectes sont-ils attirés par la lumière ?2. Et les moustiques ?3. La citronnelle repousse-t-elle les moustiques ?4. Peut-on attraper une maladie grave en se faisant piquer ?1. Pourquoi les insectes sont-ils attirés par la lumière ?En réalité, ils ne le sont pas vraiment, comme l’explique l’entomologiste Mike Saunders sur le site de l’université de Pennsylvanie.Les insectes nocturnes confondraient les lumières artificielles avec la lumière de la lune et des étoiles. Habitués à utiliser ces astres très lointains qui ne bougent pas pour naviguer sans dévier de leur trajectoire, ils seraient perturbés par le fait de dépasser la lampe. La seule manière pour eux de maintenir un référentiel constant – c’est-à-dire de voir toujours la lampe au même endroit – serait de tourner autour, comme un satellite en orbite autour de la Terre.Cette théorie a subi de nombreuses critiques, et d’autres scientifiques expliquent plutôt le comportement des insectes par :La séduction sexuelle : les mâles confondraient les flammes des bougies avec la luminescence des phéromones de femelles, qui possèdent une longueur d’onde similaire ;La faim : les insectes prendraient les lampes pour du nectar de fleur, car celui-ci a pour propriété de refléter les rayons ultraviolets de la lune.Tous les insectes ne sont toutefois pas attirés par la lumière artificielle : les papillons, par exemple, préfèrent largement celle du soleil.2. Et les moustiques ?Contrairement aux idées reçues, les moustiques ne sont absolument pas attirés par la lumière, mais par la chaleur et les odeurs produites par le corps humain. Rien ne sert donc d’éteindre les bougies pour vous prévenir des piqûres lors de vos apéros tardifs.3. La citronnelle repousse-t-elle les moustiques ?Assez peu. Son efficacité chute au bout de quelques dizaines de minutes (surtout sous la forme d’huiles essentielles) et se limite à certaines espèces de moustiques. Comme le rappelle Rue 89, seules quatre substances sont officiellement considérées comme répulsives : le DEET, l’IR3535, l’Icaridine et le PMDRBO. Le ministère de la santé liste d’ailleurs sur son site l’ensemble des marques d’anti-moustiques officiellement recommandées, sous la forme de sprays, lotions, crèmes, sticks et vaporisateurs textiles.Les bracelets, les générateurs d’ultrasons et les papiers gluants sont en revanche déconseillés par le ministère de la santé, car n’ayant pas fait preuve de leur efficacité.4. Peut-on attraper une maladie grave en se faisant piquer ?Oui. Les moustiques tigres, qui se répandent un peu partout sur le territoire français depuis leur apparition à Menton en 2004, sont vecteurs potentiels du chikungunya et de la dengue (grippe tropicale). Si on en a observé jusqu’à Paris, ils ne sont actuellement durablement implantés que dans 18 départements du Sud de la France. On les reconnaît aux rayures blanches qui traversent leur corps et leurs pattes. Pour être infecté, il faut être piqué par un moustique qui a d’abord « récupéré » la maladie en piquant une personne infectée. En 2014, année exceptionnelle, les autorités sanitaires ont dénombré plus de 2 300 cas de chikungunya et un millier de cas de dengue parmi les habitants de la France métropolitaine. Si la plupart des personnes sont contaminées à l’étranger ou en outre-mer, on commence à voir apparaître depuis 2010 quelques cas autochtones, c’est-à-dire de personnes piquées en France métropolitaine (11 pour le chikungunya et 3 pour la dengue l’an dernier, mais aucun cette année pour l’instant).Les symptômes des deux maladies sont assez proches :Dengue : fièvre, maux de tête, nausées, vomissements, douleurs articulaires et musculaires, éruption cutanée.Chikungunya : atteintes articulaires aux poignets, doigts, chevilles et pieds, maux de tête, fièvre, douleurs musculaires, éruption cutanée, inflammation des ganglions lymphatiques cervicaux, conjonctivite, saignements de nez.La dengue se guérit généralement d’elle-même en quelques semaines, mais elle peut évoluer dans certains cas vers des formes plus graves : la dengue hémorragique et la dengue avec syndrome de chocs peuvent provoquer la mort. En 2010, une épidémie aux Antilles a fait 18 morts.Quant au chikungunya, il peut aussi bien disparaître au bout de quelques jours qu’évoluer en forme neurologique grave, potentiellement mortelle. La dernière épidémie aux Antilles (2013-2015) a ainsi fait 49 morts en Martinique, 21 en Guadeloupe et 3 à Saint-Martin – contre 93 lors de la grande épidémie à La Réunion, en 2005-2006.A ce jour, on n’a constaté aucun décès lié à l’une des deux maladies en France métropolitaine.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Morgane Tual Pour tenter de faire oublier l’échec de Windows 8, Microsoft lance, mercredi 29 juillet, son nouveau système d’exploitation. Windows 10 – il n’y a pas eu de numéro 9 – est gratuit pour les détenteurs d’une version des deux précédents Windows, fonctionne sur PC, tablette et mobile et propose des fonctionnalités inédites, ainsi qu’un nouveau navigateur Internet.Gratuit pour les utilisateurs de Windows 7 et 8Microsoft a l’intention d’équiper pas moins d’un milliard de machines d’ici trois ans avec Windows 10, un objectif ambitieux. Pour convaincre les utilisateurs, l’entreprise américaine a décidé de rendre la mise à jour gratuite pour les personnes possédant déjà une licence Windows 7 ou Windows 8.1. Cette offre ne sera disponible qu’un an – une manière d’inciter les utilisateurs à ne pas trop attendre. Dans les autres cas, il faudra débourser en moyenne 135 euros pour une licence « famille », ou de 279 euros pour une licence « pro » ; des prix pouvant varier selon les revendeurs.Un déploiement progressifWindows 10 est d’ores et déjà disponible… Mais pas pour tout le monde. Microsoft a indiqué sa volonté de déployer le système d’exploitation par « vagues », afin de pouvoir ajuster le programme et réparer d’éventuels bugs en fonction des premiers retours. Les premiers servis sont les « Windows Insiders », des personnes ayant participé à un programme de Microsoft pour tester le système en avant-première. Viendront ensuite les personnes ayant déjà réservé leur copie à l’avance. Les autres doivent eux aussi réserver leur mise à jour, et recevront une notification quand celle-ci sera disponible pour eux… Si celle-ci est compatible avec leur appareil. En principe, assure Microsoft, les machines équipées de Windows 7 et 8.1 devraient être capables de prendre en charge Windows 10.Lire : Comment Windows 10 peut relancer MicrosoftUn système unique pour PC, mobile et tabletteMicrosoft avait déjà largement entamé la convergence entre Windows Phone, utilisé sur téléphone, et Windows pour PC. Cette fois, Windows 10 fonctionnera à la fois sur PC, mobile et tablette. Bien sûr, l’interface se réorganisera en fonction du terminal utilisé, mais les fonctionnalités resteront les mêmes et sont synchronisées. Il sera par exemple possible de retrouver le même bureau d’un appareil à l’autre. Toutefois, la version mobile n’est pas encore prête : elle sera disponible « sur la plupart des téléphones (…) au cours de cette année », promet Microsoft sur son site.Le menu « démarrer » de retour Windows 8 avait déboussolé les utilisateurs en supprimant le fameux menu « démarrer », auquel ils s’étaient habitués. Celui-ci revient donc dans Windows 10, avec quelques enrichissements. Plus complet, il affiche notamment sous forme de tuiles, comme sur mobile, les applications favorites de l’utilisateur.L’assistant vocal Cortana s’invite sur PCDisponible depuis longtemps sur Windows Phone, Cortana, l’assistant vocal de Microsoft, fait partie intégrante du nouveau système d’exploitation. Il est donc désormais utilisable sur PC, à partir du menu « démarrer ». Il sera par exemple possible de demander un itinéraire, des horaires de séance de cinéma ou d’effectuer des recherches sur le disque dur de l’ordinateur ou dans le système de stockage en ligne de Microsoft, OneDrive, par la voix.Edge, un successeur à Internet Explorer Une des vraies prises de risque de cette version réside dans le lancement d’Edge, le nouveau navigateur de Microsoft, censé proposer une alternative à Internet Explorer, le mal-aimé des internautes. Il permet d’annoter directement des pages Web, notamment à l’aide d’un stylet sur écran tactile. Ces notes sont synchronisées avec OneDrive. Edge intègre aussi directement Cortana. Ce nouveau navigateur offre également la possibilité de lire des contenus « sans aucun élément de distraction », souligne le site de l’entreprise. De quoi, espère Microsoft, regagner les cœurs des internautes, que lui a largement ravis Google Chrome en moins de cinq ans.Lire : Internet Explorer n'est pas encore tout à fait mort : il bouge encoreL’authentification biométrique s’étendWindows 10 intègre Hello, le système d’authentification biométrique de Microsoft. Il permet, par exemple, de déverrouiller un appareil sans mot de passe, mais avec la reconnaissance de l’iris, du visage ou des empreintes digitales de l’utilisateur. A condition que sa machine dispose des outils nécessaires pour que le système fonctionne – une simple webcam ne suffira pas.Lire : Le mot de passe, espèce en voie de disparitionDe nouveaux ponts entre la Xbox et l’ordinateurWindows 10 propose une application Xbox, avec des fonctionnalités classiques – possibilité de discuter avec ses contacts sur le Xbox Live, accès aux trophées… Mais surtout, il est désormais possible de jouer en streaming à des jeux Xbox One sur sa tablette ou son téléphone Windows 10, tout comme Sony propose de jouer à des jeux PS4 depuis la PS Vita.Lire aussi :Avec Windows 10, Microsoft tente le mode sans échecMorgane TualJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.07.2015 à 14h40 • Mis à jour le29.07.2015 à 18h48 | Pierre Breteau Cinq jours et quatre nuits de fête démarrent mercredi 29 juillet dans la capitale du pays Basque français, Bayonne. Un événement de plus en plus touristique, qui occasionne chaque année des dérapages.1. Les fêtes de Bayonne, qu’est-ce que c’est ?2. A quand remonte la tradition ?3. Qu’est-ce qu’on y trouve ?4. Pourquoi s’y habille-t-on de rouge et de blanc ?5. Qu’est-ce que le paquito ?6. Combien de festayres y participent ?7. Y a-t-il beaucoup de crimes et délits commis pendant les fêtes ?1. Qu’est-ce que c’est ?Les fêtes de Bayonne se déroulent chaque année du dernier mercredi du mois de juillet jusqu’au dimanche qui suit. Elles sont calquées sur le modèle des fêtes de Pampelune qui fêtent le saint patron de la province de Navarre, Saint Firmin.Organisées par le comité des fêtes de la ville de Bayonne, les festivités démarrent toujours par la remise des clés aux festayres le mercredi soir. Les festayres, ce sont les participants aux cinq jours et quatre nuits de fête dans « une ambiance indescriptible de liesse populaire », indique le site du comité des fêtes.Depuis 2010, elles sont inscrites par le ministère de la culture à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel français, parmi les « pratiques festives ». A plus petite échelle, des fêtes sur ce modèle existent dans un grand nombre de villes et villages du sud-ouest de la France.2. A quand remonte la tradition ?Malgré l’aspect folklorique de l’événement, les fêtes n’ont été importées de Pampelune (où on atteste de la fête déjà au XIVe siècle) qu’en 1932. Il ne s’agit donc pas d’une tradition séculaire.A Bayonne, elles ont remplacé les célébrations du saint patron de la ville, Saint Léon de Carentan, évangélisateur du Pays basque. Il n’a rien à voir néanmoins avec le roi Léon comme le rappelle France 3, le personnage emblématique des fêtes, nommé ainsi en hommage à Léon Dachary, un Bayonnais chanteur lyrique et vendeur d’imperméables dans les années 1950.3. Qu’est-ce qu’on y trouve ?Les fêtes de Bayonne – comme celles de Mont-de-Marsan ou de Dax dans les Landes – sont organisées autour des peñas, ces petits espaces installés dans la rue où l’on peut commander à boire ou à manger.Au départ, une peña est une association de gens qui partagent une passion ; dans le sud-ouest de la France, on en trouve consacrées à la culture taurine ou centrées autour d’un club de supporteurs de rugby, par exemple.Lors des quatre jours de fêtes, on trouve aussi des défilés de chars, des concerts, des parties de pelote basque, des courses de vaches mais aussi des corridas.4. Pourquoi s’y habille-t-on de rouge et de blanc ?Au départ, les couleurs des fêtes étaient le bleu et le blanc, comme celles de l’Aviron bayonnais – le club omnisports et rugby de Bayonne. Mais à partir des années 1990, et pour se rapprocher de la tradition navarraise, c’est le rouge et le blanc qui se sont imposés.5. Qu’est-ce que le « paquito » ?Au départ, le paquito consiste à s’asseoir au sol les uns derrière les autres et à imiter les mouvements des rameurs d’aviron. La version la plus communément jouée lors des fêtes de Bayonne consiste à s’asseoir et à porter à bout de bras les participants, le plus souvent sur l’air de la Peña baiona, l’hymne des supporters du club de rugby de l’Aviron bayonnais.En mars dernier, le président du club de football de Montpellier, Louis Nicollin, en a fait la démonstration.6. Combien de festayres y participent ?Selon les éditions, les fêtes de Bayonne attirent depuis les années 2000 de 800 000 à 1 million de personnes. Les Sanfermines de Pampelune ont, elles, accueilli 1,4 million de visiteurs en juillet 2015.7. Y a-t-il beaucoup de crimes et délits commis pendant les fêtes ?Après une accalmie en 2012 et 2013 (respectivement 145 et 154 plaintes déposées en marge des fêtes), le nombre de plaintes déposées a augmenté en 2014 avec 272 dépôts, revenant au niveau de 2011 (273 plaintes déposées). Parmi les plaintes déposées l’an dernier, deux l’ont été pour agression sexuelle.A titre de comparaison, lors de l’édition 2015 des fêtes de Pampelune en Espagne, 1 656 plaintes ont été déposées (contre 2 047 en 2014), dont quatre pour agression sexuelle selon La République des Pyrénées. Ambiance. #Bayonne #FDB2015 http://t.co/jKujAojCZN— EtienneCz (@Etienne Czernecka)require(["twitter/widgets"]);Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Christophe Ayad Il y a deux ans jour pour jour, le 29 juillet 2013, le prêtre italien Paolo Dall’Oglio allait à la rencontre des cadres de l’Etat islamique (EI), qui occupait déjà une partie de Rakka, dans le nord-est de la Syrie, pour obtenir la libération de plusieurs otages détenus par le groupe djihadiste – des activistes locaux syriens mais aussi des journalistes occidentaux dont les quatre Français libérés en avril 2014. Le père jésuite, qui parle couramment arabe, n’est jamais réapparu depuis. Des rumeurs l’ont donné pour mort à plusieurs reprises, mais jamais aucune preuve n’en a été apportée. Aucune preuve de vie non plus n’a été transmise aux autorités italiennes ou au Vatican. Du moins, personne ne les a rendues publiques si elles existent. Jamais, l’Etat islamique non plus n’a communiqué sur son sort. Un silence d’autant plus troublant que le père Paolo Dall’Oglio est extrêmement célèbre en Syrie.Lire (abonnés) : Le "padre" de la révolution syrienne a disparuAgé de 60 ans, Paolo Dall’Oglio est une figure atypique de l’Eglise catholique. Installé depuis les années 1980 en Syrie, il a restauré et rouvert le monastère de Mar Moussa, datant du XIe siècle. Il a fondé une petite communauté (Al-Khalil) dans ce lieu retiré et désertique situé à quelques dizaines de kilomètres au nord de Damas, la capitale du pays. Très engagé dans le dialogue islamo-chrétien, le père Paolo Dall’Oglio prend rapidement position en faveur de réformes et de la démocratie peu après l’éclatement de la révolution syrienne en mars 2011. Il dénonce notamment la répression aveugle et sanglante du régime de Bachar Al-Assad. Le 27 juillet de la même année, il avait publié un texte intitulé « La démocratie consensuelle pour l’unité nationale », qui lui avait valu les foudres du pouvoir syrien, qui le déclarait persona non grata, mais aussi celles, plus feutrées, de sa hiérarchie. En juin 2012, il quittait finalement la Syrie après la publication d’une lettre ouverte à l’envoyé spécial des Nations unies, Kofi Annan.Dialogue avec les islamistes radicauxLe prêtre italien avait continué, depuis le Kurdistan d’Irak, où il avait trouvé refuge, de s’investir dans le sort de la révolution syrienne, menant des médiations entre factions rebelles rivales et cherchant à engager le dialogue avec les islamistes radicaux, dont le Front Al-Nosra. Jusqu’au 29 juillet 2013, où le père jésuite disparaissait, très probablement enlevé par ce qui était encore l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). Depuis, le groupe a renforcé sa mainmise sur Rakka, dont il a fait sa « capitale » en Syrie et étendu sa zone d’influence à tout l’est syrien, ainsi que l’ouest de l’Irak.Seule lueur d’espoir pour les proches du prêtre : le pape François a lancé, dimanche 26 juillet, « un appel affecté et pressant pour la libération de ce religieux estimé ». C’est la première fois que le pape s’exprime ainsi en public sur le sort de Paolo Dall’Oglio, lui aussi issu de la Compagnie de Jésus. Cela signifie-t-il que le souverain pontife a la preuve que le prêtre est bien vivant et en captivité ? La famille du père Paolo ainsi que ses amis, qui ont diffusé une chanson à l’occasion de ce deuxième anniversaire, veulent y voir un motif d’espoir. Si le caractère très charismatique de Paolo Dall’Oglio suscite l’attachement indéfectible de ceux qui l’ont côtoyé, ses prises de position politiques et son militantisme en faveur d’un dialogue ouvert avec les musulmans – voire les islamistes – lui ont valu méfiance et agacement dans la haute hiérarchie catholique.Christophe AyadRédacteur en chef InternationalSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laetitia Van Eeckhout Ils sont Bunongs, issus d’un peuple autochtone de la région du Mondol Kiri, à l’est du Cambodge, à la frontière avec le Vietnam. En 2008, leur terre ancestrale a été concédée à Socfin-KCD, filiale cambodgienne du groupe Bolloré, pour un vaste projet de plantation d’hévéas, ces arbres dont on extrait le caoutchouc naturel. Sept ans après de vaines batailles pour faire valoir leurs droits, ils ont décidé d’assigner en justice la société mère. Vendredi 24 juillet 2015, leur avocat Fiodor Rilov a saisi en leur nom le tribunal de grande instance de Nanterre dans le cadre d’une action en responsabilité contre le groupe de l’homme d’affaires français Vincent Bolloré. Dans cette action intentée au civil, les Bunongs réclament une réparation en nature, espérant récupérer leur terre, ainsi que plusieurs dizaines de milliers d’euros de dommages et intérêts chacun.La situation des Bunongs avait été déjà dénoncée en 2011 dans un rapport « Cambodge, terrains défrichés, droits piétinés » où la Fédération des droits de l’homme (FIDH) invitait « instamment » Socfin-KCD à « suspendre toutes ses opérations jusqu’à ce que les différends en cours [avec les Bunongs], portant sur les terres en jachère, l’indemnisation, les réinstallations, les conditions de travail soient réglés ».Il y a 7 ans, le Cambodge a accordé une concession foncière de 7 000 hectares, située à Bousra, commune de la région de Mondol Kiri, pour l’exploitation industrielle de l’hévéa, au groupe Khaou Chuly (KCD). Cette société de construction cambodgienne avait conclu, un an plus tôt, une joint-venture avec Socfin Asia, détenu principalement par le groupe industriel français Bolloré et les familles belges Ribes et Fabri.Expropriations et maigres compensationsPrésents dans la région depuis des siècles – abstraction faite de la période des Khmers rouges au cours de laquelle certains ont dû fuir avant de revenir –, les Bunongs vivent d’une agriculture traditionnelle et itinérante ainsi que de la cueillette de produits forestiers. La terre est le maillon central de leur organisation sociale et de leur identité. Ils suivent un système de croyances animistes fondé sur la protection des forêts sacrées et des lieux de sépultures de leurs ancêtres.La législation cambodgienne prévoit une reconnaissance juridique des communautés autochtones et protège leur droit à la propriété collective. Mais la concession à Bousra a été accordée sans que ne soit menée une étude d’impact social et environnemental. Les populations n’ont pas non plus été consultées, comme une telle étude l’exigerait pourtant. Sitôt la concession accordée, Socfin-KCD lançait des opérations de défrichage et de plantation, affectant plus de 850 familles. L’entreprise les mettait devant le fait accompli. Parfois, elle proposait à certains habitants une indemnisation de la perte de leur parcelle de terre. A d’autres, elle offrait un nouveau terrain hors de la concession, en compensation.Expropriés, privés de leur outil de travail, les Bunongs n’ont eu d’autres choix que d’accepter les 200 dollars par hectare que la compagnie leur offrait. Une maigre compensation, vite épuisée. « Nous ne savions pas quel était le bon prix de vente parce que nous n’avions jamais été amenés à vendre des terrains de notre terre ancestrale pour faire du business », témoigne Blang Sinn, un des 80 Bunongs ayant décidé d’assigner en justice le groupe Bolloré. Les champs de la concession représentant tout pour eux – leur outil de travail, leur habitation, leurs lieux de culte –, rares sont ceux qui ont choisi d’aller vivre ailleurs. Quitte pour certains à se retrouver sans rien.Blang Sinn raconte comment ils sont aujourd’hui embarqués dans un système où ils n’ont pas leur mot à dire : « La compagnie nous a proposé des emplois sur la concession pour y cultiver l’hévéa. Elle paye 5 dollars par jour et si un ouvrier arrive en retard, il n’est pas payé. Il faut se lever à 5 heures pour faire cuire le riz et préparer notre repas du midi à emporter et on ne rentre pas chez soi avant 19 heures 30. » Et d’insister : « Notre vie dépend de la terre et des ressources naturelles. Aujourd’hui, beaucoup de ménages n’ont plus de terrain à cultiver, certains sont obligés de travailler pour d’autres familles. Et nos activités traditionnelles, la chasse, la pêche, la collecte de produits forestiers, tout cela, c’est fini. »Le groupe Bolloré se défendLe groupe Bolloré dément toute interférence dans la gestion de Socfin-KCD. « C’est Socfin qui a pris les décisions d’acquisitions des terres et gère les plantations. Présent dans à hauteur de 38 %, le groupe Bolloré n’est pas du tout majoritaire dans Socfin. Aucun collaborateur du groupe n’a de compétence de gestion dans la plantation. Nous n’avons qu’une responsabilité d’administrateur », soutient-on dans l’entourage de Vincent Bolloré.Pour Fiodor Rilov, il s’agit de démontrer au tribunal que « la question n’est pas de savoir si Bolloré est actionnaire majoritaire ou non, mais quel contrôle il exerce sur les structures. L’intervention de la société de tête dans les activités des filiales est un fait accompli, soutient l’avocat dans son assignation. Un certain nombre de dispositions dans les statuts du groupe mentionne la culture d’hévéas. »Il n’y a pas qu’au Cambodge que des populations autochtones sont aux prises avec des plantations industrielles dirigées par Socfin ou du moins par ses filiales sur le terrain. En décembre 2010, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a été saisie par quatre ONG (deux camerounaises, une française et une allemande) concernant les activités de Socapalm, pendant de Socfin-KCD au Cameroun. Dans son rapport remis en juin 2013, l’OCDE constate que les activités de Socapalm avaient contrevenu aux principes directeurs sur l’emploi, les relations professionnelles et l’environnement établis par l’instance internationale. Et elle considère qu’en dépit de sa position d’actionnaire minoritaire dans Socapalm, le groupe Bolloré entretient une « relation d’affaire » avec sa filiale, et souligne même que celui-ci « déclare vouloir assumer ses responsabilités et user de son influence » pour faire respecter ses principes directeurs.Lacunes du droit international« Une reconnaissance de responsabilité, si elle n’est pas impossible, reste difficile pour plusieurs raisons qui tiennent notamment à la preuve de l’influence réelle des multinationales sur leurs partenaires, ainsi qu’à la preuve d’une faute de leur part qui serait en lien direct avec les dommages subis par les populations concernées. Surtout qu’en l’état du droit il n’existe pas de texte contraignant à l’échelle nationale ou internationale qui consacre un principe de responsabilité des entreprises transnationales », analyse Laurent Neyret, professeur de droit, spécialiste de l’environnement. Pour le juriste, le drame du Rana Plaza au Bangladesh en 2013 a favorisé le développement d’un mouvement en faveur d’une responsabilisation, morale et juridique des entreprises transnationales à raison des dommages causés par leurs filiales ou par les entreprises qui se trouvent dans leur sphère d’influence.Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies (CDH) cherche aujourd’hui à combler les lacunes du droit international sur la responsabilité des entreprises transnationales. En juin 2014, il s’est prononcé en faveur d’une résolution proposée par l’Equateur et l’Afrique du Sud afin d’élaborer une convention sur la responsabilité des sociétés transnationales en matière de droits humains. « Cette résolution, souligne Laurent Neyret, soutenue par de nombreux pays du Sud, a été adoptée malgré l’opposition des Etats-Unis, de l’Union européenne, de l’Allemagne et de la France. La France qui, pourtant, votait le 30 mars dernier une proposition de loi – non encore définitive – visant à instaurer un devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre de plus de 5 000 salariés à l’égard de leurs filiales, de leurs sous-traitants et de leurs fournisseurs. »Laetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Martin Untersinger Une entreprise spécialisée en sécurité informatique a annoncé lundi 27 juillet la découverte d’une importante faille de sécurité sur les téléphones équipés de ce qu’elle présente comme « une des pires failles jamais découvertes dans Android ».Joshua Drake, expert de l’entreprise californienne Zimperium, a trouvé dans le logiciel développé par Google – qui équipe environ 8 smartphones sur 10 et une part croissante des tablettes – des défauts permettant à des pirates de pénétrer dans un très grand nombre d’appareils.Le défaut repéré par M. Drake se situe dans « Stagefright ». Ce composant d’Android, qui a donné son nom à la faille, permet aux téléphones et tablettes d’afficher photos et vidéos. Il est inclus, par défaut, dans tous les appareils équipés du système d’exploitation « made in Google » et est utilisé automatiquement, sans que l’utilisateur ne le voie, par de nombreuses applications.Des contours encore flousLes informations techniques de cette faille n’ont pas été communiquées par l’entreprise. Impossible donc, à ce stade, de connaître avec précision les dégâts que pourrait infliger un pirate qui exploiterait cette faille. Difficile aussi de savoir si cette dernière est facilement exploitable ou si elle nécessite des compétences techniques importantes. Mais Stagefright est un composant majeur d’Android et ce dernier lui confère de nombreuses autorisations, notamment celle de se connecter à Internet, ce qui fait craindre aux experts que la faille permette de prendre le contrôle du téléphone (micro, caméra, connexion Internet) et se propage de téléphone en téléphone.En effet, si l’on en croit Joshua Drake, il suffirait à un assaillant de faire parvenir à sa victime une image ou une vidéo infectée pour se créer une porte d’entrée dans le téléphone, et ce sans même que l’utilisateur n’ouvre l’image ou la vidéo. De là, et même sans intervention de l’utilisateur, le pirate pourrait insérer dans le téléphone des programmes malveillants. « C’est différent des attaques de phishing, dans lesquelles l’utilisateur doit ouvrir une pièce jointe ou cliquer sur un lien pour que l’attaque réussisse. Ici, il suffit à un attaquant d’envoyer un média par MMS, ce qui ne requiert aucune action de l’utilisateur », a précisé Joshua Drake au site Business Insider.L’entreprise Zimperium, qui présentera en détails ses travaux début août lors d’une conférence, a parfaitement joué le jeu médiatique : une communication alarmiste, des détails soigneusement passés sous silence, un logo représentant la faille, réalisé pour l’occasion… Certains experts déplorent un manque de transparence et estiment que l’entreprise en a de toute façon suffisamment révélé pour permettre à des pirates de retrouver – et d’utiliser – cette faille. M. Drake a affirmé que celle-ci n’était pour le moment pas exploitée, sans que l’on sache vraiment comment il est arrivé à cette conclusion.Des utilisateurs démunisLa quasi-totalité des téléphones et des tablettes Android sont touchés. Cette faille est en effet présente depuis longtemps dans les téléphones Google (plus précisément depuis le printemps 2010 et la sortie de la version 2.2 d’Android), ce qui représente neuf téléphones Android sur dix.Certaines versions sont plus vulnérables que d’autres, selon M. Drake, et notamment les versions « Ice Cream Sandwich » (4.0) et « Gingerbread » (2.3). A l’inverse, les versions les plus récentes comportent des mécanismes de protection qui devraient limiter l’impact de Stagefright (pour connaître la version d’Android installée sur son téléphone, il faut se rendre dans les paramètres, puis le menu « A propos du téléphone » et « Version d’Android »).A ce stade, les utilisateurs ne peuvent pas faire grand-chose. Il est possible, dans les paramètres des messages de son téléphone, de désactiver le téléchargement automatique des MMS, ce qui pourrait limiter marginalement la marge de manœuvre d’un pirate tentant d’exploiter Stagefright. Il est également possible d’effectuer un réglage similaire dans l’application Hangout, que certains utilisateurs utilisent pour envoyer et recevoir leurs messages. Mais ces petits pansements ne concernent que les messages : théoriquement, la faille peut être exploitée dès qu’une vidéo est affichée ou reçue sur un téléphone, quel que soit le vecteur (navigation sur le Web, autre application de messagerie).Un défi pour AndroidStagefright est un défi pour l’écosystème Android en matière de sécurité. Contrairement à Apple par exemple, où la marque qui fabrique les téléphones est la même que celle qui développe les logiciels qui les fait fonctionner, la modification et la correction du code qui fait fonctionner Android dépend d’un grand nombre d’acteurs, parfois peu réactifs.Ainsi, si Google est le principal auteur d’Android – il a d’ailleurs rapidement corrigé la faille – la version présente sur les téléphones dépend aussi largement des fabricants. Avant de fournir les mobiles à leurs clients, les fabricants modifient, parfois en profondeur, la version mise gratuitement à disposition par Google. La correction de Stagefright pourrait mettre des semaines, voire des mois, à se propager sur tous les téléphones vulnérables, le temps que les constructeurs, et parfois même les opérateurs téléphoniques, prennent en compte les changements.Un problème s’ajoute à cette multitude d’acteurs : des versions très différentes d’Android sont actuellement utilisées, ce qui démultiplie les démarches que les constructeurs doivent entreprendre pour protéger les utilisateurs. Et certaines versions sont si anciennes qu’elles ne seront vraisemblablement pas protégées contre Stagefright.Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Rémi Dupré Depuis plusieurs semaines, ses intentions devenaient de plus en plus claires. A 60 ans, l’ex-star des pelouses Michel Platini souhaite écrire une nouvelle page de sa légende en accédant à la fonction suprême. Mercredi 29 juillet, le dirigeant français de l’Union européenne de football association (UEFA) a officialisé sa candidature à la présidence de la Fédération internationale de football association (FIFA). L’ancien numéro 10 des Bleus briguera donc la succession de son ancien mentor et allié Joseph Blatter, 79 ans et au pouvoir depuis 1998.Emporté par la succession d’affaires de corruption qui ont ébranlé le gouvernement du football mondial, le Suisse avait annoncé, le 2 juin, qu’il remettrait son mandat lors d’un « Congrès électif extraordinaire », organisé le 26 février 2016, à Zurich. Le Valaisan avait pourtant été réélu, le 29 mai, pour un cinquième mandat, malgré les appels à la démission lancés la veille par Platini.« Cela a été une décision très personnelle, et mûrement réfléchie. Il y a des moments où vous devez prendre votre destin en mains. Je suis arrivé à l’un de ces moments décisifs », a expliqué le patron de l’UEFA, dans sa déclaration de candidature envoyée aux 209 fédérations nationales qui constituent le Congrès de la FIFA. Fuyant les demandes d’interviews, le natif de Joeuf (Meurthe-et-Moselle) a prévu de s’exprimer devant les médias, à Monaco, lors du tirage au sort de la Ligue des champions, qui aura lieu à la fin d’août. Le 20 juillet, en marge de la réunion du comité exécutif de l’instance internationale, l’ex-meneur de jeu s’était dit « agréablement surpris » par la vague de soutiens qu’il venait de recevoir. Il bénéficiait alors de l’appui de quatre Confédérations continentales, dont celles d’Amérique du Sud (Conmebol), d’Amérique du Nord et centrale (Concacaf) et d’Asie (AFC). « Platoche » avait notamment entamé des pourparlers avec le cheikh bahreïnien Al-Khalifa, patron de l’AFC, ainsi qu’avec l’influent cheikh koweïtien Al-Sabah, tous deux membres du gouvernement de la FIFA.Lire le portrait :Michel Platini, le tacticien à la conquête de la FIFA« Michel ne prendra pas de risque »S’il doit également convaincre les Confédérations africaines (CAF) et océanienne (OFC), principales terres d’élection de « Sepp » Blatter, le président de l’UEFA aurait d’ores et déjà le soutien d’au moins 140 fédérations nationales. Il bénéficie en outre de l’appui d’Herbert Hainer, le PDG allemand d’Adidas, l’un des sponsors historiques de la FIFA. Selon l’agence American Press (AP), le patron de l’UEFA aurait rencontré, mercredi 22 juillet, le prince jordanien Ali Ben Al-Hussein, candidat malheureux contre Blatter (battu 133 voix à 73) le 29 mai, lors du dernier congrès de la FIFA. Ce membre de la famille royale hachémite avait à l’époque reçu le soutien de Platini et de l’UEFA. Il avait ensuite donné l’impression de vouloir se lancer une nouvelle fois dans la course à la présidence après l’annonce de l’abdication prochaine du Valaisan.« Michel Platini n’a besoin du soutien de personne, affirme en souriant un président d’une fédération européenne. C’est la FIFA qui a besoin du soutien de Michel. S’il veut le poste, il l’aura. Seul un idiot choisirait de concourir contre lui. Il sera le vainqueur incontesté. Personne ne lui arrive à la cheville. » « Il vaut mieux qu’il sorte tôt du bois pour éradiquer les velléités de ses adversaires, confiait, il y a quelques jours, l’un des proches du patron de l’UEFA. Il a une belle opportunité. » « Michel ne prendra pas de risque. Il s’est dit : “Si j’y vais, c’est que je suis sûr de gagner”, assurait au Monde, en août 2014, un ancien pilier de la FIFA. Si Blatter n’y était pas allé en 2015, Michel y aurait été, et il aurait gagné. » A l’époque, l’ancien numéro 10 avait préféré se représenter pour un troisième mandat à la tête de l’UEFA plutôt que défier le Suisse dans les urnes. « Ce n’est pas mon heure, pas encore », insistait-il alors. Le 28 mai, il avait affirmé qu’il réviserait son jugement après le « départ » de « Sepp » Blatter de la FIFA.Lire aussi :FIFA : la chute de Joseph BlatterDépôt des candidatures le 26 octobreAlors que le journal espagnol AS a récemment affirmé que Platini confierait les rênes de l’UEFA au patron de la Fédération allemande, Wolfgang Niersbach, le triple Ballon d’or (entre 1983 et 1985) a jusqu’au 26 octobre pour faire valider sa candidature, soit quatre mois avant le scrutin. Farouche opposant de l’arbitrage vidéo, il a désormais tout le temps de présenter sa plate-forme programmatique. Qui pourrait barrer la route de l’ancien sélectionneur des Bleus (1988-1992) ? En dehors du prince Ali, seuls l’ex-légende brésilienne « Zico » et Musa Hassan Bility, président de la Fédération du Liberia ont jusqu’à présent indiqué qu’ils se lanceraient dans la course. Vice-président de la FIFA de 1994 à 2011 et patron de l’empire Hyundai, le Sud-Coréen Chung Mong-joon pourrait, lui aussi, se présenter.« J’ai hâte d’avoir une conversation animée avec Monsieur Platini, glisse au Monde Musa Hassan Bility. Je crois qu’il ne représente pas le vrai changement, celui qui est approprié. Nous devrions penser différemment. Nous avons besoin de dirigeants nouveaux avec des idéaux nouveaux pour nous extraire des temps troubles. La FIFA n’a pas été dirigée seulement par Monsieur Blatter. Il n’est pas responsable de tout ce qui a mal tourné à la FIFA. Monsieur Platini doit se préparer à clarifier son rôle dans tout ça. Mais si le monde veut seulement voir la FIFA sortir de l’orbite de Blatter et que sa gouvernance ne change pas alors Monsieur Platini est le probable gagnant. » Vice-président de la FIFA et membre de son comité exécutif depuis 2002, Michel Platini est effectivement décrit, par ses détracteurs, comme l’un des principaux artisans du « règne blattérien ». N’avait-il pas noué une alliance avec le Valaisan, en janvier 1998, apportant son soutien à ce dernier dans la course à la succession du Brésilien Joao Havelange, patron autocrate de la FIFA durant un quart de siècle (1974-1998) ? Après l’intronisation du Suisse, n’était-il pas devenu son zélé « conseiller football » ? En janvier 2007, n’avait-il pas bénéficié de l’appui de l’Helvète pour damer le pion au Suédois Lennart Johansson, puissant patron de l’UEFA depuis 1990 ?Lire aussi :FIFA : la voie est libre pour une candidature de Michel PlatiniSous les coups de Blatter ? « Trop, c’est trop. L’image est mauvaise. On ne peut plus continuer comme ça », avait soupiré Michel Platini, le 28 mai. Signe que la guerre était déclarée entre « Sepp » et son ancien allié. « Je pardonne mais je n’oublie pas », avait glissé le président de la FIFA à la Radio-Télévision Suisse, au lendemain de sa réélection. En initiant une batterie de réformes (limitation des mandats, vérification poussée de la probité des membres du Comité exécutif, divulgation des rémunérations individuelles) avant son départ, le natif de Viège va-t-il tout entreprendre pour entraver la marche triomphale de son ex-poulain ?« Il prépare le terrain pour son successeur désigné », analyse un responsable de l’UEFA. « On a le sentiment que Blatter tente de gagner du temps pour poursuivre son entreprise de démolition, décrypte un proche de Platini. C’est son dernier combat, sa seule ambition : tout faire pour que Michel ne soit pas élu et lui savonner la planche. Il lui voue une haine farouche. » « Je souhaite bonne chance à tous les candidats y compris Michel Platini », avait ironiquement souri le septuagénaire, le 20 juillet.Le roué valaisan n’a-t-il pas commencé à envoyer des bombes incendiaires dans le jardin de « Platoche » ? Début juillet, le patron du foot mondial a notamment visé indirectement Michel Platini, en chargeant nommément l’ex-président français Nicolas Sarkozy. Dans un entretien au journal allemand Welt am Sonntag, le président de la FIFA avait accusé la France et l’Allemagne d’être intervenues politiquement avant le vote d’attribution, le 2 décembre 2010, des Mondiaux 2018 et 2022, respectivement à la Russie et au Qatar.« MM. Sarkozy et Wulff (alors son homologue allemand) ont essayé d’influencer le vote de leur représentant [le patron de l’UEFA, Michel Platini, et l’ex-icône allemande Franz Beckenbauer]. C’est pourquoi nous avons maintenant une Coupe du monde au Qatar », avait avancé l’Helvète. « Ceux qui […] ont décidé [de confier l’organisation du Mondial au Qatar] doivent prendre leurs responsabilités pour cela », insistait le Suisse, qui disait avoir été contraint « d’accepter » le vote de 14 des 22 membres du comité exécutif de la FIFA en faveur de l’émirat.Le « Qatargate »Joseph Blatter faisait ainsi allusion à un déjeuner organisé à l’Elysée le 23 novembre 2010, soit dix jours avant l’attribution du Mondial 2022 au richissime émirat, par Nicolas Sarkozy. Ce jour-là, l’émir du Qatar, Al-Thani, et son premier ministre, ainsi que Sébastien Bazin, représentant de Colony Capital, alors propriétaire du Paris-Saint-Germain, et Michel Platini étaient réunis autour de la table du président français.Planifiée six mois avant le rachat du PSG par le fonds d’investissement qatari QSI (le président du PSG, Nasser Al-Khelaïfi, est un proche de Nicolas Sarkozy), cette réunion alimente depuis les suspicions de conflit d’intérêts. D’autant que Michel Platini a reconnu avoir voté en faveur du Qatar lors de l’attribution du Mondial 2022, le 2 décembre 2010, à Zurich. A posteriori, Blatter avait estimé que le choix de confier l’organisation du tournoi planétaire à l’émirat gazier avait été une « erreur ».Le 3 juin 2014, le journal The Daily Telegraph, relatait que Michel Platini avait rencontré « en secret » le qatari Ben Hammam, l’ex-patron de la Confédération asiatique de football et ancien vice-président de la FIFA, accusé par le Sunday Times d’avoir versé plus de 5 millions de dollars (3,7 millions d’euros) de pots-de-vin à des membres de la FIFA. Le quotidien britannique faisait état d’un petit déjeuner pris en commun par les deux dirigeants en novembre 2010, quelques jours avant le vote d’attribution du Mondial 2022 au Qatar. Le patron de l’UEFA se trouvait directement visé, alors que son fils, Laurent, dirige en France Burrda Sports, l’équipementier sportif du Qatar.Lire le portrait :Michel Platini, le tacticien à la conquête de la FIFA« Bon courage »Adulé dans l’Hexagone, soutenu par l’Elysée et Matignon, Michel Platini se lance désormais dans la bataille la plus âpre de sa carrière. Car cette campagne s’apparente à la dernière étape de son ascension politique. L’ultime marche à gravir. Alors que le chemin qui mène à la fonction suprême semble déjà bien défriché, le coprésident du comité d’organisation (CFO) du Mondial 1998 devra s’atteler à de lourds chantiers s’il devient le troisième français à prendre les rênes de la FIFA – après Robert Guérin (1904-1906) et Jules Rimet (1920-1954).« Il aura à gérer le processus d’attribution du Mondial 2026 [actuellement suspendu], qui est désormais l’apanage du congrès. Il devra également collaborer avec les autorités judiciaires suisses et américaines qui mènent leurs investigations sur les affaires à la FIFA, détaille un connaisseur des arcanes de la Fédération internationale. Il lui faudra parler avec toutes les confédérations et faire de la politique comme Blatter, aller serrer des mains en Afrique… Et il devra évoluer dans un cadre institutionnel déjà défini par son prédécesseur. Je lui souhaite “bon courage”. »Rémi DupréJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.07.2015 à 12h25 | Laura Wojcik Expositions, sport, cinéma, et activités insolites : voilà une sélection de quelques bons plans pour s’amuser à Lille cet été sans rien débourser. De la plage en ville aux musées gratuits en passant par les ballades artistiques dans les parcs, tous les flâneurs seront servis.Lille PlageHuit mille mètres carrés de station balnéaire urbaine, 700 tonnes de sables, deux bassins aquatiques, des chaises longues pour dorer sous le soleil lillois : Lille Plage est de retour du 4 juillet au 16 août sur le Boulevard de Strasbourg, soit à trois stations de métro seulement du centre-ville. Retrouvez des animations différentes chaque semaine : de la danse urbaine à la création de costumes en passant par des châteaux gonflables et des initiations à la plongée. Des baby-foot, trampolines et tables de ping-pong sont aussi à la disposition des visiteurs.Du 4 juillet au 16 août, boulevard de Strasbourg. Du mardi au dimanche de 14 heures à 20 heures.Parc de la Citadelle et son zooSi l’envie vous prend d’aller lézarder sous le soleil nordiste, les pelouses verdoyantes du parc de la Citadelle n’attendent que vous. Le parc est construit autour des fortifications érigées par Vauban, entre les eaux vertes du canal de la Deule. Il héberge un vaste zoo gratuit divisé en six zones thématiques. Près de 250 animaux de 70 espèces différentes y sont répartis sur 3,5 hectares. Il vous sera aussi possible de louer des kayaks, des avirons et des bateaux électriques.Zoo situé avenue Mathias Delobel. Ouvert tous les jours sauf le mardi. De 10 heures à 18 heures la semaine, de 10 heures à 19 heures le week-end.MusiqueLe Festival des MinimesPour tous les amoureux de musique classique, ne manquez pas le Festival des Minimes, une série de concerts gratuits qui mettent à l’honneur l’orgue et le répertoire baroque à Bruxelles, Lille et Anvers.Du 8 au 31 juillet, Cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille, Place Gilleson. De 12 h 30 à 13 h 15, les mercredis, jeudis et vendredis.ExposExposition Art Garden à la Gare Saint-SauveurUne quinzaine d’œuvres d’artistes Singapouriens sont présentées à la Gare Saint-Sauveur dans le cadre du festival Singapour en France. L’exposition met à l’honneur des œuvres fantastiques et mystérieuses. Du lapin gonflable géant aux installations florales multicolores, en passant une ébauche de ferme urbaine, l’ambiance est à l’éclectisme et à la découverte. Des activités et mini-jeux sont aussi proposés durant la promenade. Une bonne opportunité de flâner au cœur d’un univers original, coloré et ludique sans débourser un centime.Jusqu’au 6 septembre, Boulevard Jean-Baptiste-Lebas. Tél. : 03 28 52 30 00. Du mercredi au dimanche de 12 heures à 19 heures.Exposition de sacs plastiques publicitaires à la Maison d’Architecture de LilleDécouvrez une collection de 400 sacs publicitaires illustrés par autant de bâtiments différents. Des gratte-ciel exubérants de New York aux colonnes imposantes du Panthéon, il y en aura pour tous les goûts. Au-delà de l’intérêt architectural de la collection, ces poches nous éclairent aussi sur nos modes de consommation du passé et du présent.Jusqu’au 13 septembre, Maison de l’architecture et de la ville du Nord Pas-de-Calais, Place François Mitterrand. Du mardi au vendredi de 10 heures à 12 h 30 et de 14 heures à 17 heures, et le samedi de 11 heures à 18 heures.Exposition « Perdants Magnifiques » de Jiem à la Urban Square GalleryJiem est un plasticien lillois et un véritable touche-à-tout. Il s’intéresse au graffiti, aux lettres peintes, au dessin, au textile, à la photographie ou à la vidéo. Jiem s’installe à l’Urban Square Gallery pour une exposition rendant hommage à Beautiful Losers, un documentaire de 2008 retraçant le parcours d’un collectif d’artistes indépendants. Au programme des graffitis, peintures, petites et grandes fresques colorées.Jusqu’au 7 septembre, Urban Square Gallery, 24 bis rue Esquermoise. Tous les jours, de 11 heures à 23 heures.« Regards sur la collection agnès b. » au LaM (Lille métropole Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut)L’exposition temporaire « Regards sur la collection d’agnès b. » est à découvrir jusqu’au 23 août. Elle met à l’honneur les photographies, peintures et dessins appartenant à la célèbre créatrice. Plongée garantie au cœur de plusieurs décennies d’art.Retrouvez aussi la collection permanente du LaM, qui oscille entre art moderne, art contemporain et art brut. Un éclectisme qui permet de lier les formes d’expression artistiques des XXe et XXIe siècles sans discontinuer. Vous aurez l’occasion d’y découvrir des œuvres d’artistes majeurs comme Picasso, Modigliani, Miro ou Kandinsky.Gratuit les premiers dimanches du mois, et l’accès aux collections permanentes est gratuit du 11 juin au 30 août 2015. 1, allée du Musée, à Villeneuve-d’Ascq. Du mardi au dimanche, de 10 heures à 18 heures.Une visite à la Piscine de Roubaix Le bassin lumineux de la Piscine de Roubaix, autrefois un haut lieu de la natation locale, est aujourd’hui une galerie d’art originale. Cet été retrouvez l’exposition Alexis-Joseph Mazerolle, décorateur phare du XIXe siècle. La rétrospective mêle petites toiles, tapisseries et grands décors, afin de mettre en lumière les méthodes d’un artiste bien ancré dans son époque.Autre exposition à découvrir cet été, les épreuves de Bruno Dewaele créées à partir du texte « Les Poilus ». Un maelström photographique incandescent retraçant l’hécatombe du Chemin des Dames, où 30 000 soldats ont perdu la vie en dix jours en avril 1917. Une galerie d’œuvres graves, commandées dans le cadre d’une série de commémorations à La Piscine de Roubaix.Gratuit pour les moins de 18 ans, et les Roubaisiens. Les étudiants bénéficient d’un accès libre le vendredi pour les collections permanentes. 23, rue de l’Espérance, à Roubaix. De 11 heures à 18 heures du mardi au jeudi, de 11 heures à 20 heures le vendredi, et de 13 heures à 18 heures le week-end.L’exposition « Promenade Sauvage » au MUbaCet été, découvrez l’exposition « Promenade Sauvage », un parcours dynamique autour des pièces de la collection du musée. Des œuvres de toutes les époques et de tous les grands genres de l’Histoire de l’art, qui se découvrent au travers d’une ballade éclectique.Gratuité tous les dimanches pour tous les visiteurs, et tous les jours pour les moins de 18 ans et les Tourquennois sur la présentation de la carte de fidélité gratuite du musée. 2 rue Paul Doumer, Tourcoing. De 13 heures à 18 heures, sauf les mardis.DanseAteliers de danses brésiliennesDes cours gratuits de Frevo electro et de samba sont proposés tous les samedis. Au Grand-Sud, à partir de 17 heures le 1er, 8, 15, 22 et 29 août, et les 5, 12 et 19 septembre.Plus de renseignements ici.Grand braderie de LilleLa Grande braderie de Lille est une institution locale qui clôt l’été lillois en beauté. Un semi-marathon ouvre la danse, avant que les antiquaires et vendeurs ambulants de tous les horizons prennent leurs quartiers au cœur des rues de la ville. Deux jours et deux nuits pour chiner, flâner, bien manger, et faire la fête. Deux millions d’acheteurs sont attendus pour un marché aux puces inégalé en Europe. Les plus endurants seront les mieux servis. La coutume veut que les vendeurs laissent leurs invendus à prix cassés, voire gratuitement, aux derniers visiteurs. Un bon plan pour tous les étudiants fauchés qui souhaitent s’équiper presque gratuitement.Les 5 et 6 septembre. Les emplacements seront mis en vente à partir du 6 août. Informations, réservations d’emplacements de ventes et bons plans ici.Laura WojcikJournaliste au Monde 29.07.2015 à 11h55 • Mis à jour le29.07.2015 à 15h11 Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a annoncé, mercredi 29 juillet, avoir donné l’autorisation de démarrer la construction « immédiate » de 300 logements en Cisjordanie. Les logements, en projet depuis trois ans, doivent être construits à Beit El, à une trentaine de kilomètres au nord de Jérusalem, selon un communiqué du bureau du chef du gouvernement.Dans le même temps, à la suite d’une décision de la Cour suprême, deux bâtiments inachevés et construits illégalement ont été détruits dans cette colonie, où des dizaines de manifestants s’étaient rassemblés ces derniers jours pour empêcher leur démolition.M. Nétanyahou évoque par ailleurs « la planification » de plus de 500 logements à Jérusalem-Est : « 115 à Pisgat Zeev, 300 à Ramot, 70 à Guilo et 19 à Har Homa », tous des quartiers de colonisation de la partie occupée et annexée par Israël depuis 1967.Hanane Achraoui, une dirigeante de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a réagi en dénonçant un « crime de guerre », faisant partie d’un « plan des dirigeants israéliens pour imposer le “Grand Israël” sur la Palestine historique et détruire la solution à deux Etats et la chance d’une paix ».Lire notre reportage :En Cisjordanie, l’âpre bataille des habitants de Susiya400 000 colons en Cisjordanie, 200 000 autres à JérusalemPrès de 400 000 colons israéliens vivent actuellement en Cisjordanie, et près de 200 000 autres Israéliens vivent dans différents quartiers de Jérusalem-Est. La communauté internationale considère comme illégale la colonisation, c’est-à-dire la construction d’habitations civiles dans les territoires occupés ou annexés par Israël depuis 1967.La colonisation par Israël des territoires palestiniens est même considérée comme le principal obstacle à un processus de paix, déjà au point mort depuis des années.Benyamin Nétanyahou, reconduit dans ses fonctions au terme des élections législatives de mars, avait promis pendant sa campagne la poursuite de la colonisation et enterré l’idée d’un Etat palestinien coexistant avec Israël, avant de revenir sur ces derniers propos après les élections. Mais le nouveau gouvernement, qui a prêté serment à la mi-mai, très ancré à droite, fait la part belle aux nationalistes, aux ultra-orthodoxes et aux partisans de la colonisation. 03.07.2015 à 18h28 Quinze banques internationales sont dans le viseur de l'organe anti-monopole du Brésil (CADE), qui les soupçonne d’avoir formé un cartel en vue de manipuler les taux de change du réal (la monnaie brésilienne) et d’autres devises. « Il existe de forts indices de pratiques anticoncurrentielles de fixation des prix et des conditions commerciales entre les institutions concurrentes », a indiqué l’institution dans un communiqué publié jeudi 2 juillet, précisant que ces pratiques présumées ont duré de 2007 à au moins 2013.Les banques visées sont Banco Standard de Investimentos, Tokyo-Mitsubishi UFJ, Barclays, Citigroup, Credit Suisse, Deutsche Bank, HSBC, JP Morgan Chase, Merrill Lynch, Morgan Stanley, Nomura, Royal Bank of Canada, Royal Bank of Scotland, Standard Chartered et UBS.Echange d’informations par tchat« D'après les preuves, leurs représentants auraient constitué un cartel pour fixer les niveaux de prix [spread], coordonner l'achat et la vente de monnaies et les propositions de prix pour des clients et auraient aussi compliqué et/ou empêché d'agir d'autres opérateurs du marché des changes impliquant la monnaie brésilienne », précise le CADE.Selon l'organisme anti-trust, les institutions financières échangeaient des informations par le biais de tchats de la plateforme de l'agence d'informations Bloomberg par des opérateurs qui s'autodénommaient « le cartel » ou « la mafia ».Les accusés auront un délai de trente jours pour présenter leur défense et le cas sera jugé par le tribunal du CADE, à qui revient la décision finale. Rémi Barroux Il est midi, l'heure de rentrer Atlas, Kibo et Shani, trois bébés lions, qui, tout comme les humains, sont victimes de la chaleur. « A cet âge, ils sont incapables de se thermoréguler », explique Alexis Lécu, vétérinaire au zoo de Vincennes, à l'est de Paris. Ces lionceaux de l'Atlas, de 2 mois et déjà une petite dizaine de kilos, s'ébattent, insouciants, sous l'œil attentif de leur mère, à l'ombre des buissons de leur espace. La canicule qui sévit sur la France et la région parisienne ne menace pas que les personnes sensibles. Les animaux, aussi, risquent la déshydratation.En milieu de journée, quand le soleil plombe l’air et que les visiteurs cherchent refuge à l’ombre, les jeunes lionceaux doivent être mis à l’abri. Quelques dizaines de mètres plus loin, ce sont les girafons, d'à peine 2 mois également, qui sont consignés. « Ils n'ont pas le réflexe de boire, et ils préfèrent rester à l'ombre de leur enclos », ajoute le responsable vétérinaire, présent depuis dix-huit ans à Vincennes.Même si de nombreuses espèces sont originaires d'Afrique ou d'Amérique latine, la direction du zoo de Vincennes, à l’instar d’autres réserves, a adopté certaines mesures pour lutter contre les chaleurs excessives.Lire les dernières informations :Canicule : 51 départements en alerte orange pour les premiers départs en vacances de l’étéDouche brumisatrice Dans l'espace « Patagonie », qui abrite des maras, des guanacos ou encore des nandous, la vingtaine de manchots bénéficie d'un traitement spécial. Une douche brumisatrice leur permet de se rafraîchir alors, qu'habitués à des eaux océaniques à 17-18 °C, ils doivent actuellement plonger dans un bassin plus proche des 25 °C. Leur repas leur est proposé sous la forme de blocs de glace aux couleurs rosées, teintés par le sang de poisson. Sylvain Lambert, soigneur animalier de l'espace, prépare le repas du jour pour les manchots et les otaries. Quatre belles bêtes, deux mâles qui engloutissent près de six kilos de poissons et deux femelles qui en dévorent quatre kilos.« On leur prépare des glaçons avec du sang et des morceaux de poissons, ils adorent et jouent avec, notamment au moment des animations pour le public », explique le jeune homme. Harengs, sprats, capelins finissent congelés ou non, dans l'estomac des otaries et des manchots. L'été des glaçons, l'hiver plus de graisse pour résister aux températures de l'air et de l'eau.A l'extérieur du bassin, alors que les otaries poussent du museau les glaçons qui flottent, la consigne est la même pour les visiteurs : « N'hésitez pas à boire, les enfants », clame la responsable d'un centre aéré, venu admirer les 1 500 animaux (quelque 180 espèces différentes) du zoo. Siestes prolongées Les glaçons, appréciés par les otaries, sont aussi utilisés pour nourrir les carnassiers. Dans l'enclos des loups, d'origine ibérique, quatre frères, Diablo, Gordo, Diego et Enrique, tournent autour des blocs de glace au parfum sang de poulet ou sang de bœuf. Les pumas, les lynx bénéficient aussi de cette forme d'alimentation estivale.« Nous devons tenir compte de ces températures élevées, même si les animaux s'adaptent plutôt bien, avance Eric Dugas, référent carnassier. Ils restent posés plus longtemps, se protègent plus, font des siestes prolongées. » Pour faire face à ces températures caniculaires, le zoo de Vincennes propose des nocturnes (le jeudi jusqu'à 22 heures). Nombre d'animaux sortent en effet de leur torpeur en début de soirée, vers 18 heures.Des températures, flirtant avec les 40 °C, peuvent sembler plutôt ordinaires pour des animaux qui déambulent dans les savanes, les forêts ou les déserts africains, asiatiques et latino-américains, habitués à des climats plus chauds. Pour Valérie Roudel, du Parc aux félins, à Lumigny-Nesles-Ormeaux (Seine-et-Marne), la priorité des réserves lors des canicules est de faire rentrer beaucoup plus de bouteilles d'eau... pour les visiteurs. « Les glaçons au sang, les viandes congelées données aux fauves, nous pratiquons cela tous les étés, de juin à septembre, explique-t-elle. Aujourd'hui, les zoos profitent de la canicule pour faire parler d'eux. » A quelles températures peut-on parler de « canicule » ?Par définition, on parle de canicule lorsque les températures observées sont élevées jour et nuit pendant trois jours d’affilée. « Plus il fait chaud le jour, plus on fatigue. Plus il fait chaud la nuit, moins on récupère », explique Météo France.L’organisme météorologique a déterminé des seuils d’alerte à partir de trente années de données quotidiennes de mortalité et de différents indicateurs météorologiques. Il les compare à des indicateurs biométéorologiques calculés à partir des températures minimales et maximales quotidiennes, en fonction de ses prévisions.Les diverses régions de France étant plus ou moins habituées et donc adaptées à la chaleur, les seuils d’alertes ne sont pas les mêmes partout. Ainsi, Météo France estime que la canicule sera avérée dans les Deux-Sèvres lorsque des températures minimales de 35 °C le jour et 20 °C la nuit seront observées. La Haute-Loire, elle, sera considérée en canicule lorsque les températures dépasseront 32 °C le jour et 18 °C la nuit. A Paris, ces seuils sont de 31 °C le jour et 21 °C la nuit, ou encore à Marseille de 35 °C le jour et 24 °C la nuit.Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Dessibourg ("Le Temps") L’avion solaire Solar Impulse 2 (Si2), parti du Japon le 28 juin, a atterri ce vendredi 3 juillet à 17 h 55 (heures suisses) sur le second aéroport de Honolulu, à Hawaï. Et si son pilote André Borschberg est entré dans la légende de l’aviation en le posant là, c’est un peu – comme il ne l’a cessé de le rappeler – grâce à son yogi personnel, Sanjeev Bhanot.HE MADE IT! @andreborschberg just touched down in #Hawaii after a record-breaking flight! #futureisclean @b... https://t.co/WQWsRKiCEi— solarimpulse (@SOLAR IMPULSE)require(["twitter/widgets"]);Celui qui le suit depuis une décennie l’a préparé pour lui permettre de réaliser l’un des plus grands exploits aéronautiques : voler durant environ cinq jours et cinq nuits sans escale ni autre carburant que les rayons du Soleil, au-dessus d’un environnement hostile, l’océan Pacifique. « Je tire ma force mentale et ma résistance de la méditation et du yoga », a souvent confié aux médias durant le vol le directeur du projet et ingénieur en chef de l’aéroplane.« Fantastique exploit humain »Parmi les experts de l’aviation, tous reconnaissent « le fantastique exploit humain », résume Pierre Condom, directeur de la revue Interavia. « Au-delà de la réussite technique de l’avion, c’est une performance physique et mentale extraordinaire et historique, ajoute Olivier de Sybourg, chef du domaine de l’aviation au Service d’enquête suisse sur les accidents d’avion (SESA). C’est évidemment de très bon augure pour l’accomplissement du tour du monde » entamé le 9 mars à Abu Dhabi.Lire aussi :« Solar Impulse » et son pilote battent le record de vol en solitaireLe périple transpacifique qui s’est achevé vendredi à Hawaï, et qui a permis à André Borschberg de battre le record du plus long vol en solitaire sans ravitaillement avec 117 heures et 51 minutes passées en l’air, n’était en effet qu’une étape d’un chapelet de treize autour du globe. Celle-ci a commencé dimanche dernier en catimini à Nagoya, où l’avion solaire avait été contraint de se poser il y a un petit mois alors en provenance de Chine, les conditions météorologiques s’étant soudainement fortement dégradées au point d’empêcher la grande traversée. Au Japon, une première tentative de nouvel envol avait été annoncée aux médias le 23 juin, avant d’être annulée à la dernière minute, contraignant André Borschberg à rentrer à l’hôtel pour ronger son frein, et décrochant quelques larmes de déception à Bertrand Piccard, l’initiateur du projet et second pilote, sous l’œil des caméras.Lire aussi :Une météo difficile oblige « Solar Impulse 2 » à atterrir au Japon8 000 kilomètres de montagnes russesMais ce 28 juin – et cette fois sans avoir prévenu la presse – départ ! Pour 8 000 km environ, parcourus à une vitesse variant entre 70 et 100 km/h, en jouant aux montagnes russes : chacun des cinq jours, l’aéroplane a grimpé à 10 000 m d’altitude pour recharger ses batteries avec ses 17 248 cellules photovoltaïques, avant de planer puis de voler à plat dans la nuit, entre les nuages et deux fronts froids. Le second, franchi comme un mur lors du quatrième jour, a causé des sueurs froides au pilote autant qu’aux ingénieurs du Centre de contrôle à Monaco, en raison des fortes turbulences rencontrées. Ceci surtout alors qu’André Borschberg, 62 ans, qui a dormi par tranches de 20 minutes durant le périple, avait accumulé une grande fatigue.During the fourth day I felt very tired, having climbed the equivalent altitude of Mount Everest four times http://t.co/N6Wk1vi9ok— andreborschberg (@André Borschberg)require(["twitter/widgets"]);Plus tôt, justement durant ces périodes de repos, un autre souci majeur était apparu : le pilote automatique ne cessait d’enclencher des alarmes dans le cockpit de 3,8 m3. Les ingénieurs, dans une manœuvre délicate, ont alors demandé au pilote d’éteindre et de relancer certains systèmes électroniques. Et tout est rentré dans l’ordre. « Malgré cela, l’avion s’est très bien comporté, tant il a été construit avec minutie par toute l’équipe », souligne l’astronaute Claude Nicollier, responsable des premiers essais en vol. « C’est une magnifique récompense pour les dizaines d’ingénieurs qui ont œuvré à ce projet depuis plus d’une décennie », ajoute Olivier de Sybourg, qui les a vus travailler sous ses yeux dans le hangar du SESA à Payerne, où le Si2 a été finalisé.Les larmes de Bertrand PiccardArrivé il y a deux jours à Hawaï, et alors qu’il scrutait dans la nuit l’avion qui faisait des ronds dans le ciel – l’équipe a attendu l’aube pour faire poser l’avion afin de prendre des images en vol sur Hawaï – Bertrand Piccard a expliqué sur Internet son émotion et les larmes – de joie cette fois – qu’il a versées lorsqu’il aperçut les 16 phares d’ampoules LED de l’avion large de 72 mètres.Lire aussi :Solar Impulse 2 autour de la planèteEt de raconter : « Lorsque, le 29 juin, nous avons passé le point de non-retour, j’ai ressenti un sentiment absolu et irréversible que nous allions y arriver. C’était si puissant que rien, ni chez André ni chez moi, ne pouvait nous faire changer d’avis concernant l’issue de ce vol. »Un périple qui, outre les séquences de pilotage pur, les siestes et les nombreuses sollicitations en plein ciel de médias du monde entier, a alors aussi permis à André Borschberg de se détendre. En lisant un livre d’anecdotes écrites par son équipe et caché dans le cockpit. Ou en s’amusant, lorsqu’il s’est déguisé à l’aide d’une longue barbe en s’étonnant qu’elle ait poussé pendant la nuit. « Une autre journée ordinaire au bureau », blaguait-il même sur Twitter à l’aube du quatrième jour de vol.A peine posé, l’avion a été pris en charge par les ingénieurs, qui doivent l’ausculter et le remettre en état pour la suite, imminente, de l’aventure : dans trois jours au mieux, si la météo le permet, c’est Bertrand Piccard qui prendra les commandes pour achever la traversée du Pacifique et rejoindre Phoenix, aux Etats-Unis.Olivier Dessibourg ("Le Temps")Journaliste au Monde Moina Fauchier-Delavigne Pourquoi un référendum sur les mesures d’austérité ? Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, au pouvoir depuis février, annonce samedi 27 juin en pleine nuit, un référendum pour le 5 juillet sur le plan d’aide des créanciers (Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international – la « troïka »). Cette initiative, envisagée depuis plusieurs semaines, doit permettre au gouvernement de consulter la population sur les conditions posées par la troïka, jugées inacceptables par l’exécutif. Mais l’annonce entraîne la rupture des négociations « réformes contre argent frais » menées depuis des mois afin de débloquer l’ultime tranche des deux plans d’aide mis en place pour financer le pays depuis 2010 (soit 7,2 milliards d’euros, sur un total de 240 milliards).La légalité du référendum, annoncé une semaine avant sa tenue, pose déjà question. Le Conseil de l’Europe a averti le 1er juillet que cette consultation populaire organisée en neuf jours « pose problème ». En Grèce aussi, certains doutent de la validité du vote : le Conseil d’Etat devait d’ailleurs se prononcer sur la légalité du référendum vendredi en fin de journée. La formulation de la question posée aux électeurs pose également problème.Lire la synthèse :Comment les Grecs ont organisé un référendum en neuf joursQuelle est la question posée lors du référendum ?Le gouvernement grec a libellé ainsi la question soumise aux électeurs : « Le plan d’accord soumis par la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fond monétaire international lors de la réunion de l’Eurogroupe du 25/06/12, qui comprend deux parties et constitue leur proposition commune, doit-il être accepté ? Le premier document est intitulé “Réformes pour l’achèvement du programme actuel et au-delà” et le second “Analyse préliminaire de la soutenabilité de la dette”. Non accepté/NON ; accepté/OUI »La question n’est pas très difficile à comprendre. Mais les deux documents mentionnés, encore en cours de négociation au moment de l’annonce du référendum, sont truffés de chiffres et d’acronymes, et difficilement compréhensibles pour le plus grand nombre.Qui appelle à voter « non », ou « oui » ? Le premier ministre, Alexis Tsipras, a appelé à plusieurs reprises à voter « non » au référendum sur l’accord « réformes contre argent frais », estimant que cela lui permettrait de négocier de meilleures conditions. Lors d’une allocution à la télévision mercredi 1er juillet, il a affirmé qu’il s’agirait d’un message clair contre l’austérité. Il a cependant exclu qu’un tel vote conduise le pays à sortir de la zone euro. Vendredi 3 juillet au soir, il devait défiler en tête d’une manifestation pour le « non ».Outre Syriza, le parti anti-austérité du premier ministre, les nationalistes (Grecs indépendants) et l’extrême droite (Aube dorée) appellent également à rejeter la proposition européenne. Quant à l’opposition, que ce soit de centre-droit (Nouvelle Démocratie, le parti de l’ancien premier ministre Antonis Samaras), de centre-gauche (les socialistes du Pasok) ou du centre, elle est contre la tenue du référendum. Les partisans de ces formations devraient donc voter « oui » ou s’abstenir.Les forces vives de l’économie grecque – confédérations d’agriculteurs, d’exportateurs, des ingénieurs et entrepreneurs de travaux publics, des professionnels du tourisme et de l’industrie – et l’association centrale des municipalités grecques ont lancé le 1er juillet un appel solennel au « oui ». Pour elles, il est essentiel de rester dans la zone euro.Par ailleurs, la population semblait être majoritairement favorable au « non » avant la mise en place du contrôle des capitaux et la fermeture des banques, le 29 juin, elle parait désormais plus hésitante, d’après les sondages. Au point de voir le « oui » prendre pour la première fois une courte longueur d’avance dans une enquête d’opinion publiée ce vendredi par le journal Ethnos (44,8 % contre 43,4 %).Face aux enjeux confus de ce vote – soutien ou défiance à l’égard des créanciers ? Pour ou contre l’appartenance à la zone euro ? – les indécis représentaient encore une assez forte proportion, selon ce sondage réalisé mardi et mercredi : près de 12 % des personnes interrogées sur leurs intentions de vote n’étaient pas en mesure de répondre. data-tym-playerid="tym-player-x2w7vk7" data-tym-title="Avec Tsipras, les Grecs « vivent un grand huit émotionnel »" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/economie/video/2015/07/01/comment-les-grecs-reagissent-ils-a-la-strategie-d-alexis-tsipras_4666498_3234.html" data-tym-categories="crise-grecque,europe,union-europeenne,international,economie,grece,eclairages,economie-mondiale,videos" data-tym-tags="crise-grecque,europe,union-europeenne,international,economie,grece,eclairages,economie-mondiale,videos" data-tym-providerreference="x2w7vk7" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion"Quels sont les points qui bloquent encore aujourd’hui ? Pour l’instant, et jusqu’à sa tenue dimanche, c’est le référendum lui-même qui empêche toute reprise des tractations. Les créanciers européens ont décidé d’attendre l’issue du vote, pour reprendre, ou non, les discussions.Mardi, en fin d’après-midi, Alexis Tsipras semblait être prêt à de nouveaux compromis avec ses créanciers. En cas d’accord, il suggérait même d’annuler le référendum. Dans une lettre envoyée à l’Eurogroupe, le premier ministre grec s’est dit prêt à accepter la plupart des réformes requises par les créanciers – avec seulement quelques amendements.Alexis Tsipras a cependant demandé des contreparties : un prêt de deux ans d’un montant total de 29,1 milliards d’euros, auprès du Mécanisme européen de stabilité (MES, le fonds de secours de la zone euro), afin que la Grèce puisse payer ses dettes envers ses créanciers dans l’intervalle ; une restructuration de la dette du pays auprès du FESF (Fonds européen de stabilité financière) qui est d’environ 130 milliards d’euros ; enfin, une extension, très courte, du deuxième plan d’aide à la Grèce. Mais cette tentative de reprise du dialogue a tourné court. Angela Merkel, en particulier, a souligné que rien ne serait discuté avant la consultation.Lire aussi :En Grèce, 8 plans d’austérité depuis 2009, 4 gouvernements, 2 plans d’aideQue peut-il se passer en cas de victoire du « oui » au référendum ? Les Grecs redoutent une nouvelle période d’instabilité politique. Depuis le début de la crise en 2009, la Grèce a déjà connu pas moins de cinq premiers ministres en cinq ans. Si le « oui » l’emporte, le gouvernement au pouvoir à Athènes depuis février pourrait être obligé de démissionner. Mais vendredi, il était encore difficile d’estimer avec certitude s’il tomberait en cas de défaite. Alexis Tsipras l’a laissé supposer en affirmant lundi : « Je ne suis pas un Premier ministre qui reste en place qu’il pleuve ou qu’il vente ». Il n’a cependant jamais déclaré nettement qu’il quitterait son poste.Son ministre des finances, Yanis Varoufakis, a été le premier à signifier clairement jeudi 2 juillet, sur Bloomberg TV, qu’il démissionnerait si le « oui » l’emportait. Il a même affirmé sur une radio australienne que le gouvernement entier pourrait démissionner en cas de victoire du « oui » au référendum de dimanche. Cependant, le jour même, le vice-président du Parlement, Alexis Mitropoulos, a estimé que « le Premier ministre doit rester en place même si le vote est un “oui” aux mesures » des créanciers.Du côté des créanciers, par contre, un « oui » rouvrirait sûrement la possibilité de discuter. La France et le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, estimaient jeudi qu’un accord pour sauver la Grèce de la faillite était possible si les électeurs se prononçaient en faveur du « oui » dimanche. Selon Dijsselbloem, « il y aura évidemment, du côté européen, une volonté d’aider la Grèce à s’en sortir ». On repartirait donc pour nouveau round de négociations. Par ailleurs, la BCE maintiendrait aussi ses prêts d’urgence aux banques, qui ont jusqu’ici permis d’éviter une faillite du secteur. data-tym-playerid="tym-player-x2w1tc5" data-tym-title="Grèce : quels sont les scénarios possibles ?" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/economie/video/2015/06/30/grece-quels-sont-les-scenarios-possibles_4664784_3234.html" data-tym-categories="crise-grecque,union-europeenne,europe,grece,international,economie,eclairages,videos" data-tym-tags="crise-grecque,union-europeenne,europe,grece,international,economie,eclairages,videos" data-tym-providerreference="x2w1tc5" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion"Lire aussi :Réformes ou sortie de l’euro : comprendre la situation de la GrèceQue peut-il se passer en cas de victoire du « non » au référendum ? « Si le résultat est négatif, l’avenir sera considérablement plus compliqué », a averti le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem. Pendant la semaine de campagne, les créanciers européens de la Grèce ont, pour certains, demandé l’annulation du vote, et plusieurs responsables (dont le président français François Hollande) ont prévenu qu’un « non » provoquerait une sortie de la zone euro : un « Grexit ».Si Alexis Tsipras a écarté cette possibilité d’un revers de main lors de son allocution à la télévision mercredi 1er juillet, et dit n’avoir aucune intention de faire sortir le pays de la zone euro, on entrerait en tout cas en terre inconnue. La situation est d’autant plus incertaine que le second plan d’aide au pays est arrivé à son terme, le 30 juin. Or sans programme d’assainissement, la BCE pourrait décider de mettre un terme à son dispositif de perfusion du système bancaire grec.L’Etat, dont les caisses sont déjà vides, et qui ne peut plus bénéficier des aides de ces créanciers, serait très vite à court de liquidités. Après avoir été incapable mardi 30 juin de retourner les sommes (1,5 milliard d’euros) dues au FMI, il devrait avoir le plus grand mal à rembourser la BCE (une échéance de 3,5 milliards d’euros est prévue pour le 20 juillet. A terme, le pays pourrait progressivement, et dans le pire des cas, être amené à revenir à une monnaie nationale, par exemple, pour payer ses fonctionnaires.Cependant, dans les traités communautaires, rien n’est prévu pour quitter la zone euro, l’adoption de la monnaie unique étant censée être irréversible. Un « Grexit » se ferait donc selon des modalités encore inconnues. Et il aurait des conséquences politiques et financières difficiles à évaluer pour la Grèce, comme pour ses voisins de la zone euro.Lire le décryptage :La Grèce, dernier exemple d’une longue histoire de défauts souverainsMoina Fauchier-DelavigneJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Clément Guillou Nommé le 11 juin à la tête du Laboratoire national de dépistage du dopage (LNDD), Pascal Kintz ne rejoindra finalement pas Châtenay-Malabry. Le chercheur strasbourgeois a finalement refusé le poste, a appris Le Monde. Joint par téléphone vendredi, Pascal Kintz n’a pas souhaité détailler les raisons de ce revirement.« Je ne commente pas les questions de politique. J’ai tourné la page. Mes états d’âme personnels sont sans intérêt », a-t-il dit.Le laboratoire de Châtenay-Malabry, jadis en pointe au niveau mondial avec l’invention du test de détection de l’EPO en 2000, n’a plus de directeur depuis le départ à la retraite de Françoise Lasne, le 31 décembre 2014. Un départ que l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), autorité de tutelle du laboratoire, n’a pas suffisamment anticipé.Le laboratoire situé dans les Hauts-de-Seine a désormais une activité routinière, sous le contrôle d’une directrice par intérim, Adeline Molina. Aucun candidat n’avait satisfait le collège de l’AFLD jusqu’à Pascal Kintz, docteur en pharmacie spécialiste de l’analyse des cheveux. « On avait quelqu’un à même de relever le laboratoire et on repart à zéro », regrette un membre du collège de l’Agence.Lire aussi :Tour de France : 10 raisons de suivre l’édition 2015Le président de l’AFLD mis en minorité« Il a fait savoir par lettre du 28 juin qu’il renonçait à ses fonctions. Le collège a pris acte de cette décision et prolongé l’intérim de l’actuelle directrice adjointe. Il ne donne aucun motif », précise Bruno Genevois, le président de l’AFLD.Selon M. Genevois, le refus de M. Kintz de prendre la direction de Châtenay-Malabry est lié à un salaire insuffisant, « dans un contexte où, sur le plan budgétaire, l’AFLD n’a pas beaucoup de marge de manœuvre ». Pascal Kintz aurait dû quitter un laboratoire spécialisé dans l’expertise judiciaire, plus rémunérateur.Selon plusieurs sources, après avoir pris acte du refus de M. Kintz, Bruno Genevois a soumis au collège de l’AFLD, composé d’experts scientifiques, juridiques et de personnalités du monde sportif, un autre candidat, Eric Ezan. Biologiste du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), cet inconnu du monde de l’antidopage a été rejeté sans appel : une voix pour, cinq voix contre. Trois membres du collège étaient absents. L’ingénieur n’avait pas convaincu, notamment la partie scientifique du collège, sur sa capacité à redresser la situation du laboratoire.C’est la deuxième fois que Bruno Genevois est mis en minorité sur la question du directeur du laboratoire. L’an dernier, il avait proposé la numéro 2 du laboratoire d’Athènes, au parcours scientifique jugé bien mince.« La charrue avant les bœufs »« Tout ça est lamentable », déplore Michel Rieu, l’ancien conseiller scientifique de l’AFLD. « Je suis catastrophé. Il [Bruno Genevois] a voulu mettre la charrue avant les bœufs. Tant qu’il ne comprendra pas qu’un recrutement ne se fait pas comme ça, qu’il faut élaborer une politique de recherche du laboratoire, lui donner une indépendance réelle, il n’aura pas de candidat à la hauteur. »Ce qui ressemble à une fronde des quatre scientifiques (sur neuf membres) du collège de l’AFLD contre ce juriste issu du Conseil d’Etat n’inquiète pas le président Genevois : « Une institution collégiale prend ses décisions collégialement, et il y a un libre débat qui s’organise. Sur un plan général, nous avons des positions largement communes, ce ne sont que des moments de divergence passagers et ponctuels. »Pour ce qui est du laboratoire, l’intérim d’Adeline Molina a été prolongé. « On verra ça dans les semaines à venir, il n’y a pas de problème », assure M. Genevois à la veille du départ du Tour de France.Comment se lit cette infographieChaque bulle représente un des pays dont au moins un coureur a déjà participé au tour. La taille dépend du nombre total de coureurs à avoir participé – 5 308 pour la France, par exemple – et la couleur du nombre de victoires depuis la première édition en 1903.Passez votre souris par dessus les bulles pour afficher le nombre de participants depuis 1903 et en 2015.Clément GuillouJournaliste au Monde Alexandre Piquard et Alexis Delcambre La tempête médiatique autour des « Guignols » masquait une bataille au sommet de Canal+, qui s’est soldée, vendredi 3 juillet, par le départ de son numéro deux, Rodolphe Belmer. Sa disgrâce a été prononcée par un communiqué de Vivendi, propriétaire du groupe, qui a nommé son adjoint, Maxime Saada, au poste de directeur général.C’est un signe fort de reprise en main de la chaîne par le groupe de Vincent Bolloré, qui s’est néanmoins voulu rassurant sur l’avenir des célèbres marionnettes de latex. Le président du conseil de surveillance de Vivendi a expliqué vendredi, lors d’un comité d’entreprise, que leur survie était assurée. « Les Guignols font partie du patrimoine de Canal+ qui a été, je le rappelle, créé par Havas [dont l’homme d’affaires breton est également le premier actionnaire] il y a trente ans » et « il est hors de question de se priver de cet atout qui est la propriété du groupe », a-t-il ensuite précisé à l’AFP. Tout en indiquant que « les dirigeants de Canal+ et de Vivendi devraient décider sous quel format et à quel moment ils devraient être distribués ».Conserver les « Guignols », mais n’exclure aucun changementPour Vivendi, la polémique des derniers jours était déplacée : la volonté de M. Bolloré n’était pas de supprimer « Les Guignols de l’info » pour des raisons politiques, mais plutôt d’envoyer un message fort à Canal+. L’industriel juge qu’il faut faire évoluer fortement la grille de la chaîne, dont l’audience est en repli.Dans ce contexte, la partie diffusée en clair - incluant « Le Grand Journal » et « Les Guignols de l’info » - est susceptible de connaître des changements. Dans l’esprit des dirigeants de Vivendi, le passage de l’émission satirique quotidienne à une périodicité hebdomadaire est une hypothèse, mais pas la seule. L’horaire de diffusion pourrait être une autre variable, et l’idée d’un passage en payant, comme produit d’appel pour générer de l’abonnement, existe également.« C'est une petite victoire, réagissait, vendredi, un membre de l’équipe des « Guignols ».« Mais si on nous passe le dimanche pendant vingt minutes, on nous tue quand même. Les Guignols, c'est une émission quotidienne. Si on nous passe en hebdo ou en crypté, on risque de perdre la moitié de l'audience et de l'équipe. »Mettre en question le statut des « Guignols » ou du « Grand Journal » est aussi clairement pour M. Bolloré une façon de secouer le management actuel, qui s’est soldé par le départ de M. Belmer.Lire aussi :Les réseaux sociaux et les politiques au secours des « Guignols »Bras-de-fer avec la direction de Canal+Rodolphe Belmer était le numéro deux du groupe depuis douze ans et patron des programmes de la chaîne. Or la volonté affichée par Vivendi de réformer les programmes entre en conflit avec certaines décisions déjà prises par la direction de Canal+ pour la saison prochaine. M. Bolloré parle ainsi de transformer le « Grand Journal », or le contrat a déjà été renouvelé avec KM, la société de production de Renaud Le Van Kim, qui réalise et contrôle l’émission depuis 2004. Par ailleurs, Canal+ a récemment racheté la société qui crée les marionnettes des « Guignols » et l’a accueillie dans ses locaux.Secouer Canal+ et réduire les coûtsPour Vincent Bolloré, il faut secouer Canal+ : le groupe de télévision payante et gratuite a certes de bons résultats, mais est confronté à différents défis, notamment sa branche Canal+ France. Les coûts des programmes sportifs ont ainsi augmenté, en raison de l’offensive de la chaîne beIN Sports. La concurrence change, avec notamment l’arrivée de Netflix. Enfin, les abonnements en France ne progressent pas, voire sont en léger recul.Pour répondre à cette situation, il faut réformer Canal+, pense le groupe Vivendi, et l’une des solutions est de réduire les coûts. D’où la piste évoquée en comité d’entreprise, vendredi 3 juillet, de favoriser si nécessaire la production interne. Un message qui peut s’appliquer par exemple au « Grand Journal », produit par la société externe KM. Une émission qui est jugée coûteuse (100 000 euros par jour, selon Challenges) et dont l’audience baisse.« Bolloré soulève le tapis et voit qu’il y a des contrats généreux qui n’ont pas été renégociés depuis une éternité, analyse un salarié. Enfin on a un vrai actionnaire qui prend les dossiers en main. » A l’heure où un plan social de 39 personnes est en cours dans le groupe, les employés sont sensibles à ce discours en faveur de la production interne.L’imprévisible BolloréLa reprise en main brutale de Canal + par Vincent Bolloré a lieu après une période d’observation de plusieurs mois. Vivendi estime avoir, depuis l’automne, envoyé des messages demandant des réformes, messages qui ont été insuffisamment pris en compte à ses yeux.L’industriel breton est fidèle à sa réputation d’imprévisibilité : quand il est arrivé, tout le monde s’est posé la question de l’avenir de Bertrand Méheut, 64 ans et de Rodolphe Belmer, 45 ans, le duo qui a depuis 2002 redressé la chaîne après l’ère Jean-Marie Messier. Le premier avait désigné le second comme dauphin, avant de se raviser. M. Bolloré a d’abord conforté M. Méheut, puis il a donné des nouvelles fonctions groupe à M. Belmer, placé à la tête d’une nouvelle division baptisée « Vivendi Contents », chargé de développer de nouveaux formats, avec Canal + mais aussi Universal Music et Studio Canal, la filiale de production. Ce signe de confiance n’a pas empêché qu’il soit sacrifié vendredi... « sur la recommandation » de M. Méheut, pointe perfidement le communiqué de Vivendi.Depuis 2002, Canal+ - qui possède aussi les chaînes gratuites D8 et D17, ainsi que de la production cinéma - avait pris l’habitude, de vivre en autonomie. Désormais, le niveau groupe prend une importance croissante. Outre Vivendi Contents, M. Bolloré a récemment lancé Vivendi Village, qui regroupe les diversifications comme la billetterie, mais se veut aussi pépinière de petites entités comme Watchever, plateforme de vidéo par abonnement concurrente de Netflix en Allemagne. Une activité qui aurait pu en théorie être rattachée à Canal+, comme la plateforme de vidéo Dailymotion, mais les deux ont été intégrées à Vivendi. « A l’extrême, on pourrait imaginer que Vivendi incarne le groupe au sein duquel Canal+ redevienne une simple chaîne », estime un bon connaisseur de la maison.Le nouveau patron de Vivendi a franchi une nouvelle étape dans sa prise de pouvoir. « M. Bolloré n’aime pas les gens qui lui disent non, rappelle cette source. C’est ce qui s’est joué ces derniers jours. »Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.07.2015 à 15h14 • Mis à jour le03.07.2015 à 18h40 data-tym-playerid="tym-player-x2w1tc5" data-tym-title="Grèce : quels sont les scénarios possibles ?" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/economie/video/2015/06/30/grece-quels-sont-les-scenarios-possibles_4664784_3234.html" data-tym-categories="crise-grecque,union-europeenne,europe,grece,international,economie,eclairages,videos" data-tym-tags="crise-grecque,union-europeenne,europe,grece,international,economie,eclairages,videos" data-tym-providerreference="x2w1tc5" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion"A deux jours du référendum pour décider si les Grecs acceptent ou non les conditions économiques de leurs créanciers, le Fonds européen de stabilité financière (FESF) a officiellement déclaré la Grèce en « défaut » de paiement, après le non-remboursement de 1,5 milliard d’euros au Fonds monétaire international (FMI). Pour le président du Fonds, Klaus Regling :« Ce défaut est une cause de grave inquiétude. Cela rompt l’engagement pris par la Grèce d’honorer ses obligations financières et ouvre la voie à de sévères conséquences pour l’économie et le peuple grec. »Le Fonds, le plus gros créancier du pays avec des prêts totalisant 144,6 milliards d’euros, dit pourtant « garder toutes les options ouvertes » en fonction des évolutions en Grèce. Le Fonds « suivra en permanence la situation et évaluera régulièrement sa position ». En attendant, il se réserve le droit d’agir ultérieurement, « sans réclamer de remboursement immédiat » à Athènes. L'Union des banques grecques a indiqué que les banques avaient « des liquidités suffisantes jusqu’à leur réouverture prévue mardi ». Les banques sont fermées depuis le 28 juin et les retraits aux guichets automatiques limités à 60 euros par jour.Lire sur Les Décodeurs :Réformes ou sortie de l’euro : comprendre la situation de la GrèceTsipras s’appuie sur le FMIDans le même temps, le gouvernement grec et les « institutions » continuent de se parler par médias interposés. A l’occasion d’une allocution télévisée, le premier ministre Alexis Tsipras a souhaité « une décote de 30 % de la dette grecque et une période de grâce de vingt ans » pour assurer « la viabilité de la dette » de son pays.Alors qu’un rapport du FMI publié jeudi évoque la possibilité d’un effacement de la dette à hauteur de 30 % pour atteindre les objectifs fixés en 2012 lors du deuxième plan de sauvetage (124 % du PIB en 2020 contre 176 % aujourd’hui), %. Tsipras a regretté que la position du Fonds « n’ait jamais été présentée par les créanciers pendant les cinq mois de négociation ».Dans son rapport, le FMI évoque aussi la nécessité de trouver 50 milliards d’euros de financements supplémentaires pour la Grèce sur une période allant d’octobre 2015 à fin 2018. Selon le FMI, l’Union européenne et la Banque centrale européenne devraient apporter une contribution de 36 milliards d’euros.Les négociations continuent-elles ? Yanis Varoufakis, le ministre des finances grec, a répété qu’un accord avec les créanciers était à portée de main, que les discussions avec les institutions continuaient en coulisse et que « nous pourrions trouver un accord demain matin [samedi]. »« Si c’est non, je peux vous affirmer que durant cette semaine d’impasse nous avons eu des propositions tout à fait convenables provenant de l’Europe, en confidentialité, et un accord est plus ou moins scellé. »Pour le ministre, la seule divergence qui subsiste entre la Grèce et ses créanciers concerne « l’allégement de la dette ». Pour la politique budgétaire et la liste des réformes, le gouvernement grec et les institutions seraient, selon lui, « très très proches » d’un accord.Ce qui n’est visiblement pas l’avis de Jean-Claude Juncker. Le président de la Commission européenne a démenti dans la foulée la poursuite des discussions lors d’une conférence de presse à Luxembourg.« Aucune négociation n’est en cours. Si les Grecs votent non, la position grecque sera considérablement affaiblie. »Cette possibilité a également été écartée par le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, qui dit dans Bild que d’éventuelles négociations prendraient « un moment », même en cas de victoire du oui au référendum. Malgré la position du gouvernement d’Alexis Tsipras, qui incite les 10 millions de Grecs à voter non, le oui était légèrement en tête (à 44,8 % contre 43,4 %) dans un sondage publié le 3 juillet par le journal Ethnos. Un autre sondage, réalisé pour Bloomberg par l'Université de Macédoine, montre un pays partagé, avec 43 % pour le non, contre 42,5 % pour le oui. Les deux camps comptents manifester ce soir dans les rues d’Athènes. data-tym-playerid="tym-player-x2wb9u3" data-tym-title="Thomas Piketty : ceux qui cherchent le Grexit « sont de dangereux apprentis-sorciers »" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/festival/video/2015/07/02/thomas-piketty-ceux-qui-cherchent-le-grexit-sont-de-dangereux-apprentis-sorciers_4668064_4415198.html" data-tym-categories="festival,crise-grecque,international,grece,economie,europe,emissions,union-europeenne" data-tym-tags="festival,crise-grecque,international,grece,economie,europe,emissions,union-europeenne" data-tym-providerreference="x2wb9u3" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion" Bastien Vachon   Dans une interview publiée dans Le Monde daté du jeudi 2 juillet, Nicolas Sarkozy évoque l’actualité internationale de ces dernières années. Sur la crise ukrainienne, certaines informations de l’ex-président sont fausses.Hollande a-t-il attendu un an avant de discuter avec Poutine ?Ce que Sarkozy dit :« Je m’interroge toujours sur la question de savoir pourquoi il a fallu attendre un an pour discuter avec M. Poutine. »Pourquoi c’est faux :La crise ukrainienne remonte au 21 novembre 2013, date à laquelle le gouvernement ukrainien de Viktor Ianoukovitch refuse de signer l’accord d’association avec l’Union européenne. Cette décision est le point de départ de la révolution ukrainienne, qui débouche sur le renversement du président, le 21 février 2014.Dans la foulée, Moscou annexe la Crimée, et alimente de plus en plus ouvertement les tensions dans l’est du pays, qui ne tarderont pas à se transformer en conflit armé.Trois mois plus tard, François Hollande dîne à l’Elysée avec Vladimir Poutine afin d’évoquer la situation en Ukraine. En juin, c’est lui qui réunira en Normandie, à l’occasion des commémorations des 70 ans du Débarquement, les présidents russe et ukrainien.A-t-on retiré au russe son statut de langue officielle ?Ce que Sarkozy dit :« Il fallait […] empêcher le gouvernement ukrainien de retirer le statut de langue officielle au russe dans un pays où 30 % de la population est russophone. »Pourquoi c’est exagéré :En 2012, Viktor Ianoukovitch, alors président de l’Ukraine, fait voter une loi élargissant les droits d’utilisation de certaines langues minoritaires au niveau régional. Le russe devient langue régionale dans les territoires où les russophones représentent plus de 10 % de la population, soit dans 13 subdivisions administratives sur 27. Cette initiative est dénoncée à l’époque par l’opposition. Viktor Ianoukovitch la promulgue tout de même, le 8 juillet de la même année.Lorsque son régime est renversé, le 21 février 2014, le Parlement ukrainien vote une loi abrogeant ce statut de langue régionale (c’est à cet épisode que fait référence Nicolas Sarkozy). Les protestations sont immédiates ; cette loi ne sera jamais promulguée et encore moins appliquée. L’initiative du Parlement aura malgré tout un effet désastreux dans l’Est russophone du pays, contribuant à envenimer le conflit.La question linguistique a toujours eu en Ukraine une connotation politique. Le régime tsariste avait interdit l’usage de l’ukrainien. En Ukraine soviétique, russe et ukrainien (deux langues proches) sont toutes deux langues officielles du pays. Les intellectuels ukrainiens seront malgré tout des cibles de choix de la répression, particulièrement pendant les années Staline.Par ailleurs, l’affirmation selon laquelle « 30 % de la population est russophone » méconnaît une réalité : l’Ukraine est un pays bilingue. L’immense majorité de ses habitants parlent les deux langues ; celles-ci peuvent être utilisées alternativement à la télévision sans que personne ne s’en émeuve. Et des villes russophones comme Kharkiv ou Dnipropetrovsk se sont découverts à l’occasion de la guerre une identité ukrainienne forte, fournissant notamment de nombreux volontaires aux forces armées du pays.Bastien Vachon David Revault d'Allonnes (Luanda - envoyé spécial) Le business vaut bien une escapade diplomatique, aussi embarrassante soit-elle. En visite d’Etat en Angola — présidé par José Eduardo Dos Santos, 72 ans dont 32 de règne —, François Hollande a sacrifié à la nécessité des affaires, vendredi 3 juillet. Sans paraître trop insister sur les questions de démocratie et de droits de l’homme, pourtant problématiques dans ce pays d’Afrique australe où quinze jeunes gens travaillant à des stratégies non violentes de protestation contre le pouvoir ont été récemment arrêtés pour « rébellion » et « attentat contre le président de la République ».Lire aussi :Au Bénin, Hollande entame sa tournée en AfriqueA Luanda, où il avait atterri jeudi 2 juillet en fin d’après-midi, il fut d’ailleurs essentiellement question de diplomatie économique. La délégation française revient avec, en poche, 1 milliard d’euros de contrats — entre autres des accords entre Sonangol, la compagnie nationale angolaise chargée de l’exploitation et de la production de pétrole et de gaz naturel, et Total, ou avec le groupe Accor pour l’ouverture de 50 hôtels. Pas encore le jackpot, mais une manière de reprendre pied dans le pays, après des années de brouille pour cause d’Angolagate, et de commencer à rattraper le retard pris sur les entreprises chinoises. « Les Chinois sont partout, la France et l’Europe nulle part, expliquait jeudi François Hollande à ses conseillers. On vient pour montrer qu’on est disponible pour la suite. »C’est le principal argument de vente développé sur place par le chef de l’Etat : « Avoir une responsabilité sociale et environnementale, faire en sorte que l’investissement soit au bénéfice de tous, de l’Angola et de l’économie française. » M. Hollande a ainsi expliqué vendredi matin, à l’occasion d’un forum économique franco-angolais, évoquant ainsi, comme un avantage concurrentiel, « une relation équilibrée, respectueuse, qui fait que nous pouvons travailler dans la durée ».Investissement politique sur l’avenirDans un pays où le PIB a été multiplié par huit en dix ans, où la rente pétrolière pâtit de la baisse du prix du pétrole, mais où la construction et les services se développent, l’attention diplomatique du président Hollande vise à déverrouiller un marché difficile à pénétrer, pour cause de lourdeurs bureaucratiques et de corruption généralisée. « Nous venons dans un moment où le prix du pétrole est bas, c’est difficile pour l’Angola », avait expliqué cette semaine, en privé, le président.Une forme d’investissement politique sur l’avenir, dont le retour est attendu de pied ferme par les chefs d’entreprise ayant fait le déplacement. « En Angola, il y a possibilité de faire quasiment tout. Ils sont demandeurs de tout. Cela pourrait être un eldorado pour les PME françaises. Mais à part le pétrole, on n’a pas réussi à pénétrer », estime Eric Ghebali, directeur du développement international de Suez Environnement et membre de la délégation.Accueillant, fait rare, M. Hollande au palais présidentiel, « dans une atmosphère de franche cordialité », M. Dos Santos, nonobstant une erreur de la traductrice qui a évoqué « M. François Mitterrand », a salué l’« excellence des relations entre entreprises de nos deux pays, notamment dans le secteur pétrolier ». « Nous sommes intéressés par l’élargissement de notre coopération au-delà du secteur pétrolier », a assuré le président angolais, citant le bâtiment, le transport, l’énergie, le tourisme, l’agroalimentaire ou encore l’eau.« C’était très important pour moi de rappeler l’engagement de la France dans cette conjoncture, pas la plus favorable au secteur pétrolier », a répondu François Hollande, qui n’a cependant pas publiquement évoqué la question des droits humains et politiques, soulignant simplement « l’engagement de pluralisme, d’élections qui sont prévues. La France y est attentive ». La conférence de presse initialement prévue s’est finalement transformée en simple déclaration, sans question des journalistes, donc, à la demande de la présidence angolaise. « Le président a tout dit, il a répondu aux questions d’avance », a conclu M. Dos Santos. Le périple présidentiel se poursuivait vendredi après-midi au Cameroun, dirigé par Paul Biya, 72 ans, chef de l’Etat depuis trente-cinq ans.Lire aussi :A Cotonou, Hollande vante l’exemple démocratique béninoisDavid Revault d'Allonnes (Luanda - envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Raphaëlle Bacqué La cathédrale Saint-Louis des Invalides est pleine et, à voir seulement l’assemblée qui remplit les travées, il est clair que c’est toute une époque que l’on enterre, ce vendredi 3 juillet, en même temps que Charles Pasqua, mort le 29 juin. De la génération de l’ancien ministre de l’intérieur, il ne reste plus que Serge Dassault et Roland Dumas, qui remonte la nef appuyé sur sa canne, pendant que l’on murmure dans son dos « c’est Talleyrand qui vient rendre hommage à Fouché… »Il est bien l’un des rares anciens élus mitterrandistes à avoir fait le déplacement. Pour les obsèques de celui qui fût l’une des bêtes noires de la gauche, le pouvoir socialiste n’a dépêché que le strict minimum de son contingent d’officiels : le directeur de cabinet du président de la République, la ministre Marylise Lebranchu et le secrétaire d’Etat Jean-Marie Le Guen.Même d’anciens adversaires sont venusMais aux bancs des officiels, presque toute la droite des trente-cinq dernières années, se tient là. Une assemblée sombre, très largement masculine qui retrace à elle seule l’histoire tumultueuse du mouvement néogaulliste. La brochette des anciens premiers ministres, Edouard Balladur, Alain Juppé et François Fillon, a été placée devant les élus des Hauts-de-Seine, les inévitables époux Balkany, Claude Guéant, André Santini, et les collaborateurs de la campagne contre le traité de Maastricht. Même d’anciens adversaires sont venus, comme Michel Noir, dont la haute silhouette s’est voûtée sous une tête désormais blanchie par les années. Nicolas Sarkozy, celui-là même qui avait fait ses premières armes en politique soufflant la mairie de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) au nez de Pasqua, a préféré se recueillir seul au funérarium, plutôt que se mêler à cette assemblée qui semble refermer un pan d’histoire. Jacques Chirac, trop affaibli, n’a pas fait le déplacement, ni sa fille Claude qui appelait pourtant Pasqua « oncle Charles » avant que celui-ci ne choisisse, en 1995, Edouard Balladur. Après des années de brouille, l’ancien président de la République avait fini par appeler, en février, pour présenter à son ancien compagnon, ses condoléances après la mort du fils unique de Charles Pasqua. Mais pour ses obsèques, seul le gendre de Chirac, Frédéric Salat-Baroux, a été dépêché.« Il connaissait tous les secrets de la République. Il n’en révéla aucun pour se défendre. Question d’honneur, énonce Henri Guaino des sanglots dans la voix.L’évêque aux armées françaises, Monseigneur Luc Ravel, a-t-il bien compris, cependant, le caractère du personnage que l’on enterre ? Depuis une demi-heure, maintenant, il parle de Charles Pasqua comme on parlerait d’un enfant de chœur. Retraçant d’une voix trop douce un parcours dont il a gommé toutes les aspérités. Dans l’assemblée, on s’évente doucement, pour échapper à la chaleur. Voilà pourtant que les politiques vont reprendre le pouvoir.Le préfet Pierre Monzani, un bébé Pasqua qui dirigea le pôle universitaire Léonard de Vinci, à Courbevoie (Hauts-de-Seine), le président du Sénat Gérard Larcher et surtout l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, aujourd’hui député, Henri Guaino ont préparé des discours. Et les voici qui redressent à grands traits lyriques une statue légendaire, certes, mais qui n’a plus rien d’un angelot.« Il connaissait tous les secrets de la République. Il n’en révéla aucun pour se défendre lorsqu’il fut attaqué. Question d’honneur, énonce Guaino des sanglots dans la voix. On l’accusait de “diplomatie parallèle” et d’être peu regardant sur les moyens. Il l’était, en effet, quand il s’agissait de sauver une vie ou de défendre l’honneur de la France. Mais personne ne l’a jamais vu accomplir un acte dont la France put avoir honte. » Puis il rappelle « l’écho des colères homériques et des immenses éclats de rire de Charles Pasqua et de Philippe Seguin résonnent encore dans les têtes de beaucoup d’entre nous. »Lire aussi :Mort de Charles Pasqua, un homme qui faisait « peur et rire tout à la fois »Derrière l’épouse et les petits-fils du défunt, des secrétaires et des collaborateurs étouffent un sanglot. Un chœur de voix d’hommes s’élève alors, chantant en corse le Dio vi salve Regina : « Voi dei nemici nostri/A noi date vittoria/E poi l’Eterna gloria/In Paradiso » (« Sur nos ennemis, donnez-nous la victoire et puis l’Eternelle gloire au Paradis… »).Cette fois, la cérémonie ressemble à celui que l’on célèbre. Et le cercueil peut enfin partir rejoindre les parfums du Sud, à Grasse (Alpes-Maritimes), où l’ancien ministre repose désormais.Raphaëlle Bacquégrand reporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.07.2015 à 14h16 • Mis à jour le03.07.2015 à 15h34 Uber suspend son service UberPop en France ? Pour Manuel Valls, c’est le résultat de la « fermeté » affichée par le gouvernement dans le domaine. « C’est une profession qui a besoin de règles, nous ne sommes pas dans la loi de la jungle et avec un esclavagisme qui serait celui des temps modernes », a déclaré le premier ministre à la presse vendredi, insistant sur le fait que « notre société a besoin d’autorité et de règles ».« Nous avons toujours dit que nous n’étions pas contre Uber, que nous n’étions pas contre les VTC [véhicule de tourisme avec chauffeur], qu’il fallait, là aussi, des règles. Nous sommes d’ailleurs prêts à examiner dans ce domaine-là toutes les évolutions nécessaires, mais UberPOP devait être interdit. »« Ça va dans le bon sens, mais une activité illégale, ça ne se suspend pas, ça s’arrête », a affirmé pour sa part le secrétaire d’Etat chargés des transports, Alain Vidalies.La semaine dernière le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait demandé au préfet de police de Paris de prendre un arrêté interdisant l’activité d’UberPop, illégale en France depuis le 1er janvier et l’entrée en vigueur de la loi Thévenoud, qui réglemente l’exercice de la profession de chauffeur.Lire aussi :Uber annonce la suspension d’UberPop en France dès ce soir« La France doit s’adapter à cette modernité »La décision a évidemment été saluée par les taxis, qui sont en guerre depuis des mois contre l’application. « Nous attendions cela depuis plus de 18 mois », s’est réjoui Thierry Guichère, président de l’association des Taxis de France, sur RTL. UberPop « était illégale, et il est normal que cette application cesse au plus vite, car elle nous a déjà pris beaucoup, beaucoup, beaucoup trop de clients ».« L’annonce est satisfaisante en soi. Néanmoins on reste très vigilants et très méfiants, a tempéré Séverine Bourlier, secrétaire générale de l’Union nationale des taxis. Uber est coutumier de manœuvres de ce genre et ils sont capables de créer des applications similaires sous un autre nom. »En revanche, le député Frédéric Lefebvre (Les Républicains) a estimé que « la France d[eva]it s’adapter à cette modernité ». « Il faut trouver une solution d’équilibre plutôt que d’interdire UberPop (…) il faut qu’il y ait des règles », a-t-il déclaré sur France Info :« Aujourd’hui, si on ne fait pas partie de l’élite politique, journalistique, économique, si on n’est pas abonné à telle ou telle grande société de taxis, (…) on n’arrive jamais à trouver un taxi, on a des tarifs qui sont inabordables. »Le directeur général d’Uber France, Thibaud Simphal, a annoncé vendredi 3 juillet dans une interview au Monde la suspension de son service controversé, dans un souci « d’apaisement ».M. Simphal et le directeur d’Uber pour l’Europe Pierre-Dimitri Gore-Coty ont été renvoyés en correctionnelle cette semaine pour pratique commerciale trompeuse, complicité d’exercice illégal de la profession de taxi, et traitement de données informatiques illégal.Lire aussi :Face à Uber, les taxis estiment que leur « survie est en jeu » 07.07.2015 à 18h31 • Mis à jour le07.07.2015 à 18h49 | Yves-Michel Riols (Vienne, envoyé spécial) Une fois de plus, les tortueuses négociations sur le nucléaire iranien viennent d’être prolongées de quelques jours. Elles pourraient durer encore toute la semaine, jusqu’au 10 juillet, a indiqué Marie Harf, la porte-parole du département d’Etat américain, mardi 7 juillet, à Vienne. Quelques heures avant venait d’expirer le délai prévu, adopté alors que les protagonistes avaient échoué à conclure à la date butoir initialement envisagée, le 30 juin.Lire aussi :Nucléaire : les derniers choix difficiles de TéhéranDe prolongation en prolongation, ces pourparlers ne cessent de s’éterniser depuis vingt mois lorsque l’Iran et les pays du « P5 + 1 » (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni, Allemagne) sont parvenus à un accord intérimaire à Genève, en novembre 2013, ouvrant la voie à des négociations qui ne devaient théoriquement durer qu’un an. L’objectif de ces discussions, amorcées en 2003 par les Européens, est de parvenir à un strict encadrement du programme nucléaire iranien, en échange d’une levée progressive et réversible des sanctions internationales, imposées contre la République islamique depuis 2006 par six résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.Trois points de blocageCette nouvelle extension des tractations est clairement le signe que les derniers arbitrages sont de plus en plus difficiles malgré la multiplication des réunions entre les chefs de la diplomatie des Six avec les Iraniens, qui ont persisté jusqu’aux premières heures de mardi, avant de reprendre dans la matinée.Sous un soleil de plomb, Laurent Fabius, le ministre français des affaires étrangères, a fait une brève déclaration, mardi, avant de quitter Vienne, dans laquelle il n’a pas dissimulé ses réserves. « La négociation sur le nucléaire iranien, comme prévu, n’est pas facile, il y a des périodes de tension », a-t-il souligné, avant d’énumérer les mêmes trois points de blocages qu’il avait évoqués il y a une semaine : l’« imitation » du programme nucléaire iranien, « la recherche » sur des modèles de centrifugeuses, qui permettent d’enrichir l’uranium, une matière nécessaire à la fabrication d’une bombe atomique, ainsi que « les sanctions et leur rétablissement » en cas de violation de l’accord par l’Iran et aussi la « possible dimension militaire », qui concerne les soupçons sur les activités passées de l’Iran.Sergueï Lavrov, le ministre russe des affaires étrangères, a affirmé qu’il restait « huit ou neuf » questions toujours en suspens, en précisant que la levée de l’embargo sur les armes frappant l’Iran demeurait un « problème majeur » dans la négociationM. Fabius a indiqué qu’il serait de retour, mercredi soir, dans la capitale autrichienne, mais plus le temps passe, plus la lassitude est perceptible chez les diplomates. « C’est bien bloqué, constate une source proche des négociations. Personne ne peut dire si on va y arriver ou pas. Je vois mal cela durer encore très longtemps car il n’y a aucune raison de penser que les choses seraient plus faciles la semaine prochaine ou au-delà », insiste cette source. De son côté, Sergueï Lavrov, le ministre russe des affaires étrangères, qui s’est peu exprimé jusqu’à présent, a affirmé, mardi, qu’il restait « huit ou neuf » questions toujours en suspens, en précisant que la levée de l’embargo sur les armes frappant l’Iran demeurait un « problème majeur » dans la négociation. Téhéran réclame la levée de cet embargo sur les armes conventionnelles, adopté par le Conseil de sécurité des Nations unies en 2010, arguant que ces mesures restrictives n’ont rien à voir avec le dossier nucléaire.Mais les Occidentaux y sont fermement opposés. Ils estiment que cela enverrait un signal désastreux à Israël et aux pays arabes sunnites du Proche-Orient, déjà vent debout contre les menées de l’Iran chiite dans la région, et très inquiets d’un accord sur le nucléaire dont ils redoutent qu’il ne fera que renforcer l’influence de Téhéran.Yves-Michel Riols (Vienne, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Claire Ané 524 300 candidats au bac 2015 l’ont obtenu du premier coup a annoncé, mardi 7 juillet, le ministère de l’Education nationale. Cela représente 78,8 % du total, un taux pratiquement stable par rapport à l’an dernier (- 0,1 point). Si la performance des candidats au bac général (81,6 % de réussite), qui représentent plus de la moitié de l’effectif total, s’est améliorée par rapport à l’an passé (+ 1,3 point), celle des candidats au baccalauréat professionnel connait une baisse sensible (- 2,7 points), et celle des candidats pour le baccalauréat technologique un léger recul (- 0,6 point).46 500 candidats sont ajournés (7 %), c’est-à-dire qu’ils échouent, et 94 600 (14,2 %) pourront encore tenter de décrocher leur diplôme lors de la session de rattrapage, qui se déroulera entre le mercredi 8 et le vendredi 10 juillet.Voici le détail pour les différentes séries du bac général et technologique et pour le bac professionnel.Bac S, ES et L. 52 % des candidats au bacal se présentaient dans la filière générale (+ 10 400 élèves par rapport à 2014). Le taux d’admis à l’issue du premier groupe d’épreuves atteint 81,6 %, soit 1,3 point de plus qu’en 2014. La plus forte hausse concerne la série ES, avec 3,4 points de plus et 80,6 % de candidats admis au premier groupe, puis pour la série L avec 1 point de plus et 79,7 % d’admis. Enfin, la série S augmente très légèrement (+ 0,1 point), mais domine toujours, avec 82,7 % d’admis.Bac technologique. Un candidat sur cinq se présentait cette année le bac technologique (- 4 200 candidats par rapport à 2014). Le taux d’admis à l’issue du premier groupe d’épreuves est de 80,2 %, en léger recul par rapport à la session 2014 (- 0,6 point), essentiellement dû aux résultats des séries STI2D et Hôtellerie.Bac professionnel. Le taux d’admis au premier tour y est moins élevé, à 72,6 % (- 2,7 points). La baisse est plus particulièrement marquée (- 3,9 points) dans le domaine des services, avec 73,8 % des candidats admis ; tandis qu’elle se limite à - 1,2 point dans le domaine de la production, avec 71,1 % de candidats admis. 28 % des candidats de cette année se présentaient dans la voie professionnelle.Claire AnéJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.07.2015 à 17h46 • Mis à jour le07.07.2015 à 19h23 | Clément Guillou Après deux jours infernaux, c’est sur les pavés où on lui promettait l’enfer que le peloton du Tour de France a retrouvé un brin de sérénité. Mardi à Cambrai, on a même vu Tony Martin remporter l’étape et le maillot jaune, signe que quelque chose a changé en passant la frontière, puisque l’Allemand était bloqué à la deuxième place depuis samedi, à chaque fois derrière un leader différent.Le meilleur rouleur du monde, de l’équipe Etixx-Quick Step, est allé chercher tout seul son premier maillot jaune - et sa cinquième victoire d’étape dans le Tour - en attaquant à trois kilomètres de l’arrivée un peloton dépeuplé, où figuraient cependant tous les favoris du classement général. L’équipe Sky, bien contente de laisser le poids de la course à quelqu’un d’autre pour cette traversée d’Est en Ouest qui s’annonce, n’a pas donné un coup de pédale derrière l’Allemand.Chris Froome prince des FlandresLe Britannique Christopher Froome est donc le grand vainqueur de la journée. Puisqu’il a passé sans encombre les bordures néerlandaises, les monts belges et les pavés français, consacrons le ici prince des Flandres. Malgré un style catastrophique en terme d’aérodynamie, le leader de la Sky a avalé les secteurs avec gourmandise, une sensation qu’il n’a sans doute plus ressenti depuis des années à voir son corps décharné. Au point de vouloir se faufiler sur le trottoir comme un pur Flandrien, oubliant qu’avec ses bras écartés, il prend plus de place que tout le monde.et oui froome http://t.co/jmzC2RwYpU— philousports (@philippe)require(["twitter/widgets"]);Vincenzo Nibali, grand vainqueur de l’étape des pavés l’an passé, a beaucoup tenté, sans réussite cette fois, la faute à un vent de face qui limitait la portée des attaques et l’absence de chute, dont l’effet secondaire est souvent, sur ces étapes, de couper les groupes en tranche.Les deux derniers membres du « Big Four » de ce Tour de France, Alberto Contador et Nairo Quintana, ont subi le pavé mais n’ont jamais perdu de vue leurs adversaires.Pinot perd plus de trois minutesL’étape entre Seraing et Cambrai n’a donc pas eu l’impact attendu, à une exception près : Thibaut Pinot, qui semble confirmer que les Tours des années impaires sont maudits pour lui. Il n’y a, cette fois, pas grand chose à lui reprocher : il était certes en dernière position du d’un peloton amaigri lorsqu’il a subi un problème mécanique, mais il y était. Le problème vient plutôt de son équipe, complètement absente alors que son manager ne jure que par Paris-Roubaix. Le Français de la FDJ a ensuite perdu un peu ses nerfs, et beaucoup de temps. Trois minutes et 23 secondes sur la ligne, soit un peu plus que ce qu’il avait déjà perdu ces deux derniers jours.4e étape : Pinot perd ses nerfs ! par francetvsportCôté français, le meilleur est pourtant à venir, promis : Warren Barguil a volé sur le pavé, l’emportant dans la catégorie imaginaire des 60 kilos et moins. Il est un miraculeux 11è du classement général, lui le grimpeur. Romain Bardet et Jean-Christophe Péraud sont restés aux aguets dans le groupe de tête. Nacer Bouhanni, sixième de l’étape, n’a plus l’air d’avoir trop mal aux côtes alors que les sprints arrivent. Et Tony Gallopin, huitième, a semblé lui aussi se régaler. Il regarde déjà vers Mûr-de-Bretagne, une arrivée sur mesure pour lui.Demain mercredi, premier sprint massif attendu à Amiens. Le peloton observera une trêve, en hommage aux victimes des batailles de la Somme mais aussi parce qu’il a besoin de repos.Clément GuillouJournaliste au Monde 07.07.2015 à 17h17 • Mis à jour le07.07.2015 à 18h43 | Samuel Laurent « Le Front national (…) est, toutes choses égales par ailleurs, une forme de Syriza à la française, d’extrême droite. Mais, d’ailleurs, vous voyez cette coagulation des contraires se faire : qui adore Syriza chez nous ? Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Avec qui s’allie Alexis Tsipras en Grèce ? Avec son extrême droite souverainiste. »Cette phrase du ministre de l’économie, Emmanuel Macron, qui comparaît, lundi 6 juillet, le parti au pouvoir en Grèce au Front national français, a beaucoup agacé au Parti socialiste et à gauche. Pourtant, cet amalgame assimilant Syriza et FN est assez répandu, notamment à droite. « Il y a deux personnes qui se sont réjouies de l’arrivée de ce gouvernement invraisemblable en Grèce – invraisemblable ! – c’est M. Mélenchon et Mme Le Pen », avait lancé Nicolas Sarkozy en mars. Depuis, il ne perd pas une occasion d’évoquer en Syriza « les amis de Mme Le Pen ». Qu’en est-il réellement ?1. Syriza est-il de gauche ou d’extrême gauche ?« Syriza » est un acronyme qui signifie « coalition de la gauche radicale ». Treize partis la composent, qui vont des écologistes aux maoïstes en passant par des communistes, des trotskistes… Sa principale composante, Synaspismós, dont Alexis Tsipras était le président, est un parti qui coalisait déjà socialistes, écologistes et communistes.On peut donc classer le parti (la coalition de départ a changé son statut pour en devenir un) à la gauche du Pasok – l’équivalent grec du Parti socialiste français –, dans la catégorie « gauche radicale » ou « extrême gauche ». Mais sa naissance et sa croissance sont étroitement liées à l’histoire de la crise économique et des mesures d’austérité imposées à Athènes.L’ascension de Syriza date de la crise : encore très minoritaire en 2009, la coalition doit attendre 2012 pour passer devant le Pasok. Toujours en 2012, face à Syriza, une coalition réunissant deux partis de gauche (Pasok et Gauche démocrate) se forme pour défendre le respect des accords avec l’Union européenne et le Fonds monétaire international.Syriza incarne alors le parti « anti-austérité », et son programme est résolument orienté en ce sens, et n’est sans doute pas pour rien dans sa victoire de janvier. Néanmoins, et contrairement à ce qu’on peut entendre ou lire, Syriza n’est plus favorable à une sortie de la Grèce de la zone euro – même si l’âpreté des négociations avec les créanciers du pays a ravivé les voix discordantes dans le parti.2. Le parti grec est-il allié à l’extrême droite ?En 2015, Syriza arrive en tête aux législatives, mais à deux sièges de la majorité absolue. Le parti doit donc composer une coalition pour gouverner.Or, il n’est pas aisé de trouver une autre formation anti-austérité : du Pasok à Nouvelle Démocratie (droite) en passant par To Potami (centre), la plupart des formations sont contre le programme de Syriza.Alexis Tsipras choisit donc une alliance « contre nature » : il va chercher le parti des Grecs indépendants (ANEL), dirigé par Panos Kammenos, transfuge de Nouvelle Démocratie, connu pour ses discours très populistes, voire conspirationnistes, et pour quelques scandales financiers. Volontiers outrancier, il affirmait en décembre 2014 que « les bouddhistes, les juifs et les musulmans ne payaient pas d’impôt », contrairement à l’Eglise orthodoxe, qui « risquait de perdre ses monastères ». Lui aussi hostile à la politique d’austérité, il a multiplié les discours agressifs contre la « troïka » UE-BCE-FMI.Peut-on qualifier l’ANEL de parti d’extrême droite ? Sur le plan social, le parti est résolument conservateur : très favorable à l’Eglise orthodoxe et à son influence sur la société, il tient des discours fortement anti-immigration, et ne perd jamais une occasion d’exalter le nationalisme grec.Néanmoins, il n’est pas allié au Front national français, mais à… Nicolas Dupont-Aignan et à son parti, Debout la France (DLF). Libération citait un historien grec, Nikolas Bloudanis, qui estimait que, transposé à la France, « il regrouperait la droite de l’UMP et la gauche du FN ». En Grèce, il existe un parti d’extrême droite bien plus virulent (et qui connaît un meilleur succès) : Aube dorée, qu’on peut qualifier de « néonazi ».3. Peut-on dire que Syriza a les mêmes idées que le FN ?Cette alliance entre gauche radicale et droite dure peut sembler contre nature. Mais, comme Ilias Nicolacopoulos, professeur de sciences politiques, l’expliquait dans Le Figaro, « les électorats d’ANEL et de Syriza ne sont sociologiquement pas si éloignés que cela. Des couches populaires de droite ont voté pour Syriza ». En réalité, dans la Grèce de 2015, la ligne de démarcation politique principale se construit avant toute chose autour du soutien ou non aux mesures d’austérité. Et si l’ANEL et Syriza sont alliés, le pouvoir est du côté de Syriza, pas du parti de Kammenos, qui n’a obtenu qu’un ministère, certes d’importance (la défense).Au-delà de cette alliance, rien dans le programme de Syriza ne permet de qualifier ce parti d’extrême droite : il est favorable à l’immigration ; défend des aides pour les plus pauvres et un Etat providence augmenté ; veut créer de l’emploi public, rétablir un salaire minimal… Surtout, Syriza veut faciliter les naturalisations et le regroupement familial, aux antipodes de la politique migratoire du FN français.Emmanuel Macron a tenté de rectifier lui-même le tir, sur Twitter : assimiler Syriza et le FN n’a pas grand sens.Aucune confusion possible entre le FN et Syriza, issu de la gauche grecque qui s’est construite dans la résistance face au nazisme 3/4— EmmanuelMacron (@Emmanuel Macron)require(["twitter/widgets"]);D’ailleurs, si le FN n’a de cesse de tresser des couronnes à Syriza, la formation grecque, elle, le refuse fermement. Dans un communiqué retransmis par le Parti communiste en France, Syriza explique que ses succès électoraux sont au contraire « un bastion contre la montée de l’extrême droite que représente Marine Le Pen, mais aussi un message pour la défense de la démocratie contre ses ennemis. Nos partenaires et nos soutiens français sont divers et ils s’élargissent. Ils sont de gauche ».Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter William Audureau Ken Bogard, commentateur professionnel de jeux vidéo de combat, a été recruté par la société japonaise Capcom pour assurer l’animation sur le stand de l’éditeur des matchs de Street Fighter V, un jeu de combat encore en cours de développement, le temps de la Japan Expo, qui s’est tenue au parc des Expositions de Villepinte du 2 au 5 juillet. Il explique à Pixels comment se situe le jeu par rapport aux épisodes des années 1990, et notamment Street Fighter II, celui qui a lancé la série et marqué toute une génération.Les jeux de combat sont devenus très sophistiqués. Les joueurs qui ont arrêté à l’époque de Street Fighter II ont-ils un espoir de se retrouver dans Street Fighter V ? Street Fighter V a beaucoup changé par rapport à Street Fighter II, mais Capcom a voulu créer un « feeling » et une ambiance qui s’en rapprochent. Ce qui caractérisait le jeu à l’époque, c’est que les dégâts étaient conséquents, et on pouvait assez facilement se sortir d’une mauvaise passe, car il suffisait d’un combo pour renverser la situation. Ils ont voulu retrouver cela. Retrouve-t-on dans Street Fighter V des inspirations d’autres jeux de combats d’antan ? Si vous avez joué à un des jeux de la sous-série Street Fighter Alpha (1995), vous ne serez pas perdu, car beaucoup du système d’Alpha, un jeu très riche, a inspiré Street Fighter V. Il y a trois barres séparées qui permettent de faire des niveaux de coup différents en fonction du nombre de barres que l’on utilise, avec des coups propres à chaque personnage et des possibilités de combos personnalisés.Darkstalkers, une autre série de jeux de combat de Capcom, a également apporté son influence. Tous les personnages y ont une manière de jouer différente : certains dashent [accélèrent subitement], certains volent, certains se téléportent, ont des armes blanches ou se jouent à distance… Street Fighter V reprend un peu de ce système : chaque personnage possède un « V-strike » ou un « V-trigger », un coup spécial qui lui est propre et qui lui permettra de potentiellement renverser une situation. On n’est plus comme dans Street Fighter II, où tous les personnages ont le même genre de possibilités.Comment se situe le jeu par rapport à Street Fighter IV ? Plus lent, mais aussi plus sophistiqué que les premiers, il avait remis la série au goût du jour en 2008...Le jeu est plus offensif que Street Fighter IV. Dans ce dernier, il y avait un système qui s’appelait le « Focus Attack », qui permettait d’absorber un coup adverse, de se replier et de récupérer de la vie. C’était très défensif. Exit ce système.Dans Street Fighter V, les jauges « V-skill » et « V-trigger » sont deux coups portés sur l’offensive. Les deux combattants seront donc tout le temps conduits à s’attaquer l’un l’autre. Le jeu est plus porté sur l’attaque : il n’y a plus de mise au sol longue, les personnages se relèvent plus rapidement, et les coups s’enchaînent assez vite, avec un rythme qui fait beaucoup penser à Street Fighter II Turbo. Dans ce système, si vous défendez, vous risquez de vous faire rouer de coups et étourdir assez vite.Ceux qui aimaient jouer les héros de Street Fighter II, comme Chun-Li, Ryu ou encore Bison, ont-ils des chances de retrouver leurs marques malgré l’évolution de la série ? Le personnage qui se joue de la manière la plus proche de Street Fighter II est Ryu. Avec lui, vous retrouverez vos marques. Et ça, c’est une volonté de Capcom, quelle que soit l’itération.Avec Chun-Li, vous allez retrouver les sensations de Street Fighter III, et avec « le dictateur » [M. Bison], vous n’en retrouverez aucune, à part peut-être un peu Street Fighter Alpha, car le personnage a complètement changé. Le reste du casting de combattants n’est pas encore complètement connu. Nash, qui est censé être mort dans Street Fighter Alpha, revient, mais sera un tout nouveau personnage. Birdie, lui, se joue de manière similaire à Alpha. Globalement, on retrouve un mélange de Street Fighter III, Street Fighter Alpha et Street Fighter II.Lire aussi :« Dragon Ball Super » : dix-neuf ans après, l’univers de « DBZ » renaît et s’agranditWilliam AudureauJournaliste au Monde Francine Aizicovici Le groupe Bouygues Travaux publics (TP) a été condamné, mardi 7 juillet, par le tribunal correctionnel de Cherbourg (Manche) à 25 000 euros d’amende pour avoir recouru aux services de sociétés pratiquant le travail dissimulé de 460 salariés polonais et roumains sur le chantier du réacteur nucléaire EPR de Flamanville, entre les années 2008 et 2011.Le procureur, pour lequel ces salariés auraient dû être déclarés en France, avait requis en mars une amende de 150 000 euros à l’encontre du géant français des travaux publics, soulignant « le rôle central » de Bouygues TP.Partie civile, la CGT s’est dite « déçue » par le montant de l’amende. « C’est rien par rapport au détournement de plusieurs millions d’euros de cotisations sociales non versées en France pour l’emploi des travailleurs », a déploré Jean-Pascal François, de la fédération CGT de la construction, bois et ameublement, précisant que ces chiffres ont été cités lors des plaidoiries, en mars 2015. « Mais c’est quand même une condamnation », s’est-il félicité.Lire aussi :EPR de Flamanville : les quatre malédictions d’un chantier controversé140 000 euros d’amendes au totalLa société d’intérim Atlanco et le groupe roumain de BTP Elco, qui employaient les salariés, ont quant à eux été condamnés, notamment pour travail dissimulé, à respectivement 70 000 et 50 000 euros d’amende, précise M. François. La peine maximale, 225 000 euros, ainsi que l’interdiction d’exercer en France avaient été requises contre Atlanco Limited. Deux autres entreprises, Quille (filiale de Bouygues construction) et Welbond Armatures, ont été condamnées respectivement à 5 000 et 15 000 euros d'amendes. En outre, Bouygues TP, Atlanco Limited et Welbond Armatures sont condamnées à payer, chacune, 7 euros par salarié aux 47 travailleurs s'étant portés partie civile.Les amendes risquent d’être difficiles à récupérer, du moins chez Atlanco, qui apparaît comme « une entreprise fantôme », observe M. François. La justice n’a en effet pas permis de la retrouver.Absente lors de l’audience, cette société d’origine irlandaise, ayant un bureau à Nicosie (Chypre), signait des contrats avec des salariés polonais, « écrits en langue anglaise, pour travailler en France. C’est quand même prodigieux ! », s’exclame M. François. Mais là aussi, « le plus important, c’est qu’il y a cette condamnation », même si elle ne lui semble « pas dissuasive pour les entreprises ». Les avocats de Bouygues n’étaient pas joignables pour le moment.Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.07.2015 à 14h43 • Mis à jour le07.07.2015 à 15h23 Un voilier transportant des migrants a coulé mardi 7 juillet en mer Egée, entre la Turquie et la Grèce, selon la police portuaire grecque. Entre 17 et 21 personnes sont portées disparues, et 16 passagers ont pu être secourus.Entre 33 et 37 migrants, de nationalité inconnue, se trouvaient à bord du bateau, selon les rescapés. Les autorités grecques ont annoncé que les opérations de secours, menées par un hélicoptère, deux patrouilleurs et un bateau de la marine de guerre, se poursuivaient sur zone, entre les îles grecques Farmakonisi et Agathonisi.D’après les chiffres publiés par les Nations unies, 137 000 migrants, en majorité des Syriens qui fuient la guerre dans leur pays, sont arrivés en Europe par la Méditerranée au cours du premier semestre 2015. C’est 83 % de plus que l’année dernière pour la même période.